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DICTIONNAIRE
UNIVERSEL,
HISTORIQUE, CRITIQUE
ET BIBLIOGRAPHIQUE»
TOME XI.
MALH,-MIRA.
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Cet Ouvrage se trouve:
L- PRUDHOMME, Éditeur, rue des Marais,
au bureau du Lavater^
^ / PRUDÎÎOMME fils , Imprimeur-Libraire , même\
^*^\ rue, n* 17; > a Paris.
GARNERY , Libraire^ rue de Seine, hôtel dej
Mirabeau ^
Madame BUYNAND , née BRUYSET , k Lyon: ^ V
Mademoiselle LEROY et Compagnie ,. à Gaen.
Allô . . . . . . *».-*''. -.' . . . . : .^.' AAiiens.
FiubiE , aîné. .•.,.'., Rouen.
Vallée , aîné Id,
Renault .../...'. f Id. »
Blocquet et Gastiâux « * • • • « . . Lille.
STiiPLEAux Bruxelles.
Gambier. ....4 idem,
Victor Màngin: . ; . •'•'•. • '• .'.."••'• • Nantes.
BussEuiL ^ jeune* • . '. . . • . • . . ," , • . Id,
'Lafite. • Bordeaux*
DuRviLLE . . . . . »... . Montpellier.
Fourier-MXme. . . . . . . ... . . . . ....... Angers.
Gatineav. . , . . Poitiers.
Gambart , Impiimeur , Éditeur de la Feuille périodique de Goujrtray .
Desoer , . . . . Liège..
Boyard ,•*•........ • Aix-la-Cbap^.
Leroux. . . . * . ." . . . . Majence.
Élise'e Aubanel Tarascon.
Gosse. • . . . • ' • • • ». Baïonne.
pERTHÈs. . * . ... . . . . '. . ... . . . Hambourg.
Immerzeel et Compagnie ..••..•..... Amsterdam.
Umlang »....• , . • Berlin.
Artaria • • ' Vienne.
Alici , Libraire de la Cour St.-Pélersb.
Riss et Saucet ., Moscou.
Brummer Gopenbague
BoREL et Pichard. • , . . . . C/ . Rome.
Borel et Pichard. .....•• ^ Naples.
(îiEGLER et DuMoivARD, . • i • . . . Milap.
Grieshammer. ••»,.*•««« Leipsick.
JSssLiNGER. .,..♦,, Francfort.
Etcbeztous les principaux Libraires et Directeurs de postes.
Les ariicles nouveaux sont marqués t^ une* n Les articles anciens ^ corrigés
ou augmentes , sont distingués par une t*
DICTIONNAIRE
UNIVERSEL,
HISTORIQUE, CRITIQUE
ET BIBLIOGRAPHIQUE,
Ou Histoire abrogée et impartiale des hommes de toutes les nations qui se
sont rendus célèbres, illustres ou fameux par des vertus , des talens , de grandes
actions y des opinions singulières , des inventions , des dëcouvertes , des
monomens , ou par des erreurs , des crimes , des forfaits , etc. , depuis
la plus haute antiquité jusqu'à nos jours; avec les dieux et les héros de toutes
les mjthologiesj enrichie des notes et additions des abbés BaoTisa et Mekcier
B£ Saizi T-LéoEa , etc., etc«
D'après la huitième Édition publiée par MM. Chaudoh et Delindime.
NEUVIÈME ÉDITION,
REVUE, CORRIGÉE ET AUGMENTÉE DE l6,000 ARTICLES SNVIAOX,
PAR UIŒ SOCIÉTÉ DE SAVANS FRANÇAIS ET ÉTRANGEaS.
^micus Pl9to , amicu^ jtrittoUUa , magis arnica vente*.
Suivie de Tables chronologiques, pour réduire en corps d'histoii« les articles
répandus daus ce Dictionnaire.
Ornée de
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TOME XI.
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PORTRAITS
QUI SE TROUVENT
A LA FIN DU TOME XI
PLANCHE LIX.
Marat (J.-P.).
Maratte ( Charles ).
Marc-Aukèle.
Marguerite de Danemarck.
Marguerite de Valois,
Marguerite d'Anjou.
Marie de Médicis.
Marie-Thérèse d'Autriche.
Marie P« , reine d'Angleterre,
Marie Stuart.
Mariette ( Pierre- Jean ).
Marini ( Jean-Baptiste ).
PLANCHE LX.
Marius.
Marivaux ( Pierre Carlet ).
Marlborough (f^, Churchill).
Marlorat ( Augustin ).
Marmontel ( Jean-François ).
Marnix ( Philippe ).
Marot ( Clément ).
Martyr 1".
Masaniello ( Kojez Aïs'iello).
Masinissa.
MASSILLèîT'K'** "- •- -
MAUPER-iirts* ^(li/ Moreau de).
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PLANCHE LXI.
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Mayeptne ( duc de ).
Mazarin ( le cardinal ).
Ma^akitt ( duchesse de )•
Mazzuoli ( le Parmesan ).
Mécène.
Médicis ( CÀme l'ancien )•
J r » • -•-
J 3 •
Médicis ( Laurent de )•
Melanchthon ( Philippe ).
Ménage.
Ménandre I*'.
Mengs (Antoine-Baphaël ).
Menzikoff.
T. XI.
PLANCHE LXII;
Metasti&e.
Mezkiui (François-Emmanuel) *
11ichei/-Ange.
MiERis ( François ) .
MiGNARB.
. M ILTIADE*
MlLTOIV.
Mirabeau H.
MoLAT ( Jacques de )•
Mous ( le pre'sident )•
MoLiini ( J.*B* Pocquelin )«
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N9UVEAU
DICTIONNAIRE
«i-rs*
HISTORIQUE.
MALH
MALH
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ALHËRBE. Fojrez
Malermi.
JI. MALHERBE (jFrançois dé) ,
ne a Caeni , vers i556 , d'une fa-
mille noble et ancienne^, se retira
en Provence , où il s'attacha à la
maison de Henri d'Angouléme ,
fils naturel de Hemi II , et sV
jnaria avec une demoiselle de la
maison de Coriolis, Tous ses en-
fans moururent avant lui. Un
d'eux ayant été tué en duel par
de Piles, gentilhomme provençal,
Malherbe voulut se battre, a l'âge
de 73 ans , contre le meurtrier.
Ses amis lui .représentèrent que la
partie n'étoit pas égale entre un
vieillai;d et un jeune homme. Il
leur répondit : « C'est pour cela
que je veux tue battre : je ne* ha-
sarde <pi'un denier contre unepis-
tole. » On .vint k bout de le cal-
mer ; et de l'argent qu'il consen-
tit de prendre pour ne pas pour-
suivre de Piles , il fit élever un
mausolée à son fils. Malherbe
aima beaucoup moins ses autres
parens. 11 plaida toute-sa vie con-
tre eux. Un de ses ami^i le lui avant
reproc];ié -.«Avec qui donc vou-
lez-vous que je plaide ,, lui répon-
dit-à? Avec les xurcs et les Mos-
covites , qi|i ne me disputent
rien?» Il fit cette épitaphe pour un
de ses parens , nomme M. àHs :
Ct-gtt raonsieiïr d'Is....
Or , plût à Dieu qu'ils fussent dix !
Mes trois soeurs , mon père et ma nèrt »
Le grand Eléazar mon firère ,
Met uois tantes g et monsieur d'Is :
Vous les nommé-)e pas tons dix i
Il eut plusieurs démêlés. Le |)re»
mier. fut avec Racan , son ami et
son élève en poésie. Malherbe ai-
moit à réciter ses productions , et
s'en acquittoit si mal , que per-«
sonne ne l'entend oit. Ilfalloit qu'il
crachât cinq ou six fois en récitant
une stance de quatre vers. Aussi
le cavalier Marini disoit-il de
lui^ tu Je n'ai jamais vu d'homme
pins humide, ni de poète plus
sec. » Racan ajmnt osé lui faire
quelques observations à cet égard ,
Malherbe le quitta brusquement ,
et fut plusieurs années sans le
voir. Ce poète-, vraiment poëte ,
eut une autre dispute avec un
jeune homme de la plus grande
condition dans la rô^é* Cet en-
fant de Thémis vouloit aussi l'être
d'Apollon ; il avoit tait quelques
mauvais vers, qu'il croyoït excel-
lens; il les montra k Malherbe ,
et etk obtint; pour to^te réponse ,
l
3 MALH
•ette brusquerie : « Avez-vous eu
J'allernative de faire ces vers , ou
d'être pendu ? A moins de cela ,
TOUS ne devez pas exposer votre
réputation en produisant une
pièce si ridicule. » Jamais sa
langue ne put se refuser un bon
jnot. Ayant un jour dîné chez
'archevêque de Rouen, il s'en-
dormit après le repas. Ce prélat
le réveille, pour le mener k un
sermon qu'il devoit prêcher :
« Dispensez-m'en, lui répoâd le
poëte d'un ton brusque ; je dor-
mirai bien sans cela. » Sa fran-
chise rustique ne le quitta pas
même k la cour. Louis AlII , étant
dauphin, écrivit à Henri IV; sa
lettre étoit signée LojrSy suivant
l'ancienne orthographe. Le roi la
fit voir a Malherbe , avec cette
satisfaction naturelle au cœur
d'un bon père. Malherbe , qui ne
louoitpas volontiers, ne s'arrêta
^qu'à la signature , et demanda au
Toi « si M. le dauphin ne s'appe-
loit pas Louis ? — Sans doute ,
répondit Henri IV ? — Et pour-
quoi donc , reprit Malherbe , le
fait-on signer ù)js ? » Depuis ce
temps il signa Louis, et il a été
imité de tous ceux qui ont porté
le même nom. Il a voit, en poli-
tique, une façon de penser qui
lui fut peut-être suggérée par la
Tue des malheurs dont les trou-
bles civils avoient été accom-
pagnés. « Il ne faut point, disoit-
U y se mêler de la conduite d'un
vaisseau où l'on n'est que passa-
ger. » Cette appar^te insouciance
ne lui étoit point ip&pirée par une
basse soumission au pouvoir. Il
Je prouva bien , lorsqu'il dit à un
de ses amis qui regrettoit la perte
récente de deux princes du sang :
« Monsieur, monsieur, cela ne
doit point vous affliger, vous ne
manquercK jamais de maîtres. »
L'avarice étoit un autre défaut
dout l'am^ <& Malherbe fut souil-
Malh
lée. On disoit de lui <c qu'il de-
mandoit l'aumône le Sonnet a la
main. » Son appartement étoit
meublé comme celui d'un vieil
avare. Faute de chaises , il ne
recevoit les personnes qUi ve-
naient le voir que les unes après
les autres; il crioit à celles qui
heurtoient à la porte : « Attendez ,
il n'y a plus de sièges... » Il don-
noit a son valet vingt écus de ga-
ges , et dix sous pour sa dépense
ue chaque jour. Quand il n'en
étoit pas content il lui disoit :
« Mon ami , quand on offense son
maître , on ouense Dieu ; et quand
on offense Dieu , il faut, pour avoir
l'absolution de son péché , jeûner^
et faire l'aumône. C est pourquoi '
je retiens cinq sous sur votre
dépense, que je vais donner aux
pauvres pour vou«. » Sa licence
étoit extrême lorsqu'il parloit des
femmes. Rien ne l'affligeoit plus
dans ses derniers jours que de
n'avoir plus les qualités qui l'a*-
voient iait rechercher par elles
dans sa jeunesse. Il ne respectoit
pas plus la religion que les fem-
mes. « Les honnêtes gens , di-
soit-il ordinairement, n'en ont
point d'autre que celle de leur
prince. » Lorsque les pauvres lui
demandoient l'aumône en l'assu-
rant qu'ils prieroient Dieu pour
lui , il leur répondoit : « Je ne
vous crois pas en grande faveur
dans le ciel ; il vaudroit bien mieux
que vous le fussiez k la cour. » II
refusoit de se confesser dans sa
dernière maladie, par la raison
qu'il n'avoit accoutumé de le faire
qu'à Pâques. Celui qui le déter-
mina k remplir ce devoir fut uA
gentilhomme nommé Yvrande^^
son disciple en poésie, qui lui
dit , « qu ayant fait profession de
vivre comme les autres hommes ^ •
il falloit aussi mourir comme
eux. » Cette raison , qui étoit
plutôt d'un politique ^ue d'Us
MALH
xhrëtîeii , décida Malherbe a faire
appeler le vicaire de Saint-Ger-
main , qui ne put entièrement le
décider k oublier ce qui Tavoit
occupé jusqu'alors. Une heure
avant de mourir^ il reprit sa
farde d'un mfot qui n'étoit pas
ien français. On ajoute même
que son confesseur lui représen-
tant le bonheur de Fautre vie avec
des expressions basses et trivia-
les , le moribond l'interrompit en
lui disant : a Ne m'en parlez plus ,
votre mauvais style m*en dégoû-
teroit. » Ce poète mourut a Paris
<m 1620, après avoir vécu sous
six de nos rois. Malherbe, regardé
comme le prince des poètes de
»0n temps , méprisoit cependant
son art , et traitoit la rime de
puérilité. Lorsqu'on se plaignoit
a lui de ce que les versificateurs
n'avoient rien, tandis que les
militaires , les financiers et les
courtisans avoient tout , il ré-
pondoit : a Rien de plus juste que
cette conduite. Faire autrement ,
ce seroit une sottise. La pt)é5ie
ne doit pas être un métier ; elle
n'est faite que pour nou« procurer
de l'amusement , et ne mérite au-
cune récompense. >» Il ajoutoit
« qu'un bon poète n'est pas plus
utile à l'état qu'un bon joueur de
Î[uilles. » Il se donna cependant
a torture pour le devenir» On dit
qu'il consultoit , sur l'harmonie de
&es vers, jusqu'à l'oreille de sa
servante. Il travailloit avec une
lenteur prodigieuse, parce qu'il
travailloit pour l'immortalité. On
comparoit sa muse à une belle
femme dans les douleurs de l'en-
fantement. Il se glorifioit de cette
lenteur , et disoit « qu'après
avoir fait un poème de cent vers •,
ou un discours de trots feuilles ,
il. falloit se reposer des années
entières. » Aussi ses OEuvres poé-
tiques sont-elles en petit nombre.
Enes consistât en Odes , en S^an^
MALH 5
ces, Sonnets, Epigrammes^ Chan
sons, etc. Malherbe est le pre-
mier de nos poètes qui ait fai
sentir que la langue française
Ï>ouvoit s'élever k la majesté de
'ode. La netteté de ses idées , le
tdnr heureux de ses phrases, la
vérité de ses descriptions , la jus-
tesse , le choix de ses comparai-
sons, l'ingénieux emploi de la
fabl«, la variété de ses figures ,
et sur-tout ses suspensions nom-
breuses , le principal mérite de
notre poésie lyrique , l'ont fait re-
garder parmi nous comme le pèra
de ce genre.
Enfin MaUierbcvint, et le premier en France
Fie sentir dans ses vers une {uste cadence ;
D'un mof mis à sa place enseigna le poa^pir.
Et réduisit sa Muse aux règles du devoir.
Par ce sage écrivain la langue réparée
N*offrit plus rien de rude à Toreille épurée.
Les stances avec grâce apprirent à tomber ,
Et le vers sur le vers n*osa plus enjamber.
Tout reconnut ses€ois ; et ce guide fidèl«
Aux auteurs de ce temps sert cncor de
modèle.
Marchea donc sur ses pas ; a!mex sa pureté.
Et de son tour heureux imitez la clarté.
Quelques éloges cependant qu^on
lui donne, on ne peut s'ëmpé"
cher de le mettre fort tau-des-
sous de Pindarepour le génie , et
encore plus au dessous d'Horace
pour les agrémens. Dans son exi"^
thousiasme , il est trop raison-
nable , et dès-lors il n'est pas as-
sez poète. Ce qui éternise sa mé-
moire , c'est d'avoir , pour ainsi
dire , fait sortir notre langue de
son berceau. Semblable à un ha-
bile maître , qui développe les ta-
lens de son clisciple , u saisit le
génie de cette langue , et en fut
en quelque sorte le créateur. Mal-
herbe , uniquement occupé de la
poésie française , vouloit qu'on nf
fît des vers que dans sa propre
langue. Il soutenoit qu'on ne peut
Sentir la finisse do^ceiies qu'on ne
4 MALH
parle plus , et disoit que si Virgile
et Horace sevenoieut au monde ,
ils donneroient le fouet k Bourbou
et à Sirmond , poètes latins /a-
meux de sou temps. Horace , Ju-
venal , Ovide , Martial , âkace ,
Sénèque le tragique « étoient les
poètes qu'il estimoit le plus.
Quant aux Grecs , il en faisoit
assez peu de cas , apparemment
parce qu'il n*enteod#it pas assez
bien leur langue pour en con-
noitre les beautés. Les meilleures
éditions de ses Poésies sont celle
de 172a , 5 volumes in- 12 , avec
les remarques de Ménage et de
Chevreau ; celle de Saint-Marc y
Paris, 1757, in-80, et celle de
Meunier de Querlon avec la vie
de l'auteur et de courtes notes ,
Paris, 1776, in-8». Ces deux
dernières éditions enrichies de
notes intéressantes, et de pièces «u-
rieuses , sont rangées smvant Tor-
dre chronologique , et par cet ar-
rangement on voit l'histoire de la
révolution que ce grand poète a
produite dans notre langue et dans
notre poésie. Elles sont aussi pré-
cédées d'un beau portrait de Fau-
teur, an bas duquel on lit ce de-
mi-vers de Boilèau :
Enfin Malherbe vint :
Outre ses Poésies , on a encore
de Malherlse une traduction très-
médiocre de quelques lettres de
\ Sénèque , et celle du 33* livre de
l'Histoire romaine de Tite-live.
Mademoiselle de Gournay disoit
que cette dernière version n'étoit
qu'u/t bouillon et eau claire , parce
^ue le style en e^t languissant et
sans éléigatfoe. lyailleurs , il ne
«'est nuUement piqué d'exacti-
tude ; et lorsqu'on lui en faisait
des reproches , il répondoit qu'i/
n'apprêtoitpas les viandes pour
les cuisiniers : c'est-à-dire , qu'il
■avoit moins e» vue les gens de
lettre!» qui ept^ndoient le latin ,
MALI
que lés ge^s de cour qui ne Tes-
tendoient pas.
t.MALINES (N.) , dhantre
distingué de la Sainte - Chapelle
de Paris , mort en novembre 1 786»
Son testament annonce sa gaieté.
Il avoit une cave bien fournie»
« Je lègue, dit-il, celte meilleure
partie de ma succession aux chan-
tres , mes confrères , persuadé
qu'elle ne peut tomber en meil*
leures mains. »
t MALINGRE (Claude) ,
sieur de Saint-Lazabe. Cet auteur
famélique , qui pnblioit le même
ouvrage sous des titres difîerens ,
qui âattoit les princes , et .qui avec
toutes ses ruses parveuoit diffici-
lement a vendre ses productions,
naquit a Sens, et mourut l'an i655.
Malingre a travaillé beaucoup ,
mais avec peu de succès , sur
l'Histoire romaine, sur l'Histoire
de France et sur celle de Paris.
Tout. ce que nous avons de lui
est écrit de la manière la plus
plate et la plus rampante. On ne
peut pas même profiter de ses re-
chercnes , car il est aussi inexact
dans les îfaits qu'incorrect dans
son style. Le moins mauvais de
tous &es livres est son Histoire
des dignités^ honoraires de France ^
in-8<» , parce qu'il y cite ses ga-
rans. Ses autres écrits sont , I.
Histoire de Louis XIII , in -4** :
mauvais recueil de faits , souvent
altérés par la flatterie , et qui ne
s'étend que depuis 1610 jusqu'en
161 ^,dl. Histoire de la naissance
et des progrès de V hérésie de ce
siècle , 3 volumes in-4** ', le pre-
mier est du P. Richeome. III.
Continuation de VHistoire ror
maine depuis Constantin jusqu'à
Ferdinand III , a vol. in - fol. :
compilation indigne de servir de
suite a l'Histoire de Coeffeteau.
IV. Histoire générale des Guerres
de Piémont; c'est le second vo-
MALI
lume des Mémoires du chevalier
Boivin du ViUars , qui sont très-
curieux ; 2 vol. in-8'> , ij63o. V.
'Histoire de notre temps sohs
Louis XI f^ y continuée par du
Verdier , 2 voL in-S» : mauvais
recueil de ce qui est arrivé en
France depuis 1 64^ j usqu'en 1 645.
VI. Les Annales et les Antiquités
■de la ville de Paris , Paris , i64o ,
in-folio : ouvrage inférieur hi celui
du P. du Breul sur la même ma-
tière , mais qui peut avoir quelque
utilité pour connoitre Tétat de
Paris d|i temps de Malingre. VII.
Joiimal de Louis Xllï depuis
iQ 10 jusqu'à sa mort y avec une
Continuation jusqiCen i646 , Pa-
ris , 1646, in-8«». VIII. Histoire
chronologique dephisieurs igrands
capitaines , princes , etc. , Paris ,
1617, in -8*». Comme Ma^lingre
-étoit tort décrié en qualité d'his-
torien , e4 <que le public étoit las
dé ses ouymges , il ne mit k la
tête de celui-ci que les lettres ini-
tiales de son nom , transposées
ainsi ; Par S. M, C
*• MALÏPIERI ( Jérôme ) , Vé-
nitien , religieux de l'observance
de Saint-François , né d'une fa-
mille distinguée, mort, selon Jean
Degli Agostini ,..vers 15474 Ma-
lipiéri montra toujours le plus
;grand éloignement pour les di-
gnités et les honneurs de son
ordre , ainsi que pour les titres
attachés aux prél attires. On a de
lui en iférs héroïques latins la Vie
de Saint-François ; il Petrarca
spiritual ; Trattatidisagra scrit"
tura; F^ita Clementis VII, sum^
' mi pontifiais ; Bpistolare carmen
ad clar. D, Carolum capellium;
Decàsticon ad lectorem,
MALIPIERRA (Oljmpie),
iUle d'un noble Vénitien ^ dis-
tinguée par son talent pour la
poésie. On trouve plusieurs de
MâLL 5
tes pièces dans le recueil des
Hime di cinquanta poétesse ^ pu-
blié à Naples. Elle mourut vers
Tan 1559. *
* M A L K I N ( Thomas - Guil-
laume ) , enfant précoce , né eii
Angleterre. A Tage de six anâ
et demi il possédoit ^a langme
et Fécrivoit ; il expliquoit tous
les ouvrages de Ciceron , et savoit
assez parfaitement la géographie
pour faire de mémoire et a la
main -des cartes remarquables
par leur netteté et leur précision .
Il dessinait avec goût , et a écrit
un petit roman politique , ayant
pour objet la oescription d'une
contrée imaginaire , a laquelle il
a donné un gouvernement et des
lois. Malkin est mort dans le cours
de l'an 1802 , à Hacknej , âgé de
sept ans. Sa tète a été ouverte
après sa mort , A. on a trouvé sa
cervelle plus volumineuse que
celle des autres enfanS*
MALKOUN (Elie), docteur
arabe dans le i6« siècle : il a
interprété savamment les quatre
évangélistes. Les Musulmans le
citent souvent*
MALLEMANS. Il y a eu quatre
frères de ce nom y tous les quatr^^
natifs de Beauue , d'une ancienne '
famille , et auteurs de plusieurs
ouvrages^ Le premier (Claude)
entra dans l'Oratoire , d'oh il sor-
tit peu de temps après. Il futpen-
dant 34 ans professeur de philo-
sophie au coliégeduPlessis k Paris^
et se montra un des plus grands
partisans de celle de Descartes.
La pauvreté le contraignit ensuite
de se retirer dans la communauté
des prêtres de Saint-Fr^ançois-de-
Sales , où il mourut en i^aS , k
soixante-dix-sept ans. Ses princi-
paux ouvrages sont , , L Traité
physique du monde, nouveau sjrS'
6
MALL
tème, 1679 , in-ia. II. Le fameux
problème de la quadrature du cer^
de, 1685, ÏD-ia. \\\»' Réponse à
l'apothéose du Dictionnaire de
l'académie , etc. Ces ouvrages
sont une preuve de sa sagacité et
de ses connoissances. — Le $è-
tmnà étoit chanoine de Ste. -Op-
portune. On lui attribue quelques
ouvrages de géographie. — Le
troisième (Etienne) mourut a Paris
en 1716, à plus de 70 ans, laissant
quelques Poésies, — Le quatrième
(Jean) , d'ajbord capitaine de dra-
gons et marié , embrassa ensuite
Pétat ecclésiastique et fut chanoine
de Sainte • Opportune à Paris ,
où il n^ourut en 1740 > ^ 9^ aii&«
On a de lui un très-grand nombre
d'ouvrages. Les principaux sont :
l. Diverses Dissertations^ sur des
gassages diffîeiles de rÉcriture-
ainte. .II. . Trl^ction française
de Virgile., en prose, 1706, 3 vol.
in- 1 2 . L'auteur prétendf avoir ex- _
pli que cent endroits de ce poète , '
dont tonte Tantiquité avoit ignoré .
.le vrai sens;, le publie n'a pas|
pensé de même. Cette Ijcadueticm,
entreprise pauc.les dasies , a été
trouvée généralemiSnt rarmpante et
même barbare. \\\.' Histoire de
la religion , depuis le eommehce-
^tnent du monde Jusqu'à V empire
de Joifien, 6 vol. in-12 : ouvrage
qui eut peu de succès , parce qu il
est écrit d'un stjrlelarnguissant. IV.
Pensées sur' le sens littéral des. 1 8
premiers versets de VEwaigile de
S t, -Jean, 1718, in-ia. L'auteur apr
pelle cet ouvrage \ Histoire de
l'éternité. Il est plein de singula-
rités et de rêveries , ainsi que ses
autres productions. J. MaUemans,
sa^^nt d'un esprit bizarre et opi-
niâtre , plein de lui même , et
toujours prêt à mépriser les au- | Richelieu en Sorbonne , &ous les
MALL
*MALLEOIJJS (Félix), Bora^
mé aussi liemmerlin , dpeteur en
théologie , chantre de- l'église de
Zurich , prévÀt de. celle dé So-
leure, vivoit au milieu* du i5*
siècle. Il est auteundetrois trai-^
lés , l'un intitulé Tractatus de
exorcismis , l'autre sur le même
sujet , a pour, titre Tractatus se-
çundus exorcismorum seu adjU"
rationum* Le troisième Tractatus
de. credulilate dœmonibus adhi"
bendd. Us sont insérés dans le
recueil intitulé Malleus maleft"
corum , imprimé a. Francfort- sur
le-Mein eu i582 , et a Lyon en
i584* Les éditeur^ de Ljon out
omis , a desseia , -.le nom de l'au-
teur^ qui se ti*ouve en,toutes lettres
à^xïs rédition de Francfort.. Ces
traités ont été mis à l'inde^i^par
la cour de Rome. Et il est rc^niar-
quable que cette* eoiju* , dans ses
prohil^tions aussi déraisonnables
qu'impuissantes ^ :se trouve cette
ibis d'accord avec la raison pour
condamner ces /. chd*s - d'oeuvre
d'impertinences , de ridicules et
-de' sottiseè. Lesibôhnes femmes
des villa gesdes mon tagbes.des Al-
pes ne montrer oient, en matière de
sortilèges et de diableries,: ni plus
-d'îé^norance^ni'plus de crédulité,
qu en^a étalé le docteur Malléolus
-dans ces trois traités, qui paï- cette
seule raison sont devenus curieux.
( i^Oj^sNlMB)i. . ■ "
• > • * ..."
.MALLEROT (Pierre), sculpr-
teur connu sous le nom de La
Pierre , est célèbre par plusieurs
beaux morceaux. Les principaux
sont , L La Colonnade du parc
de Versailles. H. Le Péristyle et
la Galerie du château de Trianon.
III. Le Tombeau du cardinal de
très , regardoit saint Augustin
comiïie .un médiocre théologien ,
«t Descartes comme un pauvre
]philosophe«
ordres de Girardon^ au Musée
dés. Monumens français. IV, Le
Mausolée de Girardon , a Saintr
Landry kParis^ et aujourd'hui av.
MALL
Musée des Monuniens français.
V. La Chapelle de MM. de Pom-
Sone à Saint-Merry , et de MM.
e Créqrd et de Lotivois aux Ca<^
puclns de Paris , etc.
* I. MALLET ( Antoine) , reli-
^leux de l'ordre de Saint-Oomini-
3ue, né à Hennés , prît ses degrés
ans la faculté de tnéologioii Pa-
lis, devint prieur de Saint-Jac-
ques , et fut successivement vi-
caire-sâiéral et provincial de la
eongregatîoii de France ; comme
U avoit Ae& liaisons étroites avec
Gaston de France, duc d'Orléans,
il suivit ee prince à ^lois , où il
mourut en i663 , âs^ d'environ
70 ans. On a de lui les Histoires
des saints papes , cardinaux , pa^
triarches., evêques^ etc. , des doC"
teurs de toutes les facultés . de
turuversité de Paris , et des reli"
gieux illustres du couvent de
Saint-Jacques , qu'il publia en
i654- Cet ouvrage fourmille 4^
£iuCes et de négligences.
* n. MALLET ( PhUippe ) , né
àBazencourt, petit village du dio-
cèse de Beauvais y lit ses huma-
nités a Paris, où il s'appliqua par^
ticalièrement aux mathématiques.
Le hasard lui ayant procuré la con*
noissance de milord Digby , qui
s'en retoumoil en Angleterre , il
suivit ce milord en qualité d'hom-
me de lettres , et passa deux . fois
la mer, pour quelles négocia-
tions relatives aux intérêts de la
reine Henriette , femme de Char-
les I*', roi d'Angleterre ; mais en-
traîné par son inclination pour
l'étude, il repassa pour la troi-
sième fois en France , où il ensei-
gna les mathématiques avec beau-
coup de succès pendant 4^ ans.
On a die Itii plusieurs Traités sur
les mathématiques , entre autres
un lÀ^re de /oHifications , en
liers ûran^ais j^ Qt un Cours de
MALL
f
mathématiques. Ce savant iliourut
à Paris en 1679, âgé de 73 ans ,
sans avoir été marié.
in. MALLET ( Charles ), né e»
1608 à Mont-Didier , docteur de
Sorbonne , archidiacre et grand-
vieaire de Rouen, où il fonda un
séminaire auquel il légua sa bi^
bhothèaue, mourut le 30 août
1680 , durant, la chaleur des dis-
putes dans lesquelles.il étoit entré
avec le grand Amauld à l'occa-
sion de la version du nouveau
Testament de Mons. Cette que-
relle prodoisit divers écrits de part
et d'autre. Ceux de Mallet sont, I.
Examen de quelques passages d^
la Traduction du nouveau Tes-
tament , Rouen , 1667 , in- 12.
Il publia cet ouvrage sans se faire
connoitre. Il y accuse les traduc-^
teurs d'un grand nombre de falsi-
fications,, et même d'avoir une mo-
rale corrompue touchant la chas-^
teté. Cette dernière accusation
étoit encore plus diilicile k prouver
que la première. IL Traité de
la lecture de t Ecriture sainte ,.
Rouen, 1669, in-aa.. L'auteur pr^
tend qu'elle ne doit point être aon*
née au peuple en langue vulgaire.
Il est certam que cet usage peut
avoir ses abus ; mais de quoi n'a«»
buse-t-on pas ? III. Réponse aux
principales raisons qui servent de
fondement il la Nouvelle défense
du nouveau Testament de Mons 2
ouvrage posthume , Rouen, 1682,
' in-8o. IV, Un petit eahier de Ré-^
flexions surêous les ouvrages de
M. uirnauld. Ce docteur répondit
à ces écrits d'une manière qui fit
plus d'honneur à son savoir qu'à
sa« modération,
tn. MALLET (Edme), né à
Melun en 1713 , étudia au collège
des Bamabites de Moutargis ^ et
vint à Pari^ , où il fut précepteoir
ifis eafans d*yai fcrœiior-^géiiérdML
8 MALL
Mallet patfsa de cet emploi dattft
,iine carrière également propre a
faire connoître ses talens ; il eatra
en licence en 174^2 dans la faculté
de théologie de Paris ; pendant sa
licence , u fut agrégé à la mai-
son de Nayarre ; il alla- quelque
temps après occuper près de Me-
lun une cure qu'il garda jusqu'en
1751 , qu'il vint à Paris pour y être
Ïirofessenrde théologiedans le col-
ère deNavarre. L'ancien ëvéque de
Mirepoiz, Boyer, d'abord prévenu
contre lui, ensuite mieux instruit,
récompensa d'un -canonîcat de
Verdun sa doctrine et ses moeurs.
On Tavoit accusé de jansénisme
-auprès de ce prélat , tandis que la
Gazette qu'on nomme Ecclésias-
tique l'accusoit d'impiété. L'abbé
Mallet ne méritoit ni l'une ni
l'autre de ces imputations. 11
mourut k Paris en 1755. Ses prin*
cipaux ouvrages sont^ I. Principes
pour la lecture d«s poètes , 1745 i
in-ia, Q vol. 11. E^ais sur /V*
tude des belles- lettres , ij^y ,
Parts , in*iQ. III. Essais sur les
bienséances oratoires , Paris ,
•1753 a vol. in- 12. IV. Principes
pour la lecture des orateurs ,
J753,in-i2, 3 vol. V. Histoire
des guerres civiles de fronce sous
les règnes dé François 11^ CA/w*-
les IX, Henri III et Henn ir ,
traduite de Titalien de d'Avila ,
Amsterdam , 1757 , 3 vol in-4"«
L'abbé Mallet se norne , dans ses
ouvrages sur les poètes, sur les
orateurs et sur les belles-lettre'' ,
à exposer d'une manière précise
les préceptes des grands maîtres ,
et .à les appujrer par des exem-
ples choisis , tirés des auteurs
anciens et modernes. Le style de
ces différens écrits est net , facile ,
sans alfectation. Son esprit res-
sembloit à son style. Mais ce qui
doit rendre son souvenir pré-
cieux aux honnêtes gens , c'est
l'attachement qu'il montm tou-
MALL
jours pour ses amis , sa candeur^
sa modération , et son carac^
tère doux et modeste. Il s'étoit
chargé de fournir à rËncyclopédie
les. articles de théologie et de
belles - lettres. Ceux qu'on lit
de lui dans ce dictionnaire sont
en général bien faits. L'abbé Mal-
let préparoit deux ouvrages im-
portans> lorsque la mort ren*
leva. Le premier ètoit une His-
toire générale de nos guerres de-
puis le commencement de, la mo-
narchie ; le second , une Histoire
du Concile de Trente, qu'il vouloit
opposer a celle de Fra Paolo, tra-
duite par le P. Le Govrayer. Ces
deux savans , si souvent combat-
tus , et plus souvent injuriés y dé-
voient être attaqués sans fiel et sans
amertume , avec cette modération
qui honore et qui annonce la ve-
nté.
* V. MALLET ( David ) , ou
Malloch , poète anglais , peu
connu , originaire de la famille
des Macgregor , né en Ecosse'
vers 1700 , ae parens peu aisés ,
fut recommandé au duc de
Montrose , qui cherchoit un gou-
verneur poiir ses fils , et qui les
lui confia dans le voyage qu'ils
firent dans Tétrangeri De retour k
Londres, Mallet continua a vivre
dans la famille du duc, où il eut oc-
casion de faire connoissanée avec
plusieurs personnes distinguées
ou de mérite. Son début dans
là carrière de la poésie fut mar-
qué par un poème intitulé Per*
bal Criticism, ou la Critique des
-mots , qu'il avoit composé dans
la vue de faire sa cour a Pope ; il
choisit mal son sujet: ou il ne
l'entendoitpas, ouil l'exposa fort
mal; cet essai annonce plus de
prétentions que d'esprit^ plus de
sufiisance que de connoisances
réelles. Ce lut k peu près à cette
époque que, cherchant à cacher
MALL
8on BOtn ,' deyenu infâme par les
concussions et les vols dont pen-
dant long-temps il avoit fait son
état , il changea la terminaison
de sou nom de Malloch, en celle
de MaUet , comme plus conforme
au génie de la langue anglaise.
On me sait s'ila marqué dans d'au-
tres occasions cette espèce .de dé-
dain qu'il témoigna pour sa pa-
trie; niais, au rapport de Johnson»,
il fut le seul Ecossais auquel ses
çookpatnotes n'ont pas pas un
vif intérêt. En 1740 il écrivit la
yie de lord Bacon , destinée a
être mise k la téjte de Véditipn do
ses O&uvres, et quelque temps
après il entreprit celle de Marlbo-
rougb. A défai\tdeconn6issances,
il étoit au«dessoiis de l'une et de
l'autrestache i, $fi&si dit-on dans le
temps qu'il oAhlieroit peut être que
Marlborough avoit été général y
comme il avoit oublié que Bacon
avoit été 'philosophe. Lorsque
le priufïe 4e itWl^ fut éloigné de
la co.ni: , il ^t nommé sous-secré-
taire du fk^ince. Les ombrages de
MalJet, impriif)^ eu 3 volumes
in - 13 ,r.AQ: lui assignent .qu'un
rang très - médiocre parmi les
écrivains 4^! 90^ siè<de. ^ Il fut
çkar^.y.en 4^d4> di? Ifi publica-
tion des ouvrages de Irora-Boling-
broke , eh 5 v<m. 10-4** > ^^ 9.V0J.
in-d^^'dont ce seigneur lui avoit
abandonné la . pi:opriété » pour
récoitip^nse de lui avoir vendu sa
phun^ contre Pope. Mallet mpu-
T9t en 1765 , peu après son re-
tour • d'an voyage en France. —
Uaede;ses.i[U]Les-» qui épousa un
Italien nomiiaé Cilesia^ est au-
teur 4kine tr^igedie tTAlmida ,
jouée sur le théâtre de Drury-
Lane*
. ♦ Vï. MALLET (PauUHcnriJ,
né k Genève en 1750, éçriyaju
distingué, professeur rojal de bel-
les-iettrçs à Copenhague, mem-
MâLL g
bre à^ académies d'Upsal, de
Lyon , tte Gassel , et de l'acadé-
mie celtiqve à Paris , ancien pro-
fesseur d'histoire dans l'académie
de Genève , a donné les ouvra-
ges dont voici les titres : Historre
de Danemârck, jusqu'au dix-hui-
tième siècle. Traduction fran-
çaise des Vojrages de Coxe dans
le Nord , avec des remarques et
des. additions , et une relation
du. voyage , de M. Mallet lui-mé--
me en Suède; 2 vol. in-4**- Tra*
duction des actes et de la forme
du gouvernement du royaume de
Suède y in-r2. Histoire de Hesse^y
jusqu'au dix-septième siècle , 3
vol. in-8°. Histoire de la maison
de Brunswick^ jusqu'à l'accession
de cette maison au trône d'Angle-
terre , 3 vol. mr%9. Histoire des
Suisses , dès les temps les plus
anciens jusqu'au commencement
de la dernière révolution , 4 ^ol.
in-S" , Genève , i8o3. Histoire
de la Ligue, an^/éxdique , depuis
son origme jusqu à sa décadence,
^ volumes iii-S° , i8o5. Mallet
avoit découvert k Rome la suite
chronologique des évêques d'I»-
l^nde , qui étoit perdue en Dane-
marck -.^ on la trouve dans le
troisième volume da la -Collection
des écrivains danois par Lange-*
beck. Le plus important comme
Je plus considérable <le ces ouvra-
§es est V Histoire de Danemarck ,
[ont il y a eu plusieurs éditions :
i^ellede 1787 , est la seule com-
plète. On lira toujouics avec inté-
rêt la savante introductiou qui est
à la tête de l'histoire , et qui pré-
sente un précis très-curieux Me
l'ancienne mythologie àes |»eupleâ
du Nprd. Mallet joîgnoit à un
excellent esprit beaucoup de con-«
noissances en histoire et une lit-
térature très- variée. Lesagrémei^
de son esprit le faisoient recher-
cher dans les sociétés ; les quali-
tés S0U46S de son caractère Im
lo maLl
avoient fait des amis , k qui sa
Eerte laisse des regrets éternels,
les derniers troubles de Grénève
lui avoient fait perdre la plus
§rande partie de sa fortune. Il ne
evoit la modique aisance qui lui
restoît qu'à deux pensions que lui
faisoient le feu duc de Brunswick
et le landgrave de Hessc.Ilvenoit
de perdre ces deux pensions par
une suite des événemens de la
guerre actuelle. Il avoit des mo-
tifs bien légitimes pour réclamer
la justice et la générosité dugou-
Ternement ; sa réclamation avoit
été prévenue. Le ministre chargé
de ttispenser les fonds destinés a
récompenser ou k encourager
tous les gei^res de talens, instruit
de la situation de Mallet, lui avoit
fait passer un secours provisoire
pour subvenir aux besoins les
plus nrgens , en faisant espérer
de la bonté et de la munificence
de S. M. l'empereur le rétablis-
sement ou le remplacement des
pensions enleVéeè par la guerre a
Mallet. Mais une attaque impré-
vue deparalysie a trompé les vues
bienfaisantes du ministre , en ter-
minant la vie' dé l'homme aimât-î-
ble et respectable! Il est mort a
Genève , le 8 février 1807 > ^^^^
la 77* année de son âge.
t VIT. MA.LLET du Faut ( Jac-
vnes) , né a Genève en ijSo, fît
d'excellentes études dans sa pa-
trie. Voltaire , qui le connut dt
bonne heure 'et qui l'estima , le
fît placer à Caiâsél , en qualité de
professeur de belles-lettres. Après
avoir rempli cet emploi avec suc-
cès, il se jeta dans la politique
«t continua les' Annales de Lm-
gùet. Panckouke le chargea bien- ;
tôt aprè^s dé l'a pai-tie politique
du Mercure dç France. Tant qu'il
n'y eut pas d'orages , le journa-
liste plut ai tout le monde pat
ses vues , par ses réfl«jdon$ «t
^ MALL
par son inipartialîté. Mais des que
la révolution eut éclaté , les ré-
publicains le persécutèrent, quoi-
que son goût décidé pour le gou-
vernement mixte ne plût pas aux
royalistes. Il passa quatre ans ,
dit-il , sans qu'il fût assuré en
se couchant s'il se réveilleroic
Hbre ou vivant le lendemain. Il
essuya , ajoute-t-il , cent quinze
dénonciations , trois d<3crets de
prise de dorps , deux scellés ,
quatre assauts dans sa maison >
et la confiscation ' de tous ses
bieus. Il y a peut-être un peu de
faste dans cette énumératioto. Ne
pouvant vivreen sûreté ni en Fran-î
ce , ni en Suisse , ni a Genève ,
il passa k Londres , oii il publia
le Mercure britannique: Ce jouis
nal, dans lequel il voulait tenir
la balance entre tous les partis »
déplut aux uns et autres , quoi-
Î[ue tous s'empressassent ae le
ire. Les jacobine âè'fôohêrenC
de ce qu'il ramenoh -sans ciesse
le tableau de leurs >e^toès. U ne
choqua pas moins certi^^S'^mi-
gréspas ses réfieitioti's sur*' lecr faus-
ses mesures qù'ott ' avoit prises
pour produire uiie contré»révolu-
tjon. Ceux qui lijSltVefttSoient l'im-
partialité lui âçcordiréniau moins
de grandes connoisances histo-*
riqUes et politique^-, un style
ferme et noble j quelquefois m-
correet, d'antres' fois lourd* néo-
logique et embarrassé, iûuIb où
rincorrection étoit remplacée pa^
l'énergie. Les gens -sans patti vt*
rent encore en lui l'indépéndandé
du caractère que d^it avoif^ t»ut
homme qui parlé àefs <a^ir<e!s pu-
bliques ; indépendance V|ai ^<6
corrise pas toujours l'hutneur
que ofonne le souvenir des injus-
tices. Celle de Mallet da Pan
s'étoit aigrie par ses malheurs »
et sa âanté s'étoit dértmgée. Il y
avoit quelque temps qu'il-soufîroit
de lapnitrine j il sacoomba ^ ses
MAIiL
maax le i5 mai 1800, a Rich-
mond 9 chez M. Lally-Tolendal
son ami, laissant une femme et
cinq enfans , pour lesquels on oti-
"vîritune souscription qui fut rem-
plie avec générosité par tous les
partisans ou père. Malletlisoit avec
recueiUement les sermons de Ro-
milly sur llmmortalilé de rame,
pendant les jours qui précédèrent
sa mort. On a de lui , I. Dis-
cours de f influence de la philo-
sophie sur les lettres , Cassel ,
in-8« , 1772. 11 étoit alors le pa-
négyriste de la* nouvelle philoso-
phie ; il changea de sentiment
lorsqu'il eut vu les abus qu'on
en faisoit. II. Discours sur Télo-
ùuence et les systèmes poli tiffues,
Londres, 1775» in-12. III. Con-
sidérations sur la nature de la ré-
volution française , ' et sur les
causes qui en prolongent la du-
rée, Londres, 1793, iii-8*. Son
style est toujours le même , fort,
cuer^que , mais surchargé dé mé-
taphores incohérentes. IV. Cor*-
respondance politique pour servir
à r histoire du républicanisme fran-
çais , in-^®. écrit cçmme Tou-
vrage précédent. Lorsqu'on lui
enleva son mobilier et sa biblio-
thèque , il perdit beaucoup dé
manuscrits , parmi lesquels étoit
le Tableau politique de la France
et de VEurope avant la révolu-
tion. V- Où lui doit encore,
1». un EèHV WJL il peint 'les mai-
heurs de la Suisse et de Genève
sa patrie .: ces tableaux peints
avec force , porten^l'émotion dans
Tame du lecteur. Cet ouvrage
formé l'introduction et* le premier
volume du: Mercure Britannique;
Q* le Tombeau de File Jennin^ ,
morceau plein de sensibilité ; ce
qui n'est pas le caractère distinc-
f if des ouvrages de son auteur ;
5« un pamphlet dirigé contre Ca-
therine', intitulé Péril de la ba-
lanàe dé J'Europe.
MALL
it
Vm. MALLET. r. Makespon.
1 1. MALLEVILLE ( Antoine-
Claude y , né k Paçis , avocat au
parlement de cette ville, publia
en i5Ôi un ouvrage de droit,
sous c% titre : In regias aquanun
et sylvarum constitutiones com"
mentoHus , in-8«.
IL MALLEVILLE (Claude de),
l'un des premiers membres de l'a-
cadémie française , né à Paris en.
1 597 , et mort en i647i *voit été se-
crétaire du maréchal de Bassom-
pierre, auquel il rendit de grands
services dans sa prison. Il le visitoit
SGmvent,etluifournissoit des livres
agréables pour charmer son eiinui,
ou des lectures plus fortes pour
soutenir son ame contre l'injustice
du sort. Les bienfaits que cet illus-
tre infortuné répandit sur lui le mi-
rent en état d acheter une charge
de secrétaire du roi. Mallevillè
avoit un esprit assez -délicat et
un génie heureux pour la poésie ;
mais il négligea dé mettre la der-
nière main à ses vers. Le Sonnet
est le genre de -poésie auquel il
s'est pnncipalement adonné , et
avec pi us de succès. Ce poète rem-
porta le prix sur plusieurs beaux-
esprits , et sur Voiture même ,
qui traviai lièrent au soimetproposé
sur la Belle matineuse. Le sien
lui donna beaucoup de célébrité.
«On neparleroitpas aujourd'hui
d'unpàreil ouvrage, dit l'auteur du
Siècle de LbuisXlV ; mais ïe bon^
en tout genre , étôît alors aûss^
rare, qu'il est devenu commua
depuis. » MallcvîUé réussit en-
core mieux dans le rondeau. Ce-
lui qu'il lit contre l'abbé Boisro-
bert, favori du cardinal de Ri-
chelieu, prouve qu'il savoit badi*
ner agréablement.
Coilfé d'unfiroc bies raffiné»
Et revêtu d'un doyenné
Qui lui rapporte de quoi frirt
Frère Rtné dcvirat mcnirc i
la MALL
n vit coanf un dét^nainé.
Vn prélat riche et fonané,
Sou% un boontt colniniiié ,
En est , t*il le faut ainsi dire ,
Coiffé.
Ce n'est pas q^ e frère René .
D'aacnn mérite ' soif «raé ,
Qu'il soit ëocte , q«*B sache écrire ,
Mi qu'il dise le mot pour rire )
Mais seulement c'est qa*U eat né
Coiffé.
Ses Poésies consistent en Sort"
nets , Stances , Elégies , Epi-
grammes , Rondeaux (voY' Bois-
robert), Chansons ^ Madrigaux^
et quelques Paraphrases dePsau-
mes , imprimées en 1649? * Paris,
iH-4*' , et en 1639, in-12. On a de
lui , I, Mémoires de Bassom-^
pierre, depuis 1598 jusqu'à son
entrée à la Bastill^ , Amsterdam ,
ÎElouen) 1721 , 4 vol. in-12. II.
La Stratonice , Paris , 16/^1 y 6,
vol. in-8" ; et III. Almerinde , tra-
duits de ritalien de Luc Asserino ,
Pjâris, i646,.in-8°.
♦ in. M ALLEVI LLE ( GuiU
laume ) , prêtre , né à Domme en
1699, ^^^ auteur des ouvrages sui-
vans : I. Lettres sur V administra-
tion du sacrement de pénitenee.
II. Devoir du chrétien , i y5o , 4
vol. în-ia. IQ. Prières et bons
propos pour tes prêtres , l 'jSi ,
in-i6. IV. La Religion naturelle
et la révélée établies sur lesprin^
cipes de la vraie philosophie et sur
la divinité des Ecritures , 1706 et
ijSS, 6 vol. in-12. VI Mémoires
sur la prétendue défense de la
tradition orale. VI. Dépense
des lettres sur la pénitence, 1760,
in-8®, VII. Histoire critique de
i^électisme, ijQô , .2 vol. in-12.
yill. Examen approfondi des dif-
ficultés de Hauteur a Emile contre
• c I -ai *69^ I ^anbjiotiivj uoidji^a vj
MALLINCKROT ( Bernard ) ,
4ojen de l'église cathédrale de
jdunstei^, douuoit à l'étude une
MALL
partie de la nuit, et passoît le joar
a se divertir. L'empereur Ferdi-
nand I'*^ le nomma à Tévéché de
Ratzbourg , et ^ quelque temps
après , il fut élu évèque de Min-
den ; mais il ne put prenidre pos-
session de l'un ni de r^iutre de ces
deux évéchés. Son ambition étoit
extrême ; il voulut se faire élire ,
çn i65o , évéque de Munster ;
n'ayant pu y réussir, il s'éleva con-
tre le nouveau prélat , et suscita
des séditions jusqu'en 1 655 , qu'il
fut déposé de sa dignité de doyen.
L'évéque de Munster le fît arrêter
en i65^, et conduire au. château
d'Ottemzheim , oîi on lui donna
des gardes^ Mallinckrot mourut
dans ce château, le 7 mars iS^,
regardé comme un génie im^i^iet y
et un homme fier et hautain.. On
a de lui , en latin , 1. Traité
de f invention et des progrès de
r imprimerie , Cologne ., in-4** >
i63o. II. Un autre y De la nature
et de )^ usage des lettres , Colo-
gne , i656, in - 4'« m. Traité
des archlchanceliers du saint-em-
pire romain , des pt^ies. ^t îles
cardinaux allemands , de la pri-
p%^uté des trois métropoles a Al-
lemagne y et des chanceliers de la
cour de Rome ., Munster , . i64o ;
Gênes, i6(55, et ibid, 1715, în-4*.
JCette dernière édition est ornée
d'une {>réface historique. Ces ou-
vrs^ges sont recomipiaiidables par
la profondeur des recherehçs.
*I. MALMIGNAT^Barlbélemi),
de Lendinara, ville du Polesin, vi-
voit dans le i6« siècle ; il fut dépuf
té vers le doge Marc-Antoine Tré-
visan pour le compUmeâter > e(
composa a ce sujet un discours in-
titulé Orazione del Mal/mgnati ,
Qratore délia magn.comnuinità di
Lendenaruy nella congratulazione
del sereniss. principe di Venezia.
Marcantonio Trevisanû, Venezi^i,
i554> in-8». Depuis., il prononça
M^LM
•C fit împnmer un autre discours
au sujet de Télfection du do^'e
François Venier , successeur de'
Harc-Anfbine Trévisan , sous le
titre de Orazioneper la creazione
deldoge P^eniero, di Bartholomeo
àîalmignatiy Venezia, i554ï in-S».
* n. MALMIGNATI (Jules ),
de la famille da précédent , poëte
tragique et épique , Ûorissoit dans
le 17* siècle , et naquit vers la fin
du 16* k Lendinara, ville du Po-
lesin, sujet de la république de
Venise , et noble de terre lërme.
11 est auteur de Clorinde , tragé-
die pastorale 9 in-4** , imprimée
a Trévise en 1604. Il donna
également, dans la même ville, en*
lèio , une autre tragédie en cinq
a^tes , réimprimée a Venise en
i63o , intitulée UOrdana , tra-
gedia del molto ilL sign. cava-
lier Jiulîo Malmignati , atti V-y in
persi. Ou trouve aussi des vers de
Jules Malmignati , imprimés à
Padoue en 1619 , à la louange
d'un capitaine de cette ville, nom-
mé Maxime Valier, et inséras dans
un recueil de pièces faites à ce
sujet ; mais l'ouvrage le moins
connu de ce poëte , et celui qui
mérite le plus de piquer la cui^io-
site , c'est son poëme épique en
vingt ' deux chants ^ intitulé la
Henriàde , ou la France conquise ,
dédié à Louis XIII , et imprimé .
en caractères italiques , a Venise ,
en lyaS , c'est-à-dire cent ans avant
La Henriàde de Voltaire , dont la
première édition parut k Londres
en 1523, iu'-S*' , sous le titre de
Poëme de La Ligue : L'Enrica^ o
cvero Frahcia conquistata , poe-
ma heroico del sig. Julio Mal-
mignati , dedicato ^ alla maestà
christianissima di Luigi XIII ^
re di Prancia , e di JSavarra ,
ton licenza de superiori , e pri-
vilégia , Venezia , in - 12 de ^èi
pagQs* Ce livre est fort rare , et
MALQ
r3
ne se trouve pas dans les plus
grandes bibliothèques de Paris.
Ce ^oëte , aussi ipférieur à Ho-
mère pour la mouestie que pour
le talent , a su trouver le secret
de se vanter de la manière la plus
iD4^c°te, lui et toute sa famille y
et d'amener dans sa Henriàde les
S lus grands éloges de ce poëme.
[aïs ce qu'il j a de plus remarqua-
ble , c'est que , dans le chant o« de
ce^oeme, page 129 et suivantes,
Henri IV est enlevé au ciel da^
un char dl feu , pendant la nuit^
et y voit les places destii^es aux
pnnces clKtiens ; et , chant 22 ;
pag. 4^^ c^ suivantes , saint Louis
apparolt , et Pexhotte à embrasser
la religion catholique ; Henri se
rend k ses instances ; et le dénoue-
ment de la Henriàde de Malmi-
Siati est le même que celui de la
enriade de Voltaire , qui lui est
postérieure d'un siècle.
I. MALO (saint), ou Maclou, ou
Mahout, fils d'un gentilhomme de
la Grande - Bretagne , et cousin
gefmain de saint Samsou et de
saint Magloire , fut élevé dans un
monastère d'Irlande, puis élu évé-
que de Gui-Castel ; mais son hur
milité lui fit refuser cette dignité.
Le peuple voulant le contramdre
d'accepter la crosse , il passa en
Bretagne , et se mit sous la con*
duite d'un saint solitaire nommé
Aaron , proche d'Aleth. Quelque
temps après , vers 54i 9 il fut élu
évêque de cette ville , et il j fit
fleurir la religion et la piété. Il se
retira ensuite 4^ns la solitude ,
auprès de Xaintes , et y moûrui
le i5 novembre 665. C'est de lut
que la ville de Soint-Malo tire son
nom , parce que son corps j fuj|
transporté, après que la ville d'A-
leth eût été réduite en village
nommé Guichalet , et que le siège
épiscopal eût été transféré a Saint-
jVlàJio. rarmiles miracles de saint
/
4 MALO
Malo , les légendaires le font aller
sur Teaa , porté sur une gros^
motte de terre comme dan%un
bateau.. Voilà ée qui a donné lieu
vraisemblablement à la plaisan-
terie de Voltaire , qui , dans son
Ingénu y fait partir saint Duns-
tan , d'Irlande , sur une petite
montagne qui aborda les côtes
de France. En voulant multiplier
les prodiges , les écrivains trop
crédules ont fourni des armes aux
i^rédules.
l
II. MMiO (le cardinal de Saint-).
Vojex Briçonnet. #
♦ I. MALOET ( Pierre ) , de
Clermont en Auvergne, prit le
bonnet de docteur dans la faculté
de médecine de Paris en 1^20.
Ses talens , et les succès de sa
pratique à lliôtel des Invalides ,
dont il étoit médecin , lui ouvri-
rent les portes de l'académie des
sciences , dans les mémoires
de laquelle il a consigné plu-
sieurs Observations sur des su-
jets intéressans , . dans les années
J727, 17*28, 1732 et 1733.
*n. MALOET (Pierre-Louis-
Marie), fils du précédent, doc-
teur en médecine de la faculté de
Paris depuis 1762 , né en cette
ville, fut médecin de mesdames
de France , et se distingua dans
la pratique de son art. On. a de
lui , Dissertatio ergo homini sua
voxpeculiarisy *7^7> îo-4**. Eloge
^historique de M. Vemage ^ ^77^»
in • 80 Ce médecin est mort à
Paris le 24 août 1810, à l'âge de
80 ans.
* MALOMBRA ( Jean ) , Véni-
tien, né dans le i6« siècle , a cor-
rigé la géographie de Ptolomée
d'Alexandrie , traduite par Jé-
rôme Ruscelli , et y a ajouté la
préface «t la table des noms an-
MALO
ciens, accompagnés des nomt.
mode;Ties,
*MALONde Chaide (Pierre) ,
originaire d'une famille %ioble de
la Navarre, né à Gascante, dans
le royaume d^Aragon , vers l'an-
née i53o , après avoir fait ses
études , entra dans l'ordre de
Saint- Augustin k Salatfnanque , oii
il reçut le grade de docteur en
théologie. Quelque temps après
il enseigna la théologie a Sara-
gosse et k Huesca. Malon de
Chaide étoit regardé par ses con-
temporains comme un ^es pre-
miers orateurs *et théologiens de
sa nation. On ne connoit de cet
écrivain que la Vie de la Magde-
feine écrite en* espagnol ^ et im-
primée kAlcala detlenarès , i vol.
m-8» , en 1692 , 1698 et i6o5 ; et
k Barcelonne en 1598.
* MALÔT (François), né dans
le diocèse de Langres en 1708 ,
vint a Paris étudier a Sainte-Barbe.
Le cardinal de Fleury, abusant et
' du nom et de l'autorité du roi ,
fit par l'entremise de Hérault,
lieutenant de police , disperser
les membres de cette maison.
Malot se retira dans la rue Saint-
Antoine , pour y vivre dans la re-
traite : mais peu de temps après ,
Mérac , président k la chambre
des comptes , le prit pour insti-
tuteur de ses fils. Gaylus , évéque
d'Auxerre , qui ne negligeoit nen
pour avoir des hommes de iné«
rite, l'invita k venir dans son
diocèse , et l'ordonna prêtre eu
1751, sans ^parvenir cependant
a se l'attacher ; mais il entretint
correspondance avec lui jusqu'à
sa mort. Le premier écrit qii'il
composa fut un ouvrage sur les'
Psaumes. Rondet, travaillant sur
la Bible , pria Malot de l'aider ;
mais celui-ci voyant la manière
dont Rondet traitoit Duguej: ,
d'Asfeld et Mésenguy, accusant
MALO
même ce dermer d'âToir altéré
l'Ëcriture sainte» il l'invita à chan-
ger ces passages • et sar son re-
fus Malot lui répliqua a qu'il se
croyoit obligé de venger la cause
de ces grands hommes; » ce qu'il
exécuta dans plusieurs écrits sur
le retour des juifs. Son) zèle l'em-
porta un peu trop loin ,• un mot
obscur y échappé a Duguet , l'avoit
affermi dans 1 idée de fixer l'épo-
que de ce retour. Il retoucha , peu
ae temps après » un ouvrage sur
les Aifàntages et la nécessité (^une
foi éclairée , et le réduisit à un
petit volume qui a été publié.
' Trois mois avant sa mort il com-
posa un autre ouvrage de piété
C[u'il avoit fini lorsqu'il tomba ma-
lade , et que l'on n'a point trouvé
après sa mort, arrivée le ai fé-
vrier 1785.
♦I. MAIuOUIN ( Charles ), après
avoir pris le bonnet de docteur en
lai faculté de Caen y vint à Paris
en X717 ) ou l'excès du travail le
mit au tombeau a l'âge de 25 ans.
On a de lui : I. De verp et inaU-
dito artificio quomoventursoUda ,
unague de cordis et cerçbri motu ,
Cadomi , I7i5 , in-4®. C'est une
espèce de dissertation académi*
que. II. Traité des corps solides
et fluides du corps humain, ou
Examen du mouvement des li-
queurs animales dans leurs vais-
seaux y Paris y 1718 , in-ia , et
ij5S , in-xa.
tII.MÂLO#|N (Paul-Jacques),
né en 1701 à Caen, professeur
de médecine au collège royal à
Paris ) médecin ordinaire de la
reine y et membre de la société
Tojrale de Londres et de l'acadé-
mie des sciences de Paris , mé-
rita ces places par des connais-
sances ttis-étenaues en médecine
et en chimie. Il n'aimoit pas qu'on
médît de son art. Il disoit un jour
à «A j«i^i9 h9aua« qui pr«x«it
MALO
i5*
cette liberté : « Tous les erands
hommes ont honoré la médecine.^
Ah I lui disoit le jeune mécréant ,
il faut au moins retrancher de la
liste un certain Molière. Aussi ^
répliqua sur-le-champ le docteur,
voyez comme il est mort. » On a
dit qu'il croyoit à la certitude de
son art, comme un ^mathéma-
ticien k celle de la géométrie.
Ayant ordonné beaucoup de re-
mèdes à un homme de lettres cé-
lèbre , qui \e^ prit exactement, et
ne laissa pas de guérir , Malouin
lui dit en Tembrassant : «Voua
êtes digne d'être -malade. » Com-
me il estimoit les préceptes âm
la médecine, encore plus pour
lui que pour les autres , son ré-
gime , sur-tout dans ses dernières
années , étoit austère. Il prati-
quoit avec sévérité la méaecitjm
préservative , plus sûre que la
curatiye. Ce regime valut k Ma-
louin ce que tant de philosophes
ont désire , une vieillesse saine
et une mort douce. Il ne connut
S oint les infirmités de l'âge, et
mourut d'apoplexie, k Paris , le
3i décembre 1777, dans sa 77*
année. Par son testament il Ht
un legs k la faculté de médecine »
sous la condition de tenir tous
les ans une assemblée publique ,
pour rendre compte k la nation
de ses travaux et de ses décou-
vertes. . Malouin fut k la fois éco-
nome et désintéressé. Après deux
ans' d'une pratique très-lucrative,
il quitta Paris pour Versailles,
où il voyoit peu de malades , di-
sant ft qu'il s'étoit retiré k la cour.»
Ses principaux ouvrages sont»
I. Traité de chimie , 1754 ) in-ia«
II. Chimie médicinal»^ ï755, a v.
in-ia ; livre écrit d'un style qui fait
autant d'honneur k Tacadémicien ,
que le fond même en fait au ga-
vant. Malouin eut la réputation,
d'un chimiste laborieux , mstruit,
distingué nxtoe pour son tem^
\6
MALP
mais plus foible a la vérité pdur
le nôtre , où la chimie a pris une
face nouvelle, qui pborroit bien
n'être pas la dernière. III. Les
^rt9 au meunier^ du boulanger
et du vermicellier y dans le recueil
que Tacadémie des sciences a
publié sur les arte et métiers. A
une séance de l'académie , M. Par-
mentier ayant lu devant ses con-
frères , au nombre desquels étoit
le vieux docteur, un nouveau
Traité deTart du boulanger, oà
quelques-unes de ses idées étoient
attaquées , ie jeune académicien
craignoit ses regards , sachant à
quel point l'amoup-proçre est fa-
cde à blesser. Mais à peine sa lec-
ture fut-elle fikiie , que Malouin
vint k lui , et l'embrassant : «Re-
cevez mon^ compliment , lui dit-il,,
vous avez mieux vu que moi.. « »
IV. Il est encore auteur des ar-
ticles de Chimie employés dans
TËncyclopédie.
t MALPIGHI ( Marcel ) , illus-
tre médecin et anatomiste italien ,
naquit k Crevalcuore , dans le
voisinage de Bologne, en i6ift8.
Sestalens lui méritèrent une place
de pi'otesseur de médecine dans
cette dernière \ille en i65&. Le
grand-duc l'appela ensuite k Pise ;
mais Tair lui étant contraire, il
retourna à * Bologne^ en iGSg. Il
remplit la place de premier pro-
fesseur en médecine , dans l'uni-
versité de Pise, en 1662, et re-
tourna encore à Bologne quatre
ans après. La société royale de
Londres se l'associa en 166^. Il
continua d'enseigner avec réputa-
tion jusqu'en 1601. Le cardinal
Antoine Pienatelli , qui Tavoit
connu à Bologne penuant sa lé-
gation , étant monté sur le trône
pontifical sous le nom d'Innocent
aU , l'appela k Rome , et le fit
son premier médecin, ^alpighi
mourut d'apoplexie k l^ome ; daiiâ .
. MAL s
le palais Quirinal , le 29 noveih^
bre 1694 , laissant un grand nom*
bre d'ouvrages en latin , qui prou-
vent qu'il s'étoit plus occupé d'a-
natomie que de- belles-lettres. Son
style est incorrect, obscur, em-
barrassé. Ses principaux écrits
sont, I. Plantarum anaiome p
Londini^ 1675 et 1679 , 2 tom,
in-folio avec lôo figures. II. Epis^
toiœ varias, III. Dissertatio epis-
tolica de bombyce , Londini ,
1699, in-4*, fig. IV. Déforma-'
tione pulli in ovo» Ces deux der*
niers ouvrages ont été traduits en
français. V. ConsultatàoneSy in-4®)
171 j. Vï. De cerebro , de lingud,
de extérno tactûs organo , de
omento , de pinauedine et adi^
posis ductibus. Vil. Exercitatio
anatomica de Mcerum siructurd,
Vîll. Dissertationes de pohypo
cordis, et de pubnonibus y etc. ,
Bologne, 1666, in-4''; Amster-
dam, 1^9, in- 12. Les OEuvres
complètes de Malpighi ont été
imprimées k Londres en 1676
ou 1687 , 2 vol. in-fol. ; et ses .
OEuvres posthumes ^ précédées
de sa yiey ont paru k Londres
en 1697; ^ Venise, en 1698, in-
folio ; et k Amsterdam , même
année, ou 1700, in 4*'- On a
réimprimé tous ses ouvrages à
Venise , 1733 , in-folio , avec des
notes de Faustin Gavinelli. ( F'oy,
RkGis, n" II. ) Ce savant modeste
attribuoit la plupart de ses dé-
couvertes k son ami Borelli, qu'il
avoit connu k Pild^
♦MALSEIGNE-GUYNOT
(chevalier de ) , gentilhomme de
Franche-Comté,. commença k ser-
vir dans le régiment de Beaufre-
mont, où il devint capitaine. Ré-
formé en 1763 , il passa k Saint-Do-
mingue en qualité d'aide-de-camp
du marquis de Belzunce. Après
la mort de ce général, il revint
en France , et lut nommé capitaine
MALT
* •
iUiis les carakbinlers , et enslùle ^
aiJo-inajor. Appelé eu 1788 au
grade d&maréchal>de-Ç4k.mp «il^se
.retira. Jaus sa proviace» Aj^aut ea-
suite été chargé , en 1790, d'aller ,
co^ime inspecteur 9, recevoir ies
coi|iptes delà gamiaqi^de.Nanci , t
il y trouva les. têtes trà^-^ehaui-
iées ; cependant il parvint à ré-
gler ces comptes ) au moins en
apparence ; car k Tinst^^ où il
voulut sortir du quartier, le l'ac-
tionnaire l'en empéch? j» .boifon-
uette au bout du iusil. ILn)it 4U^
.sitôt Tépée à la main , blessa la
sentinelle et un ereaadie^» Emi-
ronné alors de pTuiôfiiiurfi ^Idatj» •,
son^épée se cassa; i|tt^.QU a^r^uU,
arracné une à quelqWun qui se
trpuvoit près de lui, il se fit )our
au travers de ç^t^e sol||a1^sqlie,
et sortit du quartier ..JUe» esprils
parurent se calmer un moment.,
et il se rendit à Lunéville pour
vériiler les comptes des carabi-
.niers. Un déta<ai^mfint,du i^égir
inent du roi inianterie,.et le me»-
trt?-de camp cavalçrie^ Vy suivi-
rent de près. 11 espéroil mainte-
zsir. les carabiniers; mais il se vit
bientôt livré par eixji , et conduit
en prison à ]>rancî. Il montra une
fermeté incroyable entre Içs mains
des rebelles , et lut ensuite dé-
livré par Bouille, qi^i se porta
sur cette ville avec Un corps de
troupes. Il accom^ajena eusuite
les frères de I^ouis %yi dwis la
campacne de. 1792. En .179^,
après la mort nde la Rouarie , les
jojalistes de la Bretagne avoient
jeté les yeux sur. lui:ppiMr irem-
placer leur chef 4 m^is il ne put
se rendre k leurs voaux. ( f^ojrez
rilistoire de la gueiTe de la Ven-
dée , par . Beauchamps. ) |U entra
comme oÎHcier g^qé^aiiS^ service
de Prusse , et mourut 4^ An^pAch
ea 1800.
I. MALTE (les ci^eyalierftde).
T. XI.
MALV
17
fiTfèsIèsaDrticles Auavsloir^li^
GiîiUBfi, n* III ;. Gozoïf ; hiisfio
Dupurv ii<* I; ÇaAifBaÀr., vf> Il
VAum-RMisoT ; ViixMnÈ^ihiWif
Uatk de } 4 VilLaret , n* I y VjUÙïi^»
n» U ,.et^» Techles prâimilittiMiii
\ ll/'.MkLlil^ ( \s»^ c^iU^iMb
M) . Voyiez GovBDoir , vfi lî. - ' t /
t ::MALVA5lÀ (iSharltoi^Ciéw
sar), ]i#hle Bolonais *e(>«haaoiti#
à» k» calbédrale, culdir^Jesatti
et. ie»^ lettres idatis. le siècle âbr«-
mier^.piqita'Jbii devioais «me 9^ê$»t
hoime Mf$ioirti en italien^, <fo^
JPaintf^ de IMoftne'î JKt*^s "*
y9lwm34)v'ft67.â., a laquelle: 00
4ii)outév f^Ue icL PittoriiM^gHêSi
JUJM dacidtte neila Fèlsihtt^^'pi^
(rijfc,^ lUk JÀagi. CtutptusaOj^a^i ,
Roiiie , 176^ y inH^«4 Lé eomta
jyf4lvaâia. y, iàit- . paroîttfe aix> peu
.ijratp dfentWisiasme* Ob aitaquiL
&oxk hw «avec chaleur ; et 'il fut
défendu de nibéme* Ont a «acov^
de lui mi jQttvnige:.i|ai>;m> pmkt
Mi^ ; Marmora Feêsinéa^'UiuS"
tfvUa , ilok>|fiie , 1690 > pédr îm^
folio.: ' \
t MAÙVENDA (thoma») V
dominicain , né a Xativa'en i566 »
Ï professa la philosophie et la tiiéo-
ogie dans son ordre avec beau-
coupvdestlccès. Le cardiiial Ba-
rotiius , à qui il écrivoit pour luli
indiquer quelques fautes qui lui
.éti^ieoC éc&âppécs Jdinè sov^ édi-
tiojd dik Martjrroio^ ^ trouva, tant
de discernement dans la lettre d«
,cedoiiliiiieiiia> qa'il soufaaâia l'a-
voir auprès 4e loi. Il etiffàgéa son
générai. ft le iàiceivcDir a Rome ,
afin de profiter, de ses a Vis. BlIoK
venda lut d'un gcand^seçoui^li
ce célèbre. icardiiiaLiOn lêxban>
gèia^A.mème tempe de'rclbi^mer
toua les' livres ecclé^iastiqnès da^-
son ordre : commission, rlont ii
. s'acquitta avec appla»iy«S(em?i^t;
y
I«
tCiXV
I
^
n.nwwut k Vtleitoe on fiapi^foe
leTTOmi «foS. 9^ èJiYTagos tout ,
l9i'Tii^||ft«œe..4dilioB est ceïls ^e
%ÊêVÊ€i9fi,^\9 in-folio/ j^MMi Ofiit
miirftgft» dÎYÎ^ en trei^ «li^iieft^
il parie de Porigine de l'Acte-
ah4^t> de ses oaraotèbes > dé ^es
vices* dcL son Tègne , de ses
guerres, de sa doctrine, de ses
jisStsicies ^ . de . sei jierséoutions]; e t
4e âa isiovt ,' qui anrivevii •sipi'ès ;
im-.tcidmphëde trois wns ^ dieikii.
^ H «îe-mamaiw ,' dtt'Bei>gi9r,'k
.toutes o«s iictles choses /-^ue dés
preHKéft et du bon ^seii). -Coin-
fpaepit en eÇet d^terminer^e temps -
AOquîsl rAnteéhnstdoit'pavottre ?
'o!e«\ ctoendant ce que MaWenda
tMiiesvae'i'aire avec plus d^érfldi-;
lion ^4le3^ ragem^t.v j> lL*^iIné
ntkWi^lht'^FifrfSwn d»*^ter hébreu
jdfiTjlsi'BibkV avf c des notes , iiti-
jpraKiée k\Ùjon en^iââ^^ieti 5 vol*..
^Di^fcUicb pot ôunrage ^estifiié^es
ifiKvWBS ,' prouve pns dereeker-
xktM^ qno.i^e discerDomemt dans
Jie'O choix des faits; -Châ< y -TOit
•iM^ilxibt (Jofiiiniçaii^ léH ; mais
pas toujours l'historien peu 6f«é-
dule et le bon critii^ue. On a en-
,c^P8 fdo''li|i y' jàrmalis or^nis
pixsdicaterum , Naplas , fd^^',
IMÀiLVES ( Giia de);'>^^^
GffjJké ' ■ •{ ' ' ' "'
' ;VidM'i^i;VEZZÎ(!JSa«w»feî)>,
^imen br^essan. Betiré^ eiia'4'x 9 j <
^iir:les boi-ds.du:làcd«' Gavdai poéir '
:i^iiî;la>peste c(u1 désôloih fiveseisf^j
M écrôi* i^hisioiW d^ sfi i^ptrie^ë-
|xiiâs(iâ plus iuaiteiabtiqtiiië.' Ma^.
■mût qnSl^n'wt pAs pd la temiiMir ,
;$oit' qn^los'^a' Boit perdW «ne
{Vurtûe V iil .-manque 'ia ' nieitteu«e ^
porfiio» ideil'euvrftg» y '«'tss&4»-dlte j"
ta përîeide qui commetièè en t'j^^ '■
)et qui >ijnit a Pépoque à ' laqueilte i
.WoitoëaîLuMUF.'^Ce qui en rçBt« a'
MALV
4ié copié presque en entier d'an-
eiens écrivains , et présente toutes
ie^ifables qu'ils avoieht adoptées,
outre ce&es que V^uteur y a ajoa-*
4ées^ Cette histoire est néanmoins
utile pour la connoissance des
t^nps pet^^ignés de fauteur et
des traditions qu'on conservoit k
cette ép6qtte; iM'ur^toii Ta pu-
bliée dans ^es Scriptores rèrunf.
* n. MALYEZ^I , nonce apos-
-tolique én-Fiandre , signalé par
la haine mOrteUe qu'il avoit jurée
à Henri iV. Un nommé d'Avenes,
qu'il av<nt -envoyé pour l'assassi-
ner, ftif arrêté et rompu vif. yojr^
D'Ossat , tom^ I, pag. 583.
i
m, MAl/VEZZI (VirgiKo,
mairquis de ) gentilhlimme boulon-
nais,instrtnf dans les belles-lettres,
la musique , le droit , la médecine ^
les mathématiques ) la théologie^
et même rastrologiç , k laquelle
il fut fortement attaché, quoiqu'il
ieiguit do la mépriser, servir
avec distinction Philippe I^ , roi
d'Ëspagné', qui l'employa dans 1^
guerre e1^ dans les iiégociations.
' Malveziîii^ussit en ces deuxgenres.
11 mourut à Cologne , en i654 ? k
55 ans , laissant divers écrits.
I. Discorsi SQpfxi "Cornèlio Ta-
cita y Veniso, ï65S , •in-4®. H
monthe bëa AC^onp d^ruditîon dans
>oet'oiiV]f<age, et eitç grand nom-
lîrcf 'dé passages de l'Ecriture
et dés Pwes , qui n'ont qu'un
rapport t«èâ-éloigné k Tacite. Il'
se sett; ' dis ' certaines distinctions
- soplfes tiques' V plus* dignes d^un
^"pédant que cfun politique ettl'mx
-CommeiMate^rdé Tacite. IL Oper^
istmikkéif'^ ijg66 \ in-i2- lïï. Ra-
'^ioHipë^liouaU letterati èreHono
•no^pû΀Fi&i at^^zat& né^ éôrti:
ce discours se trouve dans les
Sa^gi academicî dç Ma^çar.di ^
.MAMA
MALVBVA. rof€z Qssia^t.
* MAMACHI ( Thomas-Marie ),
Grec de naûoa et célèbre domi-
tifcain 4 p4 à Scio le 3 décom-
Jire 1713 9 s'appliqua avec ar-
deur a ies études , et acquit bien-
tôt la réputattou d'un savaiit.
Après avoir professé la théologie
et la philosophie dans le couvent
de Saïut-Marc a Florence , il fut
appelé k Home en 1^4^' ^° qua-
lité dte théologien de son ordre,
lié d'une étroite amitié avec \&s
dominicains Concina , Orsi et
DinuUi , il montra ouvertement , à
Jeur exemple» son aversion pour
les jésuites, qui, jointe à son pro-
fund savoir , lui donna une es-
pèce de célébrité dans la capitale
au monde chrétien. Il Aiarqua
néanmoins , sous le pontificat de
.Clémetit Xni^ de la partialité
pour le jésuitisme , alors tout-
puissant; mais sous Clément ^jCIV
il se déclara de nouveau contre
cîtte société. Cette vacillation
. dans Sja conduite ^ eel^ souplesse
de caractère qui se prête aux;
temps ternirent sa réputation ejt
lui méritèretitle surnom de tfiéo-
iygien à vent Nommé en 1779 k
la place ue secrétaire de l'indez ,
il tut bientôt après pourvu de
ceUe de n^tre au sacré palais ,
qu'il occupa jusqu'à sa mort ^ ar-
rivée, an commencement de juin
i7j^ 9. k l'Âge de 79 ai^s. On a de
^n , .1. De ethnicprum ot^aculis ,
. de^ cjv£e Çon$tan\im) vUtfj et
ds evangelicd chronotaxi , Flo-
reiitiae» 1758. lï- 'dd Joannem
.fiominicum Mansium de ratione
t^mporwn AtJianasierum ,. déçue
aliquot sjrnodis IV sœculo ce-
ieùratis epistqîœ IV^ Romae , 1 748 .
liL Ons(inam,ei \AtUiéputatum
chréstèanamm hèri XX , t. I^.
Rome , 1749 ; tom. II , ihid» ,
1760.; tom. ni, iifid. , 1751 ;
ton. Vf y *bid. , 1755. IV. J^e'
MAMB 19
eostumd de' primiiivi cmstiani ^
Rome^ 1755 et 1767 , 5 vol. in-S'.
V- Annalium ondinis prœdicatq-
rum , etc , mieioribus FF, Tho^
md Marid Mamochio , Francis-
co Maria PoUdoriQ » Fineentip
Maria Badetto , et Hermanno
Dominico Christianopulo , pra-
^inciœ Ronuuue aîuxnms , Rom» ,
1756. VI. J?e animabus j^sto-
rum in sinu Abrai^œ ante Çlu^sU
mortem expectantibus beatœ vi"
sionis J^i, Roma? , iT^^ VU.
Del drittQ libero tfeaa. chiesa
d'acquisfare ., e di p0ssedere
béni temporajUf'BtQiaei 1769.VUI.
La pretesa filosefia de' modern^i
increduli esanUnata e discussa
de* S'ioi carait0ri inv^fie lettere ,
etc. , Roflruî , 17%, et Venise,
1770. IX. Qrtoq^xia palafoxittr
na , etc. , Rom» , 1773 ,. 5 vol.
X. Epistoiofwm ad Jkts^num F^"
bronium die rati^n^ re^nd^
•chnstioiue t*eipuHiofB , dinfuie /«-
gitima Romani panUfiai^ auctari^
taie liber ptùum$ , KoiUb^> 177$;
liber II , Romai-, 1777. .XI. D'r
laudibMS Leoms X A M» Qra^y
Romss j 174'*
« '^ MAMBELU ( Marc-Anto4B&),
jisuite, né à Forli dans Ui Roh
magne , paaia une grande psirtie
de sa vie en Sicile , et m^urm à
Fersare en 'il344 > igéde .62» aa^.
On a de lui un QUA^rage lr«$-e&t^
mable y et dond on a iaii. un %V9^
nombre d^éditions » ititidUé Q*-
Servastéomi délia Hngua italiana ,
% vohtraes iliwés en deux nartiet»
que i'auteuF publiai' sous le nom
a«ppoffé de Ctnonio. AccamirO] Fk-
lergita. La prennièee' pantin da4QiP
observations ccMatientle traité d^s
Vetbes, k McoM^Haâlui de»|Paii
ttcnlfiSb
M A M B R É , Amorrhém.,
frère d'Abner et d'Eschx)l. ïou^
les trois amis d'Abraham > ib
•-
• !
20
M A MB
lui aîdèreùt & combaltre les
Assyriens , et à délivrer Loth
que ces peuples avoient fait pri-
sonnier. Mambré habitoit une
belle vallée , qui retint son nom.
Ce fut dans cette vallée , située
au voisinage de la ville d'Hébron,
de la fribu de Judà , qu'Abra-
ham fut honoré de la visite de
Irois anges qui lui annoncèrent
, la naissance dlsaac.
MAMBRÈS , Pun des magi-
'ciens qui s'opposèrent k Moyse
dans l'Egypte , et qui , suivant'
rÉcriture , imitoient les miracles
4é ce législateur.
MAMBRUN ( Pierre ), poète
latin delà société des jésuites, né
k Clermont en Auvergne Tan
1600 , professa la rhétorique à
Paris , la philosophie k Gaen , et
enfin la théologie k La Flèche,
oh il mourut le 3 1 octobre 1661.
Ce jésuite avoit de l'élévation
dans le génie , de l'élégance et de
la facilité dans la composition.
Ses ouvrages sont écrits pure*
ment , et sa versification est^a^^te
et harmonieuse. Possédant par-
iaitement sobl Virgile , il a été
nn de ses plus heureux imitateurs,
' si Ton en juge par la cadence de
'ses vers, par le nombre de ses
livres , et par les trois genres de
poésie^ auxquels il s'est appliqué.
Nous avons de lui , I. Des Eglo-
gués* II. Des Géorsiquesi en qua-
<tre livres , qui routent sur la cul-
ture de Famé et de l'esprit. III.
Un poëme héroïque en douze
livres , intitulé Constantin , ou
^Idùlfkrie terrassée^ La Flèche,
xjdôi , in-folio , et Paris , 1662 ,
iii-4'' *• i^ est précédé d'une Dis-
sertcUion latine^sur le poëme épi-
que y écrite purement et bien rai-
sonnée. Le P. Mambrûh ^toit à
la fois bon poëte et excellent cri-
tique.
MAMG
I I, M AMERT , ( saint ) célè-
bre évoque de Vienne en Dauphi-
né , eut un différent avec Léonce,
évêque d'Arles, touchant la suf*
fragancedu siège de Die : le pape
saint Hilaire px^nonca contre lui.
Mamei-t institua IcsRofî'ations, Pan
469. Les calamités publiques iiireut
l'occasion de cet établissement,
qui a passé depuis dans toute l'b*
glise. Ce fut le pape liéon III ,
qui les établit aans l'Eglise ro-
maine. On les nomma la Litanie
Gallicane ou les petites LitdnieSg
pour les distinguer des grandes
litanies qu'on célébroitle q5 avril,
jour de Saint-^Marc. Ce prélat
mourut eh 475.
IL MAMERT ( Claudien ) , %
frère du précédent. Voyez Clau-
OI£N-MaM££T.
tMAMERTINY Claude), ora-
teur du 4* siècle , élevé au consulat
par Julien l'Apostat en 352. Pour
remercier ce prince , Mamertin -
prononça en sa présence un pa-
négyrique latin que nous avons
encore : il est divisé en deux par-
ties' ; la première est toute consa-
crée k la. louange de l'empereur ,
dont il détaille les excellentes
qualités ; la seconde est un mo-
nument de sa reconnoissance en-
vers son bienfaiteur. ( Voyez l'His-
toire littéraire de France par
dom Rivet , tome I«'. ) — On le
croit fils de Claude Mamertin ,
qui prononça deux panégyriqnes
à la louange de Maximien - Her-
cule vers 1 an 292. On les trouve
dans les Pahegyrici veteres , ad'
usum delphini y 1677, >»-4°- Le ^
père et le fils poussèrent un peu
trop loin la flatterie.
♦ MAMGOUN ou MiLMi-
GON, originaire de la Chine ,
neveu d'Arpog, empereur de ce
pays. Son , frère appelé Beltok .
l'accusa par esprit â« jalousie aU-
/"
C
MAMI
près, de leur oncle , en lui impu-
tant une haute trahison de lèse-
majesté. Arpog vouhit îe punir
de moTt ; mais Mamigon , étant
averti de la disposition de Pem-
perei^ k son égard , se sauva
avec sa famille auprès d'Arda-
chir'I , roi sassanide en Perse ,
yers Tan 284 de J. C. L'empereur
de la Chine demanda à ee prince
et à son successeur Chapouh I
le .fugitif qui étoit venu dans leurs
états ; mais le souverain de la
Perse refusa de le rendre , et or-
donna à Mamigon de sortir de
son royaume , et de se sauver en
Arménie. En 280 , Tiridate, ar-
sacide , couronné a Rome roi
d'Armém'e par l'empereur Dio-
clétien , retomba bientôt en Asie
poui* entrer dans ses états : Ma-
migon vint alors en Césarée de
Cappadoce ^ à la rencontre de ce
sonverain . , et lui demanda sa
prolectiQn. Ce roi l'accueillit avec
honneur et lui accorda des terres
et des revenus considérables.
£u 520 , Mamigon rendit des ser-
vices signalés k Tiridatç , en sub-
juguant ses ennemis : ce roi , en
récompense de son attachement ,
lui donna la principauté de la
province de Daron , et le nomm«k|
connétable dti royaume. Les des-
cendans de Mamigon héritèrent
de la même dignité de père en
fils jusqu'au io« siècle. Ils for-
moient la famille la plus puis-
sante en Arménie après la mai-
son régnante; ils furent tous de
frands guerriers , leur influence
alauçoit souvent celle du roi ,
et ils se rendoient redouta-
bles aux ennemis de ce pays. Les
souverains de la Perse et de
.•Conslantinople ménageoient leur
aq\itié chaque foisqu'its formoient
des projets d'expédition dans les
contrées d'Arménie.
MAIMIA , reine des Sarrasins ,
MAMI ai
restée veuve k la fieur de son'
âge , prit elle-même le comman-'
dément de son armée ,. et devint .
la terreur de l'empire romain.-
Après avoir ravagé la Palestine ,
elle força l'empereur Valens k lui .
demander la paix. Elle favoHsa
les chrétiens par égard pour un
saint ermite nommé Moyse, et
fit du rappel des évêques caàio*
liques exilés par Valens , l'un deà
articles du traité de paix.
* L MAmGONIAN(Hamam),
docteur arménien , âorissoit vers
la fin du ^" ^iède. On a de lui
plusieurs ouVrages dont parl^
avec éloge l'historien Assolig.
I. Une Grammaire arménienne*
II. Une Histoire des 'éiféne^
mens de son temps. III. Com-
mentaire des Proverbes de Salo-
mon. IV. Commentaire sur les
psaumes de David et autres piè-
ces sacrées. Toutes ces produc-
tions sontmanuscrites. Jean Ezen-
gantzy,- dont les ouvrages sont
dans la bibliothèque impériale
des manuscrits , cite souvent cet
autçur, et >^n rapporte des pas**
sages. /
* II. MAMlG0NIAN(Abla3sat),
célèbre guerrier , et descendant
de l'illustre famille de ce nom ,
étudia l'art militaire dès sa pins
tendre jeunesse , sous la direç*
tion de son pèreDadjad Mamigo-
ni an. Lors de l'expédition de la
Perse, en 1108 , dans les états
de Col - Vàssil en Arménie mi-
neure , ce général commandoit
l'aile droite de l'arnwe de ce
pnnce , il battit les ennemis qui
étoieut d'une force supérieure ^
il les mit en déroute complète ,
s'empara de ^ leur bagage , et
fit un grand nombre de prison-
niers dont la plupart étoient de&
personnages marquans. Après
cette victoire éclatante , Mamî-
gouian porta des secours atix
23 MAMI
pricces Gëosîin et Baudouin, qui
vouloieut prendre la ville de
Kbaran.. tJne armée persane , cain>
pée aux environs de cette ville ,
leur livra une bataille sanglante;
les deux princes croisés périrent
avec toutes leurs troupes dans la
gcande chaleur du combat ; le
gênerai arménien qui comman-
dait l'avant - earde dé Tarméè se
vit alors tout a coup abandonné
de ses compagnons et envfibppé
par Tennemi , et pour sauver
sa personne et ses soldats , il re-
douj>là de courage, r$nima ses
troupes , fie lança dans les rangs
avec fureur , affranchit le passage
9 ses soldats, et gagna bientôt les
états de Col-Vassil pour soigner
les blessures qu'il avoit reçues
dans cette journée. En xiio , les
Tartares entrèrent avec une armée
formidable dans les états des
t^rinces Respéniens en Gilicie j
Ablassat Mainigonian ayant le
eommandenient d'une division,
sous les ordres de Léon I , fit des
prodiges de valeur contre ces
trarbaves ; mais par un eoup fytal
qu'il reçut à la poitrine , il resta
mort sur le champ de bataille.
*IH. MAMIGONÎAN (David),
éçritit une Lettre à ïzdegert ÎI,
roi de. in Perse ,^ en Javeur de la
religion chrétienne ^ et laissa en
mqurant un Traité contre les
superstitions des mages*
* iV. MAraGONIAN ( Abra-
ham ) , gavant évéque arménien ,
(Iprisaoit vers la fin du 5* siècle.
Il écrivit par ordre de Vatchagan,
voi, d'Albôpie , un grand nombre
àLHcmélws sur les jours de Je tes ^
la pénitence et Faumâne, La bi-
bliothèque impériale possède plu-
sieurs de ces morceaux , dans les
MAMI
numéros 47 et 4B des ïnattuserif s
arméniens.
" V. MAMIGONÏAN ( Ma-
nuel), né en 35^ de J. C.
étudia de bonne heiire l'art de la
guerre. Après avoir servi pendant
quelque temps sous< les rois ar-
sacides eh A*'''*énie , il alla en
Perse, et obtint, par Chàpouh II,
un commandement de troupes
contre les Korâs mes : il y gagna
Ï>lus de vingt batailles , subjugua
es peuples révoltés, et fût couvert
dé gloire: En 384 il revint en
Arménie , prit possession de là
principauté lie Daron , quiappar^^
tenoit à sa famille, et fut nommé
en même temps généralissime
des troupes. Manuel s'attira biettf
tôt l'affection dés âôldâts et vou-
lut détrôner Varaztâd roi de ce
pays. Des batailles sanglantes se
donnèrent , le ^i fUt obligé de
se sauver dans les états de Tem-
pereur grec , et Mamigoniaa se
mit à la tête dès auaii'es du
royaume en qualité de régent.
Archac; et Vagharcha^ , fils du
roi Bab , prédécesseur de Varaz-
tad , étoient eiicore en bas âge ,
et la couronne d'Arménie leur
appartenoit de droit, Manuâl ie&
éleva sous i^es yeux avec le con-
sentement delà reine Zarmantoug[
leur mère.' Sitôt qu'Archag fut
p«trvenuà l'âge de pouvoir réaner,
Mamigonian lui cTonua sa fille eii
mariage, le couronna roi d'Armé-
nie , et se retira de tous les soins
du gouvernement. Au dernier
moment de sa vie il rassembla les
principaux personnages du royau-
me autour de lui, nt son testa-»
ment en faveur àes pauvres et des
malades, se découvrit devant l'as-
semblée , fit voir que son corps
étoit couvert depuis les piedi
jusqu'à la tête de blessures qu'il
avoit reçues dans les combats , et
leur dit ces paroles avant d'expi-
MâMM
je meur^ dans le lit et non fiur lé
tkatnp de bataille, n
^ MA'MJR ou Amia Doltat#
/eélèhi*e médecin arménien , ne
vers l'an i0'à ^ dan» la ville d'A^
niassie , étudia avee subeès la iné*
decine , les langues arménienne,
grecque , latine , arabe, persane,^
turque et syrienne ; et après avoir
vojà^é en diverses contrées de
TAsie et de rJËîurope , il se fixa
à Constantinople sous le règne
de sultan Méhemmed II , sur-
tiontmé Feith , le vainqueur de
cette capitale. Mamir Dolvat y
publia en 1478 un ouvrage, de
médecine « intitulé Vinutile €tux
ignorufis. Cet auteur/rso^/i/m^ en*
suite . par eiLtfaita les endroits
choisis des anciens médecins
grecs, latins , arméniens, et d'au-
tres, nations^ et en forma lift i*e-
oueil utile sur Fart de guérir. Il
j nomnffî les médecins arméniens
diikîtar , Aharon ^ Etienne son
lils, Jocblinlcur parent, Sergius,
Jacques Vahram , et autres.
MAMMÉE ( Julie ) , ÙUe
de Julius Avitus , et mère de
l'empereur Ale&andre - Sé\èteé
. Cette princesse , qui avoit de l'es-
prit et des mœurs, donna une ex-
cellente (éducation à son fils , et
devint son conseil lorsquHl fut
pai'Tenu au trône im]^ériaL Elle
écarta les flatteurs et les corrup-»
leurs , et n'éleva aux premières
places que des Hommes de mé-*
rite. Prévetiue en favoiir du chris-
tianisme ) elle envoya chercher
Origène , pour s'entretenir aveô
lui sur cette religion , qu'elle em-
brassa, selon plusieurs auteurs.
Maminée tefmit ses V^tus paï* des
défauts. Elle étoit cruelle etavarei
et vonloit ^'arroger l'autorité sou*
verainé. Des soldats mécontent >
et p^jisâés à la rébellion par le
MÀMU àS
Gt>^ Maximm , la tuèrent ave^
son fik f en 255 , à Majence«
^VMMOTV. Fbjr, Almamov* .
MAMMONE (Mythol.), dîètï
des richesses chez les Phéniciens ;
le même que Plutus chez les Eo .
mains. Ployez ce ihoU
* MAMMOtRECTUS, (Hipiu
tôt Mammothrephes > nom d'un
Vocabulaire hihJitiJjus ,. ainsi nom-*-
mé par stm auteur ^ parce qu'il
vouioit qu'il fût donné aux en^
fans comme avec le lait, et iiil'^
primé à Majénce en 1470 , à Vc*-
nise en 1479 > in-4*> '^t ailleurs»
L'auteur s'appeloit "^archesini^
mais le nom ae so«i livre kii est
resté. Veyez Dissert, de preeàipuit
lèxicis lot, k la tète du Thesuums
de J. H. Gessner.
MAMOUN. 'nryw Autuf-BiN-^
}Ia£ouv«
* MAMPRÊ , surnommé VArta-^
îjs^ur , et frère de Moyse de Ko-
rêne , étudia d'abord en Arménie^
puis il voyagea dans la Grèce et
oahs la Syrie pour apprendre-
leurs langues et leur philosophie,
A son retour dans sa patrie, il s'oc-
cupa des sciences , et mourut k
la tin du 5* siècle ou au commen-^
Cément du 6". On a de lui plu*^
sieufs ouvrages qui sont , ï. Éx'-
pHeatiôn de Ja ghammaif^e. ÎI.
Discours ou Homélie ttès^éh^
quente snr Ventrée de Jésus-
Christ à Jérusalerfè au jour déf
Rameaux* I ï I. Traité philô^
sôphitiùe sur les ouvrages d Ari^<^
tote. IV. La Traduction dei
Œuvres de saint Jean-Chtysoi^
tôrte» '
MAMURIITS ( Vetunus ) ^
célèbre ouvrier en cuivre « qttî
fiorissoit à Rome du temps de
Nûmà. Ce (lit llddUi fitksibèu-
cUers sacrés ai^^^éii ^ncWikf, k
}
H
M AN, A
la ressemblance de celui qcî ëtoit
tombé du ciel ; et pexur r^com*
pense de son travail , il nç de-
manda autre chose , sinon qtie les
(iiaiiens chantassent son nom dans
leurs hjmnes.
MAMURRA, chevalier romain,
natif de Formium , accompagna
Julea^César dans les Gaules en
qualité d'intendant des ouvriers.
Mamurra amassa des richesses im-
menses, qu'il dépensa avec la mê-.
me facilité qu'il les avoitacauises.
Il fit bâtir un palais magniuqae à
Home sur le Mont Cœlius. C'est
le premier .qui fit incruster de
marbre les murailles et les colon^
nés. Catulle a fait des épigram-
fhes très-satiriques contre lui; il
l'y accuse de concussion^ et de
débauche avec César.
I. MANAHEM , fils <Je Gaddi ,
général de l'armée de Zacharie ,
roi d'Israël , étant à Théria
lorsqu'il apprit la mort de Son
maître , que Sellura avoit tué
pour régner en sa place , mar-
cha contre Vusui-pateur , qui s'é-
toit renfermé dans Samaric , le
tua et monta sui' le trône , où il
s'affermit par le secours de Phul,
joi des Assyriens , auquel il s'en-
gagea de pajer un tribut. Ce
prince gouverna pendant dix ans
avec dureté. ïl mourut Fan 761
avant J. C.
IL MANAHEM ,4c la, secte des
cJssénieB» , se mêloit de prophéti-
ser. Il prédit à Hérode, (Jepujs liur-
nonîmé le Grand , encore jeune ,
qu'il seroit lui jour roi des juifs ,
mais' qu'il souÔrlroit beaucoup de
sa royauté. Depuis cette prédic-
tion ce prince resptoa toujours
les esséni^ns. •
m. lïANAHEM , fdsde Jtrdas
iGs^îléen, et ch^' des séditieux
{ SMANA
contiY les Romains , prit de forcé
la forteresse dç Massada , pilla
l'arsenal d'Hérode-le-Grand , qui
étoit mort depuis peu , arma ses
fens ^ et se fit reconhoitré roi de
éruâalem. Un nommé Eléazar^
homme> puissant et riche , soule-
va le peuple contre -cet usuipa-
tear , qui fut pris et puni du cler-
nier'supplice.
IV. MANAHEM, prophète
chrétien, frère de lait d'Hérode-
Antipas , fut un des prôtres d'An-
tioche à qui le Saint-Esprit or-
. donna d'imposer les mains k Paul
et k Barnabe , pour les envoyer
prêcher l'Évangile aux gentils.
On croit. que ce Manahem étoit
du nombre des soixante - douze
disciples , et qu'il mourut k An-
tioche.
* MANARA ( Camille ) , né k
Milan en 1662 , • mort dans la
même ville en 1709^ fu{. reçu k
Pavie docteur en médecine, et re-
-^nt dans sa patrie , oii les leçons
de Bartliélcmi Guidetti le ren*
dirent un des meilleurs praticiens
dé Mihin. on a de Manara , I.
Pkarmaceuêici retuHjiani potth
ad mcntem Gabrielis Frascati
extractum^ in quo natura^ viHus
et utendi motîus ejusdeni sincère
contin^nùtr, Ticini , 17^71 iiî-
80. II. La JTiltà del Jango n^
Bagni, ' dt Riiorbio pretiosa , Mi-
lan , 1689 , itt-8". 111. De mode-
mndo panaceœ Americanœ oèu-
su , sive de Tabaci vitio in
Enropœis et maxime in Insubri--
bus conigendo et- emendando ,
Madriii , 1702 , in-12 , jV^ediolani ,
[707,
m- 13*
* MANARD (Jean), né a Fer-
rare en 1461 , mort en- 1 536, se
distingua dans la médecine sons
Nicolas I^^oiiicène ^ qui , l'aimant
comme son iils , lui- donnoit des
MANA..
leçons particulières , outre celles
^'il en recevoit publiquemèut.
Mauard exerça à Ferrare , d'où
Ladislas VI , roi de Hongrie ,
le fit veuir'pour lui donner l'em-
ploi de son pfemier médejiin.
A 4a mort de ce- prince, il
revint dans 3a patrie, après s'ê-
ti*e arrêté long-temps en Pologne
et en Autriche , ety enseigna jns-
2u*a &a. mort. On a de lui , I. Me-
icinales epistalœ recentiorum
errata et antiquorum décréta pe-
rilissimè reforentes , Ferra riae ,
ï52i , in-4'*; Parisiis, iSaS, in-S»;
Argentorali , 1629, in-S*» ; Lug-^
duni , i549* ^ï* Epistolarum me^
dicinalium libri XX, auxquelles
on a joint ses AnnotatLones et
censurée in Joannis Mesuœ sim-
phcia et àoniposita , Basilcie ,'
j54o , in-folio ; Venetiis , 154^ ,
in-1'olio; ibidem y 161 1 , et Ha-
noviae , sous le titre de Curia
mediça visinti Hbris epistolarum
et consuftationian adiimbrala ,
161 1 , in-folio. On trouve dans
ces lettres d'excellentes oîjserva-
tions nojées dans des discussions
minutieuses. III. In prirmim ar-
tisparvœ Gedeni Ubmm cofnmen-
tarius , Romae, i5a5, in-4° ; Ba-
sileaî , 1 536 , itf-4* .
I. MANÂSSÈS , fils aîné de
Josepb et d'Aseneth, et petit-iils
de Jacob, dont le nom signîL'e
V oubli y pat'ce cfue Joseph dit à
sa naissance : «Dieu m'a fnit ou-
blier toutes Vnes peines et la mai-
son de mon père >> , naquit l'an
1712 avant J. C. Jacoh étant au
lit de mort , Joseph lui amena ses
deux fils , afin que le vieillard
leur donnât sa bénédiction ; et
comme il vit que son père mettoit
sa main gauche sur Manassès , il
voulut lui faire <;hanger cette dis-
Î position : Jacob insista h voidoir
es bénir de cette manière , en lui
disant que l'aîné sci-oît père de
MANA
a5
plusieurs peuples ; mais cfue son
cadet ( Ephraïm ) seroit plus
grand que lui , et que sa posté-
rité produiroit l'attente des na-
tions.
t ri. MANASSÈS, roi de
Juda , ayant succédé à son père
Ëzéchias à Tâge de* 12 ans , si-
gnala les commenccmens de son
règne par tous les crimes et par
l'idolâtrie. Il rebâtit -les hauts
lieux que son père avoit détruits ,
dressa des autels à BaaL, et fit
Ï>asser ion fils par le feu , en
'honneur de Moloch. Le pro-
phète ïsaïe , qui éjloit beaw*n^rc
du roi , s'éleva fortement contre
sa conduite ; Manassès le fît saisir
et couper par le inilieu du corps
avec une scie de bois. Vers la
22* année de son règne , l'an 677
avant J. G. , Assarhaddon , roi
d'Assyrie , envoya une armée
dans ses états. Il fut pris, chnrjé
de chaînes , et emmeué captif à
Babylone. Le roi de cette contrée
lui rendit ses états. Manassès re-
vint à Jérusalem , ou il abattit les
autels profanes qu'il avoitélevés ,
rétablit ceux du dieu d'Israël , et
ne négligea rien pour porter son
peuple h revenir à son culte.
t III. MANASSÈS, jeune
clerc, d'une famille distinguée de
Reims, qui usurpa par simonie, en
1069 , le siège épiscopal de cette
ville. Ses mauvais procédés dans
l'exercice de sa dignité ayant
excité des murmures , il fut cité
en vain au tribunal des légats dii
pape et dans plusieurs coueiles r
on fut obligé de le condamner
par contumace , et l'on prononça
sa sentence de déposition au con-
cile de Lyon, tenu l'an 1080 , qui
fut conflnné par celui de Rome /
la même année. Manassès voulut
i encore se maintenir sur son siège
par les arme» j mais ayrèi ue
a6
MAW€
MANC
Y*inà efforts , il quitta Reims » €t
passa en I^alestine , le thëâtre des
croisades. Il fut fait prisonnier
dans un combat , et ne recouvra
sa liberté qu'en 1099. Son .apo-
logie se trouve dans le Musœum
lUiUcum de dom MabiUon.
IV. MANASSÈS. Voj. Coks-
TAKTIN , n** XVIII.
♦MANCARUSO (Mîchel*
* Ange ), né a Syracuse en 1606 ,
et mort en 1703 , avoit embrassié
Télat ecclésiastique : il publia les
ouvrages suivans : Kalerufarium
sanctorum urhis Sjrracusarunï ,
wdexque eorum^ qui satictitath
Janutflomerunt. Il laissa en ma-
nuscrits Vistoria di santi Siracu-
sani; Siracusa sotterranea , etc.
MAliClNÈLLt (Antoine),
né a Vellétri en i45& , bon gram-
mairien, enseigna les belles-lettres
dans divers endroits d'Italie avec
beaucoup de succès , et mourut
vers Tan i5o6. On a de lui qua-
tre poèmes latins, t. De floribus^
DefiguHs , De poèticd virtuie ,
De vitdsudyVairïS^ in-4°. II. Epi'-
grammatay Venetiis , iSoo^ in-
4". III. J}qs Notes sur quelques
auteurs latins.
î. MANCINI ( Paul ) , baron
l'omain , prêtre après la mort
de sa femme Vittoria Cappati ,
avoit eu deux fils de ce maria-
ge : le cadet, François - Marié
ManciITi , fut nommé Cardinal
k . la recomfnandatibn de Lputa
XIV > le 5 avril 1660. IJsinéi
Michel'-Laurent Mangiiîi ^ épousa
Jéronyme Maicarin , sœur puînée
du cardinal Mazarin. Il en eut
plusieurs eni'âns : entre autres ,
Pbilippe^Julien ( vojrtm Nevsbs ,
> no III ) , qui joignit à Son nom celui
de Maearin \ Laure-Viotoire Ma.n«
^ai»i I mariéeen lôSi , à L'cviis , duo
/
I de Vendôme , dont elle ent Ie4
deux fameux princes de ce nom »
et quatre autres fille» mariées aU
comte de Soissons , au connétable
Colonne, au duc de Bouillon, et
à lia Porte de La Meilleraie. ( Fk
Màs^arin , Hortense. ) Tout 1«
monde coi^ioît les descendans d«
Michel-Laurent Mancini. ( Vaye^
£uGàf«îE , no X ; Nevebs ; ;Goj»oi(^
NE, no XVI; Martinozzi ; Maza-*
RiN , n° IL ) Paul Mancini culti-
voit la littérature et airaoit lea
gens de lettres , et c'est un goôi
qui passa à sa famille. L'acadé«-
mie àii& hfânoristes lui doit soll
origine.
H. MANGiNI ( Jean - Bap-'
tiste ) , né d'une famille diâférentè
dû précédent, mort k Bologne sa
patrie vers Tan 1640, se fit de»
amis illustres , et composa divers
ouvrages de morale , dont Scu-^
deri a traduit une partie en fran-
çais. Cet auteur , avec de Fimagi-
nation , n'avoit pas de goût.
Son style est extravagant et 00 ur-
soufflé.
*m. MANCINI (Jules) , né à
Sienne , florissoit au i5^ siècle »
et s'acquit tant d'estime à Rome ^
que dé médeciti'de l'hôpital du
6aint Ëspilit , in Saxia^ il fut
nbmmé caanoine du Vatican , et
ensuite premier médecin du pape*
Urbain Vllt. A un mérite aus^i
rare , Mancini en joignit un plus-
grand» celui de faire un usago
respectable dé ses richesses » il lé^
gua des sonmies censidél^ables
aux écoliers de ^université de.
Sienne , et ordonna qu'on en era-
ploieroit le montant à l'acqui-^
sition de biens-fonds > dont 14
revenu annuel serviroit à leur en«
tretien. On n'a de Mancini qu'ui»
Traité de decaratione , rédige)-
d'après les leçons du savant
Mercuriali , Venise > lêot ^ etc
«• m , et Nivfiairôis.
* V. MANCÏNI ( ÏVâfiçois ), ex-
cellent peintre , né à Sant-Atagelo
iliVado , daJiA l^d^ché d'Ùrbin ,
îkx élève de Charles Cigâam. Cd
peintre fut raisônûâblé datis ses
compositîôtià , et joignit au godt
de Vécôle de Bologne celui de
l'école rottiainfe de ces dewiicrs
temps. La famille Albiciûi) de
Fôrii, si connue par ses richeô ta-
pisseries brodées eii ôr ^ en soie et
en argent , Sur des sujets tistori-
oues , possédoit daôs sa galerie
aexA tableaux de èel artiste,'peints
d'tttt pinceau agréable et spiri-
tuel , et représéntaàt la Nuit et le
Jour, Ce peintre arma de sujets
tirés de Fliistoire Sainte la biblio-*
tèque dés camaldules de Raven^
ne. On a encore de lui plusieurs
Tableaux dxtis difl^rentes églises
de la Romagne et de Rome , oii
il mourut tu 1750.
*MANCINO (Lèlio) , chanoine
dé Montepulciano , ètiseigna pen-
datif ^4 '^°s la jurisprudence à
Fuiiiversité de Pise, et en i636
fut pourvu de la première chaire
de droit canon , établie à Papoue,
' àh il mourut en i654< On a de
lui De relàtiûne jUramènti ; Con^
trùuersias juris sacH ,* Disquisi"
tidnés ^ëfiiales ; De reHitutioHè
faihœ; là, Vie dé iàiHl Antoine y
etc.
MANCO'CAPAG, fondateut-
èl pretftief* inca de f empire du
Pérou. Après avoir rëuui et civi*
L'sé les PérUvi^s , il leur per-
suada qu'il étoit éls du soleil ,
Itnt apprit à Adorer intérieure-
ment et comme xxa diéti suprê-
me , mais ilkSônâU , Pàchacaitiâc ,
é'est-à-dire V^me on Ife soutien de
Funivei-s ; et fîjiftérieurement et
èommè im dieu iuii^riealr,. mai» j
MANC
î»7
visible et connu , le soleil Son
père. 11 lui fit dresser de& autels
«t offrir de$ sacrifices , eu recon-
'BoisSanGe des bienfaits dont» il
les coiùbloit. Le Pérou , avant la
révoluûon de i557, formoit uù
empire particulier , 4pnt les sou-
verains étoient très-puissans et
U'ès • riches , à cause ùet mines <
dW et d'argent que renferme tt
Eàys. 6à riéhessé lui fut i'atak.
es Espagnols , qui , dans leurs
coursés lointaines, donUoicnt la
préiérence aut contrées qui pr6«-
duisoient de Tor, eu tentèrent
la coûouéte. Manco, le dernier
iaca , frèfé d'Huascar , concur-
rent du malheureux Ataliba , fui
for^é par Di«go d'Alma^ro de
se 'soumettre au roi d'ËspagUe :
et depuis ce teinps, le Pérou est
habité par des Espagbob tsréoles^
et par des Indiens naturels dà
Ï>ays , dont uUe partie a embrassé
e christianisme , et obéit à un
Vlôe - rOi puissant nomihé par la
Couronne d'Espagne ; l'auti^o par^
tiè , la plus petite des deuk , est
restée idolâtre , et vit dans une
0spèce d^iadépéndance.
♦ MANCUSUS { Joseph ) , né
à Palerme en 1598 , mort en 16^ i ^
fit des progrès si rapides dans ré-
tude de là philosophie, et sur-tout
de la médecine , qu'à peine reçu
docteur, il fut chargé par ses con<-
citoj^ens d'enseigner cette science,
et ) malgiN$ si^ jeunesse , parvint à
fdftner des médecins doht la ré*-
putaiion honore la Sicile. Il ne
féussit pas moins dans la pra-
tique de son art. BieiitÔt les meil-
leure faihiJleB et presi|ue toutei»
les donununautés se livrèrent k
ses ioinfe , et le pf oto - médecin
de Sicile , Pkul mzutl» , se dé-
chargea sur lui éles ibnciions de
son emploi. Les outragea de Mail-
cusus , très-estimés de ses eon-
tetnporain8 , ^ost ; 1. He ê^€Und(S
/^
28
M AND
cubiti sectîone in omnUfUsJebri-
busputridis etverè pestilentibus ,
prœseHitti in êpidemicdfebre qum
Panormum invasit anno 1647 »
Panomii , i65o , in -4*- H. De
Cofumborum retractione » ibid.
. i63o , m-4" , etc.
MANDAGOT ( GuiUaume
- de ) , d'une famille illustre de Lo-
dève , compila le 6' livre des Dé-
crétales , par ordre du pape Bo-
niface VIII-, conjointement avec
Frédoli et Richard de Sienne. 11
ifiourut à Avignon en- i3ii , après
avoir été successivement archidia*
cre de Nîmes, prévôt de Tou-
louse , archevêque d'Embrun ,
puis^d'Aix, et enfin cardinal et
évêque de Palestrine. On a de lui
un Traité de Vélection des pré'
lats , dont il j a eu plusieurs édi-
tions. Nous connoissons celle de
Cologne, i6oi,in-8<».
1 1. MANDA JORS ( Louis des
OcRs de ) , ccuyer ^ seigneur de
Mandajors , C^vas , etc. , baiiJi
général du comté d'Alais , et
maire de cette, ville , n'est connu
que par l'ouvrage suivant : Nou-
velles découvertes sur l*état de
Vanciemie Gaule du. temps de
César , in- 12 , Paris , 1696. L'au-
teurjnontre peu d'érudition et en-
core moins oc jugement. Son s^ys-
tèaie géographique bouleverse
toutes lesposi lions des villes et des
territoires des nations de l'an-
cienne Gaule , et n'est appuya
que sur de vaines conjectures et
des rapports de noms. 11 place
Autun k Lyon , Bibracte à Pé-
*brac , petit boiu-g d'Auvergne ,
et Alesia dans Aiais sa patrie. Il
eut un fils qui sulvjl la niéme car-
i-ière littéraire , et qui s'y montra
avec plus de distinction. Voyez
l'article suivant.
t II- MANDAJORS ( Jean-
MANt>
Pierre drs Ouïs de ) , ne k
A lais en Languedoc > le 24 juin
1679, de Louis de Mandajors,
• et de Blarie d'Aborlène de Sévé-
rac , fit &es études avec succès
et promptitude ; à i4 ans il les
avoit terminées : la dissipation de
la jeunesse lui fit oublier une
granda partie de ce qu'il avoit
appris SI rapidement ; mais il
consei^a un goût décidé pour la
littérature , et ses lectures réflé-
chies lui firent bientôt recouvrer
ce qu'il avoit perdu. Il avoit 17
ans , lorsqu'on 1696 son pèie
l'amena à Paris , et y fit impri-
mer ses Nouvelles découvertes
sur rétat de VMicienne Gaule*
Le jeune Mandajors sentit que cet
ouvrage atlireroit k son père des
critiques désagréables. Pour les
détourner il se lia avec plusieurs
gens de lettres, qui, par égard
pour le f\ls , gardèrent le silence
sui' l'ouvrage du père. Il obtint
en 1712 , une place d'élève à. Ta-'
cadémic des inscriptions etbeîles-
lettres, et, en i^iS il tut, reçu
membrp associé et vétéran. L'his-
toire ancienne de la Gaule fut
l'objet principal de ses travaux
littéraires. Il débuta par la lec-
ture d'un Mémoire sur la marche
d'Anuibal dans les Gaules , dont '
on trouve un extrait dans le vo-
lume IJI des Mémoires de cette
académie. Il lut en i^otS un se-
cond Mémoire sur le même sujet ,
inséré par extrait ddus le tome V. *
Il composa divers auties Mémoi-
res , sur la situation de Trévidon
et de Prusianum , maison de
campagne de Ferréol , préfet du
prétoire des Gaules j sur réyéché
. d'Arisidium ou Arcsetum, sur les
limites de la France et de la Go-
thie ,,suv un passage <ie Grégoire
de Tours au sujet des années du
règne di^Euric ; des Remarques^
sur les Vies d'Annibal et de Sci-
pion, attribuées a Plularque; uju««
MAND
Dissertation sur iine prétendue
loi de Marc-Aurèle en laveur des
chrétiens enfin , il publia un vo-
lume intitulé Histoire critique
de la Gaule narbonnaise , itvec
des dissertations*^ Paris , lySS ,
in-i2 ; ouvrage précieux pour
ceux qui s'occupent de recherches
{géographiques et historiques re-
atives a l'ancienne Gaule. L'au-
teur j a répandu des himieres non-
Telles sur une matière jusqu'alors
fort obscure. Mandajors^ mort à
Alais en novembre 1747 , joignoit
à un caractère doux, poli et en-
nemi de la médisance , beau-
coup de fermeté et d'élévation
dans le| sentimens.
M AND ANES, philosophe et
prince indien , renommé par
«a sagesse , fut invité par les
ambassadeurs d'Alexandre - le -
Grand de venir au banauet du
«i„ A^ T, •* r^„ 1 • ^ .^ r
aux promesses et aux menaces ,
ce piiilosophe les renTOj-a, en
leur disant à qu'Alexandre n'é-
toit point le fils de Jupiter, quoi-
qu'il commandât une grande par-
tie de l'univers ; et qu'il nt se
soucioit point des présens d'un
homme qui n'avoit pas de J^oi
se contenter lui-même.., Je"é-
frise ses menaces , ajouta-t-il j
Inde est suffisante pour me faire
subsister , si je vis ; et la mort
ne m'effi-aie point , parce qu'elle
changera ma vieillesse et mes in-
firmités en une meilleure vie. »
* MANDAR ( Jean-François ) ,
prêtre de la congrégation de l'O-
ratoire , supérieur du collège de
Juilly, élu supérieur général de sa
congrégation au ntoment de sa
suppression , prédicateur du roi ,
né n Marines , département de
S«iu€-«t*Oise , #q lySa , u^iort k
MAND 29
Paris'en i8o5, a publié un Pané-
gyrique de Saint Louis en 1772,
et il Ta prononcé deux fois ; la
première en présence de l'acadé-
mie française, la deuxième devant
les membres de l'académie de*
inscriptions et belles-lettres. Nous
avons duP.Mandar un Voyage à
la grande chartreuse , en vei*s
alexandrins : il olfre une des-
cription pittoresque et sublime
des b(;lles horreurs que Ion est
obligé de traverser , eri sortant
de Grenoble pour se rendre à la
grande chartreuse-, et un élocrp
simple et vrai de cette vie active
et pieuse, de ce silence profond
et continuel , de ce désachement
absolu du monde, et de cet élan
vers le ciel, délices de ces soli-
taires. Il a publié aussi en i8oa
Discours sur la vieillesse , et un
Cantique en \ers laliits, à l'usage
dès enlans , pour la première
communion. lia laissé plusieurs
Sermons^ \jG Semion sur le ciel
étoit celui <|u'il savoit le mieux ;
il étoit en eflet le plus beau. Le P.
Mandar étoit savaiit dans les
langues grecque et latine. Il avoit
acquis une très-grande connois-
sance des poètes et des orateui*s
sacrés et profanes. 11 professa
la rhétorique avec succès ; Bes
mœurs furent douces et pures^ Il
avoit refusé d'être évêque sous le
règne de Louis XV , et à son re-
touï en France, en 1800, ii refusa
un archevêché. Son unique ambi-
tion étoit le ciel .... Sa modestie
nMtoit surpassée que par sa piété
et par sa charité envefii'ks pau-
vres. Le caractère de ses sermons
est la force; il persuade, il com-
maude , il entraîne; il exerçoit eh
chaire toute l'autorité d'un »p6>.
tre ,' son ame qui étoit toute à la
Religion et à Dieu, et qui, ce sem-
ble , habitoit déjà l'éternité , se
peignoit à grands traits sur sa â-
gui^e cakie et d'une simplicité an-
3q
MAND
tique, h^ P. Mc^ndar ayoit été OU"-
^ v«r9 S9» nevenx «t nièces un ph"
rent généjreu;» et tendis, ille^
aida toju» de ses cQoseiU et d« sa
fortHnequi fut long-temps bamée*
J41 l^oi 4ur le serment fu%é des
prêtres le détermina em 17g» ^ ae
retirerez Angleterre; il y acuoam-
Fa nettC années. Un )aar de SainC
liQUis» le P. Mandar étoit aJUé à
Saint* A.lban« , à quelques «uUes
4^ J,40ikdres > et U y uffcsnonÉÇia ,
«Q présence d'un aumlDivQ très
iiosibreux , 1^ paoiégyjrique/U Qe
ffrajEid roi« An montent oÀ «& ^
disposoijt à monter en cluaive > o»
vient lui dire que le prinse de
QaUes et les princes aes* frères
étoient en roi»tç, et qu'ils désiroient
i'eiitoi^dre. Uauditoirsdansiequel
^e troièvoient les princes français
e^ np grand nombre de pr^ts
iluit^moi^a hs désir cp^nd^é-
jrUty.mai^ îA monta en chaire.» et
il y ati^iidit les princes^ Ils arvir
vèi^ent peu d'instan» s^rès ^ «t ils
hn téinwgnèrent ces senlinuins
.<te jccspeci et de vâ»ératt«» qu'il
jéf0it impossible de ne paa ^vroiir
<ver pour cet orateiu , quas^d an
l'avQitent^du. Il étôit devenu , en
jj^, propnétaire d'une f'orUuie
«urawle pour ua sage ^ tout fut
Vj^du auproéit de U »atioB.peBr
fi2(9^ aeP' exil , et ses neveuat loi
dir^Rt., en le vevofsa^i « €her
.«Hicie» vous avez pns sain de mahs
l^sud^vt notre esfanoe^^ofts ssMiis
^w scrufL de père ^ mcuùt vous
^04»rIvQn& , et nous IkonooecsMos
{mSi dieiwiiu» bbmcs de imite
^ni^^ur etxle bas respnotsu 9.
MANDAT (K"^^),. Ré.» Pswft,
,4^?«i^ ea|»iA^Be.aw g)rd««^fi«A-
:Ç£ii«eft9 embrassa le pairti- de b
yiéyolwtion ^ eSL épv'mik onmm»!^
d^Qjt de bw^Uo A de U ^ardj^ a^
^1âop%ke> U dispcisat ajs^en: i^taSi-
ttence<les grenaâieps dola sfltiitiap
4oût 179^2, k détendre k château
des Tuileries qui alloi.t être 8t^
tiiquéparles Marseillais. Manda J^
accuse d'avoir voulu faire retenif*
aux Tuileries le maire Pétioq e«i
charte privée , fut mandé à l'hôtel
de vîlW 9ur les cinq heures dv
matin : sitôt qu'il y fut ftrriv4§,
il fut aiTété f «t comme on Iç
conduisoit à U prison do TAb
baye , il fut massacré s^ l'e^c^**
Ijçr à neuf heures le màmç )e«^1^
On ^eta son corps dans 1& Seine ,
malgré les larmes de ^on fils a qiû
I9 rëclamoif pqui- lui ^^o^ae^ l^
Siépulture.
MANDELSOHN. fToy^fz n^r
ses Mekdslssohn.
* MAJXPER ( qiiarles Van ) , d«
l'école flama;i4e né à Meulebèkie^
près de Courtr^ij en i54^ * mort
a Amsterdam en |6q6 , pr^fira iyi
carrière des arts à <;ieUe que s^nt*
hloit lui ouvrir upe naissance ilr
lustre. Peintre el littérateur il if
fois, oja le voyoittg»t6t dj^orc^
de ses t^bleaiiix les temples ^
le^palids, tantôt, f^ire jouer avçp
succès su^ le? théâtres ^m tragi^
di^s Qt ses çQjfiédies dout il peir
gnoit lui-m^e l€>a décqrations^
A Rome » ou il sé)Quma trois
au^ il fit dc'S dessins y à^^p^y^
saff^S et des taldeau^K ^ ïrasf^^
eft àlliuile, qiûfureut très-reche^
ch^s. P^^nt à son ret^u^ pap
la Suissoi,. il /^mf/i^i la viàW de
Râ}e de SQSk.ingénlQ^i^^ prpdHQ-
tio^s. Ilviyoit houroux a^ seji§i
dq. SA ia^lù, , ,^\mi. 1* gS^^T^ h
força de quitter son pays. Plu-
sieurs voilures dbacgée^ ' de ce
qu*il:|voit d^ pliibS pi^cieuçK: Ifao-
çompagnoie^; mais, remcffnir^
par v^ p^vti. d'^iHi^s^^ il vit
iégWger SftHft se\» yen» le» e<»s^
(JMÂçtei^pft , s^ domestiqnes , ^t
Itti-tm^i^l^ i^'échappa> a la moirt
q«P par Içs ^s^f^px^ss d'vok oiiiciisr
MAN0 MAND 5t
trec lequel il s'éto?t'Hé d'amîtîë f de , et dans une infinité d^les
il Rome. Van Mandei* ,^ obligé de ' " ^ i _ _ i - • - i
quitter Bruges k rapproche des
ennemis , s'établit avec sa famille
à Harlem , où le prodiut de ses
Ouvrages répara ses pertes. Il
fonda une académie dans cette
ville , et introduisit en Hollande
le goAt italien. Jjç nombre de ses
tableaux et de ses cartojis pour^
kfs tapisseries est très-considé-
rable. H. Hoqdivs a gravé d'a-
Srès ce peintre le ^igement de
ahmon , J. Saenredam , saint
Paul et saint Barnabe déclùrant
leurs vètemetis ; J. de Ghéin ,
Persée et une Fuite en Eg^te
0(1 il observa les lois, les moeurs ,
les co utttines des différens peu-'
pies qui les habitoient. Au re-
tour de son voyage d'outre-mer,
il traversa la Hongrie, l'Aile-*
magne , et se ^a à Liège. Là ,
il écrivit sa relation en mnçais »
ou plutôt en roman gaulois , et
la termina en i355. Peu de temps
ap*rè$ , cette relation fut traduite
en latin dans la ^léme ville. Il eu
ei^iste encore différens manuscntg
du i4 et du i5« siècle. Les im*
primeurs de la fin du i5* siècle,
dans leurs éditions , ont suivi lit-
téralement et copié le titfe , Tex-
Les OEuvres littéraires de Van 1 posé , la souscription et la date
Mander composent plusieurs vo- du manuscrit latm de TîtinérairQ
de Mandervill^. Itinerarius.., edi-^
tus primo in lingue goHiçantt
anno M, CCCtV, , editus (mis
lûmes. Indépendamment de ses
Pièces de théâtre et de ses autres
Poésies , on a de lui une Expli-
cation de la fable , et la Fie des
peinjtres anciens , italiens et fla-
mands jusqu'en i6q^. « Van Man-
der , dit Descamps , fut bon pein-
tre , bon poëte , savant éclairé ,
sage critique ^ et homme de bien. »
MANDESLO ( Jean- Albert ) ,
né au pays de Meckelbourg , lut
page du duc de Holstein , et sui-
vit, en qualité de gentilhomme ,
les ambassadeurs que ce prince
envoya en Moscovie et en Perse
Tan i636. Il alla ensuite à Or-
muz et de Ik aux Indes. On a de
lui une Relation de ses voyages ,
17^7, in-folio, traduite par Vic-
quefort ; elle est estimée.
c I. MANDEVILLE/Jean de) ,
c^ieyalier , miles , ne à Saint-
Alein , ville d'Angleterre , pro-
fèssoit la médecine , et florissoil
dans le i4" siècle. Le goût des
voyages le conduisit en Turquie,
en Arménie , en Egypte , dans la
Xîbye , en Syrie , a Jérusalem ,
«»n Arabie , en Perse , en Tarta-
ne , dans la Chaldée , dans lln-
au jour , et non pas imprimé )
Les lecteurs peu instruits Qnt at-
tribué k Pimprimé ce qui n'ekÇ
propre qu'au manuscrit. Mande-
ville , mort à Liège le 17 no-
vembre 1572 , fut enterré au
monastère des gtiilleln^ins , de
Tordre de Cluni j sjtué à re;etré-
mité du quai cfAvroi. On a vu la
pierre sépulcrale qui couvroits^
cendres , et que les Vandales de
la révolution liégeoise ont dé-»
truite. On a eu soin de recueil-
lir son épitaphe , ainsi conçue : t
fficjacet, vir. nobilis, dominus*
JohanneS, de, Mahdei^ille% alias,
die tus ùd barbant, (ajppelé le
barbu ) miles, dominus de camp-
di, natus dé Anglia, medicine
prof essor , devotissimusque ora^
tor» et bonorum suorum largis^
simus pauperibus erogator. qui»
ioto. quasi, otbe, b^strato» Leodii^
diem vite sue clausit éxtremum,.
anno don^ini, M^CCCCCLXXIL
mensis nôvembris die XFIt,
Autour de la tombe sur laquelle
Mandeville étoit sculpté , ^ on lin
soit «a* idiome liégeois i Fos. ki^
33
MAÎiD
passeis. sor* mi, por* Vamor. éU:
Diex, pries, par, mi. « Vous qui
passez sur moi , pour Vamour de
Dieu, priez pour moi. » La relation
de ses voj^ages, en gaulois > a été
iuiprimée à Lyon en i48o, petit
iii-fol. gothique; a Paris , in-4** ,
à peu près d^ms le même temps. ; à
Venise , en italien , en i49i > in-4°.
UlCiuieranus à {èrrct AngHe in
partes Jerosoljmitanas et in nl-
teriores transmarinas , a été im-
primé à Zwol , dans rOver-Jssel,
en i483 , m-8<* ; à Louvain , de
même format, vers i499> etc. La
relation dnMandeville porte avec
elle la teinte de son siècle. Elle
est remplie de faits et d'événemens
romanesques , incroyables , et
tels que la souscription des an-
ciens imprimés semBle l'annoncer :
Cj finist ce très plajsant liure
nomipe Mande uille , etc.
t IL MANDEVILLE (Bernard
de ) , médecin hollandais , né à
Londres le 19 janvier ijSS, à 63
ans , connu par des ouvrages
irréligieux. On dit qu'il vivoit
comme il écrivoit , et que sa con-
duite ne valoit pas mieux que
SCS livres. On a de lui , L Un
Poëme anglais , intitulé The
grumbling Hive , c'est-a^ire, VEs-
saim d* Abeilles murniurant., ou
y les Frippons dei^enus honnestes
gens , sur lequel il fit ensuite des
remarques. Il publia le tout à
Loïidres en 1 720 , în-S" , en an-
glais , et l'intitula La Fable des
abeilles. Ce livre , en français ,
parut a Loiidres en 1750 , en 4 v.
in-8<* , sous ce titre :.La Fable des
abeilles , ou Les Frippons dei'e-
nus honnestes sens , avec le com-
. men taire , où ion prouve que les
' vices des particuliers tendent à
Tavantage du public , traduit de
Tfùnglais sur la 6* édition, 11
prétend dans cet ouvrage que
le luxe et les vices à^& psrticu-
MAKD
liers tournei^ ,|iU bien et à l'a*
vantage de ^,'^fpciété. Il s'oubL'e
jusqu'à dire que les crimes mêmes,
sont utiles , en ce qu'ils servent a
établir une bonne législation. Ce
livre, réimprimé en 1732, fut
traduit de l'anglais . en frauçaL»
?ar Bertrand, Amsterdam, 11^0 y
vol. in-i2. IL Pensées libœs
sur la religion , F Eglise , et le hon-
heur de la nation ^ qui firent grand,
bruit , aussi - bien que sa Fable
des abeilles. III. Recherclies sur
r origine de V honneur y et sur fu-
tilité du christianisme dans la
suerre , 1752 , in-80. Il contredit
dans ce livre beaucoup didées
avancées dans, sa Fable des abeil-
les. Il recoE^noit la nécessité de
la vertu par rapport au bonheur.
Van Eilen traduisit eu français
les Pensées libres , La Haje , 1 720 ,
2 vol. in- 12.
MANDONItJS et INDIBI-
LIS, deux chefs des Esj^agnoU
qui avoient rendu de grands ser-
vices à Scipion l'Africain dans la
guerre d'Espagne , et qui, voyant
ce général dangereusement ma-*
lade , sonçèreut k se révolter et
à surprendre les Romains pour
les tailler en pièces. Leur projet
ayant échoué , Scipion , revenu en
santé, les fit arrêter et amener
devant lui : ils s'attendaient Tan
et l'a utrc a perdre la tête ; mais
Scipion, pour ne point irriter
ces nations barbares qui l'avoient
bien ser\ ; , se conteîîta de leur
faire une forte réprimande , et
les renvoya.
*MANDOSIO (Prosper)',
noble Romain , et chevalier de
Tordre de Saint-Etienne , floris-
soit \ ers la fin du 17* siècle. On
a de lui plusieurs ouvrages, par-
mi lesquels on distingue , I^ jBi-
blioteca llomdna. II. Centuria.
d'Enimmi, III. Catàloso cTaU"
MAND
iùri , ehe hanno dato in hice
opère spettanti al giabileo delV
éinno santo, IV. Adargont^,
tragédie. V. Série degU arckia-
tri pontifie). Cet ouvrage acqaît
Il son auteur la réputation (lun
écnvaîn exact et laborieux. Néati-
moins l'abbé Gaetano Marini^
préfet des archives secrètes du
pape , outi-e les supplémens qu'il
a ajoutés, a corrigé beaucoup aer-
reurs échappées a Maudosio dans
le nouvel ouvrage qu'il publia ,
J}egli arckiatri pontifie] , Rome ,
^784 » 2 volumes. .
t MANDRILLON ( Joseph ) ,
lié a Bourg-en-Bresse, livré très-
|eune k la profession du com-
merce , quitta sa patrie pour en
suivre les opérations. Il voya-
gea en Amérique, et en Hollande,
où il s'établit. Après s'y être
montré contraire au parti du
Stathouder , et l'un des patriotes
les plus zélés , il revint en France
k l'époque de la révolution. Vic-
tîme de- la tyrannie de Robes-
pierre, il périt sur Féchafaud
en 1793. 'On lui doit quelques
écrits , dont le plus remarquable
est intitulé Le Spectateur améri-'
cain, Amsterdam, 1784? in*^". Ses
vues sur . les colonies anglaises
et sur leur commerce sont judi-
cieuses. Dans un autre ouvrage,
Le Voyageur américain , ou w-
servations sur Pétat actuel, la
culture , et le commerce des co-
lonies britanniques en Améri-
que y traduit de Tanglais, aug-
menté d'un précis sur l'Amérique
septentrionale et la république
des Etats - Unis , Amsterdam ,
1783, in-8«. Mandrilloii s'est ef-
forcé de prouver que la décou-
verte de l'Amérique avoit été
aussi funeste à l'Europe (|u'à elle-
même.
'tMAlVDRIN (Louis), né k
Saint- Etienne de Saint -Geoin,
T. XI*
MAND
S5
«liage près la côte de Saint -André
I Dauphiné , d'un maréchal »
s'enrôla de très -bonne heure :
mais , Ids dés assujettissemens ^
du métier de soldat , il déserta ^
fît de la fausse monnoie> et enfin la
contrebande. Devenu^ chef d'une
troupe de brigands , au commen*
cément de- 1764 9 il exerça un
grand nombre de violences , et
commit plusieurs assassinats. On
le poursuivit pendant plus d'une
année , sans pouvoir le prendre.
Enfin on le trouva caché sous^nn
amas de fagots dans un vieuit
châtieau dépendant du roi de Sar-
daigne , d'où on l'arracha malgré
l'immunité du territoire étranger,
sauf a satisfaire à S. M. sarde pour
cette espèce d'infraction. Mandrin
fut condamné k la roue, le 24
mai 1755 , par la chambre crimi-
nelle de Valence, et exécuté le
a6 du même mois. Ce scélérat
avoit une physionomie intéres-
santé, le regara hardi , la repartie
vive. — Cabtouche , au nom du-
quel on associe communément
celui de Mandrin , étoit fils d'un
tounellier de Paris; son nom véri-
table étoit i^oi/z^gtcigTion, qu'il lui
avoit plu de changer en celui de
Cartouche. Adonné de ,bonn^
heure au jeu , au vin, .et aux fem-
mes , il se fit chef d'une bande
3ui se signala par des vols consi-
érables et par des meiu*tres.
Comme il étoit rusé , adroit et
robuste , on fut quelque temps
sans pouvoir l'arrêter. Enfin un
soldat aux gardes avertit qu'il
étoit couché an cabaret, k la
Courtille; on le trouva sur une
paillasse avec un méchant habit ,
sans chemise , sans argent , et
couvert de vermine. Il fut rompu
vif en 1721. Le jpoëte Grandval
ft le comédien Le Grand , firent
sur ce héros de Grève , l'un une
Comédie , l'autre un Poëme , qui
eurent du succès.
54 MANE
* MANDROCLÈS, architecte
et peintre , florîssoit environ ooô
ans avant la naissance de J. C.
}1 se rendit célèbre en construis
sant sur le Bosphore de Thrace
( le détroit de Constantinople ) y
un Pont composé de bateaux
joints l'un a l'autre si solidement,
que l'armée formidable des Per-
ses y passa toute entière d'Asie
en Europe* Pour conserver la
mémoire d'un ouvrage si singu-
lier, Mandroclès peignit le Bas-
phore y et Darius assis sur son
trône nu milieu Dupont, vqyant
(défiler sou armée. Ce tableau,
qu'Hérodote dit avoir vu dans le
temple de Junon k Samos , por-
toit cette inscription : « Mandro-
clés , après avoir construit sur
le Bosphore un pont de bateaux
Îar ordre de Darius, a dédié à
unon ce monument qui fait
honneur a Tartiste et k Samos
sa patJ^ie. »
* MÀNE, Râja, le Noé de la
Tnjthologie indienne, fut sauvé
au jour du déluge universel , en
récompense des vertus qu'il a voit
seul pratiquées au milieu de la
corruption de son siècle. Un jour
qu'il se baignoit. Dieu se pré-
senta a lui. sous la forme d'un
petit poisson, et lui dit de le
prendre. Mâne l'ayant fait, et le
voyant grossir dans sa main , le
mit dans un ;rase, oit il grossit
encore avec tant de promptitude ,
que le Râja fut contraint de le
Sorter dans un grand bassin, de là
ans un étang , puiâ dans le
Gange , et enfin dans la mer.
Alors le poisson lui apprit que
tous les aommes alloient être
noyés <lans les eaux du déluge ,
à l'exception de lui Mâne Râja. Il
}ui ordonna de prendre à cet
effet une barque qui se trouvoit
sur le rivage , de l'attacher à ses
«geoires» et de se mettra de^
MAJNE
dans. Mâne , ayant obéi , fut sau*
vé de la sorte , et le poisson dis-
parut. Tout cela fut fait en sept
jours.
* MANECCHIA , peintre na-
politain, selon l'opinion com-
mune , apprit son art à l'école de
Marc Mazzaropi. L'église, de la
Sapience de Naples possède deux
Tableaux de ce pemtre, placés
aux murs latéraux du grand au-
tel.
* MANELFI (Jean), né k
Monterotondo , terre principale
des Sabins, dans le 17* siècle «
Sremier médecin k Rome et
ans tout l'état ecclésiastique ,
eut la première chaire de philo-
sophie et de médecine -pratique
du collège de la Sapience. On «
de lui De Jletu et lacrymis ;
Responsio ad Prospçmm Bfartia*
num super apkorismum 22 pri-
mi lib. Hippocratîs ; . Concocta
medicare ; De hellehoro discep^
tatio ad Petrum Castelàtm; Prog^
nostici in fehrihus in communi;
Adnotationes 100 in aphorismos
Hippocratîs s Theoriafebrium in
communi; Urbanœ disputationes
in primum librum prohlematunt
Aristotelis ; Urbanœ aliee dispu->
taiionesinlib.lVmeteoroLy etït
de anima Aristotelis schoL triecy
terica in medicind praxi , etc.
* MÀNERB A ( Alexandre ) ,
de l'ordre de Saint-Dominique 4
né k Brescia , Ûorissoit vers iSqo,
il a écrit Commentari délia re-
Ugione di S, Domenico; Sjh^m
moralis ,. et d'autres ombrages.
* M ANERIO { yinçent ) , de
Tordre des chartreux , né , dans
le 16* siècle , k Terranuova an»
ciennement Locri , dans la Calabre
ultérieure , fut poète , et savant
dans les lettres grecques et latines..
On « de loi Z^ morte Chn^H
.M ANE
If^., envers héroïques; De As*
censione Chrisii , etc. ; De vins
illustribus carthusianis , etc.
MANES, les ombres ou les
âmes des morts. Il y a des au-
teurs qui disent que c'étoîent les
génies des hommes ; d'autres, des
di\inités ini'ernales, et générale-
Dieu t toutes celles quji prési-
doient aux tombeaux. Les païens
croyoient que les mânes etoient
maltaisans, et ne se plaîsoient
qu'a tourmenter les ^ivans. Ils
les apaisoient par des libations
et par des sacrifices. La fête des
mânes se célebroit au mois d^ lé-
Trier , et d uroit douze jours.
•i*MA^iÈS,liérésiarque du 5* siè-
cle, fondateur de la secte des ma-
lïichéens , s'appela d'abord Cur-
bictts. Né eu Perse dans leôcla-»
\ "^ge , il reçut du ciel un esprit
et une figure aimables^ Une veuve
dont il étoit l'esclave , le prii eu
amitié , l'adopta et le fit instruire
parles mages dans la philQsopbie
des Perses. Manès trouva chez
sa bienfaitrice les livres de l'héré-
tique Terebinthus , et y puisa les
dogmes les plus eictravagans. Il les
6ema d'abord dans la Perse , où ils
se répaudirent rapidement. L'im^
Îosteur se qiialiiioit d'apdtre de
. C. , et se disoit le Saint-Esprit
qu'il avoit promis d'envoyer. Il
rattribuoit le don des miracles ;
et le peuple , séduit par l'austé-
rité de ses mœurs , ne parloit
que de l'ascendant qu'il avoit
sdV toutes sortes d'esprits. Sa re-
nonîmée parvint insqu'àla cour de
Sapor, roi de Perse. Ce prince
l'ayant appelé pour voir un de
ses fils, attaqué d'une mkladie
dangereuse , ce charlatan chassa
tous les médecins , et promit la
guérison du malade avec le seul
remède de ses prières. Le jeune
prince étant mort entre ses bras ,
son père ht mettre aux fers cet
MAIVE
S5
impos^Dr. Il étoit eneore eft
prison , lorsque deux de ses dis»
ciples , Thomas et Buddas , vin»
rént lui rendre compte de leur
mission en Ég3rpte et dans l'Inde*
Efirayés de l'état oà ils trouvoient
leur maître', ils le conjurèrent de
penser au péril qui le menaçoit»
Manès les écouta sans agitation ,
calma leurs inquiétudes , ranima
leur courage , échauffa leur ima-
gination, , et leur inspira une
soumission aveugle à ses ordres ,
et une force d'ame à l'épreuve
des périls. Thomas et Buddas^
en rendant compte de leur mis*
sion à Manès , lui apprirent qu'ils
n'avoient pas rencontré de plus
redouta blés ennemis que les chré^
tiens. Manès sentit la nécessité de
se les concilier y et fornfia .le pro-
jet d'allier ses principes aveu le
christianisme. 11 enveya ses dis^
ciples acheter les livres des chrë»
tiens y et , pendant sa prison ) il
ajouta k l'Écriture sainte , oa
en retrancha , tout ee qui étoil
favorable ou contraire à ses prin»
cipes, « Manès lut dans les uvres
sacrés , dit l'abbé Pluquet ^
Sulin bon arbre ne peut pro*
uire de mauvais fruits , m un
mauvais arbre de' bons fruits {
et il crut pouvoir, surce passage,
établir la nécessité de reconnoftre
dans le monde un bon et un maa*
vais principe , poitr produire lea
biens et les mauij^. Il trouva dans
l'Écriture que $âitan étoit le prin«
cipe des ténèbres et l'ennemi de
Dieu ; ir crut pouvoir faire de
Satan son principe malfaisant*
Enfin Manès vit clans i'Ëvangile
qtie J. C promettoita ^s apôtres
ae leur envoyer le Paraclet , qui
leur apprendroit toutes les vé*
rites ; il croyoit que ce Paraclet
n'étoit pdiiit encore arrivé du
temps ae saint Paul , puisque cet
apôtre dit lui* même : « Nous ne
« ceoneisseas qu'imparfaitement^
h
1
36
MANE
« m«Î5 qaaqd la perfection sera
4c Venue , tout ce qui est impars
« fait sera aboli.» Manès, s'imagl-
nant que les chrétiens attendoieiit
encore leParaclet, ne douta poipt
qu'en prônant cette qualité ii
ne leur fît recevoir sa doctrine. »
Tel fut en gros le projet que
cet hérésiaque forma pour l'^la-
biis&ement de sa secte. Pendant
qu'il arrangeoit ainsi ses idées,
il apprit que Sapor avoit résolu
de, le faire mourir. Il s'échappa
de sa prison , et fut repris peu
4e temps après par les gardes
du roi Je Perse , qui le fit écor-
cher yift La< doctrine de Manès ,
laquelle avoit déjà -eu , dans le
2» siècle, Cerdon pour apôtre,,
rouloit principalement , comme
nous venons de le voir , sur la
distinction de deux principes ,
l'un bon , r^ut*'e mauvais j mais
tous deus; souverains , tous
deujc indépendans l'un de l'autre.
Lliomme avoit aussi deux âmes ,
l'une bonne , et l'aiUre mauvaise.
La chair étoit , selon lui , l'ou-
vrage du mauvais principe ; par
conséquent il i'alloit empêcher la
génération et le mariage. G'étoit
vn crime à ses yeux de donner
la vie à son semblable. Ce fou
d'une espèce singulière at-
tribuoit aussi l'ancienne loi au
mauvais principe , et prétendoit
que tous les prophètes étoit
damnés. «Ce n'étoit pas seule-
ment sur la raison , <llt encore
Pluquet , que Manès appuyoit
son sentiment sur le bon et sur le
mauvais principe ; il prétendoit
en trouver la preuve dans l'Ecri-
ture même. Il trouvoit son senti-
ment danà ce que saint Jean dit ,
en parlautdLi diable , que «comme
la vérité n'est pas en lui , toutes
les fois qu'il ment, il parle de son
propre fonds , parce qu'il est
menteur aussi bien que son père. »
<^uel est le père du diable > di-
MANE
soit Manès? Ce n'est pas Dieu :
car il n'est pas menteur. Qui est-
ce donc ? il n'j a que deux moyens
d'être père de quelqu^m : la voie
de la génération ou de la création.
Si Dieu est le père du diable par
la voie de la génération , le diable
sera jconsidistantiel k Diùu ; celte
conséquence est impie. Si Dieu
est le père du diable par la voie
de la création , Dieu est un men-
teur ; ce qui est un autre blas-
phème. Il faiJit donc que le diable
soit fils ou créature de quelque
être méchant qui n'est pas
Dieu : il y a donc un tiutre prin-
cipe créateur que Dieu. » C'est
sur ces sophîsmes qu'il bâtit son
étrange système. Il défendoit de
donner Taumône , traitoit d'idolâ-
trie le culte des reliques, et ne
vouloit pas qu'on crût que Jésus-
Chiust se fût incamé , et eût vé-
ritablement souûert. II soutenoit
que « celui qui arrachoit une
plante , ou qui tuoit un animal ,
seroit lui-m(^jne changé en cet
animal ou en cette plante. » Ses
disciples , avant de couper un
pain , avoient soin -de maudire
celui qui. l'avoit fait, lui souhai-
tant « d'être semé , moissonné , et
cuit lui-même comme cet ali-
ment. » Ces absurdités , loin de
nuire -au progrès de cette secte ,
ne servirent qîi'à l'étendre. Le
manichéisme est , de toutes les
hérésies , celle qui a subsisté le
plus long-temps. Après la mort
de Manès , les débris de sa secte
se dispersèrent du côté de l'Orient,
se fiient quelques établissement
dans la Bulgarie, et vers le io«
siècle se répandirent dans l'Italie ,
et eurent des établissemens dans
la Lombardie, d'où ils envoj^èrent
des prédicateurs qui firent beau-
coup de prosélytes. Les nouveaux
manichéens avoient fait des chan-
gemens dans leur doctrine. Beau*
coup de ceux qui rend3irassèrent
coup
M ANE
étoîent'des enthousiastes , qyté la
prétendue sublimité de la morale
manichéenne avoîent séduits : tels
furent quelques chanoines d'Oiv
léans , qui étoient eu grande ré-
Ïmtation de pieté. Le roi Roliert
es condamna au feu ; et ïïè se
précipitèrent dans les flammes
avec de grands transports de joie,
en 1022. Les manichéens firent
beaucoup plus de progrès dans
leLan^'uedoc et la Provence. On
assembla plusieursconciles contre
eux , et on brûla plusieurs sec-
taires , mais sans éteindre la secte.
Ils pénétrèrent . même en Alle-
magne , et passèrent en Angle-
terre. Par- tout ils firent des sec-
taires ; mais par-tout on les com-
battit. Le manichéisme', perpé-
tué à travers tous ces obsta-
cles , dégénéra insensiblement ,
et produisit, dans les ii* et i3'
siècles , cette multitude de sectes
qui f'aisoient profession de réfor-
mer la religion et TEfflisc , tels
furent les albigeois , les pétro-
busiens , les henriciens , les dis-
ciples de Tanchelin , les popeli-
cains , les cathares. Les anciens
manichéens étoiént divisés en deux
ordres : le5 auditeurs , qui dé-
voient s'abstenir du vin , de la
cliair , des œufs , et du fromage ;
et les élus , qui , outre une aos-
tinence rigoureuse , faisoient pro-
fession de pauvreté. Ces /élus
a voient seuls le secret de tous les
mystères , c'est-a-dire , des rêve-
ries le^ plus extravagantes de la
secte. Il y en avoit la parmi eux
qu'on nommoit maîtres , et un 13"
qui ctoit le chef de tous les autres ,
h riinit!ation de Manès , qui , se
disant le Paraclet , avoit choisi la
apôtres. Les savans ne sont pas
d'accord sur le temps auquel cet hé-
résiarque commença de paroître :
lopinion la plub probable est que
ce Tut soùs l'empire de Probus,vers
l'an 280. Saint Augustij^ , qui
M ANE 57
avoit été de leur seete , est celui
de tous les Pères qui les a com^
battus avec le plus de force. Au-
cune hérésie ne s^^st reproduite
sous des formes plus diverses
que celle d. s manichéens. Oa
peut consulter l»-dessus un traité,
plein de rr'cherches : Lau^entii
Anticottii Dissertatio de antiquis
novisque manichœis, L^auteuf
auroit pu donner encore plus
d'étendue à son catalogue , en y
plaçant plusieurs Nouveaux phi-
losophes , Bayle , entre autres^
qui a fait ^ous ses efforts pour jus-
tifier la doctrine de cette. vieille
secte. Beausobre , savant protes-
tant, a publié une Histoire da
manichéisme , in- 4° » î* volumes ,
pleine de recherches. Il y justifie
quelquefois assez bien c^tte secte
de la plupart des infapiies et
des abominations qu'on lui a im-
putées. « Mais nous croyons
devoir avertir , dit l'abbé Plu-
quet ., que l'histoire de Beau-
sobre , laquelle ne peut être
Touvrage que d'un homme de
beaucoup d'esprit et de saA'oir,
et qui peut être utile à beaucoup
d'égards , contient cependant des
inexactitudes pour les citations ,
pour la critique', et pour la lo-
gique : que les Pères y sont cen-
surés souvent avec hauteur , et
presque toujours injustemeitt. Il
faut que M. de Beausobre n'att
pas senti ce que tout lecteur équi-
table doit , selon moi , sentir en
lisant son livre ; c'est que l'auteur
étoit entraîné par l'amour du pa-
radoxe et par le désir de la célé-
brité , deux ennemis trréconciliat
blés de l'équité et delà logique. »
MANESSGN-MALLET
( Alain ) , Parisien , ingénieur
des camps et armées du roi de
Portugal , et ensuite maître de
matheinatiques des paqes de.
Louifi X I Y > 4toit habile dan^
58
MANÈ
sa profession , et bon mathénm»
ticien. Il a fait qaelcraes ouvrages.
I. Les Travaux de Mars , ou
TArt de la guerre y 1691 , 3 vol.
in-S° , avec une figure k chaque
page , dont (}uelqueÀ-unes oiireut
>aei> plans iiitéressans. II. Des-
crption de Funivers , contenant^
les differens systèmes du monde ,
les cartes générales et particu-
itères de la géographie ancienne
et moderne , et les mœurs , reli^
gion et gouvernement de chaque
nation , Paris , i683 , en 5 vol.
în*8°. Ce livre est plus recherche
pour les ligures que pour l'exac'
titude. Comme l'auteur a voit
beaucoup voyagé , et levé lui-
même les plans qu'il a fait graver
pour son livre , les curieux en
font cas. III. Une Géométrie y
1702 , 4 volumes in-S**.
t MANETHON, fameux prêtre
égyptien , natif d'iléliopolis y ' et
originaire de Sebenne , florîssoit
du temps de Ptolomée-Philadel-
f»he, vers l'an 3o4 avant J. C
1 composa en grec VHistoire
cT Egypte , ouvrage célèbre 3. sou-
frent cité par Josèuhe et par les
auteurs anciens. Il l'avoit tirée ,
si on l'en croit, des écrits de M er-
cnre , et àes anciens Mémoires
conservés dans les archives des
temples confiés à sa garde. Jules
Africain en avoit fait un abrégé
dans sa chronologie. L'ouvrage de
M^nethon s'est perdu , et u ne
nous rt^ste que des fragmens des
extraits de Jules Africain. Ils se
trouvent dans George Sjncelle....
Gronovius a publié un Poëme de
Manetlion , sur le pouvoir des
astres qui président à la naissance
des hommes, grec et latin, Leyde,
1698, in-4», Thomas Tirwhitt,
Tun des critiques les plus judi-
cieux de ce siècle y a proposé sur
ce poën^e une opinion remarqua-^
ble, à la fin de sj^ préface d'une'
■ MANE
1 édition qu'il a donnée \ Londrei
en 1781 du prétendu poëme d'O/^
. phée sur les pierres. Il prouve
d'abord que lé poëme des Apoté* ,
• lesmes ne sauroit être raisonna-
blement attribué à l'Égyptien Ma- ,
nethon , et qu'il ne peut être
2u'une production de la déca-
ence de l'empire romain. Il éta-
blit ensuite avec un très-haut de-
gré d'évidence que les livres i et
t) de ce poëme ne sont pas de la
même main que les quatre autres >
mais d'un versificateur différent ,
plagiaire de Manethon. Ce poëme
a été traduit en vers italiens par
l'abbé Salvini.
tl.MANETTI ( Gianozzo) ,cé- ,
lèbre littérateur italien , disciple
de Chrysoioras , né a Florence
en 1396 , d'une famille noble qui
le destinoit au commerce , fut un
de ceux qui contribuèrent le
plils , dans le i5; siècle , aux
progrès des sciences. Son goût le
portoit à l'étude des belles-lettres,
des langues, et de la philosophie :
il le suivit et commença sa car-
rière littéraire par expliquer la
morale d'Aristote dans runiTer-<
site de Florence. La république»
voyant en lui un génie oélié , l'en»
voya dans diverses cours, oh. i{
montra beaucoup de sagesse et
de dextérité. Il eut ensuite le goo*
vemement de diverses places qui
lui donnèrent les moyens de faire
éclater ses talens pour l'adminis-
tration. L'envie , excitée par son
élévation , le poursuivit au poial
qu'il quitta Flcirence , et se rendit
k Rome auprès de Nicolas V, qui
le reçut à bras ouverts* Ses con*
citoyens piqués de^sa fuite , lui
ordonnèrent de revenir , sons
peine d'être banni pour toujours.
Il obéit ; mais Nicolas^ craignant
qu'il n'essuyât 4^ nouvelles tra-
casseries , le revêtit dti titre de
son ambassadeur à Florence > ojli
MANE
il ne d^neura qu'un afi. Il retour- 1
na à Rome , et y obtint la place I
de secrétaire intime du pape. Des .
aâaires de i'amille l'ayant appelé j
à Naples, il jouit de la plus grande
considération auprès du roi Al-
fonse et mourut dans cette ville le
26octobirei459. ^oînelû traduisit
le nouveau Testament du grec en
latin, ainsi que divers ouvrages
d'Aristote , et composa un. Traité
en dix livres , pour réfuter les
ji^ifs. La plupart de ses produc-
tions n'ont pas été imprimées. Ce
qu'on a publié de ses œuvres, ce
sont des Harangues , une His-
toire de Pistoie , les Vies du
Dante, de Pétrarque , de Boccace
«t de Nicolas V ,. et un Traité en
quatrCL-livres De dignitate et ex-
cellentid hominis^ Bâle, i532 ,^
in-8®. Il composa ce dernier ou-*
yrage pendant qu'il étoit gou-
verneur de Scalpéria , à la solli-
citation d'Alfonse, roi dp Naples,
à qui il le dédia ; ce dont on lui
fit dans la suite un crime. Il se
trouve parmi les livres défendus
dans l'Index de Madrid , de Tan
l6l3.
t n. MANETTÎ (Xavier), pro-
fesseur de médecine et de* bota-
nique, intendant du jardin im-
périal des plantes à Florence ,
mourut dans cette ville en 1785.
Ce savant a donné Catalogus
horti acadetnicœ Florentinœ, et
le FlHdarium Fhrentinum, 1751,
in - 8". On a encore de lui di-
verses Dissertations sur des ob-
jets de médecine, et Storia degli
uccelli : Omithologla methodi-
cè <;Êfçe;ste, ' Florence; 17O7- 1-776 ,
5 volumes in - folio. Cet ouvrage
écrit en latin et en italien , et
qui contient ^x cents planches
coloriées , fut çi:itrepris et terminé
avec Laurentio Laurentius , et
Violante Yannio. Il est fâcheux
que le travail en soit d'une exé-
MANF
H
cution médiocre et que les plan-
ches soient en général peu soi-
gnées pour la vérité et pour la
gravure.
» III. MANETTI ( lUitilio ) ,
peintre italien, élève de Francesco
Vanni , d6nt il imita parfaitement
la manière , naauit en 167 1 , et >
mourui en 1659. On estimoit beau-
coup à Florence et k Pise ses to"
bleaux qui se trouvent en grand
nombre dans les églises et cha-
pelles de ces deux villes.
t MANEVILLETTE (Jean-Bap-
tiste -penys d'Après de), corres-
pondant de l'académie des scien-
ces, et chevalier de l'ordre dit ,
•roi, né au Havre en 1707, movtk
Lorient , ou il étoit inspecteur ^
en 1780 , avoit servi en qualité d*.
•capitaine dans les vaisseaux de Iw
cfompagnie des Indes , cgyii le ré-
compensa, en lui confiaRl la garde
du dépôt des cartes, plans et jour-
naux, relatifs à la navigation des
Indes orientales et de la Chine ;
e'«st ce qui nous valut le iViep-
tune des Indes ou Orientai, Paris,
1775 et 1781 , 2 voL grand in-fol..
Cet ouvrage, qui est fort estimé^
contient a la fin du 2« voL le sup^
plément et l'instruction.
♦ M ANFRED, tyran de Sicile ,
fils naturel de l'empereur Frédé-
ric If) mort en 1260, ne gouverna,
que i I ans , et fit abhorrer son
règne. Il avoit empoisonné son
frère Conrad pour monter sur le
trône , et fait ta guerre au pape
Innocent IV. Le souverain pon-
tife dontift les royaumes de Na-
pies et de Sicile a Charles d'An*
jou , qui remporta sur Tusurpa-
teur une victoire signalée dans
les plaines de Bénévent, MLanfred
fut tué dans le combat.
m
» I. MANFREDI ( Jérôme ) ^
t
MANF
MANF
docteur en philosophie et en më- ] Il devint professear de mafhéma
decine , vivoit au iS*" siècle , et
donna dans toutes les rêveries de
l'astrologie judiciaire. Gomme
professeur de ' médecine à Bolo-
^e , jusqu'en 1492, il s'attacha
9. prouverla nécessité et Pavàn-
tage de!s recherches astronomi-
ques dans la cure <les maladies.
Manfredi ne se borna point a dé-
•biter en chaire sa folle et dange-
reuse doctrine , il la consacra
par les ouvrages suivans , qui ten-
dent à égarer l'esprit des l«cteurs.
I. Centilùquiwn de medicis et
infirmis , Bononia^ i4B5 , i4^9 9
jn-4** ; Venetiis , i5oo , in - folio ;
Norimbergae, i53o, in-8°. II. Ephe-
merides astrqlogicœ operationes
medicas spectantes » Bononiâe j
IJ664.
t II. MANFREDI ( Lelio ) ,
auteur italien , qui âorissoit a^
i6* siècle, traduisit de l'espagnol
en italien le roman Tirante il
Biancp valorissimo cavalière ,
Venise i55S , in-4''. L'original en
castillan parut à Valence en i49^)
iii - 4" > i^t réimprimé à Barce-
.loTuié, .1497^ in-iblio , puis a Val-
l^dgiid 5 lôiF, même format, I^e
comte de Cavlus a donné uue
traducti(xn. française de ce roman ,
sous ce titre : /Histoire du vaillant
chev aî lei^Ty ran-le^Hianc , Londres
sans d»^e ( Paris, 1 740 ), 2 volumes
tiques à Bologne, en 1698 et sur-
intendant des eaux du Bolonais
en i7o4- La même année ^ il fut
mis a la tête du collège de Mon-
talte fondé par Sixte-Quint à Bo-
logne , pour des jeunes gens, des-
tinés a l'état ecclésiastique. Il y
rétablit la discipline , les bonnes
mœurs, et l'amour de Tétude, qui
en étoient presque entièrement
bannis. En 17 11 il eut une place
d'astronome à l'institut de Bolo-
gne , et dès4ors il renonça ahso-^
lument au collège pontifical , et k
la poésie même qu'il avoit toujours
cultivée jusque-là. Ses Sonnets ^
ses Canzoni , et plusieurs autres
morceaux imprimés k Bologne ,
17 13, in- 16 , réimprimés avec nue
noticç,sur sa vie et sur ses ou-
vrages , ^793 , in-8° , sont une
preuve de ses talens dans ce
•genre. Il a traité é^^es sujets de
galanterie , d'atnour passionné ,
de dévotion; U a chanté des prin-
ces, des généraux, de grands pré-
dicateurs : mais .ses sonnets ne
Unissent pas toujours, comme les
nôtres, par des traits frappans.
Ce ne sont, le plus souvent, que
des paroles hannonieuses et des
■ louanges un peu exagérées. L'aca-
démie des sciences de Paris et là
. société royale de Londres se l'as-
socièrent, l'une eu 1726 , l'autre
en 1729, et le perdirent en 1739.
U mourut le i5 février de cette
petit in-89. Maniredi a aussi fa^t
.une .version d'un petit ouvrage 1 année. On a de lui, ï, Ephemeri^
espagnol qui a été mis en frsii^- des motuum cœlestium, ab amw
^ais par Gilles Corrozct., sous ijt^, ad anniun 1750, cum in-
le titre U^ la Prison, d'amoura ,
Paris \ ii)i6 , in-S*» , réimprimée
avec le texte espagnol en i^egard ,
Paris , 1593 , in- 12.
t III, MANFREDI ( Eustache ) ,
céldbre . .mathématicien , né à
Bologne .eu.i674v 4^0*^^ ^èsi ses
premièxes aimées , par son esprit ^
lèç espérances les plus.fiaueaôes^
troductiorttf et varîis tahulis , k
Bologne, 1715 — 17^5, en 4 vol.
in-4''- L^ premier vol. est une ex-
cellente introduction a l'astroni^-..
mie ; les trois autres contiennent
les calculs. Ses deux sœurs Taldè-
rent ]pçaucoup dans cet ouyrage
si pénible , et si estimé pour son
exactitude et sa justes.'iec Xt. De
êraasiiu MercUtiiperSQlei»i a/wio
MANF
1725, Bologne, 1724, in-4'*. IH.
De annuis inerraniium stellarum
aberrationibus , Boiogne , 17^9 »
in-4**. lï J réfute les astroiiotnes
qui regardoient ces observations
comme l'effet de la parallaxe au-
îiuelle de la terrei
MANF
4x
* IV. MANFREDI ( Gabriel ) ,
frère du précédent, né à Bologne
le 25 mars 168 1 , fut porté par son
gôàtà l'ëtttde des mathématique,
et sur-tout de l'algèbre ; li j fit de
très-grands progrès, et acquit la
-réputation du meilleur algébriste
qu'ait eu l'Italie. A Tâge de 20
ans il composa un excellent ou-
vrage sur les équations du pre-
mier degré, qui lui mérita les élo-
ge* du inonde savant. En 1708 le
sénat de Bologne le mit,au nom-
bre de ses secrétaires ; en 1720 il
le pourvut d'une chaire d'ana-
lyse à l'université de cette ville,
et en 1726 il le créa <îhancelier.
Il fut ensuite chargé de la direc-
tion des travaux hydrostatiques ,
et donna dans ce nouvel emploi
des preuves de *on savoir et de
son amour du bien public. li fit
plusieurs voyages a tlome , pour
combattre les prétentions^^ïer-
rardis, relatives aux eaux qui bai-
gnent le territoire 'de ces deux
villes ; et , de retour dans sa patrie ,
il mourut en 1761. Ilétoit si versé
dans la géographie, qu'il n y àvoit
pas de position et de lieu très-éloi-
gnés qu'il ne connût pari'aitement.
On a de lui , I. .De constmctione
œquationum differenUalium prl-
mi gradus , Bononia», 1707. Le
célèbre Leibnitz lui écrivit une
lettre de félicitation sur cet ou-
vrage. II. Brève Sciwdiasma geo'
metrico perla eostmzione di una
grarh parte delV equuzioni diffe^
renziali del piinuy grarh. Ce traité
«n inséré dans le i8« volume
du GioTntUs de letterati ICallani.
III, SoluzioM fiuii problema
appartenente al calcolo intégra-
le : insérée dans le second vo-
lume du supplément du même
journal. IV. De Jormulis guibus-
dam integrandis ; De eliminandis
ab œquatione arcubus circulari- '
bus j et alla ; De inveniendis da-
tarum formularum irraXionalium,
recipt^cis. On trouve ces opus-
cules dans les actes de l'acadé-
mie de Tinstitut de Bologne. V-
Considerazioni sopra alcuni dub-
bj , cke debbono esaminarsi nella
congregazione deW acque de i5
seitembre 1739 , Rome , 1759.
VI. Risposta (il compendio délie
pretese ragioni de Ferraresi ,
etc. , Rome 1760.
* V. MANFRBDI ( Emile ) ,
frère du précèdent , né à Bolo-
gne , le 22 novembre 1679, entré
dans l'ordre des jésuites en 16949
fit ses études avec distinction,
et se livra ensuite a l'éloquence
sacrée. Il S'acquit la réputation
d'un e«cellent orateur , et parut
dans les principales chaires d'Ita-
lie avec avantage et d'une manière
très-honorable pour lui. Doué
d'nn goût vif pour la poésie , il
la cultiva avec succès, et ses vers
italiens et latins répandus dan$
plusieurs recueils prouvent son
talent dans ce genre. Il mourut à
Parme le 16 mai 1744* On a délai,
I. Quaresimale , Venise, 1747*
II. Oraùone funèbre nelV eseqide
del serenissimo principe clémente
Gio* Federico Cesare d'Esté ,
Modène, 1727.
* VI. ^tÀNFREDI ( Paul ), mé-
decin italien, né k Lucques, se fit
connoître vers le milieu, du i7«
siècle par des folies d'un singulier
Çenre. Sectateur enthousiaste de
Libavius , 'Aécrivit un traité pour
prouver les avantages de la trans-
fusion du sang d'un animal dans
) un autre y et le publia ftous ce
4a
MANF
titre : Z>e no^d et inaiiditd ^me-
dico - chirurgicd observatione ,
sanguinen^tixinsfundentede indi^
i^iduo in indisnduum , prias in
hrutis et deindè in homine expertd.
Kom», 1668 , in-4*« Paul Man-
fredi a donné encore a Borne,
in-4**, en 1674» Observations sur
l'oreille interne et sur Tuvée , in-
sérées parJManget dans sa Biblio-
thèque anatomique. /
♦ VII. MANFREDI ( Muzio ) ,
né à Césène, ville de la Roiiiagne,
dans le i8« siècle , secrétaire
de Dorothée, duchesse de Bruns-
wick , se diiitingua par son ta-
lent en poésie. On a de lui ,
outre ses Madrigaux , des Lettres ,
et Sémiramis f tragédie.
VTIL MANFREDI ( Barthé-
lemi ) , peintre de Mantoue , dis-
ciple de Michel- Ange de Carra-
Tage. Manfrédi, doué d'une facilité
prodigieuse , a si bien saisi la
manière de son maître ,. qu'il est
difHcile de ne pas confondre les
ouvra &res des deux artistes. Ses
sujets les plus ordinaires étoient
des Joueurs de cartes ou de dés ,
et des Assemblées de soldats.
IX. MANFREDI. Voyet Bentx-
voGLio , n» VI.
*MANFREDONIA(Jeah-
Baptiste) , philosophe et mathé-
maticien , de Tordre des cha-
noines réguliers , professa pen-
dant long-temps à runiversité de
Padoue , avant d'embrasser l'état
ecclésiastique. On a de lui Corn-
mento sopra la sfera , e Teorica
delli pianeti.
* MANFRELIJ( Dominique),
Napolitain , jurisconsulte du 17*
siècle, a publié Touvrage suivant:
Osservazioni aile decisioni del
reggente capecelalro.
t MANGEANT (Luc-Urbain) ,
MANG
pietix et savant prêtre de Paris ,
né dans cette viUe en i656 ,
Î' mourut en i 7 12 7. On a de
ui trois Editions estimées , l'une
de- saint Fulgence , évéque de
Ruspe , Paris , 1684 > m - 4' î
l'autre de saint Prosper, in-folio ,
Paris, 171 1, avec des avertis-
semens. fort instructifs ; et la troi-
sième de la Bible de Sacy , avec
le latin et des notes , Liège , 170a »
0 vol. in-fal.
t MANGEART (Dom Tho-
mas ) , bénédictin de la congré-
gation de Saint - Vannes et de
Saint- liidulphe , obtint les titres
d'antiquaire, de bibliothécaire, et
de conseiller du duc Gharles de
Lorraine. Il préparoit un ouvrage
fort considérable , lorsque la mort
l'enleva,' l'an 1763, avant qu'il
eût mis le dernier ordre 2i son
livre , dont on doit l'achèvement
et la publication à Pabbé Jac-
quin. Cette production aparu , en
1765, in-folio, sous ce titre : In-
troduction à la science des mé-
dailles , pour servir à la connais-
sance des dieux , de la relieion ,
des sciences , des arts , et de tout
ce qui appartient à Vhistoire an-
cienne , avec les preuves tirées
des médailles. Les Traités élé-
mentaires sur la science numis-
matique-étant trop peu étendus ,
et les dissertations particulières
trop prolixes , le savant bénédic^
tin a réuni ^n un seul volume
tous les principes contenus dans
les premiers, et les notions in-
téressantes répandues dans les
autres. Son ouvrage peut servir
de supplément à rAnticpité ex-
pliquée de dom Montfaucon. On
a encore de lui une Octave d^~
Sermons , avec un Traité ^sur le
purgatoire y Nanci, 1759, deiM^
vol. in-i2*
t MANGENQT ( Louis ) , chaté
noiue «i« Tfemple à Paris, sa psi*
MANG
trie, né en 1694» mort en 1768 ,
étoit un poète de société et un
homme aimable. Il remporta ,
sans le savoir, le prix des jeux
floraux , son oncle ayant envojé ,
sans le lui dire-, une Eglogue de
lui au concours. Quoique d'une
conversation agréable et enjouée,
son caractère n'en étoit pas moins
porté à une misantropie un peu
cynique. On peut en juger par
les vers suiyans , sur un petit sa-
lon qu'il avoit fait construire
dans un jardin dépendant de son
bénéfice :
Sai}S inqniëtade , sans peine ,
le jouis dans c^s lienx dadestin le plus beau;
Irt» dieux m'oncaccordé l*ane de Diogène ,
Stmes foibles taleosa^onc valu son tonneau.
Mangenot a rédigé le Journal des
4a vans depuis le ao septembre
lyi'] jusau'au 17 novembre ijSi.
On a publié kAmsterdara,.en 1776,
wes Poésies, Ce recueil contient
deux Eglogues^ qui ont du na-
turel et des grâces 5 des Fables ,
dont cruelques-unes sont bien
faites; aes Contes, beaucoup trop
libres; des Moralises ; des Ré-
flexions ; à.e& Sentences ; des Ma-
drigaux^ etc. etc. Il y a, dans
l'Anthologie, quelques Chansons
de lui. On ne connoît de l'abbé
Mangenot aucun ouvrage en prose,
à moins qu'on ne veuille regarder
comme un ouvrage son Histoire
abrégée de .la poésie française ,
plaisanterie aussi juste qu'agréa^
pie , où il seroit difficile de trou-
Tef beaucoup de fautes , car elle
se réduit k une demi -page. La
voici : « La poésie française , sous
Ronsard et Baïf ^ étoit un enfant
Clu berceau, dont on ignoroit jus-
qu'au sexe ; Malherbe le soupçon-
na mâle , et lui lit prendre la robe
virile; Corneille en fit un héros;
Racine en fit une femme adora-
blé et sensible;^ Quinaull en fit
mie courtisane » i\aar la rendre
MANG
45
• digne d'épouser LuUy , et la pei-
rit' si bien sous le masque , que
sévère Boileau s'y trompa , et
condamna Qninault à renier, et
sa muse aux prisons de Saint-
Martin. A l'égard de Voltaire ,
il en a fait un excellent écolier
de rhétorique, qui lutte contre
tous ceux qu'il croit empereurs
de sa classe , et qu'aucun de ses
pareils n'ose entreprendre de dé-
goter^ se contentant de s'en rap-
porter au jugement de la posté-
l'ité , unique et seul préfet des
études de tous les siècles. » —
Son frère Christophe faisoit aussi
des chansons. Celle-ci , entre au-
tres , Maigre la bataille qu'on
donne demain^ etc. , fut faite dans
le temps des guerres de Flandre ,
en I744* .
t MANGET ( Jean- Jacques ) ,
né k Genève en 1662 , s'étoit d'a-
bord destiné à la théologie ; mais
il quitta cette étude pour celle
de la médecine. L'électeur de
Brandebourc: lui donna des let*
très de son premier nlédecm en
169g, et Manget conserva ce titre
jusqu'à sa mort, arrivée k Ge-
nève en 174^. On a de lui un
grand nombre d'ouvrages ; les
plus connus sont, I. BioUotheca
anatomica , Genève , 1699 , 2 vol.
in-folio. II. Une Collection de di-
verses Pharmacopées , in-fol. III^
Bibliotheca pharmaceutico - mè'
dica, 4703, 2 vol. in-ibl. IV. Bi >
bliothecà medico-fructica , 1739 9
4 vol. in-folio. V. Le Sepulcnre-*
tum de Bonnet , augmenté , Lyon ,
I700 , 3 vol. in-fono. VI. BibliO"
theca chymica, Genève, 1702, 2
vol. in-folio. C'est le moins com-
mun des ouvrages de ce savant.
VIL Bibliotheca chirureica , 4
tomes en 2 volumes in-folio , Ge-
nève « 1721. VIII • Bibliotheca
scriptorum mcdicorum veterum
9t recentioiwn^ Genève, 1731 |
44
MANG
4 tomes en 2 vol. in-folio. 11 a
fait entrer dans cet ouvrage la Bi-
bliothèque des écrivains médecins
deLindanus, augmentée par Merc-
klein , avec un grand nombre de
fautes qui s'y trouvoient. Eloy ,
médecin de JMons, en a donné
une beaucoup plus exacte , Mon s ,
1778, 4 vol. in-4*', etc. Daniel
Lie Clerc, auteur d'une Histoire
de médecine , l'aida beaucoup.
lTi> écrivain qui a enfanté tant de
volumes n'a pas pu être tou-
jours exact, et original. Manget
est plus souvent compilateur
qu'observateur; mais ses recueils
sont utiles à ceux qui ne peuvent
pas avoir des bibliothèques nom-
breuses. On a encore de lui
un Traité de la peste, recueilli
des meilleurs auteurs- anciens et
modernes , 1721 , 2 vol. in- 12.
fMÀNGEY (Thomas), ecclé-
siastique an|;lais , qui s'est dis-
tingué dans le commencement du
i8« siècle par ses sermons, qui
ont eu plusieurs éditions , et par
nombre iïe'crits ascétiques esti-
més. On lui doit une bonne Edi^
tion des OEuvres de Philoh-le-
Juif , publiée en 174^» sous le titre
de Pjiilonis Judœi opéra omnia
quœ reperiri potuerunt , in- fol. , 2
vol. Mange j^' mourut le 11 mars
1755 , et laissa en manuscrit àes
Remarques sur le nouveau Testa-
ment.
