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Full text of "Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique;"

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des  recherches  en  ligne  dans  le  texte  intégral  de  cet  ouvrage  à  l'adressefhttp:  //books  .google.  com| 


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DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL, 


HISTORIQUE,  CRITIQUE 


ET  BIBLIOGRAPHIQUE» 


TOME  XI. 


MALH,-MIRA. 


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Cet  Ouvrage  se  trouve: 

L-  PRUDHOMME,  Éditeur,  rue  des  Marais, 
au  bureau  du  Lavater^ 

^       /  PRUDÎÎOMME  fils ,  Imprimeur-Libraire ,  même\ 

^*^\     rue,  n*  17;  >  a  Paris. 

GARNERY  ,  Libraire^  rue  de  Seine,  hôtel  dej 
Mirabeau  ^ 

Madame  BUYNAND ,  née  BRUYSET ,  k  Lyon:     ^       V 

Mademoiselle  LEROY  et  Compagnie ,.  à  Gaen. 

Allô    .     .     .     .     .     .     *».-*''.   -.'    .     .     .     .     :     .^.'  AAiiens. 

FiubiE ,   aîné.     .•.,.'., Rouen. 

Vallée  ,  aîné Id, 

Renault  .../...'.  f Id.  » 

Blocquet  et  Gastiâux «   *  •     •     •     «     .     .  Lille. 

STiiPLEAux Bruxelles. 

Gambier.  ....4 idem, 

Victor  Màngin:  .     ;     .     •'•'•.    •    '•     .'.."••'•     •  Nantes. 

BussEuiL  ^  jeune*     •     .    '.     .     .     •     .     •     .     .     ,"  ,     •     .  Id, 

'Lafite.     • Bordeaux* 

DuRviLLE .     .     .     .     .     »...     .  Montpellier. 

Fourier-MXme.  . .     .     .     .     .     ...     .     .     .     .     .......  Angers. 

Gatineav.      .     ,     .     . Poitiers. 

Gambart  ,  Impiimeur ,  Éditeur  de  la  Feuille  périodique  de  Goujrtray . 

Desoer ,    .     .     .     .  Liège.. 

Boyard ,•*•........     •  Aix-la-Cbap^. 

Leroux.     . .     .     *     .     ."  .     .     .     .  Majence. 

Élise'e  Aubanel Tarascon. 

Gosse.       •     .     .     .     •  '  •     •     •     ». Baïonne. 

pERTHÈs.    .     *     .     ...     .     .     .     .    '.     .     ...     .     .     .  Hambourg. 

Immerzeel  et  Compagnie  ..••..•.....  Amsterdam. 

Umlang     »....• ,  .     •  Berlin. 

Artaria •     •     '  Vienne. 

Alici  ,  Libraire  de  la  Cour St.-Pélersb. 

Riss  et  Saucet .,  Moscou. 

Brummer Gopenbague 

BoREL  et  Pichard.     • ,     .     .     .     .  C/    .  Rome. 

Borel  et  Pichard.    .....•• ^  Naples. 

(îiEGLER  et  DuMoivARD,      .    •     i •     .     .     .  Milap. 

Grieshammer.      ••»,.*•««« Leipsick. 

JSssLiNGER. .,..♦,,  Francfort. 

Etcbeztous  les  principaux  Libraires  et  Directeurs  de  postes. 

Les  ariicles  nouveaux  sont  marqués  t^ une* n  Les  articles  anciens  ^  corrigés 
ou  augmentes  ,  sont  distingués  par  une  t* 


DICTIONNAIRE 

UNIVERSEL, 

HISTORIQUE,  CRITIQUE 

ET  BIBLIOGRAPHIQUE, 

Ou  Histoire  abrogée  et  impartiale  des  hommes  de  toutes  les  nations  qui  se 
sont  rendus  célèbres,  illustres  ou  fameux  par  des  vertus ,  des  talens ,  de  grandes 
actions  y  des  opinions  singulières ,  des  inventions ,  des  dëcouvertes ,  des 
monomens  ,  ou  par  des  erreurs  ,  des  crimes  ,  des  forfaits ,  etc. ,  depuis 
la  plus  haute  antiquité  jusqu'à  nos  jours;  avec  les  dieux  et  les  héros  de  toutes 
les  mjthologiesj  enrichie  des  notes  et  additions  des  abbés  BaoTisa  et  Mekcier 
B£  Saizi T-LéoEa ,  etc.,  etc« 

D'après  la  huitième  Édition  publiée  par  MM.  Chaudoh  et  Delindime. 

NEUVIÈME  ÉDITION, 

REVUE,  CORRIGÉE    ET   AUGMENTÉE   DE    l6,000  ARTICLES  SNVIAOX, 

PAR  UIŒ  SOCIÉTÉ  DE  SAVANS  FRANÇAIS  ET  ÉTRANGEaS. 


^micus  Pl9to  ,  amicu^  jtrittoUUa ,  magis  arnica  vente*. 


Suivie  de  Tables  chronologiques,  pour  réduire  en  corps  d'histoii«  les  articles 


répandus  daus  ce  Dictionnaire. 

Ornée  de 


•     T.    -    •    •    • 


i,aoo  portraits  :etl  îMéc^iHons;   *•*  *  * 

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TOME  XI. 


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^"^^^^^"^"^  PARIS. 

DE  LIMPRIMERIE  DE  PRUDHOMME  FILS. 

»  — . . 

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PORTRAITS 


QUI   SE  TROUVENT 


A  LA  FIN  DU  TOME  XI 


PLANCHE  LIX. 


Marat  (J.-P.). 
Maratte  (  Charles  ). 
Marc-Aukèle. 
Marguerite  de  Danemarck. 
Marguerite  de  Valois, 
Marguerite  d'Anjou. 


Marie  de  Médicis. 
Marie-Thérèse  d'Autriche. 
Marie  P«  ,  reine  d'Angleterre, 
Marie  Stuart. 
Mariette  (  Pierre- Jean  ). 
Marini  (  Jean-Baptiste  ). 


PLANCHE  LX. 


Marius. 

Marivaux  (  Pierre  Carlet  ). 
Marlborough  (f^,  Churchill). 
Marlorat  (  Augustin  ). 
Marmontel  (  Jean-François  ). 
Marnix  (  Philippe  ). 


Marot  (  Clément  ). 

Martyr  1". 

Masaniello  (  Kojez  Aïs'iello). 

Masinissa. 

MASSILLèîT'K'**  "-  •-  - 

MAUPER-iirts* ^(li/  Moreau  de). 


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PLANCHE  LXI. 


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Mayeptne  (  duc  de  ). 

Mazarin  (  le  cardinal  ). 

Ma^akitt  (  duchesse  de  )• 

Mazzuoli  (  le  Parmesan  ). 

Mécène. 

Médicis  (  CÀme  l'ancien  )• 


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Médicis  (  Laurent  de  )• 

Melanchthon  (  Philippe  ). 

Ménage. 

Ménandre  I*'. 

Mengs  (Antoine-Baphaël  ). 

Menzikoff. 


T.   XI. 


PLANCHE  LXII; 


Metasti&e. 

Mezkiui  (François-Emmanuel)  * 

11ichei/-Ange. 

MiERis  (  François  ) . 

MiGNARB. 


.  M ILTIADE* 
MlLTOIV. 

Mirabeau  H. 
MoLAT  (  Jacques  de  )• 
Mous  (  le  pre'sident  )• 
MoLiini  (  J.*B*  Pocquelin  )« 


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N9UVEAU 


DICTIONNAIRE 


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HISTORIQUE. 


MALH 


MALH 


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ALHËRBE.    Fojrez 
Malermi. 

JI.  MALHERBE  (jFrançois  dé) , 
ne  a  Caeni ,  vers  i556  ,  d'une  fa- 
mille noble  et  ancienne^,  se  retira 
en  Provence  ,  où  il  s'attacha  à  la 
maison  de  Henri  d'Angouléme , 
fils  naturel  de  Hemi  II ,  et  sV 
jnaria  avec  une  demoiselle  de  la 
maison  de  Coriolis,  Tous  ses  en- 
fans  moururent  avant  lui.  Un 
d'eux  ayant  été  tué  en  duel  par 
de  Piles,  gentilhomme  provençal, 
Malherbe  voulut  se  battre,  a  l'âge 
de  73  ans  ,  contre  le  meurtrier. 
Ses  amis  lui  .représentèrent  que  la 
partie  n'étoit  pas  égale  entre  un 
vieillai;d  et  un  jeune  homme.  Il 
leur  répondit  :  «  C'est  pour  cela 
que  je  veux  tue  battre  :  je  ne*  ha- 
sarde <pi'un  denier  contre  unepis- 
tole.  »  On  .vint  k  bout  de  le  cal- 
mer ;  et  de  l'argent  qu'il  consen- 
tit de  prendre  pour  ne  pas  pour- 
suivre de  Piles ,  il  fit  élever  un 
mausolée  à  son  fils.  Malherbe 
aima  beaucoup  moins  ses  autres 
parens.  11  plaida  toute-sa  vie  con- 
tre eux.  Un  de  ses  ami^i  le  lui  avant 
reproc];ié  -.«Avec  qui  donc  vou- 
lez-vous que  je  plaide ,, lui  répon- 
dit-à?  Avec  les  xurcs  et  les  Mos- 


covites  ,  qi|i  ne  me  disputent 
rien?»  Il  fit  cette  épitaphe  pour  un 
de  ses  parens ,  nomme  M.  àHs  : 

Ct-gtt  raonsieiïr  d'Is.... 
Or ,  plût  à  Dieu  qu'ils  fussent  dix  ! 
Mes  trois  soeurs ,  mon  père  et  ma  nèrt  » 
Le  grand  Eléazar  mon  firère  , 
Met  uois  tantes  g  et  monsieur  d'Is  : 
Vous  les  nommé-)e  pas  tons  dix  i 

Il  eut  plusieurs  démêlés.  Le  |)re» 
mier.  fut  avec  Racan  ,  son  ami  et 
son  élève  en  poésie.  Malherbe  ai- 
moit  à  réciter  ses  productions ,  et 
s'en  acquittoit  si  mal ,  que  per-« 
sonne  ne  l'entend  oit.  Ilfalloit  qu'il 
crachât  cinq  ou  six  fois  en  récitant 
une  stance  de  quatre  vers.  Aussi 
le  cavalier  Marini  disoit-il  de 
lui^  tu  Je  n'ai  jamais  vu  d'homme 
pins  humide,  ni  de  poète  plus 
sec.  »  Racan  ajmnt  osé  lui  faire 
quelques  observations  à  cet  égard , 
Malherbe  le  quitta  brusquement , 
et  fut  plusieurs  années  sans  le 
voir.  Ce  poète-,  vraiment  poëte , 
eut  une  autre  dispute  avec  un 
jeune  homme  de  la  plus  grande 
condition  dans  la  rô^é*  Cet  en- 
fant de  Thémis  vouloit  aussi  l'être 
d'Apollon  ;  il  avoit  tait  quelques 
mauvais  vers,  qu'il  croyoït  excel- 
lens;  il  les  montra  k  Malherbe , 
et  etk  obtint;  pour  to^te  réponse , 

l 


3  MALH 

•ette  brusquerie  :  «  Avez-vous  eu 
J'allernative  de  faire  ces  vers ,  ou 
d'être  pendu  ?  A  moins  de  cela , 
TOUS  ne  devez  pas  exposer  votre 
réputation    en    produisant    une 
pièce    si    ridicule.  »    Jamais  sa 
langue  ne  put  se  refuser  un  bon 
jnot.  Ayant  un  jour    dîné  chez 
'archevêque  de  Rouen,  il  s'en- 
dormit après  le  repas.  Ce  prélat 
le  réveille,  pour  le  mener  k  un 
sermon   qu'il    devoit    prêcher    : 
«  Dispensez-m'en,  lui  répoâd  le 
poëte  d'un  ton  brusque  ;  je  dor- 
mirai bien  sans  cela.  »  Sa  fran- 
chise rustique  ne  le  quitta  pas 
même  k  la  cour.  Louis  AlII ,  étant 
dauphin,  écrivit  à  Henri  IV;  sa 
lettre  étoit  signée  LojrSy  suivant 
l'ancienne  orthographe.  Le  roi  la 
fit  voir  a  Malherbe ,  avec  cette 
satisfaction    naturelle    au    cœur 
d'un  bon  père.  Malherbe ,  qui  ne 
louoitpas  volontiers,  ne  s'arrêta 
^qu'à  la  signature ,  et  demanda  au 
Toi  «  si  M.  le  dauphin  ne  s'appe- 
loit  pas  Louis  ?  —  Sans  doute , 
répondit  Henri  IV  ?  —  Et  pour- 
quoi donc ,  reprit  Malherbe ,  le 
fait-on  signer  ù)js  ?  »  Depuis  ce 
temps  il  signa  Louis,  et  il  a  été 
imité  de  tous  ceux  qui  ont  porté 
le  même  nom.  Il  a  voit,  en  poli- 
tique,  une  façon  de  penser  qui 
lui  fut  peut-être  suggérée  par  la 
Tue  des  malheurs  dont  les  trou- 
bles   civils    avoient  été    accom- 
pagnés. «  Il  ne  faut  point,  disoit- 
U  y  se  mêler  de  la  conduite  d'un 
vaisseau  où  l'on  n'est  que  passa- 
ger. »  Cette  appar^te  insouciance 
ne  lui  étoit  point  ip&pirée  par  une 
basse  soumission  au  pouvoir.  Il 
Je  prouva  bien ,  lorsqu'il  dit  à  un 
de  ses  amis  qui  regrettoit  la  perte 
récente  de  deux  princes  du  sang  : 
«  Monsieur,  monsieur,  cela  ne 
doit  point  vous  affliger,  vous  ne 
manquercK  jamais  de  maîtres.  » 
L'avarice   étoit  un    autre  défaut 
dout  l'am^  <&  Malherbe  fut  souil- 


Malh 

lée.  On  disoit  de  lui    <c  qu'il  de- 
mandoit  l'aumône  le  Sonnet  a  la 
main.   »    Son  appartement   étoit 
meublé  comme  celui   d'un  vieil 
avare.   Faute  de   chaises ,  il  ne 
recevoit   les   personnes    qUi    ve- 
naient le  voir  que  les  unes  après 
les  autres;  il  crioit  à  celles  qui 
heurtoient  à  la  porte  :  «  Attendez  , 
il  n'y  a  plus  de  sièges...  »  Il  don- 
noit  a  son  valet  vingt  écus  de  ga- 
ges ,  et  dix  sous  pour  sa  dépense 
ue  chaque  jour.  Quand  il  n'en 
étoit  pas  content     il  lui  disoit  : 
«  Mon  ami ,  quand  on  offense  son 
maître ,  on  ouense  Dieu  ;  et  quand 
on  offense  Dieu ,  il  faut,  pour  avoir 
l'absolution  de  son  péché ,  jeûner^ 
et  faire  l'aumône.  C  est  pourquoi  ' 
je   retiens    cinq   sous    sur  votre 
dépense,  que  je  vais  donner  aux 
pauvres  pour  vou«.  »  Sa  licence 
étoit  extrême  lorsqu'il  parloit  des 
femmes.  Rien  ne  l'affligeoit  plus 
dans  ses  derniers  jours  que    de 
n'avoir  plus  les  qualités  qui  l'a*- 
voient  iait  rechercher  par  elles 
dans  sa  jeunesse.  Il  ne  respectoit 
pas  plus  la  religion  que  les  fem- 
mes.  «   Les  honnêtes  gens ,  di- 
soit-il   ordinairement,    n'en    ont 
point  d'autre  que  celle  de  leur 
prince.  »  Lorsque  les  pauvres  lui 
demandoient  l'aumône  en  l'assu- 
rant qu'ils  prieroient  Dieu  pour 
lui ,  il  leur  répondoit  :   «  Je  ne 
vous  crois  pas  en  grande  faveur 
dans  le  ciel  ;  il  vaudroit  bien  mieux 
que  vous  le  fussiez  k  la  cour.  »  II 
refusoit  de  se  confesser  dans  sa 
dernière  maladie,  par  la  raison 
qu'il  n'avoit  accoutumé  de  le  faire 
qu'à  Pâques.  Celui  qui  le  déter- 
mina k  remplir  ce  devoir  fut  uA 
gentilhomme   nommé  Yvrande^^ 
son  disciple  en  poésie,  qui  lui 
dit ,  «  qu  ayant  fait  profession  de 
vivre  comme  les  autres  hommes  ^  • 
il  falloit    aussi    mourir  comme 
eux.    »   Cette  raison  ,  qui   étoit 
plutôt  d'un  politique   ^ue  d'Us 


MALH 

xhrëtîeii ,  décida  Malherbe  a  faire 
appeler  le  vicaire  de  Saint-Ger- 
main ,  qui  ne  put  entièrement  le 
décider  k  oublier  ce  qui  Tavoit 
occupé  jusqu'alors.  Une  heure 
avant    de    mourir^    il    reprit  sa 

farde  d'un  mfot  qui  n'étoit  pas 
ien  français.  On  ajoute  même 
que  son  confesseur  lui  représen- 
tant le  bonheur  de  Fautre  vie  avec 
des  expressions  basses  et  trivia- 
les ,  le  moribond  l'interrompit  en 
lui  disant  :  a  Ne  m'en  parlez  plus , 
votre  mauvais  style  m*en  dégoû- 
teroit.  »  Ce  poète  mourut  a  Paris 
<m  1620,  après  avoir  vécu  sous 
six  de  nos  rois.  Malherbe,  regardé 
comme  le  prince  des  poètes  de 
»0n  temps  ,  méprisoit  cependant 
son  art ,  et  traitoit  la  rime  de 
puérilité.  Lorsqu'on  se  plaignoit 
a  lui  de  ce  que  les  versificateurs 
n'avoient  rien,  tandis  que  les 
militaires  ,  les  financiers  et  les 
courtisans  avoient  tout ,  il  ré- 
pondoit  :  a  Rien  de  plus  juste  que 
cette  conduite.  Faire  autrement , 
ce  seroit  une  sottise.  La  pt)é5ie 
ne  doit  pas  être  un  métier  ;  elle 
n'est  faite  que  pour  nou«  procurer 
de  l'amusement ,  et  ne  mérite  au- 
cune récompense.  >»  Il  ajoutoit 
«  qu'un  bon  poète  n'est  pas  plus 
utile  à  l'état  qu'un  bon  joueur  de 

Î[uilles.  »  Il  se  donna  cependant 
a  torture  pour  le  devenir»  On  dit 
qu'il  consultoit ,  sur  l'harmonie  de 
&es  vers,  jusqu'à  l'oreille  de  sa 
servante.  Il  travailloit  avec  une 
lenteur  prodigieuse,  parce  qu'il 
travailloit  pour  l'immortalité.  On 
comparoit  sa  muse  à  une  belle 
femme  dans  les  douleurs  de  l'en- 
fantement. Il  se  glorifioit  de  cette 
lenteur ,  et  disoit  «  qu'après 
avoir  fait  un  poème  de  cent  vers  •, 
ou  un  discours  de  trots  feuilles  , 
il.  falloit  se  reposer  des  années 
entières.  »  Aussi  ses  OEuvres  poé- 
tiques sont-elles  en  petit  nombre. 
Enes  consistât  en  Odes ,  en  S^an^ 


MALH  5 

ces,  Sonnets,  Epigrammes^  Chan 
sons,  etc.  Malherbe  est  le  pre- 
mier de  nos  poètes  qui  ait  fai 
sentir    que   la    langue    française 

Ï>ouvoit  s'élever  k  la  majesté  de 
'ode.  La  netteté  de  ses  idées  ,  le 
tdnr  heureux  de  ses  phrases,  la 
vérité  de  ses  descriptions ,  la  jus- 
tesse ,  le  choix  de  ses  comparai- 
sons, l'ingénieux  emploi  de  la 
fabl«,  la  variété  de  ses  figures  , 
et  sur-tout  ses  suspensions  nom- 
breuses ,  le  principal  mérite  de 
notre  poésie  lyrique ,  l'ont  fait  re- 
garder parmi  nous  comme  le  pèra 
de  ce  genre. 

Enfin  MaUierbcvint,  et  le  premier  en  France 
Fie  sentir  dans  ses  vers  une  {uste  cadence  ; 
D'un  mof  mis  à  sa  place  enseigna  le  poa^pir. 
Et  réduisit  sa  Muse  aux  règles  du  devoir. 
Par  ce  sage  écrivain  la  langue  réparée 
N*offrit  plus  rien  de  rude  à  Toreille  épurée. 
Les  stances  avec  grâce  apprirent  à  tomber  , 
Et  le  vers  sur  le  vers  n*osa  plus  enjamber. 
Tout  reconnut  ses€ois  ;  et  ce  guide  fidèl« 
Aux  auteurs  de  ce  temps  sert  cncor  de 

modèle. 
Marchea  donc  sur  ses  pas  ;  a!mex  sa  pureté. 
Et  de  son  tour  heureux  imitez  la  clarté. 

Quelques  éloges  cependant  qu^on 
lui  donne,  on  ne  peut  s'ëmpé" 
cher  de  le  mettre  fort  tau-des- 
sous de  Pindarepour  le  génie  ,  et 
encore  plus  au  dessous  d'Horace 
pour  les  agrémens.  Dans  son  exi"^ 
thousiasme  ,  il  est  trop  raison- 
nable ,  et  dès-lors  il  n'est  pas  as- 
sez poète.  Ce  qui  éternise  sa  mé- 
moire ,  c'est  d'avoir ,  pour  ainsi 
dire ,  fait  sortir  notre  langue  de 
son  berceau.  Semblable  à  un  ha- 
bile maître ,  qui  développe  les  ta- 
lens  de  son  clisciple  ,  u  saisit  le 
génie  de  cette  langue ,  et  en  fut 
en  quelque  sorte  le  créateur.  Mal- 
herbe ,  uniquement  occupé  de  la 
poésie  française ,  vouloit  qu'on  nf 
fît  des  vers  que  dans  sa  propre 
langue.  Il  soutenoit  qu'on  ne  peut 
Sentir  la  finisse  do^ceiies  qu'on  ne 


4  MALH 

parle  plus  ,  et  disoit  que  si  Virgile 
et  Horace  sevenoieut  au  monde  , 
ils  donneroient  le  fouet  k  Bourbou 
et  à  Sirmond ,  poètes  latins  /a- 
meux  de  sou  temps.  Horace ,  Ju- 
venal ,  Ovide  ,  Martial ,  âkace  , 
Sénèque  le  tragique  «  étoient  les 
poètes  qu'il  estimoit  le  plus. 
Quant  aux  Grecs ,  il  en  faisoit 
assez  peu  de  cas  ,  apparemment 
parce  qu'il  n*enteod#it  pas  assez 
bien  leur  langue  pour  en  con- 
noitre  les  beautés.  Les  meilleures 
éditions  de  ses  Poésies  sont  celle 
de  172a  ,  5  volumes  in- 12  ,  avec 
les  remarques  de  Ménage  et  de 
Chevreau  ;  celle  de  Saint-Marc  y 
Paris,  1757,  in-80,  et  celle  de 
Meunier  de  Querlon  avec  la  vie 
de  l'auteur  et  de  courtes  notes  , 
Paris,  1776,  in-8».  Ces  deux 
dernières  éditions  enrichies  de 
notes  intéressantes,  et  de  pièces  «u- 
rieuses ,  sont  rangées  smvant  Tor- 
dre chronologique  ,  et  par  cet  ar- 
rangement on  voit  l'histoire  de  la 
révolution  que  ce  grand  poète  a 
produite  dans  notre  langue  et  dans 
notre  poésie.  Elles  sont  aussi  pré- 
cédées d'un  beau  portrait  de  Fau- 
teur, an  bas  duquel  on  lit  ce  de- 
mi-vers de  Boilèau  : 

Enfin  Malherbe  vint  : 

Outre  ses  Poésies  ,  on  a  encore 
de  Malherlse  une  traduction  très- 
médiocre  de  quelques  lettres  de 
\  Sénèque  ,  et  celle  du  33*  livre  de 
l'Histoire  romaine  de  Tite-live. 
Mademoiselle  de  Gournay  disoit 
que  cette  dernière  version  n'étoit 
qu'u/t  bouillon  et  eau  claire ,  parce 
^ue  le  style  en  e^t  languissant  et 
sans  éléigatfoe.  lyailleurs ,  il  ne 
«'est  nuUement  piqué  d'exacti- 
tude ;  et  lorsqu'on  lui  en  faisait 
des  reproches  ,  il  répondoit  qu'i/ 
n'apprêtoitpas  les  viandes  pour 
les  cuisiniers  :  c'est-à-dire  ,  qu'il 
■avoit  moins  e»  vue  les  gens  de 
lettre!»  qui  ept^ndoient  le  latin , 


MALI 

que  lés  ge^s  de  cour  qui  ne  Tes- 
tendoient  pas. 

t.MALINES  (N.) ,  dhantre 
distingué  de  la  Sainte  -  Chapelle 
de  Paris ,  mort  en  novembre  1 786» 
Son  testament  annonce  sa  gaieté. 
Il  avoit  une  cave  bien  fournie» 
«  Je  lègue,  dit-il,  celte  meilleure 
partie  de  ma  succession  aux  chan- 
tres ,  mes  confrères  ,  persuadé 
qu'elle  ne  peut  tomber  en  meil* 
leures  mains.  » 

t  MALINGRE  (Claude)  , 
sieur  de  Saint-Lazabe.  Cet  auteur 
famélique ,  qui  pnblioit  le  même 
ouvrage  sous  des  titres  difîerens  , 
qui  âattoit  les  princes ,  et  .qui  avec 
toutes  ses  ruses  parveuoit  diffici- 
lement a  vendre  ses  productions, 
naquit  a  Sens,  et  mourut  l'an  i655. 
Malingre  a  travaillé  beaucoup  , 
mais  avec  peu  de  succès  ,  sur 
l'Histoire  romaine,  sur  l'Histoire 
de  France  et  sur  celle  de  Paris. 
Tout. ce  que  nous  avons  de  lui 
est  écrit  de  la  manière  la  plus 
plate  et  la  plus  rampante.  On  ne 
peut  pas  même  profiter  de  ses  re- 
chercnes  ,  car  il  est  aussi  inexact 
dans  les  îfaits  qu'incorrect  dans 
son  style.  Le  moins  mauvais  de 
tous  &es  livres  est  son  Histoire 
des  dignités^  honoraires  de  France  ^ 
in-8<» ,  parce  qu'il  y  cite  ses  ga- 
rans.  Ses  autres  écrits  sont ,  I. 
Histoire  de  Louis  XIII ,  in -4**  : 
mauvais  recueil  de  faits ,  souvent 
altérés  par  la  flatterie  ,  et  qui  ne 
s'étend  que  depuis  1610  jusqu'en 
161  ^,dl.  Histoire  de  la  naissance 
et  des  progrès  de  V hérésie  de  ce 
siècle ,  3  volumes  in-4**  ',  le  pre- 
mier est  du  P.  Richeome.  III. 
Continuation  de  VHistoire  ror 
maine  depuis  Constantin  jusqu'à 
Ferdinand  III ,  a  vol.  in  -  fol.  : 
compilation  indigne  de  servir  de 
suite  a  l'Histoire  de  Coeffeteau. 
IV.  Histoire  générale  des  Guerres 
de  Piémont;  c'est  le  second  vo- 


MALI 

lume  des  Mémoires  du  chevalier 
Boivin  du  ViUars  ,  qui  sont  très- 
curieux  ;  2  vol.  in-8'> ,  ij63o.  V. 
'Histoire  de  notre  temps  sohs 
Louis  XI f^  y  continuée  par  du 
Verdier ,  2  voL  in-S»  :  mauvais 
recueil  de  ce  qui  est  arrivé  en 
France  depuis  1 64^  j  usqu'en  1 645. 
VI.  Les  Annales  et  les  Antiquités 
■de  la  ville  de  Paris ,  Paris ,  i64o , 
in-folio  :  ouvrage  inférieur  hi  celui 
du  P.  du  Breul  sur  la  même  ma- 
tière ,  mais  qui  peut  avoir  quelque 
utilité  pour  connoitre  Tétat  de 
Paris  d|i  temps  de  Malingre.  VII. 
Joiimal  de  Louis  Xllï  depuis 
iQ  10  jusqu'à  sa  mort  y  avec  une 
Continuation  jusqiCen  i646  ,  Pa- 
ris ,  1646,  in-8«».  VIII.  Histoire 
chronologique  dephisieurs  igrands 
capitaines ,  princes  ,  etc. ,  Paris , 
1617,  in -8*».  Comme  Ma^lingre 
-étoit  tort  décrié  en  qualité  d'his- 
torien ,  e4  <que  le  public  étoit  las 
dé  ses  ouymges ,  il  ne  mit  k  la 
tête  de  celui-ci  que  les  lettres  ini- 
tiales de  son  nom  ,  transposées 
ainsi  ;  Par  S.  M,  C 

*•  MALÏPIERI  (  Jérôme  )  ,  Vé- 
nitien ,  religieux  de  l'observance 
de  Saint-François  ,  né  d'une  fa- 
mille distinguée,  mort,  selon  Jean 
Degli  Agostini  ,..vers   15474  Ma- 
lipiéri  montra  toujours    le   plus 
;grand  éloignement  pour  les  di- 
gnités et   les   honneurs  de    son 
ordre  ,  ainsi  que  pour  les  titres 
attachés  aux  prél attires.  On  a  de 
lui  en  iférs  héroïques  latins  la  Vie 
de  Saint-François  ;  il  Petrarca 
spiritual  ;  Trattatidisagra  scrit" 
tura;  F^ita  Clementis  VII,  sum^ 
' mi  pontifiais  ;  Bpistolare  carmen 
ad  clar.  D,  Carolum  capellium; 
Decàsticon  ad  lectorem, 

MALIPIERRA  (Oljmpie), 
iUle  d'un  noble  Vénitien  ^  dis- 
tinguée par  son  talent  pour  la 
poésie.   On  trouve  plusieurs  de 


MâLL  5 

tes  pièces  dans  le  recueil  des 
Hime  di  cinquanta  poétesse  ^  pu- 
blié à  Naples.  Elle  mourut  vers 
Tan  1559.  * 

*  M  A  L  K  I N  (  Thomas  -  Guil- 
laume  ) ,  enfant  précoce  ,  né  eii 
Angleterre.  A  Tage  de  six  anâ 
et  demi  il  possédoit  ^a  langme 
et  Fécrivoit  ;  il  expliquoit  tous 
les  ouvrages  de  Ciceron ,  et  savoit 
assez  parfaitement  la  géographie 
pour  faire  de  mémoire  et  a  la 
main  -des  cartes  remarquables 
par  leur  netteté  et  leur  précision . 
Il  dessinait  avec  goût ,  et  a  écrit 
un  petit  roman  politique  ,  ayant 
pour  objet  la  oescription  d'une 
contrée  imaginaire ,  a  laquelle  il 
a  donné  un  gouvernement  et  des 
lois.  Malkin  est  mort  dans  le  cours 
de  l'an  1802  ,  à  Hacknej ,  âgé  de 
sept  ans.  Sa  tète  a  été  ouverte 
après  sa  mort ,  A. on  a  trouvé  sa 
cervelle  plus  volumineuse  que 
celle  des  autres  enfanS* 

MALKOUN  (Elie),  docteur 
arabe  dans  le  i6«  siècle  :  il  a 
interprété  savamment  les  quatre 
évangélistes.  Les  Musulmans  le 
citent  souvent* 

MALLEMANS.  Il  y  a  eu  quatre 
frères  de  ce  nom  y  tous  les  quatr^^ 
natifs  de  Beauue ,  d'une  ancienne  ' 
famille ,  et  auteurs  de  plusieurs 
ouvrages^  Le  premier  (Claude) 
entra  dans  l'Oratoire ,  d'oh  il  sor- 
tit peu  de  temps  après.  Il  futpen- 
dant  34  ans  professeur  de  philo- 
sophie au  coliégeduPlessis  k  Paris^ 
et  se  montra  un  des  plus  grands 
partisans  de  celle  de  Descartes. 
La  pauvreté  le  contraignit  ensuite 
de  se  retirer  dans  la  communauté 
des  prêtres  de  Saint-Fr^ançois-de- 
Sales ,  où  il  mourut  en  i^aS ,  k 
soixante-dix-sept  ans.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont , ,  L  Traité 
physique  du  monde,  nouveau  sjrS' 


6 


MALL 


tème,  1679 ,  in-ia.  II.  Le  fameux 
problème  de  la  quadrature  du  cer^ 
de,  1685,  ÏD-ia.  \\\»' Réponse  à 
l'apothéose  du  Dictionnaire  de 
l'académie  ,  etc.  Ces  ouvrages 
sont  une  preuve  de  sa  sagacité  et 
de  ses  connoissances. —  Le  $è- 
tmnà  étoit  chanoine  de  Ste. -Op- 
portune. On  lui  attribue  quelques 
ouvrages  de  géographie.  —  Le 
troisième  (Etienne)  mourut  a  Paris 
en  1716,  à  plus  de  70  ans,  laissant 
quelques  Poésies,  —  Le  quatrième 
(Jean) ,  d'ajbord  capitaine  de  dra- 
gons et  marié  ,  embrassa  ensuite 
Pétat  ecclésiastique  et  fut  chanoine 
de  Sainte  •  Opportune  à  Paris  , 
où  il  n^ourut  en  1740  >  ^  9^  aii&« 
On  a  de  lui  un  très-grand  nombre 
d'ouvrages.  Les  principaux  sont  : 
l.  Diverses  Dissertations^  sur  des 

gassages  diffîeiles  de  rÉcriture- 
ainte.  .II.  .  Trl^ction  française 
de  Virgile.,  en  prose,  1706,  3  vol. 
in- 1 2 .  L'auteur  prétendf  avoir  ex-  _ 
pli  que  cent  endroits  de  ce  poète ,  ' 
dont  tonte  Tantiquité  avoit  ignoré . 
.le  vrai  sens;,  le  publie  n'a  pas| 
pensé  de  même.  Cette  Ijcadueticm, 
entreprise  pauc.les  dasies ,  a  été 
trouvée  généralemiSnt  rarmpante  et 
même   barbare.  \\\.'  Histoire  de 
la  religion  ,  depuis  le  eommehce- 
^tnent  du  monde  Jusqu'à  V empire 
de  Joifien,  6  vol.  in-12  :  ouvrage 
qui  eut  peu  de  succès ,  parce  qu  il 
est  écrit  d'un  stjrlelarnguissant.  IV. 
Pensées  sur' le  sens  littéral  des.  1 8 
premiers  versets  de  VEwaigile  de 
S  t, -Jean,  1718,  in-ia.  L'auteur  apr 
pelle  cet  ouvrage   \ Histoire  de 
l'éternité.  Il  est  plein  de  singula- 
rités et  de  rêveries ,  ainsi  que  ses 
autres  productions.  J.  MaUemans, 
sa^^nt  d'un  esprit  bizarre  et  opi- 
niâtre ,  plein  de  lui  même  ,    et 
toujours  prêt  à  mépriser  les  au-  |  Richelieu  en  Sorbonne ,  &ous  les 


MALL 

*MALLEOIJJS  (Félix),  Bora^ 
mé  aussi  liemmerlin  ,  dpeteur  en 
théologie ,  chantre  de-  l'église  de 
Zurich  ,  prévÀt  de.  celle  dé  So- 
leure,  vivoit  au  milieu*  du  i5* 
siècle.  Il  est  auteundetrois  trai-^ 
lés ,  l'un  intitulé  Tractatus  de 
exorcismis ,  l'autre  sur  le  même 
sujet ,  a  pour,  titre  Tractatus  se- 
çundus  exorcismorum  seu  adjU" 
rationum*  Le  troisième  Tractatus 
de.  credulilate  dœmonibus  adhi" 
bendd.  Us  sont  insérés  dans  le 
recueil  intitulé  Malleus  maleft" 
corum  ,  imprimé  a. Francfort- sur 
le-Mein  eu  i582 ,  et  a  Lyon  en 
i584*  Les  éditeur^  de  Ljon  out 
omis ,  a  desseia ,  -.le  nom  de  l'au- 
teur^ qui  se  ti*ouve  en,toutes  lettres 
à^xïs  rédition  de  Francfort..  Ces 
traités  ont  été  mis  à  l'inde^i^par 
la  cour  de  Rome.  Et  il  est  rc^niar- 
quable  que  cette*  eoiju* ,  dans  ses 
prohil^tions  aussi  déraisonnables 
qu'impuissantes  ^  :se  trouve  cette 
ibis  d'accord  avec  la  raison  pour 
condamner  ces /. chd*s  -  d'oeuvre 
d'impertinences ,  de  ridicules  et 
-de' sottiseè.  Lesibôhnes  femmes 
des  villa gesdes  mon tagbes.des  Al- 
pes ne  montrer  oient,  en  matière  de 
sortilèges  et  de  diableries,: ni  plus 
-d'îé^norance^ni'plus  de  crédulité, 
qu  en^a  étalé  le  docteur  Malléolus 
-dans  ces  trois  traités,  qui  paï-  cette 
seule  raison  sont  devenus  curieux. 

(  i^Oj^sNlMB)i.     .         ■  " 

•  >  •  *  ..." 

.MALLEROT  (Pierre),  sculpr- 
teur  connu  sous  le  nom  de  La 
Pierre ,  est  célèbre  par  plusieurs 
beaux  morceaux.  Les  principaux 
sont  ,  L  La  Colonnade  du  parc 
de  Versailles.  H.  Le  Péristyle  et 
la  Galerie  du  château  de  Trianon. 
III.  Le  Tombeau  du  cardinal  de 


très  ,  regardoit  saint  Augustin 
comiïie  .un  médiocre  théologien , 
«t  Descartes  comme  un  pauvre 
]philosophe« 


ordres  de  Girardon^  au  Musée 
dés.  Monumens  français.  IV,  Le 
Mausolée  de  Girardon  ,  a  Saintr 
Landry  kParis^  et  aujourd'hui  av. 


MALL 

Musée   des  Monuniens  français. 
V.  La  Chapelle  de  MM.  de  Pom- 

Sone  à  Saint-Merry  ,  et  de  MM. 
e  Créqrd  et  de  Lotivois  aux  Ca<^ 
puclns  de  Paris ,  etc. 

*  I.  MALLET  (  Antoine) ,  reli- 
^leux  de  l'ordre  de  Saint-Oomini- 

3ue,  né  à  Hennés ,  prît  ses  degrés 
ans  la  faculté  de  tnéologioii  Pa- 
lis, devint  prieur  de  Saint-Jac- 
ques  ,  et  fut  successivement  vi- 
caire-sâiéral  et  provincial  de  la 
eongregatîoii  de  France  ;  comme 
U  avoit  Ae&  liaisons  étroites  avec 
Gaston  de  France,  duc  d'Orléans, 
il  suivit  ee  prince  à  ^lois ,  où  il 
mourut  en  i663  ,  âs^  d'environ 
70  ans.  On  a  de  lui  les  Histoires 
des  saints  papes ,  cardinaux ,  pa^ 
triarches.,  evêques^  etc. ,  des  doC" 
teurs  de  toutes  les  facultés .  de 
turuversité  de  Paris  ,  et  des  reli" 
gieux  illustres  du  couvent  de 
Saint-Jacques ,  qu'il  publia  en 
i654-  Cet  ouvrage  fourmille  4^ 
£iuCes  et  de  négligences. 

*  n.  MALLET  (  PhUippe  ) ,  né 
àBazencourt,  petit  village  du  dio- 
cèse de  Beauvais  y  lit  ses  huma- 
nités a  Paris,  où  il  s'appliqua  par^ 
ticalièrement  aux  mathématiques. 
Le  hasard  lui  ayant  procuré  la  con* 
noissance  de  milord  Digby  ,  qui 
s'en  retoumoil  en  Angleterre  ,  il 
suivit  ce  milord  en  qualité  d'hom- 
me de  lettres ,  et  passa  deux .  fois 
la  mer,  pour  quelles  négocia- 
tions relatives  aux  intérêts  de  la 
reine  Henriette ,  femme  de  Char- 
les I*',  roi  d'Angleterre  ;  mais  en- 
traîné par  son  inclination  pour 
l'étude,  il  repassa  pour  la  troi- 
sième fois  en  France ,  où  il  ensei- 
gna les  mathématiques  avec  beau- 
coup de  succès  pendant  4^  ans. 
On  a  die  Itii  plusieurs  Traités  sur 
les  mathématiques  ,  entre  autres 
un  lÀ^re  de  /oHifications  ,  en 
liers  ûran^ais  j^  Qt  un  Cours  de 


MALL 


f 


mathématiques.  Ce  savant  iliourut 
à  Paris  en  1679,  âgé  de  73  ans , 
sans  avoir  été  marié. 

in.  MALLET  (  Charles  ),  né  e» 
1608  à  Mont-Didier ,  docteur  de 
Sorbonne ,  archidiacre  et  grand- 
vieaire  de  Rouen,  où  il  fonda  un 
séminaire  auquel  il  légua  sa  bi^ 
bhothèaue,  mourut  le    30  août 
1680 ,  durant,  la  chaleur  des  dis- 
putes dans  lesquelles.il  étoit  entré 
avec  le  grand  Amauld  à  l'occa- 
sion  de  la  version   du  nouveau 
Testament  de  Mons.  Cette  que- 
relle prodoisit  divers  écrits  de  part 
et  d'autre.  Ceux  de  Mallet  sont,  I. 
Examen  de  quelques  passages  d^ 
la  Traduction  du  nouveau  Tes- 
tament ,    Rouen ,    1667  ,    in- 12. 
Il  publia  cet  ouvrage  sans  se  faire 
connoitre.  Il  y  accuse  les  traduc-^ 
teurs  d'un  grand  nombre  de  falsi- 
fications,, et  même  d'avoir  une  mo- 
rale corrompue  touchant  la  chas-^ 
teté.   Cette  dernière    accusation 
étoit  encore  plus  diilicile  k  prouver 
que  la  première.  IL    Traité  de 
la  lecture  de  t Ecriture  sainte  ,. 
Rouen,  1669,  in-aa..  L'auteur  pr^ 
tend  qu'elle  ne  doit  point  être  aon* 
née  au  peuple  en  langue  vulgaire. 
Il  est  certam  que  cet  usage  peut 
avoir  ses  abus  ;  mais  de  quoi  n'a«» 
buse-t-on  pas  ?  III.  Réponse  aux 
principales  raisons  qui  servent  de 
fondement  il  la  Nouvelle  défense 
du  nouveau  Testament  de  Mons  2 
ouvrage  posthume ,  Rouen,  1682, 
'  in-8o.  IV,  Un  petit  eahier  de  Ré-^ 
flexions  surêous  les  ouvrages  de 
M.  uirnauld.  Ce  docteur  répondit 
à  ces  écrits  d'une  manière  qui  fit 
plus  d'honneur  à  son  savoir  qu'à 
sa«  modération, 

tn.  MALLET  (Edme),  né  à 
Melun  en  1713 ,  étudia  au  collège 
des  Bamabites  de  Moutargis  ^  et 
vint  à  Pari^ ,  où  il  fut  précepteoir 
ifis  eafans  d*yai  fcrœiior-^géiiérdML 


8  MALL 

Mallet  patfsa  de  cet  emploi  dattft 
,iine  carrière  également  propre  a 
faire  connoître  ses  talens  ;  il  eatra 
en  licence  en  174^2  dans  la  faculté 
de  théologie  de  Paris  ;  pendant  sa 
licence ,  u  fut  agrégé  à  la  mai- 
son de  Nayarre  ;  il  alla-  quelque 
temps  après  occuper  près  de  Me- 
lun  une  cure  qu'il  garda  jusqu'en 
1751 ,  qu'il  vint  à  Paris  pour  y  être 

Ïirofessenrde  théologiedans  le  col- 
ère deNavarre.  L'ancien  ëvéque  de 
Mirepoiz,  Boyer,  d'abord  prévenu 
contre  lui,  ensuite  mieux  instruit, 
récompensa  d'un  -canonîcat  de 
Verdun  sa  doctrine  et  ses  moeurs. 
On  Tavoit  accusé  de  jansénisme 
-auprès  de  ce  prélat ,  tandis  que  la 
Gazette  qu'on  nomme  Ecclésias- 
tique l'accusoit  d'impiété.  L'abbé 
Mallet  ne  méritoit  ni  l'une  ni 
l'autre  de  ces  imputations.  11 
mourut  k  Paris  en  1755.  Ses  prin* 
cipaux  ouvrages  sont^  I.  Principes 
pour  la  lecture  d«s  poètes ,  1745  i 
in-ia,  Q  vol.  11.  E^ais  sur  /V* 
tude  des  belles-  lettres ,  ij^y  , 
Parts ,  in*iQ.  III.  Essais  sur  les 
bienséances  oratoires  ,  Paris  , 
•1753  a  vol.  in- 12.  IV.  Principes 
pour  la  lecture  des  orateurs , 
J753,in-i2,  3  vol.  V.  Histoire 
des  guerres  civiles  de  fronce  sous 
les  règnes  dé  François  11^  CA/w*- 
les  IX,  Henri  III  et  Henn  ir , 
traduite  de  Titalien  de  d'Avila  , 
Amsterdam ,  1757 ,  3  vol  in-4"« 
L'abbé  Mallet  se  norne ,  dans  ses 
ouvrages  sur  les  poètes,  sur  les 
orateurs  et  sur  les  belles-lettre''  , 
à  exposer  d'une  manière  précise 
les  préceptes  des  grands  maîtres , 
et  .à  les  appujrer  par  des  exem- 
ples choisis ,  tirés  des  auteurs 
anciens  et  modernes.  Le  style  de 
ces  différens  écrits  est  net ,  facile , 
sans  alfectation.  Son  esprit  res- 
sembloit  à  son  style.  Mais  ce  qui 
doit  rendre  son  souvenir  pré- 
cieux aux  honnêtes  gens  ,  c'est 
l'attachement  qu'il  montm  tou- 


MALL 

jours  pour  ses  amis  ,  sa  candeur^ 
sa  modération  ,  et  son  carac^ 
tère  doux  et  modeste.  Il  s'étoit 
chargé  de  fournir  à  rËncyclopédie 
les.  articles  de  théologie  et  de 
belles  -  lettres.  Ceux  qu'on  lit 
de  lui  dans  ce  dictionnaire  sont 
en  général  bien  faits.  L'abbé  Mal- 
let préparoit  deux  ouvrages  im- 
portans>  lorsque  la  mort  ren* 
leva.  Le  premier  ètoit  une  His- 
toire générale  de  nos  guerres  de- 
puis le  commencement  de,  la  mo- 
narchie ;  le  second ,  une  Histoire 
du  Concile  de  Trente,  qu'il  vouloit 
opposer  a  celle  de  Fra  Paolo,  tra- 
duite par  le  P.  Le  Govrayer.  Ces 
deux  savans ,  si  souvent  combat- 
tus ,  et  plus  souvent  injuriés  y  dé- 
voient être  attaqués  sans  fiel  et  sans 
amertume  ,  avec  cette  modération 
qui  honore  et  qui  annonce  la  ve- 
nté. 

*  V.  MALLET  (  David  )  ,  ou 
Malloch  ,  poète  anglais  ,  peu 
connu  ,  originaire  de  la  famille 
des  Macgregor  ,  né  en  Ecosse' 
vers  1700  ,  ae  parens  peu  aisés  , 
fut  recommandé  au  duc  de 
Montrose ,  qui  cherchoit  un  gou- 
verneur poiir  ses  fils  ,  et  qui  les 
lui  confia  dans  le  voyage  qu'ils 
firent  dans  Tétrangeri  De  retour  k 
Londres,  Mallet  continua  a  vivre 
dans  la  famille  du  duc,  où  il  eut  oc- 
casion de  faire  connoissanée  avec 
plusieurs  personnes  distinguées 
ou  de  mérite.  Son  début  dans 
là  carrière  de  la  poésie  fut  mar- 
qué par  un  poème  intitulé  Per* 
bal  Criticism,  ou  la  Critique  des 
-mots  ,  qu'il  avoit  composé  dans 
la  vue  de  faire  sa  cour  a  Pope  ;  il 
choisit  mal  son  sujet:  ou  il  ne 
l'entendoitpas,  ouil  l'exposa  fort 
mal;  cet  essai  annonce  plus  de 
prétentions  que  d'esprit^  plus  de 
sufiisance  que  de  connoisances 
réelles.  Ce  lut  k  peu  près  à  cette 
époque  que,  cherchant  à  cacher 


MALL 

8on  BOtn  ,'  deyenu  infâme  par  les 
concussions  et  les  vols  dont  pen- 
dant long-temps  il  avoit  fait  son 
état ,  il  changea  la  terminaison 
de  sou  nom  de  Malloch,  en  celle 
de  MaUet ,  comme  plus  conforme 
au  génie  de  la  langue  anglaise. 
On  me  sait  s'ila  marqué  dans  d'au- 
tres occasions  cette  espèce  .de  dé- 
dain qu'il  témoigna  pour  sa  pa- 
trie; niais,  au  rapport  de  Johnson», 
il  fut  le  seul  Ecossais  auquel  ses 
çookpatnotes  n'ont  pas  pas  un 
vif  intérêt.  En  1740  il  écrivit  la 
yie  de  lord  Bacon  ,  destinée  a 
être  mise  k  la  téjte  de  Véditipn  do 
ses  O&uvres,  et  quelque  temps 
après  il  entreprit  celle  de  Marlbo- 
rougb.  A  défai\tdeconn6issances, 
il  étoit  au«dessoiis  de  l'une  et  de 
l'autrestache  i,  $fi&si  dit-on  dans  le 
temps  qu'il  oAhlieroit  peut  être  que 
Marlborough  avoit  été  général  y 
comme  il  avoit  oublié  que  Bacon 
avoit  été  'philosophe.  Lorsque 
le  priufïe  4e  itWl^  fut  éloigné  de 
la  co.ni: , il  ^t  nommé  sous-secré- 
taire du  fk^ince.  Les  ombrages  de 
MalJet,  impriif)^  eu  3  volumes 
in  - 13  ,r.AQ:  lui  assignent  .qu'un 
rang  très  -  médiocre  parmi  les 
écrivains  4^!  90^  siè<de.  ^  Il  fut 
çkar^.y.en  4^d4>  di?  Ifi  publica- 
tion des  ouvrages  de  Irora-Boling- 
broke  ,  eh  5  v<m.  10-4** >  ^^  9.V0J. 
in-d^^'dont  ce  seigneur  lui  avoit 
abandonné  la .  pi:opriété  »  pour 
récoitip^nse  de  lui  avoir  vendu  sa 
phun^  contre  Pope.  Mallet  mpu- 
T9t  en  1765  ,  peu  après  son  re- 
tour •  d'an  voyage  en  France.  — 
Uaede;ses.i[U]Les-»  qui  épousa  un 
Italien  nomiiaé  Cilesia^  est  au- 
teur 4kine  tr^igedie  tTAlmida  , 
jouée  sur  le  théâtre  de  Drury- 
Lane* 

.  ♦  Vï.  MALLET  (PauUHcnriJ, 
né  k  Genève  en  1750,  éçriyaju 
distingué,  professeur  rojal  de  bel- 
les-iettrçs  à  Copenhague,  mem- 


MâLL  g 

bre  à^  académies  d'Upsal,  de 
Lyon  ,  tte  Gassel ,  et  de  l'acadé- 
mie celtiqve  à  Paris ,  ancien  pro- 
fesseur d'histoire  dans  l'académie 
de  Genève  ,  a  donné  les  ouvra- 
ges dont  voici  les  titres  :  Historre 
de  Danemârck,  jusqu'au  dix-hui- 
tième siècle.  Traduction  fran- 
çaise des  Vojrages  de  Coxe  dans 
le  Nord ,  avec  des  remarques  et 
des.  additions  ,  et  une  relation 
du.  voyage ,  de  M.  Mallet  lui-mé-- 
me  en  Suède;  2  vol.  in-4**-  Tra* 
duction  des  actes  et  de  la  forme 
du  gouvernement  du  royaume  de 
Suède  y  in-r2.  Histoire  de  Hesse^y 
jusqu'au  dix-septième  siècle  ,  3 
vol.  in-8°.  Histoire  de  la  maison 
de  Brunswick^  jusqu'à  l'accession 
de  cette  maison  au  trône  d'Angle- 
terre ,  3  vol.  mr%9.  Histoire  des 
Suisses  ,  dès  les  temps  les  plus 
anciens  jusqu'au  commencement 
de  la  dernière  révolution ,  4  ^ol. 
in-S"  ,  Genève  ,  i8o3.  Histoire 
de  la  Ligue,  an^/éxdique  ,  depuis 
son  origme  jusqu  à  sa  décadence, 
^  volumes  iii-S°  ,  i8o5.  Mallet 
avoit  découvert  k  Rome  la  suite 
chronologique  des  évêques  d'I»- 
l^nde  ,  qui  étoit  perdue  en  Dane- 
marck  -.^  on  la  trouve  dans  le 
troisième  volume  da  la  -Collection 
des  écrivains  danois  par  Lange-* 
beck.  Le  plus  important  comme 
Je  plus  considérable  <le  ces  ouvra- 

§es  est  V Histoire  de  Danemarck  , 
[ont  il  y  a  eu  plusieurs  éditions  : 
i^ellede  1787  ,  est  la  seule  com- 
plète. On  lira  toujouics  avec  inté- 
rêt la  savante  introductiou  qui  est 
à  la  tête  de  l'histoire ,  et  qui  pré- 
sente un  précis  très-curieux  Me 
l'ancienne  mythologie  àes  |»eupleâ 
du  Nprd.  Mallet  joîgnoit  à  un 
excellent  esprit  beaucoup  de  con-« 
noissances  en  histoire  et  une  lit- 
térature très- variée.  Lesagrémei^ 
de  son  esprit  le  faisoient  recher- 
cher dans  les  sociétés  ;  les  quali- 
tés S0U46S  de  son  caractère  Im 


lo  maLl 

avoient  fait  des  amis  ,  k  qui  sa 

Eerte  laisse  des  regrets  éternels, 
les  derniers  troubles  de  Grénève 
lui   avoient  fait  perdre  la    plus 

§rande  partie  de  sa  fortune.  Il  ne 
evoit  la  modique  aisance  qui  lui 
restoît  qu'à  deux  pensions  que  lui 
faisoient  le  feu  duc  de  Brunswick 
et  le  landgrave  de  Hessc.Ilvenoit 
de  perdre  ces  deux  pensions  par 
une  suite  des  événemens  de  la 
guerre  actuelle.  Il  avoit  des  mo- 
tifs bien  légitimes  pour  réclamer 
la  justice  et  la  générosité  dugou- 
Ternement  ;  sa  réclamation  avoit 
été  prévenue.  Le  ministre  chargé 
de  ttispenser  les  fonds  destinés  a 
récompenser  ou  k  encourager 
tous  les  gei^res  de  talens,  instruit 
de  la  situation  de  Mallet,  lui  avoit 
fait  passer  un  secours  provisoire 
pour  subvenir  aux  besoins  les 
plus  nrgens ,  en  faisant  espérer 
de  la  bonté  et  de  la  munificence 
de  S.  M.  l'empereur  le  rétablis- 
sement ou  le  remplacement  des 
pensions  enleVéeè  par  la  guerre  a 
Mallet.  Mais  une  attaque  impré- 
vue deparalysie  a  trompé  les  vues 
bienfaisantes  du  ministre ,  en  ter- 
minant la  vie'  dé  l'homme  aimât-î- 
ble  et  respectable!  Il  est  mort  a 
Genève ,  le  8  février  1807  >  ^^^^ 
la  77*  année  de  son  âge. 

t  VIT.  MA.LLET  du  Faut  (  Jac- 
vnes) ,  né  a  Genève  en  ijSo,  fît 
d'excellentes  études  dans  sa  pa- 
trie. Voltaire  ,  qui  le  connut  dt 
bonne  heure 'et  qui  l'estima  ,  le 
fît  placer  à  Caiâsél ,  en  qualité  de 
professeur  de  belles-lettres.  Après 
avoir  rempli  cet  emploi  avec  suc- 
cès, il  se  jeta  dans  la  politique 
«t  continua  les'  Annales  de  Lm- 
gùet.  Panckouke  le  chargea  bien-  ; 
tôt  aprè^s  dé  l'a  pai-tie  politique 
du  Mercure  dç  France.  Tant  qu'il 
n'y  eut  pas  d'orages ,  le  journa- 
liste plut  ai  tout  le  monde  pat 
ses  vues  ,  par  ses  réfl«jdon$  «t 


^     MALL 

par  son  inipartialîté.  Mais  des  que 
la  révolution  eut  éclaté ,  les  ré- 
publicains le  persécutèrent,  quoi- 
que son  goût  décidé  pour  le  gou- 
vernement mixte  ne  plût  pas  aux 
royalistes.  Il  passa  quatre  ans  , 
dit-il ,  sans  qu'il  fût  assuré  en 
se  couchant  s'il  se  réveilleroic 
Hbre  ou  vivant  le  lendemain.  Il 
essuya ,  ajoute-t-il ,  cent  quinze 
dénonciations ,  trois  d<3crets  de 
prise  de  dorps  ,  deux  scellés  , 
quatre  assauts  dans  sa  maison  > 
et  la  confiscation  '  de  tous  ses 
bieus.  Il  y  a  peut-être  un  peu  de 
faste  dans  cette  énumératioto.  Ne 
pouvant  vivreen  sûreté  ni  en  Fran-î 
ce  ,  ni  en  Suisse  ,  ni  a  Genève  , 
il  passa  k  Londres ,  oii  il  publia 
le  Mercure  britannique:  Ce  jouis 
nal,  dans  lequel  il  voulait  tenir 
la  balance  entre  tous  les  partis  » 
déplut  aux  uns  et  autres ,  quoi- 

Î[ue  tous  s'empressassent  ae  le 
ire.  Les  jacobine  âè'fôohêrenC 
de  ce  qu'il  ramenoh  -sans  ciesse 
le  tableau  de  leurs  >e^toès.  U  ne 
choqua  pas  moins  certi^^S'^mi- 
gréspas  ses  réfieitioti's sur*' lecr faus- 
ses mesures  qù'ott  '  avoit  prises 
pour  produire  uiie  contré»révolu- 
tjon.  Ceux  qui  lijSltVefttSoient  l'im- 
partialité lui  âçcordiréniau  moins 
de  grandes  connoisances  histo-* 
riqUes  et  politique^-,  un  style 
ferme  et  noble  j  quelquefois  m- 
correet,  d'antres' fois  lourd*  néo- 
logique et  embarrassé,  iûuIb  où 
rincorrection  étoit  remplacée  pa^ 
l'énergie.  Les  gens  -sans  patti  vt* 
rent  encore  en  lui  l'indépéndandé 
du  caractère  que  d^it  avoif^  t»ut 
homme  qui  parlé  àefs  <a^ir<e!s  pu- 
bliques ;  indépendance  V|ai  ^<6 
corrise  pas  toujours  l'hutneur 
que  ofonne  le  souvenir  des  injus- 
tices. Celle  de  Mallet  da  Pan 
s'étoit  aigrie  par  ses  malheurs  » 
et  sa  âanté  s'étoit  dértmgée.  Il  y 
avoit  quelque  temps  qu'il-soufîroit 
de  lapnitrine  j  il  sacoomba ^  ses 


MAIiL 

maax  le  i5  mai  1800,  a  Rich- 
mond  9  chez  M.  Lally-Tolendal 
son  ami,  laissant  une  femme  et 
cinq  enfans ,  pour  lesquels  on  oti- 
"vîritune  souscription  qui  fut  rem- 
plie avec  générosité  par  tous  les 
partisans  ou  père.  Malletlisoit  avec 
recueiUement  les  sermons  de  Ro- 
milly  sur  llmmortalilé  de  rame, 
pendant  les  jours  qui  précédèrent 
sa  mort.  On  a  de  lui ,  I.  Dis- 
cours de  f  influence  de  la  philo- 
sophie sur  les  lettres  ,  Cassel , 
in-8«  ,  1772.  11  étoit  alors  le  pa- 
négyriste de  la*  nouvelle  philoso- 
phie ;  il  changea  de  sentiment 
lorsqu'il  eut  vu  les  abus  qu'on 
en  faisoit.  II.  Discours  sur  Télo- 
ùuence  et  les  systèmes  poli tiffues, 
Londres,  1775»  in-12.  III.  Con- 
sidérations sur  la  nature  de  la  ré- 
volution française  ,  '  et  sur  les 
causes  qui  en  prolongent  la  du- 
rée,  Londres,  1793,  iii-8*.  Son 
style  est  toujours  le  même  ,  fort, 
cuer^que ,  mais  surchargé  dé  mé- 
taphores incohérentes.  IV.  Cor*- 
respondance  politique  pour  servir 
à  r  histoire  du  républicanisme  fran- 
çais ,  in-^®.  écrit  cçmme  Tou- 
vrage  précédent.  Lorsqu'on  lui 
enleva  son  mobilier  et  sa  biblio- 
thèque ,  il  perdit  beaucoup  dé 
manuscrits ,  parmi  lesquels  étoit 
le  Tableau  politique  de  la  France 
et  de  VEurope  avant  la  révolu- 
tion. V-  Où  lui  doit  encore, 
1».  un  EèHV  WJL  il  peint 'les  mai- 
heurs  de  la  Suisse  et  de  Genève 
sa  patrie  .:  ces  tableaux  peints 
avec  force ,  porten^l'émotion  dans 
Tame  du  lecteur.  Cet  ouvrage 
formé  l'introduction  et* le  premier 
volume  du:  Mercure  Britannique; 
Q*  le  Tombeau  de  File  Jennin^ , 
morceau  plein  de  sensibilité  ;  ce 
qui  n'est  pas  le  caractère  distinc- 
f  if  des  ouvrages  de  son  auteur  ; 
5«  un  pamphlet  dirigé  contre  Ca- 
therine', intitulé  Péril  de  la  ba- 
lanàe  dé  J'Europe. 


MALL 


it 


Vm.  MALLET.  r.  Makespon. 

1 1.  MALLEVILLE  (  Antoine- 
Claude  y ,  né  k  Paçis  ,  avocat  au 
parlement  de  cette  ville,  publia 
en  i5Ôi  un  ouvrage  de  droit, 
sous  c%  titre  :  In  regias  aquanun 
et  sylvarum  constitutiones  com" 
mentoHus ,  in-8«. 

IL  MALLEVILLE  (Claude  de), 
l'un  des  premiers  membres  de  l'a- 
cadémie française  ,  né  à  Paris  en. 
1 597 ,  et  mort  en  i647i  *voit  été  se- 
crétaire du  maréchal  de  Bassom- 
pierre,  auquel  il  rendit  de  grands 
services  dans  sa  prison.  Il  le  visitoit 
SGmvent,etluifournissoit  des  livres 
agréables  pour  charmer  son  eiinui, 
ou  des  lectures  plus  fortes  pour 
soutenir  son  ame  contre  l'injustice 
du  sort.  Les  bienfaits  que  cet  illus- 
tre infortuné  répandit  sur  lui  le  mi- 
rent en  état  d  acheter  une  charge 
de  secrétaire  du  roi.  Mallevillè 
avoit  un  esprit  assez  -délicat  et 
un  génie  heureux  pour  la  poésie  ; 
mais  il  négligea  dé  mettre  la  der- 
nière main  à  ses  vers.  Le  Sonnet 
est  le  genre  de -poésie  auquel  il 
s'est  pnncipalement  adonné  ,  et 
avec  pi  us  de  succès.  Ce  poète  rem- 
porta le  prix  sur  plusieurs  beaux- 
esprits ,  et  sur  Voiture  même  , 
qui  traviai lièrent  au  soimetproposé 
sur  la  Belle  matineuse.  Le  sien 
lui  donna  beaucoup  de  célébrité. 
«On  neparleroitpas  aujourd'hui 
d'unpàreil  ouvrage,  dit  l'auteur  du 
Siècle  de  LbuisXlV  ;  mais  ïe  bon^ 
en  tout  genre  ,  étôît  alors  aûss^ 
rare,  qu'il  est  devenu  commua 
depuis.  »  MallcvîUé  réussit  en- 
core mieux  dans  le  rondeau.  Ce- 
lui qu'il  lit  contre  l'abbé  Boisro- 
bert,  favori  du  cardinal  de  Ri- 
chelieu, prouve  qu'il  savoit  badi* 
ner  agréablement. 

Coilfé  d'unfiroc  bies  raffiné» 
Et  revêtu  d'un  doyenné 
Qui  lui  rapporte  de  quoi  frirt 
Frère  Rtné  dcvirat  mcnirc  i 


la  MALL 

n  vit  coanf  un  dét^nainé. 
Vn  prélat  riche  et  fonané, 
Sou%  un  boontt  colniniiié  , 
En  est ,  t*il  le  faut  ainsi  dire  , 
Coiffé. 

Ce  n'est  pas  q^  e  frère  René    . 
D'aacnn  mérite  '  soif  «raé  , 
Qu'il  soit  ëocte ,  q«*B  sache  écrire , 
Mi  qu'il  dise  le  mot  pour  rire  ) 
Mais  seulement  c'est  qa*U  eat  né 
Coiffé. 

Ses  Poésies  consistent  en  Sort" 
nets  ,  Stances  ,  Elégies  ,  Epi- 
grammes  ,  Rondeaux  (voY'  Bois- 
robert),  Chansons  ^  Madrigaux^ 
et  quelques  Paraphrases  dePsau- 
mes  ,  imprimées  en  1649?  *  Paris, 
iH-4*' ,  et  en  1639,  in-12.  On  a  de 
lui  ,  I,  Mémoires  de  Bassom-^ 
pierre,  depuis  1598  jusqu'à  son 
entrée  à  la  Bastill^ ,  Amsterdam , 
ÎElouen)  1721  ,  4  vol.  in-12.  II. 
La  Stratonice  ,  Paris ,  16/^1  y  6, 
vol.  in-8"  ;  et  III.  Almerinde ,  tra- 
duits de  ritalien  de  Luc  Asserino , 
Pjâris,  i646,.in-8°. 

♦  in.  M ALLEVI LLE  (  GuiU 
laume  ) ,  prêtre ,  né  à  Domme  en 
1699,  ^^^  auteur  des  ouvrages  sui- 
vans  :  I.  Lettres  sur  V administra- 
tion du  sacrement  de  pénitenee. 
II.  Devoir  du  chrétien  ,  i  y5o  ,  4 
vol.  în-ia.  IQ.  Prières  et  bons 
propos  pour  tes  prêtres  ,  l 'jSi  , 
in-i6.  IV.  La  Religion  naturelle 
et  la  révélée  établies  sur  lesprin^ 
cipes  de  la  vraie  philosophie  et  sur 
la  divinité  des  Ecritures  ,  1706  et 
ijSS,  6  vol.  in-12.  VI  Mémoires 
sur  la  prétendue  défense  de  la 
tradition  orale.  VI.  Dépense 
des  lettres  sur  la  pénitence,  1760, 
in-8®,  VII.  Histoire  critique  de 
i^électisme,  ijQô  ,  .2  vol.  in-12. 
yill.  Examen  approfondi  des  dif- 
ficultés de  Hauteur  a  Emile  contre 
•  c  I  -ai  *69^  I  ^anbjiotiivj  uoidji^a  vj 

MALLINCKROT  (  Bernard  ) , 
4ojen  de  l'église  cathédrale  de 
jdunstei^,  douuoit  à  l'étude  une 


MALL 

partie  de  la  nuit,  et  passoît  le  joar 
a  se  divertir.  L'empereur  Ferdi- 
nand I'*^  le  nomma  à  Tévéché  de 
Ratzbourg  ,  et  ^  quelque  temps 
après ,  il  fut  élu  évèque  de  Min- 
den  ;  mais  il  ne  put  prenidre  pos- 
session de  l'un  ni  de  r^iutre  de  ces 
deux  évéchés.  Son  ambition  étoit 
extrême  ;  il  voulut  se  faire  élire  , 
çn  i65o  ,  évéque  de  Munster  ; 
n'ayant  pu  y  réussir,  il  s'éleva  con- 
tre le  nouveau  prélat ,  et  suscita 
des  séditions  jusqu'en  1 655  ,  qu'il 
fut  déposé  de  sa  dignité  de  doyen. 
L'évéque  de  Munster  le  fît  arrêter 
en  i65^,  et  conduire  au.  château 
d'Ottemzheim  ,  oîi  on  lui  donna 
des  gardes^  Mallinckrot  mourut 
dans  ce  château,  le  7  mars  iS^, 
regardé  comme  un  génie  im^i^iet  y 
et  un  homme  fier  et  hautain..  On 
a  de  lui  ,  en  latin ,  1.  Traité 
de  f  invention  et  des  progrès  de 
r imprimerie  ,  Cologne  .,  in-4**  > 
i63o.  II.  Un  autre  y  De  la  nature 
et  de  )^ usage  des  lettres  ,  Colo- 
gne ,  i656,  in  -  4'«  m.  Traité 
des  archlchanceliers  du  saint-em- 
pire romain  ,  des  pt^ies.  ^t  îles 
cardinaux  allemands  ,  de  la  pri- 
p%^uté  des  trois  métropoles  a  Al- 
lemagne y  et  des  chanceliers  de  la 
cour  de  Rome .,  Munster , .  i64o  ; 
Gênes,  i6(55,  et  ibid,  1715,  în-4*. 
JCette  dernière  édition  est  ornée 
d'une  {>réface  historique.  Ces  ou- 
vrs^ges  sont  recomipiaiidables  par 
la  profondeur  des  recherehçs. 

*I.  MALMIGNAT^Barlbélemi), 
de  Lendinara,  ville  du  Polesin,  vi- 
voit  dans  le  i6«  siècle  ;  il  fut  dépuf 
té  vers  le  doge  Marc-Antoine  Tré- 
visan  pour  le  compUmeâter  >  e( 
composa  a  ce  sujet  un  discours  in- 
titulé Orazione  del  Mal/mgnati  , 
Qratore  délia  magn.comnuinità  di 
Lendenaruy  nella  congratulazione 
del  sereniss.  principe  di  Venezia. 
Marcantonio  Trevisanû,  Venezi^i, 
i554>  in-8».  Depuis.,  il  prononça 


M^LM 

•C  fit  împnmer  un  autre  discours 
au  sujet  de  Télfection  du  do^'e 
François  Venier ,  successeur  de' 
Harc-Anfbine  Trévisan  ,  sous  le 
titre  de  Orazioneper  la  creazione 
deldoge  P^eniero,  di  Bartholomeo 
àîalmignatiy  Venezia,  i554ï  in-S». 

*  n.  MALMIGNATI  (Jules  ), 
de  la  famille  da  précédent ,  poëte 
tragique  et  épique ,  Ûorissoit  dans 
le  17*  siècle ,  et  naquit  vers  la  fin 
du  16*  k  Lendinara,  ville  du  Po- 
lesin,  sujet  de  la  république  de 
Venise  ,  et  noble  de  terre  lërme. 
11  est  auteur  de  Clorinde  ,  tragé- 
die pastorale  9  in-4** ,  imprimée 
a  Trévise  en  1604.  Il  donna 
également,  dans  la  même  ville,  en* 
lèio  ,  une  autre  tragédie  en  cinq 
a^tes  ,  réimprimée  a  Venise  en 
i63o ,  intitulée  UOrdana  ,  tra- 
gedia  del  molto  ilL  sign.  cava- 
lier Jiulîo  Malmignati ,  atti  V-y  in 
persi.  Ou  trouve  aussi  des  vers  de 
Jules  Malmignati  ,  imprimés  à 
Padoue  en  1619  ,  à  la  louange 
d'un  capitaine  de  cette  ville,  nom- 
mé Maxime  Valier,  et  inséras  dans 
un  recueil  de  pièces  faites  à  ce 
sujet  ;  mais  l'ouvrage  le  moins 
connu  de  ce  poëte ,  et  celui  qui 
mérite  le  plus  de  piquer  la  cui^io- 
site ,  c'est  son  poëme  épique  en 
vingt  '  deux  chants  ^  intitulé  la 
Henriàde ,  ou  la  France  conquise , 
dédié  à  Louis  XIII ,  et  imprimé . 
en  caractères  italiques  ,  a  Venise  , 
en  lyaS ,  c'est-à-dire  cent  ans  avant 
La  Henriàde  de  Voltaire ,  dont  la 
première  édition  parut  k  Londres 
en  1523,  iu'-S*' ,  sous  le  titre  de 
Poëme  de  La  Ligue  :  L'Enrica^  o 
cvero  Frahcia  conquistata  ,  poe- 
ma  heroico  del  sig.  Julio  Mal- 
mignati ,  dedicato  ^  alla  maestà 
christianissima  di  Luigi  XIII  ^ 
re  di  Prancia  ,  e  di  JSavarra  , 
ton  licenza  de  superiori ,  e  pri- 
vilégia ,  Venezia  ,  in  -  12  de  ^èi 
pagQs*  Ce  livre  est  fort  rare ,  et 


MALQ 


r3 


ne  se  trouve  pas  dans  les  plus 
grandes  bibliothèques  de  Paris. 
Ce  ^oëte ,  aussi  ipférieur  à  Ho- 
mère pour  la  mouestie  que  pour 
le  talent ,  a  su  trouver  le  secret 
de  se  vanter  de  la  manière  la  plus 
iD4^c°te,  lui  et  toute  sa  famille  y 
et  d'amener  dans  sa  Henriàde  les 

S  lus  grands  éloges  de  ce  poëme. 
[aïs  ce  qu'il  j  a  de  plus  remarqua- 
ble ,  c'est  que  ,  dans  le  chant  o«  de 
ce^oeme,  page  129  et  suivantes, 
Henri  IV  est  enlevé  au  ciel  da^ 
un  char  dl  feu ,  pendant  la  nuit^ 
et  y  voit  les  places  destii^es  aux 
pnnces  clKtiens  ;  et ,  chant  22  ; 
pag.  4^^  c^  suivantes ,  saint  Louis 
apparolt ,  et  Pexhotte  à  embrasser 
la  religion  catholique  ;  Henri  se 
rend  k  ses  instances  ;  et  le  dénoue- 
ment de  la  Henriàde  de  Malmi- 
Siati  est  le  même  que  celui  de  la 
enriade  de  Voltaire ,  qui  lui  est 
postérieure  d'un  siècle. 

I.  MALO  (saint),  ou  Maclou,  ou 
Mahout,  fils  d'un  gentilhomme  de 
la  Grande  -  Bretagne ,  et  cousin 
gefmain  de  saint  Samsou  et  de 
saint  Magloire  ,  fut  élevé  dans  un 
monastère  d'Irlande,  puis  élu  évé- 
que  de  Gui-Castel  ;  mais  son  hur 
milité  lui  fit  refuser  cette  dignité. 
Le  peuple  voulant  le  contramdre 
d'accepter  la  crosse  ,  il  passa  en 
Bretagne ,  et  se  mit  sous  la  con* 
duite  d'un  saint  solitaire  nommé 
Aaron  ,  proche  d'Aleth.  Quelque 
temps  après  ,  vers  54i  9  il  fut  élu 
évêque  de  cette  ville  ,  et  il  j  fit 
fleurir  la  religion  et  la  piété.  Il  se 
retira  ensuite  4^ns  la  solitude , 
auprès  de  Xaintes ,  et  y  moûrui 
le  i5  novembre  665.  C'est  de  lut 
que  la  ville  de  Soint-Malo  tire  son 
nom ,  parce  que  son  corps  j  fuj| 
transporté,  après  que  la  ville  d'A- 
leth eût  été  réduite  en  village 
nommé  Guichalet ,  et  que  le  siège 
épiscopal  eût  été  transféré  a  Saint- 
jVlàJio.  rarmiles  miracles  de  saint 


/ 


4  MALO 

Malo ,  les  légendaires  le  font  aller 
sur  Teaa ,  porté  sur  une  gros^ 
motte  de  terre  comme  dan%un 
bateau..  Voilà  ée  qui  a  donné  lieu 
vraisemblablement  à  la  plaisan- 
terie de  Voltaire ,  qui ,  dans  son 
Ingénu  y  fait  partir  saint  Duns- 
tan  ,  d'Irlande  ,  sur  une  petite 
montagne  qui  aborda  les  côtes 
de  France.  En  voulant  multiplier 
les  prodiges ,  les  écrivains  trop 
crédules  ont  fourni  des  armes  aux 
i^rédules. 

l 
II.  MMiO  (le  cardinal  de  Saint-). 
Vojex  Briçonnet.        # 

♦  I.  MALOET  (  Pierre  )  ,  de 
Clermont  en  Auvergne,  prit  le 
bonnet  de  docteur  dans  la  faculté 
de  médecine  de  Paris  en  1^20. 
Ses  talens  ,  et  les  succès  de  sa 
pratique  à  lliôtel  des  Invalides  , 
dont  il  étoit  médecin ,  lui  ouvri- 
rent les  portes  de  l'académie  des 
sciences  ,  dans  les  mémoires 
de  laquelle  il  a  consigné  plu- 
sieurs Observations  sur  des  su- 
jets intéressans , .  dans  les  années 
J727,  17*28,  1732  et  1733. 

*n.  MALOET  (Pierre-Louis- 
Marie),  fils  du  précédent,  doc- 
teur en  médecine  de  la  faculté  de 
Paris  depuis  1762  ,  né  en  cette 
ville,  fut  médecin  de  mesdames 
de  France  ,  et  se  distingua  dans 
la  pratique  de  son  art.  On.  a  de 
lui ,  Dissertatio  ergo  homini  sua 
voxpeculiarisy  *7^7>  îo-4**.  Eloge 
^historique  de  M.  Vemage  ^  ^77^» 
in  •  80  Ce  médecin  est  mort  à 
Paris  le  24  août  1810,  à  l'âge  de 
80  ans. 

*  MALOMBRA  (  Jean  ) ,  Véni- 
tien, né  dans  le  i6«  siècle  ,  a  cor- 
rigé la  géographie  de  Ptolomée 
d'Alexandrie ,  traduite  par  Jé- 
rôme Ruscelli  ,  et  y  a  ajouté  la 
préface  «t  la  table  des  noms  an- 


MALO 

ciens,   accompagnés   des  nomt. 
mode;Ties, 

*MALONde  Chaide  (Pierre)  , 
originaire  d'une  famille  %ioble  de 
la  Navarre,  né  à  Gascante,  dans 
le  royaume  d^Aragon ,  vers  l'an- 
née i53o  ,  après  avoir  fait  ses 
études  ,  entra  dans  l'ordre  de 
Saint- Augustin  k  Salatfnanque ,  oii 
il  reçut  le  grade  de  docteur  en 
théologie.  Quelque  temps  après 
il  enseigna  la  théologie  a  Sara- 
gosse  et  k  Huesca.  Malon  de 
Chaide  étoit  regardé  par  ses  con- 
temporains comme  un  ^es  pre- 
miers orateurs *et  théologiens  de 
sa  nation.  On  ne  connoit  de  cet 
écrivain  que  la  Vie  de  la  Magde- 
feine  écrite  en*  espagnol  ^  et  im- 
primée kAlcala  detlenarès ,  i  vol. 
m-8» ,  en  1692  ,  1698  et  i6o5  ;  et 
k  Barcelonne  en  1598. 

*  MALÔT  (François),  né  dans 
le  diocèse  de  Langres  en  1708 , 
vint  a  Paris  étudier  a  Sainte-Barbe. 
Le  cardinal  de  Fleury,  abusant  et 
'  du  nom  et  de  l'autorité  du  roi , 
fit  par  l'entremise  de  Hérault, 
lieutenant  de  police ,  disperser 
les  membres  de  cette  maison. 
Malot  se  retira  dans  la  rue  Saint- 
Antoine  ,  pour  y  vivre  dans  la  re- 
traite :  mais  peu  de  temps  après  , 
Mérac  ,  président  k  la  chambre 
des  comptes ,  le  prit  pour  insti- 
tuteur de  ses  fils.  Gaylus ,  évéque 
d'Auxerre ,  qui  ne  negligeoit  nen 
pour  avoir  des  hommes  de  iné« 
rite,  l'invita  k  venir  dans  son 
diocèse ,  et  l'ordonna  prêtre  eu 
1751,  sans  ^parvenir  cependant 
a  se  l'attacher  ;  mais  il  entretint 
correspondance  avec  lui  jusqu'à 
sa  mort.  Le  premier  écrit  qii'il 
composa  fut  un  ouvrage  sur  les' 
Psaumes.  Rondet,  travaillant  sur 
la  Bible ,  pria  Malot  de  l'aider  ; 
mais  celui-ci  voyant  la  manière 
dont  Rondet  traitoit  Duguej:  , 
d'Asfeld  et  Mésenguy,  accusant 


MALO 

même  ce  dermer  d'âToir  altéré 
l'Ëcriture  sainte»  il  l'invita  à  chan- 
ger ces  passages  •  et  sar  son  re- 
fus Malot  lui  répliqua  a  qu'il  se 
croyoit  obligé  de  venger  la  cause 
de  ces  grands  hommes;  »  ce  qu'il 
exécuta  dans  plusieurs  écrits  sur 
le  retour  des  juifs.  Son)  zèle  l'em- 
porta un  peu  trop  loin  ,•  un  mot 
obscur  y  échappé  a  Duguet ,  l'avoit 
affermi  dans  1  idée  de  fixer  l'épo- 
que de  ce  retour.  Il  retoucha ,  peu 
ae  temps  après  »  un  ouvrage  sur 
les  Aifàntages  et  la  nécessité  (^une 
foi  éclairée ,  et  le  réduisit  à  un 
petit  volume  qui  a  été  publié. 
'  Trois  mois  avant  sa  mort  il  com- 
posa un  autre  ouvrage  de  piété 
C[u'il  avoit  fini  lorsqu'il  tomba  ma- 
lade ,  et  que  l'on  n'a  point  trouvé 
après  sa  mort,  arrivée  le  ai  fé- 
vrier 1785. 

♦I.  MAIuOUIN  (  Charles  ),  après 
avoir  pris  le  bonnet  de  docteur  en 
lai  faculté  de  Caen  y  vint  à  Paris 
en  X717  )  ou  l'excès  du  travail  le 
mit  au  tombeau  a  l'âge  de  25  ans. 
On  a  de  lui  :  I.  De  verp  et  inaU- 
dito  artificio  quomoventursoUda , 
unague  de  cordis  et  cerçbri  motu , 
Cadomi ,  I7i5  ,  in-4®.  C'est  une 
espèce  de  dissertation  académi* 
que.  II.  Traité  des  corps  solides 
et  fluides  du  corps  humain,  ou 
Examen  du  mouvement  des  li- 
queurs animales  dans  leurs  vais- 
seaux y  Paris  y  1718  ,  in-ia ,  et 
ij5S  ,  in-xa. 

tII.MÂLO#|N  (Paul-Jacques), 
né  en  1701  à  Caen,  professeur 
de  médecine  au  collège  royal  à 
Paris  )  médecin  ordinaire  de  la 
reine  y  et  membre  de  la  société 
Tojrale  de  Londres  et  de  l'acadé- 
mie des  sciences  de  Paris ,  mé- 
rita ces  places  par  des  connais- 
sances ttis-étenaues  en  médecine 
et  en  chimie.  Il  n'aimoit  pas  qu'on 
médît  de  son  art.  Il  disoit  un  jour 
à  «A  j«i^i9  h9aua«  qui  pr«x«it 


MALO 


i5* 


cette  liberté  :  «  Tous  les  erands 
hommes  ont  honoré  la  médecine.^ 
Ah  I  lui  disoit  le  jeune  mécréant , 
il  faut  au  moins  retrancher  de  la 
liste  un  certain  Molière.  Aussi  ^ 
répliqua  sur-le-champ  le  docteur, 
voyez  comme  il  est  mort.  »  On  a 
dit  qu'il  croyoit  à  la  certitude  de 
son  art,  comme  un  ^mathéma- 
ticien k  celle  de  la  géométrie. 
Ayant  ordonné  beaucoup  de  re- 
mèdes à  un  homme  de  lettres  cé- 
lèbre ,  qui  \e^  prit  exactement,  et 
ne  laissa  pas  de  guérir ,  Malouin 
lui  dit  en  Tembrassant  :  «Voua 
êtes  digne  d'être  -malade.  »  Com- 
me il  estimoit  les  préceptes  âm 
la  médecine,  encore  plus  pour 
lui  que  pour  les  autres ,  son  ré- 
gime ,  sur-tout  dans  ses  dernières 
années ,  étoit  austère.  Il  prati- 
quoit  avec  sévérité  la  méaecitjm 
préservative ,  plus  sûre  que  la 
curatiye.  Ce  regime  valut  k  Ma- 
louin ce  que  tant  de  philosophes 
ont  désire ,  une  vieillesse  saine 
et  une  mort  douce.  Il  ne  connut 

S  oint  les  infirmités  de  l'âge,  et 
mourut  d'apoplexie,  k  Paris  ,  le 
3i  décembre  1777,  dans  sa  77* 
année.  Par  son  testament  il  Ht 
un  legs  k  la  faculté  de  médecine  » 
sous  la  condition  de  tenir  tous 
les  ans  une  assemblée  publique , 
pour  rendre  compte  k  la  nation 
de  ses  travaux  et  de  ses  décou- 
vertes. .  Malouin  fut  k  la  fois  éco- 
nome et  désintéressé.  Après  deux 
ans'  d'une  pratique  très-lucrative, 
il  quitta  Paris  pour  Versailles, 
où  il  voyoit  peu  de  malades ,  di- 
sant ft  qu'il  s'étoit  retiré  k  la  cour.» 
Ses   principaux  ouvrages   sont» 

I.  Traité  de  chimie ,  1754  )  in-ia« 

II.  Chimie  médicinal»^  ï755,  a  v. 
in-ia  ;  livre  écrit  d'un  style  qui  fait 
autant  d'honneur  k  Tacadémicien , 
que  le  fond  même  en  fait  au  ga- 
vant. Malouin  eut  la  réputation, 
d'un  chimiste  laborieux ,  mstruit, 
distingué  nxtoe  pour  son  tem^ 


\6 


MALP 


mais  plus  foible  a  la  vérité  pdur 
le  nôtre ,  où  la  chimie  a  pris  une 
face  nouvelle,  qui  pborroit  bien 
n'être  pas  la  dernière.  III.  Les 
^rt9  au  meunier^  du  boulanger 
et  du  vermicellier  y  dans  le  recueil 
que  Tacadémie  des  sciences  a 
publié  sur  les  arte  et  métiers.  A 
une  séance  de  l'académie ,  M.  Par- 
mentier  ayant  lu  devant  ses  con- 
frères ,  au  nombre  desquels  étoit 
le  vieux  docteur,  un  nouveau 
Traité  deTart  du  boulanger,  oà 
quelques-unes  de  ses  idées  étoient 
attaquées  ,  ie  jeune  académicien 
craignoit  ses  regards ,  sachant  à 
quel  point  l'amoup-proçre  est  fa- 
cde  à  blesser.  Mais  à  peine  sa  lec- 
ture fut-elle  fikiie ,  que  Malouin 
vint  k  lui ,  et  l'embrassant  :  «Re- 
cevez mon^ compliment ,  lui  dit-il,, 
vous  avez  mieux  vu  que  moi..  «  » 
IV.  Il  est  encore  auteur  des  ar- 
ticles de  Chimie  employés  dans 
TËncyclopédie. 

t  MALPIGHI  (  Marcel  ) ,  illus- 
tre  médecin  et  anatomiste  italien , 
naquit  k  Crevalcuore  ,  dans  le 
voisinage  de  Bologne,  en  i6ift8. 
Sestalens  lui  méritèrent  une  place 
de  pi'otesseur  de  médecine  dans 
cette  dernière  \ille  en  i65&.  Le 
grand-duc  l'appela  ensuite  k  Pise  ; 
mais  Tair  lui  étant  contraire,  il 
retourna  à  *  Bologne^  en  iGSg.  Il 
remplit  la  place  de  premier  pro- 
fesseur en  médecine ,  dans  l'uni- 
versité de  Pise,  en  1662,  et  re- 
tourna encore  à  Bologne  quatre 
ans  après.  La  société  royale  de 
Londres  se  l'associa  en  166^.  Il 
continua  d'enseigner  avec  réputa- 
tion jusqu'en  1601.  Le  cardinal 
Antoine  Pienatelli ,  qui  Tavoit 
connu  à  Bologne  penuant  sa  lé- 
gation ,  étant  monté  sur  le  trône 
pontifical  sous  le  nom  d'Innocent 
aU  ,  l'appela  k  Rome ,  et  le  fit 
son  premier  médecin,  ^alpighi 
mourut  d'apoplexie  k  l^ome  ;  daiiâ . 


.    MAL  s 

le  palais  Quirinal ,  le  29  noveih^ 
bre  1694  ,  laissant  un  grand  nom* 
bre  d'ouvrages  en  latin ,  qui  prou- 
vent qu'il  s'étoit  plus  occupé  d'a- 
natomie  que  de- belles-lettres.  Son 
style  est  incorrect,  obscur,  em- 
barrassé. Ses  principaux  écrits 
sont,  I.  Plantarum  anaiome  p 
Londini^  1675  et  1679  ,  2  tom, 
in-folio  avec  lôo  figures.  II.  Epis^ 
toiœ  varias,  III.  Dissertatio  epis- 
tolica  de  bombyce  ,  Londini  , 
1699,  in-4*,  fig.  IV.  Déforma-' 
tione  pulli  in  ovo»  Ces  deux  der* 
niers  ouvrages  ont  été  traduits  en 
français.  V.  ConsultatàoneSy  in-4®) 
171  j.  Vï.  De  cerebro  ,  de  lingud, 
de  extérno  tactûs  organo ,  de 
omento  ,  de  pinauedine  et  adi^ 
posis  ductibus.  Vil.  Exercitatio 
anatomica  de  Mcerum  siructurd, 
Vîll.  Dissertationes  de  pohypo 
cordis,  et  de  pubnonibus  y  etc. , 
Bologne,  1666,  in-4'';  Amster- 
dam, 1^9,  in- 12.  Les  OEuvres 
complètes  de  Malpighi  ont  été 
imprimées  k  Londres  en  1676 
ou  1687 ,  2  vol.  in-fol.  ;  et  ses . 
OEuvres  posthumes  ^  précédées 
de  sa  yiey  ont  paru  k  Londres 
en  1697;  ^  Venise,  en  1698,  in- 
folio ;  et  k  Amsterdam  ,  même 
année,  ou  1700,  in  4*'-  On  a 
réimprimé  tous  ses  ouvrages  à 
Venise ,  1733  ,  in-folio  ,  avec  des 
notes  de  Faustin  Gavinelli.  (  F'oy, 
RkGis,  n"  II.  )  Ce  savant  modeste 
attribuoit  la  plupart  de  ses  dé- 
couvertes k  son  ami  Borelli,  qu'il 
avoit  connu  k  Pild^ 

♦MALSEIGNE-GUYNOT 

(chevalier  de  ) ,  gentilhomme  de 
Franche-Comté,. commença  k  ser- 
vir dans  le  régiment  de  Beaufre- 
mont,  où  il  devint  capitaine.  Ré- 
formé en  1763 ,  il  passa  k  Saint-Do- 
mingue en  qualité  d'aide-de-camp 
du  marquis  de  Belzunce.  Après 
la  mort  de  ce  général,  il  revint 
en  France ,  et  lut  nommé  capitaine 


MALT 

*  • 

iUiis  les  carakbinlers ,  et  enslùle  ^ 
aiJo-inajor.  Appelé  eu   1788  au 
grade  d&maréchal>de-Ç4k.mp  «il^se 
.retira. Jaus  sa  proviace»  Aj^aut  ea- 
suite  été  chargé ,  en  1790,  d'aller  , 
co^ime  inspecteur 9,  recevoir  ies 
coi|iptes  delà  gamiaqi^de.Nanci ,  t 
il  y  trouva  les.  têtes  trà^-^ehaui- 
iées  ;  cependant  il  parvint  à  ré- 
gler ces  comptes  )  au  moins  en 
apparence  ;  car  k  Tinst^^  où  il 
voulut  sortir  du  quartier,  le  l'ac- 
tionnaire l'en  empéch?  j»  .boifon- 
uette  au  bout  du  iusil.  ILn)it  4U^ 
.sitôt  Tépée  à  la  main ,  blessa  la 
sentinelle  et  un  ereaadie^»  Emi- 
ronné  alors  de  pTuiôfiiiurfi  ^Idatj»  •, 
son^épée  se  cassa;  i|tt^.QU  a^r^uU, 
arracné  une  à   quelqWun  qui  se 
trpuvoit  près  de  lui,  il  se  fit  )our 
au  travers  de  ç^t^e  sol||a1^sqlie, 
et  sortit  du  quartier ..JUe»  esprils 
parurent  se  calmer  un  moment., 
et  il  se  rendit  à  Lunéville  pour 
vériiler  les  comptes  des  carabi- 
.niers.  Un  déta<ai^mfint,du  i^égir 
inent  du  roi  inianterie,.et  le  me»- 
trt?-de  camp  cavalçrie^   Vy  suivi- 
rent de  près.  11  espéroil  mainte- 
zsir.  les  carabiniers;  mais  il  se  vit 
bientôt  livré  par  eixji ,  et  conduit 
en  prison  à  ]>rancî.  Il  montra  une 
fermeté  incroyable  entre  Içs  mains 
des  rebelles ,  et  lut  ensuite  dé- 
livré par  Bouille,   qi^i  se  porta 
sur  cette  ville  avec  Un  corps  de 
troupes.  Il   accom^ajena  eusuite 
les  frères  de  I^ouis  %yi  dwis  la 
campacne    de.  1792.   En  .179^, 
après  la  mort  nde  la  Rouarie ,  les 
jojalistes  de  la  Bretagne  avoient 
jeté  les  yeux  sur.  lui:ppiMr  irem- 
placer  leur  chef  4  m^is  il  ne  put 
se  rendre  k  leurs  voaux.  (  f^ojrez 
rilistoire  de  la  gueiTe  de  la  Ven- 
dée ,  par .  Beauchamps.  )  |U  entra 
comme  oÎHcier  g^qé^aiiS^  service 
de  Prusse ,  et  mourut  4^  An^pAch 
ea  1800. 

I.  MALTE  (les  ci^eyalierftde). 

T.  XI. 


MALV 


17 


fiTfèsIèsaDrticles  Auavsloir^li^ 
GiîiUBfi,  n*  III  ;.  Gozoïf ;  hiisfio 
Dupurv  ii<*  I;  ÇaAifBaÀr.,  vf>  Il 
VAum-RMisoT  ;  ViixMnÈ^ihiWif 
Uatk  de }  4  VilLaret  ,  n*  I  y  VjUÙïi^» 
n»  U  ,.et^»  Techles  prâimilittiMiii 

\  ll/'.MkLlil^   (  \s»^  c^iU^iMb 
M) .  Voyiez  GovBDoir ,  vfi  lî.  -  '  t  / 

t ::MALVA5lÀ  (iSharltoi^Ciéw 
sar),  ]i#hle  Bolonais  *e(>«haaoiti# 
à»  k»  calbédrale,  culdir^Jesatti 
et.  ie»^  lettres  idatis.  le  siècle  âbr«- 
mier^.piqita'Jbii  devioais  «me  9^ê$»t 
hoime  Mf$ioirti  en  italien^,  <fo^ 
JPaintf^  de  IMoftne'î  JKt*^s  "* 
y9lwm34)v'ft67.â.,  a  laquelle:  00 
4ii)outév  f^Ue  icL  PittoriiM^gHêSi 
JUJM  dacidtte  neila  Fèlsihtt^^'pi^ 
(rijfc,^  lUk  JÀagi.  CtutptusaOj^a^i , 
Roiiie ,  176^  y  inH^«4  Lé  eomta 
jyf4lvaâia.  y,  iàit- .  paroîttfe  aix>  peu 
.ijratp  dfentWisiasme*  Ob  aitaquiL 
&oxk  hw  «avec  chaleur  ;  et  'il  fut 
défendu  de  nibéme*  Ont  a  «acov^ 
de  lui  mi  jQttvnige:.i|ai>;m>  pmkt 
Mi^  ;  Marmora  Feêsinéa^'UiuS" 
tfvUa ,  ilok>|fiie ,  1690  >  pédr  îm^ 
folio.:  '    \ 

t    MAÙVENDA    (thoma»)  V 
dominicain ,  né  a  Xativa'en  i566  » 

Ï professa  la  philosophie  et  la  tiiéo- 
ogie  dans  son  ordre  avec  beau- 
coupvdestlccès.  Le  cardiiial  Ba- 
rotiius ,  à  qui  il  écrivoit  pour  luli 
indiquer  quelques  fautes  qui  lui 
.éti^ieoC  éc&âppécs  Jdinè  sov^  édi- 
tiojd  dik  Martjrroio^  ^  trouva,  tant 
de  discernement  dans  la  lettre  d« 
,cedoiiliiiieiiia>  qa'il  soufaaâia  l'a- 
voir auprès  4e  loi.  Il  etiffàgéa  son 
générai. ft  le  iàiceivcDir  a  Rome , 
afin  de  profiter,  de  ses  a  Vis.  BlIoK 
venda  lut  d'un  gcand^seçoui^li 
ce  célèbre. icardiiiaLiOn  lêxban> 
gèia^A.mème  tempe  de'rclbi^mer 
toua  les'  livres  ecclé^iastiqnès  da^- 
son  ordre  :  commission,  rlont  ii 
.  s'acquitta  avec  appla»iy«S(em?i^t; 


y 


I« 


tCiXV 


I 


^ 


n.nwwut  k  Vtleitoe  on  fiapi^foe 
leTTOmi  «foS.  9^  èJiYTagos  tout , 

l9i'Tii^||ft«œe..4dilioB  est  ceïls  ^e 
%ÊêVÊ€i9fi,^\9  in-folio/  j^MMi  Ofiit 
miirftgft»  dÎYÎ^  en  trei^  «li^iieft^ 
il  parie  de  Porigine  de  l'Acte- 
ah4^t>  de  ses  oaraotèbes  >  dé  ^es 
vices*  dcL  son  Tègne  ,  de  ses 
guerres,  de  sa  doctrine,  de  ses 
jisStsicies  ^ .  de .  sei  jierséoutions];  e  t 
4e  âa  isiovt ,'  qui  anrivevii  •sipi'ès  ; 
im-.tcidmphëde  trois  wns  ^  dieikii. 
^ H  «îe-mamaiw  ,' dtt'Bei>gi9r,'k 
.toutes  o«s  iictles  choses /-^ue  dés 
preHKéft  et  du  bon  ^seii).  -Coin- 
fpaepit  en  eÇet  d^terminer^e  temps  - 
AOquîsl  rAnteéhnstdoit'pavottre  ? 
'o!e«\  ctoendant  ce  que  MaWenda 
tMiiesvae'i'aire  avec  plus  d^érfldi-; 
lion  ^4le3^  ragem^t.v  j>  lL*^iIné 
ntkWi^lht'^FifrfSwn  d»*^ter  hébreu 
jdfiTjlsi'BibkV  avf  c  des  notes ,  iiti- 
jpraKiée  k\Ùjon  en^iââ^^ieti  5  vol*.. 
^Di^fcUicb  pot  ôunrage  ^estifiié^es 
ifiKvWBS  ,'  prouve  pns  dereeker- 
xktM^  qno.i^e  discerDomemt dans 
Jie'O  choix  des  faits; -Châ<  y  -TOit 
•iM^ilxibt  (Jofiiiniçaii^  léH  ;  mais 
pas  toujours  l'historien  peu  6f«é- 
dule  et  le  bon  critii^ue.  On  a  en- 
,c^P8  fdo''li|i  y'  jàrmalis  or^nis 
pixsdicaterum  ,    Naplas ,    fd^^', 

IMÀiLVES  (  Giia  de);'>^^^ 
GffjJké         '  ■  •{   '   '      '  "' 

'  ;VidM'i^i;VEZZÎ(!JSa«w»feî)>, 
^imen  br^essan.  Betiré^  eiia'4'x  9  j  < 
^iir:les  boi-ds.du:làcd«'  Gavdai  poéir  ' 
:i^iiî;la>peste  c(u1  désôloih  fiveseisf^j 
M  écrôi*  i^hisioiW  d^  sfi  i^ptrie^ë- 
|xiiâs(iâ  plus  iuaiteiabtiqtiiië.'  Ma^. 
■mût  qnSl^n'wt  pAs  pd  la  temiiMir , 
;$oit'  qn^los'^a'  Boit  perdW  «ne 
{Vurtûe  V  iil  .-manque  'ia  '  nieitteu«e  ^ 
porfiio»  ideil'euvrftg»  y  '«'tss&4»-dlte  j" 
ta  përîeide  qui  commetièè  en  t'j^^  '■ 
)et  qui  >ijnit  a  Pépoque  à  '  laqueilte  i 
.WoitoëaîLuMUF.'^Ce  qui  en  rçBt«  a' 


MALV 

4ié  copié  presque  en  entier  d'an- 
eiens  écrivains ,  et  présente  toutes 
ie^ifables  qu'ils  avoieht  adoptées, 
outre  ce&es  que  V^uteur  y  a  ajoa-* 
4ées^  Cette  histoire  est  néanmoins 
utile  pour  la  connoissance  des 
t^nps  pet^^ignés  de  fauteur  et 
des  traditions  qu'on  conservoit  k 
cette  ép6qtte;  iM'ur^toii  Ta  pu- 
bliée dans  ^es  Scriptores  rèrunf. 

*  n.  MALYEZ^I ,  nonce  apos- 
-tolique  én-Fiandre  ,  signalé  par 
la  haine  mOrteUe  qu'il  avoit  jurée 
à  Henri  iV.  Un  nommé  d'Avenes, 
qu'il  av<nt  -envoyé  pour  l'assassi- 
ner,  ftif  arrêté  et  rompu  vif.  yojr^ 
D'Ossat ,  tom^  I,  pag.  583. 

i 

m,  MAl/VEZZI  (VirgiKo, 

mairquis  de  )  gentilhlimme  boulon- 

nais,instrtnf  dans  les  belles-lettres, 

la  musique ,  le  droit ,  la  médecine  ^ 

les  mathématiques  )  la  théologie^ 

et  même  rastrologiç  ,  k  laquelle 

il  fut  fortement  attaché,  quoiqu'il 

ieiguit    do  la    mépriser,    servir 

avec  distinction  Philippe  I^  ,  roi 

d'Ëspagné',  qui  l'employa  dans  1^ 

guerre  e1^  dans  les  iiégociations. 

'  Malveziîii^ussit  en  ces  deuxgenres. 

11  mourut  à  Cologne ,  en  i654  ?  k 

55  ans  ,   laissant  divers    écrits. 

I.  Discorsi  SQpfxi  "Cornèlio  Ta- 

cita  y  Veniso,    ï65S  ,  •in-4®.   H 

monthe  bëa  AC^onp  d^ruditîon  dans 

>oet'oiiV]f<age,  et  eitç  grand  nom- 

lîrcf  'dé  passages    de    l'Ecriture 

et  dés  Pwes  ,    qui  n'ont  qu'un 

rapport  t«èâ-éloigné  k  Tacite.  Il' 

se  sett; '  dis  '  certaines  distinctions 

- soplfes tiques' V  plus*  dignes  d^un 

^"pédant  que  cfun  politique  ettl'mx 

-CommeiMate^rdé  Tacite.  IL  Oper^ 

istmikkéif'^  ijg66  \  in-i2-  lïï.   Ra- 

'^ioHipë^liouaU  letterati  èreHono 

•no^pû΀Fi&i  at^^zat&  né^  éôrti: 

ce  discours  se  trouve  dans    les 

Sa^gi  academicî   dç   Ma^çar.di  ^ 


.MAMA 

MALVBVA.  rof€z  Qssia^t. 

*  MAMACHI  (  Thomas-Marie  ), 
Grec  de  naûoa  et  célèbre  domi- 
tifcain  4  p4  à  Scio  le  3  décom- 
Jire  1713  9  s'appliqua  avec  ar- 
deur a  ies  études ,  et  acquit  bien- 
tôt la  réputattou  d'un  savaiit. 
Après  avoir  professé  la  théologie 
et  la  philosophie  dans  le  couvent 
de  Saïut-Marc  a  Florence ,  il  fut 
appelé  k  Home  en  1^4^'  ^°  qua- 
lité dte  théologien  de  son  ordre, 
lié  d'une  étroite  amitié  avec  \&s 
dominicains  Concina ,  Orsi  et 
DinuUi ,  il  montra  ouvertement ,  à 
Jeur  exemple»  son  aversion  pour 
les  jésuites,  qui,  jointe  à  son  pro- 
fund  savoir ,  lui  donna  une  es- 
pèce de  célébrité  dans  la  capitale 
au  monde  chrétien.  Il  Aiarqua 
néanmoins  ,  sous  le  pontificat  de 
.Clémetit  Xni^  de  la  partialité 
pour  le  jésuitisme  ,  alors  tout- 
puissant;  mais  sous  Clément  ^jCIV 
il  se  déclara  de  nouveau  contre 
cîtte  société.  Cette  vacillation 
.  dans  Sja  conduite  ^  eel^  souplesse 
de  caractère  qui  se  prête  aux; 
temps  ternirent  sa  réputation  ejt 
lui  méritèretitle  surnom  de  tfiéo- 
iygien  à  vent  Nommé  en  1779  k 
la  place  ue  secrétaire  de  l'indez , 
il  tut  bientôt  après  pourvu  de 
ceUe  de  n^tre  au  sacré  palais  , 
qu'il  occupa  jusqu'à  sa  mort  ^  ar- 
rivée, an  commencement  de  juin 
i7j^  9.  k  l'Âge  de  79  ai^s.  On  a  de 
^n  ,  .1.  De  ethnicprum  ot^aculis , 
.  de^  cjv£e  Çon$tan\im)  vUtfj  et 
ds  evangelicd  chronotaxi  ,  Flo- 
reiitiae»  1758.  lï-  'dd  Joannem 
.fiominicum  Mansium  de  ratione 
t^mporwn  AtJianasierum ,.  déçue 
aliquot  sjrnodis  IV  sœculo  ce- 
ieùratis  epistqîœ  IV^  Romae ,  1 748 . 
liL  Ons(inam,ei  \AtUiéputatum 
chréstèanamm  hèri  XX  ,  t.  I^. 
Rome  ,  1749  ;  tom.  II ,  ihid»  , 
1760.;  tom.  ni,  iifid.  ,  1751  ; 
ton.  Vf  y  *bid. ,    1755.   IV.  J^e' 


MAMB  19 

eostumd  de'  primiiivi  cmstiani  ^ 
Rome^  1755  et  1767 ,  5  vol.  in-S'. 
V-  Annalium  ondinis  prœdicatq- 
rum  ,  etc ,  mieioribus  FF,  Tho^ 
md  Marid  Mamochio  ,  Francis- 
co Maria  PoUdoriQ  »  Fineentip 
Maria  Badetto ,  et  Hermanno 
Dominico  Christianopulo  ,  pra- 
^inciœ  Ronuuue  aîuxnms ,  Rom» , 
1756.  VI.  J?e  animabus  j^sto- 
rum  in  sinu  Abrai^œ  ante  Çlu^sU 
mortem  expectantibus  beatœ  vi" 
sionis  J^i,  Roma? ,  iT^^  VU. 
Del  drittQ  libero  tfeaa.  chiesa 
d'acquisfare  .,  e  di  p0ssedere 
béni  temporajUf'BtQiaei  1769.VUI. 
La  pretesa  filosefia  de'  modern^i 
increduli  esanUnata  e  discussa 
de*  S'ioi  carait0ri  inv^fie  lettere , 
etc.  ,  Roflruî ,  17%,  et  Venise, 

1770.  IX.  Qrtoq^xia  palafoxittr 
na  ,  etc. ,  Rom»  ,  1773  ,.  5  vol. 
X.  Epistoiofwm  ad  Jkts^num  F^" 
bronium  die  rati^n^  re^nd^ 
•chnstioiue  t*eipuHiofB ,  dinfuie  /«- 
gitima  Romani  panUfiai^  auctari^ 
taie  liber  ptùum$  ,  KoiUb^>  177$; 
liber  II ,  Romai-,  1777.  .XI.  D'r 
laudibMS  Leoms  X  A  M»  Qra^y 
Romss  j  174'* 

« '^  MAMBELU  (  Marc-Anto4B&), 
jisuite,  né  à  Forli  dans  Ui  Roh 
magne ,  paaia  une  grande  psirtie 
de  sa  vie  en  Sicile  ,  et  m^urm  à 
Fersare  en  'il344  >  igéde  .62»  aa^. 
On  a  de  lui  un  QUA^rage  lr«$-e&t^ 
mable  y  et  dond  on  a  iaii.  un  %V9^ 
nombre  d^éditions  »  ititidUé  Q*- 
Servastéomi  délia  Hngua  italiana  , 
%  vohtraes  iliwés  en  deux  nartiet» 
que  i'auteuF  publiai'  sous  le  nom 
a«ppoffé  de  Ctnonio.  AccamirO]  Fk- 
lergita.  La  prennièee'  pantin  da4QiP 
observations  ccMatientle  traité  d^s 
Vetbes,  k  McoM^Haâlui  de»|Paii 
ttcnlfiSb 

M  A  M  B  R  É  ,  Amorrhém., 
frère  d'Abner  et  d'Eschx)l.  ïou^ 
les  trois   amis    d'Abraham  >  ib 


•- 


•     ! 


20 


M  A  MB 


lui  aîdèreùt  &  combaltre  les 
Assyriens  ,  et  à  délivrer  Loth 
que  ces  peuples  avoient  fait  pri- 
sonnier. Mambré  habitoit  une 
belle  vallée  ,  qui  retint  son  nom. 
Ce  fut  dans  cette  vallée  ,  située 
au  voisinage  de  la  ville  d'Hébron, 
de  la  fribu  de  Judà  ,  qu'Abra- 
ham fut  honoré  de  la  visite  de 
Irois  anges  qui  lui  annoncèrent 
,  la  naissance  dlsaac. 

MAMBRÈS  ,   Pun  des  magi- 

'ciens  qui   s'opposèrent  k  Moyse 

dans  l'Egypte  ,   et   qui  ,  suivant' 

rÉcriture  ,  imitoient  les  miracles 

4é  ce  législateur. 

MAMBRUN  (  Pierre  ),  poète 
latin  delà  société  des  jésuites,  né 
k  Clermont   en    Auvergne  Tan 
1600  ,   professa  la  rhétorique  à 
Paris  ,  la  philosophie  k  Gaen  ,  et 
enfin  la  théologie   k  La  Flèche, 
oh  il  mourut  le  3 1  octobre  1661. 
Ce  jésuite    avoit    de  l'élévation 
dans  le  génie  ,  de  l'élégance  et  de 
la   facilité   dans  la  composition. 
Ses   ouvrages   sont  écrits  pure* 
ment ,  et  sa  versification  est^a^^te 
et  harmonieuse.  Possédant  par- 
iaitement  sobl  Virgile  ,    il  a  été 
nn  de  ses  plus  heureux  imitateurs, 
'  si  Ton  en  juge  par  la  cadence  de 
'ses  vers,  par  le  nombre  de  ses 
livres  ,  et  par  les  trois  genres  de 
poésie^  auxquels  il  s'est  appliqué. 
Nous  avons  de  lui ,  I.  Des  Eglo- 
gués*  II.  Des  Géorsiquesi  en  qua- 
<tre  livres  ,  qui  routent  sur  la  cul- 
ture de  Famé  et  de  l'esprit.  III. 
Un  poëme  héroïque    en    douze 
livres  ,  intitulé  Constantin  ,  ou 
^Idùlfkrie  terrassée^  La  Flèche, 
xjdôi  ,  in-folio  ,  et  Paris  ,    1662  , 
iii-4''  *•  i^  est  précédé  d'une  Dis- 
sertcUion  latine^sur  le  poëme  épi- 
que y  écrite  purement  et  bien  rai- 
sonnée.  Le  P.  Mambrûh  ^toit  à 
la  fois  bon  poëte  et  excellent  cri- 
tique. 


MAMG 

I  I,  M  AMERT  ,  (  saint  )  célè- 
bre évoque  de  Vienne  en  Dauphi- 
né ,  eut  un  différent  avec  Léonce, 
évêque  d'Arles,  touchant  la  suf* 
fragancedu  siège  de  Die  :  le  pape 
saint  Hilaire  px^nonca  contre  lui. 
Mamei-t  institua  IcsRofî'ations,  Pan 
469.  Les  calamités  publiques  iiireut 
l'occasion  de  cet  établissement, 
qui  a  passé  depuis  dans  toute  l'b* 
glise.  Ce  fut  le  pape  liéon  III , 
qui  les  établit  aans  l'Eglise  ro- 
maine. On  les  nomma  la  Litanie 
Gallicane  ou  les  petites  LitdnieSg 
pour  les  distinguer  des  grandes 
litanies  qu'on  célébroitle  q5  avril, 
jour  de  Saint-^Marc.  Ce  prélat 
mourut  eh  475. 

IL    MAMERT  (  Claudien  ) ,  % 
frère  du  précédent.  Voyez  Clau- 

OI£N-MaM££T. 

tMAMERTINY  Claude),  ora- 
teur du  4*  siècle ,  élevé  au  consulat 
par  Julien  l'Apostat  en  352.  Pour 
remercier  ce  prince ,  Mamertin  - 
prononça  en  sa  présence  un  pa- 
négyrique latin  que  nous  avons 
encore  :  il  est  divisé  en  deux  par- 
ties' ;  la  première  est  toute  consa- 
crée k  la.  louange  de  l'empereur , 
dont  il  détaille  les  excellentes 
qualités  ;  la  seconde  est  un  mo- 
nument de  sa  reconnoissance  en- 
vers son  bienfaiteur.  (  Voyez  l'His- 
toire littéraire  de  France  par 
dom  Rivet ,  tome  I«'.  )  —  On  le 
croit  fils  de  Claude  Mamertin  , 
qui  prononça  deux  panégyriqnes 
à  la  louange  de  Maximien  -  Her- 
cule vers  1  an  292.  On  les  trouve 
dans  les  Pahegyrici  veteres  ,  ad' 
usum  delphini  y  1677,  >»-4°-  Le  ^ 
père  et  le  fils  poussèrent  un  peu 
trop  loin  la  flatterie. 

♦  MAMGOUN  ou  MiLMi- 
GON,  originaire  de  la  Chine  , 
neveu  d'Arpog,  empereur  de  ce 
pays.  Son ,  frère  appelé  Beltok . 
l'accusa  par  esprit  â«  jalousie  aU- 


/" 


C 


MAMI 

près,  de  leur  oncle  ,  en  lui  impu- 
tant une  haute  trahison  de  lèse- 
majesté.   Arpog  vouhit  îe  punir 
de  moTt  ;  mais  Mamigon  ,  étant 
averti  de  la  disposition  de  Pem- 
perei^    k   son    égard  ,  se  sauva 
avec  sa  famille  auprès   d'Arda- 
chir'I ,  roi  sassanide   en  Perse , 
yers  Tan  284  de  J.  C.  L'empereur 
de  la  Chine  demanda  à  ee  prince 
et   à  son  successeur  Chapouh  I 
le  .fugitif  qui  étoit  venu  dans  leurs 
états  ;   mais  le  souverain    de  la 
Perse  refusa  de  le  rendre  ,  et  or- 
donna  à  Mamigon  de  sortir  de 
son  royaume  ,  et  de  se  sauver  en 
Arménie.  En  280  ,   Tiridate,  ar- 
sacide  ,   couronné    a  Rome  roi 
d'Armém'e  par   l'empereur   Dio- 
clétien  ,  retomba  bientôt  en  Asie 
poui*  entrer  dans  ses  états  :  Ma- 
migon vint  alors  en  Césarée  de 
Cappadoce  ^  à  la  rencontre  de  ce 
sonverain . ,   et   lui   demanda  sa 
prolectiQn.  Ce  roi  l'accueillit  avec 
honneur  et  lui  accorda  des  terres 
et    des    revenus    considérables. 
£u  520  ,  Mamigon  rendit  des  ser- 
vices signalés  k  Tiridatç ,  en  sub- 
juguant ses  ennemis  :  ce  roi ,  en 
récompense  de  son  attachement , 
lui   donna  la  principauté  de  la 
province  de  Daron ,  et  le  nomm«k| 
connétable  dti  royaume.  Les  des- 
cendans  de   Mamigon  héritèrent 
de  la  même  dignité   de  père  en 
fils  jusqu'au  io«  siècle.   Ils  for- 
moient  la  famille  la  plus  puis- 
sante en  Arménie  après  la  mai- 
son régnante;  ils  furent  tous  de 
frands  guerriers  ,  leur  influence 
alauçoit  souvent   celle  du  roi , 
et     ils    se    rendoient    redouta- 
bles aux  ennemis  de  ce  pays.  Les 
souverains    de  la   Perse    et    de 
.•Conslantinople  ménageoient  leur 
aq\itié  chaque  foisqu'its  formoient 
des  projets  d'expédition  dans  les 
contrées  d'Arménie. 

MAIMIA  ,  reine  des  Sarrasins  , 


MAMI  ai 

restée  veuve  k  la   fieur  de  son' 
âge  ,  prit  elle-même  le  comman-' 
dément  de  son  armée ,.  et  devint . 
la    terreur   de  l'empire  romain.- 
Après  avoir  ravagé  la  Palestine  , 
elle  força  l'empereur  Valens  k  lui . 
demander  la  paix.  Elle  favoHsa 
les  chrétiens  par  égard  pour  un 
saint  ermite   nommé  Moyse,  et 
fit  du  rappel  des  évêques  caàio* 
liques  exilés  par  Valens ,  l'un  deà 
articles  du  traité  de  paix. 

*  L  MAmGONIAN(Hamam), 
docteur  arménien ,  âorissoit  vers 
la  fin  du  ^"  ^iède.  On  a  de  lui 
plusieurs  ouVrages  dont  parl^ 
avec    éloge    l'historien   Assolig. 

I.  Une  Grammaire  arménienne* 

II.  Une  Histoire  des  'éiféne^ 
mens  de  son  temps.  III.  Com- 
mentaire des  Proverbes  de  Salo- 
mon.  IV.  Commentaire  sur  les 
psaumes  de  David  et  autres  piè- 
ces sacrées.  Toutes  ces  produc- 
tions sontmanuscrites.  Jean  Ezen- 
gantzy,-  dont  les  ouvrages  sont 
dans  la  bibliothèque  impériale 
des  manuscrits  ,  cite  souvent  cet 
autçur,  et  >^n  rapporte  des  pas** 
sages.  / 

*  II.  MAMlG0NIAN(Abla3sat), 

célèbre  guerrier ,  et  descendant 
de  l'illustre  famille  de  ce  nom  , 
étudia  l'art  militaire  dès  sa  pins 
tendre  jeunesse  ,  sous  la  direç* 
tion  de  son  pèreDadjad  Mamigo- 
ni  an.  Lors  de  l'expédition  de  la 
Perse,  en  1108  ,  dans  les  états 
de  Col  -  Vàssil  en  Arménie  mi- 
neure ,  ce  général  commandoit 
l'aile  droite  de  l'arnwe  de  ce 
pnnce ,  il  battit  les  ennemis  qui 
étoieut  d'une  force  supérieure  ^ 
il  les  mit  en  déroute  complète  , 
s'empara  de  ^  leur  bagage  ,  et 
fit  un  grand  nombre  de  prison- 
niers dont  la  plupart  étoient  de& 
personnages  marquans.  Après 
cette  victoire  éclatante  ,  Mamî- 
gouian    porta    des  secours  atix 


23  MAMI 

pricces  Gëosîin  et  Baudouin,  qui 
vouloieut  prendre  la  ville  de 
Kbaran..  tJne armée  persane ,  cain> 
pée  aux  environs  de  cette  ville  , 
leur  livra  une  bataille  sanglante; 
les  deux  princes  croisés  périrent 
avec  toutes  leurs  troupes  dans  la 
gcande  chaleur  du  combat  ;  le 
gênerai  arménien  qui  comman- 
dait l'avant  -  earde  dé  Tarméè  se 
vit  alors  tout  a  coup  abandonné 
de  ses  compagnons  et  envfibppé 
par  Tennemi  ,  et  pour  sauver 
sa  personne  et  ses  soldats ,  il  re- 
douj>là  de  courage,  r$nima  ses 
troupes ,  fie  lança  dans  les  rangs 
avec  fureur ,  affranchit  le  passage 
9  ses  soldats,  et  gagna  bientôt  les 
états  de  Col-Vassil  pour  soigner 
les  blessures  qu'il  avoit  reçues 
dans  cette  journée.  En  xiio  ,  les 
Tartares  entrèrent  avec  une  armée 
formidable  dans  les  états  des 
t^rinces  Respéniens  en  Gilicie  j 
Ablassat  Mainigonian  ayant  le 
eommandenient  d'une  division, 
sous  les  ordres  de  Léon  I ,  fit  des 
prodiges  de  valeur  contre  ces 
trarbaves  ;  mais  par  un  eoup  fytal 
qu'il  reçut  à  la  poitrine ,  il  resta 
mort  sur  le  champ  de  bataille. 


*IH.  MAMIGONÎAN  (David), 


éçritit  une  Lettre  à  ïzdegert  ÎI, 
roi  de.  in  Perse  ,^  en  Javeur  de  la 
religion  chrétienne  ^  et  laissa  en 
mqurant  un  Traité  contre  les 
superstitions  des  mages* 

*  iV.  MAraGONIAN  (  Abra- 
ham ) ,  gavant  évéque  arménien , 
(Iprisaoit  vers  la  fin  du  5*  siècle. 
Il  écrivit  par  ordre  de  Vatchagan, 
voi,  d'Albôpie  ,  un  grand  nombre 
àLHcmélws  sur  les  jours  de  Je  tes  ^ 
la  pénitence  et  Faumâne,  La  bi- 
bliothèque impériale  possède  plu- 
sieurs de  ces  morceaux  ,  dans  les 


MAMI 

numéros  47  et  4B  des  ïnattuserif  s 
arméniens. 

"  V.  MAMIGONÏAN  (  Ma- 
nuel), né  en  35^  de  J.  C. 
étudia  de  bonne  heiire  l'art  de  la 
guerre.  Après  avoir  servi  pendant 
quelque  temps  sous<  les  rois  ar- 
sacides  eh  A*'''*énie  ,  il  alla  en 
Perse,  et  obtint,  par  Chàpouh  II, 
un  commandement  de  troupes 
contre  les  Korâs  mes  :  il  y  gagna 

Ï>lus  de  vingt  batailles ,  subjugua 
es  peuples  révoltés,  et  fût  couvert 
dé  gloire:  En  384  il  revint  en 
Arménie  ,  prit  possession  de  là 
principauté  lie  Daron ,  quiappar^^ 
tenoit  à  sa  famille,  et  fut  nommé 
en  même  temps  généralissime 
des  troupes.  Manuel  s'attira  biettf 
tôt  l'affection  dés  âôldâts  et  vou- 
lut détrôner  Varaztâd  roi  de  ce 
pays.  Des  batailles  sanglantes  se 
donnèrent ,  le  ^i  fUt  obligé  de 
se  sauver  dans  les  états  de  Tem- 
pereur  grec  ,  et  Mamigoniaa  se 
mit  à  la  tête  dès  auaii'es  du 
royaume  en  qualité  de  régent. 
Archac;  et  Vagharcha^  ,  fils  du 
roi  Bab ,  prédécesseur  de  Varaz- 
tad  ,  étoient  eiicore  en  bas  âge , 
et  la  couronne  d'Arménie  leur 
appartenoit  de  droit,  Manuâl  ie& 
éleva  sous  i^es  yeux  avec  le  con- 
sentement delà  reine Zarmantoug[ 
leur  mère.'  Sitôt  qu'Archag  fut 
p«trvenuà  l'âge  de  pouvoir  réaner, 
Mamigonian  lui  cTonua  sa  fille  eii 
mariage,  le  couronna  roi  d'Armé- 
nie ,  et  se  retira  de  tous  les  soins 
du  gouvernement.  Au  dernier 
moment  de  sa  vie  il  rassembla  les 
principaux  personnages  du  royau- 
me autour  de  lui,  nt  son  testa-» 
ment  en  faveur  àes  pauvres  et  des 
malades,  se  découvrit  devant  l'as- 
semblée ,  fit  voir  que  son  corps 
étoit  couvert  depuis  les  piedi 
jusqu'à  la  tête  de  blessures  qu'il 
avoit  reçues  dans  les  combats  ,  et 
leur  dit  ces  paroles  avant  d'expi- 


MâMM 

je  meur^  dans  le  lit  et  non  fiur  lé 
tkatnp  de  bataille,  n 

^  MA'MJR  ou  Amia  Doltat# 
/eélèhi*e  médecin  arménien  ,  ne 
vers  l'an  i0'à  ^  dan»  la  ville  d'A^ 
niassie ,  étudia  avee  subeès  la  iné* 
decine  ,  les  langues  arménienne, 
grecque ,  latine ,  arabe,  persane,^ 
turque  et  syrienne  ;  et  après  avoir 
vojà^é  en  diverses  contrées  de 
TAsie  et  de  rJËîurope ,  il  se  fixa 
à  Constantinople  sous  le  règne 
de  sultan  Méhemmed  II  ,  sur- 
tiontmé  Feith  ,  le  vainqueur  de 
cette  capitale.  Mamir  Dolvat  y 
publia  en  1478  un  ouvrage,  de 
médecine  «  intitulé  Vinutile  €tux 
ignorufis.  Cet  auteur/rso^/i/m^  en* 
suite  .  par  eiLtfaita  les  endroits 
choisis  des  anciens  médecins 
grecs,  latins ,  arméniens,  et  d'au- 
tres, nations^  et  en  forma  lift  i*e- 
oueil  utile  sur  Fart  de  guérir.  Il 
j  nomnffî  les  médecins  arméniens 
diikîtar  ,  Aharon  ^  Etienne  son 
lils,  Jocblinlcur  parent,  Sergius, 
Jacques  Vahram ,  et  autres. 

MAMMÉE  (  Julie  )  ,  ÙUe 
de  Julius  Avitus  ,  et  mère  de 
l'empereur  Ale&andre  -  Sé\èteé 
.  Cette  princesse ,  qui  avoit  de  l'es- 
prit et  des  mœurs,  donna  une  ex- 
cellente (éducation  à  son  fils  ,  et 
devint  son  conseil  lorsquHl  fut 
pai'Tenu  au  trône  im]^ériaL  Elle 
écarta  les  flatteurs  et  les  corrup-» 
leurs  ,  et  n'éleva  aux  premières 
places  que  des  Hommes  de  mé-* 
rite.  Prévetiue  en  favoiir  du  chris- 
tianisme )  elle  envoya  chercher 
Origène  ,  pour  s'entretenir  aveô 
lui  sur  cette  religion  ,  qu'elle  em- 
brassa, selon  plusieurs  auteurs. 
Maminée  tefmit  ses  V^tus  paï*  des 
défauts.  Elle  étoit  cruelle  etavarei 
et  vonloit  ^'arroger  l'autorité  sou* 
verainé.  Des  soldats  mécontent  > 
et  p^jisâés  à  la  rébellion  par  le 


MÀMU  àS 

Gt>^  Maximm ,  la  tuèrent  ave^ 

son  fik  f  en  255 ,  à  Majence« 

^VMMOTV.  Fbjr,  Almamov*  . 

MAMMONE  (Mythol.),  dîètï 
des  richesses  chez  les  Phéniciens  ; 
le  même  que  Plutus  chez  les  Eo  . 
mains.   Ployez  ce  ihoU 

*  MAMMOtRECTUS,  (Hipiu 
tôt  Mammothrephes  >  nom  d'un 
Vocabulaire  hihJitiJjus  ,.  ainsi  nom-*- 
mé  par  stm  auteur  ^  parce  qu'il 
vouioit  qu'il  fût  donné  aux  en^ 
fans  comme  avec  le  lait,  et  iiil'^ 
primé  à  Majénce  en  1470  ,  à  Vc*- 
nise  en  1479  >  in-4*>  '^t  ailleurs» 
L'auteur  s'appeloit  "^archesini^ 
mais  le  nom  ae  so«i  livre  kii  est 
resté.  Veyez  Dissert,  de  preeàipuit 
lèxicis  lot,  k  la  tète  du  Thesuums 
de  J.  H.  Gessner. 

MAMOUN.  'nryw  Autuf-BiN-^ 
}Ia£ouv« 

*  MAMPRÊ ,  surnommé  VArta-^ 
îjs^ur ,  et  frère  de  Moyse  de  Ko- 
rêne ,  étudia  d'abord  en  Arménie^ 
puis  il  voyagea  dans  la  Grèce  et 
oahs  la  Syrie  pour  apprendre- 
leurs  langues  et  leur  philosophie, 
A  son  retour  dans  sa  patrie,  il  s'oc- 
cupa des  sciences  ,  et  mourut  k 
la  tin  du  5*  siècle  ou  au  commen-^ 
Cément  du  6".  On  a  de  lui  plu*^ 
sieufs  ouvrages  qui  sont ,  ï.  Éx'- 
pHeatiôn  de  Ja  ghammaif^e.  ÎI. 
Discours  ou  Homélie  ttès^éh^ 
quente  snr  Ventrée  de  Jésus- 
Christ  à  Jérusalerfè  au  jour  déf 
Rameaux*  I  ï  I.  Traité  philô^ 
sôphitiùe  sur  les  ouvrages  d  Ari^<^ 
tote.  IV.  La  Traduction  dei 
Œuvres  de  saint  Jean-Chtysoi^ 
tôrte»  ' 

MAMURIITS  (  Vetunus  )  ^ 
célèbre  ouvrier  en  cuivre  «  qttî 
fiorissoit  à  Rome  du  temps  de 
Nûmà.  Ce  (lit  llddUi  fitksibèu- 
cUers  sacrés  ai^^^éii  ^ncWikf,  k 


} 


H 


M  AN,  A 


la  ressemblance  de  celui  qcî  ëtoit 
tombé  du  ciel  ;  et  pexur  r^com* 
pense  de  son  travail ,  il  nç  de- 
manda autre  chose ,  sinon  qtie  les 
(iiaiiens  chantassent  son  nom  dans 
leurs  hjmnes. 

MAMURRA,  chevalier  romain, 
natif  de  Formium  ,  accompagna 
Julea^César  dans  les  Gaules  en 
qualité  d'intendant  des  ouvriers. 
Mamurra  amassa  des  richesses  im- 
menses, qu'il  dépensa  avec  la  mê-. 
me  facilité  qu'il  les  avoitacauises. 
Il  fit  bâtir  un  palais  magniuqae  à 
Home  sur  le  Mont  Cœlius.  C'est 
le  premier  .qui  fit  incruster  de 
marbre  les  murailles  et  les  colon^ 
nés.  Catulle  a  fait  des  épigram- 
fhes  très-satiriques  contre  lui;  il 
l'y  accuse  de  concussion^  et  de 
débauche  avec  César. 

I.  MANAHEM  ,  fils  <Je  Gaddi , 
général  de  l'armée  de  Zacharie  , 
roi  d'Israël  ,  étant  à  Théria 
lorsqu'il  apprit  la  mort  de  Son 
maître ,  que  Sellura  avoit  tué 
pour  régner  en  sa  place  ,  mar- 
cha contre  Vusui-pateur ,  qui  s'é- 
toit  renfermé  dans  Samaric  ,  le 
tua  et  monta  sui'  le  trône  ,  où  il 
s'affermit  par  le  secours  de  Phul, 
joi  des  Assyriens  ,  auquel  il  s'en- 
gagea de  pajer  un  tribut.  Ce 
prince  gouverna  pendant  dix  ans 
avec  dureté.  ïl  mourut  Fan  761 
avant  J.  C. 

IL  MANAHEM  ,4c  la, secte  des 
cJssénieB» ,  se  mêloit  de  prophéti- 
ser. Il  prédit  à  Hérode,  (Jepujs  liur- 
nonîmé  le  Grand ,  encore  jeune  , 
qu'il  seroit  lui  jour  roi  des  juifs  , 
mais' qu'il  souÔrlroit  beaucoup  de 
sa  royauté.  Depuis  cette  prédic- 
tion ce  prince  resptoa  toujours 
les  esséni^ns.  • 

m.  lïANAHEM  ,  fdsde  Jtrdas 
iGs^îléen,  et  ch^'  des   séditieux 


{         SMANA 

contiY  les  Romains ,  prit  de  forcé 
la  forteresse  dç  Massada  ,  pilla 
l'arsenal  d'Hérode-le-Grand ,  qui 
étoit  mort  depuis  peu  ,  arma  ses 

fens  ^  et  se  fit  reconhoitré  roi  de 
éruâalem.  Un  nommé  Eléazar^ 
homme>  puissant  et  riche ,  soule- 
va le  peuple  contre  -cet  usuipa- 
tear  ,  qui  fut  pris  et  puni  du  cler- 
nier'supplice. 

IV.  MANAHEM,  prophète 
chrétien,  frère  de  lait  d'Hérode- 
Antipas ,  fut  un  des  prôtres  d'An- 
tioche  à  qui  le  Saint-Esprit  or- 
.  donna  d'imposer  les  mains  k  Paul 
et  k  Barnabe  ,  pour  les  envoyer 
prêcher  l'Évangile  aux  gentils. 
On  croit. que  ce  Manahem  étoit 
du  nombre  des  soixante  -  douze 
disciples  ,  et  qu'il  mourut  k  An- 
tioche. 

*  MANARA  (  Camille  ) ,  né  k 
Milan  en  1662 ,  •  mort  dans  la 
même  ville  en  1709^  fu{.  reçu  k 
Pavie  docteur  en  médecine,  et  re- 
-^nt  dans  sa  patrie  ,  oii  les  leçons 
de  Bartliélcmi  Guidetti  le  ren* 
dirent  un  des  meilleurs  praticiens 
dé  Mihin.  on  a  de  Manara  ,  I. 
Pkarmaceuêici  retuHjiani  potth 
ad  mcntem  Gabrielis  Frascati 
extractum^  in  quo  natura^  viHus 
et  utendi  motîus  ejusdeni  sincère 
contin^nùtr,  Ticini ,  17^71  iiî- 
80.  II.  La  JTiltà  del  Jango  n^ 
Bagni,  '  dt  Riiorbio  pretiosa ,  Mi- 
lan ,  1689 ,  itt-8".  111.  De  mode- 
mndo  panaceœ  Americanœ  oèu- 
su  ,  sive  de  Tabaci  vitio  in 
Enropœis  et  maxime  in  Insubri-- 
bus  conigendo  et-  emendando  , 
Madriii ,  1702  ,  in-12 ,  jV^ediolani , 


[707, 


m- 13* 


*  MANARD  (Jean),  né  a  Fer- 
rare  en  1461  ,  mort  en- 1 536,  se 
distingua  dans  la  médecine  sons 
Nicolas  I^^oiiicène  ^  qui ,  l'aimant 
comme  son  iils ,  lui-  donnoit  des 


MANA.. 

leçons  particulières ,  outre  celles 
^'il  en  recevoit  publiquemèut. 
Mauard  exerça  à  Ferrare  ,  d'où 
Ladislas  VI  ,  roi  de  Hongrie  , 
le  fit  veuir'pour  lui  donner  l'em- 
ploi de  son  pfemier  médejiin. 
A  4a  mort  de  ce-  prince,  il 
revint  dans  3a  patrie,  après  s'ê- 
ti*e  arrêté  long-temps  en  Pologne 
et  en  Autriche  ,  ety  enseigna  jns- 

2u*a  &a.  mort.  On  a  de  lui ,  I.  Me- 
icinales  epistalœ  recentiorum 
errata  et  antiquorum  décréta  pe- 
rilissimè  reforentes  ,  Ferra riae  , 
ï52i ,  in-4'*;  Parisiis,  iSaS,  in-S»; 
Argentorali ,  1629,  in-S*»  ;  Lug-^ 
duni  ,  i549*  ^ï*  Epistolarum  me^ 
dicinalium  libri  XX,  auxquelles 
on  a  joint  ses  AnnotatLones  et 
censurée  in  Joannis  Mesuœ  sim- 
phcia  et  àoniposita  ,  Basilcie  ,' 
j54o  ,  in-folio  ;  Venetiis  ,  154^  , 
in-1'olio;  ibidem  y  161 1  ,  et  Ha- 
noviae ,  sous  le  titre  de  Curia 
mediça  visinti  Hbris  epistolarum 
et  consuftationian  adiimbrala  , 
161 1 ,  in-folio.  On  trouve  dans 
ces  lettres  d'excellentes  oîjserva- 
tions  nojées  dans  des  discussions 
minutieuses.  III.  In  prirmim  ar- 
tisparvœ  Gedeni  Ubmm  cofnmen- 
tarius  ,  Romae,  i5a5,  in-4°  ;  Ba- 
sileaî ,  1 536 ,  itf-4* . 

I.  MANÂSSÈS  ,  fils  aîné  de 
Josepb  et  d'Aseneth,  et  petit-iils 
de  Jacob,  dont  le  nom  signîL'e 
V oubli  y  pat'ce  cfue  Joseph  dit  à 
sa  naissance  :  «Dieu  m'a  fnit  ou- 
blier toutes  Vnes  peines  et  la  mai- 
son de  mon  père  >>  ,  naquit  l'an 
1712  avant  J.  C.  Jacoh  étant  au 
lit  de  mort ,  Joseph  lui  amena  ses 
deux  fils  ,  afin  que  le  vieillard 
leur  donnât  sa  bénédiction  ;  et 
comme  il  vit  que  son  père  mettoit 
sa  main  gauche  sur  Manassès ,  il 
voulut  lui  faire  <;hanger  cette  dis- 

Î position  :  Jacob  insista  h  voidoir 
es  bénir  de  cette  manière ,  en  lui 
disant  que  l'aîné  sci-oît  père  de 


MANA 


a5 


plusieurs  peuples  ;  mais  cfue  son 
cadet  (  Ephraïm  )  seroit  plus 
grand  que  lui  ,  et  que  sa  posté- 
rité produiroit  l'attente  des  na- 
tions. 

t  ri.  MANASSÈS,  roi  de 
Juda  ,  ayant  succédé  à  son  père 
Ëzéchias  à  Tâge  de*  12  ans  ,  si- 
gnala les  commenccmens  de  son 
règne  par  tous  les  crimes  et  par 
l'idolâtrie.  Il  rebâtit  -les  hauts 
lieux  que  son  père  avoit  détruits  , 
dressa   des  autels  à  BaaL,  et  fit 

Ï>asser  ion  fils  par  le  feu ,  en 
'honneur  de  Moloch.  Le  pro- 
phète ïsaïe  ,  qui  éjloit  beaw*n^rc 
du  roi ,  s'éleva  fortement  contre 
sa  conduite  ;  Manassès  le  fît  saisir 
et  couper  par  le  inilieu  du  corps 
avec  une  scie  de  bois.  Vers  la 
22*  année  de  son  règne ,  l'an  677 
avant  J.  G. ,  Assarhaddon  ,  roi 
d'Assyrie  ,  envoya  une  armée 
dans  ses  états.  Il  fut  pris,  chnrjé 
de  chaînes  ,  et  emmeué  captif  à 
Babylone.  Le  roi  de  cette  contrée 
lui  rendit  ses  états.  Manassès  re- 
vint à  Jérusalem  ,  ou  il  abattit  les 
autels  profanes  qu'il  avoitélevés  , 
rétablit  ceux  du  dieu  d'Israël ,  et 
ne  négligea  rien  pour  porter  son 
peuple  h  revenir  à  son  culte. 

t  III.  MANASSÈS,  jeune 
clerc,  d'une  famille  distinguée  de 
Reims,  qui  usurpa  par  simonie,  en 
1069 ,  le  siège  épiscopal  de  cette 
ville.  Ses  mauvais  procédés  dans 
l'exercice  de  sa  dignité  ayant 
excité  des  murmures ,  il  fut  cité 
en  vain  au  tribunal  des  légats  dii 
pape  et  dans  plusieurs  coueiles  r 
on  fut  obligé  de  le  condamner 
par  contumace ,  et  l'on  prononça 
sa  sentence  de  déposition  au  con- 
cile de  Lyon,  tenu  l'an  1080 ,  qui 
fut  conflnné  par  celui  de  Rome  / 
la  même  année.  Manassès  voulut 
i  encore  se  maintenir  sur  son  siège 
par  les  arme»  j   mais  ayrèi  ue 


a6 


MAW€ 


MANC 


Y*inà  efforts  ,  il  quitta  Reims  »  €t 
passa  en  I^alestine ,  le  thëâtre  des 
croisades.  Il  fut  fait  prisonnier 
dans  un  combat ,  et  ne  recouvra 
sa  liberté  qu'en  1099.  Son  .apo- 
logie se  trouve  dans  le  Musœum 
lUiUcum  de  dom  MabiUon. 

IV.  MANASSÈS.   Voj.  Coks- 

TAKTIN  ,  n**  XVIII. 

♦MANCARUSO  (Mîchel* 
*  Ange  ),  né  a  Syracuse  en  1606  , 
et  mort  en  1703  ,  avoit  embrassié 
Télat  ecclésiastique  :  il  publia  les 
ouvrages  suivans  :  Kalerufarium 
sanctorum  urhis  Sjrracusarunï  , 
wdexque  eorum^  qui  satictitath 
Janutflomerunt.  Il  laissa  en  ma- 
nuscrits Vistoria  di  santi  Siracu- 
sani;  Siracusa  sotterranea ,  etc. 

MAliClNÈLLt  (Antoine), 
né  a  Vellétri  en  i45&  ,  bon  gram- 
mairien, enseigna  les  belles-lettres 
dans  divers  endroits  d'Italie  avec 
beaucoup  de  succès  ,  et  mourut 
vers  Tan  i5o6.  On  a  de  lui  qua- 
tre poèmes  latins,  t.  De  floribus^ 
DefiguHs  ,  De  poèticd  virtuie , 
De  vitdsudyVairïS^  in-4°.  II.  Epi'- 
grammatay  Venetiis  ,  iSoo^  in- 
4".  III.  J}qs  Notes  sur  quelques 
auteurs  latins. 

î.  MANCINI  (  Paul  )  ,  baron 
l'omain  ,  prêtre  après  la  mort 
de  sa  femme  Vittoria  Cappati , 
avoit  eu  deux  fils  de  ce  maria- 
ge :  le  cadet,  François  -  Marié 
ManciITi  ,  fut  nommé  Cardinal 
k .  la  recomfnandatibn  de  Lputa 
XIV  >  le  5  avril  1660.  IJsinéi 
Michel'-Laurent  Mangiiîi  ^  épousa 
Jéronyme  Maicarin ,  sœur  puînée 
du  cardinal  Mazarin.  Il  en  eut 
plusieurs  eni'âns  :  entre  autres , 
Pbilippe^Julien  (  vojrtm  Nevsbs  , 
>  no  III  ) ,  qui  joignit  à  Son  nom  celui 
de  Maearin  \  Laure-Viotoire  Ma.n« 
^ai»i  I  mariéeen  lôSi ,  à  L'cviis ,  duo 


/ 


I  de  Vendôme  ,  dont  elle  ent  Ie4 
deux  fameux  princes  de  ce  nom  » 
et  quatre  autres  fille»  mariées  aU 
comte  de  Soissons ,  au  connétable 
Colonne,  au  duc  de  Bouillon,  et 
à  lia  Porte  de  La  Meilleraie.  (  Fk 
Màs^arin  ,  Hortense.  )  Tout  1« 
monde  coi^ioît  les  descendans  d« 
Michel-Laurent  Mancini.  (  Vaye^ 
£uGàf«îE  ,  no  X  ;  Nevebs  ;  ;Goj»oi(^ 
NE,  no  XVI;  Martinozzi ;  Maza-* 
RiN ,  n°  IL  )  Paul  Mancini  culti- 
voit  la  littérature  et  airaoit  lea 
gens  de  lettres ,  et  c'est  un  goôi 
qui  passa  à  sa  famille.  L'acadé«- 
mie  àii&  hfânoristes  lui  doit  soll 
origine. 

H.  MANGiNI  (  Jean  -  Bap-' 
tiste  ) ,  né  d'une  famille  diâférentè 
dû  précédent,  mort  k  Bologne  sa 
patrie  vers  Tan  1640,  se  fit  de» 
amis  illustres ,  et  composa  divers 
ouvrages  de  morale  ,  dont  Scu-^ 
deri  a  traduit  une  partie  en  fran- 
çais. Cet  auteur ,  avec  de  Fimagi- 
nation  ,  n'avoit  pas  de  goût. 
Son  style  est  extravagant  et  00 ur- 
soufflé. 

*m.  MANCINI  (Jules)  ,  né  à 
Sienne  ,  florissoit  au  i5^  siècle  » 
et  s'acquit  tant  d'estime  à  Rome  ^ 
que  dé  médeciti'de  l'hôpital  du 
6aint  Ëspilit  ,  in  Saxia^  il  fut 
nbmmé  caanoine  du  Vatican  ,  et 
ensuite  premier  médecin  du  pape* 
Urbain  Vllt.  A  un  mérite  aus^i 
rare  ,  Mancini  en  joignit  un  plus- 
grand»  celui  de  faire  un  usago 
respectable  dé  ses  richesses  »  il  lé^ 
gua  des  sonmies  censidél^ables 
aux  écoliers  de  ^université  de. 
Sienne ,  et  ordonna  qu'on  en  era- 
ploieroit  le  montant  à  l'acqui-^ 
sition  de  biens-fonds  >  dont  14 
revenu  annuel  serviroit  à  leur  en« 
tretien.  On  n'a  de  Mancini  qu'ui» 
Traité  de  decaratione  ,  rédige)- 
d'après  les  leçons  du  savant 
Mercuriali ,    Venise  >  lêot  ^    etc 


«•  m  ,  et  Nivfiairôis. 

*  V.  MANCÏNI  (  ÏVâfiçois  ),  ex- 
cellent  peintre ,  né  à  Sant-Atagelo 
iliVado  ,  daJiA  l^d^ché  d'Ùrbin  , 
îkx  élève  de  Charles  Cigâam.  Cd 
peintre  fut  raisônûâblé  datis  ses 
compositîôtià  ,  et  joignit  au  godt 
de  Vécôle  de  Bologne  celui  de 
l'école  rottiainfe  de  ces  dewiicrs 
temps.  La  famille  Albiciûi)  de 
Fôrii,  si  connue  par  ses  richeô  ta- 
pisseries brodées  eii  ôr  ^  en  soie  et 
en  argent ,  Sur  des  sujets  tistori- 
oues  ,  possédoit  daôs  sa  galerie 
aexA  tableaux  de  èel  artiste,'peints 
d'tttt  pinceau  agréable  et  spiri- 
tuel ,  et  représéntaàt  la  Nuit  et  le 
Jour,  Ce  peintre  arma  de  sujets 
tirés  de  Fliistoire  Sainte  la  biblio-* 
tèque  dés  camaldules  de  Raven^ 
ne.  On  a  encore  de  lui  plusieurs 
Tableaux  dxtis  difl^rentes  églises 
de  la  Romagne  et  de  Rome  ,  oii 
il  mourut  tu  1750. 

*MANCINO  (Lèlio) ,  chanoine 
dé  Montepulciano ,  ètiseigna  pen- 
datif  ^4  '^°s  la  jurisprudence  à 
Fuiiiversité  de  Pise,  et  en  i636 
fut  pourvu  de  la  première  chaire 
de  droit  canon ,  établie  à  Papoue, 

'  àh  il  mourut  en  i654<  On  a  de 
lui  De  relàtiûne  jUramènti ;  Con^ 
trùuersias  juris  sacH  ,*  Disquisi" 
tidnés  ^ëfiiales  ;  De  reHitutioHè 

faihœ;  là,  Vie  dé  iàiHl  Antoine  y 
etc. 

MANCO'CAPAG,  fondateut- 
èl  pretftief*  inca  de  f empire  du 
Pérou.  Après  avoir  rëuui  et  civi* 
L'sé  les  PérUvi^s ,  il  leur  per- 
suada qu'il  étoit  éls  du  soleil  , 
Itnt  apprit  à  Adorer  intérieure- 
ment  et  comme  xxa  diéti  suprê- 
me ,  mais  ilkSônâU ,  Pàchacaitiâc , 
é'est-à-dire  V^me  on  Ife  soutien  de 
Funivei-s  ;  et  fîjiftérieurement  et 
èommè  im  dieu  iuii^riealr,.  mai»  j 


MANC 


î»7 


visible  et  connu ,  le  soleil  Son 
père.  11  lui  fit  dresser  de&  autels 
«t  offrir  de$  sacrifices ,  eu  recon- 
'BoisSanGe  des  bienfaits  dont»  il 
les  coiùbloit.  Le  Pérou ,  avant  la 
révoluûon  de  i557,  formoit  uù 
empire  particulier  ,  4pnt  les  sou- 
verains étoient  très-puissans  et 
U'ès  •  riches ,  à  cause  ùet  mines  < 
dW  et  d'argent  que  renferme  tt 

Eàys.  6à  riéhessé  lui  fut  i'atak. 
es  Espagnols  ,  qui ,  dans  leurs 
coursés  lointaines,  donUoicnt  la 
préiérence  aut  contrées  qui  pr6«- 
duisoient  de  Tor,  eu  tentèrent 
la  coûouéte.  Manco,  le  dernier 
iaca  ,  frèfé  d'Huascar  ,  concur- 
rent du  malheureux  Ataliba ,  fui 
for^é  par  Di«go  d'Alma^ro  de 
se  'soumettre  au  roi  d'ËspagUe  : 
et  depuis  ce  teinps,  le  Pérou  est 
habité  par  des  Espagbob  tsréoles^ 
et  par  des  Indiens  naturels  dà 

Ï>ays  ,  dont  uUe  partie  a  embrassé 
e  christianisme ,  et  obéit  à  un 
Vlôe  -  rOi  puissant  nomihé  par  la 
Couronne  d'Espagne  ;  l'auti^o  par^ 
tiè ,  la  plus  petite  des  deuk  ,  est 
restée  idolâtre ,  et  vit  dans  une 
0spèce  d^iadépéndance. 

♦  MANCUSUS  {  Joseph  ) ,  né 
à  Palerme  en  1598 ,  mort  en  16^  i  ^ 
fit  des  progrès  si  rapides  dans  ré- 
tude  de  là  philosophie, et  sur-tout 
de  la  médecine  ,  qu'à  peine  reçu 
docteur,  il  fut  chargé  par  ses  con<- 
citoj^ens  d'enseigner  cette  science, 
et  )  malgiN$  si^  jeunesse ,  parvint  à 
fdftner  des  médecins  doht  la  ré*- 
putaiion  honore  la  Sicile.  Il  ne 
féussit  pas  moins  dans  la  pra- 
tique de  son  art.  BieiitÔt  les  meil- 
leure faihiJleB  et  presi|ue  toutei» 
les  donununautés  se  livrèrent  k 
ses  ioinfe ,  et  le  pf oto  -  médecin 
de  Sicile  ,  Pkul  mzutl» ,  se  dé- 
chargea sur  lui  éles  ibnciions  de 
son  emploi.  Les  outragea  de  Mail- 
cusus  ,  très-estimés  de  ses  eon- 
tetnporain8 ,  ^ost  ;  1.  He  ê^€Und(S 


/^ 


28 


M  AND 


cubiti  sectîone  in  omnUfUsJebri- 
busputridis  etverè  pestilentibus , 
prœseHitti  in  êpidemicdfebre  qum 
Panormum  invasit  anno  1647  » 
Panomii ,  i65o  ,  in -4*-  H.  De 
Cofumborum  retractione  »  ibid. 
.  i63o  ,  m-4"  ,  etc. 

MANDAGOT  (  GuiUaume 
-  de  ) ,  d'une  famille  illustre  de  Lo- 
dève ,  compila  le  6'  livre  des  Dé- 
crétales ,  par  ordre  du  pape  Bo- 
niface  VIII-,  conjointement  avec 
Frédoli  et  Richard  de  Sienne.  11 
ifiourut  à  Avignon  en-  i3ii  ,  après 
avoir  été  successivement  archidia* 
cre  de  Nîmes,  prévôt  de  Tou- 
louse ,  archevêque  d'Embrun  , 
puis^d'Aix,  et  enfin  cardinal  et 
évêque  de  Palestrine.  On  a  de  lui 
un  Traité  de  Vélection  des  pré' 
lats ,  dont  il  j  a  eu  plusieurs  édi- 
tions. Nous  connoissons  celle  de 
Cologne,  i6oi,in-8<». 

1 1.  MANDA JORS  (  Louis  des 
OcRs  de  ) ,  ccuyer  ^  seigneur  de 
Mandajors ,  C^vas  ,  etc. ,  baiiJi 
général  du  comté  d'Alais  ,  et 
maire  de  cette,  ville  ,  n'est  connu 
que  par  l'ouvrage  suivant  :  Nou- 
velles découvertes  sur  l*état  de 
Vanciemie  Gaule  du.  temps  de 
César ,  in- 12 ,  Paris  ,  1696.  L'au- 
teurjnontre  peu  d'érudition  et  en- 
core moins  oc  jugement.  Son  s^ys- 
tèaie  géographique  bouleverse 
toutes  lesposi lions  des  villes  et  des 
territoires  des  nations  de  l'an- 
cienne Gaule  ,  et  n'est  appuya 
que  sur  de  vaines  conjectures  et 
des  rapports  de  noms.  11  place 
Autun  k  Lyon ,  Bibracte  à  Pé- 
*brac  ,  petit  boiu-g  d'Auvergne , 
et  Alesia  dans  Aiais  sa  patrie.  Il 
eut  un  fils  qui  sulvjl  la  niéme  car- 
i-ière  littéraire  ,  et  qui  s'y  montra 
avec  plus  de  distinction.  Voyez 
l'article  suivant. 

t  II-    MANDAJORS    (  Jean- 


MANt> 

Pierre  drs  Ouïs  de  )  ,  ne  k 
A  lais  en  Languedoc  >  le  24  juin 
1679,  de  Louis  de  Mandajors, 

•  et  de  Blarie  d'Aborlène  de  Sévé- 
rac ,  fit  &es  études  avec  succès 
et  promptitude  ;  à  i4  ans  il  les 
avoit  terminées  :  la  dissipation  de 
la  jeunesse  lui  fit  oublier  une 
granda  partie  de  ce  qu'il  avoit 
appris  SI  rapidement  ;  mais  il 
consei^a  un  goût  décidé  pour  la 
littérature ,  et  ses  lectures  réflé- 
chies lui  firent  bientôt  recouvrer 
ce  qu'il  avoit  perdu.  Il  avoit  17 
ans  ,  lorsqu'on  1696  son  pèie 
l'amena  à  Paris  ,  et  y  fit  impri- 
mer ses  Nouvelles  découvertes 
sur  rétat  de  VMicienne  Gaule* 
Le  jeune  Mandajors  sentit  que  cet 
ouvrage  atlireroit  k  son  père  des 
critiques  désagréables.  Pour  les 
détourner  il  se  lia  avec  plusieurs 
gens  de  lettres,  qui,  par  égard 
pour  le  f\ls  ,  gardèrent  le  silence 
sui'  l'ouvrage  du  père.  Il  obtint 
en  1712  ,  une  place  d'élève  à.  Ta-' 
cadémic  des  inscriptions  etbeîles- 
lettres,  et,  en  i^iS  il  tut, reçu 
membrp  associé  et  vétéran.  L'his- 
toire ancienne  de  la  Gaule  fut 
l'objet  principal  de  ses  travaux 
littéraires.  Il  débuta  par  la  lec- 
ture d'un  Mémoire  sur  la  marche 
d'Anuibal  dans  les  Gaules ,  dont  ' 
on  trouve  un  extrait  dans  le  vo- 
lume IJI  des  Mémoires  de  cette 
académie.  Il  lut  en  i^otS  un  se- 
cond Mémoire  sur  le  même  sujet , 
inséré  par  extrait  ddus  le  tome  V.  * 
Il  composa  divers  auties  Mémoi- 
res  ,  sur  la  situation  de  Trévidon 
et  de  Prusianum  ,  maison  de 
campagne  de  Ferréol ,  préfet  du 
prétoire  des  Gaules  j  sur  réyéché 

.  d'Arisidium  ou  Arcsetum,  sur  les 
limites  de  la  France  et  de  la  Go- 
thie  ,,suv  un  passage  <ie  Grégoire 
de  Tours  au  sujet  des  années  du 
règne  di^Euric  ;  des  Remarques^ 
sur  les  Vies  d'Annibal  et  de  Sci- 
pion,  attribuées  a  Plularque;  uju«« 


MAND 

Dissertation  sur  iine  prétendue 
loi  de  Marc-Aurèle  en  laveur  des 
chrétiens  enfin ,  il  publia  un  vo- 
lume intitulé  Histoire  critique 
de  la  Gaule  narbonnaise  ,  itvec 
des  dissertations*^  Paris  ,  lySS  , 
in-i2  ;  ouvrage  précieux  pour 
ceux  qui  s'occupent  de  recherches 

{géographiques  et  historiques  re- 
atives  a  l'ancienne  Gaule.  L'au- 
teur j  a  répandu  des  himieres  non- 
Telles  sur  une  matière  jusqu'alors 
fort  obscure.  Mandajors^  mort  à 
Alais  en  novembre  1747  ,  joignoit 
à  un  caractère  doux,  poli  et  en- 
nemi de  la  médisance  ,  beau- 
coup de  fermeté  et  d'élévation 
dans  le|   sentimens. 

M  AND  ANES,  philosophe  et 

prince     indien  ,    renommé    par 

«a    sagesse  ,   fut    invité    par  les 

ambassadeurs    d'Alexandre  -  le  - 

Grand   de  venir  au  banauet  du 
«i„  A^  T, •* r^„  1  •       ^  .^  r 


aux  promesses  et  aux  menaces , 
ce  piiilosophe  les  renTOj-a,  en 
leur  disant  à  qu'Alexandre  n'é- 
toit  point  le  fils  de  Jupiter,  quoi- 
qu'il commandât  une  grande  par- 
tie de  l'univers  ;    et  qu'il  nt  se 


soucioit  point  des  présens  d'un 
homme  qui  n'avoit  pas  de  J^oi 
se  contenter  lui-même..,  Je"é- 

frise  ses  menaces  ,  ajouta-t-il  j 
Inde  est  suffisante  pour  me  faire 
subsister ,  si  je  vis  ;  et  la  mort 
ne  m'effi-aie  point ,  parce  qu'elle 
changera  ma  vieillesse  et  mes  in- 
firmités en  une  meilleure  vie.  » 

*  MANDAR  (  Jean-François  ) , 
prêtre  de  la  congrégation  de  l'O- 
ratoire ,  supérieur  du  collège  de 
Juilly,  élu  supérieur  général  de  sa 
congrégation  au  ntoment  de  sa 
suppression ,  prédicateur  du  roi , 
né  n  Marines  ,  département  de 
S«iu€-«t*Oise ,  #q  lySa ,  u^iort  k 


MAND  29 

Paris'en  i8o5,  a  publié  un  Pané- 
gyrique de  Saint  Louis  en  1772, 
et  il  Ta  prononcé  deux  fois  ;  la 
première  en  présence  de  l'acadé- 
mie française,  la  deuxième  devant 
les   membres  de  l'académie  de* 
inscriptions  et  belles-lettres.  Nous 
avons  duP.Mandar  un  Voyage  à 
la   grande  chartreuse  ,   en  vei*s 
alexandrins   :   il   olfre  une   des- 
cription pittoresque   et   sublime 
des  b(;lles  horreurs  que  Ion  est 
obligé  de  traverser  ,   eri  sortant 
de  Grenoble  pour  se  rendre  à  la 
grande  chartreuse-,  et  un  élocrp 
simple  et  vrai  de  cette  vie  active 
et  pieuse,  de  ce  silence  profond 
et  continuel ,  de  ce  désachement 
absolu  du  monde,  et  de  cet  élan 
vers  le  ciel,  délices  de  ces  soli- 
taires. Il  a  publié  aussi  en  i8oa 
Discours  sur  la  vieillesse  ,  et  un 
Cantique  en  \ers  laliits,  à  l'usage 
dès  enlans  ,   pour  la    première 
communion.  lia  laissé  plusieurs 
Sermons^  \jG  Semion  sur  le  ciel 
étoit  celui  <|u'il  savoit  le  mieux  ; 
il  étoit  en  eflet  le  plus  beau.  Le  P. 
Mandar    étoit  savaiit    dans    les 
langues  grecque  et  latine.  Il  avoit 
acquis  une  très-grande  connois- 
sance  des  poètes  et  des  orateui*s 
sacrés   et  profanes.  11   professa 
la   rhétorique  avec  succès  ;  Bes 
mœurs  furent  douces  et  pures^  Il 
avoit  refusé  d'être  évêque  sous  le 
règne  de  Louis  XV ,  et  à  son  re- 
touï  en  France,  en  1800,  ii  refusa 
un  archevêché.  Son  unique  ambi- 
tion étoit  le  ciel  ....  Sa  modestie 
nMtoit  surpassée  que  par  sa  piété 
et  par  sa  charité  envefii'ks  pau- 
vres. Le  caractère  de  ses  sermons 
est  la  force;  il  persuade,  il  com- 
maude ,  il  entraîne;  il  exerçoit  eh 
chaire  toute  l'autorité   d'un  »p6>. 
tre ,'  son  ame  qui  étoit  toute  à  la 
Religion  et  à  Dieu,  et  qui,  ce  sem- 
ble ,  habitoit  déjà  l'éternité  ,  se 
peignoit  à  grands  traits  sur  sa  â- 
gui^e  cakie  et  d'une  simplicité  an- 


3q 


MAND 


tique,  h^  P.  Mc^ndar  ayoit  été  OU"- 
^  v«r9  S9»  nevenx  «t  nièces  un  ph" 
rent  généjreu;»  et  tendis,  ille^ 
aida  toju»  de  ses  cQoseiU  et  d«  sa 
fortHnequi  fut  long-temps  bamée* 
J41  l^oi  4ur  le  serment  fu%é  des 
prêtres  le  détermina  em  17g»  ^  ae 
retirerez  Angleterre;  il  y  acuoam- 
Fa  nettC  années.  Un  )aar  de  SainC 
liQUis»  le  P.  Mandar  étoit  aJUé  à 
Saint* A.lban« ,  à  quelques  «uUes 
4^  J,40ikdres  >  et  U  y  uffcsnonÉÇia , 
«Q  présence  d'un  aumlDivQ  très 
iiosibreux  ,  1^  paoiégyjrique/U  Qe 
ffrajEid  roi«  An  montent  oÀ  «&  ^ 
disposoijt  à  monter  en  cluaive  >  o» 
vient  lui  dire  que  le  prinse  de 
QaUes  et  les  princes  aes*  frères 
étoient  en  roi»tç,  et  qu'ils  désiroient 
i'eiitoi^dre.  Uauditoirsdansiequel 
^e  troièvoient  les  princes  français 
e^  np  grand  nombre  de  pr^ts 
iluit^moi^a  hs  désir  cp^nd^é- 
jrUty.mai^  îA  monta  en  chaire.»  et 
il  y  ati^iidit  les  princes^  Ils  arvir 
vèi^ent  peu  d'instan»  s^rès  ^  «t  ils 
hn  téinwgnèrent  ces  senlinuins 
.<te  jccspeci  et  de  vâ»ératt«»  qu'il 
jéf0it  impossible  de  ne  paa  ^vroiir 
<ver  pour  cet  orateiu ,  quas^d  an 
l'avQitent^du.  Il  étôit  devenu ,  en 
jj^,  propnétaire  d'une  f'orUuie 
«urawle  pour  ua  sage  ^  tout  fut 
Vj^du  auproéit  de  U  »atioB.peBr 
fi2(9^  aeP'  exil ,  et  ses  neveuat  loi 
dir^Rt.,  en  le  vevofsa^i  «  €her 
.«Hicie»  vous  avez  pns  sain  de  mahs 
l^sud^vt  notre  esfanoe^^ofts  ssMiis 
^w  scrufL  de  père  ^  mcuùt  vous 
^04»rIvQn& ,  et  nous  IkonooecsMos 
{mSi  dieiwiiu»  bbmcs  de  imite 
^ni^^ur  etxle  bas  respnotsu  9. 

MANDAT  (K"^^),. Ré.» Pswft, 
,4^?«i^  ea|»iA^Be.aw  g)rd««^fi«A- 
:Ç£ii«eft9  embrassa  le  pairti-  de  b 
yiéyolwtion  ^  eSL  épv'mik  onmm»!^ 
d^Qjt  de  bw^Uo A  de  U  ^ardj^  a^ 
^1âop%ke>  U  dispcisat  ajs^en:  i^taSi- 
ttence<les  grenaâieps  dola  sfltiitiap 


4oût  179^2,  k  détendre  k  château 
des  Tuileries  qui  alloi.t  être  8t^ 
tiiquéparles  Marseillais.  Manda J^ 
accuse  d'avoir  voulu  faire  retenif* 
aux  Tuileries  le  maire  Pétioq  e«i 
charte  privée ,  fut  mandé  à  l'hôtel 
de  vîlW  9ur  les  cinq  heures  dv 
matin  :  sitôt  qu'il  y  fut  ftrriv4§, 
il  fut  aiTété  f  «t  comme  on  Iç 
conduisoit  à  U  prison  do  TAb 
baye ,  il  fut  massacré  s^  l'e^c^** 
Ijçr  à  neuf  heures  le  màmç  )e«^1^ 
On  ^eta  son  corps  dans  1&  Seine  , 
malgré  les  larmes  de  ^on  fils  a  qiû 
I9  rëclamoif  pqui-  lui  ^^o^ae^  l^ 
Siépulture. 

MANDELSOHN.    fToy^fz  n^r 

ses  Mekdslssohn. 

*  MAJXPER  (  qiiarles  Van  ) ,  d« 
l'école  flama;i4e  né  à  Meulebèkie^ 
près  de  Courtr^ij  en  i54^  *  mort 
a  Amsterdam  en  |6q6  ,  pr^fira  iyi 
carrière  des  arts  à  <;ieUe  que  s^nt* 
hloit  lui  ouvrir  upe  naissance  ilr 
lustre.  Peintre  el  littérateur  il  if 
fois,  oja  le  voyoittg»t6t  dj^orc^ 
de  ses  t^bleaiiix  les  temples  ^ 
le^palids,  tantôt, f^ire  jouer  avçp 
succès  su^  le?  théâtres  ^m  tragi^ 
di^s  Qt  ses  çQjfiédies  dout  il  peir 
gnoit  lui-m^e  l€>a  décqrations^ 
A  Rome  »  ou  il  sé)Quma  trois 
au^  il  fit  dc'S  dessins  y  à^^p^y^ 


saff^S  et  des  taldeau^K  ^  ïrasf^^ 
eft  àlliuile,  qiûfureut  très-reche^ 
ch^s.  P^^nt  à  son  ret^u^  pap 
la  Suissoi,.  il  /^mf/i^i  la  viàW  de 
Râ}e  de  SQSk.ingénlQ^i^^  prpdHQ- 
tio^s.  Ilviyoit  houroux  a^  seji§i 

dq.  SA  ia^lù, ,  ,^\mi.  1*  gS^^T^  h 
força  de  quitter  son  pays.  Plu- 
sieurs voilures  dbacgée^  '  de  ce 
qu*il:|voit  d^  pliibS  pi^cieuçK:  Ifao- 
çompagnoie^;  mais,  remcffnir^ 
par  v^  p^vti.  d'^iHi^s^^  il  vit 
iégWger  SftHft  se\»  yen»  le»  e<»s^ 
(JMÂçtei^pft ,  s^  domestiqnes  ,  ^t 

Itti-tm^i^l^  i^'échappa>  a  la  moirt 
q«P  par  Içs  ^s^f^px^ss  d'vok  oiiiciisr 


MAN0  MAND  5t 

trec  lequel  il  s'éto?t'Hé  d'amîtîë  f  de ,  et  dans  une  infinité  d^les 
il  Rome.  Van  Mandei*  ,^  obligé  de       '  "  ^  i  _  _  i  -  •  -  i 

quitter  Bruges  k  rapproche  des 


ennemis ,  s'établit  avec  sa  famille 
à  Harlem  ,  où  le  prodiut  de  ses 
Ouvrages  répara  ses  pertes.  Il 
fonda  une  académie  dans  cette 
ville ,  et  introduisit  en  Hollande 
le  goAt  italien.  Jjç  nombre  de  ses 
tableaux  et  de  ses  cartojis  pour^ 
kfs  tapisseries  est  très-considé- 
rable. H.  Hoqdivs  a  gravé  d'a- 
Srès  ce  peintre  le  ^igement  de 
ahmon ,  J.  Saenredam  ,  saint 
Paul  et  saint  Barnabe  déclùrant 
leurs  vètemetis  ;  J.  de  Ghéin  , 
Persée  et  une  Fuite  en  Eg^te 


0(1  il  observa  les  lois,  les  moeurs  , 
les  co  utttines  des  différens  peu-' 
pies  qui  les  habitoient.  Au  re- 
tour de  son  voyage  d'outre-mer, 
il  traversa  la  Hongrie,  l'Aile-* 
magne ,  et  se  ^a  à  Liège.  Là  , 
il  écrivit  sa  relation  en  mnçais  » 
ou  plutôt  en  roman  gaulois ,  et 
la  termina  en  i355.  Peu  de  temps 
ap*rè$  ,  cette  relation  fut  traduite 
en  latin  dans  la  ^léme  ville.  Il  eu 
ei^iste  encore  différens  manuscntg 
du  i4  et  du  i5«  siècle.  Les  im* 
primeurs  de  la  fin  du  i5*  siècle, 
dans  leurs  éditions ,  ont  suivi  lit- 
téralement et  copié  le  titfe ,  Tex- 


Les  OEuvres  littéraires   de  Van  1  posé ,  la  souscription  et  la  date 
Mander  composent  plusieurs  vo-     du  manuscrit  latm  de  TîtinérairQ 

de  Mandervill^.  Itinerarius..,  edi-^ 
tus  primo  in  lingue  goHiçantt 
anno  M,  CCCtV,  ,  editus  (mis 


lûmes.  Indépendamment  de  ses 
Pièces  de  théâtre  et  de  ses  autres 
Poésies  ,  on  a  de  lui  une  Expli- 
cation  de  la  fable  ,  et  la  Fie  des 
peinjtres  anciens  ,  italiens  et  fla- 
mands jusqu'en  i6q^.  «  Van  Man- 
der ,  dit  Descamps ,  fut  bon  pein- 
tre ,  bon  poëte  ,  savant  éclairé  , 
sage  critique  ^  et  homme  de  bien.  » 

MANDESLO  (  Jean- Albert  ) , 
né  au  pays  de  Meckelbourg ,  lut 
page  du  duc  de  Holstein  ,  et  sui- 
vit, en  qualité  de  gentilhomme  , 
les  ambassadeurs  que  ce  prince 
envoya  en  Moscovie  et  en  Perse 
Tan  i636.  Il  alla  ensuite  à  Or- 
muz  et  de  Ik  aux  Indes.  On  a  de 
lui  une  Relation  de  ses  voyages , 
17^7,  in-folio,  traduite  par  Vic- 
quefort  ;  elle  est  estimée. 

c  I.  MANDEVILLE/Jean  de) , 
c^ieyalier  ,  miles  ,  ne  à  Saint- 
Alein ,  ville  d'Angleterre  ,  pro- 
fèssoit  la  médecine  ,  et  florissoil 
dans  le  i4"  siècle.  Le  goût  des 
voyages  le  conduisit  en  Turquie, 
en  Arménie  ,  en  Egypte ,  dans  la 
Xîbye  ,  en  Syrie  ,  a  Jérusalem  , 
«»n  Arabie  ,  en  Perse  ,  en  Tarta- 
ne ,  dans  la  Chaldée ,  dans  lln- 


au  jour  ,   et  non  pas  imprimé  ) 
Les  lecteurs  peu  instruits  Qnt  at- 
tribué  k  Pimprimé   ce  qui  n'ekÇ 
propre  qu'au  manuscrit.  Mande- 
ville  ,   mort   à  Liège  le    17   no- 
vembre    1572  ,    fut    enterré  au 
monastère  des  gtiilleln^ins  ,  de 
Tordre  de  Cluni  j  sjtué  à  re;etré- 
mité  du  quai  cfAvroi.  On  a  vu  la 
pierre  sépulcrale  qui  couvroits^ 
cendres  ,  et  que  les  Vandales  de 
la  révolution   liégeoise  ont   dé-» 
truite.  On  a  eu  soin  de  recueil- 
lir son  épitaphe ,   ainsi   conçue  :    t 
fficjacet,  vir.  nobilis,  dominus* 
JohanneS,  de,  Mahdei^ille%  alias, 
die  tus   ùd   barbant,   (ajppelé  le 
barbu  )  miles,  dominus  de  camp- 
di,  natus    dé  Anglia,    medicine 
prof  essor ,  devotissimusque  ora^ 
tor»  et  bonorum  suorum  largis^ 
simus  pauperibus  erogator.  qui» 
ioto.  quasi,  otbe,  b^strato»  Leodii^ 
diem  vite  sue  clausit  éxtremum,. 
anno  don^ini,  M^CCCCCLXXIL 
mensis    nôvembris    die    XFIt, 
Autour  de  la  tombe  sur  laquelle 
Mandeville  étoit  sculpté ,  ^  on  lin 
soit  «a*  idiome  liégeois  i  Fos.  ki^ 


33 


MAÎiD 


passeis.  sor*  mi,  por*  Vamor.  éU: 
Diex,  pries,  par,  mi.  «  Vous  qui 
passez  sur  moi ,  pour  Vamour  de 
Dieu,  priez  pour  moi.  »  La  relation 
de  ses  voj^ages,  en  gaulois  >  a  été 
iuiprimée  à  Lyon  en  i48o,  petit 
iii-fol.  gothique;  a  Paris  ,  in-4** , 
à  peu  près  d^ms  le  même  temps.  ;  à 
Venise ,  en  italien ,  en  i49i  >  in-4°. 
UlCiuieranus  à  {èrrct  AngHe  in 
partes  Jerosoljmitanas  et  in  nl- 
teriores  transmarinas  ,  a  été  im- 
primé à  Zwol ,  dans  rOver-Jssel, 
en  i483  ,  m-8<*  ;  à  Louvain  ,  de 
même  format,  vers  i499>  etc.  La 
relation  dnMandeville  porte  avec 
elle  la  teinte  de  son  siècle.  Elle 
est  remplie  de  faits  et  d'événemens 
romanesques  ,  incroyables  ,  et 
tels  que  la  souscription  des  an- 
ciens imprimés  semBle  l'annoncer  : 
Cj  finist  ce  très  plajsant  liure 
nomipe  Mande uille  ,   etc. 

t  IL  MANDEVILLE  (Bernard 
de  ) ,  médecin  hollandais ,  né  à 
Londres  le  19  janvier  ijSS,  à  63 
ans  ,  connu  par  des  ouvrages 
irréligieux.  On  dit  qu'il  vivoit 
comme  il  écrivoit ,  et  que  sa  con- 
duite ne  valoit  pas  mieux  que 
SCS  livres.  On  a  de  lui ,  L  Un 
Poëme  anglais  ,  intitulé  The 
grumbling  Hive ,  c'est-a^ire,  VEs- 
saim  d* Abeilles  murniurant.,  ou 

y  les  Frippons  dei^enus  honnestes 
gens  ,  sur  lequel  il  fit  ensuite  des 
remarques.  Il  publia  le  tout  à 
Loïidres  en  1 720  ,  în-S"  ,  en  an- 
glais ,  et  l'intitula  La  Fable  des 
abeilles.  Ce  livre ,  en  français  , 
parut  a  Loiidres  en  1750  ,  en  4  v. 
in-8<* ,  sous  ce  titre  :.La  Fable  des 
abeilles ,  ou  Les  Frippons  dei'e- 
nus  honnestes  sens  ,  avec  le  com- 
.  men  taire  ,  où  ion  prouve  que  les 

'  vices  des  particuliers  tendent  à 
Tavantage  du  public ,  traduit  de 
Tfùnglais  sur  la  6*  édition,  11 
prétend  dans  cet  ouvrage  que 
le  luxe  et  les  vices  à^&  psrticu- 


MAKD 

liers  tournei^  ,|iU  bien  et  à  l'a* 
vantage  de  ^,'^fpciété.  Il  s'oubL'e 
jusqu'à  dire  que  les  crimes  mêmes, 
sont  utiles ,  en  ce  qu'ils  servent  a 
établir  une  bonne  législation.  Ce 
livre,  réimprimé  en  1732,  fut 
traduit  de    l'anglais  .  en  frauçaL» 

?ar  Bertrand,  Amsterdam,  11^0 y 
vol.  in-i2.  IL  Pensées  libœs 
sur  la  religion  ,  F  Eglise ,  et  le  hon- 
heur  de  la  nation  ^  qui  firent  grand, 
bruit ,  aussi  -  bien  que  sa  Fable 
des  abeilles.  III.  Recherclies  sur 
r  origine  de  V  honneur  y  et  sur  fu- 
tilité  du  christianisme  dans  la 
suerre ,  1752 ,  in-80.  Il  contredit 
dans  ce  livre  beaucoup  didées 
avancées  dans,  sa  Fable  des  abeil- 
les. Il  recoE^noit  la  nécessité  de 
la  vertu  par  rapport  au  bonheur. 
Van  Eilen  traduisit  eu  français 
les  Pensées  libres ,  La  Haje ,  1 720  , 
2  vol.  in- 12. 

MANDONItJS  et  INDIBI- 
LIS,  deux  chefs  des  Esj^agnoU 
qui  avoient  rendu  de  grands  ser- 
vices à  Scipion  l'Africain  dans  la 
guerre  d'Espagne ,  et  qui,  voyant 
ce  général  dangereusement  ma-* 
lade ,  sonçèreut  k  se  révolter  et 
à  surprendre  les  Romains  pour 
les  tailler  en  pièces.  Leur  projet 
ayant  échoué  ,  Scipion ,  revenu  en 
santé,  les  fit  arrêter  et  amener 
devant  lui  :  ils  s'attendaient  Tan 
et  l'a  utrc  a  perdre  la  tête  ;  mais 
Scipion,  pour  ne  point  irriter 
ces  nations  barbares  qui  l'avoient 
bien  ser\  ; ,  se  conteîîta  de  leur 
faire  une  forte  réprimande ,  et 
les  renvoya. 

*MANDOSIO  (Prosper)', 
noble  Romain  ,  et  chevalier  de 
Tordre  de  Saint-Etienne ,  floris- 
soit  \  ers  la  fin  du  17*  siècle.  On 
a  de  lui  plusieurs  ouvrages,  par- 
mi lesquels  on  distingue ,  I^  jBi- 
blioteca  llomdna.  II.  Centuria. 
d'Enimmi,    III.    Catàloso  cTaU" 


MAND 

iùri ,  ehe  hanno  dato  in  hice 
opère  spettanti  al  giabileo  delV 
éinno  santo,  IV.  Adargont^, 
tragédie.  V.  Série  degU  arckia- 
tri  pontifie).  Cet  ouvrage  acqaît 
Il  son  auteur  la  réputation  (lun 
écnvaîn  exact  et  laborieux.  Néati- 
moins  l'abbé  Gaetano  Marini^ 
préfet  des  archives  secrètes  du 
pape ,  outi-e  les  supplémens  qu'il 
a  ajoutés,  a  corrigé  beaucoup  aer- 
reurs  échappées  a  Maudosio  dans 
le  nouvel  ouvrage  qu'il  publia  , 
J}egli  arckiatri  pontifie] ,  Rome  , 
^784  »  2  volumes.  . 

t  MANDRILLON   (  Joseph  ) , 
lié  a  Bourg-en-Bresse,  livré  très- 
|eune  k  la   profession   du  com- 
merce ,  quitta  sa  patrie  pour  en 
suivre    les  opérations.   Il   voya- 
gea en  Amérique,  et  en  Hollande, 
où   il    s'établit.   Après    s'y  être 
montré    contraire    au    parti    du 
Stathouder ,  et  l'un  des  patriotes 
les  plus  zélés ,  il  revint  en  France 
k  l'époque  de  la  révolution.  Vic- 
tîme   de-  la  tyrannie  de   Robes- 
pierre,   il  périt    sur    Féchafaud 
en   1793. 'On  lui  doit  quelques 
écrits ,  dont  le  plus  remarquable 
est  intitulé  Le  Spectateur  améri-' 
cain,  Amsterdam,  1784?  in*^".  Ses 
vues  sur .  les   colonies   anglaises 
et  sur  leur  commerce  sont  judi- 
cieuses. Dans  un  autre  ouvrage, 
Le  Voyageur  américain ,  ou  w- 
servations  sur  Pétat   actuel,  la 
culture ,  et  le  commerce  des  co- 
lonies    britanniques    en   Améri- 
que y  traduit  de  Tanglais,  aug- 
menté d'un  précis  sur  l'Amérique 
septentrionale    et  la    république 
des     Etats  -  Unis  ,    Amsterdam , 
1783,  in-8«.  Mandrilloii  s'est  ef- 
forcé de  prouver  que  la  décou- 
verte   de    l'Amérique    avoit    été 
aussi  funeste  à  l'Europe  (|u'à  elle- 
même. 

'tMAlVDRIN  (Louis),  né    k 
Saint- Etienne  de  Saint -Geoin, 

T.  XI* 


MAND 


S5 


«liage  près  la  côte  de  Saint  -André 
I   Dauphiné  ,    d'un  maréchal  » 
s'enrôla  de   très -bonne  heure  : 
mais  ,  Ids    dés   assujettissemens  ^ 
du  métier  de  soldat ,  il  déserta  ^ 
fît  de  la  fausse  monnoie>  et  enfin  la 
contrebande.  Devenu^  chef  d'une 
troupe  de  brigands ,  au  commen* 
cément  de- 1764 9    il  exerça    un 
grand  nombre    de  violences ,  et 
commit  plusieurs  assassinats.  On 
le  poursuivit  pendant  plus  d'une 
année ,  sans  pouvoir  le  prendre. 
Enfin  on  le  trouva  caché  sous^nn 
amas  de  fagots  dans   un  vieuit 
châtieau  dépendant  du  roi  de  Sar- 
daigne  ,  d'où  on  l'arracha  malgré 
l'immunité  du  territoire  étranger, 
sauf  a  satisfaire  à  S.  M.  sarde  pour 
cette  espèce  d'infraction.  Mandrin 
fut  condamné  k  la  roue,  le  24 
mai  1755  ,  par  la  chambre  crimi- 
nelle de  Valence,  et  exécuté  le 
a6  du  même  mois.  Ce  scélérat 
avoit   une  physionomie  intéres- 
santé,  le  regara  hardi ,  la  repartie 
vive.  —  Cabtouche  ,  au  nom  du- 
quel  on  associe   communément 
celui  de  Mandrin ,  étoit  fils  d'un 
tounellier  de  Paris;  son  nom  véri- 
table étoit  i^oi/z^gtcigTion,  qu'il  lui 
avoit  plu  de  changer  en  celui  de 
Cartouche.    Adonné    de  ,bonn^ 
heure  au  jeu  ,  au  vin, .et aux  fem- 
mes ,  il  se  fit  chef  d'une  bande 
3ui  se  signala  par  des  vols  consi- 
érables  et  par    des   meiu*tres. 
Comme  il  étoit  rusé ,   adroit  et 
robuste ,   on  fut  quelque  temps 
sans  pouvoir  l'arrêter.  Enfin  un 
soldat    aux  gardes   avertit  qu'il 
étoit  couché  an    cabaret,    k   la 
Courtille;  on  le  trouva  sur  une 
paillasse  avec  un  méchant  habit , 
sans  chemise ,  sans   argent ,    et 
couvert  de  vermine.  Il  fut  rompu 
vif  en  1721.  Le  jpoëte  Grandval 
ft  le  comédien  Le  Grand ,  firent 
sur  ce  héros  de  Grève ,  l'un  une 
Comédie ,  l'autre  un  Poëme ,  qui 
eurent  du  succès. 


54  MANE 

*  MANDROCLÈS,  architecte 
et  peintre ,  florîssoit  environ  ooô 
ans  avant  la  naissance  de  J.  C. 
}1  se  rendit  célèbre  en  construis 
sant  sur  le  Bosphore  de  Thrace 
(  le  détroit  de  Constantinople  )  y 
un  Pont  composé  de  bateaux 
joints  l'un  a  l'autre  si  solidement, 
que  l'armée  formidable  des  Per- 
ses y  passa  toute  entière  d'Asie 
en  Europe*  Pour  conserver  la 
mémoire  d'un  ouvrage  si  singu- 
lier, Mandroclès  peignit  le  Bas- 
phore  y  et  Darius  assis  sur  son 
trône  nu  milieu  Dupont,  vqyant 
(défiler  sou  armée.  Ce  tableau, 
qu'Hérodote  dit  avoir  vu  dans  le 
temple  de  Junon  k  Samos  ,  por- 
toit  cette  inscription  :  «  Mandro- 
clés ,  après  avoir  construit  sur 
le  Bosphore  un  pont  de  bateaux 

Îar  ordre  de  Darius,  a  dédié  à 
unon  ce  monument  qui  fait 
honneur  a  Tartiste  et  k  Samos 
sa  patJ^ie.  » 

*  MÀNE,  Râja,  le  Noé  de  la 
Tnjthologie  indienne,  fut  sauvé 
au  jour  du  déluge  universel ,  en 
récompense  des  vertus  qu'il  a  voit 
seul  pratiquées  au  milieu  de  la 
corruption  de  son  siècle.  Un  jour 
qu'il  se  baignoit.  Dieu  se  pré- 
senta a  lui.  sous  la  forme  d'un 
petit  poisson,  et  lui  dit  de  le 
prendre.  Mâne  l'ayant  fait,  et  le 
voyant  grossir  dans  sa  main ,  le 
mit  dans  un  ;rase,  oit  il  grossit 
encore  avec  tant  de  promptitude , 
que  le  Râja  fut  contraint  de  le 

Sorter  dans  un  grand  bassin,  de  là 
ans  un  étang  ,  puiâ  dans  le 
Gange  ,  et  enfin  dans  la  mer. 
Alors  le  poisson  lui  apprit  que 
tous  les  aommes  alloient  être 
noyés  <lans  les  eaux  du  déluge , 
à  l'exception  de  lui  Mâne  Râja.  Il 
}ui  ordonna  de  prendre  à  cet 
effet  une  barque  qui  se  trouvoit 
sur  le  rivage ,  de  l'attacher  à  ses 
«geoires»  et  de  se  mettra  de^ 


MAJNE 

dans.  Mâne ,  ayant  obéi ,  fut  sau* 
vé  de  la  sorte ,  et  le  poisson  dis- 
parut. Tout  cela  fut  fait  en  sept 
jours. 

*  MANECCHIA  ,  peintre  na- 
politain, selon  l'opinion  com- 
mune ,  apprit  son  art  à  l'école  de 
Marc  Mazzaropi.  L'église,  de  la 
Sapience  de  Naples  possède  deux 
Tableaux  de  ce  pemtre,  placés 
aux  murs  latéraux  du  grand  au- 
tel. 

*  MANELFI  (Jean),  né  k 
Monterotondo ,  terre  principale 
des  Sabins,  dans  le  17*  siècle  « 

Sremier  médecin  k  Rome  et 
ans  tout  l'état  ecclésiastique  , 
eut  la  première  chaire  de  philo- 
sophie et  de  médecine -pratique 
du  collège  de  la  Sapience.  On  « 
de  lui  De  Jletu  et  lacrymis  ; 
Responsio  ad  Prospçmm  Bfartia* 
num  super  apkorismum  22  pri- 
mi  lib.  Hippocratîs  ; .  Concocta 
medicare  ;  De  hellehoro  discep^ 
tatio  ad  Petrum  Castelàtm;  Prog^ 
nostici  in  fehrihus  in  communi; 
Adnotationes  100  in  aphorismos 
Hippocratîs  s  Theoriafebrium  in 
communi;  Urbanœ  disputationes 
in  primum  librum  prohlematunt 
Aristotelis ;  Urbanœ  aliee  dispu-> 
taiionesinlib.lVmeteoroLy  etït 
de  anima  Aristotelis  schoL  triecy 
terica  in  medicind praxi ,  etc. 

*  MÀNERB  A  (  Alexandre  )  , 
de  l'ordre  de  Saint-Dominique  4 
né  k  Brescia  ,  Ûorissoit  vers  iSqo, 
il  a  écrit  Commentari  délia  re- 
Ugione  di  S,  Domenico;  Sjh^m 
moralis ,.  et  d'autres  ombrages. 

*  M  ANERIO  {  yinçent  ) ,  de 
Tordre  des  chartreux ,  né ,  dans 
le  16*  siècle ,  k  Terranuova  an» 
ciennement  Locri ,  dans  la  Calabre 
ultérieure  ,  fut  poète  ,  et  savant 
dans  les  lettres  grecques  et  latines.. 
On  «  de  loi  Z^  morte  Chn^H 


.M  ANE 

If^.,  envers  héroïques;  De  As* 
censione  Chrisii ,  etc.  ;  De  vins 
illustribus  carthusianis ,  etc. 

MANES,  les  ombres  ou  les 
âmes  des  morts.  Il  y  a  des  au- 
teurs qui  disent  que  c'étoîent  les 
génies  des  hommes  ;  d'autres,  des 
di\inités  ini'ernales,  et  générale- 
Dieu  t  toutes  celles  quji  prési- 
doient  aux  tombeaux.  Les  païens 
croyoient  que  les  mânes  etoient 
maltaisans,  et  ne  se  plaîsoient 
qu'a  tourmenter  les  ^ivans.  Ils 
les  apaisoient  par  des  libations 
et  par  des  sacrifices.  La  fête  des 
mânes  se  célebroit  au  mois  d^  lé- 
Trier ,  et  d uroit  douze  jours. 

•i*MA^iÈS,liérésiarque  du  5*  siè- 
cle, fondateur  de  la  secte  des  ma- 
lïichéens ,  s'appela  d'abord  Cur- 
bictts.  Né  eu  Perse  dans  leôcla-» 
\  "^ge ,  il  reçut  du  ciel  un  esprit 
et  une  figure  aimables^  Une  veuve 
dont  il  étoit  l'esclave ,  le  prii  eu 
amitié ,  l'adopta  et  le  fit  instruire 
parles  mages  dans  la  philQsopbie 
des  Perses.  Manès  trouva  chez 
sa  bienfaitrice  les  livres  de  l'héré- 
tique Terebinthus  ,  et  y  puisa  les 
dogmes  les  plus  eictravagans.  Il  les 
6ema  d'abord  dans  la  Perse ,  où  ils 
se  répaudirent  rapidement.  L'im^ 

Îosteur  se  qiialiiioit  d'apdtre  de 
.  C. ,  et  se  disoit  le  Saint-Esprit 
qu'il  avoit  promis  d'envoyer.  Il 
rattribuoit  le  don  des  miracles  ; 
et  le  peuple ,  séduit  par  l'austé- 
rité de  ses  mœurs  ,  ne  parloit 
que    de    l'ascendant    qu'il   avoit 
sdV  toutes  sortes  d'esprits.  Sa  re- 
nonîmée  parvint  insqu'àla  cour  de 
Sapor,  roi  de  Perse.  Ce  prince 
l'ayant  appelé  pour  voir  un  de 
ses  fils,  attaqué  d'une  mkladie 
dangereuse ,  ce  charlatan  chassa 
tous  les  médecins ,  et  promit  la 
guérison  du  malade  avec  le  seul 
remède  de  ses  prières.  Le  jeune 
prince  étant  mort  entre  ses  bras , 
son  père  ht  mettre  aux  fers  cet 


MAIVE 


S5 


impos^Dr.    Il    étoit  eneore   eft 
prison ,  lorsque  deux  de  ses  dis» 
ciples ,  Thomas  et  Buddas ,  vin» 
rént  lui  rendre  compte  de  leur 
mission  en  Ég3rpte  et  dans  l'Inde* 
Efirayés  de  l'état  oà  ils  trouvoient 
leur  maître',  ils  le  conjurèrent  de 
penser  au  péril  qui  le  menaçoit» 
Manès  les  écouta  sans  agitation  , 
calma  leurs  inquiétudes ,  ranima 
leur  courage ,  échauffa  leur  ima- 
gination, ,   et   leur  inspira  une 
soumission  aveugle  à  ses  ordres , 
et  une  force  d'ame  à  l'épreuve 
des  périls.  Thomas  et  Buddas^ 
en  rendant  compte  de  leur  mis* 
sion  à  Manès ,  lui  apprirent  qu'ils 
n'avoient  pas  rencontré  de  plus 
redouta  blés  ennemis  que  les  chré^ 
tiens.  Manès  sentit  la  nécessité  de 
se  les  concilier  y  et  fornfia  .le  pro- 
jet d'allier  ses  principes  aveu  le 
christianisme.  11  enveya  ses  dis^ 
ciples  acheter  les  livres  des  chrë» 
tiens  y  et ,  pendant  sa  prison  )  il 
ajouta  k    l'Écriture    sainte ,  oa 
en  retrancha  ,  tout  ee   qui  étoil 
favorable  ou  contraire  à  ses  prin» 
cipes,  «  Manès  lut  dans  les  uvres 
sacrés  ,    dit     l'abbé     Pluquet  ^ 

Sulin  bon  arbre  ne  peut  pro* 
uire  de  mauvais  fruits ,  m  un 
mauvais  arbre  de' bons  fruits { 
et  il  crut  pouvoir,  surce  passage, 
établir  la  nécessité  de  reconnoftre 
dans  le  monde  un  bon  et  un  maa* 
vais  principe ,  poitr  produire  lea 
biens  et  les  mauij^.  Il  trouva  dans 
l'Écriture  que  $âitan  étoit  le  prin« 
cipe  des  ténèbres  et  l'ennemi  de 
Dieu  ;  ir  crut  pouvoir  faire  de 
Satan  son  principe  malfaisant* 
Enfin  Manès  vit  clans  i'Ëvangile 
qtie  J.  C  promettoita  ^s  apôtres 
ae  leur  envoyer  le  Paraclet ,  qui 
leur  apprendroit  toutes  les  vé* 
rites  ;  il  croyoit  que  ce  Paraclet 
n'étoit  pdiiit  encore  arrivé  du 
temps  ae  saint  Paul ,  puisque  cet 
apôtre  dit  lui* même  :  «  Nous  ne 
«  ceoneisseas  qu'imparfaitement^ 


h 


1 


36 


MANE 


«  m«Î5  qaaqd  la  perfection  sera 
4c  Venue  ,  tout  ce  qui  est  impars 
«  fait  sera  aboli.»  Manès,  s'imagl- 
nant  que  les  chrétiens  attendoieiit 
encore  leParaclet,  ne  douta  poipt 
qu'en  prônant    cette    qualité    ii 
ne  leur  fît  recevoir  sa  doctrine.  » 
Tel  fut  en   gros    le   projet  que 
cet  hérésiaque  forma  pour  l'^la- 
biis&ement  de  sa  secte.  Pendant 
qu'il  arrangeoit  ainsi  ses  idées, 
il  apprit  que  Sapor  avoit  résolu 
de,  le  faire  mourir.  Il  s'échappa 
de  sa  prison  ,  et  fut  repris  peu 
4e   temps  après  par  les  gardes 
du  roi  Je  Perse  ,  qui  le  fit  écor- 
cher  yift  La<  doctrine  de  Manès  , 
laquelle  avoit  déjà  -eu ,  dans  le 
2»  siècle,  Cerdon  pour  apôtre,, 
rouloit  principalement ,   comme 
nous  venons  de  le  voir ,  sur  la 
distinction  de   deux  principes  , 
l'un  bon ,  r^ut*'e  mauvais  j  mais 
tous     deus;    souverains  ,     tous 
deujc  indépendans  l'un  de  l'autre. 
Lliomme  avoit  aussi  deux  âmes  , 
l'une  bonne  ,  et  l'aiUre  mauvaise. 
La  chair  étoit ,  selon  lui ,  l'ou- 
vrage  du  mauvais  principe  ;  par 
conséquent  il  i'alloit  empêcher  la 
génération  et  le  mariage.  G'étoit 
vn  crime  à   ses  yeux  de  donner 
la  vie  à  son  semblable.   Ce  fou 
d'une     espèce      singulière     at- 
tribuoit   aussi   l'ancienne  loi  au 
mauvais  principe  ,  et  prétendoit 
que     tous    les    prophètes    étoit 
damnés.   «Ce  n'étoit  pas  seule- 
ment sur  la  raison ,  <llt  encore 
Pluquet  ,    que  Manès   appuyoit 
son  sentiment  sur  le  bon  et  sur  le 
mauvais  principe  ;  il  prétendoit 
en  trouver  la  preuve  dans  l'Ecri- 
ture même.  Il  trouvoit  son  senti- 
ment danà  ce  que  saint  Jean  dit , 
en  parlautdLi  diable ,  que  «comme 
la  vérité  n'est  pas  en  lui ,  toutes 
les  fois  qu'il  ment,  il  parle  de  son 
propre  fonds  ,    parce    qu'il    est 
menteur  aussi  bien  que  son  père.  » 
<^uel  est  le  père  du  diable  >  di- 


MANE 

soit  Manès?  Ce  n'est  pas  Dieu  : 
car  il  n'est  pas  menteur.  Qui  est- 
ce  donc  ?  il  n'j  a  que  deux  moyens 
d'être  père  de  quelqu^m  :  la  voie 
de  la  génération  ou  de  la  création. 
Si  Dieu  est  le  père  du  diable  par 
la  voie  de  la  génération ,  le  diable 
sera  jconsidistantiel  k  Diùu  ;  celte 
conséquence  est  impie.   Si  Dieu 
est  le  père  du  diable  par  la  voie 
de  la  création  ,  Dieu  est  un  men- 
teur ;  ce  qui  est  un  autre  blas- 
phème. Il  faiJit  donc  que  le  diable 
soit  fils  ou  créature   de  quelque 
être     méchant      qui    n'est     pas 
Dieu  :  il  y  a  donc  un  tiutre  prin- 
cipe créateur  que  Dieu.  »    C'est 
sur  ces  sophîsmes  qu'il  bâtit  son 
étrange  système.  Il  défendoit  de 
donner  Taumône  ,  traitoit  d'idolâ- 
trie le  culte  des  reliques,  et  ne 
vouloit  pas  qu'on  crût  que  Jésus- 
Chiust  se  fût  incamé  ,  et  eût  vé- 
ritablement souûert.  II  soutenoit 
que    «  celui    qui    arrachoit   une 
plante  ,  ou  qui  tuoit  un  animal  , 
seroit  lui-m(^jne  changé  en   cet 
animal  ou  en  cette  plante.  »    Ses 
disciples  ,  avant  de  couper    un 
pain  ,  avoient   soin  -de  maudire 
celui  qui.  l'avoit  fait,  lui  souhai- 
tant «  d'être  semé  ,  moissonné ,  et 
cuit  lui-même   comme    cet    ali- 
ment. »  Ces  absurdités  ,  loin  de 
nuire  -au  progrès  de  cette  secte , 
ne   servirent    qîi'à  l'étendre.    Le 
manichéisme  est ,  de   toutes  les 
hérésies  ,  celle  qui  a  subsisté  le 
plus  long-temps.  Après  la  mort 
de  Manès ,  les  débris  de  sa  secte 
se  dispersèrent  du  côté  de  l'Orient, 
se   fiient  quelques  établissement 
dans  la  Bulgarie,  et  vers  le  io« 
siècle  se  répandirent  dans  l'Italie , 
et  eurent  des  établissemens  dans 
la  Lombardie,  d'où  ils  envoj^èrent 
des  prédicateurs  qui  firent  beau- 
coup de  prosélytes.  Les  nouveaux 
manichéens  avoient  fait  des  chan- 
gemens  dans  leur  doctrine.  Beau* 
coup  de  ceux  qui  rend3irassèrent 


coup 


M  ANE 

étoîent'des  enthousiastes  ,  qyté  la 
prétendue  sublimité  de  la  morale 
manichéenne  avoîent  séduits  :  tels 
furent  quelques  chanoines  d'Oiv 
léans  ,  qui  étoient  eu  grande  ré- 

Ïmtation  de  pieté.  Le  roi  Roliert 
es  condamna  au  feu  ;  et  ïïè  se 
précipitèrent  dans  les  flammes 
avec  de  grands  transports  de  joie, 
en  1022.  Les  manichéens  firent 
beaucoup  plus  de  progrès  dans 
leLan^'uedoc  et  la  Provence.  On 
assembla  plusieursconciles  contre 
eux ,  et  on  brûla  plusieurs  sec- 
taires ,  mais  sans  éteindre  la  secte. 
Ils  pénétrèrent .  même  en  Alle- 
magne ,  et  passèrent  en  Angle- 
terre. Par-  tout  ils  firent  des  sec- 
taires ;  mais  par-tout  on  les  com- 
battit. Le  manichéisme',  perpé- 
tué à  travers  tous  ces  obsta- 
cles ,  dégénéra  insensiblement  , 
et  produisit,  dans  les  ii*  et  i3' 
siècles  ,  cette  multitude  de  sectes 
qui  f'aisoient  profession  de  réfor- 
mer la  religion  et  TEfflisc ,  tels 
furent  les  albigeois  ,  les  pétro- 
busiens  ,  les  henriciens  ,  les  dis- 
ciples de  Tanchelin  ,  les  popeli- 
cains ,  les  cathares.  Les  anciens 
manichéens  étoiént  divisés  en  deux 
ordres  :  le5  auditeurs  ,  qui  dé- 
voient s'abstenir  du  vin  ,  de  la 
cliair  ,  des  œufs ,  et  du  fromage  ; 
et  les  élus ,  qui  ,  outre  une  aos- 
tinence  rigoureuse  ,  faisoient  pro- 
fession de  pauvreté.  Ces  /élus 
a  voient  seuls  le  secret  de  tous  les 
mystères  ,  c'est-a-dire  ,  des  rêve- 
ries le^  plus  extravagantes  de  la 
secte.  Il  y  en  avoit  la  parmi  eux 
qu'on  nommoit  maîtres ,  et  un  13" 
qui  ctoit  le  chef  de  tous  les  autres , 
h  riinit!ation  de  Manès  ,  qui ,  se 
disant  le  Paraclet ,  avoit  choisi  la 
apôtres.  Les  savans  ne  sont  pas 
d'accord  sur  le  temps  auquel  cet  hé- 
résiarque commença  de  paroître  : 
lopinion  la  plub  probable  est  que 
ce  Tut  soùs  l'empire  de  Probus,vers 
l'an  280.    Saint   Augustij^ ,   qui 


M  ANE  57 

avoit  été  de  leur  seete ,  est  celui 
de  tous  les  Pères  qui  les  a  com^ 
battus  avec  le  plus  de  force.  Au- 
cune hérésie  ne  s^^st  reproduite 
sous  des  formes  plus  diverses 
que  celle  d.  s  manichéens.  Oa 
peut  consulter  l»-dessus  un  traité, 
plein  de  rr'cherches  :  Lau^entii 
Anticottii  Dissertatio  de  antiquis 
novisque  manichœis,  L^auteuf 
auroit  pu  donner  encore  plus 
d'étendue  à  son  catalogue  ,  en  y 
plaçant  plusieurs  Nouveaux  phi- 
losophes ,  Bayle  ,  entre  autres^ 
qui  a  fait  ^ous  ses  efforts  pour  jus- 
tifier la  doctrine  de  cette. vieille 
secte.  Beausobre  ,  savant  protes- 
tant, a  publié  une  Histoire  da 
manichéisme ,  in-  4°  »  î*  volumes  , 
pleine  de  recherches.  Il  y  justifie 
quelquefois  assez  bien  c^tte  secte 
de  la  plupart  des  infapiies  et 
des  abominations  qu'on  lui  a  im- 
putées. «  Mais  nous  croyons 
devoir  avertir  ,  dit  l'abbé  Plu- 
quet  .,  que  l'histoire  de  Beau- 
sobre  ,  laquelle  ne  peut  être 
Touvrage  que  d'un  homme  de 
beaucoup  d'esprit  et  de  saA'oir, 
et  qui  peut  être  utile  à  beaucoup 
d'égards ,  contient  cependant  des 
inexactitudes  pour  les  citations  , 
pour  la  critique',  et  pour  la  lo- 
gique :  que  les  Pères  y  sont  cen- 
surés souvent  avec  hauteur ,  et 
presque  toujours  injustemeitt.  Il 
faut  que  M.  de  Beausobre  n'att 
pas  senti  ce  que  tout  lecteur  équi- 
table doit ,  selon  moi ,  sentir  en 
lisant  son  livre  ;  c'est  que  l'auteur 
étoit  entraîné  par  l'amour  du  pa- 
radoxe et  par  le  désir  de  la  célé- 
brité ,  deux  ennemis  trréconciliat 
blés  de  l'équité  et  delà  logique.  » 

MANESSGN-MALLET 

(  Alain  )  ,  Parisien  ,  ingénieur 
des  camps  et  armées  du  roi  de 
Portugal ,  et  ensuite  maître  de 
matheinatiques  des  paqes  de. 
Louifi  X I Y  >  4toit   habile  dan^ 


58 


MANÈ 


sa  profession  ,  et  bon  mathénm» 
ticien.  Il  a  fait  qaelcraes  ouvrages. 
I.  Les  Travaux  de  Mars  ,  ou 
TArt  de  la  guerre  y  1691 ,  3  vol. 
in-S°  ,  avec  une  figure  k  chaque 
page  ,  dont  (}uelqueÀ-unes  oiireut 
>aei>  plans  iiitéressans.  II.  Des- 
crption  de  Funivers  ,  contenant^ 
les  differens  systèmes  du  monde , 
les  cartes  générales  et  particu- 
itères  de  la  géographie  ancienne 
et  moderne  ,  et  les  mœurs  ,  reli^ 
gion  et  gouvernement  de  chaque 
nation  ,  Paris ,  i683 ,  en  5  vol. 
în*8°.  Ce  livre  est  plus  recherche 
pour  les  ligures  que  pour  l'exac' 
titude.  Comme  l'auteur  a  voit 
beaucoup  voyagé ,  et  levé  lui- 
même  les  plans  qu'il  a  fait  graver 
pour  son  livre ,  les  curieux  en 
font  cas.  III.  Une  Géométrie  y 
1702  ,  4  volumes  in-S**. 

t  MANETHON,  fameux  prêtre 
égyptien  ,  natif  d'iléliopolis  y  '  et 
originaire  de  Sebenne  ,  florîssoit 
du  temps  de  Ptolomée-Philadel- 

f»he,  vers  l'an  3o4  avant  J.  C 
1    composa   en    grec  VHistoire 
cT Egypte  ,  ouvrage  célèbre  3.  sou- 
frent cité  par  Josèuhe  et  par  les 
auteurs  anciens.  Il  l'avoit  tirée  , 
si  on  l'en  croit,  des  écrits  de  M er- 
cnre ,   et  àes  anciens  Mémoires 
conservés  dans  les  archives  des 
temples  confiés  à  sa  garde.  Jules 
Africain  en  avoit  fait  un  abrégé 
dans  sa  chronologie.  L'ouvrage  de 
M^nethon  s'est  perdu  ,  et  u  ne 
nous  rt^ste  que  des  fragmens  des 
extraits  de  Jules  Africain.  Ils  se 
trouvent  dans  George Sjncelle.... 
Gronovius  a  publié  un  Poëme  de 
Manetlion  ,    sur    le  pouvoir  des 
astres  qui  président  à  la  naissance 
des  hommes,  grec  et  latin,  Leyde, 
1698,  in-4»,  Thomas  Tirwhitt, 
Tun  des  critiques  les  plus  judi- 
cieux de  ce  siècle  y  a  proposé  sur 
ce  poën^e  une  opinion  remarqua-^ 
ble,  à  la  fin  de  sj^  préface  d'une' 


■   MANE 

1  édition  qu'il  a  donnée  \  Londrei 
en  1781  du  prétendu  poëme  d'O/^ 
.  phée  sur  les  pierres.   Il  prouve 

d'abord  que  lé  poëme  des  Apoté*  , 
•  lesmes  ne  sauroit  être  raisonna- 
blement attribué  à  l'Égyptien  Ma-  , 
nethon  ,    et  qu'il    ne  peut  être 

2u'une  production  de  la  déca- 
ence  de  l'empire  romain.  Il  éta- 
blit ensuite  avec  un  très-haut  de- 
gré d'évidence  que  les  livres  i  et 
t)  de  ce  poëme  ne  sont  pas  de  la 
même  main  que  les  quatre  autres  > 
mais  d'un  versificateur  différent  , 
plagiaire  de  Manethon.  Ce  poëme 
a  été  traduit  en  vers  italiens  par 
l'abbé  Salvini. 

tl.MANETTI  (  Gianozzo)  ,cé- , 
lèbre  littérateur  italien  ,  disciple 
de  Chrysoioras  ,  né  a  Florence 
en  1396 ,  d'une  famille  noble  qui 
le  destinoit  au  commerce ,  fut  un 
de  ceux  qui  contribuèrent  le 
plils  ,  dans  le  i5;  siècle  ,  aux 
progrès  des  sciences.  Son  goût  le 
portoit  à  l'étude  des  belles-lettres, 
des  langues,  et  de  la  philosophie  : 
il  le  suivit  et  commença  sa  car- 
rière littéraire  par  expliquer  la 
morale  d'Aristote  dans  runiTer-< 
site  de  Florence.  La  république» 
voyant  en  lui  un  génie  oélié ,  l'en» 
voya  dans  diverses  cours,  oh.  i{ 
montra  beaucoup  de  sagesse  et 
de  dextérité.  Il  eut  ensuite  le  goo* 
vemement  de  diverses  places  qui 
lui  donnèrent  les  moyens  de  faire 
éclater  ses  talens  pour  l'adminis- 
tration. L'envie ,  excitée  par  son 
élévation  ,  le  poursuivit  au  poial 
qu'il  quitta  Flcirence  ,  et  se  rendit 
k  Rome  auprès  de  Nicolas  V,  qui 
le  reçut  à  bras  ouverts*  Ses  con* 
citoyens  piqués  de^sa  fuite  ,  lui 
ordonnèrent  de  revenir  ,  sons 
peine  d'être  banni  pour  toujours. 
Il  obéit  ;  mais  Nicolas^  craignant 
qu'il  n'essuyât  4^  nouvelles  tra- 
casseries ,  le  revêtit  dti  titre  de 
son  ambassadeur  à  Florence  >  ojli 


MANE 

il  ne  d^neura  qu'un  afi.  Il  retour-  1 
na  à  Rome ,  et  y  obtint  la  place  I 
de  secrétaire  intime  du  pape.  Des  . 
aâaires  de  i'amille  l'ayant  appelé  j 
à  Naples,  il  jouit  de  la  plus  grande 
considération  auprès  du  roi  Al- 
fonse  et  mourut  dans  cette  ville  le 
26octobirei459.  ^oînelû  traduisit 
le  nouveau  Testament  du  grec  en 
latin,  ainsi  que  divers  ouvrages 
d'Aristote ,  et  composa  un.  Traité 
en  dix  livres  ,  pour  réfuter  les 
ji^ifs.  La  plupart  de  ses  produc- 
tions n'ont  pas  été  imprimées.  Ce 
qu'on  a  publié  de  ses  œuvres,  ce 
sont  des  Harangues  ,  une  His- 
toire de  Pistoie  ,  les  Vies  du 
Dante,  de  Pétrarque ,  de  Boccace 
«t  de  Nicolas  V  ,.  et  un  Traité  en 
quatrCL-livres  De  dignitate  et  ex- 
cellentid  hominis^  Bâle,  i532  ,^ 
in-8®.  Il  composa  ce  dernier  ou-* 
yrage  pendant  qu'il  étoit  gou- 
verneur de  Scalpéria  ,  à  la  solli- 
citation d'Alfonse,  roi  dp  Naples, 
à  qui  il  le  dédia  ;  ce  dont  on  lui 
fit  dans  la  suite  un  crime.  Il  se 
trouve  parmi  les  livres  défendus 
dans  l'Index  de  Madrid ,  de  Tan 

l6l3. 

t  n.  MANETTÎ  (Xavier),  pro- 
fesseur de  médecine  et  de*  bota- 
nique, intendant  du  jardin  im- 
périal des  plantes  à  Florence  , 
mourut  dans  cette  ville  en  1785. 
Ce  savant  a  donné  Catalogus 
horti  acadetnicœ  Florentinœ,  et 
le  FlHdarium  Fhrentinum,  1751, 
in  -  8".  On  a  encore  de  lui  di- 
verses Dissertations  sur  des  ob- 
jets de  médecine,  et  Storia  degli 
uccelli  :  Omithologla  methodi- 
cè  <;Êfçe;ste,  '  Florence;  17O7- 1-776  , 
5  volumes  in  -  folio.  Cet  ouvrage 
écrit  en  latin  et  en  italien  ,  et 
qui  contient  ^x  cents  planches 
coloriées ,  fut  çi:itrepris  et  terminé 
avec  Laurentio  Laurentius  ,  et 
Violante  Yannio.  Il  est  fâcheux 
que  le  travail  en  soit  d'une  exé- 


MANF 


H 


cution  médiocre  et  que  les  plan- 
ches soient  en  général  peu  soi- 
gnées pour  la  vérité  et  pour  la 
gravure. 

»  III.  MANETTI  (  lUitilio  ) , 
peintre  italien,  élève  de  Francesco 
Vanni ,  d6nt  il  imita  parfaitement 
la  manière  ,  naauit  en  167 1  ,  et  > 
mourui  en  1659.  On  estimoit  beau- 
coup à  Florence  et  k  Pise  ses  to" 
bleaux  qui  se  trouvent  en  grand 
nombre  dans  les  églises  et  cha- 
pelles de  ces  deux  villes. 

t  MANEVILLETTE  (Jean-Bap- 
tiste -penys  d'Après  de),  corres- 
pondant de  l'académie  des  scien- 
ces, et  chevalier  de  l'ordre  dit  , 
•roi,  né  au  Havre  en  1707,  movtk 
Lorient ,  ou  il  étoit  inspecteur  ^ 
en  1780 ,  avoit  servi  en  qualité  d*. 
•capitaine  dans  les  vaisseaux  de  Iw 
cfompagnie  des  Indes ,  cgyii  le  ré- 
compensa, en  lui  confiaRl  la  garde 
du  dépôt  des  cartes,  plans  et  jour- 
naux, relatifs  à  la  navigation  des 
Indes  orientales  et  de  la  Chine  ; 
e'«st  ce  qui  nous  valut  le  iViep- 
tune  des  Indes  ou  Orientai,  Paris, 
1775  et  1781 ,  2  voL  grand  in-fol.. 
Cet  ouvrage,  qui  est  fort  estimé^ 
contient  a  la  fin  du  2«  voL  le  sup^ 
plément  et  l'instruction. 

♦  M  ANFRED,  tyran  de  Sicile  , 
fils  naturel  de  l'empereur  Frédé- 
ric If)  mort  en  1260,  ne  gouverna, 
que  i  I  ans  ,  et  fit  abhorrer  son 
règne.  Il  avoit  empoisonné  son 
frère  Conrad  pour  monter  sur  le 
trône  ,  et  fait  ta  guerre  au  pape 
Innocent  IV.  Le  souverain  pon- 
tife dontift  les  royaumes  de  Na- 
pies  et  de  Sicile  a  Charles  d'An* 
jou  ,  qui  remporta  sur  Tusurpa- 
teur  une  victoire  signalée  dans 
les  plaines  de  Bénévent,  MLanfred 
fut  tué  dans  le  combat. 

m 

»  I.  MANFREDI  (  Jérôme  )  ^ 


t 


MANF 


MANF 


docteur  en  philosophie  et  en  më-  ]  Il  devint  professear  de  mafhéma 


decine  ,  vivoit  au  iS*"  siècle  ,  et 
donna  dans  toutes  les  rêveries  de 
l'astrologie  judiciaire.  Gomme 
professeur  de  '  médecine  à  Bolo- 
^e  ,  jusqu'en  1492,  il  s'attacha 
9.  prouverla  nécessité  et  Pavàn- 
tage  de!s  recherches  astronomi- 
ques dans  la  cure  <les  maladies. 
Manfredi  ne  se  borna  point  a  dé- 
•biter  en  chaire  sa  folle  et  dange- 
reuse doctrine  ,  il  la  consacra 
par  les  ouvrages  suivans ,  qui  ten- 
dent à  égarer  l'esprit  des  l«cteurs. 
I.  Centilùquiwn  de  medicis  et 
infirmis ,  Bononia^  i4B5  ,  i4^9  9 
jn-4**  ;  Venetiis  ,  i5oo  ,  in  -  folio  ; 
Norimbergae,  i53o,  in-8°.  II.  Ephe- 
merides  astrqlogicœ  operationes 
medicas  spectantes  »  Bononiâe  j 
IJ664. 

t  II.  MANFREDI  (  Lelio  )  , 
auteur  italien  ,  qui  âorissoit  a^ 
i6*  siècle,  traduisit  de  l'espagnol 
en  italien  le  roman  Tirante  il 
Biancp  valorissimo  cavalière  , 
Venise  i55S  ,  in-4''.  L'original  en 
castillan  parut  à  Valence  en  i49^) 
iii  -  4"  >  i^t  réimprimé  à  Barce- 
.loTuié,  .1497^  in-iblio  ,  puis  a  Val- 
l^dgiid  5  lôiF,  même  format,  I^e 
comte  de  Cavlus  a  donné  uue 
traducti(xn.  française  de  ce  roman , 
sous  ce  titre  :  /Histoire  du  vaillant 
chev  aî  lei^Ty  ran-le^Hianc ,  Londres 
sans  d»^e  (  Paris,  1 740  ),  2  volumes 


tiques  à  Bologne,  en  1698  et  sur- 
intendant des  eaux  du  Bolonais 
en  i7o4-  La  même  année  ^  il  fut 
mis  a  la  tête  du  collège  de  Mon- 
talte  fondé  par  Sixte-Quint  à  Bo- 
logne ,  pour  des  jeunes  gens,  des- 
tinés a  l'état  ecclésiastique.  Il  y 
rétablit  la  discipline ,  les  bonnes 
mœurs,  et  l'amour  de  Tétude,  qui 
en  étoient  presque  entièrement 
bannis.  En  17 11  il  eut  une  place 
d'astronome  à  l'institut  de  Bolo- 
gne ,  et  dès4ors  il  renonça  ahso-^ 
lument  au  collège  pontifical ,  et  k 
la  poésie  même  qu'il  avoit  toujours 
cultivée  jusque-là.  Ses  Sonnets  ^ 
ses  Canzoni  ,  et  plusieurs  autres 
morceaux  imprimés  k  Bologne , 
17 13,  in- 16 ,  réimprimés  avec  nue 
noticç,sur  sa  vie  et  sur  ses  ou- 
vrages ,  ^793  ,  in-8°  ,  sont  une 
preuve  de  ses  talens  dans  ce 
•genre.  Il  a  traité  é^^es  sujets  de 
galanterie  ,  d'atnour  passionné , 
de  dévotion;  U  a  chanté  des  prin- 
ces, des  généraux,  de  grands  pré- 
dicateurs :  mais  .ses  sonnets  ne 
Unissent  pas  toujours,  comme  les 
nôtres,  par  des  traits  frappans. 
Ce  ne  sont,  le  plus  souvent,  que 
des  paroles  hannonieuses  et  des 
■  louanges  un  peu  exagérées.  L'aca- 
démie des  sciences  de  Paris  et  là 
.  société  royale  de  Londres  se  l'as- 
socièrent, l'une  eu  1726  ,  l'autre 
en  1729,  et  le  perdirent  en  1739. 
U  mourut  le  i5  février  de  cette 


petit  in-89.  Maniredi  a  aussi  fa^t 

.une  .version  d'un  petit  ouvrage  1  année.  On  a  de  lui,  ï,  Ephemeri^ 
espagnol  qui  a  été  mis  en  frsii^-  des  motuum  cœlestium,  ab  amw 
^ais  par  Gilles   Corrozct.,   sous     ijt^,  ad  anniun   1750,    cum  in- 


le  titre  U^  la  Prison,  d'amoura  , 
Paris  \  ii)i6 ,  in-S*»  ,  réimprimée 
avec  le  texte  espagnol  en  i^egard , 
Paris  ,  1593  ,  in- 12. 

t  III,  MANFREDI  (  Eustache  ) , 
céldbre  .  .mathématicien  ,  né  à 
Bologne  .eu.i674v  4^0*^^  ^èsi  ses 
premièxes  aimées ,  par  son  esprit  ^ 
lèç  espérances  les  plus.fiaueaôes^ 


troductiorttf  et  varîis  tahulis  ,  k 
Bologne,  1715 — 17^5,  en  4  vol. 
in-4''-  L^  premier  vol.  est  une  ex- 
cellente introduction  a  l'astroni^-.. 
mie  ;  les  trois  autres  contiennent 
les  calculs.  Ses  deux  sœurs  Taldè- 
rent  ]pçaucoup  dans  cet  ouyrage 
si  pénible  ,  et  si  estimé  pour  son 
exactitude  et  sa  justes.'iec  Xt.  De 
êraasiiu  MercUtiiperSQlei»i  a/wio 


MANF 

1725,  Bologne,  1724,  in-4'*.  IH. 
De  annuis  inerraniium  stellarum 
aberrationibus  ,  Boiogne ,  17^9  » 
in-4**.  lï  J  réfute  les  astroiiotnes 
qui  regardoient  ces  observations 
comme  l'effet  de  la  parallaxe  au- 
îiuelle  de  la  terrei 


MANF 


4x 


*  IV.  MANFREDI  (  Gabriel  )  , 
frère  du  précédent,  né  à  Bologne 
le  25  mars  168 1  ,  fut  porté  par  son 
gôàtà  l'ëtttde  des  mathématique, 
et  sur-tout  de  l'algèbre  ;  li  j  fit  de 
très-grands  progrès,  et  acquit  la 
-réputation  du  meilleur  algébriste 
qu'ait  eu  l'Italie.  A  Tâge   de  20 
ans  il  composa  un   excellent  ou- 
vrage sur  les  équations  du  pre- 
mier degré,  qui  lui  mérita  les  élo- 
ge* du  inonde  savant.  En  1708  le 
sénat  de  Bologne  le  mit,au  nom- 
bre de  ses  secrétaires  ;  en  1720  il 
le  pourvut    d'une  chaire  d'ana- 
lyse à  l'université  de  cette  ville, 
et  en  1726  il  le  créa   <îhancelier. 
Il  fut  ensuite  chargé  de  la  direc- 
tion des  travaux  hydrostatiques  , 
et  donna  dans  ce  nouvel   emploi 
des  preuves  de  *on  savoir  et  de 
son  amour  du  bien  public.  li  fit 
plusieurs  voyages  a  tlome  ,  pour 
combattre  les  prétentions^^ïer- 
rardis,  relatives  aux  eaux  qui  bai- 
gnent  le  territoire  'de  ces  deux 
villes  ;  et ,  de  retour  dans  sa  patrie , 
il  mourut  en  1761.  Ilétoit  si  versé 
dans  la  géographie,  qu'il  n  y  àvoit 
pas  de  position  et  de  lieu  très-éloi- 
gnés  qu'il  ne  connût  pari'aitement. 
On  a  de  lui ,  I.  .De  constmctione 
œquationum  differenUalium  prl- 
mi  gradus ,   Bononia»,   1707.  Le 
célèbre    Leibnitz  lui  écrivit  une 
lettre  de  félicitation  sur  cet  ou- 
vrage. II.  Brève  Sciwdiasma  geo' 
metrico perla  eostmzione  di  una 
grarh  parte  delV  equuzioni  diffe^ 
renziali del piinuy  grarh.  Ce  traité 
«n  inséré    dans    le   i8«  volume 
du  GioTntUs  de  letterati  ICallani. 
III,  SoluzioM    fiuii   problema 


appartenente  al  calcolo  intégra- 
le :    insérée  dans  le  second  vo- 
lume du  supplément    du  même 
journal.  IV.  De  Jormulis  guibus- 
dam  integrandis  ;  De  eliminandis 
ab  œquatione  arcubus  circulari-  ' 
bus  j  et  alla  ;  De  inveniendis  da- 
tarum  formularum  irraXionalium, 
recipt^cis.  On  trouve  ces  opus- 
cules dans  les  actes  de  l'acadé- 
mie  de  Tinstitut  de  Bologne.  V- 
Considerazioni  sopra  alcuni  dub- 
bj ,  cke  debbono  esaminarsi  nella 
congregazione  deW  acque  de  i5 
seitembre   1739 ,   Rome  ,   1759. 
VI.  Risposta  (il  compendio  délie 
pretese    ragioni   de  Ferraresi  , 
etc. ,  Rome  1760. 


*    V.  MANFRBDI  (  Emile  ) , 
frère  du  précèdent ,  né  à  Bolo- 
gne ,  le  22  novembre  1679,  entré 
dans  l'ordre  des  jésuites  en  16949 
fit  ses  études   avec  distinction, 
et  se  livra  ensuite  a  l'éloquence 
sacrée.  Il  S'acquit  la   réputation 
d'un  e«cellent  orateur  ,  et  parut 
dans  les  principales  chaires  d'Ita- 
lie avec  avantage  et  d'une  manière 
très-honorable    pour  lui.    Doué 
d'nn  goût  vif  pour  la  poésie ,  il 
la  cultiva  avec  succès,  et  ses  vers 
italiens  et  latins  répandus  dan$ 
plusieurs  recueils  prouvent   son 
talent  dans  ce  genre.  Il  mourut  à 
Parme  le  16 mai  1744*  On  a  délai, 

I.  Quaresimale ,  Venise,   1747* 

II.  Oraùone  funèbre  nelV  eseqide 
del  serenissimo  principe  clémente 
Gio*  Federico  Cesare  d'Esté  , 
Modène,   1727. 

*  VI.  ^tÀNFREDI  (  Paul  ),  mé- 
decin italien,  né  k  Lucques,  se  fit 
connoître  vers  le  milieu,  du  i7« 
siècle  par  des  folies  d'un  singulier 
Çenre.  Sectateur  enthousiaste  de 
Libavius  ,  'Aécrivit  un  traité  pour 
prouver  les  avantages  de  la  trans- 
fusion du  sang  d'un  animal  dans 
)  un  autre  y  et  le  publia  ftous  ce 


4a 


MANF 


titre  :  Z>e  no^d  et  inaiiditd  ^me- 
dico  -  chirurgicd  observatione , 
sanguinen^tixinsfundentede  indi^ 
i^iduo  in  indisnduum  ,  prias  in 
hrutis  et  deindè  in  homine  expertd. 
Kom»,  1668  ,  in-4*«  Paul  Man- 
fredi  a  donné  encore  a  Borne, 
in-4**,  en  1674»  Observations  sur 
l'oreille  interne  et  sur  Tuvée ,  in- 
sérées parJManget  dans  sa  Biblio- 
thèque anatomique.  / 

♦  VII.  MANFREDI  (  Muzio  ) , 
né  à  Césène,  ville  de  la  Roiiiagne, 
dans  le  i8«  siècle  ,  secrétaire 
de  Dorothée,  duchesse  de  Bruns- 
wick  ,  se  diiitingua  par  son  ta- 
lent en  poésie.  On  a  de  lui  , 
outre  ses  Madrigaux ,  des  Lettres , 
et  Sémiramis  f  tragédie. 

VTIL  MANFREDI  (  Barthé- 
lemi  ) ,  peintre  de  Mantoue  ,  dis- 
ciple de  Michel- Ange  de  Carra- 
Tage.  Manfrédi,  doué  d'une  facilité 
prodigieuse  ,  a  si  bien  saisi  la 
manière  de  son  maître  ,.  qu'il  est 
difHcile  de  ne  pas  confondre  les 
ouvra &res  des  deux  artistes.  Ses 
sujets  les  plus  ordinaires  étoient 
des  Joueurs  de  cartes  ou  de  dés  , 
et  des  Assemblées  de  soldats. 

IX.  MANFREDI.  Voyet  Bentx- 
voGLio  ,  n»  VI. 

*MANFREDONIA(Jeah- 
Baptiste)  ,  philosophe  et  mathé- 
maticien ,  de  Tordre  des  cha- 
noines réguliers  ,  professa  pen- 
dant long-temps  à  runiversité  de 
Padoue ,  avant  d'embrasser  l'état 
ecclésiastique.  On  a  de  lui  Corn- 
mento  sopra  la  sfera  ,  e  Teorica 
delli  pianeti. 

*  MANFRELIJ(  Dominique), 
Napolitain  ,  jurisconsulte  du  17* 
siècle,  a  publié Touvrage  suivant: 
Osservazioni  aile  decisioni  del 
reggente  capecelalro. 

t  MANGEANT  (Luc-Urbain) , 


MANG 

pietix  et  savant  prêtre  de  Paris , 
né  dans  cette  viUe    en    i656  , 

Î'  mourut  en  i  7 12  7.  On  a  de 
ui  trois  Editions  estimées ,  l'une 
de-  saint  Fulgence  ,  évéque  de 
Ruspe  ,  Paris  ,  1684  >  m  -  4'  î 
l'autre  de  saint  Prosper,  in-folio  , 
Paris,  171 1,  avec  des  avertis- 
semens.  fort  instructifs  ;  et  la  troi- 
sième de  la  Bible  de  Sacy ,  avec 
le  latin  et  des  notes ,  Liège ,  170a  » 
0  vol.  in-fal. 

t   MANGEART  (Dom  Tho- 
mas ) ,  bénédictin  de  la  congré- 
gation de   Saint  -  Vannes  et   de 
Saint- liidulphe ,   obtint  les  titres 
d'antiquaire,  de  bibliothécaire,  et 
de  conseiller  du  duc  Gharles  de 
Lorraine.  Il  préparoit  un  ouvrage 
fort  considérable ,  lorsque  la  mort 
l'enleva,'  l'an  1763,  avant  qu'il 
eût  mis  le  dernier  ordre  2i  son 
livre ,  dont  on  doit  l'achèvement 
et  la    publication  à  Pabbé  Jac- 
quin.  Cette  production  aparu ,  en 
1765,  in-folio,  sous  ce  titre  :  In- 
troduction à  la  science  des  mé- 
dailles ,  pour  servir  à  la  connais- 
sance des  dieux ,  de  la  relieion  , 
des  sciences ,  des  arts ,  et  de  tout 
ce  qui  appartient  à  Vhistoire  an- 
cienne ,  avec  les  preuves  tirées 
des  médailles.   Les  Traités  élé- 
mentaires  sur  la  science  numis- 
matique-étant  trop  peu  étendus  , 
et  les  dissertations  particulières 
trop  prolixes ,  le  savant  bénédic^ 
tin  a  réuni  ^n    un  seul  volume 
tous  les  principes  contenus  dans 
les  premiers,  et  les  notions  in- 
téressantes  répandues   dans   les 
autres.  Son  ouvrage  peut  servir 
de  supplément  à  rAnticpité  ex- 
pliquée de  dom  Montfaucon.  On 
a  encore  de  lui  une  Octave  d^~ 
Sermons  ,  avec  un  Traité  ^sur  le 
purgatoire  y  Nanci,    1759,  deiM^ 
vol.  in-i2* 

t  MANGENQT  (  Louis  )  ,  chaté 
noiue  «i«  Tfemple  à  Paris,  sa  psi* 


MANG 

trie,  né  en  1694»  mort  en  1768  , 
étoit  un  poète  de  société  et  un 
homme  aimable.  Il  remporta , 
sans  le  savoir,  le  prix  des  jeux 
floraux ,  son  oncle  ayant  envojé  , 
sans  le  lui  dire-,  une  Eglogue  de 
lui  au  concours.  Quoique  d'une 
conversation  agréable  et  enjouée, 
son  caractère  n'en  étoit  pas  moins 
porté  à  une  misantropie  un  peu 
cynique.  On  peut  en  juger  par 
les  vers  suiyans ,  sur  un  petit  sa- 
lon qu'il  avoit  fait  construire 
dans  un  jardin  dépendant  de  son 
bénéfice  : 

Sai}S  inqniëtade  ,  sans  peine  , 
le  jouis  dans  c^s  lienx  dadestin  le  plus  beau; 
Irt»  dieux  m'oncaccordé  l*ane  de  Diogène , 
Stmes  foibles  taleosa^onc  valu  son  tonneau. 

Mangenot  a  rédigé  le  Journal  des 
4a vans  depuis  le  ao  septembre 
lyi']  jusau'au  17  novembre  ijSi. 
On  a  publié  kAmsterdara,.en  1776, 
wes  Poésies,  Ce  recueil  contient 
deux  Eglogues^  qui  ont  du  na- 
turel et  des  grâces  5  des  Fables  , 
dont  cruelques-unes  sont  bien 
faites;  aes  Contes,  beaucoup  trop 
libres;  des  Moralises  ;  des  Ré- 
flexions ;  à.e&  Sentences  ;  des  Ma- 
drigaux^ etc.  etc.  Il  y  a,  dans 
l'Anthologie,  quelques  Chansons 
de  lui.  On  ne  connoît  de  l'abbé 
Mangenot  aucun  ouvrage  en  prose, 
à  moins  qu'on  ne  veuille  regarder 
comme  un  ouvrage  son  Histoire 
abrégée  de  .la  poésie  française , 
plaisanterie  aussi  juste  qu'agréa^ 
pie ,  où  il  seroit  difficile  de  trou- 
Tef  beaucoup  de  fautes ,  car  elle 
se  réduit  k  une  demi -page.  La 
voici  :  «  La  poésie  française  ,  sous 
Ronsard  et  Baïf  ^  étoit  un  enfant 
Clu  berceau,  dont  on  ignoroit  jus- 
qu'au sexe  ;  Malherbe  le  soupçon- 
na mâle ,  et  lui  lit  prendre  la  robe 
virile;  Corneille  en  fit  un  héros; 
Racine  en  fit  une  femme  adora- 
blé  et  sensible;^  Quinaull  en  fit 
mie  courtisane  »  i\aar  la  rendre 


MANG 


45 


•  digne  d'épouser  LuUy ,  et  la  pei- 

rit'  si  bien  sous  le  masque ,  que 
sévère  Boileau  s'y  trompa  ,  et 
condamna  Qninault  à  renier,  et 
sa  muse  aux  prisons  de  Saint- 
Martin.  A  l'égard  de  Voltaire  , 
il  en  a  fait  un  excellent  écolier 
de  rhétorique,  qui  lutte  contre 
tous  ceux  qu'il  croit  empereurs 
de  sa  classe ,  et  qu'aucun  de  ses 
pareils  n'ose  entreprendre  de  dé- 
goter^  se  contentant  de  s'en  rap- 
porter au  jugement  de  la  posté- 
l'ité ,  unique  et  seul  préfet  des 
études  de  tous  les  siècles.  »  — 
Son  frère  Christophe  faisoit  aussi 
des  chansons.  Celle-ci ,  entre  au- 
tres ,  Maigre  la  bataille  qu'on 
donne  demain^  etc. ,  fut  faite  dans 
le  temps  des  guerres  de  Flandre , 
en  I744* . 

t  MANGET  (  Jean- Jacques  )  , 
né  k  Genève  en  1662 ,  s'étoit  d'a- 
bord destiné  à  la  théologie  ;  mais 
il  quitta  cette  étude  pour  celle 
de  la  médecine.  L'électeur  de 
Brandebourc:  lui  donna  des  let* 
très  de  son  premier  nlédecm  en 
169g,  et  Manget  conserva  ce  titre 
jusqu'à  sa  mort,  arrivée  k  Ge- 
nève en  174^.  On  a  de  lui  un 
grand  nombre  d'ouvrages  ;  les 
plus  connus  sont,  I.  BioUotheca 
anatomica ,  Genève ,  1699 ,  2  vol. 
in-folio.  II.  Une  Collection  de  di- 
verses Pharmacopées ,  in-fol.  III^ 
Bibliotheca  pharmaceutico  -  mè' 
dica,  4703,  2  vol.  in-ibl.  IV.  Bi  > 
bliothecà  medico-fructica  ,  1739  9 
4  vol.  in-folio.  V.  Le  Sepulcnre-* 
tum  de  Bonnet ,  augmenté ,  Lyon , 
I700  ,  3  vol.  in-fono.  VI.  BibliO" 
theca  chymica,  Genève,  1702,  2 
vol.  in-folio.  C'est  le  moins  com- 
mun des  ouvrages  de  ce  savant. 
VIL  Bibliotheca  chirureica ,  4 
tomes  en  2  volumes  in-folio ,  Ge- 
nève «  1721.  VIII  •  Bibliotheca 
scriptorum  mcdicorum  veterum 
9t  recentioiwn^  Genève,  1731  | 


44 


MANG 


4  tomes  en  2  vol.  in-folio.  11  a 
fait  entrer  dans  cet  ouvrage  la  Bi- 
bliothèque des  écrivains  médecins 
deLindanus,  augmentée  par  Merc- 
klein ,  avec  un  grand  nombre  de 
fautes  qui  s'y  trouvoient.  Eloy  , 
médecin  de  JMons,  en  a  donné 
une  beaucoup  plus  exacte ,  Mon  s , 
1778,  4  vol.  in-4*',  etc.  Daniel 
Lie  Clerc,  auteur  d'une  Histoire 
de  médecine ,  l'aida  beaucoup. 
lTi>  écrivain  qui  a  enfanté  tant  de 
volumes  n'a  pas  pu  être  tou- 
jours exact,  et  original.  Manget 
est  plus  souvent  compilateur 
qu'observateur;  mais  ses  recueils 
sont  utiles  à  ceux  qui  ne  peuvent 
pas  avoir  des  bibliothèques  nom- 
breuses. On  a  encore  de  lui 
un  Traité  de  la  peste,  recueilli 
des  meilleurs  auteurs- anciens  et 
modernes  ,  1721 ,  2  vol.  in- 12. 

fMÀNGEY  (Thomas),  ecclé- 
siastique an|;lais  ,  qui  s'est  dis- 
tingué dans  le  commencement  du 
i8«  siècle  par  ses  sermons,  qui 
ont  eu  plusieurs  éditions  ,  et  par 
nombre  iïe'crits  ascétiques  esti- 
més. On  lui  doit  une  bonne  Edi^ 
tion  des  OEuvres  de  Philoh-le- 
Juif ,  publiée  en  174^»  sous  le  titre 
de  Pjiilonis  Judœi  opéra  omnia 
quœ  reperiri  potuerunt ,  in- fol. ,  2 
vol.  Mange j^' mourut  le  11  mars 
1755  ,  et  laissa  en  manuscrit  àes 
Remarques  sur  le  nouveau  Testa- 
ment. 

*  I.  MANGIN ,  adjudant  gêné- 
rai  français,  né  à  Mayençe ,  passa 
en  France  après  la  prise  de  cette 
ville  par  les  troupes  prussiennes  , 
y  fut  employé  dans  son  grade , 
et  eut 4e  bras  emporté  d'un  bou- 
let de  canon  dans  une  légère  af- 
faire près  de  Salzbourg.  il  mou- 
rut dans  cette  ville  des  suites  de  sa 
blessure,  en  janvier  1800.  Mangin 
inventa  une  macbine  de  guerre  , 
à  laquelle  il  avoit  donné  le  nom 


MANG 

de  Scaphandre ,  dont  on  a  fak 
l'expérience  en  1798.  Cette  ma- 
chine, propre  à  soutenir  un  homme 
sur  l'eau  dans  une  position  ver- 
ticale ,  étoit  destinée  a  exécuter 
le  passage  des  rivières  par'  des 
corps  entiers ,  sans  ponts  ni  ba- 
teaux. Ce  général ,  estimable  sou» 
tous  les  rapports ,  d'un  caractère 
et  de  mœurs  aimables ,  fut  pen- 
dant, quelque  temps  chargé  de 
la  partie  secrète  a  l'armée  dé 
Moreau.  Il  avoit  épousé  la  fille 
du  sénateur  Jacqueminot. 

*  II.  MANGIN  (Charles)  ,  né  a 
Mitrj ,  près  la  ville  de  IVIeaux  , 
le  2  mars  1721  ,  Ait  élevé  à  Juif- 
ly.  Dès  sa  plus  tendre  enfance 
son  goût  se  manifesta  pour  Pàr- 
chitecture.  Son  oncle  (  Lottin  , 
imprimeur-libraire  a  Paris  ) ,  ja- 
loux de  seconder  de  si  heureuses 
dispositions,  lui  fit  apprendre  les 
mathématiques,  le  dessin,  et  le 
plaça  successivement  chez  plu- 
sieurs architectes ,  où  des  pro- 
grès rapides  justifièrent  la  bonne 
opinion  qu'il  avoit  eue  de  son 
neveu.  Nous  n'entreprendrons 
point  de  suivre  Mangin  dans  la 
carrière  qu'il  a  parcourue  ;  nous 
nous  contenterons  de  citer  lèj 
monumens  publics  dont  l'entre- 
prise et  la  direction  lui  furent 
confiées  a  Paris.  Ea  Halle  aux 
blés  ;  la  Garre;  le  Séminaire  du 
Saint-Esprit  ;  les  Fondations  c% 
VEléifation  du  portail  de  la  ci- 
devant  église  de  Saint-Barthéle^ 
my  ;  la  Restauration  du  portail 
dé  Saint-Sulpice  ;  l'Elévation  de 
ses  tours  ,  et  sur-tout  Vaché\^fi' 
ment  des  chapelles  inférieures  _, 
d'une  belle  exécution  et  du  plus 
beau  fini  ;  V Eglise  du  Gros-Caî/^ 
lou;  et  d'après  ses  Plans,  u^ 
grand  nombre  de  bâtimens, 
parmi  lesquels  on  distingue  la 
Maison  de  La  Piive.  Les  arts  lui 
doivent  aussi  deux  superbes  Chd-- 


MANG 

teaUx ,  î'un  situé  a  Montebîze , 
près  La  Ferté-sous-Jouarre  ,  et 
l'aiitre  k  Montaud.  Agé  de  y5 
ans  ,  ManTgia  s'occupoit  même 
d\in  projet  d'embellissement  pour 
la  capît^ie.  Ce  projet ,  qu'il  sou- 
mit k  la  convention  nationale  et 
a^  lycée  des  arts,  }\ii  valut  une 
mention  hono raille  et  une  mé- 
daille du  lycée.  Il  est  mort  k 
Nantes  le  4  février  1807  »  ay^^nt 
conservé  jusque  dans  la  vieillesse 
la  plus  reculée  ses  facultés  intel- 
lectuelles. 


MANH 


45 


*  MANGOLD  (  Joseph  ) ,  né  k 
Rhelingen  en  Suabe  en.  17 16 ,  jé- 
suite, enseigna  la  philosophie  dans 
Funiversité  d'Ingolstadt.  Mangold 
publia ,  sur  la  nature  de  la  lumière 
et  de&  couleurs  y  un  Traité  qai 
£t  beaucoup  de  bruit ,  intitulé 
Sj'Stema  àiminis  et  colorwn ,  no- 
vam  de  refractione  theoricim  corn- 
pleçtens ,  cum  previa  disserta- 
tione  de  sono  ,  Ingoistadt ,  ly^'S, 
in-S".  On  y  observe  des  vues 
neuves,  qui ,  dans  une  matière  où 
il  s'en  iaut  bien  que  toutes  les  re- 
cherches soient  épuisées  ,  pou- 
voJcnt  conduire  k  des  rcsu'tats  in- 
téressàns.  (  Foy.  Gkimaldi  ,  n»»  I.  ) 
Il  donna  ensuite  un  cours  entier 
de  Philosophie ,  Ingoistadt ,  1755, 
3  vol.  in-^**.  11  enseigna  la  tiiëo- 
Ipgie  pendant  sept  an&,  et  rem* 
plit  divers  emplois  honorables 
jusqu'à  la  suppression  de  la  so- 
ciété. A  cette  époque  il  fut  con- 
tinué dans  le  gouvernement  du 
collège  ,  par  la  volonté  expresse 
de  l'évêque-prince  ,  et  du  magis- 
trat d'Ausboxirg ,  et  s'acquitta  de 
eette  charge  a\eç  autant  de  zèle 
que  de  prudence  pendant  qua- 
torze ans.  Le  pape  Pie  VI  ,  k 
SQ^  .  passa  se  par  Ausbourg  en 
-178a,  lui  lit  un  accueil  très-dis- 
tmgoié  ,  l'appelant  vejierabills 
poler,  II  mourut  k  Ausbpurg  lé 
Il  mai  1787. 


MANGOT  (Claurfè);  petit- 
fils  d'un  avocat  de  Loudun  en 
Poitou ,  naquit  k  Paris  ,  et  fut 
protégé  par  le  maréchal  d'Ancre. 
Par  un  caprice  singulier  de  la  for- 
tune ,  Mungot  devint,' en  moins  de 
dix-huit  mois  ,  premier  président 
du  parlement  de  Bordeaux ,  se- 
crétaire d'état  et  garde  des  sceaux 
en  16 1 6.  Au  premier  bruit  du 
massaci^  dé  âon  protecteur,  il 
courut  se  cacher 'dans  les  écu- 
ries de  la  reine.  Ensuite ,  résolu 
de  tout  hasarder ,  il  alla  au  Lou- 
vre polir  voir  quel  seroit  Son  sort. 
Vitri  ,  capitaine  des  gardes  (lu 
corps  ,  lui  voyant  prendre  le 
chemin  de  l'appartement  de  la 
reine  ,  lui  dit  d'un  ton  moqueur  : 
«  Oii  allez-vous ,  monsieur ,  avec 
votre  robe>  de  salin  ?  IjC  roi  n'a 
plus  besoin  de  vous.  -»  En  elfet , 
il .  fallut  qu'il  remît  les  sceaux.  Il 
mourut  dans  l'obscurité.  Sa  pos- 
térité finit  dans  ses  petits-tils. 
—  Son  frère,  Jacques  Mangot , 
célèbre  avocat-général  au  parle- 
ment de  Paris  ,  magistrat  savant , 
éloquent,  intègre  ,  mort  en  1587, 
k  5o  ans  ,  étoit  ennemi  de  la 
brigue  ,  de  la  fraude  et  des  fac- 
tions. Onlui  reprochoil  seulement 
une  longueur  assommante  dans  ses 
plaidoyers.  L'inquiétude  que  lui 
causèrent  les  troubles  qui  agitoient 
la  France  abrégea  ses  jours.  Il 
donnait  >  tous  les  ans  aux  pau- 
vres la  dixième  partie  de  son  re- 
venu. 

/  MANHART  (  François  -  Xa- 
vier) ,  né  k  Inspruck  en  1696, 
jésuite  en  17 12,  mort  k  Flall,  petite 
ville  du  Tirol,  en  1773,  se  dis- 
tingua dans  divers  genres  de  lit- 
térature, et  enseigna  la  plupart 
àes  sciences  dans  difTérens  col- 
lèges et  académies.  Ou  a  de  lui, 
I.  Dissertationes  theologicœ  de 
indole  ,  ortu  ac  progressa ,  etfon- 
tihiissacrçe  doctrinœy  Ausboui'g^ 


v^ 


46 


MANI 


1749»  in-S».  11.  Bibliothecà  do- } 
mestica  honarum  artium  ac  eru-  \ 
ditionis  studiosorum  usui  ins-  \ 
tmcta  et  aperta  ,  Ausbourg  , 
J762  ,  in-S**.  IIL  Idea  magni  Dei  \ 
eontra  atkeismum  hujus  cevi , 
Ansboorg  ,  1766 ,  m-8*.  IV.  An- 
tiquitates  christianomm  y  Ans- 
bourg  ,  1767,  in-S*. 

*  MANIAGO  r  Léonard  de  ) , 
né  à  Gividad  dans  le  FriouU  d'une 
famille  noble ,  chanoine  de  cette 
TÎlle ,  florissoît  dans  le  i6«  siècle. 
Maniago  fut  auteur  d'une  Histoire 
de  son  temps ,  commenjRint  k  Ton- 
verture  du  concile  dé  Trente  jus- 
qu'à la  fin  du  siècle.  La  premièi'e 
partie  fut  publiée  h.  Venise  en 
1^97»  et  ensuite  à  Bergame  en 
1600 ,  avec  les  deux  pi^miers 
livres  (]ie  la  seconde  partie.  L'au- 
teur ne  poussa  pas  plus  loin  son 
travail.  ^ 

MANIC^ÉENS.  rofez    Basi- 

MDE  et  Man£s. 

MANIÈRE/    Foyez    Ma- 

t  MANILIUS  (Marcus)  , 
pOëte  latin  sous  Tibère,  a  com- 
posé en  vers  un  Traité  d'astro- 
nomie dont  il  ne  nous  reste  que 
cinq  livres,  qui  traitent  des  étoiles 
fixes..  Quoique  Manilius  ait  vécu 
dans  le  bon  siècle  de  la  latinité , 
on  croit  remarquer  à  sa  diction 
qu'il  n'étoit  pas  Uomain.  Son  stvle 
est  a  la  venté  plein  d'énergie  ,  et 
quelquefois  de  poésie  ;  mais  on  j 
lôrouve  des  expressions,  dtes  tour- 
nures singulières  qu'on  cherche- 

'*  roit  en  vain  dans  les  poètes  de 
son  temps.  Ce  qui  peut  Texcu- 
ser ,  c'est  que  ,  traitant  un  sujet 
neuf ,  il  lui  a  fallu  des  couleurs 

*  nouvelles.  Son  Poème  a  été  long- 
temps enfoui  dans  les  bibliothè- 
ques d'Allemagne,    ^c  ^    seroit 


■MANI 

Ï>eut-étr€  encore  enseveli  isaâ 
'oubli ,  si  Le  Pogge  ne  Tavoit  pu- 
blié il  y  a  environ  deux  siècles 
et  demi.  Il  n'en  est  pas  plus  men* 
tion  dans  les  anciens  auteui^s  que 
s'il  n'eàt  jamais  existé  ,  et  les 
modernes  en  avoient  si  peu  de 
connoissance ,  qu'ils  ont  peine  k 
s'accorder  sur  le  temps  où  il  a 
vécu.  Les  meilleures  éditions  <tp 
cet  ouvrage  sont  celle  de  Jok 
seph  Scaliger  ,  Lejde ,  1600  , 
in-4'^  ;  celle  de  Benttey ,  Londres» 
1738,  in-4<*,  et  d'Edmond  Burton, 
cum  nous  variorum ,  Londres  ^ 
1785  ,  in-8*».  Creech ,  qui  a  don- 
né une  traduction  anglaise  de 
Manilius ,  l'ait  fort  peit  ue  cas.  de 
l'édition  ad  usum  delpkini  ,  Pa* 
ris ,  1679  ,  in-4**.  Il  y  en  a  eu 
une  autre  de  Paris  ,  1786 ,  a  vol. 
in-8** ,  avec  une  traduction  et  des 
notes  par  le  P.  Pingre ,  si  célèbre 
par  ses  connoissances  astrono- 
miques. Cette  traduction  parut 
avec  celle  des  phénomènes  d'A* 
ratus  ,  poëte  grec  ,'  d'après  la 
version  de  Cicéron  et  les'suppié* 
meqs  de  Grotius,  et  enfin  celle 
de  Stoeber  ,  Strasbourg  ,  1787  » 
in-8«'.  L'édition  de  Bologne,  i774f 
in-fol. ,  est  très-rare. 

MANIQUET  (Etienne),  né  k 
Saint  t  Paul -en  -  Jarret  ,  près  de 
Ljon  ,  entra  chez  les  minimes  » 
et  fut  trois  ibis  provincial  de 
son  ordre.  On  a  de  llii  les  Oftii- 
sons  Junèbres  de  fjOuis  XIK  et 
'  du  premier  daupbon.  Il  mourut 
en  1728. 

MANIS  (Louis),  récollet, 
recommandable  a  la  fin  du'  17* 
siècle  par  une  sorte  d'éloquence 
populaire  qui  le  iàisoxt  sui<* 
vre  avec  enthousiasme  dans  ses 
prédications.  La  fouie  iiit  quei« 
que/ois  si  gra'  de ,  i^ju'on  le  força» 
pour  la  satisfaire ,  à  prêcher  plu* 
sieurs  fois  dans. les  places  ptu)li<i» 


MANL 

^es.  n  mourut  à  Lyon ,  sa  pa- 
trie 9  en  1622. 

*  M  ANITIUS  f  Samuel  Got- 
thiUf)  ,  membre  ae  Tacadémie 
impériale  des  curieux  de  la  na-^ 
ture  ,  sous  le  nom  de  Macer, 
médecin  y  né  en  Lusace ,  piroi'essa 
cet  art  a  Dresde ,  et  y  nt  impri- 
mer en  1691  ,  in-i3  .  un  ouvrage 
intitulé  De  œtatibus  Zedoanoi 
relatio.  jGeorge  Matliias ,  qui  fixe 
la  mort  de  Manitius  au  22  sep- 
tembre 1698,  lui  attribue  un  autre 
ouvrage  publié  k  Dresde,  comme 
appartenant  à  Sempronius  Grac- 
chus ,  de  Marseille  ,  portant  pour 
titre  :  Medicus  hujus  sœculi ,  seu 
Herma  tyroni  medico  expeditis^ 
simam,  quà  eundum ,  viam  monS" 
trans y  Dresdae,  i693,in-8<*. 

t  MANLEY  (mistriss  ),  fille  de 
'  Ût  Roger  Manlev  ,  née  à  Guer- 
nesey  ou  dans  Tune  des  petites 
lies  cpû  Tavoisinent^  dont  son 
père  étoit  gouverneur ,  reçut  une 
éducation  conforme  a  sa  nais- 
sance, et  annonça  de  bonne  beure 
des  dispositions  fort  au-dessus 
de  son  âge.  Mistris  Manley  eut  le 
malheur  de  perdre  ses  parens 
étant  encore  très- jeune  ^^  circon- 
stance qui  lui  fut  bien  funeste  et 
influa  sur  toute  sa  vie.  Son  tuteur, 
désigné  par  son  père  ,  la  séduisit 

Ear  nn  mariage  supposé ,  et  Ta- 
andonna  dans  ses  plus  belles 
années ,  qu'elle  passa  dans  la  so- 
litude. Présentée  quelque  temps 
après  k  la  duchesse  de  Cléve- 
land ,  maîtresse  de  Charles  II  , 
efle  en  reçut  quelques  secours 
qui  ne  forent  que  passagers.  Dé- 
goûtée du  monde  et  n'osant  y  pa- 
roitre ,  elle  composa  dans  sa  re- 
traite sa  première  tragédie  ,  inti- 
tulée The  Royal  Afischie/y 
jouée  en  1 6g6*  Son  succès  lui  pro- 
cura une  foule  d^admirateurs,  qui 
lui  devint  fatale  et  la  jeta  dans 


MANL 


47 


toute  sorte  d'intrigues.  C'est  dans 
ces    circonstances   qu'elle    com- 
posa sa  Nouvelle  Atalantis  en  4 
■vol. ,  traduits  en  français ,  Rouen^ 
1714 ,  in- 12  ,  2  volumes.  Dans 
ce  roman  historique  et  satirique, 
^Ue    se   permit   d'attaquer   plu- 
sieurs personnes  de  son  sexe  ; 
en   outre   ayant  puisé  dans  les 
sentimens  de  son  père  un  vif  at- 
tacheiàent  a  la  cause  de  Charles  I« 
elle  peignit  k  grands  traits  et  sans 
ménagement  tons  ceux  qui  avoient 
contribué  k  la  révolution.  Le  gou- 
vernement fit  arrêter  Fimprimeur 
et  le  libraire  ;  mistriss  Manier  , 
trop  généreuse  pour  lés  sacrilier 
k  sa  tranquillité ,  parut  a  la  cour 
du  banc  du  roi ,    s'avoua  pour 
l'auteur  de  l'^to/a/i/f  5  ,  et  ne  par- 
vint qu'avec  beaucoup  de  peine  k 
se   débarrasser  des    tracasseries 
que  lui  suscita  cette  affaire.  Le 
ministère  ayant  changé ,  sa  situa- 
tion devint  moins  ongeuse  ,   et 
elle  se  livra  avec  ^H^e  liberté^ 
k  ses  goûts  et  k  s^Kliis.  La  se- 
conde édition  de  ^^%  lettres  pa- 
rut en  1713.  La  tragédie  de  Lu- 
dus,  premier   roi   chrétien  de 
Bretagne  ,    fut  jouée  k  Drury- 
Lane,  en  1717.   Les  pièces   que 
nous  avons  cit^s  et  sa  comédie 
intitulée  V Amant  perdu  ou  le  Mari 
jaloux  ,  jouée  en  1696,  complé- 
tèrent   son    oeuvre    dramatique. 
Elle  fut  employée  sous  le  minis- 
tère de  la  reine  Anne  ;  et  alors, 
aidée  des    conseils   du   docteur 
Swift ,  elle  mourut  le  1 1  juillet 
1724,  ches  Jean  Barber  ,  alder- 
man  de  Londres,  avec  lequel  elle 
vivoit. 

♦  MANUO  (  Ferdinand  )  ,  ar- 
chitecte napolitain,  disciple  de 
Jean  de  Nôle ,  florissoit  vers  i55o. 
Il  fit  le  modèle  de  l'église  de  l'An- 
nonciation où  on  lit  son  épitaphe  » 
celui  de  la  CasaSancta.  Manfin  se 
distingua  dans  la  construction  du 


48 


MANL 


m-and  Hôpital  ,  et  fut  très-estimé 
de  Pierre  de  Tolède,  vice-roi  de 
jVaples.  11  ouvrit  la  rue  de  la  porte 
de  ^6\e  ^  construisit  une.  maison, 
rojale  a  Pouzzole  ,  agrandit  la 
grotte  de  ce  nom,  otma  d'archifec- 
ture  le  pont  de  Capoue  ,  et  laissa 
une  grande  quanlilë  iïouvva^cs 
qui  assurent  sa  réputation. 

'  I.  MANUUS  ,  cendre  de  Tar- 
qnin-le-Superbe  ,  donna  un  asile 
h  ce  roi  lorsqu'il  fut  chassé  de 
Borne,  Tân  609  avant  J.  C.  Il  est 
regardé  comme  le  chef  de  Tillustre 
famille  romaine  des  Manlius,  d'où 
sortirent  trois  consuls ,  douze  tri- 
buns et  deux'dictatcurs.  Les  hom- 
mes les  plus  célèbres  de  cette  fa- 
mille sont  les  suivans. 


II.  MANLIUS-C  APITOLÎNUS 
(Matcus)  ,  célèbre  consul  et  ca- 

Ïntaine  romain  ,  distingué  dans 
es  armée^|Éès  Tâge  de  16  ans  , 
se  réveill^^B^sle  Capitole,  au^r 
cris  des  (fflr,  lorsque  Rome  fut 

Î)rise  parles  Gaulois,  et  repoussa 
es  ennemis  qui  vouloient  sur- 
prendre cette  lorleresse.  Ce  ser- 
vice important  lui  fit  donner  le 
surnom  de  Capifoîin  et  de  Con- 
S€r\>atcur  de  la  ville  ,  Pan  090 
avant  Jésus-Christ.  Manlius ,  na- 
turellement inquiet ,  impétueux 
et  bouili'  de  vaine  gloire  ,  porta 
envie  h  Camille  ,  qui  venoit  de 
triompher  pour  la  troisième  fois. 
jVc  se  croyant  pas  aussi  bien  traité 

f^ar  le  sénat  et  la  noblesse  que 
avoit  été  ce  général ,  il  passa  de 
l'ordre  des  patriciens  dans  celui 
du  peuple,  teignant  de  s'attacher 
aux  intérêts  de  la  multitude ,'  il 
chercha  le  moyen  delà  soulever , 
en  proposant  l'abofition  de  toutes 
les  dettes.  Le  peuple  en  étoit  char- 
gé ,  sur-tout  depuis  qu'on  avoit 
rebâti  Rome.  C'étoit  précisément 
dans  ce  temps-là  même  que  les 
Volsques  se  révoltoient.  La  con- 


MANL 

joncture  étoit  si  dangereuse ,  qa^l 
fallut  élire  un  dictateur.  Les  voit 
tombèrent  sur  Cornçlius  CossttS^ 
qui ,  ayant  triomphé  des  ennemis 
du  deliors  ,  s'occupa  de  réprimer 
les  divisions  intérieures.  A  son  re- 
tour de  l'armée  ,  il  fit  arrêter 
Manlius  comme  un  rebelle.  Le 
peuple  prit  Je  deuil  et  délivra  son 
uéfonseur.  L'ambitieux  Romain  , 
aspirant  secrètement  à  la  souve- 
rameté,  profita  mal  de  sa  libert^  j  * 
il  excita  une  nouvelle  sédition.  La 
conjuration  éclata  ;  les  tribuns  du 
peiiple  citèrent  Manlius  comme  le 
chef  (le  ces  factieux^  et  serenxlirènt 
ses  accusateurs.  L'assemblée  se  te- 
noitdansle  Champ-dc-Mars ,  à  la 
vue  du  C  apitoie  que  IVJ^anlius  avoit 
sauvé.  Cet  objet  parloit  forte- 
ment en  sa  faveur  ;  les  juges  s'en 
aperçurent.  On  transporta  ailleurs 
le  lieu  des  comices ,  et  Manlios , 
condamné  comme  conspirateur  , 
fut  précipité  du  haut  du  roc  Tar- 
péïen,  l'an  384  avant  J.  G.  (Ce 
trait  historique  est  le  sujet  d'une 
tragédie  estimable  de  La  Fosse.  ) 
Il  y  eut  une  défense  expresse 
qu'aucun  de  sa  famille  portât  à 
1  avenir  le  surnom  de  Marcus  ,  et 
qu'aucun  patricien  habitât  dans  la 
citadelle  où  Manlius  avoit  eu  sa 
maison. 

III.  MANLIUSkTORQUATUS, 
consul  et  capitaine  romain ,  fils 
de  Manlius  Imperiosùs  ,  avoit 
l'esprit  vif ,  mais  peu  de  facilité 
a  parler.  Son  père,  n'osant  le  pro- 
duire à  la  ville ,  le  retint  a  la 
campagne  parmi  4es  esclaves.  Ce 
procédé  parut  si'  injuste*  à  Mal^ 
eus  Pomponius ,  tribun  du  peu- 
ple ,  qu  il  le  cita  pour  en  rendre 
compte.  Torquatus  le  fils ,  indigné 
qu'on  poursuivît  son  père  ,  alla 
secrètement  chez  le  tribun ,  et  , 
le -poignard  a  la  main  ,"  lui  fit 
jurer  qu'il  abandonneroit  son  ac- 
cnsation.  Cette  action  de  généro- 


r 


MANL 

siié  toucha  le  peuple ,  (jui  le  nom- 
ma Tannée  craprès  tnbun  mili- 
taire. La  guerre  contre  les  Gau- 
lois s'étant  allumée ,  un  d'entre 
eux  proposa  un  combat  singulier 
avec  le  plus  vaillant  des  Romains  ; 
Manlius    s'offrit    à  combattre  ce 
téméraire  ,   le  tua  ,  lui  ôta  une 
chaîne  d'or  qu'il  avoit  au  cou  , 
et  la  mit  au  sien.  De  la  lui  vint 
le   surnom    de    Torquatus  ,    qui 
passa  ensuite  k   ses  descendans. 
Quelques     années    après    il  fut 
créé   dictateur ,   et  eut  la  gloire 
d'être  le  premier  Romain   élevé 
à  la  dictature  avant  d'avoir  géré 
le  consulat.  Manlius  fut  souvent 
consul  depuis;  il  Tétoit  l'an  5^o 
avant  Jésus-Christ ,  pendant  la 
guerre  contre  les  Latins.  Le  jeune 
Manlius  son  fils  accepta  dans  le 
cours  de  cette  guerre  un  défi  qui 
lui  fut  présenté  par  un  des  chefs 
des  ennemis.    Les  généraux  ro- 
mains avoient  fait  défendre  d'en 
iiccepter  aucun;    mais  le  jeune 
héros  ,  animé  par  le  souvenir  de 
la  victoire  que  son  père  avoit  rem- 
portée dans  une  pareille  occasion, 
attaqua  etterrassa  son  adversaire. 
Victorieux ,  mais  désobéissant ,  il 
revint  au  camp  ,  où  il  reçut  ,^  par 
ordre  de  son  perc,  une  couronne  et 
la  mort.  Manlius  Torquatus,  après 
cette  exécution  barbare  ,  vainquit 
les  ennemis  près  du  fleuve  Visi- 
tis  ,   dans  le  temps  que  son  col- 
lègue Deoitts  Mus  se  dévouoit  à 
la  mort  pour  sa  patrie.   On  lui 
accorda  Ijionneur  du  triomphe  ; 
mais  les  jeunes  gens ,  indignés  de 
«a  cruauté  ,  ne  voulurent  pas  al* 
1er  au-devant  de  lui  ;   on  don-* 
na  d^uis  le  nom  de  Meinliana 
edicta  a  tous  les  arrêts  d'une  jlis- 
lice   trop   exacte  et  trop  sévère. 
Les  vieux  sénateurs  l'en  respec- 
tèrent   davantage  ,  et  voulurent 
l'élever  -de  nouveau  au  consulat  ; 
mais  Manlius  le  refusa  ,  en  fai- 
sant valoir  la  foiblesse  de  ses 

'      If  XI. 


MANN 


49 


jeux.  «  Rien  ne  seroit  plus  im- 
prudent ,  leur  dit-il,  quW hom- 
me qui ,  ne  pouvant  rien  voir 
que  par  des  jeux  étrangers ,  pré- 
tendroit  ou  souffriroit  qu'en  le 
faisant  chef  et  général  on  lui 
confiât  la  vie  et  la  fortune  des 
autres.  »  Et  conime  quelques  jeu- 
nes gens  se  joignoient  aux  an- 
ciens pour  le  j)resser  ,  Torquatus 
ajouta  :  «  Si  l'étois  consul ,  je  ne 
pourrois  souffrir  la  licence  de  vos 
mœurs  ,  ni  vous  la  sévérité  de 
mon  commandement.  » 

IV.  MANJJUS,  ancien  pein* 
tre  romain.  Il  imitoitsi  parfaite- 
meut  la  nature ,  qu'on  dit  que  de« 
araignées  furent  trompées  par  la 
représentation  qu'il  fit  d'une  mou* 
che. 

*L  M  ANNA  (Jean-Baptiste 
la  ) ,  poète  et  peintre  d  un  mérite 
distingué  ,  et  membre  dts  aca- 
démies des  Umoristi  à  Rome  , 
des  Oziosi  à  Naples ,  et  des  Uiac- 
cesi  k  Paierme,  né  à  Catane,  mort 
en  1640.  Ses  Poésies  sont  insérées 
dans  les  poésies  de'  signori  accctn 
demicifantastici  dei  fioma.  On 
a  aussi  de  lui  imprimés  séparé- 
ment des  Idylles  ,  et  fycandre  , 
tragi- comédie  pastorale. 

*  IL  MANNA  (  Jean-Antoine  ) , 
né  à  Câpoue  ,  vécut  dans  le  16* 
siècle ,  et  fit  imprimer  l'ouvrage 
suivant  :  La  prima  parte  deUa 
cancelleria  di  tutti  i  privileej  ^ 
capitoli ,  lettere  reeie  ,  e  aUre 
scritture  di  Capûd  dal  \  109  Jino 
al  iSao. 

*  *  MANNERS  (  John  ),  marquis 
de  Granbjr ,  fUs  du  duc  de  Rut- 
land  ,  né  en  janvier  172Ï  ,  et 
destiné  à-  la  profession  des  armes, 
parvint  en  1755  au  rang  de  ma- 
lor-géûéral,  et  fut  nommé  en  i^58 
lieutenant  -  général  çt  colonel. 
M^nners  marcha  en  cette  qua- 
lité avec  le^  trgupes  jnvojées  en^ 

4 


5o  MANN 

Allemagne  pour  servir  sous  le 
prince  Ferdinand  de  Brunswick 
et  il  en  obtint  le  commandement 
général  en  1759.  S'iln'eut  pas  tous 
lés  talèns  irun  général  en  chef , 
il  eut  toutes  les  <{ualités  qui  ca- 
ractérisent un  excellent  comman^ 
^ant  en  second.   En    1760  ,  il 

J^ustifia  par  sa  bonne  conduite 
:  Warbourç ,  où  la  <:ayalerie  an- 
glaise se  distingua  particulière- 
ment, les  rapports  avantageux 
3u'avoit  faits  de  lui  le  prince  Fer- 
inand  après  la  bataille  de  Min- 
den.  A  Touverture  de  la  campagne 
«uivante ,  il  commanda  sous  le 
prince  héréditaire  Tattaque  des 
irilles  (rontières  delaJlesse,  et  se 
montra  avec  distinction  a  la  ba- 
taille de  Kirk-Denkem.  Il  mourut 
en  1770  ,  avant  son  père ,  à  Fâgé 


%. 


de  49  ^o^» 

♦I.MANNI  (  Jcan-Baptîste  ) , 
né  à  Modène  en  1606 ,  entré  dans 
l'ordre  des  jésuites  en  1626  , 
écrivit  beaucoup,  d'ouvrages  as- 
cétiques :,  parmi  lesquels  on  dis- 
tingue les  suivans  :  I.  Trattato 
del  ciifto  dovuto  alV  immagini 
de'  santi y  etc.  ,  Modène,  io55. 
II.  Ristrettù  délia  vita  di  Maria 
Gonzaga ,  ducfiessa  di  Mantûva , 
Venise ,  1669.  —  III.  /  Novissi- 
mi  del.  uomo ,  Bologne  y  167 1. 
IV.  Sagro,  trigesimo  ^  a  siano 
XXX  prediche  suX  purgatorio  , 
Bologne ,  1675-  V.  TrihunaU  di 
Dio  giudicante ,  etc. ,  Bologne , 
1Ô78.  VU.  ta  congre^azione  délie 
dame  délia  Craciera  fondata 
dalT  impératrice  Leonora ,  etc. , 

Vienne  y  16 VU.  Centuria 

ttesempj ,  Venise ,  1689.  VIH. 
Quattro  massime  di  cristianafi- 
iasqfia  ,  Bologne  ,  1669;  tx. 
Quaresimale  con  t  sahoati  di 
Maria  Wer&ine  ,  Venise  ,  i68i  ; 
Bologne,  i685. 

♦  ri,  M  A  N  N I  (  Dominique- 
Marie  ) ,  i^^é  a  Florence  ie  &  avrU 


MANN  ' 

I  1690,  écrivit  beaucoup d'ouf^mgejr 
historiques  ,' sur-tout  pour  éclair- 
cir  quelques  points  de  lliifitoire 
de  la  Toscane.  Il  mourut  le  3o 
novembre  1788.  Outre  les  ouvra- 
ges insérés  dans  les  histoires  et 
les  journaux  littéi^ires  de  l'Italie, 
et  la  Bibliothèque  de  Fontanini 
avec  les  notes  ae  Zeno  ,  on  a  de 
lui ,  I.  Osservazioni  istoriche  so^ 
pra  isigilli  anticbide'  secoli  bassiy 

Florence ,  1749»  ^^  ^®^'  i**-4'**  ^* 
Istona  dega  anni  santi  dal  loro 
principio  pno  al  présente  del  1 75©, 
Florence,  1750.  III.  Le  FegUe 
piacevoli  ,  ovvero  vite  de*  piii 
bizzarriy  e  giocondi  uomini  Tos»^ 
cani ,  etc. ,  Florence  ,  1757.  IV- 
Délie  antiche  terme  di  Firenze  , 
Florence  ,1751  ,in-4%  — *  V,  JYb- 
tizie  istoriche  intomo  al  Pala^ 
gio  ,  ovverô  anfiteatro  diFirensej 
Bologne  ,  1746.  VII.  Ilbistrazio^ 
ne  storica  del  Décanterons  di 
Giovanni  Boccaccio  ,  Florence, 
1742*  VII.  Lezioni  di  lingua  Tos~ 
eana^  Venise,  1758,  2  volumes 
in -8».  VIII.  Trattato  istorico 
degli  ocehiali  da  naso  inventati 
da  Salvino  Armati  ^  Florence  , 
1758.  IX.^  Ragionamenti  di  Do- 
menico  Maria  Manni  sulla  vitm 
di  S.  Filippo  Neri,  Fioreniino  , 
Florence,  1785.  X.  Vita  del  let- 
teratissimo  monsignar  Niccolà 
Stenone  diDanimarca ,  etc. ,  Flo- 
rence ,  1755.  XI.  Série  de*  sena^ 
tori  Fiorentiniy  Florence,  1720. 
XII.  De  Fhrentinis  inventis  corn-- 
mentarium  ,  Ferrare,  1731.  Xlll. 
fstorica  notù^ia  delf  ongine  e  si^ 

fmjicato  delh  Be/ane ,  ed  un  Idil^ 
o  inedito  di  Benedetto  Buon^ 
matiei ,  Lucques  ,  1766. 

MANNINGHAM  (  Richard  )  , 
docteur  en  médecine  »  de  la  so- 
ciété rojale  et  du  collège  de» 
Riédec^ns  de  Londres ,  se  fit  une 
grande  réputation  dans  cette  ville 
par  les  Traités  quHl  y  publia  ver» 


\ 


MANK 

le  milieu  du  i8«  siècle  :  I.  Corn- 
pendiunt  artis  obstetricandi  ; 
Londini ,  1739 ,  în-4**  ;  Halae-Saito- 
num,  ij^o,  in-4®  ,  par  les  soins 
de  Philippe  Boenmer ,  qui  Fa  en- 
richi d'une  Préface  et  d  une  Dis- 
sertaUon  sur  le  forceps  de  Gham- 
berlajme ,  perfectionné  par  Chap- 
man  et  Gîffard ,  Londini ,  1 754  , 
in-4®  ;  LoVanii  ,  i^SS  ,  in-4*  ;  en- 
anglais  ,  Londres ,  1774  y  iu-4*'  9 
iioas  le  titre  d*^^^rfltcf  of  Mid- 
wifery.  Tout  concis  que  soit  cet 
ouvrage ,  il  donne  des  préceptes 
très-utiles ,  en  forme  d'aphoris- 
ines ,  sur  l'accouchement  naturel 
et  non  naturel  ;  sur  les  mauvaises 
positions  de  l'enfant  dans  la  ma- 
trice ,  et  les  manœuvres  propres 
à  le  ramener  V  une  meilleure ,  etc. 
IL  The  sjrmptoms ,  nature  ,  cau- 
ses and  cure  of  the  febricula 
commonfy  calleathe  neruous  and 
hystericaljever,  Lcfndres ,  1746, 
174^  •  ^  prétend  (jue  la  viscosité 
dvL  sang  et  le  décroisseînent  d'ac- 
tivité-aans  les  esprits  animaux, 
sont  les  causes  de  la  maladie 
hystérique ,  et  c'est  s;ur  cette  théo  - 
ne  qu'il  fonde  ses  indications  cu- 
ratives.  " 


t  MAKNORY  (Louis)  ,  ancien 
avocat  au  parlement  de  Paris , 
sa  patrie  y  né  en  1696 ,  et  mott 
en  177B  9  a  donn^  18  volumes 
in- 1 2  de  Plaidoyers  et  Mémoires , 
Ce  recueil  offre  un  grand  nombre 
de  causes  singulières ,  et  Iç  tajlent 
de  l'auteur  étoit  de  les;  rendre 
encore  plus  piquantes  par  la 
manière  agréable  dont  il  lesprer 
sentoit.  Il  fut  l'avocat  de  Tra- 
▼enol  dans  son  procès  contre 
Voltaire ,  c;t  quoique  ce  poëte 
l'eût  secouru  dans  le  besoin ,  il 
ne  lui  épargna  pas  les  traits  de 
satire.  Voltaire  s'en  vengea ,  en 
le  peignant  comme  un  boyard 
mercenaire ,  qui  vendoit  sa  plume 
et   ses  injures   au  plus  otTrant, 


MANN         5t 

Mannorj  auroit  été  plus  estimée 
comme  avocat  et  comme  écri- 
vain ,  si  son  styrle  eût  été  moins 
prolixe  et  plus  soigné ,  s'il  a  volt 
plus  apprpfoiïdi  les  matières  et 
plus  ménagé  la  plaisanterie  dans 
des  causes  qui  ne  demandoient 
que  du  savoir  et  de  la  logique. 
On  a  encore  de  lui ,  une  Traduc- 
tion en  français  de  l'Oraison  fu- 
nèbre de  Louis  XIV  ,  par  le 
P.  Porée  ;  et  des  Observations 
judicieuses  sur  1^  Sémirarais  de 
Voltaire  ,  Alethopolis  (  Paris  )  , 
1749,  in-8«. 

fMAlVNOZI  (Jean),  peintiie 
célèbre ,  dit  Jean  de  Saxnt^ean  , 
du  nom  du  lieu  de  sa  naissance , 
village  près  de  Florence.  Cet  ar- 
tiste ,  mort  en  i636  ,  âgé  de  ^ 
ans,  illustra  l'école  de  Florence  par 
la  supériorité  de  son  génie.  Man- 
nozi  entendoitparfàitementia  poé- 
tique de  son  art  :  rien  n'est  plus 
incflnieux  ,  et  en  même  temps 
mieux  exécuté  ^  que  ce  qu'il  pei^ 
gnit  dans  les  salles  du  palais  dm 
grand-duc,  pour  honorer^  iroA 
les  vertus  politiques  de  Laurent 
de  Médicis  ,  ihais  son  caractère 
bienfaisant  et  son  goût  pour  les 
beaux -arts.  Mannozi  réussissoit 
particulièrement  dans  liupeinturif 
à/restj/ue.  Le  temps  n'a  point  de 
prise  sur  l^s  ouvrages  qu^l  a  faits 
en  ce  genre  :  ses  couleurs  sont , 
après  plus  d'utf  siècle  f  aussi 
fraîches  que  si  elles  venoient  d'ér 
tre  employées.  Ce  maître  ,  sa- 
vant dans  la  perspective  et  dans 
l'optique  ,  a  si  bien  imité  des 
bas-reliefs  de  stuc  ,  qu'il  faut  y 
porter  la  iraain  pour  s'assurer 
qu'ils  ne  sont  point  de  sculpture. 
Mannozi,  misantrope  farouche'^ 
envieux  de  tout  mérite  ,  et  porté 
a  décrier  toutes  sortes  de  talens  , 
eut ,  même  après  sa  mort ,  des 
rivaux  qui  voulurent  insinuer  ail 
grand -duc  de  détruire  ses  ou- 


5a 


MANO 


vrages  :  mais  ce  prince  n'en  fut 
que  plus  ardent  à  les  conserver. 

♦  L  MANOUCHE,  savant  Sar- 
rasin ,  florissoit  vers  le  milieu  du 
II*  siècle.  Instruit  dans  les  lan- 
gues arabe ,  persane  ,  grecque  , 
arménienne  et  syriaque  ,  il  pos- 
sédoit  a  fond  la  littérature  de  tous 
cçs  peuples  d'Orient ,  et  il  étoit 
un  zélé  défenseur  de  FAlcoran 
de  Mahomet.  Manouche  avoit 
reçu  des  marques  d'honneur  de 
la  part  des  califes  d'Egypte  et  de 
Bagdad  ,  et  de  L'empereur  de 
Constantinople.  Eu  io44  cet  il- 
lustre personnage ,  se  trouvant 
dans  cette  capitale ,  eut  des  dis- 

Î'  mtes  littéraires  et  religieuses  avec 
e  prince  Grégoire  Makisdros 
{voyez  cet  article  j,  et  les  termina 
en  embrassant  de  plein  gré  la  re- 
ligion de  l'Evangile. 


MANS 

lité  et  par  sa  tolérance  relîgie«ise^ 
avoit  gagné  l'afiection  du  grand 
patriarche  et  du  peuple  d'Arménie* 

*  MANOTJG ,  savant  Siacre  ar- 
ménien ,  natif  d'Edesse  ,  florissoit 
vers  la  fin  du  i5*  siècle.  Il  laissa 
manuscrits,  après  sa  mort,  les  ou- 
vrages suivans,  I.  Histoire  chrono- 
logique des  empereurs  de  Bjzanr- 
ce ,  depuis  Constantin  jusqu'à  la 
prise  de  Constantinople,  IL  Vie 
de  saint  Alonias ,  écrite  en  vers 
arméniens.  III.  Histoire  de  F  in- 

• 

mention  de  la  sainte  croix.  IV.  Un 
livre  intitulé  Les  Martyrs* 

MANRIQUEZ  (Ange),  dt 
'Burgos ,  moine  de  l'ordre  de 
Cîteaux,  docteur  en  théoiogie  & 
Salamanque  ,  évêque  de  Badajoz 
Tan  1644  >  mort  l'an  1649  '  ^ 
donné  les  Annales  de  son  ordre  : 


-^  ,,    ,,  A^T^TT^iW^  •   m      on  y  chercheroit  en  vain  de  l'exac- 

II-  MANOUCHE  ,  pet.t-n  s    ^^^^  ^t  de  la  critique. 
\  Fadloun  ,    nommé   emir   de 


de 

la  v:ille  d'Any  dans  un  âge  fort 
jeune,  vers  l'an  1 071  de  J.  G. , 
étoit  un  homme  doux  ,  paci- 
fique ,  vaillant  dans  les  guerres , 
«mi  du  bon  ordre  et  de  Ta  pros- 
pecté publique.  La  plupart  des 
édifices  de  cette  \ille  étoient  rui- 
jiés  par  les  guerres  précédentes  ; 
Manouche ,  qui  possédoit  des  tré- 
sors ,  employa  tout  pour  faire 
oublier,  les  souvenirs  à^%  mal- 
heurs ,  et  accorda  de^  privilèges 
\i  ceux  qui  venoient  habiter  dans 
Any.  Melik-Chah ,    l'homme    le 

Ï)lus  vertueux  qui  ait  paru  sur 
e  sol  de  la  Perse,  lors  de  son 
expédition  en  Arménie  et  dans 
la  Natolie,  étant  informé  des 
hautes  qualités  de  Manouche ,  le 
icombla  d'honneurs ,  et  lui  assura 
la  possession  de  son  gouverne- 
ment. En  1094,  Manouehé  se 
battit  valeureusement  contre  El- 


Khazy ,  général  scythe,  et  rempor- 
ta sur  lui  une  victoire  décisive.  Ge 
ehef  msjbiométaa  ,  par  sou  afifabi- 


t  I.  MANSABD  ou  Mansart 
(  François  )  ,  fameux  architecte 
français  ,  né  à  Paris  en  iSqS, 
mort  en  septembre  1666.  Quoi- 
que né  avec  les  talens  de  son  art , 
et  quoique  applaudi  souvent 
du  public  ,  Mansard  avoit  beau- 
coup de  peine  à  se  satisfaire  lui- 
ménie.  Golbertlui  ayant  demandé 
ses  plans  pour  les  façades  du 
Louvre  ,  il  lui  en  fit  voir  dont  ce 
ministre  fut  si  content,  qu'il  vou-» 
lut  lui  faire  promettre  qu'il  n'j 
changeroit  rien.  L'architecte  re- 
fusa de  s'en  charger  k  ces  condi- 
tions ,  voulant  toujours  ,  répon- 
dit-il ,  «  se  réserver  le  drpit  de 
mieux  faire:  »  Les  magnifiques 
édifices  élevés  sur  les  plans  de 
Mansard  sont  autant  de  monu- 
mens  qui  font  honneur  à  son  gé- 
nie et  a  ses  talen$  pour  l'archi- 
tecture. Il  avoit  des  idées  nobles 
et  magnifiques  pour  le  dessia 
général  d'un  édifice ,  et  un  goût 
uélicat  et  exqttis  pour  tous  le$ 


MANS 

•memens  d'architecture  qu'il  y 
employojt.  Ses  ouvrages  ont  em- 
belli Paris  et  ses  environs  ,  et 
même  plusieurs  provinces.  Les 
principaux  sont,  le  Portail  de 
r église  des  Feuillans ,  rue  Saint- 
Honoré;  V Eglise  desjilles  Sainte- 
Marie  j  rue  Saint-Antoine  ;  le 
Portail  des  Minimes  de  la  place 
Royale  ;  une  partie  de  V Hôtel  de 
Conti ,  l'Hôtel  de  Bouillon  ,  celui 
de  Toulouse,  et  VHôtelde  Jars, 
L'Eglise  du  Val-^e-Grace  a  été 
bâtie  sur  son  dessin  ,  et  conduite 
par   lui    jusqu'au   dessus  de   la 

grande  corniche  du  dedans  ;  mais 
es  envieux  lui  firent  interrom- 
pre ce  magnifique  bâtiment ,  dont 
on  donna  la  conduite  k  d'autres 
architectes.  Mansard  a  aussi  fait 
les  dessins  du  Chetteeu  de  Mai- 
son^  ,  dont  il  a  dirigé  tous  les 
bâtimens  et  les  jardins.  Il  le  bâtit 
pour  le  président  de  Longueil  , 
surintendant  des  finances  ,  et  qui 
ftit  assez  son  ami  pour  le  laisser 
le  maître  absolu  de  la  disposition 
générale,  de  Ta  décoration ,  et,  ce 

3ui  sur-tout  est  plus  rare  ,  de  la 
épense  ;  aussi  dit-on  que  Man- 
sard en  usa  largement ,  et  ne  ba- 
lança point  k  faire  abattre  une 
partic.de ce  qu'il  venoit  d'édifier, 
sans  consultexmême  le  président, 
assez  riche  sans  doute  pour  lais- 
ser une  telle  latitude  k  son  archi- 
tecte, et  qui  obtint  en  échange  la  sa- 
tisfaction d'habiter  l'un  des  chefs- 
d'œuvre  de  Varchitccture  fran- 
çaise. Peut-être  cette  singularité 
ajouta-t-elle  encore  k  la  réputa- 
tion de  l'ouvrage  et  de  l'artiste  ; 
elle  prouve  au  moins  l'importance 
que  Mansaj:d  mettoit  k  son  art ,  et 
la  considération  que  l'on  avoit 
alors  pour  son  talent  et  sa  pro- 
bité. Il  a  fait  encore  construire 
une  infinité  d'autres  superbes 
châteaux  ;  ceux  de  Dallerov  en 
Normandie  ,  de  Bemijprès  Paris, 
dfe  Blérancourt ,  de  Choisy-siiT' 


MANS 


55 


Seine  ,  de  Gèvre  en  Brie  ;  une 
partie  de  celtii  de  Fresne ,  oh  il 
y  a  une  chapelle  qu'on  regarda 
comme  un  chef-d'œuvre  d'archi- 
tecture ,  etc.  C'est  lui  qui  a  inr 
venté  cette  sorte  de  couverture, 
que  l'on  nomme  mansarde, 

t  II.  MAJVSARD  ou  Mansait 
(  Jules-Hardouin  ) ,  neveu  du  pré- 
cédent ,  mort  en  1708  ,  k  69  ans. 
Chargé  de  la  conduite  de  presque 
tous  vcs  bâtimens  de  Louis  XIV9 
il  devint  non  seulement  premier 
architecte    du  roi  ,  comme  son 
oncle  ,  mais  encore  chevalier  de 
Saint-Michel ,  surintendant  et  or- 
donnateur général  des  bâtimens , 
arts  et  manufactures  du  roi.  C'est 
sur  les  dessins  de  ce  fameux  archi- 
tecte qn'on  a  construit  la  galerie 
duPalais-Rojal,  la  place  de  Louis- 
le-Grand  ,  celle  de^  Victoires.   Il 
a  fait  le- Dôme  des  Invalides  ,  et  a 
mis  1»  dernière  main  k  cette  ma^ 
gnificfue  église ,  dont  le  premier 
architecte    fut    Libéral    Bruant. 
C'est  de  tous  les    ouvrages  de 
Mansard  le  plu  s  marquant  el  celui 
qui  contribue  le  plus  k  sa  gloire , 
en  ce  qu'il  peut,  k  certains  égards, 
se  comparer  avec  Saint-Pierre  de 
Rome  et  Saint-Paul  de  Londre^. 
La  disposition  générale  est  heu- 
reuse ,  la  masse  élégante ,  l'exé- 
cution assez  soignée  ;  l^s  détails 
seuls  manquent  de  pureté  et  de 
ce  grand  caractère ,  de  cette  no- 
ble simplicité  des  mouumens  de 
la  Grèce  et  de  Rome,  inGonnu»^pu 
dédajgnés  par  les  architectes  du  1 7  • 
siècle.  Mansard  a  encore  donné  Je 
plan  de  la  Maison  de  Saint-Cjr,  de 
la  Cascade  de  Saint-Cloud ,  de  la 
Ménagerie ,  et  de  l'Orancerie ,  de* 
Ecuries,  du  Château  de  Versaillei, 
et  de  la  Chapelle,   son  dernier 
ouvrage  ,  qu'a  ne  put  voir  finir 
avant  sa  mort.  Voltaire  l'a  appelée 
un  coliJTchet  brillant  ;^  mais  il  fut 
gêné  par  le  terrain  j  il  est  proba- 


54 


MANS 


bîc  que  ,  s'il  avoit  eu  de  l'espace  > 
cette  chapelle  auroît  égalé  en  no- 
blesse ses  autres  édifices.  Mansard 
et  Le  jNôtre  furent  les  premiers 
artistes  honores  du  cordon  de 
Saint-Michel.  Mansard  employoit 
p6ur  plaire  k  Louis  XIV  tous  les 
détours  d'un  courtisan.il  lui  pré- 
sentoit  quelquefois  des  plans  où 
il  laissoit  des  choses  si  aosurdes, 
que  le  roi  les  voyoit  du  premier 
coup^d'œil.  Aussitôt  Mansard  fei- 
gnoit  de  tomber  en  admiration , 
et  s'écrioit  :  «  Votre  Majesté  n'i- 
gnore rien ,  elle  en  sait  plus  en  ar- 
chitecture que  les  maîtres  mêmes. 
(  Voyez  Le  Nostm.  )  Le  portrait 
de  Mansard  y  par  Rigaud  ,  se  voit 
maintenant  dans  le  Muséum  de 
Versailles  ,  sous  len*»  21  g,' 

*  MANSÇOUR  (  Mahammed 
al  )  ,  roi  de  Hamah  en  Syrie  ,  un 
des  prédécesseurs  du  célèbre 
Abouf  Féda  et  de  la  même  famille 
des  Aj^ubites  ,  est,  comme  lui. 
plus  connu  par  son  mérite  litté- 
raire que  comme  roitelet  d'une 
ville  médiocre  et  de  son  territoire; 
mais  il  s'en  faut  bien  néanmoins 
que  la  réputation  du  premier  ap- 
proche de  celle  de  son  descendant. 
Il  termina  ses  jours,  dans  un  âge 
avancé,  l'an  de  l'hégire 6 i5i  ,218 
de  l'ère  vulgaire.  Le  seul  ouvrage 
que  l'on  connoisse  d'Al-Mansçour 
est  une  Histoire  assez  complète  , 
écrite  en  arabe,  des  poëtes  arabes 
)usqu'à  son  temps^  en  10  volumes. 

I.  MANSFELD  (  Pierre-Er- 
nest, comte  de  ) ,  d'une  des  plus 
illustres  maisons  d'Allemagne  et 
des  plus  fécondes  en  personna- 
ges recommandables ,  ait  prison- 
nier en  i552  dans  Ivoy ,  où  il 
eommandoit  ,  servit  depuis  les 
catholiques  à  la  bataille  de  Mont- 
contour.  St'S  talens  le  firent  em- 
ployer dans  les  affaires  les  plus 
délicates.  Devenu  gouvernc*ir  du 
I^uxcmbourg ,  il  maintint  la  trau- 


MANS 

(AdUité  dans  cette  provinçie  ,  fan- 
ais que  le  reste  des  l^ays-Bas  ^toit 
eu  proie  aux  malheurs  de  la 
guerre  civile,  hes  états  lui  témoi- 
gnèrent leur  gratitude  en  plaçant 
sur  la  porte  de  Thôtel  de  ville 
llnscription  suivante  :  In  Belgio 
omnia  dùm  vastat  civile  bellum  ^ 
Mansjeîdus^  bello  etpacejidus  y 
hanc  provinciam  in  Jide  continet 
servatque  iîlœsam ,  cum  sununo 
populi  consensu  et  hilari  jucun-' 
dilate.  Il  eut  ensuite  le  comman- 
dement général  des  Pays-Bas ,  et 
mourut  à  Luxembourg  le  21  mars 
1604,  à  87  ans ,  avec  le  titre  de 
prince  du  Saint  -  Empire.  Son 
mausolée  en  bronze,  qu  on  voyoit 
dans  la  chapelle  de  son  nom  y 
qui  joint  l'église  à^s  récollets  à 
Luxembourg,  est  un  ouvrage  ad- 
mirable. Louis  XIV,  ayant  pris 
cette  ville  en  i684  >  nt  enlever 
quatre  pleureuses,  d'un  grand  fini« 
qui  décoroient  ce  monument. 
Mansfeld  réunissoit  le  goût  de& 
sciences  et  celui  de  la  guerre , 
aimoit  et  encourageoit  les  arts  y 
avoit  l'esprit  vaste  et  porté  aux 
graçdés  choses.  Mais  il  fut  quel- 
auefois  avide  d'argent  et  prodigue 
ae  sang.  L'abbé  Schannat  a 
donné  FHistoire  du  comte  de 
Mansfeld  en  latin,  Luxembourg > 
1707. — Charles ,  comte  de  Mans- 
feld, son  fils  légitime ,  se  signala 
dans  les  guerres  de  Flandre  et  de 
Hongrie ,  et  mourut  sans  postérité 
en  1695  ,  après  avoir  battu  les 
Turcs  qui  vouloient  secourir  la 
ville  de  Gran  (  Strigonie  )  qu'il  as- 
siégeoit.  V.  l'article  Lignsbolue»* 

t  II.  MANSFELD  (Ernest  de), 
fils  naturel  de  Pierre-Ernest  et 
d'une  dame  de  Malines  ,  servit 
utilement  le  roi  d'Espagne  dans 
les  Pays-Bas  ,  et  l'empereur  en 
Hongrie  ,  avec  son  frère  Charles, 
comte  de  Mansfeld.  Si»  bravoure 
le   fit  légitimer  par  l'empereur 


MANS 

Hodolphe  II.  Mais  les  charges  de 
son  père ,  et  les  biens  ^[u'il  pos- 
sédoit  dans  les  Pays-Bas  espa- 
gnols, lui  ajant  été  refusés  contre 
les  promesses  données ,  il  se  jeta, 
en  1610,  dans  le  parti  des  princes 
protestans ,  quoiqu'il  fût  catholi- 
que. Devenu  Tun  des  plus'  dan- 
gereux ennemis  de  la  maison 
d'Autriche ,  qui  Tappeloît  V Attila 
de  la  chrétienté ,  n  se  mit ,  en 
161 B  9  a  la  tête  des  révoltés  de 
Bohème  ,  et  s'empara  de  Pilsen 
en  1619.  La  défaite  de  ses  trou- 
pes en  différens  combats  ne 
l'empêcha  pas  de  pénétrer  dans 
le  Palatinat.  Il  j  prit  plu- 
sieurs places^  ravagea  l'Alsace , 
s'empara  dliagneneau ,  et  défit 
les  pavarois.  Enfin  il  fut  entiè- 
rement défait  lui-même  par  Wals- 
tein  ,  a  la  bataille  de  Dassou ,  au 
mois  d'a^nril  i6a6.  Ajant  cédé  au 
duc  de  Weimar  le  peu  de  troupes 

3ui  lui  restoient ,  il  voulut  passer 
ans  les  é^Xs  de  Venise  ;  mais  il 
tomba  malade  dans  un  village , 
entre  Zara  et  Spalatro  ,  et  y  ren- 
dit les  derniers  soupirs  le  20  no- 
vembre 1626)  à  4^  ans.  Le  pro- 
curateur Nani  le  peint  ainsi  : 
c  Hardi  y  intrépide  dans  le  péril  , 
supérieur  aUx  premiers  génies  de 
son  temps  pour  une  négociation  , 
s'insinuant  dans  l'esprit  de  ceux 
qu'il  vouloit  gagner  avec  une 
éloquencenaturelie  ;  avide  du  bien 
d*autrai  et  prodigue  du  sien;  tou- 
jours plein  de  vastes  projets  et 
de  grandes  espérances  ,  il  mou- 
rut sans  terres  et  sans  argent 


MANS 


55 


chiens  ,  Il  n'en  montra  ni  humeur 
ni  ressentiment.  Il  fit  donner  au 
traître  3oo  rixdales ,  avec  une 
lettre  pour  le  comte  de  Buquoi  ^ 
conçue  en  ces  termes  :  «  Gazel 
étant  votre  affectionné  serviteur 
et  non  le  mien  ,  je  vous  l'envoie 
afin  qu^  vous  profitiez  de  ses  ser- 
vices. »  Cette  action  partagea  les 
esprits  ,  et  trouva  autant  de  cen- 
seurs que  de  partisans.  Quoi 
qu'il  en.  soit ,  Ernest  passe  avec 
raison  pour  l'un  des  plus  grands 
généraux  de  son  temps.  Jamais 
capitaine  ne  fut  plus  patient  » 
plus  infatigable ,  ni  plus  endurci 
an  travail,  aux  veilles,  au  froid 
et  à  la  faim.  Il  mettoit  des  armées 
sur  pied ,  et  ravageoit  les  provin- 
ces de  ses  ennemis  av;ec  une 
promptitude  presque  incrojable. 
Les  Hollandais  disoient  de  lui  : 


Bonus  in  auxiUo ,  carus  inpretio  ; 


cher. 


ra.  MANSFELD  (Henri- 
François  ,  comte  de  ),  de  la  même, 
maison  que  les  précédens,  se 
signala  dans  les  guerres  pour  la 
succession  d'Espagne.  11  mourut 
a  Vienne  le  8  juin  1715,  à  74 
ans,  après  avoir  été  prince  au 
Saint-Empire  et  de  Fondi ,  grand 
d'Espagne ,  maréchal  de  camp  ^ 
général  des  armées  de  l'empereur  ^. 
général  de  l'artillerie,  ambassa* 
aeur  en  France  et  en  Espagne, 
président  du  conseil  aulique  de 


rut  sans  terres  et  sans  argent.  »    ^^^^^    ^^  grand-chambellan  de 
Il  ne  voulut  pomt  mounr  dans    rcmDereur. 
son  lit.  Bevétu  de  se^  plus  beaux  '^ 


habits  ,  Tépée  au  côte,  il  expira 
debout^  appuyé  sur  deux  domes- 
tiques. On  raconte  de  lui  ce  trait 
fort  singulier.  Instruit,  a  n'en  pou- 
voir douter ,  que  Gasçl ,  celui  de 
ses  officiers  auquel  il  se  fi  oit  le 
plus,  commumquoit  le  plan  de 
ses  projets  au  chef  àos  Autâ- 


*  MANSFIELD  (lord),  membre 
du  parti  ministériel  dans  la  cham- 
bre des  pairs  du  parlement  d'An- 
gleterre ,  avoit  été  ambassadeur 
d'Angleterre  en  France,  sous  le  mi- 
nistère du  lord  Stormond.  Pendant 
la  guerre  de  la  révolution  française 
il  eombattit  constamment  le  parti 


56 


MANS 


de  l'opposîtioii  ;  et  on  le  vît ,  no- 
tamment le  5i  janvier  1794»  ré- 
futer le  lord  Stanhope  ,  qui  atta- 
quoit  la  validité  d  un  jugement 
reuda  contre  Thomas  Muir*  Dans 
le  courant  de  mars  ,  il  proposa 
au  parlement  d'autoriser  le  roi 
d'Angleterre  a  exciter  la  rébel- 
lion en  France  par  tous  lesmojens 
possibles:  défendit,  le  3o  avril, 
un  traité  conclu  avec  la  Prusse  ; 
soutint  le  i5  mai  la  proposition 
faite  de  lever  des  corps  d'émigrés 
français ,  et  profita  de  cette  occa- 
sion pour  jeter  une  fleur  sur  la 
tombe  de  Malesherbes  ,  «  dont  le 
souffle  de  la  calomnie  n'a  jamais 
osé  ,  dit-il ,  ternir  le  caractère.  » 
En  juillet  il  fut  nommé  mem- 
bre du  conseil  d'état ,  sans  dépar- 
tement fixe.  En  novembre  1795 
il  défendit  le  biïl  proposé  contre 
les  écrits  séditieux  ,  et  essaya  de 
prouver  la  nécessité  de  cette 
mesure  en  citant  l'exemple  de  la 
France.  «  J'étois  encore  fort  jeune, 
dit-il ,  lorsque  j'allai  pour  la  pre- 
mière fois  en  France  ;  j'y  retour- 
nai vingt  ans  après  ,  l'esprit  pu- 
blic n'étoit  plus  reconnoissable. 
A  la  première  époque  il  y  a  voit 
très-peu  de  gens  à  principes  licen- 
cieux ,  on  auroit  pu  lés  compter  j 
niais  à  la  seconde,  je  vis  les  prin- 
cipes démocratiques  faire  le  su- 
jet des  conversations  ,  et  je  re- 
connus que  ce  pays  étoit  travaillé 
de  symptômes  de  révolution.  La 
cause  de  ce  changement  étoit  dans 
la  fatale  négligence  qui  laissoit 
circuler  librement  des  livres  in- 
fectés du  poison  de  la  sédition.  » 
Mansfield  ,  mort  a  Londres  en 
1796  ,  jouissoit  alors  ,  -  tant  en 
places  qu'en  pensions,  de  drx-neuf 
mille  livres  sterlin g  de  rente .    . 

*  MANSI.  (  Jean-Don\inique  )  , 
d'abord  clerc  régulier  de  la  con- 
grégation de  la  Mère  de  Dieu, 
ensuite  archevêque  de  Lucques  > 


MANS'         '      .  , 

naquit  dans  cette  ville ,  dWe  fa* 
mille  illustre  ,  le  16  février  1692* 
Doué  des  i^us  heureuses  dispo- 
sitions et  aune  extrême  avidité 
d'apprendre  ,  ses  études  furent 
rapides  et  brillantes.  Il  professa 
pendant  long-temps  la  théologie 
morale  à  Naples.  Des  voyages 
fréquens  dans  les  principales  vil- 
les d'Italie  et  au-delà  des  monts , 
pour  y  visiter  les  biblioâièqués 
et  y  puiser  de  nouvelles  lumières , 
jom^  a  une  étude  opiniâtre  et 
réfléchie  des  anciens  manuscrits  , 
lui  donnèrent  le  plus  haut  degré 
de  savoir  et  de  profondes  connoiff- 
sances  dans  l'histoire  sacrée  et 
profane.  Nommé  em765  ,  à  Tâge 
de  ;f2  ans .,  à  l'archevêché  de  Luc- 
quès  par  Clément  XIII,  ce  pontife 
crut  devoir  lui  donner  une  preuve 
de  son  estime  en.  le  dispensant 
de  l'exaimen  d'usage.  Cet  illustre 
et  savant  prélat  mourut  le  ij 
septembre  1769.  Ses  principaux 
ouvrages  sont,  I.  Dictionarium 
historicum  ,  criticum  ,  chronolo^ 
gicum  ,  geographicum  ,  et'Utte" 
raté  sacrœ  Scripturœ  ,  Luccae , 
1721.  C'est  la  traduction  latine  de 
D.  Calmet ,  avec  des  notes  et  des 
augmentations  par  Mansi  ,  pu- 
bliée de  notiveau  par  le  même , 
avec  un  suppléi^ient ,  Lucques , 
1731.  II .  Pro legomena  et  disser^ 
tationes  in  omnes  et  singulos  sa- 
crœ Scripturœ  libros ,  etc.,Lucca;, 
1 729.  III .  Commentariorum  litte- 
ralium  in. omnes  libros  veteris  et 
novi  Testanienti ,  auctore  Au-' 
gustino  Calmet,  interpretatio  la" 
tinu  ,  accuraUt  textuwn  collatione 
prœstans  ^  Lucca;  ^  1751.  IV.  De 
veteri  et  novd  Ecclesiœ  disciplinif» 
Opus  Ludovici  Tkomasini  oppor». 
tunis  anilnadi^ersionibus  illustra^ 
tum  cum  elogio  historieo  P^  Lu- 
dovici  ThomAsifd^  Luccae,  17^8. 
V.  Annales  eçclesiastici  Cœsaris 
Baronii  dardinalis  ,  cum  notis 
Stepkani  Saluaii  ^    cnticà  hist* 


-,    MANS 

whtonolûgica  Antonii  Pagii ,  con-  i 
tinuatione  Oderici  Raynaldi^  nO'  1 
tisque  Dominici  Georgii  ,  et  Jo, 
JXominici  Mansi ,  unà  cum  appa- 
jkUu  ,  et  indice  generaîi  ,  Lucca; , 
i74<>  j  58  tomes  in-folio.  VI.  De 
epechis    conciliorum    Sardicèn- 
sium  et  Sirmiensium ,  etc.,  Luc- 
ca ,  lyi^'  Cet  ouvrage  fut  criti- 
qué d'une  manière  indécente  par 
le  dominicain  Mamachi  ,  auquel 
Mansi  répondit  par  une  Disser- 
tation puoliée  kLucquesen  1749* 
VII.   Sanctorum    conciliorum  et 
decretorum  coîlectio  noi^a  ,  seu 
CoUectionis  conciliorum  à  P,Phi' 
lippo  Labbeo  ,  et  Gabriele  Cos- 
sartio  soc,  Jesu  presbyteris  pri- 
mum  s^ulgatœ ,  '  dein  'emendatioris 
et  amplioris  operd  Nicolai  Co- 
leti   Fenetiis  recusœ  supplemen- 
tum  ,  etc. ,  Luccae ,  6  vol.  in-fol. 
Cet  ouvrage  fut  réitnprinié  sous 
un    nouveau    titre  ,  à     Venise  , 
avec    des    augm^entations   consi- 
dérables ,  des  supplëmens  ,   des 
notes  ,   des  dissertations  ,    etc.  ,' 
par  Mansi ,   aidé  des   PP.   Zac- 
caria  ,  Puel ,  Forbenio  ,  Forster , 
et  antres,  3o  vol.  Le  trentième  pa- 
rut en    179a.   Vin.   Nova  editio 
Historiée  eccîèsiasticœ  P,  ISfata- 
lis  Alexandrie  etc., Luccae  ,  1749  ; 
Venetiis ,  1759.  IX.  i?.  P,  F,  Ana- 
cleti      Èeinfestuel      ord.      min. 
S.    JPrancisci    Theologia   mora- 
lis  ,   etc.  ,  accedunt  supplementa 
riyncprimiim  édita  ^  etc.  Mutinae  , 
1758.  X.  Joannis  Alberti  Fabri- 
cii  hibliotheca  latina  mediœet  in- 
fimœ  cetatis  ,  etc,  ,  editio  prima 
itaUca  e  MSS,  editisque  codici- 
bus  correcta ,   iUustrata ,  et  auc- 
ta  y  etc.  9  Patayii,  1754-  XI.  Theo- 
logia moroHs  in  quinque  libros 
distrihuta ,  etc.   Auctore    Paulo 
Layman  ,  soc.  Jesu  ,  in  epitomen 
redacta  ,   et  nunc  primàm  pluri- 
bus  in  locis  exposUa  ,  castigata, 
aucta ,  etc. ,  Patavii ,   1 760.  XII , 
Stephim  Baluzii  misceuanea  no- 


MANS  57 

vo  ordine  digesta ,  et  non  paucis 
ineditis  '  monuntentis  et  notis 
aucta  e  etc. ,  Luccae  ,  1761  ,4  ^o^« 
in-fol.  XIIÏ.  Historia  ecctesias- 
tica  variis  coHoquiis  digesta j  etc. 
Auctore  Fr,  Ignatio  -  Hyaccinto 
Amat  de  Graveson ,  etc.  Editio 
novissima  luculentissimis  addir 
tionibus ,  perpetuisque  adnotatio- 
nibus  iUustrata ,  et  continuatione 
usque  ad  annum  1760  locuphtata, 
Venetiis  ,  176a.  XV.  JEpitome 
doctrinœ  moralis  ex  operibus 
BenedictiXlV  depromptœ.  Acce* 
duntmonitaS.CaroUBorromœiad 
confessanoSy  bullœ^  décréta  etc.  y 
Venetiis,  1770. 

M  ANSION  (Colard),  imprimeur 
et  auteur  du  i5*  siècle,  étoit,  se- 
lon Topinion  la  plus  commune  , 
natif  de  Bruges  ,  où  il   a  passé 

fresque  toute  sa  vie.  On  a  de  lui, 
.  Les  Métamorplioses  d Ovide 
moraUsées  ,  traduites  en  français  . 
par  Mansiony  du  latin  de  Tho- 
mas fp^aley  s,  jacobin  ,  et  par  lui 
imprimées  en  i484  »  in-fol*  II.  La 
Pénitence  dAdam  ,  traduite  du 
latin  ,  manuscrit  k  la  bibliothè- 
que impériale ,  n®  7864*  III.  On 
lui  attribue  encore  la  Traduction 
de  la  Consolation  de  Boéce  ,  qu'il 
imprima  en  i477  î  et  du  Dialo- 
gue des  créatures  ,  Lyon ,  i483. 
Mansion  fut  le  premier  impri- 
meur de  Bruges  ;  et  le  premier 
ouvrage  sorti  de  ses  presses  fut 
le  Jardin  de  dévotion  ,  que  l'on 
croit  impripié  en  i^'i»  Ii  publia 
ensuite,  avec  la  date  certaine 
de  1476  ,  la  Ruine  des  nobles  , 
hommes  et  femmes,  de  Jean  Boc- 
cace.  On  croit  que  Mansion  avoit 
appris  son  art  en  France,  du 
moins  k  en  juger  par  la  forme  de 
ses  caractères.  Il  mourut  en  i484* 
M.  Van-Praet ,  conservateur  de 
la  bibliothèque  nationale ,  a  pu-» 
blié  des  Recherches  sur  la  vie  , 
les  écrits  et  les  éditions  de  cet 


N 


60 


MANT 


an  burin  pour  les  estampes.  Cet 
artiste  mourut  à  Mantoue  en  i5 1 7. 

♦  MANTELIUS  {  Jean  ) ,  né  k 
Hasselt ,  ville  du  comté  de  Looz, 
dans  la  principauté  de  Liège ,  le 
33  septembre  iSgg ,  se  fit  augus-  ' 
tin  ,  enseigna  les  belles-lettres  et 
sur-tout  la  rhétorique  ,  fut  suc- 
cessivement prieur  a  Anvers  , 
Bruxelles  ,  ïpres  ,  Hasselt ,  Co- 
logne ,  visiteur  de  sa  province , 
cl  mourut  le  iH  février  1676.  On 
a  de  lui,  I.  Hasseletumy  Louvain, 
i663 ,  in-4*.  C'est  une  description 
de  la  ville  de  Hasselt  et  des  eavi- 
rons.  II.  Historiée  Lossensis  libri 
decem  ,  Liège ,  1717^,  in  4* •  Cette 
histoire,  bien  écrite,  est  utile  pour 
l'histoire  générale  des  Bays-Bas. 
On  voit  a  la  fin  Stemma  comitum 
Lossensium  par  le  même  auteur  , 
puis  une  collection  de  diplômes 
^t  une  petite  description  histori- 
que des  villes  du  comté  de  Looz , 
par  Laurent  Kobyns ,  avocat  de 
Liège,  m.  Carte  de  la  princi' 
pauté  de  Liège  et  du  comté  de 
Looz  y  Amsterdam  ,  i65g.  Celle 
du  P.  Leclerc ,  jésuite  ,  est  beau- 
coup plus  eicacte  et  mieux  exé- 
cutée. Mantelius  a  encore  fait  un 
grand  nombre  à^ouvrages  ascé- 
ticfues  écrits  en  latin  ,  et  quelques 
Pièces  de  vers.  , 

^  *  MANTHONE  (  G:  ) ,  officier 
d'artillerie  napolitaine.Doué  d'une 
audace  peu  commune  et  '  d'un, 
courage  à  toute  épreuve ,  il  se  ré- 
unit k  quelques  conjurés  ,  et  con- 
tribua ,  avec  le  prmce  Molitemo 
et  quelc[iies  autres  ,  a  l'entrée  de 
Championnet  dans  la  ville  de  Na- 
ples.  Lorsque  l'insurrection  des 
Calabrais  eut  forcé  \es  Français 
k  quitter  Naples  ,  ses  habitans 
nommèrent  Manthone  au  minis- 
tère de  la  ffuerre#  Celui-ci  s'oc- 
cupa de  la  levée  et  de  l'organisa- 
tion des  troupes  nationales  ,  et 
vmi  à  bout  de   créer  de   petifts 


MANT 

corps  d'armée  pour  combattre  les 
insurgés.  Les  succès  de  ces  der- 
niers étant  devenus  plus  grands 
qu'on  ne  devoit  s'y  attendre,  Man- 
tnone  se  mit  a  la  tête  des  troupes 
et  marcha  contre  eux  ;  mais  infé- 
rieur en  nombre  ,  il  fut  battu  par 
le  cardinal  Rufib  ,  et  revint  k  Na- 
ples ,  oh  les  troupes  royales  ne 
tardèrent  pas  d'entrer.  Il  y  eut 
dans  ses  murs  ou  au  dehors  plu- 
sieurs combats  oii  les  habitans 
s'entr'égorgeoient  au  nom  de  la 
liberté  et  du  roi.  Manthone  fit 
des  prodiges  de  valeur;  il  fut  eu- 
suite  pris  ,  traîné  en  prison  y  et 
de  là  conduit  k  l'échafaud. 

MANTICA  (François),  né  a 
.ndine  en  1 534  9  enseigna  le  droit 
a  Padoue  avec  réputation ,  et  fut 
ensuite  attiré  k  Rome  par  le  pape 
Sixte  V ,  qui  lui  donna  une  charge 
d'auditeur  de  rote.  Clément  VII C 
le  fit  cardinal  en  iSgô.  Mantica 
mourut  k  Rome  le  28  janvier 
i6i4«  On  a  de  lui,  I.  De  con- 
jecturis  uitimarum  vobmtatum 
libri  XT/,  Genève,  1734,  in-folio. 
II.  Un  Traité mti\xx\élÀicubrati€>^ 
nés  vaticanœ ,  seu  De  tacitis  et 
ambïguis  conpentionibus ,  deux 
vol.  in-folio.  III.  Decisiones  rotœ 
Romance  y  in-4** 

MANTINUS  (  Jacques  )  ,  mé-  ^ 
decin  ,  très-versé  dans  les  langues 
savantes  ,  né  en  Espagne ,    s'ac- 
quit par  son  art  une  grande  ré- 
putation k  Venise  ,  au  commen- 
cement du  16"  siècle.  On   a  de 
lui  plusieurs  traductions  en   la- 
tin de  quelques  ouvrages  d*Avi- 
cenn^  etd'Averroës.  I.  ParaphrYt- 
sis  As^errois  de  partihus  et  gene^ 
ratione  aninialium ,  Rome ,  i  (ia  i  , 
in-folio.  Il  a    suivi  une  version 
hébraïque  ,*  qui  avoit  été  faite  d'a- 
près l'arabe .  Il .  Paraphrasis,  Avet^ 
rois  super  libros  Platonis  de  Re^ 
pub  lied  y  Rome,  iSSg.  III.  A\^i- 
cennœ  Fen  IKprimi ,  de  un^Ven» 


r 


MANT 


MANU 


6i 


4ali  ratione  medendi  ,  ^  versio  la- 
tinaj  Venise,  i53o,  etc*  IV.  ^vi- 
cennœ  caput  XXIX  tertii  cano- 
nis  F'en  I,  tractatus  I ,  de  cano- 
nibus  universalibus  curationis 
doîoris  cdffitis  ,  Venise  ,  1 55o  , 
avec  la  méthode  de  Corneille 
Baetsdorp.  V.  Interpretationes  in 
organum  Averro'is ,  Venise.  Les 
erre  Mrs  d'Averroès  et  d'Avicenne, 
qu'on  suivoit  alors  dans  les  éco- 
les^ sont  oubliées ,  ainsi  que  celles 
de  Mantinus. 

M  ANT  O  ,  fille  de  Tirésias  , 
et  fameuse  devineresse ,  ayant  été 
trouvée  parmi  les  prisonniers  que 
ceux  d'Argos  firent  k  Thèbes  ,  fut 
envoyée  à  Delphes  et  vouée  k 
Apollon.  Akméon  ,  général  de 
Tarrnée  des  Ar^iens,  en  devint 
éperdument  amoureux  ;  il  en  eut 
un  fils  nommé  AmphHoque  ,  et 
une  fille  appelée-  Tisiphone  ,  re- 
nommée pour  sa  beauté.  Pausa- 
nias  dit  que  de  son  temps  on 
vojoit  k  la  p6rte  d'un  temple 
une  pierre  appelée  le  Siège  de 
Manto  ^  suf  laquelle  elle  avoit 
rendu  des  oracles.  Virnle  ,  d'a- 
près une  tradition  populaire  ,  fait 
atiiver  Manto  en  Italie ,  et  lui 
Eût  épouser  Tuscus ,  dont  elle  eut 
un  fils  nommé  Acnus  ,  qui  fut 
fondateur  de  la  ville  de  Mantoue, 
k  laquelle  il  donna  le  nom  de  sa 
mère  pour  honorer  sa  mémoire. 

^  *  MANTON  (  Thomas  ) ,  théo- 
logien anglais  non-conformiste , 
né  ei^  1620  ,  k  Laurent-Lydiard , 
au  comté  de  Sommerset ,  mort  en 
1677,  élève  du  collège  de  Vadham 
k  Oxford  9  prit  les  ordres  et  fut 
ministre  de  Colyton  au  comté  de 
Dévon.  Il  s'établit  ensuite  k  Sto- 
ie-Newingtdn  ,  prêcha  plusieurs 
Ibis  devant  le  parlement ,  et  fut 
nomme  chapelain  k  la  restaura- 
lion  de  Chanes  II  ;  mais  il  perdit 
cette  place  en  1662  ,  pour  non- 
^ox^brisH^*  £n  1671   il  fut  em- 


prisonné pour  avoir  prêché  dans 
un  conciliabule^  mais  mis  en  li- 
berté peu  après.  Ses  ouvrages  , 
qui  sont  des   sermons  dans  l'es- 

Î>rit du  calvinisme,  ont  été  recueil- 
ïs  en  5  vol.  in- fol.  Ce  docteur  a 
été  enterré  dans  l'église  de  Stoke- 
Newington. 

MANTUA  (  Marc  ).  Vojez  Be- 

NAVIDIO . 

L  MANTUAN.   rorez  Spa- 

GNOU. 

t  II.  MANTUAN  ou  Manto- 
VANi  (  Jean  -  Baptiste  )  ,  célèbre 
peintre  et  sculpteur  ,  né  k  Man- 
toue  en  14^6 ,  disciple  de  Jules 
Ronrain ,  grava  au  burin  un  corn," 
bat  naval  de  sa  composition  ; 
David  coupant  la  tête  de  Go^ 
liath ,  d'après  Jules  Romain  , 
et  plusieurs  autres  pièces»  Man- 
tuan  fut  père  de  Mantuajia  (  vojr. 
Diane,  n»  II  ) ,  qui  s'est  également 
distinguée  dans  cet  art.  La  fille  a 
aussi  laissé  plusieurs  morceaux^ 
au  burin. 

*  MA]VUCCI(N.A.),  mé- 
decin  vénitien  ,  emploja  un  sé- 
jour de  quarante  ans  aux  Indes 
pour  composer  une  Histoire  con- 
sidérable^  que  le  P.  Catrou  a  tra- 
duite et  abrégée  dans  son  Histoire 
générale  de  l'empire  du  Mogol , 
depuis  sa  fondation  jusqu'k  pré* 
sent. 

1 1.  MANUCE  (  Aide  ) ,  AUus 
Pius  Manutius  ,  célèbre  impri- 
meur italien ,  né  en  i447  9  ^  Bas- 
sano ,  ville  située  dans  le  duché 
de  Sermonetta ,  près  de  Velletri 
et  des  Marais  Pontins  y  ce  qui  le 
fit  surnommer  Bassianus,  Manuce 
est  l'un  des  hommes  qui  ont  le 

Ï)lus  contribué  k  la  perfection  de 
'art  typographique.  Le  premier  , 
il  impnma  le  grec  correctement  et 
sans  oeaucoup  d'abréviations.  Il 
I  imprima  d'abord,  «i^  iSoi ,  uuc 


62 


MANU 


JGrammaire  latine ,  qui  a  été  plu- 
sieurs  fois  réimprimée    depuis. 
Manuce  vint  à  Rome  ,  oà  il  se  li-^ 
vra  à  l'étude  des  belles-lettres. 
En  1462,   il  abandonna  Ferrare, 
serrée  de  près  par  Farroée  véni- 
tienne ,  et  conçut,  avec  le  fameux 
Pic  de  La  Mirandole,  le  projet  de  , 
l'établissement  d'une  belle  impri- 
merie il  Venise ,'  en  i488  ,  et  dé- 
buta par  le  petit  poëme  dô  Musée, 
grec  et  latin  ,  sans  date ,  mais  in- 
dubitablement de   i494«  I^  '*" 
cueil  des  traités  de  grammaire  de 
Tbéodorus  ,  Apollonius  et  Hé- 
rodianus  fut  beaucoup  mieux  im- 
primé ;  et ,  depuis  ce  moment, 
chaque  pas  qtie  fit  Manuce  dans 
la  carrière  en  fut  un  vers  la  per- 


tote.  Ce  beau  monument  de  l'art 
typographique  ,    commencé    en 
1495  et  terminé  en  1498  ,  fit  alors 
regarder  Aide  Manuce  comme  le 
premier  imprimeur ,  et  comme  un 
des  sa  vans  les  plus  recommanda- 
bles  de  son  siècle^   Jusque-lk  on 
n'avoit  travaillé    ^ue    pour    les 
savans  de  profession  :  le  format 
in-folio  ^toit  le  seul  que  l'on  con- 
nût ;  format   incommode  ,    au- 
quel on  en  a  heureusement  subs- 
titué de  plus  commodes.  Aide 
Manuce  résolut    de  les  publier 
in-8°.  Il  imagina  d'abord  un  ea- 
raclère  dont  on  assure  que.  l'é- 
criture de  Pétrarque  lui  donna  la 
première  idée  ,  et  qui  fut  nommé 
Aldino.  Le  pape  Jules  II  accorda 
à  Manuce  ,  le  27  janvier  i5i3  , 
un  privilègepour  se  servir,  priva- 
tivement  k  (ont  antre ,  des  carac- 
tères de  son  invention ,  qu'il  ap- 
pelle beaux  et  semblables  k  l'é- 
criture. Ce  caractère ,  moins  beau 
sans  doute  que  les  lettres  rondes 
employées  par  Vindelin  de  Spire, 
Jenson,  etc. ,  étoit  bien  supérieur 
au  lourd  gothique.  En  i5oi  parut 


MANU 

le  Virgile  imprimé  de  cette  ma- 
nière. Le  prince  des  poètes  latins 
fut  bientôt  suivi  de  tout  ce  que  la 
littérature  avoit  demeifleur.  Dé- 
mosthènes,  Lucien  ,|Dante ,  Ho- 
race ,  Pétrarque ,    Jujvénal ,  Lu- 
cain  ,  Homère  ,  Sophocle ,   et  les 
Epîtres  familières  de  Cicéron  fu- 
rent successivement  publiés  dans 
le  même  format.  Cette  grande  en-* 
treprise  fit  plus  pour  la  réputa- 
tion que  pour  la  fortune  de  son 
auteur  ;  mais  Aide  Manuce  aimoit 
la  gloire.  Les  travaux  de  l'impri- 
merie ne  l'empêchèrent  pas  de  se 
livrer  k  ceux  de  l'éruditian.  Ce- 
pendant il  ne  se  montroit  point 
aussi  supérieur  dans   cette  der- 
nière partie  que  dans  la  première. 
On  accusa  ses  éditions  grecqaes 
de  manquer  de  correction.  Son 
goûl  étoit  pur ,  et  son  style  ne 
nuanquoit  ni   d'élégance,   ni   de 
naturel,  ni  de  force.  Voyez  lès 
préfaces  et  les  notes  qu'il  a  join- 
tes k  ses  éditions  grecques  et  lati- 
rues ,  et  k  âa  traduction  latine  de 
la  grammaire  grecque  de  Lasca- 

ris ,  qui  parut  en  i494*  1^  pi^p^- 
roit  et  promettoit  un  travail  sUr 
Oppien  et  sur  Virgile ,  lorsque  ki 
mort  le  surprit  en  i5i6,  k  Venise, 
dans  uu  âge  très-avancé.  Aide 
Manuce  dot  paroltre  une  espèce 
de  prodige  dans  uii  siècle  où  l'oa 
sorlott  k  peine  de  la  barbarie, 
et  où  les  connoissances  étoient 
rares  ,  sur-tout  dans  la  belle  lit- 
térature* Ce' savant  et  laborieux 
artiste  ,  craignant  d'être  détourné 
de  son  travail  par  les  oisifs  dont 
les  villes  sont  remplies ,  avoit  mis 
k  la  porte  de  son  cabinet  un  avis 
k  ceux  qui  venoient  Tinterrompre, 
de  ne  1  entretenir  que  des  choses 
nécessaires ,  et  dé  s'en  aller  dès 
qu'il  les  auroît  satisfaits.  On  a  de 
lui ,  I.  Une  Grammaire  grecque  , 
4n-4*.  II.  Des  Notes  sur  Motrice 
et  Homère,  lîl.  Des  Tradi^ctions 
de  quelques  traités  de  saint  Gr^- 


MANU 

5oire  dé  Nazianze  .  ef  de  salut 
ean  de  Damas ,  et  d'autres  ou- 
frrages.  Il  a  paru  ht  Padoue ,  en 
1790,  Série  aeWedizioni  Aldiney 
per  ordine  cronologico  ed  alja- 
betico  ,  in- 12  de  182  pages.  C'est 
la  a*  édition  de  ce  catalogue  plus 
complète  que  la  première  ,  et  ce- 
pendant  susceptible  de  nouvelles 
additions.  On  l'attribue  an  der- 
nier archevêque  de  Sens  ,  Lomé- 
nie ,  dont  on  vendit  la  riche  col- 
lection d'éditions  du  lâ*  siècle 
l'année  suivante  1791 .  Le  catalo- 
gue rédigé  par  crançois-Xavier 
Laire  parut  à  Sens  sous  le  titre 
de  Index  Ubromm  ab  irwentd 
typo^raphid  ad  anmûn  i5oo ,  a 
ToL  m-8««  Ce  célèbre  imprimeur 
a  fait  tirer  sur  vélin  un  seul  exem- 
plaire des  principaux  ouvrages 
qu'il  a  publiés. 

t  n.  MANUCE  (Paul) ,  fils  du 
précédent,  d'une  complexion  foi- 
ble   et  d'un  travail  infatigaMe, 
né    a  Venise  en  i5ia  ,  fut  chau- 
ffé "pendant  quelque  temps  de  la 
Dibiiothèque    vaticane    par    Pie 
IV  ,  qui  ie  mit  à  la  tète  de  l'im- 
primerie   apostolique..  Pour  que 
ses  livres  eussent  toute  la  per- 
fection   qu'il  étoit     capable   de 
leur  ilonner  ,  il  laissoit  un  long 
intervalle  entre  la  composition 
et  l'impression.  On  prétend  mê- 
me  qu'il  n'achevoit   qu'à  la  fin 
de  l'automne  les  livres  qu'il  avoit 
commencés  au  printemps.  Son*  as- 
siduité à  l'étude  avança  sa  mori , 
airivée  à  Rome  en  1574*  Tous  ses 
ouvrages  sont  écrits  en  latin  avec 
pureté  et  avec  élégance.  On  es- 
time principalement,  I.  Ses  Com- 
mentaires sur  Cicéron ,  sur-tout 
sur  les  ^pîtres  familières  et  sur 
celles  ^  Atticus,  Venise,  i5^j  , 
ÎÊtë'*.  n.  IhB  Epitres  en  latin  et 
en  italien,  in-i'2,i566, qui  furent 
terès-reckerobées.  III.  Les  trai- 
tés do  legibus  Mamanis  ,i]>-8«  ;  de 


MANU 


65 


dierum  apud  Romanes  veteres 
ratione  ;  de  senatu  Romano  ;  de 
.comitiis  Romanis,  Tons  ces  écrits, 
qui  sont  pleins  d'érudition  ,  ont 
été  réimprimés  plusieurs  fois. 

IIL  MANUCE  (Aide)  le 
jeune  ,  né  à  Venise  en  i545. 
Héritier  du  savoir  et  de  la  vertu  de 
Paul  Manuce  son  père,  le  jeûna 
Aide  professa  k  Venise,  à  Bologne, 
et  ensuite  k  Pise.  Clément  yELI 
lui 'confia  la  direction  de  l'impri- 
merie du  Vatican ,  place  qui  ne 
le  tira  pas  de  la  misère  où  il  fut 
plongé  tonte  sa  vie.  Il  répudia 
sa  femme  ,   comptant   d'obtenir 

3uelque  riche  bénéfice  ;  et  peu 
e  temps  après  il  fut  pourvu  de 
la  charge  de  professeur  de  belles- 
lettres.  Mais  quelque  savoir  qu'il 
eût ,  il  fut  assez  malheureux  pour 
ne  trouver  personne  qui  voulût 
être  son  élève,  et  il  employoit 
ordinairement  le  temps  de  ses 
leçons  k  se  promener  devant  sa 
classe.  Il  mourut  a  Rome  en  1 597, 
sans  autre  récompense  que  des 
éloges ,  et  après  avoirété  obligé  de 
vendre  sa  bibliothèque ,  amassée 
à  grands  frais  par  son  père  et  son 
aïeul ,  et  composée  ,  ait-on  ,  de 
^0,000  volumes.  Manuce  écrivoit 
en  latin  avec  beaucoup  de  pu- 
reté. On  a  de  lui  ,  I.  Traité  de 
torihoeraphe ,  qu'il  composa  k 
l'âge  de  i4  ans,  Venise  ,  i566» 
in-8'» ,  réimprimé  en  iSgr.II.  De 
savans  Commentaires  sur  Cicé- 
ron, 2  vol.  in-fol.  in.  Tivis  Uvres 
dépitres  ^  2  vol.  in-B*.  IV.  Les 
Vies  de  Cosmç  de  Médicis^  i586y 
in-fol.,  et  de  Castruccio  Cas- 
tracani  ,  i56o,  in-4*'  »  en  italien^ 
etc. 

t  ï.  MANUEL-COMNÊNE ,  if- 
fils  de  l'empereur  Jean  Compè- 
ne  et  d'Irène  de  Hongrie ,  né  a 
Constantinople    en  i  i  ,:^  Q  »  fut 
»  couronna  empereiu:    dans   celte 


"1 


64 


MANU 


TÎlle    en    ii43  ,    au    préjudice 
d'Isaac,  son  frère  aîné,  homme  fa- 
rouche ^t,  emporté,  que  son  père 
avoit  privé  par  son  testament  de 
la  succession  impériale.  Ses  états 
ayant  été  inondés  par  les  armées 
de  la  seconde  croisade ,  les  Grecs, 
incommodés  de  ce  dé]3ordement 
d'étrangers  ,  leur  rendirent  tout 
le  mal  .qu'ils  croy oient  en  avoir 
reçu.  La  guerre  que  Manuel  sou- 
tint contre  Roger ,    i*oi  de    Si- 
cile >  qui  avoit  pénétré  dans  l'em- 
pire ,  fut  d'abord  malheureuse  ; 
mais    enfin    il   vint   k   bout  de 
chasser  les  Siciliens  de  ses  pro- 
vinces ,  et  ses  succès  les  forcèrent 
a  lui  demander  la  paix.  Il  passa 
ensuite  dans  la  Dalmatie ,  et  de 
là  dans  la  Hongrie  ,  et  il  eut  par- 
tout des  avantages.  Après  avoir 
humilié  les  sultans  d'AIep  et  d'I- 
cone  ,  il  descendit  en  Égjpte  ,   h. 
latéte d'une  flotte  et  d'une  armée. 
On  prétend  qu'il  aurqit  conquis 
ce  royaume  ,    sans   la  trahison 
d'Amauri  ,   roi   de  Jérusalem  , 
avec  lequel  il  s'étoit  ligué  pour 
cette   expédition.   Une   nouvelle 
guerre    avec    le    sultan   d'Icône 
vint  occuper  ses  troupes  :  elle  ne 
fut  pas  d'abord  heureuse;  mais 
la  vsueurdeManuel  finit  par  triom- 
pher. Tandis  qu'il     combattoit,, 
il  s'occupoit  de  disputes  de  reli- 
gion. Il  composa  des  instructions 
en    forme  ae  catéchisme  ,  qu'il 
prononça  -  lui    même  devant    le 
peuple.  Ayant  la  manie  de  dis- 
puter avec  les   évéques   sur  les 
points  les  plus  obscurs  des  mjs- 
tèreS'du  christianisme  ,  il  propo- 
soit  chaque    jour    de   nouvelles 
questions  sur  les  ,  passages    les 
plus  difficiles  de  l'Écriture.  Il  en 
nt  naître  une  importante  ,   tou- 
chant   les  qualités  de  prêtre   et 
de  victime  en  Jésus- Chrijit;   et 
les  évêques  qui  refusèrent  de  sui- 
vre son  sentiment  furent  déposés. 
Xe  célèbre  £u$tache,  su'çhevêque 


MANU     ; 

de  Thessalonique  ,  dont  nous 
avons  un  savant  commentaire  sur 
Homère  y  fut  de  ce  nombre.  Quel" 
que  temps  après  il  entreprit  de 
aonner  un  nouveau  senis  à  ces 
paroles  de  Jesus-Christ  :  «  Mon 
rère  est  plus  grand  que  moi.  »  Il 
assembla  dans  le  palais  les  plus 
savans  de  l'empire  ,  où  il  soutint 
contre  tous  Topinion  qu'il  avoit 
avaùcée  ,  et  leur  fit  souscrire 
un  décret  conçu  en  ces  mots  : 
«  J'admets  les  explications  que 
les  Pères  ont  données  de  ces 
mots  de  Jésus-Christ  :  Mon  Père 
est  plus  grand  que  moi  j  mais 
je  cfis  qu'ils  doivent  s'entendre 
de  son  corps  qui  étoit  créé  et 
passible.  »  Il  n'osa  cependant 
^mettre  dans  cette  formule'  son 
véritable  sentiment,  que  le  fils 
étoit  moindre  que  le  père  ,  depuis 
qu'il  s'étoit  revêtu  de  Fhumanitéj 


qu 

mais  il  fit  une  ordonnance ,  par 
laquelle  il  menaçoit  d'excommu- 
nier   et    de   faire    mourir    ceux 
qui   la  conibattroient ,  et  même 
ceux    qui    penseroient    le   con- 
traire ;  et  il  fit  graver  son  décret 
sur  un  marbre  qui  fut  mis  dans 
l'église  principale  de    Constantin 
nople.   Sur  la  fin  de  sa  vie  ,  il 
ordonna    qu'on  effaçât  du   caté- 
chisme   un  anatjième   prononcé 
contre  le  dieu  de  Mahomet ,  que 
ce    faux  prophète   avoit  dit    ne 
point  engendrer,  et n'atoir point 
été  engendré.  La  décision  derem- 
pereur ,  qui  renversoit   les  idées 
que  les  chrétiens  ont  de  la  Tri-* 
nité  ,  souleva  tous  les  esprits  ;  et 
comme    cette    nouveauté    alloit 
exciter   une   guerre    civile  ,  les 
évêques  convinrent  de  dire  sim- 
plement  anathème    à   Mahomet 
et  à  sa  doctrine.    Miainuel  mou- 
rut quelque  temps  aprèà ,   a    la 
fin  de  septembre  nêo,  âgé  de 
60  ans.   Comme  il  avoit   scan- 
dalisé l'Église  grecque,  en  dog^ 
matisant  $ur  les  mystères ,  en  se 


■> 


MANU 

livrant  aux  chimères  de  Fastror 
lugie  judiciaire  ,  il  se  revêtit  avant 
ha  mort  d'un  habit  de  moine. 
Ce  prince  étôit  d'ailleurs  plein 
de  grandes  qualités  :  humain  , 
<  géticreux ,  patient  dans  les  tra- 
vaux militaires ,  hrave  à  la  tête 
d*:S  armées ,  et  ne  formant  que 
d(îs  projets  dignds  de  sa  grandeur 
d'aree.  Les  Latins-  le  calomniè- 
rent ,  pour  se  venger  du  peu  de 
succès  de  leur  croisade  ;  et  les 
Grecs  ,  p^ur  se  dédommager  des 
impôts  exorbitans  que  les  guerres 
coiilinu  elles  de  son  règne  oc- 
casionnèrent. 

IT.  ^^ANUEL-PALÉOLOGUE, 
fils  de   Jean  Vï  Paléoiogue,  et 
empereui"  de  Constantinopie  après 
lui ,  fat   encore   moins   neureux 
qite  son  père.  Les  Turcs  lui  décla- 
rèrent  la  guerre  Pan  iSqi  ,  lui 
enlevèrent  Thessalonique ,  etlail- 
lirent  à    se   rendre    maîtres    de 
Constantinople  en  ï3ç)5.  Comme 
ses   prédécesseurs ,    il    vint  dé- 
ni nnaer  aux  Latins    des  secours 
qu^il   Ile  put  obtenir.  Enfin  ,  las 
des  infortunes  qu'il  éprouvoit  , 
il  remit  le  sceptre  k  Jean  VII  Pa- 
léolôgiiC'  son  fils  ,  et  prit  l'habit 
religieax    deux   jours    avant    sa 
ntort,  arrivée  en   i^iS,  Il   étoit 
âgé  de  ^7  ans ,  et  en  avoit  régné 
35.    La   aouceur  de  son  carac- 
tère le  fît  aimer  de  ses  peuples. 
JjSl  politique  fut  la  base  de  son 
gouvernement;  mais  comme  il  ne 
partit    pr«îsque     point  k  la   tête 
ne   ses  armées  ,  qu'il  n'emploja 
que  des  trriupes  étrangères  ,  et 
qri'il  négligea  de  discipliner  les 
soldats  de  sa  ns^tion ,  il  prépara 
la  ruine  de  l'empire.  Il  est  auteur 
d'art    Recueil   d  ouvrages  impri- 
més sous  son  nom  ;  on  y  trouve 
du  style  et  de  l'éloquence. 

*in.  MANUEL  (Jean),  fils  de 
l^nfaiit  tioii  -Manuel  >  ti  p^tit*  ; 

T.    Xi* 


MANU 


65 


fils  du  roi  Ferdinand  -  le^Saint , 
âorissoit  au  commencement  da 
14*"  siècle  ;  il  laissa  un  nom  à 
sa  postérité ,  qu'il  illustra  par  des 
actions  d'éclat  sous  les  règnes  de 
Ferdinand  IV  et  d'Alfonse  XI. 
Ce  qu'il  ^  a  de  plus  rare  et  de 
plus  admirable  dans  le  siècle  où 
d  vivoit,  c'est  qu'il  sut  allier  la 
culture  des  lettres  avec  le  tu- 
multe des  armes.  Les  ouvrages 
qu'il  a  laissés  sont ,  I.  La  Chro- 
nique de  l'Espagne,  II.  Le  Livre 
des  Savans,  IIl.  Le  Livre  du  Ca- 
valier, IV.  Celui  de  VEcHyer,  Y» 
Celui  de  r Infante»  Vl.  Le  Livrm 
de  la  Maison,  VII.  Celui  des 
Tromperies,  VIII.  Celui  des  Can- 
tiques, IX.  Celui  des  Exemples <k 
X.  Cehd  des  Conseils,  XI.  Le 
Comte  Lucanor  est  un  roman  mo- 
ral ,  qui  renferme  d'excellentes 
maximes  pour  se  conduire  dans 
le  monde  avec  sagesse.  De  tous 
ces  ouvrages  ,  ce  dernier  seul  vit 
le  jour,  d'abord  k  SéviIIe,en  iS^Sj 
par  les  soins  du  savant  argote  de 
Molina  9  et  ensuite  à  Madrid  ,  eii 
1642 ,  in-4*- 

IV.MANUEL-PHILE.  Fcryei^ 
Philc. 

t  V.  MANUEL  (Nicolas)  , 
mort  k  Berne  en  i53o ,  avoit  fait 
jouer  dans  cette  ville,  en  iSaa^ 
deux  misérables  farces  \  l'une 
intitulée  Le  Mangeur  de  Morts  ; 
et  l'autre  >  Antithèse  entre  J,  C. 
et  son  vicaire.  Quoique  Berne 
fût  encore  catholique ,  on  ne  lui 
fit  point  un  crime  de  ces  deux 
comédies.  Manuel  fut  fait  conseil 
1er  peu  de  temps  après,  etemplojé 
k  plusieurs  négociations.  Il  est 
le  traducteur  du  Recueil  de  pro- 
cédures contre  des  jacobins  exé- 
cutés k  Berne  en  iSog,  pour 
crime  de  sorcellerie  ,  auquel 
Traité  sont  accouplés  des  coi»» 
deliers  d'Orléans  ;  pour  pâreiOç 


66 


MANU 


imposture   ,    traduit    de    Falle- 
maad  ,  Genève  ,  i556 ,  in-8°. 

tVI.MAMJEL  (Louis-Pierre), 
né  à  Montarg^is  ,  d'un  potier  de 
terre ,  reçut  cependant  une  éduca- 
tion assez  soignée  pour  entrer  d'a- 
bord dans  la  congrégation  des 
doctrinaires ,  et  devenir  répéti- 
teur de  collège^  à  Paris,  puis 
précepteur  du  fils  d'un  banquier. 
Après  avoir  obtenu  de  ce  dernier 
une  pension  viagère  ,  il  se  livra  k 
la  littérature  ,  et  k  la  culture  des 
lettres  ;  il  y  joignit  le  commerce 
des  livres  défendus  :  une  brochure, 
qui  se  vendoit  sous  le  manteau , 
le  conduisit  k  la  bastille ,  où  il 
resta  trois  mois.  Au  i4  juillet 
1789  il  se  réunit  aux  électeurs, 
et  iors  de  l'organisation  de  la 
municipalité,  dontBailly  l'ut  nom- 
mé maire,  il  obtint  une  place  d'ad- 
ministrateur de  la  police.  Ce  fut 
pendant  qu'il  exerçoit  ces  fonc- 
tions qu'il  recueillit  toutes  les 
anecdotes    scandaleuses  qu'il    a 

•  publiées  depuis  dans  un  ouvrage 
en  deux  volumes ,  sous  le  titre 
de  la  Police  dévoilée.  Cette  pro- 

-  duction  révolta  toutes  les  amcs 
honnêtes.  Au  renouvellement  de 
la  municipalité ,  en  1791  >  Ma- 
nuel, nommé  procureur  dô  la 
commune  ,  eut  une  part  active 
à  la  fameuse  journée  du  20  juin 
i79'2  ;  ce  qui  lui  fournit  l'occasion 
do  jouer  un  grand  rôle,  et  d'ac- 
quérir une  grande  popularité. 
Suspendu  de  ses  fonctions  par  le 
département ,  il  se  fît  réintégrer 
par  un  décret;  il  publia  une  lettre 
adressée  k  Louis  aVI  ,  commen- 
çant par  ces  mots  :  Sire  ,  je 
n  ni  me  pas  le  roi.  Il  proposa  de 
renfermer  au  Val-de-Grace ,  pen- 
dant la  guen'e  ,  la  reine ,  comme 

•  suspecte.  Manuel ,  encore  pro- 
cureur de  la  commune  au  xoaoût , 
s'altribuoit  en  partie  le  succès 
4c  cette  journée^  il  Ht  abattre > 


MANU 

dans  la  cour  de  l'hôtel  de  vill« , 
la  statue  de  Louis  XIV  ,  ce  qu'il 
appeloit  la  déchéance  de  Louis 
XI f^,  et  fut  le  premier  k  proposer 
de  renfermer  Louis  XVI  au  Tem- 
ple. Nommé  député  k  la  conven- 
tion ,  il  se  chargea  .d'apprendre  a 
ce  prince  l'abolition  de  la  rpyaar 
té ,  et  l'établis  saunent  de  la  répu- 
blique. Dès  ce  moment  le  spec- 
tacle du  malheur  ouvrit  son  cœur 
k  la  pitié  ;  Manuel  parut  tou- 
ché de  la  situation  de  cette 
famille  ,  et  Si  des  efforts  pour 
l'adoucir  ;  il  se  détacha  du  parti 
de  Robespierre  ,  et  tâcha  d'éloi- 
gner le  jugement  du  monarque  y 
en  demandant  que  le  peuple  fran- 
çais ,  réuni  en  assemblées  pri- 
maires ,  f»\t  consulté  pour  savoir 
s'il  consentoit  à  l'abolition  dé- 
finitive de  la  ro vanté.  Ce  chan- 
gement  d'opinion  surprit  tous 
les  auditeurs.  «Les  jacobins  ,  dit 
un  écrivain  ,  soutinrent  qu'il 
avoit  été  gagné  par  la  reine  ; 
d'autres ,  qui  se  prétendoient  ins- 
truits ,  assurèrent  que ,  dans  le 
temps  où  l'armée  aux  ordres  du 
duc  de  Brunswick  pénétroit  sans 
obstacles  en  Champagne  ,  Ma- 
nuel ,  Pétion  et  Kersamt  se  ren- 
dirent un  matin  près  de  Louis 
XVI ,  et  qu^après  lui  avoir  dé- 
claré l'état  des  choses ,  ils  lui 
annoncèi*cnt  qu'il  y  avoit  k  crain- 
dre que  le  peuple  ne  le  massa- 
crât avec  toute  sa  famille ,  dès 
que  l'armée  allemande  approche- 
roit  de  la  eapitale  ;  mais  que  s'il 
vouloit  engager  les  alliés  à  retirer 
leurs  troupes  ,  la  commune  si- 
gneroit,  au  bas  de  sa  lettre  av^ 
roi  de  Prusse,  l'engagement  de 
mettre  ses  jours  en  sûreté.  Louis 
XVI  consentit  k  écrire  sous  leur 
dictée  ,  et  ils  signèrent  tous  trois 
ce  qu'ils  avoient  promis.  Cepen- 
dant ,  honteux  de  cette  déraarcbe 
dès  que  le  danger  fut  passé  ,  ils 
convinrent  de  U  tenir  secrète , 


-    MANU 

de  penr  que  leurs  ennemis  n'en 
proiitassentpourles  perdre. «Mais 
lorsque  le  procès  du  roi  fut  ré- 
solu ,  Manuel,  qui  avoit  encore 
parfois  des  retours  de  conscience  , 
se  ressouvint  de  ce  serment ,  et 
vota  pour  la  détention  de  ce 
prince  ,   et  son  bannissement  k  la 

Êaix  ;  Kersaint  refusa   de  voter, 
lans  le  procès  contre  la  reine  , 
Manuel  ,  loin  de  l'accuser ,  loua 
$on  courage  et  plaignit  ses  mal- 
heurs. Il  sentit  qu'il  alloit  payer 
de  son  sang  son  refus  de  la  ca- 
lomnier ;    mais   il    n'hésita  pas. 
Ajant ,  en  outre  ,  plaidé  la  cause 
de  quelques  émigrés ,  et  blâmé 
les  ti-ibunes  de  leurs  vociférations 
féroces  ,   on    assura   aussitôt  en 
pleine   assemblée  qu'il  étoit  de- 
venu fou  ,    et    on  l'abreuva   de 
tant  d'injures  ,  qu'il  fut  forcé  de 
donner  sa  démission.  Il  se  retira 
à  Montargis ,  où.  on  voulut  le  faire 
assassiner  ;  mais  sa  mort  n'ayant 
pas  suivi  ce  complot ,  on  le  fit  ar- 
rêter ,  traduire  a  la  conciergerie 
de  Paris  ,  d'ovile  tribunal  révo- 
lutionnaire l'envoya  a  Téchafaud , 
le  1 4  novembre  1793  ,   k  l'âge  de 
4^  ans.  Il  y  monta,  l'esprit  pres- 
que  aliéné.   Manuel  avoit  de  la 
fac'dité  a  parler,  et  une  concision 
piquante    qui   n'ofFroit  point  de 
sécheresse.  Ses  reparties  étoient 
vives  et  mordantes  j  on  peut  en 
juger  par  celle-ci  :  Le  député  Le 
Gendre  ,  qui  avoit  été  boucher, 
piqué  de  ce  que  Manuel  venoit 
de  combattre  avec  succès  l'une  de 
ses  motions ,  s'écria  :  «  Eh  bien  I 
il   faudra  décréter  que  Manuel  a 
de  l'esprit.    »    Il  vaudroit   bien 
mieux  aécréter ,  répondit  celui-ci , 
«  que  je  suis  une  bête  ,  parce  que 
Le   Gendre ,  exerçant  sa  profes- 
sion ,  auroit  le  droit  de  me  tuer.  » 
Manuel  avoit  beaucoup  d'orgueil, 
il  se    croyoit  un  grand    écrivain 
Uii   siècle;  il  en  vouloit  princi- 
pstlement  aux  prétreis ,  sans  cesse 


MANY 


67 


il  les  poursuivoit  :  leurs  cérémo- 
nies excitoient  son  indignation.  Il 
Î)ublia  k  cet  égard  une  lettre  circu- 
aire  k  l'occasion  de  la  Fête-Dieu. 
Ses  ouvrages  sont  loin  de  justifier 
cette  prétention.  On  lui  doit ,  I. 
Lettre  (Tun  officier  des  gardes 
du  corps  y  1786  ,  in-8®.  II.  Coup- 
d'œil  philosophique  sur  le  règne 
de  saint  Louis  ,  1786  ,  in-80.  III. 
V Année  française  ,  4  vol.  in-12 , 
1789.  L'auteur  place  la  vie  d'un 
Français  illustre  k  chaque  jour 
de  l'année  ,  pour  réunir  son  sou- 
venir k  celui  du  saint  qu'on  ho- 
nore. Cet  ouvrage  est  écrit  tantôt 
avec  une  emphase  ridicule ,  tantôt 
avec  une  trivialité  dégoûtante.  Il 
marque  très -peu  de  dates  de  la 
vie  de  ses  héros  ,  et  celles  qu'il 
indique  ne  sont  pas  toujours 
justes.  rV.  La  Police  de  Paris 
déi^oilée  ,  2  volumes  in-8"».  V. 
Lettres  sur  la  révolution  ,  re- 
cueillies par  un  ami  de  la  cons- 
titution, 1792  ,  in-8».  VI.  Manuel 
fut  l'éditeur  des  Lettres  écrites 
par  Mirabeau ,  du  donjon  de 
Vincennes  ,  k  Sophie  ,  depuis 
1777  jusqu'en  1780.  Il  mit  en 
tête  de  ce  recueil  une  préface 
remplie  d'idées  bizarres  ,  et  d'ex- 
travagances. VII.  Opinion  de  Ma^ 
nuel ,  qui  n'aime  pas  les  ixtis , 
in-8<>.  VlII.  Des  Lettres  et  des 
Pamphlets  i  etc. 

*  MANY ,  premier  peintre;  dont 
l'Inde  ait  conservé  la  mémoire, 
vint  k  la  cour  de  Mahraje  et  s'y 
mit  en  grand  crédit  par  son  mé- 
rite. Il  présenta  au  roi  des  figures 
auxquelles  il  imposa  au  hasard 
le  nom  de  ses  ancêtres,  "fet  fut 
magnifiquement  paiyé  d'un  tra- 
vailqui  sembloit  tenir  du  miracle. 
Mâny ,  comblé  d'honneurs  et  de 
richesses ,  ne  fut  point  encore  sa- 
tisfait; il  manquoit  k  sa  vanité 
d'artiste  de  perpétuer  sa  mémoire 
d'une  manière  stable,  et  il  ima- 


68 


MANZ 


gina  ,  pour  y  parvenir,  a  engager 
le  roi  à  faire  rendre  des  hon- 
neurs k  ces  images  de  ses  pères. 
Le  roi  prêta  les  mains  k  ce  pro)et , 
et  il  fut  ordonne  de  leur  rendre 
hommage.  Au  bout  de  quelque 
temps  on  commença  k  les  adorer , 
et  enfin,  sons  le  règne  de  Sou- 
rage,  ce  culte  devint  une  idolâ- 
ti-ie    prescrite   sous   de   grandes 

Feines,  et  <^ui  s'empara  de  toute 
Inde.  Ainsi  les  vœux  du  peintre 
Mâny  furent  complètement  exau- 
cés, puisqu'on  ne  pouvoit  point 
adorer  les  nouveaux  dieux ,  sans 
rendre  hommage  k  la  main  qui  les 
avoit  fait&. 

'  *  MANYOKÏ  (  Adam  de  ) ,  né 
i  Szokolia  ,  près  de  Novigrad  en 
Hongrie,  en  1673,  mort  peintre 
et  pensionnaire  de  la  cour  k  Var- 
sovie ,  dans  un  âge  avancé ,  pei- 
îjnit  le  portt*ait  d  une  manière  si 
distinguée ,  qu'on  ne  fait  pas  dif- 
ficulté de  le  comparer  au  célèbre 
Nattier.  Manjoki  imitoit  soigneu- 
hieût  la  nature  ,  mais  avec  choix. 
Sa  touche  étoit  agréable  ,  moel- 
leuse et  transparente,  quand  il 
falloit  qu'elle  le  fût ,  et  dans  ses 
carnations  on  trouvoit  ce  qu'on 
appelle  la  couleur  de  la  pèche, 

*  MANZINI  (  Jean-Baptiste  ) , 
1  ittdrateur  célèbre ,  né  à  Bologne , 
d'une  famille  noble ,  le  22  août 
i599  ,  passa  une  grande  ps^rtie 
de  sa  vie  k  Rome  et  dans  diffé- 
rentes cours  d'Italie ,  qui  le  com- 
blèrent d'honneurs  et  de  distinc- 
tions. Il  mourut  dans  sa  patrie 
îe  3o  novembre  1664.  On  a  de 
lui  Délia  peripezia  di  fortuna , 
o^s^ero  sopra  la  cadutadi  Sejano; 
Dell*  offizio  délia  settimana  San- 
ta ;  Délia  vita  di  S,  Eustachio 
martire;  Il  Cretideo ,  ronianzo; 
X  tre  concorrenti  amorosi  ;  I  fu- 
rdri  délia  gioventù  ;  La  Flerida 
gelosa,  tragédie;  etc. 


MAOU 

M  A  N  Z  O  (  Jean  -  Baptiste  ) , 
marquis  de  Villa,  servit  quelques 
années  dans  les  troupes  du  duc 
de  Savoie  et  du  roi  d'Espagne , 
puis  se  retira  k  IVaples  sa  patrie  , 
pour  V  cultiver  k  loisir  les  muses 
et  les  lettres.  Ce  fut  un  des  prin- 
cipaux fondateurs  de  l'académie 
degli  oziosi  de  Naples ,  oii  il  mou- 
rut en  1645  ,  k  84  ans.  Quoi- 
qu'il eût  de  grands  biens ,  Manzo 
vivoit  sans  faste  et  sans  éclat. 
Son  économie,  taxée  d'avarice  , 
a  voit  cependant  un  but  utile.  Il 
fonda  k  Naples  le  collège  dés 
Nobles,  qu'il  dota  richement  k  sa 
mort.  Ses  biens  ,  au  lieu  de  pas- 
ser au  fisc ,  passèrent ,  avec  l'agré- 
ment du  roi  d'Espagne ,  k  ce  col- 
lège, qui  fut  son  héritier.  On  a 
de  lui,  I.  Deir  amore  Diahghi, 
k  Milan ,  1608  ,  in-8«.  II.  Rime  , 
i635 ,  in- 12.  lïl.  J^ita  del  Tasso , 
1634  »  hi-i2,  Manzo  n'étoit  pas  un 
poète  à\\  premier  rang  ;  mais  ou 
ne  doit  pas  le  compter  non  plu» 
parmi  ceux  du  dernier. 

*  MAOUARDY  (  Abou-Ha5sAn- 
A'iy)  remplit  honorablement  les 
fonctions  de  çadhy,  c'est-k-dirc 
de  juge  dans^  la  ville  du  Caire  , 
et  occima  en  même  temps  nne 

Elace  distinguée  dans  la  répu- 
lique  des  lettres.  Il  écrivoit  sur 
la  politique  et  la  jurisprudence, 
et  a  laissé  un  grand  nombre  d'où* 
vrages  estimés  ,  dans  l'un  et  l'au- 
tre genre.  Le  plus  célèbre  porte 
le  titre  de.  Ce  gui  embrasse  tout. 
On  s'attend  k  des  prodiges  de  là 
part  d'un  homme  qui  promet  tant 
de  choses;  mais  lorsqu'on  trouve , 
après  ce  titre  magnifique  ^  un  livre 
de  droit,  fort  bien  fait  sans  doute  , 
mais  sec  et  aride ,  on  reconnoît 
l'esprit  oriental ,  et  l'on  est  oblig4 
de  dire  : 

Parturicnt  monUs ,  naseetur  riiieulus  mitu 
I   La  oiootagnc  ca  travail  Cfiâmte  ua«  fonrif. 


MAPH 

Mâouârdy  mourut  l'an  de  Tliëgire 
•45o(  loSSde  J.  C.) 


♦  MAPES  (  Gauthier  ) ,  poète 
anglais ,  qui  jouit  dans  son  temps 
de  quelque  célébrité  ,  et  vécut 
sous  Henri  II ,  surnommé  Planta- 
genêt ,  dont  il  devint  chapelain. 
Napès  remplit  les  mêmes  fonc- 
tions auprès  du  prince  Jeau^  et 
fut,  à  cette  époque,  nommé  cha- 
noine de  Salisbury,  ensuite  pré- 
centeur  de  Lincoln,  et  arcl^idia- 
cre  d'Oxford.  Il  éci^ivil  en  latin ,  | 
et  ses  f^ers,  dont  il  reste  quel- 
ques fragmens  ,  sont  d'un  style 
satirique  et  léger.  On  vante  les 
agrémens  de  son  esprit  et  de  sa 
conversation.  Un  fils  naturel  de 
Henri  II  ci  toit  un  jour  devant  lui 
la  royauté  de  son  père:  «  Que  ne 
citez-vous  aussi ,  lui  dit-il,  Thon- 
néteté  de  madame  votre  mère.  » 
On  a  de  lui  un  Abrégé  de  Topo- 
graphie et  plusieurs  autres  Trai- 
tés qui  se  prouvent  dans  les  diffé- 
rentes bibliothèques  d'Angleterre. 
Quelques-uns  ont  été  traduits  en 
français. 

T.  IVIAPHÉE.   Voyez  les  Maf- 

FEE. 


MAPL  69 

rut  dans  sa  ville  natale  en  iSizi , 
âgé  de^i  ans.  — Antonio Maph^e, 
son  frère ,  fut  un  àe&  deux  prê- 
tres qui ,  dans  la  conspiration  des 
Pazzi ,  s'étoient  chargés  de  l'as- 
sassinat de  Laurent  de  Médiois-; 
mais  il  lui  porta  un  coup  rat^l 
assuré,  qui  ne  fit  que  lui  elHeurer 
le  derrière  du  cou.  Arraché  de  son 
asile ,  il  périt  quelques  jours  «près 
par  les  mains  du  peuple.  Laurent 
écrivit ,  dans  cette  circonstance  ^ 
une  lettre  pleine  de  bonté  à  Ra- 

Ehaëi  ;  cela  n'a  pas  empêche  cet 
istoiien    de    calomnier  sa  nié- 
indire. 


tïl-  M APHÉE  (Raphaël), 
dit  le  Volaterrariy  nom  qu'il 
tenoit  de  la  ville  de  Vol  terre  en 
Toscane,  où  il  naquit  en  i45o  , 
se  fit  connoitre  et  par  ses  ou- 
vrages ,  et  par  les  versions  qu'il 
fit  de  ceux  des  autres.  Entre  les 
productions  du  premier  genre  , 
on  distingue  ses  CùmmerUaria 
urbana  ,  Lyon  iSgg  ,  in  folio  , 
estimés.  Parmi  celles  du  second 
genre ,  on  cite  les  Traductions 
latines  de  l'OEconomique  de  Xé- 
nophon  ;  deTHistoire  de  la  Guerre 


*  MAPLETOFT  (  Jean  ) ,  sa- 
vant  Anglais  ,    d'une   bonne  fa- 
mille   du    comté  d'IIuntingdon  , 
né    à  Margaret  -  Inge    en    i63i  , 
voyagea    en    1660    pour  se  per- 
fectionner dans  la  profession  de 
médecin  qu'il  avoit  embrassée,  et 
vécut  près  d'un  an  u  Rome ,  au- 
près d  Algemon  Sidney ,   auquel 
il  avoit  été  recommaiicié  par  son 
oncle  le  comte  de  Norlliumber- 
land.  De  retour  en  Angleterre , 
il   pratiqua  la  médecine  a  Lon- 
dres, où  il  se  lia  avec  plusieurs 
savans  distingués,  tels  que  Wii- 
lis ,  Sydenham ,  Locke  ;  et^  parmi 
ceux  quis'appliquoient  aux  scien- 
ces  ecclésiastiques ,  avec   Wich- 
cote  ,  Tillotson  ,  Patrick  ,  Sher- 
lock ,  Stillingfleet ,  etc.  Il  suivit  , 
en  1670 ,  lord    Essex  dans   son 
ambassade  en  Danemarck ,  et  ac* 
çompagna  ,  en  1672,  la   douai- 
rière   lady    Northumbeiland   en 
France.  Il  fut  nommé  professeur 
de  médecine  dans  le  collège  de 
Gresham  à  Londres,  et  le  doc- 
teur Sydenham  lai  dédia  ses  Ob- 
senmtiones    medicce  circa  mor- 
boi^um  acutorum  historiam  et  cu^ 


de  Perse,  et  de  celle  des  Van-  rationem^  que  Mapletoft  avoit 
dales ,  par  Procope  de  Césaréc  ;  traduites  en  latin ,  à  la  prière  de 
de  dix  Oraisons  de  saint  Ba-  l'auteur.  Peu  d'années  après ,  rr- 
aile^  et€«  etc.  Le-Volaterra,n  mou-  l  nonçant  a  la  médecine  pour  nxv^ 


70         MAQR 

brasser  Tétat  ecclésiastique ,  il  re- 
çut les  ordres  en  1682  ,  et  se  livra 
a  la  prédication  jusqu'à  Page  de 
80  ans.  A\i  moment  de  se  retirer, 
il  fit  imprimer  un  ouvrage  intitulé 
Les  Principes  et  les  devoirs  de  la 
f'eligion  chrétienne  ,  1 7 1  o  ,  in-8*» , 
dont  il  envoya  un  exemplaire  a 
chacun  de  ses  paroissiens.  Il  mou- 
rut en  172 1  ,  âgé  de  91  ans.  Sa- 
vant estimable ,  il  écrivoit  en  la- 
tin avec  élégance  ,  possédoit  par- 
faitement le  grec  et  plusieurs 
langues  vivantes.  Indépendam- 
ment des  ouvrages  dont  on  a 
parié,  on  a  encore  de  lui  quel- 

3ues  autres  Traités  de  morale  et 
e  théologie. 

*  MAPPUS  (Marc),  né  à 
Strasbourg  en  i632,  y  commença 
son  cours  de  médecine  ,  alla  per- 
fectionner ses  connoissances  k 
Padoue,  et  vint  prendre  le  bon- 
net de  docteur  âmis  sa  ville  na- 
tale. Peu  après,  il  y  fut  nommé 
professeur  de  botanique  et  de  pa- 
thologie ,  et  soutint  avec  science 
et  énergie  la  doctrihe  d^Hippo- 
cr^te  et  de  Galien  contre  les  mé- 
decins systématiques.  Mappus 
ëtoit  chanoine  de  Saint-Thomas 
lorsqu'il  mourut  en  1701 ,  lais- 
sant quelques  ouvrages  sur  la  bo- 
tanique, et  beaucoup  de  disser- 
tations sur  divers  sujets.  I.  IVier- 
moposia  ,  seu  Dissertationes 
medicœtres  de  potu  calido  ,  Ar- 
gentorati,  1672,  1674,  1675, 
in  -  4*-  11»  Defistuld  genœ  ter- 
minât d  ad  dentem  cariosum  , 
ibidem.  1675,  in-4*'.  III.  DeoeuU 
humant  partihus  et  usu,  ibid., 
1677,  ^^"i^*  IV.  De  supers titione 
et  remediis  superstitiosis  ,  ibid.  y 
1677,  in-4**.  V.  Catalogus  plan- 
tanim  horti  medici  Argentinensis , 
ibiâ. ,  1691 ,  in-4*',  etc.  etc. 

*  MAQRIZY  ,  l'un  des.  plus 
Wvîtas  historieos  arabe» ,  floris- 


MARA 

soit  dans  le  15*=  siècle.  Il  s'est 
principalement  occupé  de  VHis- 
toire  ancienne  et  moderne ,  ainsi 
que  de  la  Géographie  de  l'Egypte. 
Les  principaux  morceaux  de  son 
volumineux  ouvrage  existent  à 
la  bibliothèque  nationale,  dans 
Vlntroductio  in  rem  monetariam 
Muhammedanomm ,  "par  Olaîis- 
Gérard  Tycheen,  Rostoek,  1761 , 

1  vol.  in- 12.  On  trouve  une^e^- 
toire  abrogée  de  VaH  monétaire 
chez  les  Arabes  ,  traduite  de  cet 
auteur. 

MARA  CCIUS  (  Louis  ) ,  mem^ 
bre  de  la  congrégation  des  clercrs 
réguliers  de  la  Mère  de  Dieu ,  né 
à  Lucques  Tan  161 2  ,  mort  en 
1700  ,  s'est  fait  un  nom  célèbre 
dans  la  république  des  lettres  , 
par  un  ouvrage  estimé  et  peu  com- 
mun en  France  ,  intitulé  Alco- 
rani  textus  universus ,  arahicè  et 
latine  ,   Padoue  ,   1698  ,  in-fol.  , 

2  vol.  L'auteur  a  joint  à  cette  tra- 
duction de  i'Aleorati  des  Notes  y 
une  Réfutation  ,  et  une  Vie  de 
Mahomet  :  il  avoit  travaillé  pen- 
dant quatre  ans  a  cet  ouvrage. 
Les  savans  en  langue  arabe  y  ont 
trouvé  plusieurs  fautes  quin'ôtent 
rfen.au  mérite  de  son  travail.  Sa 
réfutation  du  mahométisme  n'est 
pas  toujours  assez  solide.  O»  y 
reconnoît  qu'il  étoit  plus  versé 
dans  la  lecture  des  auteurs  mu- 
su}man9  que  dans  la  philosophie 
et  la  théologie.  C'est  le  jugement 
qu'en  porte  Richard  Simon  dans 

sa  Bibliothèque  choisie Ma- 

raccius  eut  une  grande  part  k  l'é* 
dition  de  la  Bible  arabe ,  Rome  • 
1671  ,  in-fol.  ,  3  vol.  Ce  savant 
professa  l'arabe  dans  le  collège 
de  la  Sapience  avec  beaucoup 
de  suecès.  Innocent  XI ,  qui  res^ 
pectoit  autant  ses  vertus  qu'il  es- 
timoit  son  savoir  ,  le  choisit  pour 
son  confesseur ,  et  l'auroit  honoré 
d«  la  pourpre! ,  si  l'humilité  de 


MARA 

Maraccius  îie  s'étoit  opposée  à  cet 
honneur.  On  a  aussi  de  lui  une 
Vie ,  en  italien  ,  de  Léonardi  , 
instituteur  de  sa  congrégation. 
(  Voyez  les  Mémoires  du  P.  Nicé- 
ron  ,  tom.  fyi  ,  qui  donne  un  long 
catalogue  de  ses  ouvrages,  ) 

*  MARAFA  (Antoine) ,  de  Tor- 
dre des  prédicateurs  ^  né  à  Mar- 
tina  dans  laj\)uille,  fut  profes- 
seur de  mathématiques'  k  l'uni- 
versité de  Naples  dans  le  i6' 
siècle  ,  et  écrivit  un  Comnien- 
taire  sur  la  métc^yhysique  ,' sur 
les  propriétés  et  la  nature  de 
Vame* 

t  ^^ARAIS  (  Marin  )  ,  célèbre 
musicien  ,  né  à  Paris  en  i656  , 
fit  des  progrès  si  rapides  dans  l'art 
de  jouer  de  la  viole  ,  que  Sainte- 
Colombe  ,  son  maître  ,  ne  voulut 
plus  lui  donner  de  leçons  passé 
six  niois.  Il  porta  la  viole  à  son 

lus  haut  degré  de  perfection,  et, 
e  premier,  il  imagina  de  faire  filer 
eu  laiton  les  trois  demi  ères  cordes 
de  la  basse,  afin  de  rendre  cet 
instrument  plus  sonore.  On  a  de 
lui  diverses  Pièces  de  viole  ,  et 
les  opéras  d'Alcide  j  \^ Ariane  et 
Bacchus ,  deSéméléetd'JllcyQ72e  : 
ce  dernier  passoit  pour  son  chef- 
d'œuvre.  On  y  admiroit  sur-tout 
une  tempête  qui  faisolt  un  effet 
prodigieux.  Un  bruit  sourd  et 
lugubre  ,  s'nnissant  avec  les  tons 
aigus  des  flûtes  et  autres  iustru- 
mens  ,  rendoit  toute  l'horreur 
d'une  mer  agitée  et  le  sifflement 
des  vents  déchaînés.  Cet  illustre 
musicien  ,  mort  le  i5  août  1728  , 
laissa  neuf  enfans ,  dont  quel- 
ques-uns héritèrent  en  partie  des 
talens  de  leur  père% 

n.  MARAIS.  Voyez  MjLKha...*. 
et  Régnier  ,  n*»  II. 

m.  MARAIS  (du).  Voyez 
Paixdanus. 


fe 


MARA  71 

1 1.  MARALDI  (  Jacques-Phi- 
lippe) ,  savant  mathématicien  et 
célèbre  astronome ,  de  Pacadé- 
mie  des  sciences ,  nîtquit  à  Péri- 
naldo  dans  le  comté  de  oVice  , 
en  i665  ,  de  François  Maraldi,  e* 
d'Angèle-CatherineCassini,  sœur 
du  fameux  astronome  de  ce  nom. 
Son  oncle  le  fît  venir  en  France 
l'an  1687  ,  et  Maraldi  s'y  acquit 
une  grande  réputation.  En  1700  , 
il  travailla  a  la  prolongation  de 
la  fameuse  méridienne  jusqu'à 
l'extrémité  méridionale  djaro5rau->. 
me.  Le  pape  Clément  XI  profita- 
de  ses  Itimières  pour  la  correC' 
tion  du  calendrier ,  dans  un  voja-» 
ge  qu'il  fit  à  Rome.  En  I7i8  il 
alfa-,  avec  trois  autres  académie 
ciens  ,  terminer  la  grande  méri- 
dienne du  côté  du  septentrion.. 
«  A  ces  voyages  près  ,  dit  Fon- 
lenelle  ,  il  passa  toute  sa  vie  dans 
rObser^'atoire  ,  ou  plutôt  dans  le 
cîel,  d'où  ses  regaras  ne  sortoient 
point.  11  mourut  le  1"  décembre 
1729.  On  a  de  lui  un  Catalogua 
manuscrit  ^<?^  étoiles  Jixes  ,  plus 
précis  et  pins  exact  que  celui  de 
Boyer.  Il  donna  un  grand  nom- 
bre iSi* Observations  curieuses  et 
intéressantes  dans  les  Mémoires 
de  Tacadémie.  Celles  qu'il  fit  sur 
les  abeilles  et  sur  les  pétrifica^> 
tions  obtinrent  aussi  un  applau.- 
dissement  universel. 

V  *  II.  MARALDI  (  Jean^Domî. 
niqno)  ,  neveu  du  précédent  et 
de  Jean-Dominique  Cassini ,  mem- 
bre de  l'académie  royale  des 
sciences,  naquit  à  Paris  le  17 
avril  1709»  Après  avoir  achevé  ses. 
études  au  collège  des  jésuites  de 
San  Remo ,  il  vint  à  Paris  en.  1 79.7, 
où  il  s'appliqua  k  l'étude  de  l'as- 
tronomie. Ses  premières,  rechep- 
tAxes  se  tournèrent  vers  la  théo- 
rie dés  satellites  de  Jupiter ,  h  fa- 
quelle  f\  se  consacra  d'une  manière 
paFticulicpe  ,  et  qtii  fut  pendaut 


72  MARA 

cinquante  ans  son  objet  de  pré- 
dilectioD  ,  et  le  but  principal  de 
ses  observaliojfi s.  En  1668  le  pre- 
mier Cassini  «voit  publié  les  nou- 
velles éphéraérides  des  satellites 
de  Jupiter  ;  après  lui ,  Philippe 
Maraldi  avoit  passé  les  vingt  der- 
nières années  de  sa  vie  a  les  per- 
fectionner :  Dominique  Maraldi 
reprit  le  même  travail ,  et  on  lui 
fut  redevable  d'unenouvclle  preu- 
ve de  cette  vérité,  que  les  mêmes 
lois  qui  régissent  notre  système 
gouvernent  également  le  monde 
des  satellites  de  Jupiter.  En  1765 
il  reconnut  un  mouvem  nt  d'os- 
cillation dans  le  nœud  du  second 
satellite  ,  et  en  1769  il  déter- 
mina la  période  des  variations  de 
Tinclinaison  du  troisième  ,  qu'il 
trouva  de  i3'2.  Pend  au  t  8  années 
consécutives  ,  de  iy5i  à  174*5  ?  il 
fut  associé  à-  son  cousin  Cassini 
de  Thury  dans  la  description  tri- 
gonométrique  des  côtes  et  des 
irontiêres  de  la  France  ,  ainsi  que 
dans  le  tracé  de  ces  méridiens  et 
de  ces  perpendiculaires,  qui  tra- 
versèrent le  royaume  dans  tous 
les  sens  ,  et  qui  ,  liés  ensemble 
par  une  chaîne  continue  de  ^06 
triangles  ,  appuyés  sur  1 8  bases  , 
forrtièrent  le  canevas  de  la  grande 
carte  générale  de  la  France  ,  en 
x8o  feuilles ,  qui  a  été  publiée 
depuis.  Cette  carte,  leplus  grand 
monument  élevé  a  la  géographie, 
et  le  modèlie  de  tous  les  travaux 
de  ce  genre  ,  dontrenlreprise  har- 
die a  été  poursuivie  pendant  cin- 
quante ans  ,  au  milieu  des  diiïi- 
cultés  et  des  contrariétés  .  a  dû 
.son  entière  exécution  au  zèle  opi- 
niâtre de  son  auteur.  La  feuille 
.des  triangles  comprenant  ces  tra- 
vaux fondamentaux  de  Maraldi 
et  de  Cassini  de  Thury,  parut 
en  1744'  En  1755  Maraldi  fut 
chargé  de  la  connoissance  des 
temps,  tâche  pénible  et  ingrate, 
<  dont  il  s'acquitta  pendant  a5  ans, 


IMARA 

au  bout  desquels  il  fu^remplacë 
par  L^lande.  On  a  de  lui  plu- 
sieurs Mémoires  dans  le  Recueil 
de  Facadémie  des  sciences  ,  par- 
mi lesquels  on  en  distingue  un,  lu 
en  1 743 ,  dans  lequel  il  donna 
le  calcul  de  la  comète  de  1729, 
dans  un  orbite  parabolique.  En 
1770  Maraldi  se  décida  à  retour- 
ner k  Pcrinaldo  ,  sa  patrie  ,  où  il 
poursuivit  le  cours  de  ses  obser- 
vations sur  les  satellites.  Il  j 
mourut  le  i4  novembre  1788. 

t  MARAN  (dom  Prudent)  , 
bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint-Maur  ,  né  en  i683  à  Svi- 
zanne  en  Brie ,  fit  profession  à 
l'â^e  de  Ï9  ans  ,  et  mourut  en 
1702  ,  après  avoir  illustré  son 
ordre  par  son  érudition  et  ses 
ouvrages.  On  a  de  lui ,  I.  Une 
bonne  édition  des  Œuvres  de 
saint  Cyprien  ,  Paris  ,  iniprimt- 
rie  royale,  1726,  in -fol.  Une 
autre  édition  des  OEuvres  de 
saint  Justin ,  Paris  ,  174^  ,  in- fol. 
Il  a  en  beaucoup  de  partk  celles 
de  sîùnt  Basile  qu'il  donna  avec 
dom  Jtilien  Gamier ,  Paris  ,  1 7*2 1  ^ 
1730  ,  3  vol.  in-fôl.  II.  Divinitas 
domini  Jesu-Christi  manijbstata 
in  Scripturis  et  traditione ,  Pa- 
ris ,  1746,  in-fol.  ÏII.  La  divi- 
nité de  Notre  Seigneur  Jésus- 
Christ ,  prouvée  contre  les  héré- 
tiques et  les  déistes  ,  par  un  bé- 
nédictin de  la  congrégation  de 
Saint-Maur  ,  Paris  ^  1751 ,  3  vol. 
in-ia.  Cet  ouvrage  est  la  traduc- 
tion du  précédent.  IV.  La  Doc- 
trine de  t  Ecriture  et  des  Pères 
sur  les  guérisons  miraculeuses  , 
Paris  ,  I754}in-il.  V.  Les  (Gran- 
deurs de  Jésus-Christ  et  la  d^'- 
fense  de  sa  divinité ,  1756 ,  in-iî>. 
VI.  Dissertation  sur  les  semi- 
nariens  ,  dans  laquelle  on  défend 
la  nouvelle  édition  de  saint  Cy- 
riUe  contre  les  auteurs  des  Mé- 
moires de  Trévofix  fTsius ,  i7'2a. 


MARA 

iil*i2.  Ces  différentes  productions 
décèlenl un  homme  savant;  mais 
on  y  trouve  rarement  l'écrivain 
élégant  el  précis.  Ijsl  nrort  surprit 
cet  auteur  ,  lorsqu'il  s'occnpoit 
a  une  nouvelle  édition  des  Cteu- 
vres  de  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze  ,  qui  n'a  pas  vu  le  jour. 

f  MARANA  (Jean-Paul) ,  né  vers 
1642   à  Milan  ou  aux  environs  , 
d^one  fauillle  dtsli*ïguée,  n'avoit 
que  2^  a  28^  ans  lorsqn'il  lut  im- 
plique dans  la  conjuration  de  Ra- 
phaël de  La  ïorre  ,  qui  vouloit  li- 
vrer  Gênes   au   doc  de  Savoie. 
Après  quatre  ans  de  prison  ,  il  se 
retira  à  I\îonaco,   où    il    éciivit 
V Histoire  de  ce  complot.   S'étant 
rendu  à  Lyon ,  il  la  lit  imprimer 
en  i682,in-i2,  en  italien.  Cette 
histoire,  semée  d'anec<li)tes  im- 
portantes ,  offre  des  particularités 
curieuses    sur   la   manière   dont 
Louis  XIV  termina  les  difrérens 
entre  les  Génois  cl  le  duc  de  Sa- 
voie. Marana  avoit  toujours  eu  du 
goût  pour  Paris  ;  il  sV  rendit  en 
1682.  Son  mérite  pesrça ,  et  plu- 
sieurs grands  seigneurs  furent  se5 
Mécènes.  C'est  pendant  son  séjour 
dans  la  capitale  qu'il  publia  son 
Espion  Turc ^  en  6  vol,  in  -  l'a  , 
augmentés  d'un  scptièmeeu  1742, 
date  de  Pavant-dernière  édition  de 
cet   ouvrage.   Quoique   le    stjle 
n'en  soit  ni  précis ,  ni  correct ,  ni 
élégant,  le  public  le  goûla  extrême- 
ment. Marana  avoit  su  intéresser  la 
curiosité  par  un  mélange  amusant 
d'aventures  piquantes,  moitié  his- 
toriques ,   moitié  romanesques  , 
que  les  gens  peu  instruits  pre- 
noient  pouf  véritables.  Les  per- 
^ftonnes  éclairées  ne  s'y  méprirent 
pas.  On  vit  bien  cjue  ce  n'étoit  pas 
un  Turc  qui  écnvoit  ces   lettres 
imaginaires  j  mais  un  auteur  de 
nos  contrées  ^  qui  se  servoit  de  ce 
petit  artifice ,  soit  pour  débiter 
At.%  choses  hardies ,  ^oit  pour  t&r 


M  ARA 


73 


pandre  des  nouve;lles  vraies  ou 
fausses.  Les  trois  premiers  vol. 
furent  applaudis':  les  trois  autres, 
beaucoup  plus  foibles ,  le  furent 
moins  ,  et  les  uns  et  les  autres  ne 
sont  plus  lus  à  présent  que  par  la 
jeunesse  crédule  et  oisive.  On  a 
donné  une^uite  de  cet -ouvra  <^e  , 
qui  forme  q  Vol.  in- 12,  réimprimés 
a  Amsterdam,    1756,  cette  suite 
est  de  Charles  Cotolendi.  Beau- 
coup d'hauteurs  l'ont  imité,  et  nous 
avons  eu  une  foule  d'espions  des 
cours  ,  qui  n'étoient  jaçiais  sortis 
de  leur  cabinet  ou  de  leur  galetas. 
Marana  vécut  k  Paris  dans  une 
médiocrité  assortie  à  sa  façon  de 
penser,  depuis  1682  jusqii'en  liiSg, 
Le  désir  de  la  retraite  le  porta- à 
se  retirer  dans  une  solitude  d'Ita- 
lie ,  oii  il  mourut  en  1695  et  où 
il   publia   en    italien  les  événe- 
mens  les  plus   considérables  du 
règne  de  Louis-le-Grand,  traduits 
en  frauçais  par  Pidoue  de  Saint- 
Olon  ,  Paris,  1690  , in- 1 a.  On  ne 
peut  disconvenir  que  cet  auteur 
n'cûl  de  l'esprit  ;  mais  il  eiileure 
tout  et  n'approfondit  rien. 