* I. MANGIN , adjudant gêné-
rai français, né à Mayençe , passa
en France après la prise de cette
ville par les troupes prussiennes ,
y fut employé dans son grade ,
et eut 4e bras emporté d'un bou-
let de canon dans une légère af-
faire près de Salzbourg. il mou-
rut dans cette ville des suites de sa
blessure, en janvier 1800. Mangin
inventa une macbine de guerre ,
à laquelle il avoit donné le nom
MANG
de Scaphandre , dont on a fak
l'expérience en 1798. Cette ma-
chine, propre à soutenir un homme
sur l'eau dans une position ver-
ticale , étoit destinée a exécuter
le passage des rivières par' des
corps entiers , sans ponts ni ba-
teaux. Ce général , estimable sou»
tous les rapports , d'un caractère
et de mœurs aimables , fut pen-
dant, quelque temps chargé de
la partie secrète a l'armée dé
Moreau. Il avoit épousé la fille
du sénateur Jacqueminot.
* II. MANGIN (Charles) , né a
Mitrj , près la ville de IVIeaux ,
le 2 mars 1721 , Ait élevé à Juif-
ly. Dès sa plus tendre enfance
son goût se manifesta pour Pàr-
chitecture. Son oncle ( Lottin ,
imprimeur-libraire a Paris ) , ja-
loux de seconder de si heureuses
dispositions, lui fit apprendre les
mathématiques, le dessin, et le
plaça successivement chez plu-
sieurs architectes , où des pro-
grès rapides justifièrent la bonne
opinion qu'il avoit eue de son
neveu. Nous n'entreprendrons
point de suivre Mangin dans la
carrière qu'il a parcourue ; nous
nous contenterons de citer lèj
monumens publics dont l'entre-
prise et la direction lui furent
confiées a Paris. Ea Halle aux
blés ; la Garre; le Séminaire du
Saint-Esprit ; les Fondations c%
VEléifation du portail de la ci-
devant église de Saint-Barthéle^
my ; la Restauration du portail
dé Saint-Sulpice ; l'Elévation de
ses tours , et sur-tout Vaché\^fi'
ment des chapelles inférieures _,
d'une belle exécution et du plus
beau fini ; V Eglise du Gros-Caî/^
lou; et d'après ses Plans, u^
grand nombre de bâtimens,
parmi lesquels on distingue la
Maison de La Piive. Les arts lui
doivent aussi deux superbes Chd--
MANG
teaUx , î'un situé a Montebîze ,
près La Ferté-sous-Jouarre , et
l'aiitre k Montaud. Agé de y5
ans , ManTgia s'occupoit même
d\in projet d'embellissement pour
la capît^ie. Ce projet , qu'il sou-
mit k la convention nationale et
a^ lycée des arts, }\ii valut une
mention hono raille et une mé-
daille du lycée. Il est mort k
Nantes le 4 février 1807 » ay^^nt
conservé jusque dans la vieillesse
la plus reculée ses facultés intel-
lectuelles.
MANH
45
* MANGOLD ( Joseph ) , né k
Rhelingen en Suabe en. 17 16 , jé-
suite, enseigna la philosophie dans
Funiversité d'Ingolstadt. Mangold
publia , sur la nature de la lumière
et de& couleurs y un Traité qai
£t beaucoup de bruit , intitulé
Sj'Stema àiminis et colorwn , no-
vam de refractione theoricim corn-
pleçtens , cum previa disserta-
tione de sono , Ingoistadt , ly^'S,
in-S". On y observe des vues
neuves, qui , dans une matière où
il s'en iaut bien que toutes les re-
cherches soient épuisées , pou-
voJcnt conduire k des rcsu'tats in-
téressàns. ( Foy. Gkimaldi , n»» I. )
Il donna ensuite un cours entier
de Philosophie , Ingoistadt , 1755,
3 vol. in-^**. 11 enseigna la tiiëo-
Ipgie pendant sept an&, et rem*
plit divers emplois honorables
jusqu'à la suppression de la so-
ciété. A cette époque il fut con-
tinué dans le gouvernement du
collège , par la volonté expresse
de l'évêque-prince , et du magis-
trat d'Ausboxirg , et s'acquitta de
eette charge a\eç autant de zèle
que de prudence pendant qua-
torze ans. Le pape Pie VI , k
SQ^ . passa se par Ausbourg en
-178a, lui lit un accueil très-dis-
tmgoié , l'appelant vejierabills
poler, II mourut k Ausbpurg lé
Il mai 1787.
MANGOT (Claurfè); petit-
fils d'un avocat de Loudun en
Poitou , naquit k Paris , et fut
protégé par le maréchal d'Ancre.
Par un caprice singulier de la for-
tune , Mungot devint,' en moins de
dix-huit mois , premier président
du parlement de Bordeaux , se-
crétaire d'état et garde des sceaux
en 16 1 6. Au premier bruit du
massaci^ dé âon protecteur, il
courut se cacher 'dans les écu-
ries de la reine. Ensuite , résolu
de tout hasarder , il alla au Lou-
vre polir voir quel seroit Son sort.
Vitri , capitaine des gardes (lu
corps , lui voyant prendre le
chemin de l'appartement de la
reine , lui dit d'un ton moqueur :
« Oii allez-vous , monsieur , avec
votre robe> de salin ? IjC roi n'a
plus besoin de vous. -» En elfet ,
il . fallut qu'il remît les sceaux. Il
mourut dans l'obscurité. Sa pos-
térité finit dans ses petits-tils.
— Son frère, Jacques Mangot ,
célèbre avocat-général au parle-
ment de Paris , magistrat savant ,
éloquent, intègre , mort en 1587,
k 5o ans , étoit ennemi de la
brigue , de la fraude et des fac-
tions. Onlui reprochoil seulement
une longueur assommante dans ses
plaidoyers. L'inquiétude que lui
causèrent les troubles qui agitoient
la France abrégea ses jours. Il
donnait > tous les ans aux pau-
vres la dixième partie de son re-
venu.
/ MANHART ( François - Xa-
vier) , né k Inspruck en 1696,
jésuite en 17 12, mort k Flall, petite
ville du Tirol, en 1773, se dis-
tingua dans divers genres de lit-
térature, et enseigna la plupart
àes sciences dans difTérens col-
lèges et académies. Ou a de lui,
I. Dissertationes theologicœ de
indole , ortu ac progressa , etfon-
tihiissacrçe doctrinœy Ausboui'g^
v^
46
MANI
1749» in-S». 11. Bibliothecà do- }
mestica honarum artium ac eru- \
ditionis studiosorum usui ins- \
tmcta et aperta , Ausbourg ,
J762 , in-S**. IIL Idea magni Dei \
eontra atkeismum hujus cevi ,
Ansboorg , 1766 , m-8*. IV. An-
tiquitates christianomm y Ans-
bourg , 1767, in-S*.
* MANIAGO r Léonard de ) ,
né à Gividad dans le FriouU d'une
famille noble , chanoine de cette
TÎlle , florissoît dans le i6« siècle.
Maniago fut auteur d'une Histoire
de son temps , commenjRint k Ton-
verture du concile dé Trente jus-
qu'à la fin du siècle. La premièi'e
partie fut publiée h. Venise en
1^97» et ensuite à Bergame en
1600 , avec les deux pi^miers
livres (]ie la seconde partie. L'au-
teur ne poussa pas plus loin son
travail. ^
MANIC^ÉENS. rofez Basi-
MDE et Man£s.
MANIÈRE/ Foyez Ma-
t MANILIUS (Marcus) ,
pOëte latin sous Tibère, a com-
posé en vers un Traité d'astro-
nomie dont il ne nous reste que
cinq livres, qui traitent des étoiles
fixes.. Quoique Manilius ait vécu
dans le bon siècle de la latinité ,
on croit remarquer à sa diction
qu'il n'étoit pas Uomain. Son stvle
est a la venté plein d'énergie , et
quelquefois de poésie ; mais on j
lôrouve des expressions, dtes tour-
nures singulières qu'on cherche-
'* roit en vain dans les poètes de
son temps. Ce qui peut Texcu-
ser , c'est que , traitant un sujet
neuf , il lui a fallu des couleurs
* nouvelles. Son Poème a été long-
temps enfoui dans les bibliothè-
ques d'Allemagne, ^c ^ seroit
■MANI
Ï>eut-étr€ encore enseveli isaâ
'oubli , si Le Pogge ne Tavoit pu-
blié il y a environ deux siècles
et demi. Il n'en est pas plus men*
tion dans les anciens auteui^s que
s'il n'eàt jamais existé , et les
modernes en avoient si peu de
connoissance , qu'ils ont peine k
s'accorder sur le temps où il a
vécu. Les meilleures éditions <tp
cet ouvrage sont celle de Jok
seph Scaliger , Lejde , 1600 ,
in-4'^ ; celle de Benttey , Londres»
1738, in-4<*, et d'Edmond Burton,
cum nous variorum , Londres ^
1785 , in-8*». Creech , qui a don-
né une traduction anglaise de
Manilius , l'ait fort peit ue cas. de
l'édition ad usum delpkini , Pa*
ris , 1679 , in-4**. Il y en a eu
une autre de Paris , 1786 , a vol.
in-8** , avec une traduction et des
notes par le P. Pingre , si célèbre
par ses connoissances astrono-
miques. Cette traduction parut
avec celle des phénomènes d'A*
ratus , poëte grec ,' d'après la
version de Cicéron et les'suppié*
meqs de Grotius, et enfin celle
de Stoeber , Strasbourg , 1787 »
in-8«'. L'édition de Bologne, i774f
in-fol. , est très-rare.
MANIQUET (Etienne), né k
Saint t Paul -en - Jarret , près de
Ljon , entra chez les minimes »
et fut trois ibis provincial de
son ordre. On a de llii les Oftii-
sons Junèbres de fjOuis XIK et
' du premier daupbon. Il mourut
en 1728.
MANIS (Louis), récollet,
recommandable a la fin du' 17*
siècle par une sorte d'éloquence
populaire qui le iàisoxt sui<*
vre avec enthousiasme dans ses
prédications. La fouie iiit quei«
que/ois si gra' de , i^ju'on le força»
pour la satisfaire , à prêcher plu*
sieurs fois dans. les places ptu)li<i»
MANL
^es. n mourut à Lyon , sa pa-
trie 9 en 1622.
* M ANITIUS f Samuel Got-
thiUf) , membre ae Tacadémie
impériale des curieux de la na-^
ture , sous le nom de Macer,
médecin y né en Lusace , piroi'essa
cet art a Dresde , et y nt impri-
mer en 1691 , in-i3 . un ouvrage
intitulé De œtatibus Zedoanoi
relatio. jGeorge Matliias , qui fixe
la mort de Manitius au 22 sep-
tembre 1698, lui attribue un autre
ouvrage publié k Dresde, comme
appartenant à Sempronius Grac-
chus , de Marseille , portant pour
titre : Medicus hujus sœculi , seu
Herma tyroni medico expeditis^
simam, quà eundum , viam monS"
trans y Dresdae, i693,in-8<*.
t MANLEY (mistriss ), fille de
' Ût Roger Manlev , née à Guer-
nesey ou dans Tune des petites
lies cpû Tavoisinent^ dont son
père étoit gouverneur , reçut une
éducation conforme a sa nais-
sance, et annonça de bonne beure
des dispositions fort au-dessus
de son âge. Mistris Manley eut le
malheur de perdre ses parens
étant encore très- jeune ^^ circon-
stance qui lui fut bien funeste et
influa sur toute sa vie. Son tuteur,
désigné par son père , la séduisit
Ear nn mariage supposé , et Ta-
andonna dans ses plus belles
années , qu'elle passa dans la so-
litude. Présentée quelque temps
après k la duchesse de Cléve-
land , maîtresse de Charles II ,
efle en reçut quelques secours
qui ne forent que passagers. Dé-
goûtée du monde et n'osant y pa-
roitre , elle composa dans sa re-
traite sa première tragédie , inti-
tulée The Royal Afischie/y
jouée en 1 6g6* Son succès lui pro-
cura une foule d^admirateurs, qui
lui devint fatale et la jeta dans
MANL
47
toute sorte d'intrigues. C'est dans
ces circonstances qu'elle com-
posa sa Nouvelle Atalantis en 4
■vol. , traduits en français , Rouen^
1714 , in- 12 , 2 volumes. Dans
ce roman historique et satirique,
^Ue se permit d'attaquer plu-
sieurs personnes de son sexe ;
en outre ayant puisé dans les
sentimens de son père un vif at-
tacheiàent a la cause de Charles I«
elle peignit k grands traits et sans
ménagement tons ceux qui avoient
contribué k la révolution. Le gou-
vernement fit arrêter Fimprimeur
et le libraire ; mistriss Manier ,
trop généreuse pour lés sacrilier
k sa tranquillité , parut a la cour
du banc du roi , s'avoua pour
l'auteur de l'^to/a/i/f 5 , et ne par-
vint qu'avec beaucoup de peine k
se débarrasser des tracasseries
que lui suscita cette affaire. Le
ministère ayant changé , sa situa-
tion devint moins ongeuse , et
elle se livra avec ^H^e liberté^
k ses goûts et k s^Kliis. La se-
conde édition de ^^% lettres pa-
rut en 1713. La tragédie de Lu-
dus, premier roi chrétien de
Bretagne , fut jouée k Drury-
Lane, en 1717. Les pièces que
nous avons cit^s et sa comédie
intitulée V Amant perdu ou le Mari
jaloux , jouée en 1696, complé-
tèrent son oeuvre dramatique.
Elle fut employée sous le minis-
tère de la reine Anne ; et alors,
aidée des conseils du docteur
Swift , elle mourut le 1 1 juillet
1724, ches Jean Barber , alder-
man de Londres, avec lequel elle
vivoit.
♦ MANUO ( Ferdinand ) , ar-
chitecte napolitain, disciple de
Jean de Nôle , florissoit vers i55o.
Il fit le modèle de l'église de l'An-
nonciation où on lit son épitaphe »
celui de la CasaSancta. Manfin se
distingua dans la construction du
48
MANL
m-and Hôpital , et fut très-estimé
de Pierre de Tolède, vice-roi de
jVaples. 11 ouvrit la rue de la porte
de ^6\e ^ construisit une. maison,
rojale a Pouzzole , agrandit la
grotte de ce nom, otma d'archifec-
ture le pont de Capoue , et laissa
une grande quanlilë iïouvva^cs
qui assurent sa réputation.
' I. MANUUS , cendre de Tar-
qnin-le-Superbe , donna un asile
h ce roi lorsqu'il fut chassé de
Borne, Tân 609 avant J. C. Il est
regardé comme le chef de Tillustre
famille romaine des Manlius, d'où
sortirent trois consuls , douze tri-
buns et deux'dictatcurs. Les hom-
mes les plus célèbres de cette fa-
mille sont les suivans.
II. MANLIUS-C APITOLÎNUS
(Matcus) , célèbre consul et ca-
Ïntaine romain , distingué dans
es armée^|Éès Tâge de 16 ans ,
se réveill^^B^sle Capitole, au^r
cris des (fflr, lorsque Rome fut
Î)rise parles Gaulois, et repoussa
es ennemis qui vouloient sur-
prendre cette lorleresse. Ce ser-
vice important lui fit donner le
surnom de Capifoîin et de Con-
S€r\>atcur de la ville , Pan 090
avant Jésus-Christ. Manlius , na-
turellement inquiet , impétueux
et bouili' de vaine gloire , porta
envie h Camille , qui venoit de
triompher pour la troisième fois.
jVc se croyant pas aussi bien traité
f^ar le sénat et la noblesse que
avoit été ce général , il passa de
l'ordre des patriciens dans celui
du peuple, teignant de s'attacher
aux intérêts de la multitude ,' il
chercha le moyen delà soulever ,
en proposant l'abofition de toutes
les dettes. Le peuple en étoit char-
gé , sur-tout depuis qu'on avoit
rebâti Rome. C'étoit précisément
dans ce temps-là même que les
Volsques se révoltoient. La con-
MANL
joncture étoit si dangereuse , qa^l
fallut élire un dictateur. Les voit
tombèrent sur Cornçlius CossttS^
qui , ayant triomphé des ennemis
du deliors , s'occupa de réprimer
les divisions intérieures. A son re-
tour de l'armée , il fit arrêter
Manlius comme un rebelle. Le
peuple prit Je deuil et délivra son
uéfonseur. L'ambitieux Romain ,
aspirant secrètement à la souve-
rameté, profita mal de sa libert^ j *
il excita une nouvelle sédition. La
conjuration éclata ; les tribuns du
peiiple citèrent Manlius comme le
chef (le ces factieux^ et serenxlirènt
ses accusateurs. L'assemblée se te-
noitdansle Champ-dc-Mars , à la
vue du C apitoie que IVJ^anlius avoit
sauvé. Cet objet parloit forte-
ment en sa faveur ; les juges s'en
aperçurent. On transporta ailleurs
le lieu des comices , et Manlios ,
condamné comme conspirateur ,
fut précipité du haut du roc Tar-
péïen, l'an 384 avant J. G. (Ce
trait historique est le sujet d'une
tragédie estimable de La Fosse. )
Il y eut une défense expresse
qu'aucun de sa famille portât à
1 avenir le surnom de Marcus , et
qu'aucun patricien habitât dans la
citadelle où Manlius avoit eu sa
maison.
III. MANLIUSkTORQUATUS,
consul et capitaine romain , fils
de Manlius Imperiosùs , avoit
l'esprit vif , mais peu de facilité
a parler. Son père, n'osant le pro-
duire à la ville , le retint a la
campagne parmi 4es esclaves. Ce
procédé parut si' injuste* à Mal^
eus Pomponius , tribun du peu-
ple , qu il le cita pour en rendre
compte. Torquatus le fils , indigné
qu'on poursuivît son père , alla
secrètement chez le tribun , et ,
le -poignard a la main ," lui fit
jurer qu'il abandonneroit son ac-
cnsation. Cette action de généro-
r
MANL
siié toucha le peuple , (jui le nom-
ma Tannée craprès tnbun mili-
taire. La guerre contre les Gau-
lois s'étant allumée , un d'entre
eux proposa un combat singulier
avec le plus vaillant des Romains ;
Manlius s'offrit à combattre ce
téméraire , le tua , lui ôta une
chaîne d'or qu'il avoit au cou ,
et la mit au sien. De la lui vint
le surnom de Torquatus , qui
passa ensuite k ses descendans.
Quelques années après il fut
créé dictateur , et eut la gloire
d'être le premier Romain élevé
à la dictature avant d'avoir géré
le consulat. Manlius fut souvent
consul depuis; il Tétoit l'an 5^o
avant Jésus-Christ , pendant la
guerre contre les Latins. Le jeune
Manlius son fils accepta dans le
cours de cette guerre un défi qui
lui fut présenté par un des chefs
des ennemis. Les généraux ro-
mains avoient fait défendre d'en
iiccepter aucun; mais le jeune
héros , animé par le souvenir de
la victoire que son père avoit rem-
portée dans une pareille occasion,
attaqua etterrassa son adversaire.
Victorieux , mais désobéissant , il
revint au camp , où il reçut ,^ par
ordre de son perc, une couronne et
la mort. Manlius Torquatus, après
cette exécution barbare , vainquit
les ennemis près du fleuve Visi-
tis , dans le temps que son col-
lègue Deoitts Mus se dévouoit à
la mort pour sa patrie. On lui
accorda Ijionneur du triomphe ;
mais les jeunes gens , indignés de
«a cruauté , ne voulurent pas al*
1er au-devant de lui ; on don-*
na d^uis le nom de Meinliana
edicta a tous les arrêts d'une jlis-
lice trop exacte et trop sévère.
Les vieux sénateurs l'en respec-
tèrent davantage , et voulurent
l'élever -de nouveau au consulat ;
mais Manlius le refusa , en fai-
sant valoir la foiblesse de ses
' If XI.
MANN
49
jeux. « Rien ne seroit plus im-
prudent , leur dit-il, quW hom-
me qui , ne pouvant rien voir
que par des jeux étrangers , pré-
tendroit ou souffriroit qu'en le
faisant chef et général on lui
confiât la vie et la fortune des
autres. » Et conime quelques jeu-
nes gens se joignoient aux an-
ciens pour le j)resser , Torquatus
ajouta : « Si l'étois consul , je ne
pourrois souffrir la licence de vos
mœurs , ni vous la sévérité de
mon commandement. »
IV. MANJJUS, ancien pein*
tre romain. Il imitoitsi parfaite-
meut la nature , qu'on dit que de«
araignées furent trompées par la
représentation qu'il fit d'une mou*
che.
*L M ANNA (Jean-Baptiste
la ) , poète et peintre d un mérite
distingué , et membre dts aca-
démies des Umoristi à Rome ,
des Oziosi à Naples , et des Uiac-
cesi k Paierme, né à Catane, mort
en 1640. Ses Poésies sont insérées
dans les poésies de' signori accctn
demicifantastici dei fioma. On
a aussi de lui imprimés séparé-
ment des Idylles , et fycandre ,
tragi- comédie pastorale.
* IL MANNA ( Jean-Antoine ) ,
né à Câpoue , vécut dans le 16*
siècle , et fit imprimer l'ouvrage
suivant : La prima parte deUa
cancelleria di tutti i privileej ^
capitoli , lettere reeie , e aUre
scritture di Capûd dal \ 109 Jino
al iSao.
* * MANNERS ( John ), marquis
de Granbjr , fUs du duc de Rut-
land , né en janvier 172Ï , et
destiné à- la profession des armes,
parvint en 1755 au rang de ma-
lor-géûéral, et fut nommé en i^58
lieutenant - général çt colonel.
M^nners marcha en cette qua-
lité avec le^ trgupes jnvojées en^
4
5o MANN
Allemagne pour servir sous le
prince Ferdinand de Brunswick
et il en obtint le commandement
général en 1759. S'iln'eut pas tous
lés talèns irun général en chef ,
il eut toutes les <{ualités qui ca-
ractérisent un excellent comman^
^ant en second. En 1760 , il
J^ustifia par sa bonne conduite
: Warbourç , où la <:ayalerie an-
glaise se distingua particulière-
ment, les rapports avantageux
3u'avoit faits de lui le prince Fer-
inand après la bataille de Min-
den. A Touverture de la campagne
«uivante , il commanda sous le
prince héréditaire Tattaque des
irilles (rontières delaJlesse, et se
montra avec distinction a la ba-
taille de Kirk-Denkem. Il mourut
en 1770 , avant son père , à Fâgé
%.
de 49 ^o^»
♦I.MANNI ( Jcan-Baptîste ) ,
né à Modène en 1606 , entré dans
l'ordre des jésuites en 1626 ,
écrivit beaucoup, d'ouvrages as-
cétiques :, parmi lesquels on dis-
tingue les suivans : I. Trattato
del ciifto dovuto alV immagini
de' santi y etc. , Modène, io55.
II. Ristrettù délia vita di Maria
Gonzaga , ducfiessa di Mantûva ,
Venise , 1669. — III. / Novissi-
mi del. uomo , Bologne y 167 1.
IV. Sagro, trigesimo ^ a siano
XXX prediche suX purgatorio ,
Bologne , 1675- V. TrihunaU di
Dio giudicante , etc. , Bologne ,
1Ô78. VU. ta congre^azione délie
dame délia Craciera fondata
dalT impératrice Leonora , etc. ,
Vienne y 16 VU. Centuria
ttesempj , Venise , 1689. VIH.
Quattro massime di cristianafi-
iasqfia , Bologne , 1669; tx.
Quaresimale con t sahoati di
Maria Wer&ine , Venise , i68i ;
Bologne, i685.
♦ ri, M A N N I ( Dominique-
Marie ) , i^^é a Florence ie & avrU
MANN '
I 1690, écrivit beaucoup d'ouf^mgejr
historiques ,' sur-tout pour éclair-
cir quelques points de lliifitoire
de la Toscane. Il mourut le 3o
novembre 1788. Outre les ouvra-
ges insérés dans les histoires et
les journaux littéi^ires de l'Italie,
et la Bibliothèque de Fontanini
avec les notes ae Zeno , on a de
lui , I. Osservazioni istoriche so^
pra isigilli anticbide' secoli bassiy
Florence , 1749» ^^ ^®^' i**-4'** ^*
Istona dega anni santi dal loro
principio pno al présente del 1 75©,
Florence, 1750. III. Le FegUe
piacevoli , ovvero vite de* piii
bizzarriy e giocondi uomini Tos»^
cani , etc. , Florence , 1757. IV-
Délie antiche terme di Firenze ,
Florence ,1751 ,in-4% — * V, JYb-
tizie istoriche intomo al Pala^
gio , ovverô anfiteatro diFirensej
Bologne , 1746. VII. Ilbistrazio^
ne storica del Décanterons di
Giovanni Boccaccio , Florence,
1742* VII. Lezioni di lingua Tos~
eana^ Venise, 1758, 2 volumes
in -8». VIII. Trattato istorico
degli ocehiali da naso inventati
da Salvino Armati ^ Florence ,
1758. IX.^ Ragionamenti di Do-
menico Maria Manni sulla vitm
di S. Filippo Neri, Fioreniino ,
Florence, 1785. X. Vita del let-
teratissimo monsignar Niccolà
Stenone diDanimarca , etc. , Flo-
rence , 1755. XI. Série de* sena^
tori Fiorentiniy Florence, 1720.
XII. De Fhrentinis inventis corn--
mentarium , Ferrare, 1731. Xlll.
fstorica notù^ia delf ongine e si^
fmjicato delh Be/ane , ed un Idil^
o inedito di Benedetto Buon^
matiei , Lucques , 1766.
MANNINGHAM ( Richard ) ,
docteur en médecine » de la so-
ciété rojale et du collège de»
Riédec^ns de Londres , se fit une
grande réputation dans cette ville
par les Traités quHl y publia ver»
\
MANK
le milieu du i8« siècle : I. Corn-
pendiunt artis obstetricandi ;
Londini , 1739 , în-4** ; Halae-Saito-
num, ij^o, in-4® , par les soins
de Philippe Boenmer , qui Fa en-
richi d'une Préface et d une Dis-
sertaUon sur le forceps de Gham-
berlajme , perfectionné par Chap-
man et Gîffard , Londini , 1 754 ,
in-4® ; LoVanii , i^SS , in-4* ; en-
anglais , Londres , 1774 y iu-4*' 9
iioas le titre d*^^^rfltcf of Mid-
wifery. Tout concis que soit cet
ouvrage , il donne des préceptes
très-utiles , en forme d'aphoris-
ines , sur l'accouchement naturel
et non naturel ; sur les mauvaises
positions de l'enfant dans la ma-
trice , et les manœuvres propres
à le ramener V une meilleure , etc.
IL The sjrmptoms , nature , cau-
ses and cure of the febricula
commonfy calleathe neruous and
hystericaljever, Lcfndres , 1746,
174^ • ^ prétend (jue la viscosité
dvL sang et le décroisseînent d'ac-
tivité-aans les esprits animaux,
sont les causes de la maladie
hystérique , et c'est s;ur cette théo -
ne qu'il fonde ses indications cu-
ratives. "
t MAKNORY (Louis) , ancien
avocat au parlement de Paris ,
sa patrie y né en 1696 , et mott
en 177B 9 a donn^ 18 volumes
in- 1 2 de Plaidoyers et Mémoires ,
Ce recueil offre un grand nombre
de causes singulières , et Iç tajlent
de l'auteur étoit de les; rendre
encore plus piquantes par la
manière agréable dont il lesprer
sentoit. Il fut l'avocat de Tra-
▼enol dans son procès contre
Voltaire , c;t quoique ce poëte
l'eût secouru dans le besoin , il
ne lui épargna pas les traits de
satire. Voltaire s'en vengea , en
le peignant comme un boyard
mercenaire , qui vendoit sa plume
et ses injures au plus otTrant,
MANN 5t
Mannorj auroit été plus estimée
comme avocat et comme écri-
vain , si son styrle eût été moins
prolixe et plus soigné , s'il a volt
plus apprpfoiïdi les matières et
plus ménagé la plaisanterie dans
des causes qui ne demandoient
que du savoir et de la logique.
On a encore de lui , une Traduc-
tion en français de l'Oraison fu-
nèbre de Louis XIV , par le
P. Porée ; et des Observations
judicieuses sur 1^ Sémirarais de
Voltaire , Alethopolis ( Paris ) ,
1749, in-8«.
fMAlVNOZI (Jean), peintiie
célèbre , dit Jean de Saxnt^ean ,
du nom du lieu de sa naissance ,
village près de Florence. Cet ar-
tiste , mort en i636 , âgé de ^
ans, illustra l'école de Florence par
la supériorité de son génie. Man-
nozi entendoitparfàitementia poé-
tique de son art : rien n'est plus
incflnieux , et en même temps
mieux exécuté ^ que ce qu'il pei^
gnit dans les salles du palais dm
grand-duc, pour honorer^ iroA
les vertus politiques de Laurent
de Médicis , ihais son caractère
bienfaisant et son goût pour les
beaux -arts. Mannozi réussissoit
particulièrement dans liupeinturif
à/restj/ue. Le temps n'a point de
prise sur l^s ouvrages qu^l a faits
en ce genre : ses couleurs sont ,
après plus d'utf siècle f aussi
fraîches que si elles venoient d'ér
tre employées. Ce maître , sa-
vant dans la perspective et dans
l'optique , a si bien imité des
bas-reliefs de stuc , qu'il faut y
porter la iraain pour s'assurer
qu'ils ne sont point de sculpture.
Mannozi, misantrope farouche'^
envieux de tout mérite , et porté
a décrier toutes sortes de talens ,
eut , même après sa mort , des
rivaux qui voulurent insinuer ail
grand -duc de détruire ses ou-
5a
MANO
vrages : mais ce prince n'en fut
que plus ardent à les conserver.
♦ L MANOUCHE, savant Sar-
rasin , florissoit vers le milieu du
II* siècle. Instruit dans les lan-
gues arabe , persane , grecque ,
arménienne et syriaque , il pos-
sédoit a fond la littérature de tous
cçs peuples d'Orient , et il étoit
un zélé défenseur de FAlcoran
de Mahomet. Manouche avoit
reçu des marques d'honneur de
la part des califes d'Egypte et de
Bagdad , et de L'empereur de
Constantinople. Eu io44 cet il-
lustre personnage , se trouvant
dans cette capitale , eut des dis-
Î' mtes littéraires et religieuses avec
e prince Grégoire Makisdros
{voyez cet article j, et les termina
en embrassant de plein gré la re-
ligion de l'Evangile.
MANS
lité et par sa tolérance relîgie«ise^
avoit gagné l'afiection du grand
patriarche et du peuple d'Arménie*
* MANOTJG , savant Siacre ar-
ménien , natif d'Edesse , florissoit
vers la fin du i5* siècle. Il laissa
manuscrits, après sa mort, les ou-
vrages suivans, I. Histoire chrono-
logique des empereurs de Bjzanr-
ce , depuis Constantin jusqu'à la
prise de Constantinople, IL Vie
de saint Alonias , écrite en vers
arméniens. III. Histoire de F in-
•
mention de la sainte croix. IV. Un
livre intitulé Les Martyrs*
MANRIQUEZ (Ange), dt
'Burgos , moine de l'ordre de
Cîteaux, docteur en théoiogie &
Salamanque , évêque de Badajoz
Tan 1644 > mort l'an 1649 ' ^
donné les Annales de son ordre :
-^ ,, ,, A^T^TT^iW^ • m on y chercheroit en vain de l'exac-
II- MANOUCHE , pet.t-n s ^^^^ ^t de la critique.
\ Fadloun , nommé emir de
de
la v:ille d'Any dans un âge fort
jeune, vers l'an 1 071 de J. G. ,
étoit un homme doux , paci-
fique , vaillant dans les guerres ,
«mi du bon ordre et de Ta pros-
pecté publique. La plupart des
édifices de cette \ille étoient rui-
jiés par les guerres précédentes ;
Manouche , qui possédoit des tré-
sors , employa tout pour faire
oublier, les souvenirs à^% mal-
heurs , et accorda de^ privilèges
\i ceux qui venoient habiter dans
Any. Melik-Chah , l'homme le
Ï)lus vertueux qui ait paru sur
e sol de la Perse, lors de son
expédition en Arménie et dans
la Natolie, étant informé des
hautes qualités de Manouche , le
icombla d'honneurs , et lui assura
la possession de son gouverne-
ment. En 1094, Manouehé se
battit valeureusement contre El-
Khazy , général scythe, et rempor-
ta sur lui une victoire décisive. Ge
ehef msjbiométaa , par sou afifabi-
t I. MANSABD ou Mansart
( François ) , fameux architecte
français , né à Paris en iSqS,
mort en septembre 1666. Quoi-
que né avec les talens de son art ,
et quoique applaudi souvent
du public , Mansard avoit beau-
coup de peine à se satisfaire lui-
ménie. Golbertlui ayant demandé
ses plans pour les façades du
Louvre , il lui en fit voir dont ce
ministre fut si content, qu'il vou-»
lut lui faire promettre qu'il n'j
changeroit rien. L'architecte re-
fusa de s'en charger k ces condi-
tions , voulant toujours , répon-
dit-il , « se réserver le drpit de
mieux faire: » Les magnifiques
édifices élevés sur les plans de
Mansard sont autant de monu-
mens qui font honneur à son gé-
nie et a ses talen$ pour l'archi-
tecture. Il avoit des idées nobles
et magnifiques pour le dessia
général d'un édifice , et un goût
uélicat et exqttis pour tous le$
MANS
•memens d'architecture qu'il y
employojt. Ses ouvrages ont em-
belli Paris et ses environs , et
même plusieurs provinces. Les
principaux sont, le Portail de
r église des Feuillans , rue Saint-
Honoré; V Eglise desjilles Sainte-
Marie j rue Saint-Antoine ; le
Portail des Minimes de la place
Royale ; une partie de V Hôtel de
Conti , l'Hôtel de Bouillon , celui
de Toulouse, et VHôtelde Jars,
L'Eglise du Val-^e-Grace a été
bâtie sur son dessin , et conduite
par lui jusqu'au dessus de la
grande corniche du dedans ; mais
es envieux lui firent interrom-
pre ce magnifique bâtiment , dont
on donna la conduite k d'autres
architectes. Mansard a aussi fait
les dessins du Chetteeu de Mai-
son^ , dont il a dirigé tous les
bâtimens et les jardins. Il le bâtit
pour le président de Longueil ,
surintendant des finances , et qui
ftit assez son ami pour le laisser
le maître absolu de la disposition
générale, de Ta décoration , et, ce
3ui sur-tout est plus rare , de la
épense ; aussi dit-on que Man-
sard en usa largement , et ne ba-
lança point k faire abattre une
partic.de ce qu'il venoit d'édifier,
sans consultexmême le président,
assez riche sans doute pour lais-
ser une telle latitude k son archi-
tecte, et qui obtint en échange la sa-
tisfaction d'habiter l'un des chefs-
d'œuvre de Varchitccture fran-
çaise. Peut-être cette singularité
ajouta-t-elle encore k la réputa-
tion de l'ouvrage et de l'artiste ;
elle prouve au moins l'importance
que Mansaj:d mettoit k son art , et
la considération que l'on avoit
alors pour son talent et sa pro-
bité. Il a fait encore construire
une infinité d'autres superbes
châteaux ; ceux de Dallerov en
Normandie , de Bemijprès Paris,
dfe Blérancourt , de Choisy-siiT'
MANS
55
Seine , de Gèvre en Brie ; une
partie de celtii de Fresne , oh il
y a une chapelle qu'on regarda
comme un chef-d'œuvre d'archi-
tecture , etc. C'est lui qui a inr
venté cette sorte de couverture,
que l'on nomme mansarde,
t II. MAJVSARD ou Mansait
( Jules-Hardouin ) , neveu du pré-
cédent , mort en 1708 , k 69 ans.
Chargé de la conduite de presque
tous vcs bâtimens de Louis XIV9
il devint non seulement premier
architecte du roi , comme son
oncle , mais encore chevalier de
Saint-Michel , surintendant et or-
donnateur général des bâtimens ,
arts et manufactures du roi. C'est
sur les dessins de ce fameux archi-
tecte qn'on a construit la galerie
duPalais-Rojal, la place de Louis-
le-Grand , celle de^ Victoires. Il
a fait le- Dôme des Invalides , et a
mis 1» dernière main k cette ma^
gnificfue église , dont le premier
architecte fut Libéral Bruant.
C'est de tous les ouvrages de
Mansard le plu s marquant el celui
qui contribue le plus k sa gloire ,
en ce qu'il peut, k certains égards,
se comparer avec Saint-Pierre de
Rome et Saint-Paul de Londre^.
La disposition générale est heu-
reuse , la masse élégante , l'exé-
cution assez soignée ; l^s détails
seuls manquent de pureté et de
ce grand caractère , de cette no-
ble simplicité des mouumens de
la Grèce et de Rome, inGonnu»^pu
dédajgnés par les architectes du 1 7 •
siècle. Mansard a encore donné Je
plan de la Maison de Saint-Cjr, de
la Cascade de Saint-Cloud , de la
Ménagerie , et de l'Orancerie , de*
Ecuries, du Château de Versaillei,
et de la Chapelle, son dernier
ouvrage , qu'a ne put voir finir
avant sa mort. Voltaire l'a appelée
un coliJTchet brillant ;^ mais il fut
gêné par le terrain j il est proba-
54
MANS
bîc que , s'il avoit eu de l'espace >
cette chapelle auroît égalé en no-
blesse ses autres édifices. Mansard
et Le jNôtre furent les premiers
artistes honores du cordon de
Saint-Michel. Mansard employoit
p6ur plaire k Louis XIV tous les
détours d'un courtisan.il lui pré-
sentoit quelquefois des plans où
il laissoit des choses si aosurdes,
que le roi les voyoit du premier
coup^d'œil. Aussitôt Mansard fei-
gnoit de tomber en admiration ,
et s'écrioit : « Votre Majesté n'i-
gnore rien , elle en sait plus en ar-
chitecture que les maîtres mêmes.
( Voyez Le Nostm. ) Le portrait
de Mansard y par Rigaud , se voit
maintenant dans le Muséum de
Versailles , sous len*» 21 g,'
* MANSÇOUR ( Mahammed
al ) , roi de Hamah en Syrie , un
des prédécesseurs du célèbre
Abouf Féda et de la même famille
des Aj^ubites , est, comme lui.
plus connu par son mérite litté-
raire que comme roitelet d'une
ville médiocre et de son territoire;
mais il s'en faut bien néanmoins
que la réputation du premier ap-
proche de celle de son descendant.
Il termina ses jours, dans un âge
avancé, l'an de l'hégire 6 i5i ,218
de l'ère vulgaire. Le seul ouvrage
que l'on connoisse d'Al-Mansçour
est une Histoire assez complète ,
écrite en arabe, des poëtes arabes
)usqu'à son temps^ en 10 volumes.
I. MANSFELD ( Pierre-Er-
nest, comte de ) , d'une des plus
illustres maisons d'Allemagne et
des plus fécondes en personna-
ges recommandables , ait prison-
nier en i552 dans Ivoy , où il
eommandoit , servit depuis les
catholiques à la bataille de Mont-
contour. St'S talens le firent em-
ployer dans les affaires les plus
délicates. Devenu gouvernc*ir du
I^uxcmbourg , il maintint la trau-
MANS
(AdUité dans cette provinçie , fan-
ais que le reste des l^ays-Bas ^toit
eu proie aux malheurs de la
guerre civile, hes états lui témoi-
gnèrent leur gratitude en plaçant
sur la porte de Thôtel de ville
llnscription suivante : In Belgio
omnia dùm vastat civile bellum ^
Mansjeîdus^ bello etpacejidus y
hanc provinciam in Jide continet
servatque iîlœsam , cum sununo
populi consensu et hilari jucun-'
dilate. Il eut ensuite le comman-
dement général des Pays-Bas , et
mourut à Luxembourg le 21 mars
1604, à 87 ans , avec le titre de
prince du Saint - Empire. Son
mausolée en bronze, qu on voyoit
dans la chapelle de son nom y
qui joint l'église à^s récollets à
Luxembourg, est un ouvrage ad-
mirable. Louis XIV, ayant pris
cette ville en i684 > nt enlever
quatre pleureuses, d'un grand fini«
qui décoroient ce monument.
Mansfeld réunissoit le goût de&
sciences et celui de la guerre ,
aimoit et encourageoit les arts y
avoit l'esprit vaste et porté aux
graçdés choses. Mais il fut quel-
auefois avide d'argent et prodigue
ae sang. L'abbé Schannat a
donné FHistoire du comte de
Mansfeld en latin, Luxembourg >
1707. — Charles , comte de Mans-
feld, son fils légitime , se signala
dans les guerres de Flandre et de
Hongrie , et mourut sans postérité
en 1695 , après avoir battu les
Turcs qui vouloient secourir la
ville de Gran ( Strigonie ) qu'il as-
siégeoit. V. l'article Lignsbolue»*
t II. MANSFELD (Ernest de),
fils naturel de Pierre-Ernest et
d'une dame de Malines , servit
utilement le roi d'Espagne dans
les Pays-Bas , et l'empereur en
Hongrie , avec son frère Charles,
comte de Mansfeld. Si» bravoure
le fit légitimer par l'empereur
MANS
Hodolphe II. Mais les charges de
son père , et les biens ^[u'il pos-
sédoit dans les Pays-Bas espa-
gnols, lui ajant été refusés contre
les promesses données , il se jeta,
en 1610, dans le parti des princes
protestans , quoiqu'il fût catholi-
que. Devenu Tun des plus' dan-
gereux ennemis de la maison
d'Autriche , qui Tappeloît V Attila
de la chrétienté , n se mit , en
161 B 9 a la tête des révoltés de
Bohème , et s'empara de Pilsen
en 1619. La défaite de ses trou-
pes en différens combats ne
l'empêcha pas de pénétrer dans
le Palatinat. Il j prit plu-
sieurs places^ ravagea l'Alsace ,
s'empara dliagneneau , et défit
les pavarois. Enfin il fut entiè-
rement défait lui-même par Wals-
tein , a la bataille de Dassou , au
mois d'a^nril i6a6. Ajant cédé au
duc de Weimar le peu de troupes
3ui lui restoient , il voulut passer
ans les é^Xs de Venise ; mais il
tomba malade dans un village ,
entre Zara et Spalatro , et y ren-
dit les derniers soupirs le 20 no-
vembre 1626) à 4^ ans. Le pro-
curateur Nani le peint ainsi :
c Hardi y intrépide dans le péril ,
supérieur aUx premiers génies de
son temps pour une négociation ,
s'insinuant dans l'esprit de ceux
qu'il vouloit gagner avec une
éloquencenaturelie ; avide du bien
d*autrai et prodigue du sien; tou-
jours plein de vastes projets et
de grandes espérances , il mou-
rut sans terres et sans argent
MANS
55
chiens , Il n'en montra ni humeur
ni ressentiment. Il fit donner au
traître 3oo rixdales , avec une
lettre pour le comte de Buquoi ^
conçue en ces termes : « Gazel
étant votre affectionné serviteur
et non le mien , je vous l'envoie
afin qu^ vous profitiez de ses ser-
vices. » Cette action partagea les
esprits , et trouva autant de cen-
seurs que de partisans. Quoi
qu'il en. soit , Ernest passe avec
raison pour l'un des plus grands
généraux de son temps. Jamais
capitaine ne fut plus patient »
plus infatigable , ni plus endurci
an travail, aux veilles, au froid
et à la faim. Il mettoit des armées
sur pied , et ravageoit les provin-
ces de ses ennemis av;ec une
promptitude presque incrojable.
Les Hollandais disoient de lui :
Bonus in auxiUo , carus inpretio ;
cher.
ra. MANSFELD (Henri-
François , comte de ), de la même,
maison que les précédens, se
signala dans les guerres pour la
succession d'Espagne. 11 mourut
a Vienne le 8 juin 1715, à 74
ans, après avoir été prince au
Saint-Empire et de Fondi , grand
d'Espagne , maréchal de camp ^
général des armées de l'empereur ^.
général de l'artillerie, ambassa*
aeur en France et en Espagne,
président du conseil aulique de
rut sans terres et sans argent. » ^^^^^ ^^ grand-chambellan de
Il ne voulut pomt mounr dans rcmDereur.
son lit. Bevétu de se^ plus beaux '^
habits , Tépée au côte, il expira
debout^ appuyé sur deux domes-
tiques. On raconte de lui ce trait
fort singulier. Instruit, a n'en pou-
voir douter , que Gasçl , celui de
ses officiers auquel il se fi oit le
plus, commumquoit le plan de
ses projets au chef àos Autâ-
* MANSFIELD (lord), membre
du parti ministériel dans la cham-
bre des pairs du parlement d'An-
gleterre , avoit été ambassadeur
d'Angleterre en France, sous le mi-
nistère du lord Stormond. Pendant
la guerre de la révolution française
il eombattit constamment le parti
56
MANS
de l'opposîtioii ; et on le vît , no-
tamment le 5i janvier 1794» ré-
futer le lord Stanhope , qui atta-
quoit la validité d un jugement
reuda contre Thomas Muir* Dans
le courant de mars , il proposa
au parlement d'autoriser le roi
d'Angleterre a exciter la rébel-
lion en France par tous lesmojens
possibles: défendit, le 3o avril,
un traité conclu avec la Prusse ;
soutint le i5 mai la proposition
faite de lever des corps d'émigrés
français , et profita de cette occa-
sion pour jeter une fleur sur la
tombe de Malesherbes , « dont le
souffle de la calomnie n'a jamais
osé , dit-il , ternir le caractère. »
En juillet il fut nommé mem-
bre du conseil d'état , sans dépar-
tement fixe. En novembre 1795
il défendit le biïl proposé contre
les écrits séditieux , et essaya de
prouver la nécessité de cette
mesure en citant l'exemple de la
France. « J'étois encore fort jeune,
dit-il , lorsque j'allai pour la pre-
mière fois en France ; j'y retour-
nai vingt ans après , l'esprit pu-
blic n'étoit plus reconnoissable.
A la première époque il y a voit
très-peu de gens à principes licen-
cieux , on auroit pu lés compter j
niais à la seconde, je vis les prin-
cipes démocratiques faire le su-
jet des conversations , et je re-
connus que ce pays étoit travaillé
de symptômes de révolution. La
cause de ce changement étoit dans
la fatale négligence qui laissoit
circuler librement des livres in-
fectés du poison de la sédition. »
Mansfield , mort a Londres en
1796 , jouissoit alors , - tant en
places qu'en pensions, de drx-neuf
mille livres sterlin g de rente . .
* MANSI. ( Jean-Don\inique ) ,
d'abord clerc régulier de la con-
grégation de la Mère de Dieu,
ensuite archevêque de Lucques >
MANS' ' . ,
naquit dans cette ville , dWe fa*
mille illustre , le 16 février 1692*
Doué des i^us heureuses dispo-
sitions et aune extrême avidité
d'apprendre , ses études furent
rapides et brillantes. Il professa
pendant long-temps la théologie
morale à Naples. Des voyages
fréquens dans les principales vil-
les d'Italie et au-delà des monts ,
pour y visiter les biblioâièqués
et y puiser de nouvelles lumières ,
jom^ a une étude opiniâtre et
réfléchie des anciens manuscrits ,
lui donnèrent le plus haut degré
de savoir et de profondes connoiff-
sances dans l'histoire sacrée et
profane. Nommé em765 , à Tâge
de ;f2 ans ., à l'archevêché de Luc-
quès par Clément XIII, ce pontife
crut devoir lui donner une preuve
de son estime en. le dispensant
de l'exaimen d'usage. Cet illustre
et savant prélat mourut le ij
septembre 1769. Ses principaux
ouvrages sont, I. Dictionarium
historicum , criticum , chronolo^
gicum , geographicum , et'Utte"
raté sacrœ Scripturœ , Luccae ,
1721. C'est la traduction latine de
D. Calmet , avec des notes et des
augmentations par Mansi , pu-
bliée de notiveau par le même ,
avec un suppléi^ient , Lucques ,
1731. II . Pro legomena et disser^
tationes in omnes et singulos sa-
crœ Scripturœ libros , etc.,Lucca;,
1 729. III . Commentariorum litte-
ralium in. omnes libros veteris et
novi Testanienti , auctore Au-'
gustino Calmet, interpretatio la"
tinu , accuraUt textuwn collatione
prœstans ^ Lucca; ^ 1751. IV. De
veteri et novd Ecclesiœ disciplinif»
Opus Ludovici Tkomasini oppor».
tunis anilnadi^ersionibus illustra^
tum cum elogio historieo P^ Lu-
dovici ThomAsifd^ Luccae, 17^8.
V. Annales eçclesiastici Cœsaris
Baronii dardinalis , cum notis
Stepkani Saluaii ^ cnticà hist*
-, MANS
whtonolûgica Antonii Pagii , con- i
tinuatione Oderici Raynaldi^ nO' 1
tisque Dominici Georgii , et Jo,
JXominici Mansi , unà cum appa-
jkUu , et indice generaîi , Lucca; ,
i74<> j 58 tomes in-folio. VI. De
epechis conciliorum Sardicèn-
sium et Sirmiensium , etc., Luc-
ca , lyi^' Cet ouvrage fut criti-
qué d'une manière indécente par
le dominicain Mamachi , auquel
Mansi répondit par une Disser-
tation puoliée kLucquesen 1749*
VII. Sanctorum conciliorum et
decretorum coîlectio noi^a , seu
CoUectionis conciliorum à P,Phi'
lippo Labbeo , et Gabriele Cos-
sartio soc, Jesu presbyteris pri-
mum s^ulgatœ , ' dein 'emendatioris
et amplioris operd Nicolai Co-
leti Fenetiis recusœ supplemen-
tum , etc. , Luccae , 6 vol. in-fol.
Cet ouvrage fut réitnprinié sous
un nouveau titre , à Venise ,
avec des augm^entations consi-
dérables , des supplëmens , des
notes , des dissertations , etc. ,'
par Mansi , aidé des PP. Zac-
caria , Puel , Forbenio , Forster ,
et antres, 3o vol. Le trentième pa-
rut en 179a. Vin. Nova editio
Historiée eccîèsiasticœ P, ISfata-
lis Alexandrie etc., Luccae , 1749 ;
Venetiis , 1759. IX. i?. P, F, Ana-
cleti Èeinfestuel ord. min.
S. JPrancisci Theologia mora-
lis , etc. , accedunt supplementa
riyncprimiim édita ^ etc. Mutinae ,
1758. X. Joannis Alberti Fabri-
cii hibliotheca latina mediœet in-
fimœ cetatis , etc, , editio prima
itaUca e MSS, editisque codici-
bus correcta , iUustrata , et auc-
ta y etc. 9 Patayii, 1754- XI. Theo-
logia moroHs in quinque libros
distrihuta , etc. Auctore Paulo
Layman , soc. Jesu , in epitomen
redacta , et nunc primàm pluri-
bus in locis exposUa , castigata,
aucta , etc. , Patavii , 1 760. XII ,
Stephim Baluzii misceuanea no-
MANS 57
vo ordine digesta , et non paucis
ineditis ' monuntentis et notis
aucta e etc. , Luccae , 1761 ,4 ^o^«
in-fol. XIIÏ. Historia ecctesias-
tica variis coHoquiis digesta j etc.
Auctore Fr, Ignatio - Hyaccinto
Amat de Graveson , etc. Editio
novissima luculentissimis addir
tionibus , perpetuisque adnotatio-
nibus iUustrata , et continuatione
usque ad annum 1760 locuphtata,
Venetiis , 176a. XV. JEpitome
doctrinœ moralis ex operibus
BenedictiXlV depromptœ. Acce*
duntmonitaS.CaroUBorromœiad
confessanoSy bullœ^ décréta etc. y
Venetiis, 1770.
M ANSION (Colard), imprimeur
et auteur du i5* siècle, étoit, se-
lon Topinion la plus commune ,
natif de Bruges , où il a passé
fresque toute sa vie. On a de lui,
. Les Métamorplioses d Ovide
moraUsées , traduites en français .
par Mansiony du latin de Tho-
mas fp^aley s, jacobin , et par lui
imprimées en i484 » in-fol* II. La
Pénitence dAdam , traduite du
latin , manuscrit k la bibliothè-
que impériale , n® 7864* III. On
lui attribue encore la Traduction
de la Consolation de Boéce , qu'il
imprima en i477 î et du Dialo-
gue des créatures , Lyon , i483.
Mansion fut le premier impri-
meur de Bruges ; et le premier
ouvrage sorti de ses presses fut
le Jardin de dévotion , que l'on
croit impripié en i^'i» Ii publia
ensuite, avec la date certaine
de 1476 , la Ruine des nobles ,
hommes et femmes, de Jean Boc-
cace. On croit que Mansion avoit
appris son art en France, du
moins k en juger par la forme de
ses caractères. Il mourut en i484*
M. Van-Praet , conservateur de
la bibliothèque nationale , a pu-»
blié des Recherches sur la vie ,
les écrits et les éditions de cet
N
60
MANT
an burin pour les estampes. Cet
artiste mourut à Mantoue en i5 1 7.
♦ MANTELIUS { Jean ) , né k
Hasselt , ville du comté de Looz,
dans la principauté de Liège , le
33 septembre iSgg , se fit augus- '
tin , enseigna les belles-lettres et
sur-tout la rhétorique , fut suc-
cessivement prieur a Anvers ,
Bruxelles , ïpres , Hasselt , Co-
logne , visiteur de sa province ,
cl mourut le iH février 1676. On
a de lui, I. Hasseletumy Louvain,
i663 , in-4*. C'est une description
de la ville de Hasselt et des eavi-
rons. II. Historiée Lossensis libri
decem , Liège , 1717^, in 4* • Cette
histoire, bien écrite, est utile pour
l'histoire générale des Bays-Bas.
On voit a la fin Stemma comitum
Lossensium par le même auteur ,
puis une collection de diplômes
^t une petite description histori-
que des villes du comté de Looz ,
par Laurent Kobyns , avocat de
Liège, m. Carte de la princi'
pauté de Liège et du comté de
Looz y Amsterdam , i65g. Celle
du P. Leclerc , jésuite , est beau-
coup plus eicacte et mieux exé-
cutée. Mantelius a encore fait un
grand nombre à^ouvrages ascé-
ticfues écrits en latin , et quelques
Pièces de vers. ,
^ * MANTHONE ( G: ) , officier
d'artillerie napolitaine.Doué d'une
audace peu commune et ' d'un,
courage à toute épreuve , il se ré-
unit k quelques conjurés , et con-
tribua , avec le prmce Molitemo
et quelc[iies autres , a l'entrée de
Championnet dans la ville de Na-
ples. Lorsque l'insurrection des
Calabrais eut forcé \es Français
k quitter Naples , ses habitans
nommèrent Manthone au minis-
tère de la ffuerre# Celui-ci s'oc-
cupa de la levée et de l'organisa-
tion des troupes nationales , et
vmi à bout de créer de petifts
MANT
corps d'armée pour combattre les
insurgés. Les succès de ces der-
niers étant devenus plus grands
qu'on ne devoit s'y attendre, Man-
tnone se mit a la tête des troupes
et marcha contre eux ; mais infé-
rieur en nombre , il fut battu par
le cardinal Rufib , et revint k Na-
ples , oh les troupes royales ne
tardèrent pas d'entrer. Il y eut
dans ses murs ou au dehors plu-
sieurs combats oii les habitans
s'entr'égorgeoient au nom de la
liberté et du roi. Manthone fit
des prodiges de valeur; il fut eu-
suite pris , traîné en prison y et
de là conduit k l'échafaud.
MANTICA (François), né a
.ndine en 1 534 9 enseigna le droit
a Padoue avec réputation , et fut
ensuite attiré k Rome par le pape
Sixte V , qui lui donna une charge
d'auditeur de rote. Clément VII C
le fit cardinal en iSgô. Mantica
mourut k Rome le 28 janvier
i6i4« On a de lui, I. De con-
jecturis uitimarum vobmtatum
libri XT/, Genève, 1734, in-folio.
II. Un Traité mti\xx\élÀicubrati€>^
nés vaticanœ , seu De tacitis et
ambïguis conpentionibus , deux
vol. in-folio. III. Decisiones rotœ
Romance y in-4**
MANTINUS ( Jacques ) , mé- ^
decin , très-versé dans les langues
savantes , né en Espagne , s'ac-
quit par son art une grande ré-
putation k Venise , au commen-
cement du 16" siècle. On a de
lui plusieurs traductions en la-
tin de quelques ouvrages d*Avi-
cenn^ etd'Averroës. I. ParaphrYt-
sis As^errois de partihus et gene^
ratione aninialium , Rome , i (ia i ,
in-folio. Il a suivi une version
hébraïque ,* qui avoit été faite d'a-
près l'arabe . Il . Paraphrasis, Avet^
rois super libros Platonis de Re^
pub lied y Rome, iSSg. III. A\^i-
cennœ Fen IKprimi , de un^Ven»
r
MANT
MANU
6i
4ali ratione medendi , ^ versio la-
tinaj Venise, i53o, etc* IV. ^vi-
cennœ caput XXIX tertii cano-
nis F'en I, tractatus I , de cano-
nibus universalibus curationis
doîoris cdffitis , Venise , 1 55o ,
avec la méthode de Corneille
Baetsdorp. V. Interpretationes in
organum Averro'is , Venise. Les
erre Mrs d'Averroès et d'Avicenne,
qu'on suivoit alors dans les éco-
les^ sont oubliées , ainsi que celles
de Mantinus.
M ANT O , fille de Tirésias ,
et fameuse devineresse , ayant été
trouvée parmi les prisonniers que
ceux d'Argos firent k Thèbes , fut
envoyée à Delphes et vouée k
Apollon. Akméon , général de
Tarrnée des Ar^iens, en devint
éperdument amoureux ; il en eut
un fils nommé AmphHoque , et
une fille appelée- Tisiphone , re-
nommée pour sa beauté. Pausa-
nias dit que de son temps on
vojoit k la p6rte d'un temple
une pierre appelée le Siège de
Manto ^ suf laquelle elle avoit
rendu des oracles. Virnle , d'a-
près une tradition populaire , fait
atiiver Manto en Italie , et lui
Eût épouser Tuscus , dont elle eut
un fils nommé Acnus , qui fut
fondateur de la ville de Mantoue,
k laquelle il donna le nom de sa
mère pour honorer sa mémoire.
^ * MANTON ( Thomas ) , théo-
logien anglais non-conformiste ,
né ei^ 1620 , k Laurent-Lydiard ,
au comté de Sommerset , mort en
1677, élève du collège de Vadham
k Oxford 9 prit les ordres et fut
ministre de Colyton au comté de
Dévon. Il s'établit ensuite k Sto-
ie-Newingtdn , prêcha plusieurs
Ibis devant le parlement , et fut
nomme chapelain k la restaura-
lion de Chanes II ; mais il perdit
cette place en 1662 , pour non-
^ox^brisH^* £n 1671 il fut em-
prisonné pour avoir prêché dans
un conciliabule^ mais mis en li-
berté peu après. Ses ouvrages ,
qui sont des sermons dans l'es-
Î>rit du calvinisme, ont été recueil-
ïs en 5 vol. in- fol. Ce docteur a
été enterré dans l'église de Stoke-
Newington.
MANTUA ( Marc ). Vojez Be-
NAVIDIO .
L MANTUAN. rorez Spa-
GNOU.
t II. MANTUAN ou Manto-
VANi ( Jean - Baptiste ) , célèbre
peintre et sculpteur , né k Man-
toue en 14^6 , disciple de Jules
Ronrain , grava au burin un corn,"
bat naval de sa composition ;
David coupant la tête de Go^
liath , d'après Jules Romain ,
et plusieurs autres pièces» Man-
tuan fut père de Mantuajia ( vojr.
Diane, n» II ) , qui s'est également
distinguée dans cet art. La fille a
aussi laissé plusieurs morceaux^
au burin.
* MA]VUCCI(N.A.), mé-
decin vénitien , emploja un sé-
jour de quarante ans aux Indes
pour composer une Histoire con-
sidérable^ que le P. Catrou a tra-
duite et abrégée dans son Histoire
générale de l'empire du Mogol ,
depuis sa fondation jusqu'k pré*
sent.
1 1. MANUCE ( Aide ) , AUus
Pius Manutius , célèbre impri-
meur italien , né en i447 9 ^ Bas-
sano , ville située dans le duché
de Sermonetta , près de Velletri
et des Marais Pontins y ce qui le
fit surnommer Bassianus, Manuce
est l'un des hommes qui ont le
Ï)lus contribué k la perfection de
'art typographique. Le premier ,
il impnma le grec correctement et
sans oeaucoup d'abréviations. Il
I imprima d'abord, «i^ iSoi , uuc
62
MANU
JGrammaire latine , qui a été plu-
sieurs fois réimprimée depuis.
Manuce vint à Rome , oà il se li-^
vra à l'étude des belles-lettres.
En 1462, il abandonna Ferrare,
serrée de près par Farroée véni-
tienne , et conçut, avec le fameux
Pic de La Mirandole, le projet de ,
l'établissement d'une belle impri-
merie il Venise ,' en i488 , et dé-
buta par le petit poëme dô Musée,
grec et latin , sans date , mais in-
dubitablement de i494« I^ '*"
cueil des traités de grammaire de
Tbéodorus , Apollonius et Hé-
rodianus fut beaucoup mieux im-
primé ; et , depuis ce moment,
chaque pas qtie fit Manuce dans
la carrière en fut un vers la per-
tote. Ce beau monument de l'art
typographique , commencé en
1495 et terminé en 1498 , fit alors
regarder Aide Manuce comme le
premier imprimeur , et comme un
des sa vans les plus recommanda-
bles de son siècle^ Jusque-lk on
n'avoit travaillé ^ue pour les
savans de profession : le format
in-folio ^toit le seul que l'on con-
nût ; format incommode , au-
quel on en a heureusement subs-
titué de plus commodes. Aide
Manuce résolut de les publier
in-8°. Il imagina d'abord un ea-
raclère dont on assure que. l'é-
criture de Pétrarque lui donna la
première idée , et qui fut nommé
Aldino. Le pape Jules II accorda
à Manuce , le 27 janvier i5i3 ,
un privilègepour se servir, priva-
tivement k (ont antre , des carac-
tères de son invention , qu'il ap-
pelle beaux et semblables k l'é-
criture. Ce caractère , moins beau
sans doute que les lettres rondes
employées par Vindelin de Spire,
Jenson, etc. , étoit bien supérieur
au lourd gothique. En i5oi parut
MANU
le Virgile imprimé de cette ma-
nière. Le prince des poètes latins
fut bientôt suivi de tout ce que la
littérature avoit demeifleur. Dé-
mosthènes, Lucien ,|Dante , Ho-
race , Pétrarque , Jujvénal , Lu-
cain , Homère , Sophocle , et les
Epîtres familières de Cicéron fu-
rent successivement publiés dans
le même format. Cette grande en-*
treprise fit plus pour la réputa-
tion que pour la fortune de son
auteur ; mais Aide Manuce aimoit
la gloire. Les travaux de l'impri-
merie ne l'empêchèrent pas de se
livrer k ceux de l'éruditian. Ce-
pendant il ne se montroit point
aussi supérieur dans cette der-
nière partie que dans la première.
On accusa ses éditions grecqaes
de manquer de correction. Son
goûl étoit pur , et son style ne
nuanquoit ni d'élégance, ni de
naturel, ni de force. Voyez lès
préfaces et les notes qu'il a join-
tes k ses éditions grecques et lati-
rues , et k âa traduction latine de
la grammaire grecque de Lasca-
ris , qui parut en i494* 1^ pi^p^-
roit et promettoit un travail sUr
Oppien et sur Virgile , lorsque ki
mort le surprit en i5i6, k Venise,
dans uu âge très-avancé. Aide
Manuce dot paroltre une espèce
de prodige dans uii siècle où l'oa
sorlott k peine de la barbarie,
et où les connoissances étoient
rares , sur-tout dans la belle lit-
térature* Ce' savant et laborieux
artiste , craignant d'être détourné
de son travail par les oisifs dont
les villes sont remplies , avoit mis
k la porte de son cabinet un avis
k ceux qui venoient Tinterrompre,
de ne 1 entretenir que des choses
nécessaires , et dé s'en aller dès
qu'il les auroît satisfaits. On a de
lui , I. Une Grammaire grecque ,
4n-4*. II. Des Notes sur Motrice
et Homère, lîl. Des Tradi^ctions
de quelques traités de saint Gr^-
MANU
5oire dé Nazianze . ef de salut
ean de Damas , et d'autres ou-
frrages. Il a paru ht Padoue , en
1790, Série aeWedizioni Aldiney
per ordine cronologico ed alja-
betico , in- 12 de 182 pages. C'est
la a* édition de ce catalogue plus
complète que la première , et ce-
pendant susceptible de nouvelles
additions. On l'attribue an der-
nier archevêque de Sens , Lomé-
nie , dont on vendit la riche col-
lection d'éditions du lâ* siècle
l'année suivante 1791 . Le catalo-
gue rédigé par crançois-Xavier
Laire parut à Sens sous le titre
de Index Ubromm ab irwentd
typo^raphid ad anmûn i5oo , a
ToL m-8«« Ce célèbre imprimeur
a fait tirer sur vélin un seul exem-
plaire des principaux ouvrages
qu'il a publiés.
t n. MANUCE (Paul) , fils du
précédent, d'une complexion foi-
ble et d'un travail infatigaMe,
né a Venise en i5ia , fut chau-
ffé "pendant quelque temps de la
Dibiiothèque vaticane par Pie
IV , qui ie mit à la tète de l'im-
primerie apostolique.. Pour que
ses livres eussent toute la per-
fection qu'il étoit capable de
leur ilonner , il laissoit un long
intervalle entre la composition
et l'impression. On prétend mê-
me qu'il n'achevoit qu'à la fin
de l'automne les livres qu'il avoit
commencés au printemps. Son* as-
siduité à l'étude avança sa mori ,
airivée à Rome en 1574* Tous ses
ouvrages sont écrits en latin avec
pureté et avec élégance. On es-
time principalement, I. Ses Com-
mentaires sur Cicéron , sur-tout
sur les ^pîtres familières et sur
celles ^ Atticus, Venise, i5^j ,
ÎÊtë'*. n. IhB Epitres en latin et
en italien, in-i'2,i566, qui furent
terès-reckerobées. III. Les trai-
tés do legibus Mamanis ,i]>-8« ; de
MANU
65
dierum apud Romanes veteres
ratione ; de senatu Romano ; de
.comitiis Romanis, Tons ces écrits,
qui sont pleins d'érudition , ont
été réimprimés plusieurs fois.
IIL MANUCE (Aide) le
jeune , né à Venise en i545.
Héritier du savoir et de la vertu de
Paul Manuce son père, le jeûna
Aide professa k Venise, à Bologne,
et ensuite k Pise. Clément yELI
lui 'confia la direction de l'impri-
merie du Vatican , place qui ne
le tira pas de la misère où il fut
plongé tonte sa vie. Il répudia
sa femme , comptant d'obtenir
3uelque riche bénéfice ; et peu
e temps après il fut pourvu de
la charge de professeur de belles-
lettres. Mais quelque savoir qu'il
eût , il fut assez malheureux pour
ne trouver personne qui voulût
être son élève, et il employoit
ordinairement le temps de ses
leçons k se promener devant sa
classe. Il mourut a Rome en 1 597,
sans autre récompense que des
éloges , et après avoirété obligé de
vendre sa bibliothèque , amassée
à grands frais par son père et son
aïeul , et composée , ait-on , de
^0,000 volumes. Manuce écrivoit
en latin avec beaucoup de pu-
reté. On a de lui , I. Traité de
torihoeraphe , qu'il composa k
l'âge de i4 ans, Venise , i566»
in-8'» , réimprimé en iSgr.II. De
savans Commentaires sur Cicé-
ron, 2 vol. in-fol. in. Tivis Uvres
dépitres ^ 2 vol. in-B*. IV. Les
Vies de Cosmç de Médicis^ i586y
in-fol., et de Castruccio Cas-
tracani , i56o, in-4*' » en italien^
etc.
t ï. MANUEL-COMNÊNE , if-
fils de l'empereur Jean Compè-
ne et d'Irène de Hongrie , né a
Constantinople en i i ,:^ Q » fut
» couronna empereiu: dans celte
"1
64
MANU
TÎlle en ii43 , au préjudice
d'Isaac, son frère aîné, homme fa-
rouche ^t, emporté, que son père
avoit privé par son testament de
la succession impériale. Ses états
ayant été inondés par les armées
de la seconde croisade , les Grecs,
incommodés de ce dé]3ordement
d'étrangers , leur rendirent tout
le mal .qu'ils croy oient en avoir
reçu. La guerre que Manuel sou-
tint contre Roger , i*oi de Si-
cile > qui avoit pénétré dans l'em-
pire , fut d'abord malheureuse ;
mais enfin il vint k bout de
chasser les Siciliens de ses pro-
vinces , et ses succès les forcèrent
a lui demander la paix. Il passa
ensuite dans la Dalmatie , et de
là dans la Hongrie , et il eut par-
tout des avantages. Après avoir
humilié les sultans d'AIep et d'I-
cone , il descendit en Égjpte , h.
latéte d'une flotte et d'une armée.
On prétend qu'il aurqit conquis
ce royaume , sans la trahison
d'Amauri , roi de Jérusalem ,
avec lequel il s'étoit ligué pour
cette expédition. Une nouvelle
guerre avec le sultan d'Icône
vint occuper ses troupes : elle ne
fut pas d'abord heureuse; mais
la vsueurdeManuel finit par triom-
pher. Tandis qu'il combattoit,,
il s'occupoit de disputes de reli-
gion. Il composa des instructions
en forme ae catéchisme , qu'il
prononça - lui même devant le
peuple. Ayant la manie de dis-
puter avec les évéques sur les
points les plus obscurs des mjs-
tèreS'du christianisme , il propo-
soit chaque jour de nouvelles
questions sur les , passages les
plus difficiles de l'Écriture. Il en
nt naître une importante , tou-
chant les qualités de prêtre et
de victime en Jésus- Chrijit; et
les évêques qui refusèrent de sui-
vre son sentiment furent déposés.
Xe célèbre £u$tache, su'çhevêque
MANU ;
de Thessalonique , dont nous
avons un savant commentaire sur
Homère y fut de ce nombre. Quel"
que temps après il entreprit de
aonner un nouveau senis à ces
paroles de Jesus-Christ : « Mon
rère est plus grand que moi. » Il
assembla dans le palais les plus
savans de l'empire , où il soutint
contre tous Topinion qu'il avoit
avaùcée , et leur fit souscrire
un décret conçu en ces mots :
« J'admets les explications que
les Pères ont données de ces
mots de Jésus-Christ : Mon Père
est plus grand que moi j mais
je cfis qu'ils doivent s'entendre
de son corps qui étoit créé et
passible. » Il n'osa cependant
^mettre dans cette formule' son
véritable sentiment, que le fils
étoit moindre que le père , depuis
qu'il s'étoit revêtu de Fhumanitéj
qu
mais il fit une ordonnance , par
laquelle il menaçoit d'excommu-
nier et de faire mourir ceux
qui la conibattroient , et même
ceux qui penseroient le con-
traire ; et il fit graver son décret
sur un marbre qui fut mis dans
l'église principale de Constantin
nople. Sur la fin de sa vie , il
ordonna qu'on effaçât du caté-
chisme un anatjième prononcé
contre le dieu de Mahomet , que
ce faux prophète avoit dit ne
point engendrer, et n'atoir point
été engendré. La décision derem-
pereur , qui renversoit les idées
que les chrétiens ont de la Tri-*
nité , souleva tous les esprits ; et
comme cette nouveauté alloit
exciter une guerre civile , les
évêques convinrent de dire sim-
plement anathème à Mahomet
et à sa doctrine. Miainuel mou-
rut quelque temps aprèà , a la
fin de septembre nêo, âgé de
60 ans. Comme il avoit scan-
dalisé l'Église grecque, en dog^
matisant $ur les mystères , en se
■>
MANU
livrant aux chimères de Fastror
lugie judiciaire , il se revêtit avant
ha mort d'un habit de moine.
Ce prince étôit d'ailleurs plein
de grandes qualités : humain ,
< géticreux , patient dans les tra-
vaux militaires , hrave à la tête
d*:S armées , et ne formant que
d(îs projets dignds de sa grandeur
d'aree. Les Latins- le calomniè-
rent , pour se venger du peu de
succès de leur croisade ; et les
Grecs , p^ur se dédommager des
impôts exorbitans que les guerres
coiilinu elles de son règne oc-
casionnèrent.
IT. ^^ANUEL-PALÉOLOGUE,
fils de Jean Vï Paléoiogue, et
empereui" de Constantinopie après
lui , fat encore moins neureux
qite son père. Les Turcs lui décla-
rèrent la guerre Pan iSqi , lui
enlevèrent Thessalonique , etlail-
lirent à se rendre maîtres de
Constantinople en ï3ç)5. Comme
ses prédécesseurs , il vint dé-
ni nnaer aux Latins des secours
qu^il Ile put obtenir. Enfin , las
des infortunes qu'il éprouvoit ,
il remit le sceptre k Jean VII Pa-
léolôgiiC' son fils , et prit l'habit
religieax deux jours avant sa
ntort, arrivée en i^iS, Il étoit
âgé de ^7 ans , et en avoit régné
35. La aouceur de son carac-
tère le fît aimer de ses peuples.
JjSl politique fut la base de son
gouvernement; mais comme il ne
partit pr«îsque point k la tête
ne ses armées , qu'il n'emploja
que des trriupes étrangères , et
qri'il négligea de discipliner les
soldats de sa ns^tion , il prépara
la ruine de l'empire. Il est auteur
d'art Recueil d ouvrages impri-
més sous son nom ; on y trouve
du style et de l'éloquence.
*in. MANUEL (Jean), fils de
l^nfaiit tioii -Manuel > ti p^tit* ;
T. Xi*
MANU
65
fils du roi Ferdinand - le^Saint ,
âorissoit au commencement da
14*" siècle ; il laissa un nom à
sa postérité , qu'il illustra par des
actions d'éclat sous les règnes de
Ferdinand IV et d'Alfonse XI.
Ce qu'il ^ a de plus rare et de
plus admirable dans le siècle où
d vivoit, c'est qu'il sut allier la
culture des lettres avec le tu-
multe des armes. Les ouvrages
qu'il a laissés sont , I. La Chro-
nique de l'Espagne, II. Le Livre
des Savans, IIl. Le Livre du Ca-
valier, IV. Celui de VEcHyer, Y»
Celui de r Infante» Vl. Le Livrm
de la Maison, VII. Celui des
Tromperies, VIII. Celui des Can-
tiques, IX. Celui des Exemples <k
X. Cehd des Conseils, XI. Le
Comte Lucanor est un roman mo-
ral , qui renferme d'excellentes
maximes pour se conduire dans
le monde avec sagesse. De tous
ces ouvrages , ce dernier seul vit
le jour, d'abord k SéviIIe,en iS^Sj
par les soins du savant argote de
Molina 9 et ensuite à Madrid , eii
1642 , in-4*-
IV.MANUEL-PHILE. Fcryei^
Philc.
t V. MANUEL (Nicolas) ,
mort k Berne en i53o , avoit fait
jouer dans cette ville, en iSaa^
deux misérables farces \ l'une
intitulée Le Mangeur de Morts ;
et l'autre > Antithèse entre J, C.
et son vicaire. Quoique Berne
fût encore catholique , on ne lui
fit point un crime de ces deux
comédies. Manuel fut fait conseil
1er peu de temps après, etemplojé
k plusieurs négociations. Il est
le traducteur du Recueil de pro-
cédures contre des jacobins exé-
cutés k Berne en iSog, pour
crime de sorcellerie , auquel
Traité sont accouplés des coi»»
deliers d'Orléans ; pour pâreiOç
66
MANU
imposture , traduit de Falle-
maad , Genève , i556 , in-8°.
tVI.MAMJEL (Louis-Pierre),
né à Montarg^is , d'un potier de
terre , reçut cependant une éduca-
tion assez soignée pour entrer d'a-
bord dans la congrégation des
doctrinaires , et devenir répéti-
teur de collège^ à Paris, puis
précepteur du fils d'un banquier.
Après avoir obtenu de ce dernier
une pension viagère , il se livra k
la littérature , et k la culture des
lettres ; il y joignit le commerce
des livres défendus : une brochure,
qui se vendoit sous le manteau ,
le conduisit k la bastille , où il
resta trois mois. Au i4 juillet
1789 il se réunit aux électeurs,
et iors de l'organisation de la
municipalité, dontBailly l'ut nom-
mé maire, il obtint une place d'ad-
ministrateur de la police. Ce fut
pendant qu'il exerçoit ces fonc-
tions qu'il recueillit toutes les
anecdotes scandaleuses qu'il a
• publiées depuis dans un ouvrage
en deux volumes , sous le titre
de la Police dévoilée. Cette pro-
- duction révolta toutes les amcs
honnêtes. Au renouvellement de
la municipalité , en 1791 > Ma-
nuel, nommé procureur dô la
commune , eut une part active
à la fameuse journée du 20 juin
i79'2 ; ce qui lui fournit l'occasion
do jouer un grand rôle, et d'ac-
quérir une grande popularité.
Suspendu de ses fonctions par le
département , il se fît réintégrer
par un décret; il publia une lettre
adressée k Louis aVI , commen-
çant par ces mots : Sire , je
n ni me pas le roi. Il proposa de
renfermer au Val-de-Grace , pen-
dant la guen'e , la reine , comme
• suspecte. Manuel , encore pro-
cureur de la commune au xoaoût ,
s'altribuoit en partie le succès
4c cette journée^ il Ht abattre >
MANU
dans la cour de l'hôtel de vill« ,
la statue de Louis XIV , ce qu'il
appeloit la déchéance de Louis
XI f^, et fut le premier k proposer
de renfermer Louis XVI au Tem-
ple. Nommé député k la conven-
tion , il se chargea .d'apprendre a
ce prince l'abolition de la rpyaar
té , et l'établis saunent de la répu-
blique. Dès ce moment le spec-
tacle du malheur ouvrit son cœur
k la pitié ; Manuel parut tou-
ché de la situation de cette
famille , et Si des efforts pour
l'adoucir ; il se détacha du parti
de Robespierre , et tâcha d'éloi-
gner le jugement du monarque y
en demandant que le peuple fran-
çais , réuni en assemblées pri-
maires , f»\t consulté pour savoir
s'il consentoit à l'abolition dé-
finitive de la ro vanté. Ce chan-
gement d'opinion surprit tous
les auditeurs. «Les jacobins , dit
un écrivain , soutinrent qu'il
avoit été gagné par la reine ;
d'autres , qui se prétendoient ins-
truits , assurèrent que , dans le
temps où l'armée aux ordres du
duc de Brunswick pénétroit sans
obstacles en Champagne , Ma-
nuel , Pétion et Kersamt se ren-
dirent un matin près de Louis
XVI , et qu^après lui avoir dé-
claré l'état des choses , ils lui
annoncèi*cnt qu'il y avoit k crain-
dre que le peuple ne le massa-
crât avec toute sa famille , dès
que l'armée allemande approche-
roit de la eapitale ; mais que s'il
vouloit engager les alliés à retirer
leurs troupes , la commune si-
gneroit, au bas de sa lettre av^
roi de Prusse, l'engagement de
mettre ses jours en sûreté. Louis
XVI consentit k écrire sous leur
dictée , et ils signèrent tous trois
ce qu'ils avoient promis. Cepen-
dant , honteux de cette déraarcbe
dès que le danger fut passé , ils
convinrent de U tenir secrète ,
- MANU
de penr que leurs ennemis n'en
proiitassentpourles perdre. «Mais
lorsque le procès du roi fut ré-
solu , Manuel, qui avoit encore
parfois des retours de conscience ,
se ressouvint de ce serment , et
vota pour la détention de ce
prince , et son bannissement k la
Êaix ; Kersaint refusa de voter,
lans le procès contre la reine ,
Manuel , loin de l'accuser , loua
$on courage et plaignit ses mal-
heurs. Il sentit qu'il alloit payer
de son sang son refus de la ca-
lomnier ; mais il n'hésita pas.
Ajant , en outre , plaidé la cause
de quelques émigrés , et blâmé
les ti-ibunes de leurs vociférations
féroces , on assura aussitôt en
pleine assemblée qu'il étoit de-
venu fou , et on l'abreuva de
tant d'injures , qu'il fut forcé de
donner sa démission. Il se retira
à Montargis , où. on voulut le faire
assassiner ; mais sa mort n'ayant
pas suivi ce complot , on le fit ar-
rêter , traduire a la conciergerie
de Paris , d'ovile tribunal révo-
lutionnaire l'envoya a Téchafaud ,
le 1 4 novembre 1793 , k l'âge de
4^ ans. Il y monta, l'esprit pres-
que aliéné. Manuel avoit de la
fac'dité a parler, et une concision
piquante qui n'ofFroit point de
sécheresse. Ses reparties étoient
vives et mordantes j on peut en
juger par celle-ci : Le député Le
Gendre , qui avoit été boucher,
piqué de ce que Manuel venoit
de combattre avec succès l'une de
ses motions , s'écria : « Eh bien I
il faudra décréter que Manuel a
de l'esprit. » Il vaudroit bien
mieux aécréter , répondit celui-ci ,
« que je suis une bête , parce que
Le Gendre , exerçant sa profes-
sion , auroit le droit de me tuer. »
Manuel avoit beaucoup d'orgueil,
il se croyoit un grand écrivain
Uii siècle; il en vouloit princi-
pstlement aux prétreis , sans cesse
MANY
67
il les poursuivoit : leurs cérémo-
nies excitoient son indignation. Il
Î)ublia k cet égard une lettre circu-
aire k l'occasion de la Fête-Dieu.
Ses ouvrages sont loin de justifier
cette prétention. On lui doit , I.
Lettre (Tun officier des gardes
du corps y 1786 , in-8®. II. Coup-
d'œil philosophique sur le règne
de saint Louis , 1786 , in-80. III.
V Année française , 4 vol. in-12 ,
1789. L'auteur place la vie d'un
Français illustre k chaque jour
de l'année , pour réunir son sou-
venir k celui du saint qu'on ho-
nore. Cet ouvrage est écrit tantôt
avec une emphase ridicule , tantôt
avec une trivialité dégoûtante. Il
marque très -peu de dates de la
vie de ses héros , et celles qu'il
indique ne sont pas toujours
justes. rV. La Police de Paris
déi^oilée , 2 volumes in-8"». V.
Lettres sur la révolution , re-
cueillies par un ami de la cons-
titution, 1792 , in-8». VI. Manuel
fut l'éditeur des Lettres écrites
par Mirabeau , du donjon de
Vincennes , k Sophie , depuis
1777 jusqu'en 1780. Il mit en
tête de ce recueil une préface
remplie d'idées bizarres , et d'ex-
travagances. VII. Opinion de Ma^
nuel , qui n'aime pas les ixtis ,
in-8<>. VlII. Des Lettres et des
Pamphlets i etc.
* MANY , premier peintre; dont
l'Inde ait conservé la mémoire,
vint k la cour de Mahraje et s'y
mit en grand crédit par son mé-
rite. Il présenta au roi des figures
auxquelles il imposa au hasard
le nom de ses ancêtres, "fet fut
magnifiquement paiyé d'un tra-
vailqui sembloit tenir du miracle.
Mâny , comblé d'honneurs et de
richesses , ne fut point encore sa-
tisfait; il manquoit k sa vanité
d'artiste de perpétuer sa mémoire
d'une manière stable, et il ima-
68
MANZ
gina , pour y parvenir, a engager
le roi à faire rendre des hon-
neurs k ces images de ses pères.
Le roi prêta les mains k ce pro)et ,
et il fut ordonne de leur rendre
hommage. Au bout de quelque
temps on commença k les adorer ,
et enfin, sons le règne de Sou-
rage, ce culte devint une idolâ-
ti-ie prescrite sous de grandes
Feines, et <^ui s'empara de toute
Inde. Ainsi les vœux du peintre
Mâny furent complètement exau-
cés, puisqu'on ne pouvoit point
adorer les nouveaux dieux , sans
rendre hommage k la main qui les
avoit fait&.
' * MANYOKÏ ( Adam de ) , né
i Szokolia , près de Novigrad en
Hongrie, en 1673, mort peintre
et pensionnaire de la cour k Var-
sovie , dans un âge avancé , pei-
îjnit le portt*ait d une manière si
distinguée , qu'on ne fait pas dif-
ficulté de le comparer au célèbre
Nattier. Manjoki imitoit soigneu-
hieût la nature , mais avec choix.
Sa touche étoit agréable , moel-
leuse et transparente, quand il
falloit qu'elle le fût , et dans ses
carnations on trouvoit ce qu'on
appelle la couleur de la pèche,
* MANZINI ( Jean-Baptiste ) ,
1 ittdrateur célèbre , né à Bologne ,
d'une famille noble , le 22 août
i599 , passa une grande ps^rtie
de sa vie k Rome et dans diffé-
rentes cours d'Italie , qui le com-
blèrent d'honneurs et de distinc-
tions. Il mourut dans sa patrie
îe 3o novembre 1664. On a de
lui Délia peripezia di fortuna ,
o^s^ero sopra la cadutadi Sejano;
Dell* offizio délia settimana San-
ta ; Délia vita di S, Eustachio
martire; Il Cretideo , ronianzo;
X tre concorrenti amorosi ; I fu-
rdri délia gioventù ; La Flerida
gelosa, tragédie; etc.
MAOU
M A N Z O ( Jean - Baptiste ) ,
marquis de Villa, servit quelques
années dans les troupes du duc
de Savoie et du roi d'Espagne ,
puis se retira k IVaples sa patrie ,
pour V cultiver k loisir les muses
et les lettres. Ce fut un des prin-
cipaux fondateurs de l'académie
degli oziosi de Naples , oii il mou-
rut en 1645 , k 84 ans. Quoi-
qu'il eût de grands biens , Manzo
vivoit sans faste et sans éclat.
Son économie, taxée d'avarice ,
a voit cependant un but utile. Il
fonda k Naples le collège dés
Nobles, qu'il dota richement k sa
mort. Ses biens , au lieu de pas-
ser au fisc , passèrent , avec l'agré-
ment du roi d'Espagne , k ce col-
lège, qui fut son héritier. On a
de lui, I. Deir amore Diahghi,
k Milan , 1608 , in-8«. II. Rime ,
i635 , in- 12. lïl. J^ita del Tasso ,
1634 » hi-i2, Manzo n'étoit pas un
poète à\\ premier rang ; mais ou
ne doit pas le compter non plu»
parmi ceux du dernier.
* MAOUARDY ( Abou-Ha5sAn-
A'iy) remplit honorablement les
fonctions de çadhy, c'est-k-dirc
de juge dans^ la ville du Caire ,
et occima en même temps nne
Elace distinguée dans la répu-
lique des lettres. Il écrivoit sur
la politique et la jurisprudence,
et a laissé un grand nombre d'où*
vrages estimés , dans l'un et l'au-
tre genre. Le plus célèbre porte
le titre de. Ce gui embrasse tout.
On s'attend k des prodiges de là
part d'un homme qui promet tant
de choses; mais lorsqu'on trouve ,
après ce titre magnifique ^ un livre
de droit, fort bien fait sans doute ,
mais sec et aride , on reconnoît
l'esprit oriental , et l'on est oblig4
de dire :
Parturicnt monUs , naseetur riiieulus mitu
I La oiootagnc ca travail Cfiâmte ua« fonrif.
MAPH
Mâouârdy mourut l'an de Tliëgire
•45o( loSSde J. C.)
♦ MAPES ( Gauthier ) , poète
anglais , qui jouit dans son temps
de quelque célébrité , et vécut
sous Henri II , surnommé Planta-
genêt , dont il devint chapelain.
Napès remplit les mêmes fonc-
tions auprès du prince Jeau^ et
fut, à cette époque, nommé cha-
noine de Salisbury, ensuite pré-
centeur de Lincoln, et arcl^idia-
cre d'Oxford. Il éci^ivil en latin , |
et ses f^ers, dont il reste quel-
ques fragmens , sont d'un style
satirique et léger. On vante les
agrémens de son esprit et de sa
conversation. Un fils naturel de
Henri II ci toit un jour devant lui
la royauté de son père: « Que ne
citez-vous aussi , lui dit-il, Thon-
néteté de madame votre mère. »
On a de lui un Abrégé de Topo-
graphie et plusieurs autres Trai-
tés qui se prouvent dans les diffé-
rentes bibliothèques d'Angleterre.
Quelques-uns ont été traduits en
français.
T. IVIAPHÉE. Voyez les Maf-
FEE.
MAPL 69
rut dans sa ville natale en iSizi ,
âgé de^i ans. — Antonio Maph^e,
son frère , fut un àe& deux prê-
tres qui , dans la conspiration des
Pazzi , s'étoient chargés de l'as-
sassinat de Laurent de Médiois-;
mais il lui porta un coup rat^l
assuré, qui ne fit que lui elHeurer
le derrière du cou. Arraché de son
asile , il périt quelques jours «près
par les mains du peuple. Laurent
écrivit , dans cette circonstance ^
une lettre pleine de bonté à Ra-
Ehaëi ; cela n'a pas empêche cet
istoiien de calomnier sa nié-
indire.
tïl- M APHÉE (Raphaël),
dit le Volaterrariy nom qu'il
tenoit de la ville de Vol terre en
Toscane, où il naquit en i45o ,
se fit connoitre et par ses ou-
vrages , et par les versions qu'il
fit de ceux des autres. Entre les
productions du premier genre ,
on distingue ses CùmmerUaria
urbana , Lyon iSgg , in folio ,
estimés. Parmi celles du second
genre , on cite les Traductions
latines de l'OEconomique de Xé-
nophon ; deTHistoire de la Guerre
* MAPLETOFT ( Jean ) , sa-
vant Anglais , d'une bonne fa-
mille du comté d'IIuntingdon ,
né à Margaret - Inge en i63i ,
voyagea en 1660 pour se per-
fectionner dans la profession de
médecin qu'il avoit embrassée, et
vécut près d'un an u Rome , au-
près d Algemon Sidney , auquel
il avoit été recommaiicié par son
oncle le comte de Norlliumber-
land. De retour en Angleterre ,
il pratiqua la médecine a Lon-
dres, où il se lia avec plusieurs
savans distingués, tels que Wii-
lis , Sydenham , Locke ; et^ parmi
ceux quis'appliquoient aux scien-
ces ecclésiastiques , avec Wich-
cote , Tillotson , Patrick , Sher-
lock , Stillingfleet , etc. Il suivit ,
en 1670 , lord Essex dans son
ambassade en Danemarck , et ac*
çompagna , en 1672, la douai-
rière lady Northumbeiland en
France. Il fut nommé professeur
de médecine dans le collège de
Gresham à Londres, et le doc-
teur Sydenham lai dédia ses Ob-
senmtiones medicce circa mor-
boi^um acutorum historiam et cu^
de Perse, et de celle des Van- rationem^ que Mapletoft avoit
dales , par Procope de Césaréc ; traduites en latin , à la prière de
de dix Oraisons de saint Ba- l'auteur. Peu d'années après , rr-
aile^ et€« etc. Le-Volaterra,n mou- l nonçant a la médecine pour nxv^
70 MAQR
brasser Tétat ecclésiastique , il re-
çut les ordres en 1682 , et se livra
a la prédication jusqu'à Page de
80 ans. A\i moment de se retirer,
il fit imprimer un ouvrage intitulé
Les Principes et les devoirs de la
f'eligion chrétienne , 1 7 1 o , in-8*» ,
dont il envoya un exemplaire a
chacun de ses paroissiens. Il mou-
rut en 172 1 , âgé de 91 ans. Sa-
vant estimable , il écrivoit en la-
tin avec élégance , possédoit par-
faitement le grec et plusieurs
langues vivantes. Indépendam-
ment des ouvrages dont on a
parié, on a encore de lui quel-
3ues autres Traités de morale et
e théologie.
* MAPPUS (Marc), né à
Strasbourg en i632, y commença
son cours de médecine , alla per-
fectionner ses connoissances k
Padoue, et vint prendre le bon-
net de docteur âmis sa ville na-
tale. Peu après, il y fut nommé
professeur de botanique et de pa-
thologie , et soutint avec science
et énergie la doctrihe d^Hippo-
cr^te et de Galien contre les mé-
decins systématiques. Mappus
ëtoit chanoine de Saint-Thomas
lorsqu'il mourut en 1701 , lais-
sant quelques ouvrages sur la bo-
tanique, et beaucoup de disser-
tations sur divers sujets. I. IVier-
moposia , seu Dissertationes
medicœtres de potu calido , Ar-
gentorati, 1672, 1674, 1675,
in - 4*- 11» Defistuld genœ ter-
minât d ad dentem cariosum ,
ibidem. 1675, in-4*'. III. DeoeuU
humant partihus et usu, ibid.,
1677, ^^"i^* IV. De supers titione
et remediis superstitiosis , ibid. y
1677, in-4**. V. Catalogus plan-
tanim horti medici Argentinensis ,
ibiâ. , 1691 , in-4*', etc. etc.
* MAQRIZY , l'un des. plus
Wvîtas historieos arabe» , floris-
MARA
soit dans le 15*= siècle. Il s'est
principalement occupé de VHis-
toire ancienne et moderne , ainsi
que de la Géographie de l'Egypte.
Les principaux morceaux de son
volumineux ouvrage existent à
la bibliothèque nationale, dans
Vlntroductio in rem monetariam
Muhammedanomm , "par Olaîis-
Gérard Tycheen, Rostoek, 1761 ,
1 vol. in- 12. On trouve une^e^-
toire abrogée de VaH monétaire
chez les Arabes , traduite de cet
auteur.
MARA CCIUS ( Louis ) , mem^
bre de la congrégation des clercrs
réguliers de la Mère de Dieu , né
à Lucques Tan 161 2 , mort en
1700 , s'est fait un nom célèbre
dans la république des lettres ,
par un ouvrage estimé et peu com-
mun en France , intitulé Alco-
rani textus universus , arahicè et
latine , Padoue , 1698 , in-fol. ,
2 vol. L'auteur a joint à cette tra-
duction de i'Aleorati des Notes y
une Réfutation , et une Vie de
Mahomet : il avoit travaillé pen-
dant quatre ans a cet ouvrage.
Les savans en langue arabe y ont
trouvé plusieurs fautes quin'ôtent
rfen.au mérite de son travail. Sa
réfutation du mahométisme n'est
pas toujours assez solide. O» y
reconnoît qu'il étoit plus versé
dans la lecture des auteurs mu-
su}man9 que dans la philosophie
et la théologie. C'est le jugement
qu'en porte Richard Simon dans
sa Bibliothèque choisie Ma-
raccius eut une grande part k l'é*
dition de la Bible arabe , Rome •
1671 , in-fol. , 3 vol. Ce savant
professa l'arabe dans le collège
de la Sapience avec beaucoup
de suecès. Innocent XI , qui res^
pectoit autant ses vertus qu'il es-
timoit son savoir , le choisit pour
son confesseur , et l'auroit honoré
d« la pourpre! , si l'humilité de
MARA
Maraccius îie s'étoit opposée à cet
honneur. On a aussi de lui une
Vie , en italien , de Léonardi ,
instituteur de sa congrégation.
( Voyez les Mémoires du P. Nicé-
ron , tom. fyi , qui donne un long
catalogue de ses ouvrages, )
* MARAFA (Antoine) , de Tor-
dre des prédicateurs ^ né à Mar-
tina dans laj\)uille, fut profes-
seur de mathématiques' k l'uni-
versité de Naples dans le i6'
siècle , et écrivit un Comnien-
taire sur la métc^yhysique ,' sur
les propriétés et la nature de
Vame*
t ^^ARAIS ( Marin ) , célèbre
musicien , né à Paris en i656 ,
fit des progrès si rapides dans l'art
de jouer de la viole , que Sainte-
Colombe , son maître , ne voulut
plus lui donner de leçons passé
six niois. Il porta la viole à son
lus haut degré de perfection, et,
e premier, il imagina de faire filer
eu laiton les trois demi ères cordes
de la basse, afin de rendre cet
instrument plus sonore. On a de
lui diverses Pièces de viole , et
les opéras d'Alcide j \^ Ariane et
Bacchus , deSéméléetd'JllcyQ72e :
ce dernier passoit pour son chef-
d'œuvre. On y admiroit sur-tout
une tempête qui faisolt un effet
prodigieux. Un bruit sourd et
lugubre , s'nnissant avec les tons
aigus des flûtes et autres iustru-
mens , rendoit toute l'horreur
d'une mer agitée et le sifflement
des vents déchaînés. Cet illustre
musicien , mort le i5 août 1728 ,
laissa neuf enfans , dont quel-
ques-uns héritèrent en partie des
talens de leur père%
n. MARAIS. Voyez MjLKha...*.
et Régnier , n*» II.
m. MARAIS (du). Voyez
Paixdanus.
fe
MARA 71
1 1. MARALDI ( Jacques-Phi-
lippe) , savant mathématicien et
célèbre astronome , de Pacadé-
mie des sciences , nîtquit à Péri-
naldo dans le comté de oVice ,
en i665 , de François Maraldi, e*
d'Angèle-CatherineCassini, sœur
du fameux astronome de ce nom.
Son oncle le fît venir en France
l'an 1687 , et Maraldi s'y acquit
une grande réputation. En 1700 ,
il travailla a la prolongation de
la fameuse méridienne jusqu'à
l'extrémité méridionale djaro5rau->.
me. Le pape Clément XI profita-
de ses Itimières pour la correC'
tion du calendrier , dans un voja-»
ge qu'il fit à Rome. En I7i8 il
alfa-, avec trois autres académie
ciens , terminer la grande méri-
dienne du côté du septentrion..
« A ces voyages près , dit Fon-
lenelle , il passa toute sa vie dans
rObser^'atoire , ou plutôt dans le
cîel, d'où ses regaras ne sortoient
point. 11 mourut le 1" décembre
1729. On a de lui un Catalogua
manuscrit ^<?^ étoiles Jixes , plus
précis et pins exact que celui de
Boyer. Il donna un grand nom-
bre iSi* Observations curieuses et
intéressantes dans les Mémoires
de Tacadémie. Celles qu'il fit sur
les abeilles et sur les pétrifica^>
tions obtinrent aussi un applau.-
dissement universel.
V * II. MARALDI ( Jean^Domî.
niqno) , neveu du précédent et
de Jean-Dominique Cassini , mem-
bre de l'académie royale des
sciences, naquit à Paris le 17
avril 1709» Après avoir achevé ses.
études au collège des jésuites de
San Remo , il vint à Paris en. 1 79.7,
où il s'appliqua k l'étude de l'as-
tronomie. Ses premières, rechep-
tAxes se tournèrent vers la théo-
rie dés satellites de Jupiter , h fa-
quelle f\ se consacra d'une manière
paFticulicpe , et qtii fut pendaut
72 MARA
cinquante ans son objet de pré-
dilectioD , et le but principal de
ses observaliojfi s. En 1668 le pre-
mier Cassini «voit publié les nou-
velles éphéraérides des satellites
de Jupiter ; après lui , Philippe
Maraldi avoit passé les vingt der-
nières années de sa vie a les per-
fectionner : Dominique Maraldi
reprit le même travail , et on lui
fut redevable d'unenouvclle preu-
ve de cette vérité, que les mêmes
lois qui régissent notre système
gouvernent également le monde
des satellites de Jupiter. En 1765
il reconnut un mouvem nt d'os-
cillation dans le nœud du second
satellite , et en 1769 il déter-
mina la période des variations de
Tinclinaison du troisième , qu'il
trouva de i3'2. Pend au t 8 années
consécutives , de iy5i à 174*5 ? il
fut associé à- son cousin Cassini
de Thury dans la description tri-
gonométrique des côtes et des
irontiêres de la France , ainsi que
dans le tracé de ces méridiens et
de ces perpendiculaires, qui tra-
versèrent le royaume dans tous
les sens , et qui , liés ensemble
par une chaîne continue de ^06
triangles , appuyés sur 1 8 bases ,
forrtièrent le canevas de la grande
carte générale de la France , en
x8o feuilles , qui a été publiée
depuis. Cette carte, leplus grand
monument élevé a la géographie,
et le modèlie de tous les travaux
de ce genre , dontrenlreprise har-
die a été poursuivie pendant cin-
quante ans , au milieu des diiïi-
cultés et des contrariétés . a dû
.son entière exécution au zèle opi-
niâtre de son auteur. La feuille
.des triangles comprenant ces tra-
vaux fondamentaux de Maraldi
et de Cassini de Thury, parut
en 1744' En 1755 Maraldi fut
chargé de la connoissance des
temps, tâche pénible et ingrate,
< dont il s'acquitta pendant a5 ans,
IMARA
au bout desquels il fu^remplacë
par L^lande. On a de lui plu-
sieurs Mémoires dans le Recueil
de Facadémie des sciences , par-
mi lesquels on en distingue un, lu
en 1 743 , dans lequel il donna
le calcul de la comète de 1729,
dans un orbite parabolique. En
1770 Maraldi se décida à retour-
ner k Pcrinaldo , sa patrie , où il
poursuivit le cours de ses obser-
vations sur les satellites. Il j
mourut le i4 novembre 1788.
t MARAN (dom Prudent) ,
bénédictin de la congrégation de
Saint-Maur , né en i683 à Svi-
zanne en Brie , fit profession à
l'â^e de Ï9 ans , et mourut en
1702 , après avoir illustré son
ordre par son érudition et ses
ouvrages. On a de lui , I. Une
bonne édition des Œuvres de
saint Cyprien , Paris , iniprimt-
rie royale, 1726, in -fol. Une
autre édition des OEuvres de
saint Justin , Paris , 174^ , in- fol.
Il a en beaucoup de partk celles
de sîùnt Basile qu'il donna avec
dom Jtilien Gamier , Paris , 1 7*2 1 ^
1730 , 3 vol. in-fôl. II. Divinitas
domini Jesu-Christi manijbstata
in Scripturis et traditione , Pa-
ris , 1746, in-fol. ÏII. La divi-
nité de Notre Seigneur Jésus-
Christ , prouvée contre les héré-
tiques et les déistes , par un bé-
nédictin de la congrégation de
Saint-Maur , Paris ^ 1751 , 3 vol.
in-ia. Cet ouvrage est la traduc-
tion du précédent. IV. La Doc-
trine de t Ecriture et des Pères
sur les guérisons miraculeuses ,
Paris , I754}in-il. V. Les (Gran-
deurs de Jésus-Christ et la d^'-
fense de sa divinité , 1756 , in-iî>.
VI. Dissertation sur les semi-
nariens , dans laquelle on défend
la nouvelle édition de saint Cy-
riUe contre les auteurs des Mé-
moires de Trévofix fTsius , i7'2a.
MARA
iil*i2. Ces différentes productions
décèlenl un homme savant; mais
on y trouve rarement l'écrivain
élégant el précis. Ijsl nrort surprit
cet auteur , lorsqu'il s'occnpoit
a une nouvelle édition des Cteu-
vres de saint Grégoire de Na-
zianze , qui n'a pas vu le jour.
f MARANA (Jean-Paul) , né vers
1642 à Milan ou aux environs ,
d^one fauillle dtsli*ïguée, n'avoit
que 2^ a 28^ ans lorsqn'il lut im-
plique dans la conjuration de Ra-
phaël de La ïorre , qui vouloit li-
vrer Gênes au doc de Savoie.
Après quatre ans de prison , il se
retira à I\îonaco, où il éciivit
V Histoire de ce complot. S'étant
rendu à Lyon , il la lit imprimer
en i682,in-i2, en italien. Cette
histoire, semée d'anec<li)tes im-
portantes , offre des particularités
curieuses sur la manière dont
Louis XIV termina les difrérens
entre les Génois cl le duc de Sa-
voie. Marana avoit toujours eu du
goût pour Paris ; il sV rendit en
1682. Son mérite pesrça , et plu-
sieurs grands seigneurs furent se5
Mécènes. C'est pendant son séjour
dans la capitale qu'il publia son
Espion Turc ^ en 6 vol, in - l'a ,
augmentés d'un scptièmeeu 1742,
date de Pavant-dernière édition de
cet ouvrage. Quoique le stjle
n'en soit ni précis , ni correct , ni
élégant, le public le goûla extrême-
ment. Marana avoit su intéresser la
curiosité par un mélange amusant
d'aventures piquantes, moitié his-
toriques , moitié romanesques ,
que les gens peu instruits pre-
noient pouf véritables. Les per-
^ftonnes éclairées ne s'y méprirent
pas. On vit bien cjue ce n'étoit pas
un Turc qui écnvoit ces lettres
imaginaires j mais un auteur de
nos contrées ^ qui se servoit de ce
petit artifice , soit pour débiter
At.% choses hardies , ^oit pour t&r
M ARA
73
pandre des nouve;lles vraies ou
fausses. Les trois premiers vol.
furent applaudis': les trois autres,
beaucoup plus foibles , le furent
moins , et les uns et les autres ne
sont plus lus à présent que par la
jeunesse crédule et oisive. On a
donné une^uite de cet -ouvra <^e ,
qui forme q Vol. in- 12, réimprimés
a Amsterdam, 1756, cette suite
est de Charles Cotolendi. Beau-
coup d'hauteurs l'ont imité, et nous
avons eu une foule d'espions des
cours , qui n'étoient jaçiais sortis
de leur cabinet ou de leur galetas.
Marana vécut k Paris dans une
médiocrité assortie à sa façon de
penser, depuis 1682 jusqii'en liiSg,
Le désir de la retraite le porta- à
se retirer dans une solitude d'Ita-
lie , oii il mourut en 1695 et où
il publia en italien les événe-
mens les plus considérables du
règne de Louis-le-Grand, traduits
en frauçais par Pidoue de Saint-
Olon , Paris, 1690 , in- 1 a. On ne
peut disconvenir que cet auteur
n'cûl de l'esprit ; mais il eiileure
tout et n'approfondit rien.
* MARANOÉ ( N. de ) , con-
seiller et aumônier de Louis XIII
et de Louis XIV, a publié en i654
un ouvra f^'e intitule Incon^éniens'
d' estât procédons du jansénisme^
in-4°* L'auteur y parle d'un projet
formé pour bouleverser la reli-
gion, et rapporte à ce sujet une
lettre circulaire. [Voy, Fille au. )
Mais , indépendamment d'un des-
sein formel et prémédité, il dit que
l'esprit et les œuvres de cette secte
opéreront ce funeste effet, et cau-
seront en même temps la perte de
l'état.
•>
* MAR ANGONI ( Jean ) , n«$ k
Vicence en 1673 , d'abord cha-
noine de l'église cathédrale d'Ag-
nani , ensuite protonotaire *M>os-
tolique , mourut à Rome le %
74
MARA
février 1 753 , après avoir publié
plusieurs ouvrages de^'littérature
sacrée et profane , parmi les-
quels on distingue Thésaurus
parochorum , seu vitœ ac monu-'
menta parochorum , qui sancti-
tate , maréyrio , pietate , etc. , il-
lustranint Ecclesiam , Romee ,
1726 , 2 vol. ; De passione Chris ti
considerationes ; XVI Esercizi
per la novena del SS, Natales;
délie memorie sacre , e cwili deîV
antica città di Novana , Ofi^^idi
città nuova , nella pros^ircia di
Piceno ; Délie cose ^entilesche ,
e profane trasportate ad uso , e
adomamento délie chiese ; Délie
memorie sacre e profane delC
anfîteatro Flaviodi Roma; Chro-
nologia Romanorum pontificum.
supers tes in pariete austrati ha-
silicœ S, Pauli apostoli Ostiensis
depicta sœculo V, etc.
* MARANTA ( Barthélemi ) ,
médecin , né à Venosa , au pied
de l'Apennin , patrie d'Horace ,
obtint au 16* siècle l'estime parti-
culière des savans en son art , et
sur-tout de Fallopio , avec lequel
il enricbit la postérité de décou-
vertes et d'observations précieu-
ses. Maranta fut k la fois mé-
decin célèbre et bon littérateur.
On a de lui , I , Methodi cognos-
cendorum simplicium medicanwn-
tomm lihri très , Venetiis , 1 559 >
1/1-4*. ïï* ^^ aquœ Neapoti in lu-
culliano scaturientis , metallicd
naturd et viribus , Neapoli , loSp ,
in-4°' III' J^c theriacd et mithn-
dato lihri duo , Franco fiirti , 1576,
in -4*. IV. Epistola excusatoria
de quibusdam contra Matthio-
lum editis. On trouve cette lettre
dans le 4* livre de celles de Mat-
thiôlé, etc.
MARA
rcns calvinistes. Entraîné par une
imagination ardente , un carac-
tère violent, un cœur fait pour
la cruauté", à quitter sa famdle ,
et sa patrie , il vint à Paris sans
movens d'existence , étudia les
premiers principes de la méde-
cine et de la chirurgie , se fit
.charlatan , monta sur un tréteau ,
et vendit publiquement des her-
bes au peuple. Bientôt son am-
bition s accrut ; il composa une
eau qu'il prétendit souveraine
contre tous les maux , et en rera-
piit de petites bouteilles qu^il ven-
doît deux louis. Ce prix excessif
ne lui en procura pas un grand
débit. Resté dans la misère, ilcher-
cha bassement à flatter les grands
pour obtenir un regard, et parvint,
a force de sollicitations , a se faire
nommer médecin des écuries da
comte d'Artois : quelques ouvrages
écrits avec assez de force , et où
il soiitenoit en médecine et en.
physique des principes singu-
liers , le firent connoître. Il eut
l'audace, étant k la bibliothèque
royale , de dire qu'il s'occupoit
d'un livre qui ferx)it jeter au feu
tous les ouvrages de iVewton : il
voyagea en Angleterre, eut des
liaisons très-étroites avec le duc
d'Orléaus qui se trouvoit k Lon-
dres , et revint k Paris au com-
mencement de la révolution. Il
publia des pamphlets en faveur
du comte d'Artois , puis pour
Monsieur , frère du roi , et , après
leur départ de France , se livra
entièrement k la faction d'Orléans •
Son premier Journal , le Publi-
ciste parisien , commença à at-
taquer les hommes en place , et
particulièrement Nècker, g^u'il ap~
peloit chevalier d'industrie. A ce
t MARAT ( Jean-Paul), né en
1744 a Baudiy , dans le pays de
ïv'eufchâtel en Suisse > dé pa-
Joumal succéda VAmi du pew^
pie , où l'auteur prêcha cbaque^
jour le meurtre , le pillage et la
révolte , avec une audace dont ot>.
n^avoit point encare eu (f externe-
' MARA
pie. Il chercha à exciter des rixes
entre les citoyens et la garde
constitutionnelle du roi ; il pour-
saivoit le général La Fayette ,
ennemi du duc d'Orléans ; il in-
viloit les armées k égorger leurs
généraux; les pauvres k envahir
la fortune des riches. Son Jour-
nal fut la cause de Fassassinat
de Belsunce , commandant de la
ville de Gaen. Marat fut plusieurs
fois dénoncé et décrété d'accu-
sation ; il échappa k toutes les
autorités , k toutes les recher-
ches^ tantôt par la fuite , tantôt k
force d'audace et d'impudence.Dès
1 789 il réclama auprès de Tassem-
hiée nationale contre les violences
exercées , disoit-il , contre lui pour
Téinltision de son Journal. En 1790
la commune de Paris le poursui-
vit , et le district des Cordeliers
le mil sous sa protection. Quel-
que temps après , La Fayette fît
faire le siège de sa maison , pour
s'enjparer de sa personne; il se
sauva chez une actrice du théâ-
tre français , ensuite chez le curé
de Versailles. Le i" août 1790 il
présenta k l'assemblée un^'plan de
législation criminelle ; le 22 il fut
dénoncé par Malouet , pour avoir
dit a qu'il falloit élever huit cents
potences dans les Tuileries , et
y pendre tous les traîtres , k
commencer par Mirabeau l'aîné. »
Mais celui-ci , par mépris , fit
passer k l'ordre au jour. Ep mai
1^92 , plusieurs députés du parti
girondm dénoncèrent les pro-
vocations au meurtre qui rem-
plissoient les feuilles de Marat.
C'est de cette époque qu'il 'con-
çut Ja haine la plus implacable
contre la Gironde , et ceux qu'il
appeloit les hommes d'état. La
maison ( non la cave ^ comme
l'ont rapporté plusieurs écri-
vains ) du boucher Le Gendre ,
et le souterrain de l'église des
Cordeliers , lui servirent suc-
MA R A
75
cessivement de refuge , pour se
soustraire aux poursuites qu'on
dirigeoît contre lui. Ce fut de Ik
qu'iicontinua k lancer ses feuilles.
La protection de Danton , qui
l'appeloit son bouledogue , et
le club des cordeliers, le firent
toujours reparoître triomphant.
En vain la municipalité fit enle-
ver ses presses , il obtint un ordre
pour s'en procurer quatre de
l'imprimerie royale. Bientôt il
se signala de nouveau dans la
journée du 10 août 1792 , qui
décida de la monarchie. Marat
devint alors membre de la muni-
cipalité dite du 10 août , et
président de ce terrible comité
de surveillance de la commu-
ne, qui, composé en partie d'é-
trangers , s'empara de tous les
pouvoirs , et organisa le mas-
sacre des prisons. Ce fut Ma-
rat qui , le premier , ouvrit le
conseil des horribles n^ssacreS
des 2 et 3 septembre 1792. Il
proposa et signa ,une cu'culaîre
que le comité de la commune
adressa le 7 septembre à toutes les
municipalités de France , pour les
inviter a imiter ces massacres. Ma-
rat étoit alors chargé de deux dé-
crets d'accusation ; il n'en fut pas
moins nommé député de Pans k
la convention , ou il prit aussi-
tôt séance. Ayant voulu paroitre
k la tribune le 25 septembre , il
fut interrompu et traité conune
il le méritoit par plusieurs mem-
bres ^ mais soutenu par d'autres,
il conser\'a toute son audace ,
prononça un discours dans le-
quel il attaqua ses ennemis ;
et se glorifiant jl'être encore tout
couvert de décrets de prise de
corps , il justifia Danton et Ro-
bespierre , accusés d'avoir dc'-
mandé une dictature , avoua que
c'étoit lui qui Tavoit sollicitée, et
brava avec un front d'airain les
huées et les mépris dont i'ac-
76 M ARA
cabla la presque totalité de la
convention : « Ne comptez plus ,
dit-il) sur rassemblée toile qu'elle
est formée : cinquante ans d'a-
narchie vous attendent et vous
n'en sortirez que par un dicta-
teur , vrai patriote et homme
ii'état. » Le 4 octobre il défia
tous les décrets de l'assemblée
« d'empêcher un hoimne comme
lui de percer dans l'avenir , de
préparer J'esprit du peuple, et de
dévoiler le.s événemens qu'ame-
noient l'impéritie et la trahison
. des ministres. » Le a4 octobre
il fut accusé de prêcher sans cesse
l'anarchie et d'avoir demandé en-
core deux cent mille tèies. Loin
de nier ce propos atroce , il avoua
publiquement l'avoir tenu , ajou-
tant que c'étoit la son opinion.
Le 6 décembre il fit la motion
« que le roi fût ju^é par appel
nominal , et le tableau afïîché ,
afin que le peuple connût les traî-
tres qui se trouvoient dans la
convention. » Il dénonça en mê-
me temps l'existence d'une grande
conspiration pour sauver le roi.
« et dont les chefs étoient , dit-il ,
des constitnans , des ministres ,
des folliculaires, des nobles, et
mémei des conventionnels. » Le
10 , peu satisfait du rapport
Erésenté par un député contre
ouis XVI , il monta a la tribune ,
vomit contre le roi les injures les
{>lus grossières ; il s*opposa le
endemaîn k ce qu'il lui fût ac-
^cordé des conseils , et ajouta :
(c Je demande que le. jugem^t et
Texécution k mort ne fassent
pas perdre plus de vingt-quatre
heures. » Dans un des numéros
de son Journal ^u mois de dé-
cembre , il parloit de sa répu-
gnance pour la place de député ,
annonçant « qti il l'aura it déjà
' quittée , sans la certitude d'évé-
nemens qui ne pouvoient tarder à
«voir U<^u. (c Massacrez , disoit-»il
M ARA
au peuple , massacrez deux cent
mille partisans de l'ancien rési-
née , et réduisez au quart tes
membres de la convention. » Jje
6 janvier 1793, voulant, mais eif.
vain , faire décréter la . perma-
nence des sections , il traita la
majorité de coquins , de gueux
déhontés , de rolandistes , etc.
Le 26 février, les députés giron-
dins l'accusèrent d'avoir provo-
qué le pillage, et poursuivirent
avec chaleur le décret d'accusa-
tion contre lui. Selon sa coutume,
il se glorifia de son crime , et in-
juria ses adversaires de la mari jre
la plus grossière. Le i^ mars on
le vit avec étonnement défendre
Du mouriez , dont la section Pois-
sonnière réclaraoit l'accusation.
Le 2 1 du même mois il dénonça
tous les généraux comme traîtres,
et toutesTcs armées comme incapa-
bles de résister à l'ennemi: un dépu-
té demanda alors qu'il fût déclare
en état de démence. Le 4 avril il
pressa la formation du comité de
sûreté générale pour arrêter les
suspects , reprocha à rassemblée
de n'avoir pas voulu le croire ,
quand il avoit designé, le 26 mars
précédent , Du mouriez comme un
intrigant , et finit par dire à se»
collègues qu'ils se conduisoienjt
comme des échappés des Petites-
Maisons, Le 6 il demanda que
100 mille parens émigrés fussent
gardés en otages pour la sûreté
des commissaires de la conven-
tion , livrés par Dumouricz , et
que Sillery et d'Qrléans se cons-
tituassent prisonniers , pour se
justifier du soupçon d'intelligence
avec ce général. Le 11 ilsoUicitala
mise à prix delà tête d'Orléans fil&,
et celles desBourbons fugitifs t pro-
{ position qu'il renouvela encore par
a suite.. Bientôt après il présida
la société des jacobins , et si<^na
en cette qualité la fameuse adresse
i qui provoquoit riasurrectîou cUk
• MARA
peuple contre la majorité de la
convention. Attaqué» ce sujet par
les girondins , il avoua la signa'
ture et les principes de cette
adresse , et prétendit qu'en le
poursuivant, la faction des hom-
mes d'état vouloit se défaire d'un
censeur incommode ; en effet > le
i3 , la faction girondine l'emporta
un moment , et le fit décréter d'ac-
cusation. Il se cacha alors , et
écrivit à la convention pour lui
annoncer « qu'il ne se soumet-
toit pas à son décret ; que déjà 47
départemens avoieiit demandé
l'expulsion des députés qui
avoient voté l'appel au peuple ;
que les autres ne tarderoient pas
à faire la même demande, et que
bientôt la nation feroit justice de
ses ennemis. » Cependant, après
avoir endoctriné ses bandes et
toréparé tous ses moyens , il parut
le i8 devant le tribunal, fut ac-
quitté , porté en triomphe à la
convention et reparut a la tribune
couronné de lauriers. Le lo mai
il demanda que la convention
décrétât la liberté des opinions ,
« afin, ajouta-t-il, de pouvoir en-
voyer à l'échafand la faction des
hommes d'état qui m'a décrété
d'accusation. » Le f juin il se
rendit au conseil général de la
commune , et le pressa d'envojer
une députation a la barre , pour
demander , au nom du peuple
souverain , qu'on répondît d'une
manière satisfaisante et sans dés-
emparer , à la pétition dans la-
quelle on proscrivoit 27 députés;
«tle lendemain , ces membres fu-
rent en effet décrétés d'arrestation
et pa^ suite décajpités. Malade de-
puis un mois, IVfarat fut assassiné
dans sa baignoire, le i4 juillet
1795 , par Charlotte Corday.
( ^oyez CoBDAY d'Armans. ) Après
sa mort , on lui décerna des honr
neurs presque divins ; dan^ toutes
Iç^ places publiques d« Paris on
MARA
77
Igi érigea des arcs de triomphe ,
des mausolées ; sur celle du Ca
rousel ou bâtit à sa gloire une
espèce de pyramide , dans l'inté-
rieur de laquelle on plaça son
buste, sa baignoire , son écritoire,
sa lampe , et on y posa une sen-
tinelle. Deux mois après on lui
déceraa les honneurs du Pan-
théon. Les poètes le célébroient
au tliéâtre et dans leurs ouvrages;
mais la France indignée brisa ses
bustes , ses restes furent arrachés
du Panthéon et jetés dans l'é-
gout Montmartre. Marat n'avoit
pas cinq pieds de hauteur ; sa tête
étoit monstrueusement grosse ,
son regard farouche , sa figure
hideuse. Il parloit avec véhé-
mence , et toujours avec une
sorte d'énergie; ses expressions
étoient incorrectes , mais elles
peignoient la mauvaise foi et la
noirceur de ses projets. 11 se
croyoit le premier homme du
monde , seul capable de gou-
verner la France ; ce surnom
et Ami du peuple qu'il s'appropria ,
ses vêtemens sales , ses cheveux
gras , tout servit à établir sa po-
pularité. On ne sauroit nier que
Marat ne possédât quelques
moyens ; il écrivoit avec facilité.
Il a publié les ouvrages suivans:
I. De VHomme ou des principes
de f influence de lame sur le
corps, et du corps sur Pâme ,
1775 , Q vol. in-i2. Voltaire dai-
gna faire la critique la plus amère
de cet ouvrage et de l'amour-
propre extrême de son auteur.
II. Découverte sur le Jeu , Vélec^
tricité et la lumière , 1779, in-8*».
Dans cet écrit , Marat prétetid que
le feu n'est point une émanation
du soleil, ni la chaleur un attrl-
I but de la lumière. A l'aide du
I microscope solaire il a fait de*
' expériences pour prouver que la
• matière ignée n'étoit ni la m^^tière
[ électrique, ni celle de la lumière »
rS
MARA
que les rayons -solaires ne pro-
duisent! la chaleur qu'en excitant
dans le (corps le mouvement du
iluide igné ;; que la (lamme est
beaucoup plus ardente que le
brasier ,^t d^autant plus qu'elle
acquiert mus de légèreté ; en
sorte queyelle de l'esprit de vin
très - rectifié , qu^on regardoit
comme aya^nt à peine quelque
chaleur , tîeùt , suivant lui , le pre-
mier rang. lil. Découverte sur
la lumière , \1780 , iu-8°. Il y
attaque le système de New^ton ,
que l'académie, de Lyon avoit
mis en problèi^e pour le sujet
de l'un de ses pJûx. IV. Recher-
ches sur télectmcité , 1782 ,
in-80. V. Mémoire sur r électri-
cité médicale , 178)^ > in-8*'. VI.
Observation de V amateur xVvec
à Fabbé Sans , 178^ in-8«. VII.
Notions élément a ire\d*optiquç ,
1780 , in-S". VllI. JSè^uwelles dé-
couvertes sur la lumièjv , 1788 ,
iu-8*. Il a SLUSsi traduit en fran-
çais l'Optique de Newt(\ii , Paris ,
1787, a^vol. in-8^. Ce fui Beauzée
qui la pid^lia. \
t MARATTE ( Carie )\ pein-
tre et graveur , né en 1627 à
Cara^rino dans la Marche d'An-
cône , cxprimoit , dès l'en -
fance , le suc deis herbes et
des fleurs,, pour peindre les fi-
<;ures qu'il dessinoit sur les murs
de la maison de son père. En-
voyé k Rome à onze ans , il fut
l'élève de Sacchi, et devint un
maître dans celte école. 11 étu-
dia les ouvrages de Raphaël , des
(Jarrache et du Guide , et se lit ,
il'après ces grands homuîcs , une
nianière qui le mit dans une
haute réputation. Le pape Clé-
ment XI lui accorda une pen-
sion et le titre de chevalier du
Christ. Louis XIV le nomma sou
peintre ordinaire. Il mourut com-
blé d'honneurs à Ruine le i5
MARB
décembre ' 1715. Une extrême
modestie, beaucoup de complai-
sance et de douceur , formoient
son caractère. Non content d'a-
voir contribué à la conservation
des peintures de Raphaël au Vati-
can, et de celles des Carrache daiiS
la galerie du palais Famèse , qui
menaçoient d'une ruine pro-
chaine , il leur fit encore ériger
des monumeus dans l'église de la
Rotonde. Ce peintre a su allier la
noblesse avec la simplicité dans
ses airs de tête ; il a\oit un grand
goût de dessin. Ses express ior> s
sont ravissantes , ses idées heu-
reuses et pleines de majesté , sou
coloris d'une fraîcheur admirable.
Il a parfaitement traité Vhistoiiv
et Vallégorie, Il étoit très-instruit
de ce qui concerne l'architec-
ture et la perspective. On ad-
mire à Petersbourg , dans le pa-
lais Michadow , un beau tableau
de ce* peintre , représentant une
femme qui pleure à côté d'un
mort , et un ^ ange k côté d'elle
qui lui montre du doigt le ciel. On
a de lui plusieurs planches gra-
vées à l'eau - forte , où il a mis
beaucoup de goût et* d'esprit.
On ^ aussi gravé d'après cet ha-
bile maître. Il a fait plusieurs
élèves j les plus connus sont
Chiari , Berettoni et Passori. Ses
principaux Otti^/'û^e^r sont a Rome*
Voyez Fage , n*» II.
MARBACH (Jean), ministre
protestant d'Allemagne , né à
Lindaw en i52i , mort à Stras-
bourg en 1081 , auteur d'un livre
peu commun et singulier ^ qui
parut en 1Ô78 , sous ce titre :
Fides Jesu et Jesuitarum ; hoc
est , Collatio doctrines Domini
nostri Jesu Christi cum doctrine
Jesuitarum. Il n'étoit point ami
de cette société , et il écrivit
aussi contre le savant Père Ca-
nisius.
r
. MARB
t MARBODIL, évêque de
Bennes , né à Angers , et selon
domBeaucendre, de Tillustre mai-
son deMaroœuf, enseigna d'abord
MARB
79
la rhétorique à Angers , et ob- poétique,
tint ensuite l'évéehé de Rennes | nière av<
en logi. Il fut aussi charge de la
conduite de celui dAngers , pen-
dant Tabsence de Rainaud , évê-
que de cette ville. Son esprit brilla
beaucoup au concile de Tours en
1 096 , et , en 11147a celui de
Troyes. Marbode quitta son évê- ploi le porta sans doute à pren-
ché sur la fin de sa vie, pourpren- dre dans ses vers le nom de Sil-
dre l'habit monastique dans l'ab-
baye de Saiut-Aubin d'Angers. Il
mourut dans celte rétraite le ii
septembre ii23 , à 88 ans. On a
de lui six Lettres et plusieurs ou-
vrages recueillis par dom Beau-
gendre , et imprimés à Rennes ,
1708 , a la suite de ceux d'Hilde-
bert , in -fol. Us furent estimés dans
letir temps ; ou y trouve Téclair-
cissemeut de quelques points de
doctrine. On peut distinguer un
poënie de Gemmis , qui fut traduit
par un poète de la fin du i q« siècle,
ou du comuiencement du suivant
sous le nom de Lapidaire ; il se
trouve dans plusieurs manuscrits
delabibliothèqueimpériale , etila
été imprimé à la suite du texte latin,
* I. MARBOEUF ( Pierre de ) ,
sieur de Sahurs , poète qui ,
dans ses ouvrages , se qualifie de
chevalier , naquit en Normandie
vers la fin du 16* siècle , fit ses
études au collège de la Flèche
et les continua à Orléans ; il
étoit encore dans cette dernière
ville en 1619 , lorsqu'il y fît con-
noissance d'une jeune Parisienne
dont il devint amoureux. Ces pre-
mières amours lui firent, dit-il lui-
même, négliger ses dernières étu-
des. L'aihour le rendit poète; il
chanta son Hélène ; mais elle ne fut
brielle , Philis , qu'il nomme Mi-
racle d'amour, et Amaranthe ,
qui étoit princesse , eurent la
gloire de féconder son cerveau
Il a chanté cette der-
avec prédilection. Mar-
bœuf séjourna en Lorraine et re-
çut des bienfaits des princes de
cette maison. Il obtint une place
dans les eaux et forêts , qui le
fixa dans la ville de Pont-de-
TArche en Normandie. Cet em-
vandre. Il a composé des vers
latins , des vers adulateurs et sa-
tiriques , des vers galans et pieux.
Sa pièce la plus considéranle en
français est intitulée Procès ^a-
mour , dédiée au roi. Pai*mi ses
poésies latines on distingue celle
qui a pour titre Fias narcissi ,
qu'il dédia k Angelo Cantareno ,
membre du sénat dé Veuise et
ambassadeur en France. Mar-
bœuf avoit été marié dans sa jeu-
nesse ; il ne fut pas heureux en
mariage ; sa femme étant morte ,
il composa une pièce intitulée
Misoffine , dans laquelle il la qua-
lifie de Mégère e l d'Alecton,
traite de sottise l'action d'Orphce,
qui descendit aux enfers pour eu
ramener son épouse Euriuiçe , et
•dit que , s'il y descend , ce sera
pour empêcher que sa femme
n'en revienne. On ignore l'épo-
que de la mort deMarbœuf , mais
ilvivoit encore au commencement
du règne de Louis XIV. Ses pre-
mières productions furent impri-
mées en 1629. Ses OEuvres com-
plètes furent imprimées sous ce
titre : Rccueildes vers de M, ds
Marbœuf ^ chevalier , sieur de
Sahurs , Rouen , in-8* , 1628. En
i633 , Marbœuf publia une ode
intitulée Le portrait de Vhommc
détaty Paris, in-4**.
pas la seule qui reçut le tribut de
ses vers. Jeanne, Magdeleine, Ga- l f II. M A R B OE U F ( Yves-
8o MARB
Alexandre de ), prêtre , né dans lé
diocèse de Rennes en 1734? d'une
fanjille distinguée par ses servi-
ces militaires, devint chanoine et
comte de Lyon , évêque d'Autun
en 1767 , archevêque de Lyon ,
e^ifin il tiil appelé au conseil et à
\a direction delà feuille des béné-
fices en 1788. Il se retira dans les
pays étrangers pendant les ora-
ges delà révolution, et y mourut
regretté pour son aménité , ses
vertus et ses connoissances. On
lui doit des Mamiemens et des
Instructions pastorales très-bien
écrites dont on lui conteste la
façon. A ces éloges nous ajoute-
rons qu'il ne visita jamais son dio-
cèse.
* MABBOT ( Antoine ) , gé-
néral républicain , d'abord ad-
ministrateur du département de
la Corrèze, dans lequel il étoit né,
•fut ensuite député de ce départe-
ment à l'assemblée législaiive. Le
5 avril 1792 il fit un rapport sur
les finances , et proposa un plan
d'emprunt national , tendant k ré-
duire la niasse des assignats en
circiiiation a 12 millions , afin de
forcer les acquéreurs de biens na*
lionauxà payer les dernières, an-
nuités eu valeur motailiques.
Wayant point été réélu à la cou-
venlion nationale , et les Espa-
gnols ayant porté le théâtre de
fa guerre dans son pays, il em-
brassa le parti des armes ,' et se
signala dès 1795, sous Dagobert,
h ia conquête de la Cerdagne es-
pagnole. Il continua d*être em-
ployé à l'amiée des Pyrénées occi-
dentales en 1794^* ïyQ^î^^^'.y
distingua , notamment le 12 août
i7()4/à i'attucjuo de haint-Angrace
et Ailoqui ; le 4 a l'atiaire de l'Es-
cun; les 24 et 20 novembre à celle
d'Ostie . et le 12 mai 1796 à l'at-
ta ue du camp entre Clussus et
Esj^loibar, où il enleva à l'enne-
MARB
mi ses tentes , ses bagages , etc-
11 fut destitué quelque temps
après, et ensuite rétabli , dans son
grade de général de di\ision ,
peu de jours avant le la ven-
démiaire an 4 (5 octobre 1796 ).
A cette même époque, son dé-
partement le nomma au con-sHil
des anciens , où il se prononça
vivement contre le parti cte Cliclii,
qu'il accusa plusieurs fois decons^
pirer contre la répubbque. Le 29
août il s'éleva avec force contre
la rentrée des Alsaciens fugitifs ,
et ayant dit que la contrerévolu-
tion se faisoit au conseil des cinq
cents, il appuya ensuite toutes les
mesures prises dans la journée du
18 fructidor an 5(5 septembre
1797 )^ il fit lin rapport sur le
milliard dû aux défenseurs de la
Ïmtrie , et proposa l'adoption de
a résolution à ce sujet. Le 12 mai
il combattit fortement la résolu-
tion du même jour , tendante à
annuler une partie des élections
de l'année , comme entachées de
jacobinisme ; les combattit com-
me dangereuses à la liberté , con-
traires à la déclaration des droits ,
a l'esprit et à la lettre de la cons-
titution de l'an 3. Le 20 juin il fut
réélu président, et prononça en
cette qualité un discours eommé-
moratii' du i4 juillet; le 29 août
il fit arrêter que le 4 septembre ,
jour correspondant au 18 fructi-
dor , le président prononceroil un
discours analogue à cette journée.
Le 18 avril 1799 il appuya la ré-
solution relative au complément
de la levée de deux cent mille
hommes ; après avoir démontre
que la situation de la France , at-
taquée de toutes parts , exigeoit
de grands moyens de déiénse et
une prompte exécution , il s'éleva
ensuite incidemment contre une
lettre circulaire du ministre de
l'intérieur, comme désignant les
républicains aux poignards dfe&
SfARC
rojalistes. Il Accusa ce ministre
d'avoir , comme poëte , chanté
Marat , Châlier et Robespierre ,
et termina en demandant que la
responsabilité des ministres ne flit
plus un vain mot , et que tout ce*
dât devant la représentation na*
tionale. Sorti du conseil àt 'cette
époque , il remplaça Jotibert au
commandement de Parts et de la
17* division militaire , loi^sque ce
fféoéral partit pour FitaKe ; mais ,
devenu suspect par ses opinions
et ses liaisons avec le parti de Top^
position , il fut envojé dans son
|;rade k Tarmée de lltalie , et
mourut à Gènes k la fin de 1709 ,
de rép4démi.e qui rava^eoit alors
cette vitte.
I. MARC ( saint ) , évangéliste,
coByerti k la foi après la résur'
reetien dé Jésus-Obriat , fut le
disciple et l'interprète * de saint
Pierre. On c^pit que c'est lui que
cet apé^e appelle son Ms spiri-
tuel , parée qu'il Pavoit engendré
k Jésus - Christ. Lorsque saint
Pierre alla k Rome pour la se-
conde fois ., Mare l'y accompa-
gna. Ce fut la qu'il écrivit son
EvoHeilB, k la pnère des fidèles ,
^id kii demandèrent qu'il leur
donnât^ par écrit ce qu'il avoit
appris aé la bouche de saint
Pierre. On est fort partagé sur la
langue <|sufrs laquelle il Pécrivit :
^usiewr» soutiennent qu'il le com»
posa en grée , d'autres en la-
tin. Chi montre k Yeiiise quelques
esibiers , que Pon prétend être Pd-
riginal de laf maiâ de sa^nt Marc.
La ques^tl seràt bientôt déci-
dée y si i'on pouveit lir^ le ma-
aascril et en prouver Faùthenti-
ché; mais le temps Pa si peu
épargné ^ qU^k peihe en peut - on
mseemer un.e seule lettre : il fau-
droit d'aîHeurs eneore prouver
ae c'est véritablement l original
jaint Marc. Montfaucoii pré*
l
T. XU
MARC > 8i
tend que cette opinion est ridi-
cule , mais que le mi^nuscrit ,
étant du 4" siècle, est le plus
ancien de tous ceux qui existent.
Il est sur papier d'Egypte , tel-
lement pourri qu'on ne peut e^
tourner un feuillet qu'il ne tpmbe
en poussière. Cet Évangile n'est
presque qii'un abrégé de celui de
saint Matthieu. L'auteur emploi e
souvent les mêmes termes , rap-
porte les mêmes histoires , et re-
lève les mêmes circonstances. Il
ajoute quelquefois de nouyeilei>
particularités , qui donnent ua
grand jour au texte de saint Mat-
lieu. Son caractère distinetif est
d'avoir marqué là royauté de Jér
sus.-Christ ; ce qui à fait attribuer
à cet évangéliste le lion , l'un de$
quatre animaux de la vision du
prophète £zéchiel Saint Jé-
rôme rapporte que le dernier cha-
pitre de r£vangile de saint Marc ,
depuis le verset 9 , ne se trou-
voit point , de sou temps , dans
les exemplaires grecs ; mais il
n'en est pas moins authentiqué ,
puisqu'il est reconnu par saint
Irénée , et par plusieurs ancien^
PèreS , et que d'ailleurs il se trouve
dans d'autres exemplaires. Pour
ce qui est de la JLitui'eie pt dif
la Vie de saint BarncUbé , qu'go
a attribuées k cet écrivait! sacré , ijl
est certain que ni l'une ni Pautrç
ne sont de lui. L'empereur Claude
ayant chassé de Kome tous k$
juifs , saint Mai-c alla en Egjptf
pour y prêcher Pévançile , et
fonda P^|;lise d'Alexandrie. Voilk
ce qu'ui^e tradition ancienne c^
constante nous apprend; les au»
très circonstances de la vie et de
la mort de cet éVangélisle , rap-
portées dans ces actes > sopt incer-
taines et fabuleuses. SajÂt Mar^
est le paU*oa de l'ancien ét^t dé
Venise* Voy, Gmdjenigo , n^ 1.
IL MA^RC , béretique , «t dls-
6
83
MARC
/
ciple de Valentin^ , dans le a*
BÏèclé , réforma, en quelques
points 9 le système de soâ maître.
Yalentin supposoit dans le monde.
Vn esprit *ëternel et infini , qui
avoit produit la pensée ; ceUe-ci
avoit produit un esprit. Alors
fesprit et la pensée avolent pro-
duit d'autres êtres qu'il nommoit
Ëons : en sorte que , pour la pro-
duction de ses Ëons , Yalentin
faisoit toujours concourir plu-
sieurs Ëons , et ce concours étoit
ce qu'on appela le mariage des
Ëons. « Marc considérant , dit
Pluquet , que le premier prin-
cipe n'étoitni mâle ni femelle , et
(ju'il étoit seul ayant la produc-
tion des Ëons , jugea qu'il étoit
capable de produire par lui-même
tous les êtres , et abandonna cette
longue suife de maiiages des
Ëons que Valentin avoit imaginés.
Il j ugea que l'Être-iSuprême, étant
seul, n'avoit produit d'autres êtres
que par l'impression de sa vo-
lonté. C'est ainsi que la Genèse
nous représenté Dieu créant le
monde ; il dit : « Que la Jumière
se fasse, et la lumière se fit.» C'é-
toit donc par sa parole , et en
prononçant pour ainsi dire cer-
tains mots , que TEtre-Suprême
avoit produit des êtres distingués
de lui. Ces mots n'étoient point
des isons vagues , et dont la si-
rification fût arbitraire : car alors
n'auroit pas produit un être
plutôt qu'un autre. Les mots que
rÉtre-Suprême prononça'^ pour
créer les êtres hors de lui expri-
moient donc dés êtres ; et la pro-
nonciation de ces mots avoit la
, force de les produire. Ainsi l'Ê-
tre-Suprême , ayant voulu pro-
duire un être semblable a lui ,
avoit prononcé le mot qui exprimf
l'essence de cet être 5 et ce mot
est arche , c'est-à-dire principe^
Comme les mots avoient une
jbrceproductriçe,> et^jueles mots
MARC
étoient composés de lettres , leSt
lettres de l'àphabet renfermoient
aussi une force productrice , et
essentiellement productrice. ^-
fin , comme tous les mots n'étoient
formés que par les combinaisons,
des lettres d« l'alphabet , Marc
concluoit que les vingt - quatre
lettres renfermoient tputes les
forces , toutes les qualités etftou-
tes les vertus possibles , et que-
c'étoit pour celalque Jésus-Christ
avoit dit qu'il étoit T-^^te
et VOfiéga^ Puisque les lettiies
avoient chacune une force prp^
duttrice , l'Êtrê-Suprêm^ «voit
produit immédiatement au^tant
d'êtres qu'il avoit prononcé, de
lettres. Marc prétendoit que , se-
lon la Genèse , Dieu «^voit pro-
noncé quatre mots qui renfer-
moient trente lettres ; après quoi
il étoit ^ pour ainsi dire , rentré
dans le repos , d'où il n'éteit s^rtl
que pour p;roduire des êtres di**
tingués de lui. De là Il^are con-,
cluoit qu'il, y avoit trente Ëons
produits immédiatement par l'E-
trè - Suprême , et auxquels cei
Etre avoit abandonné . le soin du
monde. Voilà-, selon saint Iré-
née , quels étoient les sentimens
duvalentinien Marc. » Ils'attochoit
particulièrement à séduire les
femmes, sur-tout celles qui étoient
puissantes, riches ou belles. 11
possédoit i'art d'opérer quelques
phénomènes singuliers , qu'u fit
passer pour des miracles. Il trou-
va , par exemple , le secret de
changer, aux yeux des spectateurs»
le vin qui sert au sacrifice de Isl
messe , en sang , par le n|oyea d^.
deux vases , l'un plus, gr^nd et
l'autre plus petit. IlmettQifle viu
destiné à la célébration du sa<^--
fice dans le petit vase , et fai^oit-
une prière. -Lu instant après , li^
liqueur bouillounoit dansl^ gran<i
vase , et Tony voyoit du sang.av^
Ke» de vin. Cè n'étoit sq^pa-f
\
ïktÀftG
)r%hiihént que ce que Ten ap-
j^elle commimément la Fontaine
des noces de Cana. C'est un vase
dans lequel on ye^se clé Teau y
Teau- versée fait monter du yin
que Ton a- mis auparavant dans
ce vase , et dont il se remplit.
Marc, ajant persuadé aux sotsqull
ehangeoit le vin en sang , préten-
doit qu'il avoit la plénitude du
sacerdoce , et qu'il en possédoit
seul le caractère. Les femmes lès
plus illustre^ , les plus riches et
tes plus belles l'admiroient et
Faimoient. Il leur dit qu'il ayoit
le pouvoir de leur communiquer
le don des miracles ; elles vou-
lurent essayer. Marc leur fit ver-
ser du vin du petit vase dajos le
grand , et il pronouçoit pendant
cette transfusion la prière sui-
vante : « Que la grâce de Dieu ,
qui est avant toutes choses , et
4)u'on ne peut concevoir ni expli-
quer, perl'ectionne eu nous l'hom-
zne intérieur ; qu'elle augmente sa
comioissance , en jetant le grain
de semence sur la boone terre. »
A peine Marc a voit-il prononcé
ces paroles , qc^e la liqueur qui
étoit dans le calice bouillonnoit,
et le sang couloit et remplissoit
le vase. La prosélyte, étonnée ,
crovoit avoir fait un miraqle \ elle
ëtoit transportée de joie \ elle s'a-
gitoit ,> se troubloit , s'échauffoit
jusqu'à la fureur , croyoit être
remplie du Saint-Esprit , et pro-
phétisoit. AÎare , profitant de ces
dernières impressions , disoit à
•a prosélyte que la source (je la
grâce étoit en lui , et qu'il la
isommumquoit dans toute sa plé-
nitude a-celles sur qui il vouloit
la répandre.. On ne doutoit pas
du pouvoir de Marc , et il avoit
la liberté de choisir les moyens
quHl croyoit ^ propres à la com-
muniquer.
Qli MAIIC ( saint) ; Romain;
MARC
«s
succéda àujpape Silvestre !•', le
i8 janvier 335 , et Courut le- 7
octobre de la même année. On
lui attribue une Epitre adressée
à saint Âthanase et aux évéqaes
d'Egypte ; mais, les critiques Là
mettent au nombre des^ ouvrages
supposés.
iV. MABC, évoque d'Arétbuse,
sous Çoustantin-I^-Grand , sauva
la vie à Julien , qui fut depuis,
empereur. Il assista ai^ couçile 4e
Sardique en 347 , et a celui de
Sirmich en35j . Les païeus le per-
sécutèrent sous le règne de 'JxiJuepr
l'Apostat , parce qu'il avoit d^
truit un temple magnifique, con-
sacré aux idoles. Marc employa le.
reste de ses jours à convertir les.
partisans du paganisme. Il mpu-
rut sous Jovinien ou sous Valens.
Saint Grégoire <j[e Nazianze fait
de lui un grand éloge. L'£glis«
grecque honore publiquement sa
mémoire le 13 mars.
V. MARC , surpommé VAscé-
tique , célèbre solitaire du 4* siè-
cle , dont il se ' trouve neuf Thai-
tés dans la Bibliothèqtie des
Pères.
tvL MARC. eugénique;
archevêque d'Ëphèse , envoyé en
1439 au concile de Florence , au
nom des évéques grecs, y sou-
tint leur cause avec beaucoup de.
force et de subtilité , et ne voulut,
point signer le décret d'union. De
retour a Constantinople , il s^éleva
contre le concile de Florence. On
a de lui plusieurs Ecrits compo-
sés à Ce ^et y qui sont insérés
dans la collection des conciles ;
et d^autres ouvrages dans les-
rls on trouve de l'érudition et
la chaleur. Cet archevêque
avo>t professé l'éloquence avec
succès. Ili^oarut.pen de jours v
après sa dispute avec Barthélemi,
de Florence I « fin protestant qu'il
H
MARC
ne Touloit pas qu'fiucuD de ceux
qui ,|iyQ€^t signé Vuxûaii çiasiptât
à ses iv^ée^ilies y ni qu'ils prlas^
seut Dicta pour lui. » IJdare d^È-
phèse. ayoitwi rfrère appelé Jean»
qui .vijpt ' avec lui k Florence , et
qui publia un Ecrit contre le eoo-
cile tenu dans cette vi^e.
Vil. MÂRG^ ANTOINE ,
fNurttvip» Fàjet^ Antoi ve , &<> IH .
-— Galekvs , n» IL — Julie , n* II,
NoXtllTS et VoiUBiNItTS.
t Vin. MARG-AURÈLE
ANTONIN , fe Philosophe, né
le a6 arTril Tan de Tère nouvelle ,
de l'ancienne fumille des Annius,
fut adèpté par Antonin-l'e-Pieux,
qiiî r^ssoçià à Fempire avec Lu-
cins-'Veruà j cousin de cet empe-
reur. Après là mort d'Ântonin ,
l'ati i6i\ on proclama d'une voix
unanime MÈù*c-Aurèle> qui , quoi-
que le tr6ne eût été déféré a lui
seul , en partagea les honneurs et
le pouvoir avec Lucius-Verus » et
lui donna sa iille Liicille en ma-
riage. Rome vit alors ce qu'elle
n'ayoît point encore vu , deux
souverami & la fois ; et deux sou-
verains, qui , avec des mœurs bien
différentes , u'avoient qu'un cœur
et qu'^ esprit. Marc-Aurèle avoit
pris , dès l'âge de douze ans, le
manteau, de philosophe. Sa vie
avoit dirais été austère. I] cou-
choit snr la terre hue , et ce ne fut
qu'à lajprière de sa mère qu'il
S rit un ut un peu plus comm^ode.
es maîtres de philosophie ne
lui avoieoit point afmris à faire
des déclamations et des syllogis-
mes , ou k lire dans \ts astres ,
mais k cultiver la vertu. Devenu
empereiu? , il régla l'intérieur de
l'état y etie'fitrespecter au dehors.
' Il remit en vigueur l'autorité du
sénat, et assista k ses assemblées
avec l'assiduité du moindre sé-
nateur. Marc/^Aurèlé • délibéroit
MARC
de tôute^ les affaires militaires ,
civiles et politiques , avec les plus
sages de la'Vilie, de la cour, et du
sénat; et. déféroit souvent à leurs
avis plutôt qu'au sien. « Jl est plus
raisonnable , disoit-il , de suivie
l'opinion de plusieurs personnes
éclairées , que de les obliger de
se soumettre à celle d'un seul
homnle. » S'il étçit attentif à cou*
^ulter , il ne l'étoit pas moins à
faire exécuter. Il disoit « qu'uii^
empereur ne devoit rien faire ni
lentement , ni à la hâte^ et que
là négligencedans les plus petites
choses inflùoit dans les plus
ffrandes.» Sa circonspection pour
le choix des gouverneurs de pro-»
vinces et des magistrats fut ex*
tréme. G'étoit une de ses ^natximes,
« qu'il n'étoit pas au pouvoir d'un
prince de créer les hommes telf
qu'il les Vouloit , mais qu'il dé-
pendoit de lui de les employer
tels qu'ils étoient , - chacun selon
son talent. » Persuadé que le
prince est au-dessous des lois , il
ne se regardoit que comme riioxn-*
med'affairesdé la république. nJit
vous donne cette épée , dit-il au
chef du prétoire , pour medéièn*
(ire tant queje m'acquitterai fidèle-
ment de mon devoir ; mais elle
doit servir a me punir , si j'oublie
que ma fonction est de faire le
bonheur dès Romains.» U deman-
doit permission au sénat de pren-
dre de l'argent dans l'épargne ,
«t car , disoit-il , rien ne m'appar-
tient en propre , et la maison niè-
me que )'habite est à vous. » Un.
gouvernement tel que le sien ne
Ï>ouyoit manquer de lui concilier
'amour et l'estime du sénat el
du peuple. L'un et l'auli-e cher-
chèrent à lui en donner des mar*
ques par les nouveaux honneurs
3 u'il» voulurent lui rendi-e; mais»
refusa les temples et les aiUeU*
« La vertu seule , dit-il , égale les
hoinines au^jc dleu^. Un roi juste
MARC
à Pùnîvers pour son templ^e , et |
les gens 4^ bien en sont les prétres'
et les -ministres. » Une peste géné-
rale ravagea l'empire sous sTon
règne. A ce fléau si funeste suc-
cédèrent les tremblemens de terre,
la famîtfe, les inondations, les
chenilles ; et tout cela ensemble
devint si temble , que , sans laf
yigilanCe de Marc-Aurèle, l'em-
pire romain alloit devenir la
proie des barbares. Les Germains,
Aes Sarmates , les Quades , et les
Marcomans , prenant occasion de
ces calamités , firent irruption
dans l'empire l'an 170 , pénétrè-
rent en Italie, et ne furent repous-
sés qu'après avoir fait beaucoup
de ravages. La persécution des
chrétiens parut un acte de reli-
gion propre à calmer le Cour-
roux du ciel; et Marc-Aurèle,
cruel par piété , souffrit qu'on les
persécutât. Lçs barbares ayant
lait une nouvelle irruption dans
l'empire , l'erapercur les défit ,
les chassa , et procura la paix k
ses sujets .par des victoires. Il
employa ses momens de trancruil-
Kté à réformer les lois, et à en don-
ner de nouvelles en faveur des
' orphelins et deâ mineurs.- Il dé-
ifinrma la chicane , fit des i*égle-
mfens contre le luxe , et mit un
frein a la licence générale. Une
nouvelle ligue des Mai*comans et
des Quades jeta l'empereur dans
de nouveaux embarras. Pour ne
pas charger le peuple d'impôts ,
û fit vendre leé' plus riches meu-
bles de Tempire', les pierrecifes ,*
les statues , leài tableaux , la vais-
selle d'or et d'argent , les habits
mêmes de l'impérsttrice et ses per-
les. Cette guérite fut plus longue
et d'un succès plus douteux qu^
les premières. Ce fut durant son
cours que Mat* c-Aurèlë , se trou-
vant resserré par les ennemis dans,
une forêt de Bbhiâme > obtint , s'il
Iftut en er6ire Tertollieii , par le&
MARC
65
prières de br légion MéliYîne , qui
etoit chrétienne , une pluie abon-
dante qui désaltéra son armé^
près de périr de soif. Les p6îens
attiibuérent ce miracle k Jupit^
Êluvièùx; mais on prétend que
[arc-Aurèle, persuadé qu'il en
étoit redevable au Dieu' des chré-
tiens , défendit depuis de les ac-
cuser et de les persécuter. Les
barbaï'es , vaincus par les maniè-
res généreuses de ce héros bien-
faisant , aiitant que par ses ex-
ploits militaires , se soumirent un
an après', en 175 , la mènie an-
née qu'Avidius-Cftssius se fit pro-
clamer empereur. Marc - Aurèle
fit des prëpiïratifs poux* marchef'
contre'lui t mais ce rébelle fut tué
par un centenier de son armée. On
envoj^a sa tète a l'empereur , qui
refusa dé la voir, et qui bVûla toutes
ses letti-es, pour n'être pas obhgé
de punir ceux qui àvx>ient trempé
dans sa révolte. Il fit même enten-
dre que , f( si Cassius avôit été eil
son pouvoir , il ûé s'é^' sçroit
vengé qu'en lui laissant là' vie » >
et pardonna à toutes les villes qui
a voient embrassé, soii paiti. Marc-
Aurèle passa ensuite k Athènes, f
établit des professeurs publics p.
auxquels H oonna.des pensions et
des irtimunités. De retour k Borne,;,
après huit ans d'absence, il doàna
a chaque citoyen huit pièces d'or,,
leur fit une remise générale dé
tout ce qu'ils dévoient au trésor
Eublic; et, à l'imitation de Trajan»
rûla devunt eux daius la placée
publique lés actes qui lés cbn&ti>|^
tuoient débiteurs. Il éleva aussi
Un grâiid nombre de statues ««ut
capitaines de son armée , nioi:t&
dans la dernière guerre'. Les'arts^
le& sciences et le godt dédiùrent
sous Marc-Aurèle , qui , eitelnsi-
vement dévoué au± stoifeiens-,
et né $é réglam que sur l'exem-
ple de cette secte orgueilleuse,
tes traitoit avefi mépris ou indtffî^
m
MARC
rence , pour se décharger un peu
du poius de l'empire , il designs^
paur son successeur son fils Com-.
mode , et se retira pour quelque
temps k Lavinium. Là , oans le
sein de la philosophie qu'il appee:
loit sa Mère , par opposition à là
cour qixWnommoii sa Marâtre ,
il répétoit souvent ces , paroles de
Platon .: « Heureux )e peuple don^
les rois sont uhilosopnes , et dont
les philosophes sont des rois ! »
Ce bon prince croy oit jouir d'une
tranquillité honorable. Une nou-
Tèlle irruption des peuples du
Nord le iorça de reprendre les
armes. U marcha contre eux , et ,
deux aqs après son départ de
Home , il tomba malade \ Vienne
çu Autriche , et mourut a Sirmiçh
le 17 mars 180. On attribua sa
mc^t à Fart funeste des médecins
gagnés par Commode^ mais ces
bruits peuvent bien n'avoir d'aur
tre fondement que les regrets de
la p^rle de Màrc-Aurèle , et la
li9ine de la tyrannie de Com-
mode, II, paroît que la peste s'é-
toit mise dans l'armée , et que
_|*empereur en fut attaqué. Le
sixième jour de s^ maladie , se
sentant défaillir , et moins afflisré
de jça mort prochame que des
maux qu'il prévoypit devoir la
Suivre. , il voulut faire un dernier
effort pour inspirer à son fils une
conduite sage et un gouvernement
vertueux. L'ayant fait appeler
auprès de $on lit, avec ses amis et
s^s plus fidèles conseillers , il
.parla en c^s termes. «Me$ ami^ 9
voici le temps de recueillir le fruit
des bienfaits dont, je vous ai
çÔB^blés. depuis tajat d'années,
et de m^!en témoigner Tçitre
riecon^oiss'ançç. ]\foii fils a,
besoin de vous ; c'est vous
qui l'avez élevé jusqu'icL Mais
vous yoyçz à quels, dangers sa jeu-
nesse est expojiée, et. cpndbien,
^^ans im âge qu'on peut jvstemçnt
MARC
comparer k l'agitation des flots «|
de la tempét^ , lui est nécessaire
le secours d'habiles pilotes qui le
gouvernent sagement , et qui cn>-.
pochent qu c l'inexpérience ne l'en-,
traîne vers mille écueils , et ne le
livre k la séduction du vice. Servez--
lui de modérateurs , dirigez-le par
vos conseils > et faites qu'iiretrou ve
en vous plusieurs pères , au liei^
d'un due la mort lui enlève. Car,
mon fils , vous devez savoir qu'il
n'est point de richesses qui suffi-
sent k remplir le goufifre insatiable
d^ la tyrannie i point de garde ,
si nombreuse qu'elle soit , ' qui
puisse assurer fa vie du prince ^
s'il n'a pas soin d'acquérir l'^affeç-
tiojn de ses sujets. Ceux-lk senbs
ont droit a une longue et heureuse
jouissance du souverain pouvoir^
qui travaillent non keflrayerpàr Is^
eruauté, mais k régner sur les,
cœurs par l'amour qu'inspire leiu*
bonté. » Ce n'étoit pas assez d'ui^
pareil discours \ ilfsdloitqueMarc-:
Aurèle, qui connoissoit toutes les,
mauvaises qualités de Commode,,
le privât de l'empire. Mais Marc-,
Aurèle n'a gissoit pas avec la même
force qu'il pensoit , et sa douceur,
tint quelquefois de la foiblesse.
On a de ce prince douze livres de
Réflexions sur sa vie , Londres ,^
grec et latin , 1 707 , in-8*, traduit»,
du grec en français par madame
Dacier, avec des remarques, Paris»,
1691 , 2 volumçs in - 13. Joly 9^
don^éune nouvelleédition> Paris j^
174^ jin-ia , de cet excellent livre^
( Fojez Joly , art. XI. ) Cet en»-
pereur y a renferma ce que la mor
raie offre de plus beau pour la
conduite de la vie. C'étoit l'évan-.
et élevée , <ïit-il;^ est celle qui reçoii;
sans répugnance cç.quç le ciel lui
envoie et de bien et de mal; •...4}uî
se rem«t entièrement et de tauteî
<
"N, •
MARG
sa volonté , pour^e qui concerne
;5a destinée et sa conduite, entre
les mains de la divinité ; . . . . qui
ne demande qu'a marcher dans le
chemin de sa loi ; qu'à suivre Dieu,
dont toutes les voies sont droites
et tous les jugemens sont justes. »
La philosophie de Marc - Aurele
se rapprochoit presqae en tout
de celle de Socrate , qu'il Sera-
bloit avoir saiu» cesse devant les
jeux. Personne ne l'a peint d'une
manière plus fidèle ni plus pré-
cise que Julien , dans cette critique
ingénieuse oh il trace en peu de
mots les portraits des empereurs.
Mercure d^nande a Marc-Aùrèle
quelle fin il s'étoit proposée pen-
dant sa vie? « De ressembler aux
^ ^ieux, répondit-il. — ^Eh quoi! lui
dit Silène j prétendois-tu te nour-
rir d'ambroisie et de nectar, au
lieu de pain et de vip ? — Non ; ce
n'est pas par-la que je prctendois
leur ressembler. — En quoi con-
^istoit donc cette ressemblance ?
'" — A avoir peu de besoins, et a faire
aux autres tout le bien possible, d
Tel fut en effet le plan de vie de
Marc-Aurèlc : il alloit quelquefois
au delà des idées systématiques
du philosophe grec qu'il avoit
pris pour modèle. Socrate suppo-
soit dans le monde de bons et de
mauvais génies , qui s^attachoient
aux mortels suivant leurs carac-
tères et leurs penchans ; de là les
hommes heureux ou malheureux,
conformément aux décrets de la
I'ustiçe divine , dont ces dieux' su-
balternes étoient les' ministres.
C'est ainsi que Sçipioq , suivsmt
Cicéron , avoit conçu le système
de INinivers ; mais Marc - Aurèle
Saroît l'envisager Stous un point
, eviie plus consolant et plus élevé.
ix)in de supposer , fiinsi que Spr
çrate , de bons et ^e mauvais gé-*
nies y il regardoit l'être spirituel
que nous possédons en nous ,
çoiQme'une pure émanation de
MARC
67
l'Etre-Suprême. Il croyoit qu'il
suffîsoit a l'homme , pour être
heureux , de bien servu* ce çénie
qui habitoit en lui ; et ce qu'il en^
tendoit par le bien servir , c'étoit
de dégager son ame de tous les
faux jugemens qui l'abusent et des
passions qui l'avilissent. Rien
n'étoit plus beau que le discours
3u'il conseilloit à cnaque homme
e se tenir en mourant : «Tu t'es
embarqué , tu as fait ta course ^
tu abordes au lieu oà tu devoir
aller, sor? courageusement du
vaisseau. Si tu en sors pOurarHver
a une autre vie , tu j trouveras de^
dieux- rémunérateurs ; et si tu es
§i*ivé de tout sentiment, tu cesseras
'être sous le joug des passions^
et de servir à un corps qui est si
fort au-dessous de ton ame. v Ce>
langage étoit celui des stoïciens
les plus rigides. Marc- Aurèle ,
crojant avec eux que toutes les
âmes étoient des écoulemens de
la divinité , pensoit -qu'après li^
moj^t elles s'v rejoignoient intime^
ment. « Gela posé, ajoutoit-il^
combien les hommes ne doivent-
ils pas s'aimer, se secourir, et
même se respecter les ujis les au-
tres? ils sont pârens^ avant de
naître de telle ou telle famille. )>
La bonté formoit réellen\ent le
fond du caractère de Marc- Aurèle,
Il chérissoit tellement cette vertu
qu'il en fit une divinité à laquelle
il éleva un temple. Il la pratiqua
constamment envers les étrangers
comme envers ses proches , envers
ses ennemis comme envers ses
amis. On lui reprochoit çomm^
une foiblesse de pleurer la mort
de celui qui avoit élevé son en- ^
fançe : « J^ermettez - moi d'être
homme, répondit-il, car ni le rang
suprême , ni la philosophie n'é*
toiiffènt Iç sentîiQent. a L'homme
le plus vertueux de l'empire , le.
plus sévère pour lui-même*^ étoit.
en même temp3 le plus widid^cnl
88
MARC
pour les autres , Il répétoit souvent:
« Nous ne pouvons rendre les
homméis tels que nous les vou-
diions; il faut donc les stipporter
tels qu'ils sont , et en tirer le meil-
leur parti possible. » Ecoutant avec
douceur lés plus libres, remon-
trances, toujours prêt kpardonner
son. Le mot df' Adrien , « personne
n'a jamais tuë son successeur » ,
étoit sa réponse ordinaire à ceux
^î Pexhortoient k pourvoir* à sa
sûreté par dés exeihples de sévé-
rité. <t Telle est , ajoutoit-il , la
'liaturé des crimes d*état , que'ceux
mêmes que Ton vient h bout d'en
. convaincre passent toujours pour
opprimés. » « Oh sent en soi-
même, dit Montesquieu, im plaisir
secret ,. lorstju'on parle de Marc-
Aurèle ; on ne peut lire sa vie
sans une espèce d'attendrisse-
ment : teïestPefFet qu'elle produit,
qu'on a meilleure opinion de soi-
âiêmé, parce cjn'on a meilleure
opinion des hommes. »>
flX. BIARC^ ANTOINE,
graveur , natif de Bologne , prit
du goût pour la taille-cbuce a la
Vue des estampes d'AlbertBurer.
Marc essaya ses forces contre ce
célèbre graveur*, et se mit k copier
}sL Passion que ce maître avoit
donnée eil 36 morceaux , et grava
^ur se? planches , ainsi que lui ,
les letti*és A. B. I/a preuve de ses
tiilens fut complète. Les connois-
seurs s'y trompèrent"; cependant
Albert Durer s'eri aperçut , et fit
un voyage exprès a Venise pour
porter des plaintes contre son
rivaLMarc- Antoine a été k l'égard
de Raphaël, ce qu'Audran fut
dans le siècle dernier pour le cé-
lèbre Le Brun ; il a été songraveur
favori ; et en répandant ses our
vtages et sa gloire, il s'est dressé
MARC
aLlui-méme un trophée immortel.
On prétend m^me que leiarheux
peintre flamand dessmoit les traits
des ligures sur les planches que .
Marc- Antoine gravoit d'après lui.
Quoi qu'il en soit , l'exactitùde'du
dessin , la douceur et le charme
de son burin , feront toujours re-
chercher ses estampés. Ce fut lui
?uî grava y d'après les dessins de
ules Romain, les planches qui
furent mises au-devant des son-
nets infâmes de l'Arétin. Le pape
Clément VIT le titmettre en prison,
d*ou il s'échappa pour se retirer
à Florence. Il mourut vers Fan
i5io , dans un état (|oi n'étoit
êuere au-dessus de l'indigence.
Pour se retirer des mains des im^
périaux dans lé sac de Rome , en
1627, il fut obligé de leur donner
presque tout ce qu'il possédoit.
1 1. MARC-PAIÏL où Mmco-
PoLo ou Paolo , célèbre voya*
geur , fils de Nicolas Poto , Véni-
tien , qui alla avec son frère Mat-
thieu, vers l'an 1^55, k Constan-
linople, où régnoit Baudouin II.
Nicolas , eh partant , avoit laissé
sa femme enceinte, et elle mit
a\i monde le fameux Marc-Polo ,
ui a écrit l'a relation de ce voyage,
s deux Vénitiens, ayant pris ,
congé de l'empereur , traversè-
rent la mer Noire , allèrent en
Arménie^ d^où il passèrent par
terre k la cour de Barka , un des
plus grands seigneurs dé la Tar-
tarie, qui les accueillit avec dis-
tinction.. Ce prince ayant été
défait par un de ses vo^ins , Ni-
; colas et IVfattliieu se sauvèrent
■ comme* ils purent k travers les
\ déserts , et parvinrent jusqu'k la
ville habitée par Kublaï , grande
Han des Tartares. Rublaï sVmùsiai
pendant quelque temps des' récits
qu'ils liii firent des mœurs et des
usages des Européens , ef fin il
par les nommer ses ambassJ^deUi*Ci
qui
Lei
MARC
■nprès du pape, pour demander,
cent missionnairies. Ils vinrent
donc en Italie , obtinrent du pon-
tife romain deux dominicaine ,
l'un italien , Taûfre asiatique,
et emmenèrent avec eux le jeune
Marc , pour qui Kublaï prit une
afiècdon singulière. Ce jeune
iiomme , ayant, appris les difié-
rens dialectes tartares, fut em-
ployé dans des ambassades qui
lui donnèrent le laoyen de par-
courir la Tartane , le Katai , la
Chine, et d'autres contrées. En-
fin, après un séjour de dix-sept
ans k la cour du grand-kan , les
Polo^revinrent dans leur patrie en
1295 , emportant de grandes ri-
chessەs. Marc, rendu k une vie
tranquille j écrivit la relation de
ses voyages en italien, sous ce
titre : Ùeuemara^igîiedelmondo^
da lui vedutey etc. , dont la pre^
mière édition^ a paru V Venise en
1496 , în-S*. Son ouvrage , traduit
en difiî^rentes langues, a été inséré
dans plusieurs couectîonsi. On es-
time rédition latine d'André Mul-
ler, Cologne, 1671, in-i^«; et celle
3 ni est en français dans le Recueil
QS Voyages, publié par Berge-
ron , La Haye , 1 jSS , 2 vol. in-4*.
Il y a dans Marc-Paul deâ choses
Vraies , et d'autres peu croyables.
U est en effet dimcilé de croire
qu'aussitôt que le grand-kan fut
informé de 1 arrivée de deux mar-
chands vénitiens qui venoient
vendre de la thériaque à sa cour ,
il envoya au devant d'eux uile
escorté dé ^ù^qqo homihcs , et
qu'ensuite . il dépédha ces Véni-
tiens comMin aimbassadeui's au-
près du pape , pour le prier de
lui envoyer cent missionnaires.
£t comment le pape , qui avoit
tant de zèle poui* la propagation
delà foi , au lien de cent religieux,
n'en àurôit-il envoyé que deux ?
Il y a donc déâ erreur^ et des
exagérations dans MarC-'Pauli
MARC
89
mais plusieurs autres choses , vé-
rifiées depuis , et qui ont ménit
servi dlnstruction aux voyageurs
postérieurs , prouvent , qu'à plu-
3ieurs ^ards sa Relation est
précieuse j et l'ouvrage de Ma-
cartney, ambassa4eur anglais à
la Chine ^ publié daçs ces der-
niers temps , Ta souvent confir-
mée. La bibliothèque impériale
possède plusieurs manuscrits de
ta Relation des Voyages de Marc-
Paul.
XI. MARC. Voye% Makch et
Màhgk.
t M ARC A (Pierre de), né a
Cand en Bëarn , le 24 janvier
i594 y d'une famille ancienne ,
originaire d'Espagne , se distin-
gua de bonne heure par son es-
prit et par son zèle pour la reli-
gion catholique ; il travailla a la
faire rétablir dans le Béam , et
eut le bonheur de réussir. C'est
en reconnoissance de ses soins
3u'il obtint la charge de prés^i-
ent au parlement de Pau en
;62i , et celle de conseiller d'é^
tat en 1659. Après la mort de
son épouse , il entra dans les
ordres , et filt nommé k l'évéché
de Conserans. Mais la cour de
Rome , irritée de ce qu'il avoit
donné quelque atteinte aux pré-
rogatives du saint]- siège, aans
son livre dé la Concorde du sa-
cerdocé et de f empire , lui re-
fusa long- temps ses bulles ; tt
il ne les obtint qu'après avoir
interprété ses senti mens d une
manière plus favorable aux opi«
nions ultramontaiiies , dans un
autre Livre qu'il fit imprimer k
Barcelonne en 164^1 in-4**« Llia-»
bileté avec laquelle il rempUift
uAe commission qu'on lui donna,
en Catalogne lui mérita Farche^
vêché de Toulouse en i652. ^1
I s'étoit tant fait aimer eu Cata^
^
90 MARC
ïixgne , qu^aj^ant été attaqué d'upe
maladie qui le mit à rèxtrémité ,
Ja ville de Bareelonne , entre au-
tres , fit un vœu public à Notccr
Dame de Montserrat , qui en est
éloignée d^une journée", et y en-
voya^ en son nom, douze capu-
cins nu-pieds , sans sandales , et
douze jeunes filles aussi pieds
'nus , les cheveux épars , et vêtues
de longues robes blanches. Marca
se disposoit à se rendre k Tou-
louse, lorsque le roi le fit mi-
nistre d'état en i658. Ses pre-
miers soins furent d'écraser le
jansénisme. Il s'unit avec les
jésuites contre le livre du fameux
évêqued'Ypres , et, lepremier , il
dressa le projet d'un Formulaire ,
où l'on condamnoit les einq pror
positions dans le sens de l'auteur.
Son ièle fut récompensé par l'ar-
chevêché de Paris; mais il mou-
rut le jour même que ses bulles
arrivèrent, le 29 juin 1662. Sa
mort donna occasion k François
Colletet de lui faire cette épi-
taphe badine :
Ci gtt monseigneur de M«r«iy
Que le roi sagcmeat narqua
Fonr le préUt de son église )
JMais la mort qui le remarqua.
Et qui se plaît à la surprise ,
Tout aussitôt le démarqua.
Ce prélat réitnissôit plusieurs ta-
lens diflTérens : l'érudition , la cri-
tique , la jurisprudence , mais sur-
tout la politique et l'intrigue.
Bans les disputes de l'Eglise , il
parla en homme persuadé ; mais
il n'agit pas toujours de mêm^.
Il savoit se plier aux temps et
aux circonstaticé^. Il ne craignoit
pas de donner aux faits là tour-^
iiùrè qu'il lui plaisoit , lorsqu'ils
pottvoient favoriser son ambitioii
ou ses intérêts. « Quand Marca
^itmal, c'est, suivant l'abbé dé
IfOTiguerue, qu'il €st pavé pour
lie pas bien (Jlre , ou qu'il espère
MARC
rêtre* Quelques mois avant sa
mort, il dicta k Baluze un. Traité
de finfailUhMité du pape. Ex ore-
ejus excepi, dit Baluze; il vou-.
loit se faire cardinal. » Son s\y\e.
.est ferme et mâle , k^sez pur ,
sans affectation et sans erabarrass»
Ses principaux ouvrages sont ,
I. Disser^a£iones de concordid
sacerdotii et imperii ,. dont la meil--
leure édition est celle qui fut
donnée, après sa mort> par Bar
luze, Paris , i7o4> in - folio. Cet
ouvrage , le plus savant que nous
ayons sur cette matière , a été
réimprimé a Francfort en 1708,
in-fblio , avec des augmentations ,
par Boehmer. - II. Histoire du,
Béarn , in-folio, Pans , i64o. On
j trouve tout ce, qui concerne
eetto province , et l'on y preûd
une grande idée de Téruditioa
de l'auteur. Cette flistoire est de-?
ventte très-rare , sur-tout en gran4
papier. III. Marca Hispanica ,
Paris, 1688, in-folip, publiée
par les spins de Baluze. C'est
une 4€Sçription savante et eu*
rieuse de la Catalogne , du Rous-
sillon, et des frontières. La partie
historique et géographique y est
traitée avec, exactitude. IV. Dis-
sertatio de primatu Lugdunensi ,
i644j. iïi-^**> lrès-5avante. y, jRe-
lation de ce mii s'est fait depuis
i653 dans les assemblées des
éifêques , au sujet des cinq pro-.
positions y Pans, lôSj , in-4'*.
C'est contre cette relation, peii.
favorable au jansénisme, que Ni-
cojle publia son Belsa percorUa-
tory 1657, in-4'', dai^ lequel, il
expose les scrupules ^^tL pré-
tendu théologien flamand sur Vas*
semblée du clergé de i656. VI*
Des . Opuscules > publiés par Ba?
luze en 1669, in-8<». VII. D'autres
Opuscules f mis au jour par le
mêijie, en 16S1 ,in-8«. Ces Opus^
cules renferment plusieurs disser-
tations intéresstiates ^ entre au^
MARC
très 5 De Tempère susceptœ in
GalUis Jîdei ; De eucharistid et
missd ; De pœnitendd ; De ma-
trimonip; De patriarcfiatu Cons-
tantinopolitana -; De stemmate
Christi ;De majorant adventu;
De singulari primatu Pétri; De
discrimine clericomim. et làico-'
rum ex jure divino ; De veteribus
coUectionibus canomtm; et une
$iutre Dissertation sur- an reli-
quaire de saint Jean-Baptiste,
orné de vers ktccs, et qui étoit
conservé cbez le» dominicains de
P^pignan, VUI. Un Recueil de
quelques -Traités théologiques ,
)es uns • en latin , les autres en
français , publiés en 1668 , iuT
4* , par l'abbé de Faget , cou-
sin germain du savant arçhevér
que. L'éditeur augmenta 'cette
poUection d'une Vie en latin de
son illustre parent ; elle est éten-
due etxurieuse. Il s'éleva , à l'oc-
casion de cette Vie , entre Baluze
et l'ahfaé de Faget, une dispute
fort vive, qui fit peu d'honneur' à
)'un et a l'autre, ils s'accablèrent
d'injures dans des Lettres impri-
mées k la fin (funa nouvelle édi-
tion de ce Recueil, 1669, in-ia.
Cette édition est préférable à la
première.
^ IL M ARC A ( Jacque^r
Corneille ), bénédictin de l'ab-
baje du MontrBlandin , bon ora-
teur y et encore meilleur poète >
né k Gand en 1570 , cultiva avec
succès lest belles^ettres , et mou-
rut à Douay l'an lësQ. Les biblio-
graphes flamands lui prodiguent
^es éloges* Une partie de ses Opus-
cules a été imprimée a Louvain ,
^6i3 , in-8». Qe recueil contient
4es harangues, des tragédies , et
wx éloge des ducs de Bourgo-
gne. On a encore de lui Dia^
Hum sanetorium en vers ïambes ,
{>ona5, i6a8, in-4* ; et Musœ
inçrrn^afHeS) i6a8 , ins}». Cespnt
MARC 91
sept trafi^édies dont les sujets sont
pns de l'Ecriture sainte.
* MARCANOVA ( Jean) , né k
Padoue , ou k Venise , selon Po-
pinion de quelque^ écrivains ,
dans le- i5» siècle"", fut agrégé
au collège des médecins de Pa-
doue; où il vécut jusqu'à s'a mort,
arrivée en i44^* II* se livra a l'é-
tude de l'antiquité , et fut un de^
premiers qui recueillirent d'au-
cieiines inscriptions. On a de lui
De dignitatibus Romanorum^ ; De
triumpho 3 De rébus 'miUtaribus,
et^. . <
,
* MARCAR , savant religieux
arménien , ecclésiastique verr
tnenz et charitable , vivoit vers
la fin du i5* siècle. Son pèiSe
lui laissa en mourant des terres et
des richesses Considérables : il
les convertit en numéraire > et dis-
tribua tout aux pauvres , excepté
un écu- seul , qu'd garda pendant
toute sa vie ,* pour montrer a seâ
amis que la fortune de son père
étoit bien employée , et non pas
dissipée entièrement. Il laissa k
sa mort un ouvrage de morale ,
intitulé Le Trésor des vertus,
t. MARCASSUS (Pierre de) , né
k Giihont en Gascogne vers 1 584 ^
Ï>rofesseur de rhétorique au col-
ége de La Marche , a Paris , oh
il moivut en 1664 9 à 86 ans : on
a de lui des Histoire^, des Ro-"
mi^ns , et des Pièces de théâtre ,
indiffnes de paroitre mémo, sur
un théâtre de collège. Ses autres
ow^rages- ne • sont pas meil-
leurs. On a encore de lui des
Traductions qui ne valent rien ,
et parmi lesquelles on remarque
celle de l'Argénis de Jean Bar-^
claj f Paris , i633 , ii|-8*.r -
MARGE ( Roland ) , Angevin ,
li^uten^nt-gén^ral du bailliage (|e
92
MARC
y
Baugé > donna » en 1601 y une tra*
gédie àHAcham , imprimée la même
an]|^e à Paris.
♦ Marceau ( Jcan-Baptiste),
né à Chartres en 1769, nls d'un
avocat estimé. Son p^re l'avoit
destiné à ^étade des lois ; mais
ses inclinations militaires , ne lui
permirent paei de suivre long-
temps cette carrière ; à i5 ans
il s'engagea dan^ le régiment de
Savoie "Carignan , et fut l>ient6t
nommé sergent. De reto ur par con-
gé dans sa patrie , Marceau vint à
Paris lorsque la révolution éclata,
marcha le i4 juillet à la tête d'un^
détachement de la sectiom de
Bon- Conseil , pour s'opposer à
l'approche des troupes que la cour
fàisoit avancer k Paris , et mérita
par cette action son congé absolu.
De retour à ChaKres , a s'enrôla
dans le premier bataillon d'Eure-
et-Loir, et en fut nommé com-
mandant. Il se trouva ensuite
dans la place de Verdun , et fut
chargé d'en porter les clefs au
roi de Prusse, comme le plus
Î'eune officier. De 1» il passa dans
a Vendée, -comme lieutenant-
colonel de la/légion germanique ;
fut dénoncé par un député ,' et
arrêté' comme complice de Wes-
termann : il obtint ensuite sa li<-
berté. Quelque teitops après ,
comme iX marchoit ait secours
de Saumur, attaqué par les rajà-
lis^tes», il rencontra ce même dé«*
puté qui l'avoit dénoncé, entraîné
par une troupe de Vendéens. Il
to^d sur eux lui«même , déUvre
le député 9 lui donne son cheval ,
et lui dit : it II vant mieux qi^utt
soldat comme moi périàse qu'un
représentant diu peuple. » Devenu
général de* brigade , il pnt par
imterim Iç commandement éa.
chef, et gagna , le 12 décembre ,
secondé •par Kléber, la tierfible
bataille du Mans , ou pénreat
MARC -
dix mille républicains et vingt
mille Vendéens ; on le vit char-
ger lui-même , à la tête des ba«
taillonâf, et enfoncer Fennemi.
Avant le combat , les députés
en mission dans la Vendée lui
remirent la destitution de Wés-
termann, et lui ordonnèrent de
l'éloigner sur -^^ le -champ de l'ar-
mée. Mareean garda la destitu-
tion dans sa poche , et , après le
gain de la bataille , il pûbna ban-
tement les obligations qu'il avoit
aii général Westermann , et le fit
conserver. Ce fut dans cette cir-
constance qu'une Vendéenne y
jeune et belle , le casque en tète
et la lance à la main , poursuivie
par des soldats , tombe aux pieds
de Marceau. « Sauvez-moi , s'é-
crie-t-elle. » Il la relève, la ras-
sure , fixe ses regards su^ les traits
enchanteurs de cette femme , et
se diétermine k la sauver ; mais
unç loi punissoit de mort' le re-
présentant c^\ faisoit grâce • à un
Vendéen pris les armes k la main ;
Marceau, dénoncé, alloit être con-
duit au supplice; Bourbptte ac-
eourt de Paris , et l'arrache k la
mort : mais ni la protection de
ce député', ni le& larmes de Mar-
ceau ne purei^t sauver la^ jeune
Vendéenne. Elle fut décapitée.
Après la défaite du Mans , Mar-
ceau poursuivit les Vendéens
avec la plus grande vigueur , les
atteignit k Savenay , où , secondé
encore par Kléber et Wester-
mann , il anéantit leur armée »
dont lés ma&eureux débris fuient
envoyés par centaines a Nantes^,
Î^our y être noyés et fusillés. Ce
ni' alors que Marceau quitta
cette terre arrosée du saàg des
Français , et fut envoyé contre les
ennemis extérieurs , a l'armée des
Ai^dennes , pnis k oeUe de Sam-
htre-et-Meose ^ oh il continua k se
distinguer par sa. bravoure , ses
talens, et son homaxûlé. Ces qua«*^
MARC
lîtiés le rendirent cher au i^oldat
français , et même aujc armées
ennemie^. A Fleuru*., il corn-
mando^t l'aile droite de Farinée ,
et eut deux chevaux , tués sous
lui ; sjjL division fut presque dé-
truite ; il combattit alors comme
un simple soldat, à la tête de
quelques bataillons : au;c^ ba-
tailles ,de rOurthe et 4e la Roèr ,
il gnidoit i'avant-garde. lin octo-
bre 1704 > il s'empara, à la tête
de sfl. division , du ç^mp retran-
ché et de ta ville de Cobienk, et
servit ^e la même manière dtp^ant
la campagne de 1795. Dans le .
Honds-Huck il battit par-tout l'en-
nemi , malgré les obstacles de la
nature. En 1796 il fut chargé de
blo(juer Majence, et de couvrir
la Irontière de France , tandis
que Jourdan s'avançoit en Fran-
conie ; eè le 24 juillet il se ren-
dit maître, de la fori^resse de
Kônîgsteln. Jourdan ajant été en-
suite re|>oassé par l'arçhiduc
Charités , Marceau prit \e com-^
mandement d'une des divisions
chargées de couyrir la retraite
de cette armée en déroute ,
et vint constamment k bout de
contenir 1 eunexni sur les points
où iJL se trouva- Dans dei^x com-
bats qu'il livra aJlor§ pi es de jUm-
boorg , il déploya sa valevir et ses
taleas oraÂnaires ; m^ïs Iq 1 9 apût ,
tandis ^'il arrêtçit ('ennemi pour
donner le terajps à l'armée Iran-
çaise 4e passer les défilés d'Air
ienkirchen , il re^ijit un .coii|> de
iêu dont il npuî.urnt qi^e^ue temp4
après. A l'instant où il fut blessé ,
les oiiiçiers et les soJld^jts l'eit^vi-
ronnèreAt les farines avoc jeu^ ; il
les consola lui-n^^me avec .le plus
grand coprage , et refysa d'être
transporté au-delà du Rhin; ce
mû lut ;causje qu'il se trouva le
lendemajin en . la puistfa^ee des
Allemands, qui entrèrent dans
Alteabrchea. Les généraux Kra/
MARC 95
et Hadick sié i^ndireat aussiidt
auprèjl^ de lui , et lui prodiguèttmt
^oi^tes les marcjues d'es^me et
d'intérêt. L'arcbiduc Charles lui
envoj^a son chirurgien ; mais sa
blessure étoit incurable , et il
mourut le ai septembre, âgé d^
vingt-sept ans. Son corps ayanc
été redemandé par les français 4
J'aichiduc le rendit , k condition
qu'on l'informerait du jour où il
seroit inhuma, afin <}ue l'arma
autrichienne pût s'unir k l'armée
franche pour lui risndre les hon*
neurs mUitaijres. £n efiet, il f«t
enterré le 26 septembre , au bruit
de l'artillerie des deux années,
dans le camp retranché de Co* ^
blent» , dont il s'étoitempai^ en
'794' Ses restes fuirent unis en
179^. i. ceux de Hoche lit de
Chénn ; et la ville de Chartres »
sa j»atrie , In» vota en 1801 l'é-
rection d'un monument public
Celui où ses cendres imposent
fut construit sur les dessins de
Klébiw. On lui a aussi érigé une
pjrramide à la place où il reçut k
cotup mortel, et un troisième mo-
nument dans les ohamps de Mes*
seinhfiim.
%
I. MARCEL h' (jmut ) , Ro*.
main» successeur du papeMan^
lin v.ea 3qB , se signala par son
zèle et par sa sagesse. La sévérité
doaiilusa envers ui^ apostat ic
rendit odieux au tyran Maxence «
qui le bannit de Rome. Marcel^
mort le 16 janvier 5io , est appelé
marier dans les Sacramentaires de
GéWe !•' et de saint Grégoire ;
ainsi que dans les Martjnrologef
attribués il saint Jérôme et à Bède.
Le pafie saint Ûamaae a eomposé
sonépitaphe en yftn»
li. MARCEL n ( Marael C«a-.
vi» ) , fils dfjun receveur- général
des revenus du saint-siège k AU
laao , né k Montepuleiano , lit ses
94 MARC
études avec <mtiiiction ^ et. plut au
pape Paul III, qui le nomma sou
premier seerétairc^ Marcel accom-
pagna en France le cardinal Far-
nèse , neyeu de ce pontife , et s'j fit
estimer par sesjmœurs et par son
«avoir. De retour à Rome , il obtint
île son bieni'aiieur le chapeau de
cardinal , et lut choisi pour être un
des présidens du concile de Trente .
Il succéda , sous le nom de Mar-
cel, au pape Jules ÏII , le 9 avril
1 555 v^ Quand/ on lui avoit pré-
^nté dans le conclave certains
articles que tous les cardii;iaux
avoient accoutumé de signer :
« Je les ai jurés plusieurs fois ,
leur diuû , et je prétends bien
les exécuter. » Il commença par
établir une congrégation de six
cardinawt > pour travailler k la
léformation. a Quelques-uns de
mes prédécesseurs ^ dit-il , s'ima-
ginoient que la réibrmation di-
minueroit leur autorité ; c'est par-
là qu'il faut CPinmencer de fermer
la bouche aux hérétiques» 9 II
, donna ordre auxnoncesqui étoient
auprès de Tempereur et du roi
très-chrétien, de les presser de
faire la paix , et de leur dire que
fi'ils ne la faisoient , il iroit lui-
même les conjurer de la faire. Il
ne voulut recevoir aucune re-
* quête qui ne fàt juste , semblable
k Gaten , qui s'^crioit souvent :
« Heoieux celui à qui personne
21-oseroit demander une injusti-
ce !» Ce pontife , si ennemi du
i^épotisme, qu'il ne voulut pas
même permettre à ses neveux de
venir k Rome , mourut .^gt-un
jours après son élection.
III. MARCEL . ou MidicBAu
( saint ) , célèbre évêque de Paris ,
mort le premier novembre , au
^oitimencement du 5« siècle. —
il y a eu plusieurs autres saints
de ce nom : saint Majicsxi, mar-
tyrisé k Chàlons-sm*-Saône , l'an
I79 'f saint Marcel , capitaine aàii§
la lésion trajane , qui eut la tétè
tranchée ' pour la foi de Jésus-
Christ , k Tanger , le 3o octobre
Vers L'an 298 ; et saint Maacel ^
évêque d'Apomée , et martyr
en585. *
t IV. MARCEL , fameux évê-
que d'Ancyre 'dès l'an 3i4 > si-
gnala son éloquence au concile
de Nicée en 525 , contre l'a*
rianisme. Il s'opposa k la con-
daupiation de samt Athanase , au
concile de Tyr , en 335 , et k ce-*-
lui de Jérusalem , où il s'éleva
avec zèle contré Arius. Les ariens
irrités le persécutèrent avec fu-
reur : ils le déposèrent k Cons-^
tantinople en 336 , et mirent k sa
place Basile , qui s'étoit acquis
de la réputation par son elo-
auence. Marcel d'Ancyre alla k
Lome trouver le pape Jules / qui
le jugea inn^ocent dans un concile
tenu en cette ville , et le reçut k
sa communion. Il fut encore ab^
sous et rétabli au concile de $aLr^
dique en 347 ' ^^ mourut <lans
un âge très-avancé en 374- U »^
nous reste de lui qu'une Lettre
écrite au pape Jules ; deux Con-^
Cessions de foi , et quelques frag--
mens de son Lwre contre Altère ,
dans- la réfutation qu'«n a faite
£]usèbe. C'e^ une grande queràon
entre les saints Pères et les théo-
logiens de savoir sr les ecHt^
de Marcel d'Ancyre sont ortho**
doxés ; mais on présume que cet
examen seroit assez inutile.
V. MARCEL ( saint) j natif
d'Apamée , d'une femille noble
et riche, distribua tous ses bims
aux pauvres , pour se retirer au-»
près de saint Aleicandre , institu--
teur des acemètes. 'Saint Mai«cèl
fut abbé de ce monastère après
Jean , successeur . d'Alexaaare s
ver» 44?? ^^ mourjat après Vi
MAKG
V
5B5 , réptitë dans VOrittnt par sa
sainteté et ses miracles.' '
VI. MARCEL (Etienne), prévit
des marchands de Paris, s'étoit
coucilîé Tamoùr du peuple par.
fion opposition à la cour pendant
la pnson du^oi Jean» Voyez
dans - IVticle de. ce , dernier ,
n» Il ,' la suite de son Histoire. '
Vn. JViARCEL ( Christophe ) ,
Vénitien , chanoine de Padloue
et de Cof fou, eut le malheur d'être
pris au sac de Rome en |527.
Comme iln'avoitpasle moyen ae
pajer «a rançon , les soldats l'at-
tachèrent à un arbre auprès de
Gayette , en pleine, campagne , et
lui arrachoient un ongle chaque
jour. Il mourut de Fexcès des
douleurs et de l'intempérie de
l'air. On a de lui un Traité de
Animd y i5o8 , iu-fol. ; et une
Efiition des Mitus ecclesia^ci ,
i5i6, in-fol.
Vni. MARCEL (Guillaume),
né près de Bajeut , entré chez
\és pères de l'Oratoire , pro-
fessa à Rbnen en i64o. Il sor-
tit quelque temps après de TO-
ratoire , pour remplir la place de
professear d'éloquence au collège
des Grassias k Paris. Ce fut dans
ce collège que lui artiva l'aventure
rapportée dans le-Ûictionnaire de
Bajrle, au mot Godefroi Her-
mont. Il étoit près dé réciter en
puhlîc l'oraison funèbre du ma*
réchal de Gassio», quand , sur
la plainte d'un vieux docteur , il
lui fut défendu, de la part du
recteur , de prononce dans *ane
université caUioliqùe l'éloge d'^m
homme mort dansla religion pro-
testante. Le gpàt de la patne le
sappela >à Bayeux , pour être
«haaoine et principal du collège
de cette \dMe, Ënmi y voulant se
Imposer des iktigues de ce pé-
MARC
95
nibie emploi , il se retira en 1671
dans la cure de Basly , près Caea ^
et y mourut en 1702 , âgé de 90
ans. C'est par &gs conseils que
le poète Brébœuf, son ami, en»-
treprit la traduction delà Pharsale
deLucain. Marcela laissé un grand
nombre dUEcrits en prose et en
vers latins et français ; on peut
en voir la liste dans Moréri ,
édition de 1759. — Un auteur
dramatique du même nom fit re-
présenter en 1671 une comédie'
en cinq actes , mtitulée le Ma-
ria^ sans mariage*
t IX. MARCEL (Pierre-Guiif-
laume ) , avocat au conseil , natif
de Toulouse , mort a Arles, coin-
mis'saire des classes, en 1708 , a
61 ans, est auteur, I. De 17//^-
taire de F origine et fies progrès de
la monarchie française y 1686 , 4
vol. in-i2. CW moins un corps
d'histoire qu'une sèche chronique.
Cependant Anquetil y a trouvé
le même ordre chrouologique et
le même plan que ceux de l'a-
brégé du président Hénault. « Si
celtri-9ci , dit-il , l'emporte sur le
s^le et la multiplicité des anec-.
dotes, Marcel a l'avantage de join^
dre aux principaux événemens des
preuves tirées des auteurs origi-
naux et des actes authentiques ;
du reste c'est presque le même
ouvragée , sinon pour l'^vécution y
du moins pour 1 idée. II. Des 7V»-
blettes chronolpgiques pour Vffis*
toire profane , iri-ia , qu'ion lit
moins depuis celles de l'abbé
Lengletdu Fresnoy, mais quin'ont
point été inutiles k Celui^i. III 4.
Des Tablettes . chronologiques
pour les affairesde VEglise , in-S^,
ouvrage esthné , et qu'cm pourroit
rendre meilleur , «a consultant
VArt de vérifier les datés, Mar^
cel avoit le génie' de la négocia-
tion. Ce fut lui quiconclut la paix
d'Alger avec ixutis XIV , en
96 MARC
1677 , et qui fit fleurir 1« com-
merce de France en Egypte.
X. MARCEL ( ]V. ), fameux
maStre à danser , et plein d'en-
thousiastne pour son art. On con-
noitson mot devenu célèbre, lors-
qu'étudiant profondément les pas
d'une danseuse , i) s'écria : «Que
de choses dans un menuet !» « Â la
démarche , k l'habitude dû corps,
dit Helv^us , ce danseur préten-
doit connoître le caractère d'un
homme. » Un étranger se présente
un jour dans sa salle ; « De
auel pays étes-vous ? lui deman-
de Marcel. «— Je si^s Anglais.
— Voys Anglais ! lui répliqua
Marcel : Vous seriez de cette île
où les citoyens ont part à l'admi-
nistration publique , et sont une
portion' de la puissance souve-
raine! Non, monsieur; ce front
baissé , ce regard ti^iide , cette
démarche incertaine , ne m'an-
noncent que J'esclave «titré d'un
électeur. » Qn doit à Marcel , les
airs du Tour de Camay al , opéra
de d'Allainval.
t MARCELLE ( sainte) ^ dame
romfiine. Devenue veuve apVès
sept mois de mariage , elle em-
brassa la vie monastique. Plu-
sieurs viergefl de qualité se mi-
rent sonâ sa conduite , et k ville
de Rome £tttbi«ntôt remplie de
monastères , od on imitoit la vie
des solitaires d'Orient. Macoelii
cènsultoit souvent saint Jérôme
dans âes dcoutes , et nous avens
les i^OBSes de ce saint docteur,
dans les onzelettresqu'il lai écrivît.
Elle eut beaucoup à soitffirir dft*
rant le sac de la ville de Rome >
l'an 4io : ,les barbares vottloienl
lui faire découvrir des trésors
mi'elle avoit cachés , à rîmuation
de saint Laurent , dans * le seiii
des pauvres. Alaonée da danger
que cottroit l'innocence de Pnn-
cipie , ime de ses religieuses »
MARC
elle se jeta aux pieds des soldats ,
et les conjura de l'épargner ; ceux*
ci , oubhant leur férocité , con*
duisirent Marcelle et Principie
dans Téglise de Saint-Paul , qui ,
selon les ordres d'Alaric leur
chef , devoit sen'ir d'asile , de
même que celle 4p Saint-Pierre.
Elle survécut peu aux désastres
de sa psltrie^ et mourut en 4^^*
Saint Jérôme a écrit élégamment
sa vie dans la lettre à Principie ,
liv. ill i épît. 9 , édîtien de Pierre
Canisius.
♦MARCELLÏ (Benoît),
célèbre musicien italien , sur*
nommé dans son pays le Prince
de la musique , ;né à Venise en
16S6 , d'une famille noble y mort
en 1737. Cet homme, yraimient ex-
traordinaire par là variété de ses
talens , fut aussi bon poëtè et
philosophe que bon musicien,
oes compositions en musique sont
très-nombreuses. Son meilleur
ouvrage en poésie est une comédie
intitulée Toseaiùsmo , o la crus^
ca , o sia il c^scante impazzito ,
et son meilleur ouvrage en prose
est son Thédtre à la mode. C'est
une critique très-gaie àiè& opéras
modernes.
1 1.^ MARCËl4lilN , successeur
du pape saint Càïus en 206, se
signala par son courage aurant
la persécution , selon les uns, et sa*^
crifiè aut idoles , selon les antres.
Du moins les d««atistes l'en ont
accusé. Saint Au^itdtia nie ce fait,
sans apporter «uciine preuve jus-
tificative , dans son livre De unico
baptismo , contre Pëtilîen. Les
actes du concile de Sinuesse
contiennent la même accusation :
mais ee sont de&pièèes supposées^
qui n'oo^t été^briqçées que long-:
tesQps après. Cependant le mar-s
lyjaologe :et le bréviaire romain
rapportent que MaredUin se laissa
persuader par l^empereur païea
MARC
â^oânr de Fenpens aux dieux du
pa^anbme ; et Baronius , Bellar-
liMQ, et d^tres canonisées italiens y
s'appuient de Marcellin , qui,
m^^ré sa chute , continua d'être
pape , poiu* prouver que le chef
deTEglxse ne peut être soumis à
aucun tribunal d(s la terre. La
constance de Marcellin peut donc
êti*e ningée au rang des problèmes
historiques ; mais son* repentir
ne peut être douteux. Ce pontife
occupa le siège un peu plus de
hait ans , et mourut le 24 octobre
3o4, également illustre par sa sain-
teté et par ses lumières. Après sa
mort , la cbaire de Jlome vaqua
jusqu'en 5o8.
n. m!aRCELL1N, (saint),
regardé comme le premier évêque
d'Embrun , mourut vers 553. Les
actes de sa vie sont fort incer-
tains, et sentent bien laLég«nde.
( F<y)oez Baillet , F'ie des Scûnts ,
tî6 d'avril. ) — Il faut le distinguer
de saint MAKCStUN , prêtre , mar-
tpr à Rome avec saint Pierre Exor-
ciste y l'an 5o4<
m MARCELLIN, officier
de l'empire , et comte d'Illyrie ,
du temps de l'empereur Justi-
nien , auteur d'une Chronique
(|ui commence où «elle d? saint
Jérôme se termine , en 379 , et
qui finit en 534* h'édition la plus
correcte de cet ouvrs^ge est celle
que le P. Sirmond dpima en 1619,
ia-8«. On l'a continuée jusqu'en
566. Cas&iodore, qui en parle
avec éloge t dit (Uivin. Lect.
cap* 17) que MaroeUin avoit
. «AGore donné deux ouvrages ,
l'un intitulé J^e teimporum qua^
litfltihus etposUiambus locorum;
l'autre , De urbibus cmU et Hifi"
rosoljrmis. Us ne soBt pa4 pam^*
BUS jusqu'à nous,
IV. MARCELiiIN.(P«u-
MARC '^
qrace) , doyen du collège de m^
decine de Lyon, dans .le der-
nier siècle , publia des notes sur
Mercupial , et up Traité de la
peste.
V. MARCELLIN. ro^ez
Ammien- Makcellin.
VI. MAECËLLIN, évéque
d'Arezzo. Vojrez Innogen¥ IV.
1 1. MARCELLINE, ( sainte )
sœur aînée de saint Ambroise , et
£lle d'un préfet des Gaules^ suivit
sa mère à Rome après la mort dk
son père. Elle pcésida à Tédoclv
tion de ses frères , pnit le voile
des mains du pape en 35^ ,
.et mourut quelque temps après.
L'Église célèj»re sa fê(e le 17
juillet.
MARCELLXNUS. ra/. Fapiu^-
Marcelunus.
'^MARCELLïS (Otho), dePécole
hollandaise , né en 161 3 , mort
en 1673 , a prouvé qu*il n'est au*
cun ^enre qui ne puisse conduire à
la gloire ceux qui' le cultivent avec
succès. Les reptiles et les insectes
lurent les seuls objets de ses étu«
des. Il en nourrissoitcliez lui pour
les mieux observer , et ne laissoit
rien échapper de ce qui dans la
nature est sensible ^ la vue.
Marcellis vit ses travaux estimés
et recherchés à Florence , k Ams-
terdam , k Rome , et k Paris , où
la reine , mère de Lotus XIII »
lui donnoit la table et le loge-
ment , et un louis pour quatre
heures de travail, traitement alors
très considérable*
t MAdCELLO (Benoît),
célèbre musicien , et excellent
poète, né k Venise, d'une fa^
mille uoble , le.34 juillet 1680, a
donné des Motets j des Cantates f
et aiutres ow^ra^ejs » qtre les Ama*»
ym^ïk meiteat >iiu xa^g dâs mOAJr
7
93
MARC
leures productions musicales de
ritali^. « C'est exactement, dit
M. de La Borde , le Pindare de
la musique. Il en est aussi le
Michel-Ange par la force et la
correction du dessin. On trouve
dans l'analyse de ses ouvrages
tme science profonde et une
adresse ingénieuse y mais l'exé-
cution de son chant est d'une
difficulté presque insurmontable ;
il exige des voix d'une grande
étendue , et qui ne craignent pas
les intervalles les plus extraordi-
naires. » Marcello mourut àBres-
cià, où il exerçoit la charge de tré-
sorier , le 25 juin 1739. On a de lui
plusieurs ouvrages , parm i lesqu els
on distingue , J. Estro poetico ar-
monico , parafrasi sopra i primi
XXysalmi, poesia ai Girolahto
Ascanio Giustiniani, musica di
Benedetto Marcello y patrizi vene-
ziani, detto Mascello,patrizivene-
ziani, Venise , 1724 ,2 vol. in-fol.
II. Estro poetico armonico , pa-
rafrasi sopra i secoiidi XXP^sal-
nii , poesia di Girolamo Ascanio
Giustiniani , musica di Bene-
detto Marcello pat rizi veneziani ,
Venise, 1726 et 1727, 4* vol.
in-fol. III. A Dio , sonetti , Ve-
nise , 1751 et 1738. IV. Sonetti
ai Benedetto Marcello , etc. ,
Venise, 17 18. V. // Toscanismo ,
o la crusca , ossia il cruscante
impazzito ,tragicomme diaeiocosa
e novissima , Venise , 1709 j Mi-
lan , 1740. VI. UBuffone di nuo-
va invenzione in ïtalia , ossia i
viaegi del vagabondo Salciccia
Saîisburghese dal tedesco portati
neir italiano linguaggio, e des-
critti in ottava rima, etc. , Venise,
1740, en i3 chants. VII. Teatro
alla moda, ossia metodo sicuro
è facile per ben comporre , ed
eseguire opère itaUane in musi-
ca , nel quale si danno auverti-
menti utiii e necessari a' poeti
di muêioa , mu4i<:i ^ delf uno et
MARC
delF altro sesso , imprésario
suonatori , etc., in-8». Cet ou-
vrage est une satire #ontre les
abus introduits sur les théâtres.
VIII. La fade riconosciutà ,
dramma per musica , etc. , Vi-
cence , 1708. IX. Canzoni ma-
driealescne , ed arie per caméra,
a due , a tre , a quatjtro voci
etc. , etc., Bologne, 171 7. X.
Concerti a cinque instrumentl
al hasso , opéra prima , Venise ,
I70I. XI. Sonate a cinque^
flauto solo col basso continua ,
Venise , 1712.
I. MARCELLUS(Marcus-
Claudius ) , célèbre général ro-
main , fit la guerre avec succès
contre les Gaulois , et tua de sa
propre main le roi Viridomare. Vir-
gile a décrit ainsi son triomphe i
Jspiec ut insignis spoliis Maretllus 9pîmis
Ingrcditurf vietorqu€ viros 9uper*minét ommis»
Htt rem Romantun , magno turbantt tumultu,
Sisut equtt : iternet Pojios Gallumqut rtàel-
Um ,
Tertîaqtu arma patri suspendet capta Quiriao.
Ayant eu ordre de passer en
Sicile , et n'ayant pu ramener
. les Syracusains à l'obéissance par
la voie de la douceur , Marcellus
les assiégea par terre et par mer.
Arcbimède en retarda la prise <le la
ville pendant trois ans par des ma-
chines qui détruisoient de fond
en comble les ouvrages des as-
siégeans ; mais ils furent en-
fin obligés de se rendre, ( Voyez.
Archimâde. ) Marcellus a voit or-
donné qu'on épargnât l'illustre
ingénieur qui les avoit si bien dë~
fendus , et il n'apprit sa mort
qu'avec une douleur extrême.
Ce général emporta de la Sicile
les statiies, les tableaux, les meu-
bles précieux , et les autres rares
curiosités dont les arts de la
Grèce avoienl enrichi Syracuse , ,
et il eu décora Uome. Il apprit ^ j
r
MARC
ie premier , aus Romains k e6- |
timer les beautés et Jes grâces !
de ces chefs - d'œuvre qu aupa- r
ravant ils ne connoissoient pas. |
Rome jusqu'alors n'avoit été pour
ainsi dire qu'un vaste arsenal ;
elle ofint depuis des spectacles
à la curiosité des citoyens. Mar-
cellus en fut plus agréable au
peuple ; les citoyens sensés le
blâmèrent d'avoir introduit un
genre de luxe qui traîne à sa
suite la mollesse , en favorisant
l'oisiveté. Fabius , qui , après la
piise de 'Tarente, n'avoit pas
voulu emporter les tableaux et
les statues des dieux , a voit dit
à cette occasion : « Laissons s^ix
Tarentins leurs dieux irrités. »
Marcellus ne signala pas moins sa
valeur dans la guerre contre
Annibal. Il eut la gloire de le
vaincre deux fois sous les murs
de Nola , et mérita qu'on l'ap-
pelât VEpée de la République ,
comme Fabius, son collègue dans
le consulat et dans le géuéralat ,
en avoit été appelé le Bouclier.
La prudente lenteur de Fabius
sut arracber à Annibal le ' prix
de ses victoires , en évitant les
batailles ; l'audace et l'activité de
Marcellus , après de nouveaux
désastres, relevèrent les courages
abattus ; il inspira aux troupes
assez de confiance pour les em-
pêcher de craindre l'ennemi. Ses
snccès lui suscitèrent des en-
vieux; il fut accusé devant le
peuple par un tribun jaloux de sa
gloire. Ce grand homme vint à
Uome , et s'y justifia par le seul
récit de ses exploits : le lende-
main il fut élu consul pour la 5*
fois , et partit tout de suite pour
continuer la guerre. Sa mort ne
fut point diçne d'un si grand gé-
néral. Quoique âgé de 60 ans ,
il avoit la vivacité d'un jeune
homme. Cette vivacité l'emporta
au point d'aller lui i^ême ^ prf s-
MARC 99
que sans escorte , à la découverte
d'un poste qui séparoit le camp
des Romains de celui d' Annibal.
Le général carthaginois y avoit
fait cacher un détachement de
cavalerie numide : il fondit à
l'improviste sur la petite troupe
des Romains, qui fut presque en*
tièrement taillée en pièces. Mar-
cellus fut tué dans cette embus-
cade l'an 207 avant J. C. Annibal
le fit enterrer avec pompe , et ho-
nora sa mort de ses regrets.
IL MARCELLUS ( Marc us
Claudius) , un des dcsccndans du
précédent , joua un rule dans les
guerres civiles , et prit le parti
de Pompée contre César. Celui-
ci , ayant été< vainqueur , exila
Marcellus , et le rappela ensuite
à la prière du sénat. C'est pour
lui que Cicéron prononça son
oraison pro Marcello , l'une de&
plus belles de cet orateur.
t m. MARCELLUS ( Marctis
Claudius ) , petit-lîls du précé-
dent, et fil s de Marcellus et d'Oc-
tavie, sœur d'Auguste , épousa
Julie, -fille de c^t empereur. L«
sénat le créa édile. Marcellus àe
concilia , pendant son édilité jla
bienveillance publique. Rien ne
fiattoit ' davantage les Romains
que la pensée qu'il succèderoit uu
jour à Auguste. Sa mort préma-
turée fit évanouir ces espérances :
ce qui fit dire à Virgile » que les
destins n'avoient fait que le mon-
trer au monde. » Le ïu Marcel-
lus ERis , que ce grand poète sut
employer avec tant d'art au 6*
livre cfe son Enéide , fit verser
bien des larmes aux Romains, sur-
tout h sa famille.
t IV. MARCELLUS , mé-
decin de Séide en Pamphilie >
sous l'empereur Marc - Aurèle >
composa deux poèmes en \er%
héroiqu«& : i'ui;! #ur la l/catitrp^
loo MARC
pie , espèt^e de mélancolie qui
frappoit ceux qui en étoient at-
taqués de ridée qu'ils sont cliai^
gé& en loups : c'est une maladie
3UÎ s'est perdue sans doute , car
n'en est plus question : l'autre
sur les poissons. On trouve des
fragmens du premier dans le Cor^
pus poëtarum de Maittaire.
* V. MARCELLUS, médecin du
' i5" siècle , né k Cumes , ville de
Campanie au royaume de Naples ,
connu sous le nom de Marcellus
Gumanus , servit en qualité de
médecin et de chirurgien dans
l'armée de Venise contre Charles
VIII , roi de France , qui la défit
h. la bataille de Fomove , le 6
juillet 1495* Marcellus a laissé
des Observations , réimprimées à
Ausbourg par les soius de Jé-
rôme Veiscnius en 1668 , in-4**.
C'est dans cet ouvrage que Ton
trouvé les premiers symptômes
de la maladie vénérienne. Mais
rauteur.ne connoissoit véritable-
ment ni le caractère ni les re-
mèdes de ce mal qui ne faisoit
que de paroître dans le royaume
ae Naples , d'où il s'est ensuite
communiqué k toute l'Europe.
* VI. MARCELLUS - DONA-
TUS , médecin du 16* siècle ,
après avoir exercé son art avec
distinction , devint secrétaire du
duc de Mantoue. On a de lui six
livres de Historid meeUcd mira^
bill , Mantoue, i586 , in-4'' , et
Venise , i588 et 1597, "^^^ne for-
mat. Ce recueil, composé d'ob-
servations tirées des ouvrages
des médecins grecs , arabes , la-
tins , etc. , est regardé par Haller
comme le preniier parvenu k sa
■connoissance , concernant les
"< histoires médicinales ; et Gré-
goire Horstuis en a jugé si fa-
* Vôrablement , qu'on lui en' doit
Hdcux édhions- publiée^ k France
Marc
fort, in-8<*^ area un septième >
livre sur les maladies réputées
magiques et sur les abstinences
extraordinaires. Marcellus est en-
core auteur d'un traité de Vaiio-
lis et merhillis , Mantoue , iSÔQ,
iii-4'' , et 1697 ^^"^"^ > et d'un antre.
De radice purgante quam vocofà
mekoakan,
Vn, MARCELLUS. Voyez No-
Nius Maucellits.
I. MARCH ( Ausias ) , poète de
Valence en Espagne , dans le iQ^
siècle , célébra dansses vers une de
ses compatriotes , nommée Thé-
rèse Bou. Ce poète , k l'exemple
de Pétrarque qu'il pilla , chanta
son amante pendant sa vie et après
sa mort. La Vjérifieation des temps
auxquels ces deux poètes ont
vécu justifie le poëte italien de
l'imputation de plagiat, qui re-
tombe sur le poëte espagnol ; à
moins qu'on n'aime mieux dire
qu'ils ont puisé tous deux dans
les poésies de Messen - Jordy ,
( voyez Messen ) , qui les avoit
précédés. H ^ a apparence que
March fut moins fidèle k sa Thé-
rèse, que Pétrarque k sa Laare>
puisqu'il a oél&OTé aussi Naclette
de Borgia , nièce de Calixte III.
Le recueil des Vers de Mareh fut
imprimé k Valladolid en 1 555.
* IL MARCH { Gaspard ) , mé-
decin , né k Stettin , en lù^ mort
en 1677 , d'abord professeur de
mathématiques , puis de chimie à
Gripsvvald , le fUt ensuite de mé-
decme k Rostock , d'où il vint à
Kiel sur Tinvitation que l'univeF-
site lui en fit : ii y enseigna avec
tant de distinction qu'il fat suc-
cessivement médeei# du due de
Holstein-Gottorp , et de Frédéric-
Guillaume , électeur de Brande-
bourg. On a de March beaucou{^
à'ûbservaUons intéressante^ dâ&»
MARC
les Mémoires de Facadémie des
curieux de la nature.
* m. MARGH ( Gaspard) , fils
du précédent , né k Gripswald \
bu a Berlin , en i654 > mort a
Hambourg en 1706 , après s'être
distingué dans les écoles de la
faculté de médecine y suivit son
|>ère à l'armée de Brandebourg
et profita pendant deux ans de
ses instructions. Reçu docteur k
Kiel , il voyagea pour perfection-
ner ses connoissances , vit la Hol-
lande , la France , l'Italie , l'An-
cleterré od il fut reçu membre de
l'académie ro/ale , et par tout ou
l'accueillit avec la distinction
qu'on n'accorde qu'au vrai me-
nte. De retour k Berlin , l'élec-
leur le nomma pt^mier médecin
et directeur du laboratoire de
chimie y emplois qu'il remplit
pendant dix ans avec honneur.
♦ MARCHAIS , célèbre accou-
MARG lox
perfectionner ses talens. Mar-
chanu conserva toujours l'orgue
de leur chapelle , et refusa cons-'
tamment les places avantageuses
qu'on lui oÔrit. La reconnoîssance
n'eut pas seule part a ce désinté-
ressement : il étoit d'un esprib si
fantasque et si indépendant «
qu'il négligea autant «a réputation
aue sa gloire. ( Koyez Rameau. 1
[ mourut k Paris en ijZi , k 6ô
ans. On a de lui deux livres
de Pièces de Clavecin , estimées
des connoisseurs.
t n. MARCHAND ( Prosper ),
élevé k Paris , dès sa jeunesse ^
dans la librairie , entretint une
correspondance réglée avec plu-
sieurs savans , entre autres avec
Bei*nard ^ continuateur des J^qu^
velles de la république des let^
très y et lui fournit les anec-
dotes littéraires de France , qui
sont dans la bibliothèque publique
de Lyon. Marchand alla le joindre
cheiir distingué par son habi- ■ ti^ ti j e'
leté et son expérience dans un f^^^Pf^^^» pourj professer en
«,ofYll^f.^ liberté la religion protestante qui!
art si utile k l'humanité , membre
de l'ancien collège de chirurgie,
mort k Paris en 1807. Quoiqu'il
n'aitpas publié d'ouvragés, il n'en
laisse pas moins un nom très-
recomïnanâablé par quarante ans
d'une pratique aussi savante que
sage.
1. MARCHAND (Jean-Louis),
natif deLyon^partage, avec le cé-
lèbre d'A<piin la gloire d'avoir por-
té l'sfrt de l'orgamste au plus haut
degré de perfection. Marchand
vmt fcNTt jeune k Paris , et s'étant
trouvé, comme par basatd, dans la
^apelle du coUége de Louis -le-
Grftud , au moment qu'on atten-
doi^ l'organiste pour commencer
l'office divin , il s'offrit pour le
remplacer* Son jeu plut telle-
ment , que les jésuites le retinrent
dans le collège , et fournirent
toBi ce qui étoii ftécessaire pour
gion protestante qu
avoit embrassée , et pour laquelle
il étoit fort zélé. A y continua
quel({ue temps la librairie ; mais
u quitta ensuite ce négoce , pour
se consacrer uniquement k la lit-
térature. La connoissance des
libres et de leurs auteurs , et l'é-
tude de l'Histoire de France, fut
toujours son occupation favorite.
Il s'y distingua tellement, qu'il
étoit consulté de toutes les par-
ties de l'Europe. Il n'établissoiit
que trois classes fondamentales
pour la classification des livres.
1* La science humaine, ou philo-
sophie ; 1"* La science divine , ou
théologie ; 3^ La science des évé-
nemens, ou histoire. II fut aussi
un des principaux auteurs du
Journal Littéraire , l'un des meil-
leuk's ouvrages périodiques qui
aient paru en Hollande , et four-
nit d'excellens extraits dans lâr
102 MARC
plupart des autres journaux, de-
puis lyiS jusqu'en i732.Cesa\ant
estimable mourut dans un âge
avancé, le i4juin iy56. Il légua
le peu 'de bien qiii lui restoit à
une société fondée à La Haye pour
Téflucation et l'instruction d'un
certain nombre de pauvres. Sa
bibliothèque , Tune des mieux
composée pour l'histoire litté-
raire, est restée par son testament,
avec ses manuscrits , à l'université
de Leyde. Ou a de lui , I. His-
toire de r Imprimerie , Cet ou-
vrage, rempli de discussions et
de notes , parut en 174© > à La
Haye, in-if*. L'érudition y est
tellement prodiguée , Fauteur a
$^i fort accumulé les remarques
et les citations, que, quand on
est à la fin de ce chaos *J on ne
sait guère à quoi s'en tenir sur les
points qu'il «Jiscute. L'abbé Mer-
cier, abbé de Saint - Léger de
Soissons, a donné en 1775 , in-4",
un supplément aussi curieux
qu'exact à cette Histoire. H.
JOictionnaire historique ^ ou Mé-
moires critiques et littéraires , La
Haye , 1780 , 2 vol. in-fol. On y
trouve aes singularités histon-
3ues , des anecdotes littéraires ,
es points de bibliographie dis-
cutés , mais trop de minuties; le
Stjle n'en est pas pur, et l'auteur
se livre trop à l'ejnportement de
son caractère. Il est difficile d'en-
tasser plus d'érudition sur des
choses si peu intéressantes , du
moins pour le commun des lec-
teurs. Aussi tous les ouvrages
où il a eu part sont-ils très-reçher-
chés ; c'est pourquoi nous nous fai-
sons un devoir de les rapporter. Il a
donné ou a eu part" aux éditions
suivantes : I. Anti-Qotton , onRé-
filiation de la Lettre déclaratoit^
du P, Cotton , avec une Disserta-
tion, La Haye, tj^S , h la suite
de \ Histoire de don Inigo de Gui'-
puscça, U. Chef- d'œu^rç d^un
MARC
inconnu , reimprimé plusieurs
fois. III. Cymbalum. rmindi , par
Bonaventure des Pérriers , Ams-
terdam, 173a , in-iîî. IV. Direc"
tion pour la conscience d^un roi ,
par Fénélon . La Haye , 1 74? 1
m- 8* et in-i2. V. Histoire des
révolutions de Hongrie , pa r l'abbé
Breuner, La Haye , 1709, 2 vol,
in-4'* > ou 6 vol . in- 1 2 . Yl . Lettres ,
Mémoires et Négociations dû
comte d'Estrades , Londres ( La
Haye ) „ 1743 , 9 vol. iu-12. VII.
Histoire de Fénélon , L^ Haj e ,
1747, in- 12. VUt OEuvre$ de
Brantosmcy La Haye, 174^? i5
vol. in- 12. IX. Les OEuvres de-
Villon, La Haye , 1742 , in-8*,
X. Satyre Ménippée , Ratisbonaç
( Bruxelles ), 1714^ 3 vol. in-8»,
XI. Lettres choisies de Bayle ^
avec des remarques , Rotçrdàm,
1714» 3 vol. in-i2,
III. MARCHAND (Henri),
religieux du tiers-ordre de Saint-
les deux globes de six pieds de
diamètre qui sont dans la biblio^
thèque de JL^on.
t IV. MARCHAND ( Jean-
Heuri ) , avocat et censeur royal ,
a publié dans les journaux plu-
sieurs pièces de vers agréables.
On trouve quelques-unes de ses
chanson^ y dans le tome II de l'An-
thologie française. Sa gaieté et une
plaisanterie assez fine ont donné
du succès à plusieurs de se» opu»<
c des en prose. On a de lui , I. Re-
Îuête du curé de Fontenajr , i745«
I. Autre des sous-fermiers du
domaine du roi, pour le contrôle
àe.s billets , de confession inbi^ ,
in- 12. IIÏ. Mémoire pour M. de
Beaumanoir , au sujet du- paîu
béni , 1766 , in-8». IV. L'Ency^
clopédie perruquière^ 1 75 1 , in-i a.
V. Mon radotage , 1 7.59 , în-ia.,,
MARC
VI. Hilaire ^ critique de fiélxsaire ,
1759 , 1767, in- 12. VIL L'Es-
prit et la clwse , 1768 , iii-8",
Vlil. Requête des fiacres , les
"Panaches ou les coiffures k la
mode , r Egoïste , Testament po-
litique , de Voltaire. On lui doit
deux écrits plus sérieux, un Eloee
de Stanislas, roi de Pologz^e, Parts,
1766 , \n^^^ , et Bruxelles , -jtnQ6 ,
ia-8<» ; et les Délassemens cham"
pétres , i768t, *x vol. iii'^ia» L'au-
teur -est mort vers 1785.
t V. MARCHAND ( madame
le) , Aile du poète Ducné , uée à
Paris avec de Tesprit et des grâ-
ces , dirigea souvent son père
dans ses ouvrages : elle eu a publié
ua elle même , sous le titre de
Boca ou la vertu récompensée,
Paris , 1756, in-ia. L'abbé de La
Porte (Histoire littéraire des fem-
mes françaises , tome 4 ? ps^g^ i^'k)
rapporte que madame Husson ,
jeune et très-jolie femme , fit im-
g rimer sous son nom le romap. de >
oca, déjà publié par madame
Marchand aans les. nouveaux
contes dé fées allégoriques , dont
die donna Tédition. V Bruxelles
(Paris ), 1736 , in- 1 a. Le larcin
fut découvert par une lettre ano-
nyme , écrite à un journaliste qui
dénonça le plagiat. Madame IIus-
son convint de bonne foi du vol
qu'elle avoit fait, et par une lettre,
très - spirituelle insérée dans le.
même journal où avait paru sa
dénonciation , elle 6t une sorte
d'excuse au public. L'abbé de La
Porte rapporte cett^ lettre en
entier.
MARC
i65
* VI. MARCHAND< François ),
né a Cambrai , où il est mort le
27 décembre 1793 , à Tâee de 3a
ans , voulut se mettre cuins les
ordres , après avoir fait de bonnes
études ; mais la révolution , lui en-
kvant son état > le força d'avoir
recours à ses talens pour assurer
sa subsistance. On a de lui , I. La
Jacobinéide , poëme héroî-conU"
Clinique , Paris , 1791 , iu-8*,
n. Les Sabbats jacobites, Paris ,
1791 , 3 vol. in-8». ni. C /ironi-
que du Manège, journal in-S", qui
ftarut pendant deux ou trois ans«
V. La Constitution en vaade-
villes , Paria y 1791 , in-18. V. La
Révolution en vaudevilles. Tous
ces ouvrages sont agréables à la
lecture: cet auteur, qui étoitd'un
caractère naturellement triste , est
fort amusant dans ses productions,
la plupart marquées au coin dé
Tonginalité.
t I. MARCHANT ( Pierre ),
né aCouvindansTËnlre-Sambre-
et-Meuse , principauté jde Liège ,
l'an x585 , se fît récollet. £n 1639
il fut fait commissaire général de
son ordre , avec plein pouvoir
sur .les provinces d'Allemagne ,
des PaySnBas, etc. Il est le pnncir.
pal auteur .de la réforme de»
franciscaines , avec la vénérable,
sœur. Jeanne de Jésus , nomméek
Neering, de Gand. Cette congré-
gation , connue sous le nom de
Réforme deS sœurs franciscaines^
de la pénitence rie J^mbours, fut
approuvée par Urbain Vlll l'an
io34* Marchant mourut k Gand le
I X novembre 1661 . On a de lui y
ItJExpositio Utteralis in régulant
sancti Francisci , Anvers , i63i ,
in-S^". II. Tribunal sacramental;
Gand , i643 , 1 vol. in-folio ; et
un troisième k Anvers , i63o»
Théologie aujourd'hui oubliée,
qui renferme plusieurs chose»
plus pieuses que solides , entre
autres le traité intitulé Sanctiji--
catio sancti Josephi inutero * III.
Les Constitutions de la congre^
fatiou des religieuses qu'il a éta-
lie , etc. — Son frère Jacques
MAficftAKT , doyen et curé de
Cpuyiny s'est distingué aussi par
i<ô4
MARC
MARC
sa science ; on estime son Hortus (
pastorum , et plusieun^ . autres
ouvrages recueillis à Cologne,
in>ieliô , ji655. \
* li. MARCHANT /Nicolas ) ,
docteur eh médecine de la faculté
de PadouÊ, mort à Paris en 1678.
Reçu membre de L'académie des
sciences de celte ville en 1666,
«u nioment où cette société fut
fondée , Marchant Thonora par la
connoissance qu'il aveit des plan-
tes, ce qui lui valut le titre de
fremier botaniste- dé Gaston de
rance « et la. direction du jal*din
royal ; il a laissé un ouvrage en
français , contenant la Descrip^
twn des plantes dbhfiées par
^académie y Paris , 1676, in^-foL
* ra. MARCHANÏ ( Jean ) ,
fils du précédent , aussi membre
de r-a^cadéniJe' des sciences , a
dom:ié à cette oon^agnie divers
Mémoires sur la botann^fue ^ et
|>rincipalement vjm. Dissertation
sur la préférence éfue nous devons
donner aux plantes de notre pajs ,
pardèssai lesplanies étran^reSy
Mémoires de l'atca demie 1701.
Cet habille botaniste a reconnu
^e Pjrrjnétaia , plante du Brésil ,
^i sert de côrreetif ati séné ,
A'est ^e la ^aïide «ci^phul^ire
aquatique.
I. MARCHE ( te<ï comtes êe
la ). P^o^e% Ja g'énéalo^^e des
Bourbons , au nmt Boûibon» M"* I.
t lï. MARiCHE{ Olivier de la),
fik d'Un' ge»tiihon«tne' b)ent>gui>
^ott , f aige , puM ge^tift^mme
de PhiiipRpe - le - Bon , àut dfe
B^ur^c^gi^. Louis XI, nnécoâ"-
tènt de \a Marche , votilut qite
^ilippe lui Hvrât oê lidèk servi-
iiÉf^ ; i^Miifs ce prince hiiik répoii-
âi^,(^, «silerotôaqiiel<|â'tfu-
1ft*e aftei^loyi suit lui , il e» fe¥#i4
raison. » Derenn ensuite tiiaflre» '
d'hôtel et capitaine des gardes de
Charles-le-Téméraire , il le Servit
avec zèie. Après la mort de ce
prince , tné a la bataille de Nanci ,
en 1477? ^' ®"* ^* charge de grande-
maître I- d'hôtel de Maximîlieit
d'Antrîdbe , qui épousa Fhéri--
tière de Bourgogne. Il posséda la
même ijuirge sous l'archiduc £%i-
liptK , et fut envoyé en ambas-
sade à la cour de Fran^ce après \k
mort de Louis XL Marche mourut
à Bruxelles le i" février i5ai . On
a de lui , L Des Mémoires du
Chroniques ( de 1 435-1 4^2 ) ,
imprimées h Bruxelles eu 16 16 » .
in-4"' G^s Mémoires , inférieurs à •
ceux de Commines pour le style , ^
leur soht peut «^ être supérieurs
,p<mr kl sincérité. On y trotxvè
â<ts àneedotes carieuses sup la
jcour des deux derniers ducs de
Boungogne , auxqueU* Tautetir'
avoit été attaché. Les faits 7 soot
;raceintés d'itne mafnière patate et
teiénfuse ; mais ils respirent la
ihïnchTse : ilsr ont été réimprimas ~
<^ns kl cèlleiction des rfe^moires
relatifs à l'Histoii^ dé France,
tetnes S et 9. IL Traité sur les
ekiêls -et gagés de ba^aiUe , in-
â«. III. Triomphe éhs d^me»
d'honnem* , iSW , «1-8*. C'est
un ouvrage morkl , plein de Ion-
gués trivialités et de chsoses gro*
t^sdueâ. U yeut faire présent « sa
ntattresse «de pantoufles dlin-*'
itHlité , de souliers de bcmne diit-
génee , de «hausses ^e perséf é-
i^àce , de jarretières de fermé-
pWîpos , etc. ÏV^ heCkettalier dé-
libéré y poème plusieurs fois ré-
imprimé , et traduit en espa-
gnol par Hernândo de AèUjdo.
Plusieurs autres omrages , nn*-'
pï-imés et manusi^riCs , qui ne
Aiéritenl m ^\être liis, m d'étrer
ekës.
t MfAKGHHlRBSG (N**^* Ca^-
MARC
BCit de ) , d'une ancieniie màisoii '
de PoitiHi , se maria en Provence
et s'y rendit célèbre par son esprit
^t ses poésies ; elle établit dans la
ville cP Avignon , où elle rësidoit ,
une cour d'amour qu'elJ e présida ,
et où eue prononçoit sur toutes
les contestations amoureuses qui
lui ëtoient soumises par les da-
me* , les seigneurs et les trouba-
dours. Cette femme aimable com-
posa un petit ouvrage en pros^ ,
mtitulé De la nature de Fa-
môur. Son fils fut aussi poëte , et
publia Las Tduias d*amor jlesTa^
nleaux d'amour. L'un et l'autre
vivoient sous le pontiBcat de Cié-
raentYI , et en i546.iVofitredame9
gothique historien de Provence ,
croit qu« Pétrarque a voulu atta*
qUer , dans qtieleiues-uns de ces
soiœets la dame de Marchebrusc ,
qu'il appelle Mère Babyhnne ^
Ponêédne de douleur et Nid de
truhisans* ^
t MARCHE - COURMONT
( Ignace Uugabi de la ) , ancien
chambellan du margrave de Ba-
ceith , et icaipitaine au service de
Fraace 4ans tes volontakes de
Varmser, naquit k Paris en 1738,
et mottrut à l'île de Bourbon en
1768. Il avoit beaucoup voyagé
en Italie , en Allemagne , en Po-
logne , et s'étoit fait aimct d'un
grand nombre de personnes d'un
vrai mérite. Il avoit de l'esprit , et
il en ntettoit dans la société et
dans ses ouvrages. Les prtnei*
paux sont , I. Les Lettres dtAxa^
Jour servir de suite aux Lettres
Péruviennes , in-i» ; roman mé-
diocre. On voit que l'auteur veut
se meater au toû tnétaphysiquetle
madame de Grafligûy y \ peu près
comme eertaioàs aut^irs de nos
jeurs se sont efforcés d'imiter le
stfle dé Marivaux. II. EssiàpoU^
titfue sur- les anfontages que la
JPrmçe i^eut retirer de la cqt^
MARC
ïo5
quête de Minorque ; brochure qui
n'est plus lue aujourd'hui. III. f^c
Littérateur impartial , journal
qui n'eut point de suite. L» litté-
rature Im est redevable de la
première idée du Journal étran-
ger.
* MARCHESINI ( N. ) ,
né à Reggio , religieux dans l'or-
dre de Saint - François , selon
Sixte de Sienne , Possevin et Ou-
diu, vivoit vers i45o; et, selon
Wadding et du Gange, vers i5oo.
Ce religieux est particulièrement
connu par un ouvrage intitulé
Mommatrectus , sive expositie in
singula Bihliœ capitula , publié
par Uélin de Lanflen , chanoine
de la collégiale de Lucerne , et
imjprimé a Mayence par Pierre
ScnoefTer de Gem^eim en i47«»
iu-folio , édition très-rare. Le mê-
me ouvrage a été imprimé plu-
sieurs fois depuis sous îesdifH^rena
titres de 'Mammetractus^ Mam-
metrutus et Mammotrepton, Stxto'
de Sienne dit que Faute or a
donné ce titre a son ouvrage
pour stgmfier que c'étoit comme
une mamelle qu'il présentoit aux
jeunes clercs qui n'étoient point
versés dansWs sciences. Du reste
le style eà est peu soigné. Wad-*
ding attribue à ce religieux d'au>*'
très ouvrages restés manuscrits ^
et conserves à Assise et k Rome.
t I. MARGHETTI ( Alexan^
dre ) , né à Pontormo , sur la
route de Florence à Pise, en i535,
d*ii^ femille illustre , montra y
dès ses premières années , de»
talens et du goût pour la poésio
et les malâbématiques. là succéda;
e% (679 , au savant Borelli dans
la chaire de mathématiques ii
Pise , mourut au château de Pon-*
tormo le 6 septembre 1714* ^^
a de lui des Poésies , 1704 t
in-4'' > et des Traités de phys«<{n9
io6
MARC
et lip mafliématiques estimes ,
parmi lesquels on distingue celui
De resistentidfluidomni , 1669,
)ii--4*. Crescimbeni a inséré un de
ses sonnets dans son Histoire de
la poésie italienne , comme le
plus pariait qu'il eût encore vu.
On fait cas de sa Traduction en
vers italiens de Lucrèce, Londres,
i7i7,in-8o; et Amsterdam (Paris) ^
1754 , en a vol. in-S». Cette der-
nière édition , publiée par Ger-
banlt , a plus d'éclat que de cor-
rection. Sa version est estimable
parla fidélité et la précision , et
&or-tout par la facilité , la finesse
et la douceur de la versification.
On ne fait pas autant de cas de
$a Traductiofi en vers libres des
OEuvres d'AnacréOn , Lueques ,
1^07, in-4' , Venise, i^Sô. Sa
Yie est à la tête de ses Poésies ,
réimprimées à Venise , 1755 ,
in-4*»
* IL MARCHETTI (Annibal) ,
né d'une famiUe noble à Macé-
ra ta en i638 , entré dans Tordre
iès jésuites le îx juin i6-56 , s'y
distingua par ses vertus et son
savoir, fut professeur, supérieur,
et directeur ^s consciences , et
mourut à Florence le 20 janvier
1709. On lui doit plusieurs ou-
vrages , parmi lesquels on distin-
gue, L Devitdin terris beattf ,
Slaceratae , 1696. IL f^ita sancti
Aljsii Gonzagœ societ, Jesu , qu'il
traduisit en italien. III. Iddio
fintracciato per le sue orme ^
*L MARCHETTIS (Pierre de) ,
docteur en médecine , mort en
1675 à Padoue, où il professa
Fanatomie avec une tHstinction
ijui le fit nommer chevalier de
Saint-Marc ; mais comme il ex-
eelloit encore dans la connois-
sance et la pratique de la chirur-
gie , il en obtint la première
chaire ^ et s'y distingua juscj^u'à
MARC
l'âge de 80 ans. On a de lui , !•
Anatomia , Venetiis , i654 ? ^^''
4*» IL SjUoge obsen^ationitm
inedico'chirurgicarum rariorum ^ •
Patavii , i664 » i685 , in-8<» ; Ams-
telodami , i665 , in-ia , 1675,
in-4' ; Londini , 1729 , in-8®. On
trouve dans cet ouvrage 53 oô-
servations , la plupart intéressan-
tes , et trois traités ; l'un sur les
ulcères , l'autre sur les fistules
de l'urèthre , et le dernier sur le
Spind ventosd,
* IL MARCHETTIS (Dominique
de), fils du précédent, né a Padoue
en 1626, se distingua dans Tana-
tomie. Le célèbre Vcslingius , de-
venu vieux, l'associa à ses travaux ^
et les leçons de cet habile maître,
jointes a celles qu'il recevoit de
son père , lui firent acquérir une
grande réputation. On le vit suc-
cessivement professeur de chirur-
gie , professeur extraordinaire de
pratique , chargé des dissections ,
et etifîn il étoit premier profes-
seur d'anatomie , lorsqu'il mou-
rut a Padoue en 1688. Domi-
nique défendit avec énergie les
prmeipes de Vcslingius contre
les attaques de Riolan , par de»
notes imprimées' k la suite de Pa-
natomie de son père y sous ce ti-.
tre : Anatomia , cui responsiones^
ad Riolanum , anatomicum Pari^
sienscm , in ipsius animadversio-^
nibus contra V'eslimgium , additré
sunt j Patavii ^ i65» , i(i54 > '"^^
4'j Hardervici, i656, in-w; Lug-
duni Batavorum , i6S9y iu-ia.
Cet ouvrage , suivant HaUer \ est
trop peu connu i
♦ MARCHETTO, philo-
sophe et musicien du i4* siècle ^
né ài Padoue , fut le premier qui ,
après la renaissance des lettres
en Italie , écrivit deux traités su»
la musique ; l'un sous ce titre, Po^
nwrium , et l'autre intitaié Luci-^
MARC
darium. Il les 4édia à Robert ,
roi de Naples , protecteur des
gens de lettres , qui Tadmit dans
sa cour et le traita d'une manière
honorable.
t MARCHI ( François de ) ,
gentilhomme romain , un des
plus habiles ingénieurs de son
temps , né à Bologne dans le
i6* siècle, est auteur d'un ou-
vrage curieux , intitulé Délia ar-
chitettura militare , imprimé a
Bresse en lÔgg , grand in-folio ,
orné de i6i figures. Ce livre est
très-rare ; et, s'il en faut croire
les Italiens , cette grande rareté
provient moins de ce qu'il n'a pas
été réimprimé , que de ce que
plusieurs ingénieurs, français qui
se sont approprié beaucoup d'in-
ventions de Marchi , en ont re-
tiré du commerce autant d'exem-
plaires qu'il leur a été possible.
On en trouve un extrait dans le
2* vol. des Travaux de Mars , de
Manesson Mallet , avec quelques
figures tirées de l'auteur italien.
MÂRCHIALI. Voy. dans l'art,
du Masque-^de-Fea'.
MARCHIN ou Marsin ( Perdis
nand , comte de ) , d'une famille
liégeoise, fils de Jean -^Gas-
pard-Ferdinand , qui , après avoir
servi dans les troupes françaises,
Ï>assa au service d^spagne et de
'Empire , et mourut en lôyS. Son
fils Ferdinand vint alors en Fran-
ce. Il n'avoit alors que dix-sept
ans ; mais il montroit beaucoup
d'envie de se signaler. Nommé bri-
gadier de cavalerie , il servit en
1690 en Flandre , et fut blessé k la
bataille deFleurus, En lÉfgSil se
trouva a la bataille de Nerwinde ,
à la prise de Charleroi , et passa
ensuite en Italie. Dans la guerre
de la succession , il fut employé
comme ^égoçiatç^r et cpmme gu^r-
MARC
to7
rier. Il étoit également propre à ces ''
deux emplois , parce qu'il avoit
du courage, de l'esprit, ei un
sens droit. Louis XIV le nommer
en 17Q1 ambassadeur extraordi-
naire auprès de Philippe V, roi
d'Espagne , qui lui donna sa pre-
mière audience dans le vaisseau
cjui le transportoit en Itahe. A la
fm de son ambassade, il donna
un bel exemple de désintéresse-
ment. Philippe V* lui olTrant Ja
grandesse , il la' refusa. « Étant
absolument nécessaire , écrivoit-
il à Louis XIV , que l'ambassa-
deur de V. M. en Espagne ait
un crédit sans bornes auprès du
roi son petit-fils , il est aussi ab-
solument nécessaire qu'il n'en re«
çoive jamais rien sans exception ,
ni biens , ni honneurs , ni digni^
tés , parce que c'est un des prin-
cipaux mojeus pour faire recevoir
au conseil du roi catholique tou-
tes les propositions qui viendront
de la part de V. M. » Il ajouta
modestement que , «n'ayant point
de famille ,, et n'ayant pas des-
sein d'en avoir , ce sacrifice appa^
rent ne devoit lui être compté
pour rien» » Un autre auroit mis
son adresse a Je faire compter
pour beaucoup. « Quoique je ne
sois pas surpris de votre désinté-
ressement , lui répondit le roi ,
je ne le loud pas moins ; et plus
il est rare , plus j'aurai soin de
faire voir que j'en connois le prix ,
et que je suis sensible aux mar-
ques d'un zèle aussi pur que le
vôtre. » Ce prince lui donna ,
Eeu de temps après , le cordon
leu, Marchin alla ensuite com*'
mander en Allemagne , où il rem-*
plaça Villars auprès de l'électeuç
de Bavière : e4 y arrivant , il re«
çut*les patentes de maréchal , en
1705. Il commanda la retraite de
la bataille d'Hochstet en 1 704, et
y parut plutôt bon ofïicier qu'ha-%
bilç généjral. Enfia, ayant ét4
lOâ
MARC
tnvoyé en Italie pour diriger les
èpérations du duc d'Orléans , sui-
vant les ordres de la cour , il fut
si chagrin d'avoir donné lieu ,
malgré lui , k la bataille de Tu*
fin, livi-ée le 7 septembre 1706 ,
et qui fut perdue , qu'il s'exposa
au péril en homme qui vouloit
finir sa vie sur le champ de ba-
taille. Blessé k mort , il fut fait
prisonnier. ( f^oyez PnitiPPfi , n*»
KXII , au commencement. ) Un
chirurgien du duc de Savoie lui
coupa la cuisse , et il mourut
quelques momens après l'opéra-
tion. En partant ae Versailles
pour l'armée , il avoit représenté
au roi « qu'il falloit aller aux
ennemis , en cas qu'ils parussent
devant Turin. » Chamiilart fut
d'un avis contraire , et une armée
fut la victime du protégé de ma-
dame de Maintenon , qui crai-
gnoitque^ si les Français sortoient
de leurs lignes , le duc d'Orléans
ne déployât une valeur que Louis
XIV voyoit peut-être avec quelque
peine dans son neveu. L^abbé de
Ôt.Pierre parle deMarchihComme
d'un homme ardent , généreux ,
médiocre général , dérangé dans
ses affah'es. En lui finit la posté-
rité mâle des Mai-chin , qui n'é-
toient connus que depuis le i5»
ffèdle. Ployez Alessio»
MÀRGHÏOX (N....), aréhî-
teete et sculpteur d'Area^zo ,
fiorissôit dans le i5* siècle ,
BOUS le pontificat d'Innocent III.
n fut employé k Rome et dans sa
patrie. Comme il vivoit dans un
siècle qui ignore it les règles
judicieuses des anciens dans Par-
chitecture , il ne faut pas s'éton-
ner si la plupart de ses ouvrages
sont surchargés de sculptures laits
go lit et sans choix.
* MARCHIDNI ( Charles ) ,
Hrchitecte et sculpteur , lié k
MARC
Rème en 1704 > fi* le (omhen'a
de Benoît XiII dans l'église de la
Minerve , et d'autres ouvrages h.
Rome et a Sienne. On lui doit
encore le palais de la Villa-Al-
bani , le nouveau bras du port
d'Âncône , et la nouvelle sacris-
tie de Saint-Pîerre-du-Vatican. Il
dessinait aussi très-bien des A/im-
bochudes k la plume. Il mourut
vers Î780.
MARCI iw Kronland ( Jèan-
Marc) , né en Bohême en iSgS^
professa avec distinction la mé-
decine à Prague , où il se fit con-
noître encore par ses connois-
sances dans les langues, principa-
lement dans l'hébraïque , la sy-
riaque et la grecque. Marci, mort
en 1667, a laissé des ouvrages qui
attestent son goilt et son amour
pour le travail : les principaux
sont, I. Idearwn operatricium,
idea , Pragse , i635 , in-4* ; Fran-
cofurti , 1676 , in-4*». H. ^e pro-
porlione motûsySeu régula sphyg-
mica ad çeleritutem et tardita-'
tem pulsuum , ex illius motu pon^
deribus geomètrièis libratù , k^s-
que errore metiendanp , Pragaî ,
r639 , in-4''. Uï. Philosophia
vêtus festUuta , paHibus quinqus
eomprehensa > etc.
MARCI. Voyez Marct et
Marsy.
ï. MARCÏA-OTACIUA-SB-
VERA , impératrice romaine ,
femme de Philippe , paroît avoir
participé au meurtre dé l'empe-
reur Gordien , assassiné par son
époux , puisqu'elle subit la péni-
tence publi<Jne qui lui fut in*-
posée par Babylas , évêque d'An-
tioche. Ses médailles lui donnent
un air fout k la fois noble et mo-
des te. Elle vivoit l'an 24^- — On
connoit aùe autre impératrice
romaine de ce nom ; c'est Marcia-
FciufiLLA , femme de l'empereur
MARC
IPîtifs , qu'il répudia par amour
pour Bérénice , reine de Judée.
ÎI. MARCIA-PROBA , femme
de Gui^elind, souverain des
anciens Bretons , prit le gouver-
nement de ses états après la mort
de son époux, et rendit ses peuples
heureux. On recueillit ses lois ,
sous le titre de Leges Méircianœ ,
que Gildas ^ surnomma ^^ Sage ,
traduisit en latin , et que le roi
Alfred fît traduire eu saxon.
MARCIANA , soeur de Fem-
pereur Trajan ^ modèle de vertu
et de grandeur d'ame , morte
vers l'an 1 13 de J. C. Son frère
la lit déclarer Augure. £Ue v^écut
dans nne intelligence pariaite
avec Plotinesa belle-soeur , et cette
union ^arma la cour. Marciana
• étoit veuv«; mais onignore lenom
de son mari.
^ I. MARGÏEN , né vers Tan
39 & , d'une £smille de Thrace ,
peu illustrée , et destiné k être
empereur romain , fut d'abord
simple soldat. Comme il partit
pour aller s'enrôler , il rencon-
tra dans le chemin le corps d'un
' homme qui venoit d'être tué. Il
s'arrêta pour considérer ce cada-
vre ; il fut aperçu : on le crut au-
teur de ce meurtre , et on alloit le
faire périr par le dernier supplice^
lorsqu'on découvrit le coupable,
ïkirolé dans la milice , il parvint
' de grade en grade jusqu'aux pre-
mières dignités de l'empire. Le
trêne de Constandnople , désho-
noré par lafoiblesse de Théodose
II , l'attendoit , et ses vertus l'y
portèrent après la mort de cet em-
pereur, en 45o. Pulchérie , sœur
de Théodose, devenue maîtresse
de l'empire , offrit à Marcien de
partager son trône avec lui , s'il
consentoit à Tépouser et a ne pas
' Tioljsr son vœu de eka^teté. l^ut
MARC 109
l'Orient diangea de face dès qu'il
eut la couronne impériale. Attila
envoya demander au nouvel em-
peneur le tribut annuel que Théo-
dose Il lui payoit. Marcien lui
ré pondi t d'une manière di gne d'un
ancien Romain : « Je n'ai de l'or
que pour mes amis , et je garde le
1er pour mes ennemis. » Les or-
thodoxes triomphèrent ,et les hé-
rétiques furent accablés. Il publia
une loi rigoureuse contre ces der-
niers , rappela les évoques exilés ,
fit assembler , en 45i , un concile
général à Chalcédoine , et donna
plusieurs édits pour faire observer
ce qui y avt>it été décidé. Sous
son règne , appelé Vdge d'or, les
impôts excessifs forent abolis , le
vice puni, etla vertu récompensée.
11 se préparpit a marcher contre
Genseric, usurpateur de l'Afrique,
lorsqne la mort l'enleva le 36 Jan-
vier 4^7 f après un règne de six
années. Fojr, Pulcb^ib.
t II. MARCIEN , fils d^Anthe-
mius , empereur dH>rient , tenta
d'enlever la conronne k Zén^n ,
vers l'an 470« Marcien avoit épousé
Léontia, hile de l'empereur Léon,
et née depuis que ce prince était
monté sur le trône ^ il prétendoit
y avoir plus de droit que Zenon ,
dont la femme étoit née avant le
coaronnement de Liéon. Il assiégea
l'empereur dans i;on palais. Mais
ayant manqué d'activité et de pré-
voyance^ Ziénon profita des délais
qu'il lui donna , ponr faire sortir,
k la faveur des ténèbres , quelques
serviteurs fidèles , qui gagnèrent
les principaux de Constanlinople
a force de présensetde promesses.
Le parti ues rebelles fat attaqué
parles partisans deZiénon , et mi»
en fiiite. Leur chef se sauva en
Cappadoce , et prit l'habit reli*
gieux dans un couvent oik il étoit
inconnu . Zenon , l'ayant découvert
I dans ÇQ\ ajile , se conijontO' dQ
IIO
MARC
l'exiler a Tarse en Cilicie. U se
fit ordoDnerprétre,etfmit tranquil-
lement une vie qui avoit d'abord
été très-orageuse. — lly a eu du
nom de Marcien, dans le 5« siècle,
un patriarche de Constantinople,
qui fit réparer toutes les églises
de la ville et en bâtit de nouvelles.
11 étoit si charitable , qu'un jour ,
étant près de monték* à l'autel , et
ayant vu dans la sacristie un
pauvre presque nu , il se dépouilla
de son habit pour l'en re\etir , et
se couvrit de son aube, pour as-
sister à la cérémonie de la dédi-
cace d'une église, qui se fit d'abord
après. Les églises d'Orient et
d'Occident célèbrent la mémoire
de ce patriarche le lo janvier.
MARCIGLI. Voy. Marsigli.
fMARCILE (Théodore ),
Marsillius , ne l'an 1 54B à Aru-
heim , dans la Gueldre , ou , selon
d'autres , à Clèves , avec des
dispositions heureuses, acheva
ses études a Louvain , et vint à
Paris , oà il fut fait professeur
rojal en éloquence. Il y mourut
le i5 mars 1017. Marcile étoit si
charitable qu'il ne ret'usoit jamais
l^umône , et si attaché à l'étude ,
qu'il fut , dit-on , près de dix ans
sans sortir du collège du Plessis,
où il avoit d'abord enseigné. Quoi-
qu'il ne lût pas un critique du
Î)remier rang , il ne méritoit pas
es teripes méprisans dontScaliger
^est servi en parlant de ses ou-
vrages. Les principaux sont , I.
Historia strenarum , iSgô , in-S®,
Ce recueil renferme deux dis-
cours; l'un Contra usum strena-
rum , et l'autre , Pro usu strena-
i%im. Le P. de Toumemine en a
profité dans sa Dissertation sur les
étrennes. II. Lustts de nemine ,
avec Passeratii nihil , et Guilli-
manni aliquid^ Paris, i597 ' ®^
Fri];>ourg^ l6ii., iu-8». llï* De»
MARC
Notes et dès Remarques savante!!,
sur les satires de Perse , sur Ho-
race , sur Martial , Catulle , Sué-
tone , Aulu-Gelle , sur les lois
des douze tables , in-8<^ , et sur
les Institutes de Justinien.IV. Des
Dissertations. V. Des Harangues^
des Poésies , et d'*autres ouvrages
en latin , qui ne sont pas fort au-
dessus du médiocre. Il a donaé
une édition grecque et latine des
vers dorés de Pjthagore , avec
des comnientaires , paris , i585,
dont 3r, A. Fabricius parle avec
éloge. Il avoit attaqué Porphire
dans un écrit, mùtalé Séries noi^a
proprii etaccidentis logici , Paris,
itioi , in-S*». Un pédant , nommé
Behot , défendit Porphire. Mar-
cile lui répondit par un écHt
intitulé Diludium , auquel Behot
répliqua par un auti-e intitulé
Diluvium , qui est réellement un
déluge d'm jures. /^. Marsile*
* MARCILLAC ( Silvestre ) ,
évéque de Mende en 1627 se mon-
tra un ardent ennemi du parti
protestant ; on le vit , à l'exemple
du cardinal de Richelieu , quitter
la crosse pour prendre l'épée
contre cette secte naissante. £n
1628 et 1629, à la tète do la no-
blesse du Gévaudan , il réduisit
la ville de Florac et d'autres forts
occupés par les religionnaires.
Avec les mêmes forces , il- s'op-
posa , en 1602 , au passage de
Monsieur, frère du roi Louis Xlll,
et de ses troupes rebelles. Ce pré-
lat établit .beaucoup de couvens
dans son diocèse , et termina sa
carrière à Paris en 1649.
MARCILLY. F. CiPiiRE, ©« I.
MARCION , hérésiarque , né
a Sinope dans le Pont , ville dont
son père étoit évéque , s'attacha
d'abord à la philosophie stoï-
ciçnne, at inonUa quelque v«r->
MARC
ttis. Maïs ajant été convaincu
d'avoir corrompu une vierge , il
fut chassé de l'église par son
père. Le désespoir Tobugea de
quitter sa patrie et de se rendre
à Rome , où il prit Cerdon pour
'son maître , l'an yj.3 de Jesus-
Christ. Cet enthousiaste initia
son disciple dans la doctrine des
deux principes , l'un bon , l'autre
mauvais , auteurs du bien et du
mal, et partageant entre eux Tem-
pire de l'univers* Pour mieux sou-
tenir ce dogme , il s'adonna tout
entier à Vétude de la philosophie ,
principalement de la dialectique.
L'élève de Cerdon ajouta de nou-
velles rêveries a celles de son
maître. « Il supposa , dit l'abbé
Pluquet , que l'homme étoit l'ou-
vrage de deuxpinncipes opposés ',
que son ame étoit une émana-
tion de l'Être bienfaisant , et son
corps l'ouvrage d'un principe mal-
faisant. » Voici comment , d'après
ees idées ; il forma son svstème.
Il jr a deux principes étemels et
nécessaires ; Tau essentiellement
bon , et l'atRre essentiellement
mauvais. Le principe essentielle-
ment bon , pour communiquer
son bonheur , a fait sortir de son
sein une muhitade d'esprits ou
d'intelligences éclairées et heu-
reuses. Le mauvais principe ,
pour troubler leur bonheur , a
créé la matière , produit les élé-
mens , et façonné des organes
dans lesquels il a enchaîné les
âmes qui sortoient du sein de l'in-
telligence bienfaisante. Il les a ,
par ce moyen , assujetties k mille
maux^ mais comme il n'a pu dé-
truire l'activité que les âmes ont
reçue de l'inteÛigence bienfai-
sante, ni leur former des organes
et des corps inaltérables , il a
tâché de les fixer sons son empire,
en leur donnant des lois. Il leur
a proposé des pécompenses , il
MARC
III
maux , afin de les tenir attachées
à la terre , et de les empêcher
de se réunir k l'intelligence bien-
faisante. L'histoire de Moyse ne
{»ermet pas d'en douter. Toutes
es lois des juifs, les châtimens
qu'ils craignent , Jies récompenses
qu'ils espèrent , tendent à les at-
tacher a la terre , et à faire ou-
blier aux hommes leur origme
et leur destination. Pour dissiper
l'illusion dans laquelle le prin-
cipe créateur du monde tenoit
les hommes , l'intelligence bien-
faisante avoit revêtu J. C. des
apparences de Thumanité , et
l'avoit envoyé sur la terre pour
apprendre aux hommes que leur
ame vient du ciel , et qu'elle n»
peut être heureuse qu'en se réu-
nissant à son principe. Comme
rÈtre créateur n'avoit pu dé-
pouiller l'ame cfe l'activité qu'elle
avoit reçue de l'intelligence bien-
faisante , les hommes dévoient et
pouvoient s'occuper k combattis
tous lespenchans qui les attachent
k la terre. Il condamna tous les
plaisirs qui n'étoient pas pure-
ment spirituels , et fit de la conti-
nence un devoir essentiel et indis-
pensable. Le mariage étoit un
crime, et il donnoit plusieurs fois
le baptême. Marcion préteudoit
prouver la vérité de son système
par les principes mêmes du chrrs»
tianisme. Il prétendoit faire voir
une opposition essentielle entre
l'ancien et le nouveau Testament,
et prouver que ces diiFérences
supposoient qu'en effet l'ancien
et le nouveau Testament avoient
deux principes diÔerens , dont
l'un étoit essentiellement bon , et
l'autre essentiellement mauvais.
« H avoit, dit-on , fait un livre in*
titulé Le^ antithèses ^ pour établir
les contrariétés qu'il trouvoitdans
les deuxTestamens. Il ajouta , re-
trancha et changea dans le nou-
ies a menacées des plus grands | veau Testament ce qui parois-
ii2 MARC
^Hoit GOHibatire sou bypotbèse des
deux principes. Son hérésie ,
adoptée par plusieurs disciples
çëièWes et partagés en plusieurs
sectes particulières , se répandit
en peu de temps dans les deux
Eglises orientale et occidentale.
Les niarcionites s'abstenoient de
la chair , n'usoient que d'eau ,
même dans les sacrifices , et lai-
soient des jeûnes i'réquens. Ils
et oient tellement persuadés de la
dignité de leur ame , qu'ils cou-
doient au martyre , et recher-
choient la mort comme la fin de
leur avilissement , et le commen-
cement de leur gloire et de leur
liberté. Pendant que Marcion étoit
h. Rome , où il rencontra Poly-
Carpe de Smjme , il lui deqaanda
s'il ne le recoauoissoit pas pour
lirère ? « Je vous reconnois , dit
le saint évéque avec indignation ,
pour le fils aîné de Satan, v Ter-
tullien rapporte qu'à la longue
Marcion se repentit de ses erreurs ,
et qu'il avoit offert d'en feire la
rétractation publique , pourvu
qu'on voulût le recevoir dans le
sein del'iËglise. On le lui promit
sous la condition qu'il ramène-
tteroit ceux qu'il en avoit éloi-
gnés, il mourut ayant d'avoir pu
remplir cet engagement. On
i^ore également l'époque pré-
cise de sa luori et le temps ou il
vint à Rome. Il est certain que
«on hérésie avpit déjà fait beau-
coup 4^ progrès sous Adrien , et
qu'il viyoit encore sous Anlonin-
le-PÏGujf, C'çst d'après cela que
TertuUien l'appelle MturçkO Ànto-
ni^nus , et auleurs ^nti^ninianus
heii'efwus suù Pip ^ntqnifw im-
pûjs, Ji|sûii , martyr , a décidé
la questiQn dans sa première apo-
Iqgi^ ^les chrétiens , présentée à
Antqnin-^ le -Pieux vers l'aa i4o ,
où i( dit 6n tern^efi exprès que
Marcion de Pont vivoit aioJis et
çcii.eiçBboit à Çop?^. |
MARC
. MARCIUS ( Caïus ) , consul
romain , vainqueur des Privei>
nates , àe& Toscans et des Falts^
ques, fut le premier des plébéiens
qui fut honoré de la onai^e de
aict^teur , vers Tan ^54 avant
Jésus-Christ.
I. MARGE (Guillaume de k) ,
d'une maison illusii^e et féconde
en grands hommes , qui tipoit son
origiûe des comtes d'Aremberg ,
dans le i5« siècle , ne dut sa célé^
brité particulière qu'à ses forfaits.
Dominé par Tambition et la haine,
il conçut le projet de s'emparer
de la ville de Liège , et chercha
les moyens <ie se défaille de Louis
de Bourbon, qui en étoit l'évéque.
Louis XI , qui haissoit mortel-
lement ce prélat , parce qu'il
étoit dans les^ intérêts de l'archi-
duc d'Autriche, avoit donné k
Guiliaune des soldats et de l'ar-
gent pour exécuter cette entre-
prise. Il assembla ses gens, qu'il
fit habiller de rouge , portant
sur leur manche gauche la 6gure
d'une hure de ftinglier (il fut
surnommé par les Liégeois le
ùrand sansiier des uérdermes) ,
et les conduisit jusqu'au pa js de
Liège. La Marck avoit des in-
telligences avec quelques habi-
tans de la ville. Ceux-ci persua-
dèrent à leur évéque d'aUer «u-
devaut de son eunetni et de ne
I>oint attendre qu'il vint assiéger
a place , promettant de le suivre
et de le défendre au péril de leur
vie. Le prélat , peu en garde con-
tre ces protestations perfides ,
sort de là ville et va aurdeieaait
de La Marck. A peine les deux
armées fure»t-elles en présence ,
que les traîtres abandortnèreat
Louis , pour se ranger du cMé
de son ennemi. Il s'en saisit , le
massacra lui-même , et fit traîner
dans Liège son corps , qui fut
exposé à la vue. du peuple d.€-
MARC
vaut la porte de Féglise St.-Lam- |
bert. Ensuite il fit , par violence ,
élire son fils k la plaCi; de celui
dont sa main venoit de verger le
sang. Mais son crime ne demeura
pas impuni. Peu de temps ^rès
il lut e:icommui|ié par le pape ,
et pris par ^e seigneur de Hom ,
frère de celui que le chapitre de
IJèg^ avoit élu canoniquement
pour succéder à Louis de Bour-
imn. De Hom fît trancher la tête
au meurtrier de Louis dans la
ville de Mastricht', selon Méze-
ra y , ou à Utrecht , suivant Sponde.
Ces- événemens doivent être rap-
portés^ à VvKgiée 14B2.
t IL MARCK ( Evrard de la ) ,
nommé par quelaues auteurs le
cardinal de Bouillon , de la fa-
mille du précédent , fut élu évé-
3ue de Liège en i5o5. Attaché
'abord aux intérêts de la France^
Evrard les abandonna , pour se
lier avec Charles d'Autriche , roi
d*Espagûe , et contribua k le faii*e
Dionter sur le trône impérial. Ce
piince lui donna l'arche\'êché de
Valenêe , et lui obtint le chapeau
de cardinal du pape Léon X, Tan
i3ai. Le cardinal Polus, envoyé
en Angleterre par Paul III , pour
y travailler a fspre rentrer ce
Toysiume dans le ^ein de TEglise ,
ayant appris que Henri VIU avoit
mis sa tête a prix, trouva un asile
sÂr auprès d'Evrard , qui le reçut
ivec distinction. Le pape Ten ré*
compensa en le créant légat à
bzteae. Il mourut le i5 février
i338. On voit dans la capitale ,
et âanà tout le pays de Liège y
un grand nombre de monumens
de sa munifiéence. On admire
s^Mout dans le V^ys de Liège le
Taste palais des evêques , et dans
la cathédrale son tombeau de
bronze doré , fait de son vivant*
11 enrichit d'un grand nombre de
pièees rares et précieujMS le tré-
T. u*
MARC îi5
sor de son église. Slejdan a dit
beaucoup de înal de ce prélat , qui \
ne fut pas favorable aux nouvelles
opinions. Malgré sa vigilance ex-
trême , rhérésie s'étant glissée
dans ses états , il employa la ri-
gueur pour l'extirper. Ceux qui
refusèrent de se rétracter furent
bannis , et les plus obstinés à
propager la nouvelle doctrine ,
punis du dernier supplice. Ces
exécutions le rendirent odieux
aux luthériens , qui n'ont pas mé-
nagé sa mémoire , et qui l'ont
peint comme un prélat intrigant
et ambitieux. Le Courrayer , tra-
ducteur de Sleydan , n'a pas par-
tagé leur animosité. <f II faut
avouer , dit-il , k l'honneur de
ce prélat , qu'il fit beaucoup d'ac-
tions pleines de noblesse et de
générosité. Sa conduite k l'égard
du cardinal Polus, dans le séjour
q'tfif lit dans son diocèse de Liège,
montre beaucoup de grandeur a a-
nie et un cœur digne d'un prince.
Vie du cardinal Polus , par M.
Philips, 1. 1, p. 297. >' Un oncle de
Pévéque de Liège , eut de la pos- "^
térité , qui subsiste sous le nom
de comtes de La Maack.
III. MARCK ( Robert de la ) ,
second du nom, duc de Bouil-*
Ion , prince de Sedan , frère du
précédent , servit sous le roi
Louis Xïï , et se trouva , l'an
i5i3 , k la bataille^ de Novarre ,
avec deux de ses fils , Fleuran-
ges et Jametz. Instruit qu'ils sont
restés blessés dans un fossé , il
oublie les ordres du général ,
prend cent hommes d'annes, vole
au lieu indiqué, malgré les obs-
tacles fréquens d'un terrain en-
trecoupé et l'impossibilité appa-
rente de les secourir, perce six
ou sept rangs de Suisses victo-
rieux, les écarte, trouve ses deux
fils- couchés par terre , charge
V^4 sur a»u cheval , met le
.1
ii4
MARC
jeune sûr celui d'un des ^ens ,
fait sa retraite , rejoint la cavale-
rie française , malgré les Suisses
qui s'étoiéntv avancés pour l'en
empêcher, et donne une seconde
ibis la vie a ses enfans. Gagné
par son frère , Robert passa dans
le parti de Charles-Quint, avec
lequel il ne tarda pas à se brouil-
ler. Il se raccommoda alors avec
la France , et , sûr d'en être se-
' couru , il fut assez téméraire pour
envoyer à l'empereur un cartel
de déh. Cet hoiAme intrépide ,
mais non moins cruel , portoit
aussi le surnom de Grancl San-
glier des Ardennes , a cause des
maux infinis qu'il causa sur les ter-
res de Tempereur et de ses voisins:
<f De même qu'un sanglier, di|. Bran-
tôme , qui ravage les blés et les vi-
gnes des pauvres bonnes gens. » Il
portoit , ainsi que ses ancêtres
cette étrange devise : Si Dieu
me veuit , le Diable meprye.
5
ne
IV. MARCK ( Robert de la ) ,
troisième du nom , connu d'abord
sous le nom de seigneur de Fleu-
raiiges , puis duc de Bouillon et
Seigneur de Sedan ^ iils aîné dM
précédeni, se distingua par sa va-
leur sous les règnes de Louis XII ,
et de François I«'. Il se trouva
a^c son père à la bataille de No-
varre , où il reçut quarante - six
blessures ; k celle de Marignan ,
et à celle de Pavie , en i525 , où
il fut fait prisonnier. Conduit à
rEcIuse en Flandre , il y écrivit
V Histoire.des choses mémorables
arrivées en France , en Italie et
en Allemagne , depuis Van i5o3
jusqu'en. i52i , sous le titre du
Jeune Aventureux, On les trouve
dans le tome XVÏ de la Collec-
tion des Mémoires historiques
relatifs h l'histoire de France , et
k la suite des Mémoires de Mar-
tin et Guillaume du Bellai-Langei,
publiés par Fàbbi3 Lambert ^ Pa-^
MARC
t\$^~ 1753 , in-ia , tom VU , are*
des notes critiques et historique*
de l'éditeur. La plupart des évé-
nemens rapportée dans cette His-
toire y sont accompagnés de cir-
constances intéressantes qu'on ne
trouve guère ailleurs. Le style
en est simple , clair et naïf; mai»
les étrangers lui reprochent sa
partialité pour la France. Il fut
fait maréchal de France en i5si6.
S'étant jeté dans,Péronne en i556,
il y fut assiégée par une armée
d'Impériaux ; il y soutint quatre,
assauts y et força les ennemis k
se retirer avec une perte consi-
dérable. Il mourut Tannée sui-
vante.
V. MARCK (Robert de la ) ,
quatrième du nom , fîls du pré-
cédent, dit le duc et le maréchal
de Bouillon , obtint le bâton , l'an
154? , en épousant une des fjlle&
de la duchesse de Valentinois ,
maîtresse de Henri II. Il servit k
la prise de Metz , en iSSa , et
fut fait lieutenant-général en Nor-
mandie. Les Impériaux ayant asr
siégé Hesdin l'année d'après , il
le défendit tant qu'il put , et fut
pris en capitulant. Il mourut en
i556 , de poison, a, ce qu'il di-
il se flattoit que les Espa-
soit
gnols le craignoient assez pour
s'être défaits de lui. Il avoit épousé
une fille de Diane de Poitiers et
de Louis de Brezé. — Son fils »
HenrirRobert , duc de Bouillon ,
lui succéda dans le gouvernement
de Normandie , y favorisa les.pro-
te&tans dont il suivoit les opi-
nions en secret , et ne laissa
qu'une fille , morte en i594- l'^île
avoit épousé Heûri de La Tour
d'Auvefgne , qu'elle fit son hé-
ritier , quoiqu'elle n'eu eût point
d'enfans.
VI.MATVCK (Jean à€),Marckiu:
ministre protestante né à Sacçk ,
MARC
dans la Frise , en i655 , fut pro-
fesseur en théologie a Francker ,
puis ministre académique , pro-
fesseur en théologie et en histoire
ecclésiastique à Groriîngue , et
passa, en 1689, aLejde , où on
lui confia les mêmes emplois. Il y
mourut le 3o janvier 1731. On a
de lui , î. Des Dissertations con-
tre celle du P. Grasset sur les Si-
Lylles ; Franelcer , i68s8, in-S*». II.
Compendium theologiœ , Amster-
dam , 1722 , in-4°« III. Des Com-
mentaires sur divers livres de FÉ-
crîture sainte. IV. Exercitationes
^iblicte , en huit volumes, impri-
mées séparément et en difiTérens
lienx; V. Exercitationes miscel-
laneœ , Amsterdam, 1690. Elles
roulent sur les hérésies tant an-
ciennes que modernes. Entre cel-
les-ci, il comptei^elles des enthou-
siastes et des sociniens, et se garde
bien, en bon protestant, d'oublier
le papisme. On a rassemblé quel-
ques-uns de ses ouvrages philolo-
giques , en 2 vol. in-^ , Gronin-
gue , 1784. Jean de Marck étoit
versé aans la Science de TÉcri-
ture sainte , des antiquités sa-
crées ; mais il n'avoit pas assez de
jugement*.Il se pïaisojt à les char-
ger d'un vain étalage d'érudition;
^ haine contre les catholiques lui
sert soAivenl de raison. Son stjle
est obscur et entortillé.
MARCKLAND (Jérémie),
célèbre critique anglais , éditeur
de difierens auteurs grecs et la-
tins , né en 1693 , et mort eu
1776 , a donné un Commentaire
STLT le livi*e de la Sagesse, en i
volume.
t MARCONVILLE ( Jwn de) ,
seigneur de Montgoubcrt , né
dans le Perche , n'est guère
connu que par un Traité moral
et singulier , assez bon pour son
temps , eX recherehé encdr« j>ar
MARC n5
les bibliomanes. Il est intitulé
Be la bonté et de la mauvaistié
des femmes , un volume in-8*»,
Paris , i564 et 1576. On a en-
core de lui De l'heur et malheur
du mariage, Paris , i5€4 > in-8°.
De la bonne et mauvaise langue ,
Paris , 1573, in-8». On ignore les
détails delà vie de cet auteur.
MARCOUL ( saint ), Marcul--
phus , né à Bayeui de parens
nobles, devint un célèbre prédica-
teur. Marcoul fonda un monastère
à Nanteuil près de Coûtantes,
et y mourut saintement, l'an 558.
Il y a sous son nom une église
célèbre à Corberi, au diocèse de
Laon , dépendante de Saint-Remi
de Reims , eu l'on conserve une
partie de ses reliques. C'est là
que les rois de France alloient
laire une neuyaine après avoir
.été sacrés à Reims , avant de
toucher les malades des écrouel-
les.
tM ARC ULFE, moine fran-
çais , fit , k l'âge de 70 ans , ua
recueil des Formules des actes
les plus ordinaires. Si ces for-
mules sont dans un style bar-
bare , ce n'est pas la iaute de
l'auteur ; on ne parloit pas mieux
alors. Son ouvrage , très - utile
pour la conhoissance de l'anti-
quité ecclésiastique et de l'his-
toire des rois de France de la
Î)remière race , est divisé en deux
ivres. IjC premier contient les
Chartres royales ,. Prceceptiones
regales , et lé second , les actes
des particuliers, chartœpagense^.
Outre les formules des actes exis-
tans , l'auteur en dressa plusieurs
de sa façon , qui étoient applica-
bles à uifférens cas non prévus.
Jérôme Bignon publia cette col-
lection en i6i3 , in-S*», avec àe%
remarques pleines d'érudition ,
qui répandent beaucoup de clarté
sur le texte souvent obscur de
ii6
MARC
MarduUe. Il j joignit les ancien-
nes formules d'un auteur auo-'
nyme , qu'il éclaircit d'une ma-
nière non moins lumineuse. Ba-
]uze en donna une nouvelle édi-
tion dans le Recueil des capitu-
la ires , 1677 , 2 vol in-tblio , qui
est la plus exacte et la plus com-
plète. Launojr prétend que Mar-
. culfe vivoit dans le 8^, et non
dafis le y* siècle. On n« sait rien
de positif sur le temps dans lequel
il a fleuri.
» MABCCORI ( Adams ) , cé-
lèbre musicien et compositeur
italien , maître de chapelle à
Pise, né à Arezzo , se distinr
euapardes ouvrages d'une beauté
naturelle et expressive , qui au-
roit encore pu être relevée par
une harmonie pure et énerpque,
^'il eût voulu s'asservir davan-
tage aux règles de la composi-
tion. 11 est mort k Montenero le
5 avril 1808.
* M ABCUZZr (Sébastien),
littérateur et ecclésiastique ^ ne
a Trévise le 20 septembre 1725 ,
exerça d'abord Tétat de son père ,
qui étoit professeur de musique
^t excellent organiste ; mais
ensuite il se livra a l'étude des
belles-lettres et des langues sa-
vantes, sans liéeliger celle ilçs
arts agréables, il écrivitç, sous
le nom de Retillo Ëlimio^ plu-
fiieurs petits poèmes en langues
tatine et vulgaire , qui furent in-
sérés dans ailférens recueib. En
1767 il 46viat chapelain et orga-
niste if la collégiale de Cividad ,
d-ms le Frioul , revint dans sa
patrie pour y professer le droit
canon , et mourut le 19 février
1790. .On a de lui , I. Dissertatio
in Matthœi XIX, 9. Quicunque
dimiserit , etc. , in qud hic locus
èx Hebrœorum antiquitatibus il-
ifistratur , e( catholicœ senterttiœ
«uctofitas Min^iç^t^r , Tarvisii ^
MARD '
1752. II. Dissertazione sopra i
miracoli , Trevigi , 1 761 . lit. Ri-
Jlessioni e pratiche per le diffe^
r*enti J'este , e tempi delU anno ,
nuova traduzione (lai J?àncese ,
Gâstelfranco , 1762. IV. Discorso
sopra la Passione di N. «S. con
un brève ragionamento intorno
air eloquenza sacra , Treviso ,
1765. V. Epistola pastoralis Hie^
ronjmi Henrici Beltramini Miazr
zi , episcopi Fekrensis , Tarvisii ,
1778. VI. Hieronymi Henrici Bel-
tramini Miazzi , episcopi Feltren^
sis elogium, ïs^rvi^ii, x779» VII.
JSJotizie intorno a monsignor Gi-
rolamo Enrico Beïtramini Miaz^
zi , etc. , arrichite con note , etc.
Venise , 1780 , etc.
MARCY. Foyez Marsy.
MARD (Saint-).» F. Remond.
I. MARDOGHÉE, oncleou
plutôt cousin germain d'Esther ,
fenune d'Assuérus , roi de Perse.
Ce prince avoit un favori nom-
mé Aman , devant qui il vouloit
que tout le monde fléchît le ge*
nou^ Le seul Mardcchée reiiisa
de se soumettre k (^ette bassesse.
Aman , irrité , obtint une «permis-
sion du roi de faire massaci*er
tous les juifs en un même jour.
Il avoit déjà fait élever devant
sa maison une potence de 5o
coudées de haut , pour j* faire
attacher Mardochée. Celui - ci
donna avis k la reine , sa nièce ,.-
de l'arrêt porté contre sa nation.
Cette princesse profita delà teur
dresse que le roi lui témoignoit
pour lui découvrir les noirceurs
de son favori. Le roi , heureu-
sement détrompé , donna la place
d'Aman k Mardtx^ée, et obli-
gea ce ministre k mener son
ennemi en triomphe , monté
sur un cheval, couvert du man-
teau rojal, et le sceptre k la
main ^ dans les rues de la capi-
c
r
MARD
taîe , en crîajil devant lui : « C*est
ainsi qîie le roi honore ceux qu'il
▼eut honorer, » Aman fut pendu
ensuite , avec sa femwe et ses'
enfans , à ce gibet même qu'il
avoit destiné à Mardochëe. Plu-
sieurs crifiqnes Croient que Mar-
dochëe est auteur du livre cano-
nique d'Esther. On lui attribue
aussi' un Traité des rits ou cou-
tumes des juifs , qui est entre les
Talmndiques; mais il est incon-
testable que ce dernier livre est
d'un temps fort postérieur à Mar-
i dochée. Il peut avoir été Com-
posé par quelques juifs du mônje
nom. y. EsTHEB, n® I , et Aman.
II. M A R D O C^ E É , rabbin ,
fils d'Eliezer Comrino , juif de
Constantinople , est auteur d*un
Commentaire manuscrit sur le
Pentateuque. Simon , qui parle
de cet ouvrage , ne marque pas le
temps où son auteur a vécu. Voy.
aussi Nathan , n* II.
+ Iir. MARDOCHÉE. En 1682
il parut un faux Messie de ce nom ,
Allemand de naissance. Il menoit
une vie austère , censuroit forte-
ment les vices , et se gloriUoit d'en-
tretiens secrets avec la divinité.
Il acquit une grande autorité dans
sa nation ; mais il disparut bien-
tôt, après , et Ton ignore ce qu'il
est devenu.
MARDONIUS, gendre de
Darius , successeur de Gam-
hyse , roi des Perses. Ce prince ,
Ini ayant confié le commande-
ment de tses troupes , s'en re-
pentit peu ajprès , k cause des
Certes qu'il nt sous la conduite
d'un généi-al si jeune et sans ex-
périence. Il le rappela et en en-
voya d'autres qui furent plus
heureux. Aussitôt que Xercès
fnt monté sur le trône de son
père , il choisit Mârdonius pour
sion général , et lui coi^a le soin
MARD
117
de faire la guerre aux Grecs^
Ainsi , après la bataille de Sa<Si^
lamine , il le laissa avec une ar-
mée de trois cent mille hommes
pour réduire la Grèce. Mardoniuft
entra dans Athènes., et acheva de
la détruire ; mais peu après , ajant
livré bataille aux Grecs , près de
U ville de Platée , il y fut tué , et
son armée entièrement déiaite ,
Tan 79 avant J. C. Cette victoire
donna lien k Tiiostitution des Eleu-
thérips , fêtes solennelles de Pla-
tée , qui se célébcoient tous les
cinq ans par des combats gymni-
ques et des courses de chars.
t
M ARDUEL ( Jean ) , né près
de Lyon en 1699, d'une famille
distinguée dans le cominerce , fut
vicaire de la paroisse de Saint-
Louîs-en4'lle pendant vingt ans 9
et curé de celle de Saint - Roch
pendant quarante. Son zèle inrati-^
gab}e, sa bienfaisance continuelle y
lui acquirent des droits à la re-
connoissance^ publique. Il s'appli-^
3ua spécialement à l'instruction
e la jeunesse, pour laquelle il
fonda des écoles chrétiennes , et
assura des secours pour payer
des apprentissages dans les arts
mécaniques , analogues au goiVt
des élèves ou de leurs païens*
Il se plut à consacrer une partie
de sa fortune k orner son église,
h la réparer , et à en faûrc l'une
des plus belles basiliques de la
capitale. Il mourut en 1 787 , lais"
sant les pauvres pour ses uniques
héritiers. En i8o5 , M. Bossu ,
curé de Saint-Eustache , a consa-
cré un juste éloge k celui de
Saint-Roch. Caraccioli lui fit cette*
^itaphe :
IclU pieté pleure un pasteur fidèle
Dant les murs de ce tenpie attestent le»
vertus ,
Et doAt les indigens , tendre objet de ton
zèle ,
Reçoivent de^ Mc^nrs Iot;i^.qiéme qu'il «!<t^
plus*
zi8
MARE
I. MARE ( Guillaume Je la ),
M ara , poète latin , ne d'une
famille noble du Cotentin en
Normandie , secrétaire 4f ^^'
rieurs clianceliers successivement.
I)ëgoûté de la cour , il se retira
a Caen , où l'université lui dé-
cerna le rectorat : puis il fut
nommé, vers i5io, trésorier et
chanoine deTéglisede Goutances ,
et il y mourut dans ces dignités.
On a de lui deux Poèmes qui
traitent à peu près de la même
matière, l'un intitulé Chimœra ,
Paris, i5i4) in-4° V l'autre, De
tribus Jugiendis , venere , ventre
et pluma ^ Paris, i5i2 , in-4*'.
t II. MARE ( Philibert de la ) ,
conseiller au parlement de Dijon ,
très-vefsé dans la littérature et
dans l'histoire , écrivoit en latin,
presque aussi bien que le prési-
dent de Thou , sur lequel il Si'é-
toit formé. Il mourut le i6 mai
1687 , après avoir publié plu-
sieurs ouvrages. Le plus connu
est le Cortunentarius de Bello
Burgandîco. C'est l'histoire de la
guerre de i635: elle fait partie
de son Hlstoricorum Burgundiœ
conspectus , in-4° > 1689. L'au-
teur donne dans cet ouvrage un
catalogue des pièces, relatives k
l'Histoire de Bourgogne , qu'il se
proposoit dé composer. On a en-
core de lui Huherti Languetivita ,
edente •/. P, Ludwig , Halle ,
1700 , in'12.
III. MARE ( Nicolas de la ) ,
dojen des commissaires du châle-
Jet de Paris, futchargé dé plusieurs
aflaires importantes sous le règne
de Louis XTV. Ce raonarq^ue l'iio-
nora de son estime et lui fit une
Ïîension de deux mille livres. La
^lare niourut le i5 avril 1725 ,
âgé d'envjron 82 ans. On a de
lui un excellent Traité de la po-
lice y en 5 vol. in-f»]io, auxquels
MARE
Le Clerc dii-Brillet en a ajon te
un quatrième. Cet ouvrage est
trop vaste pour qu'il ne s y soit
pas gliss^ quelques fautes ; mais
ces inexactitudes ne doivent pas
fermer les yeux sur la profondeur
des recherches^ et la solidité du
jugement, qui eu font le earac-
tère. On v trouve, dans un grand
détail , l'histoire de rétablisse-
ment de la police , les fonctions
et les prérogatives de ses magis-
trats , et le» réeiemens qui la con-
cernent. Les deux premiers vo*.
lûmes doivent avoir des suppté-
mens , qui sont refondus dans la
seconde édition de 1722; le troi-
sième est toujours de 1719 , et le
quatrième de 1708.
t IV. MARE ou Marre ( N. ,
abbé de la ) , né en Bretagne ,
mort en 174^ : ce poète n'étoit
ni sans esprit , ni sans talent ,
mais une vie dissipée ne lui per-
mit pas de s'élever au - dessus
de la médiocrité* On remarque
dans son opéra de Zaïde, reine
de Grenade , de Tordre dans le
plan , de l'intelligence dans la
distribution des scènes , du natu-
rel et de la \ivacité dans les
idées, du sentiment et du pathé-
tique dans les expressions. Le
ballet de Titan et T Aurore , mis
en musique par Mondon ville , est
une production posthume de La
Mare. Le musicien y a fait des
changcmens qui l'ont rendu nn
àes tableaux les plus pompeux
de notre théâtre Ivriqae. On a
encore de cet abbé des Pièces
Jïigitives assez médiocres.
I. MARÉCHAL ( Antoine ) ,
avocat au parlement de Paris ,
auteur de plusieurs pièces re-
présentées au théâtre finançais ,.
mais qui n'y sont pas restées»
liCurs titrés sont, V InconMancc-
d^Hj-las y pastorale «n cinq actes. 5,
MARE
La Scsiir valeureuse ; Le Railleur
Janfaron ; Lisidor; Le Mausolée,
Ces comédies sont en cinq actes.
Maréchal dotina aussi deux tra-
gédies , Charles-le-Hardi , et Pa-
py rius. Il termina sa carrière dra-
matique en 1645.
t II. MAHÉCHAL ( George) ,
premier chirurgien des rois Louis
aIV çt Louis XV, né à Calais
ta i65B , d'un pauvre officier.
Ses talens pour les . opérations
de la chirurgie ', et sur - tout
pour eelies de la taille au grand
appareil , lui firent un nom dans
Paris. Il fut appelé à Versailles
pour être consulté sur une ma-
ladie !de Louis XIV. En 1705 il
succéda à Félix dans la place de
premier chirurgien du roi, et, trois
ans après , il obtint une charge
de maître-d'hôtel et des lettres
de noblesse. Maréchal mourut
à 78 ans, dans son château de
Bièvre , que Louis XIV avoit
érigé en marquisat en 1756. La
société académique de chirur-
gie a di\ beaucoup à ses soins et
à son zèle pour la perfection de
cet art. Il étoit d'ailleurs d'un
commerce sûr et d'un caractère
généreux. Ayant fait l'ouverture
d un abcès au foie a Le Blanc ,
ministre de la guerre, Morand,
alors très-jeune , lui indiqua l'en-
droit où il fallait ouvrir; et ce
n'étoit pas celui sur lequel il
avoit d'abord porté le bistouri,
lie ministre , rétabli , dit dans
un repas oii étoient' Maréchal et
JMorand , en s'a dressant au pre-
mier : (c Voila celui k qui je dois
la vie — Vous vous trompez ,
monseigneur , répondit Maréchal :
c'est à ce jeune homme ( en mon>
traut Morand); car, sans Lui,
vous seriez mort. »
t m. MARÉCHAL (Pierre-
Sjivain) ^ Bé k Paris k i5 août
MARE 11^
1 750 , embrassa d'abord la' pro-
fession du barreau, qu'il qmUa
pour la littérature. Il devint
garde des livres de la bibliothè^
que du collège Mazarin, et publia
plusieurs oui^rages qui sont las
avec intérêt, et qui ne manquent
ni d'esprit , ni de grâces : ou y
trouve sur-tout de l'érudition et
delà fécondité; l'auteur, extrê-
mement laborieux , tra\ailloit
quinze heures p^r jour. Dans son
intérieur, il fut modeste , bon,
ne sachant rien demander. Sa
taille peu imposante et un bé-
gaiement assez fatigant ne pré-
venoi^nt point en sa faveur. H
aimoit la campagne ; et sur la fiiL
de sa vie , il s'éloit retiré à Mont-
Rouge , « afin , disoi(-il , de jouir
du soleil plus à son aise. » Il
niourut le 18 janvier i8o5. Quel-
ques momens avant d'expirer ,
il dit k ceux qui l'entouroient :
« Mes amis , la nuit est venue pour
moi. » Ses ouvrages les plus re-
marquables sont , I. Des Berge-
ries^ l'j'jOy in-12. Depuis la pu-
.blication de cet écrit, l'auteur se
plaisoit a s'appeler le berger Syl-
vain, II. Le Temple de VHjrmen y
1771 , in- 1 a. III. Bibliothèque des
<unans , 1777 > in-ï6. IV* Tom-
beau de J, J, Rousseaity 1779»
in-8*. V. Le Livre de tous les
ifges, I77g,in-if2. VI. Fragmens
d un poème moral sur Dieu , ou
Nouveau Lucrèce, 178 1 .Cepoëm«
n'est ni moral , ni religieux. Vil:
LAge (Tùry 178Q, in- 12. C'est
' un recueil agréable dliistoriette»
en prose. VlIL Prophétie dAr^
lamek , in-iQ. IX. Livre échappé
au déluge y 1784, in-12. Cet opus-
cule om*e des psaumes en style
oriental , dont la morale est douce
et pure : cependant ses ennemis
s'en servirent pour lui faire per-
dre 5a place k la bibliothèque
Mazarine. X. Recueil des poètes
J mcraUêUs français , 1784, ^ ^^^*-
130 MARE
io- i 8. C'est un choix de quatrains.
Xï. Costumes civils actuels de
tous les peuples y 1784, iû-4**-
XII. Tableaux de la fable , 1787.
XI U. Paris et la PrOi^ince, ou
Choix des plus beaux monumens
d'architecture en France , ,1787.
XIV. Catéchisme du cwe' MeS"
lier, lySc), in-S®. XV. Diction-
flaire d'amour, 1789, m- 16.
XVI. Le Panthéon, ou les Fi-
fures de la fable , avec leurs
istpires , 1791 , in-S". XVII. Al-
manaC' des honnêtes gens , 1788.
Jj'auteur y plaça Jésus-Christ à
coté de Spinosa et de JVmon. L'a-
yocat-géiiéral Séguier requit au
parlement la 5U]>pression au livre
.et Tarreslation de l'auteur, qui
i'ut pendant quelque te:nps. ren-
fermé à Saint-Lazare. XVIlI. Dé-
cades du cultivateur , 1 vol. in- 18.
XIX. f^oyage de Pjthagore ,
1798, 6 vol. in-8". C'est une imi-
tation des Voyages d'Anacharsis ,
par Barlhéleinj ; mai^ imitation
très-foi ble , et cjui n'approche ni
de Térudilion, ni de la force de
.style de son modèle. Dans l'ou-
vrage de Maréchal, Pythagore
Ï)arcourt l'Egypte , la Ghaldée ,
*£nde , la Sicile , la Crète , Sparte,
Rome , Carthage , ]\îarseille et les
Oaules. Le sujet commence vers
l'an 600 avant l'ère vulgaire , et
remonte ainsi deux siècles avant
l'époque du Voj'age d Anachnrsis.
Linc b^qnue topographie de notre
continent, et phisi,curs fragmens
d'anciens auteurs rétablis en fout
le principal mérite. XX. Lucrèce
Français, C'est iit\ recueil de poé-
sies détachées et de maximes de
morale. XXI. Dictionnaire des
athées , 1800 , Jn-S'» ; Quvrage qui
a fait tort k son auteur. XXII. Il
fi encore publié les Précis JUsto-
riques qui accompagnent divers
recueils de gravures, tels que
l'Histoire de la Grèce; rUistoire
4» f faiM* en ligures , 17^, 5 vo-
MARE
lûmes in-4'' ; le Muséum de Flor
rence , 6 volumes in - 4* > ^*c« 1^
a payé aussi son tribut k Ju ré*
volution par plusieurs brochures
de circonstancié , et un assez
mauvais ro^iian intitulé la Femme
abbé,
IV. MARÉCHAL. Tor. Bièvse.
r
V. MARÉCHAL d'Akvehs ( le ).
Koyez Messis.
* MAREFOSCHT (Mario Com-
PAGNONi ) , cardinal , né a Mace-
rata le 9 septembre 17 14) de l'an*
cienne famille des Coiupagnoui,
vint a Rome , où son oncle , le
cardinal Marefoschi , qui l'aimoit
tendrement, guida ses études et
le fjit son héritier , en lui impo-
sant l'obligation de prendre à
l'avenir le nom de Marefoschi»
Le neveu forma une magniiique
bibliothèque , se livra avec une
ardeur incroyable k l'étude des
antiquités cJfirétiennes , et sarr
tout de la liturgie. Benoît XiV
lui conféra diverses placeg , et
quoique le jeune Marefoschi fut
accusé de jansénisme , quoique
le successeur de Benoît XIV «
Clément XllI, fût dévoué au«
jésuites , il fit Marefoschi secré-
taire de la congrégation des rites
et de celle qui Jjvoit pour objet
l'amélioration des livres litiirgi»
ques de l'Eglise orientale. Clé-
ment XIV , arrivé au trône pon-
tifical, lui donna le chapeau; il
remploya dans les travaux pré-
liminaires qui dévoient amener
la destruction deà jésuites. Ma*
refoschi vit s'accumuler sur sa
tête des honneurs dont il fa isole
peu de cas. La réputation doul
il JDuis&oit attiroit chez lui lea
savans , les voyageurs » qui ad-*
miroient ses talens et la simpli-
cité de ses mœurs. Sa bibliothè-
que « |:ouJ9ur$ ouyerlç ^\xx gens
MARE
^e lettres , et sa ]>oursc aux pau-
vres , lui avoient conquis le res*
pect et ramouF de toutes les clas-
ses de Is^ société. 11 termina sa
carrière le ^5 décembre 1780, à
66 ftss.
MARENNES (la comtesse de).
Voyez PAJlTfiEIîAT. '
* MABEOTTI ( Trebazio ) , né
\i la Penna di S. Giovanni dans
i*A.bnizze ultérieure , frère mi-
neur dans le i6» siècle , a laissé
les ouvrages suivans : Pantelo-
gium peripateticùm in atiquot
Avêrroistas , âe formd noyissi-
met j et hominis specificd ; Dis^
corsi spintuali , etc.
MARES. Voyez Djçsmares.
*MARESCOT (Michel), né a
Lisieux en 1 559 , fit a Paris , dans
ses études, des progrès si rapi-
des qu*a 18 ans il professoit la
philosophie au collège de Bour-
gogne , et qu'k 26 l'université
relut recteur. Mais son goûjt
Tajant déterminé pour la méde-
cine, il fut, en i556, reçu doc-
teur en cette faculté , s^acquit la
confiance des seigneurs de la
cour, et mourut en 160^. pre-
mier médecin de Henri IV. On
attribue à Marescot deux ouvra-
Ees ; l'Un , Discours véritable sur
*Jhit de Marthe Broissier de
Romoranlin , prétendue démo-
niaqucy Paris, i599,in-8»j Tautre,
De ciiratione per sanguinis mis-
sionem.
ï. M ARESCOTTI (Marguerite) ,
de Sienne, vivoit enit)8 8, et
cultiva la poésie avec succès. Le
recueil intitulé La Guirlq^nde ,
publié par Angela Beccaria , ren-
lerrae quelques pièces de Mares -
cottl; — Une Apmaine du même
MARE 121
ijom , tante d'un cardinal , relî*-
gieuse à Viterbe , oh elle mourut
en 1640, a été béatifiée en l'jiê
Ear Benoît XIII. Sa vie a été pu*
liée en Italien •
*II. MARESCOTTI (Annibal),
né d'une famillcv illustre à Bohv;
gne en t6a3 , se livra dès l'en-
i'ance à l'étude des sciences , et
Sarticulièrement de la politique »
e la philosophie et des ma thé- '
matiqaes , tempérant l'aridité des
études abstraites par la cahiire de
la poésie.Marescôtti fut protecteur
très-libéral des gens de lettres ;
etrmônrut en 1647 à Page de ^4
ans. On a de lui des Lettres et
des Poésies.
♦ III. MARESCOTTI (Barthé-
lemi), littérateur, né à Maradio,
château de la juridiction de
Faenza , florissoit vers le milieii
du 16" siècle. L'évâque de cette
ville l'employa dans plusieurs
affaires , et fe députa en i565
au synode de Faenza , où il pro-
nonça un discours intitulé Dé
utilitate eoneilii Tridentini , ira-
Ïmmé à Florence, in -4'. U *
aissé aussi manuscrite la 7^/vx-
duction des sept Psaumes péui-»
tenciaux àt David*
* IV. MARESCOTTI ( César ),
né a Bologne en 1671 , fit ses hu-
manités et sa philosophie sous
les jésuites , puis étudia la mé-
decine avec tant de succès , qu'à
19 ans on le crut capable de
diriger Thôpital do la Mort î»
Bologne. Reçu docteur, il occup»
diverses chaires , et se distingua
dans toutes. Marescotti publia en
i^qS un Traité fort estimé sur
la petite vérole. Il se propasoit
de mettre sôus presse , I. Dinlo^
gus de tuendd medicorum digni-
tate, II. Historia phllosopnica
et medica nitn. III. De ralionè
133
MARE
9omparandi nobilitatem r maïs
lès Bibliographes ne disent point
ue ces ouvrages aient été ren-
us publics.
3
*MAREST'(Rambert)rné à
5aint-Etienne , déparlement de la
Loire, en i^So. Après avoir ciselé
assez long -temps des gardes d'é-
pées et des platines d^armes à feu ,
Marest vint à Paris > où il se voua
' a la ciselure pour Forfevrerie et
la bijouterie , mais sans aucune
science du dessin ; . il sentit la
nécessité de l'étudier ; ses pro-
grès furent rapides* Il passa en
Angleterre , oh. il resta deux ans.
A son retour, en France il exposa
deux empreintes de. médailles ,
l'une représentant la tête de
J. J. Rousseau, et l'autre le
buste du premier. Brutus. Il n'y
eut qu'une opinion sur le mérite
de ce's deux médailles. Celles qui
lui firent eusuite le plus d'hon-
neur sont la grande Médaille du
Poussin ; la Médaille du conser-
vatoire de musique , qui porte
la fîgijijre. en pied d'Apollon ; la
MéiUiiUe que l'institut distribue à
chacun de ses membres ', et qui
représente la belle Minerve du
musée Napoléon; une seconde
Médaille du Poussin , d'un moin-
dre- modèle , et peut-être encore
Ï)lus belle que la première; eiifin,
a petite Médaille d'Ësculape,
§our l'école de médecine , son
ernier , son plus bel ouvrage ,
et qui mit le sceau à sa, réputa-
tion. Ce célèbre artiste est mort
le 4 avril i8o6.
f
t MARET ( Hugues ) , célèbre
médecin , secrétaire perpétuel de
l'académie de Dijon , correspon-
dant de l'académie des sciences
de Paris , membre «des acadé-
mies de Clermont-Ferrand , de
Bordeaux , Caen , Besançon > et
Lyon y l'un d<^& premitra inocula-
MARE
tenrs de sa province,enfin nn de c«â
hommes rares, dont le xèle ardent
et éclairé n'a d'autre objet que l'a-
vantage public , naquit à Dijon en
1726, et fut enlevé, le 1 1 juin 1786,
à 56 ans par une mort prématurée
et patriotiqùe.Chargé d'empêcher
les rayages d'une épidémie y il
étoit allé les combattre dans le
village de Fresne ; il y périt vic-
time du fléau auquel il vouloit
s'opposer. On a d^ lui , divers^
écrits sur Vinoculation ; \ usage
des bains ^ des eaux minérales ,
et sur la principale btxtnche de
la médecine et de la chimie. II
est V éditeur du premier volume
des Mémoires de l'académie de
Dijon, dans lequel il a inséra
l'histoire de cette société litté-
raire* On a encore de Itii , J'a-
bleau de la fièvre - pétée hialc ,
Dijon, 176 1,1 762, in -4*;
Moyens a arrêter la variole ,
1780 , in-8°. 11 a aussi travaillé
au Nécrologe des hommes célè-^
brès de France, Paris, 1782,
17 vol. in-i2, et aux Elémens
de chimie théorique et prati^
que , Dijon , 1777 , 3 vol. in-i2.
Maret est un des premiers qui
ait écrit sur le danger des inhu-^
mations dans les églises. Il pu-
blia un Mémoire § ce sujet en
1773. Quand, en 1775 , les' états
de Bourgogne fondèrent à Dijon
un cours de chimie , Maret ne
tarda pas a être nommé pour
conduïi^ les travaux du labora-
toire. Il y fît plusieurs expérien-
ces délicates , qu'aucun chimiste
n'avoit tentées avant lui. Ce savant
médecin joignoit des lùmièrea
étendues a un zèle infatig^able.
y
fl. MARETS (Rolland des),'
en latin Marfisius , né k Paris, en
1 5o4 ) avocat au parlement , fré-
quenta d'abord le barreau ; mais-
il le quitta ensuite pour la litté-
rature. Il mourut en i653v k 5g^
MARE
ans , regardé comme un bon hn-'
iiianiste et on * excellent critique.
Il avoit été disciple du P. Petau ,
«t il eonféroit souvent avec lui
sur la bonne latinité. On. a de
lui un recueil de Lettres latines ,
écrites avec assez de pureté , et
remplies de remarques judicieu-
ses de grammaire et de littéra-
ture. P'Iles sont intitulées Roi-
landi Maresii Epistolarum phi-
lologicarum libri duo. Ces Ijet-
tres sont des ouvrages faits à loi-
sir 9 et n'ont ni la même aisance
ni la même légèreté que oelles
qu'on écrit par occasion k ses
amis. L'uniformité qui y règne
fatigue. Elles tiennent plus de la
dissertation que du genre épis-
tolaire. Elles parurent en i655 ,
par les soins de Laxmay ; puis en
i68(), in-12. Rolland eut im fils,
également avocat au parlement 9
et ir^iquemment cité par Bayle ,
auquel il fournissoit , des obser-
vations et des rerharques , dont
ce savant se louoit beaucoup.
■
II. MARETS DE Saiot-Sorlin
(Jean des) , un des premiers mem-
bres de l'académie française ,
frère du précédent , nj^uit k
Paris en 1696. Le cardinal de Ri-
chelieu , qu'il aidoit dans la com-
position de ses Tragédies , le fit
contrôleur -général de l'extraor-
dinaire des guerres , et secrétaire-
général de la marine dii Levant.
Il mourut k Paris , le îîS oclol)re
1674? chez le duc de Richelieu,
dont il étoit Tintendant. Des Ma-
rêts avoit eu l'esprit agréable dans
sa jeunesse, et avoit été admis dans
les' meilleures sociétés de Paris ,
Ce fut loi qui composa ces jolis
vers sur la Violette , pour la guir-
lande de Julie de Rambeuillet :
Modeste en ma couleur, modeste en mon
séjour ,
Franche d'ambition, je me caoBd so«f
l'herbe i >
MARE
125
Maifsi stir votre front je me puic iroir un
jour,
La plus humble des fleurs sera la plus
superbCé
Les derniers jours de des Maréts
ne ressemblèrent pas k son prin>
temps ; ils tinrent beaucoup de
la folie, mais decette folie sombre
et mélancolique, qui est là plus
cruelle de toutes. Dans soji Ai^is
du Saint - Esprit au roi , il se
vanta qu'il lèveroit une armée <le
i4i)OOo combattans , dont une
partie étoit déjà enrôlée , pour
faire la guerre aux impies et aux
jansénistes. Le nombre deqeux qui
composeront ce sacré troupeau
doit être , selon la prophétie de
saint Jean , de cent quarante-
quatre mille , qui auront la mar-
que de Dieu vivant sur le front ,
c'est-a-dire , qui feront voir k dé-
Couvert , parleur vie , que Dieu est
vivantdans leurs coeurs. Et comme
toute armée a besoin d'un général,
il olTre cette charge au roi , afin
que le zèle et la valeur de sa per-
sonne sacrée , qui sera le général
de cette belle armée , comme fils
aîné de l'Eglise , et principal roi de
tou s les chrétiens , animent tous les
soldats. Pour les moindres char-
ges , il déclare k S. M. qu'elles
sont destinées pour les chevaliers
de l'ordre. « Votre royale compa-
gnie , dit-il , des clievaliers du
St. -Esprit doit marcher kleurtêfe,
si elle est aussi noble et aussi vail-
lante comme elle se persuade de
rétre : » et pour les piquer d'Jion-
neur , il ajoute « qu'elle le sera
beaucoup , si elle est aussi prête
que le reste de cette sainte armét
k tout faire et k tout souffrir. ^
Pour les moyens que l'on dort
employer dans cette guerre, et
dont cette nombreuse année se
doit servir , il ne s'en ouvre pas ;
mais il se réserve k, les déclarer
en temps et lieu , comme les ayant
appi^s du Saint-Ë<Spnt. Bien deê
N
124 MARE
gens au roi eut pn penser aue celte
armée étoit aue vision digue de
Nostradamns , et c'étoit la pre-
mière pensée qui dèvoit venir dans
l'esprit du roi en lisant le projet.
C'est pour prévenir cette idée que
l'auteur déclare a Louis XIV que
la plus grande partie de cette ar-
mée est déjà levée , et qu'elle est
compi^sée de plusieurs mille âmes.
il prédit à Louis XIV l'avantage
de rainer les Mahométans. « Ce
prince valeurenx , dit-il , prédit
dans Jérémie par les mots au Fifs
-dvt Juste , va détruire et chasser
de son état Fimpiété et Fhérésie,
et réformer les eeçiésiastiques , la
justice et les finances ; puis d'un
commun consentement avec le
roi d'Espagne, il convoquera tous
les princes de l'Europe avec le
pape , pour réunir tous les chré-
tiens à la vraie et seule religion
catholique... Âpres la réunion de
tous les hérétiques sous le saint-
siège, le roi sçra déclaré chef
àe» clirétiens , comme fils aîné
de l'Eglise j> Il crut a\oir des vi-
sions, et s'avisa de prophétiser.
Son esprit égaré voyoiî par- tout
cies jansénistes et des aînées. Un
jour que La Mothe-le-Vayerpas-
^it dansla galerie du Louvre, des
Maréts se mit à dire tout haut :
«Voilà un homme qui n'a pas de .
religion. — Mon ami, lui répondit
LeVayer en ne retournant, j'ai
tant dereligion que je ne suis pas
de ta religion. » Celle de des Ma-
réts étoit le plus absurde fana*
tisme. On a dit de lui « qu'il étoit
Je plus fou de tous les poètes , et
le meilleur poëte qui fût entre les
fous. » On disoit aussi que des
Maréts , encore jeune , a voit perdu
son ame en écrivant des romans ;
et que vieux , il avoit perdu l'es-
prit à écrire sur la inysticité. Cet
insensé fut un de^s ridicules cri-
tiques de Boileau. U^l'accnsoit un
jour d'avoir pris dans Juvénal et
M AUE
dans Horace les richesses qnî
brillent dans ses satires. Qu'iin-i<-
porte , répondit un homme d'es-
prit à des Maréts ? avouez dxt
moins que ces larcins rassemblent
à ceux des partisans da temps
passé ; ils lai servent à faire une
belle dépense < et tout le monde
en profite.... Des Maréts a fait
plusieurs pièce^de théâtre, telles
qu'j^spasie , les p^isiontuzires ,
Jkoarane , Scipian , Europe , Eri*
gùne j ètMirdmê. La comédie des
f^isionnairesTf^ssa.yde son temps,
pour le chef-aoeovre de ce poëte.
C'est par M ira me qu'on fit Tou-
verture du théâtre du Palais-Car*
dinal à Paris. Richelieu , dit-on ,'
y avoit travaillé ; elle n'en fut pas
meilleure. Nous avons encore de
lui , ï. Les Psaumes de Ihivii
paraphrasés, IL Le Tombeau du
cardinal de Richelieu , ode. III.
UOffîce de la f^ièrge mis en vers.
IV. Les F'ertus Chrétienneà ,
poëme en huit chants. V. Les
quatre livres de limitation de Jé-
sus-Christ^ 1654 ,in-i2 , très-mal
traduits en vers français. VI. C/o-
ifis , ou La France chrétienne ,
en 16 livres, EIzevir , 1657 , in-
12 ; mauvais poème. Il en prit la
défense contre Boilean , dans une
brochure publiée en 1674 > in-4*«
Despréaux , averti que cette cri-
tique alloit paroître , la prévînt
par cette épigramme :
Rsicine ^ plains ma destinée *
C'est demain la triste journée »
Ourle prophète des Maréts,
Arme de cMte même fcucire
Qui mit.le Port-Royal enpoadrr.
Va me percer de miUetraii».
C'en «st fait 4 mon heure est venue:
Non que ma muse , soutenue _
De tes juiiicieux avis ,
N'ait sues de quoi le confondre ; '
M^t« cb«r «mi ^ pour lui répondre ^
Héias ! U faut lire Clovis.
Cette épigramme' n'empêcha pas
que des Maréts ne fût très-
content de son poëme ^ et il Té^oit
MARE
i un tel point , que , dans ses Dé-
lices de r Esprit , il en renvoie la
gloire à Dieu , qui Tavoit. visible-
ment assisté pour finir ce grand
ouvk*age. VU. La Conquête de la
Franclie-Comté. VllI. JLe Triom-
phe de la srace ; c'est plutôt le
triomphe de Tennui. lA. £st/it»\
X. Les Amours de Protée et de
Pliilis : poëmes héroïques, etc.
Des Marlts a puhlié , en prose , L
Lea Délices, de V Esprit ; ouvrage
iniulelligible, dont on a dit qu'il
failoit mettre dans Terra ta : Dé*
lices , lisez Délires. Ce fanatique
prétend expliquer l'apocalypse
clans ce livre. IL Avis du Saint-
Esprit au Roi, De tous les écrits
de cet insensé, c'est le plus ex-
travagant. lïL Réponse a l'inso-
lente apologie des religieuses de
Port-ÉUyreil , avec la Découverte
de la fausse église des jansé-
nistes^ et de leur fausse éloquence^
présentée au roi ^ Pans , 1666 ,
m-8*. iV. Des romans , entre
autres , Ariane , production ohs-
cène et maussade , i65g, in-4^ ,
avec de belles figures , gravées
par Bosse. V- Une espèce de Dis-
iertation sur les poètes grecs ,
latins et français, dans laquelle
il attaque les maximes d'Aristote
et <i'Horace , sur l'art poétique.
VL La rérité des Fables , 1648 ,
a voL in-8*. VII. Quelques écrits
contre les satires de Boileau , et
contre les disciples de Jansénius.
Ces diôërens ouvrages sont écrits
avecTenthousiasme le plus risible.
Ses vers sont lâches , traînans ,
incorrects ; ses jolis vers sur la
>ioIette Tont i'ak comparer à Ros-
sinante , qui galoppa ' une £qIs
dans sa vie. Sa prose est semée
d'expressions ampcyiilées et ei^tà-
tiques , qui en rendent la lecture
encore pias fatigante que celle
de ses poésies. Pour connoitre
cet aoteur tel qu'il étott, il faut
li^ les Visio W^û^9ft d« Micole , et
MARE
125
Tavertissement qui est aU'^vant
• de cet ouvrage. J^oj-, JoNAs,n»IL
— MoBiN,n» VI. — et Nicole n» IL
ÏÏL MARÊTS (Samuel des),
né à Oismottd en Picardie Tan.
1699 , avec des dispositions heu-
reuses , étudia à Paris , k Sau-
mur et k Genève. 11 devint mi-
nistre de plusieurs églises protes-
tantes , puis professeur de théo-
logie k i^dan , k Bois-le-Duc et k
Groningue. Il s'y acquit tant de ré-
putation, que l'université de Levde
lui offrit une chaire de professeur
en 1675. Des Marèts étoit sur lô
point de l'aller occuper , lorsqu'il
mourut k Groningue le 1 8 mai*
On a de lui un grand nombre d«
livres de controverse , contre les
catholiqiies et les sociniens , et
contre Grotius, où il a môle beau-
coup d'injures et de personnalités
contre les théologiens catholiques
et contre le pape, qui étoit, selon
lui , l'antechrist. Les protestant
estiment son Collegium tfteoio-
gicum ,- Groningue , 1673 , in-4*-
— Samuel des Marêts laissa deur
fils, Henri et Daniel. C'est k Henri
qu'on doit l'édition de la Bibl«
française , imprimée en granA pa-
pier, in-fol. , Elzevir , 1669, sous
ce titt-e : Bible française , édi-
tion nous>elle sur la version de Ge-
nève y avec les notes de la Bible fla-
mande , celles de Jeem Déodoti et
autres , etc, , par les soins de Sa-
muel et Uenn des jVlaréts , père
et fils, Amsterdam, Elzevir, 1069»
5 vol. in**folio. Voici le jugement
qu'en porte Richard Simon. « l^^s
Maréts cite les endroits qu'il n'est
pas besoin de citer ^ et oii il n*jr
a d'ordinaire aucune .difficulté.
S'il rapporte quelque chose qu'il
ait pris des bons auteurs , il le gâte
entièrement par ce qu'il y mêle.
De plus , sou langage est un gall*
matias perpétuel...» Dans les iu>-
te^ qu'il a prises 4«s aaires', il
laô MARE
choisit ordinairement celles qui
lavôrisentle plus ses préjugés ,
sans examiner si elles sont vraies.
En un mot, tout ce grand ouvrage
de remarques sur la version, de
Genève , a été entièrement gâté
par les additions peu judicieuses
de desMaréts, qui les a recueillies,
outre qu'il n'a pas eu assez de ca-
Î)acité pour en faire un bon choix,
lîst. crit. du V. T. page 359. ^^
a encore de ce théologien un ca-
téchisme latin sur la Grâce , pu-
blié en i65i. Ce n'est presque
qu'une traduction de celui que
Feydeau, janséniste célèbre, avoit
publié Tannée précédente. Voyez
Alting , n* II.
^' ê
*IV. MARÊTS( Joue des)
jésuite , habile dans la littérature
grecque et l^jttine , né à Anvers ,
a donné une édition d'Horace
avec &^^ notes , courtes , sa-
vantes et judicieuses, Cologne ,
1648. Ily "à à la fin une table mé-
thodique des termes et des phrases
d'Horace. Ce jésuite mourut le
1.5 décembre lèSy , à 48 ans.
V. MARÊTS. Voye^ Desmarêts.
MaiLLEBOIS. ' — e^REGNIEB,
'. t MARETJIL ( Pierre de ) , et
MARGAT ( Jean -Baptiste dé ) ,
jésuites. On a du premier, I. De-
i^oirs des personnes de qualité ,
traduits de Fangiais , Paris 1728 ,
réimprimés en i^Si, a v. in-ï2.II.
Les OEuvres de Salvien , prêtre
de Marseille, traduites en français,
Paris, 1734 4 in-12- m. Le Pnra-
dis reconquis j de Millon , à là
suite de la traduction de l'abbé
de BoismoKand , sous le nom de-
Dupré de Sain l-Maur, Paris, 1765,
4 vol, in-i2. On -a du second
Histoire de Tametian , empereur
des Mogols, Paris, 1739, 2 vo-
luix^es in-ii( , publiée par le P,
Brump/. .
MARG
t MARGARITON ou ^Iarga-
KTONE , peintre , sculpteur et ar-
chitecte , célèbre par des ouvra-
ges dont le pHn'cipal est la ca-
thédrale de cette ville, né k Arezzo
en Toscane , oii il, mourut vers la
fin du i3* siècle, a l'âçe de 77
ans , se distingua aussi comme
peintre. Le pape Urbain IV le choi-
sit ]f)our onier de quelques ta-
bleaux Téfflise de Saint-Pierre de
_ Rome , et dans la suite il fut chargé
Ï)ar ses concitoyens d'ériger dans
eur cathédrale le tombeau deGré-
goîre X , qui avoit donné trente
mille écus pour achever de la.
bâtir. Margariton fit en mai'bre la
statue du pontife , et embellit de
ses peintures la chapelle où cet
ouvrage fut placé.
* MARGERY - KEMPE n'est
connu que par le titre d'un ou-
vrage dont il n'y a que deux exem-
plaires , l'un dans la bibliothèque
deNorwich, l'autre k Cambridge,
etqui paroît formé de lambeaux de
ses manuscrits. Ce sont des Dis-
cours prêtés au rédempteur, lors-
qu'il apparut aux femmes qui
étoient allées pleurer sur son
tombeau. Mais quoique ces dis-
cours aient été révélés p?ir lai-
même , on y chercheroit inutile-
ment la touchante simplicité de
ceux que l'Evangile met dans sa
bouche , et les paraboles qui leur
donnent tant de prix. 11 ne fait
que dogmatiser sur la perfection
spirituelle des quiétistes, et son
langage est celui des quakers ,
lorsqu'ils se prétendent inspirés.
On croit que Margery vivoit sous
le règne d*Édouard ÏV .
* I. MARGGRAFF (George),
né k Leibstadt en 1610, mort en
Afrique eta 1644) acquit de grandes
cpnnoissances dans les lettres
grecques et latines , réussit dans
la peinture, la musique, voyagea >
MARS
tt ne i^rint dans sa patrie qu'une
seule fois en oùze aus« Instruit
dans les mathématiqueâ , la bota-
nique, la chimie et la médecine,
on pensoit qu'il se fixeroit dans
Quelque endroit , pour tirer parti
e ses talens ; mais schi goAt pour
les TOjages le iit partir pour le
Brésil, où Jean Maurice de Nas*
sau , gouverneur de ce pays , le
nomma son médecip, titre auouel
t1 j oîgnoit celui de géomè tre et a'in-
génieur. Marggran passa ensuite
en Afrique , et laissa en y mourant
huit livres sur llûstoire naturelle
du Brésil. îjes trois prcmiiers out
pour objet la. botanique; le qua-
trième traite des poissons ; le cin-
auiëme , des oiseaux ; le sixième ,
aes quadrupèdes et des serpens ;
le septième , des insectes ; le hui-
tième comprend la descripâon du
pays et des réflexions sur les
mœurs , coutumes et usages des
habitans. Jean de Luet d'An-
vers en a, donné une édition en-
richie de notes savantes k Leyde
et Amsterdam., en lô^S , in-
folio.
MARG
12
37
dam , 1682. Ces deux traités on
été réunis et publiés sous ce titre :
Opéra medica duobus libris com^
prehensa^ quorum prior mor^
borum naturam et causas in"
quirît ; posterior medicamento^
rum simpUcium prœstantiam ac
vires , nec non compositorum
preeparationem , usum ac dosim
déclarât^ Amstelodami, 1715»
in-4*.
* n. MARGGRAFF ( Chris-
tian ) , né à Liebstadt en M isnie ,
frère du précédent , docteur dans
la faculté de médecine à Frane-
ker, en lôSg , occupa à Leyde
la chaire de pathologie jusqu'à
sa mort, arrivée en 1687. Comme
Marggraff étoit un des plus zé-
lés partisans de cette chimie par
laquelle on prétendoit expliquer
toutes les fonctions du corps de
l'homme , il ne négligea rien pour
répandre sa doctrine qu'il cher-
cha k accréditer par les ouvrages
suivans : i. Prodromus mMH-
cime practicœ , dogmaticœ et ra-
tionalis , Lugdnni Batavorum ,
1672 , i685 , in-4*. II. Matcria
waedica contracta , earhibens sini-
pliciur et composita médicaments
^ficinalia ^i6j^ , in-4''> Amiter-
MARGON (Guillaume Planta-
viT DE La Pause , de ) , né dans le
diocèse deBéziers,Yint de bonne
heure à Paris , et s'y fit recher-
cher pourla vivacité dc^son esprit.
Les jansénistes et les molinistes
se le disputèrent ; l'abbé de Mar-
gon donna la préférence à ceux-
Ir €!•' Les jésuites étoient alors le
canal de toutes les grâces , et il
prétendoit à la fortune. Il débuta
en 1715 ,par une brochure in-12
de 112 pages , intitulée Le Jan-
sénisme démasque', dans une ré-
futation complète du livre de l'Ac-
tion.de Dieu , qui devoit plaire
a la société , et qui cependant
fut très-maltraitée par le P. de
Toumemine , auteur du Journal
de Trévoux. L'abbé de Marron ,
d'autant plus sensible à la criti-
que de ses ouvrages , qu'il l'exer-
çoit avec plaisir sur ceux des
autres , lança plusieurs Lettres
contre le journaliste et contre sçs
confrères. De nouvelles satires
contre des personnes accréditées
suivirent ces premières produc-
tions de ^a msuignité. La cour se
crut obligée de le reléguer aux
îles de Lénns , d'où il fut tran^^
féré au château d'If. Lorsque ces
îles furent prises par les Autri-
chiens en 1746 , la liberté lui
fut rendue a condition qu il se
retirerait dans quelque maison
religieuse ; il choisit un monas-
tère de bern&rdins , où il mourut
en 1760. L'abbé de Margou «p-^
laS
MARG
pdrteuoit à une lamille respec-
table , alliée , dit-on , au cacuinal
de Fleur j. Sa vie n'en fut pas
plus heureuse } le luneste abus
qu'il fit de son esprit empoisonna
hvs jours. 11 étoit d'une taille au-
dessous de la médiocre , et fort
gr05 ; il avoit une physionomie
uîéchante , pleine de fiel et d'im-
pétuosité , et son caractère etoit
comme sa physionomie* Naturel-
lement porté à augmenter le inal
et k atténuer le bien , il ne vojoit
les choses que par le côté dif-
forme. Son cœur étoit aussi mé-
chant que son esprit étoit malin.
L'amitié , cette \ertu des âmes
sensibles , lui fut entièrement in-*
connue : il ne sut ni la goûter , ni
l'inspirer. On le connoissoit dès
les premiers instans coinmê un
homme caustique , frondeur ,
. bouillant , faux , traça ssier , et
toujours prêt à brouiller les per-
sonnes les plus unies , si leui^ dés-
union pouYoit l'amuser un mo-
ment : du moins c'est ainsi qu'il
étoit CQnnu dans son exil ; il es%
\rai que la solitude n'a voit pas
peu contiûbué à aigrir son carac-
tère. On rapporte qu'ayant reçu
une gratification de 3o,ooo liv. ,
il imagina de la man|;er dans un
souper singulier > qu'il pria IVL le
duc d'Orléans de lui laisser don-
ner k Saint-Cloud. Il en fit la dis-
position , Pétrone k la main , et
exécuta , avec toute la régularité
possible Iç repas de Trimalcion.
On surmonta toutes les diffi-
cultés k force de dép<^ses« Le
régent eut la curiosité d'aller
^urpr^ndre les acteurs , et il
avoua qu'il u'avoitrien vu de si
original. On a de Tabbé de M argon
ÏJusieurs ouvrages écr^tsavec eha-
eur. I. Les Mémoû'es de Villars ,
La Haye , 1734» 3 vol. in-12 ; les
deux premiers sont du héros lui-
même. IL Les Mémoires de Ber-
wiek, Rouen > 1737 , 5 vol» ÎA-^a.
MARG
IIL Ceux de Tourville , Amster*»
dam , 1743 > 3 vol. in- 12 , peu es-*
timés. IV. Lettres de Fitz-Mo^
ritZj Roterdam , 1718 , in- 12 ; il
les fît paroitre comme traduite»
de l'anglais par un M. de Gar-
nesai. V. Une mauvaise brochure
contre l'académie française , in<-
titulée Première séatfce des États
calotitis, VL Plusieurs Brevets de
la calotte. L'abbé de Margon eut
beaucoup de part aux satires pu-
bliées sous ce nom , ainsi qu%
l'édition de 1739, 4 vol. in- 16.
VU» Quelques Pièces de poésie ,
manuscrites qui valent beaucoup
moins que sa prose.
. ♦ MARGOS , docteur , natif
de Van j vivoit du temps de Ta-
merlan. Il est auteur d'une His^
ioire sur texpédition de ce cori'-
fuéroM en Arménie , et des mal^
eurs qu'éprouvèrent alors ce
pays et toute l'Asie mineure»
Lors de l'entrée des troupes de
Tamerian dans sa patrie » Mai^gos,
pour se sauver du massacre , ga-
gna le haut d'un gros arbre , et
il y resta pendant trois jours et
trois- nuits.
*MARG0TTI (Lanfranc ) , né
k Parme , cardinal , fut secrétaire
de deux papes , Clément VIII et
PaulV. On a de lui Lellerescritte
perlopih ne' tempi dipapa Paolo K
a nortie del cardinal Borgltese y
Rome, 16Q7 , in-4^ » ®* Venise .
i633. Ces lettres furent réimpri-
mées k Bologne en 1697, in- 12 9
avec l'augmentation de quelque»
autres lettres inédite».
f. MARGRAAF r André-Sigîs-
mond ) , directeur ae racadémie
de Berlin , né dans cette ville
le 9 mars 1709, se consacra
dès sa jeunesse k l'^tade de Isè
chimie , et fit de rapides progrès
sous THieyrn^ n^ J Hukeir et HencKel^
t
' ^ARQ
Euî furent ses maîtres. La chimie •
s métaux lui doit desdécour'
vertes précieuses ; . après, avoir ,
heaucoop tt^availlé sur le platine , <
il enrichit la minéralogie par la
découverte d'un nouveau demi-
métal, connu sous le nom de
manganèse. ]){argraaf a donné ,1e
premier , une lùaalyse complète
des pierres dures , et a cont ribué
plus que personne , par son exem-
ple y a introduire 4^^ ^^^ op^~
.rations chimiques une méthode
simple y claire , déhavrassée de
tousi ^^pi''^^ ^c système et d'hj^po-
thèse. Û est mort le 7 aoât 1^82.
L'histoire 4^ l'académie de^ scien-
ces de Paris, dont il fut mem^
hre 9 ren&rme une longue notice
.sur sa vie et ses découvertes. Ses
Opuscules chimiques ont été tra-
duits en français et publiés par
Demachj, Paris, 176^9 a >oi.
în-ia.
I^A]aGU£RIN DK La Bien.
1 1. JVTARGUEtUTE (sainte) ,
vierge qui reçut le maryre i k ce
qu'on croit , à Antioche , Tan
37$. On n'a rien d'assuré sur le
genre de sa moi*!. Son nom ne
se trouve point 4^ns les anciens
martjrrologes» et elle n'est deve-
nue célèbre que 4^^^ le 11 * siècle.
Ce qu'on du de ses. reliques et
de sfis ceintures n-a pas plus de
fondement que les actes de sa
vie/' Cependant on célèbre sa
fête le tïo de juillet. ( f^oyez les
Yies ^es saints, de ^aillet. ) « Ses
actes , dit cet auteur , ont été si
corcorapus , au jugement même
de Méuiphrâste , . que-^ l'Ë^ise
romaine n'en a rien voulu in-
^cer> dans son bréviaire. Voici
i^n iprdcis de ces actes, qui peut
4«irvir k rinteliigence des tableaux
lié sainte Margue^Ue. Le gott-
verneui: d' Antioche , Qlibnus ,
MARG
lag
1
l'ayant vue , en devint ^mporeux ,
et voulut en iaïre son épouse.
La sainte lui répondit qu'elle
n'auroit jamais d'autre époux que
Jésus-Christ. Le gouverneur fu-
rieux la fît mettre en prison ,
après l'avoir fait déchirer a coup^
de fouet. Le démon liii apparut
sous la forme d'un horrible dra-
gon ; mais Marguerite ajant fai
un signe de croix , le monstre
disparut à l'instant. La prison
fut alors remplie d^une lumière
céleste , et les plaies de la sainte
furent entièrement guéries. Le
cruel Ohbrius, peu touché de
ces miracles , la soumit k de nou-
velles tortures, et finit par lui
faire trancher la tête. Les Orien-
taux honorent sainte Marguerite
sous le nom de sainte Pélagie ou
de sainte Marine, et les Occi-
dentaux , sons ceux de sainte
Gemme ou de sainte Mai^ueri te.»
— U ne faut pas la confondre
avec sainte Maiigoerite , reine
d'Ecosse ) pet#te - nièce du roi
saint Edouard - le - Confesseur ,
et sœur d'Edgar, qui déçoit suc-
céder au 'saint roi. Gtiillaume-
le* Conquérant les obligea de chei^
cher leur ^alut dans £1 fuite. Ils
abordèrent en Ëeosse , et furcsit
accueillis par Malcolm III, qui
soutint en leur^avfenr une guerre
sanglante contre les généraux
de Guillaume. Marguerite donna
à l'Ecosse le 8t>ectacJe de toutes
les vertasr Malcolm lui demanda
sa main- ^ ^t la fît couronner
reine l'an. 1 070. Elle ne se servit
de l'ascendant qu'elle eut sur
son. époux que pour faire fleu-
rir la , religion et la justice, et.
pour procurer le bonheur des
Jlûôssais; Ils eurent àes enfans di-
gnes- d^ux : Edgar , Alexandre
.et' I>avid , leurs fils , illustrèrent
successive ment le trône d'Ecosse
par leurs vertus. Mathilde , leur
Ulle , épousa jU^XM^i I*' » ^^^ d'Aur
9
i
i5o
MARG
^leterre. ( F^qyez Matïiilde , reîae
d'Angleterre. ) Ce ani distingtiâ
sur- tout ce couple heureux , fut
leur chanté. Malcolm fit bâtir la
cathédrale de Durham , et fonda
les évêchés de Murray et de
Gathness , réforma sa maison ,
et porta des lois somptuaires.
Marguerite , affligée de la mort
de son mari , tué au siège du
château d'Alnwich , dans le Nor-
thumberland , ne survécut pas
'l,ong-temp$ k cette perte. Elle
mourut le i6 novemlbre 1093^
dans la 47* année de son âge , et
fut canonisée en i25i par In-
nocent IV. Sa vie a été écrite par
Thieriy , moine de Durham ,
son confesseur , et par saint
Aelred.
tn. MARGUERITE, fille de
"Waldertiar lïl , roi de Dane-
marck^ et femme de Haquin , roi
deNonvège, futplacée, Tan iSSy,
sur le trôné de Danemàrck et sur
celui de Norwège, par la mort
de son fils Olaus , qui avoit uni
dans sa personne ces deux royau-
mes. Albert , roi de Suède , qui
ne ménageoit point ses sujets no-
bles , les souleva contre lui ; ils
offîrirent la- couronne à Mai;gue-
rite , dans Tespérance qu'elle les
délivreroit de leur roi. Ce prince
succomba après sept ans d'une
guerre aussi cruelle qu'opiniâtre ,
et se vit forcé de renoncer au
sceptre en i5gi , pour recouvrer
sa liberté , qu'il avoit perdue dans
la bataille de Falcopine. Margue-
rite , sumomitiée dès-lors la Së-
miramis du Nord , maîtresse de
trois couronnes par ses victoires »
forma le projet d'en rendre l'u-
nion perpétuelle. Les états-eéné-
raux de Danemàrck, de Suède
et de Norwège , convoqués k Cal-
mar , en i597 , rendirent une loi
solennelle , qui ne faisoit qu'une
feule monarchie des ijois royau-
HARG .
M
mes. Cet acte célèbre , connu ^ttà
le nom de VUnion de Calmar j
porfoit sur trois bases. La pre-'
raière ^ que le roi continueroif
d'être électif; la seconde , que le
souverain seroit obligé de faire
tour à tour son séjour dans les
trois royaumes; la troisième , que
chaque état conserveroit son se-
ntit, ses lois, ses privilèges. Cette
union des trois royaumes, si belle
au premier coup - d'œil , fut la
source de leur oppression et de
leurs malheurs, Marguerite elle-
même viola toutes les conditions
de l'union. Les Suédois ayant été
obligés de lui rappeler ses ser-
mens., elle leur demanda s'ils etk
avoient les titres ? On lui répon-
dit en les lui montrant, «c Gar-
dez-les donc bien, répliqua-t-elle ;
et moi je garderai encore mieux
les villes ^ les places fortes et les
citadelles du royaume. »'Mar-
êuerite ne traita guère mieux les
lanois que les Suédois , et mou-
rat , peu regrettée des uns et des-
autres, en i4i3 9 ^^ <ti^* Le
duc de Poméranie , son neveu ,
qu'elle avoit associé, au gouver-
nement des trois royaumes, lai
succéda sous le nom d'Eric XIII.
Marguerite eut les talens d'une
héroïne, et quelques qualités d'une
princesse* Lorsque ses proiets
n'étoient pas traversés par la lot,
elle la faisoit observer avec une
îermeté louable ^ et l'ordre pu-
blic étoit ce qu'elle aimoit le mieux
après ses mtérêts particuliers.
Ses mœurs n'étoient J»as trop ré-
gulières; mais elle tachoit de ré-
parer cette irrégularité dans l'es-
prit des peuples par les dons
qu'elle faisait aux églises. Son
esprit • auroit été plus loin s'il
avoit été cultivé. Elle parloit aTee
force et avec grâce, et se servit
avantageusement de l'union crae
la nature avoit faite en elle aes
agrémens d'un sexe-et du coarag^
MÀIIG
dcl*Sitttre. Cette reine , magnifique
dans ses plaisirs et superbe dans
•a cottr , eut bien plus les qualités
qui font les grands rois que celles
xmï font les rois vertueux. Sa po-
litique étoit adroite , et souvent
tstncieuse. Son intérêt dirigeoit
tontes ses. actions , et toutes ne
fîirent pas irréprochables. Le roi
Waldemar , dëméla;nt dans sa fille
encore jeune la fierté de son ame
et Itts ressources de son esprit,
disoit que la nature s'étoit trom-
bée en la formant , et qu'an lieu
a une femme elle avoit voulu faire
on héros.
IIL MARGUERITE, fille
aînée de Raimond Bérenger ,
comte de Provence , épousa
saint Louis en i254- La reine
Blanche, jaloUse k Teircès de l'af-
fection de son fils , voyoït avec
une espèce de chagriu ses vifs
empressèmens pour sa femme.
Si la cour voyageoit , elle les fai-
soit presq^ue toujours loger sé-
parément. Aussi la jeune reine
n'aimoît pas beaucoup sa belle-
mère. Saint Louis n'osoit même
aller che« cette épouse chérie
sans prendre des précautions,
comme s'il se rend oit chez une
maîtresse. Un jour qu'il te-
noit compagnie à sa femme ,
parce qu'elle étoit dangereuse-
ment malade, on vint lui dire
qiie s* mère arrivoit. Son premier
mouvement fut de s'enfoncer dans
la ruelle du lit. Blanche Taper-
ïut néanmoins. « Venez-vous-en,
foi <|it-elle , en le prenant par
la main ; vous ne faites rienici
-^ Hélas ! s'écria Marguerite dé-
solée 9 ne me laisserez-vous voir
mon seigneur ni k la vie , ni k
la mort? » Elle s'évanouit k ces
mots; tout le monde la crut
morte, JLe roi le crut lui>méme ,
et retourna sur-le-champ auprès
d'eUe. Sa présence la fît rêveur 4e
MARG
tSt
le
son évanouissemc^nt ; et les deiUt
époux , toujours surveillés , s'en
aimèrent davantage. ( f^oy, l'His-
toire de saint Louis , par Join**
ville , et lUistoire de France ^
par l'abbé Velly. ) Marguerite
suivit Louis en Egypte, l'an iq4^»
et accoucha k Oan^ette , en i aSo,
d'un fils , surnommé Tristan ^
parée qu'il vint au monde dans
de flcheuses conjonctures. Trois
jours auparavant elle avoit reçu
la nouvelle que son épouse avoit
été fait prisonnier; jelle en fut
si tl^ublce , que , croyant voir
k tous momens sa chambre pleine
de Sarrasins, elle fit veiller auprès
d'elle un chevalier de 80 ans ,
qu'elle pria de lui couper la té(e
s'ils se reiidoient maîtres de 1%
ville. Le chevalier le lui promit
et lui dit bounement qu'il en avoit
eu la pensée avant qu'elle lui en
parlât. Les Sarrasins ne pui^t
surprendre Da miette ; mais' le
jour même qu'elle accoucha , les
troupes pisanes et génoises , qui'
y étoieut en garnison , voulurent
s'enfuir parce qu'on ne les payoit
pas. Cette princesse, pleine de
courage , fît venir au pied de son
lit les principaux otiiciers , et
\e$ harangua , non pas les larmes
aux yeux , mais d'un ton si. ferme
et si mâle , qu'elle obligea ces lâ-
ches k ne point sortir de la place.
De retour en France , elle fut le
conseil de son époux, qui prenoit
ses avis en tout , quoiqu'il ne les
suivît pas tou[ours. Elle mourut
k Paris, en viSiy, k 76 ans. Comme
aînée de sa soeur Béatrix , qui.
avoit épousé le comte d'Anjou ,
frère du roi , elle voulut préten-
dre k la succession de la Provence^
mais elle n'y réiWsit pas , la cou-
tume du pays étant que les pères
ont droit de se choisir un héritier*
Son douaire étoit assigné sur leâ
juifs, qui luipayoient par quar-
tier :ii9 liv. 7 s. 6 den. C'étMt'
,}
i52
MARG
«ne den plus telles femmes de
son temps y et encore plus sage
•que belle. Un poète provçnçal
lai ayant dédié Une pièce de
galatrteiie/ elle l'exila aux îles
d'Uicres. i5on esprit étoit si ju-
dicieux , que des princes la pri-
rent plusieurs fois pour arbitre
jùe leurs difTérens. Quoiqu'elle
«'eût pas trop lieu , dit le P. Fon-
tenay , d'aimer la reine Blancbe ,
elle pleura beaucoup a la nou-
velle de sa mort,. qu'elle apprit
dans la Palestine. Joinville lui
dit ayec sa liberté naïve « qu'on
avoit bien raison de ne pas se
£ér aux pleurs des fenmies. »
Mai^uerite lui répondit avec non
moins de franchise : « Sire de
JbinVille , ce n'est pas aussi
pour elle que je pleure; mais
c'est parce que le rôi est très-
afllige , et que ma fille Isa-
belle est restée en la garde des
hommes. »
IV. MARGUERITE de Boub-
tiOGJYC , reine de France , belle ,
vive et galante , fille de Robert II ,
. duc de Bourgogne, petite -fille
par sa mère de saint Louis , et
femme de Louis Mutin, roi de
France , fut unie « à ce prince ,
âgé seulement die i5 ans, en i5o5.
L'amiiié l'unissoit a Blanche de
Bourgogne , femme de Charles ,
comte de la lyfarche , frère du
' rcM. Ces deux prince^es avoient
les mêmes eouts , et leur com-
merce criminel éclata bientôt.
En i3i4i l'une et l'autre furent
convainclies d'adultère avec deux
iîrères , l'un appelé Philippe , l'au-
tre GftuÂiier^l'Amiay. Bis avoient
intéressé dans leurs débauches
un huissier de la chanibre de
la reine de Navarre , confident et
complice de ces désordres. Phi-
lippe passbit pour l'amant de
Marguerite , Gauthier pour celui
4e Blanche. C'étoit à Tabbaje de |
MARG
Maubùisson que se passoieot ïe$
scènes honteuses du libertinage
des princesses. Louià Mutin , qui
venoit de monter sur le trÀne»
fit faire le procès aux deux gen^
tilshotmmes^ comme à des traî-
tres et à des scélérats coupables
du crime de lèse^majesté. L'huis-
sier qui favorisoit ces criminelles
galanteries fut coudamné au gi-
bet ; mais Philippe et Gauthier
furent traités plus sévèrement*
Ils furent tous les deux mutilés* »
puis écorchés vifs. Ils eurent en-
suite la tète coupée , et leurs
coips furent pendus par-dessous
les bras, et leurs têtes placées sur
des piliers. Cette exécution se
fit en i5i5 a Pontoise. A l'égard
de Margueriteet de Blanche , elles
furent renfermées au château Gai]U
lard ; et , soit que Marguerite fût
la plus coupable , soit que Louis
Mutin fût le plus sévère , soa
épouse éprouva le plus rude châ-
timent : elle fut étranglée avec
une serviette. Ces sc^es SkSàrénse^
de barbarie et d^ cruauté ont ét^
souvent renouvelées dans les i4'»
et i5* siècles , dont on nous a vanié
tant de fois l'heureuse simplicité.
t V. MARGUERITE d'EcossR ,
femme de Ijouîs XI , roi de France ,
quand il n'^toit encore que dau-
phin , avoit beaucoup d esprit «t
aimoit les gens de lettres. Margue-
rite mourut en i44^ » h. ii6 ans , «t
se trouvoit si malheureuse qu'elle "
dit à ceu:i^ qui , dans sa dernière
maladie, vouloientlui faire espé-
rer de plus longs jours : <r Fi de
la vie , qu'on ne m'en parle plusl»
Ce fut elle qui donna Un baiser ii
Alain Chartier. ( Foyeit Tarticle
de ce poète.)
t VI. MARGUERITE d'Aotbi-
CHE , fille unique de l'empereur
Maximilien l , et de Marie de
Bourgogne; née eu .i4Bo. Après
MARG
îa mort de sa mère , on Fenroya
en France , paur j étreélevce avec
ïes enfans da roi Louis XI. Peu
de temps après elle fut fiancée
àa danphin,c(ai monta depuis sur
le trâne sous le nom de Charles
TTH ; Tnaîs ce monarque , ayant
ë|Jou5é en 149^ Anne héritière
de Bretagne , renvoya Margue-
rite a son père. Ferdinand et Isa-
Belle , rois de Castille et d'Ara-
Çon , la firent demander en i497j
§onr leur fils unique Jean , infant
'Espagne. Comme elle alloit
jbinore son époux , son vaisseau
ftit battu d'une furieuse tempête,
qui la mit sur le point de périr.
Ce fut dans cette extrémité qu'elle
composa cette épitaphe badme.
Ci gît Maarfot , iai gente degioiselle ,
Qa'«ut deux maris , et si' mourut pucelle.
Si Marguerite fit efiectivement
dette plaisanterie au milieu du
natlfrage , on ne doit pas avoir
une Ibible idée de la fermeté de
son ame. L'infant son époux étant
mort peu de ternes après , elle
épousa , en i5o8 , Philibert-le-
Beau, duc de Savoie. Veuve trois
^s après , et n'ayant pas d'en-
fans , elle se retira en Allemagne
auprès de l'empereur son père.
Elle fut dans la suite goiv^eriiante
des Pay S'Bas , et s'y acquit l'esti-
nie publique. Marguei-ite mou-
rat àMalines le premier seplem-
hre i55o , et laissa divers ouvrages
en prose et en vers , rntre antres
le Discours de ses infortunes et
de sa vie, Jean Le Maire composa
à sa louange la Couronne margua-
Atique , imprimée^ à Lyon en
1549. Toutes les fleurs de cette
Couronne ne sont pas également
rives ; mais on trouve dans ce re-
cacil des choses assez curieuses
sur cette princesse , et plusieiu^
de Èea saillies.
MARG
i55
t Vn. MABiiUERiTE dc Va*
LOIS , r«ine de J^îavarre » sc^v
de Frs^çois I*' , et fiUe de Gharleg
d^Orléans, duc d'Angouléme, et
de Louise de Savoie y n^e a An-
gouléme le ^1 décembre i4Q3 .»
épousa, en iSog , Charles ., der-
nier duc d'Alençon , premier
prince du sang, et connétable de '
France , mort à Lyon après la
prise de Payie, en iStzS. La priuH
cesse M^àrguerité » afïligée de la
mort de son époux et de la pris^
dé son frère , qu'elle aimait ten-»
drement , fit un voyage à Madrid
pour y soulager le roi durant, sa
maladie. « Quiconque , dit-elle «
viendra k ma porte m'annoncer lai
guérison du roi , tel courrier, fdt-
il las , harrassé , malpropre et
: fangeux , j'irai l'embrasser et l'aC-
coler comme le plus aimiable gen-
tilhomme. j> La fermeté avec la*
quelle elle parla k Chatles-Quint
et à ses ministres les obligea de
traitei* ce • monarque avec leg
égards dus à son rang. François
I*' , de retour en France , lui té-
moigna sa gratitude len prince
sensible et généreux. Ill'appeloit
ordinairement sa mignonne ; il
lui fit de très-grands avantages
lorsqu'elle se maria k Henri d^Al-^
bret , roi de Navarre. Jeanire
d'Albret , .mère de Henri IV , fut
l'heureui^ fruit de ce mariage. Ses
soins surletrône furent ceux d'un
grand prince. Elle fit fleurir l'a-
gricidture , encouragea .les arts ,
protégea les savaus , embellit se&
villes et les fortifia » L'ardeur
qu'elle avoit de tout apprendre
lui fit écouter quelques théolo-
giens protestans , qui lui donnè-
rent leurs opinions. Elle les dé-
posa , en i555, dans un petit ou-
vrage de sa façon , intitulé le ^i-
roir de lame pécheresse , qui fut
censuré par la Sorbonne. Cette
condamnation lui inspira encore
plus d'intérêt pour les hérétiques;
qu'elle regardait comme des nom»'
^
<,
ï34 MARG
mes mïîlheureux et persécutés,
ïlle leur donna sa conliance , et
employa tout ce qu'elle avoit de
crédit pour Icj dérober à la sévé-
rité des lois. Ce tut à sa rëcoin-
maudalion aue François I" écri-
vit au parlement en laveur de
quelques hommes de lettre*
poursuivis comme Tavorables aux
nouveautés religieuiies. Kuliii ,
mir la fin de ses )ours , elle re\iut
èlareligioncalholique. Kile mou-
rut le '2 déceuibre i549> à J7 ans,
au château d*Odos en Bigorre.
( Fojez KÈVRE , u* TH. ) Cette
princesse joiguoit un esprit mâle
a une boulé compatissante , et
des lumières très-étendues à tous
les agriiuicns de son sexe. Elle
ëtoit douce sans foiblesse , ma-
gnifique sans vanité, capable d'af-
faires sans négliger les amuse-
mens de la société , attachée à
François !«' comme une tendre
sœur, et aussi respectuense à son
égard que le moindre de ses su-
jets. Amie de tous les arts, elle en
cultivoit quelques-uns avec suc-
cès. Elle écrivoit facilement en
vers et en prose. Ses poésies et sa
beauté lui acquirent le surnom
de dixième Muse et de la qua-
ti'ième Grâce. Nous citerons la
betite pièce qu'elle adressa à
Marot , en répondant , pour Hé-
lène de Tournon , à ce poêle
qui s'étoit plaint dans une épi-
gràmme du nombre de ses créan-
ciers.
Si ceux ^ qui devez comme vous dites ,
Vous cognoiftSoUnt comme je vous co^npis,
Quitte feriez des debtes que vous fîtes
Au temps» pasjé, tant grandes que pçtite> ,
£n leur payant un cizatn routefo^« ,
Tel que le .ôtr' , qui ■■■ aut mieux; mille fois,
Que L'«rgeQt aeu par vous en conscience:
Car estimer on pcuît l'argent: au paix ;
Mais 09 ne peut ( et i^en doni^e ma voix )
. Assez priser votre belU sâence.
On tîélébra Marguerite eu vers
et eu prose. Ou a dit d'elle que
MARG
« c'était une Margnerite qnr $ar^
passpit les perles de TC^rient. La
reine Marguerite avoit, dit-on,
la vertu que l'antiquité suppose
aux muses ; .mais o^ ne le juge«
roit pas en lisant ses ouvrages ,
très-souvent obscènes , malgré la
pureté de ses moeurs. Les jeunes
i^ens les lisent encore aujourd'hui
avec trop de plaisir. Un jr trouve
de Tesprit , de l'imagination , de
la naïveté; et I^ Fontaine y a puisé
le fond, et môme lés omemens de
plusieurs de ses contes , entre au-'
très, celui de la Servante justi*
fiée. On a d elle , L Heptaméron ,
oaies Nouvelles de la rçine de Na-
varre , 1559 , in-4**, et i574 , iu-8« g
et Amsterdam , 1698 , 2 vol. in-8»,
avec figures de Romain de Hooghe.
Ce sont des contes dans le goût de
ceux de Boccace , qui ont été im**
primés de même à Amsterdaili ,
1697 , ^ ^'^^^' i^"^**j ligures. Bran-
tôme raconte , au sujet de ces
Nouvelles , que la reine-mère et
la princesse de Savoie, qui eu
avoient aussi composé, les brû-
lèrent de dépit en voyant celles
de Marguerite. Il ajoute : « C'est
grand dommage, car, étant toatea
spirituelles , il n'y pouvoit avoir
rien que de très-bean , trè^bon et
très - plaisant , venant dé telles
grandes qui sa^'ioient de, bons
contes. Ou y joint les Cent nou-«
velles nouvelles , Amsterdam ,
1701 , 2 vol. in-S»*, figarei? ; et
les Contes de La Fontame , Ams*
terdam , i6S5 , 1 volumes in-8" ,
figures. Ces quatre recueils ont
été agréablement réimprimés sous
le titre de Recueil de Contes , à
Chartres, sous le noin de La Ha je,
•1733, 8 vol. petit in- i '2. De&aven-
tures galantes , des séductions de-
filles encore novices, des stratagè«
mesplaisans, employés pour trom<«
{>er les tuteurs et les jaloux : voilà
es pivots sur lesquels roulent tous
ces contes ^ d'auUat plus daii|[<M
tfivoi p<Hir la jeunesse, que \ei
images obscènes y sont cachées
5oua un AÎr de simplicité et de
naïveté ^guante. ( ro^ez Louis
XI. ) n. Les Marguerites de la
jyiarguerite des princesses , re-
cueiuies en i547 > 1«JOû > ^ ^^1»
wa-B", par Jean de La Haye , son
valet oe chambre. On trouve dans
ce recueil de poésies, i«» Quatre
Mystères ou Comédies pieuses ,
et deux Farces, Ces pièces singu-
lières, oàie sacré est mêlé avec
le profane , sont sans élévation ,
et n'offrent que beaucoup de naï-
veté , parce que le naïf est une
nuance du bas ; 3^ Un. poëme
fort long et fort insipide , intitulé
Le Triomphe de V Agneau ; 3<» La
Complainte pour un prisonnier ,
apparemment pour François I*' ,,
est un peu moms mauvaise. Mar-
guerite avoit une iacilité singu-*
jière pour faire les devises: La
sienne étoit la fleur de souci qui
regardoit le soleil , avec ces mots ,
Non inferiora secutus^ Elle» en
avoit une autre ; c'étoit un lis à
côté dé deux marguerites , et ces
paroles à Tentour , Miràndum
naturœ Cfpus.
t Vm. MARGUEBITE de
FfiJkircE, fille de François !•' , née
en iS'i5 9 mariée en i55g avec
Emmanuel-Philibert , due de Sa-
Toie , cultiva les lettres et cépan-
dit s^ bienfaits sur lès savans , à
Téxemple du roi son.pèrèi* Ce
prince connut tout le bonheur
déposséder une telle épouse, etses
smets la nommèrentuQ concert la
Mère des peuples. Henri ÏU ayant
fasse à Turm à . son retour ,de
^logne , elle se donna tant de
mouvement pour que ce monar-
que et sa suite fussent bien trai-
tés , qu'elle contracta une pleuré-
sie dont elle mourut le i4 .sep-
tembre i5y^, à5i ans» Cette pr m-
i^&sse savoit li^grec et l.e latin.
CE
MARG i55
t rX. ^lARGDERITE f E Fiaw-
, iille de Henri II , née le i{
mai i55t2 , épousa en iSya 1q
prince de Béarn , si cher depuis
a la France sous le nom de.
Henri IV. Ce mariage. ,. célébré
avec pompe , fut Tavant-coureur.
de la funeste jouiiiée de le Saiht^
Barthéletui , concertée au-iniliei^
des réjouissances des noces*. Lar
I'eune princesse avoit alors toUt
'éclat de la jeunesse et de li^
beauté : mais son mari n'eut paS' -
son cœur ; le duc de Guise le
possédoit. (p^éfyez Fa.ur,j nt, I* )
Henri , loin de travailler à . le . ga^
gner > donna le sien à dificrente»
maîtresses. Deux époux de ce ca-
ractère ne pouvoient guère vivrai
en bonne it^telUgence. Marguerite,
étant venue à Ja cour de France
en i582 ,. s'abandonna librement
à la galanterie « Le roi Charles IX >
son. frère, la, fit rentrer pour quel-*-
queteinps en eile-mémepar un trair
teniênt ignominieux. Ce . prince
avoitdit) après Savoir signé son con-;
t;rat de mariage : . « En donnant ma -
sœur.iyiargot au prince de Béarn*
je la donne à tous l^s huguenots»
du royaume ... a» Henri > oblige
de vivre avec cette femme volup-i
tueuse , lui témoigna des mépris*
Marguerite» prétextant l^excom^^
mumcation lancée par Sixte-Quint
contre . son époux , ^'empara det ^
l'Agénois et s'établit à Agen,. d'oii
sa mauvaise conduite ^t ses vexa-n
tiens la Çrent chasser. Contrainte
de se sauver en Auvergne , elle s'jr
conduisit enœurtisane et en Hm^Vi
turière. Sa vie ftit trèç-<agitée , jus-
qu'au moment oix elle fut' enfer*
mée au château d'Usson ,' dqjit
elle s^ rendit f 3jp)iai Ves^e., ^pi-è^
avoir assujetti le <;oQur.d^ wNc"-
quis de Canillae qvii Ty ayfiitjr^nr
fermée. Henri IV; , devenu poi d^
Franoe , et n'aja;utpoiut;^u.4'ei»7
fant d'elle , lui fit proposisr , pour
ip bien de l'était , de faire casâc^
\
i56 MARG
leur mânage. Elle y canséntît
avec autant de noblesse que de
désintéressement. Loin d'exisrer
plusieurs con<lJtious auxquelles
ce prince auroit été obligé de
souscrire-, elle demanda • seule-
ment cru'bn pay&t ses dettes', et
q'u'on lui -assurât une pension
toave>Aa^ble. Leurs Boeuds -furent
rompus €kï iSgg^ ' par le ^ pape'
Clémewt i ÏX. Marguerite' . quitta
son diâteau d'Usson en i6o5y et
vint fbi^e# sa résidence à Paris ,
oh i^lle <Êt bâlir un beau palais ,
îue de Seine , avec de vastes jar-
dins qui réguoient le long de la
arrière. Elle y vé^t (kns te coi»-
meroe des gens de lettres et dans
les exercices- de piété* Elle mou-
rut le aj^ mars \^i%. Cette- prin-
cesse jo^gAOit k'UBO amè noble,
compatissante et généreuse, beau-
coup d'esprit et «de beauté. Elle
écrivoit et pârloit miea& qa'au-
eune femme de -sou temps* Per-
inne en Europe ne ^ansoit si
bien qu'elle.- iKjrt Ju:tti d'Au-
triche j gouverneur (^s Pays-Bas ,
pa rtitexprèsen pfoste de Bruxelles ,
et vint à Paria inehf*niio pour la
toir danser à' un 'bol paré. Sa mai-
sort étoi^ l'agile des beaux-esprits.
Elle les honora de ses bi entai ts :
mais elle fit passer souvent la
générosité avant la justice , elle
empruntoit beaucoup et rendoit
rarement ; aussi mourut-elle ac-
cablée de dettes. 1^\^ fonda \m
monastère avec seè dépendances
pour les augtifetirfs réformés ,
qu'elle fit construire à ses' frais
au • bord de la rivière' de Seine ,
sur uh terrain qfte l'on appeloit
èlors le Pré aux Clercs. Ijes reli-
gieuic cfh'i ûy rè^rèi^eh't prirent le
n<m .<*MeP^lil.siîÀi7«nstms delà
neihe^Mafgûèrife. i> Après la mort
^ cette brincesse-, son coeur fut
déjf^dsé '^ans l'église de cette mai-
don',' sèitlèroent illustrée par les
bienfâifs de la reine. IjC couvent
MARG
des PetitSTÂugitstiiisfut vtm k là
disposition <dç M^ Alexandre JLe*
noir, /des Faïm^te 1790-^ pour y
former 4in . nKi$ée' chrofnodo^ique
des moQumens dé l'Histoire de
France, Qn- y voit encore u# mar-
bre noir swr lequel est ^rwtfée une
pièce devers de la reine M^rgtre-
rite<' formant <^taphe^ dans la-
quelle cette princesse retrace elle-
même tous ses malheurs , la voici :
, . : ' . . . r . . .- . • . : ,
.'Cette britUnte fleur de Tacbre àt%.y^t>y%.t
En qui mqurust le nom de tant dep'uissans
: ' roys,
Margnerite ^ po^ir qui tant de lauriers
■ fleufirenr , ...•■'.■
P0urqiM;taiit de bouquets che» Us nncee a«
oreht ,. ' ' •'.<•.'.•■ <
A vu fleuri ,et laurier^ «^r ^a «2 te sécher «
Et par un coup faral les lys s*en décAcbcr.
Le>! le cercle royal dont l'aivoit couronnée
£n tumulte et sans ordre un trop 'prompt
bymeivée,.
Rompu du mesme coup devant ses pieds
tombai)t^
La laissa comme un tronc dégrada' par les*
vent.f.
E^pouse sans espoux>e< royne sansroyaome.
Vaine ombre du patsé , grand ec ttobt«
, . ^tosme, I : ^ . t
Elle traisna depuis les. xestes.de son. sort ,
Et vist jusqu'à son nom mourir avant sa
mort. '
Ce morceau , rempli de force ,
d'éloquence et dephilosophié^ at-
tribué, du temps même de la reino
Marguerite* , au P« Lemoine , son-
contésseur , : sl'est trouvé àJa foi-
bliotlièque du roi , avec des ré"
JlexioniBVLt le néant des graïK^urs
humaine^ , écrite» dé la maîU' de
cette malheureuse princesse .<]e fut
la dernière princefise de la maison
de Valois^ dont tous les «grinces
étoient morts san$ postérité. Quel-
ques hi))tOri<3ns o«it prétendu q«ie »
pendant son mariage a vecHenrilVy
elle accoucha secrètement de dea±
enfans ; mais on- n'a jamais appor-
té lit moindre preuve xle ce conté
se0ndaleu«. On a d'elle ^ I^ Des
Poésies , •çzrtai lesquelles il y s
quelques vers heur«ux. Il» De
MÂRG
Mémoires depuis' i565 jusqu'en
i582 , publiés en 1628 , par Au-
ger de Mauléort. jMarguerile s'y
peint comme une vestale- Le stjfe
en eslnaïf'el agréable, elles anec-
dotes curieuses et amusantes. Go-
defroî en a * donné une bonne
édition à Liège , in-8* , 1713 . . .
Voyez rïlistoire de cette prin-
cesse par M. Mongez , ancien cha-
noine régulier , 1777 , in-8'.
t X. MARGUERITE, fille et
héritière de Florent , conile de
Hollande , célèbre par un conte
qu'ont répété vingt compilateurs,
et même ceux du 18" siècle. Avant
refusé , dit- on, Tàumonc k une
femme qu'elle accusa en même
temps d^ddltère. Dieu la punit en
la fa isaiit accoucher , Tan 1276, de
565 enfans, tant garçons que filles.
Les garçons y ajoute-t-on , lurent
tous nommés Jean , et les filles
Elizabeth. Cette histoire estpeinte
dans un grand tableau d'un vil-
lage peu éloigné de La llaye : et
a côté du tableau on voit denx
grands bassins d'airain , sur les-
quels on prétend que les 365 en-
fans furent présentés au baptême.