*  MARANOÉ  (  N.  de  ) ,  con- 
seiller  et  aumônier  de  Louis  XIII 
et  de  Louis  XIV,  a  publié  en  i654 
un  ouvra f^'e  intitule  Incon^éniens' 
d' estât  procédons  du  jansénisme^ 
in-4°*  L'auteur  y  parle  d'un  projet 
formé  pour  bouleverser  la  reli- 
gion, et  rapporte  à  ce  sujet  une 
lettre  circulaire.  [Voy,  Fille  au.  ) 
Mais ,  indépendamment  d'un  des- 
sein formel  et  prémédité,  il  dit  que 
l'esprit  et  les  œuvres  de  cette  secte 
opéreront  ce  funeste  effet,  et  cau- 
seront en  même  temps  la  perte  de 
l'état. 

•> 

*  MAR ANGONI  (  Jean  ) ,  n«$  k 
Vicence  en  1673  ,  d'abord  cha- 
noine de  l'église  cathédrale  d'Ag- 
nani  ,  ensuite  protonotaire  *M>os- 
tolique  ,   mourut  à  Rome  le  % 


74 


MARA 


février  1 753  ,  après  avoir  publié 
plusieurs  ouvrages  de^'littérature 
sacrée  et  profane  ,  parmi  les- 
quels on  distingue  Thésaurus 
parochorum ,  seu  vitœ  ac  monu-' 
menta  parochorum  ,  qui  sancti- 
tate  ,  maréyrio ,  pietate  ,  etc. ,  il- 
lustranint  Ecclesiam  ,  Romee  , 
1726 ,  2  vol.  ;  De passione  Chris ti 
considerationes  ;  XVI  Esercizi 
per  la  novena  del  SS,  Natales; 
délie  memorie  sacre  ,  e  cwili  deîV 
antica  città  di  Novana  ,  Ofi^^idi 
città  nuova  ,  nella  pros^ircia  di 
Piceno  ;  Délie  cose  ^entilesche , 
e  profane  trasportate  ad  uso ,  e 
adomamento  délie  chiese  ;  Délie 
memorie  sacre  e  profane  delC 
anfîteatro  Flaviodi  Roma;  Chro- 
nologia  Romanorum  pontificum. 
supers  tes  in  pariete  austrati  ha- 
silicœ  S,  Pauli  apostoli  Ostiensis 
depicta  sœculo  V,  etc. 

*  MARANTA  (  Barthélemi  ) , 
médecin ,  né  à  Venosa  ,  au  pied 
de  l'Apennin ,  patrie  d'Horace  , 
obtint  au  16*  siècle  l'estime  parti- 
culière des  savans  en  son  art ,  et 
sur-tout  de  Fallopio ,  avec  lequel 
il  enricbit  la  postérité  de  décou- 
vertes et  d'observations  précieu- 
ses. Maranta  fut  k  la  fois  mé- 
decin célèbre  et  bon  littérateur. 
On  a  de  lui ,  I ,  Methodi  cognos- 
cendorum  simplicium  medicanwn- 
tomm  lihri  très  ,  Venetiis  ,  1 559  > 
1/1-4*.  ïï*  ^^  aquœ  Neapoti  in  lu- 
culliano  scaturientis  ,  metallicd 
naturd et  viribus ,  Neapoli ,  loSp , 
in-4°'  III'  J^c  theriacd  et  mithn- 
dato  lihri  duo  ,  Franco fiirti ,  1576, 
in -4*.  IV.  Epistola  excusatoria 
de  quibusdam  contra  Matthio- 
lum  editis.  On  trouve  cette  lettre 
dans  le  4*  livre  de  celles  de  Mat- 
thiôlé,  etc. 


MARA 

rcns  calvinistes.  Entraîné  par  une 
imagination  ardente  ,  un  carac- 
tère violent,  un  cœur  fait  pour 
la  cruauté",  à  quitter  sa  famdle  , 
et  sa  patrie  ,  il  vint  à  Paris  sans 
movens  d'existence ,  étudia  les 
premiers  principes  de  la  méde- 
cine et  de  la  chirurgie  ,  se  fit 
.charlatan ,  monta  sur  un  tréteau  , 
et  vendit  publiquement  des  her- 
bes au  peuple.  Bientôt  son  am- 
bition s  accrut  ;  il  composa  une 
eau  qu'il  prétendit  souveraine 
contre  tous  les  maux ,  et  en  rera- 
piit  de  petites  bouteilles  qu^il  ven- 
doît  deux  louis.  Ce  prix  excessif 
ne  lui  en  procura  pas  un  grand 
débit.  Resté  dans  la  misère,  ilcher- 
cha  bassement  à  flatter  les  grands 
pour  obtenir  un  regard,  et  parvint, 
a  force  de  sollicitations  ,  a  se  faire 
nommer  médecin  des  écuries  da 
comte  d'Artois  :  quelques  ouvrages 
écrits  avec  assez  de  force  ,  et  où 
il  soiitenoit  en  médecine  et  en. 
physique  des  principes  singu- 
liers ,  le  firent  connoître.  Il  eut 
l'audace,  étant  k  la  bibliothèque 
royale  ,  de  dire  qu'il  s'occupoit 
d'un  livre  qui  ferx)it  jeter  au  feu 
tous  les  ouvrages  de  iVewton  :  il 
voyagea  en  Angleterre,  eut  des 
liaisons  très-étroites  avec  le  duc 
d'Orléaus  qui  se  trouvoit  k  Lon- 
dres ,  et  revint  k  Paris  au  com- 
mencement de  la  révolution.  Il 
publia  des  pamphlets  en  faveur 
du  comte  d'Artois ,  puis  pour 
Monsieur  ,  frère  du  roi ,  et ,  après 
leur  départ  de  France  ,  se  livra 
entièrement  k  la  faction  d'Orléans • 
Son  premier  Journal ,  le  Publi- 
ciste  parisien  ,  commença  à  at- 
taquer les  hommes  en  place  ,  et 
particulièrement  Nècker,  g^u'il  ap~ 
peloit  chevalier  d'industrie.  A  ce 


t  MARAT  (  Jean-Paul),  né  en 
1744  a  Baudiy ,  dans  le  pays  de 
ïv'eufchâtel    en  Suisse  >    dé   pa- 


Joumal  succéda  VAmi  du  pew^ 
pie ,  où  l'auteur  prêcha  cbaque^ 
jour  le  meurtre ,  le  pillage  et  la 
révolte ,  avec  une  audace  dont  ot>. 
n^avoit  point  encare  eu  (f  externe- 


'    MARA 

pie.  Il  chercha  à  exciter  des  rixes 
entre  les  citoyens  et  la  garde 
constitutionnelle  du  roi  ;  il  pour- 
saivoit  le  général  La  Fayette , 
ennemi  du  duc  d'Orléans  ;  il  in- 
viloit  les  armées  k  égorger  leurs 
généraux;  les  pauvres  k  envahir 
la  fortune  des  riches.  Son  Jour- 
nal fut  la  cause  de  Fassassinat 
de  Belsunce  ,  commandant  de  la 
ville  de  Gaen.  Marat  fut  plusieurs 
fois  dénoncé  et  décrété  d'accu- 
sation ;  il  échappa  k  toutes  les 
autorités  ,  k  toutes  les  recher- 
ches^ tantôt  par  la  fuite ,  tantôt  k 
force  d'audace  et  d'impudence.Dès 
1 789  il  réclama  auprès  de  Tassem- 
hiée  nationale  contre  les  violences 
exercées ,  disoit-il ,  contre  lui  pour 
Téinltision  de  son  Journal.  En  1790 
la  commune  de  Paris  le  poursui- 
vit ,  et  le  district  des  Cordeliers 
le  mil  sous  sa  protection.  Quel- 
que temps  après  ,  La  Fayette  fît 
faire  le  siège  de  sa  maison ,  pour 
s'enjparer  de  sa  personne;  il  se 
sauva  chez  une  actrice  du  théâ- 
tre français ,  ensuite  chez  le  curé 
de  Versailles.  Le  i"  août  1790  il 
présenta  k  l'assemblée  un^'plan  de 
législation  criminelle  ;  le  22  il  fut 
dénoncé  par  Malouet ,  pour  avoir 
dit  a  qu'il  falloit  élever  huit  cents 
potences  dans  les  Tuileries  ,  et 
y  pendre  tous  les  traîtres ,  k 
commencer  par  Mirabeau  l'aîné.  » 
Mais  celui-ci ,  par  mépris ,  fit 
passer  k  l'ordre  au  jour.  Ep  mai 
1^92  ,  plusieurs  députés  du  parti 
girondm  dénoncèrent  les  pro- 
vocations au  meurtre  qui  rem- 
plissoient  les  feuilles  de  Marat. 
C'est  de  cette  époque  qu'il  'con- 
çut Ja  haine  la  plus  implacable 
contre  la  Gironde ,  et  ceux  qu'il 
appeloit  les  hommes  d'état.  La 
maison  (  non  la  cave  ^  comme 
l'ont  rapporté  plusieurs  écri- 
vains )  du  boucher  Le  Gendre , 
et  le  souterrain  de  l'église  des 
Cordeliers  ,    lui    servirent   suc- 


MA  R  A 


75 


cessivement  de  refuge ,  pour  se 
soustraire  aux  poursuites  qu'on 
dirigeoît  contre  lui.  Ce  fut  de  Ik 
qu'iicontinua  k  lancer  ses  feuilles. 
La  protection  de  Danton  ,  qui 
l'appeloit  son  bouledogue  ,  et 
le  club  des  cordeliers,  le  firent 
toujours  reparoître  triomphant. 
En  vain  la  municipalité  fit  enle- 
ver ses  presses ,  il  obtint  un  ordre 
pour  s'en  procurer  quatre  de 
l'imprimerie  royale.  Bientôt  il 
se  signala  de  nouveau  dans  la 
journée  du  10  août  1792  ,  qui 
décida  de  la  monarchie.  Marat 
devint  alors  membre  de  la  muni- 
cipalité dite  du  10  août  ,  et 
président  de  ce  terrible  comité 
de  surveillance  de  la  commu- 
ne, qui,  composé  en  partie  d'é- 
trangers ,  s'empara  de  tous  les 
pouvoirs  ,  et  organisa  le  mas- 
sacre des  prisons.  Ce  fut  Ma- 
rat qui  ,  le  premier ,  ouvrit  le 
conseil  des  horribles  n^ssacreS 
des  2  et  3  septembre  1792.  Il 
proposa  et  signa  ,une  cu'culaîre 
que  le  comité  de  la  commune 
adressa  le  7  septembre  à  toutes  les 
municipalités  de  France ,  pour  les 
inviter  a  imiter  ces  massacres.  Ma- 
rat étoit  alors  chargé  de  deux  dé- 
crets d'accusation  ;  il  n'en  fut  pas 
moins  nommé  député  de  Pans  k 
la  convention  ,  ou  il  prit  aussi- 
tôt séance.  Ayant  voulu  paroitre 
k  la  tribune  le  25  septembre ,  il 
fut  interrompu  et  traité  conune 
il  le  méritoit  par  plusieurs  mem- 
bres ^  mais  soutenu  par  d'autres, 
il  conser\'a  toute  son  audace  , 
prononça  un  discours  dans  le- 
quel il  attaqua  ses  ennemis  ; 
et  se  glorifiant  jl'être  encore  tout 
couvert  de  décrets  de  prise  de 
corps  ,  il  justifia  Danton  et  Ro- 
bespierre ,  accusés  d'avoir  dc'- 
mandé  une  dictature ,  avoua  que 
c'étoit  lui  qui  Tavoit  sollicitée,  et 
brava  avec  un  front  d'airain  les 
huées   et  les   mépris  dont  i'ac- 


76  M  ARA 

cabla  la  presque  totalité  de  la 
convention  :  «  Ne  comptez  plus  , 
dit-il)  sur  rassemblée  toile  qu'elle 
est  formée  :  cinquante  ans  d'a- 
narchie vous  attendent  et  vous 
n'en  sortirez  que  par  un  dicta- 
teur ,  vrai  patriote  et  homme 
ii'état.  »  Le  4  octobre  il  défia 
tous  les  décrets  de  l'assemblée 
«  d'empêcher  un  hoimne  comme 
lui  de  percer  dans  l'avenir ,  de 
préparer  J'esprit  du  peuple,  et  de 
dévoiler  le.s  événemens  qu'ame- 
noient  l'impéritie  et  la  trahison 
.  des  ministres.  »  Le  a4  octobre 
il  fut  accusé  de  prêcher  sans  cesse 
l'anarchie  et  d'avoir  demandé  en- 
core deux  cent  mille  tèies.  Loin 
de  nier  ce  propos  atroce ,  il  avoua 
publiquement  l'avoir  tenu ,  ajou- 
tant que  c'étoit  la  son  opinion. 
Le  6  décembre  il  fit  la  motion 
«  que  le  roi  fût  ju^é  par  appel 
nominal ,  et  le  tableau  afïîché , 
afin  que  le  peuple  connût  les  traî- 
tres qui  se  trouvoient  dans  la 
convention.  »  Il  dénonça  en  mê- 
me  temps  l'existence  d'une  grande 
conspiration  pour  sauver  le  roi. 
«  et  dont  les  chefs  étoient ,  dit-il , 
des  constitnans  ,  des  ministres  , 
des  folliculaires,  des  nobles,  et 
mémei  des  conventionnels.  »  Le 
10  ,    peu     satisfait    du    rapport 

Erésenté  par    un  député   contre 
ouis  XVI ,  il  monta  a  la  tribune , 
vomit  contre  le  roi  les  injures  les 

{>lus  grossières  ;  il  s*opposa  le 
endemaîn  k  ce  qu'il  lui  fût  ac- 

^cordé  des  conseils  ,  et  ajouta  : 
(c  Je  demande  que  le.  jugem^t  et 
Texécution  k  mort  ne  fassent 
pas  perdre  plus  de  vingt-quatre 
heures.  »  Dans  un  des  numéros 
de  son  Journal  ^u  mois  de  dé- 
cembre ,  il  parloit  de  sa  répu- 
gnance pour  la  place  de  député , 
annonçant   «  qti  il    l'aura it    déjà 

'  quittée ,  sans  la  certitude  d'évé- 
nemens  qui  ne  pouvoient  tarder  à 
«voir  U<^u.  (c  Massacrez ,  disoit-»il 


M  ARA 

au  peuple ,  massacrez  deux  cent 
mille  partisans  de  l'ancien  rési- 
née ,  et  réduisez  au  quart  tes 
membres  de  la  convention.  »  Jje 
6  janvier  1793,  voulant,  mais  eif. 
vain  ,  faire  décréter  la  .  perma- 
nence des  sections  ,  il  traita  la 
majorité  de  coquins ,  de  gueux 
déhontés  ,  de  rolandistes ,  etc. 
Le  26  février,  les  députés  giron- 
dins l'accusèrent  d'avoir  provo- 
qué le  pillage,  et  poursuivirent 
avec  chaleur  le  décret  d'accusa- 
tion contre  lui.  Selon  sa  coutume, 
il  se  glorifia  de  son  crime ,  et  in- 
juria ses  adversaires  de  la  mari  jre 
la  plus  grossière.  Le  i^  mars  on 
le  vit  avec  étonnement  défendre 
Du  mouriez  ,  dont  la  section  Pois- 
sonnière réclaraoit  l'accusation. 
Le  2 1  du  même  mois  il  dénonça 
tous  les  généraux  comme  traîtres, 
et  toutesTcs  armées  comme  incapa- 
bles de  résister  à  l'ennemi:  un  dépu- 
té demanda  alors  qu'il  fût  déclare 
en  état  de  démence.  Le  4  avril  il 
pressa  la  formation  du  comité  de 
sûreté  générale  pour  arrêter  les 
suspects  ,  reprocha  à  rassemblée 
de  n'avoir  pas  voulu  le  croire  , 
quand  il  avoit  designé,  le  26  mars 
précédent ,  Du  mouriez  comme  un 
intrigant  ,  et  finit  par  dire  à  se» 
collègues  qu'ils  se  conduisoienjt 
comme  des  échappés  des  Petites- 
Maisons,  Le  6  il  demanda  que 
100  mille  parens  émigrés  fussent 
gardés  en  otages  pour  la  sûreté 
des  commissaires  de  la  conven- 
tion ,  livrés  par  Dumouricz  ,  et 
que  Sillery  et  d'Qrléans  se  cons- 
tituassent prisonniers  ,  pour  se 
justifier  du  soupçon  d'intelligence 
avec  ce  général.  Le  11  ilsoUicitala 
mise  à  prix  delà  tête  d'Orléans  fil&, 
et  celles  desBourbons  fugitifs  t  pro- 

{ position  qu'il  renouvela  encore  par 
a  suite..  Bientôt  après  il  présida 
la  société  des  jacobins ,  et  si<^na 
en  cette  qualité  la  fameuse  adresse 
i  qui  provoquoit  riasurrectîou  cUk 


•      MARA 

peuple  contre  la  majorité  de  la 
convention.  Attaqué»  ce  sujet  par 
les  girondins ,  il  avoua  la  signa' 
ture  et  les  principes  de  cette 
adresse  ,  et  prétendit  qu'en  le 
poursuivant,  la  faction  des  hom- 
mes d'état  vouloit  se  défaire  d'un 
censeur  incommode  ;  en  effet  >  le 
i3 ,  la  faction  girondine  l'emporta 
un  moment ,  et  le  fit  décréter  d'ac- 
cusation. Il  se  cacha  alors  ,  et 
écrivit  à  la  convention  pour  lui 
annoncer  «  qu'il  ne  se  soumet- 
toit  pas  à  son  décret  ;  que  déjà  47 
départemens  avoieiit  demandé 
l'expulsion  des  députés  qui 
avoient  voté  l'appel  au  peuple  ; 
que  les  autres  ne  tarderoient  pas 
à  faire  la  même  demande,  et  que 
bientôt  la  nation  feroit  justice  de 
ses  ennemis.  »  Cependant,  après 
avoir  endoctriné  ses  bandes  et 
toréparé  tous  ses  moyens  ,  il  parut 
le  i8  devant  le  tribunal,  fut  ac- 
quitté ,  porté  en  triomphe  à  la 
convention  et  reparut  a  la  tribune 
couronné  de  lauriers.  Le  lo  mai 
il  demanda  que  la  convention 
décrétât  la  liberté  des  opinions , 
«  afin,  ajouta-t-il,  de  pouvoir  en- 
voyer à  l'échafand  la  faction  des 
hommes  d'état  qui  m'a  décrété 
d'accusation.  »  Le  f  juin  il  se 
rendit  au  conseil  général  de  la 
commune  ,  et  le  pressa  d'envojer 
une  députation  a  la  barre  ,  pour 
demander  ,  au  nom  du  peuple 
souverain  ,  qu'on  répondît  d'une 
manière  satisfaisante  et  sans  dés- 
emparer ,  à  la  pétition  dans  la- 
quelle on  proscrivoit  27  députés; 
«tle  lendemain ,  ces  membres  fu- 
rent en  effet  décrétés  d'arrestation 
et  pa^  suite  décajpités.  Malade  de- 
puis un  mois,  IVfarat  fut  assassiné 
dans  sa  baignoire,  le  i4  juillet 
1795  ,  par  Charlotte  Corday. 
(  ^oyez  CoBDAY  d'Armans.  )  Après 
sa  mort ,  on  lui  décerna  des  honr 
neurs  presque  divins  ;  dan^  toutes 
Iç^  places  publiques  d«  Paris  on 


MARA 


77 


Igi  érigea  des  arcs  de  triomphe  , 
des  mausolées  ;  sur  celle  du  Ca 
rousel  ou  bâtit  à  sa  gloire  une 
espèce  de  pyramide  ,  dans  l'inté- 
rieur de  laquelle  on  plaça  son 
buste,  sa  baignoire ,  son  écritoire, 
sa  lampe  ,  et  on  y  posa  une  sen- 
tinelle. Deux  mois  après  on  lui 
déceraa  les  honneurs  du  Pan- 
théon. Les  poètes  le  célébroient 
au  tliéâtre  et  dans  leurs  ouvrages; 
mais  la  France  indignée  brisa  ses 
bustes  ,  ses  restes  furent  arrachés 
du  Panthéon  et  jetés  dans  l'é- 
gout  Montmartre.  Marat  n'avoit 
pas  cinq  pieds  de  hauteur  ;  sa  tête 
étoit  monstrueusement  grosse , 
son  regard  farouche  ,  sa  figure 
hideuse.  Il  parloit  avec  véhé- 
mence ,  et  toujours  avec  une 
sorte  d'énergie;  ses  expressions 
étoient  incorrectes  ,  mais  elles 
peignoient  la  mauvaise  foi  et  la 
noirceur  de  ses  projets.  11  se 
croyoit  le  premier  homme  du 
monde  ,  seul  capable  de  gou- 
verner la  France  ;  ce  surnom 
et  Ami  du  peuple  qu'il  s'appropria , 
ses  vêtemens  sales  ,  ses  cheveux 
gras  ,  tout  servit  à  établir  sa  po- 
pularité. On  ne  sauroit  nier  que 
Marat  ne  possédât  quelques 
moyens  ;  il  écrivoit  avec  facilité. 
Il  a  publié  les  ouvrages  suivans: 

I.  De  VHomme  ou  des  principes 
de  f  influence  de  lame  sur  le 
corps,  et  du  corps  sur  Pâme  , 
1775  ,  Q  vol.  in-i2.  Voltaire  dai- 
gna faire  la  critique  la  plus  amère 
de  cet  ouvrage  et  de  l'amour- 
propre   extrême  de  son  auteur. 

II.  Découverte  sur  le  Jeu  ,  Vélec^ 
tricité  et  la  lumière  ,  1779,  in-8*». 
Dans  cet  écrit ,  Marat  prétetid  que 
le  feu  n'est  point  une  émanation 
du  soleil,  ni  la  chaleur  un  attrl- 

I  but  de  la  lumière.  A  l'aide  du 
I  microscope  solaire  il  a  fait  de* 
'  expériences  pour  prouver  que  la 
•  matière  ignée  n'étoit  ni  la  m^^tière 
[  électrique,  ni  celle  de  la  lumière  » 


rS 


MARA 


que  les  rayons  -solaires  ne  pro- 
duisent! la  chaleur  qu'en  excitant 
dans  le  (corps  le  mouvement  du 
iluide  igné  ;;  que  la  (lamme  est 
beaucoup  plus  ardente  que  le 
brasier  ,^t  d^autant  plus  qu'elle 
acquiert  mus  de  légèreté  ;  en 
sorte  queyelle  de  l'esprit  de  vin 
très  -  rectifié  ,  qu^on  regardoit 
comme  aya^nt  à  peine  quelque 
chaleur  ,  tîeùt ,  suivant  lui ,  le  pre- 
mier rang.  lil.  Découverte  sur 
la  lumière  ,  \1780  ,  iu-8°.  Il  y 
attaque  le  système  de  New^ton  , 
que  l'académie,  de  Lyon  avoit 
mis  en  problèi^e  pour  le  sujet 
de  l'un  de  ses  pJûx.  IV.  Recher- 
ches sur  télectmcité  ,  1782  , 
in-80.  V.  Mémoire  sur  r électri- 
cité médicale  ,  178)^  >  in-8*'.  VI. 
Observation  de  V amateur  xVvec 
à  Fabbé  Sans  ,  178^  in-8«.  VII. 
Notions  élément  a  ire\d*optiquç  , 
1780  ,  in-S".  VllI.  JSè^uwelles  dé- 
couvertes sur  la  lumièjv  ,  1788  , 
iu-8*.  Il  a  SLUSsi  traduit  en  fran- 
çais l'Optique  de  Newt(\ii ,  Paris  , 
1787,  a^vol.  in-8^.  Ce  fui  Beauzée 
qui  la  pid^lia.  \ 

t  MARATTE  (  Carie  )\  pein- 
tre et  graveur  ,  né  en  1627  à 
Cara^rino  dans  la  Marche  d'An- 
cône  ,  cxprimoit  ,  dès  l'en  - 
fance  ,  le  suc  deis  herbes  et 
des  fleurs,,  pour  peindre  les  fi- 
<;ures  qu'il  dessinoit  sur  les  murs 
de  la  maison  de  son  père.  En- 
voyé k  Rome  à  onze  ans  ,  il  fut 
l'élève  de  Sacchi,  et  devint  un 
maître  dans  celte  école.  11  étu- 
dia les  ouvrages  de  Raphaël ,  des 
(Jarrache  et  du  Guide  ,  et  se  lit  , 
il'après  ces  grands  homuîcs  ,  une 
nianière  qui  le  mit  dans  une 
haute  réputation.  Le  pape  Clé- 
ment XI  lui  accorda  une  pen- 
sion et  le  titre  de  chevalier  du 
Christ.  Louis  XIV  le  nomma  sou 
peintre  ordinaire.  Il  mourut  com- 
blé   d'honneurs   à   Ruine    le    i5 


MARB 

décembre  '  1715.  Une  extrême 
modestie,  beaucoup  de  complai- 
sance et  de  douceur  ,  formoient 
son  caractère.  Non  content  d'a- 
voir contribué  à  la  conservation 
des  peintures  de  Raphaël  au  Vati- 
can, et  de  celles  des  Carrache  daiiS 
la  galerie  du  palais  Famèse  ,  qui 
menaçoient  d'une  ruine  pro- 
chaine ,  il  leur  fit  encore  ériger 
des  monumeus  dans  l'église  de  la 
Rotonde.  Ce  peintre  a  su  allier  la 
noblesse  avec  la  simplicité  dans 
ses  airs  de  tête  ;  il  a\oit  un  grand 
goût  de  dessin.  Ses  express ior> s 
sont  ravissantes  ,  ses  idées  heu- 
reuses et  pleines  de  majesté  ,  sou 
coloris  d'une  fraîcheur  admirable. 
Il  a  parfaitement  traité  Vhistoiiv 
et  Vallégorie,  Il  étoit  très-instruit 
de  ce  qui  concerne  l'architec- 
ture et  la  perspective.  On  ad- 
mire à  Petersbourg ,  dans  le  pa- 
lais Michadow  ,  un  beau  tableau 
de  ce*  peintre  ,  représentant  une 
femme  qui  pleure  à  côté  d'un 
mort ,  et  un  ^  ange  k  côté  d'elle 
qui  lui  montre  du  doigt  le  ciel.  On 
a  de  lui  plusieurs  planches  gra- 
vées à  l'eau  -  forte ,  où  il  a  mis 
beaucoup  de  goût  et*  d'esprit. 
On  ^  aussi  gravé  d'après  cet  ha- 
bile maître.  Il  a  fait  plusieurs 
élèves  j  les  plus  connus  sont 
Chiari ,  Berettoni  et  Passori.  Ses 
principaux  Otti^/'û^e^r  sont  a  Rome* 
Voyez  Fage  ,  n*»  II. 

MARBACH  (Jean),  ministre 
protestant  d'Allemagne  ,  né  à 
Lindaw  en  i52i ,  mort  à  Stras- 
bourg en  1081  ,  auteur  d'un  livre 
peu  commun  et  singulier  ^  qui 
parut  en  1Ô78  ,  sous  ce  titre  : 
Fides  Jesu  et  Jesuitarum  ;  hoc 
est ,  Collatio  doctrines  Domini 
nostri  Jesu  Christi  cum  doctrine 
Jesuitarum.  Il  n'étoit  point  ami 
de  cette  société  ,  et  il  écrivit 
aussi  contre  le  savant  Père  Ca- 
nisius. 


r 


.        MARB 

t  MARBODIL,  évêque  de 
Bennes  ,  né  à  Angers  ,  et  selon 
domBeaucendre,  de  Tillustre  mai- 
son deMaroœuf,  enseigna  d'abord 


MARB 


79 


la  rhétorique   à   Angers  ,  et  ob-     poétique, 
tint  ensuite  l'évéehé  de  Rennes  |  nière   av< 
en  logi.  Il  fut  aussi  charge  de  la 
conduite  de  celui  dAngers  ,  pen- 
dant Tabsence  de  Rainaud  ,  évê- 
que de  cette  ville.  Son  esprit  brilla 
beaucoup  au  concile  de  Tours  en 
1 096 ,   et ,   en    11147a  celui  de 
Troyes.  Marbode  quitta  son  évê-     ploi  le  porta  sans  doute  à  pren- 
ché  sur  la  fin  de  sa  vie,  pourpren-     dre  dans  ses  vers  le  nom  de  Sil- 


dre  l'habit  monastique  dans  l'ab- 
baye de  Saiut-Aubin  d'Angers.  Il 
mourut  dans  celte  rétraite  le  ii 
septembre  ii23 ,  à  88  ans.  On  a 
de  lui  six  Lettres  et  plusieurs  ou- 
vrages recueillis  par  dom  Beau- 
gendre  ,  et  imprimés  à  Rennes , 
1708  ,  a  la  suite  de  ceux  d'Hilde- 
bert ,  in -fol.  Us  furent  estimés  dans 
letir  temps  ;  ou  y  trouve  Téclair- 
cissemeut  de  quelques  points  de 
doctrine.  On  peut  distinguer  un 
poënie  de  Gemmis ,  qui  fut  traduit 
par  un  poète  de  la  fin  du  i  q«  siècle, 
ou  du  comuiencement  du  suivant 
sous  le  nom  de  Lapidaire  ;  il  se 
trouve  dans  plusieurs  manuscrits 
delabibliothèqueimpériale ,  etila 
été  imprimé  à  la  suite  du  texte  latin, 

*  I.  MARBOEUF  (  Pierre  de  )  , 
sieur  de  Sahurs  ,  poète  qui  , 
dans  ses  ouvrages  ,  se  qualifie  de 
chevalier ,  naquit  en  Normandie 
vers  la  fin  du  16*  siècle  ,  fit  ses 
études  au  collège  de  la  Flèche 
et  les  continua  à  Orléans  ;  il 
étoit  encore  dans  cette  dernière 
ville  en  1619  ,  lorsqu'il  y  fît  con- 
noissance  d'une  jeune  Parisienne 
dont  il  devint  amoureux.  Ces  pre- 
mières amours  lui  firent,  dit-il  lui- 
même,  négliger  ses  dernières  étu- 
des. L'aihour  le  rendit  poète;  il 
chanta  son  Hélène  ;  mais  elle  ne  fut 


brielle  ,  Philis ,  qu'il  nomme  Mi- 
racle d'amour,  et  Amaranthe  , 
qui  étoit  princesse  ,  eurent  la 
gloire  de  féconder  son  cerveau 
Il  a  chanté  cette  der- 
avec  prédilection.  Mar- 
bœuf  séjourna  en  Lorraine  et  re- 
çut des  bienfaits  des  princes  de 
cette  maison.  Il  obtint  une  place 
dans  les  eaux  et  forêts ,  qui  le 
fixa  dans  la  ville  de  Pont-de- 
TArche  en  Normandie.   Cet  em- 


vandre.  Il  a  composé  des  vers 
latins  ,  des  vers  adulateurs  et  sa- 
tiriques ,  des  vers  galans  et  pieux. 
Sa  pièce  la  plus  considéranle  en 
français  est  intitulée  Procès  ^a- 
mour  ,  dédiée  au  roi.  Pai*mi  ses 
poésies  latines  on  distingue  celle 
qui  a  pour  titre  Fias  narcissi  , 
qu'il  dédia  k  Angelo  Cantareno  , 
membre  du  sénat  dé  Veuise  et 
ambassadeur  en  France.  Mar- 
bœuf  avoit  été  marié  dans  sa  jeu- 
nesse ;  il  ne  fut  pas  heureux  en 
mariage  ;  sa  femme  étant  morte  , 
il  composa  une  pièce  intitulée 
Misoffine ,  dans  laquelle  il  la  qua- 
lifie de  Mégère  e  l  d'Alecton, 
traite  de  sottise  l'action  d'Orphce, 
qui  descendit  aux  enfers  pour  eu 
ramener  son  épouse  Euriuiçe  ,  et 
•dit  que  ,  s'il  y  descend ,  ce  sera 
pour  empêcher  que  sa  femme 
n'en  revienne.  On  ignore  l'épo- 
que de  la  mort  deMarbœuf ,  mais 
ilvivoit  encore  au  commencement 
du  règne  de  Louis  XIV.  Ses  pre- 
mières productions  furent  impri- 
mées en  1629.  Ses  OEuvres  com- 
plètes furent  imprimées  sous  ce 
titre  :  Rccueildes  vers  de  M,  ds 
Marbœuf  ^  chevalier  ,  sieur  de 
Sahurs  ,  Rouen  ,  in-8*  ,  1628.  En 
i633  ,  Marbœuf  publia  une  ode 
intitulée  Le  portrait  de  Vhommc 
détaty  Paris,  in-4**. 

pas  la  seule  qui  reçut  le  tribut  de 

ses  vers.  Jeanne,  Magdeleine,  Ga-  l     f  II.  M  A  R  B  OE  U  F  (  Yves- 


8o  MARB 

Alexandre  de  ),  prêtre ,  né  dans  lé 
diocèse  de  Rennes  en  1734?  d'une 
fanjille  distinguée  par  ses  servi- 
ces militaires,  devint  chanoine  et 
comte  de  Lyon  ,  évêque  d'Autun 
en  1767  ,  archevêque  de  Lyon  , 
e^ifin  il  tiil  appelé  au  conseil  et  à 
\a  direction  delà  feuille  des  béné- 
fices en  1788.  Il  se  retira  dans  les 
pays  étrangers  pendant  les  ora- 
ges delà  révolution,  et  y  mourut 
regretté  pour  son  aménité  ,  ses 
vertus  et  ses  connoissances.  On 
lui  doit  des  Mamiemens  et  des 
Instructions  pastorales  très-bien 
écrites  dont  on  lui  conteste  la 
façon.  A  ces  éloges  nous  ajoute- 
rons qu'il  ne  visita  jamais  son  dio- 
cèse. 

*  MABBOT  (  Antoine  ) ,  gé- 
néral républicain  ,  d'abord  ad- 
ministrateur du  département  de 
la  Corrèze,  dans  lequel  il  étoit  né, 
•fut  ensuite  député  de  ce  départe- 
ment à  l'assemblée  législaiive.  Le 
5  avril  1792  il  fit  un  rapport  sur 
les  finances ,  et  proposa  un  plan 
d'emprunt  national ,  tendant  k  ré- 
duire la  niasse  des  assignats  en 
circiiiation  a  12  millions  ,  afin  de 
forcer  les  acquéreurs  de  biens  na* 
lionauxà  payer  les  dernières,  an- 
nuités eu  valeur  motailiques. 
Wayant  point  été  réélu  à  la  cou- 
venlion  nationale  ,  et  les  Espa- 
gnols ayant  porté  le  théâtre  de 
fa  guerre  dans  son  pays,  il  em- 
brassa le  parti  des  armes  ,'  et  se 
signala  dès  1795,  sous  Dagobert, 
h  ia  conquête  de  la  Cerdagne  es- 
pagnole. Il  continua  d*être  em- 
ployé à  l'amiée  des  Pyrénées  occi- 
dentales en  1794^*  ïyQ^î^^^'.y 
distingua  ,  notamment  le  12  août 
i7()4/à  i'attucjuo  de  haint-Angrace 
et  Ailoqui  ;  le  4  a  l'atiaire  de  l'Es- 
cun;  les  24  et  20  novembre  à  celle 
d'Ostie  .  et  le  12  mai  1796  à  l'at- 
ta  ue  du  camp  entre  Clussus  et 
Esj^loibar,  où  il  enleva  à  l'enne- 


MARB 

mi  ses  tentes  ,  ses  bagages ,  etc- 
11  fut  destitué  quelque  temps 
après,  et  ensuite  rétabli ,  dans  son 
grade  de  général  de  di\ision  , 
peu  de  jours  avant  le  la  ven- 
démiaire an  4  (5  octobre  1796  ). 
A  cette  même  époque,  son  dé- 
partement le  nomma  au  con-sHil 
des  anciens ,  où  il  se  prononça 
vivement  contre  le  parti  cte  Cliclii, 
qu'il  accusa  plusieurs  fois  decons^ 
pirer  contre  la  répubbque.  Le  29 
août  il  s'éleva  avec  force  contre 
la  rentrée  des  Alsaciens  fugitifs  , 
et  ayant  dit  que  la  contrerévolu- 
tion  se  faisoit  au  conseil  des  cinq 
cents,  il  appuya  ensuite  toutes  les 
mesures  prises  dans  la  journée  du 
18  fructidor  an  5(5  septembre 
1797  )^  il  fit  lin  rapport  sur  le 
milliard  dû  aux  défenseurs  de  la 

Ïmtrie  ,  et  proposa  l'adoption  de 
a  résolution  à  ce  sujet.  Le  12  mai 
il  combattit  fortement  la  résolu- 
tion du  même  jour  ,  tendante  à 
annuler  une  partie  des  élections 
de  l'année  ,  comme  entachées  de 
jacobinisme  ;  les  combattit  com- 
me dangereuses  à  la  liberté ,  con- 
traires à  la  déclaration  des  droits , 
a  l'esprit  et  à  la  lettre  de  la  cons- 
titution de  l'an  3.  Le  20  juin  il  fut 
réélu  président,  et  prononça  en 
cette  qualité  un  discours  eommé- 
moratii' du  i4  juillet;  le  29  août 
il  fit  arrêter  que  le  4  septembre  , 
jour  correspondant  au  18  fructi- 
dor ,  le  président  prononceroil  un 
discours  analogue  à  cette  journée. 
Le  18  avril  1799  il  appuya  la  ré- 
solution relative  au  complément 
de  la  levée  de  deux  cent  mille 
hommes  ;  après  avoir  démontre 
que  la  situation  de  la  France  ,  at- 
taquée de  toutes  parts  ,  exigeoit 
de  grands  moyens  de  déiénse  et 
une  prompte  exécution  ,  il  s'éleva 
ensuite  incidemment  contre  une 
lettre  circulaire  du  ministre  de 
l'intérieur,  comme  désignant  les 
républicains  aux  poignards  dfe& 


SfARC 

rojalistes.  Il  Accusa  ce  ministre 

d'avoir  ,  comme   poëte  ,  chanté 

Marat  ,  Châlier  et  Robespierre  , 

et  termina  en  demandant  que  la 

responsabilité  des  ministres  ne  flit 

plus  un  vain  mot ,  et  que  tout  ce* 

dât  devant  la  représentation  na* 

tionale.  Sorti  du  conseil  àt  'cette 

époque ,  il  remplaça  Jotibert  au 

commandement  de  Parts  et  de  la 

17*  division  militaire  ,  loi^sque  ce 

fféoéral  partit  pour  FitaKe  ;  mais , 

devenu  suspect  par  ses  opinions 

et  ses  liaisons  avec  le  parti  de  Top^ 

position ,  il  fut  envojé  dans  son 

|;rade  k  Tarmée   de  lltalie  ,  et 

mourut  à  Gènes  k  la  fin  de  1709  , 

de  rép4démi.e  qui  rava^eoit  alors 

cette  vitte. 

I.  MARC  (  saint  ) ,  évangéliste, 
coByerti  k  la  foi  après  la  résur' 
reetien  dé  Jésus-Obriat ,  fut  le 
disciple  et  l'interprète  *  de  saint 
Pierre.  On  c^pit  que  c'est  lui  que 
cet  apé^e  appelle  son  Ms  spiri- 
tuel ,  parée  qu'il  Pavoit  engendré 
k  Jésus  -  Christ.  Lorsque  saint 
Pierre  alla  k  Rome  pour  la  se- 
conde fois .,  Mare  l'y  accompa- 
gna. Ce  fut  la  qu'il  écrivit  son 
EvoHeilB,  k  la  pnère  des  fidèles , 
^id  kii  demandèrent  qu'il  leur 
donnât^  par  écrit  ce  qu'il  avoit 
appris  aé  la  bouche  de  saint 
Pierre.  On  est  fort  partagé  sur  la 
langue  <|sufrs  laquelle  il  Pécrivit  : 
^usiewr»  soutiennent  qu'il  le  com» 
posa  en  grée ,  d'autres  en  la- 
tin. Chi  montre  k  Yeiiise  quelques 
esibiers ,  que  Pon  prétend  être  Pd- 
riginal  de  laf  maiâ  de  sa^nt  Marc. 
La  ques^tl  seràt  bientôt  déci- 
dée y  si  i'on  pouveit  lir^  le  ma- 
aascril  et  en  prouver  Faùthenti- 
ché;  mais  le  temps  Pa  si  peu 
épargné  ^  qU^k  peihe  en  peut  -  on 
mseemer  un.e  seule  lettre  :  il  fau- 
droit   d'aîHeurs  eneore  prouver 

ae  c'est  véritablement  l  original 
jaint  Marc.  Montfaucoii  pré* 


l 


T.   XU 


MARC        >  8i 

tend  que  cette  opinion  est  ridi- 
cule ,  mais  que  le  mi^nuscrit , 
étant  du  4"  siècle,  est  le  plus 
ancien  de  tous  ceux  qui  existent. 
Il  est  sur  papier  d'Egypte  ,  tel- 
lement pourri  qu'on  ne  peut  e^ 
tourner  un  feuillet  qu'il  ne  tpmbe 
en  poussière.  Cet  Évangile  n'est 
presque  qii'un  abrégé  de  celui  de 
saint  Matthieu.  L'auteur  emploi  e 
souvent  les  mêmes  termes  ,  rap- 
porte les  mêmes  histoires  ,  et  re- 
lève les  mêmes  circonstances.  Il 
ajoute  quelquefois  de  nouyeilei> 
particularités  ,    qui  donnent    ua 

grand  jour  au  texte  de  saint  Mat- 
lieu.  Son  caractère  distinetif  est 
d'avoir  marqué  là  royauté  de  Jér 
sus.-Christ  ;  ce  qui  à  fait  attribuer 
à  cet  évangéliste  le  lion  ,  l'un  de$ 
quatre  animaux  de  la  vision  du 
prophète  £zéchiel Saint    Jé- 
rôme rapporte  que  le  dernier  cha- 
pitre de  r£vangile  de  saint  Marc  , 
depuis  le  verset  9 ,    ne  se  trou- 
voit  point ,  de  sou  temps ,  dans 
les   exemplaires  grecs  ;    mais  il 
n'en  est  pas  moins  authentiqué , 
puisqu'il  est  reconnu  par    saint 
Irénée  ,  et  par  plusieurs  ancien^ 
PèreS ,  et  que  d'ailleurs  il  se  trouve 
dans  d'autres  exemplaires.  Pour 
ce  qui  est  de  la   JLitui'eie  pt   dif 
la  Vie  de  saint  BarncUbé ,  qu'go 
a  attribuées  k  cet  écrivait!  sacré ,  ijl 
est  certain  que  ni  l'une  ni  Pautrç 
ne  sont  de  lui.  L'empereur  Claude 
ayant  chassé  de  Kome  tous  k$ 
juifs  ,  saint  Mai-c  alla  en  Egjptf 
pour   y   prêcher   Pévançile ,   et 
fonda  P^|;lise  d'Alexandrie.  Voilk 
ce  qu'ui^e  tradition  ancienne   c^ 
constante  nous  apprend;  les  au» 
très  circonstances  de  la  vie  et  de 
la  mort  de  cet  éVangélisle  ,  rap- 
portées dans  ces  actes  >  sopt  incer- 
taines et  fabuleuses.  SajÂt  Mar^ 
est  le  paU*oa  de  l'ancien  ét^t  dé 
Venise*  Voy,  Gmdjenigo  ,  n^  1. 

IL  MA^RC  ,  béretique ,  «t  dls- 

6 


83 


MARC 


/ 


ciple  de  Valentin^ ,  dans  le  a* 
BÏèclé  ,  réforma,  en  quelques 
points  9  le  système  de  soâ  maître. 
Yalentin  supposoit  dans  le  monde. 
Vn  esprit  *ëternel  et  infini  ,  qui 
avoit  produit  la  pensée  ;  ceUe-ci 
avoit  produit  un  esprit.  Alors 
fesprit  et  la  pensée  avolent  pro- 
duit d'autres  êtres  qu'il  nommoit 
Ëons  :  en  sorte  que ,  pour  la  pro- 
duction de  ses  Ëons  ,  Yalentin 
faisoit  toujours  concourir  plu- 
sieurs Ëons ,  et  ce  concours  étoit 
ce  qu'on  appela  le  mariage  des 
Ëons.  «  Marc  considérant ,  dit 
Pluquet  ,  que  le  premier  prin- 
cipe n'étoitni  mâle  ni  femelle ,  et 
(ju'il  étoit  seul  ayant  la  produc- 
tion des  Ëons ,  jugea  qu'il  étoit 
capable  de  produire  par  lui-même 
tous  les  êtres ,  et  abandonna  cette 
longue  suife  de  maiiages  des 
Ëons  que  Valentin  avoit  imaginés. 
Il  j  ugea  que  l'Être-iSuprême,  étant 
seul,  n'avoit  produit  d'autres  êtres 
que  par  l'impression  de  sa  vo- 
lonté. C'est  ainsi  que  la  Genèse 
nous  représenté  Dieu  créant  le 
monde  ;  il  dit  :  «  Que  la  Jumière 
se  fasse,  et  la  lumière  se  fit.»  C'é- 
toit  donc  par  sa  parole  ,  et  en 
prononçant  pour  ainsi  dire  cer- 
tains mots  ,  que  TEtre-Suprême 
avoit  produit  des  êtres  distingués 
de  lui.  Ces  mots  n'étoient  point 
des  isons  vagues  ,  et  dont  la  si- 

rification  fût  arbitraire  :  car  alors 
n'auroit  pas  produit  un  être 
plutôt  qu'un  autre.  Les  mots  que 
rÉtre-Suprême  prononça'^  pour 
créer  les  êtres  hors  de  lui  expri- 
moient  donc  dés  êtres  ;  et  la  pro- 
nonciation de  ces  mots  avoit  la 
,  force  de  les  produire.  Ainsi  l'Ê- 
tre-Suprême  ,  ayant  voulu  pro- 
duire un  être  semblable  a  lui , 
avoit  prononcé  le  mot  qui  exprimf 
l'essence  de  cet  être  5  et  ce  mot 
est  arche  ,  c'est-à-dire  principe^ 
Comme  les  mots  avoient  une 
jbrceproductriçe,>  et^jueles  mots 


MARC 

étoient  composés  de  lettres ,  leSt 
lettres  de  l'àphabet  renfermoient 
aussi  une  force  productrice ,  et 
essentiellement  productrice.  ^- 
fin ,  comme  tous  les  mots  n'étoient 
formés  que  par  les  combinaisons, 
des  lettres  d«  l'alphabet ,  Marc 
concluoit  que  les  vingt  -  quatre 
lettres    renfermoient  tputes    les 
forces ,  toutes  les  qualités  etftou- 
tes  les  vertus  possibles ,  et  que- 
c'étoit  pour  celalque  Jésus-Christ 
avoit     dit    qu'il     étoit    T-^^te 
et  VOfiéga^  Puisque   les  lettiies 
avoient  chacune  une  force  prp^ 
duttrice  ,    l'Êtrê-Suprêm^  «voit 
produit    immédiatement    au^tant 
d'êtres   qu'il  avoit  prononcé,  de 
lettres.  Marc  prétendoit  que ,  se- 
lon la  Genèse ,  Dieu  «^voit  pro- 
noncé quatre  mots  qui    renfer- 
moient trente  lettres  ;  après  quoi 
il  étoit  ^  pour  ainsi  dire ,  rentré 
dans  le  repos ,  d'où  il  n'éteit  s^rtl 
que  pour  p;roduire  des  êtres  di** 
tingués  de  lui.  De  là  Il^are  con-, 
cluoit  qu'il, y  avoit   trente  Ëons 
produits  immédiatement  par  l'E- 
trè  -  Suprême  ,  et  auxquels   cei 
Etre  avoit  abandonné .  le  soin  du 
monde.   Voilà-,  selon  saint  Iré- 
née ,  quels  étoient  les  sentimens 
duvalentinien  Marc.  »  Ils'attochoit 
particulièrement    à    séduire    les 
femmes,  sur-tout  celles  qui  étoient 
puissantes,   riches   ou  belles.  11 
possédoit  i'art  d'opérer  quelques 
phénomènes  singuliers  ,  qu'u  fit 
passer  pour  des  miracles.  Il  trou- 
va ,  par  exemple ,   le  secret  de 
changer,  aux  yeux  des  spectateurs» 
le  vin  qui  sert  au  sacrifice  de  Isl 
messe ,  en  sang ,  par  le  n|oyea  d^. 
deux  vases  ,  l'un  plus,  gr^nd  et 
l'autre  plus  petit.  IlmettQifle  viu 
destiné  à  la  célébration  du  sa<^-- 
fice  dans  le  petit  vase  ,   et  fai^oit- 
une  prière.  -Lu  instant  après  ,  li^ 
liqueur  bouillounoit  dansl^  gran<i 
vase  ,  et  Tony  voyoit  du  sang.av^ 
Ke»   de  vin.    Cè  n'étoit  sq^pa-f 


\ 


ïktÀftG 

)r%hiihént  que  ce  que  Ten  ap- 
j^elle  commimément  la  Fontaine 
des  noces  de  Cana.  C'est  un  vase 
dans  lequel  on  ye^se  clé  Teau  y 
Teau- versée  fait  monter  du  yin 
que  Ton  a-  mis  auparavant  dans 
ce  vase  ,  et  dont  il  se  remplit. 
Marc,  ajant  persuadé  aux  sotsqull 
ehangeoit  le  vin  en  sang  ,  préten- 
doit  qu'il  avoit  la  plénitude  du 
sacerdoce  ,  et  qu'il  en  possédoit 
seul  le  caractère.  Les  femmes  lès 
plus  illustre^  ,  les  plus  riches  et 
tes  plus  belles  l'admiroient  et 
Faimoient.  Il  leur  dit  qu'il  ayoit 
le  pouvoir  de  leur  communiquer 
le  don  des  miracles  ;  elles  vou- 
lurent essayer.  Marc  leur  fit  ver- 
ser du  vin  du  petit  vase  dajos  le 
grand  ,  et  il  pronouçoit  pendant 
cette  transfusion  la  prière  sui- 
vante :  «  Que  la  grâce  de  Dieu , 
qui  est  avant  toutes  choses  ,  et 
4)u'on  ne  peut  concevoir  ni  expli- 
quer, perl'ectionne  eu  nous  l'hom- 
zne  intérieur  ;  qu'elle  augmente  sa 
comioissance  ,  en  jetant  le  grain 
de  semence  sur  la  boone  terre.  » 
A  peine  Marc  a  voit-il  prononcé 
ces  paroles  ,  qc^e  la  liqueur  qui 
étoit  dans  le  calice  bouillonnoit, 
et  le  sang  couloit  et  remplissoit 
le  vase.  La  prosélyte,  étonnée  , 
crovoit  avoir  fait  un  miraqle  \  elle 
ëtoit  transportée  de  joie  \  elle  s'a- 
gitoit  ,>  se  troubloit ,  s'échauffoit 
jusqu'à  la  fureur ,  croyoit  être 
remplie  du  Saint-Esprit ,  et  pro- 
phétisoit.  AÎare  ,  profitant  de  ces 
dernières  impressions  ,  disoit  à 
•a  prosélyte  que  la  source  (je  la 
grâce  étoit  en  lui  ,  et  qu'il  la 
isommumquoit  dans  toute  sa  plé- 
nitude a-celles  sur  qui  il  vouloit 
la  répandre.. On  ne  doutoit  pas 
du  pouvoir  de  Marc  ,  et  il  avoit 
la  liberté  de  choisir  les  moyens 
quHl  croyoit  ^  propres  à  la  com- 
muniquer. 

Qli  MAIIC  (  saint)  ;  Romain; 


MARC 


«s 


succéda  àujpape  Silvestre  !•',  le 
i8  janvier  335  ,  et  Courut  le-  7 
octobre  de  la  même  année.  On 
lui  attribue  une  Epitre  adressée 
à  saint  Âthanase  et  aux  évéqaes 
d'Egypte  ;  mais,  les  critiques  Là 
mettent  au  nombre  des^  ouvrages 
supposés. 

iV.  MABC,  évoque  d'Arétbuse, 
sous  Çoustantin-I^-Grand ,  sauva 
la  vie  à  Julien  ,  qui  fut  depuis, 
empereur.  Il  assista  ai^  couçile  4e 
Sardique  en  347  ,  et  a  celui  de 
Sirmich  en35j .  Les  païeus  le  per- 
sécutèrent sous  le  règne  de  'JxiJuepr 
l'Apostat  ,  parce  qu'il  avoit  d^ 
truit  un  temple  magnifique,  con- 
sacré aux  idoles.  Marc  employa  le. 
reste  de  ses  jours  à  convertir  les. 
partisans  du  paganisme.  Il  mpu- 
rut  sous  Jovinien  ou  sous  Valens. 
Saint  Grégoire  <j[e  Nazianze  fait 
de  lui  un  grand  éloge.  L'£glis« 
grecque  honore  publiquement  sa 
mémoire  le  13  mars. 

V.  MARC  ,  surpommé  VAscé- 
tique  ,  célèbre  solitaire  du  4*  siè- 
cle ,  dont  il  se  '  trouve  neuf  Thai- 
tés  dans  la  Bibliothèqtie  des 
Pères. 

tvL  MARC. eugénique; 

archevêque  d'Ëphèse  ,  envoyé  en 
1439  au  concile  de  Florence ,  au 
nom  des  évéques  grecs,  y  sou- 
tint leur  cause  avec  beaucoup  de. 
force  et  de  subtilité ,  et  ne  voulut, 
point  signer  le  décret  d'union.  De 
retour  a  Constantinople ,  il  s^éleva 
contre  le  concile  de  Florence.  On 
a  de  lui  plusieurs  Ecrits  compo- 
sés à  Ce  ^et  y  qui  sont  insérés 
dans  la  collection  des  conciles  ; 
et  d^autres    ouvrages    dans  les- 

rls  on  trouve  de  l'érudition  et 
la  chaleur.  Cet  archevêque 
avo>t  professé  l'éloquence  avec 
succès.  Ili^oarut.pen  de  jours v 
après  sa  dispute  avec  Barthélemi, 
de  Florence  I  «  fin  protestant  qu'il 


H 


MARC 


ne  Touloit  pas  qu'fiucuD  de  ceux 
qui  ,|iyQ€^t  signé  Vuxûaii  çiasiptât 
à  ses  iv^ée^ilies  y  ni  qu'ils  prlas^ 
seut  Dicta  pour  lui.  »  IJdare  d^È- 
phèse.  ayoitwi  rfrère  appelé  Jean» 
qui  .vijpt  '  avec  lui  k  Florence  ,  et 
qui  publia  un  Ecrit  contre  le  eoo- 
cile  tenu  dans  cette  vi^e. 

Vil.  MÂRG^  ANTOINE  , 
fNurttvip»  Fàjet^  Antoi ve  ,  &<>  IH . 
-—  Galekvs  ,  n»  IL  —  Julie  ,  n*  II, 

NoXtllTS  et  VoiUBiNItTS. 

t  Vin.  MARG-AURÈLE 
ANTONIN  ,  fe  Philosophe, né 
le  a6  arTril  Tan  de  Tère  nouvelle  , 
de  l'ancienne  fumille  des  Annius, 
fut  adèpté  par  Antonin-l'e-Pieux, 
qiiî  r^ssoçià  à  Fempire  avec  Lu- 
cins-'Veruà  j  cousin  de  cet  empe- 
reur. Après  là  mort  d'Ântonin  , 
l'ati  i6i\  on  proclama  d'une  voix 
unanime  MÈù*c-Aurèle>  qui ,  quoi- 
que le  tr6ne  eût  été  déféré  a  lui 
seul ,  en  partagea  les  honneurs  et 
le  pouvoir  avec  Lucius-Verus  »  et 
lui  donna  sa  iille  Liicille  en  ma- 
riage. Rome  vit  alors  ce  qu'elle 
n'ayoît  point  encore  vu  ,  deux 
souverami  &  la  fois  ;  et  deux  sou- 
verains, qui  ,  avec  des  mœurs  bien 
différentes  ,  u'avoient  qu'un  cœur 
et  qu'^  esprit.  Marc-Aurèle  avoit 
pris  ,  dès  l'âge  de  douze  ans,  le 
manteau,  de  philosophe.  Sa  vie 
avoit  dirais  été  austère.  I]  cou- 
choit  snr  la  terre  hue ,  et  ce  ne  fut 
qu'à  lajprière  de  sa  mère  qu'il 

S  rit  un  ut  un  peu  plus  comm^ode. 
es  maîtres  de  philosophie  ne 
lui  avoieoit  point  afmris  à  faire 
des  déclamations  et  des  syllogis- 
mes ,  ou  k  lire  dans  \ts  astres  , 
mais  k  cultiver  la  vertu.  Devenu 
empereiu? ,  il  régla  l'intérieur  de 
l'état  y  etie'fitrespecter  au  dehors. 
'  Il  remit  en  vigueur  l'autorité  du 
sénat,  et  assista  k  ses  assemblées 
avec  l'assiduité  du  moindre  sé- 
nateur. Marc/^Aurèlé  •  délibéroit 


MARC 

de  tôute^  les  affaires  militaires  , 
civiles  et  politiques ,  avec  les  plus 
sages  de  la'Vilie,  de  la  cour,  et  du 
sénat;  et.  déféroit  souvent  à  leurs 
avis  plutôt  qu'au  sien.  «  Jl  est  plus 
raisonnable  ,  disoit-il ,  de  suivie 
l'opinion  de  plusieurs  personnes 
éclairées ,  que  de  les  obliger  de 
se  soumettre  à  celle  d'un  seul 
homnle.  »  S'il  étçit  attentif  à  cou* 
^ulter  ,  il  ne  l'étoit  pas  moins  à 
faire  exécuter.  Il  disoit  «  qu'uii^ 
empereur  ne  devoit  rien  faire  ni 
lentement ,  ni  à  la  hâte^  et  que 
là  négligencedans  les  plus  petites 
choses  inflùoit  dans  les  plus 
ffrandes.»  Sa  circonspection  pour 
le  choix  des  gouverneurs  de  pro-» 
vinces  et  des  magistrats  fut  ex* 
tréme.  G'étoit  une  de  ses  ^natximes, 
«  qu'il  n'étoit  pas  au  pouvoir  d'un 
prince  de  créer  les  hommes  telf 
qu'il  les  Vouloit ,  mais  qu'il  dé- 
pendoit  de  lui  de  les  employer 
tels  qu'ils  étoient ,  -  chacun  selon 
son  talent.  »  Persuadé  que  le 
prince  est  au-dessous  des  lois  ,  il 
ne  se  regardoit  que  comme  riioxn-* 
med'affairesdé  la  république.  nJit 
vous  donne  cette  épée  ,  dit-il  au 
chef  du  prétoire  ,  pour  medéièn* 
(ire  tant  queje  m'acquitterai  fidèle- 
ment de  mon  devoir  ;  mais  elle 
doit  servir  a  me  punir ,  si  j'oublie 
que  ma  fonction  est  de  faire  le 
bonheur  dès  Romains.»  U  deman- 
doit  permission  au  sénat  de  pren- 
dre de  l'argent  dans  l'épargne , 
«t  car  ,  disoit-il ,  rien  ne  m'appar- 
tient en  propre ,  et  la  maison  niè- 
me  que  )'habite  est  à  vous.  »  Un. 
gouvernement  tel  que  le  sien  ne 

Ï>ouyoit  manquer  de  lui  concilier 
'amour  et  l'estime  du  sénat  el 
du  peuple.  L'un  et  l'auli-e  cher- 
chèrent à  lui  en  donner  des  mar* 
ques  par  les  nouveaux  honneurs 

3 u'il»  voulurent  lui  rendi-e;  mais» 
refusa  les  temples  et  les  aiUeU* 
«  La  vertu  seule ,  dit-il ,  égale  les 
hoinines  au^jc  dleu^.  Un  roi  juste 


MARC 

à  Pùnîvers  pour  son  templ^e  ,  et  | 
les  gens  4^  bien  en  sont  les  prétres' 
et  les -ministres.  »  Une  peste  géné- 
rale ravagea  l'empire  sous  sTon 
règne.  A  ce  fléau  si  funeste  suc- 
cédèrent  les  tremblemens  de  terre, 
la  famîtfe,  les  inondations,  les 
chenilles  ;  et  tout  cela  ensemble 
devint  si  temble  ,  que ,  sans  laf 
yigilanCe  de  Marc-Aurèle,  l'em- 
pire romain  alloit  devenir  la 
proie  des  barbares.  Les  Germains, 

Aes  Sarmates ,  les  Quades  ,  et  les 
Marcomans  ,  prenant  occasion  de 
ces  calamités  ,  firent  irruption 
dans  l'empire  l'an  170  ,  pénétrè- 
rent en  Italie,  et  ne  furent  repous- 
sés qu'après  avoir  fait  beaucoup 
de  ravages.  La  persécution  des 
chrétiens  parut  un  acte  de  reli- 
gion propre  à  calmer  le  Cour- 
roux du  ciel;  et  Marc-Aurèle, 
cruel  par  piété  ,  souffrit  qu'on  les 
persécutât.  Lçs  barbares  ayant 
lait  une  nouvelle  irruption  dans 
l'empire  ,  l'erapercur  les  défit , 
les  chassa  ,  et  procura  la  paix  k 
ses  sujets  .par  des  victoires.  Il 
employa  ses  momens  de  trancruil- 
Kté  à  réformer  les  lois,  et  à  en  don- 
ner de  nouvelles  en  faveur  des 

'  orphelins  et  deâ  mineurs.- Il  dé- 
ifinrma  la  chicane  ,  fit  des  i*égle- 
mfens  contre  le  luxe ,  et  mit  un 
frein  a  la  licence  générale.  Une 
nouvelle  ligue  des  Mai*comans  et 
des  Quades  jeta  l'empereur  dans 
de  nouveaux  embarras.  Pour  ne 
pas  charger  le  peuple  d'impôts , 
û  fit  vendre  leé'  plus  riches  meu- 
bles de  Tempire',  les  pierrecifes  ,* 
les  statues ,  leài  tableaux ,  la  vais- 
selle d'or  et  d'argent ,  les  habits 
mêmes  de  l'impérsttrice  et  ses  per- 
les. Cette  guérite  fut  plus  longue 
et  d'un  succès  plus  douteux  qu^ 
les  premières.  Ce  fut  durant  son 
cours  que  Mat* c-Aurèlë ,  se  trou- 
vant resserré  par  les  ennemis  dans, 
une  forêt  de  Bbhiâme  >  obtint ,  s'il 
Iftut  en  er6ire  Tertollieii ,  par  le& 


MARC 


65 


prières  de  br  légion  MéliYîne ,  qui 
etoit  chrétienne ,  une  pluie  abon- 
dante qui  désaltéra  son  armé^ 
près  de  périr  de  soif.  Les  p6îens 
attiibuérent  ce  miracle  k  Jupit^ 

Êluvièùx;  mais  on  prétend  que 
[arc-Aurèle,  persuadé  qu'il  en 
étoit  redevable  au  Dieu'  des  chré- 
tiens ,  défendit  depuis  de  les  ac- 
cuser et  de  les  persécuter.  Les 
barbaï'es  ,  vaincus  par  les  maniè- 
res généreuses  de  ce  héros  bien- 
faisant ,  aiitant  que  par  ses  ex- 
ploits militaires  ,  se  soumirent  un 
an  après',  en  175  ,  la  mènie  an- 
née qu'Avidius-Cftssius  se  fit  pro- 
clamer empereur.  Marc  -  Aurèle 
fit  des  prëpiïratifs  poux*  marchef' 
contre'lui  t  mais  ce  rébelle  fut  tué 
par  un  centenier  de  son  armée.  On 
envoj^a  sa  tète  a  l'empereur ,  qui 
refusa  dé  la  voir,  et  qui  bVûla  toutes 
ses  letti-es,  pour  n'être  pas  obhgé 
de  punir  ceux  qui  àvx>ient  trempé 
dans  sa  révolte.  Il  fit  même  enten- 
dre que  ,  f(  si  Cassius  avôit  été  eil 
son  pouvoir  ,  il  ûé  s'é^'  sçroit 
vengé  qu'en  lui  laissant  là'  vie  »  > 
et  pardonna  à  toutes  les  villes  qui 
a  voient  embrassé,  soii  paiti.  Marc- 
Aurèle  passa  ensuite  k  Athènes,  f 
établit  des  professeurs  publics  p. 
auxquels  H  oonna.des  pensions  et 
des  irtimunités.  De  retour  k  Borne,;, 
après  huit  ans  d'absence,  il  doàna 
a  chaque  citoyen  huit  pièces  d'or,, 
leur  fit  une  remise  générale  dé 
tout  ce  qu'ils  dévoient  au  trésor 

Eublic;  et,  à  l'imitation  de  Trajan» 
rûla  devunt  eux  daius  la  placée 
publique  lés  actes  qui  lés  cbn&ti>|^ 
tuoient  débiteurs.  Il  éleva  aussi 
Un  grâiid  nombre  de  statues  ««ut 
capitaines  de  son  armée  ,  nioi:t& 
dans  la  dernière  guerre'.  Les'arts^ 
le&  sciences  et  le  godt  dédiùrent 
sous  Marc-Aurèle ,  qui ,  eitelnsi- 
vement  dévoué  au±  stoifeiens-, 
et  né  $é  réglam  que  sur  l'exem- 
ple de  cette  secte  orgueilleuse, 
tes  traitoit  avefi  mépris  ou  indtffî^ 


m 


MARC 


rence ,  pour  se  décharger  un  peu 
du  poius  de  l'empire  ,  il  designs^ 
paur  son  successeur  son  fils  Com-. 
mode  ,  et  se  retira  pour  quelque 
temps  k  Lavinium.  Là ,  oans  le 
sein  de  la  philosophie  qu'il  appee: 
loit  sa  Mère  ,  par  opposition  à  là 
cour  qixWnommoii  sa  Marâtre  , 
il  répétoit  souvent  ces ,  paroles  de 
Platon .:  «  Heureux  )e peuple  don^ 
les  rois  sont  uhilosopnes  ,  et  dont 
les  philosophes  sont  des  rois  !  » 
Ce  bon  prince  croy oit  jouir  d'une 
tranquillité  honorable.  Une  nou- 
Tèlle  irruption  des  peuples  du 
Nord  le  iorça  de  reprendre  les 
armes.  U  marcha  contre  eux  ,  et , 
deux  aqs  après  son  départ  de 
Home ,  il  tomba  malade  \  Vienne 
çu  Autriche  ,  et  mourut  a  Sirmiçh 
le  17  mars  180.  On  attribua  sa 
mc^t  à  Fart  funeste  des  médecins 
gagnés  par  Commode^  mais  ces 
bruits  peuvent  bien  n'avoir  d'aur 
tre  fondement  que  les  regrets  de 
la  p^rle  de  Màrc-Aurèle ,  et  la 
li9ine  de  la  tyrannie  de  Com- 
mode, II,  paroît  que  la  peste  s'é- 
toit  mise  dans  l'armée ,  et  que 
_|*empereur  en  fut  attaqué.  Le 
sixième  jour  de  s^  maladie ,  se 
sentant  défaillir  ,  et  moins  afflisré 
de  jça  mort  prochame  que  des 
maux  qu'il  prévoypit  devoir  la 
Suivre. ,  il  voulut  faire  un  dernier 
effort  pour  inspirer  à  son  fils  une 
conduite  sage  et  un  gouvernement 
vertueux.  L'ayant  fait  appeler 
auprès  de  $on  lit,  avec  ses  amis  et 
s^s  plus  fidèles  conseillers  ,  il 
.parla  en  c^s  termes.  «Me$  ami^  9 
voici  le  temps  de  recueillir  le  fruit 
des  bienfaits  dont,  je  vous  ai 
çÔB^blés.  depuis  tajat  d'années, 
et  de  m^!en  témoigner  Tçitre 
riecon^oiss'ançç.  ]\foii  fils  a, 
besoin  de  vous  ;  c'est  vous 
qui  l'avez  élevé  jusqu'icL  Mais 
vous  yoyçz  à  quels,  dangers  sa  jeu- 
nesse est  expojiée,  et.  cpndbien, 
^^ans  im  âge  qu'on  peut  jvstemçnt 


MARC 

comparer  k  l'agitation  des  flots  «| 
de  la  tempét^ ,  lui  est  nécessaire 
le  secours  d'habiles  pilotes  qui  le 
gouvernent  sagement ,  et  qui  cn>-. 
pochent  qu  c  l'inexpérience  ne  l'en-, 
traîne  vers  mille  écueils  ,  et  ne  le 
livre  k  la  séduction  du  vice.  Servez-- 
lui  de  modérateurs ,  dirigez-le  par 
vos  conseils  >  et  faites  qu'iiretrou  ve 
en  vous  plusieurs  pères ,  au  liei^ 
d'un  due  la  mort  lui  enlève.  Car, 
mon  fils  ,  vous  devez  savoir  qu'il 
n'est  point  de  richesses  qui  suffi- 
sent k  remplir  le  goufifre  insatiable 
d^  la  tyrannie  i  point  de  garde  , 
si  nombreuse    qu'elle   soit ,  '  qui 
puisse  assurer  fa  vie  du  prince  ^ 
s'il  n'a  pas  soin  d'acquérir  l'^affeç- 
tiojn  de  ses  sujets.  Ceux-lk  senbs 
ont  droit  a  une  longue  et  heureuse 
jouissance  du  souverain  pouvoir^ 
qui  travaillent  non  keflrayerpàr  Is^ 
eruauté,  mais  k  régner  sur  les, 
cœurs  par  l'amour  qu'inspire  leiu* 
bonté.  »  Ce  n'étoit  pas  assez  d'ui^ 
pareil  discours  \  ilfsdloitqueMarc-: 
Aurèle,  qui  connoissoit  toutes  les, 
mauvaises  qualités  de  Commode,, 
le  privât  de  l'empire.  Mais  Marc-, 
Aurèle  n'a  gissoit  pas  avec  la  même 
force  qu'il  pensoit ,  et  sa  douceur, 
tint  quelquefois   de  la  foiblesse. 
On  a  de  ce  prince  douze  livres  de 
Réflexions  sur  sa  vie ,  Londres  ,^ 
grec  et  latin ,  1 707 ,  in-8*,  traduit», 
du  grec  en  français  par  madame 
Dacier,  avec  des  remarques,  Paris», 
1691  ,  2  volumçs  in  -  13.  Joly  9^ 
don^éune  nouvelleédition>  Paris  j^ 
174^  jin-ia  ,  de  cet  excellent  livre^ 
(  Fojez  Joly  ,  art.  XI.  )  Cet  en»- 
pereur  y  a  renferma  ce  que  la  mor 
raie  offre  de  plus  beau  pour  la 
conduite  de  la  vie.  C'étoit  l'évan-. 


et  élevée ,  <ïit-il;^  est  celle  qui  reçoii; 
sans  répugnance  cç.quç  le  ciel  lui 
envoie  et  de  bien  et  de  mal;  •...4}uî 
se  rem«t  entièrement  et  de  tauteî 


< 


"N,  • 

MARG 

sa  volonté ,  pour^e  qui  concerne 
;5a  destinée  et  sa  conduite,  entre 
les  mains  de  la  divinité  ;  .  . . .  qui 
ne  demande  qu'a  marcher  dans  le 
chemin  de  sa  loi  ;  qu'à  suivre  Dieu, 
dont  toutes  les  voies  sont  droites 
et  tous  les  jugemens  sont  justes.  » 
La  philosophie  de  Marc  -  Aurele 
se  rapprochoit  presqae  en  tout 
de  celle  de  Socrate  ,  qu'il  Sera- 
bloit  avoir  saiu»  cesse  devant  les 
jeux.  Personne  ne  l'a  peint  d'une 
manière  plus  fidèle  ni  plus  pré- 
cise que  Julien ,  dans  cette  critique 
ingénieuse  oh  il  trace  en  peu  de 
mots  les  portraits  des  empereurs. 
Mercure  d^nande  a  Marc-Aùrèle 
quelle  fin  il  s'étoit  proposée  pen- 
dant sa  vie?  «  De  ressembler  aux 
^  ^ieux,  répondit-il. — ^Eh  quoi!  lui 
dit  Silène  j  prétendois-tu  te  nour- 
rir d'ambroisie  et  de  nectar,  au 
lieu  de  pain  et  de  vip  ? — Non  ;  ce 
n'est  pas  par-la  que  je  prctendois 
leur  ressembler.  —  En  quoi  con- 
^istoit  donc  cette  ressemblance  ? 
'" — A  avoir  peu  de  besoins,  et  a  faire 
aux  autres  tout  le  bien  possible,  d 
Tel  fut  en  effet  le  plan  de  vie  de 
Marc-Aurèlc  :  il  alloit  quelquefois 
au  delà  des  idées  systématiques 
du  philosophe  grec  qu'il  avoit 
pris  pour  modèle.  Socrate  suppo- 
soit  dans  le  monde  de  bons  et  de 
mauvais  génies ,  qui  s^attachoient 
aux  mortels  suivant  leurs  carac- 
tères et  leurs  penchans  ;  de  là  les 
hommes  heureux  ou  malheureux, 
conformément  aux  décrets  de  la 

I'ustiçe  divine ,  dont  ces  dieux' su- 
balternes étoient  les'  ministres. 
C'est  ainsi  que  Sçipioq  ,  suivsmt 
Cicéron ,  avoit  conçu  le  système 
de  INinivers  ;  mais  Marc  -  Aurèle 

Saroît  l'envisager  Stous  un  point 
,  eviie  plus  consolant  et  plus  élevé. 
ix)in  de  supposer ,  fiinsi  que  Spr 
çrate  ,  de  bons  et  ^e  mauvais  gé-* 
nies  y  il  regardoit  l'être  spirituel 
que  nous  possédons  en  nous , 
çoiQme'une  pure  émanation  de 


MARC 


67 


l'Etre-Suprême.  Il  croyoit  qu'il 
suffîsoit  a  l'homme ,  pour  être 
heureux ,  de  bien  servu*  ce  çénie 
qui  habitoit  en  lui  ;  et  ce  qu'il  en^ 
tendoit  par  le  bien  servir ,  c'étoit 
de  dégager  son  ame  de  tous  les 
faux  jugemens  qui  l'abusent  et  des 
passions  qui  l'avilissent.  Rien 
n'étoit  plus  beau  que  le  discours 

3u'il  conseilloit  à  cnaque  homme 
e  se  tenir  en  mourant  :  «Tu  t'es 
embarqué  ,  tu  as  fait  ta  course  ^ 
tu  abordes  au  lieu  oà  tu  devoir 
aller,  sor?  courageusement  du 
vaisseau.  Si  tu  en  sors  pOurarHver 
a  une  autre  vie ,  tu  j  trouveras  de^ 
dieux-  rémunérateurs  ;  et  si  tu  es 

§i*ivé  de  tout  sentiment,  tu  cesseras 
'être  sous  le  joug  des  passions^ 
et  de  servir  à  un  corps  qui  est  si 
fort  au-dessous  de  ton  ame.  v  Ce> 
langage  étoit  celui  des  stoïciens 
les  plus  rigides.  Marc- Aurèle  , 
crojant  avec  eux  que  toutes  les 
âmes  étoient  des  écoulemens  de 
la  divinité  ,  pensoit  -qu'après  li^ 
moj^t  elles  s'v  rejoignoient  intime^ 
ment.  «  Gela  posé,  ajoutoit-il^ 
combien  les  hommes  ne  doivent- 
ils  pas  s'aimer,  se  secourir,  et 
même  se  respecter  les  ujis  les  au- 
tres? ils  sont  pârens^  avant  de 
naître  de  telle  ou  telle  famille.  )> 
La  bonté  formoit  réellen\ent  le 
fond  du  caractère  de  Marc- Aurèle, 
Il  chérissoit  tellement  cette  vertu 
qu'il  en  fit  une  divinité  à  laquelle 
il  éleva  un  temple.  Il  la  pratiqua 
constamment  envers  les  étrangers 
comme  envers  ses  proches ,  envers 
ses  ennemis  comme  envers  ses 
amis.  On  lui  reprochoit  çomm^ 
une  foiblesse  de  pleurer  la  mort 
de  celui  qui  avoit  élevé  son  en-  ^ 
fançe  :  «  J^ermettez  -  moi  d'être 
homme,  répondit-il,  car  ni  le  rang 
suprême  ,  ni  la  philosophie  n'é* 
toiiffènt  Iç  sentîiQent.  a  L'homme 
le  plus  vertueux  de  l'empire  ,  le. 
plus  sévère  pour  lui-même*^  étoit. 
en  même  temp3  le  plus  widid^cnl 


88 


MARC 


pour  les  autres ,  Il  répétoit  souvent: 
«  Nous  ne  pouvons  rendre  les 
homméis  tels  que  nous  les  vou- 
diions;  il  faut  donc  les  stipporter 
tels  qu'ils  sont ,  et  en  tirer  le  meil- 
leur parti  possible.  »  Ecoutant  avec 
douceur  lés  plus  libres,  remon- 
trances, toujours  prêt  kpardonner 


son.  Le  mot  df' Adrien  ,  «  personne 
n'a  jamais  tuë  son  successeur  »  , 
étoit  sa  réponse  ordinaire  à  ceux 
^î  Pexhortoient  k  pourvoir*  à  sa 
sûreté  par  dés  exeihples  de  sévé- 
rité.   <t  Telle  est ,  ajoutoit-il ,  la 

'liaturé  des  crimes  d*état ,  que'ceux 
mêmes  que  Ton  vient  h  bout  d'en 

.  convaincre  passent  toujours  pour 
opprimés.  »  «  Oh  sent  en  soi- 
même,  dit  Montesquieu,  im  plaisir 
secret ,.  lorstju'on  parle  de  Marc- 
Aurèle  ;  on  ne  peut  lire  sa  vie 
sans  une  espèce  d'attendrisse- 
ment :  teïestPefFet  qu'elle  produit, 
qu'on  a  meilleure  opinion  de  soi- 
âiêmé,  parce  cjn'on  a  meilleure 
opinion  des  hommes.  »> 

flX.  BIARC^ ANTOINE, 
graveur  ,  natif  de  Bologne ,  prit 
du  goût  pour  la  taille-cbuce  a  la 
Vue  des  estampes  d'AlbertBurer. 
Marc  essaya  ses  forces  contre  ce 
célèbre  graveur*,  et  se  mit  k  copier 
}sL  Passion  que  ce  maître  avoit 
donnée  eil  36  morceaux ,  et  grava 
^ur  se?  planches ,  ainsi  que  lui , 
les  letti*és  A.  B.  I/a  preuve  de  ses 
tiilens  fut  complète.  Les  connois- 
seurs  s'y  trompèrent";  cependant 
Albert  Durer  s'eri  aperçut ,  et  fit 
un  voyage  exprès  a  Venise  pour 
porter  des  plaintes  contre  son 
rivaLMarc- Antoine  a  été  k  l'égard 
de  Raphaël,  ce  qu'Audran  fut 
dans  le  siècle  dernier  pour  le  cé- 
lèbre Le  Brun  ;  il  a  été  songraveur 
favori  ;  et  en  répandant  ses  our 
vtages  et  sa  gloire,  il  s'est  dressé 


MARC 

aLlui-méme  un  trophée  immortel. 
On  prétend  m^me  que  leiarheux 
peintre  flamand  dessmoit  les  traits 
des  ligures  sur  les  planches  que  . 
Marc- Antoine  gravoit  d'après  lui. 
Quoi  qu'il  en  soit ,  l'exactitùde'du 
dessin  ,  la  douceur  et  le  charme 
de  son  burin ,  feront  toujours  re- 
chercher ses  estampés.  Ce  fut  lui 
?uî  grava  y  d'après  les  dessins  de 
ules  Romain,  les  planches  qui 
furent  mises  au-devant  des  son- 
nets infâmes  de  l'Arétin.  Le  pape 
Clément  VIT  le  titmettre  en  prison, 
d*ou  il  s'échappa  pour  se  retirer 
à  Florence.  Il  mourut  vers  Fan 
i5io ,  dans  un  état  (|oi  n'étoit 
êuere  au-dessus  de  l'indigence. 
Pour  se  retirer  des  mains  des  im^ 
périaux  dans  lé  sac  de  Rome  ,  en 
1627,  il  fut  obligé  de  leur  donner 
presque  tout  ce  qu'il  possédoit. 

1 1.  MARC-PAIÏL  où  Mmco- 
PoLo  ou   Paolo  ,  célèbre  voya* 
geur  ,  fils  de  Nicolas  Poto  ,  Véni- 
tien ,  qui  alla  avec  son  frère  Mat- 
thieu, vers  l'an  1^55,  k  Constan- 
linople,  où  régnoit  Baudouin  II. 
Nicolas ,  eh  partant ,  avoit  laissé 
sa  femme  enceinte,   et  elle  mit 
a\i  monde  le  fameux  Marc-Polo  , 
ui  a  écrit  l'a  relation  de  ce  voyage, 
s  deux  Vénitiens,   ayant  pris  , 
congé  de  l'empereur  ,  traversè- 
rent la  mer  Noire  ,  allèrent  en 
Arménie^  d^où  il  passèrent  par 
terre  k  la  cour  de  Barka  ,  un  des 
plus  grands  seigneurs  dé  la  Tar- 
tarie,  qui  les  accueillit  avec  dis- 
tinction..   Ce    prince    ayant   été 
défait  par  un  de  ses  vo^ins ,  Ni- 
;  colas    et  IVfattliieu  se  sauvèrent 
■  comme*  ils  purent  k  travers  les 
\  déserts ,  et  parvinrent  jusqu'k  la 
ville  habitée  par  Kublaï ,  grande 
Han  des  Tartares.  Rublaï  sVmùsiai 
pendant  quelque  temps  des' récits 
qu'ils  liii  firent  des  mœurs  et  des 
usages   des   Européens ,  ef  fin  il 
par  les  nommer  ses  ambassJ^deUi*Ci 


qui 
Lei 


MARC 

■nprès  du  pape,  pour  demander, 
cent  missionnairies.  Ils  vinrent 
donc  en  Italie ,  obtinrent  du  pon- 
tife romain  deux  dominicaine  , 
l'un  italien  ,  Taûfre  asiatique, 
et  emmenèrent  avec  eux  le  jeune 
Marc ,  pour  qui  Kublaï  prit  une 
afiècdon  singulière.  Ce  jeune 
iiomme ,  ayant,  appris  les  difié- 
rens  dialectes  tartares,  fut  em- 
ployé dans  des  ambassades  qui 
lui  donnèrent  le  laoyen  de  par- 
courir la  Tartane ,  le  Katai ,  la 
Chine,  et  d'autres  contrées.  En- 
fin, après  un  séjour  de  dix-sept 
ans  k  la  cour  du  grand-kan ,  les 
Polo^revinrent  dans  leur  patrie  en 
1295 ,  emportant  de  grandes  ri- 
chessەs.  Marc,  rendu  k  une  vie 
tranquille  j  écrivit  la  relation  de 
ses  voyages  en  italien,  sous  ce 
titre  :  Ùeuemara^igîiedelmondo^ 
da  lui  vedutey  etc. ,  dont  la  pre^ 
mière  édition^  a  paru  V  Venise  en 
1496 ,  în-S*.  Son  ouvrage ,  traduit 
en  difiî^rentes  langues,  a  été  inséré 
dans  plusieurs  couectîonsi.  On  es- 
time rédition  latine  d'André  Mul- 
ler,  Cologne,  1671,  in-i^«;  et  celle 

3 ni  est  en  français  dans  le  Recueil 
QS  Voyages,  publié  par  Berge- 
ron ,  La  Haye ,  1  jSS ,  2  vol.  in-4*. 
Il  y  a  dans  Marc-Paul  deâ  choses 
Vraies ,  et  d'autres  peu  croyables. 
U  est  en  effet  dimcilé  de  croire 
qu'aussitôt  que  le  grand-kan  fut 
informé  de  1  arrivée  de  deux  mar- 
chands vénitiens  qui  venoient 
vendre  de  la  thériaque  à  sa  cour  , 
il  envoya  au  devant  d'eux  uile 
escorté  dé  ^ù^qqo  homihcs ,  et 
qu'ensuite .  il  dépédha  ces  Véni- 
tiens comMin  aimbassadeui's  au- 
près du  pape ,  pour  le  prier  de 
lui  envoyer  cent  missionnaires. 
£t  comment  le  pape ,  qui  avoit 
tant  de  zèle  poui*  la  propagation 
delà  foi ,  au  lien  de  cent  religieux, 
n'en  àurôit-il  envoyé  que  deux  ? 
Il  y  a  donc  déâ  erreur^  et  des 
exagérations   dans   MarC-'Pauli 


MARC 


89 


mais  plusieurs  autres  choses ,  vé- 
rifiées depuis ,  et  qui  ont  ménit 
servi  dlnstruction  aux  voyageurs 
postérieurs ,  prouvent ,  qu'à  plu- 
3ieurs  ^ards  sa  Relation  est 
précieuse  j  et  l'ouvrage  de  Ma- 
cartney,  ambassa4eur  anglais  à 
la  Chine  ^  publié  daçs  ces  der- 
niers temps  ,  Ta  souvent  confir- 
mée. La  bibliothèque  impériale 
possède  plusieurs  manuscrits  de 
ta  Relation  des  Voyages  de  Marc- 
Paul. 

XI.  MARC.  Voye%  Makch  et 

Màhgk. 

t  M  ARC  A  (Pierre  de),  né  a 
Cand  en  Bëarn ,  le  24  janvier 
i594  y  d'une  famille  ancienne  , 
originaire  d'Espagne ,  se  distin- 
gua de  bonne  heure  par  son  es- 
prit et  par  son  zèle  pour  la  reli- 
gion catholique  ;  il  travailla  a  la 
faire  rétablir  dans  le  Béam ,  et 
eut  le  bonheur  de  réussir.  C'est 
en  reconnoissance  de  ses   soins 

3u'il  obtint  la  charge  de  prés^i- 
ent  au  parlement  de  Pau  en 
;62i ,  et  celle  de  conseiller  d'é^ 
tat  en  1659.  Après  la  mort  de 
son  épouse  ,  il  entra  dans  les 
ordres ,  et  filt  nommé  k  l'évéché 
de  Conserans.  Mais  la  cour  de 
Rome  ,  irritée  de  ce  qu'il  avoit 
donné  quelque  atteinte  aux  pré- 
rogatives du  saint]- siège,  aans 
son  livre  dé  la  Concorde  du  sa- 
cerdocé  et  de  f  empire  ,  lui  re- 
fusa long-  temps  ses  bulles  ;  tt 
il  ne  les  obtint  qu'après  avoir 
interprété  ses  senti  mens  d  une 
manière  plus  favorable  aux  opi« 
nions  ultramontaiiies ,  dans  un 
autre  Livre  qu'il  fit  imprimer  k 
Barcelonne  en  164^1  in-4**«  Llia-» 
bileté  avec  laquelle  il  rempUift 
uAe  commission  qu'on  lui  donna, 
en  Catalogne  lui  mérita  Farche^ 
vêché  de  Toulouse  en  i652.  ^1 
I  s'étoit  tant  fait  aimer  eu  Cata^ 


^ 


90  MARC 

ïixgne ,  qu^aj^ant  été  attaqué  d'upe 
maladie  qui  le  mit  à  rèxtrémité  , 
Ja  ville  de  Bareelonne  ,  entre  au- 
tres ,  fit  un  vœu  public  à  Notccr 
Dame  de  Montserrat ,  qui  en  est 
éloignée  d^une  journée",  et  y  en- 
voya^ en  son  nom,  douze  capu- 
cins nu-pieds ,  sans  sandales ,  et 
douze  jeunes  filles  aussi  pieds 
'nus ,  les  cheveux  épars ,  et  vêtues 
de  longues  robes  blanches.  Marca 
se  disposoit  à  se  rendre  k  Tou- 
louse, lorsque  le  roi  le  fit  mi- 
nistre d'état  en  i658.  Ses  pre- 
miers soins  furent  d'écraser  le 
jansénisme.  Il  s'unit  avec  les 
jésuites  contre  le  livre  du  fameux 
évêqued'Ypres ,  et,  lepremier ,  il 
dressa  le  projet  d'un  Formulaire , 
où  l'on  condamnoit  les  einq  pror 
positions  dans  le  sens  de  l'auteur. 
Son  ièle  fut  récompensé  par  l'ar- 
chevêché de  Paris;  mais  il  mou- 
rut le  jour  même  que  ses  bulles 
arrivèrent,  le  29  juin  1662.  Sa 
mort  donna  occasion  k  François 
Colletet  de  lui  faire  cette  épi- 
taphe  badine  : 

Ci  gtt  monseigneur  de  M«r«iy 
Que  le  roi  sagcmeat  narqua 
Fonr  le  préUt  de  son  église  ) 
JMais  la  mort  qui  le  remarqua. 
Et  qui  se  plaît  à  la  surprise  , 
Tout  aussitôt  le  démarqua. 

Ce  prélat  réitnissôit  plusieurs  ta- 
lens  diflTérens  :  l'érudition ,  la  cri- 
tique ,  la  jurisprudence ,  mais  sur- 
tout la  politique  et  l'intrigue. 
Bans  les  disputes  de  l'Eglise ,  il 
parla  en  homme  persuadé  ;  mais 
il  n'agit  pas  toujours  de  mêm^. 
Il  savoit  se  plier  aux  temps  et 
aux  circonstaticé^.  Il  ne  craignoit 
pas  de  donner  aux  faits  là  tour-^ 
iiùrè  qu'il  lui  plaisoit ,  lorsqu'ils 
pottvoient  favoriser  son  ambitioii 
ou  ses  intérêts.  «  Quand  Marca 
^itmal,  c'est,  suivant  l'abbé  dé 
IfOTiguerue,  qu'il  €st  pavé  pour 
lie  pas  bien  (Jlre ,  ou  qu'il  espère 


MARC 

rêtre*  Quelques  mois   avant  sa 
mort,  il  dicta  k  Baluze  un.  Traité 
de  finfailUhMité  du  pape.  Ex  ore- 
ejus  excepi,  dit  Baluze;  il  vou-. 
loit  se  faire  cardinal.  »  Son  s\y\e. 
.est  ferme  et  mâle  ,   k^sez  pur  , 
sans  affectation  et  sans  erabarrass» 
Ses  principaux   ouvrages    sont , 
I.    Disser^a£iones  de    concordid 
sacerdotii  et  imperii ,.  dont  la  meil-- 
leure  édition   est   celle   qui  fut 
donnée,  après  sa  mort>  par  Bar 
luze,  Paris ,  i7o4>  in  -  folio.  Cet 
ouvrage ,  le  plus  savant  que  nous 
ayons    sur  cette   matière  ,  a  été 
réimprimé  a  Francfort  en  1708, 
in-fblio  ,  avec  des  augmentations  , 
par   Boehmer.  -  II.    Histoire   du, 
Béarn ,  in-folio,  Pans  ,  i64o.  On 
j  trouve  tout  ce,   qui  concerne 
eetto  province ,   et  l'on  y  preûd 
une  grande   idée  de  Téruditioa 
de  l'auteur.  Cette  flistoire  est  de-? 
ventte  très-rare ,  sur-tout  en  gran4 
papier.   III.    Marca  Hispanica  , 
Paris,   1688,   in-folip,   publiée 
par  les   spins    de  Baluze.   C'est 
une   4€Sçription  savante   et   eu* 
rieuse  de  la  Catalogne  ,  du  Rous- 
sillon,  et  des  frontières.  La  partie 
historique  et  géographique  y  est 
traitée  avec,  exactitude.  IV.  Dis- 
sertatio  de  primatu  Lugdunensi  , 
i644j.  iïi-^**>  lrès-5avante.  y,  jRe- 
lation  de  ce  mii  s'est  fait  depuis 
i653    dans   les    assemblées   des 
éifêques  ,  au  sujet  des  cinq  pro-. 
positions  y    Pans,    lôSj ,    in-4'*. 
C'est  contre  cette  relation,  peii. 
favorable  au  jansénisme,  que  Ni- 
cojle  publia  son  Belsa  percorUa- 
tory   1657,  in-4'',  dai^  lequel,  il 
expose  les  scrupules   ^^tL  pré- 
tendu théologien  flamand  sur  Vas* 
semblée  du  clergé  de  i656.  VI* 
Des .  Opuscules  >  publiés  par  Ba? 
luze  en  1669,  in-8<».  VII.  D'autres 
Opuscules  f  mis   au  jour  par  le 
mêijie,  en  16S1  ,in-8«.  Ces  Opus^ 
cules  renferment  plusieurs  disser- 
tations intéresstiates  ^  entre  au^ 


MARC 

très  5  De  Tempère  susceptœ  in 
GalUis  Jîdei  ;  De  eucharistid  et 
missd  ;  De  pœnitendd  ;  De  ma- 
trimonip;  De  patriarcfiatu  Cons- 
tantinopolitana  -;  De  stemmate 
Christi  ;De  majorant  adventu; 
De  singulari  primatu  Pétri;  De 
discrimine  clericomim.  et  làico-' 
rum  ex  jure  divino  ;  De  veteribus 
coUectionibus  canomtm;  et  une 
$iutre  Dissertation  sur-  an  reli- 
quaire de  saint  Jean-Baptiste, 
orné  de  vers  ktccs,  et  qui  étoit 
conservé  cbez  le»  dominicains  de 
P^pignan,  VUI.  Un  Recueil  de 
quelques  -Traités  théologiques  , 
)es  uns  •  en  latin  ,  les  autres  en 
français ,  publiés  en  1668  ,  iuT 
4*  ,  par  l'abbé  de  Faget ,  cou- 
sin germain  du  savant  arçhevér 
que.  L'éditeur  augmenta  'cette 
poUection  d'une  Vie  en  latin  de 
son  illustre  parent  ;  elle  est  éten- 
due etxurieuse.  Il  s'éleva ,  à  l'oc- 
casion de  cette  Vie ,  entre  Baluze 
et  l'ahfaé  de  Faget,  une  dispute 
fort  vive,  qui  fit  peu  d'honneur'  à 
)'un  et  a  l'autre,  ils  s'accablèrent 
d'injures  dans  des  Lettres  impri- 
mées k  la  fin  (funa  nouvelle  édi- 
tion de  ce  Recueil,  1669,  in-ia. 
Cette  édition  est  préférable  à  la 
première. 

^  IL  M  ARC  A  (  Jacque^r 
Corneille  ),  bénédictin  de  l'ab- 
baje  du  MontrBlandin ,  bon  ora- 
teur y  et  encore  meilleur  poète  > 
né  k  Gand  en  1570  ,  cultiva  avec 
succès  lest  belles^ettres ,  et  mou- 
rut à  Douay  l'an  lësQ.  Les  biblio- 
graphes flamands  lui  prodiguent 
^es  éloges*  Une  partie  de  ses  Opus- 
cules a  été  imprimée  a  Louvain  , 
^6i3  ,  in-8».  Qe  recueil  contient 
4es  harangues,  des  tragédies  ,  et 
wx  éloge  des  ducs  de  Bourgo- 
gne. On  a  encore  de  lui  Dia^ 
Hum  sanetorium  en  vers  ïambes  , 
{>ona5,  i6a8,  in-4*  ;  et  Musœ 
inçrrn^afHeS)  i6a8 , ins}». Cespnt 


MARC  91 

sept  trafi^édies  dont  les  sujets  sont 
pns  de  l'Ecriture  sainte. 

*  MARCANOVA  (  Jean) ,  né  k 
Padoue ,  ou  k  Venise ,  selon  Po- 
pinion  de  quelque^  écrivains , 
dans  le-  i5»  siècle"",  fut  agrégé 
au  collège  des  médecins  de  Pa- 
doue; où  il  vécut  jusqu'à  s'a  mort, 
arrivée  en  i44^*  II*  se  livra  a  l'é- 
tude de  l'antiquité ,  et  fut  un  de^ 
premiers  qui  recueillirent  d'au- 
cieiines  inscriptions.  On  a  de  lui 
De  dignitatibus  Romanorum^  ;  De 
triumpho  3  De  rébus 'miUtaribus, 
et^.  .  < 

, 

*  MARCAR  ,  savant  religieux 
arménien  ,  ecclésiastique  verr 
tnenz  et  charitable  ,  vivoit  vers 
la  fin  du  i5*  siècle.  Son  pèiSe 
lui  laissa  en  mourant  des  terres  et 
des  richesses  Considérables  :  il 
les  convertit  en  numéraire  >  et  dis- 
tribua tout  aux  pauvres ,  excepté 
un  écu-  seul ,  qu'd  garda  pendant 
toute  sa  vie  ,*  pour  montrer  a  seâ 
amis  que  la  fortune  de  son  père 
étoit  bien  employée ,  et  non  pas 
dissipée  entièrement.  Il  laissa  k 
sa  mort  un  ouvrage  de  morale , 
intitulé  Le  Trésor  des  vertus, 

t. MARCASSUS  (Pierre  de) ,  né 
k  Giihont  en  Gascogne  vers  1 584  ^ 

Ï>rofesseur  de  rhétorique  au  col- 
ége  de  La  Marche  ,  a  Paris ,  oh 
il  moivut  en  1664  9  à  86  ans  :  on 
a  de  lui  des  Histoire^,  des  Ro-" 
mi^ns ,  et  des  Pièces  de  théâtre  , 
indiffnes  de  paroitre  mémo,  sur 
un  théâtre  de  collège.  Ses  autres 
ow^rages-  ne  •  sont  pas  meil- 
leurs. On  a  encore  de  lui  des 
Traductions  qui  ne  valent  rien  , 
et  parmi  lesquelles  on  remarque 
celle  de  l'Argénis  de  Jean  Bar-^ 
claj  f  Paris  ,  i633 ,  ii|-8*.r    - 

MARGE  (  Roland  ) ,  Angevin  , 
li^uten^nt-gén^ral  du  bailliage  (|e 


92 


MARC 


y 


Baugé  >  donna  »  en  1601  y  une  tra* 
gédie  àHAcham ,  imprimée  la  même 
an]|^e  à  Paris. 

♦  Marceau  (  Jcan-Baptiste), 
né  à  Chartres  en  1769,  nls  d'un 
avocat  estimé.  Son  p^re  l'avoit 
destiné  à  ^étade  des  lois  ;  mais 
ses  inclinations  militaires ,  ne  lui 
permirent  paei  de  suivre  long- 
temps cette  carrière  ;  à  i5  ans 
il  s'engagea  dan^  le  régiment  de 
Savoie  "Carignan  ,  et  fut  l>ient6t 
nommé  sergent.  De  reto  ur  par  con- 
gé dans  sa  patrie ,  Marceau  vint  à 
Paris  lorsque  la  révolution  éclata, 
marcha  le  i4  juillet  à  la  tête  d'un^ 
détachement  de  la  sectiom  de 
Bon- Conseil ,  pour  s'opposer  à 
l'approche  des  troupes  que  la  cour 
fàisoit  avancer  k  Paris ,  et  mérita 
par  cette  action  son  congé  absolu. 
De  retour  à  ChaKres ,  a  s'enrôla 
dans  le  premier  bataillon  d'Eure- 
et-Loir,  et  en  fut  nommé  com- 
mandant. Il  se  trouva  ensuite 
dans  la  place  de  Verdun ,  et  fut 
chargé  d'en  porter  les  clefs  au 
roi  de  Prusse,  comme  le  plus 

Î'eune  officier.  De  1»  il  passa  dans 
a  Vendée,  -comme  lieutenant- 
colonel  de  la/légion  germanique  ; 
fut  dénoncé  par  un  député ,'  et 
arrêté'  comme  complice  de  Wes- 
termann  :  il  obtint  ensuite  sa  li<- 
berté.  Quelque  teitops  après  , 
comme  iX  marchoit  ait  secours 
de  Saumur,  attaqué  par  les  rajà- 
lis^tes»,  il  rencontra  ce  même  dé«* 
puté  qui  l'avoit  dénoncé,  entraîné 
par  une  troupe  de  Vendéens.  Il 
to^d  sur  eux  lui«même ,  déUvre 
le  député  9  lui  donne  son  cheval , 
et  lui  dit  :  it  II  vant  mieux  qi^utt 
soldat  comme  moi  périàse  qu'un 
représentant diu  peuple.  »  Devenu 
général  de*  brigade ,  il  pnt  par 
imterim  Iç  commandement  éa. 
chef,  et  gagna ,  le  12  décembre  , 
secondé  •par  Kléber,  la  tierfible 
bataille  du  Mans  ,    ou  pénreat 


MARC      - 

dix   mille   républicains  et  vingt 
mille  Vendéens  ;  on  le  vit  char- 
ger lui-même  ,  à  la  tête  des  ba« 
taillonâf,    et    enfoncer   Fennemi. 
Avant  le   combat ,   les  députés 
en  mission  dans  la  Vendée  lui 
remirent  la  destitution  de  Wés- 
termann,  et  lui  ordonnèrent  de 
l'éloigner  sur -^^  le -champ  de  l'ar- 
mée. Mareean  garda  la  destitu- 
tion dans  sa  poche  ,  et ,  après  le 
gain  de  la  bataille ,  il  pûbna  ban- 
tement  les  obligations  qu'il  avoit 
aii  général  Westermann  ,  et  le  fit 
conserver.  Ce  fut  dans  cette  cir- 
constance    qu'une    Vendéenne  y 
jeune  et  belle  ,  le  casque  en  tète 
et  la  lance  à  la  main ,  poursuivie 
par  des  soldats ,  tombe  aux  pieds 
de  Marceau.    «  Sauvez-moi ,  s'é- 
crie-t-elle.  »  Il  la  relève,  la  ras- 
sure ,  fixe  ses  regards  su^  les  traits 
enchanteurs  de  cette  femme ,  et 
se  diétermine  k  la  sauver  ;  mais 
unç  loi  punissoit  de  mort' le  re- 
présentant c^\  faisoit  grâce  •  à  un 
Vendéen  pris  les  armes  k  la  main  ; 
Marceau,  dénoncé,  alloit  être  con- 
duit au  supplice;  Bourbptte  ac- 
eourt  de  Paris ,  et  l'arrache  k  la 
mort  :  mais  ni  la  protection  de 
ce  député',  ni  le&  larmes  de  Mar- 
ceau ne  purei^t  sauver  la^  jeune 
Vendéenne.    Elle  fut  décapitée. 
Après  la  défaite  du  Mans ,  Mar- 
ceau   poursuivit    les    Vendéens 
avec  la  plus  grande  vigueur  ,  les 
atteignit  k  Savenay ,  où  ,  secondé 
encore  par   Kléber    et  Wester- 
mann ,  il  anéantit  leur  armée  » 
dont  lés  ma&eureux  débris  fuient 
envoyés  par  centaines  a  Nantes^, 

Î^our  y  être  noyés  et  fusillés.  Ce 
ni'  alors  que  Marceau  quitta 
cette  terre  arrosée  du  saàg  des 
Français ,  et  fut  envoyé  contre  les 
ennemis  extérieurs ,  a  l'armée  des 
Ai^dennes  ,  pnis  k  oeUe  de  Sam- 
htre-et-Meose  ^  oh  il  continua  k  se 
distinguer  par  sa.  bravoure  ,  ses 
talens,  et  son  homaxûlé.  Ces  qua«*^ 


MARC 

lîtiés  le  rendirent  cher  au  i^oldat 
français ,  et  même  aujc  armées 
ennemie^.  A  Fleuru*.,  il  corn- 
mando^t  l'aile  droite  de  Farinée , 
et  eut  deux  chevaux ,  tués  sous 
lui  ;  sjjL  division  fut  presque  dé- 
truite ;  il  combattit  alors  comme 
un  simple  soldat,  à  la  tête  de 
quelques  bataillons  :  au;c^  ba- 
tailles ,de  rOurthe  et  4e  la  Roèr , 
il  gnidoit  i'avant-garde.  lin  octo- 
bre 1704 >  il  s'empara,  à  la  tête 
de  sfl.  division  ,  du  ç^mp  retran- 
ché et  de  ta  ville  de  Cobienk,  et 
servit  ^e  la  même  manière  dtp^ant 
la  campagne  de  1795.  Dans  le  . 
Honds-Huck  il  battit  par-tout  l'en- 
nemi ,  malgré  les  obstacles  de  la 
nature.  En  1796  il  fut  chargé  de 
blo(juer  Majence,  et  de  couvrir 
la  Irontière  de  France ,  tandis 
que  Jourdan  s'avançoit  en  Fran- 
conie  ;  eè  le  24  juillet  il  se  ren- 
dit maître,  de  la  fori^resse  de 
Kônîgsteln.  Jourdan  ajant  été  en- 
suite re|>oassé  par  l'arçhiduc 
Charités ,  Marceau  prit  \e  com-^ 
mandement  d'une  des  divisions 
chargées  de  couyrir  la  retraite 
de  cette  armée  en  déroute , 
et  vint  constamment  k  bout  de 
contenir  1  eunexni  sur  les  points 
où  iJL  se  trouva-  Dans  dei^x  com- 
bats qu'il  livra  aJlor§  pi  es  de  jUm- 
boorg ,  il  déploya  sa  valevir  et  ses 
taleas  oraÂnaires  ;  m^ïs Iq  1 9  apût , 
tandis  ^'il  arrêtçit  ('ennemi  pour 
donner  le  terajps  à  l'armée  Iran- 
çaise  4e  passer  les  défilés  d'Air 
ienkirchen ,  il  re^ijit  un  .coii|>  de 
iêu  dont  il  npuî.urnt  qi^e^ue  temp4 
après.  A  l'instant  où  il  fut  blessé , 
les  oiiiçiers  et  les  soJld^jts  l'eit^vi- 
ronnèreAt  les  farines  avoc  jeu^  ;  il 
les  consola  lui-n^^me  avec  .le  plus 
grand  coprage ,  et  refysa  d'être 
transporté  au-delà  du  Rhin;  ce 
mû  lut  ;causje  qu'il  se  trouva  le 
lendemajin  en .  la  puistfa^ee  des 
Allemands,  qui  entrèrent  dans 
Alteabrchea.  Les  généraux  Kra/ 


MARC  95 

et  Hadick  sié  i^ndireat  aussiidt 
auprèjl^  de  lui ,  et  lui  prodiguèttmt 
^oi^tes  les  marcjues  d'es^me  et 
d'intérêt.  L'arcbiduc  Charles  lui 
envoj^a  son  chirurgien  ;  mais  sa 
blessure  étoit  incurable  ,  et  il 
mourut  le  ai  septembre,  âgé  d^ 
vingt-sept  ans.  Son  corps  ayanc 
été  redemandé  par  les  français 4 
J'aichiduc  le  rendit ,  k  condition 
qu'on  l'informerait  du  jour  où  il 
seroit  inhuma,  afin  <}ue  l'arma 
autrichienne  pût  s'unir  k  l'armée 
franche  pour  lui  risndre  les  hon* 
neurs  mUitaijres.  £n  efiet,  il  f«t 
enterré  le  26  septembre ,  au  bruit 
de  l'artillerie  des  deux  années, 
dans  le  camp  retranché  de  Co*  ^ 
blent» ,  dont  il  s'étoitempai^  en 
'794'  Ses  restes  fuirent  unis  en 
179^.  i.  ceux  de  Hoche  lit  de 
Chénn  ;  et  la  ville  de  Chartres  » 
sa  j»atrie  ,  In»  vota  en  1801  l'é- 
rection d'un  monument  public 
Celui  où  ses  cendres  imposent 
fut  construit  sur  les  dessins  de 
Klébiw.  On  lui  a  aussi  érigé  une 
pjrramide  à  la  place  où  il  reçut  k 
cotup  mortel,  et  un  troisième  mo- 
nument  dans  les  ohamps  de  Mes* 
seinhfiim. 

% 

I.  MARCEL  h'  (jmut  )  ,  Ro*. 
main»  successeur  du  papeMan^ 
lin  v.ea  3qB  ,  se  signala  par  son 
zèle  et  par  sa  sagesse.  La  sévérité 
doaiilusa  envers  ui^  apostat  ic 
rendit  odieux  au  tyran  Maxence  « 
qui  le  bannit  de  Rome.  Marcel^ 
mort  le  16  janvier  5io ,  est  appelé 
marier  dans  les  Sacramentaires  de 
GéWe  !•'  et  de  saint  Grégoire  ; 
ainsi  que  dans  les  Martjnrologef 
attribués  il  saint  Jérôme  et  à  Bède. 
Le  pafie  saint  Ûamaae  a  eomposé 
sonépitaphe  en  yftn» 

li.  MARCEL  n  (  Marael  C«a-. 
vi»  )  ,  fils  dfjun  receveur-  général 
des  revenus  du  saint-siège  k  AU 
laao ,  né  k  Montepuleiano ,  lit  ses 


94  MARC 

études  avec  <mtiiiction  ^  et. plut  au 
pape  Paul  III,  qui  le  nomma  sou 
premier  seerétairc^  Marcel  accom- 
pagna en  France  le  cardinal  Far- 
nèse ,  neyeu  de  ce  pontife ,  et  s'j  fit 
estimer  par  sesjmœurs  et  par  son 
«avoir.  De  retour  à  Rome ,  il  obtint 
île  son  bieni'aiieur  le  chapeau  de 
cardinal ,  et  lut  choisi  pour  être  un 
des  présidens  du  concile  de  Trente . 
Il  succéda ,  sous  le  nom  de  Mar- 
cel, au  pape  Jules  ÏII ,  le  9  avril 
1 555 v^  Quand/  on  lui  avoit  pré- 
^nté  dans  le  conclave  certains 
articles  que  tous  les  cardii;iaux 
avoient  accoutumé  de  signer  : 
«  Je  les  ai  jurés  plusieurs  fois , 
leur  diuû ,  et  je  prétends  bien 
les  exécuter.  »  Il  commença  par 
établir  une  congrégation  de  six 
cardinawt  >  pour  travailler  k  la 
léformation.  a  Quelques-uns  de 
mes  prédécesseurs  ^  dit-il ,  s'ima- 
ginoient  que  la  réibrmation  di- 
minueroit leur  autorité  ;  c'est  par- 
là  qu'il  faut  CPinmencer  de  fermer 
la    bouche   aux  hérétiques»  9  II 

,  donna  ordre  auxnoncesqui  étoient 
auprès  de  Tempereur  et  du  roi 
très-chrétien,  de  les  presser  de 
faire  la  paix ,  et  de  leur  dire  que 
fi'ils  ne  la  faisoient ,  il  iroit  lui- 
même  les  conjurer  de  la  faire.  Il 
ne  voulut    recevoir   aucune  re- 

*  quête  qui  ne  fàt  juste ,  semblable 
k  Gaten  ,  qui  s'^crioit  souvent  : 
«  Heoieux  celui  à  qui  personne 
21-oseroit  demander  une  injusti- 
ce !»  Ce  pontife ,  si  ennemi  du 
i^épotisme,  qu'il  ne  voulut  pas 
même  permettre  à  ses  neveux  de 
venir  k  Rome ,  mourut  .^gt-un 
jours  après  son  élection. 

III.  MARCEL  .  ou  MidicBAu 
(  saint  ) ,  célèbre  évêque  de  Paris , 
mort  le  premier  novembre  ,  au 
^oitimencement  du  5«  siècle.  — 
il  y  a  eu  plusieurs  autres  saints 
de  ce  nom  :  saint  Majicsxi,  mar- 
tyrisé k  Chàlons-sm*-Saône  ,  l'an 


I79  'f  saint  Marcel  ,  capitaine  aàii§ 
la  lésion  trajane ,  qui  eut  la  tétè 
tranchée  '  pour  la  foi  de  Jésus- 
Christ  ,  k  Tanger ,  le  3o  octobre 
Vers  L'an  298  ;  et  saint  Maacel  ^ 
évêque  d'Apomée  ,  et  martyr 
en585.     * 

t  IV.  MARCEL ,  fameux  évê- 
que d'Ancyre  'dès  l'an  3i4  >  si- 
gnala son  éloquence  au  concile 
de  Nicée  en  525  ,  contre  l'a* 
rianisme.  Il  s'opposa  k  la  con- 
daupiation  de  samt  Athanase ,  au 
concile  de  Tyr ,  en  335 ,  et  k  ce-*- 
lui  de  Jérusalem ,  où  il  s'éleva 
avec  zèle  contré  Arius.  Les  ariens 
irrités  le  persécutèrent  avec  fu- 
reur :  ils  le  déposèrent  k  Cons-^ 
tantinople  en  336 ,  et  mirent  k  sa 
place  Basile ,  qui  s'étoit  acquis 
de  la  réputation    par    son    elo- 

auence.  Marcel  d'Ancyre  alla  k 
Lome  trouver  le  pape  Jules  /  qui 
le  jugea  inn^ocent  dans  un  concile 
tenu  en  cette  ville ,  et  le  reçut  k 
sa  communion.  Il  fut  encore  ab^ 
sous  et  rétabli  au  concile  de  $aLr^ 
dique  en  347  '  ^^  mourut  <lans 
un  âge  très-avancé  en  374-  U  »^ 
nous  reste  de  lui  qu'une  Lettre 
écrite  au  pape  Jules  ;  deux  Con-^ 
Cessions  de  foi ,  et  quelques  frag-- 
mens  de  son  Lwre  contre  Altère , 
dans-  la  réfutation  qu'«n  a  faite 
£]usèbe.  C'e^  une  grande  queràon 
entre  les  saints  Pères  et  les  théo- 
logiens de  savoir  sr  les  ecHt^ 
de  Marcel  d'Ancyre  sont  ortho** 
doxés  ;  mais  on  présume  que  cet 
examen  seroit  assez  inutile. 

V.  MARCEL  (  saint)  j  natif 
d'Apamée ,  d'une  femille  noble 
et  riche,  distribua  tous  ses  bims 
aux  pauvres  ,  pour  se  retirer  au-» 
près  de  saint  Aleicandre ,  institu-- 
teur  des  acemètes.  'Saint  Mai«cèl 
fut  abbé  de  ce  monastère  après 
Jean  ,  successeur  .  d'Alexaaare  s 
ver»  44??  ^^  mourjat  après  Vi 


MAKG 


V 


5B5  ,  réptitë  dans  VOrittnt  par  sa 
sainteté  et  ses  miracles.'    ' 

VI.  MARCEL  (Etienne), prévit 
des  marchands  de  Paris,  s'étoit 
coucilîé  Tamoùr  du  peuple  par. 
fion  opposition  à  la  cour  pendant 
la  pnson  du^oi  Jean»  Voyez 
dans  -  IVticle  de.  ce  ,  dernier  , 
n»  Il ,'  la  suite  de  son  Histoire.    ' 

Vn.  JViARCEL  (  Christophe  ) , 
Vénitien  ,  chanoine  de  Padloue 
et  de  Cof  fou,  eut  le  malheur  d'être 
pris  au  sac  de  Rome  en  |527. 
Comme  iln'avoitpasle  moyen  ae 
pajer  «a  rançon ,  les  soldats  l'at- 
tachèrent à  un  arbre  auprès  de 
Gayette ,  en  pleine,  campagne ,  et 
lui  arrachoient  un  ongle  chaque 
jour.  Il  mourut  de  Fexcès  des 
douleurs  et  de  l'intempérie  de 
l'air.  On  a  de  lui  un  Traité  de 
Animd  y  i5o8 ,  iu-fol.  ;  et  une 
Efiition  des  Mitus  ecclesia^ci  , 
i5i6,  in-fol. 

Vni.  MARCEL  (Guillaume), 
né  près  de  Bajeut ,  entré  chez 
\és  pères  de  l'Oratoire  ,  pro- 
fessa à  Rbnen  en  i64o.  Il  sor- 
tit quelque  temps  après  de  TO- 
ratoire  ,  pour  remplir  la  place  de 
professear  d'éloquence  au  collège 
des  Grassias  k  Paris.  Ce  fut  dans 
ce  collège  que  lui  artiva  l'aventure 
rapportée  dans  le-Ûictionnaire  de 
Bajrle,  au  mot  Godefroi  Her- 
mont.  Il  étoit  près  dé  réciter  en 
puhlîc  l'oraison  funèbre  du  ma* 
réchal  de  Gassio»,  quand  ,  sur 
la  plainte  d'un  vieux  docteur ,  il 
lui  fut  défendu,  de  la  part  du 
recteur  ,  de  prononce  dans  *ane 
université  caUioliqùe  l'éloge  d'^m 
homme  mort  dansla  religion  pro- 
testante. Le  gpàt  de  la  patne  le 
sappela  >à  Bayeux ,  pour  être 
«haaoine  et  principal  du  collège 
de  cette  \dMe,  Ënmi  y  voulant  se 
Imposer   des  iktigues  de  ce  pé- 


MARC 


95 


nibie  emploi ,  il  se  retira  en  1671 
dans  la  cure  de  Basly ,  près  Caea  ^ 
et  y  mourut  en  1702  ,  âgé  de  90 
ans.  C'est  par  &gs  conseils  que 
le  poète  Brébœuf,  son  ami,  en»- 
treprit  la  traduction  delà  Pharsale 
deLucain.  Marcela  laissé  un  grand 
nombre  dUEcrits  en  prose  et  en 
vers  latins  et  français  ;  on  peut 
en  voir  la  liste  dans  Moréri  , 
édition  de  1759.  —  Un  auteur 
dramatique  du  même  nom  fit  re- 
présenter en  1671  une  comédie' 
en  cinq  actes ,  mtitulée  le  Ma- 
ria^ sans  mariage* 

t  IX.  MARCEL  (Pierre-Guiif- 
laume  ) ,  avocat  au  conseil ,  natif 
de  Toulouse ,  mort  a  Arles,  coin- 
mis'saire  des  classes,  en  1708  ,  a 
61  ans,  est  auteur,  I.  De  17//^- 
taire  de  F  origine  et  fies  progrès  de 
la  monarchie  française  y  1686  ,  4 
vol.  in-i2.  CW  moins  un  corps 
d'histoire  qu'une  sèche  chronique. 
Cependant  Anquetil  y  a  trouvé 
le  même  ordre  chrouologique  et 
le  même  plan  que  ceux  de  l'a- 
brégé du  président  Hénault.  «  Si 
celtri-9ci  ,  dit-il ,  l'emporte  sur  le 
s^le  et  la  multiplicité  des  anec-. 
dotes,  Marcel  a  l'avantage  de  join^ 
dre  aux  principaux événemens  des 
preuves  tirées  des  auteurs  origi- 
naux et  des  actes  authentiques  ; 
du  reste  c'est  presque  le  même 
ouvragée ,  sinon  pour  l'^vécution  y 
du  moins  pour  1  idée.  II.  Des  7V»- 
blettes  chronolpgiques  pour  Vffis* 
toire  profane  ,  iri-ia  ,  qu'ion  lit 
moins  depuis  celles  de  l'abbé 
Lengletdu  Fresnoy,  mais  quin'ont 
point  été  inutiles  k  Celui^i.  III 4. 
Des  Tablettes  .  chronologiques 
pour  les  affairesde  VEglise ,  in-S^, 
ouvrage  esthné ,  et  qu'cm  pourroit 
rendre  meilleur  ,  «a  consultant 
VArt  de  vérifier  les  datés,  Mar^ 
cel  avoit  le  génie'  de  la  négocia- 
tion. Ce  fut  lui  quiconclut  la  paix 
d'Alger    avec   ixutis  XIV  ,   en 


96  MARC 

1677 ,  et  qui  fit  fleurir  1«  com- 
merce de  France  en  Egypte. 

X.  MARCEL  (  ]V.  ),  fameux 
maStre  à  danser  ,  et  plein  d'en- 
thousiastne  pour  son  art.  On  con- 
noitson  mot  devenu  célèbre,  lors- 
qu'étudiant  profondément  les  pas 
d'une  danseuse  ,  i)  s'écria  :  «Que 
de  choses  dans  un  menuet  !»  «  Â  la 
démarche ,  k  l'habitude  dû  corps, 
dit  Helv^us  ,  ce  danseur  préten- 
doit  connoître  le  caractère  d'un 
homme.  »  Un  étranger  se  présente 
un  jour  dans  sa  salle  ;  «  De 
auel  pays  étes-vous  ?  lui  deman- 
de Marcel.  «—  Je  si^s  Anglais. 
—  Voys  Anglais  !  lui  répliqua 
Marcel  :  Vous  seriez  de  cette  île 
où  les  citoyens  ont  part  à  l'admi- 
nistration publique ,  et  sont  une 
portion'  de  la  puissance  souve- 
raine! Non,  monsieur;  ce  front 
baissé  ,  ce  regard  ti^iide ,  cette 
démarche  incertaine ,  ne  m'an- 
noncent que  J'esclave  «titré  d'un 
électeur.  »  Qn  doit  à  Marcel ,  les 
airs  du  Tour  de  Camay  al ,  opéra 
de  d'Allainval. 

t  MARCELLE  (  sainte)  ^  dame 
romfiine.  Devenue  veuve  apVès 
sept  mois  de  mariage ,  elle  em- 
brassa la  vie  monastique.  Plu- 
sieurs viergefl  de  qualité  se  mi- 
rent sonâ  sa  conduite  ,  et  k  ville 
de  Rome  £tttbi«ntôt  remplie  de 
monastères ,  od  on  imitoit  la  vie 
des  solitaires  d'Orient.  Macoelii 
cènsultoit  souvent  saint  Jérôme 
dans  âes  dcoutes ,  et  nous  avens 
les  i^OBSes  de  ce  saint  docteur, 
dans  les  onzelettresqu'il  lai  écrivît. 
Elle  eut  beaucoup  à  soitffirir  dft* 
rant  le  sac  de  la  ville  de  Rome  > 
l'an  4io  :  ,les  barbares  vottloienl 
lui  faire  découvrir  des  trésors 
mi'elle  avoit  cachés ,  à  rîmuation 
de  saint  Laurent ,  dans  *  le  seiii 
des  pauvres.  Alaonée  da  danger 
que  cottroit  l'innocence  de  Pnn- 
cipie ,   ime  de  ses  religieuses  » 


MARC 

elle  se  jeta  aux  pieds  des  soldats , 
et  les  conjura  de  l'épargner  ;  ceux* 
ci  ,  oubhant  leur  férocité  ,  con* 
duisirent  Marcelle  et  Principie 
dans  Téglise  de  Saint-Paul ,  qui  , 
selon  les  ordres  d'Alaric  leur 
chef ,  devoit  sen'ir  d'asile ,  de 
même  que  celle  4p  Saint-Pierre. 
Elle  survécut  peu  aux  désastres 
de  sa  psltrie^  et  mourut  en  4^^* 
Saint  Jérôme  a  écrit  élégamment 
sa  vie  dans  la  lettre  à  Principie , 
liv.  ill  i  épît.  9 ,  édîtien  de  Pierre 
Canisius. 

♦MARCELLÏ  (Benoît), 
célèbre  musicien  italien  ,  sur* 
nommé  dans  son  pays  le  Prince 
de  la  musique ,  ;né  à  Venise  en 
16S6 ,  d'une  famille  noble  y  mort 
en  1737.  Cet  homme,  yraimient  ex- 
traordinaire par  là  variété  de  ses 
talens  ,  fut  aussi  bon  poëtè  et 
philosophe  que  bon  musicien, 
oes  compositions  en  musique  sont 
très-nombreuses.  Son  meilleur 
ouvrage  en  poésie  est  une  comédie 
intitulée  Toseaiùsmo  ,  o  la  crus^ 
ca  ,  o  sia  il  c^scante  impazzito , 
et  son  meilleur  ouvrage  en  prose 
est  son  Thédtre  à  la  mode.  C'est 
une  critique  très-gaie  àiè&  opéras 
modernes. 

1 1.^  MARCËl4lilN ,  successeur 
du  pape  saint  Càïus  en  206,  se 
signala  par  son  courage  aurant 
la  persécution ,  selon  les  uns,  et  sa*^ 
crifiè  aut  idoles  ,  selon  les  antres. 
Du  moins  les  d««atistes  l'en  ont 
accusé.  Saint  Au^itdtia  nie  ce  fait, 
sans  apporter  «uciine  preuve  jus- 
tificative ,  dans  son  livre  De  unico 
baptismo  ,  contre  Pëtilîen.  Les 
actes  du  concile  de  Sinuesse 
contiennent  la  même  accusation  : 
mais  ee  sont  de&pièèes  supposées^ 
qui  n'oo^t  été^briqçées  que  long-: 
tesQps  après.  Cependant  le  mar-s 
lyjaologe  :et  le  bréviaire  romain 
rapportent  que  MaredUin  se  laissa 
persuader  par  l^empereur  païea 


MARC 

â^oânr  de  Fenpens  aux  dieux  du 
pa^anbme  ;  et  Baronius  ,  Bellar- 
liMQ,  et  d^tres  canonisées  italiens  y 
s'appuient  de  Marcellin  ,  qui, 
m^^ré  sa  chute ,  continua  d'être 
pape  ,  poiu*  prouver  que  le  chef 
deTEglxse  ne  peut  être  soumis  à 
aucun  tribunal  d(s  la  terre.  La 
constance  de  Marcellin  peut  donc 
êti*e  ningée  au  rang  des  problèmes 
historiques  ;  mais  son*  repentir 
ne  peut  être  douteux.  Ce  pontife 
occupa  le  siège  un  peu  plus  de 
hait  ans  ,  et  mourut  le  24  octobre 
3o4,  également  illustre  par  sa  sain- 
teté et  par  ses  lumières.  Après  sa 
mort ,  la  cbaire  de  Jlome  vaqua 
jusqu'en  5o8. 

n.  m!aRCELL1N,  (saint), 
regardé  comme  le  premier  évêque 
d'Embrun ,  mourut  vers  553.  Les 
actes  de  sa  vie  sont  fort  incer- 
tains, et  sentent  bien  laLég«nde. 
(  F<y)oez  Baillet ,  F'ie  des  Scûnts , 
tî6  d'avril.  )  —  Il  faut  le  distinguer 
de  saint  MAKCStUN  ,  prêtre  ,  mar- 
tpr  à  Rome  avec  saint  Pierre  Exor- 
ciste y  l'an  5o4< 

m  MARCELLIN,  officier 
de  l'empire ,  et  comte  d'Illyrie , 
du  temps  de  l'empereur  Justi- 
nien  ,  auteur  d'une  Chronique 
(|ui  commence  où  «elle  d?  saint 
Jérôme  se  termine ,  en  379 ,  et 
qui  finit  en  534*  h'édition  la  plus 
correcte  de  cet  ouvrs^ge  est  celle 
que  le  P.  Sirmond  dpima  en  1619, 
ia-8«.  On  l'a  continuée  jusqu'en 
566.  Cas&iodore,  qui  en  parle 
avec  éloge  t  dit  (Uivin.  Lect. 
cap*  17)  que  MaroeUin  avoit 
.  «AGore  donné  deux  ouvrages  , 
l'un  intitulé  J^e  teimporum  qua^ 
litfltihus  etposUiambus  locorum; 
l'autre ,  De  urbibus  cmU  et  Hifi" 
rosoljrmis.  Us  ne  soBt  pa4  pam^* 
BUS  jusqu'à  nous, 

IV.  MARCELiiIN.(P«u- 


MARC  '^ 

qrace)  ,  doyen  du  collège  de  m^ 
decine  de  Lyon,  dans  .le  der- 
nier siècle  ,  publia  des  notes  sur 
Mercupial  ,  et  up  Traité  de  la 
peste. 

V.  MARCELLIN.  ro^ez 
Ammien-  Makcellin. 

VI.  MAECËLLIN,  évéque 
d'Arezzo.  Vojrez  Innogen¥  IV. 

1 1.  MARCELLINE,  (  sainte  ) 
sœur  aînée  de  saint  Ambroise  ,  et 
£lle  d'un  préfet  des  Gaules^  suivit 
sa  mère  à  Rome  après  la  mort  dk 
son  père.  Elle  pcésida  à  Tédoclv 
tion  de  ses  frères  ,  pnit  le  voile 
des  mains  du  pape  en  35^  , 
.et  mourut  quelque  temps  après. 
L'Église  célèj»re  sa  fê(e  le  17 
juillet. 

MARCELLXNUS.  ra/.  Fapiu^- 
Marcelunus. 

'^MARCELLïS  (Otho),  dePécole 
hollandaise  ,  né  en  161 3  ,  mort 
en  1673  ,  a  prouvé  qu*il  n'est  au* 
cun  ^enre  qui  ne  puisse  conduire  à 
la  gloire  ceux  qui' le  cultivent  avec 
succès.  Les  reptiles  et  les  insectes 
lurent  les  seuls  objets  de  ses  étu« 
des.  Il  en  nourrissoitcliez  lui  pour 
les  mieux  observer ,  et  ne  laissoit 
rien  échapper  de  ce  qui  dans  la 
nature  est  sensible  ^  la  vue. 
Marcellis  vit  ses  travaux  estimés 
et  recherchés  à  Florence ,  k  Ams- 
terdam ,  k  Rome ,  et  k  Paris ,  où 
la  reine  ,  mère  de  Lotus  XIII  » 
lui  donnoit  la  table  et  le  loge- 
ment ,  et  un  louis  pour  quatre 
heures  de  travail,  traitement  alors 
très  considérable* 

t  MAdCELLO  (Benoît), 
célèbre  musicien  ,  et  excellent 
poète,  né  k  Venise,  d'une  fa^ 
mille  uoble ,  le.34  juillet  1680,  a 
donné  des  Motets  j  des  Cantates  f 
et  aiutres  ow^ra^ejs  »  qtre  les  Ama*» 
ym^ïk  meiteat  >iiu  xa^g  dâs  mOAJr 

7 


93 


MARC 


leures  productions  musicales  de 
ritali^.  «  C'est  exactement,  dit 
M.  de  La  Borde ,  le  Pindare  de 
la  musique.  Il  en  est  aussi  le 
Michel-Ange  par  la  force  et  la 
correction  du  dessin.  On  trouve 
dans  l'analyse  de  ses  ouvrages 
tme  science  profonde  et  une 
adresse  ingénieuse  y  mais  l'exé- 
cution de  son  chant  est  d'une 
difficulté  presque  insurmontable  ; 
il  exige  des  voix  d'une  grande 
étendue  ,  et  qui  ne  craignent  pas 
les  intervalles  les  plus  extraordi- 
naires. »  Marcello  mourut  àBres- 
cià,  où  il  exerçoit  la  charge  de  tré- 
sorier ,  le  25  juin  1739.  On  a  de  lui 
plusieurs  ouvrages ,  parm i  lesqu els 
on  distingue  ,  J.  Estro  poetico  ar- 
monico  ,  parafrasi  sopra  i  primi 
XXysalmi,  poesia  ai  Girolahto 
Ascanio  Giustiniani,  musica  di 
Benedetto  Marcello  y  patrizi  vene- 
ziani,  detto  Mascello,patrizivene- 
ziani,  Venise  ,  1724 ,2  vol.  in-fol. 
II.  Estro  poetico  armonico  ,  pa- 
rafrasi sopra  i  secoiidi  XXP^sal- 
nii ,  poesia  di  Girolamo  Ascanio 
Giustiniani ,  musica  di  Bene- 
detto Marcello  pat rizi  veneziani  , 
Venise,  1726  et  1727,  4*  vol. 
in-fol.  III.  A  Dio  ,  sonetti ,  Ve- 
nise ,  1751  et  1738.  IV.  Sonetti 
ai  Benedetto  Marcello ,  etc.  , 
Venise,  17 18.  V.  //  Toscanismo  , 
o  la  crusca ,  ossia  il  cruscante 
impazzito  ,tragicomme  diaeiocosa 
e  novissima  ,  Venise  ,  1709  j  Mi- 
lan ,  1740.  VI.  UBuffone  di  nuo- 
va  invenzione  in  ïtalia ,  ossia  i 
viaegi  del  vagabondo  Salciccia 
Saîisburghese  dal  tedesco  portati 
neir  italiano  linguaggio,  e  des- 
critti  in  ottava  rima,  etc. ,  Venise, 
1740,  en  i3  chants.  VII.  Teatro 
alla  moda,  ossia  metodo  sicuro 
è  facile  per  ben  comporre  ,  ed 
eseguire  opère  itaUane  in  musi- 
ca ,  nel  quale  si  danno  auverti- 
menti  utiii  e  necessari  a'  poeti 
di  muêioa  ,  mu4i<:i  ^  delf  uno  et 


MARC 

delF  altro  sesso  ,  imprésario 
suonatori ,  etc.,  in-8».  Cet  ou- 
vrage est  une  satire  #ontre  les 
abus  introduits  sur  les  théâtres. 
VIII.  La  fade  riconosciutà  , 
dramma  per  musica  ,  etc. ,  Vi- 
cence ,  1708.  IX.  Canzoni  ma- 
driealescne  ,  ed  arie  per  caméra, 
a  due ,  a  tre ,  a  quatjtro  voci 
etc.  ,  etc.,  Bologne,  171 7.  X. 
Concerti  a  cinque  instrumentl 
al  hasso  ,  opéra  prima ,  Venise  , 
I70I.  XI.  Sonate  a  cinque^ 
flauto  solo  col  basso  continua  , 
Venise  ,  1712. 

I.  MARCELLUS(Marcus- 
Claudius  )  ,  célèbre  général  ro- 
main ,  fit  la  guerre  avec  succès 
contre  les  Gaulois  ,  et  tua  de  sa 
propre  main  le  roi  Viridomare.  Vir- 
gile a  décrit  ainsi  son  triomphe  i 

Jspiec  ut  insignis  spoliis  Maretllus  9pîmis 
Ingrcditurf  vietorqu€  viros  9uper*minét  ommis» 
Htt  rem  Romantun ,  magno  turbantt  tumultu, 
Sisut  equtt  :  iternet  Pojios  Gallumqut  rtàel- 

Um  , 
Tertîaqtu  arma  patri  suspendet  capta  Quiriao. 

Ayant  eu   ordre    de   passer    en 
Sicile  ,     et  n'ayant  pu  ramener 
.  les  Syracusains  à  l'obéissance  par 
la  voie  de  la  douceur ,  Marcellus 
les  assiégea  par  terre  et  par  mer. 
Arcbimède  en  retarda  la  prise  <le  la 
ville  pendant  trois  ans  par  des  ma- 
chines qui  détruisoient  de  fond 
en  comble  les  ouvrages  des  as- 
siégeans  ;    mais    ils    furent    en- 
fin obligés  de  se  rendre,  (  Voyez. 
Archimâde.  )  Marcellus  a  voit  or- 
donné  qu'on    épargnât  l'illustre 
ingénieur  qui  les  avoit  si  bien  dë~ 
fendus  ,  et  il  n'apprit    sa    mort 
qu'avec    une    douleur    extrême. 
Ce  général  emporta  de  la  Sicile 
les  statiies,  les  tableaux,  les  meu- 
bles précieux  ,  et  les  autres  rares 
curiosités   dont  les    arts    de    la 
Grèce  avoienl  enrichi  Syracuse  ,    , 
et  il  eu  décora  Uome.  Il  apprit  ^    j 


r 


MARC 

ie  premier ,  aus  Romains  k  e6-  | 
timer  les  beautés  et  Jes  grâces  ! 
de  ces  chefs  -  d'œuvre  qu  aupa-  r 
ravant  ils  ne  connoissoient  pas.  | 
Rome  jusqu'alors  n'avoit  été  pour 
ainsi   dire   qu'un  vaste  arsenal  ; 
elle  ofint  depuis  des  spectacles 
à  la  curiosité  des  citoyens.  Mar- 
cellus  en  fut  plus   agréable   au 
peuple  ;   les   citoyens    sensés   le 
blâmèrent   d'avoir    introduit    un 
genre  de  luxe    qui  traîne    à   sa 
suite  la  mollesse ,  en   favorisant 
l'oisiveté.  Fabius  ,  qui ,  après  la 
piise    de  'Tarente,    n'avoit  pas 
voulu    emporter   les  tableaux  et 
les  statues  des  dieux ,    a  voit  dit 
à  cette  occasion  :   «  Laissons  s^ix 
Tarentins    leurs   dieux   irrités.  » 
Marcellus  ne  signala  pas  moins  sa 
valeur    dans    la    guerre    contre 
Annibal.  Il  eut  la  gloire   de  le 
vaincre  deux  fois  sous  les  murs 
de   Nola ,  et  mérita  qu'on  l'ap- 
pelât   VEpée  de  la   République  , 
comme  Fabius,  son  collègue  dans 
le  consulat  et  dans  le  géuéralat , 
en  avoit    été  appelé  le  Bouclier. 
La  prudente  lenteur  de  Fabius 
sut   arracber  à  Annibal   le  '  prix 
de  ses  victoires ,   en  évitant  les 
batailles  ;  l'audace  et  l'activité  de 
Marcellus ,    après   de   nouveaux 
désastres,  relevèrent  les  courages 
abattus  ;  il   inspira  aux  troupes 
assez  de  confiance  pour  les  em- 
pêcher de  craindre  l'ennemi.  Ses 
snccès    lui    suscitèrent    des    en- 
vieux;   il    fut  accusé  devant  le 
peuple  par  un  tribun  jaloux  de  sa 
gloire.  Ce   grand  homme  vint  à 
Uome ,  et  s'y  justifia  par  le  seul 
récit  de  ses  exploits  :  le  lende- 
main il  fut  élu  consul  pour  la  5* 
fois  ,  et  partit  tout  de  suite  pour 
continuer  la  guerre.  Sa  mort  ne 
fut  point  diçne  d'un  si  grand  gé- 
néral. Quoique  âgé  de  60   ans , 
il  avoit  la    vivacité    d'un   jeune 
homme.  Cette  vivacité  l'emporta 
au  point  d'aller  lui  i^ême  ^  prf  s- 


MARC  99 

que  sans  escorte  ,  à  la  découverte 
d'un  poste  qui  séparoit  le  camp 
des  Romains  de  celui  d' Annibal. 
Le  général  carthaginois  y  avoit 
fait  cacher  un  détachement  de 
cavalerie  numide  :  il  fondit  à 
l'improviste  sur  la  petite  troupe 
des  Romains,  qui  fut  presque  en* 
tièrement  taillée  en  pièces.  Mar- 
cellus fut  tué  dans  cette  embus- 
cade l'an  207  avant  J.  C.  Annibal 
le  fit  enterrer  avec  pompe ,  et  ho- 
nora sa  mort  de  ses  regrets. 

IL  MARCELLUS  (  Marc  us 
Claudius) ,  un  des  dcsccndans  du 
précédent ,  joua  un  rule  dans  les 
guerres  civiles  ,  et  prit  le  parti 
de  Pompée  contre  César.  Celui- 
ci  ,  ayant  été<  vainqueur  ,  exila 
Marcellus ,  et  le  rappela  ensuite 
à  la  prière  du  sénat.  C'est  pour 
lui  que  Cicéron  prononça  son 
oraison  pro  Marcello  ,  l'une  de& 
plus  belles  de  cet  orateur. 

t  m.  MARCELLUS  (  Marctis 
Claudius  )  ,  petit-lîls  du  précé- 
dent, et  fil  s  de  Marcellus  et  d'Oc- 
tavie,  sœur  d'Auguste  ,  épousa 
Julie, -fille  de  c^t  empereur.  L« 
sénat  le  créa  édile.  Marcellus  àe 
concilia  ,  pendant  son  édilité  jla 
bienveillance  publique.  Rien  ne 
fiattoit  '  davantage  les  Romains 
que  la  pensée  qu'il  succèderoit  uu 
jour  à  Auguste.  Sa  mort  préma- 
turée fit  évanouir  ces  espérances  : 
ce  qui  fit  dire  à  Virgile  »  que  les 
destins  n'avoient  fait  que  le  mon- 
trer au  monde.  »  Le  ïu  Marcel- 
lus ERis  ,  que  ce  grand  poète  sut 
employer  avec  tant  d'art  au  6* 
livre  cfe  son  Enéide  ,  fit  verser 
bien  des  larmes  aux  Romains,  sur- 
tout h  sa  famille. 

t  IV.  MARCELLUS  ,  mé- 
decin de  Séide  en  Pamphilie  > 
sous  l'empereur  Marc  -  Aurèle  > 
composa  deux  poèmes  en  \er% 
héroiqu«&  :  i'ui;!  #ur  la  l/catitrp^ 


loo  MARC 

pie ,  espèt^e  de  mélancolie  qui 
frappoit  ceux  qui  en  étoient  at- 
taqués de  ridée  qu'ils  sont  cliai^ 
gé&  en  loups  :  c'est  une  maladie 

3UÎ  s'est  perdue  sans  doute  ,  car 
n'en  est  plus  question  :  l'autre 
sur  les  poissons.  On  trouve  des 
fragmens  du  premier  dans  le  Cor^ 
pus  poëtarum  de  Maittaire. 

*  V.  MARCELLUS,  médecin  du 
'  i5"  siècle  ,  né  k  Cumes  ,  ville  de 
Campanie  au  royaume  de  Naples , 
connu  sous  le  nom  de  Marcellus 
Gumanus  ,  servit  en  qualité  de 
médecin  et  de  chirurgien  dans 
l'armée  de  Venise  contre  Charles 
VIII ,  roi  de  France  ,  qui  la  défit 
h.  la  bataille  de  Fomove  ,  le  6 
juillet  1495*  Marcellus  a  laissé 
des  Observations ,  réimprimées  à 
Ausbourg  par  les  soius  de  Jé- 
rôme Veiscnius  en  1668 ,  in-4**. 
C'est  dans  cet  ouvrage  que  Ton 
trouvé  les  premiers  symptômes 
de  la  maladie  vénérienne.  Mais 
rauteur.ne  connoissoit  véritable- 
ment ni  le  caractère  ni  les  re- 
mèdes de  ce  mal  qui  ne  faisoit 
que  de  paroître  dans  le  royaume 
ae  Naples ,  d'où  il  s'est  ensuite 
communiqué  k  toute  l'Europe. 

*  VI.  MARCELLUS  -  DONA- 

TUS ,  médecin  du  16*  siècle , 
après  avoir  exercé  son  art  avec 
distinction  ,  devint  secrétaire  du 
duc  de  Mantoue.  On  a  de  lui  six 
livres  de  Historid  meeUcd  mira^ 
bill ,  Mantoue,  i586  ,  in-4'' ,  et 
Venise  ,  i588  et  1597,  "^^^ne  for- 
mat. Ce  recueil,  composé  d'ob- 
servations tirées  des  ouvrages 
des  médecins  grecs  ,  arabes ,  la- 
tins ,  etc.  ,  est  regardé  par  Haller 
comme  le  preniier  parvenu  k  sa 
■connoissance   ,     concernant    les 

"<  histoires  médicinales  ;  et  Gré- 
goire Horstuis  en  a  jugé  si  fa- 

*  Vôrablement  ,  qu'on  lui  en'  doit 
Hdcux  édhions- publiée^  k  France 


Marc 

fort,  in-8<*^  area  un  septième  > 
livre  sur  les  maladies  réputées 
magiques  et  sur  les  abstinences 
extraordinaires.  Marcellus  est  en- 
core auteur  d'un  traité  de  Vaiio- 
lis  et  merhillis  ,  Mantoue ,  iSÔQ, 
iii-4'' ,  et  1697  ^^"^"^  >  et  d'un  antre. 
De  radice  purgante  quam  vocofà 
mekoakan, 

Vn,  MARCELLUS.  Voyez  No- 
Nius  Maucellits. 

I.  MARCH  (  Ausias  ) ,  poète  de 
Valence  en  Espagne ,  dans  le  iQ^ 
siècle ,  célébra  dansses  vers  une  de 
ses  compatriotes  ,  nommée  Thé- 
rèse Bou.  Ce  poète ,  k  l'exemple 
de  Pétrarque  qu'il  pilla  ,  chanta 
son  amante  pendant  sa  vie  et  après 
sa  mort.  La  Vjérifieation  des  temps 
auxquels  ces  deux  poètes  ont 
vécu  justifie  le  poëte  italien  de 
l'imputation  de  plagiat,  qui  re- 
tombe sur  le  poëte  espagnol  ;  à 
moins  qu'on  n'aime  mieux  dire 
qu'ils  ont  puisé  tous  deux  dans 
les  poésies  de  Messen  -  Jordy  , 
(  voyez  Messen  )  ,  qui  les  avoit 
précédés.  H  ^  a  apparence  que 
March  fut  moins  fidèle  k  sa  Thé- 
rèse, que  Pétrarque  k  sa  Laare> 
puisqu'il  a  oél&OTé  aussi  Naclette 
de  Borgia  ,  nièce  de  Calixte  III. 
Le  recueil  des  Vers  de  Mareh  fut 
imprimé  k  Valladolid  en  1 555. 

*  IL  MARCH  { Gaspard  ) ,  mé- 
decin ,  né  k  Stettin ,  en  lù^  mort 
en  1677  ,  d'abord  professeur  de 
mathématiques ,  puis  de  chimie  à 
Gripsvvald  ,  le  fUt  ensuite  de  mé- 
decme  k  Rostock ,  d'où  il  vint  à 
Kiel  sur  Tinvitation  que  l'univeF- 
site  lui  en  fit  :  ii  y  enseigna  avec 
tant  de  distinction  qu'il  fat  suc- 
cessivement médeei#  du  due  de 
Holstein-Gottorp ,  et  de  Frédéric- 
Guillaume  ,  électeur  de  Brande- 
bourg. On  a  de  March  beaucou{^ 
à'ûbservaUons  intéressante^  dâ&» 


MARC 

les  Mémoires  de  Facadémie  des 
curieux  de  la  nature. 

*  m.  MARGH  (  Gaspard) ,  fils 
du  précédent ,  né  k  Gripswald  \ 
bu  a  Berlin  ,  en  i654  >  mort  a 
Hambourg  en  1706 ,  après  s'être 
distingué  dans  les  écoles  de  la 
faculté  de  médecine  y  suivit  son 
|>ère  à  l'armée  de  Brandebourg 
et  profita  pendant  deux  ans  de 
ses  instructions.  Reçu  docteur  k 
Kiel ,  il  voyagea  pour  perfection- 
ner ses  connoissances ,  vit  la  Hol- 
lande ,  la  France ,  l'Italie  ,  l'An- 
cleterré  od  il  fut  reçu  membre  de 
l'académie  ro/ale ,  et  par  tout  ou 
l'accueillit  avec  la  distinction 
qu'on  n'accorde  qu'au  vrai  me- 
nte. De  retour  k  Berlin  ,  l'élec- 
leur  le  nomma  pt^mier  médecin 
et  directeur  du  laboratoire  de 
chimie  y  emplois  qu'il  remplit 
pendant  dix  ans  avec  honneur. 

♦  MARCHAIS  ,  célèbre  accou- 


MARG  lox 

perfectionner  ses  talens.  Mar- 
chanu  conserva  toujours  l'orgue 
de  leur  chapelle ,  et  refusa  cons-' 
tamment  les  places  avantageuses 
qu'on  lui  oÔrit.  La  reconnoîssance 
n'eut  pas  seule  part  a  ce  désinté- 
ressement :  il  étoit  d'un  esprib  si 
fantasque  et  si  indépendant  « 
qu'il  négligea  autant  «a  réputation 

aue  sa  gloire.  (  Koyez  Rameau.  1 
[  mourut  k  Paris  en  ijZi ,  k  6ô 
ans.  On  a  de  lui  deux  livres 
de  Pièces  de  Clavecin  ,  estimées 
des  connoisseurs. 

t  n.  MARCHAND  (  Prosper  ), 
élevé  k  Paris  ,  dès  sa  jeunesse  ^ 
dans  la  librairie ,  entretint  une 
correspondance  réglée  avec  plu- 
sieurs savans ,  entre  autres  avec 
Bei*nard  ^  continuateur  des  J^qu^ 
velles  de  la  république  des  let^ 
très  y  et  lui  fournit  les  anec- 
dotes littéraires  de  France  ,  qui 
sont  dans  la  bibliothèque  publique 
de  Lyon.  Marchand  alla  le  joindre 


cheiir    distingué  par    son    habi- ■        ti^  ti      j  e' 

leté  et  son  expérience  dans   un    f^^^Pf^^^»  pourj  professer  en 

«,ofYll^f.^    liberté  la  religion  protestante  qui! 


art  si  utile  k  l'humanité ,  membre 
de  l'ancien  collège  de  chirurgie, 
mort  k  Paris  en  1807.  Quoiqu'il 
n'aitpas  publié  d'ouvragés,  il  n'en 
laisse  pas  moins  un  nom  très- 
recomïnanâablé  par  quarante  ans 
d'une  pratique  aussi  savante  que 
sage. 

1.  MARCHAND  (Jean-Louis), 
natif  deLyon^partage,  avec  le  cé- 
lèbre d'A<piin  la  gloire  d'avoir  por- 
té l'sfrt  de  l'orgamste  au  plus  haut 
degré  de  perfection.  Marchand 
vmt  fcNTt  jeune  k  Paris ,  et  s'étant 
trouvé,  comme  par  basatd,  dans  la 
^apelle  du  coUége  de  Louis -le- 
Grftud  ,  au  moment  qu'on  atten- 
doi^  l'organiste  pour  commencer 
l'office  divin  ,  il  s'offrit  pour  le 
remplacer*  Son  jeu  plut  telle- 
ment ,  que  les  jésuites  le  retinrent 
dans  le  collège  ,  et  fournirent 
toBi  ce  qui  étoii  ftécessaire  pour 


gion  protestante  qu 
avoit  embrassée ,  et  pour  laquelle 
il  étoit  fort  zélé.   A  y  continua 
quel({ue  temps  la  librairie  ;  mais 
u  quitta  ensuite  ce  négoce ,  pour 
se  consacrer  uniquement  k  la  lit- 
térature.   La    connoissance    des 
libres  et  de  leurs  auteurs  ,  et  l'é- 
tude de  l'Histoire  de  France,  fut 
toujours  son  occupation  favorite. 
Il  s'y  distingua  tellement,  qu'il 
étoit  consulté  de  toutes  les  par- 
ties de  l'Europe.  Il  n'établissoiit 
que   trois  classes  fondamentales 
pour  la  classification  des  livres. 
1*  La  science  humaine,  ou  philo- 
sophie ;  1"*  La  science  divine ,  ou 
théologie  ;  3^  La  science  des  évé- 
nemens,  ou  histoire.  II  fut  aussi 
un    des  principaux   auteurs   du 
Journal  Littéraire ,  l'un  des  meil- 
leuk's  ouvrages  périodiques   qui 
aient  paru  en  Hollande ,  et  four- 
nit d'excellens  extraits  dans  lâr 


102  MARC 

plupart  des  autres  journaux,  de- 
puis lyiS jusqu'en  i732.Cesa\ant 
estimable  mourut  dans  un  âge 
avancé,  le  i4juin  iy56.  Il  légua 
le  peu  'de  bien  qiii  lui  restoit  à 
une  société  fondée  à  La  Haye  pour 
Téflucation  et  l'instruction  d'un 
certain  nombre  de  pauvres.  Sa 
bibliothèque  ,  Tune  des  mieux 
composée  pour  l'histoire  litté- 
raire, est  restée  par  son  testament, 
avec  ses  manuscrits ,  à  l'université 
de  Leyde.  Ou  a  de  lui ,  I.  His- 
toire de  r Imprimerie ,  Cet  ou- 
vrage, rempli  de  discussions  et 
de  notes  ,  parut  en  174©  >  à  La 
Haye,  in-if*.  L'érudition  y  est 
tellement  prodiguée  ,  Fauteur  a 
$^i  fort  accumulé  les  remarques 
et  les  citations,  que,  quand  on 
est  à  la  fin  de  ce  chaos  *J  on  ne 
sait  guère  à  quoi  s'en  tenir  sur  les 
points  qu'il  «Jiscute.  L'abbé  Mer- 
cier, abbé  de  Saint  -  Léger  de 
Soissons,  a  donné  en  1775  ,  in-4", 
un  supplément  aussi  curieux 
qu'exact  à  cette  Histoire.  H. 
JOictionnaire  historique  ^  ou  Mé- 
moires critiques  et  littéraires ,  La 
Haye  ,  1780  ,  2  vol.  in-fol.  On  y 
trouve   aes    singularités   histon- 

3ues  ,  des  anecdotes  littéraires  , 
es  points  de  bibliographie  dis- 
cutés ,  mais  trop  de  minuties;  le 
Stjle  n'en  est  pas  pur,  et  l'auteur 
se  livre  trop  à  l'ejnportement  de 
son  caractère.  Il  est  difficile  d'en- 
tasser plus  d'érudition  sur  des 
choses  si  peu  intéressantes  ,  du 
moins  pour  le  commun  des  lec- 
teurs. Aussi  tous  les  ouvrages 
où  il  a  eu  part  sont-ils  très-reçher- 
chés  ;  c'est  pourquoi  nous  nous  fai- 
sons un  devoir  de  les  rapporter.  Il  a 
donné  ou  a  eu  part"  aux  éditions 
suivantes  :  I.  Anti-Qotton ,  onRé- 
filiation  de  la  Lettre  déclaratoit^ 
du  P,  Cotton  ,  avec  une  Disserta- 
tion, La  Haye,  tj^S  ,  h  la  suite 
de  \  Histoire  de  don  Inigo  de  Gui'- 
puscça,  U.    Chef-  d'œu^rç  d^un 


MARC 

inconnu  ,  reimprimé  plusieurs 
fois.  III.  Cymbalum.  rmindi ,  par 
Bonaventure  des  Pérriers  ,  Ams- 
terdam, 173a  ,  in-iîî.  IV.  Direc" 
tion  pour  la  conscience  d^un  roi , 
par  Fénélon .  La  Haye  ,  1 74?  1 
m- 8*  et  in-i2.  V.  Histoire  des 
révolutions  de  Hongrie ,  pa  r  l'abbé 
Breuner,  La  Haye  ,  1709,  2  vol, 
in-4'*  >  ou  6  vol .  in- 1 2 .  Yl .  Lettres , 
Mémoires  et  Négociations  dû 
comte  d'Estrades ,  Londres  (  La 
Haye  )  „  1743  ,  9  vol.  iu-12.  VII. 
Histoire  de  Fénélon  ,  L^  Haj  e  , 
1747,  in- 12.  VUt  OEuvre$  de 
Brantosmcy  La  Haye,  174^?  i5 
vol.  in- 12.  IX.  Les  OEuvres  de- 
Villon,   La  Haye  ,    1742  ,  in-8*, 

X.  Satyre  Ménippée  ,  Ratisbonaç 
(  Bruxelles  ),  1714^  3  vol.  in-8», 

XI.  Lettres  choisies  de  Bayle  ^ 
avec  des  remarques  ,  Rotçrdàm, 
1714»  3  vol.  in-i2, 

III.  MARCHAND  (Henri), 
religieux  du  tiers-ordre  de  Saint- 


les  deux  globes  de  six  pieds  de 
diamètre  qui  sont  dans  la  biblio^ 
thèque  de  JL^on. 

t  IV.  MARCHAND  (  Jean- 
Heuri  )  ,  avocat  et  censeur  royal , 
a  publié  dans  les  journaux  plu- 
sieurs pièces  de  vers  agréables. 
On  trouve  quelques-unes  de  ses 
chanson^ y  dans  le  tome  II  de  l'An- 
thologie française.  Sa  gaieté  et  une 
plaisanterie  assez  fine  ont  donné 
du  succès  à  plusieurs  de  se»  opu»< 
c  des  en  prose.  On  a  de  lui ,  I.  Re- 

Îuête  du  curé  de  Fontenajr ,  i745« 
I.  Autre  des  sous-fermiers  du 
domaine  du  roi,  pour  le  contrôle 
àe.s  billets ,  de  confession  inbi^ , 
in- 12.  IIÏ.  Mémoire  pour  M.  de 
Beaumanoir  ,  au  sujet  du-  paîu 
béni  ,  1766  ,  in-8».  IV.  L'Ency^ 
clopédie perruquière^  1 75 1 ,  in-i  a. 
V.  Mon  radotage ,  1 7.59 ,  în-ia.,, 


MARC 

VI.  Hilaire  ^  critique  de  fiélxsaire , 
1759  ,  1767,  in- 12.  VIL  L'Es- 
prit et  la  clwse  ,  1768  ,  iii-8", 
Vlil.  Requête  des  fiacres  ,  les 
"Panaches  ou  les  coiffures  k  la 
mode ,  r Egoïste  ,  Testament  po- 
litique ,  de  Voltaire.  On  lui  doit 
deux  écrits  plus  sérieux,  un  Eloee 
de  Stanislas,  roi  de  Pologz^e,  Parts, 
1766  ,  \n^^^ ,  et  Bruxelles  ,  -jtnQ6  , 
ia-8<»  ;  et  les  Délassemens  cham" 
pétres  ,  i768t,  *x  vol.  iii'^ia»  L'au- 
teur -est  mort  vers  1785. 

t  V.  MARCHAND  (  madame 
le) ,  Aile  du  poète  Ducné ,  uée  à 
Paris  avec  de  Tesprit  et  des  grâ- 
ces ,  dirigea  souvent  son  père 
dans  ses  ouvrages  :  elle  eu  a  publié 
ua  elle  même ,  sous  le  titre  de 
Boca  ou  la  vertu  récompensée, 
Paris  ,  1756,  in-ia.  L'abbé  de  La 
Porte  (Histoire  littéraire  des  fem- 
mes françaises ,  tome  4  ?  ps^g^  i^'k) 
rapporte  que  madame  Husson , 
jeune  et  très-jolie  femme  ,  fit  im- 

g rimer  sous  son  nom  le  romap.  de  > 
oca,  déjà  publié  par  madame 
Marchand  aans  les.  nouveaux 
contes  dé  fées  allégoriques ,  dont 
die  donna  Tédition.  V  Bruxelles 
(Paris  ),  1736  ,  in- 1 a.  Le  larcin 
fut  découvert  par  une  lettre  ano- 
nyme ,  écrite  à  un  journaliste  qui 
dénonça  le  plagiat.  Madame  IIus- 
son  convint  de  bonne  foi  du  vol 
qu'elle  avoit  fait,  et  par  une  lettre, 
très  -  spirituelle  insérée  dans  le. 
même  journal  où  avait  paru  sa 
dénonciation  ,  elle  6t  une  sorte 
d'excuse  au  public.  L'abbé  de  La 
Porte  rapporte  cett^  lettre  en 
entier. 


MARC 


i65 


*  VI.  MARCHAND<  François  ), 
né  a  Cambrai  ,  où  il  est  mort  le 
27  décembre  1793  ,  à  Tâee  de  3a 
ans ,  voulut  se  mettre  cuins  les 
ordres ,  après  avoir  fait  de  bonnes 
études  ;  mais  la  révolution ,  lui  en- 
kvant  son  état  >  le  força  d'avoir 


recours  à  ses  talens  pour  assurer 
sa  subsistance.  On  a  de  lui ,  I.  La 
Jacobinéide  ,  poëme  héroî-conU" 
Clinique  ,  Paris  ,  1791  ,  iu-8*, 
n.  Les  Sabbats  jacobites,  Paris  , 
1791  ,  3  vol.  in-8».  ni.  C /ironi- 
que du  Manège,  journal  in-S",  qui 
ftarut  pendant  deux  ou  trois  ans« 
V.  La  Constitution  en  vaade- 
villes ,  Paria  y  1791  ,  in-18.  V.  La 
Révolution  en  vaudevilles.  Tous 
ces  ouvrages  sont  agréables  à  la 
lecture:  cet  auteur,  qui  étoitd'un 
caractère  naturellement  triste ,  est 
fort  amusant  dans  ses  productions, 
la  plupart  marquées  au  coin  dé 
Tonginalité. 

t  I.  MARCHANT  (  Pierre  ), 
né  aCouvindansTËnlre-Sambre- 
et-Meuse ,  principauté  jde  Liège , 
l'an  x585  ,  se  fît  récollet.  £n  1639 
il  fut  fait  commissaire  général  de 
son  ordre  ,  avec  plein  pouvoir 
sur  .les  provinces  d'Allemagne  , 
des  PaySnBas,  etc.  Il  est  le  pnncir. 
pal  auteur  .de  la  réforme  de» 
franciscaines  ,  avec  la  vénérable, 
sœur.  Jeanne  de  Jésus  ,  nomméek 
Neering,  de  Gand.  Cette  congré- 
gation ,  connue  sous  le  nom  de 
Réforme  deS  sœurs  franciscaines^ 
de  la  pénitence  rie  J^mbours,  fut 
approuvée  par  Urbain  Vlll  l'an 
io34*  Marchant  mourut  k  Gand  le 
I X  novembre  1661 .  On  a  de  lui  y 
ItJExpositio  Utteralis  in  régulant 
sancti  Francisci  ,  Anvers ,  i63i  , 
in-S^".  II.  Tribunal  sacramental; 
Gand ,  i643  ,  1  vol.  in-folio  ;  et 
un  troisième  k  Anvers  ,  i63o» 
Théologie  aujourd'hui  oubliée, 
qui  renferme  plusieurs  chose» 
plus  pieuses  que  solides ,  entre 
autres  le  traité  intitulé  Sanctiji-- 
catio  sancti  Josephi  inutero  *  III. 
Les  Constitutions  de  la  congre^ 

fatiou  des  religieuses  qu'il  a  éta- 
lie  ,  etc.  —  Son  frère  Jacques 
MAficftAKT  ,  doyen  et  curé  de 
Cpuyiny  s'est  distingué  aussi  par 


i<ô4 


MARC 


MARC 


sa  science  ;  on  estime  son  Hortus  ( 
pastorum  ,  et    plusieun^ .  autres 
ouvrages  recueillis  à    Cologne, 
in>ieliô  ,  ji655.  \ 


*  li.  MARCHANT  /Nicolas  )  , 
docteur  eh  médecine  de  la  faculté 
de  PadouÊ,  mort  à  Paris  en  1678. 
Reçu  membre  de  L'académie  des 
sciences  de  celte  ville  en  1666, 
«u  nioment  où  cette  société  fut 
fondée  ,  Marchant  Thonora  par  la 
connoissance  qu'il  aveit  des  plan- 
tes, ce  qui  lui  valut  le  titre  de 

fremier  botaniste- dé  Gaston  de 
rance  «  et  la.  direction  du  jal*din 
royal  ;  il  a  laissé  un  ouvrage  en 
français  ,  contenant  la  Descrip^ 
twn  des  plantes  dbhfiées  par 
^académie  y  Paris  ,  1676,  in^-foL 

*  ra.  MARCHANÏ  (  Jean  ) , 
fils  du  précédent ,  aussi  membre 
de  r-a^cadéniJe'  des  sciences  ,  a 
dom:ié  à  cette  oon^agnie  divers 
Mémoires  sur  la  botann^fue  ^  et 
|>rincipalement  vjm.  Dissertation 
sur  la  préférence  éfue  nous  devons 
donner  aux  plantes  de  notre  pajs , 
pardèssai  lesplanies  étran^reSy 
Mémoires  de  l'atca demie  1701. 
Cet  habille  botaniste  a  reconnu 
^e  Pjrrjnétaia ,  plante  du  Brésil , 
^i  sert  de  côrreetif  ati  séné  , 
A'est  ^e  la  ^aïide  «ci^phul^ire 
aquatique. 

I.  MARCHE  (  te<ï  comtes  êe 
la  ).  P^o^e%  Ja  g'énéalo^^e  des 
Bourbons ,  au  nmt  Boûibon»  M"*  I. 


t  lï.  MARiCHE{  Olivier  de  la), 
fik  d'Un'  ge»tiihon«tne'  b)ent>gui> 
^ott ,  f  aige ,  puM  ge^tift^mme 
de  PhiiipRpe  -  le  -  Bon ,  àut  dfe 
B^ur^c^gi^.  Louis  XI,  nnécoâ"- 
tènt  de  \a  Marche ,  votilut  qite 
^ilippe  lui  Hvrât  oê  lidèk  servi- 
iiÉf^  ;  i^Miifs  ce  prince  hiiik  répoii- 
âi^,(^,  «silerotôaqiiel<|â'tfu- 
1ft*e  aftei^loyi  suit  lui ,  il  e»  fe¥#i4 


raison.  »  Derenn  ensuite  tiiaflre»  ' 
d'hôtel  et  capitaine  des  gardes  de 
Charles-le-Téméraire  ,  il  le  Servit 
avec  zèie.  Après  la   mort  de  ce 
prince ,  tné  a  la  bataille  de  Nanci  , 
en  1477?  ^'  ®"*  ^*  charge  de  grande- 
maître  I-  d'hôtel  de   Maximîlieit 
d'Antrîdbe ,    qui  épousa   Fhéri-- 
tière  de  Bourgogne.  Il  posséda  la 
même  ijuirge  sous  l'archiduc  £%i- 
liptK  ,  et  fut  envoyé  en  ambas- 
sade à  la  cour  de  Fran^ce  après  \k 
mort  de  Louis  XL  Marche  mourut 
à  Bruxelles  le  i"  février  i5ai .  On 
a  de  lui ,  L  Des  Mémoires  du 
Chroniques  (  de  1 435-1 4^2  )  , 
imprimées  h  Bruxelles  eu  16 16  »  . 
in-4"'  G^s  Mémoires ,  inférieurs  à  • 
ceux  de  Commines  pour  le  style  ,  ^ 
leur   soht  peut  «^  être  supérieurs 
,p<mr   kl  sincérité.  On  y  trotxvè 
â<ts  àneedotes  carieuses   sup  la 
jcour  des  deux  derniers  ducs  de 
Boungogne  ,    auxqueU*  Tautetir' 
avoit  été  attaché.  Les  faits  7  soot 
;raceintés  d'itne  mafnière  patate  et 
teiénfuse  ;  mais  ils    respirent  la 
ihïnchTse  :  ilsr  ont  été  réimprimas  ~ 
<^ns  kl  cèlleiction  des  rfe^moires 
relatifs    à  l'Histoii^  dé  France, 
tetnes  S  et  9.  IL  Traité  sur  les 
ekiêls  -et  gagés  de  ba^aiUe  ,  in- 
â«.  III.    Triomphe    éhs   d^me» 
d'honnem*  ,    iSW  ,  «1-8*.  C'est 
un  ouvrage  morkl ,  plein  de  Ion- 
gués  trivialités  et  de  chsoses  gro* 
t^sdueâ.  U  yeut  faire  présent  «  sa 
ntattresse  «de  pantoufles  dlin-*' 
itHlité ,  de  souliers  de  bcmne  diit- 
génee ,  de  «hausses  ^e  perséf  é- 
i^àce  ,   de  jarretières  de  fermé- 
pWîpos ,  etc.  ÏV^  heCkettalier  dé- 
libéré y  poème  plusieurs  fois  ré- 
imprimé ,    et    traduit   en   espa- 
gnol par   Hernândo  de  AèUjdo. 
Plusieurs  autres  omrages ,  nn*-' 
pï-imés  et   manusi^riCs  ,    qui   ne 
Aiéritenl  m  ^\être  liis,  m  d'étrer 
ekës. 


t  MfAKGHHlRBSG  (N**^*  Ca^- 


MARC 

BCit  de  )  ,  d'une  ancieniie  màisoii  ' 
de  PoitiHi  ,  se  maria  en  Provence 
et  s'y  rendit  célèbre  par  son  esprit 
^t  ses  poésies  ;  elle  établit  dans  la 
ville  cP Avignon ,  où  elle  rësidoit , 
une  cour  d'amour  qu'elJ e  présida , 
et  où  eue  prononçoit  sur  toutes 
les  contestations  amoureuses  qui 
lui  ëtoient  soumises  par  les  da- 
me* ,  les  seigneurs  et  les  trouba- 
dours. Cette  femme  aimable  com- 
posa un  petit  ouvrage  en  pros^  , 
mtitulé  De  la  nature  de  Fa- 
môur.  Son  fils  fut  aussi  poëte  ,  et 
publia  Las  Tduias  d*amor  jlesTa^ 
nleaux  d'amour.  L'un  et  l'autre 
vivoient  sous  le  pontiBcat  de  Cié- 
raentYI ,  et  en  i546.iVofitredame9 
gothique  historien  de  Provence  , 
croit  qu«  Pétrarque  a  voulu  atta* 
qUer  ,  dans  qtieleiues-uns  de  ces 
soiœets  la  dame  de  Marchebrusc , 
qu'il  appelle  Mère  Babyhnne  ^ 
Ponêédne  de  douleur  et  Nid  de 
truhisans*  ^ 

t  MARCHE  -  COURMONT 
(  Ignace  Uugabi  de  la  ) ,  ancien 
chambellan  du  margrave  de  Ba- 
ceith  ,  et  icaipitaine  au  service  de 
Fraace  4ans  tes  volontakes  de 
Varmser,  naquit  k  Paris  en  1738, 
et  mottrut  à  l'île  de  Bourbon  en 
1768.  Il  avoit  beaucoup  voyagé 
en  Italie  ,  en  Allemagne  ,  en  Po- 
logne ,  et  s'étoit  fait  aimct  d'un 
grand  nombre  de  personnes  d'un 
vrai  mérite.  Il  avoit  de  l'esprit ,  et 
il  en  ntettoit  dans  la  société  et 
dans  ses  ouvrages.  Les  prtnei* 
paux  sont ,  I.  Les  Lettres  dtAxa^ 

Jour  servir  de  suite  aux  Lettres 
Péruviennes  ,  in-i»  ;  roman  mé- 
diocre. On  voit  que  l'auteur  veut 
se  meater  au  toû  tnétaphysiquetle 
madame  de  Grafligûy  y  \  peu  près 
comme  eertaioàs  aut^irs  de  nos 
jeurs  se  sont  efforcés  d'imiter  le 
stfle  dé  Marivaux.  II.  EssiàpoU^ 
titfue  sur- les  anfontages  que  la 
JPrmçe  i^eut  retirer  de  la  cqt^ 


MARC 


ïo5 


quête  de  Minorque  ;  brochure  qui 
n'est  plus  lue  aujourd'hui.  III.  f^c 
Littérateur  impartial  ,  journal 
qui  n'eut  point  de  suite.  L»  litté- 
rature Im  est  redevable  de  la 
première  idée  du  Journal  étran- 
ger. 

*  MARCHESINI  (  N.  ) , 
né  à  Reggio  ,  religieux  dans  l'or- 
dre de  Saint  -  François  ,  selon 
Sixte  de  Sienne ,  Possevin  et  Ou- 
diu,  vivoit  vers  i45o;  et,  selon 
Wadding  et  du  Gange,  vers  i5oo. 
Ce  religieux  est  particulièrement 
connu  par  un  ouvrage  intitulé 
Mommatrectus ,  sive  expositie  in 
singula  Bihliœ  capitula ,  publié 
par  Uélin  de  Lanflen  ,  chanoine 
de  la  collégiale  de  Lucerne ,  et 
imjprimé  a  Mayence  par  Pierre 
ScnoefTer  de  Gem^eim  en  i47«» 
iu-folio  ,  édition  très-rare.  Le  mê- 
me ouvrage  a  été  imprimé  plu- 
sieurs fois  depuis  sous  îesdifH^rena 
titres  de  'Mammetractus^  Mam- 
metrutus  et  Mammotrepton,  Stxto' 
de  Sienne  dit  que  Faute  or  a 
donné  ce  titre  a  son  ouvrage 
pour  stgmfier  que  c'étoit  comme 
une  mamelle  qu'il  présentoit  aux 
jeunes  clercs  qui  n'étoient  point 
versés  dansWs  sciences.  Du  reste 
le  style  eà  est  peu  soigné.  Wad-* 
ding  attribue  à  ce  religieux  d'au>*' 
très  ouvrages  restés  manuscrits  ^ 
et  conserves  à  Assise  et  k  Rome. 

t  I.  MARGHETTI  (  Alexan^ 
dre  )  ,  né  à  Pontormo  ,  sur  la 
route  de  Florence  à  Pise,  en  i535, 
d*ii^  femille  illustre  ,  montra  y 
dès  ses  premières  années  ,  de» 
talens  et  du  goût  pour  la  poésio 
et  les  malâbématiques.  là  succéda; 
e%  (679  ,  au  savant  Borelli  dans 
la  chaire  de  mathématiques  ii 
Pise ,  mourut  au  château  de  Pon-* 
tormo  le  6  septembre  1714*  ^^ 
a  de  lui  des  Poésies  ,  1704  t 
in-4''  >  et  des  Traités  de  phys«<{n9 


io6 


MARC 


et  lip  mafliématiques  estimes  , 
parmi  lesquels  on  distingue  celui 
De  resistentidfluidomni  ,  1669, 
)ii--4*.  Crescimbeni  a  inséré  un  de 
ses  sonnets  dans  son  Histoire  de 
la  poésie  italienne ,  comme  le 
plus  pariait  qu'il  eût  encore  vu. 
On  fait  cas  de  sa  Traduction  en 
vers  italiens  de  Lucrèce,  Londres, 
i7i7,in-8o;  et  Amsterdam  (Paris) ^ 
1754  ,  en  a  vol.  in-S».  Cette  der- 
nière édition  ,  publiée  par  Ger- 
banlt ,  a  plus  d'éclat  que  de  cor- 
rection. Sa  version  est  estimable 
parla  fidélité  et  la  précision  ,  et 
&or-tout  par  la  facilité ,  la  finesse 
et  la  douceur  de  la  versification. 
On  ne  fait  pas  autant  de  cas  de 
$a  Traductiofi  en  vers  libres  des 
OEuvres  d'AnacréOn  ,  Lueques , 
1^07,  in-4'  ,  Venise,  i^Sô.  Sa 
Yie  est  à  la  tête  de  ses  Poésies , 
réimprimées  à  Venise  ,  1755  , 
in-4*» 

*  IL  MARCHETTI  (Annibal) , 
né  d'une  famiUe  noble  à  Macé- 
ra ta  en  i638  ,  entré  dans  Tordre 
iès  jésuites  le  îx  juin  i6-56  ,  s'y 
distingua  par  ses  vertus  et  son 
savoir,  fut  professeur,  supérieur, 
et  directeur  ^s  consciences  ,  et 
mourut  à  Florence  le  20  janvier 
1709.  On  lui  doit  plusieurs  ou- 
vrages ,  parmi  lesquels  on  distin- 
gue, L  Devitdin  terris  beattf , 
Slaceratae  ,  1696.  IL  f^ita  sancti 
Aljsii  Gonzagœ  societ,  Jesu ,  qu'il 
traduisit  en  italien.  III.  Iddio 
fintracciato  per  le  sue  orme  ^ 

*L  MARCHETTIS  (Pierre  de) , 
docteur  en  médecine  ,  mort  en 
1675  à  Padoue,  où  il  professa 
Fanatomie  avec  une  tHstinction 
ijui  le  fit  nommer  chevalier  de 
Saint-Marc  ;  mais  comme  il  ex- 
eelloit  encore  dans  la  connois- 
sance  et  la  pratique  de  la  chirur- 
gie ,  il  en  obtint  la  première 
chaire  ^  et  s'y  distingua  juscj^u'à 


MARC 

l'âge  de  80  ans.  On  a  de  lui ,  !• 
Anatomia  ,  Venetiis ,  i654  ?  ^^'' 
4*»  IL  SjUoge  obsen^ationitm 
inedico'chirurgicarum  rariorum  ^  • 
Patavii ,  i664  »  i685  ,  in-8<»  ;  Ams- 
telodami  ,  i665 ,  in-ia  ,  1675, 
in-4'  ;  Londini  ,  1729  ,  in-8®.  On 
trouve  dans  cet  ouvrage  53  oô- 
servations ,  la  plupart  intéressan- 
tes ,  et  trois  traités  ;  l'un  sur  les 
ulcères  ,  l'autre  sur  les  fistules 
de  l'urèthre  ,  et  le  dernier  sur  le 
Spind  ventosd, 

*  IL  MARCHETTIS  (Dominique 
de),  fils  du  précédent,  né  a  Padoue 
en  1626,  se  distingua  dans  Tana- 
tomie.  Le  célèbre  Vcslingius ,  de- 
venu vieux,  l'associa  à  ses  travaux ^ 
et  les  leçons  de  cet  habile  maître, 
jointes  a  celles  qu'il  recevoit  de 
son  père  ,  lui  firent  acquérir  une 
grande  réputation.  On  le  vit  suc- 
cessivement professeur  de  chirur- 
gie ,  professeur  extraordinaire  de 
pratique ,  chargé  des  dissections  , 
et  etifîn  il   étoit  premier  profes- 
seur d'anatomie  ,   lorsqu'il  mou- 
rut  a  Padoue   en   1688.    Domi- 
nique défendit  avec  énergie  les 
prmeipes   de    Vcslingius   contre 
les  attaques  de  Riolan ,  par  de» 
notes  imprimées' k  la  suite  de  Pa- 
natomie  de  son  père  y  sous  ce  ti-. 
tre  :  Anatomia ,  cui  responsiones^ 
ad  Riolanum  ,  anatomicum  Pari^ 
sienscm  ,  in  ipsius  animadversio-^ 
nibus  contra  V'eslimgium  ,  additré 
sunt  j   Patavii  ^   i65»  ,  i(i54  >  '"^^ 
4'j  Hardervici,  i656,  in-w;  Lug- 
duni  Batavorum  ,    i6S9y   iu-ia. 
Cet  ouvrage  ,  suivant  HaUer  \  est 
trop  peu  connu i 

♦  MARCHETTO,  philo- 
sophe et  musicien  du  i4*  siècle  ^ 
né  ài  Padoue  ,  fut  le  premier  qui  , 
après  la  renaissance  des  lettres 
en  Italie  ,  écrivit  deux  traités  su» 
la  musique  ;  l'un  sous  ce  titre,  Po^ 
nwrium  ,  et  l'autre  intitaié  Luci-^ 


MARC 

darium.  Il  les  4édia  à  Robert , 
roi  de  Naples  ,  protecteur  des 
gens  de  lettres  ,  qui  Tadmit  dans 
sa  cour  et  le  traita  d'une  manière 
honorable. 

t  MARCHI  (  François  de  ) , 
gentilhomme  romain  ,  un  des 
plus  habiles  ingénieurs  de  son 
temps  ,  né  à  Bologne  dans  le 
i6*  siècle,  est  auteur  d'un  ou- 
vrage curieux  ,  intitulé  Délia  ar- 
chitettura  militare ,  imprimé  a 
Bresse  en  lÔgg  ,  grand  in-folio , 
orné  de  i6i  figures.  Ce  livre  est 
très-rare  ;  et,  s'il  en  faut  croire 
les  Italiens  ,  cette  grande  rareté 
provient  moins  de  ce  qu'il  n'a  pas 
été  réimprimé ,  que  de  ce  que 
plusieurs  ingénieurs,  français  qui 
se  sont  approprié  beaucoup  d'in- 
ventions de  Marchi  ,  en  ont  re- 
tiré du  commerce  autant  d'exem- 
plaires qu'il  leur  a  été  possible. 
On  en  trouve  un  extrait  dans  le 
2*  vol.  des  Travaux  de  Mars ,  de 
Manesson  Mallet ,  avec  quelques 
figures  tirées  de  l'auteur  italien. 

MÂRCHIALI.  Voy.  dans  l'art, 
du  Masque-^de-Fea'. 

MARCHIN  ou  Marsin  (  Perdis 
nand  ,  comte  de  )  ,  d'une  famille 
liégeoise,  fils  de  Jean -^Gas- 
pard-Ferdinand ,  qui ,  après  avoir 
servi  dans  les  troupes  françaises, 

Ï>assa  au  service  d^spagne  et  de 
'Empire  ,  et  mourut  en  lôyS.  Son 
fils  Ferdinand  vint  alors  en  Fran- 
ce. Il  n'avoit  alors  que  dix-sept 
ans  ;  mais  il  montroit  beaucoup 
d'envie  de  se  signaler.  Nommé  bri- 
gadier de  cavalerie  ,  il  servit  en 
1690  en  Flandre ,  et  fut  blessé  k  la 
bataille  deFleurus,  En  lÉfgSil  se 
trouva  a  la  bataille  de  Nerwinde , 
à  la  prise  de  Charleroi ,  et  passa 
ensuite  en  Italie.  Dans  la  guerre 
de  la  succession  ,  il  fut  employé 
comme  ^égoçiatç^r  et  cpmme  gu^r- 


MARC 


to7 


rier.  Il  étoit  également  propre  à  ces  '' 
deux  emplois ,  parce  qu'il  avoit 
du  courage,  de  l'esprit,  ei  un 
sens  droit.  Louis  XIV  le  nommer 
en  17Q1  ambassadeur  extraordi- 
naire auprès  de  Philippe  V,  roi 
d'Espagne  ,  qui  lui  donna  sa  pre- 
mière audience  dans  le  vaisseau 
cjui  le  transportoit  en  Itahe.  A  la 
fm  de  son  ambassade,  il  donna 
un  bel  exemple  de  désintéresse- 
ment. Philippe  V*  lui  olTrant  Ja 
grandesse ,  il  la'  refusa.  «  Étant 
absolument  nécessaire ,  écrivoit- 
il  à  Louis  XIV ,  que  l'ambassa- 
deur de  V.  M.  en  Espagne  ait 
un  crédit  sans  bornes  auprès  du 
roi  son  petit-fils  ,  il  est  aussi  ab- 
solument nécessaire  qu'il  n'en  re« 
çoive  jamais  rien  sans  exception , 
ni  biens ,  ni  honneurs  ,  ni  digni^ 
tés ,  parce  que  c'est  un  des  prin- 
cipaux mojeus  pour  faire  recevoir 
au  conseil  du  roi  catholique  tou- 
tes les  propositions  qui  viendront 
de  la  part  de  V.  M.  »  Il  ajouta 
modestement  que ,  «n'ayant  point 
de  famille ,,  et  n'ayant  pas  des- 
sein d'en  avoir ,  ce  sacrifice  appa^ 
rent  ne  devoit  lui  être  compté 
pour  rien»  »  Un  autre  auroit  mis 
son  adresse  a  Je  faire  compter 
pour  beaucoup.  «  Quoique  je  ne 
sois  pas  surpris  de  votre  désinté- 
ressement ,  lui  répondit  le  roi , 
je  ne  le  loud  pas  moins  ;  et  plus 
il  est  rare  ,  plus  j'aurai  soin  de 
faire  voir  que  j'en  connois  le  prix , 
et  que  je  suis  sensible  aux  mar- 
ques d'un  zèle  aussi  pur  que  le 
vôtre.  »    Ce  prince   lui  donna  , 

Eeu  de  temps  après ,  le  cordon 
leu,  Marchin  alla  ensuite  com*' 
mander  en  Allemagne ,  où  il  rem-* 
plaça  Villars  auprès  de  l'électeuç 
de  Bavière  :  e4  y  arrivant ,  il  re« 
çut*les  patentes  de  maréchal ,  en 
1705.  Il  commanda  la  retraite  de 
la  bataille  d'Hochstet  en  1 704,  et 
y  parut  plutôt  bon  ofïicier  qu'ha-% 
bilç  généjral.    Enfia,   ayant  ét4 


lOâ 


MARC 


tnvoyé  en  Italie  pour  diriger  les 
èpérations  du  duc  d'Orléans ,  sui- 
vant les  ordres  de  la  cour  ,  il  fut 
si  chagrin   d'avoir    donné  lieu  , 
malgré  lui ,  k  la  bataille  de  Tu* 
fin,  livi-ée  le  7  septembre  1706  , 
et  qui  fut  perdue  ,  qu'il  s'exposa 
au  péril  en  homme  qui  vouloit 
finir  sa  vie  sur  le  champ  de  ba- 
taille. Blessé  k  mort  ,  il  fut  fait 
prisonnier.  (  f^oyez  PnitiPPfi  ,  n*» 
KXII  ,  au  commencement.  )  Un 
chirurgien  du  duc  de  Savoie  lui 
coupa  la   cuisse  ,    et  il  mourut 
quelques  momens  après  l'opéra- 
tion.   En   partant   ae   Versailles 
pour  l'armée  ,  il  avoit  représenté 
au  roi    «  qu'il  falloit    aller  aux 
ennemis ,  en  cas  qu'ils  parussent 
devant  Turin.  »    Chamiilart  fut 
d'un  avis  contraire ,  et  une  armée 
fut  la  victime  du  protégé  de  ma- 
dame de  Maintenon  ,    qui   crai- 
gnoitque^  si  les  Français  sortoient 
de  leurs  lignes ,  le  duc  d'Orléans 
ne  déployât  une  valeur  que  Louis 
XIV  voyoit  peut-être  avec  quelque 
peine  dans  son  neveu.  L^abbé  de 
Ôt.Pierre  parle  deMarchihComme 
d'un  homme  ardent ,  généreux  , 
médiocre  général ,  dérangé  dans 
ses  affah'es.  En  lui  finit  la  posté- 
rité mâle  des  Mai-chin  ,  qui  n'é- 
toient  connus  que  depuis  le   i5» 
ffèdle.  Ployez  Alessio» 

MÀRGHÏOX  (N....),  aréhî- 
teete  et  sculpteur  d'Area^zo  , 
fiorissôit  dans  le  i5*  siècle  , 
BOUS  le  pontificat  d'Innocent  III. 
n  fut  employé  k  Rome  et  dans  sa 
patrie.  Comme  il  vivoit  dans  un 
siècle  qui  ignore it  les  règles 
judicieuses  des  anciens  dans  Par- 
chitecture  ,  il  ne  faut  pas  s'éton- 
ner si  la  plupart  de  ses  ouvrages 
sont  surchargés  de  sculptures  laits 
go  lit  et  sans  choix. 


*  MARCHIDNI    (  Charles  )  , 
Hrchitecte    et   sculpteur  ,     lié    k 


MARC 

Rème  en  1704  >  fi*  le  (omhen'a 
de  Benoît  XiII  dans  l'église  de  la 
Minerve ,  et  d'autres  ouvrages  h. 
Rome  et  a  Sienne.  On  lui  doit 
encore  le  palais  de  la  Villa-Al- 
bani ,  le  nouveau  bras  du  port 
d'Âncône  ,  et  la  nouvelle  sacris- 
tie de  Saint-Pîerre-du-Vatican.  Il 
dessinait  aussi  très-bien  des  A/im- 
bochudes  k  la  plume.  Il  mourut 
vers  Î780. 

MARCI  iw  Kronland  (  Jèan- 
Marc) ,  né  en  Bohême  en  iSgS^ 
professa  avec  distinction  la  mé- 
decine à  Prague  ,  où  il  se  fit  con- 
noître  encore  par  ses  connois- 
sances  dans  les  langues,  principa- 
lement dans  l'hébraïque  ,  la  sy- 
riaque et  la  grecque.  Marci,  mort 
en  1667,  a  laissé  des  ouvrages  qui 
attestent  son  goilt  et  son  amour 
pour  le  travail  :  les  principaux 
sont,  I.  Idearwn  operatricium, 
idea  ,  Pragse ,  i635  ,  in-4*  ;  Fran- 
cofurti ,  1676  ,  in-4*».  H.  ^e  pro- 
porlione  motûsySeu  régula  sphyg- 
mica  ad  çeleritutem  et  tardita-' 
tem  pulsuum ,  ex  illius  motu  pon^ 
deribus  geomètrièis  libratù  ,  k^s- 
que  errore  metiendanp  ,  Pragaî  , 
r639  ,  in-4''.  Uï.  Philosophia 
vêtus  festUuta  ,  paHibus  quinqus 
eomprehensa  >  etc. 

MARCI.    Voyez    Marct  et 
Marsy. 

ï.  MARCÏA-OTACIUA-SB- 

VERA  ,    impératrice    romaine , 
femme  de  Philippe  ,  paroît  avoir 
participé  au  meurtre  dé  l'empe- 
reur Gordien  ,   assassiné  par  son 
époux  ,  puisqu'elle  subit  la  péni- 
tence publi<Jne  qui  lui    fut  in*- 
posée  par  Babylas ,  évêque  d'An- 
tioche.  Ses  médailles  lui  donnent 
un  air  fout  k  la  fois  noble  et  mo- 
des te.  Elle  vivoit  l'an  24^-  —  On 
connoit  aùe    autre    impératrice 
romaine  de  ce  nom  ;  c'est  Marcia- 
FciufiLLA  ,  femme  de  l'empereur 


MARC 

IPîtifs  ,  qu'il  répudia  par  amour 
pour  Bérénice ,  reine  de  Judée. 

ÎI.  MARCIA-PROBA ,  femme 
de  Gui^elind,  souverain  des 
anciens  Bretons ,  prit  le  gouver- 
nement de  ses  états  après  la  mort 
de  son  époux,  et  rendit  ses  peuples 
heureux.  On  recueillit  ses  lois  , 
sous  le  titre  de  Leges  Méircianœ , 
que  Gildas  ^  surnomma  ^^  Sage , 
traduisit  en  latin ,  et  que  le  roi 
Alfred  fît  traduire  eu  saxon. 

MARCIANA  ,  soeur  de  Fem- 
pereur  Trajan  ^  modèle  de  vertu 
et  de  grandeur  d'ame  ,  morte 
vers  l'an  1 13  de  J.  C.  Son  frère 
la  lit  déclarer  Augure.  £Ue  v^écut 
dans  nne  intelligence  pariaite 
avec  Plotinesa  belle-soeur ,  et  cette 
union  ^arma  la  cour.  Marciana 
•  étoit  veuv«;  mais  onignore  lenom 
de  son  mari. 

^  I.  MARGÏEN ,  né  vers  Tan 
39 &  ,  d'une  £smille  de  Thrace  , 
peu  illustrée  ,  et  destiné  k  être 
empereur  romain  ,  fut  d'abord 
simple  soldat.  Comme  il  partit 
pour  aller  s'enrôler  ,  il  rencon- 
tra dans  le  chemin  le  corps  d'un 

'  homme  qui  venoit  d'être  tué.  Il 
s'arrêta  pour  considérer  ce  cada- 
vre ;  il  fut  aperçu  :  on  le  crut  au- 
teur de  ce  meurtre ,  et  on  alloit  le 
faire  périr  par  le  dernier  supplice^ 
lorsqu'on  découvrit  le  coupable, 
ïkirolé  dans  la  milice ,  il  parvint 

'  de  grade  en  grade  jusqu'aux  pre- 
mières dignités  de  l'empire.  Le 
trêne  de  Constandnople ,  désho- 
noré par  lafoiblesse  de  Théodose 
II ,  l'attendoit ,  et  ses  vertus  l'y 
portèrent  après  la  mort  de  cet  em- 
pereur, en  45o.  Pulchérie  ,  sœur 
de  Théodose,  devenue  maîtresse 
de  l'empire ,  offrit  à  Marcien  de 
partager  son  trône  avec  lui ,  s'il 
consentoit  à  Tépouser  et  a  ne  pas 

'  Tioljsr  son  vœu  de  eka^teté.  l^ut 


MARC  109 

l'Orient  diangea  de  face  dès  qu'il 
eut  la  couronne  impériale.  Attila 
envoya  demander  au  nouvel  em- 
peneur  le  tribut  annuel  que  Théo- 
dose Il  lui  payoit.  Marcien  lui 
ré  pondi  t  d'une  manière  di  gne  d'un 
ancien  Romain  :  «  Je  n'ai  de  l'or 
que  pour  mes  amis  ,  et  je  garde  le 
1er  pour  mes  ennemis.  »  Les  or- 
thodoxes triomphèrent  ,et  les  hé- 
rétiques furent  accablés.  Il  publia 
une  loi  rigoureuse  contre  ces  der- 
niers ,  rappela  les  évoques  exilés , 
fit  assembler  ,  en  45i ,  un  concile 
général  à  Chalcédoine ,  et  donna 
plusieurs  édits  pour  faire  observer 
ce  qui  y  avt>it  été  décidé.  Sous 
son  règne ,  appelé  Vdge  d'or,  les 
impôts  excessifs  forent  abolis  ,  le 
vice  puni,  etla  vertu  récompensée. 
11  se  préparpit  a  marcher  contre 
Genseric,  usurpateur  de  l'Afrique, 
lorsqne  la  mort  l'enleva  le  36  Jan- 
vier 4^7  f  après  un  règne  de  six 
années.  Fojr,  Pulcb^ib. 

t  II.  MARCIEN ,  fils  d^Anthe- 
mius  ,  empereur  dH>rient ,  tenta 
d'enlever  la  conronne  k  Zén^n  , 
vers  l'an  470«  Marcien  avoit  épousé 
Léontia,  hile  de  l'empereur  Léon, 
et  née  depuis  que  ce  prince  était 
monté  sur  le  trône  ^  il  prétendoit 
y  avoir  plus  de  droit  que  Zenon , 
dont  la  femme  étoit  née  avant  le 
coaronnement  de  Liéon.  Il  assiégea 
l'empereur  dans  i;on  palais.  Mais 
ayant  manqué  d'activité  et  de  pré- 
voyance^ Ziénon  profita  des  délais 
qu'il  lui  donna ,  ponr  faire  sortir, 
k  la  faveur  des  ténèbres  ,  quelques 
serviteurs  fidèles ,  qui  gagnèrent 
les  principaux  de  Constanlinople 
a  force  de  présensetde  promesses. 
Le  parti  ues  rebelles  fat  attaqué 
parles  partisans  deZiénon ,  et  mi» 
en  fiiite.  Leur  chef  se  sauva  en 
Cappadoce ,  et  prit  l'habit  reli* 
gieux  dans  un  couvent  oik  il  étoit 
inconnu .  Zenon ,  l'ayant  découvert 
I  dans  ÇQ\  ajile  ,   se  conijontO'  dQ 


IIO 


MARC 


l'exiler  a  Tarse  en  Cilicie.  U  se 
fit  ordoDnerprétre,etfmit  tranquil- 
lement une  vie  qui  avoit  d'abord 
été  très-orageuse.  —  lly  a  eu  du 
nom  de  Marcien,  dans  le  5«  siècle, 
un  patriarche  de  Constantinople, 
qui  fit  réparer  toutes  les  églises 
de  la  ville  et  en  bâtit  de  nouvelles. 
11  étoit  si  charitable  ,  qu'un  jour , 
étant  près  de  monték*  à  l'autel ,  et 
ayant  vu  dans  la  sacristie  un 
pauvre  presque  nu ,  il  se  dépouilla 
de  son  habit  pour  l'en  re\etir  ,  et 
se  couvrit  de  son  aube,  pour  as- 
sister à  la  cérémonie  de  la  dédi- 
cace d'une  église,  qui  se  fit  d'abord 
après.  Les  églises  d'Orient  et 
d'Occident  célèbrent  la  mémoire 
de  ce  patriarche  le  lo  janvier. 

MARCIGLI.  Voy.  Marsigli. 

fMARCILE  (Théodore  ), 
Marsillius ,  ne  l'an  1 54B  à  Aru- 
heim ,  dans  la  Gueldre ,  ou ,  selon 
d'autres  ,  à  Clèves  ,  avec  des 
dispositions  heureuses,  acheva 
ses  études  a  Louvain  ,  et  vint  à 
Paris  ,  oà  il  fut  fait  professeur 
rojal  en  éloquence.  Il  y  mourut 
le  i5  mars  1017.  Marcile  étoit  si 
charitable  qu'il  ne  ret'usoit  jamais 
l^umône  ,  et  si  attaché  à  l'étude  , 
qu'il  fut ,  dit-on  ,  près  de  dix  ans 
sans  sortir  du  collège  du  Plessis, 
où  il  avoit  d'abord  enseigné.  Quoi- 
qu'il ne  lût  pas  un  critique  du 
Î)remier  rang  ,  il  ne  méritoit  pas 
es  teripes  méprisans  dontScaliger 
^est  servi  en  parlant  de  ses  ou- 
vrages. Les  principaux  sont ,  I. 
Historia  strenarum ,  iSgô  ,  in-S®, 
Ce  recueil  renferme  deux  dis- 
cours; l'un  Contra  usum  strena- 
rum  ,  et  l'autre ,  Pro  usu  strena- 
i%im.  Le  P.  de  Toumemine  en  a 
profité  dans  sa  Dissertation  sur  les 
étrennes.  II.  Lustts  de  nemine , 
avec  Passeratii  nihil ,  et  Guilli- 
manni  aliquid^  Paris,  i597  '  ®^ 
Fri];>ourg^  l6ii.,  iu-8».  llï*  De» 


MARC 

Notes  et  dès  Remarques  savante!!, 
sur  les  satires  de  Perse ,  sur  Ho- 
race ,  sur  Martial ,  Catulle  ,  Sué- 
tone ,  Aulu-Gelle ,  sur  les  lois 
des  douze  tables  ,  in-8<^ ,  et  sur 
les  Institutes  de  Justinien.IV.  Des 
Dissertations.  V.  Des  Harangues^ 
des  Poésies  ,  et  d'*autres  ouvrages 
en  latin  ,  qui  ne  sont  pas  fort  au- 
dessus  du  médiocre.  Il  a  donaé 
une  édition  grecque  et  latine  des 
vers  dorés  de  Pjthagore  ,  avec 
des  comnientaires ,  paris  ,  i585, 
dont  3r,  A.  Fabricius  parle  avec 
éloge.  Il  avoit  attaqué  Porphire 
dans  un  écrit,  mùtalé  Séries  noi^a 
proprii  etaccidentis  logici ,  Paris, 
itioi  ,  in-S*».  Un  pédant ,  nommé 
Behot ,  défendit  Porphire.  Mar- 
cile lui  répondit  par  un  écHt 
intitulé  Diludium  ,  auquel  Behot 
répliqua  par  un  auti-e  intitulé 
Diluvium  ,  qui  est  réellement  un 
déluge  d'm jures.  /^.  Marsile* 

*  MARCILLAC  (  Silvestre  )  , 
évéque  de  Mende  en  1627  se  mon- 
tra un  ardent  ennemi  du  parti 
protestant  ;  on  le  vit ,  à  l'exemple 
du  cardinal  de  Richelieu  ,  quitter 
la  crosse  pour  prendre  l'épée 
contre  cette  secte  naissante.  £n 
1628  et  1629,  à  la  tète  do  la  no- 
blesse du  Gévaudan  ,  il  réduisit 
la  ville  de  Florac  et  d'autres  forts 
occupés  par  les  religionnaires. 
Avec  les  mêmes  forces  ,  il- s'op- 
posa ,  en  1602 ,  au  passage  de 
Monsieur,  frère  du  roi  Louis  Xlll, 
et  de  ses  troupes  rebelles.  Ce  pré- 
lat établit  .beaucoup  de  couvens 
dans  son  diocèse  ,  et  termina  sa 
carrière  à  Paris  en  1649. 

MARCILLY.  F.  CiPiiRE,  ©«  I. 

MARCION  ,  hérésiarque ,  né 
a  Sinope  dans  le  Pont ,  ville  dont 
son  père  étoit  évéque  ,  s'attacha 
d'abord  à  la  philosophie  stoï- 
ciçnne,  at  inonUa  quelque  v«r-> 


MARC 

ttis.   Maïs    ajant  été    convaincu 
d'avoir  corrompu  une  vierge  ,  il 
fut    chassé  de   l'église    par   son 
père.  Le  désespoir  Tobugea   de 
quitter  sa  patrie  et  de  se  rendre 
à  Rome  ,  où  il  prit  Cerdon  pour 
'son  maître  ,   l'an  yj.3  de  Jesus- 
Christ.     Cet    enthousiaste  initia 
son  disciple  dans  la  doctrine  des 
deux  principes  ,  l'un  bon ,  l'autre 
mauvais ,  auteurs  du  bien  et  du 
mal,  et  partageant  entre  eux  Tem- 
pire  de  l'univers*  Pour  mieux  sou- 
tenir ce  dogme ,  il  s'adonna  tout 
entier  à  Vétude  de  la  philosophie , 
principalement  de  la  dialectique. 
L'élève  de  Cerdon  ajouta  de  nou- 
velles rêveries   a   celles  de    son 
maître.  «  Il  supposa ,  dit  l'abbé 
Pluquet ,  que  l'homme  étoit  l'ou- 
vrage de  deuxpinncipes  opposés  ', 
que  son  ame  étoit  une  émana- 
tion de  l'Être  bienfaisant ,  et  son 
corps  l'ouvrage  d'un  principe  mal- 
faisant. »  Voici  comment ,  d'après 
ees  idées  ;  il  forma  son  svstème. 
Il  jr  a  deux  principes  étemels  et 
nécessaires  ;  Tau  essentiellement 
bon  ,    et  l'atRre  essentiellement 
mauvais.  Le  principe  essentielle- 
ment bon  ,    pour  communiquer 
son  bonheur  ,  a  fait  sortir  de  son 
sein  une   muhitade  d'esprits  ou 
d'intelligences  éclairées  et  heu- 
reuses.   Le   mauvais    principe  , 
pour  troubler  leur   bonheur ,  a 
créé  la  matière  ,  produit  les  élé- 
mens ,   et    façonné    des  organes 
dans  lesquels   il  a  enchaîné  les 
âmes  qui  sortoient  du  sein  de  l'in- 
telligence bienfaisante.    Il  les  a  , 
par  ce  moyen  ,  assujetties  k  mille 
maux^  mais  comme  il  n'a  pu  dé- 
truire l'activité  que  les  âmes  ont 
reçue    de  l'inteÛigence    bienfai- 
sante, ni  leur  former  des  organes 
et  des    corps   inaltérables  ,   il  a 
tâché  de  les  fixer  sons  son  empire, 
en  leur  donnant  des  lois.  Il  leur 
a  proposé  des   pécompenses  ,  il 


MARC 


III 


maux ,  afin  de  les  tenir  attachées 
à  la  terre ,   et  de  les  empêcher 
de  se  réunir  k  l'intelligence  bien- 
faisante.  L'histoire  de  Moyse  ne 
{»ermet  pas  d'en  douter.   Toutes 
es  lois  des  juifs,  les  châtimens 
qu'ils  craignent ,  Jies  récompenses 
qu'ils  espèrent ,  tendent  à  les  at- 
tacher  a  la  terre ,  et  à  faire  ou- 
blier aux  hommes  leur  origme 
et  leur  destination.   Pour  dissiper 
l'illusion  dans  laquelle   le  prin- 
cipe créateur    du    monde  tenoit 
les   hommes ,  l'intelligence  bien- 
faisante avoit  revêtu  J.  C.   des 
apparences    de  Thumanité  ,    et 
l'avoit  envoyé   sur  la  terre  pour 
apprendre  aux  hommes  que  leur 
ame  vient  du  ciel ,  et  qu'elle  n» 
peut  être  heureuse  qu'en  se  réu- 
nissant à    son  principe.  Comme 
rÈtre  créateur    n'avoit    pu    dé- 
pouiller l'ame  cfe  l'activité  qu'elle 
avoit  reçue  de  l'intelligence  bien- 
faisante ,  les  hommes  dévoient  et 
pouvoient  s'occuper  k  combattis 
tous  lespenchans  qui  les  attachent 
k  la  terre.   Il  condamna  tous  les 
plaisirs  qui  n'étoient   pas  pure- 
ment spirituels  ,  et  fit  de  la  conti- 
nence un  devoir  essentiel  et  indis- 
pensable.   Le   mariage  étoit  un 
crime,  et  il  donnoit plusieurs  fois 
le  baptême.   Marcion  préteudoit 
prouver  la  vérité  de  son  système 
par  les  principes  mêmes  du  chrrs» 
tianisme.  Il  prétendoit  faire  voir 
une  opposition  essentielle  entre 
l'ancien  et  le  nouveau  Testament, 
et  prouver   que  ces   diiFérences 
supposoient    qu'en  effet  l'ancien 
et  le  nouveau  Testament  avoient 
deux  principes   diÔerens  ,   dont 
l'un  étoit  essentiellement  bon  ,  et 
l'autre   essentiellement  mauvais. 
«  H  avoit,  dit-on  ,  fait  un  livre  in* 
titulé  Le^  antithèses  ^  pour  établir 
les  contrariétés  qu'il  trouvoitdans 
les  deuxTestamens.  Il  ajouta  ,  re- 
trancha et  changea  dans  le  nou- 


ies  a  menacées  des  plus  grands  |  veau  Testament  ce  qui  parois- 


ii2  MARC 

^Hoit  GOHibatire  sou  bypotbèse  des 
deux  principes.  Son  hérésie  , 
adoptée  par  plusieurs  disciples 
çëièWes  et  partagés  en  plusieurs 
sectes  particulières  ,  se  répandit 
en  peu  de  temps  dans  les  deux 
Eglises  orientale  et  occidentale. 
Les  niarcionites  s'abstenoient  de 
la  chair  ,  n'usoient  que  d'eau  , 
même  dans  les  sacrifices  ,  et  lai- 
soient  des  jeûnes  i'réquens.  Ils 
et  oient  tellement  persuadés  de  la 
dignité  de  leur  ame ,  qu'ils  cou- 
doient au  martyre  ,  et  recher- 
choient  la  mort  comme  la  fin  de 
leur  avilissement ,  et  le  commen- 
cement de  leur  gloire  et  de  leur 
liberté.  Pendant  que  Marcion  étoit 
h.  Rome  ,  où  il  rencontra  Poly- 
Carpe  de  Smjme  ,  il  lui  deqaanda 
s'il  ne  le  recoauoissoit  pas  pour 
lirère  ?  «  Je  vous  reconnois  ,  dit 
le  saint  évéque  avec  indignation  , 
pour  le  fils  aîné  de  Satan,  v  Ter- 
tullien  rapporte  qu'à  la  longue 
Marcion  se  repentit  de  ses  erreurs , 
et  qu'il  avoit  offert  d'en  feire  la 
rétractation  publique  ,  pourvu 
qu'on  voulût  le  recevoir  dans  le 
sein  del'iËglise.  On  le  lui  promit 
sous  la  condition  qu'il  ramène- 
tteroit  ceux  qu'il  en  avoit  éloi- 
gnés, il  mourut  ayant  d'avoir  pu 
remplir  cet  engagement.  On 
i^ore  également  l'époque  pré- 
cise de  sa  luori  et  le  temps  ou  il 
vint  à  Rome.  Il  est  certain  que 
«on  hérésie  avpit  déjà  fait  beau- 
coup 4^  progrès  sous  Adrien ,  et 
qu'il  viyoit  encore  sous  Anlonin- 
le-PÏGujf,  C'çst  d'après  cela  que 
TertuUien  l'appelle  MturçkO  Ànto- 
ni^nus  ,  et  auleurs  ^nti^ninianus 
heii'efwus  suù  Pip  ^ntqnifw  im- 
pûjs,  Ji|sûii ,  martyr  ,  a  décidé 
la  questiQn  dans  sa  première  apo- 
Iqgi^  ^les  chrétiens  ,  présentée  à 
Antqnin-^  le -Pieux  vers  l'aa  i4o  , 
où  i(  dit  6n  tern^efi  exprès  que 
Marcion  de  Pont  vivoit  aioJis  et 
çcii.eiçBboit  à  Çop?^.  | 


MARC 

.  MARCIUS  (  Caïus  )  ,  consul 
romain ,  vainqueur  des  Privei> 
nates  ,  àe&  Toscans  et  des  Falts^ 
ques,  fut  le  premier  des  plébéiens 
qui  fut  honoré  de  la  onai^e  de 
aict^teur  ,  vers  Tan  ^54  avant 
Jésus-Christ. 

I.  MARGE  (Guillaume  de k) , 
d'une  maison  illusii^e  et  féconde 
en  grands  hommes ,  qui  tipoit  son 
origiûe  des  comtes  d'Aremberg  , 
dans  le  i5«  siècle ,  ne  dut  sa  célé^ 
brité  particulière  qu'à  ses  forfaits. 
Dominé  par  Tambition  et  la  haine, 
il  conçut  le  projet  de  s'emparer 
de  la  ville  de  Liège  ,  et  chercha 
les  moyens  <ie  se  défaille  de  Louis 
de  Bourbon,  qui  en  étoit  l'évéque. 
Louis  XI  ,  qui  haissoit  mortel- 
lement ce  prélat  ,  parce  qu'il 
étoit  dans  les^  intérêts  de  l'archi- 
duc d'Autriche,  avoit  donné  k 
Guiliaune  des  soldats  et  de  l'ar- 
gent pour  exécuter  cette  entre- 
prise. Il  assembla  ses  gens,  qu'il 
fit  habiller  de  rouge  ,  portant 
sur  leur  manche  gauche  la  6gure 
d'une  hure  de  ftinglier  (il  fut 
surnommé  par  les  Liégeois  le 
ùrand  sansiier  des  uérdermes)  , 
et  les  conduisit  jusqu'au  pa js  de 
Liège.  La  Marck  avoit  des  in- 
telligences avec  quelques  habi- 
tans  de  la  ville.  Ceux-ci  persua- 
dèrent à  leur  évéque  d'aUer  «u- 
devaut  de  son  eunetni  et  de  ne 

I>oint  attendre  qu'il  vint  assiéger 
a  place ,  promettant  de  le  suivre 
et  de  le  défendre  au  péril  de  leur 
vie.  Le  prélat ,  peu  en  garde  con- 
tre ces  protestations  perfides , 
sort  de  là  ville  et  va  aurdeieaait 
de  La  Marck.  A  peine  les  deux 
armées  fure»t-elles  en  présence  , 
que  les  traîtres  abandortnèreat 
Louis  ,  pour  se  ranger  du  cMé 
de  son  ennemi.  Il  s'en  saisit ,  le 
massacra  lui-même  ,  et  fit  traîner 
dans  Liège  son  corps  ,  qui  fut 
exposé  à  la  vue.  du  peuple  d.€- 


MARC 

vaut  la  porte  de  Féglise  St.-Lam-  | 
bert.  Ensuite  il  fit ,  par  violence , 
élire  son  fils  k  la  plaCi;  de  celui 
dont  sa  main  venoit  de  verger  le 
sang.  Mais  son  crime  ne  demeura 
pas  impuni.  Peu  de  temps  ^rès 
il  lut  e:icommui|ié  par  le  pape , 
et  pris  par  ^e  seigneur  de  Hom  , 
frère  de  celui  que  le  chapitre  de 
IJèg^  avoit  élu  canoniquement 
pour  succéder  à  Louis  de  Bour- 
imn.  De  Hom  fît  trancher  la  tête 
au  meurtrier  de  Louis  dans  la 
ville  de  Mastricht',  selon  Méze- 
ra y ,  ou  à  Utrecht ,  suivant  Sponde. 
Ces-  événemens  doivent  être  rap- 
portés^  à  VvKgiée  14B2. 

t  IL  MARCK  (  Evrard  de  la  )  , 
nommé  par  quelaues  auteurs  le 
cardinal  de  Bouillon  ,   de  la  fa- 
mille du  précédent ,  fut  élu  évé- 
3ue  de  Liège  en    i5o5.  Attaché 
'abord  aux  intérêts  de  la  France^ 
Evrard  les  abandonna  ,  pour  se 
lier  avec  Charles  d'Autriche  ,  roi 
d*Espagûe ,  et  contribua  k  le  faii*e 
Dionter  sur  le  trône  impérial.  Ce 
piince  lui  donna  l'arche\'êché  de 
Valenêe  ,  et  lui  obtint  le  chapeau 
de  cardinal  du  pape  Léon  X,  Tan 
i3ai.  Le  cardinal  Polus,  envoyé 
en  Angleterre  par  Paul  III ,  pour 
y   travailler   a  fspre    rentrer  ce 
Toysiume  dans  le  ^ein  de  TEglise , 
ayant  appris  que  Henri  VIU  avoit 
mis  sa  tête  a  prix,  trouva  un  asile 
sÂr  auprès  d'Evrard  ,  qui  le  reçut 
ivec  distinction.  Le  pape  Ten  ré* 
compensa  en  le  créant  légat  à 
bzteae.   Il   mourut  le  i5    février 
i338.  On  voit  dans  la  capitale  , 
et  âanà  tout  le  pays  de  Liège  y 
un  grand  nombre  de  monumens 
de  sa  munifiéence.  On  admire 
s^Mout  dans  le  V^ys  de  Liège  le 
Taste  palais  des  evêques ,  et  dans 
la  cathédrale  son    tombeau  de 
bronze  doré  ,  fait  de  son  vivant* 
11  enrichit  d'un  grand  nombre  de 
pièees  rares  et  précieujMS  le  tré- 
T.  u* 


MARC  îi5 

sor  de  son  église.  Slejdan  a  dit 
beaucoup  de  înal  de  ce  prélat ,  qui  \ 
ne  fut  pas  favorable  aux  nouvelles 
opinions.  Malgré  sa  vigilance  ex- 
trême ,  rhérésie  s'étant  glissée 
dans  ses  états  ,  il  employa  la  ri- 
gueur pour  l'extirper.  Ceux  qui 
refusèrent  de  se  rétracter  furent 
bannis  ,  et  les  plus  obstinés  à 
propager  la  nouvelle  doctrine  , 
punis  du  dernier  supplice.  Ces 
exécutions  le  rendirent  odieux 
aux  luthériens ,  qui  n'ont  pas  mé- 
nagé sa  mémoire  ,  et  qui  l'ont 
peint  comme  un  prélat  intrigant 
et  ambitieux.  Le  Courrayer  ,  tra- 
ducteur de  Sleydan  ,  n'a  pas  par- 
tagé leur  animosité.  <f  II  faut 
avouer  ,  dit-il ,  k  l'honneur  de 
ce  prélat ,  qu'il  fit  beaucoup  d'ac- 
tions pleines  de  noblesse  et  de 
générosité.  Sa  conduite  k  l'égard 
du  cardinal  Polus,  dans  le  séjour 
q'tfif  lit  dans  son  diocèse  de  Liège, 
montre  beaucoup  de  grandeur  a  a- 
nie  et  un  cœur  digne  d'un  prince. 
Vie  du  cardinal  Polus  ,  par  M. 
Philips,  1. 1,  p.  297.  >'  Un  oncle  de 
Pévéque  de  Liège  ,  eut  de  la  pos-  "^ 
térité  ,  qui  subsiste  sous  le  nom 
de  comtes  de  La  Maack. 

III.  MARCK  (  Robert  de  la  ) , 
second  du  nom,  duc  de  Bouil-* 
Ion  ,  prince  de  Sedan ,  frère  du 
précédent  ,  servit  sous  le  roi 
Louis  Xïï ,  et  se  trouva  ,  l'an 
i5i3  ,  k  la  bataille^  de  Novarre  , 
avec  deux  de  ses  fils  ,  Fleuran- 
ges  et  Jametz.  Instruit  qu'ils  sont 
restés  blessés  dans  un  fossé  ,  il 
oublie  les  ordres  du  général  , 
prend  cent  hommes  d'annes,  vole 
au  lieu  indiqué,  malgré  les  obs- 
tacles fréquens  d'un  terrain  en- 
trecoupé et  l'impossibilité  appa- 
rente de  les  secourir,  perce  six 
ou  sept  rangs  de  Suisses  victo- 
rieux, les  écarte,  trouve  ses  deux 
fils-  couchés  par  terre ,  charge 
V^4    sur  a»u  cheval ,  met  le 


.1 


ii4 


MARC 


jeune  sûr  celui  d'un  des  ^ens , 
fait  sa  retraite  ,  rejoint  la  cavale- 
rie française  ,  malgré  les  Suisses 
qui  s'étoiéntv  avancés  pour  l'en 
empêcher,  et  donne  une  seconde 
ibis  la  vie  a  ses  enfans.  Gagné 
par  son  frère  ,  Robert  passa  dans 
le  parti  de  Charles-Quint,  avec 
lequel  il  ne  tarda  pas  à  se  brouil- 
ler. Il  se  raccommoda  alors  avec 
la  France ,  et ,  sûr  d'en  être  se- 
'  couru ,  il  fut  assez  téméraire  pour 
envoyer  à  l'empereur  un  cartel 
de  déh.  Cet  hoiAme  intrépide  , 
mais  non  moins  cruel  ,  portoit 
aussi  le  surnom  de  Grancl  San- 
glier  des  Ardennes  ,  a  cause  des 
maux  infinis  qu'il  causa  sur  les  ter- 
res de  Tempereur  et  de  ses  voisins: 
<f De  même  qu'un  sanglier,  di|.  Bran- 
tôme ,  qui  ravage  les  blés  et  les  vi- 
gnes des  pauvres  bonnes  gens.  »  Il 
portoit ,  ainsi  que  ses  ancêtres 
cette  étrange  devise  :  Si  Dieu 
me  veuit ,  le  Diable  meprye. 


5 

ne 


IV.  MARCK  (  Robert  de  la  )  , 
troisième  du  nom  ,  connu  d'abord 
sous  le  nom  de  seigneur  de  Fleu- 
raiiges  ,  puis  duc  de  Bouillon  et 
Seigneur  de  Sedan  ^  iils  aîné  dM 
précédeni,  se  distingua  par  sa  va- 
leur sous  les  règnes  de  Louis  XII  , 
et  de  François  I«'.  Il   se  trouva 
a^c  son  père  à  la  bataille  de  No- 
varre  ,  où  il  reçut  quarante  -  six 
blessures  ;  k  celle  de  Marignan  , 
et  à  celle  de  Pavie  ,  en  i525  ,  où 
il  fut  fait  prisonnier.  Conduit  à 
rEcIuse  en  Flandre  ,  il  y  écrivit 
V Histoire.des  choses  mémorables 
arrivées  en  France ,  en  Italie  et 
en  Allemagne  ,   depuis  Van  i5o3 
jusqu'en.  i52i  ,   sous  le  titre  du 
Jeune  Aventureux,  On  les  trouve 
dans  le  tome  XVÏ  de  la  Collec- 
tion  des    Mémoires    historiques 
relatifs  h  l'histoire  de  France  ,  et 
k  la  suite  des  Mémoires  de  Mar- 
tin et  Guillaume  du  Bellai-Langei, 
publiés  par  Fàbbi3  Lambert  ^  Pa-^ 


MARC 

t\$^~  1753  ,  in-ia  ,  tom  VU ,  are* 
des  notes  critiques  et  historique* 
de  l'éditeur.  La  plupart  des  évé- 
nemens  rapportée  dans  cette  His- 
toire y  sont  accompagnés  de  cir- 
constances intéressantes  qu'on  ne 
trouve  guère  ailleurs.  Le  style 
en  est  simple  ,  clair  et  naïf;  mai» 
les  étrangers  lui  reprochent  sa 
partialité  pour  la  France.  Il  fut 
fait  maréchal  de  France  en  i5si6. 
S'étant  jeté  dans,Péronne  en  i556, 
il  y  fut  assiégée  par  une  armée 
d'Impériaux  ;  il  y  soutint  quatre, 
assauts  y  et  força  les  ennemis  k 
se  retirer  avec  une  perte  consi- 
dérable. Il  mourut  Tannée  sui- 
vante. 

V.  MARCK  (Robert  de  la  )  , 
quatrième  du  nom  ,  fîls  du  pré- 
cédent,  dit  le  duc  et  le  maréchal 
de  Bouillon  ,  obtint  le  bâton  ,  l'an 
154?  ,  en  épousant  une  des  fjlle& 
de  la  duchesse  de  Valentinois  , 
maîtresse  de  Henri  II.  Il  servit  k 
la  prise  de  Metz  ,  en  iSSa ,  et 
fut  fait  lieutenant-général  en  Nor- 
mandie. Les  Impériaux  ayant  asr 
siégé  Hesdin  l'année  d'après  ,  il 
le  défendit  tant  qu'il  put ,  et  fut 
pris  en  capitulant.  Il  mourut  en 
i556  ,  de  poison,  a, ce  qu'il  di- 
il  se  flattoit  que  les  Espa- 


soit 

gnols  le   craignoient  assez  pour 
s'être  défaits  de  lui.  Il  avoit  épousé 
une  fille  de  Diane  de  Poitiers  et 
de  Louis  de  Brezé.  —  Son  fils  » 
HenrirRobert ,  duc  de  Bouillon  , 
lui  succéda  dans  le  gouvernement 
de  Normandie ,  y  favorisa  les.pro- 
te&tans   dont  il  suivoit    les  opi- 
nions   en  secret  ,    et    ne   laissa 
qu'une  fille  ,  morte  en  i594-  l'^île 
avoit  épousé  Heûri  de  La  Tour 
d'Auvefgne  ,  qu'elle  fit  son  hé- 
ritier ,  quoiqu'elle  n'eu  eût  point 
d'enfans. 

VI.MATVCK  (Jean  à€),Marckiu: 


ministre  protestante  né  à  Sacçk  , 


MARC 

dans  la  Frise ,  en  i655 ,  fut  pro- 
fesseur en  théologie  a  Francker  , 
puis  ministre  académique  ,  pro- 
fesseur en  théologie  et  en  histoire 
ecclésiastique  à  Groriîngue  ,  et 
passa,  en  1689,  aLejde  ,  où  on 
lui  confia  les  mêmes  emplois.  Il  y 
mourut  le  3o  janvier  1731.  On  a 
de  lui ,  î.  Des  Dissertations  con- 
tre celle  du  P.  Grasset  sur  les  Si- 
Lylles  ;  Franelcer ,  i68s8,  in-S*».  II. 
Compendium  theologiœ ,  Amster- 
dam ,  1722  ,  in-4°«  III.  Des  Com- 
mentaires sur  divers  livres  de  FÉ- 
crîture  sainte.  IV.  Exercitationes 
^iblicte  ,  en  huit  volumes,  impri- 
mées séparément  et  en  difiTérens 
lienx;  V.  Exercitationes  miscel- 
laneœ  ,  Amsterdam,  1690.  Elles 
roulent  sur  les  hérésies  tant  an- 
ciennes que  modernes.  Entre  cel- 
les-ci, il  comptei^elles  des  enthou- 
siastes et  des  sociniens,  et  se  garde 
bien,  en  bon  protestant,  d'oublier 
le  papisme.  On  a  rassemblé  quel- 
ques-uns de  ses  ouvrages  philolo- 
giques ,  en  2  vol.  in-^ ,  Gronin- 
gue ,  1784.  Jean  de  Marck  étoit 
versé  aans  la  Science  de  TÉcri- 
ture  sainte  ,  des  antiquités  sa- 
crées ;  mais  il  n'avoit  pas  assez  de 
jugement*.Il  se  pïaisojt  à  les  char- 
ger d'un  vain  étalage  d'érudition; 
^  haine  contre  les  catholiques  lui 
sert  soAivenl  de  raison.  Son  stjle 
est  obscur  et  entortillé. 

MARCKLAND  (Jérémie), 
célèbre  critique  anglais  ,  éditeur 
de  difierens  auteurs  grecs  et  la- 
tins ,  né  en  1693  ,  et  mort  eu 
1776 ,  a  donné  un  Commentaire 
STLT  le  livi*e  de  la  Sagesse,  en  i 
volume. 

t MARCONVILLE  (  Jwn  de) , 
seigneur  de  Montgoubcrt  ,  né 
dans  le  Perche  ,  n'est  guère 
connu  que  par  un  Traité  moral 
et  singulier ,  assez  bon  pour  son 
temps  ,  eX  recherehé  encdr«  j>ar 


MARC  n5 

les  bibliomanes.  Il  est  intitulé 
Be  la  bonté  et  de  la  mauvaistié 
des  femmes  ,  un  volume  in-8*», 
Paris  ,  i564  et  1576.  On  a  en- 
core  de  lui  De  l'heur  et  malheur 
du  mariage,  Paris  ,  i5€4  >  in-8°. 
De  la  bonne  et  mauvaise  langue  , 
Paris  ,  1573,  in-8».  On  ignore  les 
détails  delà  vie  de  cet  auteur. 

MARCOUL  (  saint  ),  Marcul-- 
phus ,  né  à  Bayeui  de  parens 
nobles,  devint  un  célèbre  prédica- 
teur. Marcoul  fonda  un  monastère 
à  Nanteuil  près  de  Coûtantes, 
et  y  mourut  saintement,  l'an  558. 
Il  y  a  sous  son  nom  une  église 
célèbre  à  Corberi,  au  diocèse  de 
Laon  ,  dépendante  de  Saint-Remi 
de  Reims ,  eu  l'on  conserve  une 
partie  de  ses  reliques.  C'est  là 
que  les  rois  de  France  alloient 
laire  une  neuyaine  après  avoir 
.été  sacrés  à  Reims  ,  avant  de 
toucher  les  malades  des  écrouel- 
les. 

tM  ARC  ULFE,  moine  fran- 
çais ,  fit ,  k  l'âge  de  70  ans  ,  ua 
recueil  des  Formules  des  actes 
les  plus  ordinaires.  Si  ces  for- 
mules sont  dans  un  style  bar- 
bare ,  ce  n'est  pas  la  iaute  de 
l'auteur  ;  on  ne  parloit  pas  mieux 
alors.  Son  ouvrage  ,  très  -  utile 
pour  la  conhoissance  de  l'anti- 
quité ecclésiastique  et  de  l'his- 
toire des  rois  de  France  de  la 
Î)remière  race ,  est  divisé  en  deux 
ivres.  IjC  premier  contient  les 
Chartres  royales  ,.  Prceceptiones 
regales ,  et  lé  second ,  les  actes 
des  particuliers,  chartœpagense^. 
Outre  les  formules  des  actes  exis- 
tans ,  l'auteur  en  dressa  plusieurs 
de  sa  façon ,  qui  étoient  applica- 
bles à  uifférens  cas  non  prévus. 
Jérôme  Bignon  publia  cette  col- 
lection en  i6i3  ,  in-S*»,  avec  àe% 
remarques  pleines  d'érudition  , 
qui  répandent  beaucoup  de  clarté 
sur  le  texte  souvent  obscur  de 


ii6 


MARC 


MarduUe.  Il  j  joignit  les  ancien- 
nes formules  d'un  auteur  auo-' 
nyme  ,  qu'il  éclaircit  d'une  ma- 
nière non  moins  lumineuse.  Ba- 
]uze  en  donna  une  nouvelle  édi- 
tion dans  le  Recueil  des  capitu- 
la ires  ,  1677 ,  2  vol  in-tblio  ,  qui 
est  la  plus  exacte  et  la  plus  com- 
plète. Launojr  prétend  que  Mar- 
.  culfe  vivoit  dans  le  8^,  et  non 
dafis  le  y*  siècle.  On  n«  sait  rien 
de  positif  sur  le  temps  dans  lequel 
il  a  fleuri. 

»  MABCCORI  (  Adams  ) ,  cé- 
lèbre musicien  et  compositeur 
italien  ,  maître  de  chapelle  à 
Pise,  né  à  Arezzo  ,  se  distinr 
euapardes  ouvrages  d'une  beauté 
naturelle  et  expressive  ,  qui  au- 
roit  encore  pu  être  relevée  par 
une  harmonie  pure  et  énerpque, 
^'il  eût  voulu  s'asservir  davan- 
tage aux  règles  de  la  composi- 
tion. 11  est  mort  k  Montenero  le 
5  avril  1808. 

*  M ABCUZZr  (Sébastien), 
littérateur  et  ecclésiastique  ^  ne 
a  Trévise  le  20  septembre  1725 , 
exerça  d'abord  Tétat  de  son  père , 
qui  étoit  professeur  de  musique 
^t  excellent  organiste  ;  mais 
ensuite  il  se  livra  a  l'étude  des 
belles-lettres  et  des  langues  sa- 
vantes, sans  liéeliger  celle  ilçs 
arts  agréables,  il  écrivitç,  sous 
le  nom  de  Retillo  Ëlimio^  plu- 
fiieurs  petits  poèmes  en  langues 
tatine  et  vulgaire  ,  qui  furent  in- 
sérés dans  ailférens  recueib.  En 
1767  il  46viat  chapelain  et  orga- 
niste if  la  collégiale  de  Cividad , 
d-ms  le  Frioul ,  revint  dans  sa 
patrie  pour  y  professer  le  droit 
canon ,  et  mourut  le  19  février 
1790.  .On  a  de  lui ,  I.  Dissertatio 
in  Matthœi  XIX,  9.  Quicunque 
dimiserit ,  etc. ,  in  qud  hic  locus 
èx  Hebrœorum  antiquitatibus  il- 
ifistratur ,  e(  catholicœ  senterttiœ 
«uctofitas  Min^iç^t^r  ,   Tarvisii  ^ 


MARD  ' 

1752.  II.  Dissertazione  sopra  i 
miracoli ,  Trevigi ,  1 761 .  lit.  Ri- 
Jlessioni  e  pratiche  per  le  diffe^ 
r*enti  J'este  ,  e  tempi  delU  anno  , 
nuova  traduzione  (lai  J?àncese  , 
Gâstelfranco ,  1762.  IV.  Discorso 
sopra  la  Passione  di  N.  «S.  con 
un  brève  ragionamento  intorno 
air  eloquenza  sacra  ,  Treviso  , 
1765.  V.  Epistola  pastoralis  Hie^ 
ronjmi  Henrici  Beltramini  Miazr 
zi ,  episcopi  Fekrensis  ,  Tarvisii  , 
1778.  VI.  Hieronymi  Henrici  Bel- 
tramini Miazzi ,  episcopi  Feltren^ 
sis  elogium,  ïs^rvi^ii,  x779»  VII. 
JSJotizie  intorno  a  monsignor  Gi- 
rolamo  Enrico  Beïtramini  Miaz^ 
zi  ,  etc. ,  arrichite  con  note  ,  etc. 
Venise  ,  1780  ,  etc. 

MARCY.  Foyez  Marsy. 

MARD  (Saint-).»  F.  Remond. 

I.  MARDOGHÉE,  oncleou 
plutôt  cousin  germain  d'Esther  , 
fenune  d'Assuérus  ,  roi  de  Perse. 
Ce  prince  avoit  un  favori  nom- 
mé Aman  ,  devant  qui  il  vouloit 
que  tout  le  monde  fléchît  le  ge* 
nou^  Le  seul  Mardcchée  reiiisa 
de  se  soumettre  k  (^ette  bassesse. 
Aman ,  irrité  ,  obtint  une  «permis- 
sion du  roi  de  faire  massaci*er 
tous  les  juifs  en  un  même  jour. 
Il  avoit  déjà  fait  élever  devant 
sa  maison  une  potence  de  5o 
coudées  de  haut  ,  pour  j*  faire 
attacher  Mardochée.  Celui  -  ci 
donna  avis  k  la  reine  ,  sa  nièce  ,.- 
de  l'arrêt  porté  contre  sa  nation. 
Cette  princesse  profita  delà  teur 
dresse  que  le  roi  lui  témoignoit 
pour  lui  découvrir  les  noirceurs 
de  son  favori.  Le  roi  ,  heureu- 
sement détrompé ,  donna  la  place 
d'Aman  k  Mardtx^ée,  et  obli- 
gea ce  ministre  k  mener  son 
ennemi  en  triomphe  ,  monté 
sur  un  cheval,  couvert  du  man- 
teau rojal,  et  le  sceptre  k  la 
main  ^  dans  les  rues  de  la  capi- 


c 


r 


MARD 

taîe  ,  en  crîajil  devant  lui  :  «  C*est 
ainsi  qîie  le  roi  honore  ceux  qu'il 
▼eut  honorer,  »  Aman  fut  pendu 
ensuite  ,  avec  sa  femwe  et  ses' 
enfans  ,  à  ce  gibet  même  qu'il 
avoit  destiné  à  Mardochëe.  Plu- 
sieurs crifiqnes  Croient  que  Mar- 
dochëe est  auteur  du  livre  cano- 
nique d'Esther.  On  lui  attribue 
aussi'  un  Traité  des  rits  ou  cou- 
tumes des  juifs  ,  qui  est  entre  les 
Talmndiques;  mais  il  est  incon- 
testable que  ce  dernier  livre  est 
d'un  temps  fort  postérieur  à  Mar- 
i  dochée.  Il  peut  avoir  été  Com- 
posé par  quelques  juifs  du  mônje 
nom.  y.  EsTHEB,  n®  I ,  et  Aman. 

II.  M  A  R  D  O  C^  E  É ,  rabbin , 
fils  d'Eliezer  Comrino ,  juif  de 
Constantinople  ,  est  auteur  d*un 
Commentaire  manuscrit  sur  le 
Pentateuque.  Simon ,  qui  parle 
de  cet  ouvrage ,  ne  marque  pas  le 
temps  où  son  auteur  a  vécu.  Voy. 
aussi  Nathan  ,  n*  II. 

+  Iir.  MARDOCHÉE.  En  1682 
il  parut  un  faux  Messie  de  ce  nom , 
Allemand  de  naissance.  Il  menoit 
une  vie  austère ,  censuroit  forte- 
ment les  vices ,  et  se  gloriUoit  d'en- 
tretiens secrets  avec  la  divinité. 
Il  acquit  une  grande  autorité  dans 
sa  nation  ;  mais  il  disparut  bien- 
tôt, après ,  et  Ton  ignore  ce  qu'il 
est  devenu. 

MARDONIUS,  gendre  de 
Darius  ,  successeur  de  Gam- 
hyse ,  roi  des  Perses.  Ce  prince  , 
Ini  ayant  confié  le  commande- 
ment de  tses  troupes  ,  s'en  re- 
pentit peu  ajprès ,  k  cause  des 
Certes  qu'il  nt  sous  la  conduite 
d'un  généi-al  si  jeune  et  sans  ex- 
périence. Il  le  rappela  et  en  en- 
voya d'autres  qui  furent  plus 
heureux.  Aussitôt  que  Xercès 
fnt  monté  sur  le  trône  de  son 
père  ,  il  choisit  Mârdonius  pour 
sion  général ,  et  lui  coi^a  le  soin 


MARD 


117 


de  faire  la  guerre  aux  Grecs^ 
Ainsi  ,  après  la  bataille  de  Sa<Si^ 
lamine  ,  il  le  laissa  avec  une  ar- 
mée de  trois  cent  mille  hommes 
pour  réduire  la  Grèce.  Mardoniuft 
entra  dans  Athènes.,  et  acheva  de 
la  détruire  ;  mais  peu  après  ,  ajant 
livré  bataille  aux  Grecs  ,  près  de 
U  ville  de  Platée ,  il  y  fut  tué  ,  et 
son  armée  entièrement  déiaite  , 
Tan  79  avant  J.  C.  Cette  victoire 
donna  lien  k  Tiiostitution  des Eleu- 
thérips ,  fêtes  solennelles  de  Pla- 
tée ,  qui  se  célébcoient  tous  les 
cinq  ans  par  des  combats  gymni- 
ques et  des  courses  de  chars. 


t 


M ARDUEL  (  Jean  ) ,  né  près 
de  Lyon  en  1699,  d'une  famille 
distinguée  dans  le  cominerce  ,  fut 
vicaire  de  la  paroisse  de  Saint- 
Louîs-en4'lle  pendant  vingt  ans  9 
et  curé  de  celle  de  Saint  -  Roch 
pendant  quarante.  Son  zèle  inrati-^ 
gab}e,  sa  bienfaisance  continuelle  y 
lui  acquirent  des  droits  à  la  re- 
connoissance^  publique.  Il  s'appli-^ 

3ua  spécialement  à  l'instruction 
e  la  jeunesse,  pour  laquelle  il 
fonda  des  écoles  chrétiennes  ,  et 
assura  des  secours  pour  payer 
des  apprentissages  dans  les  arts 
mécaniques ,  analogues  au  goiVt 
des  élèves  ou  de  leurs  païens* 
Il  se  plut  à  consacrer  une  partie 
de  sa  fortune  k  orner  son  église, 
h  la  réparer ,  et  à  en  faûrc  l'une 
des  plus  belles  basiliques  de  la 
capitale.  Il  mourut  en  1 787 ,  lais" 
sant  les  pauvres  pour  ses  uniques 
héritiers.  En  i8o5  ,  M.  Bossu  , 
curé  de  Saint-Eustache ,  a  consa- 
cré un  juste  éloge  k  celui  de 
Saint-Roch.  Caraccioli  lui  fit  cette* 
^itaphe  : 

IclU  pieté  pleure  un  pasteur  fidèle 

Dant  les  murs  de  ce  tenpie  attestent  le» 

vertus , 
Et  doAt  les  indigens ,  tendre  objet  de  ton 

zèle  , 
Reçoivent  de^  Mc^nrs  Iot;i^.qiéme  qu'il  «!<t^ 

plus* 


zi8 


MARE 


I.  MARE  (  Guillaume  Je  la  ), 
M  ara  ,  poète  latin  ,  ne  d'une 
famille  noble  du  Cotentin  en 
Normandie ,  secrétaire  4f  ^^' 
rieurs  clianceliers  successivement. 
I)ëgoûté  de  la  cour ,  il  se  retira 
a  Caen ,  où  l'université  lui  dé- 
cerna le  rectorat  :  puis  il  fut 
nommé,  vers  i5io,  trésorier  et 
chanoine  deTéglisede  Goutances , 
et  il  y  mourut  dans  ces  dignités. 
On  a  de  lui  deux  Poèmes  qui 
traitent  à  peu  près  de  la  même 
matière,  l'un  intitulé  Chimœra  , 
Paris,  i5i4)  in-4°  V  l'autre,  De 
tribus  Jugiendis  ,  venere ,  ventre 
et  pluma ^  Paris,  i5i2  ,  in-4*'. 

t  II.  MARE  (  Philibert  de  la  )  , 
conseiller  au  parlement  de  Dijon , 
très-vefsé  dans  la  littérature  et 
dans  l'histoire ,  écrivoit  en  latin, 
presque  aussi  bien  que  le  prési- 
dent de  Thou  ,  sur  lequel  il  Si'é- 
toit  formé.  Il  mourut  le  i6  mai 
1687  ,  après  avoir  publié  plu- 
sieurs ouvrages.  Le  plus  connu 
est  le  Cortunentarius  de  Bello 
Burgandîco.  C'est  l'histoire  de  la 
guerre  de  i635:  elle  fait  partie 
de  son  Hlstoricorum  Burgundiœ 
conspectus ,  in-4°  >  1689.  L'au- 
teur donne  dans  cet  ouvrage  un 
catalogue  des  pièces,  relatives  k 
l'Histoire  de  Bourgogne ,  qu'il  se 
proposoit  dé  composer.  On  a  en- 
core de  lui  Huherti  Languetivita , 
edente  •/.  P,  Ludwig ,  Halle  , 
1700 ,  in'12. 

III.  MARE  (  Nicolas  de  la  ) , 
dojen  des  commissaires  du  châle- 
Jet  de  Paris,  futchargé  dé  plusieurs 
aflaires  importantes  sous  le  règne 
de  Louis  XTV.  Ce  raonarq^ue  l'iio- 
nora  de  son  estime  et  lui  fit  une 

Ïîension  de  deux  mille  livres.  La 
^lare  niourut  le  i5  avril  1725  , 
âgé  d'envjron  82  ans.  On  a  de 
lui  un  excellent  Traité  de  la  po- 
lice  y  en  5  vol.  in-f»]io,  auxquels 


MARE 

Le  Clerc  dii-Brillet  en  a  ajon  te 
un  quatrième.  Cet  ouvrage  est 
trop  vaste  pour  qu'il  ne  s  y  soit 
pas  gliss^  quelques  fautes  ;  mais 
ces  inexactitudes  ne  doivent  pas 
fermer  les  yeux  sur  la  profondeur 
des  recherches^  et  la  solidité  du 
jugement,  qui  eu  font  le  earac- 
tère.  On  v  trouve,  dans  un  grand 
détail  ,  l'histoire  de  rétablisse- 
ment de  la  police ,  les  fonctions 
et  les  prérogatives  de  ses  magis- 
trats ,  et  le»  réeiemens  qui  la  con- 
cernent. Les  deux  premiers  vo*. 
lûmes  doivent  avoir  des  suppté- 
mens  ,  qui  sont  refondus  dans  la 
seconde  édition  de  1722;  le  troi- 
sième est  toujours  de  1719  ,  et  le 
quatrième  de  1708. 

t  IV.  MARE  ou  Marre  (  N. , 
abbé  de  la  ) ,  né  en  Bretagne , 
mort  en  174^  :  ce  poète  n'étoit 
ni  sans  esprit  ,  ni  sans  talent  , 
mais  une  vie  dissipée  ne  lui  per- 
mit pas  de  s'élever  au  -  dessus 
de  la  médiocrité*  On  remarque 
dans  son  opéra  de  Zaïde,  reine 
de  Grenade ,  de  Tordre  dans  le 
plan ,  de  l'intelligence  dans  la 
distribution  des  scènes  ,  du  natu- 
rel et  de  la  \ivacité  dans  les 
idées,  du  sentiment  et  du  pathé- 
tique dans  les  expressions.  Le 
ballet  de  Titan  et  T  Aurore ,  mis 
en  musique  par  Mondon ville  ,  est 
une  production  posthume  de  La 
Mare.  Le  musicien  y  a  fait  des 
changcmens  qui  l'ont  rendu  nn 
àes  tableaux  les  plus  pompeux 
de  notre  théâtre  Ivriqae.  On  a 
encore  de  cet  abbé  des  Pièces 
Jïigitives  assez  médiocres. 

I.  MARÉCHAL  (  Antoine  )  , 
avocat  au  parlement  de  Paris  , 
auteur  de  plusieurs  pièces  re- 
présentées au  théâtre  finançais  ,. 
mais  qui  n'y  sont  pas  restées» 
liCurs  titrés  sont,  V InconMancc- 
d^Hj-las  y  pastorale  «n  cinq  actes.  5, 


MARE 

La  Scsiir  valeureuse  ;  Le  Railleur 
Janfaron  ;  Lisidor;  Le  Mausolée, 
Ces  comédies  sont  en  cinq  actes. 
Maréchal  dotina  aussi  deux  tra- 
gédies ,  Charles-le-Hardi ,  et  Pa- 
py rius.  Il  termina  sa  carrière  dra- 
matique en  1645. 

t  II.  MAHÉCHAL  (  George)  , 
premier  chirurgien  des  rois  Louis 
aIV  çt  Louis  XV,  né  à  Calais 
ta  i65B ,  d'un  pauvre  officier. 
Ses  talens  pour  les  .  opérations 
de  la  chirurgie  ',  et  sur  -  tout 
pour  eelies  de  la  taille  au  grand 
appareil ,  lui  firent  un  nom  dans 
Paris.  Il  fut  appelé  à  Versailles 
pour  être  consulté  sur  une  ma- 
ladie !de  Louis  XIV.  En  1705  il 
succéda  à  Félix  dans  la  place  de 
premier  chirurgien  du  roi,  et,  trois 
ans  après  ,  il  obtint  une  charge 
de  maître-d'hôtel  et  des  lettres 
de  noblesse.  Maréchal  mourut 
à  78  ans,  dans  son  château  de 
Bièvre ,  que  Louis  XIV  avoit 
érigé  en  marquisat  en  1756.  La 
société  académique  de  chirur- 
gie a  di\  beaucoup  à  ses  soins  et 
à  son  zèle  pour  la  perfection  de 
cet  art.  Il  étoit  d'ailleurs  d'un 
commerce  sûr  et  d'un  caractère 
généreux.  Ayant  fait  l'ouverture 
d  un  abcès  au  foie  a  Le  Blanc , 
ministre  de  la  guerre,  Morand, 
alors  très-jeune ,  lui  indiqua  l'en- 
droit où  il  fallait  ouvrir;  et  ce 
n'étoit  pas  celui  sur  lequel  il 
avoit  d'abord  porté  le  bistouri, 
lie  ministre  ,  rétabli ,  dit  dans 
un  repas  oii  étoient' Maréchal  et 
JMorand  ,  en  s'a  dressant  au  pre- 
mier :  (c  Voila  celui  k  qui  je  dois 
la  vie  —  Vous  vous  trompez  , 
monseigneur ,  répondit  Maréchal  : 
c'est  à  ce  jeune  homme  (  en  mon> 
traut  Morand);  car,  sans  Lui, 
vous  seriez  mort.  » 

t  m.   MARÉCHAL  (Pierre- 
Sjivain)  ^  Bé  k  Paris  k  i5  août 


MARE  11^ 

1 750 ,  embrassa  d'abord  la'  pro- 
fession du   barreau,  qu'il  qmUa 
pour    la     littérature.    Il    devint 
garde  des  livres  de  la  bibliothè^ 
que  du  collège  Mazarin,  et  publia 
plusieurs   oui^rages  qui   sont  las 
avec  intérêt,  et  qui  ne  manquent 
ni  d'esprit ,  ni   de  grâces  :  ou  y 
trouve  sur-tout  de  l'érudition  et 
delà  fécondité;  l'auteur,  extrê- 
mement    laborieux  ,     tra\ailloit 
quinze  heures  p^r  jour.  Dans  son 
intérieur,  il  fut  modeste ,    bon, 
ne  sachant    rien    demander.   Sa 
taille  peu  imposante    et  un  bé- 
gaiement assez   fatigant  ne  pré- 
venoi^nt  point  en  sa  faveur.  H 
aimoit  la  campagne  ;  et  sur  la  fiiL 
de  sa  vie ,  il  s'éloit  retiré  à  Mont- 
Rouge ,  «  afin ,  disoi(-il ,  de  jouir 
du  soleil  plus  à  son  aise.   »   Il 
niourut  le  18  janvier  i8o5.  Quel- 
ques momens    avant   d'expirer , 
il   dit  k  ceux  qui  l'entouroient  : 
«  Mes  amis ,  la  nuit  est  venue  pour 
moi.  »  Ses  ouvrages  les  plus  re- 
marquables sont ,  I.  Des  Berge- 
ries^ l'j'jOy  in-12.  Depuis  la  pu- 
.blication  de  cet  écrit,  l'auteur  se 
plaisoit  a  s'appeler  le  berger  Syl- 
vain,  II.  Le  Temple  de  VHjrmen  y 
1771 ,  in- 1 a.  III.  Bibliothèque  des 
<unans ,    1777  >  in-ï6.  IV*   Tom- 
beau de  J,  J,  Rousseaity  1779» 
in-8*.   V.   Le  Livre  de  tous  les 
ifges,  I77g,in-if2.  VI.  Fragmens 
d  un  poème  moral  sur  Dieu ,  ou 
Nouveau  Lucrèce,  178 1  .Cepoëm« 
n'est  ni  moral ,  ni  religieux.  Vil: 
LAge  (Tùry  178Q,  in- 12.   C'est 
'  un  recueil  agréable  dliistoriette» 
en  prose.  VlIL  Prophétie  dAr^ 
lamek ,  in-iQ.  IX.  Livre  échappé 
au  déluge  y  1784,  in-12.  Cet  opus- 
cule om*e  des  psaumes  en  style 
oriental ,  dont  la  morale  est  douce 
et  pure  :  cependant  ses  ennemis 
s'en  servirent  pour  lui  faire  per- 
dre 5a    place  k  la  bibliothèque 
Mazarine.  X.  Recueil  des  poètes 
J  mcraUêUs français  ,  1784,  ^  ^^^*- 


130  MARE 

io-  i  8.  C'est  un  choix  de  quatrains. 
Xï.  Costumes  civils  actuels  de 
tous  les  peuples  y  1784,  iû-4**- 
XII.  Tableaux  de  la  fable  ,  1787. 
XI U.  Paris  et  la  PrOi^ince,  ou 
Choix  des  plus  beaux  monumens 
d'architecture  en  France ,  ,1787. 
XIV.  Catéchisme  du  cwe'  MeS" 
lier,  lySc),  in-S®.  XV.  Diction- 
flaire  d'amour,  1789,  m- 16. 
XVI.   Le  Panthéon,  ou   les  Fi- 

fures  de  la  fable  ,  avec  leurs 
istpires  ,  1791  ,  in-S".  XVII.  Al- 
manaC' des  honnêtes  gens ,  1788. 
Jj'auteur  y  plaça  Jésus-Christ  à 
coté  de  Spinosa  et  de  JVmon.  L'a- 
yocat-géiiéral  Séguier  requit  au 
parlement  la  5U]>pression  au  livre 
.et  Tarreslation  de  l'auteur,  qui 
i'ut  pendant  quelque  te:nps.  ren- 
fermé à  Saint-Lazare.  XVIlI.  Dé- 
cades du  cultivateur ,  1  vol.  in- 18. 
XIX.  f^oyage  de  Pjthagore  , 
1798,  6  vol.  in-8".  C'est  une  imi- 
tation des  Voyages  d'Anacharsis , 
par  Barlhéleinj  ;  mai^  imitation 
très-foi ble ,  et  cjui  n'approche  ni 
de  Térudilion,  ni  de  la  force  de 
.style  de  son  modèle.  Dans  l'ou- 
vrage de  Maréchal,  Pythagore 
Ï)arcourt  l'Egypte ,  la  Ghaldée , 
*£nde ,  la  Sicile ,  la  Crète ,  Sparte, 
Rome ,  Carthage  ,  ]\îarseille  et  les 
Oaules.  Le  sujet  commence  vers 
l'an  600  avant  l'ère  vulgaire ,  et 
remonte  ainsi  deux  siècles  avant 
l'époque  du  Voj'age  d  Anachnrsis. 
Linc  b^qnue  topographie  de  notre 
continent,  et  phisi,curs  fragmens 
d'anciens  auteurs  rétablis  en  fout 
le  principal  mérite.  XX.  Lucrèce 
Français,  C'est  iit\  recueil  de  poé- 
sies détachées  et  de  maximes  de 
morale.  XXI.  Dictionnaire  des 
athées ,  1800  ,  Jn-S'»  ;  Quvrage  qui 
a  fait  tort  k  son  auteur.  XXII.  Il 
fi  encore  publié  les  Précis  JUsto- 
riques  qui  accompagnent  divers 
recueils  de  gravures,  tels  que 
l'Histoire  de  la  Grèce;  rUistoire 
4»  f  faiM*  en  ligures ,  17^,  5  vo- 


MARE 

lûmes  in-4''  ;  le  Muséum  de  Flor 
rence ,  6  volumes  in  -  4*  >  ^*c«  1^ 
a  payé  aussi  son  tribut  k  Ju  ré* 
volution  par  plusieurs  brochures 
de  circonstancié  ,  et  un  assez 
mauvais  ro^iian  intitulé  la  Femme 
abbé, 

IV.  MARÉCHAL.  Tor.  Bièvse. 

r 

V.  MARÉCHAL  d'Akvehs  (  le  ). 
Koyez  Messis. 

*  MAREFOSCHT  (Mario  Com- 
PAGNONi  ) ,  cardinal ,  né  a  Mace- 
rata  le  9  septembre  17 14)  de  l'an* 
cienne  famille  des  Coiupagnoui, 
vint  a  Rome  ,  où  son  oncle  ,  le 
cardinal  Marefoschi  ,  qui  l'aimoit 
tendrement,  guida  ses  études  et 
le  fjit  son  héritier ,  en  lui  impo- 
sant l'obligation  de  prendre  à 
l'avenir  le  nom  de  Marefoschi» 
Le  neveu  forma  une  magniiique 
bibliothèque  ,  se  livra  avec  une 
ardeur  incroyable  k  l'étude  des 
antiquités  cJfirétiennes  ,  et  sarr 
tout  de  la  liturgie.  Benoît  XiV 
lui  conféra  diverses  placeg ,  et 
quoique  le  jeune  Marefoschi  fut 
accusé  de  jansénisme  ,  quoique 
le  successeur  de  Benoît  XIV  « 
Clément  XllI,  fût  dévoué  au« 
jésuites ,  il  fit  Marefoschi  secré- 
taire de  la  congrégation  des  rites 
et  de  celle  qui  Jjvoit  pour  objet 
l'amélioration  des  livres  litiirgi» 
ques  de  l'Eglise  orientale.  Clé- 
ment XIV  ,  arrivé  au  trône  pon- 
tifical, lui  donna  le  chapeau;  il 
remploya  dans  les  travaux  pré- 
liminaires qui  dévoient  amener 
la  destruction  deà  jésuites.  Ma* 
refoschi  vit  s'accumuler  sur  sa 
tête  des  honneurs  dont  il  fa  isole 
peu  de  cas.  La  réputation  doul 
il  JDuis&oit  attiroit  chez  lui  lea 
savans  ,  les  voyageurs  »  qui  ad-* 
miroient  ses  talens  et  la  simpli- 
cité de  ses  mœurs.  Sa  bibliothè- 
que «  |:ouJ9ur$  ouyerlç  ^\xx  gens 


MARE 

^e  lettres  ,  et  sa  ]>oursc  aux  pau- 
vres ,  lui  avoient  conquis  le  res* 
pect  et  ramouF  de  toutes  les  clas- 
ses de  Is^  société.  11  termina  sa 
carrière  le  ^5  décembre  1780,  à 
66  ftss. 

MARENNES  (la  comtesse  de). 

Voyez   PAJlTfiEIîAT.  ' 

*  MABEOTTI  (  Trebazio  ) ,  né 
\i  la  Penna  di  S.  Giovanni  dans 
i*A.bnizze  ultérieure ,  frère  mi- 
neur dans  le  i6»  siècle  ,  a  laissé 
les  ouvrages  suivans  :  Pantelo- 
gium  peripateticùm  in  atiquot 
Avêrroistas  ,  âe  formd  noyissi- 
met  j  et  hominis  specificd  ;  Dis^ 
corsi  spintuali  ,  etc. 

MARES.  Voyez  Djçsmares. 

*MARESCOT  (Michel),  né  a 
Lisieux  en  1 559 ,  fit  a  Paris ,  dans 
ses  études,  des  progrès  si  rapi- 
des qu*a  18  ans  il  professoit  la 
philosophie  au  collège  de  Bour- 
gogne ,  et  qu'k  26  l'université 
relut  recteur.  Mais  son  goûjt 
Tajant  déterminé  pour  la  méde- 
cine, il  fut,  en  i556,  reçu  doc- 
teur en  cette  faculté  ,  s^acquit  la 
confiance  des  seigneurs  de  la 
cour,  et  mourut  en  160^.  pre- 
mier médecin  de  Henri  IV.  On 
attribue  à  Marescot  deux  ouvra- 

Ees  ;  l'Un ,  Discours  véritable  sur 
*Jhit  de  Marthe  Broissier  de 
Romoranlin  ,  prétendue  démo- 
niaqucy  Paris,  i599,in-8»j  Tautre, 
De  ciiratione  per  sanguinis  mis- 
sionem. 

ï.  M  ARESCOTTI  (Marguerite) , 
de  Sienne,  vivoit  enit)8  8,  et 
cultiva  la  poésie  avec  succès.  Le 
recueil  intitulé  La  Guirlq^nde , 
publié  par  Angela  Beccaria ,  ren- 
lerrae  quelques  pièces  de  Mares - 
cottl;  —  Une  Apmaine  du  même 


MARE  121 

ijom  ,  tante  d'un  cardinal ,  relî*- 
gieuse  à  Viterbe ,  oh  elle  mourut 
en  1640,  a  été  béatifiée  en  l'jiê 

Ear  Benoît  XIII.  Sa  vie  a  été  pu* 
liée  en  Italien  • 

*II.  MARESCOTTI  (Annibal), 
né  d'une  famillcv  illustre  à  Bohv; 
gne  en  t6a3  ,  se  livra  dès  l'en- 
i'ance  à  l'étude  des  sciences ,  et 

Sarticulièrement  de  la  politique  » 
e  la  philosophie  et  des  ma  thé-  ' 
matiqaes ,  tempérant  l'aridité  des 
études  abstraites  par  la  cahiire  de 
la  poésie.Marescôtti  fut  protecteur 
très-libéral  des  gens  de  lettres  ; 
etrmônrut  en  1647  à  Page  de  ^4 
ans.  On  a  de  lui  des  Lettres  et 
des  Poésies. 

♦  III.  MARESCOTTI  (Barthé- 
lemi),  littérateur,  né  à  Maradio, 
château  de  la  juridiction  de 
Faenza ,  florissoit  vers  le  milieii 
du  16"  siècle.  L'évâque  de  cette 
ville  l'employa  dans  plusieurs 
affaires  ,  et  fe  députa  en  i565 
au  synode  de  Faenza  ,  où  il  pro- 
nonça un  discours  intitulé  Dé 
utilitate  eoneilii  Tridentini ,  ira- 

Ïmmé  à  Florence,  in -4'.  U  * 
aissé  aussi  manuscrite  la  7^/vx- 
duction  des  sept  Psaumes  péui-» 
tenciaux  àt  David* 

*  IV.  MARESCOTTI  (  César  ), 
né  a  Bologne  en  1671  ,  fit  ses  hu- 
manités et  sa  philosophie  sous 
les  jésuites ,  puis  étudia  la  mé- 
decine avec  tant  de  succès ,  qu'à 
19  ans  on  le  crut  capable  de 
diriger  Thôpital  do  la  Mort  î» 
Bologne.  Reçu  docteur,  il  occup» 
diverses  chaires  ,  et  se  distingua 
dans  toutes.  Marescotti  publia  en 
i^qS  un  Traité  fort  estimé  sur 
la  petite  vérole.  Il  se  propasoit 
de  mettre  sôus  presse  ,  I.  Dinlo^ 
gus  de  tuendd  medicorum  digni- 
tate,  II.  Historia  phllosopnica 
et  medica  nitn.  III.  De  ralionè 


133 


MARE 


9omparandi    nobilitatem  r  maïs 
lès  Bibliographes  ne  disent  point 

ue  ces  ouvrages  aient  été  ren- 

us  publics. 


3 


*MAREST'(Rambert)rné  à 
5aint-Etienne ,  déparlement  de  la 
Loire,  en  i^So.  Après  avoir  ciselé 
assez  long -temps  des  gardes  d'é- 
pées  et  des  platines  d^armes  à  feu , 
Marest  vint  à  Paris  >  où  il  se  voua 
'  a  la  ciselure  pour  Forfevrerie  et 
la  bijouterie ,  mais  sans  aucune 
science  du  dessin  ; .  il  sentit  la 
nécessité  de  l'étudier  ;  ses  pro- 
grès furent  rapides*  Il  passa  en 
Angleterre ,  oh.  il  resta  deux  ans. 
A  son  retour,  en  France  il  exposa 
deux  empreintes  de.  médailles  , 
l'une  représentant  la  tête  de 
J.  J.  Rousseau,  et  l'autre  le 
buste  du  premier.  Brutus.  Il  n'y 
eut  qu'une  opinion  sur  le  mérite 
de  ce's  deux  médailles.  Celles  qui 
lui  firent  eusuite  le  plus  d'hon- 
neur sont  la  grande  Médaille  du 
Poussin  ;  la  Médaille  du  conser- 
vatoire de  musique ,  qui  porte 
la  fîgijijre.  en  pied  d'Apollon  ;  la 
MéiUiiUe  que  l'institut  distribue  à 
chacun  de  ses  membres  ',  et  qui 
représente  la  belle  Minerve  du 
musée  Napoléon;  une  seconde 
Médaille  du  Poussin  ,  d'un  moin- 
dre- modèle ,  et  peut-être  encore 
Ï)lus  belle  que  la  première;  eiifin, 
a  petite  Médaille  d'Ësculape, 
§our  l'école  de  médecine ,  son 
ernier ,  son  plus  bel  ouvrage , 
et  qui  mit  le  sceau  à  sa, réputa- 
tion. Ce  célèbre  artiste  est  mort 
le  4  avril  i8o6. 

f 

t  MARET  (  Hugues  ) ,  célèbre 
médecin ,  secrétaire  perpétuel  de 
l'académie  de  Dijon  ,  correspon- 
dant de  l'académie  des  sciences 
de  Paris  ,  membre  «des  acadé- 
mies de  Clermont-Ferrand ,  de 
Bordeaux  ,  Caen  ,  Besançon  >  et 
Lyon  y  l'un  d<^&  premitra  inocula- 


MARE 

tenrs  de  sa  province,enfin  nn  de  c«â 
hommes  rares,  dont  le  xèle  ardent 
et  éclairé  n'a  d'autre  objet  que  l'a- 
vantage public ,  naquit  à  Dijon  en 
1726,  et  fut  enlevé,  le  1 1  juin  1786, 
à  56  ans  par  une  mort  prématurée 
et  patriotiqùe.Chargé  d'empêcher 
les  rayages    d'une  épidémie  y  il 
étoit  allé  les  combattre  dans  le 
village  de  Fresne  ;  il  y  périt  vic- 
time du  fléau  auquel  il   vouloit 
s'opposer.  On  a  d^  lui ,  divers^ 
écrits  sur  Vinoculation  ;  \ usage 
des  bains  ^  des  eaux  minérales , 
et  sur  la  principale  btxtnche  de 
la  médecine  et  de  la  chimie.   II 
est  V éditeur  du  premier  volume 
des  Mémoires  de  l'académie  de 
Dijon,  dans   lequel  il   a   inséra 
l'histoire  de    cette   société   litté- 
raire* On  a  encore  de  Itii  ,    J'a- 
bleau  de    la  fièvre  -  pétée hialc  , 
Dijon,     176  1,1  762,    in -4*; 
Moyens    a  arrêter    la    variole  , 
1780  ,   in-8°.  11  a  aussi  travaillé 
au  Nécrologe  des  hommes  célè-^ 
brès  de   France,   Paris,    1782, 
17   vol.   in-i2,   et  aux  Elémens 
de   chimie    théorique    et    prati^ 
que  ,  Dijon ,  1777  ,  3  vol.  in-i2. 
Maret  est  un    des  premiers   qui 
ait  écrit  sur  le  danger  des  inhu-^ 
mations  dans  les  églises.  Il  pu- 
blia un  Mémoire  §  ce  sujet  en 
1773.  Quand,  en  1775  ,  les'  états 
de  Bourgogne  fondèrent  à  Dijon 
un  cours  de   chimie ,  Maret   ne 
tarda  pas    a    être    nommé   pour 
conduïi^  les  travaux  du  labora- 
toire. Il  y  fît  plusieurs  expérien- 
ces délicates  ,  qu'aucun  chimiste 
n'avoit  tentées  avant  lui.  Ce  savant 
médecin    joignoit    des   lùmièrea 
étendues  a  un  zèle  infatig^able. 


y 


fl.  MARETS  (Rolland  des),' 
en  latin  Marfisius ,  né  k  Paris,  en 
1 5o4  )  avocat  au  parlement ,  fré- 
quenta d'abord  le  barreau  ;  mais- 
il  le  quitta  ensuite  pour  la  litté- 
rature. Il  mourut  en  i653v  k  5g^ 


MARE 

ans  ,  regardé  comme  un  bon  hn-' 
iiianiste  et  on  *  excellent  critique. 
Il  avoit  été  disciple  du  P.  Petau , 
«t  il  eonféroit  souvent  avec  lui 
sur  la  bonne  latinité.  On.  a  de 
lui  un  recueil  de  Lettres  latines  , 
écrites  avec  assez  de  pureté ,  et 
remplies  de  remarques  judicieu- 
ses de  grammaire  et  de  littéra- 
ture. P'Iles  sont  intitulées  Roi- 
landi  Maresii  Epistolarum  phi- 
lologicarum  libri  duo.  Ces  Ijet- 
tres  sont  des  ouvrages  faits  à  loi- 
sir 9  et  n'ont  ni  la  même  aisance 
ni  la  même  légèreté  que  oelles 
qu'on  écrit  par  occasion  k  ses 
amis.  L'uniformité  qui  y  règne 
fatigue.  Elles  tiennent  plus  de  la 
dissertation  que  du  genre  épis- 
tolaire.  Elles  parurent  en  i655  , 
par  les  soins  de  Laxmay  ;  puis  en 
i68(),  in-12.  Rolland  eut  im  fils, 
également  avocat  au  parlement  9 
et  ir^iquemment  cité  par  Bayle  , 
auquel  il  fournissoit ,  des  obser- 
vations et  des  rerharques  ,  dont 
ce  savant  se  louoit  beaucoup. 

■ 

II.  MARETS  DE  Saiot-Sorlin 
(Jean  des) ,  un  des  premiers  mem- 
bres de  l'académie  française  , 
frère  du  précédent  ,  nj^uit  k 
Paris  en  1696.  Le  cardinal  de  Ri- 
chelieu ,  qu'il  aidoit  dans  la  com- 
position de  ses  Tragédies ,  le  fit 
contrôleur -général  de  l'extraor- 
dinaire des  guerres ,  et  secrétaire- 
général  de  la  marine  dii  Levant. 
Il  mourut  k  Paris  ,  le  îîS  oclol)re 
1674?  chez  le  duc  de  Richelieu, 
dont  il  étoit  Tintendant.  Des  Ma- 
rêts  avoit  eu  l'esprit  agréable  dans 
sa  jeunesse,  et  avoit  été  admis  dans 
les'  meilleures  sociétés  de  Paris  , 
Ce  fut  loi  qui  composa  ces  jolis 
vers  sur  la  Violette ,  pour  la  guir- 
lande de  Julie  de  Rambeuillet  : 

Modeste  en  ma  couleur,  modeste  en  mon 

séjour  , 
Franche  d'ambition,   je    me   caoBd  so«f 

l'herbe  i  > 


MARE 


125 


Maifsi  stir  votre  front  je  me  puic  iroir  un 

jour, 
La  plus  humble   des  fleurs  sera  la  plus 

superbCé 

Les  derniers  jours  de  des  Maréts 
ne  ressemblèrent  pas  k  son  prin> 
temps  ;   ils  tinrent  beaucoup  de 
la  folie,  mais  decette folie  sombre 
et  mélancolique,  qui  est  là  plus 
cruelle  de  toutes.  Dans  soji  Ai^is 
du  Saint  -  Esprit  au   roi  ,  il   se 
vanta  qu'il  lèveroit  une  armée  <le 
i4i)OOo  combattans ,    dont    une 
partie  étoit  déjà  enrôlée ,  pour 
faire  la  guerre  aux  impies  et  aux 
jansénistes.  Le  nombre  deqeux  qui 
composeront  ce  sacré  troupeau 
doit  être  ,  selon  la  prophétie  de 
saint  Jean ,  de    cent    quarante- 
quatre  mille ,  qui  auront  la  mar- 
que de  Dieu  vivant  sur  le  front , 
c'est-a-dire ,  qui  feront  voir  k  dé- 
Couvert  ,  parleur  vie ,  que  Dieu  est 
vivantdans  leurs  coeurs.  Et  comme 
toute  armée  a  besoin  d'un  général, 
il  olTre  cette  charge  au  roi  ,  afin 
que  le  zèle  et  la  valeur  de  sa  per- 
sonne sacrée  ,  qui  sera  le  général 
de  cette  belle  armée ,  comme  fils 
aîné  de  l'Eglise ,  et  principal  roi  de 
tou  s  les  chrétiens ,  animent  tous  les 
soldats.  Pour  les  moindres  char- 
ges ,  il  déclare  k    S.  M.   qu'elles 
sont  destinées  pour  les  chevaliers 
de  l'ordre.  «  Votre  royale  compa- 
gnie ,   dit-il ,  des  clievaliers   du 
St. -Esprit  doit  marcher  kleurtêfe, 
si  elle  est  aussi  noble  et  aussi  vail- 
lante comme  elle  se  persuade  de 
rétre  :  »  et  pour  les  piquer  d'Jion- 
neur ,  il  ajoute  «  qu'elle  le  sera 
beaucoup ,  si  elle  est  aussi  prête 
que  le  reste  de  cette  sainte  armét 
k  tout  faire  et  k  tout  souffrir.  ^ 
Pour  les  moyens  que   l'on  dort 
employer  dans  cette  guerre,  et 
dont  cette  nombreuse  année  se 
doit  servir  ,  il  ne  s'en  ouvre  pas  ; 
mais  il  se  réserve  k,  les  déclarer 
en  temps  et  lieu  ,  comme  les  ayant 
appi^s  du  Saint-Ë<Spnt.  Bien  deê 


N 


124  MARE 

gens  au  roi  eut  pn  penser  aue  celte 
armée  étoit  aue  vision  digue  de 
Nostradamns  ,  et  c'étoit  la  pre- 
mière pensée  qui  dèvoit  venir  dans 
l'esprit  du  roi  en  lisant  le  projet. 
C'est  pour  prévenir  cette  idée  que 
l'auteur  déclare  a  Louis  XIV  que 
la  plus  grande  partie  de  cette  ar- 
mée est  déjà  levée  ,  et  qu'elle  est 
compi^sée  de  plusieurs  mille  âmes. 
il  prédit  à  Louis  XIV  l'avantage 
de  rainer  les  Mahométans.  «  Ce 
prince  valeurenx  ,  dit-il ,  prédit 
dans  Jérémie  par  les  mots  au  Fifs 
-dvt  Juste  ,  va  détruire  et  chasser 
de  son  état  Fimpiété  et  Fhérésie, 
et  réformer  les  eeçiésiastiques  ,  la 
justice  et  les  finances  ;  puis  d'un 
commun   consentement  avec    le 
roi  d'Espagne,  il  convoquera  tous 
les  princes  de  l'Europe  avec  le 
pape ,  pour  réunir  tous  les  chré- 
tiens à  la  vraie  et  seule  religion 
catholique...  Âpres  la  réunion  de 
tous  les  hérétiques  sous  le  saint- 
siège,  le   roi  sçra  déclaré  chef 
àe»  clirétiens  ,  comme   fils  aîné 
de  l'Eglise  j>  Il  crut  a\oir  des  vi- 
sions, et  s'avisa  de  prophétiser. 
Son  esprit  égaré  voyoiî  par- tout 
cies  jansénistes  et  des  aînées.  Un 
jour  que  La  Mothe-le-Vayerpas- 
^it  dansla  galerie  du  Louvre,  des 
Maréts  se  mit  à  dire  tout  haut  : 
«Voilà  un  homme  qui  n'a  pas  de  . 
religion.  — Mon  ami,  lui  répondit 
LeVayer  en  ne  retournant,  j'ai 
tant  dereligion  que  je  ne  suis  pas 
de  ta  religion.  »  Celle  de  des  Ma- 
réts étoit  le  plus  absurde  fana* 
tisme.  On  a  dit  de  lui  «  qu'il  étoit 
Je  plus  fou  de  tous  les  poètes  ,  et 
le  meilleur  poëte  qui  fût  entre  les 
fous.  »  On  disoit  aussi  que  des 
Maréts ,  encore  jeune ,  a  voit  perdu 
son  ame  en  écrivant  des  romans  ; 
et  que  vieux  ,  il  avoit  perdu  l'es- 
prit à  écrire  sur  la  inysticité.  Cet 
insensé  fut  un  de^s  ridicules  cri- 
tiques de  Boileau.  U^l'accnsoit  un 
jour  d'avoir  pris  dans  Juvénal  et 


M  AUE 

dans  Horace  les  richesses  qnî 
brillent  dans  ses  satires.  Qu'iin-i<- 
porte ,  répondit  un  homme  d'es- 
prit à  des  Maréts  ?  avouez  dxt 
moins  que  ces  larcins  rassemblent 
à  ceux  des  partisans  da  temps 
passé  ;  ils  lai  servent  à  faire  une 
belle  dépense  <  et  tout  le  monde 
en  profite....  Des  Maréts  a  fait 
plusieurs  pièce^de  théâtre,  telles 
qu'j^spasie  ,  les  p^isiontuzires  , 
Jkoarane  ,  Scipian ,  Europe ,  Eri* 
gùne  j  ètMirdmê.  La  comédie  des 
f^isionnairesTf^ssa.yde  son  temps, 
pour  le  chef-aoeovre  de  ce  poëte. 
C'est  par  M  ira  me  qu'on  fit  Tou- 
verture  du  théâtre  du  Palais-Car* 
dinal  à  Paris.  Richelieu ,  dit-on  ,' 
y  avoit  travaillé  ;  elle  n'en  fut  pas 
meilleure.  Nous  avons  encore  de 
lui ,  ï.  Les  Psaumes  de  Ihivii 
paraphrasés,  IL  Le  Tombeau  du 
cardinal  de  Richelieu ,  ode.  III. 
UOffîce  de  la  f^ièrge  mis  en  vers. 
IV.  Les  F'ertus  Chrétienneà  , 
poëme  en  huit  chants.  V.  Les 
quatre  livres  de  limitation  de  Jé- 
sus-Christ^ 1654  ,in-i2 ,  très-mal 
traduits  en  vers  français.  VI.  C/o- 
ifis ,  ou  La  France  chrétienne  , 
en  16  livres,  EIzevir ,  1657 ,  in- 
12  ;  mauvais  poème.  Il  en  prit  la 
défense  contre  Boilean ,  dans  une 

brochure  publiée  en  1674  >  in-4*« 
Despréaux  ,  averti  que  cette  cri- 
tique alloit  paroître  ,  la  prévînt 
par  cette  épigramme  : 

Rsicine  ^  plains  ma  destinée  * 
C'est  demain  la  triste  journée  » 
Ourle  prophète  des  Maréts, 
Arme  de  cMte  même  fcucire 
Qui  mit.le  Port-Royal  enpoadrr. 
Va  me  percer  de  miUetraii». 
C'en  «st  fait 4  mon  heure  est  venue: 
Non  que  ma  muse  ,  soutenue  _ 

De  tes  juiiicieux  avis  , 
N'ait  sues  de  quoi  le  confondre  ;  ' 
M^t«  cb«r  «mi  ^  pour  lui  répondre  ^ 
Héias  !  U  faut  lire  Clovis. 

Cette  épigramme'  n'empêcha  pas 
que  des  Maréts  ne  fût  très- 
content  de  son  poëme  ^  et  il  Té^oit 


MARE 

i  un  tel  point ,  que  ,  dans  ses  Dé- 
lices de  r Esprit ,  il  en  renvoie  la 
gloire  à  Dieu  ,  qui  Tavoit.  visible- 
ment assisté  pour  finir  ce  grand 
ouvk*age.  VU.  La  Conquête  de  la 
Franclie-Comté.  VllI.  JLe  Triom- 
phe de  la  srace  ;  c'est  plutôt  le 
triomphe  de  Tennui.  lA.  £st/it»\ 
X.  Les  Amours  de  Protée  et  de 
Pliilis  :  poëmes  héroïques,   etc. 
Des  Marlts  a  puhlié  ,  en  prose ,  L 
Lea  Délices,  de  V Esprit  ;  ouvrage 
iniulelligible,  dont  on  a  dit  qu'il 
failoit  mettre  dans  Terra  ta  :  Dé* 
lices ,  lisez  Délires.  Ce  fanatique 
prétend    expliquer    l'apocalypse 
clans  ce  livre.  IL  Avis  du  Saint- 
Esprit  au  Roi,  De  tous  les  écrits 
de  cet  insensé,  c'est  le  plus  ex- 
travagant. lïL  Réponse  a  l'inso- 
lente apologie  des  religieuses  de 
Port-ÉUyreil ,  avec  la  Découverte 
de  la  fausse  église    des  jansé- 
nistes^ et  de  leur  fausse  éloquence^ 
présentée  au  roi  ^  Pans ,  1666  , 
m-8*.   iV.   Des   romans  ,    entre 
autres  ,  Ariane ,  production  ohs- 
cène  et  maussade ,  i65g,  in-4^ , 
avec  de  belles  figures ,    gravées 
par  Bosse.  V-  Une  espèce  de  Dis- 
iertation  sur  les  poètes  grecs  , 
latins  et  français,  dans  laquelle 
il  attaque  les  maximes  d'Aristote 
et  <i'Horace ,  sur  l'art  poétique. 
VL  La  rérité  des  Fables  ,  1648  , 
a  voL  in-8*.  VII.  Quelques  écrits 
contre  les  satires  de  Boileau  ,  et 
contre  les  disciples  de  Jansénius. 
Ces  diôërens  ouvrages  sont  écrits 
avecTenthousiasme  le  plus  risible. 
Ses  vers  sont  lâches ,  traînans  , 
incorrects  ;   ses  jolis  vers  sur  la 
>ioIette  Tont  i'ak  comparer  à  Ros- 
sinante ,   qui    galoppa  '  une  £qIs 
dans  sa  vie.  Sa  prose  est  semée 
d'expressions  ampcyiilées  et  ei^tà- 
tiques  ,  qui  en  rendent  la  lecture 
encore  pias  fatigante  que  celle 
de  ses   poésies.   Pour  connoitre 
cet  aoteur  tel  qu'il  étott,  il  faut 
li^  les  Visio W^û^9ft  d«  Micole ,  et 


MARE 


125 


Tavertissement  qui  est  aU'^vant 

•  de  cet  ouvrage.  J^oj-,  JoNAs,n»IL 

— MoBiN,n»  VI. — et  Nicole  n»  IL 

ÏÏL  MARÊTS  (Samuel  des), 
né  à  Oismottd  en  Picardie  Tan. 
1699 ,  avec  des  dispositions  heu- 
reuses ,  étudia  à  Paris  ,  k  Sau- 
mur  et  k  Genève.  11  devint  mi- 
nistre de  plusieurs  églises  protes- 
tantes ,  puis  professeur  de  théo- 
logie k  i^dan ,  k  Bois-le-Duc  et  k 
Groningue.  Il  s'y  acquit  tant  de  ré- 
putation, que  l'université  de  Levde 
lui  offrit  une  chaire  de  professeur 
en  1675.  Des  Marèts  étoit  sur  lô 
point  de  l'aller  occuper ,  lorsqu'il 
mourut  k  Groningue  le  1 8  mai* 
On  a  de  lui  un  grand  nombre  d« 
livres  de  controverse  ,  contre  les 
catholiqiies  et  les  sociniens  ,  et 
contre  Grotius,  où  il  a  môle  beau- 
coup d'injures  et  de  personnalités 
contre  les  théologiens  catholiques 
et  contre  le  pape,  qui  étoit,  selon 
lui  ,  l'antechrist.  Les  protestant 
estiment  son  Collegium  tfteoio- 
gicum  ,-  Groningue  ,  1673  ,  in-4*- 
—  Samuel  des  Marêts  laissa  deur 
fils,  Henri  et  Daniel.  C'est  k  Henri 
qu'on  doit  l'édition  de  la  Bibl« 
française ,  imprimée  en  granA  pa- 
pier, in-fol.  ,  Elzevir  ,  1669,  sous 
ce  titt-e  :  Bible  française  ,  édi- 
tion nous>elle  sur  la  version  de  Ge- 
nève y  avec  les  notes  de  la  Bible  fla- 
mande ,  celles  de  Jeem  Déodoti  et 
autres ,  etc, ,  par  les  soins  de  Sa- 
muel et  Uenn  des  jVlaréts  ,  père 
et  fils,  Amsterdam,  Elzevir,  1069» 
5  vol.  in**folio.  Voici  le  jugement 
qu'en  porte  Richard  Simon.  «  l^^s 
Maréts  cite  les  endroits  qu'il  n'est 
pas  besoin  de  citer  ^  et  oii  il  n*jr 
a  d'ordinaire  aucune  .difficulté. 
S'il  rapporte  quelque  chose  qu'il 
ait  pris  des  bons  auteurs  ,  il  le  gâte 
entièrement  par  ce  qu'il  y  mêle. 
De  plus ,  sou  langage  est  un  gall* 
matias  perpétuel...»  Dans  les  iu>- 
te^  qu'il  a  prises  4«s  aaires',  il 


laô  MARE 

choisit  ordinairement  celles  qui 
lavôrisentle  plus  ses  préjugés  , 
sans  examiner  si  elles  sont  vraies. 
En  un  mot,  tout  ce  grand  ouvrage 
de  remarques  sur  la  version,  de 
Genève  ,  a  été  entièrement  gâté 
par  les  additions  peu  judicieuses 
de  desMaréts,  qui  les  a  recueillies, 
outre  qu'il  n'a  pas  eu  assez  de  ca- 

Î)acité  pour  en  faire  un  bon  choix, 
lîst.  crit.  du  V.  T.  page  359.  ^^ 
a  encore  de  ce  théologien  un  ca- 
téchisme latin  sur  la  Grâce  ,  pu- 
blié en  i65i.  Ce  n'est  presque 
qu'une  traduction  de  celui  que 
Feydeau,  janséniste  célèbre,  avoit 
publié  Tannée  précédente.  Voyez 
Alting  ,  n*  II. 

^'  ê 

*IV.  MARÊTS(  Joue  des) 
jésuite  ,  habile  dans  la  littérature 
grecque  et  l^jttine  ,  né  à  Anvers , 
a  donné  une  édition  d'Horace 
avec  &^^  notes  ,  courtes  ,  sa- 
vantes et  judicieuses,  Cologne  , 
1648.  Ily  "à  à  la  fin  une  table  mé- 
thodique des  termes  et  des  phrases 
d'Horace.  Ce  jésuite  mourut  le 
1.5  décembre  lèSy  ,  à  48  ans. 

V.  MARÊTS.  Voye^  Desmarêts. 

MaiLLEBOIS.  ' —  e^REGNIEB, 


'.  t  MARETJIL  (  Pierre  de  ) ,  et 
MARGAT  (  Jean -Baptiste  dé  )  , 
jésuites.  On  a  du  premier,  I.  De- 
i^oirs  des  personnes  de  qualité , 
traduits  de  Fangiais ,  Paris  1728  , 
réimprimés  en  i^Si,  a  v.  in-ï2.II. 
Les  OEuvres  de  Salvien ,  prêtre 
de  Marseille,  traduites  en  français, 
Paris,  1734  4  in-12-  m.  Le  Pnra- 
dis  reconquis  j  de  Millon  ,  à  là 
suite  de  la  traduction  de  l'abbé 
de  BoismoKand  ,  sous  le  nom  de- 
Dupré  de  Sain l-Maur, Paris,  1765, 
4  vol,  in-i2.  On -a  du  second 
Histoire  de  Tametian ,  empereur 
des  Mogols,  Paris,  1739,  2  vo- 
luix^es  in-ii(  ,  publiée  par  le  P, 
Brump/.  . 


MARG 

t  MARGARITON  ou  ^Iarga- 
KTONE ,  peintre ,  sculpteur  et  ar- 
chitecte ,  célèbre  par  des  ouvra- 
ges dont  le  pHn'cipal  est  la  ca- 
thédrale de  cette  ville,  né  k  Arezzo 
en  Toscane ,  oii  il, mourut  vers  la 
fin  du  i3*  siècle,  a  l'âçe  de  77 
ans  ,  se  distingua  aussi  comme 
peintre.  Le  pape  Urbain  IV  le  choi- 
sit ]f)our  onier  de  quelques  ta- 
bleaux Téfflise  de  Saint-Pierre  de 
_  Rome ,  et  dans  la  suite  il  fut  chargé 

Ï)ar  ses  concitoyens  d'ériger  dans 
eur  cathédrale  le  tombeau  deGré- 
goîre  X  ,  qui  avoit  donné  trente 
mille  écus  pour  achever  de  la. 
bâtir.  Margariton  fit  en  mai'bre  la 
statue  du  pontife ,  et  embellit  de 
ses  peintures  la  chapelle  où  cet 
ouvrage  fut  placé. 


*  MARGERY  -  KEMPE  n'est 
connu  que  par  le  titre  d'un  ou- 
vrage dont  il  n'y  a  que  deux  exem- 
plaires ,  l'un  dans  la  bibliothèque 
deNorwich,  l'autre  k  Cambridge, 
etqui  paroît  formé  de  lambeaux  de 
ses  manuscrits.  Ce  sont  des  Dis- 
cours prêtés  au  rédempteur,  lors- 
qu'il apparut  aux  femmes  qui 
étoient  allées  pleurer  sur  son 
tombeau.  Mais  quoique  ces  dis- 
cours aient  été  révélés  p?ir  lai- 
même  ,  on  y  chercheroit  inutile- 
ment la  touchante  simplicité  de 
ceux  que  l'Evangile  met  dans  sa 
bouche ,  et  les  paraboles  qui  leur 
donnent  tant  de  prix.  11  ne  fait 
que  dogmatiser  sur  la  perfection 
spirituelle  des  quiétistes,  et  son 
langage  est  celui  des  quakers  , 
lorsqu'ils  se  prétendent  inspirés. 
On  croit  que  Margery  vivoit  sous 
le  règne  d*Édouard  ÏV . 


*  I.  MARGGRAFF  (George), 
né  k  Leibstadt  en  1610,  mort  en 
Afrique  eta  1644)  acquit  de  grandes 
cpnnoissances  dans  les  lettres 
grecques  et  latines ,  réussit  dans 
la  peinture,  la  musique,  voyagea > 


MARS 

tt  ne  i^rint  dans  sa  patrie  qu'une 
seule  fois  en  oùze  aus«  Instruit 
dans  les  mathématiqueâ ,  la  bota- 
nique, la  chimie  et  la  médecine, 
on  pensoit  qu'il  se  fixeroit  dans 

Quelque  endroit ,  pour  tirer  parti 
e  ses  talens  ;  mais  schi  goAt  pour 
les  TOjages  le  iit  partir  pour  le 
Brésil,  où  Jean  Maurice  de  Nas* 
sau ,  gouverneur  de  ce  pays ,  le 
nomma  son  médecip,  titre  auouel 
t1  j oîgnoit  celui  de  géomè tre  et a'in- 
génieur.  Marggran  passa  ensuite 
en  Afrique ,  et  laissa  en  y  mourant 
huit  livres  sur  llûstoire  naturelle 
du  Brésil.  îjes  trois  prcmiiers  out 
pour  objet  la. botanique;  le  qua- 
trième traite  des  poissons  ;  le  cin- 
auiëme  ,  des  oiseaux  ;  le  sixième , 
aes  quadrupèdes  et  des  serpens  ; 
le  septième ,  des  insectes  ;  le  hui- 
tième comprend  la  descripâon  du 
pays  et  des  réflexions  sur  les 
mœurs  ,  coutumes  et  usages  des 
habitans.  Jean  de  Luet  d'An- 
vers en  a, donné  une  édition  en- 
richie de  notes  savantes  k  Leyde 
et  Amsterdam.,  en  lô^S  ,  in- 
folio. 


MARG 


12 


37 


dam ,  1682.  Ces  deux  traités  on 
été  réunis  et  publiés  sous  ce  titre  : 
Opéra  medica  duobus  libris  com^ 
prehensa^  quorum  prior  mor^ 
borum  naturam  et  causas  in" 
quirît  ;  posterior  medicamento^ 
rum  simpUcium  prœstantiam  ac 
vires ,  nec  non  compositorum 
preeparationem ,  usum  ac  dosim 
déclarât^  Amstelodami,  1715» 
in-4*. 


*  n.  MARGGRAFF  (  Chris- 
tian ) ,  né  à  Liebstadt  en  M isnie , 
frère  du  précédent ,  docteur  dans 
la  faculté  de  médecine  à  Frane- 
ker,  en  lôSg  ,  occupa  à  Leyde 
la  chaire  de  pathologie  jusqu'à 
sa  mort,  arrivée  en  1687.  Comme 
Marggraff  étoit  un  des  plus  zé- 
lés partisans  de  cette  chimie  par 
laquelle  on  prétendoit  expliquer 
toutes  les  fonctions  du  corps  de 
l'homme ,  il  ne  négligea  rien  pour 
répandre  sa  doctrine  qu'il  cher- 
cha k  accréditer  par  les  ouvrages 
suivans  :  i.  Prodromus  mMH- 
cime  practicœ  ,  dogmaticœ  et  ra- 
tionalis  ,  Lugdnni  Batavorum  , 
1672  ,  i685  ,  in-4*.  II.  Matcria 
waedica  contracta  ,  earhibens  sini- 
pliciur  et  composita  médicaments 
^ficinalia ^i6j^ ,  in-4''>  Amiter- 


MARGON  (Guillaume  Planta- 
viT  DE  La  Pause  ,  de  ) ,  né  dans  le 
diocèse  deBéziers,Yint  de  bonne 
heure  à  Paris  ,  et  s'y  fit  recher- 
cher pourla  vivacité  dc^son  esprit. 
Les  jansénistes  et  les  molinistes 
se  le  disputèrent  ;  l'abbé  de  Mar- 
gon  donna  la  préférence  à  ceux- 
Ir  €!•'  Les  jésuites  étoient  alors  le 
canal  de  toutes  les  grâces  ,  et  il 
prétendoit  à  la  fortune.  Il  débuta 
en  1715  ,par  une  brochure  in-12 
de  112  pages  ,  intitulée  Le  Jan- 
sénisme démasque',  dans  une  ré- 
futation complète  du  livre  de  l'Ac- 
tion.de  Dieu  ,  qui  devoit  plaire 
a  la  société  ,  et  qui  cependant 
fut  très-maltraitée    par  le  P.   de 
Toumemine ,  auteur  du  Journal 
de  Trévoux.  L'abbé  de  Marron  , 
d'autant  plus  sensible  à  la  criti- 
que de  ses  ouvrages  ,  qu'il  l'exer- 
çoit  avec  plaisir  sur   ceux    des 
autres  ,  lança  plusieurs  Lettres 
contre  le  journaliste  et  contre  sçs 
confrères.  De  nouvelles   satires 
contre  des  personnes  accréditées 
suivirent  ces  premières  produc- 
tions de  ^a  msuignité.  La  cour  se 
crut  obligée  de  le  reléguer  aux 
îles  de  Lénns  ,  d'où  il  fut  tran^^ 
féré  au  château  d'If.  Lorsque  ces 
îles  furent  prises  par  les  Autri- 
chiens en    1746 ,   la  liberté   lui 
fut  rendue   a  condition   qu  il  se 
retirerait  dans   quelque   maison 
religieuse  ;  il  choisit  un  monas- 
tère de  bern&rdins ,  où  il  mourut 
en  1760.  L'abbé  de  Margou  «p-^ 


laS 


MARG 


pdrteuoit  à  une  lamille  respec- 
table ,  alliée ,  dit-on  ,  au  cacuinal 
de  Fleur j.  Sa  vie  n'en  fut  pas 
plus  heureuse }  le  luneste  abus 
qu'il  fit  de  son  esprit  empoisonna 
hvs  jours.  11  étoit  d'une  taille  au- 
dessous  de  la  médiocre  ,  et  fort 
gr05  ;  il  avoit  une  physionomie 
uîéchante  ,  pleine  de  fiel  et  d'im- 
pétuosité ,  et  son  caractère  etoit 
comme  sa  physionomie*  Naturel- 
lement porté  à  augmenter  le  inal 
et  k  atténuer  le  bien  ,  il  ne  vojoit 
les  choses  que  par  le  côté  dif- 
forme. Son  cœur  étoit  aussi  mé- 
chant  que  son  esprit  étoit  malin. 
L'amitié  ,  cette  \ertu  des  âmes 
sensibles  ,  lui  fut  entièrement  in-* 
connue  :  il  ne  sut  ni  la  goûter ,  ni 
l'inspirer.  On  le  connoissoit  dès 
les  premiers  instans  coinmê  un 
homme  caustique  ,  frondeur  , 
.  bouillant ,  faux ,  traça ssier  ,  et 
toujours  prêt  à  brouiller  les  per- 
sonnes les  plus  unies  ,  si  leui^  dés- 
union pouYoit  l'amuser  un  mo- 
ment :  du  moins  c'est  ainsi  qu'il 
étoit  CQnnu  dans  son  exil  ;  il  es% 
\rai  que  la  solitude  n'a  voit  pas 
peu  contiûbué  à  aigrir  son  carac- 
tère. On  rapporte  qu'ayant  reçu 
une  gratification  de  3o,ooo  liv. , 
il  imagina  de  la  man|;er  dans  un 
souper  singulier  >  qu'il  pria  IVL  le 
duc  d'Orléans  de  lui  laisser  don- 
ner k  Saint-Cloud.  Il  en  fit  la  dis- 
position ,  Pétrone  k  la  main  ,  et 
exécuta ,  avec  toute  la  régularité 
possible  Iç  repas  de  Trimalcion. 
On  surmonta  toutes  les  diffi- 
cultés k  force  de  dép<^ses«  Le 
régent  eut  la  curiosité  d'aller 
^urpr^ndre  les  acteurs  ,  et  il 
avoua  qu'il  u'avoitrien  vu  de  si 
original.  On  a  de  Tabbé  de  M  argon 

ÏJusieurs  ouvrages  écr^tsavec  eha- 
eur.  I.  Les  Mémoû'es  de  Villars , 
La  Haye ,  1734»  3  vol.  in-12  ;  les 
deux  premiers  sont  du  héros  lui- 
même.  IL  Les  Mémoires  de  Ber- 
wiek,  Rouen  >  1737 ,  5  vol»  ÎA-^a. 


MARG 

IIL  Ceux  de  Tourville ,  Amster*» 
dam ,  1743  >  3  vol.  in- 12 ,  peu  es-* 
timés.  IV.  Lettres  de  Fitz-Mo^ 
ritZj  Roterdam  ,  1718  ,  in- 12  ;  il 
les  fît  paroitre  comme  traduite» 
de  l'anglais  par  un  M.  de  Gar- 
nesai.  V.  Une  mauvaise  brochure 
contre  l'académie  française  ,  in<- 
titulée  Première  séatfce  des  États 
calotitis,  VL  Plusieurs  Brevets  de 
la  calotte.  L'abbé  de  Margon  eut 
beaucoup  de  part  aux  satires  pu- 
bliées sous  ce  nom ,  ainsi  qu% 
l'édition  de  1739,  4  vol.  in- 16. 
VU»  Quelques  Pièces  de  poésie  , 
manuscrites  qui  valent  beaucoup 
moins  que  sa  prose. 

.  ♦  MARGOS  ,  docteur ,  natif 
de  Van  j  vivoit  du  temps  de  Ta- 
merlan.  Il  est  auteur  d'une  His^ 
ioire  sur  texpédition  de  ce  cori'- 

fuéroM  en  Arménie ,  et  des  mal^ 
eurs  qu'éprouvèrent  alors  ce 
pays  et  toute  l'Asie  mineure» 
Lors  de  l'entrée  des  troupes  de 
Tamerian  dans  sa  patrie  »  Mai^gos, 
pour  se  sauver  du  massacre  ,  ga- 
gna le  haut  d'un  gros  arbre  ,  et 
il  y  resta  pendant  trois  jours  et 
trois-  nuits. 

*MARG0TTI  (Lanfranc  ) ,  né 
k  Parme  ,  cardinal ,  fut  secrétaire 
de  deux  papes  ,  Clément  VIII  et 
PaulV.  On  a  de  lui  Lellerescritte 
perlopih  ne'  tempi  dipapa  Paolo  K 
a  nortie  del  cardinal  Borgltese  y 
Rome,  16Q7  ,  in-4^  »  ®*  Venise . 
i633.  Ces  lettres  furent  réimpri- 
mées k  Bologne  en  1697,  in- 12  9 
avec  l'augmentation  de  quelque» 
autres  lettres  inédite». 

f.  MARGRAAF  r  André-Sigîs- 
mond  ) ,  directeur  ae  racadémie 
de  Berlin  ,  né  dans  cette  ville 
le  9  mars  1709,  se  consacra 
dès  sa  jeunesse  k  l'^tade  de  Isè 
chimie  ,  et  fit  de  rapides  progrès 
sous  THieyrn^  n^  J  Hukeir  et  HencKel^ 


t 


'      ^ARQ 

Euî  furent  ses  maîtres.  La  chimie  • 
s  métaux  lui  doit  desdécour' 
vertes  précieuses  ;  .  après,  avoir , 
heaucoop  tt^availlé  sur  le  platine ,  < 
il  enrichit  la  minéralogie  par  la 
découverte  d'un  nouveau  demi- 
métal,  connu  sous  le  nom  de 
manganèse.  ]){argraaf  a  donné  ,1e 
premier ,  une  lùaalyse  complète 
des  pierres  dures ,  et  a  cont  ribué 
plus  que  personne ,  par  son  exem- 
ple y  a  introduire  4^^  ^^^  op^~ 
.rations  chimiques  une  méthode 
simple  y  claire ,  déhavrassée  de 
tousi  ^^pi''^^  ^c  système  et  d'hj^po- 
thèse.  Û  est  mort  le  7  aoât  1^82. 
L'histoire  4^  l'académie  de^  scien- 
ces de  Paris,  dont  il  fut  mem^ 
hre  9  ren&rme  une  longue  notice 
.sur  sa  vie  et  ses  découvertes.  Ses 
Opuscules  chimiques  ont  été  tra- 
duits en  français  et  publiés  par 
Demachj,  Paris,  176^9  a  >oi. 
în-ia. 

I^A]aGU£RIN    DK    La  Bien. 

1 1.  JVTARGUEtUTE  (sainte) , 
vierge  qui  reçut  le  maryre  i  k  ce 
qu'on  croit ,  à  Antioche ,  Tan 
37$.  On  n'a  rien  d'assuré  sur  le 
genre  de  sa  moi*!.  Son  nom  ne 
se  trouve  point  4^ns  les  anciens 
martjrrologes»  et  elle  n'est  deve- 
nue célèbre  que  4^^^  le  11  *  siècle. 
Ce  qu'on  du  de  ses.  reliques  et 
de  sfis  ceintures  n-a  pas  plus  de 
fondement  que  les  actes  de  sa 
vie/'  Cependant  on  célèbre  sa 
fête  le  tïo  de  juillet.  (  f^oyez  les 
Yies  ^es  saints,  de  ^aillet.  )  «  Ses 
actes ,  dit  cet  auteur ,  ont  été  si 
corcorapus ,  au  jugement  même 
de  Méuiphrâste ,  .  que-^  l'Ë^ise 
romaine  n'en  a  rien  voulu  in- 
^cer>  dans  son  bréviaire.  Voici 
i^n  iprdcis  de  ces  actes,  qui  peut 
4«irvir  k  rinteliigence  des  tableaux 
lié  sainte  Margue^Ue.  Le  gott- 
verneui:    d' Antioche  ,  Qlibnus  , 


MARG 


lag 


1 


l'ayant  vue ,  en  devint  ^mporeux , 
et  voulut  en  iaïre  son  épouse. 
La  sainte  lui  répondit  qu'elle 
n'auroit  jamais  d'autre  époux  que 
Jésus-Christ.  Le  gouverneur  fu- 
rieux la  fît  mettre  en  prison , 
après  l'avoir  fait  déchirer  a  coup^ 
de  fouet.  Le  démon  liii  apparut 
sous  la  forme  d'un  horrible  dra- 
gon ;  mais  Marguerite  ajant  fai 
un  signe  de  croix  ,  le  monstre 
disparut  à  l'instant.  La  prison 
fut  alors  remplie  d^une  lumière 
céleste  ,  et  les  plaies  de  la  sainte 
furent  entièrement  guéries.  Le 
cruel  Ohbrius,  peu  touché  de 
ces  miracles ,  la  soumit  k  de  nou- 
velles tortures,  et  finit  par  lui 
faire  trancher  la  tête.  Les  Orien- 
taux honorent  sainte  Marguerite 
sous  le  nom  de  sainte  Pélagie  ou 
de  sainte  Marine,  et  les  Occi- 
dentaux ,  sons  ceux  de  sainte 
Gemme  ou  de  sainte  Mai^ueri te.» 
—  U  ne  faut  pas  la  confondre 
avec  sainte  Maiigoerite  ,  reine 
d'Ecosse  )  pet#te  -  nièce  du  roi 
saint  Edouard  -  le  -  Confesseur , 
et  sœur  d'Edgar,  qui  déçoit  suc- 
céder au 'saint  roi.  Gtiillaume- 
le*  Conquérant  les  obligea  de  chei^ 
cher  leur  ^alut  dans  £1  fuite.  Ils 
abordèrent  en  Ëeosse ,  et  furcsit 
accueillis  par  Malcolm  III,  qui 
soutint  en  leur^avfenr  une  guerre 
sanglante  contre  les  généraux 
de  Guillaume.  Marguerite  donna 
à  l'Ecosse  le  8t>ectacJe  de  toutes 
les  vertasr  Malcolm  lui  demanda 
sa  main-  ^  ^t  la  fît  couronner 
reine  l'an.  1 070.  Elle  ne  se  servit 
de  l'ascendant  qu'elle  eut  sur 
son.  époux  que  pour  faire  fleu- 
rir la ,  religion  et  la  justice,  et. 
pour  procurer  le  bonheur  des 
Jlûôssais;  Ils  eurent  àes  enfans  di- 
gnes- d^ux  :  Edgar ,  Alexandre 
.et'  I>avid  ,  leurs  fils  ,  illustrèrent 
successive  ment  le  trône  d'Ecosse 
par  leurs  vertus.  Mathilde ,  leur 
Ulle ,  épousa  jU^XM^i  I*'  »  ^^^  d'Aur 

9 


i 


i5o 


MARG 


^leterre.  (  F^qyez  Matïiilde  ,  reîae 
d'Angleterre.  )  Ce  ani  distingtiâ 
sur- tout  ce  couple  heureux  ,  fut 
leur  chanté.  Malcolm  fit  bâtir  la 
cathédrale  de  Durham  ,  et  fonda 
les  évêchés  de  Murray  et  de 
Gathness ,  réforma  sa  maison  , 
et  porta  des  lois  somptuaires. 
Marguerite  ,  affligée  de  la  mort 
de  son  mari ,  tué  au  siège  du 
château  d'Alnwich ,  dans  le  Nor- 
thumberland  ,  ne  survécut  pas 
'l,ong-temp$  k  cette  perte.  Elle 
mourut  le  i6  novemlbre  1093^ 
dans  la  47*  année  de  son  âge ,  et 
fut  canonisée  en  i25i  par  In- 
nocent IV.  Sa  vie  a  été  écrite  par 
Thieriy  ,  moine  de  Durham  , 
son  confesseur  ,  et  par  saint 
Aelred. 

tn.  MARGUERITE,  fille  de 
"Waldertiar  lïl  ,  roi  de  Dane- 
marck^  et  femme  de  Haquin ,  roi 
deNonvège,  futplacée,  Tan  iSSy, 
sur  le  trôné  de  Danemàrck  et  sur 
celui  de  Norwège,  par  la  mort 
de  son  fils  Olaus ,  qui  avoit  uni 
dans  sa  personne  ces  deux  royau- 
mes. Albert ,  roi  de  Suède ,  qui 
ne  ménageoit point  ses  sujets  no- 
bles ,  les  souleva  contre  lui  ;  ils 
offîrirent  la-  couronne  à  Mai;gue- 
rite  ,  dans  Tespérance  qu'elle  les 
délivreroit  de  leur  roi.  Ce  prince 
succomba  après  sept  ans  d'une 
guerre  aussi  cruelle  qu'opiniâtre  , 
et  se  vit  forcé  de  renoncer  au 
sceptre  en  i5gi ,  pour  recouvrer 
sa  liberté  ,  qu'il  avoit  perdue  dans 
la  bataille  de  Falcopine.  Margue- 
rite ,  sumomitiée  dès-lors  la  Së- 
miramis  du  Nord ,  maîtresse  de 
trois  couronnes  par  ses  victoires  » 
forma  le  projet  d'en  rendre  l'u- 
nion perpétuelle.  Les  états-eéné- 
raux  de  Danemàrck,  de  Suède 
et  de  Norwège  ,  convoqués  k  Cal- 
mar ,  en  i597  ,  rendirent  une  loi 
solennelle ,  qui  ne  faisoit  qu'une 
feule  monarchie  des ijois  royau- 


HARG  . 

M 

mes.  Cet  acte  célèbre ,  connu  ^ttà 
le  nom  de  VUnion  de  Calmar  j 
porfoit  sur  trois  bases.  La  pre-' 
raière  ^  que  le  roi  continueroif 
d'être  électif;  la  seconde  ,  que  le 
souverain  seroit  obligé  de  faire 
tour  à  tour  son  séjour  dans  les 
trois  royaumes;  la  troisième  ,  que 
chaque  état  conserveroit  son  se- 
ntit, ses  lois,  ses  privilèges.  Cette 
union  des  trois  royaumes,  si  belle 
au  premier  coup  -  d'œil ,  fut  la 
source  de  leur  oppression  et  de 
leurs  malheurs,  Marguerite  elle- 
même  viola  toutes  les  conditions 
de  l'union.  Les  Suédois  ayant  été 
obligés  de  lui  rappeler  ses  ser- 
mens.,  elle  leur  demanda  s'ils  etk 
avoient  les  titres  ?  On  lui  répon- 
dit en  les  lui  montrant,  «c  Gar- 
dez-les donc  bien,  répliqua-t-elle  ; 
et  moi  je  garderai  encore  mieux 
les  villes  ^  les  places  fortes  et  les 
citadelles    du   royaume.  »'Mar- 

êuerite  ne  traita  guère  mieux  les 
lanois  que  les  Suédois  ,  et  mou- 
rat  ,  peu  regrettée  des  uns  et  des- 
autres, en  i4i3  9  ^^  <ti^*  Le 
duc  de  Poméranie ,  son  neveu , 
qu'elle  avoit  associé,  au  gouver- 
nement des  trois  royaumes,  lai 
succéda  sous  le  nom  d'Eric  XIII. 
Marguerite  eut  les  talens  d'une 
héroïne,  et  quelques  qualités  d'une 
princesse*    Lorsque    ses    proiets 
n'étoient  pas  traversés  par  la  lot, 
elle  la  faisoit  observer  avec  une 
îermeté  louable  ^  et  l'ordre  pu- 
blic étoit  ce  qu'elle  aimoit  le  mieux 
après    ses    mtérêts   particuliers. 
Ses  mœurs  n'étoient  J»as  trop  ré- 
gulières; mais  elle  tachoit  de  ré- 
parer cette  irrégularité  dans  l'es- 
prit des  peuples  par  les    dons 
qu'elle  faisait  aux  églises.    Son 
esprit  •  auroit  été    plus  loin    s'il 
avoit  été  cultivé.  Elle  parloit  aTee 
force  et  avec  grâce,  et  se  servit 
avantageusement  de  l'union  crae 
la  nature  avoit  faite  en  elle  aes 
agrémens  d'un  sexe-et  du  coarag^ 


MÀIIG 

dcl*Sitttre.  Cette  reine ,  magnifique 
dans  ses  plaisirs  et  superbe  dans 
•a  cottr ,  eut  bien  plus  les  qualités 
qui  font  les  grands  rois  que  celles 
xmï  font  les  rois  vertueux.  Sa  po- 
litique étoit  adroite ,  et  souvent 
tstncieuse.  Son  intérêt  dirigeoit 
tontes  ses.  actions ,  et  toutes  ne 
fîirent  pas  irréprochables.  Le  roi 
Waldemar ,  dëméla;nt  dans  sa  fille 
encore  jeune  la  fierté  de  son  ame 
et  Itts  ressources  de  son  esprit, 
disoit  que  la  nature  s'étoit  trom- 
bée  en  la  formant ,  et  qu'an  lieu 
a  une  femme  elle  avoit  voulu  faire 
on  héros. 

IIL  MARGUERITE,  fille 
aînée  de  Raimond  Bérenger , 
comte  de  Provence  ,  épousa 
saint  Louis  en  i254-  La  reine 
Blanche,  jaloUse  k  Teircès  de  l'af- 
fection de  son  fils  ,  voyoït  avec 
une  espèce  de  chagriu  ses  vifs 
empressèmens  pour  sa  femme. 
Si  la  cour  voyageoit ,  elle  les  fai- 
soit  presq^ue  toujours  loger  sé- 
parément. Aussi  la  jeune  reine 
n'aimoît  pas  beaucoup  sa  belle- 
mère.  Saint  Louis  n'osoit  même 
aller  che«  cette  épouse  chérie 
sans  prendre  des  précautions, 
comme  s'il  se  rend  oit  chez  une 
maîtresse.  Un  jour  qu'il  te- 
noit  compagnie  à  sa  femme  , 
parce  qu'elle  étoit  dangereuse- 
ment malade,  on  vint  lui  dire 
qiie  s*  mère  arrivoit.  Son  premier 
mouvement  fut  de  s'enfoncer  dans 
la  ruelle  du  lit.  Blanche  Taper- 
ïut  néanmoins.  «  Venez-vous-en, 
foi  <|it-elle  ,   en  le  prenant  par 

la  main  ;  vous  ne  faites  rienici 

-^  Hélas  !  s'écria  Marguerite  dé- 
solée 9  ne  me  laisserez-vous  voir 
mon  seigneur  ni  k  la  vie ,  ni  k 
la  mort?  »  Elle  s'évanouit  k  ces 
mots;  tout  le  monde  la  crut 
morte,  JLe  roi  le  crut  lui>méme  , 
et  retourna  sur-le-champ  auprès 
d'eUe.  Sa  présence  la  fît  rêveur  4e 


MARG 


tSt 


le 


son  évanouissemc^nt  ;  et  les  deiUt 
époux ,  toujours  surveillés ,  s'en 
aimèrent  davantage.  (  f^oy,  l'His- 
toire de  saint  Louis ,  par  Join** 
ville  ,  et  lUistoire  de  France  ^ 
par  l'abbé  Velly.  )  Marguerite 
suivit  Louis  en  Egypte,  l'an  iq4^» 
et  accoucha  k  Oan^ette ,  en  i  aSo, 
d'un  fils  ,  surnommé  Tristan  ^ 
parée  qu'il  vint  au  monde  dans 
de  flcheuses  conjonctures.  Trois 
jours  auparavant  elle  avoit  reçu 
la  nouvelle  que  son  épouse  avoit 
été  fait  prisonnier;  jelle  en  fut 
si  tl^ublce ,  que ,  croyant  voir 
k  tous  momens  sa  chambre  pleine 
de  Sarrasins,  elle  fit  veiller  auprès 
d'elle  un  chevalier  de  80  ans , 
qu'elle  pria  de  lui  couper  la  té(e 
s'ils  se  reiidoient  maîtres  de  1% 
ville.  Le  chevalier  le  lui  promit 
et  lui  dit  bounement  qu'il  en  avoit 
eu  la  pensée  avant  qu'elle  lui  en 
parlât.  Les  Sarrasins  ne  pui^t 
surprendre  Da miette  ;  mais'  le 
jour  même  qu'elle  accoucha  ,  les 
troupes  pisanes  et  génoises ,  qui' 
y  étoieut  en  garnison  ,  voulurent 
s'enfuir  parce  qu'on  ne  les  payoit 
pas.  Cette  princesse,  pleine  de 
courage  ,  fît  venir  au  pied  de  son 
lit  les  principaux  otiiciers ,  et 
\e$  harangua  ,  non  pas  les  larmes 
aux  yeux  ,  mais  d'un  ton  si.  ferme 
et  si  mâle  ,  qu'elle  obligea  ces  lâ- 
ches k  ne  point  sortir  de  la  place. 
De  retour  en  France ,  elle  fut  le 
conseil  de  son  époux,  qui  prenoit 
ses  avis  en  tout ,  quoiqu'il  ne  les 
suivît  pas  tou[ours.  Elle  mourut 
k  Paris,  en  viSiy,  k  76  ans.  Comme 
aînée  de  sa  soeur  Béatrix  ,  qui. 
avoit  épousé  le  comte  d'Anjou , 
frère  du  roi ,  elle  voulut  préten- 
dre k  la  succession  de  la  Provence^ 
mais  elle  n'y  réiWsit  pas ,  la  cou- 
tume du  pays  étant  que  les  pères 
ont  droit  de  se  choisir  un  héritier* 
Son  douaire  étoit  assigné  sur  leâ 
juifs,  qui  luipayoient  par  quar- 
tier :ii9  liv.  7  s.  6  den.  C'étMt' 


,} 


i52 


MARG 


«ne  den  plus  telles  femmes  de 
son  temps  y  et  encore  plus  sage 
•que  belle.  Un  poète  provçnçal 
lai  ayant  dédié  Une  pièce  de 
galatrteiie/  elle  l'exila  aux  îles 
d'Uicres.  i5on  esprit  étoit  si  ju- 
dicieux ,  que  des  princes  la  pri- 
rent plusieurs  fois  pour  arbitre 
jùe  leurs  difTérens.  Quoiqu'elle 
«'eût  pas  trop  lieu  ,  dit  le  P.  Fon- 
tenay ,  d'aimer  la  reine  Blancbe , 
elle  pleura  beaucoup  a  la  nou- 
velle de  sa  mort,. qu'elle  apprit 
dans  la  Palestine.  Joinville  lui 
dit  ayec  sa  liberté  naïve  «  qu'on 
avoit  bien  raison  de  ne  pas  se 
£ér  aux  pleurs  des  fenmies.  » 
Mai^uerite  lui  répondit  avec  non 
moins  de  franchise  :  «  Sire  de 
JbinVille  ,  ce  n'est  pas  aussi 
pour  elle  que  je  pleure;  mais 
c'est  parce  que  le  rôi  est  très- 
afllige  ,  et  que  ma  fille  Isa- 
belle est  restée  en  la  garde  des 
hommes.  » 

IV.  MARGUERITE  de  Boub- 
tiOGJYC  ,  reine  de  France ,  belle , 
vive  et  galante ,  fille  de  Robert  II , 

.  duc  de  Bourgogne,  petite -fille 
par  sa  mère  de  saint  Louis ,  et 
femme  de  Louis  Mutin,  roi  de 
France ,  fut  unie  «  à  ce  prince , 
âgé  seulement  die  i5  ans,  en  i5o5. 
L'amiiié  l'unissoit  a  Blanche  de 
Bourgogne ,  femme  de  Charles  , 
comte  de  la  lyfarche ,  frère  du 

'  rcM.  Ces  deux  prince^es  avoient 
les  mêmes  eouts ,  et  leur  com- 
merce criminel  éclata  bientôt. 
En  i3i4i  l'une  et  l'autre  furent 
convainclies  d'adultère  avec  deux 
iîrères ,  l'un  appelé  Philippe ,  l'au- 
tre GftuÂiier^l'Amiay.  Bis  avoient 
intéressé  dans  leurs  débauches 
un  huissier  de  la  chanibre  de 
la  reine  de  Navarre ,  confident  et 
complice  de  ces  désordres.  Phi- 
lippe passbit  pour  l'amant  de 
Marguerite ,  Gauthier  pour  celui 
4e  Blanche.  C'étoit  à  Tabbaje  de  | 


MARG 

Maubùisson  que  se  passoieot  ïe$ 
scènes  honteuses  du  libertinage 
des  princesses.  Louià  Mutin  ,  qui 
venoit  de  monter  sur  le  trÀne» 
fit  faire  le  procès  aux  deux  gen^ 
tilshotmmes^  comme  à  des  traî- 
tres et  à  des  scélérats  coupables 
du  crime  de  lèse^majesté.  L'huis- 
sier qui  favorisoit  ces  criminelles 
galanteries  fut  coudamné  au  gi- 
bet ;  mais  Philippe  et  Gauthier 
furent  traités  plus  sévèrement* 
Ils  furent  tous  les  deux  mutilés*  » 
puis  écorchés  vifs.  Ils  eurent  en- 
suite la  tète  coupée ,  et  leurs 
coips  furent  pendus  par-dessous 
les  bras,  et  leurs  têtes  placées  sur 
des  piliers.  Cette  exécution  se 
fit  en  i5i5  a  Pontoise.  A  l'égard 
de  Margueriteet  de  Blanche ,  elles 
furent  renfermées  au  château  Gai]U 
lard  ;  et ,  soit  que  Marguerite  fût 
la  plus  coupable  ,  soit  que  Louis 
Mutin  fût  le  plus  sévère  ,  soa 
épouse  éprouva  le  plus  rude  châ- 
timent :  elle  fut  étranglée  avec 
une  serviette.  Ces  sc^es  SkSàrénse^ 
de  barbarie  et  d^  cruauté  ont  ét^ 
souvent  renouvelées  dans  les  i4'» 
et  i5*  siècles ,  dont  on  nous  a  vanié 
tant  de  fois  l'heureuse  simplicité. 

t  V.  MARGUERITE  d'EcossR , 
femme  de  Ijouîs  XI ,  roi  de  France , 
quand  il  n'^toit  encore  que  dau- 
phin ,  avoit  beaucoup  d  esprit  «t 
aimoit  les  gens  de  lettres.  Margue- 
rite mourut  en  i44^  »  h.  ii6  ans ,  «t 
se  trouvoit  si  malheureuse  qu'elle  " 
dit  à  ceu:i^  qui ,  dans  sa  dernière 
maladie,  vouloientlui  faire  espé- 
rer de  plus  longs  jours  :  <r  Fi  de 
la  vie ,  qu'on  ne  m'en  parle  plusl» 
Ce  fut  elle  qui  donna  Un  baiser  ii 
Alain  Chartier.  (  Foyeit  Tarticle 
de  ce  poète.) 

t  VI.  MARGUERITE  d'Aotbi- 
CHE  ,  fille  unique  de  l'empereur 
Maximilien  l ,  et  de  Marie  de 
Bourgogne;  née  eu  .i4Bo.  Après 


MARG 

îa  mort  de  sa  mère  ,  on  Fenroya 
en  France ,  paur  j  étreélevce  avec 
ïes  enfans  da  roi  Louis  XI.  Peu 
de  temps  après  elle  fut  fiancée 
àa  danphin,c(ai  monta  depuis  sur 
le  trâne  sous  le  nom  de  Charles 
TTH  ;  Tnaîs  ce  monarque ,  ayant 
ë|Jou5é  en  149^  Anne  héritière 
de  Bretagne ,  renvoya  Margue- 
rite a  son  père.  Ferdinand  et  Isa- 
Belle  ,  rois  de  Castille  et  d'Ara- 
Çon  ,  la  firent  demander  en  i497j 

§onr  leur  fils  unique  Jean  ,  infant 
'Espagne.  Comme  elle  alloit 
jbinore  son  époux  ,  son  vaisseau 
ftit  battu  d'une  furieuse  tempête, 
qui  la  mit  sur  le  point  de  périr. 
Ce  fut  dans  cette  extrémité  qu'elle 
composa  cette  épitaphe  badme. 

Ci  gît  Maarfot ,  iai  gente  degioiselle , 
Qa'«ut  deux  maris ,  et  si'  mourut  pucelle. 

Si  Marguerite    fit    efiectivement 
dette  plaisanterie   au   milieu  du 
natlfrage ,    on  ne  doit  pas  avoir 
une  Ibible  idée  de  la  fermeté  de 
son  ame.  L'infant  son  époux  étant 
mort  peu  de  ternes  après  ,   elle 
épousa  ,    en  i5o8  ,  Philibert-le- 
Beau,  duc  de  Savoie.  Veuve  trois 
^s  après  ,  et  n'ayant  pas   d'en- 
fans  ,  elle  se  retira  en  Allemagne 
auprès  de  l'empereur  son  père. 
Elle  fut  dans  la  suite  goiv^eriiante 
des  Pay  S'Bas  ,  et  s'y  acquit  l'esti- 
nie  publique.    Marguei-ite  mou- 
rat  àMalines  le  premier  seplem- 
hre  i55o ,  et  laissa  divers  ouvrages 
en  prose  et  en  vers  ,  rntre  antres 
le  Discours  de  ses  infortunes  et 
de  sa  vie,  Jean  Le  Maire  composa 
à  sa  louange  la  Couronne  margua- 
Atique  ,    imprimée^ à   Lyon   en 
1549.  Toutes  les  fleurs  de  cette 
Couronne  ne  sont  pas  également 
rives  ;  mais  on  trouve  dans  ce  re- 
cacil  des  choses  assez  curieuses 
sur  cette  princesse  ,  et  plusieiu^ 
de  Èea  saillies. 


MARG 


i55 


t  Vn.  MABiiUERiTE  dc  Va* 


LOIS  ,  r«ine  de  J^îavarre  »    sc^v 
de  Frs^çois  I*' ,  et  fiUe  de  Gharleg 
d^Orléans,  duc  d'Angouléme,  et 
de  Louise  de  Savoie  y  n^e  a  An- 
gouléme  le  ^1    décembre  i4Q3  .» 
épousa,  en  iSog ,  Charles .,  der- 
nier   duc  d'Alençon  ,     premier 
prince  du  sang,  et  connétable  de   ' 
France ,  mort   à  Lyon  après  la 
prise  de  Payie,  en  iStzS.  La  priuH 
cesse  M^àrguerité  »  afïligée  de  la 
mort  de  son  époux  et  de  la  pris^ 
dé  son  frère ,  qu'elle  aimait  ten-» 
drement ,  fit  un  voyage  à  Madrid 
pour  y  soulager  le  roi  durant,  sa 
maladie.  «  Quiconque ,  dit-elle  « 
viendra  k  ma  porte  m'annoncer  lai 
guérison  du  roi ,  tel  courrier,  fdt- 
il  las  ,   harrassé  ,    malpropre  et 
:  fangeux ,  j'irai  l'embrasser  et  l'aC- 
coler  comme  le  plus  aimiable  gen- 
tilhomme. j>  La  fermeté  avec  la* 
quelle  elle  parla  k  Chatles-Quint 
et  à  ses  ministres  les  obligea  de 
traitei*  ce  •  monarque    avec    leg 
égards  dus  à  son  rang.  François 
I*' ,  de  retour  en  France ,  lui  té- 
moigna sa   gratitude  len  prince 
sensible  et  généreux.  Ill'appeloit 
ordinairement  sa    mignonne  ;   il 
lui  fit  de  très-grands  avantages 
lorsqu'elle  se  maria  k  Henri  d^Al-^ 
bret  ,    roi    de   Navarre.    Jeanire 
d'Albret ,  .mère  de  Henri  IV ,  fut 
l'heureui^  fruit  de  ce  mariage.  Ses 
soins  surletrône  furent  ceux  d'un 
grand  prince.   Elle  fit  fleurir  l'a- 
gricidture  ,  encouragea  .les  arts  , 
protégea  les  savaus  ,  embellit  se& 
villes    et    les    fortifia  »     L'ardeur 
qu'elle   avoit  de  tout  apprendre 
lui  fit    écouter  quelques  théolo- 
giens protestans  ,  qui  lui  donnè- 
rent leurs  opinions.  Elle  les  dé- 
posa ,  en  i555,  dans  un  petit  ou- 
vrage de  sa  façon  ,  intitulé  le  ^i- 
roir  de  lame  pécheresse  ,  qui  fut 
censuré  par  la  Sorbonne.  Cette 
condamnation  lui  inspira  encore 
plus  d'intérêt  pour  les  hérétiques; 
qu'elle  regardait  comme  des  nom»' 


^ 


<, 


ï34         MARG 

mes  mïîlheureux  et   persécutés, 
ïlle  leur  donna  sa  conliance  ,  et 
employa  tout  ce  qu'elle  avoit  de 
crédit  pour  Icj  dérober  à  la  sévé- 
rité des  lois.  Ce  tut  à  sa  rëcoin- 
maudalion  aue  François  I"  écri- 
vit   au    parlement  en  laveur  de 
quelques     hommes     de     lettre* 
poursuivis  comme  Tavorables  aux 
nouveautés    religieuiies.     Kuliii  , 
mir  la  fin  de  ses  )ours  ,  elle  re\iut 
èlareligioncalholique.  Kile  mou- 
rut le  '2  déceuibre  i549>  à  J7  ans, 
au  château  d*Odos  en   Bigorre. 
(   Fojez   KÈVRE  ,   u*  TH.  )   Cette 
princesse  joiguoit  un  esprit  mâle 
a   une  boulé  compatissante  ,  et 
des  lumières  très-étendues  à  tous 
les  agriiuicns  de  son  sexe.  Elle 
ëtoit  douce  sans  foiblesse  ,  ma- 
gnifique sans  vanité,  capable  d'af- 
faires  sans  négliger  les   amuse- 
mens  de  la  société  ,  attachée  à 
François  !«'  comme   une  tendre 
sœur,  et  aussi  respectuense  à  son 
égard  que  le  moindre  de  ses  su- 
jets. Amie  de  tous  les  arts,  elle  en 
cultivoit  quelques-uns  avec  suc- 
cès.  Elle  écrivoit  facilement   en 
vers  et  en  prose.  Ses  poésies  et  sa 
beauté  lui  acquirent  le  surnom 
de   dixième  Muse  et  de  la  qua- 
ti'ième  Grâce.   Nous  citerons   la 
betite    pièce    qu'elle    adressa   à 
Marot ,  en  répondant ,  pour  Hé- 
lène   de  Tournon  ,    à  ce  poêle 
qui  s'étoit  plaint  dans  une  épi- 
gràmme  du  nombre  de  ses  créan- 
ciers. 

Si  ceux  ^  qui  devez  comme  vous  dites  , 
Vous  cognoiftSoUnt  comme  je  vous  co^npis, 
Quitte  feriez  des  debtes  que  vous  fîtes 
Au  temps»  pasjé,  tant  grandes  que  pçtite>  , 
£n  leur  payant  un  cizatn  routefo^«  , 
Tel  que  le  .ôtr' ,  qui  ■■■  aut  mieux;  mille  fois, 
Que  L'«rgeQt  aeu  par  vous  en  conscience: 
Car  estimer  on  pcuît  l'argent:  au  paix  ; 
Mais  09  ne  peut  (  et  i^en  doni^e  ma  voix  ) 
.  Assez  priser  votre  belU  sâence. 

On  tîélébra  Marguerite  eu  vers 
et  eu  prose.  Ou  a  dit  d'elle  que 


MARG 

«  c'était  une  Margnerite  qnr  $ar^ 
passpit  les  perles  de  TC^rient.  La 
reine   Marguerite  avoit,    dit-on, 
la  vertu  que  l'antiquité   suppose 
aux  muses  ;   .mais  o^  ne  le  juge« 
roit  pas  en  lisant  ses  ouvrages  , 
très-souvent  obscènes ,  malgré  la 
pureté  de  ses  moeurs.  Les  jeunes 
i^ens  les  lisent  encore  aujourd'hui 
avec  trop  de  plaisir.  Un  jr  trouve 
de  Tesprit ,  de  l'imagination  ,  de 
la  naïveté;  et  I^  Fontaine  y  a  puisé 
le  fond,  et  môme  lés  omemens  de 
plusieurs  de  ses  contes  ,  entre  au-' 
très,  celui  de  la  Servante  justi* 
fiée.  On  a  d  elle  ,  L  Heptaméron  , 
oaies  Nouvelles  de  la  rçine  de  Na- 
varre ,  1559 ,  in-4**,  et  i574 ,  iu-8«  g 
et  Amsterdam  ,  1698 , 2  vol.  in-8», 
avec  figures  de  Romain  de  Hooghe. 
Ce  sont  des  contes  dans  le  goût  de 
ceux  de  Boccace  ,  qui  ont  été  im** 
primés  de  même  à  Amsterdaili  , 
1697  ,  ^  ^'^^^'  i^"^**j  ligures.  Bran- 
tôme raconte  ,  au  sujet  de  ces 
Nouvelles ,  que  la  reine-mère  et 
la  princesse    de  Savoie,  qui  eu 
avoient  aussi  composé,  les  brû- 
lèrent de  dépit  en  voyant  celles 
de  Marguerite.  Il  ajoute  :  «  C'est 
grand  dommage,  car,  étant  toatea 
spirituelles ,  il  n'y  pouvoit  avoir 
rien  que  de  très-bean ,  trè^bon  et 
très  -  plaisant ,  venant   dé  telles 
grandes   qui    sa^'ioient    de,  bons 
contes.  Ou  y  joint  les  Cent  nou-« 
velles  nouvelles  ,  Amsterdam   , 
1701  ,  2  vol.  in-S»*,    figarei?  ;  et 
les  Contes  de  La  Fontame ,  Ams* 
terdam  ,  i6S5  ,  1  volumes  in-8"  , 
figures.    Ces  quatre  recueils  ont 
été  agréablement  réimprimés  sous 
le  titre  de  Recueil  de  Contes ,  à 
Chartres,  sous  le  noin  de  La  Ha  je, 
•1733,  8  vol.  petit  in- i '2.  De&aven- 
tures  galantes  ,  des  séductions  de- 
filles  encore  novices,  des  stratagè« 
mesplaisans,  employés  pour  trom<« 

{>er  les  tuteurs  et  les  jaloux  :  voilà 
es  pivots  sur  lesquels  roulent  tous 
ces  contes  ^  d'auUat  plus  daii|[<M 


tfivoi  p<Hir  la  jeunesse,  que  \ei 
images  obscènes  y  sont  cachées 
5oua  un  AÎr  de  simplicité  et  de 
naïveté  ^guante.  (  ro^ez  Louis 
XI.  )  n.  Les  Marguerites  de  la 
jyiarguerite  des  princesses  ,  re- 

cueiuies  en  i547  >  1«JOû  >  ^  ^^1» 
wa-B",  par  Jean  de  La  Haye  ,  son 
valet  oe  chambre.  On  trouve  dans 
ce  recueil  de  poésies,  i«»  Quatre 
Mystères  ou  Comédies  pieuses  , 
et  deux  Farces,  Ces  pièces  singu- 
lières,  oàie  sacré  est  mêlé  avec 
le  profane ,  sont  sans  élévation , 
et  n'offrent  que  beaucoup  de  naï- 
veté ,  parce  que  le  naïf  est  une 
nuance  du  bas  ;  3^  Un.  poëme 
fort  long  et  fort  insipide  ,  intitulé 
Le  Triomphe  de  V Agneau  ;  3<»  La 
Complainte  pour  un  prisonnier , 
apparemment  pour  François  I*' ,, 
est  un  peu  moms  mauvaise.  Mar- 
guerite avoit  une  iacilité  singu-* 
jière  pour  faire  les  devises:  La 
sienne  étoit  la  fleur  de  souci  qui 
regardoit  le  soleil ,  avec  ces  mots , 
Non  inferiora  secutus^  Elle»  en 
avoit  une  autre  ;  c'étoit  un  lis  à 
côté  dé  deux  marguerites ,  et  ces 
paroles  à  Tentour  ,  Miràndum 
naturœ  Cfpus. 

t  Vm.  MARGUEBITE  de 
FfiJkircE,  fille  de  François  !•' ,  née 
en  iS'i5  9  mariée  en  i55g  avec 
Emmanuel-Philibert ,  due  de  Sa- 
Toie ,  cultiva  les  lettres  et  cépan- 
dit  s^  bienfaits  sur  lès  savans  ,  à 
Téxemple  du  roi  son.pèrèi*  Ce 
prince  connut  tout  le  bonheur 
déposséder  une  telle  épouse,  etses 
smets  la  nommèrentuQ  concert  la 
Mère  des  peuples.  Henri  ÏU  ayant 

fasse  à  Turm  à .  son  retour  ,de 
^logne  ,  elle  se  donna  tant  de 
mouvement  pour  que  ce  monar- 
que et  sa  suite  fussent  bien  trai- 
tés ,  qu'elle  contracta  une  pleuré- 
sie dont  elle  mourut  le  i4  .sep- 
tembre i5y^,  à5i  ans»  Cette  pr m- 
i^&sse  savoit  li^grec  et  l.e  latin. 


CE 


MARG  i55 

t  rX.  ^lARGDERITE  f  E  Fiaw- 
,  iille  de  Henri  II  ,  née  le  i{ 
mai  i55t2  ,  épousa  en  iSya  1q 
prince  de  Béarn  ,  si  cher  depuis 
a  la  France  sous  le  nom  de. 
Henri  IV.  Ce  mariage. ,.  célébré 
avec  pompe ,  fut  Tavant-coureur. 
de  la  funeste  jouiiiée  de  le  Saiht^ 
Barthéletui ,  concertée  au-iniliei^ 
des  réjouissances  des  noces*.  Lar 

I'eune  princesse  avoit  alors  toUt 
'éclat  de  la  jeunesse  et  de  li^ 
beauté  :  mais  son  mari  n'eut  paS'  - 
son  cœur  ;  le  duc  de  Guise  le 
possédoit.  (p^éfyez  Fa.ur,j  nt,  I*  ) 
Henri ,  loin  de  travailler  à .  le .  ga^ 
gner  >  donna  le  sien  à  dificrente» 
maîtresses.  Deux  époux  de  ce  ca- 
ractère ne  pouvoient  guère  vivrai 
en  bonne  it^telUgence.  Marguerite, 
étant  venue  à  Ja  cour  de  France 
en  i582  ,.  s'abandonna  librement 
à  la  galanterie  «  Le  roi  Charles  IX  > 
son.  frère,  la,  fit  rentrer  pour  quel-*- 
queteinps  en  eile-mémepar  un  trair 
teniênt  ignominieux.  Ce .  prince 
avoitdit)  après  Savoir  signé  son  con-; 
t;rat  de  mariage  : .  «  En  donnant  ma  - 
sœur.iyiargot  au  prince  de  Béarn* 
je  la  donne  à  tous  l^s  huguenots» 
du  royaume ...  a»  Henri  >  oblige 
de  vivre  avec  cette  femme  volup-i 
tueuse ,  lui  témoigna  des  mépris* 
Marguerite»  prétextant  l^excom^^ 
mumcation  lancée  par  Sixte-Quint 
contre  .  son  époux  ,  ^'empara  det  ^ 
l'Agénois  et  s'établit  à  Agen,.  d'oii 
sa  mauvaise  conduite  ^t  ses  vexa-n 
tiens  la  Çrent  chasser.  Contrainte 
de  se  sauver  en  Auvergne ,  elle  s'jr 
conduisit  enœurtisane  et  en  Hm^Vi 
turière.  Sa  vie  ftit  trèç-<agitée ,  jus- 
qu'au moment  oix  elle  fut'  enfer* 
mée  au  château  d'Usson ,'  dqjit 
elle  s^  rendit f 3jp)iai Ves^e.,  ^pi-è^ 
avoir  assujetti  le  <;oQur.d^  wNc"- 
quis  de  Canillae  qvii  Ty  ayfiitjr^nr 
fermée.  Henri  IV; ,  devenu  poi  d^ 
Franoe  ,  et  n'aja;utpoiut;^u.4'ei»7 
fant  d'elle ,  lui  fit  proposisr ,  pour 
ip  bien  de  l'était ,  de  faire  casâc^ 


\ 


i56  MARG 

leur  mânage.  Elle  y  canséntît 
avec  autant  de  noblesse  que  de 
désintéressement.  Loin  d'exisrer 
plusieurs  con<lJtious  auxquelles 
ce  prince  auroit  été  obligé  de 
souscrire-,  elle  demanda •  seule- 
ment  cru'bn  pay&t  ses  dettes',  et 
q'u'on  lui  -assurât  une  pension 
toave>Aa^ble.  Leurs  Boeuds -furent 
rompus  €kï  iSgg^  '  par  le ^  pape' 
Clémewt  i  ÏX.  Marguerite' .  quitta 
son  diâteau  d'Usson  en  i6o5y  et 
vint  fbi^e#  sa  résidence  à  Paris , 
oh  i^lle  <Êt  bâlir  un  beau  palais , 
îue  de  Seine ,  avec  de  vastes  jar- 
dins qui  réguoient  le  long  de  la 
arrière.  Elle  y  vé^t  (kns  te  coi»- 
meroe  des  gens  de  lettres  et  dans 
les  exercices- de  piété*  Elle  mou- 
rut le  aj^  mars  \^i%.  Cette- prin- 
cesse jo^gAOit  k'UBO  amè  noble, 
compatissante  et  généreuse,  beau- 
coup d'esprit  et  «de  beauté.  Elle 
écrivoit  et  pârloit  miea&  qa'au- 
eune  femme  de -sou  temps*  Per- 
inne en  Europe  ne  ^ansoit  si 
bien  qu'elle.-  iKjrt  Ju:tti  d'Au- 
triche j  gouverneur  (^s  Pays-Bas , 
pa  rtitexprèsen  pfoste  de  Bruxelles , 
et  vint  à  Paria  inehf*niio  pour  la 
toir  danser  à'  un 'bol  paré.  Sa  mai- 
sort  étoi^  l'agile  des  beaux-esprits. 
Elle  les  honora  de  ses  bi entai ts  : 
mais  elle  fit  passer  souvent  la 
générosité  avant  la  justice  ,  elle 
empruntoit  beaucoup  et  rendoit 
rarement  ;  aussi  mourut-elle  ac- 
cablée de  dettes.  1^\^  fonda  \m 
monastère  avec  seè  dépendances 
pour  les  augtifetirfs  réformés  , 
qu'elle  fit  construire  à  ses'  frais 
au  •  bord  de  la  rivière'  de  Seine , 
sur  uh  terrain  qfte  l'on  appeloit 
èlors  le  Pré  aux  Clercs.  Ijes  reli- 
gieuic  cfh'i  ûy  rè^rèi^eh't  prirent  le 
n<m  .<*MeP^lil.siîÀi7«nstms  delà 
neihe^Mafgûèrife.  i>  Après  la  mort 
^  cette  brincesse-,  son  coeur  fut 
déjf^dsé '^ans  l'église  de  cette  mai- 
don','  sèitlèroent  illustrée  par  les 
bienfâifs  de  la  reine.  IjC  couvent 


MARG 

des  PetitSTÂugitstiiisfut  vtm  k  là 
disposition  <dç  M^  Alexandre  JLe* 
noir, /des  Faïm^te  1790-^  pour  y 
former  4in .  nKi$ée'  chrofnodo^ique 
des  moQumens  dé  l'Histoire  de 
France,  Qn-  y  voit  encore  u#  mar- 
bre noir  swr  lequel  est  ^rwtfée  une 
pièce  devers  de  la  reine  M^rgtre- 
rite<'  formant  <^taphe^  dans  la- 
quelle cette  princesse  retrace  elle- 
même  tous  ses  malheurs ,  la  voici  : 
,  .  :  '  .  . .  r .  .  .-  .  •  .  : , 
.'Cette  britUnte  fleur  de  Tacbre  àt%.y^t>y%.t 
En  qui  mqurust  le  nom  de  tant  dep'uissans 
:  '  roys, 
Margnerite  ^   po^ir   qui  tant    de    lauriers 

■  fleufirenr ,     ...•■'.■ 
P0urqiM;taiit  de  bouquets  che»  Us  nncee  a« 

oreht ,.  '  '    •'.<•.'.•■     < 
A  vu  fleuri  ,et  laurier^  «^r  ^a  «2 te  sécher  « 
Et  par  un  coup  faral  les  lys  s*en  décAcbcr. 
Le>!  le  cercle  royal  dont  l'aivoit  couronnée 
£n  tumulte  et  sans  ordre  un  trop 'prompt 

bymeivée,. 
Rompu  du  mesme  coup  devant  ses  pieds 

tombai)t^ 
La  laissa  comme  un  tronc  dégrada'  par  les* 

vent.f. 
E^pouse  sans  espoux>e<  royne  sansroyaome. 
Vaine  ombre  du  patsé  ,  grand  ec  ttobt« 
,     .     ^tosme,  I    :  ^  .    t 
Elle  traisna  depuis  les.  xestes.de  son. sort  , 
Et  vist  jusqu'à  son  nom  mourir  avant  sa 

mort.  ' 

Ce  morceau  ,  rempli  de  force  , 
d'éloquence  et  dephilosophié^  at- 
tribué, du  temps  même  de  la  reino 
Marguerite* ,  au  P«  Lemoine ,  son- 
contésseur ,  :  sl'est  trouvé  àJa  foi- 
bliotlièque  du  roi ,  avec  des  ré" 
JlexioniBVLt  le  néant  des  graïK^urs 
humaine^ ,  écrite»  dé  la  maîU'  de 
cette  malheureuse  princesse .<]e  fut 
la  dernière  princefise  de  la  maison 
de  Valois^  dont  tous  les  «grinces 
étoient  morts  san$  postérité.  Quel- 
ques hi))tOri<3ns  o«it  prétendu  q«ie  » 
pendant  son  mariage  a  vecHenrilVy 
elle  accoucha  secrètement  de  dea± 
enfans  ;  mais  on-  n'a  jamais  appor- 
té lit  moindre  preuve  xle  ce  conté 
se0ndaleu«.  On  a  d'elle  ^  I^  Des 
Poésies ,  •çzrtai  lesquelles  il  y  s 
quelques  vers  heur«ux.  Il»   De 


MÂRG 

Mémoires  depuis'  i565  jusqu'en 
i582  ,  publiés  en  1628  ,  par  Au- 
ger  de  Mauléort.  jMarguerile  s'y 
peint  comme  une  vestale-  Le  stjfe 
en  eslnaïf'el  agréable,  elles  anec- 
dotes curieuses  et  amusantes.  Go- 
defroî  en  a  *  donné  une  bonne 
édition  à  Liège  ,  in-8* ,  1713  .  . . 
Voyez  rïlistoire  de  cette  prin- 
cesse par  M.  Mongez  ,  ancien  cha- 
noine régulier  ,  1777  ,  in-8'. 

t  X.  MARGUERITE,  fille  et 
héritière  de  Florent ,  conile  de 
Hollande  ,  célèbre  par  un  conte 
qu'ont  répété  vingt  compilateurs, 
et  même  ceux  du  18"  siècle.  Avant 
refusé  ,  dit-  on,  Tàumonc  k  une 
femme  qu'elle  accusa  en  même 
temps  d^ddltère.  Dieu  la  punit  en 
la  fa isaiit accoucher ,  Tan  1276,  de 
565  enfans,  tant  garçons  que  filles. 
Les  garçons  y  ajoute-t-on  ,  lurent 
tous  nommés  Jean  ,  et  les  filles 
Elizabeth.  Cette  histoire  estpeinte 
dans  un  grand  tableau  d'un  vil- 
lage peu  éloigné  de  La  llaye  :  et 
a  côté  du  tableau  on  voit  denx 
grands  bassins  d'airain  ,  sur  les- 
quels on  prétend  que  les  365  en- 
fans  furent  présentés  au  baptême. 
Mais  combien  de  fables  ne  se- 
Foient  point  attestées  ,  s'il  suffi- 
sait de  citer  un  tableau  en  leur 
faveur?  On  a  remarqué  que  \iè^ 
plus  anciennes  annales  gardent 
un  profond  silence  sur  ce  fait  ; 
qu'il  nV  été  rapporté  que  par  des 
écrivains  modernes  ,  qui  ne  s'ac- 
cordent point  entre  eux  ,  ni  sur 
la  date  ,  ni  sur  la  vie  de  la  com- 
tesse ,  ni  sur  le  nombre  des  en- 
fans  ;  et  qu'enfin  JNassau ,  qui 
pour  lors  étoit  évêque  d'tJtrecht , 
s'appeloit  Jean  et  non  pas  Gui , 
cpmme  le  disent  les  chroniques. 
Plusieurs  savans  ont  examiné  ce 
qui  a  voit  pu  occasionner  un  pa- 
reil récit.  M.  Struik  s'est  arrêté 
aux  épitapbe^  de  la  mère  et  du 
£ls  ,  qui  lui    put    paru  mériter 


MARG  t!57 

quelque  attention.  Conformé- 
ment aux  dates  qu'elles  pré- 
sentent, il  a  pensé  que  la  com- 
tesse accoucha  le  vendredi -saint 
1276,  qui  étoit  le  a6  mars.  Or, 
dans  ce  temps  l'année  commen- 
çant au  a5  uu  même  mois,  il  v 
avoit ,  lorsque  la  comtesse  ac- 
coucha ,  deux  jours  de  l'année 
qui  s'éloient  écoulés  ;  ce"  qui  a 
fait  dire  «  qu'elle  mit  au  monde 
autant  d'enfans  qu'il  v  en  iavoit 
dans  Tannée.  »  En  effet ,  on  ne 
trouve  dans  l'histoire  que  deux 
enfans ,  Jean  et  Elizabeth.  Ce.«>t 
ainsi  que  cette  fable  s'eX])liqae  , 
et  devient  un  événement  ordinaire, 
qui  ne  tenoit  au  merveilleux  q«e 
par  une  équivoque.  Les  écrivains 
postérieurs  ,  qiu  n'ont  point  exa- 
miné cette  circonstance  ^  ont  at- 
tribué 365  enfans  à  la  comtesse. 
(  Journal  des  Savans  ,  février  , 
1 758  .  * .  .  sur  l'Histoire  générale 
des  Provinces -Unies).  -;— il  v  a  eu 
une  autre  Marguerite  ,  femme 
d'un  comte  palatin ,  qui  accouclLi 
dans  Cracovie  ,  en  1265^  ,  de  56 
enfans  ,  tous  en  vie  ,  si  l'on  en 
croit  Martin  Cromer ,  Guichardin 
qui  l'a  copié ,  et  cinquante  au- 
teurs qui  ont  rapporté  ce  men- 
songe après  eux.  Il  ne  faut  ce- 
pendant pas  nier  qu'il  n'y  ait  eu 
Quelques  exemples  d'une  fécon- 
îfé  prodigieuse.  Pic  de  La  Mi- 
randole  parle  de  deux  femmes  , 
dont  l'une  accoucha  de  nenf,l*aulre 
de  onze  enfans.  Joubert  ,  dans 
ses  Erreurs  populaires  ,  rapporte 
qiie  la  grând'mère  de  la  mare*» 
chai  de  Montluc ,  héritière  de  la 
maison  de  Boville  en  Agf5nois  , 
eut  d'une  setlle  couche  ncuf'filleSt 
qui  vécurent  tontes  et  furent  ma- 
riées ,  et  dont  on  voyoit  encore  , 
.  du  temps  de  Joubert ,  les  tom- 
beaux dans  '  l'église  cathédrale 
d'Agen.  Malgré  l'autorité  de  Jou- 
bert, nous  (foutons  beaucoup. de 
la  vérité  du  fait. 


i58  MAR& 

t  xi/ MARGUERITE  d'An- 
Sov  ,  fille  de  René  d'Anjou,  roi 
de  Sicile.  Lorsque  Henri  VI  , 
roi  d'Angleterre  ,  prince  d'un  ca- 
ractère foible  et  d'un  esprit  borné , 
eut  atteint  sa  25*  année ,  le  cardi- 
nal de  Winchester  et  le  duc  de 
Glocester ,  l'un  grand-oncle , l'au- 
tre oncle  du  jeune  monarqiie  ,  et 
qui  ,  jusqu'alors  ,  avoieut  gou- 
verné sous  son  nom  ,  songèrent  à 
lui  choisir  une  épouse.  Le  parti 
du  cardinal  l'emporta  dans  celte 
occasion ,  et  ileuri  épousa  ,  en 
144^9  Marguerite  d'Anjou.  Cette 
princesse  ,  d'une  rare  beauté , 
joignoit  un  coarage  mâle  à  un 
espnt  vif  et  solide.  Elle  eut  tous 
les  taleus  du  gouvernement  et 
toutes  les  vertus  guerrières.  La 
nouvelle  reine  .se  lia  étroitement 
avec  le  parti  qui  Tavoit  appelée 
au  trône  :  elle  l'ut  l'ennemie  du 
duc  de  Glocester ,  et  lut  même 
soupçonnée  d'avoir  consenti  au 
meurtre  de  ce  prince  en  i447* 
Une  condition  secrète  du  ma- 
riage de  Marguerite  avoit  été  que 
Charles  d'Anjou ,  son  oncle  ,  se- 
roit  remis  eu  possession  dii  comté 
du  Maine  ,  dont  les  Anglais  étoient 
maîtres.  Cette  clause  fut  mise  à 
exécution  aussitôt  après  la  mort 
du  due  de  Glocester ,  et  la  faci- 
lité qu'elle  donna  aux  Français 
de  pénétrer  dans  la  Normandie 
cau^â  deux  ans  après  la  perte  de 
cette  province.  Les  officiers  et  les 
soldats  qui  nvoient  été  emplovés 
à  la  défendre  refluèrent  en  An- 
gleterre ,  mécontens  de  n'avoir 
reçu  aucun  secours.  Us  attri- 
buoient  à  la  foible àse  du  roi  et  à 
l'empire  que  Marguerite  exercoit 
sous  son  nom  la  perte  de  la  Nor- 
jnandie ,  et  le  plus  grand  nombre 
de  leurs  compatnotes  partagea 
cette  opinion.  Cette  disposition 
des  esprits  rappela  l'usurpation 
de  la  maison  de  Lanças tre ,  de 
bquellç  descendoit  Hçnri  YI ,  et 


MARS 

réveilla  le  souvenir  des  droits  in- 
contestables que  Richard  ,  duc 
d'Yorck  ,  avoit  à  la  couronne. 
Elle  porta  les  communes  à  accu- 
ser de  trahison  le  duc  de  Suâbik, 
ministre  favori  de  Marguerite ,  et 
qui  avoit  été  le  négociateur  de 
son  mariage.  Le  roi  évoqua  la 
cause  à  son  conseil,  et  bannit 
SufFolkpour  quelque  temps  ;  mai^ 
le  duc  fut  assassiné  avant  d'avoir 
quitté  l'Angleterre  ,  et  sa  mort 
resta  sans  vengeance.  La  révolte 
qui  eut  lieu  en  i^So  effiràya  le 
conseil  qui  gouvernoit  sous  le 
nom  de  Henri ,  et  lui  inspira  quel- 

3ues  soupçons  contre  le  duc 
'Yorck  ,  et  néanmoins,  en  i4^4> 
il  fut  créé  lieutenant  du  royaume  , 
dans  un  moment  oii  la  foiblesse 
d*esprit  du  roi  se  trouvoit  encore 
augmentée  par  l'effet  d'une  ma- 
laoïe.  L'année  suivante  ,  Henri , 
rétabli  ,  révoqua  les  pouvoirs 
donnés  au  duc  d'Yorck.  Celui-ci 
prit  les  armes ,  défit  les  troupes 
du  roi ,  le'fit  prisonnier  lui-même , 
et  l'obligea  de  remettre  l'autorité 
entre  ses  mains.  Ce  fiit-là  le  com- 
mencement des  guerres  fameuses 
de  la  rose  blanche  et  de  la  rose 
rouge  ;  la  première  étoit  l'enisei- 
gne  des  partisans  de  la  maison 
d'Yorck,  ceux  de  la  maison  de 
Lancas^re  avoient  adopté  la  se- 
cônde.'En  i456  jMai-guerite,  pro- 
fitant de. l'absence  du  duc,  con- 
duisit le  roi  à  la  chambre  des 
pairs.  Il  y  annula  de  nouveau  les 
pouvoirs  dont  le  duc  d'Yorck  étoit 
revêtu ,  et  la  guerre  se  ralluma 
avec  des  succès  divers.  Enfin ,  en 
1460  ,  les  lancastriens  furent  bat- 
tus à  Northampton  ,  par  le  fa- 
meux comte  de  WarWick ,  et 
Henri  VI  fut  encore  fait  prison- 
nier. Marguerite  se  réfugia  j  avee 
son  fils ,  encore  enfant ,  dans  le 
nord  del'Angleterre.  Son  adresse,, 
l'enthousiasme  qu'elle  savoit  ins- 
pirer, et  la,  compassion  qu'excl-; 


MARG 

totent  fiés  malheurs ,  lui  gagnè- 
rent tous  les  seigneurs  de  cette 
contrée,  quoique  Londres  et  le 
parlement  lui   fussent  opposés. 
Elle  se  vit  bientôt  a  la  tête  d'une 
armée  de  vingt  mille  hommes.  I^e 
duc  d'Yorck  marcha  contre  elle 
avec   cinq  mille  hommes  seule- 
ment, et  se  trouva  enveloppé  à 
Wakeiield.  Son  armée  fut  taillée 
en  pièces  ;  il  fût  tué  lui- môme 
dans   l'action',  et  Marguerite  lit 
placer  sa  tête  ,  couronnée  de  pa- 
pier, sur  les  ,portes  d'Yorck.  En 
l46i   elle  défit  le  comte  deWar- 
Wick    h    la   seconde'  bataille  de 
Sa int-Âlbans,  et  délivra  Henri  VI 
son  époux  ;  niais  elle  ternit  l'éclat 
de  sa  victoire  en  la  faisant  suivre 
de  sanglantes  exécutions.  Cepen- 
dant Kdoiiard  ,  fils  aîné  du  duc 
dTorck   ,    fdt    proclamé    roi    à 
Londres  ,  sous  le  nom  d  Edouard 
IV,  malgré  la  défaite  de  son  parti , 
et  Marguerite   fut  contrainte  de 
se  retirer  dans  le  nord  de  TAu- 
gleterre.  Là  licence  qu'elle  étoit 
jorcée  de  laisser  régner  parmi  ses 
troupes  attira  sous  ses  drapeaux 
une  IbuJe  de  soldats  r^  en  peu  de 
temps  elle  se  vit  à  la   tète   de 
soixante    mille   hommes  ;    mais 
cette  armée  fut  anéantie  à  la  ba* 
taille  de  Towtown.   Marguerite 
et  son  époux  s'étant  réiugiés*  en 
Ecosse,    Edouard  comoqua  un 
parlement ,  y  fit  reconnoitre  ses 
droits  a  la  couronne  ^  e(  proscrire 
Henri  VI ,  son  épouse ,  le  prince 
leur  fils,  et  tous  les  partisans  de 
la  maison  de  Lancastre.  L'infa- 
tigable Marguerite,  ne-  pouvant 
obtenir  aacun  secours  en  Ecosse , 
passa  en  France.  En. promettant 
a  Louis  XI  de  lui  livrer  Calais , 
elle  en  obtint  un  corps  de  vingt 
mille  hommes,  auxquels  se  réu- 
nirent quelques  Ecossais,  et  ceux 
qui  ten  oient  encore  k  son  parti 
en  Angleterre.   Cette  armée  fiit 
im5ceadéroute>eni464»^£j(bamt 


,MARG  i39 

Marguerite ,   abandonnée  ,  s'en-  ' 
fonça  avec  son  fils  dans  une  fo- 
rêt. Elle  y  fut  arrêtée  par  des 
voleurs ,  qui  lui  enlevèren^ses  dia- 
mans  et  ce  t|u'elle  pouvoit  avoir 
de  précieux.  Le  partage  du  butin 
excita  entre  eux  une  querelle  as-' 
sez  vive;  la  reine  en  profita  pour 
s'échapper  avec  son  fils ,  et  s'en- 
"foncer  dans  la  forêt.  Elle  alloit 
succomber  a  la  faim  et  a  la  fa- 
tigue ,   lorsqu'elle  vit  on  autre 
voleur  s'avancer  l'épéd^a  la  main. 
Prenant  sur-le-champ  son  parti , 
elle  va  au  devant  de  lui ,  et  lui 
présente  le  prince  qu'elle  tenoit 
entre  ses  bras  :  «  Je  vous  confie  , 
lui  dit-elle ,  le  fils  de  votre  roi.  » 
Le  voleur,  surpris  et  touché,  se 
dévoua  dès  ce  moment  à  son  ser- 
vice, lui  procura  les  moyens  de 
se  tenir  cachée ,  et  celui  de  quitter 
l'Angleterre  pour  se  réfugier  eu 
Flandre.  Henri  VI ,  moins  heu* 
reux ,  fut  livré  à  Edouard  IV  ,  et 
renfermé  dans  la  tour  de  Londres. 
Quelque  temps  après  ,  le  mariage 
d'Edouard  avec  Elizal)eth  Gray  , 
et    la   faveur  qu'il  accofda   aux 

Ï>arens  de  son  épouse ,  excitèrent 
e  mécontentement  du  comte  de 
Warwick  et  du  duc  de  Clarence , 
son  gendre ,  et  frère  d'Edouard. 
Ils  se  révoltèrent  en  1470;  mais 
se  voyant  abandonnés ,  ils  se  ré- 
fugièrent en  France  ,  où  ils  furent 
accueillis  avec  égard  par  Louis  XI. 
11  ménagea  entre  eux  et  Margue- 
rite un  traité  d'union ,  par  lequel 
le  comte  s'engagea  h  faire  tous 
ses  efforts  pour  rétablir  Henri  VI 
sur  le  trône.  Warwick ,  acoom- 

Eagné  du  duc  de  Clarence ,  dé- 
arqua la  même  année  en  An-< 
gleterre ,  et  s'en  rendit  maître  eu 
onze  jours»  Edouard  IV  se  réfugia 
eil  Hollande.  Henri  VI,  confor-^ 
mément  au  traité ,  fut  remis  sur 
le  trône ,  et  la  régence  futconfiée 
à  Warwick  et  au  duc  de  Clarence  ; 

i  mai9  six.  mois  aprè«,  a  l'aide  dt» 


i4o  MARG 

quelques  secours  foui-Aîs  p^r  le 
duc  de  Bourgogne  ,  Charies-le- 
T^éraire  ,  Edouard  reparut  en 
^  Angleterre  ,  rentra  dans  Londres , 
et    se  rendit   encore  maître   du 
malheureui^  Henri  VI.  Le  comte 
de  VVarwick  ,  jaloux  de  Vaincre 
avant  l'arrivée  des   secou^rs  que 
Marguerite  luiamenoitde  France , 
livra  bataille  k  Edouard  auprès  de 
Baroet  ;  mais ,  trahi  par  le  duc  de 
Clarence  ,    il    fut  vaincu  ,  périt 
dans  la  mêlée,  et  son  arihée  fut 
mise  en  déroute.  Le  même  jour, 
Marguerite   et  son  fils  ,  âgé  de 
èx%  -  huit  ans  ,    débarquèrenf  a 
Wevraouth.   La    nouvelle  de  la 
défaite  et  de  la  mort  de  Warwick 
Abattirent  pour  la  première  fois 
son  courage.  Il  se  ranima  cepen- 
dant lorsqu'elle  vit  les  débns  de 
son'  parti  se  rallier  autour  d'elle  ; 
mais  Edouard  la  poursuivit  avec 
activité ,  et  anéantit  son  armée  à 
la  bataille  de  Tewkesbury.  Mar- 
guerite et  son  fils  furent  faits  pri- 
sonniers :  le  jeune  prince  fiit  poi- 
gnardé presque  sous  ses  yeux  par 
les  frères  d'Edouard.  Sa  malheu- 
reuse mère  fut  confinée  dans  la 
tour  de   Londres,  pu   quelques 
jours  après  Henri  VT,  son  époux , 
fut  assassiné.  Marguerite  fut  mise 
en  liberté  quatre  ans  après,  par 
le  traité  de  Pecquiçny.  Louis  XI 
paya   cinquante  mille  écus  pour 
9a  rançon. 'Elle  revint  en  France , 
où,  obligée  de  dévorer  ses  cha- 
grins ,'  après  avoir  soutenu  dans 
douze  batailles  les  droits  de  son 
mari  et  de  son  fils ,  elle  mourut  le 
!z5  aodt'i482  ,  à  59  ans  ,  ayant  été 
la  reine ,  l'épouse  et  la  mère  la 

Î)lus  ttiîilheureuse  de  TEurope. 
Vhistoire  de  celte  reine  infortu- 
tunée  a  été  écrite  par  l'abbé  Pi'é- 
vôt  ,  Amsterdam  ,  1740»  d  2 
vol.  in- 12.  Quoique  ron  puisse 
reprocher  k  cette  princesse  de 
s'être  ressentie  de  la  barbarie  et 
de  la  férocité  du  siècle  où  elle  «  ' 


MARG 

vécu  ,  et  d'avoir  manqué  dé  mo- 
dération dans  la  prospérité  ,  la 
fermeté  qu'elle  fit  parpître  dati^ 
ses  malheurs  sera  toujours  un- 
sujet  d'admiration. 

XII.  MARGUERITE  d'Yorck  , 
sœur  d'Edouaricl  iV  et  de  Ri- 
chard ÏII ,  seconde  femme  dé 
Charles-le-Téméraire  ,  duc  de 
Bourgogne,  n'eut  point  d'eiifans  de 
son  mariage.  Euîé  survécut  à  ^sôn 
^oux ,  et  fixa  son  séjour  en 
Flandre  ,  où  elle  se  fît  adorer. 
Elle  adopta  et  aima  tendrement 
sa  belle-fille  Marie  de  Bqurgogne , 
et  ses  enfans ,  dont  elle  soigna 
l'éducation.  Henri  VII,  usurpa- 
teur du  trône  d'Angleterre  sur  sa 
famille  ,  ^y  étoit  affermi  en  épou- 
sant la  nièce  de  Marguerite  ;  néan- 
moins il  traitoit  son  épouse  avec 
une  dure  ingratitude.Les  fâcheuses 
alfa  ires  que  lui  suscita  Margue- 
rite firent  donner  h  celte  prin- 
cesse le  surnom  de  Jui\on  du  roi 
d'Angleterre.  Koyez  les  articles 
P*Edodabd-Pi.antàgenet  ,  n"  XI  ;  de- 
Pebkins  j  et  de  Stanley  ,  n«  I. 

♦XIÏI.  MARGUERITE,  com- 
tesse de   Richmoud  et  de  Der- 
by, née  a  Bletsoe  dans  le  comté 
de  Bedford   en    i44i  *  épousa  , 
étant  encore  très-jeune ,  Edmond  y 
Comte  de  Ricihmond,  beau -frère 
de  Henri  VI,   dont  elle  eut   un 
fils  qui   régna    sous  le  nom  de 
Hênn  VIL  Edmond  mourut   le^ 
3  novembre i456 ,  laissant  soniits 
à  peiile  âgé  de  trois  mois.  Mar-. 
guérite    épousa    quelque    temps.' 
après  sir  Henri  Stafford  ,  second 
fils  du  duc  de  Bu^kingham ,  dont 
elle  n*eut  poitit  u'enfans  ,  et  q»c 
la  mort  lui  enleva  en  i43!2.  Elle 
s^unit  en  troisièmes  noces  a  lord 
Thomîas   Stanley ,  qui    fut  Créé 
comte  de  Derby  en  i485 ,  la  pre- 
mière année  du  règne  de  son  f3s. 
St^ley  mourkit  encore  avant  elle , 
en  i5o4*  Lady  Stanley  se  rentlit 


MARG 

câèbre  par  $a fervente  pî(5lé  et  par 
sa  grande  humilité;  on  lui  a  sou- 
vent entendu  dire  que  $i  les  prin- 
ces chrétiens  vouloient  s'unir  et 
inaroher  contre  les  Turcs ,  leur 
ennemi  commun  ,    elle    suivroit 
l'armé^  en  qualité  de  vivandière. 
£Ue  attaqhoit  tant  de  prix  à  la 
cbast^té)  que,  quelque  temps  avant 
de  perdre  son  troisième  épQux,elle 
iui  diimanda  et  obtint  de  lui  la  per- 
missipp  de  vivre  ^aus  une  cdnti- 
.  nençe  absolue ,  et  fit  entre  les  mains 
de  r^y^Que  Fisber  le^  vœu  de  gar- 
der lec^Ubat,  C'est  d'après  ce  vœu 
qne  ,  dans  plusieurs  de  ses  por* 
traits,  elle  est  peinte  en  habit 
de  religieuse,  hsidy  Marguerite, 
jdée  avec  du  goût  pour  les  sciences 
et  les  lettres ,  avoit  reçu  une  édu- 
cation beaucoup  plus  soignée  que 
^e  sembloit  l'exiger  le  temps  où 
£lle  a  vécu.  £Ue  a  traduit ,  d'après 
une  traduction  française ,  le  hvre 
intitulé  Spéculum  aureum  pecca- 
forufn  ,  et le  4'  liyi*^  ^^  l'Imitation 
de  J.  C. ,  qui  depuis  a  été  im- 
primé en  i5o4  à  la  suite  des  trois 
premiers ,  ti-^duits  par  le  direc- 
teur William  Atkinson  .Marguerite 
pe  plut  à  protéger  les  sciences ,  et 
^est  illustrée  par  les  donations  et 
les  fondations  qu'elle  a  faites  en 
leur  j&ivenr  ;  l'université  de  Cam- 
bridge lui  est  redevable  de  lûjbn- 
dation  de  deux  collèges  et  d'une 
chiûrç  de  théologie;  l'université 
4'OidcMrd  lui  dut  aussi  cette  der- 
nière faveur.  lia  vie  de  Jady  Mar- 
Sueiite  fut  un  mélange  continuel 
es   vicissitudes  de  la .  fortune  ; 
elle  ne  s'éleva  point  dans  la  pros- 
périté et  ne  se  laissa  jamais  abat- 
tre par  Fadversité  ;  eÛe  étoit  ten- 
drement attachée  k  son  tib,  et 
ragèçtion  qu'elle  lui  portoit  fut 
pour  elle  la  source  de  beaucoup 
d'inqti^tndes  et  de  chagrins  ;  elle 
le  vit ,  par  un  coup  du  sort ,  trans- 
|>orté  a  la  suite  oe  son  exil  sur  le 
^At  d'A>ngle:tfen^y  ofi  il  ne  se 


MARG  i4i 

soutint  qu'avec  beaucoup  de  ir^ 
vaux  et  de  ditlQcnltés ,  et  à  l'âge 
de  52  ans ,  après  un  règne  de  ^5  , 
elle  eut  la  douleur  de  le  voir  des- 
cendre au  tombeau.  Elle  ne  lui 
survécut  que  de  trois  mois ,  et 
mourut  à  Westminster  le  39  juin 
iSog.  Par  son  mariage  avec  le 
comte,  de  Richmond  et  par  sa 
naissance  ,  dît  l'évéque  iSsher, 
elle  étoit  alliée  à  trente  rois  ou 
reine^  au  4*  degré  d'ailinité  ou  de 
consanguinité.    ^ 

XIV.  MARGUERITE ,  fiUe  de 
Frédéric  II.  F^orez  Fredôuc  ,  n* 

m.    .   . 

XV.  MARGUERITE  de  Lou- 
BAiNt.  Voyez  Louise ,  n»  IH. 

XVI.  MARGUERITE  de  Sa- 
voiç  ,  vice  -  reine  de  Portugal. 
Voyez  Jean  IV  ,  le  Fortuné , 
n«  LXIV. 

t  XVII.  MÀRGUÈRITE-MA* 
RIE    Alacoque  ,  née  en  x645  à 
XiCUthecourt  en  Bourgogne ,  pré- 
tendit, à  l'âge  de  10  ans  ,  avoir 
des  apparitions  et  des  extases  ,  et 
se  dévoua  dès-lors  à  la'contem-^ 
plation.   En   1671   elle  entra  au 
monastère   de   la    Visitation    de 
Ste.-Marie  de  Paray-le-Monial  en- 
Charolais.  Elle  fût  admise  au  no- 
viciat, après  trois  mois  d'épreu^e«, 
et  parut  un  modèle  de  soumission 
€|t  de  patience.  Elle  laissa  néan- 
moins voir  des  singularités  et  des 
bizarreries.  Elle  mourut  le  17  oc- 
tobre  1690  ,  après   avoir  ser\i  à 
répandre  la  dévotion  au  cœur  de 
Jésus.    L'archevêque   de   Sens  , 
Langnet,adonnésa  vie,  etya  joint 
quelques-uns  de  ses  écrits.  Voyez 
Languet  ,  n"  III* 

t  MARGUNIO  (  Emmanuel  ) , 
fils  d'un  maréchal  de  Candie , 
vint  à  Venj^e  aVec  sou  père  en 


/ 


i43  MARI 

i547»  et  y  établit  une  irnprîmerîc 
grecqae  ,  de  laquelle  sont  sortis 
beaucoup  d'ouvrages.  Sa  maison^ 
ayant  été  consumée  par  un  in- 
cendie ,  il  retourna  dans  sa  pa- 
trie, et  devint  évêque  de  Cérigo. 
Il  mourut  dans  l'îie  de  Candie 
en  1602  ,  a  80  ans.  Il  a  laissé  , 
en  ^rec ,  des  Hymnes  anacréonti- 
gues ,  estimées  et  publiées ,  à  Ans- 
_t>ourg  en  1692 ,  et  en  1601 ,  in-S», 
par  Hœschelius.  On  a  encore  de 
lui  d'autres  Poésies  dans  le  Cor- 
pus Poëtarum  Grœcomm  ,  (ie- 
nèv€,  1606  et  i6i4r^  vol.  in-fol. 

f  MARIA  (Dominique  délia), 
né  k  Marseille,  d'une  famille  ita- 
lienne, se  sentit  tellement  dominé 
par  le  goût  de  la  musique  ,  qu'd 
^'y  livra  tout  entier.  A  18  ans  ,  il 
avoit    déjà    composé  un    grand 
Opéra  qui  fut  représenté  dans  sa 
ville  natale.  Il  partit* ensuite  pour 
ritalie ,  où  il  passa  dix  ans  à  étu- 
dier  sous  plusieurs  maîtres.  Le 
•dernier  fut  Paësiello.  Imbu   des 
leçons  de   ce    grand  maître ,   il 
composa. six   opéras  comiques  , 
dont  trois  j  eurent  beaucoup  de 
succès  ;  mais  celui  de  tous  qu'il 
estimoit  le  plus  étoit  le  Maestro 
di  capeîla.  Il  revint  en  France , 
et  Ht  k  Paris  l'essai  de  ses  talens  y 
Le  Prisonnier ,  V Oncle  eV  le  va- 
let ,  le   Fieux  Château  ,  V  Opéra 
comique ,  et  quelques  autres  ou- 
vragés donnés  successivement  et 
dans  moins  de  deux  ans ,  attes- 
tèrent le  génie  musical  de  l'au- 
teur et  sa  fécondité.  Un  cbant  ai- 
mable et  facile ,  un  style  pur  et 
élégant,  des  accompaenemens  lé- 
gers et  brillans ,  et  ûes  pensées 
charmantes    caractérisent   toutes 
les    productions    de    ce  célèbre 
compositeur-,    il-  mourut  subite- 
ment en  1800,  k  la  fleur  de  son 
âge. 


MARIALES  (  Xantes  ) ,  doml- 


MARI 

nîcaîn  vénitien  ,  d'une  famîHé  fi<j* 
blfe ,  enseigna  quelque  temps  la 
philosophie  et  la  théologie.  Il  se 
renferma  ensuite  dans  son  cabi-« 
net*,  sans  vouloir  aucun  emploi 
dans  son  ordre  ,  afin  de  se  livrer 
entièrement  a  Tétude.  Il  motirut 
k  Venise  en  1660 ,  à  plus  de  80 
ans.  On  a   de  lui ,  I.  Plusieurs 

Î\vos  ouif rages  de  théologie ,  dont 
e plus  connu  est  en  /^\r>L  in-foL 
Il  parut  k  Venise  en  1669 ,  sons 
le  titre  de  Bibliotheca  ihter^ 
pretum  ad  4iniversam  Summam. 
D.  Thomœ,  II.  Plusieurs  Dé-^ 
clarnations  en  italien  contre  la 
France ,  qui  attirèrent  de  fôchen-^ 
ses  affaires  k  Tautçur ,  et  Iç  firent 
chasser  deux  fois  des  états  de 
Venise. 

MARÎAMNE,  l'une  des  plus 
belles  et  des  plus  illustres  prin* 
cesses  de  son  temps,  épousa  Héro* 
de-le-Grand,  dont  elle  eut  Alexan- 
dre et  Aristobnle.  Jje  roi  l'aimoit 
éperdument.  Sa  beauté  et  sa  fa^ 
veur  excitèrent  Tenviê  ;  ses  enne- 
mis vinrent  k  bourde  la  perdre 
dans   l'esprit  de  son  man.  Elle 
fut    accusée   faussemcfnt  de    lui 
avoir  manqué  de  fidélité,  {yojr* 
Joseph  ,  n»  VI.  )  Ce  prince  trop 
crédule  la    fit     mourir    l'an   28 
avant  J.  C. ,  et  en  conçut  ensuite 
un  repentir  si  vif ,  qu  il  en  pcr- 
doit  l'esprit    dans  certains  mcH 
mens,  jusqu'k    donner  ordre   k 
ceux    qui  le     servoient    d*aller 
quérir  la   reine ,  pour  le  venir 
voir  et  le  consoler  dans  ses  en- 
nuis. Uérode  se  remaria  k  une 
princesse ,   nommée    aussi    Ma- 
BiAMNE  ,  fille  de  Simon ,  grand 
sacrificateur  des  juifs  ;  mais  eette 
princesse ,  ayant  été  accusée  d'a- 
voir conspiré  contre  le  roi  son 
époux ,  l'ut  envoyée  en  exil. 

t  MABIANA  (Jean  de)  ne  eo 
i556  kTalavera,  ville  de  Tolède» 


MAÎII 

de  Jean  Martînez  de  Mariana ,  qwî 
depuis  fut  doyen  et  chanoine  de 
l'église  collégiale  de  cette  ville  , 
et  de  dona  Bernardina  Rodri- 
guez,  fut  envoyé  à  Tuniversité 
d'Alcala  alors  si  célèbre  ,  pour  j 
faire  tous  ses  cours  :. là  il  puisa 
ce  goût  pur ,  celte  éloquence  et 
cette  précision  qui  forment  le 
pi^ncipal  caractère  de  ses  écrits  ; 
ces  qualités  se  fortifièrent  en  lui 
par  la  fréquentation  des  écoles 
de  plusieurs  savans  distingués  , 
entre  autres  ,  du  P.  Cyprien  de 
Huerga,  religieux  de  Tordre  de 
CîteauXy  qui  possédoit  au  plus 
hant  degré  la  science  des  langues 
orientales.  Mariana  enseigna  la 
théologie  avec  beaucoup  de  succès 
à  Rome ,  en  Sicile  et  à  Paris.  Mais 
la  température  de  cette  dernière 
ville,  peu  favorable  à  sa  constitu- 
tion ,  ou  plutôt  le  travail  et  Fap- 
{dication  auxquels  ses  fonctions 
'assujettissoient ,  altérèrent  telle- 
ment sa  santé  qu'il  fut  forcé  de 
les  abandonner ,  et  de  se  retirer 
en  Espagne  en  1674  :  il  J  fixa  sa 
résidence  dans  la  maison  professe 
de  Tolède ,  après  avoir  consacré 
treize  années  de  sa  vie  à  rensei- 
gnement public  dans  les  pays 
étrangei^s.  Mariana  fit  V Histoire 
générale  de  l'Espagne  ;  ouvrage 
qui  manquoit  à  bette  nation ,  et 
récrivit  a'abord  en  latin ,  afin  que 
la. renommée  des  grandes  actions 
des  Espagnols  s'étendît  chez  tous 
les  peuples.  L'ouvrage ,  imprimé 
la  première  fois  à  Tolèoe  en 
1592  ,  étoit  composé  de  20  livres: 
dans  les  deux  éditions  suivantes 
il  fut  augmenté  de  10  autres  livres; 
ainsi  la  troisième,  qui  fut  faite  à 
Mayence  en  i6o5,  étoit  de|3ô  li- 
vres avec  toutes  les  additions  qui 
rendirent  l'ouvrage  complet.  L'ac- 
cueil favorablequ'il  reçut  généra- 
lement ,  les  instances  réitérées 
qui  furent  adressées  de  toutes 
parts  }k  l'auteur,  pour  l'engager* 


Mari       143 

écrire  cette  histoire  en  espagnol , 
la  crainte  qu'il  eut  qu'on  la  tra- 
duisît mal,  toutes  ces  considéra-* 
tion  déterminèrent  Mariana  à  se 
charger  de  son  nouveau  travail, 
qui  fut  imprimé  aTolède  en  i6o8. 
Quatre  éditions  en  furent  faites 
du  vivant  de  l'auteur  ,  et  cha- 
cune avec  de  nouveaux  change- 
mens,  des  augmentations  et  des 
corrections.  Ses  autres  écrits 
sont  ,  I.  Le  fameux  Traité  JJe 
re^e  et  régis  institutione  ,  im- 
primé en  1598  ,  ouvrage  cou- 
dante à  être  brûlé  comme  sédi- 
tieux par  arrêt  du  parlement  de 
Paris  ,  1 1  ans  après  sa  publica- 
tion, et  dont  la  doctrine  ne  lui  at- 
tira pas  peu  de  chagrins  en  Es- 
pagne. Mariana  soutient  dans  cet 
ouvrage  «f  qu'il  est  permis  de  se 
défaire  d'un  tyran  »  ,  et  ne  craint 
pas  d'admirer  le  crime  de  Jacques 
Clément  :  aussi  l'édition  originale 
de  ce  livre  est-elle  devenue  fort 
rare  ,  parce  que  la  cour  de  France 
en  sollicita  et  en  obtint  la  suppres- 
sion auprès  de  celled'Espa gne.  IL 
De  ponderibus  et  mensuris ,  qu'il 
publia  à  Tolède.  III.  Les  sept 
Traités  ,  collection  imprimée  & 
Cologne  en  1609 ,  un  vol.  in-folîo. 
Mariana  consacra  Jes  dernière» 
années  de  sa  vie  à  ses  Scolies 
sur  l'ancien  et  le  nouveau  Testa- 
ment ,  ouvrage  que  ses  infirmités 
et  son  âge  déjà  avancé  ne  lui  per- 
mirent point  d'achever;  cepen- 
dant il  le  fil  imprimer  à  Madrid 
en  1619.  Il  fut  réimprimé  deux 
fois,  l'une  k  Paris  et  l'autre  k  An- 
vers. Il  survécutpèude  temps  aux 
dernières  éditions  de  sesOEuvres^ 
et  mourut,  le  16  février  i6q3  , 
dans  la  maison  professe  de  Tolède^ 
k  l'âge  de  87  ans  accomplis.  Tous 
les  ouvrages  qu'il  a  laissés  prou- 
vent un  génie  fécond, 

*  L  MARIANT  (  Antoîne-Frar- 
cois  ) ,  né  k  Bologne  le  25  août 


i-Ù  MARI 

i63o ,  entra  dans  la  conipagnje 
de  Jésus  ,  et  se  distingua  par  son 
.savoir  :  et  la  pureté  et  réiégance 
de  son  style  Vont  mis  au  rang 
des  bons  écrivains  dont  s'honore 
sa  patrie.  Il  est  regardé  par  le 
P.  Corticelli ,  bamanite  ,  comme 
\m  des  auteurs  modernes  dontPau- 
lorité  peut  être  invoquée  au  dé- 
iâut  de  celle  des  anciens*  On  lui 
doit  vingt  Npvene  à  l'honneur  de 
JésuS'Cnrist  ,  de  Marie  et  des 
Saints  ;  les  Vies  de  sainte  Anne  , 
de  sainte  MargQerite  de  Cordoue, 
etc.  L'ouvrage  qui  fait  le  jplus 
d'honneur  a  ]\lanani  e^t  la  Vie 
de  saint  Ignace  de  Loyola  ,  écrite 
très  -  élégamment ,  et  publiée    à 

Bologne  en  1741* 

♦II.  MARIANI  (André- Fran- 
çois ),  né  àViterbe  le  3i  juin  1684, 
très-versé  dans  les  langues  grec- 
que et  hébraïque ,  se  livra  avec 
succès  k  l'étude  des  sciences.  Il 
mouinitk  Rome  le  i4  mai  1^58  , 
On  a  de  lui  ,  I.  De  Etrurid  me- 
tropoli ,  etc.  ,  additurde  episco- 
pis  Viterbiensibus  parergon  , 
ilomae  ,  1728.  II.  Brève  notizia 
ileUeanticLità  diViierbo,  Roma*, 
i*5o.  IIL  Oratio  pro  Joanne 
Annio  Viter:  iensiy  sacri  palatii 
magistro  ,  Romœ  ,  ijS'i.  IV.  De 
JStrurid  civitate  ,  etc.  ;  de  ther- 
mis  Taurianis ,  etc.  ;  de  antiquis 
Vejis  et  Vejenie  colonid  ^  etc. 
.Ces  trois  opuscules  se  trouvent 
dans  ]e  journal  de  Rome  ,  année 
1755.  V.  De  hellènes tis  in  actis 
apostolorum  vontra  Salmasium  , 
etc.  Cette  dissertation  est  dans  le 
même  journal,  année  1756.  On 
doit  encore  à  Mariani  un  écrit 
contre  les  habitans  de  Camerino , 
oX  une  dissertation  intitulée  , 
Utrum  Corlonafuerit  Corjthus  ? 
Quelques-unes  ae  sespocsies  grec- 
rues  et  latines  se  trouvent  dans 
ïvii^adum  carmina  pars  altéra  , 
page  57 ,  Romue ,  l'joQ^ 


RtARI 

t  L  MARIANUS  -  SGOTUS , 
habile  moine  écossais  ,  retiré  eu 
1069  dans  l'abbaye  d<;  Fulde ,  et 
mort  k .  Mayence  en  10^6,  à  53 
ans  ,  a  donné  une  Chronique 
estimée.  Elle  va  depuis  la  nais* 
sance  de  Jésus- Clirist  jusqu'eu 
io83  ,  et  a  été  continuée  juS' 
q^'en  1200 ,  par  Dodechim ,  abbé 
au    diocèse   de   Trè\es.    Vo^'ez 

VERONIQUE. 

*  II.  MARIANUS  ,  médecin 
du  16*  siècle,  appelé  par  Gessner, 
Sancti  Barolitani,  par  Justus  et 
Vander  Lindeu  ,  M.  sanctus  Ba- 
l'olitanus,  du  nom  de  Barlette,  sa 
ville  natale  ,  au  royaume  de  Na- 
ples ,  parnît  être  le  premier  qui 
ait  pratiqué  dans  ce  pays  la  il-' 
thotomie  avec  autant  de  succès 
que  le  permettoit  la  nouveauté  de 
l'opération.  Jl  s'y  étoit  exercé 
sous  Jean  des  Romains  ,  profes- 
seur de  Crémone.  Mariauus  dut 
être  plus  attaché  k  la  pratique  de 
la  chirurgie  qu'a  celle  de  la  mé- 
decine ,  si  l'on  en  juge  par  le  titre 
de  quelques-uns  ue  ses  ouvrages. 
Il  a  laissé  y  I.  Comnientaria  in 
Aviçenrue  textum  de  apostema- 
tibus  calUdis ,  de  contusione  et 
attritione  ,  de  casu  et  offensione  , 
de  cahariœ  curatione  ,  Roroa*  , 
i526,  in-4**.  II.  De  lapide  renum 
liber  y  et  de  lapide  vesicœ  exci- 
dendo  ,  Venetiis,,  i535 ,  in-S"  ; 
Parisiis ,  i54o  ,  in-4°.  III.  De  pu- 
tredine  digressio,  Venetiis,  i535, 
in-8<».  IV.  De  ardore  urinœ  et 
dijficultnte  urinandi  libellas  ,  ibi- 
dem ,  i558  ,  in-S». 

*  m.  MARÎAINUS  (  André  )  , 
né  k  Bologne  ,  y  enseigna  ,  ainsi 
qu'k  Pise  et  k  Mantoue  ,  la  médo- 
cine  avec  distinction  ,  et ,  après 
quarante  ans  de  travail,  vint  mou- 
rir dans  sa  patrie  en  16Ô1.  Quoi- 
qu'un sache  que  ce  médecin  a 
écrit  sur  divers  sujçts,  on  n'a  de 


MARI 

luî  qu'un  seul  ouvrage  ,  intitule 
De  peste  anni  i63o ,  cujus  genens 

Juerit ,  et  an  ab  ctëre  ,  Bouoniie , 
i63i  ,  in-4*-    s 

*  MARIBAS ,  de  Cadina  ,  Sy- 
rien d'origine ,  savant  versé  dans 
les  langues  grecq^ue,  dialdaïque  , 
arménienne  et  persane  ,  vivoit 
i5o  ans  avant  Jésus-Christ.  Valar- 
sacel ,  roi  d'Arsaçide  en  Armé- 
nie ,  le  nomma  son  secrétaire 
particulier  ,  et  l'envoya  en  i43 
avant  J.  C.  auprès  de  son  frère 
Arsace-le-Grand ,'  pour  consulter 
les  archives  de  Nînive ,  et  extraire 
les  monumens  qui  concernoient 
le  royaume  d'Arménie.  Maribas 
revint  auprès  de  son  souverain 
avec  un  corps  d'histoire  qu'il  trouva 
dans  cette  bibliothèque ,  et  C[ui 
contenoit  l'instoire  d'Arménie , 
depids  son  origine  jnsqu^au  temps 
du  grana  Cyrus.  Il  contihua  en- 
suite cet  ouvrage  jusqu'à  son 
temps  sur  d'autres  monumens 
anciens.  Il  écrivit  aussi  la  F'iede 
Valarsace  ,  celle  dû  son  fils  Ar- 
sace  ,  et  sur  plusieurs  événemens 
arrii^és  en  Arménie  et  en  Parthie, 
Ces  écrits  sont  perdus  pour  la 

Îostérité.  Moyse  de  Korène  et 
eanCatholicos,  qui  vivoient  dans 
le  io«  siècle  les  a  voient  lus  ,  et  en 
ont  fait  usage  pour  leurs  histoires. 