Mais combien de fables ne se-
Foient point attestées , s'il suffi-
sait de citer un tableau en leur
faveur? On a remarqué que \iè^
plus anciennes annales gardent
un profond silence sur ce fait ;
qu'il nV été rapporté que par des
écrivains modernes , qui ne s'ac-
cordent point entre eux , ni sur
la date , ni sur la vie de la com-
tesse , ni sur le nombre des en-
fans ; et qu'enfin JNassau , qui
pour lors étoit évêque d'tJtrecht ,
s'appeloit Jean et non pas Gui ,
cpmme le disent les chroniques.
Plusieurs savans ont examiné ce
qui a voit pu occasionner un pa-
reil récit. M. Struik s'est arrêté
aux épitapbe^ de la mère et du
£ls , qui lui put paru mériter
MARG t!57
quelque attention. Conformé-
ment aux dates qu'elles pré-
sentent, il a pensé que la com-
tesse accoucha le vendredi -saint
1276, qui étoit le a6 mars. Or,
dans ce temps l'année commen-
çant au a5 uu même mois, il v
avoit , lorsque la comtesse ac-
coucha , deux jours de l'année
qui s'éloient écoulés ; ce" qui a
fait dire « qu'elle mit au monde
autant d'enfans qu'il v en iavoit
dans Tannée. » En effet , on ne
trouve dans l'histoire que deux
enfans , Jean et Elizabeth. Ce.«>t
ainsi que cette fable s'eX])liqae ,
et devient un événement ordinaire,
qui ne tenoit au merveilleux q«e
par une équivoque. Les écrivains
postérieurs , qiu n'ont point exa-
miné cette circonstance ^ ont at-
tribué 365 enfans à la comtesse.
( Journal des Savans , février ,
1 758 . * . . sur l'Histoire générale
des Provinces -Unies). -;— il v a eu
une autre Marguerite , femme
d'un comte palatin , qui accouclLi
dans Cracovie , en 1265^ , de 56
enfans , tous en vie , si l'on en
croit Martin Cromer , Guichardin
qui l'a copié , et cinquante au-
teurs qui ont rapporté ce men-
songe après eux. Il ne faut ce-
pendant pas nier qu'il n'y ait eu
Quelques exemples d'une fécon-
îfé prodigieuse. Pic de La Mi-
randole parle de deux femmes ,
dont l'une accoucha de nenf,l*aulre
de onze enfans. Joubert , dans
ses Erreurs populaires , rapporte
qiie la grând'mère de la mare*»
chai de Montluc , héritière de la
maison de Boville en Agf5nois ,
eut d'une setlle couche ncuf'filleSt
qui vécurent tontes et furent ma-
riées , et dont on voyoit encore ,
. du temps de Joubert , les tom-
beaux dans ' l'église cathédrale
d'Agen. Malgré l'autorité de Jou-
bert, nous (foutons beaucoup. de
la vérité du fait.
i58 MAR&
t xi/ MARGUERITE d'An-
Sov , fille de René d'Anjou, roi
de Sicile. Lorsque Henri VI ,
roi d'Angleterre , prince d'un ca-
ractère foible et d'un esprit borné ,
eut atteint sa 25* année , le cardi-
nal de Winchester et le duc de
Glocester , l'un grand-oncle , l'au-
tre oncle du jeune monarqiie , et
qui , jusqu'alors , avoieut gou-
verné sous son nom , songèrent à
lui choisir une épouse. Le parti
du cardinal l'emporta dans celte
occasion , et ileuri épousa , en
144^9 Marguerite d'Anjou. Cette
princesse , d'une rare beauté ,
joignoit un coarage mâle à un
espnt vif et solide. Elle eut tous
les taleus du gouvernement et
toutes les vertus guerrières. La
nouvelle reine .se lia étroitement
avec le parti qui Tavoit appelée
au trône : elle l'ut l'ennemie du
duc de Glocester , et lut même
soupçonnée d'avoir consenti au
meurtre de ce prince en i447*
Une condition secrète du ma-
riage de Marguerite avoit été que
Charles d'Anjou , son oncle , se-
roit remis eu possession dii comté
du Maine , dont les Anglais étoient
maîtres. Cette clause fut mise à
exécution aussitôt après la mort
du due de Glocester , et la faci-
lité qu'elle donna aux Français
de pénétrer dans la Normandie
cau^â deux ans après la perte de
cette province. Les officiers et les
soldats qui nvoient été emplovés
à la défendre refluèrent en An-
gleterre , mécontens de n'avoir
reçu aucun secours. Us attri-
buoient à la foible àse du roi et à
l'empire que Marguerite exercoit
sous son nom la perte de la Nor-
jnandie , et le plus grand nombre
de leurs compatnotes partagea
cette opinion. Cette disposition
des esprits rappela l'usurpation
de la maison de Lanças tre , de
bquellç descendoit Hçnri YI , et
MARS
réveilla le souvenir des droits in-
contestables que Richard , duc
d'Yorck , avoit à la couronne.
Elle porta les communes à accu-
ser de trahison le duc de Suâbik,
ministre favori de Marguerite , et
qui avoit été le négociateur de
son mariage. Le roi évoqua la
cause à son conseil, et bannit
SufFolkpour quelque temps ; mai^
le duc fut assassiné avant d'avoir
quitté l'Angleterre , et sa mort
resta sans vengeance. La révolte
qui eut lieu en i^So effiràya le
conseil qui gouvernoit sous le
nom de Henri , et lui inspira quel-
3ues soupçons contre le duc
'Yorck , et néanmoins, en i4^4>
il fut créé lieutenant du royaume ,
dans un moment oii la foiblesse
d*esprit du roi se trouvoit encore
augmentée par l'effet d'une ma-
laoïe. L'année suivante , Henri ,
rétabli , révoqua les pouvoirs
donnés au duc d'Yorck. Celui-ci
prit les armes , défit les troupes
du roi , le'fit prisonnier lui-même ,
et l'obligea de remettre l'autorité
entre ses mains. Ce fiit-là le com-
mencement des guerres fameuses
de la rose blanche et de la rose
rouge ; la première étoit l'enisei-
gne des partisans de la maison
d'Yorck, ceux de la maison de
Lancas^re avoient adopté la se-
cônde.'En i456 jMai-guerite, pro-
fitant de. l'absence du duc, con-
duisit le roi à la chambre des
pairs. Il y annula de nouveau les
pouvoirs dont le duc d'Yorck étoit
revêtu , et la guerre se ralluma
avec des succès divers. Enfin , en
1460 , les lancastriens furent bat-
tus à Northampton , par le fa-
meux comte de WarWick , et
Henri VI fut encore fait prison-
nier. Marguerite se réfugia j avee
son fils , encore enfant , dans le
nord del'Angleterre. Son adresse,,
l'enthousiasme qu'elle savoit ins-
pirer, et la, compassion qu'excl-;
MARG
totent fiés malheurs , lui gagnè-
rent tous les seigneurs de cette
contrée, quoique Londres et le
parlement lui fussent opposés.
Elle se vit bientôt a la tête d'une
armée de vingt mille hommes. I^e
duc d'Yorck marcha contre elle
avec cinq mille hommes seule-
ment, et se trouva enveloppé à
Wakeiield. Son armée fut taillée
en pièces ; il fût tué lui- môme
dans l'action', et Marguerite lit
placer sa tête , couronnée de pa-
pier, sur les ,portes d'Yorck. En
l46i elle défit le comte deWar-
Wick h la seconde' bataille de
Sa int-Âlbans, et délivra Henri VI
son époux ; niais elle ternit l'éclat
de sa victoire en la faisant suivre
de sanglantes exécutions. Cepen-
dant Kdoiiard , fils aîné du duc
dTorck , fdt proclamé roi à
Londres , sous le nom d Edouard
IV, malgré la défaite de son parti ,
et Marguerite fut contrainte de
se retirer dans le nord de TAu-
gleterre. Là licence qu'elle étoit
jorcée de laisser régner parmi ses
troupes attira sous ses drapeaux
une IbuJe de soldats r^ en peu de
temps elle se vit à la tète de
soixante mille hommes ; mais
cette armée fut anéantie à la ba*
taille de Towtown. Marguerite
et son époux s'étant réiugiés* en
Ecosse, Edouard comoqua un
parlement , y fit reconnoitre ses
droits a la couronne ^ e( proscrire
Henri VI , son épouse , le prince
leur fils, et tous les partisans de
la maison de Lancastre. L'infa-
tigable Marguerite, ne- pouvant
obtenir aacun secours en Ecosse ,
passa en France. En. promettant
a Louis XI de lui livrer Calais ,
elle en obtint un corps de vingt
mille hommes, auxquels se réu-
nirent quelques Ecossais, et ceux
qui ten oient encore k son parti
en Angleterre. Cette armée fiit
im5ceadéroute>eni464»^£j(bamt
,MARG i39
Marguerite , abandonnée , s'en- '
fonça avec son fils dans une fo-
rêt. Elle y fut arrêtée par des
voleurs , qui lui enlevèren^ses dia-
mans et ce t|u'elle pouvoit avoir
de précieux. Le partage du butin
excita entre eux une querelle as-'
sez vive; la reine en profita pour
s'échapper avec son fils , et s'en-
"foncer dans la forêt. Elle alloit
succomber a la faim et a la fa-
tigue , lorsqu'elle vit on autre
voleur s'avancer l'épéd^a la main.
Prenant sur-le-champ son parti ,
elle va au devant de lui , et lui
présente le prince qu'elle tenoit
entre ses bras : « Je vous confie ,
lui dit-elle , le fils de votre roi. »
Le voleur, surpris et touché, se
dévoua dès ce moment à son ser-
vice, lui procura les moyens de
se tenir cachée , et celui de quitter
l'Angleterre pour se réfugier eu
Flandre. Henri VI , moins heu*
reux , fut livré à Edouard IV , et
renfermé dans la tour de Londres.
Quelque temps après , le mariage
d'Edouard avec Elizal)eth Gray ,
et la faveur qu'il accofda aux
Ï>arens de son épouse , excitèrent
e mécontentement du comte de
Warwick et du duc de Clarence ,
son gendre , et frère d'Edouard.
Ils se révoltèrent en 1470; mais
se voyant abandonnés , ils se ré-
fugièrent en France , où ils furent
accueillis avec égard par Louis XI.
11 ménagea entre eux et Margue-
rite un traité d'union , par lequel
le comte s'engagea h faire tous
ses efforts pour rétablir Henri VI
sur le trône. Warwick , acoom-
Eagné du duc de Clarence , dé-
arqua la même année en An-<
gleterre , et s'en rendit maître eu
onze jours» Edouard IV se réfugia
eil Hollande. Henri VI, confor-^
mément au traité , fut remis sur
le trône , et la régence futconfiée
à Warwick et au duc de Clarence ;
i mai9 six. mois aprè«, a l'aide dt»
i4o MARG
quelques secours foui-Aîs p^r le
duc de Bourgogne , Charies-le-
T^éraire , Edouard reparut en
^ Angleterre , rentra dans Londres ,
et se rendit encore maître du
malheureui^ Henri VI. Le comte
de VVarwick , jaloux de Vaincre
avant l'arrivée des secou^rs que
Marguerite luiamenoitde France ,
livra bataille k Edouard auprès de
Baroet ; mais , trahi par le duc de
Clarence , il fut vaincu , périt
dans la mêlée, et son arihée fut
mise en déroute. Le même jour,
Marguerite et son fils , âgé de
èx% - huit ans , débarquèrenf a
Wevraouth. La nouvelle de la
défaite et de la mort de Warwick
Abattirent pour la première fois
son courage. Il se ranima cepen-
dant lorsqu'elle vit les débns de
son' parti se rallier autour d'elle ;
mais Edouard la poursuivit avec
activité , et anéantit son armée à
la bataille de Tewkesbury. Mar-
guerite et son fils furent faits pri-
sonniers : le jeune prince fiit poi-
gnardé presque sous ses yeux par
les frères d'Edouard. Sa malheu-
reuse mère fut confinée dans la
tour de Londres, pu quelques
jours après Henri VT, son époux ,
fut assassiné. Marguerite fut mise
en liberté quatre ans après, par
le traité de Pecquiçny. Louis XI
paya cinquante mille écus pour
9a rançon. 'Elle revint en France ,
où, obligée de dévorer ses cha-
grins ,' après avoir soutenu dans
douze batailles les droits de son
mari et de son fils , elle mourut le
!z5 aodt'i482 , à 59 ans , ayant été
la reine , l'épouse et la mère la
Î)lus ttiîilheureuse de TEurope.
Vhistoire de celte reine infortu-
tunée a été écrite par l'abbé Pi'é-
vôt , Amsterdam , 1740» d 2
vol. in- 12. Quoique ron puisse
reprocher k cette princesse de
s'être ressentie de la barbarie et
de la férocité du siècle où elle « '
MARG
vécu , et d'avoir manqué dé mo-
dération dans la prospérité , la
fermeté qu'elle fit parpître dati^
ses malheurs sera toujours un-
sujet d'admiration.
XII. MARGUERITE d'Yorck ,
sœur d'Edouaricl iV et de Ri-
chard ÏII , seconde femme dé
Charles-le-Téméraire , duc de
Bourgogne, n'eut point d'eiifans de
son mariage. Euîé survécut à ^sôn
^oux , et fixa son séjour en
Flandre , où elle se fît adorer.
Elle adopta et aima tendrement
sa belle-fille Marie de Bqurgogne ,
et ses enfans , dont elle soigna
l'éducation. Henri VII, usurpa-
teur du trône d'Angleterre sur sa
famille , ^y étoit affermi en épou-
sant la nièce de Marguerite ; néan-
moins il traitoit son épouse avec
une dure ingratitude.Les fâcheuses
alfa ires que lui suscita Margue-
rite firent donner h celte prin-
cesse le surnom de Jui\on du roi
d'Angleterre. Koyez les articles
P*Edodabd-Pi.antàgenet , n" XI ; de-
Pebkins j et de Stanley , n« I.
♦XIÏI. MARGUERITE, com-
tesse de Richmoud et de Der-
by, née a Bletsoe dans le comté
de Bedford en i44i * épousa ,
étant encore très-jeune , Edmond y
Comte de Ricihmond, beau -frère
de Henri VI, dont elle eut un
fils qui régna sous le nom de
Hênn VIL Edmond mourut le^
3 novembre i456 , laissant soniits
à peiile âgé de trois mois. Mar-.
guérite épousa quelque temps.'
après sir Henri Stafford , second
fils du duc de Bu^kingham , dont
elle n*eut poitit u'enfans , et q»c
la mort lui enleva en i43!2. Elle
s^unit en troisièmes noces a lord
Thomîas Stanley , qui fut Créé
comte de Derby en i485 , la pre-
mière année du règne de son f3s.
St^ley mourkit encore avant elle ,
en i5o4* Lady Stanley se rentlit
MARG
câèbre par $a fervente pî(5lé et par
sa grande humilité; on lui a sou-
vent entendu dire que $i les prin-
ces chrétiens vouloient s'unir et
inaroher contre les Turcs , leur
ennemi commun , elle suivroit
l'armé^ en qualité de vivandière.
£Ue attaqhoit tant de prix à la
cbast^té) que, quelque temps avant
de perdre son troisième épQux,elle
iui diimanda et obtint de lui la per-
missipp de vivre ^aus une cdnti-
. nençe absolue , et fit entre les mains
de r^y^Que Fisber le^ vœu de gar-
der lec^Ubat, C'est d'après ce vœu
qne , dans plusieurs de ses por*
traits, elle est peinte en habit
de religieuse, hsidy Marguerite,
jdée avec du goût pour les sciences
et les lettres , avoit reçu une édu-
cation beaucoup plus soignée que
^e sembloit l'exiger le temps où
£lle a vécu. £Ue a traduit , d'après
une traduction française , le hvre
intitulé Spéculum aureum pecca-
forufn , et le 4' liyi*^ ^^ l'Imitation
de J. C. , qui depuis a été im-
primé en i5o4 à la suite des trois
premiers , ti-^duits par le direc-
teur William Atkinson .Marguerite
pe plut à protéger les sciences , et
^est illustrée par les donations et
les fondations qu'elle a faites en
leur j&ivenr ; l'université de Cam-
bridge lui est redevable de lûjbn-
dation de deux collèges et d'une
chiûrç de théologie; l'université
4'OidcMrd lui dut aussi cette der-
nière faveur. lia vie de Jady Mar-
Sueiite fut un mélange continuel
es vicissitudes de la . fortune ;
elle ne s'éleva point dans la pros-
périté et ne se laissa jamais abat-
tre par Fadversité ; eÛe étoit ten-
drement attachée k son tib, et
ragèçtion qu'elle lui portoit fut
pour elle la source de beaucoup
d'inqti^tndes et de chagrins ; elle
le vit , par un coup du sort , trans-
|>orté a la suite oe son exil sur le
^At d'A>ngle:tfen^y ofi il ne se
MARG i4i
soutint qu'avec beaucoup de ir^
vaux et de ditlQcnltés , et à l'âge
de 52 ans , après un règne de ^5 ,
elle eut la douleur de le voir des-
cendre au tombeau. Elle ne lui
survécut que de trois mois , et
mourut à Westminster le 39 juin
iSog. Par son mariage avec le
comte, de Richmond et par sa
naissance , dît l'évéque iSsher,
elle étoit alliée à trente rois ou
reine^ au 4* degré d'ailinité ou de
consanguinité. ^
XIV. MARGUERITE , fiUe de
Frédéric II. F^orez Fredôuc , n*
m. . .
XV. MARGUERITE de Lou-
BAiNt. Voyez Louise , n» IH.
XVI. MARGUERITE de Sa-
voiç , vice - reine de Portugal.
Voyez Jean IV , le Fortuné ,
n« LXIV.
t XVII. MÀRGUÈRITE-MA*
RIE Alacoque , née en x645 à
XiCUthecourt en Bourgogne , pré-
tendit, à l'âge de 10 ans , avoir
des apparitions et des extases , et
se dévoua dès-lors à la'contem-^
plation. En 1671 elle entra au
monastère de la Visitation de
Ste.-Marie de Paray-le-Monial en-
Charolais. Elle fût admise au no-
viciat, après trois mois d'épreu^e«,
et parut un modèle de soumission
€|t de patience. Elle laissa néan-
moins voir des singularités et des
bizarreries. Elle mourut le 17 oc-
tobre 1690 , après avoir ser\i à
répandre la dévotion au cœur de
Jésus. L'archevêque de Sens ,
Langnet,adonnésa vie, etya joint
quelques-uns de ses écrits. Voyez
Languet , n" III*
t MARGUNIO ( Emmanuel ) ,
fils d'un maréchal de Candie ,
vint à Venj^e aVec sou père en
/
i43 MARI
i547» et y établit une irnprîmerîc
grecqae , de laquelle sont sortis
beaucoup d'ouvrages. Sa maison^
ayant été consumée par un in-
cendie , il retourna dans sa pa-
trie, et devint évêque de Cérigo.
Il mourut dans l'îie de Candie
en 1602 , a 80 ans. Il a laissé ,
en ^rec , des Hymnes anacréonti-
gues , estimées et publiées , à Ans-
_t>ourg en 1692 , et en 1601 , in-S»,
par Hœschelius. On a encore de
lui d'autres Poésies dans le Cor-
pus Poëtarum Grœcomm , (ie-
nèv€, 1606 et i6i4r^ vol. in-fol.
f MARIA (Dominique délia),
né k Marseille, d'une famille ita-
lienne, se sentit tellement dominé
par le goût de la musique , qu'd
^'y livra tout entier. A 18 ans , il
avoit déjà composé un grand
Opéra qui fut représenté dans sa
ville natale. Il partit* ensuite pour
ritalie , où il passa dix ans à étu-
dier sous plusieurs maîtres. Le
•dernier fut Paësiello. Imbu des
leçons de ce grand maître , il
composa. six opéras comiques ,
dont trois j eurent beaucoup de
succès ; mais celui de tous qu'il
estimoit le plus étoit le Maestro
di capeîla. Il revint en France ,
et Ht k Paris l'essai de ses talens y
Le Prisonnier , V Oncle eV le va-
let , le Fieux Château , V Opéra
comique , et quelques autres ou-
vragés donnés successivement et
dans moins de deux ans , attes-
tèrent le génie musical de l'au-
teur et sa fécondité. Un cbant ai-
mable et facile , un style pur et
élégant, des accompaenemens lé-
gers et brillans , et ûes pensées
charmantes caractérisent toutes
les productions de ce célèbre
compositeur-, il- mourut subite-
ment en 1800, k la fleur de son
âge.
MARIALES ( Xantes ) , doml-
MARI
nîcaîn vénitien , d'une famîHé fi<j*
blfe , enseigna quelque temps la
philosophie et la théologie. Il se
renferma ensuite dans son cabi-«
net*, sans vouloir aucun emploi
dans son ordre , afin de se livrer
entièrement a Tétude. Il motirut
k Venise en 1660 , à plus de 80
ans. On a de lui , I. Plusieurs
Î\vos ouif rages de théologie , dont
e plus connu est en /^\r>L in-foL
Il parut k Venise en 1669 , sons
le titre de Bibliotheca ihter^
pretum ad 4iniversam Summam.
D. Thomœ, II. Plusieurs Dé-^
clarnations en italien contre la
France , qui attirèrent de fôchen-^
ses affaires k Tautçur , et Iç firent
chasser deux fois des états de
Venise.
MARÎAMNE, l'une des plus
belles et des plus illustres prin*
cesses de son temps, épousa Héro*
de-le-Grand, dont elle eut Alexan-
dre et Aristobnle. Jje roi l'aimoit
éperdument. Sa beauté et sa fa^
veur excitèrent Tenviê ; ses enne-
mis vinrent k bourde la perdre
dans l'esprit de son man. Elle
fut accusée faussemcfnt de lui
avoir manqué de fidélité, {yojr*
Joseph , n» VI. ) Ce prince trop
crédule la fit mourir l'an 28
avant J. C. , et en conçut ensuite
un repentir si vif , qu il en pcr-
doit l'esprit dans certains mcH
mens, jusqu'k donner ordre k
ceux qui le servoient d*aller
quérir la reine , pour le venir
voir et le consoler dans ses en-
nuis. Uérode se remaria k une
princesse , nommée aussi Ma-
BiAMNE , fille de Simon , grand
sacrificateur des juifs ; mais eette
princesse , ayant été accusée d'a-
voir conspiré contre le roi son
époux , l'ut envoyée en exil.
t MABIANA (Jean de) ne eo
i556 kTalavera, ville de Tolède»
MAÎII
de Jean Martînez de Mariana , qwî
depuis fut doyen et chanoine de
l'église collégiale de cette ville ,
et de dona Bernardina Rodri-
guez, fut envoyé à Tuniversité
d'Alcala alors si célèbre , pour j
faire tous ses cours :. là il puisa
ce goût pur , celte éloquence et
cette précision qui forment le
pi^ncipal caractère de ses écrits ;
ces qualités se fortifièrent en lui
par la fréquentation des écoles
de plusieurs savans distingués ,
entre autres , du P. Cyprien de
Huerga, religieux de Tordre de
CîteauXy qui possédoit au plus
hant degré la science des langues
orientales. Mariana enseigna la
théologie avec beaucoup de succès
à Rome , en Sicile et à Paris. Mais
la température de cette dernière
ville, peu favorable à sa constitu-
tion , ou plutôt le travail et Fap-
{dication auxquels ses fonctions
'assujettissoient , altérèrent telle-
ment sa santé qu'il fut forcé de
les abandonner , et de se retirer
en Espagne en 1674 : il J fixa sa
résidence dans la maison professe
de Tolède , après avoir consacré
treize années de sa vie à rensei-
gnement public dans les pays
étrangei^s. Mariana fit V Histoire
générale de l'Espagne ; ouvrage
qui manquoit à bette nation , et
récrivit a'abord en latin , afin que
la. renommée des grandes actions
des Espagnols s'étendît chez tous
les peuples. L'ouvrage , imprimé
la première fois à Tolèoe en
1592 , étoit composé de 20 livres:
dans les deux éditions suivantes
il fut augmenté de 10 autres livres;
ainsi la troisième, qui fut faite à
Mayence en i6o5, étoit de|3ô li-
vres avec toutes les additions qui
rendirent l'ouvrage complet. L'ac-
cueil favorablequ'il reçut généra-
lement , les instances réitérées
qui furent adressées de toutes
parts }k l'auteur, pour l'engager*
Mari 143
écrire cette histoire en espagnol ,
la crainte qu'il eut qu'on la tra-
duisît mal, toutes ces considéra-*
tion déterminèrent Mariana à se
charger de son nouveau travail,
qui fut imprimé aTolède en i6o8.
Quatre éditions en furent faites
du vivant de l'auteur , et cha-
cune avec de nouveaux change-
mens, des augmentations et des
corrections. Ses autres écrits
sont , I. Le fameux Traité JJe
re^e et régis institutione , im-
primé en 1598 , ouvrage cou-
dante à être brûlé comme sédi-
tieux par arrêt du parlement de
Paris , 1 1 ans après sa publica-
tion, et dont la doctrine ne lui at-
tira pas peu de chagrins en Es-
pagne. Mariana soutient dans cet
ouvrage «f qu'il est permis de se
défaire d'un tyran » , et ne craint
pas d'admirer le crime de Jacques
Clément : aussi l'édition originale
de ce livre est-elle devenue fort
rare , parce que la cour de France
en sollicita et en obtint la suppres-
sion auprès de celled'Espa gne. IL
De ponderibus et mensuris , qu'il
publia à Tolède. III. Les sept
Traités , collection imprimée &
Cologne en 1609 , un vol. in-folîo.
Mariana consacra Jes dernière»
années de sa vie à ses Scolies
sur l'ancien et le nouveau Testa-
ment , ouvrage que ses infirmités
et son âge déjà avancé ne lui per-
mirent point d'achever; cepen-
dant il le fil imprimer à Madrid
en 1619. Il fut réimprimé deux
fois, l'une k Paris et l'autre k An-
vers. Il survécutpèude temps aux
dernières éditions de sesOEuvres^
et mourut, le 16 février i6q3 ,
dans la maison professe de Tolède^
k l'âge de 87 ans accomplis. Tous
les ouvrages qu'il a laissés prou-
vent un génie fécond,
* L MARIANT ( Antoîne-Frar-
cois ) , né k Bologne le 25 août
i-Ù MARI
i63o , entra dans la conipagnje
de Jésus , et se distingua par son
.savoir : et la pureté et réiégance
de son style Vont mis au rang
des bons écrivains dont s'honore
sa patrie. Il est regardé par le
P. Corticelli , bamanite , comme
\m des auteurs modernes dontPau-
lorité peut être invoquée au dé-
iâut de celle des anciens* On lui
doit vingt Npvene à l'honneur de
JésuS'Cnrist , de Marie et des
Saints ; les Vies de sainte Anne ,
de sainte MargQerite de Cordoue,
etc. L'ouvrage qui fait le jplus
d'honneur a ]\lanani e^t la Vie
de saint Ignace de Loyola , écrite
très - élégamment , et publiée à
Bologne en 1741*
♦II. MARIANI (André- Fran-
çois ), né àViterbe le 3i juin 1684,
très-versé dans les langues grec-
que et hébraïque , se livra avec
succès k l'étude des sciences. Il
mouinitk Rome le i4 mai 1^58 ,
On a de lui , I. De Etrurid me-
tropoli , etc. , additurde episco-
pis Viterbiensibus parergon ,
ilomae , 1728. II. Brève notizia
ileUeanticLità diViierbo, Roma*,
i*5o. IIL Oratio pro Joanne
Annio Viter: iensiy sacri palatii
magistro , Romœ , ijS'i. IV. De
JStrurid civitate , etc. ; de ther-
mis Taurianis , etc. ; de antiquis
Vejis et Vejenie colonid ^ etc.
.Ces trois opuscules se trouvent
dans ]e journal de Rome , année
1755. V. De hellènes tis in actis
apostolorum vontra Salmasium ,
etc. Cette dissertation est dans le
même journal, année 1756. On
doit encore à Mariani un écrit
contre les habitans de Camerino ,
oX une dissertation intitulée ,
Utrum Corlonafuerit Corjthus ?
Quelques-unes ae sespocsies grec-
rues et latines se trouvent dans
ïvii^adum carmina pars altéra ,
page 57 , Romue , l'joQ^
RtARI
t L MARIANUS - SGOTUS ,
habile moine écossais , retiré eu
1069 dans l'abbaye d<; Fulde , et
mort k . Mayence en 10^6, à 53
ans , a donné une Chronique
estimée. Elle va depuis la nais*
sance de Jésus- Clirist jusqu'eu
io83 , et a été continuée juS'
q^'en 1200 , par Dodechim , abbé
au diocèse de Trè\es. Vo^'ez
VERONIQUE.
* II. MARIANUS , médecin
du 16* siècle, appelé par Gessner,
Sancti Barolitani, par Justus et
Vander Lindeu , M. sanctus Ba-
l'olitanus, du nom de Barlette, sa
ville natale , au royaume de Na-
ples , parnît être le premier qui
ait pratiqué dans ce pays la il-'
thotomie avec autant de succès
que le permettoit la nouveauté de
l'opération. Jl s'y étoit exercé
sous Jean des Romains , profes-
seur de Crémone. Mariauus dut
être plus attaché k la pratique de
la chirurgie qu'a celle de la mé-
decine , si l'on en juge par le titre
de quelques-uns ue ses ouvrages.
Il a laissé y I. Comnientaria in
Aviçenrue textum de apostema-
tibus calUdis , de contusione et
attritione , de casu et offensione ,
de cahariœ curatione , Roroa* ,
i526, in-4**. II. De lapide renum
liber y et de lapide vesicœ exci-
dendo , Venetiis,, i535 , in-S" ;
Parisiis , i54o , in-4°. III. De pu-
tredine digressio, Venetiis, i535,
in-8<». IV. De ardore urinœ et
dijficultnte urinandi libellas , ibi-
dem , i558 , in-S».
* m. MARÎAINUS ( André ) ,
né k Bologne , y enseigna , ainsi
qu'k Pise et k Mantoue , la médo-
cine avec distinction , et , après
quarante ans de travail, vint mou-
rir dans sa patrie en 16Ô1. Quoi-
qu'un sache que ce médecin a
écrit sur divers sujçts, on n'a de
MARI
luî qu'un seul ouvrage , intitule
De peste anni i63o , cujus genens
Juerit , et an ab ctëre , Bouoniie ,
i63i , in-4*- s
* MARIBAS , de Cadina , Sy-
rien d'origine , savant versé dans
les langues grecq^ue, dialdaïque ,
arménienne et persane , vivoit
i5o ans avant Jésus-Christ. Valar-
sacel , roi d'Arsaçide en Armé-
nie , le nomma son secrétaire
particulier , et l'envoya en i43
avant J. C. auprès de son frère
Arsace-le-Grand ,' pour consulter
les archives de Nînive , et extraire
les monumens qui concernoient
le royaume d'Arménie. Maribas
revint auprès de son souverain
avec un corps d'histoire qu'il trouva
dans cette bibliothèque , et C[ui
contenoit l'instoire d'Arménie ,
depids son origine jnsqu^au temps
du grana Cyrus. Il contihua en-
suite cet ouvrage jusqu'à son
temps sur d'autres monumens
anciens. Il écrivit aussi la F'iede
Valarsace , celle dû son fils Ar-
sace , et sur plusieurs événemens
arrii^és en Arménie et en Parthie,
Ces écrits sont perdus pour la
Îostérité. Moyse de Korène et
eanCatholicos, qui vivoient dans
le io« siècle les a voient lus , et en
ont fait usage pour leurs histoires.
MABICA ( Mythol. ) , nymphe
que lé roi Faunus épousa , et de
«pli il eut Latinus. Elle ddnna son
nom à un marais , proche de Min-
tome, sur le bord duquel il y avoit
un temple de Vénus , que quel-'
ques-uns confondent avec Marica :
cette dernière est , selon Lac-
tance y la même que Gircé.
•f ï. MARIE , mère de Jésus-
Cbrist, de la tribu de Juda , et
de la famille royale de David,
épousa saint Joseph , qui , sui-
vant l'Ecritorô ^ UQ fut qu« le gar-
MARI i45
dien de sa virginité. L'ange Ga-
briel lui annonça à Nazareth
qu'elle concevroit le fils du Très-
Haut. La Vierge , surprise du
discours de l'ange , lui demanda
humblement : « Comment ce
qu'il disoit pourroit s'accomplir i
puisqu'elle ne cônnoissoit point
(f homme ? L'ange Gabriel l'assura
qu'elle concevroit par l'opération
du Saint-Esprit. » Alors la Vierge
témoigna sa soumission par ces
paroles : « Je suis la servante du
Seigneur : qu'il me soit fait selon
votre parole. » Le fils de Dieu
s'incarna dès-lors dans son chaste
sein. Quelque temps après , elle
alla visiter sainte Ëlizabeth , $à
I cousine , qui étoit enceinte àe
saint Jean - Baptiste. L'enfant
d'ElizalfBth tressaillit dans les
' flancs de sa mère , sentant ap-
procher celui dont il devoitêtre le
précurseur. Ce fut en cette occa-
sion qiie Marie prononça cet ad-
mirable cantique, monument éter-
nel de sa reconnoissance et de
son humilité. La même année ,
elle se rendit à Bethléem , d'oà
leur famille étoit originaire ,pour
se faire inscrire sur le rôle pu-
blic , suiyant les ordres de Tem- .
pereur Auguste. Il se trouva alors
dans cette petite ville une telle,
affluence de peuple , qu'ils se
virent forcés de se retirer daug
une étable. C'est Ik que Jésus-
Christ sortit du sein ae sa très-
sainte mère , sans rompre le sceau
de sa virginité, qu'il consacra par
sa naissance. Marie vit avec ad-
miration la visite des pasteurs et
l'adoration des mages; et qua-
rante jours après la naissance de
son fils , elle alla le présenter au
temple , et observa ce qui étoit
ordonné pour la purification des
femmes. Marie suivit ensuite
Joseph , qui avoit eu ordre de se
retirer en Egypte, pour soustraire
ren&Qt à la fureur d'Hérode. 11^
le
t46 mari
ne rçYinrcnt a Nazareth qu'après
la mort de ce prince. Ils demeu-
rèrent dans celte ville , et n'en sor-
toîeut que pour alfer tous les ans
à Jérusalem , à la fête de Pâques,
" Ils j menèrent Jésus quand il
eut atteint sa douzième année ;
et. l'ajant perdu , ils le relrou-
fTèrent le troisièine jour au temple,
assis au milieu des docteurs, il
n^est plus parlé de la Vierge dans
l'Bjvangile , jusqu'aux noce? de
Cana , où elle se trouva avec Jé-
sus, qui j fit son premier mira-
cle, à la prière de ^a mère« Marie
suivit son fils à Caphamaiim , et
le voyant accablé par la foule de^
ceux qui venoienlpourTentendre,
ieile. se présenta pour Ten tirer.
L'Evangile dit encore qu'elle as-
sista au supplice de sonfils sur
ia croix, et que Jésus-Christ la
xecommanda k son disciple bien-
aimé , qui la reçut chez lui. On
croit qiraprès l'Ascension dont
elle fut témoin , cet apôtre la
jmena à Ephèse , où elle mourut
I dans un âge avancé ( environ 72
' Aiss ) , sans qu'on sache aucune
.particularité de sa niprt. Ainsi
tout ce qu'on en a dit fx'est fondé
.que sur. des monùmens peu cer-
tains ; il n j a pas même de con-
jectures probables pour déter-
miner Tannée de cette mort..
(Vox^^ ce qu'en dit le savant
^Tillemont, dans le premier vo-
lume de ses Mémoires pour ser-
vir a l'Histoire de l'Ëglise. ) L'As-
spmption de la Vierge , c'est-à-
dire soû «nlèvement de la terre
au ciel n^est point dans le chris-
tianisme. L'Ëglise a institué un
.grand nombre de fêtes en son
honineur , mais n'a rien décidé
M cet égard. Les Pères dçs quatre
premiers siècles n'ont rien écrit
. de précis sur cette matière*
MARI
de Cl^ophas , autrement Alph^e,:
appelée dans l'Evangile sœur de
la çière de Jésus , avoit pour fil»
saint Jacques -le -Mineur, saint
Simon et saint Judé , et un
nommé Joseph \ frères , c'estrk-»
dire cousins germains du Sei-
gneur. EUe crut de bonne heure
en Jésus- Christ , Raccompagna
dans ses voyages pour le servir,
le suivit au Calvaire , et fut' pré-
sente à sa sépulture. Etant allée
a son tombeau le dimanche de
grand matin avec quelques autres
liemmes, elles apprirent de 1«
bouche des anges que Jésus-
Christ étoit ressuscité, et elles
coururent en porter la nouvelle
aux apôtres. Jésus leur étant
apparu en chemiû , elles lui en^
brassèrent les pieds et l'adorè-
rent. On ne sait aucune autre
particularité de la vie de Marie*
( Kojr* MifiDELA^iNE , n* L )
HT. MARIE , sœur de Map.
the et de Lazare , étoit de Bétha^-
nie , bourgade voisine de Jéru-
salem. Jésus - Christ avoit une
considération particulière pour
cette famille. Après la mort de
Lazare , Marie se jeta aux pieds
de Jésus , et lui dit : « Seigneur »
si vous aviez été ici, mon frèr^.
ne seroit pas mort. » Jésus , la
voyant qui pleuroit , alla au mo-
nument et' ressuscita Lazare.
C'est cette même Marie qui
oignit les pieds de Jésus , et W
essuya avec ses cheveux , lors-
qu'il étoit chez Simon le l^reux» .
Quelques écrivains la confoBK
dent avec Marie -^agdeleine,' et
la femme pécheresse , qui oignit
les pieds du Sauveur cheéSimoa-
le-Pharisieu.
IV. MARIE -MAGDELEÎNK.
{F* MAGl>EX.£I|fS , H* I.)
II. MARIE Ds Cli^ophas, ainsi
»(0inm4e|»arc^qu.'elbétoitépoûàe l V. MARIE - ÉGYPHE^E
MARI
( saînte) ^tiiUa soa père et sa i
xuère à rage d« 13 ans , et mena
uue vie Jeréglëe à Alexandrie ,
jusqa'àrâge oe 17. La curiosité
ra;yaot conduite à J érusalem a^ec
une troupe de pèlerins , pour
assister à la fête de l'Exaltation
de la xroix ^ elle s'j livra aux
derniers excès de la débauche.
S'étant mêl^e dans la i'oule pour
entrer dans Féglise , elle se sen-
tit repousser trois ou quatre ibis
sans pouvoir y entrer : frappée
d'un tel obstacle y elle résolut de
changer de vie , et d'expier ses
désordres par la pénitence. Puis ,
étant retournée -k l'église , elle
y entra facilement et adora la
croix. Lf jour même elle sortit
de Jérusalejoi , passa le Jourdain ,
et se re^ra dans la vaste solitude
qui est au-delk de ce ileuve. Elle
y passa 4? ^^^ 9 ^^^^ voir per-
sonne , vivant de ce <^ue produi-
soit la terre. Un solitaire, nommé
Zozime , Tajant rencontrée, elle
lui raconta son histoire , et le
pria de lui apporter l'eucharistie.
Zozime l'alla trouver Fannée sui-
vante , le jour du jeudi saint, et
I)ii adnûniMra ce sacrement. 11
y retourna l'année d'après , et
trouva son corps étendu sur le
.sable, avec une mscription tracée
sur la terre : a Abbé Zozimç ,
enterrez ici le corps de la mi-
sérable Itfarie. Je suis ngi^rte le
même îour que j'ai reçu les
saints mystères. Priez pour moi. »
On ajouta que Zozime étant eif^-
barrasse pour creuser une fo^i^>
un lion vint s^e charger d^ pe
travail. L'histoire de Marie a été
écrite , à ce que Ton croit , par
un lenteur contemporain ; mais
somme elle contient bien des
jirconstsuices extraordinaires y
[>lusieurs oritiquçs la révoquent
^ doute. Ou place la mort de
Marie l'an 578 ; FEglise célèWô
saféîel^i^'mar^*
MARI «47
VI. MARIE (sainte), nièce
du saint solitaire Abraham , per-
dit 5^ mère dès son enfance >
et fut recueillie pair ^ou oncle ,
â^i 'lui lit bâtir une cellule près
e la sienne , et prit soin de ins-
truire par une petite feuê^re qui
servoit de communication* Pi^r-
venue à l'âge des passions ,
Marie s'ennuya de sa solitude ,
et s'enfuit avec un ornant. Abra-
ham, resta deux ans sans savoir
ce qu'elle et oit devenue. Appre-
nant enfin qu'elle s^étoit cachée
sous un faux nom dans une vlUe
voisine , il alla la chercher , et
la ramena dans sa cellule ^ où elle
fit pénitence jusqu' k la fin de siçs
jours. Marie mourut a l'âge 46
45 ans, k la fm du 4*" siècle.
L'église fait sa fête le 2g octo-
bre.
VII. MAWE (sainte), esclave'
et martyre , servoit dans Ja mai-
son d'un officier romain nom-
mé Tertulle , qui , pour l'obliger
a renoncer a la religion chré-
tiçnne, la fit battre de verges et
emprisonner. Marie trouva inojeo.
de s'échapper , et se retira parmi
d'affi-eux rochers , où elle mourut
vers la fin xlu 4" siècle , ou au
commencement du 5'« ^.
VXIÏ. MARIE (sainte), sur-
,Qommée la Cçnsolatrice , parce
que le p/incipal . soin de sa tie
mt de coosoler les affligés , étoit
de Vérone ^ et fut souvent re-
cherchée en mariage pour ses
vertus et sa crrande beauté ; mais
elle préféra l'état de vierge et la
pratique austj^re de la pénitence .
EUe tiiourut dau9 le 6* siècle.
^ IX. MAftlJÏ (sarate) , et
sainte G ARCIE , martyres , naqui-
rent a Carlette, dans le royaume
de Volencte , de parens mahomé*
^ ta»8. l<eu^ frèf^ Beroard $^ fi^
\
48 MARI
chrétien, s'enfuit de la maison
paternelle , et vint en France
prendre l'habit religieux de For-
tire dé Cîteaux dans le monastère
de Poblèse . Bientôt le zèle de la
religion le fit retourner en Es-
pagne, oh il convertit et baptisa
ses deux sœurs. 11 leur persuada
i?e l'accompagner en France ;
mais le frère aîné , furieux de
leur fuite et de ce qu'elles avoient
abandonné le mahométisme , les
'poursuivit , et les ayant atteintes
près de la ville d'Àlcjre, il les
tua le 22 août 1280.
X; MARIE , fille de flenri III ,
duc de Brabant, mariée k Phi-
Kppe-le-Hardi , roi de France , ei^
' 1 27Z}.) fut accusée, deux ans après ,.
d'avoir fait mourir par le poison
l'aîné des fils que son mari avoit
eus de sa première femme. Elle
auroit couru risque d'être punie
de mort, tant les indices étoient
forts, si son frère Jean , duc de
Brabant , n'eût envoyé un che-
valier pour justifier par le com-
bat l'innocence de cette reine.
Son accusateur , n'ayant pas osé
soutenir sa calomnie , fut pendu.
Marie survécut à Philippe III
trente-six ans , et ne mourut que
Tan iSai. Son corps étoit aux
Cordeliers de Paris , et son cœur
aux Jacobins. Ces deux couvens ,
qui ont été démiolis , se parta-
^ geoient alors- les tristes restes
des princes , comme pendant
leur vie ils se; disputoient leurs
faveurs.
XI . M AME d'Anjou , fiUë aînée
de Louis XII , roi titulaire de
jVaples , et femme de Charles VU ,
roi îe France , morte en ceveuant
de 'Saint-Jacques en Galice, à
^l'abbaye de Chateliers en Poi-
* ton, l'aïi i463, à 5g ans, étoit
une princeî^se d'un rate mérite ,
aimiua( son mari ; qui ne i'aâmoit
MARI
point; travaillant à le faire roi^,
tandis (ju'il ne songeoit c^u'à ses
■plaisirs , et qu'il poussoit l'indiffô-
rence jusqu'à refuser de lui adres-
ser la parole; C'est elle principale-
ment qui lui assura la couronne
par son adresse , par ses conseils
et pa,r son intrépidité.
XII. MARIE , fille de
Henri VII , roi d'Angleterre ^
troisième femme de Louis XII ,
fut reçue à Boulogne, à la des-
.cente du 'vaisseau , en i5i4 >
Ï)ar François , comte d'Angou-
ôme, h'ëritier présomptif et jJre-
mier gendr^ de Louis Xïl. Le
comte fut si enchanté ,de ses at-
traits, et la reine, de son côté,
parut si touchée des manières
gracieuses du jeune prince , qu'ils
se fassent peut-être trop aimés ,
si le gouverneur de François ne
lui avoit fait entendre à propos
que jamais il ne règneroit, si la
reine accouchoit d'un fils. Marie
fut veillée de si près , que ses
amours n'eurent pas de suite.
( ployez DupRàT j n® II, ) Bran-
tôme dit d'elle une chose si extraor-
dinaire, qu'aucun de nos histOr
riens de quelque nom , pas même
le romancier Varillas , ne l'a suivi.
Il assure n qu'il ne tint pas à elle
d'être reine -mère; que n'ayant
pas eu le temps d'y parvenir,
elle fit courir le bruit, après la
mort du roi , qu'elle étoit grosse ,
et que , pour le faire croire , elle
avoit eu recours a des linges , dont
elle s'enfloit peu à peu; et que,
son terme arrivant , elle avoit un
enfant supposé, que deyoit, avoir
une autre femme grosse , et qu'elle
devoit produire dans le temps de
son accouchement. Mais , ajoute-
t-il , madame la régente , qui
étoit une Savoisienne , qui savoit
ce que c'est que de faire des en-
gins:, et q^i vOyo.it qu'il y alloit
irop de bon pour elle et poiu* sQn
MARI
tJLs , la fit si bien éclairer et visiter
par médecins et sages- femmes , et
par la vue découverte de ses lin-
ges et drapeaux , qu'elle fut dé-
couverte et faillie en son dessein,
et point reine-mère ; et renvoyée
•eu son pajs. » Il faut avouer que
les idées ordinaires ne s'accordent
-guère avec la supposition dout
parle Brantôme ; et, dans les cir-
constances particulières où Marie
étoit, cette supposition ne paroît
pas admissible. Cependant , sui-
vant jMézerai , on cnit qiie Marie
ëtoît grosse; «r mais , dit-il, on
fut incontinent assuré du con-
traire par le rapport qu'elle en fit'
elle-même. » Il pourroi^ donc bien
se faire qu'en effet celte princesse
eût eu quelque dessein d*âvoir
recours au stratagème dont parle
Brantôme; mais que la difficulté
de l'exécution , et les menaces
d'un examen, sérieux du fait par
les voies d'usage, eussent déter-
miné ,1a jeune reine à faire une
déclaration précise. Elle la fît , et
elle ne pensa plus qu'a former
un nouvel engagement avec un
homme qu'elle avoit aimé. C'ëtoit
Charles Brandon, duc de Sui-
folk, iils de sa nourrice, et son
premier amant , qui 4toit venu a
sa suite avec le titre d'ambassa-
deur. Ce seigneur , né simple
gentilhomme , ëtoît parvenu peu
à pea aux plus hautes dignités ,
• autant par son mérite que par
la faveur de Henri VUI. Marie
Fépousa dès qu'elle fut veuve , le
5i mars i5i5. Leur mariage fut
tenu secret jusqu'à ce qu'on eût
prépare Henri VIII k Fapprou-
Ter. Elle en eut une fille , qui fut
mai4ée k Henri Grav , duc de
Snffîïlk , père de l'infortunée
Jeanne Grajr. La duchesse Marie
termina seê, aventures et sa vie en
Angleterre, l'an i534» ^^^^ ^
5^* année. G'étoit la femme la
plus belU et la mvtox fait« 4»
MARI : i49
È&n temps. Son caractère étoit
doux , gai , plus vif que ue
Test ordinairement celui ae& An-
glaises; et son cœur étoit plus
Eorté à la tendresse qu'a lai
ition.
ain-
t Xin. MARIE DE M^Dicis,.
fille de François II de Médifîs^
grand-duc de Toscane , née à
Florence Tan iS^S , fut ma-
riée en luoo h Henri IV , roi de
France. Le cardinal Aldobran-
din , neveu de Clément VIII >
qui en avoit fait la première cé-
rémonie a Florence, lorsque le-
duc de Bellegarde remit la pro-
curation pour l'épouser , éfala
une grande magnificence. Le duc
de I*lorence oonna des i'è\e&
somptueuses. La représentation
d'une seule eomédie coûta pins.
de 6o mille écus. Marie de Médi-
cis fut nommée régente du royaiw
me en i6.i6 , après la mort de
Henri IV. Le due d'Epernon ,
colonel général de rinfantcrie »
força le parlement à lui donner ia
régence : droit qui jusqu'alors
n'avoit appartenu qu'aux états-
généraux. Marie de Mëdicis , k la
fois tutrice et régente , acheta des.
créatures , de l'argent que Henri-
le-Grand avoit amasse. L'état
perdit sa considération au dehors,
et fut déchiré au dedans par les.
princes et les' grands seigneurs.
Les factions furent apaisées pa»
un traité, en i6i4 j par lequel ou
accorda aux mécontens tout ce
qu'ils voulurent ; mais ell<^ se
réveillèrent bientôt après. Marie,,
entièrement livrée au maréchal
d'Ancre et & Galigaï son épouse ,
les favoris les plus insolens qui
aient approché du trône , irrita
les rebelles par cette conduite*.
( Voyez LuDE. } La rnoct de ce
maréchdl , assassiné par l'ordre
de Louis XIII , éteignit la guerre
âivik^ Maci« fut reléguée à.BIois^
56
Mari
d'où elle se sauva a Angoulême.
llichelieu , alors évéqne de Lu-
çon , et depuis caraÎDal , ré-
toDcIlia la mère avec le fils en
1619. Mais Marie , mécontente de
l'inexécution du traité , ralluma la
guerre , et fut biçnt^t obligée de
Se soumettre. Après la mort du
connétable de Lujnes , son per-
sécuteur, elle fut à la tête du
conseil ; et , pour mieux affermir
son autorité naissante , elle y fit
entrer Richelieu , son favori et
Son surintendant. Ce cardinal^
élevé au faîte de la grandeur k la
sollicitation de sa bienfaitrice ,
affecta de ne plus dépendre d'elle
dès qu'il n'en eut plus besoin.
Marie de Médicis , indignée , fit
éclater son ressentiment après la
guerre d'Italie , en 1629. Kiche-
ueu , en arrivant k la cour , fut
mal reçu par la princesse , dirigée
alors par le cardinal de Bérulie;
qui ne la disposoit pas favora-
blement po«r le ministre. Quand
il parut , Marie de Médicis lui
demanda froidement des nouvel-
les de sa santé. « Je me porte
mieux , répondit-il en présence
de Bérulle , que ceux qui sont
ici ne voudroient. » Depuis , la
reine n'oublia rien pour le perdre.
Louis Xin étant tombé dange-
reusement malade à Lyon , ses
importunités lui arrachèrent la
promesse de renvoyer le cardinal.
A peine le roi fut-il guéri , ^u'il
tâcha d'éluder cette pronuesse ,
en s'efforçaut de réconcilier sa
mère et son ministre. Richelieu
)5e mit plusieurs fois aux pieds de
la reine sans pouvoir la fléchir.
4c Je me donnerai plutdt au dia-
ble 9 disoit-elle , que de ne pas
me venger. » Son mflexibilité dé-
plut an roi , qui avoit sacrifié le
cardinal par foiblesse.^ çt qui
sacrifia sn mère k son tour par
une autre foiblesse. Cette rigueur
fnl amenée par id(*8^ mahoeuAivs,
MARI
On assembla d'abord un conseil
secret , où le cardinal de Riche-
lieu étoit le mobile de tout. Il j
prononça un discours plus long
Sue bien écrit et bien raisonné ;
proposoit , pour faire cesser les
cabales et les factions qui agî-
toient la coîir ; qu'on appaisât lit
tempête en le jetant dans la mer
comme un autre Jonas , c'est-à-
dire qu'il quittât le ministère , ou
que la reine , oui fomentoit les
divisions , fût éloignée de la cour
et des personnes qui subjuguoient
son esprit. Pour n'être pas jeté
dans la mer , fl fit ensuite une
exposition si adroite des dangers
que cour oit la France, par les
ennemis du dehors et par les in-
trigues du dedans , que Louis
XIII se seroit cru perdu s'il n'a-
voit plus eu l'appui de son pre-
mier ministre. Tous ceux qui
opinèrent dans le conseil , soit
flatterie, soit crainte de Riche-
lieu , fortifièrent le roi dans son
opinion ; et y il persista d'autant
pins, que le cardinal lui avoit
insinué que sa mère vouloit mettre
Gaston , son second fils , sur le
trdne. Il se décida donc k la
faire détenir au château de Com-
piègne , le «3 février i63i , en
Jui donnant po^rtanf le choix de
Moulins , de Nevers , ou du châ-
teau d'Angers pour le lieu de sou
etil. Marie refusa 4*être trans-
portée ailleurs. Elle craignoît
qu'on ne voulût la renvoyer k
Florence sa patrie , et elle espé-
roit peut-être que le voisinage de
Paris lui ménageroit des moyens
de se procurer ae nouveaux amis ,
ou de susciter des ennemis au
premier ministre. Cependant
toutes lés femm^ , tous les cour-
tisans qui lui étoient attachés , et
même son médecin , furent ou
exilés ôu' mis & la Ba^tUe. pu
^t défense k Anne d'Autriche ', sa
bru , de la voir. Louis XIII doua»
MARI
«ne dëclaradoù , adressée aux
parlemens et auK goui*ecneurs
des provinces , pour justifier sa
conduite et celle de son ministre;
Des écrivains mercenaires vinrent
à l'appui , ^ augmentèrent ou di«
minuerent l€S imputations et les
invectives contre la reine-mère,
selon qu'ils furent bien on mal
pajés. Cette princesses ne tarda
pas de se lasser du séjour de
Compiègne , qui étoit pour elle
une véritable prison. Elle s'évada
«t se retira ài Bruxelles en i63i.
Depuis ce moment elle ne revit
ui son /ils , ni Paris, qu'elle avoit
embelli de ce. palais superbe ap-
pelé Luxembourg , des aqueducs
Ignorés jusqu'à elle , et de la
promenade publique qui porte
encore le nom de Gours^la-Reine.
Du fond de sa retrait^ elle de-
manda justice au parlement de
Paris 2 dont elle avoit tant de
fois rejeté les remontrances. On
voit encore aujourd'hui sa requête:
« Supplie Marie , reine de France
et de Navarre , disant que depuis
le 23 février auroit été prison-
nière au château de Compiègne ,
sans être ni accusée ni ^soupçon-
née... » Elle mourut dans Pindi-
fencé à Cologne le 5 juillet i64'i-
/abbé Fario Chighi , alors inter-
nonce , depuis pape sous le nom
d'Alexandre Vil , qui Passistoit
à sa mort, lui demanda si elle
pardonnoit à ses ennemis , et par-
ticulièrement au cardinal de Ri-
chelieu, nie répondît : « Oui ,
de tout mon cœur. — Madame ,
•ajouta Pintemonce, ne voudriez-
vous pas , pour marque de ré-
conciliation, (lui envoyer ce bra-
celet que vous avez k votre bras. »
La reine , k ces mots , tourna
la tête et dit ; Questo è pur
tropo. C'est un peu trop. La
«source des malheurs de celte
princesse , née avec un caractère
^alo^x, opiniâtre «t ambitieux »
MARI
i5t
fut d^avoir reçu un ^prit trop au-
dessous de son ambition. Elle
n'avoit pas été plus heureuse sous
Heiiri iV que sous Louis XIIL
Les maîtresses de ce prince lui
causoient les plus grands cha-
grins , et elle ne les dissimuloit
pas. Le Florentin Concini et s%
tëmme semoient la défiance dans
son esprit. L'aigreur étoit quel-
quefois si forte , que Henri iV n^
f>ut s'empêcher de dire , en paiw
ant des confidcns de cette prin-
cesse : «c Ces étransers sont venus
jusqu'k lui persuaaer de ne manr
ger de rien de ce que je lui en-
voie. » Naturellement violente ,
elle excédoit le roi de ses repro«^
ches, et elle poussa même un
jour la vivacité au point de lever
le bras pour le frapper. Elle ne
pouvoit souffrir ni remontrances ,
ni contradictions. Le dépit la ren-
doit capable de tout; et quand
quelque intérêt secret la portoit
à se contraindre , la violence
qu'elle se faisoit se vojoit à Pal-
tération de son visage et de sa
santé. Ses passions étoient extrê-
mes ; Pamitié chez elle étoit un
dévouement aveugle , et la haine
tme exécration indomptable. Ce-
pendant elle étoit dévote , o^ af-
iectoit de l'être. Elle avoit fondé,
en 1620 , le monastère des reli-
gieuses du Calvaire. « Marie d^
Médicis , dit un historien , avoit ,
comme beaucoup de femmes, un
caractère foible et des passiona
vives. La vanité la rendit ambi-
tieuse , et son ambition fut ce
qu'elle étoit elle-même , violente ,
jalouse, et tracassière. Confianle
par défaut de lumières , vindica-
tive par entêtement, avide de
crédit plus cjuc de puissance ,
elle ti'aspiroit k Pautorité que
pour jouir du plaisir de la sou-
mission. Qi^and on lit avec at-
tention lliistoire de cette prin-
cesse 9 on est bien tenté de pac-»
>>
•V
îSa ^ MARI
donner a Richelieu ringratitude I
■dont il paya ses bienfaits* » Voy*
sa Vie , publiée à Paris en 1774?
3 vol. in-80.
Xrv. MARIE-THÊRÈSE
«'AuTHiCHE , fille de Philippe IV ,
roi d'EsJmgne , née à Macfrid en
i638, épousa en 1660 Louis XIV,
et mourut en 1 683. Son époux la
pleura et dit : « Voilà le seul
chagrin qu'eîte m'ait doniié. »
•C^étoit une sainte ; mais il failoit
à Louis XIV une iemme qui rat-
tachât à elle , et qui' le détachât
de ses maîtresses. Carmélite pai^
$on caractère, reine par sa nais-
sance , elle eut toutes les vertus ,
hormis celles de son état.. Sa dé-
vption , dirigée par un confesseur
espagnol peu éclairé, la faisoit
souvent aïlei à l'église lorsque le
roi la demandoit. Cette princesse
«voit d'ailleurs des senlimens
très-élevés r témoin la réponse
•qu'elle, fit , dit- on , un Jour a une
carmélite qu'elle a voit priée de
lui aider a faire son examen de
conscience pour une conression'
générale. Cette religieuse lui de-
manda si , avant son mariage ,
elle n'avoit pas cherché a plaire
aux jeunes gens de la cour du
roi son père ? « Oh non ! ma
mère , répondit-elle j il n'y avoit
point de raïs. »
t XV. MARIE-UECZINSKA ,
reine de France , fille de Stanislas ,
roi de Pologne> duc de Lorraine ,
et de Catherine Opalînska , née
le aS juin i7o3 , suivit son père
et sa mère a Weissembourg en
Alsace , quand ils furent obligés
de quitter la Polo^e. Elle y de-
meuroit depuis six ans , lors-
qu'elle fut demandée en mariage
par le roi Louis XV. Ce fut pai*
une lettre particulière du àuc
de Bourbon que Stanislas , son
père , apprit ce bonheur ines
MARI
péré. Il pas$e a l'instant dans Iêc
chambre où étoient sa femme et sa
fille , et dit en entrant : « Mettons-
nous à genoux , et remercions
Dieu. — Ah ! mon père ', s'écria
la fille , vous êtes rappelé aa
trône de Pologne. — Non , ma
fille, répond le père, le ciel nous
est bien plus favorable ; vous
êtes reine de France. » A peine
concevoient-elles que ce ne fût
pas un songe. Stanislas se rendit
a Strasbourg , où la demande en
forme fut faite par les ambassa-
deurs avec plus de dignité que
dans les masures de Weissem-
bourg. Sa fille , qui l'accomp»-
gnoit , ayant entendu tous les
éloges qu'on donnoit à la figure
et aux grâces du roi , s'écria : .
«Hélas 1 vous redoublez mes alar-
mes. » Enfin , elle partit pour
Fontainebleau , où elle épousa ,
le 5 septembre 1725 , Louis XV,
dont elle eut deux fils et huit
filles. Elle fut , sur le trône , le
modèle des vertus chrétiennes ^
ne s'occupant qu'à mériter la ten-
dresse du roi , a inspirer des sen-
timens de religion à ses enfans ,
et à répandre des bienfaits sur
les églises et dans le sem deft.
malheureux. La Providence loi
fournit une occasion bien propre
k signaler sa magnanin>ité , lors-
que les intérêts politiques, qui
président au mariage des fois y
firent choisir pour l'épouse du
dauphin la fille du prince même
qui avoit renversé son père du
trône ; mais la vertu généreuse
de la reine de Francîe , et l'ingé- .
nieuse délicatesse de la jeune
dauphine, triomphèrent des vains
murmures de la nature ,v et elle
la regarda toujours comme sa fille
chérie. Le tix)isième jour après
son mariage , madame la aai:^-
phine devoit , suivant l'étiquette ^
porter en bracelet le portrait
du ^i^oi solEi père. La fil^e de Su««*
MARI
Tiislas devoit redouter de voir le
Sortraît d'Auguste lïï , qui l*avoit
étroné. Cependant , tournant les
"yeux sur le bracelet , elle dit :
« Voila donc , ma lille , le por-
trait au roi votre père. — Oui,
maman , répondit la daupMne ,
en présentant son bras : Vojez
comme il est ressemblant. » C'é-
toit le portrait de Stanislas. En-
nemie des intrigues de cour , la
reine couloit des jours tranquilles
au milieu de ses exercices de
5'ïété. Mais la mort prématurée
u dauphin son fils , père de
Louis XVl , suivie, bientôt après,
de celle du roi son père , la pé-
nétra de la plus vive douleur.
^Ue y succomba le '2^ juin 1768.
Dans les derniers jours de sa ma-
ladie , les médecins s'empres-
soient d^ chercher des remèdes.
« Rendez-moi , leur dit-elle , mon
père et mes enfans, et vous me
guérirez. » Elle fut constamment
la mère des pauvres. Cette prin-
cesse avoit ae Tesprit et l'aimoit
dans lés antres. Elle jugeoit sai-
nement. Un acteur ajant joué
devant elle le rôle d'Ausustedans
Cinna , et ne lui ayant donné que
le ton d'un bourgeois qui par-
donne , en prononçant ces mots :
« Sojons amis , Cinna : » La reine
dît : « Je savois qu'Auguste étoit
clément; mais je ne savois pas
ou'tl fût bon homme. » Le prési-
dent Hénault vènoit de lui lire
nue pièce de vers que Fontenellé ,
âgé de ga ans , avoit composée
sur le respect que Sparte portoit
tux vieilTards. « Il me semble ,
dit la reine au président , que Fau-
teur de cette pièce doit trouver
Sparte par-to(ft. » Le cardinal de
Fleury lui disoit un jour qu'ac-
cablé'par le travail il enperdroit
• la tête. « Gardez-votts bien de la
perdre , lui dit Marie , car je dou^c
que celai qui trouveroit un si bon
meuble Totdût s'en dessaisir. »
MARI i53
Ayant appris qu'une dame de sa
suite étoit malade ,' e^e monta
dans l'appartement de celle-ci
par un escalier étroit et très-
dangereux. La malade lui en té*
moigna ses regrets. « Vous ne sa-
vez donc pas , lui répondit la
reine , que Tescalier le plus rude
devient pour moi le chemin le
plus doux , lorsqu'il me conduit
vers ce que j'aime. » Ses lettres
au roi Stanislas son père sont
pleines de raison et de sensibilité.
a Mon fils, lui écrivoit-elle, nous
contoit que vous étiez le meil-
leur dictonnaire qu'il connût , et
que tout son regret étoit de n'a-
voir pas assez de temps pour pou]
voir vous feuilleter tout a son aise*
Pour moi , cher papa , qui n*ai
pas besoin de science comme mon
fils , je lui abandonnerai le reste
du dictionnaire pour me réfugier
k Tarlicle cœur , où je trouverai
tout ce qu'il me faudra, j Elle
possédoit six langues , le polo-
nais, l'italien, Taliemana, le
suédois , le latin , et le français.
L^abbé Proyart à publié sa Vie en
i8o3, in- 12.
t XVI. MARIE -AN T 01-
NETTE-JOSEPHE- JEANNE ds
LoRBAiNE , archiduchesse d'Au-
triche , et reine de France , née
k Vienne , le 2 novembre 1755 ,
de l'empereur François -Etienne,
et de Marie-Thérèse , reine de*
Hongrie et de Bohême » reçut
tme éducation soignée , donttelle
profita pour acquérir des con-
noissances variées. La nature
lui accorda les grâces et la beau-
té. Grande , bien faite , avec un
teint éclatant , un sourire enclian-
teur , elle captivoit autour d'elle
la cour de sa mère, lorsqu'elle
\.) quitta pour s'unir au dauphin
de France , depuis Louis XVI.
Ce fut le duc de (îhoiseul qui
conçut ridée de cette alliance^
i54 MARI
et qui fut chargé du soin de la né-
gocier ; aufisi Marie - Antoinette
Je défèftdit-elle toujours contre
ses ennemis , et chercha-t-elle
plusieurs fois, mais inutilement ,
a le faire rappeler au ministère.
I^ jeune archiduchesse 'arrivj^ à
^ Strasbourg dans les premiers jours
^. de mai ij^o. Des lêles continuelles
raccompagnèrent depuis les fron-
tières jusqu'à la capitale ; par-
tout on lui prodigua les tén^oi-
gnages de la joie que sa vue ins-
piroit ; on la complimenta deux
ibis en latin , et elle répondit sur-
le-champ dans la même langue.
L'accueil qu'elle reçut de la cour
de Louis XV ne lut pas moins
flatteur pour elle. Le i6 mai
elle s'unit au prince malheureux-
dout elle devoit adoucir et par-
tager les infortunes. On observa
qu'aussitôt après la cérémonie le
ciel se couvrit de nuages épais ,^
et que deux orages mêlés de ton-
nerre empêchèrent le peuple de
jouir à Faris et à Versailles du
spectacle du feu d'artifice et des
illuminations. Les rues furent
désertes j et ceux qui aiment à
Croire aux présages purent en
former «n bien sinistre , en con-
templant la profonde obscurité
de l'atmosphère de la France,
bientôt la tête donnée ? Je 3o du
même mpis par la ville de Paris
fut marquée par. un aÔreux dé-
sastie. Un emplacement mal
choisi , où de larges fossés n*a-
voient point été comblés , vit périr
plu^s de I200 spectateurs ; plu-
isieur^ autres , montés sur le pa-
rapet du iPont-royal pour se dé-
gager de la foule , tombèrent dans
la Seine et y furent engloutis. La-
dauphine , désesjpérée de ce cruel
événement , inoatant la bienfai-
sance de son époux, envoj^a au
' lieutenant de. police tout l'argent
qu'elle posèédoit. Oii la vit en-
suite accorder des secours aux
MARI
personnes peu opulentes em-»
ployées dans sa maison , «t aux
prisonniers détenus pour paie- -
ment de mois de nourrice. Se
trouvant dans la fprêt de Fontai-
nebleau , où elle avoit suivi Le
roi a la chasse , elle entendit ui^
femme pousser des cris de dé-
sespoir ; celie-ci lui ayant appris
que son mari venoit d'être cian-
gereusement blessé par un cerf ^
Marie-Antoinette bii donna aus-
sitôt tout l'ôr qu'elle avoit sur elle,,
la força de monter dans sa voiture
avec le jeune enfant qu'elle con-
duisoit , et obtint de Louis XV ,
sur le lieu même , une pension
Êour cette famille. Le peintre
^agoti a fait de cet acte d liuma-
nité le sujet d'un de ses tableaux
les plus intéressans. La dauphine».
instruite qu'un offîcier dont le
corps avoit été réformé se trou-
voit sans emploi et dans l'indi-
gence , commande un uniforme
d'un régiment en activité, se le
fait apporter , met dans l'une des
poches un brevet de capitaine ,
cent louis dans l'autre , une boîte
d'or et une montre d^or dans 1a
veste , et ordonne d'en revêtir
l'officier. Un grand non^r^ d'au-
tres actions généreuses marquoieBt
honorablement ses jours , et la fai-
soient aimer tant qu'elle fat dau-
Ehine ', elle obtint bien moins de
onheur lorsqu'elle fut reine, fîa
montant sur le trône , on la vit
renouveler l'exemple de Louis
XII. M. de Pontécoulant , major ,
des gardes du corps lui avoit dé-
plu ; aussi , dès qu'elle fut reine ,
il donna sa démission. Marie-^
Antoinette l'apprit ; sur-le>cnarop
elle fit appeler le prince de Beau-
^eau : « Allez , lui dit-elle , an-
noncer a M. de Pontécoulant (jue
la reine ne venge pas la dauphiae,
et qu'elle le prie d'oublier entiè-
rement ie passé ,' en restant près
d'elle à spn posté. » A 1^ mort
MARI
an monarque , les peuples étoient
dans l'usage de payer un droit
conna sous le nom de ceinture de
la reine ; elle sollicita Tcxeraptio n
de cet impôt , et l'obtint. On lui
adressa alors le quatrain suivant :
Vous renonces, «imabU sonvcreine.
An plvt beau de tos rerenut \
llat« queTOMMrviroit U ceinture de reîne ?
Vous avez ceile de Vénus. ,
Bientôt après elle eut le plaisir de
recevoir ses frères à Versailles.
L'archiduc Maxi milieu y parut
en 1775 , sous le nom de comte
de Burgaw, et l'empereur Joseph,
en 178 1 , sous celui de comte de
, Falckensteia. Dans le cruel hiver
de 1788 , en la vit montrer une
ame aussi compatissante que gé-
D45reuse. ^près avoir destine ôoo
louis de sa cassette à être dis-
tribues aux plus indigens , elle
écrivit au lieutenant ae police :
« Jamais dépense ne m'a été plus
agréable, » Les Parisiens , recon-
Doissans , se plurent alors a élever
ttue pyramide de neige près de la
rue âaînt-Honoré , et a y tracer
ces yiers :
Rdae d^nr U bont^ surpasse les appu ,
Pièsd'un r^ bienfaisant occupe ici ta place :
Si ce monument fréU est de jielge ou de
Kos cAurs pour toi ne le sont pis.
Us alloient bientôt changer. A
cette ^oque , la calomnie com-
mencoit k répandre de la défaveur
sur Marie - Antoinette , en atta-
quant ses mœurs et son caractère,
w^ libelles obscurs l'accusèrent
de faire snccéder les intrigues aux
mtrigqes ; mais fl^stoire doit re-
jeter ces imputations» dont au-
cune n'a jamais été prouvée , et
dont plnsietirs parurent même îh-
vraisemblables. La yénXé , qui ne
peut se hiîre , est forcée cepen-
dant d'avdner que la reme eut
des torts. Une 'grande mobilité
MARI i55
dans l'imagination lantparoilre
souvent légère, et quelquefois
j" dissimulée ; une inquiétude ui:<r
I turelle, la haine du repos , la por-
toient an déplacement, ^wn modes
nouvelles , à la variété des p^aisuv».
Trop de profusion dans sa dé-
pense lui firent prodiguer porir
des objets de luxe des sommes
qui eussent pu trouver un em*
plo! plus utile. L'oubli de toute
étiquette dans rintéricur de sa
maison , de tout cérémonial dan«
st^ fêtes . tendirent à altérer ]e
respect dii à son rang ; et sou
goijt à s'environner de hootâons,^
k jouer la comédie , à y remplir
des rôles subahemes , c<»ntri-»
huèrent aussi k le diminuer*
Trompée par sa naissance , voyant
sa mèregouverner par elle-même )
elle put dJIFicilement se persua*
der qu'en France* la reine n'étoit
que l'épouse du roi. Née dans
une contrée où la féodahté règne
avec tous ses privilèges , la dis-
tance du peuple aux nobles y
est immense ; en France , an
contraire , où la noblesse sûiv4Ml
J souvent les places , où les rangs
se touchoient et cherchoient sauf
cesse à se confondre , tout devoit
tendre , du moins de la part des
souverains , k conser\*er des forw
mes plus respectueuses , plus
capables d'assurer leur tranquil-
lité et la sâreté de leur personne.
Les premiers reproches faits à
la reine lui donnèrent de l'hu-
meur ; elle eut la maladresse de
la tém(*igner ; et dès^lors des
méchans s'attachèrent k répandre
que , restée dans le cœur etatiè*
rement Autrichienne , fière et en-
nemie naturelle des Français , elle
ne pourroit jamais faire leur bon-
heur,-Uff événement fâcheux ser-
vit leur haine en compromettant
le nom de Marie- Antoinette dans
un procès scandaleux. C'est ce4m
qui fut intenté pour le paiement
i56
MARI
d'un collier de diamans , adbetë
sous le nom de la reine , et dont
le prix énorme fut reclamé par
deux joailliers. 11 fut prouvé
que Marie- Antoinette ne les con-
noissoit pas , et n'a voit jamais
donné Tordre de cette acquisi-
tion. Mais une femme ayant sa
taille et son maintien eut la har-
diesse de se faire passer pour
elle, de donner un rendez-vous
À minuit, au milieu du parc de
Versailles , a un cardinal ; et cette
audace extraordinaire resta im-
punie par l'arrêt. Cette affaire
répandit un niiage sur la con-
duite de la reine , et dut empoi-
sonner ses jours. Lorsque le con-
trôleur-général Calonne eut an-
noncé qu'il existoit un vide consi-
dérable dans les finances de l'état ,
la malveillance en accusa sour-
dement les profusions delà reine.
La dette publique augmentant de
jour en jour, et le crédit national
s'évanouissant , on proposa de
convoquer les états - généraux ,
pour éteindre Tune et faire re-
naître l'autre. Marie - Antoinette
pressentit les malheurs qu'ils dé-
voient répandre sur elfe ; aussi
s'efïprça-t-elle d'en retarder la
convocation. C'est à cette époque
que ses peines intérieures, blan-
chirent entièrement ses cheveux,
quoiqu'elle n'eût que 34 ans. Elle
se fit peindre alora, et donnant
ce portrait à èon amie madame
de Lamballe , elle mit au bas ces
mots de sa main : «r Ses malheurs
l'ont blanchie. » Dès la procès-
cession pour l'ouverture des états,
où elle assista , ses traits , que le
sourire animoit d'ordinaire , pri-
rent un caractère de mélancolie
qu'ils ne quittèrent plus. Elle parut
dans la première séance , debout
et vétne avec luae grande simpli-
cité* Sans cesse on l'entendit ré-
péter alors : « Que le roi soit tran-
qtlille et respecté ! pour moi, je
BIARI
serai toujours Tieureitsc de son
bonheur, a Les événemens désas-
treux qui suivirent développèrent
en elle le courage le plus réflé-
chi. Le 6 octobre 1789 des canni-
bales furieux faisoient retentir
par- tout la menace de la mettre
en lambeaux et de déchirer ses
entrailles ; sa paisible assiduité
auprès de ses enfans n'en fut point
interrompue. Au milieu de lanuit,
un ministre lui adressa ce billet .* .^.^
« Madame , prenez prompteraent
vos mesures ; demam matin à six
heures , vous serez assassinée. »
Son front conserva sa sérénité a
cette lecture, et elle cacha le billet.
Bientôt les portes du château
brisées , les gardes du corps égor-
gés , les cns des victimes , les
mugissemens de la multitude ,.
rendirent la fm de cette nuit af-
freuse. A l'aube du jour, des as-
sassins pénétrèrent dans l'appar-
tement de la reine , et mirent son
lit eu lambeaux à coups de sabre.
Elle venoit de le quitter pour se
réfugier chez le roi. Cependant
les meurtres continuoient : pour
les faire cesser , Louis XVI , et
la reine tenant ses deux enfans
par la main , parurent sur le bal-
con du château , et vinrent crier
grâce pour leurs gardes. Cet as-
pect étonna les forcenés. Bientôt
ce cri universel et redoutable se
fît entendre : « La reine seule et
point d'en fans. » Celle-ci jugeant
que l'instant de sa mort est arrivé,
Ï)ousse son fils e^ sa fille dans
'appartement , les jette dans les
bras de leur père , et sans laisser
k ceux qui l'entourent le temps
de la réflexion , elle reparoît seule
sur le ' balcon , présentant con>
rageusement sa tête au coup mor-
tel. Sa contenance hardie et fière>
son mépris de la mort , arrêtent
l'effet des menaces , et forcent
les applaudissemens de la muK
titude fmieuse. Marie* ADtoinette>
MARI
»
cpndui|iB daûs la même jaumëe
à Paris ayec son époux , eut à
sappoï'ter pendant un trajet qui
dura six heures , le^ spectacle le
plus effçojable. Devant sa voi-
ture , au bout de deux piques , on
portoit les têtes de deux gardes
au corps '; autour d'elle , des fu-
ries ivres et dégouttantes de sang
faisoient retentir l'air d'impréca-
tions. Bi^tôt le châtelet, instrui-
sant la procéd ure contre les meur-
triers , lui £t demander des ren-
sejgnemens sur les attentats dont
elle avoit manqué d'êti^e victime ;
elle répondit aux députés : « Je
ne serai jamais la délatrice d'au-
cun des sujets du roi » ; et sur
les instances d'autres conmiis-
saires , elle dit : « Messieurs , j'ai
tout vu , tout entendu , et tout
oublié. » Dans les premiers mois
de son arrivée elle employa 3oo
mille' livres de ses épargnes à
retirer du Mont-de-Piété les vê-
temens qui j avoient été déposés
par des mdigcns ; mais ses Dien-
laits ne calmèrent point l'efferves-
cence excitée contre elle. Aussi ,
lorsque Louis XVTrésolut de fuir,
elle s'empressa de le suivre , quoi-
qu'elle répétât souvent : « Ce
voyage' ne nous réussira pas ; le
roi est trop malheureux. » Ma-
rie - Antoinette , arrêtée comme
son époux à Va rennes , rentra
aux Tuileries , où des commis-
saires vinrent recevoir sa décla-
ration , qui fut ainsi conçue : « Le
roi désirant partir avec ses en-
fans , rien dans la nature n'auroit
pu m'erapêcher de le suivre. J'ai
assez prouvé depuis deux ans que
je ne le quitterai jamais. Ce qui
m'y a encore plus déterminée ,
c'est l'assurance positive que j'a-
Vois que le roi ne vouloit point
quitter la France ; s'il en avoit
eu le désir, toute ma force eût
^té employée pour l'en empêcher. »
Unmotnentdecalme succéda à cet
MAHI
iSy
I orage; il ne fut pas de longue
durée: les journées du so juiu
et du 10 août 1792 arrivèrent.
Dans la première , Marie -Antoi-
nette, placée derrière la table
du conseil , entre ses deux en-
fans , ne donna pas la plus lé-
gère marque de crainte. Elle sou-
tmtpeitdantplus de quatre heures
le spectacle hideux d'une popu-
lace sans frein, armée de mille ms-
trumens de mort , brisant les
portes, menaçant tout ce qu*elle
auroit dû respecter. Le vendredi
10 août le château fut cerné par
les bataillons arrivés de Marseille,
et reunis aux rassemblemens des
faubourgs. On avoit d'abord cher-
ché h encourager les soldats d^
garde à le défendre ; la reine vou-
loit y périr , et fit tous ses efforts
Eour décider Louis XVI a com-
attre et a mourir les armes à la
main ; mais enti'aînée par la re-
traite du monarque au sein de
l'assemblée , elle y conduisit ses
enfans. Le trajet fut extrêmement
périlleux pour elle. Le peuple ,
animé , lui adressoit de toutes
parts les invectives les plus alro^
ces et les menaces les plus effrayan-
tes ; un instant il parut déterminé
k lui fermer le passage et à la se"
parer de son époux ^ mais après
une harangue énergique du pro-
cureur-général du département ,
les rangs s'ouvrirent (levant çlle-
Renfermée dans la loge des jour*
nalistes de l'assemblée , elle y:
entendit prononcer la déchéance
du monarque , l'appel de la con-
vention qui devoit le juger , et
en sortit bientôt pour 1 accom-
pagner au Temple. On ne per-
mit k aucune de ses femmes de
partager sa captivité ^ madame de
Lamballe , qui le demandoit , fut
jetée aussitôt dans une autre pri-^
son. , La reine , logée dans le
second étage de la tour , avec
: sa fille et madame EUzabedi ^ oa-
258
MARI *
) '
cUpa la seule chambre qui eût
une cbeminée. On n'j vojolt ja-
mais le i»oleil ; de» soupiraux , au
.lieu d^ l'enêtres, ëtoient garuis
d'épais barreaux de iér, et ne
procuroieot qu'une clarté triste
et un faux jour. C'est la que
Marie - Antoinette développa un
, caractère plus grand que dans au*
.cun autre temps de sa vie. Tou-
jours calme au milieu des siens ,
elle leui* inspira la résignation ,
Foubli des outrages et de tous
les maux. Lorsque; Louis XVI lui
apprit qu'il et ut condamné , elle
le félicita de la iln d'une exis-
tence si pénible pour lui , et- sur
le prix immortel qui dey oit la
.couronner. A la mort de son
•époux, la seule demande qu'elle
.présenta k la convention lut de
réclamer des vêteraens de deuil ;
.elle les porta jusqu'à la fin de
ses jours, qui n'étoit pas bien
éloignée. Le 4 juillet 1795 on
la sépara de son fils; elle sentit
dès-lors que cette séparation al-
loitétre éternelle, et qu'en écar-
tapt d'elle un enfant plein de
grâces , on vouloit lui enlever
tout moyen d'exciter quelque pi-
tié. Eile n'en eut pas moins le
conrage de disposer son fils à
ne plus la voir, et à ne point
6e chagriner de sa longue ab-
. sence. ^ Le 5 aoi^ suivant des
.hommes armés vinrent au milieu
de la nuit enlever .Marie- An-
. toinette pour la conduire. à la
. Conciergerie. La chambre basse ,
appelée sa!iie du conseil , sombre
• et numide , y devint son dernier
• asile. Le }eudi , 5 octobre , la
convention ordonna qu'elle seroit
mise en jugement ; l'acte d'accu-
sation purtoit qu'elle avoit dila-
pidé les finances , épuisé le trésor
public en faisant passer des som-
mes à rerapereur , entretenu des
corresponciances avec les ennemis |
'^lan^ei's, et favorisé les t^o Cibler !
MARI
de l'intérieur. Malgré le grand
nombre de témoins entendus yW
ne put acquérir contre elle la
moindre preuve ; aussi son défen-
seur, M. Chauveau - la - Garde ,
s'écria-t-il avec raison î « Je ne
suis, dans cette affaire, embar-
rassé que d'une seule chose, ce
n'est pas de trouver des réponses,
mais une seule accusation vrai-
semblable. » Parmi les témoins
appelés , Bailly , maire de Paris ,
eut le courage , non seulement de
ne rien reprocher a l'accusée ni
à la mémoire de Louis • XYI ,
mais encore de blâmer le féroce-
acci^sateur Fouqnler-Tin ville d'a-
voir rédigé son act« d'accusatioa
sur des faits notoirement faux et
calomnieux. Manuel lui-même »
procureur de la commune ,
qu'on croyoit altéré du sau|^
ae Marie- Antoinette, lui rendit
justice , et plaignit hautement sa
destinée. 'On la vit répondre a.
tous les inteiTogatoires avec au-
tant de précision que de fermeté.
Hébert lui. aj an t reproché d'avoir
cherché à dépraver les mœurs
de son fils; « Sur un fîut aussi
odieux, répliqua-t-elle, j'en ap-
pelle à toutes les mères. » Son
ton noble, .son indignation ma-
jestueuse , se communiquèrent
bientôt à tous les auditeurs. On
accusa Hébert l«il-même d'avoir
voulu, par une infâme inculpa-
tion , rendre l'accusée plus in-
téressante ; et dès cet instant il
perdit la faveur populaire. Eln
attendant son dernier moment ,
Marie - Antoinette ne laissa pa-
roître aucun signe d'émotion.
Retirée dans la prison après une
séance de dix-huit heures , tran-
sie de froid , elle s'enveloppa les
pieds d'une couverture , et s'en-
dormit, tranquillement. Le lea-
demain , a onze heures du matin ,
elle monta sur la c&arrette qui la
conduisit à Péchofoud. « Voici •
MARÏ
jBïdame, lui dit-on alors, Pins-
Unt de vous- armer de courage.
— De courage ! reprit-elle , il y a
si loug-temps <|ue j'en fais ap-
prentissage , qu'il n'est pas à croire
que J'en manque à cette heure. »
ihï lui avoit été sa robe de deuil
pour la revêtir d'un mauvais nlan-
teau de lit. Malgré tout ce qu'on
pat faire pour exciter le peuple
a riujurier pendant le trajet, il
MARI
tfarda an sombre et profoud si-
leuce. A mrdi , le cortège arriva
sur la place de Louis XV. Marie-
Antoinette jeta un long regard
Siu* les Toileries , et monCa avec
précipitation surl'échafaud. Lors-
qu'elle y fut parvenne, elle se
mit a genoux , et dit : « Seigneur !
éclairez et touebez mes bourreaux ;
adieu pour touj^ours , mes enfans ,
ie vais rejoin'dre votre père. »
Elle leva les yeux an cid et les
ferma aussitôt k la lumière, le
Bieroredi i6 octobre 1793 , à l'âge
de 58 ans moins quelques jours.
Ses conps, déposé au cimetière
de la Magdeleme, fut consumé
dans de la chafax vire. Les cha-
l^ins avoîent flétri 3ts traits ; elle
aVoit même presque entièrement
perdu on œil par l'air humide et
malsain dans lequel elle avoit
vécu depuis si long-temps. Marie^
Antoinette narlmt le français avec
pureté , et ritalien comme sa lan-
gue naturelle. Elle savoit le latin,
et possédoit parfaitement la géo-
graphie et FEisfoire. Elle jugeoit
avec goût df» pi*dâucti6ns de tons
les arts , et stir-tout de celles de
la musîqae. Elle se distingua par
Fafiabîlilé âàtis ééê manières , par
la force ei la constafnce dans les
sentiment. Elle fat ^défense , et
"9
le port de sa tête, une grande
élégance dans toute sa per^onue,
la mcUoient dans ie cas de rem-
porter sur beaucoup d'autres-
femmes qui avoieat reçu plus
d'avantages de la nature, bon ca-
ractère etoit doux et prévenant :
facilement touchée par les mal-
heureux , aimant à les protéger ,*
à les secourir eu toute occasion ,
elle montroit une ame seusible ,
bienfaisante , et réanissoit deux
qualités assez rares à rencontrer
ensemble^ celles de se plaire k
rendre service , et de jouir du bien
qu'elle avoit fait. Un grand attrait
pour le plaiiir. peu de gaieté
naturelle , rien aosoiument de dé-
terminé dans sa façon de penser ,
Fempéchoient d'être aussi bien
dans la société que ses qualitéà»
personnelles et son extérieur l'ai^-
nonçoient. Sa familiarité nui-
soit à sa considération ; et le
maintien que les circonstances
ou les conseils lui faisoient pren^*'
dre choquoit dans la femme ai-
mable , acception sous laquelle
on étoit trop accoutumé à la
considérer. De là venoit que nfea-
cun en étoit quelquefois mécon*
tent y et qu'on en disoit souvent
du mal , en s'étonnant d'en dire. »
Marie-Antoinette eut quatre en-
fans, i* MAME-Thérèse-Charlotte,
née le 19 décembre 1778 , qi» «
épousé le duc d'Angouieme » so»
cousin 'f 2» Louis , né le aQ octo-
bi'e 1781 ,mQrt le 4 j""* '7^9*
dans sa neuvième année ; !:>*
Charles-Louis , né au mois de
mars 1785 , nommé duQ de Nor*
Aiandie jusqu'après la mort do,
son frère aigé , époque k laquelle
r ù prit le titre de dauphin , mort
sut donner aveè ces grâces af- r en 179? ', 4^ une Glle morte en
fectneuses ftni doublent te prix bas âge. Sa mère s'affligeoit san&
du bienfait. M. de B^eoval, oans modération de cette perle -, on bii
•es Mémoires , la ijeint ainsi : ohserva que sa douleur n'avoit
« L'éclat du teint de bette prin- pour objet qu'un çnfant, dont e lie
€e»s«^l>eaiMd!up 4^Bf^«nt daini n'ayoït riett pu yair cAcore qM
•
i6o
MARI
pût justifier dels regrets sî vîfs.
« An! s*écria-t-elle , n'eût -elle
?;
as été ma plus tendre amie ? »
Un a publié plusieurs Vies de
Marie - Antoinette ; celle en 3
vol. in-i2 , publiée par madame
Guénard , se fait lire avec in-
térêt , malgré trop de longueurs.
XVII. MARIE DE Cleves, femme
de Henri ï*/ du nom , prince de
Gondé , inspira Tamour le plus
violent au auc d'Anjou , depuis
Henri III. Ce- prince étoit dans
tout le feu de sa passion , lors-
qu'il fut appelé au trône de Po-
logne ; il ne cessa de lui écrire de
ce pays, signant de son sang toutes
ses lettres. Il pensa même, a son
retour en France , à fajje rompre
le mariage du prince de Conaé ,
et a épouser Marie. Mais Cathe-
rine de Médicis , craignant l'as-
cendant qu'elle «uroit sur son fils,
prit si bien ses mesures, que Marie
mourut presque subitement, le
3o octobre i5y^y ài i8 ans. Henri
in , au désespoir , se refusa toute
nourriture pendant trois jours ; et
rougissant ensuite de l'excès de sa
douleur , il publia lui-même qu'il
avoit été ensorcelé par une croix
et un pendant d'ofeille. C'étoit
vouloir s^excuser d'une foiblesse
par une sottise.
XVni. MARIE- CHRISTINE-
VICTOIREde BAviiRE,filledeFer-
dinand de Bavière , née k Munich
en 1660, mariée en i68o,kChâlons
en Champagne^ k Louis, dauphin,
fils de Louis XÏV, mourut en 1690,
des suites de l'enfantement du
duc de Beiri. Près , d'expirer , elle
embrassa son fils , en* lui disant :
« C'est de bon cœuf , quoique tu
me coûtes bien cher ! » Elle dit
au duc de Bourgogne : « N'ou-
bliez jamais , mon fils , l'état où
vous me voyez ; que cela vous ex-
cite à la erainte de Dieu , à qui je
MARI
vais rendre compte de mes ac*
tions. Aimez et respectez toujours
leroi et monseigneur votre père ;
chérissez vos frères , et conservez
de la teii dressée pour ma mé-
moire. » C'est à cette occasion
que Louis XIV dit au dauphin ,
en le tirant du chevet du lit de
son épouse mourante : « Voila ' ce
que deviennent les grandeurs ! ... »
Cette princesse avoit de l'esprit ,
aimoit les arts , s'y connoissoit, et
les protégeoit. On se souvient
de plusieurs de ses reparties in-
génieuses ou délicates. Le roi lui
disant: a Vous ne m'aviez point
dit , Madame, que la duchesse de
Toscane , votre sœur, étoit extrê-
mement belle. — Puis-je me res-
souvenir , répondit-elle , que ma
soeur a toute la beauté de sa fa-
mille, lorsque j'en ai tout le bon-
heur ? » Elle eut d'abord cette
envie de plaire , qui , dans «ne
femme ordinaire , est quelquefois
taxée de coquetterie , et qui, dans
une princesse , supplée ou ajoute
aux agrémens de la figure. Cette
envie se dissipa bientôt. Madame
la dauphine,livréek ses favorites,
n'aimoit que la retraite; et , après
les premières fêtes , sa maison eut
plutôt l'air d'un monastère que
d'une cour : aussi elle ne fut pas
autant regrettée qu'elle le méri-
toit.
XIX. MARIE - ADÉLAÏDE
DE Savoie , fille aînée de Vi«tor-\
Ariiédée II , née a Turin (en
i685 , fut promise au duc de
Bourgogne , depuis dauphin par
le traité de paix conclu dans cette
ville en 169Q. Ce mariage se ce*
lébra l'année d'après. La /prin-
cesse étoit propre k faire le non-
heur de son époux par son esprit,
ses grâces , et sa sensibilité. Le
peuple , dans la joie de voir finir^
la guerre par cet^e alliance , Rap-
pela la Prmcesse de la paix. Ém
pe
\
Ma ri
1170a , le duc de Bourgogne j lioiii-
mé généralissime des ai^mées en
t*landre ^ ajant d'abord eu cjuël-
'^e désavantage , la duchesse ,
^i entendit k Versailles blâmer
la conduite de son époux ^ île put
Retenir ses laimes, et s'abandonna
k une douleur amère. Madame de
Màintenon ; qui étoit présente ,
reèueillit ses précieuses larmes
lui- un ruban qu'elle envoya aii
|trince ^ et ranima âidsi daiis son
itœur Tamour de la gloire. La vic-
toire de Nimègue en fut l'effet. La
FhinCe perdit eistte prinicessc en
1713 , tandis qu'^e annoteoit k
ie pajs les plus bedux jours,
t Je sèns^ , di^it - elle quelque
tenfps avant sa mort > que mon
tour grandit a mesure que m^ for^
iune m'élève. « Petidaût la guerre
Ifo \a suèéëdsion on loi proposoifi
tnre partie dé jén. <t Avec qui ^ou-
iatrvamâ qu« i^ jôue ? répondit-
«Ue , je suiâ èiitoifréè de temmetf
gui tremblent pour leurs maris et
mûri énfaïki , et moî je tremble
pour l'état. » Gépéndaffit on Faè-
isaésL d'avoir été la cause d'untf
{partie de nOs ibalheurs , ^ar Tin-
filinatidtl qu'elle âfvoit eonsèfrvétf
pourr sen paf A. Du<j1o^ prétend
qu*éAe instf-tiHâdit le tôt son père
W» tëâ£r né^ protêts ntilitflired , et
f^'àftës H théit i Louis Kl^
étt kfûYit eu là éi*eiav0 parf teà let-^
t#ef t^tivéés àantf sa iéassidné i
ait k taààx&i^ éé ^isàhiehoti : « IM
T^iûtë eo^^iiiné itoùs trofmrpioit. #
mt fîèVrê iêtàhntë l'mpdrtâ m
p^U dé jimrs: Cette ^iuéëss)* éic-
f'Htftent appeler ses dàhies^ et dit
la ÛVLéhe»seâ}é (itAsk: «Adieii
9k^ belle difeilessê ; aujourd'hui
^uphinté ^ et dismait) nëâ ! « ^
%bmetàmïéi. ëteir i/iifé et ttâi^
méé'yM H kd é^appôit de* ré-
flte^âs tnk fMd sétii. EMe db-
«bËEàâ jt^lu'k mmdâthedfeMaiiité'-
akm,' ékiptégèaie d«r Lduiâ XlV t
MARI
iûi
fes peines d'Angleterre goorvei^-
nenC mieux que les rois ? C'est quë-
les hommes gduvertlént sous li^^
règne dès femnies , et les temroéd
sous f^elui des hommes. » Sa viva^
cité Temportoif quelquefois tro^'
loin ; mais elle saisissait bien le».
momens. Un jouf qu'elle re-^-
marqua que Louis XIV âtoit im-
Sortutt^ de là d^vétion du duo
e Bourgogne Sou épout : ûjedé»-
sirerois , ,aisoit«ellè^ ,- de ttioUi'i^
a^vant mon mari j e€ rëvenil* ensuite,
potur le trouver marié avec ané
sœur grise ou xtke tourière d#
Sainte-Marie ^ (Métii. de Dnolos; f
Nous termiâerdhs l'âiiiplË de la
d*jiehesse de Boiirgogtie ^r lé
portrait qt'éii a triicé le due âk
Saint-SimdU. é DOuod'f timide ^
mais adroite , ^oâtie jusqii'k ^tatius^
dré de faire le Moiuort foâlà'
personne, et, toute légèt-e éintd
Qu'elle étoit ^ «apabté de ViMB et
e suite. Lti eofitrâinte jaéi)iiedaii#
là géue , dont elle semoit tdut tef \
poids , sendllok ttê? lui rieia oifCbt^
ter. Qttiiut à la figura/ elle étoil?
réguliè^emdIit laide. LÀs^ jovList
pendantes , le front àvaacé ^ lé
nesr qui ne difok fies/ ^ grosses
lèvres tombsinfes , déh cheicrux et f
des sourei b ehâu^s-brùas , foyr^
bien plattftéâ , des y^ttu le» j^km*^
parittâs ut lèi fkLtmàum^ànmàm
éti te plt^ beau teifttet la filuc
belle npotfu y hf cdtt'.lotig avec^tnir
sdup^A de ^dtmé qui vt inb
seyoit poittt Tftal ,- (Hi port ûkiéi9?
gaiàdt i pi^ïeaiij' tliaidstueui^
éi l& regard de dième ; le éow}ré'
lo plus«xpb«ssif fUAOtailUloiigaef
i*onde mèbAe i àid4te i piit<ftiit49nke»f '
«niùpée ^ niât tiidihihB de ééfcué^
^r lefinties ; ^lle t^Uièoit «a dtti*»
nmt poitii. Le^ gk^^ees ttaiiknonst
dfeHesMtoéfiié^'dè IdUtf «tym»'^'
d« toùti»^ ^» itf^lèréfl 4 i^dS pei'
distourd ks plu5 eommuiisi tJir
Kii< simplcr év tithtirel ^ tou)o<if*
i3a
MARI
chanwoit a^c cette aisance ; qui
•toit en elle jusqu'à la communi-
quer, à tout ce qui Tapprochoit*
Elle omoit tous les spectacles ,
ëtoit i'ame des fêles , des plaisirs,
des bais, et j ra\issoitpar les
grâces ^ U justesse et la perrectlon
de la danse* Elle aimoit le jeu ,
s'amusoit au petit jeu ; car tout
Ifamusoit. Elje préiSéroit le gros
jeu , j étott jnrte , exacte , la plus
Belle joueuse du monde , et aans
l'instant faisoit le jeu de chacun.
£n public, ftérieuse» mesurée ; res-
pectueuse air ec Je roi , et en timide
bienséance avecmadame de Main-
tenon.Ënparticulier, causant, vol-
tigeant autour d'eux ; tantôt pen-
che sur le bras du fauteuil de
Tan ou de l'autre , tantôt se jouant
sur leurs genoux , elle loar sau-
toit au cou , les embrassoit , les^
baisoit ,. les caressoit , les chii-
ibniioil. Admise à tout, a la ré^-
ception.des courriers qui appor-
toient les nouvelles les plus inté-
Fessantes, entrent chez le roi k
tpute heure , même pendant le
Qpnaeil. Utile et fatale aux mi-
^ nistres mômes ; mais toujours por-
tée à obliger , k servir , à excu-
,^Br 5 à bien faire , à moins i|u'eile
Heiiil^t vïolemment poussée contre t
.q!aelqu!un , «omme elle le fut con- {
ti«Ponftchartrain, qu'elle nommoit
qnt^lquefob au roi, vQire vilain
içif^gfîfi i ou parv<|uelaue cause
lÉiajeure , comme elle le fut con-
'0 Cbamillart. -r- Sa sœm* , Màbie-
^uise de Sai^oie , mariée à Phi-
lippe. V> rpi d'Espagne, se fit
aimer de ses suje.is par le soin
. qp'elle pi^noit de leur plaire, et
pai; uibe intrépidité au-dessus* d^
son SQxe. Philippe ajant pris le
]parti de se ^iNsnare en Itfdie pour
«e m^Urç k la tète de sets armée»,
llrsi ËspagoqJs demanderont una-
lùiïiement que leur jeune . reine ,
quoique' n'^^yant pas encore qua-
KuTM ^n$^ £id iioiun^. régente
MARI
Êendant l'absence de son éponr^
\n vaiaelle voulut s'y opposer:'
il fallut se rendre aur vœux de
ses peuples. Elle gouverna .avec
autant de sagesse que de dexté-
rité. Au ipilieu des cruels rêvera '
qur pi US' d'une fois mirent Phi-*
lippe à la veille d'être forcé de
descendre du trôné , Marie-Louise
alloit elle-même de ville en ville
animer les coeurs , exciter le zèle-»
et recevoir les dons que lui rap-
portoieut l(^s peuples. Elle fournit
ainsi à son. man plus de 200
mille écus en trois semaines. Si
elle eôt perdu la couronne d'Es-
pagne , elle étoit déterminée ^
passer dans les Indes> Philippe
ne jouit pas long^temps de tant
de vertus réunies. L'Espagne per-
dit cette illustre princesse le i4
avril 1714 9 ^1^ n'étoit encore
âgée que de 96 ans. Des humeurs
froides de la plus|ïruelle espèce
avoient ruiné sa santé*
tXX. MARIE -JOSÈPHE
DE Saxe , née k Dresde le 4 ^^^
vembre i^Si , de Frédéric - Au-
guste II , électeur de Saxe et
roi de Pologne , fut mariée , en
1747 , a Louis, dauphin de j^rance,
mort k Fontainebleau en i765^
La tendresse qui unissoit ces aeux
époux étoit q'ai\tant plus forte »
que la vertu la plus pure en rea-
serroit les liens. ( Fbjrez^^ilLAZim ,
n<»' XV. ) Les soins pénibles ^t
assidus qu'elle donna k monsei-
gneur le dauphin pendant sa dei^
niëre malaote , et les larmes
âu'elle ne cesaa de répandre
epuis la mort de ce prince , hâ^
tèrent la siçnne. Une maladie de
langueur, qui la consumoit de-
puis plus d'un an, remporta le
i3 mars 1767. Son amour pour
ses enfans , ratten.li0n qa*elif
donDa , jusques^ aUiX d^iiit^â mo*
mens de sa vi<$ , k toute^ les per«
tiés de leur 44u<(atioa » causeiaetit
MARI
de vifs regrets k la cour* et k la
France. Louis XV l^aimoitetresA
tiiiioit. Consulté , après la mort
du dauphin , sur le rang qu'elle
tiendroit désormais à la cour , il
répondit : « Û n'y a que 1^ cou-
ronne qui puisse décider absolu-
ment du rang. Le droit naturel le
donne «ux mères sur leurs en-
f^ns ; ainsi , madame la dauphine
l'aura sur son iils , jusqu'à ce qu'il
soit roi. »
t XXI. MARIE D'AiiâGON , fille
de Sanchez II , roi d'Aragon , et
prétendue femme de l'empereur
Otbon III j périt par une mort
aussi konteuse que sa vie , si Pon
en croit plusieurs historiens , qui
racontent que cette princesse ,
afant en vain sollicité un comte
de Modène de satisDskire ses dé-
sirs , l'accusa du crime qu'il n'a-*
voit point voulu commettre. L'em*
pereur , trop crédule, fit tran-
cher la tête à cet innocent cru
coupable. La femme du comte ,
ayant appris la vérité dé son
mari mourant, offrit de prouver
l'innocence de cet infortuné par
l'épreuve du feu. On apporta un
fer dans un grand brasier , et lors-
qu'il fut tout rouge , la comtesse
le prit sans s'émouvoir , et le tiiU
entre ses mains sans se brûler.
L'empereur fit jeter l'impératrice
dans un bûcher en 998. Voilk.ce
que plus de vinct historiens ,
entre autres Maimbourg et Mo-
rçri , ne craignent pas de rap-
porter comme une vérité , quoi-
que ce soit une lablft destituée de
tout fondement. Muratori a dé-
troit ce roman.
MARI
i65
t XXII. MARIE DE BûïïRGOOKt,
fille de Charles^le- Téméraire ,
doc de Bourgogne , née k Bru-
xdles en 1457. Charles ayant
été tué an siège de Naiici en
«477 > Marie héirlla , dès l'âge
de vingt ans , de tons les états
de son père. Louis XI , k qui
les ambassadeurs de Bourgogne
la proposèrent pour son fils , la
refusa. Marie épousa Maximilien,
fils de l'empereur Frédéric , et
porta tous ses étants des Pajs-Bai
a la maison d'Autriche. ( Fbye»
Majiguebite , n ' XII •) On dit que ce
prince étoit;^! pauvre , qu'il faBut
que sa femme fit la dépense des
noces , de son équipage et de ses
gens. Celte princesse mourut k
Bruges en 1482 , d'une chute de
cheval. EUe en eut la cuisse cas-
sée , et elle auroit pu en guérir
si son extrême pudeur Imavoit
permis de monti-er sa blessure
aux chirurgiens. Ce scrupule
montre assez quelle-étoit sa vertu.
Marie fut regrettée des Flamands ,
3 ni cependant lui avoient donné
e grands désagrémens , jusqu'k
faire le procès k ses ministres ,
et k les décapiter en sa pré-
sence. On voit k Bruges , dans
l'église de Notre - Daine , son
mausolée et celui du duc son
père , en bronze doré ; c'est ui»^
des plus beaux ouvrages de ce
genre.
XXm. MARIE D'AiTiRicn»
reine de Hongrie et de Bohème »
fille de Hkilippe , archiduc d'Aa-
triche et roi d'Espagne , et
de Jeanne d'Aragon , et soeur
des empereurs Charles V et
Ferdinand I , née k BruxeUes le
i3 septembre i5o3 , épousa ,
en i5ai , Lonis , roi de Hon-
grie , qui périt, l'an i526 , k la
bataille de Mohats. Cette mort
toucha sensiblement la reine ,
qui depuis ne voulut jamais
songer k de secondes noces ,
quoic{n'elle fût recherchée par
plusieurs princes. .Son frère ,
Charies Y, lui donna le gou-
vernement des Pays-Bas , dont
diie.se chargea en i53i. EUé lit'
j54 MART
Il gttertè 4ti ^rm Hean ïi ; et
dans ie iemp» que Tempei-eiir
ehsilto V , «on irère , assiégoit
Metz y l'am lâSx , elle lit divers
s^oB (i^armes es Picardie. Sa pru-
donce U rendit ckère aux peu*
pies y qu'elle gourerna peiMiaiit
^4 ân9^ ^^^ passa en Èspa^pe
en v56&, et y mourut en iSbS,
•jàeu de jours après la mort de
Charles V.
fXXIV. MARIË-THÉHÈSE ,
hHpératrioa , reine de Hongrie
ci de Bokloiie , née le i3 mai
*7*2_' ^ l'empereur Charles Vï
•td%Uzabeth-C:bristinede Brun»-
Wi^-Wolfenbuttel. L'enœereur ,
ayant pèrdti rarchi^uc Léopold
Son iMs unique , avdit destiné à
aa fille ataee , Marie - Thérèse ,
fbéritage de ses vastes états. Dès
]ni5 il avoit fait la fameuse
Pragmatique- Sanction , pair la-
qileae, au défaut d'enfans mâles ,
la suGces9io& devoit passer k
Vaîiaée ée se» ftlles; disposition
k laquelle il tr»vailhi, pendant
-pi^ès de 5io ans, k donner un ea-*
]Mi€tèt« sacré, en la faisant ra-
tifier par presque toutes les pni^
sances ,de l'Europe. Marie-ïhé-
yèse , mariée le iT, février 1^36 ,
Si Fraiiçois^Etieaiae de Lorraine,
depuis empereur sous- le nom de
Fl-ançoifi If vo/«K son article ),
moma «ur letrénèaçrès la^mort
de Charries VI , arrivée le 20
octeWe tj^é. Les événemena qui
suivit^nt cette mort firent bien^
tôt voiv que le prince Ëugën*
avok eu raison de dire « qu'une
armée- de cent mille hommes ga-
rantimt mieux la. Pmgmati^e*-
Sanction que cent mille traité». »
L*Ëttrop0 fut inondée de n^ani*
festes 9 «vamt^ooux'eur» de Forage
formé contre cette prinoesie. Le
roi de l'russe envahit la Silésie y
et reçut îi Breslavi» ll^mnmage
des état& de cette bcUa pfroviiifte;
SI Ali ï
à tètte conquête il joignit cette M
hk Moravie. DW autre côté , l'é-*
lectenr de Bavière , CharlesKAl'»
bert , aspirant aux couronnes die
Bohême et de l'Empire « obtint
âes secours de la France. Le»
premiers effort de Charlea-Al'-
hert fiEtrent suivis des succès letf
plus briEans. Il se fit coeronner
archiduc d'Autricike a Lints ^
roi , dé Bohême )i Prague , et
empereur , sous le nom de Char-
les VII ( vojrez cet article ) ,
k FrsHielort, en ty4^. Marie»
Thérèse ne se trouvant pag ea
sdreté k Vienne y fut obligée d^
prendre la iîiite dès 1741* E'^
va se jeter entre les bras de^
Hongrois , assemble les états d9
ce royaume , se présente k eux ,•
tenant sur ses bras le fils qa?^ell#
venoit de mettre au monde , cf
leur adresse en latin ces paroles:
« Abandonnée de mes amie ^
persécutée par mes ennemis y
attaquée par mes plus proehetf
SaMBs i ]û n'ai de reBso«rc« qoér
ans votre fidélité » dans votre'
courage et mm conetaneOt «Te re^
mets entre vos mains la &Ue et
hs fils de vos rois , ^qui atteodeiH
de vous leur Ssdut^ » A oe spee^
taele, les Hongrois , ce peuple
fier et beliîquetix , qui deptite
deux cents ans n'avoit cessé dm
repousser le joug de la maisc»
d^Autriche, passent tett^k-eoik|K
de l'aversion ati d^ooement 6
plus sine^ ^ tircf&t leurs sabrée
el Véerient d'une voix imeninke ;
Moriawmr pn» rege Mfstrù Mai*'
né^Tkef^ié. U paroissoit ^«ae
k niaison d'Auttrche alloit éfir*
ensevelie dans le tombeeu de
son dernier empereur ; k peine-
seiteit«-iA k Marier-Thérèse- une
ville peur y faire ses cottchtes^.
comme, eue l'éerivst, étaot eivi
ceinte, k la duchesse de lijOft^
rainé 9si btUe « mère , deiK itm*
moment d'isM emeMume pre^
MARI
Ibndç l mais c'étoit la ie terme
jdô fie$ malheurs. Aa milieu de
lao^ de revers , Marie - Thérèse
«ut pour elle ses grands talens ,
sa fermeté et Tamour de ses peur
|>Jes. Des bord^ de la Drave et
4e JUi Save il sort des peuples
inconnus jusqu'alors 9 qui se joi-
^^ntaux Hongrois. Leur ardeur
fliartiale, leur costume singulier,
•leur air farouche , sont encore
gravés dans la mémoire de leurs
«nnemis avec le souvemr de leurs
actions. Keveohuiler} à leur tête ,
reoouvi*e l'Autriche ', lintz , pas^
«au , Munich ouvrent leurs portes
ans Autrichiens» Maiie-Taérë9e
ménage une alliance avec TAugle*
terre 9 qui lui fournit des secours
d'argot et de troupes ; tâche
d'ébrauler le roi de Sardaigue ,
«t détache le roi de Prusse de la
ligue, en lui cédant » 1^ li juin
1^4^ , presque toute la Silésie
«t le comté ûe^Glats. ( ^o;^ez les
divers évéuemeus de ces guerres ,
aux articles FovcQysT , CB^ai<sS
de liorraine, BaowK » Ca^MsS'-
ËMMANvaii^ de Savoie* ) Marie-
Thérèse se fait couronner reine
de Bohême à Prague le xi mai
9745. Seûe mille. Anglais tra*
?ersentla fuer^ se joignent au;i
Autrichiens , Hanovriens , Ues>
«ois , et marchent vers Francfort*
£eorge II «t »(m û\m > le due
4e Gumherland « se rendent au
«Bmp. La hataille d'Ëttingen se
donae le S17 juin 1743 ; i» vi&*
loire se déelate pour les armes
de Marie-Thérèse , et dfe h Té^
lecteiw de Bavière ( V0y0A, Chab-»
%g8 VU ) tout espoir de^/eot^rvet
l'empire. Le roi de Sardaigne , k
Îui onavoiteédé la propriété du
^avesan etde Veijevami^mjie , se
dédara pour la reme de lion^rie.
Ses armes furent souvent victo-
xieusfBS , etproourèrent à la maiv
aou d'Aulnehe des avantages qui
aAfnpeasèfcnt. bitn les saçriiices
MARI i65
qu'elle lui avoit faits. Le traité de
Breslaw n*arrâta que pour un
temps le roi de Prusse, 0 iit une
nouvelle irruption en BohefiiQ en
1744 y pendant que Télecteur de
Sase , roi de Pologne , coucluoit
un ti^ité d'alliance a Varsovie
avec Marie-Thérèse. En 1746 Ip
foyer de la guerre fut transporté
dans les Pays-Bas. Presque toutes
les villes ouvroient leurs pprle(
aux armes victorieuses de iiouis
XV. ( Voy€% son article. ) Lea
§ laines de Fontenoy , de Rocoux^
e Lawfeldt ,furent témoins de la
valeor.des Français. Au<miIieH de
revers et de suceès qui se balaie
çoient , l^arie-Thérèae a la conr
soJation de pla.cer , le 4 octobre
174s t la couronne impériale sjur
la tôte de son époux > la cérémof«
nie se fit à Francfort eeuune en
temps de paix. Sur ces entrefaites,
le roi de Prusse remportoit diO
nou^^eaux avantages a Friedberg
et à Praudnitz. Elle se délivra de
nouveau de cet ennemi par le
traité de Dresde , le 2S décembre
de la même année. Enfin » après
huit ans dç guerre » .une paij^
universelle lut accordée k Peu-?
rose par le traité d*Aix4arCha«
peile , sifiP^ le 18 octobre 1^4^ »
et Marie-Thérèse, qu'on avoit cru
opprimer , obtint. presque tout ce
qu elle demanda. 2>es soins lurent,
alors uniquement empjrf>yés à ré i
parer les maux de la guerre et à
{kii-e fleurir ses états« A Tinlitia*
tion de Frédéric , elle voulut cou<p
^erver un grand nombre de trou*-
pes , qu'elle fit exercer k de nou«
velles manoeuvres ; on construisit
des casernes dans les villes de
garnison ^ on établit des acadé-«
mies militaires à Vienne , à JXens^
tadt > à Anvers. Les arts furent
cincouragés et le commerce prit
un nouvel essor. Les ports dé
Trîeste et de FiuoM furent ou*»
verta ài toutes lea nationa* Li»
i66
MARI
Tourne étendit son commerce
dans le Levant et dans les Indes
orientales. Leport d'Ostende re-
f ut des navirjBs chargés des produc-
tions de la Hongrie. Des banaux
ouverts dans les Pays-Bas y ap-
portèrent au sein des viUés les
richesses des deux Indes. Vienne
fut agrandie et embellie ; des
manuiactures de drap, de poree-
. laine , de glaces , d'étofles* de
soie, etc., s'établirent dans ses
vastes faubourgs. Pour faire fleu-
rir les sciences , Marie-Thérèse
érigea des universités et des col-
lèges , parmi lesquels on admire
celui qui porte son nom à Vienne.
Elle fonda des écoles pour le des-
sin , la {Peinture , Farchitectnre.
Elle forma des bibliothèques pu-
bliques a Prftgue, k Inspruck.
Des observatoires magnifiques
s'élevèrent k Vienne , k Gratz , h
Tyrnau , et furent enrichis de
télescopes qui découvroient le
secret des ç^ux aux Hell , aux
Boscovich , aux Hallej. ( Foyet
Vakswieten ei Mjétastase. ) Ses
«oins s'étendirent sur toutes les
classes de citoyens de l'état. Les
soldats blessés , vieutt et infirmes»
trouvèrent des asiles dans des
hôpitaux propres et salubres.
Les veuves d'oiliciers , les demoi-
selles nobles , etc. , eurent des
ressources dans divers établisse-
mens formés par Thamanité. Ja«<
mais les états de la maison d'An-
triche^ ne virent luire de plus
beaux jours , sur-tout après que
la France , long-temps sa rivale ,
eut fait une alliance avec elle,
le 1*' mai 1^56. Mais ce calme
heureux fut troublé par une irrup-
tion subite ' que nt le roi de
Prusse en Saxe pendant le mois
d'octobre de la même année. Il
marcha vers la Bohême; Brown
l'arrêta par la bataille de Lowo-
sitz , oh les dé^x partis s'attribuè-
rent Sa victoire. Âa printemps de
MARI
Pan ^757, Frédéric paroît k la
tête décent millecombattans sur
les hauteurs de Prague. Le com-
bat s'engage scrus les miirs de
cette capitale ; Brown, blessé, est
obligé de céder et de se retirer
dans lia ville ; le' vainqueur la
bloque et la bombarde. Daun ar^
rive, repousse et culbute les Prtis^
siens à Ghotzemitz , fait lever le
siège , sâttve la Bohême par cette
victoire , et rend aux troupes le
courage et cette confiance que la
réputation des victoires de Fré-
tléric sembloit leur avoir fait per-
dre. C'est k l'occasion de cette
vitetoJre que MaH^ - Thérèlse éta-
blit l'ordre militaire de son nom ,
le 18 ^uin 1757. Cette guerre fnt
sanglante ; jamais on ne livra tanfr
de combats. Les Autrichiens fu-
rent aussi souvent vainqueursqoe
vaincus. Ils triomphèrent à Hoch-
fcirchen , k Kunncjrsdori' , k Ma-
xen , k Landshut^ k Siplitz. Le
prince Charles s'empara de Bres -
lawi Nadasti, <le Schweûdnitz ,
Haddick et Lascj > <le Berlin. On
admira sur-tout l'expédition de
Laudhon contre Schweidoitz ,
par laquelle il enleva , le i**
octobre 176 1 , cette ville en une
nuit , et avec la ville nne nom-
breuse garnison -, une artillerie
formidable , et des magasins im^
menses. Les armes de Marie-Thé-
rèse ne pamrent essuj^er qii'uA
revers considérable pendant cette
guerre ; ce fut k Lissa : cette dé-
route fut saivie de la prise de
Breslaw et de dix-sept mille Au*
trichions. Enfin le traité de Hu*
bertsbourg , co^iclu le i5 février
I ^65 , remit l'Allemagne sur le
Eied où elle étoit avant la guerre,
e seul fntit qu'en retira Marier-
Thérèse fut de faire élire Josepli
son fils roi des Romains Fan
1764* François I«*< lui fui enlevé
par une mort inopinée le i&
août r765. Depuis ce; moœe&t
MARI
MARI
i6^
elle ne qnitta poîst le deuîl , et ChriSlîtie , unie au dtee de Saxe*,
ellejse soulagea sa douleur f[u'en Teschen, gouvemoit les Pays-Bfts«
fondant k Insprack on chapitre Tel étokVéclat de la maison d'Ail-^
de chanoinesses , dont la fonction triche lorsque Marie-Thërèsi;^ dës«
est de prier pour le repos de cendit datis> le tombeau ,' a^r^
Tame de cet époux chéri. Vienne avoir mérité le nom û»Mère de
l'a vue tous les mois arroser de
ses pleurs le tombeau de ce prince,
^ui avoit été pendant trente ans
son soutien et son conseil. En
1772 elle fit une convention avec
le roi de Prusse et l'impératrice
de Russie , pour démembrer la
Pologne^ Ce traité lui donna pres-
que toute la Russie Rou^ y Lem-
berg devînt la capitale de ses
nouveaux états , qui furent ap-
pelés LodomeHe et GaUicie ; les
riches mines de sel de Wtriiska
en font partie. Cette acquisition
dbnna heu à bien des raisonne-
inécs;; un auteur célèbrene l'a en-
visagée que comme une imitation
forcée de ^e qu'avoient- fait deux
puissans voisins. Par la mort
de Maximilien-Joseph , acteur
de Bavière , arrivée en 1777 , la
gtierre se ralluma entre la Prusse
et l'Autncfae ; mais elle fut tei^
minée par la paix de Teschen ,
le i3 mai 1779 9 qui augmenta
les états de la maison d'Autriche
d'une petite portion de la Ba-
vière. Après un règne long et
henreux , Marie-Thérèse mourut
Il Vienne le 29 novembre (780 ,
avecla consola tioju de laisser tous
ses enfans sur le tr^ne , ou près
du trône. Antoinette étoit assise
snr celui de France ; Charlotte ,
reine de Naple»; Marie- Amélie ,
alliée au duc de Parme ; Joseph II
loi siiccédoit dans tous les états
héréditaires d'Aulriehe ; Léopold •
fortoit la couronne des Médicis ;
erdinand étoit gouverneur de la
Lombardie; Maxi milieu, décoré
ix' la grande maîtrise de l'ordre
tea tonique , et coadjuteur de
Téiectorat de Cologne et de l'é-
fâo^é ée MoBtler • eoûn^ Maise-
la Pairie, Ses derniers moméhs
ne furent ^ployés qu'il répandre
des bienfaus sur les pauvres ef
les oiphelinfe. Parmi les paroles
qu'elle dit quelques heures avant
sa mort, on nWbliera pas celles-'
ci : «S'il s'est lait qneiqne cho^é^^'
de-^ répréhensible pendant mon
r^gne , c'a été certainement k mon-
insu , car j'ai toujours eu le bien
en vue. L'état où je suis, dit-
elle k son fils , est l'écueil de ice
qu'on appelle grandeur et force :
tout dîsparoît aans ces momens.
La tranquillité ou vous me voyez
vient de celui qui sait la pureté
de mt% vues. Pendant un règne
pénible de quarante années , j'ai
aiuié et recherché la vérité ; peut-
être ai-je été |rompée dans mon
choix ; mes intentions ont peut-
être été mal comprises, encore
plus mal exécutées. Mais celui
qui sait tout a vu le fond de mon
cœur. \jà tranquillité dont je îouls
est la première grâce de sa misé^ '
ricorde , qui m'en fait espérer
d'autres. Je n'ai jamais fermé le
cœur aux cris des malheureux :
c'est la plus consolante idée que
j'aie dans mes derniers momens*
Marie-Thérèse étoit entrée , dès
l'âge de i4'ans, au conseil de
Charles VI son père. Comme elle
ne cessoit de demander des grâces :
« Je vois bien, lui dit un jour
l'empereur , que vous ne voudriex
être reine que pour faire le bien*
— Il n'y a que cette manière <le *
régner, répondit-ell», qui puisse
faire supporter le poids d'une
cotlroane*.. » Chaque jour de son
règne fol marque par quelque
hienfait* Ayant aperçu un soldat
malade, qui j^toit en iaction à !• .
lisançQ , ^\h ]§ i}} relever tQUjt
ïpjjt^rg. juâqu'fi l'Wpilf J*. Ob Irti
di(i,jj«§ 1? ,nwiWi« de ©e j?im^
%qnwï^^p.'4VQH d'switrfii fi«ms« que
Jindi^«ucp,e t rélQigÇ^ni^^.d'une
yivç^ Ail travail (Je^.çCiS mai»^.
li^e f^mnyB qheri^er ç^Ue feinmfi
jUj^ci»'^ ^rinti e^ Moravie , dis-
t^le 4<^4^ iJ^ues , pour la r^iinir
ikf€u;k^ii}s. « Jç sui$ charmée, lui
4it«Mafie^TMpè^ 9 dç vous re-
ipg^tr^ moi-m^n^e i^u etif^nt^qui
-vousi ^3^ §i ^^^4reineiit attache'.
Je -vous ^v^Ci un^ {jeu^io.H pour,
suppléer à $op tr^y^il , e^ je vous
reeauwan^e k tous les deux de
Vjpufi aiiper .^oujoui^* Ce sont là
inçs récréati^j»^ , ditreUe* » Marie-
Thérèse , s^n^ autre garde que le
<>o&ur de se^ sujets» se rendoit
apcessiblj^ £^ux petite cpi^ime aux
grands. « Je ne. sui$ qu'uu gueux
ç^ pajsan, disait ui^ pauvre la-
boureur de la Bohèipe, mais j^
j^arlerai apôtre bpnu/e reiae quand
]Ç voudrai , etellem*é<:outerajCom-
11)6 gl j'étpi&uumqu/^eigneur.,.»
X^'iiiftpéraU'î^ j reçi,trwt un; jour
dans SQU palais ^. i^jperçqit une
fep:ime et d^m^ eniku^ qui se
tra^noie^^ «à, sei$ pieds. L.a faim
les arrai^it^it à leur, çhaum^ière»
«f Qu'ai-je donc lait , a Ift Provi-
dence , s'éçria-t-çUe , pour qu*uu
se^>blable malheur arriva sous
mesL jeux ? » .Marie -Thérèse asr
sure qu'où va les soulager «j, et
dans rinstant même leur faisant
apporter .son iiinf^x ^ eUe ne sp
nqurrit que des Urines; qu'elle^ ré-
pand y ^îi^us. pouvoir se résoudre
a lu^nger. « Cjç ^ont n^es enfant ,
dit-elle , iis ne seront plus réduits
à sçiendiert . • • v « Je inç reproche ,
di^qil-ellQ uu jo.ur, le tçiups qw
je donne au sommeU y p^roe que
c'est autant de d^rob^ à mop peu^
inori de r^tnper^ur Tfia^fiié Ifr^
elle fît fair^ ^n propre çerpuçii s
<§t fit eUe*«iôaie , 4«ins )ig pliit
graud $eçret , sou balût mom
tuaire ; ft o'e^t 4»ns ç^tte rob^
iuuèbre. qu'elle » été ensewU?,
Ùjiuteur de* Anecdotes sur Vré^
d4rifl-le*Graud peint à peu p'^
ain^i Marie-Thérèse., <c Ge fu^ 1%
plus grande pripqesse et lar>p)u^
aimahle femuie de son siècle- ooi^
esprit . étoit aussi exoeUeut qufi
sg^n coeur. X*a simple nature P*-^
voit formé* ÏUle s'étoit fait i|i%
style qui ne ressemblait k auQui|.
auçre,r S^m avoir japR^i* étudié
les langues pa^? principe > la juçr
tçsse de sQn esprit lui pr^senloil
tçiujpurs le Aiot propre. Vo^ d%
fennùes ^ peu de ministi^es mémo-
ont eu ce CQup-d'ëeil liùnineuil
qui appréeie dans un instant twjk$.
ce qu'on propose. Cet aywtage
n'étoit pas le seul qui distingùl^l
Marie-Thérèse. Sa %ure, l'uno^
des plus belles qu'oii lût vuet^*
re^piroit la franchise et' la hoat^^
Elle écputoit tout le uçiond^, $9mak
être préparé^ h^ faire unie rép^xn^
arrangée d^ns sun cabinet avee s^
ministres^ : e^e la prenoit danst le
discours qu^on lui adressoit , 4i^
cornas qui fixoit toute sqn atteun
tÎQu. Jauiais de défaiti^s, jaoïaÂS
de promesses illusoires : un relVui
n\otivé , ou une grâce prosffpte* «
« I<es défauts de cette prinoesse,
ditïVulhière dans sonnist^iret d#
l'anarchie de la Pologne > K^Q er-
rent , pour la plupart , que det
excès de vertu. Une.bieofSiist^ftei» *
trop prodigue , ua trop Êi^cilç
abandon de sa confiance à ceux,
dont l'attacjiemeiit ne pauvoit lui
être suspect, quelque penchant k
l'iudiscrétion , parce qu'elle ifa^
voit r^ dans le ooeur qu'elfe «4|
à dil3imuler; enfin, un afttadie-
UneiLt scrupuleux aux règles, de la
justice en politique môme* » £iki
(t^. • •. t V Qm^Wh^ \çmv» ^B^ ^ i ^5i^P«l«^'(^ a^p»reiiwciili GSt 4«E9^
'!■«'
|age de l^ j^olognci w ^77^ , eî
fyàte qççs^ÏQU &\ voir que sa piété
ipi^f;, quoique ^»f;«rf , pçuvoit
cpielqttfsipi» céder à T« jfs^ison d'ér
Ut. 1^ traiiié 4^Uianç^ ïa^x^ m
175(5 »^ei5 la France f3t un d^^
A'Apgleti^rre, p^e le 18 février
i5;5 , dp Henri Vm «^ 4^ Cm^
^^nç d'Ara^Qi^ Sot)r%ae,qu(HT
que court , f^\i époque dans rhi&n
loire de la nation ai^glai^e* Marie
fyx éleyéç danâj le ipalheur. FiU^
(l'iM>Ç reine persécutée, elle se
vit eUerni^mç priy^ ilps c^pitsi
de ^ naissance, ç( viéui dans
une aorte de pro^ripition sous
k« règnes de ^oçi. p^re et de «on
ki^' Catjieriue d'Aragon, tQutçj
cadiolique 9 comme ^^pagnole ,
4tolt en outrç tr^s-attaçhée à la
foiir d^ ïVome qui s'étoit déçk*>
rée paur elhÉd^Q^ ^^ cputestAtipn^
^ son diyprç^. Il étoit naturel
fue Afafie e4t {a religion et lea
s^limens d^ 'a in^rç; qu'elle
Sait ai;^si )a çeHgion de Henri ,1
Içm* perséçutçur. Mari^; teçoit de
§oiii père up caractère sombre ,
foupçfliniieux, sjuiguipaire. Tell^
^ipit lÀari^ , «igée de Sj ans , a
sçKn ^vén^^i^t a^u tr^ne. Depuis
ie sp^ifme di? Henri , les aâiwres^de
religion étoi^nt les principales,
i^re^ (k^ l'^U^t. Quopque entière*
nevt sqpi^ré du sf^mtrsiég^ et de s^
doftri^ft 1 Hfnri prétcndoit être
vufslbé fsaiholique , et avoit fait
Dif^nriv . égaleipent de^ lutiiérieiis
H d0& papistes r coiun^e liéréti-r
qu^. Sous Edouard VÏ , le gour.
ver^^m^it a^oît ^ tuthéneQi
et par <}onséquent . cette secte ,
au« ]«a.cirQopsMaçes iavorisoient
aaiU^rs , ^'étoit étendue, A la
qiori d'£4o¥ard, jqnatre. prin-
ffonii : it cad^oliqujB }iiiW? , AiW
iltn^e. de Jf^ri VtH ; fi^l^ali^tb»
$a secpndD (Hl^ , protestaolQ } e|
dam la ligne de Heuri VII »
Jfîaiyiie Grajr ftt Marie Stu^rt , h
pp^miÂrq pr^^ta^taatq , et déjli
pai|rvH0 die la iîOUfo»W 99 y^vtp.
du t§&tiweii^ d'Edouard ; la aot
coude catholique, mai;» p'ayant
qu'un fqibl^ droit $1 4^ Coiblef
v^y^i^ p>ur le faire valeir* Veft
prit.nçligieus^ de la Catien étoit
da^is une propovtioo encore plu^
antircatliolique. Marie , qui avpil
i^ ineilleur droit au tr4i|e, n'y
xupata qu'en s'engageant à squt
t^ÎF la religion protestante- Lta
premiera acte^ de aen pciuvoia
turi»i4 d'^fonner tSi^^heth •' sa
so^uf, et dlmnioler à sa vem
gpajBc^ l»u à sa sùv^t4 ceux qui
ayoî/^nt mis la couronne sur li|
tête de Jeanne Qray, et cette
infortupée. qui Tavoil rfçue pial-
gré eli§ , et ne l'a voit portée quA
' dix )ours« Les autres actes de l-aoi
torit^ de Marie Atreij^ d-ouyrir Ifi^
prisons aux «at^oliqH^ ,. ce quâ
étoit )uste>9 ainsi que de leur vea-«
dre la lit»erté de çou^çience. MtMi
elle lie s>n tint paa ià>: elle vén
tablit ia religion romain^ « ap ^i
étoit centre ses engageraens, osmi
tre l'intérdt politique» et- afirefiaB
par lef moyens qu'elle employa^
On a dit qu'il y avoit eu , souaeo
c^gne, autant de $smm répandu^
en Angleterre pair les nuourrei^ux
que^ifiiar ta. far < du soldat^ On ^
por^te a environ huit eenta W^-
4Hpfdiciéd «non pompria les 0€*t
dainnéa au, fquet , »ux anaendes,»
à 1§ prison, au bannissement..
Hu9)ie réduit h %ij le nombre^
dea personnes brdléea pendant
trois ans,, aavoir , 5 éyéques ,^ a 1
eccMaiastiiiues > S gentilsMmines,
84 hottirgeoi» » \qq lafaouDours ,'
domestiques ou artisanfks , 55 fem-}
mes i al 4 «ofans.. Deux de cook
^é()utîmfiL ont qiielqnea de^tié»
t'jù Mari
d'atrocît^ depl&s qae les àâtres 3
celle d'un vieux é^éque , elle
dura trois quarts d'heure ; et celle
d'une femme accouchant dans le.
bûcher, et dont le ràagistrat iil
rejeter dans les flammes l'enfant
du'un soldat en avoit retiré. Ces
faits ne sotit point contestés. Les
^ens d'éfirlise auxquels se livra
Marie, l'exemple de Charles-
Quint en Flanare , et l^'inâuence
de Philippe II , qu'épousa cette
princesse , doivent partager * les
reproches d« là postérité. Mais
ce qui prouve que Marie suivoit
son propre caractère, c'est qu'elle
étoit la même dans les causes po-
litiques. Un Jury ayant acquitté
un prévenu de eohspiration con-
tre lequel il n'y avoit point de
preuves , elle fit incarcérer tous
tes jurés , imposa l'énorme amen-
de de mille livres sterling aux
un^ , de 2 mille aux autres , et
retint l'acquitté pendant deux ans
en prison. Son mariage avec Phi>
lippe II n'étoit ni dans les intérêts
de la nation, ni dans ceux de
l'Europe , ni dans les convenan-
ces personnelles, Marie étant ](>lus
âgée de 12 ans que ce prince.
Philippe , faisant brûler des pro-
testa ns en Flandre , de voit aug-
menter l'ardeur de la persécution
qu'il trouva commencée contre
eux en Angleterre. Marie épuisa
d'argent son royaume pour Phi-
lippe. Elle fit par-tout des em-
prunts , en imposa de forcés ,
«xerça sur des marchands et des
compagnies les plus révoltantes
exactions , pour en epyo^et le
produit en I^landre, où Philippe
étoit repassé dès i554- Cette
rejme employoit une partie dcf son
temps «a lui écrire des élégies
passionnées , à verser des larmes
sur son absence et ses froideurs.»
Philippe , qui n'étoit pas resté un*
an 'avec Marie , lui accordoit ra- ractère. Entêtée, -superstitîeaae ,
remeot la faveur d'une réponte^ 1 violente , maligne , vin€^cati\e.
MARI
tet daignoit & peine feindre tfoe!-.
que attachement pour elle. Marié
avoit commencé à régner en 1 553,
s'étoit mariée en i5549 avoit re-
doublé la persécution en i555y
et mourut , sans avoir été mère ,
en i558, dans sa quarante-troi*
sîème ann^e. Calais lui fut en-
levé par le duc de Guise , et la
flotte qu'elle envoya n'arriva que
pour voir les étendards français
arborés sur le port. « En moins
de trois semaines, dît le P. Fabre,
les Animais perdirent tout ce
3u'ils avoient conServé en France
e leurs anciennes conquêtes ,
par l'incapacité d'une reine qui
n'avoit en tête que la destruction
des protestans , et par la négli-
gence de son conseil. » On a at-
tribué sa mort ^ la perte de Ga-
* lais , d'après ce mot : V Qu'on
m'ouvre te cœur, on y trouvera
Calais.» {F'oyez Haviel.) Il est
Srohable que ce ne fut que son
emier chagrin. Si l'on calcùloit
les maux qu'elle a ilSits et prér
parés k l'Angleterre pendant un
règne de cinq ans , il y auroit
peu de tyrans plus détestables.
Les historiens modérés la |>ei-
foeot avec plus de mépns que
e haine. « Elle i*éunissoit , dit
le plus judicieux , tout ce qni
pou voit former une dévote^ sa-
perstitieuse : son extrême igno-
rance la rendoît également inca-
pable de douter des opinions-
Su'elle avoit reçues ,-- et d'avoir
e l'indulgence pour celles des
autres. » Ce portrait est de l'âge
où elle prit le sceptre. Voici celai'
oh le même peintre la résume
toute entière\ : « Le portrait de'
cette princesse n'exige assaré-
ment pas de longs discours : elle
avoit peu de qualités airtiables
oti estimables , et sa
porsom
ne
étoit dignement assortie a son ca-
MARI
^panBÎqtte ,• tous ses penolians et
toutes ses actions portoient Tem-
prainte de son mauvais naturel ,
et annonçoient les bornes étroites
de son esprit.»
t XXVI. MARIE II , reine
d'Angleterre , épouse de Guil^
lauine III dont elle partagea le
trône, née au palais de Sainte
James , le 3o avril 16699 ^^ ^^^^
Ses II y et de la fille du lord
ai'endon, que ce prince a voit
épousée en secret pendant Texil
& la famille royale , joignit aux
charmes de la beauté et auzagré-
mens de Pesprit un excelleat ca*-
ractère , et un grands Ibnds de
piété et de vertus. Elle parut su-
périesue à tout ce qui l'entouroity
soit dans les amusemeus de la
cour , soit dans les jours de re-
présentation qui exigeoient de la
di^ité. Ije prince d'Orange, de-
puis roi d'Angleterre , lui fit sa
cour en personne , lorsqu'elle n'ë-
toit encore âgée que de s Sans , et
l'épousa. Plusieurs personnes ont
supposé que la prévoyance de ce
prmce lui a voit fait entrevoir les'
événemens à venir-, et que des
vues de politique Tavoient porté
à cette alliance. S'il en étoit ainsi ,
il eut l'art de les cacher avec
beaucoup d'habileté; On peut en
juger par la franchise avec la-
quelle il déclara ses mtentions
à sir William Temple , alors am-
bassadeur à La Uajre , auquçl il
dit « que les premiersSnotifs qui
le déterminoient étoient les dis-
portions etle caractère de la jeune
princesse } que telle étoit sa ma-
nière de voir et de sentir, quecette
considération Temportoit auprès
de lui. sur tontes les convenances
d'intérêt ou de fortune ; que par-
mi les princçssei existantes h en
étoit peut-être peu qui trouvassent
«Uns lui un époux avec lequel elles
pu^iSent Tivre agréablement ^ qu«
MARI fjt
sll en rencontroit une qui ne se
plût pas avec lui , il ne se croyoït
pas en état de le supporter , et
qu'étant dans l'inlention de vivre
avec son épouse d'une manière
qui la rendit heureuse , il en dé-
siroit une* qui fàt animée par les
mêmes vues ; ce qu'on ne pouvoit
attendre essentiellement que de
ses dispositions et de son édu-
cation. » Ce fut le 4 novembre
1677 que les noces se célébrèrent
au palais de Saint*James, et quinze
jours après les nouveaux époux
firent leur entrée solennelle à La
Haye avec la plus grande magni*^
ficence. La princesse Marie em-
bellit la cour de son nouvel époux
par ses vertus et l'accomplisse»
ment de tous ses devoirs jusqu'au
moment oik,a l'invitation des états,
elle vint le trouver en Angleterre
et aborda à Whitehall Je iQ lé-
vrier 168g. Le prince , son époux,
Vj avoit précéotfe dès le 5 nove? n-
bre précédent , et le roi Jacques
ajrant abdiqué la couronne , elle
fut placée sur leurs têtes le 1 9
avril suivant. Ils régnèrent ensem-
ble jusqu'au 2S décembre 16949
époque a laquelle la reine mourut
de la petite vérole dans son pa-
lais de Kensingtou, laissant après
elle de longs regrets et l'exemple
de touttis les vertus de son sexe.
t XXVII. MARIE-STDART ,
fille de Jacques V , roi d'Ecosse »
et de Marie de Lorraine , hérita
du trôoe de son père huit jot6:s
après sa naissance , en i54^*
Henri VIII > roi d'Angleterre ,
dont elle étoit la petite -nièce ,
vonhit la marier avet le prince
Edouard son fils , afin de réunir
les deux royaumes. Mais ce man
riage n'ayant pas eu lieu , elle
épousa , en s5o8 , François, dau-
pnin de France, fils et successeur
de Henri II. Quelle destinée ^em**
bloit alors devoir être plus heo»
n»
WARI
ni ART
feuse 4a« ^pMe de M^é Staàft » t 0aiHil0j , Bon cou»in.. Cm prlnMI
pomhïée des faveurs de la nature | avoittous.lesagréiiieBS extérieur*
tet de GçUe de la fortune, pcirtant
JBi 17 ans la double couronne dç
France et d'Ecosse , et pouyant
disputer à Elizabeth «celte d'AuT
gleterre et d'Irlande ; unissant
aux charmes d'une beauté par^
faite ceux d'un esprit cultivé ,
4'une ame ' noble et génëreu^^a ;
adorée de son époux , adiniréç
des Français , et 1 objet des bomr
mages d^une cour qui çpnservoit
encore avec le goût. des lettres
la politesse des moeurs et le ton
4e la galanterie que François !•'
javoit introduits ! L'illustre l'Ho-
'pital , Ronsard , du Bellay , et
tous les poètes du temps , celé-
brèrent à Tenvi les grâces en-
chanteresses , les dpuce^ .vertus,
i'esprit et les talens de la jeune
reine ^ et ne virent pour ellô dan$
l'avenir qu'nn long enchaînement
de prospérités. Çtes séduisantes
illusions s'évanouirent au bout i^e
(dix-huit mojs. François II termi-
na sa carrière ; Charles IX lui
succéda , et Catherine de Médi-
çis reprit toute, l'autorité. Maris
6tuart s'aperçut bientôt qu^^elle
n'étoit plus veine qu'-en Ecosse ,
çt fut forcée d'y retourner. Elle
avoit exlialé sa douleur dans une
élégie touchante sur la mort d^
son époux ; en partant , elle ex-
pri|njà ses regrets et ses tristes
presseniwi6»iS . daas ce» vers »ï
connus :
▲diea , plaisant pays de I^rançe !
*0 ma patrie ' ,
. La plus chérie-, -
Oui M oeurti ma |«un« «nlaim* :•
. A4i^v France! a<iie« no»|3ieaDU i^HCf! .
. L^ nef ^i^i 4c?9Jjoint nos aipour? , .
N*a eu de moi qpe la moitié ;
tJ ne part te reste ^ elle est tienne :
* le là Me à tbn amitié , / • *
•' tfiàMt. ^tte de raiitte il «e »o«Vi«aile.
JPe retour en Ëeodse , ellase maria
capables de séduire une jeune peA
sonnf3. Marie , dans les prenâiers
transports de son amaur, U^
\ donna le titre de roi , et joignit
son nom dn: 6i$n dans tous le^i
actes publics. Mai^ elle, déqouvi»!
bientôt dans son époux un boinr
me insolent , violent , irrésolu ,
crédule , bas , grossier » brutal
dans ses plaisirs, et qui, gou-s*
yerné par les plus vils flatteurs ,
crojoit toujours mériter aurdelà
de ce qu'on iaisoit pour lui. EU*
voulut alors user de plus de ré^
serve ; il en fut indigné , et prit
en aversion tous, ceux qui av^ienl
la confiance 4e la reixie. Un mur
^icien italien , nommé Ûavid Riar
so , étoÎLt alors le coilseil de cettft
{princesse. Heniri qui n'a voit que
e nom de roi, méprisé de> âoi|
épouse , aigri et jaloux , quoique
Rizzo fût un vieillard dégoàtant ,
entre par un escalier déroJbé é
suivi qe quelques gommes armés^
dans la chambre oi| s^ femme
soupoit 9 ii'ajant auprès d'elle
que le musicien et la çon%tess9
4'Argyle., On renverse la tabfe «
et on tue iVizzo aux yeux ..de la
reine , enceinte alors deoiaq mois^
et qui se mit ea vain au-dcvani
de lui. ^ Je ne pleurerai plus ,
dit-elle, après cette scène hor-e
riblè , je na songerai qu'à la ven^
geance.» IUbïo n'avoit été p'robsk»
blement que le confident ât le
lavoii de IMiarie. Un hoi»npe plus
dangereux lui succéda aupvès de
cette prîiiceasA ; ce fu£ le com^
de Boâiwell. Cette nouvelle liai«i
son avec un homme ardent et vi^
eiaux occasionna, la i^mn^ dki rei 4
assassiné à Edimbourg dans uxte.
maison isolée 9 que ses meurtiûeESi
filent sauter paifuiie mine. Marie
épouse alors son aioaiit , ref^saràé
universellement ceiniaie raiiieier
de. la movt da i^oa époux., ( ^Qf^%
MAKI
iCkâlnitr, comte deBothwèil.)C^è
Hfifon màlkeurmise souleva TE*
^p99e contre cflle. Abandonnée de
ton amu^e , elle fiit obligée de se
fondre aBX confédérés ; et de cé-
der la couronne à son fils. On lui
penAit de nommer nn régent , et
elle choisit le comte de Murray ,
son frèi^ naturel , qui ne l*en ae-
eabia pas moins de reproche^ et
d^jnres. L'humeur împérMuse
du régent procura un patti k la
reine. Elle se saava de prison ,
leva 6000 hommes ; mais elle fut
taincue et obligée de chercher un
asile en Angleterï«, où elle ne
•fronya qu'une prison , et enfin la
mort , après 18 ans de captivité.
Slisabem la fit d'abord recevoir
Évee honneur datis Carlisle ; mais
elle lui fit dire , « qu'étant ac-
tnsée par la votx publique du
meurtre de sou époux , elle do-
toit s'en justifier» V On nomma
des commissaires , et hn la re^.
tint prisonmère k Tewksbarjr^
p6ur instruire ce procès. Le paud
malheur de la reine Marie f«t
d'avoir des amis dans sa disgrâce,
il se formOit , ou l'on diseiit qu'il
se ibrmoit tous les jours des oonv-
Sots contre la reine d^AngleCerrer,
LUS le desseifii de rétablir celle
d'Ecosse. (f^<y,l'art. Parr, »• IL)
Un prêtre, nommé Jean Ballard ,
fiir accusé d'avoir' conseillé a un
mne g^mélhomme , nommé Ba-
Mngton , de travaffller k Texéeu-
'^ndecre projet. Quelques autres
e»trère&t dians le complet. Leur
pnooès fut mstruit 8ut4e-châmp ,
ititû y tA €ut sept de pendus et
éoifMl^. Gstte conspiration set^
-^t k accélérer 1« ju^ment de
Mam*. On favsoôrt courir tous Us
jottr» dû» bruits âlarmaas. Ufte
flotte «spagvole^ , disoit-ion , étoit
itmée po>ar U délitivr ; les Ëeos-
MtB scfMktrn failT une* irfimtion ;
«De meméè eMidoite psw \t due de
MARi
175
débéf qiiédans la provi<icé de Sus«
sejt. Eri^sbetb alarmée , ou fei-
gnant de l'être , fit juger Marie ,
son égale , comifle si elle avoit
été sa sujette. « Quarante - âénx
fneitibres du parlement , et cinq
juges du royaume , allèreïit l'in-
terroger dans sa prison à Fothe*
ringaf^. Elle protesta , mais elle
répondit. Jamais jugement ue fut
plus incfompétent y et jamais pro-
cédure ne fut pfusirréguirère. Oïl
lui représenta de simples copie»
de ses lettres , et jamais les ori-
ginaux ; on fît valoir contre elJe
les témoignages de ses secrétaires^
et on ne les lui confronta point;
on prétendit k convaincre sur làf
déposition de tfois conjurés qu'oa
«voit fait mourir , dont on auroit
pu dift^rer la mort pour les exa-
miner Srvec elle. EnnU , qua^nd ott
auroit procédé avec les formalité»
Sue l'éqnifé ekigepour leftnoindre
es hommes , quand on auroit
prouvé que Marie eherchoit par»*
tout des secours et des vèngeurs,oA
nepouvoit la déclarer criminelle?.
Elizabeth n'avoit d'autre jrtridic**^
tion sur elle que celle du puis-
sant sni* le foible et sur le mal«
heurent; » Histoire générale , f.
IL ( rq^es Elizabeth, ù« XIL )
Mais sa politique cruelle exigeorC
le sacrifice de cette illustre victime.
Marie fut condamilée k mort , et
elle 1a reçttl avec un c'otirage dont
leir plus grimds hommes ne sonft
pas touiours capables. « La mor^
qui doit mettre fhi à' mes mal-
hefurs me iera , dit -elle , très-
agréable. Je regarde comme in-
digne de la félicité céleste tme"
ame trop foibte pour soutenif 1«
corps dans «e passage au séjour
d^s bienheureux. » IJans ses ôet--'
niers jours , elle joignit aux exer-
cice^ d'une piété cuuragouse les;
soins les plus tend t'es a l'égard
de ses dotrtesfiques. Après leujp
aVôif disfribué d«s récompenses ^
I
i
174 MARI
et avoir <5crit en leur faveu*' à
Henri III et au duc de Gui3e ,
elle demanda quHls fussent té-
moins de son supplice. Lecomtede
Kent le refasoit avec dureté. Tou-
chée d'un tel refus y elle s'écria t
« Je suis cousine de voti-e reine ,
je suis du sang royal de Henri VIII ;
j'ai été reine de France par ma-
riage ; j'ai été sacrée rente d'E-
cosse » : paroles bien frappantes
dans une telle conjoncture \ Au
lieu de lui donner un confesseur
catholique qu'elle demandoit, on
lui envoya un ministre protestant,
qui la menaçoit de la damnation
étemelle , si elle ne renonçoit à sa
\ religion. « Ne vous tourmentez pas
SUT ce point, lui dit-elle plusieurs
fois avec vivacité : je suis née dauè
la religion catholique, j'y ai vécu ,
ie veux y mourir. « Un crucifix
qu'elle avoit entre les mains lui
-attira untfiutre r«proche. Le comte
de Kent voulut lui dire « qu'il fal-
loit avoir le Christ dans le cœur et
non dans les mains » j elle répli-
qua « qu'il étoit difficile d'avoir
son Sauveur dans les mains, sans
que le cœur en fût vivement tou-
ché! » On ne lui permît d'être ac-
' compagnée que aunpetituombre
de domestiques. Elle fit choix
de quatre hommes et de. deux
de ses femmes. « Adieu, mon cher
Melvill , dit - elle à l'un d'eux.
Tu vas voir le terme lent et dé-
siré de mes malheurs. Publie que
ie suis morte Inébranlable dans
ia religion , et que* je demande
au ciel le pardoa de ceux qui
ont. été altérés de mon sang. Dis
à mon fils qu'il se souvienne de
sa mère. Adieu encore une fois,
mon cher Melvill , ajouta-t-elle
en l'embrassant I Ta maîtresse ,
ta reine se recommande a tes
pnères » Le 18 février iSSy,
s'etanl levée deux heures avant
Je jonr , pour ne pas retarder
l'heure de Tciécutio» de l'arrêt , I
MARI
ellesliabilla avec pins de soÎM
qu'à l'ordinaire; et ayant pris une
rob^e velours noir : « «T'ai gardé,
dit-elle , cette robe pour ce grand
{'our , parce qu'il faut que j'aille à
a mort avec un peu plus d'éclat
que le commun. » Elle rentra en-
suite dans son oratoire, oii, après
quelques prières , elle se commu-
nia elle-même d'une hostie con<*
sacrée que le pape Pie Y lui
avoit envoyée. Lorsque les com-
missaires entrèrent , elle les re-
mercia de leurs soins, en ajou-
tant : <* Les Anglais ont trempé
plus d'une fois leurs mains dans
le sang de leurs rois. Je suis de ce
même sang ; aiilsi il n'y a rien
d'exiraordmaire dans ma mort et
dans leur conduite. » On la con-
duisit dans une salle où on avoit
élevé un échafaud tendu en noir*
Les spectateurs , qui la remplis-
soient , furent frappés en voyant le
maintien assuré de cette reine, qui
avoit conservé une partie de seg
charmes et de ses grâces* Quand
il fallut quitter ses habits , elle ne
voulut point que le bourreau fit
cette fonction , disant « qu'elle
n'étoit pas accoutumée à se faire
servir par de pareils gentilshonF
mes. » Après avoir fait quelques
prières , elle teqdit sa tcte » sans
montrer la moindre frayeur. Sa
tête ne fut séparée du corps qu'au
second coup; et le bourreau moiî-
tra cette tête, qui avoit porté deux
couronnes, aux quatre coins de
l'échafaud) comme celle d'un scé-
lérat. Telle fut la fin tragique
d'tme des plus belles princesses
de l'Europe. ( ployez Lambkuii. )
Elle passa près de la moitié de sa
vie dans les chaînes , et mourut
d'une mort infâme. Son attache-
ment k la religion catholique , et
ses droits sur l'Angleterre , firent
aux yenx. d'Élizabeth une partie
de ses crimes. Sa beauté p ses ta-
iens , la >prol|E;tioa dont elle H^
/
MâRI
nora les lettres , le succès ayec le-
ouel elle les cultiva , sa fermeté
dans ses derniers instans , son at-
tachement à la religion de ses
pères , ont un peu fermé les yeux
SOT ses fautes , et on ne se sou-
tient plus aujourd'hui que de ses
malheurs. On a donné un Jlecueil
des écrivains contemporains qui
ont écrit sa Vie , jLx>ndres, 1725,
3 vol. in-fol. Nous n'avons suivi ,
dans cet article, ni le satirique
Buchanan , ni le partial Rapin
de Thoyras ^ mais le véridique de
Thou, et le ji^dicieuxHume, qui
ont examiné avec soin les raisons
des apologistes et des accusateurs
de IVfarie. Nous ajouterons que
l'abbé de Choisj , dans son His-
toire, ecclésiastique , où il ne.de-
voit montrer Marie Stuart que
par le bon côté, finit pourtant
ainsi soti portrait ; a II faut avouer
crue sa bonté mal entendue , sa
faiblesse et son inconstance lui
attirèicent la plupart de ses mal-
heurs. » La tin de la reine d'E-
cosse fut d'une héroïne chrétienne ;
mais plusieurs traits de sa vie ne
sont pas d'une femme chrétienne.
K L'humanité , dit Dreux du Ra-
dier, ne sauroit refuser dès larmes
à sa fin malheureuse. Mais jusqu'à
ce qu'on ait réfuté 1^ écrits du
pré^dent de Thou , et opposé une
juste apologie k ce qu'il dit de la
mort de Henri Stuart , comte
Damlej » djk la . familiarité de
Marie avec 4Pid, Rizzo , de son
mariage avec Bothw^l 9 meur-
trier du comte Damley 1 on ne
sauroit accuser les nistoriens
d'avoir employé , comme le dit
let^résident Hténault des couleurs
afireuses pour peindre toutes les
âctioB^ de sa vie. Ce sont les cou-
leurs que présente la. vérité. Nous
voiilonn bien ne paj lui* faire un
crime dé sotic humeur galante, de
l'autour qu'ent pour elle Damville,
$b 4« co^aétable de tlontmo- ]
MARI 175
rency , qui la suivit en Ecosse j de
l'aventure de Chastelard , k qui
elle avoit pardonné une hardiesse
criminelle, puisqu'il avoit été jus-
qu'à se cacher la nuit dans sa
chambre pour satisfaire sa pas-
sion , et qu'elle ne le sacrifia a sa
réputation que parce qu'elle ne
put s'en dispenseï'. Enfin , nous
ne lui imputons point les poésies
galantes qu'on lui attribue sur
Son commerce avec ce gentil-
homme , non plus que les lettres
que les jprotestans ont publi<^s ,
et qu'eue écrivoil , disent - ils ,
à Bothwell, avant la mort du
comte Darnley. Mais , encore une
fois, écartant les faits faux ou dou-
teux , Marie n'est point justifiée
aux yeux de la postérité, et il n'y
aura que l'éclat de sa mort qui
puisse faire oublier les reproches
3u'pn peut faire k sa vie. Elle eut
e Henri Stuart , son second mari,
Jacques I , roi d'Angleterre ; et de
Bothwell , son troisième époux ,
une fille qui se fit religieuse à
Notre - Dame de Soissons. ùa
trouve , dans le recueil intitulé
Cambdeni et iliustnum virontm
EpistolcB , une lettre que l'iilastre
président de Thou écrit k Cam-
den, pour justifier ce qu'il a dît de
Marie Stuart dans son Histoire* U
assure qu'il s'est instruit a fond
des particularités de sa vie et de
la source de ses malheurs. Ce^
pendant le côme qu'on lui impute
( la mort de son mari ) est encore
peut - être un problème histo^
rique.
XXVin. MARIE - LOUISE-
GABRIELLE de Savoie , femme
de Philippe V , roi d'Espagne.
yoY» Mame-AdiêlaÏde de Savoie ,
no XIX.
XXIX. MARIE de Govcacui.
Fojrcz Gowzague, n» XXIV.
XXX, MARIE- JOSÉPHINE ,
I
i'j(i MAÎlî
épouse de Frédéric Àiigvis^ II i
loi de Pologne. Fofez FuEMiutl
A»6ÙST« Il > B|^ XII «
_XXXi.. MARIE* soeur aînée de
Movse etd'Âarôn, fille d'Amram et
de4oeabed, naauit vers l'an iS^S
ayant Jésus - Cnrist. Lorsque la
tiile de Pharaon trouva Mof âe ex-
posé sur lé bord du Nil , Marie ^
^ui étpit présente , s'ofïrit pdur
aller cherclier une noui*rice. a cet
enfant. La princesse ajant agréé
ses oSres » Marie eourut chercher
sa mère, a ^uiTon donna le jeune
|i(oj'S6 b nourrir^ Qn croit que
Marie épousa HUr., de la tribu de
Juda } mais on ne voit pas Qu'elle
^1 ait eu de^ enfans. Aprètf ie
pasiage de la mer Rt>uge et U
destruction entière de Tarmée de
Pharaon , Mari0 se mit à la léte
desilfmmés de tfa natioii» et en-
tonna avec elle le fftmèa3t eantiqti^
Çantemiis Dondtùà ^ pesant qii^
Mo/se k €<hântiiit k la tété dà*
i(h43eur deis hommes. Lor^ue Se?
pliera > femnte d^ ce dernier ^ fut
arrivé^ danâ le camp ^ Ma^ie eut
i|ttel^ttes déméléd k\^ éll\a , et
Mtéreisâia dans son différtot "wk
£?ère Aar^a. L'u^ et Fantré innr»
tfmrèrenlt eonfrè Mojàe : Bieu'^
dit rÈeritnre ^ en fui irrité > â
Irappa Marte i^tme lèbre iàchèa^
ste 9 dont il lit guérit à la prièfe
è^ Moysè y après Fàvoir cepen*-
das^t eondambée ^demeiuiier sept
jèurs hors dt eamp* £lle incnxrut
.vers t'au lêjai avant Jésu^Gitriet^
âgée d'environ xa!6 ans;
JiS;^lt . MMllllÈ^ filk df'ËtéÉzar,
^ée au b<^urg de Mthécort , et ré-
ftigiéâf avee stoti maii4 étabié JétvM^
lem, ^v trôttVitpeiMlanftlé siégpé àt
eette ville par Titus. Une horrible
famille réduisifr lea habitais» à se
Sourrir de corps mprts. tJn joixr
les soldats, api'ès lui avoir volé
^tt# «eisbtjolijtylm prti«ntrG|iiebre
MARf
teiit ce qui lui étoit ii^eêsisiiiiW
pour la vie. Cette femtitie, moa^
pant de faim , arracha de sa mai
mélle son fils , le tosl , le fil
euire ^ en mangea une partie , et -
garda le reste pour une autri^
ibis. Les soldats entrèrent , k
rodeni* de ce mets ctuel y t%Ak
forcèrent de leur montrer; ce
qu'elle avoit fait cuire. Elle léii»
oôHt d'ep manger : toftis ilis eif
eurent tunt d'horrèo^ , Qu'ils se
retirèrent en frémissant. Per-
sonne ù'ignorè que l'âutenr dé
Ia Ùenriade a fait entier eeU4
stène teif iblé dans le m* ehant é#
son p6ëmè* '
kXXm. MARIE, adt^eriient Si-=
ioaïé. Vogfûz. at d&mièr mot §
û*» Uli
t XXÎS:iVi MARlE-MAGbl^
LEINË VÉ tk TRikrtiî « fénddf
irke del'oitire de kiMiséricôrâe^
«fv^c le pèr& Yvaa, prétré dé
rOrsrtoire, héé à Ats en Pr^
vence en iêi6 , d^n père S6ld«t^
fut élevée avéè ^and soiâ pdi
9k mère , et fut demandée eH
mcrrmgë , k l'â^ de «fahi^tt àûs i
par un Homme fbrt rîehtf demi
elle refasa la mi^. Ëlli »é aaié
sdus ia direétioli dtt bèrfrTvaiii
^ièocnpdsà pour elle uft Unf
intitulé Conduite k la j^feofidii
chrétienne. Uliè malàdlt doffl
eâlle fni affligée m^ti^ M Ûl
Freniobe la résoluMB àajbndè^
ordre dé kr Misértecrrde , fif^
y reeevoir le» filks de taa^Mâ,
sans bietis tt sârns dm. Murié^
Madeleine exééata h&avëHS^*
nvmt ée fiétit déàietii. Gtttir
sainte fonaatride établit k Aui i
en itiSy , la preiftièi^ âîaisfôâr df^
sofi im^itut y d<ml elle fàt lé
pvefnièle ii^^Ottre. ËUé Môtii^
rut k Avij^on U 120 Séfttii^ ^^^J
WNGa â^ »ott Qisàr^^ F^^ ^ vM |r
I
par le P. Croiset , jésuite > LyôR,
16965, m-80. '
■ XXXV. MARIE Dt LlwciMfA-
TioN , fondatrice des carmélites ré^
formées en France. V. Aviullot.
tSXXVI. MARIE DE l'In-
€A«NATi-oN , célèbre religieuse
ursuline, nommée Marie Gujrert ,
née à lueurs le 18 octobre 1599 ,
ellt]^a, à l'âge de Sa ans ,. après
la mort de son mari, chez les
ursulines de cette ville , où *elle
compo^, pour ^instruction des
novices , un assez bon livre ^ in-
titulé YEcole Chrétienne. Vou-
lant convertir les filles du Ca-
nada , elle passa a Québec en
1659 , où elle établit un couvent
de son ordre , dont elle fut la
supérieure^ Elle y mourut , le
3o avril 1672. Outre son Ecole
chrétienne,^ o|t a d'elle un vo-
lume in-4'* de Retraites et. de
Lettres. Doni Claude Martin ,
ton fils , a publié sa vie ; le P.
de Çharlevoix , jésuite , en «a
aussi donné une, 17^4.9 in-12.
Tous les écrits de éette religieuse
sont pleins d'onction.
*XXXVÏI. MARIE DE Faiirct, la
première de son sexe qui ait fait
en France , ou du moins dont il
nous soit parvenu des Poésies
françaises, avoit pris ce surnom ,
non qu'elle fût de la, maison ci-
devant royale , mais seulement
pour désigner Le pays où elle étoit
née. Marie vivoit vers le milieu
dn i3* siècle^; elle a laissé un re-
cueil de fables en vers , auquel
elle a donné le nom é'Ysopet ^
( petit Esope )- Le Grand d' Aussy
les a traduites en style moderne
et en prose , et insâ*ées dans le
4* vol. de ses/abliaux ou contes
aes 12 et i3» siècles. Ce môme
volume offre un conte dévot de
Marie de France , intitulé le Pur-
'^aloire de saint Patrice ^ pitges
T. XX.
MARI 177
7« et 76. f Foyez quelques 4^tailf
Ïdus amples sur cet auteur dans
'avertissement préliminaire àt%
fables , pages iSx» 168, et tome 3»
page 44.1.)
* XXXVIIL MARIE DE la
Visitation ( soeur ) , religieusa
de l'Annonciade à Lisbonne ,
célèbre clans cette ville par se»
extases et ses révélations. Am-
bitionnant de fixer l'attention pu-
blique , elle se fit cinq blessures
seinblables aux cinq plaies de
Jésus-Christ. Ces stigmates firent
un grand éclat k LisiM>nne; tout
le monde vouloit les voir. L'in-
quisition nommé des commissai-
res r et la fourberie fut décou*
verte en 1.588. Ms^rie fut punie, et
mourut dans l'obscurité. ( Voyez
Louis de Paramo , De origine et
progressa inquisitionis , IVËidrid ,
1598.) L'Espagne étoit rempli»
alors d'alumbnulos ou d'illumi-
nés , qui faisoient consister la.
plus haute sainteté dans l'oraison
mentale, et dans des pratiques de
<févotion , qui n'exciuoient pas
chez eux des débauches cachées»
Ils commencèrent a paroitre ei^
1575 , et formèrent une secte
nombreuse yers i&i5. Ce furent
les pères de3 quiétistes.
* XXXÏX. MARIE (rabbé),
né en 1738 , annonça de bonne
heure des talens pour Tinstruction
publique , et après s'être fait re-
cevoir dans la maison de Sor-
bonne , il fut nommé professeur
de philosophie au collège da
Plessis. Le célèbre astronome La
Cail le , étant mort en 1 762 , Fabbé
Marie lui succéda dans la place
de censeur royal et dans lacnair»
de professeur de mathématiques
au collège Mazarin. En 1770 il
présenta a Facadémie des sciences"
une édition nouvelle des leçons
de son prédécesseur ,■ ou Vo^
17» MARI
fi-ouve des additions qui n'ont pas
moins de précision que Fouvrage
principal. Sur le rapport de La-
lande et de Bailly , Tacadémie
permit que cette nouvelle édition
parât Sous son privilège comme
%L p'récëdente. Il fit aussi réim-
primer le Traité,^ de mécanique
de Là Caille , avec des additions
si nombreuses que l'ouvrage prit
un nouveau format. En 1771
Marie fut nommé conseiller-clerc
au parlement; en 1774? il passa
au grand -Qonseil , lors du rap*
pel de Tancienne magistrature.
Depuis long-lemps Tabbé IViarie
s'occupoit , de la traduction des
lettres d*Euler h une princesse
d'Allefnagne. On assure que Gon-
dorcet, craignant les enets que
pourToit produire cette traduc-
tion , en lit faire une par plu-
sieurs jeunes gens , dont chacun,
fut cbargé d'un certain nombre
de lettres ; qull y retrancha tout
ce qui lui déplaisoi^, et qu'il par-
vint \\sL faire imprimer avant que
le premier tradCicteur eût pu ter-
miner son travail, dont il empê-
cha ainsi la publication. En 1776
Vabbé Marie fut nommé sous-
préCêpteur déi enfaus du coi|ite
d'Artois. Deux ans après il ixt
un voyage en Italie avec M. et
madame de Rohan-Chabot. Ses
liaisotis Fayant placé dans le
J>arti contraire a la révolution , il
quitta la France , et en 179a il
fut décrété d'accusation par la
convention. Depuis cette époque
il n'est ppi •! rentré en France.
Avant la révolution il avoit perdu
X un frère qui s'étoit tué lui-môme ,
dans les accès d'une démence
. ancienne et complète ; il paroît
que cet a^é ayant éprouvé une
atteinte de cette maladie, se re-
tira un soir dans sa chambre ,
ayant Fair fort sombre : il y fut
trouvé le lendemain tué d'un coup
de couteau , çn Fan 1^09*
MARI
^ XL. MARIE Alagoque. Voj^^
Marguekite , n» XVII. "
XLt. MARIE d'Agée D A.
Voyez Agbeda.
* MA R ï E S C H I ( Mirfiel) ,
peintre et architecte , né à Venise
en 1697 » i^^ort en 1744 > travailla
beaucoup en Allemagne. De re-
tour dan^ sa patrie , i! peignit
les plus belles vues de Venise y
et les grav^ 0^ Feau-forte.
* I. MARIETTE ( Jean ), des-
^inâtenr , graveur et imprimeur;
mort à Pans en 174^ > âgé de 8a
ans , étudiu avec ae grands snccès
la peinture sons Jean - Baptiste
Corneille son beau frère; mais^
les conseils de Le Brun son ami ,
lui firent donner la préférence à
fa gravure. Il s*y distingua par
des ouvrages finement dessines et
par une connoissahce fort' éten-
due des estampes. On a de loi
divers morceaux pleins d'esprit ,
et de goût , entre autres on re-
lAarque saint Pierre délivre de
prison d'après Le Dominiqnin ;
Moyse troussé suY le Nil y d'après
Le Poussin; Jésus -Christ cUins le
désert , servi' par les anges , d'a-
près Le Brun. ISlariette en a gravé
plusieurs d'après ses propres des-
sins,
-fVL, MARIETTE (Pierre^ean),
fils du précédent , né à Paris , et
mort dims cette ville en 1774» âgé
de 80 ans , ayoit reçu de son père
le goût de la gravure , et l'avoit
perfectionné dans ses voyages eh
Allemagne et en Italie. Il v^ndh
son fonds de librairie en 1 780 , et
acheta une charge de secrétaire
du roi etde contrôleur delà chaa-
cellerie. Alors il fut uniquement
occupé du recueil de ses estam-
pes , qu'il augmentoit et perfec-
tionnoit sans cesse. On a de lai ,
I. Traitédu cahinetdu roi , Paris,
1700,!» vol. in-foL rempli desayaé-
MARI
les recherches. IJ. lettres à Jif.de
Caylus. m. LetU'es sur la fon-
tairùf de la/ue de Grenelle. I\ . Les
Descriptions qui se trpuvent dans
le recueil des planches gravées
d'après les tableaux de M. Crozat,
1729 ,2 voL in-folio, V.' /?<?*-
cripttQn sommaire ^es statues ,
Jîgùres , vases , etc. , du même
cabinet , Paris ,' 1750 , in -8°.
VI. La Description du recueil
d'estampes de M. Boyer d'Aguil-
les , Paris , 1744 > in-^oho. Les ta-
lens et ramabilité du caractère de
Mariette l'a voient mis en rapport
d'aliâires , eusuite d'amitié, avec
le comte de Caylus, Tabbé Barthé-
lémy, et de La Borde ,^par lesquels
il fut chargé de présider k V édi-
tion du recueil des peintures an-
tiques y d'après les dessins de
Pietro SanterBartoli. ( f^. Eoudb ,
Tû9 III. ) On doi£ encore à Ma-
riette les éditions de plusieigrs
ouvrages in téressans, entre autres
la Description des travaux qui
ont précédé , accompagné et suivi
la fonte en bronze d'un seul jet de
la statue équestre de Louis XV ,
dressée sur les mémoires de Lem-
pereur , Paris-) 1768 , iu-folio. Le
catalogue des estaitipes de ^a^
nette a été dressé par Basan ; il a
paru en 1775 , in-8*». C'est un des
plus complets en ce genre. Voyez
FllSTH.
t MARlliNAN ( Jean- Jacques
Medichino , marquis de ) , célè-
bre capitaine du 16* siècle, né
à Milan , de Bernardin de Mé-
dicis ou Medichino , amodiatenr
des fermes ducales. Ayant donné
dans sa jeunesse diverses preuves
de valeur, il s'acqqitla protec-
tion de Jérôme Morone , chan-
celier et principal ministre de
François Sibrce , duc de Milan.
Ce prince , voulant se défaire
MARI 17^
par le conseil de Morone , avec
un autre ofRciei^, pour l'assassi-
ner. Mais le meurtre ne fut pas
plutôt exécuté , que le duc ré-
solut d'eu sacrifier les instrumens
à la crainte de passer pour Vi^VL-
teur d'un si lâche assassinat. Le
compagnon de Medichino fut le
{>remier immolé ; et la mort" de
'un fut un avis pressant pour
l'autre de mettre sa vie en sAr
reté. Il sortit prompteftient dfe
Milan , et s'étant reuaù à Muss^,
place forte sur le lac de Gômé^,
et voisine du pays des Suisses»,
il eut l'adresse de s'en rëndf«e
maître , et obligea le duc , par
l'intérêt qu'il aVoit de tenir secret
l'assassinat de Visconti , h dissi-
muler sa supercherie, et k lui
laisser le gouvernement de cette
Ï>lace. Il entra au service de
'empereur en i5a8 , et reçut en
échange de Musso la ville de
Marignan , d'où il prit le nom de
marquis de Marignan. Dès-lors >
chargé des emplois militaires les
plus considérables, il acquit lia
réputation dîuii grand capitaine.
Il défit, en i554 » à la bataille de
Marciano en Toscane j l'ami'ée
française commandée ^ar le ma-
réchal Strozzi , et s'empara ,
l'année suivante, après un siège
de huit mois , de la ville* de
Sienne, qui s'étoit révoltée contre
l'empereur. Lé marquis de Ma-^
rignan avoit autant uesprit que
, de talent pour la guerre ; meis
sa fourberie , son avarice , et
sur-tout sa cruauté , ternirent Ii^
floire de ses exploits militairesr
rrité de la longue résistance dtes
Siennois , il tourna -sa rage contre
les malheureux hahitans de la
campagne , et en fit pendre aux
arbres plus -de cinq millet , de
tout sexe et de. tout âge. Il prit
Î>our prétexte de ses barbaries'
es contraventions k la défense
lanats , Medichino lut choisi^ qu'iji avoiti.iaitpuhlicr;»s«uspeiAe
.-iSo
MAM
de la vîe, de porter dans la vîll«
aucune espèce de vivres. Il se
f>laisoit quelquefois à les tuer
ui-méxne avec une béquille ar-
mée d'un 1er pointu , août il se
servott pour marcher à cause de la
goutte. Il s'empara de Porto-
fiercole en *555 , et. mourut la
.même année à Milan, âgé d'en-
;Virpn jÇo ans. Jean- Ange de Mé-
.^ipiV-, «>qui fut pape sous le
jàom de .Pie IV , étoit son frère.
^Tpusles histonens qui ont parlé
,du Marquis de Marig^iiau s'accor-
,d^l, à^ dire qu'il n'étoit point
■ die . la maison des Médici» de
Florence , dont il n'avoit pris
: le Hom oue par vanité , k la fa-
. veurdc la ressemblance avec le
sien.; mais ce c|ui doit rendre
■ la ahose au moms problémati-
que , c'^t le témoignage de l'au-
teur de sa vie , qui le dit vrai-
ment issu d'une branche de Mé-
dicis^, établie à Milan , et qui
en donne des raisons plausibles.
Les preuves sur lesquelles il se
foude sont , i° que, du vivant
même du marquis , c'est-k-dire
. avant que son frère fût pape ,
Alexandre et G^nre .de Médicis,
grands -ducs de Florence , l'a-
voient reconnu pour leur parent;
. et il cite a, ce sujet une lettre du
. premier, par laquelle il le recom-
mandoit comme tel au marquis
du Guast , général de Tempe-
relir j a® qu'il a vu les armes de
Médicis , sculptéejs dau$ une. mai-
sou très-ancienne des aïeux du
. marquis à Milau j 5® enfin il dit
, avoir, vu une description , im-
primée à Florence , des fêtes
. données eu cette ville pour l'ar-
rivée de Jeanne d'Autriche ; ou-
vrage qui fait mention d'une salle
où se voyoient peinte's les tiares
de trois papes issns de la mai-
son de Médicis ; Léon X, Clé-
ment VU , et Pie IV , frères ^u
marquis de Maiigna^,.
MARI
MAÏIIGNL Foyez Poissoi^v
no VII.
MARIGNIER (N.) a travaillé
à plusieurs opéras comiques avec
Paunard et l'on tau. Il a donné
seul ceux de Cydippe . et de la
Pantoufle, Il est mort vers lyÔo-.
t L MARIGNY (Ençucrrand
de ) , comte de Longuevilie , d'un^
famille noble de Normandie «
grand-<:hambéllan , principal mi-
nistre et coadjuteur du royaume
de France sous Philippe4e-Bel ,
s'avança a la cpur par son es*
prit et par son mente. Devei^ii
capitaine du Louvre , intendant
des finances et bâtimo&s , il usa
très-^mal de sa grandeur. Il pilla
les finances , accabla le peuple
d'impdts , altéra l^s monnoies ^
dégrada les Arrêts du roi , et iixii*
9a plusieurs particuliers par des
vexations inouïes. 11 étoit sans
foi , sans pitié , le plus vain et
le plus insolent de tous les hom-
mes. Sa fierté irrita les grands^
et ses rapines, les petits. Lecomt^
de Valois , à qui il avoit donné
un démenti en plein conseil , pro-r
fita de cette haine pour le taire
condamner au dernier supplice ,
après la mort de Philippe-le-Bel.
La veille de l'Ascension , eti i5i5y
avant le point du jour , comme
c'étoit alors là coutume ,.il fut
f»endu au gibet qu'il avoit fait
ui-même dresser a Mbntfaucon ,
« et comme maître du logis , dit
Mézerai , il eut Thonneur d'êti <
mis au haut bout , au-dessus de
tous les autres voleurs. » Le con-
fesseur du comte de Valois bn
inspira des remords sur la con-
damnation de ce ministre, dont
le procès n'avoit pas été instruit
selon' toutes les formalités re»
qui ses. Sa mémoire fut réhabili-
tée ; mais cette réhabilitation ne
Ta pa$ entièrement lavé dai^ l'es-
MÂRf
.pfît de la postérité. Si oq en croit
cependant M. de B*** , Œuvres
diverses , Lausanne ( Paris ) ,
Ï770 jL 2 vol.. in-^^, ce ministre fut
au grand^homme d'état , Injuste-
jnent maltraité par Mézerai , et
par les autres historiens qui l'ont
suivi sans examen. <¥ Il y eut , dit
un autre écrivain , de la passion
, dans le comte de Valois , cela
est certain. La procédure fut vio-
lente et irrégulière. Marigny avoit
rendu de très-grands services à
son maître ; cela est encore vrai.
Mais tout cela ne prouve pas que
sa conduite fût iifréprocbable, et
ses mains pures ; il avoit été Tau-
teur de très -grandes violences.
L^excuse qu'il portoit d'avoir dé-
livré au comte de Valois de très-
l^randes sommes > méritoit * un
examen: toute la nation Taccu-
soit d'avoii^ trahi la France, f^q^.
les favoris de Dupuy , les kana-
ks de Toiichet , etc.
t U. MÀRIGNY ( Jacques
CsAjuPENTum de) , fils du seigneur
du village de ce nom , près de
JNevers , ( et ^uivant d'Aubery ,
d'uo marchand de fer , ) né vers
la fin du 16' siècle , se fît ecclé-
siastique , et vécut en épicurien.