MABICA  (  Mythol.  ) ,  nymphe 
que  lé  roi  Faunus  épousa ,  et  de 
«pli  il  eut  Latinus.  Elle  ddnna  son 
nom  à  un  marais  ,  proche  de  Min- 
tome,  sur  le  bord  duquel  il  y  avoit 
un  temple  de  Vénus  ,  que  quel-' 
ques-uns  confondent  avec  Marica  : 
cette  dernière  est ,  selon  Lac- 
tance  y  la  même  que  Gircé. 

•f  ï.  MARIE ,  mère  de  Jésus- 
Cbrist,  de  la  tribu  de  Juda  ,  et 
de  la  famille  royale  de  David, 
épousa  saint  Joseph  ,  qui ,  sui- 
vant l'Ecritorô  ^  UQ  fut  qu«  le  gar- 


MARI  i45 

dien  de  sa  virginité.  L'ange  Ga- 
briel lui  annonça  à  Nazareth 
qu'elle  concevroit  le  fils  du  Très- 
Haut.  La  Vierge  ,  surprise  du 
discours  de  l'ange  ,  lui  demanda 
humblement  :  «  Comment  ce 
qu'il  disoit  pourroit  s'accomplir  i 
puisqu'elle  ne  cônnoissoit  point 
(f  homme  ?  L'ange  Gabriel  l'assura 
qu'elle  concevroit  par  l'opération 
du  Saint-Esprit.  »  Alors  la  Vierge 
témoigna  sa  soumission  par  ces 
paroles  :  «  Je  suis  la  servante  du 
Seigneur  :  qu'il  me  soit  fait  selon 
votre  parole.  »  Le  fils  de  Dieu 
s'incarna  dès-lors  dans  son  chaste 
sein.  Quelque  temps  après  ,  elle 
alla  visiter  sainte  Ëlizabeth  ,  $à 
I  cousine  ,  qui  étoit  enceinte  àe 
saint  Jean  -  Baptiste.  L'enfant 
d'ElizalfBth  tressaillit  dans  les 
'  flancs  de  sa  mère ,  sentant  ap- 
procher celui  dont  il  devoitêtre  le 
précurseur.  Ce  fut  en  cette  occa- 
sion qiie  Marie  prononça  cet  ad- 
mirable cantique,  monument  éter- 
nel de  sa  reconnoissance  et  de 
son  humilité.  La  même  année  , 
elle  se  rendit  à  Bethléem ,  d'oà 
leur  famille  étoit  originaire  ,pour 
se  faire  inscrire  sur  le  rôle  pu- 
blic ,  suiyant  les  ordres  de  Tem- . 
pereur  Auguste.  Il  se  trouva  alors 
dans  cette  petite  ville  une  telle, 
affluence  de  peuple  ,  qu'ils  se 
virent  forcés  de  se  retirer  daug 
une  étable.  C'est  Ik  que  Jésus- 
Christ  sortit  du  sein  ae  sa  très- 
sainte  mère ,  sans  rompre  le  sceau 
de  sa  virginité,  qu'il  consacra  par 
sa  naissance.  Marie  vit  avec  ad- 
miration la  visite  des  pasteurs  et 
l'adoration  des  mages;  et  qua- 
rante jours  après  la  naissance  de 
son  fils  ,  elle  alla  le  présenter  au 
temple ,  et  observa  ce  qui  étoit 
ordonné  pour  la  purification  des 
femmes.  Marie  suivit  ensuite 
Joseph ,  qui  avoit  eu  ordre  de  se 
retirer  en  Egypte,  pour  soustraire 
ren&Qt  à  la  fureur  d'Hérode.  11^ 

le 


t46         mari 

ne  rçYinrcnt  a  Nazareth  qu'après 
la  mort  de  ce  prince.  Ils  demeu- 
rèrent dans  celte  ville ,  et  n'en  sor- 
toîeut  que  pour  alfer  tous  les  ans 
à  Jérusalem ,  à  la  fête  de  Pâques, 
"  Ils  j    menèrent  Jésus  quand  il 
eut  atteint  sa  douzième  année  ; 
et.  l'ajant  perdu  ,  ils  le  relrou- 
fTèrent  le  troisièine jour  au  temple, 
assis  au  milieu  des  docteurs,  il 
n^est  plus  parlé  de  la  Vierge  dans 
l'Bjvangile  ,    jusqu'aux  noce?  de 
Cana ,  où  elle  se  trouva  avec  Jé- 
sus, qui  j  fit  son  premier  mira- 
cle, à  la  prière  de  ^a  mère«  Marie 
suivit  son  fils  à  Caphamaiim  ,  et 
le  voyant  accablé  par  la  foule  de^ 
ceux  qui  venoienlpourTentendre, 
ieile.  se  présenta  pour  Ten  tirer. 
L'Evangile  dit  encore  qu'elle  as- 
sista au  supplice  de  sonfils  sur 
ia  croix,  et  que  Jésus-Christ  la 
xecommanda  k  son  disciple  bien- 
aimé  ,  qui  la  reçut  chez  lui.  On 
croit  qiraprès  l'Ascension    dont 
elle  fut  témoin  ,  cet    apôtre  la 
jmena  à  Ephèse  ,  où  elle  mourut 
I    dans  un  âge  avancé  (  environ  72 
'    Aiss  ) ,  sans  qu'on  sache  aucune 
.particularité   de  sa  niprt.   Ainsi 
tout  ce  qu'on  en  a  dit  fx'est  fondé 
.que  sur.  des  monùmens  peu  cer- 
tains ;  il  n  j  a  pas  même  de  con- 
jectures   probables  pour  déter- 
miner   Tannée    de    cette    mort.. 
(Vox^^  ce  qu'en  dit   le  savant 
^Tillemont,  dans  le  premier  vo- 
lume de  ses  Mémoires  pour  ser- 
vir a  l'Histoire  de  l'Ëglise.  )  L'As- 
spmption  de  la  Vierge  ,  c'est-à- 
dire  soû  «nlèvement  de  la  terre 
au  ciel  n^est  point  dans  le  chris- 
tianisme. L'Ëglise  a  institué   un 
.grand  nombre   de  fêtes  en  son 
honineur ,   mais  n'a  rien  décidé 
M  cet  égard.  Les  Pères  dçs  quatre 
premiers  siècles  n'ont  rien  écrit 
.  de  précis  sur  cette  matière* 


MARI 

de  Cl^ophas ,  autrement  Alph^e,: 
appelée  dans  l'Evangile  sœur  de 
la  çière  de  Jésus  ,  avoit  pour  fil» 
saint  Jacques -le -Mineur,  saint 
Simon  et  saint  Judé  ,  et  un 
nommé  Joseph  \  frères ,  c'estrk-» 
dire  cousins  germains  du  Sei- 
gneur. EUe  crut  de  bonne  heure 
en  Jésus- Christ ,  Raccompagna 
dans  ses  voyages  pour  le  servir, 
le  suivit  au  Calvaire ,  et  fut'  pré- 
sente à  sa  sépulture.  Etant  allée 
a  son  tombeau  le  dimanche  de 
grand  matin  avec  quelques  autres 
liemmes,  elles  apprirent  de  1« 
bouche  des  anges  que  Jésus- 
Christ  étoit  ressuscité,  et  elles 
coururent  en  porter  la  nouvelle 
aux  apôtres.  Jésus  leur  étant 
apparu  en  chemiû ,  elles  lui  en^ 
brassèrent  les  pieds  et  l'adorè- 
rent. On  ne  sait  aucune  autre 
particularité  de  la  vie  de  Marie* 
(  Kojr*  MifiDELA^iNE  ,  n*  L  ) 

HT.  MARIE  ,  sœur  de  Map. 
the  et  de  Lazare ,  étoit  de  Bétha^- 
nie  ,  bourgade  voisine  de  Jéru- 
salem. Jésus  -  Christ  avoit  une 
considération  particulière  pour 
cette  famille.  Après  la  mort  de 
Lazare  ,  Marie  se  jeta  aux  pieds 
de  Jésus  ,  et  lui  dit  :  «  Seigneur  » 
si  vous  aviez  été  ici,  mon  frèr^. 
ne  seroit  pas  mort.  »  Jésus ,  la 
voyant  qui  pleuroit ,  alla  au  mo- 
nument et'  ressuscita  Lazare. 
C'est  cette  même  Marie  qui 
oignit  les  pieds  de  Jésus ,  et  W 
essuya  avec  ses  cheveux  ,  lors- 
qu'il étoit  chez  Simon  le  l^reux» . 
Quelques  écrivains  la  confoBK 
dent  avec  Marie -^agdeleine,'  et 
la  femme  pécheresse ,  qui  oignit 
les  pieds  du  Sauveur  cheéSimoa- 
le-Pharisieu. 

IV.  MARIE -MAGDELEÎNK. 

{F*  MAGl>EX.£I|fS  ,   H*  I.) 


II.  MARIE  Ds  Cli^ophas,  ainsi 
»(0inm4e|»arc^qu.'elbétoitépoûàe  l     V.    MARIE  -  ÉGYPHE^E 


MARI 

(  saînte)  ^tiiUa  soa  père  et  sa  i 
xuère  à  rage  d«  13  ans ,  et  mena 
uue  vie  Jeréglëe  à  Alexandrie  , 
jusqa'àrâge  oe  17.  La  curiosité 
ra;yaot  conduite  à  J érusalem  a^ec 
une  troupe  de  pèlerins  ,  pour 
assister  à  la  fête  de  l'Exaltation 
de  la  xroix  ^  elle  s'j  livra  aux 
derniers  excès  de  la  débauche. 
S'étant  mêl^e  dans  la  i'oule  pour 
entrer  dans  Féglise ,  elle  se  sen- 
tit repousser  trois  ou  quatre  ibis 
sans  pouvoir  y  entrer  :  frappée 
d'un  tel  obstacle  y  elle  résolut  de 
changer  de  vie ,  et  d'expier  ses 
désordres  par  la  pénitence.  Puis  , 
étant  retournée  -k  l'église  ,  elle 
y  entra  facilement  et  adora  la 
croix.  Lf  jour  même  elle  sortit 
de  Jérusalejoi ,  passa  le  Jourdain , 
et  se  re^ra  dans  la  vaste  solitude 
qui  est  au-delk  de  ce  ileuve.  Elle 
y  passa  4?  ^^^  9  ^^^^  voir  per- 
sonne ,  vivant  de  ce  <^ue  produi- 
soit  la  terre.  Un  solitaire,  nommé 
Zozime  ,  Tajant  rencontrée,  elle 
lui  raconta  son  histoire  ,  et  le 
pria  de  lui  apporter  l'eucharistie. 
Zozime  l'alla  trouver  Fannée  sui- 
vante ,  le  jour  du  jeudi  saint,  et 
I)ii  adnûniMra  ce  sacrement.  11 
y  retourna  l'année  d'après  ,  et 
trouva  son  corps  étendu  sur  le 
.sable,  avec  une  mscription  tracée 
sur  la  terre  :  a  Abbé  Zozimç  , 
enterrez  ici  le  corps  de  la  mi- 
sérable Itfarie.  Je  suis  ngi^rte  le 
même  îour  que  j'ai  reçu  les 
saints  mystères.  Priez  pour  moi.  » 
On  ajouta  que  Zozime  étant  eif^- 
barrasse  pour  creuser  une  fo^i^> 
un  lion  vint  s^e  charger  d^  pe 
travail.  L'histoire  de  Marie  a  été 
écrite ,  à  ce  que  Ton  croit  ,  par 
un  lenteur  contemporain  ;  mais 
somme  elle  contient  bien  des 
jirconstsuices  extraordinaires  y 
[>lusieurs  oritiquçs  la  révoquent 
^  doute.  Ou  place  la  mort  de 
Marie  l'an  578  ;  FEglise  célèWô 
saféîel^i^'mar^* 


MARI  «47 

VI.  MARIE  (sainte),  nièce 
du  saint  solitaire  Abraham ,  per- 
dit 5^  mère  dès  son  enfance  > 
et  fut  recueillie  pair  ^ou  oncle  , 

â^i  'lui  lit  bâtir  une  cellule  près 
e  la  sienne  ,  et  prit  soin  de  ins- 
truire par  une  petite  feuê^re  qui 
servoit  de  communication*  Pi^r- 
venue  à  l'âge  des  passions , 
Marie  s'ennuya  de  sa  solitude  , 
et  s'enfuit  avec  un  ornant.  Abra- 
ham, resta  deux  ans  sans  savoir 
ce  qu'elle  et  oit  devenue.  Appre- 
nant enfin  qu'elle  s^étoit  cachée 
sous  un  faux  nom  dans  une  vlUe 
voisine ,  il  alla  la  chercher  ,  et 
la  ramena  dans  sa  cellule  ^  où  elle 
fit  pénitence  jusqu'  k  la  fin  de  siçs 
jours.  Marie  mourut  a  l'âge  46 
45  ans,  k  la  fm  du  4*"  siècle. 
L'église  fait  sa  fête  le  2g  octo- 
bre. 

VII.  MAWE  (sainte),  esclave' 
et  martyre ,  servoit  dans  Ja  mai- 
son d'un  officier  romain  nom- 
mé Tertulle ,  qui ,  pour  l'obliger 
a  renoncer  a  la  religion  chré- 
tiçnne,  la  fit  battre  de  verges  et 
emprisonner.  Marie  trouva  inojeo. 
de  s'échapper ,  et  se  retira  parmi 
d'affi-eux  rochers ,  où  elle  mourut 
vers  la  fin  xlu  4"  siècle  ,  ou  au 
commencement  du  5'«      ^. 

VXIÏ.  MARIE  (sainte),  sur- 
,Qommée  la  Cçnsolatrice  ,  parce 
que  le  p/incipal .  soin  de  sa  tie 
mt  de  coosoler  les  affligés ,  étoit 
de  Vérone  ^  et  fut  souvent  re- 
cherchée en  mariage  pour  ses 
vertus  et  sa  crrande  beauté  ;  mais 
elle  préféra  l'état  de  vierge  et  la 
pratique  austj^re  de  la  pénitence . 
EUe  tiiourut  dau9  le  6*  siècle. 

^  IX.  MAftlJÏ  (sarate)  ,  et 
sainte  G ARCIE  ,  martyres ,  naqui- 
rent a  Carlette,  dans  le  royaume 
de  Volencte ,  de  parens  mahomé* 

^  ta»8.  l<eu^  frèf^  Beroard  $^  fi^ 


\ 


48  MARI 

chrétien,  s'enfuit  de  la  maison 
paternelle ,  et  vint  en  France 
prendre  l'habit  religieux  de  For- 
tire  dé  Cîteaux  dans  le  monastère 
de  Poblèse .  Bientôt  le  zèle  de  la 
religion  le  fit  retourner  en  Es- 
pagne, oh  il  convertit  et  baptisa 
ses  deux  sœurs.  11  leur  persuada 
i?e  l'accompagner  en  France  ; 
mais  le  frère  aîné  ,  furieux  de 
leur  fuite  et  de  ce  qu'elles  avoient 
abandonné  le  mahométisme ,  les 
'poursuivit ,  et  les  ayant  atteintes 
près  de  la  ville  d'Àlcjre,  il  les 
tua  le  22  août  1280. 

X;  MARIE  ,  fille  de  flenri  III , 
duc  de  Brabant,  mariée  k  Phi- 
Kppe-le-Hardi ,  roi  de  France ,  ei^ 
'  1 27Z}.)  fut  accusée,  deux  ans  après ,. 
d'avoir  fait  mourir  par  le  poison 
l'aîné  des  fils  que  son  mari  avoit 
eus  de  sa  première  femme.  Elle 
auroit  couru  risque  d'être  punie 
de  mort,  tant  les  indices  étoient 
forts,  si  son  frère  Jean  ,  duc  de 
Brabant ,  n'eût  envoyé  un  che- 
valier pour  justifier  par  le  com- 
bat l'innocence  de  cette  reine. 
Son  accusateur  ,  n'ayant  pas  osé 
soutenir  sa  calomnie  ,  fut  pendu. 
Marie  survécut  à  Philippe  III 
trente-six  ans  ,  et  ne  mourut  que 
Tan  iSai.  Son  corps  étoit  aux 
Cordeliers  de  Paris  ,  et  son  cœur 
aux  Jacobins.  Ces  deux  couvens , 
qui  ont  été  démiolis ,  se  parta- 
^  geoient  alors- les  tristes  restes 
des  princes  ,  comme  pendant 
leur  vie  ils  se;  disputoient  leurs 
faveurs. 

XI .  M  AME  d'Anjou  ,  fiUë  aînée 
de  Louis  XII ,  roi  titulaire  de 
jVaples ,  et  femme  de  Charles  VU , 
roi  îe  France ,  morte  en  ceveuant 
de  'Saint-Jacques  en  Galice,  à 
^l'abbaye  de  Chateliers  en  Poi- 
*  ton,  l'aïi  i463,  à  5g  ans,  étoit 
une  princeî^se  d'un  rate  mérite  , 
aimiua(  son  mari  ;  qui  ne  i'aâmoit 


MARI 

point;  travaillant  à  le  faire  roi^, 
tandis  (ju'il  ne  songeoit  c^u'à  ses 
■plaisirs ,  et  qu'il  poussoit  l'indiffô- 
rence  jusqu'à  refuser  de  lui  adres- 
ser la  parole;  C'est  elle  principale- 
ment qui  lui  assura  la  couronne 
par  son  adresse ,  par  ses  conseils 
et  pa,r  son  intrépidité. 

XII.    MARIE  ,   fille    de 
Henri  VII  ,    roi    d'Angleterre  ^ 
troisième  femme  de  Louis  XII  , 
fut  reçue  à  Boulogne,  à  la  des- 
.cente   du 'vaisseau  ,    en    i5i4  > 

Ï)ar  François ,  comte  d'Angou- 
ôme,  h'ëritier  présomptif  et  jJre- 
mier  gendr^  de  Louis  Xïl.  Le 
comte  fut  si  enchanté  ,de  ses  at- 
traits, et  la  reine,  de  son  côté, 
parut  si  touchée  des  manières 
gracieuses  du  jeune  prince  ,  qu'ils 
se  fassent  peut-être  trop  aimés  , 
si  le  gouverneur  de  François  ne 
lui  avoit  fait  entendre  à  propos 
que  jamais  il  ne  règneroit,  si  la 
reine  accouchoit  d'un  fils.  Marie 
fut  veillée  de  si  près  ,  que  ses 
amours  n'eurent  pas  de  suite. 
(  ployez  DupRàT  j  n®  II,  )  Bran- 
tôme dit  d'elle  une  chose  si  extraor- 
dinaire, qu'aucun  de  nos  histOr 
riens  de  quelque  nom ,  pas  même 
le  romancier  Varillas ,  ne  l'a  suivi. 
Il  assure  n  qu'il  ne  tint  pas  à  elle 
d'être  reine -mère;  que  n'ayant 
pas  eu  le  temps  d'y  parvenir, 
elle  fit  courir  le  bruit,  après  la 
mort  du  roi ,  qu'elle  étoit  grosse , 
et  que ,  pour  le  faire  croire  ,  elle 
avoit  eu  recours  a  des  linges ,  dont 
elle  s'enfloit  peu  à  peu;  et  que, 
son  terme  arrivant ,  elle  avoit  un 
enfant  supposé,  que  deyoit, avoir 
une  autre  femme  grosse ,  et  qu'elle 
devoit  produire  dans  le  temps  de 
son  accouchement.  Mais  ,  ajoute- 
t-il ,  madame  la  régente ,  qui 
étoit  une  Savoisienne ,  qui  savoit 
ce  que  c'est  que  de  faire  des  en- 
gins:, et  q^i  vOyo.it  qu'il  y  alloit 
irop  de  bon  pour  elle  et  poiu*  sQn 


MARI 

tJLs ,  la  fit  si  bien  éclairer  et  visiter 
par  médecins  et  sages- femmes ,  et 
par  la  vue  découverte  de  ses  lin- 
ges et  drapeaux ,  qu'elle  fut  dé- 
couverte et  faillie  en  son  dessein, 
et  point  reine-mère  ;  et  renvoyée 
•eu  son  pajs.  »  Il  faut  avouer  que 
les  idées  ordinaires  ne  s'accordent 
-guère  avec  la  supposition  dout 
parle  Brantôme  ;  et,  dans  les  cir- 
constances particulières  où  Marie 
étoit,  cette  supposition  ne  paroît 
pas  admissible.  Cependant ,  sui- 
vant jMézerai ,  on  cnit  qiie  Marie 
ëtoît  grosse;  «r  mais ,  dit-il,  on 
fut  incontinent  assuré  du  con- 
traire par  le  rapport  qu'elle  en  fit' 
elle-même.  »  Il  pourroi^  donc  bien 
se  faire  qu'en  effet  celte  princesse 
eût  eu  quelque  dessein  d*âvoir 
recours  au  stratagème  dont  parle 
Brantôme;  mais  que  la  difficulté 
de  l'exécution  ,  et  les  menaces 
d'un  examen,  sérieux  du  fait  par 
les  voies  d'usage,  eussent  déter- 
miné ,1a  jeune  reine  à  faire  une 
déclaration  précise.  Elle  la  fît ,  et 
elle  ne  pensa  plus  qu'a  former 
un  nouvel  engagement  avec  un 
homme  qu'elle  avoit  aimé.  C'ëtoit 
Charles  Brandon,  duc  de  Sui- 
folk,  iils  de  sa  nourrice,  et  son 
premier  amant ,  qui  4toit  venu  a 
sa  suite  avec  le  titre  d'ambassa- 
deur. Ce  seigneur ,  né  simple 
gentilhomme  ,  ëtoît  parvenu  peu 
à  pea  aux  plus  hautes  dignités , 
•  autant  par  son  mérite  que  par 
la  faveur  de  Henri  VUI.  Marie 
Fépousa  dès  qu'elle  fut  veuve ,  le 
5i  mars  i5i5.  Leur  mariage  fut 
tenu  secret  jusqu'à  ce  qu'on  eût 
prépare  Henri  VIII  k  Fapprou- 
Ter.  Elle  en  eut  une  fille  ,  qui  fut 
mai4ée  k  Henri  Grav  ,  duc  de 
Snffîïlk  ,  père  de  l'infortunée 
Jeanne  Grajr.  La  duchesse  Marie 
termina  seê,  aventures  et  sa  vie  en 
Angleterre,  l'an  i534»  ^^^^  ^ 
5^*  année.  G'étoit  la  femme  la 
plus  belU  et  la  mvtox  fait«  4» 


MARI        :  i49 

È&n  temps.  Son  caractère  étoit 
doux ,  gai  ,  plus  vif  que  ue 
Test  ordinairement  celui  ae&  An- 
glaises; et  son  cœur  étoit  plus 
Eorté  à  la  tendresse  qu'a  lai 
ition. 


ain- 


t  Xin.  MARIE  DE  M^Dicis,. 
fille  de  François  II  de  Médifîs^ 
grand-duc  de  Toscane  ,  née  à 
Florence  Tan  iS^S  ,  fut  ma- 
riée en  luoo  h  Henri  IV ,  roi  de 
France.  Le  cardinal  Aldobran- 
din  ,  neveu  de  Clément  VIII  > 
qui  en  avoit  fait  la  première  cé- 
rémonie a  Florence,  lorsque  le- 
duc  de  Bellegarde  remit  la  pro- 
curation pour  l'épouser  ,  éfala 
une  grande  magnificence.  Le  duc 
de  I*lorence  oonna  des  i'è\e& 
somptueuses.  La  représentation 
d'une  seule  eomédie  coûta  pins. 
de  6o  mille  écus.  Marie  de  Médi- 
cis  fut  nommée  régente  du  royaiw 
me  en  i6.i6  ,  après  la  mort  de 
Henri  IV.  Le  due  d'Epernon  , 
colonel  général  de  rinfantcrie  » 
força  le  parlement  à  lui  donner  ia 
régence  :  droit  qui  jusqu'alors 
n'avoit  appartenu  qu'aux  états- 
généraux.  Marie  de  Mëdicis  ,  k  la 
fois  tutrice  et  régente ,  acheta  des. 
créatures  ,  de  l'argent  que  Henri- 
le-Grand  avoit  amasse.  L'état 
perdit  sa  considération  au  dehors, 
et  fut  déchiré  au  dedans  par  les. 
princes  et  les'  grands  seigneurs. 
Les  factions  furent  apaisées  pa» 
un  traité,  en  i6i4  j  par  lequel  ou 
accorda  aux  mécontens  tout  ce 
qu'ils  voulurent  ;  mais  ell<^  se 
réveillèrent  bientôt  après.  Marie,, 
entièrement  livrée  au  maréchal 
d'Ancre  et  &  Galigaï  son  épouse , 
les  favoris  les  plus  insolens  qui 
aient  approché  du  trône ,  irrita 
les  rebelles  par  cette  conduite*. 
(  Voyez  LuDE. }  La  rnoct  de  ce 
maréchdl ,  assassiné  par  l'ordre 
de  Louis  XIII ,  éteignit  la  guerre 
âivik^  Maci«  fut  reléguée  à.BIois^ 


56 


Mari 


d'où  elle  se  sauva  a  Angoulême. 
llichelieu ,  alors  évéqne  de  Lu- 
çon  ,  et  depuis  caraÎDal  ,  ré- 
toDcIlia  la  mère  avec  le  fils  en 
1619.  Mais  Marie ,  mécontente  de 
l'inexécution  du  traité ,  ralluma  la 
guerre  ,  et  fut  biçnt^t  obligée  de 
Se  soumettre.  Après  la  mort  du 
connétable  de  Lujnes ,  son  per- 
sécuteur, elle  fut  à  la  tête  du 
conseil  ;  et ,  pour  mieux  affermir 
son  autorité  naissante  ,  elle  y  fit 
entrer  Richelieu  ,  son  favori  et 
Son  surintendant.  Ce  cardinal^ 
élevé  au  faîte  de  la  grandeur  k  la 
sollicitation  de  sa  bienfaitrice  , 
affecta  de  ne  plus  dépendre  d'elle 
dès  qu'il  n'en  eut  plus  besoin. 
Marie  de  Médicis ,  indignée  ,  fit 
éclater  son  ressentiment  après  la 
guerre  d'Italie ,  en  1629.  Kiche- 
ueu  ,  en  arrivant  k  la  cour ,  fut 
mal  reçu  par  la  princesse  ,  dirigée 
alors  par  le  cardinal  de  Bérulie; 
qui  ne  la  disposoit  pas  favora- 
blement po«r  le  ministre.  Quand 
il  parut ,  Marie  de  Médicis  lui 
demanda  froidement  des  nouvel- 
les de  sa  santé.  «  Je  me  porte 
mieux  ,  répondit-il  en  présence 
de  Bérulle  ,  que  ceux  qui  sont 
ici  ne  voudroient.  »  Depuis ,  la 
reine  n'oublia  rien  pour  le  perdre. 
Louis  Xin  étant  tombé  dange- 
reusement malade  à  Lyon ,  ses 
importunités  lui  arrachèrent  la 
promesse  de  renvoyer  le  cardinal. 
A  peine  le  roi  fut-il  guéri ,  ^u'il 
tâcha  d'éluder  cette  pronuesse , 
en  s'efforçaut  de  réconcilier  sa 
mère  et  son  ministre.  Richelieu 
)5e  mit  plusieurs  fois  aux  pieds  de 
la  reine  sans  pouvoir  la  fléchir. 
4c  Je  me  donnerai  plutdt  au  dia- 
ble 9  disoit-elle ,  que  de  ne  pas 
me  venger.  »  Son  mflexibilité  dé- 
plut an  roi  ,  qui  avoit  sacrifié  le 
cardinal  par  foiblesse.^  çt  qui 
sacrifia  sn  mère  k  son  tour  par 
une  autre  foiblesse.  Cette  rigueur 
fnl  amenée  par  id(*8^  mahoeuAivs, 


MARI 

On  assembla  d'abord  un  conseil 
secret ,  où  le  cardinal  de  Riche- 
lieu étoit  le  mobile  de  tout.  Il  j 
prononça  un  discours  plus  long 

Sue  bien  écrit  et  bien  raisonné  ; 
proposoit ,  pour  faire  cesser  les 
cabales  et  les  factions  qui  agî- 
toient  la  coîir  ;  qu'on  appaisât  lit 
tempête  en  le  jetant  dans  la  mer 
comme  un  autre  Jonas  ,  c'est-à- 
dire  qu'il  quittât  le  ministère ,  ou 
que  la  reine ,  oui  fomentoit  les 
divisions  ,  fût  éloignée  de  la  cour 
et  des  personnes  qui  subjuguoient 
son  esprit.  Pour  n'être  pas  jeté 
dans  la  mer ,  fl  fit  ensuite  une 
exposition  si  adroite  des  dangers 
que  cour  oit  la  France,  par  les 
ennemis  du  dehors  et  par  les  in- 
trigues du  dedans ,  que  Louis 
XIII  se  seroit  cru  perdu  s'il  n'a- 
voit  plus  eu  l'appui  de  son  pre- 
mier ministre.  Tous  ceux  qui 
opinèrent  dans  le  conseil  ,  soit 
flatterie,  soit  crainte  de  Riche- 
lieu ,  fortifièrent  le  roi  dans  son 
opinion  ;  et  y  il  persista  d'autant 
pins,  que  le  cardinal  lui  avoit 
insinué  que  sa  mère  vouloit  mettre 
Gaston  ,  son  second  fils ,  sur  le 
trdne.  Il  se  décida  donc  k  la 
faire  détenir  au  château  de  Com- 
piègne ,  le  «3  février  i63i  ,  en 
Jui  donnant  po^rtanf  le  choix  de 
Moulins ,  de  Nevers ,  ou  du  châ- 
teau d'Angers  pour  le  lieu  de  sou 
etil.  Marie  refusa  4*être  trans- 
portée ailleurs.  Elle  craignoît 
qu'on  ne  voulût  la  renvoyer  k 
Florence  sa  patrie ,  et  elle  espé- 
roit  peut-être  que  le  voisinage  de 
Paris  lui  ménageroit  des  moyens 
de  se  procurer  ae  nouveaux  amis , 
ou  de  susciter  des  ennemis  au 
premier  ministre.  Cependant 
toutes  lés  femm^  ,  tous  les  cour- 
tisans qui  lui  étoient  attachés ,  et 
même  son  médecin  ,  furent  ou 
exilés  ôu'  mis  &  la  Ba^tUe.  pu 
^t  défense  k  Anne  d'Autriche  ',  sa 
bru ,  de  la  voir.  Louis  XIII  doua» 


MARI 

«ne  dëclaradoù  ,  adressée  aux 
parlemens  et  auK  goui*ecneurs 
des  provinces ,  pour  justifier  sa 
conduite  et  celle  de  son  ministre; 
Des  écrivains  mercenaires  vinrent 
à  l'appui ,  ^  augmentèrent  ou  di« 
minuerent  l€S  imputations  et  les 
invectives  contre  la  reine-mère, 
selon  qu'ils  furent  bien  on  mal 
pajés.  Cette  princesses  ne  tarda 
pas  de  se  lasser  du  séjour  de 
Compiègne ,  qui  étoit  pour  elle 
une  véritable  prison.  Elle  s'évada 
«t  se  retira  ài  Bruxelles  en  i63i. 
Depuis  ce  moment  elle  ne  revit 
ui  son /ils ,  ni  Paris,  qu'elle  avoit 
embelli  de  ce.  palais  superbe  ap- 
pelé Luxembourg ,  des  aqueducs 
Ignorés  jusqu'à  elle  ,  et  de  la 
promenade  publique  qui  porte 
encore  le  nom  de  Gours^la-Reine. 
Du  fond  de  sa  retrait^  elle  de- 
manda justice  au  parlement  de 
Paris  2  dont  elle  avoit  tant  de 
fois  rejeté  les  remontrances.  On 
voit  encore  aujourd'hui  sa  requête: 
«  Supplie  Marie ,  reine  de  France 
et  de  Navarre ,  disant  que  depuis 
le  23  février  auroit  été  prison- 
nière au  château  de  Compiègne , 
sans  être  ni  accusée  ni  ^soupçon- 
née... »  Elle  mourut  dans  Pindi- 
fencé  à  Cologne  le  5  juillet  i64'i- 
/abbé  Fario  Chighi ,  alors  inter- 
nonce ,  depuis  pape  sous  le  nom 
d'Alexandre  Vil  ,  qui  Passistoit 
à  sa  mort,  lui  demanda  si  elle 
pardonnoit  à  ses  ennemis ,  et  par- 
ticulièrement au  cardinal  de  Ri- 
chelieu, nie  répondît  :  «  Oui , 
de  tout  mon  cœur.  —  Madame , 
•ajouta  Pintemonce,  ne  voudriez- 
vous  pas  ,  pour  marque  de  ré- 
conciliation, (lui  envoyer  ce  bra- 
celet que  vous  avez  k  votre  bras.  » 
La  reine  ,  k  ces  mots ,  tourna 
la  tête  et  dit  ;  Questo  è  pur 
tropo.  C'est  un  peu  trop.  La 
«source  des  malheurs  de  celte 
princesse ,  née  avec  un  caractère 
^alo^x,  opiniâtre  «t  ambitieux  » 


MARI 


i5t 


fut  d^avoir  reçu  un  ^prit  trop  au- 
dessous  de  son  ambition.  Elle 
n'avoit  pas  été  plus  heureuse  sous 
Heiiri  iV  que  sous  Louis  XIIL 
Les  maîtresses  de  ce  prince  lui 
causoient  les  plus  grands  cha- 
grins ,  et  elle  ne  les  dissimuloit 
pas.  Le  Florentin  Concini  et  s% 
tëmme  semoient  la  défiance  dans 
son  esprit.  L'aigreur  étoit  quel- 
quefois si  forte ,  que  Henri  iV  n^ 
f>ut  s'empêcher  de  dire  ,  en  paiw 
ant  des  confidcns  de  cette  prin- 
cesse :  «c  Ces  étransers  sont  venus 
jusqu'k  lui  persuaaer  de  ne  manr 
ger  de  rien  de  ce  que  je  lui  en- 
voie. »  Naturellement  violente , 
elle  excédoit  le  roi  de  ses  repro«^ 
ches,  et  elle  poussa  même  un 
jour  la  vivacité  au  point  de  lever 
le  bras  pour  le  frapper.  Elle  ne 
pouvoit  souffrir  ni  remontrances , 
ni  contradictions.  Le  dépit  la  ren- 
doit  capable  de  tout;  et  quand 
quelque  intérêt  secret  la  portoit 
à  se  contraindre ,  la  violence 
qu'elle  se  faisoit  se  vojoit  à  Pal- 
tération  de  son  visage  et  de  sa 
santé.  Ses  passions  étoient  extrê- 
mes ;  Pamitié  chez  elle  étoit  un 
dévouement  aveugle ,  et  la  haine 
tme  exécration  indomptable.  Ce- 
pendant elle  étoit  dévote ,  o^  af- 
iectoit  de  l'être.  Elle  avoit  fondé, 
en  1620 ,  le  monastère  des  reli- 
gieuses du  Calvaire.  «  Marie  d^ 
Médicis ,  dit  un  historien  ,  avoit , 
comme  beaucoup  de  femmes,  un 
caractère  foible  et  des  passiona 
vives.  La  vanité  la  rendit  ambi- 
tieuse ,  et  son  ambition  fut  ce 
qu'elle  étoit  elle-même ,  violente , 
jalouse,  et  tracassière.  Confianle 
par  défaut  de  lumières ,  vindica- 
tive par  entêtement,  avide  de 
crédit  plus  cjuc  de  puissance , 
elle  ti'aspiroit  k  Pautorité  que 
pour  jouir  du  plaisir  de  la  sou- 
mission. Qi^and  on  lit  avec  at- 
tention lliistoire  de  cette  prin- 
cesse  9  on  est  bien  tenté  de  pac-» 


>> 


•V 


îSa       ^     MARI 

donner  a  Richelieu  ringratitude  I 
■dont  il  paya  ses  bienfaits*  »  Voy* 
sa  Vie ,  publiée  à  Paris  en  1774? 
3  vol.  in-80. 

Xrv.  MARIE-THÊRÈSE 
«'AuTHiCHE ,  fille  de  Philippe  IV , 
roi  d'EsJmgne  ,  née  à  Macfrid  en 
i638,  épousa  en  1660  Louis  XIV, 
et  mourut  en  1 683.  Son  époux  la 
pleura  et  dit  :  «  Voilà  le  seul 
chagrin  qu'eîte  m'ait  doniié.  » 
•C^étoit  une  sainte  ;  mais  il  failoit 
à  Louis  XIV  une  iemme  qui  rat- 
tachât à  elle  ,  et  qui'  le  détachât 
de  ses  maîtresses.  Carmélite  pai^ 
$on  caractère,  reine  par  sa  nais- 
sance ,  elle  eut  toutes  les  vertus  , 
hormis  celles  de  son  état..  Sa  dé- 
vption ,  dirigée  par  un  confesseur 
espagnol  peu  éclairé,  la  faisoit 
souvent  aïlei  à  l'église  lorsque  le 
roi  la  demandoit.  Cette  princesse 
«voit  d'ailleurs  des  senlimens 
très-élevés  r  témoin  la  réponse 
•qu'elle,  fit ,  dit- on  ,  un  Jour  a  une 
carmélite  qu'elle  a  voit  priée  de 
lui  aider  a  faire  son  examen  de 
conscience  pour  une  conression' 
générale.  Cette  religieuse  lui  de- 
manda si  ,  avant  son  mariage , 
elle  n'avoit  pas  cherché  a  plaire 
aux  jeunes  gens  de  la  cour  du 
roi  son  père  ?  «  Oh  non  !  ma 
mère ,  répondit-elle  j  il  n'y  avoit 
point  de  raïs.  » 

t  XV.  MARIE-UECZINSKA , 
reine  de  France ,  fille  de  Stanislas , 
roi  de  Pologne>  duc  de  Lorraine , 
et  de  Catherine  Opalînska ,  née 
le  aS  juin  i7o3 ,  suivit  son  père 
et  sa  mère  a  Weissembourg  en 
Alsace  ,  quand  ils  furent  obligés 
de  quitter  la  Polo^e.  Elle  y  de- 
meuroit  depuis  six  ans  ,  lors- 
qu'elle fut  demandée  en  mariage 
par  le  roi  Louis  XV.  Ce  fut  pai* 
une  lettre  particulière  du  àuc 
de  Bourbon  que  Stanislas  ,  son 
père ,  apprit   ce  bonheur  ines 


MARI 

péré.  Il  pas$e  a  l'instant  dans  Iêc 
chambre  où  étoient  sa  femme  et  sa 
fille ,  et  dit  en  entrant  :  «  Mettons- 
nous  à  genoux ,  et  remercions 
Dieu.  — Ah  !  mon  père  ',  s'écria 
la  fille  ,  vous  êtes  rappelé  aa 
trône  de  Pologne.  —  Non ,  ma 
fille,  répond  le  père,  le  ciel  nous 
est  bien  plus  favorable  ;  vous 
êtes  reine  de  France.  »  A  peine 
concevoient-elles  que  ce  ne  fût 
pas  un  songe.  Stanislas  se  rendit 
a  Strasbourg ,  où  la  demande  en 
forme  fut  faite  par  les  ambassa- 
deurs avec  plus  de  dignité  que 
dans  les  masures  de  Weissem- 
bourg. Sa  fille  ,  qui  l'accomp»- 
gnoit ,  ayant  entendu  tous  les 
éloges  qu'on  donnoit  à  la  figure 
et  aux  grâces  du  roi ,  s'écria  : . 
«Hélas  1  vous  redoublez  mes  alar- 
mes. »  Enfin  ,  elle  partit  pour 
Fontainebleau  ,  où  elle  épousa  , 
le  5  septembre  1725 ,  Louis  XV, 
dont  elle  eut  deux  fils  et  huit 
filles.  Elle  fut ,  sur  le  trône  ,  le 
modèle  des  vertus  chrétiennes  ^ 
ne  s'occupant  qu'à  mériter  la  ten- 
dresse du  roi ,  a  inspirer  des  sen- 
timens  de  religion  à  ses  enfans  , 
et  à  répandre  des  bienfaits  sur 
les  églises  et  dans  le  sem  deft. 
malheureux.  La  Providence  loi 
fournit  une  occasion  bien  propre 
k  signaler  sa  magnanin>ité ,  lors- 
que les  intérêts  politiques,  qui 
président  au  mariage  des  fois  y 
firent  choisir  pour  l'épouse  du 
dauphin  la  fille  du  prince  même 
qui  avoit  renversé  son  père  du 
trône  ;  mais  la  vertu  généreuse 
de  la  reine  de  Francîe  ,  et  l'ingé-  . 
nieuse  délicatesse  de  la  jeune 
dauphine,  triomphèrent  des  vains 
murmures  de  la  nature  ,v  et  elle 
la  regarda  toujours  comme  sa  fille 
chérie.  Le  tix)isième  jour  après 
son  mariage  ,  madame  la  aai:^- 
phine  devoit ,  suivant  l'étiquette  ^ 
porter  en  bracelet  le  portrait 
du  ^i^oi  solEi  père.  La  fil^e  de  Su««* 


MARI 

Tiislas  devoit  redouter  de  voir  le 

Sortraît  d'Auguste  lïï ,  qui  l*avoit 
étroné.  Cependant ,  tournant  les 
"yeux  sur  le  bracelet ,  elle  dit  : 
«  Voila  donc ,  ma  lille ,  le  por- 
trait au  roi  votre  père.  —  Oui, 
maman  ,  répondit  la  daupMne  , 
en  présentant  son  bras  :  Vojez 
comme  il  est  ressemblant.  »  C'é- 
toit  le  portrait  de  Stanislas.  En- 
nemie des  intrigues  de  cour ,  la 
reine  couloit  des  jours  tranquilles 
au   milieu  de    ses    exercices  de 

5'ïété.  Mais  la  mort  prématurée 
u  dauphin  son  fils ,  père  de 
Louis  XVl ,  suivie,  bientôt  après, 
de  celle  du  roi  son  père ,  la  pé- 
nétra  de  la  plus  vive  douleur. 

^Ue  y  succomba  le  '2^  juin  1768. 
Dans  les  derniers  jours  de  sa  ma- 
ladie ,  les  médecins  s'empres- 
soient  d^  chercher  des  remèdes. 
«  Rendez-moi ,  leur  dit-elle ,  mon 
père  et  mes  enfans,  et  vous  me 
guérirez.  »  Elle  fut  constamment 
la  mère  des  pauvres.  Cette  prin- 
cesse avoit  ae  Tesprit  et  l'aimoit 
dans  lés  antres.  Elle  jugeoit  sai- 
nement. Un  acteur  ajant  joué 
devant  elle  le  rôle  d'Ausustedans 
Cinna  ,  et  ne  lui  ayant  donné  que 
le  ton  d'un  bourgeois  qui  par- 
donne ,  en  prononçant  ces  mots  : 
«  Sojons  amis ,  Cinna  :  »  La  reine 
dît  :  «  Je  savois  qu'Auguste  étoit 
clément;  mais  je  ne  savois  pas 
ou'tl  fût  bon  homme.  »  Le  prési- 
dent Hénault  vènoit  de  lui  lire 
nue  pièce  de  vers  que  Fontenellé , 
âgé  de  ga  ans ,  avoit  composée 
sur  le  respect  que  Sparte  portoit 
tux  vieilTards.  «  Il  me  semble  , 
dit  la  reine  au  président ,  que  Fau- 
teur de  cette  pièce  doit  trouver 
Sparte  par-to(ft.  »  Le  cardinal  de 
Fleury  lui  disoit  un  jour  qu'ac- 
cablé'par  le  travail  il  enperdroit 

•  la  tête.  «  Gardez-votts  bien  de  la 
perdre ,  lui  dit  Marie ,  car  je  dou^c 
que  celai  qui  trouveroit  un  si  bon 
meuble  Totdût  s'en  dessaisir.  » 


MARI  i53 

Ayant  appris  qu'une  dame  de  sa 
suite  étoit  malade  ,'  e^e  monta 
dans  l'appartement  de  celle-ci 
par  un  escalier  étroit  et  très- 
dangereux.  La  malade  lui  en  té* 
moigna  ses  regrets.  «  Vous  ne  sa- 
vez donc  pas  ,  lui  répondit  la 
reine ,  que  Tescalier  le  plus  rude 
devient  pour  moi  le  chemin  le 
plus  doux ,  lorsqu'il  me  conduit 
vers  ce  que  j'aime.  »  Ses  lettres 
au  roi  Stanislas  son  père  sont 
pleines  de  raison  et  de  sensibilité. 
a  Mon  fils,  lui  écrivoit-elle,  nous 
contoit  que  vous  étiez  le  meil- 
leur dictonnaire  qu'il  connût ,  et 
que  tout  son  regret  étoit  de  n'a- 
voir pas  assez  de  temps  pour  pou] 
voir  vous  feuilleter  tout  a  son  aise* 
Pour  moi ,  cher  papa  ,  qui  n*ai 
pas  besoin  de  science  comme  mon 
fils  ,  je  lui  abandonnerai  le  reste 
du  dictionnaire  pour  me  réfugier 
k  Tarlicle  cœur  ,  où  je  trouverai 
tout  ce  qu'il  me  faudra,  j  Elle 
possédoit  six  langues ,  le  polo- 
nais,  l'italien,  Taliemana,  le 
suédois ,  le  latin  ,  et  le  français. 
L^abbé  Proyart  à  publié  sa  Vie  en 
i8o3,  in- 12. 

t  XVI.  MARIE -AN  T  01- 
NETTE-JOSEPHE- JEANNE  ds 
LoRBAiNE  ,  archiduchesse  d'Au- 
triche ,  et  reine  de  France  ,  née 
k  Vienne ,  le  2  novembre  1755  , 
de  l'empereur  François -Etienne, 
et  de  Marie-Thérèse  ,  reine  de* 
Hongrie  et  de  Bohême  »  reçut 
tme  éducation  soignée ,  donttelle 
profita  pour  acquérir  des  con- 
noissances  variées.  La  nature 
lui  accorda  les  grâces  et  la  beau- 
té. Grande  ,  bien  faite  ,  avec  un 
teint  éclatant ,  un  sourire  enclian- 
teur ,  elle  captivoit  autour  d'elle 
la  cour  de  sa  mère,  lorsqu'elle 
\.)  quitta  pour  s'unir  au  dauphin 
de  France ,  depuis  Louis  XVI. 
Ce  fut  le  duc  de  (îhoiseul  qui 
conçut  ridée  de  cette  alliance^ 


i54  MARI 

et  qui  fut  chargé  du  soin  de  la  né- 
gocier ;  aufisi  Marie  -  Antoinette 
Je  défèftdit-elle  toujours  contre 
ses  ennemis  ,  et  chercha-t-elle 
plusieurs  fois,  mais  inutilement , 
a  le  faire  rappeler  au  ministère. 
I^  jeune  archiduchesse  'arrivj^  à 
^  Strasbourg  dans  les  premiers  jours 
^.  de  mai  ij^o.  Des  lêles  continuelles 
raccompagnèrent  depuis  les  fron- 
tières jusqu'à  la  capitale  ;  par- 
tout on  lui  prodigua  les  tén^oi- 
gnages  de  la  joie  que  sa  vue  ins- 
piroit  ;  on  la  complimenta  deux 
ibis  en  latin ,  et  elle  répondit  sur- 
le-champ  dans  la  même  langue. 
L'accueil  qu'elle  reçut  de  la  cour 
de  Louis  XV  ne  lut  pas  moins 
flatteur  pour  elle.  Le  i6  mai 
elle  s'unit  au  prince  malheureux- 
dout  elle  devoit  adoucir  et  par- 
tager les  infortunes.  On  observa 
qu'aussitôt  après  la  cérémonie  le 
ciel  se  couvrit  de  nuages  épais  ,^ 
et  que  deux  orages  mêlés  de  ton- 
nerre empêchèrent  le  peuple  de 
jouir  à  Faris  et  à  Versailles  du 
spectacle  du  feu  d'artifice  et  des 
illuminations.  Les  rues  furent 
désertes  j  et  ceux  qui  aiment  à 
Croire  aux  présages  purent  en 
former  «n  bien  sinistre ,  en  con- 
templant la  profonde  obscurité 
de  l'atmosphère  de  la  France, 
bientôt  la  tête  donnée  ?  Je  3o  du 
même  mpis  par  la  ville  de  Paris 
fut  marquée  par.  un  aÔreux  dé- 
sastie.  Un  emplacement  mal 
choisi ,  où  de  larges  fossés  n*a- 
voient  point  été  comblés ,  vit  périr 
plu^s  de  I200  spectateurs  ;  plu- 
isieur^  autres  ,  montés  sur  le  pa- 
rapet du  iPont-royal  pour  se  dé- 
gager de  la  foule ,  tombèrent  dans 
la  Seine  et  y  furent  engloutis.  La- 
dauphine ,  désesjpérée  de  ce  cruel 
événement  ,  inoatant  la  bienfai- 
sance de  son  époux,  envoj^a  au 
'  lieutenant  de.  police  tout  l'argent 
qu'elle  posèédoit.  Oii  la  vit  en- 
suite accorder   des  secours  aux 


MARI 

personnes  peu  opulentes  em-» 
ployées  dans  sa  maison ,  «t  aux 
prisonniers  détenus  pour  paie-  - 
ment  de  mois  de  nourrice.  Se 
trouvant  dans  la  fprêt  de  Fontai- 
nebleau ,  où  elle  avoit  suivi  Le 
roi  a  la  chasse ,  elle  entendit  ui^ 
femme  pousser  des  cris  de  dé- 
sespoir ;  celie-ci  lui  ayant  appris 
que  son  mari  venoit  d'être  cian- 
gereusement  blessé  par  un  cerf  ^ 
Marie-Antoinette  bii  donna  aus- 
sitôt tout  l'ôr  qu'elle  avoit  sur  elle,, 
la  força  de  monter  dans  sa  voiture 
avec  le  jeune  enfant  qu'elle  con- 
duisoit ,  et  obtint  de  Louis  XV  , 
sur  le  lieu  même  ,  une  pension 

Êour  cette  famille.  Le  peintre 
^agoti  a  fait  de  cet  acte  d liuma- 
nité  le  sujet  d'un  de  ses  tableaux 
les  plus  intéressans.  La  dauphine». 
instruite  qu'un  offîcier  dont  le 
corps  avoit  été  réformé  se  trou- 
voit  sans  emploi  et  dans  l'indi- 
gence ,  commande  un  uniforme 
d'un  régiment  en  activité,  se  le 
fait  apporter  ,  met  dans  l'une  des 
poches  un  brevet  de  capitaine , 
cent  louis  dans  l'autre ,  une  boîte 
d'or  et  une  montre  d^or  dans  1a 
veste  ,  et  ordonne  d'en  revêtir 
l'officier.  Un  grand  non^r^  d'au- 
tres actions  généreuses  marquoieBt 
honorablement  ses  jours ,  et  la  fai- 
soient  aimer  tant  qu'elle  fat  dau- 

Ehine  ',  elle  obtint  bien  moins  de 
onheur  lorsqu'elle  fut  reine,  fîa 
montant  sur  le  trône  ,  on  la  vit 
renouveler  l'exemple  de  Louis 
XII.  M.  de  Pontécoulant ,  major  , 
des  gardes  du  corps  lui  avoit  dé- 
plu ;  aussi ,  dès  qu'elle  fut  reine , 
il  donna  sa  démission.  Marie-^ 
Antoinette  l'apprit  ;  sur-le>cnarop 
elle  fit  appeler  le  prince  de  Beau- 
^eau  :  «  Allez  ,  lui  dit-elle  ,  an- 
noncer a  M.  de  Pontécoulant  (jue 
la  reine  ne  venge  pas  la  dauphiae, 
et  qu'elle  le  prie  d'oublier  entiè- 
rement ie  passé  ,'  en  restant  près 
d'elle  à  spn  posté.  »  A  1^  mort 


MARI 

an  monarque ,  les  peuples  étoient 
dans  l'usage  de  payer  un  droit 
conna  sous  le  nom  de  ceinture  de 
la  reine  ;  elle  sollicita  Tcxeraptio  n 
de  cet  impôt ,  et  l'obtint.  On  lui 
adressa  alors  le  quatrain  suivant  : 

Vous  renonces,  «imabU  sonvcreine. 
An  plvt  beau  de  tos  rerenut  \ 
llat«  queTOMMrviroit  U  ceinture  de  reîne  ? 
Vous  avez  ceile  de  Vénus.  , 

Bientôt  après  elle  eut  le  plaisir  de 
recevoir  ses  frères  à  Versailles. 
L'archiduc  Maxi milieu  y  parut 
en  1775  ,  sous  le  nom  de  comte 
de  Burgaw,  et  l'empereur  Joseph, 
en  178 1  ,  sous  celui  de  comte  de 
,  Falckensteia.  Dans  le  cruel  hiver 
de  1788  ,  en  la  vit  montrer  une 
ame  aussi  compatissante  que  gé- 
D45reuse.  ^près  avoir  destine  ôoo 
louis  de  sa  cassette  à  être  dis- 
tribues aux  plus  indigens ,  elle 
écrivit  au  lieutenant  ae  police  : 
«  Jamais  dépense  ne  m'a  été  plus 
agréable,  »  Les  Parisiens ,  recon- 
Doissans ,  se  plurent  alors  a  élever 
ttue  pyramide  de  neige  près  de  la 
rue  âaînt-Honoré ,  et  a  y  tracer 
ces  yiers  : 

Rdae  d^nr  U  bont^  surpasse  les  appu  , 
Pièsd'un  r^  bienfaisant  occupe  ici  ta  place  : 
Si  ce  monument  fréU  est  de  jielge  ou  de 

Kos  cAurs  pour  toi  ne  le  sont  pis. 

Us  alloient  bientôt  changer.  A 
cette  ^oque ,  la  calomnie  com- 
mencoit  k  répandre  de  la  défaveur 
sur  Marie  -  Antoinette ,  en  atta- 
quant ses  mœurs  et  son  caractère, 
w^  libelles  obscurs  l'accusèrent 
de  faire  snccéder  les  intrigues  aux 
mtrigqes  ;  mais  fl^stoire  doit  re- 
jeter ces  imputations»  dont  au- 
cune n'a  jamais  été  prouvée  ,  et 
dont  plnsietirs  parurent  même  îh- 
vraisemblables.  La  yénXé ,  qui  ne 
peut  se  hiîre  ,  est  forcée  cepen- 
dant d'avdner  que  la  reme  eut 
des  torts.    Une  'grande  mobilité 


MARI  i55 

dans  l'imagination  lantparoilre 
souvent   légère,    et    quelquefois 
j"  dissimulée  ;   une  inquiétude  ui:<r 
I  turelle,  la  haine  du  repos  ,  la  por- 
toient  an  déplacement,  ^wn  modes 
nouvelles ,  à  la  variété  des  p^aisuv». 
Trop  de   profusion  dans  sa  dé- 
pense lui  firent  prodiguer  porir 
des  objets  de  luxe  des  sommes 
qui  eussent  pu  trouver  un  em* 
plo!  plus  utile.  L'oubli  de  toute 
étiquette   dans  rintéricur  de   sa 
maison  ,  de  tout  cérémonial  dan« 
st^  fêtes  .  tendirent  à  altérer  ]e 
respect  dii  à  son  rang  ;   et  sou 
goijt  à  s'environner  de  hootâons,^ 
k  jouer  la  comédie  ,  à  y  remplir 
des    rôles    subahemes ,    c<»ntri-» 
huèrent    aussi    k    le    diminuer* 
Trompée  par  sa  naissance ,  voyant 
sa  mèregouverner  par  elle-même ) 
elle  put  dJIFicilement  se  persua* 
der  qu'en  France*  la  reine  n'étoit 
que  l'épouse    du  roi.  Née  dans 
une  contrée  où  la  féodahté  règne 
avec  tous  ses  privilèges ,  la  dis- 
tance du  peuple  aux    nobles  y 
est   immense  ;    en    France  ,  an 
contraire  ,  où  la  noblesse  sûiv4Ml 

J  souvent  les  places  ,  où  les  rangs 
se  touchoient  et  cherchoient  sauf 
cesse  à  se  confondre ,  tout  devoit 
tendre ,  du  moins  de  la  part  des 
souverains  ,  k  conser\*er  des  forw 
mes  plus  respectueuses  ,  plus 
capables  d'assurer  leur  tranquil- 
lité et  la  sâreté  de  leur  personne. 
Les  premiers  reproches  faits  à 
la  reine  lui  donnèrent  de  l'hu- 
meur ;  elle  eut  la  maladresse  de 
la  tém(*igner  ;  et  dès^lors  des 
méchans  s'attachèrent  k  répandre 
que  ,  restée  dans  le  cœur  etatiè* 
rement  Autrichienne ,  fière  et  en- 
nemie naturelle  des  Français ,  elle 
ne  pourroit  jamais  faire  leur  bon- 
heur,-Uff  événement  fâcheux  ser- 
vit leur  haine  en  compromettant 
le  nom  de  Marie- Antoinette  dans 
un  procès  scandaleux.  C'est  ce4m 
qui  fut  intenté  pour  le  paiement 


i56 


MARI 


d'un  collier  de  diamans  ,  adbetë 
sous  le  nom  de  la  reine ,  et  dont 
le  prix  énorme  fut  reclamé  par 
deux  joailliers.  11  fut  prouvé 
que  Marie- Antoinette  ne  les  con- 
noissoit  pas  ,  et  n'a  voit  jamais 
donné  Tordre  de  cette  acquisi- 
tion. Mais  une  femme  ayant  sa 
taille  et  son  maintien  eut  la  har- 
diesse de  se  faire  passer  pour 
elle,  de  donner  un  rendez-vous 
À  minuit,  au  milieu  du  parc  de 
Versailles ,  a  un  cardinal  ;  et  cette 
audace  extraordinaire  resta  im- 
punie par  l'arrêt.  Cette  affaire 
répandit  un  niiage  sur  la  con- 
duite de  la  reine  ,  et  dut  empoi- 
sonner ses  jours.  Lorsque  le  con- 
trôleur-général Calonne  eut  an- 
noncé qu'il  existoit  un  vide  consi- 
dérable dans  les  finances  de  l'état , 
la  malveillance  en  accusa  sour- 
dement les  profusions  delà  reine. 
La  dette  publique  augmentant  de 
jour  en  jour,  et  le  crédit  national 
s'évanouissant ,  on  proposa  de 
convoquer  les  états  -  généraux  , 
pour  éteindre  Tune  et  faire  re- 
naître l'autre.  Marie  -  Antoinette 
pressentit  les  malheurs  qu'ils  dé- 
voient répandre  sur  elfe  ;  aussi 
s'efïprça-t-elle  d'en  retarder  la 
convocation.  C'est  à  cette  époque 
que  ses  peines  intérieures,  blan- 
chirent entièrement  ses  cheveux, 
quoiqu'elle  n'eût  que  34  ans.  Elle 
se  fit  peindre  alora,  et  donnant 
ce  portrait  à  èon  amie  madame 
de  Lamballe  ,  elle  mit  au  bas  ces 
mots  de  sa  main  :  «r  Ses  malheurs 
l'ont  blanchie.  »  Dès  la  procès- 
cession  pour  l'ouverture  des  états, 
où  elle  assista ,  ses  traits  ,  que  le 
sourire  animoit  d'ordinaire  ,  pri- 
rent un  caractère  de  mélancolie 
qu'ils  ne  quittèrent  plus.  Elle  parut 
dans  la  première  séance  ,  debout 
et  vétne  avec  luae  grande  simpli- 
cité* Sans  cesse  on  l'entendit  ré- 
péter alors  :  «  Que  le  roi  soit  tran- 
qtlille  et  respecté  !  pour  moi,  je 


BIARI 

serai  toujours  Tieureitsc  de  son 
bonheur,  a  Les  événemens  désas- 
treux qui  suivirent  développèrent 
en  elle  le  courage  le  plus  réflé- 
chi. Le  6  octobre  1789  des  canni- 
bales furieux  faisoient  retentir 
par- tout  la  menace  de  la  mettre 
en  lambeaux  et  de  déchirer  ses 
entrailles  ;  sa  paisible  assiduité 
auprès  de  ses  enfans  n'en  fut  point 
interrompue.  Au  milieu  de  lanuit, 
un  ministre  lui  adressa  ce  billet  .*  .^.^ 
«  Madame  ,  prenez  prompteraent 
vos  mesures  ;  demam  matin  à  six 
heures  ,  vous  serez  assassinée.  » 
Son  front  conserva  sa  sérénité  a 
cette  lecture,  et  elle  cacha  le  billet. 
Bientôt  les  portes  du  château 
brisées ,  les  gardes  du  corps  égor- 
gés ,  les  cns  des  victimes  ,  les 
mugissemens  de  la  multitude  ,. 
rendirent  la  fm  de  cette  nuit  af- 
freuse. A  l'aube  du  jour,  des  as- 
sassins pénétrèrent  dans  l'appar- 
tement de  la  reine ,  et  mirent  son 
lit  eu  lambeaux  à  coups  de  sabre. 
Elle  venoit  de  le  quitter  pour  se 
réfugier  chez  le  roi.  Cependant 
les  meurtres  continuoient  :  pour 
les  faire  cesser ,  Louis  XVI ,  et 
la  reine  tenant  ses  deux  enfans 
par  la  main ,  parurent  sur  le  bal- 
con du  château ,  et  vinrent  crier 
grâce  pour  leurs  gardes.  Cet  as- 
pect étonna  les  forcenés.  Bientôt 
ce  cri  universel  et  redoutable  se 
fît  entendre  :  «  La  reine  seule  et 
point  d'en  fans.  »  Celle-ci  jugeant 
que  l'instant  de  sa  mort  est  arrivé, 

Ï)ousse  son  fils  e^  sa  fille  dans 
'appartement ,  les  jette  dans  les 
bras  de  leur  père  ,  et  sans  laisser 
k  ceux  qui  l'entourent  le  temps 
de  la  réflexion  ,  elle  reparoît  seule 
sur  le  '  balcon  ,  présentant  con> 
rageusement  sa  tête  au  coup  mor- 
tel. Sa  contenance  hardie  et  fière> 
son  mépris  de  la  mort ,  arrêtent 
l'effet  des  menaces ,  et  forcent 
les  applaudissemens  de  la  muK 
titude  fmieuse.  Marie*  ADtoinette> 


MARI 

» 

cpndui|iB  daûs  la  même  jaumëe 
à  Paris  ayec  son  époux  ,  eut  à 
sappoï'ter  pendant  un  trajet  qui 
dura  six  heures  ,  le^  spectacle  le 
plus  effçojable.  Devant  sa  voi- 
ture ,  au  bout  de  deux  piques  ,  on 
portoit  les  têtes  de  deux  gardes 
au  corps  ';  autour  d'elle ,  des  fu- 
ries ivres  et  dégouttantes  de  sang 
faisoient  retentir  l'air  d'impréca- 
tions. Bi^tôt  le  châtelet,  instrui- 
sant la  procéd  ure  contre  les  meur- 
triers ,  lui  £t  demander  des  ren- 
sejgnemens  sur  les  attentats  dont 
elle  avoit  manqué  d'êti^e  victime  ; 
elle  répondit  aux  députés  :  «  Je 
ne  serai  jamais  la  délatrice  d'au- 
cun des  sujets  du  roi  »  ;  et  sur 
les  instances  d'autres  conmiis- 
saires  ,  elle  dit  :  «  Messieurs ,  j'ai 
tout  vu  ,  tout  entendu ,  et  tout 
oublié.  »  Dans  les  premiers  mois 
de  son  arrivée  elle  employa  3oo 
mille' livres  de  ses  épargnes  à 
retirer  du  Mont-de-Piété  les  vê- 
temens  qui  j  avoient  été  déposés 
par  des  mdigcns  ;  mais  ses  Dien- 
laits  ne  calmèrent  point  l'efferves- 
cence excitée  contre  elle.  Aussi  , 
lorsque  Louis  XVTrésolut  de  fuir, 
elle  s'empressa  de  le  suivre ,  quoi- 
qu'elle répétât  souvent  :  «  Ce 
voyage'  ne  nous  réussira  pas  ;  le 
roi  est  trop  malheureux.  »  Ma- 
rie -  Antoinette  ,  arrêtée  comme 
son  époux  à  Va  rennes ,  rentra 
aux  Tuileries ,  où  des  commis- 
saires vinrent  recevoir  sa  décla- 
ration ,  qui  fut  ainsi  conçue  :  «  Le 
roi  désirant  partir  avec  ses  en- 
fans  ,  rien  dans  la  nature  n'auroit 
pu  m'erapêcher  de  le  suivre.  J'ai 
assez  prouvé  depuis  deux  ans  que 
je  ne  le  quitterai  jamais.  Ce  qui 
m'y  a  encore  plus  déterminée  , 
c'est  l'assurance  positive  que  j'a- 
Vois  que  le  roi  ne  vouloit  point 
quitter  la  France  ;  s'il  en  avoit 
eu  le  désir,  toute  ma  force  eût 
^té  employée  pour  l'en  empêcher.  » 
Unmotnentdecalme  succéda  à  cet 


MAHI 


iSy 


I  orage;  il  ne  fut  pas  de  longue 
durée:  les  journées  du  so  juiu 
et  du  10  août  1792  arrivèrent. 
Dans  la  première  ,  Marie -Antoi- 
nette, placée  derrière  la  table 
du  conseil  ,  entre  ses  deux  en- 
fans  ,  ne  donna  pas  la  plus  lé- 
gère marque  de  crainte.  Elle  sou- 
tmtpeitdantplus  de  quatre  heures 
le  spectacle  hideux  d'une  popu- 
lace sans  frein,  armée  de  mille  ms- 
trumens  de  mort ,  brisant  les 
portes,  menaçant  tout  ce  qu*elle 
auroit  dû  respecter.  Le  vendredi 
10  août  le  château  fut  cerné  par 
les  bataillons  arrivés  de  Marseille, 
et  reunis  aux  rassemblemens  des 
faubourgs.  On  avoit  d'abord  cher- 
ché h  encourager  les  soldats  d^ 
garde  à  le  défendre  ;  la  reine  vou- 
loit y  périr ,  et  fit  tous  ses  efforts 
Eour  décider  Louis  XVI  a  com- 
attre  et  a  mourir  les  armes  à  la 
main  ;  mais  enti'aînée  par  la  re- 
traite du  monarque  au  sein  de 
l'assemblée  ,  elle  y  conduisit  ses 
enfans.  Le  trajet  fut  extrêmement 
périlleux  pour  elle.  Le  peuple , 
animé  ,  lui  adressoit  de  toutes 
parts  les  invectives  les  plus  alro^ 
ces  et  les  menaces  les  plus  effrayan- 
tes ;  un  instant  il  parut  déterminé 
k  lui  fermer  le  passage  et  à  la  se" 
parer  de  son  époux  ^  mais  après 
une  harangue  énergique  du  pro- 
cureur-général du  département , 
les  rangs  s'ouvrirent  (levant  çlle- 
Renfermée  dans  la  loge  des  jour* 
nalistes  de  l'assemblée ,  elle  y: 
entendit  prononcer  la  déchéance 
du  monarque ,  l'appel  de  la  con- 
vention qui  devoit  le  juger  ,  et 
en  sortit  bientôt  pour  1  accom- 
pagner au  Temple.  On  ne  per- 
mit k  aucune  de  ses  femmes  de 
partager  sa  captivité  ^  madame  de 
Lamballe  ,  qui  le  demandoit ,  fut 
jetée  aussitôt  dans  une  autre  pri-^ 
son. ,  La  reine  ,  logée  dans  le 
second  étage  de  la  tour ,  avec 
:  sa  fille  et  madame  EUzabedi  ^  oa- 


258 


MARI  * 


)    ' 


cUpa  la  seule  chambre  qui  eût 
une  cbeminée.  On  n'j  vojolt  ja- 
mais le  i»oleil  ;  de»  soupiraux  ,  au 
.lieu   d^  l'enêtres,   ëtoient  garuis 
d'épais  barreaux  de  iér,   et  ne 
procuroieot  qu'une    clarté  triste 
et  un   faux  jour.    C'est  la    que 
Marie  -  Antoinette  développa  un 
,  caractère  plus  grand  que  dans  au* 
.cun  autre  temps  de  sa  vie.  Tou- 
jours calme  au  milieu  des  siens  , 
elle  leui*  inspira  la  résignation , 
Foubli  des  outrages  et  de  tous 
les  maux.  Lorsque;  Louis  XVI  lui 
apprit  qu'il  et  ut  condamné  ,  elle 
le  félicita  de  la  iln  d'une  exis- 
tence si  pénible  pour  lui ,  et-  sur 
le  prix  immortel   qui  dey  oit  la 
.couronner.   A   la    mort    de   son 
•époux,  la  seule  demande  qu'elle 
.présenta  k  la  convention  lut  de 
réclamer  des  vêteraens  de  deuil  ; 
.elle  les   porta  jusqu'à  la  fin  de 
ses  jours,   qui  n'étoit  pas   bien 
éloignée.   Le  4  juillet  1795    on 
la  sépara  de  son  fils;  elle  sentit 
dès-lors  que  cette  séparation  al- 
loitétre  éternelle,  et  qu'en  écar- 
tapt  d'elle   un   enfant    plein  de 
grâces  ,  on  vouloit   lui   enlever 
tout  moyen  d'exciter  quelque  pi- 
tié.  Eile  n'en  eut  pas  moins  le 
conrage  de  disposer  son  fils  à 
ne  plus  la  voir,  et  à  ne  point 
6e  chagriner  de  sa  longue   ab- 
.  sence.  ^  Le    5  aoi^  suivant  des 
.hommes  armés  vinrent  au  milieu 
de  la    nuit  enlever  .Marie- An- 
.  toinette   pour  la   conduire. à  la 
.  Conciergerie.  La  chambre  basse , 
appelée  sa!iie  du  conseil ,  sombre 

•  et  numide  ,  y  devint  son  dernier 

•  asile.  Le  }eudi ,  5  octobre  ,  la 
convention  ordonna  qu'elle  seroit 
mise  en  jugement  ;  l'acte  d'accu- 
sation purtoit  qu'elle  avoit  dila- 
pidé les  finances  ,  épuisé  le  trésor 
public  en  faisant  passer  des  som- 
mes à  rerapereur  ,  entretenu  des 
corresponciances  avec  les  ennemis  | 

'^lan^ei's,  et  favorisé  les  t^o  Cibler  ! 


MARI 

de  l'intérieur.  Malgré  le  grand 
nombre  de  témoins  entendus  yW 
ne  put  acquérir  contre  elle  la 
moindre  preuve  ;  aussi  son  défen- 
seur, M.  Chauveau  -  la  -  Garde , 
s'écria-t-il  avec  raison  î  «  Je  ne 
suis,  dans  cette  affaire,  embar- 
rassé que  d'une  seule  chose,  ce 
n'est  pas  de  trouver  des  réponses, 
mais  une  seule  accusation  vrai- 
semblable. »  Parmi  les  témoins 
appelés ,  Bailly  ,  maire  de  Paris , 
eut  le  courage ,  non  seulement  de 
ne  rien  reprocher  a  l'accusée  ni 
à  la  mémoire  de  Louis  •  XYI , 
mais  encore  de  blâmer  le  féroce- 
acci^sateur  Fouqnler-Tin ville  d'a- 
voir rédigé  son  act«  d'accusatioa 
sur  des  faits  notoirement  faux  et 
calomnieux.  Manuel  lui-même  » 
procureur  de  la  commune  , 
qu'on  croyoit  altéré  du  sau|^ 
ae  Marie- Antoinette,  lui  rendit 
justice ,  et  plaignit  hautement  sa 
destinée.  'On  la  vit  répondre  a. 
tous  les  inteiTogatoires  avec  au- 
tant de  précision  que  de  fermeté. 
Hébert  lui.  aj an t  reproché  d'avoir 
cherché  à  dépraver  les  mœurs 
de  son  fils;  «  Sur  un  fîut  aussi 
odieux,  répliqua-t-elle,  j'en  ap- 
pelle à  toutes  les  mères.  »  Son 
ton  noble,  .son  indignation  ma- 
jestueuse ,  se  communiquèrent 
bientôt  à  tous  les  auditeurs.  On 
accusa  Hébert  l«il-même  d'avoir 
voulu,  par  une  infâme  inculpa- 
tion ,  rendre  l'accusée  plus  in- 
téressante ;  et  dès  cet  instant  il 
perdit  la  faveur  populaire.  Eln 
attendant  son  dernier  moment , 
Marie  -  Antoinette  ne  laissa  pa- 
roître  aucun  signe  d'émotion. 
Retirée  dans  la  prison  après  une 
séance  de  dix-huit  heures  ,  tran- 
sie de  froid ,  elle  s'enveloppa  les 
pieds  d'une  couverture  ,  et  s'en- 
dormit, tranquillement.  Le  lea- 
demain  ,  a  onze  heures  du  matin , 
elle  monta  sur  la  c&arrette  qui  la 
conduisit  à  Péchofoud.  «  Voici  • 


MARÏ 

jBïdame,  lui  dit-on  alors,  Pins- 
Unt  de  vous-  armer  de  courage. 
—  De  courage  !  reprit-elle  ,  il  y  a 
si  loug-temps  <|ue  j'en  fais  ap- 
prentissage ,  qu'il  n'est  pas  à  croire 
que  J'en  manque  à  cette  heure.  » 
ihï  lui  avoit  été  sa  robe  de  deuil 
pour  la  revêtir  d'un  mauvais  nlan- 
teau  de  lit.  Malgré  tout  ce  qu'on 
pat  faire  pour  exciter  le  peuple 
a  riujurier  pendant  le  trajet,  il 


MARI 


tfarda  an  sombre  et  profoud  si- 
leuce.  A  mrdi ,  le  cortège  arriva 
sur  la  place  de  Louis  XV.  Marie- 
Antoinette  jeta   un  long  regard 
Siu*  les  Toileries ,  et  monCa  avec 
précipitation  surl'échafaud.  Lors- 
qu'elle y  fut  parvenne,  elle  se 
mit  a  genoux ,  et  dit  :  «  Seigneur  ! 
éclairez  et  touebez  mes  bourreaux  ; 
adieu  pour  touj^ours ,  mes  enfans  , 
ie  vais  rejoin'dre  votre  père.   » 
Elle  leva  les  yeux  an  cid  et  les 
ferma  aussitôt  k  la  lumière,  le 
Bieroredi  i6  octobre  1793 ,  à  l'âge 
de  58  ans  moins  quelques  jours. 
Ses  conps,  déposé  au  cimetière 
de  la  Magdeleme,  fut  consumé 
dans  de  la  chafax  vire.  Les  cha- 
l^ins  avoîent  flétri  3ts  traits  ;  elle 
aVoit  même  presque  entièrement 
perdu  on  œil  par  l'air  humide  et 
malsain    dans  lequel  elle   avoit 
vécu  depuis  si  long-temps.  Marie^ 
Antoinette  narlmt  le  français  avec 
pureté ,  et  ritalien  comme  sa  lan- 
gue naturelle.  Elle  savoit  le  latin, 
et  possédoit  parfaitement  la  géo- 
graphie et  FEisfoire.  Elle  jugeoit 
avec  goût  df»  pi*dâucti6ns  de  tons 
les  arts ,  et  stir-tout  de  celles  de 
la  musîqae.  Elle  se  distingua  par 
Fafiabîlilé  âàtis  ééê  manières ,  par 
la  force  ei  la  constafnce  dans  les 
sentiment.  Elle  fat  ^défense  ,  et 


"9 

le  port  de  sa  tête,  une  grande 
élégance  dans  toute  sa  per^onue, 
la  mcUoient  dans  ie  cas  de  rem- 
porter   sur    beaucoup    d'autres- 
femmes   qui    avoieat    reçu  plus 
d'avantages  de  la  nature,  bon  ca- 
ractère etoit  doux  et  prévenant  : 
facilement  touchée  par  les  mal- 
heureux ,  aimant  à  les  protéger  ,* 
à  les  secourir  eu  toute  occasion , 
elle  montroit  une  ame  seusible  , 
bienfaisante ,  et  réanissoit  deux 
qualités  assez  rares  à  rencontrer 
ensemble^  celles  de  se  plaire  k 
rendre  service ,  et  de  jouir  du  bien 
qu'elle  avoit  fait.  Un  grand  attrait 
pour  le   plaiiir.    peu  de  gaieté 
naturelle ,  rien  aosoiument  de  dé- 
terminé dans  sa  façon  de  penser  , 
Fempéchoient   d'être   aussi  bien 
dans  la  société  que  ses  qualitéà» 
personnelles  et  son  extérieur  l'ai^- 
nonçoient.    Sa    familiarité    nui- 
soit   à    sa   considération  ;   et  le 
maintien    que  les    circonstances 
ou  les  conseils  lui  faisoient  pren^*' 
dre  choquoit  dans  la  femme  ai- 
mable ,  acception  sous  laquelle 
on   étoit  trop    accoutumé    à  la 
considérer.  De  là  venoit  que  nfea- 
cun  en  étoit  quelquefois  mécon* 
tent  y  et  qu'on  en  disoit  souvent 
du  mal ,  en  s'étonnant  d'en  dire.  » 
Marie-Antoinette  eut  quatre  en- 
fans,  i*  MAME-Thérèse-Charlotte, 
née  le  19  décembre  1778  ,  qi»  « 
épousé  le  duc  d'Angouieme  »  so» 
cousin  'f  2»  Louis  ,  né  le  aQ  octo- 
bi'e  1781  ,mQrt  le  4  j""*  '7^9* 
dans    sa    neuvième    année  ;    !:>* 
Charles-Louis ,  né  au    mois  de 
mars  1785  ,  nommé  duQ  de  Nor* 
Aiandie   jusqu'après  la  mort  do, 
son  frère  aigé ,  époque  k  laquelle 


r  ù  prit  le  titre  de  dauphin  ,  mort 
sut  donner  aveè  ces  grâces  af-  r  en  179?  ',  4^  une  Glle  morte  en 
fectneuses  ftni  doublent  te  prix  bas  âge.  Sa  mère  s'affligeoit  san& 
du  bienfait.  M.  de  B^eoval,  oans  modération  de  cette  perle  -,  on  bii 
•es  Mémoires ,  la  ijeint  ainsi  :  ohserva  que  sa  douleur  n'avoit 
«  L'éclat  du  teint  de  bette  prin-  pour  objet  qu'un  çnfant,  dont e lie 
€e»s«^l>eaiMd!up  4^Bf^«nt  daini    n'ayoït  riett  pu  yair  cAcore  qM 


• 


i6o 


MARI 


pût  justifier  dels  regrets  sî  vîfs. 
«  An!  s*écria-t-elle ,  n'eût -elle 


?; 


as  été  ma  plus  tendre  amie  ?  » 
Un  a  publié  plusieurs  Vies  de 
Marie  -  Antoinette  ;  celle  en  3 
vol.  in-i2  ,  publiée  par  madame 
Guénard  ,  se  fait  lire  avec  in- 
térêt ,  malgré  trop  de  longueurs. 

XVII. MARIE  DE  Cleves,  femme 
de  Henri  ï*/  du  nom  ,  prince  de 
Gondé  ,  inspira  Tamour  le  plus 
violent  au  auc  d'Anjou ,  depuis 
Henri  III.  Ce-  prince  étoit  dans 
tout  le  feu  de  sa  passion ,  lors- 
qu'il fut  appelé  au  trône  de  Po- 
logne ;  il  ne  cessa  de  lui  écrire  de 
ce  pays,  signant  de  son  sang  toutes 
ses  lettres.  Il  pensa  même,  a  son 
retour  en  France  ,  à  fajje  rompre 
le  mariage  du  prince  de  Conaé  , 
et  a  épouser  Marie.  Mais  Cathe- 
rine de  Médicis  ,  craignant  l'as- 
cendant qu'elle  «uroit  sur  son  fils, 
prit  si  bien  ses  mesures,  que  Marie 
mourut  presque  subitement,  le 
3o  octobre  i5y^y  ài  i8  ans.  Henri 
in ,  au  désespoir ,  se  refusa  toute 
nourriture  pendant  trois  jours  ;  et 
rougissant  ensuite  de  l'excès  de  sa 
douleur  ,  il  publia  lui-même  qu'il 
avoit  été  ensorcelé  par  une  croix 
et  un  pendant  d'ofeille.  C'étoit 
vouloir  s^excuser  d'une  foiblesse 
par  une  sottise. 

XVni.  MARIE- CHRISTINE- 
VICTOIREde  BAviiRE,filledeFer- 
dinand  de  Bavière ,  née  k  Munich 
en  1660,  mariée  en  i68o,kChâlons 
en  Champagne^  k  Louis,  dauphin, 
fils  de  Louis  XÏV,  mourut  en  1690, 
des  suites  de  l'enfantement  du 
duc  de  Beiri.  Près , d'expirer ,  elle 
embrassa  son  fils ,  en*  lui  disant  : 
«  C'est  de  bon  cœuf ,  quoique  tu 
me  coûtes  bien  cher  !  »  Elle  dit 
au  duc  de  Bourgogne  :  «  N'ou- 
bliez jamais  ,  mon  fils  ,  l'état  où 
vous  me  voyez  ;  que  cela  vous  ex- 
cite à  la  erainte  de  Dieu ,  à  qui  je 


MARI 

vais  rendre  compte  de  mes  ac* 
tions.  Aimez  et  respectez  toujours 
leroi  et  monseigneur  votre  père  ; 
chérissez  vos  frères  ,  et  conservez 
de  la   teii dressée  pour    ma   mé- 
moire. »    C'est  à   cette  occasion 
que  Louis  XIV  dit  au  dauphin  , 
en  le  tirant  du  chevet  du  lit  de 
son  épouse  mourante  :  «  Voila  '  ce 
que  deviennent  les  grandeurs  ! ...  » 
Cette  princesse  avoit  de  l'esprit , 
aimoit  les  arts  ,  s'y  connoissoit,  et 
les  protégeoit.   On   se   souvient 
de  plusieurs  de  ses  reparties  in- 
génieuses ou  délicates.  Le  roi  lui 
disant:  a  Vous  ne  m'aviez  point 
dit ,  Madame,  que  la  duchesse  de 
Toscane ,  votre  sœur,  étoit  extrê- 
mement belle.  —  Puis-je  me  res- 
souvenir ,  répondit-elle ,  que  ma 
soeur  a  toute  la  beauté  de  sa  fa- 
mille, lorsque  j'en  ai  tout  le  bon- 
heur ?  »  Elle  eut  d'abord  cette 
envie  de  plaire ,  qui ,  dans  «ne 
femme  ordinaire ,  est  quelquefois 
taxée  de  coquetterie ,  et  qui,  dans 
une  princesse ,  supplée  ou  ajoute 
aux  agrémens  de  la  figure.  Cette 
envie  se  dissipa  bientôt.  Madame 
la  dauphine,livréek  ses  favorites, 
n'aimoit  que  la  retraite;  et ,  après 
les  premières  fêtes ,  sa  maison  eut 
plutôt  l'air  d'un  monastère  que 
d'une  cour  :  aussi  elle  ne  fut  pas 
autant  regrettée  qu'elle  le  méri- 
toit. 

XIX.    MARIE  -  ADÉLAÏDE 

DE  Savoie  ,  fille  aînée  de  Vi«tor-\ 
Ariiédée  II  ,  née  a  Turin  (en 
i685  ,  fut  promise  au  duc  de 
Bourgogne ,  depuis  dauphin  par 
le  traité  de  paix  conclu  dans  cette 
ville  en  169Q.  Ce  mariage  se  ce* 
lébra  l'année  d'après.  La /prin- 
cesse étoit  propre  k  faire  le  non- 
heur  de  son  époux  par  son  esprit, 
ses  grâces ,  et  sa  sensibilité.  Le 
peuple  ,  dans  la  joie  de  voir  finir^ 
la  guerre  par  cet^e  alliance ,  Rap- 
pela la  Prmcesse  de  la  paix.  Ém 


pe 


\ 


Ma  ri 

1170a ,  le  duc  de  Bourgogne  j  lioiii- 
mé  généralissime  des  ai^mées  en 
t*landre  ^  ajant  d'abord  eu  cjuël- 
'^e  désavantage  ,  la  duchesse  , 
^i  entendit  k  Versailles  blâmer 
la  conduite  de  son  époux  ^  île  put 
Retenir  ses  laimes,  et  s'abandonna 
k  une  douleur  amère.  Madame  de 
Màintenon  ;  qui  étoit  présente  , 
reèueillit  ses  précieuses  larmes 
lui-  un  ruban  qu'elle  envoya  aii 
|trince  ^  et  ranima  âidsi  daiis  son 
itœur  Tamour  de  la  gloire.  La  vic- 
toire de  Nimègue  en  fut  l'effet.  La 
FhinCe  perdit  eistte  prinicessc  en 
1713  ,  tandis  qu'^e  annoteoit  k 
ie  pajs  les  plus  bedux  jours, 
t  Je  sèns^ ,  di^it  -  elle  quelque 
tenfps  avant  sa  mort  >  que  mon 
tour  grandit  a  mesure  que  m^  for^ 
iune  m'élève.  «  Petidaût  la  guerre 
Ifo  \a  suèéëdsion  on  loi  proposoifi 
tnre  partie  dé  jén.  <t  Avec  qui  ^ou- 
iatrvamâ  qu«  i^  jôue  ?  répondit- 
«Ue ,  je  suiâ  èiitoifréè  de  temmetf 
gui  tremblent  pour  leurs  maris  et 
mûri  énfaïki ,  et  moî  je  tremble 
pour  l'état.  »  Gépéndaffit  on  Faè- 
isaésL  d'avoir  été  la  cause  d'untf 
{partie  de  nOs  ibalheurs ,  ^ar  Tin- 
filinatidtl  qu'elle  âfvoit  eonsèfrvétf 
pourr  sen  paf  A.  Du<j1o^  prétend 
qu*éAe  instf-tiHâdit  le  tôt  son  père 
W»  tëâ£r  né^  protêts  ntilitflired  ,  et 
f^'àftës  H  théit  i  Louis  Kl^ 
étt  kfûYit  eu  là  éi*eiav0  parf  teà  let-^ 
t#ef  t^tivéés  àantf  sa  iéassidné  i 
ait  k  taààx&i^  éé  ^isàhiehoti  :  «  IM 
T^iûtë  eo^^iiiné  itoùs  trofmrpioit.  # 
mt  fîèVrê  iêtàhntë  l'mpdrtâ  m 
p^U  dé  jimrs:  Cette  ^iuéëss)*  éic- 

f'Htftent  appeler  ses  dàhies^  et  dit 
la  ÛVLéhe»seâ}é  (itAsk:  «Adieii 
9k^  belle  difeilessê  ;  aujourd'hui 
^uphinté  ^  et  dismait)  nëâ  !  «  ^ 
%bmetàmïéi.  ëteir  i/iifé  et  ttâi^ 
méé'yM  H  kd  é^appôit  de*  ré- 
flte^âs  tnk  fMd  sétii.  EMe  db- 
«bËEàâ  jt^lu'k  mmdâthedfeMaiiité'- 
akm,'  ékiptégèaie  d«r  Lduiâ  XlV  t 


MARI 


iûi 


fes  peines  d'Angleterre  goorvei^- 
nenC  mieux  que  les  rois  ?  C'est  quë- 
les  hommes  gduvertlént  sous  li^^ 
règne  dès  femnies ,  et  les  temroéd 
sous  f^elui  des  hommes.  »  Sa  viva^ 
cité  Temportoif  quelquefois  tro^' 
loin  ;  mais  elle  saisissait  bien  le». 
momens.  Un  jouf  qu'elle  re-^- 
marqua  que  Louis  XIV  âtoit  im- 

Sortutt^  de  là  d^vétion  du  duo 
e  Bourgogne  Sou  épout  :  ûjedé»- 
sirerois  ,  ,aisoit«ellè^ ,-  de  ttioUi'i^ 
a^vant  mon  mari  j  e€  rëvenil* ensuite, 
potur  le  trouver  marié  avec  ané 
sœur  grise  ou  xtke  tourière  d# 
Sainte-Marie  ^  (Métii.  de  Dnolos;  f 
Nous  termiâerdhs  l'âiiiplË  de  la 
d*jiehesse  de  Boiirgogtie  ^r  lé 
portrait  qt'éii  a  triicé  le  due  âk 
Saint-SimdU.  é  DOuod'f  timide  ^ 
mais  adroite ,  ^oâtie  jusqii'k  ^tatius^ 
dré  de  faire  le  Moiuort  foâlà' 
personne,  et,  toute  légèt-e  éintd 

Qu'elle  étoit  ^  «apabté  de  ViMB  et 
e  suite.  Lti  eofitrâinte  jaéi)iiedaii# 
là  géue  ,  dont  elle  semoit  tdut  tef  \ 
poids  ,  sendllok  ttê?  lui  rieia  oifCbt^ 
ter.  Qttiiut  à  la  figura/  elle  étoil? 
réguliè^emdIit  laide.  LÀs^  jovList 
pendantes ,  le  front  àvaacé  ^  lé 
nesr  qui  ne  difok  fies/ ^  grosses 
lèvres  tombsinfes ,  déh  cheicrux  et  f 
des  sourei b  ehâu^s-brùas  ,  foyr^ 
bien  plattftéâ ,  des  y^ttu  le»  j^km*^ 
parittâs  ut  lèi  fkLtmàum^ànmàm 
éti  te  plt^  beau  teifttet  la  filuc 
belle npotfu  y  hf  cdtt'.lotig  avec^tnir 
sdup^A  de  ^dtmé  qui   vt  inb 
seyoit  poittt  Tftal ,-  (Hi  port  ûkiéi9? 
gaiàdt  i  pi^ïeaiij'  tliaidstueui^ 
éi  l&  regard  de  dième  ;  le  éow}ré' 
lo  plus«xpb«ssif  fUAOtailUloiigaef 
i*onde  mèbAe  i  àid4te  i  piit<ftiit49nke»f ' 
«niùpée  ^  niât  tiidihihB  de  ééfcué^ 
^r  lefinties  ;  ^lle  t^Uièoit  «a  dtti*» 
nmt  poitii.  Le^  gk^^ees  ttaiiknonst 
dfeHesMtoéfiié^'dè  IdUtf  «tym»'^' 
d«  toùti»^  ^»  itf^lèréfl  4  i^dS  pei' 
distourd  ks  plu5  eommuiisi  tJir 
Kii<  simplcr  év  tithtirel  ^  tou)o<if* 


i3a 


MARI 


chanwoit  a^c  cette  aisance  ;  qui 
•toit  en  elle  jusqu'à  la  communi- 
quer, à  tout  ce  qui  Tapprochoit* 
Elle  omoit  tous  les  spectacles  , 
ëtoit  i'ame  des  fêles ,  des  plaisirs, 
des  bais,  et  j  ra\issoitpar  les 
grâces  ^  U  justesse  et  la  perrectlon 
de  la  danse*  Elle  aimoit  le  jeu , 
s'amusoit  au  petit  jeu  ;  car  tout 
Ifamusoit.  Elje  préiSéroit  le  gros 
jeu ,  j  étott  jnrte  ,  exacte  ,  la  plus 
Belle  joueuse  du  monde ,  et  aans 
l'instant  faisoit  le  jeu  de  chacun. 
£n  public,  ftérieuse»  mesurée  ;  res- 
pectueuse air  ec  Je  roi ,  et  en  timide 
bienséance  avecmadame  de  Main- 
tenon.Ënparticulier,  causant,  vol- 
tigeant autour  d'eux  ;  tantôt  pen- 
che sur  le  bras  du  fauteuil  de 
Tan  ou  de  l'autre ,  tantôt  se  jouant 
sur  leurs  genoux  ,  elle  loar  sau- 
toit  au  cou  ,  les  embrassoit ,  les^ 
baisoit ,.  les  caressoit  ,  les  chii- 
ibniioil.  Admise  à  tout,  a  la  ré^- 
ception.des  courriers  qui  appor- 
toient  les  nouvelles  les  plus  inté- 
Fessantes,  entrent  chez  le  roi  k 
tpute  heure  ,  même  pendant  le 
Qpnaeil.  Utile  et  fatale  aux  mi- 

^  nistres  mômes  ;  mais  toujours  por- 
tée à  obliger ,  k  servir ,  à  excu- 
,^Br  5  à  bien  faire  ,  à  moins  i|u'eile 
Heiiil^t  vïolemment  poussée  contre  t 
.q!aelqu!un  ,  «omme  elle  le  fut  con-  { 
ti«Ponftchartrain,  qu'elle  nommoit 
qnt^lquefob  au  roi,  vQire vilain 
içif^gfîfi  i  ou  parv<|uelaue  cause 
lÉiajeure  ,  comme  elle  le  fut  con- 
'0  Cbamillart.  -r-  Sa  sœm* ,  Màbie- 
^uise  de  Sai^oie  ,  mariée  à  Phi- 
lippe. V>  rpi  d'Espagne,  se  fit 
aimer   de  ses  suje.is  par  le  soin 

.  qp'elle  pi^noit  de  leur  plaire,  et 
pai;  uibe  intrépidité  au-dessus*  d^ 
son  SQxe.  Philippe  ajant  pris  le 
]parti  de  se  ^iNsnare  en  Itfdie  pour 
«e  m^Urç  k  la  tète  de  sets  armée», 
llrsi  ËspagoqJs  demanderont  una- 
lùiïiement  que  leur  jeune .  reine  , 
quoique'  n'^^yant  pas  encore  qua- 
KuTM  ^n$^  £id  iioiun^.  régente 


MARI 

Êendant  l'absence  de  son  éponr^ 
\n  vaiaelle  voulut  s'y  opposer:' 
il  fallut  se  rendre  aur  vœux  de 
ses  peuples.  Elle  gouverna  .avec 
autant  de  sagesse  que  de  dexté- 
rité. Au  ipilieu  des  cruels  rêvera  ' 
qur  pi  US'  d'une  fois  mirent  Phi-* 
lippe  à  la  veille  d'être  forcé  de 
descendre  du  trôné ,  Marie-Louise 
alloit  elle-même  de  ville  en  ville 
animer  les  coeurs  ,  exciter  le  zèle-» 
et  recevoir  les  dons  que  lui  rap- 
portoieut  l(^s  peuples.  Elle  fournit 
ainsi    à  son.   man  plus  de  200 
mille  écus  en  trois  semaines.  Si 
elle  eôt  perdu  la  couronne  d'Es- 
pagne ,  elle   étoit    déterminée  ^ 
passer  dans  les  Indes>  Philippe 
ne  jouit  pas  long^temps  de  tant 
de  vertus  réunies.  L'Espagne  per- 
dit cette  illustre  princesse  le    i4 
avril    1714  9  ^1^    n'étoit  encore 
âgée  que  de  96  ans.  Des  humeurs 
froides  de  la  plus|ïruelle  espèce 
avoient  ruiné  sa  santé* 


tXX.  MARIE -JOSÈPHE 
DE  Saxe  ,  née  k  Dresde  le  4  ^^^ 
vembre  i^Si  ,  de  Frédéric  -  Au- 
guste II  ,  électeur  de  Saxe  et 
roi  de  Pologne ,  fut  mariée  ,  en 
1747  ,  a  Louis,  dauphin  de  j^rance, 
mort  k  Fontainebleau  en  i765^ 
La  tendresse  qui  unissoit  ces  aeux 
époux  étoit  q'ai\tant  plus  forte  » 
que  la  vertu  la  plus  pure  en  rea- 
serroit  les  liens.  (  Fbjrez^^ilLAZim  , 
n<»'  XV.  )  Les  soins  pénibles  ^t 
assidus  qu'elle  donna  k  monsei- 
gneur le  dauphin  pendant  sa  dei^ 
niëre   malaote  ,    et  les   larmes 

âu'elle  ne  cesaa  de  répandre 
epuis  la  mort  de  ce  prince  ,  hâ^ 
tèrent  la  siçnne.  Une  maladie  de 
langueur,  qui  la  consumoit  de- 
puis plus  d'un  an,  remporta  le 
i3  mars  1767.  Son  amour  pour 
ses  enfans  ,  ratten.li0n  qa*elif 
donDa  ,  jusques^  aUiX  d^iiit^â  mo* 
mens  de  sa  vi<$ ,  k  toute^  les  per« 
tiés  de  leur  44u<(atioa  »  causeiaetit 


MARI 

de  vifs  regrets  k  la  cour*  et  k  la 
France.  Louis  XV  l^aimoitetresA 
tiiiioit.  Consulté  ,  après  la  mort 
du  dauphin  ,  sur  le  rang  qu'elle 
tiendroit  désormais  à  la  cour ,  il 
répondit  :  «  Û  n'y  a  que  1^  cou- 
ronne qui  puisse  décider  absolu- 
ment du  rang.  Le  droit  naturel  le 
donne  «ux  mères  sur  leurs  en- 
f^ns  ;  ainsi ,  madame  la  dauphine 
l'aura  sur  son  iils ,  jusqu'à  ce  qu'il 
soit  roi.  » 

t  XXI.  MARIE  D'AiiâGON ,  fille 
de  Sanchez  II  ,  roi  d'Aragon ,  et 
prétendue  femme  de  l'empereur 
Otbon  III  j  périt  par  une  mort 
aussi  konteuse  que  sa  vie  ,  si  Pon 
en  croit  plusieurs  historiens  ,  qui 
racontent  que  cette  princesse  , 
afant  en  vain  sollicité  un  comte 
de  Modène  de  satisDskire  ses  dé- 
sirs ,  l'accusa  du  crime  qu'il  n'a-* 
voit  point  voulu  commettre.  L'em* 
pereur  ,  trop  crédule,  fit  tran- 
cher la  tête  à  cet  innocent  cru 
coupable.  La  femme  du  comte  , 
ayant  appris  la  vérité  dé  son 
mari  mourant,  offrit  de  prouver 
l'innocence  de  cet  infortuné  par 
l'épreuve  du  feu.  On  apporta  un 
fer  dans  un  grand  brasier ,  et  lors- 
qu'il fut  tout  rouge  ,  la  comtesse 
le  prit  sans  s'émouvoir  ,  et  le  tiiU 
entre  ses  mains  sans  se  brûler. 
L'empereur  fit  jeter  l'impératrice 
dans  un  bûcher  en  998.  Voilk.ce 
que  plus  de  vinct  historiens  , 
entre  autres  Maimbourg  et  Mo- 
rçri ,  ne  craignent  pas  de  rap- 
porter comme  une  vérité  ,  quoi- 
que ce  soit  une  lablft  destituée  de 
tout  fondement.  Muratori  a  dé- 
troit ce  roman. 


MARI 


i65 


t  XXII.  MARIE  DE  BûïïRGOOKt, 

fille  de  Charles^le- Téméraire  , 
doc  de  Bourgogne ,  née  k  Bru- 
xdles  en  1457.  Charles  ayant 
été  tué  an  siège  de  Naiici  en 
«477  >   Marie  héirlla  ,    dès  l'âge 


de  vingt  ans ,  de  tons  les  états 
de  son  père.  Louis  XI ,  k  qui 
les  ambassadeurs  de  Bourgogne 
la  proposèrent  pour  son  fils  ,  la 
refusa.  Marie  épousa  Maximilien, 
fils  de  l'empereur  Frédéric  ,  et 
porta  tous  ses  étants  des  Pajs-Bai 
a  la  maison  d'Autriche.  (  Fbye» 
Majiguebite  ,  n  '  XII  •)  On  dit  que  ce 
prince  étoit;^!  pauvre  ,  qu'il  faBut 
que  sa  femme  fit  la  dépense  des 
noces  ,  de  son  équipage  et  de  ses 
gens.  Celte  princesse  mourut  k 
Bruges  en  1482 ,  d'une  chute  de 
cheval.  EUe  en  eut  la  cuisse  cas- 
sée ,  et  elle  auroit  pu  en  guérir 
si  son  extrême  pudeur  Imavoit 
permis  de  monti-er  sa  blessure 
aux  chirurgiens.  Ce  scrupule 
montre  assez quelle-étoit  sa  vertu. 
Marie  fut  regrettée  des  Flamands , 

3 ni  cependant  lui  avoient  donné 
e  grands  désagrémens  ,  jusqu'k 
faire  le  procès  k  ses  ministres , 
et  k  les  décapiter  en  sa  pré- 
sence. On  voit  k  Bruges ,  dans 
l'église  de  Notre  -  Daine  ,  son 
mausolée  et  celui  du  duc  son 
père ,  en  bronze  doré  ;  c'est  ui»^ 
des  plus  beaux  ouvrages  de  ce 
genre. 

XXm.  MARIE  D'AiTiRicn» 
reine  de  Hongrie  et  de  Bohème  » 
fille  de  Hkilippe  ,  archiduc  d'Aa- 
triche  et  roi  d'Espagne  ,  et 
de  Jeanne  d'Aragon  ,  et  soeur 
des  empereurs  Charles  V  et 
Ferdinand  I ,  née  k  BruxeUes  le 
i3  septembre  i5o3  ,  épousa  , 
en  i5ai  ,  Lonis  ,  roi  de  Hon- 
grie ,  qui  périt,  l'an  i526 ,  k  la 
bataille  de  Mohats.  Cette  mort 
toucha  sensiblement  la  reine  , 
qui  depuis  ne  voulut  jamais 
songer  k  de  secondes  noces  , 
quoic{n'elle  fût  recherchée  par 
plusieurs  princes.  .Son  frère  , 
Charies  Y,  lui  donna  le  gou- 
vernement des  Pays-Bas  ,  dont 
diie.se  chargea  en  i53i.  EUé  lit' 


j54  MART 

Il  gttertè  4ti  ^rm  Hean  ïi  ;  et 
dans  ie  iemp»  que  Tempei-eiir 
ehsilto  V ,  «on  irère ,  assiégoit 
Metz  y  l'am  lâSx  ,  elle  lit  divers 
s^oB  (i^armes  es  Picardie.  Sa  pru- 
donce  U  rendit  ckère  aux  peu* 
pies  y  qu'elle  gourerna  peiMiaiit 
^4  ân9^  ^^^  passa  en  Èspa^pe 
en  v56&,  et  y  mourut  en  iSbS, 
•jàeu  de  jours  après  la  mort  de 
Charles  V. 


fXXIV.  MARIË-THÉHÈSE  , 
hHpératrioa ,  reine    de  Hongrie 
ci  de  Bokloiie ,  née  le  i3  mai 
*7*2_'  ^  l'empereur  Charles  Vï 
•td%Uzabeth-C:bristinede  Brun»- 
Wi^-Wolfenbuttel.  L'enœereur , 
ayant  pèrdti  rarchi^uc  Léopold 
Son  iMs  unique ,  avdit  destiné  à 
aa  fille  ataee  ,  Marie  -  Thérèse  , 
fbéritage  de  ses  vastes  états.  Dès 
]ni5    il  avoit   fait   la    fameuse 
Pragmatique-  Sanction  ,  pair  la- 
qileae,  au  défaut  d'enfans  mâles , 
la   suGces9io&    devoit  passer    k 
Vaîiaée  ée  se»  ftlles;  disposition 
k  laquelle  il  tr»vailhi,   pendant 
-pi^ès  de  5io  ans,  k  donner  un  ea-* 
]Mi€tèt«  sacré,  en  la  faisant  ra- 
tifier par  presque  toutes  les  pni^ 
sances  ,de  l'Europe.  Marie-ïhé- 
yèse  ,  mariée  le  iT,  février  1^36 , 
Si  Fraiiçois^Etieaiae  de  Lorraine, 
depuis  empereur  sous-  le  nom  de 
Fl-ançoifi  If  vo/«K   son  article ), 
moma  «ur  letrénèaçrès  la^mort 
de  Charries  VI  ,    arrivée    le  20 
octeWe  tj^é.  Les  événemena  qui 
suivit^nt  cette  mort  firent  bien^ 
tôt  voiv  que  le  prince   Ëugën* 
avok  eu  raison  de  dire  «  qu'une 
armée-  de  cent  mille  hommes  ga- 
rantimt  mieux  la.  Pmgmati^e*- 
Sanction  que  cent  mille  traité».  » 
L*Ëttrop0  fut  inondée  de  n^ani* 
festes  9  «vamt^ooux'eur»  de  Forage 
formé   contre  cette  prinoesie.  Le 
roi  de  l'russe  envahit  la  Silésie  y 
et  reçut  îi  Breslavi»  ll^mnmage 
des  état&  de  cette  bcUa  pfroviiifte; 


SI  Ali  ï 

à  tètte  conquête  il  joignit  cette  M 
hk  Moravie.  DW  autre  côté ,  l'é-* 
lectenr  de  Bavière ,  CharlesKAl'» 
bert ,  aspirant  aux  couronnes  die 
Bohême  et  de  l'Empire  «  obtint 
âes  secours  de  la  France.  Le» 
premiers  effort  de  Charlea-Al'- 
hert  fiEtrent  suivis  des  succès  letf 
plus  briEans.  Il  se  fit  coeronner 
archiduc  d'Autricike  a  Lints  ^ 
roi  ,  dé  Bohême  )i  Prague  ,  et 
empereur ,  sous  le  nom  de  Char- 
les VII  (  vojrez  cet  article  )  , 
k  FrsHielort,  en  ty4^.  Marie» 
Thérèse  ne  se  trouvant  pag  ea 
sdreté  k  Vienne  y  fut  obligée  d^ 
prendre  la  iîiite  dès  1741*  E'^ 
va  se  jeter  entre  les  bras  de^ 
Hongrois ,  assemble  les  états  d9 
ce  royaume  ,  se  présente  k  eux  ,• 
tenant  sur  ses  bras  le  fils  qa?^ell# 
venoit  de  mettre  au  monde ,  cf 
leur  adresse  en  latin  ces  paroles: 
«  Abandonnée  de  mes  amie  ^ 
persécutée  par  mes  ennemis  y 
attaquée  par  mes  plus  proehetf 

SaMBs  i  ]û  n'ai  de  reBso«rc«  qoér 
ans  votre  fidélité  »   dans  votre' 
courage  et  mm  conetaneOt  «Te  re^ 
mets  entre  vos  mains  la  &Ue  et 
hs  fils  de  vos  rois  ,  ^qui  atteodeiH 
de  vous  leur  Ssdut^  »  A  oe  spee^ 
taele,  les  Hongrois ,  ce  peuple 
fier  et  beliîquetix  ,   qui    deptite 
deux  cents  ans  n'avoit  cessé  dm 
repousser  le  joug  de  la  maisc» 
d^Autriche,  passent  tett^k-eoik|K 
de  l'aversion  ati  d^ooement  6 
plus  sine^  ^  tircf&t  leurs  sabrée 
el  Véerient  d'une  voix  imeninke  ; 
Moriawmr  pn»  rege  Mfstrù  Mai*' 
né^Tkef^ié.   U  paroissoit  ^«ae 
k  niaison  d'Auttrche  alloit  éfir* 
ensevelie  dans  le  tombeeu    de 
son  dernier  empereur  ;  k  peine- 
seiteit«-iA  k  Marier-Thérèse-  une 
ville  peur  y  faire  ses  cottchtes^. 
comme,  eue  l'éerivst,  étaot  eivi 
ceinte,   k   la  duchesse  de  lijOft^ 
rainé  9si  btUe  «  mère ,  deiK   itm* 
moment  d'isM  emeMume  pre^ 


MARI 

Ibndç  l  mais  c'étoit  la  ie  terme 
jdô  fie$  malheurs.  Aa  milieu  de 
lao^  de  revers  ,  Marie  -  Thérèse 
«ut  pour  elle  ses  grands  talens , 
sa  fermeté  et  Tamour  de  ses  peur 
|>Jes.  Des  bord^  de  la  Drave  et 
4e  JUi  Save  il  sort  des  peuples 
inconnus  jusqu'alors  9  qui  se  joi- 
^^ntaux  Hongrois.  Leur  ardeur 
fliartiale,  leur  costume  singulier, 
•leur  air  farouche  ,  sont  encore 
gravés  dans  la  mémoire  de  leurs 
«nnemis  avec  le  souvemr  de  leurs 
actions.  Keveohuiler}  à  leur  tête , 
reoouvi*e  l'Autriche  ',  lintz ,  pas^ 
«au ,  Munich  ouvrent  leurs  portes 
ans  Autrichiens»  Maiie-Taérë9e 
ménage  une  alliance  avec  TAugle* 
terre  9  qui  lui  fournit  des  secours 
d'argot  et  de  troupes  ;  tâche 
d'ébrauler  le  roi  de  Sardaigue , 
«t  détache  le  roi  de  Prusse  de  la 
ligue,  en  lui  cédant  »  1^  li  juin 
1^4^  ,  presque  toute  la  Silésie 
«t  le  comté  ûe^Glats.  (  ^o;^ez  les 
divers  évéuemeus  de  ces  guerres , 
aux  articles  FovcQysT ,  CB^ai<sS 
de  liorraine,  BaowK  »  Ca^MsS'- 
ËMMANvaii^  de  Savoie*  )  Marie- 
Thérèse  se  fait  couronner  reine 
de  Bohême  à  Prague  le  xi  mai 
9745.  Seûe  mille.  Anglais  tra* 
?ersentla  fuer^  se  joignent  au;i 
Autrichiens ,  Hanovriens  ,  Ues> 
«ois ,  et  marchent  vers  Francfort* 
£eorge  II  «t  »(m  û\m  >  le  due 
4e  Gumherland  «  se  rendent  au 
«Bmp.  La  hataille  d'Ëttingen  se 
donae  le  S17  juin  1743  ;  i»  vi&* 
loire  se  déelate  pour  les  armes 
de  Marie-Thérèse ,  et  dfe  h  Té^ 
lecteiw  de  Bavière  (  V0y0A,  Chab-» 
%g8  VU  )  tout  espoir  de^/eot^rvet 
l'empire.  Le  roi  de  Sardaigne ,  k 

Îui  onavoiteédé  la  propriété  du 
^avesan  etde  Veijevami^mjie  ,  se 
dédara  pour  la  reme  de  lion^rie. 
Ses  armes  furent  souvent  victo- 
xieusfBS ,  etproourèrent  à  la  maiv 
aou  d'Aulnehe  des  avantages  qui 

aAfnpeasèfcnt.  bitn  les  saçriiices 


MARI  i65 

qu'elle  lui  avoit  faits.  Le  traité  de 
Breslaw  n*arrâta  que  pour  un 
temps  le  roi  de  Prusse,  0  iit  une 
nouvelle  irruption  en  BohefiiQ  en 
1744  y  pendant  que  Télecteur  de 
Sase  ,  roi  de  Pologne ,  coucluoit 
un  ti^ité  d'alliance  a  Varsovie 
avec  Marie-Thérèse.  En  1746  Ip 
foyer  de  la  guerre  fut  transporté 
dans  les  Pays-Bas.  Presque  toutes 
les  villes  ouvroient  leurs  pprle( 
aux  armes  victorieuses  de  iiouis 
XV.  (  Voy€%  son  article.  )  Lea 

§  laines  de  Fontenoy ,  de  Rocoux^ 
e  Lawfeldt  ,furent  témoins  de  la 
valeor.des  Français.  Au<miIieH  de 
revers  et  de  suceès  qui  se  balaie 
çoient ,  l^arie-Thérèae  a  la  conr 
soJation  de  pla.cer  ,  le  4  octobre 
174s  t  la  couronne  impériale  sjur 
la  tôte  de  son  époux  >  la  cérémof« 
nie  se  fit  à  Francfort  eeuune  en 
temps  de  paix.  Sur  ces  entrefaites, 
le  roi  de  Prusse  remportoit  diO 
nou^^eaux  avantages  a  Friedberg 
et  à  Praudnitz.  Elle  se  délivra  de 
nouveau  de  cet  ennemi  par  le 
traité  de  Dresde ,  le  2S  décembre 
de  la  même  année.  Enfin  »  après 
huit  ans  dç  guerre  »  .une  paij^ 
universelle  lut  accordée  k  Peu-? 
rose  par  le  traité  d*Aix4arCha« 
peile ,  sifiP^  le  18  octobre  1^4^  » 
et  Marie-Thérèse,  qu'on  avoit  cru 
opprimer ,  obtint. presque  tout  ce 
qu  elle  demanda.  2>es  soins  lurent, 
alors  uniquement  empjrf>yés  à  ré  i 
parer  les  maux  de  la  guerre  et  à 
{kii-e  fleurir  ses  états«  A  Tinlitia* 
tion  de  Frédéric ,  elle  voulut  cou<p 
^erver  un  grand  nombre  de  trou*- 
pes  ,  qu'elle  fit  exercer  k  de  nou« 
velles  manoeuvres  ;  on  construisit 
des  casernes  dans  les  villes  de 
garnison  ^  on  établit  des  acadé-« 
mies  militaires  à  Vienne ,  à  JXens^ 
tadt  >  à  Anvers.  Les  arts  furent 
cincouragés  et  le  commerce  prit 
un  nouvel  essor.  Les  ports  dé 
Trîeste  et  de  FiuoM  furent  ou*» 
verta  ài  toutes  lea  nationa*  Li» 


i66 


MARI 


Tourne  étendit  son  commerce 
dans  le  Levant  et  dans  les  Indes 
orientales.  Leport  d'Ostende  re- 
f  ut  des  navirjBs  chargés  des  produc- 
tions de  la  Hongrie.  Des  banaux 
ouverts  dans  les  Pays-Bas  y  ap- 
portèrent au  sein  des  viUés  les 
richesses  des  deux  Indes.  Vienne 
fut  agrandie  et  embellie  ;  des 
manuiactures  de  drap,  de  poree- 
.  laine  ,  de  glaces  ,  d'étofles*  de 
soie,  etc.,  s'établirent  dans  ses 
vastes  faubourgs.  Pour  faire  fleu- 
rir les  sciences  ,  Marie-Thérèse 
érigea  des  universités  et  des  col- 
lèges ,  parmi  lesquels  on  admire 
celui  qui  porte  son  nom  à  Vienne. 
Elle  fonda  des  écoles  pour  le  des- 
sin ,  la  {Peinture ,  Farchitectnre. 
Elle  forma  des  bibliothèques  pu- 
bliques a  Prftgue,  k  Inspruck. 
Des  observatoires  magnifiques 
s'élevèrent  k  Vienne ,  k  Gratz ,  h 
Tyrnau  ,  et  furent  enrichis  de 
télescopes  qui  découvroient  le 
secret  des  ç^ux  aux  Hell ,  aux 
Boscovich ,  aux  Hallej.  (  Foyet 
Vakswieten  ei  Mjétastase.  )  Ses 
«oins  s'étendirent  sur  toutes  les 
classes  de  citoyens  de  l'état.  Les 
soldats  blessés ,  vieutt  et  infirmes» 
trouvèrent  des  asiles  dans  des 
hôpitaux  propres  et  salubres. 
Les  veuves  d'oiliciers ,  les  demoi- 
selles nobles ,  etc. ,  eurent  des 
ressources  dans  divers  établisse- 
mens  formés  par  Thamanité.  Ja«< 
mais  les  états  de  la  maison  d'An- 
triche^  ne  virent  luire  de  plus 
beaux  jours  ,  sur-tout  après  que 
la  France  ,  long-temps  sa  rivale  , 
eut  fait  une  alliance  avec  elle, 
le  1*'  mai  1^56.  Mais  ce  calme 
heureux  fut  troublé  par  une  irrup- 
tion subite  '  que  nt  le  roi  de 
Prusse  en  Saxe  pendant  le  mois 
d'octobre  de  la  même  année.  Il 
marcha  vers  la  Bohême;  Brown 
l'arrêta  par  la  bataille  de  Lowo- 
sitz ,  oh  les  dé^x  partis  s'attribuè- 
rent Sa  victoire.  Âa  printemps  de 


MARI 

Pan  ^757,  Frédéric  paroît  k  la 
tête  décent  millecombattans  sur 
les  hauteurs  de  Prague.  Le  com- 
bat s'engage  scrus  les  miirs  de 
cette  capitale  ;  Brown,  blessé,  est 
obligé  de  céder  et  de  se  retirer 
dans  lia  ville  ;  le'  vainqueur  la 
bloque  et  la  bombarde.  Daun  ar^ 
rive,  repousse  et  culbute  les  Prtis^ 
siens  à  Ghotzemitz  ,  fait  lever  le 
siège  ,  sâttve  la  Bohême  par  cette 
victoire  ,  et  rend  aux  troupes  le 
courage  et  cette  confiance  que  la 
réputation  des  victoires  de  Fré- 
tléric  sembloit  leur  avoir  fait  per- 
dre. C'est  k  l'occasion  de  cette 
vitetoJre  que  MaH^  -  Thérèlse  éta- 
blit l'ordre  militaire  de  son  nom  , 
le  18  ^uin  1757.  Cette  guerre  fnt 
sanglante  ;  jamais  on  ne  livra  tanfr 
de  combats.  Les  Autrichiens  fu- 
rent aussi  souvent  vainqueursqoe 
vaincus.  Ils  triomphèrent  à  Hoch- 
fcirchen  ,  k  Kunncjrsdori' ,  k  Ma- 
xen  ,  k  Landshut^  k  Siplitz.  Le 
prince  Charles  s'empara  de  Bres  - 
lawi  Nadasti,  <le  Schweûdnitz  , 
Haddick  et  Lascj  >  <le  Berlin.  On 
admira  sur-tout  l'expédition  de 
Laudhon  contre  Schweidoitz  , 
par  laquelle  il  enleva  ,  le  i** 
octobre  176 1  ,  cette  ville  en  une 
nuit ,  et  avec  la  ville  nne  nom- 
breuse garnison  -,  une  artillerie 
formidable  ,  et  des  magasins  im^ 
menses.  Les  armes  de  Marie-Thé- 
rèse ne  pamrent  essuj^er  qii'uA 
revers  considérable  pendant  cette 
guerre  ;  ce  fut  k  Lissa  :  cette  dé- 
route fut  saivie  de  la  prise  de 
Breslaw  et  de  dix-sept  mille  Au* 
trichions.  Enfin  le  traité  de  Hu* 
bertsbourg ,  co^iclu  le  i5  février 
I  ^65  ,  remit  l'Allemagne  sur  le 

Eied  où  elle  étoit  avant  la  guerre, 
e  seul  fntit  qu'en  retira  Marier- 
Thérèse  fut  de  faire  élire  Josepli 
son  fils  roi  des  Romains  Fan 
1764*  François  I«*<  lui  fui  enlevé 
par  une  mort  inopinée  le  i& 
août  r765.  Depuis  ce;   moœe&t 


MARI 


MARI 


i6^ 


elle  ne  qnitta  poîst  le  deuîl ,  et  ChriSlîtie ,  unie  au  dtee  de  Saxe*, 

ellejse  soulagea  sa  douleur  f[u'en  Teschen,  gouvemoit  les  Pays-Bfts« 

fondant  k  Insprack  on  chapitre  Tel  étokVéclat  de  la  maison  d'Ail-^ 

de  chanoinesses ,  dont  la  fonction  triche  lorsque  Marie-Thërèsi;^  dës« 

est  de   prier  pour  le   repos  de  cendit  datis>  le  tombeau ,'  a^r^ 

Tame  de  cet  époux  chéri.  Vienne  avoir  mérité  le  nom  û»Mère  de 
l'a  vue  tous  les  mois  arroser  de 


ses  pleurs  le  tombeau  de  ce  prince, 
^ui  avoit  été  pendant  trente  ans 
son  soutien  et  son  conseil.  En 
1772  elle  fit  une  convention  avec 
le  roi  de  Prusse  et  l'impératrice 
de  Russie ,  pour  démembrer  la 
Pologne^  Ce  traité  lui  donna  pres- 
que toute  la  Russie  Rou^  y  Lem- 
berg  devînt  la  capitale  de  ses 
nouveaux  états  ,  qui  furent  ap- 
pelés LodomeHe  et  GaUicie  ;  les 
riches  mines  de  sel  de  Wtriiska 
en  font  partie.  Cette  acquisition 
dbnna  heu  à  bien  des  raisonne- 
inécs;;  un  auteur  célèbrene  l'a  en- 
visagée que  comme  une  imitation 
forcée  de  ^e  qu'avoient-  fait  deux 
puissans  voisins.  Par  la  mort 
de  Maximilien-Joseph ,  acteur 
de  Bavière  ,  arrivée  en  1777  ,  la 
gtierre  se  ralluma  entre  la  Prusse 
et  l'Autncfae  ;  mais  elle  fut  tei^ 
minée  par  la  paix  de  Teschen  , 
le  i3  mai  1779  9  qui  augmenta 
les  états  de  la  maison  d'Autriche 
d'une  petite  portion  de  la  Ba- 
vière. Après  un  règne  long  et 
henreux ,  Marie-Thérèse  mourut 
Il  Vienne  le  29  novembre  (780 , 
avecla consola tioju  de  laisser  tous 
ses  enfans  sur  le  tr^ne ,  ou  près 
du  trône.  Antoinette  étoit  assise 
snr  celui  de  France  ;  Charlotte , 
reine  de  Naple»;  Marie- Amélie , 
alliée  au  duc  de  Parme  ;  Joseph  II 
loi  siiccédoit  dans  tous  les  états 
héréditaires  d'Aulriehe  ;  Léopold  • 

fortoit  la  couronne  des  Médicis  ; 
erdinand  étoit  gouverneur  de  la 
Lombardie;  Maxi milieu,  décoré 
ix'  la  grande  maîtrise  de  l'ordre 
tea tonique  ,  et  coadjuteur  de 
Téiectorat  de  Cologne  et  de  l'é- 
fâo^é  ée  MoBtler  •  eoûn^  Maise- 


la  Pairie,  Ses  derniers  moméhs 
ne  furent  ^ployés  qu'il  répandre 
des  bienfaus  sur  les  pauvres  ef 
les  oiphelinfe.  Parmi  les  paroles 
qu'elle  dit  quelques  heures  avant 
sa  mort,  on  nWbliera  pas  celles-' 
ci  :  «S'il  s'est  lait  qneiqne  cho^é^^' 
de-^  répréhensible  pendant  mon 
r^gne ,  c'a  été  certainement  k  mon- 
insu ,  car  j'ai  toujours  eu  le  bien 
en  vue.   L'état  où  je  suis,  dit- 
elle  k  son  fils ,  est  l'écueil  de  ice 
qu'on  appelle  grandeur  et  force  : 
tout  dîsparoît  aans  ces  momens. 
La  tranquillité  ou  vous  me  voyez 
vient  de  celui  qui  sait  la  pureté 
de  mt%  vues.  Pendant  un  règne 
pénible  de  quarante  années  ,  j'ai 
aiuié  et  recherché  la  vérité  ;  peut- 
être  ai-je  été  |rompée  dans  mon 
choix  ;  mes  intentions  ont  peut- 
être  été  mal  comprises,  encore 
plus  mal  exécutées.   Mais  celui 
qui  sait  tout  a  vu  le  fond  de  mon 
cœur.  \jà  tranquillité  dont  je  îouls 
est  la  première  grâce  de  sa  misé^  ' 
ricorde  ,    qui  m'en  fait  espérer 
d'autres.  Je  n'ai  jamais  fermé  le 
cœur  aux  cris  des  malheureux  : 
c'est  la  plus  consolante  idée  que 
j'aie  dans  mes  derniers  momens* 
Marie-Thérèse  étoit  entrée  ,  dès 
l'âge  de   i4'ans,  au  conseil  de 
Charles  VI  son  père.  Comme  elle 
ne  cessoit  de  demander  des  grâces  : 
«  Je  vois  bien,  lui  dit  un  jour 
l'empereur ,  que  vous  ne  voudriex 
être  reine  que  pour  faire  le  bien* 
—  Il  n'y  a  que  cette  manière  <le  * 
régner,  répondit-ell»,  qui  puisse 
faire    supporter  le  poids  d'une 
cotlroane*..  »  Chaque  jour  de  son 
règne  fol  marque   par  quelque 
hienfait*  Ayant  aperçu  un  soldat 
malade,  qui  j^toit  en  iaction  à  !•  . 


lisançQ ,  ^\h  ]§  i}}  relever  tQUjt 

ïpjjt^rg.  juâqu'fi  l'Wpilf  J*.  Ob  Irti 
di(i,jj«§  1?  ,nwiWi«  de  ©e  j?im^ 
%qnwï^^p.'4VQH  d'switrfii  fi«ms«  que 

Jindi^«ucp,e  t  rélQigÇ^ni^^.d'une 

yivç^  Ail  travail  (Je^.çCiS  mai»^. 
li^e  f^mnyB  qheri^er  ç^Ue  feinmfi 
jUj^ci»'^  ^rinti  e^  Moravie ,  dis- 
t^le  4<^4^  iJ^ues ,  pour  la  r^iinir 
ikf€u;k^ii}s.  «  Jç  sui$  charmée,  lui 
4it«Mafie^TMpè^  9  dç  vous  re- 
ipg^tr^  moi-m^n^e  i^u  etif^nt^qui 

-vousi  ^3^  §i  ^^^4reineiit  attache'. 
Je -vous  ^v^Ci  un^  {jeu^io.H  pour, 
suppléer  à  $op  tr^y^il ,  e^  je  vous 
reeauwan^e  k  tous  les  deux  de 
Vjpufi  aiiper  .^oujoui^*  Ce  sont  là 
inçs  récréati^j»^ ,  ditreUe*  »  Marie- 
Thérèse ,  s^n^  autre  garde  que  le 
<>o&ur  de  se^  sujets»  se  rendoit 
apcessiblj^  £^ux  petite  cpi^ime  aux 
grands.  «  Je  ne.  sui$  qu'uu  gueux 
ç^  pajsan,  disait  ui^  pauvre  la- 
boureur de  la  Bohèipe,  mais  j^ 
j^arlerai  apôtre  bpnu/e  reiae  quand 
]Ç  voudrai ,  etellem*é<:outerajCom- 
11)6  gl  j'étpi&uumqu/^eigneur.,.» 

X^'iiiftpéraU'î^  j  reçi,trwt  un;  jour 
dans  SQU  palais  ^.  i^jperçqit  une 
fep:ime  et  d^m^  eniku^  qui  se 
tra^noie^^  «à,  sei$  pieds.  L.a  faim 
les  arrai^it^it  à  leur,  çhaum^ière» 
«f  Qu'ai-je  donc  lait  , a  Ift  Provi- 
dence ,  s'éçria-t-çUe ,  pour  qu*uu 
se^>blable  malheur  arriva  sous 
mesL  jeux  ?  »  .Marie -Thérèse  asr 
sure  qu'où  va  les  soulager  «j,  et 
dans  rinstant  même  leur  faisant 
apporter  .son  iiinf^x  ^  eUe  ne  sp 
nqurrit  que  des  Urines;  qu'elle^  ré- 
pand y  ^îi^us.  pouvoir  se  résoudre 
a  lu^nger.  «  Cjç  ^ont  n^es  enfant  , 
dit-elle ,  iis  ne  seront  plus  réduits 
à  sçiendiert . •  •  v  «  Je  inç  reproche , 
di^qil-ellQ  uu  jo.ur,  le  tçiups  qw 
je  donne  au  sommeU  y  p^roe  que 
c'est  autant  de  d^rob^  à  mop  peu^ 


inori  de  r^tnper^ur  Tfia^fiié  Ifr^ 

elle  fît  fair^  ^n  propre  çerpuçii  s 
<§t  fit  eUe*«iôaie ,  4«ins  )ig  pliit 
graud  $eçret ,  sou  balût  mom 
tuaire  ;  ft  o'e^t  4»ns  ç^tte  rob^ 
iuuèbre. qu'elle  »  été  ensewU?, 
Ùjiuteur  de*  Anecdotes  sur  Vré^ 
d4rifl-le*Graud  peint  à  peu  p'^ 
ain^i  Marie-Thérèse.,  <c  Ge  fu^  1% 
plus  grande  pripqesse  et  lar>p)u^ 
aimahle  femuie  de  son  siècle- ooi^ 
esprit .  étoit  aussi  exoeUeut  qufi 
sg^n  coeur.  X*a  simple  nature  P*-^ 
voit  formé*  ÏUle  s'étoit  fait  i|i% 
style  qui  ne  ressemblait  k  auQui|. 
auçre,r  S^m  avoir  japR^i*  étudié 
les  langues  pa^?  principe  >  la  juçr 
tçsse  de  sQn  esprit  lui  pr^senloil 
tçiujpurs  le  Aiot  propre.  Vo^  d% 
fennùes  ^  peu  de  ministi^es  mémo- 
ont  eu  ce  CQup-d'ëeil  liùnineuil 
qui  appréeie  dans  un  instant  twjk$. 
ce  qu'on  propose.  Cet  aywtage 

n'étoit  pas  le  seul  qui  distingùl^l 

Marie-Thérèse.  Sa  %ure,  l'uno^ 
des  plus  belles  qu'oii  lût  vuet^* 
re^piroit  la  franchise  et'  la  hoat^^ 
Elle  écputoit  tout  le  uçiond^,  $9mak 
être  préparé^  h^  faire  unie  rép^xn^ 
arrangée  d^ns  sun  cabinet  avee  s^ 
ministres^  :  e^e  la  prenoit  danst  le 
discours  qu^on  lui  adressoit ,  4i^ 
cornas  qui  fixoit  toute  sqn  atteun 
tÎQu.  Jauiais  de  défaiti^s,  jaoïaÂS 
de  promesses  illusoires  :  un  relVui 
n\otivé ,  ou  une  grâce  prosffpte*  « 
«  I<es  défauts  de  cette  prinoesse, 
ditïVulhière  dans  sonnist^iret  d# 
l'anarchie  de  la  Pologne  >  K^Q  er- 
rent ,  pour  la  plupart ,  que  det 
excès  de  vertu.  Une.bieofSiist^ftei»  * 
trop  prodigue ,  ua  trop  Êi^cilç 
abandon  de  sa  confiance  à  ceux, 
dont  l'attacjiemeiit  ne  pauvoit  lui 
être  suspect,  quelque  penchant  k 
l'iudiscrétion ,  parce  qu'elle  ifa^ 
voit  r^  dans  le  ooeur  qu'elfe  «4| 
à  dil3imuler;  enfin,  un  afttadie- 
UneiLt  scrupuleux  aux  règles,  de  la 
justice  en  politique  môme*  »  £iki 


(t^.  •  •.  t  V  Qm^Wh^  \çmv»  ^B^  ^  i  ^5i^P«l«^'(^  a^p»reiiwciili  GSt  4«E9^ 


'!■«' 


|age  de  l^  j^olognci  w  ^77^ ,  eî 
fyàte  qççs^ÏQU  &\  voir  que  sa  piété 
ipi^f;,  quoique  ^»f;«rf  ,  pçuvoit 
cpielqttfsipi»  céder  à  T«  jfs^ison  d'ér 
Ut.  1^  traiiié  4^Uianç^  ïa^x^  m 
175(5  »^ei5  la  France  f3t  un  d^^ 

A'Apgleti^rre,  p^e  le  18  février 
i5;5 ,  dp  Henri  Vm  «^  4^  Cm^ 
^^nç  d'Ara^Qi^  Sot)r%ae,qu(HT 
que  court ,  f^\i  époque  dans  rhi&n 
loire  de  la  nation  ai^glai^e*  Marie 
fyx  éleyéç  danâj  le  ipalheur.  FiU^ 
(l'iM>Ç  reine  persécutée,  elle  se 
vit  eUerni^mç  priy^  ilps  c^pitsi 
de  ^  naissance,  ç(  viéui  dans 
une  aorte  de  pro^ripition  sous 
k«  règnes  de  ^oçi.  p^re  et  de  «on 
ki^'  Catjieriue  d'Aragon,  tQutçj 
cadiolique  9  comme  ^^pagnole  , 
4tolt  en  outrç  tr^s-attaçhée  à  la 
foiir  d^  ïVome  qui  s'étoit  déçk*> 
rée  paur  elhÉd^Q^  ^^  cputestAtipn^ 
^  son  diyprç^.  Il  étoit  naturel 
fue  Afafie  e4t  {a  religion  et  lea 
s^limens  d^  'a  in^rç;  qu'elle 
Sait  ai;^si  )a  çeHgion  de  Henri  ,1 
Içm*  perséçutçur.  Mari^;  teçoit  de 
§oiii  père  up  caractère  sombre , 
foupçfliniieux,  sjuiguipaire.  Tell^ 
^ipit  lÀari^ ,  «igée  de  Sj  ans ,  a 
sçKn  ^vén^^i^t  a^u  tr^ne.  Depuis 
ie  sp^ifme  di?  Henri ,  les  aâiwres^de 
religion  étoi^nt  les  principales, 
i^re^  (k^  l'^U^t.  Quopque  entière* 
nevt  sqpi^ré  du  sf^mtrsiég^  et  de  s^ 
doftri^ft  1  Hfnri  prétcndoit  être 
vufslbé  fsaiholique ,  et  avoit  fait 
Dif^nriv .  égaleipent  de^  lutiiérieiis 
H  d0&  papistes  r  coiun^e  liéréti-r 
qu^.  Sous  Edouard  VÏ ,  le  gour. 
ver^^m^it  a^oît  ^  tuthéneQi 
et  par  <}onséquent .  cette  secte , 
au«  ]«a.cirQopsMaçes  iavorisoient 
aaiU^rs ,  ^'étoit  étendue,  A  la 
qiori  d'£4o¥ard,  jqnatre.  prin- 


ffonii  :  it  cad^oliqujB  }iiiW? ,  AiW 

iltn^e.  de  Jf^ri  VtH  ;  fi^l^ali^tb» 
$a  secpndD  (Hl^  ,  protestaolQ }  e| 
dam   la    ligne  de    Heuri    VII  » 

Jfîaiyiie  Grajr  ftt  Marie  Stu^rt ,  h 
pp^miÂrq  pr^^ta^taatq  ,  et  déjli 
pai|rvH0  die  la  iîOUfo»W  99  y^vtp. 

du  t§&tiweii^  d'Edouard  ;  la  aot 
coude  catholique,  mai;»  p'ayant 
qu'un  fqibl^  droit  $1  4^  Coiblef 
v^y^i^  p>ur  le  faire  valeir*  Veft 
prit.nçligieus^  de  la  Catien  étoit 
da^is  une  propovtioo  encore  plu^ 
antircatliolique.  Marie  ,  qui  avpil 
i^  ineilleur  droit  au  tr4i|e,  n'y 
xupata  qu'en  s'engageant  à  squt 
t^ÎF  la  religion  protestante-  Lta 
premiera  acte^  de  aen  pciuvoia 
turi»i4  d'^fonner  tSi^^heth  •'  sa 
so^uf,  et  dlmnioler  à  sa  vem 
gpajBc^  l»u  à  sa  sùv^t4  ceux  qui 
ayoî/^nt  mis  la  couronne  sur  li| 
tête  de  Jeanne  Qray,  et  cette 
infortupée.  qui  Tavoil  rfçue  pial- 
gré  eli§ ,  et  ne  l'a  voit  portée  quA 
'  dix  )ours«  Les  autres  actes  de  l-aoi 
torit^  de  Marie  Atreij^  d-ouyrir  Ifi^ 
prisons  aux  «at^oliqH^ ,.  ce  quâ 
étoit  )uste>9  ainsi  que  de  leur  vea-« 
dre  la  lit»erté  de  çou^çience.  MtMi 
elle  lie  s>n  tint  paa  ià>:  elle  vén 
tablit  ia  religion  romain^  «  ap  ^i 
étoit  centre  ses  engageraens,  osmi 
tre  l'intérdt  politique»  et-  afirefiaB 
par  lef  moyens  qu'elle  employa^ 
On  a  dit  qu'il  y  avoit  eu ,  souaeo 
c^gne,  autant  de  $smm  répandu^ 
en  Angleterre  pair  les  nuourrei^ux 
que^ifiiar  ta.  far < du  soldat^  On  ^ 
por^te  a  environ  huit  eenta  W^- 
4Hpfdiciéd  «non  pompria  les  0€*t 
dainnéa  au,  fquet ,  »ux  anaendes,» 
à  1§  prison,  au  bannissement.. 
Hu9)ie  réduit  h  %ij  le  nombre^ 
dea  personnes  brdléea  pendant 
trois  ans,,  aavoir ,  5  éyéques  ,^  a  1 
eccMaiastiiiues  >  S  gentilsMmines, 
84  hottirgeoi»  »  \qq  lafaouDours ,' 
domestiques  ou  artisanfks ,  55  fem-} 
mes  i  al  4  «ofans..  Deux  de  cook 
^é()utîmfiL  ont  qiielqnea  de^tié» 


t'jù        Mari 

d'atrocît^  depl&s  qae  les  àâtres  3 
celle    d'un   vieux   é^éque  ,   elle 
dura  trois  quarts  d'heure  ;  et  celle 
d'une  femme  accouchant  dans  le. 
bûcher,  et  dont  le  ràagistrat  iil 
rejeter  dans  les  flammes  l'enfant 
du'un  soldat  en  avoit  retiré.  Ces 
faits  ne  sotit  point  contestés.  Les 
^ens  d'éfirlise   auxquels  se  livra 
Marie,    l'exemple   de    Charles- 
Quint  en  Flanare ,  et  l^'inâuence 
de  Philippe  II ,  qu'épousa  cette 
princesse  ,   doivent  partager  *  les 
reproches  d«  là  postérité.   Mais 
ce  qui  prouve  que  Marie  suivoit 
son  propre  caractère,  c'est  qu'elle 
étoit  la  même  dans  les  causes  po- 
litiques. Un  Jury  ayant  acquitté 
un  prévenu  de  eohspiration  con- 
tre lequel  il  n'y  avoit  point  de 
preuves ,  elle  fit  incarcérer  tous 
tes  jurés ,  imposa  l'énorme  amen- 
de de  mille   livres  sterling  aux 
un^ ,  de  2  mille  aux  autres ,  et 
retint  l'acquitté  pendant  deux  ans 
en  prison.  Son  mariage  avec  Phi> 
lippe  II  n'étoit  ni  dans  les  intérêts 
de  la  nation,  ni  dans  ceux  de 
l'Europe  ,  ni  dans  les  convenan- 
ces personnelles,  Marie  étant  ](>lus 
âgée  de   12   ans  que  ce  prince. 
Philippe ,  faisant  brûler  des  pro- 
testa ns  en  Flandre ,  de  voit  aug- 
menter l'ardeur  de  la  persécution 
qu'il  trouva  commencée  contre 
eux  en  Angleterre.  Marie  épuisa 
d'argent  son  royaume  pour  Phi- 
lippe. Elle  fit  par-tout  des  em- 
prunts ,    en  imposa    de  forcés , 
«xerça  sur  des  marchands  et  des 
compagnies  les  plus  révoltantes 
exactions ,  pour  en   epyo^et  le 
produit  en  I^landre,  où  Philippe 
étoit    repassé   dès    i554-    Cette 
rejme  employoit  une  partie  dcf  son 
temps  «a  lui  écrire  des  élégies 
passionnées ,  à  verser  des  larmes 
sur  son  absence  et  ses  froideurs.» 
Philippe ,  qui  n'étoit  pas  resté  un* 

an 'avec  Marie ,  lui  accordoit  ra-     ractère.  Entêtée,  -superstitîeaae , 
remeot  la  faveur  d'une  réponte^  1  violente ,  maligne  ,  vin€^cati\e. 


MARI 

tet  daignoit  &  peine  feindre  tfoe!-. 
que  attachement  pour  elle.  Marié 
avoit  commencé  à  régner  en  1 553, 
s'étoit  mariée  en  i5549  avoit  re- 
doublé la  persécution  en  i555y 
et  mourut ,  sans  avoir  été  mère , 
en  i558,  dans  sa  quarante-troi* 
sîème  ann^e.  Calais  lui  fut  en- 
levé par  le  duc  de  Guise  ,  et  la 
flotte  qu'elle  envoya  n'arriva  que 
pour  voir  les  étendards  français 
arborés  sur  le  port.  «  En  moins 
de  trois  semaines,  dît  le  P.  Fabre, 
les    Animais    perdirent    tout   ce 

3u'ils  avoient  conServé  en  France 
e  leurs  anciennes  conquêtes  , 
par  l'incapacité  d'une  reine  qui 
n'avoit  en  tête  que  la  destruction 
des  protestans  ,  et  par  la  négli- 
gence de  son  conseil.  »  On  a  at- 
tribué sa  mort  ^  la  perte  de  Ga- 
*  lais ,  d'après  ce  mot  :  V  Qu'on 
m'ouvre  te  cœur,  on  y  trouvera 
Calais.»  {F'oyez  Haviel.)  Il  est 

Srohable  que  ce  ne  fut  que  son 
emier  chagrin.  Si  l'on  calcùloit 
les  maux  qu'elle  a  ilSits  et  prér 
parés  k  l'Angleterre  pendant  un 
règne  de  cinq  ans  ,  il  y  auroit 
peu  de  tyrans  plus  détestables. 
Les  historiens  modérés  la   |>ei- 

foeot  avec  plus  de  mépns  que 
e  haine.  «  Elle  i*éunissoit ,  dit 
le  plus  judicieux  ,  tout  ce  qni 
pou  voit  former  une  dévote^  sa- 
perstitieuse  :  son  extrême  igno- 
rance la  rendoît  également  inca- 
pable de  douter  des  opinions- 
Su'elle  avoit  reçues  ,-- et  d'avoir 
e  l'indulgence  pour  celles  des 
autres.  »  Ce  portrait  est  de  l'âge 
où  elle  prit  le  sceptre.  Voici  celai' 
oh  le  même  peintre  la  résume 
toute  entière\  :  «  Le  portrait  de' 
cette  princesse  n'exige  assaré- 
ment  pas  de  longs  discours  :  elle 
avoit  peu  de  qualités   airtiables 


oti  estimables  ,   et  sa 


porsom 


ne 


étoit  dignement  assortie  a  son  ca- 


MARI 

^panBÎqtte  ,•  tous  ses  penolians  et 
toutes  ses  actions  portoient  Tem- 
prainte  de  son  mauvais  naturel , 
et  annonçoient  les  bornes  étroites 
de  son  esprit.» 

t  XXVI.  MARIE  II ,  reine 
d'Angleterre  ,  épouse  de  Guil^ 
lauine  III  dont  elle  partagea  le 
trône,  née  au  palais  de  Sainte 
James ,  le  3o  avril  16699  ^^  ^^^^ 

Ses  II  y  et  de  la  fille  du  lord 
ai'endon,  que  ce  prince  a  voit 
épousée  en  secret  pendant  Texil 
&  la  famille  royale  ,  joignit  aux 
charmes  de  la  beauté  et  auzagré- 
mens  de  Pesprit  un  excelleat  ca*- 
ractère  ,  et  un  grands  Ibnds  de 
piété  et  de  vertus.  Elle  parut  su- 
périesue  à  tout  ce  qui  l'entouroity 
soit  dans  les  amusemeus  de  la 
cour  ,  soit  dans  les  jours  de  re- 
présentation qui  exigeoient  de  la 
di^ité.  Ije  prince  d'Orange,  de- 
puis roi  d'Angleterre ,  lui  fit  sa 
cour  en  personne ,  lorsqu'elle  n'ë- 
toit  encore  âgée  que  de  s  Sans ,  et 
l'épousa.  Plusieurs  personnes  ont 
supposé  que  la  prévoyance  de  ce 
prmce  lui  a  voit  fait  entrevoir  les' 
événemens  à  venir-,  et  que  des 
vues  de  politique  Tavoient  porté 
à  cette  alliance.  S'il  en  étoit  ainsi , 
il  eut  l'art  de  les  cacher  avec 
beaucoup  d'habileté;  On  peut  en 
juger  par  la  franchise  avec  la- 
quelle il  déclara  ses  mtentions 
à  sir  William  Temple ,  alors  am- 
bassadeur à  La  Uajre  ,  auquçl  il 
dit  «  que  les  premiersSnotifs  qui 
le  déterminoient  étoient  les  dis- 
portions  etle  caractère  de  la  jeune 
princesse  }  que  telle  étoit  sa  ma- 
nière de  voir  et  de  sentir,  quecette 
considération  Temportoit  auprès 
de  lui. sur  tontes  les  convenances 
d'intérêt  ou  de  fortune  ;  que  par- 
mi les  princçssei  existantes  h  en 
étoit  peut-être  peu  qui  trouvassent 
«Uns lui  un  époux  avec  lequel  elles 
pu^iSent  Tivre  agréablement  ^  qu« 


MARI  fjt 

sll  en  rencontroit  une  qui  ne  se 
plût  pas  avec  lui ,  il  ne  se  croyoït 
pas  en  état  de  le  supporter ,  et 
qu'étant  dans  l'inlention  de  vivre 
avec  son  épouse  d'une  manière 
qui  la  rendit  heureuse  ,  il  en  dé- 
siroit  une*  qui  fàt  animée  par  les 
mêmes  vues  ;  ce  qu'on  ne  pouvoit 
attendre  essentiellement  que  de 
ses  dispositions  et  de  son  édu- 
cation. »  Ce  fut  le  4  novembre 
1677  que  les  noces  se  célébrèrent 
au  palais  de  Saint*James,  et  quinze 
jours  après  les  nouveaux  époux 
firent  leur  entrée  solennelle  à  La 
Haye  avec  la  plus  grande  magni*^ 
ficence.  La  princesse  Marie  em- 
bellit la  cour  de  son  nouvel  époux 
par  ses  vertus  et  l'accomplisse» 
ment  de  tous  ses  devoirs  jusqu'au 
moment  oik,a  l'invitation  des  états, 
elle  vint  le  trouver  en  Angleterre 
et  aborda  à  Whitehall  Je  iQ  lé- 
vrier 168g.  Le  prince ,  son  époux, 
Vj  avoit  précéotfe  dès  le  5  nove? n- 
bre  précédent ,  et  le  roi  Jacques 
ajrant  abdiqué  la  couronne ,  elle 
fut  placée  sur  leurs  têtes  le  1 9 
avril  suivant.  Ils  régnèrent  ensem- 
ble jusqu'au  2S  décembre  16949 
époque  a  laquelle  la  reine  mourut 
de  la  petite  vérole  dans  son  pa- 
lais de  Kensingtou,  laissant  après 
elle  de  longs  regrets  et  l'exemple 
de  touttis  les  vertus  de  son  sexe. 

t  XXVII.  MARIE-STDART , 
fille  de  Jacques  V  ,  roi  d'Ecosse  » 
et  de  Marie  de  Lorraine  ,  hérita 
du  trôoe  de  son  père  huit  jot6:s 
après  sa  naissance ,  en  i54^* 
Henri  VIII  >  roi  d'Angleterre  , 
dont  elle  étoit  la  petite -nièce , 
vonhit  la  marier  avet  le  prince 
Edouard  son  fils  ,  afin  de  réunir 
les  deux  royaumes.  Mais  ce  man 
riage  n'ayant  pas  eu  lieu ,  elle 
épousa ,  en  s5o8 ,  François,  dau- 
pnin  de  France,  fils  et  successeur 
de  Henri  II.  Quelle  destinée  ^em** 
bloit  alors  devoir  être  plus  heo» 


n» 


WARI 


ni  ART 


feuse  4a«  ^pMe  de  M^é  Staàft  »  t  0aiHil0j  ,  Bon  cou»in..  Cm  prlnMI 
pomhïée  des  faveurs  de  la  nature  |  avoittous.lesagréiiieBS  extérieur* 


tet  de  GçUe  de  la  fortune,  pcirtant 
JBi  17  ans  la  double  couronne  dç 
France  et  d'Ecosse  ,  et  pouyant 
disputer  à  Elizabeth  «celte  d'AuT 
gleterre  et  d'Irlande  ;  unissant 
aux  charmes  d'une  beauté  par^ 
faite  ceux  d'un  esprit  cultivé  , 
4'une  ame  '  noble  et  génëreu^^a  ; 
adorée  de  son  époux  ,  adiniréç 
des  Français  ,  et  1  objet  des  bomr 
mages  d^une  cour  qui  çpnservoit 
encore  avec  le  goût. des  lettres 
la  politesse  des  moeurs  et  le  ton 
4e  la  galanterie  que  François  !•' 
javoit  introduits  !  L'illustre  l'Ho- 
'pital ,  Ronsard  ,  du  Bellay ,  et 
tous  les  poètes  du  temps  ,  celé- 
brèrent  à  Tenvi  les  grâces  en- 
chanteresses ,  les  dpuce^  .vertus, 
i'esprit  et  les  talens  de  la  jeune 
reine  ^  et  ne  virent  pour  ellô  dan$ 
l'avenir  qu'nn  long  enchaînement 
de  prospérités.  Çtes  séduisantes 
illusions  s'évanouirent  au  bout  i^e 
(dix-huit  mojs.  François  II  termi- 
na sa  carrière  ;  Charles  IX  lui 
succéda  ,  et  Catherine  de  Médi- 
çis  reprit  toute,  l'autorité.  Maris 
6tuart  s'aperçut  bientôt  qu^^elle 
n'étoit  plus  veine  qu'-en  Ecosse , 
çt  fut  forcée  d'y  retourner.  Elle 
avoit  exlialé  sa  douleur  dans  une 
élégie  touchante  sur  la  mort  d^ 
son  époux  ;  en  partant ,  elle  ex- 
pri|njà   ses  regrets  et  ses  tristes 

presseniwi6»iS .  daas  ce»  vers  »ï 
connus  : 

▲diea ,  plaisant  pays  de  I^rançe  ! 
*0  ma  patrie  '   , 

.  La  plus  chérie-,   - 
Oui  M  oeurti  ma  |«un«  «nlaim*  :• 
.    A4i^v  France!  a<iie«  no»|3ieaDU  i^HCf!  . 
.    L^  nef  ^i^i  4c?9Jjoint  nos  aipour? , . 
N*a  eu  de  moi  qpe  la  moitié  ; 
tJ ne  part  te  reste  ^  elle  est  tienne  : 
*    le  là  Me  à  tbn  amitié ,  /  •   * 

•'  tfiàMt.  ^tte  de  raiitte  il  «e  »o«Vi«aile. 

JPe  retour  en  Ëeodse ,  ellase  maria 


capables  de  séduire  une  jeune  peA 
sonnf3.  Marie ,  dans  les  prenâiers 
transports  de  son  amaur,  U^ 
\  donna  le  titre  de  roi ,  et  joignit 
son  nom  dn:  6i$n  dans  tous  le^i 
actes  publics.  Mai^  elle,  déqouvi»! 
bientôt  dans  son  époux  un  boinr 
me  insolent ,  violent ,  irrésolu  , 
crédule  ,  bas  ,  grossier  »  brutal 
dans  ses  plaisirs,  et  qui,  gou-s* 
yerné  par  les  plus  vils  flatteurs  , 
crojoit  toujours  mériter  aurdelà 
de  ce  qu'on  iaisoit  pour  lui.  EU* 
voulut  alors  user  de  plus  de  ré^ 
serve  ;  il  en  fut  indigné  ,  et  prit 
en  aversion  tous,  ceux  qui  av^ienl 
la  confiance  4e  la  reixie.  Un  mur 
^icien  italien ,  nommé  Ûavid  Riar 
so  ,  étoÎLt  alors  le  coilseil  de  cettft 

{princesse.  Heniri  qui  n'a  voit  que 
e  nom  de  roi,  méprisé  de>  âoi| 
épouse  ,  aigri  et  jaloux  ,  quoique 
Rizzo  fût  un  vieillard  dégoàtant , 
entre  par  un   escalier    déroJbé  é 
suivi  qe  quelques  gommes  armés^ 
dans  la  chambre   oi|  s^  femme 
soupoit  9    ii'ajant  auprès  d'elle 
que  le  musicien  et  la  çon%tess9 
4'Argyle.,  On  renverse  la  tabfe  « 
et  on  tue  iVizzo  aux  yeux  ..de  la 
reine ,  enceinte  alors  deoiaq  mois^ 
et  qui  se  mit  ea  vain  au-dcvani 
de  lui.   ^  Je  ne  pleurerai  plus  , 
dit-elle,  après  cette  scène  hor-e 
riblè ,  je  na  songerai  qu'à  la  ven^ 
geance.»  IUbïo  n'avoit  été  p'robsk» 
blement  que  le  confident    ât   le 
lavoii  de  IMiarie.  Un  hoi»npe  plus 
dangereux  lui  succéda  aupvès  de 
cette  prîiiceasA  ;  ce  fu£  le  com^ 
de  Boâiwell.  Cette  nouvelle  liai«i 
son  avec  un  homme  ardent  et  vi^ 
eiaux  occasionna,  la  i^mn^  dki  rei  4 
assassiné  à  Edimbourg  dans  uxte. 
maison  isolée  9  que  ses  meurtiûeESi 
filent  sauter  paifuiie  mine.  Marie 
épouse  alors  son  aioaiit ,  ref^saràé 
universellement  ceiniaie  raiiieier 
de.  la  movt  da  i^oa  époux.,  (  ^Qf^% 


MAKI 

iCkâlnitr,  comte  deBothwèil.)C^è 
Hfifon  màlkeurmise   souleva  TE* 
^p99e  contre  cflle.  Abandonnée  de 
ton  amu^e  ,  elle  fiit  obligée  de  se 
fondre  aBX  confédérés  ;  et  de  cé- 
der la  couronne  à  son  fils.  On  lui 
penAit  de  nommer  nn  régent ,  et 
elle  choisit  le  comte  de  Murray , 
son  frèi^  naturel ,  qui  ne  l*en  ae- 
eabia  pas  moins  de  reproche^  et 
d^jnres.  L'humeur  împérMuse 
du  régent  procura  un  patti  k  la 
reine.   Elle  se  saava  de  prison , 
leva  6000  hommes  ;  mais  elle  fut 
taincue  et  obligée  de  chercher  un 
asile  en  Angleterï«,   où  elle  ne 
•fronya  qu'une  prison  ,  et  enfin  la 
mort ,  après  18  ans  de  captivité. 
Slisabem  la  fit  d'abord  recevoir 
Évee  honneur  datis  Carlisle  ;  mais 
elle  lui   fit  dire ,    «  qu'étant  ac- 
tnsée  par  la  votx  publique   du 
meurtre  de  sou  époux  ,  elle  do- 
toit  s'en  justifier»  V  On  nomma 
des  commissaires  ,  et  hn  la  re^. 
tint  prisonmère    k  Tewksbarjr^ 
p6ur  instruire  ce  procès.  Le  paud 
malheur  de  la  reine  Marie  f«t 
d'avoir  des  amis  dans  sa  disgrâce, 
il  se  formOit ,  ou  l'on  diseiit  qu'il 
se  ibrmoit  tous  les  jours  des  oonv- 

Sots  contre  la  reine  d^AngleCerrer, 
LUS  le  desseifii  de  rétablir  celle 
d'Ecosse.  (f^<y,l'art.  Parr,  »•  IL) 
Un  prêtre,  nommé  Jean  Ballard , 
fiir  accusé  d'avoir' conseillé  a  un 
mne  g^mélhomme ,  nommé  Ba- 
Mngton  ,  de  travaffller  k  Texéeu- 
'^ndecre  projet.  Quelques  autres 
e»trère&t  dians  le  complet.  Leur 
pnooès  fut  mstruit  8ut4e-châmp , 
ititû  y  tA  €ut  sept  de  pendus  et 
éoifMl^.  Gstte  conspiration  set^ 
-^t  k  accélérer  1«  ju^ment  de 
Mam*.  On  favsoôrt  courir  tous  Us 
jottr»  dû»  bruits  âlarmaas.  Ufte 
flotte  «spagvole^ ,  disoit-ion  ,  étoit 
itmée  po>ar  U  délitivr  ;  les  Ëeos- 
MtB  scfMktrn  failT  une*  irfimtion  ; 
«De  meméè  eMidoite  psw  \t  due  de 


MARi 


175 


débéf  qiiédans  la  provi<icé  de  Sus« 
sejt.  Eri^sbetb  alarmée ,  ou  fei- 
gnant de  l'être  ,  fit  juger  Marie  , 
son  égale ,  comifle  si  elle  avoit 
été  sa  sujette.  «  Quarante  -  âénx 
fneitibres  du  parlement ,  et  cinq 
juges  du  royaume ,  allèreïit  l'in- 
terroger dans  sa  prison  à  Fothe* 
ringaf^.  Elle  protesta ,  mais  elle 
répondit.  Jamais  jugement  ue  fut 
plus  incfompétent  y  et  jamais  pro- 
cédure ne  fut  pfusirréguirère.  Oïl 
lui  représenta  de  simples  copie» 
de  ses  lettres  ,  et  jamais  les  ori- 
ginaux ;  on  fît  valoir  contre  elJe 
les  témoignages  de  ses  secrétaires^ 
et  on  ne  les  lui  confronta  point; 
on  prétendit  k  convaincre  sur  làf 
déposition  de  tfois  conjurés  qu'oa 
«voit  fait  mourir  ,  dont  on  auroit 
pu  dift^rer  la  mort  pour  les  exa- 
miner Srvec  elle.  EnnU  ,  qua^nd  ott 
auroit  procédé  avec  les  formalité» 

Sue  l'éqnifé  ekigepour  leftnoindre 
es  hommes ,  quand   on  auroit 
prouvé  que  Marie  eherchoit  par»* 
tout  des  secours  et  des  vèngeurs,oA 
nepouvoit  la  déclarer  criminelle?. 
Elizabeth  n'avoit  d'autre  jrtridic**^ 
tion  sur  elle  que  celle  du  puis- 
sant sni*  le  foible  et  sur  le  mal« 
heurent;  »  Histoire  générale ,  f. 
IL  (  rq^es  Elizabeth,   ù«  XIL  ) 
Mais  sa  politique  cruelle  exigeorC 
le  sacrifice  de  cette  illustre  victime. 
Marie  fut  condamilée  k  mort ,  et 
elle  1a  reçttl  avec  un  c'otirage  dont 
leir  plus  grimds  hommes  ne  sonft 
pas  touiours  capables.  «  La  mor^ 
qui  doit  mettre  fhi  à'  mes  mal- 
hefurs  me  iera  ,  dit -elle  ,  très- 
agréable.  Je  regarde  comme  in- 
digne de  la  félicité  céleste    tme" 
ame  trop  foibte  pour  soutenif  1« 
corps  dans  «e  passage  au  séjour 
d^s  bienheureux.  »  IJans  ses  ôet--' 
niers  jours  ,  elle  joignit  aux  exer- 
cice^ d'une  piété  cuuragouse  les; 
soins  les  plus  tend  t'es  a  l'égard 
de  ses  dotrtesfiques.  Après  leujp 
aVôif  disfribué  d«s  récompenses  ^ 


I 

i 


174  MARI 

et  avoir  <5crit  en  leur  faveu*'  à 
Henri  III  et  au  duc  de  Gui3e  , 
elle  demanda  quHls  fussent  té- 
moins de  son  supplice.  Lecomtede 
Kent  le  refasoit  avec  dureté.  Tou- 
chée d'un  tel  refus  y  elle  s'écria  t 
«  Je  suis  cousine  de  voti-e  reine , 
je  suis  du  sang  royal  de  Henri  VIII  ; 
j'ai  été  reine  de  France  par  ma- 
riage ;  j'ai  été  sacrée  rente  d'E- 
cosse »  :  paroles  bien  frappantes 
dans  une  telle  conjoncture  \  Au 
lieu  de  lui  donner  un  confesseur 
catholique  qu'elle  demandoit,  on 
lui  envoya  un  ministre  protestant, 
qui  la  menaçoit  de  la  damnation 
étemelle ,  si  elle  ne  renonçoit  à  sa 

\  religion.  «  Ne  vous  tourmentez  pas 
SUT  ce  point,  lui  dit-elle  plusieurs 
fois  avec  vivacité  :  je  suis  née  dauè 
la  religion  catholique,  j'y  ai  vécu  , 
ie  veux  y  mourir.  «  Un  crucifix 
qu'elle  avoit  entre  les  mains  lui 
-attira  untfiutre  r«proche.  Le  comte 
de  Kent  voulut  lui  dire  «  qu'il  fal- 
loit  avoir  le  Christ  dans  le  cœur  et 
non  dans  les  mains  »  j  elle  répli- 
qua «  qu'il  étoit  difficile  d'avoir 
son  Sauveur  dans  les  mains,  sans 
que  le  cœur  en  fût  vivement  tou- 
ché! »  On  ne  lui  permît  d'être  ac- 

'  compagnée  que  aunpetituombre 
de  domestiques.  Elle  fit  choix 
de  quatre  hommes  et  de.  deux 
de  ses  femmes.  «  Adieu,  mon  cher 
Melvill  ,  dit  -  elle  à  l'un  d'eux. 
Tu  vas  voir  le  terme  lent  et  dé- 
siré de  mes  malheurs.  Publie  que 
ie  suis  morte  Inébranlable  dans 
ia  religion  ,  et  que*  je  demande 
au  ciel  le  pardoa  de  ceux  qui 
ont.  été  altérés  de  mon  sang.  Dis 
à  mon  fils  qu'il  se  souvienne  de 
sa  mère.  Adieu  encore  une  fois, 
mon  cher  Melvill  ,  ajouta-t-elle 
en  l'embrassant  I  Ta  maîtresse  , 
ta  reine    se    recommande  a  tes 

pnères  » Le  18  février  iSSy, 

s'etanl  levée  deux  heures  avant 
Je  jonr  ,  pour  ne  pas  retarder 
l'heure  de Tciécutio»  de  l'arrêt ,  I 


MARI 

ellesliabilla  avec  pins  de  soÎM 
qu'à  l'ordinaire;  et  ayant  pris  une 
rob^e  velours  noir  :  «  «T'ai  gardé, 
dit-elle ,  cette  robe  pour  ce  grand 

{'our ,  parce  qu'il  faut  que  j'aille  à 
a  mort  avec  un  peu  plus  d'éclat 
que  le  commun.  »  Elle  rentra  en- 
suite dans  son  oratoire,  oii,  après 
quelques  prières ,  elle  se  commu- 
nia elle-même  d'une  hostie  con<* 
sacrée  que  le  pape  Pie  Y  lui 
avoit  envoyée.  Lorsque  les  com- 
missaires entrèrent ,  elle  les  re- 
mercia de  leurs  soins,  en  ajou- 
tant :  <*  Les  Anglais  ont  trempé 
plus  d'une  fois  leurs  mains  dans 
le  sang  de  leurs  rois.  Je  suis  de  ce 
même  sang  ;  aiilsi  il  n'y  a  rien 
d'exiraordmaire  dans  ma  mort  et 
dans  leur  conduite.  »  On  la  con- 
duisit dans  une  salle  où  on  avoit 
élevé  un  échafaud  tendu  en  noir* 
Les  spectateurs ,  qui  la  remplis- 
soient ,  furent  frappés  en  voyant  le 
maintien  assuré  de  cette  reine,  qui 
avoit  conservé  une  partie  de  seg 
charmes  et  de  ses  grâces*  Quand 
il  fallut  quitter  ses  habits ,  elle  ne 
voulut  point  que  le  bourreau  fit 
cette  fonction  ,  disant  «  qu'elle 
n'étoit  pas  accoutumée  à  se  faire 
servir  par  de  pareils  gentilshonF 
mes.  »  Après  avoir  fait  quelques 
prières ,  elle  teqdit  sa  tcte  »  sans 
montrer  la  moindre  frayeur.  Sa 
tête  ne  fut  séparée  du  corps  qu'au 
second  coup;  et  le  bourreau  moiî- 
tra  cette  tête,  qui  avoit  porté  deux 
couronnes,  aux  quatre  coins  de 
l'échafaud)  comme  celle  d'un  scé- 
lérat. Telle  fut  la  fin  tragique 
d'tme  des  plus  belles  princesses 
de  l'Europe.  (  ployez  Lambkuii.  ) 
Elle  passa  près  de  la  moitié  de  sa 
vie  dans  les  chaînes  ,  et  mourut 
d'une  mort  infâme.  Son  attache- 
ment k  la  religion  catholique ,  et 
ses  droits  sur  l'Angleterre ,  firent 
aux  yenx.  d'Élizabeth  une  partie 
de  ses  crimes.  Sa  beauté  p  ses  ta- 
iens ,  la  >prol|E;tioa  dont  elle  H^ 


/ 


MâRI 


nora  les  lettres ,  le  succès  ayec  le- 
ouel  elle  les  cultiva  ,   sa  fermeté 
dans  ses  derniers  instans ,  son  at- 
tachement à    la  religion  de  ses 
pères ,  ont  un  peu  fermé  les  yeux 
SOT  ses  fautes  ,  et  on  ne  se  sou- 
tient plus  aujourd'hui  que  de  ses 
malheurs.  On  a  donné  un  Jlecueil 
des  écrivains  contemporains  qui 
ont  écrit  sa  Vie ,  jLx>ndres,  1725, 
3  vol.  in-fol.  Nous  n'avons  suivi , 
dans  cet  article,  ni  le  satirique 
Buchanan ,   ni  le    partial  Rapin 
de  Thoyras  ^  mais  le  véridique  de 
Thou,  et  le  ji^dicieuxHume,  qui 
ont  examiné  avec  soin  les  raisons 
des  apologistes  et  des  accusateurs 
de  IVfarie.   Nous  ajouterons  que 
l'abbé  de  Choisj  ,  dans  son  His- 
toire, ecclésiastique ,  où  il  ne.de- 
voit   montrer  Marie   Stuart  que 
par  le  bon  côté,  finit  pourtant 
ainsi  soti  portrait  ;  a  II  faut  avouer 
crue  sa  bonté  mal  entendue  ,  sa 
faiblesse  et  son  inconstance  lui 
attirèicent  la  plupart  de  ses  mal- 
heurs. »  La  tin  de  la  reine  d'E- 
cosse fut  d'une  héroïne  chrétienne  ; 
mais  plusieurs  traits  de  sa  vie  ne 
sont  pas  d'une  femme  chrétienne. 
K  L'humanité ,  dit  Dreux  du  Ra- 
dier, ne  sauroit  refuser  dès  larmes 
à  sa  fin  malheureuse.  Mais  jusqu'à 
ce  qu'on  ait  réfuté  1^  écrits  du 
pré^dent  de  Thou ,  et  opposé  une 
juste  apologie  k  ce  qu'il  dit  de  la 
mort  de  Henri  Stuart   ,   comte 
Damlej  »    djk  la  .  familiarité  de 
Marie  avec  4Pid,  Rizzo ,  de  son 
mariage  avec  Bothw^l  9  meur- 
trier du  comte  Damley  1  on  ne 
sauroit    accuser   les    nistoriens 
d'avoir  employé  ,  comme  le  dit 
let^résident  Hténault  des  couleurs 
afireuses  pour  peindre  toutes  les 
âctioB^  de  sa  vie.  Ce  sont  les  cou- 
leurs que  présente  la. vérité.  Nous 
voiilonn  bien  ne  paj  lui*  faire  un 
crime  dé  sotic humeur  galante,  de 
l'autour  qu'ent  pour  elle  Damville, 

$b  4«  co^aétable  de  tlontmo-  ] 


MARI  175 

rency ,  qui  la  suivit  en  Ecosse  j  de 
l'aventure  de  Chastelard  ,  k  qui 
elle  avoit  pardonné  une  hardiesse 
criminelle,  puisqu'il  avoit  été  jus- 
qu'à se  cacher  la  nuit  dans  sa 
chambre  pour  satisfaire  sa  pas- 
sion ,  et  qu'elle  ne  le  sacrifia  a  sa 
réputation  que  parce  qu'elle  ne 
put  s'en  dispenseï'.  Enfin  ,  nous 
ne  lui  imputons  point  les  poésies 
galantes  qu'on  lui  attribue  sur 
Son  commerce  avec  ce  gentil- 
homme ,  non  plus  que  les  lettres 
que  les  jprotestans  ont  publi<^s  , 
et  qu'eue  écrivoil ,  disent  -  ils  , 
à  Bothwell,  avant  la  mort  du 
comte  Darnley.  Mais ,  encore  une 
fois,  écartant  les  faits  faux  ou  dou- 
teux ,  Marie  n'est  point  justifiée 
aux  yeux  de  la  postérité,  et  il  n'y 
aura  que  l'éclat  de  sa  mort  qui 
puisse  faire  oublier  les  reproches 

3u'pn  peut  faire  k  sa  vie.  Elle  eut 
e  Henri  Stuart ,  son  second  mari, 
Jacques  I ,  roi  d'Angleterre  ;  et  de 
Bothwell ,  son  troisième  époux , 
une  fille  qui  se  fit  religieuse  à 
Notre  -  Dame  de  Soissons.  ùa 
trouve  ,  dans  le  recueil  intitulé 
Cambdeni  et  iliustnum  virontm 
EpistolcB  ,  une  lettre  que  l'iilastre 
président  de  Thou  écrit  k  Cam- 
den,  pour  justifier  ce  qu'il  a  dît  de 
Marie  Stuart  dans  son  Histoire*  U 
assure  qu'il  s'est  instruit  a  fond 
des  particularités  de  sa  vie  et  de 
la  source  de  ses  malheurs.  Ce^ 
pendant  le  côme  qu'on  lui  impute 
(  la  mort  de  son  mari  )  est  encore 
peut  -  être  un  problème  histo^ 
rique. 


XXVin.  MARIE  -  LOUISE- 
GABRIELLE  de  Savoie  ,  femme 
de  Philippe  V  ,  roi  d'Espagne. 
yoY»  Mame-AdiêlaÏde  de  Savoie  , 
no  XIX. 

XXIX.  MARIE  de  Govcacui. 
Fojrcz  Gowzague,  n»  XXIV. 

XXX,  MARIE- JOSÉPHINE  , 


I 


i'j(i  MAÎlî 

épouse  de  Frédéric  Àiigvis^  II  i 
loi  de  Pologne.  Fofez  FuEMiutl 
A»6ÙST«  Il  >  B|^  XII  « 

_XXXi.. MARIE*  soeur  aînée  de 
Movse  etd'Âarôn,  fille  d'Amram  et 
de4oeabed,  naauit  vers  l'an  iS^S 
ayant  Jésus  -  Cnrist.  Lorsque  la 
tiile  de  Pharaon  trouva  Mof  âe  ex- 
posé sur  lé  bord  du  Nil ,  Marie  ^ 
^ui  étpit  présente  ,  s'ofïrit  pdur 
aller  cherclier  une  noui*rice.  a  cet 
enfant.  La  princesse  ajant  agréé 
ses  oSres  »  Marie  eourut  chercher 
sa  mère,  a  ^uiTon  donna  le  jeune 
|i(oj'S6  b  nourrir^  Qn  croit  que 
Marie  épousa  HUr.,  de  la  tribu  de 
Juda }  mais  on  ne  voit  pas  Qu'elle 
^1  ait  eu  de^  enfans.  Aprètf  ie 
pasiage  de  la  mer  Rt>uge  et  U 
destruction  entière  de  Tarmée  de 
Pharaon  ,  Mari0  se  mit  à  la  léte 
desilfmmés  de  tfa  natioii»  et  en- 
tonna avec  elle  le  fftmèa3t  eantiqti^ 
Çantemiis  Dondtùà  ^  pesant  qii^ 
Mo/se  k  €<hântiiit  k  la  tété  dà* 
i(h43eur  deis  hommes.  Lor^ue  Se? 
pliera  >  femnte  d^  ce  dernier  ^  fut 
arrivé^  danâ  le  camp  ^  Ma^ie  eut 
i|ttel^ttes  déméléd  k\^  éll\a ,  et 
Mtéreisâia  dans  son  différtot  "wk 
£?ère  Aar^a.  L'u^  et  Fantré  innr» 
tfmrèrenlt  eonfrè  Mojàe  :  Bieu'^ 
dit  rÈeritnre  ^  en  fui  irrité  >  â 
Irappa  Marte  i^tme  lèbre  iàchèa^ 
ste  9  dont  il  lit  guérit  à  la  prièfe 
è^  Moysè  y  après  Fàvoir  cepen*- 
das^t  eondambée  ^demeiuiier  sept 
jèurs  hors  dt  eamp*  £lle  incnxrut 
.vers  t'au  lêjai  avant  Jésu^Gitriet^ 
âgée  d'environ  xa!6  ans; 

JiS;^lt .  MMllllÈ^  filk  df'ËtéÉzar, 
^ée  au  b<^urg  de  Mthécort ,  et  ré- 
ftigiéâf  avee  stoti  maii4  étabié  JétvM^ 
lem,  ^v  trôttVitpeiMlanftlé  siégpé  àt 
eette  ville  par  Titus.  Une  horrible 
famille  réduisifr  lea  habitais»  à  se 
Sourrir  de  corps  mprts.  tJn  joixr 
les  soldats,  api'ès  lui  avoir  volé 
^tt#  «eisbtjolijtylm  prti«ntrG|iiebre 


MARf 

teiit  ce  qui  lui  étoit  ii^eêsisiiiiW 
pour  la  vie.  Cette  femtitie,  moa^ 
pant  de  faim ,  arracha  de  sa  mai 
mélle  son  fils  ,  le  tosl ,  le  fil 
euire  ^  en  mangea  une  partie  ,  et  - 
garda  le  reste  pour  une  autri^ 
ibis.  Les  soldats  entrèrent ,  k 
rodeni*  de  ce  mets  ctuel  y  t%Ak 
forcèrent  de  leur  montrer;  ce 
qu'elle  avoit  fait  cuire.  Elle  léii» 
oôHt  d'ep  manger  :  toftis  ilis  eif 
eurent  tunt  d'horrèo^ ,  Qu'ils  se 
retirèrent  en  frémissant.  Per- 
sonne ù'ignorè  que  l'âutenr  dé 
Ia  Ùenriade  a  fait  entier  eeU4 
stène  teif  iblé  dans  le  m*  ehant  é# 
son  p6ëmè*  ' 

kXXm.  MARIE,  adt^eriient  Si-= 
ioaïé.  Vogfûz.  at  d&mièr  mot  § 
û*»  Uli 

t  XXÎS:iVi  MARlE-MAGbl^ 
LEINË  VÉ  tk  TRikrtiî  «  fénddf 
irke  del'oitire  de  kiMiséricôrâe^ 
«fv^c  le  pèr&  Yvaa,  prétré  dé 
rOrsrtoire,  héé  à  Ats  en  Pr^ 
vence  en  iêi6 ,  d^n  père  S6ld«t^ 
fut  élevée  avéè  ^and  soiâ  pdi 
9k  mère ,  et  fut  demandée  eH 
mcrrmgë  ,  k  l'â^  de  «fahi^tt  àûs  i 
par  un  Homme  fbrt  rîehtf  demi 
elle  refasa  la  mi^.  Ëlli  »é  aaié 
sdus  ia  direétioli  dtt  bèrfrTvaiii 
^ièocnpdsà  pour  elle  uft  Unf 
intitulé  Conduite  k  la  j^feofidii 
chrétienne.  Uliè  malàdlt  doffl 
eâlle  fni  affligée  m^ti^  M  Ûl 

Freniobe  la  résoluMB  àajbndè^ 
ordre  dé  kr  Misértecrrde ,  fif^ 
y  reeevoir  le»  filks  de  taa^Mâ, 
sans  bietis  tt  sârns  dm.  Murié^ 
Madeleine  exééata  h&avëHS^* 
nvmt  ée  fiétit  déàietii.  Gtttir 
sainte  fonaatride  établit  k  Aui  i 
en  itiSy ,  la  preiftièi^  âîaisfôâr  df^ 
sofi  im^itut  y  d<ml  elle  fàt  lé 
pvefnièle  ii^^Ottre.  ËUé  Môtii^ 
rut  k  Avij^on  U 120  Séfttii^  ^^^J 

WNGa  â^  »ott  Qisàr^^  F^^  ^  vM  |r 


I 


par  le  P.  Croiset ,  jésuite  >  LyôR, 
16965,  m-80.  ' 

■  XXXV.  MARIE  Dt  LlwciMfA- 
TioN ,  fondatrice  des  carmélites  ré^ 
formées  en  France.  V.  Aviullot. 

tSXXVI.  MARIE  DE  l'In- 
€A«NATi-oN  ,  célèbre  religieuse 
ursuline,  nommée  Marie  Gujrert , 
née  à  lueurs  le  18  octobre  1599 , 
ellt]^a,  à  l'âge  de  Sa  ans  ,.  après 
la  mort  de  son  mari,  chez  les 
ursulines  de  cette  ville ,  où  *elle 
compo^,  pour  ^instruction  des 
novices  ,  un  assez  bon  livre ^  in- 
titulé YEcole  Chrétienne.  Vou- 
lant convertir  les  filles  du  Ca- 
nada ,  elle  passa  a  Québec  en 
1659  ,  où  elle  établit  un  couvent 
de  son  ordre  ,  dont  elle  fut  la 
supérieure^  Elle  y  mourut ,  le 
3o  avril  1672.  Outre  son  Ecole 
chrétienne,^  o|t  a  d'elle  un  vo- 
lume in-4'*  de  Retraites  et.  de 
Lettres.  Doni  Claude  Martin , 
ton  fils ,  a  publié  sa  vie  ;  le  P. 
de  Çharlevoix ,  jésuite  ,  en  «a 
aussi  donné  une,  17^4.9  in-12. 
Tous  les  écrits  de  éette  religieuse 
sont  pleins  d'onction. 

*XXXVÏI.  MARIE  DE  Faiirct,  la 
première  de  son  sexe  qui  ait  fait 
en  France  ,  ou  du  moins  dont  il 
nous  soit  parvenu  des  Poésies 
françaises,  avoit  pris  ce  surnom  , 
non  qu'elle  fût  de  la,  maison  ci- 
devant  royale  ,  mais  seulement 
pour  désigner  Le  pays  où  elle  étoit 
née.  Marie  vivoit  vers  le  milieu 
dn  i3*  siècle^;  elle  a  laissé  un  re- 
cueil de  fables  en  vers ,  auquel 
elle  a  donné  le  nom  é'Ysopet  ^ 
(  petit  Esope  )-  Le  Grand  d' Aussy 
les  a  traduites  en  style  moderne 
et  en  prose ,  et  insâ*ées  dans  le 
4*  vol.  de  ses/abliaux  ou  contes 
aes  12  et  i3»  siècles.  Ce  môme 
volume  offre  un  conte  dévot  de 
Marie  de  France ,  intitulé  le  Pur- 
'^aloire  de  saint  Patrice  ^  pitges 

T.  XX. 


MARI  177 

7«  et  76.  f  Foyez  quelques  4^tailf 

Ïdus  amples  sur  cet  auteur  dans 
'avertissement  préliminaire  àt% 
fables ,  pages  iSx»  168, et  tome 3» 
page  44.1.) 

*  XXXVIIL  MARIE  DE  la 

Visitation  (  soeur  ) ,  religieusa 
de  l'Annonciade  à  Lisbonne  , 
célèbre  clans  cette  ville  par  se» 
extases  et  ses  révélations.  Am- 
bitionnant de  fixer  l'attention  pu- 
blique ,  elle  se  fit  cinq  blessures 
seinblables  aux  cinq  plaies  de 
Jésus-Christ.  Ces  stigmates  firent 
un  grand  éclat  k  LisiM>nne;  tout 
le  monde  vouloit  les  voir.  L'in- 
quisition nommé  des  commissai- 
res r  et  la  fourberie  fut  décou* 
verte  en  1.588.  Ms^rie  fut  punie,  et 
mourut  dans  l'obscurité.  (  Voyez 
Louis  de  Paramo  ,  De  origine  et 
progressa  inquisitionis  ,  IVËidrid  , 
1598.)  L'Espagne  étoit  rempli» 
alors  d'alumbnulos  ou  d'illumi- 
nés ,  qui  faisoient  consister  la. 
plus  haute  sainteté  dans  l'oraison 
mentale,  et  dans  des  pratiques  de 
<févotion  ,  qui  n'exciuoient  pas 
chez  eux  des  débauches  cachées» 
Ils  commencèrent  a  paroitre  ei^ 
1575  ,  et  formèrent  une  secte 
nombreuse  yers  i&i5.  Ce  furent 
les  pères  de3  quiétistes. 

*  XXXÏX.  MARIE  (rabbé), 
né  en  1738  ,  annonça  de  bonne 
heure  des  talens  pour  Tinstruction 
publique ,  et  après  s'être  fait  re- 
cevoir dans  la  maison  de  Sor- 
bonne ,  il  fut  nommé  professeur 
de  philosophie  au  collège  da 
Plessis.  Le  célèbre  astronome  La 
Cail  le ,  étant  mort  en  1 762 ,  Fabbé 
Marie  lui  succéda  dans  la  place 
de  censeur  royal  et  dans  lacnair» 
de  professeur  de  mathématiques 
au  collège  Mazarin.  En  1770  il 
présenta  a  Facadémie  des  sciences" 
une  édition  nouvelle  des  leçons 
de  son   prédécesseur  ,■  ou  Vo^ 


17»  MARI 

fi-ouve  des  additions  qui  n'ont  pas 
moins  de  précision  que  Fouvrage 
principal.  Sur  le  rapport  de  La- 
lande  et  de  Bailly  ,  Tacadémie 
permit  que  cette  nouvelle  édition 
parât  Sous  son  privilège  comme 
%L  p'récëdente.  Il  fit  aussi  réim- 
primer le  Traité,^  de  mécanique 
de  Là  Caille  ,  avec  des  additions 
si  nombreuses  que  l'ouvrage  prit 
un  nouveau  format.  En  1771 
Marie  fut  nommé  conseiller-clerc 
au  parlement;  en  1774?  il  passa 
au  grand -Qonseil  ,  lors  du  rap* 
pel  de  Tancienne  magistrature. 
Depuis  long-lemps  Tabbé  IViarie 
s'occupoit ,  de  la  traduction  des 
lettres  d*Euler  h  une  princesse 
d'Allefnagne.  On  assure  que  Gon- 
dorcet,  craignant  les  enets  que 
pourToit  produire  cette  traduc- 
tion ,  en  lit  faire  une  par  plu- 
sieurs jeunes  gens ,  dont  chacun, 
fut  cbargé  d'un  certain  nombre 
de  lettres  ;  qull  y  retrancha  tout 
ce  qui  lui  déplaisoi^,  et  qu'il  par- 
vint \\sL  faire  imprimer  avant  que 
le  premier  tradCicteur  eût  pu  ter- 
miner son  travail,  dont  il  empê- 
cha ainsi  la  publication.  En  1776 
Vabbé  Marie  fut  nommé  sous- 
préCêpteur  déi  enfaus  du  coi|ite 
d'Artois.  Deux  ans  après  il  ixt 
un  voyage  en  Italie  avec  M.  et 
madame  de  Rohan-Chabot.  Ses 
liaisotis  Fayant  placé  dans  le 
J>arti  contraire  a  la  révolution  ,  il 
quitta  la  France  ,  et  en  179a  il 
fut  décrété  d'accusation  par  la 
convention.  Depuis  cette  époque 
il  n'est  ppi  •!  rentré  en  France. 
Avant  la  révolution  il  avoit  perdu 

X  un  frère  qui  s'étoit  tué  lui-môme  , 
dans  les  accès    d'une   démence 

.  ancienne  et  complète  ;  il  paroît 
que  cet  a^é  ayant  éprouvé  une 
atteinte  de  cette  maladie,  se  re- 
tira un  soir  dans  sa  chambre  , 
ayant  Fair  fort  sombre  :  il  y  fut 
trouvé  le  lendemain  tué  d'un  coup 
de  couteau  ,  çn  Fan  1^09* 


MARI 

^  XL.  MARIE  Alagoque.  Voj^^ 

Marguekite  ,  n»  XVII.     " 

XLt.  MARIE  d'Agée D A. 
Voyez  Agbeda. 

*  MA  R  ï  E  S  C  H I  (  Mirfiel)  , 
peintre  et  architecte ,  né  à  Venise 
en  1697  »  i^^ort  en  1744  >  travailla 
beaucoup  en  Allemagne.  De  re- 
tour dan^  sa  patrie  ,  i!  peignit 
les  plus  belles  vues  de  Venise  y 
et  les  grav^  0^  Feau-forte. 

*  I.  MARIETTE  (  Jean  ),  des- 
^inâtenr ,  graveur  et  imprimeur; 
mort  à  Pans  en  174^  >  âgé  de  8a 
ans  ,  étudiu  avec  ae  grands  snccès 
la  peinture  sons  Jean  -  Baptiste 
Corneille  son  beau  frère;  mais^ 
les  conseils  de  Le  Brun  son  ami  , 
lui  firent  donner  la  préférence  à 
fa  gravure.  Il  s*y  distingua  par 
des  ouvrages  finement  dessines  et 
par  une  connoissahce  fort'  éten- 
due des  estampes.  On  a  de  loi 
divers  morceaux  pleins  d'esprit  , 
et  de  goût ,  entre  autres  on  re- 
lAarque  saint  Pierre  délivre  de 
prison  d'après  Le  Dominiqnin  ; 
Moyse  troussé  suY  le  Nil  y  d'après 
Le  Poussin;  Jésus -Christ  cUins  le 
désert ,  servi'  par  les  anges  ,  d'a- 
près Le  Brun.  ISlariette  en  a  gravé 
plusieurs  d'après  ses  propres  des- 
sins, 

-fVL,  MARIETTE  (Pierre^ean), 
fils  du  précédent ,  né  à  Paris  ,  et 
mort  dims  cette  ville  en  1774»  âgé 
de  80  ans ,  ayoit  reçu  de  son  père 
le  goût  de  la  gravure  ,  et  l'avoit 
perfectionné  dans  ses  voyages  eh 
Allemagne  et  en  Italie.  Il  v^ndh 
son  fonds  de  librairie  en  1 780  ,  et 
acheta  une  charge  de  secrétaire 
du  roi  etde  contrôleur  delà  chaa- 
cellerie.  Alors  il  fut  uniquement 
occupé  du  recueil  de  ses  estam- 
pes ,  qu'il  augmentoit  et  perfec- 
tionnoit  sans  cesse.  On  a  de  lai , 
I.  Traitédu  cahinetdu  roi ,  Paris, 
1700,!»  vol.  in-foL  rempli  desayaé- 


MARI 

les  recherches.  IJ.  lettres  à  Jif.de 
Caylus.   m.  LetU'es  sur  la  fon- 
tairùf  de  la/ue de  Grenelle.  I\ .  Les 
Descriptions  qui  se  trpuvent  dans 
le  recueil  des  planches  gravées 
d'après  les  tableaux  de  M.  Crozat, 
1729  ,2   voL  in-folio,  V.' /?<?*- 
cripttQn  sommaire  ^es  statues  , 
Jîgùres  ,  vases  ,   etc.  ,  du  même 
cabinet   ,    Paris  ,'  1750  ,  in -8°. 
VI.   La   Description   du    recueil 
d'estampes  de  M.  Boyer  d'Aguil- 
les ,  Paris ,  1744  >  in-^oho.  Les  ta- 
lens  et  ramabilité  du  caractère  de 
Mariette  l'a  voient  mis  en  rapport 
d'aliâires  ,  eusuite  d'amitié,  avec 
le  comte  de  Caylus,  Tabbé  Barthé- 
lémy, et  de  La  Borde  ,^par  lesquels 
il  fut  chargé  de  présider  k  V édi- 
tion du  recueil  des  peintures  an- 
tiques y  d'après   les  dessins  de 
Pietro  SanterBartoli.  (  f^.  Eoudb  , 
Tû9  III.  )  On  doi£  encore  à  Ma- 
riette les    éditions  de  plusieigrs 
ouvrages  in téressans,  entre  autres 
la  Description  des   travaux   qui 
ont  précédé ,  accompagné  et  suivi 
la  fonte  en  bronze  d'un  seul  jet  de 
la  statue  équestre  de  Louis  XV  , 
dressée  sur  les  mémoires  de  Lem- 
pereur  ,  Paris-)  1768 ,  iu-folio.  Le 
catalogue  des  estaitipes  de  ^a^ 
nette  a  été  dressé  par  Basan  ;  il  a 
paru  en  1775 ,  in-8*».  C'est  un  des 
plus  complets  en  ce  genre.  Voyez 

FllSTH. 

t  MARlliNAN  (  Jean- Jacques 
Medichino  ,  marquis  de  ) ,  célè- 
bre capitaine  du  16*  siècle,  né 
à  Milan  ,  de  Bernardin  de  Mé- 
dicis  ou  Medichino  ,  amodiatenr 
des  fermes  ducales.  Ayant  donné 
dans  sa  jeunesse  diverses  preuves 
de  valeur,  il  s'acqqitla  protec- 
tion de  Jérôme  Morone  ,  chan- 
celier et  principal  ministre  de 
François  Sibrce  ,  duc  de  Milan. 
Ce  prince ,    voulant    se   défaire 


MARI  17^ 

par  le  conseil  de  Morone ,  avec 
un  autre  ofRciei^,  pour  l'assassi- 
ner. Mais  le  meurtre  ne  fut  pas 
plutôt  exécuté ,  que  le  duc  ré- 
solut d'eu  sacrifier  les  instrumens 
à  la  crainte  de  passer  pour  Vi^VL- 
teur  d'un  si  lâche  assassinat.  Le 
compagnon  de  Medichino  fut  le 

{>remier  immolé  ;  et  la  mort"  de 
'un  fut  un  avis  pressant  pour 
l'autre  de  mettre  sa  vie  en  sAr 
reté.  Il  sortit  prompteftient  dfe 
Milan ,  et  s'étant  reuaù  à  Muss^, 
place  forte  sur  le  lac  de  Gômé^, 
et  voisine  du  pays  des  Suisses», 
il  eut  l'adresse  de  s'en  rëndf«e 
maître  ,  et  obligea  le  duc  ,  par 
l'intérêt  qu'il  aVoit  de  tenir  secret 
l'assassinat  de  Visconti ,  h  dissi- 
muler sa  supercherie,  et  k  lui 
laisser  le  gouvernement  de  cette 

Ï>lace.  Il  entra  au  service  de 
'empereur  en  i5a8  ,  et  reçut  en 
échange  de  Musso  la  ville  de 
Marignan  ,  d'où  il  prit  le  nom  de 
marquis  de  Marignan.  Dès-lors  > 
chargé  des  emplois  militaires  les 
plus  considérables,  il  acquit  lia 
réputation  dîuii  grand  capitaine. 
Il  défit,  en  i554  »  à  la  bataille  de 
Marciano  en  Toscane  j  l'ami'ée 
française  commandée ^ar  le  ma- 
réchal Strozzi  ,  et  s'empara  , 
l'année  suivante,  après  un  siège 
de  huit  mois  ,  de  la  ville*  de 
Sienne,  qui  s'étoit  révoltée  contre 
l'empereur.  Lé  marquis  de  Ma-^ 
rignan  avoit  autant  uesprit  que 
,  de  talent  pour  la  guerre  ;  meis 
sa  fourberie  ,  son  avarice  ,  et 
sur-tout  sa  cruauté ,  ternirent  Ii^ 

floire  de  ses  exploits  militairesr 
rrité  de  la  longue  résistance  dtes 
Siennois ,  il  tourna  -sa  rage  contre 
les  malheureux  hahitans  de  la 
campagne  ,  et  en  fit  pendre  aux 
arbres  plus -de  cinq  millet  ,  de 
tout  sexe  et  de.  tout  âge.  Il  prit 

Î>our  prétexte   de   ses  barbaries' 
es  contraventions   k  la   défense 
lanats ,    Medichino   lut  choisi^    qu'iji  avoiti.iaitpuhlicr;»s«uspeiAe 


.-iSo 


MAM 


de  la  vîe,  de  porter  dans  la  vîll« 
aucune  espèce  de  vivres.   Il  se 

f>laisoit    quelquefois  à    les   tuer 
ui-méxne  avec  une  béquille  ar- 
mée d'un  1er  pointu  ,   août  il  se 
servott  pour  marcher  à  cause  de  la 
goutte.    Il   s'empara    de    Porto- 
fiercole  en  *555 ,  et. mourut  la 
.même  année  à  Milan,  âgé  d'en- 
;Virpn  jÇo  ans.  Jean- Ange  de  Mé- 
.^ipiV-,  «>qui    fut    pape    sous    le 
jàom  de  .Pie  IV ,  étoit  son  frère. 
^Tpusles  histonens  qui  ont  parlé 
,du  Marquis  de  Marig^iiau  s'accor- 
,d^l,  à^  dire   qu'il    n'étoit  point 

■  die  .  la  maison  des  Médici»  de 
Florence  ,    dont  il  n'avoit   pris 

:  le  Hom  oue  par  vanité  ,  k  la  fa- 

.  veurdc  la  ressemblance  avec  le 

sien.;  mais   ce  c|ui  doit  rendre 

■  la  ahose  au  moms  problémati- 
que ,  c'^t  le  témoignage  de  l'au- 
teur de  sa  vie ,  qui  le  dit  vrai- 
ment issu  d'une  branche  de  Mé- 
dicis^,  établie  à  Milan  ,  et  qui 
en  donne  des  raisons  plausibles. 
Les  preuves  sur  lesquelles  il  se 
foude  sont ,  i°  que,  du  vivant 
même   du  marquis ,   c'est-k-dire 

.  avant  que   son  frère  fût  pape  , 
Alexandre  et  G^nre  .de  Médicis, 
grands  -ducs  de  Florence  ,   l'a- 
voient  reconnu  pour  leur  parent; 
.  et  il  cite  a,  ce  sujet  une  lettre  du 
.  premier,  par  laquelle  il  le  recom- 
mandoit  comme  tel  au  marquis 
du    Guast ,  général  de  Tempe- 
relir  j  a®  qu'il  a  vu  les  armes  de 
Médicis  ,  sculptéejs  dau$  une.  mai- 
sou  très-ancienne  des  aïeux  du 
.  marquis  à  Milau  j  5®  enfin  il  dit 
,  avoir,  vu   une  description  ,   im- 
primée   à  Florence  ,    des   fêtes 
.  données  eu  cette  ville  pour  l'ar- 
rivée de  Jeanne  d'Autriche  ;   ou- 
vrage qui  fait  mention  d'une  salle 
où  se  voyoient  peinte's  les  tiares 
de  trois  papes  issns  de   la  mai- 
son de  Médicis  ;   Léon  X,   Clé- 
ment VU ,  et  Pie  IV  ,  frères  ^u 
marquis  de  Maiigna^,. 


MARI 

MAÏIIGNL    Foyez  Poissoi^v 
no  VII. 

MARIGNIER  (N.)  a  travaillé 
à  plusieurs  opéras  comiques  avec 
Paunard  et  l'on  tau.  Il  a  donné 
seul  ceux  de  Cydippe .  et  de  la 
Pantoufle,  Il  est  mort  vers  lyÔo-. 

t  L  MARIGNY  (Ençucrrand 
de  ) ,  comte  de  Longuevilie ,  d'un^ 
famille  noble  de  Normandie  « 
grand-<:hambéllan  ,  principal  mi- 
nistre et  coadjuteur  du  royaume 
de  France  sous  Philippe4e-Bel , 
s'avança  a  la  cpur  par  son  es* 
prit  et  par  son  mente.  Devei^ii 
capitaine  du  Louvre  ,  intendant 
des  finances  et  bâtimo&s ,  il  usa 
très-^mal  de  sa  grandeur.  Il  pilla 
les  finances ,  accabla  le  peuple 
d'impdts  ,  altéra  l^s  monnoies  ^ 
dégrada  les  Arrêts  du  roi ,  et  iixii* 
9a  plusieurs  particuliers  par  des 
vexations  inouïes.  11  étoit  sans 
foi ,  sans  pitié  ,  le  plus  vain  et 
le  plus  insolent  de  tous  les  hom- 
mes. Sa  fierté  irrita  les  grands^ 
et  ses  rapines,  les  petits.  Lecomt^ 
de  Valois  ,  à  qui  il  avoit  donné 
un  démenti  en  plein  conseil ,  pro-r 
fita  de  cette  haine  pour  le  taire 
condamner  au  dernier  supplice , 
après  la  mort  de  Philippe-le-Bel. 
La  veille  de  l'Ascension ,  eti  i5i5y 
avant  le  point  du  jour ,  comme 
c'étoit  alors  là  coutume  ,.il  fut 

f»endu  au  gibet  qu'il  avoit  fait 
ui-même  dresser  a  Mbntfaucon  , 
«  et  comme  maître  du  logis  ,  dit 
Mézerai ,  il  eut  Thonneur  d'êti  < 
mis  au  haut  bout ,  au-dessus  de 
tous  les  autres  voleurs.  »  Le  con- 
fesseur du  comte  de  Valois  bn 
inspira  des  remords  sur  la  con- 
damnation de  ce  ministre,  dont 
le  procès  n'avoit  pas  été  instruit 
selon'  toutes  les  formalités  re» 
qui  ses.  Sa  mémoire  fut  réhabili- 
tée ;  mais  cette  réhabilitation  ne 
Ta  pa$  entièrement  lavé  dai^  l'es- 


MÂRf 

.pfît  de  la  postérité.  Si  oq  en  croit 
cependant  M.  de  B*** ,  Œuvres 
diverses  ,  Lausanne  (  Paris  )  , 
Ï770  jL  2  vol..  in-^^,  ce  ministre  fut 
au  grand^homme  d'état ,  Injuste- 
jnent  maltraité  par  Mézerai ,  et 
par  les  autres  historiens  qui  l'ont 
suivi  sans  examen.  <¥  Il  y  eut ,  dit 
un  autre  écrivain  ,  de  la  passion 
,  dans  le  comte  de  Valois  ,  cela 
est  certain.  La  procédure  fut  vio- 
lente et  irrégulière.  Marigny  avoit 
rendu  de  très-grands  services  à 
son  maître  ;  cela  est  encore  vrai. 
Mais  tout  cela  ne  prouve  pas  que 
sa  conduite  fût  iifréprocbable,  et 
ses  mains  pures  ;  il  avoit  été  Tau- 
teur  de  très -grandes  violences. 
L^excuse  qu'il  portoit  d'avoir  dé- 
livré au  comte  de  Valois  de  très- 
l^randes  sommes  >  méritoit  *  un 
examen:  toute  la  nation  Taccu- 
soit  d'avoii^  trahi  la  France,  f^q^. 
les  favoris  de  Dupuy ,  les  kana- 
ks de  Toiichet ,  etc. 

t  U.  MÀRIGNY  (  Jacques 
CsAjuPENTum  de) ,  fils  du  seigneur 
du  village  de  ce  nom  ,  près  de 
JNevers ,  (  et  ^uivant  d'Aubery , 
d'uo  marchand  de  fer  ,  )  né  vers 
la  fin  du  16'  siècle ,  se  fît  ecclé- 
siastique ,  et  vécut  en  épicurien. 
De  retoujr  d'un  voyage  en  Suède , 
il  s'attacha  au  cardinal  de  Retz  ,  et 
entra  dans  toutes  lés  intrigues  de 
laFronde.Il  fut  l'un  des  principaux 
aateurs  des  plaisanteries  qu'on 
piibha  contre  Mazarin.  Le  parle- 
ment ajant  mis  à  prix  la  tête  de 
èe  ministre  ^  Marigny  fit  une  ré- 
partition dé  la  somme  assignée , 
tant  pour  une  oreille,  tant  pour 
on  ceil ,  tant  pour  U  faire  eunu- 
«Be  ;  et  ce  ridicule  fut  tout  l'eflbt 
de  la  proscription.  Après  la  dé- 
.tention  du  cardinal  de  Retz  ^  Ma^ 
TÎgny  suivi  le  prince  de  Condé  en 
Flandre  ,  et  le  divertit  par  ses 
bons  mots  ,  et  par  le  récit  vrai  ou 
hvk%  de  s#&  vo;^'age$.  Il  monriit  e« 


MARI 


<d(. 


1670.  On  aimoit  sa  coifYersatioQ, 
parce^qa'il  contoit  agréablement 
tes  choses  rares  et  curieuses  qu'il 
avoit  remarquées  en  ses  difieren^^ 
voyages ,  et  qu'il  flattoit  I9  mali? 
gnité  par  ses  médisance^  conti^ 
nuelles.  Ce  penchant  dangereux 
lui  attira  des  correction»  fâcheu- 
ses en  Hollande  ,  en  Allemagne 
et  en  Suède  Sa  langue  s'étant 
exercée  k  Bcuxelles  sur  les  amoura 
d'un  gentilhomme ,  on  lui  donna 
un  rendez- vous  un  peu  éloigné 
de  la  ville  ,  où  des  gens  apostéa 
répondirent  cruellement  a  ses 
propos  satiriques.  Quand  Mari» 
gi7y  fut  de  retour  k  Bruxelles  ,  il 
porta  ses  plaintes  à  M.  le  prince 
de  Condé  ,  qui  ne  daigna  pas  le» 
écouter.  Mangny ,  loin  de  cachec- 
l'af&ont  qu'il  avoit  reçu  ,  fît  im^ 
primer  lui-même  son  aventure 
dans  ufie  lettre  à  la  reine  de  Bo-* 
héme  y  qui  étolt  alors  k  La  Haye. 
IlyiL^oit  au  bas  de  la  lettre:  a  Ma^ 
dame  ,  de  Votre  Majesté,  le  trèi» 
humble  ,  très-obéissant  et  très- 
bâtonné  serviteur  ,  Marigny....  » 
Il  disoit  quelquefois  en  plaisan^ 
tant  des  choses  très-sensées.  Dans 
une  maladie  qu'il  eutenAllema.-^ 
gne ,  et  dont  il  peusa.  mourir  ^ 
révêque  luthérien  d'Osnabruck 
luit  ayant  demandé-  si  la  crainte 
d'être  enterré  avec  les  luthériçi^ 
n'ajoutoit'  pas  k  l'inquiétude,  que 
lui  dounoit  son  éta^t?  «  Monsei* 
gneur  ,  lui  répqndit  Marignj 
mourant ,  il  suffira  de  creuser 
deux  ou  trois  pieds  plus  bas  ^  et 
je  serai  avec  des  catholiqiies.  » 
On  a  de  lui ,  I.  Un  Mecueilae  Let*^ 
Ires  en  prose  et  en  vers  ,  imprir 
méÊs  a  La  Haye  en  1673»  in- 12. 
On  y  trouve  quelques  bonnes 
plaisanteries,  et  quelques  traita 
d'esprit.  IL.  Un  IPaëme  sur  le 
pain  béni  ^  1673 ,  in-i^ ,  dans  le,- 
quel  il  y  a  plus  de  naturel  -que  de 
fmesse  ,  efetplus  d'équivoques  que; 
.d«  téritabl«s  saillie».  Soniiumcutr 


y 


iBi 


MARI 


8atinqu6  lui  attira  des  ëloges  et 
des  coaps  de  canne.  Gui  Patin 
lui  attribue  un  libelle  devenu 
rare.  Il  est  intitulé ,  Traité poîiti- 
vue  ,  composé  par  WilUams  Al- 
leyn  ,  Anglais ,  où  il  est  prouvé 
par  Vexemplè  de  Moyse ,  et  par 
d! autres  tirés  de  F  Ecriture  ,  que 
'  tuer  un  tyran  (  titulo  vel  exerci- 
tio)  ,  n^ est  pas  un  meurtre  ^  Lyon, 
i658  ,  in-12.  [Foy,  Alletn,  n"«ll.) 
On  prétend  qne  l'auteur  de  cette 
mauvaise  production  en  vouloit 
à  Olivier  Cromwel  lorsqu'il  la 
mit  au  jour* 

t  m.  MARIGNY  (  l'abbé  Au- 
oiER  de),  écrivain  fort  médiocre, 
mort  à  Paris  en  1762.  Nous  avons 
d^  lui ,  I.  Une  Histoire  du  dou- 
zième siècle  ,  cinq  volumes  in- 
12 ,  lySo.  II.  Une  Histoire  des 
Arabes,  1766^,4  volumes  in- ta. 
îll.  Histoire  des  révolutions  de 
V  empire  des  Arabes  y  Paris  ,  i75o, 
"4  vol.  in-ia.  Ces  ouvrages  offrent 
,  des  recherches  ;  mais  le  style 
manque  d'agrément  et  de  pureté. 
Les  deux  derniers  sont  remplis 
de  contes  orientaux  et  d'anecdo- 
tes puériles ,  parmi  lesquelles  il 
y  en  a  peu  cf intéressantes; 


*  IV.  M  ARIGNY,  officier  de  l'ar- 
mée deMavence  ,  déjà  connu  par 
sa  bravoure  dans  celle  du  Rhm  , 

Sassa  dans  la  Vendée  après  la  red- 
itiou  de  cette  ville  ,  se  signala 
dans'  cette  guerre  par  des  actions 
héroïques ,  a  la  tête  de  la  cavale- 
rie légère.  Nommé  provisoire- 
ment général  par  les  représentans 
"du  peuple  ,  le  ministre  Bouchotte 
■Jui  jrefusa  d'a))ord  son  brevet  ,.ce 
qui  excita  des  réclamations  à  la 
fonvention  nationale  de  la  part 
de  Merlin  (de  Thionville  ) ,  qui  fit 
de  lui  le  plus  grand  éloge.  Ce  fut 
,aussi  cet  oHicier  qui ,  lorsque  l'ar-^ 
mée  <Je  Majence  cirtra  dans  la 
;V^tidée;  pénétra,  kl^  tète  de  qui^î* 


MARI 

ques  braves ,  dans  ce  pays  msttr- 
gé ,  et  opéra  la  jonction  de  l'ar- 
mée avec  la  division  àes  Sables- 
d'Olonne.  Lorsque  les  Vendéens 
eurent  passé  la  Loire ,  il  les  har- 
cela constamment  h  la  tête  de^  la 
cavalerie  ,  pénétra  dans  Dol  , 
où  étoi^  retranchée  l'armée  rojra^ 
liste  ;  et  a  la  tête  de  100  cavaliers 
seulement ,  égorgea  les  avant- pos-  . 
tes  et  sabra  ce  qu'il  rencontra 
sur  son  passage.  Nommé  général 
de  brigade  ,  il  fut  tué  en  1793  , 
aux  environs  de  Durtal ,  k  la  tête 
de  quelques  hussards  avec  les- 
quels il  avoit  continuellement 
harcelé  les  Vendéens  ,  pendant 
qu'ils  se  rendoient  k  Angers  pour 
en  faire  le  siège. 

MARIROWSZKY     (  Martin  )  , 

médecin ,  né  a  Rosenau  en  Hon- 
grie en  1728 ,  mort  en  177^1  a 
dirmich  ,  dans  TEscIavonie  ,  où 
il  s'étoit  retiré ,  étoit  un  homme 
plein  d'hu^nanité ,  qui  s!attacha 
sur-tout  k  examiner  les  causes 
des  épidémies,  qui  avoient  fait 
périr  en  Hongrie  plus  de  soldats 
que  les  armes  des  Turcs.  11  con- 
signa ses  observations  dans  se$ 
Bphemerides  Sirmienses ,  espèce 
de  jou  mal  qui  commença  k  pa- 
rohre  à  Vienne  eu  176^.  On  a 
encore  de  lui  u*ne  Traduction 
hongroise  de  l'Avis  au  peuple ,  da 
Tissof. 

I.  MARTLLAC  (Charles  de),  fils 
de  Guillaume  de  Marillac,  cçntrâ- 
leur  général  des  finances  dû  duc 
de  Bourbon ,  né  en  Auvergne  vers 
i^io,  fut  d'abord  avocat  au  par- 
lement de  Paris  ,  et  s'y  sigaaia 
tellement  par  son  éloquence  et  par 
son  savoir ,  que  le  roi  François'I** 
le  chargea  de  diverses  ambas- 
sades importantes.Marillac  devint 
abbé  de  Saint-Pierre  de  Melun  , 
maître  des  requêtes  ,  évéqne  de 
Vannes,  pois  archevêque  de  Vien**^ 


MARI 


MARI 


i85 


WC9  etchefdu  conseil  privé.  Dé-  i  «oûtxSSa ,  danslapaiirreté,  quoi- 

fiiité  par  Henri  U  >  en  1 55o ,  avec    qu'il  eùtété  pendant  quelque  temps 
mbert  de  La  Platière ,  à  la  diète    "  '    -*-    ^     ''  **     " 


d'Aosbourg  ,  pour    remettre   la 
bonne  intelligence  entre  Tempe- 
^ur  Ferdinand  et  le  roi ,  ses  oisr 
jcoiirs  furent  très-applaudis.  Dans 
l'assemblée  des  notables  9  tenue 
là   Fontainebleau  en  i56o  »  il  se 
^t  encore  admirer  par  une  belle 
harangue.  Elle  roula  entièrement 
^ur  la  réformation  des  désordres 
,de  l'état,  et  sur  les  moyens  pro^ 
.près  à  prévenir  les  troubles  qui 
menaçoicnt  le  royaume.  La  dou- 
«leur  que  lui  causa  la  vue  des  maux 
qui   alloient   inonder  la  France 
Xe  mit  au  tombeau ,  le  2  décem- 
bre i56o.  On  a  de  lui  des  Mé- 
moires manuscrits   qu'on  trouve 
dans  plusieurs  bibliothèques.  Le 
chancelier  de  l'Hôpital,  son  ami 
.intime  ^  lui   adressa   un  poëme  , 
monument  éternel  de  leurs  Uai- 
ons. 

tIL  MA.BILLAC  (Michel  de) , 


a  la  tête  des  finances.  Marillac  ne 
subsista'  dans  sa  prison  que  des  li- 
béralités   die  M^rie  de  '  Creil,  sa 
belle-Rlle.Gemagistrat^se  croyant 
un    autre  Tribonien,  publia    en 
i6a8  ane  ordonnance  qui  réglqit 
presque  tout.  ^  Mais  ce  code  ,  ap- 
pelé par  dérision  le  Code  MicJiaUy- 
du  nom  de  baptême  de  Marillac  » 
fut  rejeté  par  le  parlement ,   et 
tourné  en  ridicule  |^ar  les  plaisaiis 
<lu  bacrieàu.   Comme  ce  n'étoît 
qu'un  recueil  des  anciennes  ox* 
aonnances  et  de  celles  qui  a  voient 
été  faites  aux  derniers  états-gé- 
néraux y  on  voyoit  bien   que  le 
mépris  éts  officiers  du  parlement 
tomboit  moins  sur  l'ouvrage  que 
sur  son  auteur.  Marillac,  homme 
vif,  austère  ,  hautain,  opiniâtre  » 
fnt  oâènsé  de  leurs  railleries  ;   il 
avoit  résolu  d'humilier  cette  com- 
pagnie. (  Voyez  Farticle  de  Thot- 
BAS.  )  On  a  encore  de  lui ,  L  Une 
Tradiiction  des  Psaumes,  i63o. 


neveu    du  précédent'^   avoit  été'    in-S*  ,  en  vers  français ,  qui  ne 


dans  sa  jeunesse  un  des  plus  pas- 
.sio^nnés  ligueurs.  Comme  il  étoit 
fort  4évot,  il  se  fît  faire  un  ap- 
partement dans  l'avant  -  cour  des 
carmélites    du   faubourg    Saint- 
.  JacqueÀ^  afin  de  passer  dans  leur 
.  église  quelque^}  heures  la  nuit  et 
Je  jour.   Devenu  maître  des  re- 
quêtes., il    continua   à    prendre 
soin  des  édifices  et  des  alTaires 
du  couvent.     C'est  ce  qui  le  fit 
connoître  de  Marie  de  Médicis  , 
quij  alloit  souvent,  parce  qu'elle 
en  était   fondatrice.   Cette  prin- 
cesse  le  recommanda  aii  cardi- 
nal de .  Bichelieu ,  qui  le  lit  di- 
recteur fies  fix^ances  en  162^  y  et 
garfie  des  sceaux  deux  .ans  après. 
On  verra  dans  l'article  suivant  la 
cause  de  sa  disgrâce   auprès  de 
ce  ministre,  qui  le  fit  enfermer  au 
château  de  Caen,  puis  dans  celui 
de  Cliâteaûdon.  Il  j  mourut  le  7 


rendent  que  foiblement  l'énergie 
de^  l'hébreu.  II.  TysLUtres  poésies 
assez  plates.  UI.  Une  Disserta-- 
tion  sur  l'auteur  du  livre  de  l'I- 
mitation ,  qu'il  attribue  avec  plu- 
sieurs critiques  à  Gerson.  — Jean- 
François  Dç  Marillac  ,  brigadier 
des  armées  du  roi ,  j^ouvemeur 
de  Béthune ,  tué  à  Ta  bataille 
d'Hochstet  en  1704  i-un  an  après 
son  mariage ,  a  été  le  dernier  re- 
jeton de.  la  famille  de  Michel.- 

m.  MARILtAC  (Loui»-de), 
frère  du  précédent ,  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chamore  de  Hen- 
ri IV ,  avoit  épousé  Catherine 
de  Médicis ,  demoiselle  italiei^oe» 
issue  d'une  branche  de  cette 
maison,  différente  de  celle  du 
grand-duc.  Ce  mariage  lui  pro- 
cura la  protection  de  Maris  d« 
Médicis  \  il  dut  k  cette  ^roiectioA 


i84 


MARI 


et  à  ses  services  militaires  le 
bâton  de  maréchal  de  France, 
que  Louis  XIII  lui  accorda  en 
1629.  —  Son  frère,  Michel  de 
Mabillac  ,  s'étoit  élevé ,  comme 
nous  rayons  dit ,  de  la  charge 
de  cdnseiller  au  parlement  de 
Paris  ,  à  celles  de  garde  des 
sceaux  et  d'intendant  des  &- 
nance's.  Ces  deux  hontmes,  qui 
dévoient  leur  fortuné  au  cardi- 
nal de  Richelieu,  se  flattèrent, 
a  ce  qu^on  a  prétendu  ,  de  le 
perdre,  et  de  succéder  à  son 
«redit. ^  Le  maréchal  fut  un  des 
principaux  acteurs  de  \sl  jour- 
née  des  dupes.  Il  offrit ,  dit-on , 
de  tdèr  de  sa  {>ropre  main  son 
bienfaiteur.  Richeiieu ,  feigaânt 
d'ajouter  foi  à  ce  complot  qui 
ne  fut  jamais  prouvé ,  fit  arrêter , 
en  i65o ,  le  maréchal  au  milieu 
de  l'armée  qu'il  commandoit  en 
Italie-,-  pour  le  conduire  en 
France,  ou  il  lui  préparoit  un  sup- 
pliceignominieux.  Son  procès  du- 
ra près  de  deux  années,  et  ce  pro- 
cès fît  bientôt  voir  que  Richelieu 
le  feroit  traiter  avec  rigueur. 
«  Le  cardinal  ne  se  contenta  pas, 
dit  l'auteur  de  l'Histoire  générafle, 
de  priver  le  maréchal  du  droit 
d'être- jugé  par  les  chambres  dii 
parlement  assemblées  ,  droit 
qu'on  avoit  déjà  violé  tant  de 
fois.  Ce  ne  fut  pas  assez  de  lui 
donner  dans  Verdun  des  com- 
missaires dont  il  espéroit  de  la 
sévérité.  Ces  premiers  jugés 
ayant , ,  malgré  les  promesses  et 
le^  menaces ,  conclu  que  l'aâ- 
^  cuse  seroit  reçu  à  se  justifier, 
le  ministre  fh  casser  l'arrêt.  Il 
lui  donna  d'autres  juges,  parmi 
lesquels  on  comptoit  les  plus  vio- 
lens  ennemis  de  Mariilac,  et 
snrrtout  ce  Paul  Haj  du  Chk- 
telet ,  conpu  par  une  satire  atroce 
«ontn?  les  deux  frères»  Jamais 
on  n'avoit  méprisé  à  ce  point  les 
-formes  de  la  justice  et  Tes  bi«n- 


MARI 

séances.  Le  cardinal  leur  însolfîl 
ail  point  de  transférer  l'accusé , 
et  de  continuer  le  procès  k  Ruel ,' 
dans  sa  propre  maison  de  cam- 
pagne.... 11  fallut  recherchéi- toiH 
tes  les  actions  du  marécli^l.  On 
déterra  quelques  abus  dans  Vexetr 
cice  de  ^a  charge ,  quelques"  an- 
ciens profits  illicites  et  ordîr 
naires ,  faits  autrefois  par  lui 
ou  pa^  ses  domestiques  dans 
la  construction  de  la  citadellç  de 
Verdun  :  «  chose  étrange;,  dtsoit- 
il  a  ses  juges ,  qu^un  nomme  de 
mon  rang  soit  persécuté  avec  tant 
de  rigueur  et  «d'injustice  f  II  no 
s'agit  dans  mon  procès  que  de 
foin ,  de  pailte ,  de  pierres  et  de 
chaux. ...»  Cependant  ce  général, 
chargé  de  blessures  et  ae  qua- 
rante années  de  service ,  fat  con- 
damné k  mort.  Les  lois  d<& 
l'Eglise  défendoient  à  un  ecclé- 
siastique d'instruire  un  procès 
criminel ,  et  ce^ut  le  sous-diacre 
Châteauneuf,  garde  des  sceaux, 
le  même  qui  avoit  recueilli  la 
dépouille  de  l'un  des  deux  frères, 
qui  prononça  la  sentence  de  moi^ 
contre  l'autre.  Les  pàrens  du  ma- 
réchal coururent  se  jeter  atoc 
pieds  du  rai ,  pour  demander  sa 
grâce;  mais  le  cardinal  de  Ri- 
chelieu ,  importuné  de  la  pré- 
sence de  quelques-uns ,  les  fît  re- 
tirer. Lorsque  le  gf éfHer  de  iat 
conïmission  lut  l'arrêt  au  con- 
damné ,  et  ^u'il  en  fut  k  ces  pa- 
roles :  «  Cnme  de  Péculat ,  Cott- 
cuSsibns ,  Exactions.  —  Cela  eSt 
faux ,  dit-41.  Un  homme  de  n^a 

Qualité  accusé  de  péculat  !  »  Iléloit 
it  dans  le  même  arrêt  qa'ote 
lèveroit  cent  mille  livres  sar  ses 
biens ,  pour  les  employer  a  ia 
rrestitution  de  ce  qu'il  avoit  ex- 
torqué. «  Mon  bien  ne  les  vaat 
Sas ,  s'écria-t-il ,  oti  aura  bie«ft 
e  la  peine  à  les  trouver.^  »  lie 
chevaher  '  du-  Ouct  qui  l'accom- 
pagna sur  rédiafaud,  kti  dit': 


MARI 

«J'ai  très  -  grand  regret ,  mom- 
sieui* ,  de  tojus  voir  dans  cpt  ëtat  l 
(  Le  bourreau  venoit  de  lui  lier' 
les.  TRains.  )  —  Ayez- en  regret 
pour  le  roi  »  et  non  pour  moi , 
répondit  le  ]!haréchal.  «  Il  eut  la, 
tête  tranchée  en'*place  de  Grève , 
à  Paris,  le  lo  mai  lôSa.  L'arrêt 
dn  parlement,  4|ui  avoit  voulu 
prendre  connoissance  de  cette  af- 
iàire  ,  fut  ca^é  par  un  arrêt  du 
conscnl  ;  le  procureur  général 
Moléj  décrété  d'ajournement  per- 
lonnel ,  et  interdit.  Mais  sa  pré- 
sence et  la  gravité  naturelle  aont 
il  ne  rabattit  rien ,  lui  firent  bien- 
tôt obtenir  un  arrêt  de  décharge. 
Plusieurs  des  amis.de  Marilïac 
Ini  avoient  ofièrt  de  le  tirer  de 
prison  ;  il  avoit  reihsé, parce  qu'il 
se  reposoit  sur  son  mnocence. 
L'histoire  de  son  jugement  et 
de  son  exécution ,-  se  trouve 
dans  le  Journal  du  cardinal  de 
Richelieu  ,  ou  dans  son  Histoire, 
par  Le  Clerc ,  de  l'édition  de 
1755,5  vol*  in  -  12.  Quelque 
temps  après  ,  le  cardinal ,  pro- 
moteur de  cette  exécution  ri- 
goureuse ,  railla  les  knagistrats 
«ai  avoient  condamné  Marilïac.  ^ 
Il  faut  avouer  ,  leur  dit  -  il. , 
que  Dieu  donne  aux  juges  des 
lumières  qu'il  n'accorde  pas  aux 
autres  hommes,  pui^ue  vous 
avez  condamné  le  maréchal  dé 
MarHlac  à  mort  !  Pour  moi ,  je 
ne  Croyois  pas  que  ses  actions 
méritassent  un  si  rude  châtiment. 
ff^La  mémoire  du  maréchal, 
coupable  de  quelques  légères 
Concussions  trop  sévèrement  pu- 
nies, et  regardé  par  la  plus 
grande  partie  da  public  comme 
une  des  .victimes*  de  la  vengeance 
d'un  ministre  puissant ,  fut  réta- 
blie par  anrét  du  parlement,  après 
k  mort  de  son  persécuteur.       ^  ^ 

IV.MARILLAC  (Louise de). 
■  Fofi  Gras,  n»  i.        /    , 


MARI     ^    vi85 

*MAR1LLIER  (Clém'ent- 
PîcrreX',  né  à  Dijon  en  1740» 
développa  de  bonne  heure  son 
goût  pour  le  dessin ,  dans  lequel 
il  fit  des  progrès  rapides.  Arrivé 
à  Paris  en  1760,  il  se  mit,  pouV 
se  perfectionner  dans  la  peinture, 
sous  la  direction  de  Halle  , 
qui  avoit  alors  beaucoup  de  ré- 
putation. Contrarié  par  la  for- 
tune ,  obligé  de  venir  au  secours 
de  sa  famille ,  il  se  vit  forcé  de 
s'écarter  de  la  grande  route  des 
a^*ts ,  et  de  se  livrer  entièreitient 
à  la  composition  de  petits  sujets 
relatifs  k  la  librairie ,  comme 
étant  plus  lucratifs.  Mais  enfin  il 
se  distingua  dans  ce  genre,  autant 
par  la  diversité  que  par  l'esprit 
des  sujets  qu'il  traita.  Dans  le 
grand  nombre  d'ouvrages  qu'il 
a  produits,  on  remarque  toujours 
\es  figures  de  la  Bible ,  et  celles 
des  illustres  Français  ,'  gravées 
par  M.  Ponce;  celles  des  œuvres  de 
tabhé  Prévôt,  et  sur- tout  les  200 
figures  des  Fables  de  Dorât,  pro- 
ductions remplies  d'esprit  et  de 
goût.  Marinier  a  aussi  gravé  k. 
Peau-forte ,  d'après  ses  propres 
dessins.  Il  est  morl  a  Meiun,  od 
il  s'étoit  retiré  ,  le  1 1  août  1808. 

I.  MARIN.  Voj.  Martin  H  et 
Martin  III  ^  papes. 

n.  MARIN  (le  cavalier).  Foy. 
Marini  ,  n"  I. 

m.  MARIN  (P.  Carvilius  Man-- 
nus),  prit,  la  pourpre  impériale 
dans  la  Mœ^ie ,  a  la  fin  du  règne 
de  l'empereur  Philippe.  Il  s'étoit 
distingué  contre  les  Goths  ;  c'est 
ce  qui  lui  fit  donner  le  titre  de 
César  par  les  troupes ,  l'an  a49  ; 
mais  il  n'en  jouit  ^as  long-temps. 
Les  soldats,  indignés  de  ssl  mau- 
vaise conduite ,  le  massacrèrent, 
dans  le  temps  qoe  Philippe  en- 
voj'bit  une  armée  pQUi*  dissipeur 


tm 


MARI 


y 


soia  part*.  Ct  qu'il  y  a  dé  remiar- 
quable  y  c'est  x[a']l  fut  ,mis  aU 
rai^g  des  dieux. 


ly.  MARIN  (Jean),  né  a  Ocana, 
petite  Tille  du  diocèse  de  Cala^ 
liorra  >  eu  i654»  ^  ^^  jé^suite  eu 
lôjr^  passa  une  grande  partie 
de  sa  vie  k  expliquer  l'Ecriture 
sainte  et  à  enseigner  la  théolo- 
gie. 11  fut  choisi  pour  être  con- 
,  lesseur  du  prince  Louis-Philippe , 
d^uis  roi  d'Espagne,  et  mourut  à 
Madrid  le  20  juin  1 725.  Maria  est 
auteur  d'un  grand  nombre  d^ou- 
orages  ascétiques  et  théologiques, 
entre  autres  d'une  théolome  eu  3 
nvoL  in-fol. ,  peu  connue  nors  de 
TEspague. 

t  y.  MARIN  (Michel- Ange  ) , 
.religieux  minime ,  naquit  k  Mar- 
seille ,  en  1697  ,  <l**^iie  famille 
noble ,  çriginàire  de  Gênes ,  et 
fixée  a  Toulon  dès  le  12*  siècle , 
qui  s'étoit  établie  à  Marseille 
vers  la  fin  du  16* ,  et  qui  y  fut  dis- 
tinguée. On  a  de  lui  P^ies  des 
Pèfes  du  désert ,  Avignon ,  1761  , 
I764>'9  vol.  in- 12,  ou  5  vol.  in-4*. 
^Marislut  employé  de  bonne  heure 
par  son  ordre  dans  les  écoles  , 
dans  les  chaires  et  dans  la  direc- 
ti(»2.  Il  fut  quatre  foisprovin(5ial. 
Etabli  dès  sa  jeunesse  a  Avignon, 
il  y  fit  imprimer  dilTérens  ouvra- 

§es'  qui  lui  firent  une  réputation 
isti ri guée  parmi  les  écrivains  as- 
cétiques. Le  pape  Clément  XLII  le 
chargea  de  recueillir  en  un  seul 
corps  d'ouvrage  les.  Actes  des 
martjrrs.  Il  en  avoit  déjà  com- 
posé 2  volumes  in-i 2  ,  lorsqu'il 
mourut  le  3  avril  1767.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages   sont ,  1.    Con- 

.'Auite  de  la  sœur  Violet ^  décé- 
dée  en  odeur  de  sainteté ,  Avi^ 
gnon  ,  in  -  12.  II.  Adeleude  de 
fVitzburi  ou  la  Pieuse  pension- 

'Traire  ,  in-12.  III.  La  pat^faite 
religieuse  >  ouvrage  solide  et  sï- 


MARÏ 

(^mentécrity  îii-^a.ïV.  Vir^tû^^ 
ou  la  Vierge  chrétienne ,  roman 
pieux,  très-répandû ,  2  vol..  in- 
12.  V.  La  vie  des  solitaires  «f  O- 
rient ,  9  vol.  in-12  »  ou  ,3  in-4*- 
VI.  Le  baron  de  Van-HeSden  <,  ou 
la  République  des  incrédules  ,  5 
vol.  in-12.  VIL  Tkéodule  ou 
^Enfant  de  bénédiction  ,  in  -  i6. 
VIII.  Farfalla  ou  la  Comédienne 
convertie  y  in*i2.  IJL  Agnès  de 
Saint  -  Amour ,  ou  fa  Fervente 
Novice  y  2  vol.  in-12.  X.  Angé- 
lique, ou  la  Religieuse  selon  Ifi 
cœur  de  Dieu  ,  2  volum.  in-12. 
51.  LaMarquisede  LoS'Valiet^ 
tes  ,  ou  la  Dame  chrétienne  y 
2  vol.  in-12.  XII.  Retraite  pour 
un  jour  de  chaque  mois  ,  2  vol. 
in-12.  XIII.  Lettres  spirituelles  , 
2  voL  in-12,  1769.  Le  P.  Marin, 
marchant  sur  les  traces  du  célè- 
bre Camus ,  évêque  de  Bellej  y  a 
su,  dans  ses  histoires  romanes- 
ques ,  conduire  ses  le<^teurs  a  ia 
vertu  par  les  chaiçmeâ  de  la  ûç- 
tion.  Son  style  est  vtn  peu  diffus  , 
et  quelquefois  lâche,  et  incorrect  > 
sans  être  tout-k-fait  dénué  d'élé- 
gance. Voyez^  son  £!loge  histo- 
rique ,  imprimé  à  Avignon  ^a 
1,769  ,  in-12. 


*  VI.  MARIN  (Louis  ),  succes- 
sivement  professeur    de  belles- 
lettres  aujK  collèges  de  Beauvais 
et  du  Plessis.  On  connoit  -de  lui 
deux  discours  latins  »  et  un  assez 
grand  nombre   de  vers    dans  la 
même  langue.  On  les  trouve  dans 
les  Seleçta  carmina  çraiionesque  . 
clariss.  in  univers*  Paris •pro/'eS" 
sorum.  Le  ge^re  d'écrire  auqueLil 
s'est  le  plus  appliqué  est  celui 
d'Horace  ,  dans  ses  satires  et  ses 
épîtres  ;   témoins  ses  pièces .  A  fi 
Grenanum,depulchro  ,  1722  ;  ad 
Boevinum  ,  de/estivo,  17^  ;  ad 
Culturium  ^  de  laudativo  9  1726. 
Son  od^  alçaïque ,  intitiilée  Car^ 
iesius  i  1720,  n'est  rien  juoifui 


MARI 

encore  qu'une  production  eom-  j 
muae.  Dans  i|b  de  ses  diëconrs 
en  prose ,  il  traite  De  hilaritaté 
ntagistris  in  docendo  necêssetrid. 

*Vn.  MARIN,  de Napies,  dis- 
ciple de  Proclus  ^  dans  le  5*  sîèéie, 
donna  une  P^ie  de  son  maître  , 
publiée  par  J.  A.  Tabracius  ,  à 
Hambourg ,  en  1760,  in-4**-  Elle 
est  marquée  au  coin  de  la  supers- 
tition et  de  Teutbonsiasme.  La 
bibliotbèque  impériale  possède 
encore  uo.  manuscrit  des  leçons 
que  Marin  dictoit  k  ses  disciples 
fur  récrit  de  Proclus  sur  les  élé- 
mens  d'Ëuclide. 


♦Vin. MARIN  (François),  cui- 
sinierdistingnédans  sa  profession, 
publia,  en  1759,  in- 12  ^  Les  Dons 
de  -Cornus  ,  ou  les  Délices  de  la 
table.  Les  PP.  Brumoj  et  Bbu- 

Fe^nt  rédigèrent  cet  ouvrage,  et 
orbècent  d'une  préface.  Le  cuisi- 
nier auteur,  ne  voulant  poiift  res- 
ter en  Si  loeau  cbemin ,  donna  la 
Suké  des  Dons  de  Cornus ,  Paris , 
tf^^  y  3  vol.  in-iîi,  avec  une 
nouvelle  préface  par  de  Qaerlon, 
qui ,  en  1760,  refondit  les  deux 
préfaces  et  les  deux  éditionis. 
Cette  dertiière  est  en  3  v.  In-ia. 

♦ÏX.  MARIN  (François-Louis- 
Claude)  ,  né  à  là  Ciotat  en  Pro- 
vence le  6  juin  1721  ,  venu  de 
bonne  beure  à*  Pan  s  pour  y  ache- 
ver ses  études ,  et  terminer  son 
droit ,  fut  revêtu  de  dilTérens  em- 
plois ,  et  k  -  la  -  fois  avocat  an 
parlement  de  Paris  ,  censeur 
rojal ,  secrétaire  général  de  la 
Hbrairie  et  de  la  police  ,  l'un 
des  rédacteurs  de  la  Gazette  de 
France  ,  enfin  lieutenant  général 
BU  siège  de  l'amirauté  à  la  Ciotat, 
et  membre  des  académies  dé 
Nanci ,  de  Dijon ,  de  Ljon ,  de 
Marseille,  etc.  Né  avec  de  la 
b  ikciiité  et  du  goÂt  pour  les 


MARI  Ï87 

beaux-arts  ,  il  fut  l'un  des  ac- 
teurs de  la  guerre  musicale   de 
1750  k  1760  ,  et  publia  plusieurs 
brocbures  assez  plaisantes ,  par- 
mi lesquelles  on  recherche  celle 
intitulée  Lettres  à  madame  Folio j 
in-8«,  Paris,  175^.  Les  disputes 
sur  les  écrits  de  J.  J.  Rousseau 
lui  procurèrent  également  l'occa- 
sion de  se  distinguer.  La  Lettré 
de  Fkomme  civil  à  Fhomme  sau- 
vage ,  Amsterdam  (Paris),  1763 , 
in- 12  ,  fit  du  bruit  lorsqu'elle  pa- 
rrtt.  On  a  de  lui ,  I.  Histoire  de 
Saladin,  Paris,  1758 , 1  vol.  in-ia. 
IL      Mémoires     sur    ^ancienne 
ville  de  Tauroentum ,   auquel  il   . 
a  joint,  une  Histoire  de  la  ville    , 
de  la  Ciotat  et  im  Mémoire  sur 
le  port  de  Marseille  y  -  Aviron  , 
Paris  et  Mar.spilje  ,   1782 ,  m- 1.2  , 
avec  cartes. et  plans,  m.  Œuvres 
dramatiques ,    in- 8** ,    dans  les- 
quelles se  trouvent  des  comédies 
tort  agréables.  IV.  Plusieurs  Tra- 
ductions ,  parmi    lesqiielles   on 
remarque     Carlhon  ,   ppëme  dp 
Macpherson  ,   rédigé   et   traduit 
avec    la    duchesse    d'Aigiiillon , 
mère  du  ministre,  Londres ,  1761 
in  -  12  ;  choix  de  poésies  d'Os- 
sian  ;    quatre  Eglogues  de  Vir- 
gile ,    etc.  ,   etc.  ,.  V. .  des  Edi- 
tions du  Testament  politique  du 
cardinal  de  Richelieu,  avec  des 
notes  et  une  préface  ;  des  Oeu- 
vres de  Stanislas 'le -Bienfaisant 
(le  roi  Stanislas) ,  dont  il  a  fait  l'é-  . 
loge  ,  Paris  ,  1765  ,  4  vol.  .in-8®. 
VI.  tJn  grand   nombre  de  Bro- 
chures en  prose  et  en  vers  ,  rem- 
plies d'éruaition  ou  de  littérature , 
imprimées   séparément  ou  dans 
j  divers  recueils.  Marin  est  mort  a 
:  Paris ,  le  7  juillet  1809 ,  regretté  * 
de  tous  ceux  qui  l'avoient  connu» 


♦  X.  MARIN  Y  Mendozà 
(  don  Joaqiiin  ),  savant  Espa- 
gnol ,  professeur  de  droit  k  Ma- 
arid ,  et  membre  de  Tacadémie 


^ 


id8 


^MARI 


d'histoire^  moarut  vers  Tannëe 
1776.  On  a  de  lui ,  I,  UH^^toire 
de  la  milice  espagnole ,  Madrid, 
1780  ,  in-4''.  II.  Histoire  du  droit 
naturel  et  des  gens ,  Madrid  j  Jt  776. 
Cet  ouvrage  renferme  une  criti- 
que des  auteurs  les  plus  célèbrck 
q^i  ont  écrit  sur  le  même  sujet , 
tels  ^e  Hobbes ,  Puffendorff, 
Grotius,  Selden^  Thomasius,  Hei- 
neccius,  WolfF,  Burlamaqui,  Mon- 
tesquieu ,  Rousseau  ,  et  Linguet. 
Il  a  donné  encore  une  édition  de 
Heineccius  avec  des  notes  très- 
estimées,  sous  ce  titre  :  Joan  Got- 
'  ,  tlieb,  Heineccii  Elementa  jurLs 
Baturœ  et  gentiumi ,  castigationi^ 
bus  ex  catholicorum  doctrirùt  et 
juris  historid  aucta ,  Madrid , 
1776,  in-4''. 

*  MARIN ARïO  (Antoine) ,  né 
aux  Grottagîies  ,  dans  le  17»  siè- 
cle ,  de  Tordre  des  carmélites  , 
fut  évêque  de  Tagaste ,  et  théo- 
logien du  cardinal  Barberin  :  il 
publia  les  ouvrages  suivans  :  In 
materid  de  gratid  vêtus  Augus- 
tinus  adversiiS  opus ,  cujus  tipu- 
lus  est:  Augustinus  Comelii  Jan- 
sçnii  ,  episcopi  Iprensis ,  tripUci 
tomo  divisus.  / 

♦MARINAS  (Henrique  de  las), 
de  l'école  espagnole  >  né  à  CadiJ|p 
en  1610,  mort  à  Rome  en  1680, 
fut  Ainsi  nommé  du  genre  qu'il 
adopta  exiclusivemènt.  Il  ne  pei- 
gnoit  que  des  Marines  très -esti- 
mées pour  les  couleurs  ,  la  légè- 
jreté  et  la  finesse  du  pinceau.  On 
admiroit  sur-tout .  l'exactitude  et 
la  vérité  avec  lesquelles  il  ren- 
doit  les  manœuvres  des  gens  de 
mer,  le  mouvement  Aes  vaguesj, 
la  limpidité ,  la  transparence  des 
eaux ,  et  les  diverses  formes  de 
bâtimens. 

*  MARïNCOLA  (Dominii^e) , 
gentilbomme  de  Taveraa,  matké- 


màri 

matteiez^  et  ingénieur  4^^^  le  r^^ 
siècle,  est  auteur  de  l'ouvrage 
suivant  :  Tmttata  deW  ordinanz^t. 
di  squadKoni,  e  altre  cose  efp-* 
partenenti  al  soldato, 

t MARINE  (sainte),  vierge 
de  Bitliynie,  vivoit,  à  ce  qu'on 
croit ,  vers  le  8«  siècle.  Son  père, 
nommé  Eugène ,  se  retira  dans 
un  monastère ,  et  la  laissa  m:*e:i»que 
livrée  à  elle-même  dans  l'âge  de 
la  dissipation  et  des  plaisirs.  Cette 
conduite  imprudente  lui  causa 
des  remords.  Son  abbé  lu»  ayant 
demandé  le  sujet  de  sa  tristesse  ^ 
il  lui  dit  qu'elle  yenoit  du  regret 
d'avoir  laissé  son  enfant.  L'abbé  » 
croyant  que  c'était  uyi  fils  ,  lui 
permit  de  le  faire  venir  dans  le 
monastère.  Eugène  alla  qoerir 
sa  ^iMe ,  lui  coupa  lès  cheveux,,  et 
la  revêtit  d'un  habit  de  garçon  , 
en  lui  recommandant  le  secret  de< 
son  sexe  jusqu'à  sa  mort.  Elle  fut 
reçue  dans  le  monastère  sons  le 
nom  de  frère  Marin,  et  y  vécut 
d'une  manière  exemplaire.  0& 
dit  qu'ayant  été  accusée  d'avoir 
abusé  de  la  (ille  de  l'hôtel  où  elle 
alloit  quérir  les  provisions  pour 
le  monastère  ,^elle  aima  mieux  se 
charger  de  eette  faute  que  de  dé- 
clarer son  sexe.  On  la  mit  en  péni- 
tence Il  la  porte  du  monastère ,  et 
on  la  chargea  de  l'éducation  de 
l'enfant.  Enfin  elle  mourut  environ 
trois  ans  après.  L'abbé  ayant  re- 
connu ,  après  sa  mort ,  -  ce  qu'elle 
étoit ,  eut^eaucoup  de  douleur 
de  Fa  voir  traitée  avec  tant  de  ri- 
gueur. On  ne  sait  point ,  au  vrai, 
dans  quel  temps  ni  dans  quel 
pays  cette  vierge  a  vécu  j  et  cette 
incertitude  semble  autoriser  l'in- 
crédulité àe&  critiques  -  qui  >  re- 
jettent une  partie  de  cette  histoire* 
Voyez,  une  histoire  a-peu -prè» 
semblable  daus  ^article  de  sainte 
HiLDEcoNDE.  Voyez  a»ssiECTW«> 
sijgiç,  n'>"II,, 


MARÏ 

'  t. ï.  MABINELLI  (Jean  )  ,  mé- 
decin  et  philosophe,  né  àMo- 
dène  dans  le  16*  siècle  «  mort  k 
Venise,  ok  il  exerça  lone-temps 
la  no^decine,  poss^dpit  les  lan- 
gues grecque  et  latine.  On  a  de 
Ini  ,1.  Délia  copia  délie  pa^ 
poh ,  Tenise ,  i582»  II.  Orna- 
menti  délie  donne  ,  Venise ,  i562 
et  i574-  in.  Le  meclicine  pet^ , 
^tienti  aile  infermità  délie  donne , 
Venise  ,  1574  ^*  1610.  IV.  Corn- 
meniariain  Hippocratis  Coi  opé- 
ra ^  Vcnetiis ,  i573  et  161 9.  V. 
Hippocratis  aplwrismi  ^  Nicolao 
Leoniceno  interprète ,  Joannit 
HarinelU  in  eosdem  commenta- 
rii  ,  etc.  ,  Venetiis ,  i585.  VI.  Be 
-peste  5  et  pestilenti  contagio  , 
Venetiis,  1577.  Yli.  Seholia  in 
Joannis  Ai'culani  practicam ,  Ve- 
netiis ,  i56o. 

t  n.  MARIINELLÏ  (Lîicrèce  ), 
fille  de  Jean ,  et  sœur  de  Curtius , 
n^e  à  Venisé'^Ters  1571 ,  donna  de 
bonne  heure  des  preuves  de  son 
talent  pour  la  poésie.  Elle  mou< 
rut  dans  cette  vule  ,  le  9  octobre 
i653 ,  après  avoir  publié  les  ou- 
vrages snivans  :  I.  La  Colomba 
sacra  y  poema  ,    Venise,'   iSgS. 
C'est  la  vie  de  sainte  Colombe  * 
mise  en  vers.  II.  Maria  vermine 
impératrice  delV  uniyerso  descrit- 
ta  in  ottava  rima  ,  colla  vita  délia 
medesimainprosa^Yernse ,  lèo'i 
et  1617.  III.  F'ita  del  glorioso  e 
serajico   S,  Francisco  descritta 
in  ottava  rima ,  Florence,  i6o6. 
IV.  f^ita  de'  S,  Giustina  in  çtta- 
va  rima  y  Florence,  1606.  V,  Le 
lagrime  di   5.  iPietro   di    Luigi 
Tansillo  cogll  argomenti  e  colle 
allégorie  di  Ludrezia   Marinel- 
la ,  Venise ,  1606.  VI.  Amoi^  in- 
namorato  ,  e  impazzato  ,  poema 
in  ot^ifa  rima  ,  Venise ,   1698  et 

1618.  VII.  L'Enrico  ,  ovvero  Bi- 
sanzio  acquistato  ^  pœma  eh>ico 
in  Ottawa  rifna ,  yem$e  ,  i635. 


MARI  Ï89 

Vm.  La  nobiltà ,  ed  êccettenza 
êelle  donne  ,  ed  i  dijetti  e  man- 
camenti  degli  ùomini ,  Discorso  y 
Venise ,  1600.  IX.  Rime  di  Lu- 
crezia  Âfarinella ,  Veronica  Gam^ 
barà  ,  ed  Isabella  délia  Marra , 
date  in^luçeda  Antonio  Bulijbn^ 
Naples,  1693.  ' 

t  MARINEUS  (  Luc  ) ,  Sicilien, 
florissoit  dans  le  16*  siècle  ;  ii 
enseigna  les  belles-lettres  à  Sala- 
manque  avec  réputation.  Charles-? 

Suint  le  fît  chapelain  de  la  cour. 
n  a  de  lui  ,  I.  i>€  laudibus  His^ 
paniœ  lib.   Vil,  II.   De  Arago- 
niœ  regibus  et  eorum  re^bus  g&S" 
tis  lih.  V,  m.   De  regibus  Mis- 
paniœ  memorabiUbus  lib,  XXI l. 
-IV.  Des  Epitres familières  ,  Val- 
ladolid  ,    i5i4  ,  'in -fol.  ,    très- 
rare  ;  un  grand  nombre  de  Jui^ 
rangues^   et  Obra  de  las  cosas- 
mémorables  de  Espana ,  Alcala  , 
1 533 ,  in-fol.  ;  ouvrage  historique 
qui  eut  du  succès  et  qu'on  con- 
sulte encore. 

1 1.  MARINI  (  Jean-Baptiste  ) , 
connu  »ous  le  nom  de  Cavalier 
Marin  ,  naquit  a  Nazies  le  18 
octobre  1569.  Son  père  ,  juriscon- 
sulte habile  ,  voulut  que  sou  fils 
le  fût  aujssi;  mais  la  nature  Tavoit 
fait  poète.  Obligé  de  fuir  de  la 
maison  paternelle,  il  devint  se- 
crétaire du  grand  -  amiral  de 
Naples,  et  passa  ensuite  à  Rome. 
Il  s  V  lia  d'amitié  avec  Le  Poussin, 
trop  jeune  encore  pour  avoir  lu 
les  auteurs  qui  seuls  pouvoiei^t 
développer  et  agrandir  son  géuie  : 
Marini  les  lui  (it  counoître  ;  mais 
bientôt  il  fut  obligé  de  partir  avec 
le  cardinal  Aldobrandin,  neveu 
du  pape  Clément  VI II ,  qui  !• 
mena  avec  lui  dans  su  légation 
de  Savoie.  Marini  avoit  l'humeur 
fort  satirique  j  il  se  fit  quelques 

E  artisans  à  la  cour  de  Turin  ,  et 
eaucoup  plus    d'ennemi».    La 


•s 


190  MARI 

haine  qu'il  inspira  au  poëte  Mut*-  ; 
tpla  par  sa  Murtoleide  ,    satire 
sangtente  ,    fut  si  vive 'que.   ce 
rimeur  tira  sur  lui  un  coup  de  pis- 
tolet qui  porta  à  faux  et  blessa 
un  iavori  du  duc.  JMurtola  fut  ar- 
rêté ;  mais  Marini  ,  sachant  de 
quoi  est  capable  l'amour- proprç 
d'un  poète  humilié  ,  demanda  s^ 
grâce  et  l'obtint.  Les  autres  en- 
nemis  du   poëte   italien  vinreu^ 
enfin  à  bout  de  le  perdre  à  la  cour 
de  Savoie.   Mahni  ,   appelé  en 
France  par  la  reine  Mane  de  Mé- 
dicis  ,  se  rendit  à  Paris  ,  et  mit 
au  jour  son  poème  à* Adonis  ,  qu'il 
dédia  au  jeune  roi  Louis  XUL 
-On  y  trouve  des  peintures  agréa- 
bles ,  des  allégones  ingénieuses. 
Le  style  a  une  mollesse  volup- 
tueuse ;  ^  mais  cet  ouvrage ,   qui 
manque  (le  suite  et  de  liaison ,  est 
semé  de  concetti  et  de  pointes. 
Son  style ,  appelé  Marinesco^  cor- 
rompit la  poésie  italienne  ,  et  fut 
le  germe  a  un  mauvais  goût  qui 
régna  pendant  tout,  le  17"  siècle. 
Le  cavalier  MarinimourutàNaples 
le  i\  mai  i6^5'/à  56  ans  ,  dans  le 
temps  qu'il  se  disposoit  à  revenir 
si  Rome  sous  le  pontificat  d'Ur-  j 
bain  VIII,  protecteur   des   gens 
de  lettres.  Lorsqu'il  vit  appro- 
cher sa  dernière  heure  ,  il  voulut 
qu'on  brûlât  devant  lui  toutes  ses 
Poésies  licencieuses  ;  «  et  quoique 
les   religieux    qui     l'assistoient , 
moins    scrupuleux  que  lui ,   lui 
dissent    qu'il  pouvoit   conserver 
]es  amoureuses    dans    lesquelles 
il  n'y  avoitrien  de  licencieux  ,  il 
fut  inexorable  à  cet  égard...  «  Ses 
.  principaux  ouvrages  sont ,  I.  Le 
poëméiie  Strage  aegli  ïnnocenti, 
Venise,  i653 ,  in-4<*.  il.  Mimç  ^ 
5  parties  in- 16.  III.  La  Zampo- 
gna  ,   1620,  iii-12.  IV.  La  Mur- 
toleide  ,   16^16. ,  in-4"  ,  et  depuis 
in-i2.  V.  Lettere,   1627,   in-8". 
VI.    Adon^,    Fréron    et  le   duc 
•  j^J'E^touvillc  out  imi^té  le  â"  chaut 


MARI 

de  ce  demierpoëme  dans  u'oebro^ 
chure  intitulée  Les  vrais  Plaisirs^ 
ou  les  Amours  de  Vénus  et  d'A-* 
donis ,  Amsterdam  ,  1755 ,  iii-i2> 
réimprimés  en  1773  ,  in-8».  11^ 
a  eu  plusieurs  éditions  de  Von^ 
ginai  itaben.  On  distingue  celles 
de  Paris ,  lô^S  ,  in-fobo  ;  de  Ve- 
nise ,  1625  \  in  -  4*  ;  d'ElsBevir  , 
i65i  ,  en  deux  volumes  in-ia  { 
d'Amsterdam,  1678,  quatre  yoK 
in-'i49  9vecies  ligures  de  Sébastien 
Le  Clerc.  Celle  de  Londres  (  Li«- 

vourne  ) ,.  178Q»  4^^^*  iu"!^  9  <^ 
la  plus  complète.»  Plusieurs  lil- 
térateur's  italiens  écrivirent  la  vie 
du  cavalier  Marin.  On  peut  voir 
les  titres  de  leurs  ouvrages  dans 
le  tome  Sa  des  Mémoires  de  ^i-> 
céron.  Voyez  Povssin.  . 

♦  H.  MARINI  (P.  p.  Marc)  , 
chanoine  régulier  de  Sinint-Sau- 
veur,  et  très-versé  dans  la  cpn- 
noissanCe  de  là  langue  hébraV-' 
que ,  naquit  à  Brescia ,  et  mourut 
dans  la  même  ville  en  i594>  I^ 
réputation  qu'il  se  fit  d'homme 
très-savant  le  fit  appeler  k  R©me 

Ï)ar  Grégoire  XIII ,  qui  lui  donna 
'emploi  de  corriger  les  livres 
des  rabbins  ,  et  lui  (ffirit  plu- 
sieurs évêohés  qu'il  refusa  cons- 
tamment. On  a  de  lui  une  Gram^ 
maire  hébraïque  ,  in^primée  k 
Bâle  en  i58o ,  et  un  volumineux 
lexique ,  très-estlmé  des  savans, 
intitulé  Arca  Noe  ,  pubbé  en 
1595. 

t  in.  MABINI  (  Jean-Am- 
broise) ,  né  à  Gènes,  fujt lèpre*  '^ 
mier  Italien  qui  retraça  en  prpiie 
dans  ses  romaus  les  usages  ,  les 
mœurs,  les  dangers  et  les  exploits 
de  l'antique  chevalerie.  Avant  lui» 
Le  Dante,  TArioste  et  Le  Tasse 
avoieut  appelé  la  poésie  pour  ies  ^ 
peindre.  On  ignore  quel  fut  Jle 
sort  de.  Marini  ,  s'il  jouit  des 
faveurs  de  la  fortune  et  de  la 
cousidératioii  «dwe.  a  ss5  tiiloos* 


1 


MARI 


>9ï 


MâRI 

■ 

Aneutt  biographe ,  même  dltalie, 

ii'ea  [ait  mentioa.   On  présume 

^u'il  est  mort  k  Venise  au  milieu 

du  17*  siècle.  On  lai  doit ,  I.  // 

Caloandre   Fedele.    Ce    roman 

parut   tantôt   sous    le  nom    de 

Qiotfon  -  Maririindris   Bohemo  , 

tantôt  sous^  celui  de  Dario  Gri^ 

simaruy  qui  sont  Tun   et  l'antre 

des  anagrammes  du  véritable  nom 

de  l'auteur.  L'ouvrage  fut  publia 

&  Veâise  en   i64ï  ,  in-8».    Il   y 

fut  réimprimé  en  lôSa ,  en  1664  9 

en  4  ^^^*  in-24  )  en  1 776.,  en  1  vol. 

in^".  Une  autre  édition  plus  soi- 
gnée parut   chez*  Gapètlato    en 

1^4^'  ^  Coloandre  a  été  traduit 

en  français ,  en  1668, 5  vol*  in-8*, 

par  Scudérj ,  et  en  174^  >  p*'  ^« 
comte  de  Gaylus  ,  Amstéraam  ,  ^ 

3  voL  in-i  a .  Ytnpius ,  Allemand ,     romans  héroïques  de  Marim ,  4  ^^^- 

Fa  fait  connoître  k   sa  nation  en    in- 11.  Ce  recueil  est  précédé  d'oii 

discours  sur  les  romans  de  che- 
valerie ,  et  d'une  notice  stir  ceux 
dont  nous  venons  de  parler. 

*  IV.  MARINI-   Foj,  Uamiv  è 
n«lX. 


rappellent  naturellement  k  l'es* 
pnt  les  mascarades  et  le  célèb^ 
ca^aviftl  'de  la  ville  ou  Marinî 
faisoit  imprimer  ses  productions. 
Le  rédacteur  de  la  Biblic^thèqu^ 
des  romaiis  a  donné  un  long 
extrait  de  celui-ci  avec  les  vrai& 
noms  de  chaque  personnage^  et  ' 
la  clef  de  chacutiecfe leurs  actions: < 
Le  roraart  des  Désespérés  fut  tra* 
duit  en  français  ,  et  imprimé  U. 
Paris  en  168a,  ^  vol.  in-ia  ,  pai» 
de  Séré  ,  auteur  d'un  poëme  snt 
la  musique  et  sur  la  chasse.  Sa. 
traduction  ,' imprimée  en  ijSî^ 
a  vol.  in-fa,  ne  manque  ni  dîj 
correction  ,  ;jii  d'élégance  ,  quoi- 
qu'elle soit  ancienne;  on  y  désire- 
roit  seulement  plus  de  concision. 
En  1788  on  a  publié  k  Lyon 


1787.   ^^  dernier  traducteur  ne 

sest  pas   sévèrement   astreint  a 

suivre  Marini.  Il  a  changé'  plus 

d'une  fois  le  plan  de  l'auteur,  en 

conservant  les  principaux  faits. 

Ceux-ci  o£&exit  une  imagination 

riche  ,  une  intrigue  qui  se  dé-        |  m  A  R  IN  I A  N  JL,  secondé 

veldj^pe  4ïvec  art ,  et  des  carac-    ^^^^  de'  Tempère ur  Val éiien  , 

tèrét  assez    habilement  diversi- 

ûéi.  C'est  dans    cq  roman  que 

ThoOïaLS  Corneille  a  pris  le  sujet 

de  sa    tragédie  de  Timocrate  ; 

et  Ija  Cal})renède  ,  adoptant  Ti- 

dée    principale  >    l'étendit   dans 

rhistoire  d'Aicamèae  y  prince  des 

Scythes ,  l'épisode  le  plus  atta- 

d^t  de  son  roman  de    Cléo- 

pâb'e.  II.  Le  ^uoi^e  gar€  de  dis- 

peratL  Dix  éditions   successive* 

acetieillirent  ce  nouveau  roman. 

Cdiui-cj   est  plus  court  que   le 

Caloandre ,    et  cependant    plus 

compliqué.  Il  semble  que ,  dans 

cet  ouvrage ,  Tauteut  ait  voulu 

sacrifier  aa  goàt  de  son  siècle , 

et  sur-tout  k  celui  de  sa  nation/ 

Des  hommes  habillés  en  femmes , 

des  femmes  travesties  en  hommes, 

ionaexxt  1«  noeud  àé  Fintrigae ,  et 


empereur 
mère  de  Valérien-le-Jeune 
femme^aussi  vertueuse  qu^  belle  « 
suivit  son  époux  en  Asie  Tan 
^58  ,  et  fut  iaite  prisonnière  eu 
même  temps   que    lui    par   Sa<-^ 

§or  ,  roi  de  Perse.  Spectatrice 
es  affronts  iuouïs-que  ce  prinq^ 
barbare  faisoit  souffrir  a  Valéx 
rien  ,  elle  fut  elle-même^  exposéf 
aux  insultes  de  Sapor  et  k  Ia 
risée  d'un  peuple  iûsensé.  Elle 
succomba  a  tant  de  malheurs  , 
et  mourut  dans  la  prison  où  ell^ 
avoit  été  enfermée.  On  la  mit  au 
rang  des  divinités. 

1 1.  MARIIVTS  (  Léonard  de }  ^ 
dominicain  ,  fils  du  marquis  de 
Casai  -  Maggiore  ,  d'une  nobîè 
famille  de  Gênes  ,  né  dans  Hic  de 
Chio    oa  xSop.   Le  pape   Jttlel( 


«92       .  MAipr: •-..:->-: 

}it  ren^:bya  en  qualité  «de  nonce 
eu  Espagne.  Il  y  pltit  tellepeut 
au  roi  Philippe  II  par  $on  es- 
prit cle  couciliation  ,  que  ce 
£  rince  le  nomma  archevêaue  de 
anciano.  Il  parut  avec  ëclat  au 
concile  de  Trente  ,  et  ce  fut  lui 
qui  dressa  les  articles  relatifs  .au 
sacrifice  de  la  messe  dans  la 
32*  session.  Les  papes  Pie  IV 
et  Pie  V  lui  confièrent  diverses 
idSaires  importantes.  Il  mourut 
^vêque  d'Albe  le  ii  juin  i5y^» 
l^es  bar ud biles  lui  doivent  leurs 
constitutions.  C'est  Tun  des  evé- 
ffues  qui  travaillèrent  par  ordre 
du  concile  de  Ti*ente  a  dresser 
le  Catechismus  ad  parochbs  , 
Borne  ,  i566,  in-folio  ,  Paris  , 
jgS67 ,  in-&«* ,  et  souvent  réimpri- 
mé depuis  ;  et  k  rédiger  les 
Bréviaire  et  Missel  romains. 

t  II.  MARINIS  (Jean-Baptiste 
âe)  ,  petit  neveu  du  précédent , 
né  k  Rome  le  '28  novembre  1^97, 
fntra  dsms  Tordre  de  Saint-Do- 
minique ,  où  après  avoir  rempli 
plusieurs  emplois  honorables,  il 
fat  fait  ji^crétaire  de  la  congré- 
gation de  V index  ;  emploi  qu'il 
cjterça  long-temps,  et  qui  lui  attira 
de  vifs  -reproches  de  ïhéophile- 
Bainand ,  dans  son  livre'  de  Im- 
munitate  Cjriacorum  :  ces  i-e- 
i>roclies  n'^toient  pas  sans  fonde- 
ment^ car  on  sait  que  la  plupart 
de  ceux  qui ,  à  la  cour  de  nome  , 
étoient  chargés  de  la  censure  des 
livres ,  n'j  apport  oient  pas  tou- 
jours rimparti alité  qui  doit  ca- 
ractériser un  juge.  Cette  cour 
qui  étoit  très  -  susceptible  sur 
c^  qu'elle  appeloit  ses  droits  et 
ses  prérogatives  ,  ne  souiFroit 
pas  impunément  qu'on  portât  la 
main  à  l'encensoir  f  et  an  a  vu 
plusieurs  fois  des  ouvrages  qui 
ne  respiroient  que  les  principes 
les  plus  sains  et  la  morale  la  plus 
pui^e^inis  kl'indexâ  «ouv^nl^niéQ^ 


MARI 

elle  n'eiï^liquoit  point  1^  m&tifi^ 
de  sk  détense  :  la  raison  en  étoit 
simple  ;  elle  n'en  a  voit  point  d« 

'      .„«»«        ^A       ^-3  _    1  JL         'a'  '  A. 


permis  k  personi^  d'y  porter  la 
main.  Ce  fut  à  l'époque  où  parut 
le  livre  de  Rainaud  que  Marinia 
publia  l'index  dé  tous  les  ^vi«s 
censurés  depuis  Clément  YOI. 
Il  mourut  général  de  son  ordre 
le  6  mai  1609.  On  a  de  lui  quel- 
ques Lettres  manuscrites  ,  et  ua 
Traité  de  la  Conception  de  /a 
sainte  Vierge  qui  n'a  pas  vu  le 
jour.  Plusieurs  ecclésiastiques , 
dans  les  i4' ,  iS'et  i6«  siècles,  ont 
traité  ce  sujet,  et  ce  seroit  une 
chose  curieuse  que  la  collection 
de  tous  ces  traités ,  où  le  moindre 
défaut  est  l'absence  du  bon  sens; 
Bajle ,  dans  son  Dictionnaire  ,  a 
démontré  plusieuiis  fois  Pinçon- 
venance  d'un  pareil  sujet;  ce  qui 
n'a  pas  empêché  qu'après  lui  on 
se  soit  exercé  surla  même  matière. 

♦  llï.  MARINIS  (Hubert  de^, 
né  a  Palerme  ,  mort  en  i434  > 
exerça^  pendant  quelques  années 
la  profession  d'avocat ,  et  parvint 
par  son  savoir  a  la  place  de  con- 
seiller et  vice-chancelier  de  Si- 

,cile.  Mais  ayant  énsiîite  embrassé 
l'état  ecclésiastique ,  il  parvint , 
en  i4i45  ^  rarche^yêché  de  Pa- 
lerme ,  et  fut  un  des  Pères  du 
concile  de  Constance.  Il  écrivît 

'plusieurs  ouvrages.  Interpretatio 
ad  eapul  volentes  s8  régis  FH" 
derici  de  ali'enatione  feuaorum  ; 
AUegationes  super  intellectum 
C,  58  régis  Jaèobi ,  quod  incipit 
adnoi^as  communantias  ;  Con-- 
ciîium  contra  Baronem  CaStri'- 
veteranu  Ouvrages  entièrement 
oubliés  aujourd'hui,  et  qu'on  nô 
doit  pas  regretter  de  ne  pas  cbn- 
noîfre. 

* lY.  MABIjNIS  (Thomas  de  \^^ 


MAAt 

falriseoiisHlte ,  né  k  Capoue  dans 
te  16*  âiècle ,  publia  un  Traité  sar 
lés  Qe£ssy  intitulé  Tractatus  de 
jgeneribus  et  quaîiiate  Jeuâorum  f 
Colonise-Agrippinaî ,  iBB'i* 

t  V.  MARINIS  (Dominique 
de  ) ,  petit  -  neveu  de  I^pnard  , 
dominicain  ,  devenu  archevêque 
d'Avignon ,  y  fonda  deux  chaires 
pour  son  ordre,  et  mourut  dans 
cette  ville  en  1669.  On  a  de  lui. 
des  Commentaires  sur  la  Somme 
de  saint  Thomas',  imprimés  k 
Lyon  ep  i663  ,  1666  et  1668 , 
3  vol.  in-lblio. 

MARINIUS.  Koy.  Sachs  ,  n^^I. 

*  I.  MARINO  (^ Grégoire), 

Srétre  régulier  de  haint-NicoIas 
e  Venise ,  égKse  appelée  vul- 
gairement des  Pères  Théatins/ , 
yîvoit  dans  le  16*  siècle.  On  à 
de  loi  une  Traduction ,  ou  plutôt 
une  ^ancienne  traduction  retou- 
chée, du  Mépris  du  monde  et  de 
ses  vanités  ,  de  saint  Laurent- Jus- 
tinien' ,  imprimée  par  Aide  en 
i56g-,  et  non  en  1697 ,  comme  le 
prétend  Fontanini. 

*rf.  MARtNO  (Jean),  né  en 
1654  ^  Ocana  ,  petite  ville  du 
diocèse  de  .Calahorra,  se  fit  jé- 
suite en  1671 ,  et  passa  unç  grande 
partie  de  sa  vie  k  expliquer TEcri- 
tore  sainte  et  k  enseigner  la  théo- 
logie. Il  futchois»  pour  confesseur 
du  prince  Louis-Ï^nilippe ,  depuis 
iroi  d'Espagne,  et  mourut  k  Ma- 
drid le  ab  juin  in'i5.  Marino  est 
auteur  d'up  grana  nombre  d*ou« 
vraies  ascétiques  et  théologiques , 
entre  autres  d^une  Tfieologie  en 
3  volumes  in-folio,  peu  connue 
hors  de  TEspagne. 

*  m.  MARINO  (J.  B.)> 
peintre  en  porcelaine*  né  k  Sceaux, 
jfTts  Paris  y  fut  Tun  des  membres 

'  T,  XI. 


MARI  19$ 

de  la  fameuse  municipalité  de 
179^2.  On  remplojra  successive- 
ment comme'  administrateur  dé 
police  daus  la  section  de  la  Mon-* 
ta  sue ,  dans  celle  de  Bonne-Nou-* 
velle ,  et  dans  le  conseil  généralr 
de  la  commune.  En  1795  on 
lenvoja  présider  la  commission 
temporaire  qui  ^'établit  k  Ljon 
après  le  sié^  de  cette  ville ,  et 
il  s'y  conduisit  en  digne  agent 
de  Robespierre  ;  mais  is'étant 
brouillé  avec  Gollot-d*Uerbois^ 
il  ne  tarda  pas  k  devenir  sa  rie* 
time.  li  eut  néanmoins  le  temps 
de  commettre  de  nouvelles  hoi> 
reurs  dans  les  prisons  de  Paris j, 
k  la  police  desquelles  il  futem-* 
ployé.  Chargé  de  rinspection  de^ 
allés  publiques ,  il  arrêioit ,  sous 
ce  prétexte ,  toutes  les  femmes  qui , 
lui  plaisoient ,  enceintes  ou.  viér« 
ges  encore,  et  les  entrain  oit  pouf' 
en  faire  la  yisite.  Dénoncé  en  avril 
1794)  pour  avoir  outragé  la  re^ 
présentation  nationale  en  la  per- 
sonne de  M.  Pons  de  Verdun  ,lors 
d'une  visite  dans  les  maison^ 
garnies,  dont  il  étoit  aussi  ins^ 
pecteur,  il  fut  aussitôt  destitué  t 
arrêté  et  traduit  devant  le  tribu* 
nai  révolutionnaire.  Un  premier 
jugement  ne  le  condamna  qu'k  la 
détention  j  usqu'k  la  paix  ;  mais  ^ 
enveloppé  ensuite  ,dans  la  cons-* 

Siration  de  Fétranger,  il  hit  ju|^^ 
e  nouveau  et  condamné  k  moi>t^ 
comme  complice  de  rassassiîiatdo 
ÇoUot-dHerbpis  :  on  le  condui-* 
sit  k  Féchafaud  avec,  une  chemise 
rouge^  Il  étoit  Âgé  de  67  ans.    ' 

MARU^ONI  (  Jean-Jaçoues}» 
né  k  Udime,  dans  le  Frioul,,  vers 
la  fin  du  dernier  siècle  , .  nour 
rut  k  Vienne  en  Autriche  Tan 
1753.  Le  i^nie,  l'architecture  et 
Fastronomieremplireatsoa  tempi- 
et  ses  études.  Ses  succèslui  mé^* 
ritèrent  une  place  dans  raeadémifi 
d«  Berlin,  çt  la^  firent  appel^er  k 

x3 


V 


igl  ,         MARt 

la'côur  d'Autriche  ,  qui  T^mpltfja 
k  réparer  des  ouvrages  de  fortifi- 
cation. La  république  des  lettres 
lui  doit  plusieurs  ouvrages ,  par- 
mi lesquels  on  distingue  :  Spe- 
'cula  domesiicn  de  re  ichnogra- 
phicd, 

■^  MABINUS  f Ignace),  habile 
graveur  flamana ,  né  en  1627  , 
mort  à  Anvers  en  1701.  Ses  es- 
tampes les  plus  estimées  sont 
une  Fuite  en  Egypte,  d'après 
IVubens  ;  Saint  Ignace  guérissant 
des  possédés  f  d  après  le  même; 
Saint  François  -  Xai^iér  res'su^" 
citant  ifiH  mort ,  idem  ;  une  Ado- 
Mtiotlde^  bergers  ;  Jésus-Christ 
devant .  CaSphe  ,  et  le  Martyre 
de  sainte  Apolline  ,  d'après  Le 
Jordaens;  des  Erifahs  de  village 
formant  un  concert  grotesque  , 
d'àprèà  Sachleeven ,  et  plusieurs 
«utiles  pièces  d'après  Le  Carra- 
vàgè ,  y  an  Dyck ,  etc. 

♦  L  MARIO-BETTINO, 

de  Bologne ,  entra  dans  la  compa- 
gnie des  jésuites  l'an  iSgS ,  à  l'âge 
de  17  ans,  enseigna  pendant  10 
ans  là  morale  et  les  mathémati- 
ques k  Parme,  et  mourut  k  Bo- 
logne le  17.  novembre  1657.  ^° 
a  de  lui ,  I.  Rubenus ,  ■  tragedia 
pttstoralis,  Parme,  i6i4»  m-4**. 
II.  Clodoveùs ,  seu  Ludovicus  , 
tragicum  sihiludium  ,  imprimé 
plusieurs  fois  en  Italie  et  en 
France  ,  en  italien  et  en  français. 
ïllk*  I/ydimim  è  moralibus  poli- 
ticis  et  poéticis  ,  Venise  j  1626  , 
in-4°  >  en  prose.  La  seconde  par- 
tie, <lûi  çcmtient  une  Variété  sin- 
gulière de  poésies  ,  est  intitulée 
^utéfpiliàrum  seu  urbanrtatum 
poëticàrum  librt,  IV»  Apiarium 
philôsôphiœ  niathematicœ ,  Bo- 
logne, 1642 ,  1645 ,  2  vbl.  in-fol.  ; 
DuVrage  plein  de  recherches.  Il 
y  montre  que  la  physique  et  la 
{éométri^  r?i2ferment  aips  para^ 


MARI 

« 

doxefi..  On  y  trouve  celui-ci  :  »  Le 
contenu  est  plus  grand  que  le 
contenait.  »  royez  Malezieit. 

II.  MARIO  -  NUZZI ,  peintre; 
né  ra;ii  i6o3  k  Penna,  dans  Je 
royaume  de  Naples  ,  est  plus 
connu  sous  le  nom  de  Mario  di 
Fiori,  parce  qu'il  excelloit  a 
peindre  des  fleurs..  On  admire 
dans  ses  tableaux  un  beau  choix, 
une  touche  légère ,  un  coloris 
brillant.  Son  pinceau  lui  acquit 
une  grande  réputation  ,  des  amis 
'  puissans;  et  tme  fortune 'considé- 
rable. Il  mourut  k  Rome  en  1673, 
k  70  ans. 

t  MARION  (  Simon  ) ,  avocat 
au    parlement   de  Paris  ,   né    k 
Nevers ,  plaida  pendant  55  ans 
avec    une    réputation   extraordi- 
naire.  Henri  III  le  chargea  da 
règlement    des    limites    d'Artois 
avec  les  députés  du  roi  d'Espa- 
gne. Des  lettres  de  noblesse  furent 
la  récompense   de  ses   ser>'ices. 
Marion  devint  ensuite  président 
aux  enquêtes  ,  puis  avocat-géné- 
ral au  pai'lement  de  Paris ,  et  mou- 
rut dans  cette  ville  le  i5  février 
i6o5 ,  k  65  ans.  Os  a  de  lui  des 
Plaidoyers ,  qu'il  fit  imprimer  en 
1594  )  sous  le  titre  d'Actiones  fo^ 
renses.  Ils  eurent  beaucoup   de 
succès  dans  leur  temps.  L'auteur 
fut  respecté  de  tous  lès  bons  ci- 
toyens, par  son  zèle  pour  les  droits 
du  roi  j  pour  la  liberté  publique  , 
et  pour  la.  gloire  de  la  France'. 
—  Catherine  Mabiok  ,   sa   fille  , 
marine  k  Antoine  Aniauld  ,  eut 
vingt  enfans ,  illustres  par  leurs 
talens  et  par  leurs  vertus.  Après 
la  mort  de  ^on  époUx ,  elle  se  fit 
religieuse  k  Port-Royal  \  dont  sa 
fille    Marie  -  Angélique  'Amauld 
étoit  abbessç.  £ile .  y.  mourut  en 
1641 ,  k  68  ans  ,  au  milieii  de  ses 
filles  et  de  ses  petites-filles,  qut 
is'y  étoient  reolermées  commQ  wo» 


r 


MARI 

• 

i^oy*  Akwatild,!!'»!.) — Oncoimoit 
-de  ce  nom  un  fameux  navigateur 
français ,  qui  périt  en  i  yy^i  dans 
la  nouTelle  Zëlande ,  en  assié- 
geant une  forteresse  de  ce  pajs. 
Sans  cette  mort  prématurée  ,  ses 
talens,  son  activité  ,  son  courage, 
lai  aoroient  fait  un  nom  aussi 
célèbre  que  celui  de  l'Anglais 
Cooke. 

IVIARIONI  (  AguiUna  ) ,  née  à 

Gubbio    en  Italie   ,    distinguée 

.par   se^  Poésies  vers  Fan  i44o* 

Bpnaventuae  Tondi,  moine  oli- 

vétain  ,  en  a  fait  l'éloge. 

t  MARIOTTE  (  Edme  ) ,  Bour- 
guignon, et  prieur  de  Saint- 
Martin-sous-Beaune ,  reçu  k  l'aca- 
démie des  sciences  en  1666,  et 
'mort  lé  12  mai  1684  >  a^rès 
avoir  publié  plusieurs  écrits  qui 
sont  encore  estimés.  Ce 'Savant 
*avoit  un  talent  particulier  pour 
-les  expériences.  Il  réitéra  celles 
de  Pascal  sur  la,  pesanteur ,  et 

/fit  des  observations  qui  a  voient 
échappé  k  ce  vaste  eénie.  Il  enri- 
chit Vnjrdraulique  d'une  infinité 
de  découvertes  sur  la  mesure  et 
sur  la  dépense  des  eaux ,  suivant 
les  différentes  hauteurs  des  réser- 
voirs. Il  exan\ina  ensuite  ce  qui 
regardera  conduite  des  eaux  ,  et 

-  la  force  que  doivent  avoir  les 
tujaux  pour  résister  aux  difié- 

'  rentes  cnarges.  C'est  une  matière 
assez  délicate ,  qui  demande  beau- 
coup de  sagacité  dans  Tesprit ,  et 
une  grande  dextérité  dans  l'exé- 
cution.  Mariotte  fit  la  plupart  de 
ses  expériences  a  Chantilljr  et  à 

■  l'Observatoire  ,  devant  de  bons 
juges.  Ses  cuivrages  sont  plus 
connns   que  l'histoire  de  sa  vie. 

*  On  a  de  lui ,  I.  Traité  du  choc  des 
€0rps^'  II.'  Essai  de  physique,  III. 

-  Traité  du  mom^ement  des  eaux  ^ 
publié  par  La  Hire.  IV.  Nouvelles 

■découvertes  touchant  la  vue»  V. 


MARI        .195 

Traité  du  nivellement.  VI.  Traité 
du  mouvement  des  pendules,  VII. 
Expériences  sur  les  couleurs.  Tous 
ces  ouvrages  furent  recueillis  à 
Lejrde  en  171^,  en  2  vol.  in-4'.  On 
lui  attribue  le  Distique  latin  sur 
les  conquêtes  de  Louis  XIV,  rap- 
porté à  l'article  de  ce  monarque. 
On  l'a  rendu  ainsi  en  v^rs  fran- 
çais :    • 

Ua  seul  jour  a  conquis  U  superbe  Lorrains; 
La  Bourgogne  te  coûte  àpeine  une  semaine; 
Une  lune  en  son  cours  voit  le  Belge  soumis..^ 
Que  promet  donc  l'année  à  cous  tes  en- 
nemis ? 


MARIVAULT  (Jean  dbLislb 
de  ) ,  d'une  famiUe  ancienne  qui 
subsiste.  Voyez  Maaolues,  n»  I. 


t  MARIVAUX  (Pierre  Carlbt 
DE  Chablàin  de  ) ,  né  à  Paris  en 
1688,  d'un  père  ancien  direc- 
teur de  la  monnoie  à  Riom  en 
Auvergne ,  et  d'une  famille  an- 
cienne dans  le  parlement  de  Nor- 
mandie. La  finesse  de  son  esprit, 
soutenue  jpar  une  bonne  éduca- 
tion ,  lui  fit  un  nom  dès  sa  jeu- 
nesse. Le  théâtre  fut  son,  premier 
goût  ;  mais  voyant  ou  crojrant  que 
tous  les  sujets  des  comédies  de 
caractère  étoient  épuisés  »  il  si$ 
livra  k  la  composition  des  Pièces 
dintrieue.  U  se  fraya  une  route 
nouvelle  dans  cetVe  carrière  si 
battue ,  en  analysant  les  replis  les 
plus  secrets  du  cœur  humain ,  et 
en  mêlant  le  jargon  métaphy- 
sique du  sentiment  a  répigramme. 
Marivaux  soutint  .seul  et  long- 
temps la  fortune  défis  Italiens  ;  il 
leur  donna  21  Pièces  de  théâtre  , 
dont  plusieurs  y  sont  restées.  Le 
succès  de  ses  pièces  et  de  $e9  au- 
tres ouvrages  lui  procura  Tentrée 
de  Tacadémie  française ,  qui  de- 
voit  le  rechercher  autant  pour  ses 
talens  que  pour  les  qualités  de  son 
cœur.  Ilétoit  dans  le  commerce  de 
la  vi«  c«  qu'il  paroissoit  dans  ses 


1^  MARI 

écrits.  Dotté  d'un  caractère  tran- 
^ill^ ,  jpioiqae  sensible ,  fort  vif, 
et  trop  susceptible  ,  il  possédoît 
d'aiUears  tôUt  ce  oui  rend  la  sa- 
tiété sûre  eta^ame.  A  une  pro- 
bité exacte  ,  à  un  noble  désinté- 
i^ssement ,  il  rénnissoit  une  can- 
deçir  aimable ,  une  ame  bienfai- 
sante y  une  modestie  sans  fard  et 
sans  prétention.  Il  avoit  une  at- 
tention scrupuleuse  à  éviter  dans 
la  société  tout  ce  qui  pouvoit 
offenser  ou  déplaire.  Il  disoit 
«  quHl ,  aimoit  trop  son  repos  ' 
pour  troubler  en  nen  celui  des 
autres.  »  Ce  qui  régnoit  prin- 
:cipalement  dans  sa  conversation, 
dans  ses  comédies  et  dans  ses  ro- 
mans y  étoit  un  fond  de  philoso- 
Ï>bie ,  qui ,  caché  sous  le  voile  de 
'esprit  et  du  sentiment  ,  ovoit 
presque  toujours  un  but  utile  et 
moral.  «  Jevoudrois  rendre  les 
hommes  plus  justes  et  plus  hu- 
mains, CDSoit-^;  }e  n'ai  que  cet 
objet  en  vue.  »  Son  indinérence 
pour  les  richesses  et  les  distinc- 
tions égala  son  amour  pour  les 
tommes.  Il  ne  sollicita  jamais  les 
^aceS^  des  grands  ;  jamais  il  ne 
'  s'imagina  (jue  ses  talens  dussent 
les  lui  mériter.  Il  ne  refusa  pas 
pourtant  les  &veurs  de  la  fortune, 
lorsqu'elle  les  lui  fit  offrir  par  Tes- 
tîme  et  l'amitié^  ou  par  des  protec- 
teurs désintéressés  des  arts  et  des 
lettres.  {Foyez  Hclv^tius,  n»  III.  ) 
Marivaux  auroitpu  se  faire  une  si- 
tuation aussi  aisée  que  commode , 
s'il  eût  été  moins  sensible  aux  mal- 
heurs' d'autrui  et  moins  prompt  à 
les  secourir.  On  n'a  jamais  poussé 

Î>lùs  loin  la  vraie  Sensibilité.  On 
'a  vu  plus  d'une  fois  sacrifier  jus- 
Î[u'à  son  nécessaire  pour  rendre 
a  liberté ,  et  même  la  vie ,  à  des 
'  particuliers   qu'il    connoissoit    k 
peine ,  mais  qui  étoient  ou  pour- 
suivis par  des  créanciers  impi- 
'  toyablcs  ,  ou  réduits   au  déses- 
poir par  l'indigence  •  }1  avoit  au- 


MART 

tant  d'attention  a  recommander 
le  secret  -«  ceux  qu'il  obligeoit , 
qu'à  cacher  k  ses  intimes  amis  ses 
chagrins  domestiques  et  ses  pro- 
pres besoins.  Il  ne  coneevoit  pas 
que  le  même  homme  pût  être  in- 
crédule en  fait  de  rehgion ,  et  en 
même  temps  d'une  crédulité  ex- 
trême sur  d'autres  objets.  Il  dit 
un  jour  k  Milord  Boljngbroke  , 
qui  étoit  de  ce  caractère  :  «  Si  vous 
nécrosez  pas,  ce  n'est  pas  da 
moins  faute  de  foi.  »  Il  mourut  h 
■Paris  le  1 1  février  1763,  k'  73  ans. 
Ses  ouvrages  sont ,  I«  Des  Pièces 
de  Théittre ,  recueillies  en  175S  , 
5  vol.  in- 12,  parmi  lesquelles  on 
distingue  la  Airprisede  V Amour  y 
les  Fausses  cof^Uiences ,  le  Dé- 
nouemeni  imprévu ,  le  Pètii-^nai- 
tre  corrigé  y  la  Diipute ,  le  Legs  y 
eifte  Pr^ugé  vaincu  y  au  théâtre 
français  ;  la  Surprise  de  FAmour^ 
fa  Dôidfle  Inconstance ,  les  Jeux 
dé  F  Amour  et  au  Hasard  ,  la 
Mère  confidente  y  VHeureux  stra- 
tagème  ,*  la  Méprise  ,  la  Fausse 
suivante ,  la  Nouvelle  colonie ,  et 
VEpreuvCy  au  théâtre  italien.  H.. 
1! Homère  travesti  y  Paris,  17 16, 
2  vol.  in-ia  :  ouvrage  qui  ne  fit 
pas  honneur  k  son  goût ,  et  qiâ 
ne  parott  avoir  échappé  k  la  cen- 
sure que  par  l'espèce  d'oubli  oà 
il  est  tombé  dès  sa  naissance.  Ifl. 
Le  Spectateur  français  y  1  vol.  in- 
12,  écrit  (Tun  stjle  maniéré  et 
très-inférieur  an  Spectateur  an- 

Î^iais  y  dont  il  avoit  cru  se  rendre 
'émule:  mais  estimable  d'ailleors 
par  un  grand  nombre  de  pensées 
fines  et  vraies.  IV.  Le  Philosophe 
indigent  y  Paris,  1728, 'a  vol.  in-ia. 
Il  ottre  de  la  gaieté  et  de  la  philo- 
sophie. V.  f^ie  de  MariannCy  3  vol. 
in-ia  ;  un  des  meilleurs  romans 
que  nous  ayons  dans  notre  langue 
pour  l'intérêt  des  situations  ,  la 
vérité  des  peintiures,  et  la  délica- 
tesse des  seutimens.  Marianne  ft 
bien  de  l'esprit  3  mais  trop  de  )m^ 


r 


MARI 

^il  :  une  imagination  yvve  »  nUifi 
quelquefois  pea  réglée. Lejs  scènes 
attendrissantes  qu'ony  trouve  peu- 
l^t  faire  des  impressions  trop 
£ortes  sur  de  jeunes  cœurs.  La 
dernière  partie  de  ce  roman  n*est 
pas  de  lui.  YI.  Le  Parsan  par^ 
penu  9  3  ToL.  in-i3«  S'il  y  a  plus 
d'esprit  et  ^  gaieté  dans  ce  ro- 
'  man  que  dans  celui  de  Marianne, 
il  y  a  aussi  moins  de  sentiment  et 
de  réflexions ,  et  on  y  trouve  un 
peu  de  peintures  dangereuses.  Par 
une  inconstance  qui  étoit  particu* 
lière  a  Marivaux,  il  quitta  le  ro* 
inan  de  Marianne  pour  commen^ 
cer  celui-ci  ,  et  n  acheva  aucun 
des  deux.  VU.  Pkarsamon ,  en  a 
vol.  ;  antre '^roman  fort  iilférieur 
aux  précédens.  C'est  le  même  qui 
a  r^am sous  ietitre de  Nouveau 

Don  Quichotte.  On  y  aperçoit ,  |  quil  fait  des  passions  ont  en  gé-* 

de    néral  plus  de  délicatesse  que  tt'é- 


'  MARI  197 

teùrS:»  ou  leur  pitié  plus  révol- 
tante encore  ;  le  manège  jde  l'hy- 
Focrisie  et  sa  marche  tortueuse  ; 
amour  concentré  dans  le  cœur 
d'une  dévote  avec  toute  la  vio- 
lence et  la  favisseté  qui  en  sont  la 
suite  ;  enfin  ,  ce  que  Marivaux  4. 
sur-tout  tracé  d'une  manière  su-f 
périeure,  la  fierté  nohle  et  cou- 
rageuse de  la  vertu  dans  l'infor* 
tune.  L'auteur  n'a  pas  dédaigné 
de  peindre  jusqu'à  la  sottise  da\ 
peuple,  sa  curiosité  sans  objet  » 
sa  charité  sans  délicatesse ,  son 
inepte  et  oôênsante  bonté  ,  sa 
dureté  Compatissante.  Il  faut  pour- 
tant conyemr  qu'en  voulant  mettre 
dans  se»  tableaux  populaires  trop 
de  vérité ,  il  s'est  permis  quelques 
détails  ignobles,  rf  ous  avouerços 
^n  même  temps  que  les  tableaux 


ainsi  qaedan«  les  autres  écrits 
Marivaux, 


Use  aiétm)>hyst^e  oh  le  jargon  domine , 
ftODvcBt  ifii]^«rcepttbl« ,  ^  force  d'être  fine; 


nergie  ,  que  le  sentiment  y  est 
plutôt  pemt  en  miniature  qu*à 
grands  traits ,  et  gue  si  Marivaux, 
comme  l'a  très-bien  dit  un  écri-» 
vain  célèbre ,  «  connoissoit  tous 
les  sentiers  du  cœur ,  il  en  igno* 
roit  les  grandes  routes.  »  Une 
femme  desprit,  ennuyée  par  la 
recherche  mmutieuse  de  tous  ces 


sentiers,  disoit  de  lui  :    «  C'est 


mais  cette  métaphj^sique  ne  doit 
pas  fermer  les  yeux  sur  les  pein-> 
tures  du  cœur  humain,  et  sur 
la  vérité  des  ^entimens  qui  ca- 
ractérisent la  plupart  de  ses  ou* 
vrages.  Ses  romans  sont  ,  sui- 
vant d'Alen4>ert ,  supérieurs  à  ses  un  homme  qui  se  fatigue  et  qui 
comédies ,  par  l'intérêt ,  par  les  me  fatigue  moi-même  ,  en  me 
situations^  par  leur  but  moral,  faisantilaire  cent  lieues. sur  une 
Ils  ont  sur-tout  le  mérite  de  ne    feuille  de  parquet.  ».  Cependant 

Sas  tourner  ,  comme  ses  pièces  les  lignes  que  Marivaux  trace  dans 
e  théâtre,  dans  le  cercle  étroit  ce  petit  espace  ,  quoique  très-» 
d'un  amour  qui  se  caclie ,  ce  qui  rapprochées  les  unes  des  autres  » 
a  £siit  dire  assez  plaisamment  sont  très-distinctes  pour  qui  sait 
«que,  si  les  comédiens  ne  jouoient  les  démêler^  ]V£algré  ces  défauts  ^ 
que  ses  comédies  ,    ils  auroient    on  est    fâché    que  Marianne  ni 


F  air  de  ne  ps^s  changer  de  piè- 
ces, p  Ses  bons  romans  ont  plus 
de  variété.  On  y  voit  les  rafH- 
nemens  de  la  coquetterie ,  même 
dans  une  ame  neuve  et  honnête  ; 
les  replis  de  l'amour  propre  jus- 

fue  dans  le  sein  de  l'humiliation  ; 
I  dtHVté  révokanto  des  bienfaî-^ 


le  Pajiuin  parvenu  n'aient  pas  été 
achevés  par  leur  auteur.  La  vl-« 
vacité  de  son  esprit  s'attachoit 
promptement  a  tout  ce  qui  sepré- 
sentoit  à  lui  ;  et  sa  facilité  à  écrire 
lui  foumissoit  le  moyen  de  lo> 
peindre rDçs  qu'il  avoit  saisi  dan^ 
uo  objet  nodirwu  le  câtépiquin^ 


igS 


MARI 


N 


Tobjet  ancien  Tintéressoit  moins 
*  et  lui  ^toit  sacrifié  sans  regret. 
Indépendamment  d'une  unifor- 
mité *  de  moyens  ,  de  carac- 
tères ,  de  ton  et  d'effets  qui  fa- 
tigue et  ennuie  ,  on  reproche  à 
Marivaux  le  langage  précieux ,  ou 
plutôt  le  jargon-  qu  il  substitua 
au  style  naturel  de  la  comédie  ,  et 
que  Ton  a  désigné  de  son  vivant 
sous  le  nom  de  marivaudage. 
CVst  le  mélange  le  plus  bizarre 
d'une  métaphysique  subtile  et  de 
locutions  triviales  ,  de  sentintens- 
alambiqués  et  de  dictons  popu- 
1p  i»'es;  c'est  sùp-tout  un  néologisme 
recherché  qui  choque  également 
la  langue  et  le  goût.  En  écrivant 
de  la  sorte ,  Marivaux  prétendoit 
saisir  le  langage  de  la  conversa- 
tion et  la  tournure  des  idées  fami- 
lières* Tous  ces  défauts  se  retrou- 
vent dans  les  romans  du  même 
auteur;  mais  ils  y  sont  rachetés 
par  beaucoup  d'intérêt,  par  des 
situations  piquantes  ,  par  un  but 
moral  bien  indiqué  ,  par  des  ta- 
bleaux vrais  ,  fins  et  quelquefois 
touchans ,  par  une  peinture  fidèle 
du  cœur  humain  dans  toutes  les 
situations  de  la  vie ,  dans  tons  les 
ordres  de  la  société.  Le  Paysan 
parvenu  et  sur-tout  Marianne  ont 
assigné  à  Marivaux  une  des  pre- 
mières places  parmi  les  roman- 
ciers modernes.  F'oyez  sa  Vie  , 
a  la  tête  de  l'Esprit  cle  Marivaux  , 
1769  ,  Paris ,  in-8*.  Voyez  aussi 
H0LBEB6  et  KapGEB ,  n"  II. 

*  MARIVETZ  (Etienne^ 
Claude,  baron  de),  écuyer  de 
Louis  XVI ,  né  a  Bourges  en  1 72 1 , 
connu  dans  le  monde  sa\i^t  par 
plusieurs  ouvrages  estimés.-  Il 
fut  décapité  k  Paris  ,  le  25  février 
1794*9  k  75  ans  ,  pour  soi-disant 
avoir  conspiré  contre  le  peuple 
frança's  ,  en  participant  aux  tra- 
mes deCapet  et  de  sa  femme. 
Marivetz  ëtoit  domicilié  à  Lan- 1 


MARI 

gres  ,  jouissant  de  l'estime  gi^né^ 
raie.  On  lui  doit,  I.  Prospectus 
d'un  traité  de  géographie  physi- 
que du  monde  (  avec  M.  Goufïier) , 
1780-1787  j  5  vol.  in-4°.  II.  Lettre 
à  BaiUy  ,  1782 ,  in-8''.  III.  Let- 
tre à  'M.  Laeépède  ,  sur  télasti- 
cité ,  1782 ,  in-4*.  IV.  Réponse  à 
r examen  de  la  physique  du  mon- 
de ^  1784?  in-4'>V.  Observations 
sur  quelques  objets  d'utilité  pu- 
blique  ,  1786  ,  «  grand  in-8«.  VI, 
Système  générique ,  physique  et 
économique  des  navigations  natu- 
relles et  artificielles  de  t intérieur 
de  la  France ,  1788 ,  grand  în-8*. 

1 1-  MARIUS  (  Gains  ),  célè- 
bre  général  romain  ,  né  d'nnef 
famille  obscaré  dans  le  territoire 
d'Arpinum  ,  et  occupé   daas  s» 

i'eunesse  k  labourer  la  terre ,  em- 
>rassa  la  profession  des  armes 
pour  se  tirer  de  son  obscurité ,  et 
Tut  sept  fois  consuk  Marins  se  si- 
gnala sous  Scipion  l'Africain,  qui  ' 
vit  en  lui  un  grand  homme  de 
guerre.  Sa  valeur  et  ses  brigues 
rélevèrent  aux  premières  dignités 
de  la  république.  Etant  lieutenant 
du  consul  Métellus  en  Numidie, 
il  travailla  d'abord  a  le  décrier 
dans  l'esprit  des  soldats;  etdevena 
bientôt  l'ennemi  déclaré  de  sou 

général ,  il  se  rendit  à  Rome ,  oh 
vint  à  bout ,  par  ^es  Intrigues 
et  ses  calomnies  ,  de  le  supplan- 
ter  et  de  se  faire  nommer  à  sa 
place  ,  pcTUr  terminer  la  guerre 
contre  Jugurtha.  En  effiet.  Ma- 
rins ,  après  avoir  dépouillé  ce 
prince  de  ses  états ,  l'an  107  avant 
J.  G. ,  et  l'avoir  réduit  k  s'enfnlr 
chez  Bocchus ,  roi  de  Mauritanie, 
son  beau-père ,  menaça  Bocchos 
de  le  traiter  de  même ,  s'il  ne  lui 
livroit  son  gendre.  Le  roi  de  Mau- 
ritanie ,  qui  redoutoitla  puissance 
des  Romains ,  écrivit  secrètement 
a  Marins  de  lui  envoyer  un  homme 
de  confiance  pour  traiter  de  cette 


MARI 

«fEùre  avec  lui.  Sjlla  partit  pro- 
pre à  cette  u^gociatlôn  ,  et  fut  en-' 
vojé  vers  le  roi^  Les  conditions, 
du  traité  étant  arrêtées  ,  Bocehus 
livra  Juçurlj^a  au'député^  qui.  le 
conduisit  à  Marins ,  et  peu  après 
a  Rome  pour  servir  d'ornement 
au.  triomphe,  dii  consul.  ,  Cette 

fuerre,  si  neuréusément  termiiiée, 
onna  au  peuple  romain  une  si 
haute  opinion  de  la  valeur  de 
fifarius  ,  qu'alarmé  dé  l'irruption 
des.Cimbres  et  des  Teutons  qui 
pienaçoient  lltalie  ,.  il  lui  conti- 
nua le  consulat  pendant  cinq  ans,^ 
bonneur  que  personne  n'avoit  reçu 
avantluî.  Marîus  se  prépara  donc 
à  la  euerr«  contre  ces  peuples  a 
deniii)arbares.  On  dit  qu'il  en  tua 
2ob,ôoo  en  deux!  batailles  et  qu*il 
en  prit  8o,oop-]Sn  mémoire  de  ce 
triompbe  ,  le  vainqueur  fit  élever 
une  pyramide ,  dont  on  voit  én- 

»  Core  les  fondQ^lens  suc  le  grand 
cbemin  d'Aix  a  Saint-ïîaximîn.' 
Les  femmes  des  Teutons,. se  voyant 
privées  de  leurs  défenseurs  , 
avoient  envoyé  h.  Mâfius  une  dé- 
putation  pour  le  prier  dç  conser- 
ver au  moins  leur  chasteté  et  leur 
liberté.  Le  barbare,  les  ayant  re- 
fusées ,  ne  trouva  ,  quan<I  il  entra 
dansTear  camp  ,  que  des  mon- 
ceaux de  cadavres  sànglans.  Lés 
mères  désespérées  ^étoient  poi- 
gnardées ,  elles  et  leurs 'enfans  ,' 
pour  prévenir  leur  désnonneur. 
L'année  suivante^  xp8  avântï.C, 
fut  m arquéeparja  défaite  <ics  Cim- 
bres.IIyenent>dit-on,  ï 00,100 de 
tués,  et  60,000  faits  prisonniers. 
Plutaraue  r^pdrte  qu'ayknl  eu 
d-abora  jquelques  désavantagés' 
contre  les  Cin[ibres  ,  Marins  fut 
averti  en.  songp.  .d'inf^m^lér  aux 
dieux  sa  fîlle  CalpMrnie,  et  qit'il 
fit  ce  barbare  sacrifice.  ï)evenu 
<;onsul  poui:  la  sixiènjê  (oîs ,  Tan. 

^  100  avant  Tère  chrétieime  ,'îj  eut* 
Sylla  pour  compétiteur  et  pour 
«tiueou.  Ce  général  vint  a.  I\omc ,' 


a  k  tête -de  s^s  légions  :v}€tpri6u- 
ses  1^  en  chassa  Marins  avec'  ses 
partisane,  et  les  fit  déclarer  en- 
i^mls'de  là  patrie.  Mariùs*,  âgé* 
de  pltfs.  de  spixante^dix  ans  î  so 
vit  réduit  à  s'enfuir,  'seul;,  ^ân'à 
amis  t,  sans  domestiqués ,  et  ôblî^ 
gé^  poi;ir  échapper  aux  poursuites' 
de  son  ennemi ,  de  se  cacher- 
dans  lin  "marais  appelé  TVfarîca, 
où  il  nassa'unë  nUit  entière  en- 
foncé dan^  ,Ia  boue  jusqu'au  cou. 
En  étaiit   sorti  au  poi^it  dû  jour 

Ï>our  tâcher  de  gagner  le  bord  de- 
à  mer ,  il  fut  reconnu  par  dès  ha- 
bitans  de  Minturne",  et  conduit , 
la  corde  au  cou,  dans  cette' ville, 
OÙ  il  fut  enfermé  dans  un  cachot. 
Alors  le  magistrat ,  obéissant  aiîit  ' 
ordres  qu*il  avoit  reçus  de  Rome', 
lïii  envoya,  un   Cimbre  pour  le 
tuer.  Marins ,  voyant  entrer  cet  es-  ' 
clave  dans  sa  prison  5  lui.cria  d'Une 
vPix  terrible  :  «  Barbare ,  ànras-tti' 
bien  le  courage  d'assassiner  Ç'aïuîi* 
Marins  ?»  Le  mcurtriefr ,  effrayé  , 
jeta  son  iîpée  et  so.rtît  delà  priâôn' 
tout  ému.' Marins  le   suivit*,   et,' 
trouvant  lés' portes  ouve;"tes ,  se'' 
jeta  *  d'ans'   une   barque  'qui'    le* 
porta  en  Afrique  ,  où  il  rejôîgml|^ 
son  fîïs'^iix   environs    du   lieii' 
oii  fut    Çiïrth^SG.  .Là"  il    reçût 
quelque  'consolation    b.  la    vue 
ues  rûiniès  d'une  ville  autrefois' 
si'  redouta,    qui^avoit  éjitouVé 
comme    lui  les   cruelles  vicissi- 
tudes de  la  fortune-,   mais  bien-* 
t6t.il  fut  contraint  dq  quitter  cette 
triste  retraite.'  Le  préteur  d'Uti- 
qiie;, 'veridd"  k'  Syila  ,  résolu  de* 
le  §acritïer  k  ce  général  ,  lui  fît 
commander  de'quuter  \f^  provinèe 
so um i se  i SongAitvernement.  « Rc* 
tourne,  'rébona*  Marins 'à  Vofïyîiei*' 
porteur  rfe'  ceï  ordre  ,  retbutné« 
dire  a  l!dii'ïrtaîtré'que  tu*  as  vtÉ* 
ManûsTiigitif  as'sîs^sur  les  mOfei' 
de ^Ç'àrthage'.  Marias,  après  aVoi^* 
éèhapné  k  divers  périls,  fut  râp'-' 
pelé  a  Rome  ndr  Corhéliue  Cinna  ;' 


auî'^' privé  jpar  le  sénat  de  U  di- 
.  gikité  consulaire  ,  ne  crut  jpoutoir 
viieux  se  venger  qu'en  fais^t  ré* 
volter  les  légions  et  en  mettant 
]\làrius  a  leur  tête.  Rome  fut 
£>ient6t  assiégée  et  obligée^de  se 
rendre.'Cinnay  entra  en  triom' 
phàteur  ,  et  fit  prononcer  Tarrèt 
uu  rappel  de  Marins.  Ùes  ruisr 
$nçaux  de  sang  marquèrent  son 
retour.  On  tua  sans  ^itié  tous 
ceux  qui  yenoient  le  saluer  et 
auxquels  il  ne  rendoit  pas  le  sa** 
lut  ^  tel  éloit  le  signal  dont  il 
étolt  convenu.  Les  plus  illustres 
jbénateurs  périrent, par  les  ordres 
de  ce.  cruel  vieillard  ;  on  pilla  leurs 
Ôiaisons,  on  confisqua  leursbiens. 
Lies  satellites  de  Marins  ,  choisis 
parmi  tout  ce  qu'il  y  àvôit  de  plus 
détestables  bandits^  en  Italie ,  se 
portèrent  a  des  excès  si  énor- 
nies,  qu'il  Çallut  enfin  prendre 
]a  résolution  de  les  exterminer. 
On  lès  enveloppa  de  nuit  dans 
lenr  quartier ,  et  on  les  tua  tous 
a  coups  de  flèches.  Cinna  se  dé^ 
$igna  consul  pour  Tannée  sui- 
vante, et  se  donna  Marins ,  de  sa 
propre  l^utori té,  pour  collègue. 
C'étoit  lé  septième  consulat  de 
celui-ci ,  il  ne  Texerça  que  16 
o.u  17  jours.  Une  maladie»  eau- 
sé^enaî:. la  grande  quantité  de  vin 
qu,*ir  prebpit  po4ir  s'étourdir  sur 
56^  remords,  et  peut-être  sur  la 
craTntè,  du  prpçnaîo  retour  de 
Sylla^  l'emporta  l'an  86  avant  Jé- 
Sus-Clii'ist.  Marius ,  élevé  parmi 
des  pâtres,  et  des  laboi^reurs,  con- 
serva toi| jours  quelquç;  chos<^  de 
sauvagç  et  même  4e  féi'oçe*  Son 
air.  étoit  grossier 9, Iç  $on  de  sa 
\f^x  dur  .:et  imposant,  son  ré" 
gàrd  terrible  et  iarôud^e^  ses  ma- 
lueres  l;)]:usqiies  et  iippérieuses. 
Çans  antjrâ  .qualité  que  celle  dVx-^ 
«e^çnt  gênerai  ,  it  parnt  long<r 
temp&  Te  pla3  gcand  des  ^^o^ 
TfÇLW^  y  parce  quil  étoit  le  plus 

ii^ce«âaire  çontrt  ks  k^rbiufeii' 


Uktl 

I  qui  iiKmdoient  f  Italie.  Dés  qtt*il 
!  ne  marcha  plus  contre  des  Cun- 
I  bres  et  des  Teutons ,  il  parut  tou- 
,  jours  déplacé ,  fut  toujours  cpid  » 
I  et  le  fiéau  de  sa  patrie  et  de  Pha- 
manité.  S'il  se  montra  sobre,  aosp. 
tère  dan$  ses  mœurs  ,  il  le  ^nt  h 
la  rusticité  de  son  caractère  ;  s'il 
méprisa  les  richesses  >  s'il  pré* 
fera  les  travaux  aux  plaisirs^ 
c'est  qu'il  sacrifioit  tout  a  la  pas- 
sion de  dominer  X  et  ses  vertus 
E rirent  leur  source  dans  ses  vices, 
l'action  du  Cimbre  venu  pour 
l'assassiner  ,  et  fuyant  k  sa  voix, 
aété  mise  sur  la  scène-  fi:^nçaîse 
avec  succès  ,  dans  la  tragédie  dq 
Marius  a  Mintume  par  M.  Ar^ 
naud.  L'histoire  blace  Marius  au 
rang  de  ces  grarîds  criminels  dont 
on  peut  admirer  lès  talens  et  Tin-  , 
fiexible  courage,  mais  dont  on 
hait  là  mémoire.  -^  Marius  le 
jeune ,  son  fils,  avoit  la  mémq 
férocité  dans  Je  caractère.  Après 
avoir  usurpé  le  consulat  à  l'âge 
de  i5  ans,  Tan  8'i  avant  Jésus- 
Christ  ,  il  assiégea  le  sénat  qui 
s'opposoit  k  ses  entreprises  ,  et 
fit, périr  tous  ceuit  quil  crojoit 
sçs  ennemis.  Battu  par  Sylla  ,  il 
s'enfuit  à  Prénèste ,  où  il  se  tua 
de  désespoir. 

II.  MAttlUS  (Marçus  AureKus), 
homme  d'une  lorCe  extraordinai-« 
r'e ,  qui  'aydit  été  ouvrier  en  ïer, 
et  l'un  des  tjrans  des  Gaules 
sous  le  règne  de  Gallien.  Marins 
quitta  sa  fbrge  pour  porter  les 
armes ,  s'avftnca'pai*  degrés ,  et  se 
signala  dafi,s  les  guei'rès  contre 
les  Germaiiis.  Apres  la  mort  de 
Victorin  ,  il  fut  revêtu  de  la  poYiis 
pre  impériale  par  le  crédit  de 
V  itteri|\a  ,  mère  de  cet  empereur^ 
H  n'jr  ay^it  que  trois  joiurs  qu'il 
la  portoit ,  lorsqu'un  soldat ,  soir 
compagnon  dans  le  métier  d*ar- 
muner  ou  de  forgeron ,  Passas-* 
sina«  Cle  qui  féroit  penser  çepeti-ç 


MARt 

itant  qn'il  p^gnaplus  long-tomps, 
c'est  qa'on  a  ue  lui  un  grand 
nombre  de  médaiiles.  On  a  pré> 
tendn  qne  son  assassin,  en  lui  pion- 

Séant  son  épëe  dans  le  sein ,  lui 
ft  c^s  pa^ole^  outrageantes  : 
«r  c'est  toi  qui  l*afi  forgée  f  »  Par-  ^ 
ini  lespreaves  de  sa  force  extrôme, 
on  rappprte  qu*ilarrêtoit  avec  un 
4e  ses  doifi;ts  un  charnot  dans 
m  course  ta  plus  rapide  ;  ce  qui 
paroît  peu  vraisemblable. 

t  m.  MARIU  &  ,  évéque  d'A- 
▼encbe  ,  dont  il  transféra  le  siège 
k  Lanaanne  e»  5go,  mort  en 
5^  ,  à  64  ans ,  ef  t  ^utenr  d'une 
Chronique  qu^  l'on  trouve  dan^ 
le  Recueil  des  historiens  de  Fran- 
ce de  Dochesne.  Cette  Chro^ 
nique  <,  qui  commence  à  Tan  44&  » 
et  finit  à  Fan  58 1  ,  pèche  quelqjue* 
.fi>is  contre  la  chronologie.  Un  a 
encore  de  lui  la  Fie  de^Sigismondy 
roi  de  Bourgogne.  Le  style  est 
tout-à-fait  ressemblant  à  celui  de 
la  Cbrdtiique. 

tIV.  MARIUS  -  JËQUICOIA, 
ainsi  nommé,  parce  qu'il  étoît  né  à 
Aivète ,  bourg  de  TÀbmzze,  qu'il 
croyoit  être  te  pay«  des  anciens 
JEques ,  fut  un  4es  plus  beaux 
esprits  de  la  cour  de  François  de 
Gonzagne,  duc 'de  Mantoue,  II 
mourut  vers  Van  iSiS.  On  a  de 
lui  un  livre  De  la  nature  de  fA* 
mour  ,  ]n-8«  >  en  italien  ,  traduit 
en  français  par  Chappu js ,  aussi 
in-8<^  ;  et  aautfes  ouvrages  (m 
latîn  et  en  italien ,  parmi  lesquels 
on  distingue  son  Histoire  de/fan^ 
loue  y  in-4^y  qui  a  été  réimprimée 
plusieurs  fois,  et  dans  laquelle  il 
s'étend  beaucoup  sur  ce  qui  con- 
cerne Ji'illu^tre  maison  4^  Gon-^ 
^ague . 

y.  MARIUS  (  Adrien  ) ,  chan- 
celier dur  duc  de  Gueidres  ,  né  a 
Mabnes  ,  frère  du  poète  Jean 
fcçoad  ,   m/ort  h  Bruxelles  «a  j  ndâf  4e  nombreuse*  addition^ 


MARK  301 

i558  ,  se  fît  un  nom  par  son  ta- 
lent pour  la  poésie  latine.  On 
trouve  sts  vers  dans  le  Recueil 
de  Grudius  de  16 la.  On  a  en« 
Côre  de  lui  Cjmha  amoris  , 
parmi  les  poésies  de  Jean  Se^ 
cond. 

VI,  MARnJS  (  Léonard  ) ,  «é 
k  Groëa  en  Zélande  ,  docteur 
et  professeur  en  théologie  à  Co» 
lojgne,  vicaire  -  général  du  cha- 
pitre de  Harlem ,  et  pasteur  à 
Amsterdam ,  habile  dans  les  lan^ 
gués  grecque  et  hébraïque  ,  et 
dans  rËcnture  sainte  ,  laissa  en 
latin  un  bon  Commentaire  sur  le 
Pentaleuque,  Cologne,  16^1,  in- 
fbl.  ;  et  la  Défense  catholique 
de  la  hiérarchie  ecclésiastique  y 
contre  Antoine  de  Dominis ,  Co« 
logne,  161 9.  Marins  mourut  le 
18  octobre  ifôti. 

VII.  MARIUS  UE  Galasio.  Foy, 

vin,  MARIUS-MERCATOR, 
Vopré^  Meacatob, 

IX.  MARIUS  -  razouus. 

/^cpre^  NuH>uus, 

t  MAR&HAM  (Gervaîs), 
écrivain  anglais,  né  à  Gothaia 
dans  le  comté  de  Nottingham  ,^ 
vécut  sous  les  règnes  de  Jacques  " 
I*v  et  de  Charles  I'^,  eut  pen- 
dant les  guerres  civiles  un  brevist 
de  capitaine  au  service^  de  son 
roi ,  et  se  fit  distinguer  par  sa 
bonne  conduite.  Markham  débuta 
en  i6a9  par  une  tragédie  qui 
parut  sous  le  titre  à'nérode  et 
Antipater  ,  et  s'appliqua  ensuite 
à  publier  beaucoup  iJHouvrages 
ntHes  en  divers  genres.  Il  a  don- 
né différens  ouvrages  sur  le  ma? 
nége  ,  sur  Taffriculture  ,  et  pci> 
lectionné  la  Maison  Rustique  dé- 
lirant ,  d'abord  traduite  en  an-r 
glais  par  Richard  Surfleit;  il  Ven^. 


202        Mark 

puisées  dans  Olivier  de  Serres  , 
dans  Vinét)  dans  l'Espagnol  Al- 
bitèrio  et  l'Italien  Grilli.  Qn  a  en- 
core de  lui  Vuirt  de,  la  chasse 
aux  oiseaux  y  la  Grammait^  ou 
le  Rudiment  du  soldat ,  i665f  On 
lui  attribue  le  second  livre  de  la 
pi^mière  partie  de  VArcadle  an- 
glaise^ Markham.  possédoit  plu- 
sieurs langues  vivanj;es  don,t  il  a 
donné  des  leçons  avec  succès. 

t  MARKLAND  (Jérémîe)  , 
savant  critique .  anglafs  ,  qé  en 
1955  ,  a  donné  une  édition  de 
Statii  sylvœ ,  1728,  in-4**.  ;  des 
Notes  sur  Maxime  de  Tjrr ,  en 
]  rr4o  ,  des  Remarques  sur  les 
Lpîtres  de  Gicéron  à.Brutus,,  et 
de  Srutus  a  Cicéron  ,  avec  une 
Dissertation  sur  quatre  Oraisons 
attribuées  k  ce  grand  orateur.,  sa- 
voir ,  jid  çuirites  pQSt  reditum,^ 
—  Post  reditum  in  senaiu  ,  — 
/Vo  dûfno  sud  adpontifices  ,  — 
De  haruspicum  responsis,  M^r- 
kland  prétend  qu'eÛea  sont,  ap- 
posées et  l'ouvrage  de  quelque 
sophiste..  Cette  opinion  ,  appujéè 
■sardes  raisons  assez  spécieuses, 
a  été  attaquée  et  délenâue  par  des 
savans  rç^çectables  ,  et  jreste  en- 
core indécise  ;  Epistala  çnitica^ 
in  qud.Horatii  loca  aliguo^ft  alio-i 
rupi  v^ej^erum  emenda^tury  Cam- 
bridge ,  lyaS ,  in^8?4  Cette  letice 
a  été  copiée  en  grande  partie  par 
l'abbé  Valart ,  en  tAe  de  son  édi- 
tion d'Horace.  !Çeauzée >iit  insérer 
à  ce  sujet  une  letttre  dans  le  jour-? 
nal  des  Sava&s,année  .1771  )p>4^5. 
En  1761  il  fit  imprimer  ,  au  poj^- 
bre  de  quarante  exemplaires  seu- 
lement ,  un  petit  ouvrage. itititu- 
lé  De  Grcecorum  quintd  decli- 
natione  impari  syllabied  et  indè 
formata  Latûioru-mtertia,  quœs- , 
t  tio  gmmr^atica  >  qui  depuis^  a 
été  réimprimée  deux  fois  avec 
les  Suppliantes  d'Euripide ,  en 
1765  ,  i^-4''>  et  en  177$ ,  pour 


MARL 

le  collège  d'Ëaton.  M»rik|ai:kd  a 
donné  des  Notes  estimées  sur  le» 
deux  Iphigénies  du  même  auteur 
en  1771 ,.  et  a  aidé  le  dpctear. 
ïaylor  dans  son  édition  d^Jjy^ 
sias  et  de  I)émostbènes ,  ie^ydoc- 
teur  Musgraye ,  dans  celle  de  sp^ 
HJppolj'te ,  en  i755  ,  et  Bow- 
jer  ,  en  ^^58  ,  aans  celle  qu'iï 
a  donnée  cie  Sophocle.  On  a  pei;^ 
de  détails  sur  la  vie  privée  de 
Markland;  on  sait  que,  comme  le 
docteur  Clarlve,  il  aimoit  beau- 
couple  whist,  et  que,long-rtenrps 
affligé  de  la  goutte ,  loin  de  se 
plaindre  de  x;et  ennemi  doniesti* 
que ,  -il  le  regardoit  comme  iuides 
mojens  que  la.  nature  se  réservoil 
pour  prolon^r  sa  vie  et.éloi|^er 
toute  autre  maladie.  Il  mourut  i« 
7  j uillet.  1 7 76 ,  âgé idc  83  ans- 

M4RLBOR'6UGH.  rayez 

Churchill  ,  n»  II. 

'  *  I.  MARLIAIVI  (le  chevalier 
Bernardin)*,  célèbre  littérateur 
mantouan  du  16*  siècle ,  •  secrë^- 
taire  de  Vincent.  !•*•  de  Genza- 
gue  ,  et  de  Marguerite  dé  (ion- 
zague,  duçixesse  de  Ferrare ,  dont 
il  fût  singulièrement  estimé.  De- 
venu membre  àe  ràcadémie  .des 
Invaghiti ,  fondée  à  Mantoue  .  en 
ï562  par'Gésar-Lo.uis  Gonzague  4 
seigneur  de  Guastalla  ,  il^n  fut 
rectëijti'  péîidaptMeis  années .  iSyi^ 
et  loBg.  L'édition  des  Lettres  de 
cet  écrivain  ,  faite  à  Venise  en 
160 1 ,  est  trë^-rare,.Il  a  écrit  aussi 
lii  p^ie  de  Balthazar  Ca^tigUane  f 
qu'on  trouve  en  tête  de  la  belle 
édition  de  Cortigiano  faite  à  Pa- 
doue  en  1733.     /  .       * 

*  IL  MARl4lANI(Barthélemi), 
noble  tolanais  -et  littérateur  du 
16*  siècle.  Les  fastes  consulaires 
découverts  à  Home  occupèrenJ^  la 
plu^ne  d'un  graiid  nombre  d'écri- 
vains savans^  Marliani  fut  lé  pi*c- 
fAÏer  à  les  publier  ea  i549»  j^ 


MARL 

les  accompagna  d'amples  Corn- 
mêntcùres  ,  et  déerivit  aussi  l'an- 
cienne topographie  de  Rome, 
qu*ii»  accompagna  de  Disserta- 
tions SUR  divers  points  d'anti- 
quité. 

♦  MARUANUS  (  Jean  ) ,  ma- 
thématicien et  médecin  du  ïS" 
siècle  ,  né  à  Milan  ,  mort  en  i483, 
f>ra tiqua  et  enseigna  avec  dis- 
tinction la  médecine  à  Pavie.  En 
récompense  des  services  qu'il  avoit 
rendus  à  l'humanité  ,  les  ducs  de 
Milan  le  comblèrent  de  bienfaits 
dont  il  jouit  pendant  le  cours 
d'une  très-longue  vie.  Marliahus 
a  laissé  De  caliditate  corponim 
hur/icmonim  tempor^  Kiemis  et 
œstatis  ;  de  antipeiistasi  y  Vene- 
tiis  ,   i5oi  ,  iu'folio. 

*  MARLÏEN  (Raimond) ,  en 
latin,  Marliamis  ,  vivoit.sousle 
règne  de  Louis  Xfl.  On  a  de  lui 
une  description  alphabétique  , 
Veterum  Galliœ  locontm,  popii- 
îorum  j  lirhiuni ,  montium  ac  flu- 
viorum ,  eorum  màximè  quœ  apud 
Cœsarent  in  Commentariis  sunt. 
etapud Co/7wlium  Tacitum  ,  que 
Ton  a  coutume  d'imprimer  à  la 
fin  des  Ck>mmeutaire^  de  Jules- 
César. 


MARL 


2o5/ 


t  MARLOE  (Christophe), 
auteur  dramatique  anglais,  né 
sous  Edouard  VI ,  fut  élevé  dans 
l'université  dé  Cambridge.  Mar- 
loe  s'adonna  au  théâtre ,  et ,  au 
rapport  de  Langbaine  ,  il  fut 
regardé  dans  son  temps  comme 
un  excellent  poëte.  Sou  génie-  le 
portoit  ^  la  tragédie ,  et  il  a  laissé 
sept  pièces  dont  l'unç ,  intitulée 
L'Empire  du  libertinage^  a  été 
retouchée  par  raistriës  Behn ,  et 
jouée  sous  \e  iÂtre-ii* Abdetazer y 
Qixla  F'en^eance  du  Maure.  Mar- 
loe  fiit,  dit  Wood,  un  impie  dé- 
claré,^ qui- fit  ouvertement  pro- 
fession d'athéisme ,   et  finit  ses 


jours  'malheureusement.  Il  s^étoit 
amotiraché  d'une  fille  de  très- 
bas  étage ,  et  eut  pour  rival  an 
laquais  de  très  -  uïauvaîse  cou* 
dnite  ;  Marloe ,  transporté  dé  ja- 
lousie ,  s'élança  sur  lui  pour  le- 
.  frapper  d'un  poignard ,  mais  soa 
antagoniste  ,  ajant  détourné  le 
coup  ,  désarma  Marloe  et  le 
frappa  du  même  poignard.  Il 
mourut  de  sa  blessure  vers  iSqS. 
Les  ouvrages  qu'il  a  laissés  sont, 
I;  Tamerlane  the  Great ,  or  tke 
Seythian  shephed ,  en  q  parties  ,  - 
Londres  ,  iSqo  et  iSpS  in-8*  ,  ca- 
ractères gothiques.  II.  Le  Mas- 
sacre de  Paris ,  sans  date  et 
sans  division  d'actes.  III.  The 
troubîesome  reign  ami  lamenta- 
ble  death  of  Edward  //,  Lon- 
dres ,  iSgS^  in-4''>  ^^  vers  blancs. 

IV.  Docteur    Faustus  ,   histoire 
tragique ,  Londi^es ,  1 6  o  4  »  in-4'. 

V.  Lusts  ,  Dominion  ;  c^est  l'em- 
pire du  libertinage  dont -nous 
avons  parlé,  1657  ,  in- 1.2. «VI.  Le 
Juif  de  Malte\  tragédie,  Lon- 
dres ,  i633.  VII.  Didon ,  reine, 
de  Carthage  ,  tragédie  à  la- 
quelle Nash  a  eu  quel  qurc  part. 
Vin.  Hero  et  Léandre  ,  poème , 
Londres ,  1606  ,  in-8<» ,  uni  par 
T.  Nash. 


t  MARLORAT  (  Augustin  ) , 
né  en  Lorraine  fan  i5o§,  entré 
jeune  chez  les  augustins  ,  sortit 
de  cet  ordre  pour  embrasser  le 
calvinisme ,  et  s'acquit  beaucoup 
de  réputation  dans  son  partie 
par  aes  prédications  et  par  soa 
savoir.  M^rlorat  parut  avec  éclat 
au  colloque  de  Poissy  ,  en  i56i. 
Les  guerres  de  religion  ayant 
commencé  l'année  suivante ,  le 
roi  prit: Rouen  sur  les  calvinis- 
tes. Marlorat,  qui  éloit  ministre 
en  cette  ville ,  y  fut  pendu  4e 
3o  octobre  i562.  On  a  de  lui 
des  Commentaires  peu  estimés 
sur  i'Ëcriture  sainte ,  ot  un  livre 


ao4  MARM 

intitulé  TiiestfUfus  hcorum  ccfm^ 
jnunium  sanctat  Scripturœ ,  Lon» 
dres,  i574  >  in-folio  i  et  Genève , 
r6349  qui  a  été  plus  consulté 
^e  ses  Commentaires.  Il  a  aussi 
ireuàiie  en  français ,  Traité  de 
Bertram  Prestre  >  da  corps  et  du 
3ang  de  Jésus  -  Chri9t ,  Paris , 
i56i  9  in-x6. 

MARLOT  (  GuiDaume  ),  né 
à  Reims,  l>énédictin,  grand-prieur 
de  Saint-Nicaise ,  en  cette  ville , 
et  mort  en  1667,  au  prieuré  de 
Fives ,  près  de  Lille  en  Flandre , 
a  donne,  I.  Metropolis  Jtemensis 
Historia ,  Lille,  1666,  et  Reims  , 
1679, 1  vol.  in-ïo\ioM.Le  Thédtre 
^honneur  ^et  de  magnificence  , 
préparé  au  itaçre  des  rois  y  i65^, 
m-\° ,  et  d'autres  ouvrages. 

M ARLY  (Machine de),  royez 
les  articles  Raknequin  ;  ttt  Ville  , 
»•  IlL 

IVfARMARÈS,  nom  d'un 
prince  sçjthe  qui  périt  avec 
grand  nombre  de  ses  sujets  mas* 
sacrés  en  trahison  par  les  Mèdes, 
sous  le  roi  Cjaxare.  F'oj.  ce  mot, 

*MARMI  (Antoine-François^, 
savant  Florentin  ,  chevalier  de 
Saint-Étienne ,  vivoit  dans  le  ly 
siècle.  Il  fut,  dit-on,  un  des  cuUa- 
boiateurs  les  plus  actifs  de  l'ou- 
vrage intitulé  :  Notizie  duomini  lï" 
àistridelt  accadeniia  Piorentina. 

*  MARMION  (  Shakerley  ) ,  né 
en  i6ot»  dans  le  comté  de  Nor- 
thampton ,  ayant  dissipé  tout  son 
bien ,  prit  le  parti  des  armes ,  et 
servit  dans  ma  Pays-Bas  ;  mais 
n'ayant ,  après  trois  G|!>mpagnes  , 
obtenu  aucun  avancement ,  il  re- 
vint en  Angleterre ,  et  entra  dans 
]les  ti*oupes  qui  furent  levé^  par 
Charles  i*' ,  pour  son  expédition 
eontre  l'Ecosse.  11  tomba  malade 
à  Yorck ,  et  fut  obligé  de  revenir 
è  Luudresy  oU  il  mourut  en  i639* 


MâRM 

Marmion  écrivit  pour  le  théâtre  et 
n'a  laissé  que  quatre  pièces ,  i«  Le 
Ligueur  hollandais ,  i653 ,  10-4"*  > 
2*  Le  bon  Compagnon ,  1 63  3  , 
in  -  4*  ;  5*»  Ujintiqumr& ,  in-4*  > 
1641  ,  réimprimé,  dans  la  col* 
lection  de  Dodsley;  4^  ^  Rusé 
marchand,  pièce  qui  n'a  point 
été  imprimée.  L'auteur  de  la 
Biographie  dramatique  parle  de 
Marmion  comme  de  l'uit  des 
meilleurs  auteu|>s  comiques  de 
son  temps.  <c  Ses  plans  ,  dit' il , 
sont  ingénieux  ,  ses  caractères 
bien  dessinés  ,  son  style ,  non 
seulement  est  aisé  et  naturel, 
mais  plein  d'esprit  çt  de  sens.  9 

*  L  MARMITTA  (  Gellio 
Bernardino  ) ,  né  à  Parme  y  pro* 
iesseur  de  belles  -  lettres  dan» 
sa  patrie ,  en  i4^6  ,  y  occupa 
plusieurs  emplois  ;  mais  il  la 
quitta  bientôt  y  et  se  rendit  en 
France,  oh  il  obtint  la  protec* 
tion  du  chancelier  Guillaume  de 
Rocheibrt.Marmitta  y  publia, sous 
les  auspices  de  ce  seigneur ,  des 
Commentaires  sut  les  tragédies 
de  Sénèque,  qu'il  lui  dédia.  En 
1497  9  étant  k  Avignon ,  il  dédi^ 
au  vice-légat,  Clément  de  La  Ro<- 
vère ,  quelques  ouvrages  de  Lu<» 
cien.  On  ignore  l'année  de  s« 
mort,  et  s'il  retourna  dans  âapa* 
trie.  Voici  ses  ouvrages  ,  L  J/yi- 
gœdiœ  Senecœ  cum  commenta , 
etc. ,  Lugdûnî ,  1491 ,  in-4'*  ;  Ve» 
nétiis,  1493  6t  1493.  Elles  ont 
été  réimprimées  postérieurement. 
n.  Luciani  Palinurus ,  Scipio 
Romanus  y  Carmina  keroïca  in 
amorem  ,  Asinus  aureus  ,  Bniti 
et  Diogenîs  epistola  ,  Avignon  ^ 

i497  >  »n-4*- 

*  II.  MARMI1TA(  François  )^ 
-né  à  Parme  ,  se  livra  daps  sa  pa-r 
trie  à  la  peinture  et  ensuite  à  I4 
gravure  en  pierres  fines  ;  il  par- 
vint k  une  umUtioB, parfaite  (kst 

{  ani^en^t 


Ma  RM 

»  m.  MARMITTAf  Jacques), 
4e  Parme,  secrétaire  uu  cardinal 
Jean  Ricci  ,  fut  un  des  disciples 
de  saint  Néri ,  entre  les  bras  du- 
quel il  mourut  en  i56i.  Ses  I^oê- 
aies  furent  imprinobées  à  Parme  en 
i564,  in-4^ ,  par  les  soins  de  lyouis 
Marmitta  son  fils  adoptif.  On  at- 
tribue k  Jacques  Marmitta  un 
poème  intitulé  la^  Guerre  de  Par- 
me y  divisé  en  y  chants,  et  qui  fut 
imprimé  pour  la  première  fois 
dans  cette  ville  en  loSa.  Mais  sui- 
vant Mazzuccbelli  ,  et  plusieurs 
écrivains  italiens  ,  ce  poëme  n'est 
point  de  la  composition  de  Mar- 
mitta ,  mais  de  Joseph  de  Seggia- 
dro  de  Gallani. 

*IV.  MARMITTA  (  Louis  ),  fils 
et  élève  du  précédent,  surpassa  de 
beaucoup  son  père  dans-fart  qu'il 
en  avoit  appris.  Le  cardinal  Jean 
Salviati  se  l'étant  attaché  ,  le 
conduisit  à  Rome,  oh  il  se  distin- 
gua par  d'excellens  oui^rages^  et 
a  cette  époque  Ton  n'j  souJBTroit 
rien  de  médiocre.  Un  de  ses  ca- 
mées, représentant  une  tête  de  So- 
crate  ,  ut  sur-tout  Tadmiration 
des  connoisseurs.  Il  est  à  regret- 
ter que  l'aisance  où  le  mit  son 
adresse  à  c^n^r^/ne  les  médailles 
antiques  lui  ait  fait,  quitter  trop 
tôt  un  art  qu^il  honoroit. 

tMARMOLnCARVAJAL 

(  Louis  ) ,  célèbre  écrivain  du  i6* 
siècle  ,  né   à  Grenade,  a  laissé 

.  plusieurs  ouvrages.  lie  principal 
et  le  plus  connu  est  la  Descrip-^ 
tion  générale  de  F  Afrique  ,  que 
î*errot  d'Ablancourt  a  traduite  en 
français.  Cet  ouvrage,  peu  exact, 
n'a  été  estimé  pendant  long- temps 
que  parce  q\i  on  n'avoit  rien  de 

-  mieux  sur  cette  matière.  (  Voyez 

.  L^ON,  n»  XXIII.  )  La  version  fran-^ 
çaise  parut  à  Paris ,  en  1667 ,  en 
5  vol.  in-4®.  L'original  espagnol 
fut  imprimé  à  Grenade, en  10*75, 

, en  trois  parties,  1  vol.  ia^folto. 


MARM 


iioS 


Cette  première  édition ,  fort  rare  y 
%  été  réimprimée  à  Malaga  en 
i599  9  uiéme  format.  L'auteur 
s'étoit  trouvé  au  siège  de  Tunis, 
^en  i536,  et  avoit  été  huit  ans 
prisonnier  en  Afrique.  On  a  en- 
core de  Marmol  -  Carvajal  Bis*' 
toria  del  rebelion  y  castigo  de 
los  Moriscas  ^  del  reyno  de  Gre^ 
nada^  Malitga  »  1600,  in-folio  ^ 
réimprimée  a  Madrid,  1797,  3 
vol.  ïn-4'«  Cette  histoire  ae  la 
chute  des  Maures  est  fort  estimée 
chez  les  Ëspagnob. 

t  iyiARMONTEL(Jean-Fran. 
çois  )  ,  de  l'académie  française  , 
né  à  Bort,  petite  vitle  du  li- 
mousin ,  en  17 19.  «J'ai  eu  ,  dit- 
il  ,  l'avantage  de  nuître  dans  un 
lieu  où  l'in^alité  de  condition  et 
de  fortune  ne  se  faisoit  pas  sentir. 
Un  peu  de  bien  ,  quelque  indus- 
trie, ott  un  petit  commerce ,  for- 
moient  l'état  de  presque  tous  les 
habitans.  Ainsi ,  la  fierté ,  la  fran- 
chise du  caractère,  n'y  étoient 
altérées  par  aucune  sorte  d'humi- 
liation. Je  puis  donc  direque,  du- 
rant mon  enfance ,  quoique  né 
dans  l'obscurité  ,  je  n'ai  connu 
que  mes  égaux;  de  là  peut-être 
un  peu  de  roideur  ^ue  j'ai  eue 
dans  le  caractère  ,  et  que  la  rai- 
son même  et  l'Âge  n'ont  jamai» 
assez  amoUie.  »  Son  père  étoit 
tailleur,  et  possédoit  une  maison 
de  campagne  où  son  fils  passa  son 
enfance  et  apprit  %.  aimer  la  na- 
ture. Ses  heureuses  dispositionsi 
engagèrent  ses  parens  à  demander 
pour  lui  une  bourse  qu'ils  obtin*- 
rent  dans  un  collège  de  Tou- 
louse. L'élève  brilla  en  philoso- 
phie par  un  raisonnement  préoi» 
et  une  justesse  d'idées  qui  le  firent 
distinguer  ;  mais  il  y  contracta  un 
tbnroide  et  pédantesque,  que  Pu- 
sage  du  grand  monde ,  et  son 
long  séjour  dans  la  capitale,  ne 
purent  jamais  lui  faîrç  entièrc- 


/' 


^' 


3d6  m  ARM 

ment  perdre.  Après  avoir  rem- 
porté quelques  prix  aux  jeux  fJa- 
raux  de  'Toulouse,  et  avoir  pris 
pour  quelque  teinpsrhabit  d'abbé, 
H  vint  k  Paris  ,  en  1745  ,  et  j  vé- 
cut dans  la  médiocrité.  Logé  en 
commun  avec  quelques  littérateurs 
peu  riches  ,  chacun  avoit  son  jour- 
pour  fournir  à  la  dépense.  Des 
prolecleurs  firent  obtenir  au  jeune 
poëleVune  pension  de  i5oo  liv.  , 
comme  historiographe  des  bâti- 
mens  du  roi ,  et  pendant  deux 
ans  le  privilège  du  Mercure.  Ce 
journal  rapportoit  beaucoup  ,  et 
ces  deux  ans  valurent  au  rédac- 
teur quarante  mille  livres.  Une 
parodie  très-plaisapte  d'une  scène 
de  Cinna  ,  dans  laquelle,  un  grand 
seigneur  étoit attaqué,  lui  futi'aus- 
sement  attribuée;  et  pour  l'en  pu- 
nir, on  lui  ôta  son  privilège,  et  on  le 
mit  pour  quelque  temps  k  la  Bas- 
tille. Il  a\oit  débuté  dans  la  car- 
rière littéraire  par  des  tragédies 
et  des  opéras.  Ses  Contes  moraux , 
qui  parurent  bientôt  après  ,  lui 
acquirent  de  la  réputation  ;  il  la 
soutint  par  d'autres  ouvrages. 
L'académie  française  raccueiflit , 
et  il  en  étoit  secrétaire  perpétuel 
en  1789  ,  lorsque  la  révolution  ar- 
riva. Pendant  ses  premiers  ora- 
ges  ,  il  se  retira  dans  une  maison 
de  campagne,  k  quelques  lieues 
de  Paris  ,  où  son  ame  honnête  et 
douce,  gémit  long-temps  des  maux 
dont  il  lut  témoin.  La  lortune  qu'il 
avoit  acquise  par  ses  travaux 
s'évanouitpar  des  remboursemens 
en  assignats.  Son  mariage  avec 
une  Lyonaise  aimable  et  sensible, 
nièce  de  l'abbé  Morellet ,  adouci^ 
un  peu  son  humeur  chagrine  ,  et 
lui  fit  trouver  de  nouvelles  dou- 
ceurs dans  sa  retraite*^  Au  mois  de 
mars  1797  il  fut  nommé  député 
au  ccmseil  des  anciens  parle  dépar- 
tement de  l'Eure.  Mannontel  avoit 
^té  philosophe  ;  il  parut  religieux. 
Après  le  mouvement  du  x8  frac- 


MAHM^ 

tidor  de  Pan  5  ,  son  élection  fut 
cassée,  il  se  retira  a  Abboville  , 
village  près  de  Gaillon  ,  dans  le 
département  de  la  Seine -infé- 
rieure. Il  j  mourut  en  1798,  dans 
une  e^èce  de  chaumière  ^u'il 
avoit  achetée  ,  et  oii  il  vivoit  soli- 
taire ,  pauvre  ^,  et  oublie.  Ses 
principaux  ouvrages  sont ,  I.  Des 
Tragédies  ;  la  première  donnée 
en  1748  ,  est  Denys-le-Tjrran,  La 
jeu'uesse  de  l'auteur  fît  le  succès 
de  la  pièce ,  où  l'on  trouva  quel- 
ques beaux  vers;  elle  n'a  pas  re- 
paru'au  théâtre  depuis  sa  nou- 
veauté. Aristomène  ,  joué  eu 
1769,  fut  aussi  appfauai;  mais 
sans  survivre  de  même  aux  pre- 
mières représentations.  Cléomène 
parut  en  1751;  les  Héraclides^^ 
la  même  année  ;  Egyjttus,  en  i755; 
Venceslas  ,  en  ijSo  :  cette  der- 
nière pièce  est  deRotrou;  Mar- 
monte!  s'est  contenté  de  la  retou- 
cher et  d'en  supprimer  quelques 
longueurs.  Avec  ces  corrections  , 
elle  se  soutient  au  théâtre.  Hen- 
cule  mourant  fut  représenté  en 
1767.  L'auteur  ,  kPiigede  60  ans 
donna  Numitor  et  Cléopatre  : 
cette  dernière  tragédie  avoit  déjà 
paru  en  1701.  Marmontel  ,  plus 
de  trente  ans  après  la  disparition 
de  cette  pièce,  la  relit  sur  un  plan 
nouveau ,  mais  qui  n'eut  pas  plus 
de  réussite  que  le  premier;  le  su- 
jet, reconnu  poui*  impraticable , 
ui  offrit  cependant  quelques  dé- 
tails heureux  dans  les  trois  pre- 
miers actes  ;  les  deux  derniers 
entraînèrent  la  chute  complète  de 
l'ouvrage .II  .Des  Opéras  comiques; 
la  plupart  ont  obtenu  au  théâtre 
italien  de  grands  succès.  Les  in- 
trigues sont  simples  etnaturelles, 
et  le  poëte  y  possède  k  un  très- 
haut  degré  la  coupe  des  ariettes 
et  le  dialogue  musical.  On  cite 
entre  autres  pièces  la  Bergère 
des  Alpes  ^  Annette  et  Lulnn  ,  le 
Huron ,  Sjlimin ,  l^Ami  de  la  mtd^. 


{ 


Marm 

son  y  et  la  Fausse  Magie  :  cette 
*dertiière  oâre  plus  de  gàiélë  que 
)es  autres  ,  qui  à  leur  tour  pré^fn- 
lent  plus  de  sentiment  et  d'iu- 
térêt.  L'opéra  àe  LUciie  sur-tout 
"Csf  purement  écrit  ,  sagement 
êohduit ,  et  peut  passée  pour  un 
petit  chef-d'œuvre  eq  son  genre  ; 
Zémire  et  Azor  b fifre  d'agréables 
situations  ,  un  merveilleux  que 
l'imagination  adopte  aiiément  , 
parce  qu'il  est  bien  ménagé ,  et 
les  plus  heureux  motifs  'dû^hant. 
m.  T^es  Tragédies  Ifriques;  l'au- 
teur eut  fambition  d'occuper  les 
troië  théâtres  de  la  capitale.  Il 
donna  à  l'Opéra,  Céphale  et  Pro- 
çns,  en  1 775 ,  musique  de  Grétrj  : 
'cet  ouvraçe  fut  composé  pour  le 
mariage  Se  Louis  XVI.  Démo- 
phoon ,  en  1789,  musique  de Ché- 
rubini.  />iVfo«,  représentée  quatre 
ans  auparavant ,  se  soutient  avec 
éclat.  Les  situations  du  troisième 
acte ,  indiquées  par  Virgile  ,  sont 
dessinées  avec  art  et  intelligence  ; 
les  airs  y  sont  bien  coupés  pour  la 
musique.  :  celle  de  Piccim  /et  le 
jeu  brillant  et  passionné  de  ma- 
dame Saint-Huberti^  assurèrent  le 
SQCcès  dçcet  ouvrage.  Cependant 
ie  personnage  d^Enée  n'y  est  pas 
moins  froid  que  dans  le  poète  la- 
tin, et  dans  la  Oidon  de  Métastase, 
Îàe  Marmontel  a  imitée.  L'opéra 
e Roland, ]o\xée;ïi  i778,proaiùsit 
eiitiré  Marmontel'et  l'abbé  Arnaud 
♦la  guerre  la  plus  vive.  Le  pre- 
mier préféroit  la  musique  de  ric- 
•èii» ,  le  second ,  celle,  de  Gluck  ; 
*fc  premier,  en  retranchant  pi u- 
'jîenrs  scènes  du  Roland  de  Qui- 
nault ,  l'avoit  donné  ,  aihsi  reiait, 
k  son   musicien   favori ,    tandis 

2 ne  Gluck  travkiUoit  sur  le  Rb- 
ind,  sans  Corrections.  «  £li  bien! 
dit  Arnaud  ,  bous  aurons  nn 
Orlando  et  un  Orlandino.  »  Ce 
mot ,  rapporté  à  Marmontel ,  le 
mit  en  colère^  il  lança  diverses 
^igraj«mcs  «oxUi^ç   >oû  adver- 


MARM  207 

saîre ,  qui  lui  répondit  par  celle-ci  : 

Certain  contc«r,  d*aiBoiir-propre  gonffé, 

Qaoiqu'aux  Incas  tout  lecteur  ait  ronflé  ^ 

Se  croit  pétri  <l'fne  divine  pâte. 

Ce  monsieur-la  dont ,  pour  peu  que  l'on 

♦        tâte. 

On  a  bient^  plus  jquc  satiété  , 

Dont  les  mardis  de  Vaines  nous  embâte  , 

Refait  Quinauh  ,  joint  te  mort  au  vivant , 

Le  Ut  par-tour ,  et  puis  tout  bonnement 

Croit  qu'il  a  fait  les  opéras  qu'il  gâte. 

Dans  cette  guerre  d'esprit ,  Mar- 
montel fut  en  butte  aux  pam- 
phlets satiriques  les  plus  gros^ 
âiers  et  les  plus  viruiens ,  san/i 
avoir  eu  d'antre  tort  que  d'é-* 
noncer  son  avis  avec  modéra- 
tion ,  et  de  travailler  pour  Picr 
cini  ;  aussi  le  sage  Turgot  disoit- 
il  à  cette  occasion  :  «  Je  conçoi;i 
qu'on  aime  la  musique  de  .Gluck, 
mais  il  me  paroît  difficile  d'aimer 
les  gluckistes.  »  I  V.  Mjsis  çt 
Délie,  i*]^*  V.  U Observateur 
littéraire  ,  1746  ,  in-  12.  VI. 
La  Boucle  de  cheveux  enlevée, 
i74^,in-8«  :  traduction  en  vers 
français    du    poëme    de    Pope. 

VII.  L'Etablissement  de  l'Ecole 
militaire  ^  poëme,    1757,  in-8«. 

VIII.  Les  Charmes  de  V étude  , 
épître  ,  1 761 ,  m-  8"  :  elle  rem- 
porta le  prix  de  poésie  à  l'aca- 
démie française.  IX.  Discours 
de  réc^tion  à  l'académie  fran* 
çaise  ,  1763  ,  in-4".  X.  Adieux 
a  un  Danois  à  un  Français , 
1768,  in-8».  Xi.  Contes  Moraux^ 
3  vol.  in-i2  ,  traduits  dans  toutes 
les  langues  ;  offrant  aux  poètes 
des  sujets  de  pièces  pouf  tous  les 
théâtres  :  plems  de  finesse  ,  de 
portraits  agréables,  ils  eurent  un 
?rand  nombre  d'éditions  ,  et  des 
lecteurs  dans  toutes  les  classes. 
En  ce  genre,,  Marmontel  a  eu 
des  imitateurs  et  non  des  rivaux. 
La  Bergère  des  Alpes  ,  par*tout 
est  un  modèle  de  style  ,  d'in- 
térêt, et  d'une  noble  simplicité. 
L'auteur  a  aonoucé  qu'il   avoit 


j 


âoS 


MARM 


tracé  le  portrait  de  son  hétçSne 
d'après  fa  figure  ,  ^esprit  et 
le  caractère  dç  mademoiselle 
Gaucher ,  son  amie ,,  belle  , 
spirituelle  et  pleine  de  goût. 
«  Cet  auteur,  a  dit  un  cntiqu|^ 
un  peu  sévère  9  fut  un  littéra- 
teur  distinmié  ,  mais  paradoxal  ; 
un  poëte  dramatique  froid  ;  un 
écrivain  souyentphisdéclaraateur 
qu'éloquent  ;  un  versificateur  dur, 
mais  quelquefois  piquant  et 
original.  Une  foule  d  ouvrages 
médiocres,  dans  différens  genres, 
prouvent  les  ressources  de  son 
esprit  ;  ce'  n'est  que  dans  ses 
Contes  qu'il  a  montré  un  vrai 
talent ,  et  sa  conduite  dans  les 
clernières  années  de  sa  vie  lui  fit 
encore  f>lus  d'honneur  que  ses 
Contes.  »  XII.  Bélisaire  ,  1767  , 
iri-8^.  ft  Cet  ouvrage  ,  dit  La 
Harpe ,  est  d'un  genre  élevé  :  il 
est  trop  long ,  et  a  le  grand  dé- 
faut de  commencer  par  être  un 
roman ,  et  de  finir  par  être  un 
sermon  :  mais ,  malgré  ses  ~dé- 
i'auts ,  c'est  là  que  se  trouve  ce 

3 ne  l'auteur,  k  mon  gré  ,  a  fait 
e  plus  réellement  beau.  »  Le 
ftujet  étnit  bien  choisi,  les  six 
premiers  chapitres  sont  remplis 
d'intérêt ,  et  très  -  dramatiques. 
)J  est  fâcheux  que  dans  les  sui- 
vans  l'auteur  devienne  un  froid 

{>édagogue.  Les  principes  phi- 
osophiques  de  cet  ouvrage  le 
jfiren.t  censurer  et  condamner  par 
la  Sorbonne.  Marmontel  le  dé- 
siroit  fort  ;  une  censure  théolo* 
.gique  étoit  alors  un  des  grands 
moyens  de  faire  vendre  une  édi- 
tion. La  Sorbonne  puisa  dans 
le  i5*  chapitre  Zn  propositions 
qui  lui  parurent  dangereuses  ,  et 
les  condamna  dans  un  jugement 
intitulé  Indiculus  ,  auquel  Vol- 
taire ajouts^  assez  plaisamment 
l'épithète  de  ridicutus,  La  criti- 
que vigoureuse  et  bien  écrite  du 
professeujr  Coger  fit  plus  de  tort 


MAIIM 

k  bélisaire  que  Técrît  de  4a  âo«f» 
bonne.  .Cet  ouvrage  a  été  traduit 
en  grec  vulgaire  ,  et  imprimé 
à  Vienne  en  Autriche  9  1783 ., 
in- 12.  XIII.  Pharsale  de  ÎJicain  ^ 
traduite  en  français  »  1766 ,  a  voL 
in-8^,  Il  en  été  fait  une  second^ 
édition  en  177a.  XIV-  Poétique 
française  ,  5  vol.  in  -  8°.  On  jr 
trouve  une  raison  perfectionnée 
par  la  lecture  des  bons  auteurs, 
et  l'étude  profonde  de  la  langue. 
Ses  préceptes  sont  judicieux  ;  ea 
le  suivant ,  on  goûte  les  char^ 
laes  de  la  bonne  poésie  ,  et  on 
peut  acquérir  ce  tact  délicat , 
ce  goût  qui  sait  apprécier  avec 
justesse  les  beautés.  XV,  JEssaî 
sur  les  révolutions  de  la  musi-^ 
que  ,  lyyj  >  in-^*-  Les  admira*» 
teurs  passionnés  de  la  musique 
de  Gluck  soutenoieut  qu'elle  étoit 
seule  convenable  à  la  poésie  dra' 
ma  tique  et  à  Topera  ;  l'aiiteur 
s'élève  contre  Cette  opinion,  et 
prononce  qu'on  ne  peut  bannir 
de  la  scène  Ijrique  les  airs  des 
Piccini ,  des  Sacchini  et  des  Tra- 
jetta.  Il  prouve  que  la  nation 
française  a  toujours  passé  d*en* 
thousiasme  en  enthousiasme,  de 
Lullj  k  Bameau  ,  ^de  Hameau  à 
Grétrj ,  de  Grétry  k  Gluck.  Sa 
conclusion  est  qu*il  faut  admettre 
sur  notre  théâtre  lyrique  léchas^ 
italien,  le  seul  qui  lui  paroisse 
véritablement  musical ,  tandis 
aue  les  Italiens  ,  de  leor  cdté  , 
aevroient  quitter  leurs  plates  rap- 
sodies  ,  sans  intérêt  et  sans  boa 
sens  dans  les  paroles ,  pour  adop- 
ter notre  système  dramatique, 
plus  sévère  et  plus  judicieux; 
XVI.  Les  Incas  ou  la  Destnic* 
tion  de  F  empire  du  Pérou ,  1777, 
2  vol.  în-S*).  Le  fond  de  ce  ro- 
man ou  de  cette  espèce  de  poëmfr 
en  prose  est  historique  ;  mais  , 
malgré  sgs  omemens ,  et  se%  épi- 
sodes ,  il  intéresse  moins  que 
l'histoire.  On  y  trouve  des  moa- 


/ 


MARM 


SïARir 


aoj 


«mens  éloquens,  un  be«u  U-}pw,  dont  il  revit"  tons  les  «f 
Ueau  du  fanausme  et  un  «loge  I  tides  de  littérature  ,  dans  1'^^ 
Mtachant  de  Las    Casa*.  On  a    tion  de  Bouillon  îl'gTand  nom! 


■ 


observé  que  te  style  trop  uniïbrme 
de  cet    écrit    offroit    uûe    «on- 
tinuité  ^ÎDgnlière  ^de  vers  de  huit 
syllabes  ,  non  rimes.  L'épître  dé' 
dieatoire  aja  roi  de  Suéde  a  de  ! 
la  noblesse  sans  afFiectation  ,  et 
delà  force  sans  enflure.  XVII.  De 
l'Autorité  fie  Pusage  de  ia  langue, 
1785,  in-4-.  XVilI.  Elémens  de 
littérature  ,    1787  ,  6  vol.  in-12. 
C'est  l'un  àes  nieiileui^  ouvrages 
didactjqises  que  nous  possédions 
dans  notre  langue.  M armontel  y 
a  déposé    le   fruit  des    longues 
méditations  de  sa  vie    sur  l'art 
oratoire  ,   la.    poésie    et  les    ou- 
vrages les    plus  célèbres.  XIX. 
Les  Déjeuners  de  village  ,  1791 , 
i|i-i2.   XX.   UErreur   d'un  bon 
père^    1791  ,   in-ï2.  XXI.  Nou- 
tHfaua:   Contes  moraux  ,    1 702  , 
p  vol.  in^i2.  Quoiqu'agréables, 
ils  n'eurent  pas  la  réputation  des 

Sremiers.   «  En  écrivant  ceux-ci , 
it  M.  Morellet,   Marmonlel  vi- 
itoit  dans  une   grande    dissipa- 
tion, au  milieu  de  sociétés  bruyan- 
tes, où  l'on  ckerchoif  le  plaisir 
sous   toutes  les  formes ,  et  Tes- 
prit  dans  toute  sa  parure.  Il  a 
composé  les  derniers  lorsque  son 
mariag^e  lui  avoit  fiait  coûnoîtS 
une  vie  intérieure    moins  agitée 
et    plus     morale.    Ses    anciens 
contes  ,  fruits  d'une  imagination 
jeune  et  vagabonde,  sel  ressentent 
d'une    sorte     de   libertinage   de 
l'esprit.    Les    nouveaux  ,   écrits 
dans  une  situation  plus  calme , 
auprès  de  sa  femme ,  et  au  bruit 
des  jeux  de    ses   cnfans  ,   sont 
plus  près  de  la  nattire  ,  qui  se 
lait  mieux  entendre  k  la  matu- 
rité de  l'âge ,  et'  dans  le  silence 
des  passions.  »  XXII.  Jpologie- 
de  t académie  française  ,    i  yqa . 
XXIII.  Divers  morceaux  de  saine 
crilique,  founiis  k  ÏEnoYçlopé- 

T.  XI, 


bre  de  poésies  ,    insérées    dans 
1  Almanacb  des  Muses  et  les  Jour- 
naux. On  a  publié  quelques  ou- 
vrages posthumes  de  Marinontel, 
une  Logique  ,   Une  Grammaire, 
un  Traité  de  Morale  ,   une  His- 
toir^de  la  Régence ,  2  vol.  in-12, 
et  des  3fémoires  de  cet  auteur  , 
4  vol.  in-i2.  Ceux  qui  voudront 
le  connoître  très  en  détail ,  pour- 
ront l'apprécier  dans  ce  dernier 
ouvrage  ,  où  il  s  est  peint  d'une 
manière  aussi  fidèle  qnepiquante^ 
£n  1787  on  a  recueillf  les  œu- 
vres de  Marraontel,  en  32  vol. 
in-8%  ou  in- 12,    1787  -  180$. 
Marmontel  eut  beaucoup  de  ta- 
lent ,  un  talent  souple  ^  une  vaste 
littérature  ,   et   cependant   il  ne 
s  est    plaeé     au    premier     rang 
dans   aucun  genre  ,    parce  qu'il 
manquoitde  -énie ,  qui  seul  peut 
mettre  hors  de  page. 

I.  MARNE  (Jean- Baptiste 
de  )  ,  né  à  Douay  le  26  no- 
vembre 1699,  jésuite  en  1716, 
devmt  confesseur  de  Jean-Théo- 
dore de  Bavière,  cardinal,  évê- 
aue  el  prince  de  Liège ,  et  mourut 
dans  cette  ville  en  1756.  Nous 
avons  de  lui ,  l.  La  P^ie  de  saint 
Jean  Jyépomucène ,  Paris  ,  ijr^i  ^ 
^5^-*2.  II.  Histoire  du  comté  de 
JVamur  Liège,  1754,  in  -  40  , 
enrichie  de  plusieurs  dissertations 
critiques.  En  1^80  on  en  a 
donné  une  nouvelle  édition ,  ei 
2/oi-  in-8°  ,  Bruxelles,  augmen- 
tée de  la  vie  de  l'auteur ,  et  de 
notes  par  M.  Paquot  ,  qui  dit 
que  «  cette  histoire  est  sans  con- 
tredit la  mieux  écrite  que  nous 
ajions  parmi  toutes  celles  des 
provinces  belgiques  ,  çt  presque 
la  seule  qui  mérite  le  nom  d'his- 
toire. » 

*  n.  MAIUVÈ(  Louis- Antoiae 

-    '4 


I 


J 

lp 


■ 

*de) ,  architecte  et  graveur  du  roi, 
né  en  1675 ,  mort  k  Paris  en  i355, 
a  dessiné  et  gi-avé-  loî  statues , 
lés  plus  belles  de  Tantiquité ,  et 
5ôo  planches  iiisérées  dans  trois 
volumes  in-foliô ,  sujets  de  l'an- 
cien et  du  tiouvèau Testament,  d'a- 
près différehs  thàttrei  :  il  dédia 
cette  collection  li  là  reine  en  1729. 

I.  MARrîEZIA  (  Clâude-Gas- 
pard  de  } ,  chahtVinè  et  cotnte  de 
fijon  ,  mOrt  Vei*s  i*fS5  ,  a  publié 
cfes  Réflexions  iufr  THistoii^e  de 
France,  1^65,  in-ia,  et  une 
Of^ison  Jknèbrè  d^  Louis  Xf^  y 
1774,  itt-4*; 

t  tl.  MARNEZIA  (Glatfde- 
Francéis- Adrien  dx  L^zàr,  thar- 
qliis  le) ,  né  è  B^ahçon  ,  et  mdrt 
àPari^  eh  kdoo,  à  Vêtge  dti  6$  ans, 
seivitdah»  l«  irëgiitient  du  i^pi ,  et 
«Itûttèi  Tétai  militaire  peur  se  livrer 
ehlièrèM^nt  ^  là  littérature.  Ses 

Î>oésies  ont  de  Ift  douceur  et  de 
'bttrmonie  ;  son  style  en  prose  est 
agréable  et  pur.  ïVomraé  député 
de  la  noblesse  du  bailliage  d'Aval 
aux  étals-gènéraux ,  en  178^;  il 
pa^-^a  dans  la  chambre  du  tiers- 
état  ,  et  favorisa  les  premières 
iî^noyations  5  ttiais  il  s'arrêta  bien- 
tôt lorsqu'il  »'ap«rç«A  que  les  fac- 
tieux vouloient  abuser  des  idées 
philosophiques  :  il  s'opposa  k  Tad- 
mïssion  des  comédiens  aux  droits 
de  citojeas  actifs ,  en  fondant  son 
Opinion  sur  le  sentiment  de  J.^J. 
ifousseau.  Après  la  session  de 
l'assemblée,  prévoj^ant  les  trou- 
bles que  les  successeurs  des  cons- 
tituons alloient  faire  naître ,  i] 
q^uitta  la  France  pour  se  réfugier 
en  Amérique  sur  les  bords  du 
Scioto.  La  il  crut  trouver  la  paix; 
mais  l'amour  de  son  pays  \y  ra- 
mena eu  1793.  Arrêté  aussitôt,  (1 
resta  onze  mois  dans  les  prisons, 
ilénué  de  tout.  Mis  en  liber  té  après 
la  <5iiule  de  Robespieri^ ,  il  périt 


MAIlH 

lirïentôt  victime  des  mtftuc  dont  it^' 
(  ayoit  puisé  le  germe  dans  sa  dé^ 
tehtion.  Il  «a  ^issé ,  I.  Essai  sur 
là  Nature  champêtre  ,    poëme  > 
avec  des  notes ,  1787,  in-8*».  Lès 
détails  heureux  qu'il  renferme  le 
font  lire  avec  intérêt.  La  a*  édi- 
tion, revue  et 'corrigée,  avec  le 
nom  de  l'auteur,  imprimée  k  Pa- 
riâ  en   1800  ,  in*8<*^  est  sous  le 
titre ,  Des  Paysages,  où  Essai,  etc. 
II.  Essai  sur  la  Minéralogie  du 
bailliage  d'Orgelet  en  franche^ 
Comté  y  1778 ,  m-8^.  III.  Le  Bon- 
heur  dans  tes  campagnes ,  Neuf-  • 
châtel  et  Paris ,  1788,  in-8o.  IV. 
l*lan  de  lecture  pour  une  jeune 
Dame ^  Paris,   1784,1*1-18  :  la 
seconde  édition  ,  augmentée  d'un 
supplément  et  de  divers    mor- 
ceaux de  littérature  et  de  morale, 
parut  k  Lausanne,  1800,   in-8<*« 
V.  Lk  Famille  vertueuse ,  ^  ro- 
mafa  in-ï2.   VI.   Lettres    sur  le 
Scioto ,  in'8«  ;  elles  sont  au  nom- 
bi^ede  trois.  VU.  Plusieurs  Pièces 
de  vers  insérées  dans  l'Almanach 
diés  Muses  et  dans  quelques  Jour- 
naux. Vllï.  l^  Foyageur  natU" 
raliste  y  ou  Instructions  sUr  les 
moyeni  de  rasserhbler  les  objets 
d'histoire    ftaturelle  ,   et  de  les 
bien  cottsen»^r,  traduit  de  Tan- 
j^fciis ,  Amsterdam  et  Paris ,  1775^ 
iti-12.  L'auteur  de  l'ouvrage  ori- 
einial  est  John  Coaklej.  Il  travaiU 
loit ,  lorsqu'il  mourut ,  k  nn  grand 
oui>rage  dans   lequel  il  vouloit 
prouver  que  les  principes  de  la 
véritable  philosopnie  étoicnt  les 
mêmes  que  cei^i^  de  la  religion. 

t  I-  MARNTX  (  Philippe  de  )  ^ 
seigneur  du  Mont- Sainte -Aide-* 
gonde,  né  à  Bruxelles  en  i538  , 
disciple  de  Calvin  k  GenèVc  , 
se  rendit  très  -  habile  dans  les 
langues ,  dans  les  sciences  et 
dana  le  droit.  A  peine  de  retour 
aux  Pajs-Bûs  ,  il  fut  contraint  d'eu 
sortir  ^  et  se  r«^r^  dans  le  Pala^ 


MARN 

lînat ,  où  il  fut  conseiller  ecclë^ 
siastique  .de  Fél^cteur.  Mais  Char'- 
les-Louis-Guillaume ,. prince  d'O- 
range, l'ayant  redemandé  quel- 
que tempis  après  ,  l'employa  avec  |  et  la  âédist  à  Tinfante  Isabelle- 
utilité  dans  les  affaires  les  pins  Claire-Eugénie,  veuve  decetar- 
'^    "  '  '  *       '  '  chjduc.  Cin   a  encore  de  lui  un 

ouvrage     intitulé      Représenta'^ 
lions  ^  dont  le  catalogue    d'Ox- 


MARO  ait 

duc  Albert ,  souverain  des  Pays- 
Bas  ,  dont  il  se  dit  vassîil.  Il  en 
donna  une  seconde  édition 'fort 
augmentée  quelques  années  après. 


importantes.  Cefi^t  lui  qui  dressa 
le  formulaire  de  l'alliance  par 
laquelle   plusieurs  seigneurs  des 

Pays-Bas  s'opposèrent  enj566  au  ]  fordmarquerédition  de  Bruxelles , 

1622  g  in-4'. 

I.   MAROLLES  (  Claude  de)  , 

fentilhomme  de  la  province  de 
^ouraine  ,  mérita  ,  par  sa  yaleur, 
son  adresse -et  sa  probité  ,  d'être 
fait    gentilhomme    ordinaire  da 
roi ,  Jieuteuaut  des  centrsuisses  , 
et  maréchal  de  camp.  Il  porta  le^ 
armes  de  bonne  heure  ,  et  se  si-^ 
gnala  dans  diverses    occasions  , 
sur-.^ut  dans  un  combat  singu- 
lier contre  MarivauU  ,«en   i58a. 
Celui'i'ci  ayant  défié  Marolles  ,  le 
combat  se  donna  avec  grand  ap- 
pareil aux  portes  cle  Pans ,  le  len- 
demain de    l'assassinat    du    roi 
Henri  III.  Marivault,    capitaine 
des  gardes  de  ce  prince ,  cherchoit 
a  en  venger  la  mort ,  en  défiant 
au  combat  quelqu'un  de   ses  en* 
nemls.  Marolles  ,  zélé    ligueur  y 
se  présenta.  Marivault  rompit  sa 
lance   dans    la  cuirasse  de    son 
adversaire  ,  qui   en  fut  faussée  ; 
et  l'antre    porta   si   adroitement 
son  coup  aans  l'œil   (\e  son  en- 
nemi ,  <Ju'il  y  laissa  le  fer  de  sa 
lance  avec  le  tronçon ,  pénétrant 
jusqu'au  derrière  de  la  tnte.  Le 
royaliste,  renversé  par  terre ,  ex- 
pira dans  un  demi-quart  d'heure, 
en  proférant  ces  généreuses  pa- 
roles :  «  Que  le  plaisir  de  vaincre» 
auroit  été  contrebalancé  par  la 
douleur  de  survivre   au  roi  son 
maître.  «Marolles  n'exigea  d'autre 
marque  de  sa  victo're  que  Tépée 
et  le    cheval  du  vaincu.   On  le 
ramena  h  Paris  en  triomphe,  au 
spn  des  tf'ompettes  et  au  miliçti 


tribtinal  de  l'inquisition.  Elu  con- 
sid   d'Anvers ,    il   défendit  cette 
ville  coiktre  le  duc  de  Parme  en 
1584)    et   mourut   à  Leyde   en 
iSqS  ,  dans  le  temp^  qu'il  travail- 
loit  à  une  Version  flamande  de 
la  Bible.  On  a    de  lui  ,  i.  Des  | 
Thèses  de  controverse ,  Anvers  ,  . 
i58o  ,  in-foi.  II.  Une  Épitre  cir- 
culmre  aux  prùtestans,  III.  Apia- 
rium ,  sive  Alvearium  romanwn  , 
Bois-le-Duc,    1571;  ouvrage    où 
l'on  trouve  des  germes  d'athéisme , 
réfuté  victorieusement  par  Jean 
Coens  ,  curé  à  Courtrai.  IV.  Ta- 
bleau où  on  moiûre  ta  differenjce 
entFle  la  religion  chrétienne  et  le 
,  papisme  9  Leyde,  15.99  >  *o-8<>.  La 
haine  contre  l'Eglise    catholique 
fait  le  caractère  de  tous  ces  ou- 
vrages. De  Thon  reproche  à  Mar- 
nix  d'avoir  mis  la  religion  en  ra- 
helaiseries*  Il    faut  encore  dis- 
tinguer   i^u  nombre  de  ses  ou- 
vrages   sa    T^raduction    en    vers 
hollandais  des  Psaumes  de  Da- 
vid. «  Cet  homme  ,  d'un   mérite 
vraiment  rare ,  éc  ri  voit  avec  une 
pureté  peu  commune  sqn  idiome 
natal.  La'  versification  hollandaise 
ne  lai  a  pas  moins  d^obligation 
que  la  langue.  » 


*ÎL  MARNIX(Jean  de), 
baron  des  Potcs  ,  etc. ,  connu 
par  un  ouvrage  intitulé  Résolu- 
tions politiques  on  Maximes  d*PS' 
tat ,  qu'il  lit  imprimer  à  Bruxelles 
en  i6iT2 ,  in-4* ,  et  qui  contient 
d'assez  bonnes  choses  ,  sur-tout 
AUX  marges.  Il  le  dédia  2i  l'archi- 


/< 


213  MARO 

fies  acclamations  publiques.  Les 
ianatiquos  prédicateurs  de  la  Ligue 
firent  son  panégyrique  en  chaire, 
et  ne  craignirent  pas  de  le  com- 

Î)arer  à  David  vainqueur  d'e  Go- 
iath.  Marolles  signala  son  cou- 
rage en  France ,  en  Italie  ,  en 
Hongrie  et  ailleurs  ,'  et  mourut 
en  io53,  à  67  ans ,  regardé  comme 
un  héros  qui  mêloit  la  rodomou- 
tade  à  la  bravoure.  Il  ne  se  faisoit 
saigner  que  debout  et  appuyé 
sur  sa  pertuisane  ,  sous  prétexte 
.  qu^un  nomme  de  guerre  ne  doit 
répandre  son  sang  que  les  armes 
à  la  main. 

/fil.  MAROLLES  (Michel  de), 
ïils  du  précédent ,  entré  de  bonne 
heure  dans  Tétat  ecclésiastique  ; 
obtînt ,  par  le  crédit  de  son  père , 
deux  abbaves  ,  celle  dé  Beau- 
gerais  et  cefle  de  Villeloin.  Né  avec 

•  une  ardeur  extrême  pour  l'élude, 
de  Marolles  la  conserva  jusqu'à 
sa  mort.  Depuis  l'année  1619  , 
qu'il  mit  au  jour  la  Traduction  de 

^    Lucain^  jusqu'en  1681  qu'il  pu- 

.  blia ,  in-4'*  ?  V Histoire  des  comtes 

'  d Anjou  (  \fojez  Foulqt^s  ,  n»  IV) , 

il   ne    cessa   de    travailler    avec 

une   applicaUon    infatigable.    Il 

rattacha  sur-tout  à  fiaire   passer 

les    atSeurs  anciens   dans  notre 

,  langue;  mais   ij    les  travesti  t.  en 

moderne  ,  qui  n'a  ni  le  go<\t  ni  les 

grâces   cïe  l'antiquité.  Les  fleurs 

les  plus  brillantes  des  poètes  se 

fanèrent    entièrement  entre  ■  ses 

.  mains.  S'il  ne  fut  ni  le  plus  élé-; 

âant  Ai  le*  plus  fidèle  des  tra- 
ucteur's  ,  on  liû  a  du  moins  l'o- 
bligation d'avoir  frajé  le  chemin 
à  ceux  qui  vinrent  après  lui.  La 
plupart  le  traitèrent  avec  indé- 
cence dans  leurs  préfaces  ^àprès 
«voir  profilé  de  son  travail.  L'abbé 
de  Marolles  avoit  beaucoup  d'é- 
rudition ,  et  il  se  signala  dans  tout 
le  coms  de  sa  vie  par  son  amour 

*  |iour  les  arts.  Il  lut  un  des  pre-- 


BÏARO 

miers  qui  recherchèrent  avec  soîit 
les  estampes.  Il  en  fit  un  Recueil 
de  près  de  100,000,  qui  fut  dans 
la  suite  uh  des  omemens  du 
cabinet  du  ror.  Il  se  mêla  d'être 
poète ,  et  enfanta  ,  en  dépit  d'A- 
pollon, 133,124  vers  ,  parmi  les- 
quels il  y  en  a  deux  ou  trois  de 
bons.  Il  disoit  un  jour  a  Lanière  : 
«  Mes  \ers  nie  coûtent  pet^.  —  II* 
vous  coûtent  ce  qu'ils  valent ,  lui 
répondit  ce  satirique...  »  L'abbé- 
de  Marolles  prétendoit  «  que  la 
multitude  des  mauvaises  versions 
qu'il  avoit  faites  devoit  le  mettre 
çiu  niveau  de  ceux  qui  n'en  avoient 
fait  que  peu ,  mais  bonnes.  » 
On  aimeroit  autant  la  vanité  d'un 
manœuvre ,  qui  prétendroit  avoir 
droit  de  prendre  place  parmi  les 
habiles  architectes ,  parce  qu'il 
auroit  bâti  un  grand  nombre  de 
chaumières.  Son  ame  étoit  mâle  , 
autant  que  son  style  étoit  ram- 
pant. Il  écrivoit  pour  le  plaisir 
u écrire,  sans  penser  à  aller  par 
cette  voie  à  la  fortune.  Dans  l'é- 
pître  dédicatoire  de  ses  Mémoi^ 
res  il  détourne  ses  parens  et  &efi 
amis  de  s'appliquer  comme  lui  à 
l'étude  ,  s'ils. pensent  qu'elle  serve 
à  leur  gloire  et  à  leur  avance- 
menjt.  «  Crojez-moi ,  leur  dit-il , 
messieurs  ,  pour  prétendre  anx 
faveurs  de  la  fortune ,  il  ne  faut 
que  se  rendre  utile  et  complai- 
sant à  ceux  qui  6nt  beaucoup  de 
crédit  et  d'autorité  ;  être  bien  fait 
de  sa  personne  ;  flatter  les  puis- 
sances; souffrir  de  leur  part,  ea 
riant,  toutes  sortes  d'injures  et 
de  mépris,  quand. ils  trouvent 
bon  d'en  agir  de  la  sorte  ;  ne  se 
rebuter  jamais  de  mille  obstacles 
qui  se  présentent  ;  avoir  un  frôut 
d'airain  et  un  cœur  de  rocher  ; 
insulter  les  gens  de  bien  injuste- 
ment persécutés;  dire  rarement 
la  vérité,  et paroître dévot,» même 
avec  scrupule ,  quoique  l'on  ai>an- 
dooxie  toutes  choses  pour  ses  in* 


MARO 

tërêts  :  après  cela ,  tout  le-  reste 
est  presque   inutile.    Mais    quoi 
qu'il  en  soit,  ne  faisons  pas  le 
mal ,  afin  qu'il  en  arrive  du  bien. 
Révérons  les  puissances  souve- 
raines avec  tous  le^  respects  qui 
leur  sont  dns  ;  souvenons  -  nous 
que  la  courte  /durée  de  notre  vie 
nous  défend  de  concevoir  ici-bas 
de  longues  espérances ,   et  que 
nos  jours  s'écoulent  tandis   que 
nous  parlons.  »    Ces   réflexions 
marquent  assez  .la  façon  de  pen- 
ser ae  l'abbé  de  Marolles  et  la 
trempe  de  son  caractère.  Il  mou- 
rut à  Paris  le  6  mars   1681,    à 
S I   ans.  Il  av«it  eu  soin  de  faire 
imprimer  avant  sa  mort ,  à  l'imi- 
tation du  président  de  Tliou ,  ses 
hfémoires  y    publiés   en    i755  à 
Amsterdam  (Paris),  "par  rabbé 
Gonjet,  en  3  vol.  in-12.  C'est  un 
mélange  de  qu^ques  faits  inté- 
ressans>  et  d'une  mfinité  d'anec- 
dotes minutieuses.  Mais ,  quoique 
foiblement   et  même    platement 
écrits ,  on  ne  les  lit  pas  sans  plai- 
sir, parce  que  ces  petites  choses 
i>eignent  l'homme  et  les  hommes. 
Dn  a  encorç  de  l'abbé  de  Marolles , 
l.Des  Traductions  plates,  alon- 
{^éts  ,  et  souvent  peij  fidèles ,  de 
t^laute,  deTérence,  dfe  Lucrèce, 
]*aris,  i65o,  in-8»;  de  Catulle  et 
fîe  Tibulle,  Paris,  i653^  iil-S»  ; 
<îe  Virgile,  d'Horace,  de  Juvénal, 
«!e  Perse,    de  Martial,   i655,  2 
\ol.  in-8*.  C'est  à  la  tête  de  cette 
traduction    que    Ménage    mit    : 
L'pigrammes  contre  Alartial.  On 
4]  oit  au    même  auteur    d'autres 
Traductions ,  de  Stace  ,  d' Au  re- 
lus-Victor,  d'Ammien-MarcelJin, 
lie  Grégoire  de  Tours ,  2  volumes 
i:i-8«;  d'Athénée,   Paris,    1680, 
in-4®  :  celle-ci  est  très-rare  et  se 
vand   très-cher.    Les  moins   es- 
timées de  ces  versions  sont  celles 
des  poètes ,  quoiqu'elles  lui  aient 
beaucoup  plus  coûté.   Lestang, 
ilansses  Règles  ds  bien  tradiûrey 


MARO 


31 


S 


midtraita  un  peu  l'abbé  de  Ma- 
rolles ^  qui    s'en    plaignit  vive- 
ment. Le  censeur  prit  le  moment 
où  il  alloit  faire  ses  pâques  pour 
l'apaiser.  Marolles  ne  put  s'em- 
pêcher de  lui  accorder  son  par- 
don ;  mais  quelques  jours  après 
il  lui  dit  «  qu'il  le  lui  avoit  extor- 
qué. —  Monsieur  l'abbé  ,  lui  ré- 
pliqua   Lestang,   ne   faites    pa^ 
tant  lé  difficile;  on   neut  bien  ^ 
quand  on  a  besoin  d  un  pardon 
général,  en   accorder   un  parti* 
culîer.  »  .  IL  Une  Suite  de  VHi» 
toire  romaine  de  Coëflefeau,  ml 
folio.  C'est  Virgile  continué  pa^ 
Stace.  lll.  Une  mauvaise  Fersiom 
du  Bréviaire  romain,  4  vol.  in-8".. 
IV.  Les  Tableaux  du  temple  des 
Thuses ,  tirés  du  cabinet  de  FavA:- 
reau  ,  sont  prisés  des  curieux.  II9 
virent  le  jour  k  Paris  en   i655  , 
in-folio;  mais  cette  édition  a  ét^ 
effacée  par  celle  d'Amsterdam  , 
1733,  in-folio.  Les  planches  de 
la  première  furent  dessinées  pfwr 
Diépenbeck,  et  gravées   la  plu- 
j)art'par  Bloëmaert.V.  Cet  infa- 
tig^able  écrivain  avoit  commencé 
à  traduire  la  Bible.  Il  inséra  dans 
sa  yersion  les  notes  du  fameux 
Isaac  La  Pejrère.  Le  chancelier 
Séguier  en  fit  suspendre  Fimpres- 
sion,  et  l'archevêque  de  PaHs , 
de  Harlay  ,  en  fit  saisir  et  briUer 
presque    tous    les    exemplaires* 
C'est  pour   cela   qu'il    ne    nous 
reste  que  la  Trofluction  des  livres 
de  la  Genèse ,  de  l'Exode ,  et  des 
23  premiers   chapitre^  du  Lévi- 
tique.  Cette  version   imprimée  k 
Paris  en  i6j  i  ,in-fol. ,  est  fort  rare» 
VI.  Deux  Catalogues  d'estampes, 
curieux  et  recherchés  ,  publiés  en 

1 666,  in-a°,  et  167*2,  in-i  2.  VII,  Ca- 
talectes  ,  ou  'Pièces  choisie^  des 
anciens  poètes  latins  ,  depuis  En- 
nius  et  Varron  jusqu'où  siècle  dé 
f empereur    Constantin  ,  '  Paris  > 

1667,  in-8*,  et  1675,  in-4*.  L(* 
plus  grand  mérite  de  ce  recueil 


ai4  MARO 

est  la  rkreîé  :  Fabbé  de  MaroUes 
le  fit  imprimer  pour  le  denner  à 


MARO 

En  1469,  Paiiltl  envoya  encore 
des  instructions  aux  maronites  » 
k  la*prière  du  patriarche  qui  les 
avoit  demandées.  En  1S16 ,  le  pa- 
triai^h'e  assista  au  5*  concile  de 
La'ti^au.  On  voit  encore  des  mar- 
ques d'union  des  maronites  avec 
les  pàpés  Clément  VIÏ  en  1^16  et 
i53i  ,  avec  Grégoire  XIII  en 
1577  et  i584,  avec  Clément  VIII 
en  iSgô,  avec  Paul  V  en  161  a. 
Clément  Vïïl  envoya,  en  la  même 
année  i5o6  ,  le  père  Jérôme  Dau-. 
dini,  jésaile  >en  qualité  de  nonce  , 
aux  mafonites  ad  liiont  Liban  » 
dont  il  a  donué  une  relation.  La 
langue  dont  se  sei\ent>les  maro- 
notes  ,  tient  un  peu  de  la  langue 
syriaque. 

*  MARONE  (  André  ) ,  né   à 

Pordetione  dan^  Iç  Erioul ,  mais 

originaire  de  Brescia  y  fut  d'abord 

maître  d'école  à  Venzone  ,  passa 

leur  c&arité ,  et  par  les  boas  irai-  1  ensuite  à  la  cour  d'Alfonse  I"  , 


ses  amis. 

I.  MARON ,  un. des  héros  grecs 

Îui  se  sacrifièrent  au  passage  des 
.  'bermopyles,  sous  Léonidas.  Il 
Sm  révéré  comme  un  dieu. 

t  IL  MARON  (Jean  )  ,  pa- 
triarche syrien,  fondateur  du  Mo- 
nastère de  Saint  -  Maron  ,  près 
d*Apamée  ,  a  la  fin  du  y*  siècle  , 
selon  le  sentiment  d'Assémaiii. 
Fauste  Nairon,  savant  hiaronile 
à  Rome,  fait  remonter  l'origine 
des  chrétiens  du  rit  syrien ,  -sou- 
niis  à  l'Eglise  romaine  ,  à  un 
célèbre  anachorète  ,  St.  Maaon  , 

2ui  viVoit  a  la  fin  du  4*  siècle; 
lette  o][iinion  est  moins  probable 
que  la  précédente.  Quoi  qu'il  en 
soit',  les  maronites  sont  des  chré- 
tîens  du  moût  Liban  en  Syrie, 
'distingués  par  leurs  vertus ,  par 


temens  qu'ils  font  éprouver  aux 
étrangers  qui  voyagent  cheveux. 
Ils  habitent  un  grand  nombre  de 
villages,  gouvernés  par  un  prêtre 
'pour  le  spirituel ,  et  par  un  chef 
pour  le  civil.  Leurs  prêtres  sont 
mariés  ,   mais  Us  n'en  sôut  pas 
mojns  attachés  pour  le  dogme  k 
l'Eglise  catholique,  qu'ils  ont  sou- 
Vent  défendue  contre  les  sohisma- 
tiques  grecs.  L'union  des  maroni-^ 
tes  avec  l'Église  ifom'aiùe  se  reff  oi- 
'dit  cependant  depuis  la  ruine  des 
affaires  des  latins  et^  Orient  ;  Mais 
'depuis  elle  s'est  renouvelées  car 
l'an  i445>  ^oïls  le  pontificat  d'Eu- 
gène IV ,  Aûdré ,  archevêque  de 
Colocsa  en  Hongrie  ,  fut  envoyé 
J)ar  ce  pape  en  life  de  Chypre,  et 
y  réduisit  a  l'obéi^jiance  del'Église 
romaine   Tîmoûiée,    hiétropoli> 
tain  des  mardnites  qui,  ne  pou-' 
vaut  se  rendre  a  Rome  comme 
'l'antre, ^our.  faire  crtte  l'éunion 
d'une  manière  plus  Solennelle  ,  y 
envoya  uu  T>rêtt-e  nomiàé  I^aao. 


duc  dp  Ferrare  ,  et  enfin  à  celle 
de  Léon  X  ,  qui  lui  ouvrit  un 
champ  vaste   et    digne   de  son 
talent.    Giraldi  ,   Valeriano  ,    et 
d'à  utiles  écrivains  de  son  temps  ^ 
qui  l'ont  Connu  et  entenehi ,  rap- 
pbi'tènt  des  choses  extraordinaires 
de  sa  facilité  à  imprchisèr  en  la- 
tin sur  le  'premier  sujet  donné. 
Au  Ion  de  la  viole  dont  il  jouoit, 
il  commençoit  k  faire  àiQs  vers  ,  et 
plus  il  avançoit,plus  augihentoient 
en  lui  la  grâce  ,  la  facilite  ,    la 
veçve  et  l'élégance.  La  Vîvacifé  de 
son  regard,  la  sueur  qui  l'inou- 
doit,  le  gduflement  de  ses  veines , 
le  feu  intérieur  qui  les  brûloit, 
tenoient  les  auditeurs  dans  l'au- 
xiété  et  Tétonnement ,  et  leur  fai- 
soient  Croire  qtle  Maroue  leur  di- 
soir  des  choses  depuis  lotrg- temps 
méditées.  Il  dodna  des  preuvesi 
fréquente^  de  son  talent  devant 
Lëoti  X ,  qui  le  t'écomj)ensa  patr  te 
don  d'un  bénéfice  siUïé  dans  le 
diocèse  de  CapOUt*  Maroue  vécut 


MARO 

iiQDorë  et  respecte  à  la  eonr  de 
•  LéonX;  mais  sous  lepoiitificat  d'A- 
drien VI ,  qui  re^ardoit  les  poètes 
^  comme  des  idolâtres,  il  fut  chassé 
du  Vatican  ,  et  n'y  revint  que 
sous  le  règne  de  Clément  VII.  Il 
étoit  a  Rome  en    iSo^j  ,  époque 
du  sac  «Le  cette  \iUe  ;  il  y  supporta 
les  traitemens  les  plus  cruels ,  et 
n'obtint  la  liberté  qu'à  force  de 
sacrifices*  Il  pensoit  à  se  retirer 
à  Capbue  pour  y  vivre  de  son  b^ 
néficev  mais*  le  désir  de  recouvrer 
^es  livres  Farrêta  k  Rome  :  il  y 
traîna ,  pendant  plusieurs  mois , 
nne  existence  misérable,  fut  aban^ 
donné  de  tout  le  monde,  et  mou- 
rut de  besoin  dans  une  pmvre 
batellerie ,  en  1627 ,  &  V^^e  de  53 
^ns.  On  tro^:ve  un  catalogue*  du 
petit  nombre  d^ouvrages  que  Ma- 
rone  a   fait  imprimer  ,  dans  les 
Notizie  de*  letterati  del  Friuli  de 
Lirutî ,   tom.  II ,  page  98.  Paul 
Jove  Pa  célébré  dans  ses  Eloges  , 
(p.    m-  i35  Fïror.  DocL  )  Add. 
Pi^.  Valer,  De  litterat,  ùi/elic»  , 
liv..  II ,  p.  541^.  Octavio  Rossi  , 
Eiog.  Histor,  di  JSresciane  y  pag. 
5o8. 