De retoujr d'un voyage en Suède ,
il s'attacha au cardinal de Retz , et
entra dans toutes lés intrigues de
laFronde.Il fut l'un des principaux
aateurs des plaisanteries qu'on
piibha contre Mazarin. Le parle-
ment ajant mis à prix la tête de
èe ministre ^ Marigny fit une ré-
partition dé la somme assignée ,
tant pour une oreille, tant pour
on ceil , tant pour U faire eunu-
«Be ; et ce ridicule fut tout l'eflbt
de la proscription. Après la dé-
.tention du cardinal de Retz ^ Ma^
TÎgny suivi le prince de Condé en
Flandre , et le divertit par ses
bons mots , et par le récit vrai ou
hvk% de s#& vo;^'age$. Il monriit e«
MARI
<d(.
1670. On aimoit sa coifYersatioQ,
parce^qa'il contoit agréablement
tes choses rares et curieuses qu'il
avoit remarquées en ses difieren^^
voyages , et qu'il flattoit I9 mali?
gnité par ses médisance^ conti^
nuelles. Ce penchant dangereux
lui attira des correction» fâcheu-
ses en Hollande , en Allemagne
et en Suède Sa langue s'étant
exercée k Bcuxelles sur les amoura
d'un gentilhomme , on lui donna
un rendez- vous un peu éloigné
de la ville , où des gens apostéa
répondirent cruellement a ses
propos satiriques. Quand Mari»
gi7y fut de retour k Bruxelles , il
porta ses plaintes à M. le prince
de Condé , qui ne daigna pas le»
écouter. Mangny , loin de cachec-
l'af&ont qu'il avoit reçu , fît im^
primer lui-même son aventure
dans ufie lettre à la reine de Bo-*
héme y qui étolt alors k La Haye.
IlyiL^oit au bas de la lettre: a Ma^
dame , de Votre Majesté, le trèi»
humble , très-obéissant et très-
bâtonné serviteur , Marigny.... »
Il disoit quelquefois en plaisan^
tant des choses très-sensées. Dans
une maladie qu'il eutenAllema.-^
gne , et dont il peusa. mourir ^
révêque luthérien d'Osnabruck
luit ayant demandé- si la crainte
d'être enterré avec les luthériçi^
n'ajoutoit' pas k l'inquiétude, que
lui dounoit son éta^t? « Monsei*
gneur , lui répqndit Marignj
mourant , il suffira de creuser
deux ou trois pieds plus bas ^ et
je serai avec des catholiqiies. »
On a de lui , I. Un Mecueilae Let*^
Ires en prose et en vers , imprir
méÊs a La Haye en 1673» in- 12.
On y trouve quelques bonnes
plaisanteries, et quelques traita
d'esprit. IL. Un IPaëme sur le
pain béni ^ 1673 , in-i^ , dans le,-
quel il y a plus de naturel -que de
fmesse , efetplus d'équivoques que;
.d« téritabl«s saillie». Soniiumcutr
y
iBi
MARI
8atinqu6 lui attira des ëloges et
des coaps de canne. Gui Patin
lui attribue un libelle devenu
rare. Il est intitulé , Traité poîiti-
vue , composé par WilUams Al-
leyn , Anglais , où il est prouvé
par Vexemplè de Moyse , et par
d! autres tirés de F Ecriture , que
' tuer un tyran ( titulo vel exerci-
tio) , n^ est pas un meurtre ^ Lyon,
i658 , in-12. [Foy, Alletn, n"«ll.)
On prétend qne l'auteur de cette
mauvaise production en vouloit
à Olivier Cromwel lorsqu'il la
mit au jour*
t m. MARIGNY ( l'abbé Au-
oiER de), écrivain fort médiocre,
mort à Paris en 1762. Nous avons
d^ lui , I. Une Histoire du dou-
zième siècle , cinq volumes in-
12 , lySo. II. Une Histoire des
Arabes, 1766^,4 volumes in- ta.
îll. Histoire des révolutions de
V empire des Arabes y Paris , i75o,
"4 vol. in-ia. Ces ouvrages offrent
, des recherches ; mais le style
manque d'agrément et de pureté.
Les deux derniers sont remplis
de contes orientaux et d'anecdo-
tes puériles , parmi lesquelles il
y en a peu cf intéressantes;
* IV. M ARIGNY, officier de l'ar-
mée deMavence , déjà connu par
sa bravoure dans celle du Rhm ,
Sassa dans la Vendée après la red-
itiou de cette ville , se signala
dans' cette guerre par des actions
héroïques , a la tête de la cavale-
rie légère. Nommé provisoire-
ment général par les représentans
"du peuple , le ministre Bouchotte
■Jui jrefusa d'a))ord son brevet ,.ce
qui excita des réclamations à la
fonvention nationale de la part
de Merlin (de Thionville ) , qui fit
de lui le plus grand éloge. Ce fut
,aussi cet oHicier qui , lorsque l'ar-^
mée <Je Majence cirtra dans la
;V^tidée; pénétra, kl^ tète de qui^î*
MARI
ques braves , dans ce pays msttr-
gé , et opéra la jonction de l'ar-
mée avec la division àes Sables-
d'Olonne. Lorsque les Vendéens
eurent passé la Loire , il les har-
cela constamment h la tête de^ la
cavalerie , pénétra dans Dol ,
où étoi^ retranchée l'armée rojra^
liste ; et a la tête de 100 cavaliers
seulement , égorgea les avant- pos- .
tes et sabra ce qu'il rencontra
sur son passage. Nommé général
de brigade , il fut tué en 1793 ,
aux environs de Durtal , k la tête
de quelques hussards avec les-
quels il avoit continuellement
harcelé les Vendéens , pendant
qu'ils se rendoient k Angers pour
en faire le siège.
MARIROWSZKY ( Martin ) ,
médecin , né a Rosenau en Hon-
grie en 1728 , mort en 177^1 a
dirmich , dans TEscIavonie , où
il s'étoit retiré , étoit un homme
plein d'hu^nanité , qui s!attacha
sur-tout k examiner les causes
des épidémies, qui avoient fait
périr en Hongrie plus de soldats
que les armes des Turcs. 11 con-
signa ses observations dans se$
Bphemerides Sirmienses , espèce
de jou mal qui commença k pa-
rohre à Vienne eu 176^. On a
encore de lui u*ne Traduction
hongroise de l'Avis au peuple , da
Tissof.
I. MARTLLAC (Charles de), fils
de Guillaume de Marillac, cçntrâ-
leur général des finances dû duc
de Bourbon , né en Auvergne vers
i^io, fut d'abord avocat au par-
lement de Paris , et s'y sigaaia
tellement par son éloquence et par
son savoir , que le roi François'I**
le chargea de diverses ambas-
sades importantes.Marillac devint
abbé de Saint-Pierre de Melun ,
maître des requêtes , évéqne de
Vannes, pois archevêque de Vien**^
MARI
MARI
i85
WC9 etchefdu conseil privé. Dé- i «oûtxSSa , danslapaiirreté, quoi-
fiiité par Henri U > en 1 55o , avec qu'il eùtété pendant quelque temps
mbert de La Platière , à la diète " ' -*- ^ '' ** "
d'Aosbourg , pour remettre la
bonne intelligence entre Tempe-
^ur Ferdinand et le roi , ses oisr
jcoiirs furent très-applaudis. Dans
l'assemblée des notables 9 tenue
là Fontainebleau en i56o » il se
^t encore admirer par une belle
harangue. Elle roula entièrement
^ur la réformation des désordres
,de l'état, et sur les moyens pro^
.près à prévenir les troubles qui
menaçoicnt le royaume. La dou-
«leur que lui causa la vue des maux
qui alloient inonder la France
Xe mit au tombeau , le 2 décem-
bre i56o. On a de lui des Mé-
moires manuscrits qu'on trouve
dans plusieurs bibliothèques. Le
chancelier de l'Hôpital, son ami
.intime ^ lui adressa un poëme ,
monument éternel de leurs Uai-
ons.
tIL MA.BILLAC (Michel de) ,
a la tête des finances. Marillac ne
subsista' dans sa prison que des li-
béralités die M^rie de ' Creil, sa
belle-Rlle.Gemagistrat^se croyant
un autre Tribonien, publia en
i6a8 ane ordonnance qui réglqit
presque tout. ^ Mais ce code , ap-
pelé par dérision le Code MicJiaUy-
du nom de baptême de Marillac »
fut rejeté par le parlement , et
tourné en ridicule |^ar les plaisaiis
<lu bacrieàu. Comme ce n'étoît
qu'un recueil des anciennes ox*
aonnances et de celles qui a voient
été faites aux derniers états-gé-
néraux y on voyoit bien que le
mépris éts officiers du parlement
tomboit moins sur l'ouvrage que
sur son auteur. Marillac, homme
vif, austère , hautain, opiniâtre »
fnt oâènsé de leurs railleries ; il
avoit résolu d'humilier cette com-
pagnie. ( Voyez Farticle de Thot-
BAS. ) On a encore de lui , L Une
Tradiiction des Psaumes, i63o.
neveu du précédent'^ avoit été' in-S* , en vers français , qui ne
dans sa jeunesse un des plus pas-
.sio^nnés ligueurs. Comme il étoit
fort 4évot, il se fît faire un ap-
partement dans l'avant - cour des
carmélites du faubourg Saint-
. JacqueÀ^ afin de passer dans leur
. église quelque^} heures la nuit et
Je jour. Devenu maître des re-
quêtes., il continua à prendre
soin des édifices et des alTaires
du couvent. C'est ce qui le fit
connoître de Marie de Médicis ,
quij alloit souvent, parce qu'elle
en était fondatrice. Cette prin-
cesse le recommanda aii cardi-
nal de . Bichelieu , qui le lit di-
recteur fies fix^ances en 162^ y et
garfie des sceaux deux .ans après.
On verra dans l'article suivant la
cause de sa disgrâce auprès de
ce ministre, qui le fit enfermer au
château de Caen, puis dans celui
de Cliâteaûdon. Il j mourut le 7
rendent que foiblement l'énergie
de^ l'hébreu. II. TysLUtres poésies
assez plates. UI. Une Disserta--
tion sur l'auteur du livre de l'I-
mitation , qu'il attribue avec plu-
sieurs critiques à Gerson. — Jean-
François Dç Marillac , brigadier
des armées du roi , j^ouvemeur
de Béthune , tué à Ta bataille
d'Hochstet en 1704 i-un an après
son mariage , a été le dernier re-
jeton de. la famille de Michel.-
m. MARILtAC (Loui»-de),
frère du précédent , gentilhomme
ordinaire de la chamore de Hen-
ri IV , avoit épousé Catherine
de Médicis , demoiselle italiei^oe»
issue d'une branche de cette
maison, différente de celle du
grand-duc. Ce mariage lui pro-
cura la protection de Maris d«
Médicis \ il dut k cette ^roiectioA
i84
MARI
et à ses services militaires le
bâton de maréchal de France,
que Louis XIII lui accorda en
1629. — Son frère, Michel de
Mabillac , s'étoit élevé , comme
nous rayons dit , de la charge
de cdnseiller au parlement de
Paris , à celles de garde des
sceaux et d'intendant des &-
nance's. Ces deux hontmes, qui
dévoient leur fortuné au cardi-
nal de Richelieu, se flattèrent,
a ce qu^on a prétendu , de le
perdre, et de succéder à son
«redit. ^ Le maréchal fut un des
principaux acteurs de \sl jour-
née des dupes. Il offrit , dit-on ,
de tdèr de sa {>ropre main son
bienfaiteur. Richeiieu , feigaânt
d'ajouter foi à ce complot qui
ne fut jamais prouvé , fit arrêter ,
en i65o , le maréchal au milieu
de l'armée qu'il commandoit en
Italie-,- pour le conduire en
France, ou il lui préparoit un sup-
pliceignominieux. Son procès du-
ra près de deux années, et ce pro-
cès fît bientôt voir que Richelieu
le feroit traiter avec rigueur.
« Le cardinal ne se contenta pas,
dit l'auteur de l'Histoire générafle,
de priver le maréchal du droit
d'être- jugé par les chambres dii
parlement assemblées , droit
qu'on avoit déjà violé tant de
fois. Ce ne fut pas assez de lui
donner dans Verdun des com-
missaires dont il espéroit de la
sévérité. Ces premiers jugés
ayant , , malgré les promesses et
le^ menaces , conclu que l'aâ-
^ cuse seroit reçu à se justifier,
le ministre fh casser l'arrêt. Il
lui donna d'autres juges, parmi
lesquels on comptoit les plus vio-
lens ennemis de Mariilac, et
snrrtout ce Paul Haj du Chk-
telet , conpu par une satire atroce
«ontn? les deux frères» Jamais
on n'avoit méprisé à ce point les
-formes de la justice et Tes bi«n-
MARI
séances. Le cardinal leur însolfîl
ail point de transférer l'accusé ,
et de continuer le procès k Ruel ,'
dans sa propre maison de cam-
pagne.... 11 fallut recherchéi- toiH
tes les actions du marécli^l. On
déterra quelques abus dans Vexetr
cice de ^a charge , quelques" an-
ciens profits illicites et ordîr
naires , faits autrefois par lui
ou pa^ ses domestiques dans
la construction de la citadellç de
Verdun : « chose étrange;, dtsoit-
il a ses juges , qu^un nomme de
mon rang soit persécuté avec tant
de rigueur et «d'injustice f II no
s'agit dans mon procès que de
foin , de pailte , de pierres et de
chaux. ...» Cependant ce général,
chargé de blessures et ae qua-
rante années de service , fat con-
damné k mort. Les lois d<&
l'Eglise défendoient à un ecclé-
siastique d'instruire un procès
criminel , et ce^ut le sous-diacre
Châteauneuf, garde des sceaux,
le même qui avoit recueilli la
dépouille de l'un des deux frères,
qui prononça la sentence de moi^
contre l'autre. Les pàrens du ma-
réchal coururent se jeter atoc
pieds du rai , pour demander sa
grâce; mais le cardinal de Ri-
chelieu , importuné de la pré-
sence de quelques-uns , les fît re-
tirer. Lorsque le gf éfHer de iat
conïmission lut l'arrêt au con-
damné , et ^u'il en fut k ces pa-
roles : « Cnme de Péculat , Cott-
cuSsibns , Exactions. — Cela eSt
faux , dit-41. Un homme de n^a
Qualité accusé de péculat ! » Iléloit
it dans le même arrêt qa'ote
lèveroit cent mille livres sar ses
biens , pour les employer a ia
rrestitution de ce qu'il avoit ex-
torqué. « Mon bien ne les vaat
Sas , s'écria-t-il , oti aura bie«ft
e la peine à les trouver.^ » lie
chevaher ' du- Ouct qui l'accom-
pagna sur rédiafaud, kti dit':
MARI
«J'ai très - grand regret , mom-
sieui* , de tojus voir dans cpt ëtat l
( Le bourreau venoit de lui lier'
les. TRains. ) — Ayez- en regret
pour le roi » et non pour moi ,
répondit le ]!haréchal. « Il eut la,
tête tranchée en'*place de Grève ,
à Paris, le lo mai lôSa. L'arrêt
dn parlement, 4|ui avoit voulu
prendre connoissance de cette af-
iàire , fut ca^é par un arrêt du
conscnl ; le procureur général
Moléj décrété d'ajournement per-
lonnel , et interdit. Mais sa pré-
sence et la gravité naturelle aont
il ne rabattit rien , lui firent bien-
tôt obtenir un arrêt de décharge.
Plusieurs des amis.de Marilïac
Ini avoient ofièrt de le tirer de
prison ; il avoit reihsé, parce qu'il
se reposoit sur son mnocence.
L'histoire de son jugement et
de son exécution ,- se trouve
dans le Journal du cardinal de
Richelieu , ou dans son Histoire,
par Le Clerc , de l'édition de
1755,5 vol* in - 12. Quelque
temps après , le cardinal , pro-
moteur de cette exécution ri-
goureuse , railla les knagistrats
«ai avoient condamné Marilïac. ^
Il faut avouer , leur dit - il. ,
que Dieu donne aux juges des
lumières qu'il n'accorde pas aux
autres hommes, pui^ue vous
avez condamné le maréchal dé
MarHlac à mort ! Pour moi , je
ne Croyois pas que ses actions
méritassent un si rude châtiment.
ff^La mémoire du maréchal,
coupable de quelques légères
Concussions trop sévèrement pu-
nies, et regardé par la plus
grande partie da public comme
une des .victimes* de la vengeance
d'un ministre puissant , fut réta-
blie par anrét du parlement, après
k mort de son persécuteur. ^ ^
IV.MARILLAC (Louise de).
■ Fofi Gras, n» i. / ,
MARI ^ vi85
*MAR1LLIER (Clém'ent-
PîcrreX', né à Dijon en 1740»
développa de bonne heure son
goût pour le dessin , dans lequel
il fit des progrès rapides. Arrivé
à Paris en 1760, il se mit, pouV
se perfectionner dans la peinture,
sous la direction de Halle ,
qui avoit alors beaucoup de ré-
putation. Contrarié par la for-
tune , obligé de venir au secours
de sa famille , il se vit forcé de
s'écarter de la grande route des
a^*ts , et de se livrer entièreitient
à la composition de petits sujets
relatifs k la librairie , comme
étant plus lucratifs. Mais enfin il
se distingua dans ce genre, autant
par la diversité que par l'esprit
des sujets qu'il traita. Dans le
grand nombre d'ouvrages qu'il
a produits, on remarque toujours
\es figures de la Bible , et celles
des illustres Français ,' gravées
par M. Ponce; celles des œuvres de
tabhé Prévôt, et sur- tout les 200
figures des Fables de Dorât, pro-
ductions remplies d'esprit et de
goût. Marinier a aussi gravé k.
Peau-forte , d'après ses propres
dessins. Il est morl a Meiun, od
il s'étoit retiré , le 1 1 août 1808.
I. MARIN. Voj. Martin H et
Martin III ^ papes.
n. MARIN (le cavalier). Foy.
Marini , n" I.
m. MARIN (P. Carvilius Man--
nus), prit, la pourpre impériale
dans la Mœ^ie , a la fin du règne
de l'empereur Philippe. Il s'étoit
distingué contre les Goths ; c'est
ce qui lui fit donner le titre de
César par les troupes , l'an a49 ;
mais il n'en jouit ^as long-temps.
Les soldats, indignés de ssl mau-
vaise conduite , le massacrèrent,
dans le temps qoe Philippe en-
voj'bit une armée pQUi* dissipeur
tm
MARI
y
soia part*. Ct qu'il y a dé remiar-
quable y c'est x[a']l fut ,mis aU
rai^g des dieux.
ly. MARIN (Jean), né a Ocana,
petite Tille du diocèse de Cala^
liorra > eu i654» ^ ^^ jé^suite eu
lôjr^ passa une grande partie
de sa vie k expliquer l'Ecriture
sainte et à enseigner la théolo-
gie. 11 fut choisi pour être con-
, lesseur du prince Louis-Philippe ,
d^uis roi d'Espagne, et mourut à
Madrid le 20 juin 1 725. Maria est
auteur d'un grand nombre d^ou-
orages ascétiques et théologiques,
entre autres d'une théolome eu 3
nvoL in-fol. , peu connue nors de
TEspague.
t y. MARIN (Michel- Ange ) ,
.religieux minime , naquit k Mar-
seille , en 1697 , <l**^iie famille
noble , çriginàire de Gênes , et
fixée a Toulon dès le 12* siècle ,
qui s'étoit établie à Marseille
vers la fin du 16* , et qui y fut dis-
tinguée. On a de lui P^ies des
Pèfes du désert , Avignon , 1761 ,
I764>'9 vol. in- 12, ou 5 vol. in-4*.
^Marislut employé de bonne heure
par son ordre dans les écoles ,
dans les chaires et dans la direc-
ti(»2. Il fut quatre foisprovin(5ial.
Etabli dès sa jeunesse a Avignon,
il y fit imprimer dilTérens ouvra-
§es' qui lui firent une réputation
isti ri guée parmi les écrivains as-
cétiques. Le pape Clément XLII le
chargea de recueillir en un seul
corps d'ouvrage les. Actes des
martjrrs. Il en avoit déjà com-
posé 2 volumes in-i 2 , lorsqu'il
mourut le 3 avril 1767. Ses prin-
cipaux ouvrages sont , 1. Con-
.'Auite de la sœur Violet ^ décé-
dée en odeur de sainteté , Avi^
gnon , in - 12. II. Adeleude de
fVitzburi ou la Pieuse pension-
'Traire , in-12. III. La pat^faite
religieuse > ouvrage solide et sï-
MARÏ
(^mentécrity îii-^a.ïV. Vir^tû^^
ou la Vierge chrétienne , roman
pieux, très-répandû , 2 vol.. in-
12. V. La vie des solitaires «f O-
rient , 9 vol. in-12 » ou ,3 in-4*-
VI. Le baron de Van-HeSden <, ou
la République des incrédules , 5
vol. in-12. VIL Tkéodule ou
^Enfant de bénédiction , in - i6.
VIII. Farfalla ou la Comédienne
convertie y in*i2. IJL Agnès de
Saint - Amour , ou fa Fervente
Novice y 2 vol. in-12. X. Angé-
lique, ou la Religieuse selon Ifi
cœur de Dieu , 2 volum. in-12.
51. LaMarquisede LoS'Valiet^
tes , ou la Dame chrétienne y
2 vol. in-12. XII. Retraite pour
un jour de chaque mois , 2 vol.
in-12. XIII. Lettres spirituelles ,
2 voL in-12, 1769. Le P. Marin,
marchant sur les traces du célè-
bre Camus , évêque de Bellej y a
su, dans ses histoires romanes-
ques , conduire ses le<^teurs a ia
vertu par les chaiçmeâ de la ûç-
tion. Son style est vtn peu diffus ,
et quelquefois lâche, et incorrect >
sans être tout-k-fait dénué d'élé-
gance. Voyez^ son £!loge histo-
rique , imprimé à Avignon ^a
1,769 , in-12.
* VI. MARIN (Louis ), succes-
sivement professeur de belles-
lettres aujK collèges de Beauvais
et du Plessis. On connoit -de lui
deux discours latins » et un assez
grand nombre de vers dans la
même langue. On les trouve dans
les Seleçta carmina çraiionesque .
clariss. in univers* Paris •pro/'eS"
sorum. Le ge^re d'écrire auqueLil
s'est le plus appliqué est celui
d'Horace , dans ses satires et ses
épîtres ; témoins ses pièces . A fi
Grenanum,depulchro , 1722 ; ad
Boevinum , de/estivo, 17^ ; ad
Culturium ^ de laudativo 9 1726.
Son od^ alçaïque , intitiilée Car^
iesius i 1720, n'est rien juoifui
MARI
encore qu'une production eom- j
muae. Dans i|b de ses diëconrs
en prose , il traite De hilaritaté
ntagistris in docendo necêssetrid.
*Vn. MARIN, de Napies, dis-
ciple de Proclus ^ dans le 5* sîèéie,
donna une P^ie de son maître ,
publiée par J. A. Tabracius , à
Hambourg , en 1760, in-4**- Elle
est marquée au coin de la supers-
tition et de Teutbonsiasme. La
bibliotbèque impériale possède
encore uo. manuscrit des leçons
que Marin dictoit k ses disciples
fur récrit de Proclus sur les élé-
mens d'Ëuclide.
♦Vin. MARIN (François), cui-
sinierdistingnédans sa profession,
publia, en 1759, in- 12 ^ Les Dons
de -Cornus , ou les Délices de la
table. Les PP. Brumoj et Bbu-
Fe^nt rédigèrent cet ouvrage, et
orbècent d'une préface. Le cuisi-
nier auteur, ne voulant poiift res-
ter en Si loeau cbemin , donna la
Suké des Dons de Cornus , Paris ,
tf^^ y 3 vol. in-iîi, avec une
nouvelle préface par de Qaerlon,
qui , en 1760, refondit les deux
préfaces et les deux éditionis.
Cette dertiière est en 3 v. In-ia.
♦ÏX. MARIN (François-Louis-
Claude) , né à là Ciotat en Pro-
vence le 6 juin 1721 , venu de
bonne beure à* Pan s pour y ache-
ver ses études , et terminer son
droit , fut revêtu de dilTérens em-
plois , et k - la - fois avocat an
parlement de Paris , censeur
rojal , secrétaire général de la
Hbrairie et de la police , l'un
des rédacteurs de la Gazette de
France , enfin lieutenant général
BU siège de l'amirauté à la Ciotat,
et membre des académies dé
Nanci , de Dijon , de Ljon , de
Marseille, etc. Né avec de la
b ikciiité et du goÂt pour les
MARI Ï87
beaux-arts , il fut l'un des ac-
teurs de la guerre musicale de
1750 k 1760 , et publia plusieurs
brocbures assez plaisantes , par-
mi lesquelles on recherche celle
intitulée Lettres à madame Folio j
in-8«, Paris, 175^. Les disputes
sur les écrits de J. J. Rousseau
lui procurèrent également l'occa-
sion de se distinguer. La Lettré
de Fkomme civil à Fhomme sau-
vage , Amsterdam (Paris), 1763 ,
in- 12 , fit du bruit lorsqu'elle pa-
rrtt. On a de lui , I. Histoire de
Saladin, Paris, 1758 , 1 vol. in-ia.
IL Mémoires sur ^ancienne
ville de Tauroentum , auquel il .
a joint, une Histoire de la ville ,
de la Ciotat et im Mémoire sur
le port de Marseille y - Aviron ,
Paris et Mar.spilje , 1782 , m- 1.2 ,
avec cartes. et plans, m. Œuvres
dramatiques , in- 8** , dans les-
quelles se trouvent des comédies
tort agréables. IV. Plusieurs Tra-
ductions , parmi lesqiielles on
remarque Carlhon , ppëme dp
Macpherson , rédigé et traduit
avec la duchesse d'Aigiiillon ,
mère du ministre, Londres , 1761
in - 12 ; choix de poésies d'Os-
sian ; quatre Eglogues de Vir-
gile , etc. , etc. ,. V. . des Edi-
tions du Testament politique du
cardinal de Richelieu, avec des
notes et une préface ; des Oeu-
vres de Stanislas 'le -Bienfaisant
(le roi Stanislas) , dont il a fait l'é- .
loge , Paris , 1765 , 4 vol. .in-8®.
VI. tJn grand nombre de Bro-
chures en prose et en vers , rem-
plies d'éruaition ou de littérature ,
imprimées séparément ou dans
j divers recueils. Marin est mort a
: Paris , le 7 juillet 1809 , regretté *
de tous ceux qui l'avoient connu»
♦ X. MARIN Y Mendozà
( don Joaqiiin ), savant Espa-
gnol , professeur de droit k Ma-
arid , et membre de Tacadémie
^
id8
^MARI
d'histoire^ moarut vers Tannëe
1776. On a de lui , I, UH^^toire
de la milice espagnole , Madrid,
1780 , in-4''. II. Histoire du droit
naturel et des gens , Madrid j Jt 776.
Cet ouvrage renferme une criti-
que des auteurs les plus célèbrck
q^i ont écrit sur le même sujet ,
tels ^e Hobbes , Puffendorff,
Grotius, Selden^ Thomasius, Hei-
neccius, WolfF, Burlamaqui, Mon-
tesquieu , Rousseau , et Linguet.
Il a donné encore une édition de
Heineccius avec des notes très-
estimées, sous ce titre : Joan Got-
' , tlieb, Heineccii Elementa jurLs
Baturœ et gentiumi , castigationi^
bus ex catholicorum doctrirùt et
juris historid aucta , Madrid ,
1776, in-4''.
* MARIN ARïO (Antoine) , né
aux Grottagîies , dans le 17» siè-
cle , de Tordre des carmélites ,
fut évêque de Tagaste , et théo-
logien du cardinal Barberin : il
publia les ouvrages suivans : In
materid de gratid vêtus Augus-
tinus adversiiS opus , cujus tipu-
lus est: Augustinus Comelii Jan-
sçnii , episcopi Iprensis , tripUci
tomo divisus. /
♦MARINAS (Henrique de las),
de l'école espagnole > né à CadiJ|p
en 1610, mort à Rome en 1680,
fut Ainsi nommé du genre qu'il
adopta exiclusivemènt. Il ne pei-
gnoit que des Marines très -esti-
mées pour les couleurs , la légè-
jreté et la finesse du pinceau. On
admiroit sur-tout . l'exactitude et
la vérité avec lesquelles il ren-
doit les manœuvres des gens de
mer, le mouvement Aes vaguesj,
la limpidité , la transparence des
eaux , et les diverses formes de
bâtimens.
* MARïNCOLA (Dominii^e) ,
gentilbomme de Taveraa, matké-
màri
matteiez^ et ingénieur 4^^^ le r^^
siècle, est auteur de l'ouvrage
suivant : Tmttata deW ordinanz^t.
di squadKoni, e altre cose efp-*
partenenti al soldato,
t MARINE (sainte), vierge
de Bitliynie, vivoit, à ce qu'on
croit , vers le 8« siècle. Son père,
nommé Eugène , se retira dans
un monastère , et la laissa m:*e:i»que
livrée à elle-même dans l'âge de
la dissipation et des plaisirs. Cette
conduite imprudente lui causa
des remords. Son abbé lu» ayant
demandé le sujet de sa tristesse ^
il lui dit qu'elle yenoit du regret
d'avoir laissé son enfant. L'abbé »
croyant que c'était uyi fils , lui
permit de le faire venir dans le
monastère. Eugène alla qoerir
sa ^iMe , lui coupa lès cheveux,, et
la revêtit d'un habit de garçon ,
en lui recommandant le secret de<
son sexe jusqu'à sa mort. Elle fut
reçue dans le monastère sons le
nom de frère Marin, et y vécut
d'une manière exemplaire. 0&
dit qu'ayant été accusée d'avoir
abusé de la (ille de l'hôtel où elle
alloit quérir les provisions pour
le monastère ,^elle aima mieux se
charger de eette faute que de dé-
clarer son sexe. On la mit en péni-
tence Il la porte du monastère , et
on la chargea de l'éducation de
l'enfant. Enfin elle mourut environ
trois ans après. L'abbé ayant re-
connu , après sa mort , - ce qu'elle
étoit , eut^eaucoup de douleur
de Fa voir traitée avec tant de ri-
gueur. On ne sait point , au vrai,
dans quel temps ni dans quel
pays cette vierge a vécu j et cette
incertitude semble autoriser l'in-
crédulité àe& critiques - qui > re-
jettent une partie de cette histoire*
Voyez, une histoire a-peu -prè»
semblable daus ^article de sainte
HiLDEcoNDE. Voyez a»ssiECTW«>
sijgiç, n'>"II,,
MARÏ
' t. ï. MABINELLI (Jean ) , mé-
decin et philosophe, né àMo-
dène dans le 16* siècle « mort k
Venise, ok il exerça lone-temps
la no^decine, poss^dpit les lan-
gues grecque et latine. On a de
Ini ,1. Délia copia délie pa^
poh , Tenise , i582» II. Orna-
menti délie donne , Venise , i562
et i574- in. Le meclicine pet^ ,
^tienti aile infermità délie donne ,
Venise , 1574 ^* 1610. IV. Corn-
meniariain Hippocratis Coi opé-
ra ^ Vcnetiis , i573 et 161 9. V.
Hippocratis aplwrismi ^ Nicolao
Leoniceno interprète , Joannit
HarinelU in eosdem commenta-
rii , etc. , Venetiis , i585. VI. Be
-peste 5 et pestilenti contagio ,
Venetiis, 1577. Yli. Seholia in
Joannis Ai'culani practicam , Ve-
netiis , i56o.
t n. MARIINELLÏ (Lîicrèce ),
fille de Jean , et sœur de Curtius ,
n^e à Venisé'^Ters 1571 , donna de
bonne heure des preuves de son
talent pour la poésie. Elle mou<
rut dans cette vule , le 9 octobre
i653 , après avoir publié les ou-
vrages snivans : I. La Colomba
sacra y poema , Venise,' iSgS.
C'est la vie de sainte Colombe *
mise en vers. II. Maria vermine
impératrice delV uniyerso descrit-
ta in ottava rima , colla vita délia
medesimainprosa^Yernse , lèo'i
et 1617. III. F'ita del glorioso e
serajico S, Francisco descritta
in ottava rima , Florence, i6o6.
IV. f^ita de' S, Giustina in çtta-
va rima y Florence, 1606. V, Le
lagrime di 5. iPietro di Luigi
Tansillo cogll argomenti e colle
allégorie di Ludrezia Marinel-
la , Venise , 1606. VI. Amoi^ in-
namorato , e impazzato , poema
in ot^ifa rima , Venise , 1698 et
1618. VII. L'Enrico , ovvero Bi-
sanzio acquistato ^ pœma eh>ico
in Ottawa rifna , yem$e , i635.
MARI Ï89
Vm. La nobiltà , ed êccettenza
êelle donne , ed i dijetti e man-
camenti degli ùomini , Discorso y
Venise , 1600. IX. Rime di Lu-
crezia Âfarinella , Veronica Gam^
barà , ed Isabella délia Marra ,
date in^luçeda Antonio Bulijbn^
Naples, 1693. '
t MARINEUS ( Luc ) , Sicilien,
florissoit dans le 16* siècle ; ii
enseigna les belles-lettres à Sala-
manque avec réputation. Charles-?
Suint le fît chapelain de la cour.
n a de lui , I. i>€ laudibus His^
paniœ lib. Vil, II. De Arago-
niœ regibus et eorum re^bus g&S"
tis lih. V, m. De regibus Mis-
paniœ memorabiUbus lib, XXI l.
-IV. Des Epitres familières , Val-
ladolid , i5i4 , 'in -fol. , très-
rare ; un grand nombre de Jui^
rangues^ et Obra de las cosas-
mémorables de Espana , Alcala ,
1 533 , in-fol. ; ouvrage historique
qui eut du succès et qu'on con-
sulte encore.
1 1. MARINI ( Jean-Baptiste ) ,
connu »ous le nom de Cavalier
Marin , naquit a Nazies le 18
octobre 1569. Son père , juriscon-
sulte habile , voulut que sou fils
le fût aujssi; mais la nature Tavoit
fait poète. Obligé de fuir de la
maison paternelle, il devint se-
crétaire du grand - amiral de
Naples, et passa ensuite à Rome.
Il s V lia d'amitié avec Le Poussin,
trop jeune encore pour avoir lu
les auteurs qui seuls pouvoiei^t
développer et agrandir son géuie :
Marini les lui (it counoître ; mais
bientôt il fut obligé de partir avec
le cardinal Aldobrandin, neveu
du pape Clément VI II , qui !•
mena avec lui dans su légation
de Savoie. Marini avoit l'humeur
fort satirique j il se fit quelques
E artisans à la cour de Turin , et
eaucoup plus d'ennemi». La
•s
190 MARI
haine qu'il inspira au poëte Mut*- ;
tpla par sa Murtoleide , satire
sangtente , fut si vive 'que. ce
rimeur tira sur lui un coup de pis-
tolet qui porta à faux et blessa
un iavori du duc. JMurtola fut ar-
rêté ; mais Marini , sachant de
quoi est capable l'amour- proprç
d'un poète humilié , demanda s^
grâce et l'obtint. Les autres en-
nemis du poëte italien vinreu^
enfin à bout de le perdre à la cour
de Savoie. Mahni , appelé en
France par la reine Mane de Mé-
dicis , se rendit à Paris , et mit
au jour son poème à* Adonis , qu'il
dédia au jeune roi Louis XUL
-On y trouve des peintures agréa-
bles , des allégones ingénieuses.
Le style a une mollesse volup-
tueuse ; ^ mais cet ouvrage , qui
manque (le suite et de liaison , est
semé de concetti et de pointes.
Son style , appelé Marinesco^ cor-
rompit la poésie italienne , et fut
le germe a un mauvais goût qui
régna pendant tout, le 17" siècle.
Le cavalier MarinimourutàNaples
le i\ mai i6^5'/à 56 ans , dans le
temps qu'il se disposoit à revenir
si Rome sous le pontificat d'Ur- j
bain VIII, protecteur des gens
de lettres. Lorsqu'il vit appro-
cher sa dernière heure , il voulut
qu'on brûlât devant lui toutes ses
Poésies licencieuses ; « et quoique
les religieux qui l'assistoient ,
moins scrupuleux que lui , lui
dissent qu'il pouvoit conserver
]es amoureuses dans lesquelles
il n'y avoitrien de licencieux , il
fut inexorable à cet égard... « Ses
. principaux ouvrages sont , I. Le
poëméiie Strage aegli ïnnocenti,
Venise, i653 , in-4<*. il. Mimç ^
5 parties in- 16. III. La Zampo-
gna , 1620, iii-12. IV. La Mur-
toleide , 16^16. , in-4" , et depuis
in-i2. V. Lettere, 1627, in-8".
VI. Adon^, Fréron et le duc
• j^J'E^touvillc out imi^té le â" chaut
MARI
de ce demierpoëme dans u'oebro^
chure intitulée Les vrais Plaisirs^
ou les Amours de Vénus et d'A-*
donis , Amsterdam , 1755 , iii-i2>
réimprimés en 1773 , in-8». 11^
a eu plusieurs éditions de Von^
ginai itaben. On distingue celles
de Paris , lô^S , in-fobo ; de Ve-
nise , 1625 \ in - 4* ; d'ElsBevir ,
i65i , en deux volumes in-ia {
d'Amsterdam, 1678, quatre yoK
in-'i49 9vecies ligures de Sébastien
Le Clerc. Celle de Londres ( Li«-
vourne ) ,. 178Q» 4^^^* iu"!^ 9 <^
la plus complète.» Plusieurs lil-
térateur's italiens écrivirent la vie
du cavalier Marin. On peut voir
les titres de leurs ouvrages dans
le tome Sa des Mémoires de ^i->
céron. Voyez Povssin. .
♦ H. MARINI (P. p. Marc) ,
chanoine régulier de Sinint-Sau-
veur, et très-versé dans la cpn-
noissanCe de là langue hébraV-'
que , naquit à Brescia , et mourut
dans la même ville en i594> I^
réputation qu'il se fit d'homme
très-savant le fit appeler k R©me
Ï)ar Grégoire XIII , qui lui donna
'emploi de corriger les livres
des rabbins , et lui (ffirit plu-
sieurs évêohés qu'il refusa cons-
tamment. On a de lui une Gram^
maire hébraïque , in^primée k
Bâle en i58o , et un volumineux
lexique , très-estlmé des savans,
intitulé Arca Noe , pubbé en
1595.
t in. MABINI ( Jean-Am-
broise) , né à Gènes, fujt lèpre* '^
mier Italien qui retraça en prpiie
dans ses romaus les usages , les
mœurs, les dangers et les exploits
de l'antique chevalerie. Avant lui»
Le Dante, TArioste et Le Tasse
avoieut appelé la poésie pour ies ^
peindre. On ignore quel fut Jle
sort de. Marini , s'il jouit des
faveurs de la fortune et de la
cousidératioii «dwe. a ss5 tiiloos*
1
MARI
>9ï
MâRI
■
Aneutt biographe , même dltalie,
ii'ea [ait mentioa. On présume
^u'il est mort k Venise au milieu
du 17* siècle. On lai doit , I. //
Caloandre Fedele. Ce roman
parut tantôt sous le nom de
Qiotfon - Maririindris Bohemo ,
tantôt sous^ celui de Dario Gri^
simaruy qui sont Tun et l'antre
des anagrammes du véritable nom
de l'auteur. L'ouvrage fut publia
& Veâise en i64ï , in-8». Il y
fut réimprimé en lôSa , en 1664 9
en 4 ^^^* in-24 ) en 1 776., en 1 vol.
in^". Une autre édition plus soi-
gnée parut chez* Gapètlato en
1^4^' ^ Coloandre a été traduit
en français , en 1668, 5 vol* in-8*,
par Scudérj , et en 174^ > p*' ^«
comte de Gaylus , Amstéraam , ^
3 voL in-i a . Ytnpius , Allemand , romans héroïques de Marim , 4 ^^^-
Fa fait connoître k sa nation en in- 11. Ce recueil est précédé d'oii
discours sur les romans de che-
valerie , et d'une notice stir ceux
dont nous venons de parler.
* IV. MARINI- Foj, Uamiv è
n«lX.
rappellent naturellement k l'es*
pnt les mascarades et le célèb^
ca^aviftl 'de la ville ou Marinî
faisoit imprimer ses productions.
Le rédacteur de la Biblic^thèqu^
des romaiis a donné un long
extrait de celui-ci avec les vrai&
noms de chaque personnage^ et '
la clef de chacutiecfe leurs actions: <
Le roraart des Désespérés fut tra*
duit en français , et imprimé U.
Paris en 168a, ^ vol. in-ia , pai»
de Séré , auteur d'un poëme snt
la musique et sur la chasse. Sa.
traduction ,' imprimée en ijSî^
a vol. in-fa, ne manque ni dîj
correction , ;jii d'élégance , quoi-
qu'elle soit ancienne; on y désire-
roit seulement plus de concision.
En 1788 on a publié k Lyon
1787. ^^ dernier traducteur ne
sest pas sévèrement astreint a
suivre Marini. Il a changé' plus
d'une fois le plan de l'auteur, en
conservant les principaux faits.
Ceux-ci o£&exit une imagination
riche , une intrigue qui se dé- | m A R IN I A N JL, secondé
veldj^pe 4ïvec art , et des carac- ^^^^ de' Tempère ur Val éiien ,
tèrét assez habilement diversi-
ûéi. C'est dans cq roman que
ThoOïaLS Corneille a pris le sujet
de sa tragédie de Timocrate ;
et Ija Cal})renède , adoptant Ti-
dée principale > l'étendit dans
rhistoire d'Aicamèae y prince des
Scythes , l'épisode le plus atta-
d^t de son roman de Cléo-
pâb'e. II. Le ^uoi^e gar€ de dis-
peratL Dix éditions successive*
acetieillirent ce nouveau roman.
Cdiui-cj est plus court que le
Caloandre , et cependant plus
compliqué. Il semble que , dans
cet ouvrage , Tauteut ait voulu
sacrifier aa goàt de son siècle ,
et sur-tout k celui de sa nation/
Des hommes habillés en femmes ,
des femmes travesties en hommes,
ionaexxt 1« noeud àé Fintrigae , et
empereur
mère de Valérien-le-Jeune
femme^aussi vertueuse qu^ belle «
suivit son époux en Asie Tan
^58 , et fut iaite prisonnière eu
même temps que lui par Sa<-^
§or , roi de Perse. Spectatrice
es affronts iuouïs-que ce prinq^
barbare faisoit souffrir a Valéx
rien , elle fut elle-même^ exposéf
aux insultes de Sapor et k Ia
risée d'un peuple iûsensé. Elle
succomba a tant de malheurs ,
et mourut dans la prison où ell^
avoit été enfermée. On la mit au
rang des divinités.
1 1. MARIIVTS ( Léonard de } ^
dominicain , fils du marquis de
Casai - Maggiore , d'une nobîè
famille de Gênes , né dans Hic de
Chio oa xSop. Le pape Jttlel(
«92 . MAipr: •-..:->-:
}it ren^:bya en qualité «de nonce
eu Espagne. Il y pltit tellepeut
au roi Philippe II par $on es-
prit cle couciliation , que ce
£ rince le nomma archevêaue de
anciano. Il parut avec ëclat au
concile de Trente , et ce fut lui
qui dressa les articles relatifs .au
sacrifice de la messe dans la
32* session. Les papes Pie IV
et Pie V lui confièrent diverses
idSaires importantes. Il mourut
^vêque d'Albe le ii juin i5y^»
l^es bar ud biles lui doivent leurs
constitutions. C'est Tun des evé-
ffues qui travaillèrent par ordre
du concile de Ti*ente a dresser
le Catechismus ad parochbs ,
Borne , i566, in-folio , Paris ,
jgS67 , in-&«* , et souvent réimpri-
mé depuis ; et k rédiger les
Bréviaire et Missel romains.
t II. MARINIS (Jean-Baptiste
âe) , petit neveu du précédent ,
né k Rome le '28 novembre 1^97,
fntra dsms Tordre de Saint-Do-
minique , où après avoir rempli
plusieurs emplois honorables, il
fat fait ji^crétaire de la congré-
gation de V index ; emploi qu'il
cjterça long-temps, et qui lui attira
de vifs -reproches de ïhéophile-
Bainand , dans son livre' de Im-
munitate Cjriacorum : ces i-e-
i>roclies n'^toient pas sans fonde-
ment^ car on sait que la plupart
de ceux qui , à la cour de nome ,
étoient chargés de la censure des
livres , n'j apport oient pas tou-
jours rimparti alité qui doit ca-
ractériser un juge. Cette cour
qui étoit très - susceptible sur
c^ qu'elle appeloit ses droits et
ses prérogatives , ne souiFroit
pas impunément qu'on portât la
main à l'encensoir f et an a vu
plusieurs fois des ouvrages qui
ne respiroient que les principes
les plus sains et la morale la plus
pui^e^inis kl'indexâ «ouv^nl^niéQ^
MARI
elle n'eiï^liquoit point 1^ m&tifi^
de sk détense : la raison en étoit
simple ; elle n'en a voit point d«
' .„«»« ^A ^-3 _ 1 JL 'a' ' A.
permis k personi^ d'y porter la
main. Ce fut à l'époque où parut
le livre de Rainaud que Marinia
publia l'index dé tous les ^vi«s
censurés depuis Clément YOI.
Il mourut général de son ordre
le 6 mai 1609. On a de lui quel-
ques Lettres manuscrites , et ua
Traité de la Conception de /a
sainte Vierge qui n'a pas vu le
jour. Plusieurs ecclésiastiques ,
dans les i4' , iS'et i6« siècles, ont
traité ce sujet, et ce seroit une
chose curieuse que la collection
de tous ces traités , où le moindre
défaut est l'absence du bon sens;
Bajle , dans son Dictionnaire , a
démontré plusieuiis fois Pinçon-
venance d'un pareil sujet; ce qui
n'a pas empêché qu'après lui on
se soit exercé surla même matière.
♦ llï. MARINIS (Hubert de^,
né a Palerme , mort en i434 >
exerça^ pendant quelques années
la profession d'avocat , et parvint
par son savoir a la place de con-
seiller et vice-chancelier de Si-
,cile. Mais ayant énsiîite embrassé
l'état ecclésiastique , il parvint ,
en i4i45 ^ rarche^yêché de Pa-
lerme , et fut un des Pères du
concile de Constance. Il écrivît
'plusieurs ouvrages. Interpretatio
ad eapul volentes s8 régis FH"
derici de ali'enatione feuaorum ;
AUegationes super intellectum
C, 58 régis Jaèobi , quod incipit
adnoi^as communantias ; Con--
ciîium contra Baronem CaStri'-
veteranu Ouvrages entièrement
oubliés aujourd'hui, et qu'on nô
doit pas regretter de ne pas cbn-
noîfre.
* lY. MABIjNIS (Thomas de \^^
MAAt
falriseoiisHlte , né k Capoue dans
te 16* âiècle , publia un Traité sar
lés Qe£ssy intitulé Tractatus de
jgeneribus et quaîiiate Jeuâorum f
Colonise-Agrippinaî , iBB'i*
t V. MARINIS (Dominique
de ) , petit - neveu de I^pnard ,
dominicain , devenu archevêque
d'Avignon , y fonda deux chaires
pour son ordre, et mourut dans
cette ville en 1669. On a de lui.
des Commentaires sur la Somme
de saint Thomas', imprimés k
Lyon ep i663 , 1666 et 1668 ,
3 vol. in-lblio.
MARINIUS. Koy. Sachs , n^^I.
* I. MARINO (^ Grégoire),
Srétre régulier de haint-NicoIas
e Venise , égKse appelée vul-
gairement des Pères Théatins/ ,
yîvoit dans le 16* siècle. On à
de loi une Traduction , ou plutôt
une ^ancienne traduction retou-
chée, du Mépris du monde et de
ses vanités , de saint Laurent- Jus-
tinien' , imprimée par Aide en
i56g-, et non en 1697 , comme le
prétend Fontanini.
*rf. MARtNO (Jean), né en
1654 ^ Ocana , petite ville du
diocèse de .Calahorra, se fit jé-
suite en 1671 , et passa unç grande
partie de sa vie k expliquer TEcri-
tore sainte et k enseigner la théo-
logie. Il futchois» pour confesseur
du prince Louis-Ï^nilippe , depuis
iroi d'Espagne, et mourut k Ma-
drid le ab juin in'i5. Marino est
auteur d'up grana nombre d*ou«
vraies ascétiques et théologiques ,
entre autres d^une Tfieologie en
3 volumes in-folio, peu connue
hors de TEspagne.
* m. MARINO (J. B.)>
peintre en porcelaine* né k Sceaux,
jfTts Paris y fut Tun des membres
' T, XI.
MARI 19$
de la fameuse municipalité de
179^2. On remplojra successive-
ment comme' administrateur dé
police daus la section de la Mon-*
ta sue , dans celle de Bonne-Nou-*
velle , et dans le conseil généralr
de la commune. En 1795 on
lenvoja présider la commission
temporaire qui ^'établit k Ljon
après le sié^ de cette ville , et
il s'y conduisit en digne agent
de Robespierre ; mais is'étant
brouillé avec Gollot-d*Uerbois^
il ne tarda pas k devenir sa rie*
time. li eut néanmoins le temps
de commettre de nouvelles hoi>
reurs dans les prisons de Paris j,
k la police desquelles il futem-*
ployé. Chargé de rinspection de^
allés publiques , il arrêioit , sous
ce prétexte , toutes les femmes qui ,
lui plaisoient , enceintes ou. viér«
ges encore, et les entrain oit pouf'
en faire la yisite. Dénoncé en avril
1794) pour avoir outragé la re^
présentation nationale en la per-
sonne de M. Pons de Verdun ,lors
d'une visite dans les maison^
garnies, dont il étoit aussi ins^
pecteur, il fut aussitôt destitué t
arrêté et traduit devant le tribu*
nai révolutionnaire. Un premier
jugement ne le condamna qu'k la
détention j usqu'k la paix ; mais ^
enveloppé ensuite ,dans la cons-*
Siration de Fétranger, il hit ju|^^
e nouveau et condamné k moi>t^
comme complice de rassassiîiatdo
ÇoUot-dHerbpis : on le condui-*
sit k Féchafaud avec, une chemise
rouge^ Il étoit Âgé de 67 ans. '
MARU^ONI ( Jean-Jaçoues}»
né k Udime, dans le Frioul,, vers
la fin du dernier siècle , . nour
rut k Vienne en Autriche Tan
1753. Le i^nie, l'architecture et
Fastronomieremplireatsoa tempi-
et ses études. Ses succèslui mé^*
ritèrent une place dans raeadémifi
d« Berlin, çt la^ firent appel^er k
x3
V
igl , MARt
la'côur d'Autriche , qui T^mpltfja
k réparer des ouvrages de fortifi-
cation. La république des lettres
lui doit plusieurs ouvrages , par-
mi lesquels on distingue : Spe-
'cula domesiicn de re ichnogra-
phicd,
■^ MABINUS f Ignace), habile
graveur flamana , né en 1627 ,
mort à Anvers en 1701. Ses es-
tampes les plus estimées sont
une Fuite en Egypte, d'après
IVubens ; Saint Ignace guérissant
des possédés f d après le même;
Saint François - Xai^iér res'su^"
citant ifiH mort , idem ; une Ado-
Mtiotlde^ bergers ; Jésus-Christ
devant . CaSphe , et le Martyre
de sainte Apolline , d'après Le
Jordaens; des Erifahs de village
formant un concert grotesque ,
d'àprèà Sachleeven , et plusieurs
«utiles pièces d'après Le Carra-
vàgè , y an Dyck , etc.
♦ L MARIO-BETTINO,
de Bologne , entra dans la compa-
gnie des jésuites l'an iSgS , à l'âge
de 17 ans, enseigna pendant 10
ans là morale et les mathémati-
ques k Parme, et mourut k Bo-
logne le 17. novembre 1657. ^°
a de lui , I. Rubenus , ■ tragedia
pttstoralis, Parme, i6i4» m-4**.
II. Clodoveùs , seu Ludovicus ,
tragicum sihiludium , imprimé
plusieurs fois en Italie et en
France , en italien et en français.
ïllk* I/ydimim è moralibus poli-
ticis et poéticis , Venise j 1626 ,
in-4° > en prose. La seconde par-
tie, <lûi çcmtient une Variété sin-
gulière de poésies , est intitulée
^utéfpiliàrum seu urbanrtatum
poëticàrum librt, IV» Apiarium
philôsôphiœ niathematicœ , Bo-
logne, 1642 , 1645 , 2 vbl. in-fol. ;
DuVrage plein de recherches. Il
y montre que la physique et la
{éométri^ r?i2ferment aips para^
MARI
«
doxefi.. On y trouve celui-ci : » Le
contenu est plus grand que le
contenait. » royez Malezieit.
II. MARIO - NUZZI , peintre;
né ra;ii i6o3 k Penna, dans Je
royaume de Naples , est plus
connu sous le nom de Mario di
Fiori, parce qu'il excelloit a
peindre des fleurs.. On admire
dans ses tableaux un beau choix,
une touche légère , un coloris
brillant. Son pinceau lui acquit
une grande réputation , des amis
' puissans; et tme fortune 'considé-
rable. Il mourut k Rome en 1673,
k 70 ans.
t MARION ( Simon ) , avocat
au parlement de Paris , né k
Nevers , plaida pendant 55 ans
avec une réputation extraordi-
naire. Henri III le chargea da
règlement des limites d'Artois
avec les députés du roi d'Espa-
gne. Des lettres de noblesse furent
la récompense de ses ser>'ices.
Marion devint ensuite président
aux enquêtes , puis avocat-géné-
ral au pai'lement de Paris , et mou-
rut dans cette ville le i5 février
i6o5 , k 65 ans. Os a de lui des
Plaidoyers , qu'il fit imprimer en
1594 ) sous le titre d'Actiones fo^
renses. Ils eurent beaucoup de
succès dans leur temps. L'auteur
fut respecté de tous lès bons ci-
toyens, par son zèle pour les droits
du roi j pour la liberté publique ,
et pour la. gloire de la France'.
— Catherine Mabiok , sa fille ,
marine k Antoine Aniauld , eut
vingt enfans , illustres par leurs
talens et par leurs vertus. Après
la mort de ^on époUx , elle se fit
religieuse k Port-Royal \ dont sa
fille Marie - Angélique 'Amauld
étoit abbessç. £ile . y. mourut en
1641 , k 68 ans , au milieii de ses
filles et de ses petites-filles, qut
is'y étoient reolermées commQ wo»
r
MARI
•
i^oy* Akwatild,!!'»!.) — Oncoimoit
-de ce nom un fameux navigateur
français , qui périt en i yy^i dans
la nouTelle Zëlande , en assié-
geant une forteresse de ce pajs.
Sans cette mort prématurée , ses
talens, son activité , son courage,
lai aoroient fait un nom aussi
célèbre que celui de l'Anglais
Cooke.
IVIARIONI ( AguiUna ) , née à
Gubbio en Italie , distinguée
.par se^ Poésies vers Fan i44o*
Bpnaventuae Tondi, moine oli-
vétain , en a fait l'éloge.
t MARIOTTE ( Edme ) , Bour-
guignon, et prieur de Saint-
Martin-sous-Beaune , reçu k l'aca-
démie des sciences en 1666, et
'mort lé 12 mai 1684 > a^rès
avoir publié plusieurs écrits qui
sont encore estimés. Ce 'Savant
*avoit un talent particulier pour
-les expériences. Il réitéra celles
de Pascal sur la, pesanteur , et
/fit des observations qui a voient
échappé k ce vaste eénie. Il enri-
chit Vnjrdraulique d'une infinité
de découvertes sur la mesure et
sur la dépense des eaux , suivant
les différentes hauteurs des réser-
voirs. Il exan\ina ensuite ce qui
regardera conduite des eaux , et
- la force que doivent avoir les
tujaux pour résister aux difié-
' rentes cnarges. C'est une matière
assez délicate , qui demande beau-
coup de sagacité dans Tesprit , et
une grande dextérité dans l'exé-
cution. Mariotte fit la plupart de
ses expériences a Chantilljr et à
■ l'Observatoire , devant de bons
juges. Ses cuivrages sont plus
connns que l'histoire de sa vie.
* On a de lui , I. Traité du choc des
€0rps^' II.' Essai de physique, III.
- Traité du mom^ement des eaux ^
publié par La Hire. IV. Nouvelles
■découvertes touchant la vue» V.
MARI .195
Traité du nivellement. VI. Traité
du mouvement des pendules, VII.
Expériences sur les couleurs. Tous
ces ouvrages furent recueillis à
Lejrde en 171^, en 2 vol. in-4'. On
lui attribue le Distique latin sur
les conquêtes de Louis XIV, rap-
porté à l'article de ce monarque.
On l'a rendu ainsi en v^rs fran-
çais : •
Ua seul jour a conquis U superbe Lorrains;
La Bourgogne te coûte àpeine une semaine;
Une lune en son cours voit le Belge soumis..^
Que promet donc l'année à cous tes en-
nemis ?
MARIVAULT (Jean dbLislb
de ) , d'une famiUe ancienne qui
subsiste. Voyez Maaolues, n» I.
t MARIVAUX (Pierre Carlbt
DE Chablàin de ) , né à Paris en
1688, d'un père ancien direc-
teur de la monnoie à Riom en
Auvergne , et d'une famille an-
cienne dans le parlement de Nor-
mandie. La finesse de son esprit,
soutenue jpar une bonne éduca-
tion , lui fit un nom dès sa jeu-
nesse. Le théâtre fut son, premier
goût ; mais voyant ou crojrant que
tous les sujets des comédies de
caractère étoient épuisés » il si$
livra k la composition des Pièces
dintrieue. U se fraya une route
nouvelle dans cetVe carrière si
battue , en analysant les replis les
plus secrets du cœur humain , et
en mêlant le jargon métaphy-
sique du sentiment a répigramme.
Marivaux soutint .seul et long-
temps la fortune défis Italiens ; il
leur donna 21 Pièces de théâtre ,
dont plusieurs y sont restées. Le
succès de ses pièces et de $e9 au-
tres ouvrages lui procura Tentrée
de Tacadémie française , qui de-
voit le rechercher autant pour ses
talens que pour les qualités de son
cœur. Ilétoit dans le commerce de
la vi« c« qu'il paroissoit dans ses
1^ MARI
écrits. Dotté d'un caractère tran-
^ill^ , jpioiqae sensible , fort vif,
et trop susceptible , il possédoît
d'aiUears tôUt ce oui rend la sa-
tiété sûre eta^ame. A une pro-
bité exacte , à un noble désinté-
i^ssement , il rénnissoit une can-
deçir aimable , une ame bienfai-
sante y une modestie sans fard et
sans prétention. Il avoit une at-
tention scrupuleuse à éviter dans
la société tout ce qui pouvoit
offenser ou déplaire. Il disoit
« quHl , aimoit trop son repos '
pour troubler en nen celui des
autres. » Ce qui régnoit prin-
:cipalement dans sa conversation,
dans ses comédies et dans ses ro-
mans y étoit un fond de philoso-
Ï>bie , qui , caché sous le voile de
'esprit et du sentiment , ovoit
presque toujours un but utile et
moral. « Jevoudrois rendre les
hommes plus justes et plus hu-
mains, CDSoit-^; }e n'ai que cet
objet en vue. » Son indinérence
pour les richesses et les distinc-
tions égala son amour pour les
tommes. Il ne sollicita jamais les
^aceS^ des grands ; jamais il ne
' s'imagina (jue ses talens dussent
les lui mériter. Il ne refusa pas
pourtant les &veurs de la fortune,
lorsqu'elle les lui fit offrir par Tes-
tîme et l'amitié^ ou par des protec-
teurs désintéressés des arts et des
lettres. {Foyez Hclv^tius, n» III. )
Marivaux auroitpu se faire une si-
tuation aussi aisée que commode ,
s'il eût été moins sensible aux mal-
heurs' d'autrui et moins prompt à
les secourir. On n'a jamais poussé
Î>lùs loin la vraie Sensibilité. On
'a vu plus d'une fois sacrifier jus-
Î[u'à son nécessaire pour rendre
a liberté , et même la vie , à des
' particuliers qu'il connoissoit k
peine , mais qui étoient ou pour-
suivis par des créanciers impi-
' toyablcs , ou réduits au déses-
poir par l'indigence • }1 avoit au-
MART
tant d'attention a recommander
le secret -« ceux qu'il obligeoit ,
qu'à cacher k ses intimes amis ses
chagrins domestiques et ses pro-
pres besoins. Il ne coneevoit pas
que le même homme pût être in-
crédule en fait de rehgion , et en
même temps d'une crédulité ex-
trême sur d'autres objets. Il dit
un jour k Milord Boljngbroke ,
qui étoit de ce caractère : « Si vous
nécrosez pas, ce n'est pas da
moins faute de foi. » Il mourut h
■Paris le 1 1 février 1763, k' 73 ans.
Ses ouvrages sont , I« Des Pièces
de Théittre , recueillies en 175S ,
5 vol. in- 12, parmi lesquelles on
distingue la Airprisede V Amour y
les Fausses cof^Uiences , le Dé-
nouemeni imprévu , le Pètii-^nai-
tre corrigé y la Diipute , le Legs y
eifte Pr^ugé vaincu y au théâtre
français ; la Surprise de FAmour^
fa Dôidfle Inconstance , les Jeux
dé F Amour et au Hasard , la
Mère confidente y VHeureux stra-
tagème ,* la Méprise , la Fausse
suivante , la Nouvelle colonie , et
VEpreuvCy au théâtre italien. H..
1! Homère travesti y Paris, 17 16,
2 vol. in-ia : ouvrage qui ne fit
pas honneur k son goût , et qiâ
ne parott avoir échappé k la cen-
sure que par l'espèce d'oubli oà
il est tombé dès sa naissance. Ifl.
Le Spectateur français y 1 vol. in-
12, écrit (Tun stjle maniéré et
très-inférieur an Spectateur an-
Î^iais y dont il avoit cru se rendre
'émule: mais estimable d'ailleors
par un grand nombre de pensées
fines et vraies. IV. Le Philosophe
indigent y Paris, 1728, 'a vol. in-ia.
Il ottre de la gaieté et de la philo-
sophie. V. f^ie de MariannCy 3 vol.
in-ia ; un des meilleurs romans
que nous ayons dans notre langue
pour l'intérêt des situations , la
vérité des peintiures, et la délica-
tesse des seutimens. Marianne ft
bien de l'esprit 3 mais trop de )m^
r
MARI
^il : une imagination yvve » nUifi
quelquefois pea réglée. Lejs scènes
attendrissantes qu'ony trouve peu-
l^t faire des impressions trop
£ortes sur de jeunes cœurs. La
dernière partie de ce roman n*est
pas de lui. YI. Le Parsan par^
penu 9 3 ToL. in-i3« S'il y a plus
d'esprit et ^ gaieté dans ce ro-
' man que dans celui de Marianne,
il y a aussi moins de sentiment et
de réflexions , et on y trouve un
peu de peintures dangereuses. Par
une inconstance qui étoit particu*
lière a Marivaux, il quitta le ro*
inan de Marianne pour commen^
cer celui-ci , et n acheva aucun
des deux. VU. Pkarsamon , en a
vol. ; antre '^roman fort iilférieur
aux précédens. C'est le même qui
a r^am sous ietitre de Nouveau
Don Quichotte. On y aperçoit , | quil fait des passions ont en gé-*
de néral plus de délicatesse que tt'é-
' MARI 197
teùrS:» ou leur pitié plus révol-
tante encore ; le manège jde l'hy-
Focrisie et sa marche tortueuse ;
amour concentré dans le cœur
d'une dévote avec toute la vio-
lence et la favisseté qui en sont la
suite ; enfin , ce que Marivaux 4.
sur-tout tracé d'une manière su-f
périeure, la fierté nohle et cou-
rageuse de la vertu dans l'infor*
tune. L'auteur n'a pas dédaigné
de peindre jusqu'à la sottise da\
peuple, sa curiosité sans objet »
sa charité sans délicatesse , son
inepte et oôênsante bonté , sa
dureté Compatissante. Il faut pour-
tant conyemr qu'en voulant mettre
dans se» tableaux populaires trop
de vérité , il s'est permis quelques
détails ignobles, rf ous avouerços
^n même temps que les tableaux
ainsi qaedan« les autres écrits
Marivaux,
Use aiétm)>hyst^e oh le jargon domine ,
ftODvcBt ifii]^«rcepttbl« , ^ force d'être fine;
nergie , que le sentiment y est
plutôt pemt en miniature qu*à
grands traits , et gue si Marivaux,
comme l'a très-bien dit un écri-»
vain célèbre , « connoissoit tous
les sentiers du cœur , il en igno*
roit les grandes routes. » Une
femme desprit, ennuyée par la
recherche mmutieuse de tous ces
sentiers, disoit de lui : « C'est
mais cette métaphj^sique ne doit
pas fermer les yeux sur les pein->
tures du cœur humain, et sur
la vérité des ^entimens qui ca-
ractérisent la plupart de ses ou*
vrages. Ses romans sont , sui-
vant d'Alen4>ert , supérieurs à ses un homme qui se fatigue et qui
comédies , par l'intérêt , par les me fatigue moi-même , en me
situations^ par leur but moral, faisantilaire cent lieues. sur une
Ils ont sur-tout le mérite de ne feuille de parquet. ». Cependant
Sas tourner , comme ses pièces les lignes que Marivaux trace dans
e théâtre, dans le cercle étroit ce petit espace , quoique très-»
d'un amour qui se caclie , ce qui rapprochées les unes des autres »
a £siit dire assez plaisamment sont très-distinctes pour qui sait
«que, si les comédiens ne jouoient les démêler^ ]V£algré ces défauts ^
que ses comédies , ils auroient on est fâché que Marianne ni
F air de ne ps^s changer de piè-
ces, p Ses bons romans ont plus
de variété. On y voit les rafH-
nemens de la coquetterie , même
dans une ame neuve et honnête ;
les replis de l'amour propre jus-
fue dans le sein de l'humiliation ;
I dtHVté révokanto des bienfaî-^
le Pajiuin parvenu n'aient pas été
achevés par leur auteur. La vl-«
vacité de son esprit s'attachoit
promptement a tout ce qui sepré-
sentoit à lui ; et sa facilité à écrire
lui foumissoit le moyen de lo>
peindre rDçs qu'il avoit saisi dan^
uo objet nodirwu le câtépiquin^
igS
MARI
N
Tobjet ancien Tintéressoit moins
* et lui ^toit sacrifié sans regret.
Indépendamment d'une unifor-
mité * de moyens , de carac-
tères , de ton et d'effets qui fa-
tigue et ennuie , on reproche à
Marivaux le langage précieux , ou
plutôt le jargon- qu il substitua
au style naturel de la comédie , et
que Ton a désigné de son vivant
sous le nom de marivaudage.
CVst le mélange le plus bizarre
d'une métaphysique subtile et de
locutions triviales , de sentintens-
alambiqués et de dictons popu-
1p i»'es; c'est sùp-tout un néologisme
recherché qui choque également
la langue et le goût. En écrivant
de la sorte , Marivaux prétendoit
saisir le langage de la conversa-
tion et la tournure des idées fami-
lières* Tous ces défauts se retrou-
vent dans les romans du même
auteur; mais ils y sont rachetés
par beaucoup d'intérêt, par des
situations piquantes , par un but
moral bien indiqué , par des ta-
bleaux vrais , fins et quelquefois
touchans , par une peinture fidèle
du cœur humain dans toutes les
situations de la vie , dans tons les
ordres de la société. Le Paysan
parvenu et sur-tout Marianne ont
assigné à Marivaux une des pre-
mières places parmi les roman-
ciers modernes. F'oyez sa Vie ,
a la tête de l'Esprit cle Marivaux ,
1769 , Paris , in-8*. Voyez aussi
H0LBEB6 et KapGEB , n" II.
* MARIVETZ (Etienne^
Claude, baron de), écuyer de
Louis XVI , né a Bourges en 1 72 1 ,
connu dans le monde sa\i^t par
plusieurs ouvrages estimés.- Il
fut décapité k Paris , le 25 février
1794*9 k 75 ans , pour soi-disant
avoir conspiré contre le peuple
frança's , en participant aux tra-
mes deCapet et de sa femme.
Marivetz ëtoit domicilié à Lan- 1
MARI
gres , jouissant de l'estime gi^né^
raie. On lui doit, I. Prospectus
d'un traité de géographie physi-
que du monde ( avec M. Goufïier) ,
1780-1787 j 5 vol. in-4°. II. Lettre
à BaiUy , 1782 , in-8''. III. Let-
tre à 'M. Laeépède , sur télasti-
cité , 1782 , in-4*. IV. Réponse à
r examen de la physique du mon-
de ^ 1784? in-4'>V. Observations
sur quelques objets d'utilité pu-
blique , 1786 , « grand in-8«. VI,
Système générique , physique et
économique des navigations natu-
relles et artificielles de t intérieur
de la France , 1788 , grand în-8*.
1 1- MARIUS ( Gains ), célè-
bre général romain , né d'nnef
famille obscaré dans le territoire
d'Arpinum , et occupé daas s»
i'eunesse k labourer la terre , em-
>rassa la profession des armes
pour se tirer de son obscurité , et
Tut sept fois consuk Marins se si-
gnala sous Scipion l'Africain, qui '
vit en lui un grand homme de
guerre. Sa valeur et ses brigues
rélevèrent aux premières dignités
de la république. Etant lieutenant
du consul Métellus en Numidie,
il travailla d'abord a le décrier
dans l'esprit des soldats; etdevena
bientôt l'ennemi déclaré de sou
général , il se rendit à Rome , oh
vint à bout , par ^es Intrigues
et ses calomnies , de le supplan-
ter et de se faire nommer à sa
place , pcTUr terminer la guerre
contre Jugurtha. En effiet. Ma-
rins , après avoir dépouillé ce
prince de ses états , l'an 107 avant
J. G. , et l'avoir réduit k s'enfnlr
chez Bocchus , roi de Mauritanie,
son beau-père , menaça Bocchos
de le traiter de même , s'il ne lui
livroit son gendre. Le roi de Mau-
ritanie , qui redoutoitla puissance
des Romains , écrivit secrètement
a Marins de lui envoyer un homme
de confiance pour traiter de cette
MARI
«fEùre avec lui. Sjlla partit pro-
pre à cette u^gociatlôn , et fut en-'
vojé vers le roi^ Les conditions,
du traité étant arrêtées , Bocehus
livra Juçurlj^a au'député^ qui. le
conduisit à Marins , et peu après
a Rome pour servir d'ornement
au. triomphe, dii consul. , Cette
fuerre, si neuréusément termiiiée,
onna au peuple romain une si
haute opinion de la valeur de
fifarius , qu'alarmé dé l'irruption
des.Cimbres et des Teutons qui
pienaçoient lltalie ,. il lui conti-
nua le consulat pendant cinq ans,^
bonneur que personne n'avoit reçu
avantluî. Marîus se prépara donc
à la euerr« contre ces peuples a
deniii)arbares. On dit qu'il en tua
2ob,ôoo en deux! batailles et qu*il
en prit 8o,oop-]Sn mémoire de ce
triompbe , le vainqueur fit élever
une pyramide , dont on voit én-
» Core les fondQ^lens suc le grand
cbemin d'Aix a Saint-ïîaximîn.'
Les femmes des Teutons,. se voyant
privées de leurs défenseurs ,
avoient envoyé h. Mâfius une dé-
putation pour le prier dç conser-
ver au moins leur chasteté et leur
liberté. Le barbare, les ayant re-
fusées , ne trouva , quan<I il entra
dansTear camp , que des mon-
ceaux de cadavres sànglans. Lés
mères désespérées ^étoient poi-
gnardées , elles et leurs 'enfans ,'
pour prévenir leur désnonneur.
L'année suivante^ xp8 avântï.C,
fut m arquéeparja défaite <ics Cim-
bres.IIyenent>dit-on, ï 00,100 de
tués, et 60,000 faits prisonniers.
Plutaraue r^pdrte qu'ayknl eu
d-abora jquelques désavantagés'
contre les Cin[ibres , Marins fut
averti en. songp. .d'inf^m^lér aux
dieux sa fîlle CalpMrnie, et qit'il
fit ce barbare sacrifice. ï)evenu
<;onsul poui: la sixiènjê (oîs , Tan.
^ 100 avant Tère chrétieime ,'îj eut*
Sylla pour compétiteur et pour
«tiueou. Ce général vint a. I\omc ,'
a k tête -de s^s légions :v}€tpri6u-
ses 1^ en chassa Marins avec' ses
partisane, et les fit déclarer en-
i^mls'de là patrie. Mariùs*, âgé*
de pltfs. de spixante^dix ans î so
vit réduit à s'enfuir, 'seul;, ^ân'à
amis t, sans domestiqués , et ôblî^
gé^ poi;ir échapper aux poursuites'
de son ennemi , de se cacher-
dans lin "marais appelé TVfarîca,
où il nassa'unë nUit entière en-
foncé dan^ ,Ia boue jusqu'au cou.
En étaiit sorti au poi^it dû jour
Ï>our tâcher de gagner le bord de-
à mer , il fut reconnu par dès ha-
bitans de Minturne", et conduit ,
la corde au cou, dans cette' ville,
OÙ il fut enfermé dans un cachot.
Alors le magistrat , obéissant aiîit '
ordres qu*il avoit reçus de Rome',
lïii envoya, un Cimbre pour le
tuer. Marins , voyant entrer cet es- '
clave dans sa prison 5 lui.cria d'Une
vPix terrible : « Barbare , ànras-tti'
bien le courage d'assassiner Ç'aïuîi*
Marins ?» Le mcurtriefr , effrayé ,
jeta son iîpée et so.rtît delà priâôn'
tout ému.' Marins le suivit*, et,'
trouvant lés' portes ouve;"tes , se''
jeta * d'ans' une barque 'qui' le*
porta en Afrique , où il rejôîgml|^
son fîïs'^iix environs du lieii'
oii fut Çiïrth^SG. .Là" il reçût
quelque 'consolation b. la vue
ues rûiniès d'une ville autrefois'
si' redouta, qui^avoit éjitouVé
comme lui les cruelles vicissi-
tudes de la fortune-, mais bien-*
t6t.il fut contraint dq quitter cette
triste retraite.' Le préteur d'Uti-
qiie;, 'veridd" k' Syila , résolu de*
le §acritïer k ce général , lui fît
commander de'quuter \f^ provinèe
so um i se i SongAitvernement. « Rc*
tourne, 'rébona* Marins 'à Vofïyîiei*'
porteur rfe' ceï ordre , retbutné«
dire a l!dii'ïrtaîtré'que tu* as vtÉ*
ManûsTiigitif as'sîs^sur les mOfei'
de ^Ç'àrthage'. Marias, après aVoi^*
éèhapné k divers périls, fut râp'-'
pelé a Rome ndr Corhéliue Cinna ;'
auî'^' privé jpar le sénat de U di-
. gikité consulaire , ne crut jpoutoir
viieux se venger qu'en fais^t ré*
volter les légions et en mettant
]\làrius a leur tête. Rome fut
£>ient6t assiégée et obligée^de se
rendre.'Cinnay entra en triom'
phàteur , et fit prononcer Tarrèt
uu rappel de Marins. Ùes ruisr
$nçaux de sang marquèrent son
retour. On tua sans ^itié tous
ceux qui yenoient le saluer et
auxquels il ne rendoit pas le sa**
lut ^ tel éloit le signal dont il
étolt convenu. Les plus illustres
jbénateurs périrent, par les ordres
de ce. cruel vieillard ; on pilla leurs
Ôiaisons, on confisqua leursbiens.
Lies satellites de Marins , choisis
parmi tout ce qu'il y àvôit de plus
détestables bandits^ en Italie , se
portèrent a des excès si énor-
nies, qu'il Çallut enfin prendre
]a résolution de les exterminer.
On lès enveloppa de nuit dans
lenr quartier , et on les tua tous
a coups de flèches. Cinna se dé^
$igna consul pour Tannée sui-
vante, et se donna Marins , de sa
propre l^utori té, pour collègue.
C'étoit lé septième consulat de
celui-ci , il ne Texerça que 16
o.u 17 jours. Une maladie» eau-
sé^enaî:. la grande quantité de vin
qu,*ir prebpit po4ir s'étourdir sur
56^ remords, et peut-être sur la
craTntè, du prpçnaîo retour de
Sylla^ l'emporta l'an 86 avant Jé-
Sus-Clii'ist. Marius , élevé parmi
des pâtres, et des laboi^reurs, con-
serva toi| jours quelquç; chos<^ de
sauvagç et même 4e féi'oçe* Son
air. étoit grossier 9, Iç $on de sa
\f^x dur .:et imposant, son ré"
gàrd terrible et iarôud^e^ ses ma-
lueres l;)]:usqiies et iippérieuses.
Çans antjrâ .qualité que celle dVx-^
«e^çnt gênerai , it parnt long<r
temp& Te pla3 gcand des ^^o^
TfÇLW^ y parce quil étoit le plus
ii^ce«âaire çontrt ks k^rbiufeii'
Uktl
I qui iiKmdoient f Italie. Dés qtt*il
! ne marcha plus contre des Cun-
I bres et des Teutons , il parut tou-
, jours déplacé , fut toujours cpid »
I et le fiéau de sa patrie et de Pha-
manité. S'il se montra sobre, aosp.
tère dan$ ses mœurs , il le ^nt h
la rusticité de son caractère ; s'il
méprisa les richesses > s'il pré*
fera les travaux aux plaisirs^
c'est qu'il sacrifioit tout a la pas-
sion de dominer X et ses vertus
E rirent leur source dans ses vices,
l'action du Cimbre venu pour
l'assassiner , et fuyant k sa voix,
aété mise sur la scène- fi:^nçaîse
avec succès , dans la tragédie dq
Marius a Mintume par M. Ar^
naud. L'histoire blace Marius au
rang de ces grarîds criminels dont
on peut admirer lès talens et Tin- ,
fiexible courage, mais dont on
hait là mémoire. -^ Marius le
jeune , son fils, avoit la mémq
férocité dans Je caractère. Après
avoir usurpé le consulat à l'âge
de i5 ans, Tan 8'i avant Jésus-
Christ , il assiégea le sénat qui
s'opposoit k ses entreprises , et
fit, périr tous ceuit quil crojoit
sçs ennemis. Battu par Sylla , il
s'enfuit à Prénèste , où il se tua
de désespoir.
II. MAttlUS (Marçus AureKus),
homme d'une lorCe extraordinai-«
r'e , qui 'aydit été ouvrier en ïer,
et l'un des tjrans des Gaules
sous le règne de Gallien. Marins
quitta sa fbrge pour porter les
armes , s'avftnca'pai* degrés , et se
signala dafi,s les guei'rès contre
les Germaiiis. Apres la mort de
Victorin , il fut revêtu de la poYiis
pre impériale par le crédit de
V itteri|\a , mère de cet empereur^
H n'jr ay^it que trois joiurs qu'il
la portoit , lorsqu'un soldat , soir
compagnon dans le métier d*ar-
muner ou de forgeron , Passas-*
sina« Cle qui féroit penser çepeti-ç
MARt
itant qn'il p^gnaplus long-tomps,
c'est qa'on a ue lui un grand
nombre de médaiiles. On a pré>
tendn qne son assassin, en lui pion-
Séant son épëe dans le sein , lui
ft c^s pa^ole^ outrageantes :
«r c'est toi qui l*afi forgée f » Par- ^
ini lespreaves de sa force extrôme,
on rappprte qu*ilarrêtoit avec un
4e ses doifi;ts un charnot dans
m course ta plus rapide ; ce qui
paroît peu vraisemblable.
t m. MARIU & , évéque d'A-
▼encbe , dont il transféra le siège
k Lanaanne e» 5go, mort en
5^ , à 64 ans , ef t ^utenr d'une
Chronique qu^ l'on trouve dan^
le Recueil des historiens de Fran-
ce de Dochesne. Cette Chro^
nique <, qui commence à Tan 44& »
et finit à Fan 58 1 , pèche quelqjue*
.fi>is contre la chronologie. Un a
encore de lui la Fie de^Sigismondy
roi de Bourgogne. Le style est
tout-à-fait ressemblant à celui de
la Cbrdtiique.
tIV. MARIUS - JËQUICOIA,
ainsi nommé, parce qu'il étoît né à
Aivète , bourg de TÀbmzze, qu'il
croyoit être te pay« des anciens
JEques , fut un 4es plus beaux
esprits de la cour de François de
Gonzagne, duc 'de Mantoue, II
mourut vers Van iSiS. On a de
lui un livre De la nature de fA*
mour , ]n-8« > en italien , traduit
en français par Chappu js , aussi
in-8<^ ; et aautfes ouvrages (m
latîn et en italien , parmi lesquels
on distingue son Histoire de/fan^
loue y in-4^y qui a été réimprimée
plusieurs fois, et dans laquelle il
s'étend beaucoup sur ce qui con-
cerne Ji'illu^tre maison 4^ Gon-^
^ague .
y. MARIUS ( Adrien ) , chan-
celier dur duc de Gueidres , né a
Mabnes , frère du poète Jean
fcçoad , m/ort h Bruxelles «a j ndâf 4e nombreuse* addition^
MARK 301
i558 , se fît un nom par son ta-
lent pour la poésie latine. On
trouve sts vers dans le Recueil
de Grudius de 16 la. On a en«
Côre de lui Cjmha amoris ,
parmi les poésies de Jean Se^
cond.
VI, MARnJS ( Léonard ) , «é
k Groëa en Zélande , docteur
et professeur en théologie à Co»
lojgne, vicaire - général du cha-
pitre de Harlem , et pasteur à
Amsterdam , habile dans les lan^
gués grecque et hébraïque , et
dans rËcnture sainte , laissa en
latin un bon Commentaire sur le
Pentaleuque, Cologne, 16^1, in-
fbl. ; et la Défense catholique
de la hiérarchie ecclésiastique y
contre Antoine de Dominis , Co«
logne, 161 9. Marins mourut le
18 octobre ifôti.
VII. MARIUS UE Galasio. Foy,
vin, MARIUS-MERCATOR,
Vopré^ Meacatob,
IX. MARIUS - razouus.
/^cpre^ NuH>uus,
t MAR&HAM (Gervaîs),
écrivain anglais, né à Gothaia
dans le comté de Nottingham ,^
vécut sous les règnes de Jacques "
I*v et de Charles I'^, eut pen-
dant les guerres civiles un brevist
de capitaine au service^ de son
roi , et se fit distinguer par sa
bonne conduite. Markham débuta
en i6a9 par une tragédie qui
parut sous le titre à'nérode et
Antipater , et s'appliqua ensuite
à publier beaucoup iJHouvrages
ntHes en divers genres. Il a don-
né différens ouvrages sur le ma?
nége , sur Taffriculture , et pci>
lectionné la Maison Rustique dé-
lirant , d'abord traduite en an-r
glais par Richard Surfleit; il Ven^.
202 Mark
puisées dans Olivier de Serres ,
dans Vinét) dans l'Espagnol Al-
bitèrio et l'Italien Grilli. Qn a en-
core de lui Vuirt de, la chasse
aux oiseaux y la Grammait^ ou
le Rudiment du soldat , i665f On
lui attribue le second livre de la
pi^mière partie de VArcadle an-
glaise^ Markham. possédoit plu-
sieurs langues vivanj;es don,t il a
donné des leçons avec succès.
t MARKLAND (Jérémîe) ,
savant critique . anglafs , qé en
1955 , a donné une édition de
Statii sylvœ , 1728, in-4**. ; des
Notes sur Maxime de Tjrr , en
] rr4o , des Remarques sur les
Lpîtres de Gicéron à.Brutus,, et
de Srutus a Cicéron , avec une
Dissertation sur quatre Oraisons
attribuées k ce grand orateur., sa-
voir , jid çuirites pQSt reditum,^
— Post reditum in senaiu , —
/Vo dûfno sud adpontifices , —
De haruspicum responsis, M^r-
kland prétend qu'eÛea sont, ap-
posées et l'ouvrage de quelque
sophiste.. Cette opinion , appujéè
■sardes raisons assez spécieuses,
a été attaquée et délenâue par des
savans rç^çectables , et jreste en-
core indécise ; Epistala çnitica^
in qud.Horatii loca aliguo^ft alio-i
rupi v^ej^erum emenda^tury Cam-
bridge , lyaS , in^8?4 Cette letice
a été copiée en grande partie par
l'abbé Valart , en tAe de son édi-
tion d'Horace. !Çeauzée >iit insérer
à ce sujet une letttre dans le jour-?
nal des Sava&s,année .1771 )p>4^5.
En 1761 il fit imprimer , au poj^-
bre de quarante exemplaires seu-
lement , un petit ouvrage. itititu-
lé De Grcecorum quintd decli-
natione impari syllabied et indè
formata Latûioru-mtertia, quœs- ,
t tio gmmr^atica > qui depuis^ a
été réimprimée deux fois avec
les Suppliantes d'Euripide , en
1765 , i^-4''> et en 177$ , pour
MARL
le collège d'Ëaton. M»rik|ai:kd a
donné des Notes estimées sur le»
deux Iphigénies du même auteur
en 1771 ,. et a aidé le dpctear.
ïaylor dans son édition d^Jjy^
sias et de I)émostbènes , ie^ydoc-
teur Musgraye , dans celle de sp^
HJppolj'te , en i755 , et Bow-
jer , en ^^58 , aans celle qu'iï
a donnée cie Sophocle. On a pei;^
de détails sur la vie privée de
Markland; on sait que, comme le
docteur Clarlve, il aimoit beau-
couple whist, et que,long-rtenrps
affligé de la goutte , loin de se
plaindre de x;et ennemi doniesti*
que , -il le regardoit comme iuides
mojens que la. nature se réservoil
pour prolon^r sa vie et.éloi|^er
toute autre maladie. Il mourut i«
7 j uillet. 1 7 76 , âgé idc 83 ans-
M4RLBOR'6UGH. rayez
Churchill , n» II.
' * I. MARLIAIVI (le chevalier
Bernardin)*, célèbre littérateur
mantouan du 16* siècle , • secrë^-
taire de Vincent. !•*• de Genza-
gue , et de Marguerite dé (ion-
zague, duçixesse de Ferrare , dont
il fût singulièrement estimé. De-
venu membre àe ràcadémie .des
Invaghiti , fondée à Mantoue . en
ï562 par'Gésar-Lo.uis Gonzague 4
seigneur de Guastalla , il^n fut
rectëijti' péîidaptMeis années . iSyi^
et loBg. L'édition des Lettres de
cet écrivain , faite à Venise en
160 1 , est trë^-rare,.Il a écrit aussi
lii p^ie de Balthazar Ca^tigUane f
qu'on trouve en tête de la belle
édition de Cortigiano faite à Pa-
doue en 1733. / . *
* IL MARl4lANI(Barthélemi),
noble tolanais -et littérateur du
16* siècle. Les fastes consulaires
découverts à Home occupèrenJ^ la
plu^ne d'un graiid nombre d'écri-
vains savans^ Marliani fut lé pi*c-
fAÏer à les publier ea i549» j^
MARL
les accompagna d'amples Corn-
mêntcùres , et déerivit aussi l'an-
cienne topographie de Rome,
qu*ii» accompagna de Disserta-
tions SUR divers points d'anti-
quité.
♦ MARUANUS ( Jean ) , ma-
thématicien et médecin du ïS"
siècle , né à Milan , mort en i483,
f>ra tiqua et enseigna avec dis-
tinction la médecine à Pavie. En
récompense des services qu'il avoit
rendus à l'humanité , les ducs de
Milan le comblèrent de bienfaits
dont il jouit pendant le cours
d'une très-longue vie. Marliahus
a laissé De caliditate corponim
hur/icmonim tempor^ Kiemis et
œstatis ; de antipeiistasi y Vene-
tiis , i5oi , iu'folio.
* MARLÏEN (Raimond) , en
latin, Marliamis , vivoit.sousle
règne de Louis Xfl. On a de lui
une description alphabétique ,
Veterum Galliœ locontm, popii-
îorum j lirhiuni , montium ac flu-
viorum , eorum màximè quœ apud
Cœsarent in Commentariis sunt.
etapud Co/7wlium Tacitum , que
Ton a coutume d'imprimer à la
fin des Ck>mmeutaire^ de Jules-
César.
MARL
2o5/
t MARLOE (Christophe),
auteur dramatique anglais, né
sous Edouard VI , fut élevé dans
l'université dé Cambridge. Mar-
loe s'adonna au théâtre , et , au
rapport de Langbaine , il fut
regardé dans son temps comme
un excellent poëte. Sou génie- le
portoit ^ la tragédie , et il a laissé
sept pièces dont l'unç , intitulée
L'Empire du libertinage^ a été
retouchée par raistriës Behn , et
jouée sous \e iÂtre-ii* Abdetazer y
Qixla F'en^eance du Maure. Mar-
loe fiit, dit Wood, un impie dé-
claré,^ qui- fit ouvertement pro-
fession d'athéisme , et finit ses
jours 'malheureusement. Il s^étoit
amotiraché d'une fille de très-
bas étage , et eut pour rival an
laquais de très - uïauvaîse cou*
dnite ; Marloe , transporté dé ja-
lousie , s'élança sur lui pour le-
. frapper d'un poignard , mais soa
antagoniste , ajant détourné le
coup , désarma Marloe et le
frappa du même poignard. Il
mourut de sa blessure vers iSqS.
Les ouvrages qu'il a laissés sont,
I; Tamerlane the Great , or tke
Seythian shephed , en q parties , -
Londres , iSqo et iSpS in-8* , ca-
ractères gothiques. II. Le Mas-
sacre de Paris , sans date et
sans division d'actes. III. The
troubîesome reign ami lamenta-
ble death of Edward //, Lon-
dres , iSgS^ in-4''> ^^ vers blancs.
IV. Docteur Faustus , histoire
tragique , Londi^es , 1 6 o 4 » in-4'.
V. Lusts , Dominion ; c^est l'em-
pire du libertinage dont -nous
avons parlé, 1657 , in- 1.2. «VI. Le
Juif de Malte\ tragédie, Lon-
dres , i633. VII. Didon , reine,
de Carthage , tragédie à la-
quelle Nash a eu quel qurc part.
Vin. Hero et Léandre , poème ,
Londres , 1606 , in-8<» , uni par
T. Nash.
t MARLORAT ( Augustin ) ,
né en Lorraine fan i5o§, entré
jeune chez les augustins , sortit
de cet ordre pour embrasser le
calvinisme , et s'acquit beaucoup
de réputation dans son partie
par aes prédications et par soa
savoir. M^rlorat parut avec éclat
au colloque de Poissy , en i56i.
Les guerres de religion ayant
commencé l'année suivante , le
roi prit: Rouen sur les calvinis-
tes. Marlorat, qui éloit ministre
en cette ville , y fut pendu 4e
3o octobre i562. On a de lui
des Commentaires peu estimés
sur i'Ëcriture sainte , ot un livre
ao4 MARM
intitulé TiiestfUfus hcorum ccfm^
jnunium sanctat Scripturœ , Lon»
dres, i574 > in-folio i et Genève ,
r6349 qui a été plus consulté
^e ses Commentaires. Il a aussi
ireuàiie en français , Traité de
Bertram Prestre > da corps et du
3ang de Jésus - Chri9t , Paris ,
i56i 9 in-x6.
MARLOT ( GuiDaume ), né
à Reims, l>énédictin, grand-prieur
de Saint-Nicaise , en cette ville ,
et mort en 1667, au prieuré de
Fives , près de Lille en Flandre ,
a donne, I. Metropolis Jtemensis
Historia , Lille, 1666, et Reims ,
1679, 1 vol. in-ïo\ioM.Le Thédtre
^honneur ^et de magnificence ,
préparé au itaçre des rois y i65^,
m-\° , et d'autres ouvrages.
M ARLY (Machine de), royez
les articles Raknequin ; ttt Ville ,
»• IlL
IVfARMARÈS, nom d'un
prince sçjthe qui périt avec
grand nombre de ses sujets mas*
sacrés en trahison par les Mèdes,
sous le roi Cjaxare. F'oj. ce mot,
*MARMI (Antoine-François^,
savant Florentin , chevalier de
Saint-Étienne , vivoit dans le ly
siècle. Il fut, dit-on, un des cuUa-
boiateurs les plus actifs de l'ou-
vrage intitulé : Notizie duomini lï"
àistridelt accadeniia Piorentina.
* MARMION ( Shakerley ) , né
en i6ot» dans le comté de Nor-
thampton , ayant dissipé tout son
bien , prit le parti des armes , et
servit dans ma Pays-Bas ; mais
n'ayant , après trois G|!>mpagnes ,
obtenu aucun avancement , il re-
vint en Angleterre , et entra dans
]les ti*oupes qui furent levé^ par
Charles i*' , pour son expédition
eontre l'Ecosse. 11 tomba malade
à Yorck , et fut obligé de revenir
è Luudresy oU il mourut en i639*
MâRM
Marmion écrivit pour le théâtre et
n'a laissé que quatre pièces , i« Le
Ligueur hollandais , i653 , 10-4"* >
2* Le bon Compagnon , 1 63 3 ,
in - 4* ; 5*» Ujintiqumr& , in-4* >
1641 , réimprimé, dans la col*
lection de Dodsley; 4^ ^ Rusé
marchand, pièce qui n'a point
été imprimée. L'auteur de la
Biographie dramatique parle de
Marmion comme de l'uit des
meilleurs auteu|>s comiques de
son temps. <c Ses plans , dit' il ,
sont ingénieux , ses caractères
bien dessinés , son style , non
seulement est aisé et naturel,
mais plein d'esprit çt de sens. 9
* L MARMITTA ( Gellio
Bernardino ) , né à Parme y pro*
iesseur de belles - lettres dan»
sa patrie , en i4^6 , y occupa
plusieurs emplois ; mais il la
quitta bientôt y et se rendit en
France, oh il obtint la protec*
tion du chancelier Guillaume de
Rocheibrt.Marmitta y publia, sous
les auspices de ce seigneur , des
Commentaires sut les tragédies
de Sénèque, qu'il lui dédia. En
1497 9 étant k Avignon , il dédi^
au vice-légat, Clément de La Ro<-
vère , quelques ouvrages de Lu<»
cien. On ignore l'année de s«
mort, et s'il retourna dans âapa*
trie. Voici ses ouvrages , L J/yi-
gœdiœ Senecœ cum commenta ,
etc. , Lugdûnî , 1491 , in-4'* ; Ve»
nétiis, 1493 6t 1493. Elles ont
été réimprimées postérieurement.
n. Luciani Palinurus , Scipio
Romanus y Carmina keroïca in
amorem , Asinus aureus , Bniti
et Diogenîs epistola , Avignon ^
i497 > »n-4*-
* II. MARMI1TA( François )^
-né à Parme , se livra daps sa pa-r
trie à la peinture et ensuite à I4
gravure en pierres fines ; il par-
vint k une umUtioB, parfaite (kst
{ ani^en^t
Ma RM
» m. MARMITTAf Jacques),
4e Parme, secrétaire uu cardinal
Jean Ricci , fut un des disciples
de saint Néri , entre les bras du-
quel il mourut en i56i. Ses I^oê-
aies furent imprinobées à Parme en
i564, in-4^ , par les soins de lyouis
Marmitta son fils adoptif. On at-
tribue k Jacques Marmitta un
poème intitulé la^ Guerre de Par-
me y divisé en y chants, et qui fut
imprimé pour la première fois
dans cette ville en loSa. Mais sui-
vant Mazzuccbelli , et plusieurs
écrivains italiens , ce poëme n'est
point de la composition de Mar-
mitta , mais de Joseph de Seggia-
dro de Gallani.
*IV. MARMITTA ( Louis ), fils
et élève du précédent, surpassa de
beaucoup son père dans-fart qu'il
en avoit appris. Le cardinal Jean
Salviati se l'étant attaché , le
conduisit à Rome, oh il se distin-
gua par d'excellens oui^rages^ et
a cette époque Ton n'j souJBTroit
rien de médiocre. Un de ses ca-
mées, représentant une tête de So-
crate , ut sur-tout Tadmiration
des connoisseurs. Il est à regret-
ter que l'aisance où le mit son
adresse à c^n^r^/ne les médailles
antiques lui ait fait, quitter trop
tôt un art qu^il honoroit.
tMARMOLnCARVAJAL
( Louis ) , célèbre écrivain du i6*
siècle , né à Grenade, a laissé
. plusieurs ouvrages. lie principal
et le plus connu est la Descrip-^
tion générale de F Afrique , que
î*errot d'Ablancourt a traduite en
français. Cet ouvrage, peu exact,
n'a été estimé pendant long- temps
que parce q\i on n'avoit rien de
- mieux sur cette matière. ( Voyez
. L^ON, n» XXIII. ) La version fran-^
çaise parut à Paris , en 1667 , en
5 vol. in-4®. L'original espagnol
fut imprimé à Grenade, en 10*75,
, en trois parties, 1 vol. ia^folto.
MARM
iioS
Cette première édition , fort rare y
% été réimprimée à Malaga en
i599 9 uiéme format. L'auteur
s'étoit trouvé au siège de Tunis,
^en i536, et avoit été huit ans
prisonnier en Afrique. On a en-
core de Marmol - Carvajal Bis*'
toria del rebelion y castigo de
los Moriscas ^ del reyno de Gre^
nada^ Malitga » 1600, in-folio ^
réimprimée a Madrid, 1797, 3
vol. ïn-4'« Cette histoire ae la
chute des Maures est fort estimée
chez les Ëspagnob.
t iyiARMONTEL(Jean-Fran.
çois ) , de l'académie française ,
né à Bort, petite vitle du li-
mousin , en 17 19. «J'ai eu , dit-
il , l'avantage de nuître dans un
lieu où l'in^alité de condition et
de fortune ne se faisoit pas sentir.
Un peu de bien , quelque indus-
trie, ott un petit commerce , for-
moient l'état de presque tous les
habitans. Ainsi , la fierté , la fran-
chise du caractère, n'y étoient
altérées par aucune sorte d'humi-
liation. Je puis donc direque, du-
rant mon enfance , quoique né
dans l'obscurité , je n'ai connu
que mes égaux; de là peut-être
un peu de roideur ^ue j'ai eue
dans le caractère , et que la rai-
son même et l'Âge n'ont jamai»
assez amoUie. » Son père étoit
tailleur, et possédoit une maison
de campagne où son fils passa son
enfance et apprit %. aimer la na-
ture. Ses heureuses dispositionsi
engagèrent ses parens à demander
pour lui une bourse qu'ils obtin*-
rent dans un collège de Tou-
louse. L'élève brilla en philoso-
phie par un raisonnement préoi»
et une justesse d'idées qui le firent
distinguer ; mais il y contracta un
tbnroide et pédantesque, que Pu-
sage du grand monde , et son
long séjour dans la capitale, ne
purent jamais lui faîrç entièrc-
/'
^'
3d6 m ARM
ment perdre. Après avoir rem-
porté quelques prix aux jeux fJa-
raux de 'Toulouse, et avoir pris
pour quelque teinpsrhabit d'abbé,
H vint k Paris , en 1745 , et j vé-
cut dans la médiocrité. Logé en
commun avec quelques littérateurs
peu riches , chacun avoit son jour-
pour fournir à la dépense. Des
prolecleurs firent obtenir au jeune
poëleVune pension de i5oo liv. ,
comme historiographe des bâti-
mens du roi , et pendant deux
ans le privilège du Mercure. Ce
journal rapportoit beaucoup , et
ces deux ans valurent au rédac-
teur quarante mille livres. Une
parodie très-plaisapte d'une scène
de Cinna , dans laquelle, un grand
seigneur étoit attaqué, lui futi'aus-
sement attribuée; et pour l'en pu-
nir, on lui ôta son privilège, et on le
mit pour quelque temps k la Bas-
tille. Il a\oit débuté dans la car-
rière littéraire par des tragédies
et des opéras. Ses Contes moraux ,
qui parurent bientôt après , lui
acquirent de la réputation ; il la
soutint par d'autres ouvrages.
L'académie française raccueiflit ,
et il en étoit secrétaire perpétuel
en 1789 , lorsque la révolution ar-
riva. Pendant ses premiers ora-
ges , il se retira dans une maison
de campagne, k quelques lieues
de Paris , où son ame honnête et
douce, gémit long-temps des maux
dont il lut témoin. La lortune qu'il
avoit acquise par ses travaux
s'évanouitpar des remboursemens
en assignats. Son mariage avec
une Lyonaise aimable et sensible,
nièce de l'abbé Morellet , adouci^
un peu son humeur chagrine , et
lui fit trouver de nouvelles dou-
ceurs dans sa retraite*^ Au mois de
mars 1797 il fut nommé député
au ccmseil des anciens parle dépar-
tement de l'Eure. Mannontel avoit
^té philosophe ; il parut religieux.
Après le mouvement du x8 frac-
MAHM^
tidor de Pan 5 , son élection fut
cassée, il se retira a Abboville ,
village près de Gaillon , dans le
département de la Seine -infé-
rieure. Il j mourut en 1798, dans
une e^èce de chaumière ^u'il
avoit achetée , et oii il vivoit soli-
taire , pauvre ^, et oublie. Ses
principaux ouvrages sont , I. Des
Tragédies ; la première donnée
en 1748 , est Denys-le-Tjrran, La
jeu'uesse de l'auteur fît le succès
de la pièce , où l'on trouva quel-
ques beaux vers; elle n'a pas re-
paru'au théâtre depuis sa nou-
veauté. Aristomène , joué eu
1769, fut aussi appfauai; mais
sans survivre de même aux pre-
mières représentations. Cléomène
parut en 1751; les Héraclides^^
la même année ; Egyjttus, en i755;
Venceslas , en ijSo : cette der-
nière pièce est deRotrou; Mar-
monte! s'est contenté de la retou-
cher et d'en supprimer quelques
longueurs. Avec ces corrections ,
elle se soutient au théâtre. Hen-
cule mourant fut représenté en
1767. L'auteur , kPiigede 60 ans
donna Numitor et Cléopatre :
cette dernière tragédie avoit déjà
paru en 1701. Marmontel , plus
de trente ans après la disparition
de cette pièce, la relit sur un plan
nouveau , mais qui n'eut pas plus
de réussite que le premier; le su-
jet, reconnu poui* impraticable ,
ui offrit cependant quelques dé-
tails heureux dans les trois pre-
miers actes ; les deux derniers
entraînèrent la chute complète de
l'ouvrage .II .Des Opéras comiques;
la plupart ont obtenu au théâtre
italien de grands succès. Les in-
trigues sont simples etnaturelles,
et le poëte y possède k un très-
haut degré la coupe des ariettes
et le dialogue musical. On cite
entre autres pièces la Bergère
des Alpes ^ Annette et Lulnn , le
Huron , Sjlimin , l^Ami de la mtd^.
{
Marm
son y et la Fausse Magie : cette
*dertiière oâre plus de gàiélë que
)es autres , qui à leur tour pré^fn-
lent plus de sentiment et d'iu-
térêt. L'opéra àe LUciie sur-tout
"Csf purement écrit , sagement
êohduit , et peut passée pour un
petit chef-d'œuvre eq son genre ;
Zémire et Azor b fifre d'agréables
situations , un merveilleux que
l'imagination adopte aiiément ,
parce qu'il est bien ménagé , et
les plus heureux motifs 'dû^hant.
m. T^es Tragédies Ifriques; l'au-
teur eut fambition d'occuper les
troië théâtres de la capitale. Il
donna à l'Opéra, Céphale et Pro-
çns, en 1 775 , musique de Grétrj :
'cet ouvraçe fut composé pour le
mariage Se Louis XVI. Démo-
phoon , en 1789, musique de Ché-
rubini. />iVfo«, représentée quatre
ans auparavant , se soutient avec
éclat. Les situations du troisième
acte , indiquées par Virgile , sont
dessinées avec art et intelligence ;
les airs y sont bien coupés pour la
musique. : celle de Piccim /et le
jeu brillant et passionné de ma-
dame Saint-Huberti^ assurèrent le
SQCcès dçcet ouvrage. Cependant
ie personnage d^Enée n'y est pas
moins froid que dans le poète la-
tin, et dans la Oidon de Métastase,
Îàe Marmontel a imitée. L'opéra
e Roland, ]o\xée;ïi i778,proaiùsit
eiitiré Marmontel'et l'abbé Arnaud
♦la guerre la plus vive. Le pre-
mier préféroit la musique de ric-
•èii» , le second , celle, de Gluck ;
*fc premier, en retranchant pi u-
'jîenrs scènes du Roland de Qui-
nault , l'avoit donné , aihsi reiait,
k son musicien favori , tandis
2 ne Gluck travkiUoit sur le Rb-
ind, sans Corrections. « £li bien!
dit Arnaud , bous aurons nn
Orlando et un Orlandino. » Ce
mot , rapporté à Marmontel , le
mit en colère^ il lança diverses
^igraj«mcs «oxUi^ç >oû adver-
MARM 207
saîre , qui lui répondit par celle-ci :
Certain contc«r, d*aiBoiir-propre gonffé,
Qaoiqu'aux Incas tout lecteur ait ronflé ^
Se croit pétri <l'fne divine pâte.
Ce monsieur-la dont , pour peu que l'on
♦ tâte.
On a bient^ plus jquc satiété ,
Dont les mardis de Vaines nous embâte ,
Refait Quinauh , joint te mort au vivant ,
Le Ut par-tour , et puis tout bonnement
Croit qu'il a fait les opéras qu'il gâte.
Dans cette guerre d'esprit , Mar-
montel fut en butte aux pam-
phlets satiriques les plus gros^
âiers et les plus viruiens , san/i
avoir eu d'antre tort que d'é-*
noncer son avis avec modéra-
tion , et de travailler pour Picr
cini ; aussi le sage Turgot disoit-
il à cette occasion : « Je conçoi;i
qu'on aime la musique de .Gluck,
mais il me paroît difficile d'aimer
les gluckistes. » I V. Mjsis çt
Délie, i*]^* V. U Observateur
littéraire , 1746 , in- 12. VI.
La Boucle de cheveux enlevée,
i74^,in-8« : traduction en vers
français du poëme de Pope.
VII. L'Etablissement de l'Ecole
militaire ^ poëme, 1757, in-8«.
VIII. Les Charmes de V étude ,
épître , 1 761 , m- 8" : elle rem-
porta le prix de poésie à l'aca-
démie française. IX. Discours
de réc^tion à l'académie fran*
çaise , 1763 , in-4". X. Adieux
a un Danois à un Français ,
1768, in-8». Xi. Contes Moraux^
3 vol. in-i2 , traduits dans toutes
les langues ; offrant aux poètes
des sujets de pièces pouf tous les
théâtres : plems de finesse , de
portraits agréables, ils eurent un
?rand nombre d'éditions , et des
lecteurs dans toutes les classes.
En ce genre,, Marmontel a eu
des imitateurs et non des rivaux.
La Bergère des Alpes , par*tout
est un modèle de style , d'in-
térêt, et d'une noble simplicité.
L'auteur a aonoucé qu'il avoit
j
âoS
MARM
tracé le portrait de son hétçSne
d'après fa figure , ^esprit et
le caractère dç mademoiselle
Gaucher , son amie ,, belle ,
spirituelle et pleine de goût.
« Cet auteur, a dit un cntiqu|^
un peu sévère 9 fut un littéra-
teur distinmié , mais paradoxal ;
un poëte dramatique froid ; un
écrivain souyentphisdéclaraateur
qu'éloquent ; un versificateur dur,
mais quelquefois piquant et
original. Une foule d ouvrages
médiocres, dans différens genres,
prouvent les ressources de son
esprit ; ce' n'est que dans ses
Contes qu'il a montré un vrai
talent , et sa conduite dans les
clernières années de sa vie lui fit
encore f>lus d'honneur que ses
Contes. » XII. Bélisaire , 1767 ,
iri-8^. ft Cet ouvrage , dit La
Harpe , est d'un genre élevé : il
est trop long , et a le grand dé-
faut de commencer par être un
roman , et de finir par être un
sermon : mais , malgré ses ~dé-
i'auts , c'est là que se trouve ce
3 ne l'auteur, k mon gré , a fait
e plus réellement beau. » Le
ftujet étnit bien choisi, les six
premiers chapitres sont remplis
d'intérêt , et très - dramatiques.
)J est fâcheux que dans les sui-
vans l'auteur devienne un froid
{>édagogue. Les principes phi-
osophiques de cet ouvrage le
jfiren.t censurer et condamner par
la Sorbonne. Marmontel le dé-
siroit fort ; une censure théolo*
.gique étoit alors un des grands
moyens de faire vendre une édi-
tion. La Sorbonne puisa dans
le i5* chapitre Zn propositions
qui lui parurent dangereuses , et
les condamna dans un jugement
intitulé Indiculus , auquel Vol-
taire ajouts^ assez plaisamment
l'épithète de ridicutus, La criti-
que vigoureuse et bien écrite du
professeujr Coger fit plus de tort
MAIIM
k bélisaire que Técrît de 4a âo«f»
bonne. .Cet ouvrage a été traduit
en grec vulgaire , et imprimé
à Vienne en Autriche 9 1783 .,
in- 12. XIII. Pharsale de ÎJicain ^
traduite en français » 1766 , a voL
in-8^, Il en été fait une second^
édition en 177a. XIV- Poétique
française , 5 vol. in - 8°. On jr
trouve une raison perfectionnée
par la lecture des bons auteurs,
et l'étude profonde de la langue.
Ses préceptes sont judicieux ; ea
le suivant , on goûte les char^
laes de la bonne poésie , et on
peut acquérir ce tact délicat ,
ce goût qui sait apprécier avec
justesse les beautés. XV, JEssaî
sur les révolutions de la musi-^
que , lyyj > in-^*- Les admira*»
teurs passionnés de la musique
de Gluck soutenoieut qu'elle étoit
seule convenable à la poésie dra'
ma tique et à Topera ; l'aiiteur
s'élève contre Cette opinion, et
prononce qu'on ne peut bannir
de la scène Ijrique les airs des
Piccini , des Sacchini et des Tra-
jetta. Il prouve que la nation
française a toujours passé d*en*
thousiasme en enthousiasme, de
Lullj k Bameau , ^de Hameau à
Grétrj , de Grétry k Gluck. Sa
conclusion est qu*il faut admettre
sur notre théâtre lyrique léchas^
italien, le seul qui lui paroisse
véritablement musical , tandis
aue les Italiens , de leor cdté ,
aevroient quitter leurs plates rap-
sodies , sans intérêt et sans boa
sens dans les paroles , pour adop-
ter notre système dramatique,
plus sévère et plus judicieux;
XVI. Les Incas ou la Destnic*
tion de F empire du Pérou , 1777,
2 vol. în-S*). Le fond de ce ro-
man ou de cette espèce de poëmfr
en prose est historique ; mais ,
malgré sgs omemens , et se% épi-
sodes , il intéresse moins que
l'histoire. On y trouve des moa-
/
MARM
SïARir
aoj
«mens éloquens, un be«u U-}pw, dont il revit" tons les «f
Ueau du fanausme et un «loge I tides de littérature , dans 1'^^
Mtachant de Las Casa*. On a tion de Bouillon îl'gTand nom!
■
observé que te style trop uniïbrme
de cet écrit offroit uûe «on-
tinuité ^ÎDgnlière ^de vers de huit
syllabes , non rimes. L'épître dé'
dieatoire aja roi de Suéde a de !
la noblesse sans afFiectation , et
delà force sans enflure. XVII. De
l'Autorité fie Pusage de ia langue,
1785, in-4-. XVilI. Elémens de
littérature , 1787 , 6 vol. in-12.
C'est l'un àes nieiileui^ ouvrages
didactjqises que nous possédions
dans notre langue. M armontel y
a déposé le fruit des longues
méditations de sa vie sur l'art
oratoire , la. poésie et les ou-
vrages les plus célèbres. XIX.
Les Déjeuners de village , 1791 ,
i|i-i2. XX. UErreur d'un bon
père^ 1791 , in-ï2. XXI. Nou-
tHfaua: Contes moraux , 1 702 ,
p vol. in^i2. Quoiqu'agréables,
ils n'eurent pas la réputation des
Sremiers. « En écrivant ceux-ci ,
it M. Morellet, Marmonlel vi-
itoit dans une grande dissipa-
tion, au milieu de sociétés bruyan-
tes, où l'on ckerchoif le plaisir
sous toutes les formes , et Tes-
prit dans toute sa parure. Il a
composé les derniers lorsque son
mariag^e lui avoit fiait coûnoîtS
une vie intérieure moins agitée
et plus morale. Ses anciens
contes , fruits d'une imagination
jeune et vagabonde, sel ressentent
d'une sorte de libertinage de
l'esprit. Les nouveaux , écrits
dans une situation plus calme ,
auprès de sa femme , et au bruit
des jeux de ses cnfans , sont
plus près de la nattire , qui se
lait mieux entendre k la matu-
rité de l'âge , et' dans le silence
des passions. » XXII. Jpologie-
de t académie française , i yqa .
XXIII. Divers morceaux de saine
crilique, founiis k ÏEnoYçlopé-
T. XI,
bre de poésies , insérées dans
1 Almanacb des Muses et les Jour-
naux. On a publié quelques ou-
vrages posthumes de Marinontel,
une Logique , Une Grammaire,
un Traité de Morale , une His-
toir^de la Régence , 2 vol. in-12,
et des 3fémoires de cet auteur ,
4 vol. in-i2. Ceux qui voudront
le connoître très en détail , pour-
ront l'apprécier dans ce dernier
ouvrage , où il s est peint d'une
manière aussi fidèle qnepiquante^
£n 1787 on a recueillf les œu-
vres de Marraontel, en 32 vol.
in-8% ou in- 12, 1787 - 180$.
Marmontel eut beaucoup de ta-
lent , un talent souple ^ une vaste
littérature , et cependant il ne
s est plaeé au premier rang
dans aucun genre , parce qu'il
manquoitde -énie , qui seul peut
mettre hors de page.
I. MARNE (Jean- Baptiste
de ) , né à Douay le 26 no-
vembre 1699, jésuite en 1716,
devmt confesseur de Jean-Théo-
dore de Bavière, cardinal, évê-
aue el prince de Liège , et mourut
dans cette ville en 1756. Nous
avons de lui , l. La P^ie de saint
Jean Jyépomucène , Paris , ijr^i ^
^5^-*2. II. Histoire du comté de
JVamur Liège, 1754, in - 40 ,
enrichie de plusieurs dissertations
critiques. En 1^80 on en a
donné une nouvelle édition , ei
2/oi- in-8° , Bruxelles, augmen-
tée de la vie de l'auteur , et de
notes par M. Paquot , qui dit
que « cette histoire est sans con-
tredit la mieux écrite que nous
ajions parmi toutes celles des
provinces belgiques , çt presque
la seule qui mérite le nom d'his-
toire. »
* n. MAIUVÈ( Louis- Antoiae
- '4
I
J
lp
■
*de) , architecte et graveur du roi,
né en 1675 , mort k Paris en i355,
a dessiné et gi-avé- loî statues ,
lés plus belles de Tantiquité , et
5ôo planches iiisérées dans trois
volumes in-foliô , sujets de l'an-
cien et du tiouvèau Testament, d'a-
près différehs thàttrei : il dédia
cette collection li là reine en 1729.
I. MARrîEZIA ( Clâude-Gas-
pard de } , chahtVinè et cotnte de
fijon , mOrt Vei*s i*fS5 , a publié
cfes Réflexions iufr THistoii^e de
France, 1^65, in-ia, et une
Of^ison Jknèbrè d^ Louis Xf^ y
1774, itt-4*;
t tl. MARNEZIA (Glatfde-
Francéis- Adrien dx L^zàr, thar-
qliis le) , né è B^ahçon , et mdrt
àPari^ eh kdoo, à Vêtge dti 6$ ans,
seivitdah» l« irëgiitient du i^pi , et
«Itûttèi Tétai militaire peur se livrer
ehlièrèM^nt ^ là littérature. Ses
Î>oésies ont de Ift douceur et de
'bttrmonie ; son style en prose est
agréable et pur. ïVomraé député
de la noblesse du bailliage d'Aval
aux étals-gènéraux , en 178^; il
pa^-^a dans la chambre du tiers-
état , et favorisa les premières
iî^noyations 5 ttiais il s'arrêta bien-
tôt lorsqu'il »'ap«rç«A que les fac-
tieux vouloient abuser des idées
philosophiques : il s'opposa k Tad-
mïssion des comédiens aux droits
de citojeas actifs , en fondant son
Opinion sur le sentiment de J.^J.
ifousseau. Après la session de
l'assemblée, prévoj^ant les trou-
bles que les successeurs des cons-
tituons alloient faire naître , i]
q^uitta la France pour se réfugier
en Amérique sur les bords du
Scioto. La il crut trouver la paix;
mais l'amour de son pays \y ra-
mena eu 1793. Arrêté aussitôt, (1
resta onze mois dans les prisons,
ilénué de tout. Mis en liber té après
la <5iiule de Robespieri^ , il périt
MAIlH
lirïentôt victime des mtftuc dont it^'
( ayoit puisé le germe dans sa dé^
tehtion. Il «a ^issé , I. Essai sur
là Nature champêtre , poëme >
avec des notes , 1787, in-8*». Lès
détails heureux qu'il renferme le
font lire avec intérêt. La a* édi-
tion, revue et 'corrigée, avec le
nom de l'auteur, imprimée k Pa-
riâ en 1800 , in*8<*^ est sous le
titre , Des Paysages, où Essai, etc.
II. Essai sur la Minéralogie du
bailliage d'Orgelet en franche^
Comté y 1778 , m-8^. III. Le Bon-
heur dans tes campagnes , Neuf- •
châtel et Paris , 1788, in-8o. IV.
l*lan de lecture pour une jeune
Dame ^ Paris, 1784,1*1-18 : la
seconde édition , augmentée d'un
supplément et de divers mor-
ceaux de littérature et de morale,
parut k Lausanne, 1800, in-8<*«
V. Lk Famille vertueuse , ^ ro-
mafa in-ï2. VI. Lettres sur le
Scioto , in'8« ; elles sont au nom-
bi^ede trois. VU. Plusieurs Pièces
de vers insérées dans l'Almanach
diés Muses et dans quelques Jour-
naux. Vllï. l^ Foyageur natU"
raliste y ou Instructions sUr les
moyeni de rasserhbler les objets
d'histoire ftaturelle , et de les
bien cottsen»^r, traduit de Tan-
j^fciis , Amsterdam et Paris , 1775^
iti-12. L'auteur de l'ouvrage ori-
einial est John Coaklej. Il travaiU
loit , lorsqu'il mourut , k nn grand
oui>rage dans lequel il vouloit
prouver que les principes de la
véritable philosopnie étoicnt les
mêmes que cei^i^ de la religion.
t I- MARNTX ( Philippe de ) ^
seigneur du Mont- Sainte -Aide-*
gonde, né à Bruxelles en i538 ,
disciple de Calvin k GenèVc ,
se rendit très - habile dans les
langues , dans les sciences et
dana le droit. A peine de retour
aux Pajs-Bûs , il fut contraint d'eu
sortir ^ et se r«^r^ dans le Pala^
MARN
lînat , où il fut conseiller ecclë^
siastique .de Fél^cteur. Mais Char'-
les-Louis-Guillaume ,. prince d'O-
range, l'ayant redemandé quel-
que tempis après , l'employa avec | et la âédist à Tinfante Isabelle-
utilité dans les affaires les pins Claire-Eugénie, veuve decetar-
'^ " ' ' * ' ' chjduc. Cin a encore de lui un
ouvrage intitulé Représenta'^
lions ^ dont le catalogue d'Ox-
MARO ait
duc Albert , souverain des Pays-
Bas , dont il se dit vassîil. Il en
donna une seconde édition 'fort
augmentée quelques années après.
importantes. Cefi^t lui qui dressa
le formulaire de l'alliance par
laquelle plusieurs seigneurs des
Pays-Bas s'opposèrent enj566 au ] fordmarquerédition de Bruxelles ,
1622 g in-4'.
I. MAROLLES ( Claude de) ,
fentilhomme de la province de
^ouraine , mérita , par sa yaleur,
son adresse -et sa probité , d'être
fait gentilhomme ordinaire da
roi , Jieuteuaut des centrsuisses ,
et maréchal de camp. Il porta le^
armes de bonne heure , et se si-^
gnala dans diverses occasions ,
sur-.^ut dans un combat singu-
lier contre MarivauU ,«en i58a.
Celui'i'ci ayant défié Marolles , le
combat se donna avec grand ap-
pareil aux portes cle Pans , le len-
demain de l'assassinat du roi
Henri III. Marivault, capitaine
des gardes de ce prince , cherchoit
a en venger la mort , en défiant
au combat quelqu'un de ses en*
nemls. Marolles , zélé ligueur y
se présenta. Marivault rompit sa
lance dans la cuirasse de son
adversaire , qui en fut faussée ;
et l'antre porta si adroitement
son coup aans l'œil (\e son en-
nemi , <Ju'il y laissa le fer de sa
lance avec le tronçon , pénétrant
jusqu'au derrière de la tnte. Le
royaliste, renversé par terre , ex-
pira dans un demi-quart d'heure,
en proférant ces généreuses pa-
roles : « Que le plaisir de vaincre»
auroit été contrebalancé par la
douleur de survivre au roi son
maître. «Marolles n'exigea d'autre
marque de sa victo're que Tépée
et le cheval du vaincu. On le
ramena h Paris en triomphe, au
spn des tf'ompettes et au miliçti
tribtinal de l'inquisition. Elu con-
sid d'Anvers , il défendit cette
ville coiktre le duc de Parme en
1584) et mourut à Leyde en
iSqS , dans le temp^ qu'il travail-
loit à une Version flamande de
la Bible. On a de lui , i. Des |
Thèses de controverse , Anvers , .
i58o , in-foi. II. Une Épitre cir-
culmre aux prùtestans, III. Apia-
rium , sive Alvearium romanwn ,
Bois-le-Duc, 1571; ouvrage où
l'on trouve des germes d'athéisme ,
réfuté victorieusement par Jean
Coens , curé à Courtrai. IV. Ta-
bleau où on moiûre ta differenjce
entFle la religion chrétienne et le
, papisme 9 Leyde, 15.99 > *o-8<>. La
haine contre l'Eglise catholique
fait le caractère de tous ces ou-
vrages. De Thon reproche à Mar-
nix d'avoir mis la religion en ra-
helaiseries* Il faut encore dis-
tinguer i^u nombre de ses ou-
vrages sa T^raduction en vers
hollandais des Psaumes de Da-
vid. « Cet homme , d'un mérite
vraiment rare , éc ri voit avec une
pureté peu commune sqn idiome
natal. La' versification hollandaise
ne lai a pas moins d^obligation
que la langue. »
*ÎL MARNIX(Jean de),
baron des Potcs , etc. , connu
par un ouvrage intitulé Résolu-
tions politiques on Maximes d*PS'
tat , qu'il lit imprimer à Bruxelles
en i6iT2 , in-4* , et qui contient
d'assez bonnes choses , sur-tout
AUX marges. Il le dédia 2i l'archi-
/<
213 MARO
fies acclamations publiques. Les
ianatiquos prédicateurs de la Ligue
firent son panégyrique en chaire,
et ne craignirent pas de le com-
Î)arer à David vainqueur d'e Go-
iath. Marolles signala son cou-
rage en France , en Italie , en
Hongrie et ailleurs ,' et mourut
en io53, à 67 ans , regardé comme
un héros qui mêloit la rodomou-
tade à la bravoure. Il ne se faisoit
saigner que debout et appuyé
sur sa pertuisane , sous prétexte
. qu^un nomme de guerre ne doit
répandre son sang que les armes
à la main.
/fil. MAROLLES (Michel de),
ïils du précédent , entré de bonne
heure dans Tétat ecclésiastique ;
obtînt , par le crédit de son père ,
deux abbaves , celle dé Beau-
gerais et cefle de Villeloin. Né avec
• une ardeur extrême pour l'élude,
de Marolles la conserva jusqu'à
sa mort. Depuis l'année 1619 ,
qu'il mit au jour la Traduction de
^ Lucain^ jusqu'en 1681 qu'il pu-
. blia , in-4'* ? V Histoire des comtes
' d Anjou ( \fojez Foulqt^s , n» IV) ,
il ne cessa de travailler avec
une applicaUon infatigable. Il
rattacha sur-tout à fiaire passer
les atSeurs anciens dans notre
, langue; mais ij les travesti t. en
moderne , qui n'a ni le go<\t ni les
grâces cïe l'antiquité. Les fleurs
les plus brillantes des poètes se
fanèrent entièrement entre ■ ses
. mains. S'il ne fut ni le plus élé-;
âant Ai le* plus fidèle des tra-
ucteur's , on liû a du moins l'o-
bligation d'avoir frajé le chemin
à ceux qui vinrent après lui. La
plupart le traitèrent avec indé-
cence dans leurs préfaces ^àprès
«voir profilé de son travail. L'abbé
de Marolles avoit beaucoup d'é-
rudition , et il se signala dans tout
le coms de sa vie par son amour
* |iour les arts. Il lut un des pre--
BÏARO
miers qui recherchèrent avec soîit
les estampes. Il en fit un Recueil
de près de 100,000, qui fut dans
la suite uh des omemens du
cabinet du ror. Il se mêla d'être
poète , et enfanta , en dépit d'A-
pollon, 133,124 vers , parmi les-
quels il y en a deux ou trois de
bons. Il disoit un jour a Lanière :
« Mes \ers nie coûtent pet^. — II*
vous coûtent ce qu'ils valent , lui
répondit ce satirique... » L'abbé-
de Marolles prétendoit « que la
multitude des mauvaises versions
qu'il avoit faites devoit le mettre
çiu niveau de ceux qui n'en avoient
fait que peu , mais bonnes. »
On aimeroit autant la vanité d'un
manœuvre , qui prétendroit avoir
droit de prendre place parmi les
habiles architectes , parce qu'il
auroit bâti un grand nombre de
chaumières. Son ame étoit mâle ,
autant que son style étoit ram-
pant. Il écrivoit pour le plaisir
u écrire, sans penser à aller par
cette voie à la fortune. Dans l'é-
pître dédicatoire de ses Mémoi^
res il détourne ses parens et &efi
amis de s'appliquer comme lui à
l'étude , s'ils. pensent qu'elle serve
à leur gloire et à leur avance-
menjt. « Crojez-moi , leur dit-il ,
messieurs , pour prétendre anx
faveurs de la fortune , il ne faut
que se rendre utile et complai-
sant à ceux qui 6nt beaucoup de
crédit et d'autorité ; être bien fait
de sa personne ; flatter les puis-
sances; souffrir de leur part, ea
riant, toutes sortes d'injures et
de mépris, quand. ils trouvent
bon d'en agir de la sorte ; ne se
rebuter jamais de mille obstacles
qui se présentent ; avoir un frôut
d'airain et un cœur de rocher ;
insulter les gens de bien injuste-
ment persécutés; dire rarement
la vérité, et paroître dévot,» même
avec scrupule , quoique l'on ai>an-
dooxie toutes choses pour ses in*
MARO
tërêts : après cela , tout le- reste
est presque inutile. Mais quoi
qu'il en soit, ne faisons pas le
mal , afin qu'il en arrive du bien.
Révérons les puissances souve-
raines avec tous le^ respects qui
leur sont dns ; souvenons - nous
que la courte /durée de notre vie
nous défend de concevoir ici-bas
de longues espérances , et que
nos jours s'écoulent tandis que
nous parlons. » Ces réflexions
marquent assez .la façon de pen-
ser ae l'abbé de Marolles et la
trempe de son caractère. Il mou-
rut à Paris le 6 mars 1681, à
S I ans. Il av«it eu soin de faire
imprimer avant sa mort , à l'imi-
tation du président de Tliou , ses
hfémoires y publiés en i755 à
Amsterdam (Paris), "par rabbé
Gonjet, en 3 vol. in-12. C'est un
mélange de qu^ques faits inté-
ressans> et d'une mfinité d'anec-
dotes minutieuses. Mais , quoique
foiblement et même platement
écrits , on ne les lit pas sans plai-
sir, parce que ces petites choses
i>eignent l'homme et les hommes.
Dn a encorç de l'abbé de Marolles ,
l.Des Traductions plates, alon-
{^éts , et souvent peij fidèles , de
t^laute, deTérence, dfe Lucrèce,
]*aris, i65o, in-8»; de Catulle et
fîe Tibulle, Paris, i653^ iil-S» ;
<îe Virgile, d'Horace, de Juvénal,
«!e Perse, de Martial, i655, 2
\ol. in-8*. C'est à la tête de cette
traduction que Ménage mit :
L'pigrammes contre Alartial. On
4] oit au même auteur d'autres
Traductions , de Stace , d' Au re-
lus-Victor, d'Ammien-MarcelJin,
lie Grégoire de Tours , 2 volumes
i:i-8«; d'Athénée, Paris, 1680,
in-4® : celle-ci est très-rare et se
vand très-cher. Les moins es-
timées de ces versions sont celles
des poètes , quoiqu'elles lui aient
beaucoup plus coûté. Lestang,
ilansses Règles ds bien tradiûrey
MARO
31
S
midtraita un peu l'abbé de Ma-
rolles ^ qui s'en plaignit vive-
ment. Le censeur prit le moment
où il alloit faire ses pâques pour
l'apaiser. Marolles ne put s'em-
pêcher de lui accorder son par-
don ; mais quelques jours après
il lui dit « qu'il le lui avoit extor-
qué. — Monsieur l'abbé , lui ré-
pliqua Lestang, ne faites pa^
tant lé difficile; on neut bien ^
quand on a besoin d un pardon
général, en accorder un parti*
culîer. » . IL Une Suite de VHi»
toire romaine de Coëflefeau, ml
folio. C'est Virgile continué pa^
Stace. lll. Une mauvaise Fersiom
du Bréviaire romain, 4 vol. in-8"..
IV. Les Tableaux du temple des
Thuses , tirés du cabinet de FavA:-
reau , sont prisés des curieux. II9
virent le jour k Paris en i655 ,
in-folio; mais cette édition a ét^
effacée par celle d'Amsterdam ,
1733, in-folio. Les planches de
la première furent dessinées pfwr
Diépenbeck, et gravées la plu-
j)art'par Bloëmaert.V. Cet infa-
tig^able écrivain avoit commencé
à traduire la Bible. Il inséra dans
sa yersion les notes du fameux
Isaac La Pejrère. Le chancelier
Séguier en fit suspendre Fimpres-
sion, et l'archevêque de PaHs ,
de Harlay , en fit saisir et briUer
presque tous les exemplaires*
C'est pour cela qu'il ne nous
reste que la Trofluction des livres
de la Genèse , de l'Exode , et des
23 premiers chapitre^ du Lévi-
tique. Cette version imprimée k
Paris en i6j i ,in-fol. , est fort rare»
VI. Deux Catalogues d'estampes,
curieux et recherchés , publiés en
1 666, in-a°, et 167*2, in-i 2. VII, Ca-
talectes , ou 'Pièces choisie^ des
anciens poètes latins , depuis En-
nius et Varron jusqu'où siècle dé
f empereur Constantin , ' Paris >
1667, in-8*, et 1675, in-4*. L(*
plus grand mérite de ce recueil
ai4 MARO
est la rkreîé : Fabbé de MaroUes
le fit imprimer pour le denner à
MARO
En 1469, Paiiltl envoya encore
des instructions aux maronites »
k la*prière du patriarche qui les
avoit demandées. En 1S16 , le pa-
triai^h'e assista au 5* concile de
La'ti^au. On voit encore des mar-
ques d'union des maronites avec
les pàpés Clément VIÏ en 1^16 et
i53i , avec Grégoire XIII en
1577 et i584, avec Clément VIII
en iSgô, avec Paul V en 161 a.
Clément Vïïl envoya, en la même
année i5o6 , le père Jérôme Dau-.
dini, jésaile >en qualité de nonce ,
aux mafonites ad liiont Liban »
dont il a donué une relation. La
langue dont se sei\ent>les maro-
notes , tient un peu de la langue
syriaque.
* MARONE ( André ) , né à
Pordetione dan^ Iç Erioul , mais
originaire de Brescia y fut d'abord
maître d'école à Venzone , passa
leur c&arité , et par les boas irai- 1 ensuite à la cour d'Alfonse I" ,
ses amis.
I. MARON , un. des héros grecs
Îui se sacrifièrent au passage des
. 'bermopyles, sous Léonidas. Il
Sm révéré comme un dieu.
t IL MARON (Jean ) , pa-
triarche syrien, fondateur du Mo-
nastère de Saint - Maron , près
d*Apamée , a la fin du y* siècle ,
selon le sentiment d'Assémaiii.
Fauste Nairon, savant hiaronile
à Rome, fait remonter l'origine
des chrétiens du rit syrien , -sou-
niis à l'Eglise romaine , à un
célèbre anachorète , St. Maaon ,
2ui viVoit a la fin du 4* siècle;
lette o][iinion est moins probable
que la précédente. Quoi qu'il en
soit', les maronites sont des chré-
tîens du moût Liban en Syrie,
'distingués par leurs vertus , par
temens qu'ils font éprouver aux
étrangers qui voyagent cheveux.
Ils habitent un grand nombre de
villages, gouvernés par un prêtre
'pour le spirituel , et par un chef
pour le civil. Leurs prêtres sont
mariés , mais Us n'en sôut pas
mojns attachés pour le dogme k
l'Eglise catholique, qu'ils ont sou-
Vent défendue contre les sohisma-
tiques grecs. L'union des maroni-^
tes avec l'Église ifom'aiùe se reff oi-
'dit cependant depuis la ruine des
affaires des latins et^ Orient ; Mais
'depuis elle s'est renouvelées car
l'an i445> ^oïls le pontificat d'Eu-
gène IV , Aûdré , archevêque de
Colocsa en Hongrie , fut envoyé
J)ar ce pape en life de Chypre, et
y réduisit a l'obéi^jiance del'Église
romaine Tîmoûiée, hiétropoli>
tain des mardnites qui, ne pou-'
vaut se rendre a Rome comme
'l'antre, ^our. faire crtte l'éunion
d'une manière plus Solennelle , y
envoya uu T>rêtt-e nomiàé I^aao.
duc dp Ferrare , et enfin à celle
de Léon X , qui lui ouvrit un
champ vaste et digne de son
talent. Giraldi , Valeriano , et
d'à utiles écrivains de son temps ^
qui l'ont Connu et entenehi , rap-
pbi'tènt des choses extraordinaires
de sa facilité à imprchisèr en la-
tin sur le 'premier sujet donné.
Au Ion de la viole dont il jouoit,
il commençoit k faire àiQs vers , et
plus il avançoit,plus augihentoient
en lui la grâce , la facilite , la
veçve et l'élégance. La Vîvacifé de
son regard, la sueur qui l'inou-
doit, le gduflement de ses veines ,
le feu intérieur qui les brûloit,
tenoient les auditeurs dans l'au-
xiété et Tétonnement , et leur fai-
soient Croire qtle Maroue leur di-
soir des choses depuis lotrg- temps
méditées. Il dodna des preuvesi
fréquente^ de son talent devant
Lëoti X , qui le t'écomj)ensa patr te
don d'un bénéfice siUïé dans le
diocèse de CapOUt* Maroue vécut
MARO
iiQDorë et respecte à la eonr de
• LéonX; mais sous lepoiitificat d'A-
drien VI , qui re^ardoit les poètes
^ comme des idolâtres, il fut chassé
du Vatican , et n'y revint que
sous le règne de Clément VII. Il
étoit a Rome en iSo^j , époque
du sac «Le cette \iUe ; il y supporta
les traitemens les plus cruels , et
n'obtint la liberté qu'à force de
sacrifices* Il pensoit à se retirer
à Capbue pour y vivre de son b^
néficev mais* le désir de recouvrer
^es livres Farrêta k Rome : il y
traîna , pendant plusieurs mois ,
nne existence misérable, fut aban^
donné de tout le monde, et mou-
rut de besoin dans une pmvre
batellerie , en 1627 , & V^^e de 53
^ns. On tro^:ve un catalogue* du
petit nombre d^ouvrages que Ma-
rone a fait imprimer , dans les
Notizie de* letterati del Friuli de
Lirutî , tom. II , page 98. Paul
Jove Pa célébré dans ses Eloges ,
(p. m- i35 Fïror. DocL ) Add.
Pi^. Valer, De litterat, ùi/elic» ,
liv.. II , p. 541^. Octavio Rossi ,
Eiog. Histor, di JSresciane y pag.
5o8.
M A R O N I. Voyez Litolphi
Maaoni.
MAROSIE> dame romaine ,
fiUc de Théodora , et sœur d'une
autre Tbéodora, monstre d'im-
pudicité et de scélératesse , ne
lui fut pas inférieure en méchan-
ceté. Sa beauté^ ses charmes et
son espiît lui soumettant les
cœurs des plus grands seigneurs
' de Rome , elle s'en servit pour
faire réussir ses desseins ambi-
tieux , s'empara du château Saint-
. Ange, et destituâtes papes à sa>fan-
- taisie. Elle fit déposer et «périr
Jean X en 938 , et plaça eoT gSi ,
sur le troue pontiâcal /Jean XI ,
qu'elle avoit eu du duc de Spo-
• lette. lUarosieay oit d'abord épousé
«Adclbert; -diaprés lamart a» son
MARO
:)i5
épout , elle se maria ^ Gui, fil^
du mèm» Adelbert. Gui étapt
mort', elle eontnucta un Iroisiènje
mariage avec Huguç^ , beau-frè^e
de Gui. Albjéric $on fils , qu^e
avoit eu d'AdeI}>ert, ayant reçu
un soufflet de ^e Jiugues , ai-
^ef ttWa ses i^vâs çn 0^9 > le chas^
de Eonie, e^ mit Jean X| , JSfqn
frère iM<érija, m prison avec sa
s«eur^ bquelli^ mom'iU misera-
blement.
t ï. MAROT .( Un ou Jetap J,
né à M»t|iikiu , >illa|^e près <}e
Caen ep f^ormandie^ Tau 14^7 >
ou en i4§3 selon l'iibbé Go^i
gct , fut pêne de Clément Ma^ot.
bon éducation fut si négligée
qu'on ne lui fit pa^ seulçmeiit
îupprendve le latin , mais spn
penchant le portant, au^: belles-
lettres et à I9 poésie , il y fit , pftr
l'Ilkeurease disposition de son n|i-
Xurel, des progrès que d'auti-es
n'auroient pu faire qu'avec beau-
Coup de travail ^t d^art. Ce poëte
vécut pauvre e^^i'eut de biens qye
ceux qu'il reçut delà cour, et pa^--
ticulièrement de la duchesse Anne
de Bretagne , depuis reine, de
France , qui se l'uttî^cha en qualité
de secrétaire. Aussi, en tête de sjss
écrits , prend -il le titre d'escçi-
vainet de poêle de la roype. M^rot
vécut sous les règnes de Louis XII
et de François !«' , qui le nomma
son valet oe chambre , et mourut
vers i5x7 , â^ de 60 ans, après. ^
s'être mari^ à Cahors , pu u se
retira sur b ^n de &gs joiirsf Ses
poésies furent fort goûtées de s^n
temps ; &ti ouvrfiges en vers sont :
Description de deux voyages
de Low,s )CH à Gd/ies eC à re-
nise, Paris, i532, in-8"; Doc-
trinaldes pnn^esfie.s et nobles dç,-.
mes , ^eu ^4 roadeai^x ; Epitres
d('S dames de Paf\$ au rxfi Fran-
ç.oiS /"' ; AkklreaJ^plfres dus dames
dv. Paris atisp coiffa isans de France:
^i
■^i ..
2l6
MÀRO
' étant en Italie ; Chant royal de la
Conception de Notre-Dame , cin-
quante ropdeaux , etc. , etc. Ces
ouvrages ont été réimprimés à Pa-
ris en 173*2', in-8», îlans la coi-
leClionde Coustelier. Marofavoit
de l'imagination , sans avoir ni
Tenjouement ni la facilité de son
lils. Il peint assez bien et s'expri-
uiç quelquefois avec force ; mais
souvent aussi il se néglige trop ^
le tour de sa phrase en devient
obscur, et l'on trouve chez lui
plusieurs vers qù le mauvais ar-
rangement des mots détruit abso-
■ Inmei^t la versification. Un autre
défaut , c'est qu'ij emploie des
rimes insufiisantes ; et qu'il se sert
de proverbes bas dans les sujets
relevés. Il est néanmoins exempt
de ces pointes' et de ces jeux ae
ntots dont les poètes de son* temps
faisoient tact d'usage. La plupart
de ses rondeaux ^sonthons , et il
y en a quelques-uns d'exceliens.
t lï. MAROT( Clément) , fils
ig^i*^ v.xj>.a.iia. ^KfiM. père
le fît étudier et ne négligea point
de lui faire apprendre la langue
latine , ayant dessein de le placer
chez un praticien. Mais cq fut en
vain , Clément, entraîné par le
démon des vers et par l^amour du
plaisir,abandonnarétude des lois
pour suivre ses penchans. Après
avoir été page chez Nicolas de
Nèufville , seigneur de Villeroy ,
il fut , ainsi que son père , valet
de chambre de François b', et
' page de Marguerite de Fi'ance ,
femme du duc d'Alençon. Il sui-
vît lé roi en Italie en 1625 , fut
bîjBSsé et fait prisonnier à la ba-
taille de' Pavie. Clément Marot
s'appliqua a^-ec ardeur à lApoe'sie
et s'y rendit infiniment supérieur
à son père ; de retour à Paris , il
fut accusé d'hérésie, de suivre les
MARO
/
•v
erreurs de Luther, et mis enpri^os.
On lit dans les registres ihx par-
lement de Paris que , lé 18 mars
i53i vcelte cour commit MM. JVi-
coîle Jiennequinet JeanTronssoB,
conseillers , pour faire et instruire
lé procès de MM, Laurent et Louis
Me V gret , Mery Deleau , André
Le Ro V , Clément Marot , Martin
de Villeneuve , et leurs compbces,
accusés d'avoir. mangé delà chair
pendant le temns du carême et
autres jours pronibés. Deux jours
après , Etienne Clavier , secré-
taire du roi et de la reine de Na-
variée , vint au parlement caution-
ner Clément Marot', suif pœnd
convie ti , et il promit de ne partir
de la ville sans en avertir la cour
un' ou deux jours auparavant.
Clément Marot avoit déjà été rois
en prison et accusé d'hérésie pour
avoir traduit en vers français les
Psaumes de David y et parlé
avec irrévérence àes moines d(e
son temps. Tout ce qu'il obtint,
après bien des sollicitations ,r fut
d'être transféré, eh iSaô, des pri-
sons obscures et malsaines du
Châtelet, dans celles de Chartres.
C'est là qu'il écrivit son Enfer ,
qui est une satire sanglante contre
les gens de justice , et qu'il re-
toucha le roman de la Rose , dont
on recherche les éditions de Ga-
liot du Pré , Paris , i529 , in-ia ,•
et i53i , petit in-fol. Il ne sortit -
de sa prison qu'après la déhvrance
de François 1". A peine fut-il li-
bre , qu'il reprit son ancienne vie»
Une nouvelle faute lui causa àes
chagrins non moins cuisans^ quel-
ques-uns disent qu'il aima la cé-
lèbre Diane de Podtiers ; d'autres
le contestent. Quoi qu'il en soit ^
toujours fougueux , toujours im-
prudent , il s'avisa en- i53o de
tirer un criminel des mains des
archers. Il fut ntis en prison, ob-*
tint son élargissement ; mais
toujours soupçonné de ^vre. le
r
MARO
kithëranisme , il fut obligé de
s'enfuir à Gènèvej de cette ville
il passa à Tarin- où il mourut
dans l'indigence , en i544 » ^ ^^
ans. Cepoëteavoit un esprit enjoué
et plein de saillies , sous un exté-
rieur grave et philosophique : il a
sur-tout réussi dans le genre épi-
grammatique. Brossette écrivQit à
J. B. Rousseau : « Je ne connois ,
après Marot , que trois personnes
tu France qui aient parfaiteinent
réussi dans le genre épigramma-
tique. Ces trois personnes sont
Despréaux , Racme et vous. Je
suis seulement fâché que Des-
préanx en ait fait quelques-unes,
de trop, que Racine n^en ait point
fait assez, et que vous n'en fassiez
plus. » Marot avoît beaucoup d'a-
grément et de fécondité dans l'i-
lAagination.'On a de lui des Epi-
très , des Elégies , des Rondeaux,
des Ballades , des Sonnets , des
Epigrartimes. Celui de ses ou-
vrages bui fit le plus de bruit fut
sa Traetuction en vcà*s^ des psau-
mes , chantée à la cour de Fran-
çois P** , çt censurée, assez malèk
propos par la Sorbonne. Cette
faculté porta des plaintes au roi,
ausujef de cette version; mais
François I**" n'y eut aucun égard ,
et engagea même le poëte a con-
tinuer. Sa version est bien loin
d'approcher de l'original. Il chante
les louanges de rÉire suprême du
même ton dont il avoit célébré les
charmes d'Alix. Le style des
psaumes de Marot plut aux Fran-
çais, parce que celui de ses épi-
grammes leur avoit plu. 11 eut
oes imitateurs ) on écrivit, en style
marotique , les tragédies , h^s
poèmes , l'histoire , les livres de
morale. Jja Fontaine , dans le i n*
siècle , et J. B. Rousseau dans le
t8% ne contribuèrent pas peu à le
répandre. Tous les genres de la
littérature, furent remplis py
G€ite bigarrure de terAie^ bat» €t
MARO ai 7
nobles, surannés et modernes. Le
bon goût a dissipé cette barbarie ,
supportable d^ns un conte et dans
le temps de François I*', mais dé-
testable dans un ^uvrage noble
et sous le règne de Louis XIV et
les suivans. — Marot eut un ^ ,
nommé Michel , dont l^article suit.
Les œuvres des^ trois Marot ont
été recueillies et . imprimées en-
semble à La Haye en lySi , ^ 4
volum. in-4** et .en 6 vol. in-ia.
Voyez Lenglet , n*» II.
t m. MAROT (Michel), fflg
unique de Clément, fut aussi
poëte , ©t il nous reste des pro-
ductions de ce fils presque in-
connu d'un très-illustre père. On
ignore quelle étoit sa mère , le
lieu où i\ naquit , ce qu^il a fait
pendant son enfance , a quel âge
et en quel lieu il est- mort. Tput
ce que Ton sait, est qu'il a été
page de Marguerite de France,
qu'il a fait quelque séjour à Fer-
rare , et que le petit nombre de
ses Poésies a été imprimé pour
la première fois , avec les Contre-
dicts à Nostradamus, composés
par Antoine Coudillar , seigneur
du Pavillon , près Lorri^ en Gâ-
tinois , pais a la suite des œuvres
de Jean Marot , Paris , 1723 ,
édition de Coustelier , et enfin
dans le Recueil d,e l'abbé^Lenglet
du Fresnoy , sous le nom ducne-
valier Gordon de Perccl.
t IV. MAROT (François),
Ï>eintre , né a Paris , de la même
iamille mie le poëte , fut Télève
de La Fosse , et personne n'ap-
procha plus de son maître. On
voit plusieurs de ses ouvrages k
Notre-Dame de Paris ^ qui prou-
vent son habileté. L'académie de
peinture se Tassocia en 1702 ; il
fut ensuite professeur , et mourut
en 1719 , à 5^ ans. — Il ne ti|ut
pas leconfoudre avec Jt^an Marot,
trcs-bou architecte , dont les des-
3l8
7
MARO
§îns ont/ét^ gravés par son fils et
dont on a, I. l/^rchitectu're Jran^
çaise ou Recueil des plans etc.
des églises^ palais , hôtels et
maisons particulières de Paris ,
Paris, 1727 ou 1761 , in-fol. U.
- £tf magnijique château de Biche-
lieu ; ou plans , profils , et élé- '
vation dudit cfutteau , gravés par
Jean Marot , in-ibl. bblong. lU.
Le petit Marot , ou Recueil de
divers morceaux tf architecture ,
en 2t2o planches, Paris »' 1764 >
X vol. in-4**.
MAROT ( Toussaint. ) Fo/ez
Gakaye.
. ♦MARO TT A<( Jacques) ,
né a. Marigliano , eccliésiastique ,
professeur de théologie à Tuni-
versité de Naples , publia l'ou-
vrage suivant : In Porphjrrii Isa^
gogen, sive quimfue predicabilia,
. — Il ne faut pas le confondre avec
Jean-Fr^^Ois Mabotta , de Ta-
rente , jimsconsulte uapolitaia et
dojen du collège des docteurs
dans le 17^ siècle', à qui on doit
J)isceptationum forensium juris
-communis^ jet regni Neapolilard
juris nesponsum super exclusione
jurisconsuUorum Neapolilkno-
rum in religione existentium à
isacro NeapoUtano doctorum col-
legio. — Nicolas-Antoine Maaot-
TA , de la famille du précédent ,
et né à 1a même époque ,,a lait
imprimer ain traité , De collée td ,
^u bonatenentid in regno Nea^
poUtano*
♦ MAROUF (Mohammed ben),
auteur arabe , né uans la province
persane de Guilân , près dé la
mer Caspienne , descendoit pair
la branche de Nomân , d'un 4es
anciens rois de TArabie , appelé
Sdoundjr , a laissé un ouvraee
de grammaire sous le titre ae
' Trésor de la langue. C'est un
l^xio^ue arabe et persan en dc^i^
MARQ
parties et en j^lusieurs Vôlnmes*
Golius s'est aidé de cette coià-
pilation fort estid^ée et sur-toat
très-étendue , dans la composition
de son dictionnaire arabe et latin
imprimé chez ies £lzé\îrs , et il
n^est pas le seul qui ait mis à con-«
tribution Touvrage de Tauteur
arabe. Dans ce9. sortes de compi-
lations, il est essentiel de bien
choisir ses matériaux; et on doit,
de la recpnnoissance à ceux qui j
apportent de Texactitude, del'in-^
tejligence , et suMout du jiige-
niQÉit , qUi a souvent manqué
aux compilateurs deprofessioo.
La bibliothèque impériale pos-
sède manuscrite la i* partie du
Trésor de la langue,
MARQUARD - FREHER , né
k Ausbourg en i565 , d'une fa-
mille féconde en personnes let-
trées , étudia h Bourges sous le
célèbre Cujas ^ et se rendit habile
dans les belles - lettres et dans,
le droit. De retour en Allema-
gne , il devint conseiller de Véf
lecteur palatin , et professeur
de droit à HeideSberg. Pea de
temps après il quitta sa chaire ,
et fut employé par l'électeur Fré-*
déric IV dans les affaires les plujT
délicates. Ce prince l'envoya , en
qualité de mmistre , en Polo-
gne , k Mayence , el dans plu<^
sieurs autres cours. Langelheim
lui écrivit de La Haye une lettre ,
qui , par les anecdotes qu'elle
renferme , mérite d'être rap-
portée. '( Il est glorieux pour moi,
sans doute , de recevoir , dans»
cette extrémité, du continent nne
lettre écrite au milieu de la Sar-
matie. N'alle2 pas croire cepen-
dantNfu'îly ait de quoi surprendre
mes Batoves : ils se font déjà an
jeu de naviguer dans les deux
Indes. Scaliger a demandé de
^vos nouvelles avec «n très-vH* in-
térêt ; il. éJLl VQm ayoû' épritiiGco-^
MARQ MAHQ . 31$
"^bs et d'autres savàns/yousatment dont il éCeit chargé, de fut par
tendrement. Meursius se plaint
que vous ne liii ayeï pas répondu.
Dooza est d-une douceur admi-
rable , et son commerce mérite
4'étre recherché. Rieh de plus
prodigicu:t que la scieâce égale-
inent vaste et consommée de
Grotîùs , jeune homme k peine
âgé de 20 ans; » fr'ehôr mourut k
Meidelherg le i3 mai 161^, On
son Conseil que saint François-de^
Sales mit en clôture les religieu-
ses de la Visitation/ qu'il a voit
fondées. Ce cardinal mourut à
Borne en i6a6 , k 5'4 ans.
MARQUES ( Jaocjues de) ,
habile chirurgien , ne k .Paris
d'une famille originaire de Nan-*
tes , mort dàtis cette capitale
en 162'i « a donné une «xcel-
a de lui un grand nombre d'où-' f^ '^^'^ > a ^^"^ ^^ f^cei-
orages. Les principaux sont , I. ^ente Introduction à in ehirur'
Origines^alatinœ , in-foL ; très- ff'^-» <1»^ "^ composa en faveur des
savant. II. De ïnquisitionis pro
- eie, qu'il composa
. j jeunes élèves ; et un Traité des
cessuy 1679 , îti-4*' ; curieux. III.
De re monetariitveteHim Rama*
norum , et hodierni apud Gçr-
manos imperii .^ Lugdunî, i6o5,
in-4'* ; traité Utile , qu'on trouve
aussi dans le tome ÎI* des Anti-
quités Romaines de Grajvius. IV.
nerum fiohemicanim scriptores ,
fianau, 1602 , inrfôl. ; ce rt»cueîl
contient les meilleurs historiens
de Bohême. V. Rerum Cermani-
carum scriptores , in-foll , 5 vol.,
k Francfort et a Hanovre ; le !«•■ *
en 1600 , le 2« en 1602 , le 3^ en
i6n. Cette collection , réimpri-
mée en Ï717 , est utile et même
nécessaire pom: l'histoire d'Alle-
magne, yt. Corpus historiof
FrançioB , in-fol. moins estimé ,
etc. Freher joigne it a une vaste
littérature- beaucoup de goi\t
Î^our la peinture antique et pOur
a science numismatique. — Ce
n'est pas le même Jean Freher ,
qui a écrit contre Fraucus.
bandages dé chirurgie ^ k Paris,
i6f8 et i66a, in-8». Là elarté
et la Solidité étoient le caractère
dé son esprit , et sont œlui de ses
ouvrages. ;
^. MARQUÊMONT (Denys^
Simon de ) , cardinal , arcne-*
Vêque de Lyon en 161 2 , né k
Paris , célèbre ^ar ses diverses
ambassades , et par Péteifdne 4e
son zèle , avoit établi une con-
grégation 4^ docteurs qui s*ks-
Bemblolënt ime fois la semai<né
dan» son ]^alais , polir traiter de
tottlts ld0 liâaires du diocèae
t MABQUËT ( François-Sico-
las), né k Nancî en 1687, pratiqua
la médecine dans sa patrie , et
s'occupa toute sa vie deVétude de
la botanique» Les fruits de ses
recherches sur cette science sont
consignés dans trois volumes in^
folio i forme d'atlas. Son gendre ,
Buc'hoz, entre les mains duquel ils
étoient , les a fait passer en gfande
Çartie dans un ouvrajge pubCé k
aris^ 1762 , intitulé Traité histo^
ri^ue aes plantes qui croisant
dans la Lorraine ei les Tro,iS'JSvé^
ckés, 10 vol. in -8°. Marquet est
encore a4iteur ,1. De la Méthode
pour apprendre , par les notes
de la musique , à ^connoitre le
pouls y iParis, 1768 , in-12. II. Des
Observations sur la guérison de
plusieurs maladies notables » 2 V.
in- 12. Il mourut le 29 mai •1759.
t^, l'art. Buc'uoz au Supplément.
L MARQtJETS (Anne des),
native du comté d^Ëu , religieuse
dominicaine k Poissy , bosscdoit
les langues greCqrte et latine , et
faisoit aSsez oien des vers. On a
d'elle, ï. Une Troduètion eu
vers français dbs Poésies pieuses
aao MARQ MARR
et des Epîgrammes deFIamimô, I k Âlcala de Henarès en i6S4 5
avec le latin à cdté, à Paris, i56g, la auatrième à Madrid, en 1649 ;
in-S^, II. Traduction , d'après et la cinquième k Bruxelles ea
les vers latins de Claude cr£s- i 1664. Cet ouvrage avoit été déjà
pense , des Collectes de tous les
dimanches. Elle entre tenoit un
commerce littéraire avec ce sa-
vant, quî^, dans son testament,
ût une gratification k son amie.
III. Sonnets^ et Devises , Paris ,
i562. Anne perdit la vue quel- |
que temps avant sa mort , arri- j
\ée vers i588.
n. MARQÛETS (Charles des).
Voyez Desmasquets.
* MARQUEZ (le père Jean),
écrivain espagnol , né à Ma-
drid en i564 , étoit de Tordre
de saint Augustin , et professa
avec succès en 1607 fa théo- 1
logie dans l'université de Sala-
manque , où , après avoir occupé
les premières charges de son
ordre, il mourut le 17 janvier
1621. Les ouvrages qu'il nous a
laissés sont , I. £es deux situa-
tions de la Jérusalem spirituelle
sur les ^Psaumes CiCXXFl et
CXXV, qu'iï dédia à Gomez
Christophe de Sandoval , mar-
quis de Cea. Cet ouvrage , im-
nrimé in-4**, en premier lieu à
Médina del Campo , en i6o3 ,
traduit en français , et publié à
Nanci en 1621 , depuis k Naples,
n^ langue italienne , en 1646.
* MARQUIS (Guillaume), mé-
decin ,^ né a -Anvers > florissoit au
17* siècle. Il exerça sa profession
à Hulst en Flandre ; mais la di-
rection de l'hôpital d'Anvers lui
ayant été proposée , il l'accep-
ta , et mourut dans sa ville na*
taie. On a de Marquis , I. Decas
pestijiiga , seu , decem quœstio^
nés problematicœ de pestç , tinà^
cum exactissimdinstrùctionepur^
^andarum œdium infeclarum*
Antverpiae, 162a, 1 627 , iii-4®*
II. Aloë mfirbifuga in sanitatîs
conservationem concinnata* Itâ*
dem , i633 , in-S».
♦ MARRE (Jean) , né à Ams-
terdam en 1696 , et mort en cette
ville en 1765 , voyagea aux Indes^
orientales. Il y commença un po^
me hollandais intitulé Batavia ,
qu'il acheva k son retour dans
sa patrie , et qui parut en 174^-
Danscepoëme en 6 livres, ilfloniie
roriginç et les progrès de la com-
pagnie des Indes hollandaises, et la
et ensuite k Salâmanque , en pagnieaesinaesno ianaaises,etia
161 o, fut depuis divisé en deux description ck la ville de ^a/awa.
parties. II. U Origine de Tordre On a encore de lui un recueil de
'Origim
Salâmanque en 161 8 , m-foliô ,
et k Turin en 162 1. III. La
Fie du P. François de Orozco ,
de saint Augustin , imprimé k ^^^'^'^/^ champêtres , mêlées de
o_i ?_ z. .-» -^ r. 1-. - i considérations poétiques sur us
sagesse de Dieu dans le gouverne^
ment d^ ses créatures ; deux tra-
que publia François-Thomas de ^^^^^^j ^J^rcus Curlius eiJaq^
Herréra en 1648. L'ouvrage qm W'""^ de Bavière. Foyez Wage^
a donné le plus de célébrité au "^^" Hi«tmr. ^'Am^prcl^^rr.
P. Manquez est Le Gouverneur
chrétien , tiré des vies de Moyse
et de Jùsué^ princes du peuple de
Dieu. Cet écrit fut d'abord im-
primé k Salâmanque en 161 2 et
ensuite en 161 9, tons deux in-
Iblio. La troisièmt édidon parut
i
naar
t. III
Histoire d'Amsterdam ,
p. 257.
t MARRE. Foyez Mam (la).
t MARRIER ( D. Martin ) ,
religieux de Cluni pendant quinze
ans ^Iprieup de Saint - Mardn-
des - Champs »^ étoit tié k Paci^
MARS
en ï5yi , et mourut dans la
même Tille en i644* ^^ ^'^^ ^^^^
un recueil curieux et utile aux
historiens ecclésiastiques ; il le
publia in-folio en 16149. sous le
titre de Bîkliotheca Cluniacensis,
ayec des notes que lui fournit
André Duchesne , son ami* C'est
une collection de titres et de
pièees concernant les abbés de
l'ordre de Clnni. On a eneore de
lui \ Histoire latine du monastère
de Tordre de Saiut'Martin-des-
Champs , où il avoit fait profes-
sion , in-4'*> Paris , lôSj.
MARS ( Mytholode ) , dieu de
la guerre , Ûs* de Jupiter et de
Jnnon , selon Hésiode y ou de
Junon seule , sejon Ovide , qui
raconte que cette déesse , jalouse
de ce que son mari, en' se frappant
le front , en avoit fait sortir Mi-
nerve armée de pied en cap , se
mit en voyage pour cbercher un
moyen d'en faire autant que lui.
Etant arrivée au palajs de Flore ,
femme de Zéphire, elle lui dit
le sujet de son voyage; Flore lui
promit de lui découvrir le secret
qa'elle cberchoit , si elle ne vou-
loilpas le révéler à Jupiter. Ju-
non le lui ayant juré par le Siyx ,
elle lui indiqua une certaine
plante qui croît dans leS campa-
gnes d'OIène en Acbaïe , sur là-
quelle une femme en s'asseyant
concevoit sur-le-ch|lmp. Junon
* exécuta ce que Flore lui avoit
dit, et donna ainsi le jour a Mars,
qu'elle nomma le dieu de la guerre.
Ce dieu présidoit à tous les com-
bats, n aima passionnément Vénus
avec laquelle Vulcain le surprit.
On le représente toujours armé
de pied^n cap , et un coq auprès
de lui, parce qu'il métamorphosa
en coq «Âlectnon , son favori ,
qui, faisant sentinelle pendant
qu'il étoit avec Vénus, le laissa
sucprendre. Oa bâtit beaucoup
MARS ^21
I de temples en son honneur , par-
ticulièrement dans ' la Thrace ,
dans la Scythie , et chez les Grecs.
Il présidoit aux jeux des gladia-
teurs et 4 la cbasse , parce que
ces exercices avoient ^ quelque
chose de belliqueux. On lui don-
noit pour sœur Bellone , déesse
de la guerre , que l'on représen-
toit avec un casque en tête , une
pique at un fouet dans les mains ,
et quelquefois tenant une torcbe .
ardente pour allumer la guerre.
JjC cheval , le loup , le chien et le
pivert étoient les victimes qu'on
immoloît à Mars. Les Romains
le révéroient particulièrement^
parce que , suivant l'opinion vul-
gaire , il étoit père de Rémus et
de Romulus. On lui avoit bâti à
Rome un temple sous le nom de
Mars- Vengeur. Lorsqu'un géné-
ral romain partoit pour là guerre,
il entroit dans ce temple , remuoit
les boucliers consacrés a ce dieu,
et secouoit sa statue.en lui criant:
Mars , vigiia : « Mars , veille k no-
tre conservation. » Rubens a re-
Srésenté Mars s'arrachant dis bras
e Vénus pour voler aux combats*
Il redverse sous ses pas tous les
attributs des arts.^La J\ature , sous
l'emblème d'une femme , serrant
son enfant dans ses bras ,.fuit
épouvantée. Ce beau tableau se
voit dans le grand salon du Mu-
sée de Paris.
t MARS Aïs ( César Chbsnbaw
du ) , né à Marseille , le 17 juillet
1676, entré dans la congrégation
de l'Oratoire , qu'il quitta bientôt
après , par le désir d'une plug
grande liberté , vint à Paris ,
s'y maria, fut reçu avocat, et
commença a travailler avec suc-
cès. Des espérances flatteuses
l'avoient engagé dans cette pro-
fession ; mais , trompé dans ses
espérances , il ne tarda pas à
l'abandûnner. L'humeur chagrin^
' \
MARJ5
223
de sa femme 5 bui croyoît avoir
Qcquis. par une conduite sage
le droit d'être insociable , robii-
gea de se séparer d'elle., il se
chargea de Véaucation du fils du
président de Maisons. La mort
du père Tayaut privé de la ré-
compense que méritoient ses
soins j il lut réduit' à être le pré-
cepteur ou le gouverneur du fils
du fameux Law. Après la mort
de ce fameux cbariatan , i( entra
chez le marquis dcB^aufrem^ntea
la même qualité^ Il n'inspira point
à ses élèves les ses ti mens irréti-
gieut qu'il profoisoit. L'éduea>
tion de MM. de BeauCreBiont fi-
nie, il prit une peasioH> dans
laquelle û éleva , suivapt sa mé-
thode , un certain nombre de
jeunes gens. De» eireonstaoees
imprévues le forcèrent de nenoa-
cer k cette enUfej^me «t}l«. Obli-
gé de donner tquel^aes leçons
pour subsister , stns fortiine ,
sans espérances , «t |)res<iiie sans
ressource , il ^ réduisit a un
genre de vie fort étroit! Ce fut
alors aue les,a«iieurs 4erËncy«-
clopéaie rassociéufeat à leur grand
ouvrage. Les ardeles dopt il Venr
richit sur la grammaire et sur
d'autres parties ^e^îrent une
philosophie saine et luminfïuse ,
un. savoir pea commun. Duclos
lui reprocne quie quelques-uns
I de ses articles manqutnt de clarté
et de précision. « Ils ne sont pas
toujours clairs , dit-il , parce
qu'ils sont trop longs. On peut
être obscur de dettx jnanières ,
en ne disant pas asses on en di*
sant trop, y» lue comte de Lan-
^ raguais , touché de la situation
et du mérite dn grammairien
philosophe , lui assura une pen*-
sion de mille livres. Ce bienfai-
teur des talens et de l'iuimftnitë
en a continué une partie a une
personne qui avoit eu soin de la
fttARS
mourut à -Paris le tt joîit
1756 , après avoir reçu les sacre*,
mens. Le compliment qu'il, fit au
prêtre qui 4es lui administra fnf
différemment interprété. <c La foi
des. esprits forts n'est pas une foi
éteinte , c^it Bayle , ce n'est aù'an
feu caché sç^us la cendre. Ils en.
ressentent Tactivité dès qn'ils se
Consultent^ et principalement k
la vue de quelque péril. On les
voit alors plus tremolans que les,
autres hommes. » Quoi qu'il eA
soit des derniers sentimens de du
Miirsais ^ on ne peut nier qu'en
santé il n'eût donné plus cPune
fols des scènes d'irréligion ; mais
on a ajouté des contes absur«les
à qpe^u0s traits vrais et peu édi-^
fi^iAS f en sorte qu'on ne sait trop
dans quelle ^iaion il est mort ;
on a peut-iêtre exagéré les témoin
gnages qu'il donna de son incré-*
dulité. On a pi*43(endu que le phi»
loi^ophe , appelé pmir préside^
à réduoatiou de troi^ frères dans
unfi des premières maisons du
royaume , avO'it demandé « dans
quelle religion on vouloit qu'il
les ^evât ? M Propos peu vriftisem*^
blable , qui , passant de houche
en boucKe , nuisit à sa fortune*
I>u Marsaîs s'en eoiin&ola facile-^
ment. Son caractère doux et trao'-
quille, et son ame toujours ^^ale^
étt»ientpeu a&it^spar les diaérens
évéïtemens de la vie , atêiue par
les^lus tristes. Quoique accou;*
iutfié à recevoir des louanges.,
il en étoit très'-Uatté. Comme il
parloit de sa pam^reté «ans bonte^
il eroyoit pouvoir parler de ses
talens sa^ vanité. Il lajUsoit en-
trevoir sans peine l'opinion avan«
tageuse qu'if avoit de ses ouvra-
ges. Il avoit l'esprit plus sage qœ
Brillant , la marche plus silre que
rapide. I^es qualités dominantes
de son esprit étaient la justesse
et la netteté. Son. peu de connois*
Irieillesse^ d# (au Marsaîs » qo^ j fiaote du ipond^ fit la DranchÎM
MARS
r
I lié Son amour propre lai don-
f noient cette naïveté , cette sirapli-^
cité qui n'est pas ÎDCompaiiole
avec beaucoup d'esprit. Fonte-
noile disoit de lui : « C'est le ni*
{iliilosophes. Ses principjaux ou-
vrages sont , I. Bjpposition de la
49Ctnne de tElgÙse gallicane «
par rapport ausc prétentions de la
cour de Rome , Paris » iS58 ,
in-i3« Cet ouvrage clair et pré-
<jis., commencé à la prière du
président de Maisons , n'a paru
qu'après la mort de Tauteur. II.
Exposition dune Méthode rai-
sonnée pour apprendre la langue
latine y Paris , ryaa , iurg» ; rare.
C^te méthode {raroit conforme
aadév^opn>einent naturel de l'es-
prit, et plus, propre que toute
autre à abré|;er les duBcultés ;
nais elle ayoït deux grands dé-
fauts auj^ jeux* du public peu
éclairé : elle étoit nouvelle, et elle
attaquoit les anciennes. III. Tt*aité
des tropes , i^So , in-8° , réim-
primé plusieurs fois depuis. Cet
ouvrage explique les diîTérens
sens qu'on peut donner au même
mot. C'est un chef-d'œuvre de lo-
gique , de justesse» de précision,
et de clarté. Les observations et
les règles sont appuyées d'exem-
ples frappans siu'l'usage et l'abus
ùi&s tropes. II développe en gram-
mati'jen de ^w ce qui consti-
titue le ^tjrjc %uré« Croira-t-on
qu'un ouvrage «tus^ excellent fut
peu vendu et presque ignoré ?
Quelqu'un voulant un jour lui
faire eompliikient sur ce bvre , iui
dit qu'il avoit entendu dire beau-
coup de bien d^ son Histoire des
tropes : il prenoit cette figure de
ïhétoriqne pour un nom de peu-
pie. IV- Jjes véritables principes
de la grammaire , ou nouvelle
-Gfammmn^ rAisQnnée..pQur ap*
Mars aa5
prendre la langue latin^ ^7^9 >
in-4''* Il n'a paru que la préface
de cet ouvrage , dans lequel il
mettoit diins tout son jour) sa
Méthode raisonnée. V. Il Abrégé,
de la Fable du P. Jouvenci |
disposé suivant sa Méthode, ij^i»
in-iti. VI, Une Réponse manus-
crite à la critique de TUistoirç
des oracles , par le P. Baltus. On
n'en a trouvé que des fragmens^
imparfaits dans ses papiers. VII»
Logique , ou Réflexions sur les
opérations de F esprit ; ouvrage
fort court , qui contient tout ce
qu'on peut savoir sur Tart de rai«
sonner. On l'a réimprimé avec les
articles qu'il avoitfoumis a l'Ency-
clopédie , à Paris, 1762 , deux
parties in-ta. Nous ne dirons
rien de quelques autres ouvrages
impies , qui peut-être ne sont pas
de lui , quoique publiés sous son
nom , et qm ^ sont tombés dans
l'oubli. L'institut national a pro*
posé , en l'an 8 , Téloge de du
Marsais. Du Marsais s'est pemt
lui-même en peignant le f^rai
philosophe, opuscule posthume «
3ui se trouve dans un Recueil
'opuscules philosophiques et
littéraires , imprimé k Paris en
1796," un vol. in- 12. Ses OEuvres
complètes ont été recueillies par
Duchosal et Millone , Paris, ijgft
7 vol. in-S».
MARSAN ( Arnaud, de),
troubadour , dont Je surnom in-
dique la patrie , et qui flori«soit
dans Iq i4* siècle , a laissé des
Conseils , en vers , k un che*
valior , ' sur là manière de se \bien
«conduire dans le monde.
* MA.R3H ( Narcisse ) , préUt
irlandais , né en i65d à Henning-
ton , dans le comté de Wilt ,
d'une famille ancienne, fut nommj
principal du collège de Saint-*
Albans k Oxford , en lOjS ; quel-»,
ques années aprè^ prévôt du col*
224: MARS ' .
lége d4H>ublin , et snccessî-
Temej^ à révéché de Leighiih et
Fem», arclievêaue de Cashel en
1690 9 de Dublin en 1699 , et
ennn d'Armagh ei 170^ Pendant
fi'il oGcupoit le siëge de Dublin,
y fit construire une bibiiotliè-
que qu'il forma de ses propres
Lvres , et de la riche collection
du lord Stillingfleet , dernier
ëvéqu^ de Worcester , qu'il avoit
achetée dans cette intention. Il
la rendit publique >, et la dota'
pour j entretenir un bibliothé-
caire et un sous-bibliothécaire.
A. ce bienfait il ajouta la fon-
dation d'une maison de retraite
à Drogheda , pour Teiitretien de
douze veuves de pauvres ecclé-
siastiques , auxquelles il asstigna
leur logement , et une rente an-
nuelle ae 20 liv. (environ 44© fr. )
La bibliothèque de Bodlej lui
fut redevable d'une quantité de
manuscrits en langues orieiitales,
que ce digne prélat s'étoit procu-
rés à la vente de la bibliothèque
du célèbre G(^lius. Marsh mourut
le .a novembre 17 13, âgé de 70
ans. On a de lui , I. Manuduc^
tip ad Jogicam , ouvrage de
Philippe de Trien , auquel il
joignit des tablies ,des plans,- et le
texte grec d'Aristote , Oxford ,
jSjB.ïï. Institutiones logicœ ad
jusum Juvehtutis , Dublin, 168 1.
III. Essai sur la doctrine des
io/z5^ Dublin, i685, imprimé dans
les Trai^sactious philosophiques.
♦ I. MARSHALL (Gauthier ),
ministre anglais "non - confor-
miste , élève du nouveau collège
à Oxford , mort vers 1690 ,
avoit obtenu la cure ,de Hursley ,
au comté de Hampt, qu'il per-
dit en 1^2 , comme non-confor-
miste. Il desservit une congré-
gation de dissidens à Gosport.
On a de lui V Evangile mystère
de sanctification. Cet ouvrage ,
MARS
imprimé pour la première fois
en 1692 , m - 4», a été réimprime
avec une préface par Henrey ,
auteur des Médi^tations.
♦ II. MARSHALL ( Thomas ) ,
théologien anglais 5 né à Barckby,
comté de Leicester, vers 1621,
fît ses études a Oxford , et
s'attacha si fort à l'archevêque
Usher , qu'il Voulut le prendre
pour modèle. Lorsqu'on^ mit gai>
ni son danS cette ville au mo^
ment où les troubles civils écla-
tèrent , il prit les armes pour le
parti du roî , et voulut servir k
ses propres frais. Les suites de
la guerre civile l'avant fbrcé de
s'éloigner. d'Oiforâ, il reprît ses
fonctions ecclésiastiques auprès
de la compagnie des négbcians an-
glais , établie à Roterdàm et k
Dordrecht. Dans la suite il fut
nommé' chapelain ordinaire de
S. M. , et promu au doyenné
de Glocester en \6St» Il mourut
au collège de Lincoln en 1 685,
et légua à la bibliothèque pu*
bliqiie d'Oxford tous les livres
qu'il possédoit , imprimés ou
manujdcrits, qui ne se trom croient
pas déjà dans cette méihè biblio-
thèque* Marshall a publié , I. O^
•^leruationes i?t Eevangeliorum ver^
siones per antiguus duas goihicas
scilicet et jingio-Saxonicas , Dop-
diecht , 1 6(33 . 11 . Des Notes sur le
catéchisme , tirées des saintes
Ecritures. III. Un Discours préli»
minaire pour la traduction des
quatre Evatigthstes ^ en langue
malajre , par le docteur Hyde.
*in. MARSHALL (Na-
thanael ) , théologien anglais ,
distingué par sa prédication au
commencement d.> siècle dernier,
fut chapelain du roi. (Jn lui doit ,
I. Une Edition des Œuvres de
S. Cyprien, 1 7 1 7 , in- foi . , asse^ es-
timée, IL Défense de la constitua
MARS
fien écclésiaéti^ue et civile d'An-
gleterre ^ «717 » "ï-^". lïï- ^^^
Sermons sur divers sujets , 1730,
iihS'* 3 voL , publiés -après sa mort ,
et dédias à la reine (Caroline par
1» yeuVe de Fanteur.
î'
MARSHAM (Jean) , ëhevalier
^ la Jarretière , né à Londres en
1603 ) «près tiivoir fait de bonnes
étudies en Italie , en France et
en AUema j;Be j se perfectionna ,
par la vae dès différens monu-
met\6 aiitiqi:^s ^ dans lliistotre
aqeietlne et dans la chronologie.
Oe retour a Londres , il devint ,
en i63S , Tan des six clercs de la
eonr de la chancellerie. Le par-
lement iè priva de cette place ,
parce qne dans le premier ïeh de
fa gnerte civile , il suivit le roi et
le grand sceau à Oxford. Sur le
déclin des 'affaires de l'infortuné
(^^ieft •I*'^ il retournait Londres.
19e peuvattt , comme la plupart
des attires royalistes , Avoir aucuh
emnloi i il se renferma dans son
cahmiet , et se «liVra tout entier
à Fétude jusqu'à sa mort , arri-
vée -a Londres le û5 mai i6S5.
Charles II honora ce bon citojen
dû titre de cbevMier et* d« baron-
net. Mardhamlaissadeut fils, dont
Vtai ( Jean ) ëtbit très-savant , et
l'autre (Robert ) lui succéda
dans son office de eleic de la
chancellerie. On a de Marsham ,
1. Diatriba chrtmohgica , in-4*,
L(»idres, i645» L^auteurj exa-
mine assez légèrement les prin^
' cipâles difficidtés qui se rencon-
trent dans la chronologie de l'an-
cien Testament. II. Canon chro^
meus ofgyptiacus ,\ hebrdicus ^
^ntcus, et disquisitionès , in -fol.
1792, Londres: ouvi*age recher-
mé, L'àtiteur y a fondu une par-
tie du livre précédent. On sait
quelle dbseurtté couvre le com-
mencement de la monarehie des
E^tiens. Le chevalierMarshaipÀ^
T. XI.
MARS 22$
entachant de débrbuîîler ce chaos,
montre que les dyûâstîes' éfoieu.t
non pas successives mais colla-
térales, n a éclairci , autant qu'oh
!è peut faire , l'histoire de î antî-
quîté la plus reculée. Il préten^
que les juifs oiit emprunté dos
Égyptiens la circoncision et les
autres cérénionies , et que Tac-
coniplissem'ent des 70 semaines
de Daniel finit à AutlOçhus-Èpi-
phanes. Ces faits ont été réf'iit^
par Prideau:ç. Le Canon chro-
" ick
Inqrtellfe Monckenius , qui en fujt
Pcditeur, tâche de réfuter l'au-
teur. L'édition, de Leipsick , trè?-
'inférieure pour la beauté à celle
de Londres, est annoncée comme
plus correcte. Il est certaiu qu'à
cet égard elle est préférée à celle
de Franeker. Marsham a laissé en
mourant plusieurs ouvrages com-
mencés et qu'il n'a pu achever.