M  A  R  O  N I.  Voyez  Litolphi 
Maaoni. 

MAROSIE>  dame  romaine , 
fiUc  de  Théodora ,  et  sœur  d'une 
autre  Tbéodora,  monstre  d'im- 
pudicité  et  de  scélératesse ,  ne 
lui  fut  pas  inférieure  en  méchan- 
ceté. Sa  beauté^  ses  charmes  et 
son  espiît  lui  soumettant  les 
cœurs  des  plus  grands  seigneurs 

'  de  Rome ,  elle  s'en  servit  pour 
faire  réussir  ses  desseins  ambi- 
tieux ,  s'empara  du  château  Saint- 

.  Ange,  et  destituâtes  papes  à  sa>fan- 

-  taisie.  Elle  fit  déposer  et  «périr 
Jean  X  en  938 ,  et  plaça  eoT  gSi , 
sur  le  troue  pontiâcal  /Jean  XI , 
qu'elle  avoit  eu  du  duc  de  Spo- 

•  lette.  lUarosieay oit  d'abord  épousé 
«Adclbert; -diaprés  lamart  a»  son 


MARO 


:)i5 


épout ,  elle  se  maria  ^  Gui,  fil^ 
du  mèm»  Adelbert.  Gui  étapt 
mort',  elle  eontnucta  un  Iroisiènje 
mariage  avec  Huguç^ ,  beau-frè^e 
de  Gui.  Albjéric  $on  fils ,  qu^e 
avoit  eu  d'AdeI}>ert,  ayant  reçu 
un  soufflet  de  ^e  Jiugues ,  ai- 
^ef ttWa  ses  i^vâs  çn  0^9  >  le  chas^ 
de  Eonie,  e^  mit  Jean  X| ,  JSfqn 
frère  iM<érija,  m  prison  avec  sa 
s«eur^  bquelli^  mom'iU  misera- 
blement. 

t  ï.  MAROT .(  Un  ou  Jetap  J, 
né  à  M»t|iikiu  ,  >illa|^e  près  <}e 
Caen  ep  f^ormandie^  Tau  14^7  > 
ou  en  i4§3  selon  l'iibbé  Go^i 
gct ,  fut  pêne  de  Clément  Ma^ot. 
bon  éducation  fut  si  négligée 
qu'on  ne  lui  fit  pa^  seulçmeiit 
îupprendve  le  latin  ,  mais  spn 
penchant  le  portant,  au^:  belles- 
lettres  et  à  I9  poésie ,  il  y  fit ,  pftr 
l'Ilkeurease  disposition  de  son  n|i- 
Xurel,  des  progrès  que  d'auti-es 
n'auroient  pu  faire  qu'avec  beau- 
Coup  de  travail  ^t  d^art.  Ce  poëte 
vécut  pauvre  e^^i'eut  de  biens  qye 
ceux  qu'il  reçut  delà  cour,  et  pa^-- 
ticulièrement  de  la  duchesse  Anne 
de  Bretagne  ,  depuis  reine,  de 
France ,  qui  se  l'uttî^cha  en  qualité 
de  secrétaire.  Aussi,  en  tête  de  sjss 
écrits ,  prend -il  le  titre  d'escçi- 
vainet  de  poêle  de  la  roype.  M^rot 
vécut  sous  les  règnes  de  Louis  XII 
et  de  François  !«' ,  qui  le  nomma 
son  valet  oe  chambre  ,  et  mourut 
vers  i5x7  ,  â^  de  60  ans,  après.  ^ 
s'être  mari^  à  Cahors  ,  pu  u  se 
retira  sur  b  ^n  de  &gs  joiirsf  Ses 
poésies  furent  fort  goûtées  de  s^n 
temps  ;  &ti  ouvrfiges  en  vers  sont  : 
Description  de  deux  voyages 
de  Low,s  )CH  à  Gd/ies  eC  à  re- 
nise,  Paris,  i532,  in-8";  Doc- 
trinaldes  pnn^esfie.s  et  nobles  dç,-. 
mes  ,  ^eu  ^4  roadeai^x  ;  Epitres 
d('S  dames  de  Paf\$  au  rxfi  Fran- 
ç.oiS  /"'  ;  AkklreaJ^plfres  dus  dames 
dv.  Paris  atisp  coiffa  isans  de  France: 


^i 


■^i .. 


2l6 


MÀRO 


'  étant  en  Italie  ;  Chant  royal  de  la 
Conception  de  Notre-Dame ,  cin- 
quante ropdeaux ,  etc. ,  etc.  Ces 
ouvrages  ont  été  réimprimés  à  Pa- 
ris en   173*2',   in-8»,  îlans  la  coi- 
leClionde  Coustelier.  Marofavoit 
de  l'imagination  ,   sans   avoir  ni 
Tenjouement  ni  la  facilité  de  son 
lils.  Il  peint  assez  bien  et  s'expri- 
uiç  quelquefois  avec  force  ;  mais 
souvent  aussi  il  se  néglige  trop  ^ 
le  tour  de  sa  phrase   en  devient 
obscur,    et  l'on  trouve   chez  lui 
plusieurs  vers  qù  le  mauvais  ar- 
rangement des  mots  détruit  abso- 
■  Inmei^t  la  versification.  Un  autre 
défaut  ,   c'est   qu'ij  emploie  des 
rimes  insufiisantes  ;  et  qu'il  se  sert 
de  proverbes  bas  dans  les  sujets 
relevés.  Il  est  néanmoins  exempt 
de  ces  pointes'  et  de  ces  jeux  ae 
ntots  dont  les  poètes  de  son*  temps 
faisoient  tact  d'usage.  La  plupart 
de  ses  rondeaux  ^sonthons  ,   et  il 
y  en  a  quelques-uns  d'exceliens. 


t  lï.  MAROT(  Clément) ,  fils 


ig^i*^  v.xj>.a.iia.  ^KfiM.  père 
le  fît  étudier  et  ne  négligea  point 
de  lui  faire  apprendre  la  langue 
latine ,  ayant  dessein  de  le  placer 
chez  un  praticien.  Mais  cq  fut  en 
vain  ,  Clément,  entraîné  par  le 
démon  des  vers  et  par  l^amour  du 
plaisir,abandonnarétude  des  lois 
pour  suivre  ses  penchans.  Après 
avoir  été  page  chez  Nicolas  de 
Nèufville ,  seigneur  de  Villeroy  , 
il  fut ,  ainsi  que  son  père ,  valet 
de  chambre  de  François  b',  et 
'  page  de  Marguerite  de  Fi'ance  , 
femme  du  duc  d'Alençon.  Il  sui- 
vît lé  roi  en  Italie  en  1625 ,  fut 
bîjBSsé  et  fait  prisonnier  à  la  ba- 
taille de'  Pavie.  Clément  Marot 
s'appliqua  a^-ec  ardeur  à  lApoe'sie 
et  s'y  rendit  infiniment  supérieur 
à  son  père  ;  de  retour  à  Paris  ,  il 
fut  accusé  d'hérésie,  de  suivre  les 


MARO 

/ 

•v 

erreurs  de  Luther,  et  mis  enpri^os. 
On  lit  dans  les  registres  ihx  par- 
lement de  Paris  que ,  lé  18  mars 
i53i  vcelte  cour  commit  MM.  JVi- 
coîle  Jiennequinet  JeanTronssoB, 
conseillers ,  pour  faire  et  instruire 
lé  procès  de  MM,  Laurent  et  Louis 
Me V  gret ,   Mery   Deleau  ,  André 
Le  Ro V ,  Clément  Marot ,  Martin 
de  Villeneuve ,  et  leurs  compbces, 
accusés  d'avoir. mangé  delà  chair 
pendant  le  temns  du   carême   et 
autres  jours  pronibés.  Deux  jours 
après  ,  Etienne  Clavier  ,   secré- 
taire du  roi  et  de  la  reine  de  Na- 
variée ,  vint  au  parlement  caution- 
ner Clément   Marot',  suif  pœnd 
convie ti ,  et  il  promit  de  ne  partir 
de  la  ville  sans  en  avertir  la  cour 
un'  ou    deux    jours    auparavant. 
Clément  Marot  avoit  déjà  été  rois 
en  prison  et  accusé  d'hérésie  pour 
avoir  traduit  en  vers  français  les 
Psaumes    de    David  y    et    parlé 
avec  irrévérence  àes  moines  d(e 
son  temps.  Tout  ce  qu'il  obtint, 
après  bien  des  sollicitations  ,r  fut 
d'être  transféré,  eh  iSaô,  des  pri- 
sons   obscures   et   malsaines   du 
Châtelet,  dans  celles  de  Chartres. 
C'est  là  qu'il  écrivit  son  Enfer , 
qui  est  une  satire  sanglante  contre 
les  gens  de  justice  ,    et  qu'il  re- 
toucha le  roman  de  la  Rose ,  dont 
on  recherche  les  éditions  de  Ga- 
liot  du  Pré  ,  Paris ,  i529  ,  in-ia  ,• 
et  i53i ,  petit  in-fol.   Il  ne  sortit - 
de  sa  prison  qu'après  la  déhvrance 
de  François  1".  A  peine  fut-il  li- 
bre ,  qu'il  reprit  son  ancienne  vie» 
Une  nouvelle  faute  lui  causa  àes 
chagrins  non  moins  cuisans^  quel- 
ques-uns disent  qu'il  aima  la  cé- 
lèbre Diane  de  Podtiers  ;  d'autres 
le  contestent.  Quoi  qu'il  en  soit  ^ 
toujours  fougueux ,  toujours  im- 
prudent ,    il    s'avisa  en-  i53o  de 
tirer  un  criminel  des  mains  des 
archers.  Il  fut  ntis  en  prison,  ob-* 
tint    son    élargissement  ;     mais 
toujours  soupçonné  de  ^vre.  le 


r 


MARO 

kithëranisme  ,  il  fut  obligé  de 
s'enfuir  à  Gènèvej  de  cette  ville 
il  passa  à  Tarin-  où  il  mourut 
dans  l'indigence  ,  en  i544  »  ^  ^^ 
ans.  Cepoëteavoit  un  esprit  enjoué 
et  plein  de  saillies ,  sous  un  exté- 
rieur grave  et  philosophique  :  il  a 
sur-tout  réussi  dans  le  genre  épi- 
grammatique.  Brossette  écrivQit  à 
J.  B.  Rousseau  :  «  Je  ne  connois , 
après  Marot ,  que  trois  personnes 
tu  France  qui  aient  parfaiteinent 
réussi  dans  le  genre  épigramma- 
tique.  Ces  trois  personnes  sont 
Despréaux  ,  Racme  et  vous.  Je 
suis  seulement  fâché  que  Des- 
préanx  en  ait  fait  quelques-unes, 
de  trop,  que  Racine  n^en  ait  point 
fait  assez,  et  que  vous  n'en  fassiez 
plus.  »  Marot  avoît  beaucoup  d'a- 
grément et  de  fécondité  dans  l'i- 
lAagination.'On  a  de  lui  des  Epi- 
très ,  des  Elégies ,  des  Rondeaux, 
des  Ballades ,  des  Sonnets  ,  des 
Epigrartimes.  Celui  de  ses  ou- 
vrages bui  fit  le  plus  de  bruit  fut 
sa  Traetuction  en  vcà*s^  des  psau- 
mes ,  chantée  à  la  cour  de  Fran- 
çois P** ,  çt  censurée,  assez  malèk 
propos  par  la  Sorbonne.  Cette 
faculté  porta  des  plaintes  au  roi, 
ausujef  de  cette  version;  mais 
François  I**"  n'y  eut  aucun  égard  , 
et  engagea  même  le  poëte  a  con- 
tinuer. Sa  version  est  bien  loin 
d'approcher  de  l'original.  Il  chante 
les  louanges  de  rÉire  suprême  du 
même  ton  dont  il  avoit  célébré  les 
charmes  d'Alix.  Le  style  des 
psaumes  de  Marot  plut  aux  Fran- 
çais, parce  que  celui  de  ses  épi- 
grammes  leur  avoit  plu.  11  eut 
oes  imitateurs  )  on  écrivit,  en  style 
marotique  ,  les  tragédies  ,  h^s 
poèmes  ,  l'histoire  ,  les  livres  de 
morale.  Jja  Fontaine ,  dans  le  i  n* 
siècle  ,  et  J.  B.  Rousseau  dans  le 
t8%  ne  contribuèrent  pas  peu  à  le 
répandre.  Tous  les  genres  de  la 
littérature,  furent  remplis  py 
G€ite  bigarrure  de  terAie^  bat»  €t 


MARO  ai  7 

nobles,  surannés  et  modernes.  Le 
bon  goût  a  dissipé  cette  barbarie , 
supportable  d^ns  un  conte  et  dans 
le  temps  de  François  I*',  mais  dé- 
testable dans  un  ^uvrage  noble 
et  sous  le  règne  de  Louis  XIV  et 
les  suivans.  —  Marot  eut  un  ^ , 
nommé  Michel ,  dont  l^article  suit. 
Les  œuvres  des^  trois  Marot  ont 
été  recueillies  et .  imprimées  en- 
semble à  La  Haye  en  lySi  ,  ^  4 
volum.  in-4**  et  .en  6  vol.  in-ia. 
Voyez  Lenglet  ,  n*»  II. 

t  m.  MAROT  (Michel),  fflg 
unique  de  Clément,  fut  aussi 
poëte ,  ©t  il  nous  reste  des  pro- 
ductions de  ce  fils  presque  in- 
connu d'un  très-illustre  père.  On 
ignore  quelle  étoit  sa  mère  ,  le 
lieu  où  i\  naquit ,  ce  qu^il  a  fait 
pendant  son  enfance ,  a  quel  âge 
et  en  quel  lieu  il  est-  mort.  Tput 
ce  que  Ton  sait,  est  qu'il  a  été 
page  de  Marguerite  de  France, 
qu'il  a  fait  quelque  séjour  à  Fer- 
rare  ,  et  que  le  petit  nombre  de 
ses  Poésies  a  été  imprimé  pour 
la  première  fois  ,  avec  les  Contre- 
dicts  à  Nostradamus,  composés 
par  Antoine  Coudillar  ,  seigneur 
du  Pavillon ,  près  Lorri^  en  Gâ- 
tinois  ,  pais  a  la  suite  des  œuvres 
de  Jean  Marot ,  Paris  ,  1723  , 
édition  de  Coustelier  ,  et  enfin 
dans  le  Recueil  d,e  l'abbé^Lenglet 
du  Fresnoy  ,  sous  le  nom  ducne- 
valier  Gordon  de  Perccl. 

t   IV.   MAROT  (François), 

Ï>eintre  ,  né  a  Paris  ,  de  la  même 
iamille  mie  le  poëte  ,  fut  Télève 
de  La  Fosse  ,  et  personne  n'ap- 
procha plus  de  son  maître.  On 
voit  plusieurs  de  ses  ouvrages  k 
Notre-Dame  de  Paris  ^  qui  prou- 
vent son  habileté.  L'académie  de 
peinture  se  Tassocia  en  1702  ;  il 
fut  ensuite  professeur ,  et  mourut 
en  1719  ,  à  5^  ans.  —  Il  ne  ti|ut 
pas  leconfoudre  avec  Jt^an Marot, 
trcs-bou  architecte  ,  dont  les  des- 


3l8 


7 


MARO 


§îns  ont/ét^  gravés  par  son  fils  et 
dont  on  a,  I.  l/^rchitectu're  Jran^ 
çaise  ou  Recueil  des  plans  etc. 
des  églises^  palais  ,  hôtels  et 
maisons  particulières  de  Paris  , 
Paris,  1727  ou  1761 ,  in-fol.  U. 
-  £tf  magnijique  château  de  Biche- 
lieu  ;  ou  plans ,  profils  ,  et  élé-  ' 
vation  dudit  cfutteau ,  gravés  par 
Jean  Marot ,  in-ibl.  bblong.  lU. 
Le  petit  Marot ,  ou  Recueil  de 
divers  morceaux  tf architecture , 
en  2t2o  planches,  Paris »'  1764  > 
X  vol.  in-4**. 

MAROT  (  Toussaint.  )  Fo/ez 
Gakaye. 

.  ♦MARO  TT  A<(  Jacques)  , 
né  a.  Marigliano  ,  eccliésiastique  , 
professeur  de  théologie  à  Tuni- 
versité  de  Naples  ,  publia  l'ou- 
vrage suivant  :  In  Porphjrrii  Isa^ 
gogen,  sive  quimfue  predicabilia, 
.  —  Il  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
Jean-Fr^^Ois  Mabotta  ,  de  Ta- 
rente ,  jimsconsulte  uapolitaia  et 
dojen  du  collège  des  docteurs 
dans  le  17^  siècle',  à  qui  on  doit 
J)isceptationum  forensium  juris 
-communis^  jet  regni  Neapolilard 
juris  nesponsum  super  exclusione 
jurisconsuUorum  Neapolilkno- 
rum  in  religione  existentium  à 
isacro  NeapoUtano  doctorum  col- 
legio.  — Nicolas-Antoine  Maaot- 
TA ,  de  la  famille  du  précédent , 
et  né  à  1a  même  époque  ,,a  lait 
imprimer  ain  traité ,  De  collée td , 
^u  bonatenentid  in  regno  Nea^ 
poUtano* 

♦  MAROUF  (Mohammed  ben), 
auteur  arabe ,  né  uans  la  province 
persane  de  Guilân  ,  près  dé  la 
mer  Caspienne  ,  descendoit  pair 
la  branche  de  Nomân ,  d'un  4es 
anciens  rois  de  TArabie  ,  appelé 
Sdoundjr ,  a  laissé  un  ouvraee 
de  grammaire  sous  le  titre  ae 
'  Trésor  de  la  langue.  C'est  un 
l^xio^ue  arabe  et  persan  en  dc^i^ 


MARQ 

parties  et  en  j^lusieurs  Vôlnmes* 
Golius  s'est  aidé  de  cette  coià- 
pilation  fort  estid^ée  et  sur-toat 
très-étendue ,  dans  la  composition 
de  son  dictionnaire  arabe  et  latin 
imprimé  chez  ies  £lzé\îrs ,  et  il 
n^est  pas  le  seul  qui  ait  mis  à  con-« 
tribution  Touvrage  de  Tauteur 
arabe.  Dans  ce9.  sortes  de  compi- 
lations, il  est  essentiel  de  bien 
choisir  ses  matériaux;  et  on  doit, 
de  la  recpnnoissance  à  ceux  qui  j 
apportent  de  Texactitude,  del'in-^ 
tejligence ,  et  suMout  du  jiige- 
niQÉit  ,  qUi  a  souvent  manqué 
aux  compilateurs  deprofessioo. 
La  bibliothèque  impériale  pos- 
sède manuscrite  la  i*  partie  du 
Trésor  de  la  langue, 

MARQUARD  -  FREHER  ,  né 
k  Ausbourg  en  i565 ,  d'une  fa- 
mille féconde  en  personnes  let- 
trées ,  étudia  h  Bourges  sous  le 
célèbre  Cujas  ^  et  se  rendit  habile 
dans  les  belles  -  lettres  et  dans, 
le  droit.  De  retour  en  Allema- 
gne ,  il  devint  conseiller  de  Véf 
lecteur  palatin  ,  et  professeur 
de  droit  à  HeideSberg.  Pea  de 
temps  après  il  quitta  sa  chaire , 
et  fut  employé  par  l'électeur  Fré-* 
déric  IV  dans  les  affaires  les  plujT 
délicates.  Ce  prince  l'envoya  ,  en 
qualité  de  mmistre  ,  en  Polo- 
gne ,  k  Mayence  ,  el  dans  plu<^ 
sieurs  autres  cours.  Langelheim 
lui  écrivit  de  La  Haye  une  lettre , 
qui  ,  par  les  anecdotes  qu'elle 
renferme  ,  mérite  d'être  rap- 
portée. '(  Il  est  glorieux  pour  moi, 
sans  doute ,  de  recevoir ,  dans» 
cette  extrémité,  du  continent  nne 
lettre  écrite  au  milieu  de  la  Sar- 
matie.  N'alle2  pas  croire  cepen- 
dantNfu'îly  ait  de  quoi  surprendre 
mes  Batoves  :  ils  se  font  déjà  an 
jeu  de  naviguer  dans  les  deux 
Indes.  Scaliger  a  demandé  de 
^vos  nouvelles  avec  «n  très-vH*  in- 
térêt ;  il.  éJLl  VQm  ayoû'  épritiiGco-^ 


MARQ  MAHQ    .      31$ 

"^bs  et  d'autres  savàns/yousatment    dont  il  éCeit  chargé,  de  fut  par 


tendrement.  Meursius  se  plaint 
que  vous  ne  liii  ayeï  pas  répondu. 
Dooza  est  d-une  douceur  admi- 
rable ,  et  son  commerce  mérite 
4'étre  recherché.  Rieh  de  plus 
prodigicu:t  que  la  scieâce  égale- 
inent  vaste  et  consommée  de 
Grotîùs  ,  jeune  homme  k  peine 
âgé  de  20  ans;  »  fr'ehôr  mourut  k 
Meidelherg  le  i3  mai  161^,  On 


son  Conseil  que  saint  François-de^ 
Sales  mit  en  clôture  les  religieu- 
ses de  la  Visitation/  qu'il  a  voit 
fondées.  Ce  cardinal  mourut  à 
Borne  en  i6a6 ,  k  5'4  ans. 

MARQUES  (  Jaocjues  de) , 
habile  chirurgien  ,  ne  k  .Paris 
d'une  famille  originaire  de  Nan-* 
tes  ,  mort  dàtis  cette  capitale 
en   162'i  «  a   donné  une  «xcel- 


a  de  lui  un  grand  nombre  d'où-'  f^   '^^'^  >  a   ^^"^  ^^  f^cei- 

orages.  Les  principaux  sont ,  I.  ^ente  Introduction  à  in  ehirur' 

Origines^alatinœ ,  in-foL  ;  très-  ff'^-»  <1»^  "^  composa  en  faveur  des 
savant.  II.  De  ïnquisitionis  pro 


-    eie,  qu'il  composa 

.  j  jeunes  élèves  ;  et  un  Traité  des 


cessuy  1679  ,  îti-4*'  ;  curieux.  III. 
De  re  monetariitveteHim  Rama* 
norum  ,  et  hodierni  apud  Gçr- 
manos  imperii  .^  Lugdunî,  i6o5, 
in-4'*  ;  traité  Utile  ,  qu'on  trouve 
aussi  dans  le  tome  ÎI*  des  Anti- 
quités Romaines  de  Grajvius.  IV. 
nerum  fiohemicanim  scriptores , 
fianau,  1602  ,  inrfôl.  ;  ce  rt»cueîl 
contient  les  meilleurs  historiens 
de  Bohême.  V.  Rerum  Cermani- 
carum  scriptores  ,  in-foll ,  5  vol., 
k  Francfort  et  a  Hanovre  ;  le   !«•■  * 
en  1600 ,  le  2«  en  1602  ,  le  3^  en 
i6n.  Cette  collection  ,  réimpri- 
mée en  Ï717  ,  est  utile  et  même 
nécessaire  pom:  l'histoire  d'Alle- 
magne,     yt.     Corpus     historiof 
FrançioB ,  in-fol.   moins  estimé  , 
etc.  Freher  joigne it  a  une  vaste 
littérature-     beaucoup    de    goi\t 

Î^our  la  peinture  antique  et  pOur 
a  science  numismatique.  —  Ce 
n'est  pas  le  même  Jean  Freher  , 
qui  a  écrit  contre  Fraucus. 


bandages  dé  chirurgie  ^  k  Paris, 
i6f8  et  i66a,  in-8».  Là  elarté 
et  la  Solidité  étoient  le  caractère 
dé  son  esprit ,  et  sont  œlui  de  ses 
ouvrages.  ; 


^.  MARQUÊMONT  (Denys^ 
Simon  de  )  ,  cardinal  ,  arcne-* 
Vêque  de  Lyon  en  161 2  ,  né  k 
Paris  ,  célèbre  ^ar  ses  diverses 
ambassades ,  et  par  Péteifdne  4e 
son  zèle  ,  avoit  établi  une  con- 
grégation 4^  docteurs  qui  s*ks- 
Bemblolënt  ime  fois  la  semai<né 
dan»  son  ]^alais ,  polir  traiter  de 
tottlts    ld0   liâaires  du    diocèae 


t  MABQUËT  (  François-Sico- 
las),  né  k  Nancî  en  1687,  pratiqua 
la  médecine  dans  sa  patrie  ,  et 
s'occupa  toute  sa  vie  deVétude  de 
la  botanique»  Les  fruits  de  ses 
recherches  sur  cette  science  sont 
consignés  dans  trois  volumes  in^ 
folio  i  forme  d'atlas.  Son  gendre  , 
Buc'hoz,  entre  les  mains  duquel  ils 
étoient ,  les  a  fait  passer  en  gfande 

Çartie  dans  un  ouvrajge  pubCé  k 
aris^  1762 ,  intitulé  Traité histo^ 
ri^ue  aes  plantes  qui  croisant 
dans  la  Lorraine  ei  les  Tro,iS'JSvé^ 
ckés,  10  vol.  in -8°.  Marquet  est 
encore  a4iteur  ,1.  De  la  Méthode 
pour  apprendre ,  par  les  notes 
de  la  musique ,  à  ^connoitre  le 
pouls  y  iParis,  1768 ,  in-12.  II.  Des 
Observations  sur  la  guérison  de 
plusieurs  maladies  notables  »  2  V. 
in-  12.  Il  mourut  le  29  mai  •1759. 
t^,  l'art.  Buc'uoz  au  Supplément. 

L  MARQtJETS  (Anne  des), 
native  du  comté  d^Ëu ,  religieuse 
dominicaine  k  Poissy ,  bosscdoit 
les  langues  greCqrte  et  latine ,  et 
faisoit  aSsez  oien  des  vers.  On  a 
d'elle,  ï.  Une  Troduètion  eu 
vers  français  dbs  Poésies  pieuses 


aao  MARQ  MARR 

et  des  Epîgrammes  deFIamimô,  I  k  Âlcala  de  Henarès  en  i6S4  5 
avec  le  latin  à  cdté,  à  Paris,  i56g,  la  auatrième  à  Madrid,  en  1649  ; 
in-S^,  II.  Traduction  ,  d'après  et  la  cinquième  k  Bruxelles  ea 
les  vers  latins  de  Claude  cr£s-  i  1664.  Cet  ouvrage  avoit  été  déjà 


pense ,  des  Collectes  de  tous  les 
dimanches.  Elle  entre tenoit  un 
commerce  littéraire  avec  ce  sa- 
vant, quî^,  dans  son  testament, 
ût  une  gratification  k  son  amie. 
III.  Sonnets^  et  Devises  ,  Paris , 
i562.  Anne  perdit  la  vue  quel-  | 
que  temps  avant  sa  mort  ,  arri-  j 
\ée  vers  i588. 

n.  MARQÛETS  (Charles  des). 
Voyez  Desmasquets. 

*  MARQUEZ  (le  père  Jean), 
écrivain    espagnol  ,    né    à  Ma- 
drid en  i564  ,  étoit  de  Tordre 
de  saint  Augustin ,  et  professa 
avec    succès  en    1607    fa  théo- 1 
logie  dans  l'université   de  Sala- 
manque ,  où ,  après  avoir  occupé 
les    premières    charges    de    son 
ordre,   il  mourut  le    17  janvier 
1621.  Les  ouvrages  qu'il  nous  a 
laissés  sont ,  I.  £es  deux  situa- 
tions de  la  Jérusalem  spirituelle 
sur  les  ^Psaumes  CiCXXFl  et 
CXXV,  qu'iï  dédia   à   Gomez 
Christophe  de  Sandoval ,   mar- 
quis de  Cea.   Cet  ouvrage  ,  im- 
nrimé  in-4**,  en  premier  lieu  à 
Médina  del   Campo  ,  en  i6o3  , 


traduit  en  français ,  et  publié  à 
Nanci  en  1621 ,  depuis  k  Naples, 
n^  langue  italienne ,  en  1646. 

*  MARQUIS  (Guillaume),  mé- 
decin  ,^  né  a  -Anvers  >  florissoit  au 
17*  siècle.  Il  exerça  sa  profession 
à  Hulst  en  Flandre  ;  mais  la  di- 
rection  de  l'hôpital  d'Anvers  lui 
ayant  été  proposée  ,  il  l'accep- 
ta ,  et  mourut  dans  sa  ville  na* 
taie.  On  a  de  Marquis ,  I.  Decas 
pestijiiga  ,  seu  ,  decem  quœstio^ 
nés  problematicœ  de  pestç  ,  tinà^ 
cum  exactissimdinstrùctionepur^ 
^andarum  œdium  infeclarum* 
Antverpiae,  162a,  1 627 ,  iii-4®* 
II.  Aloë  mfirbifuga  in  sanitatîs 
conservationem  concinnata*  Itâ* 
dem ,  i633  ,  in-S». 

♦  MARRE  (Jean) ,  né  à  Ams- 
terdam en  1696 ,  et  mort  en  cette 
ville  en  1765  ,  voyagea  aux  Indes^ 
orientales.  Il  y  commença  un  po^ 
me  hollandais  intitulé  Batavia  , 
qu'il  acheva  k  son  retour  dans 
sa  patrie  ,  et  qui  parut  en  174^- 
Danscepoëme  en  6  livres,  ilfloniie 
roriginç  et  les  progrès  de  la  com- 
pagnie des  Indes  hollandaises,  et  la 


et  ensuite  k  Salâmanque  ,  en  pagnieaesinaesno  ianaaises,etia 
161  o,  fut  depuis  divisé  en  deux  description  ck  la  ville  de  ^a/awa. 
parties.  II.  U Origine  de  Tordre     On  a  encore  de  lui  un  recueil  de 


'Origim 


Salâmanque  en  161 8  ,  m-foliô  , 
et  k  Turin  en  162 1.  III.  La 
Fie  du  P.  François  de  Orozco  , 


de   saint  Augustin ,   imprimé   k     ^^^'^'^/^  champêtres  ,  mêlées  de 
o_i ?_      z.  .-»      -^    r.  1-.  -     i  considérations  poétiques   sur  us 

sagesse  de  Dieu  dans  le  gouverne^ 
ment  d^  ses  créatures  ;  deux  tra- 
que publia  François-Thomas  de     ^^^^^^j  ^J^rcus  Curlius eiJaq^ 
Herréra  en  1648.  L'ouvrage  qm  W'""^  de  Bavière.    Foyez  Wage^ 
a  donné  le  plus  de  célébrité  au    "^^"       Hi«tmr.    ^'Am^prcl^^rr. 


P.  Manquez  est  Le  Gouverneur 
chrétien  ,  tiré  des  vies  de  Moyse 
et  de  Jùsué^  princes  du  peuple  de 
Dieu.  Cet  écrit  fut  d'abord  im- 
primé k  Salâmanque  en  161 2  et 
ensuite  en  161 9,  tons  deux  in- 
Iblio.  La  troisièmt  édidon  parut 

i 


naar 


t.  III 


Histoire    d'Amsterdam  , 
p.  257. 

t  MARRE.  Foyez  Mam  (la). 

t  MARRIER  (  D.  Martin  )  , 
religieux  de  Cluni  pendant  quinze 
ans  ^Iprieup  de  Saint  -  Mardn- 
des  -  Champs  »^  étoit  tié  k  Paci^ 


MARS 

en  ï5yi  ,  et   mourut  dans  la 

même  Tille  en  i644*  ^^  ^'^^  ^^^^ 
un  recueil  curieux  et  utile  aux 
historiens  ecclésiastiques  ;  il  le 
publia  in-folio  en  16149.  sous  le 
titre  de  Bîkliotheca  Cluniacensis, 
ayec  des  notes  que  lui  fournit 
André  Duchesne  ,  son  ami*  C'est 
une  collection  de  titres  et  de 
pièees  concernant  les  abbés  de 
l'ordre  de  Clnni.  On  a  eneore  de 
lui  \ Histoire  latine  du  monastère 
de  Tordre  de  Saiut'Martin-des- 
Champs  ,  où  il  avoit  fait  profes- 
sion ,  in-4'*>  Paris ,  lôSj. 

MARS  (  Mytholode  ) ,  dieu  de 
la  guerre  ,  Ûs*  de  Jupiter  et  de 
Jnnon  ,  selon  Hésiode  y  ou  de 
Junon  seule  ,  sejon  Ovide  ,  qui 
raconte  que  cette  déesse ,  jalouse 
de  ce  que  son  mari,  en'  se  frappant 
le  front ,  en  avoit  fait  sortir  Mi- 
nerve armée  de  pied  en  cap  ,  se 
mit  en  voyage  pour  cbercher  un 
moyen  d'en  faire  autant  que  lui. 
Etant  arrivée  au  palajs  de  Flore , 
femme  de  Zéphire,  elle  lui  dit 
le  sujet  de  son  voyage;  Flore  lui 
promit  de  lui  découvrir  le  secret 
qa'elle  cberchoit ,  si  elle  ne  vou- 
loilpas  le  révéler  à  Jupiter.  Ju- 
non le  lui  ayant  juré  par  le  Siyx  , 
elle  lui  indiqua  une  certaine 
plante  qui  croît  dans  leS  campa- 
gnes d'OIène  en  Acbaïe ,  sur  là- 
quelle  une  femme  en  s'asseyant 
concevoit  sur-le-ch|lmp.  Junon 
*  exécuta  ce  que  Flore  lui  avoit 
dit,  et  donna  ainsi  le  jour  a  Mars, 
qu'elle  nomma  le  dieu  de  la  guerre. 
Ce  dieu  présidoit  à  tous  les  com- 
bats, n  aima  passionnément  Vénus 
avec  laquelle  Vulcain  le  surprit. 
On  le  représente  toujours  armé 
de  pied^n  cap  ,  et  un  coq  auprès 
de  lui,  parce  qu'il  métamorphosa 
en  coq  «Âlectnon ,  son  favori , 
qui,  faisant  sentinelle  pendant 
qu'il  étoit  avec  Vénus,  le  laissa 
sucprendre.   Oa  bâtit  beaucoup 


MARS  ^21 

I  de  temples  en  son  honneur ,  par- 
ticulièrement dans  '  la  Thrace  , 
dans  la  Scythie ,  et  chez  les  Grecs. 
Il  présidoit  aux  jeux  des  gladia- 
teurs et  4  la  cbasse  ,  parce  que 
ces  exercices  avoient  ^  quelque 
chose  de  belliqueux.  On  lui  don- 
noit  pour  sœur  Bellone ,  déesse 
de  la  guerre  ,  que  l'on  représen- 
toit  avec  un  casque  en  tête ,  une 
pique  at  un  fouet  dans  les  mains , 
et  quelquefois  tenant  une  torcbe . 
ardente  pour  allumer  la  guerre. 
JjC  cheval ,  le  loup  ,  le  chien  et  le 
pivert  étoient  les  victimes  qu'on 
immoloît  à  Mars.  Les  Romains 
le  révéroient  particulièrement^ 
parce  que  ,  suivant  l'opinion  vul- 
gaire ,  il  étoit  père  de  Rémus  et 
de  Romulus.  On  lui  avoit  bâti  à 
Rome  un  temple  sous  le  nom  de 
Mars- Vengeur.  Lorsqu'un  géné- 
ral romain  partoit  pour  là  guerre, 
il  entroit  dans  ce  temple ,  remuoit 
les  boucliers  consacrés  a  ce  dieu, 
et  secouoit  sa  statue.en  lui  criant: 
Mars ,  vigiia  :  «  Mars ,  veille  k  no- 
tre conservation.  »  Rubens  a  re- 
Srésenté Mars s'arrachant  dis  bras 
e  Vénus  pour  voler  aux  combats* 
Il  redverse  sous  ses  pas  tous  les 
attributs  des  arts.^La  J\ature ,  sous 
l'emblème  d'une  femme  ,  serrant 
son  enfant  dans  ses  bras  ,.fuit 
épouvantée.  Ce  beau  tableau  se 
voit  dans  le  grand  salon  du  Mu- 
sée de  Paris. 

t  MARS  Aïs  (  César  Chbsnbaw 
du  ) ,  né  à  Marseille  ,  le  17  juillet 
1676,  entré  dans  la  congrégation 
de  l'Oratoire ,  qu'il  quitta  bientôt 
après  ,  par  le  désir  d'une  plug 
grande  liberté  ,  vint  à  Paris  , 
s'y  maria,  fut  reçu  avocat,  et 
commença  a  travailler  avec  suc- 
cès. Des  espérances  flatteuses 
l'avoient  engagé  dans  cette  pro- 
fession ;  mais ,  trompé  dans  ses 
espérances  ,  il  ne  tarda  pas  à 
l'abandûnner.  L'humeur  chagrin^ 


'      \ 


MARJ5 


223 

de  sa  femme  5  bui  croyoît  avoir 
Qcquis.  par   une    conduite    sage 
le  droit  d'être  insociable ,  robii- 
gea  de  se  séparer  d'elle.,  il  se 
chargea  de  Véaucation  du  fils  du 
président  de  Maisons.    La  mort 
du  père  Tayaut  privé  de  la  ré- 
compense   que     méritoient     ses 
soins  j  il  lut  réduit' à  être  le  pré- 
cepteur ou  le  gouverneur  du  fils 
du  fameux  Law.  Après  la  mort 
de  ce  fameux  cbariatan ,  i(  entra 
chez  le  marquis  dcB^aufrem^ntea 
la  même  qualité^  Il  n'inspira  point 
à  ses  élèves  les  ses ti  mens  irréti- 
gieut  qu'il  profoisoit.  L'éduea> 
tion  de  MM.  de  BeauCreBiont  fi- 
nie, il  prit  une  peasioH>  dans 
laquelle  û  éleva ,  suivapt  sa  mé- 
thode ,    un  certain    nombre  de 
jeunes  gens.    De»  eireonstaoees 
imprévues  le  forcèrent  de  nenoa- 
cer  k  cette  enUfej^me  «t}l«.  Obli- 
gé  de   donner  tquel^aes    leçons 
pour  subsister ,    stns   fortiine  , 
sans  espérances ,  «t  |)res<iiie  sans 
ressource  ,  il  ^  réduisit  a  un 
genre  de  vie  fort  étroit!  Ce  fut 
alors  aue  les,a«iieurs  4erËncy«- 
clopéaie  rassociéufeat  à  leur  grand 
ouvrage.  Les  ardeles  dopt  il  Venr 
richit  sur  la   grammaire  et  sur 
d'autres    parties   ^e^îrent   une 
philosophie  saine  et  luminfïuse , 
un. savoir  pea  commun.  Duclos 
lui   reprocne  quie  quelques-uns 
I  de  ses  articles  manqutnt  de  clarté 
et  de  précision.  «  Ils  ne  sont  pas 
toujours    clairs  ,   dit-il ,    parce 
qu'ils  sont  trop  longs.   On  peut 
être  obscur  de  dettx  jnanières , 
en  ne  disant  pas  asses  on  en  di* 
sant  trop,  y»  lue  comte  de  Lan- 
^  raguais  ,  touché  de  la  situation 
et   du    mérite  dn    grammairien 
philosophe  ,  lui  assura  une  pen*- 
sion  de  mille  livres.  Ce  bienfai- 
teur des  talens  et  de  l'iuimftnitë 
en  a  continué  une  partie  a  une 
personne  qui  avoit  eu  soin  de  la 


fttARS 

mourut    à    -Paris     le     tt     joîit 
1756  ,  après  avoir  reçu  les  sacre*, 
mens.  Le  compliment  qu'il, fit  au 
prêtre  qui  4es  lui  administra  fnf 
différemment  interprété.  <c  La  foi 
des.  esprits  forts  n'est  pas  une  foi 
éteinte  ,  c^it  Bayle  ,  ce  n'est  aù'an 
feu  caché  sç^us  la  cendre.  Ils  en. 
ressentent  Tactivité  dès  qn'ils  se 
Consultent^  et  principalement  k 
la  vue  de  quelque  péril.  On  les 
voit  alors  plus  tremolans  que  les, 
autres  hommes.  »  Quoi  qu'il  eA 
soit  des  derniers  sentimens  de  du 
Miirsais  ^  on  ne  peut  nier  qu'en 
santé  il  n'eût  donné  plus  cPune 
fols  des  scènes  d'irréligion  ;  mais 
on  a  ajouté  des  contes  absur«les 
à  qpe^u0s  traits  vrais  et  peu  édi-^ 
fi^iAS  f  en  sorte  qu'on  ne  sait  trop 
dans  quelle  ^iaion  il  est  mort  ; 
on  a  peut-iêtre  exagéré  les  témoin 
gnages  qu'il  donna  de  son  incré-* 
dulité.  On  a  pi*43(endu  que  le  phi» 
loi^ophe  ,    appelé  pmir  préside^ 
à  réduoatiou  de  troi^  frères  dans 
unfi  des  premières  maisons   du 
royaume  ,  avO'it  demandé  «  dans 
quelle  religion  on  vouloit  qu'il 
les  ^evât  ?  M  Propos  peu  vriftisem*^ 
blable  ,  qui ,  passant  de  houche 
en  boucKe ,  nuisit  à  sa  fortune* 
I>u  Marsaîs  s'en  eoiin&ola   facile-^ 
ment.  Son  caractère  doux  et  trao'- 
quille,  et  son  ame  toujours  ^^ale^ 
étt»ientpeu  a&it^spar  les  diaérens 
évéïtemens  de  la  vie ,  atêiue  par 
les^lus  tristes.  Quoique  accou;* 
iutfié  à  recevoir  des  louanges., 
il  en  étoit  très'-Uatté.  Comme  il 
parloit  de  sa  pam^reté  «ans  bonte^ 
il  eroyoit  pouvoir  parler  de  ses 
talens  sa^  vanité.  Il  lajUsoit  en- 
trevoir sans  peine  l'opinion  avan« 
tageuse  qu'if  avoit  de  ses  ouvra- 
ges. Il  avoit  l'esprit  plus  sage  qœ 
Brillant ,  la  marche  plus  silre  que 
rapide.    I^es  qualités  dominantes 
de  son  esprit  étaient  la  justesse 
et  la  netteté.  Son.  peu  de  connois* 


Irieillesse^  d#  (au  Marsaîs  »    qo^  j  fiaote  du  ipond^  fit  la  DranchÎM 


MARS 


r 

I     lié  Son  amour  propre  lai  don- 
f     noient  cette  naïveté ,  cette  sirapli-^ 
cité  qui  n'est   pas  ÎDCompaiiole 
avec  beaucoup    d'esprit.  Fonte- 
noile  disoit  de  lui  :  «  C'est  le  ni* 


{iliilosophes.  Ses  principjaux  ou- 
vrages sont ,  I.  Bjpposition  de  la 
49Ctnne  de   tElgÙse  gallicane  « 
par  rapport  ausc  prétentions  de  la 
cour    de   Rome  ,  Paris  »   iS58 , 
in-i3«   Cet  ouvrage  clair  et  pré- 
<jis.,  commencé   à  la  prière  du 
président  de  Maisons ,  n'a   paru 
qu'après  la  mort  de  Tauteur.  II. 
Exposition  dune   Méthode  rai- 
sonnée  pour  apprendre  la  langue 
latine  y  Paris ,  ryaa ,  iurg»  ;  rare. 
C^te  méthode  {raroit  conforme 
aadév^opn>einent  naturel  de  l'es- 
prit, et  plus,  propre  que  toute 
autre  à  abré|;er  les  duBcultés  ; 
nais  elle  ayoït  deux  grands  dé- 
fauts   auj^  jeux*  du  public  peu 
éclairé  :  elle  étoit  nouvelle,  et  elle 
attaquoit  les  anciennes.  III.  Tt*aité 
des  tropes  ,   i^So  ,  in-8°  ,  réim- 
primé plusieurs  fois  depuis.  Cet 
ouvrage    explique   les    diîTérens 
sens  qu'on  peut  donner  au  même 
mot.  C'est  un  chef-d'œuvre  de  lo- 
gique ,  de  justesse»  de  précision, 
et  de  clarté.   Les  observations  et 
les  règles  sont  appuyées  d'exem- 
ples frappans  siu'l'usage  et  l'abus 
ùi&s  tropes.  II  développe  en  gram- 
mati'jen  de  ^w  ce  qui  consti- 
titue  le  ^tjrjc  %uré«  Croira-t-on 
qu'un  ouvrage  «tus^  excellent  fut 
peu  vendu  et  presque  ignoré  ? 
Quelqu'un  voulant    un  jour  lui 
faire  eompliikient  sur  ce  bvre ,  iui 
dit  qu'il  avoit  entendu  dire  beau- 
coup de  bien  d^  son  Histoire  des 
tropes  :  il  prenoit  cette  figure  de 
ïhétoriqne  pour  un  nom  de  peu- 
pie.  IV-  Jjes  véritables  principes 
de  la  grammaire  ,   ou  nouvelle 
-Gfammmn^  rAisQnnée..pQur  ap* 


Mars        aa5 

prendre  la  langue  latin^  ^7^9  > 
in-4''*  Il  n'a  paru  que  la  préface 
de  cet  ouvrage ,  dans  lequel  il 
mettoit  diins  tout  son  jour)  sa 
Méthode  raisonnée.  V.  Il  Abrégé, 
de  la  Fable  du  P.  Jouvenci  | 
disposé  suivant  sa  Méthode,  ij^i» 
in-iti.  VI,  Une  Réponse  manus- 
crite à  la  critique  de  TUistoirç 
des  oracles ,  par  le  P.  Baltus.  On 
n'en  a  trouvé  que  des  fragmens^ 
imparfaits  dans  ses  papiers.  VII» 
Logique ,  ou  Réflexions  sur  les 
opérations  de  F  esprit  ;  ouvrage 
fort  court ,  qui  contient  tout  ce 
qu'on  peut  savoir  sur  Tart  de  rai« 
sonner.  On  l'a  réimprimé  avec  les 
articles  qu'il  avoitfoumis  a  l'Ency- 
clopédie ,  à  Paris,  1762  ,  deux 
parties  in-ta.  Nous  ne  dirons 
rien  de  quelques  autres  ouvrages 
impies ,  qui  peut-être  ne  sont  pas 
de  lui ,  quoique  publiés  sous  son 
nom  ,  et  qm  ^  sont  tombés  dans 
l'oubli.  L'institut  national  a  pro* 
posé  ,  en  l'an  8  ,  Téloge  de  du 
Marsais.  Du  Marsais  s'est  pemt 
lui-même  en  peignant  le  f^rai 
philosophe,  opuscule  posthume  « 

3ui  se  trouve  dans  un  Recueil 
'opuscules  philosophiques  et 
littéraires  ,  imprimé  k  Paris  en 
1796,"  un  vol.  in- 12.  Ses  OEuvres 
complètes  ont  été  recueillies  par 
Duchosal  et Millone , Paris,  ijgft 
7  vol.  in-S». 

MARSAN  (  Arnaud,  de), 
troubadour ,  dont  Je  surnom  in- 
dique la  patrie  ,  et  qui  flori«soit 
dans  Iq  i4*  siècle ,  a  laissé  des 
Conseils  ,  en  vers  ,  k  un  che* 
valior ,  '  sur  là  manière  de  se  \bien 
«conduire  dans  le  monde. 

*  MA.R3H  (  Narcisse  )  ,  préUt 
irlandais ,  né  en  i65d  à  Henning- 
ton  ,  dans  le  comté  de  Wilt , 
d'une  famille  ancienne,  fut  nommj 
principal  du  collège  de  Saint-* 
Albans  k  Oxford ,  en  lOjS  ;  quel-», 
ques  années  aprè^  prévôt  du  col* 


224:  MARS     '   . 

lége  d4H>ublin ,  et  snccessî- 
Temej^  à  révéché  de  Leighiih  et 
Fem»,  arclievêaue  de  Cashel  en 
1690  9  de  Dublin  en  1699  ,  et 
ennn  d'Armagh  ei  170^  Pendant 

fi'il  oGcupoit  le  siëge  de  Dublin, 
y  fit  construire  une  bibiiotliè- 
que  qu'il  forma  de  ses  propres 
Lvres ,  et  de  la  riche  collection 
du  lord  Stillingfleet  ,  dernier 
ëvéqu^  de  Worcester ,  qu'il  avoit 
achetée  dans  cette  intention.  Il 
la  rendit  publique >,  et  la  dota' 
pour  j  entretenir  un  bibliothé- 
caire et  un  sous-bibliothécaire. 
A.  ce  bienfait  il  ajouta  la  fon- 
dation d'une  maison  de  retraite 
à  Drogheda  ,  pour  Teiitretien  de 
douze  veuves  de  pauvres  ecclé- 
siastiques ,  auxquelles  il  asstigna 
leur  logement ,  et  une  rente  an- 
nuelle ae  20  liv.  (environ  44©  fr.  ) 
La  bibliothèque  de  Bodlej  lui 
fut  redevable  d'une  quantité  de 
manuscrits  en  langues  orieiitales, 
que  ce  digne  prélat  s'étoit  procu- 
rés à  la  vente  de  la  bibliothèque 
du  célèbre  G(^lius.  Marsh  mourut 
le  .a  novembre  17 13,  âgé  de  70 
ans.  On  a  de  lui  ,  I.  Manuduc^ 
tip  ad  Jogicam ,  ouvrage  de 
Philippe  de  Trien  ,  auquel  il 
joignit  des  tablies  ,des  plans,-  et  le 
texte  grec  d'Aristote  ,  Oxford  , 
jSjB.ïï.  Institutiones  logicœ  ad 
jusum  Juvehtutis  ,  Dublin,  168 1. 
III.  Essai  sur  la  doctrine  des 
io/z5^  Dublin,  i685,  imprimé  dans 
les  Trai^sactious  philosophiques. 

♦  I.  MARSHALL  (Gauthier  ), 
ministre  anglais  "non  -  confor- 
miste ,  élève  du  nouveau  collège 
à  Oxford  ,  mort  vers  1690  , 
avoit  obtenu  la  cure  ,de  Hursley , 
au  comté  de  Hampt,  qu'il  per- 
dit en  1^2  ,  comme  non-confor- 
miste. Il  desservit  une  congré- 
gation de  dissidens  à  Gosport. 
On  a  de  lui  V Evangile  mystère 
de  sanctification.  Cet  ouvrage , 


MARS 

imprimé  pour  la  première  fois 
en  1692 ,  m  -  4»,  a  été  réimprime 
avec  une  préface  par  Henrey  , 
auteur  des  Médi^tations. 

♦  II.  MARSHALL  (  Thomas  ) , 
théologien  anglais 5  né  à  Barckby, 
comté  de  Leicester,  vers  1621, 
fît  ses  études  a  Oxford  ,  et 
s'attacha  si  fort  à  l'archevêque 
Usher ,  qu'il  Voulut  le  prendre 
pour  modèle.  Lorsqu'on^ mit  gai> 
ni  son  danS  cette  ville  au  mo^ 
ment  où  les  troubles  civils  écla- 
tèrent ,  il  prit  les  armes  pour  le 
parti  du  roî ,  et  voulut  servir  k 
ses  propres  frais.  Les  suites  de 
la  guerre  civile  l'avant  fbrcé  de 
s'éloigner.  d'Oiforâ,  il  reprît  ses 
fonctions  ecclésiastiques  auprès 
de  la  compagnie  des négbcians  an- 
glais ,  établie  à  Roterdàm  et  k 
Dordrecht.  Dans  la  suite  il  fut 
nommé' chapelain  ordinaire  de 
S.  M.  ,  et  promu  au  doyenné 
de  Glocester  en  \6St»  Il  mourut 
au  collège  de  Lincoln  en  1 685, 
et  légua  à  la  bibliothèque  pu* 
bliqiie  d'Oxford  tous  les  livres 
qu'il  possédoit ,  imprimés  ou 
manujdcrits,  qui  ne  se  trom  croient 
pas  déjà  dans  cette  méihè  biblio- 
thèque* Marshall  a  publié ,  I.  O^ 
•^leruationes  i?t  Eevangeliorum  ver^ 
siones  per  antiguus  duas  goihicas 
scilicet  et  jingio-Saxonicas ,  Dop- 
diecht ,  1 6(33 .  11 .  Des  Notes  sur  le 
catéchisme  ,  tirées  des  saintes 
Ecritures.  III.  Un  Discours préli» 
minaire  pour  la  traduction  des 
quatre  Evatigthstes  ^  en  langue 
malajre ,  par  le  docteur  Hyde. 

*in.  MARSHALL  (Na- 
thanael  )  ,  théologien  anglais  , 
distingué  par  sa  prédication  au 
commencement  d.>  siècle  dernier, 
fut  chapelain  du  roi.  (Jn  lui  doit , 
I.  Une  Edition  des  Œuvres  de 
S.  Cyprien,  1 7 1 7 ,  in- foi . ,  asse^  es- 
timée,  IL  Défense  de  la  constitua 


MARS 

fien  écclésiaéti^ue  et  civile  d'An- 
gleterre ^  «717  »  "ï-^".  lïï-  ^^^ 
Sermons  sur  divers  sujets  ,  1730, 
iihS'*  3  voL ,  publiés -après  sa  mort , 
et  dédias  à  la  reine  (Caroline  par 

1»  yeuVe  de  Fanteur. 

î' 

MARSHAM  (Jean) ,  ëhevalier 
^  la  Jarretière  ,  né  à  Londres  en 
1603  )  «près  tiivoir  fait  de  bonnes 
étudies  en    Italie  ,  en  France  et 
en  AUema  j;Be  j  se  perfectionna  , 
par  la  vae  dès  différens  monu- 
met\6   aiitiqi:^s  ^  dans  lliistotre 
aqeietlne  et  dans  la  chronologie. 
Oe  retour  a  Londres  ,  il  devint , 
en  i63S  ,  Tan  des  six  clercs  de  la 
eonr  de  la  chancellerie.   Le  par- 
lement iè  priva  de  cette  place  , 
parce  qne  dans  le  premier  ïeh  de 
fa  gnerte  civile  ,  il  suivit  le  roi  et 
le  grand  sceau  à  Oxford.  Sur  le 
déclin  des  'affaires  de  l'infortuné 
(^^ieft  •I*'^  il  retournait  Londres. 
19e  peuvattt  ,  comme  la  plupart 
des  attires  royalistes ,  Avoir  aucuh 
emnloi  i  il  se  renferma  dans  son 
cahmiet ,   et  se  «liVra  tout  entier 
à  Fétude  jusqu'à  sa  mort ,  arri- 
vée -a  Londres  le  û5  mai   i6S5. 
Charles  II  honora  ce  bon  citojen 
dû  titre  de  cbevMier  et*  d«  baron- 
net. Mardhamlaissadeut  fils,  dont 
Vtai  (  Jean  )  ëtbit  très-savant ,  et 
l'autre    (Robert  )   lui    succéda 
dans   son   office  de  eleic  de  la 
chancellerie.  On  a  de  Marsham  , 
1.  Diatriba  chrtmohgica  ,  in-4*, 
L(»idres,   i645»  L^auteurj  exa- 
mine assez  légèrement  les  prin^ 
'  cipâles  difficidtés  qui  se  rencon- 
trent dans  la  chronologie  de  l'an- 
cien Testament.  II.  Canon  chro^ 
meus  ofgyptiacus  ,\    hebrdicus  ^ 
^ntcus,  et  disquisitionès ,  in -fol. 
1792,  Londres:  ouvi*age recher- 
mé,  L'àtiteur  y  a  fondu  une  par- 
tie du  livre  précédent.   On  sait 
quelle  dbseurtté  couvre  le  com- 
mencement de  la  monarehie  des 
E^tiens.  Le  chevalierMarshaipÀ^ 

T.  XI. 


MARS  22$ 

entachant  de  débrbuîîler  ce  chaos, 
montre  que  les  dyûâstîes'  éfoieu.t 
non  pas  successives  mais  colla- 
térales, n  a  éclairci ,  autant  qu'oh 
!è  peut  faire  ,  l'histoire  de  î  antî- 
quîté  la  plus  reculée.  Il  préten^ 
que  les  juifs  oiit  emprunté  dos 
Égyptiens  la  circoncision  et  les 
autres  cérénionies  ,  et  que  Tac- 
coniplissem'ent  des  70  semaines 
de  Daniel  finit  à  AutlOçhus-Èpi- 
phanes.  Ces  faits  ont  été  réf'iit^ 
par  Prideau:ç.   Le   Canon  chro- 

"     ick 


Inqrtellfe  Monckenius  ,  qui  en  fujt 
Pcditeur,  tâche  de  réfuter  l'au- 
teur. L'édition,  de  Leipsick  ,  trè?- 
'inférieure  pour  la  beauté  à  celle 
de  Londres,  est  annoncée  comme 
plus  correcte.  Il  est  certaiu  qu'à 
cet  égard  elle  est  préférée  à  celle 
de  Franeker.  Marsham  a  laissé  en 
mourant  plusieurs  ouvrages  com- 
mencés et  qu'il  n'a  pu  achever. 
L  Canonis  chronici  Iwerquintus^ 
sive  irhperium  PerSicum,  Û.  De 
provincUs  et  legionibus  Romanis, 
III.  De  re  nujiteraria.  C'est  à  sou 
instigation  que  son. savant  neveu 
Thomas  Stanley  a  écrit  son  His- 
toire de  la  philosophie.  On  doii 
encore  k  Marshamla  savante /7/éfr 
fiice  qui  est  k  la  tête  du  MonaS" 
tican  Anglicafium,  Londres,  1 655, 
in-folio. 

MARSL  roTM  UxBSwei 

-SJARSIAS.  P^of.MknsYxs. 

I.  MARSIGU  (  Antoine^Félix)^ 
éyéque  de  Pérouse  ,  d'ane  iin^ 
piejEàne  famille  .patricienne  <le  Bor* 
ÎQgPIB  ;,  pé  dans  cette  villa  cb 
I  dyig ,. port  en  171  o  ;  il  est  ajuteur 
d'un  Ti^ité  ^e  avis  eùchle^BLrum  « 

i6g4j.ii^-4''.5«tc« 

t  11/  MARSIGLI  (Louis-Fer- 
dûutnd  )  comte  de),  frère  dct 

i5 


^ 


tnô 


MARS 


précédent,  né  k  Bolo^e  en  lêSB, 
lut  dès  sa  première  jeunesse  en 
relation  avec  les  plus  illustres 
f avahs  dltalie ,  dans  toutes  les 
lœiences.  tJn  vojage  qu'il  fit  ai 
.Constantinople ,  en  107^,.  avec 
le  baile  de  Venise  ,  lui  donna 
le  moyen  de  s'instruire  par  lui- 
même  de  l'état  des  forces  otto- 
Inanes.  Après  onze  mois  de  se- 

iour  en  Turquie,  il  revint  a  Bo- 
ogne,  et  ramassa  les  différen- 
tes observations  faites  dans  ses 
courses .  Uempereur  Léopold  étoit 
alors  en  guerre  contre  les  Turcs. 
Marsigli  entra  a  son  service,  et 
montra  par  son  intelligence  dans 
les  fortifications ^t  dans  la  science 
de  la 'guerre  combien  il  étoit  au- 
dessus  du  simple  officier.  Blessé 
et  fait  prisonnier  au  passage  de 
iVaab  en  i6S5 ,  il  se  crut  heu- 
reux d'être  acheté  par  deux  Turcs  ,^ 
avec  qui  il  souffi-oitbeaacoup ,  mais 
plus ,  dit  Fontenelle  ,  par  leur 
misère  que  par  leur  cruauté.  La 
liberté  lui  ayant  été  rendue  l'an- 
née d'après  ,  il  fut  fait  colonel 
en  ^684*  Ce  fut  dans  la  même 
année  qu'il  fut  envoyé  deux  fois 
Il  Rome ,  pour  faire  part  aux  pa- 
pes Innocent  XI  et  Alexandre  VIII 
des  grands  succès  des  armes  chré- 
tîennes.Lorsquelespuissancesbel- 
11  gérantes  songèrent  k  terminer 
une  guerre  cruelle  par  une  paix  du- 
rable entre  l'empereur  et  la  répu- 
blique de  Venise  d'une  part ,  et  la 
Porte  ottomane  de  l'autre ,  le  comte 
de  Marsigli  fut  employé  comme 
homme  de  guerre ,  et  comme  né- 
gociateur ,  pour  établir  les  limites 
entre  ces  trois  puissances.  Cette 
négociation  l'ayant  obligé  de  6e 
rendre  dans  le  pays  où  il  avoit 
été  esclave',  il  demanda  si^es  pa-* 
Irons  vivoient  encore ,  et  fit  don- 
ner k  l'un  d'eux  un  timar,  espèce 
de  bénéfice  militaire.  Lié  grand- 
yrisit ,  charmé  de  sa  générosité  , 
lui  «D  accQrd»  ua  b«auQOup  plus 


MARS 

considérable  qu'il  n'eût  osé  i\ 
pérer.  >    et  avec  la  même  ardeur 
qu'auroit  pu  a^oir  le  premier  mi:^ 
nistre  de  la  nation  la  plu5  exer- 
cée   k  la  vertu^  La    sucéession 
d'Espagne     ayant    rallumé  f  en 
1701  ,  une  guerre  qui    embrasa 
rËurope  ,  l'importante  place  de 
Brisach  se  ^rendit  par  capitulatioiçi 
au  duc  de  Bourgogne  ,  après  i3 
jours  de  tranchée  ouverte  ,  le  6 
septembre  1703.  Le  comte  d'Arco 
y  commandoit;,  et  sous  lui  Mar* 
sigli ,  parvenu  alors  au  grade  de 
général  debataille .  Une  si  prompte 
capitulation  surprit  T^mpereur  :  il 
nomma  des  juges  ,  qui  condam-' 
nèrent  le  comte, d'Arco  a  être  dé* 
capité  ,  et  Marsigli  k  être  déposé, 
de  tous  les  honneurs  et  chargea  » 
avec  la  rupture  de  l'épée.  Uncoi;^ 
si  terrible  eût  dû  lui  faire  regret* 
ter  son  esclavage  chez  les  Tarta- 
res ,  si  celte  flétrissure  avoit  pu 
ternir  sa  réputation  dans  l'Europe* 
On  pensa  en  général  que  ce  juge-* 
ment  n'étoit  qu'un  effet  de  la  poli- 
tique de  la  cour  impériale  ,  qui 
vôuloitsauver  l'honneur  du  prince 
de  Bade  ,  comn^andant  en  chef. 
Ce  général ,  qui  avoit  fait  la  faute 
de  laisser  une  nombreuse  artiile* 
rie  dans  une  mauvaise  place  avae 
une  garnison  très-foible  ,  fut  rér 
compensé ,  et  les  subalternes  di- 
rent punis.  Louis  XIV  rendit. plus 
de  justice  au  comte  de  Marsigli^ 
l'ayant  vu  k  sa  cour  sans  épée  » 
il  lui  donna  la  sienne  et  l'assura, 
de  ses  bonnes  grâces:  Le  comte  il* 
Marsigli  ne  se  crut  pas  fiétii ,  par- 
ce quela  voix  publique  le  rassuroit* 
A  la  tête  de  ses  apologies ,  il  mît 
pour  vignette  une  espèce  de  devise 
Singulière  ,    qui  avoit  rapport  h> 
son  aventure..  C'étoit  une  lU ,  pre- 
mière lettre  de  son  nom ,  quipor- 
toit  de  part  et  d'autre  entre   -ses 
deux  jambes   les  deux  tronçons 
d'une  épée  rompue  ,    avec    ces 
mgt^  :    Fraetus  ùûegro.    EXkh4i 


M  À  ES 

-Itttàgiaë  luette  reprësentadon  affli- 
geante, Feût-il  publiée  >  s'il  se  fût 
trti  «oapable  P  Le  comte  de  Mar- 
•îglt  chercha  dans  le&  sciences  la 
consdattôn  ^ue  les  agitat^ns  du 
inonde  ne  lui  avoient  pas  procn- 
aiée.Il  avoit  étudié-,  les  armes  à 
la  maiH ,  au  milieu  des  fatieues 
et  des  p^ls  ;  il  étudia  en  simple 
IKtrticulier ,  et  n'«n  fit  que  p4us  de 
progrès*  U  parcourut  la  Suisse 
pour  connoître  les  montaenes  ;  il 
passa  «nsuite  a  Marseille  pour 

ridier  la  mer«  Etant  un  jour  sur 
port ,  il  j  trouva  le  galérien 
turc  <|ui  Fattachoit  k  un  {yieu  peu- 
liant  son  esclavage,  etil  -oËlint 
0IA  liberté' de  la  cour  de  France. 
.  On  le  renvoya  k  Alger ,  d'dii  il 
écrivit  à  son  libérateur  qu'il  avoît 
obtenil  du  bâcha  des£>traitemens 
t>his  doux  pour  les  eselaves^chré^ 
taos.  «U  semble ,  dit  Fontenrik  $ 

Sue  sa  fortune  imitât  un  auteur 
e  roman,  qui  auroit ^ménagé 
des  rencimtres  imprévues  et  sin- 
eiiièrea  en  favenr  de  son^éros;» 
IjC  pape  Clément  XI  le-  rappela 
de  Marseille  en  1709  ^  pour  lui 
donner  le  commandement  d'une 
tM^mée.  qu'il  devoit  opposer  aux 
^upes  de  Temperenr  Joseph.  Il 
comptoit  finir  ses  jours  en  Pfb^ 
veace  ,  oh  il  étoit  retourné  en 
Z728  -y  mais  des  afiaires  domes- 
tiques l'a  jant  rappelé  k  Bologne , 
il  j  mouirat .  d'apoplelie'  le  pre- 
mier novembre  lySo.  Sa>  patrie 
lui  doit  L'établissement  df une  aca- 
démie des  sciences  et  des  arts  , 
avantageusement  comiue  :  dans 
l'Europe  sous  le  nom  d'Insëtut. 
Cette  compagnie  prit  .naissance 
en  1710 ,  et  s'ouvnt  en  1714*  Ses 
professeurs  donnent  àes  leçons 
r^lées.  Elle  a  un  riche  cabinet  et 
une  belle  imprimerie.  L'acddémie 
des  sciences  de  Paris  s'associa  le 
fondat«ir ,  ainai  que  la  société 
'  royalo  ^  Londres ,  et  l'académie 
d»  sciences  de  Montp«Uier.  Cef 


MARS  îkVf 

honneurs  l^mmortalisêfotit  moisé 
que  sa  bienfaisance..  Se  sotîve-<^ 
nant  de  ses  mal^nrs  utilement 
pour  les  autre!»  malheureux ,  il  fii 
établir  on'  tron<;  dans  la> ckapélîé 
de  soo •  ittstifut ,  pour  îlé-râiéhaf 
des  4chi^étieiiS',  et  princîpaHsment 
de 'ses  cQmpaiiiotes  esekiyés  ûA 
Turquie.  On  a  de  lui ,  Il  EsM 
phjrsigtte  de  t histoire  delà  mer  i 
Venise,  171 1>  in  ^  4^  ,  trftdoil. 
en  français  par  Le  Clerc  j  et  pu/ 
blié  par  Bœiâiaave,.  a  Amstet^ 
dam  en  1735,,  iit^folio ,  avec  qùa^ 
rante  planches*  II:  Dam^fiai 
PanmmicorMjrsietUy  cwn  ôé^t^ 
vationibus-  geographici}s  ,  tayf/ioU' 
nomicis  ,  ^  «te.  i  La  Hayç ,  ' ly^  [ 
en,  6  Vol.  'iii-^Mio«  <G^éj5t  ÏU^âb»^ 
criptioh  âm  Danube  ,  dëpu^  t^ 
montagne  de  '^alemberg  en  .Aft^ 
triche  ,  jusqu'au  confluent  de  l'a 
rivière  Jantra  dans  la  Bulgarie* 
Le  prémiei^  volume  eonitiettt  v  ett 
sne  carte  générale,  le  cours  dit 
Danube  depuis  sa  sourc&'jusqù'k 
son  embouchure  ;  eeitt^  caria 
est  dirâée  en  v  dix  -  neuf  autres 
partieubères ,  qui  renferment  les. 
villea^  villages  y  châteaux,  îles,^ 
etc. ,  qui  sont  sur  le  Danube;  on 
J  trouve  la  description  géogra^ 
phique  du  royaume  de  Hongrie  , 
des  observations  astronomiques  et 
hjr^ograplliqneb ,  avec  la  table  de 
tontes  l«s  rivières  qui  se  jettenD 
dans  le  Danube,  etc«$  le  second- 
volume  renierineles  antiquités  qui 
se  trouventaux  ^envtroms  Un  Da^ 
nufoe  ;  dans  le  troisième  «  on  dé-» 
crit  les  minérauxae«^«n^on»d«: 
ce  fleuve  >  et  ceux  que  leseaiix  y 
ont  entratnés^- le '^atrième  ren- 
ferme les  poissens^du .  Danub'e  eb 
ceux  que  la  douceur  de  ses  eauxr 
y  aèttire,  qui  sont  divisés  en. pois-* 
sons  de  rivière 'i  de  mer ,  a*eaa 
douce  ,  de  migrais  ,  etc. ,  avecr 
leurs  figures  et  noms  gravés,  etc.  ;> 
le-  cinquième  donne  la  desci'ip' 
lion  des  oiseaux  qui  iréquenC^t^ 


ftsS 


MàR^ 


|e5,^op4y  eu.  Danub^  ^^n  74  P*.**** 
che$  gra'^es^  k'^siinèfoe.  contient 
ûes  ebs^rvati^ls  aiêlées  sur  la 

v&ûobA  <  aitatoitHques  .sur  1^&  ^r 
f^vk  cl  les  atitret  saniaajauK  <4oiit 
il  est  (Nirléda^s  le.comff  de  j'ou- 
iirage  d^s  •ex^riBB^&>|H>ii«me* 
^a^l>.  la  vitesse  de  IViiti  du  Da- 
Ii4d>e  etd^  la  Tliei^ft  (  Tihisdus  )  ; 
||]|^^«4|al,(^ue  .  des,  .slaiites.  qui 
,  croissent  4^^:  bprds  ^u  Dai^ilbe  > 
\  des  quadrupèdes  ^qi»  ,IVé^^nte&t 
Sfis,  riyefi ,  etc.  etC;.  êtes  Cet  ou* 
\rcilte:«ttrieux!etcbfir^  a  iltë  tra- 
d|tt$^>efi francaia  ^seîisaprimék  La 
Ibye»,.  •<744*  6v>wr.;.itfc*folio. 

1^14.1,  ïn-foîio.  W o'^bt  miJUt^ire 
dif^mpi*^  otHfnnùt^i  ifetç  progrès 

iorlg  Wb  tto  'fnm^ia  eteuâtiilieB  ; 
0^t  «tivrage  cuvieiiie*^  intéressant 
«2kI  ;««^)«peba^  p«r  <le6'iieneèig;né-^ 
9(ieii9  pvéeien:!^  qurit'contieBt  aor 
cetemilire.  VI.  TmM.dw'S&s^ 
pLkk>rei,y\vstyï^''  y  qn^l.  c^mj^osà  •%ix 
'mlù^n ,  /et  ^li'il  dédi«' V ién  ^ »ê8^  « 
à  k  rreikue  ûkristine  de  Suéde:. 
-  »■  •       •      •  ■  I     'î   ■'.■'.  1  '  • 

(tMarO'nA.ntoûiep;^  i  jfrève  'du  (pré^ 
et^ikïii,  né  -^  l^oki^»  i»»;  1.^4^  , 
embrassa  r^<étâi  «îôetésia^tique  , 
et  i'ut.^n^Qyè :.f>our i quelques  a^ 
Retires  *k  la  «ont"  d'Ësp^oe,  où 
Phîlipf»e  11  le.Bomma'fion  jcha- 
pelaia>et'«oià  -conseiUcar.MDe  re-- 
Uilar  râ/Home  ,  le  roa^iiial  Mare* 
ATiloinecCbloanef  aoneouain  j  loi 
pëïtif  nai,  «ieflfc  i574  9  '{'««(chevéehé 
de  âidenfcfc.  rCSff  iprélai  trësndkm 
tizt^aé  rpar-^soi^- savoir  «n  •théo'* 
lo((ie  e€  ea  philotH^f^e-,  ^ar>Pé- 
Ijégattce -de  «oti  ^t^i^letdans  ae»oa-> 
vrages  ktkis ,  et  .par  9a[>pro£[>nde 
conûoifisanoe  deriaiiguea  ^lieeque 
et  hébriiïqite,  éut'iau  milieu  des 
çeclipatioBS  multipliées  de  son 


MARS 

mml Stère  ^  appelé  à  Borné  pfti* 
Sixte  V,  et  erïv^r^ë  ensuite  à  la 
préfecture  de  Camèrino  ,  où  il 
/iiourut  le  34  ^y^  1589  ,  âgé  de 
4?  «os.  On  a  de  lui ,  1.  De  ec'^ 
ciesiastieomm  redUmim  origine 
aofure  ,  Vênetiis  ,  «675.  II.  De 
gestes  B.  AlaMmi  apostoii  et 
ei^ah^Ustm^  Nèapoli ,  i5Bo.  III* 
ffjrtùiagiok)sia.i  seu  deaqudbe^  . 
nedictd  ^  nomœ,  i566  ;  Vene- 
tiis,  t6o3.  IV.  ConsiittUiones  adi^ 
tœ  in  •diàscesana  sjnodo  ,  annp 
1579.  ^ 

t  L  MARSILE  DE  PAooiTZy 
sumonlmé-  Menanârin ,  recteur 
de  Tnitiveésité  de  Piarîs  /dans*  la? 
quelle  il  avoit  étudié  et  professa  . 
eu  iSia  la -tbiédlô^ie  ^  a  .donné 
plusieurs  'Oin^açés sur les'droits 
du  SaoerÂoee  et  de  V Empire  ^f 
niAis  en  véiilitet  défendre  les  eni« 
peveorsitsoiMre  lés  entreprises  de» 
bapiBi>i)iib tombe  qnelqu^ois  dans 
Teâtréinité .  opposée  ,  et  il  écrit 
plittél'ëii  jun^consulte  passioéné 
c{ù^en  théologiens  Ses  /principalei 

£rt)dn£l|ian3'eant ,  I.  De  .7Vn/tf^ 
itédixé*  impéfii  Aomani^  -H.  J3tk 
Traité  Diejttrisidictlorie  impenaii- 
/a  càt^sis*»2aùymoniaLbits.yia4b\* 
m.  'DefenstNrpacu ,  eh  ibveur  de 
Louis.  JY'  de  'Bavière  ^  contre  le 
sounneibiB  «poiltifé ,    iBgg ,  âti-S^. 
Jeao  SSOlIcoùdanina  cet  éérit,  où; 
sous  le  tiéce'tie  défenseur  de  la 
paix  I  on  décbiroit  la  guerre   aa 
pom^  tiomain.   Le  pape  ^réduit 
ses  erreurs  èi  cinq'prinoipales.  I^ea 
voidi  :  t^i*»  Q«iend   Jésus-  Christ 
paya  letribut  de  deux  drai^iines^ 
d  ie;  fit  parce  qu'il  j  étoit  oblig^^  ; 
etpaf  conséquent ,  lesibiens  tfsn^ 
poreb  sont  sùmnis  fa  L'empereur.. 
dv-  Saiht  Pierre 'ne  f'ilt  pas  plas 
'  chef  de  l'Église  que  les  aatres 
apdtffis  ;  il  n!eut  pas  ^b>s  d'ao^ 
tnrité  qu/eux,'  et  Jésus-Cbriit  h^en 
fit  auûon  )  en  particulier ,  ^soa  vi-* 
caiive.  f  ai  çhei'4e  PÉglise.  3«  C'est 


Mars 

à  rempcrcur  de  corriger  et  de 
punir  le  pape  ,  "de  i'instittt^r  ou 
te  destituer.  4»  Tou^  le$  prètar^s ,, 
le  pape  ,  l'archevêque ,  le  ^simple, 
prêtre  y  ont  une  égale  anloxité ,, 
par  l!inâtitution  de  Jésu&-Ctu:i$( 
même  ^  pour  la  juridicdoQ;  e^  ce 
qu|  l'un  a  die  plus  que  TattUe  , 
Viapt  de  la  concession  de  Ve^nf^^ 
reur ,  qui  peut  la  révoquer.  5"  Le 
pape  m  toutes  TtËglise  eu^eoible  \ 
ire  peut  punir  personne ,  quelque 
méchant  qu'il  soit,  de  peine  coac- 
tive  ,  si  l'empereur  ne  lui  eH 
^onne  l'autorité.  Le  pape  con- 
damna ces  cinq  asticles  comuie 
hérctiqaes  ,  et  Marsile  eomme 
hérésiarque.  Fleux^j  remarque 
que  la  condamnation  du  dernier 
article  tend  à  la  confusion  des 
deux  puissances ,  spiriti^elle  c( 
te^iporelle.  Les  peines  çoactiyes 
appartiennent  k  la  puissance  tem-r 
porelle  ,  que  Jésus^Christ  n'a 
point  donnée  k  son  Église*  J<Qan 
de  Jandun  &t  le  coUahori^tettr  <jk 
Marsile  pour  le  Defen^or  B^is»^ 
Harsile  ayoit  aussi  exercé  U  W^ 
decine  :  il  mourut  en  i3a8« 

n.  MARSILE  jm  Inghen  »  aipsi 
nommé  du  bourg  dans  Iç  duché 
de  Gueldres,  lieu  de  sa  naissance, 
chanoine  et  trésorier  de  Saint- 
André  de  Cologne ,  et  fondateur 
du  collège  d'Heidelherg ,  hiourut 
daps  cette  ville  en  iSg^  ,  après 
avoir  mené  une  vie  extrêmement 
jpénitente.  On  a  de  lui  des  Co//i- 
meïUaires  sur  le  Maître  des  ^enr 
tences  ,  Imprimés  à  Strasbourg  » 
en  i5oi ,  in-folio. 

in.  MARSILE-FICPV.  Voyez 
FiciN  et  Marcile. 

MARSILLAG.    Foyet  Rocn- 

^OOCAULO,  m  III. 

r    MARSIN-  V<fr^  Madcbiv. 


MARS  ^ag- 

dans  le»  ^^'  siMo  >  a  «éc;^  det 
Commmkkrm  m  .Owrf^*  I^aêkiêy  H 
Silii  JMich  -rrli  W9i  fa^t  pa%l«^ 
confoivfhpQ  aveoPiene  Mmo,^  mi 
à  Mai'f>  danA  VAhftuae  cilAriâm-e^ 
homme  mvsif^%  et  diAuc^ne  d» 
Saiat4^£^aTeii4  eft  Q^mAsc^*  ARom^ 
on  a  de^  loi  vnxk  C^nfm^jtJ^^re^  suf 
le  4rQisièiOQ  Uvr«  de  ÇicéroA  I?^ 
nature  dAQrugfif  io^priviQ  k  S4lt 
en  iâ44* 

t  MARAOUiSA  (  Jae^ues  )  » 
né  à'  Paria  en  <647  ;  4**n,e  hq«A« 
£imiUe  d^  r<^he  *  çhaiieiQe  rég<i^ 
lier  de  Ss^ii^tertieoeviè^ve ,  i^\  m* 
\oyé  k  U^es  ,  pour  rétablir  1# 
bob  e^dff0  d9Qi^  h  ebapÂlre  df 
cette  ville ,  poiur  lors  régulier* 
MarsQUier  «-y  établit  et  «n  fut 
préyot,  y  dignité  4oiit  il  se  dé* 
mit ,  ^t  fut  fiiit  acchidiaere.  Il 
mpun^t  .danA  eeâte  ville,  le  3o 
ao4t  17^4  »  s^  79  ans  ,  après  avoir 

Ï^ublii  plnsienrs  Bist^ires  qu'on 
it«i:tepi:ttAV«Q  plaisir.  So^  ^tyUl 
est ,  enrgéoérftl,  assea  vif  et  asse» 
OODlaiit.  Quoiqu'il  emploie  queli» 
quefois  des  expressions  tr^fa* 
mibères  et  mêane  basses  y  il  est 
pourtant  fWUe  de  sentir  qu'il 
cherche  l'ornement.  Il  y  a  un  air 
trop  oratoire  dans  la  plupart  de 
ses.diseours  :  extrêmement  long 
dans  aed  rée&ts  ,  il  ne  les  finit  qu'à 
regret»  et  j  mêle  souvent  des 
circonstances  minutieuses.  See 
digrc^ai<uis  sont  trop  fréquentes, 
et  trop  poolixes.  Ses^ortraits  ont 
une  espèce  d'anilbrmité  ennuyeu* 
se  )  et  plus  do  vérité  qj^ue  c(e  fi^ 
iieu^*  Il  a  enoore  le  défaut  d'anr 
noncer  fréquemment  oe  qu'il  doit 
dire  dans  la  suite  de  son  Histoire; 
et  ces  aniionces  interrompent  là 
narration  ,  et  enlèvent  le  plai« 
sir  de  la  sorprise.  On  »  de  lui  ^ 
I.  Mistoine  du  cai^dinal  Xims^ 
nés  9  1693  ,  a  vpl.  in-ia  ,  rein»* 
priméb  plusieurs    fais    depuisb 


v_ 


»5©  MARS 

L'auteur  s*ftttacfae  trop  ^  l'homme 
public ,  et  ne  parle  pas  asset  de 
^homme  prive.  Quoitf  ne  la  g;Uerre 
des  Maares  soit  un  episede  iutë-»^ 
tessaut ,  le  récit  en  est  trop  long, 
et  Ximenès  n'y  ^voit  pas  *  en  assez 
de  part  pour  occuper  si  long-temps 
la  plume  de  l'historien.  (  Foyiez 
FLÉcmisR.  )  II.  Histoire  de  Henri 
VII $  roi  d'Angleterre  ,  réimpri- 
mée en  1-707,  en  a  vol,  in  -  la. 
C'est ,  suivant  queicmès  oiiitiques, 
le  chef-d'œuvre  de  l'auteur.  IIÏ. 
Histoire  de  VlnqkisUiôn  et  de  son 
origine,  in^ia  ,  Cologne,  ^6^.' 
<!!et  ouvrage  ,  curieux  et  assez 
bien  traité,  et  dans  letpiel  l'auteur 
parle  assez  libreinent ,  a  été  re- 
produit par  l'abbé  Goujet ,  Colo- 
gne (  Paris  )  ,  1769 ,  avec  des 
liugmentationS  ,  en '  ;>  vol .  in- 1 2 . 
iV.  La  yie  de  sair^t  François- 
de^ahs  en  a  vol.  in-ia,  réim- 
primée plusieurs  fois  ,  et  ira* 
duite.  en  italien  par  Tabbé  Sal- 
«rini.  V.  Fie  de  madame  de  Chan-n 
fai ,  3- volumes  in  \iijy\»Vie  de 
dom  Raneé. ,  é^bé  et  réfonàa- 
teur.de  la  Trappe  ,  1705  ,*  a  Toi. 
in-i2.-  'La  vérité  n'a  pas  toujours 
Conduit  sa  plume ,  comme  dom 
Gervaise  le  prouve  dans  un  Ju- 

Semei|t  critique  ,  etc. ,  imprimé  à 
Vbjes  en  1^44»  in-ia.  {Fcfjr^  Ck»- 
yAi^,  n^  n.)  La  conduite (K l'abbé 
Marsollier  est  peinlo  d'usé  ma- 
nière peu  avantageuse  dans  k 
préface  de  cet  ouvrage.  Mais^  com* 
me  dom  Gervaise  ^étoit  iart  ^- 
tirique ,  il  ne  faut  pias  prendre 
«  la  lettre  tout  ce  qu'il  dit.  Nous 
•nous  coi^enterons  de  rapporter 
le  parallèle  que  les  journaliste^ 
de  Trévoux  hrent  de  la  Vite  de 
f  abbé  de  Rancé  par  Marsolliei^ 


SIAl^S 

prdche  la  vie  de  M.  de  la  IVap- 
pe,   et  "celui-là  là  flconte.L'un 
insiste    sur   tous    les    reproches 
qu'on  a  faits  au  vertueux  abtié  ; 
1  autre  les  dissimule  ou  les  en-* 
veloppe.  Marsollier  a  beaucoup 
de  politesse ',  Maupeoa  beaucoup 
de  frahichise.  Celui-ci  prend  fta 
pour  soh  ancien^  amr  ;  et  celuffla 
narre  de  sang-froid  et  sans  émo- 
tion. »   VII.  Entretiens  sur  phA 
Sieurs  devoirs  de  ht  vie  civile  y 
in-i:i ,   1716.  Sa 'morale  est  ver-^ 
beuse.  Le  fond  de  quelques-uns 
de  ces  Entretiens  est  tire  A'Eras- 
me ,  qui  lui  avoit  ^rn  de  mo-^ 
dèle.  VllI*  Histoire  de  Henri  d» 
Lit   Tour  -  d Auvergne  ,   duc  d» 
Bouillon ,  Amsterdam  (  Pana  )  ,» 
1726  ,  en  3*  volume  in-ia  ,  pea 
estimée.  IX.  Une  Apologie  aE^ 
rasme ,  in-ia  ,  Paris ,  1715  ,  dont 
le9  jésuites  parlèrent  dans  leor^ 
Mémoires  de  Trévoux >  juii;i  1714» 
et  fttjf  nt  suivre  ^extrait  d'une  ré-^ 
fklanon  très-vive^  L'auteur  en-c 
treprend  ê^y  prouver  la  cathoU-e 
cite  d'Ërasme ,  non  par  des  rai-* 
sonnemens ,-  mais  par  èss  faits 
et  par  des  passages  tirés  de  ses 
œuvres.  Erasme  avoit  la  téterem'- 
plie  de  problèmes  ^  d'argumeu$ 
pour  et  contre  les  diverses  mam 
tières  de  controverse.^  Il  raisonna 
quelquefois  en  homme  indécis ,  ei| 
aocteur  qtei  ménage  tous  les  sen-i» 
tin»ens.  ^ais  quand  il  défendit  la 
doctrine  del'ffglise  contre  Luther j^ 
il  s'expUqua  en  théologien  très- 
orthoupxe.  .  X.  Histoire  de  tori^ 
gine  des  dîmes ,  et  autres  bien^ 
temporels    de    tEglise ,    Lyon  ^ 
168^^'  iif^-idy  ou  Paris,   i6o4<« 
C'est  lé  moins  commun  et  repkin;. 
curieux  de  tous' les.  ouvrages  d^ 
'Marsollief^    •      .    ^ 


Ifaupeou^pluç  ors^teuvi  Celain^ 


avec  celle  que    Ifaupeou    avoit 

donnéepen  ae  temps  auparavant  : 

if  L'un  «t  l'aiitre  auteur ,  disent-  !      ♦  MARSTON    (Jean) ,  anteor 

ils,  »  çuivt  son  caracl6re«  Mar*    dramatique^  iuial4is/ sous    Jae-« 

-follier,  paroît  plus  hi«tpnen,  et,  quesl".  On  fi  ne  lui  huit i^'è^^^ 


de  Hiédtt^  qûî  tQutçs  «nt  eu  4cv 


r 


MARS? 

inccès.  On  en  a  rassemblé  'six  , 
idont  on  a  formé  un  volume  en 
j653,  qui  a  été  dédié,  a  lady 
¥icoi|itesse  Falkland.  Il  avoit 
4onné  en  i6o4  le  Mécontent  ^ 
tragi-comédie,  que  Dodslej  a 
depuis^iréimprimée  dans  sa  Col- 
lection. La  Courtisane  hoUan-^ 
daise  a  reparu  depuis'  la  restau* 
ration ,  sous  le  titre  de  la  Revan- 
che, n  a  aussi  paru  de  lui  en 
iSgg  trois  livres  de  Satires  qui 
ont  été  râmprimés  en  1764*  On 
n'a  aucun  détail  sur  la  vie  ,  sur 
le  lieu  de  la  naissance  et  sur  l'é- 
poque de  la  mort  de  Marston. 

*  MARSUPINI  (CWles) ,  né 
à  Areyzo ,  vulgairement  appelé 
Charles  Arétin^  fut  très-versé 
dans  les  lettres  grecques  et  latines^ 
et  professeur  a^'éloquence  à  Flo- 
rence, qui  le  nomina  son  se- 
crétaire. U  mourut  le  24  "^^^ 
1453'.  On  a  de  lui  la  Traduction 
en  vers  lieitamètres  de  la  Batra" 
comiomacfùa ,  imprimée  à  Parme 
j8n  i49^- 

tl.  MARSY  (Gaspard) ,  sculp- 
^ur  célèbre ,  né  k  Cambrai  en 
1625,  travailloit  en  concurrence 
9vec  son  frère  Balthasar ,  né  dans 
la  même  ville  en  i6a8.  Les  frères 
Marsj,  dont  les  grands  t^Iens  se 
firent  remarquer  de  bonne  heure, 
furent  employés  aux  emj)ellisse- 
mens  du  château  de  Versailles , 
ou  Ton  remarque  sur-tout  deux 
Chevtuix  et  deux  Tritons  qu'ils 
exécutèrent  pour  les  bains  d^A- 
poUon ,  et  qui  furent  transportés 
depuis  au  rocher.  Ils  ont  égale- 
ment sculpté  les  Caryatides  de 
la  galerie  d'Apollon  au  Louvre  \ 
le  groupe  en  marbre  d'Oritkie  , 
au  lardm  dés  Tuileries,  et  le  Maur- 
soÙe  de  Casimir^  roi  de  Pologne, 
crue  l'on  voyoit  dans  Téglise  de 
oaint-Germain-des-Prés ,  et  que 
l'pn  a  transporté  depuis  îà  révo- 
lution au  Màa^e  impérial  des  luo- 


MARS? 


35 1 


numcns  frai^çais.  Gaspard  Marsj 
mourut  en  168 1  ,  et  Balthasar  e« 
1674. 

t  II.  MARSY  (  François-Marie 
de  )  ,  né  à  Paris ,  entré  de  bonne 
heure  chez  les  jésuites  ,  où  il 
cultiva  U  littérature ,  avoit  k 
peine  vingt  ans  qu'il  publia  de 
petits  Poèmes  latins  ,  qui  lui 
hrent  un  noiin  dans  les  collèges  dé 
la  société.  Obligé  de  quitter  l'ha- 
bit de  jésuite ,  il  n'abandonna 
pas  la  carrière  des  lettres.  Il 
publia  en  1755  une  Analyse  da 
Bavle  en  L  vol.  in-ï2 ,.  et  qu'on 
a  depuis  r^^nprimée  en  Hollande» 
avec  une  suite  de  quatre  a  utiles 
volume$ ,  par  Robinet ,  qui  pa- 
rurent en  1775.  Cette  compilation 
des  gravelures  et  des  opinions  ir« 
religieuses  répandues  dans  les  ou- 
vrages du  philosophe  protestant , 
fut  proscrite  par  le  pa^rlement  d^ 
Pans  ,  et  l'auteur  enfermé  a  \% 
Bastille.  Dès  qu'il  eut  obtenu  %% 
liberté ,  il  eoiitinua  V Histoire  mo-* 
derne  des  Chinois  y  des  Japonais^ 
des  Indiens ,  etc. ,  dont  il  avoit 
déjà  publié  plusieurs  volumes , 
p  travailloit  au  douzième  lors- 
qu'une mort  précipitée  l'enlev* 
en  décembre  1763.  Outre  les 
ouvrages  dont  nous  avons  par* 
lé ,  on  a  de  lui ,  L  Histoire  de^ 
Marie  Stuart ,  1742  , 3  volumes 
in- 12.  Fréron  travailla  avec  lui 
à  cet  ouvrage  élégamment  écrit  ^ 
et  qui  est  en  général  exact  et  im« 
partial.  IL  Mémoires  de  Meh^ill  ^ 
traduits  de  ranglaisy  Edimbourg 
(  Paris  ) ,  1745  ,  3  volumes  in-i2, 

Î .  Fbyez  ^EUYi^ii»)  Traduction 
aite    aveo    soin.    III.    Diction* 
naire  abrégé  de  peinture  et  ctar^ 
chitecture  ,  /Paris  ,  174^,  5t  vol. 
in- 12  ;  assez  bien  fait.  IV*  Le  Ra-^^ 
bêlais  moderne  ,  ou  les  QEUvref 
de   Rabelais  mises  à  la  porlém^- 
de  la  plupart  des  lecteurs  ,  Ams«^ 
terdam  (Paris) ,  175» ,  Q  vot  if -lU^ 


354  MART 

des  mëdecîns  et  chirurgiens  qjne 
le  roi  tfvoit  nommes  pour  exa- 
miner  son  habileté.  Il  a  encore 
écrit  des  Paradoxes  sur  la  pra- 
tique de  chirurgie ,  où  Ton  trouve 
beaucoup  d<5  choses  que  les  chi- 
rurgiens modernes  ont  intro- 
duites dans  leur  art ,  comme  les 
p.ansemens  a  froid  ^  Fabus  des. 
sutures,  les  bandages,  etc.  Ses 
<XËuvres  sont  imprimée»  à  Paris , 
in- 12,  i635,  avec  la  Chirurgie 
de  Philippe  de  Flasselle  /  mé- 
decin. 

III.  MARTEL  (  Gakrief) ,  jé- 
suite ,  né  au  Puj  en  Velaj  le 
14  avril  1680,  mort  le  1 4  février 
I756,  et  connu  par  un  ouvrage 
intitulé  Le  Chrétien  dirigé  dans 
les /exercices  d^une  retraite  ^piri" 
tuelle,  2  vol.  in-i2.  Ce  livre  k 
été  réimprimé  en  1764»  avec  des 
augmentations  considérables.  On 
a  encore  de  lui  exercices  de  U^ 
ptvparation  à  la  mort  ^  ^T^S  > 
in- 12. 

*  IV.  MABTEL  (Pierre) ,  né 
a  Genève  en  5iB,  mort  ingénieur 
k  la  Jamaïque ,  a  publié  une  foule 
de  plans  à  Londres  ;  il  a  encore 
décrit  en  anglais  un  Voyage  qu'il 
fit  avec  le  chevalier  Windham  aux 
glaciers  de  la  Savoie,  Londr^> 
Ï744- 

MARTKLIÈRî;  (Pierre  de 
îti  ) ,  célèbre  avocat  au  parlement 
de  Paris  ,  et  ensuite  conseil^ 
ïer  d'état ,  fils  du  lieutenant- 
général  ad  bailliage  du  Per- 
dié,  et  mort  en  loSi^  eut  une 
grande  réputation  dans  le  bar- 
feau  ,  et^  parut  avec  éclat  , 
^ur-tout  dans  la  cause  de  Tuni- 
Versité  de  Paris  contre  les  jé- 
suites qui  sollicitoient  leur  réta- 
blissement. Après  ce  que  les  Pas- 
nfuier  et  le^  Arnauld  avoîent  dit 
con\x^  la   société^^  il    sembloit 


.     MART 

que  la  satire  devoit  être  épuisée  ; 
mais  La  Martelière  montra  qu'ils 
avoient  été  ménagés.  Il  appelle 
les  jésuites  faux ,  ambitieux  ^ 
politioues ,  vindicatifs ,  assas-^ 
sins  aes  roiâ ,  corrupteurs  de  la 
morale ,  perturbateurs  des  étatff 
de  Venise,  d'Angleterre,  de 
Suisse  ,  de  Hongrie ,  de  Tran- 
sj^lvanie  ,  de  Pologne  ,  de  l'u- 
nivers entier.  Il  le»  peint  toust, 
Comme  des  Châtel  et  des  Bar-t- 
rière ,  portant  le  flambeau  de  la 
discorde  depuis  trente  ans  dans 
la  France ,  et  y  allumant  nn  feu 
qui  ne  devoit  jamais  s'éteindre, 
âon  plaidoyer ,  extrêmement  :>p^ 
planai* au  barreau ,  le  fut  égale- 
ment à  l'impression ,  lorsqu'il  vit 

le  jour  en  1612,  in-4®*  Û°  ^^^ 
mit  à  côté  des  Philippiques   de" 
Démosthèoes  et  des  Gatilinaipe$ 
de  Cicéron;  mais  il  n'est  com- 
parable   aux    ouwageâ    de   ces 
grands  hommes  que  pour  l'em** 
portement.  C'est  un  amas  de  tou* 
tes  les  figures  de  la  rhétorique , 
rassemblées   sans    beaucoup   dé 
choix ,   avec  tous  les  traits   de 
l'histoire    ancienne  et   moderne 
que  sa  mémoire  put  lui  fournir. 
Les  accusations  qu'il  intente  con«, 
tre  les  jésuites  sont  pour  la  plu- 
part sans  preuves.        ^ 

I.  MARTELU  (  Louis  ) ,  poète 
italien ,  né  k  Florence  vers  i5oo  9 
mort  a  Saleme  dans  le  royaamç 
de  Naples  en  1627 1  ^'  ^®*  "vevs 
sérieux  et  bouffons.  Les  premiers 
furent  imprimés  k  Florence,  i548  9 
in-S**  :  les  autres  se  trouvent  dans 
le  second  tome  des  Poésies  à  la 
Berniesque.  Cetautear  fut  compté 

Ï>armi  Jes  princes  du  théâtre^  ita- 
Len.  Sa  tragédie  de  Tullia  , 
fameuse  parmi  ses  compatriotes  , 
s6 'trouve  dans  le  Recueil  de  ses 
vers  5  de  l'édition  de  Florence 
et  de  Rome ,  i533 ,  in-S*».  -*-  Viti- 
centMARTEifU  )  «on  irèni  f  sa  Et' 


MART 

•ussf  coDBoître  par  le  talent  de  la  i 
'Versification.  En  1607  ou  publia 
k  Florence,  iii-8''»,  Iç  recueil  de 
ces  Lettres  çt  de  ses  Poésies  ita- 
liennes. 

t  II-  BIARTELLI  (Huçolin) , 
âe  Florence ,  fut  amené  en  France 
par  la  reine  Catherine  de  Médi- 
cis  ,  et  nommé ,  en  i5y%  ,  éyème 
de  Glandève.  On  a  de  lui  ;  L  jDe 
hnni  integrd  it^  intesnun  restitu- 
tione y  Florence,  1578.  Ce  livre 
est  divisé  en  3^  petits  articles ,  et 
ne  contient  en  tout  que  4^  p^gcs  ; 
il  le  fît  réimprimer  à  Lyon  en 
i583 ,  avec  des  augmentations,  et 
j  ajouta  le  traité  suivant  :  H.  Sa- 
crorum  terkporum  asseHiol  III. 
ia  chiave  ciel  Calendario    gre^ 

foriano,  Lyon  ^  i583  ,  in^8"  de 
62  pages  t 

^  m^   MARTELLI  oh  Mai- 

TELLo  (Pierre-Jacques),  secrétaire 
ÀvL  sénat  àjt  Bologne ,  et  profes- 
9enr  de  bcHes-lettres  dans  l'uni- 
versité de  cette  ville ,  où  il  naquit 
le  38  avnl  i665 ,  et  oiiil  mourut  en 
1729,  a  éçiit  en  prose  et  en  vers 
avec  un  très-grand  succès.  Ses 
Versi  et  Prose  ont  été  réunis 
k  Bologne  en  1729  r  en  7  vol.  in^8«. 
Ce  Recneil  renferme  aîverses  tra- 
gédies q;ui  furent  applaudies  ^  et 
quelques  romans.  Martelli  est  pla- 
cé ,  par  le  marquis  MafSey ,  da,ns 
.  la  classe  'des  meilleurs  poètes  ita- 
liens. Il  eu(  part  au  poëme  des 
Fastes  de  Louis  XIV,  et  le  mois 
({'octobre  lui  échut  en  partage. 
Martelli  voulut  mettre  9  la  mooe  , 
en  Italie  ,  les  vers  alexandrins 
(qu'on  appelle  Martelliani  de 
$on  '  nom  )  rirhés  4e  deuit  en 
deux.  Cet  exemple  eut  quelques 
tmitatenrr;  mais  ta  plupart  de 
ses  confrères  s'élevèrent  oontrO 
lui,  et  cette  innovation  ne  fit 
pas  fortune  en  Italie.  Cet  au- 
fe«(  lobstitua  trop  d&  négligence 


MART 


i35 


an  ton  guindé  qui  existoit  de.  son 
temps  9  et  fut  quelquefois  pro- 
saïquct.  Marin  a  donné  ,  dans  sa. 
Fleur  d'Agathon ,  une  traduction 
ou  imitation  d'une  petite  pasto- 
rale insérée  dans  VÈuripim  la^ 
cerato  de  Martelli, 

MARfENNE  { Edmond  ) ,  bé- 
nédictin  de  Saint -Manr,  né  en 
1654  a  Saint- Jean-de-Laune  au 
diocèse  de  Langres,  distingué 
dans  sa  congrésation  par  des-  re* 
cherches  laooriea$es  ,  mourut  le 
7,0  juin  1739-  La  recherche  de4( 
monumens  ecclésiastiques  avoit 
été  l'objet  de  presque  toutes  se* 
éludes.  On  a  de  lui  un  grand 
nombre  d'ouyrages  aussi  savans 

Ïu'exacts.   Les   principaux  sont. 
.  Un  Commentaire  latin  sur  la 
Règle  de  Saint  -  Benott ,  in  -  4^*  > 
Paris,    i6qo.   Cette  compilation 
est  bien  wite  ;  et  c'est  en  par-^ 
tie  dans  ce  livre  que    domijCal-. 
met  a  puisé  le  sien  sur  la  même 
matière-    Pom  Martenne   a   in- 
séré dans  k  corp9  de  l'ouvrage 
plusieurs  savantes   Dissertations, 
sur  l'usage  de  la  volaille  ,  sur 
la    juste   mesure    de  Thémine  ^* 
sur  le  travail  des  mains ,  sur  lesi 
études  monastiques.   Il  j  iéïuU^ 
le  réformateur  de  la  Trappe.  IL 
Un  Traité  De  antiquis  monacho'^ 
run%  ritibus ,  a  vol.  in-4'j  Lyoo*- 
1690  J  et  1738 ,  in- fol.  Quoique  ce. 
livre^aroissese  borner  aux  usaseçL 
monastiques ,  on  y  trouve  une  m-^ 
iinité  de  choses  qui  peuvent  scr^^ir. 
k  ^intelligence  des  anciens  histo* 
riens  ecclésiastiques,  et  même  diesr 
historiens  profanfs.  Ul.Un  autre 
Traité  sur  les  anciens  rits  eccle\ 
siastiques  touchant  les  sacremens  ^_ 
intitulé  De  antiquis  Ecclesiœ  riéi-^ 
bus ,  3  vol.  in-4",  Rouen ,  i  jroo  et 
1 701.  Il  J  a  un  tome  publié  en 
ijoô*;  et  le  tout  fut  réimprimé  1% 
Milan ,  en  1736 ,  3  vol.  in-lob'o  ,er\, 
jiociét^  avec  Dom  Ursin  Diu-and^ 


1    • 


336  MART 

O  livre  ne  se  borne  pas  au  dé- 
Itil  et  à  riiistoire  des  cérémonies 
observées  dans  les  sacremens. 
Xesi  théologiens  j  trouveront  en- 
core avec  plaisir  plusieurs  éclair- 
eîssentens  relatifs  au  dogme  ,  et 

2  m  servent  ht  l'établir  et  a  le  dé- 
rndre.  IV.  Un  Traité  IaHu  sur 
la  discipline  de  l'Eglise  dans  la 
célébration  des  offices  dii^ins , 
Lyon  ,  ïyo€f ,  in-^**.  V.  Va  Be- 
emeil  (^écrivains  et  de  monumei}S 
ecclésiastiques  ,  pouvant  servir 
de  ^continuation  au  î^icilége  du 
F.  d'Achery  tï\  parut  en  1717  , 
soits  ce  titre  :  Thésaurus  noyus 
tmeedotorum^  5  vol.  in-fbl,  VI. 
ybyages  littéraires,  Paris,  171 7 
et  17^4»  ^^  2  vol.  in-4*'.  VII. 
Veterwn  scriplorum.**  amplis- 
sima  coïlectio,lhins ,  1754,  i735, 
9  vol.  in-fol. ,  etc.  Cet  ouvrage 
contient  des  détails  fort  singu- 
liers et  peu  connus  sur  les  Dra- 
stiques anciennes  de  l'Eglise.  Tous 
ses  ouvrages  sont  des  trésors  d'é- 
mditian.  L'auteur  j  ramasse  avec 
lieaueonp  de  soin  tout  ce  que  des 
rechercbes  laborieuses  et  une  lec» 
tare  immense  ont  pu  lui  procu- 
rer ;  mais  il  se  borne  k  recueillir 
et  ne  se  pique  pas  d'orner  ce 
qnll  écrit.  Il  a  laissé  en  manus- 
crit des  Mémoires  pour  servir  à 
l'Histoire  de  sa  congrégation  ;  et 
il.  avoit  publié,  en  i697,in-8o, 
la  F'ie  ae  dom  Claude  Martin , 
son  confrère ,  où  il  entre  dans 
des  détails  puérils.  Elle  contient 
cependant  quelques  particularités 
curieuses  sur  l'édition  de  saint 
Augustin. 

MARTENS.  rqrtf*  Martin, 

* 

I.  MARTHE,  sœur  de  Lazare  et 
de  Marie.  C'étoit  elle  qui  recèvoit 
ordinairement  Jésus-Cbrist  dans 
maison  de  Béthauie.  Un  jour 


MARt 

peine  pour  luî  préparer  a  ^àw* 
ger ,  elle  fut  jalouise  de  oe  qu« 
sa  sœtir  étoit  aux  pieds  de  Jésus* 
Christ  ,  et  n'étoit  occupée  ^u'a 
l'écouter  ,  au  lieu  de  la'seçondei^ 
dans  son  travail.  Marthe  s'en  plai- 
gnit •  à  Jésus^  Christ.,  qui  Ivm  ré- 
pondit t  qu'elle  avoit  tort  de 
s^inquiéter  ;  que  Marie  avpit  choisi 
la  meilleur^e  part.  »  Les  anciens 
auteurs  grecs  et  latins  ont  tou* 
jours  cru  qu'elle  mourut  k  Jéru- 
salem avec  son  frère  et  sa  sœur  « 
et  qu'ils  y  furent  enterrés.  Cën'es^ 
qu'au  10'  siècle  qu'on  imagina  le 
roman  de  leur  arrivée  en  Pro- 
vence. On  prétendit  mi'aprcs  la 
mort  de  Jésus  ,  Marthe ,  Marie 
et  Lazare  furent  exposés  dians  ua 
vaisseau  sans  voiles  ,  qui  aborda 
heureusement  k  Marseille ,  douî 
Lazare  fut  évêque  ;  que  Marthe 
se  retira  près  du  Rhdne>  dans  un 
lieu  où  est  présentement  la  ville 
de  Tarascon  ;  et  qu'enfm  Magde-. 
leine ,  que  Ton  confondoit  avec 
Marie,  passa  le  reste  de  ses  jours 
dans  un  désert  appelé  aujourd'hui 
Sainte  -  Baume.  Mais  rien  n'est 
plus  apocryphe.  Il  n'est  plus  per- 
mis de  le  croire,  qu'k  ceux  qui 
gardent  les  prétendues  relic^ûes 
de  la  Magdeleine. 

IL  MARTHE  (  Scévole  d« 
Sainte-).  F'qyez  SAiNTE-iVlABTH£« 

I.  M  A  R  T I A  ,  fiUe  de  Catoa 
l'ancien,  étoit  une  dame  très-ver^ 
tueuse .  Q  aelqu'un  lui  demandoit 
un  jour  pourquoi ,  étant  veuve  ef 
jeune,  elle  ne  se  i;enianoit  pas^ 
«  C'est ,  dit>-elle  ,  parce  <jué  je  ne 
trouve  point  d'homme  qui  m^ainie 
plus  que  mon  bien.»» 

IL  MARTIA ,  femme  de  Caton 
dnfjtique  qui  la  céda  k  Horten- 
siusj  quoiqu'il  en  eût  plusieurs  en- 
fans  ,  et  la  reprit  après  la  mort  de 
qu'elle  se    donnoit  bien   dé  la  [  son  ami ,  qui  arriva  vessie  co^p^ 


MART 

4Beneement  de  la  guerre  «îvile.  | 
.Les  ennemis  de  Caton  lui  repro- 
chèreot  d'avoir  renvoyé  sa  femme 
pauvre  et  sans  bien  ,  pont  la  re- 
prendre lorsqu'elle  seroit  enrichie 
par  le  testament  de  son  second 
iBfan.    ^ 

«m.  MABTIA  9  dame  romaine, 
£emlne  «Tun  certain  Fulvius ,  fa- 
vori d'Ançuste.  Son  mari  ëtant 
venu  loT  dire  Wil  avoit  encouru 
la  disgrâce  de  l'empereur,  pour 
avoir  laissé  transpirer  un  secret 
important,  et  qu'u  étoit  résolu  de 
se  donner  la  mort  :  «  Tu  as  rai- 
son ,  lui  répondit^elle  ,  puisque  , 
ayant  éprouvé  souvent  I  intempé- 
rance d^  ma  langue ,  tu  t'es  con- 
fié à  moi  ;  itiais  je  dois  mourir 
la  première  »  :  et  à  l'instant  même 
eUese  poignarda. 

IV.   MARTIA,-   royea  Com- 

MODE. 

I.  MABTIAL  {Ma«>VH*re)  , 
de  Bilbilis ,.  aujourd'hui  Bubiera , 
dans  lie  ^royaume  d'Arajpon  en 
Espagne ,  venu  ii  Rohie  a  l'âge 
de  vingt  ans ,  y  demeura  trente- 
cinq  ans  sous  lé  rè^e  de  Galba 
et  des  empenenrs  suitans  ,  qui  lui 
donnèrent  des  iharques  d'afnitié 
Jetd'^estime.  Domitien  le  créa  tri- 
bun.; Martial  et  un  dieu  de  cet 
cm^renr  pendant  sa  vie ,  et  le 
traita  comme  un  monstre  après  sa 
mort.  On  trouvé  une .  de  ses 
^igcammes  dans  les  notes  d'un 
ancien  interpi^ète  de  Juvénal ,  oh 
il  efface  d'uti  trait  de  phime  tout 
ce  qu'il  en  àvoiH  dit  de  Bien. 

FUvia  ftnsjiuantàm  tihi  ttrtius  ahstulit  httret^ 
pMtl  fuit  uuiti  non  habuisst  duos. 

Trafan  ,  >en&emi  des  Isatiri^es , 
ne  lui  ajant  pas  femoigné  les  mé- 
tnes  bonlés, il  se^ retira  dans  son 


MART 


337 


îl  n'y  avoit  ni  goût  nî  génie ,  il  n'y 
trouva  que  de  l'ennui,  des  jalout, 
et  des  censeurs.  Pline^le  -  Jeune  y 
qu'il  avoit  célébré  dans  ses  vers  , 
lui  donna  une  somme  d'argent 
lorsqu'il  quitta  la  capitale  de  l'em-) 
pfre.  Martiak  avoit  besoin  de  ce 
secours  *  il  étoit  peu  riche.  Il  dit 
lui-même  qu'il  fut  toujourspauvre^ 

Sum,  fueor  t    stmptrqut  fui  ^  Callistr^tU^ 
fAuptr  f 

Il  le  fut  du  moins  jusqu'arn  ma- 
riage qu'il  contracta  un  peu  tard 
avec  une  dame  espagnole  ,  qui  lui 
apporta  en  dot  un  palais  ,  de  su- 
perbes jardins  ,  et  de  grandes  lî- 
chesses , 

ffas  Martetla  domos  ,  parraque  rtgn*  dédit. 

Il  paroît  qu'il  jouîssoit  a  Romo 
d'une  grande  réputation.  Un  pa^^ 
tricien  ,  nommé  Stertînius  ,  fit 
faire  sa  statue ,  qu'il  plaça  dans  sa 
bibliothèque  ^honneur  qui  n'étoit 
accordé  aux  plus  grands  hommes 
qu'après  leur  mort  ,  mais  que 
Martial  ne  dut  vraisemblablement 
qu'k  l'engouement  d'un  homma 
riche  et  non^a  IWmiratiôn  sentie 
d'un  homme  de  goAt.  Ce  qui 
pouvoit  flatter  davantage  l'amooi^ 
propre  du  poëte  ,  c'est  que  l'eni^ 
pereur  Verus  ,  associé  à  l'empire 
par  le  philosophe  Antonin ,  l'ap- 

Ï^eloit  son  Virgile.  Nous  avons  de 
a  peine  k  trouver  aujourd'hui  dhnj 
les  épigrammes  de  Martial  ce  qui 
pouvoit  le  faire  comparer  k  Vi- 
gile ;  mais  les  jugemens  des  con- 
temporains étonnent  souvent  k 
{)ostérité.  Ge  poëte  mourut  ver^ 
'an  100  de  J.  C.  Il  est  principa* 
leme^it  connu  par  ses  Èpigram- 
mes ,  dont  il  a  dit  lui-même  avec 
raison  : 

•Sufu  èon»,  siuu^MMdai^  mêdiotHë,  smu  nut^ 

Pa^  un  faux  goût ,  suite  delà  âéy 


I 


le  pays.  Martial  passant  déRome  »    cadimçe  dés  belles-lettres,  il  chei^ 
cttitre  des  arts^kune petite  viUeoii  I  cha  dans  Xe  4io^traste  de«  nu>u 


I 


338 


MARt 


de  quoi  faire  une  pointe.  Cette 
chute  à  laquelle  on  ne  s*attend 
pas ,  et  qui  présente  un  sens  dou- 
ble k  l'esprit,  fait  toute  la  finesse 
de  ses  saulies.  Quelques  anciens 
l'ont  appelé  un  sophisme  agréa-> 
])le,  et  nos  gens  de  goÂt  modernes 
Jai  ont  donné  le  nom  de  jeux  de 
tnoXs^  C-est  Fomement  de  la  plu- 
part de  ses  Épigrammes.  (  Voyez 
Faiwkjs,  n<»V.— ^Ttron. — SitLi^s.) 
On  en  trouTé quelques-unes  >  mais 
en  phis  petit  nombre  5  pleines  de 
grâces  et  d'esprit ,  assaisonnées 
d'un  sel  véritablement  attique. 
L'auteur  n'y  respecte  pas  toujours 
la  pudeur ,  et  en  peignant  des 
mœurs  vicieuses  ,  il  -peut  ensei- 
gner le  vice  aux  jeunes  gens.  Fré- 
ron  a  fait  un  parallèle  de  ce  poète 
avec  Catulle.  «Martial,  dit-il,  se 
sert,  avec  une  afiTectation  co  ntinue, 
de  mots  extraordinaires  et  recher- 
'  chés .  Il  faut  plus  d'étude  et  de  mys- 
tère pour  l'entendre  iui  seul ,  que 
pour  expliquer  tous  les  poeteff  du 
siècle  d'Auguste.  CatuAe  excelle 
-dans  le  même  genre  (  de  FEpi- 
gramme  )  :  il  a  du  sentiment ,  de 
la  finisse  ,  de  l'aménité.  Son  oi^- 
vrage  n'est  pas. considérable  ;  mais 
îl  est  exquis ,  élégant ,  varié  :  c'est 
la  nature  qui  lui  dicte  des  vers  ; 
il  a  de  l'ame  et  du  goûf.  Martial 
ïi'aque  de  l'esprit  et  de  Fart.  En 
'  Im  mot,  Martial  seroit  peut-être 
plus  admiré  dans  notre  siècle,  où 
l'ègne  le  1^1  esprit  :  Catulle  aurolt 
été  plus  applaudi  soùs  Louis  XIV, 
6ù  régnoitle  génie.  »  {Voyez  Na- 
VAOERO;  )  Les  meilleures  éditions 
des  quatorze  livres  d'Épigrammes 
de  Martial  sont ,  celle  de  Venise , 
par  Vendelin  de  Spire ,  ^470',  in- 
folio ;  celle  cum  notis  xntnorum , 
Leyde ,  1670  ,  in-8*  ">  celle  ad 
usum  delpnini ,  1680,  in-4'^  9  celle 
d'Amsterdam,  1701 ,  in-8<>.  L'abbé 
Le  Ma&crier  en  donna  une  élé- 
gante en  1764»  in-ia,  a.vol.  9«chez 
Cousteliek* ,  avec  plusieurs  cor^ 


M  ART' 

rêctîons.  On  attribue  diYefs  6^ 
vrages  k  Martial  i  qui  né  sont  paia 
de  lui.  L'abbé  de  MaroUes  a  tr«fr- 
duit  ses  Épigrammes  en  t655  t 
deux  vol  in-^*";  et  comme  il  a)*enda 
cet  auteur  fort  platement,  Mé« 
nage  appelait  cette  version  des 
Épigrammes  contre  Martial,  r.» 
£^  Ï807  il  a  paru  line  édiâl^n 
des  Epigrammes -de  Bfartial  la*- 
tines  et  françaises ,  3  vol.  in-8*  , 
faites  par  de  jeunes  militaires. 
Vôyez^wn^oi*  et  Maaollbs  ,  n*>  If. 

II.  MAftTIAL  (  sai;it } ,  évéqaê 
^t  apdtre  dé  Limoges  sous  Fem*' 
pire  de  Dèce ,  plus  connu  par  la 
tradition  que  par  les  anciens  his« 
toriens.  On  a  agité  dans  le  it* 
siècle  une  cpntroverse  sérieuse  ^ 
'  s'il  falloit  ranger  saint  Martial  aot 
nombre  des  apôti^s  o\x  dans  celui 
des  confesseurs.  On  lui  attribue 
àe\a.Epi^& ,  qui  ne  sont  pas  de 
lui* 

t  W.  MARTIAL  d'AwehgJïi^ 
en  latin  ,  Martial  d^Avemus  \ 
dicius  Parisiensi^  ,  né  &  Paris 
vers  l'an  i44o  >  suivir  la  car* 
rière  du  barreau  et  fut  pendant 
cinquante  ans  procureur  au  par^ 
lement ,  et  notaire  au  châtelet  de 
Paris.  En  i4€6  il  fut  atteint  d'une 
fièvre  chaude.  Dans  un  accès  fl 
se  jeta  par  la  fenêtre  de  sa  chani<^ 
bre  dans  la  xufi ,  se  rompit  une 
cuisse ,  se  froissa  tout  le  corps 
et  fut  en  grand  danger  de  mounr» 
dit  l'auteur  de  la  Chronicpe  de 
Liouis  XI.  Les  emplois  qu'il  rem* 
plit ,  ni  cet  événement  ne  forment 
point  ses  titres  4  la  célé&ité.  Il  a 
composé  plusieurs  ombrages  en 
vers  et  eii  prose ,  qui  ont  eu  plu- 
sieurs éditions  et  qui  sont  encore^ 
recherchés.  «Il  étoit,  dit  l'abbé 
Goujet ,  rhoxnime  de  sou  sièeie 

3ui  écrivoît  le  mieux  et  avec  plus 
'esprit.    Son"  premier  ouvrage 
est,  1.  Àrrestu  ainçrum^  ou  let 


1 


I 


MAJIT 

Arrêts  et  amours*  Les  cours  d'a- 
aiour  qui  eiustoîent  long -temps 
.ayant Martial  d'Auvergne,  lui  ont 
donné  ridée  de  cet  ouvrage.  On 
y  voit  nies  amans  qui  viennent 
ei^oser  leursplaintes  réciproques 
au  tribunal  de  l'Amour ,  lequel 
prononce  OASuite  ses  arrêts.  Ces 
plaidoyers  et  arrêts  sont  tous 
écrits  en  prose  ;  mais  l'ouvrage 
•commence  et  finit  par  quél<|ues 
vers.  Ces  arrêts  étoient  originai- 
rement au  nombre  de  5i*  Benoit- 
de-Court ,  habile  jurisconsulte^ 
né  k  Saint-Sj'mphorieli  près  de 
Lyon ,  joignit  a  ces  arrêts  un 
ainplë  commentaire.  Ce  commen- 
taire latin  ^  qui  est  presque  toujours 
sérieux  ,  qui  contient  Fexposé 
exact  des  opinions  des  juriscon- 
sultes'et  des  règles  de  la  procé- 
dure y  forme  un  contraste  assez 
plaisant  avec  le  texte  français  qtii 
n'est  ^qu'un  vrai  badinage ,  une 
osuvre  de  gaieté  et  de  galanterie. 
Cependant  le  grave  commenta- 
teur ne  néglige  point,  lorsque 
l'occasion  s'en  présente  ,  d^auto- 
TÎser  les  pratiques  galautes  dé- 
crites dans  le  texte  ,  par  des  pas- 
sages clés  poètes  erotiques  de 
l'antiquité.  La  plus  ancienne  édi- 
tion que  Ton  connoissç  des  Arrêts 
d Amour  est  de  i528.  Celle  qui 
fut  publiée  en  i533  est  la  pre- 
mière qui  parut  avec  les  Com- 
mentaires de  Benoit-de-Court.' 
Il  y  a  eu  depuis  un  grand  nombre 
d'éditions  $  celle  de  raris,  en  1 54  >> 
porte  ce  titre  :  Droits  nouveaux 
et  Arrêts  d Amours ,  publiés  par 
messieurs  lés  sénateurs  du  par^ 
iement.de  Cupido  ^  surf  estât  et 
police  d^amour  ,  pour  avoir  en- 
tendu  le  diff^érend  de  plusieurs 
amoureux  et  amoureuses.  Une 
édition  de  Lyon,  de  i58i ,  est  in- 
titulée Les  Déclamations  ,  PrO" 
'  cédureA  et  Arrêts  d! Amours  , 
donnés  en  la  cour  et  parquet  de 
Cupide-^  à  cause  daucuns  di/^ 


MART  25û 

féiyn^s  entendus  sur  cette  police 
Dans  l'édition  de  Lyon ,  itnprimée 
chez  Griphe  en  i546  ,  ainsi  qua 
dans  les  éditions  postérieiires  *  on 
a  ajouté  un  arrêt  de  plus^  qui  est 
le  5a*,  qui  n'a  point  de  commen* 
taires.  Grilles  d'Origny ,  dit  lé 
Panwhile ,  avocat  au  parlement 
de  Paris,  en  est  Fauteur.  On  y 
a  joint  en  outre  une  autre  pièce  ,  ' 
intitulée  Ordonnance  sur  le  fait 
des  masques,  La  dernière  édition  « 
augmentée  d'un  avertissement 
d'un  glossaire  et  d'autres  pièces , 
a  été  imprimée  en  lySi  ,  2  vol* 
in-12)  à  Amsterdam.  Dans  cette 
édition  on  a  joint  un  autre  ou«- 
vrage  attribué  à  Martial  d'Au- 
vergne i  intitulée  II.  L'Amant 
rendu  cordelier  à  Votsenfançe 
d Amours,  C'est 'un  poëme  allé-" 

torique  composé  de  a34  stances^ 
l'auteur  met  en  scène  un  amant 
maltraité  de  sa  dame ,  qui  raconta 
sa  peine ,  et  un  prieur  des  cor« 
deliers  qui  se  mojitre  plus  ha** 
bile  que  lui  dans  les  ruses  d'a- 
mour ,  lui  donne  des  conseils  et 
le  détermine  k  entrer  dans  son 
ordre.  III.  Les  Vieilles  de  la  mort 
duroy  Charles  Vil^  à  neUfpseau-^ 
mes\  et  neuf  leçons ,  contenant 
la  chronique  et  les  faits  advenus 
durant  la  vie  dudit  rojr.  Cet  ou-» 
vrage  ,  qui  a  fait  dans  le  temps 
le  plus  de  réputation  k  son  au- 
teur ,  est  un  çoëme  historique  de 
six  k  sept  mille  vers>  de  diffé- 
rentes mesures.  C'est  de  la  pï'osa 
rimée  ;  mais  Martial  d'Auver*. 
gne  y  fiiit  paroître  quelquefois 
de  l'invention  et  beaucoup  de  ju«> 
gement.  Il  offre ,  sous  la  forme 
singulière  de  l'office  de  l'Eglise, 
appelé  Vigiles ,  une  histoire  très»^ 
circonstanciée,  suivie  année  par 
année  ,  et  oh  les  faits  sont  fidè*- 
lement  rapportés.  Il  donne  des 
particularités  qui  ne  se  trouvent 
pointailleurs*  IVous  ne  citerons  que 
cdiç  ^fÀitai  moi^e  augustin ,  coïc* 


\ 


a4o  MART 

lesseur  de  FADglais  Talbot ,  se  fit 
porter  de  Paris  k  Orléans  sur  les 
ëpatdes  d'un  prisonnier  français» 
Les  psaumes  sont  des  récits  bis*- 
toriques  ,  et  les  leçons  y  'des  com«- 
plaintes  sur  le  triste  état  ^e  iâ 
France  et  sur  la  mort  du  roi*  Cet 
ouvrage  a  eu  plusieurs  éditions  ; 
la  première,  en  149^ ,  la  .dernière, 
donnée  par  Coustelier ,  en  1724 , 
7l  vol.  in-19.  L'éditear  a  laissé 
échapper  plusieurs  fautes.  iV. 
Dévoies  loattnges  ^  ia  ^iergie 
Marie.  C'est  ime  histoire  en  vers 
de  la  Vierge  ,  elle  est  pleine  de 
fables.  L'auteur. étoit  vieux  quand 
ilconroosa  cet  ouvrage  dont  on 
connoit  deux  éditions  ;  la-pre* 
mière ,  en  j49^  v  ^^  seconde ,  en 
«5oa.  Martial  d'Auvèr^e  mourut 
le  i3  mai  i5o8.  Il  laissa  un  fi)^, 
nonuné  aussi  M  ▲«bti  a  l  i>  'A  c  v  e  if^ 
oir.e ,  reçu  procureur  au  parle- 
ment le  10  juillet  i5oe,  comnHî 
on  le  voit  dans  les  vegisitres  de 
cette  cour.  ^ 

t  MARTIANAY  (Jean),  né 
k  Saint  Sever-Cap  ,  au  diocèse 
d'Aire,  en  1647  '  entré  dans  la 
congrégation  4e  Saint-Maur,  s'y 
distmgua'  par  sofi  application  à 
l'étude  du  grec  et  de  Thébreu  y 
il  s'attacha. sur-tout  k  la  critique 
de  l'ËGiiture  sainte ,  et  ne  cessa 
de  travailler  jusqu'à  .sa  mort ,  ar- 
rivée k  Saint- Germain-des- Prés 
le  16  juin  ^[717.  Quoiqu'oGCupé 
k  repousser  les  ti^aits  des  critiques 
qu'il  s'étoitiaits ,  et  tourmenté  de 
la  pierre ,  il  ne  laissa  pas  d'écrire 
beaucoup.  Il  possédoit  l'Ecriture 
sainte  dans  la  perfection.  Sa  con- 
versation étoit  nomiéte ,  et  la  dou- 
ceur étoit  peinte  -sur  sa  figure.  Il 
71'en  étoit  pas  moins  mordant; 
et  <c  il  reprenoit  les  Autres  avec 
une  liberté  qui  n'étoit  pas  tou^ 
jours  réglée  par  la  discrétion , 
n'épargnant  pas  même  ses  con- 
irères  les  plus  respectables*'  On 


MART 

1 

peut  voir  comment  il  les  traite 

^aos  ^s  Pffoié^mènes  sur  la  Bi^ 
bliotbèque  divine  de  saint  Jé- 
rôme. »  {  HistSoire  littéraire  de  la 
tcongrégation  de  Saint-MaAr ,  pagip 
383.  )  Qn^qnies  savansne  furent 
pas  en  reste  avec  lui.  Ridiard 
oimoa  le  railla  assee  platement 
sur  lé  surnom  de  DotUy  et  sur 
son  nom  de  MaHianay ,  dérivé 
de  Martin  ,  àon^  quW  donno! 
<]ttelquefeis  ailx  àaes  :    ' 

pl^cere  i 
Sic  asinum  scmper  ,  Dqmne  ,  saluto  mtum^ 

On  «  de  dom  MaHianay ,  I.  Une 
nottvelle£«^iifQn  de  saint  Jérôme, 
«vee  le  P.  Pbujet ,  en  5  volumes 
in-folio,  dont  le  premier  parut 
en  1693,  et  ie  dernier  en  1700. 
Cette  édition  ,  qui  oôre  à^  pro-"" 
légomènes  sarvans  ^  n'est  ni  aussi 
méthodique  ,  ni  ;attssi  bien  exé- 
cutée que  édile  de  plusieurs  an- 
tres Pères  ^  donnée  par  quelques- 
uns  de  ses 'Confrères.  Elle  eut  des 
censeurs  parmi  les  protestans  et 
parmi  les  catholiques.  Simon  et 
Le  C^erc  la  cri  tiquèrent  avec  vi- 
vacité, souvent  avec  justesse.  On 
reprocha  principalement  k  Tau- 
tour  de-nfavoir  pas  orné  son  texte 
de  n«tes  gt-aminaticales  et  théolo- 
giques, et  d'avoir  distribué  dans 
un  ordre  embarrassant  les  Lettres 
de  saint  Jérôme ,  qu'il  mêla  tan- 
tôt avec  ses  Çomm^taires  ^  tan- 
tôt avec  ses  ouvrages  polémiques. 
Le  style  de  ses  préfaces ,  de  ses 
proiégomèn'es    et   de   ses   note^ 
iiLest  pas  asstt  naturel.  Il  y  fait 
des  iapplications  ibrôées  et  même 
indécentes   de   l'Ecriture   sainte. 
Il  dit,  en  parlant  d'une  de  ses 
maladies  qui  TaVoit  réduit  k  l'ex,-^ 
-trémité ,   que  le   Seigneur  avoît 
semblé  lui  dire,  éomme  au  La- 
zare :^  Martiane  y  vent  Jbras,,»,. 
De  telles  applications  ne  peuvent 
partir  que  aune  imagination,  ap- 


MART      ^ 

dente  :  celle  da  ^P.  Martianay  Té- 
toit.  «  11  sembloit ,  dit  dom  de  La 
Viéville,  dans  sa  Bibliolhèijue 
des  auteurs  de  la  congrégation 
de  Saiût-Maur ,  avoir  hérité  du 
zèle  «ju'avqit  saint  Jérôme  pour 
la  religion ,  de  sa  vivacité  à  dé- 
fendre ses  seiiitimens  ,  et  du  mé- 
pris qu'il  témoignoit  pour  ceux 
^ui  ne  les  adoptoient  pas.  »  II. 
f^ie  de  saint  Jérôme ,  1 706  ,  in- 
4?.  Cette  vie ,  tirée  de§  prppres 
écrits  du  saint,  est  un  tableau 
assez  iidèle.  «  En  la  lisant ,  'di- 
sent les  journalistes  de  Trévoux  , 
on  a  le  plaisir  de  voir  que  c'est 
saint  Jérôme  lui-même  qui  fait 
le  réci.t  de  sa  vie  y  car  ce  qu'il 
en  a  marqué  en  diâerens  en- 
droits de  ses  ouvTages  est  ici 
rapporté  et  placé  si  à  propos, 
qu'il  semble  que  le  P.  Martianay 
lui  a  laissé  toute  la  narration  , 
et  ne  lui  a  prêté  que  l'ordre  et 
Tarrangement.  »  Il  tâche  de  jus- 
tifier ce  Père  de  l'Eglise  du  re- 
proche d'avoir  été  trop  vif  et 
trop  caustique ,  et  il  donne  uh 
précis  exact  de  sa  doctrine.  IlL 
Deux  Ecrits  en  français ,  savans , 
mais  mal  [écrits ,  ^689  .et  1695  , 
2  vol.  m-11 ,  dans  lesquels  il  dé- 
fend contre  le  P.  Pezron,  ber- 
nardin ,  l'autorité  de  la  chrono- 
logie du  texte. hébreu  de  la  Bible. 
Y  oyez  Pezro'n*)  IV.  Fie  d& 
Mugdeleine  du  Saint-Sacrement  ^ 
carmélite ,  1714»  in- 1 2 .  Y ^  Essais 
àe  traduction ,  ou  Remarques  sur 
les  traductions  françaises  du  nou- 
yeau  Testament ,  Paris  ,  1709  , 
in-i2.  L'auteur  publia  cet  oft-i 
vrage  sôus  le  nom  du  sieur  Chi- 
ïon ,  prêtre.  VI.  Les  Psaumes  de 
David;  et  les  Cantiques  de^  l'E- 
glise ,  avec  de  courtes  Notes  ou 
Explications  ,  Paris ,  17199  in-8® • 
On  lui  doit  encore  va  Commen- 
taire   manuscrit    sur    l'Ecriture 


^mte.  Ce  savant  aaleor  se  pro- 
posât d'j  «jEj^quer  k  texte  ^o 


T.  »• 


•  MART  i4t 

cré  par  lui-même  ;  mais  il  n'eut 
pas  le  temps  d'achever, œt  ou» 
vrage  utile. 

*  MARTIANtTS  (Prosner) , 
médecin  du  i6*  siècle,  né  a  Saf^ 
fuolo ,  au  duché  de  Modène  ^ 
exerça  sou  art  à  Rome  avec  dis- 
tinction; mais  il  mit  le  sceau  ^ 
sa  réputation  par  ses  Commen- 
taires sur  Hippocrate.  George 
Baglivi  fai^oit  le  plus  grand  c^s 
de'  cet  ouvrage ,  intitulé  Magnum 
Hippocrates  Coiis ,  notationibus 
exjjlicatus  ,  sive  operum  Hippo^ 
Gratis  interprétation  latine,  l\o^ 
mx  y  1626,  1628,  m-iolio;  Ve 
netiis ,  i653 ,  in-folio  ;  Pataviî  > 
1718,  in-lblio. 

IVIARTIEN.  Foye^  Mabciin. 

t  MARTIGNAG  (  Etienne  Ai.* 
GÂY ,  sieur  de  )  concini^aça  ,  vers 
Tan  1620,  à  donner  en  français 
diverses  '  traductions  en  prose 
de  quelques  poètes  latins  ,  meil- 
leures que  Celles  qu'on  avoit  pu-^ 
bliées  avant  lui  sur  les  mêmes 
auteurs  ,  mais  fort  au  -  dessous 
de  c«Ues  qui  ont  paru  après  lui» 
Il  a  traduit  y  I.  Les  ti'ois  Corné* 
dies  .de  Térenc^ ,  auxquelles  les 
solitaires  dç{Port-Royat  n'a  voient 
pas  voulu  toucher.  II.  Horace* 
III.  Perse  et  Juvénal.  IV.  Virgile» 
V.  Ovide  tout  entier,  en  9  vol^ 
in- 13.  Ces  sersions,en  général 
fidèles  ,  exactes  et  claires  ,  man- 
quent d'élégance  et  de  correction. 
L'auteur  a  soin  dans  ses  notes 
de  faire  accorder  l'ancienne  géo- 
graphie avec  la  moderne.  11  ayoit 
commencé  une  traduction  de  la 
Bible.  *Son  d^:iûer  ouvrage  fut 
les  Eloges  htstoiiques  des  arche* 
vécues  et  évéques  de  Paris ,  in-4''  » 
Paris  ;  1698  ,  ouvrage  ou  l'auteur 
a  fait  de  ses  piersonnages  des  êtres 
parfaits  ;  heureusement  on  sait  k 
quoi  s'en  tenir  sur  ces  éloges  » 


ti^i 


M  ART 


^ui  peuvent  prêter  a  Féloqitence 
en  blessant  la  vérité.  Ce  labo- 
rieux écrivain  mourut  en  i6q8., 
âgé  de  70  ans.  Martignac  ,  Pun 
des  conndens  de  Jean  -  Baptiste 
Gaston ,  duc  d'Orléans^  rédigea 
les  Mémoires  dece  prince.,  qui 
6'étendent  depuis  it>o8  jusqu'à 
la  fin  de  janvier  iQ56  ;  ils  ont  été 
imprimés  à  Amsterdam  ,  i683  , 
à  Paris,  1684  >  in-12  ,  et  réim- 
.  primés  dans  divers  recueils.  On 
a  encore  de  cet  écrivain  *  Entre- 
tiens sur  les  anciens  auteurs  , 
contenant  leurs  vies  et  le  juge- 
ment de  leurs  ouvrages  ,  Paris , 
1697,  i*i-ï2,  et  un  Journal 
chrétien  sur  divers  sujets  de 
|Hété  ,  tiré  des  saints  Pères  ,  ou- 
vrage périodique  qui  a  paru  de- 
puis le  7  avril  i685  jusqu'au  16 
}nin  suivant.  Ce'  Journal  n'eut  pas 
de  su4;cès ,  et  n'en  méritoit  réel- 
lement aucun. 

1 1.  MARTIN  (  saint) ,  né  vers 
5 16  à  Sabarie  dans  la  Pauno- 
nie  (à  présent  Stain  dans  la  basse 
Hongrie) ,  d'un  tribun  militaire  , 
fut  forcé  de  porter  les  armes  ,  et 
4lonna  l'exemjple  de  toutes  les 
vertus  dans  cette  profession.  Il 
coupa  son  habit  en  deux,  pour 
couvrir  un  pauvre  qu'il  rencontra 
à  la  porte  d'Amiens.  On  débita 
aue  Jésus-Christ  se  montra  à  lui, 
la  nuit  suivante  ,  revêtu  de  cette 
moitié  d'habit.  Martin  étoit  alors 
catéchumène;  il  reçut  bientôt 
après  le  baptême  et  renonça  à  la 
milice  séculière,  popr  entrer  dans 
la  milice  ecclésiastique»  Après 
avoir  passé  plusieurs  années  dans 
la  retraite ,  saint  Hilaire ,  évêque 
de  Poitiers,  lui  conféra  l'ordre 
d'exorciste.  De  retour  en  Panno- 
nie  ,  il  convertit  sa  mère ,  et  s'op- 

5 osa  aux  Ariens  qui  dominoient 
ans  l'illjrie.  Fouetté  publique- 
ment pour  avoir  montré  un  zèle 
trop  ard«nt  ^  il  fit  pâroître  au  mi- 


MART 

lieu  do  son  supplice  la  constance 
des  premiers  martyrs.  Avant  ap* 
pris  que  saint  Hilaire étoit  revenu 
oe  son  exil,  il^Ua  s'établir  près 
de  Poitiers.  Il  r  rassembla  ud 
nombre  de  religieux  ,  qiû  se  mi- 
rent sous  sa  conduite.  Ses  vertûa 
éclatant  de  plus  en  plus ,  on  Tar- 
racha  à  sa  solitude  en  574*  Martin 
fut  ordonné  évêque  de  Tours,  avec 
applaudissement  général  du  clergé 
et  du  peuple.  Sa  nouvelle  dignité 
ne  changea  point  sa  manièfe  de 
vivre.  Au  zèle  et  à  la  charité 
d'un  évêque  il  joignit  l'Uumilité 
et  la  pamTCté  d'un  anachorète. 
Pour  Vivre  moins  avec  le  monde  , 
il, bâtit  auprès  de  la  vilb;,  entre 
la  Loire  et  une  roche  escarpée  , 
le  célèbre  monastère  de  Marmou- 
tiers  ,  que  Ton  croit  être  la  plus 
ancienne  abbaje  de  France.  Saint 
Martin  j  rassembla  80  moines, 

3ui  retraçoient  dans  leur  vie  celle 
es    solitaires    de   la  Thébaïde. 
Après  avoir  converti  tout  son  dio- 
cèse ,  il  fût  l'apôtre  de  tout/es  les 
Gaules.  L'empereur  Yalentinien , 
étant  venu  dans  les  Gaules ,  le 
reçut    avec   honneur.    Le  tyran 
Maxime  ,  qui  ,    après  s'être  ré- 
volté contre  l'empereur  Graden  , 
s'étoit- emparé   des    Gaules,   d« 
l'Angleterre  et  de  l'Espagne ,  l'ac- 
cueulit  d'une  manière  non  moins 
distinguée.    Le   saint   évêque  se 
rendit   auprès  de  lui  k  Trêves, 
vers  l'an  5)^  ,  pour  en  obtenir 
quelques    grâces.    Maxime   le  fit 
manger  k  sa  table ,  avec  les  plus 
illustres  personnes  de  sa  cour, 
et  le  fit  asseoir  k  sa  droite.  Quand 
on  donna  à  boire ,  l'oflicier  pré- 
senta la  coupe  k  Maxime  ,  qui  la 
fit  donner  k  Martin  pour' la  re« 
cevoir  ensuite  de  sa  n^ain  ;  mais 
l'illustre  prélat  la  donna  au  prêtre 
qui  l'avoit  accompa^é  k  la  courl 
Cette  hardiesse , loin  de  déplaire 
a  l'empereur  ,  obtint  son  simVage 
et  celui  des  courtisais.    Martim 


r 


MART, 

{)rofita  de  son  -crédit  auprès 
de  ce  prince  pour  empêcher 
qu'on  ne  condamnât  a  mort  les 
pnscJllianistes  ,  poursuivis  par 
Idiace ,  et  Idace  <5vêque  d'Espa- 
gne. L'évéque  de  Tours  ne  voulut 
pas  communiquer  avec  des  hom- 
mes qui  se  fai soient  une  religion 
de  répandre  le  sang  humain  ,  et 
obtint  la  vie  de  ceux  dont  ils 
«voient  demandé  la  mort.  Il  mou- 
rut à  Candes  le  8  novembre  Sgy , 
selon  les  uns  ,  et  le  1 1  novembre 
de  l'an  4oo ,  suivant  d'autres.  On 
a  conservé ,  sous  son  nom  ,  une 
Profession  de  foi  touchant  le 
mystère  de  là  Tnnité.  Saint  Mar- 
tin est  le  premier  des  confesseurs 
auxquels  l'Eglise  latine  a  rendu 
on  culte  public.  Sulpice-Sevère  , 
son  disciple  ,  et  Fortunat .  ont 
écrit  sa  Vie.  On  j  trouve  l'élé- 
gance et  la  pureté  du  latin  d'Au- 
guste ,  réunies  a  la  fidélité  de 
l'histoire.  Poulin  de  Périgueux  et 
Fortunat  de  Poitiers  ont  donné 
cil  vers  ,  d'après  Sulpice-Sévère, 
la  Vie  de  saint  Martin  ;  mais  ils 
ont  défiguré  par  une  poésie  un 

?ta  agreste  la  belle  prose  de 
auteur  qu'ils  copioiênt.  Nicolas 
Gervals  a  aussi  donné  une  Vie 
de  ce  saint,  pleine  de  recher- 
ches ,  Tours ,  1^99 ,  in-4**.  Saint 
'Martin,  prenant  la  coupe  des 
mains  de  l'empereur  Maxime,  est 
devenu  le  patron  des  buveurs.  Sa 
fête ,  placée  au  moment  de  la  ven- 
dange ,  fut  Ion  ff «temps  célébrée 
en  France  par  des  danses  et  des 
repas  ;  aussi  appeloit-on  ,  dans 

ticien  langage  ,  mqrtinery  pour 
e  boire  plus  que  de  raison  ,  et 
l'ivresse  ,  é  mal  saint  Martin ,  et 
un  poète  ancien  se  justifie  d'avoir 
fait  longue  la  sjUabe  bi  dans  le 
mot  bibere  ,  par  ce  vers  ;  . 

Bibere^  Martinus  non  Unit  isst  brtrt, 

t  n.  MARTIN  I"  (  saint  ) ,  de 
Todi ,  dans  le  duché  de  Spolette  y 


MART  345 

mérita  par  ses  vertus  d'être  élu 
pape  après  Théodore ,  le  5  juillet 
649 •  Martin  convoqua  un  con-* 
cile  k  Rome ,  dans  lequel  il  con«-. 
damna  l'hérésie  des  monothé* 
htes  ,  avec  l'ecthèse  dlléracliafl 
et  le  tjpe  de  Constant  II.  Ce 
fut  la   <::auae  de  sa  disgrâce  au't 

Î>rôs  de  ce  dernier  pnnce.  Ott 
'enleva  du  milieu  de  Rome  pour 
le  conduire  à  Gonstantinople  : 
Martin  y  essuya  la  prison  et  les 
fers  ;  l'une  des  accusations  in- 
tentées contre  lui  fut  de  s'être 
lié  avec  l'exarque  Olimpius  , 
pour  conjurer  la  ruine  de  l'em-- 
pire  et  même  la  mort  de  l'em- 
pereur, t^'étoit  une  imposture. 
Il  n'en  fut  pas  moins  condamné 
comme  criminel  de  lèse-majesté» 
Au  sortir  du  tribunal ,  on  l'ex- 
posa dans  la  place  publique  , 
pour  servir  de  jouet  au  peuple 
et  aux    soldats  ,  «  et   on  le    aé- 

Î)OuiUa  de  tous  les  omemens  de 
a  dignité  pontificale.  Constant 
l'exila  ensuite  dans  la  Cherso- 
nèse  ,  oh  ce  pape  mourut  le  16 
septembre  655  ,  après  plus  de 
deux  ans  de  captivité  y  et  six 
ans  de  pontificat.  On  a  de  lui 
dix-huit  Èpitfvs  ,  d'un  foible  in- 
térêt, sur  divers  sujets,  dans  la 
Bibliothèque  des  Pères  ,  et  dang 
l'édition  des  Conciles ,  de  Labbe. 

ni.  MARTIN  II  OM  MAwif 
h*  ,  archidiacre  de  l'église  ro- 
maine ,  trois  fois  légat  à  Constan» 
tinople  pour  Tafiaire  de  Photius , 
pape  après  Jean  VIII ,  en  88a  , 
cèndamna  Photius ,  rétablit  For- 
mose  dans  son  siège  de  Portot , 
et  mourut  en  février  884 ,  avec  la 
réputation  d'un  homme  éclair^ 
et  pieux. 

IV.  MARTIN  m  ou  Marin  H , 
romain  de  naissance ,  successeur 
du  pape  Etienne  yill ,  en  942  » 
mort  le  4    ^^^^    94^  7    apr«ji 


''"I 


344 


MART 


^ivqir  signalé  ison  zèle,  et  sa  pîëté 
^fins  1^  réparation  de3  églises  et 
Iç  spulagement  des  pauvres. 

1  t  y.  MARTIN  IV,  açpelé 
fiimon  de  Brion ,  né  ^u  château 
4e  Montpencien  ,  dans  la  Tou- 
rainé  ,  d'u^e  famille  illustre  , 
successivement  garde  dçs  s,ceaux 
du  roi  saint  Louis ,  cardinal ,  et 
enfin  p^ipe  le  ?2  février  1281  , 
fiprè^  la  mort  de  Nicolas  III, 
avoit  été  chapoine  eX  trésorier  da 
l'église  de  Saint-Martin  de  Tours; 
ce  qui  l'engagea  k  prendre  le  nom 
àe  Martin  ,  epi  rhonneur  de  ce 
fi^int.  Il  désista,  à  son  élection, 
jusqu'à  faire  déchirer  son  man- 
teau., qu^nd  on  voulut  ie  revêtir 
de  celui  de  pape.  Il  fut  élu  en- 
suitç  sénateur  ae  Rome  ,  et  il  pa- 
roi t  singulier  qu'il  acceptait  cet^e 
charge  qui  ne  lui  donnoijt  qu'unç 
simplemf^gistrature  dans  une  ville 
dont  les  papes  se  préjt^ndoiçnt 
sèigi^eur^  temporels  depuis  prè^ 
de  deux  siècles.  Cç  pontife ,  i)^ 
avec  un  génie  sévère  ,  et  nourri 
des  m^^^^es  d'une  iausse  ju- 
risprudence canonique,  signala 
^n  r^gne  par  plusieurs  anathèr- 
XK^es.  Apr^s  avoir  excommunié 
l'empereur  Michel  Paléologue  , 
Comme  fauteur  de  l'ancien  £|cmsn;ie 
çî  dp  rhé?:ésie  des  Gr^ es  ,  il  lanç^ 
ses  foudres  sur  Pierre  III ,  roi 
d'Aragon,  usurpateur  de  la  Si- 
t:ile,  aprè^  le  massacire  des  vê- 
pres s^cijiçnnes  ,  doQt  pe  prince 
ayoit  ét^  le  promoteur.  Le  pape 
le  pri\;a  non  seulement  de  la  Si- 
cile ,  mais  encore  de  l'Araç^jt , 
qu'il  dçnna  k  Charles  de  Y aïois , 
second  îlls  du  roi  de  France.  Ces 
censui:e$,.  suivies  d'une  déposition; 
solennelle  prononcée  en  1282  , 
n'intimidèrent  ni  le  roi  ni  les 
seigneurs ,  ni  le5-ecclésiatstiques  , 
ni  les  religieux.  Pierre  continua 
de  porter  le  titre  de  roi  d'Ara- 
gon ,  et  se  qua,lifiaut  dans  tous 


MART 

les  actes  a,  chevalier  araçonaîs^ 

{>ère  de  deux  rois ,  et  maître  dct 
a  mer.  »  Le  P^P^  i^'^°  ^^^  <{ug 
plus  irrité  ;  il  fit  prêcher  une 
croisade  contré  lui  ,  et  donna 
ses  états  k  Phihppe- le- Hardi , 
pour  l'un  de  ses  nls.  Ce  prince 
ohtint  du  pontife  la  décime  des 
revenus  ecclésiastiques  ,  pour 
faire  cette  guerre  sacrée.  Si  l'on 
doit  être  surpris  que  les  papes 
donnassent  des  royaumes  qui  ne 
leur  appartenoient  pas ,  iaut-il 
l'être  moinà  en  vo  vaut  des  prince» 
accepter  de  pareils  présens  ?  Wé- 
tpit-ce  |>as  convenii'  crue  les  pa« 
pes  avoient  le  droit  ae  disposer 
des  couronnes  ,  et  de  déposer 
les  monarques  k  leur  gré  ?  L'ex- 
pédition de  Philippe  fut  malheu- 
reuse ;  il  mourut  eu  i285 ,  d'une 
contagion  qui  9'étoit  mise  dans 
son  armée.  BUe  fut  regardée  par 
les  Ara^ônais  comme  une  puni- 
tion des  excè9  et  des  profana-* 
tion$  des  croisés  ,  ùm  s'imagi- 
noient  qu'il  suffîsoit  ae.  se  battre 

Ï>our  ga^er  rind«lgenoe  et  pour 
aver  leurs  erimes«  Les  historiens 
rapportent  tfsùd  ceux  qui  peur 
hasard  n'a;roient  point  d'autrea 
armes  ,  se  servoient  de  pierres , 
en  disant  dans  leur  jargon  barbah 
re  :  ff  Je  jette  cette  pierre  contre 
Pierre  d'Aragon  ^  cour  sagner 
l'indulgence.  »  Les  aémarches  d^ 
Martin  ne  servirent  qu'k  le  rpn» 
dre  odieux  ,  ridicule ,  et  k  faire 
détester  la  cour  de  Rome.  Ce 
pontife  mourut  k  Pérouse  le 
08  mars  is95. 

VL  MARTIN  V,  Romaiil^ 
noillmé  auparavant  Othon  Co-r 
lônne  ,  de  l'ancienne  et  illustre 
maison  de  ce  nom  ,  cardinal-* 
diacre ,  fut  intronisé  sur  la  chaire 
pontificale  le  11  novembre  1417  > 
après  l'abdication  de  Grégoit« 
AÏI,  et  la  déposition  de  Be- 
noît XI II 9  pendant  la  tenue 


MART 

du  CôÂcîle  de  Constance.  Jamais 
pontife  ne  fat  inauguré  plus  so- 
lennellement :    il  marcha  à    Té^ 
glise  monté  Sur  un  cheval  blanc , 
dont  l'empereur  et/rélecteur  pa- 
latin ,  k  pied ,  tenoient  les  rénes. 
Une  foule  de  princes  et  un  con- 
cile entier  fermoient  la  marche. 
On  le  couronna  de  la  triple  cou- 
ronne ,  que  les  papes  portoient 
depuis  environ  deux  siècles,  après 
l'avoir  ordonné  prêtre  «t  évêque. 
Son  premier  soin  fut  de  donner 
une  balle  contre  les  hussites  de 
Bohême  9    dont   les  ravages  s'é- 
fendoient  tous  les  jours .  Le  pre- 
mier   article  de  cette  bulle   est 
remarquable  ,   en  ce  <jue  le  pape 
j  veut  «  que  celui  qui  sera   sus- 
pect  d'hérésie   jure  qu'il  reçoit 
les  conciles  généraux ,  et  en-  par- 
ticulier celui  de   Constance  ,  re- 
présentant l'Eglise    universelle , 
et  qu'il  reconnoisse  que  tout  ce 
que  ce  dernier  concile  a  approuvé 
et  cbn'd'amné  doit  être  approuvé 
et  corndarané  par  tèus  les  naèles*  » 
Il  parôît  suivre  naturellement  de 
là    que  Martin  V    approuve   la 
supériorité  du    concile  sur    les 
papes ,  qui  fut  déieidée  dans  la 
5*    session.  Il  tardoit  k  Martin 
de  voir  terminer  le  concile   de 
Constance  ;   il    en-  tint  les  der- 
nières sessions  au  commencement 
de  i4iB.  On  avoit  crié  pendant 
deux  ^ns  dans  cette  -  assemblée 
contre  les  annates,'' les  exemp- 
tions ,  les   réserves ,  les  impôts 
des'jpapes  sur  le  clergé  au  profit 
ife^'écoiu"  de  Rome;  Quelle  fut 
la    réforme   tant  attendue?   Le 
pape  Martitt,  après  avoir   pro- 
mis de  remédier    à   tout ,    con- 
gédia le  concile  ^  sans  avoir  ap- 
Sorté  aucun  remède  e^ace  nuit 
ifférens  maux  dont  ion  se  plai- 
gnoit.  La  joie  du  retour  du  pape 
a  Ronfe  fut'si  grande  ,  qu'on'  en 
marqua  le  jour   dans  les  fastes 
de  Ia  ville ,  pour  en  -conservet 


ététnellement  la  mémoire. -Le 
schisme  n'étoit  pas  encore  .biei| 
éteint.  L'antipape  Benoît  XIII 
vivoit  encore  y  et  après  sa  nïort^ 

arrivée,  en  14^4*  *^s  deux- seuls 
cardinaux  dé  sa  faction  élurent 
un  chanoine  espagnol.,  .Gilles 
de  Mugnos'^  qui  prit  le  nom  dft 
Clémdnt  VIII.  Ce  prétendrl  pape, 
se  démit  quelque  temps  après  / 
en  i4^9j  et  pour  le  déuomiuagejr 
de  eette  ombre  de  pontificat  qju'jl 
perdoit  ^  le  pape  lui  dontia  l'ér 
vêché  de  Majorque.  C'est  ainsi 
que  Martin  termina  le  schisi^e  qui 
avdit  fait  tant  de  plaies,  »  l'Eglise  , 
pendant  un  demi-siècle.  Le  pap^i 
toujours  pressé  par  les  princes  de 
réformer  l'Ë^lise  ,  avoit  €6nV6^ 
que  un  concile  '  à  Pavie  ,  trans^ 
féré  ensuite  à  Sienne ,  et.  enfin 
dissous  sans  avoir  rien,  statué? 
Martin  crut;  devoir  apaiser  lé» 
murmures  des. gens  de  bien  :  il 
.  indiqua  un  concile  à  Bâle  ,  qni 
ne  devoit  être  teiiu  que  sept 'ans 
après.  Il  mourut  d'apoplexie  dans 
Cet  intervalle,  le  20  février  i43i., 
k63  ans.  Ce  pape  avoit  lés.  qna^* 
lités;  d'un  pnnce  ,  ^t  quelques 
vertus  d'un  évoque.  L'Eglise  luî 
fut  redevable deSon unité ,. l'Italie 
de  son  repos ,  et  .Rome  de.sox^ 
établissement..  On  à  de  lui  quel^ 
ques  ouvrages,.  .  -■   . 

.  y».  MARTmDËikTtièCsainI), 
origiaaire  .de  la  Pannonie,  eàt^ 
visiter  les  lieux  saints  ,  et  débar- 
qua ensuite  en  Gahce  ,  où  les 
Suèves,  imbus  dé  l'arianisni^, 
avoient  établi  leur  domination; 
il  y  instruisit .  dans  là  foi  le  roi 
Théodomir ,  et  ramena  les  pei:^ 
pies  de  ces  contrées  à  l'uni  te. ca^ 
tholique.  Ht  fonda  plusieurs  mo- 
nastères ,  dont  le  prineioal:  fut 
celui  de  Dume ,  près  de  la  ville 
de  Brague ,  autrefois  danfi  l» 
Galice,  aujourd'hui  en  Portugal^ 
On  érigea  Dume  en  évéché  par 


â46  M  ART 

respect  pour  le  hiérite  de  Martin, 
c^'on  éïeya  sur  ce  nouveau  siège 


évéque  de  la  famille  royale.  Il 
monta  ensuite  sur  le  siège  de 
Brague ,  et  mourut  le  20  mars 
.58ô.  Nous  avons  de  lui,  I.  Une 
"Collection  âe  84  canons  ,  divisée 
en  deux  parties  ;  Tune  pour  les 
devoirs  des  clercs ,  Fautre  pour 
ceux  des  laïques  :  elle  se  trouve 
dans  le  Recueil  des  conciles  et 
dans  le  premier  tome  de  la  Bi- 
hliothèque  canonique  de  Justel. 
II.  Formule  d'une  vie  honnête , 
ou  Traité  des  quatre  vertus  car- 
dinales./Ce  traité  est  adressé  à 
Mvron,  roi  de  Galice,  qui  a  voit 
prié  le  saint  de  lui  doiiner  une 
règle  de  conduite  :  on  le  voit 
dans  le  Spicilége  de  dom  d'A- 
chery  ,  tome  i  o  ,  pag.  626 ,  et 
édns  la  Bibliothèque  des  Pères, 
oh  il  est  suivi  d'un  livre  du  même 
fàiiit,  intitulé  Des  Mceuri*  Cet  ou- 
vrage se  ressent  de  Vépoque  oii  il 
fut  écrit,  et  des  préjugés  de  l'au- 
teur, m.  ïi  a  traduit  du  grec  en 
latin  un  Recueil  de  sentences  des 
solitaires  d'Egypte  ,  qu'on  trouve 
dans  l'Appenàice  des  Vies  des 
Pèrçs  ,  par  Rosweide  ♦,  Anvers  , 
1628. 

Vllt  MARTIN,  roi  de  Sicile. 
'Voyez  Cabrera  ,  ta»  I. 

t  ÏX.  MARTIN  DE  Pologne  , 
Martinus  Polonus ,  dominicain  , 
pénitencier  et  chapelain  du  pape, 
nommé  à  Farchev^ché  de  Gnçsne 
-par;  Nicolas  lïl ,  mom-ut  à  Bolo- 
gne ,  lorsqu'il  alloit  en-  prendre 
possession,  le  29  juin  12.78.  On  a 
de  liii  des  Sermons  ,  1 484 ,  iu-4**# 
et  une  Chronique  qui  finit  au  pape 
Clément  IV.  La  meilleure  édition 
est  celle  que  JeanFabricius  ^pré- 
juontt^,  publia  à  Cologne  eu  loiè; 


MART 

On  en  a  une  traduction  française  V 
i5o3  ,  in-fol.  Cet  historien  raaa- 
quoit  de  critique  et  de  philoso- 
phie ;  mais  son  ouvrage  ne  laisse 
{)as  d'être  i^tile.  Il  est  connu  sous 
e  nom  deC  hronique  martinier^ne^ 
et  n'est  pas  commun.  On  y  trouve 
des  particularités  curieuses.  On  a 
mis  sur  son  compte  la  fable  oa 
FJfiistoire  de  la  papesse  Jeanne  ; 
mais  Richard  de  Cïuny ,  qui  vi  voit 
près  d'un  siècle  avant  Martin-le- 
Polonais  en  a  voit  parlé  presque 
dans  les  mêmes  termes  que  lui. 

t  X.  MARTIN  (Raimond),  do- 
minicfain^  très -savant  dans  les 
langues  prien&les ,  fleurit  dans  le 
x3"  siècle.  Martin  naquit  à  Sobiras 
en  Catalogne ,  et  fut  l'un  des 
membres  de  son  ordre  nommés 
dans  le  chapitre  général  tenu  à 
Tolède  en  1200,  pour  se  livrer 
à  l'étude  de  l'hébreu  et  de  Fa- 
rabe,  et  réfuter  les  juifs  et  les 
mahométans.  Raimond  de  Pen- 
nafort,  général  de  Fordre,  avoit 
provoqué  Cette  mesure  dans  la 
vue  de  purger  l'Espagne  du  ju- 
daïsme et  du  mahoraétisme  dont 
elle  étoit  infectée,  et  il  obtint  des 
rois  d'Aragon  et.de  ÇastiUe  une 
pension  en  faveur  de  ceuaç  qui 
se  vouoient  k  cette-  étude  e%  à 
la  conversion  des  infidèles.  Les 
succès  de  Martin  répondirent  à 
son  zèle  et  À  ses  heureuses  dis- 
positions ,  il  puisa  dans  la  lec- 
ture des  ouvrages  des  rabbins 
les  argumens  qui  le  mirent  à  por- 
tée de  les  .combattre  avec  .j^ù}f$ 
Ï)ropre.s, armes  ,;  aiçsi.  qu'on  peut 
e  voir  dans  sc^n  Pugio  Jtdni, 
achevé ,  à  ce  qu'il  nous  apprend 
lui-même ,  en  1278.  La  preipière 
éditi-on  pa«ut  à  Paris  en  i65,i  ; 
Fouvrage  a  ^été  réimprimé  plu- 
sieurs loiâ  depuis  ,  et  la  dernière 
édition,  encore  assez  récente  , 
été  faite  en  Allemagne,  en  un  vo- 
I  lume  in-foUo.  Plusieurs  person- 


MART 

IMS  contribuèrent  à  la  publica-^ 
tion  de  Fédition  tardive  de  i65i. 
On  en  est  spécialement  redcva- 
hle  à  Bosquet ,  évéque  de  Mont- 
pellier ,  qui  en  découvrit  le  ma- 
nuscrit dans  la  bibliothèque  du 
collège  de  Foix ,  k  Toulouse  ,  en 
1629 ,  et  confia  le  soin  de  sa  pi^- 
blicadon  k  Jacques  Spieghel ,  sa- 
vant Allemand  ,  qui  avoit  été  son 
maître  d'hébreu.  L'ordre  de  Saint- 
Dominique  se  chargea  des  frais 
de  l'impression.  On  prétend  que 
Martin  a  composé  deux  autres 
ouvrages ,  intitulés ,  l'un  Capis' 
trum  /udœonun  y'^'sLUlre  Réfuta- 
tion de  lAlcorarty  et  qu'il  existoit 
dans  la  bibliothèque  des  domi- 
nicains ,  à  Naples ,  un  exemplaire 
du  Pugiojidei  ,  écrit  de  sa  main  , 
en  latin  et  en  hébreu. 

t  XI  .MARTIN,  Martens,^^  Meb- 
TEftS  (  Thierri  ) ,  né  k  Asch ,  eros 
village  près  d'Alost  en  Flandre, 
un  des  premiers  qui  cultivèrent 
l!art  de  l'imprimerie  dans  les  Pays- 
Bas  ,  et  en  particulier  k  Alost  et  a 
Louvain^  exerça  aussi  cette  profes- 
sion k  Anvers,  et  mourut  k  Alost 
en  x534-  On  a  de  lui,  outre  les 
impressions  de  plusieurs  livres  , 
fm^qKies. ouvrages  de  sa  coin  posi- 
tion ,  moins  estimés  que  ceux  qui 
sont  sortie  de  ses  presses.  Prosper 
Marchand  en  cite  d4  ,  dont  le  pre- 
mier est  le  Spéculum  conversio- 
nis peccatoris  y  imprimé  k  Alost 
en  liy^*  Maittaire  et  Meermann 
croient  que  Marlens  fut  le  premier 

3ui  apporta  rimprlmerie  d'Italie 
ans  la  Belgique.  Cette  opinion  a 
été  combattue  savamment  dans 
une  Dissertation  de  M.  Lambiuet , 
ayant  pour  titre  :  Rechercl^es  his- 
toriques sur  l'origine  de  l'impri- 
merie  ,  et  particulièrement  sur 
son  établissement  dans  la  Bel- 
gique ,  Bruxelles  et  Paris,  1810. 
Sur  la  fin.  de  sa  vie ,  il  se  retira 
dans  un  monastère  de  sa  paliie  > 


MART  a47 

et  lui   légua  sa  bibliothèque  et 
ses  autres  biens.  ' 

fXII.  MARTIN  (André), 
prêtre  de  l'Oratoire  ,  Poitevin  , 
mort  k  Poitiers  en  1695  ,  a  donné 
I.  La  Philosophie  chrétienne^ 
imprimée  en  sept  volumes  ,  sous 
le  nom  d'Ambroise  Victor  ,  et 
tirée  de  saint  Augustin ,  dont  cet 
oratorien  avoit  fait  une  étude  par- 
ticulière. II.  Des  Thèses  fort  re- 
cherchées  ,  imprimées  k  Saumur , 
in-4°î  lorsquil  y  proiessoit  la 
théologie. 

XÏÏI.  ]VL\RT1N  (dom  Claude) , 
bénédictin  de  la  congrégation 
de  Saint- Maur  ,  naquit  k  Tours 
en  16x9 ,  d'une  mère  pieuse  qui  fut 
dans  la  suite  première  supérieure 
des  ursuliiies  de  Québec ,  où  elle 
mourut  saintement.  (  f^qy.  Marie 
DE  lImcarnâtion  ,  u"  AXXVI.  ) 
Le  fils  se  consacra  k  Dieu  de 
bonne  heure ,  et  devint  supérieur 
du  monastère  des  Blancs  -  Man- 
teaux k  Paris  ,  où  il  demeura  six 
ans.  Il  mourut  le  9  août  169G 
dans  l'abbajre  de  Marmoutiers  , 
dont  il  étoit  prieur.  On  a  de  lui , 
I.  Des  Méditations  Chrétiennes  , 
1669,  Paris,  2  V.  in-4**.  Ouvrage  un 
peu  volumineux,  et  qui,  loin  a'étre 
un  chef-d'œuvre  de  diction  ,  n'est 
qu'une  série  des  lieux  commune 
qu'on  rencontre  ordinairement 
dans  ces  sortes  d'ouvrages.  IL 
Les  Lettres  et  la  J^ie  de  sa  mère , 
1677,  in-4''  :  ouvrage  édifiant.  III. 
La  Pratique  de  la  Règle  de  Saint" 
Benoit  j  plusieurs  fois  réimprimée. 
Vojez  sa  Vie  par  doin  Martenne, 
Tours  ,  1697  >  i"'^*» 

*         * 

t  XIV.  MARTIN  (  David  )  , 
habile  dans  l'Écriture  sainte  ,  la 
théologie  et  la  philosophie ,  né 
k  Revel  dans  le  diocèse  de  La^ 
vaur  eii  1639 ,  d'une  bonne  ia-^ 
mille  I  devint  célèbre  parmi  "le» 


34»  M  ART 

proteslans. .  Après  la  révocation 
de  l'édit  de  Nantes  ,  il  passa 
en  Hollande  ,  et  fut  pasteur  à 
Utrecht.  On  lui  oifrit  plusieurs 
autres  églises  ,  qu'il  refusa  par 
modestie.  Occupe  a  donner  des 
leçons  de  philosophie  «et  de  théo- 
logie,- il  eut  la  satisfaction  de 
compter  parmi  ses  disciples  des 
fils  mêiT^e  de  souverains.  Les  tra- 
vaux du  ministère,  et  un  com- 
merce de  leth'CSvavec  plusieurs 
sayans  ,  né  l'empêchèrent  pas  de 
faire  de  laboiûeuses  recherches.  Il 
connoissoit  assez  bien  notre  lan- 
guie ,  et  lorsque  l'académie  fran- 
çaise fit  annoncer  la  seconde 
édition  de  son  Dictionnaire  ,  il 
lui  envo3  a  des  remarques  qu'elle 
reçut  avec  '  applaudissement.  Il 
mourut  à  Utrecht  le  9  septembre 
IJ2I.  Martin  écrivoit  d'une  ma- 
nière dure  et  incorrecte.  On  a 
de  lui,  I.  Histoire  du  vieux  et 
du  nouveau  Testament  ,  appe- 
lée .  Bible  de  Mortier  _,  du  nom 
de  l'imprimeur,  imprimée  à  An- 
vers (  Amsterdam),  en  1700, 
deux  volumes  in-folio  ,  avec  4^4 
belles  estampes.  Il  faut  faire 
attention  que  la  dernière  planche 
de  l'Apoçaljpse ,  page  i45  du  se- 
cond volume  ,  ajant  été  cassée , 
a  été  rattachée  avec  des  clous  qui 
paroissent  aii  tirage  :  quand  on 
lîe  les  voit  pas ,  on  jnge  que  ce 
livré  est  des  premières  epteûves. 
II.  Huii  Sermons  sur  divers  textes 
de  l'Écriture  sainte  ,  1708  ,  vol. 
in-80.  III.  Excellence  de  la  foi 
et  dé  ses  effets  ,  expliquée  en 
vingt  sermons  sur  le  chapitre  XI 
de  PÉpîtt-e  aux  Hébreux,  Amster- 
dam ,  1 7 1  o ,  *  in  -  8°,  IV.  Traité 
de  la  religion^  naturelle  y  *7i3  , 
in-8'.  V.  Le  vrai  sens  dû  Psaume 
ïio  ,  în-8°  ,  1715,  contre  Jean 
Masson.-VÏ.  Deux  Dissertations 
critiques,  Utrecht,  1722^  in-8*: 
Vune  sur  le  verset  7  du  chapitre  5* 
(îç  U  première  Lpître  de  saint 


MART 

Jean....  Très  suhtàn  cœh,  etc. , 
dans  laquelle  on  prouve  rauthen- 
tacite  de  ce  texte.  VH.  Examen 
de  la  réponse  de  M.  Endyn  à  Ict. 
dissertation  critique  sur  I.  Jean^ 
V.  7  ,  Londres  ,  1719^  in-8».  Mar- 
tin eut  encore  une  '^contestatioà 
sur  ce  passage  avec  le  P.  Lelong. 
yqyez  une  lettré  de  celui-ci  dans 
le  Journal  des  Savans,  juin  iTXOj 
à  laquelle  Martin  répondit  dans 
le  ï2«  vol.  de  V Europe  savante  ^ 
page  279,  et  par  un  traité  séparé,- 
intitulé  Vérité  du  texte  I.  Jean^ 
v.  7  ,  démontrée  par  des  preuves, 
etc.  L'autre  sur  le  passage  de' 
Josèphe  touchant  Jésus  -  Christ, 
o^  l'on  fait  voir  que  ce  passage 
n'est  point  supposé.  Vlll.  Une- 
Bible  ,  Amsterdam  ,  1707  ,  2  vol. 
in-folio  ;  et  avec  de  plus  courtes 
notes,  in-4*'-  Cette  Bible  a  été  re- 
touchée par  Charles  Chais ,  et 
imprimée  à  La  Haye,  1745-1777  > 
en  6  vol.  in-4**  ;  le  7*  vol.  qui  étoit 
resté  manuscrit,  a  été  publié  yeT% 
1791.  IX.  Une  édition  du  noto- 
veau  Testament  de  la  traduction 
de  Genève  ,  Utredit,  '1696  ,  in-4*. 
X.  Traité  de  la  religion  révélée , 
où  Ton  établit  que  les  livres  du 
vieux  et  du  nouveau  Testament 
sont  d'inspiration  divine  ^  etc.  , 
réimprimé  à  Amsterdam  en  1723 , 
en  2  vol.  in-S*».,  Cçt  ouvrage  fut 
traduit  en  anglais. 


XV.  MARTIN  (Jean-Bap- 
tiste }  ,  dit  des  Batailles ,  pein- 
tre,  né  à  Paris  en  1639  ,  d'un 
entrepreneur  dç  bâtimens  mort 
dans  la  même  ville  en  1715. 
Après  avoir  appris  le  dessin  sous 
Philippe  de  La  Hire  ,  il  fut  en-, 
vojré  en  qualité  d'ingénieur  pour 
servir  sous  le  célèbre  Vauoan. 
Ce  grand  homme  fut  si  content 
de  lui ,  qu'a  sa  recommandation , , 
Louis  XIV  le  plaça  chez  Van  der- 
Meulen  ,  peintre  de  batailles  , 
^  cju'il  remplaça  aux  Gobelins  ,  «Ç 


MART 

Itti  accorda  ane  pension.  Martin 
fit  plusieurs  campagnes  sous  le 
grand'- dauphin ,  et  sous  le  rot 
même.  Il  peignit  plusieurs  con- 
quètets  de  ce  monarmie ,  à  Ver- 
sailles :  et  les  plus  belles  actions 
de  Charles  V ,  duc  dé  Lorraine  , 
dans  la  galerie  du  château  de  Lu- 
néville  ,  que  le  duc  Léopold  son 
fils  ayoit  lait  bâtir. 

t  XVI.  MARTIN  (dom  Jac- 
ques )f  bénédictin  de  Saint-Maur , 
né  à  Faniaux ,  petite  ville  du  haut 
Languedoc  ,  en  1694  ,  entré  dans' 
ceQe  savante  congrégation  en 
1^09,  professa  d'abord  les  hu- 
manités en  province,  et  vint, 
en  1^27 ,  a  Paris.  Martin  y  fut  re- 
eardé  comme  un  homme  bouil- 
lant et  singulier ,  un  savant  bi- 
zarre ,  tin  écrivain  indécent  et^ 
présomptueux.  Quelques-uns  de 
ses  ouvrages  se  ressentant  de  son 
caractère.  Les  principaux  sont  , 
I.  Traité  de  la  retègion  des  an- 
ciens Gaulois  ,  in-»4*  »  ^  ^'ol«  > 
Paris  ,  ï7^7«  Ce  livre  offre  des 
recherches  et  des  nouvautés  cu- 
rieuses i  mais  l'auteur,  plein  d'une 
trop  bonne  opinion  .  de  lui- 
même,  ne  rena  pas  assez  de 
J'ustice  aux  autres,  il  prétend  que 
a  religion  des  Gaulois  n'étant 
qu'un  écoulement  de  celle  des 
patriarches  ,  ^explication  des  ob- 
jets de  leur  cuhe  servira  k  l'inter- 
prétation de  ^divers  passages  de 
l'Écriture.  Ce,  système  est  plus 
singulier  que  vrai,  II.  Histoire 
des.  Gaules^  et  des  conquêtes  des 
Gaulois  depuis  leur  origine  jus- 
qiià  la  fondation  de  la  monar- 
chie française  ^  1754»  2  vol.in-4*> 
mise  au  jour  et  continuée  par 
dom  de  Brezillac  ,  neveu  de  l'au- 
teur. Ce  livre ,  cnridii  de  mo- 
Dumens  antiqiies  et  de  disserta- 
tions ,  est  rédigé  dans  le  même 
05pi*it  que  l'ouvrage  précédent. 
]|^'9uteararoit  annonce  cette  his- 


SIART  249 

toiredans  un  vol.  in-il ,  pubhé 
en  1 744)  sous  le  tilre  d'Eclaircisse- 
liiens  historiques    sur    les  origi* 
nés  celtiques  et  gauloises,  avec 
les    quatre  premiers   siècles  des 
î|nnales^des  Gaules.  On  les  joint 
ordinairement  à  la  suite  du  précé- 
dent. III.    Explication   de  plu- 
sieurs textes  difficiles  de  tÈcH- 
ture ,  2  vol.  in-4*  ,  Paris  ,   1750. 
Si  don^^Martin  ne  s'étoit  pas  atta- 
ché à  compiler  de  nombreuses  ci- 
tations sur  des  riens ,  ce  livre  se- 
roit  moins  long  et  plus  agréable.* 
On  y  trouve  le  même  goût  de  cri- 
tique ,  le  m'êihe  feu  ,   la  même 
force  d'iinagination  ,   le    même 
ton  déhauteur  et  d'amertume,  que 
dans  l'ouvrage  précédent.  Son  es- 
prit vif  et  pénétrant  a  découvert 
dans  une  infinité  de  passages  ce 
qui  avoit  échappé  à  des  sàvans 
lùoins   ine^énieux.   Plusieurs  es- 
tampes indécentes  dont  il  souilla, 
ce    Commentaire  sur  l'Écriture 
sainte  ,  et  Une  foule  de  traits  sa- 
tiriques ,   aussi  déplacés  que  les  - 
estampes  ,   obligèrent  l'autorité' 
séculière    d'en  arrêter  le  débit. 
IV.  Explication  de  diifers'  monù- 
mens  singuliers ,  qui  ont  rapport 
à  la  religion  des  plus  anciens  peu- 
ples ,  avec  F  Examen  de  la  der- 
nière  édition   des  oui^rages    de 
saint  Jérôme,  Paris,  1727,   et' 
un  'Traité  sur  Fastrologie  judi-  ' 
Claire,  enrichi  de  figures  entatl-. 
le-douce,  Paris,  1739  ,  in-4*.  La. 
vaste  érudition  de  cet  ouvrage  est  * 
ornée  de  traits  agréables,  et  le. 
style  en  est  animé.   Une  partie 
des    monumens     expliqués     lui 
avoit  été    communiquée  par  le 
dàc  de  Sully  ,  qui  Phonoroit  de 
son  estime  et  de  sa  confiance  :  la 
plupart  sont  nouveaux.  Quant  à 
la  critique  de  l'édition  de  saint 
Jérôme  ,  iaîte  k  Vérone ,  elle  est 
dure  et  amère.  V-  Eclaircissemens 
littéraires  sur  un  projet  de  Biblio- 
thèque ecclésiastique  f  sur  Phis-  - 


\  » , 


V 


25o      '     MART 

toire  littéraire  de  C^ye  9  Paris  , 
1734,  in -4"'  li'érudition  et  les 
mauvaises  plaisanteries  sont  pro- 
diguées dans  cet  éciit.  VI.  Une 
Traduction  des  Confessions  de 
saint  Augustin  ,  qu'on  lit  pen» 
Elle  parut  à  Paris  en  174*  »  2  vol. 
in-S"  :  elle  est  exacte,  et  les  note^ 
en  sont  judicieuses.  11  avoit  fait 
collationner  en  Flandre  et  en  An- 
gleterre quelques  manuscrits  que 
les  derniers  éditeurs  n'avoient  pu 
consulter.  VII.  Lettres  de  saint 
Augustin  (  il  vîy  en  a  que  deux  ) , 
avec  un  traité  sur  1  origine  de 
Tame,  d'après  le  sentiment  de 
ce  saint  Père,  1734*  Elles  furent 
publiées  sur  un  manuscrit  du 
monastère  4^  Gotw^itli.  VIU.  Dans 
sa  jeunesse,  dom  Martin  four- 
nit des  matériaux  aux  auteurs 
du  Gallia  christiana  ,  et  à  la  nou- 
velle .édition  du  Glossaire  de  du 
Cange.  Il  mourut  a  Saint-Ger- 
main-des-Prés  en  ijSi.  C'étoit 
jun  des  plus  savans  et  des  meil- 
leurs écrivains  qu'ait  produits  la 
congrégation  de  Saint-Maur  ;  il 
,  n'auroit  eu  besoin  que  d'un  ami 
éclairé  pour  diriger  son  goût  et 

son  imagination. 

« 

Xyil.  MARTIN  (Edme), 
imprimeur  renommé ,  apprit  son 
art  sous  Morel ,  et  devint  direc- 
teur de  Pimprimerie  rojale.  Les 
principaux  ouvrages  sortis  de  ses 
presses  sont  les  01i)uvres  de  saint 
Jean-Climaque  ,  les  Annales  de 
Baronius ,  les  Annales  de  Sponde, 
les  Conciles  des  Gaules  par  Sir- 
mond  ,  THistoire  de  la  ;naison 
de  Montmorency,  l'ouvrage  du 
père  Petau  ,  De  doctrind  tempo- 
rum ,  etc.  Il  mourut  vers  le  mi- 
lieu  du  ij»  siècle,  . —  .Son  fils, 
appelé  comme  lui  Edme  Martin  , 
suivit  ses  traces,  et  enrichit  le 
libraire  Cramoisy  par  ses  édi- 
tions. On  lui  doit  les  Œuvres  de 
La  MollAC-le-Vayer ,  de  Palladio  , 


MART^ 

l'Histoire  dé  saint  Louis  par  Join* 
ville  ,  publiée  par  du  Gange  ;  TA" 
frique,  de  Marmol;  la  Géographie 
de^Briet,  etc.  Il  savoit  parfaite- 
ment le  latin  et  le  grec ,  et  mou- 
rut a  l'âge  de  70  ans. 

t  XVIII.  MARTIN  (  Gabriel  ) , 
libraire  de  Paris ,  mort  en  février 
1761 ,  k  83  ans,  est  un  de  ceux 
qui  ont  poussé  le  plus  loin  la  con- 
noissance  des  livres,  et  Tait  de 
disposer  une  bibliothèque.  Il  avoi^ 
formé  une  grande  partie  des  plus 
célèbres  cabinets  ae  l'Europe,  et 
on  le  consultoit  de  toutes  parts. 
Les  gens  de  lettres  et  les  ama.teurs 
conservent  ses  nombreux  Cata- 
logues^ et  les  mettent  au  rang 
des  meilleurs  livres  de  bibliogra- 
phie. Son  système  de  classifica- 
tion des  livres  a  été  le  plus  géné- 
ralement adopté.  Il  renferme  cinq 
sections  principales,  la  Théolo^ 
gie  ,  la  Jurisprudence ,  les  Scien- 
ces et  arts ,  les  Belles-Lettres  et 
VlJistoire.  Les  Catalogues  de  Gol- 
bert ,  de  Butteau ,  de  Boissier,  de 
Dufay ,  de  Hoym ,  de  Rothelin  , 
de  Brocha rt ,  de  la  comtesse  de 
Vérue ,  de  Bellanger  ,  de  Boze  , 
et  bien  d'autres ,  sont  toujours 
recherchés  par  les  curieux. 

♦  XÏX,  MARTIN  (Jean), 
docteur  en  la  faculté  de  Paris , 
où  il  naquit  et  étudia,  mort  en 
1609,    professeur  des  écoles  et 

Sremier  médecin  de  Marguerite 
e  Valois ,  répudiée  par  Henri  IV, 
a  laissé  des  Commentaires  manus- 
crits sur  quelques  livres  d'Hippq- 
crate  ,  recueillis  et  mis  au  jour 
sous  les  titres  suivans ,  par  René 
Moreau .  I.  Prœlectiones  in  Ubrum 
Hippocratis  Coi  de  morbis  inter^ 
nis ,  Parisiis,  i637 ,  in-4**.  IL,  Prœ^ 
lectiones  in  librunt  HippocriUis 
Coi  de  aëre^  aquis  et  locis ,  ibi- 
dem,, 1646  ,  in-4*.  —  Un  autre 
Jean  MjUTtir ,  premier  médecm 


r 


M  ART 

éc Charles  VIII, roi  de  France ,  en 
i4B5  y  et  mort  en  i4qi  ,  pourvu , 
en  i4^4  '  d'iui  office  de  conseiller- 
maître  des  comptes ,  n'a  laisse 
aucnns  ouvrages.  < 

*  XX.  MARTIN  (Bernardin  ) , 
fils  de  Samuel ,  apotnicaire  de  la 
reine  Marie  de  Médicis ,  né  a 
Paris  en  1629,  fut,  en  1609, , à 
raison  de  ses  connoissances  , 
nommé  chimiste  du  pirince  de 
Condé ,  qui  le  conserva  dans 
cette  place  tant  qu'il  vécut,  et  ses 
fils,  après  sa  mort,  se  l'attachè- 
rent en  la  même  qualité  et  aux 
mêmes  appointemçns.  Outre  une 
Relation  de  ses  voyages  en  Es- 

fagne  ,  en  Portugal,  dans  les 
ajrs-Bas ,  et  eh  Allemagne ,  Mar- 
tin a  publié ,  I.  Dissertation  sur 
les  dents,  Paris,  1679,  in-  12. 
Cet  ouvrage  ,  qui  obtint  du  suc- 
cès dans  le  temps  ,  n'est  plus  re- 
cherché aujourd'hui  qu'on  a  des 
Traités  beaucoup  mieux  raison- 
nés  sur  cette  matière.  II.  Traité 
de  l'usage  du  lait,  Paris  ^  i684 
et  iyo6  ,  in- 12.  Ce  traité  con- 
tient des  observations  importan- 
tes ,  malheureusement  entremê- 
lées d'erreurs  grossières  et  d'as- 
sertions hasardées.  On  voit  que 
l'auteur  i^i'étoit  pas  exempt  de 
préjugés. 


M  ART 


:»5i 


;  t  Xil.  MARTIN  (  N.  ) ,  poëte 
français,  né  en  1616,  mort  en 
1705 ,  connu  par  une  Traduction 
^  vers  français  des  Géorgiques 
de  Virgile,  qui  parut  après  la 
mort  de  son  autçnr,  en  iniZ.  Cet 
ouvrage  offre  de  la  simplicité  et 
quelques  bonnes  tirades ,  mais  il 
est  en  général  foible  et  négligé. 

;  t  XXII.  MARTIN  (Thomas) , 
né  à  Thetford ,  dans  le  comté  de 
^uffolck,  en  16^,  destiné  d'abord 
a  l'état  de  procureur,  fut  un  an- 
fiquairo  savs^nt  et  infati^ble.  Il 


épousa  en  secondes  noces  y  vers 
1^3 1  ,  la  veuve  de  Pierre  Le 
Nève ,  revêtu  du  titre  de  norrvjr 
Jcing  at  amis  (  c'est  le  titre  de 
celui  des  trois  rois  d'armes  ou 
hérauts  d'Angleterre ,  dont  la  ju- 
ridiction s'étend  vers  le  nord  , 
au-delà  de  la  rivière  de  Trent  ) , 
dont  il  fut  l'exécuteui'  testamen- 
taire. Cette  alliance  le^mit  en 
possession  d'une  riche  collection 
u  antiquités  anglaises ,  de  titres  , 
d'actes  et  de  peintures ,  qui  ne 
pouvoient  tomber  en  des  mains 
plus  dignes  deles  posséder.  L'hon- 
nête Tom  Martin  de  Palgrave 
(  c*étoit  le  nom  qu'il  avoit  désii*é 
qu'on  lui  donnât  )  avoit  toute  sa 
vie  recueilli  et  conservé  des  notes 
sur  des  chiffons  de  papier ,  tous 
datés  depuis  1721  jusqu'à  trois 
ou  quatre  mois  avant  sa  mort; 
et ,  a  l'aide  de  ses  recherches  an- 
térieures, il'  avoit  contribué  à 
fournil*  au  premier  mari  de  sa 
femme,  des  matériau^:  précieux 
pour  se«  Monumenta  Anglicana , 
publiés  en  1719*  Il  consacra  une 
partie  de  sa  vie  a  VHistoire  de 
Thetford  y  sa  ville  natale,  dont 
l'impression  ,  commencée  par 
souscription  ,  fut  interrompue 
par  la  mort  et  l'insolvabilité  de 
celui  qui  en  avoit  fait  l'enti'eprise. 
Tom  Martin  mburut  en  1771 . 

♦  XXÏII.  MARTIN  fBenjâmin) , 
l'un  des  meilleurs  matnématicieas 
^  et  opticiens  de  son,  siècle^  auquel 
on  doit  plusieurs  Traités  ingé- 
nieux ,  consignés  dani^  un  recueil 
qui  porte  ^on  nom ,  intitulé  Ma^ 
gasin  scientifique f  naquit  en  1 704* 
Martin  avoit  fait  avec  succès  un 
commerce  très-étendu  d'instru- 
mens  de  mathématiques  ;  mais  les 
infirmités  de  l'âge  l'ajant  forcé  k 
songer  à  sa  retraite,  il  se  livra 
avec  trop  de  confiance  à  des  per- 
sonnes qui  en  abusèrent;  et,  avec 
un  capital  plus  que  suflfisanl  pour 


/ 


iSa  MART 

faire;  honneur  a  ses  dettes ,  11  eut 
ië  malheur  de  faire  banqueroute. 
L'infortuné  vieillard^  dans  un  mo- 
ment de  désespoir,  eut  la  foi^ 
blesse  d'attenter  a  ses  jours ,  et 
mourut  de  ses  blessures  le  9  fé- 
vrier 1782,  âgé  de  78  ans. 

*  XXIV.  MARTIN,  né  k 

Aiixerre  en  1729,  avoit  fait",  dès 
l'Age  de  seize  ans  ,  toutes  ses  hu- 
manités au  collège  des  jésuites.^ 
Son  père  alors  lui  donna  lespre- 
mières  leçons  de  pharmacie.  Trois 
ans  aDrès  il  vint  à  Paris  profitei* 
de  celles  de  Rouelle ,  démonstra- 
teur au  Jardin  du  Roi,   et  ses 
Erogrès  le  firent  adniettre  au  la- 
oratoire  de  cet  habile  démons- 
trateur,  pour  travailler  directe- 
ment sous  lui.  Martin  ,  infatiga- 
ble ,  étudioit'  en .  même  temps  ,ei 
avec    succès   la  botanique    sous 
Antoine  et  de  Jussieu.  Après  de 
fondues  études^  ilrevin.taAuxerre, 
où  il  se  mit  a,  la  tête  dû  labora- 
toire de  son  père ,  devenu  infirme, 
et  lut  à  la  société  des  sciences  et 
belles-lettres  de  cette  ville  fli^é- 
rens  Mémoires ,  comme  ceux  qui 
traitent  des  pirytes  trouvées  dans 
l.a  montagne  da  mont  Sim^oh  , 
sur  le   danger  des  vaisseaux  de 
cuivre   pour  la  préparation  des 
alimens,  sur  fa  cure  de  deux  ma- 
lades mordus  par  desvi^ère^,vet 
guéris  par  l'eau  de  Luce,  enfin; 
s.ur  J'analyse  dés  eaux  communes 
d'Auxerre,  etc. 


; . XXV.  MA R;T  1 N  (  Cïaiiçïe ) ,, 
général  dans  Pin  de,  né  à  Ljon 
^  173»,  d*un  tonnelier  qui  ne  put 
lui  procurer  d'autre  instruction, 
que  celle  qu'on  donnoit  aux  en- 
^ns  des  pauvres  dans  les  écoles 
publiques  ;  mais,  doué  d'un  esprit 
facile  et  d^une   gr^de  aptitude 

Î>our  les  sciences ,  Martin  apprit  de 
ui-même  les  mathématiques  ,  et 
4ut  ensuite  sa  fortune  à  ses  coa-    tes  le&  négociations  <^u'îl  aveii 


/  !■  "       •       •    ir 

MART 

noissances  en  ce  genre.  Martîiî 
^'enrôla ,  k  l'âge  de  20  ans ,  avec  uii 
de  ses  frères ,  dans  la  compagnie 
des  guidés  du  général  Lâlly,  auî 
se  rendoit  dans  llnde.  Sa  Délie- 
mère ,  inslruite.de  leur  prochain 
départ ,   obtint  des   recruteurs  , 
à  force  de  supplications  ,  que  leâ 
engagemens   seroiént  rompus   si 
les  oeux*  jeunes  gens   vouloiént 
se  retirer.  Le  pl'us'jeuné  y  consen- 
tit ;  mais  Martin .,'  inébrânljiblé 
dans  sa  résolution  ,  déclara  qu'il 
vouloit  aller  chercher  fortune  eil 
pays  étranger  -r   sa  belle-ihère  , 
irritée  ,  lui  donna  un  soufflet ,  ac- 
compagné d'un  rouleau  de  piècei 
de  24  sous ,  et  lui  dit  :  «  Va ,  en- 
têté ;  mais  ne  reviens  jamais  qu'en 
carrosse.»   Le  corps  011  CUnde 
Martin  servoit  se   distingua  par 
sa  bravoure    dans    la  guerre  de 
1766;  mais  fatigué  des  mauvaii 
traitemens    du  général ,    il    dé- 
serta   chez   les    Anglais  ,    pen^ 
dant  le  siège  de  Pondichénr.  Le 
jeune   soldat    obtint  bientôt  dja 
gouverneur' de  Madras   le  com- 
mandement   d'un  '  régiment    d.e 
chasseurs  .  formé   de  prisonnière 
français.    Envoyé   avec  ce  régî- 
'  ment  dans  le  Bengale  ,  le  vais- 
seau de  transport  sur  lequel  il  fut 
embarqué  J)éHt' à 'la  hauteur  de 
Gaudawar.  Martin  parvint  a   se 
sauver  dans  un. canot,  et  arriva 
'  a  Caïcultà ,  où  le  conseil  général 
lui  accorda  ,  en  récompense  de 
ses  dangers  ,  un  guidon  dé  cava- 
lerie. Chargé  ensuite  de  lever  la 
qârte  des  états  dunabàb  d'Ôudéi 
ce   dernier  conçut  une   si  haute 
idée  de  ses  connoissances  ,  qu'il 
'  sollicita  ,  et  obtint  de.  la  compa- 
.  gnîe  anglaisé ,  Fagréhient  de  le 
nommer  surintendant  de  son  ar- 
senal. Ses  conseils  diri gèrent bien-^ 
lot  tous  les  changfméns  qui  eu- 
rent lieu  darfs  les  états  de  ce  sou- 
verain asiatique  ,  et  sur-fout  toU- 


MART 

ouvertes  avec   le  gouvernement 
anglais.  Le  nabab  aimoit  les  arts 
européens  ;    Martin   encouragea 
son  goût ,  et  lui  fit  établir  dés  re- 
lations commerciales  auprès  des 
principaux  banquiers  de  l'Indos- 
tan.  La  fortune  de  Martin  devint 
bientôt  considérable,  et  il  l'ac- 
crut encore  par  sa  réputation  de 
probité.   Les  plus  riches  Indiens 
vinrent  déposer  leurs  trésors  dans 
sa  maison  ,  en  payant  pour  le 
dépôt  un   droit  dé  douze  pour 
cent ,   pendant  les  vingt  années 
de    guerre  civile  qui  désolèrent 
llnde.  Etabli  k  Lucknow ,  Mar- 
tin j  fit  construire  sur  les  bords 
de  la  rivière  une  maison  entière- 
.ment  bâtie  en  pierres  de  taille; 
la  hauteur  des  étages  j  est  cal- 
culée sur   l'élévation  progressive 
des    eaux.    Pour    échapper  aux 
chaleurs  accablantes  du  climat, 
il  habitoit  successivement  Fap- 
partement  souterrain  au  «niveau 
des   plus    basses  eaux,  puis  le 
rez-de-chaussée  f>  le  premier  et  le 
second  étage.  De  cette  manière , 
il  jouissoit ,  dans  toutes  les  sai- 
sons 9   d'une  température  a  peu 
près  égale.    Un  muséum   d'his- 
toire natoreUe,  un  observatoire 
muni  df  une  belle  collection  d'tns- 
tmmens  astronomiques ,  un  jar- 
din immense  rempli  de  tous  les 
aibres  ,   arbrisseaux  et  produc- 
ûons  de  la  contrée  ,  y  rendent 
cette  habitation  unique  en  ma- 
"gnificence.   Martin^ y   donna    au 
siabab  le   spectacle    du  premier 
ballon  élevé    dans  l'atmosphère 
de  l'Asie.  Outre  son  palais   de 
Lucknow ,  Martin  ppssédoit  en- 
core, sur  les  bords  du  Gange, 
mxe  maison  dont  la  construction 
lui  codta  des  sommes  immenses. 
$on  .  architecture   est  gothique  j 
elle  est  fortifiée  à  l'européen^ie , 
et  avec  tant  de  régularité ,  qu'on 
la  regarde  comme  capable  de  ré- 
sistei:  k  que  anné«  mjignkbrable 


MART  255 

dindiens.  Dans  l'enceinte  de  cette 
forteresse,  Martin  fit  élever  son 
tombeau  ,  portant  cette  inscrip- 
tion ,  faite  par  lui-même  :  «Ici 
reposé  Claude  Martin ,  né  à  Lyon , 
venu  aux  Indes  simple  Soldat;, 
et  mort  général-major.'  »  C*est  en 
1799  qu'il  a  cessé  d'exister.  Quoi- 
qu'il possédât  imparfaitement  la 
langue  anglaise  ,  il  s'en  est  servi 
pour  écrire  son  testament,  tra- 
duit en  français  et  imprimé  dans 
les  deux  langues,  par  l'ordre  du 
préfet  du  département  du  Rhône, 
en  Tan  Xï.  Dans  cet  écrit ,  vrai- 
ment original  et  Curieux ,  Martin 
dépose  ses  dernières  volontés  9 
ses  opinions  religieuses  ,  et  ses 

Ï>rincipes  de  conduite.  Le  mé-^ 
ange  des  mœurs  asiatiques  et  des 
usages  européens  j  est  digne  de 
remarque.  Après  avoir  accordé  la 
liberté  k  tous  ses  esclaves  des 
deux  sexes  et  aux  eunuques ,  l'an* 
teur  prend  un  soin  particulier  et 
touchant  de  deux  de  ses  femmes , 
k  qui  il  lègue  la  garde  et  le  soin 
de  son  tombeau.  Il  veut  qu'on 
leur  porte  chaque  jour  des  coi> 
beilles  de  fleurs.  Il  n'ouUie  ni 
ses  païens,  ni  sa  patrie, 'ni  le 

Î>ays  qai  lui  a  procuré  sa  fortune , 
aqueUe  s'élevoit  a  près  de  douze 
millions.  Il  lègue  environ  700,000 
livres  k  la  ville  de  Ljron  ,  autant 
a  celle  de  Calcutta ,  autant  k  celle 
de  Lucknow ,  pour  étabHr  dans 
chacune  d'elles  une  maison  d'é- 
ducation pour  un  certain  nombrç 
d'enfans  des  deux  sexes  ,  les  metr! 
tre  en  apprentissage  en  sortant 
de  l'école,  et  les  marier  ensuite. 
En  outre ,  il  fixe  un  capital ,  dont 
les  revenus  doivent  être  distri- 
bués aux  pauvres  de  Calcutta , 
de  Chandernagor  et  de  Lucknow , 
de  quelque  religion  qu'ils  soient, 
préférant  néanmoins  la  religion 
chrétienne  et  l'hindoue.  Ces  dé- 
tails sont  tirés  du  Journal  asia- 
tique ,  intitulé    Âsiatic    arwua^  ^ 


a54  MARt 

Begister  y  du  testament  du  gë- 
néi'^al  /et  d'une  notice  lue  dans 
une  séance  publique  de  l*acadë- 
roie  de  Lyon  par  M.  Martin 
l'aîné  ,  chirurgien  renommé  de 
cette  ville. 

*  XXVL  MARTIN  -  GOUR- 
GAS,  pasteur  et  bibliothécaire  de 
la  ville  de  Genève ,  homme  labo- 
rieux et  éclairé ,  Tame  du'  consis- 
toire dont  il  étoit  président ,  ainsi 
que  de  la  compagnie  des  pasteurs , 
mort  en  1807,  dirigeoit  l'un  et 
l'autre  corps  par  d'excellens  avis , 
de  sages  moyens ,  et  une  prudence 
consommée.  Sa  prédication ,  tou- 
jours claire  ,  onctueuse ,  animée 
par  une  piété  éclairée  ,  une  rai- 
son solide  et  de  profondes  con- 
noissances  dans  la  littérature  sa- 
crée ,  sembloit ,  malgré  le  déclin 
de  rage  ,  acquérir  toujours  plus 
de  force  et  d'ascendant  sur  l'es- 
prit de  ses  auditeurs.  Tous  ses 
travaux  tendoient  k  l'édification 
et  au  soutien  de  la  religion  dont 
il  étoit  ministre.  Député  a  Paris 
par  l'église    de    Genève  ,  ^  l'é- 

Ï)oqoe  au  couronnement ,  ce  fut 
ui  qui ,  dans  l'audience  donnée 
par  l'empereur  aux  présidons  des 
consistoirfss  ,1e  16  frimaire  an  12, 
csut  l'honneur  de  lui  adresser  en 
leur  nom  la  parole.  On  a  de  lui 
un  Recueil  de  prières  qui  offre 
les  épanchemens  d'une  ame  qui 
cherche  à  s'élever  vers  son  créa- 
leur. 

XXVIT.  MARTIN  ,  d'Anvers  , 
peintre.  Voyez  Maso. 

XXVIIÎ.  MARTIN  DE  Vos. 
Voyez  Vos. 

XXIX.  MARTIN  DE  Heems- 
KEBK.  Voyez  ce  dernier  mot. 

XXX.  MARTIN-RU AR. 
Voyez  RuAH. 

XXXI.  MARTIN -GUERpE. 

Voyez  GvKHRX. 


MART 

*  MARTIÎVDALE  (Adam) , 
mathématicien  anglais ,  mortver^ 
1700,  ecclésiastique ,  posséâoît  un 
bénéfice  a  Rostliorn ,  au  comté  de 
Cbess  ;  mais  il  fut  supprimé  en 
1662  ,  comme  non  -  conformiste* 
Martindale  vécut  alors  dans  la  mai- 
son dulordDelamere,  dont  il  étoit 
chapelain.  Cet  écrivain  a  com- 
posé un  petit  livre  d'arpentage 
très-utile  j  intitulé  le  Vade  me" 
curH  de  V arpenteur,  in-iQ.  Il  est 
auteur  aussi  de  deux  almanachs 
appelés  Almanachs  de  la  campa^ 
gne»  Enfin  il  a  composé  douze 
problèmes  d*intérêts,  U  a  aussi 
donné  des  Ouvrages  de  théolo- 
gie, le  premier,  intitulé  les  Nœuds 
de  la  Divimté  dénoués  ,  i6^g  ,^ 
in-8»,  et  le  second  la  Vérité  et 
la  Paix,  iB-12,  1682 ,  qui  prou- 
vent que  l'auteur  étoit  meilleur 
mathématicien  que  théologien. 

*  I.  MARTINE  (George)  méde- 
cin écossais  ,  reçu  docteur  » 
Leyde  vers  1725,  mort  de  1740. 
à  1 745 ,  exerça  son  art  avec  beau- 
coup de  réputation  dans  la  ville 
de  âaint-André  en  Ecosse.  Outre 
plusieurs  Mémoires  de  Martine, 
insérés  dans  le  recueil  publié  par 
la  société  d'Edimbourg ,  on  a  de 
lui ,  I.  De  simiUbtis  animalibus 
et  animalium  calore  libri  duo* 
Londiui ,  1740  ,  in-8<».  II.  Essajr 
médical  and philosophical  y  Lon- 
dres ,  1740»  in*8*.  m.  In  Bar^  ^ 
tkolomœi  Eustachii*  tabulas  ana^ 
tomicas  commentaria  ,  Edim- 
burgi  ,   1755. 

n.  MARTINE  (l'impératrice  ). 
Voyez    Hj^racliiOnas. 

t  MARTINEAU  (  Isaac  )  ,  jé- 
suite ,  d'Angers  ,  né  en  1640  , 
mort  en  17110 ,  professa  diins  son 
ordre  ,  et  v  occupa  les'^remières 
places.  En  1603  les  jésidtev 
dirent  au  prince  de  Condé  «  qu'ils 
,  avoii^l  un  excellent  professeur 


MART 

«le  i^îlosophie  pour  M.  le  duc  de 
Bourbon  ,  qui  étoit  à  leur  collège 
de  Louig-le-Grand  ;  mais  qu'us 
n'osoient  le  faire  venir  k  Paris  , 

{larce  qu'il  ëtoit  horriblement 
aid.  »  (  La  petite  vérole  l'avoit  dé- 
figuré.) M.  le  prince  voulut  qu'on 
l'appelât ,  et  aès  qu'il  l'eut  vu  ,  il 
dit  :  (c  II  ne  doit  pas  faire  peur  k 
qui  connoitPéiisson.  Qu'il  vienne 
cnez  moi  :  on  s'accoutumera  à  le 
voir  ,  et  on  le  trouvera  beau.  »  Il 

{>lut  eflTectivement  à  la  cour.  On 
e  choisit  pour  confesseur  du  duc 
de  Bourgogne.  On  a  de  lui ,  T.  Les 
Psaumes  de  la  pénilence  ,  avec 
des  réflexions  j  m  «  ii.  II.  Mé- 
ditations  pour  une  retraite  y  in- 1 2 . 
m.  Vertus  du  duc  de  Bourgogne , 
in-4^  ,  171a  ,  ouvrage  auquel  la 
flatterie  a  eu  plus  de  part  que  la 
vérité. 

MARTEVELLI  (Dominique  ) , 
peiptre  et  architecte  ,  conserva- 
teur de  Tacad^'ie  de  Saint-Luc  a 
Rome ,  et  professeur  de  perspec- 
tive et  d'architecture.  C'est  sur 
ses  dessins  que  fut  bâti  le  palais 
de  Lichtenstein  à  Vienne  ,  édifice 
justement  admiré.  L'Allemagne 
fut  enrichie  par  lui  d'autres  pa- 
lais oii  il  a  réuni  la  solidité  an- 
tique k  l'élégance  moderne.  Il 
mourut  «n  1 7 1 8 ,  k  Tâge  de  68  ans. 

MARTINENGI  (Ascagne)  , 
natif  de  Berne  ,  chanoine  régu- 
lier, et  abbé  général  de  l'ordre 
de  Saint  -  Augustin  ,  mourut  en 
.  1600.  On  a  de  lui  un  ffrand  Com- 
mentaire latin  sur  la  Genèse  , 
Compilation  savante,  mais  assez 
mal  digérée ,  en  a  vol.  in-fol.  On 
j  trouve  toutes  les  différentes  édi- 
tions, les  phrases  et  les  expres- 
jiions  hébraïques ,  avec  les  expli- 
cations littérales  et  mystiques  de 
près  de  deux  cents  Pères. 

*  MARTIMENGO  (  Tite^Pros- 
^éf),,  M  k  Br^^ia  ^  religieux  ôm 


MART 


355 


la  congré^tion  bénédictine  du 
Mont-Cassm ,  mort  en  i5g^  ,  fut 
tellement  versé  dans  les  lettres 
grecques  ,  latines  et  hébraïques  , 
que  le  sacré  collège  l'appela  k 
Roine  ,  et  le  chargea  de  corriger 
tous  les  ouvrages  de  saint  Jé- 
rôme ,  qu'il  fit  imprimer  par 
Paul  Manuce.  Peu  de  temps  après 
il  corrigea  aussi  les  ouvrages  de 
saint  Jean-Chrysostdme ,  la  Bible 
grecque  de  Rome ,  etc.  Ces  tra- 
vaux engagèrent  Pie  V  k  l'en  ré-» 
compenser  par  des  dignités  qu'il 
refusa  constamment  ;  il  quitta 
n^me  Rome  sous  prétexte  de  ma- 
ladie ,  et  retourna  dans  sa  patrie, 
où,  livré  aux  études  et  a  la  com- 
position ,  il  parvint  k  une  erande 
vieillesse.  On  distingue  dans  le 
nombre  de  ses  ouvrages  les  dis- 
cours tirés  de  Platon ,  qu'il  inti- 
tula Le  bellezze  delt  uomo  co" 
noscltore  di  se  stesso.  Les  ouvra- 
ges suivans  prouvent  qu'il  cultiva 
la  poésie  avec  succès^  sur-tout  la 
poésie  sacrée  :  Poèmqta  diversa 
tiim  grœcay  tiim  latina ,  quœ  qui- 
dem  magnd  ex  parte  divina  sunt, 
et  sacra  ;  Theoiçchodia,  sive  Par- 
thenodia,  opus  eximium  in  laudem 
Deiparce  Marias  augustissimœ  at- 
que  generosissimas  virginis ,  tôt 
videlicet  hymnis  constans,  quot 
annis  ipsa  divinaparens  syderea- 
que  virgo  in  hoc  sœculo  vixisse 
perhibetur  ;  Pia  quœdam  poëmà- 
tay  ac  theologica ,  odœque  sacras 
diverso  carminum  génère  cons- 
criptœ  ;  Ad  Sixtum  V pontifie em 
maximum  carmen  heroïcumenco- 
miasticum  tam  grœcè  quàm  latine» 

I.  MARTINES  -  MONTANES 
(  Jean  )  ,  habile  sculpteur ,  qui 
embellit  les  églises  de  cette  ville 
des  productions  de  son  ciseau  , 
mort  a  Séville ,  sa  patrie ,  en  i64oé 

IL  MARTINES  DEJL  Prado 
(Juan) ,  dominicain  espagnol,  né 
k  Ségovie  ,  d'une  (ajnille  noble , 


1 


256 


M  ART 


"V 


.provincial  de  son  ordre  en  1662  > 
après  avoir  professé  avec  beau- 
coup de  succès  ,  fut  exilé  par 
Philippe  IV  ,  pour  s'être  op- 
posé k  la  loi  imposée  aux  pré- 
dicateurs espagnols  ,  de  louer 
l'immaculée  cçnception  au  com- 
mencement de  leurs  sermons.  Il 
n'obtint  sa  liberté  qu'a  condi- 
tion qu'il  écrîroit  aux  prédica- 
teurs dont  il  étoit  supéneur ,  de 
suivre  l'exemple  des  autres.  Il 
mourut  à  Ségovie  en  1668.  On 
a  de  lui  un  grand  nombre  d'ow-» 
if  rages ,  dont  les  plus  connus  sont , 
ï.  Deux  vol.  in-fbl.  sur  la  Théo- 
iogie  morale^  II.  Trois  autres 
in-fol.  sur  les  Sacremens.  Ces 
productions  sont  méthodiques  , 
mai&  trop  diffuses. 

*  MARTEVET  (  Jean-Florent) , 
pasteur  hollandais  des  memno- 
nites  à  Zutphen,  mort  en  ^  J?96,iigé 
de  61  ans ,  a  écrit  en  sa  langue, 
I.  Le  Catéchisme  de  la  naiure  , 
4  voKin-8',' ouvrage  qui  a  singu- 
lièrement contribué  a  répandre 
le  goût  de  l'histoire  naturelle  en 
Hollande.  II..  Une  Histoire  du 
Monde  en  8  vol.  in -8°,  et  plu- 
sieurs autres  ouvrages.  Son  Ma* 
nuel  des  marins ,  outre  les  ins- 
tructions relatives  k  l'art  nauti- 
que ,  renferme  sept  dialogues 
concernant  les  devoirs  religieux  , 
devoirs  envers  la  patrie  ,  aevoirs 
de  subordination ,  devoirs  de  dis- 
cipline. L'auteur  y  a  joint  des 
pièces  et  des  chants  religieux, 
patriotiques  et  guerriers  :  c'est  un 
Cours  oe  morale  k  l'usage  des 
gens  de  mer  ,  dans  le  genre  de 
celui  de  Zimmermann ,  publié  en 
allemand  ,  pour  les  militaires  , 
et  dont  il  a  paru  une  traduction  k 
Paris  en  1769.  Il  est  k  désirer  que 
quelque  homme  éclairé  et  zélé  , 
adoptant  ces  ouvrages  ,  les  ren- 
de en  quelque  sorte  classiques 
pour  les  diverses  professions  aux* 


M  ART 

quelles  ils  soilt  destinés.  Mus  que 
nous  les  Hollandais  se  sont  tou- 
jours occupés  de  l'instruction  des 
gens  de  mer  ;  c'est  pour  eux , 
comme  on  le  sait,  que  Grrotius  fît 
son  excellent  Traité  de  la  religion 
chrétienne ,  traduit  en  français 
par  l'abbé  Gonjet. 

♦  MiRTINEZ  de.Wadcquieb 
(Matthias  )  ,  grammairien  du  17* 
siècle,  né  k  Middelbourg,  long- 
temps correcteur  d'imprimerie 
chez  Jean  et  Qaltliazar  Moret  k 
Anvers,  mort  en  1642.  L'exacti- 
tude avec, laquelle  il  s'acquitta  de 
son  emploi  ne  l'empêcha  pas  de 
traduite  en  latin  divers  ouvrages 
de  piété  français  et  espagnols ,  et 
de  donner  un  Dictionnaire  latin 
et  grec ,  français  et  flamand ,  An- 
vers i63q  ,  et  Amsterdam  i7i4» 

*  I.  MARTINI  ou  Simone  da 
SiENA  (  Simon  ) ,  (  appelé  aussi  Si- 
mone Memmi  ,ae  sa  iemmeJeannè- 
Memmi  di  FiJippuccio  ) ,  élève  àt 
Fra-Giacomo,  de  l'ordre  de  Saint- 
François  ,  aussi  célèbre  dans  la 

geinture  c[ue  dans  la  mosaïque, 
imon  ,  dirigé  par  cet  habile  mai* 
tre  ,  s'éloigna  au  stjle*  du 'Guide 
de  Siepne ,  de  Cimabue  et  de 
Giotto,  et  fît  faire  k  l'art  un  pas  de 
géant,  tl  exécuta  sous  le  porti- 
que de  Saint-Pierre  de  Rome  un 
sujet  d'une  imaginatioi^  badine  et 
bizarre.  Sa  réputation  étant  parve- 
nue jusqu'il  la  cour  du  pape  a  Avi* 
gnon,ily  fut  appelé  pour  y  peindre 
rhistoire  àes  saints  Martyrs  dans 


Pétrarque  ,  do^t  il  fit  le  portraiU 
Il  peignit  aussi  celui  de  Laure  , 
qu'il  sculpta  ensuite  en  marbre* 
il  est  probable  quec'est  celui  pos- 
sédé k  Florence  par  M.  Bindo  Pe- 
ruzzi,  et  sous  leouel  on  lit  , 
Simon  4e  Senis  me  Jecit  sub 
anno  D.  MCCG«  XLIUI.  Un  de» 


MÀRf 

beaUt  ouvrages  de  Martini  est  le 
fwnuscrit  de  Virgile  exécuté  dé 
sa  main,  d'abord  possédé  par 
ï*étrarque ,  et  c^u'on  ti^ouve  actuel- 
lement dans  la  bibliodièque  am- 
brosienne.  Martini  mourut  en 
1345 ,  à  l^âge  de  6d  ans. 

•  * 

IL  MARTINI  (  Mabtih  ) ,  jé- 
suite ,  né  k  Trente ,  et  mission- 
naire k  la  Chine  ^  revint  en  Eu- 
rope Fan  i65i  ,  et  rapporta  plvL- 
sieurs  remarqués  lôuneuses  sur 
llùstoire  et  la  géographie  du  pays 
bà  il  avoit  demeurée  On  a  de  lui, 
2.  Sinicœ  historiiè  decas  prima, 
à  gentis  Origine  ad  Chrisittm  na- 
,  tum  ,  etc. ,  m*4''  et  in-B*».  Cette 
histoire ,  assez  Curieuse ,  traduite 
en  français  par  Le  Pelletier ,  2  voK 
ÎQ-i!! ,  169)  ,  vu  jusque  vers  le 
temps  de  là  naissance  de  JiÉsts- 
Chi^ist.  II.  China iUastrata ,  Ams- 
terdam ,  1641^',  in-folio.  CV'st 
te  que  nous  avons  de  plus  exact 
jpoor  la  description  de  Tempire 
delà  Chine ,  avant  le  P.  du  Halde. 
Le  P.  Martini  ,  Comme  presque 
tous  les  missionnaires  ,  exagère 
beaucoup  rantiquité  et  les  ri- 
chesses de  Cet  eihpire.  lîl.  Une 
bonne;ffÏ5toi/'e ,  traduite  «n  latin, 
A  ta  Giierhe  des  Tartares  con- 
tre ta  Chine ,  Paris ,  i654  »  i"'^'  » 
On  la  trouve  encore  à  la  suite  de 
THistoire  de  la  Chine  du  P.  Se- 
jnedo,Lyon,  1667, in-4**.  IV.  Re- 
latibn  dà  nombre  et  de  la  qua- 
lité des  chrétiens  chez  tes  Chi- 
nais, 

tm.  MARTINI  (Jean-Bap- 
Sste) ,  fils  d'un  joueur  dé  vio- 
Ion,  membre  de  l'institut  des 
I  sciences  de  Bologne  ,  ne  '  dans 
l  Celte  ville  en  i7o6,embrassh  Por^ 
drè  des  frères  mineurs  ^  comme  lui 
bfffani  plus  d'ôccasiOn'  de  satis- 


feique  de  Tégli 


Bologne ,  il    s'éleva  avec    forcé 
Contre  Tabus  que  font  de  leur  ait 
les  modehnes  Compositeurs,   en 
prodiguant  la  musique  de  théâtre 
dans    les  églises.    Ses  composî* 
lions,  de  tous  les  genres  ,  moa<* 
Irent  que  son  talent  lé   rendoit 
propre  k  réussir  dans  tous.  Il  fat 
Irès-lié  avec  fe  fameux  Jomniêlli  , 
qui  avoue  avoir  beaucoup  appris 
dans  les  conversations  fréquentés 
qu'il  avoit  aVec  lui.  Martini  mourut 
le  4  siûût  1784.  Ses  principaux  ou- 
vrages sont,  \.  Histoire  de  ia  musi^ 
qiie  ^  Bolojgnei  tome  i»^,  ^1^7  9 
tom.  3 ,  1770  ;  tom.  5  ,  1781  «  Dans 
cet  ouvrage ,  qui  est  un  chef-d'œit* 
vre ,  on  admire par^tout la  profov' 
deur  du  savoir ,  le  choix  de  l^éru* 
ditionet  une  excellente  pratique. 
II.  Sonate  d'intavolatura  pet  tçr^ 
ganOy   e  cimbalo  ,  Amsterdam  >> 
1-733  ,  et  Bologne ,  1 747^  IIL  G/w* 
dizibdiÀpolh,^!ipi'ss,  1761.  IV* 
Duetti  da  caméra^  Bologne,  1763 • 
V.Compendio  délia  teoria  de  nu*- 
meri  per  uso  del  musico  ,  17694 
VI.  Esemplare,  ossia  Sag^io  fon^ 
damentaie  pràticô    di    contrap*' 
punio  sopra  ii  cantojermo  ,    Bo- 
logne ,    1774»    VII.   Esemplare  ^ 
wossia  Saggio  Jbnd^mentale  pra^ 
tico  di  conlt^nppunto  fugato  ^  Bo- 
logne ,   1776.   VllL   Regola  p97* 
gli  oPganisfi  pép  accompagnera 
il canto  fermo\   Bologne,    1777* 
IX.  De  usu  pygf^cssiouis  gt^ome^ 
tricze  in  fnusicd»  Cette  disserta-* 
tion  est  insérée  dans  le  cinquième 
volitine    des    Commentarj    delV 
acnd)pmia  delV  istituto^  deuxième 
partie ,  page  37^*' 

*TV;  MARtlNI  (Emmanuel), 
né  à  Cadix  ^  doyen  de  l'églisd 
d'Alicante ,  vécut  lOng-tèmps  b 
Rome  ,  où  il  se  fit  un  nom  par 
ses  bons  mots  et  les  obsërvationé 
grammaticales  qu'il  publia  contfo 
Q.  Seitano  (Sergardi)»  11  mourut 
en  1737.  On  a  délai,  I.  Epistolvê 

17      - 


î 

A 


\  , 


■a5"8 


kAKT 


^ifc  ^eatrg  Saguntii\o  ^  Ajinstelo- 
,dami,.  lySS,  in-^**.  II.  Oratiopro 
jtrepitu  ventris  habita,  G-d  pntrés 
/crépitantes  ab  Enimanuele  Mar- 

ïinp^  ecclesiee  Âlonénsis  ^decano , 
«CoiiTippoli ,  ex  tj^qgr^phiijL  sa- 
'.ciètatis  .patrurn.    crxpitdntium  , 

1 4o4  >  traauite  en  italien ,  et  im- 
.'primée  à  Venise  en  1787. 

MARTIlNfEN  {Mariinu's  Mar- 
iinianus  ) ,  s'aV'ari^*?  {)àr  son  çoù- 
'rkge  daàs  les  arnlées  ue  Luci- 
nius  tfui  lui  aveuli  donné  le  titre 

^de  niaitre  des  officiers  du  palais. 
Cet    èpifierènr ,    poursuivi    par 

"Constàntïn ,  j>ril  'Alartinién  pour 
collègue ,  enjuillcft3!i3.  Cé's  deux 

"prinices  renais,  livrèrent  bataille  à, 
leur  compétiteur  le  l'B  septembre, 

"auprès  de  Çhafcédoine.  Gonstan- 

*lin,  ajrant  été  vainqueur  ,  lit  périr. 

'Lucrnius  et  IVÏartinien,  Les  mé- 
dailles de  celui-ci  le  représentent 
41  çé  d'environ  5o  ans,  aVec  une 

'plivsioiiomie  pleine  «le  douceur 
«  de  gravité, 

MARTlNIÈRE.    ykyytz   Bitu- 
*vùi ,  et  PiMSsoN ,  n«  I. 


I 


!  i;  MARTINIÙS  (Mathias  ), 
.  éÊri,yain  protestant ,  né  à  Frein- 
•Iwigue,  aaiis,  le  comté/de-  Wal- 
rdeck ,  en  157:»,  fut  diseiple  du 
.célèbre    Piscâtor  ,    parut    avec 

éclat  au  synode  de  Dordrecht ,  et 
"  mourut  en  f  63a ,  à  58  ans.  Son 
rprincipal  ouvrage  e$t  UD  Lexicon 

philoTogicum ,  Amsterdam ,  1701 , 
_in-^fol.  ,5:1  vol. ,  ou  Uthecht ,  1697. 

C'est  une  source  dans  laquelle 

plusieurs  savans  ont  puisé.  Cet 
,  nhvrage  pâCl'ait  avec  a^àez.dids^in. 
..  Sa  \  ie  est  à  la  tête  de  son  Dictiôn- 
'tiaîre.^ 

r  MAKTINON  (Jean  )  ,  né  a 
.  Brioude  en  Auvergne  ,  Tan  i585, 

Î'ésuile  en  i6o3 ,  professa  la  théo- 
ogie    avec  distinction  -pendant 
vingt  ans     a   Bordeaux^    €t   ^ 


mourut  le  5  févner  1662.  On  a 
de  lui  une  Theoîp^'ie  eu  5  vol. 
in  -  fol. ,  et  un  sixième  contre 
Jànsénius. 

t  iWAR^liVÔ.Z2;i;(Mari>  ) , 
nièce  du  carciiual  Mazarm  (ïtlle 
de  Laure  -Marguerite  Mazann  , 
Çlle'de  Paul  Mazarin,  gentilhomme 
de  Palerme ,  et  père  ducardinalj  , 
née  en  i638  ,  Cotisa  le  prmce  de 
Cotiû  (  V.  ce  niçt ,  n°  lll)  au  mois 
de  février  i654*  I)evenue  veuve  eii 
|666,  elle  y  occupa  3e  Féducatioa 
de  ses  enfans,  auxquels  elle  donna 
le  savant  Lancelot  pour  précep- 
teur, Ajfint  fait  exAmin^r  avec 
soin  ce.  que  le.cardinal  l^fazarin  lui 
avoitlaissé^elle  en  retira  Soo^oop 
livrés  ^  qu'elle  fit  distribuer  dans 
Içs  endroits  où  la  rè^titutjon  pou- 
voit  être  appliquée  avec  plus  de 
justice.  La  cour  lui  dçviîat  insuç-' 
portable  :  elle,  régla  .sa  mai- 
son comme  .  un  ,  monastère  ,  fut 
très  -r  lice  avec  les  solitaires  ^ 
Port-Roj^al ,  et  prît  chaudement 
letirs  intérêts.  Elle  mourut,  en 
fp^a.  Voyez  le  tome  ix«  de  FHis- 
toire  ecclésiastique. 'par  Pabbé 
Raeiiie.  M^rie  avoit  une  sœur 
qni  épousa  le  due  de  Modène. 

t  Ï^ÏARÏpyuSltJS  CGeorge), 
dont  le  yrai  nom  étoit  Ytisino- 
visch  ,  cardinal  èl;  ministre  d'état 
4u  rôjadme  de  Hongrie  »  com- 
paré par.  quelques  écrivains  aux 
Ximenès  et  aux  RicheOeu  ,  pour 
sa  grande  capacité  dans  la 
science  de  gouverner  les  hommes  » 
naquit*  l'an  i^iv^  dans  la  Croa- 
tie ,  et  çivit l'emploi,  étantjeune^ 
de  chaùfiTer  les  étuves  à  la  cour  de 
Jean  Zapol.  Martiausius  embras^ 
ensuite  la  vie  mOnastique  daps 
l'oràre  de  Saint -Paul,  premier 
ermite  ,  ordre  qui  n'est  établi 
qu'en  Hongrie,  11  y  apprit  lea 
heJl^^-let^re^ ,  et  retourna  a  la 
coiu-  de.  jtran  Zapol,  Il  ie  "sui- 


vît ,  penàsint  le  revers  de  sA  for-  J  il»»îs  sa  eoaduiie  a  Tégard  de  Fer- 
tnùe  ,  en  Pologne  ,  et  loi  rendit    dinand^  devenu  son  soEiyer^in  ,-. 
les  services  les  plus  signalas ,  sou-    ne  pérôît  ppint  étr^  à   Tabri  de  , 
vent  au  péril  de  sa  vie.  Ce  prince    t€|at  reproche.  Ceprïuce  n'en  e^^ 


le  fit  son  premier  rniniâtrè  ,  lors 
qii'ea  jSiôiy  par  un  accord  fait 
avec  l'empereur  Ferdinand  I*'^'  il 
fut  assuré  dans  la  possession  de 
ce  qne  les  armes  lui  a  voient  ac^ 
ttuîs  :  à  sa  mort^  arrivée  en  i54o  < 
n  lui  confia  la  tutelle  de  son  lils 
Jean  Sigismond.  Il  t'avoit  nomMé 
auparavant  à  révécfié  du  grand 
Wa radin.  Martînusius  alors  gou- 
verna en  despote,  sè  brouiUa  avec 
fsabelle  ,   veuve   du  prince  qui 
t'avoit  tiré  dun^ant,  et  s'attacha 
a  Tempercur  Ferdinand  I**". ,  qui 
lui  obtint  de  Jules  Itl  lé  chapeau 
âe  cardinal.  Quelque  temps  aprè^ 
On  l'accusa  de  négocier  avec  les 
ïurcs.  Ferdinand  crut  même  Tei- 
htde  ces  négociations  si  prochain, 
ijtt'il  conçut  et  fsxécuf  a  4è  ïiinéste 
projet  de  faire  assassiner  Marti- 
fausins,  vers  l'an  i55i  ,   dans  le 
f^faâteau  de  Yints.  Le  pape  Jules 
III  excôitimonia  Ferdmand  l'an- 
née  suivante.    Ce  prince    avoit 
tâché  de  s'excuser  ;  mais  le  pap^ 
répondit  à  ses  ambassadeurs  :  a  Si 
Martinusins  étoit  un  si 'méchant 
Iiomme ,  pourquoi  me  l*avoir  pro- 
posé pour  être  cardinal  ?  Pourquoi 
ajoir  sollicité  si  fortement  le  sa- 
cré coHéee  ,   en  le  représentant 
Aomme  an  homme  d'an  mente 
imminent,  d'un  courage  magna- 
luîme ,  d'une  probité  à  l'épreuve  , 
dont  les  services  étoient  néces- 
saires ^  la  chrétienté.  »  Bechet , 
l^hanoine  de  l'église  d^se^  ,  d 
i^nt  la  Vie  de  ce  cardinal.  Cet 
auteur  et  ceux  qu'il  copie  font  un 
)iéros  de  Martînusius  ;  d'autres  le 
pj^gnent'comme  un  monstre:  on 
lié  doit  croire  ni  te  uns  n^  les  au- 
tres ,  mais  s'en  .tenir  au  véridique 
IsfhnansiUs ,  JÙe  rébus  PannorU- 
cis»  Mardnusius  étoit  un  grand 
Wzdstre^'tm^cUésiastiquii  zélé  ; 


pas  moins  bUmabie  d^  s'ét|r«  d^^ 
fait  de  lui  par  un  ass^s^in^t* 

MARTIO.  Foyet  CiU^mi* 

♦ 

^MAftT'lBANO  <Çoriolan) ,  n^' 
d'une    famille  ^obI^  à  Cosenzf 
daasia  Calabr^  ,^'attacha  d^abord , 
à  l'exercice  4^  .l.a  jurispi*ud^uce  ; 
mais  s'étacU  ensuite  livré  à  l'étuçl^^ 
de  l'Ecriture  sainte  et  des  P^s  ,* 
Clément  VII l'éleva  au  siège  épis-*/ 
copal  de  Saint^Mar^  en  iCalabre.., 
Mactirano,  ^^  des  membres  le;9, 

Çius  4isûngués   du   concile  de. 
'rentes  fut  choisi  pour  son  se-^ 
crétaire  ;  et  en  ouvrit  la  premiènç , 
séancNepar  un  discours  éloquent.; 
Chargé  d'aôaires  im^p.pftantes ,  iV 
se  rendit  en  Kspagne,  oii  U laissa 
des  preuves  de  ses  talens  littéraire;» 
et  politiques.  Il  y  mourut  le  4  sep-^. 
tembf^  iSSy  ,  laissant  la  réputa^ 
tijpn  d'un  des  meilleurs  écri^vaiuji 
latins  à^  son  siècle.  Ou  a  de  lui 
huit    Tragédies  et  deux  Comé- 
dies, qvi  ,  joiïjites  a  quclq^ues-unes] 
de  ses  Poésies  ,  ont  été  imprimées 
à  Kaple^  en  i5S6  ,  sous  ce  titne  : 
C^r/olarù  Martirani  Cosentini , 
épisccffi    S.    Marci  »    tragœdiiig 
VHl\  Medea  ',  Blecirp, ,  Hippo- 
tytus  y   Bacchœ ,  Phœnissœ  ,  Cj-^ 
clops  ,   Prometheus  y    Chrisius  ; 
ComeàioB   II;    Plutus,   Nubis  * 
O^S$effs  Ub .  XII  ;  Batrachomyo  •* 
ttiftchitty  Mrg.aunati€a,^anus  Ma^ 
rius  SimùneUa ,  Çremonensis  , 
Nêapoli  excudebat  mense  Majé, 
anno  à  parla  Fïrgiws  MD/^Kl , 
iti-»8<».  Ces  ouvrages  sont,. ou  de*  . 
imitaiious  libres  et  agréables-des 
anaiens «écrivains  grecs,  ou  de» 
l»u}ets  d'invention  ;  mais  telle  en 
est  l'élégance  y  que  pea  de  poé^ 
siespmKyftxxi  leur  âtre  oouipacée«v 


/ 


1 


a6o  M  ART 

Sj'éditîon    des    Tragédies  ,    des 
Comëdicâ,  etc. ,  deMArtinmo  est 
Ionique,  et  par  conséquent  très- 
r&r^.  Cette  rareté  ^orta  un  écrî- 
Tain  pseudonyme  9  il  y  a  quelques 
années ,  k  les  publier  sons«  son 
nom ,  en  les  réunissant  k  d'autres 
poésies  làttnes  àe  Nayagerq  et  de 
Flahiinio  quHI  a  voit  aussi  volées  , 
et  en  changeant  seulement  l'ordre 
des  pièces  dramatiques  et  les  pre- 
miers vers  des  autres  ;  il  eut  l'au- 
dace d'en  envoyer  un  exemplaire 
à    Antoine    Volpi,   prol'esseur  k 
l'université  de  Padoue,  qui ,  ayant 
découvert   ce    honteux  plagiat , 
couvrit  son  auteur  de  confusion 
en  le  rendant  public.  On  a  encore 
de  ce  prélat  aes  Lettres  latines 
imprimées  k  Naples  en  1556  ,  in- 
8«  ,  outre  plusieurs]  ouvrages  in- 
édits. Les  deux  Oraisons  latines 
?u*il    prononça    au    concile    de 
reïite  se  Ironventparmi  les  ma- 
nuscrits de  la  bibhotl^èque  im- 
périale ,  n»  i525  ,  Sous  ce  titre-: 
Càriolani    MnHirani ,     episcopi 
S.  Marci^  oratio  habita  in  prtmd 
sessione  concilii  Trielentini;  Ce- 
riofani  ,   etc. ,  sèntentia  ,    cètni  , 
metu  belli  y  patres  quidam  di^ee- 
dendunt  esse  deliberarent. 


MARt 

de  É^abriel  Fallope  ,  Ausbotir|[  #. 
i57i  ,  in-S».  IV.  Le  livré  de  ISi- 
colas    de  Metris  ^    intitulé     De 
curandis  internis  et  externis  ple^ 
risque  morbis  ,  en  allemand  ,  etc. 

MARTOUREAU.    roje% 
Brecoort, 


♦  MARTroS  (Jérémie) ,  méde- 
cin d'Ausbourg  au  i6«  siècle,  né 
de  parens  peu  aisés ,  trouva  des 
protecteurs  dont  les  secours^  le 
firent  parvenir  a  la  célébrité,  Mar- 
tius  dut  ses  premières  instructions 
au  savant  Bétuiéius  ,  et  se*"  fami- 
liarisa sous  lui  avec  les  meilleutrs 
écrivains  de  l'antiquité  ,  tant  grecs 
oue  latins.  C'est  aux  connoissances 
âe  Martius  et  à  son  goût  pour  le 
travail  qu'on  est  redevable  de 
plusieurs  traductions  estimées. 
I.  MarineUi  regimen  mulierum  , 
de  l'italien.  II.  Sylloge  curatiO" 
mim  omnium  particulariufn  rfior* 
borum  ,  Argentînae  ,  i568  ,  in-S*», 
du  grtie  de  ^  oaus.  III .  JLe»  S«èrets 


I.  MARTYR  (  Pierre  )  ,  d'An- 
ghiéra  dans  le  Milanais ,  né  l'an 
1455 ,  célèbre  par  sa  capacité  dam 
les  négociations.  Ferdinand  V, 
le  Csftholique,  foi  de  Castillc 
et  d'Aragon ,  lui  confia  Tédu- 
cation  de  ses  enfans ,  et  l'envoya 
ensuite  en  c[ualité  d'ambassadeur 
exti^aordinaire,  d'abord  a  Venise, 
et  de  là  en  Egypte.  Martyr  se 
signala  dans  l'exerciée  de  ses  fonc^ 
tions  par  son  intrépidité  et  son  in- 
telligence, obtint  du  Soudan  la 
liberté  de  réparer  les  lieux  sainti 
k  Jérusalem  ^  et ,  aux  environs ,  la 
diminution  des  caphars  qu'on, 
augmentoit  tous  les  jours  pour 
les  pèlerins ,  et  la  cessation  de« 
avanies.  De.  retour  en  Castille  , 
il  obtint  des  pensions  et  des  bé- 
néiiees  considérables.  Il  mourut  » 
en  iSsS.  On  a  de  lui  ,  I.  Eue  His* 
toire  ,  en  latin  ,  de  la  découverte 
du  nouveau  monde  ,  intitulée  De 
navigatione ,  et  terris  de  novo 
j^peiUs ,  i5^,  in-4*'.  Il  y  rap- 
porte assez  fidèlement  ce  que  les 
Espagnols  firent  de  bien  et  de 
mal  par  terre  et  par  mer  pendant 
54  ans.  Les  détails  dans  lesquels 
il  entre  sur  les  laits  et  sur  les 
lieux  dédommagent  4e  ce  qu'il 
peut  y  avoir  de  rude  dans  le  style. 
II.  Une  Relation  curieuse  de  son 
ambassade  en  Egypte  ,  i5oo  , 
in  -  fol. ,  estima,  parce  qu'elle 
renferme  l'iiistoire  d'£gj"pte  de 
ce  temps-lk«  Comme  le  Soudan 
qui  commândoit  dans  ce  pays 
s'appeloit  le  Soudan  de  Babylone, 
il  a  intitulé  son  livre  :  De  tega'' 
tione  Bahjlonicd.  ^SW"  tJn  /?e- 
eueild^  lettres  ^  i55o>  in-folii>y 


MART 


fîART 


a6i 


•t  An|5ta:dam  ,  ^1670  i  in- folio' ,  I.  Zurich.  Pierre  Martyr  a  laissé  un 


tous  le  titre  de'Opus  epistolarum 
Pétri  Martyris  An^hieri  Medio- 
lanensis  ,  très-rare.  Quoique  la 
plupart  de  ces  lettres  aient  é\é 
composées  long-temps  après  les 
ëvénemens  ,  elles  renferment  des 
détails  exacts  sur  rtiistpire  du  i5* 
lîècle.  ~ 


t  II.  MARTYR  (  Pierre) ,  dont 
le  vrai  nom  étoit  Pierre  Vermig^li, 
né  à  Florence  Tan  i5oo,  d'une 
bonne  famille  de  cette  ville  , 
entra  malgré  eux  chez  les  châ^ 
noines  réguliers  de  Saint-Augus- 
tin.  Ses  Sermons  et  son  savoir 'lui 
firent  un  nom  en  Italie  ;  mais  la 
lecture  de  Zuingle  et  de  !l^uçer  le 
jeta  dans  Théresie.  Comme  il 
dogm^tisoit    dans   des   ^maisons 

Ï>articulières  à  Waples ,  il  fut  sur 
e  point  d'être  arrêté.  Il  se  re- 
tira a  Lacques  >  et  y  entraîna  plu- 
sieurs savant ,  avec  lesquels  il  prit 
la  résoluiipn  de  passer  chez  les 
hérétiques.  Martyr  emmena  avec 
lui  Beraardin  Ochin  ,  général  des 
fapacins ,  et  se  rendit  à  Zm^içh , 

Sais  à  Bâle,   et  ensuite  à  Stras> 
ourg  y  ou  il  épousa  une  jeune 
religieuse.  Sa  réputation  lent  ap- 
peler eo^  Angleterre^  oii  il  alfa 
#yec   sa  femme    en    i547.    Il  j 
pbtint    une/ chaire  de  théologie 
dans  Tiijr^versité  d'Oxfôrd.  Mais 
fe  reine  M^ie ,  ^'ant  succédé  ji 
Edouard  en  i555,  le  chassa  de 
ses   états  ^yek  lc;s  autres  héréti~ 
.  ques.  Sa  femme  étant  mortequel- 
ffu©  teinpjs  aprèsi ,   son  corps  fut 
oéterré  dyaas  W  suite  ,  en  i557 , 
^t  jeté  dans  un  funUer  par  sen- 
tence  juridique»  Pierre  a;insi  chas- 
sé   vint    à    Ausbourg ,    d'où    il 
«lia  à   Zurich;   il  y   mourut  en 
i562,  à  62  ans.  Sa  fille  posthume, 
réduite  a   la  mendicité  par-    la 
mauvaise  conduite  de  son.  époux  , 
fut,  en    considération  «du   mérite 
<dtu^èr«  ^secourue  car  le  sénat  d& 


grand  nombre  d'ouvrages  ,  près*- 
que ''tous  l'éunis  sous  le  titre  do 
fjQci  communes  théologie i ,  i6!^4»  - 
5  vol.  in^bl.   Il  en    composa  1^ 

§lus  grande  partie  pour  soutenir 
es  erretii^s  qui  lui  étoient  com-^ 
munes  avec  les  calvinistes.  11  faut 
pourtant  en  excepter  son  opinion 
sur  l'Eucharistie  y  dans  laquelit 
il  alloit  plus  loin  qu'eux  ;  car  il  j 
soutenoitque  J,  C.  n'étoitpascor- 

Î)oreUement  dans  le  sacrement  d^ 
'autel  ,  et  même  qu'on  ne  pou-« 
voit  pas  direqu'il  jfut  réellotnent* 
Il  nous  reste  encore  de  cet  aposr* 
tat  un  Recueil  de  lettres  en  latin,, 
imprimées  avec  quelques  ouvra ge;i 
de  Ferdinand  de  Pulgar,  par 
Ëlzévir ,  1670 ,  in-ibl.  ï)e  tout 
les  prétendus  réformateurs  ;,  il 
n'y  en  a  point  eu ,  après  Calvin  » 
qui  écrivit  mieux  que  Pierre  Mar** 
tj^r.  Il  surpassoit  même  Calvin  ex^ 
érudition  et  dans  la  connoissance 


iscipj 
rÉelise.  Il  avoit  de  la  modération 
et  de  la  douceur  plus  qu'aucun  dea 
auti*es  protestaUs  ,  non  seulement 
dans  ses  expressions»  mais^  encore 
dans  ses  sentimens.  S'il  eût  été 
écouté ,  il  n'edt  pas  tenu  à  lui 
que  les  luthériens  ,  les.  z.uiuglîens 
et  les  calvinistes  ne  se  fussent 
réunis  en^en^ble  »  mais  même 
qu'ils  ne  S€|  fussent  réunis  avec 
lÉglise  catholique.  Malheureux, 
d'avoir  quitté  1<?  sein  de  TE- 
glise  ,  peut  -  être  par  rocçasion 
que  pouvoient  lui  en  donner  lec 
mauvais  traitcmens  de  quelques 
personnes,  trop  fêlées  ,  q^ui  éloi-» 
gnèrent  un  sujet  très-propre  a 
rendre  de  grands  servi^qe^  sà  b^ 
religion  et  k  l'état.  C'est  le- juge-^ 
m^nt  qtie  porte  Dupiu  de  c«K 
£Luteur. 

m.MAîa:ïP    (Pierre),  s»if 


a63 


MàHV 


'  de  Novârre  en  Italie  ,  autôni^ 
d'un  livre  intitulé  De  uleeribus 
ètvuineribus  capitis  j  in-i^«,  Pa- 
vie,  i584. 

IV.  MARTYR  (  Pierre  ) ,  Espa^ 
gnol  >  dont  on  a  Sumniarium 
constitutionum  pro  regimine  or- 
.  dinis  prxedicatçrum  <,  in-i^**  y  Paris 
fôig.  Cet  écrivain  et  lé  précétleut 
\ivoient  danstje  i6'  siècle.  , 

MARTYRS  (  Barthélemi  des  ), 
•  Fojrez  Ba&thelemi  ,  n»  lU. 

.  t  MARVELL  r  André  ) ,  n<5  à 
'Kingston, comté  d*Yorck,en  lô'xii, 
'  mort  en  1678  ,  se  rendit  célèbre 
par  ses  connoissance^  et  ses  ta- 
iens  ,  'et  remplit  plusieurs  fonc- 
ions publiques.  Sous  le  proteu- 


MARtJ 

Tordre  inilitaire  de  Saînt-Loui^^ , 
mort  en  i^y*^»  Les  muses  latines 
et  françaises  reçurent  ses  hom- 
mages dans  les  lustans  de  loisir 
cju'il  put  dérober  à  Bellone*  he» 
iruits  de  sa  \eine  ont  paru  ,  sous 
ce  titre  :  A/élanges  et  Fragmens 
poétiques ,  ^  français  et  en  latin  > 

à  Paris,  4777,  P*^*^**-  i'i"*^-  J-^* 
pièces  françaises  offrent  en  géué-r 
raï  une  poésie  facile,  vive  et  lé- 
gère. Elles  consistent  en^  Fables  , 
%u  f^4?r5  de  société,  en  petit  Contes 
épigrammatic|ues  (et  c'est  le  plus 
grand  nombre  )  dont  ses  amis  lui 
foumissoient  les  sujets.  Les  pièces 
latines,  qui  tout  partie  d'une  co]« 
leciion  beaucoup  plus  çonsidéra-r 
ble ,  non  imprimée  ^  se  font  it- 


marquer  par  une   harmonie  v»- 
torat  île  Crorawel  il  fat  adjoint  j  riée  et  pleme  de  verve  ,  par  une 
au  célèbre  Milton  ,  secrétaire  en    latinité  pure  >  et  sont  tres-sup^ 
langue  latine  du  protecteur.  Peu 


^  de  temps  avant  la  restauration  , 
en  1660,  il  fu$  choisi  par  Ja  vill^ 
de  Kingston  pour  son  député  au 

^  .jparlement ,  et  ne  cessa  d'cQ  rem- 
plir les  fonctions  jusqu'à  s^a  mort. 

'  plusieurs    oiivrûges    pojémiques 

[  et  politiques  lui  acquirent  clans 
le  temps  une  réputation  qui  n^a 
l^uèré  sur\'écu  slux  circonstances 
qui  la  firent  najtre.  II  se  distin- 
gua dans  le  parti  de  l'opposition 


très  de  la  cour.  Après  sa  morj  on 

*  publia  ses  Aiejariges  dé  poésies  » 
'^u-folio,    1681.    Cooke  a>publié 

en  1 7'2)6  sa  Vie  et  ses  OEuyres  , 
en  2  vol.  in-ia,  qui  ne  contieur 

*  nent  point  ics  ouvrages  de  cir- 
constances dont  nous  avons  parîé. 
A.e  capitaine  Thoknpson  en  a  de- 
puis publié  une  bellç  édition  ^n 
5  vol.  in-^». 

M ARVIELLES {%..'M) ,  sei- 
gneur de  la  paroisse  de  ce  nom  , , 
,  ^lî-s  de  Loclies  en  Tonraine  ,  cf^r  ; 
•  j)iteijBp  de  ^a>|îli!iûe ,  che^râilièr  4e  I 


neures  a  celles  qui  sont  en  liran- 
cais.  L'auteur  a  mis  en  vers  latins 
i^s  deux  premiers' chanta  de  La 
Hemiade,  dont  ce  petit  ixx^ueii 
n'c^'re  que  l'expositioi). 

MARVILLEj(  Vigneul  de  J, 

I.  MARtFLLE ,  tribun  dà  peH«» . 

pie ,  enneini  déclaré  de  Jnles^Cé^ 

sâr ,  arracha  les  couronnes  qu^Mi 

^  .       -  X  i  I  avoit  mises  sur  les  statues  de  cq 

par  son  mébrànlable  Içiinçlé  ^t    dictateur,  et  fit  conduire  eu  pr., 

?a   constante  résistance   aux  oir  ]  ^^^  ^ç^x   tjul   les  premia-s  Pa- 

voient  salue  roi.  César ,  pour  K; 
punir  de  son  andaye,  se  contenta 
de  leprivei'  du  tribunat. 

H,  MARULLE  (Pompée) ,  ha. 
bile  grammairien  de  Rome  ,  QS91 
reprendre  Temperear  Tibère  stir 
un  mot  qu'il  a  voit  laissé  échapper  ; 
et  .comme  Capiton,  Pun  de  ses 
courtisans  ,  soutenoit  par  iiatt^ 
T\e  que  ce  mot  étoit  latin ,  Ma-r 
rulle  répondit  u-que  FiempereiM» 
pouvoit  bien  donner  le  droit  d^ 
btvurgeoisie  aux  hommes ,  m$i4«r 


MARU 

m  MARUUIe  CTacite),,  ywte 
de'  CalalM'e'  au  5»  siècle  ,  tivoil 

Ï>rësenié  à  AttHa  un  poçme  dans 
equel  p  le  (aisoit  descendre  des 
âîeux.  Il  osôit  méfme  traiter  de 
divinité  ce  conquérant  barbare. 
Attila  ne  répondit  ^  I  ses  basses 
flatteries  qu^en  ordonnant  qu'on 
Çrûlât  le  Uvre  etrauteùr.  Il  adbu- 
tit  pourtantcette  peine '>  de  peur 
que  sa  sévérité  n'arrêtât  la  verve 
des  poètes  qui  auroient  voulu  cé- 
lébrer sa  gloire. 

t  IV.  MARULLE  (Michel  Tar- 
cBiANOTi) ,  savant  grec  de  Cons- 
tantinople ,  retiré  eli' Italie ,  après 
la  prise  de  cette  villcf  par  l^s  Turcs, 
A^donna  ensnite^u  métier  des  ar- 
ènes ,  et  se  noja  l'an  iSoo  ,  en 
kaversànt  k  cheval  la  Cecina  ,  ri- 
vière près  de  Volterre ,  où  il  est 
entern^»  On  a  dé  lui  des  Epigram- 
mes  et  d^autres  Pièces^  de  poésies  , 
en  grec  et  en  latin ,  pleines  d'i- 
inag«3  licencieuses  ,  imprimées  à 
Florence  eu  1497  >  *^"4*>  Bologne, 
i5o4  ;  Stiasbonrgy  1608  ,  in-4*'  ; 
k  Paris ,  en  j56i  ,  în-i6-  ;  et  avec 
ies  Poésies  de  jTean  Second,  Paris, 
iSS'H  ,  in  ^  r6  :  louées  par  ies  uns 
e.t  déprisées  par  lés  autres.  On  a  en- 
bore  4e  lui  Marulli  nasniie ,  i5i8  , 
in-8<>,  peu  commun.  Marnlleavoit 
commencé  un  ^é>it«  sûr  l'éduca^ 
tibn  d'un  prince,  que  sa  mort  ne  lui 
permit  pas  d'acheter;  lesfragmens 
qu'on  en  trouva  dans  ses  papiers 
ont  été  réunis  k  ses  poésies.  Il  se 
distingua  malheureusement  par 
Fimpîété  qu'il  professa  hautement: 
*8es  contemporains  l'ëccùsèrent  de 
blasphème  et  d'atkéismé  ,  et  il 
parbh  qu'il  en  mérita  le  re- 
proche. 

'  y\  MA]^trj.lJE  i^tarç)  ,  né  ^ 
Spala^tro  en  palma^ie  :  on  a  plu- 
sieurs ouvrages  4e  )ui ,  recueillis 
fpa.  léio  à  ^vers.  }je  plus  connu 
fisX  un  Traité  '  J?^  religiosè  vivent 


"SfÀS^ 


I  auteur  florlssoit  dans  le  16"  sièr 
cle."      ■    '•••   ■       ''    ••'    *^      "* 


VI.  MARULLE  ,  fille  du  gou^ 
vemeurde  Çochino  ,  ville  de  i'îlb 
de  Lesbos  ,  ayant  vu  son  père 
tue  dans  une  attaque  faite  par  leâ 
Turcs  ,  au  temps  ae  Mahomet  II  ^ 
descend  de  la  muraille  où  elle 
conibatïoit,  pénètre  jusqu'au  corps 
de '  son  père- ,  lé  fait  enlever  ,  re-^ 
pousse  i^s  assié^eans',  et  les  force 
à  se  rembarquer.  Le  général  vé- 
nitien ,  arrivant  au  s'ecôurs  de  1^ 
vîllè  ,  rfj  trouva  plus  le  peuplé 
qiCoceu^é  a  fêter  sa  libératrice'.  Il 
lui  offrit  de  choisir  pour  époii:t 
celui  de  ses  capitaines  qui  lû\ 
plairoft  le  plus ,  et  'de  faire  apj^ 
prouver  cet  njmen  par  le  gouver- 
tiem'ent'.  IVfaruUe ,  èontenle  de  la 
gloire  qu'iellé  venoit  d'acquérir  \ 
ne  voulût  pas  accepter  ce  choix.  ' 

*  MARY.  Cette  dame  -,  née  ej^ 
France,  mais  demeurant  habi" 
tueil^men't  en  Angleterre  >  fut 
comptée  au  nombre  deis  poètes 
anglo  -  normands  du  i5*  «xècle  , 
,et  s'est  fait  un  nom  par  ses  ou- 
vrages. On  trouve  dans  le  Mu- 
séum britannique  plusieurs  de  ses 
Pièces  sur  des  aventures  de  che^ 
valene.  Oh  a  encore  un  autre  fie 
ses  Oustrages  ,  intitulé />  purgtt-  ' 
toire  de  saint.  Patriek,  C'est  un 
conte  en  vers  français.  Le  Grand'a 
j^ublié  des  Fables  d'elle  en  ver& 
Irançais.      ' 

SIARZEN^DO'.  roye;?  l'arllcle 

Santa- Crux.  • 

iT  MAS    (Louis.  4"^),.    JToye^. 
Dumas  ,  n»  I. 

Jï.  J^US  (  JlilaJre  ÂM  ).  Voje». 

^ASACCIO ,  peintre  célèbre  »  ' 
mort  en  i445l  ,  ka6  aiu,  le  pre<; 
mier  de  sou  çiècle ,  encore  bar- 
bare )  qui  apprit  la  bonne  maniqi;^ 


u 


j»64  MAS  G 

4ê  peindre.  Il  fitparoitre  sesfigur 
jts  dans  Tsittitude  qui  leur^con- 
venoit ,  et  leur  donna  de  la  force, 
du  relief  et  de  la  grâce  :  mais 
ayant  été  enlevé  à  la  fleur  de  $on 
âge  ,  il  ne  put  atteindre  le  point 
fie  perfection* 

t  MAl^CARDI  (Augustin) ,  l'un 
des  mcdlleurs  orateurs  du  17'  siè- 
cle ,  né  à  Sarzai](e ,  dans  Té.tat  de 
Gènes  ,  en  iSqi  ,  d'une  famille  il- 

iustre  ,  se  fit  un  nom  par  si^^.  tar 
ensj  Son  éloquence  lui  n[iéri^  le 
^itre  de  camérier  d'honueurdu  pa- 
pe Url^uin  VllI ,  qui  lui  donna  une 
λension  deSoo  écus,  e(  fonda  pour 
ui,  en  \Çn^ ,  une  chaire  dç  rhéto- 
rique dans^  le  collège  de  la  Sa- 
pience,  Mascardi,  livré  à  l'étuçle 
des  lettres  et  h  Tamoiiir  des  plaisirs, 
négligea  1^  fortuite. N's^antauç  une 
demeure  fixe  ,  logeant  chez  le 
premier  ami  qu'il  rencontroit ,  et 
ne  songeaut  qu'à  dépenser ,  il 
mournt  accablé  de  dettes  à  Sar- 
zaï^  en  ]64o*  On  a  de  lui  des 
Harangues  ,  des  Poésies  latines, 
162a  ,  in-4*'f  6t  italiennes  ,  1664  , 
in- 12  ,  et  divers  autres  ouv rases 
•dans  ces  deux  langues.  Le  plus 
connu  est  son  Traité  in-4'*>  />^/if' 
arte  isiorica \  asses  biçn  écrit, 
mais  trop  étendu  :  il  renferme 
quelques  bonnes  réflexions.  Son 
Histoire  ds  la  conjuration  du 
comtedeFiesquey  assez  médiocre, 
çt  sur-tout  remplie  de  hai*angues 

3ui  ne  finiss^t  point ,  a  fait  dire 
e  lui  qu'il  enseignoît  mieux  les 
préceptes  '  de  Fart  d'écrire  l'his- 
toire qu'il  n^  les  pratiqnoit.  (£Ile 
9  été  traduite  en  français  pstr 
Fontenaj  ,  chanoine  de  Sainte- 
Geneviève ',  TÔSg  ',  in-B».  )  Celle 
qu'a  donnéç  depuis  le  oard^aide 
Metz  n'est  également  qu'une  tra- 
duction libre  de  Mascardi,  que 
T^audé  a  appelé  avec  rtiison  le 
Balzac  de  1  It|i|iel  F<fjr\  MAi,Yi2a5i  j^ 


MASG 

MASCARENHAS.  Foxez^oifH. 

TABROTa  et  AVSIRÇ(. 

t  MASGARQN  (Jules) ,  fîls  d'ui^ 
famé  ux  avoca  tau  pavlement  d'Aix^ 
né  à  Marseille  en  i654*  L'hé- 
ritage le  plus  considérable  que 
son  père  lui  laissa  fut  son  ta- 
lent pour  l'éloquence.  Il  entra  fort 
jeune  dans  la  congrégation  de 
l'Oratoire ,  où  ses  dispositions 
pour  la  chaire,  lui  fivent  bientôt 
une  grande  réputation.  Il  parut 
avec  éclat  d'abord  k  Saumujf.  Le 
fameux  Tannegui  Le  Fèvre,  frapn 
pé  d'un  talent  qui  âf'aunonçoit  avee 
tant  d'éclat ,  dit  un  jour  :  «  Mal- 
heur à  ceux  qui  prêcheront  ici 
après  Mascaron  !  »  Le  jeon^  ora-*. 
teur,  s'étant  signalé  4anfi  les  plus 
grandes  villes  iie  la  province  ,  se 
montra  dans  la  capitale ,  et  eor 
suite  à  la  cpur  ,  qù  il  rçmpli^ 
douze,  stations ,  sans  qu'on  parût 
se  lasser  de  l'entendre.  Quelques 
courtisans  crurçnt  faire  leur  çou^ 
à  Louis  XIV «enattaquai^tla  libert^ 
^veç  laquelle  l'orateur  sMinonçoit 
les  préceptes  de  rÉyansple  y  mais^ 
ce  m  onarque  Içur  fern^  la  houchei^ 
en  disant  :  <(  Il  a  fait  son  devoir  , 
faisons  le  nôtre.  »  L'évêché  dç 
Tulles  fut  la  récompense  de  ses, 
talens.  Le  ro^  lui  demanda  ,  la 
même  année  16^71  ,  deux  orajison^ 
funèbres  ;  une  po^ur  madame  Ueu^ 
riette  d'Angleterre ,  et  Tautrç  pour 
le  duc  de  BeauÇort  Comme  Iç. 
prince  ordo^noitljes  deux  services, 
solennels  à  deux  jçurs  près  l'un 
de  l'autre ,  le  maître  des  çérénuH- 
nies  lui  fit  obsei*ver  que  le  même 
orateur,  étant  chargé  des  deux<tis-. 
cours  ,  pourroit  être  embarrass^ 
<f  C'est l évoque. de  Tulles,  répon- 
dit le  roi  :  k  coup  sûr  il  s'en  tirer» 
bjjen.  »  Au  dernier  s/ermon  que 
prêcha  Masc^roh  ayaiiit  d'aller  à 
?on  évêché ,  il  fit  ses  adieux.  Le. 
roi  lui  dit  X  «Vous  nous  avez  toib- 
chés  daa&xos^a.lt:eâ^  serinons,  p(Q«k^ 


r 


MAS  G 

Dîen  ;  hier  ,  yous  nous  touchâtes 
pour  Dieu  et  pour  vous.»  De  Xul- 
les  il  passa  en  1678  à  Agen , 
oh  le  calvinisiqe  mi  offrit  ua 
fchaïQp  proportionné  à  l'étetidue 
et  à  la  vivacité  4e  sou  zèle.  Les 
l^érétîques,  entrafnés  par  le  tor- 
dent de  son  éloquence  ,  et  gagnés 
par  les  charmes  de  sa  vertu ,  ren- 
trèrent dans  rEglise.  L'illustre 
prélat  eut ,  dit-on ,  la  consola- 
tion de  ne  laisser  k  sa  mort  que 
deux  mille  calvinistes  qui  per- 
sistèrent dans  leur  opinion,  de 
trente  mille  qu'il  avoit  trouvés 
dans  son  diocèse.  Masçaroo  parut 
pour  la  dernière  l'ois  à  la  cour 
en  1694  9  et  j  recueillit  les  mêmes 
applaudissemens  que  dans  les 
jours  les  plus  brillans  de  sa  jen- 
pesse.  Louis  XÎV  en  fut  si  charmé, 
qu'il  lui  dit  :  c  II  n'^  a  que  votre 
^oquence  qui  pe  vieillit  pqint.  » 

tFbjr,  V^rhcleHA^h^Yj  n*  III,  i 
i  mi.  ^  De  retour  dans  son  dio- 
cèse ,  il  continua  de  Tédifier  et  de 
le  ré^er  jusqu'k  sa  mort ,  arrivée 
le  16  décembre  1705.  Sa  mé- 
ipoire  est  encore  cnère  à  Agen 
par  l'hôpital  «ju'il  y  fonda.  La 
piété  de  ce  vertueux  évéque  al- 
loit  jusqu'au  scrupule  le  moins 
ibndë.  Ayant  été  ordonné  prêtre 
par  L^vardin ,  évéque  du  Mans  , 
qui  avoit  déclaré  en  mourant  qu'il 
n'avoit  jamais  eu  intention  do 
îaire  aucune  ordination,  Tora- 
tof^en  se  fît  réordonner  malgré 

la  décision  de  la  Sorbonne 

}jss  Ora\sons  Jlinèbres  de  Masr 
çaron  ont  été  recueillies,  17^0, 
Jn- f.3  ,  par  le  P.  Charles  Borde  , 
de  l'Oratoire ,  qui  les  a  fait  pré- 
céder d'une  vie  de  ce  savant  évé- 
que. <c  >^Iasçaron  ,  dit  Thomas , 
i^nnoBça  Bossuet,  comme  Ho* 
trqu  avoit  annoncé  Corneille.  » 
Oo^  trouve  daqs  cet  orateur  Je 
oerf  eti  élévation  de  l'é\'éqiie  de 
Meanx,  mais  jamais  la  politesse 
fl  V^é^ismçe  de  Fiéchier.  bll  avoit 


MASC  â65 

eu  autant  de  goût  que  l'un  et 
l'autre  ,  s'il  avoit  su  éviter  les 
faux  brillans  et  les  antithèses 
puériles ,  les  figures  collégiales , 
il  ne  leur  céderoit  pas  les  pre- 
miers honneurs  de  la  chaire.  Les 
beautés  sont'distribuées  ti*ès-iné- 
gaiement  dans  ses  ouvrages  ;  ct^ 
à  l'exception  àeVOtnison funèbre 
de  Turenne, ,  sou  chef-d'qeuvre , 
et  de  quelques  moi*ceaux  se  m  es 
de  loin  en  loin  dans  ses  autres 
productions ,  on  seroit  tenté  de 
croire  que  ses  discours  sont  d'un 
autre  siècle.  «  Quelquefois  ,  dit 
Thomas  '<,  son  ame  s'élève  ;  mais 
quand  il  veut  être  grand,  il 
trouve  rarement  l'expression  sim- 
ple; Sa  grandeur  est  plus  dans 
\es  mots  que  dans  les  iciées.  Trop 
souvent  il  retombe  dans  la.  mé- 
taphysique de  l'esprit,  qui  paroît 
une  espèce  de  luxe ,  mais  un  luxe  • 
faux  qui  annonce  plus  de  pau- 
vreté que  de  richesse.'  On  lui 
trouve  aussi  des  raisonnemeus 
vagues  et  subtils  ;  et  on  sait 
combien  ce  langage  est  opposé  a 
celui  dé  la  vraie  éloquence.  » 
Ceux  qui  cherchent  des  rapports 
entre  les  dififérens  génies  l'ont 
comparé  à  Créhiilon ,  comme  oa 
a  comparé  Fiéchier  ai  Racine  ,  et 
Bossuet  à  Coroeille..*.  Nous  ajou- 
terons au  jugement  sur  Masca» 
ron  par  Thomas ,  celui  qu'en  a 
porté  l'abbé  des  Fontaines  , 
dans  son  parallèle  des  Oraisons 
funèbres  de  Fiéchier ,  Bossuet  et 
Masçaron.  «  Les  Oraisons  funè- 
bres de  Fiéchier  sont  fort  au*- 
dessus  de  ses  Panégyriques  des 
Saints  ,  et  plus  encore  au-dessus 
de  ses  Sçrmons.  Mais  quoiqu'il 
soit  vraiment  éloquent  dans  ses 
Oraisons  funèbres  ,  quoiqu'il 
y  soit  insinuant ,  touchant ,  et 
mèine  sublimo  quelquefois ,  on  y 
trouve  cependant  Une  symétrie 
de  sir  le  tiop  étudiée  ,  et  qui  est 
contraire  à  la  belle   éloquence^ 


^66 


MASO 


B'iéchier  9  trop  souvent  ^e  com- 
pas et  le  niveau  a  la  main  ;  il  veut 
marcher  presque  toujours  sur^des 
fleurs ,  et  n'y  marche   c^u'à   pasj 
comptés.  Bosquet ,  au  cpntvai.re , 
ne  fait  presque  jajiiais  usage  de 
l'antithèse  ,  dédaiguant  l'art ,  ne 
^e  livrant  qu'à  la  nature  j  sacri- 
fiant l'exactitude  et  les  agrcmens 
du  langage  à  l'énergie  et  a  la  su- 
Illimité  dès  pensées.  L'élôquencp 
de  Masçaron  est   fort  diiférente 
de  celle  de  Fléchier  et  de  Bossuet. 
Il  n'a  ni  l'élégance  de  l'un  ,  ni  la 
force   (j^e  l'autre;  plus   nerveux, 
plus  é\eyé  ^  moins  délicat ,  moins 
poli  que  le  premier  -,  aussi  sublime 
que  le  second  ;  moins  judicieux 
que  l'un  et  l'autre.  L'Oraison  funè- 
bre du  maréchal  de  Tureune  est 
§on  chef-d'œuvre  ,  et  celle  du 
chancelier  Séguier  est  assez  belle  : 
les  autres  sont  i'ort  délJectueLfSçs , 
tt  peuvent  à  peine  ^  lire.  » 

MASCEZEL.  K  Gildon  ,  n»  I. 

MrVSCïŒRONI  ( Laurent) ,  né 
kBergameen  ijSô,  cultiva  d'abord 
\es  belles-lettres  ,  dans  lesquelles 
il  obtint  des  succès ,  et  composa 
lies  poésies  latines  et  italiennes  , 
qui  réunirentles  suffrages  des  con- 
XLoisseurs.  A  ïdige  de  ijB  ans  il 
enseignoit  le  grec  et  le  latin 
au  collège  de  Bergame,  etei^suite 
H  Pavie  ;  mais  à  27  ans  ,  la  curio- 
sité lui  ayapt  fait  lire  un  livre  de 
mathématiques ,  il  sentit  une  vo- 
4cation  nouvelle  et  devint  bientôt 
professeur  de  géométrie.  C'est 
alors  qu'il  conçut  le  pla^i  de  la 
géométrie  du  compas,  ouvrage 
original  qui  n'ctoit  point  connu* 
en  France ,  lorsque  le  général 
Bonaparte ,  revenant  de,  la  coii» 
quête  dltalie ,  apprit  à  nos  plujs 
fameux  géouièlres  la  m^nvère  de 
,diviser  fe  cercle  avec  des  traits 
/jdie  compas ,  sans  y  employer 
îiiôiïie  la  régie.  Ce  savant  a  fait 
iinpriiUj^r    divers    MçniolrQ^  d^. 


MÀSG 

'    #        • 

nrntk^qtiques ,  entre  ajutre^  4.©^ 
notes   sur  le   cedcul  differenfiet 
cTJÇuler  ,  et  il  en  a  laissé  pluSiieur^, 
en  manuscrits  ;  on  en  distingue 
nu  sur    la  pyrajpidoméfrie  dont 
M.    Lagrange     s'étoit   occupa   , 
mais  où  il  considère  cette  nia^içre 
sous  un  rapport  différent.  Màs- 
chéroni  a  aussi  beaucoup  contri- 
bué aux  e^ppiences  faites  à  Co- 
logne ,   pour  prouver  le  mouv  c* 
ment  (le  la  terre  par  la  chiite  J-js 
corps.  H  fut  nommé  au  corps  lé- 
gislatif, jors  de  l'établissement  fJ^J 
la  république  cisalpine  <,  et  bien- 
tôt après  député  à  Paris  pour  1^ 
ûxation  des  nouvelles  mesures', 
dont  il  sfest  occupé  avecautapt  cjiç 
zèle  que  d^intelligencfi.  Uçft,  niorj; 
a^P.^qs  çn  iSqo. 

t  MASCLEF  (François  ),  d'a^ 
bord  curé  dans  le  diocèse  d'A-» 
miens  sa- patrie,  ensuite  Je  théo- 
logien et  l'homme  de  couftanc^ 
du  vertueux  de  Brou ,   son  évè' 
que  ,  eut  la  direction  du  séiiiî-. 
naire  squs  ce  prélat.    Il  méritoi); 
cet  emploi  par  sa  piété ,  et  sur-^-. 
tout  par^sa  profonde  érudition. 
Les  langues  orietitales  hii  étoient 
aussi  connues  que  la  sieniie  pro- 
pre. Il  porta  dans  Tetude  des  dît- 
férehs   idiomes  de  rOrient  l'es-» 
prit  4e  philosophie  et  d'invention, 
Masclef  devint  chanoine  d'Aiï^icns 
avant  la  mort  de  de  ferou",  arri^ 
vée  6n  1706.  Sa  façon  de  penser 
sur  les  querelles  du  jansénisme 
n*étant  point  du  goàt  de  Sabba^ 
tier ,  successeur  de  ce  prélat ,  on 
lui  ôta  le  soin  du  séminaire  ,   et 
presque  toute  autre  fonclion  pu- 
blique, il  mourut  le  i^novenibm 
1728,  à  ^6  ans.  Ses  principaux 
ouvrages  sont,  L  Une  ùramjnai9y 
héhraï(fue  eii  latin  ,  selon  sa  fiou^ 
velle  méthode ,  imprimée  a  Paris > 
en  17 1 6  j  in-i  2.  Dans  cette  Gram-* 
maire  réimprimée  en  iJ75i  ,  en  2 
voluin^s  iu-i'^;  p.af  les  5ioijn;^^dp 


MASC 

,  Ia  Bletterîe ,  alors  prêtre  do'TO- 
fàtoire  ,  ei  ami  de  Masclef ,  on 
trouve  des  té^on&es  k  toutes  les 
diffîcuilés  ^ue  le  père  Guarin  a 

.  faites  dans  aa  Grammaire  hébran 
que  contre  la  nouvelle  méthode 
cpie  Masclef  avoit  inventée  pour 

-lire  rhébreu  sans  a^  servir  des 
poinU.  Il  ne  s'agit  ^  selon  lui , 

Sue  de  mettre  après  la  consonne 
e  rk^reu  la  voyelle  qu'elle  a 
dans  Tordre  de  l'alphabet.  Ainsi 
^tk  se  prononce  bé ,  dal^ih  da, 
ress  ré,  etc.  Cette  méthode ,  ap- 
prouvée de  quelques  iavans ,  fut 
rejetée  par  le  plus  gr^^nd  nombre. 
JI»  Conférences  ecclésiastiques 
du.  diocèse  et  Amiens ,  in- 1  % .  III .  ' 
Catéchisme  cPAmiens^  ^^lé***  ^' 
,  Une  Philosophie  et  une  ThéoUi' 
gie  manuscrites  qui  AUroifliit  paru 
ù  on  n'j  avoit  pas  découvert  dçs 
^emeneès  de  JADS^nisme. 

MASCOLO   (Jean -Baptiste). 


tMASCBIER{rabbéJeân-Bap- 
tistele),  de  Caeu,  mort  a  Paris 
en  1760  9  k  65  ans  ,  ed.t  un  dé  ces 
aateursi  plujs  connus  par  lart 
■qu'ils  ont  /de  mssembler  les  mé- 
i  moites  des  autres  pour  compo- 
ser des  ouvrages,  que  par  le  talent 
-dVn  eni'antier!  <6ux  -  ubémes.  On 
Siàe  kd,  I.  Ikiif^ripdon  de  l^E^jr,pie 
•$ur  les  MénioirèsiioH^nrî  de  Mail- 
let, Paris,  1735,  in-4'*,  et  La  lîaje, 
ï']\o  ,  en  9  voL  in-12.  Le  fond 


51  ASC  267 

4es  nenaeigneraens  curieux  vt 
des  détails  historiques  assez  in- 
téressans,  III.  Traduction  des 
Commentaires,  de  César,  latiiè 
^t  français  ,  par  Perrot  d'Ablann 
.court ,  1755 ,  in-ia.  IV.  -fie?'- 
flepsions  chrétiennes  sur  les  gran-* 
des  vérités  de  lu  foi  ,  1757 ,  in-* 
13.  Ces  réflexions  ,  toujours  pro*** 
lixes  ,  se  trouvent  presque  toutes 
dans  les  livrer  de  piété,  et  l'au- 
teur n'a  eu  besoin  que  de  co-> 
pier ,  au  changement  près  de 
quelques  phrases.  V.  Il  a  eu  part 
a  V Histoire  générale  des  céremo- 
nies  religieuses  (  vojrez  Banier 
6t  B.  PicABT  ) ,  et  à  la  Traduction 
de  rhistoire  du  président  de 
Thou.  L'abbé  hn^  Mascrier  ,  dans 
cet  ouvrage,  à  souvent  montré 
de  la  partialité ,  et  sur-tont  de  la 
mauvaise  foi.  On  peut  aussi  lui 
reprocher  de  s'être  enrichi  des 
dépouilles  d'autrui ,  d'avoir  voulu 
.  lt;s  faire  passer  pour  son  bien 
propre.  VI.  Histoire  de  la  der-» 
nière  résfolution  des  Indes  orietif 
taies ,  curieuse  ,  mais  peu  exacte» 
VII.  TM60.U  des  maladie^  de 
Lommius  ' ,  traduit  du  latin  , 
17^0 ,  în  -  12.  VÏI.  Des  éditions 
des  mémoires  du  marquis  de 
^euquières  ;  de  l'histoire  de  Louis 
XIV  ,  patt Pellisson ,  Paris,  1749? 
5  vol.  in- 12  ,  et  Àe  Telliomed 
(  vo^ez  jVUiLLET  }  :  des  Epigrain- 
mes  de  Martial,  2  vol.  in-i2', 
1754.  On  \oit,  par  la  liste  des 
divers   ouvrages     de    l'abbé   I^ 


tges 


de  cet  ouvrage  .est  bon;  il  çoa-  j  Mascrier  ,  que   le  besdin  l'obli- 
^nt  djes  remarques  judicieuses     gea  sauvent  de  publier  des  pro- 
ductions pieuses,  et  dautues  qui, 
bien .  loin  de  l'être ,  reniermoienl 


•et  des  anecdotes  curieuses  ;  mais 
-tout  n'eAt  pâ»  exact.  A  l'egaid  de 
Ja  foriwé  ,  i"éilite(iir  .aiu*oit  pu 
-proscrire  l'enflure,  rAflèctadon, 
ht  les  répétitions  importunes.  II. 
Tdée  du  gouvernement  t^ien  et 
Moderne  de  PJEgypte,  Bruxelles, 
«744  j  in- 13--  livre  moins  rccher- 
4:0e  cme  le  précédent  ;   n¥iis  dans 


des  principes  qui  n'étoient  pa^ 
toujours  d'accord  avec  ceux  de  lf| 
rch'giott* 

*  MASCUJXÏS  {  Jean^Baptiste), 
né  à  JNaplcs  en  i583  ,  entra  ches 
les  jésuites  en  159S.  Après  avoir 


4c(|W  ,   ^^ojdftM^ut;  (O)i    tmu)^    £a«ci^np  it's  b^Ut^-kltii;^  C(  Ji«fi 


a68 


BTASE 


philosophie  ^  il  s^adonita  «atîè- 
remeot  à  la  poésie,  qui  avoit  pour 
lui  des  attraits  puissans^et  dans  la- 
quelle il  réu^sissoit  supérieure- 
meat  :  son  latin  est  pur  et  ëlégant, 
sa  manière  aisée,  riche  et  abon- 
danle.  Ses  Ljricorwn  Ubti  decenjt 
lui  ont  fait  sur  -  tout  un  nom 
distingue.  Son  Kesûitianum  in- 
ceiidium  anni  i53i  ,  en  lo livres, 
est  d'un  pittoresque  magnifique 
et  terrible.  On  estime  aussi  ^^^ 
^Persecutiones  Ecclesiœ ,  et  ses 
Entomia  cœlUum  ,  en  style  lapi- 
daire. Ce  dernier  ouvrage,  dont  on 
a  fait  deux  éditions  ,  la  dernière  à 
Venise  ,  1669 ,  a  ét^ réimprimé  en 
1763 ,  Vienne  et  Ausbourg ,  1 2  pe- 
tits vol.  avec  figures.  Masculus 
mourut  de  la  peste  à  Naples   en 

1755,  à  l'âge  de  74  ^'^*'  ^"  ^  ^^'' 
core  de  lui  Lection'es  veterumpa- 
trum ,  cum  ponderalione  et  usu 
senteniiarnm,  ad  conciones  ,  et 
d  autres  om> rages,  Urbain  VIII 
e&timoit  beaucoup  ce  poëte  ,  et 
^  lui  fit  diverses  oflres  que  le  refus 
constant  de  Masculus  rendit  in- 
utiles. 

MASEL.   FojrezMAZEh. 

t  MASENIUS  (Jacques),  jé- 
suite ,  né  à  Dalen ,  dans  le  duché 
de  Juliers  ,en  1606,  professa  Vé^ 
loquence  et  la  poésie  à  Cologne. 
De  tous  les  ouvrages  qu'il  donna 
^u  public,  celui  qui  a  t'ait  le  plus 
de  bruit  est  son  poème  intitulé 
Sarcotis  et  Sarcqthea  ,  de  ^4^6 
vers  latins ,  dfmX  voici  le  titre 
entier  ;  Surcoti  ou  Çaroli  jp^, 
imper,  panegyris  carmina  ,  tum 
de  heroicii  poësi  tixictatus,  Sar- 
cothea  est  le  nom  que  Mase- 
nius  dpnno  à  la  nature  humaine, 
qu'il  représente  comme  la  d^éesse 
souveraine  de  tout  ce  qui  porte 
un  corps.  La  perte  de  S'arçotiiée 
ou  de  la  nature  humaine  {  c'est  - 
à-dire  la  chute  du  premier  )^on>- 
%r^e  )  ;  eu  cât  le  sujeL  Ce  pQëuMs  a 


■•  MASE. 

été  tiré  de  l'oubli  par  M.  Lauder  ^ 
Ecossais  ,  pour  prouver  que  MiU 
ton  a  beaucoup  profité  de  cet  oa-« 
yrage.  Un  homme  d'esprit  a  ré- 

Sondu  k  ce  reproche  de  plagiat ,, 
'une  manière  victorieuse.  «  Mil- 
ton  ,  dit-il ,  peut  avoir  imité  plu- 
sieurs morceaux  de  grand  nom- 
bre de  poëmes  latins  faits  de  tout 
temps  sur  ce  sujet ,  de  VAd^*miis 
exui  de  Grotius,  du  poënie  de 
Masen  ou  Masenius  >  et  de  beau-t 
coup  d'autres,  tous  inconnus  ai^ 
commun   des  lecteurs.    Il  a  pu 
prendre  dans  Le  Tai^se  la  deserip-t 
tion  de  l'enfer  ,  le  caractère  ae 
Satan ,  le   conseil  des  démons. 
Imiter  ainsi ,  ce  n'est  point  être, 
plagiaire  ;    c'est  lutter  ,   comtne 
dit  Boileau ,  contre  son  original  ; 
c'«st  enrichir  sa  langue  des  bea^* 
tés  des  langues  étrangères  ;  c'ef  t 
nourrir  son  génie  et  l'accroilE^  . 
du  génie  des  autres  ;  c'est  res-» 
seinoler  à  ViFgile ,  qui  imita  Ho*. 
mère  en  Vembelllssant.  »  Quaat 
à  ce  qui  regarde    Masenius   en 
particulier,   il  est  peu  raisomia^ 
ble  d'accuser-  un   génie  comme 
Milton  d'avoir  pillé  un  ouvrage 
aussi  mal  conçu  pour  l'idée,  po%ir 
le  plan  et  pour  l'exécution  ,  que 
celui  dd    ee  jésuite.  Masenius.^ 
qui  ne  vojuloit  faire  qu^m  poëtne 
Je  collège,  comme  il  l'avoue  lui- 
même  ,  n'est  qpK'un  amplificat<ïur 
toujours  livré  a  la  déclamatîoii^ 
Né  avec  ime imagination  fécond^, 
et  possédant  les  richesses.  d.e  1%. 
langue  latine ,  il  fait  a  lo  vérité 
de  très'beaux vers, mais touj.oui:a^ 
hors  de  propos  ;    il  entassit  les, 
Btâfstes  idyes  sous  différente»  ^x-. 
pressioi^s.  Il  épuise   son  sajet.^ 
^squ'k  lasser  la  patience  la  pltt«, 
lutrépidjB.    L'accusation  de  pl&-. 
giat  intentée  ooatre  le  poëte  ait.-^. 
glais  a  produit  plusieurs    écrits, 
rassemblés  en  un  vol.  in^ia,  k 
Paris ,  1767  ,  et  en  1771-  L'abbé 
Dinouart  y  ié^iew^  d«  ce  reçgiçi.Vx 


MEàSH 

ttoît  ajoute  au  poënie  de  Masé^ 
feiius  une  traduction  paraphrasée k 
André-Joseph  Ausart  a  publié  à 
Paris ,  en  i  J74»  in^S*"  ,  la  tradu(î* 
tion  française  de  l'éloge  dç  Char- 
les V,  qui  se  trouve  à  la  suite  de 
la  Sarcothèe.  Les  autres  ouvrages 
du  jésuite  allemand  sont ,  I«  Une 
espèce  d'Art  poétique,  sous li(  titre 
de  Palœstra  eîoquenti(£  ligatcB  > 
4  vol.  in-tîi.  II.  Un  Traité  intitulé 
Palœstra  styîi  Romani*  lïl  Anima 
historiée ,  seu  yita  CaroU  V  et 
JF'erdinandi\  in-4'.  IV.  Des  Notes 
et  des  Additions,  aux  Antiquités 
et  aux  Annales  dé  Trêves ,  par 
de  Brouwer  ,  1670,  in-folio. 
V^  Epitom,e  annaîium  Treviren-^ 
^ium ,  etc.  ^  1676  ,  iB*-8<». 

*  MASHAM  (  Ladj  Damars  ) , 
fille  du  docteur  Ralph  Gud- 
"Worth,  née  à  Canifbridge  le  18  jan*^ 
vier  i658.  Son  père  ayant  rcr 
marqué  en  elle  les  plus  heu- 
reuses dispositioiis  ,  prit  un  soin 
particulier  de  son  éducation  ,  et 
elle  se  fil  bientôt  distinguer  au- 
tant par  retendue  de  ses  çonnois- 
sa  aces  que  par  sa  piété.  Sir  Fran- 
cis Masham  l'épousa  en  secondes 
noces ,  et  eut  d'elle  un  fils  uui- 
qne.  L'arithmétique,  la  géogra- 
phie ,  rhistoire  ,  la  chronologie , 
la  philosophie  et  la  théologie 
même  étoient  également  fami- 
lières à  ladj  Alasham ,  e&  elle 
dut  beaucoup  au  long  séjour  que 
fit  dans  sa  famille  le  célèbre 
Locke ,  retiré  à  Gates  ,  dans  la 
maison  de  sir  Francis  ,  où  il  ter- 
mina sa  carrière.  (  Voyez  Locxl.) 
On  a  de  lady  Masham  un  Dis- 
cours sur  r amour  de  Dieu ,  im- 
primé k  Londres  en  i6ç^,  et 
des  Pensées  sur  la  vie  chré- 
tienne. Elle  mourut  en  1708,  peu 
connue  dans  1«  monde  ,  auquel 
elle  avoit  cherché  k  se  dérober , 
mais  profondément  regrettée  de 
«es  amis  et  de  sa  iamilié. 


MâSI 


269 


*  MASINI  (  Nicolas  ) ,  médecin 
et  physicien  du  16*  siècle  ,  n4 
k  Césène ,  ville  d'Italie ,  dans  la 
Romagne,  deparens  Célèbres  dang 
la  médecine ,  embrassa  lui-même 
cette  profession  qu'il  exerça  ave© 
beaucoup  de  succès  ,  après  avoir 
pris  le  bonnet  de  docteur  k 
Padoue.  Masini ,  dont  on  cite  des 
traits  de  foiblesse  et  de  supersti» 
tion  ,  qui  obscurcissent  la  gloire 
qu'il  s'étoit  acquise  par  ses  vastes 
cônnoissances  ,  a  laissé  une  col- 
lection précieuse  de  médailles 
anciennes  ,  et  plusieurs  manus- 
crits ,  probablement  demeurés 
inédits,  puisque  les  bibliographes 
ne  citent  de  lui  qu^un  seul  ou- 
vragé, iufitulé  De  gelidi  potiis 
atnsu  libri  très ,  C»senae  ,  1 587 , 

t  MASINÎSSA,  rcû  d»unè  petite 
contrée  d'Afrique  ,  prit  d'abord 
le  parti  des  Carthaginois  contre 
les  Romains.  Ils  eurent  en  lui 
un  ennemi  d'autant  plus  redou^ 
table  que  sa  haine  étoit  soute- 
nue par  beaucoup  <;Ie  courage. 
Après  la  délaite  d'Asdrubal ,  Sci- 

Ï)ion-le- Vieux ,  ayant  trouvé  parmi 
es  prisonniers  le  neveu  de  Ma- 
sinissa  ,  le  renvoya  comblé  de 
présens  ,  et  lui  donna  une  escorte 
pour  raccompagner.  Ce  trait  de 
générosité  lit  tant  d'impression 
sur  Tonde  ,  que  ,  de  l'aversion  la 
plus  forte  ,  il  passa  tout-à-coup 
a  une  admiration  sans  bornes.  II 
joignit  ses  troupes  à  celles  des* 
Romains,  et  contribua  beaucoup, 
par  sa  valeur  et  par  sa  conduite  , 
a  la  vic;toir.e  qu  ils  remportèrent 
sur  Asdrubal  et  Syphax.  Il  épousa, 
tout  aussitôt  la  célèbre  Sopho-- 
nisbe  ,  femme  de  ce  dernier 
prince ,  aux  charmes  de  laquelle 
n  ne  put  résister.  Scipion  n^ayant 
pas  approuvé  un  mariage  si  ferus- 
cjuement  contracté  avec  une  cap> 
tive,  la  plus  imi>la«uble  ezuitf- 


iird  MASÎ 

mie  de  l\ome  ,  Masinissa  envof  a 
^u  poison  à  sa  nouvelle  épouse , 
n'ayant  que  ce  moyen  de  la  sous- 
traire au  pouvoir  des  Romains  , 
qui  la  rëclamoient  pour  la  faire 
paroître  dans  le  triomphe  du 
Vainqueur,  et  peut-être  pour 
la  faire  périr  ensuite.  Le  géné- 
ral romain  le  consola  ,  en  lui 
^accordant ,  en  présence  de  l'ar- 
mée ,  le  titre  et  les  honneurs 
^de  roi.  Le  sénat  ajouta  &  &es 
états  tout  ce  oui  avoit  appar- 
tenu a  Syphax  uans  la  Numidie. 
Masinissa  donna  une  marque  de 
reconnoissance  bien  distig^iée  a 
Scipion  r Africain  le  Jeiine  ;  il  le 
fit  prier ,  au  Ut  de  la  mort ,  de 
venir  partager  ses  états  entre 
ses  etifans.  H  motirut  k  Tâge  de 
go  ans  ,  Tan  i49  avant  Jésus - 
Christ.  Ce  prince,  qui  .pendant 
sa  jeunesse  avoit  essuyé  d*étraUges 
mafheurs,  s'étantvu  dépouillé  de 
•on  royaume ,  obligé  de  fuir  de 
province  en  province  ,  et  exposé 
plusieurs  fois  ii  perdre  la  vie  , 
n'eut ,  dépolis  son  rétablissement 
jusqu'à  sa  mort,  qu'une-suite  con- 
linuelle  de  prospérités.  Non  seu- 
lement il  recouvra  son  royaume  , 
jnaîs  il  y  ajouta  celui  de  Syphax 
son  ennemi  ;  et ,  maître  de  tout 
le  pâys^  depuis  la  Mauritanie 
jusqu'à  Cirène,  il  devint  le  prince 
le  plus  puissant  de  toute  l'Afrique. 


X  l'âge  de  90  ans  il  faisoit  en- 
core tous  les  exercices  a  un  jeune 
homme ,  et  se  tenoLt  k  cheval  sans 
*elle.  Plutarque  remarque  que , 
3e  lendemain  d'une  grande  vic- 
toire remportée  *  contre  les  Car- 
thaginois ,  on  Tavôit  trouvé  dans 
sa  tente  faî^ant  son  repas  d'un 
morceau  de  |)ain  bis.  11  laissa  en 
mourant  cinquante -quatre  fils, 
dont  trois  seulement  et  oient  d'un 
mariage  légitime  ,  Micipsa  ,  Gu- 
lussa  ei  Mastanabal.  Scipion  par- 
tagea le  royaume  entre  ces  trois 
4emiers,  et  doiina  âttx -autres  des 


Masî 

revenus  considérables.  Mais  "bîert-» 
tôt  après  Micipsa  demeura  seul 
possesseur  de  ces  vastes  étatd 
par  la  mort  dé  s^s  deux  frères* 

L  MASltJS  (Andr(?),  né  k 
Lînnicfb ,  près  de  Bruxelles ,  l'ati 
i5i6,  un  des  plus  savanshom-' 
mes  du  16*  siècle,  fit  d'abord 
de  g^rands  progrès  dans  l'étnde 
de  la  philosophie  et  de  la  jn* 
risprudence ,  et  devint  secré- 
taire de  Jean  de  Wèze ,  évéque  de 
Constance.  Après  la  mort  de  cet 
évêque ,  il  fut  envoyé  en  qualité 
d'agent  à  'Rome,  et  prohta  de  . 
son  séjoa'ï'  ^ti  cette  ville  pour  se 
rendre  habile  dans  le  syriaque. 
En  i558  il  se  maria  k  Olèves , 
et  fut  fait  conseiller  de  Giiillan- 
me ,  duc  de  Clèves.  Ily  mourut  « 
le  7  avril  1673,  dans  des  scnti- 
meus  vraiment  chrétiens.  Ma^uft 
possédoit  ^  outre  plusieurs  lan-^ 
gués  vivantes ,  le  oatin ,  le  .grec  f 
Phébreu,  le  cîhaldéen  et  le  syria-^ 
que.  11  étoit  trèjsrversé  dans  This-» 
toire  et  la  géographie  ancienne  ^ 
et  personne  de  son  temps  ne  le 
surpassa ,  ni  peut-^tpe  même  ne 
l'égala  dans  la  critique  Sacrée. 
Sébastien  Munster  disoit  que  Ma- 
sius  sembloi't  avoir  été  élevé  dam» 
l'ancienne  Kome  ou  dans  Tan-» 
cienne  Jérusalem.  On  a  de  lui , 
L  Un  Recueil  de  différentes  pié* 
ces  anciennes  et  modernes  ,  tra' 
duites  du  syriaque  ,  Anvers  , 
i^6g,.dans  là  Bibliothèque  des 
PP.  de  Margarin  de  La  Ëigne  ,  et 
dans  les  Critici  sacri ,  seconde 
édition ,  tome  2.  II.  Sjcrorunt  oe* 
culium  y  Anvers  ,  1 674  ,  in-folio  * 
Cest  un  Dictionnaire  syriaque- 
ÎU.  Grammdtica  linguœ  syr*icœ^ 
Anvers,  1571,  in-folio.  Aria^ 
Montan  ayant  prié  Masius  de 
contribuer  à  l'édition  de  la  Po- 
lyglotte d'Anvers,  iSÔQ,  1571, 
en  8  vol.  in-fol.-^,  il  fit  ces  deuiE 
ouvrages  ,  qUi  y  cugit  été  iaftéi^- 


Maso 

)y.  tîri  Ôomhtehidi/*e  sur  le  Uvre 
de  Josùé  ^  Anvers  ,  'i574î  i»-^bl. , 
e^'clans  les  Crltici  sacri  de  Lon- 
fïres  "et  d'Amsterdam ,  tome  ÎI.  Ce 
Comnieùtaire  renrerme  des  cho- 
'ses  excellentes.  V.  Dîévutatio  de 
'çœndTyomini,  opposita  cnhims- 
'tarum  împiis  corruptelis  ,  An- 
Vers  ,  1575.  VI.  Des  Vommen- 
taires  sur  quelques  chapitres  du 
'Beutérononie ,  'ins(5rés  dans  les 
Critici  sdcri.  Il  avolt  possédé  le 
célèbre  manuscrit  syriaque,  écrit 
en  616,  qui  passa  depuis  aii  sa- 
vant Ûaniel  -  Ernest  Jablonskî. 
C'est  le  ^eul  manuscrit  connu  qui 
sons  ait  conservé  Fédition  don- 
née par  Origène  du  livre  de  Jo- 
sué  et  des  autres  livrés  lusto- 
.riqîies  suivant  Tancieh  ïesta- 
ment.  Il  est  traduit  mot  a  mot 
"sur  un  exemplaire  girec  ,  ciorrigé 
dé  la  main  *d;Eùsèbe. 

ÎI.  MASIUS  (Gisbert),  évêque 
de  Bois-le-Duc ,  mort  en  i6i4» 
étbit  natif  de  Boinmel ,  petite 
>ifle  /du  diicbé  de  Gueîdres. 
plein  d'un  zèle  vraiment  aposto- 
lique ,  il  fit  fleurir  la  vertu  et  la 
sciencîe  dans  son  diocèse  ,  et  pii- 
"blia  ,'cn  1612,  d'excellentes  Ur- 
donnances  sjrnodales ,  en  latin, 
réimprimées  en  1700 ,  Viouvsritt. 

MASO    (Thomas,   dit  Fini- 
guerra  ) ,  orfèvre  k  Florence  en 
i43o,   passe  pour  ùive  Vinven- 
teur  de  l'art  de  graver  les  estam- 
pe sur  le  cuivi*e ,  vers  1480  ;  ou 
plutôt  le  hasard  ,  qui  fit  trouver 
la  pbudre  ,  l'imprimerie.,  et  tant 
d'autres  secrets  ,  donna  l'idée  de 
nruUiplier  un  tableau  ou  un  dés- 
ira par  les   e^tanipes.  I^'orfèvre 
florerttin  ,'qui  gravoit  sur  ses  ou- 
'Tra*^e*j  sfaper^çut  que  lé   soufre 
•^onSa  cfcint  il  ^isoit  usage  mar-, 
•qnoit   i\Hn%    ses, \. empreintes  Tes 
.  même*  qbosçs  que   la   gravure , 
par  le  mojen  du  uohr  quelle  sau- 


MASO  ^^i 

tre  àvoit  tiré  des  tàilîès.  Il  et 
quelques  esslis  qui  lui  réussirent. 
Un  autre  orfèvre  de  la  ménïe 
ville ,  instruit  de  cette  découver- 
te ,  grava  plusieurs  planches  des-» 
sinées  par  Sadro  Botticello.  Le» 
Italiens  donnèrent  k  cette  gra- 
vure le  nom  de  Stampa  ,  tiré  du 
verbe  stampare ,  qui  signifie  im- 
primer ;  et  de  Stampa  ,  les  Fran- 
çais formèrent  le  mot  d'estampe. 
André  Manteigne  grava  aussi 
d'après  ses  ouvrages.  Cette  in- 
vention passa  en  Flandre  ;  Martin 
d'Anvers  et  Albert  Durer  forent 
les  premiers  qui  en  profitèrcfUt  ; 
ils  produisirent  une  infitiité  de 
belles  estampes  au  burin  ,  qui 
firent  admirer  par  toute  l'Europe 
leurs  noms  et  leurs  tsflens ,  û.é\Si 
connus  pour  la  gravure  en  bois. 

*  I.  MASOÎV  (sir  Jean)  célèbre 
homme  d'état.  d'Angleterre  ,  nék 
Abingdon  au  comté  de  Berks  y 
élève  du  collège  de  Toutes-les- 
Amesk  Oxford,  obtintla  faveiu*  de 
Henri  VlU  d'Angleterre,  qui  le 
chargea  de  plusieurs  ambassades, 
et  le  nomma  membre  du  conseil 

Êrivé.  11  fut  encore  en  place  sous 
douard  VI ,  et  réussît  a  s'y  sou- 
teïçr  spus  le  règne  de  Marie.  En- 
finla^-rëine  Ehzabeth  le  nomma 
trésorier  de  sa  maison  ;  il  eut  en- 
core la-  place  de  chancelier  de 
l'université  d'Oxford^.  Sa  maxinoe 
favorite  étoit  «  qu'il  ne  falloit  ni 
rien  dire  ni  rien  taire.  »  11  mourut 
en  i566.      , 

♦  IL  MASON  (  Framçois  )  ,  sa- 
vant théologien  anglois,  né  ver» 
1 566  au  comté  de  Durham  ,  mort 
k  Oxford  au  collège  de  Merton  , 
il  fut  nommé  en  iSqç)  au  rectorat 
d'Oxfortau  comté  de  SufTolck,  et 
ensuite  chapelain  du  roi  Jac- 
ques I*',  puis  archidiacre  de  Nor- 
fôlck.  Ce  savant  ecclésiastique  est 
auteur  d'un  livre  célèbre  intitulé 

*  yîrûJiciai  eçclesiœ  Ahglicm  y  que 


^    a^a  MASO 

Lindstiy  à  trnduît  en  anglais ,  et 
auquel  il  a  ajouté  dans  sa  traduc- 
tion des  notes  et  une  préfftcéi 

*in.  MASON  (Jeafti,  de 
VVater-Stratford,  près  Buckin- 
gham  ,  e'nthousiaste  anglais  , 
mort  eti  i6g5  ^  d*aburd  séduit 
par  la  doctrine  de  Calvin ,  se 
persuada  et  persuada  même  h 
plusieurs  autres  qu'il  ëtoit  le 
prophète  Elie ,  destiné  à  .procla- 
met  la  sentie  du  Messie  et  le 
glorieulc  état  du  Millenium, 

*  IV.  MASON  (  Jean  ) ,  théolo^ 
gien  écossais  ,  mort  en  1763  , 
reçu  maître-ès-arts  daDs  une  uni- 
versité d'Ecosse  ;  â  donné  un  pe- 
'  tit  livre  d'éthique  ,  intitulé  Con- 
voissance  de  soi-même ,  qui  a 
été  réimprimé  plusieurs  fois.  Cet 
ouvrage  a  serVi  de  canevas  k  Car- 
raccioïi,  pour  son  livre  intitulé  De 
iti jouissance  die  soi-même.  IK 
Cinquante  -  deux  discours  pour 
f usage  pratique  des  /ami lies  , 
2  vol.  iti-8°.  Ce  sont  des  lietix 
communs  qui  ne  sont  point  rache- 
tas par  le  style.  TII.  Essai  sur  té- 
locution  ,  in-8".  Ouvrage  où  Tau- 
tcor  développe  quelques  vues 
iiouvelles.  IV.  Deux  essais  sur  le 
pouvoir  de  la  poésie  ,etdu  nombre 
dans  la  prose  ,  in -8®.  V.  Déjense 
simple  et  modeste  du  christia- 
nisme ,  in-80.  Mason ,  dans  celle 
matière  ,  n'a  pas  profité  de  tous 
ses  avantages  et  ne  répète  guère 
que  ce  que  l'on  a  dit  cent  ibis 
avant  lui.  VI.  L'écolier  et  le  pas - 
Jeur,  ou  Chemin  poUr  tous  les 
deux  de  la  perfection  et  de  luti- 
lité  y  in- 12.  Ouvrage  pliis  édifiant 
que  bien  fait. 

/♦  V.  MASON  (  Guillaume  ) , 
poëte  et  théologien  anglais ,  fils 
d'un  ecclésiastique  du  comté 
d.'Yorck,  élève  du  collège  de  St.- 
Jean  à  Cambridge ,  mort  en  1797^ 
9i  publié  un  povme  intitulé  Isis. 


Mi  iVarton  'y  qui  vît  àMs  cet  6ii^ 
vrage  une  injure  contre  Tuni-^ 
Versité  d'Oxfofd  ,  y  répondît  pai' 
un  autre  poème  »  intitulé  Lé 
triomphe  dlsis.  £n  17549  Mason 
prit  les  Ordres  ,  et  fut  nommé 
chapelain  du  roi  ,  Curé  d' Aston  , 
bénéfice  considérable  au  comté 
d'Yorck,  enfin  grand-chantre  dt 
la  cathédrale  d'Yorck  ;  et  ses  fonc- 
tions dirigeant  ses  idées  vers  là 
musique  ,  il  composa  un  ouvrage 
sur  cet  art.  Le  poëté  Grajr  lé 
nomma  un  dé  ses  exétuteors  tes^ 
tamentaires  ;  et  Màson  à  écrit  la 
Vie  de  son  ami ,  et  publié  ses 
Lettres  \  il  a  même  composé 
Vépitaphe  qu'on  lît  sur  le  tombeau 
de  Gray  ,  à  l'abba^é  de  West- 
minster. Dans  la  guerre  d'Amé^ 
riquè  ,  Masôh  embrassa  a\e<i 
beaucoup  de  chaleur  le  parti  qu'on 
apneloit  dés  patriotes  ,  et  sa  con^ 
ooite  dans  cette  circbustahce  lé 
fit  rayer  de  la  liste  des  chapeiaios 
du  rbi.  Cet  auteur  a  laissé  plu-* 
sieulrs  oiivrâses.  I.  Elfridaei  Ca^ 
ractacus  ,  aïeux  drames  dans  la 
manière  des  GrëCs.  On  lés  regardé 
comme  ce  qu'il  à  fait  de  mieux. 

II.  Le  jardin  anglais  ,   poëme*. 

III.  Une  Traductiou  en  vers  du 
poëme  français  de  Dufrêsnoj  f 
intitulé  l'Art  de  la  peinture  ,  avec 
des  notés  très  précieuses ,  que  sLr 
Josué  Rejruôlds  y  a  ajoutée^j 

*MAS0TTI  (Fi*anç6is),|p'aml 
orateur  du  18*  siècle ,  né  a  Vé* 
rone  le  4  octobre  i6çfy  ,  eiii-^ 
br^sa  IWdre  des  jésuites  en 
1733  ,  et  ne  cessa  pendant  40  aoà 
de  se  livrer  à  la  prédicatioii ,  qn^ii 
exerça  alvcQ  succès.  Il  mourut  à  Bo* 
logne  le  16  décembié  1778.  Ma- 
so tti  a  laissé  des  Sermons  publiés 
k  Venise  en  1769,  3  vol.  in  4**>  *og* 
mentes  de  quelques  Discours  y,  dé 
Panégyriques  y  et  de  quelques  Con* 
sidérations  pour  les,  ecclésiasti^ 
ques  ;^  réimprimées  k  part  k  Toxiai 


MASO 

eo  177S.  Ses  sermons  lès  plufi 
jreinarquabîes  sont  eevx  sur  l'a- 
teilié  ,  les  ootiversfttîons  ^  les 
^  mo&ors^  lesÎBCréd^es ,  les  esprits 
forts,  etc* 

*  i.  MAS'OUD  ,  fils  <ki  sûlten 
Ibrahim  ,  itri  succéda ,  Tan  4^' 
ée  Pbégrre ,  àsns  la  soiiT€«*ahxité 
ûe  Gazneh  «t  des  provinces  qui 
dépendoient  de  oe  ro[faume.  A 
peme  eut-il  vntis  ordre  aux  aiHaii^s 
lès  plus  pressantes ,  qpo'il  envoya 
&es  forcés  cofisi^^ables  dans 
l^indensitaû  pour  se  réintégrer 
dans  }a  possèssitdn  descduquétes 
ape  soé  père  f  ayoit  faites.  T<ywt 
te  séaiitit  sans  r^siiTtaiace  ,  et  le 
trésor  du  montfrc^e  s'enfla  consi- 
d^rtfblemem  'Ûè  la  dépouille  des 
peuples  sèutirds.  Mas'duil  se  ren^ 
ililt  successivietiieiyt  mtihre  de  tout 
l-tfrndoustau ,  excepté  le  ro;yaunte 
-àe  Dékan  ,  et  mourut  k  Sahot , 
dont  il  avoit  fait  la  capitale  de  soù 
vaste  empire  ,  après  aS  années  é^e 
règiïé ,  cti  5ô8  de  l'hé^iré  ;  il  avoit 
20  an^  9  et  laissa  rempire  k  son 
ms  ahié ,  qui  ne  régna  qu'un  an  , 
et  périt  ae  la  main  cie  Scbah 
Arââïi ,  s^  firère  puîné. 

*  II.  MAS'OUD  fut  le  second 

rince  qtië  les  graiids  niireht  sur 
trdtte  de  Dehly  ,  l'an  64o  de 
îikëgire,'ap?ès'ayôir  fait  périr  Bé- 
tiîfki  Schan  leur  souverain.  11 
"ffiassa  subitement  d'une  étroite 
ptiséh  à  ée  rang  éliervé ,  «t  pén- 
Ca^  ië^  qtiatre  premières  années  se 
tchidtirsit  en  priUde  juste  ,  bob  , 
gi^féiiXy  en  un  mot  en  pritide 
élevé  à  Técolé  du  malheur.  Mais 
î^eiitôt,  par  les  fiipestes  effifets  de 
Ih  prasf^erîlé  sur  une  a  me  foible 
tet  sur  un  caractère  indécis ,  la 
jgraudeur  et  Tadulation  étèigni- 
tent  éufm  ses  vertus  ;  il  se  péné- 
ttn  malheureusement  de  ridée 
pernicieuse  dite  le  despotisme  est 
Icoinpargnte  nisë^aràblè  du  scep- 


MASQ 


373 


tre,  qu'il  fallott  fkxoèt  se  faine 
craitiare  que  se  faire  aimer ,  et  il 
fat  tyran;  mais  une  dure  expé- 
rience'lui  apprit  enfin  qu-il  s'étoit 
trompé.  Les  fers ,  spos  le  poids 
desquels  il  s'étoit  farmé  aux  ver- 
tus ,  devinrent  le  ehâtiment  àa 
ses  crimes.  Les  grands  de  rem- 
pi  re  lé  reptongèfetit  dans  la  pri- 
son dont  ils  ravoient  tiré  quatfte 
âhs  ett[Uelques  ^n<iis  auparavant. 
Il  ne  survécut  que  fort  peu  de 
temps  ^  sa  disgrâce ,  et  mourut 
la  Méffifé  an^ée  tJ44*  ^Siou  oncle  lui 
sâcoéd^.  > 

t  M^ASQDï:  DE  FER  (le).  C'est 
:sous  ce  nom  que»  Fou  désigne 
un  prisonnier  inconnu  ,  envoyé 
dans  le  plus  grand  secret  aa 
ciiâteau  de  Pignerol ,  et  de  Vk 
transfêré  aux  îles  Sainte-Margue- 
rite,. C'étoit  un  homme  d'une 
taille  ^u  -  dessus  de  l'ordinaire  , 
et  três-l)ien  lait.  Sa  peau  étoit 
un  peu  brune' ,  mais  iort^douca^ 
et  n  irv^it  autant  de  soiu  de  lia 
conrserver  dans  cet  état  que  la 
femme  k  plus  coquette.  Son  plus 
erand  goût  étoit  pour  le  Imge 
fin  ,  pour  les  dentelles ,  pour  les 
colihchets.  Il  jouoit  de  la  guitare» 
et  paroissoit'  avoir  reçu  une  «<•• 
celleme  éducation.  Il  intéressoit 
par  l'e  s^l  son  de  su  voix,  ne  se 
plaignant  jamais  de  son  état ,  et 
ne  faissimt    point    entrevoir    oe 

rf'il  éti>it.  I^us  les  maladies  où 
avoit  besoin  du  tuédepin  uu  du 
cfhÎMirgiiein ,  et  datis  les  vo^^rges 
qute  ses  diâérefute^  trauslatioiic 
lui  o<^casiôhtièrcmt ,  il  portoU  im 
masque  de  velours,  dont  la  nien- 
tomnére  avbit  des  redscrts  d'a- 
cier «  qui  lUi  laisso^ent  la  liberté 
de  matigcr  et  de  boire.  On  avait 
ordre  de  Ic  tlier,  s'il  se  décoii- 
vrbit  ;  ittàià ,  lorsqu'il  étoit  seul , 
il  pouvbît  ^e  démasquer  :  et  alors 
il  s'aïiiu^oit  h.  s*arracher  le  poil 
d^  la  barbe- a v^  des  pincettes  d'u«* 


a94  MA'SQ 

cier.  Il  resta  à  Pîgnerol  jusqu'à 
ce  aue  Saint-  Mars ,  officier  de 
counauce ,  con;imandant  de  ce 
château,  obtint  la  lieutenance 
de  roi  des  lies  de  Lérins.  Il  le 
mena  avec  lui  dans  cette  solitude 
^maritime,  et  lorsqu'il  fut  fait 
gouyemeur  de  la  Êastille,  son 
captif  le  suivit,  toujours  masqué. 
U  fut  logé  dans  cette  prison  aussi 
bien  qu'on  peut  l'être.  On  ne  lui 
refusoit  rien  de  ce  qu'il  dem an- 
doit  ;  on  lui  donnpit  les  plus  riches 
babits,  on  lui  faîsoit  la  plus  gran- 
de chère ,  et  le  gouverneur ,  qui 
lui  parloit  toujours  chapeau  bas , 
s'assejoit  rarement  devant  lui.  Le 
marquis  dé  Louvois,  s'étant  rendu 
à  Sainte  -  Marguerite  ,  pour  le 
voir  avant  sa  translation  a  Paris , 
lui  parla  avec  une  considération 

3ui  teiioit  du  respect.  Ce  qui  re- 
ouble  Tétonnement ,  c'est  que , 
quand  on  l'envoja  aux  iles  Sainte- 
Marguerite  ,  il  ne  disparut  dans 
l'Europe  aucun  homme  considéra- 
ble. Ce  prisonnier  Tétoit  sans 
doute  ;  car  voici  ce  qui  arriva  les 
premiers  jours  qu'il  tut  dans  l'ile. 
Xte  gouverneur  mettoit  lui-même 
le^  plats  sur  sa  table ,  et  ensuite  se 
retiroit  après  l'avoir  enfermé.  Un 
jour  il  écrivit  avec  un  couteau 
sur  une  assiette  d'argent ,  .et  jeta 
l'assiette  par  la  fenêtre  vers  un 
bateau  qui  étoit  au  rivage  ,  pres- 
qfue  au  pied  de  la  tour.  tJn  pé- 
cheur ,  a  qui  ce  bateau  appar* 
tenoit  ,  ramassa  Tassiette  et  la 
rapporta  au  gouverneur.  Celui- 
G\  j  étonné ,  demanda  au  pêcheur  : 
«  Aves^vous  lu  ce  qui  est  écrit  sur 
cette  assiette  ?  Et  quelqu'un  l'a- 
t-il  vue  enti*e  vos  mains  ?  —  Je 
ne  sais  pas  lire ,  répondit  le  pê- 
cheur :  je  viens  de  la  trouver , 
personne  ne  l'a  vue.  »  Ce  paysan 
lut  retenu  jusqu'à  ce  oue  le  gou- 
verneur fut  bien  informé  qu'il 
n'avoit  jamais  lu ,  et  que  l'assiette 
u'avoit  été  vue  de  personne.  «  Al- 


MâSjQ 


1 


lez,  lui  dit-il,  vous  êtes bienbeii* 
reux  de  ne  savoir  pas  lire  !  »  « . .  Lia 
Grange  -  Ghancel  raconte  ,  dans 
une  lettre  ïk  l'auteur  Ae  l'Année 
littéraire  ,  que  ^  lorsque  Saint- 
Mars  alla  prendre  le  Masque  de 
Fer  pour  le  conduire  a  la  Bastille, 
le  prisonnier  dit ksoiï conducteur: 
«  Est-ce  que  le  roi  en  veut  k  ma 
vie  ?  —  JVon  ,  mon  prince  ,  ré- 
pondit Saint-Mars  ,  votre  vie  est 
en  sûreté;  vous  n'avez  qu'a  vous 
laisser  conduire.  »  J'ai  su ,  a joute- 
t-il ,  d'un  nommé  Dubuisson  , 
caissier  du  fameux  Samuel  Ber- 
nard (  qui ,  après  avoir  été  quel- 
ques années  à  la  Bastille  ,  fut 
conduit  aux  îles  jSainte.  -  Mar- 
guerite }  ,  qu'il  étoit  dans  une 
chambre  avec  quelques  «utre$ 
prisonniers  ,  précisément  au- 
dessus  de  celle  qui  étoit  occu- 
pée par  cet  inconnu  :  que ,  par  le 
tuyau  de  la  cheminée ,  ils  pou- 
voient  s'entretenir  et  se  corn? 
muniquer  leurs  pensées  ;  mais 
que  ceux-ci  lui  ayant  demandé 
pourquoi  il  s'obstinoit  k  leur  taire 
son  nom  et  ses  aventures  ,  il  leur 
avoit  répondu  que  cet  aveu  lui 
coûteroit  la  vie  ,  ainsi  qu'k  ceux 
auxquels  ^1  auroit  révélé  son  se- 
cret. »  «Toutes  ces  anecdotes 
prouvent  que  le  Masque  de  Fer 
étoit  un  prisonnier  de  la  plus 
grande  importance.  Mais  qui  étoit 
ce  captif  ?  Ce  n'étoit  pas  le  duc 
de  Beaufort  :  nous  l'avons  prouva 
dans  son  article.  Ce  n'étoit  pas 
le  comte  de  Yermandois ,  comme 
le  prétend  l'auteur  des  Mémoire^ 
de  Perse.  Cet  écrivain  sans  aveu 
raconté  que  ce  prince,  fils  légitimé 
de  I^uis  XIV  et  de  la  duchesse 
de  La  Vallière  ,  fut  dérobé  à  la  ! 
connoissance  des  hommes  par  4 
son  propre  père  ,  pour  le  punir 
d'un  soufflet  donné  a  monseigneur: 
le  dauphin.  «  Comment  peut-on, f 
dit  un  nomme  d'esprit ,  imprimer! 
«ne  fable  aussi  grossière?  Ne  saiw 


MASQ 

on 'pas  que  le  comte  de  V/rman- 
dois  mourut  au  canip  devant  Dix- 
mude  en  i683  ,  et  lut  enterré  so- 
lennellement à  Arras  ?  Le  dauphin 
«voit  alors  22  ans.  On  ne  donne 
des  soufflets  à  uii  dauphin  en  au- 
cun âge  ;  et  c'est  en  donner  iin 
bien  terrible  au  sens  commun  et 
h.  la  vérité  ,  que  de  rapporter  de 
pareils  contes.  »  On  a  cru  aussi 
que  ce  prisonnier  mystérieux  étoit 
le  surintendant  des  nnances  Fouc- 
quet  ;  mais  celui-ci  fut  constam- 
ment détenu  dans  sa  prison  de 
Pignerol  et  y  mpurut  au  mois  de 
mars  1680.  D'ailleurs ,  auroit-on 
marqué  tant  de  déférences  et  de 
respect  pour  un  ministre  disgra- 
cié ?  Auroit  •  on  employé  tant  de 
précautions  pour  dérober  au  pu- 
llic  les  traits  et  l'existence  orun 
homme  qui  avoit  été  jugé  et  con-* 
damné  publiquement  ?  On  a  con- 
jecturé qu'il  étoit  le  duc  de  Mont- 
mou&,lîJs  naturel  de  Charles  II, 
roi  d'Angleterre  ;  mais  ce  duc  fut 
décapité  à  Londres  >  en  plein  jour, 
aa  mois  de  juillet   i685.   Cette 
opinion  ,     soutenue  par  Saint- 
Foix  ,  a  été  solidement  réfutée 
dans  le  Journal  encjclopédic[ue 
par  le  P.  Griffct  et  par  Voltaire. 
Un  a  dît  encore  que  le  prisonnier 
étoit  le  secrétaire  du  duc  de  Man- 
foue  ;  mais  cette  conjecture  est 
Irop  absurde.  Peiidant  les  débats 
qui  s'élevèrent  à  ce  sujet  entre 
Saint  -  Foix  et   le    P.    Grifiet , 
Louis  XV ,  a  qui  le  régent  avoit 
transmis  le  secret ,  dit  plusieurs 
fois  ces  mots  :  «  Laissez^les  dis- 
puter ,  personne  n'a  dit  encore  la 
vérité  sur  le  Masque  de  Fer.  »  Le 
même  roi  dît  k  de  La ,  Borde  : 
«  Vous  voudriez  bien  que  je  vous 
dise  quelque  chose  à  ce  sujet  ;  ce 
4;|ae  vous  saurez  de  plus  que  les 
autres ,  c'est  que  la  prison  de  cet 
ttfôrtuné  n'a  fait  tort  à  personne 

3 n'a  lai.  »  La  première  époque 
e  la  détexilion  dû  l'homme  au 


MASQ  575 

M^souë  de  Fer  ,  d'après  le  rap- 
prochement  de  plusieurs  faits , 
doit  être  postérieure  à  Tan  1666", 
et  antérieure  a  1671.'  Il  fut  alor? 
emprisonné    à    Pignerol  ,    sous 
-4a  garde  de    Saint  -  Mars ,  qui ., 
pendant  quelques  absences  ,   fut 
remplacé     par     Rosargps.     Aa 
mois  de  novembre  i685 ,  le  gou- 
verneur  des    îles     Sainte  -  Mar- 
guerite étant  mort.  Saint- Marf 
lut  nommé  a  cette  place  ,  y  fit 
bâtif  nne  prison ,    et  au    moig 
de  mars  1687  ,  son  prisonnier  Jr 
fut  transféré  ;  il  y  séjourna  onze 
ans.  Le  18  septembre  1698  ,  il  fi^t 
conduit ,  en  litière ,  k  la  Bastille  , 
par   Saint  -  Mars  ,      qui  venoit 
d'être  nommé  gouverneur  de  cette 
forteresse.  Le  lundi  19  novembre 
1 703  ,  le  jSrisonnier ,   après  un^ 
maladie  qui  n'eut  que  quelques 
heures  de  durée  ,  mourut  et  fut 
enterré  dans  le  cimetière  de  la 

raroisse  Saint  -  Paul.  On  prit , 
sa  mort ,  autant  et  peut  -  être 
plus  de  précautions  qu'on  en  avoit 
pris  dans  le  cours  de  sa  vie  pour 
qu'il  ne  restât  aucun  indice  de  soa 
état.  Son  acte  mortuaire  parte  le 
nom  supposé  de  MàrchialL  O4 
y  déguisa  son  âge,  en  lui  don-^ 
nant  45  ^^^  environ  ;  et  avant  dé 
mourir  ce  prisonnier  avoit  déclara 
au  chirurgien  de  la  Bastille  qu'il 
crovoit  avoir  60  ans.  -Dans  la 
cramteque  des  curieux  ne  vinssent 
le  déteri^er  pour  examiner  les 
traits  de  son  visage ,  on  le  défor-^ 
ma ,  mutila  ,  ou ,  suivant  Sainte 
Fdfx ,  on  lui  coupa  la  tête  et  on 
mit  une  pierre  k  s% place;  Il  «uroit 
pu  écrire  ,  tracer  sur  quelques 
vétemens  ,'  sur  les  usteptsiles  k 
son  usage  ,  sur  les  âiurs  ou  portes 
de  sa  prison  ,*  quelques  particu- 
larités sur  son  état  ,  y  eacher 
quelques  papier  ;  on  cfépava  sa 
chambre ,  on  en  regrattav  et  blan- 
chit les  murailles  «ït  le  plafond  ; 
on  en  visite  i|oi|peusement  touji 


376        MàSO  masq 

lès  côînà  et  )*e(ioin& ,   biï  hrùïâ  J  celte  eiîstetice  fit  ^nsévetîe  cfsrflji. 
tous  les  liiigès  et  vètemeâs ,  et    les  voiles  les  plus  ëpais  du  mys- 
tère. A  râpoui  de  eette  ûDîmoti 


bh  fondit  toute  rarg^eâteriè ,  tous 
tés  bijoux  dont  il  s*étôit  âervi. 
Do  enleva  lé  feuillet  du  registre 
^e  la  Bastille,  qui  cônstàtoit  son 
cntrëé  dans  cet!»  forteresse  > 
qubiqiie  ce  feuillet  ne  contînt  rîeû 
qui  ))ût  faire  cônfnôître  le  jpri^oti- 
nîer.  On  eh  a  conserve  une  copie  ; 
a  la  colonne  des  noÀis  et  qualités 
on  lisôit  :  a  ancien  prisonnier  de 


les  qualités.  »  Â  la  Colonne  ,  date 
de  leur  entrée,  étoient  ces  mots  : 
«  il8  septembre  1698  ,  a  trois 
lieures  ajpr^s  midi.  »  A  celle  dés 
inotiis  de  détention  ,  ceux-ci  : 
«(  on  ne  Ta  jamais  su.  »  Enfin,  à 
la  Colonne  observations,  se  troù- 
yoient  ces  mots  :  <(  c'est  le  fa- 
meux homme  au  masque  que 
personne  n'a  jamais  su  ni  connu.  » 
Il  faut  le  dire,  ce  soùt  les  soins 
minutieux  ,  les  précautions  nom- 
i^reuses  et  excessives  ,  employés 
par  Lo^îs  XlV  et  ses  agens  pou&r 
cacher  la  vérité  k  son  siècle  et  "k 
la  postérité  ,  qui  l'ont  fait  décou- 
vrir. Ces  soins ,  ces  précautions 
sont  encore  le  plus  fort  argument 
(^nt  se  servent  ceux  qui  pensent 
jgue  le  prisonnier  masqué  etoit  un 
n*ère  ae  ce  monarque.  Il  falloit 
des  intérêts  de  la  plus  haute  im- 
portance,  une  couronne  à  dépen- 
dre contre  Içs  atteintes  pré^u- 
xnables  de  celui  qui  y  ayoit  «les 
droits,  pour  mettre  en  usâ^e  tant 
de  mystère.  Lèuis  XI V  ^toit  trop . 
moral  pour  faire  péHr  un  com- 

rtiteur  et  un  irère  ,  tt'op  attacha 
son  autorité  sUpréme  "pour  la  , 
'•lui  céder.  Dans  ces  dispositions , 
conformes  l&  son  caractère  connu, 
4)6  monarque  ne  devpit  point  tenir  ; 
une  autre  conduite.  Il  laissa  Texis- 
lence  k  celui  qui  poiiyoit  lui  dis-  ' 
puter  le  trônei  mais  il  voulut  que 


appui  ae  ceue  ûpinioti 
qui  eîst  àujptird!^ni  la  plus  finéné- 
rialement  admise, et  ^m  ejrpliqoe 
lottt  ,  il  faut  fournir  des  faits 
avortés  par  l'histoire^  qu*Anne 
d'Autriche  ,  mère  de  Louis  XlV  , 
étoit  fort  galante  :  elle  a  voit  eu 
pour  amans  ,lMonsieur,  frère  du 
roi  son  époiît,  le  duc  de  Buckin^- 
ham  ,  le  duc  de  Montmoren  cy  , 
le  cardinal  Mazarin  ,  etc.  Depuis 
ï6i5,  époque  de  son  mariage âVe^ 
Louis  XÏIi ,  elle  resta  jusqu'en 
1648  satis  faire  d*fenfant  ;  ce  roi , 
sombre  et  jaloux  ,  irrité  contre 
elle  au  point  de  la  priver  de  ses 
domestiques  ,  et  ae  vouloir  hi 
répudier  ,  passa  dôu^e  années 
sans  partager  Sou  lit  ;  3  h*en  vînt 
là  que  par  suite  d'une  iutrîgue 
de  courtisans  ,  et  ,  de  cette  réu- 
nion un  peu  foi'cée  ,  haquit  Louis 
XÏV.  Il  est  très-vra«embiaf>îe 
qu'une  femme  galante  ^  pétïtiaut 
ce  long  intervaue  de  disgracfe  lét 


de  l'éloi^nèment   de  SUn  éprou^t, 
aituu  accoucher  secrètement  d'uh 
enfant.  U  faut  aussi  i'apprdcher 
Une  circonstance   rapprortée  par 
fautear  dès  anecdotes  defs  rehies 
et  régentes  de  France.  Autie  ,  hi 
veille  de  sa  mort ,  parla  en  parti- 
culier au  roi  Louis  XlV  et  au  ifàt 
d'Orléains    ses    dèut   'fit$  ,  leirr 
donna   des   bbnseifs   prbphes    h 
maintenir  Ik  paix  da^s  hi  htaisofi 
royale ,  et  dit  an  roi  ,  d'un  t<m  1 
terme ,  «  fkites  Ce  tfue  fie  vous  tti 
dit  ;  je  vous   le  dis  lètiCorfe  .  fe 
saint  Sacrement  sur  mes  lèvres. 
Ajoutons    que  Ce    ftft  a-près  la 
mort  de  Sa  nVèi-e,  arrivée  en  i^dd, 
Tor^quie  Louis  XlV  ,  débar^as^ 
du  Cardinal  Mazafrfh  et  de  Fout- 
quét ,  U^eut  ipto  de  méuagânafêtt^j 
à  garder,  et 'C;omménCa  à  végnerl 
par  lui-même  ,  qu'eSt  fctëe  V^o-1 
que  de  la  â^eution  de  ^i'boilfitriQLl 
au  ^ukâqcte.  Ces  ua^ods  ^'i 


MASQ 

à  eMiBS^  oui  sont  cQnteuQe9  dauc 
le  Joi)n:i9u .  4?  D^joi^ca  ,  publié 
paur  k  p.  Griffer ,  dai^  te  vol.  4» 
au  jQumd  des  gens  du  inonde  > 
publié  en  Allemagne,  et  notam- 
pientdansla  Dissertait  ion  histori- 
^U!9  e(  critiquée  sur  ri^omme  9m 
masque  de  l<çr,  publiée  en  itqo  , 
et  formaat.  la  9*  livraison  de  U 
Ba&tiUe  dévoilée  ,  dissipent  les 
4outes  ,  fixent  l'opinion  sur  Tétat 
du  prisonnier  masqué  y  et  prou- 
vent qu'il  nç  pouvoit  être  qu'un 
irère  de  Louis  JI^IV  ;  mais  il  reste 
d'autres   doutes'  k  éelaircir.  ,C«r 
prisonnier  étoit-il  frère   cad^t  » 
îrère  iumeau ,  frère  aîn^  de  ce 
roi?  On  a  soutenu  s.ucisessivement 
ces  trois  systèmes.  Étoit-il  fils  du 
cardinal  Mazarin  ou  du  duc  de 
PuçlÛBgham  ?  L'une   et  Ttutre 
opinion  ont  été  émises  ;  mais  l*o- 
pmion  la  plus  vraisemblable ,  et 
appuyée  de  probabilités  plus  dé- 
.  ciftives  ,  est  celle  qui  est  adoptée 
par  l'auteur  de  la  dissertation  ci* 
dessus  xité«.  Il  établit  aase^  bieti 
wie  le  prisonnier  masqué  étoit 
Aère  aîné  de    Louis   XkW  »  fik 
d'Anne  d'Autriche  et  du  duc  de 
Buckingbikm  ;  mais  »  bous  devons 
le  dire  ,  l'auteur  a  prouvé  bien 
plus  solidement  que  ce  prisonnier 
ctoit  frère  aîn^  de  Louis  JCIV»  et 
lik  d'Anne.  c^Autricbe  ,  qu'il  n'a 

Srouvé  que  son  père  étoit  le  duc 
e  Buckingkam.  (  Foyez  Anne 
fi'AoTRicHE,  n<>  XI;  MAzi.BiN, 
BuCSIMGHAlC,  n<'ll.  ) 

^  MASQUEUER  (  Nicolas- 
François^osepb  )  ,  dit  le  jeune  , 
jp^veur  lillois ,  fils  d'an  simple 
jardinier,  devint  un  des  élèves 
distingués  de  l'école  gratuite  de 
dessin  .jde  Lille.  MasqueHer  né 
dans  le  hameau  de  Fiers ,  sur  la 
route deToumaj ^ le  i o décembre 
1760,  se, rendit  à  l'âge  de  20  ans 
à  Paris ,  oii  il  apprit  la  gravure 
Mttâ  Maa^uelier  rainé,  éditeur 


MASQ  477 

dç  h  magnifique  g^Wwe  de  Flq* 

rence ,  et  placé  au  rang  d^s  prfi^ 
miers  graveurs.  L(s  principaux 
o<^vrag«9«Qnnu4  de  Af^saueher  le 
jeune  sontt  quatre  grandes  pUn*^ 
ches  capitales  pour  1^  grand  et 
magnifique  muséum  dis  MH»  Bp*' 
bilUrd  ;  savoir ,  I.  Un  Intérieur  iU 
corps-de*gar4e  hcJUmMSyd'sipvé» 
Palamède*  It.  César  jeâtint  des 
fleuri  sur  le  tombeau  if  Alexandre^ 
d'après  Le  Bourdon,  lll.  l»*Extr4^ 
me-anclion  ,  d'après  Jouvenet. 
IV.  Un  Christ  à  la  colonue  ^ 
d'après  une  esquisse  trèiî^impaiv 
faite  de  Le  Sueur.  V^  JDiJf^rentes 
éoux'/brêes  pour  la  même  colhc^ 
tion,  VI.  Plusieurs  Jàas^reliefs  ^ . 
plafonds ,  camées ,  pour  la  ^ale*- 
rie  de  Florence^  Il  a  aussi  gravé  de 
très-jolie^  vignettes ,  d'apfès  Mo- 
rean  ,  Barisier ,  etc.  Plusieiirs  de 
ces  vixnettes  omenjt  la  belle  édi- 
tion de  Racine  par  M.  GeoUhïi, 
Masquelier  le  jeune  n'étoit  pas 
seulement  boa  graveuif,  ilae^ 
sinoitbien,  et  réusaissott  sur-tout 
dans  les  têtes  d:'expressiou.  An 
eraypB,  comme  au  burin,  il  avoit 
un  talent  particulier  pour  repré- 
senter les  pieds  et  ks  mains.  Cet 
artiste  travailloit  a  qn  sujet  de 
la  galerie  de  Florence  ,  La  chaS" 
tetéàe  Joseph^  d'après  Piètre  de 
Cortdilie  ,  lors4]ue  la  mort  le 
frappa  le  ao  juin  1809^  La  plan- 
che en  étoit  presque  terminée  , 
et  répond  k  ce  qu'il  a  fait  de 
mieux»  On  assure  qn'il  a  fait  àes 
ouvrages  majeurs  sur  lesquels  dtw 
artistes  moins  modestes  que  lui 
ont  m^is  leurs  noms.  H(»€  sgOé\,, 
Tuht  aher  honores.  ^^  le  con- 
seiller d'état  Lescallier  ,  préJ:bt 
maritime  du  Havre  ,  lui  9V0tt 
confié  plusieurs  planches  de  son 
grand  Focobulatre  de  marine.  )1 
en  parle  dans  différons  endroits 
de  son  ouvrage  ,  comme  d'un 
habile  graveur  de  marines,  et  re- 
vient eneoie  sur  l'éloge  du  mo- 


anS  MASS 

deste  artiste  dans  sou  Tmté  da 
gréement. 

MASQUIÈRES  (  Françoise  )  , 
fille  d'un  maître  -  d'hâtel  du  roi , 
morte  à  Paris  en  1728,  lit  son 
occupation  de  Têtu  de  dès  belles- 
lettres  ^  et  particulièrement  de, la 
}>oésie  française  ,  pour  laquelle 
elle  avoit  du  goût  et  du  talent. 
Ses  ouvrages  poétiques  ,  qui 
8^  trouvent  dans  un  Nomeau 
choix  de  poésies^  .I7i5  ,  in-12  , 
sont^,  I.  Description  de  là.  ga- 
lerie de  Saint*  Clpud.  II.  Ori^ 
gine  du  luth.  III.  Une  Eléeie , 
etc.  Sa  versification  a  de  la  dou- 
ceur ;  mats  elle  est  foible ,  et  of- 
fre peu  d'images. 

*L  MASSA  (Nicolas), médecin 
et  audtomiste  très-renommé  dans 
le  16*  siècle  ,  mort  a  Venise  ,  sa 
ville  natale /en  iSôg,  si  l'on  en 
juge  par  une  épitapJbe  gravée  sur 
so|i  tombeau ,  est  parvenu  d'er- 
reurs en  erreurs  à  une  réputation 
méritée    sous     divers    rapports. 
Freind    et  Astruc  l'ont  regardé 
comme  ayant  perfectionné  la  mé- 
thode de  guérir  les  maladies  vé- 
ixériennes  par  Je  mojren  du  mer- 
cure ,  et  le  placent  après  Carpi ,  a 
qui  l'on  doit  la  première  décou- 
verte de.  ce  traitement.  Ses  ouvra- 
.  ges  sont ,  I.  Liber  de  morbogal- 
ïico. ,  auquel  on  a  joint  à  la  der- 
nière édition  de  Venise  ,  de  po- 
tes tate  lierù  indici ,  de  cognitione 
salsœpanliœyde  radicibus  Chinœ» 
Venetiis  ,  i532  ,    lôSg  ,  in-4**  ; 
Xiugcluni,  1554)  in-8*>  ;  Venetiis , 
]50O7in-4°*  li*  -dnatomiœ  liber 
introductorius  ,  Venetiis,   i5^6, 
1539,  i559  )  in-4°.  III.  Epistola^ 
mm  medicinalium  tomusprinms , 
ibid   1542  ,  in-4**  ;  tomus  alter  , 
ibid ,  1 55o ,  in-4'*  1  ^^s  deux  tomes 
ensemble^  Lugduni,  i557,  ^ï^-fol.  ; 
Venetiis,  ,i558  ,  in-4'*.  IV.  Exa- 
rnen  d&  venœ  sectione  ^  et  san- 


MASS 

guinis  missione  in  fobrihiis-  eié 
humdrum  putntudine  ùrtis ,  ac  iH 
aliis  prœter  naturam  affectibuSf 
Venetiis,  i56o ,  i568,  in-4**. 

*  n.  MASSA  (Antoine)  , 
jurisconsulte  du  16*  siècle ,  né  ^ 
Gallèse ,  dans  le  voisinage  dcr 
Roi)[ie  ,  écrivit  contre  l'uôage  dé- 
sastreux du  duel,  et  traduisit 
quelques  Opuscules  dePlutarque. 
On  a  encore  de  lui  De  origine 
et  rébus  Faliscorum  ,  où ,  en  trai- 
tant des  guerres  que  ces  p<;uple9 
soutinrent  contre  les  Romains ,  il 
parle ,  d'après  les  anciens  histo-" 
riens  les  plus  accrédités ,  ded 
premiers  habitans  de  ces  con-* 
trées. 

*in.  MASSA  (Jean-André)  , 
né  dans  le  Modénois ,  passa  ea 
Sicile  dans  son  enfance ,  s^y  fît 
jésuite,  et  y  mourut  le  3o  dé- 
cembre 1708.  On  a  de  lui  ,  I.  La 
Sicilia  in  prospettiva  ,  Palerme  , 
1709,  2  vol,  m-4®.  II.  Isagoge 
cîd  Historiam  setcram  Siculatn 
P.  Octavii  Cajetani  ^.  •/, ,  Pa- 
normi,  1707 ,  in-4^.  lie  P*  Massa 
fut  l'éditeur  de  cet  ouvrage^ 


I.  MASSAC  (Raimond  de), 
médecin  d'Orléans  du  i6*  siècle  » 
s'occupoit  autant  des  belles-let- 
tres que  de  sa,  profession.  On  a 
de  lui ,  I.  Pœan  ÂureUanus  \  c'est 
un  poëme  considérable  ,  inséré 
dans  le  Recueil  des  Poèmes  et  Pa- 
négyriques de  la  ville  d'Orléans  , 
1646,  m-4'*.  Il  y  célèbre  l'heu- 
reuse température  du  climat  d'Or- 
léans, et  fait  l'éloge  du  collège 
de  médecine  et  des  médecins  qui 
s'y  sont  distingués  par  leur  science 
et  leurs  talens.  II.  Pugœ ,  sive  de 
lymphes  Pugiacis  libri  duo ,  cunt 
notis  J,  Le  Vasseur^  Paris ,  i5^. 
C'est  un  poëme  sur  la  fontaine 
minérale  de  Pou  gués,  à  deux 
[  Jiçïies  de  Wfiver5.  —  Charles 


X 


BilÀSS 

llàsSAfs,  fîU  de  Tautear,  l^  tru'^ 
duit  envers  français ,  Paris,  i6o5  , 
iii-8«. 

♦II.  MASSAC'(Jean-Baptîste), 
habile  peintre  en  miniature ,  ne 
k  Paris  en  1687  ,  et  mort  en 
septembre  17&7.  La  collection  des 
Estampes  de  la  grande  galerie  et 
dés  appartemens  de  Versailles  a 
été  faite  sur  la  copie  des  origi- 
naux de  Le  Brun  par  Massac ,  et 
gravée  sous  sa  direction  par  les 
plus  habiles  graveurs  de  ce  temps. 

t  IIL  MASSAC  (  Pîerre-Lonis- 
Raim(5hd  de  )  ,  né  dans  l'Agénois 
le  25  août  ijaB  ,  mort  en  1780  , 
suivit  quelque  temps  la  profes- 
sion d'avocat,  et  a  laisse  quel- 
ques ouvrages  d^écônomie  et  de 
i'urisprudence  estimés.  Ce  sont', 
.  Recueil  d'instructions  et  d'a^ 
musemens  littéraires  y  Amster- 
dam (Paris) ,  1765,  in- 12.  IL  Mé- 
moire sur  la  manière  de  gouver- 
ner les  abeilles  y  1766,  in- 12. 
lil.  Autre  sur  la  qualité  et  f  em- 
ploi des  engrais  y  1767,  in- 12. 
L'auteur  publia  une  seconde  édi- 
tion dé  ces  deux  Mémoires  sons 
le  titre  de  Recueil  ^instructions 
économiques  y  1779  >  in -8»,  IV. 
Manuel  des  rentes  y  lyyjy  et 
1783 ,  in-8».  V.  Traité  des  imma- 
tricules, 1779,  in-8».  VI.  Dis- 
cours eîMemoires  relatifs  à  Vagri- 
culture ,  Paris,  i753,în-i2. 

♦  MASSiEUS  (  Chrétien  )  , 
surnommé  Cameravenus ,  k  cause 
da  long  séjour  qu'il  lit  à  Cam- 
brai,  né  à  Wariveton  en  i4(>9>' 
entra  dans  la  congrégation  des 
clercs  de  la  vie  commune,  en- 
*  seigna  les  humanités  a  Gand  ,  de 
là  se  rendit  k  Cambrai  ,  oh  il 
•lerça  le  même  emploi  depuis 
i5o9kisqu'ii  sa  m9vt,  qui  arriva 
en  i:>46k  Nous  avons  de  lui, 
L  Une  Grammaire  latine  y  An- 
v«rs  y  i5S6  9  in  <>  4**  Despautère 


BIASS"  «79 

prétendit  qtie  Massaeus  avoit  pillé 
dans  sa  Grammatistice  y  et  le 
traita  fort  durement.  Massaeus  lui 
répondit  solidement,  mais  avec 
autant  de  modération  que  Des-; 
pautère  l'avort  attaqué  avec  em- 
portement.-U.  Chronicorumnuil" 
tiplicis  historia  utriusque  testa» 
Menti  lib,  JOC,  Anvers,  i54o , 
in-folio.  Cette  Chronique  est  es- 
timée. On  dit  que  l'auteur  j  em* 
ploya  cinqi^ame  ans.  Il  a  mis  k 
la  tête  un  Calendrier  égyptien  , 
hébraïque ,  macédonien  et  rorà  ain , 
qui  montre  qu'il  étoit  versé  dans 
les  mathématiques  aussi  bien  que 
dans  l'histoire  et  les  belles-let- 
tres. 

\ 

*  SïASSALSKI  (  le  prince  de  ) , 

évéque  de  Visna,  dernier  mâle 

d'une  des  plus  anciennes  familles 

de  Lithuanie.   Comme   membre 

de  la  diète  de  Grodno ,  il  annonça , 

le  i5  septembre  1795,  que  les 

états  désiroient  dissoudre  ta  coi>- 

fédération  deTurgovitz,  qui  s'é- 
*-.:♦  i" A __A._u_..-.  ^1» -. 


qui  en  préparoi 
par  Fappni  qu'elle  donnoit  a  la 
Russie.  Malgré  cette  conduite , 
on  le  crojoit  généralement  vendu 
k  cette  puissance ,  et  ce  fut  lui  en 
effet   que  l'on   chargea  neu   de^ 


surrection  qui  éclata  k  Varsovie 
contre  les  Ausses  et  leurs  parti- 
sans, il  fut  arrêté  et  accusé  de 
trahison.  En  mai ,  le  peuple  de 
manda  sa  mort.  Le  27  juin,  som 
procès  n'étant  pas  encore  fait , 
on  l'arracha  de  prison,  et  on  le 
pendit  devant  le  palais  de  Briihl^ 

♦  MASSANIELLO  ou  Anewo 
(  Thomas  ) ,  pécheur  napolitain, 

2ui,  en  i()46>  causa  une  révolte 
ans  cette  ville.  Il  pai\iut  k  tor- 


aSo 


MA.SS- 


mer  une  émeute,  qui  sertît 
projets.  Il  souleva ,  à  roccasion 
des  impositions ,  plus  de  ciu* 
qu9^te  mille  hommes  du  peuple, 
àli|  tête  desquels  il  s'empara  de 
rai^torité  et  gouvernft  avec,  un. 
despotisme  de  terreur  pendaàt 
dix  jours.  Il  fut  tué,  et  son  eorp« 
jeté  dans  un  fossé  .^ 

MISSARI- ANNiBAL  (  Lucio  ) , 
célèbre  peintre  de  Bologne  ^  mort 
en  i635 ,  à  64  ans ,  enrichit  de  ses 
tableaux  les  égliiïes  et  les  cbuvens 
de  sa  patrie. 

t  MASSARIA  (Alexandre), 
célèbre  médecin ,  natif  die  .Yi- 
cence  ,  pratiqua  son  art  k  Venise , 
et  renseigna  à  Padoue ,  où  il  mou- 
rut le  1 7  octobre  iSgS,  dans  un  âge 
avancé,  ftfassaria  étoil  singulière- 
ment attaché  à  la  doctrine  de  Ga- 
lien ,  et  disoit  qu'il  aimoit  mieux 
errer  avec  cet  ancien  que  d'avoir 
raison  avec  les  modernes.  Il  a 
laissé  un  grand  nombre  d'ouvra- 
ges, entre  autres,  I.  De  p^ste  ^ 
Venise,  1679,  in  4'*«  H.  Disputa- 
tiones  duœ,  quarum  prima  de 
soopis  mittendi  sanguinem  infer-^ 
bvibus  ,  altéra  de  purgatione  in 
TfwrborumpnncipÏQy  Lyon,  1622, 
in-4***  Le  traité  de  la  saignée  fut 
regardé  comme  un  chef'-a œuvre  ; 
il  y  détaille  savamment  les  cas  où 
elle  convient ,  et  ceux  où  elle  est 
nuisible.  III.  Practica  medicay 
Venise,  16-ia.,  in-iôlio. 

t  MASSÉ  (Jean  -  Baptiste)  , 
peintre  du  roi.,  né  à  Paris  le  39 
décembre  1687  ,  mort  le  u6  sep- 
tembre 1 769  ,  exceUoit  dans  la 
miniature.  Le  recueil  d'estampes 
représentfint  la  gi  aUde  galerie  de 
Versailles  et  les  deux  salons  qui 
raccompagnent ,  peints  par  Le 
Brun  ,  iut  ^^i/i4?  par  Massé  ,  et 


frayé  sous  ses  jeux  par  les  plus 
abiles  maîtres.  Cette  collection 


MASS 

parut  ett  1753  ,  in-fol. ,  avee  tmè 
explication ,  în-d''.  Il  a  gravé  lui- 
même  le  portrait  de  Marie  de*Mé- 
dicis  ,  qiu  est  à  la  tête  du  recueil 
d'estampes  d'après  les  tableaux 
dé  Rubens.  Voyez  Mage. 

MASSEVILLE  (Louis  Ï^Va- 
VASSEUR  de  ) ,  né  à  Mpntcbonrg 
au  diocèse  de  Cou  tances  ,  mort 
k  Vaïognes  en  1753,  k  86  ans  , 
après  avoir  publie  VHistoire  som- 
maire de  Normandie  ,  en  6  vol. 
in-ia  ,  1698  et  1704  :  ouvrage  foi- 
blement  écrit ,  mais  rare  et  utile. 
Il  faut  y  pour  l'avoir  complet  » 
qu'il  soit  accompagné  de  tJSlat 
géographique  de  IVormandie  , 
Rouen,  172^,  a  vol.  in-ia,  Mas- 
seville  avoit  fait  encore  le  Nobi- 
liaire dé  Normandie  ;  mais  sur 
les  instances  d'un  directeur  qui 
craignoit  qu'il  n'eût  fia  Hé  ia  va- 
nité pu  prodigué  le  mensonge  ,  il 
jeta  son  manuscrit  s^u  feu  dans  sa 
dernière  maladie. 

t  MAS..SIEU  (GuiUaiuiie), 
membre  de  racadémie  des  belles- 
lettres  et  de  l'académie  iran- 
çîiise ,  né  à  Caèi^  le  i3^vril  ^665  , 
vint  achever  •  ses  études  k  Pa- 
ris, et  entra  chez  lea  jés^îtes• 
Il  en  sortit  dan^la  ^uite  ,  pour 
suivre  avec  plu&  de  liberté  le  goût 


L'abbé  Massieu  \  profond  dans 
la  connoissance  des  langues  an- 
ciennes,  fut  nommé  ,  en  1710, 
professeur  en  langue  grecque  au 
coHcge  royal ,  place  qu'il  remplît 
avec  distinction  jusqu^à  sa  mort, 
arrivée  à  Paris  le  27  septembre 
}yi'x*  Les  dernières  années  de 
sa  vie  furent  triïte»  pour  lui , 
et  l'auroieut  été  bien  davantage  , 
s'il  n'avoit  été  philosophe.  Il  eiri 
deux  cataractes  qui  le  rendirent 
eatièrement  aveugle*  Quand  au 


■    '     MASS 

botrt  de  trois  ^sms  dbs  furent 
parvenues  au  poiat  d«  maturité 
nécesAaire  pour  Fopération,  il  se 
coDtenla  d'avoir  par  ce  moyen 
recoitvfé  im  ctii  qui  sufiisoit  k  ses 
tcaTaux.  il.  ne  pal  se  résouàxe  à 
sacrifier  encoce  six  semaines  ou 
deux  iitois(  de  temps  poar  le  se- 
cond ,  «  qu'il:  tenoit  ,  disoit-il  , 
en  réserve,  et  comme  4ine  res- 
source cosifee  de  nouveaux  mal- 
heurs. 1»  On  a  de  lui,  i.  Pliisietu-s 
savantes  DUsertations  ,  dans  les 
Mémoires  de  l'académie  des  ins- 
criplâoos.  il.  Une  belle  Préface 
a  la  tête  des  Couvres  de  Toucreil, 
<kmt  il  donna  une  nouvelle  édi- 
tion en  17^1 ,  %  vol.  ÎB-4^.  111. 
Il  ^voit  entrepris  une  Tmtktction 
iie  Pindape ,  ftvec  des  Notes  ;  mais 
U  n'en  a  donné  que  six  odes ,  tra» 
dmtos  avec  Ibiblesse.  IV.  Histoire 
de  la  poésie  française ,  Paris  ,  ■ 
1739  ,  in- 19  ,  pabiiée  avee  nno 
prélaee  par  son  disciple  de  Sacjf  , 
lils  du  célèbre  avocat  ait  conseil. 
Le&  redierolbas  curieuses  dont  elle 
est  remplie  et  l^iézante  sim- 
plicité (SU-  syle  rcMident  cet  ou- 
vrage^ao^si  utile  qu'agréable.  V. 
Un  Poëme  latin  sur  le  café ,  que 
l'abbé  d'OHvet  a  publié  dans  son 
recueil  de  qoelqueis  poètes  latins 
modernes.  L'ouvrage  de  Pabbé 
Massieu  ne  dépara  point  .^  cette 
colleetion. 

t  ï-  MASSILLON  (Jean  -  Bap- 
tiste),  fils  d'un  notaire  dllières 
en  Provence ,  né  en  i663  ,  entra 
en  16S1  dans  la  Cpngrégation 
de  rOrateôre,  oii,  salivant  Bos- 
suot  y  ont  obéiasoit  sans  dépen- 
dre, pour  se  soumettre  à  une 
règle  plus  austère.  L«ts  agrémens 
d^  son  esprit ,  l'enjauement  de 
son  caractère ,  un  ioi^ds  de  po- 
ï)iAs&é  Eoe  et  affectueuse ,  lui  ga- 
gnèrent tons  les  cœurs  dans  les 
villes  oi|; on. l'envoya;  mais,  en 
plais^i;!  9kux  gens-  du  monde  ;  il 


MASS  aSr  ' 

déplut  \k  ses  confrères.  Ses  talens 
lui  avoient  fait  dos  jalou^i  ,  et  Tair 
de  réserve  qu'il  prenoit  avec  eux 
passoit  pour  Iterté.  Ses  supérieurs 
lui  ayant  soupçonné,  pendant  son 
cours  d«  régence ,  des  intrigaes 
avec  quelques  femmes  ,  cherchè- 
rent à  l'éloigner  de  la  congréga- 
tion. On  prétend  qu'il  la  quitta 
en  èï£et  pour  aller  s'ensevelir  dans 
Tabbave  de  Sept  -  Fonds  ,  où  il 
passa  quelques  mois.'  Mais  il  ren- 
tra bientôt  après  dans  l'Oratoire. 
11  fit  ses  premiers  essais  de  Fart 
oratoire^  k  Vienne ,   pendant  c^\\ 

λrofessoit  la  théologie.  JL'oraison 
unèbi*ede  Henri  de  Villars,  ar- 
chevêque de  cette  ville  ,   obtint 
tous  les  suffrages.  Ce  succès  en* 
gagea  le  P.  £fê  La  Tour ,  alors 
général   de   sa   congrégation  ,  à 
rappeler  à  Paris.  Il  eut  beau  ré- 
pondre que  sdn  talent  et  son  in- 
clination l'éloigaoient  de  la  chaire, 
il  fallut  obéir  à  son  supérieur. 
Lorsqu'il  eut  i^it  quelqtie  séjour 
dans  la   capitale  ,  le  P.    de  La 
Tour  lui  demanda  ce  qu'il  p«u-  . 
soit  des  prédicateurs  qui  brilloient  > 
sur  ce  grand  théâtre.    «  Je  kup 
trouve  ,  répondit-il ,  bien  de  l'es- 
prit et  du  talent;  mais  si  je  prê- 
che ,  je  ne  prêcherai  pas  comnte 
eas.»  Il  tint  parole,  il  prêcha  ,  et 
il  s'ouvrit  une  route  nouvelle.  Le 
P.    Bourdatoue   fut   excepté  du 
nombre  de  ceux  qu'il  ne  se  p#a- 
posoit  point  d'imiter.  S'il  ne   le 
prit  P9S  en  tout  pour  son  modèle, 
c'est  que  son  génie  le  povtoil  h 
un  autre  genre  d'éloquence,  il  se 
lit  donc  une  manière  de  compo- 
ser: qu'il  ne  dut  qu'à  lui-même  , 
et  qui  parut  supérieure  k  celle  df» 
Bourdaloue.   La   simplicité  tou- 
chante et  le  naturel  de  l'oratorie» 
sont,  ce  semble  (dit  un  homme 
d'esprit),  pjus  propres  a  foire  en- 
trer d«ns    l*ame   les  vérités   du, 
c^ristijanisme    que  toute  la  dia- 
lectique du  jésuite*  La  logique  de 


/ 


âfis 


MASS 


rEvdQgîle  est  dans  nos  cotûté  :  t 
c'est  là  qu'on  doit  la  chercher.  | 
Les  raisonnemens  les  plus  pres- 
sans  sur  les  devoirs  indispensa- 
bles d'assister  les  malheureux 
ne  toucheront  guère  celui  oui  a 
pu  voir  souffrir  son  semblable 
,  sans  en  être  émU.  Une  ame  ii^- 
seusible  est  un  clavecin  sans  tou- 
ches, dont  on  chercheroif  en 
"^ain  a  tirer  des  sOns.  Si  la  dia- 
lectique est  nécessaire ,  c'est  seu- 
lement dans  les  piatières  de 
dogme  ;  'ïnais  ces  matières  sont 
plus  faites  pour  le^  livres   que 

Sour  la  chaire ,  qui  doit  être  le 
léâtre  des  grands  mouvemens, 
et  son  pas  de  la  discussion.  On 
sentit  bien  la  vérité  de  ces  ré- 
flexions lorsqu'il  parut  k  la  cour^ 
Après  avoir  prêché  son  premier 
Avent  k  Versailles  ,  il  reçut  cet 
éloge  de  la  bouche  même  de 
Louis  XIV  :  «  Mon  père ,  quand 
j'ai  entendu  les  autres  prédica- 
teurs ,  j'ai  été  très-content  d'eux. 
Pour  vous  ,  toutes  les  foia^  que 
je  Vous  ai  entendu ,  j'ai  été  très- 
mécontenjt  de  moi-mem,e.  »  Mas- 
,  sillon^  préchant  devant  le  même 
monarque ,  resta  un  instant  sans 
Se  rappeler  de  la  suite  de  son 
discours.  «Remettez-vous,  mon 
père ,  lui  dit  W  roi  ;  il  est  bien 
juste  de  nous  laisser  le  temps 
de  goûter  les  belles  et  utiles  cho- 
ses que  vous  nous  dites.  »  La 
première  fois  qu'il  prêcha  son 
fameux  sermon  du  petit  nombre 
des  élus,  il  y  eut  un  endroit 
oit  un  transport  de  saisissement 
s'empara  de  tout  l'auditoire.  Pres- 
que tout  le  monde  se  leva  k 
moitié  par  un  mouvement  in- 
volontaire. Le  murmure  d'accla-  ^ 
mation  et  dcsui^rise  fut  si  fort, 
qu'il  troubla  l'orateur  :  ce  trou- 
ble ne  servit  qu'ji  augmenter  le 
pathétique  de  ce  morceau.  Mais 
bien  rarement  Massillon  prend 
UfiÊ  altitude  aussi  fière ,  un  ton 


MASS' 

si  niâlé,  un  langage  si'  foft  àa« 
dessus  des  embellissemens  du 
style.  On  est  frappé  ,  dans  la  ' 
lecture  de  ses  discours ,  d'un  mor- 
ceau qui  paroit  offrir  l'espèce 
{>ropre  de  ses  beautés  dans  tout* 
eur  perfection  ;  c'est  le  tableau 
de  la^  mort  du  pécheur,  dans  le' 
sermon  qui  porte  ce  titré.  «  Alors 
le  pécheur  mourant  ne  trouvant 
plus  daps  le  souvenir  du  passé 
aue  des  regrets  qui  l'accaMent  » 
dans  tout  ce  ^ui  se  passe  k  ses 
jeux  que  des  unages  qui  l'afilî-'*' 
gent,  dans  la  pensée  de  l'avenir 
que  des  horreurs  qui  l'épouvan* 
tent  ;  ne  sachant  plus  k  qui  avoir 
recours ,  ni  aux  créatures  qui  lui 
échappent,  ni  au  ^onde  qui  s'é- 
vanouit, ni  aux  hommes  qui  ne 
sauroient  le  délivrer  de  Ifi  mort  » 
ni  au  Dieu  juste  i^*i\  regarde 
comme  un  ennemi  déclaré  dont 
il  ne  doit  plus  attendre  d'indui- 

fence  ;  il  se  roule  dans  ses  propres 
orreurs;^il  se  tourmente  '  pour 
fuir  la  mort  qui  le  saisit  ^  il  sort 
de  ses  yeux  mourans  je  ne  sais 
quoi  de  «ombre  et  de  farouche  ;  il  * 
pousse  du  fond  de  sa  tristesse  des 
paroles  entrecoupées  de  sanglots; 
et  on  ne  sait  si  c'est  le  désespoir 
ou  le  repentir  qui  les  a  formées. 
Il  jette  sur  tm  Dieu  crucifié  des 
regards  haffreux  ;  il  en\te  dans 
des  saisissemens  où  l'on  ignore 
si  c'est  le  corps  qui  se  dissout  oa 
l'ame  qui  sent  l'approche  de  son 
juge  :  enfin ,  au  milieu  de  ses 
tristes  efforts ,  ses  jeu3t  se  fixent , 
ses  traits  changent  j  son  visage  se  • 
défigure ,  sa  botichc  livide  s'en-" 
tr'ouvre  d'elle-même  ,  tout  son 
corps  frémit  ;  et  par  ce  demicK 
travail  de  la  douleur,'  soi^  ame 
s'arrache  de  ce  <;orps  de  boiie, 
tombe  entre  les  mains  de  Dieu  , 
et  se  trouve  seule  aux  pieds  du 
tribunal  redoutable.»  Toutes  les 
beautés  de  la  diction  se  mêlent 
ici  k  la  vigueur  du  tableaU/  Qusk 


MASS 

rieh«  dcTeloppement  !  quelle  lia» 
iûie  gradation  1  comme  tous  les 
traifs  s'agrandissent  en  s'unissaotl 
quel  savant  mélange  del^rdiesse 
et  d'élégance  dans  le  styï^  l  quel, 
aduiiraole  Contraste  entre  ces 
expressions  pleines  d'art  et  <le 
talçnt  tont  ensemble  i  «  11  se  rolïle 
dans  ses  propres  horreurs  ;  il 
sort  de  ses  yeojc  ^mourans  je  ne 
sais  quoi  de  sombre  et  de  farou- 
che ;  il  pousse  du  fond  de  sa  tris- 
tesse desjparoles  entrecoupées  de 
sanglots ,  etc.  v^Etla  sublime  sim- 
phcité  des  derniers  traits  :  «Son 
ame  infortunée  s'arrache  de  ce 
corps  de  boue,  tombe  entre  les 
mains  de  Dieu ,  et  se  trouve  seule 
aux  pieds  du  tribunal  redouta- 
ble. j>  Ce  qui  surprit  sur-tout  dans 
le  P.  Massillon  ,  ce  furent  ces 
peintures  du  monde  si  saillantes , 
si  fines  ^si  ressemblantes.  On  lui 
demanda  où  un  homme  ,. cou- 
sacré  Gonune  lui  à  la  retraite, 
a  voit  pu  les  prendre  ?  «  Dans  le 
cœur  Bumaii^,  répondit-il^  poar 
"peu  qu'on  le  sonde,  on  y  dé- 
couvrira.le  germe  de  tontes  les 
passions. •«•  Quand  je  fais  un  ser- 
mon ,  disoit-il  micore ,  j'imagine 
qu'on  me  i)onsulte  sur  une  afSôre 
ambiguë.  Je  mets  toute  mon  ap- 

{>lication  à  décider  et  à  fixer  dans 
e  bon  parti  celui  qui  a  recours 
a  moi.  Je  l'exhorte ,  je  le  presse, 
et  je  ne  le* quitte  point  qu'il  ne 
se  soit  rendu  à  mes  raisons.  *»  Sa 
déclamation  ne  servit  pas  peu  à 
ses  succès.  11  nous  semble  le  voir 
dans  nos  chaires ,  disent  ceux  qui 
^  ont  eu  le  bonheur  de  l'entendre , 
avec  cet  air  simple ,  ce  matntien 
modeste  f  ces  yeax  humblement 
baissés ,  ce  geste  négligé ,  ce  ton 
aâfectueux ,  cette  contenance  d'un 
homme  péuét^'é ,  portant  dans  les 
espntsles  plus  brillantes  lumières, 
et  dans  les  cœors  les  monvemens 
les  plus  tendîmes.  Le  célèbre  comé- 
dien Baroa.,  l'j^yant    rencontré 


MASS 


285 


dans  une  maison  ouverte  aux  gens 
^e  lettres ,  lui  dit  :  «  Continuez  y 
mon  père, a  débiter  comme  vous 
faites  ;  vous  avez  une  manière  qui 
vous  est  propre,,  et  laissez  les 
règles  aux  autres.»  Au  sortir 
d'un  de  ses  sermons ,  la  vérité 
arracha  à  ce  fameux  acteur  cet 
aveu  humiliant  pour  sa  profes- 
sion :  «  Mon  ami ,  dit-il  k  un  dç 
ses  camarades  qui  l'avoit  accom- 
pagné, voilà  un  orateur»  et  nous 
ne  sommes  que  des  comédiens.  » 
En  1704,  le  P.  Massillon  parut 
pour  la  seconde  fois  k  la  cour,  et 
j  fut  trouvé  encore  plus  éloquent 
que  la  première.  Louis  XIY,  après  - 
lui  avoir  témoigné  sa  satisfaction, 
ajouta  du  ton  le  |>lus  gracieux  : 
«  Et  je  veux ,  mon  père ,  vous 
entendre  tous  les  deux  ans.  »  Des 
éloges  si  flatteurs  n'altérèrent 
l^ointsa  modestie.  Un  de  ses  con- 
Irères  le  félicitant  sur  ce  qu'il  ve- 
noit  de  prêcher  admirablement , 
suivant  sa  coutume  :  «Eh!  lais- 
sez, mon  père,  lui  répondit-il ,  le 
diable  me  l'a  déjk  dit  plus  élo- 
quemmentque  vous.  »  Les  occ;i-> 
pations  du  ministère  ne  l'empê- 
chèrent pas  de  se  livrer  k  la  so- 
ciété; il  oublioit  a  la  campagne 
qu'il  étoit prédicateur,  sans  pour- 
tant blesser  la  décence.  S'y  trou- 
vant chez  M.  de  Crozat ,  celui-ci 
lui  dit  uki  jour  :  «  Mon  père , 
votre  morale  m'elfraie  ;  mais  vot re- 
façon de  vivre  me  rassure.  »  Son 
esptit  de  philosophie  et  de  conci- 
liation le  fit  choisir,  dans  les  que- 
relles de  la  constitution,  pour  rac- 
commoder le  cardinal  de  Noailles 
avec  les  jésuites.  Une  réussit  qu'à 
déplaire,  aux  deux  partis  ;  il  vit 
qu'il  étoit  plus  facile  de  convertir 
des  pécheurs  que  de  concilier 
des  théologiens.  Le  régent,  ins- 
truit par  lui-môme  de  son  mérite, 
le  lioinraa,  en  171 7,  à  l'évôché  de 
■Clermont.  Il  n'auroit  pas  été  en 
état  de  l'accepter,  si  Crozat  k 


a84  MÂSS 

csbdet  n'eÂt  pqjé  les  buUes.  Desr  ; 
tiqé,  l'année  suiiiiint^,  à  prêcher  ^ 
devant  Louis  XV ,  qui  n'avait  que  { 
neuf  ans  4  U  composa,  en  six  se» 
roaines ,  ces  discours  si  connus 
SQua  le  nom.  de  Petit -€:aréme. 
C'est  le  ehe^-d'œuvre  de  cet  ora- 
teur, et  celui  de  Fart  oratoire. 
Les  critiques  sévères  trouvèrent 
dans  le  PetU-Capéme  un  défaut 
qu'ils  reprochent  en  général  a  tous 
les  discours  de  MassUlon  :  c'est  de 
n'offrir  souvent  dans  la  même 
page  qu'une  seule  idée ,  variée  par 
toutes  les  richesses  de  l'expres- 
sion, mais  qui ,  ne  sauvant  pas  Tu- 
niibrmité  dulond ,  laissent  un  peu 
de.  lenteur  dans  la  marche.  On  a 
faitJa  même  eritiquede  Sénèque , 
et  avec  plus  de  justice,  parce  qu'il 
fflitigue  d'autant  plus  son  lecteur , 
qu'on  sent  qu'il  a  ramassé  avec 
effî!>rt  ce  qu'il  répand  avec  abon- 
dance. Mas^illon  ,  au  contraire , 
né  avec  un  génie  plus  éloquent 
et  plus  facile  ,  semble  ne  présen- 
ter en  plusieuft  manières  les 
vérités  moraks  quo  par  la  crainte 
de-  ne  pas  les  graver  s^ssez  £9rte- 
ment  dans  Ta  me  de  ses  auditeurs. 
Parmi  ces  vérités  importantes  , 
on  remarque  eellerci  «(  Que  ce  ne 
saut  pas  les  souverains  ,  mais  la 
loi  qui  doit  régner  sur  les  peu- 
ples }  qu'ils  n'en  sont  que  les  mir 
ni&tres  et  les  dépositaires  »  que  les 
peuples  les  ont  fai^ ,  pai:  l'ordre 
de  Dieu ,  tout  ce  qu'ils  sont ,  et 
qu'ils  né  doivent  être  ce  qu'ils  sont 
que  pour  les  peuples  i  que  les 
souverains  deviennentmoins  puis- 
tans  dès  qu'ils  veulent  l'être  plus 
que  les  lois  ,  et  que  tout  ce  qui 
rend  l'autorité  ^çHeuse  l'énervé 
et  la  diminue.  »  jL'acadénRÔe  fran- 
çaise reçut  Massillon.  en  1719. 
Le  cardinal  du  9ois,  a  qui  il  avoit 
dpnné  une  attestation  pour  être 
prêtre,  lui  ftt  açeorder  l'nbbajre  de 
Savigny.  \J Oraimn  fumi>re  de  la 
dnchei^e  fiQrlimm  ,  en  tjaâ , 


MÂSS 

fut  le  dsmier  diseaws  qu'A  pr<^ 
nença  à  Paris.  Depuis  il  ne  sorôl 
plus  de  son  diocèse ,  où  sa  daun 
ceuF ,  sa  politesse  efr  sea  bienfaitu  - 
lui  avoient  çagnë  tous  les^  eceurs*  • 
IL  demàndoit  souvent  k  la  cour 
des  secours  pûur  l^s  indigoas , 
et  la  diminution  des  impôts  qui 
pesoiaxt  sur  là  nrevince  a' Auvev* 
gne.  |1  réduisit  a  des  sommes  mo- 
diques les  droits  exorbitans   da- 
grefife  épiscopal.  £n  dMUp  ans  il- 
fit  porter  en  secret  !2o,ooo  liv«  a 
l'Hêtel-Dieu  de  Clermont.  Ses. 
vues  pacii^ques  ne  se  maBi£sstè- 
rent  jamais  mieux  que  pendant 
son   épiscopat.  Il  se  feîsoit  ua. 
plaisiif  de  rassembler  des  orato- 
riens  et  des  jésuifees  à  sa  maisom 
dd  campagne  ,  et  de  les  îaàre 
jouer  ensembk^.  Le  cardikial  de 
Fleury  ,   qui    craignoit  que    le& 
jansénistes  ne  pussent  se  glari-  , 
jfier  d'un  si  illustre  défenseur ,  le 
ménageoit  ;   et  Massittoa  ,    saiis 
aimer  beaucoup  ee  ministre ,  avoît 
pour  lui  les.  mêmes  ménagenmiis. 
Il  disait  quel(|ue£&is  en  plaisan- 
tant sur   cette  politique    timide- 
et  réciproque  :  «  M.  le  cardipali 
et  moi  nous  nous  craignons  ibu- 
tuellement ,  et  nous  sommes  ra- 
vis tous  deux  d'avoir  rencontré 
un  poltron.  »  tl  poussa  cette  fml- 
trannerie  i  dqnt  il  convc^noil  si 
naïvement ,   jusqu'à  k'bser  cou* 
fier  son  séminaire  w^  oratoriens  » 
S9S  anciens,  confrères ,  parce  que 
le   cardinal  demanda  la   préfé<- 
rence  pour  d'autres.  Oa  pfélemL 
que  Mas^illon  crut  avoir  à  se  re-. 
pentir  de  oette  foiblesse  :  «  J'ai , 
oit-il ,   cmvert  la  porte .  à  l'igao-. 
rance  pour  avoir  la  pai«;  |au- 
rois  dû  penser  que  dans  les  pré-i 
très  l'ignorance  est  bien  plus  k 
craindre  que  les  lumières:,  m  11 
mourut   le  sft  septembre  i^tt- 
Personne  n'a   plus    louché  qufi. 
lui.  Préféraient  le  sentiment  k  tout  > 
il  remplit  l'ame  de  c;eile  émotifisi 


MASS 

et  BUlataire  qui  fait  BÎmer 

hi  Tertu.  Idées  brîliaiites;  exprès* 

lions  dioisies  ,  '  barmauieuses  ; 

«magi»  vt^es  et.  natarelles  ;  styie 

«clftir ,  pteÎB ,  nombreux  :  tel  est 

'  le  caractère  ée  réloCfuence  de 
M assilMi ,  fimr^tovrt  datis  soii  Z^- 
^U'C^ifénte,  11  sait  à  la  6ms  peu- 
«er,  ^indre  et  sentir.  0«i  a  dit 
•4x  lui  qu'il  étbit  à  Bo<u^(iaioue 
ee  que  iWeiiie  étoît  k  Corneille. 
•Pour  mettre  le  dernier  tmh  a 
mfm  élage  ,  il  est ,  de  tous  les 
-orateurs  fi*anoais ,  celui  dont  les 
-étMugMrs  font  le  phis  de  cas  , 
"quol^'ils  lui  re^ocbent ,  avec 
'«fermôntel ,  d'avoir  manqué  quel- 
^eibis  d'ëuergie  et  de  prorfon- 
«ieur.  Le  iiefv«ru  de  cet  homme 
'Çél^re  tnyus  a  dontié  une  bonne 
lédittoa  des  OEmures  de  son  on- 
î^cle,  à  Paris,  e»  ijjS^  et  1746 v, 

.  -«Il  i4  vol.  grand  to-ia  j  et  la 
^tinnes  |»etit  format.  Qici  y  trouve , 
IdifititMvent  et  un  àarême  com- 
'^lete.^  C'est  sor-toat  dans  les  ser- 
-moas  tie  morale^  tels  qœ  sont 
^j^sque  tous  ceux  de  soii  A^ent 
m,  ^  son  Carême^  qu'il  feut 
dà^etiSaitt  le  véritable  génie  de 
ftfttssillon.  Il  excelle ,  dit  d'Alem- 
^[feit ,  dans  k  partie  de  l'erateur , 
^qui  seul  peut  tenir  lien  de  toutes 
-in  a'uftres ,  ëans  cette  éloquence 
"i^i  va  droit  k  l'ame  |  mais  qui  l'a- 
ffite  sans  la  dédhirer.Il  va  cher- 
âier  «n  fond  du  eour  ces  replis 
toacltés  oh  ies  passions  s'enveiop- 
|>eutv,  let  il  1»5  dëvélc^pe  avec 
tone  otiotion  si  alSèotueuse  et  si 
^sniipe,  qu'il  subjugue  moins  qu'il 
iÉi^trâiâe»  Su  diction ,  toujours 
iftdle  9  élégante  et  pure ,  est  par- 
•fout  de«eette5im|dicité  mMesàns 
4aque)le  il  n'jr  a  ni  'bon  'goÂt  ni 
iréritabie  éloquence  :  simplicité 
l^i ,  étant  réunie  -dans  MassiUon 

'  4  d'hartiM>i}i<!  'la  plus  séduisante  et 
la 'plu»  <loa6e,,  «emprunte  encnre 
des'grftcesiiouvelles.  de  qui  met 
jb  ^làvkbk  utt  diarme  que  fait 


MASS 


385 


réprouver  ce  style  enchanteur  , 
c'est  qi/bn  sent  que  tant  de  beau- 
tés ont  coulé  de  source ,  et  n'ont 
rien  coûté  à  celui  qui  les  a  pro- 
duites. Illui  échappe  même  quel- 
quefoiS)  soit  dans  ies  expressions» 
soit  dans  les  tours  ,  soit  dans  la 
mélodie  si  tottchante  de  son  style, 
âes  négligences  qu'on  peut  ap- 
peler heureuses  ,'  parce  qu'elles 
achèvent  de  faire  disparoître  l'em- 
preinte du  travail.'  C'est  par  ûet 
abandon  de  lui  -  même  que  Mas- 
sillon  se  faisoit  autant  d'amis  que 
d^uditeurs.  Il  savoit  que,  plus 
un  orateur  partit  occupé  d'enle- 
ver l'admiration  ,  moins  ceux  qui 
l'écoutent  sont  disposés  k  la  lui 
accorder.  II.  Plusieurs  Oraisons 
funèbres ,  des  Discours  ,  ùes  Pa-^ 
négyriques  ,  qui  n'avouent  jamais 
vu  le  jour.  liK  Dix  Discours 
connus  sons  le  nom  de  Petit-Ca» 
rême*  ÏV.  Les  Conférences  eccèé^ 
siastiifues,  qu'il  fit  dans  le  sémi- 
naire dé  Satnt-Ma gloire  ,  en  arri- 
vant k  Paris  ^  eelks  qu'il  a  faites  à 
ses  curés  pendant  le  cours  de  son 
épiscopat  ;  et  les  discours  qu'il 
pronbnçoit  &  la  tète  ùti  synodes 
qu'il  assembloit  tous  les  ans. 
Dans  la  conférence  sur  Vusage 
dçs  revenus  ecchsiastiquôs ,  Mas- 
sillon  semble  prédire  au  clergé 
ce  qui  lui  est  arrivé.  Après  s'être 
élevé  contre  le  faste  qui  avilissoit 
le  clergé  ,  il  dit  que  les  Vnondains 
se  plaignent  que  les  clercs  tout 
seuls  vivent  dans  Topulencé  , 
ta^^is  "que  tous  les  auires  états 
soufrent.  L'hérésie  en  usurpant , 
lès  siècles  passés  ,  les  biens  con- 
sacrés 'k  l'Église  ,  n'allégua  point 
d'autres  prétextes.  «  Et  que  sais- 
•je,  ajouta-t-il,  si  le  même  abus,  qui 
t^gne  parmi  nous  ^  n'attirera  pas 
un  jour  k  nos  successeurs  la  mê- 
me peine.  »  V.  Des  Paraphrases 
louchamtes  sur  plusieurs  psaumes. 
Cet  écrivain  si  éloquent  souhaitoit 
qu'oaiatrodttisîien  France  l'usage 


386 


MASS 


établi  en  Angleterre  ,  de  lire  les 
sermons  au  lieu  de  les  prêcher  de 
inémoii'e  -  usage  commode,  mais 
qui  fait  perdre  a  Télaquence  toute 
SR  chaleur.  Il  lui  étoit  arrive, 
aussi  bien  qu'a  deux  autres  de  ses 
confrères  ,  de  rester  court  en 
chaire  précisément  le  liiême  jour. 
Ils  prechoient  tous  les  trois  en 
différentes  heures,  un  vendredi 
saint.  Ils  voulurent  s'aller  enten- 
dre alternativement.  La  mémoire 
manqua  au  premier;  la  crainte 
saisit  les  deux  autres ,  et  leur  fit 
éprouver  le  même  sort.  Quand  on 
demandoit  a  notre  illustre  ora- 
teur quel  étoit  son  meilleur  ser- 
mon ?  <t  Celui  que  je  sais  le  mieux, 
répondit-il.  »  On  attribue  la  mê- 
me réponse  au  P.  Bourdaloue.  Le 
célèbre  P.  de  La  Rue  pensoit 
comme  Massillon  ,  que  la  coutu- 
lue  d'apprendre  par  cœur  étoit  un 
esclavage  qui  enievoit  k  la  chaire 
bien  des  orateurs  ,  et  qui  avoit 
bien  des  inconvéniens  pour  ceux 
qui  s'y  consacroient.  (  Voyez  son 
article.  }  L'abbé  de  La  Porte  a 
recueiUi  les  idées  les  plus  bril- 
lantes et  les  traits  les  plus  saillans 
répandus  dans  les  ouvrages  du 
célèbre  évêque  de  Clermout.  Ce 
recueil  j  fai^  avec  choix  ,  a  paru  à 
Paris  en  1748,  in- 12,  et  forme 
le  i5*  vomme  de  l'édition  grand 
m-i2  y  et  le  i3*  du  petit  in-j  2  ;  il 
est  intitulé  Pensées  sur  différens 
sujet^  de  morale  et  de  piété  ^  ti- 
rées  9  etc.  «  C'est  dans  ses  ser- 
mons ,  dit  La  Harpe  ,  que  Mas- 
sillon est  au-dessus  de  tout  ce  qui 
l'a  précédé  et  de  tout  ce  qui  Va 
suivi ,  par. le  nombre ,  la  variété  » 
etrexcellepcede  ses  prédications^ 
un  charme  d'élocution  continuel , 
ime  harmonie  enchanteresse ,  un 
choix  de  mots  oui  vont  tous  au 
cœur ,  un  assèmolage  de  force  et 
de  douceur ,  un  art  de  pénétrer 
dans  les  plus  secrets  replis  du 
cQur  humain  de  manière  k  Félon-^ 


MAS^, 

ner  et  a  le  confondre,  de  Peffra  jer 
et  de  le  consoler  tour-a-tour,  de 
tonner  dans  le$  consciences  et 
de  les  rassurer  :  c'est  a  ces  tmits 
réunis,  que  les  j[uges  éclairés 
ont  reconnu  dans  Massillon  un 
hfMnme  du  tr^s-petit  nombre  de 
ceux^ue  lan^ure  fil  éloquens.  » 
On  a  publié  eft  1791  diverses 
éditions  in-8<^  et  in^i2  des  M4* 
moires  historiques  stik*  la  réçenœ 
du  duc  d'Orléans  païf  MassiUon» 
Et  parce  que  ce^préUt,  dévoué 
aux  libei^s  de  l'Eglise  gallicana, 
et  membre  du  conseil  de  cons- 
cience ,  pendant  la  régence  du 
duc  d'Orléans ,  paroît  étranger 
aux  troubles  relatifs  k  la  bulle 
unigenitus ,  il  s'est  trouvé  dans  lie 
parti  pour  lequel  elle  est  un  objet 
de  culte  un  écrivain  qui  a  ok 
que  cet  ouvrage  n!étoit  point  de 
Massillon.  On  n'a  pas  fait  atten- 
tion que  ce  fut  le  parti  du  cardi- 
nal de  Noaillés  qui  appela  k  ]|||rîs 
le  jeune  Massillon;  qu'il  ne  fut 
évêque ,  malgré  sa  grande  cél^ 
brité,  que  sous  le  régent  ;  que  les 
partisans  de  la  bulle ,  voyant  sa 
tiédeur  sur  l'objet  de  leur  litige, 
l'écartèrent  de%  faveurs  tant  que 
le  P.  Le  Teliier  eut  de  l'influenci» 
sur  la  nomination  des  évêchés; 
(ju'il  fut  encore  éloigné  des  afr 
faires  ecclésiastiques  lorsque  le 
cardinal  de  Fleurj  s'environne 
d'ecclésiastiques  qui  avoient  un 
ton  décidé  sur  ces  matières  ;  et 
que  ,  retiré  dans  son  diocèse  y  A 
témoignoit  une  égale  amitié  ,  et 
en  même  temps  ,  k  un  moliniste 
comme  k  un  janséniste.  Massiiloa 
étoit  dévoué  a  ses  devoirs ,  et  se 
croyance  étoit  pure  ;  mais  il.réur 
nissoit  ces  deux  qualités  sans  pro^ 
fesser  le  zèle  brûlant  et  persécu- 
teur des  théologiens  qni  eurent 
de  llnâuence  sous  le  cardinal  de 
Fleunr.  De  plus  habiles  critiques» 
La  mi*pe  entre  autres  ,  dans  les 
Mercuresy  ont  reconnu  raulhen* 


MASS 

tîcîté  de  ces  Mémoires.  Ijoais  XV, 
désirant  être  instruit  des  anec- 
dotes de  sa  cour  pendant  sa  mi-* 
norité,  les  demanda  à  Fauteur; 
ils  sont  écrits  avec  simplicité, 
comme  des  Mémoires  historiques; 
on  n'j  trouve  pas  Téloquence  de 
'  l'orateur  chrétien ,  parce. que  ce 
n'étoit  pas  le  cas  ;  mais  bft  y  ad- 
mire un  esprit  de  calme  et  d'ob- 
servation plutôt  que  de  critique , 
ton  qui  caractérise  le  tendre  Mas- 
siUon ,  l'orateur  du  cœur  humain  « 
Jplntôt  que  Iç  peintre  frondeur  des 
vices  de  la  cour.  Massillon  toute- 
fois s'apercevoit  de  la  décadence 
des  afiaires  <lepnis  la  mort  de 
Louis  XIV ,  et  il  donna  dans  ses 
Mémoires  des  leçons  d'une  pro- 
fonde sagesse  a  son  successeur 
Siii  n'en  profita  point.  Le  libraire 
enouard  pubhe  une  nouvelle 
édition  in-8<>  des  Œuvrer  de  Mas- 
sillon ,  digne  de  la  bonté  des  pro- 
ductions ae  ce  célèbre  orateur. 

*  n.MASSILLON  (  Joàeph),  né 
Il  Hières'en  Provence,  neveu  du  pré- 
cédent, entra  dans  la  congrégation 
de  l'Oratoire,  oh  son  application 
à  l'étude  et  la  brillante  réputation 
de  son  oncle  le  firent  accueillir 
avec  distinction.  CSelui-ci  ayant  été 
élevé  sur  le  siège  de  Clermont , 
les  supérieurs  de  l'Oratoire  en- 
voyèrent le  jeune  Massillon  dans 
cette  ville  ,  qu'il  habita  jusque 
vers  la  fin  de  la  vie  du  prélat. 
Après  la  mort  de  son  oncle,  le  P. 
Massillon  revint  h.  Paris  en  l'jêfi , 
époque  où  sa  congrégation  fut  tonr> 
nientéekToccasiondela  bulle>i/m- 
cenituSy  et  quitta  l'Oratoire.  Le  P. 
La  Valette,  général  de  la  congf'éça- 
tion ,  sentit  si  bien  la  perte  qu'il  iai- 
Soit,  que  de  son  propre  mouyemeût 
il  rétablit  sur  son  catalogue  le  P. 
Massillon,  qui  acquiesça ,  mais 
voulut  n'être  plus  de  Tordre  que 
comme  externe;  Le  P.  Massillon  a 
pi^lié  ;  I.  Lettres  à  un  évêque  sur 


MASS  287 

cette questioriy  Y a-t-il quelque  re-- 
mède  aux  maux  de  FEgUse,  1  vol. 
in-80.  n.  Lettre  t^un  ami  à  Vau-^ 
teur  de  la  dissertation  sur  la  na- 
ture et  P essence  du  saint  sacrifice 
de  la  messe.  On  a  encore  de  lui 
quelques  autres  écrits.  Beaucoup 
de  personnes  consultoiènt  le  F. 
Massillon  sur  leurs  affaires  spiri- 
tuelles et  même  temporelles.  Il 
aima  toujours  k  rendre  service,  e^ 
se  distingua  par  une  tendre  sol- 
licitude pour  les  pauvres.  Il  mou- 
rut à  Paris  le  3o  décembre  1780  , 
âgé  de  76  ans. 

t  MASSINGER  (  Philippe  ) , 
né  en  17S4  à  Salisbury ,  ou  plu*- 
tôt  k  Vvilton  ,  demeure  du  comte 
de  Pembroke  ,  au  service  duquel 
étoit  son  père  ,  fit  ses  études 
avec  succès  k  Oxford  ,  et  en  sor- 
tit pour  se  vouer  k  la  carrière  du 
théâtre  ,  oii  son  talent  ne  le  Sauva 
point  des  désagrémens  qui  y 
semblent  attachés.  Il  reste  de  lui 
18  Comédies  et  quelques  Tragé^ 
dies ,  quelques  autres  ayant  été 
perdues  par  la  négligence  de  M. 
Warbnrton  ,  qui  en  étoit  posses- 
seur; il  en  composa  quelques- 
unes  avec  les  plus  célèbres  poètes 
de  Son  temps.  Si  ces  pièces  sont 
fautives  sous  le  rapport  de  la  vrai- 
semblance ,  si  elles  blessvnt  sou- 
vent la  décence  et  la^pudeur^  elles 
sont  pleines  d'imagination ,  de 
poésie  ,  de  force  comique ,  et 
même  on  trouve  dans  toutes  un^ 
certain  but  moral  qu'elles  n^attei- 
gnent  malheureusement  qu'au 
travers  de  détails^  qui  choque* 
roient  aujourd'hui  les  oreules 
les  moins  sévères*  Ses  Œuvres 
ont  été  recueillies  en  i779>  4  ^^^' 
in-8*.  On  a  aussi  une  édition  des 
Comédies  de  Philippe  Massinger» 
accompagnées  de  notes  par  Wil- 
liam Ginord.  La  comédie  an- 
glaise ,  bien  foible  quand  on  la 
compara  k  \%  nêtre^  #f  fait  cç- 


288 


MASS 


pendant  remarquef  par  un  carac- 
tère d'originalité  souvent  bizarre, 
inais  toujours  piqdante ,  et  Mas- 
singerr,  coliteftiporam  de  SliakeS- 
pear ,  de  Johnson  ,  de  Beau- 
ifnont ,  de  FJetcher  ,  rtiérîte  plus 
de  riéputaftion  qu'il  n'en  a'  , 
mêthe  chez  ses  Concitoyens.  Mas- 
sruge^  mourut  k  SouîtnWaifk    en 

*  MASSïNl  (  Cbarïes-îgnaée  ) , 
l!»ék*CésêneIe  16  mai  lyo'i  ,  après 
's'él*e  livré  k  Fétûde  desbelles- 
lettres  et  du  droit ,  se  fixa  k  Rdhie 

Ï rendant  trois  ans  ,  et  y  exerça 
a  jurisprudence,  hè  cardinal 
Geoi'ge  Spinola ,  légat  'a  Bologtie , 
rappela  auprès  de  lui  en  qua- 
Kté  <fauditeur.  Quoique  ses  ta- 
lens  lui  permissent  de  prétendre 
k  Où  àvafncement  rapide,  il  se 
coâsacra  à  la  retraite  et  entra 
dans  fa"  congrégation  deTOraloire 
en  I  j54«ïlen  devint  un  dès  mem- 
bres lefi  plus  éclairés  et  mourut  le 
a3  riiârs  179t.  On  a  de  lui,!. 
f^itd  de!  vén.  P.  Mariano  Soz- 
zi'ni  âetr  oratorio  di  Roma ,  R orne , 
1747.  Le  cardinal  Léandre  Col- 
'loredo  l'âvoit  déjà  ébauchée  ; 
Masstnî  la  mit  dans  un  nbuvel 
ordre  et  Taclieva.  II.  Vita  del 
iV".  S.  Gesit  Cristo  es  traita  dc^ 
SS,  Ei^angeïj\  Rome,  1759.  Cette 
Yie ,  écrite  en  français  par  Le 
'ïoilmeux,  ftvoit  été  traduite  en 
italien  et  publiée  k  Rome  en  1757. 
Le  P.  Massini  retoucha  éett'e  tra- 
duction et  l'enrichit  d*un  grand 
nombre  d'observations  morales. 
III.  ritadelA\  S.  Gesù  Cristo  y 
etc. ,  conitn  appendice,  che  con- 
tiehe  i5  medit'azioni  sutla  pas- 
sione  di  Gesîi  Cristo  ,  un'  îstru- 
zione  per  àsistere  alla  santa 
'mess a  ,  etc. ,  Rome  ,  1761.  Elle 
a  été  pUisieurs  fois  réimprimée  k 
Venise,  Turin  et  ailleurs.  L'appen- 
di^futaussumprimé  kpartavocun 
Exei-cicë  abrégé  de  dévotion  pour 


maSs 

ie^  dimanches ,  etc.  tV.  Aaccoït'di 
délie  vite  de'  Santi  per  ciascun 
giorno  delV  anho  i  aile  quali  si 
premettono  la  vila  di  Gesit  CriS" 
to  ,  e  le  Jesti  mobili ,  tloitie  , 
1763  ,  i3  vol.  in- 19..  V.  Secbnifa 
raccoltn  ,  che  continue  Fappen- 
dicè  délie  vite  de*  santo  per  cias- 
cheâiin  giorno  dèlf  dnno,  Rome  , 
17^7  ,  i3  volumes  in- 12. 

MASSINISSA.  rdf.MAttirrssA. 

t  I.  MAwSSON  (Antoine)  , 
graveur  célèbre,  membre  de  Ta- 
cadémie  royale  de  peinture ,  né  k 
Thoury,  près  d'Orléans,  en  i636, 
mort  a  Paris"  eto  1700,  dessinoit 
avec  autant  de  profondeur  que  de 
corr<;ctlon.  Dans  les  sujets  nisto- 
riques,  il  savoit  rendre  avec  in- 
telligence l'expression  et  le  senti- 
ment. La  Sainte- Famille ,  d'après 
Mignard ,  et  plusieurs  amtres  gra« 
vures  de  lui ,  d'après  Rubens , 
Le  Brun  ,  etc. ,  sonttrès-estimées  ; 
mai^  son  plus  bel  ouvrage  e»  ce 
genre  est  Pestampe  des  Pèlerins 
aEmmaiis  ,  connu'e  sous  le  nom 
de  la  Nappe  de  Masson.  Cet  ha- 
bile artiste  réussissoit  aussi  bien 
dans  1«  çeiire  d*u  portrait  ^e 
dans  celui  de  Pkistoire.  Les  por^ 
traits  du  vicomte  de  Turenne,  du 
lieutenant-criminel  de  Lyon  ,  et 
sur-tout  celui  du  duc  d'Harcoort. 
dit  le  Ctidet  à  la  Perle,  sont  re- 
gardés comme  des  chefs-d'œuvre. 
Sort  bUrin  est  ferme  et  gradeiiz. 
Il  s'étoit,fait  une  manière  de  gm- 
vç^r' toute  particulière  ;  et  au  lieu 
défaite  agirsambin«urlaBl«B<^, 
iltenoitauicontraire  sa  maiii'droite 
fixe  ,  et  avec  la  main  gtfuche  il 
faisoit  agir  la  planche  ,  suivaBt4d 
sens  qu'elle  exigeoit. 

t  lï.  MASSÔN  (  Innocent  le  ) , 
chartreux,  nékNoyon  en  1628  » 
élu  général  en  1^75  ,  fit  re- 
bâtir la  grande  Chartreuse ,  qui 
avoit  été  presque  eutièrOmeiit  #é- 


t 


MA^S 

Ûmte  en  eendres.  Son  meilleur  1 
ouvrage  est  sa  nouvelle  Collection 
des  Statuts  des  chartreux:  ^  avec 
des  notes  savantes  ,  Paris  ,  lyoS, 
in-folio  ,  très-i*'are  ;  il  a  cinq  par- 
,  ties.  La  cinquième  ,  contenant  les 
privilèges  dé  Tordre  ,  manque 
quelquefois,  il  avoit  donné  ,  en 
i685  ,  r Explication  de  quelques 
endroits  dés  anciens  statuts  de 
tordre  des  chartreux,  petit  in-4**> 
q^i  doit  avoir  i66  pages.  Ceux 
qui  finissent  h  la  page  122  ne 
sont  pas  complets.  On  trouve  or- 
dinairement a  la  suite  de  cet  ou- 
Trage  une  autre  pièce  du  même  au- 
teur,  intitulée  uéux  vénérables 
PP.  visiteurs  de  la  Province  de 
N ,  in-4'* ,  sans  date.  C'est  une 
réponse  à  ce  que  l'abbé  de  Rancé 
avoit  dit  des  chartreux  dans  ses 
Devoirs  de  1^  vie  monastique. 
Masson  ni^ourut  le  8  mai  i^oS  , 
a  76  ans ,  après  avoir  été  pendant 
toute  sa  vie  ennemi  déclaré  des 
disciples  de  Jansénius ,  qui  ne 
Font  pas  épargné  dans  leurs 
écrits.     C'étoit  ,  selon   eux  ,  un 

faux 
trop 
Fie 
de  Jean  d'Aranthon  dAlex  ,  évê- 
que  et  prince  de  Genève  ,  général 
des  chartreux  ,  Lyon^  1697  , 
io-S".  IL  Annales  ordinis  cartu- 
siensis  ,  Correriae,  1687,  ^'^"^ol. 
Le  tome  premier  est  le  seul  qui 
ait  été  mis  au»  jour. 

m.  MASSON  (Antoine),  reli- 
gieux  minime,  mort  à  Vincennes 
en  1700  ,  dans  un  âge  avancé , 
se  fit  un  nom  dans  son  ordre 
par  sa  piété ,  par  son  savoir  et 
par  ses  ouvrages ,  dont  les  princi- 
paux sont ,.  I.  Questions  curieih 
ses  ,  historiaues  et  morales  sur 
la  Genèse  ,  in- 12.  11. ^Histoire  de 
Noé  et  du  'déluge  universel,  1687, 
in-12.  III.  Histoire  du  patriar- 
f/ie  Abraham  ,  1688 ,  i^-Ia,  lY» 
T.  y?^* 


MAS  S 


2«9 


Traité  des  marques  de  la  pré* 
destination ,  et  quelques  autrei 
écrits  de  piété  ,  nourris  de  pas- 
sages de  r£criture  sainte  et  des 
Pères. 

t  IV.  MASSON  (Jean) ,  minis- 
tre réformé  ,  originaire  de  France» 
retiré  en  Angleterre  ,  pour  j  pro- 
fesser en  liberté  sa  religion ,  mort 
en  Hollande  vers  1750,  est  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages.  Le» 
principaux  sont ,  L  Histoire  cri- 
tique de  la  republique  des  lettrss^  ^ 
depuis  1712  jusqu'à  1718,  en  i5 
volumes  in-12  ,  Amsterdam  et 
Utrecbt.  L'érudition  j  est  pro- 
fonde ,  mais  ennuyeuse.  Masson 
écrivoit  en  pédant.  L'auteur  da 
Mathanasius  Ta  eu  en  vue  dans 
plusieurs  de  ses  remarques.  Oa 
pou  voit  lui  appliquer  ces  vers  du 
chevalier  de  Caillj  : 

Dieu  n«  garde  4*^tre  savant 
D'one  science  si  profoa4e . 
Les  plvs  doctes^  le  plus  soavetat 
Sonties  pitts  «ottcs  gebs  du  mon  de. 

II.  Des  Vies  d'Horace ,  d'Ovide 
et  de  Pline  le  jeiuue ,  en  latin  , 
3  vol.  in-S*» ,  assez  estimées ,  on  j 
trouve  des  recherches  qui  peuvent 
servir  à  éclaircir  les  ouvrages  de  ces 
auteurs.  Dacier ,  attaqué  par  Maij- 
•son,  se  défendit  d'une  manière 
victorieuse.  Sa  défense  est  k  la 
tête  de  la  2*  édition  de  sa  traduc" 
tion  des  OËuvi^s  d'Horace.  UI.  ^ 
Histoire  de  Pierre  Bayle  et  de  ses 
ouvrages,  Amsterdam  ,  17169 
in-i2.  Elle  lui  ^jst  du  moins  coin- 
munément  attribuée  ,  quoiqu'oa 
l'eût  donnée  d'abord  k  La  Monr 
noie.  Voyez  Mabtin,  n»  XIV, 
n*  V  de  ses  ouvrages. 


1 


t   y.     MASSON    DES    GlUNGBA 

(  Daniel  If?  ) ,  prêtre  ,  né  en  1700 , 
mort  en  1760.  Les  particularités 
de  sa  Vie  sont  ignorées.  Il  a  laissé 
un  ûuvra|[e  ^ttit^lé  Le  philosç* 

»9 


'MÀS'S 


^5y?Aft.  mod^^ie ,  ou  XJp^rédule 
'  cçfidaMnc  au  tribunal  de  sa  rai" 
mfh  j ,  Paris  1739  , ,  iixr  1 3  ^  réim- 
primé eu  1705 ,  avec  des  «ddî- 
tioos  considérables.  Son  stjle  est 
un  peu  aâecié. 

^  t.Vî.  MÂSSON  (ï^.  T.),  de 
paris  ,  trésorier  de  France  ,  mort 
sur  îa  fin  du  i8*  siècle ,  est  auteur 
dé  plusieurs  ouvrages ,  entre  au- 
tres ,  d^une  Traduction  "en  prose 
de  la  Pharsàle  de  Lucain ,  Paris , 
1765  ,  2  vol.  in-ia.  De  Poésies 
\^alantés  et  badines  ,  1757  ,  in-12; 
de  la  Guerre  des  Parasites  de 
S'arraziih,  trad.  1767,  iti-iajet 
^"Elégies  sacrées ,  1754»  iu-124 

<     VII.  MASSON    IA:   MoRVIIiLIEBS 

(N.)-,  poète  médiocre,  maisécri* 
iifSÀrk  ooirect ,  a  publié  divei^s  ou- 
vrages relatifs  k  la  géographie  , 
et  plusieurs-  pièces  de  vers ,  in- 
sérées   dans    di/Ëérens    recueils. 
On    ]ui.4pit)    \,.Akrèg^  à^l^ 
Géographie  devla  France.,  1774» 
2  volinmesin-iu.  IL -r^M^/«sur  la 
Idéographie    de    llt^Iie  ,     1774» 
*n-i2.  lil.  Autre  sur  la  géographie 
de  TEspàgne  et    du    Portugal , 
•1^76  ,  in-i2.  IV.  Œuvres  mêlées 
en  vers  et  en  prose  ,  Paris  17&9  , 
'in-8<».  V.   Divers  articles  sur  la 
'gét)graphîe  moderne,  insérés  dans 
T'Encjclopédie  méthodique.  Il  est 
'mort  à  Paris  dans  le  mois  de  sep- 
tembre 1780. 

,  ^^  VIII.  MASSON.(Charks- 
-François-Philiberl  ) ,  membre  as- 
socié.de  rinstitut  de  France,  de 
4a  société  philo thelKnique,  eU;. ,  so- 
^  ^cwétaire-^jénéral  de  la  -  préfecture 
de  CoblentîL,  né  en  1762  >à  Cla- 
mond ,  petit  fort  du  pays  de  Mout- 
<']»diliarci ,  passa  très-jeune  au  ^er- 
:Tice  de  la  Russie  ,  où  il   devint 
•roajoi' en-pr^nitier  ,  et  secrétaire 
des  commandemenô  du  grai)d-duc 
^41exalKlre,  au^ourd'hiy  empereur.. 
Paul  i*»^  le  reuYoja  de  hu^^ie , 


MASS 

•  •      •  '  ■         .  *  . 

coBune  parûsan  de  la  révolutîo» 
française,  On,a  de  lui ,  I.  Cours^ 
mémorial  de  géographie ,  à  Ta- 
sa^e  du  cojrps  <€ artillerie  des  ca- 
dets ,  fierUn  ,  1787  ,  et  Péters-^ 
bourgs  1790 ,  in-d**.  H.  Elmine  , 
ou  /a  fleur  qui  ne  se  flétrit  jor 
mais ,  Berlin  ,  1790  ,  in-So*.  UI. 
Mémoires  secrets  sur  la  Bus- 
sie,  Amsterdam  (  Paris)  ,  i8oa 
et  années  suivantes ,  4  velumes 
in-8<*.  Ces  inémoires ,  traduits 
ei;i  plusieurs  liijigues ,  em-ent  la 
plus  grande  vot^ue  k  l'époque  oii 
ils  parurent;  dès  aperçus  nou- 
veaux sur  cetle  autocratie  ,  des 
anecdotes  secrètes ,  et  des  épi- 
grammes  sanglantes  sur  Paul  i", 
ibent  Ja  fortuite  de  cet  ouvrage* 
On  pouiToitcepe'adant  reprocher 
à  l'auteur  d'avoir  irop  écouté  là 
voix  du  ressentiment,  d'avoir  pris 
plaisir,  à.  charger  ses  tableaux. 
II L  Les  Hehétiens  ,  poëme  en  10 
chants  j^8oQ,  i  vol.  iii-12.  Ce 
poëme.,  lorsqu'il  parut ,  fut  yive^ 
ment  critiqué .  par  queîqu  es .  jour- 
nalistes,  et  élevé  jusqu'aux  nues 
par  les  autres;  ce  qui  prouve  qu'il 
n'est,  pas  sans  mérite  >  et  qu'il 
j  a  de  grandes  .  beautés  .  et  de 
grands  défauts.  L'âpreté  des  sites 
des  montacTies  xle  la  Suisse  se 
retrouve  jusqu  a  un  certain  pomt 
dans  le  style  de  ce  poëme  ;  mais 
il  en  respire  la  fierté.  On  a  en- 
core de  cet  auteur  à'^  Odes  ,  dont 
une  ,  sur  la  fondation  de  la  répu- 
blique, fut  courounée  par  l!insti- 
tut en  i^oi\eXLa  nouvelle uistree^ 
roman  chevaleresque  ,  Paris  , 
idoQ  ,  2  vol.  in  -  12.  Masson  est 
mort  en  1807. 

.  IX.  MASSON  CPapîre).  Foj^ez 
Papike-Masson. 

X.    MASSbN.   royez  Miçoir 
et  Pezay. 

t  MASSOITJLTÉ  (  Antonin  \ , 
né  à  Toulouse  eu  1 63:^9.  domi- 


MA&S 

^ 

Bicaîn  en  164?  >  fuf  prieur  dans 
la  maison  da  noviciat  à  Paris , 
puis  provincial  de  la  province 
de  Toulouse  ,  enfin  assistant 
du  géniéral  de  son  ordre  en 
i686i  Ce  modeste  religieux  re- 
fusa-nn  évêché  qui  lui  futofièrt 
parle  grand-duc  de  Toscane.  Il 
'mourut  à  Rome  le  2a  janvier 
"1706.^  Son  principal  ouvrage  est 
un  livre  en  deux  vol.  in-folio  ,  xxir 
û\v\éDivus  Thomas  sut interpres. 
'  Son  but  principal  est  de  prouver 
•que  les  senti  mens  de  Técole  àes 
dominicains  ,  sur  la  prëmotion 
{>hysique ,  la  graee  et  fa  prédes- 
tination y  sont  y^tablement  les 
sentim^is  de  saint  Thomas ,  et 
non  pas  des  inventions  dé  Bannez, 
comme  quelques  adversaires  dès 
thomistes  l'ont  prétendu.  L'auteur 
^  prévaut  sur-tout  des  opinions 
.  de  saint  Paul ,  de  saint  Augustin , 
de  saint  Bernard  et  de  saint  Tho- 
mas. Il  réifuta  aussi  les  quiétistes 
da]ps  dei:^x  écrits  ,  publies  iii-12  , 
1699  et  ijoS. 

;  t  I-  MASSUET  (  dom  René  ) , 
savant  bénédictin  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Maur ,  né  k  Saînt- 

\  ônen  de  Mancelles,  au  diocèse 
d'Evreux  ,'  en  i665  ,  publia ,  I. 
Une  édition  de  Saint  -  Irenée  , 
Paris,  in-foi. ,  1710  ,  plus  ample 
et  plus  correcte  que  les  précé- 
dentes ,  et  enrichie  de  préfaces , 
de  dissertations  et  de  notes.  Ses 
Dissertations  répandent  un  ùou- 
veaû  jour  sur  des  matières  qui 
peut  -  être  n'a  Voient  jamais  été 
tien  éclaircies.  II.  Le  cinquième 
volume  des  Annales  de  l'Ordre 
4e  Saint -JBenoit.  IIL  Lettre 
êun  ecclésiastique  au  R.  P,  E.* 
L.  J.  (  révérend  .  père  Etielnnc 
LangloîS)  jésuite  )  /dans  laquelle 
il  répond'  à  une  brochure  contre 
l'édition  de  «aint  Augustin ,  ddn- 

•  nie  par  ses  confrères .  IV .  Une  se- 
tom&Sditîonà\Ji  «aint  Bernard , 


M  A  S  S  2()t 

de  n.  Mabillon.    Dom  Massuet 
mourut  le  19  janvier  1716. 

^  H.  MASSUET  (  Pierre  ) ,  bér 
nédictiu  de  la  congrégation  de 
Saint- Vannes ,  profès  de  l'abbaye 
de  Saint- Vincent  de' Metz,  du  \S 
juin  1716,  né  à  Mousoa- suc- 
Meuse  le  10  novembre  1698,  mort 
médecin  en  Hollande  ,  dans  sa 
seigneurie  de  Lankeren  ,  près 
d'Amersfort  ,  le  6  octobre  1776, 
travcùUa  à  la  Bibliothèque  raisbn- 
née  des  ouvrages  des  savans  de 
l'Europe ,  avec  S'gravesande ,  de 
Jaucourt,  Armand  de  La  Chapelle» 
Barbeyrac  ^etDesmaiseaux,  Ams- 
terdam, 1728^1753, 5a  vol.  lUTii, 
y  compris  deux  volumes  de  tables. 
On  a  encore  de  lui ,  l»  Continua^ 
tion  du  Discours^  sur  ÏRistoite 
Universelle  dfi  Bossuçt  ^  ^depuis 
1 72 1  jusqtûà  la  fin  de  1 737 ,  Ams- 
terdam ,  1736  ,  4  vol.  in»é«>.  On 
nommé  Labarre  en  avoit  précé- 
deinmeut  donné  une  continuation 
qui  s'étendoi  l  j  usqu'à  1708 .  II .  His- 
toire de  l^empereur  Charles  Kl , 
et  des  révolutions  arrivées  dans 
l'empire  sous  le  règne  des  princes 
de  la  maison  tf  Autriche  ,  Ams- 
terdam, 1742,  2  vol.  in-i2.  lif. 
Histoire  aes  ^rois  de  Pologne  et 
du  gouvernement  de  ee  royaume , 
Amsterdam,  1755,  3  vol.  in-ia. 
-  IV.  Table  générale  des  matières 
contenues  •  dans  VHistoire  et  les 
âfémçires  de  Facndémie  roy^e 
des  sciences  de  Paris  ^  depuis 
6gg Jusqu'en  1 734  inctusivetuenty 


Amsterdain ,  1741  »  in-4* ,  de  704 
pag.it.  ibîd,  4yol.  in-12.  Cette 
•tame  qui  contient  plus  de  5  vol. 
delà  tablede  rédition  de  -Paris  , 
est  plus  complète,  plus  oiommode, 
et  mieux voraoimée^  EHe  est  d'iiil-^ 
leurs  adaptée  aux  éditions  de 
Paris  et  de-Holiande»  On  regr^te 
que  le  rédacteur  ne  Tait  p|is  h\t 
partir  de  l'année  1666 ,  et  ned^aît 
point  prolongée^  au-delbr^de  t^'S^f 


V 


; 


aga    .       MAST 

V.  ne  rftt  due  de  Ripperda^^ 
grand  d'Espagne  ,  Amsterdam  , 
11^  X  ^  voi.  in-ia.  VI.  Annales 
drEspagne  et  de  Portugal ,  avec 
cartes  et  figures  ,  par  don  Juan 
Alvarez  de  Colmenar,  traduites 
de  Pespagnol ,  Amsterdam,  i74i> 
m-4"-    . 

t  M  ASTELLET  À  (Jean- 
André  DoRDucci ,  dit  )  )  peintre  , 
né  ^  Bologne  en  i577,  entré 
d'abord  dans  Téeole  desCarrache, 
étudia  quelque  t^nps  les  ouvra- 
ges du  Parmesan  ;  mais ,  loin  de 
travailler  dans  le  goût  de  ces 
grands  maîtres,  il  se  fit  une  ma- 
nière séduisante  ,  sans  vouloir 
consulter  la  nature.  Il  emplojoit 
le  noir  plus  qu'aucune  autre  cou- 
leur ,  et  cette  affectation  dépare 
ses  ouvrages.  Uesprit  de  ce  pein- 
tre ,  né  avec  un  naturel  mélanco- 
lique ,  s'aflfoiblit  par  le  chagrin. 
l\  s'enferma  dans  un  couvent  où 
il  mourut  fort  vieux. 

MÀSTIN  Di   i/EscALE.  Fq/ez 
Escale. 

*  MASTRICHT  (  Pierre  Van  ) , 
né  à  Cologne  en  i65o,  après  avoir 

Î>endant  plusieurs  années  exercé 
e  ministère  évangélique ,  fut  suc- 
cessivement professeur  de  théo- 
logie k  Francfort-sur-I'Oder ,  k 
Duisbourg  et  k  Utrecht ,  où  il 
mourut  en  1706^  laissant  par  son 
testament  un  legs  de  vinet  mille 
florins,  dont  les  revenus  uevoient 
être  employés  k  l'entretien  et  aux 
études  d'un  ou  de  deux  étudians 
en  théologie.  On  a  de  lui  ,  I.  De 
Jide  salvijicd,  in-8»*  IL  Novita- 
tum  cartesianarum  gangrœtia  , 
Amsterdam,  i678,in-4f.  WhAca- 
dtànùœ  uUrajectinœ  votum  sjrn> 
bolicunij  Sol  justitiae,  illustra  nos , 
pro  themate  inaugiirali  dictum  , 
Utr. ,  1676.  IV.  Ttknologia  theo' 
.  r^tico-'practica  ,  Amst. ,  1682  et 


MÀXA 

1699,  !2  Vol.  in  -  4"-*  V;   Contrm- 
Beckerum^  Utr.  169a.  Vi.  Kirv-^ 
diciœ  veritatis  S,  Scripturœ, 

*  ï.  MÀSUCCIO  ,  architecte 
et  sculpteur  napolitain  ,  né  en 
i25o  ,  mort  en  i5o5 ,  termina 
Castel-Nuovo  et  Sainte-Marie-la- 
Neiive,  commencés  par  Jeau  de 
Pise.  On  lui  doit  la  construction 
de  l'archevêché  ,  d'une  architec- 
ture gothique  ;  mais  si  dans  celle 
de  l'église  de  Saint-Upminîque- 
le-Maieuril  fit  briller  quelques 
étincelles  de  bon  goût,  il  en  donna 
une  preuve  plus  irrécusable  dans 
la  construction  de  Saiut-Jean-le- 
Majeur.  Parmi  les  nombreux  pa- 
lais qu'il  a  construits,  on  distingue 
celui  appartenant  au  priuCfe  Co- 
lombrano.  • 

t  II.  MASUCCIO  DE  Saleeiœ, 
MasutiusSalemianus ,  issu  d'une 
famille  noble ,  a  fait ,  a  l'imitation 
de  Boccace ,  cinàuante  IS'ouvelles 
intitulées  ,  //  jyovellino  ,  etc., 
imprimées  en  italien  k  Naples, 
1476,  in-fol. ,  puis  k  Milan ,  i485, 
aussi  in-fol. ,  et  réimprimées  plu- 
sieurs fois  ;  les  meilleures  éditions 
sont  celles  de  Venise,  i5a5 ,  i53i, 
i535  et  i54o,  in-Ç»,  et  enfin  en 
1765,  a  vol.  in-8».  Cet  auteur  ^ 
mort  vers  la  fin  du  i5*  siècle,  est 
fort  au-dessous  de  son  modèle. 

MASURES.   Tpj.  Mazubes, 

t  MATAMOROS{Alfonse- 
Garcias) ,  chanoine  de  Séville ,  sa 
patrie,  au  16*  siècle,  professeur 
d'éloquence  dans  l'université  d'Al* 
cala ,  a  donné ,  Traité  des  acadé'- 
mies  et  des  hommes  doctes  d'Es- 
pagne, Al  cala,  i553,  in-8«.  C'e:^ 
une  apologie  des  Espagnols  con- 
tre ceux  qui  paroissent  douter  du 
savoir  de  cette  nation.  Mata- 
mores ,  homme  de  goût,  en- 
nemi des  misères  scolastiques  , 
et  amateur  passionné  des  belles- 


: 


MATA 

lettres ,  les  fit  revivre  en  Es- 
pagne ,  iiprès  avoir  dégoiité  siçs 
4xompatriotes  des  froides  et  inep- 
tes chicanes  de  certaines  écoles. 
Son  stj'leest  élégant  ;  mais  il  af- 
fecte trop  d'y  répandre  des  âeurs. 

t    MATANI  (  Antoine  )  ,  mé- 
decin ,  né  a  Pistoie  le  27  juillet 
1730  9  oii  il  mourut  le  ai  juin 
1769  ,    fut  reçu  docteur  à   Pise 
en   1 754  9   et  fut  'successivement 
professeur  en  philosophie  et  en 
médecine  dans  la  même  univer- 
sité. On  a  de  lui  un  grand  nombre 
d'ouvrages.  Les  principaux  sont , 
'  I.  De  anevrismaticis  prœcordio- 
rum    mof*bis    animadversiones  , 
Florence  ,  1766  ;  Francfort ,  1766. 
II.     De    ralioneJi  philosop/uit , 
'  ejusque  prasstantid  ,  oratio  ,  Pi- 
sis  ,   17^7.  III.  Heîiodori  Laris- 
Scsi  capita  opticonim  è  gneco  ia» 
Une  conversa ,  Pistoie  ,  ijtSÔ.  IV. 
De  osseis    tunioribus  ,  Pistorii , 
1670  ;  Coloniae  ,    i765.  V.  Délia 
Jifrura  délia  terra ,  Pistoie,  1760. 
.VI.  Relation  historique  et  philo- 
sophique des  productions  natu- 
relles du  territoire  de  Pistoie ,  en 
Italien  ,    Pistoie,   1762.  VIL  De 
pbilosophicis   Pistoriensium  stu- 
diis  ,  Augustœ  ,   1764»  Vltl.  De 
.  nosocomiorum  récrimine  ,  Venise, 
1768.  IX.  De  remediis  tractatus  , 
.  Pise  ,    1769.   X.  Elogio  di  mon- 
.  signor  Michelangelo    Giacomet- 
ti  y  Pisae,    1775.  Matani  a  laissé 
d<^  manuscrits  entre  autres  une 
Histoire  littéraire  ,  fort  avaucée  , 
;  des  écrivains  de  son  pays.   Ces 
manuscrits  sont  entre  les  mains 
de  Joseph  Matani  ,  son  frère ,  pro- 
fesseur^  en  théologie  au  séminaire 
de  Pise.  En  1780  ,  Ventura  di  Sa- 
.  muel   Fua  préparoit  une  édition 
complète  des  OEuvres  de  ce  mé- 
^^decin,  k  Pise. 


*  MATABATIUS  (Jacques  )  , 
^né  en  1647  a  Modica, petite  ville 


.    MATE  agS 

de  Sicile  dans  le  val  de  Noto  , 
exerça  la  médecine  dans  sa  patrie 
avec  beaucoup  de  distinction ,  et 
s'y  fitde  la  réputation  par  les  ou- 
vrages snivans  :  L  Dejehnbuspe^ 
dicularibus  maligniset  contagio- 
^15  ,  Mazzareni ,  167^,  in-4'.  IL 
De  prolificœ  eclipsis    effectibui 
epistola  mèdica,  morbi  curaiiùney 
duabus  controversiis  et  comment 
tatione    loeuphetata  ,    Neapoli  , 
1690 ,  in-4'*.  L'auteur  de  la  Bi- 
bliothèque  de    Sicile  (  Antohin 
Mongitore)  assure   que  Matara- 
ttus  se  disposoit ,  au  moment  de 
sa  mort ,  k  mettre  sous  presse  des 
Lettres  et  des  Consultations  mé- 
dicinales^ ainsi  qu'un  Abrégé  de 
toute  la  médecine, 

t  MATERNE  (saint) , successeur 
de  saint  Valère  dans  le  gouver- 
nement de  l'église  de  Trêves  , 
vers  la  fio  du  3*  siècle  ,  quitta 
ce  siège  pour  fonder  celui  de  Co- 
logne y  qu'il  remplit  jusqu'à  sa 
mort. 

LMATERNUSdeCilano  (Geor^ 
ge-Chrétien  )  ,  né   à  Presbourg  , 
s'appliqua    avec  un  succès  égal 
aux  belles-lettres ,  a  la  physique , 
à  la    médecine ,  et  à  l'étude  de 
l'antiquité.  Il  enseigna  ces  sciences 
k^  Altena  ,  dans  la  Biisse  -  Saxe , 
où  il  mourut  le  9  juillet  1773.  Les 
mouumens   de    son  savoir  sont, 
L  De  terrœ  conçus  s  ionibus,  IL 
De  causis  lucis  borealis»  III.  De 
motu  humorum  progf^ssivo  vete^ 
ribus  tiQn  ignoto ,  1704  »  in-4"« 
IV.    De  saturnalium   origine  et 
celebrandi    ri  tu  apud  Romanos^ 
1759 ,  in-4*.  V.  Prolusio  de  modo 
furtum  quœrendi  apuct  Atlienien- 
ses  ^et  Romanos  ,   1769  ,  in-4*. 
VL   Une    Description    de   Vétat 
sacré  ,  invil  et  militaire  de  la  ré- 
publique  romaine ,  en  allemand  , 
3  vol.  in-S".  VIL  Plusieurs  Dis- 
sertations  insérées  dans  les  Jour- 
naux des  curieux  de  la  nature. 


^ 


294        Mate 

ÎI.  MÀTERNÛS.  Voj.  F^iittn- 

CUS-MaTER5US. 

s 

MATHA.  Foy.  Jea*  dc  Ma- 
THA  ,  n»  XV. 

♦  MATHAM  (  Jacques  ) ,  célè- 
2)re  '  grayear  au  burin  ,  né  à 
Harlem  en  1571  «  fut  élève  de 
lienri  Goltzius  ,  son  beau-père. 
Ma tham  grava,  tant  en  Hollande 
qii'en  Italie ,  un  grand  nombre 
(d'Estampes  estimées,  d'après  Le 
Titien,  François  Salviati ,  Thadée 
Zuccâro  ,  AÛ)ert*Durer  ,  Rotten- 
hamcr  ,  Rubens  ,  Micbel-Ange  , 
Paul  Veronèse ,  Spranger ,  et  au- 
tres mattres« 

,1.  MATHAN  ,  prêtre  de 
Baal ,  ttté  devant  Tautel  de  cette 
fausse  divinité,  par  les  ordres  du 
grand  -  prêtre  Joïatia ,  vers  Tan 
%^o  avant  J.  C. 

n.  MATHAN ,  fils  d'Eléazar  , 
père  de  Jacob  et  aïeul  de  Jo- 
seph ,  époux  de  Marie. 

MATHANÏ^S.     P'ojez    Sini- 

tilÀS. 


l 


M  AT  H  AT,  fib  de  Lëvi  et 
ère  de  Héli ,  que  Ton  Croit  être 
e  même  tfàe  Joachim  ,  père  de 
la  Vierge. 

.  J^ATHATA  ,  fils  de  Nathan  et 
pèr^  de  Menna ,  un  des  ancêtres 
de  Jésus-Cbrist  selon  la  chair,. 

J.  MATHATftlAS  ,  fils  de 
Sellum ,  de  la  race  de  Coré  ,  chef 
Je  la  quatorzième  Camille, des  Lé- 
vites ,  avoit  rintendan'ce  sur  tout 
«e  qu'on  faisoil  cuire  dans  la  poêle 
aux  sacrifices. 

n.  M  ATOA^niTAS,  fiTàde  Jean, 
dé  la  f'àmïUe  desTVÎachabées  ,  se 
rendît  fort  célèbre  pendant  la 
persécution  d'Antiocnus  -  Epi- 
phanes.  Les  abominations  qui  se 


MATH 

comméttoient  à  Jé^ruisatem  srprèft 
!a  prise  de  cette  ville  l*6bligèrei^ 
de  se  retirer  avec  ses  fils  dan» 
celle  de  Modin ,  où  il  étoit  né^ 
Ses  fils  étaient  Jean ,  Simon  ,  Ju- 
das ,  Eléazdrr  et  Jonathas.  Il  né 
fut  pas  long-temps  dans  cette 
ville  sans  voir  arriver  les-commis- 
saires  envoyés  par  Ahtioébus  v 
pour  contraindre  ceux  de  Modili 
a  renoncer  à  la  loi  de  Dieu  et  à 
SRcnfier  aux  idoles.  Plusieurs  c^ 
dèi*ént  S^la  violence ,  mais  MatHa- 
thias  déclara^  publiquement  qu'fl 
n'obéi roit  j ama î  a  aux  ordres  d' An- 
tiochus.  Comme  il  cessoit  d^ 
parler ,  il  aperçut  un  Israélite  qiii 
s'avançoit  pour  sacrifier  aux  ido»" 
lés.  Il  se  jette  sur  cet  homme  et 
sur  l'officier  qui  vouloit  le  for- 
cer à  cette  impiété ,  et  les  tue  tous 
les  deux  sur  l'autel  même  où  ils 
alloient  sacrifier.  Cette  actioti 
ayant  fait  du  bruit,  il  s^enfuit  sur 
les  montagnes  avec  ses  fils  et  tm 
grandnbmnre  dlsraéliles.  Alorà , 
foriùant  un  corps  d'armée ,  ilpai^ 
courut  tout  le'pajs  ,  détruisit  les 
autels  dédiés  aux  faux  dieux  ,  et 
rétablit  le  culte  du  Seigneur.  Ma- 
thatbias  ;  sentant  que  sa  fin  apprô- 
choit ,  ordonna  à  ses  fils  de  choi- 
sir pour  général  de  leurs  troapes 
Judas  Machabée  leur  frère»  Il  lés 
bénit  ensuite  et  mourut ,  après 
avoir  gouvelmé  Israël  duraiit  ïes- 
pace  d'une  année ,  vers  la  166" 
avant  J.  C.  C'est  par  lui  que  com- 
mença la  principauté  des  Asmo- 
néens  ,  qui  dura  jusqu'à  Ijérode* 
Alors  on  vit  des  ti*aces  sensibles 
de  la  théocratie ,  puisque  celui 
qui  gouvernoit  souverainement 
étoit  revêtu  du  caractère  sacerdo- 
tal ,  et .  vérrfioil  ce  qu'avoit  dit 
Moïse  lEritismihiinregnumsacef^ 
dotale,  (Exod.  19.  o.  J  La  ré- 
publique des  Juifs  ne  tut  jamais 
plus  florissante  et  plus  ^Aeie  à  la 
religion  que  sous  les  cinq  fils  de 
Mathatfaias.  Mais  après  teurnncA^ 


JVIATH    . 

leurs  stfccesseurs ,  moins  zëlës 
'pour  léùr  patrie,  fînent  biérildt 
oublier  ces  tenfips  heureux.  Hir- 
edn  ,  le  demiei*  de^  fils  de  MsT- 
ifaathias  ,  avôit  laissé  5  fila.  Aris- 
tobàté ,  l'aîné ,  suecédâ-  k  son 
"père  dans  la  souveraine  sacrill- 
càtiire'  et  dans  la  principaatë 
temporelle  ;  mais  il  'né  sdUtinl 
pa§  la  gloire  de  'son  ijlustre 
màistin,  ' 

ni.  MATHATfflAS,  fils  de 
Simon  ,  petit -fils  du  grand  Ma- 
thathias  ,  tué  en  trahison  avec 
so  'père  et  un  de  àes  frères  ,  par 
■ptofomée  son  beau-frère ,  dans  le 
château  de  Doch  ,  Taii  'i33  avààt 
Jéstis^Chrî^. 

*MATHEI(Paolo  da),  peintre 
liTiistpîre',  Napolitain  ,^né  en-  i66j , 
moHëri  17^8, élève  deXuc  Gîôr- 
'  dano.*"  Cet  artiste  â'  côpitf  }ës  ia- 
lileaa:!^  des'grailds  tn^îkres'*Wec 
tinè  exactitude  qui  "a  fait  sa'  rë- 
putafion;         •    ^^  ^   ^ 

.*  MATHENEZ  (  Jean-Frëdëric 

de),  né  a  Cologne  vers  i^Bp  , 

'doctéàf  en  thédlo^e,'  prdfes^éur 

dlliktoirë    et  '  de    laiïgûc    gVec- 

c[nc^  'puis  chanoiîife  et'ctire   de 

SaîtotlCànibeirt  ;  dans  èaViHé  lia- 

taie  ,  '  dt>hna  ses  sôibâ  aux  Jië^ii- 

tîTërés  ,  et  mourût  <Jé  -la  conta- 

gîbn-  le  24  àoûf'i^^.  '  €rî^qae 

.Savant ,  Mathenezeterçasaplamè 

feàf    des"  liiatières'   singulières  : 

Bon  strlè'  iest'  trop  fié|lî^é.  On 

à  '  de-  mi ,   I.    De  thimici  'coro- 

'nàtiQnè  \germanlcd'^  ' 'éohibàMicd 

et  * HRofA'arid\  Coloré  ;    i  6  2  a  , 

'ior^l^^:  Dé  luotu  et  abusu  ves- 

tîUrh .  TÏI.  '  CHticâs  èhriàiarme  Ùb. 

âiio.^roY^  Bibiiot.  CoUoii.  Uu 

P.  HartTerm.      •  '  ' 


MATS  .^igS 

mort  en*  1723.  Du  temps  '  de 
Ç/rôhi^el ,  il  dessei^it  Uhe  chrf- 
pelle  àr  Gloeester ,  mais  àC  la  rèsh 
tauratiôn  ,  il  retourna  en  Améri- 
que. On  a  de  lui ,  I.  HistoihBubré^ 
t;ée  des  gieerres'tn^ec  leslndien»  de 
la  Naiéi^elle-i'An^hterrir ,  "167b. 
II  '.  Droit  di\*in  dUhaptéme  des  êri^ 
fans,'  II!;  Disdoui^s  sUf  ta  per- 
sonne de  Jésus  -  Christ  y  in  i.  8*, 

IV.  Diatribe' de  sipuofilii'lwmU 
nis  et  de  sèeunrh  Mèssim  advéà- 
tu  ,  'inS^'-.De  successu,  Bvartgeiii 
apud  Indos  in  noi^d  AnglUd,  i*-^. 

V.  Discours  stkr  hs  catnètes  ,  et 
d'autres  Ottc'nrtge^.  » 

♦  II.  MATHER  (don  Cotton)^ 
^éofocien'  et  ïninistre ,  -né  en 
'i605  ,  afiôstén  v^oii  il  tons^cra^a 
vife-entiè!^  aéx»fofn<;tiT>ns  de  srfQ 
ministère  ;^  et  >iT5^  =  divers  écrits 


qîi\*lqii 

brea[;'*il  étudia  avec   succès*  le 


«-, 


*  r.  MATHËR  (Increase), 
théologîeû  jpuHtain^  ne  dans  la 
|loàvéfi«'  -  Anglèterrt  ei\  1644  > 


»*i..M   »;. 


3'  M^'  ééiMl' et  ' publia  <^ûelqUè& 
iscoiir^  en  cette  laPngue.*  La^  coii- 
sidération  qu^  s'étoit  àcqtfise 
ddns'Béstbn  étoit  telle,  que'lès. 
mJ!igistrals^  èux-rtiêmés^  le  cbnsul- 
toietrr,"qlie  sottvcfit  il  conc*îtia 
dte^  difR^fên-s  k 'raide  de  sà^seifte 
persuasion:  LV  fécondité  d^  ^6n 
iipasîtiàtion^et  là  chaleur*  dé  sA» 
ih\e  pouV'lé  biien  publié  atiHfi- 
rent  ênfaiïter'  difFérens  pio]di, 
teîs  hufe'fcèlUi  d'dne  société  f|<K*ir 
la  réformé  dei  niœu^S ,  pouf  i'h- 
i^ancem'ént  &e  la  inbralé  ,  d^mic 
association  de  concilia tfeiir'â  j^bbr 
prévétiirles  procès,  d'une  i^par^e 
évangéllque  pour  la  constrUdti6n 
des  églises ,  le  soula'gemeùt  des. 
pauvre*  eccl^sîïistiqûes  '  ;.  et  ^U 
dis'tribution  gratuité  de  livres  de^ 
piété;  Sa  réputation  ne  se  boiiia^ 
pas  daas  les  li|nitef<  de  sa  pa- 


/ 


296 


MATH 


.^e;  runiversitë  de  Glascow  lui 
adressa  en  17 10    des  lettres    de 
'docteur  en  tnéologie.  La  société 
royale  de  Londres  voulut  se  l'as^ 
socier  en  17149  et  sa  correspon- 
dance  s*étendit  au   loin.   Après 
.une  vie    active  et  laborieuse  il 
termina   sa    carrière   en    février 
1728 ,  a  Yi^e  de  65  an?.  Parmi  ses 
nombreuses  productions  ,   qu'on 
'  fait  monter  au  nombre  de  582  , 
il  en  est  plusieurs  que  leur  im- 
portance distingue  parmi  de  sim- 
ples' pamphets  ,  ou  des  ouvrages 
de  circonstance  ;  tels  sont ,  Mag- 
nalia  Christi  Americana,  ou  His- 
toire ecclésiastique  -de  la   Nou- 
yelle  -  Angleterre  ,  .  depuis     son 
établissement  ^  e/i  1629  ^jusquen 
1698  ,   in-  folio  ; .  le    Philosoplie 
chrétien  y    in  -  8"  j   A1//0    disci' 
plirue  fratrum  N09  -  Anglorum  ; 
J}irection  pour  les  aspirans.  au 
.  ministère  évangélique  /  Psautier 
américain J  \je  plus  rcmarjtjuable 
de  ses  ouvrages   est  celui  dans 
lequel ,  h  ISnstar  de.  Gianvil ,  il 
détend  la  réalité  de ,  1^ ,  sorcelle-» 
rie  ;   nous  nous  bornerons  a  en 
détailler  le   titre  que  voici  :  Les 
merveilles  du   wionde   inyisihle  ^ 
contenant  t expose  du  procès  de 
différent    sorciers  dernièrement 
,  exécutés  dans  la  J^Q^i^^elle-Angle^ 
.  terre  ^  et  de  plusieurs  faits  eu'-* 
vieux  qui  y  sont  relatijs  ;  on  y  a 
joint  des  observations  sur  la  na- 
ture', le  nombre,  et  les .  opérations 
des   démons  ;  desi.. conseils  pour 
.,  se  défendre  des  maux  que  la  rage 
_  des  esprits  malins  a  opérés  dans 
.  la  Nouvelle  -  Anglfiterre  ,  et  un 
,  discours  sur  les  tentatiotis ,  qui 
.  Sont  tun  des  artijices  les  plus  or- 
dinaires de  Satçn  ,  par  Cotton 
Malher ,  publié  pfir  ordr^  exprès 
du  gouverneur  de  Massachusset's 
Bayr,  imprimé  à  Boston  ,  et  réim- 
primé à  Londres  1693 ,  in-4''* 


TVFATH  ' 

i saint).  Le  perfide  Judas  aydnt 
aissé  ,  par  -  sa  mort ,  là  pl^0 
d'apôtre  vacante ,  Joseph ,  sur- 
nommé le  Juste,  et  Mathias  , 
furent  les  deux  hommes  sur  Xes^ 
queU  on  jeta  les  yeux  pour  Ta- 
postolat.  Les  fiilèles  prièi*ent 
£)ieu  de  Se  déclarer  sur  un  des 
deux.  Le  sort  tomba  sur  Mathias, 
Fan  55  dç  Jésus-Christ.  On  ne 
sait  rien  de  certain  sur  la  vie  et 
la  mort  de  cet  apôtre.  Ceqnc  l'on 
dit  de  sa  prédication  en  Ethio- 
pie ,  et  de  son  martyre  ,  n'est  ap- 
puyé sur  apcun  fondement  digne 
de  foi.  On  lui  attribue  un  Evan- 
gile et  un  Livre  de  tradition  , 
reconnus  pour^  apocryphes  par 
toute  l'Ëglise. 

IL  MATHUS ,  empereur  d'Al- 
lemagne, fils  de  Maximilien  II» 
et  frère  de  Rodolphe  II,  succéda 
a  celui-ci  le  i5  juin  1612-  L'em- 
pire étoit  alors  en  guerre  avec  les 
Turcs.  Après  des  succès  contre- 
balancés par  à<bs  pertes ,  Mathias 
eut  le- bonheur  de  la  finir  en  161 5> 
paie  un  traité  conclu  avec  le  sultan 
Achmet  ;  mais  il  en  vit  commen- 
cer, une  autre  en  1618  ,  qui  dé- 
sola FAllemagne  pendant  trente 
ans  >,et  qui  fut  excitée  par  les 
prptestans  de  Bohême ,  pour  la 
dt^fense  d^leur  religion.  Ils  àToient 
coutume  de  .dii-e  x[ue    «le  loup 
d!Ailemagne.n'étoit  pas  moins  à 
craindre  pour  eux  que  l'ours  de 
TuVquie.  i>  Cette  grande  querelle 
ne,  fut  terminée  qu'à  la  paix  de 
Westphahe ,  après  dix  ans  de  né- 
gociations. Le  comte  de  Thurn  y 
homme  également  ambitieux  et 
éloqui^nt ,  leva   des  troupes  a  la 
hâte  y    et    s'empara  ,    en    deux 
mois  j''  de  presque  toute  la  Bo- 
hême. Cette  perte,,  jointe  a  la  ré- 
bellion de  la  Silésie  et  k  l'enlève- 


ment  du'  cardinal    Ëlesel,    son 

Ï>remier  ministre,  affligèrent  tel- 
ement  Mathias,  qu'il  en  mqurut 


MÂTH 


MATH 


297 


à  Vienne  le  10  mars  i6r6.  ^  Ce  T  en  Bohême;  mais  ayant  obtenu  sa 
prince,  dit  Montigiiy,    avoit  les    liberté,  il.  iut  élu  roi  de  Hongrie 


Tertus ,  la  politique  jet  toutes  les 

Ïaalités  d'un  grand  empereur, 
l'empire,  à  son  couronnement, 
ëtoit  sur  le  point  de  sa  chute  ,  et 
il  le  raffermit.  Les  protestans  per- 
dirent sous  son  règne  une  grande 
partie  de  leurs  privilèges  ;  les 
catholiques  recouvrèrent  leurs 
droits  ;  le  clergé  rentra  dans  ses 
biens  ;  et  la  justice  se  rendit  avec 
autant  d'exactitude  qu'il  y  avoit 
eu    de  '  brigandage    et    de   par- 

.  tialité  sous  son  prédécesseur.  » 

.  Cependant  il  se  trouva  dans  des 
situations  qui  éprouvèrentsa  cens- 

.  tance  et  son  courage.  La  capitu- 
lation que  Matliias  sisna  en  mon- 
tant sur  le  trône  duFère  essen- 
tiellement de  celle  de  ses  prédé- 
cesseurs. Elle  borne  lemploi  des 
subsides  dobnés  par  les  états  au 
seul  usage  pour  lequel  ils  sont 
accordés.  Elle  lui  défend  de  tra- 
duire les  procès  pour  les  péages 
électoraux  devant  un  autre   tri- 

.  bunal  qrue  celai  des  sept  électeurs. 

.  Elle  î'onlige  de  prendre  lui-même 
les  investitures  des  liet's  possédés 
par  la  maison  d'Autriche.  Elle 
permet  aux  électeurs  d'élire  un 
roi  des  Romains  du  vivant  de 
l'empereur,  quand  ils  le  jugeront 
utile  et  nécessaire  pour  le  bieu 
de  l'empire  >  et  même  malgré  Içs 
oppositions  de  l'empereur  ré- 
gnant. Mathias,  marie  en  161 1  à 
Anne-Catherine,  fille  de  l'archi- 
duc Ferdinand ,  morte  en  1618  , 
ji^en  eut  point  d'enf'ans.  Il  ne 
laissa  qu'un  fils  naturel ,   connu 


le  24  janvier  i45B.  Plusieurs 
grands  seigneurs  hongrois  s'on- 
posèrent  à  son  élection  ,  et  sol- 
licitèrent Frédéric  III  de  se  faire 
couronner.  Les  Turcs  profitèrent 
de  ces  divisions  ;  mais  Mathias 
les  chassa  de  la  haute  tiongrie , 
après  avoir  forcé  l'empereur  Fré- 
déric de  lui  rendre  la  couronne 
sacrée  de  saint  Etienne  dont  il 
s'étoit  emparé ,  et  sans  laquelle 
il  n'avait  que  le  nom  de  roi  dans 
l'esprit  superstitieux  de  ces  peu- 
ples. La  guerre  se  ralluma  après 
une  paix  passagère.  La  fortune 
lui  fut  si  favorable  ,  qu'ayant  as- 
sujetti une  partie  de  l'Autriche  , 
il  prit  enfin  Vienne  et  Neusladt, 
qui  en  sont  les  principaux  bou- 
levards. L'empereuf  vaincu  dé- 
sarma le  vainqueur  ,  en  lui  lais^ 
sant  la  basse  Autriche  en  14^7- 
L'année  d'auparavant,  Mathias 
avoit  convoqué  une  assemblée 
a  Bude,  dans  laquelle  il  .donna 

Ï>lusieurs  lois  contre  les  duels  , 
es  chicanes  dans  les  procès  ,^  et 
quelques  autres  abus.  Il  se  prc- 
parôit  de  nouveau  k  la  guerre 
contre  le  Turc  ,  lorsqu'il  mourut 
à  Vienne  en  Ai\triche  le  16  avril 
1490  ,  ne  laissant  qu'un  fils  na- 
turel ,  Jean  Corvin  ,  qui  tenta 
vainement  de  succéder  a  son  père 
au  trône  de  Hongrie.  Mathias  , 
heureux  dans  la  paix  et  dans  la 
guerre ,  n'ignoroit  rien  de  ce 
qu'uu  prince  doit  savoir.  Il  par- 
loit  une  partie  des  langues  de 
l'Europe;  il  étoit  d'un  caractère 
90US   le  nom  .de  Mathias,  d'Au-  1  fort  enjoué,  et  se  plaisoit  a  dire 


triche. 

t  III.  MATHIi^S  -  CORVIN , 
roi  de  Hongrie  et  de  Bohême  , 
second  fils  de  Jean  Huniade , 
s'acquit ,  par  sa  bravoure ,  le  nom 
de  Grand.  Les  ennemis  de  son 
père  le  rctenoient  d^ns  une  prison 


des  bons  mots.  Galeoti  Martio  de 
Nami,  son  secrétaire,  les  publia. 
Les  lettres  et  les  beaux-arts  eu- 
rent en  lui  un  protecteur.  Il  em* 
Ïdoja  les  meilleurs  peintres  d'Ita- 
ie ,  et  appela  les  savans  de  l'Eu- 
rope a  sa  cour.  Il  avoit  à  Bude 
une  tr«s-belle  bibliothèque ,  richf 


'  I 


?0 


MATH 


en  livrçs  et  en  manuscrits.  Ç^est 
la  qu'il  alloii  se  délasser  des  fa- 
tigues de  la  guerre^  Mathias  avoit 
épousé  en  premières  noces  Ca- 
tnerine  ,  fille  de  George  Poge- 
brack  ,  roi  de  Bohême  ,  morte 
sans  enfans  en  i^6/^:  «t  en  second 
lieu  Béatrix  ,  fille  naturelle  de 
Ferdinand ,  roi  dé  Naples  ;  celle- 
ci  n'ayant  pu ,  à  cause  de  sa  sté- 
rilité ,  vaincre  l'opposition  des 
Hongrois  pour  épouser  Uladislas , 
a  qui  elle  avoit  fait  décerner  la 
couronne  ,  en  mourut  de  chagrin. 
Quelques  historiens  ont  avancé 
qu'il  avoit  été  empoisonné  par 
cettç  dernière  princesse  ,  qui  lui^ 
présenta ,  dit-on ,  des  figues  avant 
de  lui  donner  ^de  l'eâu  pour  apai- 
ser sa  soif  ardente.  Mais  cette 
assertion  est  hasardée. 

*  IV.  MATHIAS  (George), 
docteur'  et  professeur  ae  méde- 
cine en  i'ùniver-sité  de  Groningue, 
concourut  au  progrès  de  son  art 
car  une  méthode  d'enseîraeîr  plus 
facile  et  plus  claire.  On  lui  dx^it , 
I.  Hippocratis  liber  de  honestate , 
çrœcè  et  latine  cum  notis  ,  Got- 
tingae,  1740,  in-4'*.  H.  Conspec- 
tus  histoMce  ifiedicorum  ckrono- 
logicuSy  in  usum  prœlectionum 
academicarum  confectus  ,  Jbi- 
id^m,  1761 ,  in-8<». 

*  I.  MAT^ilEU  DE  Za»  ,  né 
rs  iW   1^18,  étuclia  la  jphîlor 

Sophie  et  la  .poésie  dans  récole 
patrîai<cale    ^d'Ëtchmiatzin.     £n 
*  ï647  lei  grfeind-catholicos  le  nom- 
ma chancelier  de  son  palais,  et 
lui  donna   les  ordres  «d'à rchidia- 
cre.   Jacques  IV,  son  successeur 
^l'envoja,  en  i^55,  vojager  dans 
diverses  contrées  de  l*Europepour 
•  étudier  des  langues ,  et"  Faire  gra-  • 
▼èr  à   ses   frais  des  poinçons  et' 
matrices  de  caractères  arméniens 
■  pour  former  uneimprimerîe.  Ma- 
tthieu se    fijA    de    priéférénce  à 


Ters 


MATH 

Amste/dam.  Il  j publia,  en  xÇ^t, 
un  poëme  arménien ,  appelé  Hi$' 
sous-Orty\  «Jésus  le  tilS',  »  et 
plusieurs  autres  livres  sacrés» 
Avant  de  mourir ,'  il  laissa  aùsèi 
en  manuscrit  ftne  Relation  dé  ses 
Voyages  depuis  Erivah  jusqi^^à 
Amsterdam,  *    .    • 

*  II.  MATHi:iSU  d'Çdessè, 
savant  prêtre  arménien ,  mort  en 

ji44>  ^^^^  ^^  ^^  prise  dé  cette 
ville  par  les  Sarrasins ,  laissa' , 
après samôrt,  un  ouvrage  Juste- 
ritfuè  fort  estimé ,  qui  donne  par 
ordre  chronologique  des  détails 
bien  circonstanciés  des  événemeng 
arrivés  en  Arménie ,  en  Perse ,  ¥t 
dans  la  Grèce ,  depuis  ^5^  jus- 
qu'à son  temps.  Il  y  parle  aîisisi 
des  guerres  des  S^rrasitis  /  *4fc« 
l'artares  ^t  des  ^vmcés'ttoisésm 
La  biblioth^èque .  impériale  pos- 
sède deux  éxeinplaîres  de  cet  olt- 
vrage  dans  lesn*'  05  et  9g.  Ce 
dernier  est  plus  complet  que  le 
premier. 

*  m.  MATHIEIT  DE  T^A* 
TiABOGE,  disciple  de  Jean  I",  pa- 
triarche d*  Arménie ,'  'fForî  sspit  vtts 
la  un  du  S**  siëdte.  -Après  àVdtr 
cultivé  avec  succès  4^  cqnnoîs- 
saiicès  sacrées  et  profanés  auprès 
de  son  maître,  il  accrait  biènfet 
de  la  célébrité,  ef  'lut  nommé 
théologien  de"  VatéBagan ,  iè<Â 
d'Albanie  ,  ou  C^ir;vati:  En  4?^ 
il  étoit  un  dés  ]^nncipaux  "Partes 
du  concile  national  '  tenu  <  dans  la 
ville  dé  Bordav.U  laissa,  I".  tJn 
Commentaire  sur  ïa  (5eîïèiéV!^t 
x\n\autre  siir  la  'prophétie  de  Job. 
lî.  Un  Traité  sur  les  rites  ^^.eTE- . 
glise  d^Arméaie. 

*  IV.  MATHIEU,  céïèbr© 
docteur  afiriénien ,  et  secrétaire 
du  patriarche  de  ce  pajrs,  Gré- 
goire IT ,  vivoii  ail,  co'mmeti,Ge* 

'  meut  du  12*  siècW.  Il  eât  f  kutétt:^^ 


\ 


\ 


STATH 

cftnfe  histoire  ecclésiastiipÂe\  êe- 
puis  le  commencement  du  6*  siè- 
cle jusqità  la^Jin  du  io«.  On  a 
aussi  ae  lui  la  Traduction  des 
Vies  de  saint  Jean-Chry30Stôfne 
et  de  saint  Grégoire  le  théolo- 
gien. Ces  derniers  ouvrages , 
'  écrits  de  sa  propre  main  en  554 
de  Tèi^  arménienne ,  ou  1 1  o5  de 
J.  G.  9  se  -trouvent  dans  la  bi- 
bliothèque du  monastère  armé- 
nien à  Vetzise. 

V.MATHIEU.  /^<?j, Matthieu. 

I.     MATHILDE    au    Mahaud 
(sainte) ,  reine  d'Allemasne,  mère 
dereznpereurOthon,  ditîe  Grand, 
H  aïeule  maternelle  de  Hugues 
éapet ,  fille  de  ^hîerri ,    comte 
de  Ringelheîm,    épousa  Henri- 
rOiselcuT  ,   roi  de    Germanie  , 
dont  elle  eut  Femperenr  Oihon  , 
Henri  <,     duc     de    Bavière  ,    et 
Brunon  ,   év^ue    de    Cologne. 
Pour  .prier  la  nuit,  elle  quittoit 
le  lit  du  prince  son  époux ,  qui 
feignoit  de  l'ignorer.  Ils  gardoient 
la  continence  les  jours  marqués 
par  l'Eglise ,  suivant  Tusage-  reli- 
gieux t>bservé  encore  alors.  Ce- 
pendant un  jeudi  saint,  Henri, 
ayant  pris  un  peuplUs  de  viarx[u'à 
IWdmaire,  ènHgea  la  reine  a  vio- 
ler cette  vègle.    De  cette  union 
naquit  leur  nts  Henri ,  pour  quî 
jainte  Mathilde  eut  une  prédilec- 
tion singulière.  Après  la  mort  de 
-son  époux  f  en  o3o ,  die  fut  mal- 
traitée par  ses  nls ,  et  obligée  de 
'se  retirer  en  Westphalie  ;  mais 
Othdn  la  fit  revenir ,  et  se  servit 
utilement  <le  âes  conseils.  Ma- 
thilde fonda  plusieurs  monastères 
et  un  grand  nombre  d'hôpitaux  , 
et  mourut  dans  Tabbaje  de«Qued- 
limbourg  le  i4  mars  968.  ^ 

t  îî.  MATHILDE ,  comtesse  de 

Toscaise ,  fille  de  Boniface  ,  mar- 

'^pÔM  de  Xoscane,  née  en  wJ^d  > 


MATH  1199 

époiisa  <sodefroi-le-lS(MSu,  filu 
du  duc   de   Lorraine.     Mais   ilf 
vécurent  presque  toujours  sépa-> 
rés.  Maihilde  ne  vouloitpâs  quitter 
le  beai^  climat  de  Fltalie.pour  sui- 
vre son  époux  dans  une  provin- 
ce septentrionale.  GodefiSoi  étant 
morten  1 076,  Malthide,  restée  veuT 
ve  à  Page  de  5o  ans  ,  soutint  ^ve^ 
zèle  les  m  téréts  des  papes  Grégoire 
VII  et  Urbain  U,  contre  l'empe- 
reur Henri  IV ,  son  cousin  ,  et 
remporta  sur  ce  prince  de  grands 
avantages.   Elle   fit  ensuite   une 
donation  soleunelle  de  ses  bien» 
au  saint-siége,'  et  mourut  le  ts^ 
juillet  1 1 15.  Les  ennemis  des  sou- 
verains pontifes  l'ont  accusée  d'a- 
voir eu  des  liaisons  trop  étroites 
avec  Grégoire  VII  ;  mais  la  vertu 
de  ce  pape  et  celle  de  Matfatldfe 
ont  ihit  passer  j^tle  accusatioa 
pour  une  calomnie  dans  Tesprit  . 
de  la  plupart  des  historiens.  Au- 
cun fait ,  aucun  indice  u'onfja- 
mais    donné  à  ces  soupçons  le 
caractère  de  -la    vraisemblance* 
La  vérité  de  la  donation  de  la 
comtesse  -Mathilde  n'a  iamais  été 
révoquée  en  doute ,  comn^e.cell^ 
de  Constantin  et'de  Charlema^ne. 
C'est  le  titre  le  plus  autlienttqim 
que    les   papes    aient    réclamé^: 
mais  ce  titre  même  fut  im  nou- 
veau sujet  de  querelles.  EUe.poa- 
sédoit  la   Toscane  ,    Mackt^ue  y 
Parme  ,  Reggio ,  Plaisance  ,  Fer- 
rare  ,    Modène,    une   partie   de 
rQmbrie ,  le  duché  de  Spolette  , 
Vérone  ,  presque  tout  Ce  qui  est 
appelé  aujoufd'hui  le  patrimcûne 
de  Saint-Pienre ,  depuis  ViterJae 
jusqu'à  Orviette ,  avec  une  partie 
de  la  marche  d'Anc6ne.  Le  pape 
Paschal  II  ayant  voulu  se  mettre 
en  possessipn  de  ces  éfats  ,  Hen- 
ri iV  ,    empereur  -d'Allemagne  , 
s'y  opposa,  il  prétendit   que  'la 
'plupart  des  fiefs  que  la  comtesse 
avoit  donnés-  éloient  mouvans  4^ 
r^mpke.'  GeS'  pi>él^itions  -furent 


Soo  MATÉ 

une  nouvelle  ëtincelle  de  guerre 
entre  Tempirle  et  la  papauté  ;  ce- 
pendant ,  k  la  longue ,  il  fallut 
céder  au  saint -siège  une  partie 
tJe  Théritage  de  MaUiilde. 

in.  MATHILDE  ou  Maud 
(sainte  )  ,  fille  de  sainte  Margue- 
rite, reine  d'Ecosse  ,  et  première 
femme  de  Henri  I«f ,  roi  d'Angle- 
gleterre  ,  imita  fidèlement  les 
vertus  de  sa  mère  ,  fit  bâtir  k 
Londres  deux  grands  hôpitaux, 
celui  de  Péglise  de  Christ  ,  et 
celui  de  Samt  -  Gilles.  Mathilde 
mourut  Tan  1 1 18 ,  et  fut  «iterrée 
k  Westminster  ,  auprès  de  saint 
Edouard-le-Confesseur.  C'est  par 
«on  ordre  due  Thierri ,  moine  de 
Durham  ,  écrivit  la  vie  de  sainte 
Marguerite ,  dont  i\  avoit  été  le 
confesseur.  On  Thonore  le  3o 
livril. 

*IV.  MATHILDE;CBrunswick^ 
Hanovre  )  ,  née  en  Angleterre 
le  22  juillet  inZi  ,  reine  de  Da- 
«lemarckeu  1706.  Cette  princesse, 
comparée  k  notre  fameuse  Hen- 
riette pour  ses  vertus ,  ppur  ses 
inalheurs  et  pour  ses  eraces  ,  mé- 
rite une  place  dans  la  mén(ioire 
deshoramessensibles.Victime  des 
intérêts  d'état ,  dès  le  printemps 
•de  son  âge ,  transportée  k  Tâge 
,de  quinze  ans  dans  une  cour  étran- 
-gère  ,  environnée  d'émissaires  et 
•3'espions  gagés  pour  éclairer  ses 
mçindres  démarches ,  il  n'est  pas 
étonnant  que  quelques  légèretés 
si  pardonnables  k  la  jeunesse  aient 
été  interprétées  ^ssez  sinistrement 
pour  la  rendre  suspecte  auxsyeux 
d'iui  époux  presqu'aussi  jeune 
qu'elle,  n  Test  bien  moins  encore 
que  ce  même  parti ,  qui  voyoit  de 
mauvais  œil  la  jeune  et  s.ensible 
Mathilde  ,  ait  profilé  d'un  mo- 
ment favorable  pour  lui  faire  si- 
gner Tordre  nécessaire  pour  faire 
arrêter  et.  confiner  dan»  une  pri- 


'     MATH 

son  sa  moins  coupable  qù'impm- 
dente  épouse.  Heureuses  encore 
que  l^inlerposition  de  la  cour  do 
Ijondres  l'ait  garantie  des  autre? 
violences  dont  ou  la  vojoit  me- 
nacée ,  en  lui  ouvrant  un  asile 
dans  l'électorat  d'Hanovre!  C'est 
là  que  Mathilde,  dépouillée  de 
cette  pourpre  et  de  ces  entoura 
imposans  du  trône  ,  qui  déro- 
boient  aux  yeux  les  plus  fins  lc3 
plus  aimables  qualités  de  son  es- 

Î)rit  et  de  son  cœur ,  parut  sous 
e  vrai  caractère  .qu'elle  avoit  reçu 
de  la  nature ,  ou  on  les  vit  éclater 
en  liberté  dans  la  petite  cour  de 
Zcll ,  au  point  de  lui  concilier 
Famour  et  les  suffrages  de  tous 
ceux  qui  la  composoient.  Mathilde 
excelloit  d'ailleurs  dans  tous  les 
exercices  et  les  occupations  con- 
venables k  son  sexe  ,  a  sa  nais- 
sance et  k  sa  situation  présente* 
La  cour  de  Danemarck  ,  indé- 
pendamment des  charmes  de  sa 
figure,  avoit  admiré  la  supério- 
rité de  ses  tklens,  sur-tout  dans 
la  danse ,  et  l'adresse  ,  plus  rare 
encore  dans  une  femme  ,  de  sa- 
voir réduire  k  son  gré  les  chevaux 
les  plus  intraitables.  A  Zell ,  son 
goût  pour  la  musique,  et  sur-tout 
pour  le  clavecin,  étoit  presque 
son  seul  amusement. .  Ses  ajuste- 
mens  étoient  simples  ,  son  abord 
afiable ,  les  eraces  de  son  esprit , 
cultivé  par  la  lecture ,  se  mani- 
festoientdans  toutesles  occasions, 
d'une  façon  si  naturelle  qu'on  ne 

Ï^ouvoit  la  voir  sans  l'aimer  ,  ni 
'entendre  sans  l'admirer.  M.  de 
La  Roque  eût  pu  sans  fiatterie  lui 
adresser  le  quatrain  suivaut .: 

Vous   entendt-e   et   vous  Toir  sont  deux 

plaisirs  bien  donx  : 
Par  deux  sens  à  ra,fois  tous  nous  doonts 

dessçhatnes. 
Si  f  adis  on  eût  vu  des  belles  comme  roos  , 
On  n'eût  pas  distingué  les  Grâces  des  Si- 

fenesi. 

La  princesse  Mathilde  9  née  géu^ 


MATH 

vettse  et  compatissante ,  la  niodi* 
cité  de  son  revenu  ne  pouvoit  la 
résoudre  à  se  refuser  au  plaisir 
de  secourir  les  malheureu^q  qui 
Tapprochoient.    Quelque    dures 
que  fussent  les  circonstances  qui 
avoient  accompagné  son  bannis- 
sement delà  cour  deDanemarck, 
Ja    douceur   de    son   caractère , 
jointe  à  l'espèce  de  philosophie 
naturelle  dont  elle  étoit  dodiée  , 
ne  lui  permit  jamais  de  laisser 
éclater  rombre  même  du  ressen- 
timent,  bien  moins  encore  de  la 
vengeance,  contre  les  auteurs  de 
sa  chute ,  quoiqu'ils  lui  fussent 
très-connus.  Elle  n'en\isageoit,  en 
nn  mot ,  le  diadème  arraché  de 
son   front  qu'avec   une  supério- 
nté  d'ame  dont  eussent  rougi  les 
Charles-Quint ,  les  Amurat ,  et 
les  Victor  -  Amédée.  Son  fils  seul 
étoit  l'objet  de  ses  regrets  :  les 
sentimens  de  mère  absorboient, 
pour  ainsi  dire ,  chez  elle  ceux 
de  la  souveraine.  Et  si  Ton  vit 
couler  ses'  larmes  au  moment  de 
son  départ  pour  sotk  exil ,  c'étoit 
uniquement  par  la  douleur  de  se 
voir  privée  des  ehers  objets  de 
sa  tendresse  maternelle.  Deux  ou 
trois  mois  avant  sa  mort ,  on  la 
vit  transportée  de  joie  ,  en  mon- 
trant k  la  comtesse   d'Q.... ,  sa 
dame  d'honneur ,  un  portrait  du 
prince  royal ,  qu^on  venbit  de  lui 
envoyer.  Quelques  jours  après, 
étant  entrée  chez  la  reine  dans 
un  moment  qu'elle  n'y  pouvoit 
être  attendue ,  cette  dame ,  très- 
surprise    d'entendre   sa   majesté 
parler  seule ,  étoit  prête  à  Jui  en 
témoigner  son  inquiétude  ,  lors- 
que la  reine ,  se  retournant  tout- 
a-coup  :  te  Je  conçois  tout  votre 
étonnement  ,  lui  dit  -  elle  avec 
nn  sourire  enchanteur ,  je  con- 
çois combien  il  doit  vous  sem- 
hlev  extraordinaire  de  m'entendre 
parler  avec  tant  de  chaleur,  quoi- 
^iia  seuLs    dsj^  mon    apparte- 


MATH  3o» 

ment. . .  Mais  c'est  à  cette  chère, 
et  très-chère  image,  ajouta-t-elle 
en  montrant  le  prince  royal ,  c'est 
k  mon  fils  que  je  parlois...  De- 
fvinez  maintenant  ce  que  je  pou- 
vois  lui  dire  ?....  Une  parodie', 
à  ma  façon  \  de  deux  vers  dont 
vous  me  parlâtes  il  y  a  quelques 
jours. 

Eh!  qui  donc,  comtee  mol  «  goûteroh  |A 

douceur 
.De  t*appcler  xaon  fils  ?  d*  jtrc  chère  à  tod 

cœur  ? 
Toi  ,  qu'en  comblant  Thorreur   de  ôiôn 

cruel  destin  , 
L^atroce  calomnie  arracha  de  mon  seln« 

Dès  les  premier^  jours  de  la  ma- 
ladie qui  l'a  enlevée ,  l'inquié- 
tude et  la  consternation  se  répan- 
dirent sur  toute  la  cour  dont  elle 
étoit  l'idole.  Mais  rien  ne  saurolt 
exprimer  l'excès  de  la  douleur 
dont  le  palais  retentit  au  moraetit 
de  son  décès  :  le  docteur  Leyser, 
qui  ne  la  quitta  point  pendant  le 
cours  de  sa  maladie ,  en  avoit  mal 
auguré  dès  l'instant  qu'elle  s'étoit 
manifestée.i  Elle  s'en  aperçut  ; 
et  pressentant  sa  fin  prochaine: 
«t  Vous  m'avez  ,  lui  dit-elle ,  déjà 
sauvée  deux  fois  depuis  le  mois 
d'octobre  ;  mais  aujourd'hui,  vous 
l'espéreriez  vainement  :  le  cas  oii 
je  me  trouve  est  au  -  dessus  dà 
tous  les  efforts  de  la  médecine.  » 
Le  célèbre  Zimmermann  ,  qiie 
Leyser  appela  a  son. secours  ,  et 

3u'on  fit  venir  d'Hanovre ,  pensa 
e  même  :  c'étoit  une  fièvre  ma- 
ligne et  pourprée  ,  qui  brava  tcfus 
les  remèdes  ,  et  qui  l'emporta 
le  10  mai  1773.  Un  instant  avafit 
sa  mort ,  ayant  toute  sa  tôte  ,  elle 
pardonna  nautem*'^nt  aux  ennemis 
qui  l'a  voient  persécutée  et  calom- 
niée pendant  sa  vie.  M.  de  Lich- 
tensting,  grand-chambellan  de  la 
cour  ,  présida  à  ses  obsèques  qlii 
fufent  accompagnées  d'une  pompe, 
vraiment  royale.  jSa  majesté  fiit 
déposée  daiu  le  caveau  de  ses 


\ 


Soa 


MATH 


>îeûx  maternels ,  les  ducs  de  ZeS. 
Les  rues.et  la  grande  église  étoient 
'couvertes  d'un  peuple  immense , 
snrtout-de  pauvres ,  entraînés  par 
lenrs  regrets  ;  et  les  sentimens 
douloureux  qu'excita  son  oraison 
funèbre  égalèrent  ceux  que  fit 
nahre autrefois  le  célèbre  Bossuet, 
dans  celle  de  Henriette  d'Angîe- 
'terre»  duchesse  d'Orléans. 

BIATHmCOimT  (  Pierre  de  ). 
Voyez  FouBBiER. 

MATHISOIV.  Tqr^s  MuNCEB. 

t  MATHO  (N.  )  ,  né  en  Bre- 
tagne en  1660 ,  et  mort  à  Ver- 
.taules  en  1746  ,  fut  successive- 
ment page  de  la  musique,  et  ordi- 
naire   de  la  musique  da    roi  , 
surintendant  de  lamusit^ue  du  duc 
de  Bourgogne,  enfin  maître  des 
enfans  de  France,  li  donna  en 
I7i4  la  musique  de  la  tragédie 
'dArion,  paroles  de  Fuzelier.  On 
trouve  plusieurs  airs  tendres  et 
des  chansons   à   boire ,    inscrés 
dans  les  Recueils  de  Ballard.  La 
musique  d'église  qu'il  avoit  com- 
.  posée  n'a  jamais  été  gravée. 

I.MATHONdeLa  Couh  (lac- 
ées), né  à  Lyon  le  nS  octobre 
171  a,  mort  dans  la  même  ville 
vers  1770  ,  se  distingua  par  ses 
çonnoîssances  et  ses  ouvrages  en 
luaihéiiiatlques.  Mathon  fut  un 
des  membres  les  plus  laborieux  de 
l'j^cadémie  de  sa  villclnatale.  On 
lui  doit,  I.  Mémoire  sur  la  ma- 
nière la  plus  avantageuse  de  sup' 
pléer  à  Taction  du  vent  sur  les 
grands  vaisseaux ,  1753.  II.  Nou- 
velles machines  mues  par  la  réac- 
tion de  mécaui(hwy\jyon  :i  1763  , 
3  vol.  in- 12.  lïl.  Essai  du  calcul 
des  machines  mues  par  la  réaction 
de  reau ,  dans  le  Journal  de  phy- 
sique. 

t  II.  MAÎHOW  DB  La   Coi  a 


MATH 

(  Charles- Joseph  ) ,  fils  du^priëeé» 
dent,  né  à  Ljon  en  1738,    vint 

I'eune  à  Paris  ,  et  s*y  fît  d'a- 
)ord  connoître  par  les  prix  qu'il 
remporta  a  l'académie  des .  ms- 
criptions ,  et  dans  d'autres  socié>- 
tés  littéraires.  De  retour  a  Lyon  , 
et  .accueilli  par  l'académie .  de 
cette  ville,  il  y  devint  l'auteur 
de  plusieurs  établissemens  utiles. 
Arrêté  après  le  siège  de  sa  patrie, 
en  1793,  il  y  fut  condamné  a 
mort  par  le  tribunal  de  sang  qui 
égorgeoît  les  citoyens  au  nom 
d  une  loi  barbare.  C'est  a  lui  qu'on 
dut  les  premiers  succès  de  la  so- 
ciété philantropique ,  les  secoure 
Eour  les  mères  nourrices  ,  un  éta- 
lissement  pour  arracher  les  jeu- 
nes enfans  a  l'oisiveté  ;  pour  na* 
turaliser  la  mouture  écono^iiquç, 
et  rendre  lepain  du  peuple  moins 
cher  et  meilleur,  il  fit  venir  'à 
ses  frais  des  ouvriers  de  Paris. 
Il  chercha  à  rendre  conunuQe 
dans  tous  les  quartiers  l'eau  du 
Ehône ,  vive  ,  légère,  et  qui  sert 
de  remède  à  divers  maux.  Il  tSta- 
Liit  pendant  quelque  temps  un 
\\ c'e  propre  k  faciliter  aux  artis* 
trs  l'exposition  de  leurs  chefs- 
d'œuvre,    et  les    movens    d't:tre 

-  * 

connus»  Tout  fut  rapporté  par 
lui  au  bien  général,  pfégliçent 
pour  ses  propres  ali'aires  ,  il  ne 
songea  qu'à  bien  faire  c^e  des 
autres.  Ici,  il  faisolt  imprimera 
ses  irais  an  ouvrage  utile ,  pour 
en  laisser  le  bénéfice  à  son  auteur  ; 
Ik ,  il  contrttctoit  une  dette  pour 
acquitter  celle  du  pauvre.  13or- 
feuil  lui-même  parut  hésiter  s^il 
pôuvoit  faire  tomber  une  tète  si 
éclairée  ,  si  vertueuse.  «Tu  élois 
noble,  lui  dit-il ,  tu  n'as  pas  quitté 
Lyon  pendant  le  siège  :  lis  le  dé- 
cret ;  tu  peux  prononcer  toi-niéme 
sur  ton  sort.  »  Aiusi  l'Athénien 
Lysias  s^écrioit  autrelbis  :  «r  Ce 
nest  pas  moi,  £i*atosthène  ,  c'est 
la  loi  qui  te  tue.  »  Ext  eâet  iia« 


MATH 

ihon  lut  Tarticle  fan^ste>  et  rér 
pondit  :  <c  II  est  sûr  que  cette  loi 
m'atteÎDt  ^  je  saurai  mourir.  »  Il 
ne  reprocha  rien  à  cette  loi  cruelle  ; 
il  ne  reprocha  rien  aux  hommes. 
U  tint  sa  promesse  et  sut  mourir. 
On  lui  doit ,  L  Lettres  sur  rin- 
constance ,  k  l'occasion  de  la  co- 
médie de  Dupuis  et  Desronais  , 
tj65,  in-iîj.  II.  Lettres  sur  les 
peintures  exposées  au  salon  en 
1763  ,  1765  et  1767,  3  part,  in- 
VI,  On  y  rem^que  une  foule 
d'observations  fines,  et  le  mo- 
dèle d'une  critique  judicieuse  au- 
tant qu'honnête.  III.  Traduction 
de  l'oDéra  italien  d'Oi*phée  et 
d'Euri  àice ,  1 765 ,  in- 1 1 .  iV.  Dis- 
sertation  ,  couronnée  à  l'aca- 
démie des  belles-lettres  de  Paris, 
sur  les  causes  fui  ont  altère'  les 
lois  de  Lfycur^ue  chez  tes  Lacé- 
dëmoniens  ,  juqu'à  ce  qu'elles 
aierU  été  anéanties ,  -^77'»  in-8«. 
V.  Discours  sur  le  danger  de  la 
lecture  des  livres  contre  la  reli- 
ffion,  i770,in-'8».  U  obtint leprix  de 
l'iiSmaculée  conception  à  Rouen. 
yflJJjettressur  les  rosières^  »78i, 
m- 12. .VII.  Testament  de  Fortuné 
Ricard^  nudtre  ctarithmétique  ^ 
Paris  ,  in'8<> ,  réimprimé  dans  le 
tome  I*"'  des  Tablettes  d'un  cu- 
rieux. Ce  badinage  ingénieux 
S'rouve  ce  qu'on  devoit  attendre 
ans  un  gouYemement  sage  de 
Técononûe  et  de  la  prévoyance. 
L-ÀBéleterre  nous  envia  ce  der- 
nier êmly  le  traduisit ,  et  l'attri- 
hua  pendant  Ibùgf  temps  à  Franc- 
klÎQ.  WJl,  Discours  surlesmeil- 
kurs  moyens  de  faire  ynaitre  et 
d!eficouramer  le  patriotisme  dans 
une  mxjnarchie  ,  1788  ,  in-8«.  Il 
remporta  le  prix  ae  l'académie 
4de  Châlons^sUr-Mame  ,  et  le  mé- 
-xît^  par  des' vues  sages  et  un  slyie 
élégant. 'IX.  Collection  des  çomp^ 
tes  rendus  coAcemant  les  finances 
'de  France  ,  depuis  1758  jusqu'en 


MATTH 


5o5 


Idylles  en  prose ,  .des  Eloees  ,  et 
une  foule  d^ Analyses  dans  le 
Journal  de  Ljon  ,  qofil  établit. 
Il  avoit  aussi  long-temps-  tra-* 
vaille  k  celui  de  musique ,  et  au 
Journal  des  dames  >  .  après 
Dorât. 

MATHOUD  (domClaude- 
Huffues  ) ,  né  k  Màcon  ,  d'une 
bonne  famille  ,  embrassa  la  rè^le 
de  Saint-Benoît ,  dans  la  eongré- 
sation  de  Saint-Maur ,  l'an  i639  ^ 
a  l'âge  de  17  ans,  et  s'y  distin- 
gua par  ses  connoissances  dans  là 
philosophie  etiti  théologie.  Gon* 
drin ,  arcii^véque  de  Sens ,  Con- 
çut ^tant  d'estime  pour  sa  vertu  et 
ses  talens ,  qu'il  voulut  l'avoir 
pour  grand-vicaire  ,  et  le  fit  en^- 
trer  dans  son  conseil.  Ce  savant 
religieux  ,  mort  à  Châlons  -  sur- 
Saône le  'iQ  avril  1705  ,  âgé 
de  83  ans ,  a  donné ,  I.  IJEdi* 
tion  en  latin  des  OEuvres  du  car- 
dinal Robert  PuUus,  et  de  Pierre 
de  Poitiers ,  Paiis  i653 ,  in-fol., 
avec  dom  Hilarîon  Le  Fèvre.  IL 
Deversd  SemmUM  origine  chriS" 
tiand  y  Paris  ,  1687  ,  in-4^.  III. 
Catalogus  archiepiscoporum  Se- 
nonensium  ,  Paris  ,  1688  ,  in-^**. 
Cet  ouvrage  manque  d'ortlre  et 
d^  critique ,  etc. 

L  MATHURIN  («aint) ,  pt4. 

'  tre  et  cmifesseur  en  <^âftioois  ,  as 

4*  ou  au  S*'  siècle.  Les  actes  <Iq 

sa  vie   sout  corrompus ,  et  ne 

méritent  aucune  croyahce. 

II.  MÂTHtlïaN  DE  EEoiiwcE  , 
habile  peintre ,  lia  utie  étroite 
amitié  avec  Poiydpre.  G0S'<ieux 

E cintres  travaillèrent  de  concert , 
rent  une  étude  particutiëre  de 
l'antique  ,  et  ^  rimitèrent.  Il  est 
difficile  de  distinguer  leurs  ta- 
blettux ,  et  de  tie  pas  edxffondre 
les  ouvrages  de  ces  deux  amis. 


^787  9  Péris  y  1788 ,  in-4''*  X.  ï)e%  \  Us  exceUoient  à  représenter  les 


3o4 


M  ATI 


/ 


habits  y  les  armes ,  leâ  vases ,  les  f 
sacrifices  ,  le  tfoût  et  le  caractère  : 
des  anciens.  Mathurin  mourut  en 
15^6  ,  aimé  et  estimé. 

I^ATHURINS.  rayez  Jean  de 
Matha  ,  n»  XV. 

t  MATHUSALEM,  fils  d'Enoch, 

S  ère  de  Lamech  ,  et  aïeul  de 
[oé,  de  la  race  de  Seth,  né,  sui" 
vant  l'Ecriture,  Fan  33 17  avant 
Jésus  -  Christ ,  et  mort  Tannée 
même  du  déluge  ,  244^  ans  avant 
Jésus- Christ ,  âgé  de  969  ans  , 
le  plus  grand  âge  qu'ait  at- 
teint aucun  mortel  sur  la  terre. 
(  Forez  Juif  Errant.  ) — Il  ne  ïaut 
pas  leconfondreayec  Mathusalem, 
an-ière-petit-fils  de  Caïn ,  et  père 
d'un  autre  Lamech.    ' 

MATHYS.   Fcyyez  Messis. 

MATIGNON  (  GoYON  de  ), 
famille  oHginaire  de  Bretagne  , 
établie  en  Normandie  vers  le  mi- 
lieu du  i5«  siècle ,  et  qui  remonte 
au  i3*  siècle.  Elle  a  donné  le  jour 
à  plusieurs  grands  hommes.  Parmi 
les  plus  célèbres  on  distingue  les 

suivans  : 

I 

X  I 

I.N  MATIGNON  (Jacques  de  \, 

Ç rince  de  Mortagne ,  comte  de 
horigni ,  né  a  Lonray  en  Nor- 
mandie", Fan  i526,  signala  son 
courage  à  la  défense  ae  Met2  , 
d'iiesdin  j  et  à  la  journée  de  Saint- 
Quentin  ,  où  il  fut  fait  prisonnier 
en  ^55^.  Deux  ans  après ,  la  reine 
Cs^thenne  de  Médicis  ,  qui  le  con- 
sultoit  dans  les  aôaires  les  plus 
importantes  >  lui  fit  donner  la 
lieutenance  générale  de  Norman- 
die. Cette  province  fut  témoin 
plusieurs  fois  de  sa  valeur.  Il  bat- 
tit lés  Anglais  ,  contribua  ^  la 
prise  de  Rouen  eu  1667 ,  empê- 
cha d'Andelot  de  joindre  ,, avant 
le  combat  de  Saiat-Denjs  ,  Far- 


MATf 

mée  /du  prince  de  Condé ,  et  &ti 
distingua   aux  batailles   de  Jar« 
nac ,  de  la  Roche-Abeille  et  de 
Moncontour.  Les  huguenots  d'A- 
lençon  et  de  Saint-Lo ,  prêts  k  être 
massacrés  en  1572  ,    lui    durent 
la  vie.  Matignon  pacifia  la  Basse- 
Normandie  ,   oh  il  commandoit 
l'armée  du  roi ,  en  i574  >  et  prit 
le  comte  de   Montgomeiy  oaBS 
Domfront.  Henri  IIÎ  récompensa 
ses  services ,  en  1 679 ,  par  le  bâton 
de  maréchal  de  r  rance  ,  et  par 
le  collier  de  ses  ordres.  Le  com-  ' 
mandement  de  Farmée  de  Picar- 
die lui  ayant  été  confié  ,  il  rédui- 
sit cette  province   sous   l'obéis- 
sance du  roi ,  autant  par  sa  va-* 
leur  que  par  son  humanité.  De-» 
venu  lieutenant-général  de  Guien* 
ne  en  1584)  il  chassa  Vaillac  du 
Château  -  Trompette  ,  et  enleva 
à  la  Ligue  ,  par  cet  acte  de  ri- 
gueur, Bordeaux  et  une  partie  de 
la  province.  Les  années  i5d6  et 
1687  ne  furent  pour  liii  qu'une 
suite    de   victoires.    Il  secourut 
Bionage ,  défit  les  huguenots  en 

Ï>lusieurs  rencontres ,  J)rit  les  nfeil- 
eures  places  ,  et  leur  eût  enlevé 
la  victoire  de  Coutras ,  si  le  duc 
de  Joyeuse  ,  qu'il  alloit  joindre, 
n'eût  témérairement  précipité  le 
combat.  Enfin  ,  après  s'être  con* 
duit  en  bon  citoyen  et  en  héros  , 
il    obtint    le    gouvernement   de 
Guienne  ;  province  que  le  roi  de- 
voit  a  son  courage  et  k  sa  pru- 
dence. Au  sacre  de  Henri  lY,  en 
1694  9  il  fît  la  fonction  de  conné>> 
table  ;  et ,  à  la  reddition  de  Paris'» 
il  entradans  cette  ville  a  la  tête 
des  Suisses.  Ce  grand  général, 
mort  dans  son  château  de  I^es- 
parre   le  27  juillet  1S97  >    étoit 
un  homme  fin  et  délié ,  lent  k  se 
résoudre  et  a  exécuter.  Il  amassa 
de  grandes  richesses  dans  son  goa- 
vemement.  Le  sieur  de  Caillières, 
maréchaldes  amiées  du  roi ,  « 
composé  l'Histoire  du  maré<Âiftl 


MATIi, 

é^  M  atîj^on ,  in 'fol. ,  Paris,  166 1. 
Il  a  joint  à  cette  histoire  des 
réflexions  militaires ,  politiques  et 
morales  sar  la  vie  et  sur  la  mort 
de  ce  maréchal. 

m.  BIA^TIGNON  (Charles-Au- 
guste de  ) ,  comte  de  Gécé ,  6*  ûls 
de>  François  de  Matignon ,  comte 
de  Thongni ,  servit  en  Candie 
soiis  le  duc  dp\  La  Feaillade,  et,  lut 
blessé  dangereusement  dans  une 
sortie.  De  retour  en  France  ,  il 
fut  employé  en  diverses  occasions, 
et  se  signala  à  la  bataille  de  Fleu- 
rus ,  aux  sièges  de  Mons  et  de 
Namur ,  et  fut  nommé  lieutenant- 
général  en  1695.  La  guerre  s'é- 
tant  rallumée  ,  il  suivit',  en  1703, 
le  duc  de  Bourgoene  en  Flapdre^ 
obtint  Je  bâton  de  maréchal  en 
1708  ,  et  fut  destiné  a  passer  en 
ï!co8se  à  la  tête  des  troupes  fran- 
çaises en  faveur  du, roi  Jacques. 
Cette  expédition  n'ayant  pas  réus- 
si, il  revint  en  Flandre,  et  ser- 
vit sous  le  duc  de  Bourgogne  au 
combat  d'Ondenarde.  Matignon^ 
mort  ^  Paris  le  6  décembre  1739, 
a  83  ans  ',  «voit  été  nommé  che- 
valier du  Saint-Esprit  en  1 7:24  y 
mais  il  présenta  son  fils  aîné  pour 
être  reçu  k  sa- place.  —  C'est  de 
Tondes  frères  de  Charles- Augaiste 

2ne  descendoient  les  Matignon  , 
UC5  de  Valentinois  ,  par  un  ma- 
riage avec  l'héritière  de  la  maison 
de  Grima Idi. 

M  A  TR  A I N I  (Claire-Canta- 
rini  ) ,  célèbre  par  la  variété  de 
ses  connoissauces  ,  l'aerément  de 
son  style,  et  la  délicatesse  de 
son  esprit ,  naquit  à  Lucqnes  , 
et  vivoit  en  f5t)2.  On  trouve  ses 
Poésies  insérées  dans  le  recueil 
publié  par  Giolilo  a  Venise  en 
[i5G6.  On  a  d'elle  encore  ,  L  Des 

litres  imprimées  à  Lucques  en 
'i5^.  n.  }des  Méditations  cfiré- 
\iiennes  ,  terminée»  par  un«  Ode 

T.  XI. 


M  ATT 


565 


k  Dîeù  j  qui  a  de  la  force.  III..Uii« 
Vie  de  ïa  Vierge,  Tous  les  poètes 
du  temps  seplurenta  lui  a(u*esser 
des  vers  et .  k  rendre  hommage  à 

ses  talens. 

.'  ■  •  ■       » 

♦MATRANGA  (Jérôme),  né  k  ' 
Palerme  en  i6o5  ,  mort  en  1679 , 
après    avoir    joui  d'une   grandoi 
réputation  de  savoir,   a   donné   ; 
De  acâdemid  syntagmala  Vil  ; 
Il  de^io  prigioniero  dei  santipa^ 
dri  neî  linwo    discorso    accade-^ 
micb  ;    VErodiade  ,    narrazione 
istorica  ;   Fidei  areopaeum  ;  Ih    \ 
universam  doctoris  anseiici  suni^ 
mam  ;  Acromuta   selectaitini  et 
variarum  ùonsultationum ,    lib<^ 
II.  etc. 

♦MATSYSCQuintin), peintre  ', 
d'histoire  et  de  portraits  ,  né  k 
Anvers  en  1460 ,  mort  en  15^9  y 
d'abord  apprenti  serrurier,  pro- 
fession quon  dit  même  qu'il 
exerça ,  et  qu'il  abandonna  en- 
suite pour  se  livrer  k  la  peinture , 
dans  laquelle  il  devint  un  trèis* 
habile  artiste.  Son  principal  ou- 
vrage est  une  Descente  de  croix  j 
qu'on  voit  k  la  cathédrale  d'An- 
vers, -r-  Jean  Matjts  son  lils  fut 
peintre  aussi  ;  mais  il  ,11e  parvint 
ni  au  talent  9  ni  k  la  réputation 
de  son  père. 

♦  MATTE ACCI  (  Ange  ) ,  phi-  ' 
losophe,  orateur,  et  jurisconsulte, 
né  en  i53â  k  Marostica  dans 
le  Vicetitin ,  reçut  le  bonnet  de 
docteur  k  Padoue  ,  et  se  rendit 
ensuite  k  Veuise,  où  il  exerça 
i  avec  succès  pendant  quelques 
années  la  profession  d'avocat.  Les 
occupations  du  barreau  ne  l'em- 
pêchèrent pas  d'asâister  aux  as- 
semblées littéraires  qui  se  te- 
nçient  chez  Antoine  Fachinetti 
dé  Bologne  ,  nonce  du  pape  , 
et  chez  l  rançois  Veiiiero  >  noble 
Yéilitiea  ,    €Oonu  par   son   sa- 


5^  MATT 

Yoîr.  Mattéaccî  ^  dontis^  desprea--' 
xek '  dé'  ses  cbhùoîssances  niathé^ 
mâtid[iié^'^en  inventant  quelques 
m^éfines  '  ingénieuses  qu'il  exè^- 
euta^lm*mème^  CîhVrçé  d'expli- 

3 lier  les  Pandectes  à  runlversîté 
eî'ado  ue ,  il  y-  devint  professeur 
de'^ûrisprudence  en  lâSQ.  Sixte-*- 
Qilmt  rappela  deux  foiji  k  Rome 

g [>tir  le 'consulter,  et  l'émpèreur 
ddôlplie  II  le  décora  des  titres 
de^  chevalier  et  de  côinté.  Il 
éprouva  néanmoins  les  tracasse- 
ruTs  qui  suivent  le  vrai  mérite ,  et 
l'envie  le  '  persécuta  •  Mattéacci 
mourut  k  Padoue  le  16. février 
i6ôd/On'a  de  lùî^  I.  i)e  vid  et 
raiioné  artificiosà  juns  uhivèrsi 
UtH ^à y*  yènetns ,  iSgi  f\i5gS 
et  i6oi«  II.  Apologia  adversiis 
Bordfaçium  Éogentfm ,  etc*  Pata-^ 
viij  iSqî.ïIT.  TraCtatus de partu 
ociîntést/i,  et  ejus,  ndiurif^  a^àyeh- 
$iié  vutàatam  opînionehi^  lihriX^ 
Frâricbfurti,  i6ok  IV.  H'pitôme 
legatorum  et  Jîdèi^commiSsont/n 
methbdo  ac  ratiohé  digestg. ,  Ve- 
nefiis ,  x66ô  j  et  plusieurs  fois  à 
Prâhcforh  V.  DejureVenetorum^ 
et  juris'dictiàherndris  Adnatici , 
Vehéliîs  ,1617. 

*  MÂTTEI  (  Lorèto),  Vxm  des 
premiers  académiciens  des  Arcà- 
aei  a  Rome  ]  et  bon  littéraléur  , 
né  d'une  famille  noble  k  Ruti 
dans  rOmbrie  le  4^vTil  162^, 
montra ,  dès  sa  ^lus  tendre,  en- 
fance,  lè  goût  le  plus  vif  pour 
la  poésie  ',  et  il  la  cultiva  avec 
succès.  En  1661  ,,  après  la  mort 
de  sa  femme  ,  il  embrassa  F^^tat 
ecclésiaslique/et  se  livra  a  Pétude 
de  îa  théologie  ,  de  l'histoire  ec- 
clésiastique et  à  la  lecture  des 
maints  Pères.  Il  mourut  dans   sa 

fratrie  le  24  juin  i^oÔ.  On  a  de 
ui  /I.'  //  Salmis  ta  Tbscano  , 
ovvero  pnrafrasi  dé*  $almi.di  Da- 
vide  ^  M'acerata ,  i6'7i  ,  et  plii- 
ëieurs  fois  dau«  lei»  principales 


Matt 

villes  d'Italie*  IL  InnodiahsaeM^^ 
pdrafrasi  artnonXca  degf  InrU  del 
Breviariû  ,i2oma/io,  Bologne  16894 
m.  Teorica  del  verso  volgare  , 
etc. ,  Venise ,  iGgS.  IV.  Metamor-* 
fosi  lirica  dOrazioparafrasato,  e 
marali^zuto  \  Bologne ,  1681t.  V. 
Parafftisi  deir  Arte  poetica  cTO- 
razio  ,  Bologne  ,.  1686.  Il  laissa 
plusieurs  Oiii'rage^  manascritSi. 

♦  MATTEMBOURG  (  Jean  ) , 
né  k  Miudeu  en  Westphalie  ,  Tan 
i55b^  d'un  échéVin  de  cette  ville , 
eut,  fort  jeùnè,  la  réputation  d'un 
savant  et'  d*un  bon  littérateur. 
Nommé  en '1576'  »  la  place,  de 
sous-nrincîpal  du  collège  de  Cas- 
sel  ,  il  consacra' à  l'étude  de  la 


allà'pf.ëudrë  a  Valence,  en  Dau- 
phîne;  le  bonnet  de  docteui:,  et 
vint  exercer  la  médecine  a  GotHa 
en  ^hurînge ,  où  il  fut  nommé 
hlaop!str'al  et  inspecteur  du  collège 
dùCal.  Matteiubourg  mort  en  cette 
ville  en  i65i  ^  à  Page  de  81  ans  , 
n'a  laissé  quL*ùri  séui  ouvragé ,  in- 
titulé Traciatus  exisuus  ,  et  phr- 
quàm  utilis  de  h^arope  ejusque 
speciéhus  omnibus,  LemgQWi«ê|^ 
i583 ,  in-8«'. 

♦  MATTER  (Christophe)  ,  jé- 
suite, né  en  Silésie  Pan  1661  , 
dévoué  aux  missions ,  et  parti 
pour  les  Indes  en  1708 ,  n^étoit 
pas  prêtre  ,  et  ne  pouvoit  qne  se- 
conder les  travalix  des  autres.  li 
rendit  de  grands  sei^'ices  pat*  seë 
connoissances  médicinales.  On  a 
de  lui  nne  Relation  curieuse  de 
son  voyage  et  des  notions  exactes 
sur  les  peuples  et  les  différente* 
productions  des  environs  de  Goa. 
Sta?cklein  l'a  insérée  dans  son 
V/eltbote,  r,  a4,  n'»5o8. 

*  MA^TTHiEUS  (  Antoice)  , 
né  à  Herbpru  efx  1601,  d'un  pèr# 


MÀTt 

tië  à  FranCkenbergen  i5ô4)  liiort 
iiGroniiigae  en  1^7,  s  accessit  e*^ 
ment  prolesseulr  de  jurisprudence  ' 
â^Herborn  ,  à  Marbourg  et  à  Gro- 
tiingae^.(  Voyez  sa  vie  et  la  liste  ' 
beu  nombreuse  de  ses  ouvrages 
auns  Ves  Effigies  et  vilœ'professo- 
Tum  GromngensiUm  ,  pag. 85>8^.  ) 
lie  lils  s'est  aussi  lui  -  même  uis- 
tingtté  dans  cette  sèiébce  ,  qu'il 
enseigna  d'abord  à  Harderwytk 
et  ensuite  a  Utrecbt.  L'université 
naissante  de' cette  dernière  villd 
eatles  plus  grandes  obligations 
av  mérite  et  à  la-  l'éputation  de 
te  saya'iit ,  qui  mourut  en  i655, 
laissant  sur  plusieui's  matières 
de  droit  des  ouvrages  estimés  , 
tel»  que  ComMtehtariùs  de  cHmi^ 

nihuSy  Utrecbt,  1644  i  iTi-4'*»  I^iS" 
putationes  dejudicUs  ;  de  sucôes- 
sionibui  ,  matrimenio  ,  tutelis  ^ 
déi^rtio  ;  de  auctionîlms  Hbri  duo , 
DtKrcht ,  i6S3 ,  in-4^  ;  Orationes  ^ 
i655,  in-ia  ;  Notas  in  libros  IF 
ingiîtutionttm ,  Arnst^  iSSj ,  in-ia  ; 
Paroèmice  ,  prœter-  Rontanorum- 
uUarumque  geniimH  mûres  et  ins~ 
tituta  jus  uUrajectinum  encponeit- 
ies  j  Utrecht ,   1667  ^  irt-8».  Ma- 
Ihsns  fut  un  des  douze  en  Tans 
qa'eut  son  père ,  dont  trois  frères 
professeurs   comme  -lui  ;  Jeazi  , 
en  droit ,    k  Gassel  ;  Conrai-d, 
en  médecine,  k  Gronin^ue  )  Cbris^ 
tdphe,  aussi  en  médecme,  à  Har- 
derwyck.  Lui-même,  sui»  neuf  en- 
fans  nés  de  son  mariage  avec  la 
£Ue  dU|Célèbre  J.  H.  Pontanns  , 
eat  deux  Kls  illustrés  dans  les 
lettres  :  Philippe  ,   professeur  en 
médecine  ,  à  Frineker ,   mort  en 
1690  ;  et  son  aîn?,  beaucoup  plus 
4Connaque  lui. 

.  M  AT;T  H  EL    Voyez  L^ôn  abd 
b'HuDiNE ,  n»  U. 

*L  MATTHEWS  (Tobie  ),  ar- 

cbevôque  d'Yorck  sous  4e  régné 

L  deJacques»'!**^,  éloquent  et  infa^ 

I  tigable  prédicateur  y  et  Tun  des 


MÀtf 


§bt 


orateurs  lés  plus  distingués  de  Tùi 
niverslté  d-(!)xford  ,  '  naquit  eil 
1 546 ,'  et  moamt  'en  1628.  En  i6od  ' 
ce  prélat  passa  du  siège  dèDurhani 
à  cfelui  d^Oxford.  \\  n'a  fait  im-^' 
primer  qu'un  sieul«$^/7itd/tenlatiii 
contre  Cànipian*   .       • 

♦  II.  MATTHBWS  (  tobîe  )  j. 
fils  du  précèdent ,  mort  en  i65o'  \ 
élève  de  l'église'  du  Christ  a  Ox-  ' 
ford,  se  lit  catholique,  et  entra' 
chez  les  jésuites.  Gét^omme  ,  tltf 
pour  Fiiitrigué  ,  fut  espion  dé  là 
cour  de  Rome. 

♦  m.  MATTËEWS  (  Jean  )  | 
médecin  hes^ois  .  professeur  dis^ 
tingué,  au  comm^nC<ômént  du-iy*  ' 
siècle ,  h  Herborn  ,  dans  la  priu* 
bipàulé  de  Nassau-Dillëmbourg  ,  • 
fut   médecin    des    seigneurs    dé- 
cette maison.   On  a  de  Itd  ^  L 
VUcUrsus-de  febre  peslilèntiaU  ' 
qiiœ  superiûHbùs  annis  Oerma?-^ 
niam  pervagaia  est  y  Franco fu rii  ^' 
i6o3.,   1620  ,  in  -  là.  II.  Ration 
nalis  et  empiriea  thermaruM  mar^ 
çhicerum  BadensiUm  déscriptic  y 
Ettiinga;  ,   1O06  ,   in-S*  ,  Uano* 
Viae  ,   1608,   in-8*.  .ni.   Consiliâ 
medica  divérsorufn  auctorum  pr&  ' 
Emesto  Frederico  ,   fnarchione  . 
Badense  eon^criptay  Fràncofurti  ,  • 
l6o3  i  in-8<>.  Plusieurs  médecins 
de  ce  nom   se  sont  distingués; 
Ravoir  ,  deux  Philippe  à  Fiane- 

er ,   Conrad   k    Groiiingne  ,   et 
ierre  au  royaume  de  Naples. 

:  *ÏV.  MATTHEWS  (Thomas)/ 
amiral  anglais  ,  nd  dans  le  Gla<v 
çiorgan-,  mort  en  \jBi  ,  Com* 
mandbit  dans  là  Méditerranée 
en  1^44  9  ^^  combâttôit  les  flottes 
Combinées  a  la  bataillede  Toulon, 
qui  fut  si  sànglailte  et  qiii  rést^ 
pourtant  indécise  i  C'est  dans  ce 
combat  que  périt  le  brave  capi- 
taine Corn  wall.Lestotk,  qui  corn-»-" 
mandait  en  second  sous  Mtitâiewt 
nç  l'ayant  pas  secondé  à  temps  ^ 


5o&^ 


M  ATT 


Ce  brave  amiral  ne  put  remporter 
la  victoire  complète.  Lestock  l'ut 
cependant  acquitte  ,  et  Mattbewd 
ayant  perdu  le,  .commandement , 
se  retira  dans  une  terre  de  sa  pro- 
vince et  j  mourut. 

*MATTHI.î:  ( Jean)  ;  ëvêque  de 
Strengnes  en  Suède ,  d'abord  cha- 
pelain de  Gustave  -  Adolphe, 
niii  le  donna  pour  précepteur  à 
Christine  sa  £11^ ,  composa  à  l'u* 
sage  de  celle-ci  une  Grammaire 
latine  ,  sous  le  titre  de  Gramma- 
tica  regia  ,  imprimée  k  Stock- 
holm ,  i655  y  in-i!2  ^  et  réifnprimée 
à  Levde  par  Boxhom  eu  i65o. 
Tbéologienpacifique,Matthiie  eût 
fort  à  cœur  le  rapprochement  des 
calvinistes  et  des  luthériens.  Il 
donna  à  ses  productions  conci- 
liatrices le  titre  de  Rameaux  iToli- 
vier)  Rarni  oUvœ  septentrionalis, 
Mathila;  ne  recueillit  que  des 
désagrémens  de  ses  charitables 
efforts.  Après  avoir  vu  ses  ous^ra- 
ges  condamnés  et  supprimés  par 
un  édit ,  il  fut  obligé ,  pour  apai- 
ser la  fureur  de  ses  ennemis , 
de  se  démettre  de  son  évêché  ,  et 
il  >  passa  le  reste  de  ses  jours 
,  dans  la  retraite.  (  f^ox»  Schefferi , 
SueeialiUerata,pAg,  ia3.  Arcken- 
holtz,  Mémoires  de  Christine,  1. 1, 
pag.  530  ,  5o5  ;  tom.  II ,  pag.  63. 
Mosheim ,  Hist.  eccl.  tome  V , 
p.  in.  284* } 

MATl^fflAS.  Fcy.  Mathias. 

I.  MATTHIEU  ou  Uvi  ,  fils 
d'Alphée ,  et ,  selon  toutes  les  ap- 
parences, dupaysde  Galilée,  et  oit 
commis  du  receveur  des  impôts 
qui  se  levoient  à  Capharnaum. 
Matthieu  avoit  son' bureau  hors 
dé  la  Lville  ,  et  sur  le  bord  de  la 
mer  de  Tibériade.  Jésus  -  Christ 
enseignoit  depuis  un  an  dans  ce 
pa^s  ;  Matthieu  quitta  tout  pour 
suivre  le  Sauveur ,  fl^'il  mena 
dans  sa  maison ,  oii  il  lui  fît  un 


,  M  ATT 

grand  festin.  Il  fut  mis  an  nom- 
bre    des    douze  apôtres.    Voilii  ' 
tout  ce   que  TEvangile   en    dit. 
Les  fientimens  sont  tort  partagés  ' 
sur  sa  mort  et  sur  le  lieu  de  sa 
prédication.    Le   pins    commun 
parmi  les  anciens  et  les  moder- 
nes ,    est  qu^après  avoir  prêché- - 
pendant  quelques  années  rËvan-^ 
gile   en  Judée ,  il  alla  porter  la 
parole  de  Dieu  dans  la  Perse, 
ou  chez  les  Parthes ,  où  il  souf- 
frit l<i  mai-tyre.  Avant  que  d'aller  ' 
annoncer  la  foi  hors  de  la  Judée, 
il    écrivit    l'Evangile    qui    porte 
son  nom ,  vers  Pan  36  de  Jésus-  • 
Christ.  On  croit  qu'il  le  composa 
en  la  langue,  que  par!  oient  alors 
les  Juifs  ,  c'est-  à  -  dire ,  en  un 
hébreu  niêH.  de  chaMéen  et  de 
syriaque.  Les  nazaréens  conser- 
vèrent long-temps  l'original  hé- 
breu ;  mais  il  se  perdit  dans  la 
suite  ,  et  le  texte  grec  que  nous 
avons   aujourd'hui ,  qui  est-  une 
ancienne  version  faite  du  temps 
des  apôtres  ,  nous  tient  lien  d  o- 
riginal.  Aucun  évangéliste  n'est 
entré  dans  un  plus  grand  détail 
des  actions  de  Jésus  -  Christ  que 
saint  Matthieu,  et  ne  nous  a  donné 
des  i^gles  de  \ie  et  des  instruc- 
tions morales  pluis  utiles.  C'est 
ainsi  qu'en  ju^e  saint  Ambroise , 
qui  connoissoU  bien  cet  évangé- 
liste. L'humanité  du  fils  de  Dieu 
a  été  son  principal  objet.  Saint 
Matthieu  et  saint  Luc  ont  rap- 
porté la   généalogie  de  J.   C.  > 
qu'ils  font  descendre  de  la  race 
royale  dé  David  ,  mais  d'une  ma- 
nière  différente.  Saint  Matthieu 
commence  par  Abfraham ,  et  par- 
tage   toute  cette   généalogie  eu 
trois  classes,  chacune  de  quatorze 
générations,  qui  font  le  nombre 
de  4^  personnes.  Depuis  Abra«^^ 
ham  jusqu'à  David ,  il  en  met  qua- 
torze ;    depuis   David  jusqu'à  la 
transmigration  de  fiabjlone,  qua- 
torze;   et  depuis  la   délivrance 


MAtt 

'  dit  peuple  ,  (]ui  filt  mis  eu  liberté 

f>our  retourner  à  Jérusalem  sous 
9.  conduite  de  Zorobabel ,  qua- 
torze. On  remarqué  que  ,  dans 
•cette  géni^alogie,  ^aint  Matthieu 
.  omet  quatre  rois ,  Ochosias  ^  Jbas  ^ 
Amasias  et  Joakim.  La  raison 
de  cette  omksion  e^  que  Dieu 
av'isDt  imprauvé  le  mariage  de 
Joram  avec  l'impie  Athalie  ,  et 
ayant  promis  par  ses  prophètefl 
de  venger  les  forfaits  de  cette 
famille  jusqu'à  la  quati'ième  gér 
néràtion ,  Tnistorien  sacré  a  cru 
devoir  passer  sous  silence  les  rois 
issus  dé  ce  mariage.  Fo/é  Ébion 
e/ Dautmjlr. 

,  .  ÏI.   IVIATTHIEU-CAiVTACtF- 

ZÈNE^filsdeJean, empereur  d'O- 
rient y  fut  associé  à  Tempirepar  soa 

'  père  en  i554*  Jean  Gantacuzèné 
ayant  abdiqué  peu  de  temps  après 
lè  pouvoir  souverain  ,  Matthieu 
resta  empereur  avec  Jean  Paléo- 
logne.  Ces  deux  princes  ne  res- 
tèrent pas  long-temps  unis  i  ils 
prirent  les  armes  ;  et  une  bataille 
donnée  près  de  Philippes  ,  ville 
de  Thraice  ,  décida  du  sort  de 
Mattl^ieu,  qui  fut  vaincu.,  fait  pri- 
sonnier ,  et  relégué  dans  unetbr- 
teresse,  d*oîi  il  ne  sortit  quVp" 
renonçant  à  l'empire.  Paléolbgué 
lui  permit  cependant  de  garder; 

,.  !e  titre  de  despote ,  et  lui  assimila 
'  des  revenus  pour  achever  ses 
jours  ,  avec  ce  vain  nom  ,,  dans 
une  vie  privée.  On  prétend  qu'il 
se  retira  dans  un  monastère  du 
Mont-Athos  ,  où  il  composa  sur^ 
le  Cantique  des  Cantiques  des 
commentaires  qi:^i  put  été  pu- 
bliés à  RomCé 

t  m.  MATTHIEU  j)B  Ven- 
-  DOME  ,  célèbre  abbé  de  Saint- 
Denys  (  ainsi  nommé  du  lieii  de 
sa  naissance  ) ,  régent  du  rojaii- 
me  pendant  la  deuxième  croisade  | 
àë  saint  Louis  ,  et  principal  itMi-  j 


.V.  .  ■...'..MA.TT;      .^g 

mitre  sous  Philippe -le -ÎIardi\  ( 
se  sigtiala  par  ses  vertus  ,'  H 
sur-tout  par  sa  douceur  et  sa  pru- 
dence. Il  jouit  aussi  d'une  grande 
considération  sous  le  règne  de 
Philippe  -  le  -  Bel.  Matthieu  mou- 
rut le  a5  décembre  1286.  Ou 
lui  attribue  une  Histoîfe  de  To- 
hie  ,  en  vers  élégiaques  ,•  Lyoiir, 
1 5o5  ,  itt  -  4**  >  ^  plusieurs  fois 
réimpiimée  depuis  ;'  mais  cet  ou- 
vrage y  écrit  d*un  style  barbare  , 
est  d^un  i^uteur  du  i3«  siècle  ^  ' 
qui  portôit  le  même  nom ,  et  qui 
est  connu  sous  le  nom  de  Mat-^ 
thaeu  Vilidocinensis. 

IV.  MATTHIEU  ta.  West 
MiNSTER ,  bénédictin  de  l'abbaje 
4e  ce  nom  en  Angleterre  ,  au 
i4"  siècle  ,  laissa  une  Chroniqu9^ 
en  latin  v  depuis  le  commence- 
ment du  menue  jusqu'à  l'an  iSoy , 
imprimée  a  Londres  en  1570  , 
in-fol»  Cet  historien  ,  crédule  et 
^eu  e'xact ,  narre  d'une  mân{èr(» 
Ignoble. 

t  Y-  MATTHIEU  (  Pierre  )  , 
historiographe  deFraice,  né  en 
i565  ,  sûivaiit  les  uns  k  Salins  , 
et.  suivant  d'antres  à  Porenlru  , 
d^abord  -  principal  du  collège  de 
Verccil:,  ensuite  avocat  à  Lyon  , 
fdt  très^zélé  ligueur,  et  fort  attaché 
au  parti  des  Guise.  Etant  venu  à 
Pans  V  il  abandonna  là  poésie  qu'il 
avoit  cultivée  jusqu'afdrs  ,  pour 
sfaltacher  à  l'histoire.  Henri  IV  , 

2 ai  l'e^timoit,  lui  donna  le  titrd 
•'historiographe  de  France  ,  et 
lui  fournit  tous  \es  mémoires  né-- 
cessa  ires  pour  en  remplit  rem- 
ploi. 11  suivit  Louis  XII I  au 
siège  de  Montauban ,  y  tomba 
nmlade ,  et  fut  transporté  a  Tou- 
louse,, oii  il  ittonrut  le  1-2  oc- 
tobre i6ai. Matthieu  écrivoit  fa^ 
cilement ,  mais  avec  platitude  et 
avec  bassesse.  Il  a  composé,  £. 
Une  Histoire  des  cfioses  mém^'^ 


5io  MATT 

;|^^  ilLrrivéeS'  SOUS  le  ràgn&^ 
^^ni'lei^v^hd: ,  .  1.6%^  >  ?  in  -  8»» , 
^çiT^éç  .d'acecdotQ^, singulières  çt 
de  iiails  çur^eiu.  Henri  IV  lui 
.fa  9i\o\\  X^i'ïuéffïe,  appris  im 
l^and  nptinbre.  i$on  ^tvli^  directe  , 

ra^mpa^t»  pje.  répond  p,»s  à  la 
|;rçind^ur  ^u  ^ujet.  .j^I,  Mistoire 
,de.^  la  tuorl  dép^^ble  /  dif,^  toi 
flef^ri  '.  le  -  C^rand  ,  Jpairis  ^  i  $  1 1 ., 
^mrjfol, ,  i6j2,  ia-Ô"*  iVi  m  Histoire 
<fc  .safw^  J^uis,^  1618  ,'  iii  -  8«, 
IV.  Hisiçijx  del^ouisJÇl^  i^foj.^ 
^stimée.  V?  HisUfire  ^e  France^ 
^Çifs  Franççis  i,  Henri  //,  J^ran^ 
ççis  II y  Çliar^s  IX-,  Henri  lIJTy 
Henri  IV  et  Ifuis  XI^II^ .  P^ris  , 
i65i  ,  a  \o.l.  in  -  folio  ,  publiée 
parlçs  soins  de  son  fils  ,  qui  y 
^  ajouté  rifi^loire  de  Lqu^s  XIÛ. 
jusqu'en  1621,  Le  grand  défaut 
^ç\Mattbieu  est  d'alTeçter,  dax^s 
Iç  récit  de  Tliistpire  moAleme  , 
une  grande  conno^ssançe  de  Thisn 
^pirç.  ancienne,  lien  rappelte  mille 
lra^t$  ^  ne  foijt  rieti  -î^son  sur 
jet;»  et;  dont  TentasseTnent  met 
dçi  la  confusion  et  de  Fobisiiunté 
dans  ia  narration.  VI.  Quatrains 
sur  la  vie  et  fa  mort-,  c|ontla  mo;'' 
raie  est  utile  et  ta  versification 
|[anguissante,  in^primës  plusieurs 
|pif  :  maisle^  nuetlleures  édition»; 
.§ont  celles-,  données  ps^r  Vahbéfâe 
h^  Kadie,f  1746,  m-iîB»  ^v^Ç 
b  vie  de  lierre  Matthieu ,  et 
^Uepâr^Â}*  Boulard ,  toutes  deux 
iPtS*".  C'est  l'ouvra^^e  connu,  sous 
le  nom  de.  T^httes  duk  con^ 
seiller  Matthieu,  ,,  parce  qu'on 
Ijiimprima  d'abprd  eu  formée  de 
tablettes  olJlo^gues^  On  .trouve 
Qrdinairem^nt  ces  c|uatrain£^à  lat 
suite  d&-ceux\^e  Pibraç.  VU. 
l<a  Gu^siade  y  tragédie  ,  Lyqn:, 
^689 ,  in-8".  Cette  pièce  est  re- 
çl^erchée  ,  parce  que  le.  massacre 
du  duc  de  6uise  y  est  représenté 
fin  naturjel,  VIIÏ.  {^es  tri^gédies 
de  Clytemnestre  ,  d'-Ç^Me/^ ,  de 
Vastlii  et  fXAman  :  recueillies  «t 


MATT 

1  publiées 'à  Lyon  en  i58g,  3  vol^ 

'  ïn-12.  iX.  iVateit  JMT  -GfUi  Pape^ 

X*Les  trçis  Jours*  XI.  Sejan ,  ou 

i!fl<  /wor^  d^  àiaréchai  dAncre^ 

XII.    i^  Politique  i  et    Vie  da 

'  ^'c©/fl5  f/e    >ri7&rox.'Xm.  Qd*- 

nealogie  de  la  maison:  de  Bour%-^ 

fion  f.  depuis  P/iarampnd.  jusque  à. 

i  Henri  IF".  XIV%  -Mejouissemce^ 

!  de  fa  ville  de  Jjy^on  à  tEntnée  d0 

Henri  IV  en  i^qS  ,  H-  à  la  paîjf- 

de  Vervins  en  iSgtS* 

t  VI,  MATTHIEU  dslTXas.- 
SAi^o  ,  exçfellfHt  graveur  en  pier- 
res fines ,  natif  de  Vérone,  passa 
en  France ,  où  François  I''^  le. 
,  çonibla  de*  bienfaits.  Ce. prince 
i  lui  fit  faire  un  magnifique  Orat 
i  toire  ,  qu'il  pojrtoil^^veclui  dan& 
toutes  se^.  campagnes.  Matthieu 
'  grava  des  CV^ei^jr  de. toufe espèce^ 
On  Templo^ja  aussi  à  grayer  sur 
'  des  çriitaux.  La  gravure  n'étoit 
bas  son  seul  talent ,  il  de^slnoit 
très-bien  ,  et  possédoit  aussi  par-s 
faiteme^t  la  musique  :  le  roi  se 
plaisoit  même  souvçnt  à  l'en-; 
tendre  jouer  du  lutb.  Aprçs  I^ 
malbeureuse  journée  de  Paviçj 
Matthieu  avoit  quitté  la  Franc)* 
et  s'étoit  établi  à  Vérone  \  mais; 
François  I*»  dépéch«7  vers  cet  il- 
lustre artiste  des  cou  rriers  po.ujp 
I  le  rappelé]^  en  f  rs^nce.  Matthieu 
'  y  revint,  et  fut  nommé  graveuiP 
général  àes  monnoies.  Xlne  for-» 
tune  homiête  ,  et  -.son  maria gQ 
avec  une  Française  fixèrent  sa  ré<f 
sidençe  dans  le  royaume  jusqu'il 
sa,  mort ,  qui  arriva  peu  de  temps 
après  celle  de  Frauçois  !•'.  Mat-» 
thîeu  avoit  (je  la  iierté  dans  le 
(iaractère  :  il  brisa  xm.  jour  une 
pierre  d'un  grand  prix ,  parce 
qu'un  seigneur  é»  ajant  oôei^t  un^ 
somme  trop  modique  ^  refusa  de 
l'accepter  en  présent.  Il  mo.uruï 
vers  l'an  i548. 

VII.  MATTHIEU  dé  Nautejo», 
Voyez  Nân^bw». 


MATT 

Ifpr.  MATTHIEU  (Jean)  ou 
.MATmsoN.  Voyez  Jsak  D£  Lsydk  , 
ii".XCI  »  et  MuNCKR. 

t  MATTlIlîhiE(  Pierre -.An- 
èré  ) ,  médecin  célèbre  et  bon  lit- 
térateur ,  né  à  Sienne  vers  l'an 
i5oo,  sa\a2itdans]eslangues  grec- 
que et  latine,  dans  la  botanique  et 
la  niëdeclne,joigiiok  à  cesconnois* 
•ances  une  littérature  agriéable. 
On  a  de  lui  des  Commentaires 
VOLT  le«  six  livrer  de  Dioscoride  , 
écrits  avec  assez  d'élégance  ,  et 
remplis  d'érudition  \  mais  on  lui 
reproche  des  erreurs  ,  ^des  mé« 

Î\nses ,  et  heancoup  de  crédulité, 
i  fait  naître  les  grenouilles  de 
la  corruption ,  donne  à  Téléphant 
.une  .intelligence  qui  le  rendrpit 
J'égal  de^rHomme  ponr  l'esprit , 
et  cite  an  grand  nombre  de  plantes 
qui  n*ont  jamais  existé.  L'original 
italien  dé  ses  Commentaires  pa- 
rut à  Venise ,  i54B ,  in  -  4*  >  ^^ 
fat  réimprimé  avec  des  additions 
en  i565  ,  in  -  fol. ,  avec  figures. 
L'auteur  les  traduisit  en  latin.  Il  j 
en  a  une  traduction  française  , 
dont  la  meilleure  édition  edt  de 
0esnHNiIins ,  Ljon ,  iS^:^  ,  in-fol. 
Matthiciie  laissa  encore  d'autres 
ouvrages ,  tels  que  VArt  de  distii- 
ierjikes  Lettres  y  etc.  On  recueillit 
tous  ses  écrits  h  Bâle ,  lôoS  , 
in^-folto ,  avec  des  Notes  de  Gas» 
Bard  Bartholin.  Matthiole  mourut 
a  Trente,  de  la  peste,  en  '57^.  Il 
avùit  servi  Ferdinand  ,  areniduc 
d'Àutriehej  pendant  deux  ans ,  en 
qualité  de  premier  médecin.  Ce 
prince  éi  les  électeurs  de  Saxe  et 
de -Bavière  contribuèient  aux  frais 
de  IHmpression  de  ses  Commen-»^ 
taires  sur  Dioscôride.  — Il  ne  faut 
pas  le  confondre  avec  un  autre 
Hathiolb,  médecin^  né  k  Pérotise, 
ffui  fut  professeur  k  Pndoue  ,  oh 
il  mourut  en  1 4^8  >  <)ui  a  donné  un 
ouvra|;<&rare,  intitulé  jtfrs  mémo» 
itmiwt^t,  in-4^ ,  Àtttbourg^  i49^^ 


-M  ATT 


5ii 


T.  MATTHYS  (  Gérard  )  ,  Bé 
dans  le  duché  de  Gueldres  vers 
Tan  i5a5 ,  enseigna  long-temps 
le  grec  k  Coloffue ,  ou  il  fut  ciia- 
nome  de  la  collégiale  ées  Douze- 
Apôtres,  puis  chanoine  dusecon<l 
rang  dans  la  métropole.  Il  y,  mou- 
rut vers  Tan  iS']^.  On  a  dé  lui , 
I.  Des  Commentaires  sur  Aristotie, 
Cologne,  1.559 —  i566,  a  vol.  ih^ 
4*-  Son  stjfle  est  pur ,  aisé  et  dé- 
gagé des  vaines  subtilités  si  com- 
munes dans  les  commentaires  (les 
péripatéticlens.  ,11.  Un  Comment 
taire  sur  TEpître  de  saint  Paul  aip 
Romains  y  Cologne,  1S62. 

II.  lilATTHYS  r  Christian'  )^, 
Matthias ,  docteur  luthérien  ,  suc- 
oessivement  professeur  de  philo-^ 
Sophie  k  Sti^sbourg ,  recteur  du 
collège  de  Bade-Dourlach,  pro- 
fesseur en  théologie  k  Akorf,  mi- 
nistre et  professeur  en  théologie  k 
Sora  ,  et  retiré  k  Lejde ,  ensuit* 

Ïiasteur  k  La  H^ye,  naquit  vers 
'an  1584  k  MelUorp  »  ville  du 
Uolstein  ,  dan^Ie  coibté  de  Djih* 
marse.  Son  esprit  inquiet  et  spn 
caractère  inconstant  firent  qu'il  n« 
•ut  fixer  sa  demeure  dan^  aucuA 
pays.  Matthys  alla  terminer  s^ 
)Qurs  a  Utrecht,  Tan  i655.  On  i| 
de  lui  un  grand  nombre  d'ou^ni» 
ges  de  pUilosophie  ,  d'histoire  • 
de  controverse  ,  et  &^  TËcritur^ 
sainte.  Les  principaux  sont ,  L^/^ 
ioria  vatnarcharwn  ,  Lubeck  « 
1640 ,  m-4^.  n.  Theatrum  kfstqn^ 
cum ,  Amsterdam,  Élzévir ,  1668 , 
in-4''*  ^^^  ouvrage  est  moitié  mo- 
ral ,  moitié  Ui2»toi'ique. 

M  A  T  T I  (  don  Emmanuel  ) 
né  Tan  i663  k  Oropesa  ,  viïle  de 
la  nouvelle  Cas'tille  ,  rëussit  de 
bonne  heure  dans  la  poésie  ,  et 
fit  paroître  ses  Essais  Van  168^^ 
en  un  volume  in-4''-  Cet  heureux 
débat  fit  naître  dans  le  cœur  d'une 
dame  de  très-haut*  rang  des  seo.- 


5<a 


MATT 


timens  trop  tendres  pour  ce  î«iine 


cades.  Innocent  XII ,  charmé  de 
.  son  esprit,  le  nomma  au  doyenné 
^d'Àlicante,  où  il  mourût  le  1 8  dé- 
cembre 1737,  à  j/^ams,  Matti  avoit 
aidé  le  cardinal  d'Aguirre  k  faire 
'  sa  collection  des  Conciles  d'Espà- 
'ffne.   Ses  Lettres  et  ses  Poésies 
latines    (Madrid,   ij'iS,  1  volu- 
mes in-i2,  et   ij38  ,  in-4',  2  vo- 
lûmes  ,■    Amsterdam  )   prouvent* 
..qu'il    avoit  de  la  facilité   et  de 
1  imagination.  " 

^  *  MATTINA  (Léon),  moine 
'du  Mont-Cassiu  ,  né  à  Naples 
dans  le  ly  siècle,  pr^iiessjeur  aE- 
criture  sainte  à  Padoue,  où  il 
'mourut  en  1678,  pulblia  ..JPtincù- 
jjum  '  Venetorum  /elqgia  çum  ico" 
^  nibus  declamationes  sex ,  <?t  quelr 
,ques  Leçons  phiîosop^iq^es  y  ré- 
. citées.. dans  son  cours. et  impri- 
'mées  à  Venise,   ..  .  \  \ 

*   *  MATTÏOtY.  (Lbiiis),  graveur 
'et dessinateur,  né  à  Bologne  en 
"i665 ,  apprit  les  élémens  du  des- 
sin de  Carl.o  Cignani ,  et  se  per- 
fectionna ensuite  de  l.ui-n^ême.  Il  a 
grai>e'  quelques  eaux-fortes  dé  sa 
composition  ,    et   d'autres  ,   d ta- 
rares   Louis    C^t-rache  ,*    Josephr 
Crespi  ,  dit  TEspagnol    de   Bo- 
logne, etc.  ;  il  a  aussi  graine'  la  Mort 
jde  saint  Jpseph ,   a'après  Fran- 
cesçhini.  "  \ 

*  MATTItJCCI  OM  Matteucci 
^frèrc  Augustin  )  ^  de  l'ordre  des 
irères  mineurs^  né  à  Lacques  , 
professeur  de  théologie  ,  et  en- 
suite secrétaire"  de  son  général  à 
Rome  ,  où  il  mourut  vers  1720  , 
adonné,  I.  Opus  dogmaticum, 
sive  de  controversiis  fideL  II. 
Ùautela  confessarii,  lll,  Prac- 
fcc«  theoîogica  canonlca,  IV.  Of^ 


MATW 

Jicîalis  curiœ  regularis  adoptimè 
dejenderula  suce  religionis  Jura, 
in  curid  examinanda  satls  ins- 
tvuctus  ,  Romœ  j  1702  ,  a  vol. 
in-4*  J  Venise  ,  1 7o3- 

*;  M ATHUS  (  Cneïus  ) ,  poëte 
latin ,  cité  par  Macrohe  et  par 
Agelle  ,  avoit  écrit  desMimiam^ 
bes  et  une  Iliade»  11  nous  en  reste 
quelques  fragmens.  (  Vojr.Antkai 
Buvm,  y  tom,  1"  ,  pag,  63o.  Il  est 
question  .d'un  Cneïus  Mattius 
.chez  Pline  ,  Hist^  nat.  ,  liv.  iQ  >, 
chap.  XI,  et  liv.  i5,  chap. XIV.) 
Il  étoit  né  dans  l'ordre  équestre  , 
a^ii  d'Auguste,  et  un  pépmiériste 
disti^g'ué  ,  de  qui  il  semble  que 
les  Mala  Maitiana  aient  pris  leur 
nom.  [p^,AiUbol  Burm, ,  tom.  I»', 

{)ag.  644')  Seroit-ce  le  même  que 
e  poêle,  i* 

*  jVIATTI  VOLO  (  Alfio  ) ,  né  k 
Alçamo  ,  de  l'ordre,  de  Sainte- 
Marie  du  MontrCarmel ,  mort  à 
Home  en  i6i9Q ,  publia  les  ouvra- 
ges suivaXks:  Lectiones  theoiogicof 
et  philo.sophicœ  ; .  Conciones  per, 
sOfCmm  qut^dnagesimale  tempus  / 
Orationes  varias  ;  Lucuhr^oneê 
ir^mçfie^Jvy:sicam ,  etc. 

.  jVIATTJRINO  ,  peintite .  d^hi*^ 
toire  „  disciple  de  Raphaël ,  qui 
l'emplpya    pour    l'exécution    do 

Ïdusieurâ  de  ses  dessins/,  né  ë 
•'lorénce.  en  i^ç^o  ,  mort  en  i5'a7. 
Il  aida  .ensuite  Polidore -de  Car- 
ravage,,  et  sts  ouvrages  égalent 
ceux  de  Ce  maître. 

*.  MATVVEJ  -PLTSCIUNIN  ^ 
peintre  russe,  mort  en  179;/ ,  dans 
un  âge  très-avancé,  composadecuc 
tableaux;  savoir ,  /^a  Résurrection 
de  J,  C.;,  et  Alexandre  chest  Dio^, 
gène ,  qui  donnèrent  feu  à  de 
grandes  espérances  9  qui  cepen-. 
dant  ne  se  sont  point  réalisées^ 
Comme  il  étoil  attaçU^.  k  X^Ur^ 


MATY 

liUssemeiit  d'une  manufacture  de 
tapisseries  ,  il  saciifia  toiit  son 
temps  à  ce  genre  de  travail. 

*  MATWEJEW ,  Dé  en  1704 , 

Î>eintre  en  portraits ,  dut  toute  sa 
brtane    à    Temperear  Pierre-le- 
Grand  ,  qui  découvrit  même  son 
.talent.  Se  trouvafit  un  jour  dans 
•  l'église  de  Sainte*-Sophie  à  Nowo- 
gorod  5  il  aperçut  un  petit  garçon 
qui  le  (ixoitavec  attention  ,  et 'qui 
s'occupoit  à  faire  son  portrait  sur 
un  morceau   de  papier.  L'empe- 
reur, curieux  de  savoir  qui  il  éloit, 
^le  fit  venir  après  l'office  et  l'inter- 
rogea sur  ce  qu'il  venoit  de  faire. 
«J'ai  entendu  dire  tant  de  bien  de 
vous  ,.  répliqua  l'enfant ,  que  j'ai 
-pris  la  résolution  de  faire  votre/?or- 
irait ,  afin  de  voir  toujours  votre 
image   devant  moi.   »  Pierre-le- 
Grand  ,qui  lui  crut  du  goi\t  pour 
la  peinture  ,  lui  demanda  s'il  avoit 
envie  d'apprendre  le  dessin.  Mat- 
wejew  lui  répliqua  que  c'étoit-là 
son  but.  L'empereur  le  fit  alors 
•Vojaçer  en  Hollande  en    1719, 
d'oii  il  retourna  dans  sa  patne  en 
\  1752  ;  il  profita  si  bien  de  son  voya- 
ge ,  qu'il»  devint  dans  la  suite  un 
très-babile  peintre  àe  portraits. 
Ses  ouvrages  les  plus  estimés  sont: 
le  portrait  de   Pierre-le-Grand , 

3u'oh  dit  être  le  plus  ressemblant 
e  tous  ceux  qui  ont  été  faits  de 
ce  grand  homme  ;  le  portrait  de 
la  reine  Anne ,  de  grandeur  na- 
turelle ;  son  "prouve'  portrait  et 
celui  de  sa  femme. 

fL  MATY  (  Matthieu)  ,  né  en 
Hollande  en  1718,  vint  s^établir 
■^  Angleterre  en  1 740,  après  s'être 
iait  recevoir  docteur  en  médecine 
dan&  l'université  de  Jjeyde.  Dans 
la  vue  de  se  faire  connoftre ,  il  pu- 
blia ,  et  fit  imprimer  à  La  Haye  le 
Joumalbritannicfue y  destiné  a  an- 
noncer les  productions  littéraires 
4' Angleterre,  Ce  joui^nal  eslixné  ^ 


MATY 


Si  5 


l'un  des  meilleurs  de  ceux  qui  pa- 
rurent depuis  Bajle,le  lia  avec  les 
gens  de  lettres  les  plus  distingués 
de  la  nouvelle  patrie  qu'il  s'éloit 
choisie.  Ce  fut  k  leur  attachement 
que  le  docteur  Maly  dut  les  places 
qu'il  occupa  dans  la  suite.  Mem- 
bre de  la  société  royale  de  Lon- 
dres eri  1753  ,  il  en  fut  nommé 
seciidtaire  en  1765.  Il  avoit  été 
nommé  sous  -  bibliothécaire  du 
musée  britannique ,  lors  de  son 
institution  en  1753.  11  en  devint 
bibliothécaire  en  chef  en  1772, 
et  se  seroit  sûrement  distingué 
dans  cette  place  comme  dans  tou- 
tes celles  qu'il  avoit  occupées  ,  si 
une  maladie  de  langueur  n'étoi^ 
venue ,  en  1776  ,  terminer  une 
carrière  employée  toute  entière 
aux  progrès  des  sciences  et  à  des 
devoirs   d'humanité.   Il  avoit  été 


1 


L'IéS 


Tun  des  premiers  et  des  plus  z< 

Ï>ropagateurs  dé  l'inoculation  de 
a  petite  vérole  ;  et  lorsqu'on  mit 
en  doute  si  cette  maladie  ne  pou- 
voit  pas  se  reproduire  après 
l'inoculation  ,  il  en  fit  l'expé- 
rience sur  lui-même  à  l'insçude  sa 
famille.  Il  avoit  ,  lorsqu'd  mou- 
rut presque  achevé  les  Mémoires 
du  comte  de  Chesterfield  ,  qui 
furent  continués  par  Justamond, 
son  gendre  ,  et  placés  a  la  télé 
des  OEuvrçs  mêlées  de  ce  self 
gneur ,  qui  parurent  en  1 777  ,  ea 
a  vol.  in-4*- 

t  IL  MATY  (  Paùl-Henri) ,  fds 
du  précédent,  né  en  1745,  fut  d'a- 
bord destiné  à  l'état  ecclésias- 
tique ;  il  y  renonça  en  1776  pour 
se  donner  entièrement  aux  lettres. 
Comme  son  père ,  il  fut  attaché  a 
la  bibliathèque  du  musée  Ijritan* 
nique  et  a  la  société  rojale  de 
Londres ,  dont  il  fut  nommé  se- 
crétaire en  1778.  Fidèle  à  suivre 
ses  ti*aces  ,  il  composa  aussi  ,  de 
1782  jusqu'en  septembre  1786,  un 
Journal  sous  le  titr«  de  Rsvu^ 


,5i4  JVfACC 

Aes  productions  littéraires  de'fé'»^ 
franger ,  qui  eut  beaucoup  de 
succès.  Maty  avoit  pris  une  ,ëpi- 
graphe  i  Sequitur  patrem  non 
passihus  œquis  ,  qui  fait  certaine^ 
ment  honneur  à  sa  modestie  , 
mais  a  la  rigueur  elle  étoit  yràije. 
Quoiqu'avec  beaucoup  de  laleus 
et  de  connoissances  ,  il  dtoit  à  ces 
deux  égards  inférieur  a  son  père. 
Bn  17B7  ,  un  asthme,  qui'le  fati- 
guoit  depiris  long-temps,  termina 
sa  carrière  à  Fâge  de  4^  ans.  In- 
dépendamment de  son  journal ,  il 
publia  une  traduction  anglaise  àes 
Voyages  en  Allemagne  de  llies- 
beck ,  et  donna  une  traduction 
française  Ûl\  texte  ,  écrite  en  latin 
par  M.  Bryaut ,  du  magnifique  ou- 
vrage intitulé  Gemmœ  Marlhur- 
rienses.  On  a  imprimé  par  sous- 
cription ,  après  sa  mort ,  un  vo- 
iume  de  sermons  ,  dans  lequel , 
par  une  inadvertance  dont  on  a 
plus  d*un  exemple ,  on  en  a  in- 
séré deux  ou  trois  qu*il  n'avoit 
fait  que  transcrire  d'autres  au- 
teurs ,  et  qui  étoient  déjà  ini- 
primés. 

III,  MATY.    Fofes    BjtUBÇAWD. 

MAUBERT.  Fo^ez  Gouvest 

ÏE  MatJBïRT. 

BIAUCHAKD  (Burcbard-Da- 
\id  )  ,  .tnédecin  du  duc  ^de  Wit- 
tcmberg  ,  et  proiessëur  en  médè- 
,  çitïe ,  -en  chii^urgie  et  çn  Tanatomie 
.|i  Tub^nge ,  étoit  né  en  169I3,  % 
Ijlarbocb  j^oii  il  mourut  J'an  1  j5 1  , 
^Tcc  une  réputation  distinguée. 
On  a  de  lui.  un  grand  noniibre 
ie  Thèses  de  médecine  esti- 
iȎes.   Voy,  Saint- Y^es. 

t  MAUCOMÇLJS  (Jean-Frai?. 
cois-Dieu  donné  de),  officier  dans. 
fc  régiment  de  Ségur  ,  né  à  Met?, 
tm  1755,  qnitta  de  bonne  heure 
li-tat  militaire    pouy    çii^tiv^r  1a 


MAUC 

littérature.  Il  doond  tme  fnr&é** 
die  bourgeoise ,  intitulée  Leë 
Amans  désespérés  ,.  ou  le  Cwnte 
dOlinval^  qui  n'eut  pas  beaucoup 
de  succès ,  et  qui ,  ^  la  vérité  ^  n'en 
méritoit  aucun.  Cette  proui>c- 
tion  monstrueq se  n'est  autre  cho* 
se  que  l'histoire  de  yinibriùuée 
marquise  de  Gange»  y  mise  en 
action.  Ce  drame  ,  plus  sinistret 
encore  que  celw*  de  Béverley  , 
n'est  qu'un  amas  d'horreurs,  plua 
])ropre  à  rendre  les  âmes  ieroee» 
qu'à  leur  inspirer  la  haine  du 
crime.  Telles  sont  les  ressources 
des  faiseurs  de  drames  ;  ils  veii-» 
lent  a  toute  force  émouvoir,  san» 
se  douter  que  leurs  tableaux  ir& 
sont  capables  que  de  révolter 
contre  le  sujet  et  contre  )^ 
peintre.  L'auteur  est  plus  connu 
par  deux  roman&  agréables.  lie 
premier  est  JSHopJiàr  ^  anecdote 
oabyhnienne ,  qu^on  lit  avec 
quelque  plaisi;r.  '  Lé  second  e&t 
V Histoire  de  madame  dEmevillej 
écrite  par  elle-même,  li  y  règne 
plus  d'intérêt  que  dans  le  précé» 
dent.  De  tous  ses  ouvrages  ,  e^ 
lui  qui  mérite  le  plus  d'être  jU» 
e&t  un  bon  AbrégéBÏen.  fait ,  cu- 
rieux et  int^^ressant ,  de  Fhistèàïr 
de  JSimes  ,  p-8'  ;  mais  l'auteitr 
,est  peut  -  être  trop  favorçblb 
aux  calvinistes.  Il  esl  j»«fft  ^ 
1768. 

t  MAUCROIX  (Frapcois  àe%^ 
Xkp  à  Nojo'n  en  16 19,  qhanoimi 
de  l'église  de  Reim^  »  inpRt  i^ao^ 
cette  ville  le  9  avril  1708  y^h 
90  ans ,  éerivoit'  aveC'go$.t'et  s'ac-» 
quit  nue  grande  réputation  par 
ses  ouvrages  et  paç  se3,  v^rs^ 
L'abîîé  de  Màu€r0ix  a  voit  4'a-« 
bord  tréquenté  le  b^f T^aa  'y  v^9À$, 
dégoûté  de  la  sécheresj^  de  là 
jurisprudence,  il'^se  livra  à  la  belle 
littérature.  Dans  le  temps  quJil 
Çîxerçoit  Ja  profession,  dayocat  ^ 
un  9mi  lui  j^i^oj^o^»  ha.  9^f  boak 


r" 


MAU  C 

mariage  :  il  Im  répondit  par  l'ë^r 
pigramme  suivante  : 

AmT,  je  vois  beaucoup  de  bien 
Dans  le  parti  ^*ob  me  propose  ^ 
M  »is  toutefois  ne  pi-esK>ttf  rien  ; 
prendre  femme  est  autre  ciiow  h 
Il  faut  y  ponser  mûrement.: 
Gens  sages,  en  qui  je  me  fie  , 
M'ont»  <Ut  que  c'est  fait  prudemment 
'Qite  d'j  spns^r  toute  sa  We.  . 

On  a  de  lui  plusieurs  Traductions 
fidèles, écrites  d*un  sty!e  pur,  mais 
iangaissant.  Les  prinêipales  sont, 
I.  Celles  des  Philtppiques  de  Dë- 
mosdiènes.  IL.  De  rEuthydemas. 
et  deTHyopia  de  Platon.  IIL  De 

?nelqnes  Harangues  ^e  Cicërbn. 
V,  Du  Ratioiuiriunt  tempo  rum 
du  P.  Petau ,  Paris  ,  i683 ,  3  voL, 
in-i2.  V»  De  THistoiré  du  schisme 
d'Angleterre,  par  iVicolas  San- 
derus,  Paris,  i6j8,'-îi  vol.  iri-12. 
VI.  Hes  Vies  àù^  Cardinaux  Pu  lus 
et  Campegge,  1675  et  1677 ,  u  voK 
in-iîi.  VIL- Des  Homélies  desaiùt 
Jean  -Chrysostôine  -au  peuple 
d'Antioçhe  ,  1681  ,  in-8<».  Mau- 
iCroil  étdiX  très-iié  avec  Boiléati , 
Racine ,  et  sur-tout  avec  La  Fon- 
taine. Cette  ufiion  l'engagea  de 
donner  avec  ce  fabuliste,  en  i685 , 
fil  1  vol.  in-i'2 ,  un  Recueil  d'œur 
vrcs  diverses.  Jjes  manuscrits  de 
jpabbé  de 'Maufcroix 'furent  confiés 
à  Tàbbè  d'Olivét,  qUi  les  trouva  si 
imparfaits',  qu'il  ne  Gonser>'a  pas 
Bue  de  ses  pjnrases,  et  pas  même 
un  de  ses  tours.  Il  pnblia  en 
1710  un  vol.  in-i2,  sous  lè  titre 
^OEuvres  posthumes  de  Mau- 
eroix  ,  contenant  entre  autres  ar- 
ticles la  traduction  des  quatre 
Pfailippiques  de  Démosthènes;  La 
comtesse  de  Monmartiu  don'na 
aussi,  en  1726,  iin  vol.  iu-ia  , 
ilititulé  Nouvelles  OEuvres  (  pos- 
thumes)' de  Tabbé  de  Maucroix, 
contenant  la  première  Tusculane 
de  iÏKérorïi  ; . ,  les  Satires  ,  les  Kpî- 
tres ,  etl'Aripôëlique  d'Horace. 


MAUD 


5^5 


M AUDEN  (  David  de  ) ,  théo- 
logieii  ,  né  k  Anvers  en  iSnSy 
curé  de  Sainte-Marie  a  Bruxelles, 
et  do  jeu  de  Saint  -  Pierre  de 
Breda ,  mourut  à  Bruxelles  en. 
1641  ,  dans  sa  66"  année.  On  a 
de  lui ,  en  latin,  I.  Une  Vie  de 
Tobie  ,  intitulée  le  Miroir  de  (à 
Vie  ^morale  y  in«-fol.  IL  Des  Dîs^ 
cours  moraux  sur  lé  Dccalogiœ  , 
in-lbl.  IIL  UAletfwlàgie,  ou  Ex- 
plication de  la  vérité  y  etc. 


♦  MATJDOUD  ,  ayant  appris  la 
mort  tragique  de  sultan  Mohatn- 
med ,  souverain  de  Gaznab  ,  pré-^ 
cipité  dans  un  puits  Pan  43/  de 
Vhégirè,  marcha  inCQntinenl  con- 
tre  Ahmed  son  fils  ,  son  meur- 
trier et  soii  snccesseur ,  qui  aban- 
donna sa  capitale  aussitôt  et  se 
retira*    dans'    i'indoustan.  *  Mau- 
doud  étoît  neveu  du  sultan  Mo- 
hammed^ n*  poursuivit  chaude- 
ment la  vengeance   de^  sa  mort. 
Ayatit'  atteint 'Aliuled  près  de  La- 
hôr  V  ctitrelc  t)jelem  et  le  Sind , 
il  le  battît  ;  le'  tit  prisonnier,  le 
mita  mort ,' et  se  trouva  ainsi 
maître  de  Tempire.  On  peut  croi- 
reyaptéà  cela,  due  tant  d'ardeur 
k  puhir  le  crime  étolt  moins  là 
VOIX  du  âang  ou   Tamôur  de  Ik 
vertu 'qu'un  voile  dont  ïfî.aù<Jou(l 
etiveloppa  son  ambition.  Il  fonda 
sur  le  <âiamp  de  bataille  là  ville 
de  Fath-Abâd  (çoloniçile  la  Vic- 
toire), où  il  paâsa  l'hiver  ae  4^4^ 
et 'fit  punir  sévèrement  tous  le$* 
grande  qui' avaient  prêté  lesmain»' 
an  parnçide  d'Ahmed.  Il  fit  son 
entrée  à  Lahor  le  6   de  ôzoul-- 
hadjch  de  l'année  suivante.  Son^ 
ariteée   ^e  révolta  peu  de'  temps^ 
api'èa  et  vouloit  mettre  son  frèroJ 
sur  le  trône;  mais  ayant  dîfFéré, 
son    couronnement    de  quelque*, 
jours ,  Maudoud  profita  de. ce  re-^ 
tard   pour'lf;   faire    empoisonnera 
dans  l'i:jtërvalln.  Tout  rentra  dauS' 
le  devoir ,  et  les  chefs  de  la  consr. 


3i6 


MAUD 


piration  en  payèrei^t  le  mauvais 
succès  de  leur  tête.  Peu  après ,  les 
Indiens  <,  révoltas  contre  Mau- 
Uoud ,  le  chassèrent  de  Lahor. 
Mais  ses  deux  fils,  Mass'oûd  et 
Mansçour,  les  châtièrent  rani437> 
et  le  remirent  en  possession  ae 
toute  la  province.  Il  mourut  en 
44 1>  âgé  d'environ  5o  ans.  11  pre- 
lioit  entre  autres  titres  celui  de 
destructeur  des  idoles. 

tl.  MAUDTJIT  (Michel), 
prêtre  de  l'Oratpîre ,  né  à  Vire  en 
Normandie  ,'  mort  à  Paris  le  19 
jamâer  1709,  a  ^5  a^s,  profes- 
seur distiagué  d'numanités  dans 
s^  congrégation,  se  consacra  en- 
. suite  a  la  chaire  et  aux  missions.  Il 
publia  plusieurs  ouvragés. .  Ses 
principaux  sont ,  I.  Traité  de  la 
religion  contre  '  les  atliées  ,  les 
déistes  et  les  nouveaux  pjrrrïhO' 
nienSf  dont  la  meilleure  édition 
est  de  1698.  II.  Les  Psaumes  de 
David  •i  traduits  en  vers  français  , 
în-i2.  La  versification  en  estioible 
et  incorrecte.  lïl.  Des  Mélanges 
de  div'erses  Poésies  ,  en  16B1  , 
in-i'i  :  recueil  mêlé  de  bon  et  de 
mauvais.  IV.  Des  Anafyses  des 
évangiles ,  des  Epîtres  de  saint 
Paul  et  des  Epitres  canoniques , 
en  8. vol.  in- 12  ,  réimprimés  à 
Toulouse  avec  quelques  change- 
mens.  V.  Méditations  pour  une 
retraite  ecclésiastique  de  dix 
jours  ,  în-ia.  VI.  Dissertation 
sur  la  goutte ,  1689  ,  in-12.  . 

*  IL  MAUDUIT  (Israël) ,  né  k 
Exeter  ch  Angleterre ,  en  1708 , 
d'abortl  destiné  à  Fétat  ecclé- 
siastique ,  y  renonça  pour  en- 
trer dans  la  carrière  du  commer- 
ce ,  qu'il  siiivTt  avec  succès.  Ce 
ne  fut  qu'en  1760  qu'il  se  fit 
connoître  par  deux  Pamphlets 
sur  la  guerre  d? Allemagne ,  qui 
firent  beaucoup  de  bruit  et  fixè- 
rent Tattention  publique  sur  lui 


MAUD 

d'une  manière  très-avantagease>. 
Ils  tendoient  à  prouver  le-tôrt  qn© 
le  gouvernement  anglais  avoit  de 
s'ir^imiscer  dans  les  guerres  du 
continent»  Il  fut  quelque  temps 
après"  nommé  agent  cfe  la  pro- 
vince de  Massachusett,  et  prit  une 
part  très^activedans  les  diffërens 
qui  s'élevèrent  entre  Jes  colonies 
d'Amérique  et  la  mère-patrie.  Il 
a  publié  beauconp  d'autres  écrits 
qui  ,  «tous  relatifs  aux  affaires  du 
temps  ,  sont  tombés  dans  l'oubli.  • 
Il  mourut  en  juin  ^787  ,  âgé  de 
79  ans. 

*  m.  M  AUbUIT  (  de) ,  ofn^ 
cier  au  service  de  France,  élève 
d'artillerie  à  Grenoble  ,  quitta 
l'école ,  fit  un  voyage  en  Grèce , 
se  rendit  de  là  en  Amérique ,  et 
y  servit  avec  distinction  contre 
les  Anglais.  A  la  pa^x ,  on  le 
nomma  colonel  du  régimen^  de 
Port-au-Prince  ,  île  de  Saint-Do- 
mingue. Lorsque  les  principes  de 
la  liberté  des  nègres  commcnçoient 
k  pénétrer  dans  cette  île  ,  il  mit 
le  plus  grand  courage  et  la  plus 
grande  fermeté  à  y  maintenir 
l'ordre  ,fit  arrêter  les  membres  du 
comité  colonial ,  concourut  k  i» 
dissolution  de  l'asseinblée  de 
Saint-Marc  ,  et  fut  long  -  temps 
secondé  par  son  régiment.  Mais 
ceux  d^Artois  et  de  J^ormai^dte 
étant  arrivés  d'Europe,  persua-* 
dèrent  aux  troupes  du  Port-au-. 
Prince  que  Mauduit  lés  trom- 
poit  par  de  faux  ordres  reçiii» 
de  la  métropole ,  et  cet  officier 
fut  massacré  au  comiyiencemenfr 
de  1791  par  ses  grenadiers,  à 
la  même  place  où  il  avoit  enlevé , 
à  le.urtête ,  le  29  août  1790 ,  lea 
drapeaux  de  l'armée  de  Saint* 
Marc,  Un  mulâtre,  attaché  a  son 
service ,  passa  plusieurs-  jours  à 
rassembler  ses  membres  épars , 
les  renferma  dans  une  fosse  ,  e% 
après  l'avoir  arrosé  quelque  temps. 


MAUG 

de  aes  larmes ,  s'y  tua  Ini-ménie 
d*iiu  coup  de  pistoi^t.  On  le 
troaya  étendu  sur  la  toAibe  de 
son  maître. 

*    MAUDUYT  DE  La  Va- 

msNN  E  (  P.  J.  E.  )  ,  médecin  , 
mort  en  septembre  i  J92  ,  a  pu- 
blié ,  I.  Extraits  ^s  journaux 
tenus;  pour  B'2  malades  qui  ont 
été  électrUés  y  lus 'dans  les  séan- 
ces de  la  société  royale  de  mé- 
decine ,  et  publiés  par  ordre  du 

gouvernement,  i77Q?  1^-4** •  ^^• 
Jklénioire  sur  les  différentes  mor- 
nières  d'administrer  t électricité , 
in^-4**.  IIl-  Discours  préliminaire 
et  plan  du  Dictionnaire  des  in- 
sectes de  la  nouvelle  Encyclopédie 
méthodique  y  1789,  2  vqI.  in-4**. 
IV.  Il  a  eu  part  à  l'Histoire  des 
Oiseaux  de  £ufibn. 

MAUFIÇPC^*^^'*  )  >  imprimeur 
français  ,  le  premier  qui  porta 
l'art  de  l'imprimerie  à  Patloue , 
vers  Tan  i^'j^,  àemenrdk  ensuite 
à  Vérone  et  à  Venise,  où  il  mou- 
rut k  la  fin  du  i^*  siècle.  Ou  re- 
cherche ses  éditions. 

.  t  L  MAUGER  (N.  ) ,  garde  du 
corps  du  roi  ,  auteur  de  trois 
tragédies ,  Antestris ,  Coriolan  et 
Cosrpës  ,  qui  n*ont  eu  aucun  suc- 
cès y  et  q^ui  sont  néanmoins  assez 
feien  écrites.  Cette  dernière  fut 
représentée  en  1752,  L'auteur 
mourut  quelque  temps  après.  On 
a  encore  de  lui  un  petit  poëme  sur 
VOrigine  des  Gardes  du  Corps  , 
qui  parut  en  1745  ,  et  dans  lequel 
#a  trouve  des  vers  très-<bien  faits; 
ils  auroient  l'ait  plus  d'honneur 
a  ce  poète  ,  si  l'on  y  découvroit 
moins  d'hémistiches  dérobés  à 
Coiueille  et  à  Voltaire.  La  ver- 
sification de  Mauger  est  en  géné- 
ral noble  y  aisée,  mais  souvent 
dépourvue  de  cette  chaleur  et  de 
c«s  images  qui  font  le  charme  de 


MAUG  317 

*  IL  MAUGER  ,  dit  Marat , 
un  des  ageus  du  comité  de  sa- 
lut public  pendant  le  régime  de 
la  terreur.  Le  département  de  la 
Meurthe  fut  spécialement  le  théâ- 
tre de  ses  vexations  eiàe  ses  di- 
lapidations. Il  dirigeoit  en  1795 
la  société  popi^laire  de  Nanci, 
et  se  mit  en  opposition  avec  la 
municipalité  qui  (it  fermer  le 
club  ;  mais  la  convention  manda 
cette  municipalité  ,  et  fit  mettre 
en  liberté  Mauger,  qui  devint 
alors  un  des  agens  du  comité  de 
salut  public.  Ënlérmé  enfin  à  la 
conciergerie  ,  il  y  donna  ,  dit-on, 
un  exemple  terrible  des  re^nioids 
qui  né  manquent  pas  d^assaillir 
le  criminel  ,  ahs  qû  il  est  retidu  à 
lui-même  et  dans  la  solitude.  Une 
fièvre  violente  s'empara  de  lui ,  et 
au  milieu  des  convulsions  les  plus 
affreuses  et  du  délire  qui  l'agitoit, 
on  lentendoit  s'écrier  à  ctiaque 
instant  :  «  Voyez-vous  dans  Tom- 
bre  de  ces  voûtes  la  main  de  mon 
frère  ?  Elle  écrit  en  lettres  de  sang  : 
Tu  as  mérité  la  mort  !  Quels  spec- 
tres épouvantables  1  Je  les  entends 
dire  :  C'esttoi  qui  nous  as  assassi- 
nés j  Tu  as  mérité  la  mort.  »  te 
fut  au  milieu  de  ces  transports 
afireux  que  Mauger  rendit  le  der- 
nier soupir. 

*  MAUGIN  (  Jean  ) ,  surnom- 
mé T-i^/igef  m ,  né  à  Angers  ,  au 
rapport  de  La  Croix  du  ]\îaine , 
fut  un  écrivain  mercenaire  du 
i6«  siccle ,  (jui  n^esl  connu  que  par 
les  traductions  qu'il  a  données,  I. 
Des  discours  de  Machiavel  sur 
Tite-^Live ,  imprimés  k  Parjis  ,  en 
1548.  H.  De  \ Histoire  de  Palme^ 
lin  d' Olive  ,  fils  de  Florendos  y 
roi  de  Macédoine ,  et  de  la  belle 
Grianà  ,  JlUe  de  V empereur  de 
Constantinople  ,  imprimée  en 
1546.  m.  Du  premier  livre  du 
Nouveau  Tristan ,  princi  de  Léon' 
nais ,  Paris  ,  li) j^- 


5'i8 


i\i(Aï:g 


;  *  MAUCxTS  (  JoM.ph> ,  ne  »  Nà-  | 
t\iur  en  17H  ,  entre  dans  l'orcire 
de  Saint-Âugustin  9  où  il  se  dis- 
ting;ua  par  son  savoir,   ensf^igna 
avec  réputation  la  théologie  dans 
riit]i\ersité    de  Louvain  ,    oà   il' 
mourut  en  1780.  On  a  de  lui  plu-  , 
sieurs  Dissertations,  imprimées  el 
des  Traités  manuscrits. 

'  t  MAUGRAS  (Jean-François) , 
Parisien  ,  prêtre  de  la  Doctrine 
chrétienne  ,  enseigna  les  hjiima'* 
îiités  dans  les  collèges, de  sa  con- 
grégation. Les  chaires  de  Paris 
retentirent  ensuite  iie  son  élo- 
quence. Il  se  sîgiiala  sur^lout  par 
&CS  instructions  fduii.lièr/?.s  j-mais 
Tardeur  extrême?  avec  laquelle  il 
s  y  livra  lui  causa  un  cracheni/qnt 
de  sang  dont  il  mourut  le.  ^ti 
août  17^6 ,  a  44  ®"^'  Oï^  a  de  lui, 
I^Ûes  Xnstructioiis  çhr^etiennes  ^ 
pour  faire  itn  saint  .usage  des 
afflictions  y  en  deux  petits  yol, 
iuri^,  II.  Une  Instruction  chtrén 
titfnne  sur  les  dangers  du  lifxe» 
III.  Quatre  Lettres  eu  forme  de 
consultations ,  enjaveif.rdespau'^ 
vres  des  paroisses ,  lY-  i^-^.  Fi^^ 
des. deux  Tobies,  de  saj^nte  Mor 
nique  et  de_  quinte ,  Qe^ne'^'iéi^e  ; 
iii'ec  des  Béjlexions  à  tusag^dç,^. 
Janiilles  et  des  écoles  chrétiennes , 
eisOr^  Ces  ouvrages  respirent  une 
piété  douce. 


.MAUGUIN  (  Gilbert  )  ,  prési- 
dent de  la  cour  des  .mon noies  de 
Paris  ,  habile,  dans  la  .coljnoisr 
sauce  de  l'antiquité  A^cclésiastique, 
puljlia  contre  le  P.  Sirmond.  une 
Disserl ation  .  intitulée    FindimçB 


k  Jparis  , .  en  i65o ,  2  voj.  i»'4^  > 
sous  Ce.  titre:  ►^^feriiion  scripio- 
n^i  qui  in  /Ap  sœculo  de  %ratid 
$cripsêre,fipera,.  Il  y  soiUiexilcpie. 
Gotescalcn'a  point;  §ps^ignéJ'^ér 
fétfîe  prédestinatjenne.  Cet  ou-  , 


Maûl 

•   >  «  ' 

vrage  ,  écrit  avec  a4itant  de  irhâ-^ 
leur  que.  d'érudition  ,  renl'eroi^ 
des  pièces  curieuses  qui  ii'avoient: 
pas  encore  paru.  Elles  Servent 
beaucoup  à  éèlaiitîir  Jes  dog- 
mes et  rliistoire  de  FÉglise.  Si 
Tauteur  n'a  pas  raison  en  tout , 
oti  voit  qu'il  n'a  rien  oublié  poin^. 
Ta  voir.  Ce  sàvafit  magistrat  mou- 
rut en  1674  9  ^ans  un  âge  fort 
avancé ,  et  avec  itde  grande  répu^' 
tation  de  savoir  et  d'iotégrité.  H 
laissa  tous  seslivresthéologi'ques , 
tant  imprimés  que  manuscrits  y 
aax  Augustins  du  faubourg  Saint'* 
Germain  à  Paris ,  et  de  grandi 
biens  à  l'hôpital  général. 

1 1.  MAULÊON  (  AwGER  de)  ^ 
sieur  de  Granier  ,  ecclésiastique , 
né  dans  la  Bresse  ,  se  fit  eonuaitr0 
au  ly*  siècle  par  l'édition  des 
Mémoires  de  ht  reine  Margùe^ 
rite  ,  Çaris  ,  i6aB  ,  in-S^j  de  ceux 
de  ViUerOY'i  depnis  i567  jusqu'eil 
1604,  Pans,  iTOayin-4'^  et  i6îi4 
in  S»  >  ces  mémoires  furent;COû*» 
tinués  jusqu'en  ï6aoy  et- publiée 
par  du  Mesnil  Basire->  Parts  ^^1654' 
et  ï636 ,  4  vol.  in-8°  ;  des  jLettres 
du.  cardinal  d^Ossat^  êtc,  H  fut^ 
reçu  de  l'académie  française  en 
i635  :  Les  registres  defcette  aca- 
démie ,  dn  6  lévrier  i635  ,  por- 
tent qu'il  fut  élu  par  billets  qui 
furent  toiis  en  sa  faveur ,  excepté 
trois  \  mais  les  mÔmes  registres 
portent  f[ue,  le  i4  m^i  siliyant^ 
sur  la  proposition  qui  en  fut  faîte 
par  Je  directeur  y  ae  la  part  de 


M.    le    cardinal  ,   il  fut   déposé 

pour  une  mauvaise  action,  d'un^ 

commune   voix.  Richelet  dit  que 

_     j    ..     ..  .        ...         .5^^     c'est  pour  avoir  été  dépositaire 

pnvdestinatiomsel  eratice,a}X  on.  .  '  i^j^i  -. 

r  •         j       1  ^"1      vi  r      «    mtiaele.  • 

trouve  dans  le  recueuqu  il  donna  ;  <     .    i*  . 

JJ.  MAULEON.  ra/es  Lotsjsa* 

DE  M4UI4ÉOK.    .       ( 


MAULTEVRîEïC(  Lecomte  dé  )* 
f^ofez  Bbezs. 

*  «♦  MAULTROT  (Gabriçï-NU 


M  AUL 

(feo^a),  n^  à  Paris  le  3  jattivier 
i'ji'i,  se  destina  de  bonne  heure 
ht  la  earrière  du  barreau,  et  fut 
reçu  avocat  au  parlement  ^e  Pa- 
ns; c'ëtoit  le  temps  où  les  plus 
gmnds  taiens  du  premier  bureau 
de  France  s'abaissoient  avec  une 
humilité  admirable  devant  la  su- 
blime révélation  de  Jésus-Christ. 
Leurs  prédécesseurs  s'étoient  il- 
lustrés par  l£^  défense  intrépide 
des  libertés  de  FËglise  gallicane. 
Ceux-ci  $e  reijdoient  encore  plus 
reçommandables  par  la  sévérité 
de  leurs  mœurs  et  par  la  probité 
inaltérable  qu'ils  faisoient  briller 
autant  dans  leur  couduite  que 
dans  leurs  principes.  Ce  fut  à 
Técole  de  ces  .habiles  et  vertueux 
défenseurs  du  pauvre  et  de  Top-, 
primé  quÈT  Maultrot  fut  élevé.  Il 

Ï trouva,  dans  la  cause  trop  cé- 
eiSre  de:  son  coUégtje  Courtin-, 
qujl.n'avoit  dégénéré  en  rien  de 
lantiquiÇ  pureté  de  l'ordre  des 
avçj&ats.  Maultrot  a  été  moins 
attaché  à  la  plaidoirie  qu'à,  la 
«oigLsaitatîpn  ,  et  déjii,.  avant  les 
TÎngt  dernièi^s  années  qui  ont 
précédé  la  révolution ,  il  occupoit 
im.raag  distingué  parmi  les'avo-t, 
cats  consultans  de  Paris.  On 
pouri*oit  citer  plu9  d'une  occa- 
sion ou  ses  taleus  et  sa  science 

.  furent  couronnés  par  les  plus 
grands  succès.  Il  sufHra  de  dire 
que.  ce  fut  sur.  un  mémoire  a 
consulter,  rédige,  par  lui ,  que 
Louas  XY  accorda  la  grâce  k  U.  de 
La,  Çha^otaisy.  dfint  l'échafaud 
étoit  dressé  au  moment  où  cette 
marque  de  justice  et  de  bput^  du 
monarque  arriva  fsn  fir^tac^ne. 
Pictsieurs  ouvrages  de  Maultrot 
prouvent    qu'il    avbit    embrassé 

'  toutes  les  parties  du  drojit  politi- 
4|ue  et  ciyil;  mais  ce  fut  sur-tout 
à  l'étude  el  à  la  profession  du 
droit  c^Li^ottiq^e  .  qu'il  .se  livra 
pendant  la  plus  grande  partie  de  j 
sa    cgirière.   D^uù   T^tablisi^-  { 


MAUL 


3j9 


.ment  de  4a  signature  du  formu^ 
laire,  rien  n^étoit  plus  commua 
en  France  que  les  excès  du  des- 
potisme épiscopal ,  que  les  inter- 
dits aH^itraires  lancés  par  les  évâ- 
ques  contre  les  prêtres  qui  refu* 
soient  designer,  ou,  ce  qui  esta 
peu  pitîs  le  môme  ,  contre  les 
appefans  des  dé<;rets  de  Rome  au' 
futur  concile.  Bien  n'é toit  aussi 
plus  commun  que  de  yoir  les  mé* 
mes  prêtres  condamnés  à  l'exil , 
a  la  prison,  et  opprimés  par  la 
multitude  de  lettres  de  cachet  que 
le  gouvernement  a  voit  laissées  im- 
prudemment à  la  discrétion  des 
prélats.  On  frémit  quand  on  pense 
que  le  cardinal  de  Fleurj  s'applau-*- 
dissoit  d'avoir  distribué  soixante 
mille  lettres  de  cachet  dnns  la 
cause  de  la  bulle.  Maultrot  se 
trouva  donc  engagé ,  par  les  cir- 
constances du  temps  où  il  vivoit , 
dans  (a  .nécessité  de  discuter  les 
prérogatives  de  l'épiscopat,  et  les 
droits  du  second  ordre;  Ce  fut  k 
ces  études, qui  furent  protondes, 
et  où  Pamour  de  la  vérité  et  de 
la  justice paroissentravoir  dirigé , 

3ite  nous  devons  une  quantité 
'ouvrages,  dont  on  verra  les  prin- 
cipaux  dans  le  catalogue  qui  suit. 
Mais  Maultrot  ne  se  bornoit  pas 
seulement  à  l'examen  des*  prin- 
cipes :  la  multitude  de  consulta-* 
tions  qu'il  a  données  en  laveur 
des  prêtres  opprimés^ est  innom-^ 
brable.  On,  peut  dire  qùfjl  a  été 
l'avocat  du  second  ordi^  :  on 
peut  même  dire  qu'il  a  été  paf 
excellence  le  défenseur  des  prè* 
très  oppriUiés.  Mais  qu^l  n'a  pa»= 
été  l'étonneihent  de  tous  les  '3ums 
de  Maultrot,  lorsqu'ils  ont  vu  ce- 
célèbre  jurisconsulte  prendre  la 
défense  des  anciens  évéques  qu'il 
avt)it  .si  long-temps,  et  si  coura<* 
geuseméut  attaqués ,  et  se  porter 
contre  la  constitution"  civUe  de 
1791]  Depuis  cette  époque^  Maul- 
trot a  beaucoup'  écrite  mais  Aueui^î 


520         MAUL 

de  ses  nouveaux  ouvrages  ne  lui 
a  survécu*;  il  n'a  pas  même  jugé 
à  propos  de  les  insérer  dans  le 
Catalogue  qui  a  été  écrit  sous  sa 
'  dictée.  11  avoit  perdu  l'usage  de 
la-  vue  depuis  plus  de  quarante 
ans  ; ,  et  depuis  ce  triste  accident 
il  n'a  peut-être  jamais  passé  un 
jour  sans  dicter  à  son  secrétaire. 
Celte  dictée  a  donné  le  jour  à  un 
grand  nombre  ô^cuvrages  ,  qui 
étonnent  par  Fimmensilé  des  re- 
cherches et  par  la  profondeur  de 
l'érudition.  Maultrot ,  né  avec  un 
patrimoine  honorable,  perdit  pres- 
que toute  sa  fortune  dans  le  cours 
de  la  révolution.  Il  fut  obligé ,  en 
Tau  6  (  1797  ),  de  vendre  sa  belle 
et  rare  bibliothèque,  dont  il  ne 
reçut  pas  même  le  prix ,  attendu 
la  iailhte  et  l'infidélité  de  l'huis- 
sier-priseur  chargé  de  la  vente  ; 
mais  il  supporta  cet  échec  avec 
sa  patience  et  sa  foi  ordinaire.  Ce;^ 
savant  célèbre  ,  cet  homme  de 
mœurs  pures  et  simples  y  est  mort 
à  Paris  le  1*2  mars  i8o3.  Ses  ou- 
vrages sont,  I.  Apologie  des^ju- 
gemens  rendus  en  France  contre 
le  schisme  par  les  tribunaux  sé- 
culiers ,  1752  ,  î2  vol.  in-i2 ,  réim- 
primés la  même  année  en  3  vol. , 
et  en  1753  , 3  vol. ,  avec  beaucoup 
d'augmentations.  La  première  par- 
tie est  de  l'abbé  Mey  ;  la  deuxième 
de  Maultrot.  II.  Maximes  du  droit 
public  français  ^  lyi^y  2  v.in^ia,' 
réimprimés  en  1 773  a  Amsterdam, 
2  vol.  in-4° ^  et  6  vol .  in- 1  a .  Dans 
cette  seconde  édilioii,  on  trouve 
des  Retlexions  sur  le  droit  de  vie 
et  de  mort ,  qui  sont  de  Blonde  , 
avocat,  lil.  Les  Droits  de  la  puis^ 
sance  temporelle  défendus  contre 
la  seconde  partie  des  actes  de  ras- 
semblée du  clergé  de  1765,  co/i- 
cernant  la  religion  ,  1777  ,  in- 12. 
IV.'  Dissertation  sur  te  formu^ 
laire ,  1775,  in- 12  \.  Consul- 
tations pour  les  curés  du  diocèse 
de  LizieuXj  in- 1 a. .VI.  Mémoires 


M  AU  L 

Sur'  la  ftature  et  F  autorité  des  aS" 
semblées  du  clergé  de  Frafice  , 
1777,  in- 12.  VIL  Institution  di- 
vine des  curés  ,'  et  leur  droit  au 
goui^ernement  général  de  FEglise  » 
ou  Dissertation  sur  le  28*  verset 
du  2o«<?/t.  des  Actes  des  apôtres  , 

1778  ,  2  vol.  in- 12.  VIII.  Les 
droits  du  second  ordre  défendus 
contre  les  apologistes  de  la  domi- 
nation épiscopale ^  ^779  >  in-12. 
IX.  Le  Droit  des  prêtres  dans  le 
synode    oU    concile    diocésain , 

1779  ,  in-i2.  X.  Les  prêtres  juges 
de  la  foi  y  ou  Réfutation  du  Mé- 
\môire  dogmatique  et  historique  , 
touchant  les  juges  de  lu  foi ,  par 
Y  abbé  Corgne ,  1 780  ,  2  volumes 
i  a- 1 2 .  XL  Les  prêtres  juges  dans 
les  conciles  avec  les  évéques ,  ou 
Réfutation  du  Traité  des  conciles 
en  général  de  H'abbé  Ladvocat , 
1 780 ,  5  vol.  in- 1 2 .  XIL  Disser- 
tation sur  les  interdits  arbitrai-^ 
ras  de  la  célébration  de  la  messe 
aux  prêtres  qui  pe  sont  pas  dw 
diocèse^  17BÏ  ,  in- 12.  XIII.  Dis- 
sertation sw  Vapprobation  des 
prédicateurs^  1782,2  vol.  in- 12. 
XIV.  L* Approbation  des  confes^- 
seytrs  introduite  par  le  concile  de 
Trente^  1785,  2  vol.  in-12.  XV- 
Examen  du  décret  du  concile  de 
Trente  sur  l'approbation  des  con- 
fesseurs,    1784  5  2   vol.  10-12. 

XVI.  Dissertation  surVapproba^ 
tion  des  coifesséurs ,  1784 ,1  vol. 
in-12.  XVII.  Juridiction  ortii- 
naire ,  immédiate  sur  les  paroiS" 
ses,  1784,  2  vol.  in-12.  XVm. 
Traité  des  cas  réservés  au  pape , 
1785  ,  2  vol.  in-12.  XIX.  Traité 
des  cas  réservés  aux  évéques  , 
1786,  2  vol.  in-12.  X>.  Traité 
de  la  confession  des  moniales  , 
1786 ,  2  vol.  in-12.  XXL  Défense 
du  second  ordre  contre'  les  con- 
férences ecclésiastiques  étAn^ 
gerSf  1787,  3  vol.  in-12.  XXII. 
L'Usure  considérée  relativement 
au  droit  ^4tiiMrgl,  17871  2  vol. 


V 


MÀUM 

ÎD-ia.  XXin-.  VUsure  coruidérée 
relaéiventeM  au  droit  naturel ,  ou 
Réfutation  de  F  ouvrage  intitulé  La 
•  Question  de  l'usure  éclaircie  par 
M.  Beurrey,  1787,  2  vol.  in- 12. 
XXIV.  Examen  du  principe  du 
pastoral  de  Paris ,  publié  par 
M.deJuigné,  1788  et  1789, 6  bro- 
chures Ibrniant  2  vol.  in- 12.  XXV. 
Véritable   nature    du   mariage , 

1788,  a  vol.  in-i2.  XXVI.  Exa- 
men des  décrets  du  concile  de 
Trente  etde  la  jurisprudence  fran- 
çaise sur  lé  mariage,  1788,  2 
vol.  in-12.  XXVn.  Dissertation 
sur  les  dispenses  matrimoniales  , 

1789,  I  vol.  in-i2.  XXV m.  Dé- 
fense du  droit  des  prêtres  dans  le 
synode  ou  concile  tliocésain,  con- 
tre les-  conférences  ecclésiasti- 
ques sur  les  synodes  ,  1 789  ,  i 
vol.  in-i2.  XXIX..  Origine  et 
étendue  de  la  puissance  tempo- 
relle,  suivant  les  livres  saints  et 
la  tradition^  ^7^  6*  ^79^  »  ^ 
vol.  in-i2.  C'est  un  de  ses  meil- 
leurs ouvrages.  XXX.  Discipline 
de  FEglise  sur  le  mariage  des 
prêtres ,  1790 ,  in-8".  XXXI.  Ob- 
semations  sur  le  projet  de  sup- 
primer en  France  un  grand  nom- 
bredévêchés^  ï79<>j  in-8".  XXXII. 
Défense  de  Riclier ,  chimère  du 
richérisfne^  ijgo^  2  vol.  in-8«. 
XXXni.  Histoire  du  schisme  de 
Téglise  dAntioche .  1791  ,  in-8*. 
XXXIV.  Histoire  de  saint  Ignace , 
patriarche  de  Constantinople ,  et 
de  Photius,   usurpateur  de   son 

*  siège  y  1791 9  in-8«.  XXXV.  Indé- 
pendance de  la  puissance  spiri- 
tuelle défendue  contre  un^  écrit , 
1791  j  m-8* ,  ouvrage  où  Ton 
trouve  un  grand  noniJbre  de  pa- 
radoxes parmi  quelques  vérités. 
XXXVI.  L'Autorité  de  l'Eglise  et 
de  ses  ministres  défendue  contre 
l'ouvrage  de  M,  Larrière ,  inti- 
tulé,.,*,  ï79a>  in-8<».    • 

*  MAUMONT  (  Jean  de) ,  ha- 

T.  XI. 


MAUP 


3!ÎI 


bile  littérateur  et  grand  ami  de 
Jules  Scaliger,  séroit,  au  dire 
de  plusieui^s  de  ses  contempo- 
rains ,  le  véritable  auteur  de  la 
traduction  de  Plutarque  qui  porte 
le  nom  d'Amyot.  De  La  Mon- 
noye ,  dans  une  note  sur  l'Anti- 
Baillet  de  Ménage  ;  prouve  Tin- 
vraisemblance  oe  cette  opinion. 

MAUNOIR  (Julien),  jésuite 
breton ,  publia ,  dans  l'idiome  de 
son  pays ,  quelques  écrits  devenus 
très -rares  ,  entre  autres  le  Dic- 
tionnaire français-breton  armo^ 
rique  in  -  8"» ,  publié  en  1659  à 
Quimper.  L'auteur  est  mort  verg 
la  fin  du  i7«  siècle. 

*  MAUPASSANT  ,  adminis-^ 
trateur  du  département  de  la 
'Loire-Inférieure  ,  député  sup- 
pléant du  tiers-état  de  Wantes  aux 
états-généraux  en  1789  ,  entra 
à  l'assemblée  avant  la  fin  de  la 
session  ,  et  y  embrassa  les  prin- 
cipes de  la  révolution.  En  1791 
il  demanda  l'adoption  des  me- 
sures prises  dans  le  Bas -Rhin 
contre  les  prêtres  rebelles  et  per- 
turbateurs. Le  1 1  août  il  observa 
«  que  si  l'on  exigeoit  une  impo-' 
sition  de  quarante  journées  de 
travail ,  ou  une  propriété  pour 
l'éligibilité  des  électeurs ,  on  n'en 
trouveroit  pas  dans  les  campa- 
gnes. »  Le  3  septembre  il  fit  dé- 
créter «  qu'il  ne  seroit  point 
fait  de  discours  au  roi  en  lui 
pfésentant  l'acte  constitutionnel.  »  ^ 
Le  10  mars  1793  ,  lorsque  la  ré- 
volte vendéenne  éclata  ,  Maupas- 
sant ,  alors  domicilié  à  Nantes , 
fut  envoyé  a  Machecoul'  par  le 
département ,  en  qualité  de  com.-* 
missa ire, ponry  rétablir  l'ordre.  Le^ 
II  il  se  mit  ^  la  tête  de  la  garde 
nationale  et  marcha  contre  les 
révoltés ,  qui ,  plus  nombreux  , 
investirent  et  dispersèrent  sa 
troupe.  Resté  avec  cinq  hommes  ,' 
Maupassant  fut  massacré  avec  1^  ' 


3^2 


MAtP 


^ 


petit  nombre  de  braves  qriî  n'a- 
vaient pas  voulu  l'abandonner. 

I.MAUPEOU(lMarieae).  Voy. 
ï*oucQUET,  n*  !•-,  au  çommeiice- 
ment  »  et  rarticl^  Marsoluer. 

t  II.  MAUPEOU  (Nicolas- 
René  -  Charles  -  Augustin  de  )  , 
chancelier  de  France  en  1 768 ,  vou- 
lut étendre  le  pouvoir  du  monar- 
<jue,ctle  débarrasser  des  entraves 
que  le  parlement  apportoit  à  ses 
volontés.  En  177 1  les  offices  des 
membres  de  ces  cours  furent  sup- 
primés ,  et  le  chancelier  vint  ins- 
taller les  juges  du  grand-conseil  à 
la  place  aes  magistrats  du  parle- 
ment de  Paris.  Cette  exécution 
produisit  une  foule  de  pamphlets 
contre  Maupeou.  Louis  XVÎ,  cé- 
dant au  vœu  le  plus  général  , 
rappela  les  anciens  magistrats, 
exila  le  chandelier  dans  sa  terre 
de  Tuy  en  Normandie  ;  il  refusa 
constamment  de  remettre  son 
titre  de  chancelier,  au'on  ne  pou- 
Toit  lui  ôter  sans  lui  faire  son 
procès  :  il  est  mort  en  1792. 

t  MAUPERTUIS  (Pierre- 
Louis  MojREAu  de),  né  à  Saint- 
.Itfalo  en  1698  ,  d'une  famille 
noble ,  montra  ,  dès  sa  jeunesse , 
beaucoup  de  penchant  pour  les 
mathématiques  et  pour  la  guerre. 
11  entra  dans  les  mousquetaires 
en  1718  ,  et  donna  à  l'étude  le 
loisir  que  lui  laisaoit  le  service. 
Après  avoir  passé  deux  anné^ 
dans  ce  corps ,  il  obtint  une  com- 
pagnie de  cavalerie  dans  le  régi- 
rent de  La  Hoche-Guyon ,  m«iis 
il  ne  la  garda  pas  long-temps.  Son 
goût  pour  les  çiathéraatiques  lui 
fit  quitter  la  profession  des  armes , 
pour  se  livrer  entièrement  aux 
i^ien^es  exactes.  H  remit  sa  com- 
pagnie ,  et  obtint  une  place  ii  l'a^ 
cadémie  des   sciences  en   1735. 

2uatre  ou  cinq  ans  après,  le  désir 
^  \  »'i^»tr^iriç  le  çonausâit  a  Lon- 


MAUP 

ares ,  oti  la  société  royale  lui  on» 
vrit  ses  portes.  De  retour  en 
France  ,  il  passa  à  Bâle  pour 
converser  avec  les  frères  Ber- 
noulli ,  l'ornement  de  la  Suisse. 
Des  connoissaneés  nouvelles ,  et 
Tamitic  de  ces  deux  célèbres  ma- 
thématiciens ,  furent  le  fruit  de 
ce  voyage.  Sa  réputation  et  W» 
talens  le  firent  choisir ,  en  1756 , 
pour  être  a  la  tête  des  académi- 
ciens que  Louis  XV  envoya  dans 
le  nord  pour  déterminer  la  figure 
de  la  terre.  Maupertuis  fat  le  ch^sf 
et  l'auteur  de  celte  entreprise , 
exécutée  en  un  an  avec  toute  ta  dili- 
gence et  tout  le  succès  qu'on  po«- 
voit  espérer  de  cette  réunion  de 
sa  vans.  Les  obstacles  multipliés 
qui  traversèrent  '  leur  mission  , 
loin  de  glacer  leur  courage  ,  ne 
furent  que  de  plus  vifs  aiguillons 

gour  l'exciter.  «  D'abord  ,  dit  un 
istorien ,  ils  cherchèrent  un  liea 
favorable  à  leurs  opérations  sur 
les  }>oik}s  d\i  golfe  de*  Bothnie  ; 
ils  n'en  trouvèrent  point.  Il  fallut 
s'enfoncer  dans  1  intérieur  des 
terres  ,  remonter  le  fleuve  de, 
Toméa ,  depuis  la  ville  de  Tomo  y 
au  nord  du  goUe  ,  jusqu'à  la 
montagne  de  Kittès ,  au'>delk  da 
cercle  polaire.  Il  fallut  se  mettre 
à  couvert  de  ces  terribles  mou- 
ches qui  sont  la  terreurdes  Ia* 
pOns  ,  qui  tirent  le  sang  h.  chaque 
coup  qu'elles  donnent  ,  et  qoi 
ferment  bientôt  périr  un  homme 
sous  leur  nombre  :  elles  infec- 
toient  tous  les  mets.  Les  oiseaux 
de  proie,  très-nonibreux  et  très^ 
hardis  dans  ces  climats  ,  enle* 
voient  quelquefois  les  viandes 
qu'on  serroit  à  ces  académâcievis  : 
ils  étoient  comme  Enée  au  milica 
des  Harpyes.  Il  lalltit  franchir  les 
cataractes  du  #eùve ,  se  faire  jour , 
la  hache  à  la  main  ,  au  trAvera 
d'une  forêt  immense  qui  embar- 
rassoit  leur  passage  et  nuisoit  k 
kur^  QpératiiMt&,  il  Ca^Hut  §ravir 


r 


MAUP 


MAUP 


5a  5 


Swr   toutes    les  montagnes  ,  âè-    choses  que  les  hussards  lui  avoient 


pouîller  leur  sommet  des  bou- 
leaux ,  des  sapins  et  de  tous  les 
«rbres   qui  les   déroboient   k  la 
vue  j  dresser  sur  la  cime  des  plus 
hautes    des   signaux    propres    à 
être  aperçus  de  plusieurs  lieues , 
Mn  de  dt'lerminer  lés  triangles 
nécessaires.  11  fallut  établir  une 
base  qu'on  pût  mesurer  sur  un 
fleuve  glacé  et  couvert  de  plu- 
sieurs pieds  d'une  neige  très-fine 
et  sèche  ,  semblable  à  du  sablon 
qui  rouloit  sous  les'^pieds  ,  et  qui 
aéroboit  aux  yeux  des  précipices 
oii  Ton  pouvoit  ôtre  enseveli  sous 
elle.  11  &llut  braver  un  froid  si  vif 
et  si  rigoureux ,  que  les  habitans 
diipavs,  accoutumés  à  son  âpreté, 
en  perdent   quelquefois  un  bras 
ou  une  jambe,  ij'eau-de-vie  étoit 
la  seule  liqueur  qui  ne  gelât  point  : 
si  l'on  appuyoît  sur  les  lèvres  le 
vase  qui  la  contenoit ,  le  froid  Ty 
attachoit  ,   et  il  ,falloit  déchirer 
les  lèvres,  pour  l'en  séparer.  Rien 
né  rebuta  les  académiciens.  Cha- 
cun (it  des  observations  en  par- 
ticulier ;  toutes  se  rajjportèrent 
avec  une  justesse  qui  en  démon- 
tra, l'exactitude.  Et  après  tant  de 
■  soins  3  de  peines  et  de  travaux , 
ils  firent  naufrage  sur  le  gôIfe  de 
Bothnie  ,    et  pensèrent  perdre, 
avec  la  vie ,  le  h-uil  d'une  entre- 
prise si  difficile  et  si  pénible.  » 
£nfîn ,  après  avoir  fourni  heureu- 
sement ,  avec  ses  collègues ,  cette 
course  pénible  ,  Maupertuis   fut 
appelé  en  1^4^  ,  par  le  roi  de 
Prusse,  pour  recevoir  la  prési- 
dence et  la  direction  de  l'acadé- 
mie de  Berlin.  Ce  monarque  éloit 
alors  en  guerre  avec  l'empereur  ; 


prises  ,  il  regreltoit  beaucoup  une 
montre  de  Grahain  ,  célèbre  hor- 
loger anglais,  laquelle  lui  étoit 
d'un  çrand  secours  pour  ses  ob- 
s'ei'vations  astronomiques  ,  l'em- 
pereur qui  en  avoit  une  du  même 
artiste ,  mais  enrichie  de  diamans , 
dit  à  Maupertuis  :  «  C'est  une 
plaisanterie  que  les  hussards  ont 
voulu  vous  faire  ;  ils  m'ont  rap- 
porté votre  montre  :  la  voila ,  je 
vous  la  rends  :  »  On  ajoute  que 
l'impératrice  -  reine ,  lui  deman- 
dant des  nouvelles  de  Prusse,  hii 
dit  :  «  Vous  connoissez  la  reiue 
de  Suède ,  scieur  du  roi  de  Prt^Ajse; 
on  dit  que  c'est  la  plus  belle  piîu- 
cesse  au  monde.  »  —  Madame  '', 
répondit  Maupertuis  ,  «  je  l'a  vois 
cru  jusqu'à  ce  jour.  »  Sa  captiûié 
ne  fut  ni  dure  ,  ni  longue.  L'em- 
pereur et  rimpératrice-reine  lui 
permirent  de  partir  pour  Berlin , 
après  l'avoir  comblé  de  marcjues 
de  bonté  et  d'estime.  Maupertuis 
repassa  en  France  ,  ou  ses  amis  se 
Jlattoient  de  le  posséder;  mais  il 
repartit  pour  la  Prusse  ,  et  n^y  fut 
pas  plutôt,  qu'il  se  repentit  d'avoir 
renoncé  à  sa  patrie.  Frédéric  le 
dédommagea  3e  ses  pertes  par 
des  bienfaits  ,  par  Ta  confiance  la 
plus  intime  ;  mais ,  né  avec  une 
triste  inquiétude  d'esprit ,  il  fut 
malheureux  au  sein  des  honneurs 
et  des  plaisirs.  Un  tel  caractère 
ne  promet  point  une  vie  paci- 
fique j  aussi  Maupertuis  eutrifplu- 
sieurs  querelles.  Les  plus  célèores 
sont  sa  dispute  avec  Koënig , pro- 
fesseur de  philosophie  k  Frane- 
ker ,  et  celle  qu'il  eut  avec  Vol- 
taire ,  querelle  qui  fut  une  suite  de^  • 


Maupertuis  en  voulut  partager  les  la  précédente.  Le  président  de 
périls  ;  il  s'exposa  courageuse-  l'académie  de  Berlin  avoit  inséré 
ment  à  la  bataille  de  Molwitz,  fut 
jpris  et  pillé  par  les  hussards.  En- 
voyé h.  Vienne ,  Tempercur  lui  fit 
l'accueil  le  plus  distmgué.  Ayant 
«lit  à  ce  pnnce  que ,  parmi  les 


dans  le  volume  des  Mémoires  de 
cette  compagnie  ,  pour  l'année 
1^46  ,  un  écrit  sur  les  lois  du  moa- 
vement  et  du  repos ,  déduites  d'un 
principe  métaphysique  :  ce  pria- 


524 


MAUP 


i 


cipe  est  celui  de  la  moindre  quan- 
tité d'action.  Koënig  ne  se  con- 
tenta pas  de  l'attaquer  ;  il  en  at- 
tribua l'invention  à  Leibnitz ,  en 
citant  un  fragment  d'une  lettre 
qu'il  prétendoit  que  ce  savant 
aYO>t  écrite  autrefois  à  Hermann  , 
professeur  k  Baie  en  Suisse. 
Maupertuis ,  piqué  du  soupçon 
de  plagiat ,  engagea  l'académie 
de  Berlin  a  sommer  Roenig  de 
produire  l'original  de  là  lettre 
citée.  IjC  professeur,  n'ayant  pu 
satisfaire  a  cette  demâuae ,  fut 
exclus  unanimement  de  l'acadé- 
mie dont  il  étoit  membre.  Plu- 
sieurs écrits  furent  la  suite  de 
cette  guerre  ;  et  Ce  fut  alors  que 
Voltaire  se  mit  sous  les  armes.  Il 
avoit  d'abord  été  lié  très-étroile- 
meut  avec  Maupertuis ,  qu'il  re- 
gardoit  comme  son  maître  dans 
les  mathématiques;  mais  ils  étoienC 
'mutuellement  jaloux  l'un  de  l'au- 
tre. Cette  jalousie  éclata  à  la  cour 
du  roi  de  Prusse,  dont  les  faveui's 
ne  pou  voient  être  partagées  as- 
sez également  pour  écarter  loin 
d'eux  les  petitesses  de  l'envie.  Vol- 
taire ,  sensible  à  quelques  procé- 
dés de  Maupertuis ,  prit  occasion 
de  la  querelle  de  |ioënig  pour 
soulager  sa  bile.  En  vain  lé  roi 
de  Prusse  lui  ordonna  de  rester 
neutre  dans  ce  procès  ,  il  débuta 
par  une  réponse  fort  amère  d'un 
académicien  de  Berlin  k  un  aca- 
démicien de  Paris,,  au  sujet  du 
démêlé  du  président  de  l'acadé- 
mie de  Berlin  et  du  professeur 
de  Franeker.  Cette  première  sa- 
tire fut  suivie  de  la  diatribe  du 
docteur  Akakia  ;  critique  san- 
glante de  la  personne  et  des  ou- 
vrages de  son  ennemi.  Tl  y  règne 
une  finesse  d'ironie  et  une  gaieté 
d'imagination  charmante.  L'au- 
teur se  moque  de  toutes  les  idées 
que  son  adversaire  avoit  consi- 
gnées dans  ses  œuvres ,  et  sur- 
tout dans  ges  lettres.  Il  ût  pria- 


MAUP 

cipalement  du  projet  d'établir 
une  ville  latine  y  de  celui  de 
ne  point  payer  les  médecins  lors- 
qu'ils ne  guérissoient  pas  les  ma- 
lades ; ,  de  la  démonstration  de 
l'existence  de  Dieu  par-  une  for- 
mule algébrique  ;  du  conseil  de 
disséquer  des  cei-veaux  de  géans 
afin  de  sonder  la  nature  de  l'ame; 
de  celui  de  faire  un  trou  qui  allât 
jusqu'au  centre  dé  la  terre  ,  etc. 
Les  traits  lancés  sur  l'auteur  du 
Vojage  au  Pôle  étonnèrent  ses 
partisans ,  et  firent  gémir  les 
vrais  philosophes.  On  opposa  aux 
satires  .  de  Voltaire  les  éloges 
dont  il  avoit  comblé  son  ennemi. 
En  1733,  Maupertuis  étoit  un 
génie  sublime ,  notre  plus  grand 
mathématicien  ;  un  Archimède  , 
un  Christophe  Colomb  ,  pour 
les  découvertes;  un  Michel-Ange, 
un  Albane  pour  le  style.  On  cite 
même  le  quatrain  suivant. 

Le  globe  mal  connu  qu'il  a  su  mesurer 
Devient  un  monument  où  $a  gloire  se  fonde) 
Son  sort  est  de  fixer  la  figure  du  monde  , 
De  lui  plaire  et   de  l'éclairer. 

En  1752  y^  ce  n'étoit  plus  qu'un 
esprit  bizarre  ,  un  raisonneur 
extravagant,  un  philosophe  in- 
sensé. Si  Voltaire  se  satisfit  en 
suivant  les  conseils  de  la  ven- 
geance ,  il  afibiblit  l'estime  du 
public  pour  son  caractère  ,  et  s'at- 
tira en  même  temps  une  disgrâce 
éclatante.  Les  désagrémens  cju'il 
essuya  l'ayant  obligé  de  se  retirer 
de  la  cour  de  Prusse  au  commen- 
cement de  1753  ,  \l  se  consola 
dans  son  malheur  par  de  nou- 
velleâ  satires.  IL  peignit  Mauper- 
tuis comme  un  vieux  capitaine  de 
cavalerie  ti'avesti  en  philosophe  , 
l'air  distrait  et  précipité ,  Toeil 
rond  et  petit ,  le  nez  écrasé ,  la 
perruque  de  travers  ,  la  physio- 
nomie n\auvaise  ,  le  visage  plat, 
et  l'esprit  plein  de  lui-même. 
Maupertuis  lui  envoya  un  cartei , 
auquel  il  ne   répondit  que  par 


»3[AUP 

tfiiite  plaisanterie  qui  exprimoît 
d'une  manière  piquante  le  carac- 
tère et  le  savoir  de  son  antago-^ 
niste  :  «  Dès  que  j'aurai  un  peu 
de  force ,  je  ferai  charger  mes 
pistolets  cum  puhere  pyrio  ;  et  en 
lïiultipliant  la  masse  par  le  quarré 
de  la  vitesse  ,  jusqu'à  ce  que  l'ac- 
tion et  vous  soient  réduits  a  zéro, 
Î'e  vous  mettrai  du  plomb  dans 
a  cervelle  ;  elle  paroît  en  avoir 
besoin.  »  Cette  farce  finit 
d'une  manière  triste.  Le  roi  de 
Prusse  fit  arrêter  Voltaire  à 
Francfort ,  avec  sa  nièce  qui  étoit 
Tenue  l'y  joindre  ;  et  on  accusa 
Maupertuis  d'avoir  porté  le  mo- 
narque k  cette  démarche.  Cepen- 
dant des  maux  de  poitrine ,  des 
crachemens  de  sang  obligèrent 
le  président  de  l'académie  de  Ber- 
lin de  revenir  de  nouveau  en 
France.  Il  y  passa  depuis  1766, 
jusqu'au  mois  de  mai  1758  ,  qu'il 
se  rendit  a  Bâle  auprès  des  Ber- 
noulli  frère^',  dans  les  bras  des- 
quels il  mourut  le  27  juillet  1709. 
Ce  philosophe  étoit  d'une  viva- 
cité extrême  ,  qui  éclatoit  dans  sa 
tête  et  dans  ses  yeux  continuelle- 
ment ao^ités.  Cet  air  de  vivacité , 
joint  à  la  manière  dont  il  s'habil- 
loit  et  dont  il  se  présentoit ,  le 
rendoit  assez  singulier.  Il  étoit 
d'ailleurs  poli ,  caressant  même  , 
parlant  avec  esprit  et  avec  facilité. 
Malgré  ces  avantages ,  il  passa 
une  vie  triste.  Un  amour-propre 
trop  sensible,  quelque  chose  d  ar- 
dent, de  sombre,  d  impérieux,  de 
tranchant  dans  le  caractère  ;  une 
envie  extrême  de  parvenir  et  de 
faire  sa  cour ,  firent  tort  à  son 
bonheur  et  à  sa  philosophie.  Il 
fut  quelquefois ,  dans  son  style  , 
le  singe  de  Fontenelle  ;  il  auroit 
«té  plus  heureux  pour  lui  de  l'être 
dans  sa  conduite.  Comme  écri- 
vain ,  il  avoit  du  génie ,  de  l'es- 
prit ,  du  feu  ,  de  l'imagination  ; 
mais  on  lui  reprocha  câes  lour^ 


MAUP  525 

recherchés  ,  une  concision  affec- 
tée ,  un  ton  sec  et  brusque  ,.  un 
style  plus  roide  que  ferme ,  des 
paradoxes,  des  idées-  fausses,  etc. 
Sa  littérature  étoit  médiocre  ,  et 
il  faisoit  moins  d'honneur  à  l'a- 
cadémie française  ,  dont  il  étoit 
membre ,  qu'à  celle  des  sciences. 
Ses  principaux  ouvrages  sont ,  I. 
La  Figure  de  la  terre  détermi- 
née, II.  La  Mesure  d^un  degré 
de  méridien,  III.  Discours  sur  ies' 
différentes  figures  des  astres, 
Paris  ,  1742  ,  in-8«.  IV.  Elément 
de  géographie,  V.  Jtstronomie 
nautique,  VI.  Elémens  d'astrono- 
mie.  VII.  Dissertation  physique 
à  ^occasion  d'un  *  nègre  blanc ^ 
Leyde,  1744 >.in-8».  VIII.  Vénus 
physique,  i']^  ,  in-12.  Ouvrage 
que  les  libertins  onf  plus  lu  que 
les  physiciens  ,  et  qu  un  d'eux  à 
même  reproduit  sous  un  autre 
titre.  L'auteur  cependant  y  a  mis 
toute  la  décence  que  la  matière 
comportoit.  IX.  Essai  de  Cos- 
mographie, X.  liéflexions  phi- 
losophiques sur  T origine  des  lan- 
gues ^  Paris,  sans  date,  in- 12, 
édition  si  rare  qu'on  assure  qu'il 
n'y  a  eu  que  douze  exempldiresu 
d'imprimés.  On  les  trouve  daus 
le  tom.  I*'  des  oeuvres  de  l'auteur.. 
XI.  Essai  dé  philosophie  morale^ 
où  il  y  a  quelques  bonnes  idées  » 
mais  peu  d'ensemble  et  de  préci- 
sion, et  où  il  prend  un  ton  triste  en 
parlant  du  bonheur.  XII.  Plu- 
sieurs Lettres ,  où  l'on  trouve 
les  petitesses  du  bel  esprit  et 
les'  vues  du  philosophe.  Parmi 
.ces  dernières  on  remarque  celles, 
sur  la  Comète  ,  Paris  ,  1 742  ,  in- 
12.  XIII.  Eloge  de  Montesquieu  , 
fort  inférieur  k  celui  que  d  Alem^ 
bert  a  inséré  dans  le  Diction- 
naire encyclopédique.  Ses  OEu-- 
vres  ont  été  recueillies  à  Lyoi» 
en  1756,  4  ^'ol.  in  -  8*.  Quel- 
ques partisans  de  Maupertuis  se 
sont  plaints  que  nous. avions  jugé 


3a6 


MAUF 


ce  philosophe  avec  tfop  <le  sévé- 
rités. Condorcet,  qui  cormoissoit 
les  matières  qu'il  a  traitées  ,  le 
juge  encore  avec  moins  d'indul- 
gence dans  la  Vie  de  Voltaire. 
((  Maupertuis  >  dit-il ,  homme  de 
beaucoup  d'esprit,  savant  mé- 
diocre et  phiu)sophe  plus  îné- 
diocre  encore  ,  étoit  tourmenté 
de  ce  clésir  de  la  célébrité,  qui 
fait  choisir  les  petits  mojens  lors- 

Sue  les  grands  nous  manquent  ; 
ire  des  choses  bizarres  quand 
on  n'en  trouve  point  de  piquantes 
qui  soient  vraies  ;  généraliser  des 
formules  si  Ton  ne  peut  en  inven- 
^ter;  et  entasser  des  paradoxes 
quand  on  n^'a  point  des  idées 
neuves.  On  l'avoit  vu  à  Paris  sor- 
tir d'une  chambre ,  ou  se  cacher 
derrière  un  paravent  quand  un 
autre  occupoit  la  société  plus 
que  lui.  A.  Berlin  comme  à  Paris 
il  eût  voulu  être  par-tout  le  pre- 
mier, k  l'académie  des  sciences 
comme  au  souper  du  roi.  »  Nous 
citerons  encore  une  lettre  du 
marquis  d'Argens  à  >i'Aleînbert 
(Polsdam,  20  novembre,  1753). 
Yoici  comme  il  s'exprime  sur  le 
président  de  l'académie  de  Berlin. 
«  Maupertuis  a  écrit  ici  que  sa 
santé  étoit  entièrement  rétablie  ; 
je  souhaite  que  sa  triuiquillité  le 
soit  aussi.  Mais  du  caractère  dont 
il  est  ,  j'ai  peine  k  le  croire.  Je' 
crains  bien  qu'il  ne  soit  éternel- 
lement la  victime  de  son  amour- 
propre.  Avec  un  peu  plus  de  dou- 
ceur, il  eût  eu  a  Berlin,  parmi 
les  gens  de  lettres ,  le  rang  de 
dictateur  ;  il  n*a  eu  que  celui  de 
tribun.  Il  a  cabale ,  et  il  a  été  la 
dupe  de  ses  cabales.  »  Il  est  à  re- 
marquer que  le  marquis  d'Argens 
ne  le  pçint  pas  ainsi  par  amitié 
pour  Voltaire,  dont  il  dit  assez 
de  mal  dans  la  même  lettre. 
«Vous  ennujez-vous  quelquefois? 
disoit  un  jour  madaiùe  du  Châ- 
•telôt  a  Maupertuis.  »  —  «  Tou- 


MAUP 

jours ,  madame  ,  répondit  le  phi- 
losophe. »  On  s'en  doute  en  li- 
sant ses  écrits.  Le  choix  de  &es- 
sujets  ,  la  bizarrerie  die  ses  ex- 
pressions et  celle  de .  ses  projets  , 
prouvent  que  sa  tête  ambitieuse 
se  fatiguoit  plutôt  qu'elle  nés  «xer- 
çoit ,  qu'il  haletoit  après  l'extraor- 
dinaire, qui  seul  pouvoit  le  tirer 
de  lui-même ,  et  qu'entiii  il  n'é^ 
toit  pas  capable  de  se  reposer 
dans  la  simple  jouissance  du  vrai. 
—  Son  frère  ,  l'abbé  Louis  Mo- 
reau  de  Saint-Elier,  abbé  de  Ge- 
neston  ,  mort  en  1764  »  à  53  ans  y 
est  auteur  d'un  Trailé  de  la  eom.'. 
ntunication  des  maladies  et  des 
passions ,  l 'jh'è ,  in-8"* 

MAUPERTUY   (Jean-Bapriste 
Dbouet  de) ,  né  à  Paris  en  lëSo, 
d'une   famille  noble  ,  ^originaires 
du  Berri  ,  parut  au  barreau,  et 
s'en  dégoûta.  Il  préféroit  La  litté- 
rature à  la  jurisprudence.  Un  do 
ses  oncles  ,  fermier-général ,  crut 
le  guérir  de  son  penchant  pour 
le  théâtre  et  pour  les  romans  ,  en 
lui  procurant  un  emploi  considé-  , 
rabîe  cl^ns  la  province.    Maupur-  • 
tuj ,  qui  n'avoit  alora^qae  22.  ans , 
se  reposa  sur  des  cunmiis  iideies 
et  laborieux  ;  et  bien  loin  d'auia^j- 
ser  du  bien  ,  il  dissipa  saa  [»a- 
trimoine.  t)e  retour  à  Pafifi>,àrâge 
d'environ  4o  ans ,  il  renonça  j»u- 
bitement  au  mondé.  Apurés  une 
retraite  de  deiXx  ans  y  il  piil  l'ha- 
bit ecclésiastique  eu  1692,  passa  5 
ans  dans  un  séminaire  ,  se  retirui 
ensuite,  dans   l'abbaje  d«   Sept- 
Fonts ,.  et  cinq  aas  après  dans  u«iq 
solitude  du  Berri.  Son  mérite  lui  -, 
procura  un  canonicat  à  Bi^urgcs 
en  1702.  De  Bourges  il  pasSa  a 
Vienne ,   d^où  il  revint  a  Pajris  , 
après  avoir  reçu  lés  ordres.  IJl  se 
retira  quelque  temps  après  àSaîal-. 
Germain-en-Laj e j^  où  il  mourut, 
le  10  mars  1730.  vu  a  de  lui  uu^ 
très-grand  nombre  de    Traftuv^ 


V, 


MAUP 

tions  françaises.  Les  principales 
sont  celles  ,  L  Du  premier  livre 
des  Institutions  de  Lactance  , 
in-i2.  II.  Du  Traité  de  la  pro- 
vidence et  du  Timothée  de  Sal- 
vicn  ,  chacun  un  vol.  in- 12.  III. 
Des  Actes  des  Mqrtyrs ,  recueiU 
lis  par  dom  Ruinart ,  Paris,  1708, 
2  vol.  îtt-8«.  IV.  De  VHistoire  des 
Goths  ,  de  Jomandès,  in-i^.V. 
De  la  Vie  du  frère  Arsène  de 
Janson,  religieux  de  la  Trappe  , 
connu  sous  le  nom  du  comte  de 
Rosemberg  ,  in- 12.  VI.  De  la  Pra- 
tiqué des  exercices  spirituels  de 
saint  Ignace  ,  in- 12.  VU.  Du 
Traité  latin  de  Lessius  ,'  sur  le 
choix  dune  religion  ,  in-12.  VI II. 
De  VEuphof*mion  de  Barclay , 
171 1 ,3  vol. , ou I7i5,  ivol.in-12. 
On  a  encore  de  lui  plusieurs  li- 
vres de  piété.  I.  Les  Sentimens 
dun  chrétien  touché  dun  vérita- 
ble amour  de  Dieu,  ÏI.  Ia  Histoire 
de  la  réforme  de  V abbaye  de 
Sept'Fonts  ,  in-12.  Cette  Histoire 
fut  mal  reçue  et  accusée  d'infidé- 
lité. III.  XlHistoire  de  la  sainte 
église  de  Vienne  ,  in-4°.  IV. 
Prières  pour  les  temps  de  f  afflic- 
tion et  des  calamités  publiques  , 
in-12.  V.  De  lavénération  rendue . 
aux  reliques* des  sainte,  in-12. 
VI.  Le  Commerce  dangereux  en- 
tre les  deux  sexes ,  in  - 1 2 .  VII .  La 
Femme  fbible  ,  ou  Les  dangers 
dun  commerce  fréquent  et  assidu 
ayec  les  hommes  ,  in-12  >  etc.  Le 
stjle  de  ces  différens  ouvrages  est 
ferme,  énergique,  élégant;  mais 
il  manque  c^uefqueroi».  de  pureté 
et  de  précision.  '  /.  > 

t  L MATJPIN  (N.),  aotrice cé- 
lèbre' par  son  jeu  ,  par  sa<  voix 
et  par  sa  figure ,  née  a  Paris  en 
1673  ,  du  sieur  d'Aubignj  ,  se- 
crétaire du  comt«  d'Armagnac. 
Un  nommé  Maupin  ,  de  Saint- 
Oermain-en-Laye  ,  qui  avoit  un 
^ploi  dans  les  aidçs  >  Tépouia 


MAUP  527 

très-jeune  et  négligea  de  l'emme- 
ner avec  lui  dans  la  province  oà 
il  résidoit.  Pendant  son  absence  , 
'  sa  femme  fit  la  connoissance  de 
Sérane,  prévôt  de  salle,  qui  lui  ap- 
prit a  faire  des  armes,  etl'écolière 
ne  .tarda  pas  à  devenir  plus  forte 
que  le  maître.  L'amant  et  sa  maî- 
tresse, forcés  de  s'enfuir ,  se  retirè- 
rent à  Marseille ,  où  la  nécessité  les 
força  bientôt  d'entrer  à  l'opéra. 
Maupin  revint  à  Paris ,  reprit,  sou 
nom  de  femme  et  débuta  eu  iôq/j 

Sar  le  rôle  de  Pallas  ,  dans  l'opéra 
e   Cadmus.  Elle  excelloit   sur- 
tout en  représentant  Médée,  dans 
ropéra.  de  Médus  par  La  Grange, 
qui  fut  joué  en   1702.  Trois  ani 
SL^rès  cette  chanteuse  renonça  au 
théâtre  ,   rappela   son  mari  qui 
étoittoujours  en  province,  et  passa 
ayec  lui  les  dernières  années  do 
sa  vie  ;  elle  mourut    a  la  fin   de 
1 707 ,  à  1  âge  de  33  ans.  Très- 
adroite  dans    les    exercices    du^ 
corps,  elle  étoit   sur-tout    d*unc 
graade  force  dans  l'escrime., Du-, 
ménil  ,  acteur  de  l'opéra  ,  l'ayant 
insultée  ,  elle  l'attendit  un  soir  , 
vêtue  eu  homme,  dans  la  place  des 
Victoires,  et  voulut  lui  fa-re  mettre  ' 
l'épée  k  la  main;  sur  son  refus. , 
elle  lui  donna  îles  coups  de  canne 
et  lui  prit  sa-  montre  et  sa   taba-. 
lière.   Le  lendemain  ,   Duménil,^ 
déguisant  son   aventure ,  racon- 
toit  au  fojer  qu'il  avoit  été  atta- 
qué par  trois  voleurs ,  qui,   mal- 
gré sa  résistance ,  lui  avoient  en- 
levé sa  tabatière.  «  Tu  mens  im- 
pudemftaent,  lui  dit  son  adver- 
saire ,  tu  n'as  été  attaqué  que  par 
une  seule  personne ,  et  cette  per- 
sonne c'est  moi  ;  en  voici  la  preu- 
ve. »  Elle  tira  en  même  temps  la  ta- 
batièrectla  montre,  qu'elle  lui  ren- 
dit. Une  autre  foii^ ,  déguisée  eu 
homme  dans  un  bal ,  elle  prit  que- 
relle avec  trois  danseurs,  les  fitdes- 
cendre  Sur  la  place,  et  les  l)lessa 
tous  les  trois.  Cette  actrice  u'ctoit. 


328 


M  AU  il 


pas  erî^nde,  mais  ses  traits  étoient 
régiuiers  et  agréables  ;  et  elle 
avoit  de  srands  yeux  bleus  ,  la 
bouebe  jolie  ,  la  peau  éclatante. 
Ou  rapporte  qu'elle  savoit  très- 
peu  de  musique ,  mais  qu'elle  ré- 
parôit  ce  défaut  par  une  mémoire 

{)rodigieuse  qui  lui  faîsoit  retenir 
e  nombre  de  toutes  lek  mesures 
de  silence  et  de  repos  qu'elle  de- 
voit  observer. 

*  II.  MAUPIN  (N.  ) ,  cultiva- 
teur ,  vivoit  dans  le  18*  siècle. 
Ou  a  de  lui  un  ^rand  nombre 
d'ouvrages ,  sui-  Tart  de  cultiver 
la  vigne  et  de  faire  les  v^ins  ;  les 
pnncipaux  sont  ,  I.  Essai  sur 
lart  défaire  le  vin  rouge ,  le  bianc 
et  le  cidre  ,  1767  ,  in- 12.  II.  Uart 
de  multiple r  le  vin  par  Veau ,  sans 
nuire  à  sa  qualité  ,  etc.  ,  1 768  , 
iïï'i'JL.  III.  Cours  complet  de  chi- 
mie-économique-pratique ,  sur  la^ 
manipulation  et  la  fermentation 
des  vins  ,  1779,  in-B*.  IV.  L'art 
de'  la  vigne  ,  1779,  in-8*».  V.  La 
richesse  des  vignobles  ,  1781  , 
in- 12.  VI.  Théorie  ,  ou  leçons  sur 
le  temps  le  plus  propre  de  eçu- 
per  la  vigne  ^  1782  ,  in-8«».  Vu. 
Nouvelle  méthode  ,  non  encore 

Î)ubliée  ,  pour  planter  et  cultiver 
«  vigne  ,  1782  ,  in-S».  VIII. 
Avis  sur  la  vigne  ,  les  vins  et  les 
terres,  i'^'6(i  ,  in-8«».  IX.  Alpia- 
nach  des  vignerons  de  tous  les 
pays  ,  1789,  in  8». 

il.  MADR  (  saint)  ,  célèbre 
disciple  de  saint  Benoit ,  mort  en 
tf^il ,  ïwi  envoyé  en  France  par  ce 
.saint  fondateur  ,  si  l'on  en  croit 
une  vie  de  saint  Maur ,  attribuée  à 
Fauste  sou  compagnon  ;  mais 
cette  vie  est  reconnue  pour  une 
pièce  apocryphe.  Eu  la  rejetant , 
avec  le  P.  Lougueval ,  ainsi  que 
les  circonstances  de  la  mission  des 
disciples  de  saintBeaoîtenTVance, 
nous  n'avons  garde  de  combattre 
hi  HÙb^^ioA  même.   Il   est  «certain 


MAUR 

qu'on  la  croyoit  en  France  dès  le 
9*  siècle  j  et ,  malgré  le  silence  de 
Grégoire  de  Tours,  de  Bède,  d'U- 
suard,  il  y  a  d'autres  monumens 
qui  la  prouvent ,  ou  du  moins  qui 
la  supposent.  Une  célèbre  con- 
grégation de  bénédictins  prit ,  au 
commencement  du  i7«  siècle  ,  le 
nom  de  Saint-Maur.  C'est  une  ré- 
forme approuvée  par  le  pape 
Grégoire  aV,  en  1021.  (  Voyez^ 
l'art.  Cour.  )  Cette  congrégation 
distinguée  dès  le  .  commence- 
ment par.  les  vertus  et  le  savoir 
do  ses  membres,  s'est  encore  sou- 
tenue avec  assez  de  gloire  jus- 
qu'aux derniers  jours  de  son  exis- 
tence. Les  principaux  gens  de 
lettres  qu'elle  a  produits  sont  le» 
pp.  Menard  ,  ^Acheri ,  Mabii- 
lon,  Kuinart,  Germain,  Lami , 
Montfaucon ,  Martin  ,  Vaissette  , 
Le  Nourri,  Martianay,  Martenne, 
Massuet,  etc.,  etc.  Voyez  VHis- 
toire  littéraire  de  la  congréga- 
tion de  Saint-Maur  ,  publiée  à 
Paris,  sous  le  titre  de  Bruxelles  > 
in-4*  ,  1770,  par  Dont  Tassin. 

IL  MAUR  (  D.  Charles  le), 
brigadier  des  armées  du  roi  d'Es- 
pagne, parvint  par  son  mérite 
au  grade  de  directeur  général  des 
ingénieurs;  On  lui  doit  un  Traité 
de  Dynamique  très -répandu  ea 
Espagne  ,  quoique  manuscrit  y 
et  des  Elénwns  de  mathématiques 
qui  ont  été  imprimés.  II  conçut  le 
projet  du  canal  de  Campos  ;  et  il 
obtint  la  direction  de  celui  deMur- 
cie.  Maur  a  dirigé  la  magnifique 
route  qui  '  sert  de  communication 
aux  deux  Andalousies  ;  et  il  étoir 
occupé  à  niveler  un  canal  de  na- 
vigation 'dépuis  Guadarama  jus- 
qu'à l'Océan ,  lorsque  la  mort  ter- 
mina sa  carrière  le  aS  novembre 
1785. 

IIL  MAUR.  Foyez^LABUTH-Mxxix 

c/Antine. 

t  MAURAN  (  Pierre) ,  homme 


MAUR 

riche,  regardé,  dans  le  i5«  siè- 
cle   coiiuue    le   chef  des    Albi- 
geois en  Languedoc.  A  force  de 
caresses  on^parvint  à  le  faire  com- 
paroître   devant  le  légat  que  le 
pape  avoit  envojé.  Dans  l'inter- 
rogatoire qu'on   lui  fit  subir  ,  il 
déclara  que  le  pain  consacré  par 
le  prêtre  n'étoit  pas  le  corps  de 
J.  C.  On  le  déclara  hérétique,  il 
fut  livré  au  comte  de  Toulouse  , 
qui  le  fit  enfermer,  l'ouç  ses  biens 
furent  confisqués ,  et  ses  châteaux  < 
démolis.  Mauran  promit  alors  de 
se  convertir.  Il  sortit  de  prison  , 
se  présenta  en   caleçons    et  du 
reste  nu  devant  le  peuple.  S'étant 
prosterné  aux  pieds  du  légat  et  de 
ses   collègues  ,  il  leur  demanda 
pardoQ,  abjura  ,  et  promit  de  se 
soumettre  à  tous  les  ordres  du  | 
Icg^.  Le  lendemain  ,  Tévêque  de 
Toulouse  etTabbé  deSaint-Sernin 
l'allèrent  prendre  dans  sa  prison  ; 
il  en  sortit  nu  et  sans  chaussure. 
Ces  deux  prélats  le  conduisirent  en 
le  fustigeant  jusqu'aux  degrés  de 
rautel,oiiil  se  prosterna  aux  pieds 
du  légat,  et  abjura  de  nouveau. 
On  lui    ordonna  de  partir  dans 
quarante  jours  pourr  Jérusalem  , 
et  d'y  demeurer  trois  ans  au  ser- 
vice des  pauvres ,  avec  promesse, 
s'il  revenoit,   de  lui   rendre  ses 
biens,  excepté  ses  châteaux,  qu'on 
lais'soit  démolis  en  mémoire  de  sa 
prévarication.   Il    fut  condamné 
encore   à  une    amende   de   cinq 
cents  livres  pesant  d'argent  en- 
vers le  comte  de  Toulouse,  son 
seigneur ,  à  restituer  les  biens  des 
égbses  qu'on  prétendoit  qu'il  avoit 
usurpés,   et  a  réparer  les  dom- 
mages qu'il  étoit  censé  avoir  cau- 
sés aux  pauvres.  On  trouve  dans 
l'histoire  peu  d'exemples  aussi  ré- 
voltans  du  despotisme  du  clergé 
et  de  la  cour .  de  Rome ,  pn  peut 
voir  à  ce  sujet  une  brochure  qui 
a  paru  en  1810  ,  sur  l'esprit  qui  a 
toujours  dirigé  le  saint-siége. 


MAUR  X         529 

I.  MAURE  (  Ste-  ).  Foyez  Mok- 

TAUSIER. 

*  II.  MAURE  (Catherine  Nicole 
le) ,  née  à  Paris  le  3  août  1704, 
entra  en  1719  dans  les  chœurs  de 
l'opéra,  et  en  1724  débuta  avec 
le  plus  grand  succès  dans  le  rôle 
de  Céphise  de  l'Europe  galante.  ^ 
En  lui  donnant  un  superbe  organe 
et  une  manière  de  chanter  très 
imposante ,  la  nature  avoit  accor- 
dé à  cette  actrice  une  petite  taille, 
mal  proportionnée,  point  d'esprit, 
de  réflexion,  et  par  dessus  tout 
elle  ne  reçut  aucune  éducation. 
Mais  a  la  scène  elle  avoit  une  no- 
blesse étonnante  ;  elle  se  pëné- 
troit  tellement  de  ce  qu'elle  de- 
voit  dire,  qu'elle  arrachoit  des 
larmes  aux  spectateurs  les  plus 
froids ,  elle  les  animoit ,  les  trans- 
portoit,  et  produisoit  chez  eux  les 
impressions  les  plus  vives.  Après 
avoir  quitté  et  repris  plusieuxtf 
fois  le  théâtre,  elle  y  renonça  tout- 
k-fait  en  1743  ,  et  ne  joua  plus 
depuis  que  dans  les  spectacles^ 
donnés  au  premier  mariage  du 
dauphin  en  1745.  Les  entrepre- 
neurs du  colisée  la  déterminèrent 
à  chanter  deux   ou  trois  fois  en 

1 77 1 .  Jamais  influence  ne  fut  com- 
parable à  celle  deà  curieux  qui 
allèrent  pour  l'entendre.  Cette 
cantatrice  y  fut  encore  supérieure 
a  ce  qu'on  devoit  attendre  de  son 
âge.  Elle  avoit  épousé  en  1762 
un  nommé  de  Monbruille  ;  mais , 
tant  il  est  vrai  que  le  talent  assigne 
les  places  dans  la  société,  on  con- 
tinua, de  l'appeler  de.  son  premier 
nom  jusqu'en  1783  qu'elle  est 
morte. 

*  III.  MAURE  aîné ,  marchand 
épicier  à  Auxerre ,  homme  sains 
génie  et  sans  connoissances  ,  mais 
exalté  ,  nommé  député  du  dépar^ 
tement  de  l'Yonne  à  la  convention 
nationale.  Il  fut  partisan  des  prin- 
cipes de  Marat  et  de  Robespierre  , 


55o  MAUR 

et  il  fat  néanmoins  accuse  quel- 
quefois de  niodérantisme' ,  mais 
plus  souvent  d'outre-passer  les 
mesures  même  révolutionnaires. 
Le  26  janvier  1791 ,  il  se  glorifîoit 
de  ce  que  Ma  rat  le  nommoit  son 
fils,  et  qu'il  étoit  digne  de  l'être. 
Dans  le  courant  d'octobre  1 794  » 
on  le  dénonça  comme  ayant  l'ait 
relâcher ,  dans  le  département  de 
TAube ,  vingt-six  prêtres  et  onze 
femmes  d'émigrés ,  et  en  même 
lemps  d'avoir  dit  a-que  du  lard 
envoyé  par  le  département  des 
Basses-Pyrénées  pour  le  besoin 
des  armées ,  serviroit  à  graisser  la 
guillotine.  »  S'étant  montré  iavo- 
rable  à  l'insurrection  qui  éclata  le 
ao  mai  1795  contre  la  convention, 
il  fut  dénoncé  le  i"  juin  comme 
l'un  des  champions  de  Robes^ 
pierre,  et  rappela  que,  le  3i  mai 
1793,  il  avoit  pris  Couthon  dans 
«es  bras  et  l'avoit  porté  k  la  tri- 
bune ,  pour  qu'il  fît  plus  aisément 
la  motion  de.  proscrire  ses  collè- 
gues. Son  anaire  fut  renvoyée 
alors  au  comité  de  législation  ; 
mais ,  dénoncé  de  nouveau  le  4 
j.uinparla  commune  d'Auxerre , 
qui  Faccusa  de  toutes  sortes  de 
cruautés  et  d'exactions,  entre  au- 
tres d'avoir  fait  célébrer  une  fête  k 
la  terreur,  de  s'être  proclamé  le  fa- 
vori de  Robespierre ,  le  défenseur 
de  Carrier  ,  etc. ,  il  se  brûla  la 
cervelle  le  jour  même  pour  pré- 
venir le  décrçt  d^accusation  qui 
le  menaçoit. 

tMAUREPAS  (Jean-Frédéric 
PBEhtPnJkvx  ,  comte  de  )  ,  petit- 
fils  du  comte  de  Pontchartrain, 

ministre  sous  Louis  XIV,  né 
en  1701  ,  et  nommé  secrétaire 
d'état  en  1715  ,  eut  le  départe^ 
ment  de  la  maison  du  roi  en  171 8, 
et  celui  de  la  marine  en  1773. 
Enfin  il  fut  nommé  ministre 
d'état  en  1738  ,  et  montra  dans 

*t^  diflcrcates  places  de  l'activité  ^ 


MAUR 

de  la  pénétration  ,  de  la  finesse. 
Condorcet peint  ainsi  le  comte  de 
Maurepas ,  dans  l'éloge  prononcé 
le  10  avril  1782  a  l'académie  des 
sciences,  dont  ce  ministre  étoit 
membre  honoraire^  ^  Toujours 
accessible,  cherchant  par  la  pente 
naturelle  de  son  caractère  k 
plaire  k  ceux  qui  se  présentoient 
a  lui  ;  saisissant  avec  une  facilité 
extrême  toutes  les  affaires  qu'on, 
lui  proposoit  ;  les  expliquant  aux 
intéressés  avec  une  clarté  que  sou- 
vent ils  n'auroient  pu  eux-mêmes' 
leur  donner  ;  se  les  rappelant 
après  un  long  temps  comme  s'il 
en  eût  toujours  été  occupé  ;  pa- 
roi ssant  chercher  les  moyens  de 
les  faire  réussir  ;  choisissant  y 
lorsqu'il  étoit  obligé  de  refuser  , 
les  raisons  qui  paroissoient  venir 
d'une  nécessité  insurmontable  , 
et,  s'il  étoit  possible ,  celles  même 
qui  pouvoient  flatter  l'amour^ro- 
pre  de  ceux  dont  il  étoit  obligé  de 
rejeter  les  demandes  ;  évitant  sur- 
tout de  leur  laisser  entrevoir  les 
motifs  qui  pouvoient  les  blesser  ; 
adoucissant  les  refus  par  un  ton 
d'intérêt  qu'un  mélange  de  plai- 
santerie ne  permettoit  pas  de 
prendre  pour  de  la  fausseté  ;  pa- 
roissant  regarder  l'homme  qui  lui 
parloit  comme  un  ami  ^u'il  se 
plaisoit  a  diriger ,  k  éclairer  sur 
ses  vrais  intérêts  ,  et  cachant  ai- 
fin  le  ministre  pour  ne  montrer 
que  l'homme  aimable  et  facile  : 
tel  fut ,  k  l'âge  de  vingt  ans,  M,  de 
Maurepas  ;  tel  nous  l'avons  vu  de- 
puis k  plus  de  quatre-vingts  ans.  » 
Cet  éloge  académique  seroit  sus<- 
ceptible  de  quelques  restrictions  j 
et  nous  renverrons  le  lecteur  k  ce 
que  dit  de  La  Harpe  de  ce  mi- 
nistre octogénaire  ,  dans  le  Mer- 
cure du  a3  juin  1 79a.  Exilé  a  Bour- 
ges en  1749  >  V^^  les  intrigues 
de  madame  cfe  Pompadour  , 
contre  laquelle  il  avoit  fait  une 
«hausofi»  JUsLurepas&einit  poînV 


MAUR 

ée  faste  dans  la  manière  dont 
il  sapporta  cet  événement.  «Le 
premier  jour,  disoit-il,  j'ai^té 
piqué  ;  le  second  j'étois  con- 
sole. »  Il  plaisautoit  ,  en  arri- 
vaut  dans  le  lieu  de  son  ej^il , 
«ourles  épîlres  dédicatoires  qu'il 
alioit  perdre,  et  sur  le  chagrii^ 
des  auteurs  qui  alloient  perdre 
leui-s  peines  ,  leurs  phrases  et 
leurs  espérances.  »*  La  considé- 
ration publique  le  suivit  dans  sa 
retraite.  Il  y  fut  consulté  par  une 
mdititude  de  familles  distinguées, 
sur  leurs  intérêts  les  plus  chers. 
Il  remplaça  ce  qu'il  avoit  perdu 
à  la  cour ,  en  se  livij'ant  à  tous 
les  plaisirs  de  la  société ,  et  en 
caltivant  un  £^rand  nombre  d'a- 
mis ,  qui  nerabandonnèrent  point 
(iaus  sa  disgrâce.  Rappelé  au  mi- 
nistère, en  1774  >  par  Louis  XVI , 
qai  lui  accoraa  toute  sa  confiance, 
il  ue  montra  a  ceux  qui  Ta  voient 
oublié  ou  desservi  ni  ressenti- 
ment ,  ni  dédain.  Son  extérieur , 
sa  conversation  n'anuonçoîent 
qu'un  homme  de  boxme  compa- 
gnie. Sa  maison  fut  celle  u  un 
^  particulier  riche ,  mais  ami  de  la 
simplicité  et  de  Tordre.  Avec  l'air 
d'eiHeurcr  les  objets ,  il  nésligeoit 
rarement  de,  les  approfonuir ,  du 
moins  dans  son  premi^  minis- 
tère. Ce  fut  lui  qui ,  dans  un  Mé- 
moire remis  à  Louis  XV  eu  1749  9 
d\3veloppa  les  moyens  d'ouvrir , 
par  l'intérieur  du  Canada  ,  un 
commerce  avec  les  colonies  an- 
glaises ,  de  leur  apprendre  à  ai- 
mer le  nom  français ,  et  U  regar- 
der la  France  comme  une  alliée 
naturelle  >  et  l'Angleterre  comme 
une  marâtre  dont  ils  dévoient  bri- 
ser le  jou^.  Ce  qu'il  n'a  voit  fait 
qu'entrevoir  alors ,  il  le  vit  exé- 
cuté avant  4e  mourir.  On  lui  est 
redevable  encore  de  la  bonne 
coastrqcirion.  de  nos  vaisseaux. 
IiiQrâqu'U  étoit  ^liuistfe  de  la  ma- 
rine >  il  envoyer  en  AngJktçrxe  itu 


MAUR  55i 

homme  instruit  pour  se  mettre  au 
fait  de  cet  art ,  et  en  établir  k 
Paris  une  école  publique.  Il  eut 
presque  toujours  le  mérite  de  pré-*, 
lérer  hautement  les  sciences  aux 
talens  frivoles ,  et  les  arts  néces- 
saires aux  arts  agréables»  sacri- 
fiant ainsi  son  goût  particulier  k 
ce  que  lui  prescrivoit'  le  bien  de 
l'état.  Sa  colrespondance  étoit 
remarquable  par  sa  précision  ; 
aussi  expédioit-il  plusieurs  lettres 
dans  un  espace  assez  court.  11 
mourut  le  21  novembre  1781. 
Sa  seule  ambition  sembloit  se 
borner  k  lancer  quelque  bon  mot 
sur  les  événemens  du  jour  ;  et  oa 
a  dit  de  lui  que  toute  affaire  lui 
ofifroit  matière  k  plaisanterie  ,  et 
tout  individu  k  sarcasme  ;  ce  qui 
lui  attira  sur  la  fin  de  ses  JQur^ 
un  grand  nombre  d'ennemis.  Il 
a  laissé  des  Mëmoireu  écrits  a\  ec 
négligence ,  mais  curieux.  Nous 
avons  trois  éditions  des  Mémoi- 
res, de  Maurepas  ,  publiés  en 
1790  et  1792 ,  en  4  vol.  iu-S® ,  par 
M.  Soulâviequienestéditeur*  Ceir 
mémoires ,  écrits  avec  simplicité  » 
quelquefois  avec  malignité,  sont 
de  AI.  Salé  ,  secrétaire  de  con- 
fiance de  Maurepas  ,  qui  le  suivit 
dans  son  exil  k  Bourges.  Là  ils 
p^ngnirent  k  granda  traits  lea 
mo^ur^  et  les  ridicules  de  la  cour. 
L'ouvrage  est  très  -  libre ,  qucl- 
qi4efois  libertin  ;  il  n'est  pas  très- 
reiigieux  \  il  favorisa  légèrement 
le  parti  janséniste  ;  mais  il  est 
précieux  a  cause  des  faits ,  et  sur- 
taut  k  cause  de  la  pénurie  des? 
Mémoires  historiques  originaux 
sur  le  règne  de  Louis  XV* 

t  L  MAURICE  (  saint  ) ,  chef 
de  la  légion  thébéenne ,  étsic 
chrétien ,  avec  tous  lés  oUlciers  et 
les  soldats  de  cette  légion  ,  com^ 
posée  de  6^600  hommes.  Les 
13agaudies  ayant  excité  des  trocu< 
blés  dosBs  les  Gaules>  DiodéùeA 


53a 


MAUR 


y  eavoja  cette  légion  ,  appelée 
sans     doute    thébéenne     parce 

Îu'elle  avoit  été  levée  dans  la 
'hébaïde  en  Egypte.  Maurice 
passa  les  Alpes  ^  a  la  tête  des 
troupes  qu'il  com^nandoit  ;  l'em- 
pereur Maximien  voulut  se  servir 
de  lui  et  de  ses  éoldats  pour 
anéantir  le  christianisme  Sans  les 
Gaules.  Cette  proposition  fit  hor- 
reiir  k  Maurice  et  à  sa  troupe. 
L'empereur,  irrité  de  leur  résis- 
tance ,  ordonna  que  la  légion  fût 
décimée.  Ceux  qui  restoient,  pro- 
testant toujours  '  qu'ils  mour- 
roient  plutôt  que  de  rien  faire 
contre  leur  foi ,  l'empereur  en 
fît  encore  mourir  la  dixième  par- 
tie. Enfin  ^Maximien  ,  les  voyant 
persévérer,  ordonna  qu'on  les  fît 
tous  massacrer.  Ses  troupes  les 
environnèrent  et  les  taillèrent  en 
pièces.  Maurice  ,  chef  de  cette  lé- 
gion ,  Exupère  et  Candide ,  offi- 
ciers de  la  même  troupe  ,  se  si- 
gnalèrent par  leur  constance  et 
la  vivacité  de  leur  foi.  Ce  furent 
eux  qui  engagèrent  les  soldats  k 
ce  relus.  Ce  massacre  fut  exécuté, 
à  ce  qu'on  croit ,  à  Agaunes^  dans 
le  Chahlais ,  le  11  septembre  286. 
Plusieurs  pro  tes  tans  ,  entre  au- 
tres Dubordjer ,  Hottinger,  Moyle, 
Burnet ,  et  Mosheim  ont  nié  la 
vérité  de  cette  histoire  ,  effective- 
ment très-extraordinaire.  George 
Hickes ,  Anglais» ,  Ta  défendue  , 
ainsi  que  dom  Joseph  de  Lisle  , 
bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint- Vannes ,  dans  son  ouvrage 
intitulé  Défense  de  la  vérité  du 
martyre  de  la  légion  thébéenne  ^ 
1737  ,  in  -  8".  (  Voyez  encore 
Historia  di  santo  Mauritio  ,  par 
le  P.  Rossignoli ,  jésuite  ,  et  les 
Acta  sanctorum  du  mois  de  sep- 
tembre. )  Les  actes  du  martyre  de 
cette  légion  ,  écrits  par  saint  Eu- 
cher ,  évéque  de  Lyon  ,  ont  été 
donnés  ,  mais  fort  défectueux  , 
par  Surius.  Le  P.  Chifflet ,  jésuite , 


MAUR 

en  ayant  découvert  une  copie  pla^ 
exacte  ,  la  fit  imprimer.  iJom 
Rujtoar^  soutient*^  que  c'est  Ik  le 
véritable  ouvrage  de  l'évêque  de 
Lyon.  Saint  Maurice  est  le  patron 
d'un  ordre  célèbre  dans  les  états 
du  roi  de  Sardaigne  ,  créé  par 
Emmanuel-Philibert ,  duc  de  Sa- 
voie ,  pour  récompenser  le  mé- 
rite militaire,  et  approuvé  ^>ar 
Grégoire  XIII  en  1572.  — 11  ne 
faut  pas  confondre  SAINT  Maurice, 
chef  de  la  légion  thébéenne  » 
avec  un  autre  saint  du  même  nom, 
martyi^^sé  à  Apamée^dausla  Syrie, 
et  dont  parle  Théodoret. 

t  II.  MAURICE  (Mauritius 
Tiberius  )  ,  né  Tan  SSg  à  Ara- 
bisse  en  Cappadoce  ,  d'une  fa- 
mille 'distinguée  ,  originaire  de 
Rome.  Après  avoir  occupé  quel- 
ques places  à  la  cour  de  Tibère - 
Gonstantia  ,  il  obtint  le  com- 
mandement dés"  ïirmées  contre 
les  Perses.  Il  donna  tant  de  mar- 
ques de  bravoure,  que  l'empe- 
reur lui  donna  sa  fille  Constan- 
tine  en  mariage ,'  et  le  fit  cou- 
ronner empereur  le  i5  aodt 
582.  Les  Perses  ne  cessoîent  de 
faire  des  incursions  sur  les  terres 
des  Romains.  Maurice  envoya 
contre  eux  Phîlipplcus ,  son  beau- 
frère  ,  qui  eut  d  abord  des  succ^ 
brillans  ,  mais'  qui  ne  se  soutint 
pas  toujours  avec  le  même  avan- 
tage. Comme  les  gens  de  guerre 
étoient  extrêmement  nécessaires 
dans  ces  temps  malheureux  ,  l'em- 
pereur ordonna  ,  en  692 ,  qw'au- 
cun  soldat  ne  se  fît  moine  qu*a- 

Î^rks  avoir  'accompli  le  temps  d« 
a  milice.  Maurice  donna  un  nou- 
veau lustre  k  son  règne  ,  en  réta- 
blissant sur  le  trêne  Chosroès  H  , 
roi  de  Perse ,  qui  en  avoit  été 
chassé  par  ses  sujets.  L'Italie 
était  alors  en  proie  aux  ravages 
des  Lombards  et  k  la  misère  la 
plus   affreuse.    Des   députés  <1« 


MAXJR 

Kome  vinrent  dire  à  Fempereur: 
il  Si  vous  n'êtes  pas  en  état  de 
nous,  délivrer  du  glaive  des  Lom- 
bards ,  sauvez-nous  du  moins  des 
maux  de  la  famine,  u  Tibère  ne 
s'irrita  poipt  de  ces  reproches  ;  il 
fit  arriver ,  à  Temboucbui^e  du 
Tibre  des  blés  de  TEgypte  ,  et 
donna  aux  Romains,,  pour  la  dé- 
fense de  leur  villç ,  six  mille 
marcs  d'or ,  qu'il  v^oit  de  re- 
cevoir en  présent  du  sénat  et  du 
clergé.  JVlaurice  replaça  sur  le 
trône  de  Perse,  en  5giy  Cbosroès, 
qui  s'étoit  réfugié  auprès  de  lui , 
et  lui  donna  sa  iille  en  mariage. 
Maurice  eut  dans  la  snite  à  se  dé- 
fendre des  attaques  et  des  perfi- 
dies du  roi  des  Avares  ou  Abares. 
Il  lui  accorda  un  tribut  annuel 
de  1 00,000  écus  pour  obtenir ,  la 
paix;  mai$  ces  barbares  recom- 
mencèrent la  gtterre  à  diverses 
reprises.  Les  Homains.  en  firent 
périr  plus  de  5o,ooo  dans  diifé- 
rens  combats ,  et  firent  près  de 
17,000  prisonniers.  On  leur  ren- 
dit la  liberté ,  aj^rès  avoir  fait 
promettre  au  roi  des  Abares 
qu'il  renverroit  tous  les  Romains 
qu'il  retenoit  prisonniers.  Le 
prince  Abare ,  infidèle  à  sa  pro- 
messe ,  demanda  une  rançon  de 
10,000  écus.   Ce  procédé  indigna 

Ïaurice  ,  qui  refusa  la  somme, 
lors  ce  barbare,  furieux,  fit  p^s- 
3er  tous  ces  prisonniers  au  m  de 
î'épéje.  Maurice  se  préparoit  k  lui 
faire  la  guerre ,  lorsque  Phocas  , 
qui  )  de  simple  centurion ,  étoit 
parvenu^  aux  premières  dignités 
militaires ,  se  fit  proclamer  empe- 
reur. Il  poursuivit  Maurice  jus- 
qu^auprès  de  Chalcédoine  ,  et  le 
prit.  On  égorgea  les  cinq  lils  de 
«e  prince  infortuné  aux  yeux  de 
leurpère.  Maurice  nelaissa  échap- 
per que  ces  paroles  :  «  Vous  êtes 
juste  ,  Seigneur  î  et  vos  jugemens 
sont  équitables.  »  Sa  mort  suivit 
cfelle  de  ses  fils ,  le  26  novembre 


MAUR 


53Ï 


603.  Plusieurs  écrivains  ont  jugé 
ce  prince  par  ses  malheurs,  au 
lieu  de  le  juger  par  ses  actions. 
Il  est  vrai  qu'il  souârit  que  l'Italie 
fût  vexée ,  et  que  son  avarice  fut 
en  partie  la  cause  de  Ces  vexa- 
tions ;  mais  il  fut  le  père  des  au^ 
très  parties  de  son  empire.  Il  ré* 
tablit  la  discipline  militaire, 
abattit  la  fierté  des  ennemis  de 
l'état ,  aima  et  protégea  les  scien- 
<îes.  Fbjr,  Tueophylacts  ^  n®  II. 

t  m,  MAURICE ,  électeur  de 
Saxe ,  né  en  1 521 ,  de  Henri-le- 
Pieux,  se  signala  dès  sa  jeunesse 
par  son  courage  ,  et  eut  toujours 
les  armes  à  la  main  tant  qu'il 
vécut..  Il  servit  Tempereur  Char- 
les-Qaint ,  en  i544>  contré  la 
France  ,  et  en  i-545 ,  contre  la 
ligue  de  Smalkalde  ,  a  laquelle  , 
quoique  protestant ,   il  ne  voulut 

{'amais  s'unir.  L'empereur,  pour 
e  recompenser  de  ses  services, 
l'investit ,  Fan  i547  »  ^^  l'électo- 
rat  de  Saxe  ,  dont  il  avoit  dé- 
pouillé Jean-Frédéric  ,  son  cou- 
sin. (  Voyez  Frédéric  n?  XXI.  ) 
L'ambition  t'avoit  porté  k  secon- 
der les  vues  de  Charles-Quint  , 
dont  ilespéroit  le  titre  d'électeur; 
l'ambition  le  détacha  de  ce  prin- 
ce. Il  s'unit,  en  i55i  ,  contre 
lui ,  avec  l'électeur  de  Brande- 
bourg, le  comte  palatin  ,  le  duc 
de  Wirtemberg ,  et  plusieurs  au- 
tres princes.  Cette  ligue  ,  secon- 
dée par  le  roi  de  France,  Henri  II, 
jeune  et  entreprenant,  fut  plus 
dangereuse  que  celle  de  Smal- 
kalde. Le  prétexte  fut  la  '  déli- 
vrance du  landgrave  de  Hesse  , 
que  Charles-Qnint  retenoit  pri- 
sonnier. Maurice  et  les  confé- 
dérés marchèrent  en  i552  vers 
les  défiles  du  Tirol ,  et  chassè- 
rent le  peu  d'impériaux  qui  les 
gardoient.  L'empereur  et  son  frère 
Ferdinand  ,  sur  le  point  d'être 
pris,  furent  obligés  de  fuir  ei| 


J 


S54  MAUR 

désordre.  Charles ,  s'étant  retiré 
dans  Passaw  ,  où  il  avoit  assem- 
blé itne  armée ,  amena  le^  prin- 
ces lignés  à  un  traité.  Par  cette 
Î>aix  célèbre  de  Passaw,  conclue 
e  12  août  i55q  ,  il  accorda  une 
amuistie  généralek  tous  ceux  qui 
aToient  porté  les  armes    contre 
lui  depuis   ï546.  Non  seulement 
les  protestans  obtinrent  le  libre 
exercice  de  leur  religion ,   mais 
ils  furent  admis  dans  la  chambre 
impériale,    dont  ils  avoient  été 
exclus  après  la  victoire  de  Mul- 
berg.  Maurice  s'unit  peu  de  temps 
après  avec  l'empereur  quHl  avoit 
combattu,  contre  le  margrave  de 
Brandebourg,  qui  ravageoit  le« 
provinces    d'Allemagne.    H  l'at- 
taqua en    i555  ,  gagna  sur  lui  la 
bataille  de  Sivershaus^n',  et  mou- 
rut deux  jours  ^près  des  bles- 
sures qu'il  y  reçut.  C'étoit  un  des 
plus  grands  protecteurs  des  dis* 
cjples  de  Luther ,  et  un  prince 
aussi  courageux    que  pohiiqué. 
Après  avoir  profité  destîépouiiles 
de  Jean  Frédéric  ,  chef  des  pro- 
testans ^  il  devint  lui-même  chef 
de  ce  parti  ,  et  balança  ain^  le 
pouvoir  de  l'empereur  en  Alle- 
magne. 

*  IV.  MAURICE  (Antoîne), 
îié  a  Aiguières  en  Provence  en 
1677  5  professa  successivement  a 
Gouève  les  beHes-lettres ,  les  lan- 
gues orientales  et  la  théologie ,  et 
y  mourut  pasteur  regretté  de  son 
troupeau  en  1756.  11  a  laissé 
quelques  Harangues  et  Disserta- 
tions académiques  ,  et  un  vol.  de 
fermons  ,  Genève  ,  1722  ,  in-  8". 
Son  fils ,  Antoine  ,  né  à  Genève 
en  173^  ,  pasteur  de  TégKse  de 
Genèvp ,  et  professeur  de  théo- 
logie en  1760,  a  publié  Thèses 
p  h ilosophicœ  varice ,  in-4°  ,  1 732 . 
Thèses  asfronomico'physicœ  de 
artionesoHs  et  titnœ  in  aër^m  et 
■nquas  ^  même  anuée*   Une  Dé^^ 


MAUR 

fense  de  la  réfôrmation ,  ëcrîte 
en  latin ,  1735 ,  et  traduite  eo 
français. 

V,MAUBÎCÏ>.  Voyez  Mobxce« 
—  Nassau  ,  et  Saxe.      ^ 

\  MAUBICEAU  (  François  )  , 
chirurgien  de  Paris  ,  s'appliqua 
pendant  pluârieurs    années    avec 
beaucoup  de  succès  a  la  théorie  et 
hlapratique<desonart.  Il  seborna 
ensuite  aux  opérations  qui  regar- 
dent les  accouchemens  ;  ses  ta lens 
le  placèrent  à  la  tête  de  tous  les 
opérateurs  en  ce  genre.  On  a  de 
lui  plusieurs  ouvrages ,  fruits  de 
son  expérience  et  de  ses  réflexions. 
I.  Traité  des  maladies  des J'emmes 
grosses  et  de  celles  qui  sont  ac- 
couchées ^    i694,iu-4*«  avec   fi- 
gures, n.   Dissertations   sur   la 
grossesse  et  T accouchement  des 
femmes  ,  et  sur  leurs  maladies  y 
et  sur  celles    des    enfans    nou- 
veauùc  nés ,  i694«  Ilï-  Dernières 
observations  sur  les  maladies  des 
femmes  grosses  et  accouchées , 
in-4'*,  1708.    Ces  deux  derniers 
ouvrages  forment  le  second  vol. 
de  son  lYaité.  Il  y  a  plusieurs 
autres  éditions  de  ce  livre  excel- 
lent ,  dont  la  meilleure  est  celle 
de  Paris,  1740,  2  vol.  in-4**,fig-, 
traduit  en  allemand ,  en  anglais, 
en    flamand  ,  en  italien  ,  et   en 
latin.  Cette  dernière  version  est 
de  l'auteur  lui-même.   L'auteur 
mourut  le  17  octobre  '707  ,  dans 
un  âgtt  assez  avancé,  a  la  cam- 
pagne oh  il   s'étoit  retiré." 

MAURIER.  Foyez,  Auubt 
n«  III. 

♦MAURISIO  (Gérard),  citoyen 
et  juge  de  Yiceuçe ,  écrivît  V His- 
toire des  entreprises  (TEzzeliH 
et  de  sa  famille ,  depuis  Tan 
n83  jusqu'en  1237.  Il  fut  trop 
favorable  k  Ezzelin ,  et  se  montra 
son  adulateur;  hïais  comme  l'ob- 
serve judicieusemotit  Muraîori» 


IT' 


liAUR 

iX  est  digne  d'excuse  ,  parce 
qu'Ëzzelin  à  cette  époque  n  avoit 
^pas  encore  développé  son  carac- 
tère barbare*  Maurisio  eut  très- 
fréquemment  part  aux  éTénemens 
qu'il  raconte ,  et  fut  prîsonniei^ 
^  Padone  ,  pendant  que  cette 
tUIc  et  Vicence  se  faisoient  la 
jg^erre.  Ayant  été  chargé  de  né- 
gocier auprès  de  ses  concitoyens 
réchange  des  priscHiniers  ,  et 
n'ayant  pa  l'obtenir  ,  il  se  remit 
fidelemçnt  dans  les  mains  de  ses 
vainqueurs. 

^  *  I.  MAURO  (  François  )  ,  de 
l'ordre  des  frères  mineurs  y  né  à 
Spello ,  dans  l'Ombrie ,  composa 
un  poëme  eu  12  livres,  sur  la 
^vie  de  smnt  François-d'Assîse  , 
intitulé    Francisciados ,   qui  fut 

l57I. 


MAUR 


S55 


II.  Ses  Commentaires  sur  Aristote^ 
sous  ce  titre  :  iVopa  ,  et  accurata 
ethicœ ,  poUticœ ,  et  œconomi*' 
cœ  AristoteUcœ  editio  cum  prœ-^ 
dard  paraphrasi^  1698,  a  vol. 
in-4**«  Il  mourut  au  collège  ro- 
main ,  dont  il  étoit  recteur ,  le 
10  janvier  1687. 

*  MAUROCORDATUS 

(  Alexandre) ,  né,  selon  les  uns, 
a  Ghio  y  des  Scarlati  de  Gènes  , 
selon  d'autres  ,  à  Constantinople, 
d'une  famille  illustre  de  cette 
ville ,  étudia  d'abord  à  Rome  au 
collège  dIJrbin  y  et  fit  ensuite 
son  cours  de  médecine  à  Padoue; 
mais  sa  fierté  ,  son  caractère  que- 
relleur ,  opiniâtre  et  brouillon 
l'ayant  f^it  exclure  des  écoles  de 
cette  université  au  moment  où  il 
alloit  V  recevoir  le  bonnet  de  doc- 


un 


imprimé  k  Florence  en  iSj..         ^. 

*lt  MAURO  (  Filadelfo),  '^"'■'^^°*l«Prr,''':*'*».*^'i'^ 
jésuite,  né  k  Leonrino  en  .644!  ^°'°S°«  '  «"*  '*  «t  >mpnmer  u. 
On  a  de  lui  Istoria  de  'santi  mar- 
tiri  Alfio  ,  Filadeljîo  ,  e  Cirino 
fratelU  ,  e  loro  compagni  y  con 
queiia' cTaltti  santi  délia  citta  de 
LeorUim» 


*  m.  MAURO  (  Marcel  de  ) , 
gentilhomme  ^  né  k  Averse  dans 
le  16*  siècle,  avocat  aunrès  des 
tribunaux  supérieurs  de  Naples , 
et  du  fisc  du  domaine  royal , 
et  président  de  chambre ,  a  donné 
dUesatio  in  cousis  prœsertim  Jeu- 
daliBus  illustrium  virorum ,  pu- 
bL'éepar  son  fils  après  sa  mort. 

"  IV.  MAURO  (  Silvestre) ,  né 
cFmie  famille  noble  k  Spolette, 
dans  rOliabrie^  en  i6fto,  entra 
dans  l'ordre  des  jésuites ,  ^t  pro- 
fesseur de  philosophe  à  Mace- 
rata  ,  et  s'étant  tixé  k  Rome  ,  al 
occupa  les  principaleschaires  du 
collège  romain,  il  a  publié ,  I. 
Ses  Institutions  phihsophicpjtes , 
publiées  k  Rome  en  i65S ,  et 
»$/&  troi«  volumes  de  Théolagi^y 
iaiprimés^  «ujisi  danw  cvtte  vule. 


ouvrage  sous  ce  titre  :  Pnewna- 
ticwn  instrumentum  circulandi 
sanguinis  ,  sive  De  motu  et  usu 
pulmonum  ,  Bononiie  ,  1664  ; 
Francofurti,  i6()5,  in-ia.  De  re- 
tour a-  Constantinople ,  il  fut  suc* 
cessivement  médecin  du  grand- 
seigneur  ,  interprète  '  de  la  cour 
ottomane  ,  puis  député  par  So- 
liman III  k  la  cour  de  Vienne , 
et  enfin  ambassadeur  plénipo- 
tentiaire aux  coufércnces  de  Car- 
lo wit^  ,  où  la  paix  fut  conclue  ,  en 
1609 ,  entre  l'empereur  Léopold 
et  la  Porte.  Maurocordatus ,  com- 
blé de  biens  et  d'honneurs  ,  mou- 
rut k  Constantinople  en  171 1. 

MAUROJENY  ,  hospodar  de 
Valachie,  prit  les  intérêts  de  la 
Porte  contre  les  Autrichiens  ,  en- 
tra dans  la  Transylvanie ,  souilla 
ses  succès  par  le  pillage  et  la 
cruauté ,  et  fut  k  son  tour  battii 

Car  le  major  Orosz  ,  le  général 
atssey ,  et  forcé  dans  son  camp 
de  Calafat  par  le  général  Clair- 
fait  f  qui  le  imt  daua  une  déroute 


z' 


556 


MAUR 


complète?^  Le  divan ,  se  croyant 
trahi  par  Maurojeny  ,  chercna  a 
le  perdre.  Aa  mois  d'octobre 
1790  ,  celui-ci  se  rendit  au  camp 
du  grand  -  visir  sur  l'invitation 
de  ce  dernier  ;  à  peine  y  fut- 
il  arrivé  ,  qu'on  lui  trancha  l'a 
télé  pour  l'envoyer  à  Constan- 
tinople. 

f  I  MAUROLICO  r  François  ), 
né  k. Messine  en  i494)  abLé  de 
Sainte- Marie-du-Porl  en  Sicile  , 
très  -  habile  dans  les  belles-let- 
tres et  dans  les  sciences,  enseigna 
les  mathématiques  a  Messine  ;  il 
se  mêla  de  prédire.  Don  Juan 
d'Autriche  ,  commandant  de  la 
flotte  destinée  contre  les  Turcs, 
voulut  voir  Maurolico  ,  pour  sa- 
voir quel  seroit  le  succès  de  cette 
expédition.  Le  savant  Messinois 
lui  annonça  qu'elle  seroit  heu- 
reuse. L'effet  ayant  répondu  à  la 
prédiction  ,  don  Juan  combla 
d'honneurs  le  prétendu  prophète .- 
Ses   principaux   ouvrages  sont  , 

I.  Une  Edition  de5  Sphériques 
de  Théodose  ,    i558  ,  m  -  folio. 

II.  Emèndatio  et  restitutio  coni- 
coram  jipoUonii  Pergϔ,  in-fol. , 
Messine ,  i654'  III-  Archimfidis 
monumenta  omnia  ,  in  -  folio  , 
i685.  TV-  Euclidis  phœnomena^ 
in-4**  5  à  Rome,  1591.  V.  Mar- 
ijrrohgium  ,  i566,  in-^°.Yl.  Si- 
nicarum  rerum  compendium  , 
în-8».  VII.  Rime,  i55îfc  ,  in- 8°. 
VIII.  Opuscula  mathematica , 
1575,  in -4**.  IX.  ArithmeticO' 
rum  libri  duo  ,  in  -  8°.  X.  PJio~ 
tîsmus  de  lumine  et  umhvct,  in -4". 
X I.  Prohlemata  mecanica  cid 
niagneteni  et  ad  pyxidem  neiu- 
iicampertinentia,  in-4'*.XII.  Cof- 
Tnographia  d^  forma  ,  situ ,  nu- 
meroaue  cœlomni  elementario- 
rww,in-4*s  Maurolico,  a  une  mé- 
moire étendue ,  j'oignoit  un  esprit 
pénétrant.  C'étoit  un  génie  pro- 
pr<^  à  la  méditation  ;    toujours 


MAUR 

renfermé  en  lui-même ,  ce  n'étoît 
qu'avec  peine  qu'on  lui  arrachoit 
quelques  paroles  sur  d'autres 
objets  que  celui  de  ses  études. 
Il  mourut  le  21  juillet  1675  ,  re- 
gretté de  tous  les  sa  vans. 

*  II.  MAUROLICO  (Sflves^), 
neveu  du  précédent ,  ecclésias- 
tique très-savant  en  mathémati- 
ques et  dans  tous  les  autres 
genres  de  littérature ,  fut  chargé 
par  Philippe  II  de  faire  le  choix 
des  nieilleurs  livres  et  manus- 
crits grecs  ,  latins  ,  hébreux  et 
arabes  de  toute  l'Europe ,  pour 
former  la  fameuse  bibliothèque 
de  l'Escurial.  On  a  de  lui  une 
histoire  sacrée  ,  intitulée  Mare 
oceano  di  tutte  le  reïigioni  del 
morulo  ;  Topographia  sanctorum 
Christi  militum  ;  De  viris  illus- 
tribus  ordinis  cisterciensium  lib. 
I  ;  De  viris  illustribus  Siculis  ; 
Catalogus  scriptôrum  ecclesias- 
ticorum  ;  Lucidarius  conlinens 
XVquœstiones  in  materid  astro- 
logiœ  et  philosophiœ. 

I.  MAURUS.  FoyAes  articles 
FiBMus ,  MoRus  et    Servius. 

*  II.  MAUBUS  (Hortensius), 
né  a  Vérone  ,  s'attacha  de  bonne 
heure  à  la  poésie  latine  ,  et  plut 
à  Ferdinand  de  Furstenberg , 
évêque  de  Paderbom  ,  qui  cul- 
tivoit  lui-même  les  lettres  avec 
goût ,  et  conserva  k  Maurus  soa 
amitié  jusqu'à  sa  mort.  Ce  poète 
se  retira  alors  a  Hanovre  ,  oit 
il  jouit  de  la  considération  de 
tous  le-s  citoyens  distingués,  quoi- 
qu'il fût  catholique ,  et  même  en- 
gagé dans  les-or(h'e8.  II. mourut; 
dans  cette  ville  ,  k  l'â^e  de  92  ans. 


Le  célèbre  jufisconsulte  Cnris- 
tian  'Boëhmer  s'étoit  engagé  à 
dooner  uiie  éditiom  de  ses  poésies 


? 


MAU3 

3 ne  MîiTiras  âvoît  copiées  j)«n- 
ant  s«  TÎe  ;  mais  il*  îbt  préve- 
nu par  la  ntoiU  Qtielqnes  unes 
ont  paru  dans  la  eoliectlon  des 
poètes  allemands  7  P^^r  Boënic- 
icius.  L'abbé  Websembach  les  a 
recueillies  et  publiées  k  BâJe^ 
178a  ,  avec"  a'a utiles  poésies  , 
sortis  le  litre  de  Selecta  vête- 
tum  et  recenlionÂm  poëjnata , 
in  gratiam  littvratœ  jUx^eittutis  , 
in- 12.  Il  les^  avoit  déjà  publiées 
ïëparénient.  Voici  Je  jugement 
qiril  en  porte  :  Stylus  Hortensii 
paras  est  ,  tejter  ,  splendùfus , 
plenus  acuminis  atque  munditiu- 

HT.  MAtrïlUS(Tcrcntiaâus), 
^i  florissoit  sous  Trajan  ,  sui- 
vant les  uns ,  et  sous  les  derniers 
Antonins ,  suivsmt  d'autres  ,  étoit 
gouverneur  de  Sjenne  ,  aujour- 
d'hui Asna,  dans  là  haute  Egypte. 
Nous  avons  de  lui  an  petit  Poë  • 
me  latin  écrit  avec  goût  et  avec 
éiégànce  ,  sur  les  réglés  de  la 
poésie  et  de  la  versijfîcation. 
On  le  trouve  dans  le  Corpus 
Poëtantm  dé  Màittaire  ;  et  sépa- 
rément sous  le  titre  De  arée 
metricct ,  1 53 1 ,  in-4* . 

*  MAUSCHBERGER  (Léo- 
i)dd),  né  à  Kraiap  en  Bohême  , 
l'an  17 18,  entra  chez  les  jésuites, 
et  professa  avec  beaucoup  de  ré- 

Î)iitàtiôb.  On  estime  âon  Motus 
ocalis  gminum  sûHdorwn  ,  01- 
mp^  ,  1^5 1  ,  iù-8".  On  a  encore 
dt  lui  des  Commentaires  sur  di- 
vers Usures  de  V Ecriture  sairttè  , 
un  Cours  de  théologie  y  et  rïn 
Traité  sUr  les  lois. 

MATJSOLE,  roi  dé  la  Gârie. 
Après  sa  moft ,  Artémise  sa 
femme  lui  fit  faire ,  par  quatre 
■célèbres  architectes  ,  unlouibeau 
si  magnifique,  qu'il  passa  pour 
f  Une  des  sept  merteiUès  dii  mont 


M  AU  s  S37 

de.  Scopas  entreprit  le  côté  de 
l'orient  ,  Timolhée ,  celui  d« 
midi ,  Léocharès  travailla  au  cou- 
chant ,  et  Briairis  au  septentrion. 
Pithis  se  joignit  encore  a  ces  qua«- 
tre  artistes  ;  il  éleva  au^dessu^ 
de  ce  pompeux  bâtiment  une  py- 
rapide  ,  sur  laquelle  il  posa  un 
char  de  marbre  attelé  k  quatrts 
chevaux.'  Cette  merveille  d'archi*- 
tecture  fût  très-dispendieuse,  et 
le  philosophe  Anaxagoras,  de 
Clazoménfe  ,  dit  en  la  voyant': 
«Voilà  bien  de  l'argent  changé 
en  pierres  !  »  C'est  du  nom  de  c« 
iponument  antique  qu'on  a  ap- 
pelé mausolées  les  beaux  sépul- 
cres ou  même  les  représentation 
des  tombeaux  dans  les  pompés 
funèbres,  p^qjrez  Cavlus,  n®  III, 

♦-MAUSONIO  (FloHdo),  juris- 
cotisnlte,  né  à  Aquilée  dans  le  l'f* 
siècle ,  a  jpublié;j©l?  eàussis  exec^H- 
tivis îib, S, inquibus  dejudicii as- 
securatione ,  ac  de  suspecta  etfit'^ 
gilivo  debito^e ,  ac  aliis  injudicio 
executivo  oceurrdntiéus  ;  cui  ac- 
cessit opusculum  de  coniFaheft" 

dis. 

4 

'  t  MATT^SSAG  (  Philippe- Ja- 
ques), conseiller  au  parlement 
de  Toulouse ,  sa  patrie  ,  et'  pré- 
sident en  la  cour  des  aides  'k 
Montpellier  ,  mort  en  i65o  3'  à 
70  ans  ,  Mssoit  pour  le  premier 
nomme  aè  son  temps  dans  l'iii- 
tellîgence  du.grcc.  On  a  dé  lui, 

I.  Dés  2Va^ej- très  -  estimées  sàr 
Harpoc ration ,  Paris ,  1 6 1 4 ,  ïn-4^ . 

II.  Des  Remarques  savantes  sur 
le  Trs^ité  defs' monts  et  des  fleu- 
ves, a  iHbnékPlalarque;  lïl.  Dès 
Rerhartjues  stir  Jutii  Cœsar*is 
ScafigeH  aâifetjsùs  D,  Er*nsmum 
om,ti(mes  duôe ,    eloifuefntiié  w&- 

*  fàanré  virtdtces  cttrh  èjusdem  épis* 
toïis  et  optisétclis,Toxx\ousé,  1611 , 
in-4<».  Ott  trouve  k  la  tÔte  de  ce 
j'ecavil   le   disloque    d'firasme» 


538 


MAUV 


inthulé  Ciceronianus  i  swe  de 
optimo  dicendi  eenere  ,  qui  '  a 
4ant  excité  la  bile  4e  Scaiiger. 
JV.  Quelques  Opuscules  ainsi  que 
d'autres  ousfra^es  ,  qui  décèlent 
«Q  critique  judicieux» 

M  AUTOUR  (Philibert-Ber- 
nard MoRBÀu  de  ) ,  auditeur  de  la 
chambre  des  comptes  de  Paris, 
membre  de  racaaémie  des  ins- 
criptions ,  né  à  Beaune  le  22  dé- 
cembre 1654  >  ^^  mort  le  7  sep- 
tembre 1737 ,  avec  la  réputa- 
tion d*un  excellent  antiquaire  , 
et  de  savant  aimable  et  enjoué , 
«st  au  rang  des  poètes  médio- 
cres qui  ont  produit  quelques 
vers  heureux.  Ses  Poésies  sont 
, répandues  dans  le  Mercure,  dans 
le  Journal  de  Verdun  et  dans 
d'autres  recueils.  On  a  encore 
de  lui ,  I.  Une  version  de  PA- 
brégé  chronologique  du  P.  Petau, 
en  4  ^<>^^»  in- 1  a.  II.  Plusieurs  Dis- 
sertations ,  qui  fontiionneur  k  son 
savoir  et  à  sa  sagacité  ,  dans  les 
Mémoires  de  l'académie  des  bel- 
.  l^s- lettres. 

MAUVIA ,  reine  des  Sarrasins, 
dans  le  4*  siècle,  désola,  k  la 
tête  d'une  armée,  l'Arabie  et  la 
Palestine.  Elle  fit  ensuite  alliance 
avec  l'empereur  Valens ,  et  le 
^seiTÎt  dans  ses  guerres  con-> 
tre  les  Goths*  Ce  dernier  lui  en* 
voya  un  moine  d'Ëgjpte,  appelé 
Moyse ,  qui  lui  fit  embrasi^er  le 
christiaaij^me ,  ainsi  qu'à  son 
peuple. 

*  M  AUVILIaAIN'(  Jean- Ar- 
mand de  )  ,   docteur  en  méde- 
cine ,  ^oyen  de  la  iaculté  de  Pa- 
ris en  1666,  ami  intime  de. Mo- 
lière.   C'est  à  lui  et  k  Liénard 
.  que  Pauteur  coi^ique  est  redeva- 
ble d^  presque  toutes  les  plai- 
.  sauteries  qui  se   trouvent  dans 
.  i»cs  pièces  contre  les  médecins  et 


MAXE 

contre  les  apothicaires.  Non  coa* 
tens  d'avoir  fourni  k  Molière  les 
termes  de  l'art ,  ils  lui  tracèrent  * 
encore  l'originalité  de  quelques- 
uns  de  leurs  confrères ,  qtu  se 
singularisoient  dans  leur  profes- 
sion ,  ou  la  déshonoroient.  Ce 
genre  de  plaisanterie  .,,  poussé 
souvent  un  peu  trop  loin  ,  plut 
beaucoup  au  public  ,  et  amusa 
la  cour.  Louis  XIV ,  voyant  un 
jour  k  son  dîner  Molière  avec 
Mauvillain  ,  dit  au  premier  : 
a  Vous  avez  un  médecin  ;  que 
vous  fait-il? — Sire,  répondit  Mo- 
lière, lious  raisonnons  ensemble  : 
il  m'ordonne  des  remèdes ,  je  ne 
les  fais  point ,  et  je  guéris,  »  Pour 
obliger  son  ami ,  le  poêle  comi- 
que adressa  au  roi  un  placet 
conçu  en  ces  termes  :  «  Sire ,  un 
fort  honnête  médecin  ,  dont  j'ai 
l'honneur  d'éti^  le  malade,  me 
promet,  et  veut  s'obliger  par 
devant  notaire ,  de  me  faire  vivre 
encore  trente  ans,  si  je  puis  lui 
obtenir  une  grâce  de  votre  ma- 
jesté. Je  lui  ai  dit  que  je  ne  lui 
demandois  p^s  tant,  et  qne  je 
serois  satisfait,  de  lui  s'il  s'obu- 
geoit  a  ne  me  pas  tuer.  Cette 
grâce  y  sire ,  est  un  canonicat  de 
votre  chapelle  de  Vincennes , 
vacant  par'  la  mort  de ...  »  Ce- 
toit  pour  le  fils  de  Mauvillain  , 
auquel  le  roi  l'accorda. 

MAUVISSIÈRES.  Fojez  Cas- 

TELNAH  ,    n"  III* 

t  I.  MAXÈNCE  (MarcusAii- 
lius  Valerius  Maxentms),  fils  de 
l'empereur  Maxunien  -  Hercole , 
et  gendre  de  Galère  -  Maximien , 
profita  de  l'abdication  de  son 
père,  pour  avoir  part  au  goqver* 
nement.  Il  se  fit  aéçjarer  Auguste 
en  Italie  le  a6  octobre  3o6.  U 
engagea  ensuite  son  père  k  re- 
prendre la  pourpre ,  contraignît 
k>cvère  dé  se  renfermer  dans  Ha^ 


MAXE 

«renne ,  et  le  fit  mourir  quelque 
temps  après ,    contre   la   parole 
qu'il  lui  avQit   donnée.   Galère- 
Maxîmien  marcha  contre  lui,  et 
fut  obligé  de  prendre  la  fuite  ;  ce 
qui  rétablit  la  paix  en  Italie»  On 
crut    d'abord    qu'elle  alloit  être 
rompue  par  les  démêlés  qui  s^é- 
levèrent  entre  le  pèi*e  et  le  fils  ; 
mais   Maximien-Hercule  ,  cbassé 
de  Rome  et,  fugitif  dans  les  Gau- 
les ,  s'étant  étranglé  l'an  3io  ,  on 
en  fut  quitte  pour  la  peur.  Après 
SA  mort ,  Maxence  s'empara  de 
l'Afrique,  et  s?y  fit  détester  par  ses 
cruautés  et  par  les  persécutions 
qu'il  suscita  contre  les  chrétiens. . 
Ce  fut  alors  que  Constantin  ré- 
solut de  fair^  la  guerre  k  Maxence 
qui  étoit  revenu  à  Uoine.  Ce  ty- 
ran sortit  de  cette  capitale  le  aS 
octobre  3i2  ,  pour  lui  livrer  ba- 
taille. Il  la  perdit,   et  tenta  de 
rentrer   dans   la    ville;   mais   le 
pont  sur  lequel  il  passoit  en  don- 
nant ses  ordres ,    avant  écroulé 
sous  lui  ,  il  tomba  dans  le  Tibre 
et  s'y  noya.  Le  lendemain ,  Cons- 
lanUn     entra    triomphant     dans 
lAome ,  et  publia  un  édit  en  fa- 
veur des  chrétiens.  On  prétend 
3ue  ce  barbare  n'étoit  point  ills 
e  Ma:^imien  ;  mais  que  sa  mère 
lavoit  supposé  ,    pour   se  faire 
aimer  de  son  époux.  Ce  qu'il  y 
a  de  certain  ,^  c'est  au'il  n'avoit 
aacune  des  quahtés  de  son  père. 
11  étoit ^âche  et  pesant,   aune 
figure  désagréable ,  et  d'un  es- 
piit  encore  plus  mal  fait.  Il  ne 
connoissoit  nulle  opération  mi- 
litaire;   on  ne  le  voyqit  jamais 
au  Champ-de*Mars.  Ses  exercices 
étoientde  délicieuses  promenades 
dans  ses  jardins  et  sous  ses  por- 
tiques de  marbre.  Se  transporter 
à  une  maison  de  plaisance ,  c'ér 
toit  pour  lui  une  expédition  ;  et 
il  tiroit  vanité  de  cette  inaction 
honteuse.  11  ne  craignoit  point  de 
4if e  ^h'îI  étoit  le  seul  empereur , 


MAXE 


ç'ir 


559 


et  •  que  les  autres  prînces  com- 
battoient   pour  lui  sur  les  fron- 
tières.   Brutalement    débauché  , 
il  enlevoit  aux  maris  leurs  épou* 
ses ,  et  les  leur  renvojoit  désho- 
norées.    Ce    n^étoit    point    aux 
familles  du  peuple   qu'il  s'adres- 
soit  ;  il  outrageoit  ce  qu'il  y  avoit 
de  plus  éminent  dans  Rome  et 
dans  le  sénat.   Rien  n'assou\is- 
soit  la  fureur  de  ses  désirs  ,  qui , 
toujours   renaissans  ,    couroient 
d'oDJet  en  objet  sans  laisser  au- 
,  cune  vertu  en  sûreté.  Sa  cruauté , 
excitée  par  la  cupidité ,  trou  voit 
autant  de  coupables  que  de  riches. 
Tous  ceux  dont  les  possessions 
avoient  de   quoi  tenter  Maxence 
ne  poUvoient  éviter  la  mort  :  la 
douceur  ,  la  apumission  ,  la  pa- 
tience ,  ne  le  désarmoient  point  ; 
encore  moins  la  dignité  des  per- 
sonnes. Il  est  impossible  dé  comp- 
ter ,  dit  Eusèbe ,  le  nombre  des 
sénateurs  qu'il  fit  périr.  «  Suivant 
la  maxime  des  méchans  princes  > 
il  meUoit  tout   son  appui   dans 
les   gens  de  guerre   :    aussi  les 
Gombloit  -  il  de   largesses  ^    et  il 
épuisoit    pour    eux  les  finances 

Subliques.  «Jouissez, leur  disoit- 
,  prodiguez,  dissipez  :  c'est  Ik 
votre  partage.  »  Dans  une  querelle 
qui   s  éleva  entre  le  peuple  et  les 
soldats  ,   il   permit  a  ceux-ci  de 
faire  main-basse  sur  les  citoyens  ^ 
et  le  carnage  fut  grand.  Ë|i  ac- 
cordant  ainsi    aux   troupes  ^une 
pleine  licence ,  il  s'assuroit  de$ 
ministres    pour    l'exécution    de 
toutes    ses    violences  ;    et    noîi 
seulement  Rome  ,    mais  l'Italie 
entière ,  étoient  remplies  des  sa- 
tellites de  sa  tyrannie.  Pour  four- 
nir aux  dépenses   énormes   par 
lesquelles  il  s'attachoit  les  trou- 
pes, le    trésor   public  ne  suffît 
pas  long  -  temps    :    il   fallut   y 
joindre   les   confiscations    injus- 
tes ,  les  taxes  sur  tous  les  oi'dres 
de  l'état ,  le  pill.age  dçs  tem^.es. 


54o  MAXl 

La  suite  d'une  si  mauvaise  >(I^ 
miuistration ,  fut  la  disette  des 
dhoses  nécessaires  à  la  vie  ,  et 
une  famine  si  grande  qu'aucun 
homme  vivant  ne  se  souvenoit 
d'en  avoir  vu  une  semblal^le  dans 
Rome. 

II.  MAXENCE  (Jean),  moi- 
ne de  S^'thie  au  6*  siècle ,  sou- 
tînt à  Constantinople  ,  devant 
les  légats  du  pape  Hormisdas  , 
cette  proposition  :  tJn  de  la  Tri- 
x^ité  a  souôert  dans  sa  chair.  Il 
eut,  en  Orient  et  en  Occident,  des 
partisans  ,  et  des  adversaires.  Sa 
proposition  fut  approuvée  dans 
fà  suite  par  le  cinquième  concile 
général  et  par  le  pape  Martin  I. 
Maxence  composa  un  ouvrage 
contre  les  acéphales ,.  que  nous 
avons  dans  la  Bibliothèque  des 
Pères.  Bilibaldus  Pirckheimeras 
hs  a  recueillis  à  Cologne ,  1626  , 
2  vol  in-80  ,  à  la  suite  de  son  édi- 
tiph  de  Fulgence. 'Il  fut  un  des 
plus  zélés  défenseurs  de  la  doc- 
trine de  saint  Augustin  ,  dont  il 
étpit  disciple.  —  Il  faut  le  dis- 
tinguer de  St.  Maxence  ,  évêque 
de  Trêves  au  4"  siècle ,  e|:  frère  de 
saint  Maximin. 

,  Ï.MAXIME  (Magnus  Ma- 
ximus  ),  Espagnol,  général  de 
l'armée  romaine  en  Angleterre, 
»y .  fît  proclamer  empereur  en 
385,  et  passa  dans  les  Gaules^ 
oh  les  légions,  mécontentes  de 
G  ration ,  le  reconnurent.  Trêves 
fut  le  siège  de  son  empire.  G  ra- 
tion marcha  contre  ce  rebelle  ; 
mais  il  perdit  une  bataille  près 
de  Paris  parla  trahisop  d'un  de 
?es  officiers  ,  et  fut  tué  à  Ljon 
par  Andr^gate  dans  un  festin, 
%e  barbare  Maxime  lui  refusa 
lés  honneurs  de  la  sépulture. 
Maître  des  Gaules  ,  de  l'Espa- 
gne et  de  l'Angleterre ,  ilenvoj.a 
aes  ambassadeurs  ti  Théodose, 


MAXI 

pour  insinuer  à  ce  prince  de  l'a^ 
socier  à  Teropire.  On  lui  donna 
des  espérances  :  mais  comme  il^ 
vit  qu'on  ne  vouloit  que  l'amu- 
ser ,  il  passa  les  Alpes,  et  marcha 
contre  Valeutinien-le- Jeune  ,  qui 
chercha  un  asile  à  Thessaloui- 
que  y  auprès  de  Théodose.  Maxi- 
me ,  fondant  sur  l'Italie  à  la  fa- 
^veur  de  cette  fuite  ,  s'empara  de 
Plaisance  ,  de  Modène ,  oe  Reg- 
gio,  de  Bologne,  de  Rome  même,, 
et  commit  par-tout  des  cruautés. 
Pillages  ,  violences ,  sacrilèges  ,. 
ses  soldats,  se  permirent  tout , 
à  l'exemple  de  leur  chef.  Per- 
sonne n^a  parlé  avec  plus  de  force 
des  barbaries  de  ce  tjran ,  que 
l'orateur  Pacatus.  «Il  peint,  dit 
Thomas^  les  brigandagies  et  les 
rapines  ;  les  riches  citoyens  pros-> 
çnts  ;  leurs  malsons  pillées  i 
leurs  biens   vendue  ;  l'or  et  les 

Ï»ierreiies  arrachées  aux  femmes  ; 
es  vieillards  survivant  à  leur  for- 
tune ;  les  enfans  mis  ^  l'enchère 
avec  l'héritage  de  leurs  pères  i. 
l'homme  riche  invoquant  rindi-> 
ffencepoiir  échapper  au  bourreau; 
la  fuite  ,  la  désolation  ;  les  villes 
devenues  désertes  et  les  désert^ 
peuplés;  le  palais  impérial  oà  l'ou 

Sortoit  de  toutes  parts  les  trésors 
es  exilés  et  leiruit  du  carnage  j 
mille  mains  occupées  nuit  et  jour 
à  compter  de  l'argent ,  a  entas- 
ser des  métaux ,  a  mutiler  des 
vases  ;  l'or  teint  de  sang  pesé 
dans  les  balances  sous  les  yeux 
du  tyran  ;  l'avarice  insatiable  ei^ 
glou tissant  tQut  sans  jamais  ren- 
dre ,  et  ces  richesses  immense* 
perdues  pour  le, ravisseur  mème^ 
qui ,  dans  son  économie  sombre 
et  sauvage ,  ne  savoit  ni  en  uses*  ^ 
ni  en  abuser;,  au  milieu  de  tant 
de  maux.,  Paâ*reuse  nécessité  de 
paroi tre  encore  se  réjouir  ;  .  le 
délateur ,  errant  pour  calomnier 
les  regards  et  les  visages  ;  le  ci« 
toyen,  qui  de  liche  est  devenu 


.MAX.Î 

pauvre ,  n'osant  paroître ,  parce  | 
que  la  vie  lai/i-estoit  encare;  et  I 
le  frère  dont  on  avoit  assassiné  { 
3e  frère ,  n'osant  sortir  en  hahit  i 
de  deuil ,   parce  (ju'il   avok  an 
4S1&.  y  Thëodosej  indigné  de  tant 
de  maux  ,  se  disposa  a  punir  Vu-  \ 
surpateur  :   pour  ti'omper  Maxi»- 
me  ,  il   fait  les  préparatifs  d'une 
armée    navale.    Maxime    donne 
dans  le  piège ,  et  fait  embarquer 
la  plus  grande  partie  de  ses  trou- 
pes. Tbéodose ,  à  cette  nouvelle  , 
précipite  sa  marche,  atteint  son 
année,  la  déiait  ;    marche  vciis 
Aquilée   où  le  tyran   s'etoit  ré- 
fugié ,  et  la  prend  d'assaut.  Alors 
les  propres   soldats   de  Maxime 
ramènent  k  Théodose ,  les  pied« 
nus  et  les  mains  liées.  Ce  prince 
s'attendrit  sur  son  malheur,  après 
loi  avoir  reproché  ses  crimes  ;  et 
-il  alloit  lui  «ccorder  U  ne  ,  lors- 
que les  soldats  lui  tranchèrent  la 
tête  le  16  aoÂt  de  i'an  31^8  ,  et 
la   présent-orent    au    vainqueur. 
V^ktor,  Hls  de  Maxime,  qu'il  avoit 
fait  Auguste  ,    fut  pris  au  mois 
de  septembre  suivant ,   et  déca- 
pité comme  son  père.  Andragate, 
général  de  la  flotte  de  Maxime , 
et  assassin  de   Gratien  ,  n'espé- 
jant   aucune  grâce ,  se  précipita 
dans  la  mer.  Ainsi' finit  cette  san- 
glante  tragédie.   Ployez  l'article 
AlAfiTiN  ,  n*  I  (  saint  ). 

il.  MAXIME  (Petronius  Maxi- 
mus  ).  Voyez  Pétronç-Màxime. 


3 


m.  MAXIME  (saint),  ^vé- 
ue  de  Jérusalem  j  successeur 
e  saint  Macaire  en  55 1  ,  con- 
damné aux  mines  sous  Te^npire 
de  Maximien ,  après  avoir  perdu 
roeil  droit  et  le  jarret  pour  la  dé- 
fense de  la  loi ,  parut  avec  éclat 
au  concile  de  Nicée  en  5â5 ,  et  a 
celui  de  Tyr  en  555.  Lès  arîens 
d ominoient  dans  cette  demi è re  as- 
Semblée  •  Sdint  Paphenuce ,  voj  ant 


MAXI  341 

qu'ils  étoient  les  plus  puissant, 
prit  saint  Maxime  par,  la  main  , 
en  luidis^n^  :  «Puisque  j'ai  l'hon- 
neur de  porter  les  mêmes  mpi»- 
ques  que  vous  de  mes  soullrauces 
pour  Jésus-Christ  ,  et  que  j'ai 
pe*  du  ;  comme  vous ,  un  de  ces 
veux  corporels  pour  jouir  plus 
abondamment  de  la  lumière  di- 
vine ,  je  ne  saiirois  vous  voir 
asÂÎs  dans  une  assemblée  de  nié- 
cbans  -  ni  yous  voir  tenir  de  rang 
entre  des  omriers  d'iniquité.»  11 
le  fit  sortir  de  ce  lieu,  et  i'ins- 
tniisit  de  toutes  les  intrigues  des 
ariens.  Maxime  ne  se  signala  p;is 
moins  au  concile  de  Sardique  en 
54^.  Il  tint ,  deux  ans  api^s  ,  un 
<;oncile  \  Jérusalem ,  où  saint 
Athanase  fut  reçu  à  la  comnii^- 
nion  de  l'Église.  Les  ariens  ftt- 
i-ent  si  irrités  du  résultat  de  ce 
concile  ,  qu'ils  déposèrent  Ma- 
xinte.  Il  termjna  sa  carrière  en 
35o.  / 

IV.  MAXIME  DE  Turin  (  saint), 
ainsi  nommé  parce  qu'd  étoit 
ëvêque  de  cette  ville  an  ô*  siècle  , 
est  célèbre  par  sa  piété  et  par  sa 
science.  On  a  de  lui,  dans  la. 
Bibliothèque  des  Pères,  des  Home- 
Ues ,  dont  quelques-unes  porteut 
le  nom  de  saint  Ambroise ,  de 
saint  Augustin  ^  et  d'Eusèbe  d'E^ 
mèse, 

V.  MAXIME  (  saint)  ,  a 
Constantinople  ,  d'une  famille 
noble  et  ancienne  $  et  confesseur 
dans  le  y*'  siècle,  s'éleva  avec 
zèle  contre  l'hérésie  des  mouo- 
théiites  ,  qui  le  persécutèrent  avec 
une  violence  mouïe.  Il  mourut, 
«dans  les  iers ,  le  i5  août  66:2 ,  des. 
tourmens  qu'on  lui  ùt  eudurçr.. 
11  nous  reste  de  lui  un  Com- 
mentaire sur  les  livres  atlri-* 
hués  à  saint  Deuyj-r^4rébpagile^ 
et  plusieurs  autres  ouvrages  ,. 
doatln  P.  Coipbiéiis,  di>;uiAi.calu, 


.  / 


S42  MAX! 

a  donne  tine  bonne  édition  grec- 
que et  latine  en  i6y5  >  en  2  vol. 
in-folio. 

t  VI.  MAXIME  DE  Tyr  ,  philo- 
sophe platonicien  ,  vint  l'an  i46 
h  Rome  ,  sous  Marc-Aurèle  ,  qui 
voulut  être  son  disciple  ,  et  vécut , 
h  ce  qu'on  croit  ,  jusqu'au  temps 
de  l'empereur  Commode.  IjCS 
cjuarante-un  Jwowr^  qui  nous  res- 
tent de  lui  ont  été  publiés  pour 
Ja  première,  fois  à  Paris  ,  en  i55y, 
1  parties  en  i  vol.  in-S®,  par  les 
soins  de  Henri  Estienne  ;  a  Cam- 
bridge ,  i7o3  ,  in-S"  ;  à  Londres, 
1 74^  >  in-4<>  ;  et  traduits  en  fran- 
çais par  Formey ,  Lejde  ,  1764  > 
ni-ia.  Ses  Maximes ,  également 
traduites  en  français  par  Guille— 
bert,  parurent  à  Rouen  en  1617  , 
in-4**.  11  en  a  aus^i  paru  une  der- 
nière traduction  par  les  soins  de 
M.  D.  J.  Combes- Dounous  ,  Pa- 
ris ,  1802,  2  vol.  in-S*».  Ce  philo- 
sophe n'a  point  le  défaut  de  la 
plupart  des  autres  platoiiiciens  , 
qui  prodiguoient  les  allégories  et 
les  métaphores  ,  et  qui  néanmoins 
.sont  souvent  secs  et  ennuyeux. 
Son  stjle  est  clair,  et  son  élo- 
quence est  douce  ,  coulante  et 
agréable. 

t  VÏI.  MAXIME  le  Cynique , 
philosophe ,  natif  d'Éphèse  ,  fut 
le  maître  de  Julien  -  l'Apostat 
(  voyez  ce  mot  ),  qui  le  com- 
bla d'honneurs ,  et  sonmit  à  sa 
censure  les  ouvrages  qu'il  avoit 
composés»  Ce  prince ,  résolu  de 
faire  la  guerre  aux  Perses ,  coif-' 
sulta  divers  oracles  ;  mais  aucun 
ne  le  flatta  autant  que  la  promesse 
que  lui  fît  ce  philosophe  qui  se 
niéloit  du  métier  d'asUologue.  11 
l'assura  qu'il  remporleroit  des 
victoires  aussi  mémorables  que 
celles  d'Alexandre  ,  et  lui  per- 
iïuada  ,  dit-on  ,  que  l'ame  de  ce 
héros  avoit  passé  dans  son  corps^ 


MAXI 

mais  il  est  difficile  de  croire  q«'a« 
prince  aussi  éclairé  qiie  Juliea 
ait  eu  cette  crédulité.  Quoi  qu'il 
en  soit>  la  perte  de  ce  prince  en-' 
traîna  celle  de  Maxime.  L*empe- 
rpur  Valens  ayant  rendu  un  arrêt 
de  mort  contre  les  magico-sophis- 
tes  ,  le  maître  de  Julien  expira  à 
Epî-ièse ,  dans  les  tortures  ,  en  366. 

VIII.  MAXIME  DE  Màdaure  , 
ville  d'Afrique,  cultiva  les  belles- 
lettres  et  la  philosophie  platoni- 
cienne. Saint  Augustin  ',  contem- 
porain de  Maxime ,  fut  élevé  dans 
Madaure,  Maxime  et  lui  furent 
toujours  amis  ,  malgré  la  diffé- 
rence de  leurs  opinions  ;  car  Ma- 
xime resta  toujours  attac^hé  au 
paganisme.  Nous  avons  encore 
des  monumêns  de  la  correspon- 
dance qui  étoit  entre  ces  deux  sa- 
vans.  On  trouve  j  parmi  les  let- 
tres de  saint  Augustin  ,  une  EpC- 
tre  de  Maxime(  c'est  la  43f)  parmi 
celles  de  ce  P.  de  l'Eglise  f  qui 
lui  répondit  par  la  lettre  suivante» 
Les  philosophes  modernes  ont 
souvent  cité  cette  Èpître,  pour 
prouver  que  ceux  de  l'antiquité 
admettoient  un  Dieuiinique. 

IX.  MAXIME.    Foyez  Popie». 

I.  MAXïMIEN  -  HERCULE  , 
ou  Valere  -  MÀxiMiEN  (  Marcus 
Aureliùs  Yalerius  Maximianus 
Herculius  )  ,  né  près  "  de  Sir- 
mich  ,  Pan  ixèo  ,  de  parens  très- 
paiivres  ,  s'avança  dans  les  ar- 
mées par  ses  talens  militaires. 
DiocLétien  ,  avec  qui  il  avoit  été 
soldat  ,  l'associa  à  l'empire  en 
286  ,  et  lui  donna  pour  partage 
l'Italie  ,  l'Afrique  ,  les  Gaules,  et 
l'Espagne.  Sa  valeur  éclata  contre 
plusieurs  nations  barbares  ;  mais 
il  fut  repoussé  avec  beaucoup  de 
perte  par  Carausius ,  qui  l'obligea 
de  lui  céder  la  Bretagne  par  uu 
traité.  H  fut  plus  heureux  coatrc* 


MAXI  MAXI  543 

^arellas  Jidianus  ,  qui  ,'  après  ]  c[tiand  il  fut  prince,  voulut  avoir 
mvdir  pris  la  titre  d'empereur ,  un  ncnii ,  et  prit  celui  d'Hercule, 
s'étoit  retiré  en  Alrique  ;  u  le  dé-  «  En  conséquence ,  dit  Thomas , 
fit  et  le  tua.   Les  Maures  furent    on  ne  manqua  pas  de  ie  faire  des- 


vaincus peu  de  temps  après.  H  los 

Ï>oursuivit  dans  leurs  montagnes , 
es    força  de  se  rendre  ,  et  les 
transporta   dans    d'autres   pays. 
L'empereur    Dioclétien  ,   s  étant 
dépouillé  de  la  pourpre  impériale 
en  6o5  ,  engageia  Maximien  à  l'i- 
miter. Il  obéit  ;  mais ,  sur  la  fin 
de  Tannée  ,  Ma^ence,  son  fils, 
l'engagea  à  la  reprendre.  L'ingrat 
Biàximien    voulut    faire    rentrer 
son  fils  dans  l'état  de  particulier. 
Le  peuple  et  les  soldats  s 'étant 
soulevas  contre  lui ,  il  fut  obligé 
de  se  retirer  dans  les  Gaules ,  au- 
près de  Constantin  ,  qui  épousa 
sa  tille  Fausta.  Aussi  peu  fidèle  à 
son    geadre   qu'il    l'avoit    été  à 
son    (ils,  il  engagea   sa    fille    k 
trahir  son    man ,   et  à  faire  en 
.sorte    que    la   chambre    où    il 
coochoit    fdt    ouverte   toute    la 
iiuit.    Fanst^   lui    promît    tout  , 
dans  le  dessein  d'avertir    Cons- 
tantin ,   qui   fit  coucher  un  eu- 
nuque à  sa  place.  Le  meurtrier 
vient  au  miheu  de  la  nuit,  tue 
Teunuque ,  et  crie  que  Constantin 
est    mort.    Constantin  paroît  à 
l'instant  avec  ses  gardes ,  repro- 
che à  ce  monstre  son  ingratitude 
et  ses  crimes ,  et  le  condamue  k 
perdre  la  vie ,  lui  accordant  pour 
toute  grâce  la  liberté  de  choisir 
son  genre  de  mort.  Il  s'étrangla 
en  3 10  à  Marseille.    C'étoit  un 
grand  capitaine  ;  mais  il  avoit  le 
cœur  d'un  scélérat.  Féroce ,  cruel 
«t  avare,  il  conserva  toujours  la 
rusticité  de  sa  nafssance.  C'étoit 
un  lion  a  la  chaîne ,  que  gouverna 
long-temps  Dioclétien  ,    et  qu'il 
ii'avoit  approché   du  trône   que 
pour  le  lancer  de  là  sur  ses  enne- 
mis. Ses  vices  étoient  peints  sur 
sa  figure.  Cet  homme  ,  d'abord 


cendre  en  droite  ligne  de  cdt  Her* 
cule ,  qui ,  da  Temps  d'Evâudi-e , 
étoit  vetiu  ou  n'étoit  pas  venu  em 
Italie.  » 

t  IL  MAXIMIEN  (Galerius 
Valerius  Maximianus  ) ,  né  au- 
près de  Sardique  ,  de  parens  si 
pauvi*es  ,  que  dans  sa  jeunesse  il 
garda  les  troupeaux  :  ce  qui  lui 
lit  donner  le  surnom  d^Armerv* 
taire;  il  s'avança  par  sa  valeur 
dans  les  troupes.  Dioclétien  ,  qui 
l'avoit  créé  César  en  Orient ,  le 
!•'  mars  29a  ,  lui  fit  épouser  sa 
fille  Valéria.  Il  fit  d^abord  1». 
guerre  aux  Goths  ,  puis  aux  Sar- 
mates;  ensuite  k  Narsès^  roi  des 
Perses ,  qui  le  défirent  entière* 
ment    l'an  297.    Comme  c'étoit 

gar  sa  faute  qu  il  avbit  été  vaincu  , 
lioclétien  lut  témoigna  beaucoup 
de  mépris  ,  jusqu'à  le  laisser 
marcher  a  pied  ,  près  de  son  char , 
l'espace  d  un  mille  ,  revêtu  de  la 
pourpre  impériale.  Ayant  enfla 
obtenu  la  permission  de  lever  de 
nouvelles  troupes  ,  il  tailla  ek 
pièces  les  Perses  dans  un  second 
combat.  Narsès  abandonna  son 
camp  aux  vainqueurs ,  qui  y  trou* 
vèrent  des  richesses  immenses  , 
les  femmes  etles  enfans  du  vaincu. 
Maximien  les  traita  avec  toute  la 
politesse  due  k  leur  rang ,  mais  il 
ne  les  céda  k  Narsès  qu'à  condi- 
tion qu'il  lui  abandonueroit  cinq 
provinces  en-deçk  du  Tigre»  Cette 
victoire  flatta  tellementson  amour- 
propre ,  qull  voulut  se  faire  pas-, 
ser  pour  le  fils  de  Mars.  Dioclé- 
tien commença  de  le  craindre. 
Maximien  le  força  ,  dit-  on  (  car 
on  n'est  pas  d'accord  Ik-dessus}, 
d'abdiquer  le  trône  en  5o5.  Pro- 
clamé Auguste  en  même  temps., . 


paysan  9  ensuite  simple  9oldat  ^  |.  U  gouverna  comme  NéroQ.  Let» 


5.44 


HA  XI 


I    I 


MAXl 


peuples  furent  accablés  d'im- 
pôts ,  et  lorsqu'ils  ne  poivvoient 
pajer  ,  on  leur  iaisoit  souÛ'rîr  les 
|>luB  cruels  supplices.  Les  chré^ 
tiens  eurent  eu  lui  ou  ennemi  iin- 
plaça ble  ;  il  les  avoit  déjà  persé^ 
çutës  sous  DIoclétien  ,  et  avoit 
fait ,  dit-on  ,  uiettre  secrcttement 
le  feu  à  son  palais  de  Niconiëdie, 
pour  exciter  la  coljère  de  cet  em- 
pereur, a  qui  il  persuada  que  les 
fihrétiens  étoient  les  auteurs  de 
cet  incendie.  Ses  cruautés  aug- 
mentèrent avec  son  âse  :  il  força 
chaque  particulier  à  donner  une 
déclaration  exacte  de  son  bien, 
iet  fit  supplicier  ceux  qu'il  soup- 
çonnoit  n'avoir  pas  accusé  juste. 
iUn  grand  nombre  de  pauvres 
furent  jetés  dans  la  mer,  parce 
que  ce  tj^ran  s^imagiuoit  qu'ils 
cachoient  leurs  richesses , pour  ne 
pas  paj^er.  Le  peuple  j^omain  pro- 
clama e/npereur  Aiaxence ,  qui  le 
chassa  de  l'Italie  en  5o6.  Galère, 
obligé  de  fuir,  fut  bientôt  attaqué 
•d'une  midadie  qui  ne  fit  qu'un 
ulcère  de  tout  son  coims.  bans 
cet  état  déplorable,  il  s'adressa  au 
Dieu  de&  chrétiens.  Maximien 
mourut  au  mois  de  inai  5i  i  ,  dans 
des  douleurs  horribles .  Ce  monstre 
Conser\'a  toujours  la  dureté  Xé- 
iroce  qu'il  ^ndit  de  sa  naissaince. 
A  son  défaut  d'éducatian  il  joi" 

fboit  un  caractère  crtiel  et  bar- 
aie.  I.ies  lettres  <ie  purent  l'a- 
doucir,  car  il  en  étoi^  ennemi 
déclaré  ,  ainsi  que  de  c0uz  qui  les 
cultivoicnt.  Sa  figure  annonçoi-t 
son  ,ame;  il  étoit  excessivement 
^an4.9  et  d'une  épaisseur  mons- 
trueuse. Son  aspect ,  sa  voix ,  ses 
gestes  ,  tout  en  liû  faisoit  peur. 

t  I-  MAXIMILIEN  I«' ,  archi- 
duc d'Autriche  ,  né  Je  !23  mars 
1459,  de  Frédéric  ÎV  ie  Paci- 
Jique,  Son  mariage  avec  Marie , 
jfaUe  de  Charles -le -Téméraire  9, 


dernier  duc  de  Bourgogne  ,  la 
tira  de  l'état  d'indigence  où  il 
étoit.  {JKoYez  l'article  de  celte 
princesse.  )  Créé  roi  des  Romains 
ou  1436  ,  il  se  signala  jcontre  les 
Françi^is  ,  et  monta  siir  le  trône 
impérial  le  7  septembre  i^oS  , 
apriis  la  mort  ^e  s<)n  père.  Nulroi 
des  Romains  n'ayoît  commencé  sa 
carrière  plus  glorieusement  que 
Maximilien.  La  victoire  de  Gui- 
nega^e  sur   les  Français,  Arras 

Ï^rjs  avec  une  partie  de  l'Arloîs, 
ui  avoient  fait  conclure  une  paix 
avan^ag:euse ,  par  laquelle  le  roi 
de  France  lui  oédoit  la  Franc&e- 
Comté  en  pure  souveraineté  , 
l'Artois ,  le  Charolais  et  Nagent 
à  condition  d'hommage.  Jouis- 
sant en  paix  de  toutes  -ces  con- 
quêtes ,  il  épousa  en  secondes 
noces  Blanche ,  fille  de  Galéas- 
Marie  Sforce ,  duc  de  Milan.  Ce 
n'étûit  pas  certainement  une  al- 
liance illustre ,  et  un  intérêt  pécu- 
niaire fît  seul  ce  mariage.  Charles 
VllI ,  roi  de  France  ^  ayant  en- 
levé le  royaume  de  Naples  à  un 
bâtard  de  la  maison  d^Aragon, 
Maximilien ,  appelé  en  Italie  par 
Jules  II ,  courut  lui  disputer 
cette  conquête,  lls'étoit  ligué  avec 
le  pape  «t  diyers  antres  princes , 
pour  chasser  les  Francis  ;  mais 
leur  armée ,  qnoiqiie  composée 
de  43uarante  mille  nommes.,  fut 
défaite  k  Fomoue  par  celle  de 
France  9  qui  n'étoit  que  de  8ooo. 
Maximilien  eiit  «nsuiie  à  com- 
battre les  Suisses 9  4m  achevoient 
d'ôter  a  la  maison  d'Autriche  ce 
qui  lui  restoit  dans  'leur  pays.  An 
temps  de  l'invasion  de  Louis  XII 
en  Italie ,  il  se  vit  -contraint  d'j 
paraître  indiôérent.  L^année  i5o» 
i'ot  célèbre  par  ia  ligue  de  Cam- 
brai ,  dont  le  pape  Jutes  II  ia% 
le  moteur.  Maximilien  j  eotra  : 
i^s  troupies  s'avancèrent  dans  le 
Friool  9  et  s'emparèrent  dc^  Trîes<- 
te>  mais  «ulle^  furent  ibrcées  d^ 


MAXl 

lev.çr  le  dége  de  Padoiie.  Apiès 
s'être  uni  avec  le  roi  de  France 
contre  Venise  ,  il  s'unit  avec 
FEspagne  et  lé  pape  contre  la 
France.  Il  ménageoit  le  pontife 
romain  ,  flatté  de  l'espéfance 
qu'il  le  prendroit  pour  coadju- 
teur  dans  le  pontificat  ;  il  ne 
vo;^oit  plus  d'autre  manière  de  ré- 
tablir l'aigle  inipériale  en  Italie. 
C'est  dans  cette  vae.  qu'il  prévoit 
quelquefois  le  titre  de  Pontifex 
^fiximus  ,  k  l'exemple  des  em- 
pereurs romains.  Le  pape  s'étant 
moqué  de  la  proposition  de  la 
coaafùtorerie ,  Maxîmilien  pensa 
sérieusement  à  lui  succéder.. Il 
gagna  quelques  cardinaux ,  et 
voulut  enaprunler  de  l'argent  pour 
acheter  îe  re&te  des  voix ,  àla  mort 
de  Jules,  (m'il  croyoit  prochaine. 
Sa'i&mAeuselettre  a  l'archiduchesse 
Marguerite ,  sa  fille  ^  puhliée  par 
le  savant  Godefi^oi^  est  nn  témoi-* 
gnage  subsistant  de  ce  dessein 
bigarre.  Voici  le  passage  de  cette 
lettre  qui  conceriie  ce  projet  ;  eDe 
est  datée  4u  i^  septembre  i5i2. 
Nonslerappon'tons  textuellement, 
et  en  avons  seulement  corrigé  Vor^ 
thograpbe  ,  qui  est  très-lautive. 
«Nous  envoyoÇis  demain, lui  dit-il, 
M.  de  Gurce,  é<réque,  b  Rome,  d«  - 
vers  lepa^e^pour  trouver  façon  que 
nous  puissions  accorder  avec  lui 
de  nous  prendre  pour  un  coad- 
juteur,  afm  qu'a(près  sa  mort  nous 
puissions  être  assuré  d'avoir  le 
papat  et  devenir  prétr£ ,  et  aprè^ 
être  saint,  et  qu'il  vous  sera  de 
nécessité  qu'a,pi:ès  ma  mort  vous 
s&rez  contrainte  dem'adorer ,  dont 
je  me  trouverai  bien  glorieux.  » 
Jules  U  avoit  badiné  plusieurs 
fois  sur  se&  inclinations  et  jsur 
celles  de  Maximilicn.  rc  Les  élec^ 
teurs,  disoit  il ,  au  liiia  de  don- 
ner l'empire  a  Jules ,  Pont  accordé 
à  Maxim ilien  ;  et  les  cardinaux , 
au  lieu  de  fjûrc  Maximilien  pape , 
ont  élevé  if  ules  h  celte  dignité.  » 


MAXI  34s 

Cet  homm^  singulier ,  né  avee 
une  aversion  invincible  pour  la^ 
France  ,  s'unit  contre  eue  avec  \ 
l'Angleterre.  Il  servit  en  qualité 
de  volontaire  au  siège  dfe  Té- 
rouane ,  en  i5i5  J  sous  les  ordres 
de  Henri  VIII.  Croira- t-on  que  It 
chef  du  corps  germanique  avoit  la 
bassesse  de  recevoir  cent  écus  par 
jourpour  sa  paye  ?  Ce  prince  avoit 
no»iirri  sa  haine  contre  les  Fran- 
çais en  relisant 'souvent  ce  qu'il 
appeloit  son  livre  rouge.  Ce  hvre 
étoit  un  registre  que  l'empereur 
tenoit  exactement  de  toutes  le«  , 
mortifications  que  la  France  lui 
donnoit.  Son  dessein  ,  en  les  fai- 
sant ain^  enregistrer ,  étoit  de 
s'en  venger  dès  qu'il  en  trouve- 
roi  t  l'iïccasion.  Malgré  une  anti- 
pathie si  marquée ,  Maximilien 
avoit  une  telle  idée  de  la  mo- 
narchie française ,  qu'il  disoit  que 
«  s'il  étoit  Dieu  ,  et  qu'il  eû.t  deux 
fils  ^  le  premier  serpit  t)ie,u,  et  le 
second,  roi  d^  France.  »  Pour 
mieux  se  -veiner  des  Français ,  il 
voulut  s'emparer  du  Milanez ,  et 
assiégea  Milan  avec  i5oqo  Suisses  ; 
mais  ce  prince  ,  qui  prenoit  tou- 
jours de  l'argpnt ,  et  qui  ea  man- 
quoit  toujours ,  n'en  eut  pas  pour 
payer  ces  mercenaires.  Ils  se  mu- 
tinèrent f  et  l'empereur  fut  oblige 
de  s'enfuir ,  de  crainte  qu'ils  ne 
le  Hvrassent  aux  Français.  Il  mou- 
rut peu  de  temps  après  ,  d'un  ex- 
cès de  melon  ,  à  Inspruck ,  le  i5 
janider  iSig.  «Une  epctrème  vanité, 
un  désir  désordonné  de  gloire, 
s'unissaient  en  lui  a  une  foii^esse 
d'esprit  qui  faisoit  échouer  tous 
ses  desseins ,  et  qui  rendoient  ab- 
surdes ses  prétentions  à  l'héroïs- 
me ,  et  sa  'magnificence  risible, 
Maximilien  employa  toute  sa  vie 
à  faire  voir  la  nullité  k  laquelle  le 
manque  de  talens  personnels  dans 
le  inonai''que,  ou  une  application 
vicieuse  pouvoi eut  réduire  Ivi  ]ire- 
puèreiopnftrchie  de  la  chrétienté,» 


\ 


546  MAXI 

Il  y  eut  an  interrègne  Jusqu^àu  lo 
octobre.  Depuis  plusieurs  années 
^laximilien  faisoit  conduire  à  sa 
suite  dans  tous  ses  voyages,  et 
déposer   tous   les  suirs   dans  sa 
chambre»    deux    grands    coâfres 
dont  il  ne  confioil  les  cl^fs  à  per- 
>«onne.  On  étoit  persuadé  qu'ils 
reniermoient     ses    trésors  ,    ses 
pierreiies ,  ou  du  moins  ses  pa~ 
piers  imporlans.  lyhs  qu'il  eut  les 
yeux  fermés ,  on  se  nâta  de  les 
ouvrir  ,   et  on  fut  bien  surpris  de 
De  trouver  dans  l'un  qu'une  oière ,- 
€t  dans  l'autre  ,  qu'une  pierre  sé- 
pulcrale, sur  laquelle  éloit  gravée 
son  épitaphe.  Ce  prince ,  né  doux, 
affable ,  bienfaisant,  étoit  sensible 
aux  charmes    de    l'amitié,    aux 
agrémens  des  arts ,  à  la  liberté 
d'un  commerce  intime.  Ces  qua- 
lités furent  termes  par  bien  des 
défauts  ;  il  n'avoit  rien  d'impo- 
sant ni  dans   l'esprit  ni  dans  les 
manières.  Il  régnoit  dans  toutei 
BC&  démarches  un  air  d'incerti- 
tude qui  le  faisoit  courir  d'enga- 
gemens  en  eugagemens  ,  sans  en 
tenir  presque  aucun.  Chaque  jour^ 
il  formoit  de  nouveaux  projets  \ 
il    demandoit  conseil  à    tout  le 
monde  ,  même  après  avoir  pris 
sa  résolutioo,etn'en suivoit aucun. 
11  ne  montra  de  la  constance  que 
dans  son  amour  pour  la  chasse  , 
pour  l'argent,  et  dans  son  antipa- 
llûe  contre  Ferdinand  ,  roi  d'Ara- 
gon. Son   caractère  étoit  rempli 
ne  contradiction.  Il  étoit  if  la  fois 
laborieux  et  négligent  ,  opiniâtre 
et  léger  ,  entreprenant  et  timide , 
le  plus  avide  et  le  plus  prodigue 
de  tous  les  hommes.  Il  aima  les 
.sciences  et  protégea  les  sa  vans. 
Il  rendit  un  service  important  à 
riiumanité ,  en  abolissant  ,   Tan 
i5i2,   la  juridiction  barbare  et 
redoutable  connue  sous  le  nom 
latin     de    Judicium      occultum 
jyestphalixB  ,   et    sous  celui  de 

.Ge/um^GenV/i^  «n  alUtpiind»  C0 


MAXÏ 

tribunal  ,  étranger  à  tbute  rai- 
son ,  et  que  la  tradition  faisoit 
remonter  jusqu'à  Charlemagne  , 
consistoità  députer  des  juges  et 
des  échevins  si  secrets  ,  que  leurs 
noms  ont  échappé  aux^  plus  la- 
borieux érudits.  Ces  juges  ,  ou 
plutôt  ces  bourreaux,  enparcoa- 
rant  les  provinces ,  prenoient  not« 
des  Criminels ,  les  déféroient ,  les 
accusoient,  et  prouvoient  leurs 
accusations  a  leur  manière.  Les 
malheureux  inscrits  sur' ces  li- 
vres funestes  étoient  condamnés 
sans  être  entendus  ni  cités.  Un 
absent  éloit  également  pendu  oa 
assassiné ,  sans  qu'on  connût  le 
motil'  de  sa  mort,  ni  ceux  qui  en 
ëtoient  les  auteurs.  Quelques  em- 
pereurs réformèrent  a  diverses 
reprises  ce  tribunal  odieux  ;  mais 
Maximilien  eut  assez  d'humanité 
pour  rougir  des  horreurs  qu'on  . 
y  commettoit  en  son  nom  ,  et  le 
supprima  entièrement.  Il  composa 
quelques  Poésies  ,  et  des  Mémoi- 
res de  sa  i^ie.  Il  en  a  décrit ,  dit- 
on  ,  les  événemens  et  les  pé- 
rils dans  le  roman  historique  de 
Theurdanck ,  ouvrage  très-rare  et 
très-précieux  pour  les  gravures 
anciennes  et  sur  bois  dont  il  est 
orné.  C'est  un  in-folio  écrit  en  vers 
teutons  ,  imprimé  en  caractères 
gothiques,  et  orné  de  a  18  plan- 
ches." Il  y  en  a  deux  éditions  parw 
faitement  semblables  i  la  pre- 
mière, faite  en  i5i7  ,  à  Nurem- 
berg ;  la  seconde  k  Aushourg ,  en 
iSiQ.  L'artiste  Hans-ScKacuflê- 
lein  a  gravé  les  estampes  ,  ainsi 
que  les  lettres  du  texte  allemand. 
En  i547  ?  Maximilien  I"  fit  encore 
graver,  dur  les  dessins  d'Albert 
Durer  et  de  Jpan  Bnrgkmair, 
l'o  uvrage  intitulé  Le  char  de  triom- 
phe. C'est  une  fête  qu'il  avoit  ins- 
tituée ,  dans  laquelle  toute  sa 
maison  passoit  en  rev,ue.  Elle  ren- 
ferme 79  plancbes.  On  en  connoit 
Çvîs  ex«mj[>laii:gs^  w  à  YifOlKe  « 


\ 


MAXl 

mn  en  Suède ,  et  un  autre  k  Paris. 
Il  laissa  de  Marie  de  Bourgogne , 
Philippe  ,  qui  épousa  Jeanne ,  hé- 
ritière d'Espagne  ,  et  qui  fut  le 
•  père  de  Tempereur  Charles  V , 
et  de  Ferdinand  !•'.  C'est  ce  bon- 
heur des  princes  de  la  maison 
d'Autriche  d'épouser  dé. riches 
héritières  qui  a  donné  lieu  a  ce 
distique  : 

Bella  gérant  fortes  ;  tu^felix  Auitria  nute  : 
Nom  ,  quA  Mars  aliis  ,  dat  ttbl  regn»  Vtnus. 

Qo'tin  autre  suive  les  combats  ; 
L'hymen  te  sert  mieux  que  Bellone  : 
BeUone  dompte  les  états  \ 
Sacs  combats  Vénus  te  les  donne. 

(  Imhtrt.  ) 

II.  MAXBIILIEN  II ,  empe- 
reur d'Allemagne  ,  tils  de  l'empe- 
reur Ferdinand  I*',  né  à  Vienne 
en  15^7 ,  élu  roi  des  Romains 
en  1 562  ,  se  fit  élire  roi  de  Hon- 

E-ie  et  de  Bohême ,  et  succéda  à 
empereur  son  père  en  i564«  11 
laissa  prendreZigéth  par  lesTurcs. 
Le  comte  de  Senn ,  qui  comman- 
doit  dans  cette  place ,  fut  tué  en 
se  défendant,  après  avoir  livré  lui- 
même  la  ville  aux  flammes.  Le 
grand-visir  envoya  la  tête  de  ce 
malheureux  générai  à  Maximilien, 
et  lui  fit  dire  «  que  lui-même  au*- 
roit  di\  hasarder  fa  sienne  pour  ve^ 
BÎr  défendre  sa  ville,  n  Ce  fut  aussi 
par  sa  faute  qu'il  ne  monta  point 
sur  le  trône  de  Pologne  ,  vacant 
par  la  mort  de  Sigismond  II  ,  en 
1679.  Maximiliense  flattoit  que  les 
Polonais  lui  offrirpient  le  sceptre 
par  nne  amhassade  solennelle.  La 
république  crut  qu'un  royaume  va- 
loit  bien  la  peine  d'être  demandé  ; 
elle  n'envoya  pas  d'ambassadeur , 
et  les  brigues  secrètes  de  Maximi- 
lien- devinrent  inutiles.  Ce  prince 
mourut  k  Ratisbonne ,  le  12  oc- 
tobre 1576  ,  k  cinquante  ans  , 
après'en  avoir  régné  12.  Maximi- 
lien  ,  naturellement  do>|^' ,  ne 
crut  pas  devoir  réduire  les  pro- 
testans  par  la  voie  des  armes.  «  Ce 


MAXI 


347 


n'est  point,  disoit-il,  en  rou- 
gissant les  autels  du  sang  héré-* 
tique ,  qu'on  peut  honorer  le  père 
commun  des  nommes.)»  Il  aimoit 
les  lettres  et  les  cultivoit  ;  il  ré- 
compensoit  et  consultoit  les  sa- 
vans.  Equitable ,  généreux  ^  ami 
de  la  paix  ,  il  lui  manqua  de 
l'activité.  Il  fat  moins  le'  premier 
chef  que  le  père  du  corps  germa-» 
nique  ;  mais  son  gouvernement 
foiole  et  inconstant  excita  plus  de 
murmures  et  de  railleries  ,  que 
sa  bonté  et  sa  douceur  n'inspi- 
rèrent de  reconnoissance.  Il  laissa 
plusieurs  enfans  de  son  mariage 
avec  la  princesse  Marie  d'Autri- 
che, sœur  de  Philippe  II  ,  roi 
d'Espagne  ;  Rodolphe ,  son  suc- 
cesseur à  l'e'npire  ;  les  archiduc* 
Ernest  ,  Ferdinand  ,  Mathias, 
Maximilien ,  Albert ,  et  Wences- 
las.  L'archiduchesse  ,  sa  fille  aî- 
née ,  épousa  Philippe  II  ;  Eliza- 
beth  ,  la  cadette  ,  fut  mariée  à 
Charles  IX ,  roi  de  France.  On 
prétend  ^ue ,  lorsque  Maximilien 
ht  ses  adieux  à  cette  princesse, 
il  lui  dit  :  «  Ma  fille  ,  vous  allez 
être  reine  du  royaume  le  plus 
beau  et  le  plus  puissant.  C'est  un 
bonheur  dont  je  puis  vous  félici- 
ter; mais  je  vous  croirois  bien 
plus  heureuse ,  si  vous  le  trouviez 
aussi  entier  et  aussi  florissant  qu'il 
a  été  autrefois.  Il  a  bien  perdu  de 
sa  force  et  de  son  éclat;  il  est  di- 
visé, désuni  \,û  le  roi  votre  épour 
est  maître  d'une  partie,  les  grands 
sont  maîtres  de  l'autre.  »  Ce  dis- 
cours nétoit  que  trop  vrai  ;  Éli- 
zabeth  eut  beaucoup  a  souâTrir  des 
désordres  de  la  cour ,  et  du  bou- 
leversement du  royaume  ;  mais , 
aussi  prudente  que  son  père,  elle 
eut.  le  bon  esprit  de  ^cacher  sa; 
douleur.  Maximilien  parla  aussi 
avec  beaucoup  de  sagesse  k  Ilea- 
ri  ITI ,  lorsqu'il  quitta  la  Pologne 
pour  venir  régner  en  France* 
«  Vous  allez  occuper  ,  lui  dit-il  ^ 


5.43 


MAXI 


)    ' 


UD  trône  orageux ^  maisvouspou- 
^^faice  penaitre  la  paix.  Changez 
le  conieil  <iu  "feu  roi  ;  rejetez  sur 
lui  ia  bain«  et  Vatrimosité  €[ue  les 
^a6sacpes  ont  «iccitées  dans  les 
esprits*  Oteu  est  le  raaitre  des 
coeurs  et  des  esprits  des  Sommes; 
«>oas  ne  le  sommes  qiie  de  lenrs 
biens  et  de  leurs  corps»  Les  sou- 
verains, en  prétendant  exercer  un 
«npire  que  rÈtre  suprême  ne  ieur 
a  pas  donné,  s'exposent  ^  perdre 
eelui  qu'il  ieur  a  co«Hé....  F'oyez 
Çbaton. 

IIÎ.  MàXWïUEN  ,  duc  de 

Bavière ,  disljîigué  dans  le  17* 
siècle  pai*  son  courage  ,  qui 
kvi  valut  ie  titre  de  détènseur  de 
d'Allemagne ,  mérita ,  par  sa  pru- 
^fence,  le  surnom  de  Sahmon  ,  et 
#on  grand  zèle  contre  )es  nou- 
TeWes  sectes  qui  dévastoient  l'Al- 
^  lemajgne  par  le  ier  et  le  feu  le  fît 
considérer  comme  un  des  princi- 

Î>aux  appuis  de  ta  religion  catho- 
ique.  11  gagna  la  bataille  de 
Prague  en  i(>2o,  ayant  le  comte 
•de  Tiliyponrlientenawt-général  , 
contre  Frédéric,  prince  palatin  , 
^ui  s'étoit  l'ait  déclarer  roi  de  Bo- 
hême. En  reconnoissance  de  ses 

_  f 

services,  il  l'ut  nommé  électeur  de 
l'empire  en  16^5  ,  à  la  place  du 
même  comte  palatin.  Il  mourut 
•n  i65i ,  âgé  aé  70  ans. 

IV.,  MAXÏMiLIEN  -  EMMA- 
•KDEL,  électeur  de  Bavière ,  né 
le  10  juillet  i66'2,  rendit  de  grands 
services  à  l'empereur  Léopold^  se 
signala  au  siège  de  IVeakeusel  en 
i685 ,  et  k  la  défaîte  des  Turcs 
avant  la  prise  de  cette  place  ;  au 
siéjje  de  Buée  en  1686  ;  à  la  ba- 
tarlle  de  Mohatz  en  1687  ;  il  com- 
manda la  principale  armée  de 
Hongrie  l'année  suivante ,  et  em- 
porta Belgrade ,  l'épée  à  la  main , 
le  6  septembre  1689.  Il  se  trouva 
e£Lsait«   MU  sié^  d«  Mayence  , 


MAXï 

conduisit  l'armée  impériale  sur  Ici 
Rhin  en  1690  ,  et  passa  ^  en  1692, 
dans  les  Pays-Bas  ,  dont  le  roi 
d'IîlspagBe  lui  donna  le  gonveiv- 
nemerit  ,  /qui  lui  fut  continué  k 
vie  en  1699.  ^^'^  ?  ayant  pris  le 
parti  de  la  France  dans  la  guerre 
de  la  succession  d'Espagne,  il  i'iit 
mis  au  ban  de  l'empire  le  39 avril 
1706 ,  «n  même  leiï^ps  que  l'éleo- 
teur  de  Cologne  sou  Irère  ,  et 
privé  de  ^es  états  ,  dans  lesquels 
il  fut  rétabli  par  la  paix.  11  mua- 
rut  à  Munich  le  ab  fé varier  lyîô- 
—  Sou  iils  Cbarles-All>ert ,  de- 
puis empereur ,  lui  succéda. 

V.  MAXIMILIEIV-LÉOPOLD, 
Joscpji-FBiomANi),  élepteurde  Ba* 
vière ,  iié  le  28  mars  1727 ,  suc- 
céda le  30  janvier  1 746  à  son  pèi'« 
Charles  Vil,  empereur,  dans  le^ 
éXats  bérédilairti^  de  la  maisofi 
de  Bavicii:.  Le  i3  juin  i']^']  il 
épousa  Marie  -  Aune  -  Sopiiie  , 
dijchesse  de  Saxe  ,  dont  il  n'eut 
point  d'enians,  cl  mourut  le  5o 

(Ijceiini>re  1777*  ^-^^  ^^^  ^'^'^  ^ 
bi-anche  bavaroise  des  comtes  de 
VViiteIsbach.  Sa  mort  occasionna 
entre  l'împôra  triée  Marie-ïhérèsc 
et  le  roi  de  Prusse  une  guei-ie 
.qui  fut  tersmnée  par  le  ti^aité  d^ 
ï-es^hen  en  1779. 

I.  MAXIMIN  ,  éyêque  de  Trê- 
ves ,  au  4*  siècle ,  né  h  Poitiers  , 
d'une  lamille  iUustie,  et  frère  de 
saint  Maxence  ,  ûv<1que  de  cette 
ville,  défendit  de  vive  voix  et  par 
écrit  la  foi  d il  concile  de  Nîcee, 
contre  les  ariens  ,  reçut  bonora- 
Iflement  saiut  Athanase  ,  lors* 
qu'il  fut  exilé  à  Tï-èves ,  et  assista 
au  concile  de  Milan  ,  à  celui  de 
Sardiquc  ,  et  à  celui  de  Cologne 
eu  349.  Il  mourut  quelque  temps 
après,  dans  un  voyage  qu'il  lit  en 
Poitou.      I 

II.  MAXIMUM  (Caïas  Jaliu& 
Verus  Maxiniinus),  n^  l'an  i^a 


MAXI 

dans  un  Tillage  de  Thrace ,  ëtoit 
fils  xJ'un  paysan  goth.  Son  pre- 
mier état  uitcelui  de  berger.  Lors- 
que les  pâtres  de  s^on  pays  s'at- 
,  troupoient  pour  se  défenore  con- 
tre les  voleurs  ,  il  se  mettoit  a 
U  ur  tcte.  ySci  valeur  Péleva  ,  de 
degré  en  degré ,  aux  premières 
dignités  militaires.  L empereur 
Alexandre-Sévère,  avant  été  as- 
sassiné  daMs  une  émeute  de  sol- 
dais ,  pour  sa  rigueur  ,  il  se  fit 
proclamer  a  sa  place  en  255.  Ma- 
xâmin  avoit  été  bon  général^  il 
fut  mauvais  prince.  Il  exerça  des 
barbaries  inouïes  contre  pjiisieurs 
personnes  de  distinction ,  dont  la 
naissance  senibîoit  lui  reprocller 
la  sienne.  Il  Et  mourir  plus  de 
4  ini^^^  pc^^onnës,  sous  prétexte 
qu'elles  a  voient  conjuré  contre  sa 
vie.  Les  uns  furent  mis  en  croix  , 
les  autres  enfermés  dans  le  ventre 
d'animaux  fraîchement  tués.  Plu- 
sieurs étoîent  exposés  aux  bètes , 
qnelques-uns  mouroient  sous  le 
biiton  'f  et  cela  indistinctement , 
sans  égard  pour  la  dignité,  ni  pour 
la  condition»  Les  nobles  étoient 
ceux  que  Maximin  haïssoit  dç  pré- 
férence. Il  les  extermina  presque 
tous  y  et  n  ea  souffrit  aucun anprès 
de  lui .  Ayant  une  fois  lâché  1  a  bride 
à  sa  cruauté  ,  il  n'jr  mtt  plus  au- 
cunes bornes.  Toujours  plein  de 
ridée  que  l'obscurité  de  son  on.- 
fiine  Vexposoît  an  mépris  ,  il  vou- 
kit  en  faire  dispâroître  les  preu- 
ves eu  tuant  ceux  qui  la  oonnois- 
soient.  Il  tua  même  des  amis'7 
qui ,  lorsqu'il  étoit  dans  le  be- 
jeiu ,  lui  atoient  dbtinë  pM-  com- 
.  misératibû  des  secours  ,  dont  le 
souvenir  étoit  pour  oetle  âme 
atbominable- un  reproche  de  sa 
bassesse.  Il  ne  pouvoit  ignoner 
lliorreur  qu'il  inspiroit;  mais  il 
a'en  teuoit  auoun  compte <  Dans 
la  brutale  confiance  qu'il  àvoit  ea 
%^%  forces ,  il  lui  sembloit  qu'il 
étoit  fait  pour  tuçr  les  «Htr^s,  sans 


MAXI  S49 

Eôuvoir  jamais  être  tuëlui^niéme. 
e  contraire  lui  fut  po»^rta{it  dit 
en  face ,  en  plein  spectacle ,  dans 
une  langue  qu'il  n  entendoit  pas. 
tFn  comédien  prononça  des  vers 
grecs  dont  '  le  sens  est  :  «  Celui 
qui  ne  peut  pas  être  tué  par  un 
seul,  peut  létre  par  plusieurs 
réunis.  L'éléphant  est  un  giand 
animal ,  et  ou  vient  à  bout  de  le 
tuer.  Le  lion  et  le  tigre  sont  fiers 
et  courageux,  et  on  les  tue..  Crai- 
gnez la  réunion  da  plusieurs ,  si 
un  seul  ne  p^ut  pas  vous  faire, 
craindre....»  Maximin^  qui  n'en- 
tendoitpas  le  grec,  mais  qui  vit 
apparemmentun  raouvementdans. 
1  assemblée  y  demanda  k  se$  voi- 
sins cequtf  siçnifioientles  vers  que. 
venoit^e  réciter  le  comédien  ?  Oa  ^ 
lui  répondit  tourte  aut£e  chose 
que  la  vérité ,  et  il  s'en  contenta., 
Incapable  de,  modérer  sa  férocité 
lorsqu'il  étoit  à  la  tête  des  ar- 
mées ,  Maximin  faisoit  la  guerre 
en  brig^ndw  Dans  une  expédition- 
contre  les  Germains  y  il  coupa 
tous  les. blés,  brûla  un  nombre 
infini  de  bourgs  ,  ruina  près  de 
i5o  lieues  de  pays  ,  et  en  aban- 
donna le  pillaffe  &  ses  soldarts. 
Ces  victoires  lui  6re»t  donn|D|*  1« 
nom  de  Germanique ,  et  ses  inhu<» 
manités  ,  ceux  de  Cyclope ,  de 
P/ialariSyde  Busiris,hes  cîiré-- 
tiens  furent  les  victimes  de  sa  fu- 
reur. La  persécution  contre  eux 
oommenf a  avec  son  règne  :  ce  fut 
à  l'occasion  d'un  soldat  chrétien , 
qui  ne  voulutpas  garder  une  cojw 
ronne  de  laurietr  dont  Maximin 
l'avoit  botkoré ,  parce  qu'il  crut 
que  c'étoit  une  marque  d'idolâ*- 
trie.  L'empire  fut  inondé  de  sang 
pendant  tout  le  temps  qu'il  porta 
le  sceptre.  Les  peuples ,  las  d'o»- 
béirk  ce  tyrati ,  se  révoltèrent 
plu>vettrs  fois*  Us  revêtirent  les. 
Gordien  de  lapQurpre.impérialc;, 
et,  après  la  fm  malheureuse  de 
çei  (^ux  hoinm^s  illustras  ,  1| 


55o 


MAXl 


MAY 


sénat  nomma  vingt  hommes  pour  J  etitre  Héraclée  et  Andrinople.  Lo 
gouverne*' larépublique.  Maximin  vainqueur  le  poursuivit  jusqu'au 
en  conçut  une  telle  colère  ,  que ,  ~  ~ 
dans  les  accès  de  sa  fureur,  il 
hurloit  comme  une  béte  féroce  , 
et  se  heurtoit  la  tête  contre  les 
murailles  de  ^a  chambre.  Après 
avoir  un  peu  assoupi  sa  douleur 
par  le  vin  ,  il  résolut  de  se  mettre 
en  marche  pour  punir  Rome.  Il 
étoit  devant  ^Aquiiée ,  lorscpie  ses 
soldats ,  craignant  que  tout,  l'em- 
pire ne  se  tournât  contre  eux  \ 
le  sacrifièrent  k  la  tranquillité 
publique  et  a  leur  propre  dépit , 
sur  la  fin  de  mars  258  ;  il  etoit 
alors  âgé  de  65  ans.  Jamais  béte 
plus  cruelle  n'a  marché ,  dit  Ca- 
pitolin.  Sur  la  terre.  Cet  hom- 
me féroce  étoit  d'une  taille  énor- 
me. On  prétend  qu'il  avoif  plus 


Mont-Taurus  :  Maximin  fit  mas- 
sacrer un  grand  nombre  de  pi^ 
très  et  des  prophètes  païens  qui 
lui  avoieut  promis  la  victoire  ,  et 
donjia  un  édTit  en  faveur  des  chré- 
tiens. Ce  malheureux  cherchoit , 
mais  en  vain  ,  a  réparer  ses  fau- 
tes *.  le  mal  étoit  sans  remède. 
Soti  armée  l'avoit  abandonné  , 
et  Licinius  ne  cessoit  'de  le  pour- 
suivre. La  mort  lui  parut  le  seul 
remède  k  ses  malheurs.  Il  essaja 
inutilement  le  poison ,  lorsqu'il 
mourut  naturellement  ,  vers  le 
mois  d'août  de  la  même  année. 
Depuis  qu'il  avoit  été  élevé  a  l'em- 
pire ,  il  ne  s'étoit  occupé  qu'A 
tyranniser  ses  sujets ,  k  noire  et 
k  manger.  Le  vin  lui  fajsoit  sou- 


de huit  pieds  de  nauteur.  Tous  1  veut  ordonner  des  choses  extraor- 
les  historiens  en  parlent  comme     J*     *  j  _^ -i     --—•---•^  i_* 

d'un  géant.  Les  bracelets  de  sa 
Ifemme  pouvoient ,  dit-on ,  lui  ser- 
vir de  bague.  On  dit  qu'il  lui  fal- 
îoit  4o  Hvres  de  viande  par  jour 


ponr  sa  nourriture,  et  1 8  bou- 
teilles de  vin  pour  sa  boisson.  Sa 
force  étoit  prodigieuse. 

in.  MA  X I M I N  ,  surnommé 
fiaïa  r  Galérius  Valérius  Maxi- 
minus)  ,  fils  d'un  berger  de  VIUj- 
rie  et  berger  lui-même ,  étoit  ne- 
veu de  Galère-Maximien  par  sa 
mère.  Dioclétien  lui  donna  le  ti- 
tre de  César  en  3o5 ,  et  il  pritiui- 
mêiiie  celui  d'Auguste  enooS.  Le 
ehristianisme  eut  en  lui  un  en- 
nemi furieux.  On  prétend  qu'il 
arma,  en5i2,  contre  les  peu- 
ples de  la  graude  Arménie  ,  uni- 
quement parce  qu'ils  étoient  chré- 
tiens. Si  le  fait  est  vrai  ,  c'est  le 
premier  exemple  d'une  guerre 
intentée  pour  cause  de  religion. 
Maximîil  avoit  toujours  été  jaloux 
de  Licinius  ,  empereur  ronikiu 
comme  lui.  11  osa  lui  déclarer  la 
guerre ,  mais  il  fut  vaincu  en  5i5^  • 


dinaires  ,  dont  il  rougissoit  lui- 
même  lorsque  son  ivresse  élo.t 
dissipée.  Tout  cruel  qu'il  étoit  « 
il  eut  la  sage  précaution  d'ordon- 
ner qu'on  nexécuteroit  que  le 
lendemain  les  ordres  qu'il  don- 
neroit  pendant  le  repas. 

MAXIMINUS.  roX'  MESMm. 

*  M  A  XIM I  S  (Charles  de  ) , 
auteur  d'un  poëme  latin  adressé 
k  Laurent  de  Médicis  :  De  studio 
Pisanœ  urbis  et  ejus  sitùs  maxi^ 
md  felicitate.  Ce  poëme ,  très- 
estimable,  est  placé    parmi   les 

Sièces  mises  k  la  silite  de  la  Vie 
e  Laurent  de  Médicis  parBos-^ 
coe,   tom.  U  ,  pag.  4^3. 

*  I.  MAY  (  Thomas  ) ,  poëte  et 
historien  anglais  ,  né  k  Maj- 
field,  dans  le  comté  de  Sussex  y 
vers  t594}  s'adonna  k  la  culture 
des  lettres ,  et  obtint  la  faveur  d« 
Charles  \*'  et  de. la  reine  soià 
épouse.  Pendant  son  séjour  k  la 
cour ,  il  composa  plusieurs  piè- 
ces de  théâtre,  !•  VHéritier ,  co-i 


MAY     . 

'  iDëdîe  jouée  en  1620,  împrlmëe 
tu  i633)  pièce  très-éslîmée.  II. 
Cléopdtre  ^  tragédie  jouée  en 
1636 ,  imprimée  en  1659.  III.  An- 
tigùncy  princesse  thébaine,  im- 
primée en  i63i.  IV.  Agrimflne , 
tragédie,  imprimée  en  ibâg.  V. 
Le  vieux  Couple  y  comédie,  im- 
prunée  en  i65i .  On  a  de  lui  plu- 
sieurs Traductions  d'auteurs  la- 
tins ,  cdle  des  Géôrgiques  de 
Virgile ,  avec^  des  notes  ,  publiée 
en  1622  ;  mais  celle  qui  contribua 
le  plus  k  sa  réputation  fut  celle 
de  la  Fharsale  de  Lucain ,  et  las 
«onnnuation  qu'il  donna  de  ce 
poëme  jusqu'à  la  mort  de  Jules- 
César  ,  en  latin  et  en  anglais.  La 
traduction  de  la  Pharsale  parut 

Î)Our  la  pi*emière  fois  en  1627  ; 
a  continuation  en  anglais ,  en 
i63o,  et  celle  en  latin  ,  k  Lejde , 
en  x64o,  in- 12.  pe  supplément  a 
été  réimprimé  plusieurs  fois ,  et 
il  est  probable  qu'il  auroit  acquis 
à  Maj  une  plus  grande  réputa- 
tion-, si  sa  conduite  politiaue ,  en 
nuisant  k  l'auteur,  n^eûl  iail  ou-. 
Hier  son  mérite  littéraire.  Le 
docteur  Johnson  préféroit  sa  ver- 
sification latine  a  celle  de  Coivley 
et  de  Milton,  On  compte  parmi 
les  compositions  originales  de 
Maj  deux  Poèmes  qu'il  composa 
par  Fordre  exprès  du  roi ,  l'un , 
«n  7'livres ,  sur  le  règne  de  Hen- 
ri II,  x633 ,  in-8»  ;  et  le  second 
sur  le  règne  ^Edouard  III  y  eh 
i635.  L'intérêt  que  Charles  ï*^ 
prenoit  aux  ouvrages  4^  May ,  qui 
les  lui  dédia  presque  tous ,  indi- 
que entre  Je  souverain  et  le  poète 
une  liaison  assez  intime  pour  ne 
pas  rendre  plus  pdteuse  la  défec- 
tion subite  ae  May ,  qui ,  au  com- 
mencement des  guerres  civiles, 
abandonna  la  cour  pour  se  jeter 
k  corps  perdu  clans  les  bras  du 
parlement,  qui  le  nomma  son  se- 
crétaire et  son  hTStoriographe. 
Ce«t  4'après  ce  dénuée  titre  qa'i( 


MAY 


55 1 


publia,  en  1647,  V Histoire  du 
parlement  d Angleterre  depuis  le 
3  nos>emhre  16^0  jusqu'à  la  ba- 
taille de  Newbury ,  en  1643,  in- 
folio.  En  i65o  il  en  donna  un 
Abrégé  en  latin,  continué  jusqu'à 
la  mort  du  roi  Charles ,  in-8« , 
qu'Ëchard  apneile  le  plus  élégant 
et  le  plus  spirituel  de  tous  les 
libelles  qui  parurent  k  cette  épo- 
que. May  mourut  le  i3  novembre 
i65o,  k  l'âge  de  55  ans,  e%  fui 
enterré  avec  pompe  dans  l'ab- 
baye de  Westminster ,  k  côté  de 
la  tombe  de  Camden  ;  ce  qui  fit 
dire  dans  le  temps  que ,  si  May , 
pendant  sa  vie ,  avoit  été  un  his- 
torien mercenaire  et  partial ,  il  se 
trouyoit ,  après  sa  moH ,  k  côté 
d'un  historien  véridiqne  et  désin** 
téressé.  Peu  de  temps  après  la 
restauration ,  son  corps  fut  ex&u* 
mé  pour  être  transporté  dans 
le  cimetière  de  Sainte- Margue- 
rite ;  et  son  monument  érigé 
par  ordre  du  parlement  fut  dé- 
moli. 

*  II.  MAY  (  Louis  du  ) ,  histo- 
rien et  politique  du  17»  siècle  y 
Français  de  nation,  mais  protes- 
tant, passa  sa  vie  dans  différentes 
cours  d'Allemagne.  Il  mourut  le 
22  septembre  108 1 .  May  a  donné  , 
I.  Etat  de  tempire,  ou  Abrégé 
du  droit  piAlic  dt Allemagne , 
in-,  12  ,  que  Pfeffel  a  rendu  un 
peu  plus  moderne ,  en  mêlant  les 
idées  du  protestantisme  k  celles  ' 
du  philosophisme.  U.  Science- 
des  princes,  ou  Considérations 
politiques  sur  les  coups  détat  ^ 
par  Gabriel  Naudé ,  avec  des  Ré^ 
flexions  y  in-S*»..  IIL  Le  prudent 
Voyageur,  in-12.  IV.  Discours 
historique  et  politique  sur  les  caur 
ses  de  la  guerre  de  Hongrie , 
Lyon  ,  i665 ,  in-ia.  V.  Mémoires 
des  guerres  ite  Hongrie  entre 
Léopold  et  Mehemet  IV  ^  Ams« 
t«raain}  t^^u  ^  2  voL  ia*i2.  VI. 


35a  MAYA 

JJJtiwcat  condamné  y  ou  Réfuta^ 
tion  du  traité  que  le  sieur  Aubéri  a 
Jait  des  prétentions  du  roi  de 
France  sur  P empire.  C'est  une 
des  weiikures  productîoiis  de  cet! 
auteur.  Quoiqu'en  général  sçs 
ouvrages  soieo^  iniblement  écrits , 
et  qu'il  ne  soit  pas  toujours  im- 
partial ,  cependaut  on  ne  peut  dis- 
convenir qu'il  n'y  fasse  paroître 
une  profonde  connoissance  de  la  ' 

Solitique  et  du  droit  public.  — 
[ou6  avons  un  Traité  ïovl  estimé 
sur  les  temples  anciens  et  moder- 
nes ,  par  un  abbé  May.  (  Voyez 
le  Journal  historique,  et  lit'térait'e  , 
i5  juin  178P,  pag.  7g,  ) 

Btlv  MAY«  Fojez  xMjt». 

*  MA  Y  AN  S  t  SiscAR  (Gré< 
geire),  savant  £spajg;nol),  né  à 
Oliva  en  1697^  dans  le  royaume 
de  Valence  ,  connu  de  bonne 
heure  par  des  ouvrages  très- 
estimés  ,  fut  nommé,  en  1732, 
hibliothécaire  de  Philippe  V  , 
l^ace  qn'il  quitta  bientôt  peur 
achever  les  ouvrages  qu'il  avoit 
déjà  commencés.  Mais  malgré  le 
00m  qu'il  eut  de  vivre  dans  la 
retraite  ,  dans  l'intention  de  se 
soustraire  à  la  célébrité ,  ses  ou- 
vrages le  firent  bientôt  connoitre; 
Il  est  cite  avec  éloge  par  Mura- 
toriy  par  Menckenius,  par  Mar- 
fion,  et  par  le  comte  de  Gran- 
villc^L'auteurdu  JVouveau  Vojage 
en  Espagpe ,  fait  en  1777  et  1778  > 
i'appelle  le  Nestor  de  ia  litiéra- 
tnre  èsp«gfiole,  et  conclut  eu- di- 
sant :  «  Voltaire 9  qui  étoiten  cei^ 
re^ondaxM:e  atec  lui ,  lui  a  donné 
avec  raison  le  litre  de  Jameux., 
RohertsoB  l'a  consulté  pour  son 
Histoire  du  Nouveau  Monde,  et 
il  a  été  en,  relation  avec  tous  les 
#ayans  de  r£spague.  »  Heinec- 
^icis ,  daus  la  odieuse  de  Corné- 
lius Va»  Biokershiiek ,  l'appelle 
souvent   vir  celehtirrimùs  ^    lau- 


MAYE 

datissimus ,  elegaidissimus,  La 
docteur  Edouard  Clarke ,  en  par- 
lant des  littérateurs  espagnols  , 
dit  :  «  L'un  des  plus  célèbres  , 
et  qui  mérite  le  plus  d'être  connu  , 
c'est  ATajans  y  Sijcar ,  qui^  mal- 
gré son  âge  de  63  ans  ,  travaille  ' 
avec  autant  d*ardeur  qu'un  jeune 
homme,  11  a  pour  coUaborateiir 
son  frère,  qui  s'est  aussi  beau- 
coup distingué.  Je  Ibur  dois  à 
tous  deux  beaucoup  de  recon- 
noissance  pour  toutes  les  peines 
qu'ils  se  sont  données  pour  me 
procurer  des  Mémoires  sur  l'Es- 
pagne. »  Il  seroit  trop  long  de 
donner  une  idée  de  la  quantité 
d'ouvrages,  de  ce  savant  Espa- 
gnol ;  ils  rempUroient  une  biblio- 
thèque. Cependant  nous  allons 
donner  la  liste  des  principaux.  Il 
a  écrit  jen  latin ,  I.  Gregorii  Ma-^ 
jansii  ad  quinque  jureconsultO" 
rumjhagmenta  commentarii ,  Va- 
lence,, 17^3.  II.  Di^utatiomim^ 
juris  liber  I,  Valence,  1726.  Ui^ 
/institutionum  pkHosopMœ  moraf 
lis  y  Madrid,  1779.  IV.  Tractatus 
de  Hispatid  progenie  voeis  ^ 
idem ,  1779 ,  V.  Le  monde  trompé 
par  les  Jhfux  médecins  ,  in-8® , 
Valence,  iyig*  VI.  Origine  de  la 
langue  espagnole ,  ^yfadnd ,  1 737 , 
2  vol.  in-8°.  VII.  La  Rhétorique  , 
2  vol.  in-8»,  Valence,  17,57.  VIII. 
Grammaire  de  la  langue  latine  , 
Valenoe  ,  1677  >  ***  -  8**«  Nous 
-avons  encore  de  lui  un  Diction- 
naire des  meilleurs  écrivains 
espagnols ,  tels  q^e  Saavedra  ^ 
Faxardo ,  donr  Nicolas  Antonio  , 
don  Ant.  de  Solis ,  le  P.  Louis 
de  Léon ,  Michel  Ceji'vantes,,  Mar?- 
ti,  etc.  Mamans  est  mort  le  2t 
déoembre   i^Si  y  à  l'âge  de   $4 

MAYENNE  r  Charles  de  Lob.; 
a.^t)fE,  duc  de),  second  ïds  d^ 
.François  de  Lorraine,  duc  d^ 
Guise  t  né  le  26  mars  râo4  >    ^^ 


\ 


i 


MAYE 

-idistîngaa  aux  sièges  de  Poitiers 
et  de  La  Rochelle ,  et  a  la  bafkille 
de  Moncontour.  Il  battit  les  pro- 
testans  dans  la  Guienne  ,  dans 
le  Dauphiné  et  en  Sain  ton  ge.  Ses 
frères  ajant  été  tués  aux  état$  de 
,  Blois  ,  il  succéda  à  leurs  projets, 
se  déclara  chef  de^la  Ligue  ,  et 
prit  le  titre  de  lieutenant -général 
de  l'état  et  couronne  de  France. 
£)n  cette  qualité  il  fit  déclarer 
roi  le  cardinal  de  Bourbon ,  8o^s 
le  nom  de  Charles  X ,  et  se  pré- 
para à  la  guerre.  Il  ayoit  été 
long-temps  jaloux  de  son  frère  le 
Balafré ,  dont  il  possédoit  le  cou- 
rage ,  sans  eâ  avoir  l'activité.  Il 
ne  sut  pas  ,  comme  lui ,  faire  de 
la  Ligue  un  corps  uni  et  redou> 
table  qui  n'eût  qu'un  seul  intérêt , 
un  seul  mouvement.  Sa  politique 
parut  lente  ,  timide  ,  mesurée  , 
circonspecte.  Cependant  il  osa 
usurper  ^'autorité  royale ,  et  mar- 
cl)er  à  la  tète  de  5o  mille  hom- 
mes, contre  Henri  IV,  son  roi 
légitime..  Mais  il  fut  battu  k  la 
journée  d'Arqués,  et  ensuite  à  celle 
dlvry  ,  quoique  le  roi  n'eût  guère 
plus  de  sept  mille  hommes.  La 
faction  des  Seize  ayant  fait  pen- 
dre le  premier  président  du  par- 
lement de  Paris  et  deux  conseil- 
lers ,  qui  s'opposoient  à  leur  in- 
solence ,  Mayenne  condamna  au 
même  supplice  quatre  de  ces  fu- 
rieux ,  et  par  ce  coup  d'éclat  étei* 
gnit  cettre  cabale  prête  k  l'acca- 
Bler  lui-même.  Mayenne  ne  per- 
sista pas  moins  dans  sa  révolte.  Il 
anima  les  Parisiens  contre  leur 
souverain.  Enfin ,  après  plusieurs 
défaites  ,  il  s'accommoda  avec  le 
roi ,  en  iSqq.  «Cette paix  ,  dit  Le 
président  Hénault ,  eut  été  plus 
Avantageuse  pour  lui  s'il  l'eût  faite 
plus  tôt  ;  et  quoiqu'on  reconnois- 
se  que  ce  *fût  un  cénéral  expéri* 
tnenté  ,  on.  a  dît  ae  lui  qu'il  n'a* 
voit  ^su  bien  faire  ni  la  guerre  , 
ni  la  paix.»  Henri  se  réconcilia 

XfXI* 


MAYE  553 

sincèrement  avec  lui  :  il  lui  don- 
na sa  donfiance  et  le  gouverne* 
nement   de    l'Ile-de-France.  Un 
jour  ce  monarque  le  fatigua  dans 
une  promenade ,  le  fit  bien  suer, 
et  lui  dit  au  retour  :  «  Mon  con- 
sin  ,  voilà  la  seule  vengeance  que 
je  voulois  tirer  de  vous ,   et  le 
seul  mal  que   je   vous   ferai  de 
ma  vie......  »  Charles  mourut  k 

Soissons  le  3  octobre  1611.  Pour 
égaler  son  père  et  son  frère ,  et 
peut-être  pour  ravir  le  trône  actx 
courbons,  il  ne  manqua  k  Mayen^ 
ne  que  cette  activité  sans  laquelle 
il  n'est  point  de  grands  capitaines  J 
Tous  les  contemporains  attestent 
qu'il  «  étoit  plus  long-temps  k 
table  que  Henri  IV  au  Ut.  »  Cette 
lenteur  fourm't  au  roi  une  ré-^^ 
ponse  charmante.  Lorsque  la  du- 
chesse de  Montpensier  ,  soeur  de 
Majrenne,  vif  entrer  Henri  IV 
dans  Paris  ,  forcée  de  céder  au? 
circonstances  ,  elle  alla  saluer 
ce  prince ,  et  témoigna  le  regret 
que  son  frère  ,   alors  absent ,  ne 

f>ût  pas  lui-même  le  recevoir  et 
ui  présenter  les  clefs  dc  sa^  ca-' 
pitaie.  «  Oh  !  madame ,  dit  Hen« 
ri ,  il  nous  auroit  fait  attendre 
trop  long-temps,  »  Son  épouse , 
Henriette  de  Savoie  ,  mie  du 
comte  de  Tende  ,  femme  ambi^^ 
tieuse ,  entra  non  seulement  dans 
tous  les  projets  de  son  mari  , 
mais  Texcita  puissamment  k  ie^ 
exécuter.  Elle  mourut  quelques 
jours  après  lui.  Leur  postérité  fiit 
terminée  par  leur  fils  nenri,  morf 
sans  enfiins  en  1631,  k  45  ans. 

I.  MAYER.  FoyMMBu. 

II.  MAYER  (  Jean-Prédéric  S  » 
luthérien  ,    de  Leipsick,  habile 

'  dans  les  langues  hébraïque,  grec- 
que et  latine,  professeur  eiitheolo* 
gie  et  surintendant  -  général  des 
églises  de  Poméranie ,  a  donné  un 
grand    nombre    d'ouvrages  sAr 


S54 


MAtE 


FEcritare  sainte  ;  les  principaux  J 
«ont ,  I.  Bibliothèque  delà  Bible , 
dont  la  meilleure  édition  est  celle 
deRostock,  en  i7i3,in-4°.  L'au- 
teur examine  dans  ee  savant  ou- 
vrage les  diâfërehs  écrivains  juifs , 
chrétiens  ,  catholiques  ,  protes- 
tans ,  qui  ont  travaillé  sur  l'Ecri- 
ture sainte.  II.  Traité  de  la  ma- 
nière ^étudier  FEcriture  sainte , 
in-4°.  III.  Un  grand  nombre  de 
Dissertations  sur  les  endroits  im- 
{>ortans  de  la  Bible.  IV.  Trac- 
tatus  de  osculo  pedum  pontijîds 
Romani,,  in-4*'>  Lcipsick  ,  171:4  J 
rare  et  recherché*  Mayer  mourut 
en  1712.  Il  avoit  de  rérudition  ; 
mais  elle  étoît  sèche  ,  et  soti  style 
lie  l'embellissoit  pas. 

t  m.  MAYER  (Tobie),  protes- 
tant ,  l'un  des  plus  grands  astro- 
nomes du  i8*  siècle ,  né  en  1723 
à  Marspach,  dans  le  duché  de 
Wirtemberff,  d'un  père  qui  excel- 
loit  dans  l'art  de  conduire  les 
eaux.  Son  (Ils  le  vit  opérer ,  et 
I'obsei*va  si  bien ,  que  dès  l'âge  de 
4  ans  il  dessifi&it  des  machines 
avec  autant  de  dextérité  que  de 
justesse.  La  mort  de  son  père , 
qu'il  perdit  de  bonne  heure ,  n'ar^ 
ré  ta  pas  ses  progrès.  Il  apf>rit  de 
lui  -  même  tes  mathématiques  , 
et  se  mit  en  état  de  les  enseigner. 
Cette   occupation   ne  l'empêcha 

£as  de  cultiver  les  belles-lettres, 
l'université  de  Gottingue  l'ayant 
nommé  ,  en  1 760,  professeur  de 
mathématiques ,  la  société  royale 
de  cette  ville  le  mit  bientôt  dans 
la  liste  de  ses  membres.  Mayer 
imagina  dès-lors  plusieurs^  instru- 
mens  propres  à  mesurer  des  an- 
gles en  pleine  campitgne  avec 
plus  de  commodité  et  d'exacti- 
tude 'y  il  rendit  par-)^.  de  grands 
services  a  ceux  qui  veulent- pous- 
ser la  pratique,  de  la  géométrie 
plus  loin  que  l'arpentage.  Il  ihon- 
ti^  qu'OQ  pouvoit  encore  trouver 


MAYE 

bien  das  choses  dans  la  géoxai'^ 
trie  élémentaire  même ,  et  arri-' 
ver  à'  divers  usages  intéressant, 
en  changeant  les  figures  rectt- 
lignes  en  triangles.  Il  fit  aper* 
cevoir  la  source  de  bien  des  er- 
reurs qui  se  commettent  dans  la 
géométrie  pratique  ,  et  prouva 
Pinexactitude  des  mesures^  par 
des  diseussions  fort  subtiles  sur 
la  portée  et  la  force  de  la  vue. 
Il  enseigna  quel  étoit  l'efTet  trom- 
peur des  réfractions  par  rapport 
aux  objets  terrestres.  L'astro- 
nome Je  Gottingue  s'attacha  en- 
suite à  décrire  plus  exactement 
la  surface  de  la  lune  ^  mais  c'est 
peu  de  chose  ,  au  prix  du  calcul 
des  mottvemens  de  ce  corps  cé- 
leste. Il  sut  les  assujettir  à  de» 
tables  auxquelles  les  astronomes 
ont  so^uvent  recours.  Ayant  ap-' 
proche  ,  plus  que  personne  n'a- 
voit  encore  fait  ,  de  la  solution 
du  fameux  problème  âes  longi- 
tudes j  il  a  mérité  à  ses  héritier» 
une  récompense  de  la  part  du 
parlement  d'Angleterre-  oes  cal- 
culs ,  embrassant  aussi  les  actions 
réciproques  que  le  soleil  ,  la 
terre  et  la  lune  exercent  les 
uns  sur  les  autres  y  appartiennent 
à  cette  Question  célèbre  des  trois 
corps  9  aont  l'entière  solution  est 
regardée  de  nos  jours  comme  le 
vrai  terme  de  la  phy/siq^  céleste. 
Les  anciens  s'imaguioient  que  les 
taches  de  la  lune  étoient  de  vé- 
ritables taches ,  que  le  voisinage 
de  la  terre  lui  avoit  fait  con- 
tracter. Les  modernes  en  ont  fait 
des  lacs  et  un  atmosphère.  Mayer 
ne  croyoit  pas  la  lune  si  ressem- 
blante à  la  terre  ;  et  si  elle  est 
environnée  d'une  sorte  d'air  (  ce 
qui  est  assez' iiicertain),  il  le  re- 
gardoit  comme  une  matière  ex-, 
trêmement  subtile.  Mais  il  prit' 
encore  un  vol  plus  élevé  ;  ilpouss 
ses  recherches  jusqu'à  Mars  ,  qu4 
Kepler  a  sgumis  le  premier  k 


MaVË 

théorie  elliptique.  Il  détermina 
aussi  plus  exactement  les  lieux 
des  étoiles  mi'on  nomme  fixes  ;  il 
fit  voir  qu'eues  n'étoient  pas  fixes, 
rigoureusement  parlant,  et  qu'elles 
avoient  leur  mouvement  propre. 
Vers  la  fin  de  sa  vie  ,  il  étoit  oc- 
cupé de  Taimant ,  dout  il  assigna 
des  lois  plus  véritables  que  celles 
qui  sont  reçues.  Il  mourut  le  ao 
lévrier  1762 ,  k  Zg  ans.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont  :  I.  Nouvelle 
manière ge'néraie  de  résoudre  tous 
les  problèmes  de  géofnétrie  ,  au 
moyen  des  lignes  géométriques  ; 
en  allemand  ,  à  Ëslineen  ,  174^  , 
in-8»  II.  Atlas  mxitkématique  ^ 
dans  lequel  toutes  les  mathémati- 
aues  sont  représentées  en  60  ta- 
oies  ,  en  allemand  ,  à  Ausbourg^ 
1748,  in-fol,  III.  Relation  con- 
cernant un  glohe  lunaire  cons- 
truit par  la  société  cosmographi- 
que de  Nuremberg ,  d'après  les 
nouvelles  observations  ^  en  alle- 
mand, 1750,  in-4*'.  IV.  Plu- 
sieurs Cartes  géographiques  , 
très-exactes.  V.  Huit  mémoires  , 
tous  dignes  de  lui  ,  dont .  il 
enrichit  ceux  de  la  société  royale 
de  Gottingue.  Ses  Tables  du,  mou- 
vement du  soleil  et  de  la  tune 
se  trouvent  dans  le  second  vo- 
lume des  Mémoires  de  cette  aca- 
démie. On  a  publia,  en  1775  , 
à  Gottingue  ,  in-4^,  le  tome  I*' 
de  ses  ÔEuvres ,  le  seul  qui  ait 
paru. 

IV.  MAYER  (  N.  )  ,  célèbre 
astronome  ,  de  l'ordre  des  jé- 
suites ,  professeur  de  philoso- 
phie à  l'université  d'Heidelberg, 
naquit  à  Mederitz  en  Moravie  en 
1719.  L'électeur  palatin  ,  qui  l'a- 
voit  appelé  k  cette  école  ,  lui 
fit  bâtir  un  observatoire  k  Man- 
heim.  Il  découvrit  les  Satellites 
lies  étoiles  ;  vérité  d'abord  con- 
tredite,  comme  toutes  les  vérités 


maye; 


m 


l'académie  des  sciences,  ilajrèr' 
mourut  en  1785,  après  avoir  fait 
un  voyage  en  Russie  ,  pour  j  ob- 
server le  passage  de  Vénus.  On 
à  de  lui ,  r.  Basis  Palatina,  II.  De 
transitu  Veneris.  III.  De  novis 
in  ^cœlo  sidereo  phenomenis  ;  et 
d'autres  ouvrages  pleins  d'obser- 
tions  exactes  ,.  aui  peuvent  servir 


aux  amateurs  de   1  astronomie  et 
de  la  géographie. 

*  V.  MAYER  ,  né  k  I^ceme 
en  1765  ,  général  français  ,  entra 
en  1784  dans  les  gardes  suisses  , 
et  quitta  son  corps  en  1792  pour 
passer  a    l'armée   du    centre    en 

Ïualité    d'aide  -  de  -  camp     de 
>a    Fayette.     Nommé    quelque 
temps  après  adjoint  k  Fétat-ma- 
jor  de  Parmée  des  Pyrénées  ,  il 
mérita  par  ses  talens  et  son  cou- 
rage le  grade  d'adjudant-général, 
et  l'estime  de  Dugommier.    En 
1706  il  fut    nommé   général   dé 
brigade  ,  et  continua  de  prendre 
part   aux  succès  qui  illustroient 
alors    les  armées  françaises   sui' 
cette   frontière.     A   la  paix    de  ' 
Bâle  ,  il  fut  envoyé  k  l'armée  des 
côtes   de  l'Océan,  et*  en  1798  k 
celles  d'Italie ,  oii  il  fut  fait  pri- 
sonnier de  guerre  ,  et  conduit  eri 
Hongrie  ;  y  mit  k  profit  les  loisirs 
de    sa  captivité ,   en    s'occupant  > 
d'un  ouvrage  qu'il  a  publie  sous 
le  titre  de  Lettres  sur*  la  Carinthie. 
ïle\ienu  en  France  ,   il  reçut  du 
gouvernement  consulaire  la  mis- 
sion de  conduire  des  secours  en 
Egypte  j  après  s'être  vu   sur  lé 
point  dé  la  remplir^  il  fut  forcé 
de  ramener  la  légion  qu'il  com- 
inandoit.  Employé  k  l'armée  dé 
Saint-Domingue  ,  sous  les  ordresr 
du  général  Leclerc  ,  il  y  mourut 
au  commencement  ae  i8o3. 

t  MAYERBERG  (  Augustin  , 
baron  de  )  se  distingua  sous   W 


BouvelleSiet^DSuiU  reconnue  par  j  règne  de    l'çmpereur  LéopoW  ^ 


356 


MAYE 


qui  l'envoya  en  qualité  d'ambas- 
sadeur auprès  d'Alexis  Michaë- 
lowitz,  grand-duc  de  Moscovie. 
Il  s'acquitta  de  son  a^nbassade  avec 
dignité ,  et  en  philosophe  obser- 
vateur. Nous  lui  devons  une  Re- 
lation de  son  vojagé  fait  en 
1661 ,  imprimée  en  latin,  in-fol. , 
sans  nom  de  ville  et  sans  date , 
conjointement  avec  celui  de 
Calyucci ,  son  compagnon  d'am- 
bassade. On  en  a  fait  un  Ahré^ 
gé  en   français ,  Lejde  ,    1688 , 

t  I-  MAYERNE  (  Louis  Tuk- 
QUET  de)  a  publié ,  en  2  vol.  in-fol. , 
une  Histoire  d'Espagne,  prise 
dansMariana,  mais  nien  inférieure 
a  celle  de  cet  écrivain  :  le  premier 
volume  parut  en  1608 ,  le  second 
en  i636.  On  lui  doit  encore  une 
Traduction  française  de  l'ouvrage 
de  Henri-Corneille  Agrippa ,  inti- 
tulé Paradoxes  sur  Fincertitude, 
vanité  et  abus  des  sciences ,  et^. , 
Paris,  i6o3 ,  in-12. 

t  n.  MAYERNE  (  Théodore 
TuRQUET ,  sieur  de  ) ,  baron  d'Au- 
bonne ,  fils  du  précédent ,  et  filleul 
de  Théodore  cTe  Bèze,  naquit  a  Ge- 
nève en  1 573 ,  et  fut  l'un  des  méde- 
cins ordinaires  de  Henri  IV,  roi 
deFrance ,  qui  lui  fit  les  offres  les 
plus  avantageuses  ,  k  condition 
qu'il  changeroit  de  religion;  ce 
qu'il  refusa.  Après  la  mort'  de 
ce  prince  ,  M ayeme  se  retira  en 
Angleterre  ,  oii  il  fut  premier  mé- 
decm  de  Jacques  \"  et  de  Charles 
!•'  son  fils.  Les  universités  de 
Cambridge  et  d'Oxford  se  l'asso- 
cièrent, il  jouit  d'une  confiance 
générale  et  eut  une  pratique  très- 
étendue.  Mayeme  mourut  à  Chel- 
'  sea,  près  de  Londres,  le  i5  mars 
1665.^  Ses  Œuvres  ont  été  im- 
primées a  Londres  en  1700  ,  en 
un  gros  vol.  in-fol.  Il  étoit  cal- 
viniste ,  et  le  cardinal  du  Perron. 


MAYE 

travailla  en  vain  k  sa  conversion* 
Le  médecin  étoit  plus  estimable 
en  lui  que  le  chrétien.  Il  croyoit 
que  Ton  ne  devoit  tirer  les  re- 
mèdes que  du  règne  végétal;  c'é- 
toit  avec  peine  qu'il  reconroit  r.u 
minéral.  Les  remèdes  de  ce*  der- 
nier genre  étant  plus  actifs  ,  il 
les  crojpil  plus  aangereux.  On 
peut  le  regarder  comme  l'un  des 
créateurs  de  la  peinture  en  émail. 
Ses  connoissances  chimiques  lui 
firent  trouver  la  belle  couletir 
pourpre  n(^cessaire  pour  les  car- 
ttations.  Il  parvint  même  à  pré- 
parer le  cuivre  d'une  manièi^  plus 
propre  k  l'application  de  l'émail. 
(  Kcy,  P  E  T I T  o  T.  )  Il  est  inven- 
teur de  VEau  cordiale.  Mayeme 
laissa  en  mourant  une  -fortuné 
considérable  a  sa  fille  unique.  ' 

t  MAYEUL  ou  Mayol  (  saint) , 
16*  abbé  de  Cluni,  qu'on  croit 
né  k  Valensole ,  petite  ^\e  du 
dîbcèse  de  Riez  ,  vers  l'ati  906  , 
d'une  famille  riche  et  noble",  fut 
chanoine  ,  puis  archidiacre  de 
Mâcon.  L'amour  de  la  retraite  et 
de  l'étude  hii  fit  refuser  les  plus 
brillantes  dignités  de  l'Eglise. 
Il  s'enferma  dans  le  monastère 
de  Cluni ,  et  en  devint  abbé  après 
Aymar,  t'empereur  Othon  -  le- 
Grand  le  fit  venir  auprès  de  lui 
pour  profiter  de  ses  lumières.  En 
passant  par  les  Alpes  ,  Pan  ^^3, 
il  fut  pris  parles  Sarrasins  ,  mis 
dans  les  fers  ,  et  racheté*  malgré 
lui.  L'empereur  voulut  lui  pro- 
curer la  tiai*e  ;  mais  il  refusa  ce 
fardeau.  Le  roi  Hugues  ayant  reçu 
de  grandes  plaintes  contre  les 
moines  de  Saint  -  Denys  ,  pria 
Mayeul  de  venir  établir  la  réfor- 
me dans  cette  abbaye.  Il  mourut 
en  route ,  an  prieuré  de  Souvi- 
gni,  le  II  rtm  994»  H  fwt  i-e- 
gardé'comme  le  second  fondateur 
de  Cluni ,  par  les  soins  qu'il  prit 
d'augmenter  les  revenus  de  cett« 


MAYN 

abbdye  et  de  multiplier  les  monas- 
tères de  son  ordre.  On  a  de  4ui 
quelques  écrits  ,  sur  lesquels  on 

Î>eut  consulter  le  tome  6®  de 
'Histoire  littéraire  de  France  par 
D.  Rivet.  Sa  vie  fut  écrite  par 
saint  Odilon ,  son  successeur ,  et 
par  ti^ois  autre^  de  ses  disciples. 

1 1-  M AYNARD  (  François  ) , 
poëte  français,  Tun  des  qua- 
rante de  racadémie  française  , 
étoit  petit-fils  de  Jean  Majnard  , 
auteur  d'un  Commentaire  sur  les 
Psaumes  /  et  fils  de  Géraud  , 
conseiller  au  parlement  de  Tou- 
louse ,  auteur  d'un  Recueil  d'Ar- 
rêts ,  oit  presque  toute  la  juris- 
prudence du  Languedoc  est  con- 
tenue ,  que  le  père  de  M.  Pcl- 
lisson  rédigea  et  publia,  et  qui 
a  été  traduit  en  plusieurs  lan- 
gues. François  Ma3mard  naquit 
^  Toulouse  vers  Tan  i582.  Dans 
«a  jeunesse  il  vint  à  la  cour , 
et  fat  secrétaire  de  la  reine  Mar- 
guerite. Il  publia  alors  unpoëme 
en  cinq  livres,  qui  ne  traite  que 
de  l'amour ,  intitulé*  Philandre  y 
dont  la  première  édition  parut 
en  1621  ,  et  la  seconde  en  i623. 
Ce  fut  sans  doute  vers  la  même 
époque  qu'il  composa  ses  Pria- 
pées  y  poëme  licencieux  ,  qui  n'a 
jamais  été  imprimé,  et  dont  on 
ncconnoit  que  ces  quatre  pre- 
miers vers  : 

Mute ,  trère  de  modestie  j 
Vous  TOUS  fâches  toutes  les  fols 
Qu'on  parle  de  cette  partie 
Qui  fait  les  papes  et  les  tqH. 

NoaîUes  ,  ambassadeur  à  Rome  , 
.  le  mena  en  i()54  Avec  lui.  Dé 
retour  en  France  ,  il  fit  la  cour 
à  plusieurs  grands  ,  et  n'en  re- 
cueillit que  le  regret  de  la  leur 
avoir  faite.  On  connoît  ses  stances 
pour  le  cardinal  de  Ricbelieu  : 

Àmnnd^l'âgeaffoibtii  mes  yeux...  . 
Le  cardinal  ajant  entendu   les 


MAYPr    ^ .  557 

4  derniers  vers  ,  où  le  poète  dit , 
en  parlant  de  François  I*' , 

Mais  s'il  demande  à  quel  emploi 
Tu  mas  tenu  dedans  le  monde  , 
Et  quel  bien  j^ai  reçu  de  toi  $ 
Que  Teux-tu  que  je  lui  réponde  ? 

Il  répondit  ce  mot  criiel  :  Rien, 
Majnard  obtint  cependant  la 
charge  de  président  au  présidial 
d'Aurillac  en  Auvergne,  fut  mem- 
bre de  l'académie  des  JeuJt  flo- 
raux de  Toulouse  y  et  vers  l'an 
16S2  fut  admis  au  nombre  des  qua* 
rante  de  l'académie  francise.  Il 
reparut  k  la  cour  sous  la  régence 
d'Anne  d'Autriche  ;  et  n'ayant 
pas  été  plus  heureux  a  uprès^d'elle, 
il  se  retira  dans  sa  province.  Il 
j  mourut  le  28  octobre  1646  ^ 
avec  le  titre  de  conseiller  d'état  9 
que  le  roi  venoit  de  lui  accorder. 
Malgré  cette  faveur,  il  conseilloit 
a  son  fils  de  s'attacher  au  ban  eau 
plutôt  qu'a  la  cour: 

Tontes  les  pompeuses  maisons 
Des  princes  les  plus  adorables  > 

Ne  sont  que  de  belles  prisons  , 
Pleines  d'illustres  tnisérables. 

Heureux  qui  vit  obscurément 
Dans  quelque  petit  coin  de  terre  p 
Et  qui  s'approche  rarement 
.  De  ceux  qui  portent  le  tonnerre! 

Puisses-ttt  connottre  le  prix 
Des  maximes  que  te  débite 
Un  courtisan  à  cheveux  gris  , 
Que  la  raison  a  fait  ermite  ! 

Quelque  temps  avant  sa  mort 
il  avoit  fait  un  voyage  k  Paris. 
Dans  les  conversations  qu'il  avoiC 
avec  des  amis  ,  dès  qu'il  vouloit 

Î varier  ,  on  lui  disoit  :  «  Ce  môt- 
k  n'est  plus  d'usage.  »  Cela  lui 
arriva  tant  de  fois ,  qu'à  la  fin  il 
fit  ces  quatre  vers  : 

En  cheveux  blancs  il  me  faut  donc  aller 
Comme  un  enfant  tous  les  iours  à  l'école  ! 
Que  je  suis  fou  d'apprendre  à  bien  parler , 
Lorsque  la  mort  vient  m'ôter  la  parole  I 

Tout  le  monde  connoît  ces  ycr^ 


•v 


558 


MAYN' 


qu'il  écrivit  sur  la  porte  de  son 
cabinet  : 

Las  d'espérer  et  de  me  plaindre 
Des  muses ,  des  grands  et  du  sort  ; 
C*est  ici  que  l'attends  la  mort , 
Sans  la  désirer  si  la  craindre. 

<f  II  est  bien  commun  de  ne  pas 
désirer  la  mqrt  :  il  est  bien  rstre 
de  ne  pas  la  craindre  ;  et  il  eût 
été  grand  ,  dit  Voltaire  ,  de  ne 
pas  seulement  songer  s'il  y  a  des 
grands  a^u  .  monde.  »  Maynard 
s'en  souvint  trop  souvent  pour 
son  malheur.  Il  ne  cessa  de  dé- 
chirer le  cardinal  de  Richelieu 
dans  ses  vers  ;  il  l'appeloit  un 
tyran.  Si  ce  ministre  lui  eût  fait 
du  bien ,  il  auroit  été  un  Dieu 
pour  lui.  «  C'est  trop  ressem- 
bler ,  dit  l'auteur  déjà  cité  ,  à 
ces  mendians  qui  appellent  les 
.passans  monseigneur  ,  et  qui  les 


MAYN     , 

dans  les  couplets  de  six  ,  et  una 
au  septième  des  stances  de  dix. 
Le  recueil  des  œuvres  de  May- 
nard parut  quelques  mois  après 
sfi  mort ,  sous  ce  titre  :  Les  OEu» 
çfr^s  de  François  Hfaynard  ,  con," 
tenant  des  Sonnets,  des  Epigram^ 
mes  ,  dés  Odes  ,  des  Chansons , 
ai^ec  une  préface  de  Marin  Le 
Roy  de  ComberviUe,  Paris,  1646, 
in-4*  :  mais  il  ne  contient  pas 
toutes  ses  pièces  ;  celles  qui  ne 
s'y  trouvent  pas  sont  disséminées 
dans  divers  recueils  de  poésies. 

♦  n.  lyiAYNARD  (  Sir  Joseph  ), 
savant  jurisconsulte  anglais  ,  né 
en  ijo^a  ,  mort  en  1790  ,  s'est  dis-? 
tingué  également  par  son  patrio* 
tisme  ,  ses  connoissances  en  )u- 
risprudence  ,  et  son  intégrité  dans 
les  places  qu'il  a  occupées.  Quand 
le  prince  d'Orange  fut  déclaré  roi 
après  l'abdication  de  Jacques  II  » 


maudissent    s  ils    nen  reçoivent  4  j,*   ^        i.r»i.       .cj>ii"ii, 

•   .    ,,         A  4  ^1*      ;,^  SirJoseph  tut  cnafffé  daller  le  na- 

pomt  d  aumônes.  »  A  cela  près,  ^  ^         •  /^n 

Lvnard  étoit  homme  d'honneur  tanguer   Le  ro.  Guillaume  ayant 

et   bon  ami.  On 'a    de  lui,  I.  ^^^^^fji^^  son  âge  annonçoit 

T\      rr  ■  »'*    ♦  qu  il  avoit  survécu  a  tous  les  hom-v 

Des  Episrammes  :  comme  c  etoit  ^        j    1   •  j  «i    ^ 

1  ^  ^  -1    r      •      -x  1  mes  de  loi  du  royaume,  il  répon- 

le  genre  ou  il  réussissoit  le  mieux,      ,.  •      •     *^    *       '   i»    *^ 

8on  ami  Caminade  ,  pr>ésident  '^■'  =  «  °"'  '  ^«*  '  «*  *"«»''  *  «*«'»«■ 
au  parlement  de  Toulouse ,  lui 
donnoit  chaque  année  un  exem-r 
plaire  de  Martial.  II.  Des  Chan- 
sons,  qui  ont  quelque  agrément,  théologien  anglais,  né  à  Hather-i 
III.  Des  Odes ,  mqins  estimables,  tagh,  dans  le  comté  de  Devons^ 
ÏV.  Des  Lettres  en  prose  ,  1646,  hire  ,  en  i6o4  »  étudia  à  Oxford  , 
in-4''j  irielées  de  bon  et  de  mau-    où   il  fut  boursier.  Mayne  entr^ 


ment  de  votre  majesté,  j'auroisi 
aussi  survécu  a  la  loi.  » 

t  MAYNE  (Jasp«r),poëte  et 


vais.  V.  Un  poëme  intitulé  Phi- 
landre ,  d'environ  3oo  vers  ,  par- 
mi lesquels  il  y  en  a  quelques-uns 
d'heureux.  Malherbe  disoit  de 
lui,  «qu'il  tournoit  fort  bien  un 
vers  ,   mais  que  son  stylé  man- 


quoit  de  force  ;  et  que  Racan 
avbit  de  la  force  ,  mais  qu'il  ne 
travailloit  pas  assez  sçs  vers.  De 
l'un  et   de  l'autre  ,    ajoutoit  -  il , 


dans  l'état  ecclésiastique,  fut  pré- 
dicateur du  roi  d'Angleterre,  et 
il  perdit  une  place  qu'il  avoit 
dans  son  collège  pour  être  resté 
fidèle  ail  parti  du  roi.  A  la 
restauration  il  fut  nommé  chà-t 
noine  de  l'église  du  Christ  ,  et  so 
fit  un  nom  d^Q^  ^^  patrie,  par 
ses  ouvrages  ,  çntre  autres ,  par 
la  Guerre  du  peuple  ,  examinéB 


on  auroit  pu  faire  un  bon  poète.  »  \  selon  les.  principes  de  la  raison  et 


Maynard  est  lepremier  en  France, 
qui  ait  établi  pour  règle  de  faire 


de  r Ecriture  ,  1647  >  ^^74*  >  ^ 
par  un  Poëme  sur  la  victôii*e  na-» 


\^e  pause    aii    troisième    vers    yale  remportée  par  le  d^ç  dTorçX 


MAYO 

jinr  I^sHoIIandais  le  i5  juin  i665 , 
et  une  comédie  intitulée  /e  Ma- 
riage de  la  ville,  li  mourut  le  5 
décembre  1672. 