L Canonis chronici Iwerquintus^
sive irhperium PerSicum, Û. De
provincUs et legionibus Romanis,
III. De re nujiteraria. C'est à sou
instigation que son. savant neveu
Thomas Stanley a écrit son His-
toire de la philosophie. On doii
encore k Marshamla savante /7/éfr
fiice qui est k la tête du MonaS"
tican Anglicafium, Londres, 1 655,
in-folio.
MARSL roTM UxBSwei
-SJARSIAS. P^of.MknsYxs.
I. MARSIGU ( Antoine^Félix)^
éyéque de Pérouse , d'ane iin^
piejEàne famille .patricienne <le Bor*
ÎQgPIB ;, pé dans cette villa cb
I dyig ,. port en 171 o ; il est ajuteur
d'un Ti^ité ^e avis eùchle^BLrum «
i6g4j.ii^-4''.5«tc«
t 11/ MARSIGLI (Louis-Fer-
dûutnd ) comte de), frère dct
i5
^
tnô
MARS
précédent, né k Bolo^e en lêSB,
lut dès sa première jeunesse en
relation avec les plus illustres
f avahs dltalie , dans toutes les
lœiences. tJn vojage qu'il fit ai
.Constantinople , en 107^,. avec
le baile de Venise , lui donna
le moyen de s'instruire par lui-
même de l'état des forces otto-
Inanes. Après onze mois de se-
iour en Turquie, il revint a Bo-
ogne, et ramassa les différen-
tes observations faites dans ses
courses . Uempereur Léopold étoit
alors en guerre contre les Turcs.
Marsigli entra a son service, et
montra par son intelligence dans
les fortifications ^t dans la science
de la 'guerre combien il étoit au-
dessus du simple officier. Blessé
et fait prisonnier au passage de
iVaab en i6S5 , il se crut heu-
reux d'être acheté par deux Turcs ,^
avec qui il souffi-oitbeaacoup , mais
plus , dit Fontenelle , par leur
misère que par leur cruauté. La
liberté lui ayant été rendue l'an-
née d'après , il fut fait colonel
en ^684* Ce fut dans la même
année qu'il fut envoyé deux fois
Il Rome , pour faire part aux pa-
pes Innocent XI et Alexandre VIII
des grands succès des armes chré-
tîennes.Lorsquelespuissancesbel-
11 gérantes songèrent k terminer
une guerre cruelle par une paix du-
rable entre l'empereur et la répu-
blique de Venise d'une part , et la
Porte ottomane de l'autre , le comte
de Marsigli fut employé comme
homme de guerre , et comme né-
gociateur , pour établir les limites
entre ces trois puissances. Cette
négociation l'ayant obligé de 6e
rendre dans le pays où il avoit
été esclave', il demanda si^es pa-*
Irons vivoient encore , et fit don-
ner k l'un d'eux un timar, espèce
de bénéfice militaire. Lié grand-
yrisit , charmé de sa générosité ,
lui «D accQrd» ua b«auQOup plus
MARS
considérable qu'il n'eût osé i\
pérer. > et avec la même ardeur
qu'auroit pu a^oir le premier mi:^
nistre de la nation la plu5 exer-
cée k la vertu^ La sucéession
d'Espagne ayant rallumé f en
1701 , une guerre qui embrasa
rËurope , l'importante place de
Brisach se ^rendit par capitulatioiçi
au duc de Bourgogne , après i3
jours de tranchée ouverte , le 6
septembre 1703. Le comte d'Arco
y commandoit;, et sous lui Mar*
sigli , parvenu alors au grade de
général debataille . Une si prompte
capitulation surprit T^mpereur : il
nomma des juges , qui condam-'
nèrent le comte, d'Arco a être dé*
capité , et Marsigli k être déposé,
de tous les honneurs et chargea »
avec la rupture de l'épée. Uncoi;^
si terrible eût dû lui faire regret*
ter son esclavage chez les Tarta-
res , si celte flétrissure avoit pu
ternir sa réputation dans l'Europe*
On pensa en général que ce juge-*
ment n'étoit qu'un effet de la poli-
tique de la cour impériale , qui
vôuloitsauver l'honneur du prince
de Bade , comn^andant en chef.
Ce général , qui avoit fait la faute
de laisser une nombreuse artiile*
rie dans une mauvaise place avae
une garnison très-foible , fut rér
compensé , et les subalternes di-
rent punis. Louis XIV rendit. plus
de justice au comte de Marsigli^
l'ayant vu k sa cour sans épée »
il lui donna la sienne et l'assura,
de ses bonnes grâces: Le comte il*
Marsigli ne se crut pas fiétii , par-
ce quela voix publique le rassuroit*
A la tête de ses apologies , il mît
pour vignette une espèce de devise
Singulière , qui avoit rapport h>
son aventure.. C'étoit une lU , pre-
mière lettre de son nom , quipor-
toit de part et d'autre entre -ses
deux jambes les deux tronçons
d'une épée rompue , avec ces
mgt^ : Fraetus ùûegro. EXkh4i
M À ES
-Itttàgiaë luette reprësentadon affli-
geante, Feût-il publiée > s'il se fût
trti «oapable P Le comte de Mar-
•îglt chercha dans le& sciences la
consdattôn ^ue les agitat^ns du
inonde ne lui avoient pas procn-
aiée.Il avoit étudié-, les armes à
la maiH , au milieu des fatieues
et des p^ls ; il étudia en simple
IKtrticulier , et n'«n fit que p4us de
progrès* U parcourut la Suisse
pour connoître les montaenes ; il
passa «nsuite a Marseille pour
ridier la mer« Etant un jour sur
port , il j trouva le galérien
turc <|ui Fattachoit k un {yieu peu-
liant son esclavage, etil -oËlint
0IA liberté' de la cour de France.
. On le renvoya k Alger , d'dii il
écrivit à son libérateur qu'il avoît
obtenil du bâcha des£>traitemens
t>his doux pour les eselaves^chré^
taos. «U semble , dit Fontenrik $
Sue sa fortune imitât un auteur
e roman, qui auroit ^ménagé
des rencimtres imprévues et sin-
eiiièrea en favenr de son^éros;»
IjC pape Clément XI le- rappela
de Marseille en 1709 ^ pour lui
donner le commandement d'une
tM^mée. qu'il devoit opposer aux
^upes de Temperenr Joseph. Il
comptoit finir ses jours en Pfb^
veace , oh il étoit retourné en
Z728 -y mais des afiaires domes-
tiques l'a jant rappelé k Bologne ,
il j mouirat . d'apoplelie' le pre-
mier novembre lySo. Sa> patrie
lui doit L'établissement df une aca-
démie des sciences et des arts ,
avantageusement comiue : dans
l'Europe sous le nom d'Insëtut.
Cette compagnie prit .naissance
en 1710 , et s'ouvnt en 1714* Ses
professeurs donnent àes leçons
r^lées. Elle a un riche cabinet et
une belle imprimerie. L'acddémie
des sciences de Paris s'associa le
fondat«ir , ainai que la société
' royalo ^ Londres , et l'académie
d» sciences de Montp«Uier. Cef
MARS îkVf
honneurs l^mmortalisêfotit moisé
que sa bienfaisance.. Se sotîve-<^
nant de ses mal^nrs utilement
pour les autre!» malheureux , il fii
établir on' tron<; dans la> ckapélîé
de soo • ittstifut , pour îlé-râiéhaf
des 4chi^étieiiS', et princîpaHsment
de 'ses cQmpaiiiotes esekiyés ûA
Turquie. On a de lui , Il EsM
phjrsigtte de t histoire delà mer i
Venise, 171 1> in ^ 4^ , trftdoil.
en français par Le Clerc j et pu/
blié par Bœiâiaave,. a Amstet^
dam en 1735,, iit^folio , avec qùa^
rante planches* II: Dam^fiai
PanmmicorMjrsietUy cwn ôé^t^
vationibus- geographici}s , tayf/ioU'
nomicis , ^ «te. i La Hayç , ' ly^ [
en, 6 Vol. 'iii-^Mio« <G^éj5t ÏU^âb»^
criptioh âm Danube , dëpu^ t^
montagne de '^alemberg en .Aft^
triche , jusqu'au confluent de l'a
rivière Jantra dans la Bulgarie*
Le prémiei^ volume eonitiettt v ett
sne carte générale, le cours dit
Danube depuis sa sourc&'jusqù'k
son embouchure ; eeitt^ caria
est dirâée en v dix - neuf autres
partieubères , qui renferment les.
villea^ villages y châteaux, îles,^
etc. , qui sont sur le Danube; on
J trouve la description géogra^
phique du royaume de Hongrie ,
des observations astronomiques et
hjr^ograplliqneb , avec la table de
tontes l«s rivières qui se jettenD
dans le Danube, etc«$ le second-
volume renierineles antiquités qui
se trouventaux ^envtroms Un Da^
nufoe ; dans le troisième « on dé-»
crit les minérauxae«^«n^on»d«:
ce fleuve > et ceux que leseaiix y
ont entratnés^- le '^atrième ren-
ferme les poissens^du . Danub'e eb
ceux que la douceur de ses eauxr
y aèttire, qui sont divisés en. pois-*
sons de rivière 'i de mer , a*eaa
douce , de migrais , etc. , avecr
leurs figures et noms gravés, etc. ;>
le- cinquième donne la desci'ip'
lion des oiseaux qui iréquenC^t^
ftsS
MàR^
|e5,^op4y eu. Danub^ ^^n 74 P*.****
che$ gra'^es^ k'^siinèfoe. contient
ûes ebs^rvati^ls aiêlées sur la
v&ûobA < aitatoitHques .sur 1^& ^r
f^vk cl les atitret saniaajauK <4oiit
il est (Nirléda^s le.comff de j'ou-
iirage d^s •ex^riBB^&>|H>ii«me*
^a^l>. la vitesse de IViiti du Da-
Ii4d>e etd^ la Tliei^ft ( Tihisdus ) ;
||]|^^«4|al,(^ue . des, .slaiites. qui
, croissent 4^^: bprds ^u Dai^ilbe >
\ des quadrupèdes ^qi» ,IVé^^nte&t
Sfis, riyefi , etc. etC;. êtes Cet ou*
\rcilte:«ttrieux!etcbfir^ a iltë tra-
d|tt$^>efi francaia ^seîisaprimék La
Ibye»,. •<744* 6v>wr.;.itfc*folio.
1^14.1, ïn-foîio. W o'^bt miJUt^ire
dif^mpi*^ otHfnnùt^i ifetç progrès
iorlg Wb tto 'fnm^ia eteuâtiilieB ;
0^t «tivrage cuvieiiie*^ intéressant
«2kI ;««^)«peba^ p«r <le6'iieneèig;né-^
9(ieii9 pvéeien:!^ qurit'contieBt aor
cetemilire. VI. TmM.dw'S&s^
pLkk>rei,y\vstyï^'' y qn^l. c^mj^osà •%ix
'mlù^n , /et ^li'il dédi«' V ién ^ »ê8^ «
à k rreikue ûkristine de Suéde:.
- »■ • • • ■ I 'î ■'.■'. 1 ' •
(tMarO'nA.ntoûiep;^ i jfrève 'du (pré^
et^ikïii, né -^ l^oki^» i»»; 1.^4^ ,
embrassa r^<étâi «îôetésia^tique ,
et i'ut.^n^Qyè :.f>our i quelques a^
Retires *k la «ont" d'Ësp^oe, où
Phîlipf»e 11 le.Bomma'fion jcha-
pelaia>et'«oià -conseiUcar.MDe re--
Uilar râ/Home , le roa^iiial Mare*
ATiloinecCbloanef aoneouain j loi
pëïtif nai, «ieflfc i574 9 '{'««(chevéehé
de âidenfcfc. rCSff iprélai trësndkm
tizt^aé rpar-^soi^- savoir «n •théo'*
lo((ie e€ ea philotH^f^e-, ^ar>Pé-
Ijégattce -de «oti ^t^i^letdans ae»oa->
vrages ktkis , et .par 9a[>pro£[>nde
conûoifisanoe deriaiiguea ^lieeque
et hébriiïqite, éut'iau milieu des
çeclipatioBS multipliées de son
MARS
mml Stère ^ appelé à Borné pfti*
Sixte V, et erïv^r^ë ensuite à la
préfecture de Camèrino , où il
/iiourut le 34 ^y^ 1589 , âgé de
4? «os. On a de lui , 1. De ec'^
ciesiastieomm redUmim origine
aofure , Vênetiis , «675. II. De
gestes B. AlaMmi apostoii et
ei^ah^Ustm^ Nèapoli , i5Bo. III*
ffjrtùiagiok)sia.i seu deaqudbe^ .
nedictd ^ nomœ, i566 ; Vene-
tiis, t6o3. IV. ConsiittUiones adi^
tœ in •diàscesana sjnodo , annp
1579. ^
t L MARSILE DE PAooiTZy
sumonlmé- Menanârin , recteur
de Tnitiveésité de Piarîs /dans* la?
quelle il avoit étudié et professa .
eu iSia la -tbiédlô^ie ^ a .donné
plusieurs 'Oin^açés sur les'droits
du SaoerÂoee et de V Empire ^f
niAis en véiilitet défendre les eni«
peveorsitsoiMre lés entreprises de»
bapiBi>i)iib tombe qnelqu^ois dans
Teâtréinité . opposée , et il écrit
plittél'ëii jun^consulte passioéné
c{ù^en théologiens Ses /principalei
£rt)dn£l|ian3'eant , I. De .7Vn/tf^
itédixé* impéfii Aomani^ -H. J3tk
Traité Diejttrisidictlorie impenaii-
/a càt^sis*»2aùymoniaLbits.yia4b\*
m. 'DefenstNrpacu , eh ibveur de
Louis. JY' de 'Bavière ^ contre le
sounneibiB «poiltifé , iBgg , âti-S^.
Jeao SSOlIcoùdanina cet éérit, où;
sous le tiéce'tie défenseur de la
paix I on décbiroit la guerre aa
pom^ tiomain. Le pape ^réduit
ses erreurs èi cinq'prinoipales. I^ea
voidi : t^i*» Q«iend Jésus- Christ
paya letribut de deux drai^iines^
d ie; fit parce qu'il j étoit oblig^^ ;
etpaf conséquent , lesibiens tfsn^
poreb sont sùmnis fa L'empereur..
dv- Saiht Pierre 'ne f'ilt pas plas
' chef de l'Église que les aatres
apdtffis ; il n!eut pas ^b>s d'ao^
tnrité qu/eux,' et Jésus-Cbriit h^en
fit auûon ) en particulier , ^soa vi-*
caiive. f ai çhei'4e PÉglise. 3« C'est
Mars
à rempcrcur de corriger et de
punir le pape , "de i'instittt^r ou
te destituer. 4» Tou^ le$ prètar^s ,,
le pape , l'archevêque , le ^simple,
prêtre y ont une égale anloxité ,,
par l!inâtitution de Jésu&-Ctu:i$(
même ^ pour la juridicdoQ; e^ ce
qu| l'un a die plus que TattUe ,
Viapt de la concession de Ve^nf^^
reur , qui peut la révoquer. 5" Le
pape m toutes TtËglise eu^eoible \
ire peut punir personne , quelque
méchant qu'il soit, de peine coac-
tive , si l'empereur ne lui eH
^onne l'autorité. Le pape con-
damna ces cinq asticles comuie
hérctiqaes , et Marsile eomme
hérésiarque. Fleux^j remarque
que la condamnation du dernier
article tend à la confusion des
deux puissances , spiriti^elle c(
te^iporelle. Les peines çoactiyes
appartiennent k la puissance tem-r
porelle , que Jésus^Christ n'a
point donnée k son Église* J<Qan
de Jandun &t le coUahori^tettr <jk
Marsile pour le Defen^or B^is»^
Harsile ayoit aussi exercé U W^
decine : il mourut en i3a8«
n. MARSILE jm Inghen » aipsi
nommé du bourg dans Iç duché
de Gueldres, lieu de sa naissance,
chanoine et trésorier de Saint-
André de Cologne , et fondateur
du collège d'Heidelherg , hiourut
daps cette ville en iSg^ , après
avoir mené une vie extrêmement
jpénitente. On a de lui des Co//i-
meïUaires sur le Maître des ^enr
tences , Imprimés à Strasbourg »
en i5oi , in-folio.
in. MARSILE-FICPV. Voyez
FiciN et Marcile.
MARSILLAG. Foyet Rocn-
^OOCAULO, m III.
r MARSIN- V<fr^ Madcbiv.
MARS ^ag-
dans le» ^^' siMo > a «éc;^ det
Commmkkrm m .Owrf^* I^aêkiêy H
Silii JMich -rrli W9i fa^t pa%l«^
confoivfhpQ aveoPiene Mmo,^ mi
à Mai'f> danA VAhftuae cilAriâm-e^
homme mvsif^% et diAuc^ne d»
Saiat4^£^aTeii4 eft Q^mAsc^* ARom^
on a de^ loi vnxk C^nfm^jtJ^^re^ suf
le 4rQisièiOQ Uvr« de ÇicéroA I?^
nature dAQrugfif io^priviQ k S4lt
en iâ44*
t MARAOUiSA ( Jae^ues ) »
né à' Paria en <647 ; 4**n,e hq«A«
£imiUe d^ r<^he * çhaiieiQe rég<i^
lier de Ss^ii^tertieoeviè^ve , i^\ m*
\oyé k U^es , pour rétablir 1#
bob e^dff0 d9Qi^ h ebapÂlre df
cette ville , poiur lors régulier*
MarsQUier «-y établit et «n fut
préyot, y dignité 4oiit il se dé*
mit , ^t fut fiiit acchidiaere. Il
mpun^t .danA eeâte ville, le 3o
ao4t 17^4 » s^ 79 ans , après avoir
Ï^ublii plnsienrs Bist^ires qu'on
it«i:tepi:ttAV«Q plaisir. So^ ^tyUl
est , enrgéoérftl, assea vif et asse»
OODlaiit. Quoiqu'il emploie queli»
quefois des expressions tr^fa*
mibères et mêane basses y il est
pourtant fWUe de sentir qu'il
cherche l'ornement. Il y a un air
trop oratoire dans la plupart de
ses.diseours : extrêmement long
dans aed rée&ts , il ne les finit qu'à
regret» et j mêle souvent des
circonstances minutieuses. See
digrc^ai<uis sont trop fréquentes,
et trop poolixes. Ses^ortraits ont
une espèce d'anilbrmité ennuyeu*
se ) et plus do vérité qj^ue c(e fi^
iieu^* Il a enoore le défaut d'anr
noncer fréquemment oe qu'il doit
dire dans la suite de son Histoire;
et ces aniionces interrompent là
narration , et enlèvent le plai«
sir de la sorprise. On » de lui ^
I. Mistoine du cai^dinal Xims^
nés 9 1693 , a vpl. in-ia , rein»*
priméb plusieurs fais depuisb
v_
»5© MARS
L'auteur s*ftttacfae trop ^ l'homme
public , et ne parle pas asset de
^homme prive. Quoitf ne la g;Uerre
des Maares soit un episede iutë-»^
tessaut , le récit en est trop long,
et Ximenès n'y ^voit pas * en assez
de part pour occuper si long-temps
la plume de l'historien. ( Foyiez
FLÉcmisR. ) II. Histoire de Henri
VII $ roi d'Angleterre , réimpri-
mée en 1-707, en a vol, in - la.
C'est , suivant queicmès oiiitiques,
le chef-d'œuvre de l'auteur. IIÏ.
Histoire de VlnqkisUiôn et de son
origine, in^ia , Cologne, ^6^.'
<!!et ouvrage , curieux et assez
bien traité, et dans letpiel l'auteur
parle assez libreinent , a été re-
produit par l'abbé Goujet , Colo-
gne ( Paris ) , 1769 , avec des
liugmentationS , en ' ;> vol . in- 1 2 .
iV. La yie de sair^t François-
de^ahs en a vol. in-ia, réim-
primée plusieurs fois , et ira*
duite. en italien par Tabbé Sal-
«rini. V. Fie de madame de Chan-n
fai , 3- volumes in \iijy\»Vie de
dom Raneé. , é^bé et réfonàa-
teur.de la Trappe , 1705 ,* a Toi.
in-i2.- 'La vérité n'a pas toujours
Conduit sa plume , comme dom
Gervaise le prouve dans un Ju-
Semei|t critique , etc. , imprimé à
Vbjes en 1^44» in-ia. {Fcfjr^ Ck»-
yAi^, n^ n.) La conduite (K l'abbé
Marsollier est peinlo d'usé ma-
nière peu avantageuse dans k
préface de cet ouvrage. Mais^ com*
me dom Gervaise ^étoit iart ^-
tirique , il ne faut pias prendre
« la lettre tout ce qu'il dit. Nous
•nous coi^enterons de rapporter
le parallèle que les journaliste^
de Trévoux hrent de la Vite de
f abbé de Rancé par Marsolliei^
SIAl^S
prdche la vie de M. de la IVap-
pe, et "celui-là là flconte.L'un
insiste sur tous les reproches
qu'on a faits au vertueux abtié ;
1 autre les dissimule ou les en-*
veloppe. Marsollier a beaucoup
de politesse ', Maupeoa beaucoup
de frahichise. Celui-ci prend fta
pour soh ancien^ amr ; et celuffla
narre de sang-froid et sans émo-
tion. » VII. Entretiens sur phA
Sieurs devoirs de ht vie civile y
in-i:i , 1716. Sa 'morale est ver-^
beuse. Le fond de quelques-uns
de ces Entretiens est tire A'Eras-
me , qui lui avoit ^rn de mo-^
dèle. VllI* Histoire de Henri d»
Lit Tour - d Auvergne , duc d»
Bouillon , Amsterdam ( Pana ) ,»
1726 , en 3* volume in-ia , pea
estimée. IX. Une Apologie aE^
rasme , in-ia , Paris , 1715 , dont
le9 jésuites parlèrent dans leor^
Mémoires de Trévoux > juii;i 1714»
et fttjf nt suivre ^extrait d'une ré-^
fklanon très-vive^ L'auteur en-c
treprend ê^y prouver la cathoU-e
cite d'Ërasme , non par des rai-*
sonnemens ,- mais par èss faits
et par des passages tirés de ses
œuvres. Erasme avoit la téterem'-
plie de problèmes ^ d'argumeu$
pour et contre les diverses mam
tières de controverse.^ Il raisonna
quelquefois en homme indécis , ei|
aocteur qtei ménage tous les sen-i»
tin»ens. ^ais quand il défendit la
doctrine del'ffglise contre Luther j^
il s'expUqua en théologien très-
orthoupxe. . X. Histoire de tori^
gine des dîmes , et autres bien^
temporels de tEglise , Lyon ^
168^^' iif^-idy ou Paris, i6o4<«
C'est lé moins commun et repkin;.
curieux de tous' les. ouvrages d^
'Marsollief^ • . ^
Ifaupeou^pluç ors^teuvi Celain^
avec celle que Ifaupeou avoit
donnéepen ae temps auparavant :
if L'un «t l'aiitre auteur , disent- ! ♦ MARSTON (Jean) , anteor
ils, » çuivt son caracl6re« Mar* dramatique^ iuial4is/ sous Jae-«
-follier, paroît plus hi«tpnen, et, quesl". On fi ne lui huit i^'è^^^
de Hiédtt^ qûî tQutçs «nt eu 4cv
r
MARS?
inccès. On en a rassemblé 'six ,
idont on a formé un volume en
j653, qui a été dédié, a lady
¥icoi|itesse Falkland. Il avoit
4onné en i6o4 le Mécontent ^
tragi-comédie, que Dodslej a
depuis^iréimprimée dans sa Col-
lection. La Courtisane hoUan-^
daise a reparu depuis' la restau*
ration , sous le titre de la Revan-
che, n a aussi paru de lui en
iSgg trois livres de Satires qui
ont été râmprimés en 1764* On
n'a aucun détail sur la vie , sur
le lieu de la naissance et sur l'é-
poque de la mort de Marston.
* MARSUPINI (CWles) , né
à Areyzo , vulgairement appelé
Charles Arétin^ fut très-versé
dans les lettres grecques et latines^
et professeur a^'éloquence à Flo-
rence, qui le nomina son se-
crétaire. U mourut le 24 "^^^
1453'. On a de lui la Traduction
en vers lieitamètres de la Batra"
comiomacfùa , imprimée à Parme
j8n i49^-
tl. MARSY (Gaspard) , sculp-
^ur célèbre , né k Cambrai en
1625, travailloit en concurrence
9vec son frère Balthasar , né dans
la même ville en i6a8. Les frères
Marsj, dont les grands t^Iens se
firent remarquer de bonne heure,
furent employés aux emj)ellisse-
mens du château de Versailles ,
ou Ton remarque sur-tout deux
Chevtuix et deux Tritons qu'ils
exécutèrent pour les bains d^A-
poUon , et qui furent transportés
depuis au rocher. Ils ont égale-
ment sculpté les Caryatides de
la galerie d'Apollon au Louvre \
le groupe en marbre d'Oritkie ,
au lardm dés Tuileries, et le Maur-
soÙe de Casimir^ roi de Pologne,
crue l'on voyoit dans Téglise de
oaint-Germain-des-Prés , et que
l'pn a transporté depuis îà révo-
lution au Màa^e impérial des luo-
MARS?
35 1
numcns frai^çais. Gaspard Marsj
mourut en 168 1 , et Balthasar e«
1674.
t II. MARSY ( François-Marie
de ) , né à Paris , entré de bonne
heure chez les jésuites , où il
cultiva U littérature , avoit k
peine vingt ans qu'il publia de
petits Poèmes latins , qui lui
hrent un noiin dans les collèges dé
la société. Obligé de quitter l'ha-
bit de jésuite , il n'abandonna
pas la carrière des lettres. Il
publia en 1755 une Analyse da
Bavle en L vol. in-ï2 ,. et qu'on
a depuis r^^nprimée en Hollande»
avec une suite de quatre a utiles
volume$ , par Robinet , qui pa-
rurent en 1775. Cette compilation
des gravelures et des opinions ir«
religieuses répandues dans les ou-
vrages du philosophe protestant ,
fut proscrite par le pa^rlement d^
Pans , et l'auteur enfermé a \%
Bastille. Dès qu'il eut obtenu %%
liberté , il eoiitinua V Histoire mo-*
derne des Chinois y des Japonais^
des Indiens , etc. , dont il avoit
déjà publié plusieurs volumes ,
p travailloit au douzième lors-
qu'une mort précipitée l'enlev*
en décembre 1763. Outre les
ouvrages dont nous avons par*
lé , on a de lui , L Histoire de^
Marie Stuart , 1742 , 3 volumes
in- 12. Fréron travailla avec lui
à cet ouvrage élégamment écrit ^
et qui est en général exact et im«
partial. IL Mémoires de Meh^ill ^
traduits de ranglaisy Edimbourg
( Paris ) , 1745 , 3 volumes in-i2,
Î . Fbyez ^EUYi^ii») Traduction
aite aveo soin. III. Diction*
naire abrégé de peinture et ctar^
chitecture , /Paris , 174^, 5t vol.
in- 12 ; assez bien fait. IV* Le Ra-^^
bêlais moderne , ou les QEUvref
de Rabelais mises à la porlém^-
de la plupart des lecteurs , Ams«^
terdam (Paris) , 175» , Q vot if -lU^
354 MART
des mëdecîns et chirurgiens qjne
le roi tfvoit nommes pour exa-
miner son habileté. Il a encore
écrit des Paradoxes sur la pra-
tique de chirurgie , où Ton trouve
beaucoup d<5 choses que les chi-
rurgiens modernes ont intro-
duites dans leur art , comme les
p.ansemens a froid ^ Fabus des.
sutures, les bandages, etc. Ses
<XËuvres sont imprimée» à Paris ,
in- 12, i635, avec la Chirurgie
de Philippe de Flasselle / mé-
decin.
III. MARTEL ( Gakrief) , jé-
suite , né au Puj en Velaj le
14 avril 1680, mort le 1 4 février
I756, et connu par un ouvrage
intitulé Le Chrétien dirigé dans
les /exercices d^une retraite ^piri"
tuelle, 2 vol. in-i2. Ce livre k
été réimprimé en 1764» avec des
augmentations considérables. On
a encore de lui exercices de U^
ptvparation à la mort ^ ^T^S >
in- 12.
* IV. MABTEL (Pierre) , né
a Genève en 5iB, mort ingénieur
k la Jamaïque , a publié une foule
de plans à Londres ; il a encore
décrit en anglais un Voyage qu'il
fit avec le chevalier Windham aux
glaciers de la Savoie, Londr^>
Ï744-
MARTKLIÈRî; (Pierre de
îti ) , célèbre avocat au parlement
de Paris , et ensuite conseil^
ïer d'état , fils du lieutenant-
général ad bailliage du Per-
dié, et mort en loSi^ eut une
grande réputation dans le bar-
feau , et^ parut avec éclat ,
^ur-tout dans la cause de Tuni-
Versité de Paris contre les jé-
suites qui sollicitoient leur réta-
blissement. Après ce que les Pas-
nfuier et le^ Arnauld avoîent dit
con\x^ la société^^ il sembloit
. MART
que la satire devoit être épuisée ;
mais La Martelière montra qu'ils
avoient été ménagés. Il appelle
les jésuites faux , ambitieux ^
politioues , vindicatifs , assas-^
sins aes roiâ , corrupteurs de la
morale , perturbateurs des étatff
de Venise, d'Angleterre, de
Suisse , de Hongrie , de Tran-
sj^lvanie , de Pologne , de l'u-
nivers entier. Il le» peint toust,
Comme des Châtel et des Bar-t-
rière , portant le flambeau de la
discorde depuis trente ans dans
la France , et y allumant nn feu
qui ne devoit jamais s'éteindre,
âon plaidoyer , extrêmement :>p^
planai* au barreau , le fut égale-
ment à l'impression , lorsqu'il vit
le jour en 1612, in-4®* Û° ^^^
mit à côté des Philippiques de"
Démosthèoes et des Gatilinaipe$
de Cicéron; mais il n'est com-
parable aux ouwageâ de ces
grands hommes que pour l'em**
portement. C'est un amas de tou*
tes les figures de la rhétorique ,
rassemblées sans beaucoup dé
choix , avec tous les traits de
l'histoire ancienne et moderne
que sa mémoire put lui fournir.
Les accusations qu'il intente con«,
tre les jésuites sont pour la plu-
part sans preuves. ^
I. MARTELU ( Louis ) , poète
italien , né k Florence vers i5oo 9
mort a Saleme dans le royaamç
de Naples en 1627 1 ^' ^®* "vevs
sérieux et bouffons. Les premiers
furent imprimés k Florence, i548 9
in-S** : les autres se trouvent dans
le second tome des Poésies à la
Berniesque. Cetautear fut compté
Ï>armi Jes princes du théâtre^ ita-
Len. Sa tragédie de Tullia ,
fameuse parmi ses compatriotes ,
s6 'trouve dans le Recueil de ses
vers 5 de l'édition de Florence
et de Rome , i533 , in-S*». -*- Viti-
centMARTEifU ) «on irèni f sa Et'
MART
•ussf coDBoître par le talent de la i
'Versification. En 1607 ou publia
k Florence, iii-8''», Iç recueil de
ces Lettres çt de ses Poésies ita-
liennes.
t II- BIARTELLI (Huçolin) ,
âe Florence , fut amené en France
par la reine Catherine de Médi-
cis , et nommé , en i5y% , éyème
de Glandève. On a de lui ; L jDe
hnni integrd it^ intesnun restitu-
tione y Florence, 1578. Ce livre
est divisé en 3^ petits articles , et
ne contient en tout que 4^ p^gcs ;
il le fît réimprimer à Lyon en
i583 , avec des augmentations, et
j ajouta le traité suivant : H. Sa-
crorum terkporum asseHiol III.
ia chiave ciel Calendario gre^
foriano, Lyon ^ i583 , in^8" de
62 pages t
^ m^ MARTELLI oh Mai-
TELLo (Pierre-Jacques), secrétaire
ÀvL sénat àjt Bologne , et profes-
9enr de bcHes-lettres dans l'uni-
versité de cette ville , où il naquit
le 38 avnl i665 , et oiiil mourut en
1729, a éçiit en prose et en vers
avec un très-grand succès. Ses
Versi et Prose ont été réunis
k Bologne en 1729 r en 7 vol. in^8«.
Ce Recneil renferme aîverses tra-
gédies q;ui furent applaudies ^ et
quelques romans. Martelli est pla-
cé , par le marquis MafSey , da,ns
. la classe 'des meilleurs poètes ita-
liens. Il eu( part au poëme des
Fastes de Louis XIV, et le mois
({'octobre lui échut en partage.
Martelli voulut mettre 9 la mooe ,
en Italie , les vers alexandrins
(qu'on appelle Martelliani de
$on ' nom ) rirhés 4e deuit en
deux. Cet exemple eut quelques
tmitatenrr; mais ta plupart de
ses confrères s'élevèrent oontrO
lui, et cette innovation ne fit
pas fortune en Italie. Cet au-
fe«( lobstitua trop d& négligence
MART
i35
an ton guindé qui existoit de. son
temps 9 et fut quelquefois pro-
saïquct. Marin a donné , dans sa.
Fleur d'Agathon , une traduction
ou imitation d'une petite pasto-
rale insérée dans VÈuripim la^
cerato de Martelli,
MARfENNE { Edmond ) , bé-
nédictin de Saint -Manr, né en
1654 a Saint- Jean-de-Laune au
diocèse de Langres, distingué
dans sa congrésation par des- re*
cherches laooriea$es , mourut le
7,0 juin 1739- La recherche de4(
monumens ecclésiastiques avoit
été l'objet de presque toutes se*
éludes. On a de lui un grand
nombre d'ouyrages aussi savans
Ïu'exacts. Les principaux sont.
. Un Commentaire latin sur la
Règle de Saint - Benott , in - 4^* >
Paris, i6qo. Cette compilation
est bien wite ; et c'est en par-^
tie dans ce livre que domijCal-.
met a puisé le sien sur la même
matière- Pom Martenne a in-
séré dans k corp9 de l'ouvrage
plusieurs savantes Dissertations,
sur l'usage de la volaille , sur
la juste mesure de Thémine ^*
sur le travail des mains , sur lesi
études monastiques. Il j iéïuU^
le réformateur de la Trappe. IL
Un Traité De antiquis monacho'^
run% ritibus , a vol. in-4'j Lyoo*-
1690 J et 1738 , in- fol. Quoique ce.
livre^aroissese borner aux usaseçL
monastiques , on y trouve une m-^
iinité de choses qui peuvent scr^^ir.
k ^intelligence des anciens histo*
riens ecclésiastiques, et même diesr
historiens profanfs. Ul.Un autre
Traité sur les anciens rits eccle\
siastiques touchant les sacremens ^_
intitulé De antiquis Ecclesiœ riéi-^
bus , 3 vol. in-4", Rouen , i jroo et
1 701. Il J a un tome publié en
ijoô*; et le tout fut réimprimé 1%
Milan , en 1736 , 3 vol. in-lob'o ,er\,
jiociét^ avec Dom Ursin Diu-and^
1 •
336 MART
O livre ne se borne pas au dé-
Itil et à riiistoire des cérémonies
observées dans les sacremens.
Xesi théologiens j trouveront en-
core avec plaisir plusieurs éclair-
eîssentens relatifs au dogme , et
2 m servent ht l'établir et a le dé-
rndre. IV. Un Traité IaHu sur
la discipline de l'Eglise dans la
célébration des offices dii^ins ,
Lyon , ïyo€f , in-^**. V. Va Be-
emeil (^écrivains et de monumei}S
ecclésiastiques , pouvant servir
de ^continuation au î^icilége du
F. d'Achery tï\ parut en 1717 ,
soits ce titre : Thésaurus noyus
tmeedotorum^ 5 vol. in-fbl, VI.
ybyages littéraires, Paris, 171 7
et 17^4» ^^ 2 vol. in-4*'. VII.
Veterwn scriplorum.** amplis-
sima coïlectio,lhins , 1754, i735,
9 vol. in-fol. , etc. Cet ouvrage
contient des détails fort singu-
liers et peu connus sur les Dra-
stiques anciennes de l'Eglise. Tous
ses ouvrages sont des trésors d'é-
mditian. L'auteur j ramasse avec
lieaueonp de soin tout ce que des
rechercbes laborieuses et une lec»
tare immense ont pu lui procu-
rer ; mais il se borne k recueillir
et ne se pique pas d'orner ce
qnll écrit. Il a laissé en manus-
crit des Mémoires pour servir à
l'Histoire de sa congrégation ; et
il. avoit publié, en i697,in-8o,
la F'ie ae dom Claude Martin ,
son confrère , où il entre dans
des détails puérils. Elle contient
cependant quelques particularités
curieuses sur l'édition de saint
Augustin.
MARTENS. rqrtf* Martin,
*
I. MARTHE, sœur de Lazare et
de Marie. C'étoit elle qui recèvoit
ordinairement Jésus-Cbrist dans
maison de Béthauie. Un jour
MARt
peine pour luî préparer a ^àw*
ger , elle fut jalouise de oe qu«
sa sœtir étoit aux pieds de Jésus*
Christ , et n'étoit occupée ^u'a
l'écouter , au lieu de la'seçondei^
dans son travail. Marthe s'en plai-
gnit • à Jésus^ Christ., qui Ivm ré-
pondit t qu'elle avoit tort de
s^inquiéter ; que Marie avpit choisi
la meilleur^e part. » Les anciens
auteurs grecs et latins ont tou*
jours cru qu'elle mourut k Jéru-
salem avec son frère et sa sœur «
et qu'ils y furent enterrés. Cën'es^
qu'au 10' siècle qu'on imagina le
roman de leur arrivée en Pro-
vence. On prétendit mi'aprcs la
mort de Jésus , Marthe , Marie
et Lazare furent exposés dians ua
vaisseau sans voiles , qui aborda
heureusement k Marseille , douî
Lazare fut évêque ; que Marthe
se retira près du Rhdne> dans un
lieu où est présentement la ville
de Tarascon ; et qu'enfm Magde-.
leine , que Ton confondoit avec
Marie, passa le reste de ses jours
dans un désert appelé aujourd'hui
Sainte - Baume. Mais rien n'est
plus apocryphe. Il n'est plus per-
mis de le croire, qu'k ceux qui
gardent les prétendues relic^ûes
de la Magdeleine.
IL MARTHE ( Scévole d«
Sainte-). F'qyez SAiNTE-iVlABTH£«
I. M A R T I A , fiUe de Catoa
l'ancien, étoit une dame très-ver^
tueuse . Q aelqu'un lui demandoit
un jour pourquoi , étant veuve ef
jeune, elle ne se i;enianoit pas^
« C'est , dit>-elle , parce <jué je ne
trouve point d'homme qui m^ainie
plus que mon bien.»»
IL MARTIA , femme de Caton
dnfjtique qui la céda k Horten-
siusj quoiqu'il en eût plusieurs en-
fans , et la reprit après la mort de
qu'elle se donnoit bien dé la [ son ami , qui arriva vessie co^p^
MART
4Beneement de la guerre «îvile. |
.Les ennemis de Caton lui repro-
chèreot d'avoir renvoyé sa femme
pauvre et sans bien , pont la re-
prendre lorsqu'elle seroit enrichie
par le testament de son second
iBfan. ^
«m. MABTIA 9 dame romaine,
£emlne «Tun certain Fulvius , fa-
vori d'Ançuste. Son mari ëtant
venu loT dire Wil avoit encouru
la disgrâce de l'empereur, pour
avoir laissé transpirer un secret
important, et qu'u étoit résolu de
se donner la mort : « Tu as rai-
son , lui répondit^elle , puisque ,
ayant éprouvé souvent I intempé-
rance d^ ma langue , tu t'es con-
fié à moi ; itiais je dois mourir
la première » : et à l'instant même
eUese poignarda.
IV. MARTIA,- royea Com-
MODE.
I. MABTIAL {Ma«>VH*re) ,
de Bilbilis ,. aujourd'hui Bubiera ,
dans lie ^royaume d'Arajpon en
Espagne , venu ii Rohie a l'âge
de vingt ans , y demeura trente-
cinq ans sous lé rè^e de Galba
et des empenenrs suitans , qui lui
donnèrent des iharques d'afnitié
Jetd'^estime. Domitien le créa tri-
bun.; Martial et un dieu de cet
cm^renr pendant sa vie , et le
traita comme un monstre après sa
mort. On trouvé une . de ses
^igcammes dans les notes d'un
ancien interpi^ète de Juvénal , oh
il efface d'uti trait de phime tout
ce qu'il en àvoiH dit de Bien.
FUvia ftnsjiuantàm tihi ttrtius ahstulit httret^
pMtl fuit uuiti non habuisst duos.
Trafan , >en&emi des Isatiri^es ,
ne lui ajant pas femoigné les mé-
tnes bonlés, il se^ retira dans son
MART
337
îl n'y avoit ni goût nî génie , il n'y
trouva que de l'ennui, des jalout,
et des censeurs. Pline^le - Jeune y
qu'il avoit célébré dans ses vers ,
lui donna une somme d'argent
lorsqu'il quitta la capitale de l'em-)
pfre. Martiak avoit besoin de ce
secours * il étoit peu riche. Il dit
lui-même qu'il fut toujourspauvre^
Sum, fueor t stmptrqut fui ^ Callistr^tU^
fAuptr f
Il le fut du moins jusqu'arn ma-
riage qu'il contracta un peu tard
avec une dame espagnole , qui lui
apporta en dot un palais , de su-
perbes jardins , et de grandes lî-
chesses ,
ffas Martetla domos , parraque rtgn* dédit.
Il paroît qu'il jouîssoit a Romo
d'une grande réputation. Un pa^^
tricien , nommé Stertînius , fit
faire sa statue , qu'il plaça dans sa
bibliothèque ^honneur qui n'étoit
accordé aux plus grands hommes
qu'après leur mort , mais que
Martial ne dut vraisemblablement
qu'k l'engouement d'un homma
riche et non^a IWmiratiôn sentie
d'un homme de goAt. Ce qui
pouvoit flatter davantage l'amooi^
propre du poëte , c'est que l'eni^
pereur Verus , associé à l'empire
par le philosophe Antonin , l'ap-
Ï^eloit son Virgile. Nous avons de
a peine k trouver aujourd'hui dhnj
les épigrammes de Martial ce qui
pouvoit le faire comparer k Vi-
gile ; mais les jugemens des con-
temporains étonnent souvent k
{)ostérité. Ge poëte mourut ver^
'an 100 de J. C. Il est principa*
leme^it connu par ses Èpigram-
mes , dont il a dit lui-même avec
raison :
•Sufu èon», siuu^MMdai^ mêdiotHë, smu nut^
Pa^ un faux goût , suite delà âéy
I
le pays. Martial passant déRome » cadimçe dés belles-lettres, il chei^
cttitre des arts^kune petite viUeoii I cha dans Xe 4io^traste de« nu>u
I
338
MARt
de quoi faire une pointe. Cette
chute à laquelle on ne s*attend
pas , et qui présente un sens dou-
ble k l'esprit, fait toute la finesse
de ses saulies. Quelques anciens
l'ont appelé un sophisme agréa->
])le, et nos gens de goÂt modernes
Jai ont donné le nom de jeux de
tnoXs^ C-est Fomement de la plu-
part de ses Épigrammes. ( Voyez
Faiwkjs, n<»V.— ^Ttron. — SitLi^s.)
On en trouTé quelques-unes > mais
en phis petit nombre 5 pleines de
grâces et d'esprit , assaisonnées
d'un sel véritablement attique.
L'auteur n'y respecte pas toujours
la pudeur , et en peignant des
mœurs vicieuses , il -peut ensei-
gner le vice aux jeunes gens. Fré-
ron a fait un parallèle de ce poète
avec Catulle. «Martial, dit-il, se
sert, avec une afiTectation co ntinue,
de mots extraordinaires et recher-
' chés . Il faut plus d'étude et de mys-
tère pour l'entendre iui seul , que
pour expliquer tous les poeteff du
siècle d'Auguste. CatuAe excelle
-dans le même genre ( de FEpi-
gramme ) : il a du sentiment , de
la finisse , de l'aménité. Son oi^-
vrage n'est pas. considérable ; mais
îl est exquis , élégant , varié : c'est
la nature qui lui dicte des vers ;
il a de l'ame et du goûf. Martial
ïi'aque de l'esprit et de Fart. En
' Im mot, Martial seroit peut-être
plus admiré dans notre siècle, où
l'ègne le 1^1 esprit : Catulle aurolt
été plus applaudi soùs Louis XIV,
6ù régnoitle génie. » {Voyez Na-
VAOERO; ) Les meilleures éditions
des quatorze livres d'Épigrammes
de Martial sont , celle de Venise ,
par Vendelin de Spire , ^470', in-
folio ; celle cum notis xntnorum ,
Leyde , 1670 , in-8* "> celle ad
usum delpnini , 1680, in-4'^ 9 celle
d'Amsterdam, 1701 , in-8<>. L'abbé
Le Ma&crier en donna une élé-
gante en 1764» in-ia, a.vol. 9«chez
Cousteliek* , avec plusieurs cor^
M ART'
rêctîons. On attribue diYefs 6^
vrages k Martial i qui né sont paia
de lui. L'abbé de MaroUes a tr«fr-
duit ses Épigrammes en t655 t
deux vol in-^*"; et comme il a)*enda
cet auteur fort platement, Mé«
nage appelait cette version des
Épigrammes contre Martial, r.»
£^ Ï807 il a paru line édiâl^n
des Epigrammes -de Bfartial la*-
tines et françaises , 3 vol. in-8* ,
faites par de jeunes militaires.
Vôyez^wn^oi* et Maaollbs , n*> If.
II. MAftTIAL ( sai;it } , évéqaê
^t apdtre dé Limoges sous Fem*'
pire de Dèce , plus connu par la
tradition que par les anciens his«
toriens. On a agité dans le it*
siècle une cpntroverse sérieuse ^
' s'il falloit ranger saint Martial aot
nombre des apôti^s o\x dans celui
des confesseurs. On lui attribue
àe\a.Epi^& , qui ne sont pas de
lui*
t W. MARTIAL d'AwehgJïi^
en latin , Martial d^Avemus \
dicius Parisiensi^ , né & Paris
vers l'an i44o > suivir la car*
rière du barreau et fut pendant
cinquante ans procureur au par^
lement , et notaire au châtelet de
Paris. En i4€6 il fut atteint d'une
fièvre chaude. Dans un accès fl
se jeta par la fenêtre de sa chani<^
bre dans la xufi , se rompit une
cuisse , se froissa tout le corps
et fut en grand danger de mounr»
dit l'auteur de la Chronicpe de
Liouis XI. Les emplois qu'il rem*
plit , ni cet événement ne forment
point ses titres 4 la célé&ité. Il a
composé plusieurs ombrages en
vers et eii prose , qui ont eu plu-
sieurs éditions et qui sont encore^
recherchés. «Il étoit, dit l'abbé
Goujet , rhoxnime de sou sièeie
3ui écrivoît le mieux et avec plus
'esprit. Son" premier ouvrage
est, 1. Àrrestu ainçrum^ ou let
1
I
MAJIT
Arrêts et amours* Les cours d'a-
aiour qui eiustoîent long -temps
.ayant Martial d'Auvergne, lui ont
donné ridée de cet ouvrage. On
y voit nies amans qui viennent
ei^oser leursplaintes réciproques
au tribunal de l'Amour , lequel
prononce OASuite ses arrêts. Ces
plaidoyers et arrêts sont tous
écrits en prose ; mais l'ouvrage
•commence et finit par quél<|ues
vers. Ces arrêts étoient originai-
rement au nombre de 5i* Benoit-
de-Court , habile jurisconsulte^
né k Saint-Sj'mphorieli près de
Lyon , joignit a ces arrêts un
ainplë commentaire. Ce commen-
taire latin ^ qui est presque toujours
sérieux , qui contient Fexposé
exact des opinions des juriscon-
sultes'et des règles de la procé-
dure y forme un contraste assez
plaisant avec le texte français qtii
n'est ^qu'un vrai badinage , une
osuvre de gaieté et de galanterie.
Cependant le grave commenta-
teur ne néglige point, lorsque
l'occasion s'en présente , d^auto-
TÎser les pratiques galautes dé-
crites dans le texte , par des pas-
sages clés poètes erotiques de
l'antiquité. La plus ancienne édi-
tion que Ton connoissç des Arrêts
d Amour est de i528. Celle qui
fut publiée en i533 est la pre-
mière qui parut avec les Com-
mentaires de Benoit-de-Court.'
Il y a eu depuis un grand nombre
d'éditions $ celle de raris, en 1 54 >>
porte ce titre : Droits nouveaux
et Arrêts d Amours , publiés par
messieurs lés sénateurs du par^
iement.de Cupido ^ surf estât et
police d^amour , pour avoir en-
tendu le diff^érend de plusieurs
amoureux et amoureuses. Une
édition de Lyon, de i58i , est in-
titulée Les Déclamations , PrO"
' cédureA et Arrêts d! Amours ,
donnés en la cour et parquet de
Cupide-^ à cause daucuns di/^
MART 25û
féiyn^s entendus sur cette police
Dans l'édition de Lyon , itnprimée
chez Griphe en i546 , ainsi qua
dans les éditions postérieiires * on
a ajouté un arrêt de plus^ qui est
le 5a*, qui n'a point de commen*
taires. Grilles d'Origny , dit lé
Panwhile , avocat au parlement
de Paris, en est Fauteur. On y
a joint en outre une autre pièce , '
intitulée Ordonnance sur le fait
des masques, La dernière édition «
augmentée d'un avertissement
d'un glossaire et d'autres pièces ,
a été imprimée en lySi , 2 vol*
in-12) à Amsterdam. Dans cette
édition on a joint un autre ou«-
vrage attribué à Martial d'Au-
vergne i intitulée II. L'Amant
rendu cordelier à Votsenfançe
d Amours, C'est 'un poëme allé-"
torique composé de a34 stances^
l'auteur met en scène un amant
maltraité de sa dame , qui raconta
sa peine , et un prieur des cor«
deliers qui se mojitre plus ha**
bile que lui dans les ruses d'a-
mour , lui donne des conseils et
le détermine k entrer dans son
ordre. III. Les Vieilles de la mort
duroy Charles Vil^ à neUfpseau-^
mes\ et neuf leçons , contenant
la chronique et les faits advenus
durant la vie dudit rojr. Cet ou-»
vrage , qui a fait dans le temps
le plus de réputation k son au-
teur , est un çoëme historique de
six k sept mille vers> de diffé-
rentes mesures. C'est de la pï'osa
rimée ; mais Martial d'Auver*.
gne y fiiit paroître quelquefois
de l'invention et beaucoup de ju«>
gement. Il offre , sous la forme
singulière de l'office de l'Eglise,
appelé Vigiles , une histoire très»^
circonstanciée, suivie année par
année , et oh les faits sont fidè*-
lement rapportés. Il donne des
particularités qui ne se trouvent
pointailleurs* IVous ne citerons que
cdiç ^fÀitai moi^e augustin , coïc*
\
a4o MART
lesseur de FADglais Talbot , se fit
porter de Paris k Orléans sur les
ëpatdes d'un prisonnier français»
Les psaumes sont des récits bis*-
toriques , et les leçons y 'des com«-
plaintes sur le triste état ^e iâ
France et sur la mort du roi* Cet
ouvrage a eu plusieurs éditions ;
la première, en 149^ , la .dernière,
donnée par Coustelier , en 1724 ,
7l vol. in-19. L'éditear a laissé
échapper plusieurs fautes. iV.
Dévoies loattnges ^ ia ^iergie
Marie. C'est ime histoire en vers
de la Vierge , elle est pleine de
fables. L'auteur. étoit vieux quand
ilconroosa cet ouvrage dont on
connoit deux éditions ; la-pre*
mière , en j49^ v ^^ seconde , en
«5oa. Martial d'Auvèr^e mourut
le i3 mai i5o8. Il laissa un fi)^,
nonuné aussi M ▲«bti a l i> 'A c v e if^
oir.e , reçu procureur au parle-
ment le 10 juillet i5oe, comnHî
on le voit dans les vegisitres de
cette cour. ^
t MARTIANAY (Jean), né
k Saint Sever-Cap , au diocèse
d'Aire, en 1647 ' entré dans la
congrégation 4e Saint-Maur, s'y
distmgua' par sofi application à
l'étude du grec et de Thébreu y
il s'attacha. sur-tout k la critique
de l'ËGiiture sainte , et ne cessa
de travailler jusqu'à .sa mort , ar-
rivée k Saint- Germain-des- Prés
le 16 juin ^[717. Quoiqu'oGCupé
k repousser les ti^aits des critiques
qu'il s'étoitiaits , et tourmenté de
la pierre , il ne laissa pas d'écrire
beaucoup. Il possédoit l'Ecriture
sainte dans la perfection. Sa con-
versation étoit nomiéte , et la dou-
ceur étoit peinte -sur sa figure. Il
71'en étoit pas moins mordant;
et <c il reprenoit les Autres avec
une liberté qui n'étoit pas tou^
jours réglée par la discrétion ,
n'épargnant pas même ses con-
irères les plus respectables*' On
MART
1
peut voir comment il les traite
^aos ^s Pffoié^mènes sur la Bi^
bliotbèque divine de saint Jé-
rôme. » { HistSoire littéraire de la
tcongrégation de Saint-MaAr , pagip
383. ) Qn^qnies savansne furent
pas en reste avec lui. Ridiard
oimoa le railla assee platement
sur lé surnom de DotUy et sur
son nom de MaHianay , dérivé
de Martin , àon^ quW donno!
<]ttelquefeis ailx àaes : '
pl^cere i
Sic asinum scmper , Dqmne , saluto mtum^
On « de dom MaHianay , I. Une
nottvelle£«^iifQn de saint Jérôme,
«vee le P. Pbujet , en 5 volumes
in-folio, dont le premier parut
en 1693, et ie dernier en 1700.
Cette édition , qui oôre à^ pro-""
légomènes sarvans ^ n'est ni aussi
méthodique , ni ;attssi bien exé-
cutée que édile de plusieurs an-
tres Pères ^ donnée par quelques-
uns de ses 'Confrères. Elle eut des
censeurs parmi les protestans et
parmi les catholiques. Simon et
Le C^erc la cri tiquèrent avec vi-
vacité, souvent avec justesse. On
reprocha principalement k Tau-
tour de-nfavoir pas orné son texte
de n«tes gt-aminaticales et théolo-
giques, et d'avoir distribué dans
un ordre embarrassant les Lettres
de saint Jérôme , qu'il mêla tan-
tôt avec ses Çomm^taires ^ tan-
tôt avec ses ouvrages polémiques.
Le style de ses préfaces , de ses
proiégomèn'es et de ses note^
iiLest pas asstt naturel. Il y fait
des iapplications ibrôées et même
indécentes de l'Ecriture sainte.
Il dit, en parlant d'une de ses
maladies qui TaVoit réduit k l'ex,-^
-trémité , que le Seigneur avoît
semblé lui dire, éomme au La-
zare :^ Martiane y vent Jbras,,»,.
De telles applications ne peuvent
partir que aune imagination, ap-
MART ^
dente : celle da ^P. Martianay Té-
toit. « 11 sembloit , dit dom de La
Viéville, dans sa Bibliolhèijue
des auteurs de la congrégation
de Saiût-Maur , avoir hérité du
zèle «ju'avqit saint Jérôme pour
la religion , de sa vivacité à dé-
fendre ses seiiitimens , et du mé-
pris qu'il témoignoit pour ceux
^ui ne les adoptoient pas. » II.
f^ie de saint Jérôme , 1 706 , in-
4?. Cette vie , tirée de§ prppres
écrits du saint, est un tableau
assez iidèle. « En la lisant , 'di-
sent les journalistes de Trévoux ,
on a le plaisir de voir que c'est
saint Jérôme lui-même qui fait
le réci.t de sa vie y car ce qu'il
en a marqué en diâerens en-
droits de ses ouvTages est ici
rapporté et placé si à propos,
qu'il semble que le P. Martianay
lui a laissé toute la narration ,
et ne lui a prêté que l'ordre et
Tarrangement. » Il tâche de jus-
tifier ce Père de l'Eglise du re-
proche d'avoir été trop vif et
trop caustique , et il donne uh
précis exact de sa doctrine. IlL
Deux Ecrits en français , savans ,
mais mal [écrits , ^689 .et 1695 ,
2 vol. m-11 , dans lesquels il dé-
fend contre le P. Pezron, ber-
nardin , l'autorité de la chrono-
logie du texte. hébreu de la Bible.
Y oyez Pezro'n*) IV. Fie d&
Mugdeleine du Saint-Sacrement ^
carmélite , 1714» in- 1 2 . Y ^ Essais
àe traduction , ou Remarques sur
les traductions françaises du nou-
yeau Testament , Paris , 1709 ,
in-i2. L'auteur publia cet oft-i
vrage sôus le nom du sieur Chi-
ïon , prêtre. VI. Les Psaumes de
David; et les Cantiques de^ l'E-
glise , avec de courtes Notes ou
Explications , Paris , 17199 in-8® •
On lui doit encore va Commen-
taire manuscrit sur l'Ecriture
^mte. Ce savant aaleor se pro-
posât d'j «jEj^quer k texte ^o
T. »•
• MART i4t
cré par lui-même ; mais il n'eut
pas le temps d'achever, œt ou»
vrage utile.
* MARTIANtTS (Prosner) ,
médecin du i6* siècle, né a Saf^
fuolo , au duché de Modène ^
exerça sou art à Rome avec dis-
tinction; mais il mit le sceau ^
sa réputation par ses Commen-
taires sur Hippocrate. George
Baglivi fai^oit le plus grand c^s
de' cet ouvrage , intitulé Magnum
Hippocrates Coiis , notationibus
exjjlicatus , sive operum Hippo^
Gratis interprétation latine, l\o^
mx y 1626, 1628, m-iolio; Ve
netiis , i653 , in-folio ; Pataviî >
1718, in-lblio.
IVIARTIEN. Foye^ Mabciin.
t MARTIGNAG ( Etienne Ai.*
GÂY , sieur de ) concini^aça , vers
Tan 1620, à donner en français
diverses ' traductions en prose
de quelques poètes latins , meil-
leures que Celles qu'on avoit pu-^
bliées avant lui sur les mêmes
auteurs , mais fort au - dessous
de c«Ues qui ont paru après lui»
Il a traduit y I. Les ti'ois Corné*
dies .de Térenc^ , auxquelles les
solitaires dç{Port-Royat n'a voient
pas voulu toucher. II. Horace*
III. Perse et Juvénal. IV. Virgile»
V. Ovide tout entier, en 9 vol^
in- 13. Ces sersions,en général
fidèles , exactes et claires , man-
quent d'élégance et de correction.
L'auteur a soin dans ses notes
de faire accorder l'ancienne géo-
graphie avec la moderne. 11 ayoit
commencé une traduction de la
Bible. *Son d^:iûer ouvrage fut
les Eloges htstoiiques des arche*
vécues et évéques de Paris , in-4'' »
Paris ; 1698 , ouvrage ou l'auteur
a fait de ses piersonnages des êtres
parfaits ; heureusement on sait k
quoi s'en tenir sur ces éloges »
ti^i
M ART
^ui peuvent prêter a Féloqitence
en blessant la vérité. Ce labo-
rieux écrivain mourut en i6q8.,
âgé de 70 ans. Martignac , Pun
des conndens de Jean - Baptiste
Gaston , duc d'Orléans^ rédigea
les Mémoires dece prince., qui
6'étendent depuis it>o8 jusqu'à
la fin de janvier iQ56 ; ils ont été
imprimés à Amsterdam , i683 ,
à Paris, 1684 > in-12 , et réim-
. primés dans divers recueils. On
a encore de cet écrivain * Entre-
tiens sur les anciens auteurs ,
contenant leurs vies et le juge-
ment de leurs ouvrages , Paris ,
1697, i*i-ï2, et un Journal
chrétien sur divers sujets de
|Hété , tiré des saints Pères , ou-
vrage périodique qui a paru de-
puis le 7 avril i685 jusqu'au 16
}nin suivant. Ce' Journal n'eut pas
de su4;cès , et n'en méritoit réel-
lement aucun.
1 1. MARTIN ( saint) , né vers
5 16 à Sabarie dans la Pauno-
nie (à présent Stain dans la basse
Hongrie) , d'un tribun militaire ,
fut forcé de porter les armes , et
4lonna l'exemjple de toutes les
vertus dans cette profession. Il
coupa son habit en deux, pour
couvrir un pauvre qu'il rencontra
à la porte d'Amiens. On débita
aue Jésus-Christ se montra à lui,
la nuit suivante , revêtu de cette
moitié d'habit. Martin étoit alors
catéchumène; il reçut bientôt
après le baptême et renonça à la
milice séculière, popr entrer dans
la milice ecclésiastique» Après
avoir passé plusieurs années dans
la retraite , saint Hilaire , évêque
de Poitiers, lui conféra l'ordre
d'exorciste. De retour en Panno-
nie , il convertit sa mère , et s'op-
5 osa aux Ariens qui dominoient
ans l'illjrie. Fouetté publique-
ment pour avoir montré un zèle
trop ard«nt ^ il fit pâroître au mi-
MART
lieu do son supplice la constance
des premiers martyrs. Avant ap*
pris que saint Hilaire étoit revenu
oe son exil, il^Ua s'établir près
de Poitiers. Il r rassembla ud
nombre de religieux , qiû se mi-
rent sous sa conduite. Ses vertûa
éclatant de plus en plus , on Tar-
racha à sa solitude en 574* Martin
fut ordonné évêque de Tours, avec
applaudissement général du clergé
et du peuple. Sa nouvelle dignité
ne changea point sa manièfe de
vivre. Au zèle et à la charité
d'un évêque il joignit l'Uumilité
et la pamTCté d'un anachorète.
Pour Vivre moins avec le monde ,
il, bâtit auprès de la vilb;, entre
la Loire et une roche escarpée ,
le célèbre monastère de Marmou-
tiers , que Ton croit être la plus
ancienne abbaje de France. Saint
Martin j rassembla 80 moines,
3ui retraçoient dans leur vie celle
es solitaires de la Thébaïde.
Après avoir converti tout son dio-
cèse , il fût l'apôtre de tout/es les
Gaules. L'empereur Yalentinien ,
étant venu dans les Gaules , le
reçut avec honneur. Le tyran
Maxime , qui , après s'être ré-
volté contre l'empereur Graden ,
s'étoit- emparé des Gaules, d«
l'Angleterre et de l'Espagne , l'ac-
cueulit d'une manière non moins
distinguée. Le saint évêque se
rendit auprès de lui k Trêves,
vers l'an 5)^ , pour en obtenir
quelques grâces. Maxime le fit
manger k sa table , avec les plus
illustres personnes de sa cour,
et le fit asseoir k sa droite. Quand
on donna à boire , l'oflicier pré-
senta la coupe k Maxime , qui la
fit donner k Martin pour' la re«
cevoir ensuite de sa n^ain ; mais
l'illustre prélat la donna au prêtre
qui l'avoit accompa^é k la courl
Cette hardiesse , loin de déplaire
a l'empereur , obtint son simVage
et celui des courtisais. Martim
r
MART,
{)rofita de son -crédit auprès
de ce prince pour empêcher
qu'on ne condamnât a mort les
pnscJllianistes , poursuivis par
Idiace , et Idace <5vêque d'Espa-
gne. L'évéque de Tours ne voulut
pas communiquer avec des hom-
mes qui se fai soient une religion
de répandre le sang humain , et
obtint la vie de ceux dont ils
«voient demandé la mort. Il mou-
rut à Candes le 8 novembre Sgy ,
selon les uns , et le 1 1 novembre
de l'an 4oo , suivant d'autres. On
a conservé , sous son nom , une
Profession de foi touchant le
mystère de là Tnnité. Saint Mar-
tin est le premier des confesseurs
auxquels l'Eglise latine a rendu
on culte public. Sulpice-Sevère ,
son disciple , et Fortunat . ont
écrit sa Vie. On j trouve l'élé-
gance et la pureté du latin d'Au-
guste , réunies a la fidélité de
l'histoire. Poulin de Périgueux et
Fortunat de Poitiers ont donné
cil vers , d'après Sulpice-Sévère,
la Vie de saint Martin ; mais ils
ont défiguré par une poésie un
?ta agreste la belle prose de
auteur qu'ils copioiênt. Nicolas
Gervals a aussi donné une Vie
de ce saint, pleine de recher-
ches , Tours , 1^99 , in-4**. Saint
'Martin, prenant la coupe des
mains de l'empereur Maxime, est
devenu le patron des buveurs. Sa
fête , placée au moment de la ven-
dange , fut Ion ff «temps célébrée
en France par des danses et des
repas ; aussi appeloit-on , dans
ticien langage , mqrtinery pour
e boire plus que de raison , et
l'ivresse , é mal saint Martin , et
un poète ancien se justifie d'avoir
fait longue la sjUabe bi dans le
mot bibere , par ce vers ; .
Bibere^ Martinus non Unit isst brtrt,
t n. MARTIN I" ( saint ) , de
Todi , dans le duché de Spolette y
MART 345
mérita par ses vertus d'être élu
pape après Théodore , le 5 juillet
649 • Martin convoqua un con-*
cile k Rome , dans lequel il con«-.
damna l'hérésie des monothé*
htes , avec l'ecthèse dlléracliafl
et le tjpe de Constant II. Ce
fut la <::auae de sa disgrâce au't
Î>rôs de ce dernier pnnce. Ott
'enleva du milieu de Rome pour
le conduire à Gonstantinople :
Martin y essuya la prison et les
fers ; l'une des accusations in-
tentées contre lui fut de s'être
lié avec l'exarque Olimpius ,
pour conjurer la ruine de l'em--
pire et même la mort de l'em-
pereur, t^'étoit une imposture.
Il n'en fut pas moins condamné
comme criminel de lèse-majesté»
Au sortir du tribunal , on l'ex-
posa dans la place publique ,
pour servir de jouet au peuple
et aux soldats , « et on le aé-
Î)OuiUa de tous les omemens de
a dignité pontificale. Constant
l'exila ensuite dans la Cherso-
nèse , oh ce pape mourut le 16
septembre 655 , après plus de
deux ans de captivité y et six
ans de pontificat. On a de lui
dix-huit Èpitfvs , d'un foible in-
térêt, sur divers sujets, dans la
Bibliothèque des Pères , et dang
l'édition des Conciles , de Labbe.
ni. MARTIN II OM MAwif
h* , archidiacre de l'église ro-
maine , trois fois légat à Constan»
tinople pour Tafiaire de Photius ,
pape après Jean VIII , en 88a ,
cèndamna Photius , rétablit For-
mose dans son siège de Portot ,
et mourut en février 884 , avec la
réputation d'un homme éclair^
et pieux.
IV. MARTIN m ou Marin H ,
romain de naissance , successeur
du pape Etienne yill , en 942 »
mort le 4 ^^^^ 94^ 7 apr«ji
''"I
344
MART
^ivqir signalé ison zèle, et sa pîëté
^fins 1^ réparation de3 églises et
Iç spulagement des pauvres.
1 t y. MARTIN IV, açpelé
fiimon de Brion , né ^u château
4e Montpencien , dans la Tou-
rainé , d'u^e famille illustre ,
successivement garde dçs s,ceaux
du roi saint Louis , cardinal , et
enfin p^ipe le ?2 février 1281 ,
fiprè^ la mort de Nicolas III,
avoit été chapoine eX trésorier da
l'église de Saint-Martin de Tours;
ce qui l'engagea k prendre le nom
àe Martin , epi rhonneur de ce
fi^int. Il désista, à son élection,
jusqu'à faire déchirer son man-
teau., qu^nd on voulut ie revêtir
de celui de pape. Il fut élu en-
suitç sénateur ae Rome , et il pa-
roi t singulier qu'il acceptait cet^e
charge qui ne lui donnoijt qu'unç
simplemf^gistrature dans une ville
dont les papes se préjt^ndoiçnt
sèigi^eur^ temporels depuis prè^
de deux siècles. Cç pontife , i)^
avec un génie sévère , et nourri
des m^^^^es d'une iausse ju-
risprudence canonique, signala
^n r^gne par plusieurs anathèr-
XK^es. Apr^s avoir excommunié
l'empereur Michel Paléologue ,
Comme fauteur de l'ancien £|cmsn;ie
çî dp rhé?:ésie des Gr^ es , il lanç^
ses foudres sur Pierre III , roi
d'Aragon, usurpateur de la Si-
t:ile, aprè^ le massacire des vê-
pres s^cijiçnnes , doQt pe prince
ayoit ét^ le promoteur. Le pape
le pri\;a non seulement de la Si-
cile , mais encore de l'Araç^jt ,
qu'il dçnna k Charles de Y aïois ,
second îlls du roi de France. Ces
censui:e$,. suivies d'une déposition;
solennelle prononcée en 1282 ,
n'intimidèrent ni le roi ni les
seigneurs , ni le5-ecclésiatstiques ,
ni les religieux. Pierre continua
de porter le titre de roi d'Ara-
gon , et se qua,lifiaut dans tous
MART
les actes a, chevalier araçonaîs^
{>ère de deux rois , et maître dct
a mer. » Le P^P^ i^'^° ^^^ <{ug
plus irrité ; il fit prêcher une
croisade contré lui , et donna
ses états k Phihppe- le- Hardi ,
pour l'un de ses nls. Ce prince
ohtint du pontife la décime des
revenus ecclésiastiques , pour
faire cette guerre sacrée. Si l'on
doit être surpris que les papes
donnassent des royaumes qui ne
leur appartenoient pas , iaut-il
l'être moinà en vo vaut des prince»
accepter de pareils présens ? Wé-
tpit-ce |>as convenii' crue les pa«
pes avoient le droit ae disposer
des couronnes , et de déposer
les monarques k leur gré ? L'ex-
pédition de Philippe fut malheu-
reuse ; il mourut eu i285 , d'une
contagion qui 9'étoit mise dans
son armée. BUe fut regardée par
les Ara^ônais comme une puni-
tion des excè9 et des profana-*
tion$ des croisés , ùm s'imagi-
noient qu'il suffîsoit ae. se battre
Ï>our ga^er rind«lgenoe et pour
aver leurs erimes« Les historiens
rapportent tfsùd ceux qui peur
hasard n'a;roient point d'autrea
armes , se servoient de pierres ,
en disant dans leur jargon barbah
re : ff Je jette cette pierre contre
Pierre d'Aragon ^ cour sagner
l'indulgence. » Les aémarches d^
Martin ne servirent qu'k le rpn»
dre odieux , ridicule , et k faire
détester la cour de Rome. Ce
pontife mourut k Pérouse le
08 mars is95.
VL MARTIN V, Romaiil^
noillmé auparavant Othon Co-r
lônne , de l'ancienne et illustre
maison de ce nom , cardinal-*
diacre , fut intronisé sur la chaire
pontificale le 11 novembre 1417 >
après l'abdication de Grégoit«
AÏI, et la déposition de Be-
noît XI II 9 pendant la tenue
MART
du CôÂcîle de Constance. Jamais
pontife ne fat inauguré plus so-
lennellement : il marcha à Té^
glise monté Sur un cheval blanc ,
dont l'empereur et/rélecteur pa-
latin , k pied , tenoient les rénes.
Une foule de princes et un con-
cile entier fermoient la marche.
On le couronna de la triple cou-
ronne , que les papes portoient
depuis environ deux siècles, après
l'avoir ordonné prêtre «t évêque.
Son premier soin fut de donner
une balle contre les hussites de
Bohême 9 dont les ravages s'é-
fendoient tous les jours . Le pre-
mier article de cette bulle est
remarquable , en ce <jue le pape
j veut « que celui qui sera sus-
pect d'hérésie jure qu'il reçoit
les conciles généraux , et en- par-
ticulier celui de Constance , re-
présentant l'Eglise universelle ,
et qu'il reconnoisse que tout ce
que ce dernier concile a approuvé
et cbn'd'amné doit être approuvé
et corndarané par tèus les naèles* »
Il parôît suivre naturellement de
là que Martin V approuve la
supériorité du concile sur les
papes , qui fut déieidée dans la
5* session. Il tardoit k Martin
de voir terminer le concile de
Constance ; il en- tint les der-
nières sessions au commencement
de i4iB. On avoit crié pendant
deux ^ns dans cette - assemblée
contre les annates,'' les exemp-
tions , les réserves , les impôts
des'jpapes sur le clergé au profit
ife^'écoiu" de Rome; Quelle fut
la réforme tant attendue? Le
pape Martitt, après avoir pro-
mis de remédier à tout , con-
gédia le concile ^ sans avoir ap-
Sorté aucun remède e^ace nuit
ifférens maux dont ion se plai-
gnoit. La joie du retour du pape
a Ronfe fut'si grande , qu'on' en
marqua le jour dans les fastes
de Ia ville , pour en -conservet
ététnellement la mémoire. -Le
schisme n'étoit pas encore .biei|
éteint. L'antipape Benoît XIII
vivoit encore y et après sa nïort^
arrivée, en 14^4* *^s deux- seuls
cardinaux dé sa faction élurent
un chanoine espagnol., .Gilles
de Mugnos'^ qui prit le nom dft
Clémdnt VIII. Ce prétendrl pape,
se démit quelque temps après /
en i4^9j et pour le déuomiuagejr
de eette ombre de pontificat qju'jl
perdoit ^ le pape lui dontia l'ér
vêché de Majorque. C'est ainsi
que Martin termina le schisi^e qui
avdit fait tant de plaies, » l'Eglise ,
pendant un demi-siècle. Le pap^i
toujours pressé par les princes de
réformer l'Ë^lise , avoit €6nV6^
que un concile ' à Pavie , trans^
féré ensuite à Sienne , et. enfin
dissous sans avoir rien, statué?
Martin crut; devoir apaiser lé»
murmures des. gens de bien : il
. indiqua un concile à Bâle , qni
ne devoit être teiiu que sept 'ans
après. Il mourut d'apoplexie dans
Cet intervalle, le 20 février i43i.,
k63 ans. Ce pape avoit lés. qna^*
lités; d'un pnnce , ^t quelques
vertus d'un évoque. L'Eglise luî
fut redevable deSon unité ,. l'Italie
de son repos , et .Rome de.sox^
établissement.. On à de lui quel^
ques ouvrages,. . -■ .
. y». MARTmDËikTtièCsainI),
origiaaire .de la Pannonie, eàt^
visiter les lieux saints , et débar-
qua ensuite en Gahce , où les
Suèves, imbus dé l'arianisni^,
avoient établi leur domination;
il y instruisit . dans là foi le roi
Théodomir , et ramena les pei:^
pies de ces contrées à l'uni te. ca^
tholique. Ht fonda plusieurs mo-
nastères , dont le prineioal: fut
celui de Dume , près de la ville
de Brague , autrefois danfi l»
Galice, aujourd'hui en Portugal^
On érigea Dume en évéché par
â46 M ART
respect pour le hiérite de Martin,
c^'on éïeya sur ce nouveau siège
évéque de la famille royale. Il
monta ensuite sur le siège de
Brague , et mourut le 20 mars
.58ô. Nous avons de lui, I. Une
"Collection âe 84 canons , divisée
en deux parties ; Tune pour les
devoirs des clercs , Fautre pour
ceux des laïques : elle se trouve
dans le Recueil des conciles et
dans le premier tome de la Bi-
hliothèque canonique de Justel.
II. Formule d'une vie honnête ,
ou Traité des quatre vertus car-
dinales./Ce traité est adressé à
Mvron, roi de Galice, qui a voit
prié le saint de lui doiiner une
règle de conduite : on le voit
dans le Spicilége de dom d'A-
chery , tome i o , pag. 626 , et
édns la Bibliothèque des Pères,
oh il est suivi d'un livre du même
fàiiit, intitulé Des Mceuri* Cet ou-
vrage se ressent de Vépoque oii il
fut écrit, et des préjugés de l'au-
teur, m. ïi a traduit du grec en
latin un Recueil de sentences des
solitaires d'Egypte , qu'on trouve
dans l'Appenàice des Vies des
Pèrçs , par Rosweide ♦, Anvers ,
1628.
Vllt MARTIN, roi de Sicile.
'Voyez Cabrera , ta» I.
t ÏX. MARTIN DE Pologne ,
Martinus Polonus , dominicain ,
pénitencier et chapelain du pape,
nommé à Farchev^ché de Gnçsne
-par; Nicolas lïl , mom-ut à Bolo-
gne , lorsqu'il alloit en- prendre
possession, le 29 juin 12.78. On a
de liii des Sermons , 1 484 , iu-4**#
et une Chronique qui finit au pape
Clément IV. La meilleure édition
est celle que JeanFabricius ^pré-
juontt^, publia à Cologne eu loiè;
MART
On en a une traduction française V
i5o3 , in-fol. Cet historien raaa-
quoit de critique et de philoso-
phie ; mais son ouvrage ne laisse
{)as d'être i^tile. Il est connu sous
e nom deC hronique martinier^ne^
et n'est pas commun. On y trouve
des particularités curieuses. On a
mis sur son compte la fable oa
FJfiistoire de la papesse Jeanne ;
mais Richard de Cïuny , qui vi voit
près d'un siècle avant Martin-le-
Polonais en a voit parlé presque
dans les mêmes termes que lui.
t X. MARTIN (Raimond), do-
minicfain^ très -savant dans les
langues prien&les , fleurit dans le
x3" siècle. Martin naquit à Sobiras
en Catalogne , et fut l'un des
membres de son ordre nommés
dans le chapitre général tenu à
Tolède en 1200, pour se livrer
à l'étude de l'hébreu et de Fa-
rabe, et réfuter les juifs et les
mahométans. Raimond de Pen-
nafort, général de Fordre, avoit
provoqué Cette mesure dans la
vue de purger l'Espagne du ju-
daïsme et du mahoraétisme dont
elle étoit infectée, et il obtint des
rois d'Aragon et.de ÇastiUe une
pension en faveur de ceuaç qui
se vouoient k cette- étude e% à
la conversion des infidèles. Les
succès de Martin répondirent à
son zèle et À ses heureuses dis-
positions , il puisa dans la lec-
ture des ouvrages des rabbins
les argumens qui le mirent à por-
tée de les .combattre avec .j^ù}f$
Ï)ropre.s, armes ,; aiçsi. qu'on peut
e voir dans sc^n Pugio Jtdni,
achevé , à ce qu'il nous apprend
lui-même , en 1278. La preipière
éditi-on pa«ut à Paris en i65,i ;
Fouvrage a ^été réimprimé plu-
sieurs loiâ depuis , et la dernière
édition, encore assez récente ,
été faite en Allemagne, en un vo-
I lume in-foUo. Plusieurs person-
MART
IMS contribuèrent à la publica-^
tion de Fédition tardive de i65i.
On en est spécialement redcva-
hle à Bosquet , évéque de Mont-
pellier , qui en découvrit le ma-
nuscrit dans la bibliothèque du
collège de Foix , k Toulouse , en
1629 , et confia le soin de sa pi^-
blicadon k Jacques Spieghel , sa-
vant Allemand , qui avoit été son
maître d'hébreu. L'ordre de Saint-
Dominique se chargea des frais
de l'impression. On prétend que
Martin a composé deux autres
ouvrages , intitulés , l'un Capis'
trum /udœonun y'^'sLUlre Réfuta-
tion de lAlcorarty et qu'il existoit
dans la bibliothèque des domi-
nicains , à Naples , un exemplaire
du Pugiojidei , écrit de sa main ,
en latin et en hébreu.
t XI .MARTIN, Martens,^^ Meb-
TEftS ( Thierri ) , né k Asch , eros
village près d'Alost en Flandre,
un des premiers qui cultivèrent
l!art de l'imprimerie dans les Pays-
Bas , et en particulier k Alost et a
Louvain^ exerça aussi cette profes-
sion k Anvers, et mourut k Alost
en x534- On a de lui, outre les
impressions de plusieurs livres ,
fm^qKies. ouvrages de sa coin posi-
tion , moins estimés que ceux qui
sont sortie de ses presses. Prosper
Marchand en cite d4 , dont le pre-
mier est le Spéculum conversio-
nis peccatoris y imprimé k Alost
en liy^* Maittaire et Meermann
croient que Marlens fut le premier
3ui apporta rimprlmerie d'Italie
ans la Belgique. Cette opinion a
été combattue savamment dans
une Dissertation de M. Lambiuet ,
ayant pour titre : Rechercl^es his-
toriques sur l'origine de l'impri-
merie , et particulièrement sur
son établissement dans la Bel-
gique , Bruxelles et Paris, 1810.
Sur la fin. de sa vie , il se retira
dans un monastère de sa paliie >
MART a47
et lui légua sa bibliothèque et
ses autres biens. '
fXII. MARTIN (André),
prêtre de l'Oratoire , Poitevin ,
mort k Poitiers en 1695 , a donné
I. La Philosophie chrétienne^
imprimée en sept volumes , sous
le nom d'Ambroise Victor , et
tirée de saint Augustin , dont cet
oratorien avoit fait une étude par-
ticulière. II. Des Thèses fort re-
cherchées , imprimées k Saumur ,
in-4°î lorsquil y proiessoit la
théologie.
XÏÏI. ]VL\RT1N (dom Claude) ,
bénédictin de la congrégation
de Saint- Maur , naquit k Tours
en 16x9 , d'une mère pieuse qui fut
dans la suite première supérieure
des ursuliiies de Québec , où elle
mourut saintement. ( f^qy. Marie
DE lImcarnâtion , u" AXXVI. )
Le fils se consacra k Dieu de
bonne heure , et devint supérieur
du monastère des Blancs - Man-
teaux k Paris , où il demeura six
ans. Il mourut le 9 août 169G
dans l'abbajre de Marmoutiers ,
dont il étoit prieur. On a de lui ,
I. Des Méditations Chrétiennes ,
1669, Paris, 2 V. in-4**. Ouvrage un
peu volumineux, et qui, loin a'étre
un chef-d'œuvre de diction , n'est
qu'une série des lieux commune
qu'on rencontre ordinairement
dans ces sortes d'ouvrages. IL
Les Lettres et la J^ie de sa mère ,
1677, in-4'' : ouvrage édifiant. III.
La Pratique de la Règle de Saint"
Benoit j plusieurs fois réimprimée.
Vojez sa Vie par doin Martenne,
Tours , 1697 > i"'^*»
* *
t XIV. MARTIN ( David ) ,
habile dans l'Écriture sainte , la
théologie et la philosophie , né
k Revel dans le diocèse de La^
vaur eii 1639 , d'une bonne ia-^
mille I devint célèbre parmi "le»
34» M ART
proteslans. . Après la révocation
de l'édit de Nantes , il passa
en Hollande , et fut pasteur à
Utrecht. On lui oifrit plusieurs
autres églises , qu'il refusa par
modestie. Occupe a donner des
leçons de philosophie «et de théo-
logie,- il eut la satisfaction de
compter parmi ses disciples des
fils mêiT^e de souverains. Les tra-
vaux du ministère, et un com-
merce de leth'CSvavec plusieurs
sayans , né l'empêchèrent pas de
faire de laboiûeuses recherches. Il
connoissoit assez bien notre lan-
guie , et lorsque l'académie fran-
çaise fit annoncer la seconde
édition de son Dictionnaire , il
lui envo3 a des remarques qu'elle
reçut avec ' applaudissement. Il
mourut à Utrecht le 9 septembre
IJ2I. Martin écrivoit d'une ma-
nière dure et incorrecte. On a
de lui, I. Histoire du vieux et
du nouveau Testament , appe-
lée . Bible de Mortier _, du nom
de l'imprimeur, imprimée à An-
vers ( Amsterdam), en 1700,
deux volumes in-folio , avec 4^4
belles estampes. Il faut faire
attention que la dernière planche
de l'Apoçaljpse , page i45 du se-
cond volume , ajant été cassée ,
a été rattachée avec des clous qui
paroissent aii tirage : quand on
lîe les voit pas , on jnge que ce
livré est des premières epteûves.
II. Huii Sermons sur divers textes
de l'Écriture sainte , 1708 , vol.
in-80. III. Excellence de la foi
et dé ses effets , expliquée en
vingt sermons sur le chapitre XI
de PÉpîtt-e aux Hébreux, Amster-
dam , 1 7 1 o , * in - 8°, IV. Traité
de la religion^ naturelle y *7i3 ,
in-8'. V. Le vrai sens dû Psaume
ïio , în-8° , 1715, contre Jean
Masson.-VÏ. Deux Dissertations
critiques, Utrecht, 1722^ in-8*:
Vune sur le verset 7 du chapitre 5*
(îç U première Lpître de saint
MART
Jean.... Très suhtàn cœh, etc. ,
dans laquelle on prouve rauthen-
tacite de ce texte. VH. Examen
de la réponse de M. Endyn à Ict.
dissertation critique sur I. Jean^
V. 7 , Londres , 1719^ in-8». Mar-
tin eut encore une '^contestatioà
sur ce passage avec le P. Lelong.
yqyez une lettré de celui-ci dans
le Journal des Savans, juin iTXOj
à laquelle Martin répondit dans
le ï2« vol. de V Europe savante ^
page 279, et par un traité séparé,-
intitulé Vérité du texte I. Jean^
v. 7 , démontrée par des preuves,
etc. L'autre sur le passage de'
Josèphe touchant Jésus - Christ,
o^ l'on fait voir que ce passage
n'est point supposé. Vlll. Une-
Bible , Amsterdam , 1707 , 2 vol.
in-folio ; et avec de plus courtes
notes, in-4*'- Cette Bible a été re-
touchée par Charles Chais , et
imprimée à La Haye, 1745-1777 >
en 6 vol. in-4** ; le 7* vol. qui étoit
resté manuscrit, a été publié yeT%
1791. IX. Une édition du noto-
veau Testament de la traduction
de Genève , Utredit, '1696 , in-4*.
X. Traité de la religion révélée ,
où Ton établit que les livres du
vieux et du nouveau Testament
sont d'inspiration divine ^ etc. ,
réimprimé à Amsterdam en 1723 ,
en 2 vol. in-S*»., Cçt ouvrage fut
traduit en anglais.
XV. MARTIN (Jean-Bap-
tiste } , dit des Batailles , pein-
tre, né à Paris en 1639 , d'un
entrepreneur dç bâtimens mort
dans la même ville en 1715.
Après avoir appris le dessin sous
Philippe de La Hire , il fut en-,
vojré en qualité d'ingénieur pour
servir sous le célèbre Vauoan.
Ce grand homme fut si content
de lui , qu'a sa recommandation , ,
Louis XIV le plaça chez Van der-
Meulen , peintre de batailles ,
^ cju'il remplaça aux Gobelins , «Ç
MART
Itti accorda ane pension. Martin
fit plusieurs campagnes sous le
grand'- dauphin , et sous le rot
même. Il peignit plusieurs con-
quètets de ce monarmie , à Ver-
sailles : et les plus belles actions
de Charles V , duc dé Lorraine ,
dans la galerie du château de Lu-
néville , que le duc Léopold son
fils ayoit lait bâtir.
t XVI. MARTIN (dom Jac-
ques )f bénédictin de Saint-Maur ,
né à Faniaux , petite ville du haut
Languedoc , en 1694 , entré dans'
ceQe savante congrégation en
1^09, professa d'abord les hu-
manités en province, et vint,
en 1^27 , a Paris. Martin y fut re-
eardé comme un homme bouil-
lant et singulier , un savant bi-
zarre , tin écrivain indécent et^
présomptueux. Quelques-uns de
ses ouvrages se ressentant de son
caractère. Les principaux sont ,
I. Traité de la retègion des an-
ciens Gaulois , in-»4* » ^ ^'ol« >
Paris , ï7^7« Ce livre offre des
recherches et des nouvautés cu-
rieuses i mais l'auteur, plein d'une
trop bonne opinion . de lui-
même, ne rena pas assez de
J'ustice aux autres, il prétend que
a religion des Gaulois n'étant
qu'un écoulement de celle des
patriarches , ^explication des ob-
jets de leur cuhe servira k l'inter-
prétation de ^divers passages de
l'Écriture. Ce, système est plus
singulier que vrai, II. Histoire
des. Gaules^ et des conquêtes des
Gaulois depuis leur origine jus-
qiià la fondation de la monar-
chie française ^ 1754» 2 vol.in-4*>
mise au jour et continuée par
dom de Brezillac , neveu de l'au-
teur. Ce livre , cnridii de mo-
Dumens antiqiies et de disserta-
tions , est rédigé dans le même
05pi*it que l'ouvrage précédent.
]|^'9uteararoit annonce cette his-
SIART 249
toiredans un vol. in-il , pubhé
en 1 744) sous le tilre d'Eclaircisse-
liiens historiques sur les origi*
nés celtiques et gauloises, avec
les quatre premiers siècles des
î|nnales^des Gaules. On les joint
ordinairement à la suite du précé-
dent. III. Explication de plu-
sieurs textes difficiles de tÈcH-
ture , 2 vol. in-4* , Paris , 1750.
Si don^^Martin ne s'étoit pas atta-
ché à compiler de nombreuses ci-
tations sur des riens , ce livre se-
roit moins long et plus agréable.*
On y trouve le même goût de cri-
tique , le m'êihe feu , la même
force d'iinagination , le même
ton déhauteur et d'amertume, que
dans l'ouvrage précédent. Son es-
prit vif et pénétrant a découvert
dans une infinité de passages ce
qui avoit échappé à des sàvans
lùoins ine^énieux. Plusieurs es-
tampes indécentes dont il souilla,
ce Commentaire sur l'Écriture
sainte , et Une foule de traits sa-
tiriques , aussi déplacés que les -
estampes , obligèrent l'autorité'
séculière d'en arrêter le débit.
IV. Explication de diifers' monù-
mens singuliers , qui ont rapport
à la religion des plus anciens peu-
ples , avec F Examen de la der-
nière édition des oui^rages de
saint Jérôme, Paris, 1727, et'
un 'Traité sur Fastrologie judi- '
Claire, enrichi de figures entatl-.
le-douce, Paris, 1739 , in-4*. La.
vaste érudition de cet ouvrage est *
ornée de traits agréables, et le.
style en est animé. Une partie
des monumens expliqués lui
avoit été communiquée par le
dàc de Sully , qui Phonoroit de
son estime et de sa confiance : la
plupart sont nouveaux. Quant à
la critique de l'édition de saint
Jérôme , iaîte k Vérone , elle est
dure et amère. V- Eclaircissemens
littéraires sur un projet de Biblio-
thèque ecclésiastique f sur Phis- -
\ » ,
V
25o ' MART
toire littéraire de C^ye 9 Paris ,
1734, in -4"' li'érudition et les
mauvaises plaisanteries sont pro-
diguées dans cet éciit. VI. Une
Traduction des Confessions de
saint Augustin , qu'on lit pen»
Elle parut à Paris en 174* » 2 vol.
in-S" : elle est exacte, et les note^
en sont judicieuses. 11 avoit fait
collationner en Flandre et en An-
gleterre quelques manuscrits que
les derniers éditeurs n'avoient pu
consulter. VII. Lettres de saint
Augustin ( il vîy en a que deux ) ,
avec un traité sur 1 origine de
Tame, d'après le sentiment de
ce saint Père, 1734* Elles furent
publiées sur un manuscrit du
monastère 4^ Gotw^itli. VIU. Dans
sa jeunesse, dom Martin four-
nit des matériaux aux auteurs
du Gallia christiana , et à la nou-
velle .édition du Glossaire de du
Cange. Il mourut a Saint-Ger-
main-des-Prés en ijSi. C'étoit
jun des plus savans et des meil-
leurs écrivains qu'ait produits la
congrégation de Saint-Maur ; il
, n'auroit eu besoin que d'un ami
éclairé pour diriger son goût et
son imagination.
«
Xyil. MARTIN (Edme),
imprimeur renommé , apprit son
art sous Morel , et devint direc-
teur de Pimprimerie rojale. Les
principaux ouvrages sortis de ses
presses sont les 01i)uvres de saint
Jean-Climaque , les Annales de
Baronius , les Annales de Sponde,
les Conciles des Gaules par Sir-
mond , THistoire de la ;naison
de Montmorency, l'ouvrage du
père Petau , De doctrind tempo-
rum , etc. Il mourut vers le mi-
lieu du ij» siècle, . — .Son fils,
appelé comme lui Edme Martin ,
suivit ses traces, et enrichit le
libraire Cramoisy par ses édi-
tions. On lui doit les Œuvres de
La MollAC-le-Vayer , de Palladio ,
MART^
l'Histoire dé saint Louis par Join*
ville , publiée par du Gange ; TA"
frique, de Marmol; la Géographie
de^Briet, etc. Il savoit parfaite-
ment le latin et le grec , et mou-
rut a l'âge de 70 ans.
t XVIII. MARTIN ( Gabriel ) ,
libraire de Paris , mort en février
1761 , k 83 ans, est un de ceux
qui ont poussé le plus loin la con-
noissance des livres, et Tait de
disposer une bibliothèque. Il avoi^
formé une grande partie des plus
célèbres cabinets ae l'Europe, et
on le consultoit de toutes parts.
Les gens de lettres et les ama.teurs
conservent ses nombreux Cata-
logues^ et les mettent au rang
des meilleurs livres de bibliogra-
phie. Son système de classifica-
tion des livres a été le plus géné-
ralement adopté. Il renferme cinq
sections principales, la Théolo^
gie , la Jurisprudence , les Scien-
ces et arts , les Belles-Lettres et
VlJistoire. Les Catalogues de Gol-
bert , de Butteau , de Boissier, de
Dufay , de Hoym , de Rothelin ,
de Brocha rt , de la comtesse de
Vérue , de Bellanger , de Boze ,
et bien d'autres , sont toujours
recherchés par les curieux.
♦ XÏX, MARTIN (Jean),
docteur en la faculté de Paris ,
où il naquit et étudia, mort en
1609, professeur des écoles et
Sremier médecin de Marguerite
e Valois , répudiée par Henri IV,
a laissé des Commentaires manus-
crits sur quelques livres d'Hippq-
crate , recueillis et mis au jour
sous les titres suivans , par René
Moreau . I. Prœlectiones in Ubrum
Hippocratis Coi de morbis inter^
nis , Parisiis, i637 , in-4**. IL, Prœ^
lectiones in librunt HippocriUis
Coi de aëre^ aquis et locis , ibi-
dem,, 1646 , in-4*. — Un autre
Jean MjUTtir , premier médecm
r
M ART
éc Charles VIII, roi de France , en
i4B5 y et mort en i4qi , pourvu ,
en i4^4 ' d'iui office de conseiller-
maître des comptes , n'a laisse
aucnns ouvrages. <
* XX. MARTIN (Bernardin ) ,
fils de Samuel , apotnicaire de la
reine Marie de Médicis , né a
Paris en 1629, fut, en 1609, , à
raison de ses connoissances ,
nommé chimiste du pirince de
Condé , qui le conserva dans
cette place tant qu'il vécut, et ses
fils, après sa mort, se l'attachè-
rent en la même qualité et aux
mêmes appointemçns. Outre une
Relation de ses voyages en Es-
fagne , en Portugal, dans les
ajrs-Bas , et eh Allemagne , Mar-
tin a publié , I. Dissertation sur
les dents, Paris, 1679, in- 12.
Cet ouvrage , qui obtint du suc-
cès dans le temps , n'est plus re-
cherché aujourd'hui qu'on a des
Traités beaucoup mieux raison-
nés sur cette matière. II. Traité
de l'usage du lait, Paris ^ i684
et iyo6 , in- 12. Ce traité con-
tient des observations importan-
tes , malheureusement entremê-
lées d'erreurs grossières et d'as-
sertions hasardées. On voit que
l'auteur i^i'étoit pas exempt de
préjugés.
M ART
:»5i
; t Xil. MARTIN ( N. ) , poëte
français, né en 1616, mort en
1705 , connu par une Traduction
^ vers français des Géorgiques
de Virgile, qui parut après la
mort de son autçnr, en iniZ. Cet
ouvrage offre de la simplicité et
quelques bonnes tirades , mais il
est en général foible et négligé.
; t XXII. MARTIN (Thomas) ,
né à Thetford , dans le comté de
^uffolck, en 16^, destiné d'abord
a l'état de procureur, fut un an-
fiquairo savs^nt et infati^ble. Il
épousa en secondes noces y vers
1^3 1 , la veuve de Pierre Le
Nève , revêtu du titre de norrvjr
Jcing at amis ( c'est le titre de
celui des trois rois d'armes ou
hérauts d'Angleterre , dont la ju-
ridiction s'étend vers le nord ,
au-delà de la rivière de Trent ) ,
dont il fut l'exécuteui' testamen-
taire. Cette alliance le^mit en
possession d'une riche collection
u antiquités anglaises , de titres ,
d'actes et de peintures , qui ne
pouvoient tomber en des mains
plus dignes deles posséder. L'hon-
nête Tom Martin de Palgrave
( c*étoit le nom qu'il avoit désii*é
qu'on lui donnât ) avoit toute sa
vie recueilli et conservé des notes
sur des chiffons de papier , tous
datés depuis 1721 jusqu'à trois
ou quatre mois avant sa mort;
et , a l'aide de ses recherches an-
térieures, il' avoit contribué à
fournil* au premier mari de sa
femme, des matériau^: précieux
pour se« Monumenta Anglicana ,
publiés en 1719* Il consacra une
partie de sa vie a VHistoire de
Thetford y sa ville natale, dont
l'impression , commencée par
souscription , fut interrompue
par la mort et l'insolvabilité de
celui qui en avoit fait l'enti'eprise.
Tom Martin mburut en 1771 .
♦ XXÏII. MARTIN fBenjâmin) ,
l'un des meilleurs matnématicieas
^ et opticiens de son, siècle^ auquel
on doit plusieurs Traités ingé-
nieux , consignés dani^ un recueil
qui porte ^on nom , intitulé Ma^
gasin scientifique f naquit en 1 704*
Martin avoit fait avec succès un
commerce très-étendu d'instru-
mens de mathématiques ; mais les
infirmités de l'âge l'ajant forcé k
songer à sa retraite, il se livra
avec trop de confiance à des per-
sonnes qui en abusèrent; et, avec
un capital plus que suflfisanl pour
/
iSa MART
faire; honneur a ses dettes , 11 eut
ië malheur de faire banqueroute.
L'infortuné vieillard^ dans un mo-
ment de désespoir, eut la foi^
blesse d'attenter a ses jours , et
mourut de ses blessures le 9 fé-
vrier 1782, âgé de 78 ans.
* XXIV. MARTIN, né k
Aiixerre en 1729, avoit fait", dès
l'Age de seize ans , toutes ses hu-
manités au collège des jésuites.^
Son père alors lui donna lespre-
mières leçons de pharmacie. Trois
ans aDrès il vint à Paris profitei*
de celles de Rouelle , démonstra-
teur au Jardin du Roi, et ses
Erogrès le firent adniettre au la-
oratoire de cet habile démons-
trateur, pour travailler directe-
ment sous lui. Martin , infatiga-
ble , étudioit' en . même temps ,ei
avec succès la botanique sous
Antoine et de Jussieu. Après de
fondues études^ ilrevin.taAuxerre,
où il se mit a, la tête dû labora-
toire de son père , devenu infirme,
et lut à la société des sciences et
belles-lettres de cette ville fli^é-
rens Mémoires , comme ceux qui
traitent des pirytes trouvées dans
l.a montagne da mont Sim^oh ,
sur le danger des vaisseaux de
cuivre pour la préparation des
alimens, sur fa cure de deux ma-
lades mordus par desvi^ère^,vet
guéris par l'eau de Luce, enfin;
s.ur J'analyse dés eaux communes
d'Auxerre, etc.
; . XXV. MA R;T 1 N ( Cïaiiçïe ) ,,
général dans Pin de, né à Ljon
^ 173», d*un tonnelier qui ne put
lui procurer d'autre instruction,
que celle qu'on donnoit aux en-
^ns des pauvres dans les écoles
publiques ; mais, doué d'un esprit
facile et d^une gr^de aptitude
Î>our les sciences , Martin apprit de
ui-même les mathématiques , et
4ut ensuite sa fortune à ses coa- tes le& négociations <^u'îl aveii
/ !■ " • • ir
MART
noissances en ce genre. Martîiî
^'enrôla , k l'âge de 20 ans , avec uii
de ses frères , dans la compagnie
des guidés du général Lâlly, auî
se rendoit dans llnde. Sa Délie-
mère , inslruite.de leur prochain
départ , obtint des recruteurs ,
à force de supplications , que leâ
engagemens seroiént rompus si
les oeux* jeunes gens vouloiént
se retirer. Le pl'us'jeuné y consen-
tit ; mais Martin .,' inébrânljiblé
dans sa résolution , déclara qu'il
vouloit aller chercher fortune eil
pays étranger -r sa belle-ihère ,
irritée , lui donna un soufflet , ac-
compagné d'un rouleau de piècei
de 24 sous , et lui dit : « Va , en-
têté ; mais ne reviens jamais qu'en
carrosse.» Le corps 011 CUnde
Martin servoit se distingua par
sa bravoure dans la guerre de
1766; mais fatigué des mauvaii
traitemens du général , il dé-
serta chez les Anglais , pen^
dant le siège de Pondichénr. Le
jeune soldat obtint bientôt dja
gouverneur' de Madras le com-
mandement d'un ' régiment d.e
chasseurs . formé de prisonnière
français. Envoyé avec ce régî-
' ment dans le Bengale , le vais-
seau de transport sur lequel il fut
embarqué J)éHt' à 'la hauteur de
Gaudawar. Martin parvint a se
sauver dans un. canot, et arriva
' a Caïcultà , où le conseil général
lui accorda , en récompense de
ses dangers , un guidon dé cava-
lerie. Chargé ensuite de lever la
qârte des états dunabàb d'Ôudéi
ce dernier conçut une si haute
idée de ses connoissances , qu'il
' sollicita , et obtint de. la compa-
. gnîe anglaisé , Fagréhient de le
nommer surintendant de son ar-
senal. Ses conseils diri gèrent bien-^
lot tous les changfméns qui eu-
rent lieu darfs les états de ce sou-
verain asiatique , et sur-fout toU-
MART
ouvertes avec le gouvernement
anglais. Le nabab aimoit les arts
européens ; Martin encouragea
son goût , et lui fit établir dés re-
lations commerciales auprès des
principaux banquiers de l'Indos-
tan. La fortune de Martin devint
bientôt considérable, et il l'ac-
crut encore par sa réputation de
probité. Les plus riches Indiens
vinrent déposer leurs trésors dans
sa maison , en payant pour le
dépôt un droit dé douze pour
cent , pendant les vingt années
de guerre civile qui désolèrent
llnde. Etabli k Lucknow , Mar-
tin j fit construire sur les bords
de la rivière une maison entière-
.ment bâtie en pierres de taille;
la hauteur des étages j est cal-
culée sur l'élévation progressive
des eaux. Pour échapper aux
chaleurs accablantes du climat,
il habitoit successivement Fap-
partement souterrain au «niveau
des plus basses eaux, puis le
rez-de-chaussée f> le premier et le
second étage. De cette manière ,
il jouissoit , dans toutes les sai-
sons 9 d'une température a peu
près égale. Un muséum d'his-
toire natoreUe, un observatoire
muni df une belle collection d'tns-
tmmens astronomiques , un jar-
din immense rempli de tous les
aibres , arbrisseaux et produc-
ûons de la contrée , y rendent
cette habitation unique en ma-
"gnificence. Martin^ y donna au
siabab le spectacle du premier
ballon élevé dans l'atmosphère
de l'Asie. Outre son palais de
Lucknow , Martin ppssédoit en-
core, sur les bords du Gange,
mxe maison dont la construction
lui codta des sommes immenses.
$on . architecture est gothique j
elle est fortifiée à l'européen^ie ,
et avec tant de régularité , qu'on
la regarde comme capable de ré-
sistei: k que anné« mjignkbrable
MART 255
dindiens. Dans l'enceinte de cette
forteresse, Martin fit élever son
tombeau , portant cette inscrip-
tion , faite par lui-même : «Ici
reposé Claude Martin , né à Lyon ,
venu aux Indes simple Soldat;,
et mort général-major.' » C*est en
1799 qu'il a cessé d'exister. Quoi-
qu'il possédât imparfaitement la
langue anglaise , il s'en est servi
pour écrire son testament, tra-
duit en français et imprimé dans
les deux langues, par l'ordre du
préfet du département du Rhône,
en Tan Xï. Dans cet écrit , vrai-
ment original et Curieux , Martin
dépose ses dernières volontés 9
ses opinions religieuses , et ses
Ï>rincipes de conduite. Le mé-^
ange des mœurs asiatiques et des
usages européens j est digne de
remarque. Après avoir accordé la
liberté k tous ses esclaves des
deux sexes et aux eunuques , l'an*
teur prend un soin particulier et
touchant de deux de ses femmes ,
k qui il lègue la garde et le soin
de son tombeau. Il veut qu'on
leur porte chaque jour des coi>
beilles de fleurs. Il n'ouUie ni
ses païens, ni sa patrie, 'ni le
Î>ays qai lui a procuré sa fortune ,
aqueUe s'élevoit a près de douze
millions. Il lègue environ 700,000
livres k la ville de Ljron , autant
a celle de Calcutta , autant k celle
de Lucknow , pour étabHr dans
chacune d'elles une maison d'é-
ducation pour un certain nombrç
d'enfans des deux sexes , les metr!
tre en apprentissage en sortant
de l'école, et les marier ensuite.
En outre , il fixe un capital , dont
les revenus doivent être distri-
bués aux pauvres de Calcutta ,
de Chandernagor et de Lucknow ,
de quelque religion qu'ils soient,
préférant néanmoins la religion
chrétienne et l'hindoue. Ces dé-
tails sont tirés du Journal asia-
tique , intitulé Âsiatic arwua^ ^
a54 MARt
Begister y du testament du gë-
néi'^al /et d'une notice lue dans
une séance publique de l*acadë-
roie de Lyon par M. Martin
l'aîné , chirurgien renommé de
cette ville.
* XXVL MARTIN - GOUR-
GAS, pasteur et bibliothécaire de
la ville de Genève , homme labo-
rieux et éclairé , Tame du' consis-
toire dont il étoit président , ainsi
que de la compagnie des pasteurs ,
mort en 1807, dirigeoit l'un et
l'autre corps par d'excellens avis ,
de sages moyens , et une prudence
consommée. Sa prédication , tou-
jours claire , onctueuse , animée
par une piété éclairée , une rai-
son solide et de profondes con-
noissances dans la littérature sa-
crée , sembloit , malgré le déclin
de rage , acquérir toujours plus
de force et d'ascendant sur l'es-
prit de ses auditeurs. Tous ses
travaux tendoient k l'édification
et au soutien de la religion dont
il étoit ministre. Député a Paris
par l'église de Genève , ^ l'é-
Ï)oqoe au couronnement , ce fut
ui qui , dans l'audience donnée
par l'empereur aux présidons des
consistoirfss ,1e 16 frimaire an 12,
csut l'honneur de lui adresser en
leur nom la parole. On a de lui
un Recueil de prières qui offre
les épanchemens d'une ame qui
cherche à s'élever vers son créa-
leur.
XXVIT. MARTIN , d'Anvers ,
peintre. Voyez Maso.
XXVIIÎ. MARTIN DE Vos.
Voyez Vos.
XXIX. MARTIN DE Heems-
KEBK. Voyez ce dernier mot.
XXX. MARTIN-RU AR.
Voyez RuAH.
XXXI. MARTIN -GUERpE.
Voyez GvKHRX.
MART
* MARTIÎVDALE (Adam) ,
mathématicien anglais , mortver^
1700, ecclésiastique , posséâoît un
bénéfice a Rostliorn , au comté de
Cbess ; mais il fut supprimé en
1662 , comme non - conformiste*
Martindale vécut alors dans la mai-
son dulordDelamere, dont il étoit
chapelain. Cet écrivain a com-
posé un petit livre d'arpentage
très-utile j intitulé le Vade me"
curH de V arpenteur, in-iQ. Il est
auteur aussi de deux almanachs
appelés Almanachs de la campa^
gne» Enfin il a composé douze
problèmes d*intérêts, U a aussi
donné des Ouvrages de théolo-
gie, le premier, intitulé les Nœuds
de la Divimté dénoués , i6^g ,^
in-8», et le second la Vérité et
la Paix, iB-12, 1682 , qui prou-
vent que l'auteur étoit meilleur
mathématicien que théologien.
* I. MARTINE (George) méde-
cin écossais , reçu docteur »
Leyde vers 1725, mort de 1740.
à 1 745 , exerça son art avec beau-
coup de réputation dans la ville
de âaint-André en Ecosse. Outre
plusieurs Mémoires de Martine,
insérés dans le recueil publié par
la société d'Edimbourg , on a de
lui , I. De simiUbtis animalibus
et animalium calore libri duo*
Londiui , 1740 , in-8<». II. Essajr
médical and philosophical y Lon-
dres , 1740» in*8*. m. In Bar^ ^
tkolomœi Eustachii* tabulas ana^
tomicas commentaria , Edim-
burgi , 1755.
n. MARTINE (l'impératrice ).
Voyez Hj^racliiOnas.
t MARTINEAU ( Isaac ) , jé-
suite , d'Angers , né en 1640 ,
mort en 17110 , professa diins son
ordre , et v occupa les'^remières
places. En 1603 les jésidtev
dirent au prince de Condé « qu'ils
, avoii^l un excellent professeur
MART
«le i^îlosophie pour M. le duc de
Bourbon , qui étoit à leur collège
de Louig-le-Grand ; mais qu'us
n'osoient le faire venir k Paris ,
{larce qu'il ëtoit horriblement
aid. » ( La petite vérole l'avoit dé-
figuré.) M. le prince voulut qu'on
l'appelât , et aès qu'il l'eut vu , il
dit : (c II ne doit pas faire peur k
qui connoitPéiisson. Qu'il vienne
cnez moi : on s'accoutumera à le
voir , et on le trouvera beau. » Il
{>lut eflTectivement à la cour. On
e choisit pour confesseur du duc
de Bourgogne. On a de lui , T. Les
Psaumes de la pénilence , avec
des réflexions j m « ii. II. Mé-
ditations pour une retraite y in- 1 2 .
m. Vertus du duc de Bourgogne ,
in-4^ , 171a , ouvrage auquel la
flatterie a eu plus de part que la
vérité.
MARTEVELLI (Dominique ) ,
peiptre et architecte , conserva-
teur de Tacad^'ie de Saint-Luc a
Rome , et professeur de perspec-
tive et d'architecture. C'est sur
ses dessins que fut bâti le palais
de Lichtenstein à Vienne , édifice
justement admiré. L'Allemagne
fut enrichie par lui d'autres pa-
lais oii il a réuni la solidité an-
tique k l'élégance moderne. Il
mourut «n 1 7 1 8 , k Tâge de 68 ans.
MARTINENGI (Ascagne) ,
natif de Berne , chanoine régu-
lier, et abbé général de l'ordre
de Saint - Augustin , mourut en
. 1600. On a de lui un ffrand Com-
mentaire latin sur la Genèse ,
Compilation savante, mais assez
mal digérée , en a vol. in-fol. On
j trouve toutes les différentes édi-
tions, les phrases et les expres-
jiions hébraïques , avec les expli-
cations littérales et mystiques de
près de deux cents Pères.
* MARTIMENGO ( Tite^Pros-
^éf),, M k Br^^ia ^ religieux ôm
MART
355
la congré^tion bénédictine du
Mont-Cassm , mort en i5g^ , fut
tellement versé dans les lettres
grecques , latines et hébraïques ,
que le sacré collège l'appela k
Roine , et le chargea de corriger
tous les ouvrages de saint Jé-
rôme , qu'il fit imprimer par
Paul Manuce. Peu de temps après
il corrigea aussi les ouvrages de
saint Jean-Chrysostdme , la Bible
grecque de Rome , etc. Ces tra-
vaux engagèrent Pie V k l'en ré-»
compenser par des dignités qu'il
refusa constamment ; il quitta
n^me Rome sous prétexte de ma-
ladie , et retourna dans sa patrie,
où, livré aux études et a la com-
position , il parvint k une erande
vieillesse. On distingue dans le
nombre de ses ouvrages les dis-
cours tirés de Platon , qu'il inti-
tula Le bellezze delt uomo co"
noscltore di se stesso. Les ouvra-
ges suivans prouvent qu'il cultiva
la poésie avec succès^ sur-tout la
poésie sacrée : Poèmqta diversa
tiim grœcay tiim latina , quœ qui-
dem magnd ex parte divina sunt,
et sacra ; Theoiçchodia, sive Par-
thenodia, opus eximium in laudem
Deiparce Marias augustissimœ at-
que generosissimas virginis , tôt
videlicet hymnis constans, quot
annis ipsa divinaparens syderea-
que virgo in hoc sœculo vixisse
perhibetur ; Pia quœdam poëmà-
tay ac theologica , odœque sacras
diverso carminum génère cons-
criptœ ; Ad Sixtum V pontifie em
maximum carmen heroïcumenco-
miasticum tam grœcè quàm latine»
I. MARTINES - MONTANES
( Jean ) , habile sculpteur , qui
embellit les églises de cette ville
des productions de son ciseau ,
mort a Séville , sa patrie , en i64oé
IL MARTINES DEJL Prado
(Juan) , dominicain espagnol, né
k Ségovie , d'une (ajnille noble ,
1
256
M ART
"V
.provincial de son ordre en 1662 >
après avoir professé avec beau-
coup de succès , fut exilé par
Philippe IV , pour s'être op-
posé k la loi imposée aux pré-
dicateurs espagnols , de louer
l'immaculée cçnception au com-
mencement de leurs sermons. Il
n'obtint sa liberté qu'a condi-
tion qu'il écrîroit aux prédica-
teurs dont il étoit supéneur , de
suivre l'exemple des autres. Il
mourut à Ségovie en 1668. On
a de lui un grand nombre d'ow-»
if rages , dont les plus connus sont ,
ï. Deux vol. in-fbl. sur la Théo-
iogie morale^ II. Trois autres
in-fol. sur les Sacremens. Ces
productions sont méthodiques ,
mai& trop diffuses.
* MARTEVET ( Jean-Florent) ,
pasteur hollandais des memno-
nites à Zutphen, mort en ^ J?96,iigé
de 61 ans , a écrit en sa langue,
I. Le Catéchisme de la naiure ,
4 voKin-8',' ouvrage qui a singu-
lièrement contribué a répandre
le goût de l'histoire naturelle en
Hollande. II.. Une Histoire du
Monde en 8 vol. in -8°, et plu-
sieurs autres ouvrages. Son Ma*
nuel des marins , outre les ins-
tructions relatives k l'art nauti-
que , renferme sept dialogues
concernant les devoirs religieux ,
devoirs envers la patrie , aevoirs
de subordination , devoirs de dis-
cipline. L'auteur y a joint des
pièces et des chants religieux,
patriotiques et guerriers : c'est un
Cours oe morale k l'usage des
gens de mer , dans le genre de
celui de Zimmermann , publié en
allemand , pour les militaires ,
et dont il a paru une traduction k
Paris en 1769. Il est k désirer que
quelque homme éclairé et zélé ,
adoptant ces ouvrages , les ren-
de en quelque sorte classiques
pour les diverses professions aux*
M ART
quelles ils soilt destinés. Mus que
nous les Hollandais se sont tou-
jours occupés de l'instruction des
gens de mer ; c'est pour eux ,
comme on le sait, que Grrotius fît
son excellent Traité de la religion
chrétienne , traduit en français
par l'abbé Gonjet.
♦ MiRTINEZ de.Wadcquieb
(Matthias ) , grammairien du 17*
siècle, né k Middelbourg, long-
temps correcteur d'imprimerie
chez Jean et Qaltliazar Moret k
Anvers, mort en 1642. L'exacti-
tude avec, laquelle il s'acquitta de
son emploi ne l'empêcha pas de
traduite en latin divers ouvrages
de piété français et espagnols , et
de donner un Dictionnaire latin
et grec , français et flamand , An-
vers i63q , et Amsterdam i7i4»
* I. MARTINI ou Simone da
SiENA ( Simon ) , ( appelé aussi Si-
mone Memmi ,ae sa iemmeJeannè-
Memmi di FiJippuccio ) , élève àt
Fra-Giacomo, de l'ordre de Saint-
François , aussi célèbre dans la
geinture c[ue dans la mosaïque,
imon , dirigé par cet habile mai*
tre , s'éloigna au stjle* du 'Guide
de Siepne , de Cimabue et de
Giotto, et fît faire k l'art un pas de
géant, tl exécuta sous le porti-
que de Saint-Pierre de Rome un
sujet d'une imaginatioi^ badine et
bizarre. Sa réputation étant parve-
nue jusqu'il la cour du pape a Avi*
gnon,ily fut appelé pour y peindre
rhistoire àes saints Martyrs dans
Pétrarque , do^t il fit le portraiU
Il peignit aussi celui de Laure ,
qu'il sculpta ensuite en marbre*
il est probable quec'est celui pos-
sédé k Florence par M. Bindo Pe-
ruzzi, et sous leouel on lit ,
Simon 4e Senis me Jecit sub
anno D. MCCG« XLIUI. Un de»
MÀRf
beaUt ouvrages de Martini est le
fwnuscrit de Virgile exécuté dé
sa main, d'abord possédé par
ï*étrarque , et c^u'on ti^ouve actuel-
lement dans la bibliodièque am-
brosienne. Martini mourut en
1345 , à l^âge de 6d ans.
• *
IL MARTINI ( Mabtih ) , jé-
suite , né k Trente , et mission-
naire k la Chine ^ revint en Eu-
rope Fan i65i , et rapporta plvL-
sieurs remarqués lôuneuses sur
llùstoire et la géographie du pays
bà il avoit demeurée On a de lui,
2. Sinicœ historiiè decas prima,
à gentis Origine ad Chrisittm na-
, tum , etc. , m*4'' et in-B*». Cette
histoire , assez Curieuse , traduite
en français par Le Pelletier , 2 voK
ÎQ-i!! , 169) , vu jusque vers le
temps de là naissance de JiÉsts-
Chi^ist. II. China iUastrata , Ams-
terdam , 1641^', in-folio. CV'st
te que nous avons de plus exact
jpoor la description de Tempire
delà Chine , avant le P. du Halde.
Le P. Martini , Comme presque
tous les missionnaires , exagère
beaucoup rantiquité et les ri-
chesses de Cet eihpire. lîl. Une
bonne;ffÏ5toi/'e , traduite «n latin,
A ta Giierhe des Tartares con-
tre ta Chine , Paris , i654 » i"'^' »
On la trouve encore à la suite de
THistoire de la Chine du P. Se-
jnedo,Lyon, 1667, in-4**. IV. Re-
latibn dà nombre et de la qua-
lité des chrétiens chez tes Chi-
nais,
tm. MARTINI (Jean-Bap-
Sste) , fils d'un joueur dé vio-
Ion, membre de l'institut des
I sciences de Bologne , ne ' dans
l Celte ville en i7o6,embrassh Por^
drè des frères mineurs ^ comme lui
bfffani plus d'ôccasiOn' de satis-
feique de Tégli
Bologne , il s'éleva avec forcé
Contre Tabus que font de leur ait
les modehnes Compositeurs, en
prodiguant la musique de théâtre
dans les églises. Ses composî*
lions, de tous les genres , moa<*
Irent que son talent lé rendoit
propre k réussir dans tous. Il fat
Irès-lié avec fe fameux Jomniêlli ,
qui avoue avoir beaucoup appris
dans les conversations fréquentés
qu'il avoit aVec lui. Martini mourut
le 4 siûût 1784. Ses principaux ou-
vrages sont, \. Histoire de ia musi^
qiie ^ Bolojgnei tome i»^, ^1^7 9
tom. 3 , 1770 ; tom. 5 , 1781 « Dans
cet ouvrage , qui est un chef-d'œit*
vre , on admire par^tout la profov'
deur du savoir , le choix de l^éru*
ditionet une excellente pratique.
II. Sonate d'intavolatura pet tçr^
ganOy e cimbalo , Amsterdam >>
1-733 , et Bologne , 1 747^ IIL G/w*
dizibdiÀpolh,^!ipi'ss, 1761. IV*
Duetti da caméra^ Bologne, 1763 •
V.Compendio délia teoria de nu*-
meri per uso del musico , 17694
VI. Esemplare, ossia Sag^io fon^
damentaie pràticô di contrap*'
punio sopra ii cantojermo , Bo-
logne , 1774» VII. Esemplare ^
wossia Saggio Jbnd^mentale pra^
tico di conlt^nppunto fugato ^ Bo-
logne , 1776. VllL Regola p97*
gli oPganisfi pép accompagnera
il canto fermo\ Bologne, 1777*
IX. De usu pygf^cssiouis gt^ome^
tricze in fnusicd» Cette disserta-*
tion est insérée dans le cinquième
volitine des Commentarj delV
acnd)pmia delV istituto^ deuxième
partie , page 37^*'
*TV; MARtlNI (Emmanuel),
né à Cadix ^ doyen de l'églisd
d'Alicante , vécut lOng-tèmps b
Rome , où il se fit un nom par
ses bons mots et les obsërvationé
grammaticales qu'il publia contfo
Q. Seitano (Sergardi)» 11 mourut
en 1737. On a délai, I. Epistolvê
17 -
î
A
\ ,
■a5"8
kAKT
^ifc ^eatrg Saguntii\o ^ Ajinstelo-
,dami,. lySS, in-^**. II. Oratiopro
jtrepitu ventris habita, G-d pntrés
/crépitantes ab Enimanuele Mar-
ïinp^ ecclesiee Âlonénsis ^decano ,
«CoiiTippoli , ex tj^qgr^phiijL sa-
'.ciètatis .patrurn. crxpitdntium ,
1 4o4 > traauite en italien , et im-
.'primée à Venise en 1787.
MARTIlNfEN {Mariinu's Mar-
iinianus ) , s'aV'ari^*? {)àr son çoù-
'rkge daàs les arnlées ue Luci-
nius tfui lui aveuli donné le titre
^de niaitre des officiers du palais.
Cet èpifierènr , poursuivi par
"Constàntïn , j>ril 'Alartinién pour
collègue , enjuillcft3!i3. Cé's deux
"prinices renais, livrèrent bataille à,
leur compétiteur le l'B septembre,
"auprès de Çhafcédoine. Gonstan-
*lin, ajrant été vainqueur , lit périr.
'Lucrnius et IVÏartinien, Les mé-
dailles de celui-ci le représentent
41 çé d'environ 5o ans, aVec une
'plivsioiiomie pleine «le douceur
« de gravité,
MARTlNIÈRE. ykyytz Bitu-
*vùi , et PiMSsoN , n« I.
I
! i; MARTINIÙS (Mathias ),
. éÊri,yain protestant , né à Frein-
•Iwigue, aaiis, le comté/de- Wal-
rdeck , en 157:», fut diseiple du
.célèbre Piscâtor , parut avec
éclat au synode de Dordrecht , et
" mourut en f 63a , à 58 ans. Son
rprincipal ouvrage e$t UD Lexicon
philoTogicum , Amsterdam , 1701 ,
_in-^fol. ,5:1 vol. , ou Uthecht , 1697.
C'est une source dans laquelle
plusieurs savans ont puisé. Cet
, nhvrage pâCl'ait avec a^àez.dids^in.
.. Sa \ ie est à la tête de son Dictiôn-
'tiaîre.^
r MAKTINON (Jean ) , né a
. Brioude en Auvergne , Tan i585,
Î'ésuile en i6o3 , professa la théo-
ogie avec distinction -pendant
vingt ans a Bordeaux^ €t ^
mourut le 5 févner 1662. On a
de lui une Theoîp^'ie eu 5 vol.
in - fol. , et un sixième contre
Jànsénius.
t iWAR^liVÔ.Z2;i;(Mari> ) ,
nièce du carciiual Mazarm (ïtlle
de Laure -Marguerite Mazann ,
Çlle'de Paul Mazarin, gentilhomme
de Palerme , et père ducardinalj ,
née en i638 , Cotisa le prmce de
Cotiû ( V. ce niçt , n° lll) au mois
de février i654* I)evenue veuve eii
|666, elle y occupa 3e Féducatioa
de ses enfans, auxquels elle donna
le savant Lancelot pour précep-
teur, Ajfint fait exAmin^r avec
soin ce. que le.cardinal l^fazarin lui
avoitlaissé^elle en retira Soo^oop
livrés ^ qu'elle fit distribuer dans
Içs endroits où la rè^titutjon pou-
voit être appliquée avec plus de
justice. La cour lui dçviîat insuç-'
portable : elle, régla .sa mai-
son comme . un , monastère , fut
très -r lice avec les solitaires ^
Port-Roj^al , et prît chaudement
letirs intérêts. Elle mourut, en
fp^a. Voyez le tome ix« de FHis-
toire ecclésiastique. 'par Pabbé
Raeiiie. M^rie avoit une sœur
qni épousa le due de Modène.
t Ï^ÏARÏpyuSltJS CGeorge),
dont le yrai nom étoit Ytisino-
visch , cardinal èl; ministre d'état
4u rôjadme de Hongrie » com-
paré par. quelques écrivains aux
Ximenès et aux RicheOeu , pour
sa grande capacité dans la
science de gouverner les hommes »
naquit* l'an i^iv^ dans la Croa-
tie , et çivit l'emploi, étantjeune^
de chaùfiTer les étuves à la cour de
Jean Zapol. Martiausius embras^
ensuite la vie mOnastique daps
l'oràre de Saint -Paul, premier
ermite , ordre qui n'est établi
qu'en Hongrie, 11 y apprit lea
heJl^^-let^re^ , et retourna a la
coiu- de. jtran Zapol, Il ie "sui-
vît , penàsint le revers de sA for- J il»»îs sa eoaduiie a Tégard de Fer-
tnùe , en Pologne , et loi rendit dinand^ devenu son soEiyer^in ,-.
les services les plus signalas , sou- ne pérôît ppint étr^ à Tabri de ,
vent au péril de sa vie. Ce prince t€|at reproche. Ceprïuce n'en e^^
le fit son premier rniniâtrè , lors
qii'ea jSiôiy par un accord fait
avec l'empereur Ferdinand I*'^' il
fut assuré dans la possession de
ce qne les armes lui a voient ac^
ttuîs : à sa mort^ arrivée en i54o <
n lui confia la tutelle de son lils
Jean Sigismond. Il t'avoit nomMé
auparavant à révécfié du grand
Wa radin. Martînusius alors gou-
verna en despote, sè brouiUa avec
fsabelle , veuve du prince qui
t'avoit tiré dun^ant, et s'attacha
a Tempercur Ferdinand I**". , qui
lui obtint de Jules Itl lé chapeau
âe cardinal. Quelque temps aprè^
On l'accusa de négocier avec les
ïurcs. Ferdinand crut même Tei-
htde ces négociations si prochain,
ijtt'il conçut et fsxécuf a 4è ïiinéste
projet de faire assassiner Marti-
fausins, vers l'an i55i , dans le
f^faâteau de Yints. Le pape Jules
III excôitimonia Ferdmand l'an-
née suivante. Ce prince avoit
tâché de s'excuser ; mais le pap^
répondit à ses ambassadeurs : a Si
Martinusins étoit un si 'méchant
Iiomme , pourquoi me l*avoir pro-
posé pour être cardinal ? Pourquoi
ajoir sollicité si fortement le sa-
cré coHéee , en le représentant
Aomme an homme d'an mente
imminent, d'un courage magna-
luîme , d'une probité à l'épreuve ,
dont les services étoient néces-
saires ^ la chrétienté. » Bechet ,
l^hanoine de l'église d^se^ , d
i^nt la Vie de ce cardinal. Cet
auteur et ceux qu'il copie font un
)iéros de Martînusius ; d'autres le
pj^gnent'comme un monstre: on
lié doit croire ni te uns n^ les au-
tres , mais s'en .tenir au véridique
IsfhnansiUs , JÙe rébus PannorU-
cis» Mardnusius étoit un grand
Wzdstre^'tm^cUésiastiquii zélé ;
pas moins bUmabie d^ s'ét|r« d^^
fait de lui par un ass^s^in^t*
MARTIO. Foyet CiU^mi*
♦
^MAftT'lBANO <Çoriolan) , n^'
d'une famille ^obI^ à Cosenzf
daasia Calabr^ ,^'attacha d^abord ,
à l'exercice 4^ .l.a jurispi*ud^uce ;
mais s'étacU ensuite livré à l'étuçl^^
de l'Ecriture sainte et des P^s ,*
Clément VII l'éleva au siège épis-*/
copal de Saint^Mar^ en iCalabre..,
Mactirano, ^^ des membres le;9,
Çius 4isûngués du concile de.
'rentes fut choisi pour son se-^
crétaire ; et en ouvrit la premiènç ,
séancNepar un discours éloquent.;
Chargé d'aôaires im^p.pftantes , iV
se rendit en Kspagne, oii U laissa
des preuves de ses talens littéraire;»
et politiques. Il y mourut le 4 sep-^.
tembf^ iSSy , laissant la réputa^
tijpn d'un des meilleurs écri^vaiuji
latins à^ son siècle. Ou a de lui
huit Tragédies et deux Comé-
dies, qvi , joiïjites a quclq^ues-unes]
de ses Poésies , ont été imprimées
à Kaple^ en i5S6 , sous ce titne :
C^r/olarù Martirani Cosentini ,
épisccffi S. Marci » tragœdiiig
VHl\ Medea ', Blecirp, , Hippo-
tytus y Bacchœ , Phœnissœ , Cj-^
clops , Prometheus y Chrisius ;
ComeàioB II; Plutus, Nubis *
O^S$effs Ub . XII ; Batrachomyo •*
ttiftchitty Mrg.aunati€a,^anus Ma^
rius SimùneUa , Çremonensis ,
Nêapoli excudebat mense Majé,
anno à parla Fïrgiws MD/^Kl ,
iti-»8<». Ces ouvrages sont,. ou de* .
imitaiious libres et agréables-des
anaiens «écrivains grecs, ou de»
l»u}ets d'invention ; mais telle en
est l'élégance y que pea de poé^
siespmKyftxxi leur âtre oouipacée«v
/
1
a6o M ART
Sj'éditîon des Tragédies , des
Comëdicâ, etc. , deMArtinmo est
Ionique, et par conséquent très-
r&r^. Cette rareté ^orta un écrî-
Tain pseudonyme 9 il y a quelques
années , k les publier sons« son
nom , en les réunissant k d'autres
poésies làttnes àe Nayagerq et de
Flahiinio quHI a voit aussi volées ,
et en changeant seulement l'ordre
des pièces dramatiques et les pre-
miers vers des autres ; il eut l'au-
dace d'en envoyer un exemplaire
à Antoine Volpi, prol'esseur k
l'université de Padoue, qui , ayant
découvert ce honteux plagiat ,
couvrit son auteur de confusion
en le rendant public. On a encore
de ce prélat aes Lettres latines
imprimées k Naples en 1556 , in-
8« , outre plusieurs] ouvrages in-
édits. Les deux Oraisons latines
?u*il prononça au concile de
reïite se Ironventparmi les ma-
nuscrits de la bibhotl^èque im-
périale , n» i525 , Sous ce titre-:
Càriolani MnHirani , episcopi
S. Marci^ oratio habita in prtmd
sessione concilii Trielentini; Ce-
riofani , etc. , sèntentia , cètni ,
metu belli y patres quidam di^ee-
dendunt esse deliberarent.
MARt
de É^abriel Fallope , Ausbotir|[ #.
i57i , in-S». IV. Le livré de ISi-
colas de Metris ^ intitulé De
curandis internis et externis ple^
risque morbis , en allemand , etc.
MARTOUREAU. roje%
Brecoort,
♦ MARTroS (Jérémie) , méde-
cin d'Ausbourg au i6« siècle, né
de parens peu aisés , trouva des
protecteurs dont les secours^ le
firent parvenir a la célébrité, Mar-
tius dut ses premières instructions
au savant Bétuiéius , et se*" fami-
liarisa sous lui avec les meilleutrs
écrivains de l'antiquité , tant grecs
oue latins. C'est aux connoissances
âe Martius et à son goût pour le
travail qu'on est redevable de
plusieurs traductions estimées.
I. MarineUi regimen mulierum ,
de l'italien. II. Sylloge curatiO"
mim omnium particulariufn rfior*
borum , Argentînae , i568 , in-S*»,
du grtie de ^ oaus. III . JLe» S«èrets
I. MARTYR ( Pierre ) , d'An-
ghiéra dans le Milanais , né l'an
1455 , célèbre par sa capacité dam
les négociations. Ferdinand V,
le Csftholique, foi de Castillc
et d'Aragon , lui confia Tédu-
cation de ses enfans , et l'envoya
ensuite en c[ualité d'ambassadeur
exti^aordinaire, d'abord a Venise,
et de là en Egypte. Martyr se
signala dans l'exerciée de ses fonc^
tions par son intrépidité et son in-
telligence, obtint du Soudan la
liberté de réparer les lieux sainti
k Jérusalem ^ et , aux environs , la
diminution des caphars qu'on,
augmentoit tous les jours pour
les pèlerins , et la cessation de«
avanies. De. retour en Castille ,
il obtint des pensions et des bé-
néiiees considérables. Il mourut »
en iSsS. On a de lui , I. Eue His*
toire , en latin , de la découverte
du nouveau monde , intitulée De
navigatione , et terris de novo
j^peiUs , i5^, in-4*'. Il y rap-
porte assez fidèlement ce que les
Espagnols firent de bien et de
mal par terre et par mer pendant
54 ans. Les détails dans lesquels
il entre sur les laits et sur les
lieux dédommagent 4e ce qu'il
peut y avoir de rude dans le style.
II. Une Relation curieuse de son
ambassade en Egypte , i5oo ,
in - fol. , estima, parce qu'elle
renferme l'iiistoire d'£gj"pte de
ce temps-lk« Comme le Soudan
qui commândoit dans ce pays
s'appeloit le Soudan de Babylone,
il a intitulé son livre : De tega''
tione Bahjlonicd. ^SW" tJn /?e-
eueild^ lettres ^ i55o> in-folii>y
MART
fîART
a6i
•t An|5ta:dam , ^1670 i in- folio' , I. Zurich. Pierre Martyr a laissé un
tous le titre de'Opus epistolarum
Pétri Martyris An^hieri Medio-
lanensis , très-rare. Quoique la
plupart de ces lettres aient é\é
composées long-temps après les
ëvénemens , elles renferment des
détails exacts sur rtiistpire du i5*
lîècle. ~
t II. MARTYR ( Pierre) , dont
le vrai nom étoit Pierre Vermig^li,
né à Florence Tan i5oo, d'une
bonne famille de cette ville ,
entra malgré eux chez les châ^
noines réguliers de Saint-Augus-
tin. Ses Sermons et son savoir 'lui
firent un nom en Italie ; mais la
lecture de Zuingle et de !l^uçer le
jeta dans Théresie. Comme il
dogm^tisoit dans des ^maisons
Ï>articulières à Waples , il fut sur
e point d'être arrêté. Il se re-
tira a Lacques > et y entraîna plu-
sieurs savant , avec lesquels il prit
la résoluiipn de passer chez les
hérétiques. Martyr emmena avec
lui Beraardin Ochin , général des
fapacins , et se rendit à Zm^içh ,
Sais à Bâle, et ensuite à Stras>
ourg y ou il épousa une jeune
religieuse. Sa réputation lent ap-
peler eo^ Angleterre^ oii il alfa
#yec sa femme en i547. Il j
pbtint une/ chaire de théologie
dans Tiijr^versité d'Oxfôrd. Mais
fe reine M^ie , ^'ant succédé ji
Edouard en i555, le chassa de
ses états ^yek lc;s autres héréti~
. ques. Sa femme étant mortequel-
ffu© teinpjs aprèsi , son corps fut
oéterré dyaas W suite , en i557 ,
^t jeté dans un funUer par sen-
tence juridique» Pierre a;insi chas-
sé vint à Ausbourg , d'où il
«lia à Zurich; il y mourut en
i562, à 62 ans. Sa fille posthume,
réduite a la mendicité par- la
mauvaise conduite de son. époux ,
fut, en considération «du mérite
<dtu^èr« ^secourue car le sénat d&
grand nombre d'ouvrages , près*-
que ''tous l'éunis sous le titre do
fjQci communes théologie i , i6!^4» -
5 vol. in^bl. Il en composa 1^
§lus grande partie pour soutenir
es erretii^s qui lui étoient com-^
munes avec les calvinistes. 11 faut
pourtant en excepter son opinion
sur l'Eucharistie y dans laquelit
il alloit plus loin qu'eux ; car il j
soutenoitque J, C. n'étoitpascor-
Î)oreUement dans le sacrement d^
'autel , et même qu'on ne pou-«
voit pas direqu'il jfut réellotnent*
Il nous reste encore de cet aposr*
tat un Recueil de lettres en latin,,
imprimées avec quelques ouvra ge;i
de Ferdinand de Pulgar, par
Ëlzévir , 1670 , in-ibl. ï)e tout
les prétendus réformateurs ;, il
n'y en a point eu , après Calvin »
qui écrivit mieux que Pierre Mar**
tj^r. Il surpassoit même Calvin ex^
érudition et dans la connoissance
iscipj
rÉelise. Il avoit de la modération
et de la douceur plus qu'aucun dea
auti*es protestaUs , non seulement
dans ses expressions» mais^ encore
dans ses sentimens. S'il eût été
écouté , il n'edt pas tenu à lui
que les luthériens , les. z.uiuglîens
et les calvinistes ne se fussent
réunis en^en^ble » mais même
qu'ils ne S€| fussent réunis avec
lÉglise catholique. Malheureux,
d'avoir quitté 1<? sein de TE-
glise , peut - être par rocçasion
que pouvoient lui en donner lec
mauvais traitcmens de quelques
personnes, trop fêlées , q^ui éloi-»
gnèrent un sujet très-propre a
rendre de grands servi^qe^ sà b^
religion et k l'état. C'est le- juge-^
m^nt qtie porte Dupiu de c«K
£Luteur.
m.MAîa:ïP (Pierre), s»if
a63
MàHV
' de Novârre en Italie , autôni^
d'un livre intitulé De uleeribus
ètvuineribus capitis j in-i^«, Pa-
vie, i584.
IV. MARTYR ( Pierre ) , Espa^
gnol > dont on a Sumniarium
constitutionum pro regimine or-
. dinis prxedicatçrum <, in-i^** y Paris
fôig. Cet écrivain et lé précétleut
\ivoient danstje i6' siècle. ,
MARTYRS ( Barthélemi des ),
• Fojrez Ba&thelemi , n» lU.
. t MARVELL r André ) , n<5 à
'Kingston, comté d*Yorck,en lô'xii,
' mort en 1678 , se rendit célèbre
par ses connoissance^ et ses ta-
iens , 'et remplit plusieurs fonc-
ions publiques. Sous le proteu-
MARtJ
Tordre inilitaire de Saînt-Loui^^ ,
mort en i^y*^» Les muses latines
et françaises reçurent ses hom-
mages dans les lustans de loisir
cju'il put dérober à Bellone* he»
iruits de sa \eine ont paru , sous
ce titre : A/élanges et Fragmens
poétiques , ^ français et en latin >
à Paris, 4777, P*^*^**- i'i"*^- J-^*
pièces françaises offrent en géué-r
raï une poésie facile, vive et lé-
gère. Elles consistent en^ Fables ,
%u f^4?r5 de société, en petit Contes
épigrammatic|ues (et c'est le plus
grand nombre ) dont ses amis lui
foumissoient les sujets. Les pièces
latines, qui tout partie d'une co]«
leciion beaucoup plus çonsidéra-r
ble , non imprimée ^ se font it-
marquer par une harmonie v»-
torat île Crorawel il fat adjoint j riée et pleme de verve , par une
au célèbre Milton , secrétaire en latinité pure > et sont tres-sup^
langue latine du protecteur. Peu
^ de temps avant la restauration ,
en 1660, il fu$ choisi par Ja vill^
de Kingston pour son député au
^ .jparlement , et ne cessa d'cQ rem-
plir les fonctions jusqu'à s^a mort.
' plusieurs oiivrûges pojémiques
[ et politiques lui acquirent clans
le temps une réputation qui n^a
l^uèré sur\'écu slux circonstances
qui la firent najtre. II se distin-
gua dans le parti de l'opposition
très de la cour. Après sa morj on
* publia ses Aiejariges dé poésies »
'^u-folio, 1681. Cooke a>publié
en 1 7'2)6 sa Vie et ses OEuyres ,
en 2 vol. in-ia, qui ne contieur
* nent point ics ouvrages de cir-
constances dont nous avons parîé.
A.e capitaine Thoknpson en a de-
puis publié une bellç édition ^n
5 vol. in-^».
M ARVIELLES {%..'M) , sei-
gneur de la paroisse de ce nom , ,
, ^lî-s de Loclies en Tonraine , cf^r ;
• j)iteijBp de ^a>|îli!iûe , che^râilièr 4e I
neures a celles qui sont en liran-
cais. L'auteur a mis en vers latins
i^s deux premiers' chanta de La
Hemiade, dont ce petit ixx^ueii
n'c^'re que l'expositioi).
MARVILLEj( Vigneul de J,
I. MARtFLLE , tribun dà peH«» .
pie , enneini déclaré de Jnles^Cé^
sâr , arracha les couronnes qu^Mi
^ . - X i I avoit mises sur les statues de cq
par son mébrànlable Içiinçlé ^t dictateur, et fit conduire eu pr.,
?a constante résistance aux oir ] ^^^ ^ç^x tjul les premia-s Pa-
voient salue roi. César , pour K;
punir de son andaye, se contenta
de leprivei' du tribunat.
H, MARULLE (Pompée) , ha.
bile grammairien de Rome , QS91
reprendre Temperear Tibère stir
un mot qu'il a voit laissé échapper ;
et .comme Capiton, Pun de ses
courtisans , soutenoit par iiatt^
T\e que ce mot étoit latin , Ma-r
rulle répondit u-que FiempereiM»
pouvoit bien donner le droit d^
btvurgeoisie aux hommes , m$i4«r
MARU
m MARUUIe CTacite),, ywte
de' CalalM'e' au 5» siècle , tivoil
Ï>rësenié à AttHa un poçme dans
equel p le (aisoit descendre des
âîeux. Il osôit méfme traiter de
divinité ce conquérant barbare.
Attila ne répondit ^ I ses basses
flatteries qu^en ordonnant qu'on
Çrûlât le Uvre etrauteùr. Il adbu-
tit pourtantcette peine '> de peur
que sa sévérité n'arrêtât la verve
des poètes qui auroient voulu cé-
lébrer sa gloire.
t IV. MARULLE (Michel Tar-
cBiANOTi) , savant grec de Cons-
tantinople , retiré eli' Italie , après
la prise de cette villcf par l^s Turcs,
A^donna ensnite^u métier des ar-
ènes , et se noja l'an iSoo , en
kaversànt k cheval la Cecina , ri-
vière près de Volterre , où il est
entern^» On a dé lui des Epigram-
mes et d^autres Pièces^ de poésies ,
en grec et en latin , pleines d'i-
inag«3 licencieuses , imprimées à
Florence eu 1497 > *^"4*> Bologne,
i5o4 ; Stiasbonrgy 1608 , in-4*' ;
k Paris , en j56i , în-i6- ; et avec
ies Poésies de jTean Second, Paris,
iSS'H , in ^ r6 : louées par ies uns
e.t déprisées par lés autres. On a en-
bore 4e lui Marulli nasniie , i5i8 ,
in-8<>, peu commun. Marnlleavoit
commencé un ^é>it« sûr l'éduca^
tibn d'un prince, que sa mort ne lui
permit pas d'acheter; lesfragmens
qu'on en trouva dans ses papiers
ont été réunis k ses poésies. Il se
distingua malheureusement par
Fimpîété qu'il professa hautement:
*8es contemporains l'ëccùsèrent de
blasphème et d'atkéismé , et il
parbh qu'il en mérita le re-
proche.
' y\ MA]^trj.lJE i^tarç) , né ^
Spala^tro en palma^ie : on a plu-
sieurs ouvrages 4e )ui , recueillis
fpa. léio à ^vers. }je plus connu
fisX un Traité ' J?^ religiosè vivent
"SfÀS^
I auteur florlssoit dans le 16" sièr
cle." ■ '••• ■ '' ••' *^ "*
VI. MARULLE , fille du gou^
vemeurde Çochino , ville de i'îlb
de Lesbos , ayant vu son père
tue dans une attaque faite par leâ
Turcs , au temps ae Mahomet II ^
descend de la muraille où elle
conibatïoit, pénètre jusqu'au corps
de ' son père- , lé fait enlever , re-^
pousse i^s assié^eans', et les force
à se rembarquer. Le général vé-
nitien , arrivant au s'ecôurs de 1^
vîllè , rfj trouva plus le peuplé
qiCoceu^é a fêter sa libératrice'. Il
lui offrit de choisir pour époii:t
celui de ses capitaines qui lû\
plairoft le plus , et 'de faire apj^
prouver cet njmen par le gouver-
tiem'ent'. IVfaruUe , èontenle de la
gloire qu'iellé venoit d'acquérir \
ne voulût pas accepter ce choix. '
* MARY. Cette dame -, née ej^
France, mais demeurant habi"
tueil^men't en Angleterre > fut
comptée au nombre deis poètes
anglo - normands du i5* «xècle ,
,et s'est fait un nom par ses ou-
vrages. On trouve dans le Mu-
séum britannique plusieurs de ses
Pièces sur des aventures de che^
valene. Oh a encore un autre fie
ses Oustrages , intitulé /> purgtt- '
toire de saint. Patriek, C'est un
conte en vers français. Le Grand'a
j^ublié des Fables d'elle en ver&
Irançais. '
SIARZEN^DO'. roye;? l'arllcle
Santa- Crux. •
iT MAS (Louis. 4"^),. JToye^.
Dumas , n» I.
Jï. J^US ( JlilaJre ÂM ). Voje».
^ASACCIO , peintre célèbre » '
mort en i445l , ka6 aiu, le pre<;
mier de sou çiècle , encore bar-
bare ) qui apprit la bonne maniqi;^
u
j»64 MAS G
4ê peindre. Il fitparoitre sesfigur
jts dans Tsittitude qui leur^con-
venoit , et leur donna de la force,
du relief et de la grâce : mais
ayant été enlevé à la fleur de $on
âge , il ne put atteindre le point
fie perfection*
t MAl^CARDI (Augustin) , l'un
des mcdlleurs orateurs du 17' siè-
cle , né à Sarzai](e , dans Té.tat de
Gènes , en iSqi , d'une famille il-
iustre , se fit un nom par si^^. tar
ensj Son éloquence lui n[iéri^ le
^itre de camérier d'honueurdu pa-
pe Url^uin VllI , qui lui donna une
λension deSoo écus, e( fonda pour
ui, en \Çn^ , une chaire dç rhéto-
rique dans^ le collège de la Sa-
pience, Mascardi, livré à l'étuçle
des lettres et h Tamoiiir des plaisirs,
négligea 1^ fortuite. N's^antauç une
demeure fixe , logeant chez le
premier ami qu'il rencontroit , et
ne songeaut qu'à dépenser , il
mournt accablé de dettes à Sar-
zaï^ en ]64o* On a de lui des
Harangues , des Poésies latines,
162a , in-4*'f 6t italiennes , 1664 ,
in- 12 , et divers autres ouv rases
•dans ces deux langues. Le plus
connu est son Traité in-4'*> />^/if'
arte isiorica \ asses biçn écrit,
mais trop étendu : il renferme
quelques bonnes réflexions. Son
Histoire ds la conjuration du
comtedeFiesquey assez médiocre,
çt sur-tout remplie de hai*angues
3ui ne finiss^t point , a fait dire
e lui qu'il enseignoît mieux les
préceptes ' de Fart d'écrire l'his-
toire qu'il n^ les pratiqnoit. (£Ile
9 été traduite en français pstr
Fontenaj , chanoine de Sainte-
Geneviève ', TÔSg ', in-B». ) Celle
qu'a donnéç depuis le oard^aide
Metz n'est également qu'une tra-
duction libre de Mascardi, que
T^audé a appelé avec rtiison le
Balzac de 1 It|i|iel F<fjr\ MAi,Yi2a5i j^
MASG
MASCARENHAS. Foxez^oifH.
TABROTa et AVSIRÇ(.
t MASGARQN (Jules) , fîls d'ui^
famé ux avoca tau pavlement d'Aix^
né à Marseille en i654* L'hé-
ritage le plus considérable que
son père lui laissa fut son ta-
lent pour l'éloquence. Il entra fort
jeune dans la congrégation de
l'Oratoire , où ses dispositions
pour la chaire, lui fivent bientôt
une grande réputation. Il parut
avec éclat d'abord k Saumujf. Le
fameux Tannegui Le Fèvre, frapn
pé d'un talent qui âf'aunonçoit avee
tant d'éclat , dit un jour : « Mal-
heur à ceux qui prêcheront ici
après Mascaron ! » Le jeon^ ora-*.
teur, s'étant signalé 4anfi les plus
grandes villes iie la province , se
montra dans la capitale , et eor
suite à la cpur , qù il rçmpli^
douze, stations , sans qu'on parût
se lasser de l'entendre. Quelques
courtisans crurçnt faire leur çou^
à Louis XIV «enattaquai^tla libert^
^veç laquelle l'orateur sMinonçoit
les préceptes de rÉyansple y mais^
ce m onarque Içur fern^ la houchei^
en disant : <( Il a fait son devoir ,
faisons le nôtre. » L'évêché dç
Tulles fut la récompense de ses,
talens. Le ro^ lui demanda , la
même année 16^71 , deux orajison^
funèbres ; une po^ur madame Ueu^
riette d'Angleterre , et Tautrç pour
le duc de BeauÇort Comme Iç.
prince ordo^noitljes deux services,
solennels à deux jçurs près l'un
de l'autre , le maître des çérénuH-
nies lui fit obsei*ver que le même
orateur, étant chargé des deux<tis-.
cours , pourroit être embarrass^
<f C'est l évoque. de Tulles, répon-
dit le roi : k coup sûr il s'en tirer»
bjjen. » Au dernier s/ermon que
prêcha Masc^roh ayaiiit d'aller à
?on évêché , il fit ses adieux. Le.
roi lui dit X «Vous nous avez toib-
chés daa&xos^a.lt:eâ^ serinons, p(Q«k^
r
MAS G
Dîen ; hier , yous nous touchâtes
pour Dieu et pour vous.» De Xul-
les il passa en 1678 à Agen ,
oh le calvinisiqe mi offrit ua
fchaïQp proportionné à l'étetidue
et à la vivacité 4e sou zèle. Les
l^érétîques, entrafnés par le tor-
dent de son éloquence , et gagnés
par les charmes de sa vertu , ren-
trèrent dans rEglise. L'illustre
prélat eut , dit-on , la consola-
tion de ne laisser k sa mort que
deux mille calvinistes qui per-
sistèrent dans leur opinion, de
trente mille qu'il avoit trouvés
dans son diocèse. Masçaroo parut
pour la dernière l'ois à la cour
en 1694 9 et j recueillit les mêmes
applaudissemens que dans les
jours les plus brillans de sa jen-
pesse. Louis XÎV en fut si charmé,
qu'il lui dit : c II n'^ a que votre
^oquence qui pe vieillit pqint. »
tFbjr, V^rhcleHA^h^Yj n* III, i
i mi. ^ De retour dans son dio-
cèse , il continua de Tédifier et de
le ré^er jusqu'k sa mort , arrivée
le 16 décembre 1705. Sa mé-
ipoire est encore cnère à Agen
par l'hôpital «ju'il y fonda. La
piété de ce vertueux évéque al-
loit jusqu'au scrupule le moins
ibndë. Ayant été ordonné prêtre
par L^vardin , évéque du Mans ,
qui avoit déclaré en mourant qu'il
n'avoit jamais eu intention do
îaire aucune ordination, Tora-
tof^en se fît réordonner malgré
la décision de la Sorbonne
}jss Ora\sons Jlinèbres de Masr
çaron ont été recueillies, 17^0,
Jn- f.3 , par le P. Charles Borde ,
de l'Oratoire , qui les a fait pré-
céder d'une vie de ce savant évé-
que. <c >^Iasçaron , dit Thomas ,
i^nnoBça Bossuet, comme Ho*
trqu avoit annoncé Corneille. »
Oo^ trouve daqs cet orateur Je
oerf eti élévation de l'é\'éqiie de
Meanx, mais jamais la politesse
fl V^é^ismçe de Fiéchier. bll avoit
MASC â65
eu autant de goût que l'un et
l'autre , s'il avoit su éviter les
faux brillans et les antithèses
puériles , les figures collégiales ,
il ne leur céderoit pas les pre-
miers honneurs de la chaire. Les
beautés sont'distribuées ti*ès-iné-
gaiement dans ses ouvrages ; ct^
à l'exception àeVOtnison funèbre
de Turenne, , sou chef-d'qeuvre ,
et de quelques moi*ceaux se m es
de loin en loin dans ses autres
productions , on seroit tenté de
croire que ses discours sont d'un
autre siècle. « Quelquefois , dit
Thomas '<, son ame s'élève ; mais
quand il veut être grand, il
trouve rarement l'expression sim-
ple; Sa grandeur est plus dans
\es mots que dans les iciées. Trop
souvent il retombe dans la. mé-
taphysique de l'esprit, qui paroît
une espèce de luxe , mais un luxe •
faux qui annonce plus de pau-
vreté que de richesse.' On lui
trouve aussi des raisonnemeus
vagues et subtils ; et on sait
combien ce langage est opposé a
celui dé la vraie éloquence. »
Ceux qui cherchent des rapports
entre les dififérens génies l'ont
comparé à Créhiilon , comme oa
a comparé Fiéchier ai Racine , et
Bossuet à Coroeille..*. Nous ajou-
terons au jugement sur Masca»
ron par Thomas , celui qu'en a
porté l'abbé des Fontaines ,
dans son parallèle des Oraisons
funèbres de Fiéchier , Bossuet et
Masçaron. « Les Oraisons funè-
bres de Fiéchier sont fort au*-
dessus de ses Panégyriques des
Saints , et plus encore au-dessus
de ses Sçrmons. Mais quoiqu'il
soit vraiment éloquent dans ses
Oraisons funèbres , quoiqu'il
y soit insinuant , touchant , et
mèine sublimo quelquefois , on y
trouve cependant Une symétrie
de sir le tiop étudiée , et qui est
contraire à la belle éloquence^
^66
MASO
B'iéchier 9 trop souvent ^e com-
pas et le niveau a la main ; il veut
marcher presque toujours sur^des
fleurs , et n'y marche c^u'à pasj
comptés. Bosquet , au cpntvai.re ,
ne fait presque jajiiais usage de
l'antithèse , dédaiguant l'art , ne
^e livrant qu'à la nature j sacri-
fiant l'exactitude et les agrcmens
du langage à l'énergie et a la su-
Illimité dès pensées. L'élôquencp
de Masçaron est fort diiférente
de celle de Fléchier et de Bossuet.
Il n'a ni l'élégance de l'un , ni la
force (j^e l'autre; plus nerveux,
plus é\eyé ^ moins délicat , moins
poli que le premier -, aussi sublime
que le second ; moins judicieux
que l'un et l'autre. L'Oraison funè-
bre du maréchal de Tureune est
§on chef-d'œuvre , et celle du
chancelier Séguier est assez belle :
les autres sont i'ort délJectueLfSçs ,
tt peuvent à peine ^ lire. »
MASCEZEL. K Gildon , n» I.
MrVSCïŒRONI ( Laurent) , né
kBergameen ijSô, cultiva d'abord
\es belles-lettres , dans lesquelles
il obtint des succès , et composa
lies poésies latines et italiennes ,
qui réunirentles suffrages des con-
XLoisseurs. A ïdige de ijB ans il
enseignoit le grec et le latin
au collège de Bergame, etei^suite
H Pavie ; mais à 27 ans , la curio-
sité lui ayapt fait lire un livre de
mathématiques , il sentit une vo-
4cation nouvelle et devint bientôt
professeur de géométrie. C'est
alors qu'il conçut le pla^i de la
géométrie du compas, ouvrage
original qui n'ctoit point connu*
en France , lorsque le général
Bonaparte , revenant de, la coii»
quête dltalie , apprit à nos plujs
fameux géouièlres la m^nvère de
,diviser fe cercle avec des traits
/jdie compas , sans y employer
îiiôiïie la régie. Ce savant a fait
iinpriiUj^r divers MçniolrQ^ d^.
MÀSG
' # •
nrntk^qtiques , entre ajutre^ 4.©^
notes sur le cedcul differenfiet
cTJÇuler , et il en a laissé pluSiieur^,
en manuscrits ; on en distingue
nu sur la pyrajpidoméfrie dont
M. Lagrange s'étoit occupa ,
mais où il considère cette nia^içre
sous un rapport différent. Màs-
chéroni a aussi beaucoup contri-
bué aux e^ppiences faites à Co-
logne , pour prouver le mouv c*
ment (le la terre par la chiite J-js
corps. H fut nommé au corps lé-
gislatif, jors de l'établissement fJ^J
la république cisalpine <, et bien-
tôt après député à Paris pour 1^
ûxation des nouvelles mesures',
dont il sfest occupé avecautapt cjiç
zèle que d^intelligencfi. Uçft, niorj;
a^P.^qs çn iSqo.
t MASCLEF (François ), d'a^
bord curé dans le diocèse d'A-»
miens sa- patrie, ensuite Je théo-
logien et l'homme de couftanc^
du vertueux de Brou , son évè'
que , eut la direction du séiiiî-.
naire squs ce prélat. Il méritoi);
cet emploi par sa piété , et sur-^-.
tout par^sa profonde érudition.
Les langues orietitales hii étoient
aussi connues que la sieniie pro-
pre. Il porta dans Tetude des dît-
férehs idiomes de rOrient l'es-»
prit 4e philosophie et d'invention,
Masclef devint chanoine d'Aiï^icns
avant la mort de de ferou", arri^
vée 6n 1706. Sa façon de penser
sur les querelles du jansénisme
n*étant point du goàt de Sabba^
tier , successeur de ce prélat , on
lui ôta le soin du séminaire , et
presque toute autre fonclion pu-
blique, il mourut le i^novenibm
1728, à ^6 ans. Ses principaux
ouvrages sont, L Une ùramjnai9y
héhraï(fue eii latin , selon sa fiou^
velle méthode , imprimée a Paris >
en 17 1 6 j in-i 2. Dans cette Gram-*
maire réimprimée en iJ75i , en 2
voluin^s iu-i'^; p.af les 5ioijn;^^dp
MASC
, Ia Bletterîe , alors prêtre do'TO-
fàtoire , ei ami de Masclef , on
trouve des té^on&es k toutes les
diffîcuilés ^ue le père Guarin a
. faites dans aa Grammaire hébran
que contre la nouvelle méthode
cpie Masclef avoit inventée pour
-lire rhébreu sans a^ servir des
poinU. Il ne s'agit ^ selon lui ,
Sue de mettre après la consonne
e rk^reu la voyelle qu'elle a
dans Tordre de l'alphabet. Ainsi
^tk se prononce bé , dal^ih da,
ress ré, etc. Cette méthode , ap-
prouvée de quelques iavans , fut
rejetée par le plus gr^^nd nombre.
JI» Conférences ecclésiastiques
du. diocèse et Amiens , in- 1 % . III . '
Catéchisme cPAmiens^ ^^lé*** ^'
, Une Philosophie et une ThéoUi'
gie manuscrites qui AUroifliit paru
ù on n'j avoit pas découvert dçs
^emeneès de JADS^nisme.
MASCOLO (Jean -Baptiste).
tMASCBIER{rabbéJeân-Bap-
tistele), de Caeu, mort a Paris
en 1760 9 k 65 ans , ed.t un dé ces
aateursi plujs connus par lart
■qu'ils ont /de mssembler les mé-
i moites des autres pour compo-
ser des ouvrages, que par le talent
-dVn eni'antier! <6ux - ubémes. On
Siàe kd, I. Ikiif^ripdon de l^E^jr,pie
•$ur les MénioirèsiioH^nrî de Mail-
let, Paris, 1735, in-4'*, et La lîaje,
ï']\o , en 9 voL in-12. Le fond
51 ASC 267
4es nenaeigneraens curieux vt
des détails historiques assez in-
téressans, III. Traduction des
Commentaires, de César, latiiè
^t français , par Perrot d'Ablann
.court , 1755 , in-ia. IV. -fie?'-
flepsions chrétiennes sur les gran-*
des vérités de lu foi , 1757 , in-*
13. Ces réflexions , toujours pro***
lixes , se trouvent presque toutes
dans les livrer de piété, et l'au-
teur n'a eu besoin que de co->
pier , au changement près de
quelques phrases. V. Il a eu part
a V Histoire générale des céremo-
nies religieuses ( vojrez Banier
6t B. PicABT ) , et à la Traduction
de rhistoire du président de
Thou. L'abbé hn^ Mascrier , dans
cet ouvrage, à souvent montré
de la partialité , et sur-tont de la
mauvaise foi. On peut aussi lui
reprocher de s'être enrichi des
dépouilles d'autrui , d'avoir voulu
. lt;s faire passer pour son bien
propre. VI. Histoire de la der-»
nière résfolution des Indes orietif
taies , curieuse , mais peu exacte»
VII. TM60.U des maladie^ de
Lommius ' , traduit du latin ,
17^0 , în - 12. VÏI. Des éditions
des mémoires du marquis de
^euquières ; de l'histoire de Louis
XIV , patt Pellisson , Paris, 1749?
5 vol. in- 12 , et Àe Telliomed
( vo^ez jVUiLLET } : des Epigrain-
mes de Martial, 2 vol. in-i2',
1754. On \oit, par la liste des
divers ouvrages de l'abbé I^
tges
de cet ouvrage .est bon; il çoa- j Mascrier , que le besdin l'obli-
^nt djes remarques judicieuses gea sauvent de publier des pro-
ductions pieuses, et dautues qui,
bien . loin de l'être , reniermoienl
•et des anecdotes curieuses ; mais
-tout n'eAt pâ» exact. A l'egaid de
Ja foriwé , i"éilite(iir .aiu*oit pu
-proscrire l'enflure, rAflèctadon,
ht les répétitions importunes. II.
Tdée du gouvernement t^ien et
Moderne de PJEgypte, Bruxelles,
«744 j in- 13-- livre moins rccher-
4:0e cme le précédent ; n¥iis dans
des principes qui n'étoient pa^
toujours d'accord avec ceux de lf|
rch'giott*
* MASCUJXÏS { Jean^Baptiste),
né à JNaplcs en i583 , entra ches
les jésuites en 159S. Après avoir
4c(|W , ^^ojdftM^ut; (O)i tmu)^ £a«ci^np it's b^Ut^-kltii;^ C( Ji«fi
a68
BTASE
philosophie ^ il s^adonita «atîè-
remeot à la poésie, qui avoit pour
lui des attraits puissans^et dans la-
quelle il réu^sissoit supérieure-
meat : son latin est pur et ëlégant,
sa manière aisée, riche et abon-
danle. Ses Ljricorwn Ubti decenjt
lui ont fait sur - tout un nom
distingue. Son Kesûitianum in-
ceiidium anni i53i , en lo livres,
est d'un pittoresque magnifique
et terrible. On estime aussi ^^^
^Persecutiones Ecclesiœ , et ses
Entomia cœlUum , en style lapi-
daire. Ce dernier ouvrage, dont on
a fait deux éditions , la dernière à
Venise , 1669 , a ét^ réimprimé en
1763 , Vienne et Ausbourg , 1 2 pe-
tits vol. avec figures. Masculus
mourut de la peste à Naples en
1755, à l'âge de 74 ^'^*' ^" ^ ^^''
core de lui Lection'es veterumpa-
trum , cum ponderalione et usu
senteniiarnm, ad conciones , et
d autres om> rages, Urbain VIII
e&timoit beaucoup ce poëte , et
^ lui fit diverses oflres que le refus
constant de Masculus rendit in-
utiles.
MASEL. FojrezMAZEh.
t MASENIUS (Jacques), jé-
suite , né à Dalen , dans le duché
de Juliers ,en 1606, professa Vé^
loquence et la poésie à Cologne.
De tous les ouvrages qu'il donna
^u public, celui qui a t'ait le plus
de bruit est son poème intitulé
Sarcotis et Sarcqthea , de ^4^6
vers latins , dfmX voici le titre
entier ; Surcoti ou Çaroli jp^,
imper, panegyris carmina , tum
de heroicii poësi tixictatus, Sar-
cothea est le nom que Mase-
nius dpnno à la nature humaine,
qu'il représente comme la d^éesse
souveraine de tout ce qui porte
un corps. La perte de S'arçotiiée
ou de la nature humaine { c'est -
à-dire la chute du premier )^on>-
%r^e ) ; eu cât le sujeL Ce pQëuMs a
■• MASE.
été tiré de l'oubli par M. Lauder ^
Ecossais , pour prouver que MiU
ton a beaucoup profité de cet oa-«
yrage. Un homme d'esprit a ré-
Sondu k ce reproche de plagiat ,,
'une manière victorieuse. « Mil-
ton , dit-il , peut avoir imité plu-
sieurs morceaux de grand nom-
bre de poëmes latins faits de tout
temps sur ce sujet , de VAd^*miis
exui de Grotius, du poënie de
Masen ou Masenius > et de beau-t
coup d'autres, tous inconnus ai^
commun des lecteurs. Il a pu
prendre dans Le Tai^se la deserip-t
tion de l'enfer , le caractère ae
Satan , le conseil des démons.
Imiter ainsi , ce n'est point être,
plagiaire ; c'est lutter , comtne
dit Boileau , contre son original ;
c'«st enrichir sa langue des bea^*
tés des langues étrangères ; c'ef t
nourrir son génie et l'accroilE^ .
du génie des autres ; c'est res-»
seinoler à ViFgile , qui imita Ho*.
mère en Vembelllssant. » Quaat
à ce qui regarde Masenius en
particulier, il est peu raisomia^
ble d'accuser- un génie comme
Milton d'avoir pillé un ouvrage
aussi mal conçu pour l'idée, po%ir
le plan et pour l'exécution , que
celui dd ee jésuite. Masenius.^
qui ne vojuloit faire qu^m poëtne
Je collège, comme il l'avoue lui-
même , n'est qpK'un amplificat<ïur
toujours livré a la déclamatîoii^
Né avec ime imagination fécond^,
et possédant les richesses. d.e 1%.
langue latine , il fait a lo vérité
de très'beaux vers, mais touj.oui:a^
hors de propos ; il entassit les,
Btâfstes idyes sous différente» ^x-.
pressioi^s. Il épuise son sajet.^
^squ'k lasser la patience la pltt«,
lutrépidjB. L'accusation de pl&-.
giat intentée ooatre le poëte ait.-^.
glais a produit plusieurs écrits,
rassemblés en un vol. in^ia, k
Paris , 1767 , et en 1771- L'abbé
Dinouart y ié^iew^ d« ce reçgiçi.Vx
MEàSH
ttoît ajoute au poënie de Masé^
feiius une traduction paraphrasée k
André-Joseph Ausart a publié à
Paris , en i J74» in^S*" , la tradu(î*
tion française de l'éloge dç Char-
les V, qui se trouve à la suite de
la Sarcothèe. Les autres ouvrages
du jésuite allemand sont , I« Une
espèce d'Art poétique, sous li( titre
de Palœstra eîoquenti(£ ligatcB >
4 vol. in-tîi. II. Un Traité intitulé
Palœstra styîi Romani* lïl Anima
historiée , seu yita CaroU V et
JF'erdinandi\ in-4'. IV. Des Notes
et des Additions, aux Antiquités
et aux Annales dé Trêves , par
de Brouwer , 1670, in-folio.
V^ Epitom,e annaîium Treviren-^
^ium , etc. ^ 1676 , iB*-8<».
* MASHAM ( Ladj Damars ) ,
fille du docteur Ralph Gud-
"Worth, née à Canifbridge le 18 jan*^
vier i658. Son père ayant rcr
marqué en elle les plus heu-
reuses dispositioiis , prit un soin
particulier de son éducation , et
elle se fil bientôt distinguer au-
tant par retendue de ses çonnois-
sa aces que par sa piété. Sir Fran-
cis Masham l'épousa en secondes
noces , et eut d'elle un fils uui-
qne. L'arithmétique, la géogra-
phie , rhistoire , la chronologie ,
la philosophie et la théologie
même étoient également fami-
lières à ladj Alasham , e& elle
dut beaucoup au long séjour que
fit dans sa famille le célèbre
Locke , retiré à Gates , dans la
maison de sir Francis , où il ter-
mina sa carrière. ( Voyez Locxl.)
On a de lady Masham un Dis-
cours sur r amour de Dieu , im-
primé k Londres en i6ç^, et
des Pensées sur la vie chré-
tienne. Elle mourut en 1708, peu
connue dans 1« monde , auquel
elle avoit cherché k se dérober ,
mais profondément regrettée de
«es amis et de sa iamilié.
MâSI
269
* MASINI ( Nicolas ) , médecin
et physicien du 16* siècle , n4
k Césène , ville d'Italie , dans la
Romagne, deparens Célèbres dang
la médecine , embrassa lui-même
cette profession qu'il exerça ave©
beaucoup de succès , après avoir
pris le bonnet de docteur k
Padoue. Masini , dont on cite des
traits de foiblesse et de supersti»
tion , qui obscurcissent la gloire
qu'il s'étoit acquise par ses vastes
cônnoissances , a laissé une col-
lection précieuse de médailles
anciennes , et plusieurs manus-
crits , probablement demeurés
inédits, puisque les bibliographes
ne citent de lui qu^un seul ou-
vragé, iufitulé De gelidi potiis
atnsu libri très , C»senae , 1 587 ,
t MASINÎSSA, rcû d»unè petite
contrée d'Afrique , prit d'abord
le parti des Carthaginois contre
les Romains. Ils eurent en lui
un ennemi d'autant plus redou^
table que sa haine étoit soute-
nue par beaucoup <;Ie courage.
Après la délaite d'Asdrubal , Sci-
Ï)ion-le- Vieux , ayant trouvé parmi
es prisonniers le neveu de Ma-
sinissa , le renvoya comblé de
présens , et lui donna une escorte
pour raccompagner. Ce trait de
générosité lit tant d'impression
sur Tonde , que , de l'aversion la
plus forte , il passa tout-à-coup
a une admiration sans bornes. II
joignit ses troupes à celles des*
Romains, et contribua beaucoup,
par sa valeur et par sa conduite ,
a la vic;toir.e qu ils remportèrent
sur Asdrubal et Syphax. Il épousa,
tout aussitôt la célèbre Sopho--
nisbe , femme de ce dernier
prince , aux charmes de laquelle
n ne put résister. Scipion n^ayant
pas approuvé un mariage si ferus-
cjuement contracté avec une cap>
tive, la plus imi>la«uble ezuitf-
iird MASÎ
mie de l\ome , Masinissa envof a
^u poison à sa nouvelle épouse ,
n'ayant que ce moyen de la sous-
traire au pouvoir des Romains ,
qui la rëclamoient pour la faire
paroître dans le triomphe du
Vainqueur, et peut-être pour
la faire périr ensuite. Le géné-
ral romain le consola , en lui
^accordant , en présence de l'ar-
mée , le titre et les honneurs
^de roi. Le sénat ajouta & &es
états tout ce oui avoit appar-
tenu a Syphax uans la Numidie.
Masinissa donna une marque de
reconnoissance bien distig^iée a
Scipion r Africain le Jeiine ; il le
fit prier , au Ut de la mort , de
venir partager ses états entre
ses etifans. H motirut k Tâge de
go ans , Tan i49 avant Jésus -
Christ. Ce prince, qui .pendant
sa jeunesse avoit essuyé d*étraUges
mafheurs, s'étantvu dépouillé de
•on royaume , obligé de fuir de
province en province , et exposé
plusieurs fois ii perdre la vie ,
n'eut , dépolis son rétablissement
jusqu'à sa mort, qu'une-suite con-
linuelle de prospérités. Non seu-
lement il recouvra son royaume ,
jnaîs il y ajouta celui de Syphax
son ennemi ; et , maître de tout
le pâys^ depuis la Mauritanie
jusqu'à Cirène, il devint le prince
le plus puissant de toute l'Afrique.
X l'âge de 90 ans il faisoit en-
core tous les exercices a un jeune
homme , et se tenoLt k cheval sans
*elle. Plutarque remarque que ,
3e lendemain d'une grande vic-
toire remportée * contre les Car-
thaginois , on Tavôit trouvé dans
sa tente faî^ant son repas d'un
morceau de |)ain bis. 11 laissa en
mourant cinquante -quatre fils,
dont trois seulement et oient d'un
mariage légitime , Micipsa , Gu-
lussa ei Mastanabal. Scipion par-
tagea le royaume entre ces trois
4emiers, et doiina âttx -autres des
Masî
revenus considérables. Mais "bîert-»
tôt après Micipsa demeura seul
possesseur de ces vastes étatd
par la mort dé s^s deux frères*
L MASltJS (Andr(?), né k
Lînnicfb , près de Bruxelles , l'ati
i5i6, un des plus savanshom-'
mes du 16* siècle, fit d'abord
de g^rands progrès dans l'étnde
de la philosophie et de la jn*
risprudence , et devint secré-
taire de Jean de Wèze , évéque de
Constance. Après la mort de cet
évêque , il fut envoyé en qualité
d'agent à 'Rome, et prohta de .
son séjoa'ï' ^ti cette ville pour se
rendre habile dans le syriaque.
En i558 il se maria k Olèves ,
et fut fait conseiller de Giiillan-
me , duc de Clèves. Ily mourut «
le 7 avril 1673, dans des scnti-
meus vraiment chrétiens. Ma^uft
possédoit ^ outre plusieurs lan-^
gués vivantes , le oatin , le .grec f
Phébreu, le cîhaldéen et le syria-^
que. 11 étoit trèjsrversé dans This-»
toire et la géographie ancienne ^
et personne de son temps ne le
surpassa , ni peut-^tpe même ne
l'égala dans la critique Sacrée.
Sébastien Munster disoit que Ma-
sius sembloi't avoir été élevé dam»
l'ancienne Kome ou dans Tan-»
cienne Jérusalem. On a de lui ,
L Un Recueil de différentes pié*
ces anciennes et modernes , tra'
duites du syriaque , Anvers ,
i^6g,.dans là Bibliothèque des
PP. de Margarin de La Ëigne , et
dans les Critici sacri , seconde
édition , tome 2. II. Sjcrorunt oe*
culium y Anvers , 1 674 , in-folio *
Cest un Dictionnaire syriaque-
ÎU. Grammdtica linguœ syr*icœ^
Anvers, 1571, in-folio. Aria^
Montan ayant prié Masius de
contribuer à l'édition de la Po-
lyglotte d'Anvers, iSÔQ, 1571,
en 8 vol. in-fol.-^, il fit ces deuiE
ouvrages , qUi y cugit été iaftéi^-
Maso
)y. tîri Ôomhtehidi/*e sur le Uvre
de Josùé ^ Anvers , 'i574î i»-^bl. ,
e^'clans les Crltici sacri de Lon-
fïres "et d'Amsterdam , tome ÎI. Ce
Comnieùtaire renrerme des cho-
'ses excellentes. V. Dîévutatio de
'çœndTyomini, opposita cnhims-
'tarum împiis corruptelis , An-
Vers , 1575. VI. Des Vommen-
taires sur quelques chapitres du
'Beutérononie , 'ins(5rés dans les
Critici sdcri. Il avolt possédé le
célèbre manuscrit syriaque, écrit
en 616, qui passa depuis aii sa-
vant Ûaniel - Ernest Jablonskî.
C'est le ^eul manuscrit connu qui
sons ait conservé Fédition don-
née par Origène du livre de Jo-
sué et des autres livrés lusto-
.riqîies suivant Tancieh ïesta-
ment. Il est traduit mot a mot
"sur un exemplaire girec , ciorrigé
dé la main *d;Eùsèbe.
ÎI. MASIUS (Gisbert), évêque
de Bois-le-Duc , mort en i6i4»
étbit natif de Boinmel , petite
>ifle /du diicbé de Gueîdres.
plein d'un zèle vraiment aposto-
lique , il fit fleurir la vertu et la
sciencîe dans son diocèse , et pii-
"blia ,'cn 1612, d'excellentes Ur-
donnances sjrnodales , en latin,
réimprimées en 1700 , Viouvsritt.
MASO (Thomas, dit Fini-
guerra ) , orfèvre k Florence en
i43o, passe pour ùive Vinven-
teur de l'art de graver les estam-
pe sur le cuivi*e , vers 1480 ; ou
plutôt le hasard , qui fit trouver
la pbudre , l'imprimerie., et tant
d'autres secrets , donna l'idée de
nruUiplier un tableau ou un dés-
ira par les e^tanipes. I^'orfèvre
florerttin ,'qui gravoit sur ses ou-
'Tra*^e*j sfaper^çut que lé soufre
•^onSa cfcint il ^isoit usage mar-,
•qnoit i\Hn% ses, \. empreintes Tes
. même* qbosçs que la gravure ,
par le mojen du uohr quelle sau-
MASO ^^i
tre àvoit tiré des tàilîès. Il et
quelques esslis qui lui réussirent.
Un autre orfèvre de la ménïe
ville , instruit de cette découver-
te , grava plusieurs planches des-»
sinées par Sadro Botticello. Le»
Italiens donnèrent k cette gra-
vure le nom de Stampa , tiré du
verbe stampare , qui signifie im-
primer ; et de Stampa , les Fran-
çais formèrent le mot d'estampe.
André Manteigne grava aussi
d'après ses ouvrages. Cette in-
vention passa en Flandre ; Martin
d'Anvers et Albert Durer forent
les premiers qui en profitèrcfUt ;
ils produisirent une infitiité de
belles estampes au burin , qui
firent admirer par toute l'Europe
leurs noms et leurs tsflens , û.é\Si
connus pour la gravure en bois.