*  MAYNWARING  (  Arthur  )  , 
«gréable  auteur  -anglais,  né  en 
1068  au  comté  de  Shrop  ,  mort 
«n  1712  ,  élève  de  l'église  du 
Christ  à  Oxford  ,  commissaire 
des  douanes  au  commencement 
du  règne  de  la  reine  Anne ,  en-^ 
Auite  auditeur  et  député  au  parle- 
ment pour  Preséon ,  au  comté  de 
Lancastre.  -Majmwaring  a  publié 
quelques  écrits  en  vers  et  en 
prose.  Son  exécutrice  testamen- 
taire a  été  madame  Oldâeld ,  ac- 
trice ,  de  qui  il  avoit  un  fils* 

*  MAYO  (  Richard  )  ,  théolo- 
gien anglais  non  -  coniormiste  , 
mort  en  1695  ,  avoit  un  bénéfice 
à  Kingstiiga  au  comté  de  Surrey  , 
qu'il  perdit  en  iÇ6'2,  pour  avoir 
refusé  le  serment  de  conformité. 
Il  a  laissé  quelques  ouvrages.  T. 
Jiiiste  du  docteur  Staunton,  II. 
Deux  Conférences  ;  Tune  entre 
un  papiste  et  un  juif ^  Vautre  entM 
un  protestant  et  unjuij'.  III.  Com- 
mentaire surV  Epitre  aux  Romains 
dans  les  remarques  de  Pools»  IV# 
Des  Sermons^ 

*  MAYOW  (  Jean  )  ,  médecin 
anglais  ,  né  dans  le  comté  de 
€!ornouailles  en  i645  y  exerça  la 
médecine  a  Bath  ,  et  mourut  en 
1679.  On  a  de  lui  nn  vol.  in-4''  > 
imprimé  a  Oxford  en  167^  •> 
«contenant  cinq  traités  ,  I.  De  Sal- 
nitro.  ÏL.  De  respiratione,  IIL  De 
respiratione  fœtus  in  utero  etc, 
IV.  De  motu  musculari  et  spiriti" 
bus  animalibus.  V.  De  rachitide. 
Sa  réputation  s'est  renouvelée 
dans  ces  derniers  temps  par  un 
ouvrage  publié  en  1790  par  le 
D.  Beddoes ,  sous  le  titre  a'Expé- 
iriences  chimiques  extraites  d  un 
•avra|;e  du  17*  siècle,  dans  lequel 


MAZA    '       559 

il  regarde  Mayow  comme  le  pre- 
mier aufeur  des  découvertes  mo- 
dernes sur  les  différentes  espèces 
d'air. 

MAZANIELLO.   Voyez  Mait 

SANIELZiO.  * 

M  A  2  A  ^  D  (  Etienne  )  ,  né 
a  Lyon  en  1660  j  perfectionna 
la  chapellerie  en  France.  U  j 
introduisit  l'usage  du  castor  ,  au 
lieu  de  laine.  Ms^zard  passa  en 
Angleterre  pour  y  étudier  les 
procédés  des  ouvriers  de  cette 
contrée,  et  il  en  ramena  plusieurs 
avec  hii.  Il  acquit  une  fortune 
considérable  ,  qu'il  légua  à  l'hô- 

Î)ital  de  la  Charité  a  Lyon ,  en  y 
bndant  des  dots  pour  marier  de 
pauvres  filles.  Il  mourut  en  1756. 

t  I.  MAZARIN  (Julesh  né 
à  Piscina  dans  l'Abruzze  le  i4 
juillet  1602 ,  d'un^  famille  nobls 
(  voyez  Martinozzi)  s'attacha  ,  au 
cardinal  Sacchetti.  Après  avoir 
pris  le  bonnet  de  ^docteur  ,  il  le 
suivit  en  Lombardie  ,  et  y  étudia 
les  intérêts  des  princes  qui  étoient 
alors  en  guerre  pour  Casai  et  le 
Montferrat.  Le  cardinal  Antoine 
Barbcrin  ,  neveu  du  pape,  s'étant 
rendu  ,  en  qualité  de  légat ,  dans 
le  Milanez  et  en  Piémont  pour 
travailler  à  la  paix,  Mazarin  1  aida 
beaucoup^^  mettre  la  dernière 
main  a  ce  grand  ouvrage.  Il  fit 
divers  voyages  pour  cet  objet  ;  et 
comme  les  Espagnols  tenoient 
Casai  assiégé  ,  il  sortit  de  leurs 
retranchemens  ,  et  courant  à 
toute  bride  du" côté  des  Françaisj^ 
qui  étoient  prêts  k  forcer  les  li- 
gnes ,  il  leur  cria  ,  «  La  paix  !  la 
paix  !  »  Elle  fut  acceptée  et  con-» 
due  k  Quérasque  en  i63i.  La 
gloire  que  lui  acquit  cette  négo-* 
ciation  lui  mérita  l'amitié  du 
cardinal  de  Richelieu ,  et  la  pro- 
tection de  Louis  XllI.  Ce  pnnce 
le  fit  revêtir   de  la  pourpre  p^i^ 


^ 


56o 


MAZA 


Urh&lnVIÏI;  et  après  la  mort  dé 
ïlichelieu,  il  le  nomma  conseiller 
vd*état  et  Fun  de  ses  exécuteurs 
testamentaires.  Louis  XIII  étant 
moil;  l'année  d'après,  i643,  la 
ireine  Anne  d'Autriche ,  régente 
libsolue ,  le  chargea  du  gouvexue-* 
inent  de  Fétat.  Mazarin  rit  généra- 
lement alors  soupçon||(  d'être  Fai- 
înant  de  cette  rome ,  et  quelques 
modernes  ont  cm  trouver  dans 
leur  intimité  l'origine  de  l'homme 
au  masque  de  fer  j  mais  ce  n'est 

Su'une  conjecture  dont  Fauteur 
'ime  Dissertation  s*ir  Fhomme  au 
masque  de  fer  $  insérée  dans  le 
5«  vol.  de  la  Bastille  dévoilée  , 
a  pro uvé l'invraisemblance.  (  Voy. 
Masque  de  Fer.  )  «  Le  nouveau 
ministre  affecta,  dans  le  commeu'^ 
cernent  de  sa  grandeur  ,  dit  Vol- 
taire ,  autant  de  simplicité  que 
Richelieu  avoit  déployé  de  hau- 
teur. Loin  de  prendre  des  gardes 
et  de  inarcher  avec  un  faste  royal, 
il  eut  d^abord  le  train  le  plus  mo- 
(it'ste.  Il  mit  de  FafFabilité  et  mê- 
me de  la  mollesse,  où  son  prédé- 
cesseur avoit  fait  paroître  une 
fierté  inflexible.  »  Malgré  ces  mé- 
jaagemens ,  qui  ne  durèrent  guè- 
re ,  il  se  forma  un  puissant  parti 
contre  loi.  On  ne  pardonnoit 
point  k  un  étranger  l'avantage 
d'être  maître  de  Fétat.  On  jetoit 
du  ridicule  sur  sa  personne ,  sur 
ses  maâières  ,  sut  sS  'mauvaise 
prononciation.  Un  arrêt  d'union, 
entre  le  parlement,  la  chambre 
àsiS  comptes  ,  la  cour  des  aides 
et  le  grand  -  conseil  ,  inspirant 
de  l'inquiétude  ail  ministre  ,  il 
mande  tes  députés  du  parlement 
pour  leur  dure  que  la  reine  ne 
Vouloit  ^oint  de  tels  arrêts.  Les 
magistrats  ayant  répondu  qu'i^ 
n'y  avoit  rien  de  contraire  au  aef*- 
Vice  du  roi*  «  Si  le  roi ,  répliqua 
Mft2^firîn  )  ne  vouloit  |)as  qu'on 
portât  ded  glands  à  son  collet ,  il 
n'^n  f«ndroit  point  porter.  Ce  n'est 


MAZA 

pas  tant  la  chose  défendue  que  t«i 
défense  qui  fait  le  crime.  »  La 
comparaison  fournit  matière  k 
des  vaudevilles ,  arme  ordinaire 
et  souvent  dangereuse  en  France  , 
et  l'arrêt  d'otgna/i ,  (car  c'est  ainsi 
qu'il  prondnçoit  union  )  fut  célé- 
bré de  toutes  parts  k  ses  dépens. 
On  ne  se  borna  pas  a  ridiculiser 
le  ministre.  Les  peuples,  acca- 
blés d'impôts ,  et  excités  à  la  ré'» . 
volte  par  le  duc  de  Beaufort ,  par 
le  coadjuteur  de  Paiis  ,  par  le 
prince  de  Conti ,  par  la  duchesse 
de  Longueville ,  se  soulevèrent* 
Le  parlement  ayant  refusé  de  vé- 
rifier de  nouveaux  édits  bursaux , 
le  cardinal  fit  emprisonner  le  pré- 
sident de  Blancmesnil  et  le  con- 
seiller Broussel.  Cet  acte  de  vio- 
lence fut  l'occasion  des  premiers 
mouvemens  de  la  guerre  civile  ^ 
en  1643.  Le  peuple  cria  aux 
armes ,  et  bientôt  les  chaînes  furent 
tendues  dans  Paris ,  comme  du 
temps  de  la  Ligue.  Cette  journée, 
connue  dans  l'histoire  sous  le 
nom  des  barricades  ,  fut  la  pre- 
mière étincelle  du  feu  de  la  sédi- 
tion. La  reine  fut  obligée  de  s'en- 
fuir de  Paris  k  Saint-Germain  , 
avec  le  roi  et  son  ministre ,  que 
le  parlement  venoit  de  proscrire 
comme   perturbateur    ciu    repos 

Eublic.  (  Voye%  Marignt,  n*>  H.  ) 
'Espagne  ,  sollicitée  par  les  re* 
belles  ,  prend  part  aux  troubles  , 
pour  les  fortifier  ;  l'archiduc,  goii^ 
verneur  des  Pays-Bas,  rassemble 
des  troupes.  La  reine ,  justement 
alarmée,  écoute  les  propositions 
du  parlement,  las  de  la  guerre 
et  hors  d'état  dé  la  soutenir.  Les 
troubles  s'apaisent,  et  les  con- 
ditions de  l'accommodement  sont 
signées  à  Ruelle  11  mars  1649- 
Le  parlement  conserva  la  liberté 
de  s'assembler ,  qu'on  avoit  voulu 
lui  ravit*  ;  et  la  cour  garda  son 
ministre ,  dont  le  peuple  et  le  par- 
lement avoient  conjuré  la  perte» 


MAZA 

Le  brînçe  "de  Condé  fut  le  prin- 
cipal auteur  de  c^te  réconcilia- 
tk>n.  L'état  lui  devoit  sa  gloire  , 
et  le  cardinal  sa  sûreté  ;  mais  il 
fit  trop  valoir  ses  services  ^  et  ne 
ménagea  pas  assez  ceux  à  qui  il 
les  avoit  rendus.  Il  fut  le  pre-^ 
mier  k  tourner  Mazarin  en  ridi- 
cule, après  l'avoir  servi;  k braver 
la   reine ,    qu'il    avoit   ramenée 
triomphante  a  £aris ,  et  à  insulter 
le  gouvernement  qu'il  défendoit 
et  qu'il  dédaignoit.  On  prétend 
qu'il  écrivit  au  cardinal  :  A  filius* 
irisiimo  SignorFachino  ;  et  il  lui 
dit  un  jour  :  Adieu  Mars,  Maza- 
rin ,  forcé  à  être  ingrat^  engagea 
la  reine  k  \e  faire  arrêter  ,  avec 
le  prince  de  Qonti  son  /rère  ,  et 
le  duc  de  Longueville.  On  les 
conduisit  d^abord  k  Vincennes,  en* 
«uite  a  Marcoussi ,  puis  au  Havre- 
de-Grace.  Le  parlement  donna  , 
en  i65i  ,  un  arrêt  qui  bannissoit 
Mazarin  du  rojaume  ,  et  deman- 
da la  liberté  des  princes  avec  tant 
de  fermeté ,  que  la  cour  fut  forcée 
d'ouvrir  leurs  priso^is.  Ils  rentrè- 
rent comme  en  triomphe  k  Paris  , 
tandis  que  le  cardinal  ,  leur  en- 
nemi ,  prit  la  fuite  du  cêté  de 
Cologne.    Ce  ministre  gouverna 
la  cour  et  la  France  du  fond  de 
son  exil.  Il  laissa  .calmer  Torage , 
et  rentra  dans  le  royaume  Tannée 
d*apr^  9  «  moins  en  ministre  qui 
venoit  reprendre  son  poste-,  qu'en 
souverain  qui  se  remettoit  en  pos- 
session de  ses  états.  Il  étoit  con- 
duit par  une  petite  armée  de  sept 
mille  hommes,   levée  k  ses  dé- 
pens ,  .  c'est-k-dire   avec  l'argent 
du  royaume  ,  qu'il  s'étoit  appro- 
prié. Aux  premières  nouvelles  de 
«On   retour ,  Gaston  d'Orléans  , 
frère  de  Louis  XIII ,   aui  avoit 
demandé  Féloignement  du  cardi- 
nal, leva  des  troupes  dans  Paris, 
sans  trop  savoir  k  quoi  elles  se- 
roient  employées.  Le  parlement 
renouvela  ses  arrêts  ;  il  proscrivit 


MAZA 


56 1 


Mazarin  ,  et  mit  sa  tête  a  prix.  » 
(  Siècle  de  Louis  XIV  i  tome  I.  ) 
Le  prince  de  Condé  ,  ligué  avec 
les  Espagnols  ,  se  mit  en  cam- 
pagne contre  le  roi  ;  et  Turenne, 
ayant  quitté  ces  mêmes  Espa- 
gnols ,  commanda  l'armée  royale, 
il  y  eut  de  petites  batailles  don- 
nées ,  mais  aucune  ne  fut  décisive. 
Ces  troubles  n'offrent  guère  au- 
jourd'hui que  dii  ridicule  et  pres- 
ev< 


qu'aucun  événement  digne  de 
l'histoire.  L*auteur  du  Siècle  de 
Louis  XIV  les  a  parfaitement  ca- 
ractérisés ,  en  disant  qu'alors 
«  les  Français  se  précipitoient 
dans  les  séditions  par  caprice  et 
en  riant  :_  les  femmes  étoient  k  la 
tête  des  factions;  l'amour  faisoit 
etrompoitles  cabales...  Turenne , 
infidèle  par  foiblesse  ,  fut  obligé 
de  quitter  en  fugitif  l'armée  dont 
il  étoit  général ,  pour  plaire  k  une' 
femme  qui  se  moquoit  de  sa  pas- 
sion.... La  Rochefoucauld ,  blessé 
au  combat  du  faubourg  Saint- 
Antoine  ,  adressoit  ces  deux  vers 
k  la  duchesse  de  Longueville  » 
(  l'une  des  principales  anti-Ma- 
zarinej  )  : 

Pour  méf&ccr  son  coeur  ,  pour  plaire  à  set 

beaux  yeux , 
T'ai  fait  Is  guerre  auv  rois,  je  Pauroit 

faite  aux  dieiiX 

Et  le  duc  d'Orléans  écrîvoit  cette 
adresse  sur  une  lettre  : 

ui  mesdames  les  comtesses,  ma^ 
réchales  de  camp ,  dans  Vnr^ 
mée  de  maJiUe  contre  le  itla- 
zarin* 

Enfin  la  guerre  finit  et  recom- 
mença k  plusieurs  reprises  :  il  n'y 
eut  personne  qui  ne  changeât  sou- 
vent de  parti.  »  Le  cardinal  se  vit 
forcé  de  nouveau  k  quitter  la  cour. 
Pour  surcroît  de  honte  ,  il  fallut 
que  le  roi ,  qui  le  sacrifioit  k  la 
haine  publique  ,  donnât  une  dé- 

iclaration  par  laquelle  il  renvoyoit 
son  ministre ,  eu  vantant  ses  ser** 


362 


MAZA 


%ices  et  en  se  plaignant  de  son 
exil.  Le  calme  reparut  dans  le 
royaume  ,  et  ce  calme  fut  TefTet 
dû    bannissement    de    Mazarin. 
«  Cependant,  à  peine  fut-ilchassé 
par  le  cri  général  des  Français  , 
et  pafr  une  déclaration  du  roi  , 
que  le  roi  le  fit  revenir.   Il  fut 
étonmS  de  rentrer  dans  Paris  ,  le 
3  février  i655  ,  tout-puissant  et 
tranquille.  Louis    XIV    le  reçut 
comme   un    père ,  et  le  peuple 
comme  un  maître.  »  Les^prmces  , 
les  ambassadeurs  ,  le  parlement , 
le  peuple ,  tout  s'empressa  de  lui 
faire  la  cour.  On  lui  fit  un  festin 
à  rhôtel-dè-ville  ,  au  milieu  des 
acclamations  des  citoyens.  Il  fut 
logé  au  Louvre.  Son  pouvoir  fut 
dès  -  lors   sans  bornes.  Un  des 
plus  importans  services  qu'il  reti- 
dit  depuis    son  retour  fut  qu'il 
donna  à  la  France  la  paix.  Il  alla 
lui-même  la  négocier  en   1659  , 
dans  nie  des  Faisans ,  avec  don 
Louis  ^de  Haro  ,  ministre  du  roi 
d'Espagne.   Cette  grande   affaire 
y  fut  heureusement  terminée  ,  et 
la  paix  fut  suivie  du  mariage  du 
roi  avec  Finfante.    Ce   traité  fit 
beaucoup  d'honneur  k  son  génie 
pu  à  sa    politique.  La  mariage 
du  roi  avec  Tinfante  n'étoit  pas 
l'ouvrage   d'un    jour ,    ni  l'idée 
d'un  premier  moment ,  mais  le 
fruit  de  plusieurs  années  de  ré- 
flexions. Cet  habile  ministre ,  dès 
Pan   1645,   c'est-k-dire   quatorze 
ans  auparavant ,  méditoit    cette 
alliance   ,   non    seulement  pour 
faire  céder  alors  au  roi  ce  qu'il 
obtint  par  la  paix  de  Munster, 
mais  pour  lui  acquérir  des  droits 
bien  plus  importans  encore  ,  tels 
que  ceux  de  la  succession  à   la 
couronne  d'Espagne.    Hes  vues 
sont  consignées  dans  une  de  ses 
lettres  aux  ministres  du  roi  y  k 
Munster.   (  Voyez   l'Abjrégé   de 
l'Histoire    de    France   ,     par  le 
président  HénauU  ?  année  lôS^, 

) 


MAZA 

Le  cardinal  Mazarin  ramen* 
en  1660  le  roi  et  la  nouvelle 
reine  k  Paris.  Plus  puissant  et 
)lus  jaloux  de  sa  puissance  que 
amais  ,  il  exigea  et  il  obtint  que 
,e  parlement  vint  le  haranguer 
par  députés.  Il  ne  dt)nna  plus  la 
main  aux  princes  du  sang  eu 
lieu  -  tiers  ,  comme  autrefois.  11 
marchoit  alors  avec  un  faste 
yoyal  ,  ayant ,  outre  ses  gardes  , 
une  compagnie  de  mousquetaires. 
On  n'eut  plus  auprès  de  lui  ua 
accès  libre.  Si  quelqu'un  étoit 
assez-mauvais  courtisan  pour  de- 
mander une  grâce  au  roi  même  , 
il  étoit  sûr  de  ne  pas  l'obtenir. 
«  La  reine-mère ,  si  long- temps 
protectrice  obstinée  de  Mazarin 
contre  la  France  ,  resta  sans 
Crédit  dès  qu'il  n'eut  plus  besoin 
d'elle.  (  Ibid,  )  »  Dans  ce  calme 
qui  suivit  son  retour ,  il  laissa 
languir  la  justice  ,  le  commerce  , 
la  marine  ,  les  finances.  Les  sien- 
nes étoient  k  la  vérité  en  bon  état, 
mais  celles  du.  royaume  étoient 
si  dérangées,  que  le  surintendant 
Foucquet  avoit  dit  souvent  k  Louis 
XIV  :  «  il  n'y  a  point  d'argent 
dans  les  coffres  de  votre  majesté  , 
mais  le  cardinal  vous  en  prêtera.  » 
Les  revenus  publics  avoient  été 
si  mal  administrés  pendant  une 
régence  prodigue  et  tumdltueuse , 
qu'on  fut  obligé  ensuite  d'ériger 
une  chambre  de  justice.  On  voit 
par  Jes   Mémoires  de  Gourvillq 

3uel  avoit  été  le  brigandage  ;  l'or- 
re  ne  fut  remis  que  par  le  grand 
Colbert ,  et  non  par  Mazarin ,  qui 
ne  fut  guère  occupé  que  dfe  lui- 
même.  Huit  années  de  puissance 
absolue  et  tranquille  '  ne  furent 
marquées  par  aucun  établissement 
glorieux  ou  utile  ;  car  le  collège 
des  Quatre^ Nations  ne  fut  que 
l'effet  de  son  testament.  Mazarin 
gouvernoit  les  finances  comme 
l'intendant  d'un  seigneur  obéré. 
Il  amassa  plug  de  dço  wilUonfi  ^ 


MAZA 

et  par  des  moyens  non   seule- 
ment indignes    d'un    ministre    < 
mais    d'un    honnête  homme.  Il 
pai'tageoit ,  dit-on  ,    avec  \les  ar- 
mateurs ,    les    profits    de    leurs 
courses  :  il  traitait ,  en  son  nom 
et  k  son  profit ,    des  munitions 
des  armées  ;  il  imposoit ,  par  des 
lettres   de  cachet  ,    des  sommes 
extraordinaires'  sur  les  générali- 
tés. (  yqyez  Emeby  ,  n»  V.  )  Le  roi 
lui  ayant  donné  les  charges  de  la 
maison  de  la   reine ,    il    vendit 
}usau'à  celles   de  vendeuses  d'é- 
cuelles  ;  ce  qui  lui  produisit ,  dit 
madanne  de  Motteville /plus  de 
six    nlillions.    Comme    tous ,  les 
avalas ,  il  cherchoit    k    excuser 
son  avidité  par  des  raisons  plau- 
sibles.  Il  disoit  que  <?*étoit  le  seul 
défaut   d'argent  qui  avoit  causé 
toutes  ses    disgrâces.    Souverain 
despotique»  sous  le  nom  modeste 
de  ministre  ,  il  ne  laissa  paroître 
Louis  XIV ,    ni  comme  prince , 
ni  comme  guerrier.  Surintendant 
de  son  éducation  ,  il  étoit  charmé 
qu'on  lui  donnât  peu  de  lumiè- 
res.    Non  -  seulement    il   Téleva 
très-mal ,  mais  il  le  laissa  sou- 
vent manquer  du  nécessaire.  Ce 
joug  pesoit  k  Louis  XIV,  et  il 
en  fut  délivré  par    la  mort  du 
cardinal ,  arrivée  le  9  mars  1661. 
Lorsqu'il  fut  attaqué  de  sa  der- 
nière maladie  ,    il  prouva    qu!il 
connoissoit  la  maxime  ,  «  qu'a  la 
'  cour  le^s  absens  et  les  mourans 
ont  ton] ours  tort.    «Il  fit  dire/  k 
plusieurs   personnes   qu'il  s'étoit 
ressouvenu  d'elles  dans  son  tes- 
tament, quoiqu'il  n'en  fût  rien. 
Il  tâcha  de  conserver  jusqu'k  la 
fin  cette  figure  noble  ,  dot  air' ou- 
vert «t' caressant  qui  attache  les 
cœurs.  Il   se  mit  un  jour ,   k  ce 
qu'on  prétend  ,  un  peu  de  rouge, 
pour  faire  accroire  au'il  se  portoit 


MAZA 


563 


mieux ,  et  donna  audience  k  tout 
le  monde.  Le  comte  de  Fuensal- 
4agne ,  ambassadeur  d^Ëspaipe  ^ 


en  le  voyant ,  se  tourna  vers  M.  le 
prince  ,  et  lui  dit  d'un  air  grave  : 
«  Voil^  un  portrait  qui  ressembla 
assez  K  M.  le  cardmal.  »  Quoi- 
^  qu'il  ne  j)î9*sât  point  pour  avoir 
la  conscience  timorée  ,  il  eut  en 
mourant  des  scrupules  sur  ses 
richesses  immenses.  Un  théatin  , 
son  confesseur ,  appelé  le  P.  Sé- 
vère ,  et  qui  le  fut  tpès-a-propos 
dans  cette  occasion  ,  lui  dit  nette- 
ment «  qu'il  seroit  damné  ,  s'il  ne 
restituoit  le  bien  qu'il  avoit  mal 
acquis.  — Hélas  I  dit-il  ,  je  n'ai 
rien  que  ,  des  bienfaits  du  roi, 
—  Mais  ,  repnt  le  théatin  ,  il 
faut  bien  distinguer  ce  que  le  roi 
vous  a  donné  d'avec  ce  que  vous 
vous  êtes  attribué.  »  Pour  le  tirer 
d'embarras  ,  Colbert  lui  conseilla 
de  faire  une  donation  entière  dd 
ses  biens  au  rei.  Il  le  fil,  dans 
l'espérance  que  ce  prince  les  lui 
rendroit.  Il  né  se  trompa  pas  , 
et  Louis  XIV  lui  remit  la  dona-i- 
tion  au  bout  de  trois  jours.  Le 
roi  et  la  cour  portèrent  le  deuil 
k  sa  mort  ;  honneur  peu  ordî-» 
naire  ,  et  que  Henri  I V  avoit 
rendu  k  la  mémoire  de  Gabrielle 
d'Éstrées.  (  J^oj,  Colbert  ,  n°  I.) 
Les  rimailleurs  de  la  cour  et  d© 
la  ville  lui  firettt  plusieurs  épi-r 
taphes.  Wous  we  rapporterons 
que  celle  qui  lui  fut  faite  par 
Blot ,  bel-esprit  agréable  de  ce 
tçmps-lk  : 

O  vous  f  qui  passez  par  ce  lieu  , 

Daignez  jeter  ,  au  nom  de  Dieu^ 

A  Mazarin  de  l'eau  bénite. 

Il  en  donna  taÀt  à  U  cour  , 

Que  c>5t  bien  le  moins  qu'il  m^riu^ 

D'en  aroir  de  vous  à  son  tour. 

Ainsi  que  le  couplet  suivant  : 

.  Creusons  cous  un  tombeau 

A  qui  nous  persécute  : 

Que  le  jour  sera  bestu 

Qui  verra  cette  chute  ! 

Pour  ce  Jules  nouveau 
■    Cherchons  un  nouveau  Brute  ! 

Mazarin    manda   l'aiiteur  de  C9 
couplet ,  et  lui  fit  oâre  de  sçrvicç^  » 


564 


MAZA 


MAZA 


lui  conseilla  de  faire  un  meilleur 
usage  de  son  talent ,  et  lui  donna 
une  pension  de  2,000  liv.  Outre 
les  biens  immenses  qu'il  avoit 
amassés ,  il  posséda  en  même 
temps  repêché  dç  Metz,  et  les 
abbajes  de  Saint*Amould  ,  de 
Saint-Clément  et  de  Saint -Vin- 
cent de  la  même  ville  ;  celles  de 
Saint-Denys  en  France,  de  Oluni, 
de  Saint-Victor  de^Marseille 


Saint -Médard  de  Soissons  ,  de 


hommes.  Le  caractère  de  6é  po^ 
litique  étoit  plutôt  lalfinesse  e^la 
patience  que  là  force;  Il  pe»- 
soit  que  la  force  ne  doit  jamais' 
être  employée  qu'au  défaut  des 
autres  moyens  ,  et  son  esprit  lui 
foornissoit  le  courage  conforme 
aux  circonstances.  Hardi  a  Casai  9 
tranquille  et  agissant  dans  sa  ré- 
uni, traite  a  Cologne  ,  entreprenant 
,  de  1  Iprsqu'il  fallut  arrêter  les  princes , 


Saint-Taurin  d'Evreux  ,  etc.  Il 
laissa  ,  pour  héritier  de  son  nom 
et  de  ses  biens  ,  le  marquis  de  La 
Meilleraie  .  qui  épousa  Hortense 
Mancini  ,  ^  nièce ,  et  prit  le  titre 
de  duc  de  Mazarin.  Il  avoit  un 
neveu  ,  qui  fut  duc  de  Nevers 
(  vojrez  jNevebs  )  ,  et  quatre  au- 
tre nièces.  L  une  ,  nommée  Mar-, 
tinozzi  (  voyez  ce  mot  )  ,  fut 
mariéei  au  prince  de  Conti  ;  les 
autres  ,  nommées  Mancini ,  le 
furent  au  connétable  Colonne, 
au  duc  de  Mercœur ,  au  duc  de 
Bouillon.  (i^A  Colonne,  n»  XVI, 
et  Mancini  ^  n<»  I.  )  Charles  II  lui 
en  demanda  une ,  le  mauvais  état 
de  ses  affaires  lui  attira  un  refus. 
On  soupçonna  le  cardinal  d'avoir 


mais  insensible  aux  plaisanteries 


de  la  Fronde,  méprisant  les  brava- 
des du  coadjuteur,  et  écoutant  les 
murmures  delà  populace ,  comme 
on  écoute  du  rivage  le  bruit  des 
flots  de  la  met.  Il  y  avoit  dans  le 
cardinal  de  Richelieu  queloue 
chose  de  plus  grand  ,  de  plus 
vaste  et  de  moins  concerté  ;  et 
dans  le  cardinal  Mazarin  ,  plus 
d'adresse,  plus  de  mesures  et 
moins  d'écarts.  On  haissoit  l'un, 
et  l'on  se  moquoit  de  l'autre  ; 
mais  tous  deux  turent  les  maîtres 
de  l'état.  »  «  Mazarin  ,  dit  Tho- 
mas ,  fut  beaucoup  moins  loué 
que  Richelieu  j  il  n'avoit ,  ni  cet 
éclat  de  grandeur  qui  éblouit ,  ni 
ce  caractère  altier  qui ,  respirant 
la  hauteur  et  la  vengeance  ^  '  sub- 


voulu marier  au  fils  de  Cromwel  j  jugue  par  la  terreur  même.  On 
celle  qu'il  refusoit  au  roi  d'An-    ajlore  à  proportion^que  l'on  craint. 


gleterre. ,  Ce  ou 


est  sûr  ,  c'est 
que  lorisqu'illW  le  chemin  du 
trÂne  moins  fermé  k  Charles  II , 
il  voulut  renouer  cette  alliance  ;- 
mais  il  fut  refusé  k  son  tour. 
Louis  XIV  avoit  aimé  éperdu- 
ment  une  de  ses  nièces  :  Mazariu 
fut  tenté  de  laisser  agir  cet  amour, 
et  de  placer  son  sang  sur  le 
trône  ;  mais  une  réponse  noble 
et  ferme  d'Anne  d'Autiûche  lui 
fit  perdre    de   vue    ce   dessein 


cesse.  )  «  Ce  ministre  ,  dit  le  pré- 
sident Hénault ,  étoit  aussi  d!oux 


11  y  avoit  plus  d'offrandes  à  Rome 
siu"  les  autels  dé  la  Fièvre  que 
sur  ceux  de  la  Concorde  et  de  la 
Paix.  ^On  sait  qu'en  général  Ma- 
zarin étoit  foible  et  timide  ;  il 
caressoit  les  eniiemis  dont  Ri- 
chelieu eut  abattu  les  têtes.  Avec 
cette  conduite ,  on  est  moins  haï 
sans  doute  ,  mais  on  n'en  paroît 
pas  plus  grand.  Il  est  des  nom- 
mes qui  pardonnent  encore  plu- 
tôt le  nval  qu'on  fait  avec  éclat , 


(  Voyez  l'article   de  cette  pnn-    que  le  bien   qu'on  fait  avec  foi- 


jblesse.  D'ailleurs,  le    rôle    que 
ce  ministre  joua   dans  la  Fron* 


que  le  cardinal  de  Richelieu  étoit  de ,  ses  fuites ,  ses  terreurs  ,  sa 
violent  :  un  de  ses  plus  grands  ta-  proscription,  source  de  plaisan- 
lens  fut  de  Lien  connoitre   les    Xcih&i  ;    les  boni  mots  gc5  Ma^ 


MAZA 

rïgnj  et  des  Grammont ,  espèce  | 
d'armes  qui  soumettent  à  Fhoin- 
tne  d'esprit   l'homme   puissant  ; 
les  vaudevilles  et  les  chansons 
qui ,  chez  un  peuple  léger ,  com7 
munique^t  si  rapiilefmennt  le  ri- 
dicule et  réternisefit  ;  tout  cela 
devoit  peu  exciter  l'enthousiasme 
des  orateurs.  Ajoutez  que  les  ta- 
lens    de    Mazarin    n'étoient  pas 
assez  éclatans  pour  racheter  seç 
défauts.  Il  n'eut,  ni  dans  les  fac- 
tions ,  la  fierté  brilfante  et  l'esprit 
romanesque  et  imposant  du  car- 
dinal de  lletz  ;  ni  dans  les  afiai- 
res-,  Tactivité  et  le  coup-d'œil  de 
Richelieu  ;  ni  dans  les  vues  éco- 


MAZA 


365 


Louis  de  Haro  ,  ministre  d'état. 
(  Voyez  Hâro.  )  Ce  recueil  qui 
parut  sous  le  titre  de  Lettres  du 
cardinal  Mazarin  ,  où  Von  voit  le 
sécrétée  la  négociation  de  la  paix 
des  Pyrénées  ^,et  la  relation  des 
conférences  au* il  a  eues  pour  ce 
sujet  avec  don  Louis  de  Haro , 
ministre^ état,  enrichies  de  quel- 
ques notes  historiques  ,  est  mtér 
ressaut.  Le  jw^dinal  y  développe 
ce  qui  s^^0W■K  dans  ces  confé- 
rences ^V^flHK  netteté  et  une 
précision  ^I^Hiet  en  quelque  fa« 
çon  le  lecteur  en  tiers  avec  les  "deux 
plénipotentiaires.  Les  vingt  pre-  _ 
mières  lettres  de  ce  recueil  son| 


nomiqoes ,  les  principes  de  Sully;  du  nombre  de  celles  qui  n'a  voient 

ni     dans   l'administration   .exté-  point  encore  vu  le  jour  ;  la  plu- 

rieure,  les  détails  de  Colbert;  ni  part  sont  écrites  au  roi  et  à  la 

dans  les  desseins  publics ,  Tau-  reine-mère ,  et  toutes  avant  que 

daçè  et  je  ne  sais  quelle  profon-  le  cardinal  fût  arrivé  à  Saint- JeaQ* 

deôr  vaste  d'Albéroni.  Son  grand  de-Luz,  L'édition  de  ce  recueil  a 

mérite  fut  l'art  de  négocier  ;  il  un  avantage  sur  ceux  qui  avoient 

j  porta  toute  la  finesse  italienne  été    précédemment   faits  y    c'est 

avec  la  sagacité  d'un  homme  qui ,  qu'il  est  augmenté  de  cinquante 

pour   s'élever ,  a  eu   besoin  de  lettk'es   qui  n'avoient  pas  encore 

connoltre  les  hom^nes   et  a 'ap-  paru,  et  qui  toutes  sont  placées  k 

pris  a  les  manier  ,  en.  les  faisant  leur  rang.  Mazarin  peut  être  cité 

servir  d'instrumens  k  sa  fortune,  comme  un  modèle  de  sagacité , 


C'estce<qui  en  fit  un  philosophe 
adiroit  plutôt  qu'un  gratid  minis- 
tre. Son  ame ,  accoutumée  long- 
temps a  la  souplesse ,  n'eut  pas 
toujours  le  caractère  des  grandes 
places.  Mais  il  dirigea  la  paix  de 
Munster  ;  il  fit  la^paix  aés  Py- 
rénées ;  il  donna  l'Alsace  k  la 
France  ;  il  prévit  peut-être  qu'un 
jour  la  France  pourroit  comman- 


d'astuce  >  et  de  finesse  en  poKtiqile  ; 
mais  ses  mœurs  ne  furent  pas 
exemplaires.  Sans  aiïicher  le  dé- 
règlement sur  ce  point,il  ne  futpas 
Ï)lus  réglé.  L'ambition ,  plutôt  que 
'amour,  l'unit  k  Anne  d  Autriche, 
et  cette  union  illégitinle  ne  fut  pas . 
tellement  secrète  qu'elle  ne  causât 
du  scandale.  Il  vouloit  maîtriser 
toutes  les  affections  de  cette  reine. 


'Espagne  »   Il  est  k  re-  r  Plusieurs    écrivains    ont  pub}ié 
*  que  Mazarin  acquit  l'Ai-    l'histoire  de  la  vie  du  cardinal  Ma- 


der  k   1'     ^ 

marquer  que  Rfazarin  acquit 

sace  dans  le  temps  que  les  Fran-  zarin.  Il  seroit  trop  Ions  de  les 

cais  étoient  déchaînés  contre  lui.  j  indiquer  ici  ;  nous  nous  Dorpons 

L'abbé  d'Alainval  a  publié  ,  en  k  citer  l'Abrégé  de  la  vie  du  cai^ 

1^4^,  en  deux  vol.  m-ia,  les  dinal  Mazarin,  ou  Idée  de  son 

Lettres  du  cardinal  Mazarin ,  oà  ministère  ,  par  l'abbé   de  Lox»^ 

.  Ton  voit  le  secfèt  de  la  négocia-  guerue ,  imprimé  en  1769 ,  dans 

tion  de  la  paix  des  Pyrénées ,  et  son  recueil  ^e  pièces  intéressant 

la  relation  des  conférences  qu'il  tes  sur  l'Histoire  de  France  ;  et 

a  eues  pour  xe  sujet  avec  don  THistoire  du  cardinal  Mazarin , 


S66 


maza 


depuis    sa   naissance  jusquyà   sa 
mort ,  par  Auberj.  Les  deux  pre- 
niières   éditions,  de   1688  et  de 
]  695,soat  en  'x  vol.  in-ia  ;  la  der- 
nière, de  1751  ,  est  en  4  volu- 
mes in- 12.   Nous  renvoyons  les 
curieux  à  la  Bibliothèque  histo- 
rique   de    France.  Les   recueils 
des   pièces    appelées    Mazarina- 
de^,  et   qui  ont  été  composées 
contre  le  cardinal  dans  l'espace 
de  trois  mois  ,   d^Duis  le  6  jan- 
vier jusqu'au  i''nWl.<i6499  sont 
étonnans  par  lal||H|^té  presque 
innombrable     dejlatires    qu'ils 
contiennent.  Celui  qui  estconser- 
.  -vé  dans  la  bibliothèque  de  Sainte- 
Geneviève  ,  et  qui  offre  les  pièces 
composées  depuis  1649  jusqu'en 
i652 ,    4^    S''o^  volumes    in-4". 
Celui. de  la  bibliothèque  de  Col- 
bert  eu  a  4^  très  -  gi'os.   Il   est 
d'autres  recueils  de  Mazarinades 
qui  forment  jusqu'à  60  forts  vo- 
lumes in-4**«  Gabriel  Naudé  à  ré- 
futa .  la  plupart  de   ces  satires, 
dans    un   ouvrage   intitulé   Mas- 
curat ,  ou  Jugement  de  ce  qui  a 
éié  imprimé   contre  le   cardinal 
Mazarin  ,  depnis  le  6  janvier  jus- 
qu'au !•'  avril  1649,  «1-4°,  i65o. 
On    fit  .même  frapper   des  mé- 
dailles  pour  le  rendre  ridicule. 
La  ville  de   Paris  distribua  des 
jetons  qui,  d'un  côté,  représen- 
toient  la  hache  et  les  verges  ar- 
moriales  du  cardinal  5  avec  cette 
légende  autour  :  Quodjitit  honosy 
criniinis  est  vinaex.  «  Cette  au- 
cienne     marque    d'honneur    est 
aujourd'hui    un    instrument    de 
vengeance.  »  Au  revers  on  vovoit 
un    lion    avec    cet  hémistiche  : 
tSunt   certa   hœc  Juta    tyrannis. 
«Telle  est  la  destinée  des  tyrans.» 
/  l\/azarin  avoit  une  autre  devise , 
qu'il  s'étoit  faite  lui-même  :  Hinc 
ordc  et  copia  remm.  Le  cardi- 
nal Mazarin  avoit  cultivé  les  let- 
Ij^es  dans  sa  jeunesse  ;   il  se  pi* 
quoit  mûme  ue   bol-esprit  %l  de 


MA2A 

Ï philosophie.  On  prétend  qnç  CA  J 
ut    lui  qui  apporta  en    France  1 
la  maxime  si  connue  des  Italiens  : 
Intùs  ut    tubet ,  extra  ut  moris 
est.  Du  moins  il  la  pratiqua  quel- 
quefois. Voyez  Benseraj)e. 

IL    MAZARIN    (Hortense 
Mancini  ,   duchesse  de  ) ,  fille  de 
Michel-Laurent  Mancinî   (  'ooyez 
ce  mot) ,  et  nièce  du  cardinal  Ma-  ' 
zarin ,  née  en  1647  >  joig^iit  aux 
avantages  de  la  fortune  ceux  de  la   ' 
beauté.  Elle  épousa,  en  1661  ,  Ar- 
mand-Charles de  La  Porte  de  La 
Meilleraie  <  dont  le  caractère  sin^  . 
gulier  et  l'esprit  bizarre  n'étoient 

Eas  propres  k  fixer  une  femme. 
a  ouchesse  de  Mazarin  fit  tout 
ce  qu'elle  put  pour  se  faille  sépa- 
rer de  lui  ;  mais  n'ayant  pu  l'ob- 
tenir ,  elle  passa  en  Angleterre 
l'an  1667.  Elle  autorisa  son  së^ 
jour  à  Londt'es  de    sa   parenté 
avec  la  reine.  Mais  quand  cette 
princesse  fut  obligée  de  passer 
en  France ,  l'an  1688 ,  le  oiic  fit 
solliciter  Hortense    de    revenir  \ 
les  prières  n'ayant  rien  opéré ,  il 
lui    intenta    un    procès     qu'elle 
perdit.  (  Voyez  Erard.  )  Elle  fut 
condamnée  à  retourner  avec  son 
époux  ;  mais  elle  persista  a  rester 
en  Angleterre,  ou  elle  avoit  une 
petite  cour ,  composée  de  ce  qu'il 
y  avoit  de  plus  ingénieux  a  L^qh- 
dres.  Le  vieux  épicurien  Saint- 
Evremont  fat  un  de  ses  courti- 
sans les  plus  assidus.  Elle  mou- 
rut le  2  juillet  1699.  Ses  mœurs 
furent  violemment  attaquées ,  par 
son  mari  sur -tout.  Il  préteDdit 
qu'elle  avoit  été  amoureuse   du 
chevalier  de  Rohan ,  décapité  de-^ 
puis  pour  crime  de  trahison  con- 
tre l'état.  Il  fit  de  même  courir  le 
bruit  qu'elle  avoit  été  la  maîtresse  ^ 
du  duc  de  Nevers  ,  son  frère.  L^s-  \ 
Mémoires  de  m  adame  de  Mazarin  »  | 
et  ceux  qu'elle  opposa  aux.  F'ttc^ 
tums  de  son  inari>  se  trouveaS 


,     MAZA 

r  .«fins  les  Œuvres  de  Saint-Evre- 
imont.  Si  Poq  s'en  rapporte  au 
portrait  que  ce  philosophe  a 
fait  dis  cette  duchesse  ,  elle  avoit 
duelque  chose  de  noble  et  de  grand 
dans  l'air  du  visage^  dans  les  qua- 
lités de  l'esprit  et  dans  celles 
de  l'ame.  Elle  savoit  beaucoup , 
€t  elle  cachoit  son  savoir.  Sa  con- 
versation étoit  k  la  fois  solide  et 
gaie.  Elle  étoit  dévote  sans  su- 
perttition  et  sans  mélancolie , 
«te. ,  etc.  On  sent  que  ce  portrait 
est  flatté  ,  et  même  ridicule.  La 

\^  dévotion  ne  pouvoit  guère  s'allier 
avec  lai  vie  qu'elle  menoit.  L'abbé 
de  Saint -Béai  a  fait  un  autre 
portrait  de  la  duchesse  de  Ma- 
zarin ,  non  moins  flatté  que  celui 
de  Saint-Evremont  :  «  C'est ,  dit- 
il  une  de  ces'  beautés  romaines , 
qui  ne  ressemblent  point  à  des 
poupées  y  comme  la  plus  grande 
partie  de  celles  de  Frïmce.  Là 
couleur  de  ses  yeux  n'a  point  de 
nom ,  ce  n'est  ni  bleu  ,  ni  gris  , 
ni  tout-a-fait  noir  j  mais  un  mé- 
lange de  tous  les  trois,  qui"  n'a 
que  ce  que  chacun  a  de  beau.  Il  n'y 
en  a  pomt  de  plus  doux  et  de  plus 
^njouéspour  l'ordinaire;  mais  il 
n'y  en  a  point  de  si  sérieux ,  de 
si"  sévères  et  de  si  sensés  ,  quand 
elle  est  dans  quelque  application 
d'esprit.  Quand  elle  regarde  fixe- 
ment ,  on  croit  en  être  éclairé 
jusqu'au  fond  de  l'ame.  Lorsque 
madame  de  Sévigné  vouloit  don- 
ner une  idée  de  deux  beaux  jeux, 
elle  disoit  :  «  Ce  sont  les  jeux 
de  madame  de  Mazarii^....  »  Son 
rire  attendriroit  les  plus  durs  , 
et  charmeroit  les  plus  cuisans 
soncis.  Il  lui  change  presque  en- 
tièrement l'air  du  visage,  qu'elle 
a  naturellement  assez  froid  et 
fier ,  et  il  j  répand  une  teinture 
de  douceur.  Elle  a  le  son  de  la 
voix  si  touchant ,  qu'on  ne  satiroit 
Feoteudre  parler  sans  émotion. 
Soatei&t  a  un  éclat  si  vif»   » 


MAZA   -     .  5&} 

naturel  et  si  doux  ,  que  personne 
ne  s'est  jamais  avisé  ,  en  la  re- 
gardant ,  de  trouver  à  redire 
qu'il  ne  soit  pas  de  la  deniièrief 
blancheur.  C'est  le  plus  beau 
tour  de  visage  que  la  peintura 
ait  jamais  imaginé.  A  force  de  se 
négliger,  sa  taille  ,  quoique  la 
mieux  ptise  et  la  mieux  formée 
qu'on  puisse  voir,  n'est  plus  fine 
en  comparaison  de  ce  qu'elle  ar 
été  ;  mais  d'autres  seroient  dé- 
liées de  ce  Iju'elle  est'  grosse.  O» 
la  voit  quinze  jours  de  suite  coif- 
fée d'autant  de  diâTérentes  ma- 
nières ,  sans  pouvoir  dire  laquelle 

lui  va  le  mieux Son  mari  est 

assurément  le  plus  malheureux 
des  hommes  ,  après  avoir  été  le 
plus  heureux.  If  disoit  a  la  du^ 
chesse  d'Aiguillon  que ,  pourvu 
qu'il  épousât  Hortense  ,  il  ne  se 
soucioit  pas  de  mourir  trois  jours 
après.  «  Le  succès  a  passé  ses  sou- 
haits ,  dit  dans  la  suite  idadame  de 
M azarin ,  il  m'a  épousée ,  et  n'est 
pas  mort ,  Dieu  merci  !  »  Le 
duc  de  Mazarin  ,  époux  d'Hor- 
tense  ,  etoit  né  en  i633  ,  et  il 
mourut  en  lyiS  ,  dans  se*  terres^ 
oii  il's'étoit  retiré  depuis  plus  de 
5o  ans.  Si  ces  singularités  n'a- 
voient  pasperverti  les  agrémens  de 
son  esprit ,  personne  n'auroit  été 
de  meilleure  compagnie.  Il  suc*^ 
céda  au  maréchal  de  La  Meille- 
raie  son  père  ,  dans  le  gouver- 
ment  de  Bretagne ,  et  eut  de  plu^ 
plusieurs  autres  gouvernemens.Le 
maréchal  s'étoit  opposé  tant  qu'il 
avoit  pu  slvl  désir  que  le  cardinal 
Mazarin  ,  son  ami  intime ,  avoit 
de  choisir  son  fils  pour  son  hé- 
ritier ,  en  lui  donnant  son  nom  et 
sa  nièce.  Il  disoit  «  que  tant  de 
biens  lui  fâisoient  peur  ,  et  que 
leur  immensité  accableroit  un  j  our 
sa  famille.  »  A  la  mort  de  la  du- 
chesse de  Mazarin  ,  on  prouva  , 
en  pleine  grand'chambre ,  qu'elle 
lui   avoit   apport^   aS   mixIioAS* 


368 


MÂZA 


Louis  XIV,  attaché  au  nom  de 
Mazariu  ,  le  mit  de  tous  ses  con- 
seils ,  lui  donna  les  entrées  des 
premiers  gentilshommes  de  la 
chambre  ,  et  le  distingua  dans 
toutes  les  occasions.  Nommé  lieu- 
tenant-général dès  i654  ï  et  ne 
manquant  pas  de  courage  ,  il  eût 
pu  parvenir  au  bâton  Se  maré- 
chal de  France.  Une 'piété  mal 

•  entendue  rendit  inutiles  les  dons 
que  lui  avoit  faits  la  nature  ;  per- 
suadé que  le  sort  marquoit  les 
volontés  du  ciel  ,  il  fit  des  lote- 
ries de  son  domestique  ,  en  sorte 
que  le  cuisinier  devint  sou  inten- 
dant ,  et  le  Trotteur  son  secré- 
taire. Le  feu  prit  un  jour  au 
château  de  Mazariu  ,  et  il  ne  vou- 
lut pas  cju'on  l'éteignît.  Il  aimoit 
qu'on  lui  fît  des  procès  ,  parpe 
^u'en  les  perdant  il  pouvoit  pos- 
séder en  sûreté  de  conscience  les 
autres  biens  que  la  jqstice  lui  lais- 
soit.  Une  fois  retiré  à  la  campa- 
gne ,  il  ne  fit  plus  que  des  appa- 
ritions très-passagères  a,  la  cour. 
Le  roi  ly  reçut  toujours  avec  ami- 
tié ,  quoiqu'il  l'eût  blessé  par  les 
visiqns  célestes  qu'il  lui  avoit 
communiquées  sur  le  sort  qui 
l'attendoit  s'il  continuoit  de  vivre 
avec  ses  maîtresses.  Ce  prince  le 
regardoit  comme  un  homme  dont 
le  cerveau  n'étoit  pas  sain  j  et 
comme  le  duc  avoit,  par  dévo- 

t  tion,  barbouillé  tous  les  chefs- 
d'œuvre  de  jpeintnre  ,  et  mutilé 

'  les  plus  belles  statues  que.  lui 
avoit  laissées  son  oncle, Loiiis  XIV 
dit  «m  jour,  en  voyant  un  msu** 
teau  :  «  Voila  un  instrument  dont 
ie  duc  de-Mazarin  saitfau^e  usaige.» 
Il  eut  un  fils  d'Hortense ,  lequel 
n'eut  qu'une  fille  ,  qui  fit  entrer 
la  riche  succession  cle  sa  famille 
dans  la  maison  de  Duras ,  d'où 
elle  a  passé  par  les  filles  dans  la 
maison  d'Aumont,  et  ensuite  dans 
celle  des  Matignon ,  ducs  de  Va* 
lentifiois.  Il    parut  en  iSo8 ,    à 


MAZE 

Paris  ,  des  Mémoires  de  la  du- 
chesse de  Mazarin  ,  i  vol.  in-S»  , 
avec  des  portraits. 

*MAZARINI    ou    MizASaw 

(  Jules  ) ,»  jésuite ,  né  a  Palermc , 

Srofesseur  de  ^philosophie  et  de 
léologie-  k  Paris  ,  à  Palernie  et 
autres  villes  de  TEurope  ,  prê- 
cha dans  beaucoup  de  villes  d'I- 
talie s  et  principalement,  a  Bolo- 
gne ,  ou  il  mourut  le  2a  décettibre 
1622.  Le  style  de  Mazarini  et  la  mé- 
thode qu'il  suit  dans  ses  sermons 
sont  conformes  au  stfle  et  a  la  mé- 
thode qu'on  sûivoit  dans  le  f6*  siè- 
cle, et  il  peut  être  mis  à  côté  de 
Panigurola ,  de  Fiamma  et  autres 
orateurs  de  cet  âge,  qui,  néan- 
moins ,  ne  sont  pas  regardés 
con^me  de  parfaits  modèles  de  l'é- 
loquence sacrée.  On  a  de  lui  ,  I. 
//  Davide ,  cento  diseorsi  sul  ciit" 
quantesimo  salmo  ,  etc,  ,  Venise  , 
1607.  IL  //  colosso  Babilofiiço 
délie  considerazioni  cristiane  sul  ' 
sôgno  délia  statua  di  Nabucco-* 
donosorre ,  Bologne ,  1619 ,  i  vol. 
in-^**  ;  Milan  ,  1625  ,  2  vol.  in-4*. 

t  I-  MAZÉAS  (Guillaume), 
né  à  Vannes ,  et  mort  dans  cette 
ville  en  1776  ,'  embrassa  la  pro- 
fession ecclésiastique  ,  et  tradui-' 
sit  divers  ouvrages  de  l'anglais , 
tels  que  celui  de  Warburton  sur 
les  tremblemens  de  terre  et  les 
éruptions  du  féu,  Paris  ,  1754  j 
2  vol.  in- 12  ;  celui  de  Lind  ,  stop 
les  moyens  de  conserver  la  santé 
des  gens  de  iner ,  Paris ,  ij6o  >  in- 
8"  ;  Lettre  d'un  négociant  à  un 
milord  ,  dans'^  laquelle  On  consi- 
dère sans  partiahté  rimpoï:laTice 
de  111e  Mindrque  et  du  Port-Ma- 
hon  ,  avec  une  Histoire  et'  une 
description  abrégée  de  l'une  et 
de  l'autre,  traduite  dé  l'anfglais  , 
Paris  ,  1756,  in- 12  ;  Pharmacopée 
des  pauvres  ,  Paris  ,  1768,  in- 12. 
On  doit  encore  à  Mazéas  divers 
Mémoires  insérés  dans  coar  de 


MAZE 

racadémie  des  sciences  de  Paris 
et  de  la  société  royale  de  Londres. 

fîT.  MAZÉAS  (Jean-Mathurin), 
né  à  Landemau  en  Bretagne , 
au  mois  de  mars  i7i5,  mort 
à  Paris  en  l'an  X  ,  à  l'âge  de  plus 
de  88  ans ,  a  donné  un  ouvrage 
très -connu  sur  les  mathéma- 
tiques, dont  on  a  fait  sept  édi- 
tions :  la  première  en  1758,  la 
dernière  en  1788,  sous  ce  titre  : 
Elément  d'arithmétique  ,  d'algè^ 
bre  et  de  géométrie  ,  avec  une 
introduction  aiix  sections  coni- 
ques. Mazéas  a  encore  publié 
Institutiones philosophicœ,  1777 , 
3  vol.  in- 12.  Cet  ouvrage  est  le 
fruit  de  ses  leçons  au  collège  de 
Navarre  ,  oii  il  étoit  professeur. 
En  vertu  de  ses  grades  dans  l'u- 
niversité ,  il  fut  pourvu,  en  1783, 
d'un  canonicat  dans  l'église  de 
Notre-Dame  de  Paris.  A  une  sim- 
plicité de  mœurs  et  a  une  can- 
deur qui  rappeloient  celles  des 
patriarches  dont  il  a  presque  at- 
teint Fâge ,  il  joignoit  la  plus 
exacte  pratique  des  devoirs  de 
son  "état ,  et  une  piété  si  géné- 
reuse ,  qu'il  faisoit  aux  pauvres 
les  plus  abondantes  largesses. 
Dépouillé  de  tout  par  les  suites 
de  la  révolution ,  il  vivoit  dans  la 
retraite  sans  murmurer  et  sans  se 

Slaindre.  Mazéas  eut  le  bonheur 
'avoir  un  domestique  fidèle  , 
qui  lui  étoit  très  -  attaché  ,  et 
qui  lui  en  a  donné  des  preuves , 
en  le  nourrissant  de  son  propre 
bien  pendant  trois  ans  k  Pontoise. 
Mais  ce  domestique  y  voyant  que 
toutes  ses  ressources  étoient  épui- 
sées ,  et  que  tout  avoitété  vendu,  se 
présenta ,  avec  un  mémoire  ,  chez 
le  ministre  de  l'intérieur,  M.  Fran- 
çois de  Neufchâteau.  Au  nom  de 
Mazéas,  plusieurs  commis,  qui 
avoieut  été  ses  élèves ,  se  joi^ 
gnirent  à  la  demande  du  domes- 
tique;'et  le  ministre  s'empressa 

T.  XX. 


MAZE 


S69 


I  de  Venir  au  secours  d'un  savant 
plus  qu'octogénaire,  en  lui  fai-^ 
sant  avoir  une  pension  de  dix- 
huit  cents  francs.  Outre  les  ou- 
vrages de  Mazéas  dont  nous 
avons  parlé  ,  il  a  beaucoup  tra* 
vaille  au  Dictionnaire  des  aris 
et  métiers, 

t  MAZEL  ou  Mazeli  (  David  ), 
ministre  français ,  réfugié  en  An- 
gleterre ,  traduisit  quelques  bons 
traités  écrits  en  anglais  ;  mais 
comme  il  n'étoit  pas  assez  versé 
dans  celte  langue,  ses  versions 
ne  passent  pas  pour  fidèles.  Celle 
qu'il  fit  du  Traité  de  Sherlock, 
sur  la  mort  et  le  jugement  der- 
nier ,  a  tomes  en  un  vol.  in-8'' , 
1696  ,  est  cependant  estimée. 
On  estime  beaucoup  moins  sa 
Traduction  du  Traité  du  gou- 
vernement civil  de  Locke  ,  Ams- 
terdam ,  1691  ;  Genève ,  1724  ; 
réimprimé  avec  des  corrections 
et  des  notes ,  Amsterdam  ,  1 755 
et  1780  ,  in-i2  ,  ainsi  que  de  l'Es- 
sai de  Gilbert  Bumet  sur  la  vie  de 
la  reine  Marie  ,  in- 12.  Ce  traduc* 
teur  mourut  à  Londres  en  1725. 

MAZEUNE  (Pierre),  sculp- 
teur ,  de  Rouen  ,  reçu  à  l'aca- 
démie de  peinture  et  de  sculp^* 
ture  en  1668  ,  mort  en  1708  ,  Agé 
de  76  ans  ,  a  fait  plusieurs  mor- 
ceaux estimés.  On  voit  de  ses 
oui>rages  dans  les  jardins  de  Ver-  ' 
sailles  ;  l'Europe  et  Apollon  Py* 
thien  ,  d'après  l'antique ,  etc. 

MAZEPPA  (Jean),  général  des 
Cosaques,  gentilhomme  polonais^ 
né  dans  l'UKraine,  après  avoir  rem- 

Î>li  divers  emplois ,  s'engagea  chez 
es  Cosaques ,  qui ,  charmés  de  sa 
valeur  ,  l'élurent  pour  leur  chef* 
Ses  premiers  soios  furent  de  for- 
tifier les  frontières  de  son  pays 
contre  les  Tartares  ,  et  de  se  îaire 
des  protecteurs  puissans.  Il  se  lia 
d'abord  avec  le  czar  Pierre ,  qu'i^ 

«4 


N 


570    '       MAZl 

servit  pendant  îi4  *^^  **'^  beau- 
coup de  fidélité.  Mais  le  dessein 
que  Mazeppa  avoit  de  se  faire  roi 
des  Cosaques  Tobligea  de  trahir 
SCS  etigagemeas  en  1708.  Il  avoit 
alors  84  ans.  11  embrassa  le  parti 
de  Charles  Xlt ,  roi  de  Suéde , 
et  grossit  son  armée  de  quelques 
ré^'mens.  Le  czar  envoja  .des 
troupes  contre  lui  '^  la  capitale  de 
son  pays  fut  prise  et  rasée  ,  et 
lui-même  pendu  en  efTigie ,  tandis 
que  quelques-uns  de  ses  com- 
plices mourolént  par  le  supplice 
uo  la  roUe.  Mazeppa ,  après  la 
bataille  de  Puhâwa  ,  se  sauva  en 
Walachîe  ,  et  de  Ik  h  Bender ,  où 
il  termina  bientôt  après  âa  longue 
carrière  en  1709. 

*  MAZIÈRES  (Jean-Simon), 
ph^'sicien  français,  auteur  d'une 
dissertation  sur  le  -c/ioc  des 
corps  ^  qui  a  été  couronnée  par 
l'académie  des  sciences  ,  né  en 
1679,  mort  en  17.61 ,  a  donné 
aussi  un  Traité  tlçs  petits  tour- 
IfiUons  de  la  matière  subtile, 

*  MAZJNI  (  Jean-Baptiste  )  , 
professeur  de  médecins  en  runi- 
vei'sité  de  Padoue  ,  mort  Yers  le 
milieu  du  dernier  siècle ,  fut  un 
des  plus .  zélés  partisans  de  la 
vecte  mécanique,  et  manifesta 
les  idées  les  plus  singulières  sur 
l'action  dt$  médicamens  et  les 
fonctif^ns  animales.  La  bizarrerie 
de  ses  systèmes  donna  lieu  à 
quelques tuns  de  ses  ouvrages.  Ils 
portent  pour  titre  :  I."  Mechn- 
nices  morborttm, ,  pars  I ,  Brixiae , 
1725  ,  id-4*  ipars  //,  ibid  ,  17^5, 
in-^^  ;  pars  /// ,  ibid.,  1727,^ 
in-4''<  l^s  trois  parties  réunies 
K>ût  été  imprimées  a  Paris «n  1 7.5 1 , 
in-4*  ,  et  à  OfTembech ,  en  1732  , 
Tnême  format.  II.  Jhfeehanica 
medicatnéntoi'um  y  Brixia?,  ^734? 
5n-4".  II'L  Covjèeturœ  de  respira- 
tione  fœtus  ,  ibid  ,  1737  ,  in-4''.  I 
iV.  Institutiones  meaicinas  nia-  \ 


MAZU 

chanicœ^  Brixia; ,  1739,  in-4*. 
Tous  ces  Traités  ont  paru  ensem- 
ble ,  sous  le  titre  à'Opera  omnia  ^ 
Brixiœ,  1743,  in-4'*.  ^°  *  encore 
de  Mazini  une  Lettre  en  italien 
adressée  a  Antoine  Vallisnieri  ^ 
sur  une  ép'izootie  qui  désoloit  le 
territoire  de  Bresce  ;  elle  est  im- 
primée dans  un  recueil  qui  parut 
à  Venise  en  1712  ,  in-S"  ,  sous  le 
titre  de  Tesoro  di  vari  segreti 
e  rimedi  proi^ati  contra  il  maie 
contagioso  di  bupi. 

MAZUCCIO.    rojez    Ma- 

SUCCIO. 

♦  MAZUEL  (J.  B.) ,  aide  -  de- 
camp  du  ministre  de  la  guerre  Bou- 
chotte ,  chargé  après  le  3i  mai 
de  diriger  les  dispositions  mili- 
taires contre  les  fédéralistes  da 
département  de  TEure  ,  rendit 
compte  le  9  juillet  à  la  convention 
du^uccèsde  ses  opérations.  Nom- 
mé adjudant-général  de  l'armée 
révolutionnaire  de  Paris',  il  fut 
remplacé  vers  la  fin  de  septem* 
bre ,  par  suite  de  l'épuration  faite 
aux  jacobins  de  i'état-major  de 
cette  armée,  il  trouva  néanmoins 
moyen  d'y  rentrer ,  et  fut  cbargë 
du  commandement  d'un  détache- 
ment qui  se  rendit  à  Beauvais.  Le 
1 5  octobre  oti  rendit  à  la  conven-  • 
tioB  un  compte  avatita|^ux  de  sa 
conduite  dans  cette  ville.  J^e  2» 
décembre  il  fut  décrété  d'arres- 
tation ,  sur  la  proposition  de  Fa«- 
bre  -  d'Eglaiitine  ,  comme  ultra- 
révolutioimaire.  Mais  quelques 
jours  après 4a convention  ordonna 
sa  mise  en  liberté,  sur  un  rapport 
du  comité  de  sûreté  générale ,  et 
il  obtint  le  commandement  de  l'ar- 
mée révolutionnaire.  Peu  après  , 
avant  été  arrêté  comme  complice 
d'Hébert ,  il  fut  traduit  au  tribu-^ 
Hal  réyolntionnaire ,  et  condamné 
a  mort  le  24  mars  1794» 

MAZURES  (Louis  des) ,  poët« 


Mx\ZU 

français  ,  né  à  Tournay  ,  pre- 
mier secrétaire  du  cardinal  de 
Lorraine  en  1 54?  ?  servit  ensuite 
en  qualité  «le  capitaine  durant  les 
guerres  de  Henri  II  et  de  Charles- 
Qiiint.  On  a  de  lui  quelques  Tra- 
sédies  saintes  ,  Genève,  i566  , 
m  -  8®  ,  où  il  n'y  a  ni  régularité 
dans  le  plan  j  ni  élégance  dans  les 
détails. 

MAZURIE    (la).   Foyez  Tou- 

TAIN. 

t  MAZUYER  (Claude-Louis) , 
né  à  Bellèvre  en  1760 ,  d'une  fa- 
mille   honnête  ,    reçu    avocat   a 
Besançon  en    1781  ,  vint  s'éta- 
blir a  Dijon  ,  ou  il  suivit  le  bar- 
reau. Nommé  d'abord  en  1790  , 
i'nge    au   tribunal  du  district  de 
^oiihans ,  près  de  Mâcon  ,  et  en- 
suite membre  de  la  convention , 
il  s'y   fit  counoitre  avantageuse- 
ment par  ses  rapports  aux  divers 
comités,  et  notamment  par  celui 
sur  les  assîgnats-monnoies.  Atta- 
ché au  parti  de  la  Gironde ,  il 
vota  lé  simple  bannissement  de 
Louis  XVI ,  et  piiblia  un  oui>rage 
tendant  ii  prouver  que  cette  peine 
étoitla  seule  qu'on  pût  lui  infliger. 
A  la    iàraeuse  séance  du  i5  avril 
1793  ,  où  la  convention  eut  k  lut- 
ter contre    les   proscriptions  du 
maire  de  Paris ,  Mazuyer ,  s'appro- 
cha nt  de  lui ,  lui  dit  :  «  N'auriez- 
vous  pas  une  petite  place   pour 
moi?  il  y  auroit  cent  écus  pour 
vous.   11  lutta  avec  la  même  fer- 
meté le  20  avril  contre  les  péti- 
tionnaires du  faubourg  Saint-An- 
toine, en  1793.  Elu  secrétaire  de 
la  convention ,    il   fit   refuser    à 
Pacbe  les  six  mil  lions  qu'il  dcman- 
doit  pour  soutenir  son  insurrec- 
tion ;  porta  la  parole  avec  véhé- 
mence a  la  séance  du  1 1  juin  ,  et 
eut  part  k   la  protestation    des 
7a ,  qu'il  signa  le  19  juin.  S'étant 
permis  une  sOilie  énergique  cou- 


MAZZ  571 

tre  le  despotisme  des  membres  du 
comité  de  salut  public,  et  proposé 
aux  suppléans  de  se  reunir  & 
Tours  ou  à  Bourges  si  la  tyrannie 
venoit  à  anéantir  l'assemblée,  il 
fut  mis  hors  la  loi  le  3i  mai ,  con- 
damné à  mort  comme  conspira- 
teur ,  et  péril  sur  l'échafaud  au 
mois  de  lévrier  1794»  âgé  de  34 
ans.  On  a  de'luî  un  ouvrage  sur 
VO/'ganisation  de  Ui  nst  rue  tion  pu- 
blique et  Véducation  nationale  eh 
France  ,  Paris  ,  imprimerie  na- 
tionale ,  1793,  in  -  8ip  de  210 
pages. 

*  I.  MAZZFJE  (  Jean-André  )  , 
écrivain  de   la   congrégation  de 
Saint-Paul ,   né  a  Rome  ,  de  pa- 
rens  florentins  ,  en  1660,  étudia 
lesbelles-lettres  ,  la  philosophie 
et  la  théologie  au  collège  romaiù* 
sous  la   direction  des  jésuites.  11 
enseigna  ensuite  ces  sciences  à  Ma- 
cérata.  Mazzei,  avec  des  connois- 
sances  profondes  et  variées  en  lit- 
térature, étoit  très- versé  dans  la 
langue  grecque  ainsi  que  dans  les 
langues  orientales,  dans  lesquelles, 
il  avoit  fait  des  progrès  extraor- 
dinaires.Il  mourut  le  ï3  mai  1720. 
Les  ouvrages    imprimés    de    ce 
bamabite  sont  en  petit  nombre. 
On  a  de  lui,   I.  De  Macéra  urbe 
in  Piceno   elegta  cum  notis,  IL 
Methodus  sacerdotalis  circa  mis^ 
sont  et  diidnum  officium, 

*  II.  MAZZEI  (François)  , 
célèbre  avocat  a  Rome  ,  né  à 
Paola  dans  la  Calabre  en  1709, 
étudia  la  philosophie  et  le  droit 
civil  et  canonique  ,  embrassa  l'é- 
tat ecclésiastique  ,  et  se  rendit 
à  Rome,  où  il  resta  4^  ans,  et 
où  il  mourut  le  24  décembre 
1788.  On  a  de  lui  ,  \,  De  matrî- 
,monio  conscientiœ  vulgo  nuncU' 
pato  :  accedit  dissertatio  de  ma- 
trimonio  personarum  diversœ  .re- 
ligicnis  ,  Romse  ,  1771.  IL  Du  /«- 


573  MAZZ 

gitimo  actionis  spolii  usa  com- 
me ntarius ,  Rointie  ,  1775.  III. 
De  œdilitiis  actionibus  libri  très  , 
quibus  subjiciunlurhotœ  ejusdem 
aucloris ,  et  index  rerum  locuple- 
tissimus  ,  Romae  ,  1786,  in-4°« 

*  MAZZELLA  (  Scipion  ) ,  his.- 
lorien  napolitain,  fJorissoit  dans 
le  16'  siècle.  On  a  de  lui  Le 
vite  de*  re  di  Napoli,  in- 4°  ;  Sito 
€  anticidtà  délia  città  di  Pozzuo- 
to ,  e  del  siio  amenissimo  dts- 
retto  ,  colla  descrizione  di  tutti  i 
luoghi  notabili  y  etc. ,  in-S®  '^Dç^s- 
crizione  del  regno  di  Napoli  , 
in-4''- 

*  MAZZERIO  ,  ou  Macerio  , 
ou  de  Maseriis  (Philippe) ,  em- 
ployé dans  les  affaires  les  plus 
importantes  de  Pierre  ,  roi  de 
Chypre  ,  et  de  Charles  VI ,  roi 
de  France  ,  né  en  Sicile ,  et  non 
^a  château  de  Mazures  en  France , 
comme  Dul'resne  Ta  prétendu , 
florissoil  vers  1327.  Mazzerio 
mourut  en  i4o5 ,  giembre  de 
la  congrégation  des  célestins  ,  k 
laquelle  il  laissa  toute  sa  fortune. 
On  a  de  lui  Elogia  patnun  cœ- 
lestinontm  ;  vita  S,  Pétri  Tho- 
masii^  etc.  ;  "Epistolœ  sapientum 
adJonnncm  Maserium  canonicum 
ISovioduiiensem  nepotem  suum , 
in  qud  de  presbjteix>rum  obliga^ 
tionibusj  Pirum  floHdum  in  ma" 
gni  prir^cipis  gratiam  ;  S  omnium 
viridarii  de  jurisdlctione  regid  et 
sacerdotali ,  publié  et  traduit  en 
français  ,  en  1491  ,  et  en  latin  en 

i5o3  et  i5i6. 

*  MAZZTO  (  Mario  )  ,  né  à 
Brescia  ,  savant  dans  la  langue 
grecque  et  les  belles-lettres  ,  et 
professeur  d'éloquence  a  Alexan- 
drie ,  vécut  et  mourut  dans  la 
pauvreté ,  en  1600.  Ou  a  de  lui 
ppinionum  lib,  3  ;  Annotationes 
in  vaTios  auctores  latinof  et  gffc- 


MAZZ 

cos  liber;  De  orthographid  lib,  ; 
Pro  sigonio  defensio  contra  ingra- 
tuni  Riccononbomun  ;  Oss^rva* 
zioni  e  aggiunte  al  dizionario 
di  Ambrosio  Calepino,  &  al  Te- 
soro  ciceroniano  di  Mario  Ni- 
zolio. 

*  MAZZIOTTA  (  Bemardiir  ), 
né  k  Capoue ,  d«  la  compagnie  de 
Jésus ,  professeur  de  phuqsophie, 
de  théologie  morale  et  d'Écriture 
sainte ,  mort  de  la  peste  en  i656 , 
a  laissé  plusieurs  ouvrages  , 
entre  autres  ,  Quœstiones  selectœ 
philosophicœ  y  in-folio;  Quœstio- 
nes selectœ  theologicœ ,  etc. 

t  MAZZOCCHI  (  Alexis-Sym- 
maque  )  ,né  au  château  de  Sainte- 
Marie  près  Capoue  le  22  octo- 
bre 1664 ,  fait  prêtre  Van  1709,  fut 
professeur  des  langues  grecque 
et  hébraïque  dans  le  séminaire 
archiépiscopal  de  Naples, en  1711 
cbanome.  de  Capoue ,  et  successi- 
vement théologal  de  Naples  et 
professeur  royal  de  TÉcriture 
sainte.  Il  refusa  l'archevêché  de 
Rossane.  Dans  ses  dernières  an- 
nées il  avoit  perdu  la  mémoire ,  et 
il  étoit  tombé  dans  un  état  de  dé- 
mence qui  ne  lui  donnoit  que  ra- 
rement de  foibles  intervalles  de 
bon  sens.  Mazzocchi  mourut  le  12 
septembre  i  7  7 1 .  Ses  principaux 
ouvrages  sont,  l.  In  mutilumCam- 
pani  amphitheatri  titulum, ,  alias-  ' 
que  nonnullas  campanas  înscrip- 
tiones  commentarius ,  Neapoii , 
1727.  n.  Dissertazione  sopra 
V origine  de  Tirreni  ,  Romae  , 
1740,  m.  Francisci  Marias  Mus- 
cettolœ  archiepiscopi  Rossanen- 
sis  dissertatio  theologco  legalis 
de  sponsalibus  et  matrimoniis^ 
quœ  à  fdiisfamîlias  contrahun- 
tur  ,  parentibus  insciis ,  vel juste 
invitis  ,  Neapoli ,  1742  ,  1762  ; 
Romje  ,  1760.  IV.  De  antiquis 
Corcjrœ  nominibus  schediasma  y 


MAZZ        ' 

Veapoii  ,  1742.  V.  In  vêtus  mar- 
moreum  sanctœ  NeapoUtanœ  éc- 
clesiœ  ealendarium  cornmenta- 
rius  ,  Neapoli ,  1744  >  ^  vol.  in-4''. 
VI.  Dissertatio  historien  decatke- 
dralis  ecclesiœ  Iseapolitanœ  vi- 
cibus  ,  Neapoli  i^Si.  VII.  De 
sanctorum  ISeapolitanœ  ecclesiœ 
episcopotum  cultu  ,  Neapoli  , 
1752,  *x  vol.  in-4<*.  VIII.  Corn- 
mentanum  in  regii  Herculanensis 
musœiœreas  tabulai  heraclienses, 
Neapoli,  1754»  IX.  Actorum  Bo~ 
nonien^ium  S,  Januarii,  et  snncto- 
f%im  inartyrum  vindiciœ  repetitœ, 
'Neapoli  ,  1759.  X.  Spicilegium 
bibticum ,  Neapoli  ,  1763 ,  3  vol.  , 
les  deux prenu ers  appartiennent  k 
Taucien  restainent,  le  dernier  au 
nouveau.  XI  Jo.-Gerardi  p^ossii 
etymologicum  linguœ  latinœ  , 
cum,  etymologiis  Mezzocchi  ex 
oriente  petitis,  Neapoli  ,  1762  , 
2  vol.  in-folio.  XII.  Opuscula  , 
quibus  orationes  ,  dedicationes  , 
épislolœ,  inscriptiones  y  carmina^ 
ac  diatribœ  continentur  ,  N  cap  oli', 
1771  y.  I  vol. 

♦  MAZZOLARI  (  Joseph- 
Marie)  ,  surnommé  Mariano  Par- 
tenio  5  né  a  Pesaro  d'une  illustre 
famille  ,  originaire  de  Crémone  , 
en  1712  ,  étudia  la  grammaire, 
les  belles-lettres  et  la  philosophie. 
Résolu  de  se  consacrer  entière- 
ment à  l'étude,  il  embrassa  Tordre 
des  jésuites  en  1732.  Mazzolari 
devint  professeur  de  rhétorique  à 
Fermo ,  et  d'humanités  a  Rome  , 
ensuite  de  rhétorique  dans  cette 
dernière  ville ,  où  il  occupa  cet 
emploi  pendant  27  ans.  Il  mou- 
rut le  1 4  septembre  17S6.  On  a 
de  lui ,  1.  M,  Tullii  Ciceronis 
de  Oratore  ,  ad  usum  colle gii 
romani  ,  cum  adnotationibus  Ja- 
cobi  Proust  a  è  soc,  Jesu  ,  Patavii 
(  Romae  ),  1761.  Mazzolari  fut 
l'éditeur  de  cet  ouvrage  ,  k  la  télé 
4uquel  il  Ht  impiiincr  uue  ietU:c 


'MAZZ  375 

en  latin  adressée  a  ses  écoliers. 

II.  In  ortu  serenissimi  principis 
Ludovici,  Burgundiœ  ducis^oratia. 
balfita  in  collegio  romano  X  Kal, 
Jan.  1751  ,  Romae  ,  1751  ;  Vcne- 
tiis  ,  1753.  Ce  sujet ,  qui  ne  pre^ 
toit  pas  beaucoup  k  un  discours 
aussi  étendu ,  prouve  la  fccon-. 
dite  de  l'auteur  ,  qui  a  su  ,  par  des 
digressions  qui  ne  sont  point 
étrangères  a  la  matière  qu'il  trai- 
toil ,  répandre  du  mouvement  et 
de  riutérél  dans  sa  composition. 

III.  Ragguaglio  délie  virtuose^ 
azioni  ai  D.  Costanza  Mattci 
Caffarelli ,  duchessa  d'Assergio  , 
etc. ,  Romae  ,  1768.  L'auteur  a 
su  allier,  dnns  cet  ouvrage ,  la 
fidélité  <le  l'histoire  k  l'agrément 
du  stjle.  IV.  P^ita  del  cavalier 
Bernardino  PerfettiSanese^  insé- 
rée dans  la  5*   partie  dos   Vile 


sephi  Mariani  Parthcnii  electri^ 
corum  libri   VI ^  Romae,    1767, 
Cet  ouvrage    est    enrichi    d'une^ 
Préface  fX  des  Notes  du  P.  Logo^ 
niarsi  iii .  VI .  Josephi  Mariani  Pat- 
thenii  actioues  tom.  i  ,  orationes 
tom.   2  ,  commentarii  tom.  3   y. 
Romae  ,   1772.  Le  premier  îomo 
contient  douze   oraisons    écrites^ 
dans  le  genre*  de  celles  de  Cicé-» 
ron  contre  Verres.  Les  douze  au- 
tres oraisons^  qui  sont  contenues 
dans  le  tome  second  ,  traitent  de- 
diverses  matières  discutées  avec 
autant  d'intérêt  que  de  goût  et  de 
sagacité ,  comme   :    De  Contra-^, 
hendd  encyclopedid y  de  lection& 
ciceroniand  y  de  lectione    virsi-» 
liand ,  de  ratione  docendi  et  aiS" 
cendif    de    italorum    in    litteris, 
principata,de  conservandis  sacras 
ântiquitatis  mouumentis ,  etc.  On. 
lui  doit  aussi  les  ouvrages  de  piétd 
suivans  ,  I.  Diario  sacro  ,  ,2  voU 
IL  Le  sacre  vie,  III.  Zc?  sacr^ 
Basiliche%  IV.  Appendice, 


574 


l 


MAZZ 


*  MAZZOLENI  (   l'abbé    D.  ^ 
Angelo  )  ,    né  à  Bergame,  le    9 
octobre   1719  ,   devint ,  en  1744  » 
professeur  de  rhétorique  au  sémi- 
naire dé  sa  patrie,  et  en  1758, 
recteur  du  collège  Mariano.  Il  se 
livra  k  Téloquence  de  la  chaire  et 
composa  des  sermons  et  des  pa- 
négyriques qui  lui  acquirent  de  la 
réputation.  Mazzoleni  mourut  lé 
14  octobre   1768.    On   a   de  lui, 
I.  Rime  di  diversi  aiitichi  auto  ri 
toscani  ,  Venise  ,  174*^»  accompa- 
gnées délavantes  notes.  II.  Epi- 
grammatum  selectonim  libri  très 
ad  usum    maxime  scholarum  , 
Pergami ,    174^-  Ce  choix  depi- 
grammes  est  accompagné  d^nne 
lettre  latine  ,  et  d'une  épîire  dé- 
dicaloîre  de  Mazzoleni;  lïl.  Ora- 
z'ion funèbre per il P,  Oderi dé* mi- 
,  nistri.  degli   in/ermd,   Bergame  , 
1754.  IV.  Hinie  onestede^  migliori 
poeti  anlichi  e  modernl ,  ad  uso 
délie  scuole ,  con  annotazîoni ,  ed 
indici  utilissimi ,  divise\in  due  VO' 
lumi  ,  in-8*»  ,   Bergame  ,   1760  ; 
Bassano  ,    1761 ,  1777V  V.  Regole 
delta  poesia  si  latirta ,   che  ita- 
liana  ,  Bergame  ,  1761.  W,  Pi  te 
^de*  servi  dil)io  Giuseppe  Roucelli^ 
e  Gio,  Maria  Ac^rhis^  saderdofi 
Bergamaschi    ,     Milan    ,     ïy^y» 
VII.  Principj  dicosmogra/Ia,  Ber- 
game   ,    1766.    Vîll.  Principj  di 
geograjia  ,  Bergame  ,  1 766.  IX. 
Tai'olette  cronoiogiche  ad  uso  de* 
Janciulli ,  Bergame  ,  1762. 

*  I.  MAZZONI  (  Guide  ) ,  ap- 
pelé aussi  Paganino  ,  et  swr- 
nomvcié  Modavino  de  sa  patrie, 
excellent  artiste  en  argile  ,  dans 
les  dernières  années  au  \b*  siè-" 
c\e,  et  au  commencement  du  16*. 
naquit  à  Modène.  Charles  VÎII , 
Payant  connu  a  N  api  es  ,  Pem- 
mena  en  France  ,  ou  il  enseitçna 
son  art  a  sa  femme  et  à  sa  fille. 
II  revint  dans  sa  patrie,  où  il  mou- 
rut le   12  septembre   i5i8.    On 


MAZZ 

trouve   ses  ouvrages  à  Ferrare, 
Modène  ,  Venise  et  Naples. 

JI.  ]MAZZONI  (Jacques)  ,  né  a 
Cèsenne ,  donna,  sur  la  fin  du 
16*  siècle,  des  leçons  d'une  phi- 
losophie saine  et  judicieuse,  et  se 
distmgua  aussi  comme  écrivain. 
Le  plus  estimé  de  ses  ouvrages 
est  son  Traité  De  triplici  homi^ 
num  vitd.  Ses  autres  ouvrages 
sont,  I.  Une  Défense  du  Dante ,' 
en  italien  ,  in-^**,  1587.  II.  De 
comparatione  Platon i s  et  Aris- 
totelis,  in-fol. ,  1597.  ^^^'  Devila 
contemplatii^u  ,  in-4'*.  Martinelli 
de  Césenne,  qui  épousa  la  fille 
de  Mazzoni ,  publia  Toràison  fu- 
nèbre de  son  beau-père  ,  mort  à 
Ferrare  en  i6"o3  ,  dans  sa  cin- 
quantième année. 

*  I.  M AZZtJCHELLI  (  Pierre- 
François  ) ,  peintre  ,  né  k  Rome 
eu  i57i  ,  mort  en  16^6,  fut  créé 
chevalier  par  Charles-mmanuel , 
duc  de  Savoie.  On  a  de  Mazzu-' 
chelli  plusieurs  grands  tableaux 
d'église  j'^qu'il  a  peints  à  Milan. 

"f  II.  MAZZUCHELLÏ  (Fré- 
déric )  ,  no  a  Spalatro ,  dans  la 
Dalmatie  ,  le  7  mai  1672,  d'un 
père  au  service.de  la  république 
de  Venise ,  renonça  à  la  profes- 
sion des  armes  pour  se  Ijvi^r  k 
l'étude  du  droit.  Après  avoir  oc- 
cupé plusieurs  emplois  honora- 
bles a  Brescia ,  il  lut  fait  cheva- 
lier de  Saint-Marc  en  1755,  nom- 
mé commissaire  de  l'armée  du 
roi  de  Sardaighe,  et  enfin  créé^ 
comte  le  1  "  septembre  1 736.  Maz- 
zuchelli,  mort  le  3  décemofe  1  j^S^ 
a  donne,  I.  Le  glorie  immortali 
di  S,  E.  il  sig.  Pietro  Morosini , 
cavalière  y  oraziûne  nelF  occa- 
sione  (lelV  suo  ingresso  alla  pre- 
fettura  di  Brescia ,  Brescia ,  1 700. 
II.  Orazione  in  Iode  di  S.  E,  Aies- 
,  jsandto  Mo  lin ,  proveditor  gefne- 


MAZZ 

rate  in  terra  ferma  ,  Brescîa  , 
1702.  III.  Raccolta  di  privilegj 
ducaliy  giudizj^  terminazioniyetc, , 
concernenti  la  città  ,  eprovineia 
di  Brescia  ,  Brescia  ,  1732.  il 
laissa  i3  volumes  manviscrits  de 
Consultations ,  Instructions ,  ete. 

*  III,  MAZZUCHELU  (  Jean- 
Marie  ,  comte  de  ) ,  fils  du  préeé- 
cédent ,  membre  de  Paca  demie  de 
la   Crusca,  et  Pun   des  plus  il- 
lustres   littérateurs    du    i8«  siè- 
cle ,  ne  k  Brescia"  le'  28   octobre 
1707,   apprit,  sous  la  direction 
des  jésuites  à  Bologne ,  les  belles- 
lettres,   les  principes  de  la  phi- 
loisophie  et  des  sciences  mathé- 
matiques. De  retour  dans  sa  pa- 
trie ,  il  conçut  l'idée  d'écrire  les 
Vies  des  écrivains  italiens  ,  ou- 
vrage immense.  On  conçoit  aisé- 
ment les  connoissances  variées  , 
et  souvent  très-opposées ,  qu'une 
pareille  entreprise  exigeoit.  Maz- 
zuchelli  s'y  livra  avec  ardeur ,  et 
le    premier   essai    qui   en  parut 
fut  la    F'ie   étArchimède  ,    dans 
laquelle  il    donne    des   preuves 
de  son  savoit*  en  mathématiques. 
IjCS    Notices  historiques  et  cri- 
tiques   qui   suivirent  furent  ac- 
cueillies   avec  éloge  ,  et  la  plu- 
part insérées  dans  ion  grand  ou- 
vrage intitulé  Gli  sctitton  d'Ita- 
lia ,  eioè  riotizie  istorico-critiche 
intomo  allé  vite,    e  a<rîi  scritti 
de*  letterati Italiàm^  6  volk  in-fol. , 
publiés    à  Bi-escia    à  ditrérentes 
époques.  Le  pian  de  cet  ouvrage , 
qui  n'a  été  poussé  que  jusqu'à  la 
lettre  B ,    etoit  vaste  ;   il  devoit 
contenir    cinquante    mille    vies. 
Le  style  en  est  clair  j  précis  et 
élégant ,  et  tel  enfin  qu'il  convient 
aux  écrits  de  ce  genre.  On  con- 
çoit   à    peine   comment    Mazzu- 
chelli ,  presque  entièrement  livré 
à  des  occupations  privées  et  pu- 
bliques ,  a  pu  sunire  aux  recher- 
che^ immease»  nécessaires  pour 


MAZZ 


375 


cet  ^qovF&ge   et  pour,  ses  autres 
productions  littéraires.  Il  donna 
naissance,  dans  sa  maison j  à  une 
académie    destinée    k    propager 
parmi    ses  concitoyens    le    goût 
des  sciences  :  et ,  s'étant  livré  à  la 
l'eoherche  des  objets  d'histoire  na- 
turelle ,  d'antiquités ,  et  des  mé- 
dailles, il  en  forma  Im  musée  pré- 
cieux.Mazzuchellîmourutle  i9|no- 
vembre  1765.  Outre  l'ouvrage  des 
Scrittori  a'Italia  dont  nous  avons 
déjà  parlé ,  et  dont  il  laissa  deux 
volumes    de  continuation,    avec 
une  instruction  sur  la  méthode 
qu'il  avoit  suivie,   pour   éclairer 
ceux    qui    voudroient    continuer 
son  entreprise  ,  ona  de  lui ,  I.  No- 
tizie    ste niche  e  criliche  intomo 
alla  vita ,  aile  invenzioni,  ed  agli 
scriiti  d^Archimede  Siracusano  \ 
Brescia,   1757.  II.  Notifie  stori- 
clie  e   cnitiche  intOKno  alla  vita 
di  Pietro  dAhano ,  insérées  dans 
le  vingt  -  troisième  volume  de  la 
Raccolta  Calogèrana,  111.  La  Vita 
di  Pietro  Aretino ,  Padoue,  1741  ; 
Brescia  ,    1763  ,   avec  des  aug- 
mentations considérables.  IV.  La 
'V^ita  di  Luigi' Alamanni ,  Fiorç/i- 
tino ,  en  tête  de  la  CoUivaziope 
deir  Alamanni  ,   etc. ,    \ér.ov[e  , 
ï745i  Venise,  1751.  Y^  La  f^ita 
ai  JeSc^po  Bonfaaio  ,  etc.  ,  en  télé 
du  premier    volume  des    Opece 
vohari  de  Boniadio  ,    Brescia  , 
1740  et   1753.    Cette  Vie    ayant 
éprouvé  quelques  critiques  ,  ÂJ  afîz- 
zuTchelli  pubha   une  MiU^  k  ce 
sujet  ,   imprimée    a    BiK3scia  en 
•17.^.    VI.    Muséum   mazzucheU 
lianum  ,  seu  numismata   virorum 
doctr'md prœstantium  ,  qu(e  apud 
Jo,     Mariam    comltcni    l^az-sH" 
chellum  Brixits  servanlur  ,  à  Pe^ 
tro  Antonio   de  comitibuf    Gae- 
tard  Brixiano  presbyiero  et  pa^ 
tritio  Romaiio  édita  atque  illus- 
trât a.  Accedit  versio  Italie  a  stu" 
dio  equitis  Cosimi  Meielfilwraiay 
Veuetii4»V*o*'*«^*' >  17.61  j  tma.  II, 


376  MAZZ 

1763.  Vn.  Le  vite  eTuornini  il- 
lustri  Fiorentini  scritte  da  Fi- 
lippo   Villani  ora  per  la  prima  j  sulle  affezioni  ipocondriache  di 


MAZZ 

sopra    r    amor   del    Petrarca.y 
Bresciai  ,  1767.  V.    Sette  sorte tti 


volta  date  alla  luce  colle  anho- 
tazioni  del  conte  Gio,  Maria 
Mazzuchelli y  etc. ,  Venise,  l'j^l- 
Vlll»  Not'zie  storiche  e  criticne 
intorno  dlla  vita  ed  agli  scritti 
di  Scipion  Capece,  Elles  précè- 
dent le  poënie  De  Vate  Maxlmo 
del  Capece ,  publié  avec  les  Poé- 
sies de  Sannazar,  d'Altilio  ,  etc., 
à  Padoiie,  en  1751  ,  et  à  Venise, 
en  1752  et  \']^^l\»  IX.  La  bella 
mano  di  Giusto  de'  Conti  Ro- 
mano  ,  etc.  ,  nuova  edizionC  ac- 
cresciuta  délia  vita  delt  autore 
^critta  dal  conte  Gio.  Maria 
Mazzuchelh ,  Vérone,  1753.  Plu- 
sieurs de  ses  opuscules  ont  été 
insérés  dans  la  Kaccolta  Calo- 
gerona  e  Milajiese  ,  et  dans 
d'autres  ouvrages.  Mazzuchelli 
laissa  beaucoup  d^ouvrages  ma- 
nuscrits, parmi  lesquels  on  dis- 
tingue 4^  volumes  de  Lettres 
avec  les  sa  van  s  de  son  temps , 
sur  ses  affaires  personnelles  ,  sur 
les  médailles ,  etc.  ;  8  volumes 
de  Mémoires  littéraires;  3  de 
p^ies  d'hommes  de  lettres  vi- 
vans  ;  trois  gros  volumes  de  Aé- 
pertoire ,  pour  fournir  des  ar- 
ticles à  son  grand  ouvrige  des 
Scritiori  {Tltalia,  etc. 


*  IV.  MAZZUCHELLI  (  P.-D. 
Hector  ) ,  frère  du  précédent ,  Bé^  de  se  perfectionner  le 
à    Brescia  le   xi   octobre  1711  ,  "à^ome  ;  il  s'attacha  a 
entra    dans  la  .congrégation    de  j     »'•  i    '   » 

Philippe  de  Néri ,  où  il  se  livra  a 
l'étuae  des  langues  grecijues  et 
vivantes.  Il  mourut  le  4  mai  1776. 
On  a  de  lui ,  I.  Capitoh  conso- 
latorio  di  un  anUco.  ad  un  altro 
in  occasions  di  lutto ,  etc.  Flo- 
rence ,  1764.  !!•  Lfittera  in  versi 
anacreontici^y etc. y  Venise,  1764» 
III.  uàpologia  di  Anserto  Epiti- 
ntione^  etc.  ,  Mantoue  ,  1760.  IV. 
€apitolo  dun  amicQ  ad  un  fonico 


uéstianatte    Colocinti  ,  Brescia  , 

1768.  VI.  Manuale  di  massime  , 
sentenze  ,  e  pansieri  sopra  di- 
verse  materie  ,    ptc    Maijtoue , 

1769.  VII.  Pr^verbj  e  manière 
ai  dire  délia  lingua  Toscana  , 
con  moite  sentenze  di  vari  generi 
tanto  sacre  quanto  profane  in 
versi  rimati  anacreon  tici  per 
ordine  d'aljaheto  a  guisa  di  di- 
zionario  ,  Brescia  ,  1770. 

*V.  MAZZUCHELLI  (Jean- 
Paul  )  ,  ne  à  Milan  ,  mort  le 
1 3  août  17x4»  imprima  les  ou- 
vrages suivans  sous  le  nom  de 
Giusto  Vfeconti  :  I.  MedioLanurn 
secunda  Roma  dissertatio  apo- 
logetica,  1  i.  Pro  Bemanlino 
CoHo  Mediolanensi  hislorico  diS' 
sertatio.  \  1 1.  Coloniœ  Ticiniœ 
romance  commentum  exsuffla-» 
4um.  IV.  Novaria  in  tribu  clau- 
di^t* 

t  MAZZUOLI  (François), 
appelé  communément  le  Parme- 
san ,  né  k  Parme  en  i5o4  ,  mort 
en  i54o  ,  fit  connôîtie  dès  son 
jeune  âge  son  talent  pour  la  pein- 
ture. On  rapporte  qu'à  seize  ans  » 
il  fit ,  de  son  mvention ,  plusieurs 
ouvrages  qui  auroient  pu  faire 
honneur  à  un  bon  maître.  L'envie 

conduisit 


aux  ouvra- 
ges de  Michel- Ange,  et  encore 
Elus  a  ceux  de  Raphaël.  II  a  si 
ien  saisi  la  manière  de  ce  maî-^ 
tre ,  qu'on  disoit ,  même  de  son 
temps ,  qu'il  avoit  hérité  de  soB 
génie.  Le  pape  Clément  VII  em- 
ploya ses  talens  ,  et  Charles- 
Qumt,  dont  il  avoit  fait  lepor^ 
trait  de  mémoire,  le  combla  d'é- 
loges. Parme ,  Bologne  ,  Borne  le 
possédèrent  tour-àtour,  et  par^ 
tout  il  ae  trouva  que  des  admira^ 


MAZZ 

leurs.  On  rapporte  qu'il  trayaîl-  ] 
loit  avec  tant  de  sécurité  pendant 
le  sac  de  Rome ,  en  1527,  que  les 
soldats  espagnols  qui^  entrèrent 
chez  lui  en  furent  Frappés.  Les 
premiers  se  contentèrent  de  quel- 
ques dessins  ;  les  suivans  enle- 
vèrent tout  ce  qu'il  avoit.  Le 
Parmesan  a  fait  beaucoup  d'ou- 
vrages k  Borne  ,  à  Bologne  et  à 
Parme  ,  sa  patrie.  Son  talent  k' 
ibuer  du  luthj  et  son  amour  pour 
la  musique  ,  le  détourHoieut  sou- 
vent de  .son  travail  ;  mais  son  goût 
dominant  étoit  pour  Falchîmie  , 
qui  le  rendit  malheureux  toute  sa 
vie ,  et  qui  même  hâta  sa  mort.  Il 
altéra  sa  santé  ,  h  force  de  souffler 
et  de  respirer  les  vapeurs  du  char- 
bon. La  manière  du  Parmesan  est 
gracieuse  ;  ses  figures  sont  lé- 
gères et  charmantes  ,  ses  attitu- 
des bien  contrastées  ;  rien  de  plus 
agréable  que  ses  airs  de  tête.  Ses 
iÇaperies  sont  d'une  légèreté  ad- 
mirable ;  son  pinceau  est  sédui- 
sant. 11  a  réussi  principalement 
dans  les  vierges  eiddusles enjans, 
et  a  parfaitement  touché  le  paj- 
sage.  On  auroit  souhaité  que  ce 
peintre  ne  fût  pas  tombé  dans 
quelques  répétitions  ;  qu'il  eût 
mis  plus  d'eiiet  dans  ses  tableaux 
en  général  ;  qu'il  se  fût  plus  atta- 
ché à  connoître  et  à  rendre  les 
sentimens  du  coeur  humain  et  les 
passions  de  Tame.  ;  enfin  ,  qu'il  eût 
consulté  davantage  la  nature.  Le 
Mariage  de  sainte  Catherine ,  pe- 
tit tableau  de  ce  peintre ,  sorti  du 
palais  Borghèse  en  1800  ,  a  été 
estimé  en  Angleterre  4^,000  liv. 
Ses  dessins  y  la  plupart  à  la  plume, 
sont  d'un  grand  prix.  On  v  re- 
marque quelques  incorrections 
et  de  l'affectation  ,  comme  à  faire 
des  doigts  extrêmement  longs  ; 
mais  on  ne  voit  pas  ailleurs  une 
louche  plus  légère  et  plus  spi*- 
rituelle.  11  a  donné  du  mouve- 
ment à  ses.  figures  ^  et  ses  drape- 


MEAD 


577 


ries  semblent  être  agitées  par  le 
vent.  Le  Parmesan  a  gAwe  à  l'eaiî- 
forte  et  au  clair-obscur.  On  a 
aussi  beaucoup  gravé  d'après  ce 
maître. 

*  IMEAD  (  Matthieu),  théolo- 
gien  dissident  anglais ,  mort  en 
1699,  eut  un  bénéfice  au  grand 
Brickhill  dans  le  comté  de  Buc- 
kinghara ,  qu'il  perdit  en  166a, 
pour  non  -  conformité.  Inquiété 
pour  le  complot  de  Bye-house , 
et  mis  en  Jugement  pour  cette  af- 
faire., il  fut  acquitté.  Mead  des- 
servit ensuite  une  congrégation 
de  dissidens  à  Stepney.  Il  gar- 
da cette  place  jusqu'à  sa  mort. 
On  a  de  cet  écrivain ,  I.  Les  épreu- 
ves et  les  tribulations  du  vrai 
cht^tien  ,  in-8'.  Livre  de  dévo- 
tion pratique.  II  Le  bonheur  de  la 
prompte  obéissance ,  in -S'*.  III. 
Sermon  sur  Ezéchiel, 

t  IL  MEAD  (Bichard),  ne 
d'une  famille  distinguée ,  en  1673 , 
k  Stepney ,  village  près  de  Lon- 
dres ,  fit  ses  humanités  à  Utrecht, 
et  de.  là  se  rendit  à  Leyde  , 
ou  il  étudia  en  médecine  sous 
Herman  et  Pitcairn.  Ce  fut  de 
cette  époque  que  data  Tintimité 
des  liaisons  qu'il  entretint  dans 
la  suite  avec  Boerhaave.  De  là  il 
se  rendit  a  Leyde ,  où  il  étudia 
la  médecine.  Méad  voyagea  en 
Italie  ',  eut  le  bonheur  de  dé- 
couvrir à  Florence  la  table  Isia- 
que  ,  qui  depuis  plusieurs  années 
étoit  regardée  comme  perdue^  et 

Êrit  le  bonnet  de  docteur  àPadoue. 
)e  relour  dans  sa  patrie ,  il  exer- 
ça son  art  avec  un  grand  succès, 
il  joignit  a  la  plus  pro|pnde  théo-» 
rie  la  pratique  la  plus  brillante  , 
la  plus  étendue  et  la  plus  heu- 
reuse. La  société  royale  de  Lon- 
dres lui  accorda  une  place  parmi 
ses  membres.  Le  collège  des  mé- 
decins se  l'associa,    et  l'univer'* 


578 


MEAÛ 


«i té  d'Oxford  confii*ma  le  diplô- 
me de  celle  de  Padoue.  Etranger 
à  tout  esprit  de  parti ,  il  fut  éga- 
lement lié  avec  Garth ,   Arbuth- 
not  et  Freind.  Il  fut  Tami  de  Pope, 
dç  Hallej ,  et  de  Newton  ,  dont  il 
plaça  chez  lui  les  portraits  à  coté 
lie  ceux  de  Shakespear  et  de  Mil- 
ton.  Nomnré  médecin  du  roi  en 
1727  ,    il  le  fut  de  la   cour   et 
de   la   viJle.    On   assure  que   sa 
profession  lui  rapportoit  par  an  , 
"de  i3o  à    i5o  raille  francs     de 
notre   monnoie  ;     et  malgré   cet 
immense   revenu  ,  il  ne  mourut 
pas   excessivement   riche.    Mead 
lut  marié  deux  fois  et  eut  dix  en- 
fans  de  sa  première  femme.  Ses 
portes  étoient  également  ouvertes 
au    riche    et  a  l'indigent  ,  <ju'il 
aidc^   de  ses  conseils   gratuits , 
et    auquel  sa   bourse  étoit   tou- 
jours ouverte.  Libéral  et  magni- 
fique ,  Mead  usoit  noblement  de 
la     fortune    qu'il  dut  a    ses  ta- 
lens.  Jamais    il   n'accepta  d'ho- 
noraires  d'aucnn  ecclésiatique  , 
k  l'exception  d'un  seul  qui  avoit 
«u  la   témérité  de  se    soustraire 
à  ses  ordonnances ,  et  auquel  il 
rendit  son  argent  après  Tavoir 
guéri.  Aucun  étranger  de  mérite 
ou   de  distinction  ne    venoit     a 
Londres  ,   sans  ambitionner  d'ê- 
tre présenté  au  docteur  Mead  ; 
les  divers  corn  tés  d'Angleterre  et 
jusqu'aux   colonies  les  plus  éloi- 
gnées le  consultoient  pour  le  choix 
de  leurs  médecins.    Cet    habile 
médecin  mourut  en  i754'  Le  cé- 
lèbre Freind  ayant  été  mis  en  pri- 
son par  ordre  d'un  ministre  d'é- 
tat, et  ce  ministre  étant  tombé 
malade  ,  Mead  ne  voulut  point  le 
traiter  ,  que  Freind  ne  fût  élargi  j 
et  il  rendit  à  celui-ci  environ  cinq 
njille  gainées  ,  qu'il  avoit  remues 
)oiu'  ses  honoraires  ,    en  traitant 
ta  malades  de  son  confrère  pen- 
durt  sa  prison.  Sa  bibliothèque, 
cuiupo;Ȏe  de  plus  de  dix  mille  vo- 


l 


MEAD 

lumes,aussi  riche  que  bien  choisie, 
étoit  a  utant  pour  le  public  que  poor 
lui.  Elle  rapporta  k.  la  vente  qui 
en  fut  faite  après  sa  mort  beau- 
coup plus  qu'elle    n'avoit 'coûté. 
Sa   collection ,  de  tableaux  faite 
avec  autant  de  discernement  que 
de  goût,   se  vendit  quatorze  ou 
quinze  mille  francs  de  notre  mon- 
noie ,  au  dessus  du  prix  d'achat. 
Mead  déterra  les  taleiis  cachés  ,  et 
secourut  les  talens  indigens.  Lors- 
qn'en    1720    la  peste  qui  désola 
Marseille  répandit  Palai^me  dan^ 
toute  l'Europe,  les  lords  de   la 
régence  s'adressèi^ent  à  lui  pour 
le  consulter  sur  les  moyens   de 
s'en  présener  ;  le  discours  qu'il 
publia  k  ce  sujet    eut   sept  édi- 
tions dans  cette  même  année  ;  il 
fut   augmenté    et   réimprimé  eti 
172a    et  en  1743  ,  et  traduit  en 
latin  par  le  professeur    Ward  , 
comme  la  première  édition  l'avoit 
été  par  Maittaire.    En   1721  ,  le 
docteur  Mead  fut  chargé  par  le 
piince  de  Galles  de  suivre  les  ef- 
fets de  l'inoculation   sur   des  cri- 
minels condamnés  k  mort ,  et  ce 
fut  d'après  le  succès  de  cette  ex- 
périence   que    les   deiïx    jeunes 
princesses  Amélie  et  Caroline  fu- 
rent inoculées  le  17  avTil  ij*!^. 
Ses  principaux   ouvrages    sont  , 
I.  Essais  sur  les  poisons  y   1702-, 
en  latin ,  réimprimés  k  Lejcfe  cfti 
1737,  in-8<».    vn  pareil  livre  ne 
pou  voit  être  composé  que  d'après 
grand    nombre     d'expériences   : 
Mead  en  fit  plusieurs  sur  les  vi- 
pères ,  qui  lui  servirent  beaucoup 
pour  cet  ouvrage.  II.  De  imperio 
salis  et  funœ  y   1746  III.   udi^is  et 
pT*éceptes  de  méaecme ,  en  latin , 
Londres  ,  in-8"  ,  1751  ,  traduit  en 
français  ,  par  de  Pnisieux  ,  Paris , 
1768,  in-i'2.  C'est  sa  dernière  pro- 
duction ,     et   peut-être   la   pins 
utile  ,   si   Fon  excepte  .qndques 
opinions  qui  ont  été  contredites. 
On  y  trouve   deux   Tv^tés  ou- 


ME  AN 

ricux  ;  l'un  de  la  Jolie  ;  et  l'autre 
des  maladies  dont  il  est  parlé 
dans  la  Bible ,  dans  lequel  il  sou- 
tient que  les  démoniaques  dont 
il  est  parlé  dans  TÉvangil^  n'a- 
voient  que  des  maladies  pure- 
ment naturelles.  III.  Des  Opus- 
cules y  Paris  ,  1757  ,  1  vol.  in -8". 
Ses  OEuvres  ont  été  recueillies 
sous  le  titre  de  McaéCs  médical 
Works  ,  1  volume  in-4'* ,  publié 
en  1762.  La  Description  de 
son  cabinet  a  été  imprimée  k 
Londres  ,  1765  ,  in-S*».  Ce  fut  par 
les  conseils  de  ce  savant  et  géné- 
reux médecin  que  le  libraire  , 
Thomas  Guj  ,  mort  en  1724  , 
à  81  ans,  consacra  un  bien  im- 
mense à  la  fondation  d'un  nou- 
vel hôpital ,  qui  est  un  des  plus 
beaux  omemens  et  des  plus  utiles 
établissemens  de  Londres.  Coste 
a  traduit  en  français  le  Recueil 
des  QEuifivs  physiques  et  tn^dici- 
nales  de  Mead  ,  Bouillon  ,  1774  , 
2  vol.  in-8*, 

*  MEADOWCOURT  (Richard) , 
né  dans  le  comté  de  SlaiFord  en 
1607  ,  et  chanoine  de  Worcéster , 
publia  en  1732  des  notes  sur  le 
raradis  reconquis  de  Milton  ,  que 
l'évêque  Newton  a  employées  avec 
éloge  dans  l'édition  qu'il  adonnée 
deccpoëte.  On  doit  h  Meadow- 
court  des  remarques  sur  d*autres 
poètes  ahglais  ,  et  onze  sermons 
imprimés  ,  que  Cooke  cite  dans 
son  ouvrage  intitule  Preacliers 
assistant, 

ItfÉAN  (  Charles  de) ,  seigneur 
d'Atrin ,  né  à  Liège  eu  i6o4 ,  et 
mort  en  1674  »  se  distingua  dans 
divers  emplois  honorables  ,  par 
son  zèle  pour  le  bien  public  et 
ses  lumières  dans  l'administra- 
tion des  affaires.  On  a  de  lui 
Observationes  et  res  judicatœ  ad 
jits  civile  Leodiensium  lîonuuw- 
rum  ,    etc.  ,    compilation    dans 


MECE  579 

laquelle  on  trouve  de  bonnes  vues 
sur  là  jurisprudence  de  diverses 
nations.  Des  différentes  éditions 
qu'on  en  a  faites ,  la  meilleure 
est-celle  de  Liège,  174®,  8  vol. 
in-folio  ,  qui  se  relient  en  quatre  , 
avec  des  notes  savantes  de  Lou- 
vrex ,  et  une  table  des  matières 
très-étendue. 

*  INfEAZZA  r Gaspard),  fran- 
ciscain, né  à  Pa]ei*me,  mort  à  Ma- 
drid en  1688,  a  donné ,  I.  Excidii 
sectœ  mahometanœ  per  quatuor 
principes fœderatos  aV^nno  1684» 
suscipiendi  conjecturas  à  prophe- 
tarum  or^culis  ,  et  divinis  Scrip- 
turis  ;  Délia  nobità  ,  e  origine 
délia  Jamiglia  Caprini  ,  etc, 

MECAREVO.  Voy,  Beccafumi. 

MECCÏUS.  Foye%  JEuanus. 

t  MÉCÈNE  (C.  Clinius  Mece- 
nas) ,  descendant  des  anciens  rois 
d'Etrurie,nevoulut  jamais  monter 
plus  haut  qu'au  rang  de  chevalier, 
dans  lequel  il  étoit  né.  Auguste  se 
soulagea  sur  lui  du  poids  de  l'em- 
pire. «C'étoit,  ditVelleiusPater- 
culus  ,  un  homme  qui  ne  dormoit 
point  lorsque  les  allaires  deman- 
doient  de  la  vigilance.  11  étoit  pré- 
voyant ,  et  savoit  comment  il  lal- 
loit  se  conduire  dans  les  occasions 
importantes  ,  quoique  d'ailleurs 
il  aimât  l'oisiveté.  »  Mécène  étoit 
l'ami  et  le  conseil  d'Auguste  ;  ce 
fut  lui  qui  conseilla  à  ce  prince 
de  conserver  le  trône  impérial  , 
«  de  peur  qu'il  ne  fût  le  dernier  des 
Romains  ,  s'il  cessoit  à'en  être  le 
premier.  )j  II  ajouta  h  cet  avis  quel- 

âues  maximes  auxquelles  Auguste 
ut  la  gloire  et  le  bonheur  de  son 
règne.  «  Une  conduite  vertueuse, 
lui  dit-il  ,  sera  pour  vous  une 
garde  plus  sûre  que  celle  des  lé- 
gions  La  meilleure  règle ,  en 

matière  de  gouvernement  ,    est 


3So  MECÊ 

d'acquérir  Famitié  du  peuple  ,  et 
de  faire  pour  ses  sujets  ce  qu'un 
priuce  voudroit  qu'on  fît  pour  lui, 
s'il  devoit  obéir  au  lieu  de  com- 
mander... Evitez  les  noms  de  mo- 
narque ou  de  roi,  et  contentez- 
vous  de  celui  de  César,  en  y  ajou- 
tant le  titre  d'empereur ,  ou  quel- 
Îru'autre,  propre  à  concilier  à  la 
ois  le  respect  et  l'amour..»  Mé- 
cène prit  tant  d'empire  sur  l'es- 
prit d^Auguste ,  par  sa  douceur 
et  sa  prudence ,  qu'il  lui  repro- 
choit  durement  se&  fautes  sans 
qu'il  s'en  offensât.  Un  jour  Mé- 
cène, passant  par  la  place  publi- 
que, vit  l'empereur  jugeant  des 
criminels  avec  un  air  colère  ;  il 
lui  Jeta  ses  tablettes  ,  sur  les- 
quelles il  avoit  écrit  ces  mots  : 
<t  Sors  delà. ,  bourreau ,  et  te  re- 
tire !...  »  Auguste  prit  en  bonne 
part  cette  remontrance ,  quoique 
dure,  et  descendit  aussitôt  de  son 
tribunal.  Dans  la  suite ,  ce  prince 
s'étant  engagé  ,  après  la  mort  de 
Mécène  dans  de  fausses  démar- 
ches :  «  O  Mécène  !  s'écria  -  t  -  il 
dans  l'amertume  de  sa  douleur  , 
si  tu  avois  été  encore  en  vie  ,  je 
n'auroispas  aujourd'hui  sujet  de 
me  repentir.  Lorsque  cet  empereur 
ëtoit  indisposé  ,  il  logeoit  dans 
la  maison  de  son  favori ,  qui  fut 
brouillé  pendant  quelque  temps 
avec  son  maître,  qu'il  croyoit  être 
amoureux  de  Licinia  son  épouse. 
Mécène  fut  malheureux  dans  son 
domestique.il  avoit  la  plus  belle 
i'emme  de  son  temps.  Sa  fidélité 
lui  devint  suspecte.  C'étoit  des 
divorces  et  des  réconciliations 
sans  fift  :  ce  qui  a  fait  dire  à  Sé- 
nèque  que  Mécène  avoit  épousé 
dix  mille  fois  ,  quoiqu'il  n'eût  ja- 
mais eu  qu'une  femme.  Ce  qui  a 
transmis  son  nom  à  la  postérité 
plus  sûrement  que  la  faveur  d'Au- 
guste et  les  honneurs  du  ministère, 
c'est  la  protection  qu'il  accorda  aux 
sciences  et  l'amitié  qu'il  eut  pour 


MEGH 

les  gens  de  lettres.  Il  se  glonfîoit 
d'être  l'ami  de  Virgile  et  d'Horace. 
Il  vivoit  avec  eux  dans  la  douceur 
d'un  commerce  libre  et  philoso- 
phique. Ils  l'aidoient  a  porter  le 
fardeau  de  la  vie  et  de  la  grandeur. 
Virgile  lui  dédia  ses  Géorgiques  , 
et  Horace  ses  Odes.  Il  conserva 
au  premier ,  dans  les  fureurs  des 
guerres  civiles  ,  l'hérit  -c-Le  <  «• 
pères;  il  obtint  le  pardon  de  l'au- 
tre ,  qui  avoit  combattu  pour 
Brutus  à  la  bataille  de  Philippes. 
«Souvenez-vous d'Horace  comme 
de  moi-même ,  dit-il  a  Auguste 
en  mourant.  Cet  illustre  protec- 
teur des  lettres  -les  cultivok  lui- 
même  avec  succès.  On  a  quelques 
fragmens  de  ses  poésies  dans  le 
Corpus  Poëtarum  de  Maittaire. 
Son  nom  auroit  été  à  côté  de  ce- 
lui des  plus  beaux  génies  de  son 
siècle,  s'il  n'avoitpréféré  les  plai- 
sirs à  la  gloire.  Qu'on  en  juge  par 
les  vers  suivans,  sur  l'attachement 
à  la  vie ,  dont  l'énergie  égale  1% 
vérité  : 

DebîUm  fatito  manu  , 

DebiUm  fedt  ,  coxâ  ; 
Tubtr  edstrue  gUtbtrum  , 

Lubricos  quau  dentés  : 
Vita.  dàm  superest ,  beaè  est  ; 

Hune  mihi  vcl  acuiâ 
Stdcttm  eruce  >  sustine. 

Qae  de  tous  maux  je  sais  le  ceotre; 
Que  je  sois  bossu  ,  dos  et  ventre  i 
Que  je  n'aie  aucuns  membres  sains  ; 
Que  je  sois  goatteux  pieds  et  mains; 
Que  la  tristesse  me  poursuive  : 
Tout  va  bien  pourvu  que  je  vive. 

Traduct.  de  du  l^yer. 

Mécène  mourut  huit  ans  avant 
Jésus  Christ.  Meibomius  et  l'abbé 
Souchay  ont  fait  des  recherches 
sur  sa  vie ,  et  ses  ouvrages;  l'un  , 
dans  un  traité  particulier  ;  l'autre 
dans  le  i3«  volume  des  Mémoires 
de  l'académie  des  belles-lett^«s. 
Henri  Richer  a  écrit  sa  Vie, 

*  MECHAIN  (  Pierre-François- 


MÈCH 

André  ) ,  membre  de  l'instilut  na- 
tional des  sciences  et  arts  pour 
rastronpniie,  de  la  ci-devant  aca- 
démie royale  des  sciences  ,  né  à 
La  ou  le  16  août  1744  >  se  fixa  à 
Paris  en  1772,  où  il  se  fil  con- 
noître  ,  deux  ans  après  ,  par  un 
Mémoire  sur  une  éclipse  qu'il 
avoit  observée  à  Versailles  le  1 1 
avril.  Mechain  ,  alors  attaché  au 
dépôt  de  la  marine ,  a  l'ait  d'im- 
menses calculs  pour  la  perfeïstion 
des  cartes.  Il  découvrit  et  calcula 
plusieurs  comètes.  En  1782  ,  il 
remporta  le  prix  de  l'académie 
sur  la  comète  de  1661  ,  dont  on 
espéroit  le  retour  pour  1790  et 
il  y  fut  reçu  la  même  année.  Là 
Connoissance  des  temps  prit  une 
nouvelle  perfection ,  et  mt  enri- 
chie chaque  année  des  travaux  de 
cet  astronome.  En  1792  il  fut 
chargé  du  grand  travail  de  la 
méridienne  depuis  Dunkerque 
jusqu'à  Barcelonne ,'  conjointe- 
ment avec  M.  Delamjbre  ;  il  revint 
eu  1798;  mais  pour  compléter  cet 
ouvrage,  il  voulut  la  prolonger 
jusqu'aux  îles  Baléares ,  et  il  par- 
lit  en  i8o3.  Il  avoit  déjà  reconnu 
avec  des  peines  inouïes  toutes 
les  stations^  et  en  avoit  terminé 
trois  ,  lorsqu'il  mourtit  le  20  sep- 
tembre i8o4  ,  d'une  fièvre  qui 
règne  tous  les  aiis  sur  la  côte  dejya- 
Icnce.  Ses  ouvrages  sont ,  ï.  Con- 
naissance  des  temps  pour  le$  an- 
nées,'etc,  1779»  imprimée  en  1786, 
etc. ,  grand  m-80.  II.  Description 
de  la  sphère  armillaire  ,  dénom- 
brement des  constellations  etn-, 
demies  }st  modernes  .,  avec  Pas- 
cension  droite  ,  et  la  déclinaison 
des  principales  étoiles ,  réduite, 
pour  Cannée  1790,  suivant  V Atlas 
de  Flamstead  y  corrigée  et  aug- 
mrntée  de  plus  de  1200  étoiles  , 
Paris,  1791.  III.  Ses  Observations 
avec  M.  Delambre  ont  donné  lieu 
à  la  Mesure  de  la  méridienne  , 
•uvrage  en  2  \ol.  in-4''  >  imprimé 


MEDA 


58 


par  ordie  de  l'institut  ,   Paris  , 
i8oo.' 

*  MECHAN,  peintre  de  pay- 
sages ,  mort  en  Saxe  en  1808  , 
passa  plusieurs  années  à  Roine,  et 
s'éf oit  formé  sur  les  ouvrages  du 
Poussin  et  de  Claude  Lorrain. 
Son  principal  ouvrage  consiste  en 
six  ^paysages  qui  représentent 
des  scènes  tirées  de  Thistoire 
d'Abraham. 

MECKELN  (IsraèlVan),  connu 
en  France  sous  le  nom  d'Israël  de 
Malines  ,  a  passé ,  suivant  Fopi* 
nion  de  divers  savans  ,  pour 
Vinventeur  de  la  gravure.  Ses  pre- 
miers essais  sont  de  l'an  i45o. 
James  Hazard  ,  gentilhonime  an- 
glais ,  mort  à  Bruxelles  en  1787  , 
qui  avoit  consacré  sa  vie  à  re- 
cueillir àes  gravures  dans  toute  " 
l'Europe  ,  en  a  connu  seize  de 
Meckeln  sur  la  vie  de  la  Vierge.  Il 
en  possédoit  le  Mariage. 

m     _ 

MEDA.  Forez  Jsijc  9e  M^da  , 
no  XVI. 

MÈDARD  (  saint) ,  né  au  vil- 
lage de  Salency,  h  une  lieue  de 
Noyon,  fut  élevé  sur  le  siège  épis- 
copal  de  la  ville  de  Vermautl  en 
53o.  Cette  ville  avant  été .  ruinée 
par  les  Huns  et  les  Vandales ,  il 
transporta  son  siège  à  Noyon.  Il 
monta  ensuite  sur  celui  de  Tour- 
nay  en  532.  On  le  força  de  garder 
ces  deux  évêchés ,  parce  ciae  l'ido- 
lâtrie existoit  encore  dans  l'un  et 
dans  l'autre.  Saint Médard  fit  chan- 
ger de  face  au  diocèse  de  Tournay, 
convertit  les  idolâtres,  et  retourna 
ensuite. a  Novon,  où  il  mourut  le 
8  juin  vers  l'an  545.  Il  fut  ense- 
veli au  bourg  de  Croui ,  a  deux 
cents  pas  de  Soissons.  Ce  lieu  de- 
vint dès-lors  célèbre.  On  y  bâtit 
une  église  ;  on  y  joignit  ensuite 
un  monastère,  enrichi  des  libé- 
ralités de  nos  rois,  et  qui,   soiis 


MEDE 


58  a 

saint  Grégoire ,  pape ,  fut  déclaré 
}('  chei'  (les  autres  monastères  de 
France. 

MÉDAVY.  Voyez  Granceît.  . 

t  IMEDE  (  Joseph  )  ,  membre 
du  collège  de  Christ  a  Cambrid- 
ge ,  et  professeur  en  langue  grec- 
que ,   né  à  Ëssex   en  io86,  xe- 
4 usa  la  prévôté  du  collège  dfe  la 
l'rinité  de  Dublin,  et  plusieurs 
autres  places  importantes  ,  pour 
se  Hvi«r  à  Tétude  sans  distraction, 
ftlède  ,    penseur  profond  ,    bon 
logicien,  philosophe  sage,  ma- 
'thématicien  habile,  excelfent  ana- 
tomiste ,  critique  savant ,  égale- 
ment versé  dans  la  connoissance 
des  langues,  de  l'histoire ,  et  de  la 
chronologie,  consacra  les. deux 
tiers  de  sa  vie  à  l'étude  et  à  ses 
fonctions     dans    le    collège    de 
Ghrist.  Lorsque  ses  élèves  étoi«3t 
hien    fortfi    en    logique    et    en 
philosophie  ,    il  leur  distribuoit 
pour  leur  tache  journalière    un 
«ujet  «H  wi  éditer ,  et  le  soir  ils  se 
rcndoient  à  sa   chambre  ,   où  sa 
premièrp  question,  «jlojt    sur  les 
•loùtès  qu'ils  avoient'  formés  dan^ 
le  cours  de  leur    étude  ,    car  fl 
Sijpposoit  que  ne  douter  de  rien 
ou  ne  savoir  rien  étoit  une  seulf 
et  même  chose  :   il  les  exerçoit 
ainsi  h  penser  d'.après  eux-mêmes 
et  a  ne  rien  croire  sur  parole,  il 
disoit  des  jeunes  gens  qui  ne  vé- 
Yoient  a  Cambridge  que  par  eu-  * 
riosité  ou  pour  y  être  vus,  qu41s 
étoient  les  tulipes  de  l'université. 
Ce   sage    littérateur  mourut    en 
i658 ,  à  52  ans.  Ses  ouvrages  fu- 
rent imprimés  à  Londres  en  i664 , 
en  2  vol.  in-fol.  On  v  trouve  ,  I. 
De    savantes    Dissertations    sur 
plusieurs  passages    de  Tncriture 
sainte.  IL  Un  grand  ouvragé  qu'il 
a    intitulé  La  clef   de  V Apoca- 
lypse, IIL  Des  Dissertations  ec- 
clésiastiques. Mède  prouve   par 


MEDE 

s*^  n  travail  sur  l'Apocalypse  qn^il 
étoit  plus  philosophe  dans  sa 
conduite  que  dans  ses  écrits. 

MÉDÉE  (  Mvthologie  ) ,  fille 
d'Éétès  roi  de  Colchide,'et  d'Hvp- 
sée  ,   fameuse  par  ses  enchante- 
mens.  Médée  ayant  vu  débarquer 
les  capitaines  grecs  à  Colchos  , 
fut    si     éprise     de    Jason     leur 
chef,  qu'elle  leur  promit  de  les 
délivrer  de  tous  les  dangers  aux- 
quels ils  alloicnt  s'exposer  pour 
enlever  la  Toison-d'Or ,  s\  Jason 
vouloit   l'épouser.   Ce    prince    y 
ayant   consenti ,    elle  lui    donna 
d'abord  de  quoi  assoupir  l'affreux 
dragon  qui  gardoit  cette  Toison, 
et  ensuite  lui  facilita  les   moyens 
de  l'enlever  ;   après    quoi  ,   elle 
s'embarqua  avec  lui  pour  le  suivre 
en  Grèce.  Mais  dans  la  crainte 
que  son  père  ne  la  fît  arrêter  dans 
sa  fuite ,  elle  massacra  son  frère 
Absyrte ,  encore  enfant,  et  en  dis- 
persa les  membres  sur  le  chemin, 
afin  que  la  vue  de   ce  spectacle 
suspendit  la  rapidité  de  ses  pour- 
suites ,  et  qu'elle  pût  échapper  a 
sa  vengeance.  Etant  arrivée    en 
Thessalie ,  elle  rajeunit  Eson  son 
bea^-père;  etpouryengersonmari 
de  la  perfidie  de  Pélias  son  oncle, 
qui  avoit  voulu  le  faire  périr,  elle 
conseilla  aux  filles  de   cet  oncle 
d'égurger  leur  père  ,   avec  pro- 
messe de  le  rajeunir  ,  ce  qu  elle 
ne  fit  pas.  Peu  îiprèS  ,  Jason  s'é- 
tant  dégoûté  <Je  Médée  pour  épou- 
ser Créiîsé  ,  fille  de  Créon  ,  roi 
de  Corinthe,  elle  en  conçut  une 
telle  jalousie  ,  qu'elle  se  trans- 
porta a  Corînthe  pendant  les  ré- 
jouissanceff  du  mariage  ,    et  em- 
poisonna le  beau-père,  la  femme 
de  Jason ,  et  deux  enfans  qu'elle- 
même  avoit  eus    de  lui  ,  et  se 
sauva  sur  un  char  traîné  par  deox 
dragons  ailés.  De  retour  dans  la 
Colchide  ,   elle    remit  son  père 
Eélés  sur  le  trdne  ,  d'où  on  l'a* 


MEDI 

^oît  ehassë  pendant  50d  absence. 
(  Vax^z  M  É  D  u  s.  )  «  On  pré- 
tend ,  dit  M.  de  Grâce  ,  que  1  his- 
toire dé  Médée  fut  altérée  plu- 
sieurs siècles  après  sa  mort,  et 
que  ce  ne  fut  que  dans  ces  der- 
niers temps-là  qu'on  lui  imputa 
tant  de  crimes  ,  qu'elle  n'a  voit 
réellement  pas  commis.  On  as- 
sure ,  au  contraire ,  qu'à  l'excep- 
tion de<  sa  foiblesse  pour  Jasou  , 
\  qui  elle  fournit  le  moyen  d'en- 
lever les  ti^ésors  de  son  père,  elle 
donna  toujours  des  marques  d'un 
oœur  généreux  et.  rempli  de  ver- 
tu. La  connoissance  des  simples 
avoit  fait  l'occupation  de  sa  jeu- 
nesse  ,  et  elle  ne  s'en  étoit  servie 
que  pour  procurer  du  secours 
aux  malades  ;  mais  les  poètes  en 
ont  pris  occasion  d'en  fairetmema- 
gicienue.  »  (  Introduction  à  l'His- 
totrede  l'Univers ,  tome6,  p.  5640 

MÉDEM  (  Conrad  de) ,  grand- 
maître  de  l'ordre  militaire  des 
chevaliers  Porte-glaive ,  s'empara 
de  la  Courlande ,  qui  fut  dès-lors 
érigée  en  duché  sous  la  suzerai- 
neté des  rois  de  Pologne.  Médem 
y  bâtit  la  ville  de  Mittau  ,  qui  en 
est  devenue  la  capitale ,  et  mourut 
vers  l'an  1290.  Ses  descendans 
existent  encore. 

'^  I.  MÉDICl  (  Sixte  de' ) ,  d'ime 
famille  vénitienne  ,  originaire  de 
Brescia  ,  né  en  i5o2  ,  entra  dans 
l'ordre  de  Saint  -  Dominique  à 
l'âffede  dix ans,ets  j  distingua.  M 
se  livra  ensuite  à  la  prédication, 
devint  professeur  de  théologie  à 
Padoue  ,  et  de  philosophie  à 
Venise,  «et  mourut  en  i56i.  On 
«àe lui,  I.  De  fœnore  Judœorum , 
Venetiis  ,  i553  ,  in-4''.  U.  Oratio 
de  ingenio  theologicis  faculta- 
tibus  excolendo  ^  Venetiis  ,  i555  , 
^-4*"*  I  I  L  Oratio  de  humanm 
induslriœ  prœstantid  ;'  Oratio 
in  Junene  Alojrsii  Grifalconii  ; 
fie  laÂinif  mututrarum  nçtis  »  Stro- 


M  EDI 


585 


matum  ,    seu    coUectaneonini  y 
vol.  9.  Lumen  $,Jideiy  etc. 

♦  II.  MÉDICl  (  Henri  de') ,  ju- 
risconsulte ,  d'abord  juge  et  en- 
suite conseiller ,  né  à  Catania , 
dans  le  t6«  siècle,  mort  en  i549, 
a  donné  Ad  buliam  apostoUcam 
Nicolai  V  ^  et  regiœ  pragma-- 
ticœ  de  censibus  annotationes , 

♦  m.  MEDICl  (Bernard  de'), 
de  Syracuse,  vi voit  vers  l'an  i5îo. 
Il  a  écrit  un  Traité  super  caput 
volentes  ,  qu'on  a  joint  aux  Con- 
sultations de  Guillaume  de  Perno 
de  Syracuse.  —  Il  ne  faut  pas  le 
confondre  avec  Bernaïu)  de  Médici 
de  Monte  Alcino  ,  près  Sienne  , 
poète,  qui  florissoit  vers  l'an  1476, 
et  dont  on  trouve  des  poésies  dans 
le  recueil  des  poètes  âuçiens  [dé 
Lion  Allatius, 

IV.  MEDICl  (Camille  de*) , 
Napolitain  >  juriconsulte  et  avo- 
cat dans  le  17*  siècle,  a  fait  im- 
primer Juris  responsa  ,  et  un  vo- 
lume dé   la  Juridiction    royale, 

tl.  MÉDICIS  (C<ime  de},  dit 
V Ancien  ,  né  à  Florence  au  mois 
de  sef^embre  i5d9  ,  de  Jean  de 
Médicis;,  jouit  très-jeune  du  riche 
héritage  que  lui  laissa  son  père  , 
qui  fit  des  gains  immenses  dans 
le  commerce ,  et  devint  le  premier 
chef  de  ses  concitoyens.  Au  mi- 
lieu Aes  guerres  qu'il  soutint , 
des  divers  intérêts  qu'il  eut  à 
discuter,  il  mit  un  nouvel  ordre 
dans  le  gouvernement,  impo^ 
un  frein  a  la  magistrature  ,  doi^t 
les  privilèges  étoient  devenus  ex- 
clusifs ,  accueillit  les  jésuites , 
s'opposa  aux  impôts  que  Paul 
in  exi^eoit  des  ecclésiastiques  „ 
et  rétaolit  la  discipline  dans  les 
nombreux  couvcns  que  l'on  comp- 
toit  à  Florence.  Il  y  permit  l'in- 
quisition, mais  le  procès  des  ac- 
cusés lui  étoit  soumis  ;  et ,  toujours 
prêt  à  faire  grâce  aux  coupables, 
jamais  il  u'a£aadoiuiftrixmocence 


S84  MEDI 

au    jugement  de   ses  délateurs. 
Uniquement  occupé  du  bonheur 
tle  ses  commettans ,  il  fit  fleurir  ^ 
le    commerce    et,  l'agriculture  ; 
fonda  Tuniversité  de  Pise  ;  pro- 
tégea les  lettres  et  les  arts  ;  forma 
une    imprimerie   grecque  ;    ras- 
sembla  les    médailles    les   plus 
rares ,   et  bâtit  k  ses    frais  une 
superbe    bibliothèque ,   dans  la- 
quelle il  déposa  les  précieux  ma- 
nuscrits qu'il  avoit  achetés  a  la 
mort  du  cardinal  Ridolfi.  Les  sa- 
vans  les  plus  distingués  avoient 
la  conduite  de  cette  bibliothèque; 
et ,    d'après    la     réputation    des 
membres  qui  composoient  l'aca- 
démia,  les  étrangers  venoient  y 
entendre    l'interprétation    de   la 
comédie  de  Dante,   et  des  son- 
nets de  Pétrarque*  :  alors  les  avis 
étoient    partagés    sur    différens 
passages  ,  de  ces  deux  auteurs  , 
et  Ton  regard  oit  comme  très-ins- 
truits ceux  que  l'on  croyoit  ca- 
pables de  les  expliquer.  L'envie 
qu'inspirèrent    ses   richesses .  lui 
suscita  des  ennemis  qui  le  firent 
bannir  de  sa  patrie  ;  il  se  retira 
'\  Venise,  oii  il  fut  reçiv«?omme 
mn   monaVque.    Ses   concitoyens 
ouvrirent  les  yeux  et  le  rappelè- 
rent. CAme  étoit  infatigable  ;  il 
passoit  les  nuits  à  écrire  ses  let- 
tres ,    et  ne  confioit  ses  projets 
€[u'au  secrétaire  Corcino.  Ce  qu'il 
y  a  de  plus  remarquable  dans  la 
\\\  de  Come ,  c'est  que  ,  sans  être 
lorti  d'une  condition  privée ,  sans 
avoir  été  antre  chose  qu'un  sim- 
ple particulier  ,  il  a  traité  d'égal 
a  égal  avec  les   potentats.   Son 
mérite  lui  avoit  donné  le  pouvoir 
d'un    souverain  ;    sa  fortune  lui 
fournit  les  moyens  d'en  déployer 
la  magnificence.  Il   fut  pendant 
34  ans  Tunique  arbitre  de  la  répu- 
blique, et  le  conseil  de  la  plupart 
■  des  villes  et  des  souverains  d'Italie. 
Il  mourut  au  mois  d'août  14^4» 
à  l'âge  de  76  ans  ;  et  l'on  gray^ 


MEDI 

sur  son  tombeau  une  înscriptîôit 
dans  laquelle  on  lui  décerna  le 
titre  de  père  Hu  peuple  et  de  libé- 
rateur de  la  patrie,  Voj.  Cathe- 
rine ,  n^  V  ,  k  la  fin. 

t  IL  MÉDICIS  (  Laurent  de ) , 
surnommé    le  Grand  et   le  père 
des  lettres  ,  né  en  1 44^  »  étoit  ûb 
de  Pierre  de  Médicis  ,  l'un   des 
plus  riches  négocians  de  Florence, 
petit- fils  de  Côme,  et  frère  d« 
julien  de  Médicis.  Ces  deux  frères, 
qui  jouissoient    k    Florence    du 
pouvoir  absolu  ,  étoient  vus  d'an 
œil  jaloux  par  le  roi  Ferdinand 
de  Naples ,  et  par  le  pape  Sinte 
IV.  Le  premier  les  haïssoit,  parce 
qu'il  ne  régnoit  pins  k  Florence; 
le  second  ,  parce  que  les  Médicis 
s'étoient  opposés  a  l'élévation  de 
son  neveu.  Ce  fut  k  leur   insti- 
gation que  lesPazzi  (vo^.cemot) 
firent  éclater  leur  conjuration  le 
a6 avril  i47^<  Julien  fut  assassiné 
en  entendant  la  messe.  Laurent , 
n'étant  que  blessé ,  fut  reconduit 
k  son  palais   par  le  peuple,  et 
au  milieu  de  ses   acclamations. 
Ayant  hérité    d'une   partie    des 
grandes    qualités   de    Côme-le- 
Grand ,  il 'fut,  comme  lui ,  le  Mé- 
cène de  son  siècle.  C'étoit ,  dit 
un  historien ,   une    chose    aussi 
admirable    qu'éloignée    de    nos 
mœurs ,  de  voii^  ce  citoyen  ,  qui 
faisoit   toujours   le    commerce  , 
vendre  d'une  main  les  denrées  du 
Levant  ,  et  soutenir  de  l'autre  le 
fardeau  des  affaires  publiques  ; 
entretenir  des  facteurs ,  et  rece- 
voir des   ambassadeurs  ;  donner 
des  spectacles  aux  peuples,  des 
asiles  aux  malheureux ,  et  orner 
sa  patrie  d'édifices  superbes.  Ses 
bienfaits  Ta  voient  tellement  fait 
aimer  des  Florentins ,  qu'ils  le  dé- 
clarèrent  chef  de  leur  républi- 
que. Il  attira  k  sa  cour  un  grand 
nombre  de  savans  par  ses  libé- 
rarlités;  il  envoya  Jean  Làscarii 


\ 


■M  EDI 

^ns  la  Grèce  ,  pour  y  recoavrër 
deâ  inahùscrîts  ilont  ileurichit  sa 
bibliothèque.' Il  cultïva lui-même 
ies  lettres.  Nous  avons  de  lui  , 
1.  Des  Poésies  italiennes  ,  Ve- 
nise ,  1 554  >  in  -  1 2  j  Londres  , 
1801  ,  1^  part. ,  iiî-4^.  II.  Can- 
vone  à  balto ,  composte  del  ma  g, 
Lorertzo  de*  Medici  ,  e  da  M, 
jÉgiwlo  Poiiziano  ,  od  altn  aii- 
,tori,  insieme  con  la  Neucia  da 
Bafherîno  ^  et  la  Becà^  da  Dico- 
nïano  coniposto  dal  medesi^o 
LorenzOf  Fîrenze ,  iDÔa  et  i568  , 
in-4*' ,  volume  très -rare  ,  consis- 
tant seulement  en  4^  pages.  Lau- 
rent de  Médicis  étoit  si  universel- 
lement estimé ,  que  les  princes  de 
TEurope  se  faisciient  gloire  de  le 
nommer  pour  arbitre  de  leurs 
ditférens.  Bajazet ,  empereur  des 
Turcs,  voulant  lui  marquer  sa 
considération  ,  fit  rechercher  à 
Conslantinople  les  assassine  de 
Julien  son  frère  ,  et  lui  en  en- 
voya un  qui  s'étoit  retiré  dans 
celte  ville.  Il  n'y  eut  que  le  pape 
Sixte  ly  qui  continua  de  se  dé- 
<j}arer  Contre  lui  ;  mais  il  le  con- 
traignit de  faire  la  paix.  Laurent^ 
mort  le  9  avril  149*2  5  ^  44 
ans ,  étoit  d'une  petite  taille ,  et 
d'une  figure  peu  avantageuse  ; 
mais  il  unissoil  à  beaucoup  d'es- 
prit ,  et  a  une  pénétration  in- 
croyable, un  cœur  noble  et  une 
prudence  qui  jamais  ne  l'aban- 
donna. Malffré  ses  défauts  phy- 
siques ,  sa  iorce  et  son  agilité 
étoientk  extraordinaires  ,  et  dans 
les  tournois  il  surpassoit  tous 
ses  cqncurrens  par  Vnablleté  avec 
laquelle  il  manioit  un  cheval.  Ses 
deux  fils  (Pierre  qui  lui  succéda^ 
et  qui  fut  chassé  de  Florence  en 
^494  9  ^^  Jean  ,  pape  sous  le 
Voih  de  Léon  X  ) ,  se  signalèrent 
.comme  leur  père  par  l'amour  des 
arts  et  la  générosité.  Pierre  mou- 
rut en  i5o4,  laissant  Laurent, 
dernier  mâle  de  cett«  braache  -, 


MEDÎ  385  . 

celui-ci  ,  qui'  lénnîna  sa  vie  en 
i5i9,  fut  père  de,  Catherine  de 
Médicis  ,  LiqueTle  ,épousa  Henri 
II ,  rçi  de  France.  (  Voy,  la  vie  <le 
Laurent  de  Médicis  ,'  traduite  du 
latin  de  Nicolas  de  Valori  ,  son 
contemporain  ,  Paris  ,  1761  ,  iu- 
12.)  Guill.  Roscoë  a  écrit  en  an- 
glais une  excellente  vie  de  Lau- 
rent de  Médicis  ,  traduite  en  fran- 
çais par  François  Thurot,  à  Paris , 
an  7  (  1799)  ,  2  volumes  in  -  8«. 
Dans  lesÈlu^jdegli  uominiiUustn 
Toscani  ,♦  4  vol.  in-^"  ,  Lucques , 
1 77 1 ,  et  suivantes.  Il  se  trouve  une 
vie  de  Laurent  de  Médicis  par 
Bruno  Bruni,  professeur  de  théo- 
logie à  Florence ,  qui  n'est  qu\ine 
ûs^ez  médiocre  compilation.  Ce 
qui  est  incamparablement  meil- 
leur ,  c'est  la  vie  de  Laurent , 
écrite  en  latin  par  le  savant  pré- 
lat Fabroni,  en  1  vol.in-4'' ,  1784» 
dans  laquelle  il  fait  connoître  la 
vie  pahtiique  de  Laurent  jplutôt 
que  sa  vie  littéraire. 

t  m.  MÉDICIS  (Jean  de)  , 
surnommé  Vinvincible ,  k  cause  de 
sa  valeur  et  de  sa  science  militaire, 
étoit  fils  de  Jean  ,  autrement  dit 
Joui*dainde  Médicis  ,  et  eut  pour  ^ 
fils  unique  Côsmeï*',  dit  lé  Grand., 

3ui  ,^i  lâged^e  18  ans,  fut  élu 
uc  de  Florence ,  après  le  meur- 
tre, d'Alexandre  de  Médicis  ,  en 
1537.  Jean  fit  ses  premières  armées 
sous  Laurent  de  Médicis  contre, 
le  duc  d'Urbinv  il  sei*yit  ensuit&Ur 
pape  Léon  X,  aprè^la  moit  da- 
quel  il  passa  au  service  de  Fran- 
çois I*'  ,  .qu'il  quitta  pour  s'at- 
tacher à  .la  fprtune  de  François 
Sforce  ,  duc  de  Milan.  Lorsque 
François  l'""  se  ligua  avec  le  pape 
^lles  Vénitiens  contre  l'empereur , 
il  rentra  jau  service  de  Fraîicç. 
Il  fut  blessé  a  Governolo  ,  petite 
ville  du  Mantouan ,  d'une  arque- 
busade  dans  le  genou  ;  et  s'étaat 
i'ait  tra9ST)oit;?r  à  }l&ntoue ,  il  y 

a5 


\ 


38Û 


MEDI 


moarut  le  29  novembre  iSaô  , 
k  l'âge  de  q8  ans.  Ayant  été  blessé 
à  ]a  jambe,  on  lui  dit  qu'il  falloit 
-des  gens  pour  le  tenir  pendant 
qu'on  la  lui  couperoit  :  a  Coupez 
hardiment,  répondit-  il,  il  nest 
besoin  de  personne  ^  ;  et  il  tint 
lui-même  la  bougie  pendantqu'on 
Fa  lui  coupa.  Ce  trait  de  cou- 
rage est  rapporté  par  Brantôme 
eh  Varchi.  Ses  soldats  s'habillè- 
rent de  noir ,  et  prirent  des  en- 
seignes de  la  même  couleur ,  pour 
témoigner  leurs  regrets  de  sa 
perte  ;  ce  qui  fit  surnommer  Tin- 
fanterie  toscane  qu'il  avoit  com- 
mandée les  bandes  noires. 

IV.  MÉDICIS  (  Laurent  OM 
Laurcncin  de  ) ,  descendant  d'un 
frère  de  Cosme-lc-Gracd,  aflfecta 
le  nom  de  Populaire.  Il  fit  tu<3r, 
en  i537  ,  Alexandre  de  Médicis, 

3ue  Gharles-Quint  avoit  fait  duc 
e  Florence  ,  et  qu'on  croyoît 
fils  naturel  de  Laurent  de  Médi- 
cis ,  duc  d'Urbin.  (  Foy,  Alexan- 
dre ,  n»  XXI  ).  Laurent ,  jaloux  de 
son  pouvoir,  déguisoit  ce  sen- 
timent sous  le  nom  d'amour  de 
la  patrie.  Il  aima  les  gens  de  let- 
tres et  cultiva  la  littérature.  On  a 
de  lui ,.  I.  Lamenti  j  Modène, 
in- 12.  II.  Jlrido^iOy  comedia  y 
Florence  ,  iSqS  ,in-i3.  Il  mourut 
sans  postérité. 

fV.  MÉDICIS  ÇHippoljted^, 
fils  naturel  de  Julien  de  Médicis 
^t  d^une  demoiselle  d'Urbin  ,  fit 
paroitrc  dès  son  enfance  tontes 
les  grâces  de  l'esprit  et  du  corps. 
Le  pape  Clément  VII ,  son  cou- 
sin ,  le  fît  'cardinal  en  iB^g,  et 
f envoya  comme  légat  en  Alle- 
magne, auprès  de  Charles^Quint. 
tiOrsque  ce  prince  passa  en  Ita- 
lie ,  Médicis  qui  le  suivoit  ,  se 
livrant  k  son  nomeur  martiale , 
&'habilla  en  général  d'armée  ,  et 
devança  l'empereur,  suivi  des 
fia»  brav«f  gentibhommes  de  la 


MEDI 

cour.   Ce  prince,  natureliement 
soupçonneux ,  craignant  que  le  lé- 
gat n  eût  dessein  de  le  mettre  mal 
avec   le  pape,  envoya  après  loi 
et  le   fit  arrêter.  Mais  ayant  ap- 
pris que  ce  n'étoit  qu'une  saillie 
de  l'humeur  du  jeune  çardiniii  » 
il  le  mit  en   liberté    cinq  jours 
après  sa  détention.  La  réputation 
que  Médicis  s'acquit  par    Fheu- 
reux'  succès  de  sa  légation  ,  lui 
fut  très-avantageuse.    On  le  con- 
solera comme  un  des'  soutiens  du 
saint-siége  :  et  sur  la  fin  de  la  vie 
de  Clément  VII ,  lorsque  le  cor* 
saire    Barberousse  fit   une    des- 
cente en  Italie ,  le  sacré  collège  , 
craignant  pour  Rome  «  qui  n'àvoit 
alors  d^autres  tronpes  que  deux 
cents  hommes    de  la   garde  du 
pape  ,  pria  Médicis    d'aller  dé- 
fendre les  côtes  Jies  pluâ  exposées 
à  la  fureur  des  baroares.    En  ar- 
rivant, il  trouva  que  Barberousse 
s'étoit  retiré.   De  retour  à  Rome  , 
il  entra  dans  le  conclave ,  et. con- 
tribua  beaucoup  à  Télection  de 
Paul  m,   qui  -lui  refusa    néan- 
moins la  légation  de  la  Marche 
d'Ancône  ,    quoiau'elle   lui    eût 
été  promise  dans  le  conclave.  Ir- 
rité de  ce  que  le  pape  lui  avoit 
préféré    Alexandre  ue  Médicis  , 
cru  fils  naturel  do  Laurent,  duc 
d'Urbin,  pour  la  principauté  de 
.Florence  ,  son  ambition  lui  per- 
suada qu'il  y  pourroit  encore  par- 
venir en  se   défaisant  d'Alexan- 
dre. Il  conjura  donc  contre  lui , 
et  résolut  de  le  taire  mourir  pair 
le  moyen  d'une  mine  ;  mais  elle 
fut  éventée.  La  conjuration  ayant 
été  découverte ,  Octavien  Zenga  , 
l'un  de   ses   gardes  ,   fiit    arrêté 
comme  Tun  des  principaux  com- 
plices.   Hippolyte  de    Médicis  , 
craignant  pour  lui  -  raêrae  ^  ^     9^ 
retira  dans  tm  château  près   dfi 
Tivoli.   En  voulant  passer  à  Ka- 
pies  il  tomba  malade  à  Itri  ,  dans 
le  territoire  de  Fondî  >  oii  il  mou- 


MEDI 

TVLt  le  i3  août  i555 ,  âgé  seu-  j 
lement  de  a 4  *,°^*  Quelques  his-  ' 
toriens  ont  assuré  qu'il  fut  em- 
poisonné, li  a  voit  fait  de  sa  mai- 
son un  asile  pour'  les  malheu- 
reux. Elle  étoit  ouverte  k  toutes 
sortes  de  nations.  On  lui  parloit 

Suelquei'ois   jusqu'à   vinçt  sortes 
e  lancrues  différentes.  Il 


lM|L[]uelque  cérémonie,  p  u- 
.'^m*  chasse  ,  la  comédie  , 


roître  d 
bliqne 

la  poésie  remplissoient  tout  son 
temps.  Hippolyte  eut  im  fils  na- 
turel ,  nommé  Asdrubal  de  Me- 
Dicis  ,  qui  fut  chevalier  de  Malte. 
Ses  mœurs  étoient  plus  militaires 
qu'ecclésiastiif ues . 

VI.  MÉDÏCIS  (  Sébastien  )  ,  de 
la  famille  illustre  de  ce  nom  ,  fut 
fait  chevalier  de  Saint-iStienn^ 
en  iSôg.  On  ignore  Tépoque  de  sa 
mort.  Il  se  distingua  par  son 
savoir  et  ses  ouvrages.  On  lui 
doit,  I.  Dn  Traité  De  venatione  , 
piscatione  et  aucupio  ,  Cologne  , 
in- 8°.  II.  De  fortuitis  casibus  y 
in-8*.  III.  Rslationes  décréta  mm 
et  canonum  concilii  Tridentini 
collectée  ,  Florentiae  ,  1759.  IV. 
Sunima  peccatonun  capitalium , 
vol.  in-80.  V.  De  sepulturis  ,  Flo- 
rentiae, i58o.  VI.  Un  Traité,  sous 
ce  titre  :  Mors  omnia  solvit , 
Praiicof. ,  i58o. 

VU.  MÉDICÏS  { autres  princes 
du  nom  de).  F.  Capello,  n<»  I. — 
Alexandre  ,  n°  XXL- — Ferdinand, 
n»«  XII  et  XIII.  —  Gosme  ,  n"  II , 
lïl  et  IV,  où  nous  parlons  des 
derniers  rejetons  de  cette  maison 
illustre. 

Vin.  MÉDÏCIS  (  princesses  du 
lom  de  ),  Voyez  Catherine  ,  n" 
r, ,  et  Marie  ,  ti%  XIII. 

IX.  MEDiaS  ou  Medigmno. 
'ojr.  Mamonan. 

*  X.  MÉDÏCIS  (  Pierre  de  )  , 


MEDI  587 

peintre  d'histoire .  né  h  Florence 
en  i586  ,  descenaoit  de  Tillustre 
maison  de  <îe  nom  en  Italie.  Gi- 
goli  fut  lé  maître  de  Médicis ,  qui 
avoit  adopté  la  manière  agréable 
de  cet  artiste.  Il  fît  admirer  la 
pureté  de  son  dessin  ,  son  coloris 
et  son  expression  naturelle. 

*  I.  MÉDINA -MÉDENILLA 
(  Pierre  ) ,  poëte  espagnol ,  né  à 
Madrid  vers  le  commencement  du 
i5^  siècle  ,  fut  l'ami  intime  du 
fameux  Ijope  de  Véga ,  qui  e» 
fait  le  plus  grand  éloge  dans  son 
Laurier  d^ Apollon.  Dans  sa  jeu-» 
ncsse  il  embrassa  la  carrière  mi- 
litaire et  passa  en  A9iérique ,  o^ 
il  est  mort.  Nous  nVvoUs  de 
ce  pc^ëte  que  quelques  poésieg 
éparses  dans  quelques  ouvrages 
du  temps  ,  et  une  Eglogue  très- 
estimée^  composée  par  lui  et  par 
son  ami  Lope  de  Vega.  On  trou- 
vera cçtte  Èglogue  dans  le  P;*r- 
nasse  espagnol ,  ainsi  que  les  dé** 
tails  intéressans  de  la  triste  cir- 
constance qui  donna  liou  k  cette 
production  sentimentale. 

II.  MEDINA  (  Jean  ) ,  célèbre 
théologien  espagnol,  natif d'Al- 
cala  ,  professeur  distingué  de 
théologie  dans Tuniversité  de  celte 
ville  ,  mort  en  i5^6 ,  âgé  d'envi- 
ron 56  ans ,  a  donné  divers  ou- 
vrages ,  pour  lesquels  les  théo- 
logiens marquèrent  un  empr(îs« 
sèment  qui  ne  s'est  pas  soutenu. 

ni.  MÉDINA  (  Bartbélemi  )  y 
théologien  espagnol  de  Tordre  du 
Saint-Dominique  ,  mort  k  Saia- 
manque  en  i58i ,  k  53  ans ,  a 
publié  des  Commentaires  sur  saipt' 
Thomas  ,  et  une  Instruction  sur 
le  sacrement  depénitence.  On  le 
croit  l'auteur  de  Topinion  de  la 
probabilité.  ^        . 

IV.  MÉDINA  (Michel), 
théologien  espagnol ,  et  religieuse 
franciscain ,  mort  k  Tolède  vers 


388  MjEDJ 

i586  ,  ^e  distingua  dans  son 
ordre  par  5on  érudition  et  par, 
ses  ouvrages.  Les  plus  connus 
jont ,  ï.  Deux  Traités ,  Tun  du. 
'Purgatoire ,  et  Tautre  de  la  Foi 
çn  Dieu.  Ce  dernier  ouvrage  , 
intitulé  Christiama  Parœn^sis  , 
sive  de  rectâ  in  Deumjide  ,  est 
divisé  ^n  sept  livres ,  et  fut  im- 
primé à  Venise  en  i564.  H.  De 
ta  continence  de  ceux  qui  sont 
dans  les  ordres  sacrés  r  Die  sa- 
crorum  hominum  continentiif ,  oh 
il  traite  de  l'institution  des  évo- 
ques ,  des  prêtres  et  des  autres 
ministres  :  ie§  théologiens  ,  qui 
estiment  encore  ces  traités  ,  ont 
remarqué,  comme  une  singula- 
rité ,  qu'il  n'jr  regarde  pas  le  sous- 
diaconat  comme  un  sacrement. 

*  V.  MEDINA  (  Salvador  Ja- 
cinto-Polo  de  )  ,  poëté  Ijriqiie 
espagnol,  né  k  Murcie  ,  au  com- 
mencement du  17*  siècle.  On  a 
de  lui  ,  I.  Les  ^académies  du  Jar- 
dln>  U.  La.  bonne  hwneur  des 
filusrfiS.  m.  Des  Fables,  IV.  Gàu- 
vemement  moral  en  douze  dis- 
cours. Ces  poésies  furent  impri- 
inèes  en  x659  '  P^^  ^^^  soins  de 
Joseph  Alfay  et  réimprimées  a 
Madrid  en  1715  ,  i  vol.  in-4°.  On 
j  trouve  de  la  force  jointe  ai  une 
nîfe  plaisanterie  ,  genre  dans  le- 
quel Médina  excelïoit. 

*  VI.  MÉpiï>lA(  Jean-Baptiste), 
célèbse  peintre ,  demiep  cheva- 
lier créé  en  Ecosse  par  le  grand- 
commissaire  ,  né  à  Bruxelles  en 
i6()0  ,  ifnort  en  1711 ,  passa  une 
grande  partie  de  sa  vip  en  An- 
gleterre. Médina  avoit  soigneu- 
sement étudié  les  ouvrages  de 
Hubens  ,  et  en  avoit  si  bien  pro- 
fité ,  qpe  ses  tableaujc  ont  été  es-, 
timés  fort  peu  inférieurs  k  ceux 
de  ce  célèbre  peintre. 

*  MED JRYTY  (  Al  ) ,  auteur 
arabe  du  4*  iièele  de  l'hégire  ou 


MEDO 

du  i6«  de  l'ère  vulgaire  ,  càltiTa 
-les  sciences  avec  quelques  succèf 
et  se  fit  un  nom  plus  recomman- 
4able  en  écrivant  sur  leurs  prin* 
cipes.  Il  a  laissé  ime  Encyclo^ 
pédie  en  q\iatre  livres  ,  que  la 
bibliothèque  d'Oxford  possède 
manuscrite.  Le  jugement  qu'on 
doit  porter  d'un  ouvrage  de  cette 
isspèce  est  très-facile.  Si  une  foule 
de  gens  de  lettres ,  de  savans  , 
d'artistes  réunis  n'ont  ttûduit  en 
France  dans  le  18''  sieM^  qu'une 
Encyclopédie  incomplète  ,  fau- 
tive ,  et  fort  au-dessous  de  l'idée 
qu'on  s'en  «ievoit  faire ,  qu'est-ce 

3u'un  seiiil  homme  a  pu  écri''Y 
ans  le  même  .genre ,  en  Orieut 
sur-tout,  où  le  mérite  isolé  n'a 
personne  qui  l'aide  dsaxs  ses  tra- 
vaux ,  où  la  vanité  la  plus  ridi- 
cule l'empêche  d'écouter  un  cen- 
seur ;  la  méfiance  ,  de  consul W 
des  amis  ;  la  crédulité  ,  de  dis- 
cuter les  faits  et  de  séparer  la 
vérité  des  mensonges  ?  Les  Orien- 
taux n'ont  point  de  critique,  en- 
core moins  de  goïit.  Leurs  livrer 
élémentaires  sont  un  chaos  éter- 
nel; leurs  histoires,  des  traditions 
longuement  narrées  ;  leurs-  poé- 
sies ,  un  assemblage  dé  pensées 
charmantes  ,  fortes  quelquefois  . 
rarement  naturelles  ,  et  d'hyper- 
boles monstrueusjes  de  sublime  e\ 
de  platitudes. 

MEDON,  surnommé  le  Boi- 
teux ^  fils  deCodrus,  dix -sep- 
tième et  dernier  roi  d'Athènes , 
après  la  mort  duquel  il  n'y  eut 
plus  de  rois  dans  cette  ville. 
On  leur  substitua. les  archontes  , 
magistrats  qui ,  au  commence* 
mcçt,  gouvernoient  la  répubti(|ne 
pendant  toute  leur  vie.  Medpn  f^:^^ 
le  premier  archonte  ,  el  fut  pré- 
féré k  son  frère  Nélée  parl'oraçlê 
de  Delphes  ,  vers  Fan  1068  a^ant 
J.  C.  Il  fit  aimer  et  respecter  sou 
autorité. 


ISIEÉC 

MÏÎDUS  ,  fils  dT.gée  et  de  Mé- 
dée,  fut  reconnu  de  sa  nièredànS 
lè-raoment  qu'efle  preîsoit  Perses, 
roi  de  Colcnîde,  au  pouvoir  dé 
qui  elle  étoit ,  de  le  faire  mourir , 
le  croyant  fils  de  Créon.  Revenue 
de  son  erreur,  elle  demanda  à  lai 
parler  en  particulier,  et  lui  donna 
line  épde  ,  dont  il  se  servit  pour 
tuer  Perses  lui-même.  Médus  re- 
monta ainsi  sur  le  trône  d'Eétès 
son  aienl  ,  que  Perses  avoit 
Usurpé. 

MÉDUSE  (Mylliol.'  ) ,  Tune  des 
trois  Gorgones ,  fille  aînée  de  la 
nymphe  Céto,  et  du  dieu  matin 
Phorcus.  Elle  habitoit  les  îles 
Qrcade^  dvis  Tocéan  éthiopien. 
Neptune,  épris  de  ses  charmes  , 
eniouit  dans  le  temple  de  Miner- 
gHSette  déesse,  irritée  de  ce  sa- 
^Hpje ,  métamorphosa  les  che- 
^Kae  Méduse  ,  qui  étoient  d uir^ 
blond  doré  ,en  serpens ,  et  donna 
à  sa  tête  la  vertu  de  changer  en 
pierre  tous  ceux  qui  la  regarde* 
roient.  Persée ,  muni  des  ailes  de 
Mercure,  coupa  la  tête  de  Méduse, 
du  sang  de  laquelle  naquit  le  che- 
val Pégase ,  qui ,  frappant  du  pied 
contre  terre ,  fit  jaillir  la  fontaine 
Hippocrène.  Persée  ayant  eu- 
cîiassé  cette  tête  dans  le  bouclier 
de  Pallas  ,  revint  triomphant 
dans  son  pays  ,  où  il  changea 
en  pierres  tous  ceux  k  qui  if  la 
présenta. 

♦  MÉECRREEÎN  (Job  Van  ) 
fut  au  ly*  siècle  chirurgien  de 
Fhôpital  et  de  Tamirauté  d'Ams- 
terdam et  fit  d'excéllens  élèves  dans 
son  art  qu^il  pratiqua  avec  autant 
d%onneur  que  de  succès.  On  lui 
doit  f  invention  dd  quelques  ins- 
tramens  et  la  perfection  de  celui 
nommé  troicari  ,  pour  percer 
rocil  rempli  d*eau  ou  dé  pus  , 
celle  du  serinsàtome  ,  et  a*une 
aiguille  cannelée.  On  a  publié 
après  sa  mort ,  en  hollandais , 


MEEJ  ^ 

Ahislerdam  ,  1668 ,  in-4* ,  avec, 
figures  ,  ibid. ,  1682  ,  in-  8*»  ,,  en 
latin .  par  Abraham  Blasius',  el  a 
îVureniberg,  en  allemand',  même* 
format ,  lOjS  ,  beaucoup  d*Z{/5- 
toires.  médico-chirurgicales  écri- 
tes par  Van  -  Mé^ckreen.  Commet 
il  n  y  cache  rien  des  bons  ou  des 
mauvais  succès  de  sa  pratique,^ 
cet  ouvragé'  a  dû  être  fort  ms- 
tructif  pour  ceux  qui  se  sont  pro- 
posé son  auteur  pour  modèle. 

♦  MEE'J-ED-DYNE  ,  abori-éî- 
s'eadet  Moubâœk  ibn-A'iir*  al- 
chaj'bâny,  Al  djézyri ,  juriscon- 
sulte arabe  ,  né  dans  le  Diar- 
bekr  (la  Mésopotamie)  en  544 
de  rhégire  et  ae  Père  chrétienne 
XI 49 1  dans  le  lieu  nommé  l'Ile  du 
fils  d'Omar ,  sur  le  Tigre ,  niou- 
rut  vers  606 — 1209.  Ses  princi- 
paux ouvrages  sont ,  I.  OEUvre 
parfaite  ou  complète.  C'est  un 
Dictionnaire  d'antiq^^  arabes  y 
écrit  dans  cette  lanl^Hbet  qui  ser 
trouve  manuscrit  4^|P^  biblio- 
thèque bodléyennecPuKford  ,  5 
vol. ,  dont  les  deux  derniers  sont 
aussi  à  FEscurial.  II.  Abrégé 
des  commentaires  de  Kamakhs- 
charyet  de  Thalébjrsurle  Cordn. 
III .  Recueil  des  sentimens  desplu9 
célèbres  docteurs  sur  la  loi  mU" 
sulmane.  Ces  deux  derniers  ou- 
vrages ,  assez*  estimés  des  sa- 
vans  ,  sont  également  écrits  en 
arabe.  Mee'j-ed-Dyne  étoit  un 
homme  versé  dans  la  connois- 
sance  des  sciences  die  son  temps 
et  de  sa  patrie  >  c'est-à-dire  quil 

λossédoit  le  droit.,  la  grammaire  > 
a  rhétorique  ,  l'astronomie  ,  la 
médecine  «  l'astrologie  sur-tout  ; 
mais  c^est  vers  le  droit  civil  et  re- 
ligieux 9  ,qui  sont  liés  ensemble 
chez  les  Musulmans ,  qu  il  tourne 
ses  principales  études.  Un  des' 
caractères  de  son  talent  est  Pélé- 
gance  du  style  y  la  facilité ,  les 
tours  d«  phrases  aimables. 


39: 


ME  G  H 


BfEGI 


telle  fureur  qu'il   massacra  Mér  |  toujours  comme  le  père,  nourri- 
gare  et  les  enianâ  qu'il  avoiteu& 
d^elle. 


cier    des    malheureux  indigens. 
~  <l»;chi- 


MEGARTQUE  (là  secte).  Foy. 

EoCLlDE  ,  n"  I. 

MÉGASTHÈNE,  historien  grec, 
eqinpoiia,  sous  Sélencus-Nicauor , 
vers  Tan  292  avant  J.  C  ,  une^/.y- 
toire  des  Indes  ,  qui  est  citée  par 
les  anciens,  m^ii^  qui  s'est perdi^. 
Celle  que  nous  avons  aujour- 
d'hui sous  sou  nom  est  une.jri- 
dicule  supposition  d'Annius  de 
Viterbe. 

MÉGE  (li,  Antoine- Joseph), 
Bénédictin  de  la  congrégation  de 
Saint- Ma  ur ,  né  à  Clerniont  en 
Auvergne,  mort  a  Saint-Ger- 
main-des- Prés  Cil  1691  ,  à  66 
ans  ,  donna  ,  en  1661  ,  une  tra- 
duction française  du  traité  de 
Jouas ,  évêque  d'Orléans  ,  pour 
l'instruction  des  laïques.  Son 
Commentaire  français  sur  la  règle 
de  Saint -Benoît  ,.  Paris  ,  1687  , 
î«-?4°  >  et  la  yie  du  même  saint, 
avec  une  histoire  de  ce  qui  est 
arrivé  de  plus  mémorable  dans 
son  ordre,  iu-4^»  ,  .1690,  sont  es- 
timés à  cause  de  l'éruditiou  qu'il 
y  a  répandue. 

MÉGÈRE,  l'une  des  trois 
Furies.  Ployez  Euménides. 

*  I.  MEGIIERDÎTCH  ,  évêque 
d'Auper^,  place  forte  delà  grande 
Arménie  ,  né  vers  le  commen- 
cemeut  du  i5*  siècle  ,  s'adonna 
avec  une  ardeur  extraordinaire 
aux  é(udcs  de  la  théologie  et  de 
la  philosophie  de  son  temps  ;  il 
acquit  bientôt  de  la  renommée ^ 
et  fut  sacré  évêque  de  cjjtte  ville 
dans  un  âge  encore  bien  jeune. 
Megherdilcti ,  héritier  de  grandes 
richesses  aue  ses  parens  lui  lais- 
sèrent après  leur  mort  ,  les  em- 
plova  entièrement  au  soulage- 
in^uîdes  pauvres,  et^ut  regardé 


Des  querelles  religieuses 
roieut  alors  TArménie  ;  Megher- 
ditch  éprivit  des  lettres «circalaires 
à  plusieurs  évêques  et  docteurs* 
de  non  pays  ;  il  calma  les  esprits 
et  les  ramena  à  la  concorde.  Ce 
prélat  sage  et  vertueux  moarut 
vers  l'an  i25B,  et  fut  regretté  par 
tous  ses  compatriotes.  On  a  de- 
lui  un  traité  sur  les  passions  hxx- 
maiues,  intitulé  les  Remèdes  de 
la  santé* 

*  IL  MEGHERDITCil-NAK- 
HACIÎ  ,  né   vers    la   fin   du   i4* 
siècle  ,  dans  le  village  de  Bor  , 
près  de  la  ville  dé  Billis  ,  étudia 
avec  succès  la  poésie  ,  la  rhéto- 
rique et  l'art  de  Péloquence  ,  et  lut 
sacré  évêque  d'Amed  ou  Dîarbe- 
kir.  Otoman    et    son  lils  Ilam- 
za  ,    émirs   de  la  Mésopotamie  , 
l'honorèrent  particulièrement.  En 
1443  >  à  la  suite  d'une  persécu- 
tion contre  les  chrétiens,  Megber- 
ditch  se  sauva  de  là  ville   d'A-* 
med ,  parcourut  les  côtes  d<j  Pont- 
Eùxin  ,puis  alla  à   Constantino- 
pie ,  et  d^  là  se  rendit  dans  la  Cri- 
mée. Gihanchir,  fils  de  Hamza  ^ 
cohnoissant  le  crédit  et  l'influence 
de  ce  prélat  sur  l'esprit  des  chré- 
tiens ,  le-  rappela  (fans    son  dio- 
cèse eii  lui  accordant  des  préro- 
gatives.   Megherditch   se    rendit 
alors  dans  celte  ville  ,  gouverna 
son  église  avec  sagesse  ,  et  mou- 
rut vers  Tan  1 47©  »  et  laissa ,  i  «>  Un, 
fH*cueil  de  poésies  sacrées  et  pro- 
Janes  :  on  trouve  plusieurs  mor- 
ceaux de  ce  recueil  dans  le  ma- 
nuscrit  arménien  de    la    biblio- 
thèque impériale  ,  n»  i3o  ;  2°  His- 
toire tragique  ,    écrite   en  v'ers  » 
sur  là  grande  épidémie  arrivée  en 
Mésopotamie  en  i^ôS. 

♦  MÉGI  S  ER  (  Jérdnie),  né 
a  Stuttgard  dans  le  Wirtem-herg  » 
et  jnort  eu  1616  ^  est  auteur  d'oa* 


* 


]VrEH"E 

Grrnmnaaire  turque  ,  imprimée 
en  1612  ,  et  des  Annoles  de  Ca-^ 
rinthie ,  publiées  en  1608  ,  in-fol. 
On  lui  doit  encore  une  Antholo- 
gie grecque  et  latine  ,  imprimée 
a  Franciort  en  i6o'^  ,  à  ses  frais. 
Ce  dernier  ouvrage  reparut  à 
Francfort. en  i6i4  >  in-8»,  sous 
le- titre  de  Omnium-  horarum  op- 
sonia ,  curante  Johnnne  Jacobo 
Persio.  Cet  ouvrage ,  dont  on  a 
voulu  dépouiller  le  véritable  au- 
teur ,  eft  très-rare. 

MÉGISTO  ,  épouse  de  Timo- 
léon,  citoyen  de  la  ville  d'Élée. 
Aristotime  ,    s'étant  emparé   de 
cette  ville  ,  y  exerçoit  une  hor- 
rible tyrannie  4  Té!»  ha  bilans ,  lassés 
de  ses   cruautés  ,  s'enfuirent  et 
prirent  la  forte  place  d' A  mymone; 
Le  tyran,  furieux,  fitarrêter  leurs 
femmes,  parmi  lesquelles  se  trou- 
voit  Mégisto.   Celle-ci ,  non  inti- 
midée ,    reprocha  publiquement 
à    l'usurpateur   son  oubli  de   la 
vertu.  Ce  dernier  ordonna  de  lui 
amener  sur-le-champ    le  fils  de 
Mégfsio  pour  le  faire  égorger  sous 
les  yeux   de    sa  mère.   L'enfant 
joiioit  alors  dans  la  cour  du  palais 
avec  d'autres  enfans  de  sou  âge  ; 
Mégisto  l'appela  courageusement 
elle-même ,  et  parvint  par  sa  fei^ 
roeté  à  étonner   le  tyran  ,    a  le 
faire  rougir  de  ses  excès  >,    et  a 
sauver  son  fila.  J^oj,  Plutasque* 

M  E  H  D I  (  Mohammed  ) ,  his- 
torien  persan  ,  mort  au  commen- 
ïcement  du  i8*  siècle^  a  écrit  la 
vie  du  conquérant  Nadir-Chân. 
ELdouard  Joues  a  traduit  cet  ou- 
vi^ge. 

*  MEHEDY  (  Moulcà$sera  Mo- 
hammed beh-  ^d  allàh  al  )  , 
fondateur  de  la  djnasitie  desis- 
mâëlîeBs  d'Afrique.  Uiie  pi*éten- 
dne  tradîtron  de  Mahcf  met  disoit 
qu'an  bon t  de  trois  cerf  tff  ans  il  se 
lè^erott  ua  sokiV  ^  '  l'occident. 


M  ETÏE  S95 

M^édy,  apbuyant  son  anrijition 
de  cette  faDie  ,  parut  vers  la  fin 
du  troisième  siècle  de  l'hégire,  et 
soutint  par  les  armes  ^â  soi-di- 
sant mission  Apostolique.  Il  Ton-  • 
dit  sur  l'Egypte  avec  trois  armées  ; 
mais  toutes  trois  furent  battues 
l'une  après  l'autre  par  le  khaUf 
Mdgtader  qui  régnoit  à  Bagdâcl. 
Cette  expédition  se  borna  à   la 
prise  d'Alexandrie.  Il  fit  bâtir  la 
ville  appelée  de  son  nom  Méhé- 
diyeh  ,  il  y  établit  sa  résidence  , 
et  mourut  l'an  3itt  ,  dans  la  -ôa* 
ou  63*  année  de  son  âge ,  apfèà 
un  règne  de  -26.  Les  schiytes  ou 
sectateurs  d'Aly  le  font  descendre 
d^lsmaël  et  Imâm  ;  mais  les  âb- 
bacides  soutiennent  que  ce  n'e^ 
qu'un  imposteur  ,  et  lui  donnent 
pour  ancêtre  un  Eej-ptien  nommé 
Abdallah  ben  Salem.    On  peut 
croire  que  ceux  qui  traitent  d'im- 
posteur ce  prétendu  missioiinâire, 
ne  se  trompent   pas,  tout-à-fait  ; 
mais  il  a  laissé  un  empire  puis*- 
sant  et  vaste  U  ses  descendans. 

+  M  É  H  É  G  A  N  (  Guillaume- 
Alexandre  de)  ,  né  en  1721  ,  a  la 
Salle  dans   les  Cévennes  ,  d'une 
famille  originaire  d'Irlande  ,    se  ' 
consacra    de   bonne   heure   aux 
lettres  ,  et  fit  paroître,  en  lySs  , 
un  ouvrage  intitulé  V0rigine  des 
Guèbres  >  ou  la  Religion  natU' 
relie  ynise  en  action  ,  un  vol.  in- 
12.     Ce    livre  ,   du  nombre   de 
ceux  qu'on  appeloit  philosophi- 
ques dans  le  siècle  dernier ,  est 
devenu  très-rare.  En  1765  il  don-* 
na  des  Considérations  sur  las  ré^ 
solutions  des  arts ,  qui  n'apprenr 
nent  presque  rien  de  nouveau  ,  et 
un  petit  vol.de  Piècesfugitives  en 
vers ,  qui  valent  beaucoup  moin^ 
que  sa  prose.  L'année  d'après  , 
il    pubha    les   Mémoires    de  la 
marquise    de    Terville  ,    et    le« 
Lettres  dAspasie  ,  Amsterdam  , 
1756',  in-fa.  Le  âtyle  dé  ces  Mé- 


394 


MEt 


moires  ^aroit  nn  peu  trop  ap- 
prêté ,  et  c'est  en  général  le  défaut 
dont  l'autenr  avoit  le  plus  à  se 
défendre.  X<e  stjle  de  Méhégan 
devoit  mûrir ,  et  mûrit  en  eâfei 
avec  l'âge.  Il  donna  ,  en  ijS?, 
V  Origine ,  les  firxigrès  et  la  dé- 
cadence de  r idolâtrie  ,  in  -  i!»  ; 
production  pii  cette  maturité  est 
déjà  sensible.  Elle  l'est  davan- 
tage encore  dans  son  Tableau 
de  ^Histoire  moderne ,  imprimé 
en  5  vol.  in-ri  en  1766.  Il  mou- 
rut le  23  janvier^de  la  même  an- 
née ,  avant  que  ce  livre  élégant  et 
I)lein  d'esprit  parût.  Ce  qui  rend 
a  lecture  de  ce  Tableau  histo- 
rique un  peu  fatigante  ,  c'est  qne 
râleur  a  la  manie  ambitieuse  de 
peindre  tous  les  obj  ets  avec  des 
couleurs  brillantes.  Pour  animer 
ses  récits  y  il  raconte  tout  au  pré- 
sent ,  et  il  prodigue  les  images. 
Ce  ton,  qui  plaît  d'abord,  ne 
peut  que  Tasser  k  la  longue. 'Au 
reste  ,  l'excès  d'esprit  étant  natu- 
rel à  l'auteur ,  on  lui  pardonne 
aisément  cet  aimable  défaut.  Mé- 
hégan avoit  la  passion  delà  gloire; 
mais  il  l'aimoit  avec  un  peu 
trop  de  sensibilité.  Il  suppor- 
toit  difEcilement  la  critique.  On 
a  encore  de  lui ,  I.  Pièces  fugi- 
tives ,  extraites  de  ses  œuvres 
mêlées,  tjQ.  Haye  ^  i^DO  ,  in-12. 
IT.  Zbroastre^  histoire  traduite  du 
chaldéen  ,  Berlin  ,  ijSi  ,  in- 18. 
III.  UHistoire  considérée  vis-à^ 
vis  la  Religion ,  les  b&anx-arts 
et  r  Etat  j  1767,  3  vol.  in-12. 
W.  Plusieurs  articles  dan$  le 
Magasin  encyclopédique. 

*  MEI  (  Cosme  ) ,  chevalier  , 
commandant  de  Tordre  de  Saiiit- 
Maùrîce  et  de  Saint-Lazare  ,  né 
Il  Florence  en  1718  ,  demeu- 
ra long  -  temps  à  Venise  ,  où 
il  occupa  l'emploi  de  censeur  des 
livres  ,  et  mourut  dans  cette  ville 
le  23  février  »79o«  On  9  de  lui, 


MEIB 

I.  De  amore  sut  dis&ertatio  , 
Patavii,  1741  •  H-  ^useumMazzti^ 
chellianwn^  seu  Numismat.aviro^ > 
rum  djOcti*ind prœslantiorum  etc. , 
accedii  versit>  italica  studio  equi-^ 
lis  Cosimi  Mei  elahorata ,  Vene- 
tiis  ,  1763  ,  2  vol.  in-fol.  IIÎ.  Ser-- 
moni  ai  Mimiso  Ceo  indirizzati  n 
S,  E.  Alvise  Vallaresso  ,  Bas- 
sano,  1783.  Ces  satires  ,  publiées 
sous  le  Àom  anagrammatique  de 
Mimiso  Ceo ,  font  honneur  à  leur 
auteur  et  à  la  langue  italienfte,  par 
l'élégance  ,  la  grâce  et  la  pureté 
du  style.  On  lui  doit  aussi  la  tm- 
du<:tion  en  vers  italiens  d'un  ex- 
cellent morceau  de  poésie  latine 
de  l'abbé  Bragolino  ,  dirigé  con- 
ti^  les  serviles  imitateurs  de 
Thomas  ,  inséré  dans  le  Journal 
littéraire  du  P.  Contini  ^  n?  a5 , 
page  200  ,  Venise  ,  1 78a. 

I.  MEIBOMIUS  {  Henri  ) ,  mé- 
decin  de  Helmstadt  ,  mort  en 
1625  ,  joignoit  k  la  connoissance 
de  son  art  celle  de  la  littérature. 
On, a  de  lui  quelques  ouvrages 
de  ce  dernier  genre  ,  imprimés 
à  Helmstadt  en  1660  ,  in- 4*" ,  et 
insérés  depuis  dans  les  Rerum 
Germanicnrttm  Scriptores ,  que 
publia  son  petit-fils. 

t  II.  MEIBOMIUS  (  Jean- 
Henri  ) ,  fils  du  précédent ,  pro- 
fesseur en .  médecine  k  Helms- 
tadt sa  patrie  ,  et  ensuite  pre- 
mier médecin  de  Lubeck  ,  na- 
quit le  27  août  iSqo  ,  et  mourut 
le  16  mai  i655.  Il  est  connu,  par 
plusieurs  ouvrages.  Les  princi- 
paux sont ,  I.  Mecmnas  ^  siva 
De  €.  CUnii  Mecœnatis  vitd  y. 
moribus  et  gestis  liber  singularisa 
a  Leyde  ,  i653 ,  in-4**'.  Compila- 
tion mal  dirigée  et  sans  méthode; 
mais  puisée    dans    les   sources. 

II.  De  ce  revis  iis  ,  patibusque 
ebriaminibus  extra  vinufii  aliis  ^ 
Helmstadt,  1668  ,  in^4'*.  Cet  ou-- 
vrage  ,   pleii^  d'éraditioin  »  Q0]i*e 


MEIB 

l'histoire  de  la  bière  et  de  tontes 
les^boissons enivrantes,  autres  qne 
le  vin,  III.  Tractatus deusujlagro- 
rum  in  re  m€dic<f  et  venerea. 
Cet  ouvrage,  curieux  et  singulier, 
aeu  quatre  éditions  :  la  première 
en  1643 ,  par  les  Ëizévirs  ;  la  se- 
conde k  Loi^res  ,  i655  ;  la  troi- 
sième à  Copenhague ,  1669  ,  in- 
8<»  ;  et  la  quatrième  en  1670  , 
par  Bartholin.  Cette  dernière  est 
augmentée  de  plusieurs  additions 
de  l'auteur.  Claude  Mercier  ,  en 
1792  ,  eh  a  publié  une  traduction- 
française  avec  le  texte  latin, 

t  IlL  MEIBOMIUS  (  Henri  ) , 
fils  du  précédent,  et  plus  célè- 
bre que  son  père  ,  naquit  à  Lu- 
beck  eu  i658 ,  parcourut  FAUe- 
magne  ,  l'Angleterre ,  la  France  , 
l'Italie  ;  professa  la  médecine, 
Thistoire  et  la  poésie  dans  l'uni- 
versité, de  Helinstadt,  et  mourut , 
le  16  mars  1700.  Quelque  occu- 
pation quf  lui  donnassent  ses 
emplois  et  la  pratique  de  la  mé- 
decine ,  il  trouva  du  temps  pour 
publier  divers  ouvrages.  Les 
principaux  sont  ,  I.  Sçriptbres 
rerum  Germanicarum  ,  in-fol.  , 
16SÔ  ,  5  vol.  Cette  collection  , 
commencée  par  son  père  ,  renfer- 
me beaucoup  dcpièces  sur  les  dif- 
férentes parties  (lerUistoire  d'Al- 
lemagne. II.  Ad  Saxùniœ  iTifeno- 
ris  historiam  introduciio ,  1687  , 
in-4'*.  L'auteur  v  examine  la  plu- 
part des  écrivains  de  l'Histoire  de 
baxe  dont  les  ouvrages  sont  im- 
primés ou  manuscrits,  lll.  Va- 
Utntini  ffenrici  Jffogleri  Introduc* 
tiotdiiversalis  in  notitiam  cujus- 
eitmjfue  genens  bonarum  scrip^ 
tôrum ,  1700  ,  in-4*,  Hçlmstadt  : 
édition  accompagnée  de  notes  de 
Meibomius.  IV.  Chronicon  B^g^ 
censé  ;  compilation  utile  pour 
f'Histoive  de  Saxe.  V.  De  Fasis 
falpebranim  na^vis, ,  Helmstadt  ^ 
j^666^2,in-4^.  Ovk^  cm  x)^-ii,-^ro^ 


MEIE  595 

pos  que  Meibomius  ayoit  fait  df:8 
découvenes  sur  les  glandes  et  les 
vaisseaux  des  paupières  :  il  est 
vrai  qu'il  en  si  donné  une  defscrip^ 
tion  exacte  ;  mais  Casseriûs  les 
avoit  connus  long-temps  avant 
lui.  (  f^ojr.  lesM!émoires  deNicé- 
ron  ,  tome  XVIII,  qui  donne  un 
catalogue  détaillé  de  ses  autres 
ouvrages.  ) 

t  IV.  MEiBÇMIUS  (  Marc  )  , 
de  la  môme  famille  que  les  précé- 
dens ,  se  consacra  comme  eux 
k  l'érudition.  Il  mit  au  jtmr ,  en 
i65a ,  en  a  vol.  in-4"  »  un  Recueil 
et  une  Traduction  des  auteurs  qui 
ont  écrit  sur  la  musique  des  an- 
ciens. La  reine  Christine,  k  qui  il 
le  dédia,  l'appela  k  sa  cour.  Cette 
princesse  l'engagea  k  chanter  un 
air  de  musique  ancienne  ,  tandis 
que  Naudé  danseroit  les  danses 
grecques  au  son  de  sa  voix.  Ce 
spectacle  le  >couvrit  de  ridicule. 
Meibomius  se  vengea  sur  Bonrde- 
lot ,  médecin  favori  et  bouffon  de 
la  reine  ,  qui  avoit  persuadé  k  la 
princesse  de  se  donner  cette  co- 
médie. 1)  lui  meurtrit  le  visage  à 
coups  de  poings  ,  et  abandonna 
brusquement' la  cour  de  Suède. 
On  a  encore  de  lui ,  I.  Une  Edi^ 
tion  des  anciens  Mythologues 
grées. II.  De  fabricd  triremium^ 
Amsterdam,  1671  ,  in-4'*«  HL 
Des  Corrections  pour  l'exem- 
plaire hébreu  de  la  Bible ,  qui 
iburmilloit  de  fautes  selon  lui. 
Cet  ouvrage,  que  les  théologiens 
traitèrent  de  téméraire  ,  parut  k 
Amsterdam  ,  en  i6q8  ,  in-folio , 
sous  ce  titre  :  Davicus  psalmi ,  et 
totidem  sacrœ  Scripturœ  veteris 
Testamenti  capita.^»,  restituta  , 
etc.  Voyez  Persona.  Meibomius. 
mourut  en  1711. 

"^Ï.MEIËR  (Louis  ),  médecin  k 
La  Haye  y  'et  zélé  partisan  de 
jSpinosa,  a /nuAfiâ  «n  latin  le$  ou^ 
vra^eSk  ^pe;  ^ce  philosophe  avoii 


b^ 


<" 


MEIL 


composés  en  hollandais .  lU'îJsSïsta' 
à.'kn'^  ses  derniers  niômeifô  ,  aprèg 
^voir  inutilement  tenté  de  leguë- 
T^J  9  et  publia  ses  Œuvres  pas- 
ilicmws  avec  nae  prél'ace  ,  dans 
laquelle  il  s'elForce  de  prouver 
giie  sa  doctrine  ne  différoit  paint 
à^  colle  de  l'Évangile.  Il  est  ett- 
core  auteur  d'un  traité  sophisti- 
que ,  intitulé  Philosophia  sacrai 
i^crîpturœ  iuterpres ,  El^thero- 
poli  ,  i656,  in- 4". 

r.t.^^*  ^EÏER  (George. 
Frédéric  )  ,  écrivain  allemand  , 
atiteur  de  ^uelijnes  ouvrages 
de  philosophie  ,  né  k  Ammen- 
d<jrtf ,  près  de  Hall  en  Saxe ,  et 
mort  en  1777,  a  Publié  en  1745  , 
en  allemand  ,  I.  Le  PoHrait 
tfMn  cntique,  II.  Instruction 
'paurdevenir  un  philosophe,  ÏIT. 
Rincipes  des  sciences  et  des 
Aeatta>«/^^  ,  Hall ,  in-8- ,  1748- 
itSo,  réimprimés  en  trois  parties , 
1 754-' 1759.  Ce  dernier  ouvrage  a 
*ii  beaucoup  de  succès. 

t  MEIGRET  (  Amédée  ), 
né  à  Lyon  ,  se  fit  dominicain  ,  et 
publia  ,  en  i5i4 ,  des,  commentai- 
res sur  Aristote.  Prêchant  à  Pa- 
ris ,  il  fut  accusé  de  luthéranis- 
me par  un  de  ses  compatriotes 
nommé  Bardéron;  et  le  parle- 
ment ,  jugeiant  sur  la  doctrine  , 
rénvoja  Meigret  de  l'accusation, 
«t  condan^na  son  adversaire  k 
4Ô0  livres  de  dommages. 

^  *  MEÏL  (  J.  G.  ) ,  directeur  de 
Tacadémie  royale  des  arts  de 
Berlin  ,  mort  dans  cette;  ville  le  2 
février  i8o5  ,  étoit  né  à  Alten- 
bburç  le  23  octobre  1732.  On  a 
de  lui  un  Opuscule  sur  les  éco- 
les du  dessin^  imprimé  dans  les 
Mémoires  de l'aca demie  desbeitux 
arts  et  des  sciences  mée^âiqaes 
de  Berlin. 

MEILLERAIE  (la).  Foj-ez 


MEIS 

I^ïî:î^GRE(Jeande).    rojès 

BOUCICAUT. 

MEINHARDT  (Jean-Nicolas) , 
né  k  Erlanç  en  1727  ,   mort  et^ 

1767  à  Berlin,  a  traduit  en  al- 
lemand le  roman  de  Theag^ne  et 
Çharielée  ;  Çléraens  de  critiqwe 
du  lord  Laines,  il  est  aussi  an-* 
teur  d'un  Essai  sar  le  caractère 
et  les  ouvrages  des  meilleurs 
poètes  italiens. 

"^  MEINIÈRES  (Octavie  Duret 
de),néeGuicnAHD,  épousa  d'abord 
Belotj  avocat ,  et  ensuite Duirey  de 
Meinières  ,  président  honora ii-e 
du  parlement  de  Paris  ,  dont  elle 
devint  aussi  veuve.  On  a  de  cette 
dame  ,  qui  mourut  a  Chailtot  en 
i8o5,  les  ouvrages  suivans  :  I. 
Observations  sur  la  noblesse  et 
le  tiers-état  ,  Amsterdam  ,  1 768 , 
iri- 1 2 . 1 L  Réflexions  dune  provin-^ 
ciale  sur  le  discours  de  J. -J. 
Rousseau ,  touchant  l'origine  de 
l'inégalité,  etc.-,  Londres  ,  1756, 
in-8°.  ÏII.  Traduction  de  l'aûglaift 
de  David  Hume  ,  dé  l'Histoire  de 
la  maison  de  Tudor  sur  le  trône 
d'Angleterre,  Amsterdam  (Paris), 
1763 ,  2  vol.  in-4°.  ly.  Tràduc-- 
tion  du  même  ,  de  l'ftistoiré  de 
la  maison  de  Plantagenét  sûr  le 
trêne  d'Angleterre  ,  depuis  Ten- 
vasion  de  Jules  César,  jusqu'à 
l'avènement  de  Henri  VII ,  Ams- 
terdam (  Paris  )  ,  1765  ,  2  voL 
in-4''.  V.  Histoire  de  Rasselas 
prince  dAbyssinie ,  traduite  de 
l'anglais    de    Johnson  ,   Paris  , 

1768  et  1788,  I  vol.  in- 12.  Celte 
traduction  n'est  pas  sans  mérite. 
VI.  Mélanges  de  littérature  an- 
glaise ;  Paris,  1759  ,  in-t2.  VII. 
Ophélie ,  roman  traduit  de  Pan- 
glais  ,  Amsterdam  ,   1765  ,  in- 12. 

(  f%yeZ  DuKEVDE  MEIMèRES.  ) 

MEIR  (  Joseph ) ,  fameaxrab* 
bin.   /^oj^es  JoSE?H ,  n»  XIII. 

f  MEISSNER  (  Bâîlhâsar  )  , 


MELA 


MELA 


^97 


Juthërien  ,  professeur  de  théolo-  |  -procura  «ne  femme  ,  puis  uae 
■gie  à  Wirtemberg ,  né  en  iS^i ,  couronne.  Nélée  ,  roi  de  Pjie , 
mort  en'  1628 ,  a  laissé  une  .^^ti-         '       '      '  .         ,  - 


tropoloeie  ,    i.663 ,  ,2. vol.  in-4*  » 
,et  une  Philosophie  sobre  ,  i655  , 
^  vol.  in-4<». — 11  ne  iaut  pas  le 
confondre  avec  un  auteur  de  ce 
nom  ,    mort   k   Fulde  en   1 807 , 
dontnqusavon^,!.  U.n petit  Traité 
latin  sur  le  thé\  le. café,  etc. ,  écrit 
avec  élégapce  et  intérêt.  llJAlci- 
biade  ,  roman  historique  en  qua- 
Jreparties.  Cet  ouvrage,  composé 
en  allemand,  a  été  traduit  ou  plu- 
tôt iinit^  en  français  par  M.  l\au- 
quiloLieutaud  ,    Pax'is ,   1789,  4 
vpL    in-8*  lïl.   Bianco   capella, 
roman  dqnt  le  même  traducteur 
a  fait  paroître  la  première  partie 
en  1790. 

MEISSONÏER  (Juste-Au- 
rèle,)  né  à  Turin  en  1695  ,  mort 
i  Paris  en  1760  ,  à  55  à'bs ,  des-  ,  ,  ./  , 

sina4eur  ,     peintre  ,    sculpteur  ,  1  a  son  frère  Bias.  La  maladie  aug^- 


exigeoit  dfe   ceux  qui  vouloîent 
se  nnarier    afvec    sa   iSlIe    qu'Js 
lui  amenassent  des  boeufs  a'une 
grande  beauté,  qu'Iphiclus  nour- 
rigsoit  dans  la  ïhessalie.  Mélan- 
jfljl,  pour  mettre  son  .frèrç  en 
érat  de  faire  à  Nelée  ce  présent, 
en4 reprit  d'enlever  ces  bœufs.  Û 
n'jr  réussit  pas  ,    et  fut  mis  eii 
prison  ;  mais  ayiant  prédît  daiis 
sa  prison  les  en  oses  qii'Iphiclus 
xlésiroit    connoîlre ,    il     obtint , 
pour  récompensé ,  les  bœufs  qu'il 
yôuloit  avoir  ,  et  fut  ainsi  cause 
du  mariage  de  son  frère.,  Quel- 
que temps  après  ,  les  filles  de  Pr«  • 
tus  et   les  autres  femmes    d*Ar- 
gos  étant  devenues  furieusej  ,  il 
offrit  de  les   guérir,   k  condition 
ue  Praetus  lui  donneroit  un  tiers 
e  son  royaume ,  et  un  autre  tiers 


1 


arebitecte  et  orfèvre  ,  montra , 
dans  tous  ces  différens  genres , 
une  imagination  féconde  et  une 
exécution  facile.  Ses  talens  lui 
méritèrent  la  place  d'orlévre  et 
de  dessinateur  du  roi.  Les  mor- 
4:eaux  d'orfèvrerie  qu'il  a  termi- 
nés sont  de  la  plus  grande  per- 
fection. Ses  autres  ouvrages  ont 
cette  noble  simplicité  de  Panti- 

Sue  ,  le  vrai  caractère  du  beau, 
[uquier  a  gravé  ,  avec  beaucoup 
d'intelligence  ,  un  grand  nombre 
de  planches  ,  qui  forment  une 
suite  intéressante  et  variée. 

MELA.  Voy.  PomponiustIVIela. 

Mi£LA€.  Voy,  IfAusANu. 

t  MÉLAMPÛS  (Mythol.  ) ,  fa- 
meux devin  parmi  les  (anciens  , 
et  habile  médecin ,  fils  d'Amy- 
tbacm  et  d'Aglaïa  ,  et  frère  de 
Bias  ,  vi voit  du  temps  de  Prae- 
tus ,  roi  d'Argos  ,  avant  la  guerre 
-  de  Troie  ,  et  Vers  l'an  i38o  avant 
Jésus-Cfarist.  Il  témoigna  tant  d'af- 
ififition  k  ion  frirai  Bias  ,  qu'ail  lui 


mentant  de  jour  en  jour,  on  con- 
sentit a  ces  conditions,  et  Mé- 
lampus  giïérit  les  Atgiennes  en 
leur  donnant  db  Pellébore  noîr  , 

3u'on  nomma  Wpuis  melanpo- 
ium.  Quelques  auteurs  pensent 
que  la  maladie  de  ces  femmes 
'  n'étoit  autre  chose  que  la  fureujr 
utérine  ;  leur  imagmation  étoîf 
si  blessée  ,  qu'elles  crojoicnt  etrp 
àes  vaches; 


Prvetidfs  bnpUrunt  falïis  mu^ibas  agraii 
A(  non  tam  turpts  pecudum  tamOi  uH0  S£tJ4m 

est 
Concubitus  ;  quamvh  collo  timnissçt  ar^trum^ 
Et  ittpè  in  levi  quetiissct  ççrnua  front*. 

Mélampus  épousa  Iphianasse,  ^ 
Pune  des  filles  de  Pra?tus,  et  fut  le 
premier  qui  apprit  aux  Grecs  l«es 
cérémonies  du  culte  de  Bacchus. 
Dans  la  suite  ,  on  lui  éleva  àc$ 
temples ,  et  on  lui  olFrit  de^j 
gacnfices.  Il  entendoit ,  selon  la 
Fable ,  le  langage  des  oiseaux^ 
et  appi'enoit  d'eux  ce  qui  devoit 
arriver.  On  a.ièiat  même  que  k.s 


V  ' 


3o8  MELA 

vers  qui  rpngeift  le  bois  répon- 
«ioicntàses  qnestioQS.  Nousavous 
sous  son  nom  plusieurs  Traités 
de  médecine ,  en  grec  ,  cfui  sont 
constamment  supposés. 


MËLAN.  Foy.  Mellan. 


ai- 


t  MELANCHTHONC 
lippe) ,  né  à  Bretten,  dans  lepa- 
latinat  du  Rhin^  le  1 6  février  1 4^7; 
changea  son  nom  de  Scb  wartserat, 
qui ,  eu  allemand ,  signilie  Terre 
noire ,  en  celui  de  Melanchthon  , 
qui  a  la  même   signification   en 
grec.  Après  avoir  étudié  environ 
deux    ans    à  Pforsheim  ,    il  fut 
envoyé   à  Heidelberg    en   iSog, 
Se^  progrès  furent   si   rapides  , 
qu'on  lui  confia   Téducatiou  du 
iî\s  d'un  comte,  quoiqu'il  n'eû.t en- 
core que  quatorze  ans.  Melanch- 
thon alla  continuer  ses  études , 
en  i5i!2,dans  l'académie  de  Tu- 
binge ,   et  y  expliqua  publique- 
ment Virgile  ,   Cicéron  et  Tite- 
Live;    Ce   fut  lui  qui  découvrit 
çt   fit  connoître^la   mesure  des 
vers  des  comédies  de  Térence, 
que  l'on  croyoit  écrites  en  prose. 
La  chaire  âe  professeur  en  lan- 
gue grecque ,  uans  l'université  de 
Wirtemberg ,  lui  fut  accordée  en 
i5i8  par  Frédéric,  électeur   de 
Saxe.  Les  leçons  qu'il-  fit  sur  Ho- 
mère et  sur  le  XexXe  grec  de  l'E- 
pitre  de  saint  Paul    à    Tite    lui 
attirèrent  une  grande  foule  d'au- 
diteurs. Son  nom  pénétra  dans 
toute  l'AUepiagne,  et  il  eut  quel- 
quefois jusqu^k  deux  mille  cinq 
cents  auditeurs.  11  se  forma  bien- 
tôt une  liaison  intime  entre  lui 
et   Luther,    qui    enseignoit    la 
théofogie  dans  la  m^me  univer- 
sité. Ils  allèrent  ensemble-li  Leip" 
zick,«H  i5i9 ,  pour  disputer  avec 
Échius.  Ils  s'y  distinguèrent  l'un 
et  l'autre ,    et  les  raisonnemens 
des  théologiens    catholiques  ne 
les  ramenèrent  pas  plus  à  l'Eglise 


MELA 

universelle ,    que     les    censure!» 
fulminées  par  lès  écvles,  les  plus 
célèbres.  Ln  i523  ,  la  faculté  de 
•théologie  de  Paris  censura  tous 
les  écrits    de    Melanchthon  ,    et 
les  déclara   même  plus  dange- 
reux que  ceux  de  Luther ,  parce 
que  le  style  en  étôit  plus  orné. 
Selon  cette  censure ,  le  disciple 
du  réformateur    d'Islèbe    ensei- 
gnoit <\\\e  «  le  concile  de  Lyon , 
oui  avoit  approuvé  les  décrétales, 
devoit  passer  pour  impie  ;    qu'il 
n'éloit  pas  permis  aux  chrétiens 
de  plaider  ;  que   tous'leS  fidèles, 
étoient  prêtres  ,   offrant   a   Dieu 
leur  corps  qui  est  le  seul  sacri- 
fice existant  sur  la   terre  ;   qu'il 
n^-y;  avoit 'point  de  sacrement  de 
l'ordre  ,  du  mariage ,  et  de  Tex- 
trême-onction  ;    que  c'étèit   une 
impiété  de  regarder  la  célébra- 
tion de  la  messe  comme  une  bonne 
œuvre,  de  taxer  de  péché  ceux 
qui  ne  récitent  pas  les  heures  ca- 
noniales ,  ou  qui  mangent  de  la 
viande  le  vendredi  et  le  samedi  ; 
qu'il  ne  devoit  y  avoir  ni  loi   ec- 
clésiastique ,  ni  droit  canon  ,  ni 
vœux  ,    ni  institut  monastique  ; 
qu'il  nV   avoit  dans  l'homme  ni 
libre  arbitre,  ni  mérite  ;  que  tout 
arrivoit  nécessairement ,  qu'ainsi 
Dieu  nous    faîsoit  pécher  y  que 
la  loi  de  Dieu  commandoit  des 
choses  impossibles  ;   que  la  tra- 
hison de  Judas  étoit  aussi  bien 
l'œuvre  de  Dieu  que  la  conver- 
sion de  saint  Paul  ;  yet  qu'enfia 
Dieu  n'opéroit  point  le  salut,  si  le 
libre  arbitre  l'opéroit  ;  que  tous 
les  évéques  étoient  égaux  ;  qu'il 
n'y  avoit  point  de  précepte  divin 
qui  ordonnât  la  confession  ,  lors- 
qu'on se  corrigeoit  de  soi-même  ; 
qu'il  n'y  avoit  que   deux  sacre- 
mens  ,    le    baptême  et  l'eucha- 
ristie ;  que  la  seule  dtspositiou 
nécessaire  pour  bien  communier 
étoit  de  croire;  que  Lurfier  n'a- 
voit  rien  de  commun  avec  les 


./ 


MELA 


hér^tiqi^es  ,   e\  qu'an  contraire  il 
^voit  beauTOup  servi  TËglise ,  en 
lui   apprenant  la    véritable  ma- 
nière de  faire  pénitence    et  dé 
communier  ;    que   c'est    par    le 
moyen  des  thëologiens  sophistes 
que  le  pape    avoît  retranché  la 
communion  sous  les  deux  espè- 
ces $  qu'on    pouvoit  sans  hérésie 
ne  pas  croire  la   transsubstantia- 
tion, etc  ,  etc.  »  Les  années  sui- 
vantes furent   une    complication 
de  travaux  pour  Melanchdion.  Il . 
composa  quantité  de  livres^  il  en- 
seigna la  théologie  ,  fit  plusieurs 
vovages  pour  les  fondations  des 
collèges  et  pour  la  visite  des  égli-, 
ses ,  et  dressa ,  en  i53o ,  la  célèbre 
confession  de  foi,  connue   sous 
le  nom  de  Confession  d'Ausbourg, 
et  Vapologie  qui  la  suivit ,  parce 
qu'elle  fut  présentée  àTempereur 
à  la  diète  de  cette  ville.  Uesprit 
de  conciliation   qu'il    avoit  con- 
servé engagea  le  roi  François  I'' 
a  lui  écrire  ,  en    1 535  ,  pour  le 
prier  de  venir  conférer  avec  les 
docteurs  de  Sprbonue.  Ce  prince, 
fatigué  des  querelles  de  religion, 
cherchoit  un  moyen  de  les  étein- 
drCv.Le  disciple  de  Luther  souhai- 
toit  ardemment  ce  voj^age,  ainsi 
que  son  maître  ;   mais  1  électeur 
ae  Saxe  ne  voulut  jamais  le  per- 
mettre ,  soit  q'/il  .se  défiât  de  la 
modération  de  Melauchthon  ,  sort 
qu%l  «raîgnit  de  se  brouiller  avec 
Charles-Quint.    Le  roi  d'Angle- 
ten-e  désira  non  moins  vainement 
4e  voir  ce  célèbre  théologien  pro- 
testant. Melauchthon  assista  ,  en 
^559  ,  aux  conférences  de  Spire  , 
et  y  fit  briller  son  sayoir.  On  dit 
qu'ayant  eu  occasion  de  voir  sa 
mère   pendant  ce  voyage  ,  cette 
bonne  femme,  qui  étoit  catholi- 
que »  lui  demanaa  ce  qu'il  falloit 
qu'elle  crût  au  milieu  de  tant  de 
disputés  ?  «   Continuez  ,  lui  ré- 
pondis son  fils  ,  de  croire  et  de 
prier  c«mm«  vou«  aves&itjasqu'à 


MELA  599 

présent,  et  né  v<^u s  laissez  point 
troubler  par  le  conflit  des  dispu- 
tes derehgion.  n  L'abbé  de  Choisy 
ajoute  que  sa  ^ère  lui\  ayant  de- 
mandé quelle  religion  étoit  là 
meilleure  ?  il  lui  dit  ;  La  nouvelle 
est  plus  plausible  ;  l'ancienne  est 

plus  sûre j»  Mélanchthon  ne 

parut  pas  avec  moins  de -distinc- 
tion aux  fameuses  conférences  de 
Katisbonne  en  i54i  >  et  à  celles 
qui  se  tinrent  en  1^4^,   au  sujet 
ae  V Intérim  de  Charles-Quint.  IL 
composa  la  censure  de  cet  Inte-- 
rmiy  avec  tous  les  écrits  qui  furent 
présentés  à  ces  conférences.  En- 
tm,  après  avoir  essuyé  des  fatigues 
et  des  traverses  pour  soi^parti, 
li   mourut  à   Wirtemberg  le    19 
avril  i56o.  Mélanchthon,  homme 
paisible  et  modeste,  d'un  esprit 
doux  et  tranquille  y  n'ayant  rien 
du  génie  impétueux  de  Luther 
et  de  Zuingle  ,  haïssoit  les  dis- 
pu^  de  religion  ,  et  il  ny  étcrit 
entraîné  (\\iq  par  le  rôle  qu'il  avoit 
à  jouer  dans  ces  querelles.  Il  pa- 
roi t  ,  par  sa  conduite  et  par  ses 
ouvrages,.qu'iln'étoitpas,  comme 
Luther,  éloigné   des  voies   d'ac- 
commodement ,  et  qu'il  eût  sacri- 
fié beaucoup  de  choses  ppur  la 
réunion  des  protestans   avec  les 
catholiques.  Il  fut  le  plus  zélé  des 
difciples  de  Luther  ;  mais   il  en 
fut  aussi  le  plus  inconstant.  Quoi- 
qu'il eût  embrassé  d'abord  toutes 
les  opinions  de  son  maître ,  il  ne 
laissa  pas  d'être  ensuite  zuinglieil 
sur   Quelques  points  ,   calviniste 
sur  d'autres,  mcrédule  sur  plu- 
sieurs^ et  fort  irrésolu  sur  pries* 
que  tous.  On  prétend  qu'il  chan- 
gea quatorze   fois    de  sentiment 
sur  la  justification  ;  ce  qui  lui  mé- 
rita le  nom  de  Protée  d'Allemagne. 
La  mort  fut  un  bonheur  pour  li#; 
il  l'attendoit  avec  impatience  pour 
plusieurs   raisons  ,    qu'il  ^rivit 
quelque  temps  avant  sa  dernière 
heure.  Lçs  principales  étaient  , 


^, 


\ 


4ao  MELA 

i<»  parce  qu'il  ne  seroit  plu  s  expo^ 
ni  a  la  haine ,  ni  à  la  fureur  des 
théologiens  ;  a*  parce  qu'il  verroll 
Dieu  ,  et  qu'il  puiseroit  Jans  son 
;sein  laconnoissance  des  mystères 
admirables  qu'il  n'a  voit  vus,  datfs 
•cetle  vie,  qu'à  travers  un  voile. 
Ses  nombreux  ousfrages  ont  •  été 
imprimés  plusieurs  fois  dans  diffé- 
rentes villes  d'Allemagne.  La  plus 
ancienne  édition  est  celle  de  i50i; 
et  la  plus  complète  e^t  celle  qu'en 
•a  donnée  (laspard  Peucer  son 
gendre,  k  Wirtemberg ,  quinze 
tomes  en '4  vol.  in-folio,  1601. 
On  y  remarque  beaucoup  d'es- 
prit ,  une  érudition  très-étendue  , 
i^t  sufr-tout  plus    de  modération 

3u'on  n'en  trouve  ordinairement 
ans  les  controversistes.  11  se 
plaint  amèrement  de  la  tyrannie 
de  ses  collègues ,  «  avides  de  son 
sang ,  dit-il  ,  parce  que ,  pour 
empêcher  la  discorde  ,  il  vou- 
droit  les  ramener  à  cette  autorité 
qu'ils  appellent  servitude.  «Il  écrit 
que  l'Église  est  retombée  dans  son 
ancieune  tyrannie  ;  que  les  chefs 
de  lapopiiiace,  flatteurs  etigno- 
rans ,  peu  jaloux  de  la  saine  doc- 
trine: et  de  la  discipline  ecclésias- 
tique ,  au  lieu  de  pratiquer  les 
œuvres  de  piété  ,  ne  cherchent 
qu'à  dominer  ;  qu'il  se  trouve  au 
milieu  d'eux ,  comme  Daniel  au 
milieu  des  lions  ;  que,  ne  pouvant 
les  empêcher  de  dominer,  il  prend 
la  résolution  de  les  fuir.....  »  Ces 
héros,  dit-il,  qui  suscitent  pour 
ûes  b^gaflelles  les  guerres  les  plus 
cruelles  a  l'Eglise  et  a  la  patrie  , 
ne  sont  nullement  touchés  de  sa 
situation.....  Nos  gens  me  blâ- 
ment de  ce  que  je  rends  la  juri- 
diction aux  évêques.  Le  peuple, 
accoutumé  a  vivre  enliberté,  après 
avoir  secoué  le  joug,ne  veut  plus 
le  recevoir.  Les  villes  de  Pémpire 
sonlAelles  qui  haïssent  le  plus  la 
domitiation  :  peu  en  peine  de  la 
doctrine  et,  de  la  religion ,  çUes 


MÉLiV 

ne  sont  jîdouses  que  de- l'empire 
et  de  la  liberté.  «  Plût  a  Dieu, 
^'écrie-t-il  d^ns  un  autre  en- 
droit, que  je 'pusse  ,  non  pas 
infirmer  la  domination  spirituelljé 
des  évêques  ,  mais  en  rétablir  la 
domination  ,  car  je  vois  quelle 
église  nous  allons  avoir  ,  si  nous 
renversons  la  police  ecclésiasti- 
que !  Je  vbis  que  la  tyrannie  sera 
plus  insupportable  que  jamais.  » 
Dans  cette  anarchie  produite  par 
les  nouvelles  erreurs  ,  il  désira 
quelqueffoîs  le  rétablissement,  noh 
seulement  des  évêques  sur  les  pas- 
teurs inférieurs ,  mais  il  sembla 
reconnoître  la  nécessité  de  celle 
du,  pape  sur  les  évoques.  Il  faut 
convenir  que  Mfelanchthon  pa- 
roissoit  chercher  la  paix  et  la  vé- 
rité. 11  avoit  la  foiblesse  de  croire 
aux  prodiges  et  à  raslrologie.r 
Mielanehthon  a  écrit  la  vie  dfe  Lu- 
ther, elle  fait  partie  de  ses  Oeuvres; 
mais  Christian-Auguste  Hermanû 
en  a  dohné  unO  édition  séparée  k 
Gottingue  en  1741  j  in-S^^^  dans 
laquelle  oïl  trouve  beaucoup  dfe 
remarqu(îs  curieuses.  Après  la 
biographie  de  son  maître,  Mé- 
lanchthon  publia  ses  ouvrages 
sous  ce  titre  :  Martini  ÎMtheri 
opéra  o/«m«,  Wirtemberg ,  i53d- 
i558,  7  vol.  io-folio.  Ou  a  tra- 
duit en  français  la  Confessioh 
d'Ausbourg,in-ï2,sansdate(i68o) 
niiiom  de  liteu;  Gbulart,  d'ans  sh 
chronique,  a  beaucoup  emprutxté 
à  Melanchthon,  ainsi  que  l'auteur 
d'iine  petite  pièce  fort  rare  ,  inti- 
tulée de  deux  monstres  prodi- 
gieux  à  savoir,  d'un  asne-pape 
qui  fut  trouvé  à  Rome  en  la  ri- 
vière du  Tibre  ,  et  d'un  veau- 
moine,  nêk  rriberg  en  Misulé , 
Genève,  i557  ,  in-^";  i655  ,  in-8«, 
Camerarius  k  écrit  ,  en  latin , 
la  vie*  de  Melanchthon. 

*  MELANï  (  Alexandre ),nék 
Modènç  dans  le  16*  siècle ,  ëtudiii 


MELA 

9Lvec  succès  aux  uniycrsitës  de  Fer- 
rare  et  de  Bologne;  Il  fut  pendant 
quelque  temps  au  service  "du  car- 
dinal Jérôme  Â.leandro ,  et  revint 
dans  sa  patrie,  où  il  se  livra  à 
l'étude  de  la  poésie  ,  de  la  philo- 
sophie 9  des  mathématiques  ,  et 
spécialement  de  l'astrologie.  De- 
venu suspect  pour  cause  de  reli- 
gion, il- abjura  secrètement  les 
erreurs  dont  on  Paccusoit  devant 
le  cardinal  Moroue ,  évéque  de 
Modène ,  et  mourut  le  2  octobre 
i568.  Quelques-unes  de  ses  poé- 
sies fui'ent  imprimées  a  Bologne 
en  i55i  ;.  Il  écrivit  un  /iVne  sar  les 
poids  et  les  mesures  des  anciens  , 
et  inaihiisii  du  latin  en  italien  un 
ouvrage  d'Érasme  sur  l'éducation 
des  enfaus  ,  imprîihé  saus  nom 
d'auteur  par  les  -soins  d'Ëgidio 
Poscarari,  évéque  de  Modène. 

*  n.  MEIANI  (l'abbé  Jérôme), 
né  à  Sienne,  mort  en  1765,  secré- 
taire du  cardinal  Crescenzi ,   ar- 
che vêqije  de  Ferrare.  L'exercice 
de  sa  charge  ne  l'empêcha  pas  de 
'  se  livrer  à  l'étude  des  arts  agréa- 
bles et  des  sciences  abstraites ,  et 
il  écrivit  en  latin  et  en  italien.  On 
a  de  lui  ,  I.  Discorsi  accademici 
sopra  tt*€  azioni  piii  rimarcabili  , 
ch^  ahbia  nel  suopoema  VAHosto  , 
detti  in  /^errara  ,  Venise  ,   1751. 
Ces  discours  peuvent  être  lus  avec 
fruit  par  ceux  qui  font  une  étude 
partieulière  de  l'A^oste.  II.  Arte 
ai  scriver  lettere ,  nella  quale  un 
gio\^ane  vien  prima  istruito  con 
metodo  brève  e facile  nelle  let- 
tere Jamigliari  ,   e  correnti  ,  e 
poi  condotto  insensihi Intente  colla 
teorica  e  pratica  alla  perfezione 
di  segretario  ,  Venise  ,  1756.  On 
trouve  à  la  fin  de  ce  livre  la  tra- 
duction de  la  lettre  de  saint  Gré- 
goire de  Nazianze  sur  l'art  d'é- 
crire les  lettres.  ÏII.  Varie  notizie 
intomo  cC  tei^remoti,  IV.  Trafte- 
nimenti  eruditi  y  e  mioyo  methodo 
T.  xi^ 


MELA  46r 

per  addolcirlajatica ,  e  rendere 
amabiîe  todiato  aspetto  di  scuola» 
V.  //  iibro  per  le  donne,  Tomo 
' primo ^  cke\  contiene  otto  dialoghi 
intomo  allô  spirito  délie  donne  , 
al  lor  valore  ed  abilità  nelle 
scienze.  Opéra  composta  espres- 
samente  per  letdonne  secolari  e 
religiose  j  Lucques  ,  1758  ,  ou- 
vrage dans  lequel  on  trouve  cette 
mignardise  italienne  et  ces  con- 
cetti  brillans  ,  qui  éblouissent  an 
moment,  mais  qui  finissent  par 
fatiguer.  Quelques  -  unes  de  ses 
Poésies  sont  insérées  dans  VAf^ 
cadum  Carmina  ,  pars  altéra  , 
page  i3i ,  etc.  Rome ,  1756. 

t  MÉLANIE  (sainte),   dame 
romaine  ,   petite -fille  de   Mar-- 
cellin ,    qui    avoit   été   élevé^  au 
consulat.  Après  avoir  perdu  son 
mari  et  deux  de  ses  fils,  Mélanie  fit 
un  vojaçe  en  Egypte ,  et  visita* 
les  solitaires  de  Nitrie.'*  Plusieurs 
catholiques    ayant   été   relégués 
dans  la  Palestine  ,  elle  les  suivit , 
et  se  rendit  k  Jérusalem  avec  le 
prêtre  Rufin  d'Aqnilée  ;'elle  y  bâtit 
un  monastère  ,  où  elle  mena  une' 
vie  pénitente   sous  sa  direction. 
Publicola,  fils  de  Mélanie,  et  pré- 
teur de  Rome,  avoit  épousé  en  cette 
ville  une  femme  de  qualité ,  nom- 
mée Albme.  Il  en  eut  une  fille  nom- 
mée aussi  Mélanie  ,  vers  388 ,  qui 
épousa  Pinieu ,  fils  de  Sévère ,  gou  - 
vemeur  de  Rome  ,  et  en  eut  deux 
enfans  ,    qu'elle   perdit  peu   de 
temps  ^pres  leur  naissance.  Elle 
résolut    alors  de   vivre  dans  un^ 
continence  perpétuelle.  Sa  grand'- 
mère  fit  un  voyage  en  Italie ,  vers 
4o5  ,  pour  la  confirmer  dans  :sa 
résolution.     L'ancienne  Mélanie 
passa  en  Sicile ,  avec  Albine  et 
sa  petite-fille  ,  en  4io  ,  lorsque 
les  Goths  allèrent  assiéger  Rome. 
Elle  retourna  ensuite  a  Jérusa- 
lem ,   où  elle  mourut    quarante 
jours  après  son  arrivée.   Albine,-  ' 


4o2  MELA- 

l^iaîen  et  la  jeeuie  Mt^la nie  passè- 
rent en  Afrique  ,  y  virent  saint 
4.ugustin  y  et  bâtirent  deax  mo- 
nastères à.  Tagaste ,  Vtin  pour  les 
hommes  «  et  l'autre  pour  les  filles. 
Six  ans  après,  ils  allèrent  s'établir 
k  Jérusalem.  La  jeune  Mélanie  y 
mourut  (lanà  une  cellule  du  Mont 
des  OIÎTiers ,  eu  4-^4  >  *près  avoir 
consumé  ses  Jours  daos  les  austé- 
rités. 

ME L  A  ]?^ï  ON  ,  ah  d'Amphi- 
damus ,  et  petit-fils  de  Lvcargue, 
roi  d'Arcad^ie  ,  épousa  Atalante , 
'  fille  d'I asius ,  roi  du  pays  ,  et 
en  eut  un  fils  nommé  Parthé- 
nope. 

MÉLANIPPE  (  Mythologie  )  , 
fiUe  d'Eoie  ,  épousa  clandestine- 
aient  Neptune,  de  qui  elle  eut 
deux  filsi  Son  père  en  fut  si  ir- 
rité ,  quTil  fit  exposer  ses  deux 
enfans  alussitôt  après  leur  naid<- 
sance  ,  et  crever  les  yeux  a  Mé- 
lanippe ,  qu'il  renfenna  dans  une 
étroite  prison.  Les  enfans  ,  ayant 
été  nourris  par  des  bergers  ,,«6 
firenf  sortir  leur  mère  ,  et  Nep- 
tune lui  aya  it  rendu  la  vue ,  elie 
épousa  M£tapoate>  roi  d  Icarie. 

MELANIPPIDES.  Il  y  a  eu 
deux  poëte»  grecs  de  ce  nom* 
L'un  vivoit  520  ans  avant  Jésus* 
Christ  ;  l'autre ,,  petitr-fil$  du  pre- 
mier par  une  fille ,  florissoit  60 
ans  après  ,  et  mourut  à-  la  cour 
de  Perdiceas  II ,.  roi  de  Macé- 
doine. On  trouve  des  fragmens  de 
leurs  poésies  dans  le  Corpus  poè- 
tarum  Grœconun  ,  Genève  ,  i6#5» 
-fit  x6i6  ,  2  volumes  in-folio. 

*  MÉLANTHItJS  ou  Mi^i.an- 
THUS ,  peintrç  grée ,  élèv«  de  Pam- 
phile  ,  fit  remarquer  dans  ses-  ou- 
vrages ce  caractère  de  vérité  et  de 
sagesse  qui  distingué  ceux  de  son 
,  mal  Ire.  Cet  artiste  a^  écrite  sur  la 
,  i^Bture. 


MELC 

♦  MÉL ART  (Laurent),  ték  Huî, 
dans  la  priucipautéde  Liège  ,  Tati 
i57d  ,  devenu  bourgmestre  de 
cette  vilW,  consacra  ses  momens 
de  loisir  k  l'étude  de  Thistoirede  sa 
patrie.  Le  iruit  de  ses  recherches 
est  consigné  dans  PHistoire  de 
la  ville  et  château  de  Hui  et  de  ses 
antiquités ,  avec  une  chronologie 
de  ses  comtes  et  des  évéques  de 
Liège  ,  qui  en  sont  devenus  com- 
tes par  donation  qu'en  a  faite . 
Anfroi  ou  Aasfride,  Liège  ,  tô^i  , 
in-4^.  Il  y  a  assez  de  critique 
pour  le  temps  où  Fauteur  vivoit  ; 
mais  le  styl^  en  est  si  suranné  ,  • 
qu'il  faut  un  glossaire  pour  en 
comprenfire  tous  les  termes. 

M  E L  C  HI A  DE  ou  Miltiadx^ 
(  saint  )  ,  originaire   d'Afrique  , 
^ape    après  Èusèbe  ,  en   D 1 1   , 
eut  le  bonheur  de  voir  ,  durant 
son  pontificat  y  la  religion  chcé- 
tienne  s'élendre  par  toute  la  lerre^ 
et  adoptée  par  Constantin  ,  qui 
s'en  rendit  protecteur  ;  éette  joie 
fut  troublée  par  le  schisme  des  ' 
donâtistes.  Il  fît  d'inutiles  eiTorts 
pour  les  engager  à  se  soumettre- 
a  la  pénitence.  H  moui*ut  le    i5 
janvier  3i4« 

I.  MËLCHIOR.  Nom  donné  k 
Tun  des  trois  mages  qui  adoï'èvent 
JésusfChrist.  Baillet  soupçonne 
que  ce  nom  est  CQrrompadeVhé-! 
breu.  F'ojiezBkVshiJa^- 

n.  MELCHiOR  ADAM  e^ 
MELCHIOR  CANITS.  f^.  AHam 
n*  VI ,  ^t  CÀi^'s  n'<»  H. 

MELCHISEPECH  ,  roi  de  S», 
lem,  et  prêtre  du  très-tiaut-',  vint, 
dit  l'Écriture.,  à  la  rencontre  d'A** 
braham ,  vainqueur  d^  Chodorla^ 
homor ,  jusque  dans  la  tallëe  de» 
Savé.  U  le  béait, et  lui  présenta  dii> 
pjaân  et  du  vin ,  ou ,  selon  l'explica- 
tion des  Pères  ,  il  oSrh  pour  lui 
le  pain  et  le  vin  en  saûcifioe  att> 
Seigneur,  AJ^»frew4  v^Hklftill  r^ 


MELC 

contïoître  en   hïi   ïa  qualité  dte 

Ï^rêtrê  du  vrai  Dieu,  lui  doTiua 
a  dînfe  de  tout  ce  (Jti'il  a\ oit  pris 
surrennenif.  H  n'esl  plas  parle 
'dans  la  suite  de  Melchisedoch  ; 
et  l'Ecriture  ne  nous  apprend 
rien  ,  ni  de  son  père ,  ni  de  sa 
généalogie,  ni  de  sa  naissance  , 
ni  de  sa  mort.  Les  savaus  ont 
fait  une  infhiité  de  questions  inu- 
tiles,  soit  sur  sa'  pei*sonne ,  soit 
SMt  la  ville  où  il  réo;noit:  Quel- 
ques-uns otit  cru  «ju'ii  étoif  roi  de 
Jérusa'lëm  ;  d'autres ,  que  Sa- 
lem étoit  une  ville  différente , 
située  prè»  de  Scythopolis ,  la 
ihême  où  arriva  Jacob  a  son  re- 
tour de  Mésopotamie.  L^s  juifs 
préteudoient  que  Melchisedech 
étoit  le  même  que  Sem  ,  fils  de 
Noé  ;  d'autres  ,  qu'il  étoit  païen, 
fils  d'un  roi  d'Egypte  où  de  Libye  ; 
le  célèbre Origène  a  cru  quec'ëtoit 
un  ange.  Les  hérétiques  ,  nom- 
més melteiiisedéciens,  prenant  à  la 
lettre  ce  que  dî^  saint'  Paul,  que 
Afelcliiseaech  n'avoit  ni  père  ,  ni 
mère  ,  ni  géiiéalôgie,  soutenoient 
que  ce  n'étoit  pas  un  homme  , 
mais  une  vertu  céleste*  supérieiire 
à  J.  C.  même,  /^o/ex  Thé odote  , 

no  m. 

t  MELCHTAL  (  Arnold  de  ) , 
nh  des  principatix  auteurs  de 
la  liberté  he.vétiqtie  ,  naquit  au 
canton  d'Undfe-y^ald'  en  Suisse. 
Irrité  de  ce  q6e  Grisler  ,  gôuver- 
lieur  de  Tekh^ereur  Albert  V^ , 
avoit  fait  crever  lés  jreux  à  soti 
père,  il  se  joignit  à'  Wemei- 
Slouffacher  ,  a  Waflter  Furst  et 
à  Guillaume  Tell,  et  fit  soulever 
ses  compatHoteâ  contre  la  domi- 
nation de  la  maison  d'Autriche. 
GuïUaunàe  Tell  tua  Grtslef  d'un 
coup  de  flèche.  Tel  fut  le  com^ 
mencement  de  la  république  des 
Suisses.  Le  projet  de  cette  révo- 
lution fut  fbrmé  le  1 4  novembre 
tSoj.   L'iethperétif  AHrèrt  tf'An- 


MÉLÉ 


465 


triche,  qui  voulait  en'^ufiir  Ites  au- 
teurs et  leurs  partisans  ,  fut  ^ré-' 
venu  j>ar  la  mort.  Le  dtïc  d'Ait- 
triche,  Léopold ,  assemblst'  cootrfe 
eux  20,000  hommes.  Lés  Sùisises 
se  conduisirent  commfe  le^  Lafcé- 
démoniens  auxThernM^pjlés.  Ils 
attendirent,  au  nombre  de qiîhl- 
tre  ou  cinq  ceîits ,  là  plus  grandis 
parue  de  Tarnïée  autricfriénnle 
au  pas  de  Morgate.  Plus  heureuse 
qiie  lesLacédémoniens,  ils  mirent 
en  fuitfe  leurs  ennemis  en  roaladt 
sur  eux  des  pierres.  Lesf  autres 
corps  de  l'armée  ertnemié  ftiiSerit 
battus  en  méihe  temps  par  uh 
aussi  petit  nombre  aé  Sùîssè^. 
Cette  victoire  ajant  été  gagnéb 
dans  te  canton  de  S^hwita  ,  les 
deux  autres  canetons  donnèrent  ce 
nom  k  leùt'  eonfédëràtioni  Petite 
petit  les  autres  <:antons  eritrèretft 
daiis  l'allianée.  Berne  ne  se  hguk 
qu'en  i35a  ;  et  ce  ne  fut  qu'eh 
r5i5  que  le  petit  ^.  s  d'Appétit 
zel  rejoignit  aux  autres  canton^', 
et  acheva  le  nombre  de  treize. 
Jaifiais  peuple  n'a  plus  long^ 
temps  m 'mieux*  comDattu  -pour 
recouvrer  sa  liberté  que  le*  Suis^ 
ses.  Ils  l'ont  gagnée  par  plus  de 
soixante  combats  eontre  les  Autri- 
chiens. Le  nouveau  gouvernement 
suisse  a  fait  changer  de  f^ee  à  la 
nature.  Un  terrain  aride  ,  négligé 
sous  de&  maîtres  trop  durs  ,  ^a  éîé 
enfin  éultivé*.  La  vigne  a  été 
trtantée  sur  les  rochers  \  àe% 
bruyères  défrich\étes  et  labouréâl 
par  des  mains  libres  sont  dc^ 
vemté»  '  fertiles*.   Kùy^^  T  t  uv  et 

t  I.  MÈLÉÀGft&(MjtîïoL), 
fily  d^OÈnée  ,  roi  de  Càïyéàtis^m 
d'Altiiée.  Sa  mère ,  aétouéhant  de 
lui ,  Vit  les  trois?  Parques  auprès 
du  feù ,  qui  j  mettoient  un  tisotr, 
en  disant  :  «  Cet  enfant  vivrif  tànC 
que  le  tison  dtlreTa.  »  Althééal}% 
prùiwpteteent  $à  séhk  è&  tlsaâ^> 


4o4  MELE 

réteignit,  et  le  garda   bien  soi- 
gtieusement.  OEnée  son  époux , 
.aj'ant  oublié,  dans   un,  sacrifice 
qu'il  faisoit  k.tous  les  dieux  ,   de 
nommer  Diane  ,  cette  déesse  s'en 
.vengea  en  envoyant  un  sanglier 
ravager  tout  le  pays  de  Calydon. 
Les  princes  grecs  s'assemblorent 
.pour  tuer  ce  monstre  ,  et  Méléa- 
.^e  à  leur  tête  fit  paroître  beau- 
coup de  courage.  Atalante  blessa 
Ja  première  le  sanglier ,  et  cette 
beauté  guerrière  lui  en  ofifrit  la 
.hure,  comme  la  plus  considéra- 
ble dépouille.  Les  frères  d'Althée, 
.mécontens    de    cette  déférence , 
prétendirent  l'avoir  ;  mais  le  jeune 
.prince  ,  jaloux  d'un  présent  qui 
^attoit  son  orgueil ,   et   qui  ve- 
.noit  sur-tout  aune  main  cHère  , 
.tua  ses  oncles ,  et  en  resta  pos- 
sesseur. Althée  vengea  la  mort  de 
ses  frères  en  jetant  au  feu  le  ti- 
son  fatal  ;  "t  Méléagre   aussitôt 
se  sentit  i.  ^  /rer  les  entrailles  , 
et   périt   des  que    le    tison    fut 
consunié.  —  Il  ne   faut   pas    le 
Iconfondre  avec  M^liéagre,  roi  de 
.Macédoine,  l'an  280  avant  l'ère 
.chrétienne. 

.     t  II.  MÉLÉAGRE ,  poète  grec, 
zté,  suivant  l'opinion  la  plus  com- 
rxnune  ,  a  Gadara  en  Syrie  ,  vécut 
sous  SéleuGus  VI,  le  dernier  des 
•rois  de  Syrie;  il  passa  une  par- 
tie de  sa  jeunesse  Ji  Gadara  ,  et 
limita   le-  style  et  la  manière  du 
^cynique  Menippus,  qui,  né  dans 
•la  même  ville ,  y  ayoït  vécu  ayant 
lui.  Il  se  retira  à   Tyr  dans   sa 
vieillesse  ,  et  lorsque  les  guerres 
qui  survinrent  ravagèrent  la  Sy- 
rie^ il  se  réfugia  dans  l'île  de  Gos, 
^où. il. mourut.  C'est  k  Méléagre 
qu'on  est  redevable   du   recueil 
a'épigrammes ,  connu  sous  le  nom 
^Anthologie  grecque.  Il  en  avoit 
ibrraé  deux,  dont  l'une, 'consacrée 
h.    la  passion,   dépravée   connue 
chez  les  anciens  Grecs,  comiiien- 


MELE    . 

^oit  par  un  poème  emblématique^* 
intitulé  *le  Chant  des  fleurs  ,  où 
la  beauté  des  jeunes  objets  de  ce 
goût  infâme  étoit  célébrée.  Un 
poëte  nommé  Straton ,  augmenta 
cette  collection  ,  et  y  mit  son 
nom.  L'historien  Agatdias  et  Pla- 
nudes  ,  qui  ont  augmenté  l'an- 
thologie grecque  et  en  ont  changé 
la  disposition ,  ont  rendu  hom- 
mage aux  bonnes  mœurs  ,  en  ne 
Î>ubliant  que  la  seconde  dans 
'état  oïl  elle  se  trouve  dans  l'é- 
dition de  Francfort,  1600 ,  in- fol. 
M.  Bruncka  donné  une  édition  , 
en  1 789 ,  des  poésies  de  Méléa- 
gre, au  nombre  de  129  pièces, 
dopt  la  plupart  consistent  en  épi- 
grammes;  ou  y  trouve  de  l'é- 
légance et  du  génie ,  et  elles  sont 
loin  de  déparer  les  Analectes  de 
M.  Brunck,  quoi  qu'eu  ait  pu  dire 
le  comte  Chesterfield.  Il  faut  dis- 
tinguer Méléagre ,  d'un  cynin^ue 
du  même  nom  et  de  la  ville  de 
Gadara ,  que  quelques  auteurs 
ont  confondu  avec  le  poëte  dont 
il  est  ici  question. 

t  I-  MELÈCE ,  ou  plutôt  Mé- 
ucE ,  Melicius ,  évèque  de  Ly- 
copolis  en  Egypte  ,  déposé  dan$ 
un  synode  par  Pierre  ,  évêque 
d'Alexandrie  ,  pour  avoir  ,  di- 
soit-on ,  sacrifié  aux  idoles  pen- 
dant la  persécution.  Ce  prélait,^ 
courroucé  de  cette  accusation  , 
forma  un  schisme  en  3o6,  et  eut 
grand    nombre     de    partisans , 

3u'on  appela  méléciens ,  et  qui  , 
'abord  ennemis  des  ariens ,  s'u- 
nirent ensuite  à  eux  pour  s'op- 
poser à  saint  Athanase.  Melèce 
mourut  yers  326.  —Il  ne  faut  pas 
confondre  se^  disciples  avec  les 
méléciens  catholiques,  dont  il  est 
parlé  dans  l'article  suivant. 

t  II.  MELÈCE,  de  Melitine, 
ville  de  la  petite  Arménie,  élu 
évêque  de   Seb^ste  en  aSj».  Af- 


^ 


MELE 

lÎTgé  et  lassé  de  l'indociUtd  d« 
son  peuple  ,  il  se  retira  à  Berée , 
d'où  il  fut  appelé  à  Antioche  et 
niis  sur  le  siège  de  cette  ville ,  du 
cofisèntemeîit  des  ariens  et  dés 
orthodoxes  ,  en  36o.  Quelques 
jours  après  ,  aj-ant  défendu  avec 
«èle  la  doctrine  catholique ,  il  fut 
déposé  par  les  ariens ,  qui  or- 
donnèrent à  ^a  place  un  des 
leurs ,  nommé  Ëuzoïus  ,  et  firent 
reléguer  Mélèce  à  Mélitine  par 
l'empereur  Constance.  Après  la 
mort  de  ce  prince,  Lucifer,  évo- 
que de  Gagliari ,  étant  allé  à  An- 
tioche ,  j  ordonna  Paulin  à  la 
place  de  Dorothée  ,  successeur 
d'EuzolUs  ;  et  le  schisme  n'en  fut 
que  plus  difïicile  à  éteinire. 
Mélèce  ,  de  retour  à  Antioche,' 
fut  envoyé  en  exil  par  deux  fois 
sous^ l'empire  de  Valens.  Enfin, 
l'ail  578  ,  Paulin  et  Mélèce  con- 
vinrent qu'après  la  mort  de  l'un 
des  deux  ,  le  survivant  de  meu- 


re roi  t 


seul  évoque ,  et  que  ce- 
pendapt  ils  gouvemeroient  l'un 
et  l'autre ,  dans  l'église  d'Antio- 
che ,  ceux  qui  les  reconnois- 
soient  pour  leurs  pasteurs.  Théo- 
dose ,  associé  à  Tenipire  par  Gra- 
tien ,  convoqua  en  58 1  ,  a  Cons- 
tant! nople  ,  un  concile  auquel 
Mélèce  présida.  Il  mourut  pen- 
dant la  tenue  de  ce  concile.  Son 
catholicisme  l'a  voit  fait  exiler  trois 
fois. 

ITI.  MÉLÈCE  (Sjrique),  pro- 
tos.^Ticelle  (  c'est  -  à  -  dire  vicaire 
d'un  patriarche ,  d'un  évêque  ) 
de  la  grande  église  de  Constan- 
tinople  ,  au  17*  siècle  ,  distin- 
gué par  son  savoir  ,  fut  envoyé, 
par  son  patriarche  en  Moldavie , 
pour  examiner  une  profession  de 
foi  composée  par  l'Eglise  russe. 
Cette  confession  fut  adoptée  en 
i658 ,  par  toutes  les  églises  d'O- 
rient ,  dans  un  concile  de  Cons- 
tantinople.    Panagiotti ,  preinier 


MELI  4o5 

interprète  de  la  Porte  ,  îa  fit  im- 
primer en  Mollande.  On  a  en- 
•  core  de  Mélèce  une  Dissertation , 
que  Renaudot  a  fait  imprimer 
dans  un  Recueil  de  traités  sur 
l'Eucharistie ,  Paris ,  1709 ,  in-4**. 
On  la  trouve ,  en  grec  et  en  latin, 
dans  le  Traité  ae  la  croyance* 
de  l'Eglise  orientale  sur  la  trans- 
sohstantiation,  par  Richard  Si- 
mon. 

MÉLEDIN  (  le  sultan  ) ,  roy^ 
Frédéric  ,oo  III ,  et  FBANçois,no  I. 

MELES ,  roi  de  Lydie ,  père  de 
Candaule,  le  dernier  des  Héracli- 
des  ,  succéda  à  son  père  Halyate  y 
747  ans  avant  Jésûs-Christ. 

*  MÊLÊTIUS  ,  que  Ton  croit 
Contemporain  d'Aëtius  ,  s'étant 
particulièrement  appliqué  à  l'a- 
natomie  ,  laissa  suf  cette  ma* 
tière  un  ouvrage  en  grec  ,  impri- 
mé à  Venise  en;i552  ,  in-4**  >  tra- 
duit par  Nicolas  Petréius  sous  ce 
titre  :  De  naturd slructurdqœho- 
miras  opus.  Violan  semble  ne  pas 
faire  cas  de  cet  écrit  ;  mais  M, 
Portai  le  regarde  comme  un  traité 
presque  complet  de  la  structure» 
du-  corps  humain.. 

tMELFORT(  Louis  Dromond» 
comte  de  )  lieutenant  -  général  , 
publia  ,  en  1776  ,  un  assez  boa 
Traité  sur  la  cavalerie ,  q  vol; 
in-fol. ,  très-bien  imprimés  ,  dont 
l'un  contient  le  texte  et  l'autre 
les  planches.  Il  mourut  en  oc- 
tobi*e  1768  ,  à  67  ans. 

MELICE.  Voyez  MifiicE ,  n»  L 
MELICERTE,  Foy.  Palémow, 
MÉLIER.  Fbre<  Mj^sueb. 
MELTN.  Voy.  St.-Gelais,  n»  IT* 
MEUSSA  (  %thol.  > ,  fiUe  d« 


4o6 


MELl 


Meli8sëu$  roi  de  Crète  ,  eiU  le 
soin ,  avec  ^  sœur  Anialthéc  , 
2$eloQ  la  i'able ,  de  nourrir  Ju- 
piter de  Uit  de  chèvre  et  (ie  miel. 
On  dit  qu'elle  inventa  la  manière 
de  préparer  le  miel  ;  ce  qui  a  don- 
i)é  lieu  de  feindre  qu'elle  avoit  été 
changée  ,en  abeille. 

*  MÈUSSAiNO  (  Nicéphore- 
Sébaste  ) ,  né  dans  le  17*  siècle', 
religieux  de  l'orrlre  des  ermites 
de  hi(in.t-Auenstin ,  théologien  du 
collège  de  Naplcs  ,  a  donné  , 
J}e  cocholatis  polione  ,  resolulio 
morulis  ;  ^pi^rahitnuta  mjeriis 
m^jtitdibus  Philippi  IF  et  Ma- 
t:iœ  Annœ  Austriacœ  ;  Epinicia 
ad  élexandnun  yiî ,  in  epide- 
miam  ab  urbe  novissimè  profll- 
gatuwi^       "• 

■*  UÉLISSmO  ,  originaire  de 
Céphalonie  ,:^tra  de  bonne  heure 
au  i^ervic^  de  Russie.  Mécanicien 
etartilleur ,  tous  les  arts  lurent  suc- 
cessivement l'objet  de  son  applica- 
tion. Mélissino  cultivuit  en  même 
temps  les  letli^s  et  avoit  quelque 
goût  pour  le  tliéâtie  irançais.  Il 
iétoit  graud'Uiaître  de  l'ordre  nia- 
conique  en  Russie  ,  et  fondateur 
de  plusieurs  loge$  ;  rimpératdce, 
se  méfiant  de  ces  assemblées  , 
^landa  Mélissino  ,  et  en  exigea  la 
promesse  qu'il   ne  fréquenleroit 

λlus  et  ne  protégeroil  plus  les 
ogcs.  Mélissino  avoit  été  élevé 
&u  corps  des  cadets  de  terre  ;  sa 
bonne. mine  lui  avoit  attiré  les 
l)onnefi  grâces  d*Elizabeth ,  et  son 

goiit  pour  le  théâtre  lui  valut  Ja 
irection  des  spectacles  de  Pé- 
tersbourg  ;  jamais  ils  n'eiu^ent 
tant  d'éclat.  Ses  services  à  la 
guerre  lui  méritèrent  ensuite  des 
honneurs  sous  le  règne  de  Cathe- 
rine.'C'est  sur-tout  a  sa  bravoure 
et  à  sa  présence  d  espi-it  que  le 
comte  de'  Romanzow  dut  le  gain 
de  la  batfdUç  4fi  Kai^ouL  J^  la 


MELI 

f»aix  ,  'Ses  grands  feux  d'artifice 
ui  valurent  ^es  récompenses  pé- 
>  cuniaires  ,  dont  il  avoit  toujours 
grand  besoin.  S'étant  emparé  de 
quelques  bi*Ueries  turques  en 
Moldavie,  Catherine  lui  fit  pré- 
sent des  pièces ,  avec  permission 
d'en  battre  de  la  monnoie  du 
pays.  La  Russie  n'a  point  eu  d^of-^ 
licier  qui  lui  ait  rendu  de  si  grands 
serviceB.  A  la  mort  du  général  Mul- 
1er  ,  tué  en  1790  au  siège  de  Kilia  , 
Mélissino  ,  jadis  lieutenant-géné- 
ral ,  directeur  du  corps  des  cadets 
d  artillerie,  se  trouva  de  droit  chef 
de  tioule  celle  de  l'empire.  C'est 
alors  ,  seulement  ,  qu'il  put  agir 
avec  quelque  latitude  ;  il  tit  créer 
un  corps  de  cauonniers  à  cheval , 
qui  iut  successivement  augmenté. 
A  l'avènement  de  Paul  ,  le  favori 
Zoubow ,  qui  avoit  étégrand-mai- 
tre  de  l'artillerie  ,  ajant  été  ren- 
voyé ,  Mébssino  se  trouva  encore 
une  l'ois  à  cette  place.  Dès  lespre- 
^niers  jours  de  son  règne ,  Paul  !«' 
ajouta  k  sa  décoration  celle  du 
cordon  bleu ,  et  le  gratifra  de  mille 
paysans  ;  mais  bientôt  il  accabla 
de   chagrin    cet    oflfirier  général 

{dus  que  septuagénaire.  La  dou- 
eur  et  la  mélancolie  firent  subi- 
tement perdre  a  Méliàsino  sa  santé 
florissante  et  l'activité  infatigable 
qui  distinguoit  sa  belle  vieillesse; 
il  ne  fit  plus  que  languir ,  et  une 
nouvelle  boutade  de  Paul  le  tua.  • 


On  lui  a  reproché  son  luxe  et  ses 
dépenses ,  qui  furent  telles  que 
Catherine  disoit  qu'il  n'étoit  pas 
en  son  pouvoir  de  renriçhir. 

♦  MELIS-STOILP  a  écrit  vers 
l'an  1285  une  Chronique  rimée 
hollandaise;  c'est  «me  histoire 
complète  de  tous  les  comtes  de 
Hollande ,  depuis  Didéric  ï*' ,  qui 
commenoa  à  régner  en  863  ,  jus- 
qu'K  Guillaun^ili^  en  »5o5.  Le 

§oëte  laisse  c^  dernier  k  l'â^c  de 
ix-aeuf  ans^  et  lui  adresse  à  l^ 


MELÏ 

^  de  son  04iVrag6  une   esHbor- 
tatîon  pleine  de  «eus  et  4e  gravi  té- 
Cette  chropique  e3t  part0gëe  en 
dix  livrer» ,  qui  forment  ensemble 
i3,63o  vers.  Dans  les  5i6  pre- 
jniers   vers  -du    premier    livre  , 
MeUs-Stoke  remonte  même  jus- 
Au'au  temps  de  l'empereur  Va- 
ientinien  ,  d'après  soncalciU  ,  Tan 
56^  de  Tère  chrétienne,  il  dédie 
sou  ouvrage  an  comte  Florent  V  , 
^entre  lequel  et  Guillaume  III  il 
^y  eut  les  comtes  Jean  I  et  Jean  li> 
On  ignore  si  Mélis-Stoke  /ut  at- 
taché avec  quelque  titre  à  la  cour 
de  ces  princes.  Dans  l'apostrophe 
à  Guillaume  II1 1  il  se  nomme  n^o- 
destement  ^on  pauvre  clerc  ;  ce 
qui  seioble  indiquer  que  sa  ton- 
sure ne  lui  avoit  valu  jusqu'alors 
aucun  grQS  bénéfice*  Quoi  qu'il  en 
soit ,  cette  chronique.^  firée  de  la 
célèbre  abbaje  d'Êgmond  ,  que , 
dans  la  fureur  des  guerres  civiles, 
les  troupes  licenciées  de  Brede- 
.rode  pillèrent  en  iSô^  ,  fut  im- 
primée pour  la  première  fois,  k 
Amsterdam  ,  «n  1S91.  Cette  édi- 
.tion   est   extrêmement  rare    au- 
jourd'hui ;•  d^ns    sa    nouveauté 
,même^  ellç  s'est  toujours  vendue 
fort  cher,  parce  qi^'à  peinesortie  de 
.  dessous  la  pr|^s$e  ?  elle  fut  presque 
toute  entière   consignée  p^r  les 
flammés.  Jean  Van  der  Does ,  sei- 
»gnèur  de  JVoordwyk ,  plus  connu 
.eu  littérature    sous    le  nom  de 
.  Januj$  Do  usa  ,  donna  en  1620  ,  à 
.  La  Hâve ,  une  seconde  édition  de 
cettecnronique,  et  l'enrichit  d'une 

Ëréi'ace  intéressante  ,  adressée  à 
^enri  ,  fils  de  Laurent  Spié&;el , 

.  >avi)nt  et  poète  oomme  lui.  il  en 
parv4.  une  troisième  édition  à 
Le^'de  ,  en  1699  ,  ^vec  des  notes 

, de  Coirai^c^Ue  Van.Alkemade.  En- 
fin Balthàsar  Uuydecoper  Ta  fait 
réim.ptimer.  en  S  volumes  in-8t> , 

i  kLeyde  ,  en  177'i  >  et  cette  édi- 
tion mérite  sur-tout  d'être  re- 
ich^rc^ée  pour  la  prodigieuse  écu- 


MELI  407 

dtliôn  historique  et  philologique 
que  Huydecoper  a  répandue  dans 
ses  Commentaires. 

t  MEUSSUS ,  de  Samos,  phi- 
losophe  grec ,  disciple  de  Panne- 
nide  d'Elée  ,  exerça  dans  sa  patrie 
la  charge  d'amiral  avec  un  pou- 
voir et  des  privilèges  particuliers 
vers  444  9vant  Jésus  -  Christ.  Il 
réteudoit  que  cet  univers  est  ia- 
ni,  immuable ,  immobile,  unique 
et  sans  aucun  vide  ;  et  qu'on  ne 
pouvoit  rien  avancer  sur  la  Divi- 
nité ,  parce  qu'on  n'eu  avoit  qu'une 
counoissance  imparfaite. 

*  MELITELLO  (  Bî^gio  ) ,  né 
a  Castelvctrano  en  Sicile  en  i63g , 
avocat  et  bon  astronome  ,  a  pu- 
blié ,  L  Juridica  lucubratio  pro 
t^gni  SiciUœ  ,  eiqiie  coadja-  . 
centium  insularum  vice  ,€fdmiran' 
tibuSy  etc.  Accessit  appendix  de 
magni  admiratus  qfflcii  prœstan- 
tid ,  ejusque  magnœ  curiœ  juris- 
dictione  et  gravaminibus  ,  etc. 

MELITIS  ou  Margitès  ,  Grec  , 
dont  la  sottise  a  été  immoKalisée 
par  les  vers  d'Homère  ,  étoit  si 
stupide ,  qu'il  ne  pouvOit  compter 
au-delà  de  cinq.  S'étant  marié  , 
ij  n'osoit  rien  dire  à  sa  nouvelle 
épouse ,  de  peur  qu'elle  n'allât  s'qii 
plaindre  à  sa  mère. 

t  MELITON  r  saint)  ,  né  dans 
l'Asie ,  gouverna  VégUse  de  Sardes 
en  Lydie ,  sous  Marc-Aurèle.  il 
présenta  à  ce  primce  ,  l'an  171  9 
une  Apolofie  pour  les  chrétiens  , 
dont  Ç^sèoe  .et  les  autres  ailcietis 
écrivains  ecclésiastiques  font  l'é- 
loge. Cette  apologie  et  tous  les 
antres  ouvrages  de  Méliton  ne 
sont  point  parvenus  jusqu'k  nous, 
excepté  quelques  fragmens  impri- 
més dans  la  Bibliothèque  dr.$ 
Pères.  Tertollien  et  saint  JérAnie 

{parlent  de  lui  comme  d'un  excei- 
ent  orateur  et  d'uii  habile,  éeri- 


1 


MELL 

manière  est  des  plus  singulières. 
Il  travailloit  peu  ses  pimuches  , 
souvent    même    il    n'employoit 
qu'une  seule  taille-  ;    mais  l'art 
avecrîequel  il  savoit  l'enfler  ou  la 
diminuer ,  donne  à  ses  gravures 
un  très -bel  effet.    On  a   de  lui 
quelques  portraits  dessinés  avec 
goût  et  avec  esprit.  Son  père  l'a- 
voit  destiné  k  la  peinture  »,  et  le 
mit  dans  l'école   de   Vouet.    La 
réputation    qu'il  acquit  par  son 
burin  le  fit  désirer  par  Charles  II , 
roi  d'Angleterre  ;   mais   l'amour 
de  la  patrie  et  un  mariage  heu- 
reux le  fixèrent  en  France.  Ses 
plus  beaux  ouvrages  sont,  I.  Le 
portrait   du  marquis  Justiniani» 
IL  Celui  du  pape  Clément  mX» 
HT.  La   Galerie  Justin ienne,  IV. 
Une  Sainte  Face  ,  qui  est  d'un 
seul  trait  en  rond  ,  commençant 
par   le  bout  '  du   nez ,  et  conti- 
nuant de  cette  manière- a  marquer 
tous  les  traits  du  visage.  Le  des- 
sin original  se  voit  au  eabinet  des 
estampes  de  la  bibliothèque  im- 
périale. Mellan  n'a  été  surpassé 
par  aucun  graveur  dans  cette  ma- 
nière de  graver  d'un-  seul  trait , 
dont  il  est  l'inventeur.  Louis  XIV, 
instruit  de  son  mérite  ,  lui  ac- 
corda un  logement  auk  galeries 
du  Louvre^. 

MELLÏER  (Guillaume)  ,  lien- 
tenant  criminel  à  Lyon  ,  publia 
un  Traité  sur  les  mariages  clan- 
destins ,  faits  par  les  ms  de  fa- 
mille sans  le  éonsentement  de 
leurs  pères  ,  imprimé  en  i558  , 
în-8<> ,  et  laissa  en  manuscrit  un 
Traité  sur  les  vétemens  et  orne- 
mens  des  magistrats  gaulois. 

M  E  L  LI N I  {  Dominicfue  }  , 
Florentin ,  envoyé ,  en  iSb'a  ,  au 
concile  de  Trente,  comme  se- 
crétaire de  Jean  Strozzi ,  député 
du  grand-duc  Cosme  I*' ,  devint 
plupart  d'après  ses  dessins.  Sa  ,  eu&uite  gouverneur  de  Pi^re  «te 


408  MELL 

vain.  Méliton  est  le  seul  écrivain 
chrétien  de  qui  nous  ayons  un  ca- 
talogue de  livres  de  l'ancien  Tes- 
tament; il  est  entièrement  con- 
forme à  celui  des  juifs  ,  excepté 

qu'il  a  omis  \e  livre  d'Esther. 

». 

f  MELITUS  ,  orateur  et  poète 
grec,  un  des  principaux  accusa- 
teurs de  Socrate ,  Tan  l^oo  avant 
Jésùs-Christ.  Cet  impudent  sou- 
tint son  accusation  par  un  dis- 
cours travaillé  avec  soin  et  spé- 
cieux. Les  Athéniens,  ayant  dans 
la  suite  reconnu  l'iniquité  du  ju- 
gement porté  contre  Socrate,  con- 
damnèrent,  dit- on,  Mélitus  à 
perdre  la  vie  ;  mais  Barthélémy 
prétend  au  conû'aire  que  cet  as- 
sassinat juridique  deiheura  im- 
puni ,  et ,  malgré  l'opinion  com- 
mune,, nie  également  et  la  mort 
violente  de  Mélitus,  et  celle  d'A- 
pjtus.  (  Voyez  ce  mot.  ) 

M  EL  I U  S  (  Spurius  ) ,  riche 
chevalier  romain  ,  accusé  d'as- 
pirer à  la  royauté  dans  Bome  ,  à 
cause  des  grandes  distributions 
de  blé  qu'il  faisoit  au  peuple  dans 
un  temps  de  disette.  Ayant  été 
sommé  par  C  Servilius  Ahala , 
général  de  la  cavalerie ,  de  corn- 
paroître  devant  le  dictateur  L. 
Quintius  Cincinnatus  »  non  seu- 
lement il  n'obéit  point,  mais  il 
se  jeta  dans  la  foule  pour  se  dé- 
rober a  la  poursuite  de  Servilius  , 

>  qui ,  le  voyant  fuir ,  lui  passa  son 
épée  à  travers  du  corps  ,  et  le 
tua.  Ses  biens  furent  confisqués 

,  et  sa  maison  rasée ,  l'an  44^  avant 
Jésus-Christ. 

MELLAN  (  Claude)  ,  dessi- 
nateur et  graveur  français  ,  né 
à  Abbeville  en  1601  ,  mort  k 
Paris  le  9  septembre  1688  ,  à 
87  ans ,  a  laissé  un  oeuvre  con- 
sidérable. Ses  estampe^- sont  la 


MELL  . 

Mcdicis ,  iiJs  de  Cosnie.  U  a 
denné  9  I.  Description  de  ren- 
trée de  Jeanne  ^Autriche  à  Flo- 
rence ,  i566.  II.  F^ie  de  Phi- 
lippe Scolari,  comte  de  Temes- 
war-,  fameux  guerrier,  mort  en 
i4^6.  m.  Discours  contre  la  pos- 

^  sibilité  du  mouvement  perpétuel , 
i583.  IV.  Histoire  de  la  comtesse 
Mathilde  ,  in-4** ,  FlorcDce ,  iSSg. 
W.'Lett^  apologétique  sur  cette 
histoire,  i594*  ^^'  Opuscules  phi- 
losophiques  ,  parmi  lesquels  on 
trouve  une  lettre  curieuse  sur  lesr 
prodiges  arrivés  k  la  mort  de  Jésus. 
Vil.  Jje  plus  singulier  des  ou- 
vrages de  Mellini  est  un  recueil 
de  tous  les  écrits  anciens  publiés 

.  contre  le  christianisme  ,  lorisqu'il 
commença  de  se  répandre.  Il  est 
intitulé  In  veteres  quosdam 
scHptores    mulesfolos   ^hristiani 

■  nominis  obtrectatores  ,  in^foiio  , 
Hoi'ence  ,  1577»  ^®  livre  est  re- 
cherché par  les  curieux. 

*  MELUNUS  (Abraham),  de 
Flessinene  ,  ministre  du  saint 
Evangile,  k  Saint -Anton  i- Pol- 
der, auteur  du  Grand  mxirty  - 
rologe ,  écrit  en  hollandais  et 
selon  le  système  religieux  des 
protestans,  Dordrecht ,  161 9,  in- 
iblio. 

♦  MELIiONI  (  Jean-Baptiste  ) , 
né  k  Gento  le  ao  juin  1710 ,  pro- 
fesseur de  rhétorique  au  sémi- 
naire de  cette  ville ,  entra  dans  la 
congrégation  des  pères  de  TÛ- 
ratoire  en  i']^*  H  mourut  le  24 
décembre  1781.  Ses  principaux 

'  ouvrages  sont ,  I.  Brève  raggua- 
glio  cUslla.  vita  del  P.  Carlo  Ma- 
ria Gabrieli ,  Bolognese  ,  prête 
d^elV  oratorio  ,  Bologne ,  i749* 
II.  Vita  de*  PP,  Giuseppe  tan- 
zoni  ^   e  Cristojbro   Guidiccioni 

'  PP*  delf  oratorio  di  Faenza  , 
Bologne,  1751.  III.  Vita  délia 
Fen^Cecika  Castelli  GiovaneUi, 
Uniaria  di  S,  Francisco  ,  Bo« 


MELM  409 

logne,  175a.  IV.  Vita  del  jB. 
Geremia  Lamberlenghi  ,  etc.  , 
Venise  ,  1757.  V.  Brcve  raggua- 
glio  délia  vita  del  P,  iMigi  Gae^ 
tanq  Fenarolidell' oratorio y^reS' 
cia  ,  1759.  VI.  Vita  di  Giulio  % 
Cesare  Canali  ,  cittadino  Bolo-  ^ 
gnese ,  etc. ,  Bologne,  1777.  VIÏ» 
Atti ,  o  Memorie  degli  uomini 
illustri  in  santità  nati  o  morti 
in  Bologna  ,  etc. ,  tome  i*' ,.  Bo- 
logne ,  1 773  ;  tome  2*,  ibid,,  1779; 
tome  3  ,  ibid, ,  1780.      / 

*  MELMOTH  (Guillaume), 
né  en  166Ô ,  Fun  des  plus  sa  vans 
et  des'  plus  vertueux  juriscon- 
sultes qui  aient  siégé  sur  les  bancs 
de  Liucoln's-Inn ,  publia  en  so* 
ciété  avec  Pierre  V^illiams  les 
Rapports  de  Vernon  ,  par  ordre 
de  la  cour  de  chancellerie.  L'ou- 
vrage par  lequel  il  mérite  le  ' 
Ï>lus  aèir^  connu  est  intitulé 
'Importance  extrême  dune  vie 
religieuse*  Il  est  fort  singulier 
^que  l'auteur  de  cet  excellent 
tVaité  n'ait  été  connu  que  par 
les  Anecdotes  de  Bowyer ,  d'au- 
tant plus  qu'il  est  désigné  a  la 
tété  de  l'ouvrage  par  an  court 
avis  ,  qui  ne  peut  être  attribué 
qu'-k  son  fils.  Lies  réflexions  qui 
suivent ,  y  est-il  dit ,  acquerront 
peut  -  être  quelque  poids  lors- 
qu'on saura  que  la  vie  de  l'au- 
teur n'a  été  qu'une  constante 
application  des  préceptes  dont  il 
recommande  la  pratique.  Il  a 
laissé  k  d'autres  le  soin  de  s'agiter 
dans  des  disputes  de  controverse, 
pour  se  proposer  un  but  plus 
noble  ,  celui  de  mettre  en  action 
les  règles  de  conduit^  claires  et 
positives  que  la  révélation  nous 
a  tracées.  Melmoth  reçut  de  la  na- 
ture toutes  les  vertus  morales  ;  sa 
piété  lui  attira  toutes  les  grâces 
d'en  haut.  Son  humanité  le  porta  "^ 
k  cooqpatir  k  toutes  les  douleurs  j 
sa  charité  lui  empêcha  non  seu- 


v4io  MELO 

<lement  de  penser  mal  d'auttui  , 
«lais  encore  de  soupçonner  per- 
sonne. Il  exerça  sa  profession 
avec  une  habileté  et  une  intégrité 

2ue  rien  n'égala  ,  si  ce  n'est  son 
ésintéressemeiit  et  la  douce  mo- 
destie qui  accompagna  toutes  ses 
«étions.  Ses  talens  ne  furent  em- 
ployés, ni  k  satisfaire  ses  propres, 
'désirs  ,  personne  n'eut  moins 
d'indulgence  pour  lui-même  ,  ni 
«1  ramasser  des  richesses  inutiles  , 
personne  ne  dédaigna  plub  cette 
vile  recherche  des  biens  passa- 
gers; il  les  consacra  en  entier 
k  entretenir  décemment  sa  fa- 
mille, k  assister  généreusement 
ses  amis  ,  à  soulager  ciTicacement 
"les  pauvres.  Combien  de  fois  ne 
les  a-t-il  pas  employés  gratui- 
tement en  faveur  de  la  veuve,  de 
i'orphelin  et  de  l'indigent!  Peu 
de  personnes  ont  employé  leurs 
jours  plus  utilement  ;  personne 
ne  vécut  plus  a  l'abri  de  tout 
reproche,  il  employa  sa  vie  en- 
^  tière  à  faire  le  bien  ,  ou  a  mé- 
diter les  moyens  de  l'opérer.  11 
mourut  le  6  avril  I743.  ^Mem, 
Pat,  Opt.  Mer.  Fit  Die.  «  Le 
digne  fils ,  auquel  la  piété  filiale 
dicta  ces  lignes ,  a  publié  l'his- 
toire de  son  vertueux  père  dans 
tm  ouvrage  intitulé  Mémoires 
d'un  avocat  distingué  de  ces  der- 
niers temps  ;  et  ajoutons  pour 
l'honneur  du  siècle  ,  qu'indépen- 
d'ammeut  des  éditions  nombreuses 
qui  se  sont  répandues  dans  le 
principe  ,  de  l'importance  d'une 
vie  religieuse ,  dans  les  seules 
dix-huit  années  qui  ont  précédé 
1784 ,  il  «'est  vendu  4^9000  exem- 
plaires de  cet  utile  ouvrage , 
dont  la  consommation  n'a  poibt 
cessé. 


MELON  (Jean ^ François )  , 
fté   à  Tulle  ,  alla  s'établir  a  Bor- 
deaux,  oii  il  engagea  le  duc  de 
La  Force  à  fonder  une  académie. 


MELO 

Il  fat  secrétaire  perpétuel  de  cett« 
compa^ie,  qui  embrasse  tons  les 
objets  des  différentes  académies 
de  Paris.  Le  duc  de  La  Force 
rfiyant  appelé  auprès  de  lui  , 
lorsqu'il  prit  part  au  ministère 
sous  la  régence ,  la  co«r  l'em- 
ploya dans  les  afFaires  les  plu»  im- 
portantes. Melon  mourut  à  Parts 
en  iy58.  Ses  principaux  ouvra g«« 
sont ,  I.  Un  Essai  politique  sur 
le  commerce  ,  dont  la  seconde 
éditix>n  de  i756  ,  in-12,  est  la 
meilleure.  L  auteur  a  une  con- 
noissance  fort  étendue  des  gran- 
des aflaires ,  et  une  extrême  droi- 
ture de  cœur  et  d'esprit.  Il  y  dis- 
cute plusieurs  points  importaos 
sur  nos  intérêts  et  sur  nos  usages. 
Cet  essai  contient ,  dans  un  petit 
espace  ,  de  grands  principes  de 
commerce  ,  de  politique  et  de 
finance,   appuyés  par  des  exem- 

Î>les    qui  se   présentent   lorsque 
e  sujet  le  demande.  Son  ^yie, 
comme  ses  pensées  ,  est  mâle  et 
nerveux,  quoique  défiguré  par  des 
fautes  de    langage  et   d'expres- 
sion. Les  hommes    d'un    esprit 
juste  ont  trouvé  dans  son   livre 
quelques  paradoxes  ,  comme  son 
opinion  sur  le  changement  des 
monnoies.  Ils  ont  été  réfutés  par 
du     Toi,    dans    ses    Réflexions 
sur  le  commerce  et  les  finances , 
r'738 ,    a  vol.  in-i2.  II.  Mahoud 
ie  Gasnésfidfi  ,  in  -  1  a  ,  avec   des 
notes.  C'est  une  histoire  allégo- 
rique de  la  régence  du  d,uc  d'Or- 
léans. Elle  onre  de  bons  prin- 
cipes de  morale  et  de  législatioa  , 
et  des  vues  élevées  et  utiles.  Le 
régent   faisoit  un  cas   infini  <ie 
Melon  ,  et   pas&oit  avec  lui   des 
heures    entières   h     discuter   les 
points  les  plus  intéressant  de  son 
administration.  On  peot  4uî  re- 
procher d'avoir  entretenu  les  illu- 
sions de  ce  prinee  au  sujet  du  s^f:s- 
tème  de  La w  ;  et  ce  n'e«t  pas  la 
seule  opini^>  ehiflM^riqiie  ^u'il  lui 


MELO 

aroit  inspirée.  Melon  étoit  Irès- 
éclalré,  mais  il  éloit  qaelqueiois 
dorniné  par  son  imagination  et  par 
l'amour  des  nouveautés.  III.  Plu- 
sieurs Dissertations  pour  l'aca- 
démie de  Bordeaux. 

*  MELONCELW  (  Gabriel- 
Marie  )  ,  clerc  rcgnlier  barna- 
bite  ,  né  à  Bologne  ,  mort  k 
Rome  le  lo  juillet  1710  ,  âgé 
de  72  ans  ,  se  livra  avec  sucCjès 
k  l'étude  des  belles-lettres  et  de 
la  poésie  italienne.  Il  devint 
membre  de  plusieurs  académies. 
Ses  principaux  ouvrages  sont,  I. 
Poésie  li riche  ,  etc. ,  Lucqne^  , 
i685,  in-4''.  Il-  /^  Farsafylia  , 
ovvero  delta  guerrn  civile  di  M, 
Anneo  Lucano ,  tradotta  e  tras- 
portatA  in  ottava  rima  ,  Ronïe , 
1707.  III.  La  Giuditta  ,  com- 
ponimento  pœtico  diviso  in  4 
çanti,  etc. ,  Milan  ,  171Q. 

*  MELO  SIC  (  François  )  ,  né 
k  Citlk  dclla  Pieve ,  petite  ville 
de  rOmbrie  ,  valent  Je  chambre 
du  cardinal  Spada,  II  composa 
des  poésies  fîîcétieuscs  ,  la  plu- 
part fondées  sur  des  équivoques 
agréables  et  sur  des  doubles  sens , 
«elon  le  goût  du  siècle  dans  le- 

3nel  il  vivoit,  vers  1660.  On  a 
e  lui  Pcesie  ,  e  prose  coJT  a  g' 
giuTfta  délia  tet^a  parte  ,  Venise  , 
i585.  Quelques-unes  de  «es  poé- 
sies sont  insérées  dai>s  le  Recueil 
des  Bime  onestCy  et  dans  d'autres 
«uvra^s. 

t  MELOT  (Jean  -  Baptiste  )  , 
né  a  Dijon  en  1697.  L'acadé- 
mie des  inscriptions  l'appela  dans 
son  sein  en  1758.  Il  enrichit  ses 
Mémoires  de  plusieurs  Disser- 
tattôns  intéressantes.  Nommé  en 
1741  pour  être  carde  des  ma- 
nuscnts  dç  la  bibliothèque  du 
loi ,  il  tf>availla  au  catalogue  àc$ 
richesses  que  renferment  ces  im- 
ï^enjeç  iliTcbives  de  la  litléraiure. 


MELV  411 

L'abbé^Saltier ayant  découvert  un 
manuscrit  de  l'Histoire  de  saint 
Louis  par  Joinville  ,  manuscrit 
de  Tan   iDop,  et  le  plus  ancien 

3ue  l'on  connoisse-,  il  s'agissoit 
p  publier  ce  morceau  cu- 
rieux. On  vouloit  y  joindre  deux 
autres  ouvrages  qui  n'avoient 
point  encore  paru  .  la  Vie  d:i 
même  u)onarque>  par  Guillaume 
de  Natigis  ;  et  les  Miracles  de 
ce  priijc»* ,  décrits  par  lé  con- 
fési>eur  de  la  reina  Marguerite  sa 
femme.  Un  glossaire  dêvcnoit 
d'aue  nécessité  indispensable  pour 
entendre  ces  auteurs.  C'est  à  ce 
travail  que  Melot  s'appliqua  pen- 
chant deux  ans  ,  et  il  commeiiçoLt 
à  mettre  en  oeuvre  ses  matériaux, 
lorsqu'il  mourut ,  le  10  septembre 
1759.  Celte  édition  de  JoinùUc  , 
publiée  parCapperounier ,  parut 
en  1761  ,  in-fol.  / 

MELPOMÈNE  (  Mjlliol.), 
Tune  des  neuf  Muses  ,  déesse  <le 
la  tragédie.  On  la  représente  or- 
dinairement sous  la  hgure  d'une 
jeune  fille  ,  avec  ^u  air  sérieux  , 
superbement  vêtue,  chaussée  d'un 
cotliurne  ,  tenant  des  sceptres  et 
des  couronnes  d'une  main ,  et  un 
poignard  de  l'autre. 

•f  MELVIL  (  sir  James  )  ,  troi- 
sième fils  de  lord  Keith  ,  né 
à  Halhill  y  dans  le  comté  de  Tif, 
en  i55o ,  tut  page,  puis  con- 
seiller privé  de  Marie  Stuart , 
\euve  de  François  II,  roi  de 
France.  (  f^0}\  Marie  ,  n®  XXVIÏ , 
vers  la  fin.  )  Le  roi  Jacques  , 
iils  de  Marie ,  l'admit  dans  sou 
conseil ,  et  lai  confia  l'adininis- 
tration  des  finances.  Ce  prince 
voulut  l'emmener  avec  lui ,  lors* 
qu'après  la  mort  de  la  reine  Eli- 
2ab«(h  il  kWdi  prendre  possession 
de  la  couronne  d'Angleterre  ; 
mais  il  s'en  excusa  ,  et  obtint 
la  permission  de  vivre  dans  la 
J^'m\ii*  .Oa  9  de  lui  des  Met 


/^l3 


MELV 


moites  irajirimës  en  anglais  ,  in- 
folio ,  puis  in  -  12  en  français  , 
1695  ,  2  vol. ,  et  en  1746 ,  5  vol. 
L'abbé  de  Marsy  ,  dernier  édi- 
teur ,  a  retouché  Tancienue  tra- 
duction française  de  cet  àuvrage, 
et  Fa  augmentée  d'nn  volume 
composé  de  matières  liées  avec 
celles  de  ces  Mémoires  ,  c'est-à- 
dire  de  plusieurs  lettres  de  Ma- 
rie Stu^rt ,  les  unes  originales  en 
notre  langue  (  car  cette  princesse 
parloit  et  écrivoit  bien  en  fran- 
çais ) ,  les  autres  traduites  de 
ra))g]ais  en  latin.  Ces  mémoires 
ont  été  trouvés  par  hasard  dans 
le  château  d'Edimbourg  en  1660, 
dans  un  état  un  peu  imparfait , 
après  avoir  éprouvé  les  injures 
«u  temps  et  des  troubles  civils  ; 
ils  ont  passé  dans  les  mains  du 
petit  -  fils  de  l'auteur  ,  qui  les 
remit  à  George  Scott ,  qui  en  a 
été  Féditeur,  et  les  a  publiés  en 
i683  ,  in-fol.  ,*  d'après  le  manus- 
crit original.  11  est  k  remarquer 
qu'on  ignore  absolument  quand 
et  cpmmei^t  ils  ont  été  déposés 
dans  le  château  d'Edimbourç. 
Il  n'est  pas  moins  étonnant  qu'ils 
aient  été  conservés  presque  en 
entier  dans  un  lieu  qui  n'a  pu  dé- 
fendre les  archives  du  rojaume  de 
l'invasion  des  guerres  civiles.  «  Le 
style  des  Mémoires  de  Melvil , 
dit  un  célèbre  critique ,  est  simple 
et  naïf.  On  y  voit  le  modèle  rare 
d'un  homme  vertueux  et  inacces- 
sible a  l'ambition ,  d'un  courtisan 
siijcère  ,  et  d'un  sage  tolérant. 
Cepe^ndant ,  malgré  la  sagesse  qui 
paroît  dans  ces  Mémoires,  l'au- 
teur raconte  sérieusement  des 
contes  puérils  de  sorcières  et  des 
histoires  de  sabbat ,  qu'il  donne 
pour  des  faits  authentiques.  »  Sir 
James  mourut  k  Halhili,en  i6o5, 
âgé  de  76  ans. 

♦  MELVIN  (  André  )  ,  né  en 
Ecosse  ver&  Tan  i543  ^fut  amené. 


de  bonne  heure  en  France ,  et 
nommé  d'abord  professeur  en 
théologie  dans  l'upiversité  de  St.- 
André,  ensuite  à  l'académie  de  Se- 
dan. U  mourut  d  ans  cette  ville  vers 
162 1 ,  âgé  de  plus  de  77  ans.  On  a 
de  lui ,  1.  Salyra  Menippea  dicta, 
Sedan,  1619  5  *n-4°  ,  réimprimée 
Tannée  suivante.  L'auteur  publia 
cet  ouvrage  sous  le  nom  pseudo- 
nyme deLiberius  Kincentius  Hol- 
landus.  Cette  satire  ,  où  l'on 
peut  encore  puiser  des  rensei- 
gnemens  historiques  ,  eut  la  plus 
grande  vogue  a  l'époque  où  elle 
parut.  II.  Un  ouvrage  assez  rare 
dont  le  titre  singulier  mérite  d'être 
rapporté  en  entier  ;  Parasynag^ 
ma  Perthense  ,  et  juramentunt 
ecclesiœ  Scotitanœ  et  pro  sup^ 
plici  evangelicorum  ministpoi^m 
in  Anglid  ad  sereniss,  regem,  con- 
tra lanmtam  gemjnce  academite- 
Gorgoriem  apologia  ,  sive  Anti- 
tami-cami-categoria  (  pièce  de 
vers  latins,  divisée  en  5o  stro- 
phes. )  Cet  écrit  parut  en  i6ao, 
in-4°,  sans  nom  de  lieu. 

I.  MELUN  (  Simon  de  )  ,  sei- 
gneur de  la  Louppe ,  d'une  mai- 
son féconde  en  grands  hommes , 
qui  remonte  au  i  o*  siècle  ,  suivit 
saint  Louis  en  Afrique  l'an  1270  , 
et  se  signala  au  siégç  de  Tunis.. 
A  son  retour,  il  fut  lait  maréchal 
de  France  en  1293 ,  et  fut  tué  a  la 
bataille  de  Courtra^,,le  li  juillet 
i5o2. " 

IL  MELUN  (  Jean  II ,  vicomte 
de  ) ,  succéda,  en  i35a ,  à  son  père 
Jean  I" ,  dans  la  charge  de  grand- 
chambellan  de  France,  etse  trouva 
k  la  bataille  de  Poitiers  avec  Guil- 
laume  ,  archevêque  de  Sens ,  son 
frère,  et  k  la  paix  de  Bretigni,  en 
1359.  Il  eut  part  k  toutes  les  gran- 
des affaires  ue  son  temps ,  et  mou- 
rut en  i382  ,  avec  la  réputation 
d'un  homme  très^éclairé. 

1     IIL  MELUN  (Charles  de)> 


1 


ME  M  M 

baron  d€  NautouUiel,  plein  d'es- 
prit «t  de  valeur.  Louis  XI  le 
fit,  en  i465 ,  son  lieutenant-gé- 
néral dans  tout  le  royaume. 
Mais  ses  envieux  conspirèrent  sa 
perte.  Accusé  d'être  d'intelli- 
gence avec  les  ennemis  de  Tétat , 
d  eut  la  tête  tranchée  le  20 
août  i4B5.  Il  descendoit  d'un 
frère  de  Simon  de  Melun.  Sa  pos- 
térité masculine  finit  à  son  petit- 
fils. 

♦  MELZI  (Louis) ,  né  a  MUan, 
tnort  en  1 6 1 7 ,  cheval  ier  de  Mal  le , 
aussi  célèbre  dans  les  armes  que 
par  ses  talens  littéraires,  a  donné 
Kegole  militari  sopra  ilgOKferno, 
€  servizio  particolare  délia  ca- 
valleria, 

MÊMES.  Foj.  Mesmes. 

f  MEMMI  (  Simon)  ,  peintre, 
natif  de  Sienne ,  mort  en  i345  , 
âgé  de  60  ans  ,  montra  du  génie 
et  delà  facilité  dans  ses  dessins  ; 
mais  son  principal  talent  étoit 
pour  les  portraits*  Il  peignit  celui 
de  la  belle  Laure ,  maîtresse  de 
Pétrarque» 

.  MEMMIA  (  Sulpicia  ) ,  femme 
de  l'empereur  Alexandre-Sévère, 
morte  k  la  fleur  de  son  âge  , 
avoit  des  vertus  ;  mais  son  carac- 
tère étoit  lier  et  méprisant.  Elle 
reprochoit  sans  cesiie  à  son  époux 
son  extrême  affabilité  ;  ce  prince 
lui  répondit  un  jour  :  «  J'affermis 
mon  autorité  en  me  rendant  po- 
pulaire. » 

l.    MEMMIDS  -  GEMELLUS 

(  Caïus) ,  chevalier  romain  ^  cul- 
livoit  l'éloquence  et  la  poésie.  Il 
fut  d'abord  tribun  du  peuple ,  en- 
suite préteur,  et  ennn  gouver- 
neur de  Bithynie  ;  mais  ajant  pillé 
oette  province ,  il  fut ,  malgré  le 
i:rédit  de  son  ami  Cicéron ,  en- 
voyé en  exil  d^ns  l'île  de  Patras 
par  César  y  Tan  61  avant  Jésus- 


MEMN  4i3 

Christ.  Il  avoit  brigué  le  consulat 
avant  sa  disgrâce.  Lucrèce  lui  dé- 
dia son  poëme  comme  a  un 
homme  qui  connoissoit  toutes  les 
finesses  de  l'art. 

♦  n.  MEMMIUS  (Pierre), 
docteur  en  médecine  ,  né  à  Hé- 
renthals  dans  le  Brabant ,  'exerça 
d'abord  sa  profession  à  Ùtrecht, 
puis  à  Jlostock ,  où  il  enseigna 
dans  les  écoles  de  la  faculté  ,  de- 
puis i56i  jusqu'en  i58i  ,  époque 
a  laquelle  il  fut  appelé  à  Lubeck 
en  qualité  de  médecin  stipendié. 
Memmius  mourut  en  cette  ville 
eni589,  âgé  de  soixante-sept  ans. 
Ses  ouvrages  sont  ,  I.  De  recto 
mediclnœ  usu  liber  unus,  Del- 
phis  ,  i5^4  >  in-80.  II.  Hippocra^ 
lis  Coijusjurandum  commentario 
illiistratum.  Accessit  pars  alteroy 
çud  ratione  medicorum  vita  et 
ars  soHCtè  conservetur,  decla- 
rans  ,  Rostochii  ,  1577,  in-8<>. 

*  MEMMO  ou  Mémo  f  Jean- 
Marie  ) ,  né  a  Venise  de  Inlustre 
famille  de  ce  nom ,  mort  dans 
cette  ville  en  1579,  fut  fait  che- 
valier par  l'empereur  Charles- 
Quint,  auprès  de  qui  sa  répu- 
blique Ta  voit  envoyé  en  qualité 
d'ambassadeur.  On  a  de  lui ,  I. 
Dialogo  sopra  dispute  jilosofi-- 
che  performarc  perfetto  un  prin~ 
cipe  ,  una  republica ,  un  senatore, 
un  cittadino ,  un  soldato ,  ed  un 
mercante  ,\eaise  y  i563  ,  in-4°. 
IL   Tre  libri  délia  sostanza,   e 

forma delmondo,  Venise,  i545, 
in-4'*.  lil.  VOratore  y  Venise  , 
1545, in-4". 

1 1-  MEMNON  (Tî^thol.  ) ,  roi 
d'Abydos,  fils  de  Tithon  et  de 
l'Aurore.  Achille  le  tua  devant 
Troie ,  parce  (ju'il  avoit  amené 
du  secours  k  Priam.  Lorsque  son 
corps  fut  sur  le  bûcher,  Apollon 
le  métamorphosa  en  oiseau,  à  là 
prière  d'Aurore.  Cetoise^iU  mul- 


4i6  MENA 

et  beaucoup  d'injures,  tout  le  feu 
de  Ménage  s'éteignit.  Il  afiecta 
des  remords  de  conscience  ;  il  dit 
qu'il  avoit  juré  de  ne  jamais 
écrire  ni  lire  de  libelles.  Ses 
scrupules  furent  mal  interprétés. 
On  plaisanta  s\ir   sa  dévotion  , 

3ui  ne  lui  avoit  pas  ôté  le  goût 
es  temmes.  Ménage  avoit  eu  des 
attentions  tendres  pour  mesdames 
de  La  Fayette  et  de  Sévigné»  11 
aima  sur  -  tout  la  première  ^  lors- 
qu'elle s'appeloît  mademoiselle  de 
La  Vergne ,  et  la  célébra  sous  le 
nom  de  Laverna,  L'équivoque  de 
ce  mot  avec  le  mot  latin  Las^erna,, 
déesse  des  voleurs,  occasionna 
une  épigramme  en  vers  latins , 
don^  le  sel  tombe  sur  la  réputa- 
tion de  Fripier  de  vers  que  Mé- 
nage s'étoit  faite. 

Lesbia  nutla  tibt  tst  ;  nuÙét  est  tibi  dicta 
Corinna  ; 
Carminé  laudatur  'Cinthia  ^uUa  tuo» 
Sedicàm  doctorujn  compile»  scrinia  vatum^ 

NU  mirum  ,  si  sit  culta  Laverna  tibi. 

i 

On  l'a  rendue  ainsi  en  français  s 

Esr-ce  Corinne,  est-ce  Letbie;» 
Est-ce  Philis,  et)t-ce  Cinthie 
Dont  le  nom  est  par  toi  chanté  ? 
Tu  ne  la  nommes  pas ,  éci  ivain  plagiaire. 
Sur  le  Parnasse  vrai  corsaire  , 
Laverne  est  ta  divinité. 

Les  vols  faits  par  cet  auteur  aux  an- 
ciens et  aux  modernes  faisoieut 
dire  au  poëte  Linière  qu'il  ialloit 
le  conduire  au  pied  du  Parnasse,et 
1^  marquer  sur  l'épaule.  Ménage 
fut  chargé  par  le  cardinal  Maza- 
rin^  de  la  commission  délicate 
de  lui  fouiTiir  la  liste  des  gens  de 
lettres  qui  méritoient  des  récom- 
penses ;  il  fit  ce  choix  avec  dis- 
cernement ,  et  obtint  lui  -  même 
une  pension  de  2000  livres.  On 
a  cité  de  lui  plusieurs  mots  heu- 
reux. Se  trouvant  aux  chartreux, 
on  lui  montra  le  superbe  tableau 
dé  Saint-Bruno  ,  par  Le  Sueur  ; 
en   le  voya*àt  ,  Ménage   s'écria  : 


MENA'  .  .   . 

«  Sans  la  règle  ,  il  parleroit.  »  S« 
maxime  fevorite  étoit  celle -ci: - 
«  J'aime  qui  m'aime ,  j'estime  qui 
le  mérite  ,  et  je  fais  plaisir  à  qui 
je  puis.  »  Ménage  disoit  vrai.  Il 
mourut  le  25  juillet  1692  ,  à  79 
ans.  Le  P.  Ayrault  ,  jésuite  , 
l'exhorta  dans»  ses  derniers  mo- 
mens'  avec  tant  d'onction  ,  que  le 
mourant  ne  put  s'empêcher  de 
dire  :  «  Je  vois  bien  que  si  l'on 
â  besoin  d'une  sage-femme  pour 
entrer  dans  ce  monde  ,  on  n'a  pas- 
moins  besoin  d'un  homme  sage 
pour  en  sortir.  »  Ses  ennemis  le 
poursuivirent  jusque  dans  le  tom- 
neau.  C'est  à  ce  sujet  que  le  cé- 
lèbre La  Monnoie  fit  cette  épi- 
gramme  : 

Laissons  en  paix  monsieur  Ménage; 
C'étoit  un  ttop  bon  personnage  , 
Pour  n*étre  pas  de  ses  amis. 
Souffrez  qu'à  son  tour  il  repose  ; 
Lui  dont  les  vers  et  dont  la  prose 
Nous  ont  si  souvent  endormis. 

On  l'accusoit  de  n'avoir  que  de  la 
mémoire.  Un  jour ,  s'étant  trouvé 
chez  madame  de  Rambouillet  avec 
plusieurs  dames  ,  il  les  entretint, 
ae  choses  fort  agréables  qu'il 
avoit  retenues  de  ses  lectures.  Ma- 
dame de  Rambouillet ,  qui  s'en 
apercevoit  bien  ,  lui  dit  :  «  Tout 
ce  que  vous  dites ,  monsieur ,  est 
charmant  ;  mais  dites -no  us  quel-. 
que  chose  présentement  de  voos.j» 
On  a  de  ce  savant ,  I.  Dictionnaire 
étymologique  ,  ou  Origines  de 
la  langue  française ,  dont  la  der-- 
nière  édition  est  celle  de  1750, 
en  2  vol.  in-fol.  ^  par  les  soins 
de  Jault ,  professeur  au  collège 
royal ,  qui  a  beaucoup  augmenté 
cet  ouvrage  ,  utile  à  plusieurs 
égards  ,  mais  très-souvent  ridi- 
cule par  le  grand  nombre  d'é- 
tymoiogies  fausses  et  forcées  dont 
il  fourmille.  La  reine  Christine 
disoit  ,  a  regard  de  cet  ouvrage  : 
<f  Non  seulement  Ménage  Veut  sa- 
voir d'oà  vient  un  mot ,   inais  oh 


y 


M'EN  À 

II  va.  «  Joumel  ,  impiîmeur  de 
Paris  ,  nevouloit  p«s  d  alioHilm- 
'  J)rimei'  .ce  livre,  parce  qu'on  y 
ti'ailoil  les  Parisiens  de  badauds. 
C'est  k  ce  sujet  cjùe  Ménage  fît 
les  vers  suivaifs  : 

De  peur  d*offen$er  »a  partie  ^  ' 
lournel ,  mon  imprimeur,  digne  enfant  de 

Pari»  , 
Kc  veut  rien  imprimer  sur  la  badauderie.... 

Journcl  est  bien  de  son  pays. 

IT.  Origines  de  la  langue  italienne, 
t^nève  ^    i685,   in -folio   :    ou- 
vrage qui  a  le  mérite  et  les  dé- 
fauts du  préiDédetit.  On  peut  s'é- 
ionner  qu  un  Français  ait  fait  une 
pareille  entreprise  ;  mais  Péton- 
hement  tess^.  >  lorsqu'on  sait  que, 
d'un  cdté,  Ménage  n'a  fait  que 
recueillir  ce  qu'il  a  trouvé  sur  ce 
sujet   dans  divers  ouvrages  ita- 
Lens  ;  et  c^ne,  de  Tautre  ^  plusieurs 
académiciens  de  Florence ,  et  pai^ 
ticulièrement  Bedi  ,  Dati  ,  Pain-^ 
ciatici  et  Chimentelli  lui  ont  four- 
bi beaucoup  de  matériaux.  Il  n'en^ 
ti  éprit  cet  ouvrage  ^liepdur  prou^ 
Ver  à  l'académie  delaCrusca,  au'il 
il^étoit  pas  indigne  de  la  place 
i]a'elle  lui  avoit  accordée  dans  sos 
Corps,  m*  Une  édition  de  Dio- 
ffène  Laërce ,  avec  dés  observa- 
tions et  des  corrections  très-es^ 
limées  y   Ahistërdam  ,    1692  ,  a 
Vol.  in-4«.  IV.  Des  Noies  sui*  les 
poésies  de  Malberbe  ,  imprimées 
bout  la  ^première  fdis  éb  1666  1 
iu-8<*,  et  qui  ont  servi  a  l'édition 
de  172»  ,  a  vol.  in-ia.  V.  Jtemdr^ 
ques,  sut  ta  îaHjgue  Jhançaise ,  eu 
i  Vol.  in-iî ,  péa  importantes. 
VI.  L*jifUi  "  ÈaiÙet ,   1  «volumes 
in-i3  ;  critique   qui  fit  q^uelnu^ 
lionneor  à  sba  savdir^  mais  très- 
peu  k  Aà  litodéràtion  et    à   M 
mp^estie.  VII«  Histoire  de  Sablé^ 
iGi^d  ,   in-fdl ,   savante;^  et  itiiuii- 
4ieuse.  yïlli   Des    Satires  con^^ 
ire  Mdntmaur,  dont  la  ibeilleure 
j^st  la  n^ëtaniorpbose  de  ce  pé- 
dant en  perroquet.  On  le0  trouve 


daiis.le  recueil  dj  Sallengre.  13^^ 
Des  Poésies  latines  ,  italiennes  ^ 
grecques,  et  françaises  ,  Amster* 
dam  ,  i(>63  ,  in- 12.  Les  d<  mièrei 
iù.ït  les  moins  eslimré>.  On  nV 
trouve  que  des  épithètes,  degrand^ 
mois  \iàes  de  sens  ,  des  vers  pil- 
lés de  tous  cotés  et  souvent  m^} 
choisis.  Son  génie  poétique  étant 
froid  et  stérile ,  il  f'aisoit  des  vers 
en  dépit  des  muses;  x\ussi  Boiieaà 
le  railla-t-il  de  sou  affeclalion  %. 
se  servir.de  lieux  communs  pour 
remplir    ses    hémistiches  :  «    en 
charmes   féconde  ;  k  nulle  autre 
pareille  j  cbef-d'œuvre  des  cieujc^ 
etc.  «  Le  Clerc  dit ,  dans  son  Paiv 
rbasiaua  ,  que  les  vers  italiens  de 
Ménage  ne  val  oient  guère  mieux 
que  ses  vers  français.    On  con-* 
vient  Cependant  qii  en  général  iii 
ont  Un  air  plus  facile  \  et  les  Ita-^ 
Uens    fureilt    surpris  ,     dans  lé 
temps  ,  qu'un  étranger  eût  aussi 
bieii  réussi  &  versifier  dans  leui: 
langue»  Quant  k  ses  poésies  la- 
tines i  Môrhof  i^réténd  qu'il  a  pillé 
souvent  Vincent  Fabricius  :  mais 
là  vérité  fest  que  lés  muses  lalinei 
de  Méniige  et  de  Fabricius  soni 
aujourd'hui  bien  peu    connues» 
^i  Juris  ciuilis  àmcenitates ,  Pa-» 
TÎs  ,  1677  ,  iii-8»  ,  rêtmpdmées  k 
Francfort,  1757,  iu*8o.  Ou  donna 
après  sa  moit ,  Comme  ndus  Ta* 
Vdns  dit  ^  lin  Ménagianà ,  d'abord 
en  I  vol.  /  ensuite  eii  1 ,  enfin  en 
4,  r«n  ifïS.  Cette  dernière  édi-r 
iion  est  due  ti  Là  Monnoie  \  Gai- 
landji  Goillejr  et  t'avdît,  qui  ont 
enrichi  Ce  reèueil  ae  plu^i^'urs 
remarqués  savantes  qui  l'ont  tiré 
de  lai  foiile  ébs  Âna.  il  s'y  trduve 
pourtant  bien  des  Choses  mntlles; 
iia    doit    entore  k  Ménagé  luid 
édition  des  OEuvres  de  Sarrazin , 
ï>aHs  ,  i557,  in-4'*  ?  i658  j  in-iîi4 
un  Recueil  des  éloges  faits  'poxxt 
le  cardinal  Mâsarin  ,  Paris  j  i66ô^ 
in-foli  j  ev&xiy  P^Oa  OajigiiiiAfa' 
murfœ  (Pl«rri  MonUriaur),  Paii«  j 

^1 


4.8  MENA 

1645 ,  in-4*?.  (  V'  QoiLLET  ,  COTIN  , 
«•  I  ,  MaRTIGNAC  ,  HiLDEBERT  j  Cou- 

«iN ,  n»  V.  )  Bajle  observe  que 
parmi  ceux  qui  ont  écrit  sur  Më^ 
nage  ,  et  parlé  de  sa  prodigieuse 
mémoire  ,'  la  plupart  ont  omis 
de  remarquer  un  fait  assez  ex- 
tra ordinaire  :  non  seulement  il  la 
conserva  dans  un  âge  ti-ès-avancé , 
mai^  l'ayant  perdue  tout-k-coup, 
il  eut  le  bonheur  de  la  recouvrer. 
On  trouve  dans  ses  Poésies  la- 
tines ,  imprimées  à  Amsterdam 
en  1687  ,  un  Hymne  k  Mnémo- 
syné  ,  déesse  de  la  mémoire ,  où  | 
il  déplore  avec  beaucoup  d'amer- 
tume la  perte  d'une  faculté  qui  lui 
ëtoit  si  ch.ère.  En  1690  ,  le  27  no- 
vembre ,  à  l'âge  de  77  ans  trois 
mois  et  quelques  jours ,  il  en  célé- 
bra le  retour  dans  une  autre  pièce 
latine. 

Audîstimea  vota  ;  stni  memorem  mïhimenttm 

Diva  Ttd^nasii 

Tua  tunt  hme  munira  ,  Diva 

Imgfituper  n  nobia  rtnpvata  juvtnta  tst. 

MÉNAGER.  Foyez  Mesnager. 

I.  MENAUPPE  (  Mytholog.  ) , 
8(£ur  d'Antiope  ,  reme  des  Ama- 
zones. Hercule  Tajant  vaincue  et 
faite  prisonnière  dans  une  bataille, 
«xigea  ,  pour  sa-  rançon  ,  ses  ar- 
mes et  son  baudrier ,  parce  qu'Eu- 
rysthée  lui  avoit  commande  de  leis 
lui  apporter. 

II.  MENAUPPE  ,  citoyen  de 
Tbèbes  ,  qui ,  ayant  blessé  à  mort 
Tydoe  au  siège  de  cette  ville  , 
fût  ensuite  tué  lui-même.  Tydée 
se  fit  apporter  le  tête  dé  son  en- 
nemi, et  assouvit  sa  vengeance  , 
en  la  déchirant  avec  ses  dents  , 
imi^s  quoi  il  expira.  — Une  fille 
du ,  centaure  Cniron  ,  nommée 
ÏIenalippe  ,  épousa  /Épie  ,  elle 
fut  changée  en  jument  j  selon  la 
fehlé \  et  placée  parmi .  les  cons- 
tcllations.  . 

f  ï.  Mâï* ANDRE,  ancien  peëte 


MENA 

grec ,  né  à  Athènes  l'an  34^.  avant 
J.  C. ,  la  même  année  qu'Epicure. 
Honoré  parmi  les  Grecs  du  titre 
de  Prince  de  la  nouvelle  comédie^ 
il  fut  préféré  à  Aristophane.  Mé- 
nandre  ne  s'est  point ,  comme 
lui,  livré  a  une  satire  dure  et  ^os- 
sière ,  il  assaisonnoit  ses  comédies 
d'une  plaisanterie  douce ,  fine  et  ^ 
délicate ,  ne  s'écartant  jamais  des 
lois  delà  plus  austère  bienséance. 
Pline  rapporte  que  les  roisV  d'E- 
gypte et  ae  Macédoine  rendirent 
hommage  à  son  mérite  en  lui  dé- 
putant des  envoyés  et  même  des 
vai^sseaux  pour  l'engager  a  se  ren- 
dre dans  leurs  cours  :  Ménandre 
préféra  la  liberté  aux  faveurs  des 
rois  et  des  grands-  Tl  ne  voulut 
point  quitter  sa  patrie ,  et  cepen- 
dant l'envie  et  la  corruptioh  le 
privèrent  parmi  ses  concitoyens 
de  la  justice  que  les  étrangers 
s*éf  oient  empressés  de  lui  rendre. 
Sur  cent  huit  comédies  qu'il  avoit 
composées  il  n'obtint  que  huit 
couronnes  ;  la  partialité  des  juges 
les  prodiguoit  k  Philémon  son 
concurrent,  qui  lui  étoit  bien  in- 
férieur. «Avouez,  lui  disoitunjour 
Ménandre ,  que  vous  ne  les  rece- 
vez pas  sans  rougir.  »  H  ne  nous 
reste  que  très-pçu  de  fragmens  de 
ses  ouvrages  ;  non  seulement  les 
originaux,  mais  une  très-grande 

Çartie  de  ceux  qu'avoit  traduits 
'érence ,  ont  été  perdus  par  Pef-» 
fet  d'un  naufrage.  On  dit  que  tou- 
Jtes  ses  pièces  avoient  été  traduites 
ou  imitées  piar  le  poète  latin ,  et 
nous  n'en  possédons  plus  que  six, 
que  Térencé  avoit ,  avant  cet  ac- 
cident, empruntées  de  lui  et  ha- 
billées k  la  roihaine.  Ainsi  c'est 
dans  Térence  que  nous  devons 
chercher  et  lire  Ménandre  ;  les 
fragmçns  que  Le  Clerc  en  a  re- 
ctïeillis  et  publiés  en  Hollande  y 
in-8*,  i70Q/ne  peuvent  donne* 
qu'une  i3&  de  l'éîégance  de  son 
style  et  nullement  de  la' conduite 


MENA 

mje  ses  pièces.  Mais  les  auteurs  an- 
ciens s  accordent  à  nous  le  pré- 
senter comme  un  modèle  accom- 
pli. Quintilien  ,  Anstophane  le 
grammairien,  Qvide,  Plutarque 
célèbrent  à  Penvi  son  génie  et  son 
talent.  Jules-César  semble  hono- 
rer Térence  en  l'appelant  un  demi- 
Ménandre.  Ce  poète  mourut, la 
troisième  année  de  la  la^*  olym- 
piade^ Tan  395  avant  J.  C-  >  a  Sa 
ans.  Son  tombeau  se  voyoit  du 
temps  dePausanias  sur  le  chemin 
qui  conduisoit  du  Pjrée  à  Athè- 
nes ,  a  côté  du  monument  érigé 
en  rhonneur  d'Euripide.,  Quinti- 
lien  nous  le  représente  comme 
ayant  été  passionnément  adpnné 
aux  femmes ,  et  Phèdre  lui  donne 
les  allures  et  Text^^rieur  d'un 
homme  de  ce  caractère , 

UnguÉtito  âélibutus  ,  restitu  adfïuens 
VenUkae  gressu  dtlicatulo  et  languido, 

L.V.Fab.i. 

On  peut  regarder  comme  un. sup- 
plément nécessaire  aux  fragmens 
de  Ménandre  les  observations  sur 
les  remarques  de  Le  Clerc,  que  le 
docteur  Bentley  ,  sous  le  nom  de 
PJiileleutherus  Lipsiensis  ,  a  fait 
imprimer  à  Cambridge. en  171 5. 

fil.  MÉNANDRE ,  disciple  de 
Simon-le-Magicien ,  se  fit  chef 
d'une  secte  particulière  ^  en  chan- 
geant quelque  chose  à  la  doctrine 
de  son  maître,  «  Il  reconnoissoit , 
comme  Simon ,  un  Être  étemel  et 
nécessaire ,  qui  étoit  la  source  de 
rexislt'nce  ;  mais  il  enseignoit  que. 
la  majesté  de  l'Être  suprême  étoit 
cachée  et  inconnue  a  tout  le 
inonde,  et  qu'on  ne  savoitde  cet. 
Être  rien  autre  chose  ^  sinon  qu'il 
étoit  la  source  de  l'existence  ,  et 
la  force  par  laquelle  tout  existoit. 
Uue  multitude  de  génies,  sortis 
de  TEire  suprême,  avoien.t,  selon 
Ménandre ,  formé  le  monde  et  les 
hommes.  Les  anges,  créateurs  du 


MENA    ;    ^  419 

monde ,  par  impuissance  ou  par 
méchanceté ,  enfermoient  Tame 
humaine  dans  des  organes  où 
elle  éprouYoit  une  alternative  cou- 
tinuelle  de  biens  ou  de  maux, 
qui  fînissoient  par  la  mort.  Des 
génies  biénfaisans  ,  touchés  du 
malheur^des  hommes,  leur  a  voient 
ménacédes  ressources  sûr  la  terre; 
mais  les  hommes  les  ignoroient , 
et  Ménandre  assuroit  qu'il  étoit 
envoyé  par  les  génies  biénfaisans, 
"pour  les  leur  découvrir  et  leur 
apprendre  le  moyen  de  triompher 
des  ange;s  créateurs.  Ce  moyen 
étoit  le  secret  de  rendre  les  or- 
ganes de  l'homme  inaltérables  ; 
et  ce  secret  consistoit  dans  uns 
espèce  de  bain  magique  que  Mé-^ 
nbndre  faisoit  prendre  à  ses  dis- 
ciples ,  et  qu'on  appeloit  la  vraie 
résurrection  ,  parce  que  ceux  qui, 
le  recftvoient  ne  vieiilissoient  ja- 
mais. Ménandre  eut  des  disciples 
k  Antioche  ;  et  il  y  avoit  encOre  , 
du  temps  de  saint  Justin,  des  mé- 
nandriens  qui  ne  doutoient  pas 
qu'ils  .ne  fussent  immortels,  v 

*  IIL  MÉNANDRE-PROTEC- 
TEDR,  de  Constantiuople,  écrivit 
l'Hisioire  auprès  Agathias  ,  mais 
il  paroit  lui  avoir  été  fort  su- 
périeur. Malheureusement  nous 
n'en  pouvons  juger  que  par  quel- 
ques fragmens  ,  a  la  vérité  assez 
étendus  ,,  que  nous  a  conservé» 
Constantin -Porphyrogénète.  Ils 
roulent  sur  les  difi'érenteis  anibas- 
sa  des  et  négociations  des  empe- 
reurs d'Orient.  On  y  voit  par-tout 
un  écrivain  réel  et  fidèle  ,  plus 
occupé  des» choses  que  des  mots. 
Ces  extraits  r^jiapdent  beaucoup 
de  jour  sur  les  Huns,  les  Avares 
et  autres  peuples  du  nord^;  /mais 
ce  qu'on  y  trouve  de  plus  remar- 
quable ,  est  le  Traité  de  Justinien 
et  de  Cosroës  ,  avec  toutes  les 
formalités  dont  il  fat  accompagné. 
Ce  traité  est  un  4^s  monumens 


4^0 


ftJËNA 


l^s   plus  précieux  échappés   au 
tempii  et  a  la  barbarie. 

M  É  ]V  A  N  D  RI  N.  Voyez  Mab- 

*  MENAPïUS  (  Guillaume  )  , 
savant  personbas^e  du  i6*  siècle  , 
né  à  Giévenbroiche,  au.  duché 
de  Julnn»^ mort  prévôt  dç  l'église 
cdîlégiale  de  Saint- Adelberi ,  à 
Aix-la-Chapelle,  en  1 56 1,  n'exer- 
ça point  la  médecine;  mais  comme 
il  av  oit  acquis  de  grandes  co^inois- 
saiices  dans  l'art  de  guérir,  on  a 
de  lui ,  I.  Ratio  victùs  salubris 
et  sanitatis  tuéndce  ,  Çoloniae  , 
i54o,  in-4**>  3vec  le  Traité  De  tri- 
pliai  vitci ,  Basilece,  i54o,  in-S"  ; 
i549?  in-4"'  II-  l^^comiumjebris 
quiirtanœ  ,  adjuncla  est  ratio  .eu- 
raiidi  fehrem  quartanam  ,  Basi- 
leae,  i54^  »  iù-8*»  ;  Lugduni  Bala- 
TOrum,  1 656  ,  iu-8»,  avec  d'au- 
tres Traités. 

I.  MÉSVARD  (Claude ) ,  con- 
seiller du  roi  ,  lieutenant  de  la 
pMVÔté  d'Angers  sa  patrie  ,  se 
signala- par  SO&  «avoir  et  par  sa: 
vertu.  Après  la  mort  de  sbn 
épo!.;se  \  il  embrassa  l'état  ecclé- 
suBstiqtiev  II  eut  beaucoup  de  part 
aux  réformes  de  plusieurs  mo- 
na:itères  d'Anjou.  Ce  man^istrat 
aimoit  passionnément  Tantiquité. 
Une  partie  de  sa  vie  se  consuma  en 
recherches  dans  les  archives,  d'où 
il  tira  plusieurs  pièces  curieuses. 
Il  mourut  le  20  janvier  i652 ,  à  72 
ans,  après  avoir  publié,  l.VHis- 
ioire  de  sairU  Louis  par  Join- 
vilk*},  1617,  in-4*j  avec  des  notes 
ph  ines  de  jugement  et  d'érndi- 
tiou.  IL  Les  deux  livf^s  de- saint 
jiiis^ustin  contre  JuUen ,  qu'il  tira 
de  la  bibliothèque  d'Angers.  III. 
jRi  cherches  sur  le  corps  de  saint 
JavqueS'-le-Mùjeur  ^  qu'il  prétend 
reposer  dans  la  collégiale  d'An- 
gers ;  ce  qui  ne  favorisoit  point  la 
pn  tention  qu'a  l'Espagne  de  pos- 


MENA. 

séder  sts  reliques  :  mais  lp3  prea-ft 
ves  des  Français  et  des  Espagnols  * 
ne  sont  pas  démonstratives.  On 
trouve  ,  dans  cet  ouvrage  et  dans 
ses  autres  productions  ,  du  sa- 
voir ,  mais  peu  de  critique ,  et  un 
style  dur  et  pesant.  IV.  Histoire 
de  Bertrand  du  Guesclin  ,  161 8., 
in-4** ,  ouvrage  qui  peut  servir  de 
niatériauit  pour  une  nouvelle  his- 
toire de  ce  connétable. 

t  II.  MÉNARD  (  Dom  Nicolas- 
Hugues  ) ,  né  à  Paris  ,  bénédiclia 
de  Saint-Maur ,  iin  des  premiers 
religieux  de  cette  congrégation- 
qui  s'apphquèrent  à  1  étude  , 
mourut*  a  Paris  le  21  janvier 
1644  ?  ^  57  ans  ,  regardé  comme 
un  homme  de  beaucoup  d'éini-  " 
dùioft  et  d'une  grande  justesse 
d'esprit.  Lorsque  le  P.  Sirmond,- 
jésuite  ,  trou  voit  dans  ses  lec- 
tures quelque  passage  difncile  ,  il 
disoit  qu'il  avoit  plus  tôt  fait  d'aller 
consulter  dom  Ménard  que  de 
feiiilleter  les  auteurs  ,  et  il  ne' 
le  consultoit  jamais  inutileme^t•  ' 
On  a  de  ce  savant ,  I.  Martyre^ 
logium  Siinctorum  ordinis  Saitcti 
Denedicti ,  in-S° ,  16*29.  IL  Con- 
cordia.  regularum  ,  de  saint  Be- 
noît d'Aniane  ,  avec  la  vie  de  ce* 
saint,  16*28  ,  in-4''«  IH'  Le  Sacra- 
mcntaire  de  saint  Oregoire^le^ 
Grand,  en  latin,  164^,  in-4*-  IV. 
Diatriba  de  unico  \Dionysio  , 
1643,  in«-8°.  Ces  ouvrages  sont 
pleins  de  recherches  curieuses  et 
de  liotes  savantes  analogues  à  leur 
sujet.  Elles  respirent  le  goût  de 
l'antiquité  et  de  la  saine  critique. 
On  ne  peut  cependant  donner  ce 
dernier  éloge  à  sa  dissertation  sur 
saint  Denys ,  et  il  a  voulu  prouver 
inutilement  que  l'Ardopagite  étoit 
le  même  que  Tévêque  de  Paris. 
Ce  fut  lui  qui  déterra  l'épîtrn  de 
saint  Barnabe  dans  un  manus-' 
crit  de  Fabhave  de  Corbie.  Elle 
ne  pai'ul  j  enrichie  Ùti  sws  rcmar^  • 


.  MENA 

^ues ,  qu'après  sa  mort ,  par  les 
soiadeJuni  d'Achcry,  qui  mit 
une  préface  à  U  tête ,  Paris,  i645, 
ia-4*.  Voyez  Hebmànt  ,  &*>  I. 

llî.  MÊNARD  (  Pierrfe  )  ,  avo- 
cat disfiiigué  au  parlement  de 
Paris,  né  à  Tours ,  retourna  dans 
*sa  patrie ,  s'y  livra  uniquement  k 
i'ctùde  ,  et  y  mourut  vers  1701 , 
'à  75  ans.  On  a  de  lui  des  ou- 
vrages qui  eurent  quelques  succès  : 
tols  sont ,  M  Académie  des  princes; 
'VAccord  de  tous  les  chronolo- 
'^zes  ,  etc.  Cet  auteui'  jouissoit 
d'une  estime  générale  ;  sa  probité, 
sa  douceur ,  sa  droiture,  ses  con^ 
noissances  ,  la  lui  avoient  conci- 
liée. 

.  t  IV.  MÉNARD  (Jean  db  La 
JVoii) ,  prêtre  dtt  diocèse  4e  IVan- 
tes  ) ,  ne  dans^  cette  ville  en  i65o , 
4'une  bonne  Camille  ,  fut  d'abord 
avocat.  La  perte  d'une  cause  juste 
rayant  dégoûté  du  barreau  9  il 
.embrassa  fétat  ecclésiastique ,  et 
dirigea  trente  ans  le-  séminaire  de 
.Kante^  Jl  mourut  le  19  avril 
.1717,  à  67  ans,  après  avoir  fondé 
une  maison  du  Bon-Pasteur  pour 
ics  tilles  corrompues.  On  a  de  lui 
un  Catéehlstne  ,  in-8*>  ,  qui  est 
estimé,  et  dont  il  y  a  eu  plusieurs 
«éditions.  Sa  Vie  a  ét^  publiée  en 
.1734,  in-ia. 

V.  MENARD  ,  né  l'an  1686 
a  Castelnaudary  eu  Lauguedoc  , 
entré ,  dans  la  congrégation  de  la 
doctrine  chrétienne  en  t7o4  »  y 
reçut  le  sacerdoce  ,  se  nt  dis- 
ipeuser  de  ses  engagemens  en 
1726  ,  et  mourut  eu  1761.  Son 
tiom  n'est  guère  connu,  quoique 
plusieurs  de  ses  Poi^mes  ment  été 
couronnés  par  l'académie  des  jeux 
i^rauxde(a  ville  de  Toulouse. 

t  VL  MÉNA;RD  (  Léon  ) ,  con- 
$çUler  au  présidial  de  INîmes  , 
^çad^micîea  honoraire  de  l'aca- 
démie  dçs    sciences    et    b«llcs- 


.    MENA  431 

lettres,  de  Lyon  ,  et  associé^  à 
.c«lle  d*i&  be)^les-]^tre»  de  iViar<- 
seille  ,  naquit  à  Tarascon  en 
t7<i6,  et  mourut  à  Parjs  ejB 
.1767.-  lj&  premier  ouvrage,  quç 
cet  académicien  '  piUilia  l'ut  le 
roman  des  Amours  de  Callis^ 
ihène^  production  qui  fut  beau- 
coup admirée  ^t  beaucoup  criti* 
quée.  Mena rd. s'appliqua  ensuite 
à  de^  ouvrages  plus  solides.;  il 
composa  VHîstoire  civile  ,  eccltf- 
siusttque  et  littéraire  de  Nîmes  j  en 
7  V.  in  4?»  Cette.Histoire  est  cejnplie 
de  recherches  curieuses.  Le  chef- 
d'œuvre  de  Ménard  est  le  livre 
qui  ft  pour  titre  Mœurs  et  usa- 
ges  des  Grecs.  Ge  .savant .a voit 
une  trè»*çrande  connoissance  des 
plus  célèbres  auteurs  anciens  et 
modernes.  Les- sources  où  ce taca- 
démicien  puisa  pour  composer  son 
Traité  des  .mœurs  et  usages  des 
Grecs  furent  les  OEuvres  dHo- 
mèrè,  dePlatarque  ,  d'Hésiode, 
de  Pindare ,  d'Anacréon  ,  de  So- 
phocle ,  d'Euripide  ,  de  Pausa- 
luas  ,  de  Polyne  ^  d'Hérodote , 
d'Athénée  ,  d'Eschyle ,  (Je  Pol- 
lux ,  de  Suidas  >  de  Meursius  ,  de 
Sigonius  ,  de  Lazius  ,  d'Orf<;lius  , 
de  Faber  ^  de  Bulengerus ,  de  Fa* 
bricius,.  de  Baceins  ,;des  Daeier^ 
de  Tourreil  y  de  dom  Cabnet ,  et 
il  se  servit  beaucoup  aussi  des  Mé- 
moii*es  de  l'académie  des  inscrip- 
tions. Il  imita  en  cela  le  célèbre 
peintre  Zeuxis ,  qui ,  voulant  faire 
leportrait  d'Hélène,  rassenibia  de* 
vant  lui  les  plus  belles  personnes 
qui  fussent  dans  toute  la  Grèce  ^ 
et  transporta  sur  son  ouvrage  ce 
que  toutes  ces  diverses*  beautés 
avoient  de  plus  parfait  et  de  plus 
frappant.  Ménani  divisa  en,  qua- 
tre parties  son  Traité  des  mœurs  : 
dans  la  première  ,  il  traita  de  la 
religion  des  Grecs  et  de  tout  ce 
qui  y  a  rapport  ;  dans  la  seconde, 
ae  l'état  politique  et  du  gouver- 
nement de  la  Grèce  ^  dans  lalroi- 


4"  MENA. 

sième ,  des  sciences  et  arts  que 
cultivoieut  les  Grecs;  et  dans  la 

Quatrième  ,  de  la  vie  privée  dès 
rrecs  et  de  tout  ce  qui  a  quel- 
que rapport  à  leurs  usages  parti- 
culiers. Nous  avons  encore  (le  lui , 
I.  Des  Pièces JùgitheSf  pour  servir 
à  l'Histoire  de  France ,  Paris  , 
1759,  3  volumes  in-4°>  qui  lui 
avoientété  communiqués  par  le 
marquis  d'Aubais.  II.  Réfutation 
du  sentiment  de  Voltaire  ,  qui 
traite  d'ouvrage  supposé  le  Tes- 
tament politique  du  duc  de  Riche- 
lieu y  Paris  ,  1750,  injl2. 

MENARDAYE  (  Pierre -Jean- 
Baptiste  de  la  ) ,  prêtre  ^  mort  le 
la  juillet  1758  ,  à  70  ans  ,  avoit 
été  de  rOraloite.  On  a  de  lui 
Examen  de  rhistoire  des  diables 
deLoudun,  Liège,  1749?  2  vol. 
in-ia ,  sur  lequel  voyez  Tarticle 
Gjunoier  ,  vers  la  fin, 

MÉNARDIERE   (la  ).  Voyez 

M£SNAAI>liAE. 

.     M  E  N  A  R  S.  Voyez  Poisson  , 
n-  VII. 

MENASSE  H-Ben-Israel  , 
célèbre  rabbin  ,  né  d'un  riche 
.marchand,  en  Portugal  vers  1604  ^ 
suivit  son  père  en  Hollande.  Il 
succéda  au  rabbin  Isaac-lli'iel , 
à  Tâge  de  18  ans ,  dans  la  syna- 
goguç  d'Amsterdam.  La  modicité 
de  ses  appoiuteniens  ne  pouvant 
sultire  à  sa  subsistance  et  à  celle 
de  sa  famille ,  il  passa  à  Baie,  et 
de  là  en  Angleterre.  Cromwel  le 
reçut  très-<bien  ,  et  le  laissa  dans 
Tindigence.  Menasseh  n'ayant  pas 
trouvé  en  Aneleterre  ce  qu'il  es- 
péroit ,  se  retira  en  Zélande  ,  et 
mourut  à  Middelbourg  vers  1657. 
Ce  rabbin  étoit  de  la  secte  de:^ 

1>harisiens  ;  il  avoit  l'esprit  vif  et 
e  jugement  solide.  Tolérant  ,  il 
'    vivoit   également  bieu  avec    les 


MENA- 

\  ittîfsM,avec  les  chrétiens*  H  étoît 
nabilTdans  la  philosophie ,  dans 
l'Ecriture  sainte ,  dans  le  Talmud 
et  dans  la  littérature  des  juif» ,  et 
avoit  de  la  probité.  On  a  de  lui 
un  grand  nombre  d'ouvrages  eu 
hébreu  ,   en  latin  ,  en  espagnol 
et  en    anglais.    Les    principaux 
sont  ,  I.    Une  Bible  hébraïque^  \ 
sans  points,  Amsterdam,   i635, 
2  vol.  iB-4'*  ;  édition  fort  belle , 
avec   une   préface  latine.    U.  Le 
Talmud  corrigé,  avec  des  notes 
en  hébreu,  Amsterdam  ,  i653  » 
in-S*.  III.  £/  conciliador  y  Franc- 
fort ,    l632 ,   in  -  4**  >  traduit  en 
partie  en  latin  par  Uenjrs  Vossius  ; 
ouvrage  savant  et  curieux  ,  dans 
lequel  il  concilie  les  passages  de 
l'Ecriture  qui  semblent   se  con- 
tredire. IV.  De  resurrectione  mor- 
luorum  libri  très  ,  Amsterdam  , 
i636,    in-8».    V.  De  fragilitaie 
humandex  lapsuAdqmi,  dequ/e 
divino   auxilio  ,     Amsterdam  , 
i64'>  ;  on  croiroit  k  peine,   en  le 
lisant  ,    qu'il    vient    d'un    juif. 
VI.  Spes  Israëlisy  Amsterdam, 
i65û  ,   in-12.   Menasseh  ,   ayant 
ouï  dire  qu'il  y  avoit  des  restes 
des  anciens  Israélites  dans  l'Amé- 
rique méridionale  ,  fut  assez  cré- 
dule pour  s'imaginer  que  les  dix 
tribtih  enlevées   par  Sahnanasar 
s'étoient  établies  dans  ce  pays-lk, 
et  que  telle  étoit    Torigme   des 
habilaus  de  l'Amérique.    Théo- 
phile Spizelius ,  ministre  protes- 
tant d'Ausbourg  ,   a  réfuté    cet 
ouvrage.  VIL  heSouJjHede  vie^ 
en  hébreu  ,   Amsterdam  ,    1602  » 
iu-4"  i  ouvrage  divisé  en  C[uatre 
livres,  où  il  établit   la  spii^itua- 
lité  et  Timniortalité  de  l'ame  :  il 
le  finit  par  des  remarques  sur  la 
métempsycose  ,    dont   un  grand 
nombre  de  juifs  sont  entêtés.  VIIL 
De  termino  vitœ  libri  très  ,  in-i3. 
Thomas  Pococke  a  écrit  sa   Vie 
en  anglais  à  la  tâte  dé  sa  traduc- 
tion du  livre  précédent  ,  i^99  > 


MENC 

în-ti.  Où  V  trouve  dçs  choses 
curieases.  Menasse^  imprimoit 
tous  ses  ouvrages  lidmnême. 

r 

*  MENCE  (  Ferdinand  )  se  dis- 
ûngtia  tellement  au  i6«  siècle  à 
Tuniversité  d'Âlcaia  de  Hëuarez , 
où  il  enseignoit  la  médecine ,  que 
Philippe  II ,'  roi  d'Espagne  ,  le 
liomma  son  premier  médecin  ,  et 
le  combla  (Je  bieniaits.  Mence  n'a^ 
busa  point  de  son  crédit ,  et  l'em- 
ploya au  contraire  à  contribtier 
aux  succès  des  études  de  son  art, 
en  faisant  fonder  par  Philippe 
plusieurs  chaires  de  médeciue 
dans  les  différentes  universités  de 
son  royaume.  On  a  de  ce  mé- 
decin ,  I.  Claudii  Galenide  put- 
sibus  liber  è  grœco  conversas  et 
commentants  illastratus  ,  Com- 
phiti ,  i553,  in-4*.  II.  Claudii 
Galeni  liber  de  urinis  cum  inter- 
pretatione  et  commentariis  locu- 
plè^tis'simis ,  ibidem  ,  i555,  in-4'*. 
—  Commentaria  in  liùros  Galeni 
de  sanguinis  missiône  et  purga- 
tione  ,  ibidem  ,  i555  ,  in-8°  ; 
Augustae  Taurinorum  ,  i  5  8  7  , 
iSSp ,  in-8«».  III.  Libellas  utitis- 
simusde  ratione  permiscendî  me* 
dicameMa  çuœ  passim  inusuve- 
niant  y  Complut! ,  i555  ,  in-8*; 
Âugust^e  Taurinorum  ,  1687  , 
i6îi5  ,  îii-8*. 

1 1.  MENCRE  (Loiii«-Othon) , 
Mënckenius ,  né  à  Oldeinbourg 
en  i644,^ï*ï»o  sénateur  de  cette 
ville  ,  étudia  dans  plusieurs  uni- 
versités d'Allemagne.  Ses  connois- 
sances  dans  la  philosophie  ,  la 
jurisprudeoce  et  ta  théologie ,  lui 
méritèrent  ht  chaire  de  professeur 
de  morale  à  Leipsick  en  i06d.  Il 
fut  cinq  fois  recteur  de  runiver- 
sité  de  cette  ville  ,  et  sent  fois 
doyen  de  la  faculté  de  philoso- 
phie. Mencke  est  le  premier  au- 
teur du  Journal  de  Leipsick ,  des 
Acta  ereuUtùrum    Lipsiensium  , 


MENC  4a5 

dont  il  y  avoit  déjà  5o  volumes 
lorsqu'il  m^uriit  le  '^9  janvier  i  jpJk, 
Il  s'étoit  établi ,  lorsqu'il  forma.^ 
le  projet  de  œt  ouvrage,  une^ 
correspondance  avec  les  sa  vans 
de  toutes  les  nations ,  et  avoit  fait 
dans  cette  vue  un  voyage  en. 
Hollande  et  ien  Angleterre.  Il 
donna  des  éditions  de  plusieurâT. 
savans  ouvrages  ,  et  composa, 
des  Traités  de  jurisprudence  „ 
dans  lesquels  ily  a  un  grand  fonds 
d'érudiûon.  I^es principaux  sont  > 
I.  Un  Traité  intitulé  MicropO". 
lita  ,  seu  respublica  in.  micro- 
cosmo  c<7/ZJ/7iV7Ua,  Leipsick,  i66ôy 
in- 4**.  II.  */w«s  majestatis  cifva 
venationefn  ,  1674  ■>  in-4"** 

t  II.  MENCRE   ou  Mencken 
(Jean^Burchard)  >  61^   du  précé- 
dent ,  né   à  Leipsick  en   1674  > 
voyagea  «n  Hollande  et  eu  An- 
gleterre ,  où  il  se  fit  estimer  des 
savans.  A  son  retour ,  il   devint 
professeur  en  histoire  à  Leipsick ,. 
et  ensuite  historiographe  et  con- 
seiller aulique  de  Frédéric- Au- 
guste de  Saxe ,  roi  de  Pologne , 
et  membre  de  l'académie  de  Berlla 
et  de  la  société  royale  de  Londres. 
Ce   savant  mourut    le    s""'   avril 
173*2.  On  a  de  lui,  I.  Scrlptores 
rerum  Germanicartim ,  speciatim 
SaxoJÛcarum ,  Leipsick ,  3  vol. 
in-folio  ,  1728  et  itSo.  II.  Ca^*. 
logue  des  principaux  historiens , 
avec  des  remarques  critiques  sur- 
la  bonté  de  leurs  ouvrages,  et 
sur  le  choix   de  leurs  éditions, 
17149  in-i2.  III.  Deux  Discours 
latins  sur  la  charlatanerie    des 
savans  j  Amsterdam^  1716,  in-8°. 
Ce  titre  promet  beaucoup  ;  mais 
l'exécution  n'y  répond  pas  ,  et  on 
ne  sauroit  faire  un  plus  mauvais 
livre  avec  un  meilleur  titre.  Ce  ne 
sont  point  les  mémoires  qui  ont 
manqué  à  l'auteur  ;  c'est  l'auteur 

3ui  a  manqué  aiux  mémoires.  Ces^ 
iscours  ont  été  traduits  en  di- 


44 


MENB 


verses  langues.  Il  y  en  a  unç  V^r-r 
$ioi%  frai}çaise_  ,    imprimée    en 
^^21    à    La   Haj'e ',   111-8",  avcp 
qes  remarques  critiqi:^es  de  différ 
^ens  auteui:s.  Il  faut  ajouter  à  ce 
▼olume    Critique   de  la  charlii- 
tanerie  des  savans  ,  Paris  ,  1726  , 
it)-il  ,  attribuée  à  Camusat  ou 
Choqueley.  IV.  Plusieurs  Dis  se  1^ 
tations  sur  des  sujets  intéressarls, 
etc.  V.  Il  a  publié  33    vol.    du 
journal  de  Leipsick  ,  qu'il  conti- 
nua après  la  mort  de   son  père , 
et  que  Frédéric-Othon  ,    son  fils 
aîné,  coutinua  après  lui.  VI.  TJnq 
fdilion  de  la  Méthode  pour  étu- 
dier f  Histoire ,  de  Tabbé  Lenglef, 
deux   volâmes  in -12,  a\ec  des 
additions  et  des  remarques.  MÏ. 
Mencke  a  eu  une  part  très-c'onsi- 
^érable  dans  le  Dictionnaire  des 
savans  ,    imprimé  en  allemand 
^  Leipsick,  en   ijiô  ,  in-foKo.  Il 
jivoit  formé  le  plan  de  cet  ouvra- 
ge dont  il  fournit  à   ses  çollabo- 
'    dateurs  les  matériaux  les  plus  es- 
pentîels,  et  secbargea  df  s  articles 
des    savaiis    italiens     et   angles. 
VI lî.  BiÙHvtheca  menckeniana  , 
Llpsia?  ,  ty7Î5  ,itn-8<>.  C'est  un  ça- 
fêiogue  de  tous  les  livres  ef  ïes 
manuscrits  en  toutes  langues  de 
fe  bibliothèque  de  son  père  el  de 
là  sienne  ,  qui  étoit  très- riche  ,  et 
<Ju'il  avoit  eu  Tintention  dé  rendre, 
ipubliquc.  11  travailla  à  rédiger  ce 
iîRtalogue,  dont  la  disposition  est 
irè's-bién  entendue. 

MpNDAJORS.    rqr^*    Matt- 

DAJORa. 

BÎÏENDELSOHN.    Fojrez  Mor 

$£S-MaND£LSOIU^. 

*  I.  MEND E Z  (^Aifonse  )  , 
missionnaire  portugais  ,  créé  pa- 
triarche d'Abvssime  en  1626 , 
ne  conduisit"  dans  cette  dit^nité 
fkvec  tant  d'insolence,  qu'il  se  fit 
bannir  du  pays  en  i634  ,  et  que  , 
dv'puis  cette  époque^  le  nom  de 


Bomç,  sa  religion  çt  son  ^Onfift^ 
sont  devenus  pour  les  Abjssiua 
les  objets  de  1  exécration  la  plus 
marquée. 

t  n.  MENDEZ-HNTO  (Fer-, 
dinand  ),  né  là  ]Monte-moi>o-veniQi 
dans  le  Portugal  ,  fut  cj'abo^*^ 
laquais  d'un  geiitîlh<^inmç  porta-» 
gais.'  Le  désir  dé  faire  fortune  le  * 
détermina  à  s'embarquer  pour  les 
Indes  en  loSj.  Sur  la  routé ,  \q 
vaisseau  qu'il  montoît  aj^ant  ét^ 
pris  par  lès  Turcs,  il  fut  conduit 
à  Moka  et  \endu  à  un  renégat 
grec  ,  qui  le  reveudit  à  un  juif, 
des  mains  duquel  il  fut  tiré  par  le 
gouverneur  du  fort  portugais 
d'Ormus.  Celui-ci  lui  ménages^ 
l'occasion  d'aller  aux  Indes. ,  $ui-5 
vaut  son  premier  dessein.  Pendant 
21  ans.  de  séjour  ,  il  y  fut  témoin 
des  plus  grands  <J\éiieinens  ,  et^' 
essuja  les  plus  singulières  ^\eu-; 
tures.  Il  revint  ('n  Portugal  ei^ 
;558  ,  oii  il  jouit  du  fruit  de  se^ 
travaux  ,  après  ayoir  été  treize 
fois  esclave  ,  et  vendu  seize  fois* 
On  a  de  lui  une  B-elation  très-rare 
et  très-curieuse  de  se,s  Voyages^ 
publliée  à  Lisbonue  en  16149  in-, 
folio  ,  traduite  du  portugais  en 
français  par  Beifnard  Figuieç  y 
gentilhoiume  portugais  ,  et  iius 
primée  à  Paris  en  1645.,  ifli-4°*  Cet 
'  ouvrage  est  écrit  «i'ÏÏne  manièrd 
intéressante  ,  §1  d-uo  slvie  plus 
élégant  qu'on  u'auï"oit  du  l^altea* 
dre  d'un  soldat ,  tel  qii'étoit  Men- 
dez-Pinto,  On  y  tiouvé  un  s^raud 
nombre  ue  parliculai'ites  remar- 
quables sur  la  géograpliie  ,  Fhis- 
tbire  et  les  mœurs  des  royâiunes. 
de  la  Chine  ,  c^u  Japon ,  de  Bra-? 
ma ,  de  Pégu,  de  Siam ,  d'Acliem, 
de  Java  ,  etc.  Plusieurs  des  faits 
qu'il  raconte  avoieut/parti.  fabu- 
leux j  mais  ils  ont  été  vérifiés  .de- 
puis.' De  Surgi  a  extrait  de  la. 
Relation  dç  Meudez-Pinto  cequ^il, 
y  a  de  plus  curieux: ,  et  en  a  iot^mé 


MEND 

pne  histoire  intéressante  ^a'il  a 
fait  imprimer  cians  lesVicîssitudea 
«le  la  iortune,  Paris ,  a  vol*  in-t!2. 

!  *  m.  MENDEZ  (  Môjse  )  , 
poète  anglais  ,  et  auteur  dramati- 
que ,  mort  en  ijrôB,  fut  reçu 
maitre-ès-artsà  Funiversi  lé  d'Ox- 
ford.' Cet  éorivaiii  étoit  juif  d'ori- 
gine. On  a  de  lui  un  poëme  qui 
se  trouve  dans  li^  collection  de 
l>odsley. 

•  *  I.  MENDOZA  (Antoine  tJa- 
TADo  de  ) ,  commandeur  de  Zurita 
dans  Tordre  de  Calatrava^  trèfr* 
estimé  k  la  cour  de  Philippe  IV  , 
roi  d'Espagne  ,  a  donne  des 
Comédies  et  d'autres  compost- 
iio/is  ingénieuses  en  espagnol. 

II.  MENDOZA.  royez  ÉM)lt  , 
ft  ^ESCOBAR  ,  n<»  JII, 

III.  MENDOZA  (  Kerre- 
GoKZAixz  de  )  y  cardiiial ,  d'abord 
^véqiie  de  Calnhorr»  ,-  piris  ar- 
chevêque de  Séville  ,  et  enHiï  de 
X^làde  ,  cl^nc«lier  de  CéstiUe 
el^-d^e  Léon  ,  né  en  i^'i^  ,  de  la 
viaison  de  Mendoza:  ,  Tune'  des 
flt^s  illustres  d'Espagne ,  fut 
chargé  des  plus  importantes  af- 
iaires  par  Henri  IV  ,  roi  de  Cat- 
ulle. ,  qui  lui  procura  la  pourpre 
4wniaine  en  i  iy5  ^  et  qui ,  k  sa 
mort ,.  en  i474)  ^^  nomma  son 
exécuteur  testamentaire.  Il  rendit 
<j|jes  services  importjjius  à  Ferdi- 
itand  et  à  Isabelle  dans  là  guerre 
contre  le  j*oi  de  Portugal ,  et  dans 
la  conquête  du  royaume  de  Gre- 
nade sur  les.  Maures^  On  Tappe- 
loit  le  Cardinal  d* Espagne.  Il 
mourut  le  1 1  janyier  1496  9  après 
avoir  montré,  autant  de  sagacité 
que  de  prudence  dans  les  diâ'é- 
rens  emplois  qu'il  exerça.  Il  ai-  , 
ihoit  les  belles-lettres  ,  et  il  avoit 
traduit  dans  sa  jeunesse  Salluste, 
Homère  et  Virgde, 

'  IV.MENDOZA  (  Françoisdc), 
4e.  la  même  maison  que  le  précé- 


KEN» 


dent^  cardinal  ëvéqu'e  de  Cargos, 
et  gouverneur  de  Sienne  en  Iiahe 
pour  l'empsercur  Charlès-Quirtf  , 
se  retira  ,  sur  la  fin  de.  ses 'jours  , 
dans  son  diocèse.  11  y  mena  une 
vie  douce  ti  tranquille  ,  n'hipfs- 
saut  les  devoirs  d^  soti  minislèir' , 
et  se  d^assant  de  ses  travaux  par 
les  charmes  de  la  littérature.  Il 
mourut  le  5  déeeinbï*e  f^ti,  à 
5o  anà. 


t  V.  MENDOZA  (  Dîeffo  Tr- 
TADo   de)  ,  né  à  Grenade ' vers 
l'année  i5o5  ,  reçut  une  brilfanîe 
éducation    dans   cette   ville    oùl 
il    apprit  l'arabe  V  ^^^^  cultiva 
depuis  pendatit  toute  sa  vie  ^  de 
là  il  p^ssa  à  Tuniversilé  de  Sala- 
manque  pour  j  étudier  les  lan- 
gues grecque  et  latine ,  puis  \é. 
philosophie  et  le  droit ,  désirant 
se  faire  un  nom  dans  là  carrière 
militaire.  Il  se  transporta  en  Italie, 
et  y  sei'vit  plusieurs  années  daujl 
les  armées  de  Charles  V  ;  mais  il 
aim'oit  tarit  des  lettres,  (Jue'inemé 
au  milieu  du  bruit  des  arriie.*»  et 
pendant  les  quartiers  d'hiver,  il 
employoit  ses  loisirs  à  visiter  les 
plus  célèbres  universités  de  Rome, 
écoutant  les  opinions  et  coniud-* 
tant  les  plus   grands  maîtres  qui 
fai soient  alors  l'agrément  de  ce* 
écoles.   L'empereur ,  instruit  dt's 
vastes connoi s 5ance3  et  de  l'inté- 
grité de  Mendoza  ,  le  chargea  au- 
près du  concile  de  Trente  à  Ve- 
nise,  de  plusie'urs  négocia tionjf 
très- délicates   qa'ii    remplit    en 
homme  supériem-  et  en  grand  <Ii- 
plomate.  Après  avoir  rendu  des 
services    aussi  importans    k  son^ 
pays  ,  il  se  retira  de  la  cour  a,, 
l'âge  de  64  ans  ,  et  passa  h  Gre- 
nade pour  y  jouir  en  repos  des 
charmes    de  Tétude  pendant    le 
reste  de  sa  vie  ,  et  s'y  livra  à  la 
poésie.   Mendoza    en  a  laissé  unl^ 
reciteii  choisi ,   intitulé   Oui'nga^ 
du  célèbre  cfi'e\^alifir  don  Dltgo[ 


420  MEND 

de  Mendoza  ,    ambassadeur  de 
V empereur  Charles  V  à  Rome  , 
I  volume  in-4*^ ,  imprimé  a  Ma- 
drid, en  1610  ,  par  F.  J.  Diaz 
Hidalgo.  Il  obtint  du  roi  la  pei> 
mission    de    revenir  à  la  cour; 
mais  à  peine  y  eut -il  paru  que  la 
mort  le  surprit  en  i5j4«  I^c  *<>"* 
ses  écrits,  celui  qui  fit  le  plus  d'hon- 
neur à  cet  habile  politique,  est  son 
Histoire  de  la  guerre  contre  les 
Maures  de  Grenade,  Cet  ouvrage 
est  bien  écrit  et  d'un  style  pur  et 
serré  ,  quoique  concis  ,  ou  quel- 
quefois trop  laconique..  On  lui  at- 
tribue aussi  une  autre  petite  pro- 
duction sous  le  nom  des  as^entu- 
res  de  Lazarille  de  Tormes ,  ro- 
man comique,  qui  a  été  traduit 
en    français  ,    et    qui   a    obtenu 
du  succès.   —  11  faut  le  distin- 
guer d'Antoine  Urtado  de  Men- 
nozA  ,    commandeur    de   Zurita 
dans  Tordre  de   Calatrava  ,   qui 

Êarut  avec  éclat  à  la  cour  de  Pni- 
ppe  rV ,  roi  d'Espagne  ,  et  dont 
on  a  des  Comédies  et  d'autres 
pièces  en  espagnol. 

VL  MENDOZA  (Ferdinand 
de  }  ,  de  la  même  famille ,  pro- 
fond dans  les  langues  et  dans  le 
droit ,  publia  en  '  iSSq  un  ou- 
vrage l)e  conjirmando  concilio 
Illtberitano,  aà  Clementem  F'III, 
166S  ,  in  -  folio.  Son  extrême 
application  h  l'étude  le  rendit 
feu. 

t VII.  MENDOZA  (Jean  Gonza- 
lez de  )  porta  les  armes ,  puis 
se  fit  religieux  augusttn  de  la 
province  de  Castille.  Il  fut  en- 
voyé Tan  i58o  ,  par  Philippe  II, 
roi  d'Espagne ,  clans  la  Chine  , 
dont  il  publia  en  espagnol  une 
Histoire.  Luc  de  la  Porte  en  donna 
àPari^,  en  i589,  iu  -  8°  ,  une 
traduction  française  ,  intitulée 
Histoire  du  grand  royaume  de 
la  Chine ,  situé  aux  Indes  orien- 
4:ales ,  divisée  en  deux  parties  y 


MENÉ 

contenant  en  la  première  Ta 
situation  ,  antiquités ,  fertilité  » 
religion  ^  cérémx)nies  ^  sacrifices  \ 
rois  ,  magistrats ,  mœurs  ,  us , 
lois  y  et  autres  choie&  ménwretHes 
dudit  royaume  ,•  et  en  la  seconde , 
trois  voyages  Jaits  vers  iceluy  en 
iStj  ,  1579  e^  i58i  y  avec  les  sin- 
gularités plus  remarquables  y  ver-^ 
nues  et  entendues  ;  ensemble  un 
itinéraire  du  Nom^eau-Monde  ;  et 
le  descouvrement  du  nouveau  Me» 
xique  en  tan  i5â3.  Mendoza  de-  , 
vint  ensuite  évêque  de  Lipari  , 
et  fut  enVojé  en  1607  dans  l'Amé- 
rique ,  en  qualité  de  vicaire  apos- 
tolique. Il  eut  l'évéchéde  Chiapa  , 
Ïmis  celui  de  Popaian.  Ce  pré- 
at  fut  la  lumière  et  Pexemple  de 
son  clergé  et  de  son  peuple.  - 

M  È  N  E   (  Pierre-Antoine  )   , 
né  à  l^arseille,  remplit  pendant 
quelques  années  la  place  de  con- 
seiller au  parlement    d'Aix ,   et 
ensuite  celle  de  maître  des  re- 
quêtes  à  Paris  ,  on  il  mourut  en 
17849  par  accident.  Doué  de  bean 
coup  d'espi^it  naturel ,  il  j  avoit 
réuni  le  mérite  de  l'érudition  •  On 
lui  doit ,  I.  Eloge  de  Pierre  Gas- 
sendi ,  1767 ,  in-ia.  IL  Mémoire 
sur  ies  causes  de  la  diminution 
de  la  pêche  sur  les  côtes  de  Pro- 
vence, 1769.  III-  Une  Traduction 
de  Machiavel.  Dans  le  discours 
préliminaire ,    l'auteur  a  justifié 
avec  énergie  ce  grand  politique 
d'avoir  été  le  fauteur  du  despo- 
tisme   et  le  conseil  des  gouver- 
nemeus    tyranniques.    IV.    Plu- 
sieurs Panégyrique  et  Discours 
latins,  1755  et  1766. 

ME2VECÉE  (  MythoL  ) ,  pi  jncc 
thébain,  fils  de  Créon,  qui  se 
dévoua  pour  sa  patrie.  Dans  le 
temps  quie  Tiièbes  et  oit  assiégée 
par  les  Argiens  ,  on  consulta  Po- 
racle ,  qui  répomdit  qu'il  falloit  » 
pour  sauver  la  ville ,  que  le  der- 
nier des  Ueftcendans  de  Cadraus 


MENE 

se  dènnât  k  mort.  Menecée ,  ayant  ^ 
appris  la  réponse  de  Poracle  , 
n  hésita  pas  a  se  percer  le  coeur 
de  son  épée. 

*  MÉNECHME ,  de  Naupacte , 
vivoit ,  d'après  Pausanias  ,  vers  la 
96*  olympiade.  Il  fit  une  statue 
de  Diane,  en  or  et  en  ivoire,  qui 
fut  placée  dans  la  citadelle  de 
Pâtres.  Pline  nous  apprend  que 
ce  sculpteur  avoit  écrit  sur  son 
art  ;  il  parle  aussi  d'un  veau 
sculpte  ^av  Ménechme.  • 

MÉNÉCRATE  ,  médecin  de 
Syracuse ,  distingué  par  sa  ridi- 
cule vanité  ,  se  iaisoit  toujours 
accompagner  par  quelques  -  uns 
des  malades  qu'il  avoit  guéris. 
.11  habilloit  Tun  en  Apollon  , 
Tautre  en  EscuLipe  ,  l'autre  en 
Hercule  ,  se  réservant  pour  lui 
la  couronne ,  le  sceptre ,  les  at- 
tributs et  le  nom  de  Jupiter, 
comme  le  maître  de  ces  divinités 
subalternes.  Il  pou^a  la  folie  jus- 
qu'à écrire  une  lettre  a  Philippe 
père  d*Alexandre-le-Grand ,  avec 
cette  adresse  :  «  Ménécrate  -  Ju- 
piter ,  au  roi  Philippe  ,  salut 

Ce  prince  lui    répondit   :    Phi- 
lippe a  Ménécrate ,  santé  et  bon 
sens.  »  Pour  le  guérir  plus  effica- 
cement  de  son  extravagance  ,  il 
se  moqua  de  lui  :  il  l'invita  à  un 
grand  repas.  Ménécrate  eut  une 
table  à  part ,  oh  on  ne  lui  servoit 
pour  tous  mets  que  de  Tencens 
et  des  parfums  ,  pendant  que  les 
autres  conviés  goûloient  les  plai- 
sirs de  la  bonne  chère.  Le  faim  Je 
força  bientôt  de  se  souvenir  qu'il 
étoit  homme  :  il  se  dégoûta  d'être 
Jupiter,  et  prit  brusquement  con- 
gé de  la  compagnie.   Ménécrate 
avoit  composé  un  livre  de  remè- 
des ,  qui  est  perdu.  Parmi  les  mé- 
dicamens  qui  sont  décrits  dan  s  ce 
bvre  y    on    remarque  l'emplâtre 
Diackflon ,  c'est-à-dire  composé 
de  5UCS  ;  mais  il  est  diâ'éreiit  de 


MENE  427- 

celui  que  nos  apothicaires  pré- 
parent auîourdliui  sous  le  même 
nom.  Ménécrate  vivoit  vers  l'aa 
35o  avant  J.  G. 

I.  MENEDÈlVfE,    philosophe 
grec  d'Erythrée ,  disciple  de  Stii- 
pon  ,  respectable  par  ses  mœurs» 
ses  connoissances,  et  son  zèle  pa- 
triotique ,  fit  d'abord  le  métier  de. 
coudre  des  tentes  :  il  prit  ensuite  le?, 
parti  des  armes,  défendit  sa  patne 
avec  valeur,  et  exerça  des  em- 
plois importans.  Mais,  après  qu'il 
eut  entendu  Platon ,  il  s'adonnaé 
uniquement  à  la  philosophie.  11 
mourut  de  regret,    lorsqu'Anli- 
gone ,  Tun  des  généraux  d'Ale4 
xandre -le- Grand ,  se  fut  rendu 
maître  de  son  pays.  D'autres  di- 
sent qu'ayant  été  accusé  comme 
traître  à  sa  patrie ,  il  fut  si  louché 
de  cette  inculpation,  qu'ilmounit 
'  de  tristesse  et  de  faim,  après  avoir 
été  sept  jours  sans  manger.  Oa 
rappeloit  le  Taureau  Erylhrien  , 
à  cause  de  sa  gravi^.  Quelqu'un 
lui  disant  un  jour  :  «  C'est  un  grand  . 
bonheur  d'avoir  ce  que  l'on  d4- 
sire ,   il  répondit  :     C'en  est  uu 
bien  plus    grand  de   ne  désirer 
que  ce  qu'on  a.  €e  philosophe  flo- 
rissoit  vers  l'an  3oo  avant  Jésus 
Christ. 

n.  MENÉDÈME,  philosophe 
cynique ,  disciple  de  Colotès  de 
Lampsaque  ,  homme  d'un  esprit 
bizarre  ,  disoit  «  qu'il  éloit  venu 
des  enfers  pour  considérer  les 
actions  des  hommes  ,  et  en  faire 
rapport  aux  dieux  infernaux,  n 
Il  avoit  une  robe  de  couleur  tan- 
née ,  avec  un  ceinturon  rouge  , 
une  espèce  de  turban  à  la  tetf; , 
sur  lequel  étoîent  marqués  les 
douze  signes  du  Zodiaque ,  des 
brodequins  de  théâtre,  une  lon- 
gue barbe ,  et  un  bâton  de  frêne , 
sur  lequel  il  s'appuyoit  de  temp» 
en  temps.  Tel  étoit  à  peu  pies 
l'habit  de»  Furies. 


4^s 


ME5E 


MENKIAS^  (  Meneiaus  )  ,■  roî 
de  Sparte,  fîls  d*Atrée  et  fcère 
cTAgamemnon  ,  avoit  épousé  lié- 
lène  ,  que  Paris  vint  lui  enlever  ; 
<^  qiti  'c'aiisa  le  fameux  siège  de 
Troie.    11  sV  fit  une  grande  ré- 

Î mutation.  Ce  prince  reprit  sa 
ifîmine ,  et  la  conduisit  à  Lacé- 
démone ,  ou  il  mourut  peu  après 
«^n  arrivée. 

tl.MÉNÉLAUS,  Juif,  ajraiit 
enchéri  de  tro^s  cents  talents  sur 
le  tribut  que  Jason  ,  grand  -  sa- 
crificateur ,  payoit  a  Antiochos- 
Epiphancs  ,  Ce  prince  dépouilla 
Cfilui-ci  de  sa  dignité ,  pour  la 
donner  à  MénclRiis ,  qui  bientôt 
après  apostasia.  U  introduisit 
Antiocbus  dans  Jérusalem  ,  et 
aida  a  placer  dans  le  sanctuaire 
la  statue  de  Jupiter.  Il  eut  une  fin 
tragique.  AntiocbuSrEupator  le  fit 
précipiter  du  haut  d'une  tour.  F, 
Omias,  n«  III. 

IL  MÉNÉftAUS,  rnathéma-. 
tîcién  sous  Trajàn  ,  a  laissé  trois 
livres  sur  la  Sphère ,  publiés 
par  le  P.  Mersenne  ,  minime  ; 
et  depuis  ,  par  Ednie  Hallcj  ,  à 
Oiford,  1708,  in-S'». 

MENÉS ,  premier  roi  et  fon- 
i][ateur  de  l'empire  des  Egyptiens, 
fit  bâtir  Memphis ,  à  ce  qu'oo 
prétend.  Il  arrêta  le  Nil  près  de 
cette  ville  par  une  chaussée  de 
cent  stades  de  large ,   et  lui  fit 

J {rendre  un  autre  cours  ,  entre 
es  montagnes  par  où  ce  fleuve 
passe  a  présent.  Celte  chaussée 
l'ut  entretenue  avec  grand  soin 
par  les  rois  ses  successeurs.  On 
donne  a  Menés  trois  fils ,  nui  se 
partagèrent  son  empire  :  Athotis, 
^ui  régna  à  Thèbes  dans  la  haute 
Egypte  ;  Curudès  ,  qui  fonda  Hé- 
);iopolis  dans  la  basse  Egypte  ; 
«it  Torsorhros  ,  qui  régna  à  Mem- 
phis entre  là  haute  et  la  basse 
Ég>'nte.  Mai«  ces  faits  squI  fort. 


.Mené 

incertainsi,  aiuai  que  tout  re 
qu'on  raconte  sur  ce  prince.  On 
le  croit  le  môme  que  Misraïm  , 
fils  de  Cham.    ■ 

I.  M  EN  E  S  È S.   Foyez  Ert- 

CEYÎlA. 

.  It.  MENESÈS  (Antonio  Pa- 
DiLLA  ) ,  juiiscon suite  de  Talaveira 
en  Espagne  ,  élevé  a  de  çrfiud& 
emploi^ ,  mourut  de  déplaisir  vers 
iSgS  ,  pour  avoir  eu  Fimprudençe 
de  révéler  à  la  reine  la  disposition 
du  testament  de  Philippe  II. 

m.  MENESÈS  (  Alexis  de)  né 
a  Lisbonne ,  d'Alexis  de  Mçnesès  , 
comte  de  Castaneda  ,  embrassa 
l'état  monastique  chez  les  ermites 
de  Saipt- Augustin  en  i574'  Ayant 
été  tiré  de  son  couvent  pour  être 
fait  archevêque  de  Goa,  il  alla  dans 
les  Indes ,  y  visita  les  chrétiens  de 
Saint-Thomas  dans  le  Malabar, 
et  y  tint  le  synode  dont  nous  avons 
les  actes  sous  te  titre  de  Sjrnodus 
Dianiperensis»  A  son  retour  ent 
Portugal ,  en  161 1 ,  il  fut  nommé 
archevêque  de  Brague ,  et  vice-i 
roi  de  ce  royaume,  par  Philippe  U^ 
roi  d'Espagne»  Il  mourut  a  Ma- 
drid en  1017,  âeé  de  58^  ans, 
C'étoit  un  prélat  si  zélé  ,  qu'il  fit 
brûler  les  livres  des  chrétiens  de 
Saint-Thomas ,  quoique  ces  livres 
eussent  pu  fourpir  quelqu/es  lu-, 
mières  sur  les  dogmes  et  ^origi-^ 
giue  de  ces  chrétiens.  On  a  d& 
lui  VHistoire  de  son  ordre  en- 
Portugal, 

MENESSIER.  Fof.  CHRiTiE»  ^ 
n»  I. 

MENESTlÎÉE  ou  Mn£sxhcb 
(Mythol.),  descendant  d'£riçh.tée> 
s'empara  du  trône  d'Athènes  ^ 
avec  le  secours  de  Castor  et  dfi, 
Poilux  ,  ^pendant  l'absencç  de> 
Thésée.  Il  fut  un  àes  priqces  qui^ 
allèrent  au  si^ge  de  Troie  ;  i^ 
n^ourut^à  sou  jçetour,  dansTiIe  dj^ 


I^}qs,  l'an   II 85  avant  J.   C.  y 
après  un  règne  de  vingt-trois  ans. 

t  I-  MÉNESTRIER  (  Claude- 
'  François  ) ,  jésuite ,  né  k  Ljon  en 
1.653  ;  joignit  à  l'étude  des  lan- 
g^ues  et  à  la  lecture  des  anciens 
tout  ce    qui    étoit    capable     de 
peri'ecfionner    ses  connoissances 
5ur  le  blason ,  les  ballets  ^  les  dé- 
corations; ilavoit  pour  ces  objets 
un  génie  partîcuKer.  Sa  mémoire 
étoit  un  prodige.  La  reine  Chris- 
tme  ,  passant  par  Lyon  ,  fit  écrire 
>exi  sa  présence  et  prononcer  trois 
cents    mot«^    les    plus    bizarres 
qu^on  put  imaginer  ;  le  jésuite  les 
répéta. tous   dans    Tordre  qu'ils 
ay oient  été  écrits.  Son  goût  pour 
cequî  Regarde  les  fêtes  publiques, 
lès  cérémonies  éclatantes  (  cano- 
nisations, pompes  funèbres  ,  en- 
trées, de  princes  ) ,    étoit  si  con- 
nu ,    qu'on   lui    demandoit   des 
dessins  de  tous  les  côtés.  Ces  des- 
sins étoiéat  ordinairementenrichis 
d^une  si  grande  quantité   de  de- 
vises, d'inscriptions  et  de  médail- 
les y  qu'on  ne  se  lassoit  pas  d'ad- 
mirer la  fécondité  de  son  imagi- 
nation. Il  voj^agea  en  Italie ,  en 
Allemagne  ,  eu  Flandre  ,   eu  An- 
gleterre ,   et  par-tout  avec  fruit. 
La  théologie  et  la  prédication  par- 
tagèrent ses  travaux  ,  et  il   se  ih 
bunneur  dans  cdsdeux  genres.  Sa 
société  le  perdit  le  5 1  janvier  lyoS. 
Il  parloit  avec  une  égale  facilité 
If^  français  ,  le  grec  et  le  latin.  On 
a  de  lui ,  ï.  Histoii^  de  LouiS' 
fe-  Grand ,  par  les  médailles ,  em- 
blèmes ,    devises  ,     etc. ,    Paris  , 
170a ,  in-jblio.  II.  Histoire  con- 
sulaire  de     la   vilie  de    Lyon , 
1696 ,  in-folio.  III.  Divers  petits 
Traités  sur  les  devises,  lesmédail- 
Ie:t  ,   les  tournois  ,  le  blason  y  les 
armoiries  ,  sur  les  prophéties  au- 
ti'ibuées    à  saint  Malachie,   etc. 
l^e  plus  connu  est  sa  M  Mode  du 
blason ,  Lyon  ,  1770 >  in-8«.,  avec 


MENE  439. 

'beaucoup  d'augmentations.  fW. 
Segoikg.  ly .  La  Philqsophie  des, 
images  y  1.694,  in-12.  V-  Disser^ 
tation  sûr  V usage  de  se  Jaire  por^ 
ter  la  qu'eue ,  Paris ,  1704 ,  in-ia. 
;VI.  Oraison  funèbre  de  la  reine 
Anne  d Autriche  ,    Lyon  ,   i666. 

VII.  Oraison  funèbre  de  M.  d« 
Turenne  ^    Paris ,    1677  ,    i«-4*- 

VIII.  Eloge  historique  de  la  ville 
de  Lyon  ,  Paris ,    1669  ,  in  -  4*. 

IX.  Divers  caractères  des  ouvra-" 
ges  historiques  ,  Ljon,  1694»  in-^ 
12.  X.  Projet  de  V histoire  des  re* 
ligieuses  de  la  Visitation  y  1701  ^ 
in-4**.  XI.  La  cour  du  roi  Charles 
V  etde  son  épouse  ,  Paris  >  i683, 
in  -  folio.    XII.   Des   représenta-^, 
tions  en  musique ,   anciennes  et 
modernes  y  Paris,    1682  ,  in-i2, 
XIII.    Enfin   on  doit  aussi  k  ce 
savant  et  infatigable  personnage 
Bibliothèque  curieuse  et  instruc- 
tive de  divers  ouvrages  anciens 
et  modernes  dfà littérature  et  des 
arts  y  Trévoux  ,    1704  »  a  voL  iu- 
12.  XIV^  Lettre  sur  Vus  âge  d'ex- 
poser des  devises  dans  les  églises 
pour  les    décorations  funèbres  , 
Paris,    16^87  ,  in-8<».  XV.  Disser- 
tation des  loteries  y  V'àr'is,  1790» 
in- 1 2 .  XVI .  Lettre  d'un  gentilhom  - 
me  de  province  à  une  dame  de  qua- , 
Il  té  sur  le  ^uj^tde  la  comète  y  Paris, 
i68i  ,  in-4".  Voy.  ,  pour  de  plus 
amples  renseignemens  ,  là  Biblio- 
thèque des  jésuites  ,  et  le  tome  I"^ 
des  Mémoires  de  Nicérou. 

II.  MENESTRIER  (  Jean-B«p. 
tiste  le),  de  Dijon,  parent  du 
précédent,  l'un  des  plus  savans- 
et  des  plus  curieux  antiquaires 
de  sou  temps  y  mort  en  i(}349  k, 
70  ans,  a  donné  plusieurs  ou- 
vrages ,  les  principaux  sont ,  J. 
Médailles  ,  .nionnoies  et  mopu» 
mens  antiqfiçs  et  impératrices 
romaines  ,  lu-tblio.  IL  Médail" 
les  illustras  des  anciens  empe-, 
rcurs^et  ifnp^fatf^iç^'s  de  lipme  , 


43o 


MENG 


in-4°.  Ces  ouvrages  sont  peu  «i- 
ttmés.  On  voyoit  autrefois  peinte 
stir  un  des  vitraux  de  la  paroisse 
de  Saint-Médard  de  Ûijou  cette 
plaisante  épita|^e  : 

> 

Ci  gtt  Jean  Le  Menestrier 
l.*aa  de  sa  vie  ioûcaiite~diTf 
Il  mit  le  pied  daofs  l'eswier,       ' 
•     Pour  s'en  aller  en  paradis* 

IIL  MENESTRIER{Claude  le), 
aussi  antiquaire  et  natif  de  Dijon  , 
mort  vers  lôS^  ,  dont  on  a  un 
ouvrage  intitulé  SymboUca  ^Dia- 
nœ  Ephesiœ  statua»,,,  exposita  , 

MENG,  impératrice  de  la 
Chine  ,  épouse  de  Kin  -  Esong  , 
qui  régnoit  en'  1126,  gouverna 
son  empire  avec  gloire  tandis  que 
les  Tartares  ,  qui  avoient  passé  le 
fleuve  Jaune  et  conquis  la  pro- 
vince de  Honan  ,  retenoient  Tem- 
pèreur  prisonnier^es  lois  furent 
recueillies  j  et  SOTt  encore  res- 
pectées pour  leur  sagesse  par  les 
Chinois. 

'  MENGOLI  (  Pierre  ) ,  profes- 
seur de  mécanique  au  collège  des 
nobles  à  Bologne ,  distingué  dans 
le  i  7*  siècle  par  la  solidité 
de  ses  leçons  et  par  ses  écrits  , 
a  publié,  en  latin ,  L  Une  Géo- 
métrie spécieuse,  vorlf,  II,  Jrith- 
metica  rationalis,  III.  Un  Traité 
du  cercle  y  167^  ,  in-4*.  IV.  Une 
Musique  spéculative,  \. Une  jérit/i^ 
métique  réelle  ,  etc.,  ouvrages  es- 
timés. Il  vivoit  encore  en  1678. 
11  avoit  été  un  des  dfsciples  du 
P.  Cavalieri  ,  jésuite  ,  inven- 
teur des  premiers  principes  du 
calcul  des  infinimens  petits. 

*  MENGOZZI  (Fabbé  D.  Jean) , 
rié  dans  la  terre  de  Mongiar- 
dino  ,  dans  le  duché  dUrbin , 
fut  professeur  de  belles  -  lettres 
àsFuligno,  où  il  se  distingua  par 
sa  vaste  érudition.  Il  mourut  en 


MENG 

1 791 .  On  a  de  lui ,  I.  Sulla  zece^y 
e  suUe  monete  di  FuÛgno  jdisser- 
tazione  epistolare  diretta  al.  Ch. 
cavalière  il  sig,  Annibaledegli 
abati  Olivieri  Giordani ,  etc.  , 
Bologne,  1775,  in-4°.  II.  -De' 
Plestini  tlmhri ,  del  lorù  logo  ,  e 
délia  battaglîa  appresso  di  quèsto 
seguita  tra  i  Romani  ,  e  i  Car^or 
ginesi ,  dissertazione  ,  etc. ,  Fu- 
lîgno  ,  1781  ,  in-4° ,  avec  figures. 

MENGS  (  Antoine-Raphaël) , 
fils  du  peintre  d'Auguste  lll ,'  roi 
de  Pologne,  et  lui-mêrhe  premier 
peintre  du  roi  d'Espagne,  na- 
quit à  Aussig  en  Bohême  le  la 
mars  1728.  Son  père,  vojatiten  lai 
des  talens  supérieurs  pour  son 
art ,  le  conduisît  de  Dresde  k 
Rome  en  1741-  Après  avoir  étu- 
dié et  copié  ,  pendant  qnatre  ains, 
les  principaux  monumens  de  cette 
capitale  ,  le  jeune  artiste  revint 
à  Dresde  ,  oîi  il  exécuta  dilTé- 
rens  ouvrages  pour  Auguste  avec 
un  succès  peu  commun.  Pen- 
dant son  séjour  en  Italie  ,  il  avoit 
eu  occasion  d'être  connu  de  don 
Carlos ,  roi  de  Naples.  Ce  prince, 
étant  monté  sur  le  trône  d'Es- 
pagne ,  s'empressa  ,  en  i  76 1  , 
d'attacher  Mengs  à  son  ser\'ice , 
en  lui  donnant  deux  mille  dou- 
blons de  pension ,  un  logement 
et  un  équipage.  Il  demeura  cepen- 
dant presque  toujours  à  RoYnç , 
où  il  mourut  le  29  juin'  1779.' 
Sous  un  extérieur  rude  il  étoit 
plein  fde  bonté.  Lorsqu'il  s*a- 
percevoit  qu'il  avoit  blessé  quel- 
qu'un par  sa  franchise  un  peu 
dure ,  il  s'en  repentoit  et  aidoit  de 
ses  conseils  le  peintre  qu'il  avoit 
critiqué.  Il  ne  fit  jamais  aucun 
mystère  de  son  art,  non  plus  que 
de  ses  sentimens.  Clément  XIV, 
l'avant  consulté  sur  deMdbleaux 
a;5sez  médiocres  qu'il  avoit  ache- 
tés ,  cita ,  pour  s'excuser ,  les 
éloges  que  leur  avoit  donnés  un 


MENG 

peintre,  cpnnu.  a  Cet  homme  et 
trioi  ,    repartit  Mengs  ,    sommes 
deux  artistes  ,  dont  l'un  loue  ce 
Ijui  est  au-dessus  de  sa  sphère , 
et  l'autre  blâme  ce  qui  est  au- 
dessous.  »    Ses     mœurs    étoient 
ftussi  pures  que  simples  ,  et  son 
enthousiasme  pour  les  arts  avoit 
ét^nffé  en   lui  toutes  les  autres 
passions.  Il  poussa  la  générosité 
jusqu'à  l'excès  :  dans  les  dix-huit 
dernières   années   de  sa  vie  ,   il 
avoit  reçu  plus  de  25o  mille  liv., 
et  à  peine  lai ssa-t-il  de  qiioi  payer 
ses  funérailles.  Le  roi  d'Espagne 
adopta  ses  cinq  filles  ,  et  accorda 
des  pensions  k  ses  deux  fils.  Ses 
principaux  ouvrages  de  peinture 
sont  à  Borne ,  et  dans  les  châ- 
teaux de  Saint-Ildephonse  et  d'A- 
ranjuez  en  Espagne.  On  en  voit 
le  détail  dans   sa   Vie ,   par  le 
chevalier     d'Azara.    Son    chef- 
d'œuvre  est  une   Ascension  qui 
décore  le  maître-autel  de  l'église 
catholique  de  Dresde.  Elle  a  été 
pavée  tent  vingt  mille  livres.  On 
estime  beaucoup  aussi  le  plafond 
du  grand  cabinet,  a  l'extrémité 
de  ta  galerie  de  la  bibliothèque 
du  Vatic^ ,  où ,  sous  le  voile  de 
l'allégorie',  le  peintre  a  célébré  la 
formation  du  muséum  Clémentin, 
et  les  bienfaits  du  pape  Ganga- 
fielli  qui  y  est  représenté  sous  la 
figure  de  Moyse,   qu'on  trouve 
dans  le  i*ecueil  de  ses  écrits ,  tra- 
duits de    l'italien    en    français , 
1787,  2  voî.  in -4*  LiC  premier 
volume   contient  ,    i*    des    Ré- 
flexions sur  le  beau  *  et  sur  le 
goût  en  peinture  ;  2*  Réflexions 
sur  Raphaël ,  Corrége  ,   Titien , 
etc.  ;  3*  Sur  le  moyen  de  faire 
fleurir  les  beaux-arts  en  Espa^ 
çne.  Le  second  renferme,  i®  deux 
lettres  sur  le  groupe  de  Niobé  ; 
a«  Lettre  sur  les  principaux  ta* 
blefiux' de,  Madrid;  5**.  Lettre  sur 
Torigine  ,  le  progrès  et  la  déca^ 
d^nfie  duA  dessin  ;  4^  Mémoirts 


MENG  45t 

Éttr  la  vie  et  les   ouurages  de 
Corrège  ;  5**  3férnoires  sur  Fa-^ 
cadémie  des  beaux-arts  de  Ata" 
drid  ;  6*   des  Leço^ns  pratiaues 
de  peinture.  Mengs  plaçoit  a  la 
tête  de  tous  les  peintres  moder- 
nes Raphaël  ^  pour  le  dessin  et 
l'expression;   Le  Corrège,  pour 
la  grâce  et  Je  clair- obscur    Le 
Titien ,  pour  le  colons.  Il  fbrina 
son  style  de  ce  que  ces  trois  ar- 
tistes avoient  chacun  d'excellent. 
U    joignoit  l'expression  la  plut 
sublime  au  coloris  le  plus  vrai , 
et  à  cette  intelligence  des  divers 
effets ,  qui  enchante  les  sens  k  la 
première  impression ,  et  la  raison 
à  l'examen.  Un  Italien ,  dans  und 
ode,  l'a  nommé  le  troisième  Ra- 
phaël. Ses  table€Uix  ont  sur-tout 
cette  grâce  qui  se  sent  et  ne  s'ex- 
plique   point.    Personne  n'avoit 
étudié  les  anciens  avec  plus  de 
soin.  Tout  ce  qu'il  y  a  de  techni- 
que dans  l'Histoire  de  l'art ,  par 
l'abbé   Winckelman ,    son    ami, 
est  de  lui.  Il  respectoit ,  il  ad- 
miroit  les  ouvrages  des  anciens, 
mais  sans  fanatisme ,  et  ne  dissi- 
muloit  point  les  fautes  qu'il  y  dé- 
côuvroit.  «Les  ^bleaux  de  Mengs, 
dit  un  écrivain,  annoncent  l'étude 
des  anciens,  un  grand  goût,  la 
noblesse  de  l'expression ,  et  Texé- 
cution  en  est  soignée  ;,  mais  on 
reconnoît  qu'en   cherchant   trop 
le  beau  idéal ,  il  a  laissé  refroi- 
dir ce    sentiment  de  la  nature 
qui  frappe   le  spe  tateur ,  éveille 
et  soutient  l'attention  ;  qu'il  man- 
que de  chaleur,  et  de  vivacité ,  et 
aue  son  pinceau  n'est  pas  exempt 
«  sécheresse.  Quant  k  ses  écrits ^ 
ils  sont  fondés  sur -les  meilleurs 
principes  ;    mais ,    dans  l'appli- 
cation qu'il  fait  de  ces  principes 
aux   ouvrages   des  plus   grands 
maîtres,  ilmontre  souvent  une 
sévérité   injuste,    et  semble    ne 
louer  que  pour  augmenter  le  p<ii<4s 
de  ses  orltiques.  n 


4S2         MenJ' 

MÉNIL.  Voyez  Mesnil. 

t  MENIN  (NO,  Paiisien, 
conseiller  au  parlement  de  Metz  , 
PI  or  l  eu  1770,  a  donné  ,  I.  Anec-* 
dotes  de  Samos  et  de  Lacédé* 
tnone  y  1744  >  ^  voiuln€S  in -12. 
II.  JV/r/urà^K ,  bifitoire  grecque , 
Amsterdam,  174^5  in-12.  Cet 
ouvrage ,  qui  a  aussi  été  attribué 
à.FabJDéde  Voisenon ,  contient 
rhistoire  de  M.  Bonnier,  sous  le 
nom  de  Crésipbon*  III.  Cléoda- 
mis,  1746,  in -.12.  IV.  Abrégé 
méthodique  de  la  Jurisprudence 
des  eaux  etjbréts  ,  Paris  ,  1738  , 
iu-i2.  Mais,  ces  ouvrages  frivo* 
]es  doivent  céder  la  place  k  son 
Traité  du  sacre  des  rois  de 
i^Yance ,  1723  in -12,  où  Ton 
trouve  des  recherebes  curieuses. 

*  MENINI  (Octave),  né  à 
TTdine  dans  le  Frioul  ^  dai?ô  le. 
i6«  siècle  ,  bon  poëte  latin  ,  et 
Fun  ides,  associés  de.  la  seconde 
académie  vénitienne  ,  mort  le 
iTy  mars  1617,  a  publié .,  l.  Ad 
JJenricum  IV y  Gallice.  regem. , 
in  ejus  nuptias  ,  etc. ,  Q ratio  , 
Venetijs ,  1601.  II.  A4  Cle- 
nientem  VII l  P,  M,  de  Ferraria 
jY-cepta,  etc.,  O/^a/zp,  Venetiis^ 
1 598.  III.  Bona  vale^u^o  sereniS" 
slino  prirwipi  Vçneto  restUuta , 
Siins  nom  de  lieu  et  d'imprimeur. 
Ce  petit  poëm^  fut  écrit  en  1609,. 
au  sùjetj  du  ré^ablisseiiienî  de  là 
santé  du  doge  de  Venise,  Léonard 
Donato.  IV-  Serenis^simi  princi» 
pis  Donati^obilus,  Venettis,  j6i3. 
y.  Vnpiscpr^o  sopraja  canzone 
spirituate  di  Celio,  MagnQ,  et  d^u^ 
très  ouyfçigej^.  - 

t  MSTSlNSKt  (  François  p^  Mti 
<*.wiET«  OU  MetciN  ) ,  célèore  par  sèi 
eonnoissancês  daUs  les  langue^ 
ôriéntajes ,  naquit  en  Lorraine 
<*n  1623 ,  et  à  cette  époque  étojt 
fi«jet.d<^  frtnprreiir  d'Allemagne^ 
Sa  \ai,:e  érudif  ou ,  sou^esprit, 


MÈNt 

.  * 
et  son  habileté  dans  les  languël 
de  TOrient  Pappeloient  k  la  gran-f 
de  réputation  dont  il  a  joui  à  just^ 
titre.  11  étudia  à  Rome  sons  Giatf 
tino ,  et  a  Page  de  3o  ans  son 
goût,  pour  les  lettres  le  ^  porta  à 
accompagner,  à  Coiistantinople) 
rambassadeur  de  Pologne;  il  jr 
étudia  la  langue  turque  sous  Bo- 
bovius  et  Ahmed ,  les  plus .  ba« 
biles  maîtres  de  ce  temps.  Se$ 
progrès  furent  tels  qu'au,  bout 
de  deux  années  on  lui  prouût 
la  place  de  premier  drogman  d^ 
l'ambassade  tle  Pologne^  auprès 
de  la  Porte.  Il  l'obtint  bientôt, 
et  s'acquit  par  sa  conduite  uH 
tel  crédit  ,  qu'il  fut  rappelé  eil 
Pologne ,  et  envoyé  à  la  Port^ 
en  qualité  d'ambassadeur.  Ou 
exigea  qu'il  se  fît  naturaliser  Po-* 
louais ,  et  ce  fut  dans  cette  cir? 
constance  qu^il  ajouta  à  son  nom 
de  famille  menin ,  la  terminaison 
polonaise  ski.  Il  revint  a  Vienne 
en  1661 ,  attaché  à  la  cour  impé? 
riale  en  qualité  d'interprète  des 
langues  orientales ,  et  s'y  fît  esf 
timer  par  les  services  qu'il  ren* 
dit  dans  les  diverses  occasions  oii 
il  fut  employé.  Ei?i  1669  il  fît  k 
voyage  de  Jérusalem  ,  pour  vi-« 
siter  le  Saint-Sépulchre^  et  fut 
admis  dans  Pordre  des  chevaliers 
de  ce  nom.  MeninskimortaVienuo 
en  1 698 ,  k  l'âge  ide  75  ans,  y  avai^ 
publié  )  en  ipdo,  son  grand  «00^ 
vrage,  intitulé  l^hesaurus  linguat 
riim  orientalium  ,  en  4  volume^ 
in-fol. ,  auquel  on  en  à  ajouté  e9 
1687  un  cinquième  intitulé.  Oimk' 
masticoh  latino-tuncico-arabico' 
persicum.  Les  quatre  pcemiers 
volumes  sont  devenus  extrême*' 
ment  rares,  parce  qu'uù  grand 
nombre  .  d'exeipplaires  onit.  ^éki  , 
dans  un  incendie  j  petxdant  I^ 
siège  de  Vienne  par  les  Iturcsii 
en  i683.  M,  Peignot  dit  «  qu'uit 
exemplaire  fi|t  vendu  goo  Avre^ 
eu  i  776  »  j  et  nous  l'avons  vu  yihx< 


MENI 

jAre  ht  Londres ,  en  1 770 ,  5o  gui- 
nées.  Aussi ,  une  société  de  gens 
<îe  lettres  en  Angleterre ,  au  nom- 
bre desquels    étoit    sir  William 
Jones ,  a  voit  elle  formé  le  projet 
de  réimprimer  cet  ouvrage.  Mais 
il  n'a  pas  été  exécuté ,  à  raison  , 
apparemment ,    de    la    dépense 
lénormc  qu'exigeoit  cette  entre- 
prise. L'impératrice-peine  Marie- 
jThérèse  9  ayant  entendu    parler 
de  ce  projet ,  prit  sur  elle  de  le 
réaliser  à  ses  frais.  On  en  a  pu- 
blié une  magnifique  réimpression 
^  Vienne ,  en  i^^So  ,  sous  le  titré 
deJFraJtciscià  Sîegmen  Menenski 
Lexicon  arahico  -persico  -  turci- 
cum,  adfectd  ad  singuias  vocès  et 
phrases  interpretatione  kiiind,  ad 
usitatiores^  etiani  itaUed.  Iln^en 
a  para  que  deux  volumes  in-fol., 
qui  ne  yont  que  jusqu'aux  lettres 
^al ,  la  neuvième  oe  l'alphabet 
arabe  ;  ce  qui  fait  à  peu  près  le 
tiers  àe.  la  totalité  de  l'ouvrage. 
On  aquelques  autres  ouvrages  de 
Meninski,  relatifs  à  un   démêlé 
assez  violent  qu'il  eut  alors -avec 
«tn    membre   de   l'université   de 
Vienne  »  et  dont  le  détail  seroit 
aujourd'hui  ftyrt  inutile. 

MENJOT  (  Antoine-) ,  protes-r 
tant ,  habile  médecin  français , 
mort  a  Paris  en  i685 ,  a  donné 
un  livre  intitulé  UÎIisloire  et 
la  guérison  des  Jîèvres  mali- 
gnes y  avec  plusieurs  DisseHa- 
tions  ,  en  quatre  parties  ,  Paris , 
1674^9  3  vol.  in-4°;  et  des  Opus- 
cides ,  Amsterdam ,  1697  >  "i"4"« 

t  MÉNIPPE ,  philosophe  cy- 
nique ,  né  à  G«indara  en  Pales- 
tine ,  disciple  du  deuxième  Mé- 
iiiédème  dont  nous  avons  paflé 
plus  haut.  Ses  Ecrits  ,  qui  ne  sont 
point  parvenus  jusqu'k  nous  , 
étoient  si  satiriques  et  si  mordanS, 
que  Lucien  ,  satirique  violent  lui- 
même  ,  l'appelle  «  le  plus  har- 
gneux et  le  plus  aeharué  des  do-^ 

T.   3H* 


MEKN 


435 


eues  que  sa  secte  ait  enfantés»  ,  et 
Pa  introduit  dans  deUx  ou  trois 
de  ses  dialogues  ,  pour  lui  at- 
tribuer les  sarcasmes  qu'il  veut 
lancer  lui-même.  Il  paroit  que  le^ 
satires  de  Ménippe  étoient  écri- 
tes ,  partie  en  prose ,  et  partie  en 
vers.  C'est  poutr  cette  raison  que 
les  satires  de  Varron,  écrites  dans 
le  même  goût,  sont  appelées  Mé- 
nippées^  et  qft'ona  d<inné  le  mê- 
me nom  à  cette  fameuse  collec- 
tion de  pièces  contre  la  faction 
de  la  Ligue  ,  sous  Henri  IV ,  à 
laquelle  ont  travaillé  Pierre  Le 
Roi ,  Nicolas  Rapin ,  et  Florent 
Chrétien.  Varron  lui-même  étoit 
sui^nommé  Ménippée  ,  ou  le  cy- 
nique romain.  Ménippe  se  li- 
vroit  à  l'usure  ,  et  Laërce  rap- 
porte qu'ayant  été  volé  d'une, 
somme  considérable  qu'il  avoii 
amassée  par  cet  infâme  trafic  , 
il  se  pendit  de  désespoir»  Mé- 
nippe ,  opiginairement  esclave , 
avoit  racheté  sa  liberté,  et  ob- 
tenu k  Thèbes  le  titre  et  les 
droits  de  citoyen.  —  Il  y  eut  ua 
autre  MiSifim  ,  de  Stratonice  , 
l'homme  de  toute  l'Asie  qui 
parloit  avec  le  plus  de  grâce  et 
d'éloquence,  qui  donna  des  le- 
çons a  Cicéron ,  comme  il  nous 
l'apprend  dans  son  Brutus. 

*  MENNïti  (  Jean-Marie  ) ,  ca- 
pucin ,  né  k  Noto  en  Sicile  , 
mort  en  i63i  ,  a  publié  ,  ^«-" 
nàtationes  in  octo  uoros  phjsico- 
rum  Âristotelis  et  in  îibros  mv?- 
taphjrsicorum  ,  et  in  quatuor  li" 
brps  sententiarum  ;  Cœremoniaîe 
pat  rum  capucinorum ,  etc. 