* I. MASOÎV (sir Jean) célèbre
homme d'état. d'Angleterre , nék
Abingdon au comté de Berks y
élève du collège de Toutes-les-
Amesk Oxford, obtintla faveiu* de
Henri VlU d'Angleterre, qui le
chargea de plusieurs ambassades,
et le nomma membre du conseil
Êrivé. 11 fut encore en place sous
douard VI , et réussît a s'y sou-
teïçr spus le règne de Marie. En-
finla^-rëine Ehzabeth le nomma
trésorier de sa maison ; il eut en-
core la- place de chancelier de
l'université d'Oxford^. Sa maxinoe
favorite étoit « qu'il ne falloit ni
rien dire ni rien taire. » 11 mourut
en i566. ,
♦ IL MASON ( Framçois ) , sa-
vant théologien anglois, né ver»
1 566 au comté de Durham , mort
k Oxford au collège de Merton ,
il fut nommé en iSqç) au rectorat
d'Oxfortau comté de SufTolck, et
ensuite chapelain du roi Jac-
ques I*', puis archidiacre de Nor-
fôlck. Ce savant ecclésiastique est
auteur d'un livre célèbre intitulé
* yîrûJiciai eçclesiœ Ahglicm y que
^ a^a MASO
Lindstiy à trnduît en anglais , et
auquel il a ajouté dans sa traduc-
tion des notes et une préfftcéi
*in. MASON (Jeafti, de
VVater-Stratford, près Buckin-
gham , e'nthousiaste anglais ,
mort eti i6g5 ^ d*aburd séduit
par la doctrine de Calvin , se
persuada et persuada même h
plusieurs autres qu'il ëtoit le
prophète Elie , destiné à .procla-
met la sentie du Messie et le
glorieulc état du Millenium,
* IV. MASON ( Jean ) , théolo^
gien écossais , mort en 1763 ,
reçu maître-ès-arts daDs une uni-
versité d'Ecosse ; â donné un pe-
' tit livre d'éthique , intitulé Con-
voissance de soi-même , qui a
été réimprimé plusieurs fois. Cet
ouvrage a serVi de canevas k Car-
raccioïi, pour son livre intitulé De
iti jouissance die soi-même. IK
Cinquante - deux discours pour
f usage pratique des /ami lies ,
2 vol. iti-8°. Ce sont des lietix
communs qui ne sont point rache-
tas par le style. TII. Essai sur té-
locution , in-8". Ouvrage où Tau-
tcor développe quelques vues
iiouvelles. IV. Deux essais sur le
pouvoir de la poésie ,etdu nombre
dans la prose , in -8®. V. Déjense
simple et modeste du christia-
nisme , in-80. Mason , dans celle
matière , n'a pas profité de tous
ses avantages et ne répète guère
que ce que l'on a dit cent ibis
avant lui. VI. L'écolier et le pas -
Jeur, ou Chemin poUr tous les
deux de la perfection et de luti-
lité y in- 12. Ouvrage pliis édifiant
que bien fait.
/♦ V. MASON ( Guillaume ) ,
poëte et théologien anglais , fils
d'un ecclésiastique du comté
d.'Yorck, élève du collège de St.-
Jean à Cambridge , mort en 1797^
9i publié un povme intitulé Isis.
Mi iVarton 'y qui vît àMs cet 6ii^
vrage une injure contre Tuni-^
Versité d'Oxfofd , y répondît pai'
un autre poème » intitulé Lé
triomphe dlsis. £n 17549 Mason
prit les Ordres , et fut nommé
chapelain du roi , Curé d' Aston ,
bénéfice considérable au comté
d'Yorck, enfin grand-chantre dt
la cathédrale d'Yorck ; et ses fonc-
tions dirigeant ses idées vers là
musique , il composa un ouvrage
sur cet art. Le poëté Grajr lé
nomma un dé ses exétuteors tes^
tamentaires ; et Màson à écrit la
Vie de son ami , et publié ses
Lettres \ il a même composé
Vépitaphe qu'on lît sur le tombeau
de Gray , à l'abba^é de West-
minster. Dans la guerre d'Amé^
riquè , Masôh embrassa a\e<i
beaucoup de chaleur le parti qu'on
apneloit dés patriotes , et sa con^
ooite dans cette circbustahce lé
fit rayer de la liste des chapeiaios
du rbi. Cet auteur a laissé plu-*
sieulrs oiivrâses. I. Elfridaei Ca^
ractacus , aïeux drames dans la
manière des GrëCs. On lés regardé
comme ce qu'il à fait de mieux.
II. Le jardin anglais , poëme*.
III. Une Traductiou en vers du
poëme français de Dufrêsnoj f
intitulé l'Art de la peinture , avec
des notés très précieuses , que sLr
Josué Rejruôlds y a ajoutée^j
*MAS0TTI (Fi*anç6is),|p'aml
orateur du 18* siècle , né a Vé*
rone le 4 octobre i6çfy , eiii-^
br^sa IWdre des jésuites en
1733 , et ne cessa pendant 40 aoà
de se livrer à la prédicatioii , qn^ii
exerça alvcQ succès. Il mourut à Bo*
logne le 16 décembié 1778. Ma-
so tti a laissé des Sermons publiés
k Venise en 1769, 3 vol. in 4**> *og*
mentes de quelques Discours y, dé
Panégyriques y et de quelques Con*
sidérations pour les, ecclésiasti^
ques ;^ réimprimées k part k Toxiai
MASO
eo 177S. Ses sermons lès plufi
jreinarquabîes sont eevx sur l'a-
teilié , les ootiversfttîons ^ les
^ mo&ors^ lesÎBCréd^es , les esprits
forts, etc*
* i. MAS'OUD , fils <ki sûlten
Ibrahim , itri succéda , Tan 4^'
ée Pbégrre , àsns la soiiT€«*ahxité
ûe Gazneh «t des provinces qui
dépendoient de oe ro[faume. A
peme eut-il vntis ordre aux aiHaii^s
lès plus pressantes , qpo'il envoya
&es forcés cofisi^^ables dans
l^indensitaû pour se réintégrer
dans }a possèssitdn descduquétes
ape soé père f ayoit faites. T<ywt
te séaiitit sans r^siiTtaiace , et le
trésor du montfrc^e s'enfla consi-
d^rtfblemem 'Ûè la dépouille des
peuples sèutirds. Mas'duil se ren^
ililt successivietiieiyt mtihre de tout
l-tfrndoustau , excepté le ro;yaunte
-àe Dékan , et mourut k Sahot ,
dont il avoit fait la capitale de soù
vaste empire , après aS années é^e
règiïé , cti 5ô8 de l'hé^iré ; il avoit
20 an^ 9 et laissa rempire k son
ms ahié , qui ne régna qu'un an ,
et périt ae la main cie Scbah
Arââïi , s^ firère puîné.
* II. MAS'OUD fut le second
rince qtië les graiids niireht sur
trdtte de Dehly , l'an 64o de
îikëgire,'ap?ès'ayôir fait périr Bé-
tiîfki Schan leur souverain. 11
"ffiassa subitement d'une étroite
ptiséh à ée rang éliervé , «t pén-
Ca^ ië^ qtiatre premières années se
tchidtirsit en priUde juste , bob ,
gi^féiiXy en un mot en pritide
élevé à Técolé du malheur. Mais
î^eiitôt, par les fiipestes effifets de
Ih prasf^erîlé sur une a me foible
tet sur un caractère indécis , la
jgraudeur et Tadulation étèigni-
tent éufm ses vertus ; il se péné-
ttn malheureusement de ridée
pernicieuse dite le despotisme est
Icoinpargnte nisë^aràblè du scep-
MASQ
373
tre, qu'il fallott fkxoèt se faine
craitiare que se faire aimer , et il
fat tyran; mais une dure expé-
rience'lui apprit enfin qu-il s'étoit
trompé. Les fers , spos le poids
desquels il s'étoit farmé aux ver-
tus , devinrent le ehâtiment àa
ses crimes. Les grands de rem-
pi re lé reptongèfetit dans la pri-
son dont ils ravoient tiré quatfte
âhs ett[Uelques ^n<iis auparavant.
Il ne survécut que fort peu de
temps ^ sa disgrâce , et mourut
la Méffifé an^ée tJ44* ^Siou oncle lui
sâcoéd^. >
t M^ASQDï: DE FER (le). C'est
:sous ce nom que» Fou désigne
un prisonnier inconnu , envoyé
dans le plus grand secret aa
ciiâteau de Pignerol , et de Vk
transfêré aux îles Sainte-Margue-
rite,. C'étoit un homme d'une
taille ^u - dessus de l'ordinaire ,
et três-l)ien lait. Sa peau étoit
un peu brune' , mais iort^douca^
et n irv^it autant de soiu de lia
conrserver dans cet état que la
femme k plus coquette. Son plus
erand goût étoit pour le Imge
fin , pour les dentelles , pour les
colihchets. Il jouoit de la guitare»
et paroissoit' avoir reçu une «<••
celleme éducation. Il intéressoit
par l'e s^l son de su voix, ne se
plaignant jamais de son état , et
ne faissimt point entrevoir oe
rf'il éti>it. I^us les maladies où
avoit besoin du tuédepin uu du
cfhÎMirgiiein , et datis les vo^^rges
qute ses diâérefute^ trauslatioiic
lui o<^casiôhtièrcmt , il portoU im
masque de velours, dont la nien-
tomnére avbit des redscrts d'a-
cier « qui lUi laisso^ent la liberté
de matigcr et de boire. On avait
ordre de Ic tlier, s'il se décoii-
vrbit ; ittàià , lorsqu'il étoit seul ,
il pouvbît ^e démasquer : et alors
il s'aïiiu^oit h. s*arracher le poil
d^ la barbe- a v^ des pincettes d'u«*
a94 MA'SQ
cier. Il resta à Pîgnerol jusqu'à
ce aue Saint- Mars , officier de
counauce , con;imandant de ce
château, obtint la lieutenance
de roi des lies de Lérins. Il le
mena avec lui dans cette solitude
^maritime, et lorsqu'il fut fait
gouyemeur de la Êastille, son
captif le suivit, toujours masqué.
U fut logé dans cette prison aussi
bien qu'on peut l'être. On ne lui
refusoit rien de ce qu'il dem an-
doit ; on lui donnpit les plus riches
babits, on lui faîsoit la plus gran-
de chère , et le gouverneur , qui
lui parloit toujours chapeau bas ,
s'assejoit rarement devant lui. Le
marquis dé Louvois, s'étant rendu
à Sainte - Marguerite , pour le
voir avant sa translation a Paris ,
lui parla avec une considération
3ui teiioit du respect. Ce qui re-
ouble Tétonnement , c'est que ,
quand on l'envoja aux iles Sainte-
Marguerite , il ne disparut dans
l'Europe aucun homme considéra-
ble. Ce prisonnier Tétoit sans
doute ; car voici ce qui arriva les
premiers jours qu'il tut dans l'ile.
Xte gouverneur mettoit lui-même
le^ plats sur sa table , et ensuite se
retiroit après l'avoir enfermé. Un
jour il écrivit avec un couteau
sur une assiette d'argent , .et jeta
l'assiette par la fenêtre vers un
bateau qui étoit au rivage , pres-
qfue au pied de la tour. tJn pé-
cheur , a qui ce bateau appar*
tenoit , ramassa Tassiette et la
rapporta au gouverneur. Celui-
G\ j étonné , demanda au pêcheur :
« Aves^vous lu ce qui est écrit sur
cette assiette ? Et quelqu'un l'a-
t-il vue enti*e vos mains ? — Je
ne sais pas lire , répondit le pê-
cheur : je viens de la trouver ,
personne ne l'a vue. » Ce paysan
lut retenu jusqu'à ce oue le gou-
verneur fut bien informé qu'il
n'avoit jamais lu , et que l'assiette
u'avoit été vue de personne. « Al-
MâSjQ
1
lez, lui dit-il, vous êtes bienbeii*
reux de ne savoir pas lire ! » « . . Lia
Grange - Ghancel raconte , dans
une lettre ïk l'auteur Ae l'Année
littéraire , que ^ lorsque Saint-
Mars alla prendre le Masque de
Fer pour le conduire a la Bastille,
le prisonnier dit ksoiï conducteur:
« Est-ce que le roi en veut k ma
vie ? — JVon , mon prince , ré-
pondit Saint-Mars , votre vie est
en sûreté; vous n'avez qu'a vous
laisser conduire. » J'ai su , a joute-
t-il , d'un nommé Dubuisson ,
caissier du fameux Samuel Ber-
nard ( qui , après avoir été quel-
ques années à la Bastille , fut
conduit aux îles jSainte. - Mar-
guerite } , qu'il étoit dans une
chambre avec quelques «utre$
prisonniers , précisément au-
dessus de celle qui étoit occu-
pée par cet inconnu : que , par le
tuyau de la cheminée , ils pou-
voient s'entretenir et se corn?
muniquer leurs pensées ; mais
que ceux-ci lui ayant demandé
pourquoi il s'obstinoit k leur taire
son nom et ses aventures , il leur
avoit répondu que cet aveu lui
coûteroit la vie , ainsi qu'k ceux
auxquels ^1 auroit révélé son se-
cret. » «Toutes ces anecdotes
prouvent que le Masque de Fer
étoit un prisonnier de la plus
grande importance. Mais qui étoit
ce captif ? Ce n'étoit pas le duc
de Beaufort : nous l'avons prouva
dans son article. Ce n'étoit pas
le comte de Yermandois , comme
le prétend l'auteur des Mémoire^
de Perse. Cet écrivain sans aveu
raconté que ce prince, fils légitimé
de I^uis XIV et de la duchesse
de La Vallière , fut dérobé à la !
connoissance des hommes par 4
son propre père , pour le punir
d'un soufflet donné a monseigneur:
le dauphin. « Comment peut-on, f
dit un nomme d'esprit , imprimer!
«ne fable aussi grossière? Ne saiw
MASQ
on 'pas que le comte de V/rman-
dois mourut au canip devant Dix-
mude en i683 , et lut enterré so-
lennellement à Arras ? Le dauphin
«voit alors 22 ans. On ne donne
des soufflets à uii dauphin en au-
cun âge ; et c'est en donner iin
bien terrible au sens commun et
h. la vérité , que de rapporter de
pareils contes. » On a cru aussi
que ce prisonnier mystérieux étoit
le surintendant des nnances Fouc-
quet ; mais celui-ci fut constam-
ment détenu dans sa prison de
Pignerol et y mpurut au mois de
mars 1680. D'ailleurs , auroit-on
marqué tant de déférences et de
respect pour un ministre disgra-
cié ? Auroit • on employé tant de
précautions pour dérober au pu-
llic les traits et l'existence orun
homme qui avoit été jugé et con-*
damné publiquement ? On a con-
jecturé qu'il étoit le duc de Mont-
mou&,lîJs naturel de Charles II,
roi d'Angleterre ; mais ce duc fut
décapité à Londres > en plein jour,
aa mois de juillet i685. Cette
opinion , soutenue par Saint-
Foix , a été solidement réfutée
dans le Journal encjclopédic[ue
par le P. Griffct et par Voltaire.
Un a dît encore que le prisonnier
étoit le secrétaire du duc de Man-
foue ; mais cette conjecture est
Irop absurde. Peiidant les débats
qui s'élevèrent à ce sujet entre
Saint - Foix et le P. Grifiet ,
Louis XV , a qui le régent avoit
transmis le secret , dit plusieurs
fois ces mots : « Laissez^les dis-
puter , personne n'a dit encore la
vérité sur le Masque de Fer. » Le
même roi dît k de La , Borde :
« Vous voudriez bien que je vous
dise quelque chose à ce sujet ; ce
4;|ae vous saurez de plus que les
autres , c'est que la prison de cet
ttfôrtuné n'a fait tort à personne
3 n'a lai. » La première époque
e la détexilion dû l'homme au
MASQ 575
M^souë de Fer , d'après le rap-
prochement de plusieurs faits ,
doit être postérieure à Tan 1666",
et antérieure a 1671.' Il fut alor?
emprisonné à Pignerol , sous
-4a garde de Saint - Mars , qui .,
pendant quelques absences , fut
remplacé par Rosargps. Aa
mois de novembre i685 , le gou-
verneur des îles Sainte - Mar-
guerite étant mort. Saint- Marf
lut nommé a cette place , y fit
bâtif nne prison , et au moig
de mars 1687 , son prisonnier Jr
fut transféré ; il y séjourna onze
ans. Le 18 septembre 1698 , il fi^t
conduit , en litière , k la Bastille ,
par Saint - Mars , qui venoit
d'être nommé gouverneur de cette
forteresse. Le lundi 19 novembre
1 703 , le jSrisonnier , après un^
maladie qui n'eut que quelques
heures de durée , mourut et fut
enterré dans le cimetière de la
raroisse Saint - Paul. On prit ,
sa mort , autant et peut - être
plus de précautions qu'on en avoit
pris dans le cours de sa vie pour
qu'il ne restât aucun indice de soa
état. Son acte mortuaire parte le
nom supposé de MàrchialL O4
y déguisa son âge, en lui don-^
nant 45 ^^^ environ ; et avant dé
mourir ce prisonnier avoit déclara
au chirurgien de la Bastille qu'il
crovoit avoir 60 ans. -Dans la
cramteque des curieux ne vinssent
le déteri^er pour examiner les
traits de son visage , on le défor-^
ma , mutila , ou , suivant Sainte
Fdfx , on lui coupa la tête et on
mit une pierre k s% place; Il «uroit
pu écrire , tracer sur quelques
vétemens ,' sur les usteptsiles k
son usage , sur les âiurs ou portes
de sa prison ,* quelques particu-
larités sur son état , y eacher
quelques papier ; on cfépava sa
chambre , on en regrattav et blan-
chit les murailles «ït le plafond ;
on en visite i|oi|peusement touji
376 MàSO masq
lès côînà et )*e(ioin& , biï hrùïâ J celte eiîstetice fit ^nsévetîe cfsrflji.
tous les liiigès et vètemeâs , et les voiles les plus ëpais du mys-
tère. A râpoui de eette ûDîmoti
bh fondit toute rarg^eâteriè , tous
tés bijoux dont il s*étôit âervi.
Do enleva lé feuillet du registre
^e la Bastille, qui cônstàtoit son
cntrëé dans cet!» forteresse >
qubiqiie ce feuillet ne contînt rîeû
qui ))ût faire cônfnôître le jpri^oti-
nîer. On eh a conserve une copie ;
a la colonne des noÀis et qualités
on lisôit : a ancien prisonnier de
les qualités. » Â la Colonne , date
de leur entrée, étoient ces mots :
« il8 septembre 1698 , a trois
lieures ajpr^s midi. » A celle dés
inotiis de détention , ceux-ci :
«( on ne Ta jamais su. » Enfin, à
la Colonne observations, se troù-
yoient ces mots : <( c'est le fa-
meux homme au masque que
personne n'a jamais su ni connu. »
Il faut le dire, ce soùt les soins
minutieux , les précautions nom-
i^reuses et excessives , employés
par Lo^îs XlV et ses agens pou&r
cacher la vérité k son siècle et "k
la postérité , qui l'ont fait décou-
vrir. Ces soins , ces précautions
sont encore le plus fort argument
(^nt se servent ceux qui pensent
jgue le prisonnier masqué etoit un
n*ère ae ce monarque. Il falloit
des intérêts de la plus haute im-
portance, une couronne à dépen-
dre contre Içs atteintes pré^u-
xnables de celui qui y ayoit «les
droits, pour mettre en usâ^e tant
de mystère. Lèuis XI V ^toit trop .
moral pour faire péHr un com-
rtiteur et un irère , tt'op attacha
son autorité sUpréme "pour la ,
'•lui céder. Dans ces dispositions ,
conformes l& son caractère connu,
4)6 monarque ne devpit point tenir ;
une autre conduite. Il laissa Texis-
lence k celui qui poiiyoit lui dis- '
puter le trônei mais il voulut que
appui ae ceue ûpinioti
qui eîst àujptird!^ni la plus finéné-
rialement admise, et ^m ejrpliqoe
lottt , il faut fournir des faits
avortés par l'histoire^ qu*Anne
d'Autriche , mère de Louis XlV ,
étoit fort galante : elle a voit eu
pour amans ,lMonsieur, frère du
roi son époiît, le duc de Buckin^-
ham , le duc de Montmoren cy ,
le cardinal Mazarin , etc. Depuis
ï6i5, époque de son mariage âVe^
Louis XÏIi , elle resta jusqu'en
1648 satis faire d*fenfant ; ce roi ,
sombre et jaloux , irrité contre
elle au point de la priver de ses
domestiques , et ae vouloir hi
répudier , passa dôu^e années
sans partager Sou lit ; 3 h*en vînt
là que par suite d'une iutrîgue
de courtisans , et , de cette réu-
nion un peu foi'cée , haquit Louis
XÏV. Il est très-vra«embiaf>îe
qu'une femme galante ^ pétïtiaut
ce long intervaue de disgracfe lét
de l'éloi^nèment de SUn éprou^t,
aituu accoucher secrètement d'uh
enfant. U faut aussi i'apprdcher
Une circonstance rapprortée par
fautear dès anecdotes defs rehies
et régentes de France. Autie , hi
veille de sa mort , parla en parti-
culier au roi Louis XlV et au ifàt
d'Orléains ses dèut 'fit$ , leirr
donna des bbnseifs prbphes h
maintenir Ik paix da^s hi htaisofi
royale , et dit an roi , d'un t<m 1
terme , « fkites Ce tfue fie vous tti
dit ; je vous le dis lètiCorfe . fe
saint Sacrement sur mes lèvres.
Ajoutons que Ce ftft a-près la
mort de Sa nVèi-e, arrivée en i^dd,
Tor^quie Louis XlV , débar^as^
du Cardinal Mazafrfh et de Fout-
quét , U^eut ipto de méuagânafêtt^j
à garder, et 'C;omménCa à végnerl
par lui-même , qu'eSt fctëe V^o-1
que de la â^eution de ^i'boilfitriQLl
au ^ukâqcte. Ces ua^ods ^'i
MASQ
à eMiBS^ oui sont cQnteuQe9 dauc
le Joi)n:i9u . 4? D^joi^ca , publié
paur k p. Griffer , dai^ te vol. 4»
au jQumd des gens du inonde >
publié en Allemagne, et notam-
pientdansla Dissertait ion histori-
^U!9 e( critiquée sur ri^omme 9m
masque de l<çr, publiée en itqo ,
et formaat. la 9* livraison de U
Ba&tiUe dévoilée , dissipent les
4outes , fixent l'opinion sur Tétat
du prisonnier masqué y et prou-
vent qu'il nç pouvoit être qu'un
irère de Louis JI^IV ; mais il reste
d'autres doutes' k éelaircir. ,C«r
prisonnier étoit-il frère cad^t »
îrère iumeau , frère aîn^ de ce
roi? On a soutenu s.ucisessivement
ces trois systèmes. Étoit-il fils du
cardinal Mazarin ou du duc de
PuçlÛBgham ? L'une et Ttutre
opinion ont été émises ; mais l*o-
pmion la plus vraisemblable , et
appuyée de probabilités plus dé-
. ciftives , est celle qui est adoptée
par l'auteur de la dissertation ci*
dessus xité«. Il établit aase^ bieti
wie le prisonnier masqué étoit
Aère aîné de Louis XkW » fik
d'Anne d'Autriche et du duc de
Buckingbikm ; mais » bous devons
le dire , l'auteur a prouvé bien
plus solidement que ce prisonnier
ctoit frère aîn^ de Louis JCIV» et
lik d'Anne. c^Autricbe , qu'il n'a
Srouvé que son père étoit le duc
e Buckingkam. ( Foyez Anne
fi'AoTRicHE, n<> XI; MAzi.BiN,
BuCSIMGHAlC, n<'ll. )
^ MASQUEUER ( Nicolas-
François^osepb ) , dit le jeune ,
jp^veur lillois , fils d'an simple
jardinier, devint un des élèves
distingués de l'école gratuite de
dessin .jde Lille. MasqueHer né
dans le hameau de Fiers , sur la
route deToumaj ^ le i o décembre
1760, se, rendit à l'âge de 20 ans
à Paris , oii il apprit la gravure
Mttâ Maa^uelier rainé, éditeur
MASQ 477
dç h magnifique g^Wwe de Flq*
rence , et placé au rang d^s prfi^
miers graveurs. L(s principaux
o<^vrag«9«Qnnu4 de Af^saueher le
jeune sontt quatre grandes pUn*^
ches capitales pour 1^ grand et
magnifique muséum dis MH» Bp*'
bilUrd ; savoir , I. Un Intérieur iU
corps-de*gar4e hcJUmMSyd'sipvé»
Palamède* It. César jeâtint des
fleuri sur le tombeau if Alexandre^
d'après Le Bourdon, lll. l»*Extr4^
me-anclion , d'après Jouvenet.
IV. Un Christ à la colonue ^
d'après une esquisse trèiî^impaiv
faite de Le Sueur. V^ JDiJf^rentes
éoux'/brêes pour la même colhc^
tion, VI. Plusieurs Jàas^reliefs ^ .
plafonds , camées , pour la ^ale*-
rie de Florence^ Il a aussi gravé de
très-jolie^ vignettes , d'apfès Mo-
rean , Barisier , etc. Plusieiirs de
ces vixnettes omenjt la belle édi-
tion de Racine par M. GeoUhïi,
Masquelier le jeune n'étoit pas
seulement boa graveuif, ilae^
sinoitbien, et réusaissott sur-tout
dans les têtes d:'expressiou. An
eraypB, comme au burin, il avoit
un talent particulier pour repré-
senter les pieds et ks mains. Cet
artiste travailloit a qn sujet de
la galerie de Florence , La chaS"
tetéàe Joseph^ d'après Piètre de
Cortdilie , lors4]ue la mort le
frappa le ao juin 1809^ La plan-
che en étoit presque terminée ,
et répond k ce qu'il a fait de
mieux» On assure qn'il a fait àes
ouvrages majeurs sur lesquels dtw
artistes moins modestes que lui
ont m^is leurs noms. H(»€ sgOé\,,
Tuht aher honores. ^^ le con-
seiller d'état Lescallier , préJ:bt
maritime du Havre , lui 9V0tt
confié plusieurs planches de son
grand Focobulatre de marine. )1
en parle dans différons endroits
de son ouvrage , comme d'un
habile graveur de marines, et re-
vient eneoie sur l'éloge du mo-
anS MASS
deste artiste dans sou Tmté da
gréement.
MASQUIÈRES ( Françoise ) ,
fille d'un maître - d'hâtel du roi ,
morte à Paris en 1728, lit son
occupation de Têtu de dès belles-
lettres ^ et particulièrement de, la
}>oésie française , pour laquelle
elle avoit du goût et du talent.
Ses ouvrages poétiques , qui
8^ trouvent dans un Nomeau
choix de poésies^ .I7i5 , in-12 ,
sont^, I. Description de là. ga-
lerie de Saint* Clpud. II. Ori^
gine du luth. III. Une Eléeie ,
etc. Sa versification a de la dou-
ceur ; mats elle est foible , et of-
fre peu d'images.
*L MASSA (Nicolas), médecin
et audtomiste très-renommé dans
le 16* siècle , mort a Venise , sa
ville natale /en iSôg, si l'on en
juge par une épitapJbe gravée sur
so|i tombeau , est parvenu d'er-
reurs en erreurs à une réputation
méritée sous divers rapports.
Freind et Astruc l'ont regardé
comme ayant perfectionné la mé-
thode de guérir les maladies vé-
ixériennes par Je mojren du mer-
cure , et le placent après Carpi , a
qui l'on doit la première décou-
verte de. ce traitement. Ses ouvra-
. ges sont , I. Liber de morbogal-
ïico. , auquel on a joint à la der-
nière édition de Venise , de po-
tes tate lierù indici , de cognitione
salsœpanliœyde radicibus Chinœ»
Venetiis , i532 , lôSg , in-4** ;
Xiugcluni, 1554) in-8*> ; Venetiis ,
]50O7in-4°* li* -dnatomiœ liber
introductorius , Venetiis, i5^6,
1539, i559 ) in-4°. III. Epistola^
mm medicinalium tomusprinms ,
ibid 1542 , in-4** ; tomus alter ,
ibid , 1 55o , in-4'* 1 ^^s deux tomes
ensemble^ Lugduni, i557, ^ï^-fol. ;
Venetiis, ,i558 , in-4'*. IV. Exa-
rnen d& venœ sectione ^ et san-
MASS
guinis missione in fobrihiis- eié
humdrum putntudine ùrtis , ac iH
aliis prœter naturam affectibuSf
Venetiis, i56o , i568, in-4**.
* n. MASSA (Antoine) ,
jurisconsulte du 16* siècle , né ^
Gallèse , dans le voisinage dcr
Roi)[ie , écrivit contre l'uôage dé-
sastreux du duel, et traduisit
quelques Opuscules dePlutarque.
On a encore de lui De origine
et rébus Faliscorum , où , en trai-
tant des guerres que ces p<;uple9
soutinrent contre les Romains , il
parle , d'après les anciens histo-"
riens les plus accrédités , ded
premiers habitans de ces con-*
trées.
*in. MASSA (Jean-André) ,
né dans le Modénois , passa ea
Sicile dans son enfance , s^y fît
jésuite, et y mourut le 3o dé-
cembre 1708. On a de lui , I. La
Sicilia in prospettiva , Palerme ,
1709, 2 vol, m-4®. II. Isagoge
cîd Historiam setcram Siculatn
P. Octavii Cajetani ^. •/, , Pa-
normi, 1707 , in-4^. lie P* Massa
fut l'éditeur de cet ouvrage^
I. MASSAC (Raimond de),
médecin d'Orléans du i6* siècle »
s'occupoit autant des belles-let-
tres que de sa, profession. On a
de lui , I. Pœan ÂureUanus \ c'est
un poëme considérable , inséré
dans le Recueil des Poèmes et Pa-
négyriques de la ville d'Orléans ,
1646, m-4'*. Il y célèbre l'heu-
reuse température du climat d'Or-
léans, et fait l'éloge du collège
de médecine et des médecins qui
s'y sont distingués par leur science
et leurs talens. II. Pugœ , sive de
lymphes Pugiacis libri duo , cunt
notis J, Le Vasseur^ Paris , i5^.
C'est un poëme sur la fontaine
minérale de Pou gués, à deux
[ Jiçïies de Wfiver5. — Charles
X
BilÀSS
llàsSAfs, fîU de Tautear, l^ tru'^
duit envers français , Paris, i6o5 ,
iii-8«.
♦II. MASSAC'(Jean-Baptîste),
habile peintre en miniature , ne
k Paris en 1687 , et mort en
septembre 17&7. La collection des
Estampes de la grande galerie et
dés appartemens de Versailles a
été faite sur la copie des origi-
naux de Le Brun par Massac , et
gravée sous sa direction par les
plus habiles graveurs de ce temps.
t IIL MASSAC ( Pîerre-Lonis-
Raim(5hd de ) , né dans l'Agénois
le 25 août ijaB , mort en 1780 ,
suivit quelque temps la profes-
sion d'avocat, et a laisse quel-
ques ouvrages d^écônomie et de
i'urisprudence estimés. Ce sont',
. Recueil d'instructions et d'a^
musemens littéraires y Amster-
dam (Paris) , 1765, in- 12. IL Mé-
moire sur la manière de gouver-
ner les abeilles y 1766, in- 12.
lil. Autre sur la qualité et f em-
ploi des engrais y 1767, in- 12.
L'auteur publia une seconde édi-
tion dé ces deux Mémoires sons
le titre de Recueil ^instructions
économiques y 1779 > in -8», IV.
Manuel des rentes y lyyjy et
1783 , in-8». V. Traité des imma-
tricules, 1779, in-8». VI. Dis-
cours eîMemoires relatifs à Vagri-
culture , Paris, i753,în-i2.
♦ MASSiEUS ( Chrétien ) ,
surnommé Cameravenus , k cause
da long séjour qu'il lit à Cam-
brai, né à Wariveton en i4(>9>'
entra dans la congrégation des
clercs de la vie commune, en-
* seigna les humanités a Gand , de
là se rendit k Cambrai , oh il
•lerça le même emploi depuis
i5o9kisqu'ii sa m9vt, qui arriva
en i:>46k Nous avons de lui,
L Une Grammaire latine y An-
v«rs y i5S6 9 in <> 4** Despautère
BIASS" «79
prétendit qtie Massaeus avoit pillé
dans sa Grammatistice y et le
traita fort durement. Massaeus lui
répondit solidement, mais avec
autant de modération que Des-;
pautère l'avort attaqué avec em-
portement.-U. Chronicorumnuil"
tiplicis historia utriusque testa»
Menti lib, JOC, Anvers, i54o ,
in-folio. Cette Chronique est es-
timée. On dit que l'auteur j em*
ploya cinqi^ame ans. Il a mis k
la tête un Calendrier égyptien ,
hébraïque , macédonien et rorà ain ,
qui montre qu'il étoit versé dans
les mathématiques aussi bien que
dans l'histoire et les belles-let-
tres.
\
* SïASSALSKI ( le prince de ) ,
évéque de Visna, dernier mâle
d'une des plus anciennes familles
de Lithuanie. Comme membre
de la diète de Grodno , il annonça ,
le i5 septembre 1795, que les
états désiroient dissoudre ta coi>-
fédération deTurgovitz, qui s'é-
*-.:♦ i" A __A._u_..-. ^1» -.
qui en préparoi
par Fappni qu'elle donnoit a la
Russie. Malgré cette conduite ,
on le crojoit généralement vendu
k cette puissance , et ce fut lui en
effet que l'on chargea neu de^
surrection qui éclata k Varsovie
contre les Ausses et leurs parti-
sans, il fut arrêté et accusé de
trahison. En mai , le peuple de
manda sa mort. Le 27 juin, som
procès n'étant pas encore fait ,
on l'arracha de prison, et on le
pendit devant le palais de Briihl^
♦ MASSANIELLO ou Anewo
( Thomas ) , pécheur napolitain,
2ui, en i()46> causa une révolte
ans cette ville. Il pai\iut k tor-
aSo
MA.SS-
mer une émeute, qui sertît
projets. Il souleva , à roccasion
des impositions , plus de ciu*
qu9^te mille hommes du peuple,
àli| tête desquels il s'empara de
rai^torité et gouvernft avec, un.
despotisme de terreur pendaàt
dix jours. Il fut tué, et son eorp«
jeté dans un fossé .^
MISSARI- ANNiBAL ( Lucio ) ,
célèbre peintre de Bologne ^ mort
en i635 , à 64 ans , enrichit de ses
tableaux les égliiïes et les cbuvens
de sa patrie.
t MASSARIA (Alexandre),
célèbre médecin , natif die .Yi-
cence , pratiqua son art k Venise ,
et renseigna à Padoue , où il mou-
rut le 1 7 octobre iSgS, dans un âge
avancé, ftfassaria étoil singulière-
ment attaché à la doctrine de Ga-
lien , et disoit qu'il aimoit mieux
errer avec cet ancien que d'avoir
raison avec les modernes. Il a
laissé un grand nombre d'ouvra-
ges, entre autres, I. De p^ste ^
Venise, 1679, in 4'*« H. Disputa-
tiones duœ, quarum prima de
soopis mittendi sanguinem infer-^
bvibus , altéra de purgatione in
TfwrborumpnncipÏQy Lyon, 1622,
in-4*** Le traité de la saignée fut
regardé comme un chef'-a œuvre ;
il y détaille savamment les cas où
elle convient , et ceux où elle est
nuisible. III. Practica medicay
Venise, 16-ia., in-iôlio.
t MASSÉ (Jean - Baptiste) ,
peintre du roi., né à Paris le 39
décembre 1687 , mort le u6 sep-
tembre 1 769 , exceUoit dans la
miniature. Le recueil d'estampes
représentfint la gi aUde galerie de
Versailles et les deux salons qui
raccompagnent , peints par Le
Brun , iut ^^i/i4? par Massé , et
frayé sous ses jeux par les plus
abiles maîtres. Cette collection
MASS
parut ett 1753 , in-fol. , avee tmè
explication , în-d''. Il a gravé lui-
même le portrait de Marie de*Mé-
dicis , qiu est à la tête du recueil
d'estampes d'après les tableaux
dé Rubens. Voyez Mage.
MASSEVILLE (Louis Ï^Va-
VASSEUR de ) , né à Mpntcbonrg
au diocèse de Cou tances , mort
k Vaïognes en 1753, k 86 ans ,
après avoir publie VHistoire som-
maire de Normandie , en 6 vol.
in-ia , 1698 et 1704 : ouvrage foi-
blement écrit , mais rare et utile.
Il faut y pour l'avoir complet »
qu'il soit accompagné de tJSlat
géographique de IVormandie ,
Rouen, 172^, a vol. in-ia, Mas-
seville avoit fait encore le Nobi-
liaire dé Normandie ; mais sur
les instances d'un directeur qui
craignoit qu'il n'eût fia Hé ia va-
nité pu prodigué le mensonge , il
jeta son manuscrit s^u feu dans sa
dernière maladie.
t MAS..SIEU (GuiUaiuiie),
membre de racadémie des belles-
lettres et de l'académie iran-
çîiise , né à Caèi^ le i3^vril ^665 ,
vint achever • ses études k Pa-
ris, et entra chez lea jés^îtes•
Il en sortit dan^la ^uite , pour
suivre avec plu& de liberté le goût
L'abbé Massieu \ profond dans
la connoissance des langues an-
ciennes, fut nommé , en 1710,
professeur en langue grecque au
coHcge royal , place qu'il remplît
avec distinction jusqu^à sa mort,
arrivée à Paris le 27 septembre
}yi'x* Les dernières années de
sa vie furent triïte» pour lui ,
et l'auroieut été bien davantage ,
s'il n'avoit été philosophe. Il eiri
deux cataractes qui le rendirent
eatièrement aveugle* Quand au
■ ' MASS
botrt de trois ^sms dbs furent
parvenues au poiat d« maturité
nécesAaire pour Fopération, il se
coDtenla d'avoir par ce moyen
recoitvfé im ctii qui sufiisoit k ses
tcaTaux. il. ne pal se résouàxe à
sacrifier encoce six semaines ou
deux iitois( de temps poar le se-
cond , « qu'il: tenoit , disoit-il ,
en réserve, et comme 4ine res-
source cosifee de nouveaux mal-
heurs. 1» On a de lui, i. Pliisietu-s
savantes DUsertations , dans les
Mémoires de l'académie des ins-
criplâoos. il. Une belle Préface
a la tête des Couvres de Toucreil,
<kmt il donna une nouvelle édi-
tion en 17^1 , % vol. ÎB-4^. 111.
Il ^voit entrepris une Tmtktction
iie Pindape , ftvec des Notes ; mais
U n'en a donné que six odes , tra»
dmtos avec Ibiblesse. IV. Histoire
de la poésie française , Paris , ■
1739 , in- 19 , pabiiée avee nno
prélaee par son disciple de Sacjf ,
lils du célèbre avocat ait conseil.
Le& redierolbas curieuses dont elle
est remplie et l^iézante sim-
plicité (SU- syle rcMident cet ou-
vrage^ao^si utile qu'agréable. V.
Un Poëme latin sur le café , que
l'abbé d'OHvet a publié dans son
recueil de qoelqueis poètes latins
modernes. L'ouvrage de Pabbé
Massieu ne dépara point .^ cette
colleetion.
t ï- MASSILLON (Jean - Bap-
tiste), fils d'un notaire dllières
en Provence , né en i663 , entra
en 16S1 dans la Cpngrégation
de rOrateôre, oii, salivant Bos-
suot y ont obéiasoit sans dépen-
dre, pour se soumettre à une
règle plus austère. L«ts agrémens
d^ son esprit , l'enjauement de
son caractère , un ioi^ds de po-
ï)iAs&é Eoe et affectueuse , lui ga-
gnèrent tons les cœurs dans les
villes oi|; on. l'envoya; mais, en
plais^i;! 9kux gens- du monde ; il
MASS aSr '
déplut \k ses confrères. Ses talens
lui avoient fait dos jalou^i , et Tair
de réserve qu'il prenoit avec eux
passoit pour Iterté. Ses supérieurs
lui ayant soupçonné, pendant son
cours d« régence , des intrigaes
avec quelques femmes , cherchè-
rent à l'éloigner de la congréga-
tion. On prétend qu'il la quitta
en èï£et pour aller s'ensevelir dans
Tabbave de Sept - Fonds , où il
passa quelques mois.' Mais il ren-
tra bientôt après dans l'Oratoire.
11 fit ses premiers essais de Fart
oratoire^ k Vienne , pendant c^\\
λrofessoit la théologie. JL'oraison
unèbi*ede Henri de Villars, ar-
chevêque de cette ville , obtint
tous les suffrages. Ce succès en*
gagea le P. £fê La Tour , alors
général de sa congrégation , à
rappeler à Paris. Il eut beau ré-
pondre que sdn talent et son in-
clination l'éloigaoient de la chaire,
il fallut obéir à son supérieur.
Lorsqu'il eut i^it quelqtie séjour
dans la capitale , le P. de La
Tour lui demanda ce qu'il p«u- .
soit des prédicateurs qui brilloient >
sur ce grand théâtre. « Je kup
trouve , répondit-il , bien de l'es-
prit et du talent; mais si je prê-
che , je ne prêcherai pas comnte
eas.» Il tint parole, il prêcha , et
il s'ouvrit une route nouvelle. Le
P. Bourdatoue fut excepté du
nombre de ceux qu'il ne se p#a-
posoit point d'imiter. S'il ne le
prit P9S en tout pour son modèle,
c'est que son génie le povtoil h
un autre genre d'éloquence, il se
lit donc une manière de compo-
ser: qu'il ne dut qu'à lui-même ,
et qui parut supérieure k celle df»
Bourdaloue. La simplicité tou-
chante et le naturel de l'oratorie»
sont, ce semble (dit un homme
d'esprit), pjus propres a foire en-
trer d«ns l*ame les vérités du,
c^ristijanisme que toute la dia-
lectique du jésuite* La logique de
/
âfis
MASS
rEvdQgîle est dans nos cotûté : t
c'est là qu'on doit la chercher. |
Les raisonnemens les plus pres-
sans sur les devoirs indispensa-
bles d'assister les malheureux
ne toucheront guère celui oui a
pu voir souffrir son semblable
, sans en être émU. Une ame ii^-
seusible est un clavecin sans tou-
ches, dont on chercheroif en
"^ain a tirer des sOns. Si la dia-
lectique est nécessaire , c'est seu-
lement dans les piatières de
dogme ; 'ïnais ces matières sont
plus faites pour le^ livres que
Sour la chaire , qui doit être le
léâtre des grands mouvemens,
et son pas de la discussion. On
sentit bien la vérité de ces ré-
flexions lorsqu'il parut k la cour^
Après avoir prêché son premier
Avent k Versailles , il reçut cet
éloge de la bouche même de
Louis XIV : « Mon père , quand
j'ai entendu les autres prédica-
teurs , j'ai été très-content d'eux.
Pour vous , toutes les foia^ que
je Vous ai entendu , j'ai été très-
mécontenjt de moi-mem,e. » Mas-
, sillon^ préchant devant le même
monarque , resta un instant sans
Se rappeler de la suite de son
discours. «Remettez-vous, mon
père , lui dit W roi ; il est bien
juste de nous laisser le temps
de goûter les belles et utiles cho-
ses que vous nous dites. » La
première fois qu'il prêcha son
fameux sermon du petit nombre
des élus, il y eut un endroit
oit un transport de saisissement
s'empara de tout l'auditoire. Pres-
que tout le monde se leva k
moitié par un mouvement in-
volontaire. Le murmure d'accla- ^
mation et dcsui^rise fut si fort,
qu'il troubla l'orateur : ce trou-
ble ne servit qu'ji augmenter le
pathétique de ce morceau. Mais
bien rarement Massillon prend
UfiÊ altitude aussi fière , un ton
MASS'
si niâlé, un langage si' foft àa«
dessus des embellissemens du
style. On est frappé , dans la '
lecture de ses discours , d'un mor-
ceau qui paroit offrir l'espèce
{>ropre de ses beautés dans tout*
eur perfection ; c'est le tableau
de la^ mort du pécheur, dans le'
sermon qui porte ce titré. « Alors
le pécheur mourant ne trouvant
plus daps le souvenir du passé
aue des regrets qui l'accaMent »
dans tout ce ^ui se passe k ses
jeux que des unages qui l'afilî-'*'
gent, dans la pensée de l'avenir
que des horreurs qui l'épouvan*
tent ; ne sachant plus k qui avoir
recours , ni aux créatures qui lui
échappent, ni au ^onde qui s'é-
vanouit, ni aux hommes qui ne
sauroient le délivrer de Ifi mort »
ni au Dieu juste i^*i\ regarde
comme un ennemi déclaré dont
il ne doit plus attendre d'indui-
fence ; il se roule dans ses propres
orreurs;^il se tourmente ' pour
fuir la mort qui le saisit ^ il sort
de ses yeux mourans je ne sais
quoi de «ombre et de farouche ; il *
pousse du fond de sa tristesse des
paroles entrecoupées de sanglots;
et on ne sait si c'est le désespoir
ou le repentir qui les a formées.
Il jette sur tm Dieu crucifié des
regards haffreux ; il en\te dans
des saisissemens où l'on ignore
si c'est le corps qui se dissout oa
l'ame qui sent l'approche de son
juge : enfin , au milieu de ses
tristes efforts , ses jeu3t se fixent ,
ses traits changent j son visage se •
défigure , sa botichc livide s'en-"
tr'ouvre d'elle-même , tout son
corps frémit ; et par ce demicK
travail de la douleur,' soi^ ame
s'arrache de ce <;orps de boiie,
tombe entre les mains de Dieu ,
et se trouve seule aux pieds du
tribunal redoutable.» Toutes les
beautés de la diction se mêlent
ici k la vigueur du tableaU/ Qusk
MASS
rieh« dcTeloppement ! quelle lia»
iûie gradation 1 comme tous les
traifs s'agrandissent en s'unissaotl
quel savant mélange del^rdiesse
et d'élégance dans le styï^ l quel,
aduiiraole Contraste entre ces
expressions pleines d'art et <le
talçnt tont ensemble i « 11 se rolïle
dans ses propres horreurs ; il
sort de ses yeojc ^mourans je ne
sais quoi de sombre et de farou-
che ; il pousse du fond de sa tris-
tesse desjparoles entrecoupées de
sanglots , etc. v^Etla sublime sim-
phcité des derniers traits : «Son
ame infortunée s'arrache de ce
corps de boue, tombe entre les
mains de Dieu , et se trouve seule
aux pieds du tribunal redouta-
ble. j> Ce qui surprit sur-tout dans
le P. Massillon , ce furent ces
peintures du monde si saillantes ,
si fines ^si ressemblantes. On lui
demanda où un homme ,. cou-
sacré Gonune lui à la retraite,
a voit pu les prendre ? « Dans le
cœur Bumaii^, répondit-il^ poar
"peu qu'on le sonde, on y dé-
couvrira.le germe de tontes les
passions. •«• Quand je fais un ser-
mon , disoit-il micore , j'imagine
qu'on me i)onsulte sur une afSôre
ambiguë. Je mets toute mon ap-
{>lication à décider et à fixer dans
e bon parti celui qui a recours
a moi. Je l'exhorte , je le presse,
et je ne le* quitte point qu'il ne
se soit rendu à mes raisons. *» Sa
déclamation ne servit pas peu à
ses succès. 11 nous semble le voir
dans nos chaires , disent ceux qui
^ ont eu le bonheur de l'entendre ,
avec cet air simple , ce matntien
modeste f ces yeax humblement
baissés , ce geste négligé , ce ton
aâfectueux , cette contenance d'un
homme péuét^'é , portant dans les
espntsles plus brillantes lumières,
et dans les cœors les monvemens
les plus tendîmes. Le célèbre comé-
dien Baroa., l'j^yant rencontré
MASS
285
dans une maison ouverte aux gens
^e lettres , lui dit : « Continuez y
mon père, a débiter comme vous
faites ; vous avez une manière qui
vous est propre,, et laissez les
règles aux autres.» Au sortir
d'un de ses sermons , la vérité
arracha à ce fameux acteur cet
aveu humiliant pour sa profes-
sion : « Mon ami , dit-il k un dç
ses camarades qui l'avoit accom-
pagné, voilà un orateur» et nous
ne sommes que des comédiens. »
En 1704, le P. Massillon parut
pour la seconde fois k la cour, et
j fut trouvé encore plus éloquent
que la première. Louis XIY, après -
lui avoir témoigné sa satisfaction,
ajouta du ton le |>lus gracieux :
« Et je veux , mon père , vous
entendre tous les deux ans. » Des
éloges si flatteurs n'altérèrent
l^ointsa modestie. Un de ses con-
Irères le félicitant sur ce qu'il ve-
noit de prêcher admirablement ,
suivant sa coutume : «Eh! lais-
sez, mon père, lui répondit-il , le
diable me l'a déjk dit plus élo-
quemmentque vous. » Les occ;i->
pations du ministère ne l'empê-
chèrent pas de se livrer k la so-
ciété; il oublioit a la campagne
qu'il étoit prédicateur, sans pour-
tant blesser la décence. S'y trou-
vant chez M. de Crozat , celui-ci
lui dit uki jour : « Mon père ,
votre morale m'elfraie ; mais vot re-
façon de vivre me rassure. » Son
esptit de philosophie et de conci-
liation le fit choisir, dans les que-
relles de la constitution, pour rac-
commoder le cardinal de Noailles
avec les jésuites. Une réussit qu'à
déplaire, aux deux partis ; il vit
qu'il étoit plus facile de convertir
des pécheurs que de concilier
des théologiens. Le régent, ins-
truit par lui-môme de son mérite,
le lioinraa, en 171 7, à l'évôché de
■Clermont. Il n'auroit pas été en
état de l'accepter, si Crozat k
a84 MÂSS
csbdet n'eÂt pqjé les buUes. Desr ;
tiqé, l'année suiiiiint^, à prêcher ^
devant Louis XV , qui n'avait que {
neuf ans 4 U composa, en six se»
roaines , ces discours si connus
SQua le nom. de Petit -€:aréme.
C'est le ehe^-d'œuvre de cet ora-
teur, et celui de Fart oratoire.
Les critiques sévères trouvèrent
dans le PetU-Capéme un défaut
qu'ils reprochent en général a tous
les discours de MassUlon : c'est de
n'offrir souvent dans la même
page qu'une seule idée , variée par
toutes les richesses de l'expres-
sion, mais qui , ne sauvant pas Tu-
niibrmité dulond , laissent un peu
de. lenteur dans la marche. On a
faitJa même eritiquede Sénèque ,
et avec plus de justice, parce qu'il
fflitigue d'autant plus son lecteur ,
qu'on sent qu'il a ramassé avec
effî!>rt ce qu'il répand avec abon-
dance. Mas^illon , au contraire ,
né avec un génie plus éloquent
et plus facile , semble ne présen-
ter en plusieuft manières les
vérités moraks quo par la crainte
de- ne pas les graver s^ssez £9rte-
ment dans Ta me de ses auditeurs.
Parmi ces vérités importantes ,
on remarque eellerci «( Que ce ne
saut pas les souverains , mais la
loi qui doit régner sur les peu-
ples } qu'ils n'en sont que les mir
ni&tres et les dépositaires » que les
peuples les ont fai^ , pai: l'ordre
de Dieu , tout ce qu'ils sont , et
qu'ils né doivent être ce qu'ils sont
que pour les peuples i que les
souverains deviennentmoins puis-
tans dès qu'ils veulent l'être plus
que les lois , et que tout ce qui
rend l'autorité ^çHeuse l'énervé
et la diminue. » jL'acadénRÔe fran-
çaise reçut Massillon. en 1719.
Le cardinal du 9ois, a qui il avoit
dpnné une attestation pour être
prêtre, lui ftt açeorder l'nbbajre de
Savigny. \J Oraimn fumi>re de la
dnchei^e fiQrlimm , en tjaâ ,
MÂSS
fut le dsmier diseaws qu'A pr<^
nença à Paris. Depuis il ne sorôl
plus de son diocèse , où sa daun
ceuF , sa politesse efr sea bienfaitu -
lui avoient çagnë tous les^ eceurs* •
IL demàndoit souvent k la cour
des secours pûur l^s indigoas ,
et la diminution des impôts qui
pesoiaxt sur là nrevince a' Auvev*
gne. |1 réduisit a des sommes mo-
diques les droits exorbitans da-
grefife épiscopal. £n dMUp ans il-
fit porter en secret !2o,ooo liv« a
l'Hêtel-Dieu de Clermont. Ses.
vues pacii^ques ne se maBi£sstè-
rent jamais mieux que pendant
son épiscopat. Il se feîsoit ua.
plaisiif de rassembler des orato-
riens et des jésuifees à sa maisom
dd campagne , et de les îaàre
jouer ensembk^. Le cardikial de
Fleury , qui craignoit que le&
jansénistes ne pussent se glari- ,
jfier d'un si illustre défenseur , le
ménageoit ; et Massittoa , saiis
aimer beaucoup ee ministre , avoît
pour lui les. mêmes ménagenmiis.
Il disait quel(|ue£&is en plaisan-
tant sur cette politique timide-
et réciproque : « M. le cardipali
et moi nous nous craignons ibu-
tuellement , et nous sommes ra-
vis tous deux d'avoir rencontré
un poltron. » tl poussa cette fml-
trannerie i dqnt il convc^noil si
naïvement , jusqu'à k'bser cou*
fier son séminaire w^ oratoriens »
S9S anciens, confrères , parce que
le cardinal demanda la préfé<-
rence pour d'autres. Oa pfélemL
que Mas^illon crut avoir à se re-.
pentir de oette foiblesse : « J'ai ,
oit-il , cmvert la porte . à l'igao-.
rance pour avoir la pai«; |au-
rois dû penser que dans les pré-i
très l'ignorance est bien plus k
craindre que les lumières:, m 11
mourut le sft septembre i^tt-
Personne n'a plus louché qufi.
lui. Préféraient le sentiment k tout >
il remplit l'ame de c;eile émotifisi
MASS
et BUlataire qui fait BÎmer
hi Tertu. Idées brîliaiites; exprès*
lions dioisies , ' barmauieuses ;
«magi» vt^es et. natarelles ; styie
«clftir , pteÎB , nombreux : tel est
' le caractère ée réloCfuence de
M assilMi , fimr^tovrt datis soii Z^-
^U'C^ifénte, 11 sait à la 6ms peu-
«er, ^indre et sentir. 0«i a dit
•4x lui qu'il étbit à Bo<u^(iaioue
ee que iWeiiie étoît k Corneille.
•Pour mettre le dernier tmh a
mfm élage , il est , de tous les
-orateurs fi*anoais , celui dont les
-étMugMrs font le phis de cas ,
"quol^'ils lui re^ocbent , avec
'«fermôntel , d'avoir manqué quel-
^eibis d'ëuergie et de prorfon-
«ieur. Le iiefv«ru de cet homme
'Çél^re tnyus a dontié une bonne
lédittoa des OEmures de son on-
î^cle, à Paris, e» ijjS^ et 1746 v,
. -«Il i4 vol. grand to-ia j et la
^tinnes |»etit format. Qici y trouve ,
IdifititMvent et un àarême com-
'^lete.^ C'est sor-toat dans les ser-
-moas tie morale^ tels qœ sont
^j^sque tous ceux de soii A^ent
m, ^ son Carême^ qu'il feut
dà^etiSaitt le véritable génie de
ftfttssillon. Il excelle , dit d'Alem-
^[feit , dans k partie de l'erateur ,
^qui seul peut tenir lien de toutes
-in a'uftres , ëans cette éloquence
"i^i va droit k l'ame | mais qui l'a-
ffite sans la dédhirer.Il va cher-
âier «n fond du eour ces replis
toacltés oh ies passions s'enveiop-
|>eutv, let il 1»5 dëvélc^pe avec
tone otiotion si alSèotueuse et si
^sniipe, qu'il subjugue moins qu'il
iÉi^trâiâe» Su diction , toujours
iftdle 9 élégante et pure , est par-
•fout de«eette5im|dicité mMesàns
4aque)le il n'jr a ni 'bon 'goÂt ni
iréritabie éloquence : simplicité
l^i , étant réunie -dans MassiUon
' 4 d'hartiM>i}i<! 'la plus séduisante et
la 'plu» <loa6e,, «emprunte encnre
des'grftcesiiouvelles. de qui met
jb ^làvkbk utt diarme que fait
MASS
385
réprouver ce style enchanteur ,
c'est qi/bn sent que tant de beau-
tés ont coulé de source , et n'ont
rien coûté à celui qui les a pro-
duites. Illui échappe même quel-
quefoiS) soit dans ies expressions»
soit dans les tours , soit dans la
mélodie si tottchante de son style,
âes négligences qu'on peut ap-
peler heureuses ,' parce qu'elles
achèvent de faire disparoître l'em-
preinte du travail.' C'est par ûet
abandon de lui - même que Mas-
sillon se faisoit autant d'amis que
d^uditeurs. Il savoit que, plus
un orateur partit occupé d'enle-
ver l'admiration , moins ceux qui
l'écoutent sont disposés k la lui
accorder. II. Plusieurs Oraisons
funèbres , des Discours , ùes Pa-^
négyriques , qui n'avouent jamais
vu le jour. liK Dix Discours
connus sons le nom de Petit-Ca»
rême* ÏV. Les Conférences eccèé^
siastiifues, qu'il fit dans le sémi-
naire dé Satnt-Ma gloire , en arri-
vant k Paris ^ eelks qu'il a faites à
ses curés pendant le cours de son
épiscopat ; et les discours qu'il
pronbnçoit & la tète ùti synodes
qu'il assembloit tous les ans.
Dans la conférence sur Vusage
dçs revenus ecchsiastiquôs , Mas-
sillon semble prédire au clergé
ce qui lui est arrivé. Après s'être
élevé contre le faste qui avilissoit
le clergé , il dit que les Vnondains
se plaignent que les clercs tout
seuls vivent dans Topulencé ,
ta^^is "que tous les auires états
soufrent. L'hérésie en usurpant ,
lès siècles passés , les biens con-
sacrés 'k l'Église , n'allégua point
d'autres prétextes. « Et que sais-
•je, ajouta-t-il, si le même abus, qui
t^gne parmi nous ^ n'attirera pas
un jour k nos successeurs la mê-
me peine. » V. Des Paraphrases
louchamtes sur plusieurs psaumes.
Cet écrivain si éloquent souhaitoit
qu'oaiatrodttisîien France l'usage
386
MASS
établi en Angleterre , de lire les
sermons au lieu de les prêcher de
inémoii'e - usage commode, mais
qui fait perdre a Télaquence toute
SR chaleur. Il lui étoit arrive,
aussi bien qu'a deux autres de ses
confrères , de rester court en
chaire précisément le liiême jour.
Ils prechoient tous les trois en
différentes heures, un vendredi
saint. Ils voulurent s'aller enten-
dre alternativement. La mémoire
manqua au premier; la crainte
saisit les deux autres , et leur fit
éprouver le même sort. Quand on
demandoit a notre illustre ora-
teur quel étoit son meilleur ser-
mon ? <t Celui que je sais le mieux,
répondit-il. » On attribue la mê-
me réponse au P. Bourdaloue. Le
célèbre P. de La Rue pensoit
comme Massillon , que la coutu-
lue d'apprendre par cœur étoit un
esclavage qui enievoit k la chaire
bien des orateurs , et qui avoit
bien des inconvéniens pour ceux
qui s'y consacroient. ( Voyez son
article. } L'abbé de La Porte a
recueiUi les idées les plus bril-
lantes et les traits les plus saillans
répandus dans les ouvrages du
célèbre évêque de Clermout. Ce
recueil j fai^ avec choix , a paru à
Paris en 1748, in- 12, et forme
le i5* vomme de l'édition grand
m-i2 y et le i3* du petit in-j 2 ; il
est intitulé Pensées sur différens
sujet^ de morale et de piété ^ ti-
rées 9 etc. « C'est dans ses ser-
mons , dit La Harpe , que Mas-
sillon est au-dessus de tout ce qui
l'a précédé et de tout ce qui Va
suivi , par. le nombre , la variété »
etrexcellepcede ses prédications^
un charme d'élocution continuel ,
ime harmonie enchanteresse , un
choix de mots oui vont tous au
cœur , un assèmolage de force et
de douceur , un art de pénétrer
dans les plus secrets replis du
cQur humain de manière k Félon-^
MAS^,
ner et a le confondre, de Peffra jer
et de le consoler tour-a-tour, de
tonner dans le$ consciences et
de les rassurer : c'est a ces tmits
réunis, que les j[uges éclairés
ont reconnu dans Massillon un
hfMnme du tr^s-petit nombre de
ceux^ue lan^ure fil éloquens. »
On a publié eft 1791 diverses
éditions in-8<^ et in^i2 des M4*
moires historiques stik* la réçenœ
du duc d'Orléans païf MassiUon»
Et parce que ce^préUt, dévoué
aux libei^s de l'Eglise gallicana,
et membre du conseil de cons-
cience , pendant la régence du
duc d'Orléans , paroît étranger
aux troubles relatifs k la bulle
unigenitus , il s'est trouvé dans lie
parti pour lequel elle est un objet
de culte un écrivain qui a ok
que cet ouvrage n!étoit point de
Massillon. On n'a pas fait atten-
tion que ce fut le parti du cardi-
nal de Noaillés qui appela k ]|||rîs
le jeune Massillon; qu'il ne fut
évêque , malgré sa grande cél^
brité, que sous le régent ; que les
partisans de la bulle , voyant sa
tiédeur sur l'objet de leur litige,
l'écartèrent de% faveurs tant que
le P. Le Teliier eut de l'influenci»
sur la nomination des évêchés;
(ju'il fut encore éloigné des afr
faires ecclésiastiques lorsque le
cardinal de Fleurj s'environne
d'ecclésiastiques qui avoient un
ton décidé sur ces matières ; et
que , retiré dans son diocèse y A
témoignoit une égale amitié , et
en même temps , k un moliniste
comme k un janséniste. Massiiloa
étoit dévoué a ses devoirs , et se
croyance étoit pure ; mais il.réur
nissoit ces deux qualités sans pro^
fesser le zèle brûlant et persécu-
teur des théologiens qni eurent
de llnâuence sous le cardinal de
Fleunr. De plus habiles critiques»
La mi*pe entre autres , dans les
Mercuresy ont reconnu raulhen*
MASS
tîcîté de ces Mémoires. Ijoais XV,
désirant être instruit des anec-
dotes de sa cour pendant sa mi-*
norité, les demanda à Fauteur;
ils sont écrits avec simplicité,
comme des Mémoires historiques;
on n'j trouve pas Téloquence de
' l'orateur chrétien , parce. que ce
n'étoit pas le cas ; mais bft y ad-
mire un esprit de calme et d'ob-
servation plutôt que de critique ,
ton qui caractérise le tendre Mas-
siUon , l'orateur du cœur humain «
Jplntôt que Iç peintre frondeur des
vices de la cour. Massillon toute-
fois s'apercevoit de la décadence
des afiaires <lepnis la mort de
Louis XIV , et il donna dans ses
Mémoires des leçons d'une pro-
fonde sagesse a son successeur
Siii n'en profita point. Le libraire
enouard pubhe une nouvelle
édition in-8<> des Œuvrer de Mas-
sillon , digne de la bonté des pro-
ductions ae ce célèbre orateur.
* n.MASSILLON ( Joàeph), né
Il Hières'en Provence, neveu du pré-
cédent, entra dans la congrégation
de l'Oratoire, oh son application
à l'étude et la brillante réputation
de son oncle le firent accueillir
avec distinction. CSelui-ci ayant été
élevé sur le siège de Clermont ,
les supérieurs de l'Oratoire en-
voyèrent le jeune Massillon dans
cette ville , qu'il habita jusque
vers la fin de la vie du prélat.
Après la mort de son oncle, le P.
Massillon revint h. Paris en l'jêfi ,
époque où sa congrégation fut tonr>
nientéekToccasiondela bulle>i/m-
cenituSy et quitta l'Oratoire. Le P.
La Valette, général de la congf'éça-
tion , sentit si bien la perte qu'il iai-
Soit, que de son propre mouyemeût
il rétablit sur son catalogue le P.
Massillon, qui acquiesça , mais
voulut n'être plus de Tordre que
comme externe; Le P. Massillon a
pi^lié ; I. Lettres à un évêque sur
MASS 287
cette questioriy Y a-t-il quelque re--
mède aux maux de FEgUse, 1 vol.
in-80. n. Lettre t^un ami à Vau-^
teur de la dissertation sur la na-
ture et P essence du saint sacrifice
de la messe. On a encore de lui
quelques autres écrits. Beaucoup
de personnes consultoiènt le F.
Massillon sur leurs affaires spiri-
tuelles et même temporelles. Il
aima toujours k rendre service, e^
se distingua par une tendre sol-
licitude pour les pauvres. Il mou-
rut à Paris le 3o décembre 1780 ,
âgé de 76 ans.
t MASSINGER ( Philippe ) ,
né en 17S4 à Salisbury , ou plu*-
tôt k Vvilton , demeure du comte
de Pembroke , au service duquel
étoit son père , fit ses études
avec succès k Oxford , et en sor-
tit pour se vouer k la carrière du
théâtre , oii son talent ne le Sauva
point des désagrémens qui y
semblent attachés. Il reste de lui
18 Comédies et quelques Tragé^
dies , quelques autres ayant été
perdues par la négligence de M.
Warbnrton , qui en étoit posses-
seur; il en composa quelques-
unes avec les plus célèbres poètes
de Son temps. Si ces pièces sont
fautives sous le rapport de la vrai-
semblance , si elles blessvnt sou-
vent la décence et la^pudeur^ elles
sont pleines d'imagination , de
poésie , de force comique , et
même on trouve dans toutes un^
certain but moral qu'elles n^attei-
gnent malheureusement qu'au
travers de détails^ qui choque*
roient aujourd'hui les oreules
les moins sévères* Ses Œuvres
ont été recueillies en i779> 4 ^^^'
in-8*. On a aussi une édition des
Comédies de Philippe Massinger»
accompagnées de notes par Wil-
liam Ginord. La comédie an-
glaise , bien foible quand on la
compara k \% nêtre^ #f fait cç-
288
MASS
pendant remarquef par un carac-
tère d'originalité souvent bizarre,
inais toujours piqdante , et Mas-
singerr, coliteftiporam de SliakeS-
pear , de Johnson , de Beau-
ifnont , de FJetcher , rtiérîte plus
de riéputaftion qu'il n'en a' ,
mêthe chez ses Concitoyens. Mas-
sruge^ mourut k SouîtnWaifk en
* MASSïNl ( Cbarïes-îgnaée ) ,
l!»ék*CésêneIe 16 mai lyo'i , après
's'él*e livré k Fétûde desbelles-
lettres et du droit , se fixa k Rdhie
Ï rendant trois ans , et y exerça
a jurisprudence, hè cardinal
Geoi'ge Spinola , légat 'a Bologtie ,
rappela auprès de lui en qua-
Kté <fauditeur. Quoique ses ta-
lens lui permissent de prétendre
k Où àvafncement rapide, il se
coâsacra à la retraite et entra
dans fa" congrégation deTOraloire
en I j54«ïlen devint un dès mem-
bres lefi plus éclairés et mourut le
a3 riiârs 179t. On a de lui,!.
f^itd de! vén. P. Mariano Soz-
zi'ni âetr oratorio di Roma , R orne ,
1747. Le cardinal Léandre Col-
'loredo l'âvoit déjà ébauchée ;
Masstnî la mit dans un nbuvel
ordre et Taclieva. II. Vita del
iV". S. Gesit Cristo es traita dc^
SS, Ei^angeïj\ Rome, 1759. Cette
Yie , écrite en français par Le
'ïoilmeux, ftvoit été traduite en
italien et publiée k Rome en 1757.
Le P. Massini retoucha éett'e tra-
duction et l'enrichit d*un grand
nombre d'observations morales.
III. ritadelA\ S. Gesù Cristo y
etc. , conitn appendice, che con-
tiehe i5 medit'azioni sutla pas-
sione di Gesîi Cristo , un' îstru-
zione per àsistere alla santa
'mess a , etc. , Rome , 1761. Elle
a été pUisieurs fois réimprimée k
Venise, Turin et ailleurs. L'appen-
di^futaussumprimé kpartavocun
Exei-cicë abrégé de dévotion pour
maSs
ie^ dimanches , etc. tV. Aaccoït'di
délie vite de' Santi per ciascun
giorno delV anho i aile quali si
premettono la vila di Gesit CriS"
to , e le Jesti mobili , tloitie ,
1763 , i3 vol. in- 19.. V. Secbnifa
raccoltn , che continue Fappen-
dicè délie vite de* santo per cias-
cheâiin giorno dèlf dnno, Rome ,
17^7 , i3 volumes in- 12.
MASSINISSA. rdf.MAttirrssA.
t I. MAwSSON (Antoine) ,
graveur célèbre, membre de Ta-
cadémie royale de peinture , né k
Thoury, près d'Orléans, en i636,
mort a Paris" eto 1700, dessinoit
avec autant de profondeur que de
corr<;ctlon. Dans les sujets nisto-
riques, il savoit rendre avec in-
telligence l'expression et le senti-
ment. La Sainte- Famille , d'après
Mignard , et plusieurs amtres gra«
vures de lui , d'après Rubens ,
Le Brun , etc. , sonttrès-estimées ;
mai^ son plus bel ouvrage e» ce
genre est Pestampe des Pèlerins
aEmmaiis , connu'e sous le nom
de la Nappe de Masson. Cet ha-
bile artiste réussissoit aussi bien
dans 1« çeiire d*u portrait ^e
dans celui de Pkistoire. Les por^
traits du vicomte de Turenne, du
lieutenant-criminel de Lyon , et
sur-tout celui du duc d'Harcoort.
dit le Ctidet à la Perle, sont re-
gardés comme des chefs-d'œuvre.
Sort bUrin est ferme et gradeiiz.
Il s'étoit,fait une manière de gm-
vç^r' toute particulière ; et au lieu
défaite agirsambin«urlaBl«B<^,
iltenoitauicontraire sa maiii'droite
fixe , et avec la main gtfuche il
faisoit agir la planche , suivaBt4d
sens qu'elle exigeoit.
t lï. MASSÔN ( Innocent le ) ,
chartreux, nékNoyon en 1628 »
élu général en 1^75 , fit re-
bâtir la grande Chartreuse , qui
avoit été presque eutièrOmeiit #é-
t
MA^S
Ûmte en eendres. Son meilleur 1
ouvrage est sa nouvelle Collection
des Statuts des chartreux: ^ avec
des notes savantes , Paris , lyoS,
in-folio , très-i*'are ; il a cinq par-
, ties. La cinquième , contenant les
privilèges dé Tordre , manque
quelquefois, il avoit donné , en
i685 , r Explication de quelques
endroits dés anciens statuts de
tordre des chartreux, petit in-4**>
q^i doit avoir i66 pages. Ceux
qui finissent h la page 122 ne
sont pas complets. On trouve or-
dinairement a la suite de cet ou-
Trage une autre pièce du même au-
teur, intitulée uéux vénérables
PP. visiteurs de la Province de
N , in-4'* , sans date. C'est une
réponse à ce que l'abbé de Rancé
avoit dit des chartreux dans ses
Devoirs de 1^ vie monastique.
Masson ni^ourut le 8 mai i^oS ,
a 76 ans , après avoir été pendant
toute sa vie ennemi déclaré des
disciples de Jansénius , qui ne
Font pas épargné dans leurs
écrits. C'étoit , selon eux , un
faux
trop
Fie
de Jean d'Aranthon dAlex , évê-
que et prince de Genève , général
des chartreux , Lyon^ 1697 ,
io-S". IL Annales ordinis cartu-
siensis , Correriae, 1687, ^'^"^ol.
Le tome premier est le seul qui
ait été mis au» jour.
m. MASSON (Antoine), reli-
gieux minime, mort à Vincennes
en 1700 , dans un âge avancé ,
se fit un nom dans son ordre
par sa piété , par son savoir et
par ses ouvrages , dont les princi-
paux sont ,. I. Questions curieih
ses , historiaues et morales sur
la Genèse , in- 12. 11. ^Histoire de
Noé et du 'déluge universel, 1687,
in-12. III. Histoire du patriar-
f/ie Abraham , 1688 , i^-Ia, lY»
T. y?^*
MAS S
2«9
Traité des marques de la pré*
destination , et quelques autrei
écrits de piété , nourris de pas-
sages de r£criture sainte et des
Pères.
t IV. MASSON (Jean) , minis-
tre réformé , originaire de France»
retiré en Angleterre , pour j pro-
fesser en liberté sa religion , mort
en Hollande vers 1750, est au-
teur de plusieurs ouvrages. Le»
principaux sont , L Histoire cri-
tique de la republique des lettrss^ ^
depuis 1712 jusqu'à 1718, en i5
volumes in-12 , Amsterdam et
Utrecbt. L'érudition j est pro-
fonde , mais ennuyeuse. Masson
écrivoit en pédant. L'auteur da
Mathanasius Ta eu en vue dans
plusieurs de ses remarques. Oa
pou voit lui appliquer ces vers du
chevalier de Caillj :
Dieu n« garde 4*^tre savant
D'one science si profoa4e .
Les plvs doctes^ le plus soavetat
Sonties pitts «ottcs gebs du mon de.
II. Des Vies d'Horace , d'Ovide
et de Pline le jeiuue , en latin ,
3 vol. in-S*» , assez estimées , on j
trouve des recherches qui peuvent
servir à éclaircir les ouvrages de ces
auteurs. Dacier , attaqué par Maij-
•son, se défendit d'une manière
victorieuse. Sa défense est k la
tête de la 2* édition de sa traduc"
tion des OËuvi^s d'Horace. UI. ^
Histoire de Pierre Bayle et de ses
ouvrages, Amsterdam , 17169
in-i2. Elle lui ^jst du moins coin-
munément attribuée , quoiqu'oa
l'eût donnée d'abord k La Monr
noie. Voyez Mabtin, n» XIV,
n* V de ses ouvrages.
1
t y. MASSON DES GlUNGBA
( Daniel If? ) , prêtre , né en 1700 ,
mort en 1760. Les particularités
de sa Vie sont ignorées. Il a laissé
un ûuvra|[e ^ttit^lé Le philosç*
»9
'MÀS'S
^5y?Aft. mod^^ie , ou XJp^rédule
' cçfidaMnc au tribunal de sa rai"
mfh j , Paris 1739 , , iixr 1 3 ^ réim-
primé eu 1705 , avec des «ddî-
tioos considérables. Son stjle est
un peu aâecié.
^ t.Vî. MÂSSON (ï^. T.), de
paris , trésorier de France , mort
sur îa fin du i8* siècle , est auteur
dé plusieurs ouvrages , entre au-
tres , d^une Traduction "en prose
de la Pharsàle de Lucain , Paris ,
1765 , 2 vol. in-ia. De Poésies
\^alantés et badines , 1757 , in-12;
de la Guerre des Parasites de
S'arraziih, trad. 1767, iti-iajet
^"Elégies sacrées , 1754» iu-124
< VII. MASSON IA: MoRVIIiLIEBS
(N.)-, poète médiocre, maisécri*
iifSÀrk ooirect , a publié divei^s ou-
vrages relatifs k la géographie ,
et plusieurs- pièces de vers , in-
sérées dans di/Ëérens recueils.
On ]ui.4pit) \,.Akrèg^ à^l^
Géographie devla France., 1774»
2 volinmesin-iu. IL -r^M^/«sur la
Idéographie de llt^Iie , 1774»
*n-i2. lil. Autre sur la géographie
de TEspàgne et du Portugal ,
•1^76 , in-i2. IV. Œuvres mêlées
en vers et en prose , Paris 17&9 ,
'in-8<». V. Divers articles sur la
'gét)graphîe moderne, insérés dans
T'Encjclopédie méthodique. Il est
'mort à Paris dans le mois de sep-
tembre 1780.
, ^^ VIII. MASSON.(Charks-
-François-Philiberl ) , membre as-
socié.de rinstitut de France, de
4a société philo thelKnique, eU;. , so-
^ ^cwétaire-^jénéral de la - préfecture
de CoblentîL, né en 1762 >à Cla-
mond , petit fort du pays de Mout-
<']»diliarci , passa très-jeune au ^er-
:Tice de la Russie , où il devint
•roajoi' en-pr^nitier , et secrétaire
des commandemenô du grai)d-duc
^41exalKlre, au^ourd'hiy empereur..
Paul i*»^ le reuYoja de hu^^ie ,
MASS
• • • ' ■ . * .
coBune parûsan de la révolutîo»
française, On,a de lui , I. Cours^
mémorial de géographie , à Ta-
sa^e du cojrps <€ artillerie des ca-
dets , fierUn , 1787 , et Péters-^
bourgs 1790 , in-d**. H. Elmine ,
ou /a fleur qui ne se flétrit jor
mais , Berlin , 1790 , in-So*. UI.
Mémoires secrets sur la Bus-
sie, Amsterdam ( Paris) , i8oa
et années suivantes , 4 velumes
in-8<*. Ces inémoires , traduits
ei;i plusieurs liijigues , em-ent la
plus grande vot^ue k l'époque oii
ils parurent; dès aperçus nou-
veaux sur cetle autocratie , des
anecdotes secrètes , et des épi-
grammes sanglantes sur Paul i",
ibent Ja fortuite de cet ouvrage*
On pouiToitcepe'adant reprocher
à l'auteur d'avoir irop écouté là
voix du ressentiment, d'avoir pris
plaisir, à. charger ses tableaux.
II L Les Hehétiens , poëme en 10
chants j^8oQ, i vol. iii-12. Ce
poëme., lorsqu'il parut , fut yive^
ment critiqué . par queîqu es . jour-
nalistes, et élevé jusqu'aux nues
par les autres; ce qui prouve qu'il
n'est, pas sans mérite > et qu'il
j a de grandes . beautés . et de
grands défauts. L'âpreté des sites
des montacTies xle la Suisse se
retrouve jusqu a un certain pomt
dans le style de ce poëme ; mais
il en respire la fierté. On a en-
core de cet auteur à'^ Odes , dont
une , sur la fondation de la répu-
blique, fut courounée par l!insti-
tut en i^oi\eXLa nouvelle uistree^
roman chevaleresque , Paris ,
idoQ , 2 vol. in - 12. Masson est
mort en 1807.
. IX. MASSON CPapîre). Foj^ez
Papike-Masson.
X. MASSbN. royez Miçoir
et Pezay.
t MASSOITJLTÉ ( Antonin \ ,
né à Toulouse eu 1 63:^9. domi-
MA&S
^
Bicaîn en 164? > fuf prieur dans
la maison da noviciat à Paris ,
puis provincial de la province
de Toulouse , enfin assistant
du géniéral de son ordre en
i686i Ce modeste religieux re-
fusa-nn évêché qui lui futofièrt
parle grand-duc de Toscane. Il
'mourut à Rome le 2a janvier
"1706.^ Son principal ouvrage est
un livre en deux vol. in-folio , xxir
û\v\éDivus Thomas sut interpres.
' Son but principal est de prouver
•que les senti mens de Técole àes
dominicains , sur la prëmotion
{>hysique , la graee et fa prédes-
tination y sont y^tablement les
sentim^is de saint Thomas , et
non pas des inventions dé Bannez,
comme quelques adversaires dès
thomistes l'ont prétendu. L'auteur
^ prévaut sur-tout des opinions
. de saint Paul , de saint Augustin ,
de saint Bernard et de saint Tho-
mas. Il réifuta aussi les quiétistes
da]ps dei:^x écrits , publies iii-12 ,
1699 et ijoS.
; t I- MASSUET ( dom René ) ,
savant bénédictin de la congréga-
tion de Saint-Maur , né k Saînt-
\ ônen de Mancelles, au diocèse
d'Evreux ,' en i665 , publia , I.
Une édition de Saint - Irenée ,
Paris, in-foi. , 1710 , plus ample
et plus correcte que les précé-
dentes , et enrichie de préfaces ,
de dissertations et de notes. Ses
Dissertations répandent un ùou-
veaû jour sur des matières qui
peut - être n'a Voient jamais été
tien éclaircies. II. Le cinquième
volume des Annales de l'Ordre
4e Saint -JBenoit. IIL Lettre
êun ecclésiastique au R. P, E.*
L. J. ( révérend . père Etielnnc
LangloîS) jésuite ) /dans laquelle
il répond' à une brochure contre
l'édition de «aint Augustin , ddn-
• nie par ses confrères . IV . Une se-
tom&Sditîonà\Ji «aint Bernard ,
M A S S 2()t
de n. Mabillon. Dom Massuet
mourut le 19 janvier 1716.
^ H. MASSUET ( Pierre ) , bér
nédictiu de la congrégation de
Saint- Vannes , profès de l'abbaye
de Saint- Vincent de' Metz, du \S
juin 1716, né à Mousoa- suc-
Meuse le 10 novembre 1698, mort
médecin en Hollande , dans sa
seigneurie de Lankeren , près
d'Amersfort , le 6 octobre 1776,
travcùUa à la Bibliothèque raisbn-
née des ouvrages des savans de
l'Europe , avec S'gravesande , de
Jaucourt, Armand de La Chapelle»
Barbeyrac ^etDesmaiseaux, Ams-
terdam, 1728^1753, 5a vol. lUTii,
y compris deux volumes de tables.
On a encore de lui , l» Continua^
tion du Discours^ sur ÏRistoite
Universelle dfi Bossuçt ^ ^depuis
1 72 1 jusqtûà la fin de 1 737 , Ams-
terdam , 1736 , 4 vol. in»é«>. On
nommé Labarre en avoit précé-
deinmeut donné une continuation
qui s'étendoi l j usqu'à 1708 . II . His-
toire de l^empereur Charles Kl ,
et des révolutions arrivées dans
l'empire sous le règne des princes
de la maison tf Autriche , Ams-
terdam, 1742, 2 vol. in-i2. lif.
Histoire aes ^rois de Pologne et
du gouvernement de ee royaume ,
Amsterdam, 1755, 3 vol. in-ia.
- IV. Table générale des matières
contenues • dans VHistoire et les
âfémçires de Facndémie roy^e
des sciences de Paris ^ depuis
6gg Jusqu'en 1 734 inctusivetuenty
Amsterdain , 1741 » in-4* , de 704
pag.it. ibîd, 4yol. in-12. Cette
•tame qui contient plus de 5 vol.
delà tablede rédition de -Paris ,
est plus complète, plus oiommode,
et mieux voraoimée^ EHe est d'iiil-^
leurs adaptée aux éditions de
Paris et de-Holiande» On regr^te
que le rédacteur ne Tait p|is h\t
partir de l'année 1666 , et ned^aît
point prolongée^ au-delbr^de t^'S^f
V
;
aga . MAST
V. ne rftt due de Ripperda^^
grand d'Espagne , Amsterdam ,
11^ X ^ voi. in-ia. VI. Annales
drEspagne et de Portugal , avec
cartes et figures , par don Juan
Alvarez de Colmenar, traduites
de Pespagnol , Amsterdam, i74i>
m-4"- .
t M ASTELLET À (Jean-
André DoRDucci , dit ) ) peintre ,
né ^ Bologne en i577, entré
d'abord dans Téeole desCarrache,
étudia quelque t^nps les ouvra-
ges du Parmesan ; mais , loin de
travailler dans le goût de ces
grands maîtres, il se fit une ma-
nière séduisante , sans vouloir
consulter la nature. Il emplojoit
le noir plus qu'aucune autre cou-
leur , et cette affectation dépare
ses ouvrages. Uesprit de ce pein-
tre , né avec un naturel mélanco-
lique , s'aflfoiblit par le chagrin.
l\ s'enferma dans un couvent où
il mourut fort vieux.
MÀSTIN Di i/EscALE. Fq/ez
Escale.
* MASTRICHT ( Pierre Van ) ,
né à Cologne en i65o, après avoir
Î>endant plusieurs années exercé
e ministère évangélique , fut suc-
cessivement professeur de théo-
logie k Francfort-sur-I'Oder , k
Duisbourg et k Utrecht , où il
mourut en 1706^ laissant par son
testament un legs de vinet mille
florins, dont les revenus uevoient
être employés k l'entretien et aux
études d'un ou de deux étudians
en théologie. On a de lui , I. De
Jide salvijicd, in-8»* IL Novita-
tum cartesianarum gangrœtia ,
Amsterdam, i678,in-4f. WhAca-
dtànùœ uUrajectinœ votum sjrn>
bolicunij Sol justitiae, illustra nos ,
pro themate inaugiirali dictum ,
Utr. , 1676. IV. Ttknologia theo'
. r^tico-'practica , Amst. , 1682 et
MÀXA
1699, !2 Vol. in - 4"-* V; Contrm-
Beckerum^ Utr. 169a. Vi. Kirv-^
diciœ veritatis S, Scripturœ,
* ï. MÀSUCCIO , architecte
et sculpteur napolitain , né en
i25o , mort en i5o5 , termina
Castel-Nuovo et Sainte-Marie-la-
Neiive, commencés par Jeau de
Pise. On lui doit la construction
de l'archevêché , d'une architec-
ture gothique ; mais si dans celle
de l'église de Saint-Upminîque-
le-Maieuril fit briller quelques
étincelles de bon goût, il en donna
une preuve plus irrécusable dans
la construction de Saiut-Jean-le-
Majeur. Parmi les nombreux pa-
lais qu'il a construits, on distingue
celui appartenant au priuCfe Co-
lombrano. •
t II. MASUCCIO DE Saleeiœ,
MasutiusSalemianus , issu d'une
famille noble , a fait , a l'imitation
de Boccace , cinàuante IS'ouvelles
intitulées , // jyovellino , etc.,
imprimées en italien k Naples,
1476, in-fol. , puis k Milan , i485,
aussi in-fol. , et réimprimées plu-
sieurs fois ; les meilleures éditions
sont celles de Venise, i5a5 , i53i,
i535 et i54o, in-Ç», et enfin en
1765, a vol. in-8». Cet auteur ^
mort vers la fin du i5* siècle, est
fort au-dessous de son modèle.
MASURES. Tpj. Mazubes,
t MATAMOROS{Alfonse-
Garcias) , chanoine de Séville , sa
patrie, au 16* siècle, professeur
d'éloquence dans l'université d'Al*
cala , a donné , Traité des acadé'-
mies et des hommes doctes d'Es-
pagne, Al cala, i553, in-8«. C'e:^
une apologie des Espagnols con-
tre ceux qui paroissent douter du
savoir de cette nation. Mata-
mores , homme de goût, en-
nemi des misères scolastiques ,
et amateur passionné des belles-
:
MATA
lettres , les fit revivre en Es-
pagne , iiprès avoir dégoiité siçs
4xompatriotes des froides et inep-
tes chicanes de certaines écoles.
Son stj'leest élégant ; mais il af-
fecte trop d'y répandre des âeurs.
t MATANI ( Antoine ) , mé-
decin , né a Pistoie le 27 juillet
1730 9 oii il mourut le ai juin
1769 , fut reçu docteur à Pise
en 1 754 9 et fut 'successivement
professeur en philosophie et en
médecine dans la même univer-
sité. On a de lui un grand nombre
d'ouvrages. Les principaux sont ,
' I. De anevrismaticis prœcordio-
rum mof*bis animadversiones ,
Florence , 1766 ; Francfort , 1766.
II. De ralioneJi philosop/uit ,
' ejusque prasstantid , oratio , Pi-
sis , 17^7. III. Heîiodori Laris-
Scsi capita opticonim è gneco ia»
Une conversa , Pistoie , ijtSÔ. IV.
De osseis tunioribus , Pistorii ,
1670 ; Coloniae , i765. V. Délia
Jifrura délia terra , Pistoie, 1760.
.VI. Relation historique et philo-
sophique des productions natu-
relles du territoire de Pistoie , en
Italien , Pistoie, 1762. VIL De
pbilosophicis Pistoriensium stu-
diis , Augustœ , 1764» Vltl. De
. nosocomiorum récrimine , Venise,
1768. IX. De remediis tractatus ,
. Pise , 1769. X. Elogio di mon-
. signor Michelangelo Giacomet-
ti y Pisae, 1775. Matani a laissé
d<^ manuscrits entre autres une
Histoire littéraire , fort avaucée ,
; des écrivains de son pays. Ces
manuscrits sont entre les mains
de Joseph Matani , son frère , pro-
fesseur^ en théologie au séminaire
de Pise. En 1780 , Ventura di Sa-
. muel Fua préparoit une édition
complète des OEuvres de ce mé-
^^decin, k Pise.
* MATABATIUS (Jacques ) ,
^né en 1647 a Modica, petite ville
. MATE agS
de Sicile dans le val de Noto ,
exerça la médecine dans sa patrie
avec beaucoup de distinction , et
s'y fitde la réputation par les ou-
vrages snivans : L Dejehnbuspe^
dicularibus maligniset contagio-
^15 , Mazzareni , 167^, in-4'. IL
De prolificœ eclipsis effectibui
epistola mèdica, morbi curaiiùney
duabus controversiis et comment
tatione loeuphetata , Neapoli ,
1690 , in-4'*. L'auteur de la Bi-
bliothèque de Sicile ( Antohin
Mongitore) assure que Matara-
ttus se disposoit , au moment de
sa mort , k mettre sous presse des
Lettres et des Consultations mé-
dicinales^ ainsi qu'un Abrégé de
toute la médecine,
t MATERNE (saint) , successeur
de saint Valère dans le gouver-
nement de l'église de Trêves ,
vers la fio du 3* siècle , quitta
ce siège pour fonder celui de Co-
logne y qu'il remplit jusqu'à sa
mort.
LMATERNUSdeCilano (Geor^
ge-Chrétien ) , né à Presbourg ,
s'appliqua avec un succès égal
aux belles-lettres , a la physique ,
à la médecine , et à l'étude de
l'antiquité. Il enseigna ces sciences
k^ Altena , dans la Biisse - Saxe ,
où il mourut le 9 juillet 1773. Les
mouumens de son savoir sont,
L De terrœ conçus s ionibus, IL
De causis lucis borealis» III. De
motu humorum progf^ssivo vete^
ribus tiQn ignoto , 1704 » in-4"«
IV. De saturnalium origine et
celebrandi ri tu apud Romanos^
1759 , in-4*. V. Prolusio de modo
furtum quœrendi apuct Atlienien-
ses ^et Romanos , 1769 , in-4*.
VL Une Description de Vétat
sacré , invil et militaire de la ré-
publique romaine , en allemand ,
3 vol. in-S". VIL Plusieurs Dis-
sertations insérées dans les Jour-
naux des curieux de la nature.
^
294 Mate
ÎI. MÀTERNÛS. Voj. F^iittn-
CUS-MaTER5US.
s
MATHA. Foy. Jea* dc Ma-
THA , n» XV.
♦ MATHAM ( Jacques ) , célè-
2)re ' grayear au burin , né à
Harlem en 1571 « fut élève de
lienri Goltzius , son beau-père.
Ma tham grava, tant en Hollande
qii'en Italie , un grand nombre
(d'Estampes estimées, d'après Le
Titien, François Salviati , Thadée
Zuccâro , AÛ)ert*Durer , Rotten-
hamcr , Rubens , Micbel-Ange ,
Paul Veronèse , Spranger , et au-
tres mattres«
,1. MATHAN , prêtre de
Baal , ttté devant Tautel de cette
fausse divinité, par les ordres du
grand - prêtre Joïatia , vers Tan
%^o avant J. C.
n. MATHAN , fils d'Eléazar ,
père de Jacob et aïeul de Jo-
seph , époux de Marie.
MATHANÏ^S. P'ojez Sini-
tilÀS.
l
M AT H AT, fib de Lëvi et
ère de Héli , que Ton Croit être
e même tfàe Joachim , père de
la Vierge.
. J^ATHATA , fils de Nathan et
pèr^ de Menna , un des ancêtres
de Jésus-Cbrist selon la chair,.
J. MATHATftlAS , fils de
Sellum , de la race de Coré , chef
Je la quatorzième Camille, des Lé-
vites , avoit rintendan'ce sur tout
«e qu'on faisoil cuire dans la poêle
aux sacrifices.
n. M ATOA^niTAS, fiTàde Jean,
dé la f'àmïUe desTVÎachabées , se
rendît fort célèbre pendant la
persécution d'Antiocnus - Epi-
phanes. Les abominations qui se
MATH
comméttoient à Jé^ruisatem srprèft
!a prise de cette ville l*6bligèrei^
de se retirer avec ses fils dan»
celle de Modin , où il étoit né^
Ses fils étaient Jean , Simon , Ju-
das , Eléazdrr et Jonathas. Il né
fut pas long-temps dans cette
ville sans voir arriver les-commis-
saires envoyés par Ahtioébus v
pour contraindre ceux de Modili
a renoncer à la loi de Dieu et à
SRcnfier aux idoles. Plusieurs c^
dèi*ént S^la violence , mais MatHa-
thias déclara^ publiquement qu'fl
n'obéi roit j ama î a aux ordres d' An-
tiochus. Comme il cessoit d^
parler , il aperçut un Israélite qiii
s'avançoit pour sacrifier aux ido»"
lés. Il se jette sur cet homme et
sur l'officier qui vouloit le for-
cer à cette impiété , et les tue tous
les deux sur l'autel même où ils
alloient sacrifier. Cette actioti
ayant fait du bruit, il s^enfuit sur
les montagnes avec ses fils et tm
grandnbmnre dlsraéliles. Alorà ,
foriùant un corps d'armée , ilpai^
courut tout le'pajs , détruisit les
autels dédiés aux faux dieux , et
rétablit le culte du Seigneur. Ma-
thatbias ; sentant que sa fin apprô-
choit , ordonna à ses fils de choi-
sir pour général de leurs troapes
Judas Machabée leur frère» Il lés
bénit ensuite et mourut , après
avoir gouvelmé Israël duraiit ïes-
pace d'une année , vers la 166"
avant J. C. C'est par lui que com-
mença la principauté des Asmo-
néens , qui dura jusqu'à Ijérode*
Alors on vit des ti*aces sensibles
de la théocratie , puisque celui
qui gouvernoit souverainement
étoit revêtu du caractère sacerdo-
tal , et . vérrfioil ce qu'avoit dit
Moïse lEritismihiinregnumsacef^
dotale, (Exod. 19. o. J La ré-
publique des Juifs ne tut jamais
plus florissante et plus ^Aeie à la
religion que sous les cinq fils de
Mathatfaias. Mais après teurnncA^
JVIATH .
leurs stfccesseurs , moins zëlës
'pour léùr patrie, fînent biérildt
oublier ces tenfips heureux. Hir-
edn , le demiei* de^ fils de MsT-
ifaathias , avôit laissé 5 fila. Aris-
tobàté , l'aîné , suecédâ- k son
"père dans la souveraine sacrill-
càtiire' et dans la principaatë
temporelle ; mais il 'né sdUtinl
pa§ la gloire de 'son ijlustre
màistin, '
ni. MATHATfflAS, fils de
Simon , petit -fils du grand Ma-
thathias , tué en trahison avec
so 'père et un de àes frères , par
■ptofomée son beau-frère , dans le
château de Doch , Taii 'i33 avààt
Jéstis^Chrî^.
*MATHEI(Paolo da), peintre
liTiistpîre', Napolitain ,^né en- i66j ,
moHëri 17^8, élève deXuc Gîôr-
' dano.*" Cet artiste â' côpitf }ës ia-
lileaa:!^ des'grailds tn^îkres'*Wec
tinè exactitude qui "a fait sa' rë-
putafion; • ^^ ^ ^
.* MATHENEZ ( Jean-Frëdëric
de), né a Cologne vers i^Bp ,
'doctéàf en thédlo^e,' prdfes^éur
dlliktoirë et ' de laiïgûc gVec-
c[nc^ 'puis chanoiîife et'ctire de
SaîtotlCànibeirt ; dans èaViHé lia-
taie , ' dt>hna ses sôibâ aux Jië^ii-
tîTërés , et mourût <Jé -la conta-
gîbn- le 24 àoûf'i^^. ' €rî^qae
.Savant , Mathenezeterçasaplamè
feàf des" liiatières' singulières :
Bon strlè' iest' trop fié|lî^é. On
à ' de- mi , I. De thimici 'coro-
'nàtiQnè \germanlcd'^ ' 'éohibàMicd
et * HRofA'arid\ Coloré ; i 6 2 a ,
'ior^l^^: Dé luotu et abusu ves-
tîUrh . TÏI. ' CHticâs èhriàiarme Ùb.
âiio.^roY^ Bibiiot. CoUoii. Uu
P. HartTerm. • ' '
MATS .^igS
mort en* 1723. Du temps ' de
Ç/rôhi^el , il dessei^it Uhe chrf-
pelle àr Gloeester , mais àC la rèsh
tauratiôn , il retourna en Améri-
que. On a de lui , I. HistoihBubré^
t;ée des gieerres'tn^ec leslndien» de
la Naiéi^elle-i'An^hterrir , "167b.
II '. Droit di\*in dUhaptéme des êri^
fans,' II!; Disdoui^s sUf ta per-
sonne de Jésus - Christ y in i. 8*,
IV. Diatribe' de sipuofilii'lwmU
nis et de sèeunrh Mèssim advéà-
tu , 'inS^'-.De successu, Bvartgeiii
apud Indos in noi^d AnglUd, i*-^.
V. Discours stkr hs catnètes , et
d'autres Ottc'nrtge^. »
♦ II. MATHER (don Cotton)^
^éofocien' et ïninistre , -né en
'i605 , afiôstén v^oii il tons^cra^a
vife-entiè!^ aéx»fofn<;tiT>ns de srfQ
ministère ;^ et >iT5^ = divers écrits
qîi\*lqii
brea[;'*il étudia avec succès* le
«-,
* r. MATHËR (Increase),
théologîeû jpuHtain^ ne dans la
|loàvéfi«' - Anglèterrt ei\ 1644 >
»*i..M »;.
3' M^' ééiMl' et ' publia <^ûelqUè&
iscoiir^ en cette laPngue.* La^ coii-
sidération qu^ s'étoit àcqtfise
ddns'Béstbn étoit telle, que'lès.
mJ!igistrals^ èux-rtiêmés^ le cbnsul-
toietrr,"qlie sottvcfit il conc*îtia
dte^ difR^fên-s k 'raide de sà^seifte
persuasion: LV fécondité d^ ^6n
iipasîtiàtion^et là chaleur* dé sA»
ih\e pouV'lé biien publié atiHfi-
rent ênfaiïter' difFérens pio]di,
teîs hufe'fcèlUi d'dne société f|<K*ir
la réformé dei niœu^S , pouf i'h-
i^ancem'ént &e la inbralé , d^mic
association de concilia tfeiir'â j^bbr
prévétiirles procès, d'une i^par^e
évangéllque pour la constrUdti6n
des églises , le soula'gemeùt des.
pauvre* eccl^sîïistiqûes ' ;. et ^U
dis'tribution gratuité de livres de^
piété; Sa réputation ne se boiiia^
pas daas les li|nitef< de sa pa-
/
296
MATH
.^e; runiversitë de Glascow lui
adressa en 17 10 des lettres de
'docteur en tnéologie. La société
royale de Londres voulut se l'as^
socier en 17149 et sa correspon-
dance s*étendit au loin. Après
.une vie active et laborieuse il
termina sa carrière en février
1728 , a Yi^e de 65 an?. Parmi ses
nombreuses productions , qu'on
' fait monter au nombre de 582 ,
il en est plusieurs que leur im-
portance distingue parmi de sim-
ples' pamphets , ou des ouvrages
de circonstance ; tels sont , Mag-
nalia Christi Americana, ou His-
toire ecclésiastique -de la Nou-
yelle - Angleterre , . depuis son
établissement ^ e/i 1629 ^jusquen
1698 , in- folio ; . le Philosoplie
chrétien y in - 8" j A1//0 disci'
plirue fratrum N09 - Anglorum ;
J}irection pour les aspirans. au
. ministère évangélique / Psautier
américain J \je plus rcmarjtjuable
de ses ouvrages est celui dans
lequel , h ISnstar de. Gianvil , il
détend la réalité de , 1^ , sorcelle-»
rie ; nous nous bornerons a en
détailler le titre que voici : Les
merveilles du wionde inyisihle ^
contenant t expose du procès de
différent sorciers dernièrement
, exécutés dans la J^Q^i^^elle-Angle^
. terre ^ et de plusieurs faits eu'-*
vieux qui y sont relatijs ; on y a
joint des observations sur la na-
ture', le nombre, et les . opérations
des démons ; desi.. conseils pour
., se défendre des maux que la rage
_ des esprits malins a opérés dans
. la Nouvelle - Anglfiterre , et un
, discours sur les tentatiotis , qui
. Sont tun des artijices les plus or-
dinaires de Satçn , par Cotton
Malher , publié pfir ordr^ exprès
du gouverneur de Massachusset's
Bayr, imprimé à Boston , et réim-
primé à Londres 1693 , in-4''*
TVFATH '
i saint). Le perfide Judas aydnt
aissé , par - sa mort , là pl^0
d'apôtre vacante , Joseph , sur-
nommé le Juste, et Mathias ,
furent les deux hommes sur Xes^
queU on jeta les yeux pour Ta-
postolat. Les fiilèles prièi*ent
£)ieu de Se déclarer sur un des
deux. Le sort tomba sur Mathias,
Fan 55 dç Jésus-Christ. On ne
sait rien de certain sur la vie et
la mort de cet apôtre. Ceqnc l'on
dit de sa prédication en Ethio-
pie , et de son martyre , n'est ap-
puyé sur apcun fondement digne
de foi. On lui attribue un Evan-
gile et un Livre de tradition ,
reconnus pour^ apocryphes par
toute l'Ëglise.
IL MATHUS , empereur d'Al-
lemagne, fils de Maximilien II»
et frère de Rodolphe II, succéda
a celui-ci le i5 juin 1612- L'em-
pire étoit alors en guerre avec les
Turcs. Après des succès contre-
balancés par à<bs pertes , Mathias
eut le- bonheur de la finir en 161 5>
paie un traité conclu avec le sultan
Achmet ; mais il en vit commen-
cer, une autre en 1618 , qui dé-
sola FAllemagne pendant trente
ans >,et qui fut excitée par les
prptestans de Bohême , pour la
dt^fense d^leur religion. Ils àToient
coutume de .dii-e x[ue «le loup
d!Ailemagne.n'étoit pas moins à
craindre pour eux que l'ours de
TuVquie. i> Cette grande querelle
ne, fut terminée qu'à la paix de
Westphahe , après dix ans de né-
gociations. Le comte de Thurn y
homme également ambitieux et
éloqui^nt , leva des troupes a la
hâte y et s'empara , en deux
mois j'' de presque toute la Bo-
hême. Cette perte,, jointe a la ré-
bellion de la Silésie et k l'enlève-
ment du' cardinal Ëlesel, son
Ï>remier ministre, affligèrent tel-
ement Mathias, qu'il en mqurut
MÂTH
MATH
297
à Vienne le 10 mars i6r6. ^ Ce T en Bohême; mais ayant obtenu sa
prince, dit Montigiiy, avoit les liberté, il. iut élu roi de Hongrie
Tertus , la politique jet toutes les
Ïaalités d'un grand empereur,
l'empire, à son couronnement,
ëtoit sur le point de sa chute , et
il le raffermit. Les protestans per-
dirent sous son règne une grande
partie de leurs privilèges ; les
catholiques recouvrèrent leurs
droits ; le clergé rentra dans ses
biens ; et la justice se rendit avec
autant d'exactitude qu'il y avoit
eu de ' brigandage et de par-
. tialité sous son prédécesseur. »
. Cependant il se trouva dans des
situations qui éprouvèrentsa cens-
. tance et son courage. La capitu-
lation que Matliias sisna en mon-
tant sur le trône duFère essen-
tiellement de celle de ses prédé-
cesseurs. Elle borne lemploi des
subsides dobnés par les états au
seul usage pour lequel ils sont
accordés. Elle lui défend de tra-
duire les procès pour les péages
électoraux devant un autre tri-
. bunal qrue celai des sept électeurs.
. Elle î'onlige de prendre lui-même
les investitures des liet's possédés
par la maison d'Autriche. Elle
permet aux électeurs d'élire un
roi des Romains du vivant de
l'empereur, quand ils le jugeront
utile et nécessaire pour le bieu
de l'empire > et même malgré Içs
oppositions de l'empereur ré-
gnant. Mathias, marie en 161 1 à
Anne-Catherine, fille de l'archi-
duc Ferdinand , morte en 1618 ,
ji^en eut point d'enf'ans. Il ne
laissa qu'un fils naturel , connu
le 24 janvier i45B. Plusieurs
grands seigneurs hongrois s'on-
posèrent à son élection , et sol-
licitèrent Frédéric III de se faire
couronner. Les Turcs profitèrent
de ces divisions ; mais Mathias
les chassa de la haute tiongrie ,
après avoir forcé l'empereur Fré-
déric de lui rendre la couronne
sacrée de saint Etienne dont il
s'étoit emparé , et sans laquelle
il n'avait que le nom de roi dans
l'esprit superstitieux de ces peu-
ples. La guerre se ralluma après
une paix passagère. La fortune
lui fut si favorable , qu'ayant as-
sujetti une partie de l'Autriche ,
il prit enfin Vienne et Neusladt,
qui en sont les principaux bou-
levards. L'empereuf vaincu dé-
sarma le vainqueur , en lui lais^
sant la basse Autriche en 14^7-
L'année d'auparavant, Mathias
avoit convoqué une assemblée
a Bude, dans laquelle il .donna
Ï>lusieurs lois contre les duels ,
es chicanes dans les procès ,^ et
quelques autres abus. Il se prc-
parôit de nouveau k la guerre
contre le Turc , lorsqu'il mourut
à Vienne en Ai\triche le 16 avril
1490 , ne laissant qu'un fils na-
turel , Jean Corvin , qui tenta
vainement de succéder a son père
au trône de Hongrie. Mathias ,
heureux dans la paix et dans la
guerre , n'ignoroit rien de ce
qu'uu prince doit savoir. Il par-
loit une partie des langues de
l'Europe; il étoit d'un caractère
90US le nom .de Mathias, d'Au- 1 fort enjoué, et se plaisoit a dire
triche.
t III. MATHIi^S - CORVIN ,
roi de Hongrie et de Bohême ,
second fils de Jean Huniade ,
s'acquit , par sa bravoure , le nom
de Grand. Les ennemis de son
père le rctenoient d^ns une prison
des bons mots. Galeoti Martio de
Nami, son secrétaire, les publia.
Les lettres et les beaux-arts eu-
rent en lui un protecteur. Il em*
Ïdoja les meilleurs peintres d'Ita-
ie , et appela les savans de l'Eu-
rope a sa cour. Il avoit à Bude
une tr«s-belle bibliothèque , richf
' I
?0
MATH
en livrçs et en manuscrits. Ç^est
la qu'il alloii se délasser des fa-
tigues de la guerre^ Mathias avoit
épousé en premières noces Ca-
tnerine , fille de George Poge-
brack , roi de Bohême , morte
sans enfans en i^6/^: «t en second
lieu Béatrix , fille naturelle de
Ferdinand , roi dé Naples ; celle-
ci n'ayant pu , à cause de sa sté-
rilité , vaincre l'opposition des
Hongrois pour épouser Uladislas ,
a qui elle avoit fait décerner la
couronne , en mourut de chagrin.
Quelques historiens ont avancé
qu'il avoit été empoisonné par
cettç dernière princesse , qui lui^
présenta , dit-on , des figues avant
de lui donner ^de l'eâu pour apai-
ser sa soif ardente. Mais cette
assertion est hasardée.
* IV. MATHIAS (George),
docteur' et professeur ae méde-
cine en i'ùniver-sité de Groningue,
concourut au progrès de son art
car une méthode d'enseîraeîr plus
facile et plus claire. On lui dx^it ,
I. Hippocratis liber de honestate ,
çrœcè et latine cum notis , Got-
tingae, 1740, in-4'*. H. Conspec-
tus histoMce ifiedicorum ckrono-
logicuSy in usum prœlectionum
academicarum confectus , Jbi-
id^m, 1761 , in-8<».
* I. MAT^ilEU DE Za» , né
rs iW 1^18, étuclia la jphîlor
Sophie et la .poésie dans récole
patrîai<cale ^d'Ëtchmiatzin. £n
* ï647 lei grfeind-catholicos le nom-
ma chancelier de son palais, et
lui donna les ordres «d'à rchidia-
cre. Jacques IV, son successeur
^l'envoja, en i^55, vojager dans
diverses contrées de l*Europepour
• étudier des langues , et" Faire gra- •
▼èr à ses frais des poinçons et'
matrices de caractères arméniens
■ pour former uneimprimerîe. Ma-
tthieu se fijA de priéférénce à
Ters
MATH
Amste/dam. Il j publia, en xÇ^t,
un poëme arménien , appelé Hi$'
sous-Orty\ «Jésus le tilS', » et
plusieurs autres livres sacrés»
Avant de mourir ,' il laissa aùsèi
en manuscrit ftne Relation dé ses
Voyages depuis Erivah jusqi^^à
Amsterdam, * . •
* II. MATHi:iSU d'Çdessè,
savant prêtre arménien , mort en
ji44> ^^^^ ^^ ^^ prise dé cette
ville par les Sarrasins , laissa' ,
après samôrt, un ouvrage Juste-
ritfuè fort estimé , qui donne par
ordre chronologique des détails
bien circonstanciés des événemeng
arrivés en Arménie , en Perse , ¥t
dans la Grèce , depuis ^5^ jus-
qu'à son temps. Il y parle aîisisi
des guerres des S^rrasitis / *4fc«
l'artares ^t des ^vmcés'ttoisésm
La biblioth^èque . impériale pos-
sède deux éxeinplaîres de cet olt-
vrage dans lesn*' 05 et 9g. Ce
dernier est plus complet que le
premier.
* m. MATHIEIT DE T^A*
TiABOGE, disciple de Jean I", pa-
triarche d* Arménie ,' 'fForî sspit vtts
la un du S** siëdte. -Après àVdtr
cultivé avec succès 4^ cqnnoîs-
saiicès sacrées et profanés auprès
de son maître, il accrait biènfet
de la célébrité, ef 'lut nommé
théologien de" VatéBagan , iè<Â
d'Albanie , ou C^ir;vati: En 4?^
il étoit un dés ]^nncipaux "Partes
du concile national ' tenu < dans la
ville dé Bordav.U laissa, I". tJn
Commentaire sur ïa (5eîïèiéV!^t
x\n\autre siir la 'prophétie de Job.
lî. Un Traité sur les rites ^^.eTE- .
glise d^Arméaie.
* IV. MATHIEU, céïèbr©
docteur afiriénien , et secrétaire
du patriarche de ce pajrs, Gré-
goire IT , vivoii ail, co'mmeti,Ge*
' meut du 12* siècW. Il eât f kutétt:^^
\
\
STATH
cftnfe histoire ecclésiastiipÂe\ êe-
puis le commencement du 6* siè-
cle jusqità la^Jin du io«. On a
aussi ae lui la Traduction des
Vies de saint Jean-Chry30Stôfne
et de saint Grégoire le théolo-
gien. Ces derniers ouvrages ,
' écrits de sa propre main en 554
de Tèi^ arménienne , ou 1 1 o5 de
J. G. 9 se -trouvent dans la bi-
bliothèque du monastère armé-
nien à Vetzise.
V.MATHIEU. /^<?j, Matthieu.
I. MATHILDE au Mahaud
(sainte) , reine d'Allemasne, mère
dereznpereurOthon, ditîe Grand,
H aïeule maternelle de Hugues
éapet , fille de ^hîerri , comte
de Ringelheîm, épousa Henri-
rOiselcuT , roi de Germanie ,
dont elle eut Femperenr Oihon ,
Henri <, duc de Bavière , et
Brunon , év^ue de Cologne.
Pour .prier la nuit, elle quittoit
le lit du prince son époux , qui
feignoit de l'ignorer. Ils gardoient
la continence les jours marqués
par l'Eglise , suivant Tusage- reli-
gieux t>bservé encore alors. Ce-
pendant un jeudi saint, Henri,
ayant pris un peuplUs de viarx[u'à
IWdmaire, ènHgea la reine a vio-
ler cette vègle. De cette union
naquit leur nts Henri , pour quî
jainte Mathilde eut une prédilec-
tion singulière. Après la mort de
-son époux f en o3o , die fut mal-
traitée par ses nls , et obligée de
'se retirer en Westphalie ; mais
Othdn la fit revenir , et se servit
utilement <le âes conseils. Ma-
thilde fonda plusieurs monastères
et un grand nombre d'hôpitaux ,
et mourut dans Tabbaje de«Qued-
limbourg le i4 mars 968. ^
t îî. MATHILDE , comtesse de
Toscaise , fille de Boniface , mar-
'^pÔM de Xoscane, née en wJ^d >
MATH 1199
époiisa <sodefroi-le-lS(MSu, filu
du duc de Lorraine. Mais ilf
vécurent presque toujours sépa->
rés. Maihilde ne vouloitpâs quitter
le beai^ climat de Fltalie.pour sui-
vre son époux dans une provin-
ce septentrionale. GodefiSoi étant
morten 1 076, Malthide, restée veuT
ve à Page de 5o ans , soutint ^ve^
zèle les m téréts des papes Grégoire
VII et Urbain U, contre l'empe-
reur Henri IV , son cousin , et
remporta sur ce prince de grands
avantages. Elle fit ensuite une
donation soleunelle de ses bien»
au saint-siége,' et mourut le ts^
juillet 1 1 15. Les ennemis des sou-
verains pontifes l'ont accusée d'a-
voir eu des liaisons trop étroites
avec Grégoire VII ; mais la vertu
de ce pape et celle de Matfatldfe
ont ihit passer j^tle accusatioa
pour une calomnie dans Tesprit .
de la plupart des historiens. Au-
cun fait , aucun indice u'onfja-
mais donné à ces soupçons le
caractère de -la vraisemblance*
La vérité de la donation de la
comtesse -Mathilde n'a iamais été
révoquée en doute , comn^e.cell^
de Constantin et'de Charlema^ne.
C'est le titre le plus autlienttqim
que les papes aient réclamé^:
mais ce titre même fut im nou-
veau sujet de querelles. EUe.poa-
sédoit la Toscane , Mackt^ue y
Parme , Reggio , Plaisance , Fer-
rare , Modène, une partie de
rQmbrie , le duché de Spolette ,
Vérone , presque tout Ce qui est
appelé aujoufd'hui le patrimcûne
de Saint-Pienre , depuis ViterJae
jusqu'à Orviette , avec une partie
de la marche d'Anc6ne. Le pape
Paschal II ayant voulu se mettre
en possessipn de ces éfats , Hen-
ri iV , empereur -d'Allemagne ,
s'y opposa, il prétendit que 'la
'plupart des fiefs que la comtesse
avoit donnés- éloient mouvans 4^
r^mpke.' GeS' pi>él^itions -furent
Soo MATÉ
une nouvelle ëtincelle de guerre
entre Tempirle et la papauté ; ce-
pendant , k la longue , il fallut
céder au saint -siège une partie
tJe Théritage de MaUiilde.
in. MATHILDE ou Maud
(sainte ) , fille de sainte Margue-
rite, reine d'Ecosse , et première
femme de Henri I«f , roi d'Angle-
gleterre , imita fidèlement les
vertus de sa mère , fit bâtir k
Londres deux grands hôpitaux,
celui de Péglise de Christ , et
celui de Samt - Gilles. Mathilde
mourut Tan 1 1 18 , et fut «iterrée
k Westminster , auprès de saint
Edouard-le-Confesseur. C'est par
«on ordre due Thierri , moine de
Durham , écrivit la vie de sainte
Marguerite , dont i\ avoit été le
confesseur. On Thonore le 3o
livril.
*IV. MATHILDE;CBrunswick^
Hanovre ) , née en Angleterre
le 22 juillet inZi , reine de Da-
«lemarckeu 1706. Cette princesse,
comparée k notre fameuse Hen-
riette pour ses vertus , ppur ses
inalheurs et pour ses eraces , mé-
rite une place dans la mén(ioire
deshoramessensibles.Victime des
intérêts d'état , dès le printemps
•de son âge , transportée k Tâge
,de quinze ans dans une cour étran-
-gère , environnée d'émissaires et
•3'espions gagés pour éclairer ses
mçindres démarches , il n'est pas
étonnant que quelques légèretés
si pardonnables k la jeunesse aient
été interprétées ^ssez sinistrement
pour la rendre suspecte auxsyeux
d'iui époux presqu'aussi jeune
qu'elle, n Test bien moins encore
que ce même parti , qui voyoit de
mauvais œil la jeune et s.ensible
Mathilde , ait profilé d'un mo-
ment favorable pour lui faire si-
gner Tordre nécessaire pour faire
arrêter et. confiner dan» une pri-
' MATH
son sa moins coupable qù'impm-
dente épouse. Heureuses encore
que l^inlerposition de la cour do
Ijondres l'ait garantie des autre?
violences dont ou la vojoit me-
nacée , en lui ouvrant un asile
dans l'électorat d'Hanovre! C'est
là que Mathilde, dépouillée de
cette pourpre et de ces entoura
imposans du trône , qui déro-
boient aux yeux les plus fins lc3
plus aimables qualités de son es-
Î)rit et de son cœur , parut sous
e vrai caractère .qu'elle avoit reçu
de la nature , ou on les vit éclater
en liberté dans la petite cour de
Zcll , au point de lui concilier
Famour et les suffrages de tous
ceux qui la composoient. Mathilde
excelloit d'ailleurs dans tous les
exercices et les occupations con-
venables k son sexe , a sa nais-
sance et k sa situation présente*
La cour de Danemarck , indé-
pendamment des charmes de sa
figure, avoit admiré la supério-
rité de ses tklens, sur-tout dans
la danse , et l'adresse , plus rare
encore dans une femme , de sa-
voir réduire k son gré les chevaux
les plus intraitables. A Zell , son
goût pour la musique, et sur-tout
pour le clavecin, étoit presque
son seul amusement. . Ses ajuste-
mens étoient simples , son abord
afiable , les eraces de son esprit ,
cultivé par la lecture , se mani-
festoientdans toutesles occasions,
d'une façon si naturelle qu'on ne
Ï^ouvoit la voir sans l'aimer , ni
'entendre sans l'admirer. M. de
La Roque eût pu sans fiatterie lui
adresser le quatrain suivaut .:
Vous entendt-e et vous Toir sont deux
plaisirs bien donx :
Par deux sens à ra,fois tous nous doonts
dessçhatnes.
Si f adis on eût vu des belles comme roos ,
On n'eût pas distingué les Grâces des Si-
fenesi.
La princesse Mathilde 9 née géu^
MATH
vettse et compatissante , la niodi*
cité de son revenu ne pouvoit la
résoudre à se refuser au plaisir
de secourir les malheureu^q qui
Tapprochoient. Quelque dures
que fussent les circonstances qui
avoient accompagné son bannis-
sement delà cour deDanemarck,
Ja douceur de son caractère ,
jointe à l'espèce de philosophie
naturelle dont elle étoit dodiée ,
ne lui permit jamais de laisser
éclater rombre même du ressen-
timent, bien moins encore de la
vengeance, contre les auteurs de
sa chute , quoiqu'ils lui fussent
très-connus. Elle n'en\isageoit, en
nn mot , le diadème arraché de
son front qu'avec une supério-
nté d'ame dont eussent rougi les
Charles-Quint , les Amurat , et
les Victor - Amédée. Son fils seul
étoit l'objet de ses regrets : les
sentimens de mère absorboient,
pour ainsi dire , chez elle ceux
de la souveraine. Et si Ton vit
couler ses' larmes au moment de
son départ pour sotk exil , c'étoit
uniquement par la douleur de se
voir privée des ehers objets de
sa tendresse maternelle. Deux ou
trois mois avant sa mort , on la
vit transportée de joie , en mon-
trant k la comtesse d'Q.... , sa
dame d'honneur , un portrait du
prince royal , qu^on venbit de lui
envoyer. Quelques jours après,
étant entrée chez la reine dans
un moment qu'elle n'y pouvoit
être attendue , cette dame , très-
surprise d'entendre sa majesté
parler seule , étoit prête à Jui en
témoigner son inquiétude , lors-
que la reine , se retournant tout-
a-coup : te Je conçois tout votre
étonnement , lui dit - elle avec
nn sourire enchanteur , je con-
çois combien il doit vous sem-
hlev extraordinaire de m'entendre
parler avec tant de chaleur, quoi-
^iia seuLs dsj^ mon apparte-
MATH 3o»
ment. . . Mais c'est à cette chère,
et très-chère image, ajouta-t-elle
en montrant le prince royal , c'est
k mon fils que je parlois... De-
fvinez maintenant ce que je pou-
vois lui dire ?.... Une parodie',
à ma façon \ de deux vers dont
vous me parlâtes il y a quelques
jours.
Eh! qui donc, comtee mol « goûteroh |A
douceur
.De t*appcler xaon fils ? d* jtrc chère à tod
cœur ?
Toi , qu'en comblant Thorreur de ôiôn
cruel destin ,
L^atroce calomnie arracha de mon seln«
Dès les premier^ jours de la ma-
ladie qui l'a enlevée , l'inquié-
tude et la consternation se répan-
dirent sur toute la cour dont elle
étoit l'idole. Mais rien ne saurolt
exprimer l'excès de la douleur
dont le palais retentit au moraetit
de son décès : le docteur Leyser,
qui ne la quitta point pendant le
cours de sa maladie , en avoit mal
auguré dès l'instant qu'elle s'étoit
manifestée.i Elle s'en aperçut ;
et pressentant sa fin prochaine:
«t Vous m'avez , lui dit-elle , déjà
sauvée deux fois depuis le mois
d'octobre ; mais aujourd'hui, vous
l'espéreriez vainement : le cas oii
je me trouve est au - dessus dà
tous les efforts de la médecine. »
Le célèbre Zimmermann , qiie
Leyser appela a son. secours , et
3u'on fit venir d'Hanovre , pensa
e même : c'étoit une fièvre ma-
ligne et pourprée , qui brava tcfus
les remèdes , et qui l'emporta
le 10 mai 1773. Un instant avafit
sa mort , ayant toute sa tôte , elle
pardonna nautem*'^nt aux ennemis
qui l'a voient persécutée et calom-
niée pendant sa vie. M. de Lich-
tensting, grand-chambellan de la
cour , présida à ses obsèques qlii
fufent accompagnées d'une pompe,
vraiment royale. jSa majesté fiit
déposée daiu le caveau de ses
\
Soa
MATH
>îeûx maternels , les ducs de ZeS.
Les rues.et la grande église étoient
'couvertes d'un peuple immense ,
snrtout-de pauvres , entraînés par
lenrs regrets ; et les sentimens
douloureux qu'excita son oraison
funèbre égalèrent ceux que fit
nahre autrefois le célèbre Bossuet,
dans celle de Henriette d'Angîe-
'terre» duchesse d'Orléans.
BIATHmCOimT ( Pierre de ).
Voyez FouBBiER.
MATHISOIV. Tqr^s MuNCEB.
t MATHO (N. ) , né en Bre-
tagne en 1660 , et mort à Ver-
.taules en 1746 , fut successive-
ment page de la musique, et ordi-
naire de la musique da roi ,
surintendant de lamusit^ue du duc
de Bourgogne, enfin maître des
enfans de France, li donna en
I7i4 la musique de la tragédie
'dArion, paroles de Fuzelier. On
trouve plusieurs airs tendres et
des chansons à boire , inscrés
dans les Recueils de Ballard. La
musique d'église qu'il avoit com-
. posée n'a jamais été gravée.
I.MATHONdeLa Couh (lac-
ées), né à Lyon le nS octobre
171 a, mort dans la même ville
vers 1770 , se distingua par ses
çonnoîssances et ses ouvrages en
luaihéiiiatlques. Mathon fut un
des membres les plus laborieux de
l'j^cadémie de sa villclnatale. On
lui doit, I. Mémoire sur la ma-
nière la plus avantageuse de sup'
pléer à Taction du vent sur les
grands vaisseaux , 1753. II. Nou-
velles machines mues par la réac-
tion de mécaui(hwy\jyon :i 1763 ,
3 vol. in- 12. lïl. Essai du calcul
des machines mues par la réaction
de reau , dans le Journal de phy-
sique.
t II. MAÎHOW DB La Coi a
MATH
( Charles- Joseph ) , fils du^priëeé»
dent, né à Ljon en 1738, vint
I'eune à Paris , et s*y fît d'a-
)ord connoître par les prix qu'il
remporta a l'académie des . ms-
criptions , et dans d'autres socié>-
tés littéraires. De retour a Lyon ,
et .accueilli par l'académie . de
cette ville, il y devint l'auteur
de plusieurs établissemens utiles.
Arrêté après le siège de sa patrie,
en 1793, il y fut condamné a
mort par le tribunal de sang qui
égorgeoît les citoyens au nom
d une loi barbare. C'est a lui qu'on
dut les premiers succès de la so-
ciété philantropique , les secoure
Eour les mères nourrices , un éta-
lissement pour arracher les jeu-
nes enfans a l'oisiveté ; pour na*
turaliser la mouture écono^iiquç,
et rendre lepain du peuple moins
cher et meilleur, il fit venir 'à
ses frais des ouvriers de Paris.
Il chercha à rendre conunuQe
dans tous les quartiers l'eau du
Ehône , vive , légère, et qui sert
de remède à divers maux. Il tSta-
Liit pendant quelque temps un
\\ c'e propre k faciliter aux artis*
trs l'exposition de leurs chefs-
d'œuvre, et les movens d't:tre
- *
connus» Tout fut rapporté par
lui au bien général, pfégliçent
pour ses propres ali'aires , il ne
songea qu'à bien faire c^e des
autres. Ici, il faisolt imprimera
ses irais an ouvrage utile , pour
en laisser le bénéfice à son auteur ;
Ik , il contrttctoit une dette pour
acquitter celle du pauvre. 13or-
feuil lui-même parut hésiter s^il
pôuvoit faire tomber une tète si
éclairée , si vertueuse. «Tu élois
noble, lui dit-il , tu n'as pas quitté
Lyon pendant le siège : lis le dé-
cret ; tu peux prononcer toi-niéme
sur ton sort. » Aiusi l'Athénien
Lysias s^écrioit autrelbis : «r Ce
nest pas moi, £i*atosthène , c'est
la loi qui te tue. » Ext eâet iia«
MATH
ihon lut Tarticle fan^ste> et rér
pondit : <c II est sûr que cette loi
m'atteÎDt ^ je saurai mourir. » Il
ne reprocha rien à cette loi cruelle ;
il ne reprocha rien aux hommes.
U tint sa promesse et sut mourir.
On lui doit , L Lettres sur rin-
constance , k l'occasion de la co-
médie de Dupuis et Desronais ,
tj65, in-iîj. II. Lettres sur les
peintures exposées au salon en
1763 , 1765 et 1767, 3 part, in-
VI, On y rem^que une foule
d'observations fines, et le mo-
dèle d'une critique judicieuse au-
tant qu'honnête. III. Traduction
de l'oDéra italien d'Oi*phée et
d'Euri àice , 1 765 , in- 1 1 . iV. Dis-
sertation , couronnée à l'aca-
démie des belles-lettres de Paris,
sur les causes fui ont altère' les
lois de Lfycur^ue chez tes Lacé-
dëmoniens , juqu'à ce qu'elles
aierU été anéanties , -^77'» in-8«.
V. Discours sur le danger de la
lecture des livres contre la reli-
ffion, i770,in-'8». U obtint leprix de
l'iiSmaculée conception à Rouen.
yflJJjettressur les rosières^ »78i,
m- 12. .VII. Testament de Fortuné
Ricard^ nudtre ctarithmétique ^
Paris , in'8<> , réimprimé dans le
tome I*"' des Tablettes d'un cu-
rieux. Ce badinage ingénieux
S'rouve ce qu'on devoit attendre
ans un gouYemement sage de
Técononûe et de la prévoyance.
L-ÀBéleterre nous envia ce der-
nier êmly le traduisit , et l'attri-
hua pendant Ibùgf temps à Franc-
klÎQ. WJl, Discours surlesmeil-
kurs moyens de faire ynaitre et
d!eficouramer le patriotisme dans
une mxjnarchie , 1788 , in-8«. Il
remporta le prix ae l'académie
4de Châlons^sUr-Mame , et le mé-
-xît^ par des' vues sages et un slyie
élégant. 'IX. Collection des çomp^
tes rendus coAcemant les finances
'de France , depuis 1758 jusqu'en
MATTH
5o5
Idylles en prose , .des Eloees , et
une foule d^ Analyses dans le
Journal de Ljon , qofil établit.
Il avoit aussi long-temps- tra-*
vaille k celui de musique , et au
Journal des dames > . après
Dorât.
MATHOUD (domClaude-
Huffues ) , né k Màcon , d'une
bonne famille , embrassa la rè^le
de Saint-Benoît , dans la eongré-
sation de Saint-Maur , l'an i639 ^
a l'âge de 17 ans, et s'y distin-
gua par ses connoissances dans là
philosophie etiti théologie. Gon*
drin , arcii^véque de Sens , Con-
çut ^tant d'estime pour sa vertu et
ses talens , qu'il voulut l'avoir
pour grand-vicaire , et le fit en^-
trer dans son conseil. Ce savant
religieux , mort à Châlons - sur-
Saône le 'iQ avril 1705 , âgé
de 83 ans , a donné , I. IJEdi*
tion en latin des OEuvres du car-
dinal Robert PuUus, et de Pierre
de Poitiers , Paiis i653 , in-fol.,
avec dom Hilarîon Le Fèvre. IL
Deversd SemmUM origine chriS"
tiand y Paris , 1687 , in-4^. III.
Catalogus archiepiscoporum Se-
nonensium , Paris , 1688 , in-^**.
Cet ouvrage manque d'ortlre et
d^ critique , etc.
L MATHURIN («aint) , pt4.
' tre et cmifesseur en <^âftioois , as
4* ou au S*' siècle. Les actes <Iq
sa vie sout corrompus , et ne
méritent aucune croyahce.
II. MÂTHtlïaN DE EEoiiwcE ,
habile peintre , lia utie étroite
amitié avec Poiydpre. G0S'<ieux
E cintres travaillèrent de concert ,
rent une étude particutiëre de
l'antique , et ^ rimitèrent. Il est
difficile de distinguer leurs ta-
blettux , et de tie pas edxffondre
les ouvrages de ces deux amis.
^787 9 Péris y 1788 , in-4''* X. ï)e% \ Us exceUoient à représenter les
3o4
M ATI
/
habits y les armes , leâ vases , les f
sacrifices , le tfoût et le caractère :
des anciens. Mathurin mourut en
15^6 , aimé et estimé.
I^ATHURINS. rayez Jean de
Matha , n» XV.
t MATHUSALEM, fils d'Enoch,
S ère de Lamech , et aïeul de
[oé, de la race de Seth, né, sui"
vant l'Ecriture, Fan 33 17 avant
Jésus - Christ , et mort Tannée
même du déluge , 244^ ans avant
Jésus- Christ , âgé de 969 ans ,
le plus grand âge qu'ait at-
teint aucun mortel sur la terre.
( Forez Juif Errant. ) — Il ne ïaut
pas leconfondreayec Mathusalem,
an-ière-petit-fils de Caïn , et père
d'un autre Lamech. '
MATHYS. Fcyyez Messis.
MATIGNON ( GoYON de ),
famille oHginaire de Bretagne ,
établie en Normandie vers le mi-
lieu du i5« siècle , et qui remonte
au i3* siècle. Elle a donné le jour
à plusieurs grands hommes. Parmi
les plus célèbres on distingue les
suivans :
I
X I
I.N MATIGNON (Jacques de \,
Ç rince de Mortagne , comte de
horigni , né a Lonray en Nor-
mandie", Fan i526, signala son
courage à la défense ae Met2 ,
d'iiesdin j et à la journée de Saint-
Quentin , où il fut fait prisonnier
en ^55^. Deux ans après , la reine
Cs^thenne de Médicis , qui le con-
sultoit dans les aôaires les plus
importantes > lui fit donner la
lieutenance générale de Norman-
die. Cette province fut témoin
plusieurs fois de sa valeur. Il bat-
tit lés Anglais , contribua ^ la
prise de Rouen eu 1667 , empê-
cha d'Andelot de joindre ,, avant
le combat de Saiat-Denjs , Far-
MATf
mée /du prince de Condé , et &ti
distingua aux batailles de Jar«
nac , de la Roche-Abeille et de
Moncontour. Les huguenots d'A-
lençon et de Saint-Lo , prêts k être
massacrés en 1572 , lui durent
la vie. Matignon pacifia la Basse-
Normandie , oh il commandoit
l'armée du roi , en i574 > et prit
le comte de Montgomeiy oaBS
Domfront. Henri IIÎ récompensa
ses services , en 1 679 , par le bâton
de maréchal de r rance , et par
le collier de ses ordres. Le com- '
mandement de Farmée de Picar-
die lui ayant été confié , il rédui-
sit cette province sous l'obéis-
sance du roi , autant par sa va-*
leur que par son humanité. De-»
venu lieutenant-général de Guien*
ne en 1584) il chassa Vaillac du
Château - Trompette , et enleva
à la Ligue , par cet acte de ri-
gueur, Bordeaux et une partie de
la province. Les années i5d6 et
1687 ne furent pour liii qu'une
suite de victoires. Il secourut
Bionage , défit les huguenots en
Ï>lusieurs rencontres , J)rit les nfeil-
eures places , et leur eût enlevé
la victoire de Coutras , si le duc
de Joyeuse , qu'il alloit joindre,
n'eût témérairement précipité le
combat. Enfin , après s'être con*
duit en bon citoyen et en héros ,
il obtint le gouvernement de
Guienne ; province que le roi de-
voit a son courage et k sa pru-
dence. Au sacre de Henri lY, en
1694 9 il fît la fonction de conné>>
table ; et , à la reddition de Paris'»
il entradans cette ville a la tête
des Suisses. Ce grand général,
mort dans son château de I^es-
parre le 27 juillet 1S97 > étoit
un homme fin et délié , lent k se
résoudre et a exécuter. Il amassa
de grandes richesses dans son goa-
vemement. Le sieur de Caillières,
maréchaldes amiées du roi , «
composé l'Histoire du maré<Âiftl
MATIi,
é^ M atîj^on , in 'fol. , Paris, 166 1.
Il a joint à cette histoire des
réflexions militaires , politiques et
morales sar la vie et sur la mort
de ce maréchal.
m. BIA^TIGNON (Charles-Au-
guste de ) , comte de Gécé , 6* ûls
de> François de Matignon , comte
de Thongni , servit en Candie
soiis le duc dp\ La Feaillade, et, lut
blessé dangereusement dans une
sortie. De retour en France , il
fut employé en diverses occasions,
et se signala à la bataille de Fleu-
rus , aux sièges de Mons et de
Namur , et fut nommé lieutenant-
général en 1695. La guerre s'é-
tant rallumée , il suivit', en 1703,
le duc de Bourgoene en Flapdre^
obtint Je bâton de maréchal en
1708 , et fut destiné a passer en
ï!co8se à la tête des troupes fran-
çaises en faveur du, roi Jacques.
Cette expédition n'ayant pas réus-
si, il revint en Flandre, et ser-
vit sous le duc de Bourgogne au
combat d'Ondenarde. Matignon^
mort ^ Paris le 6 décembre 1739,
a 83 ans ', «voit été nommé che-
valier du Saint-Esprit en 1 7:24 y
mais il présenta son fils aîné pour
être reçu k sa- place. — C'est de
Tondes frères de Charles- Augaiste
2ne descendoient les Matignon ,
UC5 de Valentinois , par un ma-
riage avec l'héritière de la maison
de Grima Idi.
M A TR A I N I (Claire-Canta-
rini ) , célèbre par la variété de
ses connoissauces , l'aerément de
son style, et la délicatesse de
son esprit , naquit à Lucqnes ,
et vivoit en f5t)2. On trouve ses
Poésies insérées dans le recueil
publié par Giolilo a Venise en
[i5G6. On a d'elle encore , L Des
litres imprimées à Lucques en
'i5^. n. }des Méditations cfiré-
\iiennes , terminée» par un« Ode
T. XI.
M ATT
565
k Dîeù j qui a de la force. III..Uii«
Vie de ïa Vierge, Tous les poètes
du temps seplurenta lui a(u*esser
des vers et . k rendre hommage à
ses talens.
.' ■ • ■ »
♦MATRANGA (Jérôme), né k '
Palerme en i6o5 , mort en 1679 ,
après avoir joui d'une grandoi
réputation de savoir, a donné ;
De acâdemid syntagmala Vil ;
Il de^io prigioniero dei santipa^
dri neî linwo discorso accade-^
micb ; VErodiade , narrazione
istorica ; Fidei areopaeum ; Ih \
universam doctoris anseiici suni^
mam ; Acromuta selectaitini et
variarum ùonsultationum , lib<^
II. etc.
♦MATSYSCQuintin), peintre ',
d'histoire et de portraits , né k
Anvers en 1460 , mort en 15^9 y
d'abord apprenti serrurier, pro-
fession quon dit même qu'il
exerça , et qu'il abandonna en-
suite pour se livrer k la peinture ,
dans laquelle il devint un trèis*
habile artiste. Son principal ou-
vrage est une Descente de croix j
qu'on voit k la cathédrale d'An-
vers, -r- Jean Matjts son lils fut
peintre aussi ; mais il ,11e parvint
ni au talent 9 ni k la réputation
de son père.
♦ MATTE ACCI ( Ange ) , phi- '
losophe, orateur, et jurisconsulte,
né en i53â k Marostica dans
le Vicetitin , reçut le bonnet de
docteur k Padoue , et se rendit
ensuite k Veuise, où il exerça
i avec succès pendant quelques
années la profession d'avocat. Les
occupations du barreau ne l'em-
pêchèrent pas d'asâister aux as-
semblées littéraires qui se te-
nçient chez Antoine Fachinetti
dé Bologne , nonce du pape ,
et chez l rançois Veiiiero > noble
Yéilitiea , €Oonu par son sa-
5^ MATT
Yoîr. Mattéaccî ^ dontis^ desprea--'
xek ' dé' ses cbhùoîssances niathé^
mâtid[iié^'^en inventant quelques
m^éfines ' ingénieuses qu'il exè^-
euta^lm*mème^ CîhVrçé d'expli-
3 lier les Pandectes à runlversîté
eî'ado ue , il y- devint professeur
de'^ûrisprudence en lâSQ. Sixte-*-
Qilmt rappela deux foiji k Rome
g [>tir le 'consulter, et l'émpèreur
ddôlplie II le décora des titres
de^ chevalier et de côinté. Il
éprouva néanmoins les tracasse-
ruTs qui suivent le vrai mérite , et
l'envie le ' persécuta • Mattéacci
mourut k Padoue le 16. février
i6ôd/On'a de lùî^ I. i)e vid et
raiioné artificiosà juns uhivèrsi
UtH ^à y* yènetns , iSgi f\i5gS
et i6oi« II. Apologia adversiis
Bordfaçium Éogentfm , etc* Pata-^
viij iSqî.ïIT. TraCtatus de partu
ociîntést/i, et ejus, ndiurif^ a^àyeh-
$iié vutàatam opînionehi^ lihriX^
Frâricbfurti, i6ok IV. H'pitôme
legatorum et Jîdèi^commiSsont/n
methbdo ac ratiohé digestg. , Ve-
nefiis , x66ô j et plusieurs fois à
Prâhcforh V. DejureVenetorum^
et juris'dictiàherndris Adnatici ,
Vehéliîs ,1617.
* MÂTTEI ( Lorèto), Vxm des
premiers académiciens des Arcà-
aei a Rome ] et bon littéraléur ,
né d'une famille noble k Ruti
dans rOmbrie le 4^vTil 162^,
montra , dès sa ^lus tendre, en-
fance, lè goût le plus vif pour
la poésie ', et il la cultiva avec
succès. En 1661 ,, après la mort
de sa femme , il embrassa F^^tat
ecclésiaslique/et se livra a Pétude
de îa théologie , de l'histoire ec-
clésiastique et à la lecture des
maints Pères. Il mourut dans sa
fratrie le 24 juin i^oÔ. On a de
ui /I.' // Salmis ta Tbscano ,
ovvero pnrafrasi dé* $almi.di Da-
vide ^ M'acerata , i6'7i , et plii-
ëieurs fois dau« lei» principales
Matt
villes d'Italie* IL InnodiahsaeM^^
pdrafrasi artnonXca degf InrU del
Breviariû ,i2oma/io, Bologne 16894
m. Teorica del verso volgare ,
etc. , Venise , iGgS. IV. Metamor-*
fosi lirica dOrazioparafrasato, e
marali^zuto \ Bologne , 1681t. V.
Parafftisi deir Arte poetica cTO-
razio , Bologne ,. 1686. Il laissa
plusieurs Oiii'rage^ manascritSi.
♦ MATTEMBOURG ( Jean ) ,
né k Miudeu en Westphalie , Tan
i55b^ d'un échéVin de cette ville ,
eut, fort jeùnè, la réputation d'un
savant et' d*un bon littérateur.
Nommé en '1576' » la place, de
sous-nrincîpal du collège de Cas-
sel , il consacra' à l'étude de la
allà'pf.ëudrë a Valence, en Dau-
phîne; le bonnet de docteui:, et
vint exercer la médecine a GotHa
en ^hurînge , où il fut nommé
hlaop!str'al et inspecteur du collège
dùCal. Matteiubourg mort en cette
ville en i65i ^ à Page de 81 ans ,
n'a laissé quL*ùri séui ouvragé , in-
titulé Traciatus exisuus , et phr-
quàm utilis de h^arope ejusque
speciéhus omnibus, LemgQWi«ê|^
i583 , in-8«'.
♦ MATTER (Christophe) , jé-
suite, né en Silésie Pan 1661 ,
dévoué aux missions , et parti
pour les Indes en 1708 , n^étoit
pas prêtre , et ne pouvoit qne se-
conder les travalix des autres. li
rendit de grands sei^'ices pat* seë
connoissances médicinales. On a
de lui nne Relation curieuse de
son voyage et des notions exactes
sur les peuples et les différente*
productions des environs de Goa.
Sta?cklein l'a insérée dans son
V/eltbote, r, a4, n'»5o8.
* MA^TTHiEUS ( Antoice) ,
né à Herbpru efx 1601, d'un pèr#
MÀTt
tië à FranCkenbergen i5ô4) liiort
iiGroniiigae en 1^7, s accessit e*^
ment prolesseulr de jurisprudence '
â^Herborn , à Marbourg et à Gro-
tiingae^.( Voyez sa vie et la liste '
beu nombreuse de ses ouvrages
auns Ves Effigies et vilœ'professo-
Tum GromngensiUm , pag. 85>8^. )
lie lils s'est aussi lui - même uis-
tingtté dans cette sèiébce , qu'il
enseigna d'abord à Harderwytk
et ensuite a Utrecbt. L'université
naissante de' cette dernière villd
eatles plus grandes obligations
av mérite et à la- l'éputation de
te saya'iit , qui mourut en i655,
laissant sur plusieui's matières
de droit des ouvrages estimés ,
tel» que ComMtehtariùs de cHmi^
nihuSy Utrecbt, 1644 i iTi-4'*» I^iS"
putationes dejudicUs ; de sucôes-
sionibui , matrimenio , tutelis ^
déi^rtio ; de auctionîlms Hbri duo ,
DtKrcht , i6S3 , in-4^ ; Orationes ^
i655, in-ia ; Notas in libros IF
ingiîtutionttm , Arnst^ iSSj , in-ia ;
Paroèmice , prœter- Rontanorum-
uUarumque geniimH mûres et ins~
tituta jus uUrajectinum encponeit-
ies j Utrecht , 1667 ^ irt-8». Ma-
Ihsns fut un des douze en Tans
qa'eut son père , dont trois frères
professeurs comme -lui ; Jeazi ,
en droit , k Gassel ; Conrai-d,
en médecine, k Gronin^ue ) Cbris^
tdphe, aussi en médecme, à Har-
derwyck. Lui-même, sui» neuf en-
fans nés de son mariage avec la
£Ue dU|Célèbre J. H. Pontanns ,
eat deux Kls illustrés dans les
lettres : Philippe , professeur en
médecine , à Frineker , mort en
1690 ; et son aîn?, beaucoup plus
4Connaque lui.
. M AT;T H EL Voyez L^ôn abd
b'HuDiNE , n» U.
*L MATTHEWS (Tobie ), ar-
cbevôque d'Yorck sous 4e régné
L deJacques»'!**^, éloquent et infa^
I tigable prédicateur y et Tun des
MÀtf
§bt
orateurs lés plus distingués de Tùi
niverslté d-(!)xford , ' naquit eil
1 546 ,' et moamt 'en 1628. En i6od '
ce prélat passa du siège dèDurhani
à cfelui d^Oxford. \\ n'a fait im-^'
primer qu'un sieul«$^/7itd/tenlatiii
contre Cànipian* . •
♦ II. MATTHBWS ( tobîe ) j.
fils du précèdent , mort en i65o' \
élève de l'église' du Christ a Ox- '
ford, se lit catholique, et entra'
chez les jésuites. Gét^omme , tltf
pour Fiiitrigué , fut espion dé là
cour de Rome.
♦ m. MATTËEWS ( Jean ) |
médecin hes^ois . professeur dis^
tingué, au comm^nC<ômént du-iy* '
siècle , h Herborn , dans la priu*
bipàulé de Nassau-Dillëmbourg , •
fut médecin des seigneurs dé-
cette maison. On a de Itd ^ L
VUcUrsus-de febre peslilèntiaU '
qiiœ superiûHbùs annis Oerma?-^
niam pervagaia est y Franco fu rii ^'
i6o3., 1620 , in - là. II. Ration
nalis et empiriea thermaruM mar^
çhicerum BadensiUm déscriptic y
Ettiinga; , 1O06 , in-S* , Uano*
Viae , 1608, in-8*. .ni. Consiliâ
medica divérsorufn auctorum pr& '
Emesto Frederico , fnarchione .
Badense eon^criptay Fràncofurti , •
l6o3 i in-8<>. Plusieurs médecins
de ce nom se sont distingués;
Ravoir , deux Philippe à Fiane-
er , Conrad k Groiiingne , et
ierre au royaume de Naples.
: *ÏV. MATTHEWS (Thomas)/
amiral anglais , nd dans le Gla<v
çiorgan-, mort en \jBi , Com*
mandbit dans là Méditerranée
en 1^44 9 ^^ combâttôit les flottes
Combinées a la bataillede Toulon,
qui fut si sànglailte et qiii rést^
pourtant indécise i C'est dans ce
combat que périt le brave capi-
taine Corn wall.Lestotk, qui corn-»-"
mandait en second sous Mtitâiewt
nç l'ayant pas secondé à temps ^
5o&^
M ATT
Ce brave amiral ne put remporter
la victoire complète. Lestock l'ut
cependant acquitte , et Mattbewd
ayant perdu le, .commandement ,
se retira dans une terre de sa pro-
vince et j mourut.
*MATTHI.î: ( Jean) ; ëvêque de
Strengnes en Suède , d'abord cha-
pelain de Gustave - Adolphe,
niii le donna pour précepteur à
Christine sa £11^ , composa à l'u*
sage de celle-ci une Grammaire
latine , sous le titre de Gramma-
tica regia , imprimée k Stock-
holm , i655 y in-i!2 ^ et réifnprimée
à Levde par Boxhom eu i65o.
Tbéologienpacifique,Matthiie eût
fort à cœur le rapprochement des
calvinistes et des luthériens. Il
donna à ses productions conci-
liatrices le titre de Rameaux iToli-
vier) Rarni oUvœ septentrionalis,
Mathila; ne recueillit que des
désagrémens de ses charitables
efforts. Après avoir vu ses ous^ra-
ges condamnés et supprimés par
un édit , il fut obligé , pour apai-
ser la fureur de ses ennemis ,
de se démettre de son évêché , et
il > passa le reste de ses jours
, dans la retraite. ( f^ox» Schefferi ,
SueeialiUerata,pAg, ia3. Arcken-
holtz, Mémoires de Christine, 1. 1,
pag. 530 , 5o5 ; tom. II , pag. 63.
Mosheim , Hist. eccl. tome V ,
p. in. 284* }
MATl^fflAS. Fcy. Mathias.
I. MATTHIEU ou Uvi , fils
d'Alphée , et , selon toutes les ap-
parences, dupaysde Galilée, et oit
commis du receveur des impôts
qui se levoient à Capharnaum.
Matthieu avoit son' bureau hors
dé la Lville , et sur le bord de la
mer de Tibériade. Jésus - Christ
enseignoit depuis un an dans ce
pa^s ; Matthieu quitta tout pour
suivre le Sauveur , fl^'il mena
dans sa maison , oii il lui fît un
, M ATT
grand festin. Il fut mis an nom-
bre des douze apôtres. Voilii '
tout ce que TEvangile en dit.
Les fientimens sont tort partagés '
sur sa mort et sur le lieu de sa
prédication. Le pins commun
parmi les anciens et les moder-
nes , est qu^après avoir prêché- -
pendant quelques années rËvan-^
gile en Judée , il alla porter la
parole de Dieu dans la Perse,
ou chez les Parthes , où il souf-
frit l<i mai-tyre. Avant que d'aller '
annoncer la foi hors de la Judée,
il écrivit l'Evangile qui porte
son nom , vers Pan 36 de Jésus- •
Christ. On croit qu'il le composa
en la langue, que par! oient alors
les Juifs , c'est- à - dire , en un
hébreu niêH. de chaMéen et de
syriaque. Les nazaréens conser-
vèrent long-temps l'original hé-
breu ; mais il se perdit dans la
suite , et le texte grec que nous
avons aujourd'hui , qui est- une
ancienne version faite du temps
des apôtres , nous tient lien d o-
riginal. Aucun évangéliste n'est
entré dans un plus grand détail
des actions de Jésus - Christ que
saint Matthieu, et ne nous a donné
des i^gles de \ie et des instruc-
tions morales pluis utiles. C'est
ainsi qu'en ju^e saint Ambroise ,
qui connoissoU bien cet évangé-
liste. L'humanité du fils de Dieu
a été son principal objet. Saint
Matthieu et saint Luc ont rap-
porté la généalogie de J. C. >
qu'ils font descendre de la race
royale dé David , mais d'une ma-
nière différente. Saint Matthieu
commence par Abfraham , et par-
tage toute cette généalogie eu
trois classes, chacune de quatorze
générations, qui font le nombre
de 4^ personnes. Depuis Abra«^^
ham jusqu'à David , il en met qua-
torze ; depuis David jusqu'à la
transmigration de fiabjlone, qua-
torze; et depuis la délivrance
MAtt
' dit peuple , (]ui filt mis eu liberté
f>our retourner à Jérusalem sous
9. conduite de Zorobabel , qua-
torze. On remarqué que , dans
•cette géni^alogie, ^aint Matthieu
. omet quatre rois , Ochosias ^ Jbas ^
Amasias et Joakim. La raison
de cette omksion e^ que Dieu
av'isDt imprauvé le mariage de
Joram avec l'impie Athalie , et
ayant promis par ses prophètefl
de venger les forfaits de cette
famille jusqu'à la quati'ième gér
néràtion , Tnistorien sacré a cru
devoir passer sous silence les rois
issus dé ce mariage. Fo/é Ébion
e/ Dautmjlr.
, . ÏI. IVIATTHIEU-CAiVTACtF-
ZÈNE^filsdeJean, empereur d'O-
rient y fut associé à Tempirepar soa
' père en i554* Jean Gantacuzèné
ayant abdiqué peu de temps après
lè pouvoir souverain , Matthieu
resta empereur avec Jean Paléo-
logne. Ces deux princes ne res-
tèrent pas long-temps unis i ils
prirent les armes ; et une bataille
donnée près de Philippes , ville
de Thraice , décida du sort de
Mattl^ieu, qui fut vaincu., fait pri-
sonnier , et relégué dans unetbr-
teresse, d*oîi il ne sortit quVp"
renonçant à l'empire. Paléolbgué
lui permit cependant de garder;
,. !e titre de despote , et lui assimila
' des revenus pour achever ses
jours , avec ce vain nom ,, dans
une vie privée. On prétend qu'il
se retira dans un monastère du
Mont-Athos , où il composa sur^
le Cantique des Cantiques des
commentaires qi:^i put été pu-
bliés à RomCé
t m. MATTHIEU j)B Ven-
- DOME , célèbre abbé de Saint-
Denys ( ainsi nommé du lieii de
sa naissance ) , régent du rojaii-
me pendant la deuxième croisade |
àë saint Louis , et principal itMi- j
.V. . ■...'..MA.TT; .^g
mitre sous Philippe -le -ÎIardi\ (
se sigtiala par ses vertus ,' H
sur-tout par sa douceur et sa pru-
dence. Il jouit aussi d'une grande
considération sous le règne de
Philippe - le - Bel. Matthieu mou-
rut le a5 décembre 1286. Ou
lui attribue une Histoîfe de To-
hie , en vers élégiaques ,• Lyoiir,
1 5o5 , itt - 4** > ^ plusieurs fois
réimpiimée depuis ;' mais cet ou-
vrage y écrit d*un style barbare ,
est d^un i^uteur du i3« siècle ^ '
qui portôit le même nom , et qui
est connu sous le nom de Mat-^
thaeu Vilidocinensis.
IV. MATTHIEU ta. West
MiNSTER , bénédictin de l'abbaje
4e ce nom en Angleterre , au
i4" siècle , laissa une Chroniqu9^
en latin v depuis le commence-
ment du menue jusqu'à l'an iSoy ,
imprimée a Londres en 1570 ,
in-fol» Cet historien , crédule et
^eu e'xact , narre d'une mân{èr(»
Ignoble.
t Y- MATTHIEU ( Pierre ) ,
historiographe deFraice, né en
i565 , sûivaiit les uns k Salins ,
et. suivant d'antres à Porenlru ,
d^abord - principal du collège de
Verccil:, ensuite avocat à Lyon ,
fdt très^zélé ligueur, et fort attaché
au parti des Guise. Etant venu à
Pans V il abandonna là poésie qu'il
avoit cultivée jusqu'afdrs , pour
sfaltacher à l'histoire. Henri IV ,
2 ai l'e^timoit, lui donna le titrd
•'historiographe de France , et
lui fournit tous \es mémoires né--
cessa ires pour en remplit rem-
ploi. 11 suivit Louis XII I au
siège de Montauban , y tomba
nmlade , et fut transporté a Tou-
louse,, oii il ittonrut le 1-2 oc-
tobre i6ai. Matthieu écrivoit fa^
cilement , mais avec platitude et
avec bassesse. Il a composé, £.
Une Histoire des cfioses mém^'^
5io MATT
;|^^ ilLrrivéeS' SOUS le ràgn&^
^^ni'lei^v^hd: , . 1.6%^ > ? in - 8»» ,
^çiT^éç .d'acecdotQ^, singulières çt
de iiails çur^eiu. Henri IV lui
.fa 9i\o\\ X^i'ïuéffïe, appris im
l^and nptinbre. i$on ^tvli^ directe ,
ra^mpa^t» pje. répond p,»s à la
|;rçind^ur ^u ^ujet. .j^I, Mistoire
,de.^ la tuorl dép^^ble / dif,^ toi
flef^ri '. le - C^rand , Jpairis ^ i $ 1 1 .,
^mrjfol, , i6j2, ia-Ô"* iVi m Histoire
<fc .safw^ J^uis,^ 1618 ,' iii - 8«,
IV. Hisiçijx del^ouisJÇl^ i^foj.^
^stimée. V? HisUfire ^e France^
^Çifs Franççis i, Henri //, J^ran^
ççis II y Çliar^s IX-, Henri lIJTy
Henri IV et Ifuis XI^II^ . P^ris ,
i65i , a \o.l. in - folio , publiée
parlçs soins de son fils , qui y
^ ajouté rifi^loire de Lqu^s XIÛ.
jusqu'en 1621, Le grand défaut
^ç\Mattbieu est d'alTeçter, dax^s
Iç récit de Tliistpire moAleme ,
une grande conno^ssançe de Thisn
^pirç. ancienne, lien rappelte mille
lra^t$ ^ ne foijt rieti -î^son sur
jet;» et; dont TentasseTnent met
dçi la confusion et de Fobisiiunté
dans ia narration. VI. Quatrains
sur la vie et fa mort-, c|ontla mo;''
raie est utile et ta versification
|[anguissante, in^primës plusieurs
|pif : maisle^ nuetlleures édition»;
.§ont celles-, données ps^r Vahbéfâe
h^ Kadie,f 1746, m-iîB» ^v^Ç
b vie de lierre Matthieu , et
^Uepâr^Â}* Boulard , toutes deux
iPtS*". C'est l'ouvra^^e connu, sous
le nom de. T^httes duk con^
seiller Matthieu, ,, parce qu'on
Ijiimprima d'abprd eu formée de
tablettes olJlo^gues^ On .trouve
Qrdinairem^nt ces c|uatrain£^à lat
suite d&-ceux\^e Pibraç. VU.
l<a Gu^siade y tragédie , Lyqn:,
^689 , in-8". Cette pièce est re-
çl^erchée , parce que le. massacre
du duc de 6uise y est représenté
fin naturjel, VIIÏ. {^es tri^gédies
de Clytemnestre , d'-Ç^Me/^ , de
Vastlii et fXAman : recueillies «t
MATT
1 publiées 'à Lyon en i58g, 3 vol^
' ïn-12. iX. iVateit JMT -GfUi Pape^
X*Les trçis Jours* XI. Sejan , ou
i!fl< /wor^ d^ àiaréchai dAncre^
XII. i^ Politique i et Vie da
' ^'c©/fl5 f/e >ri7&rox.'Xm. Qd*-
nealogie de la maison: de Bour%-^
fion f. depuis P/iarampnd. jusque à.
i Henri IF". XIV% -Mejouissemce^
! de fa ville de Jjy^on à tEntnée d0
Henri IV en i^qS , H- à la paîjf-
de Vervins en iSgtS*
t VI, MATTHIEU dslTXas.-
SAi^o , exçfellfHt graveur en pier-
res fines , natif de Vérone, passa
en France , où François I''^ le.
, çonibla de* bienfaits. Ce. prince
i lui fit faire un magnifique Orat
i toire , qu'il pojrtoil^^veclui dan&
toutes se^. campagnes. Matthieu
' grava des CV^ei^jr de. toufe espèce^
On Templo^ja aussi à grayer sur
' des çriitaux. La gravure n'étoit
bas son seul talent , il de^slnoit
très-bien , et possédoit aussi par-s
faiteme^t la musique : le roi se
plaisoit même souvçnt à l'en-;
tendre jouer du lutb. Aprçs I^
malbeureuse journée de Paviçj
Matthieu avoit quitté la Franc)*
et s'étoit établi à Vérone \ mais;
François I*» dépéch«7 vers cet il-
lustre artiste des cou rriers po.ujp
I le rappelé]^ en f rs^nce. Matthieu
' y revint, et fut nommé graveuiP
général àes monnoies. Xlne for-»
tune homiête , et -.son maria gQ
avec une Française fixèrent sa ré<f
sidençe dans le royaume jusqu'il
sa, mort , qui arriva peu de temps
après celle de Frauçois !•'. Mat-»
thîeu avoit (je la iierté dans le
(iaractère : il brisa xm. jour une
pierre d'un grand prix , parce
qu'un seigneur é» ajant oôei^t un^
somme trop modique ^ refusa de
l'accepter en présent. Il mo.uruï
vers l'an i548.
VII. MATTHIEU dé Nautejo»,
Voyez Nân^bw».
MATT
Ifpr. MATTHIEU (Jean) ou
.MATmsoN. Voyez Jsak D£ Lsydk ,
ii".XCI » et MuNCKR.
t MATTlIlîhiE( Pierre -.An-
èré ) , médecin célèbre et bon lit-
térateur , né à Sienne vers l'an
i5oo, sa\a2itdans]eslangues grec-
que et latine, dans la botanique et
la niëdeclne,joigiiok à cesconnois*
•ances une littérature agriéable.
On a de lui des Commentaires
VOLT le« six livrer de Dioscoride ,
écrits avec assez d'élégance , et
remplis d'érudition \ mais on lui
reproche des erreurs , ^des mé«
Î\nses , et heancoup de crédulité,
i fait naître les grenouilles de
la corruption , donne à Téléphant
.une .intelligence qui le rendrpit
J'égal de^rHomme ponr l'esprit ,
et cite an grand nombre de plantes
qui n*ont jamais existé. L'original
italien dé ses Commentaires pa-
rut à Venise , i54B , in - 4* > ^^
fat réimprimé avec des additions
en i565 , in - fol. , avec figures.
L'auteur les traduisit en latin. Il j
en a une traduction française ,
dont la meilleure édition edt de
0esnHNiIins , Ljon , iS^:^ , in-fol.
Matthiciie laissa encore d'autres
ouvrages , tels que VArt de distii-
ierjikes Lettres y etc. On recueillit
tous ses écrits h Bâle , lôoS ,
in^-folto , avec des Notes de Gas»
Bard Bartholin. Matthiole mourut
a Trente, de la peste, en '57^. Il
avùit servi Ferdinand , areniduc
d'Àutriehej pendant deux ans , en
qualité de premier médecin. Ce
prince éi les électeurs de Saxe et
de -Bavière contribuèient aux frais
de IHmpression de ses Commen-»^
taires sur Dioscôride. — Il ne faut
pas le confondre avec un autre
Hathiolb, médecin^ né k Pérotise,
ffui fut professeur k Pndoue , oh
il mourut en 1 4^8 > <)ui a donné un
ouvra|;<&rare, intitulé jtfrs mémo»
itmiwt^t, in-4^ , Àtttbourg^ i49^^
-M ATT
5ii
T. MATTHYS ( Gérard ) , Bé
dans le duché de Gueldres vers
Tan i5a5 , enseigna long-temps
le grec k Coloffue , ou il fut ciia-
nome de la collégiale ées Douze-
Apôtres, puis chanoine dusecon<l
rang dans la métropole. Il y, mou-
rut vers Tan iS']^. On a dé lui ,
I. Des Commentaires sur Aristotie,
Cologne, 1.559 — i566, a vol. ih^
4*- Son stjfle est pur , aisé et dé-
gagé des vaines subtilités si com-
munes dans les commentaires (les
péripatéticlens. ,11. Un Comment
taire sur TEpître de saint Paul aip
Romains y Cologne, 1S62.
II. lilATTHYS r Christian' )^,
Matthias , docteur luthérien , suc-
oessivement professeur de philo-^
Sophie k Sti^sbourg , recteur du
collège de Bade-Dourlach, pro-
fesseur en théologie k Akorf, mi-
nistre et professeur en théologie k
Sora , et retiré k Lejde , ensuit*
Ïiasteur k La H^ye, naquit vers
'an 1584 k MelUorp » ville du
Uolstein , dan^Ie coibté de Djih*
marse. Son esprit inquiet et spn
caractère inconstant firent qu'il n«
•ut fixer sa demeure dan^ aucuA
pays. Matthys alla terminer s^
)Qurs a Utrecht, Tan i655. On i|
de lui un grand nombre d'ou^ni»
ges de pUilosophie , d'histoire •
de controverse , et &^ TËcritur^
sainte. Les principaux sont , L^/^
ioria vatnarcharwn , Lubeck «
1640 , m-4^. n. Theatrum kfstqn^
cum , Amsterdam, Élzévir , 1668 ,
in-4''* ^^^ ouvrage est moitié mo-
ral , moitié Ui2»toi'ique.
M A T T I ( don Emmanuel )
né Tan i663 k Oropesa , viïle de
la nouvelle Cas'tille , rëussit de
bonne heure dans la poésie , et
fit paroître ses Essais Van 168^^
en un volume in-4''- Cet heureux
débat fit naître dans le cœur d'une
dame de très-haut* rang des seo.-
5<a
MATT
timens trop tendres pour ce î«iine
cades. Innocent XII , charmé de
. son esprit, le nomma au doyenné
^d'Àlicante, où il mourût le 1 8 dé-
cembre 1737, à j/^ams, Matti avoit
aidé le cardinal d'Aguirre k faire
' sa collection des Conciles d'Espà-
'ffne. Ses Lettres et ses Poésies
latines (Madrid, ij'iS, 1 volu-
mes in-i2, et ij38 , in-4', 2 vo-
lûmes ,■ Amsterdam ) prouvent*
..qu'il avoit de la facilité et de
1 imagination. "
^ * MATTINA (Léon), moine
'du Mont-Cassiu , né à Naples
dans le ly siècle, pr^iiessjeur aE-
criture sainte à Padoue, où il
'mourut en 1678, pulblia ..JPtincù-
jjum ' Venetorum /elqgia çum ico"
^ nibus declamationes sex , <?t quelr
,ques Leçons phiîosop^iq^es y ré-
. citées.. dans son cours. et impri-
'mées à Venise, .. . \ \
* * MATTÏOtY. (Lbiiis), graveur
'et dessinateur, né à Bologne en
"i665 , apprit les élémens du des-
sin de Carl.o Cignani , et se per-
fectionna ensuite de l.ui-n^ême. Il a
grai>e' quelques eaux-fortes dé sa
composition , et d'autres , d ta-
rares Louis C^t-rache ,* Josephr
Crespi , dit TEspagnol de Bo-
logne, etc. ; il a aussi graine' la Mort
jde saint Jpseph , a'après Fran-
cesçhini. " \
* MATTItJCCI OM Matteucci
^frèrc Augustin ) ^ de l'ordre des
irères mineurs^ né à Lacques ,
professeur de théologie , et en-
suite secrétaire" de son général à
Rome , où il mourut vers 1720 ,
adonné, I. Opus dogmaticum,
sive de controversiis fideL II.
Ùautela confessarii, lll, Prac-
fcc« theoîogica canonlca, IV. Of^
MATW
Jicîalis curiœ regularis adoptimè
dejenderula suce religionis Jura,
in curid examinanda satls ins-
tvuctus , Romœ j 1702 , a vol.
in-4* J Venise , 1 7o3-
*; M ATHUS ( Cneïus ) , poëte
latin , cité par Macrohe et par
Agelle , avoit écrit desMimiam^
bes et une Iliade» 11 nous en reste
quelques fragmens. ( Vojr.Antkai
Buvm, y tom, 1" , pag, 63o. Il est
question .d'un Cneïus Mattius
.chez Pline , Hist^ nat. , liv. iQ >,
chap. XI, et liv. i5, chap. XIV.)
Il étoit né dans l'ordre équestre ,
a^ii d'Auguste, et un pépmiériste
disti^g'ué , de qui il semble que
les Mala Maitiana aient pris leur
nom. [p^,AiUbol Burm, , tom. I»',
{)ag. 644') Seroit-ce le même que
e poêle, i*
* jVIATTI VOLO ( Alfio ) , né k
Alçamo , de l'ordre, de Sainte-
Marie du MontrCarmel , mort à
Home en i6i9Q , publia les ouvra-
ges suivaXks: Lectiones theoiogicof
et philo.sophicœ ; . Conciones per,
sOfCmm qut^dnagesimale tempus /
Orationes varias ; Lucuhr^oneê
ir^mçfie^Jvy:sicam , etc.
. jVIATTJRINO , peintite . d^hi*^
toire „ disciple de Raphaël , qui
l'emplpya pour l'exécution do
Ïdusieurâ de ses dessins/, né ë
•'lorénce. en i^ç^o , mort en i5'a7.
Il aida .ensuite Polidore -de Car-
ravage,, et sts ouvrages égalent
ceux de Ce maître.
*. MATVVEJ -PLTSCIUNIN ^
peintre russe, mort en 179;/ , dans
un âge très-avancé, composadecuc
tableaux; savoir , /^a Résurrection
de J, C.;, et Alexandre chest Dio^,
gène , qui donnèrent feu à de
grandes espérances 9 qui cepen-.
dant ne se sont point réalisées^
Comme il étoil attaçU^. k X^Ur^
MATY
liUssemeiit d'une manufacture de
tapisseries , il saciifia toiit son
temps à ce genre de travail.
* MATWEJEW , Dé en 1704 ,
Î>eintre en portraits , dut toute sa
brtane à Temperear Pierre-le-
Grand , qui découvrit même son
.talent. Se trouvafit un jour dans
• l'église de Sainte*-Sophie à Nowo-
gorod 5 il aperçut un petit garçon
qui le (ixoitavec attention , et 'qui
s'occupoit à faire son portrait sur
un morceau de papier. L'empe-
reur, curieux de savoir qui il éloit,
^le fit venir après l'office et l'inter-
rogea sur ce qu'il venoit de faire.
«J'ai entendu dire tant de bien de
vous ,. répliqua l'enfant , que j'ai
-pris la résolution de faire votre/?or-
irait , afin de voir toujours votre
image devant moi. » Pierre-le-
Grand ,qui lui crut du goi\t pour
la peinture , lui demanda s'il avoit
envie d'apprendre le dessin. Mat-
wejew lui répliqua que c'étoit-là
son but. L'empereur le fit alors
•Vojaçer en Hollande en 1719,
d'oii il retourna dans sa patne en
\ 1752 ; il profita si bien de son voya-
ge , qu'il» devint dans la suite un
très-babile peintre àe portraits.
Ses ouvrages les plus estimés sont:
le portrait de Pierre-le-Grand ,
3u'oh dit être le plus ressemblant
e tous ceux qui ont été faits de
ce grand homme ; le portrait de
la reine Anne , de grandeur na-
turelle ; son "prouve' portrait et
celui de sa femme.
fL MATY ( Matthieu) , né en
Hollande en 1718, vint s^établir
■^ Angleterre en 1 740, après s'être
iait recevoir docteur en médecine
dan& l'université de Jjeyde. Dans
la vue de se faire connoftre , il pu-
blia , et fit imprimer à La Haye le
Joumalbritannicfue y destiné a an-
noncer les productions littéraires
4' Angleterre, Ce joui^nal eslixné ^
MATY
Si 5
l'un des meilleurs de ceux qui pa-
rurent depuis Bajle,le lia avec les
gens de lettres les plus distingués
de la nouvelle patrie qu'il s'éloit
choisie. Ce fut k leur attachement
que le docteur Maly dut les places
qu'il occupa dans la suite. Mem-
bre de la société royale de Lon-
dres eri 1753 , il en fut nommé
seciidtaire en 1765. Il avoit été
nommé sous - bibliothécaire du
musée britannique , lors de son
institution en 1753. 11 en devint
bibliothécaire en chef en 1772,
et se seroit sûrement distingué
dans cette place comme dans tou-
tes celles qu'il avoit occupées , si
une maladie de langueur n'étoi^
venue , en 1776 , terminer une
carrière employée toute entière
aux progrès des sciences et à des
devoirs d'humanité. Il avoit été
1
L'IéS
Tun des premiers et des plus z<
Ï>ropagateurs dé l'inoculation de
a petite vérole ; et lorsqu'on mit
en doute si cette maladie ne pou-
voit pas se reproduire après
l'inoculation , il en fit l'expé-
rience sur lui-même à l'insçude sa
famille. Il avoit , lorsqu'd mou-
rut presque achevé les Mémoires
du comte de Chesterfield , qui
furent continués par Justamond,
son gendre , et placés a la télé
des OEuvrçs mêlées de ce self
gneur , qui parurent en 1 777 , ea
a vol. in-4*-
t IL MATY ( Paùl-Henri) , fds
du précédent, né en 1745, fut d'a-
bord destiné à l'état ecclésias-
tique ; il y renonça en 1776 pour
se donner entièrement aux lettres.
Comme son père , il fut attaché a
la bibliathèque du musée Ijritan*
nique et a la société rojale de
Londres , dont il fut nommé se-
crétaire en 1778. Fidèle à suivre
ses ti*aces , il composa aussi , de
1782 jusqu'en septembre 1786, un
Journal sous le titr« de Rsvu^
,5i4 JVfACC
Aes productions littéraires de'fé'»^
franger , qui eut beaucoup de
succès. Maty avoit pris une ,ëpi-
graphe i Sequitur patrem non
passihus œquis , qui fait certaine^
ment honneur à sa modestie ,
mais a la rigueur elle étoit yràije.
Quoiqu'avec beaucoup de laleus
et de connoissances , il dtoit à ces
deux égards inférieur a son père.
Bn 17B7 , un asthme, qui'le fati-
guoit depiris long-temps, termina
sa carrière à Fâge de 4^ ans. In-
dépendamment de son journal , il
publia une traduction anglaise àes
Voyages en Allemagne de llies-
beck , et donna une traduction
française Ûl\ texte , écrite en latin
par M. Bryaut , du magnifique ou-
vrage intitulé Gemmœ Marlhur-
rienses. On a imprimé par sous-
cription , après sa mort , un vo-
iume de sermons , dans lequel ,
par une inadvertance dont on a
plus d*un exemple , on en a in-
séré deux ou trois qu*il n'avoit
fait que transcrire d'autres au-
teurs , et qui étoient déjà ini-
primés.
III, MATY. Fofes BjtUBÇAWD.
MAUBERT. Fo^ez Gouvest
ÏE MatJBïRT.
BIAUCHAKD (Burcbard-Da-
\id ) , .tnédecin du duc ^de Wit-
tcmberg , et proiessëur en médè-
, çitïe , -en chii^urgie et çn Tanatomie
.|i Tub^nge , étoit né en 169I3, %
Ijlarbocb j^oii il mourut J'an 1 j5 1 ,
^Tcc une réputation distinguée.
On a de lui. un grand noniibre
ie Thèses de médecine esti-
iȎes. Voy, Saint- Y^es.
t MAUCOMÇLJS (Jean-Frai?.
cois-Dieu donné de), officier dans.
fc régiment de Ségur , né à Met?,
tm 1755, qnitta de bonne heure
li-tat militaire pouy çii^tiv^r 1a
MAUC
littérature. Il doond tme fnr&é**
die bourgeoise , intitulée Leë
Amans désespérés ,. ou le Cwnte
dOlinval^ qui n'eut pas beaucoup
de succès , et qui , ^ la vérité ^ n'en
méritoit aucun. Cette proui>c-
tion monstrueq se n'est autre cho*
se que l'histoire de yinibriùuée
marquise de Gange» y mise en
action. Ce drame , plus sinistret
encore que celw* de Béverley ,
n'est qu'un amas d'horreurs, plua
])ropre à rendre les âmes ieroee»
qu'à leur inspirer la haine du
crime. Telles sont les ressources
des faiseurs de drames ; ils veii-»
lent a toute force émouvoir, san»
se douter que leurs tableaux ir&
sont capables que de révolter
contre le sujet et contre )^
peintre. L'auteur est plus connu
par deux roman& agréables. lie
premier est JSHopJiàr ^ anecdote
oabyhnienne , qu^on lit avec
quelque plaisi;r. ' Lé second e&t
V Histoire de madame dEmevillej
écrite par elle-même, li y règne
plus d'intérêt que dans le précé»
dent. De tous ses ouvrages , e^
lui qui mérite le plus d'être jU»
e&t un bon AbrégéBÏen. fait , cu-
rieux et int^^ressant , de Fhistèàïr
de JSimes , p-8' ; mais l'auteitr
,est peut - être trop favorçblb
aux calvinistes. Il esl j»«fft ^
1768.
t MAUCROIX (Frapcois àe%^
Xkp à Nojo'n en 16 19, qhanoimi
de l'église de Reim^ » inpRt i^ao^
cette ville le 9 avril 1708 y^h
90 ans , éerivoit' aveC'go$.t'et s'ac-»
quit nue grande réputation par
ses ouvrages et paç se3, v^rs^
L'abîîé de Màu€r0ix a voit 4'a-«
bord tréquenté le b^f T^aa 'y v^9À$,
dégoûté de la sécheresj^ de là
jurisprudence, il'^se livra à la belle
littérature. Dans le temps quJil
Çîxerçoit Ja profession, dayocat ^
un 9mi lui j^i^oj^o^» ha. 9^f boak
r"
MAU C
mariage : il Im répondit par l'ë^r
pigramme suivante :
AmT, je vois beaucoup de bien
Dans le parti ^*ob me propose ^
M »is toutefois ne pi-esK>ttf rien ;
prendre femme est autre ciiow h
Il faut y ponser mûrement.:
Gens sages, en qui je me fie ,
M'ont» <Ut que c'est fait prudemment
'Qite d'j spns^r toute sa We. .
On a de lui plusieurs Traductions
fidèles, écrites d*un sty!e pur, mais
iangaissant. Les prinêipales sont,
I. Celles des Philtppiques de Dë-
mosdiènes. IL. De rEuthydemas.
et deTHyopia de Platon. IIL De
?nelqnes Harangues ^e Cicërbn.
V, Du Ratioiuiriunt tempo rum
du P. Petau , Paris , i683 , 3 voL,
in-i2. V» De THistoiré du schisme
d'Angleterre, par iVicolas San-
derus, Paris, i6j8,'-îi vol. iri-12.
VI. Hes Vies àù^ Cardinaux Pu lus
et Campegge, 1675 et 1677 , u voK
in-iîi. VIL- Des Homélies desaiùt
Jean -Chrysostôine -au peuple
d'Antioçhe , 1681 , in-8<». Mau-
iCroil étdiX très-iié avec Boiléati ,
Racine , et sur-tout avec La Fon-
taine. Cette ufiion l'engagea de
donner avec ce fabuliste, en i685 ,
fil 1 vol. in-i'2 , un Recueil d'œur
vrcs diverses. Jjes manuscrits de
jpabbé de 'Maufcroix 'furent confiés
à Tàbbè d'Olivét, qUi les trouva si
imparfaits', qu'il ne Gonser>'a pas
Bue de ses pjnrases, et pas même
un de ses tours. Il pnblia en
1710 un vol. in-i2, sous lè titre
^OEuvres posthumes de Mau-
eroix , contenant entre autres ar-
ticles la traduction des quatre
Pfailippiques de Démosthènes; La
comtesse de Monmartiu don'na
aussi, en 1726, iin vol. iu-ia ,
ilititulé Nouvelles OEuvres ( pos-
thumes)' de Tabbé de Maucroix,
contenant la première Tusculane
de iÏKérorïi ; . , les Satires , les Kpî-
tres , etl'Aripôëlique d'Horace.