*  MENNITO  (Pierre),  né  k* 
Messine  ,  de  l'oFara  de  Saint •« 
Basile  ,  abbé  de  Saint-Nicafiidre, 
conseiller  royal  de  Sicile^  chef 
de  son  ordre ,  et  enfin  évêque 
d'Ostuna.  On  a  de  lui  Kajen^ 
darium  prœcipuorumt  SS,  ord» 
S,  Masiliimagni;  Mt^v^  raccoUu 

1% 


^ 


454 


MENN 


de*  precetti ,  e  consigU  che  si 
contengono  nella  regoia  di  S,  Ba- 
silio  ;  Dédattenô  Basiliano  ,  ov~ 
vero  istruzioni  per  la  buona  edu- 
cazione  de^  novizi^eprofessi  délia 
religione  di  S.  Basilio  magno  ; 
Buliarium  Basilianum  à  Leone  l 
usçue  ad  SS,  D.  N.  Clementem 
XI  ;  Notitiœ  monasteriorum  Ita- 
lia!  ordinis  S,  Basilii  magni  ;  Ca- 
talogus  vironun  illustrium  ordi- 
nis S.  Basilii  ;  Cronaca  del  mo- 
nastero  Carbonense  nella  Basi- 
licatay  e  del  monastero  di  Grotta 
Ferrata  nel  Jïisculo  ,  e  del  mo- 
nastero del  Patirio  in  Jtossano  ; 
Vita  di  S.  Basilio  magno  con 
Tistoria  délia  propagazione  délia 
sua  regoia  in  oriente,  ed  occi- 
dente  ;  Istoria  délia  jfbndazione 
de'  monasterj  deU  ordine  di  son 
Basilio  in  Italia. 

MENNON-SIMONIS ,  chef  des 
anabaptistes  appelés  mennonites, 
dont  les  seutimens  sont  plus  épa- 
rés  que  ceux   des  autres  ,  étoit 
d'un  village   de  Frise  ,  et  curé. 
Mais  s'étant  laissé  séduire  par  un 
anabaptiste   nommé  Ubbo  Phi- 
lippi ,  il  se  fit  rebaptiser  par  lui. 
Sun  éloquence  et  son  savoir  en 
firent  un  des  patriarches  de  la 
secte.  Il  eut  un  grand  nombre  de 
disciples  en  Westphalie,  /dans  la 
Gueldre ,  en  Hollande  et  dans  le 
Brabant.  Il  prêcha  vivement  con- 
tre le  baptême  des  enfans  y  qu*il 
regardoit  comme  une  invention 
du  pape  ,  et  pour  la  réitération 
du  baptême  dans  les  adultes.  Il 
nioit  que  Jésus-Christ  eût  reçu 
sa   chair   de  la  vierge  Marié.  Il 
tiroit  le  corps  du  Messie  tantôt 
de  la  substance  du  père  ,  tantôt 
de  celle  du  Saint-Esprit.    On  mit 
5a  tête  à  prix  en  io4^  ;  mais  il 
ëdiappa  aux  recherches  de   ses 
ipersécu leurs ,  et  mourut  en  ii>65i 
a  Oldesio ,  entre  Lubeck  et  Ham- 
Jbourg.  Les  uus  le  peignent  comme 


fâ 


MENN 

un  homme  fort  modéré ,  les  autres 
comme  un  homme  très-rigide.  Ce 
qu'il  jr  a  de  sûr  ,  c'est  qu'u  désap- 
prouva les  cruelles  extravagances 
des  anabaptistes    guerriers*   On 
donna  le  recueil  de  tous  sesoui^ra- . 
es  à  Amsterdam^  en  168 1 .  Après 
a  mort  de  Mennon  ^  le  schisme  s« 
mit  parmi  ses  sectateurs ,  et  sur- 
tout parmi  ceux  de  Flandre  et  de 
Suisse.  Pour  le  faire  cesser  ,  les 
deux  partis  prirent  des  arbitres  , . 
et  promirent  de  's'en  tenir  k  .leur.- 
jugement.  Les  Flamands  ,    qui 
étoient  les  mennonites  rigides  ». 
furent  condamnés  ;  mais  ils  accu- 
sèrent les  arbitres  de  partialité  , 
rompirent  tout  commerce  avec  les 
mennonites  mitigés  ,  et  ce  fut  un 
crime  d'habiter ,  de  manger ,  de. 
parler  ,  et  d'avoir  la  moindre  con-. 
versation  avec  eux  y  même  à  l'ar- 
ticle de  la  mort.  Les  Provinces- 
Unies  s'étaut  soustraites  à  la  do-, 
miniation  de  l'Espagne  ,  les  ana- 
baptistes ne  furent  plus  persécu- 
tés. GuiUaume  I",  prince  d'O- 
range ,  ayant  besoin  d'une  $om- 
me    d'argent  pour    soutenir    la 
guerre ,  la  fit  demander  aux  men- 
nonites ,   qui  la  lui  envoyèrent. 
Lorsque  le  prince  .  eut  reçu  la 
somme  et  signé  une  obligation ,  il 
"^  leur  demanda  quelle  grâce  ils  sou- 
haitoient    qu'on   leur  accordât  ? 
Les  anabaptistes  demandèrent  k 
être  tolérés  ,  et  le/urent  en  effet 
apf-ès  le  succès  de  la  révolution. 
A  peine  les  ministres  protestans 
jouissoient-ils  de  l'exercice  libre 
de  leur   religion,  dans  les   Pro- 
vinces-Unies ,    qu'ils   firent  tous 
leurs  efforts  pour  rendre  les  ana- 
baptistes odieux,  et  pour  les  faire 
chasser.  Toutes  les  diflicuUés^qiie 
ceux  ci  essuyèrent  de  la  part  dés 
Eglises  réformées  »  et  des  m  agis  < 
trats  du  pays,  jusque  vers  le  mi- 
lieu du  17"  siècle  ,  ne  les  empê- 
chèrent  pas    de  continuer  leurs 
divisions.  lis  a$semblèr<ii2t  cepea- 


MÈNO 

danl  un  synode  en  i63q  ,^îi  Dor- 
drccht ,  pour  travailler  k  se  réu- 
nir,  et  il  s*y  lit  une  espèce  de  traité 
de  paix ,  qui  fut  signé  de  cent»  cin- 
quante-un mennonites  :  mais  quel- 
ques années  après  il  s'éleva  de  nou- 
veaux schismatiques  dans  la  secte 
de  Mennon.  Le,  mennonisme  a  au- 
jourd'hui en  Hollande  deux  gran- 
des branches  sous  le  nom  desquels 
les  tonsles  frères  sontcompris.L'u- 
ne  est  celle  des  Waterlanders,  l'au- 
tre celle  des  Flamands.  Dans  ceux- 
ci  sont  renfermés  les  menuoni'tes 
Frisons  et  les  Allemands  ,  qui 
sont  proprement  la  secte  des  ana- 
baptistes anciens ,  plus  modérés  , 
à  la  vérité  ,  que  leurs  prédéces- 
seurs ne  le  furent  eu  Allemagne 
et  en  Suisse. 

*  MENOCfflO  (  frère  Aurèle), 
de  Tordre  des  serviteurs  de  Ma- 
rie ,  né  k  Bologne,  parvint  k  être 
élu  procureur  de  la  province  de 
la  Romagne ,  définiteur  ,  et  enfin 
procureur  de  son  ordre,  par  Gré- 
goire XIII ,  en  1673  ,  mourut  a 
Bolognele  oo  septembre  i6i.5.  On 
a  de  lui  ,  Theoremata  de  animal 
sensitwct ,  deque  beatitudine  ho- 
minis,  angeli,  ac  Dei,  quœ  Ari- 
mini  disputenctà  proponuntur  > 
Bononiae ,  i555.  Il  ^  laissé  beau- 
coup de  Dissertations  sur  TEcri- 
ture  ,  et  à^  Oraisons  latines  sur 
4es  sujets  sacrés ,  qui  sont  restées 
manuscrites. 


MENO 


455 


I.  MENOCHIUS  (  Jacques  ) , 
jurisconsulte  de  Pavie  ,  si  habile 
qu'il  fot  appelé  le  Balde  et  le  Bar- 
tliole  du  16*  siècle  ,  professa  dans 
différentes  universités  d'Italie,  de- 
vint président  du  conseil  de  Milan, 
et  mourut  le  10  août  1607, 376  ans. 
On  a  de  lui ,  I.  De  recuperandd 
possessione  ;  De  adipiscendtf  poS' 
sessione  ,  in-S".  II.  De  prœsump- 
tionibus  ,  Genève  ,  1670  ,  2  vol. 
in-fbl.  Dl,  De  ariitrariis  judi' 


cum  çuœstionibus  j  et  cousis  con' 
ciliorum  ,  in-fol.  ;  et  d'autres  ou- 
V rages  recherchés  autrefois,  i 

lï.  MÎENOCHIUS  (  Jean-Etien-^ 
ne  ) ,  fils  du  précédent ,  né  k  Pa- 
vie  en    1576,  jésuite  en  iSgS  , 
k  l'âge  de  17  ans  ,   se  distingua 
par  son   savoir  et  par   sa  vertn 
jusqu'à  sa  mort  ,  arrivée  le  4  fi^- 
vrier  i656.  On  a  de  lui ,  I.  Des 
Institutions  politiques  et  écono-- 
miques,  tirées  de  l'Ecriture  sainte. 
II.  Un  savant  Traité  de  la  repu- 
biique des  Hébreux,  m.  Un  Co/n- 
mentaire  sur  ^Ecriture  sainte  , 
dont  la  meilleure  édition  est  celle 
du  P.  Tournenyine ,  jésuite ,  Pa- 
ris, 1719}  2  vol.   in-fol.  ,  réim- 
primé k  Avignon  ,    1768  ,   4  ^^1- 
m-4'*.  Tous  ces  ouvrages  sont  en 
latin ,  et  le  dernier  est  estimé  pour 
la  clarté  et  la  précision  qui  le  cà^ 
ractérisent.  On  l'a  réimprimé  en 
1767 ,  en  4  vol.  in-4**^  k  Avignon , 
sur  l'édition  de  Toumemine. 

MÉNOPHILE,  nom  de  l'es* 
clave  k  qui  Mithridate  ,  aûrès 
sa  défaite  par  Pompée ,  conna  la 
garde  de  sa  fille  qu'il  a  voit  en- 
fermée dans  une  fçrteresse.  Man** 
lius  Priscus  ,  lieutenant  du  vain- 

âueur ,  étoit  sur  le  point  de  pren- 
re  la  place ,  lorsque  Ménophile , 
craignant  que  la  jeune  princesse 
ne  fut  exposée  k  quelque  outrage, 
la  tua  ,  et  se  perça  peu  après  avec 
la  même  épée. 


MENOT  (  Michel  ) ,  cordelier 
célèbre  par  les  pieuses  farces  qu'il 
donna  en  chaire,  mort  en  i5i8. 


On  a  publié  ses  Sermons  ,  et  ils 
sont  recherchés ,  pour  le  mélange 
barbare  qu'il  y  a  fait  du  sé- 
rieux et  du  cotni^ue ,  du  burles- 
que et  du  sacré ,  d^  bouffonne- 
ries les  plus  plates  et  de  l'Evan- 
gile . .  «  Les  bûcherons,  dil-il  dans 
un  endroit ,   coupant  de  grosses 


436  MENO 

et  dé  petites  branches  dans  les 
forêts ,  et  en  font  des  fagots  ;  ainsi 
nos  ecclésiastiques  ,  avec  des  dis> 
penses  de  Rome  ,  entassent  gros 
et  petits  bénéfices.  Le  chapeau  de 
cardinal  est  lardé  d'évéchés ,  et 
les  ëvechés  lardés  d'abbajes  et 
de  prieurés ,  et  le  tout  lardé  de 
diables.  Il  faut  que  tous  ces  biens 
dé  l'Église  passent  les  trois  cor- 
delières deVÀve  Maria  j  car  le 
Benedicta  tu  ,  sont  grosses  ab^ 
bajes  de  bénédictins  ;  in  mu- 
lieribus  ,  c'est  monsieur  et  ma- 
dame ;  etjructus  ventris ,  ce  sont 
banquets  et  goinfreries.  »  L'un  de 
ses  meilleurs  discours  est  son  ser- 
monsur  le  salut  :  iLcommence  ain» 
si  :  «  Honorable ,  et ,  à  mon  sens  y 
dévot  auditoire,  Si  desidetximus 
emnes  s  ahare  animas  nostras,  de^ 
benms  esse  imitaiores  Ecclesiœ  , 
tfute  proiando  Jaeit  les  obsèques 
primorum  parentuni  nostrorum 
,^!dœ  el  £W» ,  xfuijuerun^  pnvati  et 

banniti  ex  paradisQ  êert^stri 

Eti  rappelant  la  comparaison  que 
i'Evangile  fait  de  la  mort  avec  la 
nuit ,.  il   dit  :  Citm  nox  est ,  un 
cliacun  se    retire  en  sa  maison. 
Domine ,  nonne  éotd  die  ibitis  ad 
Jïtciêndum  les.  crespes    et   mille 
dissolutions  et  mereêricia?  Mi^ 
rum  est  que  tant  plus  que  eecle- 
sia  est  mà^is  deuota  et  in  dolore 
et  htctu  populus  est  magis   dis-* 
soluteis ......   O  Dominti  !  çuandd 

bestia  est  prise  au  pied  ^    et  la 
chandelle  est    souliiée  ,  qualiter 
revertitur  in  doihum  suant  ?  Les  I 
Tovez-TOJUs?  Invente tis  in  undpa-  j 

rochiii  meretrfcem  ,  etc Erit  \ 

in  kdc  vilîd  Homo  vitœ  pessvatœ  ,  | 
renicurdeDieu.  X>e5ero,  Le  soir,  ! 
Jofit  bonum  vultum  ,  de  niane  \ 
invenitur  mortuus  ;  quid  dicitis  \ 
de  hoc,  donuni  ^  etc.  ?  11  compare  j 
dans  ce  mensye  discours  TEglise  à  ! 
une  vigne  ,  h  cause  de  rulilité  de  ' 
«on  fruit  :  f^inum  IcBtiJicat  cor  ; 
hominis Voyez  les  Mémoires  [ 


MENO 

de  Nîc^ron  ,  tome  XXIV  ,  on  y 
trouve  quelques  échantillons  de» 
discours  de  Menot.  >  Ils  ont  dté 
imprimés  en  quatre  parties  in-S". 
,  IjC  plus  recherché  ie^'s  curietix  ,• 
est  le  volume  intitulé  Sermones 
quadragesimales  ,  olim  Tûronis 
declamati ,  Paris,  iii-8«*  ,  1619  ou 
i5a5.  Celui  qui  contient  les  Ser- 
mons prononcés  k  Paris  Test 
beaucoup  moins  \  il  parut  en 
i53o ,  in-8°. 

*  MENOIJ  (Jacques-François)  ,• 
général  français ,  né  k  Boncejr  , 
près  Preuilly ,  département  d*!»-' 
dre-et-Loire ,  en  i^Si  ,  d'une  fa-» 
mille  noble,  fut  destiné  à  par- 
courir la  carrière  militaire.  Un 
prompt  avancement  devint  la  ré- 
compense de  ses  talens  ,  et  le  5 
décembre  17^1  ,  il  fut  nommé 
maréchal- de-camp  des  armées  dii 
roi.  £n  1789,  ^yaut  été  choisi  dé- 
puté de  l'ordre  de  la  noblesse  par 
un  des  bailliages  de  Touraine, il  fut 
un  des  premiers  qui  se  réunirent  à 
Passeinblée  constituée  et  firent 
le  sacrifice  de  leurs  privilèges. 
Toujours  occupé  dans  les  co- 
mités de  législation  militaire  el 
diplomanqne ,  il  fifc  plusieurs  rap- 
ports importans  ,  qui  proiïvèrent 
qu'il  savoit  écrire  et  penser.  Ce 
fut  principalement  k  ses  soïns  et 
à  ses  discours  qu'Avignon  et  le 
comtat  Venais.si^  diibent  leur  rét>* 
nion  à  la  France.  Après  le  ro»o6t) 
il  fut  porlé  sur  la  liste  des  candi- 
date pour  le  ministère  delà  guerre, 
mais  Chabot  Ten  fit  rayer.  Quel- 
que temps  après  ,  maïgré  la  dé- 
nonciation de  Robespierre  ,  il  fut 
employé  dans  son  grade  k  l'ar- 
mée de  rOuest ,  combattit  avec 
intrépidité  à  la  éprise  de  Sar- 
mur ,  et  eut  un  cheval  tué  sous 
lui.  Commandant  de  là  17*  divi- 
sion militaire ,  il  fut  nommé  queî- 
ne  temps  après  général  en  chef 
e  l'armée  de  Fiatéheur.Déaoncé 


I 


MENO 

•pr^  le   i3  vendémiaire  à  la  tri- 
bune de  la  convention  ,  pour  n'a- 
voir point  suivi  les  ordres  rela- 
tii's  au  (jiésarmement  ée  la  section 
Le  Pelletier  ,  avec  certains  mem- 
bres de  laquelle  il   étoit  entré  en 
pourparler ,  il  fut  destitué ,   ar- 
rêté et  livré  au  tribunal  chargé 
de  juger  les  auteurs  de  la  révolte 
qui  s  étoit  manifestée    contre  la 
convention.  Son  procès  fut  ins- 
truit.  Ce  tribunal   ayant  déclaré 
qu'ail  n'y  avoit   pas  lieu  à    accu- 
sation contre  ce  général  ,  il  l'ut 
mis  en  liberté.  Lors  de  l'expédi- 
tion d'Egypte  ,  il  obtint  de  s^- 
vir  en   son  grade  à  l'armée  d'O- 
rient,    débarqua  le  premier  près 
dn   Marabouk  ,    à  une    lieue  et 
demie  d'Alexandrie,  commanda 
la  gauche  de  l'armée. crut  inves^ 
tit  cette  place. ,  entra  aans  cette 
place  ,  y  reçut  sept    blessures  , 
dont  aucune  ne  fut  dangereuse. 
Nomitré  commandant  de  nosette, 
il  épousa  quelque  temps /iprès  la 
filie  du  maître  des  bains  de  cette 
ville ,  et  pout-  se  conformer  aux 
usages   du  pays ,  il.  prit  le  nom 
d'Abdallah    Menou.    Au  célèbre 
combat  d'AbcMikir  ,nù  les  Otto- 
mans furent  complètement  battus 
par  les  Français  \,  Mcnou  eut  sa 
part  a  la  gloire  de  cette  journée. 
AprèxS  la  mort  du  général  Kléber, 
il  prit  le  con»»iandement  de  Par-, 
mée  ,    commandement  confirmé 
par  un  arrêté  du  premier  constil , 
du    17  fructidor    an  8   (  4  sept« 
180 1).  Sonpremi»  soin  fut  de 
faire  tontes  ses  dispositions  pour 
résister  à  la  foule  d'ennemis  qui 
se  réttni«soient  contre  les  Fran- 
çais ;    mais  après  trois  mois  d*un 
blocus  continuel ,  après  des  com- 
bats multipliés,  l'armée  française 
ayattt  été  réduite  à  deux  ou  trois 
mille  hommes  disponibles ,  il  fal- 
Int  songer  à  capituler.  Le  i3  fruc 
tidor,   cette   capàtulation  fut  si- 
^ée  f   d'ane  part  par  le,  général 


MENT  4f5»7 

Mênôti,  de  l'autre  par  le  général 
anglais  Huttchinson.  Elle  n'a  voit 
rien  (jue  d'honorable  ;'  l'armer 
française  fut  embarquée  dans  le 
port  d\4iexandrie.  A  son  arrivé* 
a  Paris  ,  le  premier  consul  l'ac- 
cueillit avec  distinction  ,  le  coib- 
sola  des  revers  que  la  fortune  in*- 
constante  et  aveuele  lui  avoit  fait 
éprouver  ,  et  applaudit  à  ses  opé^ 
rations»  Le  27  fioréal  an  10  (  17 
mai  1802  ) ,  le  général  Menou  fu( 
nommé  membre  du  tribnnat ,  et 
quelques  jours  après  adminiâ-» 
trateur  général  de  la  a^»  division 
militaire  (  Piémont  )»-  il  est  tnort 
gom-erneur  de  Venise ,  le  i5  août 
i6to.  >  ', 

MENOUX  (  Joseph  de  ),  jéi 
suite  9  homme  d'esprit ,  intrigant  s 
serriable,  ami  utile  ,  et  enndmi 
dargereut,  né  k  Besançon  ,  et 
mort  eu  1766  »  à  71  ans,  obtint 
la  coiifijtnce  de  Stanislas  ,  roi 
de  Bologne  ,  et  dévint  son  pré* 
dicateor  ordinaire  ,  et  supérieur  . 
du  séminaire  de  Nanci.  Il  fit 
croire,,  dit  Voltaire  >au  pape  fie*» 
noh  XIV  ,  auteur  de  gros  traiièi 
in-folio  sur  la  canonisatidn  des 
saints ,  qu'il  les  tradaisoit  en  fran« 
çai»  ;  il  lui  en  envoya  quelques 
pages ,  et  olitint  pour  iSton  sémi«> 
naire  un  bon  bénéfice  dont  ii 
d^pouiUa.des  bénédictins  ,  ot  so 
moqua  ainsi  de  Benoît  XIV  et 
de  saint  Benoit.  On  a  de  lui  des^ 
Notions  pkikfsophiaues  sur.  lex 
vérités  Jbndamentutes  <ie  hureii^ 
gion  ,  1758  ,  in.-8«  ;  et  il  eut  part 
aux  ouvrages  religieux  et  racoraU:! 
du  roi  Stanislas  ,  qui  lui  ac<i 
cordoit  tout  ce  qu'il  demaudoit. 

I.  MENTEL  (  Jean  )  ,  impri- 
meur de  Strasbourg ,  auquel  plu-« 
sieurs  auteurs  ont  attribué  motl 
à  propos  ^invention  de  l'impri-» 
merie.  Jacques  Mentel  ,  entre  au-N. 
t^es ,  luédeciu  de   la  facuUc  iXo 


4-8  MEjNT 

Paris ,  verê  le  milieu  du  1 7»  siècle  i 
qui  se  disoit  un  de  ses  descendaus, 
publia  deux  Dissertations  latines 
pour  le  prouver.  Son  opinion  eut 
quelques  partisans.  Mais  depuis 
qu'on  s'est  attaché  davantage  k 
eclaircir  l'origine  de  cet  art  cé- 
lèbre, si  on  nest  pas  encore  par- 
venu a  dissiper  tous  les  nuages 
qui  l'ont  enveloppé  »  au  moins  est- 
on  d'accord  que  Mentel  n'en  est 
pas  l'inventeur.  C'est  encore  une 
chose  très-douteuse,  pour  ne  rien 
dire  de  plus  ,  que  l'extraction 
noble  de  cet  imprimeur ,  qui  n'a 
d'autre  garant  que  l'assertion  sans 
preuve  du  même  Jacques  Mentel. 
Sa  première  profession  n'étoit 
guère  celle  d'un  gentilhomme.  Il 
ëtqit  originairement  dcrifain  et 
enlumineur  de  lettres  :  ce  qu'on  ap- 
peloit  en  ce  temps-là  Chrjsogra' 
phus.  Gomme  tel ,  il.  fut  admis 
parmi  les  notaires  de  l'évêaue  de 
Strasbourg ,  et ,  en  i447  *  «ans  la 
communauté  des  peintres  die  cette 
ville.  Mais  si  Mentei  ne  fut  pas 
l'inventeur  de  la  typographie  , 
on  ne  peut  lui  refuser  d'avoir  été 
le  premier  qui  se  distingua  dans 
cet  art  à  Stitasbonrg  ,  ou  il  publia 
d'abord  lïoeBibh  en  i^Gô^  en  a 
vol.  în-folio  ;  De  arte prœdicandij 
ouvrage  tiré  de  la  doctrii;ie ,  de 
saint  Augustin  ,  imprimé  à  peu 
près  dans  le  même  temps  ;  Epis- 
tolœ  S,  Hieronjmi ,  in-iol.,  sans 
date  ,  niais  «relié  en  i4^9  ;  un 
Poëme  allemand  sur  les  exploits 
guerriers  de  Charles-le-Hardj  , 
duc  de  Bourgogne,  in-folio,  i477» 
On  y  trouve  huit  estampes ,  gros- 
sièrement coloriées,  qui  représen- 
tent les  villes  de  Morat  en  Suisse , 
de  Nanci ,  etc.  ;  et  ensuite ,  depuis 
14^3  )usqîi'en  14761  uoe  compi- 
lation énorme  en  10  vol.  in-foJ., 
intitulée  VincentU  .  Belloifacens.'s 
Spéculum  kistoriule ,  morale  , 
pkysicum  et  doctrinale.  Il  mourut 
en  1478»  L'empereur  Frédéric  IV 


MENT 

liii  avoit  accordé  des  armoiries 
en  1466.  Il  est  vrai  que  Jacques 
Mentel  prétend  que  ce  prince  ne 
fit  alors  qnft  renouveler  l'ancien 
écusson  de  sa  famille;  mais  il  ne 
le  prouve  pas ,  et  cette  concession 
présente  l'idée  d'un  anoblissement 
plutôt  que  celle  d'une  réhabilita-  » 
tion.  Au  reste ,  le  diplôme  impé- 
rial ne  qualifie  point  Mentel  d^n- 
venteur  de  l'imprimerie.    Voyez 

FUSTH  e^  GuTTEMBEBG. 

*  IT.  MENTEL  (  Jacques),  né  À 
Château-Tliicrri ,  docteur  en  la 
fs^ulté  de  médecine  à  Paris  ,  j 
professa  la  chirurgie  et  l'anatomie. 
Ses  ouvrages  sont ,  I.  Gratiarum 
actio  habita  die  auspicàli  doctO'* 
ratûs,  i632,  in-S».  II.  De  Epi- 
cra^i  dissertatio  ,  Parisiis,  1642*, 
in-S" .  Epistola  ad  Pecquetuni  de 
noya  illius  c/ijrJi  gecedentis  à  lac» 
tibus  receptaculi  alius  ac  kepatis 
notatione  ^  i65i  ,  in-4*».  III.  Un 
manuscrit  très  curieux,  sous  ce 
titre  ;  jàdversaria  de  ntedicis  Pa- 
risiensibus.  Mentel  est  mort  k 
Paris  en  1671..   ^ 

MENTES  ,  rèi  des  Taphienss 
dont  Mineive  prit  la  ressemblance 
pour  assurer  à  Pénélope  qu'Ulysse 
étoit  vivant ,  et  pour  engager  Té- 
lémaqne  à  Talfer  chercher.  Ho- 
mère le  distingue  de  Ml;ntor. 

I.  MEjNTOR  ,  çouvemenr  de 
Télémaque.  C'était  l'homme  le 
plus  sQfire  et  le  plus  prudent  de 
son  siècle.  Minerve  prft  sa  figure 
pour  élever  Télémaque,  et  l'ac- 
compagna ainsi  lorsqu'il  alla  cher- 
cher sou  père  après  le  siège  de 
Troie. 

*  II.  MENTOR ,  de  Rhodes  , 
l'un  des  meilleurs  généraux  de 
son  temps ,  commandoit  les  mer- 
cenaires grecs  qu'Ochus  ,  roi  de 
Perse,  prince  justement  haï  ft 


/ 


MEiNU 

méprise ,  avoit  appelés  k  son  se- 
cours contre  les  efibrts  tentés 
par  rÉgypte y  la  Syrie,  et  l'Asie 
Mineure  pour  se  soustraire  à  son 
autorité.  Grâce  k  Mentor,  Ochus 
les  força  d'jr  rentrer. 

MENTZEL  (  Christian) ,  né  k 
Furstenwal,  daus  le  Mittel-Marck, 
se  rendit  célèbre  par  ses-connois-* 
sances  dans  la  médecine  et  la  bo- 
tanique ,  et  voyagea  long  -  temps 
pour  les  perfectionner.  11  s*étoit 

Ï>rocuré  des  relations  jusque  dans 
es  Indes.  Mentzel  mort  en  i^oi , 
âgé  de  près  de  79  ans  ,  étoit  de 
l'acadénue  des  Curieux  d&  la  na- 
ture. On  a  de  lui  Index  nomi- 
num  pltuUarunt  ,  Berlin ,  1696  , 
in-folio,  réimprimé  en  ijiS,  in- 
fol.  fig.  »  avec  des  augmentations, 
•SOUS  le  titrede  Lexicon  plantarum 
pofygloUon  umversale.  TI.  Une 
Chronologie  de  la  CAi/i^ ,  Berlin, 
1696  ,  in-4**  9  d  allemand.  On 
conserve  de  lui ,  dans  la  biblio- 
thèque royale  de  Berlin  ,  des 
manuscrits ,  L  Sur  VHistoire  na- 
turelle du  È/\*sH,  4  vol.  in-folio. 
II.  —  sur  les  Jleurs  et  sur  les 
plantes  du  Japon  ,  avec  figures 
enlfiminées,  2  vol*  in-fol. ,  etc. 

MENTZER  (  Balthazar) ,  théo- 
logien luthérien^  né  k  Allemlorf 
dans  le  landgraviat  de  Hesse- 
Cassel   en   i565,  célèbre,  parmi 

.  ceux  de  sa  communion  par  ses 
lumières,  mourut  eu  iG^y»  lia 
laissé  une  Explication  de  la  Con- 

fession  dAusbourg  ,  et  d'autres 
ouvrages  de  controverse. 

f  MENU  DE  CH0M0BCEAu(Jean- 
Étienue  )  ,  né  k  Ville-neuve-le- 
Roi  (  ou  sur  Yonne  )  le  iZ  mai 
,  1 734  y  et  président  lieutenànt-gé- 
.  néral  au  bailliage  de  cette  ville  , 
fut  nommé  député^'du  bailliage 
de  Sens  aux  états-généraux  en 
1789,  doyen  d'âge  et  prcdéces- 


•  MENU      r    439 

seur  de  Baillj  dans  la  présidence 
de  la  chambre  des  communes.  On 
a  de  lui  Renaud,  poëme  héroïque 
imité  du  Tasse,  a  voLin-S»,  Paris , 
1786-1788.  Dans  cette  imitation 
en  prose,  aux  lieux  et  aux  hommes 
célébi^és  par  Le  Tasse,  l'auteur 
s'est  plu  a  substituer  souvent  la 
descriptt<)n  de  son  pajrs  ,  le  nom 
de  ses  enfans ,  les  ancêtres  de  ses 
voisins ,  inspiré  et  soutenu,  comme 
il  le  disoit  lui-même,  par  le  désir 
d'illustrer toutce qu'il aimoit.  Aus- 
si le  style  de  cet  ouvrage  ,  monu- 
ment élevé  a  ses  plus  chères  et  plus 
louables  affections ,  ne  manque- 1- 
il  ni  de  verve ,  ni  de  chaleur  ,  ni 
de  noblesse.  Chomorceau  s'étoit 
fait  connoître  dans  sa  jeunesse 
aux  amis  des  lettres  par  des  Poé- 
sies agréables  répandues  dans  les 
journaux  du  temps  ;  il  rendit  sa 
vieillesse  recommandable  k  tous 
les  gens  de  bien.  On  regrette  qu'il 
n'ait  pas  eu  le  temps  de  terminer 
un  Dictionnaire  de  chevalerie  , 
qu'il  composoit  k  l'instar  de  nos 
dictionnaires  de  mythologie.  Cet 
ouvrage  manque  k  notre  littéra- 
ture ,  et  Chomorceau  étoit  d'au- 
tant plus  propre  k.nous  peindre 
l'^spjrit  et  les  actions  -des  anciens 
chevaliers  ,  que  lui-même  étoit 
doué  de  Tamabilité ,  de  la  fran-  ^ 
chise,  delà  loyauté  de  ces  preux, 
et  pleinement  nourri  de  leur  his- 
toire. Il  mourut  k  VilleBeuve-le- 
Roi  le  3o  septembre  180^2. 

MENUS  (Jason),  célèbre 
professeur  de  législation  k  Pa- 
vie ,  né  en  li^S  ,  a  publié  plu- 
sieurs ouvrages  de  aroit.  Louis 
XII  voulut  assister  k  une  de  ses 
leçons.  M^nu  l'alla  prendre  k  son 
palais,  vêtu  d'une  rohe  tissue  d'or , 
pour  le  conduire  aux  écoles.  Le 
roi  le  fit  entrer  le  premier  en  lui 
disant  que  dans  ces  lieux  la  )^ui^- 
sance  des  professeurs  étafc4  pins 
grande  que  celle  des  rois. 


44Ô  MENZ 

t  MENZIKOFF  (  Aléxaidre  ), 
garçon  pâtissier  sur  la  place  du 
palais  de  Moscpw,  fut  tiré  de  son 
premier  état,  dans  son  enfance , 
f)ar  un  hasard  heureux  qui  le 
plaça  dans  la  maison  du  çzar 
Pierre.  Le  czar  étoit  un  jour  à 
table  avec  ses  amis  et  ses  compa- 
gnons d*annes ,  Lefort  et  les  gé- 
néraux Czeremetof ,  Simonowitz, 
Scheen ,  Baur ,  lorsqu'on  entendit 
la  voix  d'un  garçon  pâtissier ,  qui 
parcouroitles  rues  de  Moscow  en 
vendant  des  brioches  et  chantant 
des  vaudevilles.  Dans  le  dessein 
de  s'en  amuser,  le  cear  le  fait  ap- 
peler j  rinterroge ,  et  est  tellement 
charmé  de  la  vivacité  de  son  es- 
prit et  de  la  justesse  de  ses  ré- 
ponses ,  qu'il  ordonne  sur-le- 
champ  à  Lefort  de  prendre  ce 
jeune  homme  dans  sa  compagnie, 
et  de  veiller  k  son  avancement. 
Menzikoff  apprit  plusieurs  lan- 
gues ,  et  s'étant  lormé  aux  armes 
et  aux  affaires  ,  il  commença 
par  se  rendre  agréable  à  son 
maître ,  et  finit  par  se  rendre  né- 
cessaire. Il  seconda  tous  ses 
projets ,  et  mérita  par  ses  servi- 
ces le  gouvernement  de  FIngrie  , 
le  rang  de  prince ,  et  le  titre  de 

fénéral  majour.  Il  se  signala  en 
ologne  en  1^08  et  17095  mais 
l'an  1713  il  fut  accusé  de  pécu- 
lat ,  et  condamné  à  une  amende 
de  3oo  mille  écus.  Le  czar  lui 
r  mit  l'amende ,  et  lui  ayant  rendu 
ses  bonnes  grâces  en  1719 ,  il  l'en- 
voya commander  en  Ukraine  ,  et 
comme  ambassadeur  en  Pologne  , 
l'an  172'^.  Toujours  occupé  du 
soin  de  se  maintenir,  même  après 
la  mort  de  Pierre-lc-Graud  ,  dont 
la  santé  étoit  assez  mauvaise  , 
Menzikoff  découvrit  alors  à  qui  le 
çzar  destinoit  sa  succession  à  la 
couronne.  Le  prince  lui  en  sut 
mauvais  gré,  et  le  punit  en  le  dé- 

fouillant  de  la    principauté  de 
leskow.    (  Fo^ez  Saxe.  )  Mais 


THENZ 

SOUS  la  czarine  Catherine V  ^  ^^ 
plus  en  faveur  que  jamais  ,  parc« 

Su'k  la,  mort  du  czar  ,  en  1725  ^ 
disposa  tous  les  partis  k  la  lais- 
ser jouir  du  trône  de  son  époux. 
Cette  princesse  ne  fut  pas  ingrate^ 
En  désignant  son  beau-fils  Pierre 
Il  pour  son  successeur  ,  elle  or- 
donna qu'il  épouseroit  la  fille  de 
Menzikofif ,  et  que  son  fil»  épou- 
seroit la  sœur  du  czar.  Les  époux 
fuirent  fiancés  :  Menzikoff  fut  fait 
duc  de  Cozel ,  et  grand-maîtrç 
d'hôtel  du  czar  ;  mais  la  jalousie 
et  la  haine  préparoient  sourde- 
ment sa  perte  ;  le  jeune  prince 
étoit  déjà  prévenu  en  secret  contre 
lui.  Son  favori  ÏDolgorOuki,  mis  en 
avant  par  les  ennemis  de  Menzî-»- 
koff ,  ne  cessoit  de  lui  rendre  ce 
ministre  suspect.  On  usâ  même 
d'un  moyen  mfaillible  auprès  des 
rois  ,  en  faisant  entendre  au  czar 
que  ce  ministre  ne  s'approchoit 
ainsi  du  trône  que  pour  y  monter 
par  degi^és.  Alors  f'arae  du  jeune 
monarque  s'ouvrit  à  toutes  les  in- 
sinuations ,  et  Menzîkoif  donna 
prise  sur  lui  par  dés  iînprudences. 
il  s'opposa  à  un  présent  de  9000 
ducats  que  l'empereur  vouloit 
faire  à  sa  sœur,  et  s'empara  de 
la  somme.  Pierre  en  fut  irrité  ,  se 
mit  en  colère ,  et  finit  par  lui  dire  : 
w  Je  t'apprendrai  que  je  suis  em- 
pereur, et  que  je  veux  être  obéi.  » 
Dans  une  ïéie  particulière  a  la- 
quelle ce  prince  ne  put  assister  , 
Menzikoff  eut  un  autre  tort  :  il 
osa  s'asseoir  pendant  la  cérémo- 
nie sur  une  espèce  de  trône  qui 
avoit  été  destiné  au  czar.  Cette 
petite  circonstance  décida  sa  perte. 
A  toutes  ces  fautes  ,  il  faut  encore 
ajouter  celle  qu'il  fit ,  en  renvoyant 
dans  ses  quartiers  un  régiment 
qui  lui  étoit  entièrement  dévoUé. 
Le  lendemain  de  ce  renvoi  le  gé- 
néral Soltikoff  vint  l'arrêter,  w  J*ai 
fait  de  grands  crimes ,  s'écria  alors 
Menzikoff;  mais  est-ce  aucza.r  à 


MENZ 

m'es  pnnîr  ?  t»  Ces  ptroiès  ,   dit 
Dudos  ,  oonfiriiièrent  ies  8pup- 
çoDS  qu'où  avoit  eus  de  l'empoi- 
soiinement  de  Gatheiine.  On  lui 
promic  d'abord  qu'il  jouiroit  de 
ses  biens  et  qu^on  lai  permettroit 
de  passer  le  reste  de  ses  jours  à 
Oramenbourg[ ,    jolie  ville  qu'il 
avoit  &it  bâtir  sur  les  frontières 
de  l'Ukraine  ;  mais  à  peine  s'est-il 
n^is  en  route ,  enviroimë  du  faste , 
non  d'un  ministre  disgracié ,  mais 
d'un  prince  qui  va  prendre  pos- 
session d'un  gouvernement ,  que 
sa  garde  est  doublée  ;  on  lui  lait 
son  procès ,  et  il  est  Oondamné  k 
passer  ses  jours  a  Besorowa  ,  au 
bout  de  la  Sibérie.  Sa  femme  , 
devenue  aveugle  ii  force  de  pleu- 
rer ,  mourut  en  chemin.  Le  reste 
de  sa  famille  le  suivit  dans  son 
exil.  Il  soutint  ses  malheurs  avec 
fermeté  ,  et  il  ne  lui  échappa  au- 
cun  murmure.  Reconnoissant  la 
justice  du  ciel  envers  lui ,  il  ne 
s'attendrissoit  que  sur  ses  mal- 
heureux enfans.  Dans  la   chau- 
mière qu'ils  s'étoient   construite 
au   milieu  des  déserts ,   chacun 
partageoit  le  travail  pour  la  sub- 
sistance comn^une.  Menzikoflfeut 
plus  de  santé  pendant  les  deux 
ans  qu'il  passa  en  Sibérie,  qu'il 
n'en  avoit  eu  dans  le  temps  de 
sa  prospérité.  On  lui  avoit  assigné 
dix  roubles  par  jour  ;  il  trouva  le 
moyen    de    ménager    snr    cette 
somme  de  quoi  faire  bâtir  une 
petite  église  ,   à   la  construction 
de  laquelle   il  travailla    comme 
charpentier.  Il  termina  ses  jours 
le   2  novembre  1729.  «  Il  mou- 
rut j  dit  Duclos  ,  de  la  maladie 
des  ministres  disgraciés  ,  laissant 
à  ses  pareils  une  leçon  inutile , 
parce  qu'ils  ne  se  la  Ibnt  que  quand 
ils  n'en  peuvent  plus  faire  uscige.  » 
Il  fut  enterré  auprès  de  sa  tille  , 
dans  un  petit  oratoire  qu'il  avoit 
fait  bâtir.  Ses  malheurs  lui  avoient 
inspiré  des  sentimeas  de  piété. 


■MEN'2  441 

Les    dèiiic  enfans  qm    festoient 
eurent    un  peu  plus  de  liberté 
après  sa  mort.  L'oflScier  leur  pen--- 
mit  d'aller  k  la  ville,  le  dimanche» 
pour  assister  à  l'ollice ,  mais  nou 
pas  ensemble;  l'un  y  alioit  uH 
dimanche  ,  et  l'antre  le  dimanche 
suivant.  Un  jour  qtie  la  fille  rêve- 
noit,  elle  s'entenait  appeler  pair 
un  paysan  qui  avoit  la  tête  à  là 
lucarne  d'une  cabane  ,  et  elle  rer- 
connut  avec  la  plus  grande  sur- 
prise ,  que  ce  paysan  étoit  Dol- 
gorouki ,  la  cause  du  malhcnr  de 
sa  famille  ^  et  victime  a  son  tout 
des  intrigues  de  cour.  Elle  vint 
apprendre  celle  nouvelle  k  son 
frère,  qui  ne  vit  pas  sans  étonne*- 
ment  ce  nouvel  exemple  du  néant 
âiQS    grandeurs.    Peu   de    temps 
après ,  Menzikoff  et  sa  sœur ,  rap- 
pelés à  Moscow  par  la   czarine 
Anne  ,  laissèrent   à   EVolgorouki 
leur  cabane  ,  et  se  rendirent  à  là 
cour.  Le  fils  y  fut  capitaine  ans 
gardes  ,    et  reçut  la    cinquième 
partie  des  biens  de  son  père.  La 
fille  devînt  dame  d'honnenr  de 
l'impératrice ,  et  fut  mariée  avan- 
tageusement. (  Voyez  DoLGORÔtT- 
XI  ).  Lorsque  Meneikofi*  fut  dis- 
gracié, il  possédoit  quinze  millions 
de  roubles ,  indépendamment  de 
ses  vastes  possessions  en  terres. 

t  MENZINI  (  Benoît  ) ,  poëte 
italien,  né  à  Florence  en  1646, 
mort  en  1704  ^  Rome ,  où  il  éloit 
professeur  aW  collège  de  la  Sa- 

Sience ,  et  membre  de  l'académie 
es  Arcades  ,  s'attacha  a  la  reine 
Christine  ;  qui  protégea  et  encou- 
ragea ses  talens.  Il  fut  un  de  ceux 
qui  relevèrent  la  gloire  de  la  poé- 
sie italienne  \  mais  il  fut  beau- 
coup plus  négligent  sur  l'article  de 
sa  fortune.  La  mort  de  la  reine  de 
Suède  ,  et  rinconduite  de  Men- 
zini ,  le  réduisirent  à  l'aumône  ; 
il  ne  subsi$toit  plus  que  par  les 
secours  que   loi  procuroit  Uedi 


/ 


442  ME  ON 

de  la  part  des  grands-dttcs.  Il 
avoit  le  talent  de  l'éloquence ,  et 
l'une  de  ses  ressources  fut  de  con\- 
poser  des  sermons  pour  les  pré' 
dicateurs  qui  ne  se  trouvoient  pas 
capables  de  les  faire  eux-mêmes  ; 
c'est  à  ce  genre  d'industrie  que 
Sectanus,  son  contemporain  ,  lait 
allusion  dans  ce  'sers ,  où ,  parlant 
de  lui ,  il  dit  : 

Cogttur  inioetis  eomponert  terba  eueullîs. 

On  a  de  lui  divers  ouvrages  , 
entre  autres  des  Satires ,  recher- 
chées pour  les  grâces  du  stjle  et  la 
finesse  des  pensées ,  réimprimées 
à  Amsterdam  en  i'ji^/xot^'*.  Il  a 
encore  composé  un  Art  Poétique; 
des  Elégies;  des  Hymnes;  les  La- 
mentations de  Jérémie  ,  oà  règne 
tout  Tenthousiasme  prophétique  ; 
.Academia  Tusculana  ,  ouvrage 
mêlé  de  vers  et  de  prose  y.  qui 
offre  plusieurs  morceaux  pleins 
de  chaleur  ,  -  quoique  composés 
dans  la  langueur  cTune  hjifropi- 
sie  ;  des  Poésies  diverses.  Se» 
OEuures  ont  été  recueillies  a  Flo- 
rence ,  1731  ,  en  4  vol.  in-4''. 
Menzini  mt  aussi  membre  de  Ta- 
cadémie  della  Crusca,  et.am- 
bitionnoit  beaucoup  que  ses  vers, 
dans  lesquels  il  avoit  rajeuni  avec 
succès  d'anciennes  expressions 
italiennes, fussent  cités  comme  une 
autorité.  Il  ne  put  obtenir  cette 
satisfaction  de  son  vivant ,  mais  , 
long-temps  après  sa  mort ,  l'aca- 
démie ,  dans  la  qu^ième  édition 
de  son  Dictionnaire  ,  en  ijSi  , 
lui  décerna  cet  honneur  sans 
doute  sagement  difleré. 

MEONIUS,  cousin  de  l'em- 
pereur Odenat ,  et  ijiG  toutes  les 
parties  de  plaisir  de  ce  prince, 
nj  sut  pas  conserver  ses  bonnes 
.  grâces.  Odenat ,  piqué  de  Ce 
que  ,  pour  lui  ôter  le  plaisir  de 
la  chasse  ,  il  afiectoit  de  tirer 
le  premier  sur  les  bâtes  qui  se 


MERA 

présentoient  à  eux,  le  fit  mettre 
en  prison.  Méontus  garda  un  vif 
ressentiment  de  cet  outrage  ,  et 
fit  assassiner  Odenat  et  Hérodien 
son  fils  en  267.  Après  avoir  sa- 
tisfait sa  vengeance  ,  il  prit  la 
pourpre  impériale ,  et  ne  la  porta 
pas  long-temps.  Les  mêmes  sol- 
dats qui  l'en  avoient. revêtu ,  aiissi 
indignés  de  son  incapacité  que  du 
dérèglement  de  ses  mœurs  ,  le 
poignardèrent  (  f^oy*  Odenat.  } 

MERA  (Mythpl.),  me  de 
Pnetus  et  d'Antm  y  suivoit  Diane 
à  la  chasse.  Gomme  elle  étoit  fort 
belle ,  Jupiter ,  qui  l'aperçut,  prit 
la  figure  de  la  àé^s^  pour  eu 
jouir.  Diane  en  fut  si  courroucée  « 
que,  pour  empêcher  que  quelque 
autre  dieu  n'employât  le  même 
artifice ,  elle  la  perça  d'un  trait 
et  la  changea  en  chien..  . 

MERAIXi.  Voyez  Amaral. 

*  I.  MERATI  (P.  D.  Gaétan- 
Marie),  Vénitien  et  clerc  régu- 
lier théatin ,  né  le  a3  décembre 
'1668  ,  consulteur  de  la  con- 
grégation des  rite^  à  Rome  ,  et 
mort  dans  cette  ville  le  8  sep- 
tembre 1744  >  fit  des  remarques 
.  sur  l'ouvrage  du  P.  Gavanto  ,  in- 
titulé Thésaurus  sacrorum  ri- 
tuum^  imprimé  à  Rome  en  i^5G 
et  1758 ,  en  4  vol.  in-4®  »  et  réim- 
primé à  Venise  et  Ausbourg  ea 
1740,  et  à  Venise  en  1749»  en 
;2  vol.  in-fol.  On  a  encore  de  lui , 
I.  Décréta  sacrœ  rituum  con- 
gregationis  ex  Gavanto  desum- 
pta  ,  et  novissimè  adaucta  »  Ve- 
netiîs  ,  1762  et  1768.  II.  I^a  va- 
rità  délia  religione  cristiana  e 
cattoUca  dimostmtane'  suoi/on- 
damentiyene*  suoi  carotte  ri ,  elc* , 
Venise,  17»!,  a  vol.  în-4'*.  111. 
La  Vita  soavemeni^  regolata 
délie  dame  ,  etc,  ,  opère tta  tra" 
doitadaljrancese ,  Venise,  170^- 


^ 


MERB 

On  tronve  d^n^  le  second  ?dl. 
des  Epîstolœ  darorum  Keneto^ 
rurriy  Florence,  1746,  six  Lettres 
de  Merati  a  Magliabecchi. 

V 

*  II.  MERATI  (  P.  D.  Jo. 
seph  ) ,  Vénitien  ,  clerc  régulier 
théatin  ,  et  neveu  du  précédent  , 
né  vers  1704  ,  mourut  dans  sa 
patrie  en  janvier  1786.  Outre  les 
mémoires  de  Gaëtan^Marie  Me- 
rati ,  son  oncle ,  qu'il  publia  sous 
le  nom  de  Charles  de  Ponivalle  , 
on  lui  doit  la  Kita  di  Monsignor 
D.  Bartolommeo  Castèlli-Paler- 
mitano  de'  chierici  regolari  , 
vescove  di  Mazzara*  Merati  lais- 
sa un  ouvrage  manuscrit  ,  an- 
noncé par  plusieurs  écrivains  , 
sous  ce  titre  :  CrliScrittori  ifltaha 
mascherati ,  ossiaStoria  critico- 
letterariu  de"  libri ,'  e  de*  corn- 
ponimenti  anonimi  ,  e  pseudo-^ 
nimi  degU  scrittori  dUtalia  dalf 
origine  deila  stampajino  a  tutto 
fanno  1770  ,  divisa  in  secoli. 
con  ordine  alfabetico  ^  2  vol.  in- 
fol.  La  préface  de  cet  ouvrage 
a  été  insérée  pa^Tabbé  Lann, 
dans  tes  Ifjovelîe  letterarie  di 
Firenze. 

*  MÉRAY  (Ebn  YÔHCouf  ) ,  al- 
Mo€addecy>  auteur,  arabe,  flo- 
rissoit  aa  commencement  du  11* 
siècle  de  l'hédre ,  et  périt  dans 
la  guerre  civile  de  la  déposition 
de  sultan  Mousthai'a  ,  et  de  Télé- 
vation  su  rie  trône  ottoman  d'OsU 
man  II.'' On  le  co|lnoit  par  une 
Histoire  des  Khalyfs  et  des  Sul- 
tans ^Egypte ,  traduite  en  alle- 
mand par  Beiskj  k  l'exception 
delà  préface  du  premier  chapitre, 
et  de  la  continuation  par  le  frère 
de  l'auteur ,  depuis  10^ — 1619  , 
jusqu'en  io35 — 1626  ,  et  insérée 
dans  le  Magasin  d'histoire,  et  de 
géographie  de  Bu3chiag  >  tom.  5. 

t  M£RBÈS(  B<mde),  doc- 


MERC  445 

tear  en  théologie  et  ptétre  de 
FOratdire  ,  sortit  de  cette  congré- 
gation ,'  aprè$  y  avoir  enseigné 
les  belles  -  lettres.  Nommé  en 
ï659  ,  par  les  échevins  de  Mont- 
didier ,  principal  de  leur  col- 
lège*, il  donna  sa  déimission  de 
cette  place  pour  se  consacrer 
plus  entièrement  à  ses  études  ;  - 
mais  les  magistrats  ,  en  considé* 
ration  de  ses  services,  lui  con- 
servèrent pendant  sa  vie  la  jouis- 
sance du  revenu  de  la  chapelle  de 
Guerbigny.  Merbès  ,  a  )a  solli- 
citation de  Le  Tellier  ,  archevê- 
que de  Reims .  composa  une 
Théologie,  qu'il  publia  k  Paris  en 
i683  ,  en  deux  vol.  in-foL  ,  sons 
ce  titre  itSumma  christiana,  La 
latinité  en  est  pure ,  élégante^ 
mais  le  style  sent  le  rhéteur.  Il 
mourut  au  collège  de  Beauvais , 
à  Paris,  le  1  août  1684 ,  à  68  ans. 

t  I.  MERC  ADO    (Michel 
de) ,  connu  aussi  sous  le  nom  de 
Mercati   et  de  Mercatus ,  né  ;i 
San  -  Miniato  .  en  Toscane  ,  fut 
premier  médecin   du  pape  Clé- 
ment VIII  et  de  plusieurs  autres 
pontilès  ,  et  intendant  du  jardin 
des   plantes  du  Vatican ,   oii  il 
forma  un  beau  cabinet  de  mé  • 
taux  et  de  fossiles.  La  descrip- 
tion  en  a  été  donnée    à   Rome 
en  171 7,  in-Iblio  ,  avec  un  Ap- 
penaix  de  53  pages,   en  1719  , 
par  Laucisi  ,    sous    le  titre   de 
Metallotheca Mercado  mou- 
rut en  1593  ,  à  53  ans.  On  avoit 
une  si  haute  idée  de  son  mérite , 
que  Ferdinand  ,  ■  grand  -  duc  de 
Toscane  ,  le  mit  au  rang  des  fa- 
milles nobles  de  Florence ,  et  que 
le  sénat  romain  le -décora  aussi 
de  la  noblesse  romaine.  On  a  de 
lui,  sur  son  art ,  des  ouvrages  qui 
le  firent  beaucoup  estimer  ,    et 
un    savant  Traité  Degli  obelis- 
chi  di  Roma ,    i589,    in-4'*.    Il 
le  dédia  à  Sixte-Qitint ,  qui  l'em- 


444 


M  ERG 


ploya  àTtc  isaccè»  dans  plnsifttivs 
négociations.  Il  me  fttt  paf  moins 
Mtile  k  Clément  VllI. 

II.  MERCADO  (Louis  de), 
MiercataSf  natif  de  Valladolid  en 
Espagne,  premier  médecin  des 
rois  Philippe  II  et  Philippe  lil , 
mort  âeé  de  86  ans^  vers  1606  ,  a 
laissé  divers  ouvrages ,  recueillis 
en  1654 ,  à  Francfort ,  en  3  vol. 
in-folio. 

♦  MERCANDIN{letConit6 

de),  général  autrichien ,  employé 
en  lygS  comme  général*major, 
montra  assez  d'intelligence  pen^ 
dant  cette  campagne ,  servit  en 
1794  sous  M.  de  filankestein,  k 
l^rmée  de  Trévia  ,  et  fut  forcé , 
dans  le  courant  d'aoât ,  d'évacuer 
successivement  toutes  les  posi- 
tions entre  la  Sarre  et  la  Moselle, 
et  celle  de  Consaarbruck.  Au 
commencement  de  1 796  ,  il  fut 
élevé  au  grade  de  général-lieu- 
tenant^ et  employé  vers  Mayetice  ; 
il  pa^sa  ensuite  k  l'armée  de 
Latour  ,  et  s'y  conduisit  d'une 
nianière  assez  distinguée  pendant 
toute  la  campagne  ,  notamment 
aux  combats  du  a4  août  et  du 
2  septembre  ;  mais  il  contribua 
néanmoins  aux  échecs  qu'éprouva 
«lors  cette  armée  ,  en  partageant 
la  jalousie  que  les  autres  olïiciers 
allemands  portoient  au  général 
en  chef.  Il  servit  ensuite  eu  Italie 
avec  distinction  ,  cl  fut  tué  !e  3o 
mars  1^99,  alla  bataille  de  Vérone, 
^^ù  il  combattit  à  la  tête  de  la  pre* 
micre  colonne. 

* MERCATI  (Jean-Baptiste ) , 
né  a  Città  S.  Sepolcro  ,  dans 
la  Toscane ,  peintre  ,  grava  k 
Peau-forte  les  nas-reliefs  de  Parc 
de  Constantin  k  Rome ,  ainsi  que 
quelques  autres  bas-reliefs  peints 
par.  te  Corrège  et  Pierre  de  Cor- 
tone.  U  grc^a  aussi   quelques 


M  ERG 

sujets  sacrés  et  prtofaneâ  dé  st>é 
invention  ,  et  des  figures  symbo^ 
liques ,  parmi  lesquelles  on  re-^ 
marque  M  M^fâesiie  ,  le  Sofî  i 
la  Satisjaction  amoureuse ,  etc. 
Il  florissoit  en  1616. 

t  ï.  MERCATOR  (  Marius  )  ^ 
auteur  et  ecclésiastique  ,  élève  et 
ami  de  saint  Augustin,  Africain 
selon  Baluze  ,  et  Cakibrois  selon 
le  P.  Garnier  ,  écrivit  contre  les 
nestoriens  et  les  pélagiens  ,  et 
mourut  vers  4^1  •Tous  ses  ou- 
vrages furent  publiés  en  i6^à  , 
in-fol. ,  par  le  P.  Garnier ,  jésuite,^ 
avec  de  longues  dissertations  , 
Paris,  1673,  2  vol.  in-fol.  Baluze 
en  dbnna  une  nouvelle  édition  » 
k  Paris  ,  en  1684 ,  in-8°.  D.  Ga- 
briel Gerberon  a  publié  Acta 
Marii  Mercatoris ,  cum  notis  Hig^ 
herii ,  Bruxelles,  1673,  in- 16. 

t  II.  MERCATOR  (tîérard  )  , 
habile  géographe  ,  tié  k  Rupel-* 
monde  en  Flandre  en  \5ti  , 
eublioit  de  manger  et  de  dormit* 
pour  s'appliquer  k  la  géographie 
et  aux  mathématiques.  L'empe^^ 
reur  Charles-Qttint  en  laifeoit  un 
cas  particulier  ,  et  le  duc  de  Ju- 
liers  le  fit  son  cosmographe.  Il 
mourut  k  Duisbofirg  ,  le  2  d^ 
cembre  iÔ94-  ^^  a  de  lui ,  I.  Un^ 
Chronologie  ,  depuis  le  coromen'-' 
cernent  du  motide  jusqn'k  Pan 
t568,  prouvée  par  les  éclipses  et 
des  observations  astronomiques  ^ 
Cologne,  i5t)8,  et  Bâle ,  ip77  > 
in-foL  Onuphre^  Pawvin  estitooit 
cet  ouvrage  un  peusec ,  mais  clair 
et  assez  exact.  11.  Des  Tables  ott 
Descriptions  géogruphitfueà  de 
tonte  là  terre  ,  auxquelles  il 
donna  le  nom  é'jàHàs  ,  Dais- 
bourg  ,  1596  ,  in  -  4*'  Judecns 
Hondins  en  a  donné  une  édition 
augmentée  d'un  grand  nombre 
de  cartes ,  Amsterdam ,  1666.  lïl. 
Harmonia  ei*angelisfarum  ,  con- 
tre ChaH^s  -dû  Moulin  ,  Duis--^' 


MERC 

bourg ,  i5g2  ,in-4*«  IV.  Un  traité 
D«  cpeatione  ac  fabncd  mundi. 
Cet  ouvrage  fut  condamné  ,  à 
cause  de  quelc]aes  propositions 
sor  Je  pécbé  originel.  V.  Une  Edi* 
fion  des  tables  géographiqHes  de 
Ptolomëe,  corrigées,  i589,in-fol. 
Mercator  j^ignoit  à  la  sagacité 
de  l'esprit  la  dextérité  de  la  main  : 
il  gravoit  et  enluminoit  lai-méme 
ses  cartes  ,  etjkisùit  ses  instm- 
tnens  de  mathématiques^  Le  duc 
de  Lorraine,  Charles  Itl ,  Testi- 
moit  tellement  qu'il  le  fit  venir  à 
Nanci  pour  dresser  une  carte 
de  ses  états  ;  mais  il  n'eut  pas  le 
teAips  de  l'achever. 

t  ni.  MERCATOR '(  Nicolas) , 
mathématicien  du  ly»  siècle  , 
natif  du  Holstein ,  et  membre  de 
la  société  royale  de  Londres  ,  se 
retija  en  Angleterre  ,  où  il  de- 
meura jusqu'à  sa  mort.  On  a  de 
)ui  une  Cosmographie,  et  d'au- 
tres ouvrages  estimés.  C'étoit  un 
homme  démérite,  qui  fit  quel- 
ques découvertes,  et  qui  remar- 
qua le  défaut  des  premières  cartes 
mannes.  Il  fut  un  de  ceux  qui , 
sans  reconnoitre  la  futilité  de  l'as- 
trologie ,  ne  la  rejetoient  pas  en- 
tièrement. Il  avoit  voulu ,  dit-oQ , 
essayer  de  la  ramener  à  des  prin- 
cipes raisonnal)les  ;  c*étoit  vouloir 
allier  ensemble  la  /aison  et  la 
folie. 


MER(3 


445 


grè».  Il  quitta  la  jurisprudence  , 
pour  s'appliquer  aux  Belles  -  let- 
tres et  aux  langues  grecque  ,  la- 
tine, hébraïque,  et  chaldaïque. 
Il  snccéda  k  Vatable  ,  dans  hi 
chaire  d'hébreu  au  collège  royal 
à  Paris  ,  en  i5^y.  Obligé  de  sor- 
tir de  la  France  pendant  les  guer- 
res civiles  ,  il  se  retira  à  Venise , 
auprès  de  Tambassadeur  de  cette 
couronne  ,  qui  le  ramena  danâ 
sa  patrie.  Il  mourut  a  Uzès  en 
i5^.  Il  possédoit  une  vaste  lit- 
térature. Parmi  les  ouvrages  dont 
il  enrichit  son  siècle ,  on  distin-^ 
gue  ,  ï.  Ses  Leçons  sur  ta  Genèse 
et  les  Prophètes ,  Genève,  iSgS  , 
in-fol.  IL  Ses  Commentaires  sur 
Job  ,  sur  les  Proverbes ,  sur  l'Ec- 
elésiaste  ,  sur  le  Cantique'  de^ 
Cantiques ,  1573  ,  en  2  vol.  in- 
fol.  ,  qui  sont  estimés.  IIL  7k- 
bulœ  in  grammaticam  ekaldài^ 
cam  ,  Paris,  i55o,  in-4<*.  L'au^ 
ieur  avoit  embrassé  les  opinions 
de  Calvin. 

flL  MERCIER  (Josias^, 
MeiMerus  ,  fils  du  précédent ,  et 
non  moins  savant  que  son  père  , 
étoit  un  habile  critique.  Il  mou- 
rut le  6  décembre  1026.  Quoique 
employé  k  diverses  affaires  im- 
portantes ,  il  ne  négligea  pas  les 
travaux  du  cabinet:  On  a  de  lui , 
I.  Une  excellente  Edition  de 
I^nius  Marcellus  ,   De  proprie^ 


ÏV.  MERCATOR  {Isidore  )AHate  sermonum  ;  accedit  libellas 


Voye%  Isidore  ,  n«  VI. 
MERCATUS.  Voy.  Mercado. 


MëRCHISTON.  Voy.  Nepeh.      epistolœ  grœcee ,  cum  latine  in- 


I.  MERCI,  roy.  Mercv. 

IL  MERCI  (  l'ordre  de  Li  )  , 
f^or^i  Pierre  Nolasque,  n» 
JtXU. 

t  I.  MERCIER (  Jean) ,  Mer- 
cents  ,  d'Uzès  en  Languedoc  , 
éitidia  le  droit  a  Toulouse  et  k 
Avi||x)oii,  et  y  fit  de  grands  pro- 


P'ulgentii  de  prisco  sermone  , 
Pans  ,  i6i4  ,  in-8».  II.  Des  Edi- 
tions avec  de?  notes  ,  Aristeneti 


terpretatione ,  Paris,  1610  ,  in -8*, 
3*  édition  ;  la  i"  parut  en  iSpS. 
III .  Dictys  Cretensis  de  beUo  Tro* 
jano  ,  et  Dares  Phrygius  ,  de 
excidio  7>cy€P,  Amsterdam,  f63i, 
in  -  i6 ,  sur  Tacite  ;  et  sur  le 
livre  d'Apulée  De  deo  Socratis. 
Claude  Saumaise  éteit  gendre  de 
Josia^  MerciwT 


446 


MERC 


t  m.  M  ER  C I E  R  (  Nicolas), 
dePoissy  ,  mort  en  1657 ,  régent 
de  troisième  au  collège  de  Na- 
varre à  Paris ,  et  sous-principal 
des  grammairiens  de  ce  collège  , 
8*acquit  beaucoup  de  réputation 
par  son  habileté  a  élever  la  jeu- 
pesse ,  et  par  ses  ouvrages.  On  a 
de  lui ,  I.  Le  Manuel  des  gram- 
mairiens j  Paris,  17^3}  réim- 
primé en  1733,  in-iQ ,  par  les 
soins  de  Dumas  ;  ouvrage  con- 
fus ,  du  moins  aux  jeux  de  la 
plupart  des  jeunes  gens.  On  se 
sert  pourtant  de  ce  livre  dans  di- 
vers collèges  ,  parce  qu'il  contient 
des  principes  excellens  pour  la 
belle  latimté.  II.  Un  Traité  de 
tépigramme  ,  en  latin  ,  in-S",  ; 
ouvrage  très-estimé.  III.  Une 
édition  des  Colloques  d'Erasme  » 
purgée  des  endroits  dangereux  , 
et  enrichie  de  notes. 

:  IV.  MERCIER  (  Jacques  le  )  , 
architecte  sous  Louis  XIII  et  Louis 
XIV  ,  directeur  des  principaux 
édifices  élevés  de  son  temps  , 
tels  que  la  Sorboune ,  le  Palais- 
Rojal ,  Saint-Roch  ,  le  Val-de- 
Grace,  sur  les  dessins  deMansart. 


MERC 

révolution,  il  supporta  courageu* 
sèment  Tindigence.  Les  maltieurs 
de  sa  patrie  l'affligèrent  ;  et  la 
rencontre  qu'il  fit.de  son*  ami  , 
l'abbé  Pojer  ,  que  l'on  conduisoit 
kl'échafaud ,  fut  la  première  cause 
de  son  dépérissement.  Il  mourut 
le  i3  mai  1799*  Une  profonde 
érudition,  de  la  clarté  dans  les  re- 
cherches, distinguèrent  ses  écrits*  ; 
un  caractère  doux  et  affable  Je  fît 
aimer.  Les  belles  bibliothèques 
de  Soubise  et  de  La  Vallière  lui  du- 
rent une  partie  de  leurs  richesses. 
Ses  ouvrages  sont ,  I<  Lettre  sur 
la  Bibliographie  de  de  Bure  y  1 763  <> 
in-8*.  II.  Lettre  à  M,  Capperon" 
nier  sur  lé  même  objet  %  il  jr  en  a^ 
encore  une  troisième  imprimée. 
On  les  trouve;  dans  le  Journal  de 
Trévoux,  in.  Lettre  sur  le  véri" 
table  auteur  du  Testament  pùliti' 
mie  du  cardinal  de  Richelieu  , 
Paris  ,  1765  ,  in-S*.  IV.  Supplé- 
ment à  ^Histoire  de  Vimprimerie 
de  Prosper  Marchand  ,  1765  , 
in-4''  ;  nouvelle  édition ,  revue 
et  augmentée,  Paris,  1771  ,  in-4*- 
V.  lettre  sur  la  Pucelle  ^Or- 
léans ,  1775.  V  ï.  Dissertation 
V auteur  dit  livre  de  Tîmita- 


t  V.  MERCIER  (  Barthélemi  ) , 
connu  sous  le  nom  d'abbé  de  Saint- 
Liéger  ,  né  k  Ljon  le  1"  avril 
17549  entra  fort  jeune  dans  la 
congrégation  de  Sainte  -  Gene- 
viève, dont  il  devint  bibliotlié-. 
Caire ,  et  succéda  dans  cette  placéV 
au  savant  Pingre ,  qui  étoit  allé 
observer  le  passage  de  Vénus  d  ans 
la  mer  des  Indes.  En  1 764  > 
Louis  XV  <^tant  ^enu  visiter  la 
bibliothèque,  Mercier  lui  en  mon- 
tra les  raretés ,  et  lui  inspira 
assez  d'intérêt  pour  qu'il  le  noni- 
jnât  à  l'abbaye  de  Saint-Léger  de 
Soissons,  qui  étoit  vacante.  Mer- 
cier voyagea  en  Hollande  et  dans 
la  Bel^que  ,  pour  .y  visiter  les 
bibliothèques  et  les  savans.  Dé- 
pouillé de  ses  héjiéûces  par  la 


sur 

tion  de  Jésus-Christ,  VII.  No- 
tice du  livre'  rare  intitulé  Pedis 
admirafuice  ,  par  J,  d'Artis. 
VIII  Notice  de  la  Platopodologie 
d'Antoine  Fiancé  ,  médecin  dé 
Besançon»  IX.  Lettre  à  un  ami  y 
'sur  la  suppression  de  la  charge 
de  bibliothécaire  du  roi  en 
France  (  Paris  )  ,  17^7  ,  in-8»  : 
Cette  pièce  a  pour  taux  titre 
Suite  à  Tan  1787.  L'an  1787  étoit 
le  titre  d'un  écrit  de  Carra,  qui 
contenoit  une  censure  très -vive 
de  l'administration  de  la  biblio- 
thèque du  roi.  X.  Notice  sur  les 
tombeaux  des  ducs  de  Bourgogne, 
XI.  Lettres  sur  différentes  édi" 
tions  rares  du  i5*  siècle,  Paris, 
1 783  5  in-8 *  '.  XII .  Observations  sur 
Fessai  d'un  projet  de  catalogue  de 


MERC 

hihlioth^que,   XIII.  Description 
dune  giraffe  vite  à  Fano.  XIV. 
Notice  raisonnée  des  ouvrages  de 
Crospard  Schott .  jésuite  ,   1785  , 
in-8*.  XV.  Bibliothèque  des  ro- 
mans  traduits  du  grec  ,  1796  y 
1%    vol.  in-12.  XVI.  Lettre  sur 
le  projette  décret  concernant  les 
religieux ,  proposé  à  rassemblée 
nationale   par    M,     Treilhard  , 
1789  ,  in-S'.  XVII.  Lettre  sur  un 
nouveau  Dictionnaire  historique 
portatif,    en    4   volumes   in-8". 
Cette  lettre ,  extraite  du  Jourual 
de  Trévoux,  février  1766,  con- 
tient une  critique  assez  vive  des 
dtwL  premiers  volumes  du  Dic- 
tionnaire de   M.  Chaudon  ,  qui 
ëtpient  imprimas  ;  mais    ils  n  é- 
toient  pas  encore  publiés  à  cette 
époque.  Depuis  ce  temps  ,  Fabbé 
Mercier  ne  cessa  d'envoyer   des 
notes  et  des  corrections  k  1  éditeur, 
et  nous-mêmes  qui  avons  acquis 
Texemplaire  destiné  à  cette  nou- 
velle  édition  ,   pouvons    rendre 
compte  de  leur   utilité  ,    de   la 
science  qu'elles renfemient, et  des 
erreurs  qu'elles  corrigent  ;  aussi 
avons-nous    regardé    cet   exem- 
plaire comme  une  des  colonnes 
propres  a  soutenir  Tédifice  aue 
nous  nous  sommes  propesé  d'é- 
lever k  la  gloire  des  hommes  il- 
lustres de  tous  les  temps  et  de 
tous^les  lieuse.  11  a  travaillé  au 
Journal  de  Trévoux,  k  celui  des 
savans  ,   au  Jiagasin  encyclopé- 
dique ,   et  inséré  de   savans  ar- 
ticles dans  l'Année  littéraire.  U^a 
laissé  plusieurs  manuscrits  et  des 
notes  dans    presque  tous  ses  li- 
vres ,  et  particulièrement  sur  les 
poètes  latins   du  moyen  âge  ;  les 
OËuvres  de  La  Monnoye  ;  la  Bi- 
][)liotbèque  de  La  Croix  du  Maine 
•t  de  Duverdier  ;   l'ouvrage  de 
Dreux  du  Radier  sur  j^s  lanter- 
nes ,  etc. ,  etc. 

^  VL  MERCIER  (Claude- 


MERC  447 

François  ) ,  né  k  Compiègnc  le  Qg 
août  1765 ,  secrétaire  a  i5  ans  du 
chevalier  de  Jaucourt  jusqu^k  sa 
mort ,  commis  dans  les  bureaux 
de  ia  marine  jusqu'à  la  révolu- 
ticm  ,  depuis  libraire  ,  membre 
de  plusieurs  sociétés  littéraires  , 
mort  en  1800  ,  a  publié  un  nom- 
bre considérable  de  petits  ouvra- 
ges. I.  Soirées  de  V automne^  4  v« 
m- 18,  fig.II.  Les  Trois  nouvelles j 
ou  Loisirs  étun  rentier  ,  i  vol. 
III.  Traduction  du  Traité  do 
J.  H.  Meibomius  ,  De  usufiagro^ 
mm  in  re  niedicctet  venered,  etc. , 
avec  une  introduction ,  des  notes 
historiques ,  et  un  index  des  au- 
teurs aont  il  a  rétabli  le  texte , 
I  vol.  in-i8«  IV.  Rosalie  et  Ger* 
blois ,  1791  ;  et  seconde  édition  , 
1794,  X  vol.  in-i8.  V.  Le  Vendant 
geur  ou  le  Jardin  d'amour,  poëme 
de  l'italien  de  Louis  Tansillo,  avec 
le  texte  k  côté  ,  un  vol.  in-ia  , 
^g»  et  vignettes.  VI.  Ismaël  et 
Christine  ,  nouvelle  africaine  , 
I"  édition,  Paris,  1792  ,  1  vol. 
in-i8,  fig.  ;  2*  édition  ,  1794» 
I  vol.  Vu.  Les  Veillées  du  coUf^ 
vent,  poëme  en  6  chants,  en  prose 
poétique,  i  vol.  in- 18.  VlIL 
Eloge  du  pet ,  dissertation  histo- 
rique ,  anatomique  et  philosophi- 
que, etc. ,  I  vol.  in-i8  ,  fig.,  1799. 
IX.  Gérard  de  Velsen  ou  FOri" 
gine  cF Amsterdam ,  poëme  histo- 
rique ,  en  7  livres  ,  en  prose , 
I  vol«.in-i8,  Paris  ,  1794»  et  a* 
édition ,  1797.  X.  Histoire  de 
Marie  Stuart,  reine  de  France 
0t  d'Ecosse  ,  etc.,  rédigée  sur  des 
pièces  originales ,  i  vol.  in -8?, 
1792  et  1795,  a  vol.  in- 18.  XI, 
lis  Nuits  d'hiver  ,  i  vol.  in-i8. 
Xll.  Les  Nuits  de  la  conciergerie ^ 
I  vol.  in- 18.  XIII.  Les  Matinées 
du  printemps  ,  a  vol.  in- 18  ,  fig. 
XIV.  Les  Palmiers  ,  ou  fe  Triom* 
plie  de  f  amour  conjugal  ^  poëme^ 
i6pag.  in- 8»,  1796.  XV.  La  J/o- 
raie  au  sucre ,  ou  le  Faux  pas  » 


448 


MERC 


comécbtf  en  on  acie  ,  en  prese  (et 
vaudevilles.,  17999  iQ-8<*.  XVI. 
La  Sorcière  de  p^erberie  ,  i  vol, 
ia-id  ,  179B.  XVII.  Manuel  du 
voyageur  à  Paris  ,  1  vol.  in- 18, 
Paris  ,  1800.  XVIII.  Le  Ménestrel 
bfitavey  ou  Portrait  de  Florent 
IV ,  i6*  comte  de  Hollande  , 
chant  héroïque  ,  in  -  S^*.  XIX. 
Eloge  despoux,  de  la  paille  et  de 
là  boue ,  traduit  de  Daniel  Hein- 
sitts  Majoragins  et  Frédéric  Wi- 
debramius  ,  i  vol.  in- 18  y  1800. 
XX.  Eloge  dé  la  goutte  ,  traduit 
de  Bilib.  Pirekermer  et  J.  Car- 
dan, et  aiigBienté  de  tout  ce  qui  a 
vappert  à  cette  maladie,  1  v.  in^i  8 , 
lâoo.  XXI.  La  Morale  du  second 
dge ,  idvUes  morales  tirées  des 
jeux  de  Fenfance  ,  Paris,  179Ô. 
Ontre  ces  prodacfciooa  j  •  Mercier 
est  cacore  éditeur  d'un  grand 
nombre  d'ouvrage?».  Cet  écrivain 
laborieux  étoit  bon  bibliographe, 
et  dans  tout  ce  qu'il  a  publié  on 
remarque  plus  a'érudition  que 
die  falens. 

*MERCRLIN  (George-Abra- 
ham ) ,  médecin  du  17*  siècle  ,  né 
à  Weissem bourg  en  Pz-anconie  , 
pratiqua  la  médecine  a^ec  succès 
a  Nuremberg.  On  a  de  lui  ,1.  Deux 
Traités  curieux  ,  De  incantamen- 
tis,judiciis  et  curationibus ,  in-4'*, 
Nuremberg,  1715.  H.  De  orfu 
et  occasu  transjusionis  sanguiniSy 
Jn-8",  Nuremberg,  1679.  Cette  opé- 
ration eut  une  granae  vogiffe  vers 
t*an  1660,  et  produisit  une  foule 
d'écrits ,  comme  nous  l'avons  vu 
de  nos  jours  à  l'occasion  du  mes- 
mérisme,  du  sj^tème  de  Gall,  etc., 
ÏIL  On  lui  doit  encore  une  nou- 
velle édition  de  Vander-Iânden , 
descriptismedicis,  1686,  av.  in-4''. 

t  MERCOEDR  (  Philipne- 
Emmanuel  de  Loeraine  ,  due 
de  ] ,  né  en  i558 ,  de  Nicola»  de 
Loi^raine  ,  et  de  Jeanne  de  Sa- 
voic-Nemours  ,  sa,  s. coude  t'em* 


MERC 

me ,  s'endurcit  dès  sa  première 
jeunesse  aux  fatigues  de  la  guerre, 
et  se  distingua  dans  plusieurs  00 
casions.  Lié  avec  lé  duc  de  Guise , 
il  fut  sur  le  point  d'être  arrêté 
comme  cet  illustre  factieux ,  attf 
états  de  Blois,  en  i588  ;  mais 
la  reine  Louise  de  Lorraine  ,  s» 
sœur ,  Tel»  ayant  averti ,  il  échap- 
pa à  ce  péril.  Ce  fut  alors  qu'il 
embrassa  ouvertement  le  parti  de 
\9l  Ligue.  Il  se  cantonna  aansaon 
gouvernement  de  Bretagne  ,  j 
arnpela  les  Espagnols  ,  et  ]e»r 
donna  le  port  ae  Blavet  en  iSqi. 
Les  agens  de  Henri  IV  l'engagè- 
rent, en  iS^S,  à  conclure  une 
trêve  9  qui  devoit  durer  jusqu'au 
mois  de  mars  de  l'année  suivante. 
On  vint  à  bout  ensuite  de  la  lui 
îsiire  prolonger  jusqu'au  mois  de 
juillet.  Ses  amis  lui  reprochèrent 
alors ,  ce  qu'il  avoit  reprocké 
plusieurs  fois  au  duc  de  Mayenee', 
que  tf  les  occasions  ne  lui  avoieni 
pas  manqué,  mais  qu'il  avoit  sou- 
vent manqué  aux  occasions.  »  Ce- 
pendant ,  comme  tous  les  cbefs 
de  la  Ligue  avoient  fait  leur  paix 
avec  le  roi  ,  il  fit  la  sienne  en 
1598.  Le  mariage  de  sa  fille 
Françoise ,  riche  héritière ,  avec 
César,  de  Vendôme  ,  fut  te  prix 
de  la  réc(mciliation.  Le  duc  de 
Mercœur  ne  songea  plus  qu'à 
trouver  quelque  occasion  bii^ 
lante  de  signaler  son  courage  y 
elle  se  préseota  bieiitât.  L'empe- 
reur Rociolphe  II  lui  fit  oâi'ir  , 
en  1601 ,  Je  commandement  de 
son  arïnée  en  Hongrie  contre  les 
Turcs.  Le  duc  partit  pour  eette 
expédition  ;  et  on  le  vit,  k  la  tête 
de  1 5,000  hommes  seulement, 
entreprendre  de  taire  lever  le 
siège  qu'Ibrahim  Bâcha  avoit  mis 
devant  Chanicha  avec  soixante 
mille  eoqÉ)atlans.  Il  voulut  l'o^ 
bliger  à  donner  beitailie  ;  mais  , 
ayant  bientôt  manqué  de  vivres  , 
il  fut  contraint  de  se  retirer.  Sa 


ittÈRC 

)(it;fr?î(^  p»5sa  pour  .la  plus  l?eîle 
"qiierEuropeeut  vue  depuis  loDgj.- 
*temp5.  L*Qnaée  suivante  il  pri^ 
Albe^Rojale  ,  et  défît  les  Turcs 
fjiiî  veuoient  la  secourir.  Obligé 
fie  retourner  en  France,  il  mourut 
tn  cheniin  à  Nuremberg  en  i6o2. 
Saint  Frafiçois-de^Salès  prononça 
5on  Oraison  funèbre  à  Paris.  Elle 
te  trouve  daps  lé  recueil  dé  ^s 
OEui^r^s  ,  en  i  vol.  i^-î'pl; 

I.  MERCTJRÉ  (]%thQlogi.e)  \ 
{ils    dc'  Jupiter    et    de    Maïa  , 
Jjieu  de  Téloquenee  ,  du  com- 
înerce  et   des    voleurs  ,   appelé 
Hermès  par  les  Gréés.  0n  le  r.e- 
j^'ardoit  comine  le  messager  des 
dieux  ^   principalement  de  Jupi- 
ter ,  qui  lui  avoit  attaché  des  ailes 
a  la  ié\£  et  ajix  talons ,  pour  qu'il 
liexéeutât  ses  ordres  avec  plus  de 
vitesse.   IL  conduisoit  les   am^s' 
'dans  les  enfers  ,  et  avoit  le  pou- 
voir de  les  en  tirer.  H  savoit  par- 
jPaiîement  bien  la   musique..  Ce 
ifitluiqjui  déroba  les  troupeaux, 
les  armes  et  la  Ijre  d'ApoQoii»  et 
ise  servit  de  cette  Ijre  pour  endor- 
mir et  îucr  Argus  ,  qui  gardpit  la 
vache  lo.Jl  mélamorphosa  Ëattus 
«en   pievre    de    touthe. ,    délivra 
Mars  de  la  priàon  où  Vulcain  l'a- 
Yoit  enfermé  ^. et  attacha  Projcné-. 
thée  sur  le  mont  Guncase.  Il  fut 
aime  de  Vénu^^ ,  dont  il  eut  Her- 
;îiapbrodite.  (^f^orez  Aglauws  e/ 
Mlette.  )  On  te  représente  or- 
(Jin^^iremçnt  6ous  la  ligure  d'un 
heau  jeune  homme ,   tenant  u^ 
paduçée  k  la  mai^  9  avec  des  aiW 
bla  tète  et  aux  talons.  Gomme  il 
paortoit  la  paroliç  alternativemçut 
iiux  dieux  du^éielet  des  jenfers  , 
là  langue  lui  étoit  consac4;ée.  O^ 
^levoit ,  en  son  honneur ,  des  sta- 
tuer de  pierreB  çaitréeS  ,  nu  ,l|aut 
.desquelles  on  ne  vQJoit  qu'une 
t^te ,   et  on  les  pl^çoit  dans  les 
«^arr^fours.  Regardé,  comme  dieu 
4^8  chemin^  i  .4  éj^t  bqnQféjpcir 
T .  au4 


MERG  4^ 

tftiîs  lés  vojagqurs  ,  qjaî  jetoieujt 
une  pierre  sur  les  monceaux  àp»- 
"peléi^'Àceriû  'n^erçitrlqi^s ,  qu'on 
vojroit  sur  les  grandes  routes^ 
t'es  tus  fait  v^nir  le  nom  de  Mer-^ 
cure  de  n^erciun^  cura  y  pàrc# 
qu'il présidoil  an  commerce  et  à 
tous  les  arts  qui  le  font  fleurir. 
La  ]^uraiité  des  noms  .  qu'on  ». 
donnés  à  MercUrç  a,  mis  quel- 
I  <|ue  oont'usiop  dans  son  hi&toire* 
Npus  avouT^  déjà  dit  que  Içs  Greos 
l'appeloient  Hermc;^  ,  qui  sSgniii(^ 
interprète.  I-ies  Le  tins ,  indépen- 
damment du  nom  de  Merourius  > 
lui  donnoien^  celui  (le  Gylieniu$:, 
parte  qu'ils  le  çc'oi^ oient  ojé  sur  Ul  ^ 
monta gu/e  de  Cjyllèae'i  deNon^iuv 
à  cause  des  lois  dont  il  passoït 
pour  être  l'auteur  ;  de  Gamillus  > 
parce  qu'il  étqit  le  mes^a^r  des 
dieux.  Les.  (Jartl^aginois  Tappe' 
loîentSu^nès^par  la  ii^ime  rajisou; 
l^sÉgjptîj^nij,  Pleine;  les  Alexat^-^ 
drins  ,  Xhot  >  les  Gaulois,  Theu- 
tatês  ;■  et  ois  derniers  noms  lui 
étoient  doimés  ,  dit-o^  ,  ^i^ 
marquer  sq^  él<>quepGe« 

IL    Mi£RGU^  tiusi^wTii 

IIL  IVfcfeRctFRÊ  (  ièàn  ) ,  célè- 
bre charlatan  ,  qui  pa^ut  à  Lyon 
en  i47^*  lli,ouoit  le  pl^osuphe  i 
et  il  ae  icroyoït  plu»  Jiabile  qi:\« 
tous  les  axfciens  Hébreux,  Grecs 
et  Latins.  Ce  sophiste  «vodt  <tv^c 
lui  sa  iemmç  et  sf s  entans  ;  al 
,4toit  Vi^iu;  de  lin  ,  et  po^toit  jx  s^a 
cou  VA9  chaîne  ,.  a  l'inxitatioin 
d'ApolWïW  ih  Xjanes  ,  cjont  jl 
se  uisf^^i  Ij^,  disciple i  II  étoit  fort 
séfie^Xf  et  ^.y?Lutoit  de  jgu^rir 
toutes  portes  de  uaalÀdLes^  Un  .^n 
donnsi^avis  a  Louis  XI  „aui  le  iit 
eyapajja^:  à  L^:oix  par  les  pliU 
Jbabijçsjn>é4eà^s  de  s^oo  roj^aume» 
Sur  le  ^apport  qu'ils  liveut  au  roi, 
q^   Ifi   spii^nce    de  cet  honin^e 

90 


/.5o 


MERC 


voulut  le  voir.  Le  charlatan  satis- 
fit à  toutes  ses  questions ,  et  lui 
^t  deux  présens  rlMin  ëtoit  une 
épée  très-riche  ,  qui  renfermoit 
cent  quatre-yinets  petits  glaives 
ou  coulffaux  ;  loutre  un  bouclier 
orné  d'un  miroir  ,  qu'il  disoit 
contenir  beaucoup  de  verlus  se- 
crètes. Cet  homme  étoit  si  désin- 
téressé ,  qu'il  distribua  aux  pau- 
vres tout  1  argent  qu'il  reçut  dii  roi. 
Il  ne  demeura  que  quelques  mois 
dans  Lyon  ,  et  disparut  tout  d'un 
coup  ,  sans  qu'on  pût  savoir  ce 
qu'il  étoit  devenu.  Tout  cela  sen^ 
toit  Timposteur,  d'autant  plus 
qu^l  se  vantoit  d'avoir  la  pierre 
philosopfhale  ,  et  de  transmuer 
les  métaux. 

t  MERCURTAIIS  (Jérôme  )  , 
célèbre  médf^çin  ,  appelé  par 
quelques-uns  VEsailope  de  4on 
temps  y  et  par  d'autres  îe  fils  dé 
Mercure  y  né  à  Fo«!i  en  i53o% 
y  mourût  de  la  pierre ,  le  9  no- 
vembre 1606  ,  âgé  de  ^ij  ans.  11 
pratiqua*et' professa  la  médecine 
it  Paaoue  ,  à  fiologne  et  a  Pise. 
Les  habitans  deForli  placèrent  sa 
statue  dans  lear  place  publique , 
pQur  honorer  la  mémoire  d'un 
nomme  qui  avoit  tant  illustré  et 
obligé  sa  patrie.  Il  jouit  de  leur 
estime  à  un  tel  degré  qu'en  i56a 
ils  l'envoyèrent  en  ambassade  au«« 
près  du  p^pe  Pie  IV.  Pendant  son 
déjour  à  llome  ,  le  cardinal  Far- 
nèse^  grand  protecteur  des  sa- 
>  aiil ,  prit  une  telle  aâectidn  pour 
lui  quil  parvint  à  le  retemr  jus* 
qu%u  1S09  ,  où  il, fut  rappelé  à 
J*«7^oue  pour  y  remplir  la  place 
clé  premier  professeur  de  méde- 
o/ue.  Sa  réputation  allant  toujours 
etoissaUt  ,  i'empereur  Maximi- 
iien  li  le  fit  venir  k  Vienne  >  en 
1373 ,  pour  le  con^tther  ,et  en 
fut  si  satisfait  qu'il  le  renvoya 
/  comblé  d'honneurs  et  de  pré- 
sens.  U  fut  moiti«  i^enreuxlà  Ve-^^ 


MERC 

nise,  oîi  il  fut  mandé  avec  Jér/^me 
Capovacoa  ,  k  l'occasion  de  U 
peste  qui  commençoit  h  se  mani- 
fester dans  cette  ville  :  les  deux 
docteurs  s'accordèrent  à  soutenir 
que  la  maladie  régnante  n'éloit 
point  la  pesle,  et  ils  traitèrent  leurs 
malades  d'après  cette  persuasion. 
Tous  deux  s'étoient  trompes ,  et 
la  contagion  commençant  à  faire 
de  rapides  progrès ,  leur  méprise 
les  priva  de  tout  crédit ,  et  faillit  à 
leur  devenir  funeste;  ils  furent 
obligés  de  fuir  avec  précipitation. 
Mercurialis,  désolé,  surmonta  ce- 

Î>endant  cette  disgrâce ,  vint  pro- 
èsser  la  médecine  à  Bologne  et 
successivement k  Pise.  Son  mérite 
lui  acquit  beaucoup  de  réputa- 
tion ,  et  des  richesses  immenses.  U 
lokissa  a  son  fils  1 20,0001  éç us  d'or , 
après  avoir  vécu  avec  éclat,  et  fait 
^es  libéralités  considérables  k  ses 
amis  et  de  grandes  charités  aux 
pauvres.  On  forma  k  Venise  im 
recueil  de  ses  ouvrages ,  1644  '  ^^' 
folio.  Les  principaux  sont  ,  1. 
De  Arte  gjrmnasticâ ^  k  Venise, 
i587 ,  in-4°,  et  Amsterdam ,  1672, 
in-4<'».Des  recherches  curieuses 
sur  les  jeux  d^exercice  àes  anciens, 
de  savantes  explications  ,  et  quel- 
ques bons  préceptes ,  fout  le  mé- 
n\e  de  ce  livre  et  des  suivans.  IL 
Demorbis  muHerum ,  160 1 ,  in-4*'» 
lïl.  De  morins  puerorum  ,  Franc- 
fort ,ï5iJ4  >  in-4'.  IV.  Des  No^ 
tés  sur  Hippocrate  ,  et  sur  quel-> 
ques  endroits  de  Pline  l'ancien. 

V .  ConsuHationes  et  respons^t 
medicinalia  ,  Venise , .  1624  ,  in- 
folio,  avec  les  notes  deMundinns. 

VI.  Medi'cifta  practica ,  Venise  , 
1627  ,  in-folîo.  Fojex  Ciaco- 
Nitjs ,  n®  L 

I.  MERC  Y  (François  de)  , 
général  de  l'armée  du  duc  de  Hai- 
vière,,  né  à  Long-wy  en  Lorrains, 
sesignaia  dans  diverses  occasions. 
Il  prit  IWtweii  eu^  i645  ^  et  Frt-- 


r 


MERD 

iporg  en  1644.  Peu  de  temps  f 
après  îl  perdit  la  bataille  don- 
née proche  cette  viU^ ,  fut  blessé 
à  celle  de  Norllingue  ,  le  3  août 
i(VÎ5,  et  mourut  de  ses  blessures. 
On  l'enterra  dans  le  champ  de' 
bataille,  et  on  grava  sur  sa  tombe 
<;es  mots  honorables  : 


MÉRÉ  45i 

bardes  chrétiens^  On  dit  qu», 
Merddin  ,  ayant  tué  son  neveu 
dans  un  combat,  eut  horreur 
de  lui-même  ;  il  se  séquestra  de 
la  société ,  et  alla  vivre  dans  une' 
forêt;  ce  c^ui  lui  fît  4onner  le  sor- 
nom  de  Sauvage,  ' 


Sta,  vi&ior  ;  kerotm  ealeas! 
Arrête  ,  voya^epr  ,  tu  foa!cs  un  héros  ! 

Une  chose  singulière  de  Mercj  , 
c'est  que  ,  dans  tout  le  cours  de 
deui  campagne^  que  le  duc  d'En- 
guien ,  le  maréchal  de  Gram- 
moDt  et  Turenne  avotent  faites 
contre  lui  ,  ils  n'avoient  jamais 
rien  projeté  dans  leur  conseil  de 
guerre  ,  mie  Mercy  ne  l'eût  de- 
vine et  ne  Veut  prévenu  ,  comme 
s'ils  lui  eussent  fait  la  confidence 
de  leurs  desseins.  C'est  un  éloge 
que  peu  d'autres  généraux  ont 
in^rilé. 

IL  MERCY  (  Flprimond  , 
comte  de  )  ,  petit-fils  du  précé- 
dent,  né  en  Lorraine  l'an  1666 , 
se  signala  tellement  par  sa  va- 
leur dans  les  armées  impériales, 
qu'il  devint  v^elt-maréchal  de 
lempereur  en  1^04.  L'année 
suivante  il  força  les  lignes  de 
PsafFenhoven ,  et  fut  vaincu  en 
Alsace  par  le  comte  de  Bourg 
en  1709.  Le  comte  de  Mercj  s'ac- 
qiiit  beaucoup  de  gloire  dans  les 
guerres  de  l'empereur  contre  les 
5'urcs.  Il  fut  tué  à  la  bataille  de 
Parme  ,  le    29    juin    îj'5^.    Le 


Srendroit  le  nom  et  les  armes  de 
lercj,  ' 

*  MERDDIN ,  fîls  de  Mervyn  , 
célèbre  poète  gallois  ,  vivoit  vers 
l'an  56o.  On  regarde  cet  auteur , 
ainsi  que  Meiddiu  ,  Emyrs  et  Ta- 
li«s3ii)i ,  comme    les  principaux 


MÈRE(Igriacele),  né  k  Mar- 
seille ,  prêtre  de  l*Oratoire ,  quiit* 
cette   congrégation  ,    et  fixa   sa 
demeure  ,  vers  1723  ,  k  Paris  ,  oii' 
d  ittourut,  en  1752  ,   à  soixanle- 
qumze    ans.   Ou    a     de  lui  ,  L 
Pensées  morales  et  ckrè'tiennef 
sur  la  Genèse ,  1754  ,   2  vol;  ia- 
12,   JI.  Traduction   des  Homé- 
lies de  sa^titChrysostdme ,  1741 , 
4  vol.  in.go,  et  de  la  Providence 
parThéodoret,  1740,  in-S». 

I.  MJERÉ.  yoye%  Poltbot. 

^f  II.  MÉRÉ  (  George  Bnossm  , 
chevalier  de  ),  écrivain  du  Poitou, 
d'utie  des  plu^  illustres  famille* 
de  cette  province  ,   se  distingua, 
par  son  esprit  et  par  son  érudi- 
tion. Après   avoir  fait  quelques 
campagnes  sur  mer  ,  il  parut  à  la 
coiir   avec  distinction  ,  et  se  fît 
estimer  et  rechercher  des  savans 
et  des   grands.  Sur  la  fin  de  sa 
vie,  il  se  retira  dans  une  belle 
terre  qu'il  avoit  en  Poitou,  et  il  y 
mourut  dans  un  âge  fort  avaij^; 
vers  1690.   Ses  ouvrages   soiil  \ 
I.  Conversations  de  Mj  de  Ck\ 
rembaultetdu  Ch^vabeP^Jféré, 
in-12.  IL  Deux  Discours ,  Turi 
de  r  Esprit ,  et  l'autre  de  h  Con- 
versation ,  in-12,  IIL  Les  Asréi4 
m^ns  du  discours,  IV.  Des  Let^~ 
très,  16^9 ,  2  vol.  in-12.  V.  Afaxi^ 
mes  ,   Sentences    et  Réflexions 
nwrahes    et  politiques  ,    Paris 
1687,  inM2.  Vr.    Traités  de  la 
s^raie  honnêteté  i  de   F  éloquence 
et    dé   l'entretien  ,    publié*  par 
l>bbé  Nadal ,  avec  (juelques  au^ 
tc^s  OEwfrxs paUhumei ,  iu-^i'à  ^ 


\ 


/ 


45ï  MERE 

La  Ha'je,  1701 .  voici  le  jugement 
qu'on  eh  porté  dans  lé  troisième 
tome  des  Mélangés  di'Jiistôire  et 
de  littérature  de  Vîçrieul-M'ar- 
vllle.  «  Le  chevalier  de  JVTéré  étoït 
un  homme' a  réflexions.  Il  avoit 
une  grande  abondance  dé  pen- 
sées ,  et  pensoit  bien  :  mais  il 
faut  avouer  aussi  ,  <ju^a  forcé  d'a- 
voir voulu  polir  son  stjle,  il  Fa 
exténué  ;  qd'il  est  quelquefois 
guindé  et' peu  natureL...  Ce  qu'il 


discours  né  sddrbit  être  trop 
ajusté,  il  détruit  une  autre  maxime 
qu'il  avùit  avancée ,  c^iljfaut  sur 
toutes  choses  qu'un  homme  qui 
^e  mêle  âétri'he  eVitè  de  sentir 
r auteur.  »  Cependant  il  creyoit 
avoir j  en  écrivant,  le'  ton  dé  la 
bonnç  compagnie  -,  car  c'est  d'a- 
^rçs  lui  que  tant  de  g^ns^qui  Ont 
Te  langage  de  la  mauvaise  ,répèterit 
tous  les  jours  ce ,  mot  qu'il  mit  à 
la  mode.  Aujourd'hui  oh  a  a -peu- 
près  oublié  le  chevalier  de  Méré' 
et  sjôn  chien  de  stj-tè ,  comme  di- 
soit  madame  de  Sévigné ,  qui 
avoit  le  bon  esprit  dé  n'y  rien 
comprendre. 

t  ÂflËRÈAUJt  (  Nicolas-Jéan  ), 
processeur  de  musique  à  l'institut 
n atl 011a (,  mort  ^  Paris  en  1797  j 
4gé  de  $1  ans  ,  a  mis  en  musiq'ue 
\  Oratorio  de  ^amson  ,  paroles 
jJe  yoltai^-e.  U^  a  ai^ussi  travaillé 
pour  le  théâtre  italien  et  pour 
çqlui  ae  l'opéra ,  où  il  a  donné 
OEdipe  et  .  caste  en  1770  ;  la 
Ressource  comique ^  paroles  d'An- 
neau me  ,  iai/reife  ,  représentée^ 
l'un  en  1772  et  l'autre  en  1777,  Jl  a 
laissé  trois  opéras  posdiumes ,  les 
T1%e.rmopyles  ,  paroles  de  Dù- 
jnoustier  ;  Scipion  ,  ou  Za  Chute 
djcjparthage^  paroles  de  L^ombe^ 
enfin  «ri  sujet  persan,  paroles  de 
Ëanlnier.        '  '    / 


MERG 

*  îîfEKENDA  (  Antoine  )  ,  n^ 
à  Forli  en   1578,  enseigna  pen- 

,dant  20  an^  le  droit  a  Pavie  avec 

réputation  ^  et  mourut  à  Éologué 

en  1657,  à  l'âge  de  77  ans.  On  a 

encoi'é  dé  lui    Controversiarum, 

juris  //i.  JT// ,  Érûxelles ,  174^3 

iavec  des  notés    dé  Jean  ]!iîichéi 

;  Van  Latfgeûdonck ,  5  vol*  in^fol. 

♦  MÈRGÉY  (  Jean  rfe) .  ger^- 
tilh^rhhie  champenois,  ne  vers 
l*ani557,  dé  Aicblâs?  Mcîfgèy  , 
sieur  de  Hïirâumaisnil  et  de  Ca- 
thetlné,  fille  riâthi-ellede  là  maison 
àe  Dlntevitte,  fut  envoyé,  à  Pâfgé 
de  8  ans  ,  au  collège  ,  dfe  ii 
{^assa  dfeux  ans^ ,  dé  là'  6ti  le  Bftif 

,  d&às  uhé  abbaye  ;  m^isr  né  vôli- 
Janrpaï  être  moine,  on  lé  piàçtf 
d^s^  la  maison  de  Jean  de  Dfn- 
tévilfe,  deiçneur  de  PolÎTy,  hottime 
fort  i Instruit  pour  lé  €eï#pK.  Cetui- 

,  ci ,  lorsque  le  jeune  Mergej  eut  at- 
teint l'âgée  d^  i^ii  .i5  ans,  le  plaça 
en  quàîitê  dé  pàgecnez  Épn  frèrs 
Deschèriet^ ,  chevalier  des  ordres 
du  roi  e^cîipitaine  dé  i5o  hommes 
d'armés.  iLlît  plusieurs  voyages, 
eises  premières  a  nues' avec  ce  seî- 
gtiéiir.  Au  p  remier  combat  où  ii  se 
troiiva,  il  tua  un  eAhemi  en  le  per- 
çàht  d'un  jaVelot  au  défaut  dé  sa 
cuîràsse.  Il  eut  peur  d'étrè  fouetté 

f)our  avoir  perdu  ce  javelot.  Chet 
es  grands  seigneurs  et  à  la  coui* 
de  France  on  éloit  autrefois  eri 
usage  de  fouetter  lesr  pages  ;  mais , 
aii  lieCi  du  fotMît  qu^îl  eraignoit ,  il 
reçut  des  «^ogfes  é'ncburagcans. 
Mei^ge;5^fut  ensuite  placé  auprès  dii 
çomiede  La  Rochefoucauld ,  lieu- 
tenant de  la  cohipagriié  d^ordon- 
hatreedu  duc  déLorrafney  il  le  sui- 
vit  dans  toutes  ses   expédîtiotor 
militaii^es. 'Le  comte  et  son  pag 
Mergéy  furent  faits  prisonniers  4 
1557  a  la  bataille  de  Saint-Que 
tin,   Mérgey   piarvint  à    s'évade 
avec  les  autres  prisonniers  ;  mai 
cette  évasion  ne  Vexécutâ  po' 


( 


!MER|G 

^ns  de-grandes   diiltiçiiltés.    te- 
comt^e  deLa.Ro.Qhe^ôuçauiil,  beau-, 
irère   du  princ.e  de  Cpndé  ,  .wni' 
jet  allié  dçsG,oi.i|r^i,3v«il  embrassé 
le  p.rote^^utisme.  jMjei-gev  ,  XouX 
dléyoué  au  comte  sop  mettre ,  tte 
balança  point  a  se  battre  pour  ce 
parti  et  k  pri/îr  Pieu  coxnine  lui. 
yi  ^  ^épaEa  ,de  ce  copue  en  i  S^Q» 
pour  des  fliQÛfe  <îui  ;ne  font  :pQint 
loit  à  rattaçbementMTéel  qu'il  'lui 
portoit.  liorqne  qé  comte  le.  ren-^ 
^optroit  il  lui  dirait  :   «  ^^ergey  ,  : 
encore  que  vous  ne  .soyez  pas  a 
TiHÀ  y  vous  .êtes  |;outeipis  tou^eiurs  ; 
a  moi.  M  ]Vtei*gej,  attaché  itucbmte 
sie  jSo^nev^il,  se  trouva  dans  les 
iliffércntes  batailles  qui  se  donnè- 
rent (dans  ces  temps^ïnalbeureùx, 
/et  notamment  ià  céUes  de  Dnaux  et 
ide  l^oûcoiUQur»:  QÙ  il  courut  de 
grands  dangers.  L'événement  le 
pJ,us  déplorable  dont  il  fut  .témoin 
est  celui  du  ;na$s^cre  de  la  Sâint- 
jBiartbélemi.  IlavoitiSnivi  le«ûmle 
de  La  Rocbefouqaiild  à  l^aris  s  il  às- 
^is.ta  a  ces  scènes  sanglantes  où  ! 
je  qpmle  son.inaitjce  et  son  ami  lut  < 
assja^siné.  Mergey  échappa  ]|eû-  j 
i;e4Jisenpen:t|kce;tte.ooiioheiie,  parce  ' 
qu'il  36  trouva  k)gé  dans  la'  ^mai- 
son  ph  létoÂent  les  équipages  .de 
)a  princesse    cte    Gdndé*    'Celte 
|na)MQnfu«tépargnée;maisMergej,  j 
ne  s'y  croyant  pas  en  sûreté,  par-  ' 
yi^t  avec  beavcoûp  de  diificultés 
à  se  réfugier  au  logis  ;de  Laàssac, 
rue  Saint-Hojwé,  et  ensuite  dans 
çielui  du  frère  du  comte  de  Xa 
Modbeibueauld.  £niin  il  se  retinn 
dans  l'Ângoûmois  où  étoient  les 
propriétés   de  son  épouse  Anne 
de  Gourcelles  :  il  se  fixa  avec  le 
êlsdu  comte  de La^ochefoucauld; 
se  .trouva  av^ec.  lui  dans  La  Ro- 
chelle^ lorsquele  roi  assiégea  cette 
ville  ;  puis  ,  profitant  de  la  paix 
qui    eut    lieu  .à    l'avénement  de 
Henri  Itl  au  tr^ne  de  Frauce  ,  il 
voyagea  en  Italie  avec  son  nou- 
veau maître  f  qui ,  de  retour   en 


ME  RI 


:/v5S 


France ,'  fut  tué ,  en  1 597  ^  au  com- 
bat de  Saint- Yriex.  Mergey  ,  de- 
venu vieux  et'infirmfe",  se  rëtii*3f*à 
^^aint-Amand  en  Angoàmois  ,  eh 
il' rédige^  en  t6i3  tes  Mémoires 
de  sa  vie  :  il  avbit  alors  yy  ans. 
Ses  Mémoires  furent  pubhés  pour 
la  pçemièrefois  dàils  tes  M^anges 
historiques  de  Caiilusàt.'H'ront 
été  ensuite  d*an:s?a  Collection  dès 
mémoires  particuliers  relatifs  a 
'l'liistoii*e  de  France,  tQme  4i*»  Hs 
oftren  i  des  pa  rficula  ri  tés  att&chah- 
4es ,  des  ffllJ^cdoteis  .çurien*sés  sur 
^^histoire  brageuse  du  i6"  siède. 
Le  style  *,  sâiis  être  pur,  a'  de 
l'énerçie  et  de  la  clarté;  et  le  tçm 
narf  ue  l'auteiir  inspiré  la'  con- 
fiance. 11  rie  parle  q*\é  deicé  qit  il 
a  vu.  Mergey  avoît  de  Tésprit',  de 
l'adresse,  ae  la  gaieté,  du  courage, 
et  de  l'attachement piour.se,$  maî- 
tres; il  no  M  s  apprend  iqti'ilèavçi  t. 
bien  se  battre  et  bien  libire.  ' 


»•» 


*  L]^EpjAJVj(.MaiAbie,u)  ,  %é 
k  Bâle^en  .1595  »  l'un  des  g^asçeur^s 
tes  plus  fécçnds,  mor^t  ji  Franc- 
fort en  1652  ,  apprit  le  dessjjri 
de  Théodore  de  ï^ezef ,  et  )a  gra- 
vuijç^  de  Tliéocjpre  4^B;ry,  <tjio,nt  il 
épousa  la  li^eviyierian  ai.  graine  les 
principales  vi^es  de  TEurope  , 
principalement  c^Uçs  dç  l'AUem  a- 
jgne  f  qu'il  çi  publiées  a^veç  des 
descr.iption^  jçnl^^uç  f^llemande; 
pe  qui  fof  ine  pli^sieuri^  volumes 
in-j(blip.  C*e^th  cQllectîonla.plns 
co;mplète  dan^  ce  gehre«  U  a  en- 
core g^'^pé  une  stti^e  dç  sujeits  ti- 
rés, de  rÙi^stoire  ^ain.te,  einon^bre 
de  paysages  d'après  Pai^l  ^jtil  ef 
autres  îjwtiaes.  M^iriane^t  çncone 
connu  par  ^a  f'qpQgkctphia  rie 
l*  Univers ,  3i  tçgçnes  in -fol.  ;  et 
par  sqn  F(q(*ilegiuffi ,  Francfort , 
i6i2  ,  2  vpl.  in-fpl. 

H.  ItfERIAN  (Marie-Sibylle) ^ 
fJMe  du  précédent ,  célèbre  par 
ses  Paysages,  ses  Perspectives  et 
ses  Fiies  t'et  héritière  des  talehâ; 


/^ 


454 


MERl 


MER! 


..tie  son  père ,  naquit  à  Frftncfott 
.  en  1647  '  ^^  raourut  k  Â.ms1erdam 
en  17 17)  k  soixante-dix  ans.  Le 
goûl ,    Tintelligence  «t  la  vérité 
avec  lesquels  elle  h  su  peindre  a 
détrempe   les  fleura,  les  papil- 
lons ,  Tes  chenilles  et  autres  in- 
sectes ,  lui  ont  lait  beaucoup  de 
répf^tation.  Elle  étpit  si  cuneuse 
àe  cette  partie  de  Thistoire.  natu- 
relle, qu'elle  entreprit  plusieurs 
Voyages  pourvoir  les  collecti^tis 
.  -que  des  curieux  en  avoient  laites. 
Elle  avoit  épousé  Jean  Ândrie^ 
Graff ,  habile  peintre  et  architecte 
de  Nuremberg.   Les   Hollandais 
attirèrent   par    leurs    offres    les 
deux  fépoux  chez  eux.   Madame 
Mérian  ne  quitta  son   paj'S  que 
parce  qu'elle  n'avoit  plus  rien  k 
y  observer  ;  elle  eut  le  çoura|^ 
d'affronter  les  dangers  et  les  pé- 
rils de  la  mer  pour  aller  chercner 
de  nouvelles    connoissance$    eti 
Amérique;  elle  s'arrôla  deux  ans 
'k  Siirinam  ,  et  y  dessina  tout 
«ee  qu'elle  "put  trouver*  de  rep- 
tiles» et  d'insectes  ,   de  mônie  que 
les  plantes ,  les  fleurs  et  tes  fruits 
ijui  leur  servent  d'alîméns.  Elle 
peignit  tout  cela  sûr  v(5lin  ,  et  les 
conuoisseurs  conviennent  qu'on 
ne  peut  rien  ajouter  k  ce  travail. 
-Les  mouches  brillantes  de  Suri- 
'\vAn\  répandent  ,  suivant  elle, 
Une  lumière  si  we  et  si  conti- 
nue,  qu'tme  seule  lui  sulïit  pour 
iTcclairer    pendant    qnVlIç    pei- 
-£fnit  tousf  les  insectes' de  ce  pays, 
•On  a  de  cette  dïune  ,  L  Origine 
âf'S  chemlles  ,  leurs 'nourritures 
et' leurs   changemens  ^   Nurem- 
berg, 1^79,  1688  ,  1  vol.  in-4''5 
avec  figures ,  .eu  a)len)and  ;  on  l'a 
traduite  en  latin  sous  ce  titre  : 
Mrucarum  orlus  ,    Amsterdam  , 
1706.  xiia  fille  donna  un  troisième 
volume  de  cet  ouvrage  comme 
posthume.  Nous  avons. le  tout  en 
Lançais  ,  sous  ce  titre  :  Histoire 
des  insectes  de  r Europe ^  dessinée 


A 


ff  après  nature  y  et  expliquée  pâf* 
Maiie^Sibjlle  MériçLn  ,  où  A>A 
traite  de  la  g4nératibn  et  des  dij^ 
férentes  métamorphoses  des  in»- 
sectes  ,  traduite  par  Jean  Marret^ 
Amsterdam,    1750  ,   in-foh*o  ^    • 
avec  trente-six  planches  de  plus, 
et  des  notes.  Ce  traducteur  a  en-^ 
core  augmenté  cet  ouvrage  d'une 
des«ripiif>n  de  toutes  les  plantes^ 
qui  ser\ent  de  nourriture  aux  in- 
sectes, il.  Dissertation  sur  la  gène- 
ration  et  les  transformations  dc^ 
insectes  de  SurifUim ,  en  flamand  , 
Amsterdam  ,  1  job  ,  in-»4*  •  item  , 
en  latin  ,  Amsterdam  ,    ^703  « 
in -folio  ,   avec    soixante  niagni» 
fîqnes  planches  ;  itetn  ,  en    iran^ 
^i s  et  en    latin  ,   Amsterdam  , 
1726 ,  iU'fol.  Ces  deux  ouvrages 
ont -été  réunis  en- français  sous  ce 
titre  !    Histoire  des  insectes  de 
r Europe  et  deVAmérique ,  Ams- 
terdam ,  lySo,  in-fol.  On  les  a 
réiiiiprimés  en  français  et  en  latin 
k  Parisien  1768  ;  et  on  y  a  ajou* 
lé  le   Flofilegium  'd'Emraanurl 
Sweerts.,  traduit  en  français ,  dont 
il  y  ^^  des  •  exemplaires  enlumi- 
nés. '  Bvc^hoz  en  •  ik  donné    une 
nou>  elle  ;  édition^  corrigée  et  au  g- 
litestée)  en  1771, 2  vol.  iw-foL,  pa- 
pier ordinaire ,  ei  5  vol.  en  grand 
papier.  Les  dessins  de  celte  dame 
ont  été  déposés  dans  rhô<el-de-» 
ville  d'Amsterdam  -,  et  multipliés 
par  la'graf\'«re. 

*  ÎIL  MÉRUS'<Jean-Bemard), 
secrétaire  pet^p^tuei  de  l'aca«léiiiie 
des  bCj'entiea  <le  Ëerlin,  né  k  Lie-* 
chutai  près  de  Bàle  le  27  sep- 
tembre 1723,  d'une  famille  hon- 
nête et  distinguée  ,  donna  dèi» 
Pannéd  1 749  ♦  dans  les  Mémoires 
de  cette  académie  ,  un  ^Mémoire 
sur  Vappetxeption  de  sa  profère 
existence.  En  ijlÀ),  il  lut  appelé  k 
Berlin, par  le  conseil  de  Mauper- 
tuis.  On  a  de  lui,  I.  Traduction 
de  tiii/lucnce  des  o/unicns  sw  l» 


langer  ge  y  et  du  langage  sur  If  s 
ojftNiuiis  ,  de  Michaelis  ,  Brème  , 
1 76*2,  in-S»^.!!.  Traduction  f/e  Van- 
giais  des  Essais  p/iîiosofdiû/ues 
sur  r entendement  humain  ,  par 
Jiume  ,  avec  une  préface  et  des 
notes  par  Formey  ,  Amsterdam  , 
1768,  a  vol.  in-i2.  111.  Traduc- 
tion des  OEuvrcs  philosophiques 
de  Hume  y  A  nisterdam,  1 759-1 7641 
5  vol.  in-i'J  ;  nouv.  édît.,  Lontlreii, 
1788,  6  vol.  in-iu.  IV.  Recueil  de 
questions  proposées  à  une  société 
de  sa%^ans  qui  font  le  voyage  de 
f-^/Yi^/tf ,  par  Michaelis  ,  traduit 
de  railemaud ,  Fraucfort-sur-le- 
iÇîein,  «763,  in-8®.  V.  Système 
du  monde  ,  traduit  €t  abrégé  de 
l'ai ieiuaud,  Bouillon  ,  1770,  in- 
8"  ;  Paris ,  1784,  in  -  8»  ,  avec  les 
noms  des  auteurs.  VT.  Traduc- 
tion J^rançaise  de  Claudien ,  1  vol. 
in -8».  Les  Mémoires  de  Taca de- 
mie de  Berlin  contiennent  plu- 
sieurs morceaux  de  Mérian  sur 
des  matîèrejnphîlosophiquesel  sur 
la  géométrie  j  on  y  distingue  qua- 
tje  Discours  ajoutés  à  la  traduc- 
tion de  la  philosophie  de  Kant  ; 
un  Parallèle  de  la  philospphie  de 
Leibnitz  et  de  celle  de  Kant ,  qui 
fil  beaucoup  de  bruit  lorsqu  il 
parut.  Les  autres^ sont  intitulés 
L* action  ,  la  Puissance  et  la  Li- 
hei^é ,  le  Sens  Fnoral ,  le  Désir , 
la  Crainte  et  le  Mépris  de  la  mortf 
le  Suicide  ,  Parallèle  de  deux 
principes  physiologiques ,  et  un 
ï)iscaars  sur  la  métaphysique. 

MKIUCI.  (  royez  Angïï.a.  ) 

*MERlGm  (P.D.Romain), 
moine  camaldute  ,  né  au  clia- 
teau  de  Mordana,dans  le  diocèse 
dlniola  ,  le  ag  décembre  i658  , 
.proft'sseur  do  philosophie  et  de 
t'uîologie ,  procureur-général  de 
son  ordre  en  1694  >  vibileur  et 
«NMiite  abbé  ^u  monastère  de 
Sî.iul  -  Sauveur  à  Forli ,  mou- 
rut is    17  mars   1737.    On  a  de 


MERI  451 

lui ,  L  Orazione  in  la  Je  del  P. 
abate  D.  Paolantonio  Zaccarelli 
per  la  sua  esaltazione  al  genetn-> 
laio  délia  congregazione  camal" 
dolese ,  Bologne,  1691.  IL  DiuO" 
zione  alla  gloriosa  vergine  santa 
GeUitide  von  alcuni  soneiti ,  ttc.^ 
Bologne,  1707.  111*. i^i  miste/y 
délia  corona  del  Signore ,  e  queÛi 
del  rosarioporfati  in  varj  sonetti^ 
iftc^ ,  M'orii ,  1708.  IV.  Santo  Rg* 
mualdo  y  oratorio  per  musica  » 
Venise  ,  1727.  V.  Délie  poésie 
tielV  aèate  D.  Romano  3/erigfd 
eamaldolese ,  ,Forli ,   1 708 . 

t  MEPiïJXE  (  Edmond  ) ,  Vm 
des  plus  savans  jiu'isconsnltes  du 
ij*  siècle ,  né  à  Troyes  eu  Cham- 
pagne ,  enseigna  le  droit  a  Bour- 
jjes  avec  une  réputation  extraor- 
dinaire, et  mourut  en  1647  >  **  ^7 
ans,  après  s^étrc  distingué  dans  Ja 
littérature  par  di\ers  écrits,  dont 
les  pnncipau:ic  sont ,  I.  Edmundi 
Met  illii  Tricassini  jurisconsulti 
ex  CujaCio  libri,  très  ,  autrement', 
iKariantium  ex  Cujacio.  W,  Liber 
singularis  differentiarum  juris» 
III.  Edinundi  Merillii  nolce  philo- 
logicœ  in  passlonem  Christi  ,  cm/* 
ipsius  passionis  textu  grœco  et 
latino  ex  quatuor  esftingeliis  , 
Paris  ,  i65'i  ,  iu-X'.  IV.  Commen- 
ta rii  principales  in  libres  quatuor 
instifutionum,  quibus  addiia  est 
synopsis  à  cL  Mongin  ,  Paris , 
i654)  *i>~4^*  On  a  tait  une  édition 
de  SCS  OEuvres  k  Naples  ,  eft 
•À  vol.  irv-4*. ,  1720.  ., 

*  MERINDOL  (Antoine),  doc- 
teur et  professeur  en  médecine  k 
Aix  en  Provence ,  sa  patrie ,  où  il 
est  mort  en  16^4  >  a  laissé  ,  I. 
Des  bains  d^Aix  et  des  moyens 
de  les  rétablir ,  k  MM.  les  con- 
suls et  procureurs  du  pa;ys  ,  Aix  ^ 
1600  ,  in-8**.  II.  De  calidp.j  in- 
nato  et  humido  primi^enio ,  Luft" 
dunî,  i(><5  ,  in-9*'.\li.Sclectrit 
exercilaliams    rlll^    Lulclia» 


/ 


A. 


450 


MERL 


\ 


L 


Paristonim  ,  1617,  in -S".  IV'.  Ars 
iiedica  ih  duas  partes  secta.  Ac- 
cessit sub  finem  exercitaiiomim 
medicinalium  decas  Unie  a ,  Aquis 
Sextiis,  i633 ,  ia-fol. 

MÉRïON  (Mtthol.),ÇOD<i«c- 
tfeur  du  char  d'Idoménéç ,  se  dij- 
fifigcia  beaticoMp  au  siiége  de 
Troie.  Homère  le  compate  k 
Mars  pour  la  valeur.  —  \\y  eut 
un  autre  Mérion  ,  fils  de  Jason , 
^\hhve  par  &es  i^iehesses  et  par 
jon  ayaricé. 

+  MERLAT  (Élie) ,  théologien 
j^TO testant ,  nd  à  Saintes  en  i634 , 
voyagea  en  Suisse ,  a  Genève,  en 
Hollande  et  en  Angleterre.  Il  de- 
vint ensuite  ministre  de  Saintes  , 
oh  il  se  distingua  pendant  19  ans, 
par  sa  scie^ncë  et  par  sa  probité . 
Une  réponse  violente  qiril  fit  au 
livre  d'Amàuld  ,  intitulé  le  Hen- 
Verseirient  de  la  Morale  ,  etc.  To- 
Bligea  de  sortir  de  Jî'rance  .en  1 680. 
14  se  retira  à  Genèye,  et  de  là  à 
Lausanne ,  où  il  lut  pasteur  et 
professeur  ,  et  oh  il  mourut  en 
1705.  Ç'étoit  un  homme  chari- 
tèible.'  Il  ne  régaloit  jamais  se? 
amis  sans  destmér  une  sommé 
pareille  k  colle  qu'il  dépensoit  à 
ié  sujet  poil  rie  soi):iagement  des 
pauvres.  Outre  l'ouvrage  dont 
lious  avons  parlé,  on  a  de  lui , 
J.  l^lus leurs  Sei^mons»  IL  Un 
Traité  de  Taulcrlté  des  r0is,\\\. 
Uh  autre  ïraité  D/s  conversions ^ 
hominis  peccafçris  ,  Oû^Tages  qui 
put  eu  quelques  sueçè^  £ios  la 
râïorme, 

♦TVIERÎJE  (Matthieu),  né 
H  Uiès  vers  le  milieu  du  i6«  siè- 
cle, étoit,  sivivantde  Thou ,'  te- 
rUssià  et  plusieurs  autres  histo- 
riens;, (ils  d'un  CardeUr  de  laine  de 
cette  ville.  Il  eterça  lui-même  ce 
laélier  dans  sa  jeunesse  ;  mais 
d'Aubais  ,  dans  ses  Pièces  fu- 
gitiveç  pour  ser\lr  a  rïIi*loire  dd 


MF.RL 

f  France,  donne  un  démenti  à  lotis 
:  ces  historiens ,  et  soutient  que. 
Matthieu  Merle  étoit  fils  d'Antoine 
de  Merle ,  lequel ,  d^ns  soq  tes- 
I  ta  ment  du  20  mars  i555  ,  S0  qua- 
'  lifje  de  noble.  Quoi  qu'il  en  soit  ^ 
Mierle  so  rendit  fameux  par  son 
caractère  audacieux  et  ses  exploits 
militaires.  Il  débuta  en  i568  ,  en 
qualité  de  simple  arquebusier  dans; 
les  gardes  de  Dâçier,  duc  d*Uzès, 
1  qui  l'amena  avec  lui  en  Poitou , 
i  ou  il  fit  son  apprentissage  dans 
(  le  métier  de  la  guerre.  Le  beau-t 
■  frère  de  ce  duc  le  prit  k  son  ser- 
vice en  1570,  le  fit  son  écu^er, 
;  et  lui  confia  pendant  son  ab- 
seTice  la  garde  et  le  commande- 
ment du  Fort  château  de  Peyre  ea 
Gévaudan.  Là  guerre  s'étant  ral- 
lumée après  le  massacre,  de  la 
Saint-Barthélemi,  Merle  manda 
plusieurs  jeunes  gens  dTfzès ,  qui 
vinrent  le  trouver  au  château  de 
^ejre  ;  fortifié  par  leur  nombre  , 
il  s'empara  ,  en  iSjS,  de  la  ville 
çt  du  château  de  Malzieù ,  fit  des 
courses  dans  les  environs ,  accrut 
ses  forces ,  parvint  à  3e  former 
une  troupe  de  cavalerie  assez  con- 
sidérable pour  tenter  de  plus 
grandes  entreprises.  L'anxicé  iui- 
iaùte ,  ayant  laissé  3on  frère 
pour  garder  MalzteVi,  il  marcha 
en  Auvergne  et  prît  par  esca- 
lïîde  la  ville  d'issôjre  ,  s'empara 
de  plusieurs  fprferes>;es  d,a  roi-" 
si  nage  ,  et  mita  corttribution  tous 
les  villages  à  quatre  k  cinq  lieues? 
a  la  rojode;  il  s  avança  jusqu'aux 
portes  de  Clermout ,  prit  la,  ville 
de  Saint- Amand  et  celle  de  Poiit- 
gibaut,  qui  e^t  située  a  dix  lieues 
d*Issoîre  ,  fut  heureux  dans  la 
plupart  des  combats  qu'il,  livra  , 
et  "nt  plusieurs  prisoniiiers  d'im- .  r 
portancé.  Merle  étoit  la  terreur  du 
pâjs.  Lés  gentilshommes  pi'o- 
têstans  se  joignirent  a  lui  ,  et  les 
catholiq'ues  n'osoient  raltaquer. 
La  paix  de  i57^  vit^t  siîspeudw 


MERt 

.  }e  cours  de  ses  conqa^tes.  îl  reçut 
ordre  d«  roi  de  Navarre  de  lais- 
ser Issoire  à  ChaVagnat ,  et  d'a- 
bandonner au  roi  de  Fiance  les 
autres  places  qu'il  avoît  prises. 
Le  capitaine  Merle  rentra  a  Uzès 
chargé  de  butin.  Dans  cet  in- 
tervaijlede  .paix  ,  U  épousa  ,  \eao 
octobre  15^6  ,  FrançiRse  d'Au- 
s^lLe  ,  fiUe  de  Guiot  d'Au^oUe , 
seigneur  de  Serres  ,  dont  il.  eut 

Elu^ieurs  enfans.  En  1677  ,  les 
ostilités  ayant  recommencé  , 
il  reprit  les  villes  et  le  .cbâ- 
te^LU  de  Pejre  et  Malzieu ,  vint 
ea  Auvergne,  et  favonsé  par 
Çbavagnat,  qui  coixunandoit  a 
lâsoire,  il  s'empara  de  la  ville 
d'Ambert  et  de  ^usievrs  châteaux 
du  voisinage  ,  après  plusieurs 
çohibatsoh  il  eut  toujours  l'avan- 
tage. Voyant  arriver  i'armée 
rojaîe  en  Auvergne ,  il  quitta  ce 
pays  ,  et  se  retira  à  Malzieu.  En 
1 57g  il  prît  la  viïîe  de  Mende  , 
et  fannée  suivante  il  la  défe^dit 
avec  courage  coiitre  une  forte  ar- 
.  mée  qui  vint  pour  en  faire  le 
siéçe.  Après- plusieurs  autres  ex- 
ploits militaires  ,  où  le  capitaine 
Merle  déploya  lies  ruses  de  guerre 
et  l^audace  d'un  partisan ,  plutôt 
que  les  talens  d'un  ^tscùû  général, 
Jean,  baron  d'tJxchier,  ppur  Ren- 
gager h  rendre  la  ville  de  Mende 
au  <!uc  d'Arijou ,  promit  de  lui 
vendre  les  forteresses  et  terres  de 
îa  Gorce  et  de  Salavas.  Cette 
vente  s'effectua  au  mois  de  juin 
i532.  Le  capitaine  Merle  prit 
alors  le  titre  tle  baron  de  la 
Gorce  et  de  Salavas  ,  qu^il  trans- 
mit a  sa  postérité.  Il  mourut  en 
janvier  i584  ,  au  château  de 
Salavas.  Matthieu  Merle  se  pi- 
quoit  d'^re  |uste  ;  il  avoît  établi 
tine  discipline  sévère  parmi  ses 
soldats  ;  mais  il  exerça  des  cruau- 
tés atroces  et  bizarres  ,  sur-tout 
cpntre  les  prêtres  catholiques,  qui 
l^missept  re^pèce  de  gloire  qu'il 


MERl.  457 

s*cst  acquise.  Les   détails  de  c^ 
qu'il  leur  fit  éprouvera  Issoire  ,  et 
qui'  se  trouvent  dans  les  Mémoi- 
res manuscrits  de  cette  ville,  Tout 
frémir.  Il  éloit  parfois  d'ime  hu- 
meur plaisante.  Pendant  son  sé^- 
jour  à  Issoire ,  il  apprit  que  quel- 
ques troupes  ,  commandées  par 
plusieurs  seigneurs  d'Auvergne , 
embusauées  à; une  lieue  de  cette 
ville  .9  nosoient  l'attaquer  ;  il  leur 
envoya  un  de  ses  Ifiquais  chargé 
de  bouteilles  de  vins  «t  de  ciuq; 
ou    six    jeux    de  cartes   ,    avtc 
ordre  de  leur  dire  que  Merle  leur 
envpyoit  ces  présens  ,    dans  I9 
crainte  qu'ils  ne  s'ennuyassent  à 
l'attendre.  Pendant  qu'il   étoit  à 
M«nde  ,    l'ariné^e   cathoh'aue   lui 
envoya  un  trompette  pour  le  som- 
mer de  i^eadre  cette  ville.   Illi| 
bien    boire    le   trompette  et  le 
cha^Çea   de  répoigidre  à  ceux  qui 
lavoiebt  envoyé  «  qu'il  lui  tar- 
doit  bien  fort  4e  les  voir  ;  mais 
(|ijbe ,  s'il^i  ne  vepoient  bientôt ,  il 
iroit    lui   même    les   trouver,   v 
DaaslesMémoiresmaiiuseiits  d'Is- 
soire  ,  on  a  fait  le  portrait  suivant 
•du  capitaine  Merje.    «  Sai   taille 
étoit  moyenne,  son  corps  épais 
et  renforcé  ;  il  étoit  boiteux  d'une 
jambe.  La  couleur  de  ses  cheveux 
et  de  sa   barbe  étoit  blonde  ;  il 
portoit  deux  grandes  moust^iches 
retroussées  en  haut ,  semblables 
à  deux    dents   de  sanglier.    Ses 
yeux  gris  .et  fiu'ieux  s^enfonçoient 
dans  sa  tète  ;  son  nez  étoit  large 
et  camus.  Il  ne  savoit  ni  lire  ,  ni 
écrire^;  ce  qui  le  rendoit  cruel  et 
barbain».    Joint  qu'étant  de  son 
naturel  inhumain ,  et  n'ayant  au» 
cunes  lettres  pour  corriger  ce  per- 
nicieux naturel ,  il  suivoit  sa  mé^^ 
chante   inclination   sans    aucune 
modération.»  On  doit rejnarqner 
que  ce  portrait  est  tracé  par  (!es 
mains    ennemies.     Le  capitaine 
Gondin  ,   compagnon   de  ses  ex- 
i  péditions  militaires  ,   eh  a  écrit 


458 


MERL 


tiu  précis  très-exact ,  intitulé  Les 
K.\pioilsde  MatlKieu  Merle,  baron 
dt>  Salavas,  que  d'Âuhajs  a  iait 
imprimer  dans  le  lome  1" ,  partie 
Il  de  ses  pièces  Ingitives  relatives 
à  riiistoire  de  France. 

♦  II.  MERLE ,  député  du  tiers- 
état  du  l>aiiliai;e  ôe  MAcon  aux 
élatvS  -  généraux  en  1789  ,  fot 
nommé,  en  févricri^go,  pi-emit'r 
m^nre  constitationnel  de  cette 
ville.  On  donna  des  bais,  des  fêtes, 
desiiiimiitiationsen  son  honneur, 
et  toat  le  peuple  lui  montra  le 
piuà  grand  attachement.  Enmarrs 
et  avril  1791  il  présenta  à  ras- 
semblée nationale  plusieurs  rap- 
ports au  nom  du  s  comité 'des 
rcdiciches  ,  et  le  18  juin  il  l'ut 
Dommé  secrétaire.  Après  la  ses- 
sion ,  il  retourna  dans  sa  patrie, 
y  vit  sa  popularité  détruite  en  un 
instant,. et  fut  ensuite  enveloppé 
dans  les  proscriptions.  Transieré 
à  Lyott  ,  on  Vy  condamna  k  mort 
le  i5  frimaire  aa!2  (5  décembre 
1793  ) ,  avec  un  de  ses  parens,  et 
il  fut  attaché  avec  mille  autres 
viciimesaux  arbres  des  Bretaux; 
mais  la  mitraille  lui  ayant  em- 
porté au  poi^iet  j  sans  le  blesser 
aillcui!^  ,  il  vint  k  bout  de  se  dé- 
barrasser de  ses  lieiii  et  de  se 
sanver  dans  la  campagne.'  Déjà 
il  avoît  fait  un  assez  bon  trajet  , 
lorsqu'un  détachement  dé  la  ca- 
valerie révolutionnaire  se  nôit  k 
sa  poursuite  et  l'acheva  k  coups 
de  sabre. 

*  M  E  R  L  ET .  (  Lo'^uis-Ma ithieu 
d«  ) ,  le  plus  ancien  lieutenant^ 
général  de.i  armées  françaises  , 
liicmbre  de  la  légion  d'honneur, 
niort  le  10  octobre  1807,  n'a  voit 
tîjcore  que  i3  ans  de  senice 
î{M'Squ*il  obtint  la  décoration  de 
Tordre  de  Saint-Louis  ,  en  1746  > 
h  li  ti*e  de  récoin  pense  pour  sa  con- 
du^te  distinguée  dans  la  guerre 
ik^  Bohême.  .llc;;t  autcixi-  de  plu- 


MERL 

Sieurs  Mémoii^s  qui  respirent  le 
patriotisme  ,  et  font  honneur  }i 
son  cœur  ;  tels  qu'une  LeH/v  sur 
la  désertion  ,  pour  abolir  U 
peine  de  mort ,  et  une  autre 
pour  améliorer  le  sort  des  en- 
ians  de  la  patrie. 

♦  MERLI  (Ricck») ,  né  k  Corref- 
gîo  en  i5i7  ,  podestat  k  Mantoue, 
et  deax  fois  auditeur  de  rote  k 
Gc^nes  ,  mourut  dans  sa  pati'ie 
en  1679.  On  a  de  lui ,  I.  Apo- 
logiajuris  homolotetica  ,  Corri- 
çi«;  ,  i553  et  i555,  IL  Depittri' 
bus  judicis  potestatihus ,  Reg^  , 
1077.  IIL  JDe  if  s  quas  frequen^ 
tiidS  in  foro  judiciali  éventant , 
Rêgii  ,  1571.  ly.  Ptactica  judi* 
ciaiis ,  Regii   157a. 

t  I.  MERLIN  (  Ambroise  )  , 
écrivain  anglais  au  5*  siècle^ 
qu'on  a  regardé  long-temps  com- 
me un  grand  magiden,  etuont  oà 
rapporte  des  choses  surprenan- 
tes.  Plusieurs  autears  ont  écrit 
qu'il  avoltété  engendré  d'un  in- 
cube ,  et  qu'il  avoit  transporté 
dlrlande  en  Angleterre  les  grands 
rochers  qui  s'élèvent  ep  pyramides. 

Eres  de  Salisburj.  Ou  lui  attri- 
ue  des  Prophètes  extravagantes. 
Voici  les  titres  des  éditious  les 
plus  estimées  et  les  plus  itères 
de  ce  roman;  I.  Histoire  de  Mer^ 
lin  et  de  ses  prophéties  ,  ouvf  a«je 
attribué  k  Robert  Borrqn  ,  ou  de 
Bourroh  ,  Paris,  Ant.  Verard, 
1498  ,  3  vol.  petit  in-fol.  golh. , 
i»"'  édition  ,  très-  rare.  La  même 
Histoire ,  avec  les  Prophétie:» , 
Paris  ,  i528  ,  3  vol.  in-4'* ,  j^oth^ 
IL  La  Fita  di  Merlino  in  P'enc^ 
tiu  y  Luca  Vèneliano  ,  i48o, 
in-4**>  i*"*  édit. ,  très-rare.  ïli.  Lu 
medesîma  con  le  nue  prophétie  , 
in  Florentia  ,  ï4çK5  >  in-4".  ^-<^tUî 
édition  est  rare.   Cet  ouvrage  d 


'  MERL 

}*fiîstoire  et  les  Prophéties  de 
Merlio  sont  5  i''  Barrois  père  y 
dans  le  catalogue  de  Guyon  de 
Sardtère ,  n»  8^6.  î*  de  Bure 
le  jenne,  dans  sa  Bibliographie 
ÎQStructive ,  b°  3780*  5'»  M.  Bar- 
bier^ tome  4  ^c  ^on  Dictionnaire 
des  auteurs  aaoujrmes  ^  au  n&in 
BoiTon ,  etc. 

fïL  Merlin  (Jacques),  doc- 
teur de  Sorboqne,  natif  du  dio« 
tèse  de  Limoges  >  fut  curé  de 
Montmartre  ,  p;jis  chanoine  et 
ÊTand^pénitencier  de  Paris.  Ayant 
prononcé  im  sermon  séditieux 
contre  quelques  grands  seigueurSy 
soupçonnés  d'être  favorabies  aux 
liouveHes  erreurs,  qtii  fit  beau- 
coup de  bruit  à  Paris  et  k  la 
cour  ,  François  ï"le  fit  mettre  en 
prisou  dans  le  (Château  du  Lou- 
vre en  1527,  et  renvoya  en  exil 
h  Nantes  deux  ans  après^  Ce  mo- 
barque,  s^étant  ensuite  apaisé, 
lui  permit  de  revenir  k  Paris  eU 
i53o.  Ilv  mourut  le 26  septembre 
i54i  )  «ans  tm  âge  assez  avancé , 
après  avoir  occupé  la  place  de 
gj;and-vicaire  ,  et  la  cure'  de  la 
Magdeleine.  11  est  le  premier' qui 
ait  dotnié 'Une  GaÙection  des 
conciles .  Il  y  en  -a  eu  trois  éditions . 
Tout  ce  qu'il  a  iait^  a  été  de  re- 
cueillir les  condiles  avec  leurs 
actes.  Mais  ce  n'étoit  pas  assez  : 
il  fa Iloit  les  conférer  pour  corri- 
gei^les  textes  défectueux ,  et  i*e- 
ti^nciier  Un  nomb^e  infini  de  fau- 
tes qui  se  ^rencontrent  dans  les 
manuscrits.  Merliu  lié  ]'a|^s  dis-^ 
simulé,  puisqu'il  dit  dans  sa  pré- 
liace  que  le  iecteur  pourra  trou- 
\ tfr  de-mau vs Lscs  interpréta tions^ 
La  Corme  qu'il  â  donnée  à  sa  Col- 
lection est  trop  iiimple.  Il  a  voit 
dessein  de  j-apporter  ce  qui  re- 
garde les  conciles  et  les  papes  , 
qu'Isidore  de  Séville  a  recueilli  en 
tm  vol.  11  rc^xcCufa  dans  le  pre- 
mier toiue>  muis  il  n'j'  a  uouiic 


ME  RM 


453 


que  la  version  latine  àe$  é'nC 
preniers  conciles  généraux  ,  et 
des  six  conciles  provinciam: 
d'Ane  yre  ,  de  Néocésarée  ,  àd 
(îangres  ,•  de  Sardique  ^d'Antio- 
cheet  de  Laodicée.  Il  y  a  in^ré 
la  donation  de  Constantin ,  qui 
n'a  ancUde  autorité.  On  nV 
trouve- point  le  cifaquième  con- 
cile général,  tenu  Tan  553,  sur 
l'affaire  des  tt%^is  chapitres^  En 
un  mot^f  l'ouvrage  est  peu  cou< 
sidérable,  ^quoiqu'on  ait  l'obliga- 
tion k  l'aQteur  d  avoir  excité ,  y^^ 
son  exemple  ,  beaucoup  d'autres 
k  nous  donner  éi^s  collection» 
plus  amples  et  plus  exactes.  Ou 
a  eneope'-de  lui  des  éditions  de 
Bichard  de  Saint  -  Victor ,  de 
Pierre  de  Blbiâ^,  de  Durand  de 
Saint  "Pourçain^  et  d'Origène* 
Il  a  mis  k.-la  tête  des  0£uvrcs  de 
ce  Père  une  apologie  dans  la- 
quelle il  entreprend  de  justifier 
Urigèi^  deserreiif-s  qu'où  lui  im- 
pute; mais  cette  jusiificatiou  ne 
paroi t  pas  satisfaisante  aux  or- 
thodoxes* 

IlL  MERÙN  (CharW),  jé- 
suite, né  k  Amiensvlc  8  septeiii^ 
bre  lOjB,^  mort  k  Paris  ^  dans  la 
collège. d«  Louis-le-Grand  le  2^ 
novembre  1747  *  enseigpa  les  bu- 
mauftih)  et  la  tliéologic.  |Is'appli<» 
qua  easviite  aux  travaux  du  cubi-^ 
cet, «et  recueillit  des  éloges.  On 
a  de,  lyff ,  1*  Une  ReJutaliQU  dff 
Jiaj'le  f,  in-4''-  II*  Traite',  JiiUovi^, 
que  et  dogmatique  sur  la  forme, 
des  sac  remens.  111.  Plusieurs  Dis- 
sertations insérées  dans  les  Mé- 
moire&  de  lVc>6ux. 

ÏV.  MERLIN- COCAYE* 

Foj,    FOLETÎGO  ,    U"    1. 

fl.MERMET  (Claude), d^abord 
principal  du  collège  de  Saint-» 
Hcmberg.en  Bugey. ,  auroit  pu 
couler  des   jours  heureux  daiu 


^ 


4<îo 


ME  RM 


cette  p]aGç.  Trop/i*|stjruit  ppur 
ne  pas  s'apercevoir  des  cdomix»- 
santés  qui  lui  manquoieiU  .  ii  la 
quitta  ,  et  se  reiwlit  à  Lyon  pour 
travailler  a  les  acquérir.  Il  £t  iai* 

{irimer  dans  ccUe  ville  ^  en  i5^4» 
a  tiagédie  de  Sophomsbe ,  reiae 
de  Nuniidie  ,  qu'il  avoii  litiduiUe 
ca  v^rs  lraDçai&  sur  l'original  ita- 
lien de  Jean-George  ïrissiuo. 
j^près  un  séjour  de  quelques  ajn> 
nées  à  I^i^on ,  il  revaat  à  Saiot- 
Rambert ,  et  y  reprit  sa  |>l8jCe.de 
principal.  Ce  lut  alQrs  qu'il  4:011a- 
posa  ,  pour  l'utilité  de  ses  élèves»., 
son  Traité  da  ^orthographe  fran^ 
caiVéf.Les  régules  qu'il dto^i»e  sont 
en  vers  français ,  et  ont  toutes  une 
tournure  épi^^^ummatique  :  il  le 
termine  par  ces  quatre  yers  : 

Si  ^clqa*un  ^r\e  par 'enTt« 
Du  pmit  liv  re  que  }'a«  fait v   "  * 
SjiQs  ^çlèr^  ,  i.è  le  SMpyliv     ' 
D'en  fairp  ua  autie  plus  parfait.    . 

L'ouyrage  de  Mermei  a  ]>récédé 
oenx  éa  4oas  les'  grammairteiiti 
français  ;  xî'est  le  premiier  t\xt 
notre  langue  qui  so^it  comiu;  On 
a  encore  de  lui  une  critique 
^du  tiai<fé  de  squ  compatriote, 
Glande  Guichard  ,  sAr  la  manière 
d'ensevelir  ,  en  usage  chez  les 
difFerens  peuples.  Cette  criliqne 
est  infiniment  plus  rare  qne'l'éCrit 
qui  l'a  fait  naUre.  Duveruiér-Vau- 
privas  paidede  Mermét  dans  sa 
Mibrliothèqne  française  ,  et-  lui 
attribue  plusieurs  épigràmmes  *, 
parmi  lesquelles  oh  peut  citer 
eelle-ci  ; 

Un  boucher  ,  consul  de  village , 
Fut  envoyé  loin  pour  chercher 
Un  prêcheur  docte  personnage  ,   • 
Qui  vint  en  carême  prêcher. 
P9  en  fit  (14  lui  approcher 
Denii-dousaine  en  un  couvent* 
Le  plus  gras  fut  prias  du  boucher 
Cnid^nt  qu*il  fut  le  plus  sava»t. .      ^ 

On  voit  par  ces  vei*s  que  la  règle 
qui  détend  l'hiatus  m^toit  point 
iJ2Core  connue  en  poésie.  Sui*  la 


MER0 

£ba  de  ses  jours  ,  Mermet  devint 
châtelain  ^  du  duc  .  de  Savoie  , 
Charles-Emmanuel  >  qui ,  inslxuL( 
de  son  mérite,  lui  avoit  accordé 
nue  pension.  Les  anciens  recueil& 
renlerm^ent  plusieurs  de  ses  poé- 
sies ,  qui  ùnt  de  l'^grémeat  et 
du.  aalurçK  ûiji  a  retenu  cesversk 
de  lui  : 

Les  amis  de  l*heure  fti&jstktc 
Ont  le  naturel  dn  n/elbo  , 
Il  en  faut  essayer  cinquante 
Avtnt  d7en  rencontrer  ud  boo. 

II  jtuQurut  k  S^iut-iU^mh^rt. 
}l.  M£;R]\IET.  jTojr  Bouaoup. 

MÉROPE  .(Mjthol.),  fîll,i? 
d'Atlas  et  de  Pléione ,  et  l'i^np  de^ 
sept  Pléiades  ,  '  reudoit  i^ne  lu- 
mière assez  obscure ,  ^elon  la 
fable  ,  parce  qu'elle  avoit  épousç 
Sisyppe  ,  lioiiime  morte^  ,  au  lieu 
que  ses  sineiu^s  avoienjt  été  .mariés 
^  des  dieux.  — •  JV^érope  est  aussi 
le  noJûOi  de.  l'épouse  de  Crç^fonte, 
héros, grec.,  laquelle  recoimut  sojqi 
fils  à  l'mstant  même  où  elle  alioil 
1  ^mmoljer. 

t  MÉR,0  VÉJE  i9u  Mwoi7^, 
roi  de  if  rawcç ,  sj^ccQdA  h .  Clodiou 
l'an  448  ,  et  co.wbftt^t  Attila  l'îiu 
45.1  ,  près  de  Méry  -  sur  -  Seiine* 
On  dit  qvi'ii  ét^çctit  J^s  bornes- 
de.son  empira  depuis  Jç^tbords 
de'laSQmjmejusquaïr^Yps,  qi^ii 
prit  et  qu'M'SasQcageii.  Il  .inoMrui 
en  4o6*  ^<^  valeur  a  fait  doioner 
à  nos  rois  de  la  .première  race  le 
nom  .de  ÛJjérftvjpèiieus.  .Qn  ne 
connoît.ni  sa  famille  ,  :ni  l'année 
de  sa  naissanœ.  iQttelques  -.ups 
le  fout  parent  de. Clodiop.tD'aUitres 
ont  écrit  que  sa  mère  se  baignant 
près  du  rivage,  un  ilaureau  mai 
rin  la  rendit  grosse.de  ce  .prince. 
Cette  i^ble  a  pris  Yraisembla- 
blement  sa  source  dans  le  mot 
Mer-Veich^.ffui  signilie  .veau. de 


r 


MERO, 

mér.  Méi^  ée  eut  trois  etifànâ  , 
léajs  on  àe  connof t  que  Ghitdéric, 
â'on  stioeesèeuîr.  Les  dent  autres 
^ittèrent  le'iii*  père  pour  suivre 
les  drapeaux  »  Tuti  d'Âttîla  y  l'ûtt'- 
tre  d'Aëthis  :  on  ne  ssih  ce  qu'ils 
dèvinreàt. — Il  j  a  eu  un  M^]t0TÏ£, 
fils  de  Chilpëric ,  qui ,  Séduit  par 
la  beauté  et  ïes  îutrigife^  de  Bt-u- 
nehâut,  ennemfe  in^plae^fole  de 
son  père  ,  l'épodsa  à  Rouen  Tan 
576.  Chîlpéfic  l'ayant  appris  , 
vole  fanBuz  k  cette  ville  ,  pour 
punir  la  téméraire  passion  du 
jeune  prince.  Les^deux  époux  se 
réfugient  dans  mie  église ,  et 
n'en  sortent  qu'avec  Fa  ssurance 
d*avoir  îa  vie  sauve.  Mais  k  peine 
e*urent-ils  quitté  leu  r  asile ,  que 
Méroyée  fut  ordonné  prêtre^ipal- 
gré  lui ,  eL  Brunehaut  renvoyée 
eu  Austral. 

*  MËROUJA]!Ï,issu»dennustre 
famille  arménienne  des*.  A  rzrouny, 
hé  vers  le  milieu  du  4*  siècle, 
^^appUqna  de  bonne  heure  a 
la  prolession  des  armrs.  Après 
là  défaite  d'Arsan  II ,  iroi  d'Ar- 
ménie ,  Meroujan  alla  «en  î*erse 
en  377  ,  auprès  de  Chapouh  II  ; 
embrassa  la  religion  de  ve  pays , 
et  vint  a  la  tête  d*uue  armée 
formidable  contre  sa  patrie  ,  qui 
^toit  alors  en  révolution  et  sans 
chef.  11  détruisit  3e  fo\id  en 
comble  plusieurs  villes  vt  for- 
teresses les  plus  considérabïes ,  et 
emmena  eu  Perse  les  co\'onies 
juives  qui  avoient  été  conii'uites 
en  Arménie  par  le  général  Par- 
zapran  et  par  Tigrane  II ,  et  qui 
ël oient  établies  dans  les  villes  de 
Van  ,  d'Artafncite,  de  Vasarsabad 
et  autres  ;  mais  les  ^rmétiiéns , 
^afnt  furmé  de  suite  des  armifes 
nombreuses^,  se  vengèrent  bientôt 
contre  le  roi  de  Perse  :  ils  en- 
trèrent dans  la  Médic  ,  et  rav^a- 
gèrenl  toutes  ses  possessîoiis. 
iShapouh ,'  jrrké  de  cet  é\é,htmé\X 


irf attend  a  ,  rassembla  des  forcei 
eonsidérables  de  tout  son  royau- 
me, et  les  erfvoya  en  Arménie 
sotis  lies  drdrés  i^  Mè^dujan  i  eii 
hii  donnant  l'espoir  de  le  mettra 
sur  le  trôtae*  de  ce  pays  ,  s'il  par- 
venoit  à  soumettre  les  magnati 
de  ce  royaume,  çt  k  y  établir  la 
religion  des  mages. "Merôuj an  , 
par  ruse  et  par  tTâhison,  s'em- 

§  ara  de  nouveau  le  la  plupart 
es  villes  et  forteresses  <r Armé- 
nie ;  il  ordonna  enmite  le  mas- 
sticre  des  nobles  et  du  clergé , 
et  fit  brAler  tous  I«  livres  ar- 
méniens ,  écrits  en  caractères 
grpcs  et  syriens ,  qu'il  jut  trouver. 
Mais  pentlant que  ce  gaiéral  étoit 
occupé  à  commettre  ces  forfaits , 
les  armées  arméniemus  lui  cou- 

λèrent  les  commtinicaions  stvfic 
a  Perse  ;  des  batailles  anglantes 
se  donnèrent  de  part  ctd^utre , 
les  troupes  de  ChapoiihE  éprou- 
vèrent une  défaite  coiiplèle , 
Meronjan  fut  pris  par  lés  armé- 
niens ,  et  mis  à  mort  assitôt 
vers  Fan  5oo. 


t  I.  MERRE(Pierre'e), 
avocat  au  parlement  de  Pan,  et 
professeur  royal  en  droit  caxin  , 
inort  en    1728  ,   se  rertdit  t»s-. 
habile  dans  les  affaires  écclés  s- 
tîques.On  n  de  lui,  1.  Dnmémcré 
intitulé  Justification  des  tisa^s 
de  Fmnce ,  sur  les  mariages  Ci$ 
enfiins  de-Jamitle  ,  ^its  sans  . 
consffntetkent  de  leurs   paren^ 
1686.  11.  Sommaire  touchant  i 
juridiction  ,  in  -fol.  ,    1703.  Il I 
De    Vétendae    de    la  puissanci 
ecclésiastique  et  de  la  temporelle , 
un  vol.in-i^  ,Sans  daie.  Ces  trois 
ouvrages    son^    estimables    par 
l'érudition  qo^iU  renferment. 


1 


II.  MERRE (Pierre  le),  fil» 
du  précédent  ,  mort  à  Paris  sa 
patrie  en  irôS,  a  76811$,  étoit  uu 
avocatcéi^ns  :  il  obtiiit  naechàlf* 


^6: 


MERa 


de  professeur  royal  en  droit  c«^ 
nou.  C'est  à  son  père  et  à  lui  qu'où 
doit  le  Recueil  des  actes  ,  titres 
et  mémoires  ooncerpant  les  ai- 
laires  du  clergé  de  France,  aag- 
loeuté  d'un  grand  nombre  de  Pie'^ 
ces  et  Observations  sur  la  dis- 
cipline présente  de  rEjgtJse^ ,.  et 
3 us  en  nouvel  ordre  suivant  la 
élibéraûon  de  rassemblée  géné- 
rale du  clergiS  du  ^29  août  1705, 
eu  l'i  vol,  in-l'ol. ,   1 716  et  1750. 
On  y  joint  ine  Table  de   1762  , 
Téiiiiprimée  en  1764  ;  les  Haran- 
i;Qe:>en  i74^î  les  l^rocès-\erba«x 
cfui  en   soii  ia   suite   commen- 
cent an  Cdloque  de  Poissy ,  en 
j56i  ,  jusqi'à  présent.  Les  plus 
rares  sont  de   i6'25  ,   in-4* ,  im- 
primés juqu^'à  ia  page  44^  '>  àc 
i(>55  et  106  ,  in-foiio  ;   dç  i645 
et  1646 ,  Mol.  ;  de  iCiSi  ,  in-fol.; 
de  iOjS  ,  i656  ,  1657  ,  in-lblio. 
JS'^oitô  ne  parlerons  pas  des  Ma^ 
ttitscrit»  On  en   a  ijnprimé  un 
abrégé,  1767  et  années  suivantes, 
en  6  "oL  iu-f'olio  ,   qui  a   pour 
tit;-e   iollection  des  procès-ver- 
baux €s  assemblées  générales  du 
clergy  rédigés  par  ordre  des  ma- 
tière >  et  léduits  à  ce  qu'ils  ont 
d'es^Qtiel.  Ce  recueil  a  été  fait 
sou  la  direction  de  l'évêque  de 
Ija^n.  On  a  réimprimé  k-peu- 

ÏKf  au  même  temps ,  a  Avignon , 
e.lecucil  des  acies  ,  titres  et 
ii;^oires  du  clergé ,  1 77 1 ,  en  1 4 
\i,  in-4*' ,  plus  commodes  ,  mais 
luins  exacts  q^e  l'édit.  in-folio. 

,  ♦  MERRET  (Chiistopbe), 
lédecin  anglais  ,  né  en   1614  à 
t^incbcombe ,  au  comté  de  Glo- 
^sler,  mort  en  1695 ,  prit  ses  de- 
grés ès-arts  k  Oxford  ,  s'établit  à 
JiOndres,  et  fut  ensuite  reçu  mem- 
bre de  la  société  royale.  Il  a  publié, 
.  Pinax  rerum  naturalium  Britan- 
icarutn  ,  conlinens  vegetahiUa  , 
nimalia  et  Jbssilla  in  hdc  in- 
iuldrepertayin.'^".  U.  Collection 


MERR 

tractes  ,  de.  chartes  ,,  efc»  ^  rela-* 
tifs  au  collège  de  médecine  ^ 
léOndreSy  in-4«».  UL  Coupr^œil 
sur  les  fraudes  et  les  abus  des- 
apoihicaifes ,  in-4*  p  ouvrage  qai. 
mérite  d'être,  lu  pat*  ceux  qui  ne 
veulent  pas  être  lès  viclimefs  de 
la  pharmacopée.  IV.  VArt  de 
la  verrerie^ ,  ou  Eart  de  coloret* 
les  verrez',  traduit  du  traité  d» 
Nerit ,  sur  celte  matière  ,  avec 
des  notes»  V.  Plu^sieurs  Mémoires 
insérés  dans  les  Transactions  phi- 
losophiques. 

*  MERfelCK(Jam^s),  au- 
teur de  la  meilleure  trtuàictiofK 
anglaise  qu'an  cotknoisse  des 
psaumes  ,  né  vers  l'an  1718. 
Voici  la  listé  de  ses  ouvrages; 
et  l'ordre  dans  lerpiel  ils  se 
sont  snccéd<|s ,  I.  Trilduction  de 
Tryphiod'oi-iis  ,  lyog.  ÎL  Prières 
pour  les  temps  a  inondations  et 
des  trembUtnens  de  terre  ,  175^, 
ÏIÏ.  Poërnes  sur  des  Sujets  sa- 
crés ,  1763  ,  in  -  4**»  IV*  ^W«f 
critiques  et  gfrimmaticales  sur 
quelques  passages  de  saint  Jean  , 
1765.  V.  Paraphrase  et  traduc^ 
tion  des  Psaumes  ,  in-4''.  IjC  seul 
défaut  cju'on  reproche  à  cet  ou- 
vrage ,  At  de  n'être  point  divisé' 
par  staiices  ,  ce  qm  empêche 
de  le  mettre  en  musique  pour 
Tusage  des  paroisses  ;  on  a  cher- 
ché et  réussi  à  y  suppléer  depuis 
la  mort  de  l'auteur.  VI.  Suite 
des  notes  sur  saint  Jean  ,  in-S"  , 
1767.  VII.  Notes  sur  les  Psaumes  i 
lyOSj  in-4°.  Merrick  mourut  k 
Kea4iug]e  5  janvier  1769. 

*  MERR  Y  (  Robert),  poète 
anglais ,  fils  d'un  ouvrier  de 
Londres  ,  étudia  k^  l'école  de 
Harrovv  ,  puis  au  collège  de  Té- 
gli^edu  ChristkUxfotd.  Il  acheta 
ensuite  une  charge  dans  les  gar« 
des  ,  et  se  distingua  comme 
hotome  d'esprit.  Merry  a  donné 
av^x,  Journaux  beaucoup  de  joUe4 


MERS 

bii^tclles,  sons  la  «igaatur»  Délia 
Crusca,  Ensuite  il  ht  reppëseiiter 
à  Ccwent  *•  Gàrilen  une  tragédie 
îiHj talée  Lorenzo  ,  et  éponsa  une 
actrice  nommJb  miss  Brunton  , 
avec  qui  il  passa  en  Amérique. 
11  y  niourut  en  1798. 

t  MErtSENNE  (  François-Mar- 
tin  ) ,  religieux  minime  ,  né  au 
bourg  <rOjse  dans  le  Maine,  le  8 
septembre  1 588,  étudia  à  la  Flèche 
avec  Descartes ,  et  forma  avec 
lui  une  liaison  qui  ne  finit  qu'avec 
leur  vie.  Les  nit^mes  goûts  forti- 
fièrent leur  amipé.  Le  /P.  Mer- 
senne  ,  né  avec  un  génfe  heureux 
Ï»our  les  mathématiques  et  pour 
a  philosophie ,  inventa  la  cy' 
doute  ,  nouvelle  courbe  ,  qui  fut 
aussi  nommée  roulette  ,  parce 
que  cette  ligne  est  décrite  par  un 
point  de  la  circonférence  d'un 
cercle  qu'on  fait  rouler  sur  un 
plan.  Les  plus  grands  géomètres 
se  mirent  h  étudier  sur  celte  cour- 
be ,  et  le  P.  Mersenne  eut  dès- 
lors  nn  rang  distingué  parmi  eux. 
Ce  savant    religieux,  également 

Îiropre  a  la  théologie  et  à  la  phi- 
osophie ,  enseigna  ces  deux  scien- 
ces depuis  i6i5  ja;;qu'en  1619.  11 
yovaga  ensuite  en.  Âilvmague  ,  en 
Italie  et  dans  les  Pays-Bas.  Son 
caractère  doux,  poli«et  engageant, 
lui  lit  par-tout  aillustres  amis.  Il 
s*étoit  rendu  comme  le  centre  de 
touâ  les  gens  de  lettres ,  par  le 
commerce  mutuel  qu'il  entrete- 
tenoit  entre  eux  ,  les  excitant  k 
publier  leurs  productions  ,  et  les 
aidant  même  ù  les  revoir.  H  mou- 
rut H  Paris  le  premier  septembre 
1648.  Voltaire  eu  a  parlé  avec  un 
inépris  injuste,  en  Tappclant  le 
minime  et  très-minime  P,  ^  Mer^ 
senne.  Les  tulens  de  cet  habile 
mathématicien  méritoieot  plus 
d'égards  :  c'étoit  d'ailleurs  un  vrai 
phtiosophe.  Il  auroit  pn  posséder 
leii  preiaÎA^r^  eii^lois^eson  f^rdre 


MERS 


465 


dans  $a  province  ;  mais  il  ȏ  vou^ 
lut  jamais  porter  ce  iar(«<iau.  Ou 
a  de  lui  plusieurs  ouvrasse?  , 
les  p^ns  connussent,  I.  Quœstiô- 
nés  célèbres  in  Genesim  ,  i6i3  , 
in-folLo.  C'est  dans  ce  livre  qu'il 
parle  de  Vanini.  Il  iaisoit  men- 
tion en  même  temps ,  depuis  la 
eol6nne669*  jusqu'à  la  67(j*,  des 
autres  athées  de  son  temps.  Ou 
lui  fit  remplacer  cette  liste  im* 
prudente ,  et  peut-être  dange- 
reuse ,  par  deux  cartons.  li  est 
rare  de  trouver  des  exemplaires 
avec  les  pages  supprimées.  Au 
reste  ,  il  a  fait  entrer  dans  son 
commentaire  un  grand  nombre  de 
choses  fort  étrangères  à  son  sujet. 
Sa  plus  grande  digression  regarde 
la  musique ,  k  laquelle  il  s'étoit  ' 
ibri  appliqué.  Mrrsenne  ,  s'éloi- 
guant  cie  sou  humeur  pacifique , 
y  attaque  en  plusieurs  endroits 
avec  beaucoup  de  vivacité  ,  et 
sans  ménagement ,  Robert  Fludd, 
gentilhomme  et  médecin  anglais  , 
doiti.  il  avoit  lu, l'apologie,  pu- 
bliée àLeydeen  16 16,  in-8«.  Cet 
auteur  lui  rendit  bientôt  ses  du'» 
retés  avec  usure  da?is  deux  livres 
qu'il  publia  contre  lui.  Plusieurs 
personnes  prirent  la  plume" pour 
sa  défense.  Les  plus  zélés  furent 
deux  de  $cs  conl'rères,  François 
de  La  Noue  et  Jean  Dure!  ;  le 
premier,  sous  le  nom  de  Flami- 
nius ,  et  Tautre  sous  celui  d'Eu* 
sèbe  de  Saint-Just.  Mais  personne 
ne  le  fit  avec  plus<l 'avantage,  que 
Gassendi ,  oui  réfuta  viciorieu- 
seinent  les  rêveries  .  de  Fludd  ,  et 
dont  la  déténse  se  trouve  parmi 
se."j  œuvres.  II.  U Harmonie  uni^ 
verselle ,  concernant  la  théorie  et 
la  pratique  de  la  musique ,  1  vol. 
in-folio  y  dont  le  premier  est  de 
i636  ,  et  le  second  de  1637.  ^let 
ouvrage  est  trè.s-difHcile  à  trour 
I  ver  complet.  Dans  sa  Bibliogra- 
phie instructive,  de  Bure  s^  donné 
la    iiite  des  4rail4t«  quj  le  com* 


464 


MERt 


fiosent  y  jiiaiîs  il  en  a  oublié  deax. 
l  y  en  ^  une  édition  latine  de 
lÔ^S,  in-folio  ,  avec  des  amélio'^ 
TH lions»  Ce  livre  est  recherché  ; 
il  ne  se  trouve  pas  iàcilemént. 
m.  Questions  ph^rsiqUes ,  mora- 
les et  mathématiques^  Paris  ,i^4' 
in  -  8°.  Cet  oavrage  comprend 
"blnâiBurs  traités ,  entré  antres  les 
llécaniques  de  Galilée.  On  j. 
trouve  également  la  copie  de  la 
sentence  de  Tinquisition  contre  ce 
savant ,  et  lés  noms  de  tous  ceux 
qui  eomposoient  ce  tribunal.  iV. 
Coeitaia  pfvysico  -  mtdhen/katiea , 
in-4®«  V.  La  yéritédes  sciences  ^ 
ki-i^.  VI.  Lfes  Questions  inouïes  y 
QU  Récréations  des  savans  ^  con- 
tenant beaucoup  de  choses  qui 
concernent  principalement  la  phi- 
losophie et  les  madtématiques  , 
Paris,  1654,  inT8».Vn.  Unej&fife* 
Hon  des  Sphériqees  de  Menelftiis. 
Vlll.  1^ impiété  des  déistes  et  des 
plus  subtils  libertins  y  découverte 
et  réjuùée  par  raisons  de  théolo- 
me  et  de  philosophie  ;  ensemble 
ia  Réfutation  des  Diftlogues  dé 
J4^rdan  Brun  ,  dans  lesquels  il 
nvotiluétablirl'àme  universelle  de 
l'univers  ;  avec  plusieurs  diiBcul- 
tésde  mathématiques  expliquées, 
Paris  ,  1624 ,  in-b"  ,  s  vol.  Quoi- 
q.ue  les  raironnemens  du  P.  Mer- 
»ermene  soient  pas  toufocirs  ôon- 
clnans ,  on  trouvera  dans  ce  livre 
phisieurs  choses  qui  peuvent  in- 
téresser les  métajMijstciens.  il  y 
a  plusieurs  Lettres  latines  de  ce 
savant  minime  parmi  celles  de 
Martin  Ruar  ,  célèbre  soeinien. 
he  P.  Merseone  savoit  cmplojèr 
ingénieusement  les  pensées  à^is 
outres  ;  aussi  La  Moihe-le-Vayer 
l'appeloit-il  le  bon'  lanvn,  Voyez 
sa  Vie ,  1649,  in-^'>  pairie  P.  Hi- 
tariou  de  Coste. 

*  MERTZ  (Nicolas  Balthaîar)  * 
ué  à  Wiirtzbourg,  y  enseigna  la 
médecine  comme  docteur  en  eette 


Merv 

fii'culté,  et  fut  reçu  éfi  i654méTii« 
bre  de  Pacadéntie  impériale  de^ 
Curieux.  On  a  de  Mertz  (Xlno- 
polium  polfpharmacum  ,  Herbi^ 
poli ,  in-4°  ,  imprimé  en  i6Ss. 

♦  MERVAN  II,  dernier  fealjfe 
Omnitide ,  vaincu  par  Abdallah , 
de  la  race  des  Abassides  $  per- 
dit rempire  et  la  vie  Fan  de  rhé^ 
ffire  £34>  àe  Jésus-Chfist  752  ,  lé 
huitième  de  son  kalyfat.  11  fut  sur- 
nommé. Alhémar  ,  c^est-à-dir^ 
Tâne,  surnom  qui ,  dans  FO-? 
rient ,  n'a  rien  que  de  fort  hono- 
rable ,  d'après  Festiuië  singulière^ 
qu'on  a  pour  ces  animaux  infati- 
gables et  pàtiens.  L'Arioste  a  pri$ 
dans  l'histoire  de  Ce  kalvtc  le 
touchant  épisode  d'Isabelle  de 
Galice.  Mervan  j  étant  en  Egj^pte  > 
devint  épris  d'une  reli£[ieusé  Curé- 
tienne  ,  et  voulut  lui  faire  x^q- 
lence.  La  chaste  fille,  pour  sau- 
ver sa  pudeur  >  lui  promit  un 
onguent  qui^rendoit  invulnérable, 
et  s'engagea  d'en  faire  l'épreuve 
sur  elle-mème.Après  s'être  frotta 
le  c(*u  de  cet  onguent,  elle  di< 
au  caljfe  de  frapper  hardimèni  , 
et  le  barbare  lui  coupa  la  tête. 

MERVESEIi?r ,  (  Joseph  ) ,  reli- 
greux  de  Foifiré  dêViluni  non  réfor* 
mé  i  prieur  de  Baet ,  et  mort  de  la 
peste  en  i  ^2  i  ,  à  Apt ,  sa  patrie  , 
avoit  contracté  cette  niiala die  eu  se 
consacrant  au  service  des  pçstifé^ 
rés.  Marvesein  estprineipalbment 
connu  par  son  Histoire  ae  la  Poé^ 
sie française  y  in- 121 ,  Paris,  1706. 
Comme  c'étoît  le  premier  ouvrage 
qu'on  eût  donné  sur  cette  ma* 
(1ère  ,  'on  Je  rechercha  dans  lé 
temps  ,  quoiqii'il  ne  soit  ni  exact 
ni  çorrectem'Cnt  écrit.  On  lui  doit 
aussi  une  Histoire  du  marquis  dé 
Saint'André'Monthran  ,  Paris  ^ 
1698,  in-i2. 

t  MERVILLE  (Michel  Gottyx 
de),  néle  f^remîtr  fiévrinr  \^^ 


•^ 


! 


MERV 

là  Versailles,  du  président  dn 
gTPnier  k  sel  de  cette  ville  ,  voya- 
gea en  Italie  ,  en  Allemagne ,  en 
Hollande,  et  en  Angleterre.  Il  s'é- 
tablit en  1726  à  La  Haye  ,  où  il 
ouvrit  une  boutique  de  libraire. 
Il  ne  se  contentoit  pas  de  vendre 
des  livres  ,  il  en  composoit.  Il 
mit  au  jour  en  17^26  un  Journal 
qui  eut  qnelque  succès.  Bevenu 
h  Paris,  après  avoir  quitté  le  com- 
merce .typographique  ,  il  se 
Diit  a  travailler  pour  le  théâtre  ; 
il  j  donna  plusieurs  pièces ,  dont' 
quelques-unes  furent  très-applau- 
dies.  Des  chagrins  causés  par  le 
dérangement  de  ses  affaires  le 
détei*miDèrent,au  bout  de  qnel- 
ques  années  ,  k  quitter  la  capitale, 
et  a  chercher  de^  la  dissipation 
dans  de  nouveaux  voyages.  Api-ès 
ftvoir  parcouru  divers  pays  ,  il  se 
retira  vers  lySi  en  Suisse  ,  au- 
près d'un  gentilhomme  son  ami , 
thez  lequel  il  passa  les  dernières 
années  de  sa  vie.  On  varie  sur 
la  manièredont  il  la  termina.  Les 
uns  disent  qu'il  mourut  naturelle- 
ment 5  les  autres  ,  et  c'est  la  plus 
commune  opinion  ,  que  le  cha- 
grin lui  fit  avancer  le  terme  de  ses 
jours  ,  et  qu'il  se  noya  dans  le  lac 
de  Genève  en  1765.  On  ignora 
lon^-temps  ce  quil  étoit  devenu, 
cfiioKjue  plusieurs  circonstances 
^»i  accompagnèrent  sa  dispari- 
tion eussent  fait  présumer  le  genre 
de  sa  mort  ;  elle  ne  fut  enfin  cons- 
tatée qu'après  les  perquisitions  du 
résident  de  France  à  Genève. 
Avant  de  consommer  cet  acte 
de  désespoir ,  il  mit  ordre  k  ses 
affaires  ,  fit  un  état  de  ses  elTeis  , 
laijisa  sur  la  table  un  bilan  ,  par 
lequel  il  se  tronvoit  que  la  valeur 
sutfisoit  pour  acquitter  ses  dettes, 
et  chargea ,  par  une  lettre ,  un 
xna^strat  de  ses  amis  de  l'exé- 
cution de  ses  dernières  yolon- 
lés.  Il  étoit  marié  ;  sa  tendresse 
pour  sa  femm^  jfi  jpour  fi9i  fiUe , 

T»  M. 


MERV  465 

associées  k  son  infortune ,  la  J«i 
rendoit  encore  plus  insuppor- 
table. Il  tenta  en  vain  de.  se  ré- 
concilier avec  Voltaire ,  dont  il 
avoit  blessé  la  sensibilité  par 
quelques  critiques.  Il  eut  beau 
faire  des  vers  à  sa  louange  ,  Pof- 
f4pnsé  ne  se  souvint  que  des  sa- 
tii-es.  Outre  les  six  volumes  in- 
la  de  son  Journal ,  intitulé  ffis- 
toire  littéraire  ,  contenctnt  tea> 
trait  des  meilleurs  livres ,  un 
catalogue  choisi  des  ouvrages 
nouveaux^  etc.,  on  a  de  lui  un 
Voyage  histarique  ,  1729,  2  voî. 
in-ia,  et  plusieurs  comédies  , 
qui  ont  été  re|)résentées  sur  les 
théâtres  français  et  italien  avec 
applaudissement:  f.  Les  Masca- 
rades amoureuses  y  pièce  bien 
^rite ,  bien  conduite  ,  et .  dont 
les  caractères  se  soutiennent.  II. 
Les  jhnans  assortis  sans  'le  sa- 
voir. III.  Achille  à  Scxros ,  tragi- 
comédie.  IV.  Les  Epoux  réums  , 
pièce  dont  l'intrigue  est  bien  fi- 
lée. V.  Le  ^Consentement  forcé , 
pièce  excellente.  VI.  U Appa- 
rence trompeuse ,  comédie  joiic^ 
au  théâtre  itahen  en'  1744.  Le 
plaa  de  cette  piècfj  parut  tracé 
avec  netteté  et  rem p/t  avec  succès;  ' 
Je  dialogue  en  est  aYiimé  et  plein 
d'agrément.  VII.  Les  FieiSarda 
intéressés  ^  ou  le  Dédit  inutile. 
On  a  publié,  en  1766 ,  en  3  vol. 
in- 12  ,  k  Paris ,  ses  CEuvres  de 
thédtre.  Toutes  les  pièces  da 
troisième  Volume  sont  nouvelles. 
On  y  trouve  les  Tracasseries  , 
ou  le  Mariage  supposé,  comr- 
die  en  cinq  actes  et  en  vers  ;  Ij 
Triomphe  de  f  amitié  et  du  ha^ 
sard ,  en  5  actes  et  en  vers  ;  la 
Coquette. puÊÙe ,  aussi  eh  3  actes  ; 
le  Jugement  téméraire,  en  un 
acte  et  en  vers.  La  plupart  de  ces 
pièces  plairoient  au  tbéâtre  au* 
tant  qu  k  la  lecture.  L'îalrigue  y 
est  en  général  bien  liée ,  les  ca« 
rafitèr^  «aut^oos ,  «c  k  versifia 

3^ 


496 


MERU 


cation  n'est  pas  mauvaise,  qiibi- 
qn^unpeufojble. 

i  I.  MERULA  (  George) ,  d'A- 
lex audrie  de  la  Paille ,  euseigna 
le  btin  et  le  gjçec  ^  Venise  et  à 
Milan  ,    et   mourut    dans   cette 

dernière  ville  eu  i494*  ^^  ^  ^^ 
lui  un  grand  nombre  d'ouvrages 
écrits    avec   sécheresse  ,    et  qui 
manquent  de  justesse  dans  les  rai- 
^sonnemens  et  d'exactitude  dans 
les  faits.    Les  principaux  sont, 
1.  j4HiiquUatis,vicecomitum  Me- 
diûlanensàim    Ubri  X ,    Milan , 
lOag ,  in  -  folio.  On  trouve ,  à  la 
suite  de  cet  ouvrase ,   Duodecim 
i}icçcomitMm    Uteaiolani  princi- 
pum  vitcPy  auct,  Pauîo  Jovio  ;  et 
Philippi  Mariée  vicecomilis  vi- 
ta  ,  auct,   Pelro    Candido  Df- 
cembmo.  II.  La  Description  du 
âfoni^Fesuve  etduMont-Fcrrat. 
lu.  Des  Commentaires  sur  par- 
tial ,  Milan  ,  i5o5  ,  in-iiol. ,  Stace, 
Jmé^  ,  Trévis«L^  i4yB ,  in- fol. , 
'Vi'.rron ,  Columeli».  IV^.  Des  JSpi- 
tf^s ,  etc.  Érasme,    Uermolaiis- 
Barbarus ,  et  plusieurs  autres  sa- 
Tans ,  font  i}e\\ù  ûk  grand  éloge. 
Tristanus- Çaichuci,  disciple  de 
MéruLa ,  fut\  jugé  capable    par 
son  maître  '  d'étvc  associé  à  json  J 
travail    pour    rUistoire   de   Mi'-  j 
lan.  Mais  le  disciple ,  craignant 
ou^on  n'attribuât  toute  la  gloine 
de  cet  ouvrage  au  maître ,    en 
donna  on  autre  de  son  propre 
fonds  .Milan,  16^4»  ^^  ^I  crUi- 
qna   (fuse  mamère  outrageante 
celle  de  son  maître.  Mérula  se  dé- 
i'cndoit  avec  vivacité  contre  les 
censeurs  qui  l'attaquoient  ;  mais 
il  ne  tardoit  pas  à  rougir  de  £^ 
cmportemens  passagers.   F'ojtfz 

POUTUN. 

t  II.  MEaULA  (Paul) ,  natif 
de  Dort  en  Eoilakiae ,  se  rendit 
habile  d^ns  le  droit ,  dans  l'his- 
toire ,  da&^Ies  langues ,  et  dans  les 
belles40ttrto.  Pour  donner  plus 


MERY 

d'étendiie  à  ses  couuoissances  .  il 
voyagea  en  France ,  en  Italie  ,  en 
Allemagne  et  en  Angleterre.  De 
retour  dans  sa  patrie  ,  il  succéda  , 
dans  la  chaire  d'histoire  de  l'uni;- 
versité  de  Lejde ,  à  Juste-Lipsc;» 
Ses  principaux  ouvrages  sont ,  I. 
Des  Commentaires  sur  les  frag- 
meiis  d'Ënifius  ,  I^  liv^ye^  iSip, 
in-4''*  11*  Une  édition  de  la  Vie 
d'Erasme  et  de  celle  de  Juuius  -, 
l'une  et  Tautre  in-4".  lïl.  Un  ou- 
vrage très-utile  pour  la  géogra- 
phie, tant  ancienne  que  moderne  : 
Cosmographiœgeneralis  iibri  très 
ef  Geograpkiœ  partiçularis  iibri 
If^,  Leyae  ,  i6o5  ,  in-4*  ;  Ams- 
terdam,  i636 ,  6  vol.  in-i3.  Uii'a 
'achevé  que  l'Espagne ,  la  FVance 
et  l'Italie;  c'eit  une  perte,  dit 
Leiiglet ,  qu'il  n'ait  pas  fini.  IV, 
Manié  fx*  de  procéder  en  Hollande* 
etc.  en  flamand  :  ^'^dition  la  plus 
complète  est  celle  4e  Delt\,  1705, 
in-4''.  V.  Opetxi  postlmma ,  1684  > 
in-4°  ;  ils xron tiennent  cinq  traités 
fort  sa  va  us ,  de  Sacrijîciis  Jlo- 
manorum ,  de  Sacerdotibus ,  de 
Legibus  ,  de  Comitiis  y  de  Prœ* 
miis  militaribus.  VI.  Urbis  Bo- 
mof  dilineatim  y  I^eyde,  1599.  VII- 
Histoire  universe'lle  ,  depuis  la 
Wisstmoe  4»  Jésus -Christ  jus- 
qu'à l'an  latK» ,  contiMuëe  par  son 
fils  jusqu'en  i6i4>  etc.,  en  fla- 
mand ,  Leyde,  1627  ,  in^fol.  :  iâ 
continuation  est  pleine  de  traits 
injurimx  contre  r£glise  cathoU» 
que.  Vin.  Disseriatio  de  mari' 
bus,  C^>5ikvant  mourut  k  Rostock 
le  iS  juillet  1607  ,  à  49  «os. 

I.  MÉ&Y'  ou  McâRT  (  saint } , 
Maximinus ,  abbé  de  Saint-!liartiQ 
d'Autun ,  sa  patrie ,  voulant  vi- 
vre en  sitnple  religieux ,  quitta 
son  monastère ,  et  vint  à  Parii , 
où  il  mourut  l'an  700.  On  bâtit 
sur  son  tombeau  une  chapelle, 

2  ni  est  devenue  dans  la  suite  na^ 
glisé  coUl%îalei«t  paroiMÎclt*    - 


\ 


MERY 

t  n.^  MÉKÎ  (  Jewi  ) ,  chirur- 
gioD  célèbre  ,  né  à  Vatan  en 
Ëerrl ,  Ta  a  i645  ,  fat  fiut  chirnr- 
giea^mdioi'  ddâlavatide»  en  i685. 
I^oavois  ,  qui  iai  avoit  donné  ce 
poste,  l'envoja ,  l'année  suivante, 
en  Portugal ,  pour  porter  du  se- 
cours à  la  reine ,  qui  mounit 
uvant  iion  arrivée.  L'Espagne  el  ]e 
Portugal  tentèrent  vamement  de 
l*enlever  à  sa  patrie  ;  il  revint 
en  France ,  et  obtint  une  place 
à  l'académie  des  sciences*  Louis 
XIV  lui  confia  la  santé  du  dite 
de  Bourgogne  ,  encore;  entant  ; 
mais  il  se  trouva ,  dit  Fontenelle» 
encore  plus  étranger  à  la  cour 
qu'il  ne  Favoit  été  en  Portugal 
et  en  Espagne.  Il  revint  a  Fa- 
riti  ,  fut  fait  premier  chirur- 
gien de  rKôtel-Dien  en  1700  ,  et 
xbourut  le  5  '  novembre  1 722  , 
On  a  de  lui  ,  l.  Plusieurs  Dissei^ 
àtttions  dans  les  Mémoires  de  l'a- 
eadémie  des  sciences.  II.  Des  Ob- 
servations  sur  la  manière  de  tail- 
ler ,  «par  Frère-Jacques  ,  in-12. 
111.  Des  Problèmes  de  physiifue 
sur  le  foetus.  Cet  habile  homme 
possédoit  a  fond  J'anatomie ,  et 
avoit  Fadres^e  et  la  persévérance 
qu'il  fant  pour  y  faire  des  progrès. 
Pour  ne  pas  trop  se  glorifier  de 
la  connoissance  qu^il  avoit  de  la 
^truc^ure  des  animaux ,  il  faisoii 
l'éfleliion  sur  rignarance  où  Ton 
est  de  l'action  et  du  jeu  des  li- 
queurs. «  Nons  autres  anatomis- 
tes  ,  disoit-il  plaisamment ,  nous 
sommes  comme  les  crocbetçurs 
de  Paris ,  qui  en  connoissent 
toutes. les  rues  ,  jusqu'aux  pins 
petites  et  aux  plus  écartées-,  mais 
qui, ne  savent  pas  ce  qui  se  pM*^ 
dans  les  maisons...  » 

*  m.  MÉRY  (  François  ) ,  fU* 
du  précédent ,  né  à  Paris  ,  où  il 
est  mort  en  1 760 ,  fut  reçu  doc- 
teur en  la  faculté  de  médecine 
Fan  1726.  Afoins  oQcupé  de  dil- , 


MESA 


467 


eussions  littéraires  que  l'auteur 
de  ses  jours ,  il  liait  paisiblement 
sa  carrière  >  estimé  pour  ses  con- 
noissances ,  et  ne  laissant  néan- 
moins que  des  thèses  soutenues 
dans  les  écoles',  et  un  discours 
qu'il  jr  prononça  ,  imprimé  en 
1']^ ,  iu-4*' ,  sous  le  titre  d'Ora- 
tio  quct  quid  sit  nufdicina  do- 
cenlur  pkiliatri, 

I.  MESA  ,  roi  des  Moabites  » 
refusant  de  payer  h  Joram ,  Voi 
d'Isi**»ël ,  le  tribut  qu'il  pajoità 
sou  pêf%;  Àchab^  Jortim  leva  une 
année  pour  obliger  ce  prince  à  le 
payer;  et,  secouru  de  Josaphat» 
roi  de  Juda ,  et  du  roi  d'Idumée , 
il  poursuivit  Mesa  jusque  dans  sa 
Capitale.  Elle  alloii  être  forcée  » 
lorsque  celui-ci  fit  monter  sool.< 
(ils  sur  les  murs  de  la  ville  ;  et  ^ 
pour  montre/  que  ni  lui  .ni  soisi 
successeur  ne  se  soutnettroient 
jamais  à  payer  le  tribut ,  il  sacrtfw. 
ce  fils  ,  destiné  à  lui  succéder ,  et^- 
présence  des  trois  rois  ,  qui  furent, 
saisis  d*horreur  et  levèrent  incon- 
tinent le  siège. 

♦  n.  MESA  (  Christophe  ile  }, 
poëie  espagnol  ,  né  k  Zafra  , 
oftns  l'Estramadure ,  vers  la  fin 
du  16*  siècle  ,  après  avoir  terminé' 
ses  étndes ,  reçut  les  ordres  ec* 
clésiastiques  et  passa  à  Rome  > 
où  il  vécut  cinq  ans  dans  une 
amitié  intime  avec  Le  Tasse.  QueL* 
que  temps  après  il  revint  en  Es* 

rgne ,  où  il  mourut.  On  ade  lui^ 
Ims  Navas  de  Tolosa,  II.  li 
Hestauraticn  de  (' Espagne, HL  La 
Patron  de  ^Espagne.  Ces  ou- 
vrages sont  moins  estimés  que 
ses  Poésies  lyriques,  Mesa  fut 
plus  heureux  dans  ses  TraduC' 
lions.  Celles  qu'il  a  laissées*  des 
Eglogues  ,  des  Géorgiques  et  de 
l'Enéide  de  Virgile,  sont  très- 
estlmées  ,  de  même  que  quelques 
Traductions  qu'il  a  faites  d'Ovide 


468  MESC  ' 

et  d'Horace.  Don  Nicolas  Anto- 
liio  nssure  que  Thonibs  Tamayo 
avoii  vu  une  Traduction  ihanuS'* 
tfrile  de'  l'ilhide  d'Homère  ,  foi  te 
^ar  Mesa  ;  mais  elle  n'est  malheur 
ituscment  point  panenae  jusqu'à 
nous.  Il  cofiiposa  aus^  une  tra- 
gédie ,  intitulée  La  Mo  ri  dé  Pom* 
pée  ,  qui  n'eut  pas  de  succès. 

MES  ANGE  (Matthieu),   de 
Vernon ,    garde  de  la  bibliolhè- 

?ue  jde  Saint  -  Germain  -  des- 
rés  t  mort  k  Paris  en  1758  âgé 
de  65  ans ,  a  donné ,  J .  TnHf 
de  la  maçonnerie  y  v'j^fwi-^^, 
H. .  Traité  de  la  chaipenterie 
en  bois  ,  1755,  2  volumes  in-S". 
]}i.  C aïeuls  4outJaits  ^  in-12.  Ce 
dernier  ouvrage  est  plus  ample, 
et  les  opérations,  ii  faire  plus 
oourtes ,  plus  faciles  que  dans  les 
comptes  laits  de  Barrème.  On  y 
trouve  des  tarii's  sur  l'escompte , 
Ifc  change  et  la  vente  des  mar- 
ohandisés ,  le  pair  des  aunages 
Qt  4iG%  poids  de  l'Europe. 

.  *  MESCHÈDE  (Thierri  Griîs- 
MUNT  de  ),  né  en  Wcslpbalie  , 
médecin  k  Majence  vers  la  fin  > 
dnr5^  siècle ,  y  acquit  une  gramle 
réputation  ,  et  publia  un  traité  , 
De  Sanitate  tu^onda  tempore  pes- 
tis* 

MESCHINOT  (Jean),  écuyer, 
^teur  de  Mortières ,  né  k  Nantes 
en  Bretagne ,  maître-d'hotel  du 
tlnc  François  II  et  de  la  reine 
Anne,  sa  fille ,  suivît  cette  prin- 
<Jesîie  lorsqu'elle  épousa  Charles 
tn.lî,ei  devint  son  maître-d'hôtel, 
ïî  mourut  en  1609.  On  a  de  lui 
des'  poésies  intitulées  Les  Lu- 
nettes des  princes  ,  avec  plusieurs 
ballades  ,  Paris  ,  i5:>8  ,  in-S»  ; 
iSSi)  ,  iuri^.  Le  sujet  de  ce  livre 
est  Dame  Raison  qui  veut  faire 
présent  aux  princes  d'un  livre  in- 
titulé Conrcience  ;  et ,  pour  le 
iire ,  elle  leur  donne  ses  lunettes^ 


MESE 

composées  de  deux  verres ,  ÏVnr 
dcncc  et  Justice ,  et  le  tour  des 
verres  est  Force  et  Tempérance. 

t  MESENGUY  (  François-Phn 
lippe  ) ,  né  k  Beauvais  le  àa  août 
1077,  professa,  pendant  plusieurs 
années  ,  les  humanités  et  la  rhé- 
torique au  collège  de  cette  ville. 
Sus  amis  l'appelèrent  a  Paris;  il 
obtint  la  place  de  gouverneur  de 
la  chambre  commune  des  rhétb- 
riciens  au  collège  de  Beauvais. 
Coiïln ,  devenu  principal  de  ce 
collège  api-ès  le  célèbre  Rollin, 
prit  l'abbé  de  Mesengu^  pour  son 
coadjuteur,  et  le  chargea  d'ensei- 
\ç.\ev  le  catéchisme  ^ux  pension- 
naires. Ce  fut  pour  eux  qu'il  écri- 
vit son  Exposition  de  la  doctrine 
chrétienne.  Son  aillent  jansénisme 
Tajant  mal  fait  regarder  k  la  cour. 


milieu  ^le  Paiis  ,  k  composer  les 
(lifréi  eus  ouvrages  que  nous  avons 
de  lui.  Les  principaux  siont,  I. 
Abrégé  de  Thistoire  et  de  la  mo- 
rale ae  l'ancien  Testament ,  i  vol.. 
in- 19..    Paris  ,   1728  ;   livi'O   dont 
Rollin   fait  un  grand  éloge.  II. 
Abrégé  de  Vhistoire  de   taneien 
Testament ,  avec  des  éclaircisse- 
mens  et  des  réflexions,,  Paris  , 
1735,    1753,    10  vol.  in-iQ.   Cet 
ouvrî'^e  est  comme  le  développe- 
ment du  précédent.;  il  est  très- 
utile  aux  personnes  qui  ne  cher- 
chent dans  l'Ecriture  que  des  le- 
çons de  morale  et  de  religion. 
L'auteur  du  Dictionnaire  des  Li- 
vres jansénistes  avoue  que  «  ÎVÎe- 
senguj  sait  s'envelopper,  et  qu'il 
n'v  a  rien  au  dehors  de  répréhen- 
silhle;  mais  que,  si  l'on  pénètre 
son  esprit  et  ses  motifs  ,  on  ne 
peut  douter  qu'il  ne  fasse  des  allu- 
sions malignes  aux  circonstances 
présentes ,  soit  des  ordn  s  Ju  roi^ 

soit  de^  miracle^  de  Fâii$.9  in* 


MESL 

tjiié  éditîoti  du  îwuVeau  TêSia^ 
ment.  Paris,  1729,  en  un  seuh 
folutne;  et  1702,  3  voî.  in-ia , 
avec  do  courtes  notes  pour  expli- 
duerle  sens  littéral  et  le  spirituel. 
iV.  ^Exposition  de  la  doctrine 
chrétienne  f  ou  Instruction  sur  les 
principales  Derités'de  la  religion, 
Cologne  (Paris),  1754 >  4  vol. 
m*i2  ,  et  lySS ,  in-4*.  La  clarté  , 
la  netteté  et  la  précision  sont  le 
caractère  de  cet  ouvrage.  Clé- 
itient  XIII  Ta  condamné  par  un 
bref d a  14  jiiin  l'jQi.V.La  Cons- 
titution Unigenitus ,  avec  des  re- 
manques  y  in- 12.  VI.  Lettre  à  un 
ami  sur  la  Constitution  Unige- 
nitus ,  itt- 1 2 . ,  Vi  ï .  Ent/Yf tiens  sur 
ta'  religion  \  in-iQ.  L'abbé  Me- 
iengny  a  eu  beaucoup  de  part 
aux  Vies  des  Saints  de  i'abbé 
GooLJet,  et  a  travaillé  au  Missel 
'  Ûsi  ï^aris.  Ce  pieux  et  savant  écri- 
Vîiin  mourut  le  19  février  17,63. 
Son  amour  pour  la  retraite , 
l'esprit  de  religion  dont  il  étojt 
pénétré  ,  son  zèle  ptïur  ses  pro- 
grès ,  la  douceur  de  son  carac- 
tère, la  candeur  et  la  simplicité 
de  son  ame ,  l'ont  fait  respecter 
même  dé  ^es  ennemis. 

MESGRIX  Voyez  Siikt- 
Mesgkin. 

+  MESLÊ  (  Jean  ) ,  avocat  au 
parlement  dd  Paris ,  mort  le 
1"  octobre  iTpÔ  5  a  75  ans,  e*t 
auteur  d'un  Traité  des  minori- 
tés,  tutelles  et  curatelles  ,  Pa- 
ris, 1752,  ouvrage  pstimé ,  fait 
'  en  sd<;iété  av/çc-  un  autre  avocat 
jâommë  Krêvost.  Ils  donnèrent 
aussi  fujj' Traité  de  la  manière 
€ie poursuivra. les  crimes  dans  les 
différens  tnbunkiix  du  royaume» 
Paris,  1739  ,  *x  vol.  in-4". 

MESLEM.  Voyez  Abd-MesIem. 

t  MESLIER  (  Jean  )  ,  curé  du 
^lUge  d'Etrepigni  en  Champà- 
^e  ,618  d'un  ouvrier  ta  secge 


'   MËSM  46<), 

dft  village  de  Mazerni ,  est  ce- 
Jèbre  par  un  écrit  publié  anrès 
sa  mort ,  sous  le  titre  4®  l'es- 
tament  cle  Jean  MesliêP,  C'est 
une  déclarnation  contre  tous  les 
dogmes  du  christianisme.  Le 
sty^è  en  est  tel.  qu'on  de  voit  l'at- 
tendre d'un  curé  de  campagne. 
On  le  trouve  dans  l'Evangile  (îe 
la  Raison  ,  in-8«  ,'  et  dans  le  Re- 
cueil nécessaire,  17.65,  in-8«. 
Meslier  conserva  des  moeurs  pu- 
res ,  et  donna  ,  tous  les  ans  ,  aux 
pauvres  de  sa  paroisse  ,  ce  qui  lui 
restoit  de  son  reveiîu.  D'autre^  le 
peignent  comme  un  homme  or- 
gueilleux et-  misanlrope  ,  qni 
cherchoit  à  troubler  le  repos  de 
ses  ouailles  en  répandant  parmi 
elles  des- systèmes  dangereux.  U. 
mourut  en  1733  ,  âgé  (le  .S5  ans.. 
Anacharsis-Clootz  proposa  à  la 
convention  nationale  d'ériger  une 
statue  à  ce  cuiJ  ;.mais  cette  pro- 
position n'eut  aucune  suite. 

t  I.   ililESMES  (  Jean-Jacqu#à 
de  } ,  seigneur  de   Eoissy,     a<^ 
en    1490  ,    d'une  maisQji    illui;-; 
tre   de  Guienne ,  qui  a  produit 
plusieurs    grands  .  nommes.   8^5 
progrès  dans. l'élude  de  la  juris-?, 
prudencç  furent  si  rapides ,  qu'a- 
vant l'âge  de  20  ans  u  la  prof«s^!. 
soit  dam»  l'université  deToMlousç., 
Los  plus  vieux  jurisconsultes  al- 
loient  entendre  ,  avec  plaisir  tl, 
avec    fruit  ,    les    leçons   de    oe 
jeune  homme.  Catherine  de  Foix  j. 
reine  de  Navarre  ,  r0yantmisà  la 
tête  doses  affaires  ,  l'envoya  ,  en 
quîi^ité    d'ambassadeur  (   à   ras- 
semblée de  Nojron  ,  pour  y   re- 
vcndiqlier  la  partie  de  la  Navarre  ' 
dont  les  Espi^gnols-s'étoientcmpa-. 
rés.  Cette  commission    le  mit  À. 

{portée  d'être  connu  de  l?Vauçois  !• 
1  l^fut  cpcore  plu«  avanlageus«<- 
ment, .par le  relus  généreux  qn'il 
fit  de  fa  charge  d'avocat '£;^né rai 
l^u  piii'lemenl  de  Paris  ,  dûut  <s^< 


470  ME  S  M 

prince.  Tonloit  dépouiller  Jean 
IXuzé  pour  l'en  revêtir.  Mesmes 
.dit  k  cette  occasion  :  «  A  Dieu  ne 
plaise  que  j'accepte  jamais  la 
place  d'un  homme  qui  sert  utile- 
.ment  son  roi  et  sa  patrie  !  »  Fran- 
çois I" ,  pénétré  d'estime  pour  sa 
vertu  et  sou  mérite,  le  fit  lieute- 
nant civil  du  châtelet  ,  maître 
.des  requêtes  en  i544'  ^^  enfin 
premier  président  de  Normandie; 
mais  Henri  II  le  retint  dans  son 
conseil.  Ce  fut  lui  qui  négocia  le 
mariage  de  Jeanue  d'Albiet ,  fîUe 
unique  du  rcM  de  Jîavarre  ,  avec 
.Antoine  de  Bourbou  ,  duc  de 
Vendôme.  Il  ayoit  été  Fami  des 
^en^  de  lettres  i  n'étant  que  sim- 
ple particulier  ;  il  les  protégea  et 
les  servit  lorsqu'il  fut  en  place. 
Il  mourut  le  23  octobre  i559. 

II.  MESMES  (  Henri  .de), 
fils  aîné  du  précédent ,  hérititir 
•dn  goi\t  de  son  père  pour  les 
belles-lettres ,  çrofesiMi ,  k  l'âge  de 
i6  ans  ,  la  jurisprudence  à  Tou- 
-louse  avec  écliit.  Ses  talens  lui 
méritèrent  les  plé^ces de  conseiller 
au  grand  conseil,  de  ninîire  des 
requêtes  j  de  coïïseiHtrr  d'état,  de 
chancelier  du  ro\a'ume  de  Na- 
varre ,  de  ganle  du  trésor  des 
chartes  ,  enfin  ,  de  chancelier 
de  la  reine  Louise ,  vcnve  de 
lienri  III.  B>gaiemcnl  propre  ati."^ 
armes  et  aux  aflaires  ,  il  repi-it 
plusieurs  places  fortes  sur  les  E(- 
paenols.  Ce  fut  lui  et  le  maréchal 
de  nirbn  qui  négocièrent  la  paix, 
en  1670  .  avec  les  protesta ns. 
Cette  paix  passagère  lut  apocléé 
toiteuse  et  mai-assisè  ,  ^Vrirce 
que  Biron  étoit  boiteux  ,  et  que 
](lea»Eies  nrçnoît  le  surnom  de  sa 
terre  ide  Mal^àssise.  »Ses  ambas- 
sades, les  aôaires  pnbliqucs  et 
cdlesdn  cabinet ,  ne  rcmpôchè- 
rent  pas  de  cultiver  les  Billes- 
lettres,  il  mourut  en  1596. 

t  m.  MESMES  (Claude de), 


MESM    r 

I  plus  co^nu  sous  le  nom  de  comte 
d'Avaux  ,  ambassadeur  plénipo- 
tentiaire ,  ministre,  surintendant 
des  finances  ,  conmmandeur  des 
ordres  du  roi,  >  et  deuxième  fils 
de  Jean  -  Jacques  de  Mesmes  , 
fut  d'abord  conseiller  au  grand 
conseil ,  maître  des  requêtes  ,  en- 
suite conseiller  d'état  en  i623.  Le 
roi ,  instruit  de  son  mérite  ,  l'en- 
voya ,  eij  1627 ,  ambassadeur  ît 
Venise,  puis  à  Rome,  a  Mantouc,^ 
à  Florence  et  à  Turin  ;  et  de  la  en 
Allemagne,  où  il  vit  la  plupart 
des  princes  de  Tempire.  A  son  re- 
tour j  le  roi  fut  si  satisfait  de  ses 
nés'ociations  ,  qu'il  Tenvoya  peu 
après  en  Danemarck  ,  en  Suède 
et^n  jPologne.  H  fut  plénipotoft- 
tiaîre  au  traité  de  Munster  et 
d'Osnabruck  ,  conclu  en  1648. 
Sa  réputation  de  probité  éioit 
telle  ,  que  ,  d-AYis  les  cours  àa  il 
négocioit  ,  sa  parole  valoit  un 
strmeiit.  Le  comte  d'Ayaux  , 
quoique  sans  cesse  occupé  des 
plus  grandes  affaires  de  l'Europe,, 
entretcnoit  commerce  avec  lès 
gens  de  lettres  ,  dont  il  éfoit 
J'ami  et  î^e  protecteur.  Il  mourut 
à  Paris  le  9  noveuibre  iG5q. 
On  a  de  lui  Èxemphim  littera- 
rarum  ad  séi'enissimum  Daniœ  et 
Norwegiœ  refçctfz  à  Galfico  pcr 
Q^ynianiam  Ic.^ato  scriptunun 
circa  tractatus  pcicis ,  Paris  164^, 
m-folio. 

t  IV.  MESMES  (  Jean-Antoine 
de  )  ,  comte  d'Avaux  ^X  marquis 
de  Givry ,  neveu  du  préâiiteMt , 
avec  les  mêmes  talens  et  tes  mêmes 
emplois  que  son  oncle,  fut  con- 
seiller au  parlement  ,  pui^^  nuu- 
tre  des  requêtes ,  conseîner  d'état, 
ambassadeur  extraordinaire  \k  Ve- 
nise ,  plénipotentiaire  à  la  paix 
•de  Nimègue ,  qu'il  conclut ,  puis 
ambassadeur  en  Hollande  ,  eu 
Angleterre  et  en  Suède.  Il  raoM- 
rat  à  Paris  le  xi  levhcr  1709  ^  à 


.**.  Itf  ESN 

6q  sists,  Om  fait  un  recueil  de  ses 
jSettras  et  de  ses  Négociations  , 
1762  , 6  Tol.  in-i'i. ,  - 

V.  MESMES  (  Jean-Antoine 
de  ) ,  premier  président  au  parle- 
mentue  Paris ,  de  l'académie  fran- 
çaise ,  né  dans  cette  ville  le 
18  novembre  1661  ,  y  mourut 
IcqS  du  mois  d^a eût  17-23.  Pen- 
dant les  orages  de  la  régence  il 
5s  cunduisit  a^ec  tant  d'adresse , 
^qa'il  sut  ménager  tous  les  partis  ; 
ntais  ses  liaisons  secrètes  avec  le 
duc  et  la  duchesse  du  Maine  fail- 
lirent le  brouiller  avec  le  duc 
d'Orléans.  Chargé  ,  dans  des 
conjonctures  délicates  ,  de  faire 
des  remontrances  qui  déplai&oient 
à  ce  prince ,  il  sut  lui  rappeler 
quelquefois ,  par  nne  plaisanterie 
noble  et  fine  >  les  égards  dus  au 
parlement.  Le  régent,  ayant  laissé 
échapper  contre  les  magistrats 
une  expression  grcnadière  ,  le 
premier  président  lui  répondit  : 
«  Monseigneur  faùdra-t-il  enre- 
gistrer votre  réponse  ?  »  De  Mes- 
mes  a  voit  montré  la  même  pré- 
sence d'esprit ,  lorsque  le  cnait^ 
celier  Voisin  ,  harangué  par  le' 
"^rlemeut  sur  sa  nomination  ,  as< 
sura  ce  corps  de  sa  protection. 
«  Messieurs ,  dit  le  premier  prd<i- 
dent ,  en  se  tournant  vers  ses  con- 
frères, remercions  M.  le  chan- 
celier ;  il  nous  accorde  plus  que 
|iou5  ne  lui  demandons.  » 

'  M  ES  MIN  (  saint  ) ,  J/^/ar/m/- 
niis ,  deuxième  abbé  de  Mici  , 
près  d'Orléans,  eu  5 10,  mort 
le  i5  dcceiiijbre  5'io. 

t  «RAVAGER  (  Nicolas  ) ,  né 
a  honen  en  i6j8  ,  d'une  fa- 
mille comiiierçanle.  L'étcadiie  de 
bon  né^efce  tu  pouvoit  faire  un 
des  plus  riches  m.'^rchands  de 
j'î'^uropc;  mais,  préférant  le  bien 
ptd)Uc  à  «e*^  intérêts  particuliers > 


MESN 


47» 


il  fit  servir  ses  talens  aux  négo- 
ciuiion».  Louis  XIV ,  instruit  de 
sa  capacité ,  l'envoya  deux  fois  en 
Espagne ,  pour  y  régler  les  droits 
du  commenîe'des  Indes  ;  et  quel- 
ques années  après ,  en  llollandey 
pour  conférer  avec  Heinsius , 
pensionnaire  des  étattf.  Il  s'ac- 
quitta si  bien  de  ces  commissions 
que  le  roi  le  fit  chevalier  de  Tor- 
dre de  Saint-Michel ,  et  érigea  sa 
terre  de  Saint- Jean  en  comté.  La 
reine  d'Angleterre  ,  di^osée  à  la 
paix  par  l'abbé  Gaulhier  {vojr^% 
ce  mot ,  n<>  V  )  j  demanda  tuie 
personne  chargée  de  nlexns  pou-. 
Voirsponren  arrêter  les  prélimi- 
naires. Mesnnger,  chargé  de  cette 
importante  négociation ,  passa 
incognito  k  Londres  ,  et  signa, 
le  8  octobre  1711%  les  huit  arti- 
cles qui  servirent  de  base  à  la 
paix  générale.  Ce  succès ,  pres- 
que inespéré,  augmenta  tellement 
la  confiance  du  roi ,  qu'il  nomma 
cet  ha  bile  homme  son  plénipoten- 
tiaire, ayec  le  maréchal  duxelieji 
et  l'abbé  de  Polignac  ,  pour  ache- 
ver ce  grand  ouvrage  ,  qui  lut 
heureusement  terminé  au  congrès 
d'Utvecht  en  1713.  Mesnager  ne 
jouit  pas  long-temps  de  la  gloire 
de  ses  travaux.  Il  mourut  h  Paris 
le  i5  juin  1714*  On  prétend  qu'il 
-a voit  épousé  une  fille  naturelle 
du  grand- dauphin,  fils  de  Louis 
XlV  ,*de  laquelle  il  n'eut  point 
d'enfans.  Quelques  -  uns  soutien- 
nent, au  contraire  ,  qu'il  véc\U 
toute  sa  vie  dau^  le  célibat. 

t  MESNARD  (  aiartin  ) ,  Pari- 
itïcn  ,  s'amusoit  à  fai!*e  des  ve^rs 
latins  ,  dont  tous  les  mots  coui- 
meuçoient  par  la  même  lettie. 

t  MESNARDIÈRE  (  Hippo- 
Iv  te -Jules  PiLBT  de  la),  poète 
irançais  ,  né  à  Loudun  en  16x0. , 
reçu  k  l'académie  iirançaise  ca 
i655  ,   mort    k  Paris  le  4  j^'^^ 


47  i 


MÉS5f 


id65  )  s'appliqaa  d*abord  k  Té- 
tude  de  la  médecine ,  qu'il  quitta 
ponr  se  livrer  tout  entier  aux 
telles-lettres.  Le  cardinal  de  Ri- 
chelieu lè^  protégea.  Il  plut  à  ce 
ministre  par  une  bassesse.  Marc 
Duncan,  médecin  écossais  ,  ayant 
prouvé  qu*e  la  possession  des  reli- 
«Teuses  de  Loudan  n'éloit  que 
Feâet  d'un  cerveau  dérangé  par 
la  mélancolie  ,  La  Mesnaruière  le 
'réfuta.  Son  écrit,  intitulé  J^aitë 
de  la  mélancolie. ,  savoir  si  elle 
est  la  cause  des  eîifets  que  Ton  re- 
marque dans  les  *  possédés  de 
Loudan  ,  La  Flèche  ,  4636 ,  in- 
8» ,  fut  goûté  du  cardinal ,  qui  le 
fit  stm  médecin  ,  et  qui  lui  pro- 
cura la  charge  de  maître-d'hôtel 
du  roi*  La  -Mesnardière  plut  à  la 
cour.  C'étoit  un  bavard  disert, 
plus  oecupé'  de  se  faire  admirer 
que-d'instniirë.  On- a  de  lui,  I. 
Une  Poétique  ,  qui  n'est  point 
achevée,  et  quine  comprend  pres- 
que que  le  Traité  de  la  tragédie 
et  celui  de  Té^égie,  in-4''  j  i65o. 
Elle  devoit  »vï>if  encore  deux  vo- 
lumes ;  méia  la  mcrî  du  cardinal, 
par  Pordreduquel  ilTavoit  entre-, 
prise  ,  rempécha*  d'y  mettre  la 
dernière  n^ain.  Il  y  donné  des 
J^réceptes  et  des  exemples.  Les 
précepte»  sont  tirés  des  aticiens , 
et  il  les  expose  non  avec  une  pré- 
cision diuactique,  mais  avec  un 
faste  oratoire  ,  qui  ^sX  d'assez 
mauvais  goût.  Quant  au*  exem- 
ples ,  il  les  tire  quelquefois  de  se$ 
propres  ouvrages;"  mais  il  éloit 
très-  peu  propre  à  servir  de  mo- 
dèle. IL  Deux  mauvaises  Ifagé- 
dies,  Alinde  et  la  Pucelle  d'Qr- 
léans.  III.  Une  Traduction  assez 
fidèle  ,  mais  trop  servile ,  des 
trois  premiers'  livres  des  Lettves 
de  Pline.  IV.  Une  Version  ,  ou 
plutôt  Mne  Paraphrase  du  Pané- 

âyriqnc  de  Tra|an.  V.  tTn  recueil 
e  Poésies ^ ,  in-folio.  Ce  sont  des 

rieos  écrits  d'au  sjyle  empha- 


ftfESN- 

tique.  VI^  Relations  de  guerre , 
in-8o. 

MESNIER  (N.  ),  prêtre, 
mort  en  1761  . ,  est  auteur  du 
problènie  ntstoxique  :  Qui  des 
jésuiti^s  ,  ou  de  Luther  et  Cahin, 
ont  le  plus  md  à  TE^lise  chré' 
tienne  ?  et  de  Vaddition  à  cet 
ouvrage  ,  où  l'on  réfute  le  bref  de 
l'inquisition  contre  ce  livre  ,  Avi- 
gnon (  Paris  )  ,  1757  ,  2  vol. 
in-ca.  Il  y  a  des  recherches  dans 
ce  recueil ,  mais  t^op  d'empoiie- 
ment. 

t  L  MESNIL  (  Jean  -  Baptiste 
du  ) ,  né  à  Paris ,  d'une  famille 
noble,  originaire  du  pays  cliar- 
'train  ,  avocat  du  roi  au  parle- 
ment de  Paris,  à  trente -hnit 
ans,  étoit  un  homme  toujours  oc- 
cupé de  l'étude  et  de  ses  fonc- 
tions,, l'oracle  dvL  palais,  le  plus 
ferme  appui  de  la  justice.  Il  ne  se 
faisoit  nen  au  conseil  du  roi  qui 
ne  passât  par  sa  plume  avant 
d'êti'e  pubhé.  Il  rerusa  la  place 
de  premier  président  de  Rouen.' 
I^es  troubles  du  royaume  ,  et 
quelques  mécontentemens  qi^'il 
reçut  de  la  cour,  l'affligèrent  vi^^ 
ment.  11  en  mourut  de  douleur, 
le 2  juillet  1669  ,  à  Saans  ,  après 
avoir  publié  plusieurs  ouvrages 
qui  furent  applaudis.  On  trouve 
quelques-uns  de  ses  écrits  y  à^^n^ 
les  Opuscules  de  Loisel. 

fil.  MESML ( Jean-Baptiste 
du  ) ,  dit  Mosimofuî ,  comédien 
de  la  troupe  du  Marais  ,  mort 
en  1686  ,  avQÎt  fait  une  Vie  des 
Saints,  Rouen,  1680  ,  in-4"  ; 
mais  sa  profession  lui  fit  refuser 
la  sépulture  ordinaii*e.  On  l^n- 
terra  dans  le  cimetière  de  Saint- 
Sulpice  ,  à  l'endroit  où  Ton  inliu-t 
moil  les  enfans  morts  sans  baptê- 
me. On  a  de  lui  des  comédicf 
très  médiocres  :  le  Duel  fantas" 
.  qu£ ,  T4va'^ait  sas^efier ,  r^voçtfp 


éatis  ^udé  ,  le  Volontaire ,  les 
Trompeurs  trompés ,  la  Dupé 
Hmouréuse ,  pièces  en  un  acte  et 
en  vers  ;  le  Quiproquo  ,  en  trois 
actes;  et  le  Nouveau  Festin  de 
Pierre  ,  en  cinq.  Il  avoit  traduit 
âc  Fanglais  dé  Burnet  la  f^ie  de 
Matthieu  lîàle  ,  gfand  justicier 
d'Ailglcterre ,  Amsterdam  ^  1688, 
in-i2.  "" 

ni.  MESNIL  (N,  Gaùdin  du  ) , 
Ancien  professeur  de  rhétorique 
en  Funiversité  de  Paris ,  a  publié , 
âl  rimitâtion  de  l'abbé  Girard  , 
des  Synonymes  latins,  où  Ton 
trorfve  souvent  la  finesse  et  la 
précision  4fe  Son  modèle.  Il  est 
mort  à  Valogne  ,  à  9^  ans,  le  lô 
floréal  an  10. 

IV.  MESNIL.  Voyez  Dombsnil.' 

« 

*I.  MESROB-MACHDOTZ,  né 

t^ers  le  milieu  du  4*  siècle  dans 
un  bourg  appelé  Hotzig  dans  la 
Grande  -  Arménie  ,  élevé  ,  dès 
sa  plus  tendre  jeunesse  ,  dans  Té-* 
tuae  de  la  philosophie  et  de  la  lit- 
térature j  avoit  l'esprit  vif ,  nue 
imagination  brillante ,  et  possé- 
doit  une  mémoire  prodigieuse. 
A  rage  de  aS  ans ,  il  connoissoit 
déjà  à  fond  les  langues  armé- 
nienne, gre4ique,  syrienne,  per^ 
sane  ,  geor^ielàné^  et  autres.  Il 
remplit  pendant  plusieurs  années 
la  place  de  secr^aire  auprès  du 
partriarche  Wérsès  !♦•'.  Après  la 
mort  de  ce  pontife,  en  584,  Mesrob 
fut  nommé  chancelier  du  royau- 
me d'Arménie  par  le  roi  Varazta- 
de.  En  390 ,  voyant  que  le  règne 
chancelant  des  Arsacides  étoit 
prêt  à  succomber  un  jour ,  Mes- 
rob se  retira  des  aftaircs  du  goii- 
térnement,  embrassa  Tétat  ecclé- 
siastique, et  alla  dans  la  pra« 
fince  de  Vaspouragan ,  pour  y 
vivre  en  simple  particulier,  et 
H'piçci^er  4e  la  ji^téi-iture  ^^rée 


MESB  47S 

et  profane.  En  596  II  obtint  dit 
patriarche  Sahag  I*'  la  place  dé 
vicaire-général ,  et  ressuscita  nnef 
persécution. contre  les  adorateurs 
du  soleil  qui  ne  vouloient  pas  rer 
cevoir  la  aoctnne  de  l'Evangile. 
Les  Arméniens  se  servoient  alors, 
dans  les  actes  publics  ,^des  ca^* 
ractères  persans  qui  leur  étoiénf 
ordonnés;  ils  employ oient,  dantf 
les  affaires  de  religion ,  lë^  let« 
1res  grecques  ou  s;y  rien  nés,  dont 
ils  avoient  là  foi  de  Jésu  ^-Christ. 
Leur  ancien  alphabet ,  qiii ,  souS  \ 
plusieurs  points,  étoit  semblable 
a  celui  des  Indiens ,  et  qu'on  ap- 
peloit  éenture  sderée,  n'etoit  plu6 
en  usage  depuis  des  siècles*  Mes- 
rob le  remit  en  pratique  eu  4^6  y 
par  les  ordres  du  roi  et  du,  pa« 
triarche  4' Arménie.  Il  y  fit.ansâ 
quelques  changemens  et  une  aug- 
mentation de  sept  voyelles  qui 
manquoipnt.  Il  ouvrit  ensuite  deg 
écoles ,  et  employa  un  grand 
nombre  de  personnes  instruite^ 
pour  élevei^  la  jeunesse  >  et  pour 
traduire  des  livres  en  arméniefi  » 
dans  ces  caractères  qui  ont  servi 
jusqu'au] ourd'huÂ.  En  l^\&,  Mes- 
rob alja  eu  Géorgie,  et  dressa, 
pour  leur  usage ,  un  corps  d'al- 
phabet semblable  à  celui  des  Ar- 
méniens. Dix  ans  après  cette  épc^- 
que  il  se  rendit  à  Constantino- 
ple ,  en  qualité  d'envoyé  de  la 
pari  Vlu  grand-catholicoa  ,t  et  fut 
Itonoré  par  Tempereur  Théi>^ 
dose  n.  £n4^.3  il  alla  en  Albanie 
ou  Chirvan ,  et ,  par  ordre  du  roi 
Arsvalen,  il  y  forma  aussi  des 
lettres  alphat>étiques  pour  leur 
langue.  Après  la  mort  du  pa- 
triarche ,  en  44<>  )  Mesrob  tint  le 
siège  patriarchal ,  en  qualité  d(S 
vicaire  -  général ,  et  mourut  en 
44 1  )  }^  19  février.  Il  est  auteur 
de  plusieurs  Sertnons  et  Hymnes 
ècctésiastigues ,  divisés  en  huit 
tomes.  II  tt^a^ ailla  aussi  à  la  tra- 
dttctioa  4^  U  Biblç  armémeniiÇi 


474 


MESS 


et  k  d'autres  livres.  C'est  lui  qui 
forma  le  premier  le  Cérémonial 
tf2r  f  église  de  ce  pays.       i 

♦II.  MESROB-EREZ,  natif 
4a  village  Holatzïm  en  Armé- 
nie,  vivoit  dans  le  lo*  siècle.  Il 
bublia  en  967  les  Vies  de  saird 
iN^ersèSy  premiet  patriarclie  et  Ar- 
ménie ^  et  de  Moucheeh  Mami' 
gonian ,  connétable  d^ Arménie  et 
de  la  Géorgie  ,  qui  vivoient  dans 
le  4*  siècle.  Cet  ouvrage  fut  im- 
primé  k  Madras  en  1775.  La  bi- 
miothèque  impériale  en  possède 
deux  exemplaires  manuscrits , 
numéros  95  et  99. 

MESSALA.   Voyez  Yalebius, 

no  m. 

*MESSALAH,  grand  astro- 
nome arabe,  c'est-à-dire  astro- 
logue ,  bon  tireur  d'horoscope, 
et  habile  charlatan,  vivoit  sous 
le  règne  du  khal^f  Almansour , 
et  proièssoit  la  religion  juive , 
Malgré  son  crédit  à  la  cour  d'un 
prince  musulman.  Il  a  laissé  plu- 
sieurs ousf rages  d'astrologie  ju- 
diciaire ,  qui  ne  valent  point  la 
peine  d'être  nommés ,  et  des 
écrits  sur  Ta stronomie,  entre  les- 
quels on  distii3g[ue  le  livre  des 
Eclipses  de  soleil  et  de  lune  y 
des  conjonctions  des  planètes,  et 
des  révolutions  des  années ,  tra- 
duit en  hébreu  ;  celui  des  Signes 
et  indices  des  planètes  ,  traduit 
et  publié  en  latin. 

MESSAUENS.  Voyez  Sabas  , 
n»  I. 

^  tî.MESSAUNE(V«léHe),  fille 
de  Messala  Barba  tus  ,  et  femme 
de  l'empereur  Claude  ,.  poussa 
l'itnpudtcité  jusqu'à  la  prostitu- 
tion la  plus  infâme.  Elle  eut  pour 
amans  toute  la  maison  de  son 
époux.  Otliciers-,  soldats,  es- 
claves ,  comédiens ,  tien  n'était 


MESS 

trep  vil.  A  peine  y\  avoit-ilr^aii 
jeune  homme  dans  Rome  qui  ne 
pdt  se  flatter  d'avoir  eu  part  à' 
ses  faveurs.  Un  de  ses  piaisirj 
ordinaires  étoit  d'obliger  cies  fem- 
mes à  se  prostituer  en  présence 
de  leurs  maris  ;  et  celles  qu'un 
reste  de  pudeur  xetenoit  cou- 
roient  presque  toujours  risque  de 
la  vie.  Ce  monstre  de  dissolution 
qtiittoit  souvent  le  lit  de  l'empe- 
reur ,  lorsqu'elle  le  voyoit  en- 
dormi, pour  s'abandonner  aux 
Îdaisirsles  plus  eârénés  dans  les 
ieux  piiblics.  Elle  porta  ses  re- 
gards sur  son  beau-père ,  Appius 
Silanus  ,  et  le  fit  mourir  p«rce 
qu'il  refusa  de  consenK;*  à  sa  pas- 
sion. Après  avoir  sacrifié  à  sa  fu- 
reur plusieurs  de  ses  amans  ,  qr.e 
leurs  excès  avec  elle  avoient  mis 
hors  d'état  de  répondre  à  ses  dé- 
sirs immodérés ,  elle  devint  épcr- 
dûment  amoureuse  de  Silius  , 
jeune  homme  d'une  grande  beau- 
té, et  l'épousa  solennellement, 
comme  si  Claude  l'eût  répudiée. 
L'empereur ,  informé  de  ses  dé- 
sordres, la  fit  mourir  avec  sou 
nouvel  époux ,  l'an  4^  de  Jésus- 
Christ.  C'est  d'elle  qu'on  fameux 
satirique  a  dit  : 

•Et  lAstata  viris  ,  ntcdàm  satiatm  ,  rectssit. 

II.  MESSALINE  (Statilie), 
troisième  femme  de  Néron ,  d'une 
famille  consulaire ,  fut  mariée 
d'abord  au  consul  Atticus  Vesti- 
nus,  que  l'empereur  fit  assassi- 
ner. Ce  prince  avoit  déjà  eu  les 
faveurs  de  Statilie ,  qui  n'eut  point 
horreur  de  recevoir  sa  main  en- 
core dégouttante  du  sang  de  son 
mari.  Née  avec  un  tempérament 
porté'  k  l'amour ,  ses*  galautej  ie^ 
avoient  éclaté  dans  t\ome  ,  et  ne 
l'avoient  point  empêchée  de  troii- 
ver  quatre  épeux  avant  de  par- 
venir au  trône  impérial.  Apcès  Ja 
mort  de  Néron,  elle  passa  ae& 
jours  dans  l'étude  de  ràoqucnçc 


MESS 

ft  des  belles-lettres ,  et  se  fit  une 
réputation  distinguée  en  ce  gen- 
re. Olhon  étoit  sur  le  point  de 
Tépouser  iorscpi'il  se  aonna  la 
mort.  Il  écrivit,  dans  ses  der- 
niers momens ,  un  adieu  très- 
touchant  à  Messaliue  ,  et  se  poi- 
gnarda ensuite.  Statilie  avoit  au- 
tant d'esprit  que  d'ambition. 

MESSEN-JORDI ,  poète  espa- 
gnol ,  né  à  Valence ,  u  une  bonne 
famille ,  vivoit  vers  le  milieu  du 
i5*.  siècle.  Ses  Poéfifis  se  rêpan- 
direi^t  dans  la  Catalogne  et  la 
Gaseogne  ;  Pétrarque  »  dans  le  siè- 
cle suivant^  en  eut  connu issance , 
et  en  profita. 

tl- MESSENIUS(Jean), 
Suédois  9  célèbre  par  sa  science 
i  et  par  ses  malheurs ,  mort  en 
»i63o  ,  se  distingua  dans  plu- 
aieurs  genres  de  littérature,  mé- 
rita la  conliance  du  roi  Gustave- 
Adolphe  ,  et  jut  fait  professeur 
de  droit  et  de  politique  à  Upsal. 
L'éclat  avec,  lequel  il  en  remplit 
•les  fondions  lui  attira  leuvie 
et  même  la  haine  de  ses  con- 
frèl'es.  Le  plus  redoutable  adver- 
saire de  Messénius  fut  Jean  Rud- 

•  beck  ,   théologien   savant,    mais 
.rempli  de  fief.  Le  rqi  de  Suède 

termina  leur  dispute  d'une  ma- 
nière   honorable  pour   tous   les 
.deux.  Il  donna  à  Rudbeck  une 
•place  d'aumônier,    et  à   Messé- 

•  nius  celle  de  conseiller  au  sénat 

•  nouvellement  érigé  à  Stockholm. 

•  Mais  l'envie ,  qui  poursuivoit  par- 
tout  ce  denuer,    le  fit  accuser 

■  dans  les  formes  ,  en  i6i5 ,  d'être 
partisiin  srcret  du  roi  Sigisinond. 
,  Il  fut  condamné  à  une  pricton  per- 
-Aétnelle ,  où  il  s'occupa  ii  élever 
.  un  momuineut  k  la  glone  de  cette 
.  patrie  qtù  le  Ûétrissoit.  Son  ou- 
vrage  porte   pour  titre  :  Joan. 
Messenii  Scatèdia  iUUstrata ,  Sétu 
^Çkronûlpgiu  de  i:^hvs'  Sçamjiiœ  f 


MESS  475 

hoc  est  y  SueciiBj  Danim ,  Nor^ 
vegiœ,  etc.,  Holmiae,  i64o,  la 
tom. ,  qui  se  relient  en  2  voL 
in-4*«  Jean  Peringskiol  a  donné 
une  seconde  édition  de  cet  ou- 
vrage ;  il  a  été  imprimé  à  Stock- 
holm en  ijoo ,  1705,  i5  lomes, 
qui  se  relient  en  a  vol.  in -fol. 
Theatrum  nobilitatis  Suecànœ  ^ 
fabt^factum  à  Joan,  Messenio  , 
Holmiaî ,  i6i6,  in-fol.  Chrono- 
^raphia  Scandinaviœ  seuSueciœ^ 
Daniœ  y  Norve^iœ  y  per  Ador 
mum  Bremensem ,  anno  1 062  scrir^ 
ta ,  nunc  à  Joan,  Messenio , 
édita  y  Holmiae,   i6i5,  in-S». 

tn.  MESSENIUS  (Aniold), 
historiographe  de  Suède  ,  iils  du 
précédent,  décapité  en  1648 ,  avec 
son  fils  ,  Âgé  d  environ   1 7  ans  , 

Î)onr  avoir  fait  des  Satires  vio- 
entes  contre  la  maison  royale 
de  Suède  et  contre  les  ministres. 
On  a  de  lui  Leges  Siwcorum 
GothoruJnque  ,  i6i4>  in-4'** 

MESSÏA.  Fofez  Mexia. 

MESSIE  (le).   Voyez  Jescs-     > 
Crhist. 

MESSIÊR  (  Robert  ) ,  religieux  ^ 
franciscain ,  ministre  <le  la  pro- 
vince de  France ,  pr<}cha  vers  la 
fin  du  i5«  siècle  avec  éclat.  Se» 
Sermons^  publiés  à  Paris  eu  iS'yAy 
in-8<> ,  sont  le  pendant  de  ceux  de 
Menot,  dans  les  cabinets  des  cu- 
rieux. Applications  singulières  de 
j  l'Ëcriture,  explications  forcées 
'  des  Pères  ,  historiettes  ridicules, 
mélange  barbare  de  latin  et  de 
français ,  raisonnemens  indijpies 
de  la  majesté  de  la  chaire ,  ]eux 
de  mots  puérils  ;  tels  sont  les  dé- 
fauts qui  les  distinguent.^ 

MESSIES  (faux).  Forez  Ax- 
OKjâ,  n*"  IL  DosiTB^E,  n**  11.  Davii>, 
n»  VIL  Uiéaoos  y  xfi  \.  et  M]U^ 

t  T1K8KX. 


476 


MEST 


MESSILHAC.  rojreiCnkTy 

B*   II. 

t  MESSIS  (  Quintiti  ) ,  Messius , 
dit  le  Maréchal  d* Amers  ,  pein- 
tre, mort  à  Anvers  en  iDaQ, 
exerça  pendant  vingt  ans  la  pro- 
fession de  maréchal  :  mais  la- 
ttiour  lui  fit  quitter  ce  métier 
toour  s'appLquer  k  la  peinture. 
Passionnément  épris  de  la  lille 
d'un  peintre  ,  il  la  demanda  en 
mariage  ;  mais  lé  père  déclara 
qu'il  ne  donneroit  sa  fille  qu'à 
nne  personne  exerçant  son  art. 
Dès  ce  moment  Mèssis  s'appliqua 
k  dessiner.  Le  preitiier  tableau 
qu'il  fît  fut  le  portrait  de  sa  maî- 
tresse ,  qu'il  obtint  par  sa  cons- 
tance et  s^s  talens.'  Ce  peintre 
ne  faisoit  ordinairemeut  que  des 
Demi-Figures ^ei  des  Portraits: 
(on  colons  est  vigoureux ,  sa  ma- 
nière très-finie  ;  mais  son  pinceau 
«st  un  peu  dur.  Tous  les  diction- 
naires nomment  ce  peintre  Ma- 
thj^s  ou  Mathysis.  Nous  lui  don- 
nons celui  de  Messis  ,  Messius , 
d'après  une  lettre  écrite  d'Anvers, 
€t  collée  aa  dos  de  son  portrait , 
qui  est  dans  la  galerie  des  pein- 
tres de  Florence. 

MESTÊNSKI  (  Jacques)  ,  gou- 
tcmenr  de  Brezin  en  Poloffne  , 
conçut,  l'an  1543  ,  Vidée  Se  sq 
faire  passer  pour  Jésus-Christ. 
Avec  12  prétendus  apôtres  qui  le 
siyvoient ,  il  conroit  oe  village  en 
village,  prêchant  et  amusant  le 
peuple  par  des  tours  de  subtilité 
qu'il  appeloit  des  mîpacles.  Mais 
les  fourberies  de  eet  enthousiaste 
ayant  été  reconnues ,  des  pajsans 
lé  chassèrent  et  le  maltraitèrent , 
lui  et  sa  troupe ,  de  façon  qu'ils 
n'osèrent  plua  se  montrer.. 

*  MESTON  (  William  ) ,  ^ëte 
Rossais  dans  le  genre  burlesque, 
né.  vers  i6d8  ,  d«as  le  eomté 
4'AJi)erdeeA,  fut  chargé  de  Féda- 


MEST 

catiot)  dn  jeune  cômlé  Mar^i*! 
et  de  son  frère  ,  depuis  le  maré^ 
ehal  Keith  ;  il  dut  en  1714  >  à.  la 
protection  de  cette  famille  ,  une 
chaire  de  philosophie  dans  Tuni^ 
ver  si  té  d'Aberdeen  ,  mais  il  ne 
la  posséda  pas  long-temps  ;  il  sui*^ 
vit  en  1715  ,  au  commencement 
des  tro  unies  ,  la  fortune  de  sef 
protecteurs  ,  qui  le  nommèrent 
gouverneur  du  château  de  Du- 
notter.  Après  la  dél'aite  de  She* 
rifimnyr ,  il  se  cacha  dans  les 
montagnes  ^vec  un  petit  nombre 
de  compagnons  de  sa  fuite,  pour 
l'amusement  descpiels  il  composa 
son  poème  intitulé  Les  Contes 
de  la  mère  Grim,  Il  paroît  <]ne\ 
fidèle  à  ses  principes  ,  il  perdit 
sa  place  de  professeur.  Il  conti- 
nua à  vivre  avec  la  comtesse  d^ 
Marshal  ,  qui  trouvoit  en  lui  ua 
h6te  aimatile  et  jovial  ;  k  sa  mort 
il  s^inti-oduisit  en  qualité  de  pré* 
cepteur  dans  la  famille  de  M.  Oli- 
phant ,  et  mourut  k  Aberdeen , 
en  174^9  d'une  maladie  de  lan- 
gueur. Meston  a  été  regardé 
comme  l'un  des  meilleurs  litté- 
rateurs de  son  Xeir  ^s  ,  il  avoit 
beaucoup  de  vivacité  dans  Tes- 
prit,  et  brilloit  particulièrement 
dans  les  fêtes  de  société,  <\av  mal- 
heureusement avoieut  pour  lui 
trop  d'attraits.  Ses  poëmes  furent 
publiés  successivement  :  celui  inti- 
tulé The  Knight  (le  Chevalier), 
parut  en  i7'2?,  et  fut  réimprimé 
a  Londres  ;  les  Contes  de  la  ntere 
Grim  parurent  augmentés  d'une 
suite,  souarlenom  deJodoçus,  son 
petit-fils  ;  et  quelques  années  après, 
il  publia  le  poème  qui  a  pour 
litre  Mob  contra  mob.  Ces  ailFé- 
rens  morceaux  ont  été  recueillis 
k  Edimbourg  en  1767  ,  en  un  v^ 
lume  in-ia.  L'auteur  a  peut-étte 
imité  trop  servilement  fiutlet*^ 
dem  il  étoit  l'admirateur. 

t  I.  MESTRëZAT  (J«ibi)» 


] 


MESU 

fameux  tlu^logîeii  prot^ftont , 
fxerçfi  If  ministère  «sec  réputsi'* 
tipB.  Il  naquit  ài  paris  vers  1692  , 
f  t  mourut  en  iÇ55  ,  apr^s  avoir 
été  employé  par  ceux  de  son  parti 
dans  les  afTaircs  les  plus  iiupor* 
iantes.  On  a  de  lui  fies  Sermons  » 
in-80  9  et  d'autres  ouvrages.  Ayant 
rencontré  dans  la  ru«  an  ecclé- 
siastique de  sa  connois&ance  qui 
9voit  prêché  un  carême  avec  ap- 
plaudissement ,  ^t  l'en  ajunt  féli- 
cité :  n  J'ai  pris  ,  lui  répandit 
Vautre ,  dans  vos  sermons  tout 
ce  que  j'ai  dît  de  meilleur.  »  On 
le  peint  comme  un  homme  }idbile 
et  un  génie  ferme.  Il  parla  avec 
tant  de  chaleur  au  cardinal  de 
lUchelieu  pour  son  parti ,  que 
ce  cardinal  4it  ;  v  Voilà  le  pW 
pardi  ministre  de  France  I  »  L^ 
protestans  voy  oient  en  lui  un  mi« 
nîstre  capable  de  faire  tête  aux 
meilleurs  cqptroversiste^  catho* 
|iques. 

n.  MESTREZAT  (Philippe), 
t^veu  du  .précédent,  également 
ministre^  enseigna  la  SïéoLo^ijÇ 
^  Gençve  d'une  manière  distm- 
guée  ,  et  mourut  dans  cette  ville 
en  1690.  On  a  de  lui  un  Traité 
contre  Socin ,  et  d'autres  ouvrages 
d^  controverse  ,  que  peu  de  gens 
f^onnoissent  et  que  personne  ne  litt 
Aucun  théologien  ,  peut  ^  être  , 
|i'a  eu  plus  de  renom  dan»  son 
parti.  On  le  rçgardoit  comme  un 
|;énie  origiuaj  e^  nu  orateur  élo^ 
quent. 

*  MESUÉ  (  Jean  ) ,  né  i  NisB^ 
hoar ,  ville  capitale  de  la  pro- 
vince de  Kor^an  ^n  P^rse.  7  doit 
en  quelque  sortç  étyç  regardé 
comme  le  fondajLeur  des  sciences 
«t  des  lettres  dans  s«  patrie. 
S^  père ,  apothicaire  ,  lui  ins-> 
pura  du  go4t  pour  îa  médecime, 
qu'il  étuoia  avet  t^atd^  sttçoàs^ 
qi^  )msxxiX  il  XhI  niii4îl<^ia  df 


MESU  477 

l'hôpital  en  sa  ville  natale ,  et  cm'il 
alla  ensuite  professer  k  Pagdad» 
Aaron-al-Raschid  occupoit  alors 
le  trône  des  califes  :  s  étant  dé* 
terminé  à  nommer  vice-roi  de  la 
province  de  Korasan  son  fils 
19>ullach ,  il  chargea  Mésué  d'ac- 
conmagner  le  jeune  prince  ,  au- 
quel il  inspira  \t  4esir  de  jp^ro- 
téger  et  d'encourager  les  sciences  : 
#&ctivementy  à  peine  £bullaci| 
fut-il  parvenu  au  califat ,  en  8i5  ^ 
qu'il  ordonna  la  recherche  dey 
ouvrages  arabes  qui  n'avoieni 
point  encore  été  traduits ,  et  qn'i) 
établit  nnf  commission  de  savanf 
chargée  de  transmettre  en  »% 
langue  ceux  qui  concemoicu| 
l'astronomie  y  la  musique,  la  çosr 
mograpbie  ».  la  chronologie ,  1%. 

Enysique  ,  et  la  médecin^,  Mésa^^ 
it  cbiargé  de  revoir  les  versionf 
des  aut^urf  âTQç$  des  difierçnt«j| 
contrées  de  l'Asie  ;  et ,  pour  )|| 
première  fois ,  parurent  en  langue 
arabe  l^s  OEuvres  di;  Galien  et 
d'Arisiote.  Les  Editions  latine^ 
des  onyrfiges  sur  Ie9  médicar 
mens,  que  les  biblio^phes  at«> 
tribuent  à  ce'  médeçm  9ont ,  I^ 
Opéra-  omnia ,  riempè  de  medi'" 
çwnentonyn  puremntmm  fielectï^ 
et  castigfitioue  ubri  duç.^  qiig^ 
nmtpriorem  tanones  uni^ersq^es^ 
posteriorem  de  simpUçihuf  vo* 
cant.  Grahadin^  hoc, est 9  com>r 
pendii  seeretçntifi  medicam^it^p- 
mm  libri  duo  y  quorum  priçr  ^ 
€^idQtnriwn  \  postenor  de  ap^ 
prvprùUis  vulgo  inscrilntur,,  e^ 
duplici  translatiçne  ql^rd  anli^ 
qudj  altéra  nçvd  Jaççèi  Sjh^U  $ 
cum  annQtatU^bus  Mof^ardi  e$ 
ejusdem  S;yhi{ ,  c^fn  addition^- 
bus  Pétri  Apponi  ,  Francisoi  de 
Pedemontio ,  Venetiis ,  x558 ,  in» 
fol, }  ibid.  i56i  I  in-fol,  II.  Çano^ 
nés  ,  liber  de  simpUcibus  .et  an^ 
tidptaHum ,  Jacobo  Sylvio  inter^ 
)p/v^,.  Parisiiy,  i542  «t  i543  » 


478  META 

i548  ,  în  -  8*  ;  Venetiis  ,    i575  ,  . 
1689,  i&i5  y  in-fol.  )  etc.  €tc.         j 

META  G  EN  ES.  Fojez  Gtb-  | 

SIPSON.  ^ 

METAPHRASTE.    Foj^ez  Si- 

M£ON  , .  n«  VI. 

t  MÉTASTASE  (l'abbë  Pierre- 
Antoine  -  Dominique  -  Bonavcn- 
tiire  )  ,  dont  le  vrai  nom  étoit 
Trapassi  ,  né  à  Assise  le  3  jan- 
vier 1698  )  d'un  simple  soldat. 
La  lecture  du  Tasse  développa 
son  lalentpour  la  poésie  italienne. 
II  versifioit  dè's  Page  de  dix  ans. 
Le  célèbre  jurisconsulte  Gravina 
le  trouva  improvisant  an  bout  du 
pont  Saint-Ange  ,  le  demanda  k 
>on  père ,  le  mena  chez  lui  ,  le 
nomma  Metastasio  ,  potir  expri- 
iner  ce  transport  d'un  lieu  dans 
un  autre ,  et  prit  le  plus  grand 
soin  de  son  éducation.  11  n'avoit 
que  quatorze  ans  lorsqu'il  com- 
posa sa  tragédie  intitulée  // 
Giustino ,  qui  se  ressenttrop  d'une 
scrupuleuse'imiratiou  du  théâtre 
dés  Grecs.  Le  jeune  poète  eut 
le  malheur  de  perdre  son  guide 
en  171 7.  Gravina  mourut ,  ell'ins- 
tltua  son  héritier  y  «  comme  on 
jeune  homme  de  la  plus  grande 
«spérance.  »  Metast&se ,  se  trou- 
vant^ar  cette  succession  ,  ii  l'âge 
de  19  ans  ,  au-dessus  du  besoin , 
se  livra  tout  entier  \k  son  goût 
pour  |a  poésie.  La  Didonne  etb- 
àandonata ,  représentée  à  Naplee 

en  1734  '  &v^<^  ^3  musique  de 
Sarro  ,  ouvrit  sa  carrière  lyrico- 
dramatique.  Ses  succès  le  ren- 
dirent bientôt  si 'célèbre  ,  qu'eu 
i7!29  l'empereur  Charles  VI  rap- 
pela à  Vienne  ,  le  nomma  son 
poète  impérial ,  et  lui  accoixia 
tme  pension  de  quatre  mille  flo- 
rins. Depuis  cette  époque  ,  on 
tre  donna  point  de  fêtes  à  la  cour, 

2n'il  ne  les  embellit  de  qttelqu'un 
e  we^  ouvrages ,  et^  malgré  letir 


META 

extrême  magnificence  ,  on  né  9^ 
souvient  aii?ourd'.  ni  de  toutes 
ces  iêtes  que  par  ses  vers.  Les 
cours  de  Vienne  et  de  Madiid 
s'empressèrent  à  lenvi  de  le 
combler  de  présens.  Le  roi  d'Es- 
pagne ,  Ferdinand  VI ,  adinirar 
teur  passionné  de  Farinolli  ,  qui 
lui  fit  coQsoître  tout  le  mérite  de 
Métastase  ,  envoya  ui|  présent 
flatteur  à  ce  pôë'te.  Vrai  philo« 
sophe  dans  sa  conduite^  il  se 
bornoit  ii  la  gloire  littéraire  ,  et 
dédaigna  les  distinctions  civiles. 
Charles  VI  lui  ayant  oiiert  les 
titres  de  comte  ou  de  baron ,  il  loi 
demanda  instamment  la  graee  dé 
rester  tomoursiVïétastase.  L'impé- 
ratrice Marie -Théi-èse  voolat  le 
décorer  depuis  de  la  petite  oèoîx 
de  Saint  -  Etienne  ;  mais  i)  s'ex- 
cusa sur  son  âge ,  qui  ne  lui  per- 
mettoit  pas  d^assistcr  aux  fôfes  de 
Tordit.  ijQ  souverain  de  Russie, 
voya£[eant  en  Allemagne  avec  son 
épouse,,  sous  le  nom  du  comte 
et  de  la  comtesse  du  Nord  ,  al- 
lèrent visiter  Métastase.  La  conf^ 
tesse  lui  dit^  qu'elle  devoit  tout 
honneur  à  un  poète  dont  les  dra- 
mes lui  avoierft  si  souvent  causé 
de  l'admiration.  Il  mourut  le  19 
avril  1782.  Pie  VI,  qui  se  trouvoit 
alors  k  Vienne  ,  alla  le  visiter  et 
lui  envova  sa  l»^nédiction  aposto- 
lique in  afticuh  mortis*  Sa  suc- 
cession fut  d'environ  iSo^ooo  flo- 
rins. Noos  avons  de  lui  un  grand 
nombre  de  Tra^dies  -  openzs  , 
et  divers  petits  Drames  qui  ont 
été  mis  en  musique.  Il  y  en  â 
diâérentes  éditions  in-4**  y  in^"»  » 
et  iu- 1  a .  L*in-8o  est  de  Paris,  1 780* 
Bichelet  en  a  publié  une  tra- 
duction en  français ,  Vienne  , 
Paris  ,  175 1-1756,  en  13  volumes 
in-i2 ,  petit  format.  La  plupart 
sont  des  titres  à  rimmortaiité. 
Ce  poète  est  naturel  >  simple  , 
aisé  dans  le- dialogue  ;  son  stj^le , 
tdujoarsi  élégant  et  jpiur  y  est-quel» 


META 

mtfois  touchant  et  sublime.  Le 
fond  de  ses  pièces  est  noble , 
intéressant ,  théâtral.  Gonnois- 
sant  parfaitement  les  finesses  et 
les  ressources  de  son  art  ,  il  a 
soumis  Topera  k  des  règles.  Il  Ta 
dépouillé  des  machines  et  du 
merveilleux  qui  étonnolent  les 
yeux  sans  rien  dire  au  cœur.  Ses 
tableaux  'sont  puisés  dans  la  na- 
ture* Les  situations  intéressantes 
de  ses  personnages  attachent ,  et 
souvent  arr^achent  des  larmes.  Ce 
sont  des  actions  célèbres ,  dos  ca- 
ractères grands  et  soutenus  ,  des 
intrigues  sagement  conduites  , 
iieureusement  dénouées.  Ses  Ope' 
ms  ressemblent  beaucoup  ,  pour 
le»  pathétique ,  à  nos  belles   tra- 

Séoies.  Aussi ,  indépendamment 
es  charmes  de  la  musique ,  on 
les  lit  avec  plaisir  ;  au  lieu  que 
les  paroles  de  la  plupart  de  nos 
tragédies  Ijriqpuies ,  sont  peu  sup- 
portables à  la  lecture.  On  ne  doit 
pas  cependant  chercher  dans  les 
|âèces  de  Métastase  cette  régula- 
rité si  exacte  ,.ui  cette  observa- 
tion des  bienséances ,  ni  cette  sim- 
plicité si  féconde ,  qui  font  le  mé- 
rite de  quelques-uns  de  nos  poètes 
tragiques.  Mais  s'il  a  violé  quel- 
quefois les  unités  des  lieux  et  des 
temps  y-  il  a  toujours  conservé  l'u- 
nité d'intérêt.  Avec  tous  ces  avan- 
tages ,  quelques  critiques  lui  re- 
fusent la  premièrepartie  duj^oëte, 
)*inventioD.  Ils  ne  le  regardent 
me  comme  au  heureiix  imitateur 
Qfia  tragiques  français ,  qui  lui  oat 
fourni  une  partie  de  ses  richesses. 
Us  le  plaf^nt  donc  k  la  tâte  des 

S  bis  beaux  esprits  de  lltalie  ;  mais 
I  loi  refusent  le  titre  de  génie. 
41  «voit  beaucoup  de  goût  pour 
les  ancîtins  ,  et  ce  goût  alla  ton* 
jours  croissant  ^  il  en  recommen- 
^oit  la  lecture  par  ordre  chrono- 
logique ,  à  mesure  qu'il  les  avoit 
lus.  Son  heureuse  mémoire  se 
cinjMTva  dafis  sa  rittUeise*  l^réci- 


META 


479 


toit  presque  tout  Horace  par  coeur; 
c'étoit  son  auteur  favori.  Les  cri» 
tiques  respectèrent ,  en  général , 
ses  talens  et  sa.  gloire  :  il  coula 
ses  jours  dans  un  cahne  presque 
conlbinuel.  Voiai ,  dit-on ,  ce  qui 
donna  lieu  au  changement  de  nom 
du  célèbre  dram a tiste  italien.  «Lé 
barbier  de  Gravina  lui  contoit  un 
jour  que ,  dans  la  place  de  la  ValU' 
cella  où  il  avoit  sa  boutique ,  il  cù^ 
tendoit  presque  tous  les  soirs  u^ 
enfant  qui  chantoit  des  vers.ink 
promptu  de  sa  composition  ^  et  que 
ces  vers  étoient  si  harmonieux  et  si 
bien  faits ,  que  tous  les  passanf 
s'arrétoient  pour  les  entenore.  Sur 
cet  avis ,  Gravina  grossit  Taudi- 
toire  du  jeune  poète  ;  et  les  vers 
lui  parurent  si  supérieurs  k  Tidée 
que  le  barbier  avoit  voulu  lui  e^ 
donner,  et  tellement  au-dessus 
de  rage  d'un  enfant  de  dix  à 
onze  ans  ,  qu'il  résolut  sur  -  le^ 
champ  de  se  charger  de  son  édu- 
cation«jIl  mit  d'abord  aux  études 
le  jeune  Trapassi  (  c'étoit  le  nom 
de  l'enfant  )  ;  mais  ,  craignant 
bientôt  que  les  études  ordinaires 
n'étouffassent  des  taleos  si  peu 
communs  ,  il  le  logea  chex  lui  , 
changea  son  nom  en  celui  de  A/is- 
tastasio  ,  qui  a  en  fpec  la  même* 
signification  ;  enfin  il  le  mit  sur 
la  voie  de  la  réputation  dont  il 
jouit  aujourd'hui,  et  que  Grfi- 
vinalui  avoit  promise.»  (Vie des 
hommes  illustres  d'Italie,  tom*  I., 
pag.  18.7.  )  On  a  publié  après  la 
mort  de  ce  poète  :  Opère  pos* 
tume  delsignorahate  Pletro  Me» 
tastasio  ,  d€Ue  alla  luce  daW 
abate  corde  cCAyala  ,  in  Vienna  , 
etc.  Œuvres  posthumes  de  Tabbé 
Pierre  Métastase  ,  mises  au  jour 
par  l'abbé  comte  d'Ayala ,  Vienne. 
Ces, œuvres  posthumes  font  suite 
èi  la  belle  édition  de  Métastase  , 
en  iQ  vol.  inr4*  et  in-  8*.  Les  trois 
nouveaux  volumes  ont  égaleme]^ 
été  imprimés  ia-8«  et  iu'4®.  Leçi«- 


48o  METE 

nuier  contient  quelques  Jtofes  sur 
les  trois  tragiques  grecs,  Eschvle, 
Sophocle,  etéuripide.  Ces  notes, 
^e  !>^étastafe  paroît  avoir  écrites 
pour  son  propre  usage,  et  sans  in- 
tention de  les  publier ,  sont  d*un 
iiomm6  d*espnt  et  de  goût ,  qui 
«ntend  bien  le  grec  ,  et  qui ,  en 
admirant  les  beautés  des  poètes 

frecs ,  en  relève  quelques  défauts 
'une  manière  assez  piquante.  Le 
reste  du  premier  volume  et  les 
deux  autres  ue  contiennent  que 
"des  lettres ,  la  plupart  écrites  par 
Métastase  ,  et  quelques-unes  qui 
lui  sont  adressées.  On  y  trouve 
Xfuelques  détails  sur  sa  vie  lit- 
téraire et  sur  ses  compositions 
dramatiques  qui  intéresseront  toii- 

Îours  ceux  qui  aiment  à  connoître 
es  moindres  détails  sur  un  auteur 
célèbre ,  et  sur  ses  ouvrages. 

h  METEL.  ro^.  BdiSROfièBT  et 
Outille. 

n.  METEL  (  Hugvbes  ),  pieux  et 
jsavant  abbé  de  Sdist  -  Léon  de 
Toul  9  ordre  de  prémontré  ,  êe 
liistinguA  daos  le  s  5*  siècle  par 
(Ses  coniioissances  dans  les  inatiè^ 
X^  ecclésiastiques.  Ddcd  Hugo  , 
•prémontré  et  abbé  d'Esttvid ,  a 
fait  contioftre  ce  pieux  écpivAi&, 
par  réditioB  de  ses  Itettrtts ,  iu-ibl* 
JDn  j  ti^ouve  des  choses  iitiJUs  aux 
théologiens  ,  et  curieuses  par 
rapport  à  ràistoire  des  tvetia,* 
«siècles. 

;  MÊTÊLLI  (Augustin),  pein- 
tre, né  à  Bologne  en  iÇoQ,  çxcel- 
\oit  A  peindre  à  fresque  l'architec- 
ture el  les  omemens.  Il  travaîl- 
Joit  ordinairement  de  concert  avec 
.Ange -Michel  Colonna  ,  autre 
peintFe  habile  en  ce  genre.  Il 
mourut  à  Madrid  en  i^o  ,  avec 
un  nom  célèbre. 

I-  MÉTELLUô .  Vor.  Labeok  , 


MÉTE 

II.  METELLUS  (  Lucius  ) ,  de 
l'illustre  famille  romaine  des  C^- 
ciliens  ,  de  laquelle  sortirent  vax 
grand  nombre  de  très  -  célèbres 
personnages,  dont^  dix-neuf  par- 
vinrent aux  grandes  charges  delà 
république  ,  fut  fait  grand-pon- 
tife. Dans  l'incendie  du  temple 
de  Veïîta ,  il  se  jeta  au  milieu  des 
flammes  pour  en  tirer  le  palla- 
dium apporté  de  Troie  par  Enée. 
Ce  fut  le  même  qui ,  dans  là  pre- 
mière guerre  punique  ,  vainquit 
les  Carthaginois  ,  et  fît  conduire 
dans  son  triomphe  treize  géné- 
raux ennemis  et  cent  vingt  ^é- 
phans. 

m.  JVfETELLUS  CCaïas),âar-. 
notnmé  le  Macédonique  ,  parce 
qu'étant  préteur  il  vainquit  deux 
fois  Àndricus  ,  qui  se  disoit  fîl^ 
de  Persée ,  dernier  roi  de  Macé- 
doine ,  le  fit  prisonnier ,  l'envoja 
à  Rome  ,  et  remit  la  Macédoine 
sous  la  puissance  des  Roiilains* 
Un  de  ses  lieutenans  lui  deman- 
dant un  jour  ce  qu'il  prëtendoît 
faire  dans  une  circonstance  dif- 
ficile '.  «  Si  jccroyois,répondït-âî, 
(jue  ma  chemise  sût  mon  secret , 
je  rdterois  sur^é-çhamp  pour  la 
jeter  au  feu.  » 

IV.  METELLUS-GELER, 

(  Quinttts  Csecilius  )  ,  eousnl  ro- 
main l'an  60  ataot  JTéstts- Christ, 
et  préteur  l'année  du.  consulat 
de  Cicéron  ,  rendit  des  servi(;es 
importans  k  la  républicfue  ,  ^ 
s'opposant  aux  troupes  de  Gati- 
lina  ,  qui  voàloient  entrer  ^ans 
laGaalç  Cisalpine;  il  obtint,  après 
sa  préture,  le  gouvernement  de 
éette  province.  Métellus  épousa 
la  sœur  de  Clodius  ,  qui  le  dés- 
honora pas  ses  impudicités  ,  et 
l'empoisonna.  C'est  elle  qui ,  sous 
le  nom  de  Leshia,  est  si  dëcnée 
par  Catulle.  Métellus  mourut 
raiiS7  ayant  Jésus-Christ ,  et  Ait 


METE 

plcnré  par  Cicéron  ,  qui  perdit 
en  lui  un  ami  zélé  ,  un  consola- 
teur et  nn  conseil. 

V.  METELLUS  (  Lucîus  Cœ- 
iriîîus  )  ,  tribun  du  peuple ,  dont 
r«n  des  aïeux  dompta  le  ter- 
rible Jugurlbal  Lorsque  Jides 
César  se  i-endjt  maître  de  Rome , 
il  eut  plus  de  courage  que  tons 
les  autres  magistrats  ,  qui  se  sou- 
mirent ,  comme  s'ils  eussent  été 
accoutumés  depuis  long- temps 
ï^u  iong  de  la  servitude,  ÏAi  seul 
Métellus  osa  s'opposer  au  des- 
tracteur  de  la  liberté  romaine.  Ce 
conquérant  vouloit  se  saisir  du 
trésor  que  Ton  gardoit  dans  le 
temple  de  Saturne.  Métellus  lui 
eu  refusa  les  cîef's.  César  or- 
donna qu'on  rompît  les  portes; 
et  comme  le  tribun  renouveloit 
son  opposition ,  César  menaça  de 
le  tuer  ,  en  disant  :  «  Jeune  nom- 
me ,  tu  n'ignores  pas  (ju'il  me  se- 
foit  ptus  facile  de  le  faire  que  de  le 

dire »  Métellus  nerésista  pins, 

et  se  retira.  César  a  entièrement 
déguisé  ce  lait  dans  son  Histoire 
des  guerres  civitesi^  qui  est  plu- 
tôt l'apologie  de  sa  conduite 
qu'an  récit  fidèle  de  la  vérité. 

M  E  T  E  R  E  N  {  Emmanuel 
Van)  ,  ne  à  >^vei:s  le  9  juillet 
i535.  Obligé,  de  quitter  son 
pays  ,  k  cause  de  son  attache- 
ment aux  nouvelles  opinions 
religieuses,  il  se  réfugia  en  An- 
gleterre, oii  il. mourut  en  i6i7. 
il  est  connu  par  une  Histoire 
des  Pays-Bas  ,  depuis  i5oo  jus- 
qu'en 1612  ,  imprimée  d'abord  en 
latin  ,  1598  ,  iù-foUo  ,  puis  tra- 
duite en  flamand ,  augmentée  par 
Tai^tcur  mÂrae  ,  et  imprimée  plu- 
sieurs fois  depuis  en  Hollande.' 
Elle  a  été  aussi  traduite  en  alle- 
mand et  en  français  ,  quoiqu'elle 
soit  pleine  de  calomnies  contre 
r Eglise  çatliolique  et  contre  Icâ 
souverains   légitimes  des  Pavs- 

T.  XI. 


METH 


N 


4St 


Bas.  Ëverard  Van  Rcyd,  tout  zélé 
protestant  qu'il  étoit,  ne  put  s'em- 
péchcr  de.  reprocher  a  âiettertm 
sa  crédulité  ,  ses  flatteries  et  ses 
dissimulations.  Voyez  la  préfn<;<» 
de  Tonvrage  de  Van  Revct,  Bclli 
civilis  in  Betgio  gesti  ffistoria , 
1610  ,  in-fol. 

t  I.  MÉTÉZE AU  (  Clément  )  , 
architecte  du  roi,  natif  dd  Dreux» 
fiorissoit  sous  le  règne  de  Louis 
XIII.  Cet  artiste  d'un  géni* 
hardi ,  capable  des  plus  grandes 
entreprises  ,  s'est  immortalisé  par 
la  fameuse  diguff  de  La  Rochelle  ; 
ouvrage ,  en  'quelque  sorte  ,  ter 
méraire,  contre  lequel  lesplus  cé« 
lèbres  ingénieurs  a  voient  échoué , 
et  qu'il  exécuta  l'an  i6'iS  avec 
le  plus  grand  succès,  il  fut  se<- 
COR  dé  dans  son  projet  par  Jean. 
Tiriot ,  maître  maçon  de  Paris  , 
appelé  depuis  le  capitaine  Tino^ 
Cette  digue  a  voit  747  toises  d» 
longueur. 

II.  MÉTÉZEAUC  Paul), 
frère  du  pn'cédent ,  né  à  Parii , 
;  s'engagea  dans  Tétat  ecclésias- 
tique ,  et  fut  avec  tiérulle  un  des 
premfcrs  fondateurs  de  la  con- 
grégation de  l'Oratoire.  Il  avoit 
neaiicoup  4^  talent  pour  la  pré- 
dication .  et  il  exerça  ce  minis- 
tère dans  plusieurs  villes  d^ 
royaume  avec  un  succès  peu  com- 
mun. Il  mourut  à  Calais  dans  le 
cours  d'un  carême  ,  e^  iG5i ,  k 
5o  ans.  Où  a  dç  lui ,  I.  Un  Corps 
de  théologie  propre  aux  préUi- 
Ciiteurs ,  mtit^lé  TheoÏQgia  sa- 
cra ,  juxta  formam  evongellc^w 
prœ^licationis  distrilmta  ,  etc.  , 
1625,  in-folio.  11.  Un  autre'ou- 
vrage  qui  a  pour  titre  :  Dt*  sancto 
sacerdotio  ,  ejus  dignitate ,  et 
functionihus  sacHs  ^  etc.  ,  in -S*». 

MÉTHIS.  Voye^  MiNsavc 

t  MfeTHOCHlTE  ou,  M^t>^ 
CHiTE  (  Théodore  ) ,  -logothèie  ou 

3; 


;i 


V 


482  MET  H 

contrôleur  des  imances  de  Cons- 
tantinople  ,  eut  des  emplois  con- 
«idérabl<(s  sous  Ten^ereur  An- 
tironic  1,'ancien  ,  et  mourut  en 
i552  ,  honoré  du  titre  de  Hiblio- 
thèque  vivante  ,  titre  que  sa  mé- 
moire étendue  lui  avoit  mérité. 
On  a  de  lui  ,  I.  Histoire  ro- 
mairie ,  depuis  César  jusqu'à 
Constantin  ,  Lejde  ,  1628  ,  in* 
4' ,  avec  les  notes  de  Meursius  , 
ouvrage  assez  foible.  L'auteur , 
négligeant  le  style  des  anciens , 
s'â%est  fait  un  qui  est  moins 
simple  ,  moins  clair  et  moins  no^ 
jble.  II.  Histoire  sacrée ,  qui  ne 
vaut  pas  mieux ,  et  qui  a  été 
cependant  traduite  par  Hervé  , 
Paris  ,  i555 ,  in-8».  III.  Histoire 
de  Constantinople  ,  assez  détail- 
lée, mais  qui  n'est  pas  toujours 
exacte. 

MÉTHODISTES.  T.Themison. 

t  I.  MÉTHODIUS  (  saint  ) , 
surnommé  EubuUus  ,  célèbre 
évêque  de  Tyr  en  3i  i  ,  et  martyr 
peu  de  temps  après,  avoit  com- 
posé un  grand  nombre  à^ ouvra* 
ges.  Il  ne  nous  reste  que  celui  qui 
est  intitulé  Le  Festin  des  Kierses^ 
Rome  ;  i6156 ,  in-S";  Paris ,  loSy , 
in-folio.  C'est  un  dialogue  sur 
rexcellence  de  la  chasteté.  Il 
s'y  est  glissé  quelques  expressions 
peu  orthodoxes ,  soit  paria  né- 
gligence de  Méthodius ,  qui  avoit 
d'âDord  embrassé  les  opinions 
d'Origène ,  soit  par  rartitice  des 
hérétiques  ,  qui  s  en  permettoient 
alors  de  ce  genre.  Les  autres 
étn-its  attribtiés  à  ce  martyr  sont 
supposés.         ^    ■ 

t  II.  MÉTHODIUS  I«  ,  natif 
de  àSyracuse ,  pieux  patriarche  de 
Constantinople ,  en  84^  ,  et  Tun 
des  plus  zélés  défenseurs  du  culte 
des  images,  avoit  été  renfermé 
dans  une  dure  prison  par  Tordre 
de  l'empereur  Michel-Je-Bègue ,. 
àpris  avoir  reçu  cent  coups  de 


MËTI 

fouet;  Il  mourut  en  846 F'oj^» 

Dents,  n«  III. 

'^  III.  MÉTHODIUS ,  de  Thés- 
salonique ,  se  fit ,  dans  le  9*  siècle , 
une  grande  réputation  parmi  les  , 
Bulgares.  Bogons  ,  leur  roi  , 
ayant  prié  l'empereur  Michel  III 
de  lui  envoyer  un  habile  peintre , 
celui-ci  lui  envoya  Méthodius , 
qui  excelloit ,  à  ce  que  Ton  pré- 
tend ,  dans  la  peinture.  Entre 
autres  taJfleaux^  Méthodius^  fit 
celui  du  Jugement  dernier.  Bogons 
en  fut  frappé  ,  et  sur  l'explica- 
tion détaillée  que  l'artiste  lui  en 
donna  ,  il  demanda  le  baptême» 
etfut  baptisé  vers  860.  Les  Musses 
lui  font  l'honneur  des  caractères 
esclavons  ,  et  de  la  Traduction 
de  la  Bible  dont  ils  se  servent. 
F'oj'.  Cymille  ,  n»  IH. 

METIOCHUS  ,  fils  de  Mil- 
tiade ,  général  athénien  ;  ayant 
été  fait  prisonnier  par  les  Phé- 
niciens, on  le  conduisit  èi  Darius, 
roi  des  Perses ,  contre  lequel  son 

Î>èrefaisoit  la  guerre.  Ce  prince, 
oin  de  lui  faire  du  mal,liu  donna 
un  beau  palais ,  le  contbla  de  ri- 
chesses ,  et  le  maria  à  une  per- 
sonne de  qualité  de  sa  cour ,  doot 
il  eut  des  enfans. 


I.    METIUS  -  SUPFETIDS, 

dictateur  de  la  ville  d'Albe  ,  sous 
Je  règwe  de  Tullus  -  Hostilins  , 
roi  de  Rome  ,  combattit  contré 
les  Romains  avec  peu  d'avantage. 
Pour  terminer  la  guerre,  qui  traî- 
noit  en  longueur  ,  on  proposa 
le  combat  des  trois  Horaces  con- 
tre les  trois  Curîaces.  Les  Ro- 
mains furent  vainqueurs.  Tidlus- 
Hostilius  tourna  alors  ses  armes 
contre  les  Véienset  les  Fidenates. 
Suffétius  joignit  ses  troupes  à 
celles  du  roi  des  Romains  ;  mais 
dès  le  premier  choc  il  quitta  son 
poste,  comme  il  l'avoit  promis 
secrètement  anx  Véiens  ,  et  se 
retira  sur  uneéminence  ,  résolu» 


I 


l 


METI 

51  la  vrctoire  se  déclaroit  pûur 
eux,  décharger  les  vaincus.  Tul- 
lus ,  outré  de  cette  perfidie  ,  fit 
attacher  Métius  entre  deux  cha- 
riots ,  et  le  fit  tirer  par  quatre 
chevaux ,  qui  le  mirent  en  pièces 
aux  jeux  ae  l'année  victorieuse  , 
l'an'  66g  avant  Jésus-Christ. 

II.  METIUS  (  Jacaues  ) , 
natif  d'AIcmaër  en  Hollanae  ,  in- 
venteur des  lunettes  d^approche , 
en  présenta  une  aux  Êtats-Gé- 
néraiix  en  1609.  On  se  servoit 
depuis  long  -  temps  de  tubes  a 
>lusieurs  tuyaux  ,  pour  diriger 
a  vue  vers  les  objets  éloignés  , 
et  la  rendre  plus  nette.  Xe  P. 
Mabillon  assure,  dans  son  Vojage 
d'Italie ,  qu'il  avôit  vu  dans  un 
monastère  de  son  ordre  les  Cou- 
vres de  Gomestor  ,  écrites  au 
i5*  siècle ,  dans  lesquelles  on 
trouve  un  portrait  de  Ptolomée , 
qui  contemple  les  astres  avec  un 
tube  à  quatre  tuyaux  ;  mais  ces 
tubes  n'étoient  point  garnis  de 
verres,  et  c'est  Jacques  Métius 
qui  lé  premier  a  joint  les  verres 
aux  tubes.  Cette  invention  fiit, 
comme  la  plupart  des  découver- 
tes ,-reffet  d'un  heureux  hasard . 
Métius  vit  des  écoliers  qui  ,  en 
se  jouant  en  hiver  sur  la  glace  , 
se  servoient  du  dessus  de  leurs 
écrjtoires  com.'ne  de  tubes,  et 
'qui ,  ayant  mis  en  badinant  des 
morceaux  de  glace  aa  bout  de  ces 
deux  tubes  ,  étoient  fort  éton- 
nés de  voir  que  par  ce  moyen 
les  objets  éloignés  se  rappro- 
ehoîent  d'eux.  .  L'habile  artiste 
profita  de  cette  observation ,  et 
trouva  aisément  les  lunettes  d'ap- 
proche. -—  Adrien  Métius  ,  son 
Frère  ,  mort  l'an  i636  ,  enseigna 
les  mathématiques  en  Allemagne 
avec  beaucoup  de  réputation  ; 
mais  l'amour  de  la  patrie  lui  fit 

Îuitter  cet  emploi  ;  il  s'établit  k 
raoeker  ,  ou  il  professa  la  mé- 


METK  485 

decioe  et  les  mathéimftiques  pen- 
dant trente-huit  a^s.  Il  y  mourui 
le  17  septembre  1635.  On  a  da 
lui  divers  ouvrages  sur  la  science 
qu'il  avoit  professée ,  I.  Doctrina 
sp/tœricof  libri  V  ,  Francfort , 
1591.  ït.  Astronomiœ  universœ 
Jnstitutio  ,  Franekei:,  i6p5,  in-8". 
m.  Arithmeiicœ  et  Geometricœ 
ptxictica  ,  161 1 ,  in -4*.  IV.  De 
gemino  usu  utriusque  globiy  Ams^ 
terdam,  1611,  in- 4**.  V.  Oeo 
metricès  per  usum,  circifii  nova 
praxis  ,  f  6t23 ,  in  -  8«.  C'est  im 
de  ceux  qui  ont  paru  déterminer 
avec  le  plus  d'exactitude  le  rapport 
du  diamètre  à  la  circonférence, 
qu'il  a  cru  être  de  xi5  a  355» 

♦  III.  METIUS-TARPA 
(Spurius),  l'un  des  cinq  juges, 
établis  par  Auguste  pour  dé- 
cider du  mérite  des  ouvrages  d'es- 
{>ritt,  et  les  admettre,  soit  dans 
a  bibliothèque  du  Mont-Palatin» 
soit  sur  la  scène.  Cette  commis* 
sion  tenoit  ses  séances  dans  Je 
temple  d'Apollon.  Horace  a  parlé 
deux  fois  ae  ce  Métius  ,  Sat.  I , 
co,  38 ,  et  A.  P.  y.  387.  Il  en  est 
aussi  question  dans  les  lettres  de 
Cicéron ,  àdfamiL  VIH,  Ce  der^ 
nier  passage  semble  moins  hono- 
rable k  la  mpémoire  de  Métius 
que  celui  de  VArt  poéti^fue  ;  mais 
Wiéland ,  dans  son  Commentaire 
sur  ce  dernier ,  a  remarqué  que 
la  lettre  de  Cicéron  se  ressent 
de  l'humeur  qu'il  avoit  en  l'écri- 
vant. Bentley  a  cru  que  Cicéron 
parloit  d'un  autre  Métius,  cequa 
n'approuve  pas  Wiéland. 

METKERitE  (Adolphe), 
littérateur  ,  historien  ,  philolo- 
gue ,  et  jurisconsulte  protestant , 
né  \k  Bruges  ^n  i528  ,  mourut 
k  Londres  le  4  novembre  tSgi. 
Il  travailla  aux  yies  des  C  ésars  , 
aux  Méilailles  delà  grande  Grèce  ^ 
et  aux  Fastes  consulaires  ,  pu- 
bliés par  Goltzius*  On  a  enjDore 


4S4  METrt 

de  )iri  ,  I.  Traduction  àe  qiiri- 
kptsB  Ëpigrantmes  de  ThéocritC; 
*n  Yei«  latins ,  Héidelberg ,  i  $95'  > 
In-S*.  II.  De  Moschns  et  Bion  , 
•VfC  de»  notes  ,  Bruges,  i5^  , 
ân-«»,  IIÎ.  De  tetefi  el  rectd 
pronuniiationê  finguœ  grœcte  , 
Anvers,  1676,  m-i^i  ;  et  d?»tis  le 
9rUoge  scriptorum  de  Sigekerl 
mveMiamp  ,  Leyde ,  lySô. 

IVIETOCHTTÉ.  K  MéiHoeHiTE. 

^  METOT^  ou  Metbok  ,  matbé- 
matkten  d'Athènes ,  jpvbiia ,  l'an 
ifi%  aTant  Jésus  -  Christ  ,  son 
Ènnéudécalerides  ,  c'es  t  -  à  -  dire 
«son  Cvele  de  dîx>neu£  ans ,  par 
lequef  il  prétendoit  a)uster  le 
cours  du  soierie  celui  de  la  lune> 
et  faire  que  les  années  solaires 
et  lunaires  commcnçasseut  au 
même  point  :  c'est  ce  qu'on  ap- 
pelle le  Nombre  d'Or.  Les  Athé- 
niens, ajant  résolu  d'envoyer  une 
flotte  en  Sicile  ,  voulureiit  faire 
embarquer  Meton  ,  qui  contrefit 
le  fou.  Cet  astroliome  avoit 
Ëuctcmon  et  Phainus  pour  le 
seconder  dans  ses  observations 
solaires. 

iVfETRA  (Mythologie),  fille 
d'Ërésichthon.  Neptune ,  qui  en 
avoit  abuéé  >  lui  donna  pour  ré- 
compense le  pouvoir  de  se  revèlir 
de  la  figure  qu'elle  voudroit.  Son 
père  Ërésichtiion  (  vqjr€%  cet  art.  ) , 
à  qui  Gérés  avoit envojé  «ne  faim 
insatiable  >  pour  •  le  punir  d'une 
offe&se  commise  envers  elle  ,  la 
vendit  poui^  vivre  ;  mais  elle  prit 
la  figure  d^un  j^êcheur,  et  se  mit 
en  liberté.  £réachthony  profitant 
'  de  cet  a  vanta  ^ ,  la  vendit  plu-> 
sieurs  fois  ,  et  toujôtirs  elle  s'af- 
franchit de  ses  chaînes,  en  pre- 
nant la  figure  tantôt  d'une  gé- 
nisse, tantôt  d'une  jument ,  quel- 
quefois  celle  d'un  cerf  ou  d'tin 
oiseau.  Enfin ,  vojant  que  sa  fille 
ne  vouloit  plus  vivre  aVec  Itd  , 
ni  fôuruii^  k  ses  besoins  ^  il  fut 


METR 

rédilit    a    dévorer   ses    propres 
ntembres. 

AIETRIE.  roj\  Metttjb. 

t  MÉTRODORE,  médecin, 
de  Chio  ,  disciple  de  Ddmocrite 
et  maître  dHippocrate  ,  vers  l'ad 
444  avant  Jésus  -  Christ ,  com- 
posa divers  ouvrages  de  médecine 
c^ui  sont  perdus.  «  Notisne  savons 
rien,  disoit  Met  redore  ,  et  nous 
ne  savons  pas  même  si  nous  ne. 
savonsrien.  »  II  croj'bit  le  monde 
étemel  et  infirti  ,  et  nîoit  le  mou- 
vement. ÎI  lui  arriva  même  un 
jour  ,  dk  -  on  ,  de  soutenir  son 
impossibilité  aVec  tant  de  viva- 
cité et  tant  de  fortes  gestîcnla- 
tions ,  quSl  se  disloqua  le  bras. 
Alors  il  pria  son  adversaire  de 
le  lui  remettre  ;  mais  (^elui-<;i  lui 
répondit  «  qu'il  faudroît  pour 
cela  que  le  mouvement  ou  le 
changement  de  lieu  fiît  possible; 
ce  qui  n'étoit  pas  suivant  lui- 
même.  4» 

fl.  MÉTRODORIISjbonneiB- 
tre  et  bon  philosophe  ,  futcnoitiî 
par  les  Athéniens  pour  être  en- 
voyé à  Paul  Emile.  Ce  général, 
après  avoir  vaincu  Persée ,  roi  de 
Macédoine ,  leur  demanda  deux 
hommes  :  un  philosophe.  po>}r  éle- 
ver ses  enfans  ,  et  un  peintre 
pour  peindre  son  triomphe.  On 
choisit  Métrodorus  ,  qui  réunis* 
soit  ces  deuxtalens. 

t  lî.  MÉTRODORUS ,  i^hilo- 
sophe  de  la  ville  de  Scepsis  en 
Mjsie,  Quitta  lliâbit  et  la  vie 
de  philosophe  poursuii^e  la  vie 
commune.  Se.^  ùuvfagés  étoient 
éôfits  en  style  d'orateur ,  ce  qui 
l^empécha  d'avoir  des  disciples  et 
des  miitâteur^.  Quoique  pauvre  9 
il  fît  un  grand  mariage  chez  les 
Carthaginois.  Dans  la  suite  ,  il 
se  retira  prés  de  Mithridate  ,  roi 
de  Pont ,  qui  lui  df>niia  sâ  coii- 
fia^ice ,   et  Ivi  rendit   les  pl«i 


; 


METT 

^nds  bonne ar$.  Il  l'envoya  en 
^.inbassâde  versTigraoe,  roi  d'Ar- 
ménie ,  et  à  son  retour  il  le.  fit 
mourir,  parce  qu'il  avoit  conseillé 
k  ce  priuc^  de  ne  pas  donner  de 
secours  à  MiUxridate. 

L  MÉTROPHANE ,  évêque  de 
Eyzance ,    honoré   dans  rËglise 
"'Orient,  n>oit  vers  3i2  ,  marljr 
de  la  persécution  de  Dioclétien. 

t  U.  METROPHANE ,  évoque 
de  âmjrne  au  g*"  siècie*  Attache  • 
saint  Jgpacede  Con-'ilantiuopie,  il 
s'opposa  avec  vigueur  au  turb^i* 
lent  Phptius ,  en  Hôy  «  et  consigna 
ses  senti  mens  de.  paix  et  d^  cou* 
corde  dans  une  Lettre  très-esd- 
niée,  insérée  daus  les  Coliectioni 
des  conciles. 

UT.  MÉTROPHANE-CRTTO- 
PULE  ,  protosyncelle  ou  vicaire 
du  patriarche  de  la  grande  église 
de  Constantinôple  ,  envoyé  dans 
le  ij"  siècle  par  Cyrille  Tjucar , 
en  Angleterre  ,  pour  s'informer 
exactement  de  la  doctrine  de* 
églises  proteslanles ,  parcourut 
une  partie  de  l'Allemagne  , 
où  il  lia  connoissance  avec  les 
hommes  ks  plus  in^lrnits  ,  et 
y  composa  nne  Confession  de 
foi  de  PEglise  grecque  ,  impri- 
mée à  flelmstadt  ,  en  grec  et 
en  latin,  en  iG6i.  Cette  con- 
fession de  foi  favorise  en  quel- 
ques endroits  la  doctrine  des  {>ro- 
te^tans  ;  mais  elle  est  conforme  , 
dans  d'autres'  endroits,  aux  dog- 
mes de  Véglise  catbolit^e  ,  el 
l*a;\teiir  y  nnsonne  en  critique  et 
en  ho?»inie  instruit. 

METT  AIRE.  royez'}(UmAiRn. 

f.  METTBIE  (Julien  OrpaoY  de 
U  )  ,  lié  k  Sair.l-Malo  le  2$  dé- 
rem  l>re  en  1709  ,  d'un  négo- 
ciant. Son  goût  pour  la  médecme 
engagea  se»  parens  à  l'envoyer  eii 
î;{)ii;»nde  étudier  sous  l'immortel 
îioé;haa\Te.    Après    avoir   p«is« 


METT  485 

dttùs  cefte  ëeole  des  conDoissan*- 
ce^  étendues  ,  il  vint  à  Paris  » 
où  il  fut  plaeé  auprès  du  dmn 
de  Graniniont,  eoLonel  des  gardée' 
françaises  ,  qui  le  fit  médecia  d« 
son  régiment.  Ayant,  suivi  son 
protectfur  au  aié^c  de  Fri-» 
nonrg,  il  iomba  dangeueuseineaf 
malade.  Il  crut  .-voir  que  cette 
inteiligecee  qu'os  somme  arac 
baissoit  avec  le  corpa  j  oi  se  flé* 
tnssoit  avec  lui.  il  écrivit  en 
physicien  sur  ec  qui  n'est  point 
du  ressort  <Je  la  physique  :  il  osa 
faire  VHistoire  naturelle  de  Fam^^ 
La  Haye ,  174^  ,  in-8».  Cet  ou- 
vrage ,  qui  respire  l'incrédulité  à 
chaane  page,  lui  fit  des  ennemis» 
Le  duc  de  Grammont  le  soutint 
contre  cet  orage  ;  mais  ce  seigneur 
ayant  été  tué  pende  temps  après', 
le  médecin  perdit  sa  place ,  tourna 
ses  armes  contre  ses  confrères,  ci' 
«lit  au  jour  son  ouvrage  4le  ^r/e^ 
lope,  ou  3iaehiavi'l  en  wiédecine^ 
Berlin, i74^,av.in^iîi,80uslenow 
à^Àleiheius  Demetrius  ;  ouvrage 
singulier  cnii  devient  rare.  Le  sou* 
lèvement  de  la  faculté  contre  celte 
Satire  obligea  l'auteur  de  se  re- 
tirer à  Leyde.  C*est  là  qu'il  pu* 
blia  son  Homme  Mac/Une  ,  474^  i 
ta- 1  a  •  Une  snpposi  t  ton  contiii  uel  le 
des  principes  en  (luestion  ;  lies» 
com|)araisoàs  00  des  analogies 
im])arfailefi ,  À'igées  en  preuves; 
dos  observations  particulières  as-^ 
sez  justes ,  <l'où  il  tire  desconcla* 
sioa»  générales  qui  n'en  naissent 
points  railirmatron  la  plus  abso* 
lue  ^  continuellement  mise  à  la 
place  du  doute  :  telle  est  la  phi'*' 
losophie  lie  l'auteur.  L'enthou* 
siasmc  avec  lequel  il  déclame  , 
l'air  de  persuasion  quHl  prend  j 
dt oient  capables  de  faire  des  -pvo^ 
séiytes.  Aspirant  au  titre  de  phi- 
losophe, iiavoit^  disoit-il,  abam 
donné  la  médecine  du  corps  , 
pour  se  d'oiMiei*  k  la  médecine  <le 
lanie.  P'Hustovi  eu  UolUiude ,  où 


486  METT 

9on  livre  fut  Hvré  aux  flammes  , 
lise  sauva ,  en  1748 »  à  Berlin  ;  il 
y  devint  lecteur  du  roi  de  Finisse 
et  membre  de  son  académie.  Il  y 
vécut  tranquille  jusqu'à  sa  mort  , 
arrivée  en  1751.  Elle  fut  la  suite 
d'un  trait  de  cette*  folie  aui  per- 
çoit dans  toute  sa  conauite.  Il 
àvoit  une  fièvre  d'indigestion  ;  il 
prit  les  bains ,  se  fit  saigner  huit 
fois,  et  ce  tua  ainsi.  Il  ne  traitoit 
pa«  mieux  les  autres  qu'il  ne  ise 
traitoit  lui  -  même.  Milord  Tyr^ 
connel ,  ambassadeur  de  France  , 
fut  la  victime  des  fréquentes  sai- 

foées  qu'il  lui  ordonna.  Le  roi  de 
russe  dit  à  ce  sujet  :  «  Qui  au^ 
roit  cru  que  La  Mettrie  trouveroit 
encore  quelqu'un  plus  fou  que 
lui  ?  »  Comment  ïyrconnel 
avoit-il  pu  donner  sa  confiance 
a  (m  médecin  qui  avoit  passé  sa 
vie  à  décrier  la  médecine  comme 
la  religion?  Quelques  écrivains 
ont  prétenduque  La  Mettrie  s'étoit 
repenti  dans  ses  derniers  momens, 
et  que  les  philosophes  de  Berlin 
ayoïent  dit  «  qu'il  les  avoit  désho- 
norés pendant  sa  vie  et  à  sa  mort.  » 
D'autres  auteurs  ont  écrit  <c  qu'il 
étoit  sorti  du  monde  à  peu  près 
comme  un  acteur  quitte  le  théâ- 
tre, sans  autre  regret  que  celui  de 
perdre  le  plaisir  d*y  briller.  »  Sa 
conversation  amusoit  beaucoup , 
lorsque  sa  gaieté  n'a lloit  pas  jus- 
qu'à l'extravagance,  etelleyalloit 
souvent.  On  voyoit  quelquefois 
cet  homme  qui  se  paroit  du  nom 
de  philosophe ,  ]eter  sa  perru- 
que par  terre  ,  se  déshabiller,  et 
se  mettre  presque  tout  nu  au 
milieu  d'une  grande  compagnie. 
Il  étoit  dans  ses  écrits  ce  qu'il 
étoit  dans  ses  actions.  Se  figurant 
un  jour  que  le  baron  -deHaller, 
un  des  plus  savans  hommes  et 
des  plus  vertueux  de  l'Allemagne, 
étoit  un  athée,  il  imagina  une  his- 
toire sur  son  compte  et  la  publia. 
Il  raconta  qu  II  avoit  vu  cet  hom- 


METT 

me  respectable  à  Gottîugue  dans 
un   mauvais  lieu  ,     combattant 

l'e  xi stence  de  l'Etre-  supréïne 

On  trouve  dans  toutes  ses  pro- 
ductions du  feu  ,  de  .l'imagina- 
tion ,  du  grillant ,  mais  peu  de 
justesse  ,  peu  de  précision  ,  peu 
de  go  11 1.  On  a  recileilli  à  Berlin, 
ijSi  ,  in-4°  ,  en  deux  volume^^ 
in- 12,,  ses  OEuvres  philosophi- 
ques ,  renfermant  l'Homme  ma- 
chine y  l'Homme  plante ,  l'Histoire 
de  l'ame,  l'Art  cie  jouir,  le  Dis- 
cernas sur  le  bonheur,  etc.  etc. 
Dans  ce  dernier  traité ,  La  -^f  eltrie 
est ,  selon  Diderot ,  un  écrivain 
sans  jugement  ,  «  qui  Confond 
par-tout  les  peines  du  sage  avec 
les  tourmens  du  méchant  y  \es  in- 
convéniens  légers  de  la  science 
avec  les  suites  funestes  de  l'igno- 
rance; qui  donne  à  reconnoître 
la  frivolité  de  l'esprit  dans  ce 
qu'il  dit  ,  et  la  corruption  du 
cœur  dans  ce  qu'il  n'ose  pas  dire  ; 
qui  prononce  ici  que  l'homme 
^st  pervers  par  sa  nature  ,  et  qui 
fait  ailleurs  ,  de  la  nature  des  - 
êtres  ,  la  règle  de  leurs  devoirs 
et  la  source  de  leur  félicité  ;  qui 
semble  s'occuper  à  tranquilliser 
le  scélérat  dans  le  crime ,  le  car^ 
rompu  dans  ses  vices;  dont  les 
sophismes  grossiers  ,  mais  dan- 
gereux par  la.  gaieté  dont  il  les 
assaisonne^  décèlent  un  écrivain 
oui  n'a  pas  les  premières  idées 
aes  vrais  fondemens  de  la  mo- 
rale.... Le  chaos  de  raison  et 
d'extiavagance  de  cet  auteur  ne 
peut  é|re  regardé  sans  dégoût 
que  par  ces  lecteurs  futiles  qui 
confondent  la  plaisanterie  avec* 
l'évidence  ,  et  à  qui  l'on  a  tout 
prouvé  quand  on  les  a  fait  rire.  » 
Ses  principes  ,  poussés  jusqu'à 
leurs  dernières  conséquences  , 
renverseroient  la  législation  ,  dis- 
penseroient  les  pareiîs  de  l'édu- 
cation de  leurs  epfans  ,  renier- 
.meroient    aux    petites  -  maisons 


METT 


MET^ 


487 


lliomnie  courageux  qui  lutté  for-  ;  in«l  V  a-t-il  à  cela ,  dit-il  inavoué 
teiueut  contre  ses  penchans  t^éré-  ^  que  La  Mettrie  avoit  fait  des  im- 
glés,  et  assureroient  Fimmorta-  )  prudences  et  de  méchans  livres  ; 
lité  au  méchant  qui  s'abandûnne^  !  mais  dans   ses  fumées  il  v  avoit 


roit  sans  remords  aux  siens.  La 
tète  de  La  Mettrie  est  si  troublée, 
et  ses  idées  sont  à  tel  point  dé- 
cousues ,  que  ,    dans  la  même 
fage ,  une  assertion   sensée  est 
eurtée  par  une  assertion  folle  ^ 
et  une  assertion  folle  par  une  as- 
sertion sensée  j  *  en  sorte  qu'il  est 
aussi  facile  de  le  défendre  que 
de  l'attaquer.  On  a  encore  de  lui 
la  Traduction    des    Aphorismes 
de  Bocrhaave ,  son  maître ,   Pa- 
ris*,  1745 ,  in-ia  ,  avec  an  long 
Commentaire  ,  qui  n'est  pas  le 
meilleur  ^u'on  ait  donné  sur  cet  au- 
teur, quoi  qu'en  dise  Voltaire.  Par- 
mi befiucoup  d'observations  vraies 
et  justes  ,  if  j  en  a  quelques-unes 
de  fausses ,  et  quelques  sentimens 
singuliers.  La    Mettrie  ,   suivant 
Voltaire^quiravoit  beaucoup  con- 
nu ,  étoit  K  un  fou  qui  n'écrrvoit 
oue  dans  l'ivresse,  a  Maupertuis 
oit  à  peu  près  la  mémo  chose  dans 
sa  lettre  a  Haller  (  tome  troisième 
de  ses  OEuvres ,  édition  de  Lyon). 
Le  marquis  d'Argens  le   repré- 
sente précisément  de  même.  (  ybjr^ 
le  Journal  enc^^clopédiqne,  jan- 
vier 1762  ,   extrait  de  ïOceilus 
lucanus  du  marquis  d'Argens , 
p.  55  et  suiv.)  On  doit  à  La  Mettrie 
Ja   Traduction  des  ouvrages  sui- 
vans  de  Boerhaave  :  Traité  de  la 
matière  médicale ,  Paris ,   17^9  , 
in- 12  ;  et  Traité  des  maladies  vé- 
nériennes,  Paris,    1753,   in- 12., 
Le  roi  de  Prusse  fît  son  éloge 
funèbre.    Cet    éloge    fut    lu    à  | 
l'académie   par  un  secrétaire  de  ' 
êes  commandemens.  Ou  se  plai- 
gnit d^ns  le  temps  qu'on  eût  sui- 
vi, en  faveur  diin  académicien 
reconnu  pour  athée  ,  la  coutume 
de  faire  cette  petite  oraison  fu- 
nèbre. Voltaire  tâcha  de  le  justifier 
dami  une  lettre  k  Koenig  :  «<  Quel 


âes  traits  de  flamme.  D'ailleurs  , 
c'étoit  un  tr^bon  médecin ,  en 
dépit  de  son  imagination ,  et  ua 
très-bon  diable  en  dépit  de  se« 
méchaiicetés.  »  Il  est  vrai  que 
Voltaire  contredit ,  dans  les  Mé- 
moires-de  sa  Vie,  l'éloge  qu'il 
donne  à  La  Mettrie ,  comme  mé- 
decin ,  et  il  le  représente  comme 
le  plus  mauvais  ae  la  terre  dan» 
la  pratique  ;  et  quant  à  ses  traits 
de  flamme ,  il  dit  ailleurs  que 
sa  conversation  étoit  un  conti-^ 
nuel  feu  d'artifice,  qui  amusoit 
un  moment ,  et  qui  bientôt  fati- 
guoit.  Il  avoue  encore  qu'il  avoit 
fait  imprimer  tout  ce  qu'on  peut 
imaginer  de  plus  effronté  sur  la 
morale,  et  qu'il  ne  vouloit  pas 
qu'on  eût  des  remords.  Ces  court 
tradictions  sont  fréquentes  dans 
Voltaire. 

M[ETZ  (  Pierre-Claude  Babbibr 
du  ) ,  lieutenant  -  général  d'ar- 
tillerie et  des   armées  du    roi  , 
né   à  Rosnaj  en  Champagne    , 
l'an    i658  ,    se    signala   dès   ses 
premières  années  dans  la  profes- 
sion des  armes.  Ayant  reçu  ,   en 
1657  ,  une  blessure   dont  il  fut 
marqué  toute  sa  vie ,  il  fut  dîx- 
\tx\i  mois  à  en  guérir  ,  et  ne  put 
servir  dans  la  campagne  de  i638, 
la  seule  qu'il  eût  luauqué  depui^r 
qu'il  fut  entré  au  service  jusqu'à 
sa  mort.  Il  se  distingua  sur-tout 
par  son  application  a  perfection- 
ner l'artillerie  ;  il  la  mit  dans  un 
état  où  elle  n'avoit  jamais  été ,  et 
la  fit  servir  presque  avec  la  même 
intelligence.  Il  fut  tué,  d'un  coup 
de  mousquet  à  la  tête ,  en  1690  , 
à  la  bataille  de  Fleur  us.  Il  étoit 
alors  lieutenant- général.    On~le 
regardoit  comme  le  plus  habile 
ingénieur   qu'eût  eu.  la    France 


488  MEIJN. 

avant  Vauban  ,  et  comme  un  des 
hommes  les  plus  bien  faisans  et 
les  plus  vertueux  que' 1  état  mili- 
taire eût  prodfiit.  Louis  XIV 
dil  au  frère  de  ce  brave  olficier  : 
«  Vous  perdez  beaucoup  ;  mais  je 
perds  encore  davaiTt»ge ,  par  la 
dinîculté  que  jVurai  de  rempla- 
cer un  si  habile  hpmme.  »  Ma- 
dame la  daupbine,  Tajant  aper- 
Ç't  quelque  temps  auparavant  au 
d'ï.ei:  du  roi  ,  dit  tout  bas  au 
jprirce  :  «Voilà  un'  homme  qui 
est  bien  laid  !  —  Et  moi  ,  répon- 
dit Louis  ,  je  le  trouve  bien  beau  ; 
car  c'est  Un  des  plus  braves  hom- 
mes de  mon  royaume.  » 

METZU  (Gabriel)  ,  peintre  , 
né  a  Leyde  en  161 5  ,  mort  dans 
teite  Tiïie  en  i658  ,  a  laissé  peu 
âe  tableaux  ;  mais  ils  sont  pré- 
C.eux  par  la  finesse  et  la  propreté 
de  sa  tonçhe ,  la  fraîcheur  au 
Coloris  ,  riotelligience  du  clair- 
gobscui'j  et  rexftctitode  du  des- 
sin. Il  ne  peignit  presque  j^in&is 
.u'en  petit.  Sa  Femme  au  c<)rset 
*  ou^e  ,  Tun  des  tableaux  les  plus 
Prc'cieux  de  ce  peintre  ,  a  ëlé 
^endu  dernièrement  7,920  liv. 

MEVîITS  ,  ou  M/Evius,  poète 
du  temps  d'Auguste  ,  ridicidisé 
par  Virgile  et  p«r  Horace.  Iaw  et 
Ba\ius  ,  Colins  de  leur  siècle, 
étoient  sans  gloire  ,  et  vouicieut 
rôter  à  ceux  qui  la  mériloioul.  ' 

M  EU  L  EN.    rbj-es    Vakdee- 

MruLEK. 

*  MEUN  ,  ou  MEUNG  (Jean 
de)  ,  né  à  Meun  en  12.S0  ,  fut 
appelé  Clopinely  parce  qu'il  étoit 
boiteux.  Il  s'appliqua  à  la  diéo- 
logie ,  k  la  .philosaphie  ,  à  l'as- 
tronomie ,  à  la  chiniiâ  >  à  l'âHth- 
ihérique ,  et  sUr-toût  à  la  poésie. 
)\  amusa  la  colik*  de  Philippe-le- 
Jiel  par  âon  esprli  et  son  enjouie- 
iVient.  Quoique  médîsHUt  et  sati-? 
jrique  à  Tég^ird   des  femmes ,    il 


MEUN 

en  fut  aimé.  Quelques  dames  vott 
lurent,  pour  se  venger  de  ses  nié- 
disanccs  ,  le  fustiger  ;  il  se  tira 
d'embarras  ,  en  leur  demLandanjt 
que  les  premiers  coups  lui  fussent 
portés  par  celles  qui  donnojcnl  le 
plus  cfe  prise  ^k  sa  satire.  On 
croit  qu'il  mourut  vers  l'an  i564. 
Il  légua  ,  par  sou  {estiment ,  aux 
dominicains  un  coîïre  rempli  d'ef- 
fets précieux  ,  k  ce  qu'on  pou- 
voit  jujjtîr  par  s«  pesanteur,  et 
qui  ne  tlevoil  <*tre  ouvert  qu'après 
sa  mort  :  on  l'ouvrit ,  et  on  iiy 
trouva  que  iies  pièces  d'ardoiges. 
Les  jacobins  ,  indignés  de  se^  voir 
joués,  s'avisèrent  de  déterrer  Cio- 
pinel  ;  mais  le  parlement  de  Pa- 
ris les  obligea  de  lui  donner  Une 
sépulture  honorable  dans  le  cloî- 
tre même  de  leur  couvent.  Ce 
poëte  s^étoil  <Pabordtait  counoitre 
par  quelques  petites  pièces.  I^ 
Roman  àe  la  Rose  lui  étapt  tombé 
entre  les  mains,  il  résolut  de  \e 
continuer  ;  Guillaume  de  Lorris , 
premier  auteur  de  cet  ouvrage, 
n'aroit  pas  pu  Tachever.  Ce  ro- 
man parut  a  Paris  en  i5o3,  in- 
lol.  CJéuient  Marot  le  revit  et 
en  donna  une  édition  nouvelle 
en  i53i  ,  petit^  in  -  folio.  Jj'abbé 
Leugle!  duFresnoy  en  publia  une 
autre  depuis  ,  sous  le  titi'e  «ui- 
vanJ  :  L*^  Romande. la  Ro.t^ , par 
OuiUaume  de  Lorris  ,  et  Jean  de 
LVieun  ,  dit  Clo^nnel ,  re^u^  sur 
plusieurs  éditions^  et  sur  çuci^ 
qurs  anciens  manuscrits^  avcom^ 
pagne  de  plusieurs  autres  ou- 
vrages ,  d'une  prejace  lus  torique^ 
de  notes  et  ^fun  ^^lossaitie  ,  Pans , 
1735  ,  5  vol.  in-i;2.  L'amour  pro- 
fane ,  la  satire,  la  morale  y*  li- 
gnent tour  k  tour  ;  c'cot  un  reoueil 
informe  de  satires,  de  coules, 
de  saillies ,  de  grossièretés  ,  de 
traits  moraux, et  d Indécences,  li 
.y  a  une  ncuveté  qui  plriit,  paice 
qu'elle  n'es«t  pas  de  notre  S4ècle. 
Clopinel  a  hâl  encore  une  ^lar 


M  EUR 


M  EUR 


489 


Atctiôn  d 

'Uon   de 


du  livre  de  la  Consola-  1  s'appliqua  k  l'étude  du  grec  après 
la  pkilo&ophie ,    par  le  t  cefie  du  latin  ,  et  donna  ses  CUi'œ 


célèbre  Boèce,  i494>^''~^''^^*  '  ^°^  I  pl^^^f^^*  ^  philosophie  morale. 


antre  des  Lettres (CÀbailard.;  une 
autre  de  Vuirt  de  Chevalerie  , 
selon  Yégèce  ,  lequel  traite  de  la 
manière  que  les  princes  doivent 
ffnir  aujait  de  leurs  guerres  et 
batailles  y  Paris  ,  \^%% ,  in-folio. 
On^  encore  de  Clopinel  le  plaisant 


jeu  dtt  Dodechedron  de  fortune  ^ses  lui  donnèrent  occ;i|sion  decon- 


(  dez  )  ,  non  moins  récréatif 
qu'ingénieux  et  subtil ,  revu  par 
JF'rançois  Gruget ,  Paris,  1^77, 
in-S"»/ 

MEUÎNÏER.  royez  Meusnier. 

*  MEUREU  (  Wolgand  ) ,  né  à 
Aldemberg  en  Misnie  ,  Tan  i5i3, 
étudia  sous  les  plus  habiles  maî- 
tres ,  et  se  distingua  tellement 
dans  son  cours  de  philosophie , 
r|u^il  obtint  dans  Tuniversité  de 
L«eipsick  une  cliaire  dans  cette 
science.  Mais  entraîné  par  son 
gt)ut  pour  la  médecine  ,  il  reçut 
le  bonnet  de  docteur  dans  celte 
faculté  en  i549«  Pour  étendre  la 
sphère  de  ses  connoissances,  il  fut 
à  Padoue,  dont  les  écoles  avoient 
alors  beaucoup  de  célébrité  ,  y 
reçut  les  leçons   des  plus  savans 

{professeurs  ,  et  parcourut  ensuite 
a  plus  grande  partie  de  Titalie. 
De  rc^tour  à  Leipsick-,  il  v  professa 
a  la  fois  ,  et  avec  beaucoup  de 
distinction ,  la  phiiosopbie  et  la 
médecine.  Meurer  mourut  en 
cette  ville  Tan  i585  ,  laissant  un 
^rand  nombre  de  consultations 
recueillies  et  mises  au  jour  par 
fiix;ndelius,Francfort,  161 5,  inr4''. 

1 1.  MEURSIUS  {  Jean  )  ,  «é 
en  1579  au  village  de  ïx)csduine 
près  La  Haj« ,  ht  paroîlre  ,  dès 
son  enfance  ,  des  dispositions  ex- 
tvat)rdi»aireB  pour  les  belles-let- 
tres et  poér  les  sciences.  A  l'âge  de 
16  ans  il  écrivit  un  Com?nentaire 
un  Lvcof»hrati  ;  h  17  il  publia 
çon  'Spi^iteginm  sur  Théocr*te.  14 


la  théologie  même  eurent  leur 
tour  ;  témoin  sou  livre  De  glorid, 
et  ses  Méditations  chrétiennes  sur 
les  psaumes  i  i6et  i  iÇ.  Il  alla  étu- 
dier le  droit  à  Orléans  avec  \es 
fils  de  Bameveldt,  qu'il  accompa- 
gna dans  leurs.voyages,  Sescour- 


noître  les  cours   des  princes  de 
rEurope ,   et  de  converser  avec 
les  savans.   De  retour  en  Hol-   ' 
lande  ,  il  obtint  la  chaire  d'his- 
toire a  Levde  en    1610  ,  et  en- 
suite celle  de  la  langue  grecque. 
Sa    réputation    augmentant    de 
jour  en   jour  ,    Christiem  IV  , 
roi  de    Danemarck  ,  le  fil  pro- 
fesseur en  histoire  ei  en  politi- 
que   dans   Funiversité    de    Sora 
en  i5'25.  Meursius  remplit  cette 
blacc  avec  succès.  Ce  docte  et  la- 
borieux   écrivain  mourut   de  la 
pierre  ,    non  pas  comme   le  dit 
Valérius  dans  sa  Bibliothèque  bel- 
ffique,eh  i64i»niaisle  20  septem- 
bre   16^9 ,    ainsi  que  l'annonce 
Pépitaplie  mise  a  hoar  sur   son 
tombeau  ;  Scalif^er,..*  etc.   On  a  . 
de  lui  un  grand  nombre  de  savans  ^ 
ouvrages  ,  dont  plusieurs  reg.'>r- 
dent  Vétat   de  l'ancienne  Grèce  : 
1.  De  populis  Atticœ.  II.  Altica- 
rum    lectionum      Ubri    quatuor^ 
m.  Archontes  Athenienses.   fcV. 
FoHunn  Attica  ,   de  Allienarun^ 
orii^ine.  V.  De  festis  Grmcorum. 
Ces  diiférens  truites  ,  remplis  d'é- 
rudition ,  se  trouvent  dans   le& 
Piccueils  de  Grœvius«t  de  Groiio- 
vins  ,  ainsi  que  son  excellent  ou- 
vrage, intitula   Eleusjnia ,  sive 
de    Cereris    Ele-itsynce   sacro  et 
festo,   qui    avoil  été  imprimé  à 
Leyde  ,  1619  ?  10-4" •  Vî.  tlitiloria 
Danica  ,  1600  ,  in-4''  :  c'est  This-- 
toire  des  l'ois  Christiem  !•',  Jean 
cl  Christiftrn  II.   Vif.  Un  grao<i 
tipnbre  de  ZVwrfttc/ro«*d'ault;un5 


( 


s 


490      '      MEUS 

grecs  qu'il  a  enrichies  de  notes  , 
eDtre  autres  :  De  l'Histoire  ro- 
niaiDe  de  Théodore  Métechite  ; 
des  Letties  de  Théophylacte  ; 
de  la  Tactique  de  Couslaiitin 
Porphjrogenète  ,  de  TOrigine  de 
Constantiuople  de  George  Co- 
dinus  ;  des  Harangues  des  Pères 
grecs  ,  qui  n*avoient  pas  encore 
été  publiées,  etc.  VIII.  Une  His- 
toire de  l'université  de  Leyde  , 
sous  le  titre  d  AtJienœ  Batavœ  , 
1626  ,  in-4®.  I X.  Glossarium 
ÇrœcO'bafèorum  ,  Leyde ,  161 4  » 
iu-4'*«  X.  Creta  ,  Cjprus ,  R/io- 
dus  y  Amsterdam  ,  lôyS  ,  in-4'': 
c'est  une  description  de  ces  îles 
et  de  leurs  antiquités.  XI.  Rcr 
rutn  Be/gicarum  lib.  I,  1612  , 
►  lib.  I  r, .  1614  ,  in-40.  C'est 
l'histoire  de  ce  qui  s'est  passé 
dans  les  Pays-Bas  sous  le  dnc 
d'Albe.  La  première  édition  ayant 
déplu  a  ses  concitoyens  ,  et  les 
ayant  même  irrités  au  point  de 
le  vouloir  dépouiller  de  ses  em- 
plois ,  il  en  fit  une  seconde  plus 
ample  ,  où  il  montra  beaucoup 
de  complaisance  pour  ses  criti- 
ques ,  quelquefois  aux  dépens 
de  la  vérité  et  de  l'exactitude  des 
faits.  Tous  les  ouvrages  de  ce 
savant  oh  été  retueilhs  à  Flo- 
rence ,    1741  ,  1763,  en    12  vol. 

in-fol.   P'^Ojr,  P^FFENDOBFF. 

IL  MEURSIUS  (Jean),  fils 
dïT 'précédent ,  né  à  Ijejde  en 
161 5  y  mort  en  Danemarck  à  la 
fleur  de  son  âge  ,  publia  di- 
vers ouvrages ,  parmi  lesquels  on 
distingue  ,  I.  Arboretum  sacrum, 
sive  De  arborum  conservatioiie  , 
Leyde  ,  1642,  in-8«.  II.  De  Tibiis 
veterum  ,  Amsterdam  ,  in-ia  , 
dans  Gronovius> 

m.  MEURSIUS.    Voy,  Cho- 

BI£R. 

t  I.  IVIEUSÎSIER  (  Philippe  ) , 
habile  peintre^  né  à  Paris  en  i655, 
où  il  mourut  en  17^4  i  i^it  reçu 


MEUS 

à  Faeadé'mie  ,  et  en  devînt  tréso<» 
rier.  l^uis  XIV  et  Louis  XV  le  vi- 
sitèrent dans  son  atelier.  On  lai- 
accorda  une  penj^ion  et  un  loge- 
ment aux  galeries  du  Louvre.  Cet 
artiste  excelloit  a  peindre  Par- 
chitecture.  Ce  fut  lui  qu'on  choi- , 
sit  pour  représenter  Parchitec- 
ture  de  la  voûte  de  la  chapelle 
de  Versailles.  Le. duc  d'Orléans 
l'employa  à  decon^r  la.  galerie  de. 
C oy pel'  au  Palais-Royal.  Le  châ- 
teau de  Marly  étoit  encore  orné 
des  peintures  de  cet  habile  maître. 
On  voyoit  dans  la  collection  des 
tableaux  du  musée  de  Versailles 
plusieurs  perspectives  de  Meus- 
nier  ,  fort  estimées.  Ce  peintre 
a  aussi  travaillé  ,  avec  succès,  k 
des  décorations  de  feux  ,  de 
théâtres  ,  de  fêtes  ,  etc.  Ses  ia^ 
bleaux  font  un  efiet  admirable  , 
par  l'intelligence  avec  laquelle  \ï 
a  su  distriouer  les  clairs  et  les 
ombres  ;  il  entendoit  parfaite- 
ment la  perspective.  Son  archi- 
tecture est  d'un  grand  goût,  régu- 
lière ,  et  d'un  nui  étonnamt. 

*  II.  MEUSNIER  (Jean-Bap- 
tiste-Marie )  ,  général  français  , 
membre  de  l'académie  ,  et  ancien 
oilicier  du  génie  ,  né  à  Paris  1^ 
19  juin  J754  f  sembloit  né  pour 
la  science  du  calcul  etdescomiois- 
sances  abstraites.  A  peine  avoit- 
il  terminé  le  cours  de  ses  études 
publiques  ,  qu'il  fut  placé  k  la 
tête  d'une  école  académique. 
Employé  quelque  temps  après 
par  le  gouvernement  aux  tra- 
vaux du  port  de  Cherbom*g ,  il 
seconda  les  ingénieurs  en  chef,  et  ^ 
fit  preuve  de  beaucoup  de  talent. 
Il  étoit  lieutenant-colonel  du  gé- 
nie à  l'époque  ^e  la  révolution, 
et  fut  chargé  en  1790 ,  par  le  mi- 
nistre de  la  guerre,  du  soin  d'éta- 
blir des  signaux  pour,  transmettre 
les  nouvelles  qui  pouvoient  inté- 
resser l'état  9   les  armées  et    le 


I 


MEXl 

bien  public.  En  1790  il  publia 
la  description  d'une  iampe  écono- 
mique de  son  invention  ,  et  quel- 
ques iôée9  nouvelles  sur  la  -dé- 
composition de  Teau.  Employé  à 
l'armée  du  Rhin  en  1792 ,  il  y 
rendit  de  grands  services ,  et  dé- 
lendit avec  le  plus  grand  courage 
\te  petit  fort  de  Kœnigstein  con- 
tre les  Prussiens  ;  mais  s'étant 
rendu  enfin  faute  de  vivres ,  il  fut 
aussitôt  échangé  ,  entra  dans 
Majence,  et  la  défense  du  fort 
Cassel  lui  fut  confiée.  Dans  une 
attaque  qui  eut  lien  au  commen- 
cement de  juin  1793^  pour  s'em- 
parer des  îles  du  Mein ,  il  eut  la 
cuisse  emportée  par  un  boulet  de 
canon,  et  mourut  le  i5  du  même 
mois. 

.  ♦  I,  MEXIA  (Louis  de).  On  n'a 
aucun  détail  ni  sur  sa  patrie ,  ni 
sur  l'époque  de  sa  naissance  ,  ni 
enfin  sur  celle  de  sa  mort.  On  ne 
le  connoissoit  que  sous  le  nom  de 
Protonotario  ;  c'est  aussi  sous 
cette  dénomination  qu'il  s'an- 
nonce dans  son  ouurage»  Il  y  a 
lieu  de  croire  qu'ail  naquit  de  la 
famille  des  Mexia  de  Se  ville  ,  il- 
lustrés par  les  hommes  de  mérite 
qu'ils  donoèrent  k  leur  patrie 
vers  le  i6*  siècle.  Cet  écrivain , 
qui  paroît  aVoir  vécu  vers  le  mi- 
lieu du  règne  de  Charles  h* ,  n'a 
laissé  c{u'un  petit  ouvrage  ajant 
pour  titre  Apologue  sur  t  oisiveté 
et  sur  le  travail  ^  sous  le  nom  al- 
légorique de  Fabricio  Portundo. 
Cet  ouvrage  ,  publié  la  première 
Ibis  à  Alcala  de  Henarès  en 
iSêfi  y  fut  commenté  par  Fran- 
çois Cervantes  de  Salazar.  Mexia 
fait  preuve  dans  cf  tte  production 
de  grandes  connoissances ,  et  de 
beaucoup  de  modestie.  Il  imite 
plusieurs  passages  de  la  Vision 
agréable  du  bachelier  La  Torre  , 
en  rapportant  souvent  ses  pro- 
pres paroles.   La  morale  de  ceUe 


MEXI 


Wi 


fable  est  de  prouver  que  tous  If.» 
biens  consistent  dans  le  travail  > 
et  qu'au  co^lr^èire  l'cMsivcté  est 
la  source  de  tous  les  vices.  Le 
style  de  cet  apologue  est  pur  , 
noble  ,  naturel  et  assez  correct  ; 
et  quoiqu'on  y  remarque  des  dia- 
logues qui  ne  sont  pomt  exempts 
de  froideiu"  et  de  monotonie  ,  on 
y  rencontre  cependant  4^  temps 
en  temps  des  morceaux  d'une 
grande  oeauté. 

t  n.  MEXIA  (Pierre) ,  écrivain 
c'spasnol^  d'une  fan^ille  illustre  de 
Sévifle,  vivoit  au  comme^icemo'it 
du  lô*"  siècle.  Ce  fut  k  cette  épo- 
que ,  qu'après  avoir  fait  ses  étu-  ' 
des  dans  sa  patrie ,  il  se  fit  remar- 
quer entre  tous  ses  contempo- 
rains. Alors  sa  vaste  érudition 
lui  attira  de  la  part  de  l'empereur 
Charles  V  la  charge  de  son  histo- 
riographe ;  il  en  remplit  les  fonc- 
tions jusqu'en  i552 ,  epomie  dosa 
mort.  IjCS  ouvrages  qu'il  publia 
sont  ,  -I.  Recueil  rie  leçons  diver' 
ses,  imprimé  k  Sévilieen  i54^., 
in-4°;  ouvrage  curieux  et  amu- 
sant, quoique  écrit  sans  méthodes, 
et  d^âne  simplicité  monototie; 
Il  en  fut  fait  des  traductions  ita- 
lienne ,  flamande ,  allemande  et 
française.  11.  Histoire  des  Cé- 
sars ,  imprimée  la  première  fois 
a  Séville  en  i545,  in-fol. ,  depuis 
k  Truxillo  en  i564  9  et  en  dernier 
lieu  k  Anvers  en  \3jS.  III.  Des 
Colloques  ou  Dialogues  imprimes 
la  première  lois  k  Séville  en  i547. 
Il  traite  ,  dans  cet  ouvrage  i  des 
médecins  et  de  la  médecine  ;  des 
disputes  des  philosophes  ^  des  as- 
tres et  des  éiémens.  Ces  mêmes 
dialogues  ,  réimprimés  k  An- 
vers en  i56i  ,  avoient  déjk  été 
traduits  en  italien  et  publiés  k' 
Venise  eu  1557.  Mexia  a  laissé 
imparfaite  l'IIistoire  de  Charles 
V  y  car  elle  s'arrête  k  l'époque 
du  voyage  que  cet  empereur  fit 


49^ 


MEY 


/■ 


ttn  TtRlie  ,  lorsqu'il  fut  à  Bolo^e 
poHrson  courorniement.  Celui  de 
tous  SCS  ouvrages  qui  lui  a  fait 
le  plus  d'honneur  est  l'Histoire 
impériale  et  ce'sarientie ,  où  sont 
reufemiëes  le«  vies  publiques  et 
privées  de  tous  les  empereurs  ro- 
mains depuis  Jules  Ccsar  jusqu'à 
Maximilien  I*' ,  empereur  d'Au- 
triche. Qest  une  très -exacte  coin- 
ci  la  tioa  extraite  des  plus  anciens 
historiens.  J^  sljle  de  cet  ou- 
\rage,  qu'il  dédia  à  Charles  V, 
est  ch&tié ,  clair  ,  grave  et  concis, 
mais  il  n'est  pas  toujours  noble  , 
<^gal  ni  correct.  Indépendamment 
des  latinismes  que  cet  -écri^rain 
afTecte ,  ses  locutions  offrent  un 
earaetère  de  vétusté  relativement 
a  l'époque  où  il  les  emplojoit, 
d'après  la  Comparaison  dés  ou- 
vrages des  autres  auteurs  <lo  son 
temps.  Telle  est  du  moins  Topi- 
nion'du  critique  Capmany. 


MlEY 

Tï.  MKY  (Van  der)  -,  ^yc\iT  el 
fondeur  de  caitictères  d'imprime- 
rie ,  composa  ,  au  commencement 
du  id*  siècle,  les  planches  solides 
et  toutes  d'une  pièce  d'une  6ible 
hollandaise  ,  in-fol.  ,  ainsi  que 
celles  duTi  nouveau  Testament 
grec  ,  in-  ^4  >  et  du  Lexicon  Sy- 
rincum  ,  *i  vol.  Mey  ,  par  ce  pro- 
cédé vpeut  éf re  considéré  comme 
l'inventeur  des  planc^i^s  selides'^ 
ou  stéréotjpaçc.  frayez    Gfip. 


1 1.  MEY  (Jean  de  ) ,  né  à  Mid- 
•dclbourg  en  Zëiande  ,  reçu  doc- 
teur en  médecine  à  Valenee  en 
Dauphiné ,  revint  dans  sa  ville 
natale >  où  il  fut  jusqu'à  sa  mort 
(  1676  ).  ministre  et  prolésseur  de 
théologie.  On  a  de  lui,  I.  Corn- 
aient^wia  physica  ,  sive  Exposi-, 
tio  aîiquot  locoè'um  Penteileuchi 
nwsàici  ,  m  quihus  ér^itiw  de  re^ 
bus  netturalibus  ,  elUiai  -ad  medi- 
eiîiamattine/Uibus  ,  Mediol^urgi , 
jkiSi ,  1661  ,  în-4*.  lï.  Commen- 
fxtrius  in  Joannis  Oce<faevt  me- 
tamorphosim  in»ectontm  ,  cum 
appendice  de  'hemeroinis  et  oome^ 
tiis  ,  ibidem  ,  1668  ,  in-8»  ,  avec 
%uj«s.  —  Un  auttie  médecin  tsol- 
ibndais ,  connu  sous  le  nom  de 
Frédéric  Van  der  Mey,  a  donné , 
J .  Histopia  meehca  de  ifeiiÀpne , 
catarrho  ,  tnssi  ,  aerin  ,  ffega» 

Comitis  ,  i6a4  •>  io  -  4**  ï^*  ^^ 
moMs  ^t  symU^Hiatihus  breidqm^ 
tempore  oksidionis  ,  Antverpiœ  ,     faisoit    pont   ol>Cenir  contre   lai 


ttxijî  ^D-4* 


tîlï.  MEY  (Octa\'io),  négociant 
de  Lyon  ,  mort  en  1690  ,  açq^iic 
de  grandes  richesses  par  Vinven- 
lion  de  lustrer  la  soie  el  les  étof- 
fes ;  ce  qui  s'appelle  leur  donner 
l^eau.  Le  hasard ,  f>ki4  que  font» 
combinaison ,  produisit  cette  dé^ 
couverte.  Mey  s'aperçut  qu'un 
brin  de  soie  qu'il  âvoit  tenneqiiel- 
que  temps  à  la  boncke  avoit  ac- 
i\W\s  plus  d'éclat;  il  appliqua  Teau 
aux  étoffes  ,  et  parvint  à  les  lus- 
trer. C'est  lui  qui  acquit  te  eé^ 
lèbre  bouclier,  raal.k  propos  ap- 
pelé bouclier  de  Scipion  ,  trouvé 
dans  le  Rhône,  et  donné k  i^uis 
XI Y  par  Pila  ta  ,  héritier  d'Octa- 
vio  Mey.  De  savans  cri  tiquas  ont 
prouvé  que  ce  bouclier  n'appar- 
tint jamais  a  Scipion.  ' 

t  IV.  MEY  (Claude),  abbé, 
et  avocat  an  parlement  de  Paris , 
né  à  Lyon  w  16  janvier  i']\'i  ^ 
savant  dans  les  langues  grecque  e  t 
latine.  Les  esprits  étoient  agités 
par  les  questions  du  jansénisme 
lorsqu'il  entra  dans  l'état  ecclé- 
s-iaslMfue.  Admirateur  aiélé  des 
Pascal  c<  des  Amauld  ,  Tahiti 
Mey  adopta  ieurs  opinions. .  ]>!«> 
saiis  fortune  ,  il  se  livra  à  l'étud* 
ài\  droit  canonique.  Ijes  }ésniie»i 
lui  att4'4l><)èi'eiât  plusieurs  écrits 
qui  parui>(:;ut  contre  eux.  U  Sn( 
averti   <ics  dérnaVches    que  l'on 


UBC  AeUi*?  de  cQcl>€t  :  eu  t^tyi  i\ 


<. 

? 


MEYE 

8e;*etifa  à  Sen^.  lia  publié  £'5- 
S4ii$  de  mclapln'siqucy  Paris  1  vol. 
in-^ia.  Consimalion  pour  tes  hé^ 
nédictins ,  contre  la  commission 
pour  lu  suppression  des  régu- 
iiérs  ,  2  vol.  in-4'*»  Dissertation 
sur  le  sacrement  d$  teuclutris- 
tie  dans  le  sacrifice  de  la  messe , 
a  vol.  iii'-ia.  Il  a  troif aillé  avec 
Maultrût  à  la  première  éditioa 
des  mon u mens  du  droit  public 
iraonais  ,  ouvrage  attribué  à  Mi- 
^haut  de  Mont  -  Bltn  ,  .conseil- 
ler au  parlement.  Il  a  coopéré  k 
Ja  requête  d*ua  sons~(érmier  pour 
le  coQlrole  des  billets  de  con> 
fesston. 

i- 1.  MEYER  (Jacques ) ,  histo- 
rien et  littérateur ,  né  le  7  jan- 
vier 149  <  ^  Ylcteren  ,  dans  la 
châtellcnie  de  Cassai  en  Flan- 
dre ,   près   de    Baillent ,  d^où   il 

>itvoit  pris  le  nom  de  Baliola- 
nus,  enseigna  les  belles-lettres 
à  Bruges.  11  moui*ttt  curé  de  Blanc- 
kenborg,  le- 5  février  i552.  Ses 
principales  productions  sont ,  I. 
AnnàUs   renun  Flaftdricartim  , 

.Anvers,  r56i  ,  in^fol.  Ces  anna- 
les vont  jusi|u'à  l'an  iii7*  Elles 
sont  estimées  ;  le  style  en  est 
coulant   et    assez    pur.    On   lès 

'  a  réimprimées  dans  la  collection 
des  Histoires  belgiques  ,  Franc- 
fort, i58o.  H.  Fiandricarum  re- 
rum  decas  ,  Bruges,  i53i ,  in- 
4'  >  etc.  —  Antoine  MtvK» ,  neveu, 
«i  Philippe  Mcttu  ,  petit-neveu 
ée  Jacques,  se  sont  distingués 
datis  les^béiles-leUres.  Ils  ont 
composé  plusieurs  pièces  ^e 
ters. 

»  n.  MEYEÎl  (Félix) ,  peintre  al- 
lehiand,  né  h  Wintertur  en  i653  9 
imita  la  manière  d^Ëni^dls ,  pein- 
tre dé  paysages  1  dont  il  avoit  été 

'  Relève.  Il*  étudia  en  Italie  ,  mais 
s'attacha    plus  iPftrticalièremeiit 

-  AtiJK^lades^tt'ilfit«»âuisM,d(H>t 


MEYE  493 

]e  climat  semlAoît  mietiY  lui  Ci»H 
venir  ,  et  dont  les  sites  pUtures- 
ques  lui  foumissoient ,  pour  le 
eenre  qu^il  a  voit  adopté  ,  une 
loole  d'idées  vastes  et  heureuses. 
Il  s'acquit  une  grande  liberté  de 
pinceau  et  beaucoup  de  facilité 
dans  Texécution.  C'est  ce  qu'on 
peut  observer  dans  ses  ouvrages  ^ 
qui  ant  été  pour  la  plupart  ré- 
pandus en  Alkmagne ,  ou  il  s'é- 
toit  fait  une  réputation  brillante. 
Il  mourut  en  I7i3  9  âgé  de 
60  ans, 

t  lU.  MEYER  (Livinus  de), 
né  d'une  famille  noble  de  Gand, 
sefit  jésuite ,  et  se  distingua  dans  la 
tliéologie  1  l'histoire  et  la  poésie. 
Son  po^meSKr/a  Colère,  divisé  en 
trois  livres,  est  généralement  es- 
timé des  amateurs  de  la  langue 
de  l'ancienne  Rome.  On  y  trouve 
des  Vers  dignes  du  siècle  d'Au- 
guste. Parmi  ses  ouvrages  théo- 
logiques  ,  celui  ^ui  a  Fait  le  ]>lus 
de  bruit  est  une  HistoiVe  des 
congrégations  deAuxiliis,  contre 
le  P,  Jacques-Hyacinthe  Serrj  ; 
elle  est  uitliise.  Il  a  beaucoup 
écrit  contre  les  jansénistes.  Meyer 
mourut  à  Louvain ,  le  19  mai^ 
1730  ,  à  75  ans» 

IV.  MEYER.  Il  y  a  eu  du  mé  ^ 
me  nom  des  peintres  et  des  gra- 
veurs suisses.  ïM  plus  célèbre  est 
Rodolphe,  mort  fa  Zurich  en  i658, 
qnigntf^Ales  (igurcs  il^VHehetica 
sancta  d|r  Murer* 

♦  V.  MEYER  (Laurent) ,  pro- 
f^seur  en  théologie ,  membre  de 
l'académie  de  Franeker  çt  de  la 
société  des  sciences  de  Harlem  , 
mort  en  J79& ,  a  donné  une  Trti^ 
duction  hollandaise  de  la  Phy- 
sique sacrée  de  Schuchser,  12  vol. 
iti«8*  ,  enrichie  d'aa^entations 
eonsidérables  p  «t  imprimée  à 
AJDist«rd•l&^ 


494  MEYG 

*  VI.  MEYÊR  j  général  fran- 
çais ,  né  à  Lucerne  en  1765  ?  en- 
tra en  1784  dans  les  gardes  suisses 
en  qualité  de  sous-lieut€nant  ;  et 
en  1792  il  quitta  son  corps  pour 

Ï)asser  a  l'armée  du  Nord  en  qua- 
lié  d'aide- de -canip  du  général 
LaFajette.Nommé  quelque  temps 
après  adjoint  d'état-major  aux  ar- 
mées des  Pyrénées,  il  mérita,  par 
SCS  talens  et  son  courage  ,  le  grade 
d'adjudant  -  général.  En  l'an  3 
{ 1 795) ,  promu  au  grade  de  général 
de  brigade ,  il  continua  de  prendre 
part  aux  succès  des  armes  françai- 
ses sur  cette  frontière.  A  la  paix, 
il  fut  envoyé  à  Tarmée  des  côtes 
de  l'Océan  ;  et  en  l'an  6  (  1797)  à 
celle  d'Italie ,  où  il  fut  pris  par  |  page  83. 
les  Autrichiens.  Traîné  dans  les 
prisons  de  Hongrie ,  il  s'occupa 
de  recueillir  les  matériaux  de  l'ou- 
vrage qu'il  publia  depuis  sons  le 
titre  de  Lettres  sur  la  Carinthie, 
Revenu  en  France,  il  reçut  la  mis- 
sioB  de  conduire  des  secours  en 
Egfple;  mais  forcé  de  ramener 
eu  France  la  légion  expédition- 
naire qu'il  commandoit ,  il  ne  re- 
vint qne  pour  demander  à  par- 
tager la  gloire  et  les  dangers  de 
r<irmée  de  Saint- Dominrue  ;  et 
c'est  dans  cette  colonie  que  la 
'mort  mit  un  terme  à  sa  carrière 
et  à  ses  services. 


MEYS 

Guillaume  des  Autels.)  La  disipafe 
s*échauffant  de  plus  en  plus  ,  no- 
tre réformateur  publia  une  Ré- 
ponse à  la  désespérée  réplique  de 
Glaomalis  de  f^ezelet  ,  transfor^ 
méenGyllaome  desAoteh ,  Paris , 
i55i,  in-"  4;  et  enfin  un  Traité 
touchant  le  commun  de  Vescriture 
francoise ,  Paris ,  i^lp. ,  in-4**  1  et 
1545,  in-8<».  Il  est  fort  singulier 
que  les  trois  acteurs  qui  fîguroîent 
dans  cette  dispute  fussent  un 
Lyonnais ,  un  Bourguignon  et  un 
Manceftu  ,  et  que  ces  personnages 
voulussent  a  cette  époque  ensei- 
gner à  bien  parler  et  a  bien 
écrire.  Voyez  la  Bibliotlièque 
française    àe   Gouget  ,.  tom.  I, 


MEYNIER.  VoyezO¥vhsx&. 


♦  MEYGRET  (Louis) ,  né  à 
Lyon ,  publia  a  Paris  en  i55o  , 
'■iti-4*>  11*1  Traité  singulier  sur  l'or- 
thographe française  ,  snus  ce  titre 
bizarre  :  Le  Tretté  de  la  Gram- 
mère  francoeze^  qui  fit  bëau^ 
coup  de  bruit ,  et  lui  attira  des 
satires  et  des  éloges  ,  car  cet  ou- 
vrage eut  des  partisans  et  des  ad- 
versaires. Louis  Meygret  répon- 
dit à  ces  derniers  par  :  Défenses 
fie  Meygret ,  touchant  son  livre 
de  rorthographejrançaise, contre 
les  censures  de  Gktumalis  et  de 
ses  adhérens.  (Nom  supposé   de 


MEYSONNIER  (Lazare) ,  né  dan» 
les  environs  de.jL^yon  au  commen- 
cement du  i7«  siècle,  embrassa 
la  médecine  ,  et  gagna  beaucoup 
d'argent  a  publier  un  Almanacà 
sons  le  titre  au  Bon  Ermite^  Les 
contes  ,  les  prédictions  dont  tlie 
remplissoit ,  le  firent  rechercher. 
De  protestant ,  l'auteur  devint 
catholique ,  et  de  médecin  cha- 
noine. On  lui  doit  ,  I.  U His- 
toire du  collège  de  médecine  de-. 
Lyon  , .  ouvri*ge  incomplet  et 
sans  profondeur.  JI.  PhamiacO''< 
pée  abrégée,  III.  Introduction,  à 
la  philosophie»  IV.  Traduction  de 
la  magie  naturelle  de  Porta. 
V.  Science  de  Vesprit.Yl.  OEnO' 
logie ,  ou  l^iscours  d^vin  et  de 
ses  excellentes  propriétés  pour 
Iq  guérisôn  des  maladies ,  Lyon , 
1606 ,  in-fol.  Meysonnier  niou* 
rut  en  167a.  * 

*  MEYSONNIER  (JustfrAurèle), 
sculpteur  >  architecte,  peintre  et 
orfèvre,  né  >  Turin  en  1.696, 
n:ort  à'Paris  en  1750,  se  distin- 
gua dam.  touj»  les  genres  ,  obtint 


> 


MEZE      • 

le  brevet  d'orfëvre  du  roi,  et  la 
place  de  premier  dessinateur  de 
scm  cabinet.  Il  a  gravé  quelques 
JEaux  "fortes,  et  laissé  un  grand 
nombre  de  dessins  concernant 
Tarchitecture  et  rorfévrerie  ,  dont 
Uuquier  a  gravé  et  publié  une 
grande  partie. 

t  MEYZIEU  (  Jean  -  Baptiste 
Paris  de  ) ,  ancien  intendant  de 
l'Ecole  anilitaire  de  Paris,  mort 
dans  ^cette  ville  le  6  septembre 
1^78,  SI  Jburni  divers  aiticles  à 
TEncyclopédic  ,  et  a  écrit  une 
Lettre  sur  VEcole  militaire , 
Londres  (Paris),  1755,  in-^8»- 
.  On  lût  doit  encore  la  tragédie  dii 
l^remBlement  de  terre  de  Lis^ 
bonne  ,  qu'il  s'amusa  à  composer 
avec  du ''Coin  ,  son  secrétaire  , 
et  que  le  ikineux  perruquier  An- 
dré fît  paraître  sous  son  nom. 
Voyez  AwDM' ,  û^  XXÏV. 

MEZENCE.  Jlfczë/i^ii/5,  roi 
des  Tyrrhéniens ,  qne  Virgile  ap- 
pelle Conteniptor  (U\>ùm ,  étoit 
aussi  ennemi  des  bomnies  que 
des  dieux  ;  il  faisoit  égorger  ceux 
qui  lui  déplaisoient ,  ouïes  iai- 
soit  mourir  lentement  ,  attachés 
.  bouche  à  bouche  à  des  cadavres. 
Ses  sujets ,  dont  il  étoit  le  tjrau  , 
le  dépouillèrent  de  ses  états ,  et  le 
forcèrent  de  se  réfugier ,  avec  son 
fils  La usus,  auprès  de  Turnus^  roi 
des  Rutules ,  dans  le  temps  qu'il 
faisoit  la  i^uerre  k  Enée.  Ce  prince 
«t  soii  fils  s'étant  trouvés  dans 
une  bataille  ,  furent  tués  l'un  et 
l'autre  par  le  prince  trojren. 

t  MEZERAY  (  François-Eudes 
de  ) ,  né  l'an  1610  à  Ry  en  Basse- 
Normandie,  d'unchirargien,  s'a- 
donna d'abord  à  la  poésie  ;  mais 
il  la  quitta  ensuite  par  le  conseil 
du  rimeur  des  Iveteaux ,  son 
.  compatriote  ,  pour  l'histoire  et  la 
politique.  Ce   po;ëte  lui  procura 


MEZE  495 

dans  l'armée  de  Flandre  l'emploi 
d'bfïicierpoinifeur,  qu'il  exerça  peu 
dant  deux  campagnes  avec  as^ez 
de  dégoût.  Mézeraj  avoit  une  ar- 
deur incroyable  pour  l'étude.  H 
abandonna  les  armes  pour  s'en- 
fermer au  collège  de  Sainte-Barbe, 
au  milieu  des  livres  et  des  manus- 
crits. Dès-lors  il  projetoit  une 
Histoire  de  France,  Sa  tro(p 
grande  application- lui  causa  une 
maladie  dangereuse.  Le  cardinal 
de  Richelieu,  instruit  de  son  état 
et  de  ses  projets  ,  lui  fît  présent 
de  3oo  écus  daijs  une  bourse  or^ 
née  de  ses  armes.    Eu    i643    il 

Imblia    le    premier    volume 'de 
^Histoire  de  France,  La  cour  le 
récomp^isa  de  ses  travaux  par' 
une  pension  de  4^00  liv.   Con- 
rart  ,    un  des  premiers   membres 
de    l'académie    française ,    étant 
mort ,  cette  compagnie  lui  donna 
la  place  de  secrétaire  perpétuel , 
que  cet  académicien   laissoit  va- 
cante. Il  travailla  en  cette  qualité 
,au  Dictionnaire  de  V Académie  , 
et  mourut   le  10  juillet  i685.  Il 
étoit  si  négligé  (ians  sa  personiie , 
qu'on  le  prenoit  pour  un  men-  \ 
diant  ;  sa  physionomie  ,  qui  n'an- 
nonçoit  point  son  esprit ,  et  sa 
taille  qui  étoit  médiocre  ,  fie  par* 
loient  pas  en  sa  faveur  ;  aussi  fut- 
il  arri^té  un  jour  par  ley   archers 
des  pauvres.  La'bévue^,  au  lieu 
de   Pir  ri  ter ,   le  charma  ;  car  il 
aimoit  les  aventures    singulières. 
Il  leur  dit  t(  qu'il  étoit  trop  in- 
commodé  pour   marcher ,  mais 
que  dès   qu'on    auroit  mis    une 
nouvelle  roue  a  son  carrosse ,  il 
iroit  avec  eux  par-tout  oh  il  leur 
plairoit.  »   Une  de  ses  bizarreries 
étoit  de  ne  travailler  qu'à  la  lu- 
mière ,  môme  en  plein  jour ,  aa 
cœur  de  l'été;  et  comme  s'il  se  fût 
alors  persuadé  qu'il  n'y  avoit  plus 
de  soleil  au  monde  ,  il  ne  man- 
quolt  jamais  de  reconduire  jus- 
qu'à la  porte  de  la  rue,  le  ilam*- 


4y6  MEZE 

l>eau'2i  la  main  ,  ceux  qui  lui  reiï- 
(doieùt  visitç.  Il  aSecta  pendant 
tout  le  cours  de  sa  vie  un  pjr- 
rhonisme  qu'il  démentit  dans  ses 
demiersjours;  car  ayant  tait  Tenir 
ceux  de  ses  amis  qui  avoient  été 
les  témoins  les  plus  ordinaires  de 
sa  licence  à  paner  sur  les  cboses 
de  la  religion ,  il  en  fit  devant  eux 
uoe  espèce  d'amende  honorable  ; 
il  la  terminaux»  les  priant  d'oublier 
ce  qu'il  avoit  pu  leur  dire  autrefois 
de  contraire.  «  Souvenez-vous , 
ajouta-t-il ,  que  Mézeray  jmourant 
est  plus  croyable  que  Mézeray  en 
santé...  «  De  tous  ses  travers ,  au- 
cun ne  lui  (jt  plus  de  tort  dans 
le  public,  que  rattachement  qu'il 
prit  pour  un  cabaretier  de  la 
Chapelle  (petit  village  sur  le 
chemin  de  Sainl-Denys),  nommé 
Le  Fauclxeur  ,  chez  lequel  quel- 
qucs<ïuns  de  ses  amis  le  menèrent 
un  jour..  U  prit  tast  de  goût  k 
la  franchise  de  œt  homme  et  k 
ses  discohrs  ,  que ,  malgré  tout 
ce  qu'on  put  lui  dire ,  il  passoit 
les  journées  entières  chez  lui.  11 
le  fit  même  à  sa  .mort  son  léga- 
taire universel ,  excepté  pour  les 
biens  patrimoniaux ,  qui  étoient 
peu  de  chose  ,  et  qu'il  laissa  à  sa 
iamille.  La  bonteille  étoit  tou- 
jours sur  sa  table  lorsqu'il  étu- 
dioit;  et<i]  avouoitqucia  goutte 
dont  il  étoit  tourmeuté  lui  ve^ 
noît  de  la  fillette  et  de  la  feuil- 
lette. Mézeray  craignoit  extrê- 
mement le  froid.  Patru  le  ren- 
iïontrant  un  matin  qu'il  geloit 
fort ,  et  lui  ayant  demandé  com- 
ment il  se  troîivoit  du  temps. 
«    Je  vous  quitte  promptement 

Sour  regagner  mon  feu  ,  Ini  dit 
[ézQray  ,  car  j*en  suis  à  L.  »  On 
expliqua  cette  énigme  a  Patru. 
Mé*eray ,  dès  Tentrée  de  l'hiver , 
avoit  derrière  son  fauteuil  douze 
paires  de  bas  ,  étiquetés  depuis 
la  lettre  A  jusqu'à  M.  En  sor- 
tant du  lit ,  il  coRSultoit  toujours 


MEZÊ 

son  baromètre ,  pour  en  chausser 
autant  de  paires  qn'il  y  avoit  de 
degrés  de  froid.  Lorsqu'il  étoit 
question  d'élire  un  nouvel  aca- 
aémicien ,  il  donnoit  toujours 
une  boule  noire  k  l'aspirant;  la 
singularité  de  son  caractère  ne 
lui  permettant  d'estime  pour  qui 
que  ce  fûu  Les  Histoires  <fe  Mé- 
zeray se  ressentent  des  défauts 
et  ^3  qualités  de  son  ftme.  Il 
écrit  d'une  manière  dure ,basse,in- 
correcte  ;  mais  avec  précision  , 
avec  assez  de  netteté  et  avec 
liberté.  U  s'élève  souvent  au  -  de- 
sus  de  lui  même.  Cest  un  Ta- 
cite dans  quelques  endroits  pouf 
l'énergie.  Quoique  ses  expres- 
sions ne  soient  pas  toujours  aus- 
si heureuses  que  celles  de  l'his- 
torien latin  ,  il  a  comme  lui  l'art 
de  peindre  ses  personnages  d'un 
seul  trait  >  et  de  faire  réfléchir 
en  racontant.  Aussi  vrai  et  aussi 
hardi  que  Tacite ,  il  dit  égale- 
ment le  bien  et  le  mal  ;  mais  il 
croit  trop  facilement  les  grands 
en  mes  :  il  a  presque  toujours 
l'air  chagrin  ,  et  n'a  pas  assez 
bonne  opinion  des  hommes.  Ses 
principaux  ouvrages  sont ,  I.  His- 
toi/^ae  France  ,  en  3  vol.  in -foi. 
1643,  1646,  et  i65î.  Les  deux 
derniers  volumes  valent  mieux 
que  le  premier  ;  mais  ni  les  uns 
ni  les  autres  ne  feront  jalnais  une 
histoire  agréable.  Ilfant  prendre 
garde  si  lés  cartons  s'y  trouvent  ; 
on  les  recounoît ,  quand  le  por- 
trait de  Charlemagne  est  double, 
et  que  les  médailles  de  la  reine 
Louise  ,  tome  Llï  ,  page  6S3  ,  s'y 
trouvent.  On  lit  peu  cet  ouvrage, 
quoique  l'auteur  y  ait  sot*pBs.sé 
ceux  qui  àvoient  fourni  la  même 
carrière  avant  lui.  L'Histoire  de 
Mézeray  fut  réimpiSmée  en  i685 , 
en  3  volumes  m -folio.  Cette 
deuxième  édition ,  plus  exacte 
et  pins  ample  que  la  première , 
«st  Gonnue  sout»  \m  nani  dç  Guilr 


MEZË 

*l^nlof  ,  qai  rimprima  ;  mais 
celle-ci  est  plur  rwifaerchée  |>oar 
les  traits  hardis  qu'elle  renferme. 
Il  y  auroit  moins  de  fautes  dans 
l'une  et  dsms  l'antre ,  si ,  au  lieu 
de  Composer  seâ  Histoire  sur 
Paul -Emile,  àvL  Haillan ,  Du- 
pleix  ,  etc.,  Tauteut  avoit  été  aux 
sources.  Mais  il  aTouoit  ingé- 
nument que  «  les  reproches 
que  qtrelq\ies  inexactitudes  pro- 
curoieiït  «((.vient  fort  au-dessous 
de  la'  peine  qu'il  i'alloit  prendre 
pour  consulter  les  originaux.  » 
ije^  cardinal  i\f  Jtzariti  vénoit  de 
lire  dans  THistoire  de  Mézera^ 
qtt^  Louis  Xi  àvoit  été  mauvais 
lils,  mauvais  père ,  mauvais  ami , 
et  mauvais  mari  :  il  Lui  fit  des 
l^ft»ches  d*aVoir  si  mal  traité  un 
roi  de  France.  «  J'en  suis  fâché  , 
lui  rf>pondit  l'écrivain;  mais,  com- 
me historien ,  je  dois  être  l'inter- 
prète delà  véritd.toll.  Abré^chro- 
hoîogiquede  Vhisixyire  de  France, 
1668  ,  en  3  vol.  iri-4*  5  ^^  rëini- 
^nttké  en  Hollande ,  1675  ,  en  .6 
vol.  in-^l.  Cette  contrefaçon  est 
plus  rechAtîhée  que  l\*ditîoil  ori- 
^nale.  Dupuy,  Laundy,  et  Oirois, 
ti^ois  dés  pins  savans  crilîdues  dis 
Iheur  temps  ,  le  dirigèretft  dans  cet 
•Abrégé,  incomparablement  meil- 
leni"  que  sa  grande  Histoire  ;  mais 
on  ne  laisse  pas  d'y  trouver  des  fau- 
tifs eônsidérables.  Mézéray  étoit  le 
rmier  à  en  plaisanter.  Le  déièbte 
Petau  lui  ayan(  dit  assez  du- 
rement qu'il  avoit  trouvé  mille 
erreurs  dans  ses  Histoires  :  «  J'ai 
été  pins  sévère  observateur  que 
Vous,  c<  lui  répondit  s\n*-le-champ 
Mezefay  \  car  j'en  ai  trouvé  dix 
mille.  «  Son  esprit  frondeur  s*y 
montre  k'  chaque  page.  Il  eut  la 
hardiesse  d'y  faire  lliistoire  de 
Porigiiie  de  toutes  nos  espèces 
d'impôts  ,  avec  dès  réflèxtoHis  fort 
iihrés.  Colbert  s'en  plaignit  , 
Méieray  promît  de  Se  corriger 
dflfeès  une  aeeoiidt  ^ëtBtioû .  :    il 

T-  XI. 


MÈZÉf     .      "497 

le  fit,  mats  en  àottônçatït  qu'em 
l'v  avoit  Forcé.  Ses  correéliorfi 
n'étant  d'àilléUrs  que  des  pal- 
liatifs ,  le  miftisttie  fit  suppri- 
mer la'  ifaoitié  de'  Sa  pensiori. 
Mézeray  ,  quoiqu'il  Stin  aise ,  eh 
murmura  ,  pat-cé  qu'îl  étoil  ai-^ 
taché  à  Fargent;  on  supprima  l'au- 
tre moitié.  Son  aversion  poui*  lés 
traitans  n'en  devitit  que  pliisfôftê*. 
Il  avoit  coutume  de  dire  «  qu'il 
résertoit  deu±  éfcuS'  d*or  frafp^^s 
an  Coin  de  Louis  XII ,  surtfommîé 
le  Père  du  Peuplé':  ilëû  destittôit 
un  pour  louer  une  J)lace  en  Grèv^ 
lorsqu'on  éxécutero'it  quelques-- 
uns d'eux  ;  et  Pantré  K  hoirë  a 
la  vue  de  lèiir  supplice.  >  Il  s*a- 
visa  aussi,  ett  iravdittànt  au  /Dic- 
tionnaire de  Patî^dèmié  fran- 
çaise ,  d'ajotrter  cette  phrase  àti 
mot  coM>TA4t|^:  Tout  comp- 
table est  pendable  ;  phrase  que 
les  autres  adadémideils  ne  Vou- 
lurent jamais  lui  passer.  ÏI  l'ei- 
faça  ;  mais  il  mit  a  la  maVgé  ae 
Son  manuscrit  :  Rayé  ,  quôiqiie 
Véntable.  Après  la  suppression  de 
Sa  péhsioii ,  il  déèlara  qu'tl  ne 
continueroit  plus  son  Histoire*. 
Afin  qu'on  n'iguorât  pas  les  mo- 
tifs dé  soU  silence,  il  mit  à  pari 
dans  une  cassette  les  derniers  ap^ 
pointemens  qu'il  âvbit  reçuâ  eh 
qualité  d'historlo'eràph'e  ,  et  j 
joignit  ce'  billet  :  «voici  le  dernier 
argent  que  j'ii  reçu  du  roi  j  il"  a 
cessé  de  nfie  payer ,  et  moi  de 
parler  de  lui  ,  soit  en  bien  ,  soit 
en  mal.  »  C'étoit  lecardiilal  de  Ei- 
cheliéu  qui ,  toujours  attentif  ^ 
s'attacher  les  gens  de  lettres  y  kl 
sur-tout  les  hi&toriens ,  aVofl,  1^ 
preinier ,  gratifié  M^zérày  d'ùni^ 
pension.  Cet  historien  avoii  éoii^ 
tume  ,  loV'squ'ôn  lui  dfisolt  au 
trésor  royal  qu'iï  n'y  évoit  point 
de  fonds  pour  lui  payer  sa  pen- 
sion ,  de  se  présenter  au  cardinal^, 
noti  pour  en  solliciter  lé  palé- 
lûint^  maiâ  poûï^  ïuS  demandisr 

32 


49* 


MEZE 


la  permî^OD  d'écrire  l'Histoire 
de  Louis  XIII  ,  alors  régnant. 
Le  cardinal,  répondant  plutôt  a  sa 
pensée  qu'a  sa  demande ,  lui  di- 
soit  qu'il  alloit  donner  des  ordres 
«u  garde  du  trésor  royal  de  lui 

Eajer  son  année ,  et  il  la  touchoit. 
a  dernière  édition  de  son  Abrégé 
est  dé  1754,14^01.  in-i'i.  On  y 
a  Joint  les  endroits  de  l'édition  in 
1668  qui  avoient  été  supprimés  , 
la  Continuation  de  Limiers,  et 
une  bonne  Table  des  matières. 
m.  Traité  de  Foriaine  des 
Français  ,  qui  fit  neaucoup 
d'honneur  a  son  érudition.  IV. 
Une  continuation  de  VHistoire 
dMS  Turcs  ,  depuis  1612  jusqu'en 
1649  )  in-folio  :  mauvaise  suite 
d'un  assez  mauvais,  livre.  11  j 
règne  un  ton  de  gazette  qui  rend 
la  narration  froide  et  plate.  V. 
Une  Traduction  française,  gros- 
sièrement écrite  ,  du  Traité  Ja- 
tin  de  Jean  de  Sarisbery ,  intitulé 
Les  Vanités  de  la  cour,  i64o,  iQ-4°. 
VI.  On  lui  attribue  plusieurs  Sa- 
tires contre  le  gouvernement ,  et 
en  particulier  ^celles  qui  portent 
le  nom  de  Sandricourt,  Ce  qu'on 
peut  dire  de  ces  pièces  ,  dit  Nicé- 
ron ,  c'est  qu'on  y  voit  un  com- 
posé bizarre  d'enjouement ,  d'un 
burlesque  bas  et  ranopant  ,  de 
quolibets  et  de  proverbes  des 
balles';  souvent  aussi  de  Pesprit 
et  du  savoir,  mais  tout  cela  mêlé 
de   libertinage.   C'étoit    tout  ce 


VII.  Histoire  de  la  mère  et  du  fils  ^ 
Amsterdam  ,  lySo  ,  in-4** ,  ou  2 
Vol.  in-kî.  VIII.  Une  Traduction 
française  de  l'ouvrage  de  Grotius, 
sur  jLa  vérité  de  la  religion  chré- 
tienne. IX.  Mén^iresi historiques 
et  critiques  sur  dii^èhs  points  de 
V Histoire  de  France  y  publiés  par 
Camusat ,  Amsterdam,  1^55  ,  2 
vol.  ia-x3  >  etc Mézeraj  eut 


MEZI 

t 

long-temps  la  réputation  d'ali 
historien  hardi  et  d'un  caractère 
républicain, parce  qu'il  dérogeoit 
à  Pu  sage  ,  regardé  comme  un  de- 
voir ,  de  ne  parler  des  rois  ,  mê- 
me les.  plus  méprisables  et  les 
plus  odieux,  qu'avec  respect  et 
éloge.  «  La  sagesse  de  nos  rois  , 
dit  Gaillard  ,  étoit  une  espèce 
de  phiase  proverbiale  applicable 
à  tous.,»  Quelqu'un  demandant 
un  jour  sérieusement  à  Mézerair 
pourquoi  il  avoit  peint  Louis  XÏ 
comme  un  tyran  ?  «  Pourquoi 
l^étoit-il  ?  »  fut  sa  réponse.  Il  a  voit 
deux  frères  :  l'aîné ,  Jean  Eudes  ^ 
instituteur  des  eudistes,  et  pré- 
dicateur renommé  (  Voyez  Eu- 
des, n«  IV  )  :  l'autre  Chstrles 
Eudes,  habile  accoucheur,  et  qui 
prit  le  nom  de  Douay  ^  étoit 
plus  jeune  <jué  Mézeraj  ,  et  n'a- 
voit  pas  moms  de  vigueur  dans 
l'esprit.  Le  gouverneur  d'Ar- 
gentan ayoit  un  dessein  auquel 
Eudes  crut  devoir  s'opposer.  U 
lui  dit  avec  fermeté  :  «  Noupi 
sommes  trois  frères  ,  adorateurs 
de  la  vérité  et  de  la  justice.  Le 
premier  la  préthe  ,  l'autre  l'écrit, 
et  moi  je  la  soutiendrai  jusqu'au 
dernier  soupir.  »  ployez  la  Vi© 
de  IVlézeray,  par  La  RQque,  in-i^ 
où  l'on  trouve  bien  des  contes , 
peut-être  plus  satiriques  qn^ 
vrais  :  et  celle  qui  est  en  tête  dt 
la  réimpression  de  l'Abrégé  chro- 
nologique.' , 

*  MÊZIÈRES  (  £ugène-£lé(v- 
nore  ,  marquis  de  ) ,  gouverneur 
de  Longwy  ^  mort  dans  cette 
ville  au  mois  de  juillet  178a  ,  est 
auteur  des  ouvrages  suivans  :  I. 
Lettres  de  ifcT***  ,  Paris  ,  1760, 
in-12.  IL  Effets  de  Vair  sur  le 
corps  liumain  ,  considéra  dans  le 
son ,  ou  Discours  sur  la  nature  iài 
chant,  Psinset  Amsterdam  ,  1760, 
in-8«.  III.  Critique  du  livre  contre 
les  spectacles  p  intitulé  /•  /.  Hous^ 


k 


MEZI 

seau  à  (fAlembert ,  Paris ,  1760  ^ 
ia-8<> ,  et  quelques  autres  écrits, 

-  t  MEZIRIÀC  (  Claude- 
Gaspard  Bachet  de  )  ,  né  à  Bourg 
en  Bresse  ,  d'uue  faoïilie  noble , 
se  fît  jésuite  ,  et  dès  l'âge  de 
20  ans  il  étoit  professeur  de  rhé- 
torique à  Milan.  Sa  santé  trop  dé- 
licate ne  pouvant  soutenir  les 
exercices  ap  cette  société  labo- 
rieuse ,  il  en  sortit.  Méziriacavoit 
des  connoissances profondes  dans 
les  mathématiques  ,  et  sur-tout 
dans  la  littérature.  Les  gens  de 
lettres  les  plus  distingués  de  Pa- 
ris et  de  Rome  le  recherchèrent. 
L'académie  française  lui  ouvrit 
ses  porter.  Méziriacjouissoit  d'une 
telle  considération ,  qu'un  vœu  gé- 
néral sembloit  l'appeler  à  la  place 
de  précepteur  de  Louis  XIII.  Le 
bruit  n'en  fut  pas  plutôt  venu 
jusqu'à  lui  qu'il  quitta  la  cour  eu 
grande  hâte.  Il  rapporta  dans  la 
suite  que ,  «  dans  le  cours  de  sa  vie  » 
rien  ne  l'avoit  plus  alarmé  ;  qu'il 
lui  sembloit  déjk  avoir  sur  les 
épaules  le  fardeau  d'un  rovaume 
entier.  »  Ce  fut  pendant  l'absence 
qu'il  fit  alors  qu'eut  lieu  sa  no- 
mination à  l'académie  française 
encore  k  son  berceau.  Il  envoya 
son  discours  de  réception ,  et 
chargea  Vaugelas  de  le  pro- 
noncer. Il  mourut  en  i638  ,  âgé 
d'environ  Qo  ans.  Son  caractère 
libre  et  familier  ,  joint  à  son  mé- 
rite ,  à  sa  naissance  et  à  sa  for- 
lune  f  lui  donnènent  dans  sa  pa- 
trie un  empire  dont  il  ne  se  ser- 
vit que  pour  faire  du  bien.  On 
a  de  lui  )  I.  La  Fie  d^ Esope  ^ 
Bourg  en  Bresse  >  ]63ti,  in- 16; 
dans  laquelle  il  réfuta  savam- 
ment le  roman  que  Planude  a 
fait  sur  c^  célèbre  fabuliste.  Il 
prouve  q-M'Esope  n'étoit  ni  bos- 
su ni  contrefait ,  comme  on  l'a 
supposé.  IL  Une  Traduction  de 
piophant^  eu  latin,  avec  un  Corn- 


MEZR 


499 


mentaire ,  Paris  ,  1631 ,  in-folio  , 
réimprimée  eu  1670  avec  les  ob- 
servations de  Fermât.  Ce  livre  est 
digne  du  célèbre  mathématicien 
que  Méziriac  traduisit.  On  rap- 
porte que  lorsque  l'ouvrage  pa- 
rut ,  Méziriac ,  accompagné  de 
quelques  amis  ,  le  présenta  au 
poète  Malherbe  ,  qui  demanda 
froidement  si  ce  livre  féroit  dimi- 
nuer le  prix  du  pain.  Descartes  , 
juge  plus  compétent  en  matière 
de  calcul ,  sut  mieux  apprécier 
l'auteur ,  pour  lequel  il  témoigna 
toujours  beaucoup  d'estime.  Ul. 
On  a  donné  de  cet  académicien , 
(  sous  le  nom  de  Baehet }  huit 
Uéroïdes  d'Ovide  ,  traduites  en 
mauvais  vers  français,  mais  ac- 
compagnées d'un  Commentaire 
qui  dédommage  bien  de  la  plati- 
tude des  vers ,  quoique  mal  écrit, 
La  Haye  ,  1710,  2  vol.  in-S*.  La 
première  édition  n'étoit  qu'en  ua 
seul  volume;  dans  la  deuxième 
on  a  joint  plusieurs  ouvrages 
du  même  auteur.  Ce  commen- 
taire est  une  source  d'érudition , 
dans  laquelle  les  mjtholpgistes 
ne  cessent  de  puiser.  Méziriac 
avoit  entrepris  et  presque  achevé , 
lorsque  la  mort  le  surprit,  une 
Traduction  de  toutes  les  œuvres 
de  Plntarque  avec  des  notes.  Il  a 
laissé  après  lui  plusieurs  ouvra-- 
^es  qui  n'ont  pomt  vu  le  jour  : 
tels  sont,  I.  Eiementorum  arith- 
meticorum  libri  tredecim,  II. 
T'ractatus  de  geometricis  qaestio- 
nibus  per  algebixim.  III.  Le  sur- 
plus ue  la  Traduction  des  Héroï- 
des  d'Ovide  sans   commentaire. 

IV.  ApollodoriAtheniensis  gram- 
matici  bibliothecœ ,  sive  de  deO" 
rum  origine  libri  très ,  traduits 
avec  des   observations  savantes. 

V.  Et  enfin  ^gathemerus  ,  géo- 
graphe grec  qui  n'a  point  encore 
été  imprimé. 

t  MEZRAIM  ,  fils  de  Cham  , 


5oo  MIAC 

^etit-fils  de  Noé,  peupla  l'Egypte, 
qui  de  soti  nom  est  appelée  aans 
i  Écriture  Tertre  de  mèzrdim  ,  fut 
•  adoré ,  dit  -  on ,  après  sa  mort  , 
conime  un  dieu  ,  sous  les  noms 
d^Osiris ,  de  SePapis ,  et  à^ Adonis  • 
Il  eut  pour  fils ,  Lddim  ,  Ananim  , 
lâabim ,  Nephtuiiù ,  Phetrusim  et 
tJiiaustim. 

MEZZABARBE  (François, 

comte  de  ) ,  célèbre  antiquaire 
itaKen  ,  mort  à  Milan  en  1697  '  ^ 
5^  ans ,  rassembla  un  riche  cabi- 
net de  médailles,  qu'il  décrivit 
sous  ce  titre  :  Imperatomm  Ro' 
manorum  nûmismata  à  Pompeio 
Magno  adHeracbum  ,  în  -  folio. 
Cet  ouvrage  jparut  en  i683 ,  et 
obtint  une  seconde  édition  à 
Milan  en  ijSo.  L'auteur  le  dédia 
il  IVmpereur  Léopold  ï. 

♦  MEZZAVACCA(Flaminio), 
né  a  Bologne  ,  juge  du  trilouTial 
des  marchands  en  1690  ,  et  pro- 
ïesseur  de  jtjrlsprudence  à  fuili- 
Vérsité  de  sa"patne  en  1 691  ,  se  li- 
vra a  Télude  des  mathématiques  et 
deFastrondmîe,  elfutTun despre- 
iniers  qui  publièrent  àes  Ephémé- 
rides.  Hmourut  a  Pieve  di  Cento , 
dont  il  étoit  gouverneur  ,  le  14 
décembre  1704.  On  a  de  lui,  I. 
/>/?  terrœ  mbtu  Uhèllus ,  Bononiae  ^ 
"1672.  11.  'Ephetnerides  F^Jsineœ 
recentiores  ah  anno  1676  usqite 
ad  annum  i684j  etc. ,  Bononiae  , 
1(572.  lïl.  Ephemendes  ab  ànhh 
jôè^  ad  dnnum  1701,  Bononiae  ^ 
1686.  ÏV.  Ep/temerides  ah  ànhà 
1701  ad  aimum  1729?  Bononiœ  j 
1701.  V.  Tahulœ  aslronomîccB  , 
Bouoniie,  ^^97* 

*  I.  MIACZIIVSKÎ  (  J.  ),  Po- 
lonais ,  né  a  Va^86^ie ,  et  mai»é- 
chat-de-eaiup  au  service  de  France^ 
fut  envoyé  ,  en  août  179^2  ,  a  l'ar- 
mée de  JJumouriez  ,  où  il  servit 
avec  peu  de  succès.  Vers  la  fia  de 


MIAC 

la  campagne ,  ilpritleeoinmand#«^ 
ment  (le  Sedan  \  et  le  4  octobre  il 
attaqua ,  près  de  Scy  ,1e  corps  d'é- 
migrés fran^is  aux  ordres  des  ïrb- 
resde  Louis  aVI.  Il  neftit  pas  pln^ 
heureux  en  179a  ,  notamment  ett 
mars  k  Bol-Duc  et  à  Aix-la-Chd'- 

f)*eHe  ,  où  il  fit  entrer  sa  colonne 
orsque  déjii  toute  Farmée  fran- 
çaise avoit   fait   sa    retraite  snr 
Liège,  et  qu'une  grande  partie 
de  Parméc  autrichienne  niaf choit 
sur  Mastricht.  Le  résultat  de  cette 
imprudence    causa   la    mort  de* 
4000  Français  tués  dans  les  rue* 
d'Aix-la-Chapelle  ,  et  fit  sioup- 
çonner  Miaczinski  d'être  d'intelli- 
gence avec  le  prince  de  Cobotirg. 
Se  trouvant,   au  commencentient 
d'avril  ,  cantonné  à  Orchies  ,  il  y 
retint  long-temps  près  delni ,  soaà 
différens  prétextes  ,  les  commis- 
saires   de    la    convention    pour 
arrêter    Dumouriez  ;  ce   qui   fit 
croire  qu'il  avoit  prévenu  ce  gé* 
néral  de  leur  arrivée  et  de  ieur 
mission.  En   effet ,  dès  que  Du* 
mouriez   se  fut  assuré  d'eux  ,  il 
chargea  Miac^injjfei  de  S'empare^ 
de  Lille,  et  ce  dernier  accepta 
cetie  commisronen  Itii  mandant 
qu'il  l'en  ainioit  davantage  pour 
le  parti  vigoureux  q^i'il  avoit  pris. 
Mais,  s'étant  présehtë  devant  cettô 
ville ,  il  eut  l'imprudence  d'y  en- 
trer avec  une  foible  escorte  ;  les 
représenlans  firent lèbttier  les  por* 
tes  à  sa  division  ;  son  escorte  fut 
dc^sarméeel  arrii^tée.  On  le  tràns^ 
fera  aussitôt  à  Paris  ,  où  ie  tribu- 
nal ré\  olutiônnaif ele  condamna  k 
hiort,  le    17  mai  1793  ,   Comme 
lrf>ître  à  la  p'atriè.  Il  étoit  âgé  de 
4^  ans.  il  se  défendit  au  tribunal 
avec  assez  de  présence  d'esprit  j 
mais  ni  ses  réponses,  tri  l'éloquent 
iilaidorer  que' le  défenseur  Ju* 
tiem^e  prononça  en  sa  fêiveur  ,  né 
pureiit  le  sauver.  Lorsqu'il   eut 
entendu  la  lecture  de  son  juge* 
ibent,  il  ste  levi  at«c  in»pétut^té , 


MICA 

t\  dît  i  «  Citoyens  jurés  et  ci- 
toyens juges  ,  vous  venez  de  con- 
damner  a  inort   un    innocent  , 
vous  faites  assassiner  celui  qui  a 
répandu  son  sang  pour  la  répu- 
"blique  ;  je  marcherai  k  la  mort 
avec  le  même  sang-froid  que  vous 
me  voyez  à   présent.  »   Se  tour- 
nant ensuite  vers  l'auditoire  ,  il 
ajouta  :  «  Puisse  mon  sang  conso- 
lider le  bonheur  du  peuple  sou- 
verain !  »  Il  montra  la  même  fer- 
meté en  allant  à  Féchafaud  ,  et 
reçut  la  mort  avec  le  plus  grand 
courage.  Cette  espèce  d'hérbïsme, 
devenu  ensuite  très-commun  dans 
la  révolution  ,  jeta  quelque  inté- 
rêt   sur    ses    derniers    momens. 
Bertrand  de  MoUeville  assure  dans 
SOB  Histoire  de  la  révolution  que 
Miaczinski  vint  lui  proposer  ,  en 
juillet  xjga ,  d*épier  les  démar- 
ches de  Dumouriez ,  dont  il  se 
disolt  Tami  ,  et  de  faire  envelop- 
per et  tailler  en   pièces  Tavant- 
garde  de  Tarmée  qui  lui  étoit  con- 
fiée ,  et  cela  moyeuHant  200  mille 
frahcs    qu'il  demandoit  à  Louis 
XVI.   Ces  offres  furent  rejetées 
avec  inépris. 


*  MIARl  (  Aurèle-Augustîn  )  , 
né  à  Final  ,  daps  le  duché  de 
iVIodène ,  le  24  janviei-  1639 ,  pro- 
fesseur de  droit  civil  à  Lucques , 
a  Pise  9  et  au  collège  de  la  Sa- 
pience  à  Rome  jusqu'en  167;^  , 
mourut  dans  cetle  ville  le  9  juil- 
let 1717.  On  a  de  lui ,  I.  ^4 
fibros  ly  Znstitutionum  Flavii 
Justiniani  Cœsaris  fiotce  ,  seu 
brei^es  commeutarii^  Hpma; ,  1 687 . 
il.  Selectarum  ex  libris  If^  Ins^ 
titutlonum  juris  canonici  à  Lan- 
celloto  conscriptarum  compen- 
diosa  explicatio  ,  Homae  1 694  > 
m.  Adlejges  lib>  I  et  II  Pandec- 
tarum  notas  ,  sèu  brèves  commeri- 
tarii ,  Rom<B  ,  17QO. 

JIIGAL    (  N.    abhé),  run 


MICA  5o4 

des -plus  grands  mécaniciens  du 
1 8*  siècle  ^  forma  deux  têtes  d'ai* 
rain  qui  prononç oient  distincte* 
'  ment   des  phrases  entières.  Ces 
têtes  éioient  colossales,   et  leujf 
voix  éioit  forte  et  sonore.  Ce  bel 
ouvrage  ,   dit  un  écrivain  ,  a  ré- 
solu un  grand  problème  ;  savo^ir,' 
si  la  parole    pouvoit  quitter  lé 
siège  vivant  que  lui    assigna  Is^ 
nature  ,  pour  venir  s'attacher  à  la 
matière  morte.  Il  y  a  aussi  loin 
d'une  roue  et  d'un  levier  à  une 
tête  qui  parle  ,  que  d'un  trait  de 
plume    au   plus    beau    tableau» 
Vaucanson  s'est  arrêté  aux  ani^ 
maux ,  dont  il  a  rendu  les  mou- 
yemens  et  contrefaitles  digestions; 
Mical  s'est  élevé  jusqu'à  l'homme, 
et  a  choisi  dans  Im  l'organe   lé 
plus   brillant  et  le  plus  compli- 
qué. En  suivant  la  nature  ,  il  s'apr 
perçut  que   l'organe   vocal  étoit 
dans  la  glotte   un  instrument  à 
vent  qui  avoit  son  clavier  dans  la 
bouche  ;  qu'en  soufflant  du  dehors 
en    dedans  ,    comme   dans  une 
flûte ,  on  n'obtenoit  que  des  sonà 
filés  ;  mais  que  ,  pour  articuler 
des  mots  ,  il  falloit  soufHei'  du 
dedans  au  dehors.  En  effe*^,  l'air, 
en  sortant  de  nos  poumons  ,  s<r 
change   en   son  dans  notre   go- 
sier ,   et  ce  son  est  morcelé  en 
syllabes  par  les   lèvres  et  par  ud 
muscle  très  -  mobile    qui  est  là 
langue  ,   aidée  des  dents  et  dû 
palais.  IJn  son  continu  n'expri- 
meroit  qu'une  seule  afifeclion  dfi 
Tame  ,    et  se  rendroit  par  une 
seule  voyelle  ;  mais  coupé  à  dif- 
iiérens  intervalles  par  la  langue 
et  les  lèvres  ,  il  se  charge  d'une 
ftonsonne  à  chaque  coup  ,  Qt  se 
modifiant  en  une  infinité  d'articu-  «' 
lations  ,  il  rend  la  variété  de  nos 
idées.  Sur  ce  principe  ,  Mical  apr 
pliqua  deux  claviers  à  ses  têtes. ^ 
l'un  eu  cylindre ,  par  lequel  oa 
n'obtcnoit  qu'un  nombre  dtUcr- 
miné  de  phrase  y  mais,  sur  letju^i 


loa 


MIC  H 


les  intervalles  des  mqtsl  et  leur 
prosodie  ëtoient  marques  correc- 
tement ;  l'autre  clavier  contenoit , 
dans  rétendue  d'un  ravalement , 
toutes  les  syllabes  de  la  langue 
française,  réduites  a  un  petit 
nomore  par  une  méthode  ingé- 
nieuse et  particulière  à  l'auteur. 
Avec  un  peu  d'habitude  et  d'ha- 
bileté ,  on  auroit  pu  parler  avec 
les  doigts  comme  avec  la  langue  , 
et  donner  au  langage  des  têtes  la 
rapidité  ,  le  repos  ,  et  toute  l'ex- 

Ï pression  que  peut  avoir  la  parole, 
orsqu'elle  n'est  point  animée  par 
les  passions.  Les  étrangers  au- 
roientpu  prendre  la  Henriade  ou 
le  Télemaque ,  et  les  faire  réciter 
d'un  bout  a  l'autre,  en  les  plaçant 
sur  le  clavecin  vocal  comme  on 

{>lace  des  partitions  d'opéra  sur 
es  clavecins  ordinaires.  La  France 
pouvoit  donc  s'honorer  de  l'in- 
vention de  l'abbé  Mical  ;  on  pou- 
voit dire  que  si  les  Allemands 
avoient  inventé  rimprimerie  des 
caractères  ,  un  Français  avoit 
trouvé  celle  des^  articulations;  et 
que  la  prononciation  de  la  parole, 
si  fugitive  p^'our  l'oreille  ,  étoit  à 
jamais  fixée  parles  têtes  d'airain: 
mais  le  gouvernement  de  France 
de  1782,  ayant  refusé  d'acheter 
ces  têtes  ,  le  malheureux  artiste  , 
accablé  de  dettes ,  brisa  son  chef- 
d'œuvre  dans  un  moment  de  dé- 
sespoir. 11  mourut  très  -  pauvre 
en  1789. 

tMICETIUS,  évéque  de 
Trêves  dans  le  6'  siècle.  Dom 
d'Achery  a  placé  dans  son  Spici- 
lège  un  Traité  des  Veilles  et  de 
la  Psalmodie  de  cet  auteur.  Il 
intéresse  ceux  qui  sont  curieux 
de  savoir  les  usages  des  pre- 
miers temps.  On  trouve  encore 
dans  ce  recueil  deux  Lettres  édi- 
fiantes du  même  écrivain. 

+ 1.  MICHAELTS  (  Sébastien  ) , 
dominicain ,  né  à  Saint-Zacharie , 


MICH 

petite  ville  du  diocèse  de  Mar- 
seille ,  vers  1543  »  réformateur  de 
plusieurs!  maisons  de  son  ordre  , 
obtint  de  la  cour  de  Rome  que  les 
religieux  de  cette  réforme  compo- 
seroient  une  congrégation  séparée, 
dont  il  fut  le  premier  vicaire-gé- 
néral. Il  mourut  à  Paris  le  5  mai 
161 8.  On  a  de  lui  V Histoire  véri^ 
table  de  ce  qui  s*est  passé  sous 
rexorcisme  de  trois  filles  possé^ 
dées  ,  au  pays  de  Flandre  ,  avec 
un  Traité  de  la  vocation  des  sor- 
ciers et  des  magiciens  ,  Paris  , 
1623  ,  1  vol.  in-80  :  ce  livre  n'est 
pas  commun.  C^est  un  monu- 
ment de  la  foiblesse  de  l'esprit 
humain ,  et  il  ne  fait  guère  d'hon- 
neur à  celui  de  son  auteur 

Vojrez  Gaffarel. 

*  IL  MICHAEUS  (Jean  ) ,  né 
à  Soest ,  ou  Zoest  en  Westpha- 
lie  ,  Fan  1606  ,  reçu  maître-ès- 
arts  à  Leipsick  en  [65o ,  et  doc- 
teur en  médecine  Tannée  suivante, 
professa  d'abord  la  philosophie 
dans  cette  université  ,  qui ,  bien- 
tôt après  ,  lui  donna  une  chaire 
de  médecine.  La  réputation  qu'il 
s'acquit  le  fit  choisir  pour  pre- 
mier médecin  par  le  prince  Fré- 
déric- Guillaume  de  Saxe-Alten* 
bourg  ,  et  ensuite  par  Jean- 
George  II  ,  électeur  de  Saxe  , 
emploi  qu'il  occupa  jusqu'à  sa 
mort ,  amvée  eti  1667.  Michaélis, 
habile  dans  la  pratique ,  se  livra 
trop  peut  -  être  à  la  chimie  , 
dont  11  fut  zélé  partisan.  On  lui 
doit  Vinvention  de  divers  médi- 
camens  ,  et  les  apothicaires  pré- 
parent encore  aujourd'hui  une 
teinture  qui  porte  son  nom,  sous 
le  titre  ôHEssentia  lignorum. 
Après  avoir  publié  les  ouvrages 
de  Henri  ab  Ueer  ,  de  Jean  Hart- 
mann 9  d'Oswald  Crollius  et  de 
Garavantes  ,  Michaélis  fit  impri- 
mer \es  siens.  I.  JRegulœ  circa 
modum  pharmaçopolia  visitandi 


MICH 

mbservandœ.  II.  C lavis  cul  aucto-  J 
ris  Pofychresta,  III.  Praxis  cli- 
nica  generalis.  IV.  Praxis  cli- 
nica  specialis  appar*atus  Jormu- 
larum.  Tous  ces  ouvrages,  re- 
cueillis ,  furent  publiés  à  Nurem- 
berg, en  1688 ,  in-^o  sous  le  titre 
de  Michaelis  opéra  omnia, 

III.  MICHAELIS  (Jean-Beuja- 
mîn  )  poëte  satirique  ,  né  à  Zit- 
tan  en  1747  ?  c*  mort  à  Halbers- 
tadt  en  17^2  ,  réunissoit  le  feu 
de  Jiwënal  k  la  sombre  âcreté 
de  Perse.  Un  de  ses  amis  a  donné , 
en  1780,  une  édition  complète 
de  ses  OSSuvres,  à  Giessen. 

*  IV.  MICHAELIS  (Jean- 
David  ) ,  célèbre  et  savant  pro- 
fesseur de  l'université  de  Gottin- 
{;ue  ,  mort  le  22  août  1J91  ,  a 
'âge  de  yS  ans.  Le  défaut  de 
mémoires  sur  sa  personne  et  sa 
vie  ne  nous  permet  de  citer  que 
les  plus  essentiels  des  ouvrages 
nombreux  qu'il  a  publiés ,  et  oui 
roulent  partie (llièremeut  sur  cies 
sujets  de  théologie ,  ou  sur  la 
connoissance  des  langues  orien- 
tales. Quelques-uns  sont  écrits  en 
latin ,  la  plus  grande  partie  ont 
été  composés  en  allemand.  Parmi 
les  premiers  nous  citerons,  I.  Pa- 
ralipomena  contra  polygamiam , 
Brème,  i758,in-4°.  II.  Curceinver- 
sionem  syriacam  Actuum  Apos- 
tolorum  ^inr^"*,  Goetlingae,  1755. 
ni.  Cômpendium  tkeologice  dog- 
maticœ ,  1760  ,  ibid,  ,  in  -  8". 
ly.Spicilegium  geographiœ  He- 
brœorum  exterœ ,  post  Bochat^ 
tum,  ibid. ,  1769,  1780,  rn-4* , 
2  vol.  V.  Grammatica  chaldaiça, 
ibi  d . ,  1 7  7 1 ,  in-S*» ,  VI .  Supplementa 
ad  Lexicon  hebràicum  ,  in  -  4°  > 
6  vol.,  1784»  179^»  V\\.  Gram- 
matica Sjrriaca  j  Halie  ,  17849 
in-4*»  Parmi  les  ouvrages  en  alle- 
mand,  Blémens  de  l'accentuation 
hébraïque  ^  Hall ,  1 7  4  *  >  in  -  8*. 


MICH 


5o5 


V  r  I T .  Grammaire  héhrdique  , 
ibid.,  1778,  in-S».  IX.  Paraphrase 
et  remarques  sur  les  Epîtres  de 
saint  Paul ,  Brème ,  1769  ,  in-4°* 
X.  Explication  sur  lE^ître  aux 
Hébreux  ,  Francfort ,  1784,  in-4**> 
2  vol.  XI.  Questions  proposées 
aux  savans  envoyés  en  Ara^ 
bie  par  ordre  du  roi  de  Dane^ 
marché  ibid.  ,  1762,  in-8*.  Cet 
ouvrage  a  été  traduit  en  français^ 

XII.  Introduction  au  nouveau 
Testament ,  Gottingue  ,  1788, 
ih-4'*9  2  vol.,  seconde  édition. 

XIII.  Traduction  de  l'ancien  Tes  - 
tament,  Gottingue,   1769,  1783. 

XIV.  Du  goût  de  la  littérature 
des  Arrabes  ,  in-8»  ,  ibid.  ,  1781. 

XV.  Histoire  des  chevaux  et  de 
leur  éducation  en  Palestine , 
Francfort ,  1776  ,  in-8».  XVI.  D& 
V influence  aes  opinions  sur  le 
langage ,  et  du  langage  sur  les 
opinions  ,  dissertation  qui  a  rem- 

gorté  le  prix  de  l'académie  de 
erlin ,  en  1 759 ,  traduit  de  l'al- 
lemandpar  Merian ,  Brème ,  1762, 
in-8*.  Nous  ne  citons  qu'une  très- 
petite  partie  des  ouvrages  de  cet 
mfati gable  et  savant  écrivain. 
I7Introduction*au  nouveau  Tes- 
tament ,  publiée  pour  la  pre- 
mière fois  en  1750,  réimprimée 
eu  1765  ,  en  1777  et  en  1788,  est, 
de  tous  les  ouvrages  cités ,  celui 
qui  a  eu  le  plus  de  succès  dans 
1  étranger.  On  a  commencé  à  le 
traduire  en  anglais . 

MICHAELOWITZ.   Voyez 
Alexis  ,  n°  XL 

*  MICHALLOJ«r  (Claude), 
sculpteur ,  né  à  Lyon  dans  l'ob- 
scurité ,  montra  dès  l'enfance  du 
goût  pour  la  sculpture;  après 
avoir  modelé  long-temps ,  sans 
avoir  d'autre  guide  que  la  nature, 
il  fit  quelques  Statues  en  bois  qui 
le  firent  distinguer.  II  vint  k 
Paris  et  suivit  l'école  de  Bridau, 
professeur  k  l'académie  de  pein- 


ture  ^  iç  sculpture  f  qui  -  loi 
donna  des  levons  et  le  traita 
9»^  bpnté.  Bientôt  après  il  fut 
employé  par  Guillaume  Coustou 
h  I9  ;$C4lp^ure  des  mascarons 
de  (a  partie  du  Louvre  donnant 
sur  le  cul-de-sgc  du  Coq ,  dont  le 
rpi  avoit  ordonné  la  restauration. 
Michallon  ne  born^  p^s  ses  vues 
an  sitnpie  talent  d'un  praticien  , 
son  génie  lui  lit  entrevoir  la  va- 
leur de  3es  moyens  et  le  but  qvt^il 
pouvoif  atteindre  ; .  mais  la  mé- 
diocrité de  sa  fortune  venoit  sans 
cesse  arrêter  ses  projets  d'étude, 
lorsqu'il  im^girm  une  lampe  ,  a 
l'aide  de  Ucjuelle  il  pouvoit  tra- 
vailler la  nuit  dans  son  lit ,  pour 
se  garantir  pendant  l'hiver  des 
rigueurs  dq  froid  :  «enfin  il  s'arran- 

Î^ea  de  telle  sorte  qu'il  étudioit 
ft  nuit ,  et  qu'il  travailloit  le  jour 
pour  sts  besoins.  Son  aptitude 
au  travail  et  son  courage  furent 
Hentôt  récompensés  par  le  grand 
prix  de  sculpture ,  qu'il  remporta 
àyec  avantage  sur  ses  concurrens. 
Etant  à  Rome ,  il  se  lia  d'amitié 
avec  Jean  -  Germain  Drouais  , 
peintre  d^histoire  ,  comme  lui 
pensionnaire  de  k  France  ;  et 
lorsque  ce  dernier  vint  à  mourir , 
en  1788  ,  il  fut  chargé  d'exécuter 
ep  qiarbrç  le  tombeau  de  son 
ami  y  dont  la  composition  avoit 
été  mise  au  concours  entre  les 
pensionnaires*  Le  bas-relief  prin- 
cipal de  ce  monument,  que  Ton 
considère  cpuime  une  des  belles 
productions  modernes  ,  repré- 
sente ,  dans  la  proportion  de  trois 
pieds  sit  poUces ,  \^  peinture  y  la 
sculpture    et    l'architecture    tra- 

Î;ant  à  Venvi  sur  une  pyramide 
e  nooi  de  Jean-Germain  Drouais. 
Ce  monument,  placé  dans  Té- 
glisç  de  Sante-Marie,  invidlatd 
^  Rome,  fut  l'époque  de  la  ré- 
putation de  .ce  sculpteur*  Pour« 
suivi  comme  Français  dans  la 
sévulte  aui  eut  y«u  k  Bome ,  >&uft 

*  s 


Mica 

Basseville  y  il  revint  ^  Fans  r  oh 
il  fut  employé  9vec  sucçjbs  i^ans 
l'exépution  Qes  Statues  colossales 
que  le  gouvernement  faisoit  faire 
pour  la  décoration  iies  f<$tes  n<l* 
tionales ,  et  il  remporta  le  pri|c 
de  plusieurs  concours  établis  par 
le  comité  d'instruction  publique 

Eour  l'ornement  de  nos  places. 
e  projet  qui  lui  fit  le  plus  d'hon- 
neur est  celui  qu'il  composa  pour 
le  terre -plein  du  Pont-I^euf» 
Afichallon  a  fait  exécuter  plu- 
sieurs modèles  dç  pendule  d'un 
genre  nouveau  et  beaucoup  mieux 
appropriés  au  sujet  que  tous 
ceux  que  Ton  faisoit  ^vant  lui  ; 
on  remarque  entre  autres  celui 
représentant  l'Amour  et  Psjxhé  y 
dans  la  proportion  de  deux  pieds,' 
qu'il  exécuta  lui-mième  en  brouite 
pour  un  ami.  Ces  figures  délicieu- 
sep  sont  modelées  avec  soin,  et. 
l'on  Y  retrouve  le  style  sévère  de 
l'antique  uni  à  un  dessin  pur  el 
'gracieux.  Son  dernier  ouvrage , 
fut  le  modèle  d'une  statue  de 
grandeur  naturelle  ,  rebrésentant 
Caton  d'Dtique  ,  qu'il  devoit  exé- 
cuter en  marbre  pour  la  salle  du 
corps  législatif.  Cç  sculpteur  mou- 
rut à  l'âge  de  4^  ans ,  le  24  fruc- 
tidor de  l'an  7 ,  des  suites  d'une 
chute  qu'if  fit  au  théâtre  de  la 
République ,  en  travaillant  k  des 
bas-reheis  que  l'on  a  fait  dispa- 
roitre  depuis  ce  temps-là.  On  lui 
doit  aussi  le  beau  Buste  de  Jean 
Goujon,  que  l'on  voit.au  musée 
des  Monumens  finançais. 


♦  MICHAUP  (Jean-Claude-. 
Eléonore  ) ,  connu  sous  le  nom . 
de  Uarçon,  né  à  PontarUer   en 
1753 ,  admis  en   1764  à    l'école 
de     Mézières ,    et    l'année    sui-. 
vante  reçu  ingénieur  ordinaire , 
obtint,  de  l'eniploi   pendant  le»« 
deux   dernières    années    de    la 
guerre  de  sept  ^ns ,  «t  $e  distin- 
gua, «n  1761  ,  «  h  c|^él«iifie  dft 


MICH 

Gaasel*'  Au  siège  de  Gibraltar , 
il  fut  charge  d'exécuter  ce  fameux 
projet  des  batteries  flottantes  in- 
submersibles et  incombustibles, 
destinées  à  faire  brèche  au  corps 
de  place  du  côté  de  la  mer  , 
en  même  temps  que,  par  des  tran- 
chées du  côté  du  camp  de  Saint- 
Roch ,  ses  batteries  sur  le  conti- 
nent prendroîeat  de  revers  tous 
les  ouvra|;es  que  les  premières 
attaqueroient  de  front.  Des  cir- 
constances particulières ,  et  la 
puissance  des  ennemis  de  Darçon 
s'opposèrent  au  succès.  Quelque 
temps  après  ,  cet  officier  de  génie 
fit  imprimer  un  petit  Mémoire 
sur  les  lunettes  à  réduit  et  à  feu 
de  revers  ,  dont  l'objet  est  de  ré- 
tablir une  résistance  imposante , 
quoîqu'à  peu  de  frais ,  sur  un 
très-petit  espace  isoy.  Lors  des 
campagnes  de  Dumourîez  ,  il  fut 
chargé  du  siège  de  Bréda  et  de 
Gertruy demberg  ;  ces  deux  villes 
capitulèrent.  En  i799  il  fut 
choisi  l'un  des  cinq  otiiciers  com- 
posant le  bureau  militaire  du  di- 
rectoire exécutif.  Après  le  i8  bru- 
maire an  8 ''(9  novembre  1799)» 
il  fut  élu  membre  du  sénat  con- 
servatenr ,  et  mourut  en  1800. 
On  a  de  lui  plusieurs  ouvrages  , 
parmi  lesquels  on  remarque  , 
1.  De  la  Force  militaire  ,  consi- 
dérée dans  ses  rapports  conser- 
vateurs ^  pour  servir  au  déve- 
îoppement  dun  plan  de  consti- 
tution y  disposé  dans  Vobjet  de 
faire  mouvoir  ensemble  et  avec 
V armée  les  corps  de  V artillerie , 
du  génie  et  de  F  état-major,  sans 
altérer  et  sans  confondre  leurs 
fonctions  ,  etc.  ,  Strasbourg  et 
Paris  1789  et  i8qo.  II.  Réponses 
aux  Mémoires  de  Montalembert, 
sur  la  fortification  dit^  perpenr 
diculaire ,  1790  et  1800.  lil.  Cofh- 
sidéra.tio.ns  militaires  et  politi- 
ques sur  hs  fortifications  ^  1796 
«t  i8qo.  jy.  Considéis^tions  sur 


MICH  5oS 

^i^flu^nce  du  gémè  de  Faubam 
dans  léjf^  balance  des  forces  dm- 
rétqt.  Ingénieur  habile  ,  méca** 
nicien  célèbre  ,  les  écrits  de 
Darçon  fourmillent  d'idées  «leu-t 
ves  sur  la  fortification  et  ses  res* 
spunees  de  détails  ,  sur  les  ma-* 
chines  de.  guerre ,  le  levé  det 
cartes  utilitaires,  et  It  méthode 
la  plus  expédîtiv€  de  saisir  un 
terrain. 

fl.  MICH4TJLT-T AILLES 

VENT  (Pierre),  poëte  français 
du  i5«  siècle ,  sujet  de  Phi|ippe- 
le-Bon  ,  duc  de  Bourgogne  ,  et 
secrétaire  de  son  fils,  Charles  , 
comte  de  Charolai§.  On  igporf 
l'époque  et  le  lieu  de  sa  nai^- 
saiice ,  ainsi  que  les  particularité^ 
de  sa  yie  ;  on  sait  seulement 
qu'en  1466  il  étoit  secrétaire  dix 
comte  de  Charolais ,  et  qu'il  lui 
dédia  un  ouvrage  de  sa  compo* 
sition ,  intitulé  le  Doctrinal  du 
temps  présent ,  au  de  la  cour  ; 
dont  on  connoit  plusieurs  édi- 
tions,  la  première  in-4**,  goth.  , 
sans  date ,  ni  lieu  ;  la  deuxième 
à  Genève,  in-S®,  i522.  Cet  ou- 
vrage, divisé  en  douze  chapitres, 
en  prose  et  en  vers  ,  est ,  suivant 
l'usage  du  temps  ,  une  allégorie 
continuelle.  La  Vertu,  sous  la 
forme  d'une  femme  fugitive', 
éplorée  ,  montre  à  l'auteur  tous 
les  vices  du  siècle ,  qui  sont  per- 
sonnifiés dans  son  ouvrage.  Ils  v 
parlent  et  agissent  selon  leurs 
caractères  respectifs:  les  moines 
ne  sont  point  ménagés  dans  cette 
critique  des  mœurs  : 

Quant  Jacobins  ou  les  frères  Mineurs  , 
Pour  vous  ittonstrer,  scf  ont  v  os  scrmonenrs^ 
N*ensuivM  point  leurs  dits  et  leurs  piroics  i 
A'ms  blasipcz  leur  vie  et  leurs  meurs 
Disaivt  qu'ils  sont  plus  horribles  pécheurs 
Que  ceux  qui  vont  menant  à  leur  escole. 

Michault  a  composé  aussi  la 
Danse  aux  aveugles  ,  poëme  dia*' 
logué  et  môle  de  vers  et  de  prose , 
dont  les  intérlocateurs  sont  l'ac- 


5o6 


MICH 


leur  et  entendement.  Le^utdeee 
poème  est  de  montrer  que  dans  ce 
monde  tout  est  assujetti  à  trois  gui- 
des aveugles,  Tamour,  la  fortune, 
•t  la«nort.  Cet  ouvrage  a  eu  beau- 
«oup  d'éditions,  une  à  Paris, 
et  une  autre  à  Lyon  ,  toutes  deux 
Bi-4"  gothiques  et  sans  date  ;  une 
troisième  ^  Lyon,  in-8»,  i543. 
La  quatrième  et  la  plus  ample  a 
été  imprimée  k  Lille,  in-ia, 
Ij^S  ,  etc.  On  y  a  joint  deux 
complaintes  sur  la  mort  de  la 
comtesse  de  Cbarolais,  qui  sont 
du  même  auteur.  L'éditeur  a  de 
plus  accru  son  volume  de  di- 
verses pièces  de  vers,  extraites 
de  la  bibliolhèque  des  ducs  de 
Bourgogne  ;  Le  Testament  de 
M*.  Pierre  de  Nesson  ;  le  Miroir 
des  dames  par  Bouton  ;  le  Petit 
Traittiet  du  malheur  de  France  ; 
la  Confession  de  la  belle  fille , 
pièce  galante  et  ingénieuse ,  qui 
a  pu  servir  deiy^ek  l'auteur  mo- 
derne de  la  Coniession  de  Zulmé. 
On  y  trouve  aussi  des  ballades , 
des  proverbes  ,  etc.  Ijc  volume 
est  terminé  par  le  Début  de 
l'homme  mondain  et  du  religieux, 
et  par  un  Vocabulaire  des  mots 
hors  d'usage.  Le  manuscrit  sur 
lequel  a  été  faite  cette  édition 
est  à  la  bibliothèque  impériale. 

*  IL  MICHAULT  (  Jean  ) ,  né 
en  i632  k  Villeneuve  en  Brie, 
s'attacha  beaucoup  ,  selon  De- 
vaux,  à  la  doctrine  chirurgicale 
d'Hippocrate ,  et  excella  dans  les 
cures  des  maladies  vénériennes  , 
et  dans  celles  dont  ses  confrères 
désespéroient.  Michault  fut  per- 
sécuté pour  un  ouvrage  qu'il  pu- 
blia sous  ce  titre  :  Le  Bariier  mé-r 
deciiiy  ou  les  Fleurs  d'Hippocrate, 
dans  lequel  la  chirurgie  a  repris 
la  queue  du  serpent ,  Paris ,  167Q, 
in-i2.Son  second  ouvrage,  dont  le 
même  De  vaux  dit,  dans  son  Index 
/uwrcus   chinirgo/tifn  Parisien- 


MICH 

!  sium ,  que  le  stjle  en  est  vif,  en- 
^  joué  et  ressemblant  k  celui  àe 
Rabelais ,  a  pour  titre  :  Discours 
de  chirurgie  pour  r explication  des 
nouvelles  machines  poui*  les  os  , 
pour  la  maladie  vénérienne  ,  lors^ 
qu'elle  y  fait  des  nodus  et  exosto- 
seSy  et  des  anchyloses  aux  jointu- 
res y  avec  Vart  de  la  guérir  métho- 
diquement par  la  seule  application 
du  mercure  ,  Paris,  1682  ,  in-8». 

t  m.  MCHAULT  (Jean-Ber- 
nard), contrôleur  ordinaire  des 
guerres  en  Bourgogne ,  avocat  au 
parlement  de  Dijon,  né  en  cette 
ville  en  1707 ,  mort  en  1770  ,  est 
connu  par  des  Mélanges  histo-' 
riques,  en  a  vol.  in- 12,,  Paris, 
1754  ,  et  par  la  F'ie  de  tabbé 
Ijenglet  du  Fresnoj ,  1 76 1 ,  in- 1 2 . 
Ces  deux  ouvrages  prouvent  des 
connoissances  littéraires  et  biblio- 
graphiques. Outre  la  part  considé- 
rable qu'il  prit  k  la  publication 
des  mémoires  de  Nicéron ,  aux 
éloges  de  quelques  auteurs  fran- 
çais, etc. ,  on  lui  doit  encore,  ï.  Dis- 
sertation historique  sur  le  vent  de 
Grt/<?rne?,Bâle (Dijon),  I74i,in-i2i 
publiée  sous  le  nom  de  Mureau  de 
Cherval.  IL  Explication  des  des- 
sus de  tombeaux  des  ducs  de  Bour- 
gogne qui  sont  à  la  chartreuse  de 
Dijon ,  N u i ts ,  1 736,  i n-4* ,  et  Dij on , 
1737 ,  in-8*» ,  publiée  sous  le  nom 
de  J.  P.  Gelffuin ,  peinti-^.  III. 
Une  édition  aas  lettrés  choisies 
de  La  Rivière  ;  elles  sont  précédées 
de  sa  Vie  ,  Paris,  1751 ,  a  vol. 
in- 12  ,  etc. 

♦  MICHAUX  (  André  )  ,  as- 
socié k  l'institut  de  France ,  mem- 
bre des  «)ciétés  d'agriculture  de 
Paris  et  de  Charlestov^n ,  né  k 
Versailles  le  7  mars  1746  ,  fut 
instruit  dans  la  botanique  par  les 
célèbres  Le  Monnieretde  Jussieu. 
En  1 779  il  voyagea  en  Angleterre , 
d'où  il  rapporta  lin  grand  nombre 
d'arbres  qu^il  planta  dans  \es  jar- 


MICH 

dins  de  M.  Le  Monnier  et  de  M. 
de  Noailles.  En  1780  il  alla  her- 
jK)riser  sur  les  montagnes  d'Au- 
vergne ,  parcourut  celles  des  Py- 
rénées, passa  de  Ik  en  Espagne,  et 
en  rapporta  des  graines  qui  lu- 
rent distribuées  au  jardin  des  plan- 
te#etaux  botanistes  cultivateurs. 
En  inSi  il  fut  envoyé  en  Perse  , 
J>ar  Monsieur,  frère  du  roi ,  et  s'y 
rendit ,  par  Alep ,  Bagdad  et  Bas- 
sora  ;  il  séjourna  quelques  .  mois 
dans  cette  dernière  ville  ,  pour 
prendre  des  informations  sur  le 

Ï>ays  et  s'instruire  a  fond .  de  la 
angue  persane  ,  dont  il  écrivit 
tm  dictionnaire  qui  forme  un  très- 
gros  volume.  La  Perse  étoit  alors 
«n  proie  aux  guerres  civiles,  et  les 
Arabes  en  ravageoient  les  fron- 
tières. Michaux  essaya  d'y  entrer 
pa#  Boucher ,  port  du  golfe  per- 
sique,  mais  il  mt  pris  et  dépouillé 
par  les  Arabes  qui  ne  lui  laissè- 
rent que  ses  livres.  Il  fut  reclamé 
par  de  Latouche ,  consul  anglais 
a  Bassora  ,  qui  lui  fournit  les 
moyens  de  continuer  son  voyage. 
Il  se  rendit  a  Schias  , .  de  là  à  is- 
pahan ,  où  il .  guérit  le  roi  d^une 
maladie  incurable  pour  les  mé- 
decins du  pays.  Il  parcourut  pen- 
dant deux  ans  la  Perse  ,  depuis 
la  mer  des  Indes  jusqu'à  la  mer 
Caspienne,  etyrecueillitplusieurs 
observations  de  botanique.  Il 
trouva  près  de  Bagdad ,  dans  les 
ruines  d'un  palais  connu  sous  le 
nom  de  jardin  de  Sémiramis,  près 
du  Tigre,  un  monument  pet'sépo- 
litain  très  bien  consente ,  déposé 
aujourd'hui  au  cabinet  des  anti- 
ques de  la  bibliothèque  impériale. 
L'inscription  dont  il  est  chargé  a 
exercé  inutilement  nos  antiquai- 
res. Michaux  se  proposoît  de  vi- 
siter les  contrées  à  1  est  de  la  mer 
Caspienne,  et  d'allerensuite  dans 
;  le  Thibet  et  le  royaume  de  Ca- 
chemire, lorsqu'il  fut  rappelé  en 
France.  !{.  revint  à  Paris  en  juiQ 


MICH  5o7 

»  rapportant  un  herbier  ma- 

aue  et^ine  nombreuse  collée- 
e  graines.  On  doit  à  ce  voya- 
geur plusieurs  plantes  aujourd'hui 
très  connues  des  botanistes  ama- 
teurs. Le  gouvernement,  désirant 
enrichir  la  France  de  plusieurs  ar- 
bresqui  croissent  dans  l'Amérique 
septentrionale,  le  chargea  de  cette 
mission  ;  il  arriva  à  Nevir-Yorck  en 
octobre  1785  ,  et  pendant  dou2e 
ans  il  parcourut  dans  tous  les  sens 
cette  vaste  contrée ,  dont  la  plus 

grande  partie  est  encore  inha- 
itée  ,  depuis  la  Floride  jusqu'à 
la  baie  d'Hudson  ,  et  depuis  la 
le  Cassade  jusqu'au  Mississipi.  Il 
n'eut  souvent  dans  ces  déserts 
d'autres  guides  que  les  astres  et 
les  sauvages.  Il  envoya  en  France 
soixante  mille  pieds  d'arbres  et 
quarante  caisses  de  graines;  mais 
la  révolution  ayant  suspendu  le 
paiement  de  ses  appointemens  , 
il  engagea  toute  sa  fortune  pour 
fournir  aux  frais  de  ses  voynoes  : 
se  voyant  sans  ressource  ,  il  re- 
vint en  Europe.  Le  vaisseau  qui 
l'amenoit  fut  brisé  par  une  tem- 
pête sur  les  côtes  de  Hollande  :  il 
perdit  les  malles  conlenantses  ef- 
fets, et  ne  conserva  que  les  caisses 
de  ses  collections.  Arrivé  à  Paris 
le  25  décembre  1797  ,  *^  sollicita 
vainement ,  pendant  trois  ans  ,  le 
paiement  de  ses  appointemens  de 
sept  ans  ;  on  ne  lui  accorda  que 
de  légères  indemnités.  Pressé  par 
le  besoin ,  son  ame  forte  n'en  fut 
point  affoiblie  ;  il  vécut  dans  Pa- 
ris comme  il  faisoit  au  milieu  de 
ses  sauvages ,  couchant  sur  une 
peau  d'ours,  et  vivant  de  mets  gros- 
siers qu'il  apprétoit  lui-même.  Il 
se  décida  enfin  h  suivre  le  capi- 
taine Baudin  dans  l'expédition 
de  la  Nouvelle-Hollande ,  et  par- 
tit avec  lui  en  octobre  1801.  Il  le 
quitta  à  l'Ile  de  France,  et  mourut 
en  novembre  1802 ,  sur  la  côte  de 
Madagascar  y  où  il  avoit  entrepris 


5oir 


MICH' 


de  pénétrer  pour  faire  des  collec- 
tions dans  Fmténeur  de  cette  île. 
Miebaax  a  enrichi  le  jardin  du 
Muséum,  et  ceux  de  plusieurs  par- 
ticuliers ,  d'un  grand  nombre  de 
plantes  inconnues  ou  peu  répan- 
dues avaot  lui.  On  a  de  lui  une 
Histoire  des  chênes  de  l'Amérique 
septentrionale  ;  un  Mémoire  sur 
les  dattiers,  avec  des  obser\  ations 
sur  les  moyens  de  faire  fleurir 
l'agriculture  dans  les  colonies  oc- 
cioentales;  une  Flore  de  ïAmé^^ 
rique  septentrionale,  écrite  en  la- 
tin ,  et  enrichie  de  52  gravures. 
L'administration  du  Muséum  a 
arrêté  que  le  buste  de  Michaux 
seroit  placé  sur  la  façade  de  la 
serre  tempérée  avec  ceux  de  Gom- 
merson,  de  Dombay ,  et  des  au- 
tres botanistes  voyageurs  qui  ont 
enrichi  les  collections. 

I.  MlGHÉE,  à\iVAncien, 
fils  de  Jemla  ,  prophète  dans  le 
royaume  d'Israël  sous  le  règne 
d'Âchab  ,  l'an  897  avant  Jésus- 
Christ  ,  fut  mis  en  prison  ,  pour 
avoir  annoncé  à  ce  prince  que  la 

fuerre  qu'il  avoit  entreprise  avec 
osaphat ,  roi  de  Juda  ,  contre 
les  ây riens  ,  auroit  un  mauvais 
succès.  L'événement  confirma  sa 
prédiction  :  Achab  fut  tué.  C'est 
de  ce  prophète  qu'il  est  fait  men- 
tion dans  le  11*  chapitre  du  Z* 
livre  des  Rois. 

II.  MICHÉE,  le  septième  des 
douze  petits  prophètes ,  surnom- 
mé le  Morasthit ,  parce  qu  il  étoit 
de  Morasthit,  bourg  de  Judée, 
prophétisa  pendant  près  de  5o 
aus  ,  sous  les  règnes  de  Joathan , 
d'Achaz  et  d'Ëzcchias ,  depuis 
l'année  'j^o  jusqu'à  724  savant 
Jésus-Christ.  On  ne  sait  aucune 
particularité  de  sa  vie  ni  de  sa 
mort.  Sa  Prophétie  en  hébreu  ne 
contient  que  sept  chapitres  ;  elle 
est  écrite  contre  les  royaumes  de 
Juda  et  d'Israël ,  dont  il  prédit 


MICH 

les  malheurs  et  la  ruine  en  puni- 
tion de  leurs  crimes.  Il  annonce 
la  captivité  de  deux  tribus,  opérée 
par  les  Chaldéeus  ,  et  celle  des 
dix  autres  par  les  Atssy riens  ,  et 
leur  première  délivrance  par 
Cyrus.  Après  ces  tristes  prédic- 
tions ,  le  prophète  parle  du  règtte 
du  Messie  ,  et  de  rétablissement 
de  l'Église  chrétienne.  Il  annonce 
la  naissance  du  Messie  à"  Beth- 
léem ,  sa  domination  qui  doit 
s'étendre  jusqu'aux  extrémités  du 
monde ,  et  l'état  florissant  de  soa 
Eglise. 

I.  MICHEL  ,  archange ,  com- 
battit à  la  tête  des  bons  anges 
contre  les  mauvais  ,  qu'il  préci- 
pita dans  les  enfers.  (  âainl-Jean, 
Apoc.  )  Il  contesta  aus^  avec  le 
démon  touchant  le  corps  de 
Moyse...  (  Dan.  chap.  10.  )  Saint 
Michel  ,  ancien  protecteur  de  la 
France  ,  fut  pris  pour  patron  de 
l'ordre   militaire  établi  en  i4^ 

Sdf  le  roi  Louis  XI.  La  devise 
e  cet  ordre  étoit ,  Immensi  ire- 
mor  Oceani, . . .  Voyez  Lollard  , 
et  GoNSALvx  ,  n^  II. 


IL  MICHEL  I«s  CuRo?ALLT«, 
surnommé  Mhangahe  ,  épousa 
Procopie  ,  fille  de  l'empereur 
Nicépnore ,  et  succéda  ,  en  81 1  , 
à  Staurace  son  beau-frère.  Son 
premier  soin  ^  fut  de  réparer  les> 
maux  que  Nicéphore  avoit  faits 
Siu  peuple.  Il  diminua  les  impdts , 
Fenvoya  aux  sénateurs  les  sommes 
qu'on  leur  avoit  enlevées  y  essuya 
les  larmes  des  veuves  qui  avoient 
vu  leurs  maris  immolés  à  la  cruau-r 
té  de  Nicéphore  ,  pourvut  aujL 
besoins  de  leurs  enfans  ,  fit  réta- 
bli!* les  images  dans  les  églises  ,; 
et  distribua  de  l'argent  aux  pau- 
vres et  au  clergé.  Après  avoir 
réglé  l'intérieur  de  l'empire,  il 
s'occupa  de  l'extérieur.  Il  eut  une 
guerre  k  souteoir  contre  les  Sarr 


MICH 

rasïiîrf  ,  et  il  en  triompha  par  la 
Taletw  dé  Léon  TArrtiétiien ,  gé- 
néral de  ses  troupes.  Il  ne  fat  pas 
*i  heureux  contre  les  Bulgares , 
qui  -s'emparèrent  de  Mélemhrie  , 
place  forte ,  la  clef  de  I^mpire 
sur  le  Pont-Euîin.  Léon  profita 
de  cette  circonstance  pour  s'em- 
parer de  la  couronne  ,  et  se  ré- 
volta: Michel  aima  mieux  aban- 
«lonnef  le  diadème ,  que  de  le 
tonserver  au  prix  du  sang  de  ses 
peuples.  Il  descendit  du  trône  le 
1 1  juillet  8 15 ,  se  réfugia  dans  une 
église  ,avec  sa  femme  et  ses  en- 
fans  ,  et  prit  l'habit  monastique. 
Léon  leur  laissa  la  vie ,  et  pourvut 
a  leur  subsistance.  Cet  jempereur 
infortuné  avoit  toutes  les  vertus 
d^uii  particulier.  Il  se  montra  bon 
hiari ,  père  tendre  ,  prince  reli- 
gieux ;  mais  s'il  fut  chéri  de  ses 
peuples,  il  fut  méprisé  des  sol- 
dats. Accablé  d'ennemis  au  de- 
dans et  au  dehors  ,  il  manqua  ', 
ou  des  vertus  guerrières  ,  ou  des 
forcés  qui  étoient  nécessaires  dans 
les  conjonctures  de  son  règne. 
Théophilacte,  son  fils  aîné  ,  en- 
fermé avec  lui ,  fut  privé  des  mar- 
ques distinctives  de  son  sexe  , 
tifin  que  les  peuples  lie  fussent 
point  tentés  de  le  placer  sur  le 
trône. 

f  ÏII.  MICHEL  II,  LE  BieuE, 
hé  à  Amorium  dans  la  haute 
Phrjgie,  d'une  famille  obscure, 
plut  k  rempereur  Léon  l'Armé- 
hlcn,  qui  1  avança  dans  ses  trou- 
vés ,  et  le  fit  patricien.  Sa  faveur 
excita  l'envie;  il  fut  accusé  d'a- 
voir conjuré  contre  l'empereur , 
mis  en  prison  y  et  condamné  à 
être  brûlé.  Le' malheureux  auroit 
été  exécuté  le  même  jour  ,  veille 
de  Noè! ,  si  l'impératrice  Théo- 
do  sie  n'eût  représenté  à  l'empe- 
reur que  c'étoit  manquer  de  res- 
pect pour  la  fête.  Léon  différa 
rexécutioQ  y  etk  disant  :  «  J«  fais 


MICH 


Sôg 


ce  qu)&  vous  voulez  ;  ihaîà  vouis 
verre»  ce  qtii  en  arrivera.  »  Eu 
effet ,  la  nuit  même  il  fut  assa^ 
sine  dans  sôn  palais.  Michel , 
tiré  de  prison  ,  et  salu^  empé  ■; 
reur  d'Orient ,  l'an  870  ,  rappela 
aussitôt  ceux  qui  avoient  été  exi- 
lés pour  la  défense  des  images; 
mais  quelque  temps  après  ,    de 

Srotecteur   des   catholiques ,    il 
evint  leur  plus  violent  persé- 
cuteur. Il    voulut   forcer  à  ob- 
server le  sabbat ,  k  célébrer  là 
Pâque  selon  l'usage  des  juifs.  Sa 
cruaitté  fit  des  rdjelles.  Euphé- 
mius ,  général    des    troupes   dé 
Sicile ,    ajant    enlevé  «ne  reli^ 
giense  ,  l'empereur  envoya  ordrfe 
de    lui  couper  le  nez  et  de  le 
mettre  à  mort.  Le  coupable  ,  k 
cette  nouvelle ,  se  fait  proclamet* 
empereur ,  et  se  met  sous  la  prù-^ 
tection  des  Sarrasins  d'Afrique. 
Les    barbares   lui  envoient  deà 
troupes ,  et  soumettent  presque 
toute  l'île  ;  mais  Euphémius  est 
tué  devant  la  ville  ae  Sjestcnsé 
qu'd  assiégeoit.  Les  Sarrasins  éon^^^ 
tmuèrent    la    guerre    après    s  A 
mort,  s'emparèrent  de  toute  111e, 
et'  de  ce    que  rempereur  d'O* 
rient  possédoit  dans  la  tH^uiHè 
et  la  Calabre.  Loin  de  s'afilig>erf' 
de  ces  revers  ,  l'épictirieii  Micn^ 
en  faîsoit  dès  plaisanteries^  «tVou^ 
voilà  délivré  d'un  pesant  fardeau,' 
dit-il  a  l'un  de  ses  ministres  ,  eri 
apprenant  la  perte  de  la  Sicile.  -—^ 
Oui,  reprit  le  ministre  ,  etio6N 
deux  ou  trois  soulagemens  pareils 
et  nous  serons  délivrés  de  l'enï- 
pire.  »  Le  lâehe  Michel ,   tran- 
quille à  Constantinople ,  s'aban'^ 
donnoit  aux  plaisirs  des  fettitAe^ 
et  de  la  table.  Ses  excès  lui  eau-, 
sèrent  la  mort,  le  i*' octobre 829, 
Il  eut  tous  les  vices  et  commit 
tous  les  crimes.  Il  sembla  n'être 
monté  sur  le  trône  que  pour  \é 
déshonorer.  Soti  igtioranee  étoil 
si  gratidé ,  qa'il  txt  savoit  ni  4ir| 


5io 


MICH 


ni  écrire.  Tous  .les  gens  de  let- 
tres étoient  en  butte  à  sa  haine  , 
et  c'étoit  j  avoir  un  droit  assuré 
que  d'être  doué  de  quelque  talent 
ou  de  quelque  vertu. 

flV.  MICHEL  ni,  dit  PM^ogne, 
empereur  d'Orient ,  né  en  856 , 
succéda  à  Théophile  son  père ,  le 
22  janvier  84^ ,  sous  la  régence 
de  Théodora  sa  mère.  Cette  ver- 
tueuse princesse  rétablit  le  culte 
des  images  ,  et  mil  fin  à  l'hérésie 
des  iconoclastes ,  que  Léon  l'Isau- 
rien  avoit  introduite  rio  ans  au- 
paravant ,  et  qui  n'avoit  cessé 
depuis  de  déchirer  Tempire.  Elle 
renouvela  ensuite  le  traité  de  paix 
avec  Bogoris,  roi  des  Bulgares  , 
en  844  9  et  ^"^  œndit  sa  sœur ,  qui, 
devenue  chrétienne  dans  les  fers  , 
porta  la  foi  dans  son  pays.  Bar- 
das ,  frère  de  Théodora  ,  jaloux 
de  son  autorité ,  s'empara  telle- 
ment de  l'esprit  de  Michel ,  en 
favorisant  ses  débauches  ,  crue  ce 
prince ,  par  son  conseil ,  omigca 
sa  mère  de  se  faire  couper  les 
cheveux ,  et  de  se  renfermer  dans 
un  monastère  avec  ses  filles.  Saint 


dque ,  et  reprochant  sans  cesse 
à  Bardas  ses  déréglemens ,  on  le 
chassa  de  son  siège ,  et  Photius 
fut  mis  à  sa  place  en  857  >  ^^^^ée 
qu'on  peut  regarder  comme  l'é- 
poque de  l^origine  du  schisme  qui 
^pare  les  Eghses  grecque  et  la- 
tine. Michel ,  après  avoir  laissé 
régner  Bardas  avec  le  titre  de 
César ,  le  lit  mourir  en  866 , 
parce  qu'il  lui  étoit  devenu  sus- 
pect, et  associa  Basile-le-Macé- 
donien  à  Terapire.  Basile  ,  voyant 
que  Michel  se  faisoit  anépriser 
ae  tout  le  monde  par  ses  déré- 
glemens ,  l'exhorta  à  changer  de 
conduite  ;  et ,  pour  l'y  engager 
plus    ^cacement ,    lui    donna 


MICH 

IVxemple  de  la  conduite  que  de- 
voit  tenir  un  empereiir.  Michel 
ne  put  soniFrir  ce  censeur  rigide; 
il  voulut  le  déposer,  et  mettre  à 
sa  place  un  raifieur.  Comme  il  ne 
pouvoit  y  réussir  ,  il  forma  le 
dessein  de  le  faire  périr  ;  mais 
Basile  en  fat  instruit,  et  le  fît  assas- 
siner le  24  septembre  867.  Il  ne 
laissa  point  d:'enfans.  Michel  III 
doit  être  mis  au  nombre  î\e^  mons- 
tres qui  ont  déshonoré  l'empire.  Il 
s'abandonna  a  toutes  ses  passions. 
Le  meurtre,  l'inceste,  le  parjure, 
furent  les  voies  par  lesquelles  il 
apprit  sa  puissance  aux  peuples. 
II  commit  tous  les  crimes  ,  et  ne 
fît  aucune  action  digne  d'un  cm** 
pereur.  L'intérêt  de  l'état  ne  fixa 
jamais  son  attention.  Comme  un 
autre  Néron ,  son  goût  dominant 
étoit  de  faire  voler  un  char  sur 
la  poussière  du  cirque.  Un  jour 
qu'il  étoit  au  spectacle ,  oh  vint 
laverlir  que  les  Sarrasins  fai- 
soieut  des  courses  sur  les  terres 
de  l'empire  ,  il  répondit  :  «  C'est 
bien  le  temps  de  me  parler  des 
Sarrasins  ,  lorsque  je  suis  occupé 
à  faire  passer  Je  droite  à  gauche 
un  coureur  pour  qui  je  m'inté- 
resse !  »  Les  empereurs  avoient 
fait  bâtir  de  distance  en  distance 
de  grandes  tours  ,  pour  faire  des 
signaux  lorsque  les  ennemis  pé- 
nétroient  dans  l'empire.  Quel- 
qu'une de  <ies  alarmes  ayant  trou- 
blé une  course  de  chevaux  ,  Fem- 
pereur  en  fut  tellement  irrité  , 
qu'il  fît  abattre  toutes  ces  tours , 
qui  étoîent  un  des  boulevards  de 
1  état.  Michel  consuma  ses  forces 
en  se  livrant  aux  excès  de  la  dé- 
bauche. Echauffé  parle  vin  ,dans 
ses  orgies  nocturnes  ,  il  donnoît 
les  ordres  les  plus  sanguinaires  , 
et  lorsqu'au  retour  de  sa  raison 
l'humanité  se  faisoit  entendre  , 
il  approuvoit  la  désobéissance  sa- 
lutaire de  ses  serviteurs.  Il  toumoît 
eu  ridicule  la  religion  de  son  pays 


MICH 

aTCG  une  liberté  étonuante  pour 
son  temps.  Il  fàisoit  prendre  ,  a 
un  boanon  de  sa  cour  ,  une  robe 
de  patriarche }  douze  individus  , 
au  nombra  desquels   étoît  Fem- 

Eereur  lui-même  ,  revêtus  d'ha(- 
its  sacerdotaux,  représentoient 
les  douze  métropolitains.  Les  ac-  ' 
teurs  de  cette  farce  impie  ma- 
nioient  et  profanoient  les  vases 
sacrés ,  administroient  Iç  sacre- 
naent  de  la  communion  dans  du 
vinaigre  et  de  là  moutarde.  Un 
jour  de  grande  fête  ,  l'empereur 
et  ses,  bouffons  couroieut  les 
rues  ,  montés  sur  des  ânes  ;  ils 
rencontrèrent  le  véritable  patriar- 
che à  la  tête  de  son  clergé,  et, 
par  leurs  acclamations  licen- 
cieuses, par  leurs  gestes  obscènes, 
ils  déconcertèrent  la  gravité  de 
la  procession  chrétienne.  Quand 
il  avoit  triomphé  aux  jeux  de  la 
course  du  char ,  il  se  faisoit  cou- 
ronner par  une  statue  de  la  Vierge. 
Feu  de  jours  avant  de  faire  mou- 
rir le  César  Bardas  ,  il  fit ,  pour 
détQumer  les  soupçons  de  ce 
prince  ,  dresser  un  écrit  par  Pho- 
tius,,  patriarche,  dans  le(]uel  il 

J'uroit  n'avoir  aucune  intention  de 
ui  nuire  ,  et  cet  écrit  fut  signé 
avec  une  plume  trempée  dans  le 
sang  de  Jésus-Christ.  Cette  pro- 
ianation  étoit  alors  en  usage  dans 
l'Eglise  :  plusieurs  conciles  y  ont 
eu  recours. 

t  V.  MICHEL' IV  ,  Paphlago- 
KXEN ,  ^omme  d'une  obscure  nais- 
sance .,  ainsi  nommé  parce  qu'il 
étoit  né  en  Paphla^onie ,  monta 
sur  le  trône  impérial  d'Orient , 
après  Romain  Argjre  ,  en  avril 
io34  )  par  les  intrigues  de  l'im- 
pératrice Zoé.  Cette  princesse  , 
amoureuse  de  lui ,  procura  la 
couronne  à  son  amant ,  en  faisant 
mourir  l'empereur  son  mari.  Peu 
propre  au  gouvernement ,  il  en 
abandonna  le  soia  à  l'eunuque 


MÏCH 


1 1 


Jean ,  son  frère.  Tjoé  ,  trompée 
dans  ses  espérances  j  voulut  s'en 
venger,  et  n  y  réussit  pas.  Michel, 
agité  par  les  remords  ,  tomba 
peu  de  temps  après  dans  des  con- 
vulsions qui  le  mirent  hors  d'état 
de  tenir  les  rênes  de  Tempire. 
Il  eut  néanmoins  de  bons  inter- 
valles, etUtIa  guerre  avec  succès, 
par  ses  deux  frères  ,  contre  les 
Sarrasins  et  contre  les  Bulgares. 
Apcès  avoir  soumis  ces  peuples , 
il  se  retira  dans  un  monastère  , 
en  io4i  )  y  prit  l'habit  religieux  , 
et  j  mourut  le  lo  décembre  de 
la  même  année.  Michel  monta 
sur  le  trône  par  un  crime  ;  mais 
dès  qu'il  j  £yLt  monté  ,  il  fit  ré- 
gner la  vertu.  Son  esprit  se  dé« 
rangea  :  il  ne  lui  resta  de  raison 
que  pour  sentir  son  malheur  , 
connoitre  l'impuissance  ou  il  étoit 
de  régner ,  et  la  nécessité  de  cé- 
der sa  place  à  un  autre  ;  et  il  eut 
la  force  de  le  faire.  Cette  action 
diminua  un  peu  Thorreur  du 
meurtre  dont  il  s'étoit  souillé. 

t  VI.  MICHEL  V ,  dit  Cala^ 
fates  ,  parce  <jue  son  père  étoit 
calfateur  de  vaisseaux,  succéda, 
en  i4oi ,  à  Michel  IV,  son  oncle, 
après  avoir  été  adopté-  par  l'in»- 
pératrice  Zoé  ;  mais  ,  au  bout  de 
quatre  mois  ,  craignant  que  cette 
princesse  ne  le  Ht  périr ,  il  l'exila 
dans  rjle  du  Prince.  Le  peuple, 
irrité  de  cette  ingratitude ,  se 
souleva  contre  Michel.  On  lui 
creva  les  jeux  ,  et  on  le  renferma 
dans  un  monastère  en  1043.  Zoé 
et  Théodora  ,  sa  soeur,  régnè- 
rent ensuite  environ  trois  mois 
ensemble  ;  et  ce  fut  la  première 
fois  qu'on  vit  l'empire  soumis 
à  deux  femmes.  Michel  perdit  sur 
le  trône  la  réputation  qu'il  avoit 
acquise  étant  simple  particulier  , 
d'homme  habile ,  intelligent,  ca- 
pable de  former  de  grands  pro* 
jets ,  etaussi  propre  k  tes  exécuter^ 


5ià  MICR 

Il  devitft  îogrftt,  soiipçoimeux ,  ih- 
•hvrmain ,  truel  k  Texcès  ,  et  ses 
vices  ^datèrent  principalement 
aux  dépens  des  personnes  qui  ne 
dévoient  attendre  de  Ini  que  de 
la  #eeonnoissanee  ou  des  bien- 
Iflûts. 

tVïI.  MICHEL  Vï,  Stratio^ 
tiqxm  (  c^cst  -  k  -  dire  guerrier  ) , 
empereur  d'Orient,  ré|;na  au  mois 
d'»oât  io56,  après  Fimpératriee 
Tliéodora  ,  qui  i'avoit  nommé  son 
sneeesseur  a  cause  de  sa  nais> 
sauce  et  àe  ses  grandes  richesses. 
Mais  il  étoit  vieux ,  et  n'avoit 
<  pas  le  talent  de  gouverner.  Pour 
M  tendre  agréable  au  sénat  et 
au  peupie ,  il  choisit  parmi  eux 
les  ^uvemeurs  et  les  autres  prin- 
.cipaujc  oflBciers  de  l'empire.  Les 
odiciers  de  l'armée ,  irrités  de 
-«ette  prét'ér^ice ,  élurent  pOÉfr 
•mpeh^ar  Isaac  Comnène ,  en 
1057.  ^ic^6^  Gerulaire ,  patriar- 
che de  Constantinople  ,  qui  ne 
dispoBoit  pas  à  son  ^é  deMtchei^, 
vouloit  avoir  un  empereur  qui 
dépende  de  lui.  Il  fit  soulever  le 
peupte ,  feignit  de  le  calmer ,  et 

Saroissant  céder  à  la  force  et  an 
ésir  de  préserver  l'empire  dt'une 
-ruine  entière  ,  fit  ouvrir  les  por- 
■^s-  de  Gonstantinople  à  I$aac 
€omnène.  En  même  temps  >1 
envoyff  quatre  métropolitams  à 
MkHel  VU  ,  qui  lui  aéolarèreârt 
cfu'il  finlloit  nécessairement ,  pour 
le  bien  de  Tempire ,  qu'il  y  renon- 
çât* ((  Mais ,  dit  Michel  aux  mé- 
tropolitams ,  que  me  promet  donc 
It  patriaf«he  au  lieu  de  Pempire  P 
—  Le  royaume  céleste ,  lui  ré- 
pondirent lés  métropolitains.  » 
&Iiche)  quitta  sur- le -champ  la 
pourpre ,  le  dernier  jour  de  l'an 
1057 ,  et  se  retira  dans  sa  maison, 
4>ti'  dans  un  monastère.  Pendant 
m  courte  administration  ,  livré  à 
ceux  qui  l'avoient  placé  sur  le 
-«    -^  il  «voit  di^iHxé   lent  à  la 


MICH 

faveur  et  rien  au  mérite.  Il  ntît 
dans  les  premières  charges  des 
hommes  on  coHmiun-,  sans  ex- 
périence ,  Sdns  capacité ,  sans 
connoissance  de  leurs  devoim. 
)Ëspérant  que  l'aâiection  du  peuple 
luiconserveroit  le  diadème,  Û 
s'occupa  uniquement  à  la  eaguer, 
et  négligea  de  se  conciher  leK 
gens  de  guerre,  qui  pouvoieixt 
seuls  le  maintenir  suc  le  trôuev 

VIIL  MICHEL  VII,  Pa»- 
«AriNAcË,  empereur  d'Orient , 
fils  aîné  de  Constantin  Doeas  et 
d'Ëudoxie.  Cette  princesse,  après 
la  mort  de  son  époux ,  gouvemii 
d'abord  l'empire  avec  ce  fils ,  An- 
dronic  ,  et  Constantin ,  ses  deoX 
atrtres  enlans  :  puis  s'étant  rema^ 
riée ,  au  bout  de  sept  mois  ,  h 
Romain  Diogène ,  elle  le  fit  nom- 
mer empereur.  Mais  cet  usurpa!^ 
tenr  ayant  été  pris ,  en  107 1 ,  par 
les  Turcs ,  Michel  remonta  sur 
le  trône.  Nioépfaore  Botoniate  s«  ' 
souleva  contre  lui  ^  et  s'empara 
de  Constanthiople ,  avec  le  ae»- 
cours  des  Tnras  ,  en  avril  107SV 
Michel  fut  relégué  dans  le  mo^ 
na stère  de  Stuite  ,  et  en  fut  re>- 
tiré  dans  la  suite  -,  pour  être  ^àit 
archevêque  d'Ëphèsé.  Cétoit'Uft 
prince  foible,  ^ui  abandonna  lek 
riênes  de  i'empre  à  ceux  qui  \ùvth 
lurent  s'en  saisir ,  et  ne  roecupà 
que  de  jeux  d'enfant.  Les  ennê^ 
mis  ravagèrent  ses  états ,  ses  nii 
nistres  ruinèrent  lès  peuples  V  et 
le  prince  ne  sentit  ses  malheurs 
qne  quand  il  en  fut  accablé. 

t  IX.  MICHEL  Vlfl ,  PiLAy* 
tùùVE  ,  régent  de  l'empire  d^O* 
rient  ,  durant  la  minorité  dè^ 
Jean  Lascaris ,  monta  sur  le  trôné 
à  sa  place,  en  1160  ,  puis  fit  cre^ 
ver  les  veux  à  ce  jeune  princ< 
son  papille,  maler  les  serment 
de  ndelité  qu'il  Ini  avoit  iaitSÀ 
L'anaée'd'après  il  reprit  •Constat!»^ 


MICH 

tîn€>|)}e  Sfiir  Baudouin  IL  Cette 
ville  avoit  ëlé  posâcdiie  58  ans  par 
les  Français,  lltravaill» beaucoup, 
pendant  sob  rc^ne^  a  la  réunion 
des  El*  iises  orientale  et  occiden- 
tale. tlrUain  V,quJ  occupoit  alors 
le  siéîje  de  .saint  Pierre  ,  témoigna 
une  grande  joie  des  dispositions 
de  Michel^Paléologue ,  et  du. dé- 
sir qu'il  a  voit  de  conclure  cette 
importante  affaire.  «  Eu  ce  cas  , 
4it-il  à  l'empereur  ,  nous  vous  fe- 
rons voir  combien  la  puissance  du 
saiut-siét^e  est  utile  anx  princes 
qui  sont  dans  sa  communion,  oii 
leur  arrive  quelque  guerre  ou 
quelque  division  ,  l'Eglisç  romai-" 
ne  ,  comme  bonne  mère  ,  leur 
ôte  les  armesMes  mains  ,  et  par 
son  autorité  les  oblige  à  faire  la 

paix Si  vous  rentrez  dans  sou 

sein  ,  continuent- il ,  elle  vous  ap- 
puiera ,  non  seulement  du  secours 
des  Génois  et  des  autres  Latins  , 
mais,  s'il  est  besoin ,  de  toutes  les 
forces  des  rois  et  dçs  princes  ca- 
tholiques du  monde  entier.  Mais, 
tant  que  vous  serez  séparé  de  l'o- 
béissance du  saint-siége  ,  nous  ne 
pouvons  soutiirir  ,  en  conscience  , 
que  les  Génois,  ni  quelques  autres 
Latins  que  ce  soit ,  vous  donnent 
du  secours.  »  La  réunion  de  l'E- 
glise grecque  et  de  l'Ëgllse  latine 
devint  donc  un  objet  de  politique, 
et  l'empereur  qui  en  signa  l'acte  , 
çn  avril  1277  ,  envoya  au  pape  la 
formule  de  sa  proi'ession  cfe  loi  et 
du  serment  aobéissance.  Cette 
réunion  déplut  aux  Grecs ,  et  n'in- 
téressa guère  les  Latins  ,  parce 
4jue  ceux-ci  n'y  virent  que  l'ou- 
vrage de  la  ruse  et  de  la  nécessité. 
Le  pape  Martin  IV  ,  ne  la  croyant 

Îtas  sincère ,  excommunia  Michel, 
eiSnovembre  is8i  ,  comme  fau- 
teur du  schisme  et  de  l'hérésie  des 
Grecs.  L'excommunication  étoit 
conçue  en  ces  termes  :  «Nous  dé- 
nonçons excommunié  Michel  Pa- 
l^ologue ,  que  l'on  nomme  empe- 

T.  3H, 


MlCH 


5i5 


1  reur  des  Grecs  ,  comme  fanteur 
;  de  leur  ancien  schisme  et  de  Phéré- 
sie  ;  et  nous  défendons  à  tous  rois, 
princes,  seigneurs  et  autres  ,  de 
,  c|uelque'  condition  qu'ils  soient , 
j  et  à  toutes  les  villes  et  commti- 
j'nautés  ,  de  faire  avec  lui,  tant 
qu'il  demeurera  excommunié,  au-> 
cune  société  ou  confédération,  ou 
de  lui  donner  aide  ou  conseil  dans 
les  afi'aires  pour  lesquelles  il  est  ex- 
communié.» Martin  IV  renouvela 
cette  excommunication  trpis  fois, 
et  elle  subsistoit  encore  l'an  1382, 
lorsque  Michel  mourut ,  le  11  dé- 
cembre ,  accablé  de  chagrin  et 
d'ennui.  Les  Grecs  lui  refusèrent 
la  sépulture  ecclésiastique ,  parce 
qu'il  a  voit  voulu  les  soumettre 
aux  Latins  ,  et  leurs  historiens  le 
peignirent  comme  un  monstre, 
bon  ambition  ,  à  la  vérité  ,  lui  6t 
commettre  des  crimes  ;  le  ^dé^  " 
de  conserver  son  pouvoir  le  ren- 
dit souvent  artiBcieux  et  qrucl  :^ 
la  postérité  lui  reprochera  tou- 
jours le  meurti'c  du  jeune  Lasca- 
ris.  Mais  s'il  n'eut  pas  les  vertus 
d'un  monarque  ,  il  en  eut  quel- 
quefois les  talens.  Il  sut  persuader 
par  son  éloquence  ,  se  faire  des 
amis  par  sa  politique  ,  et  fit  trem- 
bler ses  ennemis  par  son  courage. 
—  Il  ne  faut  pas  le  confondre 
avec  Michel  pALiêoLOGUE ,  qiii  ^ 
couronné  empereur  en  iai4j  gou- 
verna l'empire  sous  son  père  An-' 
dronic  ,  dit  le  f^ieuof  ,  et  mourut 
l'an  i2Sio. 

X.  MICHEL-FOEDEROWITZ, 
czar  de  Russie  ,  élu  en  i6i3  , 
dans  des  temps  difïiciles ,  des- 
cendoit  d'une  fille  du  czar  Jean 
Basilowitz.  Quoiqu'il  ne  fût  âgé 
que  de  17  ans  ,  il  travailla  ,  de 
concert  avec  ses  ministres  ,  k  ter- 
miner la  guerre  que  les  Busses 
av.oient  avec  la  Pologne  et  la  Suè- 
de, qiii  l'une  et  l'autre  avoient 
voulu  leur  dpciier  uBroi«  LesPo- 

33 


5,4  MlCH 

ferais  ,  pprès  s*étre  «vaDC(5*  jh5- 
i|ii'â  M«scow  ,  conckireiît  une 
tjpèved»  i4  RAS*  Les  8»é»loi»  firent 
atîSbi  la  pgjx  ,  'et  reatèrewt  en  poS- 
sessiott  de  l'Ingrie.  Micht^î  a  voit 
coftiriwfRcé  son  regae  parlé  5up- 

Ïîrtice  du  fiis  ckj.  second  impo^leur 
!>éinétriiis  ,  de  penr  que  ce  re- 
jeton ne  cannât  des  troubles  dans 
l'empire.  Se  voyant  tranquille  ,  il 
pen^»  à  policer  ses  états  ;  mais 
«ret  ouvrage  étoit  réservé  au  (ftar 
l^tTre.  Michel ,  peint  comme  un 
pt'in«e  doux  et  ami  de  la  paix  ; 
moui-ut  en  féf^, 

•  t  Xn.  MICHEL  (Jean),  natifde 
Beaiivai*»3  d'abord  secrétaire  de 
Louis  II,  roi  de  Sicile  ,  embras- 
jja  ensuite  Tétat  ecclésiastique  , 
et  devint  chanoine  (T^ix  en  Pro- 
vence ,  puis  d'Angers.  Il  fut  élu 
iiialg;*é  lui  évêque  Ûq  cette  der- 
nière ville.  On  a  de  lui  des  Statuts 
et  des  Ordonnances  pour  le  régle- 
meal  de  la  discipline  de  son  dio- 
cèse. Ce  prélat,  élu  suivant  les 
formes  antiques,  l'ut  l'un  d(*.3 
coopéf^teurs  "  de  la  pragmalî- 
que  -  sanction.  Des  écrivains  ont. 
prétendu  qu'ayant  combattu  les 
prétentions  de  la  cour  de  Rome  , 
on  a  sollicité  sans  succès  §a  ca- 
noAtsation.  (  /^cj^ez  l'Abrégé  die  la 
vie  ,  à^  culte  et  des  miracles  du 
Bienheureux  Jean  Michel ,  évêquo 
d'Angers,  1739,  in-4**,  petit  ou\Ta- 
jgâ[  Fai«  «t  QiisiaiiK.)  Le  nom  de  Mi- 
chel a  été.  inséré  dansi  l^^Martvrq- 
lt)ge  dé  FEgli^e  d'Angers ,  et  dans 
rÀppepçU?  V^  Martyrologe  de 
France..  ^.  9U397  B.ol)aadus  dan». 
Ip  x?(WQi^%Prœ^çrmisjii^onii  sep- 
tembre. C^  saint  éyôqpé  iwiQurut 
fe  l'i.  de  c^,  nioi^,.cai  i447« 

t  XllP.  MICHEL  (Jean),  nék 
Angers ,  Vint  de  iKmoe  heiire  k  Pa- 
ri^jOitjs^iHnétite  lefifoommerpre- 


MICH 

miermcdeiiâ  du  roi  Charles  VW, 
qui  lui  donna  un<^  charge  de  con- 
seiller au  parlentent.  l->an8  sa  Bi- 
bHothèque  du  .théâtre  français  , 
le  duc  ae  La  Vallière  place  Tan- 
née de  la  mort  de  Jean  Michel 
k  la  date  du  !M  août  i495  ,  et 
dit  qtte  «e  tut  en  Piémont  ;  «n 
autre  la  place  en  i495  ;  et  enfin  le  ' 

Président  Hénault  la  tixe  en  i49^* 
[îche!  laissa  une  filie  mariée  à 
IHcrre  Leclerc  du  Tremblay  ,  un  * 
des  aïeux  du  fameux  P.  Joseph  , 
capucin.    On    ignore  si  cet  au- 
teur a  écrit  sur  la  médecine;  mais 
on  a  de  kii  différentes  pièces  dra- 
matiques jouées    avec   les    plus, 
grands  applaudissemens ,  et  dont 
les  plusconiiaes  sont ,  T.  Mystère 
de  ta  Conception ,  Nativité ,  Ma-- 
riage  et  Annonciation  de  la  be^ 
noiste  vierge  Maine;  as^claNtt' 
tiviti^^de  J^sus-C/i/nst  et  son  En^ 
fance  ,  œ  quatre ^s^ingt  dix ' sept 
personnctges  ,  Paris ,  sans   date  , 
in-4**>  plusieurs  fois  rjéiraprimé.* 
\\,Le  mystère  de  ta  Resm^ection 
de  notre  Seigneur  Jésus-  Christ , 
joué  à  Angfjer^ ,  friumphamenî  ,  . 
deiHint  le  roi  de  Cézile  (Sicile)  , 
Paris  ,  irt-feJ.,  s^ns  date.  ïll.  Mys^' 
tére  de  là  Passion  de  nostre  Saul" 
veur  Jésus*^  Christ ,  mis  par  per^ 
somtaiges^etjoué  moult  triumpha* 
ment  à  Angiers  ,  in  -fol. ,  Paris  ,' 
1-490,  i^imprinié  em499-L'auteur 
retoucha  cette  pièce  ,  et  on  la  ût 
repâix)ître    sous   le  même  titre. 
Elfe  reparirt"  aifee  les   additions* 
faites  par  très-éloqueni  et  scien- 
tifiqtie    docteur  ,  maistre  J^haiv 
Michel^  in-4*>  Sans  date.  ÏV.  L^tt 
Résurrection  de  notre  Seigneun 
JésuS-C/trist,,  par  personnaiges 
(ils  sont  au  nombre  de  quatre- 
vingts) ,  Paris,  sans  date,  in-4'' 
(Tous  ces  ouvrages  ont  eu  plt 
'  sieurs  éditions  qui  sont*  reeheï 
çhées  ettrèir-dlffleifes  k  trouver. 


r 


*  XIV.  MICHEL,  savant rel 


MJCH 

feieiiv  3yri«fi ,  an  des  plu$  fa^* 
biles  théologioBj»  d^'  wu  teipp^, 
et  versé  dans  les  langues  et  fUns 
Jes  connoisânpoes  sacrées  fit  pro- 
^ikoes ,  yxY^iX  vers  1»  (io  du  19' 
siècle.  11  publia  avant    »fi  mort 


Cet  ouvrage  ,  un  des  plus  éru- 
diits  daas  son  ^eiu*^  ,  fut  tra- 
duit en  arménien  d^ns  le  i5* 
siècle.  Les  manuscriis  arméniens 
4e  i^  bihliotfièque  impériale , 
jn*»*  87  jEt  f  & ,  ii^tit  mention  de  cet 
auteur  fivec  beaucoup  d'éloges, 

;*  XV.  MÏCIUEJL,  patriarche 
syrien  à  Antioçiie  ,  vivoit  vers  la 
ini  du  ;a*  siè;cle.,ll  Ifiissa  en  mou- 
^^nt  un^puvr^ge  très-précieux^  in- 
tittdé  Abrfi^é  de  XÙistoire  uni- 
y.ers^Ue ,  di^u^  A.daftn  jusqu'à 
l'an  11J95.  .Ce  Jivre  intéressant 
n^ejciste.plus  dansl^  tcj^^e  syrien, 
pu  \n&x  il  nous  est  .encore  in- 
coo^nu  jusqu'à  pi^ésqnt.  Yortan  , 
doclenr  ^arpiénien  ,  f[ui  vivoit 
.dans  .le  i,5'  jS^èiçle  ,  ^e  tcad^isit 
,en  arjncniçQ ,  .e;l  la  l>iblio,tliec[i;Le 
impériale  jçn  pq^ède  un  iqxei]^- 
pluire.dH^t^^  le  n"  gjo,  .av.ec  qi\el- 
.cjues  ^uixes  pifices  ^aci:^cs,(|,u^n\é- 
jçne  ^uteur. 

.    *,XVI.  MICHEL  nlERiviU»,   s^- 

,i;aj;it.et  ver^HiS^^  pi^^i'e^  vivpit  dans 
,Jle  ^n^Qasfère  patriarcal  d'Etche- 

paict^n  A  ers  ,U  fin  ^du  16*  ^i^(e. 
>pn  ,a  jdc  ;|lui ,  I.  tin  ^reiité  ,^iir 

Jes  deyolrs  /iurnuariage  legUii^, 
^11. .  Dn  Traité  sur  Ja  p^épacsvUpn 

des^remède^  .,f!Ojoiv  ^outçs  sortes 
,,4e  ;i^aladies ,  intitulé  ija  tijiM^e^ 

.cit^e.des,ppeill^^  femmes»  IIL  tjn 

Ppën^e  un  VJî^npeur  de  P^M  Gné- 
^oï\e,\\\vxxq}Pf9itA^r,  MicJi^l  v^ut 
.lH«1»*\l'4ge  de  u4,ans. 

'*  XVII,  mcpiLU^ap)  .méiler 


MiCfl 


5i5 


comme  auteur  et  comme pr?.ticîiîp, 
a  donné,  1. Opéra  medica  et  cU'uu$^ 
gica^  Nuremberg,  liigi^  ^'m-^'^.lL 
OciiU  fabvica  ,  sive  de  fiaturu 
visas ,  iiCjde,  i6Si  ,  in-8«. — il  ne 
iautpfis  Jecontbndre  avec  un  ailtre 
MicRBL  rJu«te-£onr?id) ,  ipédeciu 
comn^elui ,  dont  nous  avons  IH^- 
thodus  c^raudi  upQplexioin  ,  in* 

*XVIÏL  MICHÇL  (Augustinus), 
cl?anoir\e  régulier  d.Undpritorir , 
professeur  en  théolo|^i|,e  et  ,en 
droit,  n^ort  en  1751  ,  k  l'^ge  de 
90  ans  >  a  priés  avoir  publi|é  Jus 
et  Justitia  juridioo  -theologiçe 
iractata  j  Aushouvs  et  Dillengen  , 
1697,  "*"4*'  Theoïogia  canonico^ 
moralis ,  3  vol.  in-lbl.  ,  "^et  d*aa- 
tres, ouvrages,  ♦ 

*  XIX.  MICHEL ,  dit  ie  Fqu  , 
portefaix  à  ]Napleâ  ,  l'un  des 
chefs  des  lazzaronis ,  fut  dâvoné. 
d'abord  à  la  cause  du  roi ,  et  l'un 
de  ceux  quiBrent  le  plu^  de  mal 
au  parti  J)atriotique."  Instruit  dd 
la  négociation  entamée  par  le' 
prince  Moliterno  avec  -Chain- 
pionnel  pour  introduire  les  Fran- 
çais dans   la    ville ,  il  excita  ie 

^peuple  à  prendre  lêis  armes,  s'em- 
para f^es  ehâteaHx ,  fit  massacrer 

'tous  les  nt>bies  soiipçonaës  de  tra- 
hir le  roi ,  et  opposa  la  plus  vi- 
goui'e.use  résistance  aux  troupes 
françaises.,  8uGcbml>'9xk  «  -  La  jàtk 
sous  le  nombre , .  ii  'ii|t«,^t  pri- 
souuîer  et  conduit  au  eAeqal 
Championnêt.  Çelui-çi ,  qui'avpit 

,reconnu  en  lui  delà  bravoure  et 
de  rinteîligençe  ,  iLii  offrit  Je 
gradé  de  capitaine  s*îl  vouloit.^^ 
ranger ^de  spn  oô^é  et. faire  dép<>» 
sef  l'es  armes '  a  sa  troupe.  II. ac^ 
çepla  ces  pitres ,  et  pf  rvmt^a  ft^ire 
rentrer  ses  camarades  daiii  teur^ 
maisons ,  en  criant  r<M^  ^a  Repur- 
biique  îvej^Mis  ce  temps  il  parut 

Xll]»^c.6AliÀC^(ai|Bt>Ua.  o«Uji« 


5i6 


MI  G  H 


des  Français  ,  harantçna  ]q peuple 
dans  toutes  les  occasions  en  leur 
laveur  ,  empcchtt  plusieurs  ré  volu- 
tes prêtes  à  éclater.  Il  fut  élevé 
au  grade  de  chef  de  brigade.  Mais 
les  succès  de!?  Calabrais  aux  or- 
dres du  cardinal  RufFo  ne  ]e  lais- 
■  sèrent  pas  long-temps  jouir  de  ces 

•  honneurs.  111p6  combattit  néan- 
moins avec  courage  ,  et  ne  se 
rendit  qu'à  la  supériorité  du  nom- 
bre .Jl  iat  d'abord  épargné  comme 
les  autres ,  conlbrméjuent  au  trai- 
té :  mais  on  se  saisit  bientôt  de 
sa  personne,  et  on  lui  fit  souffrir 
pendant  quatre  heures  des  mnux 

'  inouïs.   Il    expira  au  milieu  des 

•  tourmens. 

.    *XX. MICHEL  (Jean-François  )r 
docteur  eu  médecine  de  la  faculté 
de  Montpellier ,  mort  à  Paris  le 

,  27  octobre  i  $07  ,  âgé  de  8 1  ans  , 
fut  élè\e  et  ami  du  célèbre  Bor- 
deu ,  qui  lé  fit  venir  a  l^iris  en 
1767 ,  et  lui  confia,  même  de  sou 
vivant,  une  partie  de  sa  ciientclle. 
Accueilli  avec  distinction  a  .la 
courde Louis  XV et  de  Louis  !XY1 , 
il  en  devint  le  médecia  et  le  pen- 
sionnaire. Cet  habile  praticien  , 
dont  la  proibnde  érudition  le  fit 
rechercher  des  savaus  ,  exerça 
noblement  sa  profession  {lendant 
soixante  ans.  Ou  ne  connoît  aii- 
'■,  cun  ouvrage  de  ce  médecin,  à 

.  l'exception  de  quelques  thèses 
qui  n'ont  point  été  recueillies. 

i^  XXI.  MICHEL  (  Jean  ) ,  de 
Nîmes ,  célèbre  par  ses  Poésies 
gasconnes  ,  sur  -  tout  par  son 
Poënie  sur  les  embarras  de  la 
foire  de  Beaucaire  ,  de  plus  de 
.  4^00  vers  ,  Nîmes  ,  in-8»  ,  vivoit 
dans  le  17*  siècle.  Cet  ouvrage, 
réimprimé  dans  le  recueil  des 
Poètes  gascon^,  Amsterdam,  1700, 
a  vol.  in -S" ,  est  le  fruit  d'une 
imagination  peu.  réglée. 

*  3UU.  MIGUEL -ANCHI^- 


MICH 

LUS,  patriarche  de  Constanti- 
nople  flans  le  i2«  siècle,  encou- 
ragea par  ses  connoissances ,  et 
plus  encore  par  l'ascendant  de 
S09  exemple  ,  Tétudc  de  la  philo- 
sophie. 

XXIII.  MICHEL- ANGE  de  Cir 
BAVAGi:.    f^oyez  Caravace. 

XXIV.  MICHEL-ANGE.  roj. 

BONAROTA. 

XXV.  MICHEL -ANGE  des 
Batailles-,  peintre  ,  né  à  Rome 
en  1602  ,  mort  dans  la  mêine 
ville  en  1660 ,  à  58  ans  ,  étoit 
fils  d'un  joaillier,  nommé  Mar- 
cello Cerquozzi.  Son  surnom  des 
Batailles  lui  vint  de  son  habi- 
leté k  représenter  ces  sortes  de 
sujets.  Il  se  plaisoit  aussi  k  pein- 
dre des  marchés  ,  des  pastorales» 
des  foires  et  des  animaux  :  ce  qui 
le  fit  encore  appeler  Michel-Ange 
des  Bambochades,  De  trois  maî- 
tres dont  il  reçut  des  lîeçons  , 
Pierre  de  Laer  ,  à\i  Bamboche  , 
fut  le  dernier  ,  et  celui  dont  il 
goûta  la  manière.  Son  génie  plai- 
sant conduisoit  sa  main  dans  le 
ridicule  qu'il  donnoit  k  ses  figu- 
res*. Ce  peintre  ,  homme  à  bons 
mots  ,  bien  fait  ,  d'an  carac- 
tère égal ,  avoit  coutume  de  s'ha- 
biller en  ^espagnol.  Son  atelier 
étoit  le  rencfez-vous  de  ce  qu'il 
y  avoit  de  plus  poli  dans  les 
villes  qu'il  habitoit.  Soc  imagi- 
nation étoit  vive;  il,  a  voit  ane 
prestesse  de  main  extraordinaire. 
Plus  d'une  fois  il  a  représenté  une 
bataille ,  un  naufrage,  ouquelqae 
autre  aventure  singulière  ,  au  seul 
récit  qu'on  lui  en  faisoit.  Il  met- 
toit  beaucoup  de  force  et  de  vé- 
rité dans  ses  ouvrages.  Son  colo- 
ris est  vigoureux ,  et  sa  touche 
d'une  légèreté  admirable  :  rare- 
meilt  il  liaiisoit  le  dessin  ou  l'es- 
quisse de  sou  tableau.  liexcelloit 


MICH 

aussi  à  peindre  des  fruits.  Le 
musée  Napoléon  possède  plu- 
sieurs de  ses  tableaux, 

XXVI.  MICHEL- CÉRU- 
Lix\  IRE,  palriarche  de  Goiistan-^ 
tiuople,  après  Alexis,  en  io43, 
se  déclara  ,  eu  io53  ,  contre  TE- 
glise  roinaiiîe  ,  dans  une  lettre 
qu'il  écrivit  à  Jean  ,  éveqae  de 
Tranii  da\is  !a  Fouille  ,  aua  qu'il 
]a  communiquât  au  pape  et  k 
touîe  TEglise  d'Occident.  «  Outre 
l'addition  Filloque  ,  faite  au 
Symbole  ,  et  l'usage  du  pain  sans  i 
levain  pour  le  sacrifice ,  Céru- 
laire  ,  dit  le  P.  Longueval ,  i'ai- 
»oit  un  crime  aux  Latins  de  man- 
ger de  la  cl'iair  le  mercredi ,  des 
œufs  et  du  fromage  le  vendredi  , 
et  de  manger  de  la  chair  d'ani- 
maux étouucs  ou  immondes.  Il 
trouvoit  même  mauvais  que  les 
inoiues  qui  se  portoient  bien 
usassent  de  graisse  de  porc  pour 
assaisQuner  Jes  mets  ^  et  qu'on 
servît  de  la  chair  de  porc  à  ceux 
qui  étoient  'malade^;  que  les 
prêtres  se  rasassent  la  oarbe  ^ 
que  les  évêques  portassent  des 
anneaux  aux  doigts  ,  comme  des 
époux  ;  qu'a  la  messe,  au  temps  de 
la  communion  ,  le  prêtre  mangeât 
s^ul  les  azîme^  ,  et  se  contentât 
de  saluer  les  assislaus  ;  enfin  , 
qu'on  ne  fit  qu'une  inmiersion  au 
baptême.  »  Michel  -  Cérulaire , 
trouvant  dans  ses  diScrens  re- 
proches ,  la  plupart  frivoles  ,  un 
prétexte  pour  consommer  le  schis- 
me ,  fit  fermer  les  éL;lises  des 
Latins  à  Constantinopic  ,  et  ne 
garda  plus  de  miesures.  Léon 
ÎX  commença  par  faire  une  ré- 
i)onso  savante  cl  étciKlue  \\  la 
lettre  de  Cérulaire.  Ensuite  il  en- 
voya k  Cpnstautiuople  des  légats 
qui  excommunièrent  Cérulaire. 
Ce  patriarche  le^  exc^imunia  à 
son  tour ,  et  depuis  cflp;mps  -  la 
TEjjlis*  d'Ori^^nt  dcinçai  a  séparé? 


MICH  5.7 

de  l'Eglise  romaine;  Ce  prélat 
ambitieux  fit  soulever  le  peuple 
conti'e  Michel  VI  (  voyez  son, 
article  ),  qui  ne  se  prêloit  pas  à 
toutes  ses  vues.  Il  favorisa  l'élec- 
tion d'I^aac  Comnèue ,  que  les 
oih'ciers  de  l'armée  avoient  mis  à 
sa  place.  Cérulaire  ne  cessa  de' 
demander  au  nouvel  empereur 
des  grâces  ;  quand  ce  prince  les 
refusoit,  il  osoit  le  menacer  de 
lui  faire  oter  la  couronne  qu'il 
lui  a\oit  mise  sur  la  tête.  Il  eut 
nîôme  la  témérité  de  prendre  la- 
chaussure  de  pourpre  ,  qui  n'ap- 
parfenoit  qu'au  souverain,  disant 
qu'il  ii'y  avoit  que  peu  ou  point 
de  différence  entre  l'empire  et  le 
sacerdoce.  L'empereurlsaac  Com- 
nêne,  indigné  de  son  audace ,  et 
redoutant  son  ambition,  le  fit  dé-' 

F  oser  en  loSg  ,  et  J'exila  dans 
île  Proconcse  ,  où  U  mourut  de 
chagrin  peu  de  temps  après.  Baro- 
uius  nous  a  conservé  trois  Lettres 
de  ce  pulriarche.  Les  successeurs 
de  Michei-Céruiaire  conservèrent 
leur  autorité  et  leur  crédit ,  tant 
que  Constanlinople  J'ut  soQs  la 
puissîùice  des  empereurs  grecs. 
Mais  depuis  la  prise  de  <5ette  ville 
par  Bîahomet  II  ,  en  i453  ,  la  fa- 
veiu*,  le  caprice,  l'intrigue,  et 
sur-tout  l'argent,  créant  ou  ren- 
versant les  patriarches  ,  ainsi  que 
les  autres  évêques  ,  Tépiscopat 
fut  avili  dans  l'Orient.  A  peme^ 
les  prélats  avoient'-ils  pris  le  gou-  ^ 
vernement  de  leurs  églises,  qu'ils 
étoieat  chassés  ou  exilés.  Ils  re^ 
venoient  souvent  pour  être  dé,- 
possédés  encore.  Plusieurs  étoient 
déposés  et  rétablis  jusqu'à,  cinq 
ou  six  fois  de  suite  ;  et,  après  toutes 
ces  alteniatives  ,  il  n'étoit  pas 
rare  de  voir  terminer  leurs  jours 
parla  prison  ouïe  cordeau.  Dan» 
cette  instabilité ,  la  discipline  et 
la  théologie  ne  ppuvoietit  qu'être^ 
négligées.  Quelques  Canons  , 
quelques  HoTnélics   des   Pèrei  ^ 


r 


5j8-  MïCïÏ 

€t  un  peu  aè  controversé  èôntré 
l'Eglise  romaine  ,  voilà  à  quoi 
se  bornoJt  la  science  des  ëvcques 
grecs.  J[jes  papas  (  c'éloit  le  noni 
des  prêtres)  turent  encore  moins 
éclairés  :  pris  indistinctement  dans 
tous  les  états  ,  ne  jouissant  d'au- 
cune considération  ,  Us  se  dé- 
dbmmageoient  dé  leur  avilisse- 
ment ,  en  faisant  payer  leurs 
ionclions  le  plus  cher  qu'ils  pou- 
Voient.  La  super^ition  étant  ta 
source  principale  du  reveuu  qu'ils 
tiroient  du  peuple  ,  ils  le  lièrent 
à  eux  par  des  pratiques  minu- 
tieuses ,  par  des  légendes  ab- 
surdes ,  par  des  vertus  miracu- 
leuses attachées  aux  eaux  dé  cer- 
taines fontaines  ,  aux  paroles  dé 
certaines  prières ,  aux  exorcismes, 
aux  bénédictions  ,  etc.  Les  Grecs, 
conquis  par  les  Turcs  ,  ne  tour- 
tièrent  plus,  leurs  regards  vers 
rOccident.' Le  schisme  fut  éter- 
nel, dès  qu'ils  désespérèrent  d'a- 
voir des  secours  contre  leurs  en- 
nemis ,  dans  les  armes  des  papes 
et  des  princes  occidentaux.  Leur 
éloignemenf  de  toute  réunion  se 
iortifia  par  le  cours  des  années. 
Les  "Mahoraétans  ,  leurs  oppres- 
seurs ,  ne  leur  sont  pas  plus 
odieux  que  les  Latins  ;  et  les  mis- 
sionnaires catholiques  n'ont  jà- 
Tnais  eu  de  plu.s  grands  ennçnîis 
qu'eMx ,  dans  les  contrées  ûeYÔ- 
rient  ou  ils  ont  pénétré. 

XXVÏL'  WCHEL  (François). 
Fbyf^z  NoWRAnAMus,  n*»  i,  à  ia  tin  ; 
Amboise  ,  n®  VIL 

;  XXVm.  MICHEL  (Gaspard). 

*  MICfifeLËSSl  (l'aW  "Domi- 
nique) ,  né  à  Ascoli  ,  dans  la 
B^^arche  ,  eu  i^55  ,  d^aborîi  se- 
crétaire (les  prélat^  Caprara  et 
Trajetto  Caraâa  ,  depiiis  cardi- 
tiaux  ,  commença  sa  cairière 
îiiièraire  par  la  l^ie   du   tromte 


J^ànç6is  Algarotii  ,  oiàf  rage  ^àX 
lut  reçu  aVfC  éloges.  Ses  tàlcns 
littéraires  ,  le  don  dès  laii«^ués 
qu'il  possédoit,  lui  acquirent  en 
Europe  dés  marques'  aestirtie  et 
de  considération  de  plusieurs 
souvéraiîis  ,  entre  autres  du  grand 
Frédéric  ;  mais  forcé  par  Fenviè 
de  quitter  la  cour  de  cèinonârque, 
il  se  retira  \k  Stockholm  ^  oh  Tap- 
peloit  Gustave  I!I.  Non  seule- 
ment Ce  prince  le  combla  d'bon- 
r^eurs  ,  iliftis  il  l'admit  dans  sa 
plus  ihtimeconfîdénce.  Telle  étoit 
là  facilité  de  Michélèssi  pour  Té- 
tude  des  langues  ,  qu'en  six  mois 
il  apprit  assez  bien  le  suédois 
pour  traduire  du  grCclès  Amours 
dUéro  et  Léàndre  ,  et  du  latin 
les  Epîtres  d'Ovide  sur  le  même 
sujet.  Il  jiit  reçu  membre  de  l'a- 
cadémie des  sciences  tle  Stock- 
holm ,  et  mourut  dans  cette  ville  , 
le  3  avril  1773,  âgé  de  38  ans'.  On 
a  de  lui,  1.  Létierti  à  Monsî^, 
Viscontî  arcivèsdùvo  ât^feso  e 
Tàirîzîo  apoÂolico  pi^esso  le  LZ,, 
MM,  11,  e*  HR,  sopra  la  rivo- 
luzione  di  Svezia  sUcceduta  il  dï 
igagosio  177^^,  Stockholm,  1775, 
in-B".  IL  Opérette  hi  prùsa  ed  in 
'Verso  composte  in  Svézià  dal  sig: 
ahate  Ùàmenico  Micheïessi  d^As^ 
coli  ,  in-8'» ,  Saris  date  e't  sans  norti 
de  lieu.  ITÏ.  *Gùsta^n  ÎIÏ ,  Sveciêé 
regià  ordt^nès  à  'siléco  in  làti-* 
num  vérsce^  Bèrrôîini ,  Î772.  Cette 
traduction  est  dédïÉc  a  Clément 
XIV.  ÏV.  Carte ffgid  de l  principe 
renie  ,  orà  rè  di  Svèiia ,  col  conte 
Carlo  di  S'cheffer;,  st^HatOre  dcl 
regtio  ,  etc.  ,  etc. ,  V^ilse,  1775  , 
in -8*».  V.  Ldudatio  'indiffère  se^ 
renissimi  principis  Màrci  FuS" 
carenni  Kalnta  côrafh  T^ehetis  pa- 
iribùs  à  Dominico  Michelessia , 
etc,  yKal.maJ.  ann,  ij(î3,  Vene- 
tîis  ,  17(^3  YL  Tersi  sôidtli  H 
S.  A>  ît.ÈfaHa  Antoniettrt  prîh-' 
cipessa  m  Bàviera  ,  èkttrice  di 
Sassohiayéic.sÀnsdiite  fefSans  non* 


y 


-r' 


MICH 


5ig 


•  MÎCH 

de  lie».  Vil.  Memorie  inêomp 
i^Uq.  vita  ,  ed  agU  scf*Hti  del 
vante:  Fûrwesco  AL^arotti  ^  etc.  , 
Veui^,  1770,  in-fto,  détliés  au 
^rabd  Frédéric. 

1 1.  MICHELI  (Pierre- Antoine), 
né  â  Florence ,  de  parens  pauvres, 
d'abord  destitué  a  la  prolëssioQ 
de    libraire  ,    l'abandonna    potir 
s'adonner  à  la  connoissance  des 
plantes.  Il  lut  Mudiiolo  ,  et  exa- 
mina  avec  soin  la    nature  dans 
les  campagnes.,  dans  les  boîs  et 
.sur  les  m(Hitagnes.  Il  étudioit  en 
rxi^r^^  temps ,  seul  et  sacs  maître, 
la  langue  latiae/  Le  grand-duc , 
instruit  de  ses  talèns ,  lui  fît  don- 
ner tous  les  livres  qui  lui  étoient 
,  nécessaires  j  et  l'honpra  bi^itôt 
du  titre  de  son  botaniste.  Micheli 
voyagea  ensuite  en  divers  pays  , 
recuedlant  par-tout  des  observa- 
tions sur  Ittistoire  naturelle.  On 
a   de  lui ,  I.  iVwa /7/an//ir«/»  g^- 
net^a  ,  1729  ,  iti-fol.  ,  Florence  , 
av.ec   108  Èg.  C'est  wn  des  meil- 
leurs ouvrages  publiés  sur  cette 
matière  ;    Boèrliaave    en    la i soit 
nu  grand  cas.   II.   Histeria  plan- 
taimra    horti    Farnesiemi  ,    Flo- 
rence,  174^,.  in-fol.  Ilï.  Obser- 
vationes   iùnerariœ  ,    nrianUvSôrit 
reialil'  k  la  botanique.  IV.  Plu- 
sieurs ouvrages  sur  l'Histoire  na- 
turelle ,  qui  sont  aussi  restés  ma- 
nnscrits  ,  dont  A  i'aut  cependatit 
excepter    Çatahgus    plaïUanim 
horti  Flof^néini,  Florence,  1743, 
inriel.  Il  mourut  le  7  janvier  ij^j». 
a  5*^  •'^ns.  Micheli  avoit  refubé  des 
étatilisseniens    avantageux    bors 
de  aa   patrie.  Sans  avoif  cultivé 
les  langues    savantes ,   il  s'éioit 
formé  un  bon  style.  Sa  nié. 'noire ,        ^ 

dans  tout  ce  qui    concernoit  la  [  époque   de   son    établissement' , 
botauique.  ;    étoit    prodigieuse,     comiiïenea  à   servir   en  Fratice  > 


|)«s  oOTïnnes  av^nt  iuî.  Il  a  mort^ 
tré  la  véritable  structure  des 
plantes  à  feuilles  de  chiendent 
et  à  tige  de  blé.  Il  a  décou- 
vert leur  fleur  à  deiwc  feuilles  ,  et 
en  a  formé  une  classe  nou\dle  et 
distincte  ,  qu'il  a  placée  entre  ta 
i4*  c*  la  i5*  fie  Tourneibrt.  Il  â 
7»/*  ,  parmi  les  plantes  a  'flenfs 
s^s  DeurlleSj  les  joncs  etautF^  de 
même  espèce ,  qui  en  avoie»t  été 
s^arées  mai-à-pï'opos  ;  et  W  a 
réuni  ensemble  les  plîmtes  qui 
portent  la  semence  sur  leurs  fenii- 
>es  ,  lesqu elles  étoieïit  rangées 
en  deux  classes  séparées.  Micheli 
a  fait  voir  le  premier  la  fleur  et 
la  semence  «des  champignons ,  dés 
truffes ,  des  mousses  ,  etc.  ,  qu'on 
cro  y  oit,  et  qu'en  bien  des  e  adroits 
ou  croit  encore  ,  se  liffriner  i\e  hi 
pourrilure.  Il  a  enrichi  le  cata- 
logue des  piaules  mariiies  ,  doflt 
il  a  naontré  roTg^nisaûon,  \\\  fleur 
et  :1a  semence.  Les  botaniste»* 
avant  lui  n'en  comptoienti  que 
vingt  genres;  mais  il  en  a  montré 
^rès  de  quarante,  parmi  lesquels 
ou  voit  Soo  plantes  qu'il  a  tirées , 
pour  amsi  dire,  du  Ibnd  de  la 
mer.  Ij»  grtandc  quaiïtité  desplatt- 
ies  ,  appelées  de  son  notn  Miche- 
liettnesy,  dans  les  écrits  deVail- 
ktït ,  de  Boërbaave  ,  de  Tillî  ^ 
dans  le  Catalogue  de  Sliérard  , 
montrent  combien  il  arimoit  k 
communiquer  des  connoissances 
qui  lui  avoient  tant  coûté. 

t  ïï-  MICHBM  (  Jacques-B«i^- 
thelemi  )  ,  seigneur  du  Giest,  -Aé 
à  Genève  en  i-ôga  ,  d'une  an- 
cienne famîHe  originaire  de-Liic- 
qnes  ,  et  placée  k  la  tête  de  cette 
république  depuis  rwmée   iTîÔS, 


Il  aufnsoit  ^a'U  eût  vu  une* 
plante  poi^r  n'en  jamais  ottblier 
la  figiiffe..  JX  en  a  découvert  çlus 
4e   qu5aiti^e    raîDe    qui    ii-étorent 


où  il  ^levittt  capitaine  en  ïji^, 
au  moment  de  la  pai%  d'Dtrecbt  > 
et  on  il  c^ïntinH*  de  servir  jiTs'qn'en 
173*.  MklK'lJ  se  retira  aWo  d?^n* 


5ao 


MICH 


MIC  H 


le  régiment  suisse  de  Bezenvald. 
Dès  sa  jeunesse  ,  il  avoit  annoncé 
les  plus    heureuses   dispositions 
pour  l'étude  des  mathématiques  , 
et  il  les  cultiva  ensuite  avec  sué- 
cès  ;  h  l'âge  de  ^5  ans ,  il  étojt 
déjà  savant  géographe  et  bon  ingé- 
nieur. La  collection  des  plans  et 
des  cai'tes  qu'il  a  levés ,   tant  en 
France  qu'a  Genève  ,  est  immen- 
se ;  elle  est  précieuse  autant  par 
l'exactitude    du   travail  que  par 
Félégance  du  dessin.  Dans  sa  re»- 
traite  en  Suisse ,  il  se  livra  tout 
entier  à  l'étude  de  la  physique ,  et 
devint   Vinvenleur  d'un  thermo- 
mètre ,  dans  la  graduation  duquel 
il  prend   pour  base  le  terme  du 
tempéré ,  qu'il  désigne  par  zéro  , 
,    et    liait  coïncider   à   son   échelle 
'    celle   de  tous  les  thermomètres 
,  connus.  Il  imagina  en  même  temps- 
de  se  servir   de   son  instrument 
dans  le  ibpd  des  eaux  et  des  mi- 
nes ,  en  le"  munissant  d'un  appa- 
reil particulier.    Une  partie   des 
Mémoires  qu'il  a  composés  pour 
établir  et  justifier  sa  méthode  se 
trouve  réunie  dans  les  actes  im- 
primés de  la   société  helvétique 
de  liùle.  Micheii  publia  aussi  ses 
Hecherches  sur  la  météorologie  et 
la  température  du  globe.  Ses  au- 
tres Mémoires  traitent  de  la  lu- 
mière ,  de  la  pesanteur  des  ma- 
rées ,  du  cours  des  astres  ,  de  la 
comète  de  1680,  du  déluge  uni- 
versel. 11  a  donné  aussi  un  Traité 
de  météorologie  ;   enfin   il  a  fait 
graver  le  prospect  visuel  des  gla- 
ciers de  la  Suisse  ,  dont  il  dôtcr- 
.  mina  les  hauteurs  géométriques  ; 
et  il  eut ,  le  premier  ,  l'idée   de 
les  figurer  en  relief  ;  travail  qui 
a  'été  exécuté  depuis  d'après  ses 
directions.  Son    génie    saisissoit 
avec  force  les  objets  ,  et  laissoit , 
dans  toutes  ses  conceptions  ,  la 
trace  d'idées  neuves  et  profondes. 
Sa  vie  domestique  fut  agitée  par 
Teffet  des  troubles  politiques  qui 


se 
u 


e  roanifeslèrertt  à  Genève  sa  pa- 
rie ,  dès  l'année  1727  ;  et, il  en 
devint  ia  victime  ,  avant  été  lonj^- 
temps  renfermé  dans  une  citadelle 
par  ordre  du  gou\ernement  ilft 
Revnc.  Micheii  est  mort  en  mars 
1706  ,   sans  avoir  été  marié. 

*  MICHELOTTÏ   (  Pierre-An- 
toine ),. ué  à  Trente  ,  étudia  avec 
beaucoup  de  succès  les  mathéma- 
tiques  sous  le    célèbre  Jacques 
Hermann  ,  professeur  à  Padoue , 
et  se bîi  d'amitié  avec  B«rnoulli, 
habile  géomètre.  INIichelotti  exer- 
ça avec  honneur  la    médecine  à 
Venise  ,   fut  membre  des  acadé- 
mies de  Leipsick  ,  de  Paris  ,  de 
Londres,   de  Berlin  ,  de  Pélers- 
bourg  ,  de  l'inslitut  de  Bologne , 
et  laissa   divers  ouvrages ,    entre 
autres  ,1.  De  séparations  fluiflA- 
rum  in  cotjiore  arfirnaîi  tractatus 
physicus  ,  mech/inicus  ,  meJicus  , 
cuni   fif^nris  ,  Venetiis  ,    1721   et 
1754,  in -4*-    II»    ConghiéttUF'e 
circa  la  natura ,   cagioni  ,  e  re- 
medj  de!  maie  che  nelV  autunno 
del  171 1    attaccb  il  génère    bo- 
vino  nelle  çittà  et  villaggi  delta 
repubiica  di  F'enezia  ,  e  di  aUH 
luoghi   vicini  y   Venezia* ,     1712. 
III.  Epistoîa    in  qud  responde- 
tur  defensioni  dissertationis  J. 
Jurvini  de  motu  aquarum  Jliten- 
tium  ^  Venetiis,   1724-     IV.  De 
motu  musculorum  efferventid  et 
Jcrmentatione  dissertationes,  Ve- 
netiis ,  1721  ,  in  -4*.  V.  Epistoîa 
ad  Berna rdum,  Fontenellum  ',   in 
qud  an  aar  pulmones  influens  co- 
gat  ne  an  sohat  sanguinem  eo- 
mni  canales  permeantem  ,   inqui^ 
ritur ,  Lutetise  Parisiorum ,  1724, 
etc. 

*MICHELLOZZT  (Michellozzo), 
sculpteur  et  architecte  ûoreulin  , 
accompagna  Gôme  de  Médicta 
dans  son  exila  Venise,  et  j  fut 
emplojfé  par  lui  à  faire  de^  /no» 


Jf 


Ml  CH 

dè]e$  et  d*^s  dessins  dps  plus 
beatix  édifices,  oX'^ former^  dans 
le  monastère  ^q  Sainl-Geoige  , 
une  bibliothèque  qui  existoit  en- 
core en  i6i4  ï  mais  qui  a  été  dé- 
truite danSs  ia  reconstruction  du 
couvent. 

MICHOL  ,  fille  de  Saiil  , 
promise  a  David  ,  à  condition 
qu'il  tueroit  cent  Philistinsv  Da- 
vid en  tua  deux  cents,  et  obtint 
Michol  peu  de  temps  après.  Said, 
voulant  se  défaire  de  son  gendre, 
envoja  des  archers  dans  sa  mai- 
son pour  se  saisir  de  lui:  mais 
Michol  fît  descendre  son  mari  par 
une  fenêtre  ,  et  substitua  a  sa 
place  une  statue  qu'elle  habilla. 
Saiil,outré  de  celte  raillerie,  donna 
Michol  à  Phalti ,  de  la  ville  de 
Galiim  ,  avec  lequel  elle  demeura 
jusqu'à  la  mort  de  son  père  :  alors 
David,  devenu  roi,  la  reprit.  Cette 
princesse,  ayant  \ii  son  mari  dan- 
ser avec  transport  devant  1  arche , 
conçut  du  mépris  pour  lui ,  et  le 
railla  avec  aigreur.  En  punition 
d'un  reproche  si  injuste  ,  dit  l'E- 
criture ,  elle  devint  stérile. 

MICHON.  ;^.BouRDELOT,noII. 

MI  CHOU    ou    DE    MiCHOVIA 

(Mathias  ) ,  docteur  en  médecine 
et  chanoine  de  Cracovie  ,  réputé 
savant  astronome  dans  le  16* 
siècle ,  s'adonna  principalement 
"  k  l'histoire  ,  et  dédia  sa  Chro- 
niqite  de  Pologne  au  roi  Si- 
gismond  ,  k  rélection  duquef  il 
termine  son  ouvrage.  On  a  en- 
core de  Michoti  deux  autres  pro- 
ductions ;  De  la  Snrmatie  euro^ 
tféenne  ,  et  De  la  Sarmafie  asia-^ 
tique  ,  imprimées  h  Paris  en  i532, 
Avec  quelques  autre's  Relations  du 
Nouveau  Mande, 

tMICHU   (Benoît)  ,   peintre 
sary«Fre;  né  à  Paris  dans  le  çom- 


MICK  531 

meucement  du  dernier  siècle , 
s'est  particulièrement  adonné  à  la  • 
pratique  de  ce  qu'on  appelle  pein- 
ture en  apprêt.  Gè  genre  de  pein- 
Inre  A'est  point  incorporé  avec  le 
verre,  mais  seulement  fixé  des- 
sUvS.  Mi  chu  passoit  pour  le  plus 
h.îblle  peintre  sur  verre  de  son 
lenips.'  11  a  peint  les  vitres  de  la 
chapelle  de  Versailles  ,  celles  des 
Lu  al  ides  et  du  cloître  des  Feuil-. 
lansdela  me  Saint-lionoré.  Ces 
derniers  morceaux,  fiaits  d'après 
les  dessins  d'Elye,  et  dans  les- 
quels il  a  joint  à  un  beau  coiq- 
ns  une  exécution  extiômemeat 
soignée  ,  se  voient  au  Muîiée  im- 
pfTial  des  monumens  français. 
IVJichu  ,  reçu  maître Sitrier  pein- 
ive  sur  verre  en  1077  ,  mou- 
rut fort  avancé  en  âge  en  i^oo  : 
on  i^iore  l'époque  précise  de  sa 
naissance. 

MICIPSA  ,  roi  des  Numide» 
en  Afrique  ,  fils  de  Masifiiasa , 
qui  l'a  voit  préféré  à  Mauajlabal 
et  à  Gulassa  ,  ses  autres  fils. 
Manastabal  eut  un  fils  nomuié 
Jugurtha  ,  que  son  oncle  Mi- 
cipsa  envoya  commander  en  Es- 
pagne les  secours  qu'il  dou- 
n)it  aux  Romains.  Micipsa,  mort 
l'an  120  avant  Jéstis  -  Christ  , 
laissa  deux  fils ,  Adherbal  et 
Hiempsal,  que  Jugurtha  fit,  pé- 
rir ,  et  sur  lesquels  il  usurpa  le 
royaume  de  Numidie,  f^.  Adiuîr- 

BAL. 

*  MTCKLE  (  William  Jules  )  , 
poète  anglais  ,  né  en  Ecosse 
dans  le  comté  de  Dumfries  ,  à 
'  Langlïolm  en  1754  ,  vint  eu  i^ôo 
k  Londres  solliciter  sans  suc- 
cès une  place  dans  le  service  ma- 
ritime, 11  s'y  fit  connoître  avan- 
tageusement par  plusieurs  pièces 
de  Poésies  ,  mais  sur-tout  par 
une  excellente  Traduction  de  h 
Lasla^e  du  Camoëns,  qu'il  publia 


X. 


3:^^  MICR 

eii^i775  ,  à  Oxford,  ifl-4*  »  ^* 
réin>prirmée  depuis  en  1778  ;  eîîe 
obtint  TapproDation  générale. 
Oii  a  recueilli  ses  autres  piècçs 
de  Poésies  eu  un  \oluinetin-4"  > 
^794- 

*  MIC  ON  ,  peintre  grec  ,  sur- 
nommé le  Prince  rfes  Peintres 
fr Athènes  ,  vîvoitenviron4o6  ans 
avant  J,  C.  Il  fut  charge'  par 
les  ainphictjons  ,  ou  états-géné- 
raux de  la  Grèce,  des  travaux 
du  Pœcile  ;  mais  Polvgnote  ,  sou 
contemporain  ,  en  fit  une  partie 
considérable  ,  sans  exiger  de  sa- 
laire. En  considération  de  cette 
générosité,  les  ampliiclyons  or- 
donnèrent qa7l  fut  par-tout  logé 
gratuitement.  Les  travaux  du  Pœ- 
cile ne  sont  pas  les  seuls  ouvra- 
ges de  Micon;  il  en  fit  aus*i  pour 
ie  temple  de  Thésée.  Pausanias 
observe  qu'un  de  ces  derniers 
n^étoit  pas  tout  entier  de  la-main 
de  Micon.  Cette  observation  don- 
ne à  croire  que  ,  dès  x:g  temps-là , 
les  peintres  sefaisoienl  aider  dans 
l(Nfïs  entreprisés.  Son  fils,  nommé 
(  Miata  ,  se  fit  une  grande  réputa- 
tion. Pline  parle  encore  d'un  au- 
lie  MicoN  ,  le  jeune  ^  <jui  laissa 
une  fiiic  célèbre  dans  la  peinture, 
sous  le  nom  de  Timabettb. 

MICOSTI.  Fojez  Mosès. 

t  MîCR.T:UITS  (Jean)  ,  luthé- 
rien ,  professeur  distingué  d'é- 
loquence, de  philosophie  et  de 
théodogic  ,  Tïé  à  Roîin  dans  la 
Poméranie  en  i^07  »  motirut  en 
i658  ,  h.  6i  ans.  bes  principaux 
ouvrages  sont ,  l.  Lexjcon  plù" 
Idsophicum  ,  i655  et  1661,  iB-4*» 
II.  Sjntagma  hi^torictriim  mundi 
et  £cclesiœ  ,  Stetin  ,  i65o,  ïG44 
v\  1660,  «1-8*,  imprimée  depuis 
In  -  4*^  avec  la  continuation  de 
llartnae.  Ilï.  Ethnpphronium 
kontèa  gentiles ,    de  principes 


MIDA 

1 

religionis    christianm  ,    Stetia    f 

1647  '  '^^'  *'  ^^674,  in-4'*.  lî 
en  donna  une  continuation  eu 
i652,  ia-4'*>  contra  judaicas 
depravationes,  IV.  Tractatus  d& 
copia  verborum,  V .  Archœologia» 
Vl.  Historia  ecclfisiastica  ,  L»ip- 
siae,  1699,2.  vol. in-4°.  Vil.  Or- 
thodoxva  lutherana  contna  Ben- 
gium,  VIII.  Des  Notes  sur  Aphton 
et  sur  les  Offices  de  Ciçérôn.  IX- 
Des  Comédies  et  d'autres  Pièces 
en  vers  et  en  prose.  Ces  ouvrages 
d(k;èlent  un  homme  qui  avait 
beaucoup  d'érudision  et  de  lit- 
térature. 

t  MIC YLLE  ou  MoLTZE»  (  Jac- 
ques ) ,  humaniste  et  poète  latin, 
né  k  ^rashourg  eu  iao3,  mort  a 
Ileidelberg  en  i558  ,  laissa  plu- 
sieurs ouvrages.  "Les  principaux 
sont  ,  I.  Des  Poésies  latines.  II. 
Des  Scolies  sur  Homère,  Vir- 
gile ,  Martial ,  Lucien ,  etc.  IIJ. 
jirithmàtica  logistica,  etc.  1^. 
De  re  metricdf  à  Framcfort ,  1695 , 
in-rS^. 

MÏDAS  r  Mythol.  ) ,  fîls  de  Car- 
dias, roi  de  Phrjgie ,  reçut  Bac- 
chus  avec  magni^enoe  d^ns  ses 
états.. Ce  dieu,  en reconnoissance 
de  ce  bon  oftice,  lui  promit  de 
lui  accorder  tout  ce  qu'd  deman- 
deroit.  Midas  demanda  que  tout 
ce  qu'il  toucheroit  se  changeât  en 
or.  11  se  repentit  bientôt  d'avoir 
fait  une  telle  demande  ;  car  tont 
se  changcoit  en  or,  jusqu'à  .sçs 
aliniens  dès  ^u'il  les  touchoit.  Il 
pria.Bacchus  de  reprendre  ce  don 
funeste,  et  alla  ,  par  son  ordre, 
se  laver  dans  le  Pactole  ,  avù  ,  de- 

f)uis  ce  temps-là  ,  roula  des  pùiU 
eties  d'or.  Quelque  teiaps  après, 
ayant  été  choisi  pour  juge  euti-e 
Pan  (ou  Marsyas)  et /VpaWon  , 
il  donna  une  autre  marque  de  son 
peii  de  goût  ,  «n  prréiérfttit  lés 
cl^anSs  rustiques  du  «iiesd,  des  h^g^ 


^ 


MIDD    ' 

gjrsaux  chants  mélodieax  d'Apol- 
n.  ^  dieu  des  vers  et  de  la 
musique  ,  irrité  »  substitua  des 
<>reiiles  d'Ane  aux  siennes.  Midas, 
lionteux  et  désespéré  ,  ne  conHa 
son  aventure  à  pers«mite  qu'à  son 
barbier,  avec  défense  de  la  divul- 
guer. Celui-ci,  ne  pouvant  se 
contenir ,  fit  un  creux  en  terre ,  et 
cria-^  en  se  baissant  :  «  Midas  a 
des  oreilles  d'âne  »  ;  après  quoi  il 
remplit  le  trou.  Dans  la  suite  il 
sortit  de  cfet  endroit  une  grande 
quantité  de  roseaux  qui  ,  étant 
secs  et  agités  par  le  vent, "répé- 
tèrent le  secret  du  barbier,  et 
l'apprirent  à  tout  le  monde. 

M I  p  D  E  L  B  O  TJ  R  G  J  Paul- 
Germain  de  )  ,  ainsi  appelé  , 
parce  qu'il  étoit  né  à  Middeï  bourg 
en  ZélancTe  ,  Tan  i445  ?  enseigna 
la  philosophie  et  lès  matliéma« 
tiques.  Son  savoir  lui  fît  des  enne- 
nusr  S'étant  retiré  en  Italie,  il 
Sy  fit  cochioÎJre  avantageusement 
par  son  éloquence  et  sa  belle  lati- 
nité. On  lui  donna  «ne  chaire  de 
niacliématiques  à  Padoue,  et  il 
fut  fait  érôgae  de  Fo««ombroTïe  , 
dans  le  duché  dlJrbin,  en  149^» 
5^nlesll  et  Léon  X  le  députèrent 
pour  présider  au  cinqvnème  :coîi- 
cile  d«  Latran  ,  tcnn  sous  le  pon- 
fHîci^t  de  CC6  deuK  papes.  11  solht- 
cita  ces  deux  pomtiies ,  les  cardi- 
i:nu"»  el  les  pèi*es  d«i'COTjcile ,  de 
réformer  le  calendrier.  Cette  ré- 
formation  étoit  tleverîue  néces- 
eaîre  depuis  ^fx<t  la  procession  des 
^quînowes  et  Tfeinticipation  des 
nouvelles  lunes  a  voit  tellement 
dérangé  l'ordre  des  temps  ,  que 
Ton  eéiébroit  quelquefois  la  iPâque 
*în  moiseritier  «nantie  \i:v\r\e  mar- 
*fné  trar  le  concile  de  Nicée  ;  mars 
des  Besoins  plus  pressans  obti- 
çèrectt  le  stiïnt-«iége  de  renvoyer 
cette  aôkire  k  im  antre  temps, 
f  Vt^,  Gn^oiittî  XllI.  )  Mid«lel- 
ooarg'sHrst  rendu 'Célèbre  -par  «n 


MIDH 


525 


traité  curieux-et  assez  rare ,  lui- 
piimé  k  Fossombrone  même  en 
i5i3^,  in-fol. ,  souft  Gé  titre  :  D^i 
pectd  Paschœ  cclehratiotde  et  de 
die  Passionis  J,  C  L'auteur  ne 
à'y  borne  pas  au  calendrier  vo-» 
main  ;  il  examine  aussi  ceux  des 
Juifs  ,  des  Egyptiens  et  des  Ara- 
bes. Il  avoit  lait  précéda  cet  ou- 
vrage de  plusieurs  lettres  sur  le 
temps  ou  il  faut  célébrer  la  fôte 
de  Pâque«  ;  elles  furent  attaquées 
par  Pierre  de  Uivo  ,  docteur  dô 
Louvain.  Ce  prélat  mourut  à 
Rome  en  i534. 

MIDDENDORP  (Jacquef /, 
chanpine  de  la  métropole  et 
doyen  de  la  collégiale  de  Saint- 
André  k  Cologne ,  docteur  cîi 
droit ,  vice-chancelier  de  l'univer- 
sité, où  il  enseigna  la  phdo3opliie> 
et  s'acquit  tant  de  réputation,  que 
divers  princes  le  choisirent  pour 
être  leur  conseiller  ordinaire,  na- 
quit à  Ootmerssum,  village  de 
rOver-Ys^el,  vers  l'an  i^yji  On 
a  de  lui  ,  I.  Un  Traité  de  acu- 
demiis  orhis  unis^rsi  i  i594*in- 
8°;  ouvrage  fait  avec  peu  d'ordre 
et  san«  ciitique.  II.  Hiatoria  mo- 
hasiiçiiy  Cologne,  i6pa.  Il  n>ou- 
4'Ut  en    161 1. 

L  MIDDLETON    (BiciMiâ 

.de),  Hickardiis  de  Media- f^'ifln  , 

Cordelier,  et  théologien  scolnsti- 

qtîe    d'Angleterre  ,   se   disfi!?*;na 

ti'lienient  à  Oxford   et   à  Parrs  , 

qn^jljfnt   surnommé  le  Docteur 

•  spUde  et  abondant ,  le  Docteur 

I  très-fondé  et  autorisé.  On  a  4Îe 

lui    àes    Commentaires    Kur    le 

Maîrre  àni  Sentences  ,  et  d'autres 

écrits  qui  rie  justifient  guère  ccs^ 

tiîivîs    pompeux.    Il    mourut   cii 

i3o4.  y  oyez  Piedre   Lombabd. 

♦iL  MI1>Î)  LÏÏTONCsir 
Hugh  )  ,  né  a  D^nbigh  dans  ie 
pays  de  Galles  ^  orfévre  k  Lon- 
at-ies  ^  4^viat  lé  bitnfaiamr  dte 


524  MIDD 

celle  ville  immense ,  en  y  con- 
duisait les  eaux  de  deux  sour- 
ces ,  4'une  dans  le  voisinage 
d'Herllôrd ,  et  l'autie  dans  celui  de 
Ware,  à  'ào  milles  delà  \illt;;  réu- 
nies ,  elles  ont  pris  le  nom  de 
Ne-w  Hiver,  ou  deJSoiwene  ri- 
vière. Trois  actes  du  parlejnent  , 
l'un  rendfisousla  reine  Eiizabeth, 
et  les  deux»au(res  sous  Jacques 
I",  avoieut  autorisé  les  citoyeuà 
de  Londres  à  amener  les  eaux 
qu'on  pourroit  rassembler  dans 
quelque  partie  que  ce  tût  du 
comté  de  Middlesex  ou  d'Herl- 
lord.  Après  bien  des  tenta ti\ es 
varies  ,  et  des  calculs  multipliés, 
ce  projet  avoit  été  abandonné 
«ommè  impraticable  ;  Middieton 
l'entreprit*  La  cité  lui  aban- 
donna tous  les  droits  dont  elle 
éloit  investie  par  le  parlement , 
et  le  20  février  1608  les  travaux 
Jurent  enli'epris.  Malgré  les  nom- 
*  breux  obstacles  qu'il  falloit  vain- 
/  cre ,  malgré  les  eftbrts  de  l'envie , 
elen  dépitdesrailleurSjMiddleton 
étoit  parvenu  à  conduire  la  nou-, 
vclle  rivière  jusque  dans  le  voisi- 
nage d'Enfîeid ,  et  avôit  déjà  dé- 
pensé toute  sa  fortune.  Ce  fut 
vainement  qu'il  sollicita  des  se- 
cours auprès  du  lord  maire  et  de 
]a  communauté  de  Londres.  Jac- 
ques I"  intervint  j  et  par  une 
convendon  avec  Middieton  ,  du  u 
riiai  1612  ,  s'engagea  à  pajer  la 
moitié  des  frais  déjà  faits  ou  à 
faire.  Ce  secours  indispensable 
décida  le  succès  de  l'entreprise  j 
et  en  octobre  161 3  on  vit  la 
nouvelle  rivière  arriver  à  îsling- 
ton.  Malgré  Finlerventiori  du  mo- 
narque et  la  formation  d'une  com- 
Fagnie  qui  avoit  des  actions  dans 
cntrc|)rise,  sir  Hugb  ,  comme  la 
plupart  des  premiers  auteurs  de 
pro}ets,  avo4  épnjsé  sa  foVlune ,  et 
ce  ne  fut  qu'en  i635  que  les  action- 
naires purent  reoevoiv  le  premier 
«liyideade.  Eu  i636.  ^  Charles  1", 


MIDD 

par  acte  du  grand-sceau  ,  du  18 
novembre,  'rétrocéda  les  éh'oils 
apj>arteuant  à  la  couronne  a  sir. 
Hugh ,  moyennant  une  redevance 
annuelle  de  5oo  livres  ,  qu'il  s'en- 
gagea de  paver  au  roi  ou  a  ses 
successeurs,  hors  des  bé»éiic<?s  d« 
la  compagnie.  Pendant  plu.sjeîirs 
années  la  nouvelle  livrère  a-éfé 
d*un  revenu  très -considérable.. 
Sir  Hugli  ,  créé  sous  Jacques]**" 
chevalier  et  baronnet,  en  réc<mi- 

Ï»ense  de  ses  services*,  a  légué  à 
a  corporation  des  orfèvres  de 
Londres  un  intérêt  dans  la.  nou- 
velle, rivière ,  au  proitt  de  ceux  de 
ses  membres  qui  tomberoienl  dans; 
l'indigence.  On  ne  sait  ni  le  lieu 
ni  l'époque  de  la  mort  de  Mid- 
dieton. F.  l'article  MiLL  (ilenri). 


tm.  MIPDLETON  (Conyers), 
théologien  et  littérateur  anglais, 

3ui  s'est  rendu  célèbi'e  sous  ces 
eux  rapports,  naquit  à  Yorck  le 

27  décembre  168S  ,  et  mourut 
dans  le  comté  de  Cambridge  le 

28  juillet  1750.  Né  avec  de  grands 
talens,  et  portant  dans  le  com- 
merce de  la  société.,  non  seule- 
ment un  caractère  doux,  mais 
cet  extérieur  de  poKtesse  qui  n'est 
pas  toujours  l'apanage  des,  gens 
de  lettres,  il  se  montra  comme 
écrivain  sous  xxn  jour  tout  diftë  { 
rent ,  et  consuma  une  partie  de 
sa  vie  dans  des  disputes  théolo- 
giques ou  littéraires ,  que  l'ai- 
greur qu'il  y  mit  dut  tout  à  la 
fois  prolonger  et  multiplier.  Ses 
démêlés  avec  le  docteur  Bear 
tlej  »  sous  lequel  il  avoit  étudié  à 
Cambridge ,  îirent  à  son  début 
dans  le  monde  littéraire  d'autant 
plus  de  bruit  ,  que  Xes  esprits 
étoietit  partagés  par  les  .opinions 
politiqueSs  du  temps  enti*e  Mid- 
dieton et  son  adversaire*  La  bi- 
bliothèque publique  de  Cam* 
bridge  ayant  été  considérable* 
ment  augmentée  par  le  don  qut 


MIDD 

lui  fit  le  roi  de  la  bibliothèque  ' 
de  Tévéque  More,  le  docteur  Mid-  ' 
dleton  en  iVit  nomm^  bibliothé- 
caiit;  en  chef,  et  publia  à  cette  oc- 
casion ,en  1725,  un  Opuscule  inli- 
ttiié  Bihllothecœ  Cantaùneiensis 
ordinamiœ  methodus^  dont  le  plan 
judicieux  est  présenté  dans  nn 
style  très-élégant.  En  17^4?  Mid- 
<lleton  vint  en  France  et  en  Italie, 
où  il  fut  accueilli  avec  distinction; 
mais  piqné  de  ce  que  le  biblio-' 
thécaire  du  Vatican,  dont  il  avait 
•«té  d'ailleurs  reçii  avec  beaucoap 
'd'honnêteté,  prelendoit  ne  con- 
noître  que  l'université  d'Oxford  , 
.il  voulut,  pour  rhonneurde  celle 
de  Cambridge ,  pour  satisfaire 
k  sa  vanité  personnelle  et  à  son 
goât  pour  les  antiquités ,  prendre 
un  état  fort  au-dessus  de  ce  que 
lui  permelloient  ses  revenus.  De 
retour  de  Paris  en  Angleterre  k  la 
jda  de  1725  ,  il  se  mit  à  dos  toute 
la  faculté  de  médecine  de  Cam* 
bridge  par  un  ouvrage  intitulé 
De  medicoruin  apud  veteres  Ro- 
mnnos  conditione  ,  qud  seryilem 
alqueignobilem  eamfiiisse  osien^ 
ditur.  Gant. ,  17Î16.  En  1719  il 
publia  un  autre  ouvrage  intitulé 
la  Religion  des  Romains  actuels 
iiérii^aat  de  celle  de  leurs  ancê- 
tres païens^  Il  déplut  également 
aux  catholiques  et  aux  protestans 
qui  crurent,  d'après  la  légèreté 
avec  laquelle  il  traitoit  les  mira- 
cles dé  rËglise  romaine  ,  voir  at- 
taquer ceux  sur  lesquels  repose 
la  base  dii  christianisme.  La 
quatrième  édition  de  cet  ouvrage 
a  paru  avec  des  additions  en 
1741.  Juaque-lk  Middleton,  mal- 
gré les  clameurs  de  ses  antago- 
nistes ,  avoit  joui  de  la  faveur  de 
l'opinion  publique  et  des  sociétés 
où  il  vivoit ,  lorsqu'il  lui  survint 
une  affaire  qui  renversa  ses  es- 
pét*ances  et  mit  un  obstacle  éter- 
nel à  son  avancement.  Tindal  avoit 
*<ioatt4  en  x73o  son  famâax  oa- 


MIDD 


625 


vrage  intitulé  le  Christianisme 
aussi  ancien  que  la  création  ; 
dans  lequel  il  attaquoit  la  révéla- 
tion ,  et  cherchoit  k  établir 
la  rélilgion  naturelle.  Dans  le 
nombre  de  ceux  qui  s'élevèrent 
contre  Tindal,  Waterland  publia 
une  Défense  de  TEcriture.  Mid- 
dleton ,  paroissant  ne  pas  la 
gDi\ter  ,  produisit  un  autre  plan 
de  défense  ,  dans  lequel  ses  ad- 
versaires l'accusèrent  avec  quel- 
3ue  fondement  d'être  \n\  ennemi 
éguisé,  qui,  sous  le  prétexte  de 
défendre  le  christianisme  ,  ne 
cherchoit  qu'k  le  détruire.  Mid- 
dleton fut  sur  le  point  d'être  dé- 
Sradé  et  chassé  de  l' université  ; 
se  défendit  mal  et  se  perdit.  En 
1741  parut  l'ouvrage  auquel  il 
a  dd  le  plus  de  célébrité  ;  il  pu- 
blia i^Histoire  de  la  vie  de  Ci- 
cerow ,  en  2  vol,  in-4°,  réimpri- 
mée depuis  plusieurs  fois  sur  le 
même  fortiiat  et  in-8*.  Quoique 
Middleton  eut  été  marié  trois  fois, 
il  n'avoit  pf)int  d'enfans  j  et  le 
produit  de  la  souscription  de  sa 
pi-emière  édition  fut  consacré  k 
doter  dfiux  jeunes  nièces ,  dont 
les  malheurs  de  son  frère  l'a  voient 
engagé  k  se  charger.  Soit  qu'on 
considère  le  fond  de  cet  ou- 
vrage, ou  la  manière  dont  il  est 
écrit,  on  peut  le  regarder  com- 
me destiné  k  passer  k  la  posté- 
rité, et  k  être  lu  tant  que  durera  le 
goût  de  la  bonne  littérature  , 
quoiqu'on  puisse  lui  faire  sans 
injustice  le  reproche  qu'on  adressa 
aux  peintres  ,  qui ,  en  imitant  U 
nature ,  cherchent  trop  a  l'em- 
bellir. Peu  de  temps  après  il 
publia,  en  1745,  les  Epitres 
de  Cicéron  ^à  Brutus  ,  et  de 
Brutus  à  Cicéron^  ,  a\^ec  .  le 
texte  latin  et  des  notes  en 
anglais.  En  f"j^  il  fit  paroître 
l'ouvrage  qui  a  pour  titre  Ger- 
mana  qucedam  antiauitatis  eru" 
diUf  mçnuinenta  quioas  Rofnt^io- 


^ 


526 


MIEL 


^ervi  aV^e»)»!  à  1»  plupart 
auteurs  qui  ont  écrit  contre  le 
•chM^liftnisme  ,  iiuliâposa  contre 
jui  tout  l^  dergié.  On  vit  paroi* 
Xre  une  foule  >nunense  de  réfuta^ 
•tions  I  parmi  lesquelles  qu  «Listior 
|rue  celle  4e  DodwelJ  et  4e 
Church.  Il  se  préparoit  à  y  ré» 
^iOTidi^e  lor^qite  la  naort  le  sur- 
prit. Ton*  le^  ombrages  de  Mid^ 
dJ^eton ,  4oBt  nous  n'avons  cité 
qu'une  parue  j  ont  été  recueilUs , 
ii  l'exceptionde  la  Vie4e€ioéroa, 
*n  1762 ,  eo4v.  in-4**,  ^ous  le  titre 
iXOEuvf^es  mêj^^s  ;  ,on  les  a  réim- 
i)rimés  depuis  en  <w\  volumes 
ui-^"-  il  faut  certainement  tout  le 
^lériie  éé  Técriviaio  pourjuatilier 
la  i^impre&sion^ietiautd'oHvra^Â 
nie  controverse  «t  de  cûpoousUnce. 
On  distingue  dans  le  nombre  «oe 
J^isseriation  .puhliée  en  i^Sô  , 
jatr .  l'origine  ci?  F  imprimerie  .en 
Angleterre  y^fon'dénwntreiqftg 
4î€t<»rty  aété initpduii  et  eauercé 
è.  ff^ufSiminstenparJf^iiUaniCiLiy 
fony.uingiMSyiH.npn ,  ^pn^ateQn  h 
croit  eommunémentà  Oxford-par 
un  imprimeur  tétnfimgfir  y  opinioa 
«avaninieBit  -débattue  par  JBowjer 
«t  par  ^Niepiki,  éi^tD^iVimvjr^i^  m- 
titulé  Ortçisie  de  l'impriintirie , 
877^. 

MIËL  Çi^n)  y  célèbre  ^n|se 
ilamand.,  -né  <à    Ulqenderien  ,  à, 
•deux  .Ueauss  id!An\i«t$ ,  «en  $^%^ ,  • 


de  ^nds  sujets ,  4o^t  il  a  om^ 

Î^iAsicurâî  églises  ;  utais  sQfi  goùi 
e  portpit  à  peindre  des  Pastor 
raies  ,  des  Paysages ,  des  Chns^ 
ses  y  et  desùamhochages,  L'Italie, 
qui  a  formé,  tant  de  grands  hoin.- 
n»es ,  a  été  aussi  Tëçole  de  Jeaçi 
Miel.  Il  se  mit  sous  la  discipline 
4'André  Saçchi  ;  mais  ayant  traité 

d'une  manière ^ojtesque  un^aud 
*^ui^„.,  ,iM,! .. maître 


rum  rittiS  vnrii  iilustratitury^n^fy»; 
Bi  en  J747  ,  un  Traitée  ^nfit 
de  Home ,  endeu^^  parues ,  en  an- 
glais. Enfin  parut  en  174^  ^on 
trop  célèbre  ouvrage ,  ântiii^é 
Mecherches  surlepçuvçirdes  mi" 
iticles  qu*an  suppose  avoir  suhr 
sistéddUS  r Eglise  ctirétienne  de- 
puis son  orif^ne justpm  dçinsifuei' 
tfèjues'unfi  des  sièide$  qui  <^uivirent, 
Xlette  production,  qui  depuis  a    tableau  d'histoire  quu  ce  n 

des  \  lui  a  voit  coniié  ,  il  fut  obligé  de 
)fùir  pour  éviter  $a  colère.  Son  sé- 
jour eu  lyonibardie  ,  et  Tétudp 
qu'il  y  fit  ÙQs  ouvrages  des  Car- 
racbe  et  dn  Cornège  ,  perfection- 
nèreut  ses  talens.  Le  duc  de  Sa- 
voie ,  GharlesTE^nnianuel ,  attira 
ce  célèbre  artisle  k  ^a  cour,  et  l'y 
fixa  par  ses  bienfaits  :  ^  prince  le 
•décora  du  cordpn  de  TordriS  de 
Saint -iViaurice.  I^  pinceau  dp. 
^iel  est  gr^fi ,  onctfieux  :  ^on  co- 
loris e&^  vigoureux  ,  et  ^on  dfissin 
correct  ;  mais  ses  têtes  manquent 
4e  pioblesse.  Ou  a  de  lui  plu- 
S4ev^^&H%orce(iux  gravés  avec  beau- 
^up  de  goût.  Xx;  musée  Napoléon 
possède  plMâieurs  t,cdffeau^  àe  ce 
maître. . 


1 1.  MIEBIS  f  François  ) ,  sur- 
nominé  le  Fieux ,  aie  ^  Pçlft  en 
11^35  ,  dans  une  condition  aisée  ^ 
.manilieisia  d^s  l'enfonce  son,  goût 
pour  la  peinture.  >Iis  à  l'école  de 
J&éf ard  Dow ,  il  4evint  le  plus 
habile-élève  de  cem^îtne ,  4pnt  (l 
^4oj^*  Ja  ma«ûère.  Çumime  Gxl- 
«r^rdJP^W  jil^e  sp^vU ii>awir<MP 
:ÇOi;àiaa\;e  poiv*  v<0(U'  1^  oJ^)cts  qu'i^ 
/Viouloit  peindrie  ,  et  .^1  imûa  1^ 
^lus  petits  4ét,aiJ[j>  .av^  tajat  dp 
^oin  qu'on  distû^u^rpit  Le  tissj^ 
^Ipsiéloflfes  qjLi'il  jH^jprÂc^te.  Ge- 
^n4Mlt  ^  éni  pk^.ciiau^  >ne  ^ujt 
fias  dan^  is^s  QK^tnge^  >  J^a  :lég^ 

4e  jsoja  colws  ;(ouiovM^  ,&fta,ve  (^ 

■fif^  «éttOkOPU ,  é^tjl>|L  f^,  4i^vilit 


MIER 

^Q6  tidtleaux  toujours  chèreracat 
^yéâ.  ïi  jouissoît  d'twtf  grande 
considiéralion  ;  mais  ,  malgré  l'a- 
-version  qu'il  a  voit  poiu*  les  per* 
songes  dîîbauchées  ,  il  eutiemalr, 
h£ur  de  8«  lier  avec  è\%eu  ,  pein- 
tre d'un  grand  talent ,  qui ,  s'ëtant 
fait  cabaretier  ,  vitîoit  sa  cave  à 
lui  seul  j  et  <ne  reuipUssoit  soi^ 
Cjellier  que  du  pro.duit  des  ta- 
bleaux qu'il  sehâtoitdeteraiiner, 
lors^fue  le  s'v^  lui  mauqiioit.  Miéri» 
fut  tt^jlemeut  ckajnnë  d^e  &e&  sail- 
lies plaisantes ,  qu'il  le  suivit  dattâ 
ses  parties  de  débauche  et  dissips) 
sa  fortune  avec  lui  ;  il  fut  mis  en 
prison ,  et  refusa  de  travailler 
pour  se^  créanciers  s'ils  ne  lui 
rendoient  la  liberté  :  il  la  recou- 
vj?a  et  n'en  fut  pas  plus  rangé  ;  il 
resta  tidèle  à  Steen  ;  mais  un  soir 
qu'il  le  quittoit  daiis  un  état  d'i* 
tresse  ,  il  tomba  dans  une  fosse 
pco fonde  et  infecte  ok  il  alloit 
périr,  s»  ^s  cvis  n'eussent  réveillé 
nn  pauvre  artisan  et  sa  iëmme 
qui  le  tirèrent  de  péril  et  lui  pro- 
aignèreal  les  soins  les  plus  tour 
cbans,  Miétis  qiMtta  ces  bonnes 
g^ns  san»  leur  apprendre  son 
nom,  et  le  lendemain  il  leur  porta 
un  petit  té^bietiu.  dont  il  leur  fil 
don  y  on  ieivr  disant  de  s'adres- 
ser à  un  riche  amateur  qu'il  leur 
nomma.  L'amatiBur  reconnut  Mié- 
ris  à  son«uvr*gej^qtt'il  estima  800 
florins  ;  et  eetie  somme  fut  en 
effet «ômplïie» l'artisan  émerveillé 
d'une  teue  générosité.  Miévis  se 
dégoûta,  d'uaae  vie  déréglée ,  maifr 
ne  vécut  pa«  loûg-tomps  après^  ce 
changement  heureux  ;  il  mA^urut 
en  1681  ,  âgé  de  4^  ans.  Les  ta- 
hlemijs  de  Miéria  sent  payé»  un 
prix  exorbitant  ^  et  nron4  irien 
perdu  de  lem-  fraîcheur. 

+  II.  MlÊRIô  (  Guilkume  ) , 
surnommé  Im  Jeuiie  ,  fils  dut  pnré- 
C(é^nt,  fnt  omsi  pieistre,  tiiaifl 
ii  u't»ut  ]>.a»  iea  l^^eiiâ  de  son 


Ml  G  h  627 

père.  Il  naquit  à  Leyde  en  1662  , 
et  mourut  en  1 71  j ,  âge  de  qtuitre* 
vingt-cinq  ans. 

t  m.  M^ÉRîS  (Fracçois),  ûh 
du  précédent,  également  peintre, 
et  de  plus  antiquaire  littérat/eur 
distingué ,  et  auteur  de  nombreux 
et  de  volumineux  ouvrages,  tous 
écrits  dans  sa  langue  matenaeile  , 
tels  que ,  I.  Histoire  et  a^itiquiié^ 
ecclésiastiques  des  sept  Proviu- 
ces-ï/mes,  l^^de,  17.16,  .6  vdI. 
in-fol.  IJ.  Description  des  mo- 
noies  épiscopales ,  Ijeyde  ,  même 
année  ,  i  vol.  i»-â*.  IIÏ.  Histoire 
des  princes  qui  ont  gouverné  les 
Pays-Bas,  Leyde,  B739,  5  vol. 
îu-fbl.  IV.  Une  ancienne  Chroni- 
que ,  dite  du  Clerc  ,  xn^o  ,  in-4». 
V.  JRecueil  fre'néral  aes  chartes 
des  comtes  de  Hollande  ,  1 755  , 
3  vol.  in-fol.  VI.  Uu  Traité ds 
liTL  manière  de  compiler  et  c/V- 
a^ire  thiMoire  ,  i  767  ,  in  -  8*. 
VIL  Privilèges  e4  mon^meïnt  au^ 
thentiqjujêS  de  la  ville  de  Leyde  , 
1759  ,  I  vol  in-lbl.  VlII.  Pesr 
criptign  et  histoire  de  ladite  ville, 
cootiuuée  par  Daniel  Van. 

^    IVIIEllRE(le)  roy.  Umiekrb. 

*MIGLÏAVACCA  (P.  D.Cel$e), 
chanoix»e  régulier  de  Saint-Sau- 
veur, né  à  Milan  Le  126  juillet 
1673  ,  se  rendit  ,  en  17M  ,  h 
Rom^e,  oib  il  fiut  lait  vicaire  dit 
monastère  de  Saint-Laurent  ex- 
tra muros ,  et  peu  de  temps  aprèâ 
il  devint  siecrétaire  de  son  géné- 
ral. Nommé  abbé  en  1717  ,  il  fut 
élu  visiteur-général  eA  1721  ,  e|^ 
procureur -général  en  1733  ,  ce 
qui  l'obligea  de  résider  à  Rome 
jusqu'en  1736,  époqne  à  laquelle 
il  parvint  a  la  dignité  suprême  de' 
agn  ordre  ,  qu'il  occupa  pendant 
6  ans^  Rendu  à  son  monastère  de 
Saint-CeUe  à  Milan  ,  fiont  il  étoit 
^hé ,  il  V  mouruji  Iç  |j|^9vemi)r6 


528 


MlGh 


ly^J.  Ou  a  (le  Ini  Aiiiinndvcr-' 
siojtes  in  hîstoriam,  thaologicfim 
dopnatwn  et  ôpimonum  de  dis^i- 
mi grntict  à  cîaro  viro  ntafcldone 
Scîpione  Maffejo  elnboratnm  , 
Francofurli  ail  Meiium  ,  1749  > 
Lucfe ,  1750.  Le  marquis  Maftei, 
ayant  public  h  Trente,  en  i']f\i  , 
son  Histoire  théologiaiie  des-«l(^c- 
IrineseKÎes  opinions  des  cinq  pre- 
miers siècles  de  lliglise,  Ttliglia- 
\accr>  s'éleva  contre  cet  ouvrage, 
^  publia,  outre  celui  déjà  cité, 
cenx  qui' suivent  :  I.  Difesa  dcUe 
ivùmadversioni  ,  Lncques  ,  1750. 
31.  Lettera  di  N,  N,  concemente 
aihi  censvr'a  ,  etc.  ,  Lugano  , 
1751.  m.  Uliifurinato  poslo  net 
vaglio  ,  Lucques  (Lugano) ,  1761 . 
On  doit  eTîcore  à  iVJigllavacca  , 
IV.  De  idoneis  ad  baptisini  et 
l.œnitentiœ  saçramenta  disposi- 
tiomhus  ,  Venetiis  ,    1763. 

*  MIGLIORE  (  Gaëtafi  ) ,  phi- 
lologue et  élégant  écrivain  lalin  , 
]>réiét  dos  études  et  professeur 
li  éloquence  ,  et.  d'antiquités  ro- 
j.jaines  et  grecques  à  l'université 
<le  Ferrare  ,  sa  patrie  ,  auditeur 
de  \-o.:e  ,  mort  en  1789  ,  a  donné 
1.  Oratio  habita  in  liceo  Ferra- 
limai  pro  solemni  sittdiof^m 
ifîstairratione ,  nonis  novembris 
nniio  Ï787,  Ferraria; ,  1787,  in- 
4".  H.  Cajetnni  Migliore  juris 
ac  S  dhfologiœ  doctoris  Ferrarien- 
ais  ,  rotte  quinque  viri  Inscriptio- 
1:^$  et  Cnrmina ,  etc.  ,  Ferranie 
178&  ,  in-4*»  Cet  ouvrage  est  cu- 
rieux et  de  quelque  intérêt  par 
i<-j  recîîerches  que  l'auteur  a  été 
o'bligé  de  faire. 

♦MlGLTORUCCl  .'Laurent- 
Pénédlct),  professeur  à  Tuniver- 
silc  de  Pise ,  né  k  Florence  ,  et 
îMort  le  aS  juin  17^41  àl'àgede  60 
ans,  a  publié  Institutionf^s Juris 
ccnonici  cum  explicationibus ,  1 


.      MIGN 

fl.  MTGNARD  (Nicolas),  pein- 
tre ,  né  à  Trojes  en  Chain  pa- 
gne vers  l'an  1608  ,  de  Pierre 
Mignard  ,  ofrlcier  dans  les  années 
de  France.  Henri'  IV  ,  voyant  le 
grand -père  de  ce  peintre,  qui 
s'appeloit  More,  elitouré  de  six 
^  enfans  ,  tous  officiers  et  d'une  fi- 
gure intéressante,  s'écria:  «Ce 
ne  se  sont  pas  là  des  Mores  ;  ce 
sont  des  Mignards.  »  Le  nom  , 
depuis  ce  temps-là  ,  en  est  resté 
à  la  làinille.  Nicolas  Mignard  fut 
surnommé  Mignard  d^ Avignon  , 
à  cause  du  long  séjour  qu'il  îit  en 
celte  ville ,  où  il  s'étoit  marié  en 
revenant  de  Rome.  Le  roi  ,  qui 
l'avoit  connu  dans  son  passage  à 
Avignon,  lors  de  son  mariage 
avec  l'infante  d'F'spagne,  en  lôfip, 
l'appela  à  Paris  ,  et  rcmplov'a  à 
divers  ous^rages  dans  le  palais 
des  Tuileries.  Ce  peintre  fit  beau- 
coup de  Portraits  ;  mais  son  ta- 
lent particulier  étoit  pour  Vffis^ 
toii^  et  pour  les  Sujets  poétiques* 
Il  inventoit  iacilement  ,  et  meî- 
toit  beaucoup  d'exactitude  et  de 
propreté  dans  son  tfavail.  Ses 
cotnpositions  sont  ingénieuses  , 
et  brillent  par  le  coloris.  Mi- 
gnard mourut  en  1668  ,  était 
alors  recteur  de  l'académie  de 
peinture. 

IL  MTGNAR%  (  Pierre  ) ,  fils 
du  précédent,  peintre  de  la  reine 
Marie-Thérèse  d'Autriche ,  né  à 
Avignon ,  et  mort  dans  cette  ville 
en  i685  ,  se  distingua  pour  ]« 
peinture  ,  et  marcha  sur  les  trace» 
son  père. 

t  III.  MIGNARD  (Pierre) ,  sur- 
nommé Mignard-le-Rontain ,  à 
cause  du  long  séjour  qu'il  {it  à 
Rome  ,  frère  de  Nicolas  ,  né  à 
Troy es  en  novembre  1610,  mourut 
à  Paris  .en  1696  ,  laissant  une  fille, 
qui  n'épargna  rien  pour  illus- 
trer la  mémoire  de  sou  pcre.  Mi- 


MIGN 

^nard  fut  destiné  pgf  le  sien  îi  la 
médecine  ;  mais  il  étoit  né  pein- 
tre. A  l'âge  de  onze  ans  il  des- 
Sàwit  des  portraits  très-ressem- 
blans.  Dans  le  CQurs  des  visites 
qu'il  faisoit  avec  le  médecin  qu^on 
a  voit  ^choisi  pour  l'instruire  ,  au 
lieu  d'écouter,  il  remarquoit l'at- 
titude du  malade  et  des  per- 
sonnes qui  l'apprôchoient ,  pour 
les  dessiner  ensuite.  11  peignit  ^ 
h.  douze  ans  ,  la  famille  du  méde- 
cin. Ce  tableau  frappa  les  con- 
zioisseurs;  on  le  donnoità  un  ar- 
^  tiste  consommé,  ^es  progrès  fu- 
rent si  rapides,  qu'il  n'avoit  que 
'  quinze  ans  lorsque  le  maréchal 
de  Vitrj  lé  chargea  de  peindre 
,  la  chapelle  de  son  château  de . 
Couber  en  Brié.  Où  le  fit  entrer 
ensuite  dans  l'école  de  Vouet ,  et 
/  il  saisit  tellement  la  manière  de 
son  maître  ,  que  leum  ouvrages 
paroissoient  être  de  la  même 
main.  Il  quitta  cette  école  pour 
aller  à  Rome.  Son  application  k 
dessiner  d'après  l'antique  et  d'a- 
près les  ouvrages  des  meilleurs 
maîtres ,  sur-tOut  d'après  ceux  de 
Raphaël  et  du  'fitiéii  ;  formèrent 
son  goûf  pour  le  deâ^in  '  et  pour 
le  coloris; Il  lia' uiie  amitié  intime 
avec  Dufre?snOj\  qui  lui  servit  in- 
finiment pour  lai  faire  entendre 
les  meilleufs  poètes  de  l'antiqui-' 

Ï5 ,  .et  /  po«r  lui  développer  ;  les 
rincipes  de.  la  peinture.  Dufres- 
t^oy  étoit  excellent  pour  le  con^ 
s^iï ,  et  jVIignard  pour  L'exécu-' 
tion.  Dans  un  séjour  de  vingt- 
deux  ans  que  celui -ci  fit  en  Ita- 
lie 9  il  s'acquit  une  telle  réputa-. 
tion  ,  que  les  étrangers ,  et  même 
les  Italiens  ,  s'einpressèrent  de  le 
faire  travailler.  Tandis. qu'il  étoit 
à  Rome,  on  lui  demanda  le  por- 
trait de  saint  Charles  Borroméé; 
qui  n'avoîl  jamais  permis  qu'on 
le  peignît.  Toujours  attentif  k 
mettre  de  la  véi*ité  dans  ses  ou- 
trages ,  il  vDulàt  avoir  un  mort 

T.  XI. 


MIGN  529 

sous  ses  yeux.  Le  frère  Vital  ^ 
capucin  français  ,  l'avertit  qu'il 
y  avoit  un  de  ses  confrères  qui 
venoit  de  mourir  ;'  mais  on  ne 
lui  permit  de  travailler  que  la 
nuit.  Resté  seul  avec  ce  cadavre , 
le  billot  sur  lequel  étojt  posée  la 
tête  du  mort  tourna  et  nt  étein- 
dre la  chandelle.  Mignard  eut 
peur ,  mais  une  lumière  qui  se 
nt.  apercevoir  remit  le  .calme 
dans  son  esprit.  C'étoit.le  Frèrd 
Vital.  Le  mort  reprit  sa  place  y 
et  le  peintre  acheva  son  tableau, 
Mignard  a  voit  uu  talent  singulier 

Ï'iXinrXe portrait  :  il  saisissoitùabi- 
ement  tout  ce  qui  pduvoit  non 
seulement  rendre  la  ressemblance 
parfaite ,  mais  encore  faire  con- 
noître  le  caractère  des  perspnnes 
qui  se  faisoient  peluJr^. Comme  il 
étoit  naturellemeut  courtisan,  et 
que  peut-être  son  génie  n'étoit  pas 
assez  fécond  pour  les  granjds  su* 
jets ,  il  avoit  choisi  1^  portrait  ,* 
pàrcequ'il  met  à  portée  de  parler, 
de  plaire  ,  de  se  mont^'er  par  ses 
plus  beaux  CQtés. Il  ne  laissa  échap- 

*-  -i  i     ;"i     /•  1...  ,r 

per  aucune  occasion  .ue;uire  des 
choses  flatteuses  ou  ingénieuses. 
Louis  XIV  lui  di/:,  la  dernière  fois 
qu'il  fit  son  portrait  :  «  Vous  me 
trouvez  vieilli  ? -7II  est  vrai,  Sire^* 
répondit  Mignard  ,  que  je  vous, 
vois  quelques  campagnes  de  plus^ 

sur  le  front  de  votre  majeiilé ■ 

Une  autre  fois  Louis  XIV  ajant 
entendu  qu'un  seigneur  l'appeloit 
Mignard  ,  sans  ajouter  le  mot.de 
monsieur ,  dit  :  Je  l'appelle  mou- 
sieur  Mignard.  —  Sire  ,  répondit 
le  peintre  ,  je  ne  m'offense  point 
de  la  suppression  du  mot  de  mon- 
sieur;  il  y  a  trente  ans  que  je  cher- 
che à  lé  faire  oublier.  »  De  retour 
en  France,  il  avoit  été  élu  chef  de 
l'académie  de  Saint-Luc, qu'il  avoit 
préférée  à  l'académie  royale  de 
peinture,  parce  que  Le  Brun  étoit 
directeur  de  celle-ci ,  et  qu'il  eu 
étoit  jaloux.  Il  n'étoit  pas  mûijaii 

I         34 


53q 


MIGN 


avide  de  gloire  et  de  richesses  )  cl 
cette  double  ambition  fut  satis- 
faite. Le  roi  lui  donna  des  lettres 
de  noblesse  ;  et  le  nomma  son 
premier  peintre ,  après  la  mort 
de  Le  Brun.  Mîgnard  a  voit  une 
douceur  de  caractère  attrayante  , 
on  esprit  a^rëatle,  joint  à  des  ta- 
lens  supérieurs;  qualités  qui  lui  fi- 
rent d'illustres  amis.  11  se  trouvoit 
souvent  avec  Chapelle,  Boiieau  , 
Bacine,  et  Molièie  ;  ce  dernier  a 
célébré  èif  vers'  le  grand  ouvrage  k 
fresque  qn'ibfit  auVal-de-Grace. 
Mignard  auroît  été  un  peintre  par- 
fait ,  s'il  eût  mis  plus  de  correc- 
tion dans  son  dessin ,  et  plus  dans 
ses  compositiotis  :  il  avoit  un 
génie  élevé  ;  il  donnoitji  ses  fi- 
gures des  altitudes  aisées.  S*on  co- 
loris est  d'une  fraîcheur  admira- 
ble, ses^camations  vraies  ,  sa  tou- 
che légère  et  facile ,  ses  composi- 
tions riches  et  gracieuses.  Louis 
XIV  j  demandant  un  jour  au  duc 
de  Montausier  ce  qu'il  pensoit  de 
Mignard  et  de  Le  Brun  ;  «  Sire  , 
faii  répcyndît-ïl ,  je  n'ai  p'as  la  pré- 
tention de  nie  connoître  en  pein- 
ture ;  mais  il  me  semble  que  les 
noms  de  ces  deux  peintres  peu-, 
vent  caractériser  leurs  tableaux.  »> 
Mignard  réussissoit  également 
dans  le  grand  et  dans  le  petit.  On 
ne  doit  pas  oublier  son  talent  à 
Copier  les  tableaux  des  plus  cé- 
lèores  peintres  ;  il  le  possédbit  a 
nn  degré  supérieur.  Il  fit  vendre 
un  jour  uni  de  ses  tableaux  pour 
un  tableau  du  (jruide;  Le  Brun^ 
qui  j  avoit  élé  trompé  ,  dit  avec 
humeur  :  «Eh  bien  !  qu'il  fasse  des 
Guides,  etnon  pas  desMignards.» 
D  co/7/rt , pourlxuiisXIV,  la  grande 
galerie  du  palais  Farnèse ,  peinte 
par  Aunibal  Carrache  ,  etûpéi- 

âmYpour  le  régent  les  plafonds 
e  la  grande  galerie  de  S.  Cloud  : 
ces  grandes  et  belles  composi- 
tions sont  considéras  comme  les 
«hefs-  d'obuvre  de  Mignard.  11  fît 


H 


MIGN 

en  concurrence  avec  Chafles  L^ 
Brun  un /a^/iÈ^ai/ représentant  Ale-s 
xandre  yisils^nt  la  faucille  d|e  Da* 
rius,:  mais  Mignard,  youlj^nJt  sur- 
passer son  rival ,  mit  l^.nt  d'alFec- 
tatiqn  daus  la  composition  et  tan^ 
d'a/Téterie  dans,  le^  figures  ,  que 
soii  ouvrage  fut  Gon$iacré  comme 
au-dessous  du  mé4iocrç.  Il  étoît 
très-laliorieux  ,  et  ayojt  coutume 
de  dire  qpe  les  paresiseux  étoienl 
des  hommes  morts.  Mignard  laissa 
quatre  enfans  :  Charles  ,  fi/erce ,. 
Fiodolp^ie ,  et  Cathe^j^çe ,  mariée 
en  1696,  au  comte  de  JPèuqujères^ 
colonel  du  réciment  d'iuîanterie 
de  son  nom ,  et  morte  eif  <74^9  à  ' 
90  ans.  Catherine  étpit  fort  Délie , 
<r  il  ne  lui  mauquoit  rien  ,  dit  ^op, 
père  11  IViuon  de  Lei^clo^ ,  Q^'l'^B 
peu  de  mémoire.  — -  Tant  mieijx , 
lui  répondit  Ninon  ,  ç^e  ne  cir 
fera  pas.  »  Quand  Mignard  yqu- 
loit  peindre  une  .Gr^ce  QU  uxie 
Mus^  ,  elle  lui  servoi;l  de  ivodèle. 
Le  mausolée  en  marbre  ^'elle 
avoit  fait  élever  à  la  luém^ire  de 
son  père  diL^$  1  église  des  Jaco-. 
bins  de  la  rue  Saint  r  Honoré  a 
éxé  trançpprt^  au  H^t^^é^^iinpiriai 
des  monumeu^  iVs^fic^i^.  Uabbi^ 
de  Montville  a  écrit  la  vie  àe  ]V^.'^ 
a  ,  17^0»  m-1'2.  bpn  portrait, 
par  Rig^ja4>  se  voit^ft^iuteaanli 
dans  le  Muséum  de  VçrsaUles. 

^  m.  liflGNARD  (B«iil)  ,  peia- 
tre  et  graveur ,  fils  dé  ^i^ieokrs , 
et  neveu  du  précédent,  né  k  Âvi* 
g^ou  en  1639,  fut  d'abord  peintre 
.oe  poptràits  ;maiis  désiraat-  avoi» 
paiJt  à  1^  céiébriié  de  ses  neux  , 
ilgrava  quelques  têtes  k  t^eau-tonte. 
Il  fut  reçu  en  leur  coBsid^^tidn 
à  l'académie  royale* 

MIQNAULT  (  Çl^^ude  ).  avo- 
cat du  roi  au  bailliage  diËtani- 
pes ,  plus  conpu  d^^^  le  fnoncfe 
savant  soiRs  le  uom  de  M  x  n  a.  s  j 
éioit  natif  d^^falet^t  ,  ancien 
cU^te.au^^<?^,  ducs (k.Ç^iipg^         , 


MIGN 

à  trois  quarts  de  lieue  <^  Dijoli  ^ 
probes»  pénéant  plusieurs  an^ 
Bées  la  philosophie  a^i  collège  dé 
Beiins  à  Paris  ,  expliqua  te  ^rec 
et  le  latin ,  et  passa  en)suite  dans 
le  collège  de  la  Martlte,  puis  dans 
cel^ai  de  Boiirg«ogi^e.  11  étudia  eu 
droit  k  Oiiéalis  «n  %ByS ,  -et  re- 
vint ensuite  à  Paris ,  où  il  fut 
^ofen  de  eëtte  faoalté ,  en  iSgy. 
Ami  intime'  du  docteur  Richer , 
il  fui  nommé  avec  lui  pour  f  mi^iV* 
hr  h  la  réfok-me  de  Tunitersité  , 
<t  il  i'àido  ht  composer  l'Apologia 
du  parlemeot  ^t  de  FuaÎTérsi^  , 
contre  le  Paraiiomus  de  George 
Criton.  Ce  sage  et  savant  magis- 
trat ,.  kioH  en  'i6o3  >  a  laissé^ ,  I. 
jes  BiUthns  d^un  grand  nom% 
bre  dVuteurs  i  avec  de.  savantes 
xiotes.  II.  De  tiSetmli  tidoieseen^ 
tikm  ÎHsUMÎQn^.  III.  jin  èit  corn* 
mo^us  adolescentes  extra  gym-» 
Màsiay  quàm  in  gjrmnasiis  ipsis 
iastitui  ?  1Ç7S  y  in-d^.  Ce  sont 
^eux  discours  judicieux  »  qu'il 
prononça  a  Tonverture  de  ses 
classes. 

JVCLGNOL.  F4i^ez  Montignx. 

MIGifON  (  Abraham  ) ,  né  à 
Francfort  en  i64o ,  avec  beau-» 
coup  de  disposition  pour  la  pein» 
tare ,  fut  mis  chez  dés  maîtres 
dont  le  talent  étoit  de  peindre 
les  ilears./Jeanr David  de  liecm, 
d'Utrecjht ,  avanç»  rapidement 
son  él(çvc  d#ns  ce-  genre».Mignon 
n'épargnfi  ni  ses  soins  ni' ses  pei- 
nes peur  étijidier  d'après  la  na- 
ture ;  ce  travail  assidu  ,  joint  à 
ses  talens ,  le  mit  dans  une  haute 
réputation.  Ses  compatriotes  et 
les  étraçgers  recherchoient  les 
ouvrages  avec  empressement.  Ils 
sont  en  efiêt  précieux ,  par  Tart 
^vec  lequel  il  représentait  les 
fleurs  dans  tout  leur  éclat ,  et  les 
fruits  dans  toute  leur  fraîcheur. 
]1  rendoH  Aussi  >  gv(r6  benocoup 


MIGN 


55 


de  vërîlé  ,  des  inspectes ,  de&  pa-i 
pillons  y  des  ntoudies,  de$  oi-^ 
Sea^ux  \,  dès'  poilisoiis.  La  l'osée 
et  les  g<^ttes  d'eau  hu'elh»  répandi 
sur  les  fleurs  sont  s!  bien  imitéei^ 
dans  sei  ïableàux,  qu^ott  eh  fenti 
ây  porter  là  itiàin.  Ce  charthani 
artiste  doiinoit  un  nouveau  prix  k 
ses  prodinptiohs  pai*  le  beau  choix 
q^i'il  laisoit  de^Beurs  etdéà  fruits , 
par  sa  manière  injgénieuse  de  lès 
|ronper ,  p^r  Pintèljiigeûcë  de  soii 
àdmii^ablé  cdloris ,  <|iii'  parôW 
transparent ,  et  fondu  sans  sé- 
cheresse ,  et  i^At  la  beauië  de  sa 
touché.  Il  jtJOùrtit  en  iôyg  ,  lais- 
sant detix  ifiiles  ,  qui  om  peini 
dans  »<yà  goût,  mais  non  ave  ' 
autant  dé  sutpès.      ' 

•  '  i  •  F, 

+  MÏGNOT  )  Jeatt  -  André  ) , 
gràud^hantre  de  la  cathédrale 
d'xluxèfre ,  né  en  leSS" ,  et  mort 
en  rtiaiiy^o,  a  donné  une  eWï- 
tion  ,  avec  uhe  préface ,  du  dis-» 
eours  de  saint  Vîctrice,  éx'^êque  dô 
Rouen,  k  la  louange  des'sàintâ 
:  et  de  leurs  reliques ,  traduit  en 
'  français  ,  sur  un  Irès-ançieû  ma- 
nuscrit de  la  célèbre  abbaye  de' 
Sàint-Gal,  par  Vabbé  Morei,  suivi 
du  texte  latin  ,  Auxèrre  ,  i^6S  , 
in-i!i.  Cet  abbé  mourut  avauidV 
avoir  mis  1?  dernière  lliaîfi  :  jj 
préface ^u\^  est  de  Migfabt.  \i  si 
eula  prindipalé  part  à  rexèèllent 
Martyrologe  de  féglise  d^Au- 
x^rre^  i^Si  in-^'juu  Procession^ 
Hal ,  au  Bréviaire  et  au  Missel 
d'Auxén^e,  publiés  sous  l'épîs- 
eopàt  de  M.  de  Caylus.  On  trouvé 
dans  le  missel  •  imprimé  en  i  ^58 
une  messe  très-bien  composée, 
sui»  raiitorîté  des  rois  et  de  l'obéis- 
sance qui  leur  est  due.    ' 

t  II,  MIONOT  (  Etienne  )  , 
doiîlefir  dte  Sorbonne ,' très-habile 
dans  là  science  de  FÉcritui'e 
Sainte ,  des  Pères,  de  l'Histoire  de 
TËglise  et  du  droit  Canonique , 


533t 


MIGN 


né   à  Pariis  en    1698  ,    ëtpit.de 
l'acadéime  des  inscriptioi^s  ,  oii 
il  fut  reçu  k  plus  de  60  ans.  On 
8  de  lui ,  I.  Traité  des  prêts  de 
commerce  y  Paris  ,  i^Sq  ,  en  4  vol. 
in- 12.  L'auteur  publia  en  1767  un 
5' voLpourrépondreàrabbé  die  La 
Porte  qui  l'avoit  attaqué  dans  ses 
principes  sur  l'usure ,  sous  le  ti- 
tre d'Observations  de  l'auteur  du 
traité  des  prêts  de  commerce  ,  sur 
les  principes  théologiques  ,  cano- 
niques et  civils   sur  1  usure ,  de 
l'abbé  de  La  Porte ,  Paris ,  1769 , 
in- 12.  II.  Les  Droits  de  tétat  et 
du  prince  sur  les  bien,s  du  clergé ^ 
1755  ,  6  vol.  in-ia.  lïl.  Histoire 
des  démêlés  de  Henri  II ,  avec 
saint  Thomas  de    Cantorhery  , 
1^56  ,  in- 12.  IV.  Histoire  delà 
réception  du  concile  de  .  Trente 
dans  les  états  catholiques  ,  Ams- 
terdam ,  1756,   2  vol.  in- 12.  V. 
Paraphrase  sxkTÏesp&sMxaes  y  1 757 , 
ï  soL/oh-i^^^^l»  Paraphrase  des 
livres  sapientiaux,  1754»  2    vol. 
in -12.  Vil.   Paraphrase  sur  le 
nouveau, Testament ,  inS/^ ,  4vol. 
in- 12.  vin.  Analyse  des  vérités 
de  la  religion  catholique  y  i']bS  , 
I  vol.  in- 12.  IX.  Réflexions  sur 
les   connoissances  préliminaires 
du  christianisme  y.  i  vol.  in-12. 
X.   Mémoire  sur  les  libertés  de 
tEglise  gallicane  ,  Amsterdam  , 
(Paris)  1756,  I  vol.  in-12.  XI. 
La  Vérité  de  V Histoire  de  V église 
de  Saint-Omer  y    Paris. ^    1754> 
în-4'  j    faussement   attribuée    a 
l'abbé  de  Bonnaire.  L'abbé  Mi- 

fnot  mourut  le  25  juillet  1771  ,. 
gé  de  75  ans. 

*  lïI.  MIGNOT(  Vincent  ),  re- 
ligieux de  l'ordre  de  Cîteaux , 
conseiller-clerc  au  grand-conseil, 
et  abbé  de  Sellières ,  mort  df*- 
puis  1790 ,  étoit  neveu  de  Vol- 
taire ;  et  comme  on  ^craignoit 
les  diâicultés  que  la  sépulture  de 
cethomme  célèbre  pouvoit  éprou- 


MIKf 

ver,  Mignot  s'en  chargea  ,  et 
Voltaire  fut  inhumé  dans  -soii 
abbaye  ;  mais  depuis  ,  ]e  corps 
f  fut  transporté  au  Panthéon.  L'an* 
bé  Mignot  s'est  aussi  distingué 
dans  la  littérature  par  les  ouvra- 
ges suivans  :  I<  Histoire  de  fimpé" 
rairice  Irène  yAmsijerdara  y  1762, 
in- 12.  llw. Histoire  de  Jeanne  J«" 
reine  de  Naples  ,  La  Haje ,  1764  9 
in-12.  111.  Histoire  de  Pempire 
Ottoman  ,  depuis  son  origine  jus- 
qu'à la  paix  de  Belgrade  en 
1740  9 1  vol.  in-4'*  9  ou  4  vol  in^i2, 
177 ï.  IV.  Traduction  de  Quinte- 
duhce ,  2  voL  in-8» ,  178 1 . 

♦  MIHRAN  ,  roi  de  la  Géor- 
gie ,  premier  prince  de  ce  pays 
qui  embrassa  la  doctrine  de  l'E- 
vangile ,  et  établit  le  christia- 
nisme dans  son  royaume  par  la 
demande  de  Tiridate,  roi  d'Armé- 
nie. En  521  ,  Tiridate  donna  le 
commandement  d'une  division  de 
ses  troupes  au  roi  de  la  Géorgie , 
pour  se  battre  contre  les  Persans. 
Mihran  fit  dans  cette  guerre'  des 
prodigeft  de  valeur  y  et  obligea 
Chaponh  II  de  conclure  un 
traité  de  paix  avec  l'Arménie. 
En  35 1,  ces  deux  peuples  mi- 
rent de  nouvean  les  armes  à  la 
main  ,  et  donnèrent  des  combats 
sanglans  dans  la  plaine  de  l'Ara- 
thée  :  Mihran  ,  commandant  une 
armée  arménienne  et  les  contin- 
gens  qu'il"  avoit  emmenés  de  la 
Géorgie ,  s'y  battit  en  héros  mal- 
gré son  âge  avancé ,  et  mourut 
sur  le  champ  d'honneur,  l'an  de 
J.  G.  352. 


♦  I.  mRlTAR  ,  d'Any ,  savant 
prêtre  de  cette  ville  ,  florissoit 
vers. la  fin  du  12*  siècle.  Il  étoit 
versé  dans  la  littérature  orientale 
et  connoissait  k  fond  les  langues 
savantea  de  ces  contrées  :  il  lais- 
sa en  mourant  plusieurs  ouvra- 
ges fort  estimés,  dont  la  plupart 


MIKI 

sont  pea  eonnits  aujonrdlmi.  !• 
la  Histoire  et  les  antiquités  ,  de 
r Arménie ,  de  la  Géorgie  et  de 
la  Perse.  L^es  historiens  Vortan  , 
Ourbel  ,  et  autres ,  c^ui  vÎYoient 
<lans  les  i3*  et^i4*  siècles,  ont 
pris  beaucoup  de  faits  et  con- 
servé des  fragmens  de  cet  ou- 
vrage. II.  Un  Traité  dastrono* 
mie,  m.  La  Traductiondu persan 
en  arménien ,  <i*un  livre  astrono- 
mîauesur  les  éclipses  du  soleil  et 
de  la.  lune. 

*  II.  MIKITAE  ,  de  Her  ,  cé- 
lèbre médecin  et  philosophe  ar- 
ménien ,  très-savant  dans  Jes  lan- 
gues grecque,  persane  et  arabe, 
fiorissoit  dans  le  la*  siècle.  En 
1184  il  publia  un  traité  de  mé- 
decine sur  la  fièvre  chaude,  la 
fièvre  aiguë ,  la  fièvre  continue , 
sous  le  titré  de   Consolation  des 

fièvres.  On  voit  un  bel  exem- 
plaire de  ce  traité  dans  les  ma- 
nuscrits arméniens  de  la  biblio- 
thèque impériale  ,  n**  107.  L'au- 
teur dit  dans  sa  préface  qu'il 
composa  ce  livre  sur  la  demande 
de  Grégoire  IV ,  patriarche  d'Ar* 
ménie. 

*  m.  MIKITAR ,  de  Slievra  , 
savant  théologien  ,  vivoit  vers  le 
milieu  du  i3*  siècle  ;  il  traitoit  les 
matières  les  plus  obscures  avec 
clarté  et  précision.  Mikitar  est 
auteur  d'un  livre  de  controverse 
pour  la  défense  de  F  Eglise  d^ Ar- 
ménie contre  celle  de  Rome,  Il 
mit  sCs  questions  à  la  portée 
d  être  lues  et  entendues  de  tout 
le  monde.  Ses  écrits,  ne  parois- 
sent  point  sortir  d'une  plume  mé- 
diocre et  passionnée.  Il  détruit  la 
principauté  du  siège  de  Rome , 
et  établit  une  égalité  parfaite  en- 
tre l'Eglise  latine  et  celle  d'Ar- 
ménie. La  bibliothèque  impériale 
possède  deux  exemplaires  de  cet 
ouvrage  parmi  les  manuscrits  ar- 
méniens ,  n**  6]  et  i32. 


MIKI  535 

*  IV.  MIKITAR ,  de  Sassoun , 

5  ré  la  t  savant  et  vertueux,  néTers 
'an.  1971  ,  s'occupa  avec  ardeur 
des  études  de  la  philosophie  et  de 
la  théologie  ,  consacra  toute  sa 
vie  à  T'instruction  de  la  jeunesse , 
et  mourut  le  1 1  février  1537.  ^" 
a  de  lui ,  I.  Règle  de  lacalcnogra» 
phie  arménienne,  IL  VArt  ffé 
erire  éSaprès  les  principes  de  la 
grammaire  et  les  règles  d'élo^ 
quence,  III.  Un  Poème  sur  Tas- 
somption  de  la  Vierge ,  intitulé  le 
Triomphe  de  la  pudeur,  IV.  Oa 
lui  attribue  aussi  .un  ouvrage, 
intitulé  V Innocence,  oà  l'auteur 
reconnoît  la  génération  de  l'a  me 
avec  celle  du  corps ,  par  le  com- 
merce des  pères  et  dés  mères  :  et  II 
établit  Téternité  de  l'homme. 

*  V.  MIKITAR ,  savant  reli- 
gieux arménien  ,  natif  d'Abaran 
près  de  iNaldigiovan  ,  fiorissoit  au 
commencement  du  i5*  siècle. 
Après  avoir  étudié  dans  sa  patrie, 
il  parcourut  la  grande  et  la  petite 
Arménie,  la  Géorgie  et  la  Grèce, 
pour  acquérir  de  nouvielles  con- 
noissances  et  recueillir  des  ma- 
nuscrits précieux.  Au  retour  dans 
sa  ville  natale,  Mikitar  publia, 
Fan  i4to  ,  dans  un  âge  fort 
avancé  ,  un  Recueil  et  histoire  lit- 
téraire et  ecclésiastique  ,  depuis 
le  commencement  du  i^"  siècle 
jusqu'à  son  temps.  L'auteur  y 
prouve  beaucoup  d'érudition  et 
rapporte  des  faits  intéressans. 
L'nistorien  Ciamcian  ,  s'en  sert 
souvent  dans  son  ouvrage  ,  lui 
attribue  des  connoissances^  et  le 
regarde  quelquefois  comme  un 
auteur  partial. 

*  VI.  MIKITAR  ,  de  Suxij , 
vaillant  guerrier  arménien  ,  né 
en  1675  ,  se  donna  entièrement  à 
la  professi<^n  des  armes  dès  sa 
plus  tendre  jeunesse.  En  1722 
il  entra  au  service  du  prince  Oa- 
vid-Beg  (  voyez  cet  article  )  , .  et 


554  MIKI 

donna  de  énile  une  bataille  sàn- 
^anteaux  armées  |>ersaoes  auprès 
Sa  village  appela  Kourtlar.  M»- 
lûtâr,  après  s  être  rendn  maître 
de  eeUe  position  et  des  dépouilles 
de  l'enneini ,  se  dirigea  avec  Ja 
.division  de  Dei^ÂvecMc  contre  la 
forteresse  de  Zeoa;  il  U  prit  d'as^ 
saut,  passa  au  fil  de  l'épée  plni 
àe  4oeo  Persans,  mit  en  déroute 
complète  Aslamat-GhoulY-Kan  , 
générai  de  cette  nation ,  et  s'em*- 
para  de  tons  ses  bagages.  En 
«1725  )  lors  de  la  chaleur  d'un  com- 
bat contre  les  Turcomans ,  Miki- 
lar-  futpris  par  les  ennemis,  et  sau« 
▼é  de  suite  par  la  bravoure  du  gé- 
aéral  Der-Avedik%  En  1736^  après 
avoir  défeit  l'armée  des  barbares, 

S  ni  assiégeoient  la  forteresse  de 
[alitzor ,  il  les  mit  en  fuite ,  les 
poursuivit  jusque  dans  la  ville  de 
Wegluy ,  s'empara  de  celte  ville  • 
^t  fit  massacrer  tous  ceux  qui 
s'étoient  opposés  à  sou  entrée, 
^près  la  mort  de  David-Beg ,  en 
1728^  Mikitar  lui  succéda  dans 
la  principauté  de  Sunik  ,  et  pour- 
suivit la  guerre  avec  plus  d'achar- 
nement contre  les  ennemis  d'Ar- 
ménie. En  1739  les  Persans  avec 
une  armée  de  i5ooo  hommes  en- 
vironnèrent de  toutes  part&la  for- 
teresse de  Halitzor  ,  où  se  trou- 
yoit  alors  ce  prince  :  Mikitar,  qui 
pe  se  voyoit  point  en  état  de 
&o lavoir  se  défendre ,  se  sauva  de 
fa  place  pendant  la  nuit,  leva 
iine  nouvelle  armée  ,  coupa  la 
communication  à  lennenû ,  s'em- 
{lara  de  plusieurs  villes  et  forte- 
l^sses  occupées  pai^  les  Persans, 
et  les  obligea  de  lui  rendre  Ha- 
litzor, sa  femme  et  ses  trésors 
qui  s*j  trouvoient.  Après  cette 
victoire  signalée ,  Mikitar  alla  sé- 
II  joumer  dans  le  château  de  Khent- 
zorek,  et  Ik  il  ftit  hié  par  trahison, 
Tan  1730  de  J.  C* 

*  Vn.  MIKITAR,  de  Sébastei 


MILA 

né  en  1676  ,  étudia  d'ftbofd  dàfti 
sa  patrie ,  et  alla  ebsuite  an  mo^ 
naslère  patriarcal  d^Ëtchmiat^in , 
pour  s'instruire  dikïiè  la  philoso* 
|>hie  ,  la  tbéoloJB^ié  et  la  littéra- 
ture arméménna^  Après  ateîr 
re.ett  \è$  ordres  et  lé  bâtotf  docto- 
ral ,  Mikilar  se  rendit  k  GOnstan- 
tinopte  en  I  j^oo ,  y  rassembla  ni) 
norrîbre  d'éièves^ ,  prit  le  p^rû  dé 
l'Eglise  de  Rontfe ,  et  prêcha  la 
son  miss  ion  *«n  pane.  Le  patriiir- 
che  arménien  voulut  le  faire  ar- 
rêter par  l'ordre  de  la  Porte»  Mi- 
kitar se  s$iuva  dans  la  Morée  ,  y 
établit  un  ordre  religieux ,  et 
forma  une  école,  et  un  couvent 
arménien.  Après  la  prise  de  cette 
île  par  les  Turcs,  Mikitar  se  rendit 
a  Venise  avec  sa  suite.  Il  iiùit  en 
1717,  dans  l'île  de  Saint-Lazare  un 
monastère,  j  foriAa  un  monastère 
de  moines  arméniens  catholiques, 
et  des  règles  tendantes  k  répan- 
dre le  catholicisme  en  Ai^einiey 
avec  la  publication  des  livre» 
sacrés  et  littéraires.  Cet  établis^ 
senient  a  toujours  subsisté  sous 
le  nom  de  Mikitarisle.  Il  mourut 
en  1749"  Ort  a  de  lui,  I.  Commen-^ 
taire  sûr  l'Evangile  de  saint  Mat- 
thieu^ I  vol.  in-4*  ,  k  Venise.  H. 
Commentaire  sur  l'ecclésastiqoe 
de  Sa] o mon ,  in-S^,  &  Venise.  MI. 
Une  Grammaire  arrnénienne  , 
rn-B».  IV.  Une  petite  Grammaire 
de  ^arménien  vulgaire»  V.  Uil 
Dictionnaire  arménien,  t  vol, 
in-4'*,  Venise.  VI.  Deux  Caté^ 
èkismes  en  arménien'  vulgaire  et 
HttéraL  VII.  Uii  Paëme  sur  la 
Vierge.  Vllf  .  Il  a  traduit  avec  ses 
disciples  les  Œuvres  de  saint 
Thomas  d'Aquin.  \JL.  Il  publia 
d'antres  ouvrages  sacrés ,  traduits. 
Ou  composés  par  di'lférens  au- 
teurs. 

MILAN  (  Jean  de  ).    Foyc^ 

J^.A??.M|LANA1S>  n*  CIL 

"^  L  MILANI  (  AnrdîeB)  , 


•  •  1  ' 

he^xi^e.Jhîed'Çés9ir ,  bon  des- 
sinateur et  b'on  peintre  ,  né  à 
F6l(ygim  éh  t^yS,  apprit  son 
STt  k  {*ét(Sié  <fc  Pàimèm  et  dé 
Cééàt  tÈteUHsiti.  îl  dessina  tous  les 
tal)leâiîz  âés  Carràches  qui  se 
^ottvlétit  il  Bdld&ne  ,  et  il  pai<\int 
i  xm  bon  s&M  de  dèsâiii  et  k  un 
îàléfit  disfîng^ùé  dans  la  peinture. 
H  exécuta  poxii  le  sénat  de  Mâr- 
séiHe  et  poul*  le  duc  de  l'arme 
iieuf  grands  tableaux  oui  toni 
honnedr  k  son  pihceaa.  Ses  des- 
Hns  ,  bien  entendus  ,  conduite 
avec  art,  et  très-finis,  sont  recher- 
chés des  amateurs.  11  grava  de  son 
invention  et  sur  ses  dessins  le 
Vracijflemeht  de  N.  S.  ^  estampe 
ù^^-graudé,  composée  de  trois 
Afuillés  et  contenant  un  grand 
âoaibre  de  figures. 

*  II.  MlLMl  (  Joseph  -  Mané 
et  François  ) ,  frères  ,  Pisans  ,  et 
peinlWS  ,  nés  j    le    premier  en 
I67Ô ,  ôt'  le  second  en  1680 ,  des- 
èinèr^nt  un  grand  nombre    de 
ihônuinens  anciens  et  modernes  , 
^t  particulièrement  ceux  du  Dôme, 
du  tllampo  Santo ,  de  Saint-Jean, 
avec  leurs  ordres  d'architecture 
extéiieurs  ,    leurs    autels^  leurs 
peibtures  et  ornemens  intérieurs , 
les  portes  de  bronze  sculptées,  et  le 
fameux  clocher.  Tous  ces  dessins 
firent  gràVés  par  divers  profes- 
seurs pour  être  insérés  dans  Pou- 
y  rage  m-folio  ^  intitulé  Thesaumis 
bnsdicce  Pisanœ,  publié  k  Rome 
par  le  chanoine  Joseph  Martini. 
Après  ces  travaux ,  ils  se  livrèrent 
à  peindre  des   tableaux  et  des 
figures  h.  fresque  et  k  Thuile  ds^s 

Jibsieurs  maisons  et  églises  de 
ise ,  de  Sienne  et  autres  villes. 
Ils  moururent  vers  1740* 

*  MÎLANTE  (  P.  M.  Pie-Tho- 
mas) j  Napolitain  ,  religieux  do- 
minicain ,  professeur  de  théolo- 
gie k  Tuniversité  de  lUêples ,  et  en 


MILC  555  . 

1745  évéque  de  Castellamare  di 
Stabia ,  ou  il  mourut  ea  1749*  Sa 
vie ,  écrite  par  l'avocat  napolitain, 
François-Mane  Bisogni,  se  trouve 
à  la  hn  d'un  ouvrage  posthume, 
intitulé    Jie    Stabiis  y    Sàabiand 
ècclesidy  et  ^iscopis  ^us  ,  im- 
primé en  17^0,  inr4<>#  Ouire  cet 
ouvrage ,  on  a  encore  de  ce  pré- 
lat,  I.   Oratio  extemporanea  iri 
eleciiane  suflum  pontificis  Ben^^ 
dicti  Xln  f  Neapoli,  177Q,  in-4*. 
II.  T/ieses  theologico'aogmatico- 
potemijcœ y  Neapoli,  1734»  in-4*. 
tu.   ExercitationeS    dogmatico* 
morales  mpnoposition^s  pfvscrif,^ 
tas  ab  Innocentio  ,X/ ,  Neapoli , 
1739,  in-4®.  IV.  f^indiçiw  regm- 
larium  in  caussd  honestœ  pou- 
pertatis  ^  iB-4*>    V;   Bibàotfteca 
saricta  Xisti  Senensis ,  criticis  , 
ac  theoloaicis  animadvet'Sionibus 
nec  non  duplici  adjecto  sacrorufn 
scriptorum  elencho  adaucta  et  il- 
lustrata,  a  v.  in-fol.>  1743, ouvrage 
qui  suppose  une  vaste  érudition, 
yl.  Epistola  pastoraiis  ad  cle- 
rum  etpopulum  Stabiensem  ;  Ro- 
mae,  1743.  VII.  J}e  viris  iUustri' 
bus  congregationis  sanctœ  Marias 
Sanitatis  ,^eapoli  ,   in-4'*.  ^^  * 
encore  de  lui  des  Discours   en  « 
italien,  imprimés  en  1747  ,  ân-4''* 

*  MILBURNE  (  Luc  ) ,  ministre 
de  S.  Ethelburg ,  auteur  d'une 
Traduction  en  vers  des  Psaumes , 
publiée  en  ^608 ,  et  d'un  vol.  de 
Notes  sur  le  Virgiie  do  Dryden  , 
dans  la  même  année ,  d'une  suite 
de  trente-un  sermons  publiés  de- 
puis jô^a  jusqu'en  1720,  plu- 
sieurs/ri^cef  fie  vers ,  que  Pope  a 
citéei  dans  sa  Dunciaae.  Le  doc- 
teur Johnson  en  fait  une  mention; 
peu  honorable  dans  sa  vie  de 
Orj'deo.  Milbarme  mourut  le  i5 
avril  1730. 

*  MÏLCENT  (  C.  L,  M.  ),  habi* 
Haut  de  Saiut-Domingue  ,  se  pro- 


556 


MILE 


clama,  en  i jgi  et  1792,  le  dë- 
feuscui*  officieux  des  hommes  de 
couleur  opprimes.  Accusé  d'avoir 
fosmentérjusufrection  des  nègres , 
ilMntse  justifier  le  4  janvier  lygi 
h  la  barre  de  l'assemblée  légisîa- 
tive,  devint  ensuite  journaliste, 
et  rédigea  le  Créole  patriote.  En 
janvier  1794  il  fut  dénoncé  par 
jAohespierrè  k  la  société  des  jaco- 
bins ,  pour  avoir ,  disoit  Robes- 
pierre, prêté  sa  plum'e  aux  Brîs- 
sotins,  et  avoir  travaillé  avec  Fau- 
chet  au  Bulletin  aristocratique  des 
amis  de  la  Vérité.  Il  fut  chassé  a 
l'instant ,  traduit  ensuite  à  la  con- 
ciergerie ,  et  condamné  k  mort  le 
'  26  mai  par  le'  tribunal  révolu- 
tionnaire. 

MILCETTI  (  P.  D.  IJonat) ,  né 
-a  Faenza  ,  moine  camaldule  ,  âu- 

^  leur  de  beaucoup  d'ouvrages  en 
vers  et  en  prose ,  dont  un  grand 
nombre  sont  conservés  manuscrits 

-  dans  la  bibliothèque  Saint-Michel 
di  Murano  à  Venise.  Il  continua 
la  Storia  Cdmeidohse  jusqu^en 
i65i ,  et  mourut  en  1674.  Il  a  fait 
encore  imprimer  ,  I.  Délia  libéra 
nécessita ,  paradosso  accademico 
a  Monsignor  Zeno  ,  vescovo  di 

♦  Tareelh\  Venise  ,  i658.  II.  Let- 

tere  di  varia  stile  ,    Ravenne  , 

i652.  \\\.' La  Clio  y  Poésie,  Pa^ 

V  doue  ji^Qf.  IV.  Lettere  di  antichi 

#/Y?/ ,  Padoue  ,  1670. 

MILE  (Francisque),  peintre, 
né  à  Anvers  en  1644  »  mort  à 
Paris  en  1680.  On  prétend  que 
son  niérite  excita  la  jalousie  de 
ses  confrères  ,  et  que  l'urt  d'eux 
l'empoisonna*  Ce  maître  ,  élève 
de  Franck  ,  fut  bon  dessinateur 
et  grand  ptrfsagiste.  Il  avoit  une 
mémoire  fidèle  ,  qui  lui  retra- 
çoit  tout  ce  qu'il  avoit  remarqué 
une'  fois  ,  soit  dans  la<  nature  , 
soit  dans  les  ouvrages  des  grands 
maîtres.  Admirateur  des  tableaux 


MtLfe 

dur*.  Poussin  »  il .  en  ftvoît  sai$i 
la  manière.  Sa  touche  est  facile  y 
ses  têtes  d'un  beau  choix ,  et  son 
feuille  d'un  bon  goût.  Un  génie 
fécond  et  capriciettx  lui  foumis- 
soît  abondamment  ses  sujets  f 
dans  la  composition  desquels  il 
a  tfop  négligé  de  consulter  la 
nature.  Ses  tableaux  manquent 
d'effets  piquans  :  ses  couleurs^ 
sont  trop  uniformes.  Ce  peintre  y 
au  lieu  d'exercer  soii  art,  s'ama- 
soit  souvent  à  tailler  des  pierres 
pour  une  petite  maison  qu'il  avoit  i 
prèiS  de  Géntilly. 

*MÏLENZIO  (  Félix  )  ,    au- 

fustin  de  la  congrégation  de  Car- 
onara ,  né  à  Laurmo  ,  dans  la 
principauté  citériéure  ,  datis  \4 
ï6'  siècle ,  publia  les  ouvrages 
sijtvans  :  De  qUantitate  kostiœ 
contra  errorem  Osuvaldi  liber,- 
in  quo  hisioria  Seefeldica  de  ^ 
admirabili  sacramento  explica^ 
tur  ;  Alphabetum  de  mofiachis  y 
et  mônasteriis  Germaniœ ,  etc,  « 
Sarmatiœ  citerions  ordinis  ere- 
tnitarum  S,  Augustini;  Pro  vota 
Cœsaris  Baronii  in  causa  EC" 
clesiœ  cathoUcœ  cUm  repnblicd 
Venetorum  scrntinium  ;  Délia 
Vigantogmachia  coït  osserva- 
zionidi  Gio  Batista  Massarengo  ;• 
DelV  impr-esa  deîV  elefante  del 
cardinale  MonV  Elparo  Dialogi 
m,  etc. 

*  MILEO  (  Cristophe)  ,  né  en 
Savoie ,  dans  le  i6*  siècle  ,  com- 
posa trois  livres  De  Historid  ^ 
qui ,  réunis  avec  une  Vie  de  Ci" 
céron  et  quelques  autres  Traités f 
furent  imprimés  en  1677.  ^^  écri- 
vit encore  plusieurs  ouvrages ,  et 
entre  autres ,  un  intitulé  Descri- 
bendd  universitatis  rerum  histù-' 
ridy  qu'on  peut  considérercommcr. 
le  plan  d'une  Encjxlopédîç. 

I.  MILET.  Foj.  CniLES. 


MIL! 

.  Hv  MILET.  Foyet  M'tiiT. 

MÏLETUS(Mjthol.),  fils 
d'Apûllon  et  de  Deïone  ,  et ,  selon 
d'autres ,  d'Acasis  ,  fille  de  Mi- 
nos ,  YOidut  y  mais  en  vain ,  dé- 
trdn^r  son  aïeul.  Pour  se  sous- 
traire k  la  colère  de  Jupiter ,  il 
passa  de  Crète  en  Carie  ,  où  il 
s'acquit ,  par  son  mérite  et  son 
courage ,  l'estime  du  roi  Eurytus , 
qui'  lui  donna  sa  fille  Dothée ,  et 
lui  assura  son  trône.  Miletus ,  de- 
venu roi  ,  fit  bâtir  la  ville  dcf 
Milet  y  capitale  de  Carie. 

-fMlLICH,  MiUchius  (Jacques), 
professeur  €fn  médecine  k  Wir- 
temberg ,  né  à  Fribourg  en  Bris- 
gaw  l'an  i5oi  ,  mort  en  iSSq  ,  lit 
ses  premières  études  dans  sa  pa- 
trie ,  etpassa  de  là  k  Vienne  en  Au- 
triche et  à  Wittemberg.  Ce  fut  lui 
qui  donna  le  goût  des  mathéma- 
tiques aux  p^ofesseu^s  de  l'univer- 
sité de  cette  dernière  ville.  Mi- 
lich  s'acquit  une  juste  réputation 
par  ses  mœurset  ses  connoissan- 
ces.  Ses  principaux  ouvrages  sont, 
I.  Commentaria  in  librum  secufi- 
dum  Plinii  ,  de  historid  mundi  , 
iii-4''*  ^I*  ^^3  Discours  latins  sur 
les  Vies  d'Hippocrate  ,  de  Ga- 
lien  et  iVAvicenne,  III.  Oratio  de 
considerandd  sjmpathid  et  anti- 
pathid  in  rerum  naturd,  IV.  De 
arte  medicd ,  etc.  On  trouve  ces 
di^cours  dans  le  recueil  des  Orai- 
sons   de    Mélanchthon ,    Stras- 
bourg ,  i558 ,   in-S».  Il  étoit  ami 
de  ce  réformateur,  et  imbu  des 
mêmes  opiuions. — 'Soii  fiJs  Henri , 
mort   à  Plaveo  dans  le'  Meckei- 
bourg  en   i585,  marcha  sur  ses 
traces  ,   et  fut  reçu  docteur  en 
médecine  à  Sienne  dans  la  Tos- 
cane;  de  là  il  se  rendit  à  léna, 
où  il  obtint  une  chaire  en  iS^S, 
qu'il  remplit  jusqu'en  i58i. 

MILIEU   (  Antoine  ]  y  jésuite , 


MILL  537 

né  àLjoB  en  1 5^5  ,professa  d'abo  rd 
long-temps  les  humanités ^  la  rhé^ 
torique  et  la  philosophie;  fut 
ensuite  élevé  k  la  place  de  rec-- 
tenr  et  à  celle  de  provincial.  Le 
P.  Milieu  avoit  du  talent  pour 
la  littérature  ,  et  sur-tout  pour  la 
poésie.  Il  avoit  enfanté ,  dans  ses 
momens  de  récréation  ,  plus  de 
^ngt  mille  vers ,  qu'il  brûla  dans 
une  maladie  dont  il  ne  crojoit 

Î>as  revenir.  Il  n'en  échappa  quf 
e  premier  livre  de  son  MoyseS 
Viator*  Le  cardinal  Alfonsé  dç 
Richelieu  ,  son  archevêque ,  vou- 
lut qu'il  achevât  ce  poëme.  Il  en 
publia  la  première  partie  à  Lyon 
en  i636,  et  la  seconde  en  lôSg  > 
sous  le  titre  à^Moyses  Viator , 
seu  Imago  militantis  Ecclesiœ  , 
Mosàicis  peregrinantis  Syna  - 
gogof  tjrpis  adumbraia  ,  1  vol. 
m-S*".  Cet  ouvrage ,  écrit  d*ua 
latin  assez  pur  ,  plein  d'allégo- 
ries-, dont  les  unes  sont  ingé- 
nieuses ,  et  les  autres  un  peu 
forcées,  fut  bien  accueilli.  L au- 
teur mourut  k  Rome  le  i4  fé 
vrier  1646. 

*  MIIJUS  (George),  ministre 
des  protestans  d'Augsbourg  ,  où 
il  naquit  en  i548  ,  excita  des 
troubles  dans  cette  ville  au  sujet 
de  la  réforme  du  calendrier  ,  que 
les  protestans  ne  voulurent  pas 
recevoir,  parce  que  le  pape  y 
avoit  fait  travailler.  Milius,  oi)ligé 
de  sortir  de  cette  ville  ,  se  retira  à 
Ulm ,  et  fut  appelé  ensuite  à  Wit- 
temberg ,.  où  il  devint  professeur 
et  chancelier  de  cette  université. 
Il  mourut  dans  cette  dernière 
ville  le  28  mai  1607.  Il  est  auteur 
de  quelques  ouvrages  de  théolo- 
gie ,  de  plusieurs  Commentaires 
sur  l'Ëcnlure. 

't  I.  MILL  ou  Mills  (  Jean  )  , 
célèbre  théologien  anglais  ,  cha- 
pelain ordinaùre  de  Charles  11  9 


538 


MILL 


roi  d'ÀDgleterre ,  a  donne  «ne 
excellente  édition  dw  nouveau 
Testament  grée ,  dans  lac[ueile 
il  a  recueilli  toiites  les  yariantesi 
ou  diverses  leçons  qu'il  a  pil 
trouver.  Il  avoit  employé  trente 
fins  k  les  recueillir  >  et  on  les 
fait  monter  au  nombce  de  3o)Ck>o. 
Le  docteur  John  FoU ,  ëvéque 
d'Oxford ,  atoit  fait  leS  frais  du 
commencement  de  l'édition  de 
ce  grand  ouvrage  ;  mais  ses  exé- 
cuteurs testamentaires  n'àjantpas 
voulu  la  continuer  après  sa  mort» 
le  docteur  Mill  remboursa  lès  frais 
dëjk  faits  et  acheva  »  à  sespropreS 
dépens ,  l'entreprise ,  qm  ne  fat 
puoliée  que  quinze  jours  avant  sa 
mort,  arrivée  le  23  juin  1707* 
Ce   savant  s'éteit  fait  une  grande 

réputation ^  etc.  ha.  meilleure 

édition  de  son  nouveau  Testa- 
ment a  été  donnée  par  Kuster , 
a  Amsterdam  ,  1710,  ino-fol.  Il  y 
en  a  des  exemplaires  en  grand 
papier  ^  qui  sont  rare». 

*  IJ,  MILL  (  Henri  ) ,  l'eai  de» 
principaux  ingénieurs,  qui  ecm- 
tribuèrent  aux  travaux  de  la  nou- 
velle rivière  ,  et  auxquels  la  cité 
de  Londres  eut  de  grandes  obli* 

fations  {'voyez  MiddIiEton,  sir 
[ugb)  ,  naquit  à  Londres  vers 
1680  ,  et  annonça  de  bonne  heure 
de  grands  talens  en  mécanique 
et  en  hydraulique  ;  il  étoit  encore 
très-jeune  lorsque  la  compagnie 
de  la  nouvelle  nvièrese  l'attadia. 
U  parvint  à  s'attirer  $a  confiance 
entière  par  son  habiWté  et  ses 
grands  travaux  :  ses  succès  furent 
tels ,  qu'une  action  qui  étoit  dans 
)e  principe  de  100  livres  sterling, 
en  valoit  sept  ou  huit  mille  en 
179S.  La  ville  de  Northampton 
lui  dut  aussi  l'avantage  d'être  ap- 
provisionnée d'eau,  il  rendit  le 
même  service  à  sm  Robert  Wal- 
pole ,  qui ,  dans  sa  belle  rési- 
dence   d'Houg^tott  1    manquent 


MlLL 

&9»cê\  un  tel  point,  qne  €ibfc»cr, 
se  promenant  un  jour  dans  ses 
jai»(lmi ,  ^^iti\h  fortpléisàniifaènt  : 
w  Sir  Rdbé¥t^  tc^ill*  uiié  corneille 
qui  va  éji^Uiséfr  S^ot^è  canal,  i 
Mill,<ievêiiitihâf  tnë,  fèt  l'èMplaeë 
danslaCoW{>â^ie,  IVia^iéoAnntMi 
à  j  jofRi'  }U^U'k  Èà  m^t^  son 
èréditf  dé  ses  «)[)]^oihteâièiis ,  et 
de  là  httiitè  céiisidërétkÙ  qti'i! 
avoit  su  si  bien  rtiëiitcr.  H  tnburat 
en  décembre  17 Je. 

t  MILLANGES  (  Sinton  ) ,  né 
à  Limoges  dans  le  ro*  sièële ,  im- 
primeur à  Bordeaux  vers  Tati 
i5yi,  renommé  j^our  la  beauté  de 
ses  éditions ,  ëmployoit'des  carac- 
tères exfrêfhemeni  fins.  Il  mourut 
en  ï6ai.  Uri  de  ses  petits-fils  , 
jésuite  à  Bordeaux  ,  a  Tait  impri- 
mer l'éloge  funèbre  de  Magdeleiu^ 
de  Ghâtiilon  ,  abbesse  de  Saint- 
Jeati-de-Bonheval  ,1708 ,  iri-4**. 

♦MÏLLAR(Jeân)imorten  1801, 
^Oit  été  destiné  k  exercer  en  Ecos- 
se la  profession  d'avocat  ;  mais  ii 
ne  suivit  pas  cette  carrière  ;  il  pro- 
fessa le  droit  dans  Tuaiversité  de 
Glascow  péiidant  quarante  ans. 
Stes  l^ons  élôièiït  très-stiivies , 
et  ses  talens  très^estimés.  Millar 
a  publié ,  I.  Un  ouvrage  intitulé 
Originede  la  distincHofidés  ratigs 
dàh9  U%  société ,  un  vol.  in-8*.  Ù. 
AbHgé  de  ^histoire  tiu  gouver- 
néfAeHt  éngkd^ ,  in-4^. 

MILLENAIREij.  Foy.  Papus. 

^  I.  MILLER  (Philippe)  ,  né 
en  Ecosse  en  1691  ,  fils  du  jardi- 
nier des  pharmaciens  de  Londres 
a  Chelsea  ,  et  jardinier  Ininnéme, 
succéda  k  son  père  en  17^^ ,  et  joi- 
gnit à  la  théone  etkla  pratique  du 
jardinage  la  coùnoissancé  de  lar 
structure  et  des  caractères  des 
plantes.  Imbu  de  bonne  heure 
dos  principes  et  de  la  méthode 


MILL 

dé  Rây  et  de  Tonmefort  ,  eè 
ne  ait  pas  sans  peine  qde  sit 
WilHerm  Walson  et  iftidsos  Peiî- 
gà^rent  k  se  l-çndre  fairiilier  lé 
Isjrstème  de  Lrauée.  C'est  à  son  ha- 
liileté  i{Qé  Ses  curiedx  s6nt  redeva- 
bles de  là  culture  et  de  la  conser- 
vation de  plusieurs  belles  plantes 
Soi  ornent  a  ujourdliai  la  plupart 
Mt8  jardins  botslniques  ou  d*agré- 
htenten  Angleteri-e.  Son  attention 
he  s'était  pàï  bOHiée  k  la  culture 
des  plantes  exotiques;  peil  de  pei^ 
M^xiiies  onttnteux  connu  que  lui 
les  plâmtes  de  la  Grande-Breta- 
gne ,  dont  il  a  cuTtité  avec  succès 
tes  espèces  les  pins  rares.  Miller 
eonservoit  arrec  respect  le  soùve- 
BÎr  de  Ray ,  et  il  âe  plaisoit  à 
Rappeler  qu'il  avoit  vu  ce  véné- 
rame  botaniste.  Il  appartint  tout 
k  k  fois  k  la  société  royale  de 
Londres  et  à  la  société  botani- 

8 ne  de  Florence.  Il  entretint  dans 
js  pays  étrangers  une  torrespon- 
.  d^ancetrès-ëtèndae,  et  ëtoit  connu 
ÉQ  dehors  sdus  le  nota  de  PHn- 
eeps  horfulnnomm  (le  Prince  des 
larditiiers  ).  Liunée  disoit  en  par- 
tant dti  Dictiotinaire  de  Rlîller  , 
«  Ce  sera  le  Dictionnaire  dès  bota- 
nistes et  non  celui  des  jardiniers.  » 
Peu  de  temps  avant  sa  mort , 
Miller  résigna  sa  place  k  Chelsea» 
et  mourut  fe  i8  septembre  1771  , 
âeé  de  60  ans.  Ses  ouvrages  sont 
pids  importons  encore  que  nom- 
firent,  il  publia ,  sans  nom  d'au- 
teur, le  Catalogue  des  aréres  ,  ar- 
krisseaii^  et  autres  plantes  qui 
nepeuivent  étje  éleifés  en  plein  air ^ 
et  qt£ùn  cultive  dans  les  environs 
de  Londres  y  1730  ,  in-Éplio  ,  avçc 
il  planches  ;  Le  Catalogue  des 
plantes  officinales  de  Chelsea  , 
1730,  ita-8*.  En  1731  il  publia 
éOTL  Dictionnaire  des  jardiniers  , 
in-fol.  ,  doïit  les  éditions  ,  tou- 
jours enrichies  d'additions,  se 
sont  succédées  rapidement.  La 
meilleare  édition  imprimée  kLôn- 


•MlLL  539 

dres  est  celle  avec  les  notes  et 
additions  de  Martyn  ,  in-folio  , 
1798. 11  a  été  traduit  en  plusieurs 
langues  ,  et  il  en  a  jparu  une  tra- 
duction françj^ise  à  Paris  »  traduit 
par  Chazelles  ,  aveC  des  notes  de 
Holland  ,  paris  et  Metz ,  1788  , 
1790  ,  10  vol.  in-4'*,  avec  figures  ; 
les  deux  derniers  volumes  con- 
tiennent le  supplément.  L'édition 
de  Ôruxelles  ,  1786 ,  8  vol.  in-8*» , 
contient  également  quelques  ob- 
servations; mais  il  n'y  a  pas  de 
supplément  ;  on  l'a  réimprimé 
également  à  Liège  en  8  volumes 
in-8*.  Le  professeur  Martyn  en 
préparoit  en  Angleterre ,  il  y  îi 
quelques  années  ,  une  nouvelle 
édition  digne  de  la  réputation  de 
Fauteur. —  tcu  de  temps  après 
il  publia  le  Calendrier  du  jar- 
dinier ,  in  -  8» ,  dont  les  édi- 
tions et  les  traductions  se  sont 
multipliées.  En  175S  parurent  les 
figures  des  plantes  adaptées  k  son 
Dictionnaire  ,  qui  forment  une 
suite  de  5oo  planches  en  0.  vol. 
in-fol.  —  Indépendamment  de  sa 
Méthode  pour  la  culture  de  la 
garance  ,  on  a  encore  de  lui  plu- 
sieurs Mémoires  insérés  dans  les 
Transactions  philosophiques. 

tIL  MILLER  (Jacques), 
poète  dramatique  anglais  ,  né 
en  1703 ,  d'un  ministre  du  comté 
do  Uorset ,  n'ayant  pu  réussir 
dans  l'état  de  commerçant  auquel 
il  avoit  été  destiné  ,  fut  envoyé  k 
l'université    d'Oxford  ,    où    son 

?:oût  pour  le  théâtre  se  développa, 
l  y  commença  sa'  célèbre  CO" 
médie  intitulée  Les  Gaietés  d'Qx^ 
Jbrd  (  The  humours  of  Oxford  ), 
jouée  en  1729 ,  \  la  recomman- 
dation de  mistriss  Oldfield.  H 
donna  successivement  en  1733 
La  Belle-mère  y  tirée  du  Malade 
imaginaire  de  Molière  ;  en  1756, 
V Homme  de  goût ,  qui  eut  trente 
représentations  'de  suite  ;  La  Pas* 


54o  MILL 

sion  unwerselle ,  coifiiédie  ,  em- 
^  prontée  de  la  pièce  de  Shakes- 
pear  ,  intitulée  jélfs  well  that 
ends  weli  'y  en  1737,  VArt  et  la 
Nature ,  comédie  ;  le  Café ,  co-  | 
médie  burlesque.  En  1730  ,  V Hô- 
pital des  fous  ,  comédie  du  même 
genre;  et  en  1743,  Mahomet  , 
ou  ¥  Imposteur,  Miller  mourut 
dans  le  cours  des  premières  re- 

Î présenta  tiens.  Il  a  publié  un  vo- 
ume  de  Sermons  ',  et  a  eu  beau- 
coup de  part  à  la  traduction  des 
comédies  dé  Molière  donnée  par 
Watts. 

t  ni-  MILLER  (  ladj) ,  morte 
a  Bristol  en  1781  ,  également 
estimable  par  sa  douceur  ,  sa 
bonté,  son  esprit,  etses  lumières, 
tojàgea  en  Italie.  On  publia  en 
1776  ses  Lettres  sur  le  pays  qu'elle 
a  voit  parcouru  en  1770  et  1771  , 
Londres  9  5  vol.  in-8». 


*  MILLES  (  Jérémie  ) ,  théolo- 
^en  anglais,  et  savant  antiquaire, 
né  à  High-Cleer  au  comté  de^ 
Hampton,  mort  en  1784  »  suc- 
céda au  docteur  Ljtlelton  dans 
le  doyenné  d'Exeter  ,  et  occupa 
aussi  sa  place  de  président  de  ! 
la  société  des  antiquaires.  Milles 
^  beaucoup  fourni  à  l'Archéo- 
logie de  cette  société.  Il  estiraoit 
beaucoup  les  poésies  de  Rowley, 
dont  il  a  donné  une  très-belle 
édition  ,  avec  un  Glossaire  et  des 
notes.  Cet  ouvrage  lui  attira  beau- 
coup de  critiques ,  tous  les  savans 
n'adoptant  pas  ses  idées  sur  ce 
qu'il  donne  pour  des  restes  de 
Fantiquité. 


s 


I.  MILLET.  Voyez  Châles. 

■  '  * 

II.  MILLET  (Claude), bota- 
niste du  16*  siècle  ,  a  publié  un 
Commentaire  sur  Galien. 

lU.  MILLET   (  Marie  )  ,  villa- 


MILL 

geoise  nëe  à  Becourt  en  Picardie  9 
excita  par  sa  beauté  les  désir» 
du  capitaine  Dupont  logé  chez  son 

Î>ère  ,  et  qui  ramenoit  en  France 
es  débris  de  l'armée  qui  avoit 
voulu  fai«e  proclamer  le  duc 
d'Alençon ,  frère  de  Henri  lll  , 
souverain  des  Pays-Bas.  Ce  chef 
ayant  abusé  de  Thospitalité  et  fait 
violence  a  la  jeune  lille  ,  celle-ci 
saisit  un  couteau ,  l'enfonça  dans 
le  cœur  de  son  ennemi ,  et  l'étendit 
mort  sur  la  place.  Les  soldats  l'ar- 
rêtèrent aussitôt  ;  et,  après  l'avoir 
attachée  à  un  arbre  ,  ils  la  firent 
périr  à  coups  d'arquebuse;  Son 
père  fugitif  rassembla  ,  dans  la 
nuit  y  les  paysans  du  voisinage , 
au  nombre.de  plus  de  trois  mille. 
Ceux-ci  tombèrent  à  l'ifnproviste 
sur  la  petite  armée  de  Dupont  , 
'et  tous  ceux  qui  la  composoient 
furent  massacrés* 

t  ÏV.  MILLET  (Jacques  )  ,  au- 
teur qui  vivait  dans  Je  iS"  siècle. 
On  a  de  lui  un  poëme. intitulé  La 
Destruction  de  Troye  la  granl  y. 
mise  par  personnages  y  et  enjyme 
frçmçoise,  La  première  édition 
de  Paris ,  i484 ,  in-folio  gothique, 
est  très  rare  ;  mais  l'ouvrage  a  été 
reimprimé  plusieurs  fois. 

♦  V.  MILLET  (Germain), 
moine  bénédictin  de  la  congré- 
gation de  Saint  -Maur  ,  publia  , 
en  i638  ,  une  Description  des 
reliques  qu'on  conservoit  à  Saint- 
Denys  ,  et  des  tombeaux  des  rois 
qu'on  voyoit  dans,  cette  .  église , 
avec  un  Abrésé  de  l'histoire  de 
leur  vie  ,  dont  la  3*  édition  par^t 
eu  1646.  Il  doniia  encore  la  même 
année  i638,  un  ouvrage  in-4° , 
dans  lequel  il  chercha  à  démon- 
trer que  la  foi  chrétienne  fut  éta- 
blie dans  les  paules  dès  le  temps 
des  apôtres  ;  que  saint  Denys  , 
l'apôtre  de  France,  envoyé  par. 
saint  Clément,  étoitTaréopagiste, 


I  ' 


MILL 

et  qu'il  ëtoit  faux  que  son  corps 
eât  été  apporté  de  Bavière  en 
France.  Le  P.  Sirmond ,  qui  avoit 
distingué  deux  maints  Oenjrs  , 
donna  occasion  à  cet  ouvrage , 
<}ae  l'auteur  intitula  yindicta  Ec* 
clesiœ  gaHiCanœ  de  suo  areo- 
pagitd  Dionjsio  '  eloria.  Le  P. 
Launâv  attaqua  le  P.  Millet  et  ses 
partisans  par  sa  Dissertation 
de  duabus  Dionysiis,  Le  bénédic- 
tin répondit  en  164^  >  et  mourut 
en  i647>  ^  dispute  fut  continuée 
depuis  par;  d'autres  bénédictins 
de  la  même  congrégation. 

*  VI.  MILLET.  Foy.  Milliet. 

t  MILLETIÈRE  (  Théophile 
Baacbet,  sieur  de  la)  ,  né  vers 
1596,  d'un  maître  dei^  requêtes  , 
écrivit  un  Discours  pour  enga- 
ger lès  calvinistes  de  La  Ro- 
èhelle  a  soutenir  par  les  armes 
la  liberté  de  leur  religion  contre 
le  roi  de  France  leuf  souverain. 
Il  fut  arrêté  en  1627  et  conduit 
a  Torvouse  ,  ou  son  arrêt  de 
mort   fut  dresse  de  la  main  du 

Sremier  président  Masuyer;  mais 
en  fut  quitte  pour  une  prison  de 
<}uatre  années.  Ce  long  emprison- 
neiiftnt  lui  fit  faire  des  réflexions 
qui  tempérèrent  son  ardeur.  Les 
guerres  entreprises  par  les  calvi- 
nistes pour  défendre  des  privi- 
lèges qu'ils  n'avoient  obtenus 
qu'en  combattant  contre  leur  sou- 
verain ,  commencèrent  à  lui  pa- 
roître  criminelles.  Il  ;?w^//a  bien- 
tôt quelques  écrits  pour  opérer  la 
réunion  des  calvinistes  avec  les 
catholiques.  Ces  ouvrages  déplu- 
rent b  son  parti.  Les  uns  firent  de 
grands  efforts  pour  le  retenir  parmi 
eux;  les  autres  le  déchirèrent  dans 
des  libelles  :  las  de  combattre ,  il 
fit  abjiwation  publique  du  cal- 
vinisme vers  le  milieu  de  1 645.  Il 
aToît  été  excommunié  par  le  sv- 
Bode  de  Gharenton  au  mois  de 


MILL  54c 

janvier  de  la  même  année  \  il  étoîc 
déjà  suspendu  de  la  commmiioa 
depuis  dix  ans.  Il  signala  son  en» 
trée  dans  l'Eglise  par  un  grand 
nombre  d'ouvrages^  contre  les  pro- 
testans.  Ou  y  remarque  plus  de 
déclamation  et  de  vivacité  que  da 
science  et  de  jugement  :  aussi 
disoit  -  on  de  lui  «  que  c'étoit  un 
homme  a  se  faire  brûler  tout  vif 
dans  un  concile.  »  Il  avance  quel* 
ques  principes  hétérodoxes.  Il 
mourut  en  io65,  haï  des  protei»- 
tans  et  méprisé  des  catholiques. 
La  Milletière  avoit  publié  en 
i644i  ^  Paris,  Le  pacifique  ve'ri" 
table  sur  le  débat  de  tusage  /«•'- 
gitime  du  sacrement  de  pénitence 
expliqué  par  la  doctrine  du  con^, 
cilede^Trente  .in-S^.  Ce  livre  fut. 
censuré  par  la  Sorboune.  I^ 
Milletière  prétendoit  cependant 
n'y  avoir  enseigué  que  les  pria-» 
cipes  exposés  par  Arnautd  dans 
son  fameux  traité  de  la  Fréquente 
Communion,  Ce  docteur,  per- 
suadé que  le  protestant  converti  ne 
l'avoit  pas  bien  entendu ,  tâcha  de 
le  prouver  au  public  dans  sa  let- 
tre de  M.  Amauld ,  par  laquelle  il 
défend  la  vérité  catholique  contre 
les  erreurs  du  sieur  de  La  Mille- 
tière, 1644»  in-8*»  Nous  n'aurions 
Ï>as  parlé  ni  du  Pacifique  ,  ni  de 
a  lettre  ,  si  ce  qui  regarde  ces 
deux  écrits  oubliés  n'a  voit  été 
mal  exposé  par  quelques  bio*- 
graphes. 

*  MILLIÈRES  (  F.  ) ,  membre 
de  la  commune  de  Pans  ,  formée 
le  10  août  1792  ,  fut  nommé 
commissaire  du  pouvoir  execu- 
tif. Arrêté  à  Lisleux  en  septem- 
bre ,  un  décret  ordonna  sa  misé 
en  liberté.  Après  la  révolu tioa 
du  3i  mai  il  lut  envoyé  en  qua- 
lité de  commissaire  du  coj^f^ 
seil  général  de  la  commune  ncàs 


{IC«S 


l'armée  delà  Veudée,  et  fut  accusé 
de  cruautés    datis  cette  cou  trée. 


54a  MILL 

Pendant  le  siège.  cTAnger*  par  les 
royalistes ,  il  ordonna  le  meurtre 
de  3  à  4  cents  prisonniers  ,  et  le 
26  décembre  1793  il  écrivit ,  con- 
jointement avec  son  collègue  Fé- 
lix, «  Le  nombre  des  brigands  est 
trop  considérable  pour  user  la 
poudre  et  les  balles  k  leur  des- 
truction; je  préfère  les  mettre  dans 
de  grands  bateaux,  que  Ton  coule  à 
fond  quand  ils  ont  gagné  le  railieq 
de  la  Loire;  cette  opération  se  fait 
continuellement,  et  tous  reqevront 
ainsi  le  baptême  patriotique.  » 
Il  fut  ensuite  memnre  de  la  com- 
mission militaire  d'Angers,  qui 
envoya  tant  de  Vendéens  k  Técha- 
faud.  Il  passa  depuis  à  la  nouvelle 
administration  de  la  poudrerie  de 
Grenelle  ,  k  Paris  ,  et  s'attacha 
cbnstammeut  au  parti  outré  des 
jacobins.  11  fut  déporté  k  la  suite 
du  S  nivôse,  et  mourut  en  Afrique 
en  ï8o3. 

MILLJST  (  Je^-Bajptiste  né  ) , 
a  Paris  en  i"!^ ,  s'est  distingué 
dans  l'étude  des  belles  lettres  ,  et 

Ï)romettoit  de  plus  grandis  succès, 
orsqu'il  mourut  à  la  fleur  de  son 
âge  en  1775,  après  avoir  domié  , 
I.  Fies  des  poètes  grecs  ,  2  vol. 
iti-12,  17J1  ,  compilation  assez 
bien  faîte.  II.  Fies  des  poètes  la- 
tins ,  4  vol.  in-ia  ;  le  style  en  est 
Ï^eu  soigné  et  quelquefois  affîecté. 
II.  Recherches  et  réflexions  sur 
la  poésie  engénéral^Vms ,  177a  , 
in-ia.  iV.  Lettre  sur  la  peinture 
en  pasteL  \,  Choix  de  Poésies  , 
8  voL 

t  MILLOT  (  Claude-François- 
Xavier  ), de  l'académie  française , 
né  k  Besançon  en  mars  1726 ,  fut 

Sendant  quelque  temps  jésuite, 
[illot  s'étoit  consacré  k  la  chaire  , 
et  continua  de  prêcher  ,  après 
avoir  quitté  la  société.  Mais  la  foi- 
bleâse  de  sèn  organe ,  sa  timidité  ,  ' 
rihibàrras  de  son  maintien,  ne  lui 
ajrant  pas  permis  de  continuer 


CjStf  e  ça  rrière,  il  rabfpdonna^tnoi* 
qu'il  eût  prêché' un  avent  a  y  «r-- 
sailles  et  un  carême  k  Lunéville. 
Le  marquis  de  Félino  ,  ministi«. 
de  Parn^e ,  venojt  de  fonder  imç 
chaire  d'histoire  pour  Véd^patipo 
de  la  jéu^e  nc4>lessç.  Il  I9  confifi 
a  l'abbé  Millot ,  a  la  prière  d«^ 
duc  de  Niverfiois.  Le-  mipMtr^ 
ayant  occasionne  upe  e^j^èpe  ^ 
r(e  vol  te  parmi  le  peuple,  par  q^^l- 
ques  chanffemens  qu  il  avoit  voulu. 
taire ,  l'abbé  Millot  ne  voulut  pa« 
le  quitter  que  l'orage  ne  f&l  dis*, 
sipé.  On  eut  heau  lui  dire  qu'i 
s'exposoît  k  perdre  sa  place.  «  Ma 

Elacç,  ji^opdit-il,  est  fruprèsr  d'un 
ommè  vertueux  persécuté ,  et 
'at4>t}  bienfaiteiir  ;  le  nç  perdrai 
point  cel]e-4k.  »  ]^ann,  après  ayoir 
i^mpli  la  chaire  dliistoité  ^v^q 
distinction,  iLvint  en  France >  et 
l'ut  nommé  précepteuf~  du  duc 
d*Eng;uiexi.  11  occupoit  cette  placct 
lorsqu'il  mourut  en  mara  ij85. 
L'abbé  MilloJt  ayoit  l'air  froid  et 
réservé,  et  bi>lloit  peu  en  société; 
mais  tout  ce  qu\i  disoit  étoit  ju- 
dicieux et  sage.  u'AIembevt  disoit 
que ,  de  tons  lés  hommes  qu'il 
avoit  connus ,  l'abbé  MiUot  étoit 
celui  en  qui  il  avoit  vu  le  moins  de 
préventions  e^le  moins  de  préten- 
tions..On  a  d(^lui  diâèrens  ouvrai 
ges ,  rédigés  avec  soin ,  écrits  d'un 
style  pur  ,  élégant  et  naturdi.  Le* 

Principaux  sont,  I.  fHérnens  d» 
Histoire  de  Frçnce ,  depuis  ClO" 
vis  jusqu'à  LouisXf^^  Paris,  1800,^ 
3  V  .in- 1 Q .  L'auteur ,  s'attachiint  au]|t 
faits  les  plus  cufieux  et  les  plu» 
instructifs ,  supprime  tons  les  évé*- 
nemens  étrangers  k  son  sujet ,  et^ 
arrange  ses  matériaux  avec  ordre^ 
apr^s  les  avoir  choisis  avec  dis- 
cernement, li.  Elç'mens  de  f* His- 
toire d Angleterre  ,  depuis  son 
origine  sous  les  Mpmains  jusqsiài 
Gf'o/]ge//,Paris,i8p6,en3v.in-ia.. 
Dans  cet  abrégé  estimé  Tauteuç 
tient  w^LxniUçaiçntJce  l^cc^^i^iançî 


^  jorpljs^té.  Il  peut  ^ulïirtf  à  «éov 
mi  ne.çhiircl|Cftt  pvW  k  appro- 
fondir les  l^i^toirç^  jétfungères.  IIL 
Siemens  de  t  Histoire  fi myerseile, 
^  vol.  ïpr\i^.  Xlvi  çviûf^e  a  dit  que 
£e  livrie  jq'^toit  (|ue  (a  contrefaçon 
Àl^rHi^tQ»^^  gëi^éfale  de  Voji^irei 
|nai$  ce  iugemeot  e&X  ifiiust^.  (a 
parU>  ij^  jT^i^o^re  fkWÇfnne  ap^ 
pprile^t^  enri^r  ^r^ijt>é  341U0I; 
et  elle  eât  remarquai>le  ,  aui&i  *\\k^ 
l'histoire  moderne  ,  par  le  talent 
K^^jdbogUfe*  les  iaf  ts  ,  )le  le^  dé 

Sppiijuer  die^  çp^sov^Mj^nces  iu^Xi-^ 
5;5 ,  iîe  jiès  f  appâte;-  -sans  passio», 
^t  d^l^i  %^^  4^  Tiéfi^uons  ju- 
^ipf^H^ÇSj^Pepf^nciantruwiel  Taw- 
irç  S9p;  .^  p^u.*è^es  ,  et  onj 
iBPWttJi^ç»?  I'«ijrtrop4og«iatiq4jfi, 
Cei  tro^.ft  q^vTage$  pot  éié  r^imr 
prltpéâ  ^  Pa];is,  iBqo,  1$  vol.  in^^. 
fV.  V Histoire  des  TrQidM4oHfS  , 
1774»  Ipoii  vo^  iû-ia  ,  ?jé4ig«« 

f*  ^r  fe^  |pan}is4;rits  4e  AJ.  ^e  Ss^iulieT 
alaj^,  et  qui  «  p?ru  ^n  peu  ea- 
nujreu$e>  parcQ  qu'ellçraule  sur 
fies  l^oiKuntes  inconnus  ».  et  la  plur 
pa^t  4igpî^^  4^  l'être.  Ce  «{u'pp  j 
fùtç  4e«i  poètes  proveoyçai^x  n'est 
pas  bieu  int^^si^nt  >  iit  U  étpit 
assez  inutile ,  comine  pn  l'a  dit , 
n  4ç  xccherc^çrcurieu^eAi^eni  4<i§ 
çsiillauy.  daus  4^  viiçiUes  .ruines  , 
aaâii4  on  a  d^^  palais  mpderpes.  » 
y.  ûfléviçires  politiques  et  <»//<- 
Mfvsfjpfir  servir  à  tflistoire  de 
féçui^  ^iV  et  de  L<Hi{s  XF^ 
C^omposés  sur  les  mèces  originales 
Eçp^4^il1if^  par  À4rieii-Maur]ce  > 
ûijc/  4^  J^ioaiiles  ,  inar^cJifiJ  de 
Frf^i\c^\,^  SVÇ  X^L  i.îviji'  Cet  ou- 
yji^age  fut  rédigé  sur  cleux  cenU} 
^nanujscrits  in-folio ,  que  la  mai- 
^pn  de  No^es  çoi^  à  raut^ur  ;, 
{i  est  instrpçtjf  ,  et  ^tte  le  plu^ 
graud  jour  sur  la  guerre  dé  ifj^i^ 
Le  stalle  en  e^t  pur  ,  la  narration 
exacte  ;  et  l'on  axlit  t^rop  sévère- 
içént  quec'étoit  plutôt  uil  liyjre  d^. 
curiosité  qu'un  livre  d'esprit. 
HçujJinjgj^lcrops  4«?«  W^^9^ 


MILL  54s 

4«  due  de  Noailles.  ¥1.  £'5501  xur 
thomme^  fnouveilement  traduit  de 
i'f^^lais  de  Fope ,  m^ec  des  notes 
critiques  et  un  Ùiseouns  sur  la 
philQsaphie  anglaise,  Ljron,  1761 , 
petit  inria.  VLt.  Histaiife  pniày- 
sophique  de  l'homme  ^  Loqdres  et 
Paris,  1766,  in-ia.yijl.  On  ^ 
encore  de  Tabbé  Millot  des  Dis- 
cours ^  oh  il  discute  différente^ 
questions  académiques  avec  plu^ 
ae  sagesse  que  de  chaleur  ;  une 
Traduction  df  fui/xingues  cîiçisies 
des  historiens  latins  ,  où  Ton  ré- 
marque ,  comme  dans  celle  d« 
l'abbé  d'Olivet ,  une  élégance  un 
peu  froide.  Le  caractère  de  Tau^ 
leur ,  plutôt  prudent  et  circons- 
pect que  viïct  animé ,  u'élevoit 
foère  son  imagination  ^n-dessus 
'une  simplicité  noble  y  mais  san^ 
chaleur  ;  d'vni  style  pur  ,  mais 
s^ns  force.  Quelques  critiques  Tout 
accusé  cepena^nt  de  s'être  li\T^ 
dans  ses  Histoires  au  (on  décla- 
mateur,   sur-tout  lorsqu'il  a  été 

Siestion  du  cler&;é.  Ce  mot  de  dé* 
amateur  nous  paroît  impropre 
dans  cette  occasion.  Il  est  vrai 
que  l'abbé  Mîllot  n'a  pas  plus  flatté 
les  ministres  de  l'autel  que  les 
ministres  d'état ,  et  qu'il  a  peut- 
être  rapporté  plus  d'exemples  dç 
vices  que  de  vertus  ,  parce  que  les 
uns  sont  infiniment  plus  communs 
que  les  autres.  Mais  il  raconte 
froidement ,  et  paroît  plus  animé 

Ï>ar  sa  franchise  et  par  Vamour  dé 
a  vérité  ,  que  par  cette  partialité 
âuî'a  trop  accusé,  le  christianisme 
es  maux  qu'il  réprouve.  Il  a  paru 
en  1807  des  Elémens  de  V Histoire 
d'ijillemagne  ,  annoncés  comme 
un  ouvrage  posthume  de  l'abbé 
Millot..  Sa  famille  ,  et  en  particu- 
lier sùv^  firère,  vîcaire-généi-al  \ 
Be^aD^Q)  ont  réclamé  contre  oett« 
ass^tioD.  Ce  dernier  assure  que 
jamais  son  frère  n'a  travaillé  4 
une  Histoire  d'Allemagne.  11  dit 
avoir  eotciS  st».  waiio*  ua  .manus^ 


544 


MltL 


crlt  de  son  frère ,  intitulé  Examen 
de  ma  F'ie,  oh  il  n'y  a  pas  un  seul 
mot  sur  les  Elémens  qu'on  lui  at- 
tribue ,  bien  qu'il  y  parle  de  tous 
jes  autres  ouvrages.  Fojez  Popè, 
-vers  le  milieu  de  l'article. 

fl.  MILLY  (Nicolas-Christiern 
1»eTht,  comte  de)  ,  premier  lieu- 
tenant honoraire  des  suisses  de  la 
garde  de  Monsieur ,  frère  du  roi , 
mestre  -  de  -  camp  de  dragons  , 
et  chevalier  de  rordre  royal  et 
militaire  de  Saint-Louis,  de  l'a- 
cadémie roVale  des  sciences  de 
Madrid  et  de  Harlem  ,  associé  li- 
bre de  celle  des  sciences  de  Pa- 
ris ,  né  en  i]^a8 ,  d'une  famille  an- 
cienne du  Beaujolais  ,  prit  de 
bonne  heure  le  parti  des  armes. 
Après  la  bataille  de  Minden  il  entra 
au  service  du  duc  de  Wirtemberg, 
et  devint  colonel ,  adjudant-géné- 
ral ,  chambellan  et  chevalier  de 
l'aigle  rouge.  La  fin  de  la  guerre 
de  1762  lui  permit  de  se  livrer 
^  dt$  occupations  plus  paisi- 
bles ;  il  cultiva  les  sciences; 
il  donna  des  E)ssais  sur  différens 
objets  de  physique  et  de  chimie , 
dont  les  idées  ne  sont  pas  toujours 
Justes ,  mais  où  l'on  trouve  des 
vues  ingénieuses  et  utiles.  Il  avoit 
du  goût  pour  tout  ce  qu'on  ap- 
pelle secrets  ,  et  il  en  lut  la  vic- 
time. A  force  d'analyser  et.  de 
goûter  tous  les  remèdes  mysté- 
rieux, il  altéra  sa  constitution  , 
quoique  robuste.IlmourutàChail- 
lot  le  17  septembre  i784*  On  a 
de  lui  vArt  de  la  porcelaine  ,  et 
un  Mémoire  sur  Vanalyse  végé- 
tale,  parmi  ceux  de  l'académie 
des  sciences. 

*  II.  MILLY  (Pierre-Antoine 
de) ,  né  à  Paiis  le  a4  avril  1728  , 
commença  ses  études  au  collège 
des  Quatre-Nations  ,  et  les  con- 
tinua k  Avignon.  Il  revint  à  Pâ- 
tis, où  il  se  fit  recevoir  avocat  au 
parlement ,  et  proouretur  au  cha- 


MiLO 

telet  de  Paris.  Milly  réanîssoTC 
les  goûts  pour  lès  livres  et  là  bi- 
hliographie  k  ceux  des  antiques ', 
des  médailles  ,  des  estampes ,  et 
des  curiosités.  On  trouve  parmi 
les  notes  qu'il  faisoit  souvent  sur 
ses  litres  et  sur  leurs  anteuri 
plusieurs  remarque^ intéressante^ 
du  savant  abbé  Mercier  de  Sainte 
Léger  ,  dont  il  avoit  épousé  la 
nièce. 

+1.  MILON,  fameux  athlète  de 
Crotone ,  s'étoit  accoutumé  dèi 
sa  jeunesse  a  porter  de  gros  fat«> 
deaux.  En  augmentant  tous  leà 
jours  leur  poids  ,  il  étoit  parvenu 
a  charger  sur  ses  épaules  taû  des 

Ï>lus  forts  taureaux.  Il  en  donna 
p  spectacle  aux  jeux  olvmpiques  ^ 
et ,  après  l'avoir  porté  l'espace  àé 
cent  vingt  pas  ^  il  le  tua  d'im  seul 
coup  de  poing  ,  et  le  mangea  : 
dit- on ,  tout  entier  en  un  seul 
jour;  ce  qui  paroît  é\'ideminenl 
exagéré.  Il  seteuoil  si*  ferme  sur 
Un  disque  qu'on  avoit  huilé  pôui* 
le  rendre  glissant ,  qu'il  éloit  ini^ 
possible  de  l'y  ébranler.  Cet 
athlète  assistoit  exactement  aux 
leçons  de'Pythagore.  On  rapporte 
que  la  colonne  de  la  ss^lle  où  ce 
philosophe  tenoit  son  école ,  s'é- 
tant  ébranlée,  il  la  soutintlui  senl^ 
et  donna  aux  auditeurs  le  temps 
de  se  retirer.  Milon  remporta  sept 
victoires  aux  jeux  pythJens ,  et 
six  aux  jeux  olympiques.  Il  se 
présenta  une  septième  ibis  san^ 
trouver  d'antagoniste.  Daiiiéas-dé 
Crotone  fit  ftiire  en  bronze  la  Jsta- 
tue  iconique  de  Milon  ,  qui  la 
chargea  sur'  ses  épaules  et  la  mit 
k  sa  place ,  dans  un  bois  consa- 
cré k  Jupitét  Olympique.  Milon 
commanda  l'année  des  Crotonia- 
tes  contre  les  habita ns  de  Sybary , 
vers  la  5'  année  de  la  67'  olym- 
piade. Objet  de  l'admiration  de 
ses  concitoyens  ^  il  marchoit  k 
,  kur  tête  ,  armé  d'ime  massue   et 


mho 

«ouvert  d'une  peau  de  lîop.  De- 
venu'vieux  ,  il  vôujut,  à  ce  qu'où 
Ï'n'étiend  ,  rompre  avec  ses  mains, 
é  tronc  ifendu  d'un  çros  ar- 
çre.  Ses  longs  ei^rts  l'ayant 
épuisé  ,  )es  deux  parties  (fu  tronc 
se  réunirent ,  et  il"  ne  put  en 
arracher  ses  mains.  Milôn  étoit 
seiil  ;  il  fut  dévoré  par  le:?  bêles 
sauvages  l'an  5oo  avant  Jôsus-r 
Chnst'.'ï^ojez  Puget,  et  Bouflebs  , 
n«.  I. 

t  IT.  MILON  (  Titus-Annius  ) , 
brigua  le  consulat ,  et  pour  l'ob- 
tenir excita  dans  Rome  'plusieurs' 
iactions.  Clodius,  tribun  du  peu^ 
pie  ,  son  ennemi  irréconciliable  , 
n'épargna  rien  pour  l'en  écarter. 
Le  sénat  et  toiites  les  personnes 
du  prenaier  ordre  étoient  pour 
llfilou ,  lorsque  ses  espérances 
Turent  ruinées  tout  -  a  -  coup  par 
une  malheureuse  rencontre  ,  où 
Çlodius  pérît  de  la  main  de  ses 
gens  ,  él  par  ses  ordres.  Les  d«ux 
eu'uëmis  s'étoient  rencontrés  sur 
le  chemin  d'Appius ,  à  peu  de 
âistance  de  Rohie.  Clodms  re- 
yenoit  delà  campagne  ,  k  cheval , 
avec  trois  de  ses  amis  et  plusieurs 
<}omestiques  bien  armés.  Miloa 
étoit  sorti  de  Rome  ,  dans  un  cha- 
riot avec  sa  femme  ,  quelques  gla- 
diateurs ,  et  une  suite  beaucoup 
'plÙ3  noûAreuse  que  celle  de  son 
ennemi.  La  querelle  commença 
par  les  domcstîq^ues  ;  Glôdius 
voulut  y  entrer  ,  et  la  dispute  s'é- 
taot  animée ,  il  reçut  plusieurs 
coups  ,  qui  l'obligèrent  de  se  re- 
tirer dans  une  hôtellerie.  Milon  , 
irrité  ,  donna  ordre  k  ses  gens  de 
le  forcer  dans  sa  retraite  et  de 
lui  ôter  la  vie.  Le  maître  de  l'hô- 
tellerie fut  tué  dans  cet  assaut , 
avec  onze  domestiques  de  Çlo- 
dius. Sextus  Glo4iùs;  parent  du 
'mort ,  fit  porter  son  corps  aii  Fo- 
rum ,  et  le  plaça  sur  la  tribune. 
Iwa  ,  les  trois  tripuni  ennemis  de 

T.    XU 


Jilpn  haranguèrent  le  peuple 
dans  les  termes  les  plus  propres 
a  Témôuvoir.  Ciçéron  se  chargea 
de  la  défense  de  l'accusé:  mais 
comme  le  tribunal  de  l'orateur 
étoit  assiégé  de  soldats,  leur  as- 
pect ,  leurs  muirniures ,  et  les  cns 
que  poussoient  les  partisaiis  de 
Clodius^  troublèrent  sa  mémoire; 
il  ne  put  prononcer  son  plaidoyer 
tel  qu'il  l'ayoit  composa.  Milon  fut 
exile  a  lijarseille ',  ou  Çicéron  lui 
envoya  son  discours.  Milon, 
a|;>rès  Ta  voir  lu  ,  s'écrki  :  «  O 
peéron  ,  si  tu  avois  parlé  ainsi ^, 
Milon  ne  ihangeroit  pas  des  bar- 
beaux k  Marseille.  »  Toutes  ces 
anecdotes ,  quoique  consacrées  en 
quelque  sorte  par  l'histoire  ,  doi- 
vent paroître  suspectes. 

III,  MILON,  bénédictin,  pré- 
cepteur' du  fils  de  Charles -lè- 
Chauve ,  mort  dans  l'abbaye  de 
Saint  -  Amand  ^  au  diocèse  d» 
Tournay ,  en  872  ,  est  auteur  dé 
plusieurs  pièces:  Tune,  qui  a  pour 
titre  Le  combat  du  printemps  et 
de  Thwer ,  est  insérée  dans  l'ou- 
vrage d'Oudin  sur  les  auteurs  ec- 
clésiastiques ;  et  l'autre  ,  qui  est 
une  p^'ie  de  saint  '  Amanâ  ,  ei^ 
vers  ,  se  trouvé  dans  Surius  et 
BoUandus. 

MILONÏA.   Vo;ye^  Cesonie. 

I.  MILTIADP,  çénéral  athé- 
nien ,  fonda  une  coîotiie  dans  la 
Ghersonèsè  de  la  Thrace  ,  ap-.js 
avoU'  vaincu  les  peuples  qui  s'o  >- 
posoient  k  cet  établissement.  Les 
Perses ,  ayant  déclaVé  la  guerre 
anx  Athéniens  ,  s'avancèrent  au 
nombre  de  trois  cent  mille  honi- 
mes  vers  Marathoti,  petite  ville 
située  sur  le  tord  oe  la  mer. 
Athènes  n'eut  que  dix  mille  hom- 
mes k  y  opposer.  L'armëe  avpit 
k  sa  tête  dix  chefs  ,  qui'  devoieul. 
commander  toui*  -  k  -  tour  :  mitis 


Uè 


MILT 


Tamoar  du  bien  publ  ic  l'emportant 
sur  le  désir  de  gouverner,  chacun 
de  ces  chefs  se  démit  de  ses  droits 
en  iaveur  de  Miltiade.  Ce  géné- 
ral habile  rangea  ses  troupes  au- 
près d'une  montagne ,  et  lit  jeter 
sur  les  deux  côtés  de  grands 
arbres ,  afin  de  couvrir  le  iJanc 
de  son  armée  ,  et  de  rendre  mu- 
tile la  cavalerie  des  Perses.  Le 
combat  fut  rude  et  opiniâtre  :  le 
nombre  accabla  d'abord  les  Grec6  ; 
en  tin  ils  mirent  les  Perses  en  dé- 
route ,  les  poursuivirent  jusqu'à 
leurs  vaisseaux  ,  et  détruisirent 
une  partie  de  leur  flotte ,  l'an  490 
avant  Jésus-Christ.  Quelques  an^ 
nées  après ,  les  Athéniens  don- 
nèrent au  vainqueur  une  flotte 
de  soixante-dix  vaisseaux  ,  pour 
aller  tirer  vengeance  des  îles  qui 
avoient  prêté  leur  secours  aux 
Perses.  Il  en  conquit  plusieurs  : 
mais  ,  sur  un  faux  bruit  de  l'ar- 
rivée de  la  flotte  des  Perses  ,  il 
se  crut  obbgé  de  lever  le  siéee 
qu'il  avoit  mis  devant  une  ville 
de  l'île  de  Paros.  Il  revînt  à 
Athènes  avec  sa  flotte.  Une  bles- 
sure dangereuse  qu'il  avoil  reçue 
an  siège  rempêcna  de  paroi  ire 
en  public.  On  profita  de  ces  cir- 
constances pour  jeter  des  soup- 
çons sur  sa  conduite.  Xantippe 
l'accusa  devant  l'assemblée  au 
peuple  d'intelligence  avec  le  roi 
de  Perse.  Le  crime  ne  put  être 
prouvé  ;  cependant  on  le  con- 
li.'uikna  à  être  préci-jllé  d:4ns  le 
Earatre  ,  lie»  où  Ion  jeloit  les 
pln:>  grands  Cïiminels.  Le  magis- 
.  1»al  s'opposa  >  c jugement  inique; 
tout  cr  rt'Y*  ;>t  obtenir,  en  ex- 
po*" l'.s  que 
r.  -ai  rie, 
.     ,  >fine 

•'J  ,'.- 


^n 


MlLT 

Christ.  Son  fils  Cimon  empri^nta 
les  cinquante  talens  pour  acheter 
la  permission  d'ensevelir  le  corps 
de  son  père.  Miltiade  avoit  été 
tyran  dans  la  Chersonèse ,  et 
pouvoit  tenter  de  l'être  dans  Athè- 
nes :  c'en  étoît  assez  auprès  de 
■ce  peuple  si  jaloux  de  sa  liberté  , 
qui  aimoit  mieux  faire  périr  un 
innocent ,  que  d'avoir  un  sujet  de 
crainte  en  perspective. 

II. MILTIADE.  Foj.MxucniAJDE. 

*  MILTITZ  (  Charles  )  ,  gentil- 
homme  saxon  ,  et  l'un  des  ca- 
mériers   de   Léon   X  ,    employé 
par    ce   pontife    pour     étouâ'er 
dans    sa  naissance  la   secte   de 
Luther  ,    engagea    ce    réforma- 
teur  k  se    soumettre    k    l'auto- 
rité du  saint  -  siège.    Miltitz  se 
conduisit  dans  cette  négooiatioa 
avec  beaucoup  d'adresse  et  de 
modération.  Son  ambassade  offre 
à  cet  ésard  un  contraste  parfait 
avec  celle  de  Cajetan  ,  qui  l'avoit 
',  précédé.    Les  Mémoires    qui  j 
i  sont  relatifs  ,  ont  été  publiés  par 
Em,  Sal.  CjrprianuSy  in  addit,  ad 
Penz^Iii  Histor,  reformât. ,  et  par 
Loscher ,  dans  ses  Acta  rejbrm.  , 
tora.  II,  chap.   16,  et  tom.  JXI, 
chap.  2.  Add.  Mosheim  ,  Hist» 
EccLy  tom.  IV,  p.  m.  39-44-  Le* 
I  i^ioines  indisposèrent  le  souverain 
I  pontife  contre  Miltitz,  qui. eut  le 
I  malheur  de  se  noyer  en  passant 
le  Rhin  k  Ma^ence. 

t  MILT  ON  (Jtàn),   né  k 

Londres ,  le  9  décembre  1608 , 

d'une  famille  honnête  ,   donna  , 

dès  sa  plus  tendre  enâince ,  iXti 

marques  de  son  talent  pour  les 

vers.  A  quinze  ans  il  paraphrasa 

quelques  Psaumes,  et  k  aixrsept 

il  composa  plusieurs  pièces  ae 

I  poésie  en  anglais  et  en   latin, 

I  pleines  de  chaleur  et  d'euthoa" 

t  siasme.  Il  entretint  œ  heast'ii 


MILT 

pKt  font  ce  qui  noarrit  et  for- 
tiiie  J'esprit  humain ,  la  lecture , 
la  réflexion ,  les  vojages  ,  l'ha- 
bitude d'écrire.  Il  parcourut  la 
Trance  et  Tltalie,  acquit  une 
81  parfaite  connoissance  de  la 
langue  italienne  ,  qu'il  fut  sur  le 

Sointd'en  donner  uneGrammaire. 
[ilton  avoit  dessein  de  passer  en 
Sicile  et  dans  la  Grèce  ;  mais 
a^ant  appris  les  cominencemens 
des  troubles  de  l'Angleterre-,  il 
retourna  dans  sa  patrie  vers  le 
temps  de  la  seconde  expédition 
de  Charles  I*'  contre  leifcossais. 
On  le  chargea  de  la  tutelle  de 


MlLT  547 

conps  V  l'autorité  royale  dans 
d'autres  ouvrages  non  moins  har- 
dis que  !e  précèdent.  Les  anti- 
royalistés  recompensèrent  l'écri- 
vam  qui  les  senroit  si  bien.  Miltoa 
fut  secrétaire  d'Olivier  Cromwel , 
de  Richard  Cromwel ,  et  du  par- 
lement qui  dura  jusqu'au  temps 
,de  la  restauration.  Saumaise  prit 
la  défense  de  Charles  I" ,  dans 
son  livre  intitulé  Defonsio  Régis» 
Milton  lui  répliqua  par  un  autre 
ouvrage ,  sous  ce  titre  :  Defunse 
pour  le  peuple  anglais  ,  imprimé 
en  latin  en  i65i.  Ce  livre  ,  qui 
réussit  en  Angleterre  ,  fut  brûlé 


deux  fils  de  sa  sœur,  auxquels    à  Paris  par  la  main  du  bourreau  > 
il  voulut  bien  servir  de  précep-     ''-   * '  *-  ^  — ' — * 


leur.  Il  prit  aussi  soin  de  l'édu- 
Gfàtion  de  quelques  enfans  de  ses 
limîs ,  et  leur  enseigna  les  langues, 
l'histoire,  la  géographie,  etc.  11 
épousa  ,  en  16409  la  fille  d'un 
gentilhomme  delà  province  d'Ox- 
lord.  Sa  femme  le  quitta  au  bout 
d'un  mois  ,  protestant  qu'elle  ne 
retoumeroit  jamais  chez  lui.  Cet 
époux  malheureux  publia  plu- 
sieurs écrits  en  faveur  du  <li' 
vorce  ,  et  se  prépara  k  un  second 
mariage;  maiis  sa  femme  se  ra- 


Tauteur  eut  k  Londres  un  présent 
de  mille  livres  sterling.  Mais 
l'excès  du  travail  auquel  il  wse 
livi*a  lui  fit  perdre  la  vue.  Un 
jour  qu'un  ambassadeur  se  plai- 
gnoit  k  Cromwel  de  ce  qu'on  lui 
faiioit  attendre  trop  lou^-temps 
une  réponse  ;  «  Le  secrétaire  ,  lui 
dit  le  protecteur ,  ne  l'a  point  en- 
core expédiée  ,  parce  qu'étant 
aveugle  ,  il  va  lentement.  — Eh  ! 
pourquoi ,  répondit  avec  surprise 
l'ambassadeur  y  mettre  dans  une 

I'  pareille  place  un  aveugle  ?  Il  est 
^  obligé  de  dicter ,  et  par  consé- 
de  la  reprencfrè,  qu'il  se  laissa 
attendrir.  La  mart  tragique  de 
Charles  I*»  ,   arrivée   en    1648  , 
étonna  toutes  les  puissances  de 
l'Europe,    et    enchanta  Milton. 
Les  républicains ,  qui  avoient  osé 
borter  leurs  mains  sur  ce  prince 
infortuné  , .  crurent  leur  attentat 
légitime,  et  choisirent  Milton  pour 
le  justifier.  Cet  écrivain ,  échauffé 
par  Tesprit  du  temps  ék  par  le  feu 
des  guerres  civiles ,  composa  son 
livre  sur  le  droit  des  rois  etides 
hiagistrats.  Son  but  est  de  prou- 
ver qu'un  tyran  sur  le  tri^ne  est 
comptable  k  ses  sujets  -,    qu'on 
peut  lui  faire  son  procès  ;  qu'on 
peut  \ç  déposer  et  lé  mettre  k 
iqi^r^  Milt«n  p^rta  df  i^uvetux 


quent  les  secrets  ne  sont  pi  us  se- 
crets. Quoi  I.poiir  avoir  un  homme 
capable  d'écrire  en  latin,  n'a-^H()fli 
pu  dans  toute  l'Angleterre  trou- 
ver qu'un  aveugle  ?»  Ce  républi- 
cain ,    devenu     domestique    de 
Cromwel  ,  ne  quitta   la  plume 
que  lorsque  les  ennemis   de  la 
maison  ae  Stuart  posèrent  les  ar- 
mes. Ce  qu'il  y  a  de  singulier  , 
c'est  qu'il  ne  iut  point  inotuiété 
après  le  rétablissement  de  Char- 
les   II.     On  le  laissa  tranquille 
dans  sa  maison.  Il  se  tint  néan- 
moins i^nfermé  et  ne  se  montra 
qu'après  la  proclamation  de  l'am- 
nistie.  Il  obtint  des  lettres  d'a- 
bolition ,    et     ne    fut      soumis 
qa'k  i'ejicluMOA  des  charges  pu- 


I 


§4^  MILI 

bliques.    On    a    dit  que  ,  dans 
la    suite  ,    on    lui    offi'itde   lui 
rendre  sa  place  de  secrétaire  au- 
près de   Charlrs  IT  ;  mais   qu'i] 
la  retiisa  ,  et  qu'il  repondit  a  sa 
l^mme  qui  le  gronc^oit  deçe  refus: 
«  Vo^s  autrçs  îcmmes  ,  vous  fe- 
riez tout  a»  monde  pour  rouler  en 
jparrosse.Moi,  je  veux  vivre  libre  çt 
hiourîr  en  homme.  »  Cet  ardent 
ennemi  des  rois    le  lut  aussi  de 
toutes  les  sectes.  Il  avoit  été  pu- 
ritain dans  sa  jeunesse;  îl  prit  le 
parti  des  indépendàns  et  des  ana- 
baptistes dans  son  âfge  viril ,  et 
3e  détacha   de   toutes  sortes  de 
ijommunions  et  de  sectes  durant 
^a  vieillesse.  Il  n'exclut  du  salut 
auçuue   société  chrétieni^e  ,  ex^ 
cepté  les    catholî(j[ues  romains  ; 
comme  on  le  vpit  dans  son  livrç 
JDe  la  vraie  Religion,  Il  ne  '  fré- 
çjuenta    aucune    assemblée  ,    et 
îi'obsèrva  dans  sa  maison  le  rituel 
d'aucune  secte  ,  soit  qu'il  les  con- 
damnât   toutes  indifféremment , 
^oit  qu'il  lût  rebdté  par  Pesprit 
de  dispute  et  d'animosité  qui  j 
régnoit.  Il  parle  dans  ses  poëmes 
épiques  de  la  divinité  de  Jésusr 
Christ  en  véritable  arien.  Milton^ 
rendu  K  lui-môme  après  les  agi- 
tations des  guerres  ,  mit  la  der- 
nière main  a  son  poëuie  du.  Pa- 
radis perdu,  »  Voyageant  en  Ita- 
lie dans  sa  j.eunesse  ,  il  vit  repré- 
senter à  Milan  ,  dit  Voltaire  ,  une 
èomédie    intitulée    Adam  ou    le 
ï*éché  originel ,  écrite  par  un  cer- 
tain Andrçini.  Le  sujet  de  cette 
comédie  étoit  la  chute  de  Thom- 
me.  Les  acteurs  étoienl  Dieu  le 
père  ,  .l^s   Diablçs ,  les   Anges  , 
Adam  ,  Eyc,  le  Serpent ,  la  Mort 
et  les  sept  Péchés  mortels.  Milton 
découvrit,  à  travers  Pabsurdité  de 
Touvrage,  la  sublimité  cachée  du 
sujet.  Il  y  a  souvent ,    dans   des 
choses  ou  tout  paroît  ridicule  au 
vulgaire  ,  un  coin  de  grandeur 
qui  ne  se  l'ait  apercevoir  c|u'aux 


honfïiçcs  de  génie.  %s  tf^%  Çé; 
chés  mortels  dansianit  àyçc  Ij 
Diable  sont  assurément  Iç  cpm- 

ble  de  l'extra. va g^QC.Ç  Ç*  <i^  \^  so(^ 
tise  ;   mais   l'univers  rjendj^  mal- 
heureux   par   la    foiblesse    d'ûo 
hpmmç  ,  les  bontés  et  lés  ven- 
geances  du  Créateur,  l^^purce 
de  nos  malheurs  et  dj?  V^^i  cri- 
mes ,  sont  des  objets  dijgnç^g  d^ 
pinceau  le  plus  hardi.  Il  j  à  su^ 
tout  dans    ce    sujet  jp    nç   $^ii 
quelle  horreur    {éném-eus^  ,  m^ 
sublirne  sombre  et  tnstg  ,  giii  pç 
convientpas  mal  a  l'iina^ii^a^pQ 
anglais^'Miltoa  conçut' Içd^ssjçi^ 
de  faire  une  tragédie  de  la  farce 
a  Andreini.  11  en  cpmpojsa  ijti^fng; 
un  acte  et  demi.  l\jais  fa  çpï|*èjr§ 
de  sfis  idées  s'élargissant'^  me- 
sure  qu  il  travailloit ,  il  iniagina  , 
au  lieu  d'une  tragédie,  un  fjqeriu^ 
épique  ,    espèce    de   prd4uçtioâ 
dans  laquelle  les  homme,s    sp.^f 
convenus  d'approuver  sou'yeijit  Iç 
bizarre  sous  le  nom  du  i^ieryeit 
leux.  »  Il  employa  pç^f  anuéi^ç  k 
ce  grand  ouvrage  ,  qui  fut  ué^li^ 
gé  dans  sa  naissance,  l^  li^^rairç 
Tompson  eut  biçn    de   la  p.ejaç 
à  lui  donner  trente  pistples  d'uâ 
écrit  qui  valut  plus  oe  jent  mill^ 
écus  à  ses  héritiers.  Ce  poëiîije  ne 
trouva  d'abord  ni  lecteurs  ni  ad- 
mirateurs.  Ce  fut  lé  célèbre  A^- 
dison  qiu    découvrit   a    l'Axigl^ 
terre  et  à  l'Europe  les  beautés  dç 
ce  trésor  caché.  Ce  judijcieux  cri!» 
tique  voulut  lire  le  Paradis  perdu j 
sur  reloge  qup  lui  en  firent  Qaçl^ 
ques  amatei^rs.  Il  fujt  "frappç  dç 
tout'  ce  qu'il  jr  tro.uv^  ,  dés  ii^ia* 
ges   grandes  et  $ubliines  ,    deç 
idées  neuves  ,  hardies  ,  éffrajkiii- 
tes  ,  des  coups  de  luiiaière  ,  etç» 
etc.    Addison    ecriyit*  en   Â^riîi^ 
pour  prouver   que    Ijgs    An«;lais 
avoient  un  Homère ,   çt  Iç'  per^ 
suada  du  moins  à  sa  patrie.  Les 
étratigers  ',   plus  sévères  ,  virecil 
des  beautés  dans  ïq  Paradis  perdu. 


JW  Vtîtaèèîîè  Ae  irsijû  iè  gënJe , 
il  r- tout  dari&  lès  éîn^  prémierà 
^ànts  (  ckr  le^  citiq  dèraiers 
^ônt  très-iai'éHèiït*s)  ;  mais  ils  ne 
fërtttèfent  pas  ïéi  y  eux  sur  sèfe 
lAipërftcUbnfe.  Oïl  liii  tepruchè  là 
iï-lstë  ëitfàtagiinèfe  de  î»ës  pein- 
tures :  sott  Paradis  déis  sols;  sè^ 
£iurâll]ës  d'albâtre  (|nî  èntourèat 
ïè  Paradis  terrestre  ;  sfes  diables 
ftûi ,  de  '^ékhs  ^u*ih  étoieht ,  se 
p*àùslbrinent  éii  jpygmëes  ,  pour 
fônîr  mbihs  de  placé  du  Côtisell , 
Sans  une  grande  sàilie  toUt'e  d'or, 
Mtîè  en  Tair  ; .  lés  canons  qu'on 
tire  daiis  lé  dieî  ;  lés  montagnes 
^u'oii  s't  jette  k  Ik  iêtè  ;  les  ange^ 
il  cheval  qu'on  coupé  en  deux ,  et 
|ipu|  les.  parties  se  rejoignent 
soudain.  Qn  se  plaiut  de  ses  lon- 
gueurs ,  de  ses  répétitions  ;  on 
ait  qu'il  nû.  ètiàié  ni  Ovide  ni 
Hésiode  ,  daâs  sa  longue  des- 
cription de  là  manière  dont  la 
terre  ,  ^les  animaux  et  rboinmb 
lurent  formes.  On  censui-'e  ses  dis- 
sertations sur  Gastronomie,  qii*on 
trouve  sèches  ,  et  ses  inventions 
plus  extravagantes  qiie  merveiU 
icuses,plus  dégoûtantes  que  for- 
iés  :  telles  sont  une  longue  chaus- 
sée sur  le  chaos  ;  lé  Péché  él  là 
Mort ,  amoureux  l'un  de  l'autre  , 
,gui  ont  dés  éniàns  de  leur  inceste; 
et  «  là  Mort  qui  ïk\e  le  nez  pour 
renifler  k  travers  l'inimensité  du 

Chaos  ;  le  changement  arrivé  à  la 
erré  ,  comme  un  corbeau  qui 
sent  îé  cadavre  :  »»  cette  Mort  qui 
ïlaire  l'odeur  du  Péché  ,  qui  irap- 
pe  dé  sa  massue  pétriiique  sur  lé 
Jroîd  et  sur  lé  sec  ;  ce  H^oid  et 
cessée,  avec  le  chaud  et  rliu- 
niide  ,  qui  ,  devéniis  quatre  bra- 
vesjgéoéraux  d'armée,  conduisent 
eu  bataille  dés  embryons  d'ato- 
iiies  arm^s  k  la  légère  ;  etofiu  , 
tout  ce  luxe  d'érudîtioii  proaigué 
sans  mesure,  qui  distrait  le  lec- 
teui;  et  jralcntit  là  marche  du 
poëltné.  mài's,  si-  on  s'est  ëpuisiS 


*•  >  ■» 


iurïèh  critiques  ,  on  né  s'ëpiiisérâ 
pas  sur  lés  louanges  ,  et  sui>toui 
oh  ne  se  laâsérà  jamais  de  relire 
les  innocentes  amours  d'Adam  él, 
Eve  ,  et  lés  riches  déscriptiôiiâ 
qui  les  accompagnent.  Milton  res- 
tera là  gloire  et  Padmîration  de 
rAn^letérre.  MairmOatëlâ  eu  rai- 
son de  s'écrier  : 

VOtti  êtevé-z ,  tous  cÀchlmèè  iHôti  iiù8> 
Rapide  Ho)»èr«  ,  audacieux  Milton  ; 
Torreos  mêlés  lie  fii.-né<  et  dç  tiaitim«  ^ 
A  ce  mélange  en  vain  préfére-t-on 
La  pureté   d'un   goût  pusUianime  ; 
t>u  charl>cûUrit  du  dieu  ^ui  vous  anibe,  ' 
Si  vows  tôlfittèz  ,  c'est  coiiim«  Pàa£^bn  : 
Et  votr«  chute  aniioflbe  un  tûI  cabliinc. 

brjdén  à  dit  de  IVIilton  que  li 
nature  aVoit  formé  son  aine  di 
celle  d'Homère  et  de  Virgile.  tJn 
écrivain  obscur  él  mauvais  pa- 
triote, Guillaume  Laudei*,  mort 
maître  d'école  aux  Barbàdes  eu 
1771,  publia  à  Londres,  en  lySt, 
un  in-a°,  dans  lequel  il  lirétert- 
dit  démontrer  qiie  Miltofa  à  toul 
puisé  dans  je  ne  sais  quelles  rap- 
sodies  latines  d'un  professeur  d^ 
rhétorique  allemand.  (  P^ùx»  Ma- 
siîNius..  )  IjC  Paradis  pèrkîù  est  en> 
vers  anglais  non  nmés.  L'abbé  dé 
BoisiTiorànd  ,  sous  lé  nom  de 
Bu  pré  de  Saint-Màùr ,  maître  dé* 
comptes  ,  et  Tun  des  quarante  de 
l'acadéinie  française ,  en  fit  pà- 
roltre  une  version  en  prose  ,  avec 
les  remarqués  d'Addison ,  qui  plu- 
sieurs fois  à  été  réi'mprinlée  clans 
l'édition  de  Paris  ,.  1^65  ,  4  voî^ 
ih^ia.  On  a  ajouté  la  traduction 
du  Paradis  reconàkis  de  Milton 
par  le  P.  Mareuil,  jésuite,  et 
dés  lettres  critiques  sur  le  Para- 
dis perdu  par  le  P.  Ëouth,  jé- 
suite •  Il  y  à  encore  une  autrii 
version  française  par  Racine  la 
fiTs ,  I^aris,  iyga  ,  2  vol.  in-4«. 
pe  Beaulaton  a  fait  paroi trè  ,  en 

*777  ®^  ^77^  >  une  traduction  èh 
"vérs  français  de  ce  poème  •  elle, 
offre  des  beaulès  et  des'dcfàuti^ 


55o 


MILT 


■* 
% 


On  connoît  depuis  long-lemp»iiDe 

iniitation  ,  aussi  en  vers  Irançais, 
du  poëme  auglais ,  par  madame 
du  Bocage  ,  sous  le  titre  de  Pa- 
radis terrestre  ,  eir  six  chants  , 
Londres  (Pans),  1748,  in-8«. 
Au  lieu  d'un  temple  vaste ,  de 
structure  inégale  et  hardie  ,  tel 
que  MihoD  Tavoit  éJevé  ,  cette 
muse  ingéuieuse  a  dessiné  une 
chapelle  élégante  ,  qu'elle  a  exé- 
cutée et  parée  avec  goÀt.  (  P^oy, 
aussi  Tanfvot.  )  M.  Monnerona 


MlhT 

depuis  le  mois  de  septembre  j ni- 
qu  »  Téquinoxe  du  printemps.  II 
étoit  partisan  outré  de  la  toIé-' 
lance  de  toutes  les  reliions;  il 
n'en  exceptoit  que  le  catholicisme: 
«  non  parce  que  c'étoit  une  reli- 
gion ,  mais  qu'il  ne  vbroit  dans 
l'Eglise  romaine  qu'une  factiou 
tyrannique  qui  opprimoit  toutes 
les  autres.  »  Avec  de  telles  idées^ 
du  génie,  et  une  extrême  vivacité, 
«Milton  devoit  avoir  beauconpi 
d  ennemis  ;   il  en  eut  un   grand 


publié  une  traduction,  en  prose  \  nombre ,  qui  le  harcelèrent  pres- 
de   ce   pueme  ,   Pari» ,    17^5,  3  !  qiie  toute  sa  vie.   Us  lui  repro» 
,vol.  in-i^.  Il  en  a  donné  depuis  [  chèreut  jusqu'à  sa  laideur  et   st 
une  nouvelle  é<lition  ,  auj^iQeutée  !  petitesse.  Ils  lui  appliquèreut  c« 
de  plusieurs  notes«et  de  &vie  de  j  vers  de  Virgile  : 
Tauleur  ,  Paris  ,     1789,    2  vol. 
in-8*.  Ce  poëme  a  été  aussi  tra- 
duit en  vers  iirançais  par  Tabbë 
Delille,  Paris,  i8o4)  3  voi.  in-18, 
in-S»  et  in-4*  ,  avec  les  remar- 
ques d'Addison  :  en  1807  ,  M.* Sai- 
gnes ,   ancien   professeur    d'élo- 
quende ,   a  donné   une   nouvelle 
traduction  en   ;  r  >se  du  Paradis 
perdu ,  Paris ,  in-b^".  Milton donna 
en   1671    iin    second  Po'cme   en 
vers  anglais  non  rimes,  sur  la 
tentation    de  Jésus- Christ  et  la 
réparation  de  Phomme  ,  qu'il  in- 
titula   Le    Paradis   recouvré  ou 
le  Paradis  f ^conquis.   Il   iaisoit 
plus  de  cas  de  ce  second  poëme 
que  du  premier  ;  mais  il  n'est  pas 
si  boa  a  beaucoup  près.  On  n'y 
^rouYe  point  les  grandes   idées  , 
les  images  frappantes ,  la  subli- 
mité de  génie  ,   ni  la   force  d'i- 
uiagination  qu'on  admiré  dans  le 
premier.  L'un  et  l'autre  furent  tra- 
duits en  vers  latins ,  en  itigo,  par 
Guillaume  Hog,  Ecossais.  Milton, 


Monstrum  hùrrendum,  informe  g  kigtni,  ttê 
lumen  adempium. 

Ils  ajoutèrent  qu^iiigens  étoit  le 
seul  mot  du  vers ,  qui  ne  pou- 
voit  pas  lui  être  appliqué  ,  parce 
qu'il  étoit  (  comme  Saumaise  Pa^ 
voit  écrit  )  delicatum  et  infirmuni. 

corpuscuium Milton  leur 

répondit  qu'il  étoit  d'uâe  tuiile 
médiocre  plutdt  que  petite;  que 
dans  sa  jeunesse  il  n'avoit  jamais 
craint ,  l'épée  au  côté ,  les  plus 
robustes  ;  qu'il  avoit  été  beau 
dans  sa  jeunesse.  C'est  lui-mémé 
qu'il  avoit  peint  en  faisant  le  por- 
trait d'Adam  (  livre  quatrième  de 
son  Paradis  perdu*  )  Il  avoit  dé 
beaux  yeux  avant  d'avoir  perdu 
la  vue.  Il  s'étoit  marié  trois  foiâ^. 
Il  voulut^  comme  nous  l'avons 
dit ,  répudier  sa  première  femme  , 
qui  l'avoit  quitté  un  mois  après 
son  mariage ,  sous  prétexte  que  sa 
famille  étoit  du  pîtrti  du  roi ,  et 
que  son  mari  étoit  républicain': 


mon   à  Brunnhill  le   z5  novem-    il  publia  an  écrit  sur /eD^Vo/x^^ 
Lre  1674  4  laissa  une  succession    dont  les  principes  parurent  alors 

dangereux.  11  avancoit  que  l'u- 
nion conjugale  devant  être,  un 
état  de  douceur  et  de  paix  ,  là 
seule  contrariété  d'humeurs^  doit 
faire  rompre  eettt  un  aa;  et  qu'il 


tiès-honnête  ;  et  il  n'est  pas  vrai  , 
comme  on  l'a  dit  tant  de  lois ,  tru'il 
passa  ses  derniers  jours  dans  un- 


uigence. 


Son  imagination    étoit 


dans  la  plus  grande  eifervescence. 


J 


MILT 

est  ÎQUtile  de  crier  en  public , 
Hberté ,  si  Ton  est  dans  sa  maison 
l'esdaive  da  sexe  le  plus  ibible  ; 
que  par  conséquent  le  mari  peut 
r(5pndier  une  femme  dont  le  ca-, 
ractère  ne  s'accorde  pas  avec'  le 
sien.  Il  adressa  sa  seconde  édi- 
tion au  ]^rleinent ,  assemblé 
alors  pour  la  réfbrmatibn  du 
royaume.  Milton  lui  fit  sentir  que 
la  première  réforme  devoit  tom- 
ber sur  les  troubles  domestlqueS) 
et  qu^l  falloit  tailler  à  la  liberté 
particulière  autant  qu'à  la  liberté 
générale.  Il  se  conduisit  confor- 
mément k  ses  principes ,  et  re- 
cbercha  une  jeune  demoiselle, 
qui  joignoit  aux  agrémens  de  son 
âge  les  cbarmes  de  l'esprit  et 
réclat  de  la  beauté.  Sa  femme, 
aUirmée,  cbercha  a  se  rapprocher 
d4  lui.  Elle  se  rendit  chez  un  amî 
comVnun,  oii Milton  devoit  se  trou- 
ver ;  il  la  vit  sortir  tout  d'un  coup 
d'i^échambre  voisine,  elle  se  pré- 
cipita dans  ses  bras:  son  premier 
mouvement  est  de  la  repousiser  ; 
elle  se  jette  k  ses  genoux ,  et , 
fondant  en  larmes  ,  le  conjure 
de  lui  pardonner»  et  de  la   re- 

Ï>rendre.  Il  est  attendri ,  il  pïeure; 
a  réconciliation  se  fait ,  et  elle 
fut  sincère.  Il  a  décrit  cette  scène 
touchante  ,.en  peignant  une  que- 
relle-entre  Adîam  et  Eve.  Trois 
filles  furent  le  fruit  de-  ses  diffé- 
rens  mariages.  Il  leui^fit  apprendre 
a  lire  y  et  à  bien  prononcer  huit 
langues     qu'elles    n'entendoient 

Î>as.  Elles  ne  connoissoient  que 
'anglais ,  et  leur  père  disoit  sou* 
vent  en  leur  présence  qu'une 
langue  fuffisoit  a  une  femme.  Il 
voiuoit  seulement  qu'elles  fussent 
eh  état  de  lui  faire  les  lectures 
dont  il  avoit  besoin.  On  a  su  par 
une  d  eUes'  que  ce  qu'il  lisoit  le 
plus  souvent  ékoit  Isaïe  en  hé- 
breu^ Homère  en  grec  ,  et  les 
Métamorphoses  d'Ovide  en  latin. 
Il  é toit  excellent  m usiciei)  4^  po»- 


:  s^doU  Vhistoire  ,  les  mathéma 
tiques  ,  la  philosophie,  la  théo- 
logie ,  les  langues,  anciennes  et 
modernes.  Il  mettoit  ritalien  fort 
au-dessus  du  français  :  nos  bons 
écrivains  n'avoient  point  encore^ 
paru.  Après  l'Ecriture  sainte  ^ 
son  livre  favori  éto^t  Homère , 
cm'il  savoit  presque  par  cœur^ 
Outre  ses  Poèmes ,  on  a  de  lui 
un  grand  nombre  décrits  de  cou-- 
troverse  ,  dans  lesquels  règne  le 
ton  de  la  déclamation.  Toutes  les 
Œuvres  de  Milton  furent  impri- 
mées k  Londres  en  1699 ,  en  troi^ 
vol.  in  -  folio.  On  mit  daus  les 
deux  premiers  ce  qu'il  a  écrit  en 
anglais  ,  et  dans  le  troisième  ses 
Traités  latins.  On  trouve  a  la 
tête  de  cette  édition  la  vie  de 
Milton  ,  par  Toland.  Thomas 
Birch  en  donna  une  meilleure 
édition  k  Londres  en  '1738  ,  eu 
trois  vol.  in-fol. ,  avec  le  portrait 
de  Milton  k  la  "tête.  Brançois 
Peck  publia  k  Londres ,  enx'jê^o  » 
in-  i(*  y  de  nouveaux  Mémoires 
anglais  sur  la  vie  etles  produc* 
tions  poétiques  de  Milton  ,  avec 
quelques  écrite  de  ce  célèbre  au- 
teur ,  qui  sont  curieux.  Ses  prin- 
cipaux ouvrages  Sont ,  I.  Traité 
de  la  réformation  de  FEglise  an- 
glicane, et  des  causes  qui  font  em- 
pêchée jusau' ici  y  i64t  )'  et  quatre 
autres  Traités  sur  le  gouvernement 
de  l'Eglise  en  Angleterre.  II.  De- 

Ijênsio  secimda.  III.  Dejensio  pro 
se  ,  contre  Morus  ,  auquel  il  at^ 
tribuoit  le  livre  qui  a  pour  titre  : 
Clamer  regii  sanguinis  adversus 
parricidas  jéngîos  ,  quoique  ce 
livre  fût  de  Pierre  du  Moulin  le 
fils.  IV.  Traité  de  la  puissance 
civile  dans  les  matières  eccl^ 
siastiques  ,  lôSg.  V.  Milton  pti^ 
blia  ,  en  1670  ,  son  Histoire 
<t Angleterre  ;  elle  s'étend  jus- 
qu'k  Guillaume-le-Conquéraut  , 
et  n'est  pas  tout-k-fait  conforme 
a  l'original  de  l'auteur  ,  les  c^a- 


/ 


Kit 


T  f 


MILT 


séurs  en  djânt  enacé  dîveris  èb-  1 
3roits.  VI.  Artis  logica  ptenior  ' 
înstitutio  ,  àd  Itami  mêtlioditm 
accofnmodata  y  167a.  Viï»  Traité 
de  la  vraie  religion  ,  dé  rké/^sie, 
ihi  schisme ,  de  la  tolérance  ,  et 
des  meilleiirs  moyens  qu'on  puisse 
employer  pour  prévenir  ïapropa- 

Îiation  du  papisme ,  ouvrage  oh 
'auteur  soutient  ses  premières 
opinions ,  et  met  en  ayant  de  nou- 
veaux paradoxes  k  Tappui  de  soc 
'système.  VllI.  Areopagitica ,  pu 
2)iscouhs  au  parlement  en  Jh- 
kfêur  de  là  liberté  d'imprimer 
toutes  sortes  de  Hures ,  sans  en 
demander  la  permission  des  éxa- 
fninateurs.  On  voit  par  cet  bu- 
irage^  publié  en  i645 ,  que 
Slilton  vôuloit  en  tout  ùiie  li- 
berté qui  hè  fïït  gênée  bàr  au- 
cune loi.  IX.  Plusieurs  Pièces  de 
poésie,  en  anglais  et  éh  lâtih, 
sur  divers  suj^ejs,  X.  Lettres  Ja- 

milières  ,  en   lafih Lès  plus 

belles  édifions   de    son  Paradis 

Î*  erdu  ,  en  àuglais,  sont  cfelles  dé 
iondres ,  1^49  >  3  vol.  in-4'',  ly^^t 
2  vol.  în-4";  celle  de  Birmingham, 

f"  ar  Baskèrvillé  ,  1760  ,  à  vol.  in- 
**,  Les  Foùiis  en  ont  donné  une 
jolie  édition  à  GlUscoW ,  '77^» 
m-fol.  Ses  Poésies  séparées  font 
2  vol.  in-iîi....jto.  Charles  Som- 
mons, écrivain  ahglais  ,  a  donné , 
en  1807  ,  une  édition  des  oeuvres 
ei-  prose  de  Miltori  ,  précédées 
d'uTiè  vie  de  v^ce  pbête  ,  et  acconi- 

Ï)aghées  de  notés  critiques,  (^j*. 
a  vie  de  wïltoifi  ,  à  la  tête  d'une 
cfes  traductions  citées  du  Paradis 
perdu  ;  et  lés  Mémoires  de  Ni- 
céroh ,  tome  XXV.)  On  â  encore 
îme  vie  de  Miltôh  ,  par  Sam. 
Johnson  ,  a  îà  tëtè  3e  l'édition 
dii'il  a  donnée  tte  ses  œuvres  ,  et 
Johnson's  Works  ,  tôm.  Il ,  pàg. 
i{2  ,  176.  Milton  avoil  travaillé  a 
un  Dictionnaire  latin,  LTautéùr 
'&iiïéingUœ  romancé  Diction,  lu- 
tulenfuTn  novuhi ,  connu  sbiis  le 


ftorii  de  Diction,  Caiitôrbrigiensè^ 
Cantorbery ,  lôgS ,  ih-4" ,  dit  avoir 
beaucoup  puisé,  dans  les  manus- 
crits de  Milton.  Edouard  Pliillips 
pèveii  de  Milton  par  sa  sœur  ^ 
pi]isà  dans  les  papiers  de  son 
oncle  Spéculum  .  lirmuce  lat,  , 
qii'il  publia  en  1684.  X'édit ion  la 
mjsilleurè  et  ta  plus  complète  des 
ÔÈuvi^s  de  Milton  est  celle  pu- 
bliée en  1801,  a  Londres  ,  par 
Todd  (  Jean  )  ,  en  6  vol.  irî-8*». 
L'éJitèur  l'a  enrichie  aune  bloT 
graphie  cii rieuse  ,  même  après 
celui  de  Johnson  et  de  Hajley. 

t  MiMEURE  (  Jacques-Louis 
DE  Valon  ,  marquis  de  )  ,  lièute- 
hànt-génér^l ,  chevalier  de  Saint- 
Louis,  et  membre  de  l'académie 
française  ,  né  à  Dijon  le  k 
novembre  i65g ,  et  mort  le 
mars  1719  ,  ^  Auxonne  ^  dont  ij 
ètoit  gouverneur  ,  est  auteur 
d'une  très-médiocre  Traduction ^ 
en  vers  français  ,  de  l'Art  d'aimer 
d'Ovide.  11  uit  mieux  inspiré  lors- 
qu'il fit  passer  en  notre  langue 
i  ode  d'Horace  Mater  sœva  Cu- 
pidinum,  CÎette  heureuse  imita- 
tion ,  qu'on  trouve  dans  plusieurs 
recueils,  commence  ainsi  : 

Çruellt  inèr«  deft-Amoilrs, 

Toi  qoe  j'ai  si  long-temps  servie*  etc. 

Ml*!lÏERftiE  ,  poëte  et  liiu- 
sicien  grec ,  du  temps  de  ÎSô- 
lon  ,  s'acquit  Une  réputation  im- 
mortelle par  ses  Elégies.  Pro- 
perce dit  qu'en  matière  d'amour 
lès  vers  de  ce  poëte  vàloient 
inicux  que  ceux  d'Homère. 

Pius  in  amure  ràUt  Mimnermi  versus  Nomer9* 

Quelques  savahs  le  regardent 
comme  Vinventéur  de  rElégie. 
il  èsl  certain  qu'il  est  le  |)rè- 
mîer  qui  la  transporta  des  fu- 
nérailles a  ràinoùr.  ï\  hé  nous 
resté  dé  lui  que  desfrasmens  , 
clont  l'un  des  plus  cotisideràbleii 


IttlNA 

te  trbtiVe  flans  Stobëe  Avec  fl'àii- 
ires  ljrrîc[ties  ,  i5B8  ,  îti-S°. 

♦  I.  Mtî^ÂOOTTS  (  Jean-éap- 
lîâtè),  philosophé  ,  et  médeciu 
célèbre  au  lO*  siècle  ,  né  h 
Ferrare ,  a  dôhné  un  traité^  inti- 
tulé De  ubiisu  missioriis  sàn^iii' 
ht  s  in  fnàii^najedri  ,  eUam  ap- 
parehlihm  peticitlis  ,    Venetiîs  i 

*  li.  îviïNADOUS  (  Aurèle  ) , 
Ëis  du  préciédent ,  né  à  Rovigo , 
distingué  a  Venise  dans  la  pra- 
tique de  la  médecijie  ,  fit  im- 
primer en  celte  ville  un  Traité 
qu'il  dédia  a  Laurent  Priolùs , 
cardinal  et  archevêque  de  Venise, 
sur  là  nialadie  vénénenne ,  inti- 
tulé De  viftilentid  venerect ,  Ve- 
îietîis  .  i5c)6 ,  in-4*«  Il  semble 
que  iftinadoiis  auroit  pu  choisir 
bh  auiré  persohniige  pour  lui 
dédier  uh  traité  de  cette  nature. 

*  m.  Mll^ADÔUS  (Jfean- 
^âptiste  )  ,  né  ,  ainsi  que  son 
frère,  k  Bovigo ,  fut  reçu  docr 
\e\xT  II  Padôue  ,  pratiqua  son  art 
en  Sjrie ,  et  revint  dans  sa  pa- 
irie ,  où  il  s'attacha  a  Guillaume, 
duc  db  Màntoue.  Ses  succès  li  la 
cour  de  ce  brincelui  procurèrent 
une  réputation  qui  s'étendit  dans 
\bs  ailles  voisines  :  des  cures  ex- 
ti<a6rdinaires  le  firent  nommer 
premier  professeur  de  médecine 
en  Tuniversité  de  Pàdoue.  Appelé 
par  le  grand-duc  de  Toscane  , 
pour  une  maladie  qu'il  éprouva 
en  i6i5 ,  Minadous  mourut  li 
Florence  le  3o  mai  de  la  même 
'année ,  laissant  divers  ouvrages  . 
doilt  les  principaux  sont ,  I.  De 
ratlone    rfUttendi    sanguihis    ih 

"fèbribùSy  Verietiis  ,  1587  ,  in-4*. 

II.     Medicàrurh    âi^utdtionum 

7Mer,TarvisH ,  iSqo,  1610  ,  in< 

\^',  III •   Apolcgia  contra  Joan- 


ÎV«  Dejebrè  màiigni  lAri  duo  \ 
ihid. ,  1604  y  in-4°  »  etc. ,  etc. 

t  I.  MTlNARp  (  Antmtie) ,  fils 
du  trésorier  général  dii  bour- 
bonnais ,  parût  avec  éclat  dans  le 
barreau  du  parlement  de  Paris, 
t^rançoîs  préiiiier  ,  qiii  connut 
ses  talens  ,  lui  donna  diffé- 
rentes charges  ,  et,  eniîn  ceJle 
dé  président  k  hiôrfier  Tan  i54iè 
Dans  lé  tiemps  qu'oii  instruîsbiV 
le  procès  du  lanieux  couséiller- 
clerc  Anne  du  Ëourg  ,  le  pré- 
sident Minard  ,  z^lé  catholique, 
et  l'un  de  ses  jugés,  fut  tué  d'uii 
coup  d'arquebuse  Xèii  décembre 
i559  ,  en  revenant  dû  palais.  Les 
calvinistes  furent  accusés  publi» 
quemenl  d'être  lès  aliteiirè  de  cet 
assassinat.  On  prétend  qu'ils 
avoient  aposfë  ,"p6ûr  faire  lé  coubi 
Jacques  Stuârd  ,  geutilhdmine  fa- 
meux par  plùsièijrs  àtterîtats  dç 
cette  espèce.  Celui-ci  arrêté,  et 
mis  à  la  question  ,  ri'àvoUâ  rien. 
Mais  les  calvinistes  eux  -  n^émes 
confirmèrent  les  soupçons  qu'oft 
avoit  contre  lui  ,  en  menaçant  le 
cardiual  de  Lorraiiie  de  le  traiter 
comme  Minard  avoit  été  tràitfe. 
On  lui  dit  uil  jour  : 

Garde  toi',  cârdmal , 
Que  tu  ne  «oU  traité 

A  la  Mifiarde , 
D'une  ttuarde. 

On  abpeloit  stuàrides  l'es  lialles 
empoisonnées  ,  dont  on  di'soil 
que  Jacques  Slnard  ib  servoit. 
Quelques  historiens  ajoutent  que 
le  fils  du  président  assassiné,  fai- 
sant des  recherches  pour  décoùj* 
\rir  les  meurtriers ,  ofi  Itii  fit 
dire  que ,  «  s'il  ne  restoil  tran- 
quille ,  on  lui  éh  feroit  autant 
3u'a  son  père.  »  L'un  dôà  slijets 
e  ressentiment  qu'avôie'iit  les 
calvinistes  contre  le  président  Mi- 
nard l'ut ,  selon  feonrgue ville  , qu'il 
avoit  dit  libreiÂeut  &  Hehi^  It 


956 


m^'Ê 


<^uè^  é\  gëo^rkphiqttes. 

.  *  klNÊRBEITI  (Berhaiéé^), 
évct[ue  d'Arezzô  ^  né  k  ,  Flû- 
reiice  datis  le  i5*  nècle  ^  â  ëonn^ 
]cs  AnnaJ!és  âe  Florence ,  dépôts 
|585  fusmi'én  i^ ,  J>ûb]iéés  hi 
Floneneeâansce^  derniers  téxvrfl^. 
On  lui  doitv^cco^  la  tradutcltion 
da  9«  liyre  de  TËDéide.  ^^,  Il  tiè 
'faut  pas  le  confondre  avec  C  osme 
MfKEliiBTTi ,  df(^d]a[bi^  dé  FFo- 
sence  >  h  qui  on  doit  ^  I;  Onàiû 
de  laudibue  "serenissimi  Ferdi*^ 
nakdi  dfediciêy¥\oreMxeèi,  1609. 
H.  Or0ziorté  m  hde  del  serems- 
sàno  C^smo  tl^randucu  di  Tos^ 
Cfiha  ^  fùtta  ikelle  'sue  esequië 
edU  i3-  màrzt}  r6ii  /  Fièt-enrce  , 
]k63o.JII.  Orkitio  Habittt  J^loren- 
tiœii^nère  Rodoiphi  II  Cwsnris, 
«te. ,  Florentlae  >  i65;i; 

>  MlJmfeVA  /(  ta'ul  X,  né  à 
Bari  uans  lé  royaujne  de  Napies  *, 
p'rofessiçûr  de  niathéinatiqueikdâas 
â»on  ordre  ^  se  livra  .à  l'ëtvcle 
dé  la  pnilo.sobl)ie  ;  des  ^ath/é" 
irîât^ues  y  de  la  poësiç  et.d^  la 
fnusiqué  ,  et  écrivit  presque  sur 
foulés  <;ës  sciences .  Il  acquit  Une 

a'ofo'nde  connoissance  de  la  lan- 


igue  espagnole 
ppui;' ^publier  une  tntrbijeU^n  an 
Traité  dé  rtncarnatipn  He  I^ui^S 
prenata.  bu  i5o2  ,]i  tut  eipptoyé 
I  Vinquisition  de  Milajij  et  mou- 
rût dans  un  ase  avancé  à  Napies  « 
ou  il  étoit^  prov^ncra^,  ^e  .j  mars 
U)^5i  'On.  a  "de  loi  De  JNehot/te- 
h  ils  Salomoni  perpetui^  $  Dçte^" 
poribus  y  swe  de  prœnoscendis 
tenporum  mutationihus  juxta  tri*- 
piiçefn  viamcœiestem ,  fneteo^* 
iogicaihy  et  terrestrfm,  Ne^poli  j 
in-fôlTo  ;  .Layitadi  'suor  /Ùaria 
Buggi  delterz  àrdiïïie ,  etc. 

•  t«»ÉRVÉ»ï>idué(Mytk^ 


déesse  àe  la  sagesse,  dé  la  gunre 
et  dès^firts  ,  et  fille  àfi  Jupiter. 
Cé'dîéû  épousa  là  nympte  Me- 
tnis,  et ,  là  voyant  près  d  accou- 
cher \  îï  la'  dëvbrà  ,  parce  .qu'u^ 
oracle  avoit  annonce  qu'elle  -stî- 
loit  mettre  lau  monde  une  fUle 
une  sagesse  consoniniée  ,  et  mi 
fils  a  qui  rempirë  dû  riioiide  ëtoît 
réservé.  Quelque  temps  après ,  se 
sentant  iinè  grande  dqutçur  de 
tête,'  il'fit  sortir  de  ion  cerveai^ 
Minerve  armée  dé  pied  éii  cap. 
Son  père  se  fit  donner  un  coup 
de  hacliè  sur  la  têt«  par  Vul^ajn 
polir  la  metti'e  au  moiidé.  Ali- 
nerVe  et  Neptune  disputèrent  a 
qui  donncroit  un  nom  a  la  yille 
{de  Cécrotiîè.  Celui  qui  ^rodui- 
rôit  Sur-le-chàmp  là  plus  héîle 
cllosê  devoit  avoir  cet  honneur. 
Elle  &t'  .sbrlii'  <Ie  terre  avec  sa 
lance  iin  olivi'ei*  iléuri  j  et  Nep- 
tune ,  d'un  coiip  de.  son  trident,  ^ 
fit  ûâilre  lin  cneval ,  qUe  queîj 
ùiiés  -  lins  prétendent  être  lé 
cheval.  Pégase.   Les  dieux  d«ci- 


"<riïlé  Athènes,  no^m  que  les  firecs 
dbnfaoient  a  cette  déesse.  Pallas 
est  répréiseniéè  avec  le  casque 
sur  là  tète  ,  Tégide  ku  bras  ,  te- 
nant une  lance  ,  comme  dèess^ 
de  la  guerre  ,  et  aj^^ànt  auprès 
d*ellé  une  chouette  et  divers  insf 
truméns  dé  mat&ématiquês  j 
ëomnie  déesse  des  sciences  ,ét  dt% 
arts.  L'égide  étoit  une  espèce  dJ 
bouclier  dont  Jubiter  lui  avoit 
fait  présent  dans  le  temps,  de  la 
guerre  de  Troie.,  et  sûrl^ijuêlte 
etbii  la  fêté  de  Méduse.  Minerve 
rérusd  constàinmènt  dé  se  marier, 
et  conserva  toujours  sa  virginité. 
L^i  cbouette  étoit  jsoi^  oiseau  fa- 
vori ,  et  l'olivier  l'àrbré  .  qui  lui 
étoit  consacré.  ]Elle  avqit,  f>lu- 
siélirs  noms  rélatiFs  aiix  didérèi^ 
attributs  qu'on  Id  âblmblt.  £l& 


f)it  Jrmip^tens  ,    ç^inm^e 


mv» 


ISH 


"a^sse  àe  l^  guérrjç  ;  Cœsia<,  parce 
cni'eÛe  avoit*  les  jeux  |)Tç.us^ 
nfedica  ,  Y  cauçe  qu'eÛç  se  çiê- 
Toïi  de  médecine  ;  Panas',  dii 
nom  qiiilui  vénbitdugé'aajtPallas 
qu'elle  avoit  tué  ,  ou  plutôt  de 
8f  pig^f  q^*^\h  iak^çoit  ;  JW- 
\tonia  ,  du*  marais  Tritpijiiç  ep 
iljibye,  sur  lés  bords  duquel  elle 
s'étpit  montrée  pour  la  prèii^iér^ 
fois  en  ces  lieui^ ,  pu  ,  selon 
(^'autres  ,  '  ^e  jjrnpssp  ,  yiljle  (|e 
*Cfète',  qui  s'appeldit  ançi.eone- 
ilieiii  Tntta  ,  où  elle  é^tpit  nié. 
l^richthon  ,  ÇJs  de  Vulça)n,  ins- 
titua en  son  honneur  des  fêtes 
appelées  l^anathénées.  Ellçs  sç 
célébrôrent  en  commun  par   les 

fenplt^s^  ç),ç  r^^^qMe.  jQhaque 
.  ourgade  dpnnoit  un  b^eiifpoor 
les  sacrifices  /^fin  cui*il  y  edt  suf- 
%sairiipçnt  de  qaoi  làire  i^n  festin 
a  tous  le$  ^ssistans.  On  distip- 
euoit  deux  sortes  î^e  Panatliénées, 
Tes  grandes  et  )es  petites.  Les 
premières  ce  célébroient  tous  le^ 
cinq  ans  >  et  les  petite^  tous  les 
ànis. .On  faisoit  pendant  ces  fêtes 
jues.espçGes  de  processions  appe- 
lées Poippes ,  Ponipœ ,  où  chacun 
fort(>it  une  branche  d*olivier. 
^cry,  Arachn]^. — Momus  — Êric«- 
^HON. — MçNTO|i ,  n«  I.*— Méditse. — 
Pa|iis  ,  etc. 

MINES  -  CORONEL  (  Grego- 
rio),  définiteur- général  de  l'or- 
dre des  augusuns  y  mort  en 
1623  ,  secrétaire  de  la  congré- 
gation De  auxiliis  ,  a  publié, 
tm  Traité  de  FEglise  ,  et  une 
'Réfutation  de  Machiavel* 

HWGARD  (  ÎV.**  ) ,  pasteur 
<]iç  l'oglise  d'^ssnns  en  Suisse 
auteur  4*iioc  Histoire  wiiver- 
selle  ,,  estimiée ,  et  d^^ne  mt^ltitu- 
tjyidc  d'articles  insérés  dans  l'Eu-  ' 
§yç\op4(^ifi  fi'Yyçrdiin*  Op.  ^  en- 
core dç  lui  Çer^ç'es  s^r  le  bon- 


fam^e  <Je  Yçrri ,  ^v^^np',  1766, 
in-?°.  afn;ifiar4   niçurm  ,  jiasj^- 


I.]4IÎÎ(GARELW(p;erdinçin4i, 


ietii^(çs  !►}' école  àe^s  jésuite?  ,  e;  l|i 
philosopj^ie  sovi^  If  c^r^c.tion  <|t^ 
P.  Polés4 ,  mineifi*  çouyentuel,  iu^ 
professeur  \  ^vjpui]LÇ  et  ep-si^i^  ^ 
Rome ,  pui$  admis  au  i^ofi^jj^re  4<^^ 
cpnsi^t^ur;^  de  la  coi^grégatio^ 
(|ei  Inde^ .  A  réppque  où.  le  grau4- 
maître  de  iVlalte,  donÇrançpisXi- 
menés  ^^Ta^l^ada,  érigea  une  uat^ 
versité  a  JVfalte  pour  ^cilite.r  ïe§ 
études  àes  [eunes  chevaliers  et  dçf 
ecclésiastiques  séçuUf^rs  ,  Minga- 
rélli  accompagna  le  P.  iiol^e^ 
Cpstaguû,  uomn^é  p^é&]t  4e  çe^te 
université,  çn  qualité  de  sous-prq< 
fe|  et  de  profçsseur  d'Ëcritiire^ 
sainte,  pe  retour  en  Italifs  ,  il 
çievint  professeur  de  langues  f 
Paenza  ,  çt  mourut  ds^ns  cette  yiUç 
le  '21  décembre  1777*  Onadelui, 
I.  Ver:^i  di  frisa  e  J^atisaç  poeff 
arcadi ,  Bologne ,  ^1^^*  Les  poé- 
sies de  D.  IVIàuro  FaUorini  sonf 
jointes  à  celles  de  Mingaœlli.  ÏI. 
Vetera  monumer^a  ad  dassenf^ 
jRavennatem  nupereruta,  ITaven- 
tiae,  1756.  III.  Keierum  testimo^ 
nia  deDydimo  Alexandrino  Coe» 
cOf  ex  quibus  très  libri  de  Trini" 
ta(e  nuper  detecfi  eidem  asserun^ 
tur,  etc. ,  JVomaç  ,  1764.'  Une  cri- 
tique peu  favorable  k  cet  ouvrage» 
envoyée  de  Ronse ,  a|ix  compila- 
teurs de  la  Gazette  littér^re  dç 
l'Europe ,  obligea  Ijfing^relli  de 

fiublier  un  Additai^entum  •,  etc. 
V.  Epistola  qudCl,  Celotti  eti^en- 
datio  vçrs»  26  Matth.  cap.  j,  reji- 
cien  !a  ostenditfir.  Cette  lettre  , 
insérée  volumç  10"  4^  la  Nuo^'cl 
raccoUa  Caloge/*a^a,  pag.  317, 
fut  réimprimée  avec  4^»  aHgmun- 
tation? ,  a  Roipç ,  ea  i^ftÇ. 


55Ô 


MING 


.  »lI.BfINGABELLJ(Ji;an  Louis), 
'ex^gënëral    des  chanoines  régu- 
liers de  Saint-Sauveur,  et  mre 
du  précédent,  né  k  Bologne  en 
1712 ,   passa   une   grande   par- 
tie de  sa  vie  a  Home ,  oii  il  fut 
professeur  d'éloquence    grecque 
au  collège  de  laSapîence,  et  ou  il 
occupa  avec  beaucoup  de  savoir 
et  de  réputation  des  charges  ho- 
norables. Il  mourut  a  Rome,  après 
avoir  rempli  sa  vie  entière  par  les 
études  et  les  exercices  de  son  ins- 
titut ,  en  1 793.  On  a  de  lui ,  I.  Prê- 
tent m  patrum  latinorum  opuscu- 
'la  nunquàm  antefiac  édita,  AneC" 
dotorum  à  canonicis  S,  Sahato- 
ris  evuleatorum  pars  /,    Bono- 
nia» ,  1751.  Ces  opuscules,  aux- 

Îuels  eut  beaucoup  de  part  le  P.  | 
rombelli  ,  sont  ordinairement 
précédés  d'une  notice  sur  leur  vé- 
ritable auteur  ,  et  suivis  de  notes 
amples  et  pleines  d'érudition.  II. 
Marci  Marini  Brixiani  cauonici 
regularis  ,  etc,  Annotationes  lit- 
térales in  Psalmos y  etc.,  nunc 
primùm  editœ' operd  et  studio  D, 
Joannis  Alojsii  Mingarelli,  etc, , 

?'  ui  etiam  huic  secundœ  parti  He- 
rœorum  sex  canticorum  ,  quitus 
tn  divino  qfficio  Romana  ecclesia 
utitur ,    explanationem   addidit, 
T.  I.  Bononise ,  1748  ;  T.  a.  ibid. 
1750.  III.  Anecdotorum  fascicu- 
lus ,  sive  S,  Paulini  Nolani,  ano- 
rtymi  scriptoris ,  Alagni  Magni  , 
ac  Theophylactiopuscula  aliquoty 
nunc  primiim  édita  ,  proefationi^ 
ijue ,  et  scholiis  illustrata^  Romae, 
1676.  IV.    Grœci  codices  manus- 
cripti  apud  Nanios  patricios  Ve- 
^netos  assenfoti  ,  Bononiae  ,  1784. 
V.  JEgXPtiorum  codicum  reliquiœ 
P^enitiis  in  bibliothecd  Naniand 
asseivatœ  /asciculus  I ,  etfasci- 
culus  alter,  Bononiae,  1786.  VI. 
Lettera  intomo  a  un'  opéra  inedi» 
ta  di  un  antico  tkeolago  greeo 
mnonimo.  Elle  est  insérée  dans  le 
11*  volomftde  la  nu9%^a  Muccolta 


'MINI 

Cahgerànay  Venise  1765.  v!T. 
Epistola  quarto  sœcuîo  conflcta  9 
€t  à  Basilio  magna  sœpius  cvm  1 
memorata ,  etc.  On  la  tronve  dans 
le  35*  volume  du  même  recueil  , 
Venise,  1779. 

MINGELOUSAUX  (  Simon  )  , 
médecin  de  Bordeaux ,  a  traduit 
en  i683  la  Grande  Chirurgie  de 
Chaulîac  a>ec  des  remarque» 
théoriques  et  pratiques',  2  vo* 
lames  in  8*.  Son  pere ,  chirur- 
gien renommé,  est  \  inventeur  àe9 
bougies  urinaires  dont  il  fît  lé 
premier  essai  sur  le  cardinal  de 
Richelieu  ,  au  temps  de  son  pas- 
sage k  Bordeaux,  en  i632. 

I.  MINI  (Paul),  médecin  de 
Florence  ,  au  i6«  siècle ,  remplît 
son  temps  |>ar  les  soins  de  sa 
profession  et  par  l'étude  de  l'his- 
toire de  sa  patrie.  Son  Discours 
en  italien  sur  la  nature  et  tu^^age 
du  vin  ne  lui  fit  pas  beaucoup 
d'honneur  comme  médecin.  Ses 
compatriotes  recherchent  avec 
plus  de  soin  ses  trois  ouvrages 
sur  l'Histoire  de  Florence.  Le 
premier  est  un  Biscours  italien 
sur  la  noblesse  de  Floretice  et  de$ 
Florentins  ;  le  second  ,  des  Re» 
marques  et  des  Additions  à  ce 
discours;  et  le  troisième  ,  la  Dé- 
fense des  deux  précédens.  Ce 
dernier  est  le  plus  recherché. 
Cçt  auteur,  flatte  beaucoup  trop 
sa  patrie  et  ses  concitoyens.' 

*  II.  MINI  (Thomas) ,  Floren- 
tin et  moine  camaldule ,  floris- 
soit  sur  la  fin  du  16*  siècle,  et 
mourut  vers  16*20.  On  a  de  lui , 
I.  Le  vite  de'  SS,  Giovanni  e  Be* 
nedetto  discepoli  di  S,  Romualdo 
e  de*  loro  compagni  martiri  simil- 
menteCamaldolesi,  etc.  Florence, 
]6o5.  II.  Cathalogus  sanctorum 
et  beatorum  totius  Ordinis  camal" 
dulefisis, eic,FiQV9aiim,  1^06.  IQ* 


j 


,  MIKO 

VîtedelB.  Bogumiio,etc.^edel 
pio'e devoto  Ccissinido primo  rè  di 
Potônia  y  discepolo  diS,  Romual- 
do  y  etc,  Venise ,  1620. 

•  MINIANA  (  Joseph  -  Emma- 
nttel  ) ,  né  k  Valence  en  Espa- 
gne en  1671 ,  entra  chez  les  reli- 
gieux de  la  Rédemption  ,  et  mou- 
rut en  1730,  après  avoir  donné 
la  cçntinaation  en  hitin  de  Tllis- 
toiro  de  Mariana.  On  la  trouve 
dans  l'édition  latine  de  Mariana  , 
La  Haye,  1753,  4  vol.  in-i'ol.  On 
ne  doit  pas  toujours  compter  sur 
l'impartialité  qu'il  promet  dans 
sa  préface ,  encore  moins  sur  un 
style  aussi  élégant  que  celui  de 
son  modèle. 

MINITHYE.  Fojez  Tha- 
LEsrais. 

*  MINO  ,  sculpteur  napoli- 
tain,  florissoit  vers  i45o.  Il  nous 
reste  de  son  ciseau  un  sépulcre 
aiî  Mont-Cassin  ,  et  à  Naples  plu- 
sieurs sujets  en  marbre.  Rome 
possède  les  statues  de  saint  Pierre 
et  de  saint  Paul,  qui  sont  aux 
premières  marches  des  escaliers 
de  Saint-Pierre ,  et  le  tombeau  du 
pape  Paul  II  dans  cette  basi- 
lique. 

*  MINORELLI  (^Thomas-Ma- 
rie ) ,  savant  dominicain ,  profes- 
seur en  théologie  ,  et  préfet  de 
la  bibliothèque  Casanatense  k 
Bome  9  né  k  Padoae  ,  mourut 
dans  un  âge  avancé  vers  1720. 
On  a  de  lui,  I.  Parentalis  oratioy 

5uœ  habenda  erat  injuiytre  P.  F, 
ordani  Jordardi  ordinis  prœdi^ 
xatorum  in  Patavino  arcnilrceo 
pubttcœ  logicce projèssore  ,  rata- 
vii  ,  i684*  II*  Pn»sul  cœnobiti- 
eus  subitontm  sit  medicus,  oratio 
parœnetiea  habita  Fenetiis  oct. 
idus  maii  in  comitiis  provincia- 
abus  y  etc.  f  Venetiis  ,  1688. 

'    MITfORET  (GiiilUioiM}, 


.      MINO  559 

musicien  français ,  mort  dans  utf 
âee  avaneé  en  1716  oti  1717  , 
obtint  une  des  quatre  places  d« 
maître  de  musique  de  la  chapelle 
du  roi.  Ce  musicien  a  fait  des 
Motets  qui  ont  été  goûtés  ;  il  se- 
roit  k  souhaiter  qu'ils  lussent 
gravés.  Parmi  se%  ouvrages ,  on 
lait  cas  de  ses  Motets  sur  les 
Psaumes  Quemadmodùm  desi^ 
derat  cervus., .  LauduyJerusakemy 
Dominum..»  Fenite  ,  exultemus 
Domina...,  Nisi  J)ominus  œdi- 
ficaverit  domum. 

I.  MINOS I"  ,  fds  de  Jupiter 
et  d'Europe  ,  régna  dans  l'île  de 
Crète  ,  l'an  i^a  avant  Jésus- 
Christ  ,  après  l'avoir  conquise. 
Il  rendît  ses  sujets  heureux  par 
ses  lois  et  par  ses  bienfaits.  Il 
bâtit  des  villes  et  les  peupla  de 
citojCns  vertueux  ,  en  écarta  l'oi- 
siveté y  la  volupté ,  le  luxe ,  les 
plaisirs.  Les  jeunes  gens  y  ap- 
p renoient  k  respecter  les  maximes 
et  les  coutumes  de  l'état.  Les 
lois  de  Minos  ,  fruits  des  longs 
entretiens  qu'il  avoit  eus  avec 
Jupiter  y  étoient  encore  dans 
toute  leur  vigueur  du  temps  de 
Platon  ,  pins  de  mille  ans  après 
la  mort  de  ce  législateur.  Il  eut 
un  iils  nommé  Lvcaste,  P^*^  ^^ 
Mivos  II ,  roi  de  Crète  ,  d'Eaqiie 
et  de  Radamanthe,  qui  exercè- 
rent la  justice  avec  tant  de  ri- 
gueur ,  que  la  fable  feignit  qu'ils 
avoient  aux  enfers  l'emploi  de/uges 
des  humaios.  Le  nom  de  Miuos  , 
suivant  Bailly  ,  a  un  rapport 
singulier  avec  le  mot  Minnor, 
qui,  en  langue  du  nord ,  signifie 
h  tre  puissant. 

U.  MINOSin,roideCrète^ 
de  la  même  famille  que  les  précé- 
dens  ,  règ[iioit  Tan  i5oo  avant 
J.  G.  Il  imita  la  sévérité  de  sas 
aneétres  dans  l'administration  de 
la  justice,  et  fit  plusieurs  lois 
qu'il  prélMidoit  a^oir  rcf  ua*  de 


5«p 

i 


m^io 


jUpitçr.  U  défit  les  Athémqii.^  çt 
^  lytéganêfi^,  auxquels  il  a  voit 
Qécli^re  là  guerre  ,  pour  venger  la 
aprt  de  son  fils  Androgée.  Il  pri^ 
iégarè  parle  secours  ap  Sç.yiia  , 
lie  c|eTî/isiis ,  rpï  de  celle  cqutréç , 
|i|(îiieUe  çoqpa  a  ^ôn  père  le  che- 
veu îatal  dortt  dépèndoit  la  des- 
|)Ue.e  des  habilans  ,  pour  le  don- 
ner a  A|ino§.  IF  rédu^isit  le^  Athë- 
niçifs  à  une  si  g^rs^nde  ex^ëmitié  , 

Î'  [lie ,  par  un  article  du  traité  qu'il 
etir  ûj^  accepter ,  il  les  contraigi^it 
de  lui  Èvrer  tous  les  ^qs  sept 
jeunes  hommes  et  sept  jeunes 
mlés  ,  pc^nr  être  la  proie  du  Mi- 
tio taure.  C'étoit^  selon  la  fable, 
un  monstre  moitié  homme  etmpi- 
tié  tfiureau  ,  né  de  Pasjphaé  , 
femme  deMinos,  et  d'un  taureau, 
ïillinos  enferma  ce  i^onstre  dans 
tin  labyrinthe ,  parce  qu'il  rava- 
geoittout ,  et  lie  se  tiourrissoit 
^ue  de  chair  humaine.  Thésée , 
^ant  été  <|u  nombre  des  jeunes 
CÎrecs  qui  '  en  dévoient  être  la 
proie  ,  le  tua  ;  et  sortit  du  laby- 
rinthe par  le  moyen  d'un  peloton 
de  fil  qu'Ariadne ,  fille  de  Minos  , 

lui  avoif  donné; 
■•        -     •     ' 

,     IIJ.    {AINOS.  ^^.e9>  IjkfiQNAULT. 

*  MÎNOT  (  George-Richard  ), 

né  à  fioston  en  I758',  reçu  avocat 

!n  1782,  devint  magistrat  et  pre- 

mierjuge  de  la   cour  municiprile 

&  cette  ville.  tJnissant  la  douceur 

a'  la    fermeté  ,    là    prudence   a 

Timpartialit^ ,  il  rnérita  Testime 

die  tous  ses  concitoyens.  Il  a  pu- 

Blié"  éii  anglais  quelques   Opus- 

cïiies ,  et  là  continuation  de  VHis- 

fàire  de  là  province  de  Mas'éa^ 

chuset ,  depuis  i  ^58 ,  a  1765  ,  2 

^ol*.  in-8«  ,  Boston ,  i8o3.  il  se 

propçsoit  de  donnei*  une  suite  à 

,«ét  ouvrage  ;  niais  il  mourut  vers 

àgoa, 

A  : 

Jtf.irjfOUFLflT  (  CJvarles)  , 
peintre  sur  vfri^e.  acqi]it  de  la 


rf^i^tation  dau^  le  ^7^  siècle-,  pw 
uivers  ouAfrages  qui  otfrent  de  L^ 
correction  dans  le  dessin  .  et  un 
superbe  coloris.  0|)  admire  par- 
ticulièrement ses  vitraux  de  la 
rose  4^  l'abbaye  4©  Saint-Nicaise 
à  Heims.  ^    « 

♦  ftîmOZ^ÎI  (  Pieire-François), 
né  à  Sausavino  d^nsle  17*  siècle, 
professeur  de  jurisprudence  ^ 
cultiva  la  poésie  its^henne.  On  4 
de  lui ,  I.  i[orologiurn  solare  di^ 
çaturn.  reçentjL  musarutn  soli  D,. 
j4ntoniG  My^çettqiœ  ,  g\jc,  ,  JNea- 
poli,  ijSjSo.  U.  X  f^iy  dp  rqgndnti 
sqtirq  ^eroiça,  etc.  ,  l^IiUn,  16^9. 
UI.  Le  delfzie^d^l  Itano  al  sign, 
Alessandro  Magnocayâllo  Cpmo, 
i65p.  IV.  //  ^araf^iso  npveljo  , 
ovvero  le  delizie  e' gli  splendori 
di  GenovaypoesiaPindaHcà'Md" 
miianq^^etfi..,  Payie,.  1(558*1  V-'-^ 
bibliqteca  ^efUceaingrandifa-,  eé 
illustrata  da  Cosimo  III  gf*^H 
{fuca  4i  Toscana^  Çanzonfi^  etc.  , 
Lyon ,  i§75. 

î>II]>TUB]>fI  (  Aploine  -  Sébas- 
tiep  )  ,  proles^eur  de  rhétorique, 
epsuite  ^vêque  d'Ugento ,  puis  <J? 
Cortone  4'A^^  1^  ^f^^?)?.^^^  iport 
vers  l'an  1570.  On  a  de  lui ,  J. 
Des  Lettres ,  Venise ,  i5^9 ,  in-12. 
IL  'VAmore  inamorato  ,  loSg  , 
in-12.  Ce  livre  fut  approuvé  paV^ 
le  cardinal  de  MontalleV  depuis 
pape  sous  le  nom  dé  Sixie  y, 
lll.  \JArte  poetica,  i5t)3i  in-4*; 
et  à  Nâplés ,  1725  ,  in-A».  " 

"^  MTNUCCI  (  Minuçcîo  ) ,  ar- 
chevêque de  Zarà  ,  et  lîttérah- 
ieùr  dh  1 6*  siècle  ,  né  d'une  fk- 
mille  distirgiiée  à  Serravalle  , 
ville  de  la' marche  de  Trévise  ,  le, 
17  janvier  i55i ,  fût  seci'étaire 
d'InnocentIX  et  de  CiéméutVIIf, 
et  mourut  en  i6o4*  On  a  de  lui , 
outre  Ifei  Storia  degli  Uscochi-, 
qi^'il  écrivit  jus(ju'en  ijjpi  ,  et^ui 


Ml  NU 

fnt  coîïfinuée  par  Fra  Paolo 
Ktarpi ,  et  l«  F'ie  de  sainte  Au- 
g^sta  ,  vierge  et  martyre ,  les  ou- 
V raines  «uivant»  :  De  Ta^taris  ;  de 
Èthiopid  ^  sive  de  Ab^'ssinorum 
imperio  ;  De  novo  orbe  ;  StÔria 
del  jnartirio  délia  legione  7'ebea , 
e  délie  wuUci  mila  rergini  ;  Si- 
nodo  diocesano  .etc. 

I.   MTNTJTIUS-AUGURINUS, 

(  Marc  )  ,  consul  roiriain  »  et 
fi*ère  de  Publius-Minutins  ,, aussi 
consul ,  fut  chef  d'une  famille  il- 
lustre qui  donna  à  la  république 
plusieurs  {^rands  magistrats.  Il 
vivoilTan/J^o  avar>t  Jésus-Christ. 
(  yoye:^  Fabius  ,  n«  IL  ) 


t  n.  MINlJTIpS-FÉLIX  exer- 
çoit  avec  distinction  la  profession 
d'avocat  à  Rome  ,  vers  la  fin  du 
'à*  siècle  de  l'ère  chrétienne.  Nous 
avons  de  lui  un  ouvrage  intitulé 
Ùcta^^W»  C'est  un  dialogue  en- 
tre Cœcilius,  partisan  de  l'autic^ue 
religion  des  Grecs  et  des  Romains, 
et  Octavius  ,  chrétien.  Cette  dis- 
cussion ,  écrite  avec  élégance 
et  sagacité,  intéresse  parles  no- 
tions (Qu'elle  donne  sur  les  opi- 
nions religieuses  et  lés  cérémo- 
^  )iies  des  premiers  chrétiens  ,  qui 
tlilferent  ,  à  plusieurs  égaras  , 
de  celles  des  chrétiens  d'aujour- 
irhui.  On  voit  qu'alors  les  tem- 
ples ,  les  autels  ,  les  statues  n'é- 
tôîent  point  encore  en  usage  ; 
que  ,  voisin  de  sa  source  ,  le 
cWistianisme  se  bomoit  à  la  spi- 
ritualité évangenque' ,  et  n'a  voit 
point  encore  admis  toutes  ces 
pratiques  matérielles  que  les  pre- 
miers chrétiens  reprochoieiit  au 

leurs 


MirH  56t 

rence  qui  existe  entre  le  chrislia-, 
ni  s  me  naissant  et  le  christianisme 
vieilli  ,  et  on  est  autorisé  à  dire  > 
o  quantum  mutatus  ub  illo*  Minu* 
tins-Félix,  à  cause  de  cetouvrage, 
a  été  mis  ,  comme  Amobc,  Lac- 
tance  ,  Firmius  etc.  ,  au  rang  des 
déièuseursdn  christianisme.  Quel-, 

Sues  savans  ont  cru  que^l'ouvrage 
e  Minuti us-Félix  devoit  former 
le   8*  livre  d*Amobe  contre  les 
Gentils.  Cette  opir^ion  a  été  soli- 
dement réfutée.    Cet  ouvrage  a 
en  plnsiedrs  éditions:  Baadoain 
en  publia  une  eii  i56o  ,  avec  des 
notes  savaptes  ;  Rigauld,  une  au*  . 
trc  en  i645.  L^édiiiou  donnée  par 
Jean  Davis  a  Cambridge,  en  1707,  . 
et  celle <le  Leyde  de  1709,  donnéa 
par  Gronovius,  sont  les  plus  esti- 
mées, et  font  partie  des  rcuiomm. , 
On  a  joint  à  ces  éditions  le  traité 
de  Ccecihus  Cjprianus ,  De  idolo^ 
rum  vanUate  ,  et  celui  de  Juliul 
Firmicus,  De  erroi^e  prqfanarum 
reli^ionum  i  etc.  D'Ablancourt  a 
donné  une  traduction  française 
de  l'ouvrage  de  Minutiùs-Félix. 

*  MINUTOLI  (  Vincent  ) ,  pro- 
fesseur de  belles-lettres  à  Genève 
en  1675  ,  pasteur  en  1679  ,  bi- 
hliotliécaire  en  1700  ,  mort  en 
1710,  futtrès-lié  avec  Ba^le.  On 
a  de  lai  Relation  du  naufrage 
^un  vaiiieau  hollandais  ,  etdes^ 
cription  du  royaume  de  Cif'cé  ^ 
1 670,  in-  î  1 .  yie  de  Galéas  Carac-" 
cioli ,  t^aduite  de  ritatien  ,  i'68i  , 
in-t2,  et  quelques  autres  produc- 
tions, 

MIOSSAKS  >(  le  comte  de). 
Voyez  ^BBET,  n«  m. 


paganisme  ,  et  que  leurs  succès 

stjiirs  ont  adoptées  ensuite.  Q  land 

onalurouvra^edeMinutins-Félix  j 

et  ceux  df'S  Pères  de  l'Église  au  :  Éao*tètes,  avec  Armoni  son  frère, 

autres    chrétiens    qui  écrivoient     et  les  cin<|  ûls  de  Michol  et  d'A- 


t  I.  MIPHIBOSÉTH  ,  îih  d<î 
Saiil  et  de  Respha  sa  concubine  , 
ique   David  abandonna  ^aux  Ga- 


\ 


avant  ou  ilu  temps  de  Constantin , 


on  est  frappé  <le  la  grande  dillé-  1  attaqué  par  une  cruelle  famine  , 
T.  XI-  36 


driel.  Le  royaume  de  Juda  élant 


N. 


563 


MIPH 


([}ui  porta  par-tout  la  désolation 

Senaaut  trois  ans ,  le  pieux  roi , 
it  rÉcriture ,  s'adressa  au  Sei- 
gneur pour  savoir  la  cause  de 
cette  veneeaDce  du  ciel ,  et  ap- 
prit que  c  étoit  en  punition  de  la 
cruauté  deSaiil  à  regard  des  Ga- 
baonites.  Pour  fléchir  la  colère 
du  Seigneur,  David  abandonna 
2i'ce  peuple  les  malheureux  en- 
lans  a  un  père  coupable  ,  qui  fu- 
rent mis  a  mort  dans  la  vule  de 
Gabaa  ,  patrie  de  Saiil. 

n.  MIPHIBOSETH  ,  fils  de 
Jonathas  ,  et  petit-fils  de  Saiil , 
étoit  encore  entant ,  lorsque  ces 
d'eux  princes  furent  tués  a  la  ba- 
taille de  Gelboé.  Sa  nourrice , 
saisie  d*eSroi  a  cette,  nouvelle ,  le 
laissa  tomber  ,  et  cette  chute  le 
rendit  boiteux.  David.,  devenu 
possesseur  du  rojaume  ,  en  con- 
sidération de  Jonathas  sou  ami , 
traita  favorablement  son  fils.  11 
lui  fit  rendre  tous  les  biens  de  son 
aïeul  ^  et  voulut  qu^il  mangeât 
toujours  k  sa  table.  Quelques 
années  après  ,  vers  Tan  io4q 
-avMttJévas*  Christ  ,  lorsqu'Ab^ 
salon  se  révolta  contre  son  père , 
et  le  contraignit  de  sortir  de  Jéru- 
salem ,  Miphiboseth  vouloit  sui- 


,  qui  l'cmpêch( 
pied ,  courut  vers  David  ,  et  ac- 
cusa Miphibqseth  de  suivre  le 
parti  d'Àbsalon.  Le  monarque, 
trompé  par  le  rapport  de  ce  mé- 
chant serviteur ,  lui  dpnna  tous 
l^s  biens  de  Miphiboseth  ;  mais 
ce  prince  a^ant  prouvé  son  inno- 
cence ,  David  ,  qui  se  trouvoit 
dans  des  circonstances  ou  il  ne 
crojoit  pouvoir  faire  une  entière 
justice  ,  ordonna  qu'il  partage- 
roit  avec  son  esclave*  Miphibo- 
seth fut  assez  généreux  pour  ré- 
pondre qu'il  les  lui  céaeroit  en' 
entier  ,  puisqu'il  avoit  été  assez 


MIQU 

heureux  pour  voir  son  maître  et 
•on  roi  rentrer  tripmphant  dans 
son  palais. 

*  MIQXJEL  .  FERIET  (  Louis- 
Charles)  9  ué  à  Auxonne  le  i^ 
mai  1^65,  de  Jean -Antoine  Mi- 
quel,  mgénieur-géographe ,  sous- 
professeur  de  mathématiques  aux 
écoles  d'artillerie  d'Auxonne  et  de 
La  Fèce.  Après  avoir  fait  debonnes 
études ,  Miquel  eut  une  jeunesse 
assez  orageuse.  S'étant  expatrié  , 
il  obtint  du  service  en  Prusse  dans 
le  premier  régiment  d'artillerie , 
d'abord  en  qualité  de  cadet.  Bien- 
tôt .ses  talens  lui  firent  t^btenir  de 
l'avancement  ;  il  j  sèrvoit  comme 
oificier ,  lorsque  la  Prusse  étant  en 
guerre  avec  la  France  ,>«t  son  ré- 
giment étant  destiné  à  j  prendre 
une  part  active ,  il  déclara  que  , 
né  f<rançais,  il  ne  voulut  pas 
porter  les  armes  contre  sa  pa- 
trie ,  et  obtint  l'agrémâlit  /de  re- 
passer en  France  ^  oiiil  demanda 
et  obtint  du  service  dans  le  même 
rade  qu'il  avoit  en  prttsse  et  dans 
a  même  arme  \  demandant  par 
réciprocité  de  n'être  pas  employitf 
dans  Tarmée  destinée  à  combat- 
tre les  Prussiens.  Ce  fut  dfaprès 
les  plans  donués  par  cet  oflicîe» 
que  l'artillerie  légère  fut  organi- 
sée en  France  sur  le  même  pied 
qu'elle  l'étoit  dans  les  armées  d« 
Frédéric.  Il  continua  de  s'occuper 
des  améliorations  dont  ce  corpA 
pouvoit  devenir  susceptible  \  elfes 
sont  consignées  dans  un  M.é-^ 
moire  imprimé  ^  Paris ,  au  3 
(  «795)  ,  in-4'',  2a  pages.  Miquel 
fut  successivement  employé  aabs 
difiérentes  armées;  en  1*797  ^ 
étoit  attaché  en  qualité  decnef  de 
bfi^ade  à  l'arsenal  d'Auxonne  , 
où  il  fit  exécuter  des  caissons  a 
l'usage  de  l'artillerie  légère ,  ap- 
pelés Caissons  ff^urtz*  Au  com- 
mencement de  l'an  11  (  i8o3)  , 
il  passa  à  l'île  Saint-Domingae,ea 


l 


MIRA 

cruAlité  de  directeur  commandant 
1  arlilierie  de  la  partie  espagnole  de 
cette  île  à  Santo  DomiDgo,[et  l'ut  as- 
sez heiireux  pour  ne  pas  succomber 
à  la  liiueste  épidémie  qui  y  mois- 
sonna tant  de  Ll^aves  i^uerriers;  Ën^ 
i3o5,  Miquel  éà>it  repassé  en 
F^-aiice,  et'vivoit  retiré  dans  sa 
maison  de  ci^pagne  a  Belle" 
ViJle ,  près  Paris ,  où  il  hiourut 
dans  les  premiers  jours  d'iivril 

.'^MIRA  (£ti«ime},i^é  k  I^alei 


MfRA  565 

ses  amb  qu'^  lai-ménie.  Il  a  passé 
sa  vie  dans  une  société  dont  il 
faisoit  les  délib«)  ;  société  douce 
qaoicm'intime ,  qiH*  la  ihort  seule 
à  pu  dissoudre.  Ses  ouvrages  por- 
tent l'empreinte  de  son  caractère. 
Mirabana  joi^^noït  toujours  le  sen- 
timent à  Tcspritl  Nous  aimions  k 
le  lire  comme  nous  aimons  a  l'en- 
tendre ;  mais  it  aToif  si  peu  d'at- 
tachement pour  ses  productions  , 
il  craignoit  si  fort  et  le  bruit  et 
l'éclat,  qu*il  à  sacrifié  celles  qi^i 
pouvoient  le  plus  contribuer  à  sa 


me  f  jurisconsulte  célèbre ,  a<(^ocat  I  gloire.  Nulle  prétention ,  malgré 
fisearl  à  la  cour  saprênie  de  sa  i  $on  mérite  éminent  ;  nul  enipres- 
patrie  ,  et  grand-^maitre   du  do-  |  sèment  à  se  faire  Valoir ,  nul  pen- 


cbant  à  parler  de  soi ,  nul  ^ési;r 
ni  ap])arent  ni  caché  de  se  mettra 
au-Clessus    des  aiitres.  Ses  pro-. 
près  talenS  n'étoient  k  ses  jeuj^ 
que  des  droits  qu'il  avoit  acquis 
pour  être  plus  modeste.  »  fDig- 
,  cours  âë  M.  de  Buifon  à  Tacadé* 
f  MIRABAUD  (  J«an*Bapti8tc  •  mie  française.)*  Son  anie  dr^it^ 
de  )  »  •originaire    de    Provence  ,  [  et  fermé  ne  se  corrompit  ni  ne 


maine  ro^oT,  -mort    en    t^  1 1 
donné  ,  AUegationes  de  immu-  ' 
nitate  eeclesiéisiicd  «  qUiéus  prû"  < 
bure  Mtitur  laïcos  cèrarios  epis^ 
copcfum  tton  gaudere   immuni" 
tafe  eochsiast'œdi 


Paris  eû  1075 ,  mort  lé  ii4  P^  !  ^''^P  ^^*  attendre  une  grâce ,  U 
i76o,entrad  abord  dans  la  congre-  j  alla  le  trouver  k  son'  audience, 
gatipn  d^  l'Oratoire  ,  et  ensuite  i  et  lui  dit  :'  <<  Monsieur,   je  vient; 

vous  dire    publiquement  que  je 


gatipn 

au  service.  Mirabaad  se  trouva 
^plusieurs  batailles ,  entre  autres 
à  celle  de  Steinkerque.  11  ouitta 
les  armes pourJes lettres,  et  bien- 
tôt ses  talèns  lui  mérîtèrëtit  la 
protection  des  grands  et  l'estime 


suis  très-mécontent  de  vous.  «  L9 
ministre  convint  qii'il  avoit  tort, 
et  iui  accorda  sans  délai  ce  qu'il 
étrmâmdoit.  Miràbaud  s'est  fuit 
nn  nom  par  les  deux  ouvrages 


de  ses  confrères.  Un  philosophe  |  suivans  :    I.    Traduction   d^  ]^ 
fi^  __i- •.       Jérusalem    dâîvrée    du  Ta&se, 

Paris ,  1734  >  a  valûmes  in  -  la-, 
plusieurs  fois  réimprimée.  C'Ô-v 
toit  la  plus  élégante  ayant  cell^ 
de  M.  Le  Bt:un  ,  qui  a  paru  pour 
la  première  fois  en  1776.  Les 
grâces  du  poè^te  italien  sont  £qt% 
afibiblies  par  Miràbaud;  ce  \r^* 
ducteur  a  effacé  de  l'original  tout 
ce  qui  auroit  pu  déplaire  dans  sa 
copie;  mais  il  a  poussé  cettt 
liberté  un  peu  loia,  etU  a  mieux 


céU^re  en  a  fait  ce  beau  portrait  : 
«  A  86  ans  MirabaiidaToit  encore 
lé  feu  de  la  jeunesse  et  la  sève  de 
l'âge  mûr  ;  une  gaieté  vive  et 
douce ,  une  sérénité  d'ame ,  une 
aménité  de  mœars  qui  faisoient 
disparoltre  la  vieillesse  ,  ou  ne  la 
laissoient  voirqtt'avec  cette  es|)èce 
'd'attendrissement  qui  suppose 
bien  plus  que  du  respect.  Libre  de 
passions,  et  sans  autres  liens  que 
ceux  de  Tajaitié ,  il  étoit  plus  à 


*- 


564 


ivnRA 


si|  rttraoaker  les,  défauts  qn'lmi- 
ter  les  beautés»  U.  Roland  fu- 
rieux jtpuëme  traduit  del'Ario^te, 
1^4*  *  ^^  quatr|t  volumes  iii^i2. 
Dans  'cette  version  Mirabaud  a 
supprimé  des  octaves  eutières.  Il 
a  rencontré  le  sens  de  son  auteur^ 
mais  rarement  ses  sraces.  «  Ce 
molle  et  Jacetum  de  TArioste , 
cette  ur'banitéi  cet  atticisme,  cette 
bonne  plaisanterie  répandue  dans 
tous  ses  cbants ,  n  ont  été  ,  dit 
Voltaire,  ni  rendus,  ni  même 
sentis  par  Mirabaud  ,  qui  ne  s'est 

§as  douté  que  TArlosle  railloit 
e  toutes  ses  imaginations.  »  Sa 
traduction  est  précédée  d'une  f^ie 
de  TAriqsiey  d^un  jugement  sur 
cet  auteur,  et  sur  quelques-uns 
des  traducteurs  qui  1  fivoient  pré- 
cédé. (  On  a  mis  sous  le  nom 
de  cet  académicien ,  après  sa 
mort  ,  un  cours  d'athéisme ,  sous 
lé  titre  de  Système  de  la  nature , 
Londres  (  Amsterdan^  ) ,  1770  ,  a 
vol.  ïn-8^  ;  mais  cet  ouvrage  est  du 
fameux  baron  d'Holbach ,  qui 
s'emparoit  du  nom,  des  écrivams 
après  leur  mort ,  et  leur  accor- 
doit  des  ouvrages  auxquels  ils 
n'avoient  jamais  pensé.  On  a  en- 
core de  Mirabaud ,  III.  Alpha- 
bèth  de  la  fée  Gracieuse ,  1 734  y 
iû-ia.  IV.  Dissertation  sur  Von- 

fine  du  monde ,  réimprimée  avec 
eaucoup  d'auj^mentatiopt  ,  en 
ijrSi ,  à  la  tété  de  son  ouvrage 
intitulé  'Le  Monde ,  son  origine 
et  ion  antiquité  y  Jjondres ,  i^Si  , 
inr8<>  j  public  par  (tu  Marsais. 
V.  Lettre  ou  'Fon' prouve  que  le 
mépris,  dans  lequel  les  Juifs  sont 
tombés  depuis  plusieurs  siècles 
est  antérieur  à  lu  malédiction  de 
Jésus-Chré^t  ;  réimprimée  en 
1^69,  avec  beaucoup  d'augmen^ 
:4atioiis ,  sous  le  titre  d'Opinions 
des  anciens  sur  les  Juifs  ,  in- 12. 
Ûes  DisseKation  et  Lettre  pa- 
rurent pour  la  pr^mièrç  fois  dans 
lllk  Jlecueil  de  Dissertatioas,  A^^s* 


,      MIRA 

j  fc^dam  1740»^  V.  in- irî,rf-cuei nies 
I  par  \jOL  Brune,  ministi^  protes1f«iit, 
OH  par  J.  F.  Bernard  ,  qui  en  fut 
Tim  primeur.  VI.'  Senti  mens  dtfs 
philosophes  sur  la  nature  de 
Vamc  ;  dans  le  recueil  intitnlé 
Nouvelle  liberté  depcnsej ,  Ams- 
terdam (Paris)  ,  1743  ,  în-12  ,  et 
dans  le  Recueil  philosophique 
pttblié'  par  Naigeon  ,  Londres 
(  Amsterdam),  1770  ,  deux  vol.  ' 
in-i'i. 

t  I.  MIRABEAU  (Vietor  Ri- 
QUETTi-,  marquis  de  ) ,  d'une  an- 
cienne famille  de  Provence ,  ori- 
ginaire de  Nazies ,  l'un  aies  prin- 
cipaux chefs   des   économistes , 
né  à  Marseille  en   1700,  mert  k  * 
Argenteuil  près  Paris,  en  1790, 
tout  en  prêchant  la  liberté  ^ pu- 
blique ,  fut  le  ^ran»  de  sa  famille. 
\IÀmi  des  hommes  ,   publié  en  - 
1755 ,  en  5  vol.  in-ia  ,  commença 
sa  réputation.  Le  style  en  est  dif- 
fus ,  aéologiqne   et  quelquefois 
embrouillé  )  mais  ,  au  milieu  de 
ce  désordre  ,  on  vaitbrillér  de)5 - 
idées  utiles  et   lumineuses  ,   on 
y  .trouve  de  grandes  cou noisàan- 
ces  sur  réconomie  rurale  et  po-  * 
litique  ,  des  vues  judicieuses  sur 
les  principaux  intérêts  de  l«i  so* 
ciété*  Cet  ouvrage,  traduit  en  ita- 
lien, a  été  imprimé  k>  Venise  en 
1784*  S%  Théorie  de  Fimpdè  y  Pa- 
J  ris  ,  1760  ,   in-4*'  et  in-m  ,  ofir« 
plusieurs  idées  saines  8»rles  finan- 
ces ,  mêlées  de  quelques  para- 
dosiEfS  ;  mais  comme  ce  n'éloit  pas 
le  moment  de  les  publier ,  et  que 
l'auteur  avoit  trop  pçu-  ménagé 
]es  financiers  ,  il  fut  enfermé  à 
la  Bastille.  Ses  vues  pouvoient  • 
être  bonnes  ,  mais  eUes  augmen- 
toient  Ic^  embarras  de  l'état ,  qui , 
plongé. dans  une.gufirte   désas- 
treuse ,  «voit  plus  laeseiD   d'ar-  • 
gent  que  de  jconaeilâ.  11  «voit  déjà 
écrit  cootre  les  corvées  et  en  fa- 
vQup  des  adffttBisitJcatians.pnovitt-  » 


MIRA 

'^ales.  Ses  autres  écrits  sont , 
l.  Les  Devoitt  ,  imprimes  à  Mi- 

•  lan ,  au  monaiitère  ae  Saint-Âm- 
broise-,  en  1770,  in-8<*.  \\,  Edu- 

.  cation  citfile  et  un  prince  ,  Dour- 
lac ,  1788  f  in-^<>.  III.  Eléniem  de 

,  la  phUo&opfiiê  rurale  ;  lia  Haje , 
1767,  iii-i2.  IV.  Entretiens  ^'un 

jeune  prince  ai^ec  son  gouverneur, 

I  publia  par  Grivcl ,  Paris  ,  1785  , 

•  4  vol.  in-i3.  V.  Examen  des poé- 

•  sies  sacrées  de  Lefranc  deBompi- 
^goan,-  1755)  petit  in  -  13.  ¥1. 
.jEphémérides     du    citoyen  ,    ou 

•  Chronique  de  Vesprit  national  et 

•  Bihliotlièéifue  raisonnée  desscien- 
.oes  ,  qu'il  publia  eonjoiotemefit 

avec  Tabbé  fiaudeau ,  depuis  1763 
.jusqu'ent  1768  ;  eltes  fureiJ^  eou- 
.tintiées  par  iM.  Dupont  (de  ^e- 

moutîs)  ^  à  dater  de  ikiai   17Ô& , 

•  )usq4^(et  compris  le  mois  de  mars 
.1773^  l^aris ,  1765  et  nouées  sui- 
•vautes  ,  6n>  v«4.  in-ia.  VIL  11  fut 
'.  uu  des  cdLlaboraleurs  du  Jour- 
nal de  t Agriculture ,  du   Com- 

,  fnerce  et  des  Finances  ,   Paris  , 
1767-1774  )  3o  Vol.  in- 12  envinm. 
VIII,  Jj^^ns  économiques  ,  Ams- 
terdam ,  1770  ,  in- 1(2.  IX.  Lettres 
-sur  la  législation  y  ou  l'ordre  lé- 
^gal  dépÎHwé ,  rétabli  et  perpétué, 

•  Beroe,.  1775,  3  vol.  in-12.  X. 
'JLettres  sur  le  commerce  des 
.  gnnns  ,  Amsterdam  et  Paris , 
.1768  ,  in-12.  XI.  Mémoire  sur 

•  les  états  provinciaux  ,  1 757,  ift- 
'  12 ,  souvent  réimprimé.  XII.  Më- 

■mai^  concernant'  Cactivité  des 

ôtals  prov>itwi€Mx ,  1787  ,  iû-8'>. 

XilL     Philosophie    rurale  ,   ou 

économie  générale  ei  pat^culière 

de  l^asriculture  ,    Amsterdam  , 

1764»  > vol.  in-12.  ^W>>  Réponse 

.€iu correspondant  à  son  banquier, 
1769,  ia  -  4*»  XV.  £*»  science 
ou  les  droits  et  les  devoirs  de 
V homme  ^  Lauscinne^  1 774  i  ^^  ^^  * 

*XVL  Les   économiques  ,  P^ris  , 

•  1769  ,  2  Yol.  i»-4**  on  4  ^*>^'  *"" 
12.  Presse  tous  ks  écri^  de  lli- 


MlftÀ 


-565 


fabéau  ont  été  réunis  à  lâ  suite 
de  l'Ami  des  hommes ,  qui  avec 
ces  additions  forment  3  toi.  in-4" 
ou  8  vol.  in-12.  11  faut  en  ei- 
c^pter  celai  oui  est  intitulé  : 
Hotrunes  k  célébrer  pour  avoir 
bien  méHté  de  leur  siècle  et  de 
t humanité  y  par  leurs  éérils  sur 
Véconomie  politique*  Cet  outrage 
envoyé  par  Fauteul*  au  P.  Bosco- 
wich ,  son  ami  ,'  a  été  publié  par 
ce  dernier  en  français  ,  aBassaiio, 
en  3  vol.  in-8p.  Quant  au  carac- 
tère personnel  de  Blirabeau  ,  La 
Hau^e  le  peint  ainsi  dans  sdn 
Cours  de  littérature.  *  l/écotit" 
nûste  Mirabea»)  n'avoit ,  dit  cet 
bypercritiqiie,  qne  le  degré  d'exal- 
tation <^ai  touche  à  la*  folie*  Il 
possédoit  assez  pour  dégrader  <te 
très-belles  terres  paf  des  expé- 
riences de  culture ,  et  dérai>ger 
une  grande  lof  tune  par  des  entre- 
prises systématiques  et  des  cons- 
tructions de  fantaisie.  Il  se  fai- 
soit  Tàvocat  du  paysan  dans  ses 
livres  ,  et  le  tourmentoit  dans  ses 
domaines  par  ses  pr^entious  Sei- 
gneuriales ,  dont  il  étoit  extrême- 
ment jaloux.. ...«.-..  Cet  ami  ^s 
hommes  ne  faisoit  pas  entrer  ap- 
paremment sa  famille  en  ligne  de 
compte  ;  car  il  fut  toute  sa  vie 
comme  M.  de  Pimbêche  avec  la 
sienne  ,  et  obtint  contre  tous  ses 
proches  quantité  de  lettres  de  ca- 
chet../... Il  avoit  une  grande  en- 
vie d'imiter  Montaigne  ,  dont  il 
n'a  pas  plus  le  style  que  l'esprit. 
Il  appeioit  son  incroyable  pro- 
iusion  de  mots  ,  n  sa  chèfe  et  na- 
tive exubérance.  »  Sa  prétendue 
chaleur  n'est  qu'une  fftempérànce 
d'amom^propre  qui  abonde  dans 
ses  pensées  ;  son  affection  pour 
le  peuple  une  aversion  jalouse 
du  mimstère  ,  etc.  a 

t  II.  MIRABEAU  (Honoré-Ga- 
j  brîelRiQUETTi ,  comte  de),  fils  aînc 
]  du  pr^ddeat  ^  né  k  Arles  eu  Pno 


5^ 


MIRA 


vence  en  1749  ?  député  de  ee 
qu'on  a  appelé  long^temps  tiers^ 

.  état    par  les   électeurs  de  Pro- 

.  vence  aux  états-géuéraux  en  1 789. 
l/excessiye  dureté  de  son  père 
fut  sans  doute  la  cause  principale 

-  des  écart$  ,  des  yiees  ,  de  la  fou- 
fue  impétueuse  et  de  la  baine 
implacable  dé  son  fils  contre  les 

.  excès  du  pouvoir  arbitraire ,  dont 
il  éprouva  les  rigueurs  assez  long- 
temps pour  enflammer ,  pour  ai- 
grir une  ame  toute  de  feu ,  un  ca- 
ractère  naturellement  impétueux, 
et  faire  d'une  vie  passée  dans  la 

,  fiait  des  bastilles  et  les  agitations , 
un  mélange  de  grandeur  et  d'op- 
probre ,  qui  inspire  'moins  le 
mépris  que  Tadmii^tion.  «  Cet 
homme  impérieux  et  bizarre ,  dit 

.  La   Harpe   en  parlant  du   père 

•  de  Mirabeau ,  aperçut  bien  vite 
dans  la  jeunesse  de  son  fils  et 

.  dans  le  premier  développement 
de   ses   Incultes  un    espnt  d'in- 

'  ^dépendance  dont  il  fut  blessé  , 
or  une  supériorité  de  talens  qui 
menaçoit  sa  vanité.  Si  c'eût  été 
nncitoyen  et  un  père ,  il  eût  pensé 
comme  ces  anciens  républicains, 
dont  le  premier  vœu  étoit  d'être 
surpassés  par  leur  fils  ;  mais  l'or- 
gueil du  rang  ^t  des  opinions 
n'en  avoit  fait  fait  qu'un  des- 
pote. Il  fut  jaloux  et  le  fut  à  Tex- 
cès.  Il  devint  un  vrai  tjran  ,  en 
retusant  à  son  fils  l'honnt^te  né- 
cessaire ,  en  traitant  .avec  une  sé- 
vérité outrée  des  erreurs  de  jeu- 
nesse y  en  lui  montrant  sans  cesse 
la  rigueur  d^un  juge ,    l'autorité 

•  d'un  père  et  la  sombre  défiance 
d'un  ennemi.  Enfin,  en  lui  fermant 
absolument  son  ame ,  il  révolta 
celle  d'un  jeune  homme  fier  et 
sensible ,  qui  avoit  la  connois- 
sa nce  raisonnée  de  ses  droits,  et 
déjk  le  premier  sentiment  de  ses 
forces.  Au  lieu  dé  prendre  des 
orrangemens  convenables,  qu'une 
grande  richesse  mettbit  à  sa  dis- 


ftlîRA 

position ,  pour  payfer  les  dettes  de 
son  fils ,  il  parut  désirer  d'enchaî- 
ner le  génie  de  ce  jeune  honnne 
par  des  embarras  de  fortune,  etc:» 
Si  les  fautes  ,  si  les  vices  dû  fils 
le  rendirent  fameux ,  ses  rares  ta- 
lens l'ont  rendu  célèbre.  Les  unes 
sont  moins  da  domaine  de'  l'his- 
toire que  les  autres  qui  influent 
sur  les  destinées  de'S' peuples  ;  en 
recueillant  tout  ce  qu'une  exagéra- 
tion jalimse  a  rassethblé  contre 
cet  orateur  sublime  'qui  fut  sur- 
nommé le  Démosthènesfrançms , 
\e ^Jupiter  tonnant  dans  la  tribune 
devenue  veuve  après  sa'Vuort ,  ce 
seroit  ne  pas  imiter  les  peintres 
qui  ,  avec  raison  ,  cherchent  tou- 
jours à  léguer  à  la  postérité  des 
portraits  ressehibians  en  beau  » 
ce  seroit  au  couraire  couvrir 
un  héros  de  haillons.  11  est  ce- 

Î>endant  des  dilformités  trop  sail- 
antes  pour  lesquelles  un  pin- 
ceau véridiqué  et  impartial  ne 
doit  pas  être  trop  indulgent.  Mi- 
rabeau fils ,  après  avoir  servi 
quelque  temps  en  Corse]  résolut 
à  vingt  ans  ,  et  d'après  les  avis 
de  quelques  amis  de  plaisirs , 
d'épouser  une  jeune  et  riche  de- 
moiselle de  la  ville  d'Aix.  Les 
moyens  qu'il  eniploya  pour  ar- 
river *a  son  but  furent  de  na- 
ture a  empêcher^que  cette  union 
fût  heureuse.  Le  comte ,  qui  , 
cdmme  la  plupart  des  jeunes  gen- 
tilshommes de  son  temps  ,  aimoit 
hc  dépense ,  cherchoit  plutAt  une 
dot  qu'une  épouse.  Passionné 
pour  l'arjgent  encore  plus  que 
pour  les  femmes ,  et  dans  un  âge 
où  l'on  méconnoit  tout  le  charme 
d'une  alli^ice  qui  doit  captiver  le 
eœur  et  faire  les  délices  de  la  vie, 
il  dissipa  bientôt  la  fortune  qu'il 
avoit  reçue  de  sa  femme ,  s'endetta 
considérablement,  etjorça  par  ses 
déréglemens  ruineux  son  père  à 
le  faire  interdire  par  sentence  da 
diàtelel  de  Paris.  -A  a5  ans  il  fui 


MlftA 

pbUgé  ,  pajT  une  querelle  particu- 
lière,.  à  fuir  de  Maaosque  >  ou  il 

^fi'éloit  retiré  après  son  ihterdic- 
tioa  ,  et  fut  jarirêté.  Kenfennë  au 
chÂteau  d'Jf  en  1 774  ,  et  transiiéré 
d^  là.  ^  celi^i  de  Joux  en  Franche- 
Comtéj  îi  oWnt  la  permission  dç 
se  rendre  quelquefois  k  Pontar- 

/  lier  ;  la  ,  il  abusa  des  adoucisse* 
niiens  apportés  a  sa  captivité  ,  en 
scduisaQt  Sophie  he  Monnier  , 
femme  d^ym  président  au  parle- 
ment de  Pesançon ,  belle ,  jeune 
et  spirituelle ,  qui  lui  inspira  le 
plus  vif  amour ,  ei;  consentit  a 
s'enfuir  ^n  Hollande  avec  lui.  11 
fut  condamné  à  mort  pour  ce 
rapt ,  et ,  ajsint  été  encore  arrêté^ 
il  lut  ramené  eii  France.  Renfer- 
mé au  doujon  de  Viucenues  en 
1777  ,  il  y  resta  jusqu'au  mois  de 
décembre   1780.  C'est  dan^  cette 

§rison  que  pour  charmer  l'ennui 
e  la  solitude ,  et  modérer  la 
fpugue  de  ion  imagination  en 
oecupant  l'esprit ,  il  se  livra  tout 
entier  k  l'étude  et  au  travail.  Il 
j  traduisit  Tibulle,  les  Baisers 
de  J«an  Spcond  et' quelques  Poé- 
sies erotiques.  Le  premier  acte  de 
sa  liberté  fut  de  réclamer  devant 
les  tribunaux  sa  femme  qui  re- 
fusoit    de    se   réunir  k  lui.     Il 

Ï>Iaida  lui-même  sa  cause  au  par- 
ement d'Aix  ;  mais ,  malgré  toute 
son  éloquence  y  il  perdit  son  pro- 
cès ,  et  sa  femme  obtint  sa  sépa- 
ration. Il  dit  naïvement  lui-même, 
#r  Qu'en  voulant  se  rapprocher 
d'elle  ,  c'étoit  pour  se  rémvestir 
de  soixante  mille  livres  de  rente» . 
Purieux  de  n'avoir  pas,  réussi  , 
et  voyant  que ,  malgré  qu'il  edt 
parlé  de  sa  femme  dans  les  ter- 
mes les  plu^  respectueux  et  les 
jplus  tendres  ;  qu'il  l'eût  présentée 
comme  un  ange  dé  bonté  ,  de 
douceur  et  de  pureté ,  elle  per- 
«istoit  opiniâtrement  k  vivre  sé- 
parée de  lui,  il  l'accusa  k  son 
tour  d'it^déiité  grave  .^   et  pro- 


MIRA  567 

duisit  une  lettre  déjà  ancienne  ou 
elle  donnoit  prise  elie-méme  a  cetle 
accusation.  Alors  les  juges  ar* 
guant  de  cette  phrase  du  chancer 
Fier  d'Aguesseau ,  «  Un  mari  qui 
accuse  sa  femme  n'a  pas  le  droit 
de  demander  la  réunion  »,  déboiir 
tèrent  Mirabeau  de  sa  requête. 
Ainsi ,  rarement  voit-on  les  al- 
liaoces  contractées  par  les  couve* 
naoces  de  naisfluice  ou  de  fortune 
être  aussi  heureuses  que  cellçn 
que  le  cœur  seul  assortit.  Mira* 
beau  ayant  été  .ehargé,  quelque 
temps  stfjftès  sa  piise  en  liberté , 
parle  ministèi-e  ,  d'une  mission 
secrète  en  Prusse  ,  j  fut  témoia 
des  derniers  imomens  du  gtand 
Frédéric  et  du  commencement  di| 
règne  de  son  successeur,  dont  il 
dévoila  lecaractère  et  les  foibles- 
ses  dans  son  Histoire  secrète  de 
la  cour  de  Berlin  ,  qui  parut  en 
1788  ,  et  fut  brûlée  par  arrêt  da 
parlement  de  Paris,  Revenu  en 
France  au  moment  où  les  esprits 
fermentoieut  et  faisoient  presseii- 
iir  la  révolution ,  la  noblesse  de 
Provence  le  rejeta  des  élections  ; 
mais  ,  nouveau  Glodius  ,  il  re- 
nonça aux  droits  de  sa  nais- 
sance ,  ^^Éa  titre  de  comte  ,  loua 
un  magflm-^  j  plaça  cette  en- 
seigne ,  Mirabeau^  marchand d& 
draps  y  et  parvint  k  se  faire  élire 
député  du  tiers  -  état  d'Aix.  On 
raconte  k  cette  occasion  la  répoase 
qu'il  fit  k  quelqu'un  qui  vint  lut 
annoncer  sa  nomination  :  «  J'en 
félicite  la  nation...»  Cette  réponse 
annonce  ou  l'extrême  orgueil  qui 
le  caractérisoit,  ou  le  sentiment  de 
sa  propre  force.  La  cour  de  Ver- 
saiUes ,  k  qui  il  ne^restoit  plus  que 
la  stérile  ressource  des  épigram- 
mes ,  l'appela  dès-lors  Le  Ôomle 
Plébéien;  d'autres  depuis  l'appe^^ 
lè^e^t  Dé^fuif^gu^t  d^utres  ro^a- 
listej  d'autres  despote  ,  d'autres, 
enfin  républicain.  Ce  qu'on  peut: 
avancer  d'après  tout  ce  qu'a  dit 


568  MIRA 

et  écrit  Mirabeau ,  c'est  qu'il,  ëto^t 
graiid  partisan  de  la  monarchie  , 
et  qu'arrivant  dans  cette  assem- 
blée formidable  où  il  s'est  signale 
d'une  manière  si  éclatante ,  en- 
core tout  meurtri  des  coups  du 
pouvoir  arbitraire  ,  il  ne  ~se  dé- 
'chaîna    si    violemment    que  par 
•l^eprésanlles  contre  l'abus   qu'en 
-fttoîent  fait  k  son  dgard  lés  dé- 
posita-ires  des  autorités  d'alor^  , 
•et  c'est  peut-être  ce  qui    a   fait 
"dire,-  avec  une  sorte  de  raison ,  que 
soû  patriotisme  apparent  n'étoit 
^ue  le  voile  dont  il  couvroit  ses 
«aines  particulières ,  ses  passions, 
ou  l'ambition  tle  se  faire  redouter 
|>our  se  faire  chèrement  acheter  ou 
parvenir  au  ministère.  Mais  qu'im- 
portent les   motifs  d'un  homme , 
quand  il  se  distingue  et  se  dévoue 
pour  une  grande  cause? jamais  on 
to'aeeusera ,  aVec  quelque  raison  , 
Mirabeau  ,  malgré   ses  écarts  , 
dWoir  seulement  conçu  la  pos- 
sibilité  d'établir    une  "  démocra- 
tie dans  un  aussi  vaste  état  que  la 
France.  Cela   est  tellement  vrai 
tt'on  Ta  entendu  dire  la  veille 
sa  mort  :    «  des  pyginêes  sont 
bons  pour  abattre,   mais  il  faut 
des  hommes  pour  reconstruire,  et 
BOU8  n'en  avons  pas.JkAprcs  la 
pëance  dn  aS  juin,  Mrde  Brézé 
«yantappoTté  al'assemblée  natio- 
Ba!e  Tordie  du  roi  de  se  séparer , 
Mirabe<':u  lui  répondit  fièrement  : 
u  Allez  dire  èi  votre  maître  que 
moas    sommes   ici  par  la   puis- 
ssnoe  du  peuple ,  et  que    nous 
nen  sortirons  que  par  la   force 
âe»  baïonnettes.  »  Après  ces  pa- 
jcoles  il  fit  sur-le-champ  pronon- 
cer IHnviol'abilité    des    députés. 
Bientôt  après  il  fît  demander  par 
l-âssemblée  (a  formation  dei  gar- 
dés nationales^  l'é^oignenient  des 
trp<a)^es  qui  eavironuaîent  Paris , 
}e  renvoi  des  miniatres ,  fit  rejeter 
MkUe  èé  la  banqueroute  ,  pro- 
posa de  uatiodcrtiser  la  dette  pu- 


3: 


MIRA 

blique,  soutint  le  f^etQ  ms^enetf^ 
en  terminant  son  opinion  par  c€^ 
mots  remarquables  :  «  Si  le  roi 
n*a  pas  ce  veto,  j'alinerois  mieux 
vivre  à  Constat/tinople  qii'à  Pa- 
ris. M  Un  bel  organe ,  une  grande 
chaleur  dépensée,  un  choix  d'ex- 
pressions faites  pour  entraîner  les 
àuditeuri»}  une  assurance  extrême 
qu'on  pourrpit  appeler  une  niA£« 
audace,  jointe  a  la  présence  d'es- 
prit par  une  adresse  qui  est  uu 
modèle  d'éloquence  là  plus  rare', 
des  gestes  expressifs  et  non  forcés^ 
un  air  imposant  et  souvent  dé- 
daigneux ,  un  m;<iutien  noble  , 
un  œil  sévère,  eniiu  toutes  qui  , 
dans  un  orateur ,  peut  contribuer 
à  persuader,  a  éblouir,  à  captiver, 
tels  furent  les  moyens  qui  assu- 
rèrent à  Mirabeau  Tempire  de  la 
tribune  ,4'oii  il  sembloit  parler  à 
la  France  entière.  Il  y  discuta  les 
principales   questions    du    droit 

ÎnM'ic  et  les  diverses  parties  de 
'administration  ;  fit  déclarer  les 
biens  du  clergé  propriété  natio- 
nale ;  il  paVla  sur  la  sanction 
roj^ale,  sur  le  droit  de  faire  la 
paix  ou  la  guerre  ,  qu'il  regarda 
comme  inhérent  au  pouvoir  exé- 
cutif; sur  la  constitution  civile  digi 
clergé  qu'il  attaqua  en  disant  : 
«  Je  crains  bien  que  cette  consti- 
tilution  cÎN  île  n'altère  la  nôtre  »  ; 
sur  la  succession  au  trône  «  sur 
la  question  de  la  régence ,  sur  I9 
la  propriété  des  mines ,  sur  la 
destruction  de  lu  féodalité.  «  J'ai 
été  ,  je  suis ,  je  serai ,  disoit-il, 
jusqu'au  tombeau  l'homme  <fe  la 
liberté  publique.  Malheur  aux  or- 
dres privilégiés,  si  c'est  là  plutôt 
éti'e  l'homme  du  peuple  que  de:j 
nobles  ;  car  les  privilèges  finiront, 
mais  le  peuple  est  ^eroel  !  »  Ce 
même  homme  qui  fut  accusé  par 
le  châtelet  dans  le  sein  de  1  as- 
semblée, qui  se  vengea  par  qa  dé* 
cret  'd'à  voir  pris  paj*t.à\iix  troubles 
du  6  octobre  et  d'avûii*  cofitiibu^ 


MI  il  A 

à  faîte  jnsurger  la  capitale,  eVIeva 
iur  la    fin  de  sa  carrièrt;  contre 
les  i'anatiques  de  liberté  quil  n'ai- 
nioit  pas  plus  que  les  fanatiques 
religieux  ,  et  annonça  qu'il  dévoi- 
lejoit  les  factieux  par-tout  où  il 
les  verroit  i^jjir.  On  parut  croire 
que  ce  discours  avoit  été  son  arrêt 
de  mort.  Frappé  d'une  'maladie 
subite  et  qui  ne  fut  pas  de  lôn«jue 
durée,  tous  les  partis  s'accôsèient 
mutuellenient  de  l'avoir  fait  em- 
poisonner. Il  expira  le  2  ayrd  1 791 
'a  huit  heures  au  matin.  L'ouver- 
ture de  son  corps  ne  présenta, 
suivant  le  rapport  des  médecins , 
aucun  indice  cie  poison.  Mirabeau 
étoitâgéde42ans,et  avoit  conservé 
jusqu'à  l'instant  de  sa  mort  toute 
sa  tête  et  sa   fermeté;   le   matin 
mêmeil  avoit  écrit  ce  billet:  «Non, 
il  n'est  pas  diflicile  de  mourir.  » 
On  lui  fit   de  pompeuses  obsè- 
ques. Jamais-  la  capitale  u'avoit 
vu  de  cérémonie   lugubre   plus 
majestueuse.  Tous  les  spectacles 
furent  fermés  ,  l'assemblée  nàlio- 
lîaîe  toute  eutière,les  ministres^  les 
membres  de  toutes  les  autorités 
formèrent  un  cortège    imposant  , 
quitehoit  plusd'ime  lieue,  et  dont 
la  marche   dura   quatre   heures. 
Une  foule  immense  de  citoyens 
de  tout  âge  ,  de  tout  sexe>  s'étoit 
réunie  autour  de  son  cercueil  qui 
fut  transporte   au    Panthéon    et 
'placé  à  coté  de  celui  de  Descartes. 
il  eu  fut  retiré  par  ordre  de  la 
convention  lors  du  trion^phe  de 
la  démagogie  la  plu$  effrénée ,  et 
Marat  fut  mis  k  Fa  place  de  celui 
qui  Vouloit  faire  la  guerre  aux  fac- 
tieux. Mirabeau  ,  aune  taille  or- 
dinaire ,  mais  d^une  forte  corpu- 
lence ,  avoit  les  traits  défigurés  par 
la  petite  vérole ,  ce  qui  lui  t\t  écrire 
un  jour  a  sa  femme  :  «Je  désire  que 
mon  fils  soit  moins  laid  que  son 
père.  »H  avoit  de  très-belles  mains 
qui  lui  avoientj  disôit-if  V  ^âit  faire 
piu3  deconquétes  qucsaflguji'e.  3« 


f  m 


MIRA  009, 

tête,  ombragée  d'unqforét  de  che- 
veux qu'il  avoitgrand  soin  de  faire 
artistement  friser ,  avoit  quelqu'a- 
nalogie  avec  celle  du  lion.  Parmi 
grand  nombre  d'épi tapkes  qui 
lureut  faites  pour  lui ,  on  remai^ 
que  celle-ci  de  M.  Fiévée  : 

Si  de  la  lîbeaé  tu  inéconnoh  Vempite  , 
Si  ton  cœur  ne  s'iimeut ,  en  voyant  ce  coai- 

beau  , 
Eloigne  -  toi ,  profane  j    uo  seol  mott  ctoîf 

suffire  ; 
Ici  repose  Mirabeau. 

L'enthousiasme  pour  cet  homme 
étoit  tel  ,  que  l'annonce  de  sa 
mort  répandit  une  tristesse  giî- 
nérale.  On  vojoit  des  hommes  se 
rencontrer ,  se  serrer  la  main ,  et 
^verser  des  larmes ,  en  ne  se  disant  ' 
que  ces  mots  :  Mirabeau,  nest 
plus  !  Pour  bien  apprécier  cet  * 
homme  célèbre ,  peint  si  diver- 
sement par  les  diâerens  partis, 
il  est ,  intéressant  de  rapporter 
ce  qu'en  ont  dit  plusieurs  écri-. 
vains.  La  Harpe  en  parle  ainsi  : 
«  Mirabcîau  étoit  né  avec  une  ame 
ardente  et  forte  ,  un  génie  puis- 
sant et  flexible  ,  une  vivacité  d'i- 
magination qui  ne  nuisoit  eu  rien 
à  la  justesse  des  idées  ;  un  peu- 
chant  effréné  pour  le  plaisir,  joiut 
à  la  plus  grande  facdité  pour  le 
travad  ,  et  un  tempérament  ro- 
buste ,  capable  de  suffire  e^même  * 
temps  et  au  travail  et  au  plaisir  ; 
une  activité  de  pensée  qui  sem- 
bloit  dévorer  tous  les  objets  ,  et 
une  promptitude  de  mémoire  qui 
les  enJ3rassQittous.  !Né  d'un  père 
qui  avoit  de  l'esprit  et  des  con- 
noissances ,  son  éducation  fut 
soignée  comme  elle  pouvoit  l'être 
alors  y  mais  les  hommes  têts  que 
lui  font  toujours  la  leur  „  et  son 
caractère  et  les  circonstances  lui 
procurèrent  bientôt  la  plus  rude , 
mais  aussi  la  plus  instructive  de 
toutes  4  cplle  du  ii^alheurf.  Sou 
premier  ennemi  fut  son  pèr^.»  — 
JU'uu    de  ses  coUég^ues    a    l'as* 


570  MtRA 

urabiée  nationale  a  dit  :  «  Mîr 
i^bean  ayoit  un  grand  caractère , 
^es  taiens  rares ,  quelquefois  su- 
blimes ;  un  choix  unique  d'ex- 
pressions ,  une  connoissance  pro- 
Ipnde  de  la  tactiqtie  du  cœur  hu- 
main ;  mais  il  étott  despote  par 
essence,  et  s'il  eût  gouverué  un 
0mpire ,  il  eût  surpassé  Richelieu 
en  orgueil ,  et  Mazarin  en  poli- 
tique. INaturellement  bilieux ,  la 
moindre  résistance  Tenflammoit  ; 
et  lorsqu'il  sembloitle  plus  irrité, 
ses  expressions  en  acquéroient 
plus  a 'élégance  et  cl 'énergie. 
Grand  comédien,  $on  organe  et 
sfm  geste  ajoutoient  un  nouvel 
intérêt  k  tout  ce  qu'il  disoit....  » 
Unautrepuhlicistèdit;  «  Mirabeau 
est ,  comme  Catilina ,  un  de  ce;^ 
hommes  qu'on  s'est  accoutumé  k 
regarder  avec  une  sorte  d'éton- 
nement  j  et  qui  rendent  leiu» 
nom  imposant  quoique  rien  ne 
le  rende  respectable*  »  Singulier 
|>àr  ses  talens  ,  il  le  lut  peut-être 
davantage  par  sa  destinée.  Il 
s'étoit  aimoncé  dans  le  monde  par 
ses  déréglemens  ',  et  lé  public , 
forcé  de  le  juger  sur  ses  mœurs  , 
avant  d'avoir  pu  connoître  ses 
lumières  ,  sembloit ,  par  son  mé^ 
pris  ,  l'avoir  condamné  k  l'obs- 
curité. Dans  l'assemblée  najtio- 
nale,  peu  d'hommes  ont  montré, 
en  traitant  les  plus  grandes  ques- 
tions, des  principes  degouverne- 
Ëhcnt  aussi  sains  et  aussi  étendus, 
lorsque  cette  puérile  émulation 
de  popularité  qui  a  si  souvent 
égaré  les-  opinions  ,  ne  Fa  pas 
jeté  lui-même  hors  des  voies  na- 
turelles de  son  esprit.  Entraîné 
par  l'ascendant  que  ses  passions 
prenoient  sur  lui,  il  en  étoit  rare- 
ment avenelé.  »  —  «  On  voit  mal , 
dit  encore  M*  S.  ***,  parce  qu'on 
A  la  vue  courte.  La  grandeur  de 
l'esprit  porte  naturellement  au- 
delà  de  rerreor.  Celui  de  Mira- 
beau i  sapéineur  a  6oa  ame  ^  le 


MIRA 

portoit  au  r  delà  des  ïoihlesse» 
auxquelles  il  àvoit  jcédé  ,des  io^ 
térêls  qu'il  n'a  voit  pas  su  ,  mépri- 
ser. Il  se  jugeoit  lui-mâçpe  ,.  il- 
jugi$oit  ceux  qui  rei^urôieat  > 
ceux  qu'il  seryoSi ,  ceux  qui  J'a- 
voîent  servi  ,  il  JeS  méprisoit. 
Ijorsque  la  diversité  <|es  vues  et 
dçs  craintes  ébradk>it  les  cou- 
rages ,  divisoit  les  pensées-,  hsif 
lançoitles  résolution^ ,  il  montoit 
k  la  tribune ,  et  rîi^cisron;0Ani- 
mençoit  k  se  fixer  .*:.  tfMXies  les. 
attentions  alloient  .^u-dev;^n(  ém 
sa  parole  ;  il  parloit  et  frappoii 
au  D  ut,  ;  il  a  voit  '  soulagé  tous  ies 
esprits  ]>ar  les  ressour|ces  dusieo^ 
e^  personne  ne  croyait,  avoir 
droit  de  s'étoniier  de  n'avoir  pas 
trouvé  ce  que  Mirabeau  avoit. 
conçu.  Tel  a  été  cet  homme  dont 
la  vie  fut  si  scandaleuse^  qii'en  par- 
lant de  ses  talens  on  crl^nt  près* 
que  d'orner  ses  viees  de  qualitéj 
trop  brillantes  >  et  qu'on  n'oserait 
se  permettre  de  lui  chercher  des 
vertus ,  et  que  même  ,  lorsqu'ea 
niourant  il  emportoit  le  dernier 
espoir  du  retour  k  l'ordre  ,;on  se 
fdt  reproché  de  le  regretter  trop 
amèrement  ;  c'est  ce  qui  manqua 
k  sa  douleur.  Il  manqua  a  celle 
qu'excitoit  la  mort  de  Mirabeau 
tout  ce  qui  pouvoit  la  rendre 
touchante }  il  y  manqua  ce  sen- 
timent exempt  de  toute  persoii- 
'  nalité  ,  qui  s'attache  aux  vertus 
et  est  indépendant  de  l'espé- 
rance. L'homme  nécessaire  peut 
Compter  sur  des  regrets  ,  cha- 
cun le  pleure  pour  soi  ;  mai&  il 
n'appartient  qu'k  l'homme  juste 
et  bon  d'être  pleuré  pour  lui- 
même.» — Voici  une  opinion  diffé- 
rente sur  lui  :  «Le  nom  ue  Mirabeau 
est  lié  inséparablement  k  Thistoire 
de  notre  révolution;  on  se  sou- 
viendra de  l'un  aussi  long  -  temps 
Î[ue  l'on  gardera  la  mémoire  de 
'autre;  e'est  dire  assez  qu'on  n'bu- 
bHera  jamaii  cet  homme,  extrkor* 


MIRA 

^ÎTiilîre ,  qui  exei^a  ds^ns  l'assem- 
blée nationa  te  une  si  ^praDdepuis- 
sance  de  parole  et  d'audace;  qui  , 
après  -avoir  déployé  avec  trop 
•de  succès  les  taleus  d'uD  tritntn  , 
et  entrepris  d'arrêter  le  tdrrent 
que  lui  -  même  avoit  déchaîné  , 
mourut  avant  que  d'y  avoir 
réussi ,  d'autres  disent  pour  l'a- 
voir essayé^  et  emporta  des  rev 
grets  presque  universels ,  qui  ne 
tnrent  que  tfop  justifiés  pitr  les 
événerfieiië  dovit^a  mort  fut  bien- 
tôt suivies  »  Mii^  beau  ,  sa  rie,  ses 
écrits ,  ses  opinions  ,  sont  encore 
au|ourd'hui  pour  nous  un  sujet 
d'étowneitlent ,  d'intérêt  et  de  cu- 
riosilé/La^faaine  et  le  mépris  peu- 
Vef>t'se  mêler  k  ces  sentimens 
dans^  l'esprit  d'un  grand  nombre 
de  per$oni^s  ;  mais  ils  ne  peuvent 
lesy  ^(Foiblir.  Enfin  un  autre  parle 
ainsi  de  Mirabeau  :  «  La  destinée 
des  hommes  extraordinaires  , 
cfîiels  «pilaient  été  leur  condition  , 
-  feur  Caractère  et  leurs  taleos  ,  fut 
toujours  d'exciiev  la  haine  et  l'en- 
vie ;  eeui:  que  la  nature  a  placés 
dans  des  conjonctures  difficiles  , 
et  destinés  à  une  grande  influence 
sur  les  évéliemens  ,  ont  dû  né- 
%cessairement  être  plus  que  les  au- 
tres en'butte  à  ces  deux  passions , 
parce  que  l'ambition  est  la  plus 
naineuse  de  toutes  ,  et  que  leur 
course  politique  a  froissé  ou  i^en- 
versé  plus  d'mtérêts  particuliers. 
Qu'ont  fait  alors  leurs  ennemis  ? 
Us  ont  voué  une  guerre  impla- 
cable à  l'homme  dont  ils  ne  pou- 
voient  abaisser  ou  atteindre  la 
hauteur  ',  petits  ou  grands ,  foibJcs 
.ou  forts  j  ils'  ont  nié  ses  vertus  , 
grossi  ses  défauts ,  exagéré  ses 
torts  ,  empoisonné  ses  intentions; 
ils  l'ont  accusé  de  tout  le  mal  fait 
|>endant  sa  vie  publique  ;  ils  ont 
méeoomi  ou  attribué  k  d'autres  le 
bien  qu'fl  a  pti  faire  ;  enfin  ^  ils 
ont  fouillé  dans  les  obscurités  de 
fl^  vie  pritée^   p<»iir  {^«bli^ir'  el 


H 


MIRA  571 

envenimer  les  fautes  que  Fige  et 
les  passions  font  pardonner  h. 
tous  les  hommes  ,  excepté  aux 
grands  hommes  à  qui  l'on  ne  par- 
donne rien.»  Qui  ne  reconnoîtroît 
pas ,  au  détail  de  cette  persécutîofl, 
toute  la  vie  politique  de  Mirabeatf? 
Ecrivain  profond  et  hardi ,  publî- 
ciste  éloquent  et  populaire ,  il  • 
dà  s'attirer  l'animadversion  de 
ses  rivaux  littéraires  et  politi- 
ques ;  aussi ,  non  contens  d'avoir  . 
épuisé  les  calomnies  sur  sa  con- 
duite publique,  ils  se  sont  appli- 
qués et  ils  ont  réussi  à'  en  faire, 
au  moins  pour  les  esprits  niai* 
veillans  et  superficiels ,  un  mo-^ 
dèle  de  corruption  et  de  per\'er- 
sité.  Et  pourtant  quel  étoit  donc 
cet  homme  décrié  d'une  manière 
si  outrageante  ?  Qu'oti  le  demande 
à  ceux  qui  l'ont  bien  counu.  li 
étoit  sensible,  bcm  et  facile  jus- 
au'à  la  foiblesse;  sincère  et  con- 
nant  comme  un  enfant^  capable 
de  dévouement ,  de  reconnoîs- 
sance;  incapable  de  dissimulation^ 
de  haine,  (Tinjustîce;  ennemi  des 
charlatans  de  polititrue  et  de  mo-» 
raie  ,  de  religion'et  ae  littérature  r 
voilà  ,  il  faut  le  dire  ,  ce  qui  l'a 
voue  aux  fureurs  du  parti  qui 
l'accuse.  Encore  une  foïs ,  Mira- 
beau ,  dorié  par  la  nature  des  ta- 
lens  les  plus  éminens ,  étoit  des* 
tinépar  elle  aux  persécutions  qu'é-» 
prouveront  toujours  les  homme!* 
supérieurs  :  les  circonstances  l'ont 
malheureusement  placé  pendant 
presque  tcjute  sa  vie  dans  das  si- 
tuations, telles  que  ses  qualités  et 
ses  défauts  dévoient  lui  nuire  éga- 
lement. Sensible  et  passionné  ^ 
l'amour  a  été  pour  lui  Une  fièv^ 
ardente ,  exaltée  par  des  dégoûts 
domestiques  et  quelques  abus 
d'autorité  :  fier  et  irritable  ,  quel-* 
ques  injustices  l'ont  révdhé  j  et 
après  l'avoir  entraîné  dans  de 
triste»  égAfemetis ,  le  détachèrent  ' 
d'uBe  {rariie  de  sa  famille  ,  qu'il 


^72 


MIRA 


crut  k  tort  incapable  de  lui  par- 
.donner  et  de  lui  rendre   son  af- 
fection :   trop  noble  pour  croire 
à  des  haines  étern<^lles  ,  il  a  .  été 
Ironipé   par   des    réconciliations 
perfides;  il  a  toujours  parlé  de  ses 
torts  avec  rjuiprudente  généro- 
sité qui  les  exagère  pour  les  mieux 
réparer ,  et  il  a  fourni  à  ses  en- 
nemis leurs  armes  les  plus  em- 
poisonnées. Que  l'on  cherche  au- 
Îourd*hui  ses  anciens  amis  ,    on 
es  trouvera  dans  les  premières 
places  de  Tétat  ;  on.   les  verra , 
illustrés  par  leurs  vertus  et  par 
leurs   services ,   nourrir  encore  , 
après  quinze  ans  ,  des  souvenirs 
d'attacnemept   invariable ,   d'es- 
time réfléchie ,  d'admiration  pas- 
sionnée pour  Thomme  dfpnt  Taf- 
feciion  les  honoroit ,  et  que  leur 
fidélité  honore.  Si ,  après   avoir 
jugé  ainsi  son  caractère  ,  on  veut 
ensuite  JM|;er  la  conduite  politi- 
que de  Mirabeau ,  qu'on  se  sou- 
vienne <\ue  depuis  huit  ans  Na- 
poléon A  fait  ériger  deux  fois  sa 
^statae  pour  la  salle  de  ses  conseils, 
et  pour  le  palais  du  sénat.  UE- 
loge    du  grand  %Condé  comparé 
aOec  Scipiori  V Africain  Fut  le  pre- 
jnier  ouvrage  de  Mirabeau.  Il  le 
fit  et  le  prononça. à  l'âgée  de  17  ans 
danslà  pension  militaire  de  l'abbé 
Chbcqnart.   D'autres  écrits  plus 
considérables  suivirent  bientôt  ce- 
luirci.    Les  principaux  sont  ,   I. 
Histoire  de  la  monarchie  prus- 
sienne  sous  Frédérie^le-Grand  ^ 
8vo#.  in-8"et4vol.  in-4"  ;  ouvrage 
annoncé  avec  emphase  ,  et  qui  n'a 
pas  soutenu  sa  première  réputa- 
tion. Ce  n'est ,  en  quelques  en- 
droits ,  qu'une  compilation  indi- 
feste  ,  qu'il  avoit  achetée  du  major 
lauvion.   II.    Collection    de  ses 
travaux  à  l'assemblée  nationale  , 
1792,'  5  volumes  in-8°.  Ce  recueil 
sert   à  le  faire  connoître  comme 
politique  et  comme   oratear.  11 
triomphe  datas  io^i  ce  qui  po^ 


MIRA. 

I  s^r  1e^  bases  de  la  vérité ,  Jde  la 

I  bcrté  et  Je  la  justice  ;  mais  dans 
les  causes  équivoques  ,  il  use  des 
artiiices  de  tous  les  rhjé leurs  ,  se 
jetant  dans  le$  hors^d'çeuvre  , 
combattant  les  objections.  Coibles, 
écartant  les  fortes  ,  .sédniàaat  le« 
simples  par  des  ruses  oratoires  , 
rassurantles  timides  par  le  tonde 
l'assurance^  s'emparant  des  an- 
tres par  des  illusions  batteuses. 

II  perd  presque  tout  à  la  lecture , 
et  l'écrivain    est  au-dessous   de 
l'orateur.    Il    avoit  le    précieux 
avantage  de  la  présenpe  d'esprit. 
Il  se  possédoit  lors  mc-me  qu'on 
iecroyoit  en  fureur  ;  et  rarement 
doifna-t-il  prise  s^f^^ui  a  §es  en- 
nemis en  passant  la  >  mesure  tra- 
cée par  les    bienséances.    Animé 
par    des   haines  personnelles  ,  il 
s'abandonnoit     facilement      aux 
mouvemens     qu'elles    lui    inspt- 
roient ,  sans   cependant    se  livref 
aux   invectives  et.  aux    injures. 
Jll .    Lettres   originales  de  Mira- 
beau ,. écrites  du  donj/>n  de  Vin- 
cennes,   contenant  tous   \es   dé- 
tails  sur  sa  vie  privée  ,  ses  mal- 
heurs et  ses  amours  avec  Sophie 
Ruffey  5  marquise  dé  Le  Monnier , 
4  vpl.  in'8*,    1792.  Parmi  .quel- 
ques négligences  de  diction  et  des 
fa  utes  de  goût ,  on  voit  briller  dans 
ces  lettres  de  la  passion  et  quel- 
ques beautés.  IV.  Histoire  secrète 
de  la  cour  deBerlin\  2  vol.  in- 8'. 
V.  Des  Lettres  de  cachet ,  in-8*. 
Dans  cet  ouvra g« ,  b€auco^p  trop 
diflus  ,  qui  parut  en  1782  ,  après 
dix-  huit  mois    de  détention   de 
i'autcnr  au  donjon  de  Vinc«anes, 
il  prouve  avec  énerffie  que  ni  la 
justice  j  ni  le   droit  naturel.  >  ni 
notre  droit   pu^ic,  n*t  permet- 
taient d'attenter  à  la  liberté  indi- 
viduelle sans  un  jugemeirt  lé^al, 
et  c^e  les  lettres  de  cachet  étpient 
non  seulement  tvranuiques,  mats 
impuissantes  et  mntiles  dansleurs 
câeltf,   Vi.    Traduction  de  ia»- 


I 

J 


MIRA 

glaîs  de  VVatson ,  confomîcment  } 
avec  Durival ,  de  rHisloiie  du  rè-  j 
gne   de  Philippe  11 ,  roi  d'Kspa-  j 
gae  ,  Aoîsleriiam  ,  1777»  4  ^'"*^« 
iii-i!2.    VU.    Di-verses  brochures 
relatives  k  des  matières  de  politi- 
que et  d'adrtlinisf ration,  telles  que 
le  premier  cahier  de  la  Galerie 
des  étati'gènéraiix  ,  ou  il  traça 
Itii-raôme  son    portrait  sous    le 
nom  àHramba;  MEssài  sur  le  des- 
potisme ,  dont  la  troisième    édi- 
tion  est  de   1 792  ;  V Espion   dé- 
véiiisé  ;  le  Métnùire  snr   les  ac- 
tions de  la  compagnie  des  eaux 
de  Paris  y  écrit  virulent   auquel 
Beaumarchais  répondit  avec  es- 
prit et  avec  une  grande  supério- 
rité quant  à  la  forme,  car  pour 
le   fond   Mirabeau    paroît   avoir 
raison  ;  la  Théorie  de  la  royauté 
€t après  la   doctrine  de  Milton  ; 
les  Mémoires  sur  rétablissement 
de  la  banque  de  Saint-Charles  , 
rprdre  de  Cincinnatus  ,  la  caisse 
d'escompte  ,  l'agiotage  ,  etc.  Mi- 
rabeau eut  un  style  un  peu  plus 
l^urd'  dans  ce  d,èrnier  opuscule 
qpe  dans  les  autres.   On  rit  de 
le  voir    attaquer    les  agioteurs  , 
dont  on  crovoit  qu'il  avoiit  sou- 
vent partagé  les  bénéfices  ;  ce  qui 
lui    mérita  cette  épi  gramme  de 
Rtvarol :      ' 

Puisse  ton  homélie ,  à  pesant  Mirabeau  ^ 
Assommer    les     fripoas   qui    g&tent    nos 

adirés! 
Ub  voleqr  converti  4oic  se  lalre  bourreau , 
£t  pricber  sur  Téchelia  en  pendant  ses 

confrères. 

VUI.  Erotica  Biblion  ,  ouvrage 
licencieux  et  rempli  d'obscénités , 
oit  l'auteur  a  prétendu  prouver 
que,  inaleré  la  dissolution  de  nos 
mœurs ,  les  anciens  y  et  sur-tout 
les  juifs  ,  étoient  beaucoup  plus 
corrompus  que  nous.  U  ne  se 
répandit  que  quatorze  exem- 
plaires de  la  première  édition 
d«  ce|  écrit  :  la  police  ayant  fait 
'  saiftir  Us  «utres.  Nous  passerons 


MIRxi 


5-55 


SOUS  silence  quelques  antres  ou- 
vrages indécens  et  indignes  d  être 
lus  :  le  Libertin  de  qualité ,  pro» 
duction  dégoûtante  ;  le  Rubivon , 
et    divers     Mërnoires    satiriques  ' 
contre  son  père ,  se  mère  et  son 
épouse.  Feu  M.  J.  F.  Vitry ,  an- 
cien   employé  vau  ministèi'e  des 
relations  exttTÏeures  ,    avoit  i^e- 
cueilli  et  mis  en  ordre  les  lettres 
qu'il   avoit  reçues  du  comte  de- 
Mirabeau  ,  son  ami ,  et  que  l'on 
peut  regarder  comme  une  suite 
immédiate  ,  on  diroit  presque  né» 
cessaire ,   des    lettres  sorties  du 
donjon  de  Vincennes   en    1777  , 
7B  ,  79  et  80 ,  dont  il  a  paru  neuf 
a  dix  éditions  depuis  179^*    Il  y 
avoit  joint  l'extrait  de  7  volumes 
de  mémoires    et   d'obsçrvations 
que    Mirabeau  6t    paroitre  avec 
une  incroyable  rapidité  dans  1»  : 
cours  de  l'instruction  du  procès 
c[u'il  eut  k  soutenir  contre  la  fa« 
mille  de  madame  Le  Monnier.  Là, 
Mirabeau ,  toujours  le  même  ,  re» 
parolt  ce  qu'il  fut  à  rassemblée 
cons^tuante.      On   trouve   dans 
cette  collection  ,  i*  la  véhémente 
f/iafri^e que  Mirabeau  publia  con- 
tre le  substitut  du  procureur  du  ' 
roi ,  et    qu'on    appela  xlans    le  - 
temps  sa  Pkilippique  ;  3°  sa  plai-^ 
doirie  au  parlement    d'Aix  j  3^ 
plusieurs  morceaux  de  son  mé*  • 
moire  au  grand-conseil  ;  4^  une 
conversation  singulièrement  bar*, 
die  qu'il  eut  avec  le  garde  des 
sceaux,  «  conversation  long-temps 
célèbre  ,  et  qui  restera ,  dit  1  é- 
dîteur ,  comme  un  monument  cu- 
rieux de  la  fermeté  courageuse 
avec  laquelle  il  savoit  repousser 
les  hauteurs  et  les  vexations  de 
■l'autorité     ministérielle     de     ce  ■ 
temps-là.  » 

tpn.  MIRABEAU  (Booiface 
RiQUETTi ,  vicomte  de  )  ,  frère  du 
précédent ,  colonel  du  réaiment 
de  Touraiue  >  servit  avec  (ustinc^ . 


574 


MIRA 


A 


lioB  en  Amérique ,  et  j  mërlla 
la  croix  de  Saint-Louis  et  celle 
de  Cincinnatus.,  Nommé  député 
aux  états-généraux  par  la  do- 
Messe  du  limousin ,  il  s'opposa 
avec  chaleur  k  la  Téunion  des 
ordres  j  et  lorsque  le  roi  l'eut 
ordonnée  ,  il  brisa  son  épée  en 
quittant  sa  cbambre  ,  déclarant 
que  dès  cet  instant  la  monarchie 
éloit  détruite.  Il  parla  contre 
l'abus  des  pensions ,  l'envahisse- 
laent  des  biens  du  clergé  ,  et  se 
déclara  pour  la  liberté  des  opi- 
nions religieuses  y  k  condition 
qu'il  n'y  auroit  qu'un  culte  pu- 
blic. On  le  vit  défendre  ensuite 
lesparlemens  de  Metz  et  deven- 
ues ,  accusés  d'incivisme  ,  pour 
parler  le^ barbare  laogag;e  de  ce 
tcmps-la/  Au  mois  de  juin  1790  , 
$on  régiment,  en  garni !»on  k  Per- 
pignan ,  s'étant  mis  en  insurrec- 
tion ,  Mirabeau  se  rendit  dans 
cette  ville  pour  tâcher  de  le  faire 
rentrer  dans  le  devoir  ;  mais 
n'ayant  pu  en  venir  k  bout ,  il 
partit,  emportant  les  cravates  des 
drapeaux.  Cet  enlèvement  causa 
nne  rumeur  excessive  ;  il  fut  ar- 
rêté en  route ,  et  relâché  par  or- 
dre de  l'a8seml>lée.  Bientôt  après , 
Mirabeau  émigra  ,  et  leva  une  lé- 
gion sous  ses  ordres ,  qui  servit 
avec  bravoure  pendant  toute  1& 
guerre,  et  accompagna  ensuife  le 
prince  de  Coudé  en  Pologne.  Il 
mourut,  k  la  fin  de  1792,6k  Fri- 
bourgenBrisçaw.  La  grosseur  ex- 
traordinaire de  ce  député ,  et  son 
penchant  k  boire ,  Pa voient  fait 
surnommer  MirabeaU'Tonneau, 
Sa  physionomie  étoit  belle  et 
pleined'expre^sion.  Douédebeau- 
«oap  d'esprit  naturel ,  toutes  ses 
sailRes  étoient  vives  et  piquantes. 
Son  frère  lui  reprochknt  d'altérer 
trop  souvent  sa  raison  en  buvant 
avec  excès  :  «De  quoi  vous  plai- 
gnez-vous, lui  répondit -il?  de 
tous  les  vices  de  k  famille»  vous 


MIRA 

ne  m'avez  ,  conr<me  cadet ,  laissé 
que  celui-là.»  Cette  réponse  rap* 
pelle  ce  mot  du  comte  :  «Dans 
une  autre  famille^  disoif-il ,  mon 
frère  seroit  regardé  comme  un 
mauvais  sujet  et  an  génie;  dans 
la  nôtre  ,  c'est  un  sot  et  un  hon- 
nête homme  »  Ce  dernier  s^étoit 
battu  etavok  été  blessé  :  letomte, 
qui  ne  passoit  pas  pour  brave, 
vint  le  voir  :  «  Je  vous  reiWercIo 
de  votre  visite ,  lui  dit  le  malade, 
elle  est  d'autant  plus  gratuite , 
que  vous  ne-  me  mettrez  jamais 
dans  le  cas  de  vous  en  rendre  une 

Êareille.  «  Le  vicomte  de  Mira- 
eau  à  écrit,  au  commencement' 
de  la  révolution  , .  «ne  foule  dû 
Chansons  et  de  petites  Satires 
contre  les  cbangemens  xjui  sVipé- 
roient  ;  plusieurs  furent  insérées 
dans  le  journal  qui  prit*  le  nom 
d'Actes  des  Apôtres.  La  plus  sail- 
lante est  intitulée  Lanter*ne  ma* 
gique  nationale ,  1 789 , 3  numéro» 
in-8«. 

MIRABELLA  (Vincent), 
d'une  famille  origina  ire  de  France, 
mort    a    Motica     en    Sicile    en. 

1674^  *'^^^  ^^^^  ^°  ^^^  P^^  ^^^^ 
Histoire   fort    rare ,    même    en 

Italie  ,  de  l'ancienne  Syracuse. 
Elle  fut  imprimée  k  Naples  en 
i6i3  ,  in-folio,  sous  ce  titre  : 
Dichiarazione  délia  planta  délie 
antiche  Syracuse,  L'auteur  y  ex- 
plique avec  sagesse  plusieurs 
méaailles  relatives  k  cette  ville , 
et  V  donne  la  liste  et  l'histoire  des 
princes  qui  l'ont  possédée.  On  la 
trouve  aussi  dans  VAntica  Sjrna^ 
cusa  de  Bonanni,  Paierme ,  1717, 
<2  vol.in-fol. 

MIRAMION  (  Marie  Bon nead  , 
dame  de  ) ,  née  k  Paris  le  2  no- 
vembre 1629 ,  de  Jacques  Bon- 
neau ,  seigneur  de  Ruuelle ,  fut 
méfiée  en  it)45  k  Jean-Jacques 
de  Beauharnais ,  seigneur  de  Mi» 


MIRA 

jiamîan ,  qui  mourut  la  même  an- 
née.. Sa  jeunesse ,  sa  fortune  et  sa 
beauté  la  firent  rechercher ,  mais 
inutilement,  par  tout  ce  qu'il  y 
aVoit  de  plus  distingué  et  de  plus 
aimable.  $aÀsi-Rabutin ,  violem* 
ment  amoureux  dl^elle,  la  fit  enle- 
ver, h»  douleur  qu'elle  en  éprou- 
va 1^  jeta  dans  une  maladie  qui 
la  conduisit  presqu'au  tombeau. 
Dès  qu'elle  eut  recouvré  sa  santé, 
elle  remploya  à  visiter  et  li  sou- 
lager les  pauvres  et  les  malades. 
Jjes  guerresi  civiles  de  Paris  aug^ 
mentèfeut  le  nombre  des  miséra- 
bles, de  cetie  .grande  ville.  Ma- 
dame de.fMiramioji,  touchée  de 
leurs  ijiQ^lheurs ,  vendit  son  col- 
lier, estimé  q4><^^  livres ,  et  sa 
vaisselle  d^a^pg^ut.  EWe Jbnda  en- 
suite la  mai^n  du  Reluge  pour 
les  femmes  et  les  filles  débau- 
chées qu'on  enfermeroit  malgré 
elles  ;  et  la  maison  de  Sainte-Pé- 
lagie p^ur  celles  qui  s'y  retire- 
roi  ent  de  bonne  volonté.  En  1661 
elle  établit  une  communauté  de 
douze  4iUes,  appelée  la  Sainte- 
Famille,,  pour  instruire  les  jeunes 
personnes  de  leur  sexe ,  et  pour 
assister  les  malades.  Elle  la  réu- 
nît ensuite  à  celle  de  Sainte-Ge- 
neviève ,  0ui  avoit  le  même  objet. 
Ses  bienfaits  méritèrent  (qu'on 
donnât  à  ces  filles  le  nom  de 
Datnes  nUramionnes,  Elle  fonda 
'dans  sa  maison,  deux  retraites 
par  an  pour  les  dames ,  et  quatre 
pour  les  pauvres.  Cette  commu-. 
nauté  étoit  une  de  celles  de  Pa- 
ris où  le  sexe  recevoit  la  meil- 
leure éducation.  Le  dévouement 
héroïque  et  la  profonde  sagesse 
de  madame  de  Miramion  v  sub- 
\  sistoient  toujours  ,  et  de  plus  ses 
vertueuses  disciples  y  exerçaient 
les  devoirs  de  j'hospilalité.  Les 
pauvres  y  étoient  saiiniés ,  pansés 
et  médicamentés  de  leurs  mains. 
Madame  de  Miramion  conduisit 
sa  famille  avec  une  prudence  et 


MIRA  «17$ 

one  régularité  admirable.  Elle  fk 
un  grand  nombre  d'autres  (cuvres^ 
de  piété  et  de  charité ,  et  monruC 
le  24  mars  1696.  Le  roi  eut  pour 
eUe  une  erande  considération  , 
ainsi  que  les  évêques  et  les  ma- 
gistrats ;  mais  elle  ne' s'en  servoît 
qu'avec  réserve,  et  plutôt  pour 
les  autres  que  pour  elle  •  même. 
—  Sa  fille ,  mariée  au  président 
de  Nesmond ,  et  dont  la  maison 
étoit  contiguë  k  la  sienne ,  ée  fit 
un  devoir  d'en  prendre  soin  après 
sa  mort.  Devenue  veuve,  elle  s« 
fit  dévote  en  titre  d'ollîce ,  sans 
quitter  le  monde  qu'autant  qu'il 
fallut  pour  vivre  dans  la  réserve 
sans  s'ennuyer.  Ce  fut  la  première 
femme  de  son  état  qui  ait  fait 
écrire  sur  £|a  porte  Hôtel  de  NeS'- 
rnond.  On  en  rit ,  on  s'en  scanda^ 
lisa  ;  mais  l'écriteau  demeura^  et 
servit  d'exemple.  C'étoit  une  créa- 
ture suffisante ,  aigre ,  altière ,  s'il 
faut  en  croire  le  satirique  Saintr 
Simon.  L'abbé  de  Choisy  a  écrit 
1a  Vie  de  madame  de  Miramion  , 
Paris ,  1606 ,  in-4*'*  Les  remèdes 
de  madame  de  Miramion  ont  été 
souvent  employés  avec  succès. 

*  MIRAMONT  (  Magdeleine  1^ 
Saint-Nxctaiae  ,  dame  de  Saint- 
Exupéry  et  de  )  ,  fille  de  Nec- 
taire ,  bailli  des  montagnes  d'Au- 
vergne, et  de  Marguerite  d'Es- 
tampes ,  née  vers  l'an  iSaô , 
épousa,  le  29 mai  k548,  Guy  de 
Miramont  ,  seigneur  de  Saint*- 
Ëxupery*  I^  dame  de  Miramont 
fut  une  véritable  héroïne.  Veuve 
de  bonne  heune ,  encore  jeune  et 
belle,  entourée  d'adorateurs,  elle 
ne  cessa  point  d'être  vertueuse; 
mais  cette  vertu  ,  assez  rare  , 
n'est  pas  son  seul  titre  à  la  célé- 
brité; elle  se  distingua  de  plutf 
par  son  courage  militaire;  elle 
soutint  le  parti  protestant  avec 
succès  ;  fit  ]^  guerre  k  François 
de  Mozière  ;  seigneur  de  Montai^ 


576  MIRA 

lieutenant  de  roi  dans  la  Hante- 
Aavergue.  Elle  marchoit  à  la  tête 
dVne  cavalerie  de  soixante  gen^ 
trlshommes  «  qui  suivoienC  ,  1  dit 
dlAub^gnë ,  le  di*apeau  de  Tamoar 
et  le  sien  ensemlïle  ,  presque  tous 
brillant  pour  elle ,  sans  ^ite  ja- 
mais aucun  se  soit  pu  vanter  d'une 
caresse  deshonnôte .  »  Elle  battit 
en  plusieurs  rencontres  •  les  trou- 
pes da  lieutenant  de  roi  ;  enfin 
celui-ci  ajant  rassemblé  plusieurs 
troapes,  vint,  en  i5yi,  ravager 
les  environs  du  château  de  Mira- 
mont.  .La  dame  réunit  aussitôt 
plusieurs  corps  de  troupes*  , 
marcha  contre  Montai,  et ,  l'ajant 

'  rencontré ,  elle  dit  k  sa  petite  ar- 
mée :  «  Faites  comme  moi.  » 
Aussitôt  avec  quinze  cavaliers 
elle  prit  le  galop,  et  il  y  eut  là 
une  escarmouche  assez  vive.  Pen- 
dant la  nuit^  Montai  Ht  investir  le 
château  de  Miramont.  Notre  guer- 

,  rière,  ne  pouvant  y  entrer,  fut  k 
Turenne  pour  y  demander  du  se- 
cours ;  elle  ne  put  obtenir  que  qua- 
trecompdgnies  d'arquebusiers.  En 
attendant  des  forces  plus  considé- 
rables ,  elle  résolut  de  faire  en- 
trer cinquante  arquebusiers  dans 
laibrteressedeMiraraont.  Montai, 


MIIIA 

averti  de  ce  projet,  va  au-devant 
de  l'armée  de  notre  héroïne.  Le 
combat  s'engage  entre  i^s  deux  . 
troupes  ;   la  dame  de  Miramont  , 
qui  n'avoit  que  cinquante   cava- 
librs  ,    saisit    Tinstant    favorable 
pour    charger    la    cavalerie    de 
Montai,  qu'elle  met  en  déroute  ; 
lai-même  est  blessé  mortellement 
dans  l'action.  Mézeray  dit  que  la 
dame  de   Miramont  tua    de    sa 
propre  main  le  lieutenant  de  roi; 
mais  d'Aubigné  ,  qui  décrit  avec 
détail  cette    ailaire  ,    n'en   paiie 
point  ;  il  dit  que    Montai  reçut 
un  coup  au  travers  du   corps  ,  et 
qu'il  Alt  transporté  dans  un  cliâ- 
tt;au  voisin  ,  où  il   mourut  quatre 
jours  après;  il  ajoute  que  lui  et 
ses  compagnons  reprochoient  en 
plaisantant    aux    gentilshommes 
de  la  Haute  -Auvergne    d'avoir 
été  soldats  de  la  dame  de  Mira- 
mont ,  et  que  ceux-ci  leur  repro- 
choient a  leur  tour  de  n'avoir  pas 
eu  cet  honneur.  Cette  dame  dé- 
fëhdit,  dans  la  suite ,  le  parti  du 
roi  contre  la  Ligue.  Elle  ne  laissa 
qu'une  fille  ,  Françoise  de  Mira- 
mont, qui  ^.le  19  mai  iS^i,  épousa 
Henri  de  Bourbon  ,  vicomte  de 
Lavedan  et  baron  de  Malame.  ' 


FlI9    DU   TOM6   ONZlâMB. 


Manxi .  }Jaratte'.  Marc  -  aurele 


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Marais.  I  Marà>mia>  ■ 


Maihorûu^e . 


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MarrrwrUel  Ma^^mx 


Masa/Ufsa,     .  Masj-iUan.I.         Matmfrbù^. 


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