MAUD
5^5
M AUDEN ( David de ) , théo-
logieii , né k Anvers en iSnSy
curé de Sainte-Marie a Bruxelles,
et do jeu de Saint - Pierre de
Breda , mourut à Bruxelles en.
1641 , dans sa 66" année. On a
de lui , en latin, I. Une Vie de
Tobie , intitulée le Miroir de (à
Vie ^morale y in«-fol. IL Des Dîs^
cours moraux sur lé Dccalogiœ ,
in-lbl. IIL UAletfwlàgie, ou Ex-
plication de la vérité y etc.
♦ MATJDOUD , ayant appris la
mort tragique de sultan Mohatn-
med , souverain de Gaznab , pré-^
cipité dans un puits Pan 43/ de
Vhégirè, marcha inCQntinenl con-
tre Ahmed son fils , son meur-
trier et soii snccesseur , qui aban-
donna sa capitale aussitôt et se
retira* dans' i'indoustan. * Mau-
doud étoît neveu du sultan Mo-
hammed^ n* poursuivit chaude-
ment la vengeance de^ sa mort.
Ayatit' atteint 'Aliuled près de La-
hôr V ctitrelc t)jelem et le Sind ,
il le battît ; le' tit prisonnier, le
mita mort ,' et se trouva ainsi
maître de Tempire. On peut croi-
reyaptéà cela, due tant d'ardeur
k puhir le crime étolt moins là
VOIX du âang ou Tamôur de Ik
vertu 'qu'un voile dont ïfî.aù<Jou(l
etiveloppa son ambition. Il fonda
sur le <âiamp de bataille là ville
de Fath-Abâd (çoloniçile la Vic-
toire), où il paâsa l'hiver ae 4^4^
et 'fit punir sévèrement tous le$*
grande qui' avaient prêté lesmain»'
an parnçide d'Ahmed. Il fit son
entrée à Lahor le 6 de ôzoul--
hadjch de l'année suivante. Son^
ariteée ^e révolta peu de' temps^
api'èa et vouloit mettre son frèroJ
sur le trône; mais ayant dîfFéré,
son couronnement de quelque*,
jours , Maudoud profita de. ce re-^
tard pour'lf; faire empoisonnera
dans l'i:jtërvalln. Tout rentra dauS'
le devoir , et les chefs de la consr.
3i6
MAUD
piration en payèrei^t le mauvais
succès de leur tête. Peu après , les
Indiens <, révoltas contre Mau-
Uoud , le chassèrent de Lahor.
Mais ses deux fils, Mass'oûd et
Mansçour, les châtièrent rani437>
et le remirent en possession ae
toute la province. Il mourut en
44 1> âgé d'environ 5o ans. 11 pre-
lioit entre autres titres celui de
destructeur des idoles.
tl. MAUDTJIT (Michel),
prêtre de l'Oratpîre , né à Vire en
Normandie ,' mort à Paris le 19
jamâer 1709, a ^5 a^s, profes-
seur distiagué d'numanités dans
s^ congrégation, se consacra en-
. suite a la chaire et aux missions. Il
publia plusieurs ouvragés. . Ses
principaux sont , I. Traité de la
religion contre ' les atliées , les
déistes et les nouveaux pjrrrïhO'
nienSf dont la meilleure édition
est de 1698. II. Les Psaumes de
David •i traduits en vers français ,
în-i2. La versification en estioible
et incorrecte. lïl. Des Mélanges
de div'erses Poésies , en 16B1 ,
in-i'i : recueil mêlé de bon et de
mauvais. IV. Des Anafyses des
évangiles , des Epîtres de saint
Paul et des Epitres canoniques ,
en 8. vol. in- 12 , réimprimés à
Toulouse avec quelques change-
mens. V. Méditations pour une
retraite ecclésiastique de dix
jours , în-ia. VI. Dissertation
sur la goutte , 1689 , in-12. .
* IL MAUDUIT (Israël) , né k
Exeter ch Angleterre , en 1708 ,
d'abortl destiné à Fétat ecclé-
siastique , y renonça pour en-
trer dans la carrière du commer-
ce , qu'il siiivTt avec succès. Ce
ne fut qu'en 1760 qu'il se fit
connoître par deux Pamphlets
sur la guerre d? Allemagne , qui
firent beaucoup de bruit et fixè-
rent Tattention publique sur lui
MAUD
d'une manière très-avantagease>.
Ils tendoient à prouver le-tôrt qn©
le gouvernement anglais avoit de
s'ir^imiscer dans les guerres du
continent» Il fut quelque temps
après" nommé agent cfe la pro-
vince de Massachusett, et prit une
part très^activedans les diffërens
qui s'élevèrent entre Jes colonies
d'Amérique et la mère-patrie. Il
a publié beauconp d'autres écrits
qui , «tous relatifs aux affaires du
temps , sont tombés dans l'oubli. •
Il mourut en juin ^787 , âgé de
79 ans.
* m. M AUbUIT ( de) , ofn^
cier au service de France, élève
d'artillerie à Grenoble , quitta
l'école , fit un voyage en Grèce ,
se rendit de là en Amérique , et
y servit avec distinction contre
les Anglais. A la pa^x , on le
nomma colonel du régimen^ de
Port-au-Prince , île de Saint-Do-
mingue. Lorsque les principes de
la liberté des nègres commcnçoient
k pénétrer dans cette île , il mit
le plus grand courage et la plus
grande fermeté à y maintenir
l'ordre ,fit arrêter les membres du
comité colonial , concourut k i»
dissolution de l'asseinblée de
Saint-Marc , et fut long - temps
secondé par son régiment. Mais
ceux d^Artois et de J^ormai^dte
étant arrivés d'Europe, persua-*
dèrent aux troupes du Port-au-.
Prince que Mauduit lés trom-
poit par de faux ordres reçiii»
de la métropole , et cet officier
fut massacré au comiyiencemenfr
de 1791 par ses grenadiers, à
la même place où il avoit enlevé ,
à le.urtête , le 29 août 1790 , lea
drapeaux de l'armée de Saint*
Marc, Un mulâtre, attaché a son
service , passa plusieurs- jours à
rassembler ses membres épars ,
les renferma dans une fosse , e%
après l'avoir arrosé quelque temps.
MAUG
de aes larmes , s'y tua Ini-ménie
d*iiu coup de pistoi^t. On le
troaya étendu sur la toAibe de
son maître.
* MAUDUYT DE La Va-
msNN E ( P. J. E. ) , médecin ,
mort en septembre i J92 , a pu-
blié , I. Extraits ^s journaux
tenus; pour B'2 malades qui ont
été électrUés y lus 'dans les séan-
ces de la société royale de mé-
decine , et publiés par ordre du
gouvernement, i77Q? 1^-4** • ^^•
Jklénioire sur les différentes mor-
nières d'administrer t électricité ,
in^-4**. IIl- Discours préliminaire
et plan du Dictionnaire des in-
sectes de la nouvelle Encyclopédie
méthodique y 1789, 2 vqI. in-4**.
IV. Il a eu part à l'Histoire des
Oiseaux de £ufibn.
MAUFIÇPC^*^^'* ) > imprimeur
français , le premier qui porta
l'art de l'imprimerie à Patloue ,
vers Tan i^'j^, àemenrdk ensuite
à Vérone et à Venise, où il mou-
rut k la fin du i^* siècle. Ou re-
cherche ses éditions.
. t L MAUGER (N. ) , garde du
corps du roi , auteur de trois
tragédies , Antestris , Coriolan et
Cosrpës , qui n*ont eu aucun suc-
cès y et q^ui sont néanmoins assez
feien écrites. Cette dernière fut
représentée en 1752, L'auteur
mourut quelque temps après. On
a encore de lui un petit poëme sur
VOrigine des Gardes du Corps ,
qui parut en 1745 , et dans lequel
#a trouve des vers très-<bien faits;
ils auroient l'ait plus d'honneur
a ce poète , si l'on y découvroit
moins d'hémistiches dérobés à
Coiueille et à Voltaire. La ver-
sification de Mauger est en géné-
ral noble y aisée, mais souvent
dépourvue de cette chaleur et de
c«s images qui font le charme de
MAUG 317
* IL MAUGER , dit Marat ,
un des ageus du comité de sa-
lut public pendant le régime de
la terreur. Le département de la
Meurthe fut spécialement le théâ-
tre de ses vexations eiàe ses di-
lapidations. Il dirigeoit en 1795
la société popi^laire de Nanci,
et se mit en opposition avec la
municipalité qui (it fermer le
club ; mais la convention manda
cette municipalité , et fit mettre
en liberté Mauger, qui devint
alors un des agens du comité de
salut public. Ënlérmé enfin à la
conciergerie , il y donna , dit-on,
un exemple terrible des re^nioids
qui né manquent pas d^assaillir
le criminel , ahs qû il est retidu à
lui-même et dans la solitude. Une
fièvre violente s'empara de lui , et
au milieu des convulsions les plus
affreuses et du délire qui l'agitoit,
on lentendoit s'écrier à ctiaque
instant : « Voyez-vous dans Tom-
bre de ces voûtes la main de mon
frère ? Elle écrit en lettres de sang :
Tu as mérité la mort ! Quels spec-
tres épouvantables 1 Je les entends
dire : C'esttoi qui nous as assassi-
nés j Tu as mérité la mort. » te
fut au milieu de ces transports
afireux que Mauger rendit le der-
nier soupir.
* MAUGIN ( Jean ) , surnom-
mé T-i^/igef m , né à Angers , au
rapport de La Croix du ]\îaine ,
fut un écrivain mercenaire du
i6« siccle , (jui n^esl connu que par
les traductions qu'il a données, I.
Des discours de Machiavel sur
Tite-^Live , imprimés k Parjis , en
1548. H. De \ Histoire de Palme^
lin d' Olive , fils de Florendos y
roi de Macédoine , et de la belle
Grianà , JlUe de V empereur de
Constantinople , imprimée en
1546. m. Du premier livre du
Nouveau Tristan , princi de Léon'
nais , Paris , li) j^-
5'i8
i\i(Aï:g
; * MAUCxTS ( JoM.ph> , ne » Nà- |
t\iur en 17H , entre dans l'orcire
de Saint-Âugustin 9 où il se dis-
ting;ua par son savoir, ensf^igna
avec réputation la théologie dans
riit]i\ersité de Louvain , oà il'
mourut en 1780. On a de lui plu- ,
sieurs Dissertations, imprimées el
des Traités manuscrits.
' t MAUGRAS (Jean-François) ,
Parisien , prêtre de la Doctrine
chrétienne , enseigna les hjiima'*
îiités dans les collèges, de sa con-
grégation. Les chaires de Paris
retentirent ensuite iie son élo-
quence. Il se sîgiiala sur^lout par
&CS instructions fduii.lièr/?.s j-mais
Tardeur extrême? avec laquelle il
s y livra lui causa un cracheni/qnt
de sang dont il mourut le. ^ti
août 17^6 , a 44 ®"^' Oï^ a de lui,
I^Ûes Xnstructioiis çhr^etiennes ^
pour faire itn saint .usage des
afflictions y en deux petits yol,
iuri^, II. Une Instruction chtrén
titfnne sur les dangers du lifxe»
III. Quatre Lettres eu forme de
consultations , enjaveif.rdespau'^
vres des paroisses , lY- i^-^. Fi^^
des. deux Tobies, de saj^nte Mor
nique et de_ quinte , Qe^ne'^'iéi^e ;
iii'ec des Béjlexions à tusag^dç,^.
Janiilles et des écoles chrétiennes ,
eisOr^ Ces ouvrages respirent une
piété douce.
.MAUGUIN ( Gilbert ) , prési-
dent de la cour des .mon noies de
Paris , habile, dans la .coljnoisr
sauce de l'antiquité A^cclésiastique,
puljlia contre le P. Sirmond. une
Disserl ation . intitulée FindimçB
k Jparis , . en i65o , 2 voj. i»'4^ >
sous Ce. titre: ►^^feriiion scripio-
n^i qui in /Ap sœculo de %ratid
$cripsêre,fipera,. Il y soiUiexilcpie.
Gotescalcn'a point; §ps^ignéJ'^ér
fétfîe prédestinatjenne. Cet ou- ,
Maûl
• > « '
vrage , écrit avec a4itant de irhâ-^
leur que. d'érudition , renl'eroi^
des pièces curieuses qui ii'avoient:
pas encore paru. Elles Servent
beaucoup à éèlaiitîir Jes dog-
mes et rliistoire de FÉglise. Si
Tauteur n'a pas raison en tout ,
oti voit qu'il n'a rien oublié poin^.
Ta voir. Ce sàvafit magistrat mou-
rut en 1674 9 ^ans un âge fort
avancé , et avec itde grande répu^'
tation de savoir et d'iotégrité. H
laissa tous seslivresthéologi'ques ,
tant imprimés que manuscrits y
aax Augustins du faubourg Saint'*
Germain à Paris , et de grandi
biens à l'hôpital général.
1 1. MAULÊON ( AwGER de) ^
sieur de Granier , ecclésiastique ,
né dans la Bresse , se fit eonuaitr0
au ly* siècle par l'édition des
Mémoires de ht reine Margùe^
rite , Çaris , i6aB , in-S^j de ceux
de ViUerOY'i depnis i567 jusqu'eil
1604, Pans, iTOayin-4'^ et i6îi4
in S» > ces mémoires furent;COû*»
tinués jusqu'en ï6aoy et- publiée
par du Mesnil Basire-> Parts ^^1654'
et ï636 , 4 vol. in-8° ; des jLettres
du. cardinal d^Ossat^ êtc, H fut^
reçu de l'académie française en
i635 : Les registres defcette aca-
démie , dn 6 lévrier i635 , por-
tent qu'il fut élu par billets qui
furent toiis en sa faveur , excepté
trois \ mais les mÔmes registres
portent f[ue, le i4 m^i siliyant^
sur la proposition qui en fut faîte
par Je directeur y ae la part de
M. le cardinal , il fut déposé
pour une mauvaise action, d'un^
commune voix. Richelet dit que
_ j .. .. . ... .5^^ c'est pour avoir été dépositaire
pnvdestinatiomsel eratice,a}X on. . ' i^j^i -.
r • j 1 ^"1 vi r « mtiaele. •
trouve dans le recueuqu il donna ; < . i* .
JJ. MAULEON. ra/es Lotsjsa*
DE M4UI4ÉOK. . (
MAULTEVRîEïC( Lecomte dé )*
f^ofez Bbezs.
* «♦ MAULTROT (Gabriçï-NU
M AUL
(feo^a), n^ à Paris le 3 jattivier
i'ji'i, se destina de bonne heure
ht la earrière du barreau, et fut
reçu avocat au parlement ^e Pa-
ns; c'ëtoit le temps où les plus
gmnds taiens du premier bureau
de France s'abaissoient avec une
humilité admirable devant la su-
blime révélation de Jésus-Christ.
Leurs prédécesseurs s'étoient il-
lustrés par l£^ défense intrépide
des libertés de FËglise gallicane.
Ceux-ci $e reijdoient encore plus
reçommandables par la sévérité
de leurs mœurs et par la probité
inaltérable qu'ils faisoient briller
autant dans leur couduite que
dans leurs principes. Ce fut à
Técole de ces .habiles et vertueux
défenseurs du pauvre et de Top-,
primé quÈT Maultrot fut élevé. Il
Ï trouva, dans la cause trop cé-
eiSre de: son coUégtje Courtin-,
qujl.n'avoit dégénéré en rien de
lantiquiÇ pureté de l'ordre des
avçj&ats. Maultrot a été moins
attaché à la plaidoirie qu'à, la
«oigLsaitatîpn , et déjii,. avant les
TÎngt dernièi^s années qui ont
précédé la révolution , il occupoit
im.raag distingué parmi les'avo-t,
cats consultans de Paris. On
pouri*oit citer plu9 d'une occa-
sion ou ses taleus et sa science
. furent couronnés par les plus
grands succès. Il sufHra de dire
que. ce fut sur. un mémoire a
consulter, rédige, par lui , que
Louas XY accorda la grâce k U. de
La, Çha^otaisy. dfint l'échafaud
étoit dressé au moment où cette
marque de justice et de bput^ du
monarque arriva fsn fir^tac^ne.
Pictsieurs ouvrages de Maultrot
prouvent qu'il avbit embrassé
' toutes les parties du drojit politi-
4|ue et ciyil; mais ce fut sur-tout
à l'étude el à la profession du
droit c^Li^ottiq^e . qu'il .se livra
pendant la plus grande partie de j
sa cgirière. D^uù T^tablisi^- {
MAUL
3j9
.ment de 4a signature du formu^
laire, rien n^étoit plus commua
en France que les excès du des-
potisme épiscopal , que les inter-
dits aH^itraires lancés par les évâ-
ques contre les prêtres qui refu*
soient designer, ou, ce qui esta
peu pitîs le môme , contre les
appefans des dé<;rets de Rome au'
futur concile. Bien n'é toit aussi
plus commun que de yoir les mé*
mes prêtres condamnés à l'exil ,
a la prison, et opprimés par la
multitude de lettres de cachet que
le gouvernement a voit laissées im-
prudemment à la discrétion des
prélats. On frémit quand on pense
que le cardinal de Fleurj s'applau-*-
dissoit d'avoir distribué soixante
mille lettres de cachet dnns la
cause de la bulle. Maultrot se
trouva donc engagé , par les cir-
constances du temps où il vivoit ,
dans (a .nécessité de discuter les
prérogatives de l'épiscopat, et les
droits du second ordre; Ce fut k
ces études, qui furent protondes,
et où Pamour de la vérité et de
la justice paroissentravoir dirigé ,
3ite nous devons une quantité
'ouvrages, dont on verra les prin-
cipaux dans le catalogue qui suit.
Mais Maultrot ne se bornoit pas
seulement à l'examen des* prin-
cipes : la multitude de consulta-*
tions qu'il a données en laveur
des prêtres opprimés^ est innom-^
brable. On, peut dire qùfjl a été
l'avocat du second ordi^ : on
peut même dire qu'il a été paf
excellence le défenseur des prè*
très oppriUiés. Mais qu^l n'a pa»=
été l'étonneihent de tous les '3ums
de Maultrot, lorsqu'ils ont vu ce-
célèbre jurisconsulte prendre la
défense des anciens évéques qu'il
avt)it .si long-temps, et si coura<*
geuseméut attaqués , et se porter
contre la constitution" civUe de
1791] Depuis cette époque^ Maul-
trot a beaucoup' écrite mais Aueui^î
520 MAUL
de ses nouveaux ouvrages ne lui
a survécu*; il n'a pas même jugé
à propos de les insérer dans le
Catalogue qui a été écrit sous sa
' dictée. 11 avoit perdu l'usage de
la- vue depuis plus de quarante
ans ; , et depuis ce triste accident
il n'a peut-être jamais passé un
jour sans dicter à son secrétaire.
Celte dictée a donné le jour à un
grand nombre ô^cuvrages , qui
étonnent par Fimmensilé des re-
cherches et par la profondeur de
l'érudition. Maultrot , né avec un
patrimoine honorable, perdit pres-
que toute sa fortune dans le cours
de la révolution. Il fut obligé , en
Tau 6 ( 1797 ), de vendre sa belle
et rare bibliothèque, dont il ne
reçut pas même le prix , attendu
la iailhte et l'infidélité de l'huis-
sier-priseur chargé de la vente ;
mais il supporta cet échec avec
sa patience et sa foi ordinaire. Ce;^
savant célèbre , cet homme de
mœurs pures et simples y est mort
à Paris le 1*2 mars i8o3. Ses ou-
vrages sont, I. Apologie des^ju-
gemens rendus en France contre
le schisme par les tribunaux sé-
culiers , 1752 , î2 vol. in-i2 , réim-
primés la même année en 3 vol. ,
et en 1753 , 3 vol. , avec beaucoup
d'augmentations. La première par-
tie est de l'abbé Mey ; la deuxième
de Maultrot. II. Maximes du droit
public français ^ lyi^y 2 v.in^ia,'
réimprimés en 1 773 a Amsterdam,
2 vol. in-4° ^ et 6 vol . in- 1 a . Dans
cette seconde édilioii, on trouve
des Retlexions sur le droit de vie
et de mort , qui sont de Blonde ,
avocat, lil. Les Droits de la puis^
sance temporelle défendus contre
la seconde partie des actes de ras-
semblée du clergé de 1765, co/i-
cernant la religion , 1777 , in- 12.
IV.' Dissertation sur te formu^
laire , 1775, in- 12 \. Consul-
tations pour les curés du diocèse
de LizieuXj in- 1 a. .VI. Mémoires
M AU L
Sur' la ftature et F autorité des aS"
semblées du clergé de Frafice ,
1777, in- 12. VIL Institution di-
vine des curés ,' et leur droit au
goui^ernement général de FEglise »
ou Dissertation sur le 28* verset
du 2o«<?/t. des Actes des apôtres ,
1778 , 2 vol. in- 12. VIII. Les
droits du second ordre défendus
contre les apologistes de la domi-
nation épiscopale ^ ^779 > in-12.
IX. Le Droit des prêtres dans le
synode oU concile diocésain ,
1779 , in-i2. X. Les prêtres juges
de la foi y ou Réfutation du Mé-
\môire dogmatique et historique ,
touchant les juges de lu foi , par
Y abbé Corgne , 1 780 , 2 volumes
i a- 1 2 . XL Les prêtres juges dans
les conciles avec les évéques , ou
Réfutation du Traité des conciles
en général de H'abbé Ladvocat ,
1 780 , 5 vol. in- 1 2 . XIL Disser-
tation sur les interdits arbitrai-^
ras de la célébration de la messe
aux prêtres qui pe sont pas dw
diocèse^ 17BÏ , in- 12. XIII. Dis-
sertation sw Vapprobation des
prédicateurs^ 1782,2 vol. in- 12.
XIV. L* Approbation des confes^-
seytrs introduite par le concile de
Trente^ 1785, 2 vol. in-12. XV-
Examen du décret du concile de
Trente sur l'approbation des con-
fesseurs, 1784 5 2 vol. 10-12.
XVI. Dissertation surVapproba^
tion des coifesséurs , 1784 ,1 vol.
in-12. XVII. Juridiction ortii-
naire , immédiate sur les paroiS"
ses, 1784, 2 vol. in-12. XVm.
Traité des cas réservés au pape ,
1785 , 2 vol. in-12. XIX. Traité
des cas réservés aux évéques ,
1786, 2 vol. in-12. X>. Traité
de la confession des moniales ,
1786 , 2 vol. in-12. XXL Défense
du second ordre contre' les con-
férences ecclésiastiques étAn^
gerSf 1787, 3 vol. in-12. XXII.
L'Usure considérée relativement
au droit ^4tiiMrgl, 17871 2 vol.
V
MÀUM
ÎD-ia. XXin-. VUsure coruidérée
relaéiventeM au droit naturel , ou
Réfutation de F ouvrage intitulé La
• Question de l'usure éclaircie par
M. Beurrey, 1787, 2 vol. in- 12.
XXIV. Examen du principe du
pastoral de Paris , publié par
M.deJuigné, 1788 et 1789, 6 bro-
chures Ibrniant 2 vol. in- 12. XXV.
Véritable nature du mariage ,
1788, a vol. in-i2. XXVI. Exa-
men des décrets du concile de
Trente etde la jurisprudence fran-
çaise sur lé mariage, 1788, 2
vol. in-12. XXVn. Dissertation
sur les dispenses matrimoniales ,
1789, I vol. in-i2. XXV m. Dé-
fense du droit des prêtres dans le
synode ou concile tliocésain, con-
tre les- conférences ecclésiasti-
ques sur les synodes , 1 789 , i
vol. in-i2. XXIX.. Origine et
étendue de la puissance tempo-
relle, suivant les livres saints et
la tradition^ ^7^ 6* ^79^ » ^
vol. in-i2. C'est un de ses meil-
leurs ouvrages. XXX. Discipline
de FEglise sur le mariage des
prêtres , 1790 , in-8". XXXI. Ob-
semations sur le projet de sup-
primer en France un grand nom-
bredévêchés^ ï79<>j in-8". XXXII.
Défense de Riclier , chimère du
richérisfne^ ijgo^ 2 vol. in-8«.
XXXni. Histoire du schisme de
Téglise dAntioche . 1791 , in-8*.
XXXIV. Histoire de saint Ignace ,
patriarche de Constantinople , et
de Photius, usurpateur de son
* siège y 1791 9 in-8«. XXXV. Indé-
pendance de la puissance spiri-
tuelle défendue contre un^ écrit ,
1791 j m-8* , ouvrage où Ton
trouve un grand noniJbre de pa-
radoxes parmi quelques vérités.
XXXVI. L'Autorité de l'Eglise et
de ses ministres défendue contre
l'ouvrage de M, Larrière , inti-
tulé,.,*, ï79a> in-8<». •
* MAUMONT ( Jean de) , ha-
T. XI.
MAUP
3!ÎI
bile littérateur et grand ami de
Jules Scaliger, séroit, au dire
de plusieui^s de ses contempo-
rains , le véritable auteur de la
traduction de Plutarque qui porte
le nom d'Amyot. De La Mon-
noye , dans une note sur l'Anti-
Baillet de Ménage ; prouve Tin-
vraisemblance oe cette opinion.
MAUNOIR (Julien), jésuite
breton , publia , dans l'idiome de
son pays , quelques écrits devenus
très -rares , entre autres le Dic-
tionnaire français-breton armo^
rique in - 8"» , publié en 1659 à
Quimper. L'auteur est mort verg
la fin du i7« siècle.
* MAUPASSANT , adminis-^
trateur du département de la
'Loire-Inférieure , député sup-
pléant du tiers-état de Wantes aux
états-généraux en 1789 , entra
à l'assemblée avant la fin de la
session , et y embrassa les prin-
cipes de la révolution. En 1791
il demanda l'adoption des me-
sures prises dans le Bas -Rhin
contre les prêtres rebelles et per-
turbateurs. Le 1 1 août il observa
« que si l'on exigeoit une impo-'
sition de quarante journées de
travail , ou une propriété pour
l'éligibilité des électeurs , on n'en
trouveroit pas dans les campa-
gnes. » Le 3 septembre il fit dé-
créter « qu'il ne seroit point
fait de discours au roi en lui
pfésentant l'acte constitutionnel. » ^
Le 10 mars 1793 , lorsque la ré-
volte vendéenne éclata , Maupas-
sant , alors domicilié à Nantes ,
fut envoyé a Machecoul' par le
département , en qualité de com.-*
missa ire, ponry rétablir l'ordre. Le^
II il se mit ^ la tête de la garde
nationale et marcha contre les
révoltés , qui , plus nombreux ,
investirent et dispersèrent sa
troupe. Resté avec cinq hommes ,'
Maupassant fut massacré avec 1^ '
3^2
MAtP
^
petit nombre de braves qriî n'a-
vaient pas voulu l'abandonner.
I.MAUPEOU(lMarieae). Voy.
ï*oucQUET, n* !•-, au çommeiice-
ment » et rarticl^ Marsoluer.
t II. MAUPEOU (Nicolas-
René - Charles - Augustin de ) ,
chancelier de France en 1 768 , vou-
lut étendre le pouvoir du monar-
<jue,ctle débarrasser des entraves
que le parlement apportoit à ses
volontés. En 177 1 les offices des
membres de ces cours furent sup-
primés , et le chancelier vint ins-
taller les juges du grand-conseil à
la place aes magistrats du parle-
ment de Paris. Cette exécution
produisit une foule de pamphlets
contre Maupeou. Louis XVÎ, cé-
dant au vœu le plus général ,
rappela les anciens magistrats,
exila le chandelier dans sa terre
de Tuy en Normandie ; il refusa
constamment de remettre son
titre de chancelier, au'on ne pou-
Toit lui ôter sans lui faire son
procès : il est mort en 1792.
t MAUPERTUIS (Pierre-
Louis MojREAu de), né à Saint-
.Itfalo en 1698 , d'une famille
noble , montra , dès sa jeunesse ,
beaucoup de penchant pour les
mathématiques et pour la guerre.
11 entra dans les mousquetaires
en 1718 , et donna à l'étude le
loisir que lui laisaoit le service.
Après avoir passé deux anné^
dans ce corps , il obtint une com-
pagnie de cavalerie dans le régi-
rent de La Hoche-Guyon , m«iis
il ne la garda pas long-temps. Son
goût pour les çiathéraatiques lui
fit quitter la profession des armes ,
pour se livrer entièrement aux
i^ien^es exactes. H remit sa com-
pagnie , et obtint une place ii l'a^
cadémie des sciences en 1735.
2uatre ou cinq ans après, le désir
^ \ »'i^»tr^iriç le çonausâit a Lon-
MAUP
ares , oti la société royale lui on»
vrit ses portes. De retour en
France , il passa à Bâle pour
converser avec les frères Ber-
noulli , l'ornement de la Suisse.
Des connoissaneés nouvelles , et
Tamitic de ces deux célèbres ma-
thématiciens , furent le fruit de
ce voyage. Sa réputation et W»
talens le firent choisir , en 1756 ,
pour être a la tête des académi-
ciens que Louis XV envoya dans
le nord pour déterminer la figure
de la terre. Maupertuis fat le ch^sf
et l'auteur de celte entreprise ,
exécutée en un an avec toute ta dili-
gence et tout le succès qu'on po«-
voit espérer de cette réunion de
sa vans. Les obstacles multipliés
qui traversèrent ' leur mission ,
loin de glacer leur courage , ne
furent que de plus vifs aiguillons
gour l'exciter. « D'abord , dit un
istorien , ils cherchèrent un liea
favorable à leurs opérations sur
les }>oik}s d\i golfe de* Bothnie ;
ils n'en trouvèrent point. Il fallut
s'enfoncer dans 1 intérieur des
terres , remonter le fleuve de,
Toméa , depuis la ville de Tomo y
au nord du goUe , jusqu'à la
montagne de Kittès , au'>delk da
cercle polaire. Il fallut se mettre
à couvert de ces terribles mou-
ches qui sont la terreurdes Ia*
pOns , qui tirent le sang h. chaque
coup qu'elles donnent , et qoi
ferment bientôt périr un homme
sous leur nombre : elles infec-
toient tous les mets. Les oiseaux
de proie, très-nonibreux et très^
hardis dans ces climats , enle*
voient quelquefois les viandes
qu'on serroit à ces académâcievis :
ils étoient comme Enée au milica
des Harpyes. Il lalltit franchir les
cataractes du #eùve , se faire jour ,
la hache à la main , au trAvera
d'une forêt immense qui embar-
rassoit leur passage et nuisoit k
kur^ QpératiiMt&, il Ca^Hut §ravir
r
MAUP
MAUP
5a 5
Swr toutes les montagnes , âè- choses que les hussards lui avoient
pouîller leur sommet des bou-
leaux , des sapins et de tous les
«rbres qui les déroboient k la
vue j dresser sur la cime des plus
hautes des signaux propres à
être aperçus de plusieurs lieues ,
Mn de dt'lerminer lés triangles
nécessaires. 11 fallut établir une
base qu'on pût mesurer sur un
fleuve glacé et couvert de plu-
sieurs pieds d'une neige très-fine
et sèche , semblable à du sablon
qui rouloit sous les'^pieds , et qui
aéroboit aux yeux des précipices
oii Ton pouvoit ôtre enseveli sous
elle. 11 &llut braver un froid si vif
et si rigoureux , que les habitans
diipavs, accoutumés à son âpreté,
en perdent quelquefois un bras
ou une jambe, ij'eau-de-vie étoit
la seule liqueur qui ne gelât point :
si l'on appuyoît sur les lèvres le
vase qui la contenoit , le froid Ty
attachoit , et il ,falloit déchirer
les lèvres, pour l'en séparer. Rien
né rebuta les académiciens. Cha-
cun (it des observations en par-
ticulier ; toutes se rajjportèrent
avec une justesse qui en démon-
tra, l'exactitude. Et après tant de
■ soins 3 de peines et de travaux ,
ils firent naufrage sur le gôIfe de
Bothnie , et pensèrent perdre,
avec la vie , le h-uil d'une entre-
prise si difficile et si pénible. »
£nfîn , après avoir fourni heureu-
sement , avec ses collègues , cette
course pénible , Maupertuis fut
appelé en 1^4^ , par le roi de
Prusse, pour recevoir la prési-
dence et la direction de l'acadé-
mie de Berlin. Ce monarque éloit
alors en guerre avec l'empereur ;
prises , il regreltoit beaucoup une
montre de Grahain , célèbre hor-
loger anglais, laquelle lui étoit
d'un çrand secours pour ses ob-
s'ei'vations astronomiques , l'em-
pereur qui en avoit une du même
artiste , mais enrichie de diamans ,
dit à Maupertuis : « C'est une
plaisanterie que les hussards ont
voulu vous faire ; ils m'ont rap-
porté votre montre : la voila , je
vous la rends : » On ajoute que
l'impératrice - reine , lui deman-
dant des nouvelles de Prusse, hii
dit : « Vous connoissez la reiue
de Suède , scieur du roi de Prt^Ajse;
on dit que c'est la plus belle piîu-
cesse au monde. » — Madame '',
répondit Maupertuis , « je l'a vois
cru jusqu'à ce jour. » Sa captiûié
ne fut ni dure , ni longue. L'em-
pereur et rimpératrice-reine lui
permirent de partir pour Berlin ,
après l'avoir comblé de marcjues
de bonté et d'estime. Maupertuis
repassa en France , ou ses amis se
Jlattoient de le posséder; mais il
repartit pour la Prusse , et n^y fut
pas plutôt, qu'il se repentit d'avoir
renoncé à sa patrie. Frédéric le
dédommagea 3e ses pertes par
des bienfaits , par Ta confiance la
plus intime ; mais , né avec une
triste inquiétude d'esprit , il fut
malheureux au sein des honneurs
et des plaisirs. Un tel caractère
ne promet point une vie paci-
fique j aussi Maupertuis eutrifplu-
sieurs querelles. Les plus célèores
sont sa dispute avec Koënig , pro-
fesseur de philosophie k Frane-
ker , et celle qu'il eut avec Vol-
taire , querelle qui fut une suite de^ •
Maupertuis en voulut partager les la précédente. Le président de
périls ; il s'exposa courageuse- l'académie de Berlin avoit inséré
ment à la bataille de Molwitz, fut
jpris et pillé par les hussards. En-
voyé h. Vienne , Tempercur lui fit
l'accueil le plus distmgué. Ayant
«lit à ce pnnce que , parmi les
dans le volume des Mémoires de
cette compagnie , pour l'année
1^46 , un écrit sur les lois du moa-
vement et du repos , déduites d'un
principe métaphysique : ce pria-
524
MAUP
i
cipe est celui de la moindre quan-
tité d'action. Koënig ne se con-
tenta pas de l'attaquer ; il en at-
tribua l'invention à Leibnitz , en
citant un fragment d'une lettre
qu'il prétendoit que ce savant
aYO>t écrite autrefois à Hermann ,
professeur k Baie en Suisse.
Maupertuis , piqué du soupçon
de plagiat , engagea l'académie
de Berlin a sommer Roenig de
produire l'original de là lettre
citée. IjC professeur, n'ayant pu
satisfaire a cette demâuae , fut
exclus unanimement de l'acadé-
mie dont il étoit membre. Plu-
sieurs écrits furent la suite de
cette guerre ; et Ce fut alors que
Voltaire se mit sous les armes. Il
avoit d'abord été lié très-étroile-
meut avec Maupertuis , qu'il re-
gardoit comme son maître dans
les mathématiques; mais ils étoienC
'mutuellement jaloux l'un de l'au-
tre. Cette jalousie éclata à la cour
du roi de Prusse, dont les faveui's
ne pou voient être partagées as-
sez également pour écarter loin
d'eux les petitesses de l'envie. Vol-
taire , sensible à quelques procé-
dés de Maupertuis , prit occasion
de la querelle de |ioënig pour
soulager sa bile. En vain lé roi
de Prusse lui ordonna de rester
neutre dans ce procès , il débuta
par une réponse fort amère d'un
académicien de Berlin k un aca-
démicien de Paris,, au sujet du
démêlé du président de l'acadé-
mie de Berlin et du professeur
de Franeker. Cette première sa-
tire fut suivie de la diatribe du
docteur Akakia ; critique san-
glante de la personne et des ou-
vrages de son ennemi. Tl y règne
une finesse d'ironie et une gaieté
d'imagination charmante. L'au-
teur se moque de toutes les idées
que son adversaire avoit consi-
gnées dans ses œuvres , et sur-
tout dans ges lettres. Il ût pria-
MAUP
cipalement du projet d'établir
une ville latine y de celui de
ne point payer les médecins lors-
qu'ils ne guérissoient pas les ma-
lades ; , de la démonstration de
l'existence de Dieu par- une for-
mule algébrique ; du conseil de
disséquer des cei-veaux de géans
afin de sonder la nature de l'ame;
de celui de faire un trou qui allât
jusqu'au centre dé la terre , etc.
Les traits lancés sur l'auteur du
Vojage au Pôle étonnèrent ses
partisans , et firent gémir les
vrais philosophes. On opposa aux
satires . de Voltaire les éloges
dont il avoit comblé son ennemi.
En 1733, Maupertuis étoit un
génie sublime , notre plus grand
mathématicien ; un Archimède ,
un Christophe Colomb , pour
les découvertes; un Michel-Ange,
un Albane pour le style. On cite
même le quatrain suivant.
Le globe mal connu qu'il a su mesurer
Devient un monument où $a gloire se fonde)
Son sort est de fixer la figure du monde ,
De lui plaire et de l'éclairer.
En 1752 y^ ce n'étoit plus qu'un
esprit bizarre , un raisonneur
extravagant, un philosophe in-
sensé. Si Voltaire se satisfit en
suivant les conseils de la ven-
geance , il afibiblit l'estime du
public pour son caractère , et s'at-
tira en même temps une disgrâce
éclatante. Les désagrémens cju'il
essuya l'ayant obligé de se retirer
de la cour de Prusse au commen-
cement de 1753 , \l se consola
dans son malheur par de nou-
velleâ satires. IL peignit Mauper-
tuis comme un vieux capitaine de
cavalerie ti'avesti en philosophe ,
l'air distrait et précipité , Toeil
rond et petit , le nez écrasé , la
perruque de travers , la physio-
nomie n\auvaise , le visage plat,
et l'esprit plein de lui-même.
Maupertuis lui envoya un cartei ,
auquel il ne répondit que par
»3[AUP
tfiiite plaisanterie qui exprimoît
d'une manière piquante le carac-
tère et le savoir de son antago-^
niste : « Dès que j'aurai un peu
de force , je ferai charger mes
pistolets cum puhere pyrio ; et en
lïiultipliant la masse par le quarré
de la vitesse , jusqu'à ce que l'ac-
tion et vous soient réduits a zéro,
Î'e vous mettrai du plomb dans
a cervelle ; elle paroît en avoir
besoin. » Cette farce finit
d'une manière triste. Le roi de
Prusse fit arrêter Voltaire à
Francfort , avec sa nièce qui étoit
Tenue l'y joindre ; et on accusa
Maupertuis d'avoir porté le mo-
narque k cette démarche. Cepen-
dant des maux de poitrine , des
crachemens de sang obligèrent
le président de l'académie de Ber-
lin de revenir de nouveau en
France. Il y passa depuis 1766,
jusqu'au mois de mai 1758 , qu'il
se rendit a Bâle auprès des Ber-
noulli frère^', dans les bras des-
quels il mourut le 27 juillet 1709.
Ce philosophe étoit d'une viva-
cité extrême , qui éclatoit dans sa
tête et dans ses yeux continuelle-
ment ao^ités. Cet air de vivacité ,
joint à la manière dont il s'habil-
loit et dont il se présentoit , le
rendoit assez singulier. Il étoit
d'ailleurs poli , caressant même ,
parlant avec esprit et avec facilité.
Malgré ces avantages , il passa
une vie triste. Un amour-propre
trop sensible, quelque chose d ar-
dent, de sombre, d impérieux, de
tranchant dans le caractère ; une
envie extrême de parvenir et de
faire sa cour , firent tort à son
bonheur et à sa philosophie. Il
fut quelquefois , dans son style ,
le singe de Fontenelle ; il auroit
«té plus heureux pour lui de l'être
dans sa conduite. Comme écri-
vain , il avoit du génie , de l'es-
prit , du feu , de l'imagination ;
mais on lui reprocha câes lour^
MAUP 525
recherchés , une concision affec-
tée , un ton sec et brusque ,. un
style plus roide que ferme , des
paradoxes, des idées- fausses, etc.
Sa littérature étoit médiocre , et
il faisoit moins d'honneur à l'a-
cadémie française , dont il étoit
membre , qu'à celle des sciences.
Ses principaux ouvrages sont , I.
La Figure de la terre détermi-
née, II. La Mesure d^un degré
de méridien, III. Discours sur ies'
différentes figures des astres,
Paris , 1742 , in-8«. IV. Elément
de géographie, V. Jtstronomie
nautique, VI. Elémens d'astrono-
mie. VII. Dissertation physique
à ^occasion d'un * nègre blanc ^
Leyde, 1744 >.in-8». VIII. Vénus
physique, i']^ , in-12. Ouvrage
que les libertins onf plus lu que
les physiciens , et qu un d'eux à
même reproduit sous un autre
titre. L'auteur cependant y a mis
toute la décence que la matière
comportoit. IX. Essai de Cos-
mographie, X. liéflexions phi-
losophiques sur T origine des lan-
gues ^ Paris, sans date, in- 12,
édition si rare qu'on assure qu'il
n'y a eu que douze exempldiresu
d'imprimés. On les trouve daus
le tom. I*' des oeuvres de l'auteur..
XI. Essai dé philosophie morale^
où il y a quelques bonnes idées »
mais peu d'ensemble et de préci-
sion, et où il prend un ton triste en
parlant du bonheur. XII. Plu-
sieurs Lettres , où l'on trouve
les petitesses du bel esprit et
les' vues du philosophe. Parmi
.ces dernières on remarque celles,
sur la Comète , Paris , 1 742 , in-
12. XIII. Eloge de Montesquieu ,
fort inférieur k celui que d Alem^
bert a inséré dans le Diction-
naire encyclopédique. Ses OEu--
vres ont été recueillies à Lyoi»
en 1756, 4 ^'ol. in - 8*. Quel-
ques partisans de Maupertuis se
sont plaints que nous. avions jugé
3a6
MAUF
ce philosophe avec tfop <le sévé-
rités. Condorcet, qui cormoissoit
les matières qu'il a traitées , le
juge encore avec moins d'indul-
gence dans la Vie de Voltaire.
(( Maupertuis > dit-il , homme de
beaucoup d'esprit, savant mé-
diocre et phiu)sophe plus îné-
diocre encore , étoit tourmenté
de ce clésir de la célébrité, qui
fait choisir les petits mojens lors-
Sue les grands nous manquent ;
ire des choses bizarres quand
on n'en trouve point de piquantes
qui soient vraies ; généraliser des
formules si Ton ne peut en inven-
^ter; et entasser des paradoxes
quand on n^'a point des idées
neuves. On l'avoit vu à Paris sor-
tir d'une chambre , ou se cacher
derrière un paravent quand un
autre occupoit la société plus
que lui. A. Berlin comme à Paris
il eût voulu être par-tout le pre-
mier, k l'académie des sciences
comme au souper du roi. » Nous
citerons encore une lettre du
marquis d'Argens à >i'Aleînbert
(Polsdam, 20 novembre, 1753).
Yoici comme il s'exprime sur le
président de l'académie de Berlin.
« Maupertuis a écrit ici que sa
santé étoit entièrement rétablie ;
je souhaite que sa triuiquillité le
soit aussi. Mais du caractère dont
il est , j'ai peine k le croire. Je'
crains bien qu'il ne soit éternel-
lement la victime de son amour-
propre. Avec un peu plus de dou-
ceur, il eût eu a Berlin, parmi
les gens de lettres , le rang de
dictateur ; il n*a eu que celui de
tribun. Il a cabale , et il a été la
dupe de ses cabales. » Il est à re-
marquer que le marquis d'Argens
ne le pçint pas ainsi par amitié
pour Voltaire, dont il dit assez
de mal dans la même lettre.
«Vous ennujez-vous quelquefois?
disoit un jour madaiùe du Châ-
•telôt a Maupertuis. » — « Tou-
MAUP
jours , madame , répondit le phi-
losophe. » On s'en doute en li-
sant ses écrits. Le choix de &es-
sujets , la bizarrerie die ses ex-
pressions et celle de . ses projets ,
prouvent que sa tête ambitieuse
se fatiguoit plutôt qu'elle nés «xer-
çoit , qu'il haletoit après l'extraor-
dinaire, qui seul pouvoit le tirer
de lui-même , et qu'entiii il n'é^
toit pas capable de se reposer
dans la simple jouissance du vrai.
— Son frère , l'abbé Louis Mo-
reau de Saint-Elier, abbé de Ge-
neston , mort en 1764 » à 53 ans y
est auteur d'un Trailé de la eom.'.
ntunication des maladies et des
passions , l 'jh'è , in-8"*
MAUPERTUY (Jean-Bapriste
Dbouet de) , né à Paris en lëSo,
d'une famille noble , ^originaires
du Berri , parut au barreau, et
s'en dégoûta. Il préféroit La litté-
rature à la jurisprudence. Un do
ses oncles , fermier-général , crut
le guérir de son penchant pour
le théâtre et pour les romans , en
lui procurant un emploi considé- ,
rabîe cl^ns la province. Maupur- •
tuj , qui n'avoit alora^qae 22. ans ,
se reposa sur des cunmiis iideies
et laborieux ; et bien loin d'auia^j-
ser du bien , il dissipa saa [»a-
trimoine. t)e retour à Pafifi>,àrâge
d'environ 4o ans , il renonça j»u-
bitement au mondé. Apurés une
retraite de deiXx ans y il piil l'ha-
bit ecclésiastique eu 1692, passa 5
ans dans un séminaire , se retirui
ensuite, dans l'abbaje d« Sept-
Fonts ,. et cinq aas après dans u«iq
solitude du Berri. Son mérite lui -,
procura un canonicat à Bi^urgcs
en 1702. De Bourges il pasSa a
Vienne , d^où il revint a Pajris ,
après avoir reçu lés ordres. IJl se
retira quelque temps après àSaîal-.
Germain-en-Laj e j^ où il mourut,
le 10 mars 1730. vu a de lui uu^
très-grand nombre de Traftuv^
V,
MAUP
tions françaises. Les principales
sont celles , L Du premier livre
des Institutions de Lactance ,
in-i2. II. Du Traité de la pro-
vidence et du Timothée de Sal-
vicn , chacun un vol. in- 12. III.
Des Actes des Mqrtyrs , recueiU
lis par dom Ruinart , Paris, 1708,
2 vol. îtt-8«. IV. De VHistoire des
Goths , de Jomandès, in-i^.V.
De la Vie du frère Arsène de
Janson, religieux de la Trappe ,
connu sous le nom du comte de
Rosemberg , in- 12. VI. De la Pra-
tiqué des exercices spirituels de
saint Ignace , in- 12. VU. Du
Traité latin de Lessius ,' sur le
choix dune religion , in-12. VI II.
De VEuphof*mion de Barclay ,
171 1 ,3 vol. , ou I7i5, ivol.in-12.
On a encore de lui plusieurs li-
vres de piété. I. Les Sentimens
dun chrétien touché dun vérita-
ble amour de Dieu, ÏI. Ia Histoire
de la réforme de V abbaye de
Sept'Fonts , in-12. Cette Histoire
fut mal reçue et accusée d'infidé-
lité. III. XlHistoire de la sainte
église de Vienne , in-4°. IV.
Prières pour les temps de f afflic-
tion et des calamités publiques ,
in-12. V. De lavénération rendue .
aux reliques* des sainte, in-12.
VI. Le Commerce dangereux en-
tre les deux sexes , in - 1 2 . VII . La
Femme fbible , ou Les dangers
dun commerce fréquent et assidu
ayec les hommes , in-12 > etc. Le
stjle de ces différens ouvrages est
ferme, énergique, élégant; mais
il manque c^uefqueroi». de pureté
et de précision. ' /. >
t L MATJPIN (N.), aotrice cé-
lèbre' par son jeu , par sa< voix
et par sa figure , née a Paris en
1673 , du sieur d'Aubignj , se-
crétaire du comt« d'Armagnac.
Un nommé Maupin , de Saint-
Oermain-en-Laye , qui avoit un
^ploi dans les aidçs > Tépouia
MAUP 527
très-jeune et négligea de l'emme-
ner avec lui dans la province oà
il résidoit. Pendant son absence ,
' sa femme fit la connoissance de
Sérane, prévôt de salle, qui lui ap-
prit a faire des armes, etl'écolière
ne .tarda pas à devenir plus forte
que le maître. L'amant et sa maî-
tresse, forcés de s'enfuir , se retirè-
rent à Marseille , où la nécessité les
força bientôt d'entrer à l'opéra.
Maupin revint à Paris , reprit, sou
nom de femme et débuta eu iôq/j
Sar le rôle de Pallas , dans l'opéra
e Cadmus. Elle excelloit sur-
tout en représentant Médée, dans
ropéra. de Médus par La Grange,
qui fut joué en 1702. Trois ani
SL^rès cette chanteuse renonça au
théâtre , rappela son mari qui
étoittoujours en province, et passa
ayec lui les dernières années do
sa vie ; elle mourut a la fin de
1 707 , à 1 âge de 33 ans. Très-
adroite dans les exercices du^
corps, elle étoit sur-tout d*unc
graade force dans l'escrime., Du-,
ménil , acteur de l'opéra , l'ayant
insultée , elle l'attendit un soir ,
vêtue eu homme, dans la place des
Victoires, et voulut lui fa-re mettre '
l'épée k la main; sur son refus. ,
elle lui donna îles coups de canne
et lui prit sa- montre et sa taba-.
lière. Le lendemain , Duménil,^
déguisant son aventure , racon-
toit au fojer qu'il avoit été atta-
qué par trois voleurs , qui, mal-
gré sa résistance , lui avoient en-
levé sa tabatière. « Tu mens im-
pudemftaent, lui dit son adver-
saire , tu n'as été attaqué que par
une seule personne , et cette per-
sonne c'est moi ; en voici la preu-
ve. » Elle tira en même temps la ta-
batièrectla montre, qu'elle lui ren-
dit. Une autre foii^ , déguisée eu
homme dans un bal , elle prit que-
relle avec trois danseurs, les fitdes-
cendre Sur la place, et les l)lessa
tous les trois. Cette actrice u'ctoit.
328
M AU il
pas erî^nde, mais ses traits étoient
régiuiers et agréables ; et elle
avoit de srands yeux bleus , la
bouebe jolie , la peau éclatante.
Ou rapporte qu'elle savoit très-
peu de musique , mais qu'elle ré-
parôit ce défaut par une mémoire
{)rodigieuse qui lui faîsoit retenir
e nombre de toutes lek mesures
de silence et de repos qu'elle de-
voit observer.
* II. MAUPIN (N. ) , cultiva-
teur , vivoit dans le 18* siècle.
Ou a de lui un ^rand nombre
d'ouvrages , sui- Tart de cultiver
la vigne et de faire les v^ins ; les
pnncipaux sont , I. Essai sur
lart défaire le vin rouge , le bianc
et le cidre , 1767 , in- 12. II. Uart
de multiple r le vin par Veau , sans
nuire à sa qualité , etc. , 1 768 ,
iïï'i'JL. III. Cours complet de chi-
mie-économique-pratique , sur la^
manipulation et la fermentation
des vins , 1779, in-B*. IV. L'art
de' la vigne , 1779, in-8*». V. La
richesse des vignobles , 1781 ,
in- 12. VI. Théorie , ou leçons sur
le temps le plus propre de eçu-
per la vigne ^ 1782 , in-8«». Vu.
Nouvelle méthode , non encore
Î)ubliée , pour planter et cultiver
« vigne , 1782 , in-S». VIII.
Avis sur la vigne , les vins et les
terres, i'^'6(i , in-8«». IX. Alpia-
nach des vignerons de tous les
pays , 1789, in 8».
il. MADR ( saint) , célèbre
disciple de saint Benoit , mort en
tf^il , ïwi envoyé en France par ce
.saint fondateur , si l'on en croit
une vie de saint Maur , attribuée à
Fauste sou compagnon ; mais
cette vie est reconnue pour une
pièce apocryphe. Eu la rejetant ,
avec le P. Lougueval , ainsi que
les circonstances de la mission des
disciples de saintBeaoîtenTVance,
nous n'avons garde de combattre
hi HÙb^^ioA même. Il est «certain
MAUR
qu'on la croyoit en France dès le
9* siècle j et , malgré le silence de
Grégoire de Tours, de Bède, d'U-
suard, il y a d'autres monumens
qui la prouvent , ou du moins qui
la supposent. Une célèbre con-
grégation de bénédictins prit , au
commencement du i7« siècle , le
nom de Saint-Maur. C'est une ré-
forme approuvée par le pape
Grégoire aV, en 1021. ( Voyez^
l'art. Cour. ) Cette congrégation
distinguée dès le . commence-
ment par. les vertus et le savoir
do ses membres, s'est encore sou-
tenue avec assez de gloire jus-
qu'aux derniers jours de son exis-
tence. Les principaux gens de
lettres qu'elle a produits sont le»
pp. Menard , ^Acheri , Mabii-
lon, Kuinart, Germain, Lami ,
Montfaucon , Martin , Vaissette ,
Le Nourri, Martianay, Martenne,
Massuet, etc., etc. Voyez VHis-
toire littéraire de la congréga-
tion de Saint-Maur , publiée à
Paris, sous le titre de Bruxelles >
in-4* , 1770, par Dont Tassin.
IL MAUR ( D. Charles le),
brigadier des armées du roi d'Es-
pagne, parvint par son mérite
au grade de directeur général des
ingénieurs; On lui doit un Traité
de Dynamique très -répandu ea
Espagne , quoique manuscrit y
et des Elénwns de mathématiques
qui ont été imprimés. II conçut le
projet du canal de Campos ; et il
obtint la direction de celui deMur-
cie. Maur a dirigé la magnifique
route qui ' sert de communication
aux deux Andalousies ; et il étoir
occupé à niveler un canal de na-
vigation 'dépuis Guadarama jus-
qu'à l'Océan , lorsque la mort ter-
mina sa carrière le aS novembre
1785.
IIL MAUR. Foyez^LABUTH-Mxxix
c/Antine.
t MAURAN ( Pierre) , homme
MAUR
riche, regardé, dans le i5« siè-
cle coiiuue le chef des Albi-
geois en Languedoc. A force de
caresses on^parvint à le faire com-
paroître devant le légat que le
pape avoit envojé. Dans l'inter-
rogatoire qu'on lui fit subir , il
déclara que le pain consacré par
le prêtre n'étoit pas le corps de
J. C. On le déclara hérétique, il
fut livré au comte de Toulouse ,
qui le fit enfermer, l'ouç ses biens
furent confisqués , et ses châteaux <
démolis. Mauran promit alors de
se convertir. Il sortit de prison ,
se présenta en caleçons et du
reste nu devant le peuple. S'étant
prosterné aux pieds du légat et de
ses collègues , il leur demanda
pardoQ, abjura , et promit de se
soumettre à tous les ordres du |
Icg^. Le lendemain , Tévêque de
Toulouse etTabbé deSaint-Sernin
l'allèrent prendre dans sa prison ;
il en sortit nu et sans chaussure.
Ces deux prélats le conduisirent en
le fustigeant jusqu'aux degrés de
rautel,oiiil se prosterna aux pieds
du légat, et abjura de nouveau.
On lui ordonna de partir dans
quarante jours pourr Jérusalem ,
et d'y demeurer trois ans au ser-
vice des pauvres , avec promesse,
s'il revenoit, de lui rendre ses
biens, excepté ses châteaux, qu'on
lais'soit démolis en mémoire de sa
prévarication. Il fut condamné
encore à une amende de cinq
cents livres pesant d'argent en-
vers le comte de Toulouse, son
seigneur , à restituer les biens des
égbses qu'on prétendoit qu'il avoit
usurpés, et a réparer les dom-
mages qu'il étoit censé avoir cau-
sés aux pauvres. On trouve dans
l'histoire peu d'exemples aussi ré-
voltans du despotisme du clergé
et de la cour . de Rome , pn peut
voir à ce sujet une brochure qui
a paru en 1810 , sur l'esprit qui a
toujours dirigé le saint-siége.
MAUR X 529
I. MAURE ( Ste- ). Foyez Mok-
TAUSIER.
* II. MAURE (Catherine Nicole
le) , née à Paris le 3 août 1704,
entra en 1719 dans les chœurs de
l'opéra, et en 1724 débuta avec
le plus grand succès dans le rôle
de Céphise de l'Europe galante. ^
En lui donnant un superbe organe
et une manière de chanter très
imposante , la nature avoit accor-
dé à cette actrice une petite taille,
mal proportionnée, point d'esprit,
de réflexion, et par dessus tout
elle ne reçut aucune éducation.
Mais a la scène elle avoit une no-
blesse étonnante ; elle se pëné-
troit tellement de ce qu'elle de-
voit dire, qu'elle arrachoit des
larmes aux spectateurs les plus
froids , elle les animoit , les trans-
portoit, et produisoit chez eux les
impressions les plus vives. Après
avoir quitté et repris plusieuxtf
fois le théâtre, elle y renonça tout-
k-fait en 1743 , et ne joua plus
depuis que dans les spectacles^
donnés au premier mariage du
dauphin en 1745. Les entrepre-
neurs du colisée la déterminèrent
à chanter deux ou trois fois en
1 77 1 . Jamais influence ne fut com-
parable à celle deà curieux qui
allèrent pour l'entendre. Cette
cantatrice y fut encore supérieure
a ce qu'on devoit attendre de son
âge. Elle avoit épousé en 1762
un nommé de Monbruille ; mais ,
tant il est vrai que le talent assigne
les places dans la société, on con-
tinua, de l'appeler de. son premier
nom jusqu'en 1783 qu'elle est
morte.
* III. MAURE aîné , marchand
épicier à Auxerre , homme sains
génie et sans connoissances , mais
exalté , nommé député du dépar^
tement de l'Yonne à la convention
nationale. Il fut partisan des prin-
cipes de Marat et de Robespierre ,
55o MAUR
et il fat néanmoins accuse quel-
quefois de niodérantisme' , mais
plus souvent d'outre-passer les
mesures même révolutionnaires.
Le 26 janvier 1791 , il se glorifîoit
de ce que Ma rat le nommoit son
fils, et qu'il étoit digne de l'être.
Dans le courant d'octobre 1 794 »
on le dénonça comme ayant l'ait
relâcher , dans le département de
TAube , vingt-six prêtres et onze
femmes d'émigrés , et en même
lemps d'avoir dit a-que du lard
envoyé par le département des
Basses-Pyrénées pour le besoin
des armées , serviroit à graisser la
guillotine. » S'étant montré iavo-
rable à l'insurrection qui éclata le
ao mai 1795 contre la convention,
il fut dénoncé le i" juin comme
l'un des champions de Robes^
pierre, et rappela que, le 3i mai
1793, il avoit pris Couthon dans
«es bras et l'avoit porté k la tri-
bune , pour qu'il fît plus aisément
la motion de. proscrire ses collè-
gues. Son anaire fut renvoyée
alors au comité de législation ;
mais , dénoncé de nouveau le 4
j.uinparla commune d'Auxerre ,
qui Faccusa de toutes sortes de
cruautés et d'exactions, entre au-
tres d'avoir fait célébrer une fête k
la terreur, de s'être proclamé le fa-
vori de Robespierre , le défenseur
de Carrier , etc. , il se brûla la
cervelle le jour même pour pré-
venir le décrçt d^accusation qui
le menaçoit.
tMAUREPAS (Jean-Frédéric
PBEhtPnJkvx , comte de ) , petit-
fils du comte de Pontchartrain,
ministre sous Louis XIV, né
en 1701 , et nommé secrétaire
d'état en 1715 , eut le départe^
ment de la maison du roi en 171 8,
et celui de la marine en 1773.
Enfin il fut nommé ministre
d'état en 1738 , et montra dans
*t^ diflcrcates places de l'activité ^
MAUR
de la pénétration , de la finesse.
Condorcet peint ainsi le comte de
Maurepas , dans l'éloge prononcé
le 10 avril 1782 a l'académie des
sciences, dont ce ministre étoit
membre honoraire^ ^ Toujours
accessible, cherchant par la pente
naturelle de son caractère k
plaire k ceux qui se présentoient
a lui ; saisissant avec une facilité
extrême toutes les affaires qu'on,
lui proposoit ; les expliquant aux
intéressés avec une clarté que sou-
vent ils n'auroient pu eux-mêmes'
leur donner ; se les rappelant
après un long temps comme s'il
en eût toujours été occupé ; pa-
roi ssant chercher les moyens de
les faire réussir ; choisissant y
lorsqu'il étoit obligé de refuser ,
les raisons qui paroissoient venir
d'une nécessité insurmontable ,
et, s'il étoit possible , celles même
qui pouvoient flatter l'amour^ro-
pre de ceux dont il étoit obligé de
rejeter les demandes ; évitant sur-
tout de leur laisser entrevoir les
motifs qui pouvoient les blesser ;
adoucissant les refus par un ton
d'intérêt qu'un mélange de plai-
santerie ne permettoit pas de
prendre pour de la fausseté ; pa-
roissant regarder l'homme qui lui
parloit comme un ami ^u'il se
plaisoit a diriger , k éclairer sur
ses vrais intérêts , et cachant ai-
fin le ministre pour ne montrer
que l'homme aimable et facile :
tel fut , k l'âge de vingt ans, M, de
Maurepas ; tel nous l'avons vu de-
puis k plus de quatre-vingts ans. »
Cet éloge académique seroit sus<-
ceptible de quelques restrictions j
et nous renverrons le lecteur k ce
que dit de La Harpe de ce mi-
nistre octogénaire , dans le Mer-
cure du a3 juin 1 79a. Exilé a Bour-
ges en 1749 > V^^ les intrigues
de madame cfe Pompadour ,
contre laquelle il avoit fait une
«hausofi» JUsLurepas&einit poînV
MAUR
ée faste dans la manière dont
il sapporta cet événement. «Le
premier jour, disoit-il, j'ai^té
piqué ; le second j'étois con-
sole. » Il plaisautoit , en arri-
vaut dans le lieu de son ej^il ,
«ourles épîlres dédicatoires qu'il
alioit perdre, et sur le chagrii^
des auteurs qui alloient perdre
leui-s peines , leurs phrases et
leurs espérances. »* La considé-
ration publique le suivit dans sa
retraite. Il y fut consulté par une
mdititude de familles distinguées,
sur leurs intérêts les plus chers.
Il remplaça ce qu'il avoit perdu
à la cour , en se livij'ant à tous
les plaisirs de la société , et en
caltivant un £^rand nombre d'a-
mis , qui nerabandonnèrent point
(iaus sa disgrâce. Rappelé au mi-
nistère, en 1774 > par Louis XVI ,
qai lui accoraa toute sa confiance,
il ue montra a ceux qui Ta voient
oublié ou desservi ni ressenti-
ment , ni dédain. Son extérieur ,
sa conversation n'anuonçoîent
qu'un homme de boxme compa-
gnie. Sa maison fut celle u un
^ particulier riche , mais ami de la
simplicité et de Tordre. Avec l'air
d'eiHeurcr les objets , il nésligeoit
rarement de, les approfonuir , du
moins dans son premi^ minis-
tère. Ce fut lui qui , dans un Mé-
moire remis à Louis XV eu 1749 9
d\3veloppa les moyens d'ouvrir ,
par l'intérieur du Canada , un
commerce avec les colonies an-
glaises , de leur apprendre à ai-
mer le nom français , et U regar-
der la France comme une alliée
naturelle > et l'Angleterre comme
une marâtre dont ils dévoient bri-
ser le jou^. Ce qu'il n'a voit fait
qu'entrevoir alors , il le vit exé-
cuté avant 4e mourir. On lui est
redevable encore de la bonne
coastrqcirion. de nos vaisseaux.
IiiQrâqu'U étoit ^liuistfe de la ma-
rine > il envoyer en AngJktçrxe itu
MAUR 55i
homme instruit pour se mettre au
fait de cet art , et en établir k
Paris une école publique. Il eut
presque toujours le mérite de pré-*,
lérer hautement les sciences aux
talens frivoles , et les arts néces-
saires aux arts agréables» sacri-
fiant ainsi son goût particulier k
ce que lui prescrivoit' le bien de
l'état. Sa colrespondance étoit
remarquable par sa précision ;
aussi expédioit-il plusieurs lettres
dans un espace assez court. 11
mourut le 21 novembre 1781.
Sa seule ambition sembloit se
borner k lancer quelque bon mot
sur les événemens du jour ; et oa
a dit de lui que toute affaire lui
ofifroit matière k plaisanterie , et
tout individu k sarcasme ; ce qui
lui attira sur la fin de ses JQur^
un grand nombre d'ennemis. Il
a laissé des Mëmoireu écrits a\ ec
négligence , mais curieux. Nous
avons trois éditions des Mémoi-
res, de Maurepas , publiés en
1790 et 1792 , en 4 vol. iu-S® , par
M. Soulâviequienestéditeur* Ceir
mémoires , écrits avec simplicité »
quelquefois avec malignité, sont
de AI. Salé , secrétaire de con-
fiance de Maurepas , qui le suivit
dans son exil k Bourges. Là ils
p^ngnirent k granda traits lea
mo^ur^ et les ridicules de la cour.
L'ouvrage est très - libre , qucl-
qi4efois libertin ; il n'est pas très-
reiigieux \ il favorisa légèrement
le parti janséniste ; mais il est
précieux a cause des faits , et sur-
taut k cause de la pénurie des?
Mémoires historiques originaux
sur le règne de Louis XV*
t L MAURICE ( saint ) , chef
de la légion thébéenne , étsic
chrétien , avec tous lés oUlciers et
les soldats de cette légion , com^
posée de 6^600 hommes. Les
13agaudies ayant excité des trocu<
blés dosBs les Gaules> DiodéùeA
53a
MAUR
y eavoja cette légion , appelée
sans doute thébéenne parce
Îu'elle avoit été levée dans la
'hébaïde en Egypte. Maurice
passa les Alpes ^ a la tête des
troupes qu'il com^nandoit ; l'em-
pereur Maximien voulut se servir
de lui et de ses éoldats pour
anéantir le christianisme Sans les
Gaules. Cette proposition fit hor-
reiir k Maurice et à sa troupe.
L'empereur, irrité de leur résis-
tance , ordonna que la légion fût
décimée. Ceux qui restoient, pro-
testant toujours ' qu'ils mour-
roient plutôt que de rien faire
contre leur foi , l'empereur en
fît encore mourir la dixième par-
tie. Enfin ^Maximien , les voyant
persévérer, ordonna qu'on les fît
tous massacrer. Ses troupes les
environnèrent et les taillèrent en
pièces. Maurice , chef de cette lé-
gion , Exupère et Candide , offi-
ciers de la même troupe , se si-
gnalèrent par leur constance et
la vivacité de leur foi. Ce furent
eux qui engagèrent les soldats k
ce relus. Ce massacre fut exécuté,
à ce qu'on croit , à Agaunes^ dans
le Chahlais , le 11 septembre 286.
Plusieurs pro tes tans , entre au-
tres Dubordjer , Hottinger, Moyle,
Burnet , et Mosheim ont nié la
vérité de cette histoire , effective-
ment très-extraordinaire. George
Hickes , Anglais» , Ta défendue ,
ainsi que dom Joseph de Lisle ,
bénédictin de la congrégation de
Saint- Vannes , dans son ouvrage
intitulé Défense de la vérité du
martyre de la légion thébéenne ^
1737 , in - 8". ( Voyez encore
Historia di santo Mauritio , par
le P. Rossignoli , jésuite , et les
Acta sanctorum du mois de sep-
tembre. ) Les actes du martyre de
cette légion , écrits par saint Eu-
cher , évéque de Lyon , ont été
donnés , mais fort défectueux ,
par Surius. Le P. Chifflet , jésuite ,
MAUR
en ayant découvert une copie pla^
exacte , la fit imprimer. iJom
Rujtoar^ soutient*^ que c'est Ik le
véritable ouvrage de l'évêque de
Lyon. Saint Maurice est le patron
d'un ordre célèbre dans les états
du roi de Sardaigne , créé par
Emmanuel-Philibert , duc de Sa-
voie , pour récompenser le mé-
rite militaire, et approuvé ^>ar
Grégoire XIII en 1572. — 11 ne
faut pas confondre SAINT Maurice,
chef de la légion thébéenne »
avec un autre saint du même nom,
martyi^^sé à Apamée^dausla Syrie,
et dont parle Théodoret.
t II. MAURICE (Mauritius
Tiberius ) , né Tan SSg à Ara-
bisse en Cappadoce , d'une fa-
mille 'distinguée , originaire de
Rome. Après avoir occupé quel-
ques places à la cour de Tibère -
Gonstantia , il obtint le com-
mandement dés" ïirmées contre
les Perses. Il donna tant de mar-
ques de bravoure, que l'empe-
reur lui donna sa fille Constan-
tine en mariage ,' et le fit cou-
ronner empereur le i5 aodt
582. Les Perses ne cessoîent de
faire des incursions sur les terres
des Romains. Maurice envoya
contre eux Phîlipplcus , son beau-
frère , qui eut d abord des succ^
brillans , mais' qui ne se soutint
pas toujours avec le même avan-
tage. Comme les gens de guerre
étoient extrêmement nécessaires
dans ces temps malheureux , l'em-
pereur ordonna , en 692 , qw'au-
cun soldat ne se fît moine qu*a-
Î^rks avoir 'accompli le temps d«
a milice. Maurice donna un nou-
veau lustre k son règne , en réta-
blissant sur le trêne Chosroès H ,
roi de Perse , qui en avoit été
chassé par ses sujets. L'Italie
était alors en proie aux ravages
des Lombards et k la misère la
plus affreuse. Des députés <1«
MAXJR
Kome vinrent dire à Fempereur:
il Si vous n'êtes pas en état de
nous, délivrer du glaive des Lom-
bards , sauvez-nous du moins des
maux de la famine, u Tibère ne
s'irrita poipt de ces reproches ; il
fit arriver , à Temboucbui^e du
Tibre des blés de TEgypte , et
donna aux Romains,, pour la dé-
fense de leur villç , six mille
marcs d'or , qu'il v^oit de re-
cevoir en présent du sénat et du
clergé. JVlaurice replaça sur le
trône de Perse, en 5giy Cbosroès,
qui s'étoit réfugié auprès de lui ,
et lui donna sa iille en mariage.
Maurice eut dans la snite à se dé-
fendre des attaques et des perfi-
dies du roi des Avares ou Abares.
Il lui accorda un tribut annuel
de 1 00,000 écus pour obtenir , la
paix; mai$ ces barbares recom-
mencèrent la gtterre à diverses
reprises. Les Homains. en firent
périr plus de 5o,ooo dans diifé-
rens combats , et firent près de
17,000 prisonniers. On leur ren-
dit la liberté , aj^rès avoir fait
promettre au roi des Abares
qu'il renverroit tous les Romains
qu'il retenoit prisonniers. Le
prince Abare , infidèle à sa pro-
messe , demanda une rançon de
10,000 écus. Ce procédé indigna
Ïaurice , qui refusa la somme,
lors ce barbare, furieux, fit p^s-
3er tous ces prisonniers au m de
î'épéje. Maurice se préparoit k lui
faire la guerre , lorsque Phocas ,
qui ) de simple centurion , étoit
parvenu^ aux premières dignités
militaires , se fit proclamer empe-
reur. Il poursuivit Maurice jus-
qu^auprès de Chalcédoine , et le
prit. On égorgea les cinq lils de
«e prince infortuné aux yeux de
leurpère. Maurice nelaissa échap-
per que ces paroles : « Vous êtes
juste , Seigneur î et vos jugemens
sont équitables. » Sa mort suivit
cfelle de ses fils , le 26 novembre
MAUR
53Ï
603. Plusieurs écrivains ont jugé
ce prince par ses malheurs, au
lieu de le juger par ses actions.
Il est vrai qu'il souârit que l'Italie
fût vexée , et que son avarice fut
en partie la cause de Ces vexa-
tions ; mais il fut le père des au^
très parties de son empire. Il ré*
tablit la discipline militaire,
abattit la fierté des ennemis de
l'état , aima et protégea les scien-
<îes. Fbjr, Tueophylacts ^ n® II.
t m, MAURICE , électeur de
Saxe , né en 1 521 , de Henri-le-
Pieux, se signala dès sa jeunesse
par son courage , et eut toujours
les armes à la main tant qu'il
vécut.. Il servit Tempereur Char-
les-Qaint , en i544> contré la
France , et en i-545 , contre la
ligue de Smalkalde , a laquelle ,
quoique protestant , il ne voulut
{'amais s'unir. L'empereur, pour
e recompenser de ses services,
l'investit , Fan i547 » ^^ l'électo-
rat de Saxe , dont il avoit dé-
pouillé Jean-Frédéric , son cou-
sin. ( Voyez Frédéric n? XXI. )
L'ambition t'avoit porté k secon-
der les vues de Charles-Quint ,
dont ilespéroit le titre d'électeur;
l'ambition le détacha de ce prin-
ce. Il s'unit, en i55i , contre
lui , avec l'électeur de Brande-
bourg, le comte palatin , le duc
de Wirtemberg , et plusieurs au-
tres princes. Cette ligue , secon-
dée par le roi de France, Henri II,
jeune et entreprenant, fut plus
dangereuse que celle de Smal-
kalde. Le prétexte fut la ' déli-
vrance du landgrave de Hesse ,
que Charles-Qnint retenoit pri-
sonnier. Maurice et les confé-
dérés marchèrent en i552 vers
les défiles du Tirol , et chassè-
rent le peu d'impériaux qui les
gardoient. L'empereur et son frère
Ferdinand , sur le point d'être
pris, furent obligés de fuir ei|
J
S54 MAUR
désordre. Charles , s'étant retiré
dans Passaw , où il avoit assem-
blé itne armée , amena le^ prin-
ces lignés à un traité. Par cette
Î>aix célèbre de Passaw, conclue
e 12 août i55q , il accorda une
amuistie généralek tous ceux qui
aToient porté les armes contre
lui depuis ï546. Non seulement
les protestans obtinrent le libre
exercice de leur religion , mais
ils furent admis dans la chambre
impériale, dont ils avoient été
exclus après la victoire de Mul-
berg. Maurice s'unit peu de temps
après avec l'empereur quHl avoit
combattu, contre le margrave de
Brandebourg, qui ravageoit le«
provinces d'Allemagne. H l'at-
taqua en i555 , gagna sur lui la
bataille de Sivershaus^n', et mou-
rut deux jours ^près des bles-
sures qu'il y reçut. C'étoit un des
plus grands protecteurs des dis*
cjples de Luther , et un prince
aussi courageux que pohiiqué.
Après avoir profité destîépouiiles
de Jean Frédéric , chef des pro-
testans ^ il devint lui-même chef
de ce parti , et balança ain^ le
pouvoir de l'empereur en Alle-
magne.
* IV. MAURICE (Antoîne),
îié a Aiguières en Provence en
1677 5 professa successivement a
Gouève les beHes-lettres , les lan-
gues orientales et la théologie , et
y mourut pasteur regretté de son
troupeau en 1756. 11 a laissé
quelques Harangues et Disserta-
tions académiques , et un vol. de
fermons , Genève , 1722 , in- 8".
Son fils , Antoine , né à Genève
en 173^ , pasteur de TégKse de
Genèvp , et professeur de théo-
logie en 1760, a publié Thèses
p h ilosophicœ varice , in-4° , 1 732 .
Thèses asfronomico'physicœ de
artionesoHs et titnœ in aër^m et
■nquas ^ même anuée* Une Dé^^
MAUR
fense de la réfôrmation , ëcrîte
en latin , 1735 , et traduite eo
français.
V,MAUBÎCÏ>. Voyez Mobxce«
— Nassau , et Saxe. ^
\ MAUBICEAU ( François ) ,
chirurgien de Paris , s'appliqua
pendant pluârieurs années avec
beaucoup de succès a la théorie et
hlapratique<desonart. Il seborna
ensuite aux opérations qui regar-
dent les accouchemens ; ses ta lens
le placèrent à la tête de tous les
opérateurs en ce genre. On a de
lui plusieurs ouvrages , fruits de
son expérience et de ses réflexions.
I. Traité des maladies des J'emmes
grosses et de celles qui sont ac-
couchées ^ i694,iu-4*« avec fi-
gures, n. Dissertations sur la
grossesse et T accouchement des
femmes , et sur leurs maladies y
et sur celles des enfans nou-
veauùc nés , i694« Ilï- Dernières
observations sur les maladies des
femmes grosses et accouchées ,
in-4'*, 1708. Ces deux derniers
ouvrages forment le second vol.
de son lYaité. Il y a plusieurs
autres éditions de ce livre excel-
lent , dont la meilleure est celle
de Paris, 1740, 2 vol. in-4**,fig-,
traduit en allemand , en anglais,
en flamand , en italien , et en
latin. Cette dernière version est
de l'auteur lui-même. L'auteur
mourut le 17 octobre '707 , dans
un âgtt assez avancé, a la cam-
pagne oh il s'étoit retiré."
MAURIER. Foyez, Auubt
n« III.
♦MAURISIO (Gérard), citoyen
et juge de Yiceuçe , écrivît V His-
toire des entreprises (TEzzeliH
et de sa famille , depuis Tan
n83 jusqu'en 1237. Il fut trop
favorable k Ezzelin , et se montra
son adulateur; hïais comme l'ob-
serve judicieusemotit Muraîori»
IT'
liAUR
iX est digne d'excuse , parce
qu'Ëzzelin à cette époque n avoit
^pas encore développé son carac-
tère barbare* Maurisio eut très-
fréquemment part aux éTénemens
qu'il raconte , et fut prîsonniei^
^ Padone , pendant que cette
tUIc et Vicence se faisoient la
jg^erre. Ayant été chargé de né-
gocier auprès de ses concitoyens
réchange des priscHiniers , et
n'ayant pa l'obtenir , il se remit
fidelemçnt dans les mains de ses
vainqueurs.
^ * I. MAURO ( François ) , de
l'ordre des frères mineurs y né à
Spello , dans l'Ombrie , composa
un poëme eu 12 livres, sur la
^vie de smnt François-d'Assîse ,
intitulé Francisciados , qui fut
l57I.
MAUR
S55
II. Ses Commentaires sur Aristote^
sous ce titre : iVopa , et accurata
ethicœ , poUticœ , et œconomi*'
cœ AristoteUcœ editio cum prœ-^
dard paraphrasi^ 1698, a vol.
in-4**« Il mourut au collège ro-
main , dont il étoit recteur , le
10 janvier 1687.
* MAUROCORDATUS
( Alexandre) , né, selon les uns,
a Ghio y des Scarlati de Gènes ,
selon d'autres , à Constantinople,
d'une famille illustre de cette
ville , étudia d'abord à Rome au
collège dIJrbin y et fit ensuite
son cours de médecine à Padoue;
mais sa fierté , son caractère que-
relleur , opiniâtre et brouillon
l'ayant f^it exclure des écoles de
cette université au moment où il
alloit V recevoir le bonnet de doc-
un
imprimé k Florence en iSj.. ^.
*lt MAURO ( Filadelfo), '^"'■'^^°*l«Prr,''':*'*».*^'i'^
jésuite, né k Leonrino en .644! ^°'°S°« ' «"* '* «t >mpnmer u.
On a de lui Istoria de 'santi mar-
tiri Alfio , Filadeljîo , e Cirino
fratelU , e loro compagni y con
queiia' cTaltti santi délia citta de
LeorUim»
* m. MAURO ( Marcel de ) ,
gentilhomme ^ né k Averse dans
le 16* siècle, avocat aunrès des
tribunaux supérieurs de Naples ,
et du fisc du domaine royal ,
et président de chambre , a donné
dUesatio in cousis prœsertim Jeu-
daliBus illustrium virorum , pu-
bL'éepar son fils après sa mort.
" IV. MAURO ( Silvestre) , né
cFmie famille noble k Spolette,
dans rOliabrie^ en i6fto, entra
dans l'ordre des jésuites , ^t pro-
fesseur de philosophe à Mace-
rata , et s'étant tixé k Rome , al
occupa les principaleschaires du
collège romain, il a publié , I.
Ses Institutions phihsophicpjtes ,
publiées k Rome en i65S , et
»$/& troi« volumes de Théolagi^y
iaiprimés^ «ujisi danw cvtte vule.
ouvrage sous ce titre : Pnewna-
ticwn instrumentum circulandi
sanguinis , sive De motu et usu
pulmonum , Bononiie , 1664 ;
Francofurti, i6()5, in-ia. De re-
tour a- Constantinople , il fut suc*
cessivement médecin du grand-
seigneur , interprète ' de la cour
ottomane , puis député par So-
liman III k la cour de Vienne ,
et enfin ambassadeur plénipo-
tentiaire aux coufércnces de Car-
lo wit^ , où la paix fut conclue , en
1609 , entre l'empereur Léopold
et la Porte. Maurocordatus , com-
blé de biens et d'honneurs , mou-
rut k Constantinople en 171 1.
MAUROJENY , hospodar de
Valachie, prit les intérêts de la
Porte contre les Autrichiens , en-
tra dans la Transylvanie , souilla
ses succès par le pillage et la
cruauté , et fut k son tour battii
Car le major Orosz , le général
atssey , et forcé dans son camp
de Calafat par le général Clair-
fait f qui le imt daua une déroute
z'
556
MAUR
complète?^ Le divan , se croyant
trahi par Maurojeny , chercna a
le perdre. Aa mois d'octobre
1790 , celui-ci se rendit au camp
du grand - visir sur l'invitation
de ce dernier ; à peine y fut-
il arrivé , qu'on lui trancha l'a
télé pour l'envoyer à Constan-
tinople.
f I MAUROLICO r François ),
né k. Messine en i494) abLé de
Sainte- Marie-du-Porl en Sicile ,
très - habile dans les belles-let-
tres et dans les sciences, enseigna
les mathématiques a Messine ; il
se mêla de prédire. Don Juan
d'Autriche , commandant de la
flotte destinée contre les Turcs,
voulut voir Maurolico , pour sa-
voir quel seroit le succès de cette
expédition. Le savant Messinois
lui annonça qu'elle seroit heu-
reuse. L'effet ayant répondu à la
prédiction , don Juan combla
d'honneurs le prétendu prophète .-
Ses principaux ouvrages sont ,
I. Une Edition de5 Sphériques
de Théodose , i558 , m - folio.
II. Emèndatio et restitutio coni-
coram jipoUonii Pergϔ, in-fol. ,
Messine , i654' III- Archimfidis
monumenta omnia , in - folio ,
i685. TV- Euclidis phœnomena^
in-4** 5 à Rome, 1591. V. Mar-
ijrrohgium , i566, in-^°.Yl. Si-
nicarum rerum compendium ,
în-8». VII. Rime, i55îfc , in- 8°.
VIII. Opuscula mathematica ,
1575, in -4**. IX. ArithmeticO'
rum libri duo , in - 8°. X. PJio~
tîsmus de lumine et umhvct, in -4".
X I. Prohlemata mecanica cid
niagneteni et ad pyxidem neiu-
iicampertinentia, in-4'*.XII. Cof-
Tnographia d^ forma , situ , nu-
meroaue cœlomni elementario-
rww,in-4*s Maurolico, a une mé-
moire étendue , j'oignoit un esprit
pénétrant. C'étoit un génie pro-
pr<^ à la méditation ; toujours
MAUR
renfermé en lui-même , ce n'étoît
qu'avec peine qu'on lui arrachoit
quelques paroles sur d'autres
objets que celui de ses études.
Il mourut le 21 juillet 1675 , re-
gretté de tous les sa vans.
* II. MAUROLICO (Sflves^),
neveu du précédent , ecclésias-
tique très-savant en mathémati-
ques et dans tous les autres
genres de littérature , fut chargé
par Philippe II de faire le choix
des nieilleurs livres et manus-
crits grecs , latins , hébreux et
arabes de toute l'Europe , pour
former la fameuse bibliothèque
de l'Escurial. On a de lui une
histoire sacrée , intitulée Mare
oceano di tutte le reïigioni del
morulo ; Topographia sanctorum
Christi militum ; De viris illus-
tribus ordinis cisterciensium lib.
I ; De viris illustribus Siculis ;
Catalogus scriptôrum ecclesias-
ticorum ; Lucidarius conlinens
XVquœstiones in materid astro-
logiœ et philosophiœ.
I. MAURUS. FoyAes articles
FiBMus , MoRus et Servius.
* II. MAUBUS (Hortensius),
né a Vérone , s'attacha de bonne
heure à la poésie latine , et plut
à Ferdinand de Furstenberg ,
évêque de Paderbom , qui cul-
tivoit lui-même les lettres avec
goût , et conserva k Maurus soa
amitié jusqu'à sa mort. Ce poète
se retira alors a Hanovre , oit
il jouit de la considération de
tous le-s citoyens distingués, quoi-
qu'il fût catholique , et même en-
gagé dans les-or(h'e8. II. mourut;
dans cette ville , k l'â^e de 92 ans.
Le célèbre jufisconsulte Cnris-
tian 'Boëhmer s'étoit engagé à
dooner uiie éditiom de ses poésies
?
MAU3
3 ne MîiTiras âvoît copiées j)«n-
ant s« TÎe ; mais il* îbt préve-
nu par la ntoiU Qtielqnes unes
ont paru dans la eoliectlon des
poètes allemands 7 P^^r Boënic-
icius. L'abbé Websembach les a
recueillies et publiées k BâJe^
178a , avec" a'a utiles poésies ,
sortis le litre de Selecta vête-
tum et recenlionÂm poëjnata ,
in gratiam littvratœ jUx^eittutis ,
in- 12. Il les^ avoit déjà publiées
ïëparénient. Voici Je jugement
qiril en porte : Stylus Hortensii
paras est , tejter , splendùfus ,
plenus acuminis atque munditiu-
HT. MAtrïlUS(Tcrcntiaâus),
^i florissoit sous Trajan , sui-
vant les uns , et sous les derniers
Antonins , suivsmt d'autres , étoit
gouverneur de Sjenne , aujour-
d'hui Asna, dans là haute Egypte.
Nous avons de lui an petit Poë •
me latin écrit avec goût et avec
éiégànce , sur les réglés de la
poésie et de la versijfîcation.
On le trouve dans le Corpus
Poëtantm dé Màittaire ; et sépa-
rément sous le titre De arée
metricct , 1 53 1 , in-4* .
* MAUSCHBERGER (Léo-
i)dd), né à Kraiap en Bohême ,
l'an 17 18, entra chez les jésuites,
et professa avec beaucoup de ré-
Î)iitàtiôb. On estime âon Motus
ocalis gminum sûHdorwn , 01-
mp^ , 1^5 1 , iù-8". On a encore
dt lui des Commentaires sur di-
vers Usures de V Ecriture sairttè ,
un Cours de théologie y et rïn
Traité sUr les lois.
MATJSOLE, roi dé la Gârie.
Après sa moft , Artémise sa
femme lui fit faire , par quatre
■célèbres architectes , unlouibeau
si magnifique, qu'il passa pour
f Une des sept merteiUès dii mont
M AU s S37
de. Scopas entreprit le côté de
l'orient , Timolhée , celui d«
midi , Léocharès travailla au cou-
chant , et Briairis au septentrion.
Pithis se joignit encore a ces qua«-
tre artistes ; il éleva au^dessu^
de ce pompeux bâtiment une py-
rapide , sur laquelle il posa un
char de marbre attelé k quatrts
chevaux.' Cette merveille d'archi*-
tecture fût très-dispendieuse, et
le philosophe Anaxagoras, de
Clazoménfe , dit en la voyant':
«Voilà bien de l'argent changé
en pierres ! » C'est du nom de c«
iponument antique qu'on a ap-
pelé mausolées les beaux sépul-
cres ou même les représentation
des tombeaux dans les pompés
funèbres, p^qjrez Cavlus, n® III,
♦-MAUSONIO (FloHdo), juris-
cotisnlte, né à Aquilée dans le l'f*
siècle , a jpublié;j©l? eàussis exec^H-
tivis îib, S, inquibus dejudicii as-
securatione , ac de suspecta etfit'^
gilivo debito^e , ac aliis injudicio
executivo oceurrdntiéus ; cui ac-
cessit opusculum de coniFaheft"
dis.
4
' t MATT^SSAG ( Philippe- Ja-
ques), conseiller au parlement
de Toulouse , sa patrie , et' pré-
sident en la cour des aides 'k
Montpellier , mort en i65o 3' à
70 ans , Mssoit pour le premier
nomme aè son temps dans l'iii-
tellîgence du.grcc. On a dé lui,
I. Dés 2Va^ej- très - estimées sàr
Harpoc ration , Paris , 1 6 1 4 , ïn-4^ .
II. Des Remarques savantes sur
le Trs^ité defs' monts et des fleu-
ves, a iHbnékPlalarque; lïl. Dès
Rerhartjues stir Jutii Cœsar*is
ScafigeH aâifetjsùs D, Er*nsmum
om,ti(mes duôe , eloifuefntiié w&-
* fàanré virtdtces cttrh èjusdem épis*
toïis et optisétclis,Toxx\ousé, 1611 ,
in-4<». Ott trouve k la tÔte de ce
j'ecavil le disloque d'firasme»
538
MAUV
inthulé Ciceronianus i swe de
optimo dicendi eenere , qui ' a
4ant excité la bile 4e Scaiiger.
JV. Quelques Opuscules ainsi que
d'autres ousfra^es , qui décèlent
«Q critique judicieux»
M AUTOUR (Philibert-Ber-
nard MoRBÀu de ) , auditeur de la
chambre des comptes de Paris,
membre de racaaémie des ins-
criptions , né à Beaune le 22 dé-
cembre 1654 > ^^ mort le 7 sep-
tembre 1737 , avec la réputa-
tion d*un excellent antiquaire ,
et de savant aimable et enjoué ,
«st au rang des poètes médio-
cres qui ont produit quelques
vers heureux. Ses Poésies sont
, répandues dans le Mercure, dans
le Journal de Verdun et dans
d'autres recueils. On a encore
de lui , I. Une version de PA-
brégé chronologique du P. Petau,
en 4 ^<>^^» in- 1 a. II. Plusieurs Dis-
sertations , qui fontiionneur k son
savoir et à sa sagacité , dans les
Mémoires de l'académie des bel-
. l^s- lettres.
MAUVIA , reine des Sarrasins,
dans le 4* siècle, désola, k la
tête d'une armée, l'Arabie et la
Palestine. Elle fit ensuite alliance
avec l'empereur Valens , et le
^seiTÎt dans ses guerres con->
tre les Goths* Ce dernier lui en*
voya un moine d'Ëgjpte, appelé
Moyse , qui lui fit embrasi^er le
christiaaij^me , ainsi qu'à son
peuple.
* M AUVILIaAIN'( Jean- Ar-
mand de ) , docteur en méde-
cine , ^oyen de la iaculté de Pa-
ris en 1666, ami intime de. Mo-
lière. C'est à lui et k Liénard
. que Pauteur coi^ique est redeva-
ble d^ presque toutes les plai-
. sauteries qui se trouvent dans
. i»cs pièces contre les médecins et
MAXE
contre les apothicaires. Non coa*
tens d'avoir fourni k Molière les
termes de l'art , ils lui tracèrent *
encore l'originalité de quelques-
uns de leurs confrères , qtu se
singularisoient dans leur profes-
sion , ou la déshonoroient. Ce
genre de plaisanterie .,, poussé
souvent un peu trop loin , plut
beaucoup au public , et amusa
la cour. Louis XIV , voyant un
jour k son dîner Molière avec
Mauvillain , dit au premier :
a Vous avez un médecin ; que
vous fait-il? — Sire, répondit Mo-
lière, lious raisonnons ensemble :
il m'ordonne des remèdes , je ne
les fais point , et je guéris, » Pour
obliger son ami , le poêle comi-
que adressa au roi un placet
conçu en ces termes : « Sire , un
fort honnête médecin , dont j'ai
l'honneur d'éti^ le malade, me
promet, et veut s'obliger par
devant notaire , de me faire vivre
encore trente ans, si je puis lui
obtenir une grâce de votre ma-
jesté. Je lui ai dit que je ne lui
demandois p^s tant, et qne je
serois satisfait, de lui s'il s'obu-
geoit a ne me pas tuer. Cette
grâce y sire , est un canonicat de
votre chapelle de Vincennes ,
vacant par' la mort de ... » Ce-
toit pour le fils de Mauvillain ,
auquel le roi l'accorda.
MAUVISSIÈRES. Fojez Cas-
TELNAH , n" III*
t I. MAXÈNCE (MarcusAii-
lius Valerius Maxentms), fils de
l'empereur Maxunien - Hercole ,
et gendre de Galère - Maximien ,
profita de l'abdication de son
père, pour avoir part au goqver*
nement. Il se fit aéçjarer Auguste
en Italie le a6 octobre 3o6. U
engagea ensuite son père k re-
prendre la pourpre , contraignît
k>cvère dé se renfermer dans Ha^
MAXE
«renne , et le fit mourir quelque
temps après , contre la parole
qu'il lui avQit donnée. Galère-
Maxîmien marcha contre lui, et
fut obligé de prendre la fuite ; ce
qui rétablit la paix en Italie» On
crut d'abord qu'elle alloit être
rompue par les démêlés qui s^é-
levèrent entre le pèi*e et le fils ;
mais Maximien-Hercule , cbassé
de Rome et, fugitif dans les Gau-
les , s'étant étranglé l'an 3io , on
en fut quitte pour la peur. Après
SA mort , Maxence s'empara de
l'Afrique, et s?y fit détester par ses
cruautés et par les persécutions
qu'il suscita contre les chrétiens. .
Ce fut alors que Constantin ré-
solut de fair^ la guerre k Maxence
qui étoit revenu à Uoine. Ce ty-
ran sortit de cette capitale le aS
octobre 3i2 , pour lui livrer ba-
taille. Il la perdit, et tenta de
rentrer dans la ville; mais le
pont sur lequel il passoit en don-
nant ses ordres , avant écroulé
sous lui , il tomba dans le Tibre
et s'y noya. Le lendemain , Cons-
lanUn entra triomphant dans
lAome , et publia un édit en fa-
veur des chrétiens. On prétend
3ue ce barbare n'étoit point ills
e Ma:^imien ; mais que sa mère
lavoit supposé , pour se faire
aimer de son époux. Ce qu'il y
a de certain ,^ c'est au'il n'avoit
aacune des quahtés de son père.
11 étoit ^âche et pesant, aune
figure désagréable , et d'un es-
piit encore plus mal fait. Il ne
connoissoit nulle opération mi-
litaire; on ne le voyqit jamais
au Champ-de*Mars. Ses exercices
étoientde délicieuses promenades
dans ses jardins et sous ses por-
tiques de marbre. Se transporter
à une maison de plaisance , c'ér
toit pour lui une expédition ; et
il tiroit vanité de cette inaction
honteuse. 11 ne craignoit point de
4if e ^h'îI étoit le seul empereur ,
MAXE
ç'ir
559
et • que les autres prînces com-
battoient pour lui sur les fron-
tières. Brutalement débauché ,
il enlevoit aux maris leurs épou*
ses , et les leur renvojoit désho-
norées. Ce n^étoit point aux
familles du peuple qu'il s'adres-
soit ; il outrageoit ce qu'il y avoit
de plus éminent dans Rome et
dans le sénat. Rien n'assou\is-
soit la fureur de ses désirs , qui ,
toujours renaissans , couroient
d'oDJet en objet sans laisser au-
, cune vertu en sûreté. Sa cruauté ,
excitée par la cupidité , trou voit
autant de coupables que de riches.
Tous ceux dont les possessions
avoient de quoi tenter Maxence
ne poUvoient éviter la mort : la
douceur , la apumission , la pa-
tience , ne le désarmoient point ;
encore moins la dignité des per-
sonnes. Il est impossible dé comp-
ter , dit Eusèbe , le nombre des
sénateurs qu'il fit périr. « Suivant
la maxime des méchans princes >
il meUoit tout son appui dans
les gens de guerre : aussi les
Gombloit - il de largesses ^ et il
épuisoit pour eux les finances
Subliques. «Jouissez, leur disoit-
, prodiguez, dissipez : c'est Ik
votre partage. » Dans une querelle
qui s éleva entre le peuple et les
soldats , il permit a ceux-ci de
faire main-basse sur les citoyens ^
et le carnage fut grand. Ë|i ac-
cordant ainsi aux troupes ^une
pleine licence , il s'assuroit de$
ministres pour l'exécution de
toutes ses violences ; et noîi
seulement Rome , mais l'Italie
entière , étoient remplies des sa-
tellites de sa tyrannie. Pour four-
nir aux dépenses énormes par
lesquelles il s'attachoit les trou-
pes, le trésor public ne suffît
pas long - temps : il fallut y
joindre les confiscations injus-
tes , les taxes sur tous les oi'dres
de l'état , le pill.age dçs tem^.es.
54o MAXl
La suite d'une si mauvaise >(I^
miuistration , fut la disette des
dhoses nécessaires à la vie , et
une famine si grande qu'aucun
homme vivant ne se souvenoit
d'en avoir vu une semblal^le dans
Rome.
II. MAXENCE (Jean), moi-
ne de S^'thie au 6* siècle , sou-
tînt à Constantinople , devant
les légats du pape Hormisdas ,
cette proposition : tJn de la Tri-
x^ité a souôert dans sa chair. Il
eut, en Orient et en Occident, des
partisans , et des adversaires. Sa
proposition fut approuvée dans
fà suite par le cinquième concile
général et par le pape Martin I.
Maxence composa un ouvrage
contre les acéphales ,. que nous
avons dans la Bibliothèque des
Pères. Bilibaldus Pirckheimeras
hs a recueillis à Cologne , 1626 ,
2 vol in-80 , à la suite de son édi-
tiph de Fulgence. 'Il fut un des
plus zélés défenseurs de la doc-
trine de saint Augustin , dont il
étpit disciple. — Il faut le dis-
tinguer de St. Maxence , évêque
de Trêves au 4" siècle , e|: frère de
saint Maximin.
, Ï.MAXIME (Magnus Ma-
ximus ), Espagnol, général de
l'armée romaine en Angleterre,
»y . fît proclamer empereur en
385, et passa dans les Gaules^
oh les légions, mécontentes de
G ration , le reconnurent. Trêves
fut le siège de son empire. G ra-
tion marcha contre ce rebelle ;
mais il perdit une bataille près
de Paris parla trahisop d'un de
?es officiers , et fut tué à Ljon
par Andr^gate dans un festin,
%e barbare Maxime lui refusa
lés honneurs de la sépulture.
Maître des Gaules , de l'Espa-
gne et de l'Angleterre , ilenvoj.a
aes ambassadeurs ti Théodose,
MAXI
pour insinuer à ce prince de l'a^
socier à Teropire. On lui donna
des espérances : mais comme il^
vit qu'on ne vouloit que l'amu-
ser , il passa les Alpes, et marcha
contre Valeutinien-le- Jeune , qui
chercha un asile à Thessaloui-
que y auprès de Théodose. Maxi-
me , fondant sur l'Italie à la fa-
^veur de cette fuite , s'empara de
Plaisance , de Modène , oe Reg-
gio, de Bologne, de Rome même,,
et commit par-tout des cruautés.
Pillages , violences , sacrilèges ,.
ses soldats, se permirent tout ,
à l'exemple de leur chef. Per-
sonne n^a parlé avec plus de force
des barbaries de ce tjran , que
l'orateur Pacatus. «Il peint, dit
Thomas^ les brigandagies et les
rapines ; les riches citoyens pros->
çnts ; leurs malsons pillées i
leurs biens vendue ; l'or et les
Ï»ierreiies arrachées aux femmes ;
es vieillards survivant à leur for-
tune ; les enfans mis ^ l'enchère
avec l'héritage de leurs pères i.
l'homme riche invoquant rindi->
ffencepoiir échapper au bourreau;
la fuite , la désolation ; les villes
devenues désertes et les désert^
peuplés; le palais impérial oà l'ou
Sortoit de toutes parts les trésors
es exilés et leiruit du carnage j
mille mains occupées nuit et jour
à compter de l'argent , a entas-
ser des métaux , a mutiler des
vases ; l'or teint de sang pesé
dans les balances sous les yeux
du tyran ; l'avarice insatiable ei^
glou tissant tQut sans jamais ren-
dre , et ces richesses immense*
perdues pour le, ravisseur mème^
qui , dans son économie sombre
et sauvage , ne savoit ni en uses* ^
ni en abuser;, au milieu de tant
de maux., Paâ*reuse nécessité de
paroi tre encore se réjouir ; . le
délateur , errant pour calomnier
les regards et les visages ; le ci«
toyen, qui de liche est devenu
.MAX.Î
pauvre , n'osant paroître , parce |
que la vie lai/i-estoit encare; et I
le frère dont on avoit assassiné {
3e frère , n'osant sortir en hahit i
de deuil , parce (ju'il avok an
4S1&. y Thëodosej indigné de tant
de maux , se disposa a punir Vu- \
surpateur : pour ti'omper Maxi»-
me , il fait les préparatifs d'une
armée navale. Maxime donne
dans le piège , et fait embarquer
la plus grande partie de ses trou-
pes. Tbéodose , à cette nouvelle ,
précipite sa marche, atteint son
année, la déiait ; marche vciis
Aquilée où le tyran s'etoit ré-
fugié , et la prend d'assaut. Alors
les propres soldats de Maxime
ramènent k Théodose , les pied«
nus et les mains liées. Ce prince
s'attendrit sur son malheur, après
loi avoir reproché ses crimes ; et
-il alloit lui «ccorder U ne , lors-
que les soldats lui tranchèrent la
tête le 16 aoÂt de i'an 31^8 , et
la présent-orent au vainqueur.
V^ktor, Hls de Maxime, qu'il avoit
fait Auguste , fut pris au mois
de septembre suivant , et déca-
pité comme son père. Andragate,
général de la flotte de Maxime ,
et assassin de Gratien , n'espé-
jant aucune grâce , se précipita
dans la mer. Ainsi' finit cette san-
glante tragédie. Ployez l'article
AlAfiTiN , n* I ( saint ).
il. MAXIME (Petronius Maxi-
mus ). Voyez Pétronç-Màxime.
3
m. MAXIME (saint), ^vé-
ue de Jérusalem j successeur
e saint Macaire en 55 1 , con-
damné aux mines sous Te^npire
de Maximien , après avoir perdu
roeil droit et le jarret pour la dé-
fense de la loi , parut avec éclat
au concile de Nicée en 5â5 , et a
celui de Tyr en 555. Lès arîens
d ominoient dans cette demi è re as-
Semblée • Sdint Paphenuce , voj ant
MAXI 341
qu'ils étoient les plus puissant,
prit saint Maxime par, la main ,
en luidis^n^ : «Puisque j'ai l'hon-
neur de porter les mêmes mpi»-
ques que vous de mes soullrauces
pour Jésus-Christ , et que j'ai
pe* du ; comme vous , un de ces
veux corporels pour jouir plus
abondamment de la lumière di-
vine , je ne saiirois vous voir
asÂÎs dans une assemblée de nié-
cbans - ni yous voir tenir de rang
entre des omriers d'iniquité.» 11
le fit sortir de ce lieu, et i'ins-
tniisit de toutes les intrigues des
ariens. Maxime ne se signala p;is
moins au concile de Sardique en
54^. Il tint , deux ans api^s , un
<;oncile \ Jérusalem , où saint
Athanase fut reçu à la comnii^-
nion de l'Église. Les ariens ftt-
i-ent si irrités du résultat de ce
concile , qu'ils déposèrent Ma-
xinte. Il termjna sa carrière en
35o. /
IV. MAXIME DE Turin ( saint),
ainsi nommé parce qu'd étoit
ëvêque de cette ville an ô* siècle ,
est célèbre par sa piété et par sa
science. On a de lui, dans la.
Bibliothèque des Pères, des Home-
Ues , dont quelques-unes porteut
le nom de saint Ambroise , de
saint Augustin ^ et d'Eusèbe d'E^
mèse,
V. MAXIME ( saint) , a
Constantinople , d'une famille
noble et ancienne $ et confesseur
dans le y*' siècle, s'éleva avec
zèle contre l'hérésie des mouo-
théiites , qui le persécutèrent avec
une violence mouïe. Il mourut,
«dans les iers , le i5 août 66:2 , des.
tourmens qu'on lui ùt eudurçr..
11 nous reste de lui un Com-
mentaire sur les livres atlri-*
hués à saint Deuyj-r^4rébpagile^
et plusieurs autres ouvrages ,.
doatln P. Coipbiéiis, di>;uiAi.calu,
. /
S42 MAX!
a donne tine bonne édition grec-
que et latine en i6y5 > en 2 vol.
in-folio.
t VI. MAXIME DE Tyr , philo-
sophe platonicien , vint l'an i46
h Rome , sous Marc-Aurèle , qui
voulut être son disciple , et vécut ,
h ce qu'on croit , jusqu'au temps
de l'empereur Commode. IjCS
cjuarante-un Jwowr^ qui nous res-
tent de lui ont été publiés pour
Ja première, fois à Paris , en i55y,
1 parties en i vol. in-S®, par les
soins de Henri Estienne ; a Cam-
bridge , i7o3 , in-S" ; à Londres,
1 74^ > in-4<> ; et traduits en fran-
çais par Formey , Lejde , 1764 >
ni-ia. Ses Maximes , également
traduites en français par Guille—
bert, parurent à Rouen en 1617 ,
in-4**. 11 en a aus^i paru une der-
nière traduction par les soins de
M. D. J. Combes- Dounous , Pa-
ris , 1802, 2 vol. in-S*». Ce philo-
sophe n'a point le défaut de la
plupart des autres platoiiiciens ,
qui prodiguoient les allégories et
les métaphores , et qui néanmoins
.sont souvent secs et ennuyeux.
Son stjle est clair, et son élo-
quence est douce , coulante et
agréable.
t VÏI. MAXIME le Cynique ,
philosophe , natif d'Éphèse , fut
le maître de Julien - l'Apostat
( voyez ce mot ), qui le com-
bla d'honneurs , et sonmit à sa
censure les ouvrages qu'il avoit
composés» Ce prince , résolu de
faire la guerre aux Perses , coif-'
sulta divers oracles ; mais aucun
ne le flatta autant que la promesse
que lui fît ce philosophe qui se
niéloit du métier d'asUologue. 11
l'assura qu'il remporleroit des
victoires aussi mémorables que
celles d'Alexandre , et lui per-
iïuada , dit-on , que l'ame de ce
héros avoit passé dans son corps^
MAXI
mais il est difficile de croire q«'a«
prince aussi éclairé qiie Juliea
ait eu cette crédulité. Quoi qu'il
en soit> la perte de ce prince en-'
traîna celle de Maxime. L*empe-
rpur Valens ayant rendu un arrêt
de mort contre les magico-sophis-
tes , le maître de Julien expira à
Epî-ièse , dans les tortures , en 366.
VIII. MAXIME DE Màdaure ,
ville d'Afrique, cultiva les belles-
lettres et la philosophie platoni-
cienne. Saint Augustin ', contem-
porain de Maxime , fut élevé dans
Madaure, Maxime et lui furent
toujours amis , malgré la diffé-
rence de leurs opinions ; car Ma-
xime resta toujours attac^hé au
paganisme. Nous avons encore
des monumêns de la correspon-
dance qui étoit entre ces deux sa-
vans. On trouve j parmi les let-
tres de saint Augustin , une EpC-
tre de Maxime( c'est la 43f) parmi
celles de ce P. de l'Eglise f qui
lui répondit par la lettre suivante»
Les philosophes modernes ont
souvent cité cette Èpître, pour
prouver que ceux de l'antiquité
admettoient un Dieuiinique.
IX. MAXIME. Foyez Popie».
I. MAXïMIEN - HERCULE ,
ou Valere - MÀxiMiEN ( Marcus
Aureliùs Yalerius Maximianus
Herculius ) , né près " de Sir-
mich , Pan ixèo , de parens très-
paiivres , s'avança dans les ar-
mées par ses talens militaires.
DiocLétien , avec qui il avoit été
soldat , l'associa à l'empire en
286 , et lui donna pour partage
l'Italie , l'Afrique , les Gaules, et
l'Espagne. Sa valeur éclata contre
plusieurs nations barbares ; mais
il fut repoussé avec beaucoup de
perte par Carausius , qui l'obligea
de lui céder la Bretagne par uu
traité. H fut plus heureux coatrc*
MAXI MAXI 543
^arellas Jidianus , qui ,' après ] c[tiand il fut prince, voulut avoir
mvdir pris la titre d'empereur , un ncnii , et prit celui d'Hercule,
s'étoit retiré en Alrique ; u le dé- « En conséquence , dit Thomas ,
fit et le tua. Les Maures furent on ne manqua pas de ie faire des-
vaincus peu de temps après. H los
Ï>oursuivit dans leurs montagnes ,
es força de se rendre , et les
transporta dans d'autres pays.
L'empereur Dioclétien , s étant
dépouillé de la pourpre impériale
en 6o5 , engageia Maximien à l'i-
miter. Il obéit ; mais , sur la fin
de Tannée , Ma^ence, son fils,
l'engagea à la reprendre. L'ingrat
Biàximien voulut faire rentrer
son fils dans l'état de particulier.
Le peuple et les soldats s 'étant
soulevas contre lui , il fut obligé
de se retirer dans les Gaules , au-
près de Constantin , qui épousa
sa tille Fausta. Aussi peu fidèle à
son geadre qu'il l'avoit été à
son (ils, il engagea sa fille k
trahir son man , et à faire en
.sorte que la chambre où il
coochoit fdt ouverte toute la
iiuit. Fanst^ lui promît tout ,
dans le dessein d'avertir Cons-
tantin , qui fit coucher un eu-
nuque à sa place. Le meurtrier
vient au miheu de la nuit, tue
Teunuque , et crie que Constantin
est mort. Constantin paroît à
l'instant avec ses gardes , repro-
che à ce monstre son ingratitude
et ses crimes , et le condamue k
perdre la vie , lui accordant pour
toute grâce la liberté de choisir
son genre de mort. Il s'étrangla
en 3 10 à Marseille. C'étoit un
grand capitaine ; mais il avoit le
cœur d'un scélérat. Féroce , cruel
«t avare, il conserva toujours la
rusticité de sa nafssance. C'étoit
un lion a la chaîne , que gouverna
long-temps Dioclétien , et qu'il
ii'avoit approché du trône que
pour le lancer de là sur ses enne-
mis. Ses vices étoient peints sur
sa figure. Cet homme , d'abord
cendre en droite ligne de cdt Her*
cule , qui , da Temps d'Evâudi-e ,
étoit vetiu ou n'étoit pas venu em
Italie. »
t IL MAXIMIEN (Galerius
Valerius Maximianus ) , né au-
près de Sardique , de parens si
pauvi*es , que dans sa jeunesse il
garda les troupeaux : ce qui lui
lit donner le surnom d^Armerv*
taire; il s'avança par sa valeur
dans les troupes. Dioclétien , qui
l'avoit créé César en Orient , le
!•' mars 29a , lui fit épouser sa
fille Valéria. Il fit d^abord 1».
guerre aux Goths , puis aux Sar-
mates; ensuite k Narsès^ roi des
Perses , qui le défirent entière*
ment l'an 297. Comme c'étoit
gar sa faute qu il avbit été vaincu ,
lioclétien lut témoigna beaucoup
de mépris , jusqu'à le laisser
marcher a pied , près de son char ,
l'espace d un mille , revêtu de la
pourpre impériale. Ayant enfla
obtenu la permission de lever de
nouvelles troupes , il tailla ek
pièces les Perses dans un second
combat. Narsès abandonna son
camp aux vainqueurs , qui y trou*
vèrent des richesses immenses ,
les femmes etles enfans du vaincu.
Maximien les traita avec toute la
politesse due k leur rang , mais il
ne les céda k Narsès qu'à condi-
tion qu'il lui abandonueroit cinq
provinces en-deçk du Tigre» Cette
victoire flatta tellementson amour-
propre , qull voulut se faire pas-,
ser pour le fils de Mars. Dioclé-
tien commença de le craindre.
Maximien le força , dit- on ( car
on n'est pas d'accord Ik-dessus},
d'abdiquer le trône en 5o5. Pro-
clamé Auguste en même temps., .
paysan 9 ensuite simple 9oldat ^ |. U gouverna comme NéroQ. Let»
5.44
HA XI
I I
MAXl
peuples furent accablés d'im-
pôts , et lorsqu'ils ne poivvoient
pajer , on leur iaisoit souÛ'rîr les
|>luB cruels supplices. Les chré^
tiens eurent eu lui ou ennemi iin-
plaça ble ; il les avoit déjà persé^
çutës sous DIoclétien , et avoit
fait , dit-on , uiettre secrcttement
le feu à son palais de Niconiëdie,
pour exciter la coljère de cet em-
pereur, a qui il persuada que les
fihrétiens étoient les auteurs de
cet incendie. Ses cruautés aug-
mentèrent avec son âse : il força
chaque particulier à donner une
déclaration exacte de son bien,
iet fit supplicier ceux qu'il soup-
çonnoit n'avoir pas accusé juste.
iUn grand nombre de pauvres
furent jetés dans la mer, parce
que ce tj^ran s^imagiuoit qu'ils
cachoient leurs richesses , pour ne
pas paj^er. Le peuple j^omain pro-
clama e/npereur Aiaxence , qui le
chassa de l'Italie en 5o6. Galère,
obligé de fuir, fut bientôt attaqué
•d'une midadie qui ne fit qu'un
ulcère de tout son coims. bans
cet état déplorable, il s'adressa au
Dieu de& chrétiens. Maximien
mourut au mois de inai 5i i , dans
des douleurs horribles . Ce monstre
Conser\'a toujours la dureté Xé-
iroce qu'il ^ndit de sa naissaince.
A son défaut d'éducatian il joi"
fboit un caractère crtiel et bar-
aie. I.ies lettres <ie purent l'a-
doucir, car il en étoi^ ennemi
déclaré , ainsi que de c0uz qui les
cultivoicnt. Sa figure annonçoi-t
son ,ame; il étoit excessivement
^an4.9 et d'une épaisseur mons-
trueuse. Son aspect , sa voix , ses
gestes , tout en liû faisoit peur.
t I- MAXIMILIEN I«' , archi-
duc d'Autriche , né Je !23 mars
1459, de Frédéric ÎV ie Paci-
Jique, Son mariage avec Marie ,
jfaUe de Charles -le -Téméraire 9,
dernier duc de Bourgogne , la
tira de l'état d'indigence où il
étoit. {JKoYez l'article de celte
princesse. ) Créé roi des Romains
ou 1436 , il se signala jcontre les
Françi^is , et monta siir le trône
impérial le 7 septembre i^oS ,
apriis la mort ^e s<)n père. Nulroi
des Romains n'ayoît commencé sa
carrière plus glorieusement que
Maximilien. La victoire de Gui-
nega^e sur les Français, Arras
Ï^rjs avec une partie de l'Arloîs,
ui avoient fait conclure une paix
avan^ag:euse , par laquelle le roi
de France lui oédoit la Franc&e-
Comté en pure souveraineté ,
l'Artois , le Charolais et Nagent
à condition d'hommage. Jouis-
sant en paix de toutes -ces con-
quêtes , il épousa en secondes
noces Blanche , fille de Galéas-
Marie Sforce , duc de Milan. Ce
n'étûit pas certainement une al-
liance illustre , et un intérêt pécu-
niaire fît seul ce mariage. Charles
VllI , roi de France ^ ayant en-
levé le royaume de Naples à un
bâtard de la maison d^Aragon,
Maximilien , appelé en Italie par
Jules II , courut lui disputer
cette conquête, lls'étoit ligué avec
le pape «t diyers antres princes ,
pour chasser les Francis ; mais
leur armée , qnoiqiie composée
de 43uarante mille nommes., fut
défaite k Fomoue par celle de
France 9 qui n'étoit que de 8ooo.
Maximilien eiit «nsuiie à com-
battre les Suisses 9 4m achevoient
d'ôter a la maison d'Autriche ce
qui lui restoit dans 'leur pays. An
temps de l'invasion de Louis XII
en Italie , il se vit -contraint d'j
paraître indiôérent. L^année i5o»
i'ot célèbre par ia ligue de Cam-
brai , dont le pape Jutes II ia%
le moteur. Maximilien j eotra :
i^s troupies s'avancèrent dans le
Friool 9 et s'emparèrent dc^ Trîes<-
te> mais «ulle^ furent ibrcées d^
MAXl
lev.çr le dége de Padoiie. Apiès
s'être uni avec le roi de France
contre Venise , il s'unit avec
FEspagne et lé pape contre la
France. Il ménageoit le pontife
romain , flatté de l'espéfance
qu'il le prendroit pour coadju-
teur dans le pontificat ; il ne
vo;^oit plus d'autre manière de ré-
tablir l'aigle inipériale en Italie.
C'est dans cette vae. qu'il prévoit
quelquefois le titre de Pontifex
^fiximus , k l'exemple des em-
pereurs romains. Le pape s'étant
moqué de la proposition de la
coaafùtorerie , Maxîmilien pensa
sérieusement à lui succéder.. Il
gagna quelques cardinaux , et
voulut enaprunler de l'argent pour
acheter îe re&te des voix , àla mort
de Jules, (m'il croyoit prochaine.
Sa'i&mAeuselettre a l'archiduchesse
Marguerite , sa fille ^ puhliée par
le savant Godefi^oi^ est nn témoi-*
gnage subsistant de ce dessein
bigarre. Voici le passage de cette
lettre qui conceriie ce projet ; eDe
est datée 4u i^ septembre i5i2.
Nonslerappon'tons textuellement,
et en avons seulement corrigé Vor^
thograpbe , qui est très-lautive.
«Nous envoyoÇis demain, lui dit-il,
M. de Gurce, é<réque, b Rome, d« -
vers lepa^e^pour trouver façon que
nous puissions accorder avec lui
de nous prendre pour un coad-
juteur, afm qu'a(près sa mort nous
puissions être assuré d'avoir le
papat et devenir prétr£ , et aprè^
être saint, et qu'il vous sera de
nécessité qu'a,pi:ès ma mort vous
s&rez contrainte dem'adorer , dont
je me trouverai bien glorieux. »
Jules U avoit badiné plusieurs
fois sur se& inclinations et jsur
celles de Maximilicn. rc Les élec^
teurs, disoit il , au liiia de don-
ner l'empire a Jules , Pont accordé
à Maxim ilien ; et les cardinaux ,
au lieu de fjûrc Maximilien pape ,
ont élevé if ules h celte dignité. »
MAXI 34s
Cet homm^ singulier , né avee
une aversion invincible pour la^
France , s'unit contre eue avec \
l'Angleterre. Il servit en qualité
de volontaire au siège dfe Té-
rouane , en i5i5 J sous les ordres
de Henri VIII. Croira- t-on que It
chef du corps germanique avoit la
bassesse de recevoir cent écus par
jourpour sa paye ? Ce prince avoit
no»iirri sa haine contre les Fran-
çais en relisant 'souvent ce qu'il
appeloit son livre rouge. Ce hvre
étoit un registre que l'empereur
tenoit exactement de toutes le« ,
mortifications que la France lui
donnoit. Son dessein , en les fai-
sant ain^ enregistrer , étoit de
s'en venger dès qu'il en trouve-
roi t l'iïccasion. Malgré une anti-
pathie si marquée , Maximilien
avoit une telle idée de la mo-
narchie française , qu'il disoit que
« s'il étoit Dieu , et qu'il eû.t deux
fils ^ le premier serpit t)ie,u, et le
second, roi d^ France. » Pour
mieux se -veiner des Français , il
voulut s'emparer du Milanez , et
assiégea Milan avec i5oqo Suisses ;
mais ce prince , qui prenoit tou-
jours de l'argpnt , et qui ea man-
quoit toujours , n'en eut pas pour
payer ces mercenaires. Ils se mu-
tinèrent f et l'empereur fut oblige
de s'enfuir , de crainte qu'ils ne
le Hvrassent aux Français. Il mou-
rut peu de temps après , d'un ex-
cès de melon , à Inspruck , le i5
janider iSig. «Une epctrème vanité,
un désir désordonné de gloire,
s'unissaient en lui a une foii^esse
d'esprit qui faisoit échouer tous
ses desseins , et qui rendoient ab-
surdes ses prétentions à l'héroïs-
me , et sa 'magnificence risible,
Maximilien employa toute sa vie
à faire voir la nullité k laquelle le
manque de talens personnels dans
le inonai''que, ou une application
vicieuse pouvoi eut réduire Ivi ]ire-
puèreiopnftrchie de la chrétienté,»
\
546 MAXI
Il y eut an interrègne Jusqu^àu lo
octobre. Depuis plusieurs années
^laximilien faisoit conduire à sa
suite dans tous ses voyages, et
déposer tous les suirs dans sa
chambre» deux grands coâfres
dont il ne confioil les cl^fs à per-
>«onne. On étoit persuadé qu'ils
reniermoient ses trésors , ses
pierreiies , ou du moins ses pa~
piers imporlans. lyhs qu'il eut les
yeux fermés , on se nâta de les
ouvrir , et on fut bien surpris de
De trouver dans l'un qu'une oière ,-
€t dans l'autre , qu'une pierre sé-
pulcrale, sur laquelle éloit gravée
son épitaphe. Ce prince , né doux,
affable , bienfaisant, étoit sensible
aux charmes de l'amitié, aux
agrémens des arts , à la liberté
d'un commerce intime. Ces qua-
lités furent termes par bien des
défauts ; il n'avoit rien d'impo-
sant ni dans l'esprit ni dans les
manières. Il régnoit dans toutei
BC& démarches un air d'incerti-
tude qui le faisoit courir d'enga-
gemens en eugagemens , sans en
tenir presque aucun. Chaque jour^
il formoit de nouveaux projets \
il demandoit conseil à tout le
monde , même après avoir pris
sa résolutioo,etn'en suivoit aucun.
11 ne montra de la constance que
dans son amour pour la chasse ,
pour l'argent, et dans son antipa-
llûe contre Ferdinand , roi d'Ara-
gon. Son caractère étoit rempli
ne contradiction. Il étoit if la fois
laborieux et négligent , opiniâtre
et léger , entreprenant et timide ,
le plus avide et le plus prodigue
de tous les hommes. Il aima les
.sciences et protégea les sa vans.
Il rendit un service important à
riiumanité , en abolissant , Tan
i5i2, la juridiction barbare et
redoutable connue sous le nom
latin de Judicium occultum
jyestphalixB , et sous celui de
.Ge/um^GenV/i^ «n alUtpiind» C0
MAXÏ
tribunal , étranger à tbute rai-
son , et que la tradition faisoit
remonter jusqu'à Charlemagne ,
consistoità députer des juges et
des échevins si secrets , que leurs
noms ont échappé aux^ plus la-
borieux érudits. Ces juges , ou
plutôt ces bourreaux, enparcoa-
rant les provinces , prenoient not«
des Criminels , les déféroient , les
accusoient, et prouvoient leurs
accusations a leur manière. Les
malheureux inscrits sur' ces li-
vres funestes étoient condamnés
sans être entendus ni cités. Un
absent éloit également pendu oa
assassiné , sans qu'on connût le
motil' de sa mort, ni ceux qui en
ëtoient les auteurs. Quelques em-
pereurs réformèrent a diverses
reprises ce tribunal odieux ; mais
Maximilien eut assez d'humanité
pour rougir des horreurs qu'on .
y commettoit en son nom , et le
supprima entièrement. Il composa
quelques Poésies , et des Mémoi-
res de sa i^ie. Il en a décrit , dit-
on , les événemens et les pé-
rils dans le roman historique de
Theurdanck , ouvrage très-rare et
très-précieux pour les gravures
anciennes et sur bois dont il est
orné. C'est un in-folio écrit en vers
teutons , imprimé en caractères
gothiques, et orné de a 18 plan-
ches." Il y en a deux éditions parw
faitement semblables i la pre-
mière, faite en i5i7 , à Nurem-
berg ; la seconde k Aushourg , en
iSiQ. L'artiste Hans-ScKacuflê-
lein a gravé les estampes , ainsi
que les lettres du texte allemand.
En i547 ? Maximilien I" fit encore
graver, dur les dessins d'Albert
Durer et de Jpan Bnrgkmair,
l'o uvrage intitulé Le char de triom-
phe. C'est une fête qu'il avoit ins-
tituée , dans laquelle toute sa
maison passoit en rev,ue. Elle ren-
ferme 79 plancbes. On en connoit
Çvîs ex«mj[>laii:gs^ w à YifOlKe «
\
MAXl
mn en Suède , et un autre k Paris.
Il laissa de Marie de Bourgogne ,
Philippe , qui épousa Jeanne , hé-
ritière d'Espagne , et qui fut le
• père de Tempereur Charles V ,
et de Ferdinand !•'. C'est ce bon-
heur des princes de la maison
d'Autriche d'épouser dé. riches
héritières qui a donné lieu a ce
distique :
Bella gérant fortes ; tu^felix Auitria nute :
Nom , quA Mars aliis , dat ttbl regn» Vtnus.
Qo'tin autre suive les combats ;
L'hymen te sert mieux que Bellone :
BeUone dompte les états \
Sacs combats Vénus te les donne.
( Imhtrt. )
II. MAXBIILIEN II , empe-
reur d'Allemagne , tils de l'empe-
reur Ferdinand I*', né à Vienne
en 15^7 , élu roi des Romains
en 1 562 , se fit élire roi de Hon-
E-ie et de Bohême , et succéda à
empereur son père en i564« 11
laissa prendreZigéth par lesTurcs.
Le comte de Senn , qui comman-
doit dans cette place , fut tué en
se défendant, après avoir livré lui-
même la ville aux flammes. Le
grand-visir envoya la tête de ce
malheureux générai à Maximilien,
et lui fit dire « que lui-même au*-
roit di\ hasarder fa sienne pour ve^
BÎr défendre sa ville, n Ce fut aussi
par sa faute qu'il ne monta point
sur le trône de Pologne , vacant
par la mort de Sigismond II , en
1679. Maximiliense flattoit que les
Polonais lui offrirpient le sceptre
par nne amhassade solennelle. La
république crut qu'un royaume va-
loit bien la peine d'être demandé ;
elle n'envoya pas d'ambassadeur ,
et les brigues secrètes de Maximi-
lien- devinrent inutiles. Ce prince
mourut k Ratisbonne , le 12 oc-
tobre 1576 , k cinquante ans ,
après'en avoir régné 12. Maximi-
lien , naturellement do>|^' , ne
crut pas devoir réduire les pro-
testans par la voie des armes. « Ce
MAXI
347
n'est point, disoit-il, en rou-
gissant les autels du sang héré-*
tique , qu'on peut honorer le père
commun des nommes.)» Il aimoit
les lettres et les cultivoit ; il ré-
compensoit et consultoit les sa-
vans. Equitable , généreux ^ ami
de la paix , il lui manqua de
l'activité. Il fat moins le' premier
chef que le père du corps germa-»
nique ; mais son gouvernement
foiole et inconstant excita plus de
murmures et de railleries , que
sa bonté et sa douceur n'inspi-
rèrent de reconnoissance. Il laissa
plusieurs enfans de son mariage
avec la princesse Marie d'Autri-
che, sœur de Philippe II , roi
d'Espagne ; Rodolphe , son suc-
cesseur à l'e'npire ; les archiduc*
Ernest , Ferdinand , Mathias,
Maximilien , Albert , et Wences-
las. L'archiduchesse , sa fille aî-
née , épousa Philippe II ; Eliza-
beth , la cadette , fut mariée à
Charles IX , roi de France. On
prétend ^ue , lorsque Maximilien
ht ses adieux à cette princesse,
il lui dit : « Ma fille , vous allez
être reine du royaume le plus
beau et le plus puissant. C'est un
bonheur dont je puis vous félici-
ter; mais je vous croirois bien
plus heureuse , si vous le trouviez
aussi entier et aussi florissant qu'il
a été autrefois. Il a bien perdu de
sa force et de son éclat; il est di-
visé, désuni \,û le roi votre épour
est maître d'une partie, les grands
sont maîtres de l'autre. » Ce dis-
cours nétoit que trop vrai ; Éli-
zabeth eut beaucoup a souâTrir des
désordres de la cour , et du bou-
leversement du royaume ; mais ,
aussi prudente que son père, elle
eut. le bon esprit de ^cacher sa;
douleur. Maximilien parla aussi
avec beaucoup de sagesse k Ilea-
ri ITI , lorsqu'il quitta la Pologne
pour venir régner en France*
« Vous allez occuper , lui dit-il ^
5.43
MAXI
) '
UD trône orageux ^ maisvouspou-
^^faice penaitre la paix. Changez
le conieil <iu "feu roi ; rejetez sur
lui ia bain« et Vatrimosité €[ue les
^a6sacpes ont «iccitées dans les
esprits* Oteu est le raaitre des
coeurs et des esprits des Sommes;
«>oas ne le sommes qiie de lenrs
biens et de leurs corps» Les sou-
verains, en prétendant exercer un
«npire que rÈtre suprême ne ieur
a pas donné, s'exposent ^ perdre
eelui qu'il ieur a co«Hé.... F'oyez
Çbaton.
IIÎ. MàXWïUEN , duc de
Bavière , disljîigué dans le 17*
siècle pai* son courage , qui
kvi valut ie titre de détènseur de
d'Allemagne , mérita , par sa pru-
^fence, le surnom de Sahmon , et
#on grand zèle contre )es nou-
TeWes sectes qui dévastoient l'Al-
^ lemajgne par le ier et le feu le fît
considérer comme un des princi-
Î>aux appuis de ta religion catho-
ique. 11 gagna la bataille de
Prague en i(>2o, ayant le comte
•de Tiliyponrlientenawt-général ,
contre Frédéric, prince palatin ,
^ui s'étoit l'ait déclarer roi de Bo-
hême. En reconnoissance de ses
_ f
services, il l'ut nommé électeur de
l'empire en 16^5 , à la place du
même comte palatin. Il mourut
•n i65i , âgé aé 70 ans.
IV., MAXÏMiLIEN - EMMA-
•KDEL, électeur de Bavière , né
le 10 juillet i66'2, rendit de grands
services à l'empereur Léopold^ se
signala au siège de IVeakeusel en
i685 , et k la défaîte des Turcs
avant la prise de cette place ; au
siéjje de Buée en 1686 ; à la ba-
tarlle de Mohatz en 1687 ; il com-
manda la principale armée de
Hongrie l'année suivante , et em-
porta Belgrade , l'épée à la main ,
le 6 septembre 1689. Il se trouva
e£Lsait« MU sié^ d« Mayence ,
MAXï
conduisit l'armée impériale sur Ici
Rhin en 1690 , et passa ^ en 1692,
dans les Pays-Bas , dont le roi
d'IîlspagBe lui donna le gonveiv-
nemerit , /qui lui fut continué k
vie en 1699. ^^'^ ? ayant pris le
parti de la France dans la guerre
de la succession d'Espagne, il i'iit
mis au ban de l'empire le 39 avril
1706 , «n même leiï^ps que l'éleo-
teur de Cologne sou Irère , et
privé de ^es états , dans lesquels
il fut rétabli par la paix. 11 mua-
rut à Munich le ab fé varier lyîô-
— Sou iils Cbarles-All>ert , de-
puis empereur , lui succéda.
V. MAXIMILIEIV-LÉOPOLD,
Joscpji-FBiomANi), élepteurde Ba*
vière , iié le 28 mars 1727 , suc-
céda le 30 janvier 1 746 à son pèi'«
Charles Vil, empereur, dans le^
éXats bérédilairti^ de la maisofi
de Bavicii:. Le i3 juin i']^'] il
épousa Marie - Aune - Sopiiie ,
dijchesse de Saxe , dont il n'eut
point d'enians, cl mourut le 5o
(Ijceiini>re 1777* ^-^^ ^^^ ^'^'^ ^
bi-anche bavaroise des comtes de
VViiteIsbach. Sa mort occasionna
entre l'împôra triée Marie-ïhérèsc
et le roi de Prusse une guei-ie
.qui fut tersmnée par le ti^aité d^
ï-es^hen en 1779.
I. MAXIMIN , éyêque de Trê-
ves , au 4* siècle , né h Poitiers ,
d'une lamille iUustie, et frère de
saint Maxence , ûv<1que de cette
ville, défendit de vive voix et par
écrit la foi d il concile de Nîcee,
contre les ariens , reçut bonora-
Iflement saiut Athanase , lors*
qu'il fut exilé à Tï-èves , et assista
au concile de Milan , à celui de
Sardiquc , et à celui de Cologne
eu 349. Il mourut quelque temps
après, dans un voyage qu'il lit en
Poitou. I
II. MAXIMUM (Caïas Jaliu&
Verus Maxiniinus), n^ l'an i^a
MAXI
dans un Tillage de Thrace , ëtoit
fils xJ'un paysan goth. Son pre-
mier état uitcelui de berger. Lors-
que les pâtres de s^on pays s'at-
, troupoient pour se défenore con-
tre les voleurs , il se mettoit a
U ur tcte. ySci valeur Péleva , de
degré en degré , aux premières
dignités militaires. L empereur
Alexandre-Sévère, avant été as-
sassiné daMs une émeute de sol-
dais , pour sa rigueur , il se fit
proclamer a sa place en 255. Ma-
xâmin avoit été bon général^ il
fut mauvais prince. Il exerça des
barbaries inouïes contre pjiisieurs
personnes de distinction , dont la
naissance senibîoit lui reprocller
la sienne. Il Et mourir plus de
4 ini^^^ pc^^onnës, sous prétexte
qu'elles a voient conjuré contre sa
vie. Les uns furent mis en croix ,
les autres enfermés dans le ventre
d'animaux fraîchement tués. Plu-
sieurs étoîent exposés aux bètes ,
qnelques-uns mouroient sous le
biiton 'f et cela indistinctement ,
sans égard pour la dignité, ni pour
la condition» Les nobles étoient
ceux que Maximin haïssoit dç pré-
férence. Il les extermina presque
tous y et n ea souffrit aucun anprès
de lui . Ayant une fois lâché 1 a bride
à sa cruauté , il n'jr mtt plus au-
cunes bornes. Toujours plein de
ridée que l'obscurité de son on.-
fiine Vexposoît an mépris , il vou-
kit en faire dispâroître les preu-
ves eu tuant ceux qui la oonnois-
soient. Il tua même des amis'7
qui , lorsqu'il étoit dans le be-
jeiu , lui atoient dbtinë pM- com-
. misératibû des secours , dont le
souvenir étoit pour oetle âme
atbominable- un reproche de sa
bassesse. Il ne pouvoit ignoner
lliorreur qu'il inspiroit; mais il
a'en teuoit auoun compte < Dans
la brutale confiance qu'il àvoit ea
%^% forces , il lui sembloit qu'il
étoit fait pour tuçr les «Htr^s, sans
MAXI S49
Eôuvoir jamais être tuëlui^niéme.
e contraire lui fut po»^rta{it dit
en face , en plein spectacle , dans
une langue qu'il n entendoit pas.
tFn comédien prononça des vers
grecs dont ' le sens est : « Celui
qui ne peut pas être tué par un
seul, peut létre par plusieurs
réunis. L'éléphant est un giand
animal , et ou vient à bout de le
tuer. Le lion et le tigre sont fiers
et courageux, et on les tue.. Crai-
gnez la réunion da plusieurs , si
un seul ne p^ut pas vous faire,
craindre....» Maximin^ qui n'en-
tendoitpas le grec, mais qui vit
apparemmentun raouvementdans.
1 assemblée y demanda k se$ voi-
sins cequtf siçnifioientles vers que.
venoit^e réciter le comédien ? Oa ^
lui répondit tourte aut£e chose
que la vérité , et il s'en contenta.,
Incapable de, modérer sa férocité
lorsqu'il étoit à la tête des ar-
mées , Maximin faisoit la guerre
en brig^ndw Dans une expédition-
contre les Germains y il coupa
tous les. blés, brûla un nombre
infini de bourgs , ruina près de
i5o lieues de pays , et en aban-
donna le pillaffe & ses soldarts.
Ces victoires lui 6re»t donn|D|* 1«
nom de Germanique , et ses inhu<»
manités , ceux de Cyclope , de
P/ialariSyde Busiris,hes cîiré--
tiens furent les victimes de sa fu-
reur. La persécution contre eux
oommenf a avec son règne : ce fut
à l'occasion d'un soldat chrétien ,
qui ne voulutpas garder une cojw
ronne de laurietr dont Maximin
l'avoit botkoré , parce qu'il crut
que c'étoit une marque d'idolâ*-
trie. L'empire fut inondé de sang
pendant tout le temps qu'il porta
le sceptre. Les peuples , las d'o»-
béirk ce tyrati , se révoltèrent
plu>vettrs fois* Us revêtirent les.
Gordien de lapQurpre.impérialc;,
et, après la fm malheureuse de
çei (^ux hoinm^s illustras , 1|
55o
MAXl
MAY
sénat nomma vingt hommes pour J etitre Héraclée et Andrinople. Lo
gouverne*' larépublique. Maximin vainqueur le poursuivit jusqu'au
en conçut une telle colère , que , ~ ~
dans les accès de sa fureur, il
hurloit comme une béte féroce ,
et se heurtoit la tête contre les
murailles de ^a chambre. Après
avoir un peu assoupi sa douleur
par le vin , il résolut de se mettre
en marche pour punir Rome. Il
étoit devant ^Aquiiée , lorscpie ses
soldats , craignant que tout, l'em-
pire ne se tournât contre eux \
le sacrifièrent k la tranquillité
publique et a leur propre dépit ,
sur la fin de mars 258 ; il etoit
alors âgé de 65 ans. Jamais béte
plus cruelle n'a marché , dit Ca-
pitolin. Sur la terre. Cet hom-
me féroce étoit d'une taille énor-
me. On prétend qu'il avoif plus
Mont-Taurus : Maximin fit mas-
sacrer un grand nombre de pi^
très et des prophètes païens qui
lui avoieut promis la victoire , et
donjia un édTit en faveur des chré-
tiens. Ce malheureux cherchoit ,
mais en vain , a réparer ses fau-
tes *. le mal étoit sans remède.
Soti armée l'avoit abandonné ,
et Licinius ne cessoit 'de le pour-
suivre. La mort lui parut le seul
remède k ses malheurs. Il essaja
inutilement le poison , lorsqu'il
mourut naturellement , vers le
mois d'août de la même année.
Depuis qu'il avoit été élevé a l'em-
pire , il ne s'étoit occupé qu'A
tyranniser ses sujets , k noire et
k manger. Le vin lui fajsoit sou-
de huit pieds de nauteur. Tous 1 veut ordonner des choses extraor-
les historiens en parlent comme J* * j _^ -i --—•---•^ i_*
d'un géant. Les bracelets de sa
Ifemme pouvoient , dit-on , lui ser-
vir de bague. On dit qu'il lui fal-
îoit 4o Hvres de viande par jour
ponr sa nourriture, et 1 8 bou-
teilles de vin pour sa boisson. Sa
force étoit prodigieuse.
in. MA X I M I N , surnommé
fiaïa r Galérius Valérius Maxi-
minus) , fils d'un berger de VIUj-
rie et berger lui-même , étoit ne-
veu de Galère-Maximien par sa
mère. Dioclétien lui donna le ti-
tre de César en 3o5 , et il pritiui-
mêiiie celui d'Auguste enooS. Le
ehristianisme eut en lui un en-
nemi furieux. On prétend qu'il
arma, en5i2, contre les peu-
ples de la graude Arménie , uni-
quement parce qu'ils étoient chré-
tiens. Si le fait est vrai , c'est le
premier exemple d'une guerre
intentée pour cause de religion.
Maximîil avoit toujours été jaloux
de Licinius , empereur ronikiu
comme lui. 11 osa lui déclarer la
guerre , mais il fut vaincu en 5i5^ •
dinaires , dont il rougissoit lui-
même lorsque son ivresse élo.t
dissipée. Tout cruel qu'il étoit «
il eut la sage précaution d'ordon-
ner qu'on nexécuteroit que le
lendemain les ordres qu'il don-
neroit pendant le repas.
MAXIMINUS. roX' MESMm.
* M A XIM I S (Charles de ) ,
auteur d'un poëme latin adressé
k Laurent de Médicis : De studio
Pisanœ urbis et ejus sitùs maxi^
md felicitate. Ce poëme , très-
estimable, est placé parmi les
Sièces mises k la silite de la Vie
e Laurent de Médicis parBos-^
coe, tom. U , pag. 4^3.
* I. MAY ( Thomas ) , poëte et
historien anglais , né k Maj-
field, dans le comté de Sussex y
vers t594} s'adonna k la culture
des lettres , et obtint la faveur d«
Charles \*' et de. la reine soià
épouse. Pendant son séjour k la
cour , il composa plusieurs piè-
ces de théâtre, !• VHéritier , co-i
MAY .
' iDëdîe jouée en 1620, împrlmëe
tu i633) pièce très-éslîmée. II.
Cléopdtre ^ tragédie jouée en
1636 , imprimée en 1659. III. An-
tigùncy princesse thébaine, im-
primée en i63i. IV. Agrimflne ,
tragédie, imprimée en ibâg. V.
Le vieux Couple y comédie, im-
prunée en i65i . On a de lui plu-
sieurs Traductions d'auteurs la-
tins , cdle des Géôrgiques de
Virgile , avec^ des notes , publiée
en 1622 ; mais celle qui contribua
le plus k sa réputation fut celle
de la Fharsale de Lucain , et las
«onnnuation qu'il donna de ce
poëme jusqu'à la mort de Jules-
César , en latin et en anglais. La
traduction de la Pharsale parut
Î)Our la pi*emière fois en 1627 ;
a continuation en anglais , en
i63o, et celle en latin , k Lejde ,
en x64o, in- 12. pe supplément a
été réimprimé plusieurs fois , et
il est probable qu'il auroit acquis
à Maj une plus grande réputa-
tion-, si sa conduite politiaue , en
nuisant k l'auteur, n^eûl iail ou-.
Hier son mérite littéraire. Le
docteur Johnson préféroit sa ver-
sification latine a celle de Coivley
et de Milton, On compte parmi
les compositions originales de
Maj deux Poèmes qu'il composa
par Fordre exprès du roi , l'un ,
«n 7'livres , sur le règne de Hen-
ri II, x633 , in-8» ; et le second
sur le règne ^Edouard III y eh
i635. L'intérêt que Charles ï*^
prenoit aux ouvrages 4^ May , qui
les lui dédia presque tous , indi-
que entre Je souverain et le poète
une liaison assez intime pour ne
pas rendre plus pdteuse la défec-
tion subite ae May , qui , au com-
mencement des guerres civiles,
abandonna la cour pour se jeter
k corps perdu clans les bras du
parlement, qui le nomma son se-
crétaire et son hTStoriographe.
Ce«t 4'après ce dénuée titre qa'i(
MAY
55 1
publia, en 1647, V Histoire du
parlement d Angleterre depuis le
3 nos>emhre 16^0 jusqu'à la ba-
taille de Newbury , en 1643, in-
folio. En i65o il en donna un
Abrégé en latin, continué jusqu'à
la mort du roi Charles , in-8« ,
qu'Ëchard apneile le plus élégant
et le plus spirituel de tous les
libelles qui parurent k cette épo-
que. May mourut le i3 novembre
i65o, k l'âge de 55 ans, e% fui
enterré avec pompe dans l'ab-
baye de Westminster , k côté de
la tombe de Camden ; ce qui fit
dire dans le temps que , si May ,
pendant sa vie , avoit été un his-
torien mercenaire et partial , il se
trouyoit , après sa moH , k côté
d'un historien véridiqne et désin**
téressé. Peu de temps après la
restauration , son corps fut ex&u*
mé pour être transporté dans
le cimetière de Sainte- Margue-
rite ; et son monument érigé
par ordre du parlement fut dé-
moli.
* II. MAY ( Louis du ) , histo-
rien et politique du 17» siècle y
Français de nation, mais protes-
tant, passa sa vie dans différentes
cours d'Allemagne. Il mourut le
22 septembre 108 1 . May a donné ,
I. Etat de tempire, ou Abrégé
du droit piAlic dt Allemagne ,
in-, 12 , que Pfeffel a rendu un
peu plus moderne , en mêlant les
idées du protestantisme k celles '
du philosophisme. U. Science-
des princes, ou Considérations
politiques sur les coups détat ^
par Gabriel Naudé , avec des Ré^
flexions y in-S*».. IIL Le prudent
Voyageur, in-12. IV. Discours
historique et politique sur les caur
ses de la guerre de Hongrie ,
Lyon , i665 , in-ia. V. Mémoires
des guerres ite Hongrie entre
Léopold et Mehemet IV ^ Ams«
t«raain} t^^u ^ 2 voL ia*i2. VI.
35a MAYA
JJJtiwcat condamné y ou Réfuta^
tion du traité que le sieur Aubéri a
Jait des prétentions du roi de
France sur P empire. C'est une
des weiikures productîoiis de cet!
auteur. Quoiqu'en général sçs
ouvrages soieo^ iniblement écrits ,
et qu'il ne soit pas toujours im-
partial , cependaut on ne peut dis-
convenir qu'il n'y fasse paroître
une profonde connoissance de la '
Solitique et du droit public. —
[ou6 avons un Traité ïovl estimé
sur les temples anciens et moder-
nes , par un abbé May. ( Voyez
le Journal historique, et lit'térait'e ,
i5 juin 178P, pag. 7g, )
Btlv MAY« Fojez xMjt».
* MA Y AN S t SiscAR (Gré<
geire), savant £spajg;nol), né à
Oliva en 1697^ dans le royaume
de Valence , connu de bonne
heure par des ouvrages très-
estimés , fut nommé, en 1732,
hibliothécaire de Philippe V ,
l^ace qn'il quitta bientôt peur
achever les ouvrages qu'il avoit
déjà commencés. Mais malgré le
00m qu'il eut de vivre dans la
retraite , dans l'intention de se
soustraire à la célébrité , ses ou-
vrages le firent bientôt connoitre;
Il est cite avec éloge par Mura-
toriy par Menckenius, par Mar-
fion, et par le comte de Gran-
villc^L'auteurdu JVouveau Vojage
en Espagpe , fait en 1777 et 1778 >
i'appelle le Nestor de ia litiéra-
tnre èsp«gfiole, et conclut eu- di-
sant : « Voltaire 9 qui étoiten cei^
re^ondaxM:e atec lui , lui a donné
avec raison le litre de Jameux.,
RohertsoB l'a consulté pour son
Histoire du Nouveau Monde, et
il a été en, relation avec tous les
#ayans de r£spague. » Heinec-
^icis , daus la odieuse de Corné-
lius Va» Biokershiiek , l'appelle
souvent vir celehtirrimùs ^ lau-
MAYE
datissimus , elegaidissimus, La
docteur Edouard Clarke , en par-
lant des littérateurs espagnols ,
dit : « L'un des plus célèbres ,
et qui mérite le plus d'être connu ,
c'est ATajans y Sijcar , qui^ mal-
gré son âge de 63 ans , travaille '
avec autant d*ardeur qu'un jeune
homme, 11 a pour coUaborateiir
son frère, qui s'est aussi beau-
coup distingué. Je Ibur dois à
tous deux beaucoup de recon-
noissance pour toutes les peines
qu'ils se sont données pour me
procurer des Mémoires sur l'Es-
pagne. » Il seroit trop long de
donner une idée de la quantité
d'ouvrages, de ce savant Espa-
gnol ; ils rempUroient une biblio-
thèque. Cependant nous allons
donner la liste des principaux. Il
a écrit jen latin , I. Gregorii Ma-^
jansii ad quinque jureconsultO"
rumjhagmenta commentarii , Va-
lence,, 17^3. II. Di^utatiomim^
juris liber I, Valence, 1726. Ui^
/institutionum pkHosopMœ moraf
lis y Madrid, 1779. IV. Tractatus
de Hispatid progenie voeis ^
idem , 1779 , V. Le monde trompé
par les Jhfux médecins , in-8® ,
Valence, iyig* VI. Origine de la
langue espagnole , ^yfadnd , 1 737 ,
2 vol. in-8°. VII. La Rhétorique ,
2 vol. in-8», Valence, 17,57. VIII.
Grammaire de la langue latine ,
Valenoe , 1677 > *** - 8**« Nous
-avons encore de lui un Diction-
naire des meilleurs écrivains
espagnols , tels q^e Saavedra ^
Faxardo , donr Nicolas Antonio ,
don Ant. de Solis , le P. Louis
de Léon , Michel Ceji'vantes,, Mar?-
ti, etc. Mamans est mort le 2t
déoembre i^Si y à l'âge de $4
MAYENNE r Charles de Lob.;
a.^t)fE, duc de), second ïds d^
.François de Lorraine, duc d^
Guise t né le 26 mars râo4 > ^^
\
i
MAYE
-idistîngaa aux sièges de Poitiers
et de La Rochelle , et a la bafkille
de Moncontour. Il battit les pro-
testans dans la Guienne , dans
le Dauphiné et en Sain ton ge. Ses
frères ajant été tués aux état$ de
, Blois , il succéda à leurs projets,
se déclara chef de^la Ligue , et
prit le titre de lieutenant -général
de l'état et couronne de France.
£)n cette qualité il fit déclarer
roi le cardinal de Bourbon , 8o^s
le nom de Charles X , et se pré-
para à la guerre. Il ayoit été
long-temps jaloux de son frère le
Balafré , dont il possédoit le cou-
rage , sans eâ avoir l'activité. Il
ne sut pas , comme lui , faire de
la Ligue un corps uni et redou>
table qui n'eût qu'un seul intérêt ,
un seul mouvement. Sa politique
parut lente , timide , mesurée ,
circonspecte. Cependant il osa
usurper ^'autorité royale , et mar-
cl)er à la tète de 5o mille hom-
mes, contre Henri IV, son roi
légitime.. Mais il fut battu k la
journée d'Arqués, et ensuite à celle
dlvry , quoique le roi n'eût guère
plus de sept mille hommes. La
faction des Seize ayant fait pen-
dre le premier président du par-
lement de Paris et deux conseil-
lers , qui s'opposoient à leur in-
solence , Mayenne condamna au
même supplice quatre de ces fu-
rieux , et par ce coup d'éclat étei*
gnit cettre cabale prête k l'acca-
Bler lui-même. Mayenne ne per-
sista pas moins dans sa révolte. Il
anima les Parisiens contre leur
souverain. Enfin , après plusieurs
défaites , il s'accommoda avec le
roi , en iSqq. «Cette paix , dit Le
président Hénault , eut été plus
Avantageuse pour lui s'il l'eût faite
plus tôt ; et quoiqu'on reconnois-
se que ce *fût un cénéral expéri*
tnenté , on. a dît ae lui qu'il n'a*
voit ^su bien faire ni la guerre ,
ni la paix.» Henri se réconcilia
XfXI*
MAYE 553
sincèrement avec lui : il lui don-
na sa donfiance et le gouverne*
nement de l'Ile-de-France. Un
jour ce monarque le fatigua dans
une promenade , le fit bien suer,
et lui dit au retour : « Mon con-
sin , voilà la seule vengeance que
je voulois tirer de vous , et le
seul mal que je vous ferai de
ma vie...... » Charles mourut k
Soissons le 3 octobre 1611. Pour
égaler son père et son frère , et
peut-être pour ravir le trône actx
courbons, il ne manqua k Mayen^
ne que cette activité sans laquelle
il n'est point de grands capitaines J
Tous les contemporains attestent
qu'il « étoit plus long-temps k
table que Henri IV au Ut. » Cette
lenteur fourm't au roi une ré-^^
ponse charmante. Lorsque la du-
chesse de Montpensier , soeur de
Majrenne, vif entrer Henri IV
dans Paris , forcée de céder au?
circonstances , elle alla saluer
ce prince , et témoigna le regret
que son frère , alors absent , ne
f>ût pas lui-même le recevoir et
ui présenter les clefs dc sa^ ca-'
pitaie. « Oh ! madame , dit Hen«
ri , il nous auroit fait attendre
trop long-temps, » Son épouse ,
Henriette de Savoie , mie du
comte de Tende , femme ambi^^
tieuse , entra non seulement dans
tous les projets de son mari ,
mais Texcita puissamment k ie^
exécuter. Elle mourut quelques
jours après lui. Leur postérité fiit
terminée par leur fils nenri, morf
sans enfiins en 1631, k 45 ans.
I. MAYER. FoyMMBu.
II. MAYER ( Jean-Prédéric S »
luthérien , de Leipsick, habile
' dans les langues hébraïque, grec-
que et latine, professeur eiitheolo*
gie et surintendant - général des
églises de Poméranie , a donné un
grand nombre d'ouvrages sAr
S54
MAtE
FEcritare sainte ; les principaux J
«ont , I. Bibliothèque delà Bible ,
dont la meilleure édition est celle
deRostock, en i7i3,in-4°. L'au-
teur examine dans ee savant ou-
vrage les diâfërehs écrivains juifs ,
chrétiens , catholiques , protes-
tans , qui ont travaillé sur l'Ecri-
ture sainte. II. Traité de la ma-
nière ^étudier FEcriture sainte ,
in-4°. III. Un grand nombre de
Dissertations sur les endroits im-
{>ortans de la Bible. IV. Trac-
tatus de osculo pedum pontijîds
Romani,, in-4*'> Lcipsick , 171:4 J
rare et recherché* Mayer mourut
en 1712. Il avoit de rérudition ;
mais elle étoît sèche , et soti style
lie l'embellissoit pas.
t m. MAYER (Tobie), protes-
tant , l'un des plus grands astro-
nomes du i8* siècle , né en 1723
à Marspach, dans le duché de
Wirtemberff, d'un père qui excel-
loit dans l'art de conduire les
eaux. Son (Ils le vit opérer , et
I'obsei*va si bien , que dès l'âge de
4 ans il dessifi&it des machines
avec autant de dextérité que de
justesse. La mort de son père ,
qu'il perdit de bonne heure , n'ar^
ré ta pas ses progrès. Il apf>rit de
lui - même tes mathématiques ,
et se mit en état de les enseigner.
Cette occupation ne l'empêcha
£as de cultiver les belles-lettres,
l'université de Gottingue l'ayant
nommé , en 1 760, professeur de
mathématiques , la société royale
de cette ville le mit bientôt dans
la liste de ses membres. Mayer
imagina dès-lors plusieurs^ instru-
mens propres à mesurer des an-
gles en pleine campitgne avec
plus de commodité et d'exacti-
tude 'y il rendit par-)^. de grands
services a ceux qui veulent- pous-
ser la pratique, de la géométrie
plus loin que l'arpentage. Il ihon-
ti^ qu'OQ pouvoit encore trouver
MAYE
bien das choses dans la géoxai'^
trie élémentaire même , et arri-'
ver à' divers usages intéressant,
en changeant les figures rectt-
lignes en triangles. Il fit aper*
cevoir la source de bien des er-
reurs qui se commettent dans la
géométrie pratique , et prouva
Pinexactitude des mesures^ par
des diseussions fort subtiles sur
la portée et la force de la vue.
Il enseigna quel étoit l'efTet trom-
peur des réfractions par rapport
aux objets terrestres. L'astro-
nome Je Gottingue s'attacha en-
suite à décrire plus exactement
la surface de la lune ^ mais c'est
peu de chose , au prix du calcul
des mottvemens de ce corps cé-
leste. Il sut les assujettir à de»
tables auxquelles les astronomes
ont so^uvent recours. Ayant ap-'
proche , plus que personne n'a-
voit encore fait , de la solution
du fameux problème âes longi-
tudes j il a mérité à ses héritier»
une récompense de la part du
parlement d'Angleterre- oes cal-
culs , embrassant aussi les actions
réciproques que le soleil , la
terre et la lune exercent les
uns sur les autres y appartiennent
à cette Question célèbre des trois
corps 9 aont l'entière solution est
regardée de nos jours comme le
vrai terme de la phy/siq^ céleste.
Les anciens s'imaguioient que les
taches de la lune étoient de vé-
ritables taches , que le voisinage
de la terre lui avoit fait con-
tracter. Les modernes en ont fait
des lacs et un atmosphère. Mayer
ne croyoit pas la lune si ressem-
blante à la terre ; et si elle est
environnée d'une sorte d'air ( ce
qui est assez' iiicertain), il le re-
gardoit comme une matière ex-,
trêmement subtile. Mais il prit'
encore un vol plus élevé ; ilpouss
ses recherches jusqu'à Mars , qu4
Kepler a sgumis le premier k
MaVË
théorie elliptique. Il détermina
aussi plus exactement les lieux
des étoiles mi'on nomme fixes ; il
fit voir qu'eues n'étoient pas fixes,
rigoureusement parlant, et qu'elles
avoient leur mouvement propre.
Vers la fin de sa vie , il étoit oc-
cupé de Taimant , dout il assigna
des lois plus véritables que celles
qui sont reçues. Il mourut le ao
lévrier 1762 , k Zg ans. Ses princi-
paux ouvrages sont : I. Nouvelle
manière ge'néraie de résoudre tous
les problèmes de géofnétrie , au
moyen des lignes géométriques ;
en allemand , à Ëslineen , 174^ ,
in-8» II. Atlas mxitkématique ^
dans lequel toutes les mathémati-
aues sont représentées en 60 ta-
oies , en allemand , à Ausbourg^
1748, in-fol, III. Relation con-
cernant un glohe lunaire cons-
truit par la société cosmographi-
que de Nuremberg , d'après les
nouvelles observations ^ en alle-
mand, 1750, in-4*'. IV. Plu-
sieurs Cartes géographiques ,
très-exactes. V. Huit mémoires ,
tous dignes de lui , dont . il
enrichit ceux de la société royale
de Gottingue. Ses Tables du, mou-
vement du soleil et de la tune
se trouvent dans le second vo-
lume des Mémoires de cette aca-
démie. On a publia, en 1775 ,
à Gottingue , in-4^, le tome I*'
de ses ÔEuvres , le seul qui ait
paru.
IV. MAYER ( N. ) , célèbre
astronome , de l'ordre des jé-
suites , professeur de philoso-
phie à l'université d'Heidelberg,
naquit à Mederitz en Moravie en
1719. L'électeur palatin , qui l'a-
voit appelé k cette école , lui
fit bâtir un observatoire k Man-
heim. Il découvrit les Satellites
lies étoiles ; vérité d'abord con-
tredite, comme toutes les vérités
maye;
m
l'académie des sciences, ilajrèr'
mourut en 1785, après avoir fait
un voyage en Russie , pour j ob-
server le passage de Vénus. On
à de lui , r. Basis Palatina, II. De
transitu Veneris. III. De novis
in ^cœlo sidereo phenomenis ; et
d'autres ouvrages pleins d'obser-
tions exactes ,. aui peuvent servir
aux amateurs de 1 astronomie et
de la géographie.
* V. MAYER , né k I^ceme
en 1765 , général français , entra
en 1784 dans les gardes suisses ,
et quitta son corps en 1792 pour
passer a l'armée du centre en
Ïualité d'aide - de - camp de
>a Fayette. Nommé quelque
temps après adjoint k Fétat-ma-
jor de Parmée des Pyrénées , il
mérita par ses talens et son cou-
rage le grade d'adjudant-général,
et l'estime de Dugommier. En
1706 il fut nommé général dé
brigade , et continua de prendre
part aux succès qui illustroient
alors les armées françaises sui'
cette frontière. A la paix de '
Bâle , il fut envoyé k l'armée des
côtes de l'Océan, et* en 1798 k
celles d'Italie , oii il fut fait pri-
sonnier de guerre , et conduit eri
Hongrie ; y mit k profit les loisirs
de sa captivité , en s'occupant >
d'un ouvrage qu'il a publie sous
le titre de Lettres sur* la Carinthie.
ïle\ienu en France , il reçut du
gouvernement consulaire la mis-
sion de conduire des secours en
Egypte j après s'être vu sur lé
point dé la remplir^ il fut forcé
de ramener la légion qu'il com-
inandoit. Employé k l'armée dé
Saint-Domingue , sous les ordresr
du général Leclerc , il y mourut
au commencement ae i8o3.
t MAYERBERG ( Augustin ,
baron de ) se distingua sous W
BouvelleSiet^DSuiU reconnue par j règne de l'çmpereur LéopoW ^
356
MAYE
qui l'envoya en qualité d'ambas-
sadeur auprès d'Alexis Michaë-
lowitz, grand-duc de Moscovie.
Il s'acquitta de son a^nbassade avec
dignité , et en philosophe obser-
vateur. Nous lui devons une Re-
lation de son vojagé fait en
1661 , imprimée en latin, in-fol. ,
sans nom de ville et sans date ,
conjointement avec celui de
Calyucci , son compagnon d'am-
bassade. On en a fait un Ahré^
gé en français , Lejde , 1688 ,
t I- MAYERNE ( Louis Tuk-
QUET de) a publié , en 2 vol. in-fol. ,
une Histoire d'Espagne, prise
dansMariana, mais nien inférieure
a celle de cet écrivain : le premier
volume parut en 1608 , le second
en i636. On lui doit encore une
Traduction française de l'ouvrage
de Henri-Corneille Agrippa , inti-
tulé Paradoxes sur Fincertitude,
vanité et abus des sciences , et^. ,
Paris, i6o3 , in-12.
t n. MAYERNE ( Théodore
TuRQUET , sieur de ) , baron d'Au-
bonne , fils du précédent , et filleul
de Théodore cTe Bèze, naquit a Ge-
nève en 1 573 , et fut l'un des méde-
cins ordinaires de Henri IV, roi
deFrance , qui lui fit les offres les
plus avantageuses , k condition
qu'il changeroit de religion; ce
qu'il refusa. Après la mort' de
ce prince , M ayeme se retira en
Angleterre , oii il fut premier mé-
decm de Jacques \" et de Charles
!•' son fils. Les universités de
Cambridge et d'Oxford se l'asso-
cièrent, il jouit d'une confiance
générale et eut une pratique très-
étendue. Mayeme mourut à Chel-
' sea, près de Londres, le i5 mars
1665.^ Ses Œuvres ont été im-
primées a Londres en 1700 , en
un gros vol. in-fol. Il étoit cal-
viniste , et le cardinal du Perron.
MAYE
travailla en vain k sa conversion*
Le médecin étoit plus estimable
en lui que le chrétien. Il croyoit
que Ton ne devoit tirer les re-
mèdes que du règne végétal; c'é-
toit avec peine qu'il reconroit r.u
minéral. Les remèdes de ce* der-
nier genre étant plus actifs , il
les crojpil plus aangereux. On
peut le regarder comme l'un des
créateurs de la peinture en émail.
Ses connoissances chimiques lui
firent trouver la belle couletir
pourpre n(^cessaire pour les car-
ttations. Il parvint même à pré-
parer le cuivre d'une manièi^ plus
propre k l'application de l'émail.
( Kcy, P E T I T o T. ) Il est inven-
teur de VEau cordiale. Mayeme
laissa en mourant une -fortuné
considérable a sa fille unique. '
t MAYEUL ou Mayol ( saint) ,
16* abbé de Cluni, qu'on croit
né k Valensole , petite ^\e du
dîbcèse de Riez , vers l'ati 906 ,
d'une famille riche et noble", fut
chanoine , puis archidiacre de
Mâcon. L'amour de la retraite et
de l'étude hii fit refuser les plus
brillantes dignités de l'Eglise.
Il s'enferma dans le monastère
de Cluni , et en devint abbé après
Aymar, t'empereur Othon - le-
Grand le fit venir auprès de lui
pour profiter de ses lumières. En
passant par les Alpes , Pan ^^3,
il fut pris parles Sarrasins , mis
dans les fers , et racheté* malgré
lui. L'empereur voulut lui pro-
curer la tiai*e ; mais il refusa ce
fardeau. Le roi Hugues ayant reçu
de grandes plaintes contre les
moines de Saint - Denys , pria
Mayeul de venir établir la réfor-
me dans cette abbaye. Il mourut
en route , an prieuré de Souvi-
gni, le II rtm 994» H fwt i-e-
gardé'comme le second fondateur
de Cluni , par les soins qu'il prit
d'augmenter les revenus de cett«
MAYN
abbdye et de multiplier les monas-
tères de son ordre. On a de 4ui
quelques écrits , sur lesquels on
Î>eut consulter le tome 6® de
'Histoire littéraire de France par
D. Rivet. Sa vie fut écrite par
saint Odilon , son successeur , et
par ti^ois autre^ de ses disciples.
1 1- M AYNARD ( François ) ,
poëte français, Tun des qua-
rante de racadémie française ,
étoit petit-fils de Jean Majnard ,
auteur d'un Commentaire sur les
Psaumes / et fils de Géraud ,
conseiller au parlement de Tou-
louse , auteur d'un Recueil d'Ar-
rêts , oit presque toute la juris-
prudence du Languedoc est con-
tenue , que le père de M. Pcl-
lisson rédigea et publia, et qui
a été traduit en plusieurs lan-
gues. François Ma3mard naquit
^ Toulouse vers Tan i582. Dans
«a jeunesse il vint à la cour ,
et fat secrétaire de la reine Mar-
guerite. Il publia alors unpoëme
en cinq livres, qui ne traite que
de l'amour , intitulé* Philandre y
dont la première édition parut
en 1621 , et la seconde en i623.
Ce fut sans doute vers la même
époque qu'il composa ses Pria-
pées y poëme licencieux , qui n'a
jamais été imprimé, et dont on
ncconnoit que ces quatre pre-
miers vers :
Mute , trère de modestie j
Vous TOUS fâches toutes les fols
Qu'on parle de cette partie
Qui fait les papes et les tqH.
NoaîUes , ambassadeur à Rome ,
. le mena en i()54 Avec lui. Dé
retour en France , il fit la cour
à plusieurs grands , et n'en re-
cueillit que le regret de la leur
avoir faite. On connoît ses stances
pour le cardinal de Ricbelieu :
Àmnnd^l'âgeaffoibtii mes yeux... .
Le cardinal ajant entendu les
MAYPr ^ . 557
4 derniers vers , où le poète dit ,
en parlant de François I*' ,
Mais s'il demande à quel emploi
Tu mas tenu dedans le monde ,
Et quel bien j^ai reçu de toi $
Que Teux-tu que je lui réponde ?
Il répondit ce mot criiel : Rien,
Majnard obtint cependant la
charge de président au présidial
d'Aurillac en Auvergne, fut mem-
bre de l'académie des JeuJt flo-
raux de Toulouse y et vers l'an
16S2 fut admis au nombre des qua*
rante de l'académie francise. Il
reparut k la cour sous la régence
d'Anne d'Autriche ; et n'ayant
pas été plus heureux a uprès^d'elle,
il se retira dans sa province. Il
j mourut le 28 octobre 1646 ^
avec le titre de conseiller d'état 9
que le roi venoit de lui accorder.
Malgré cette faveur, il conseilloit
a son fils de s'attacher au ban eau
plutôt qu'a la cour:
Tontes les pompeuses maisons
Des princes les plus adorables >
Ne sont que de belles prisons ,
Pleines d'illustres tnisérables.
Heureux qui vit obscurément
Dans quelque petit coin de terre p
Et qui s'approche rarement
. De ceux qui portent le tonnerre!
Puisses-ttt connottre le prix
Des maximes que te débite
Un courtisan à cheveux gris ,
Que la raison a fait ermite !
Quelque temps avant sa mort
il avoit fait un voyage k Paris.
Dans les conversations qu'il avoiC
avec des amis , dès qu'il vouloit
Î varier , on lui disoit : « Ce môt-
k n'est plus d'usage. » Cela lui
arriva tant de fois , qu'à la fin il
fit ces quatre vers :
En cheveux blancs il me faut donc aller
Comme un enfant tous les iours à l'école !
Que je suis fou d'apprendre à bien parler ,
Lorsque la mort vient m'ôter la parole I
Tout le monde connoît ces ycr^
•v
558
MAYN'
qu'il écrivit sur la porte de son
cabinet :
Las d'espérer et de me plaindre
Des muses , des grands et du sort ;
C*est ici que l'attends la mort ,
Sans la désirer si la craindre.
<f II est bien commun de ne pas
désirer la mqrt : il est bien rstre
de ne pas la craindre ; et il eût
été grand , dit Voltaire , de ne
pas seulement songer s'il y a des
grands a^u . monde. » Maynard
s'en souvint trop souvent pour
son malheur. Il ne cessa de dé-
chirer le cardinal de Richelieu
dans ses vers ; il l'appeloit un
tyran. Si ce ministre lui eût fait
du bien , il auroit été un Dieu
pour lui. « C'est trop ressem-
bler , dit l'auteur déjà cité , à
ces mendians qui appellent les
.passans monseigneur , et qui les
MAYN ,
dans les couplets de six , et una
au septième des stances de dix.
Le recueil des œuvres de May-
nard parut quelques mois après
sfi mort , sous ce titre : Les OEu»
çfr^s de François Hfaynard , con,"
tenant des Sonnets, des Epigram^
mes , dés Odes , des Chansons ,
ai^ec une préface de Marin Le
Roy de ComberviUe, Paris, 1646,
in-4* : mais il ne contient pas
toutes ses pièces ; celles qui ne
s'y trouvent pas sont disséminées
dans divers recueils de poésies.
♦ n. lyiAYNARD ( Sir Joseph ),
savant jurisconsulte anglais , né
en ijo^a , mort en 1790 , s'est dis-?
tingué également par son patrio*
tisme , ses connoissances en )u-
risprudence , et son intégrité dans
les places qu'il a occupées. Quand
le prince d'Orange fut déclaré roi
après l'abdication de Jacques II »
maudissent s ils nen reçoivent 4 j,* ^ i.r»i. .cj>ii"ii,
• . ,, A 4 ^1* ;,^ SirJoseph tut cnafffé daller le na-
pomt d aumônes. » A cela près, ^ ^ • /^n
Lvnard étoit homme d'honneur tanguer Le ro. Guillaume ayant
et bon ami. On 'a de lui, I. ^^^^^fji^^ son âge annonçoit
T\ rr ■ »'* ♦ qu il avoit survécu a tous les hom-v
Des Episrammes : comme c etoit ^ j 1 • j «i ^
1 ^ ^ -1 r • -x 1 mes de loi du royaume, il répon-
le genre ou il réussissoit le mieux, ,. • • *^ * ' i» *^
8on ami Caminade , pr>ésident '^■' = « °"' ' ^«* ' «* *"«»'' * «*«'»«■
au parlement de Toulouse , lui
donnoit chaque année un exem-r
plaire de Martial. II. Des Chan-
sons, qui ont quelque agrément, théologien anglais, né à Hather-i
III. Des Odes , mqins estimables, tagh, dans le comté de Devons^
ÏV. Des Lettres en prose , 1646, hire , en i6o4 » étudia à Oxford ,
in-4''j irielées de bon et de mau- où il fut boursier. Mayne entr^
ment de votre majesté, j'auroisi
aussi survécu a la loi. »
t MAYNE (Jasp«r),poëte et
vais. V. Un poëme intitulé Phi-
landre , d'environ 3oo vers , par-
mi lesquels il y en a quelques-uns
d'heureux. Malherbe disoit de
lui, «qu'il tournoit fort bien un
vers , mais que son stylé man-
quoit de force ; et que Racan
avbit de la force , mais qu'il ne
travailloit pas assez sçs vers. De
l'un et de l'autre , ajoutoit - il ,
dans l'état ecclésiastique, fut pré-
dicateur du roi d'Angleterre, et
il perdit une place qu'il avoit
dans son collège pour être resté
fidèle ail parti du roi. A la
restauration il fut nommé chà-t
noine de l'église du Christ , et so
fit un nom d^Q^ ^^ patrie, par
ses ouvrages , çntre autres , par
la Guerre du peuple , examinéB
on auroit pu faire un bon poète. » \ selon les. principes de la raison et
Maynard est lepremier en France,
qui ait établi pour règle de faire
de r Ecriture , 1647 > ^^74* > ^
par un Poëme sur la victôii*e na-»
\^e pause aii troisième vers yale remportée par le d^ç dTorçX
MAYO
jinr I^sHoIIandais le i5 juin i665 ,
et une comédie intitulée /e Ma-
riage de la ville, li mourut le 5
décembre 1672.
* MAYNWARING ( Arthur ) ,
«gréable auteur -anglais, né en
1068 au comté de Shrop , mort
«n 1712 , élève de l'église du
Christ à Oxford , commissaire
des douanes au commencement
du règne de la reine Anne , en-^
Auite auditeur et député au parle-
ment pour Preséon , au comté de
Lancastre. -Majmwaring a publié
quelques écrits en vers et en
prose. Son exécutrice testamen-
taire a été madame Oldâeld , ac-
trice , de qui il avoit un fils*
* MAYO ( Richard ) , théolo-
gien anglais non - coniormiste ,
mort en 1695 , avoit un bénéfice
à Kingstiiga au comté de Surrey ,
qu'il perdit en iÇ6'2, pour avoir
refusé le serment de conformité.
Il a laissé quelques ouvrages. T.
Jiiiste du docteur Staunton, II.
Deux Conférences ; Tune entre
un papiste et un juif ^ Vautre entM
un protestant et unjuij'. III. Com-
mentaire surV Epitre aux Romains
dans les remarques de Pools» IV#
Des Sermons^
* MAYOW ( Jean ) , médecin
anglais , né dans le comté de
€!ornouailles en i645 y exerça la
médecine a Bath , et mourut en
1679. On a de lui nn vol. in-4'' >
imprimé a Oxford en 167^ •>
«contenant cinq traités , I. De Sal-
nitro. ÏL. De respiratione, IIL De
respiratione fœtus in utero etc,
IV. De motu musculari et spiriti"
bus animalibus. V. De rachitide.
Sa réputation s'est renouvelée
dans ces derniers temps par un
ouvrage publié en 1790 par le
D. Beddoes , sous le titre a'Expé-
iriences chimiques extraites d un
•avra|;e du 17* siècle, dans lequel
MAZA ' 559
il regarde Mayow comme le pre-
mier aufeur des découvertes mo-
dernes sur les différentes espèces
d'air.
MAZANIELLO. Voyez Mait
SANIELZiO. *
M A 2 A ^ D ( Etienne ) , né
a Lyon en 1660 j perfectionna
la chapellerie en France. U j
introduisit l'usage du castor , au
lieu de laine. Ms^zard passa en
Angleterre pour y étudier les
procédés des ouvriers de cette
contrée, et il en ramena plusieurs
avec hii. Il acquit une fortune
considérable , qu'il légua à l'hô-
Î)ital de la Charité a Lyon , en y
bndant des dots pour marier de
pauvres filles. Il mourut en 1756.
t I. MAZARIN (Julesh né
à Piscina dans l'Abruzze le i4
juillet 1602 , d'un^ famille nobls
( voyez Martinozzi) s'attacha , au
cardinal Sacchetti. Après avoir
pris le bonnet de ^docteur , il le
suivit en Lombardie , et y étudia
les intérêts des princes qui étoient
alors en guerre pour Casai et le
Montferrat. Le cardinal Antoine
Barbcrin , neveu du pape, s'étant
rendu , en qualité de légat , dans
le Milanez et en Piémont pour
travailler à la paix, Mazarin 1 aida
beaucoup^^ mettre la dernière
main a ce grand ouvrage. Il fit
divers voyages pour cet objet ; et
comme les Espagnols tenoient
Casai assiégé , il sortit de leurs
retranchemens , et courant à
toute bride du" côté des Françaisj^
qui étoient prêts k forcer les li-
gnes , il leur cria , « La paix ! la
paix ! » Elle fut acceptée et con-»
due k Quérasque en i63i. La
gloire que lui acquit cette négo-*
ciation lui mérita l'amitié du
cardinal de Richelieu , et la pro-
tection de Louis XllI. Ce pnnce
le fit revêtir de la pourpre p^i^
^
56o
MAZA
Urh&lnVIÏI; et après la mort dé
ïlichelieu, il le nomma conseiller
vd*état et Fun de ses exécuteurs
testamentaires. Louis XIII étant
moil; l'année d'après, i643, la
ireine Anne d'Autriche , régente
libsolue , le chargea du gouvexue-*
inent de Fétat. Mazarin rit généra-
lement alors soupçon||( d'être Fai-
înant de cette rome , et quelques
modernes ont cm trouver dans
leur intimité l'origine de l'homme
au masque de fer j mais ce n'est
Su'une conjecture dont Fauteur
'ime Dissertation s*ir Fhomme au
masque de fer $ insérée dans le
5« vol. de la Bastille dévoilée ,
a pro uvé l'invraisemblance. ( Voy.
Masque de Fer. ) « Le nouveau
ministre affecta, dans le commeu'^
cernent de sa grandeur , dit Vol-
taire , autant de simplicité que
Richelieu avoit déployé de hau-
teur. Loin de prendre des gardes
et de inarcher avec un faste royal,
il eut d^abord le train le plus mo-
(it'ste. Il mit de FafFabilité et mê-
me de la mollesse, où son prédé-
cesseur avoit fait paroître une
fierté inflexible. » Malgré ces mé-
jaagemens , qui ne durèrent guè-
re , il se forma un puissant parti
contre loi. On ne pardonnoit
point k un étranger l'avantage
d'être maître de Fétat. On jetoit
du ridicule sur sa personne , sur
ses maâières , sut sS 'mauvaise
prononciation. Un arrêt d'union,
entre le parlement, la chambre
àsiS comptes , la cour des aides
et le grand - conseil , inspirant
de l'inquiétude ail ministre , il
mande tes députés du parlement
pour leur dure que la reine ne
Vouloit ^oint de tels arrêts. Les
magistrats ayant répondu qu'i^
n'y avoit rien de contraire au aef*-
Vice du roi* « Si le roi , répliqua
Mft2^firîn ) ne vouloit |)as qu'on
portât ded glands à son collet , il
n'^n f«ndroit point porter. Ce n'est
MAZA
pas tant la chose défendue que t«i
défense qui fait le crime. » La
comparaison fournit matière k
des vaudevilles , arme ordinaire
et souvent dangereuse en France ,
et l'arrêt d'otgna/i , (car c'est ainsi
qu'il prondnçoit union ) fut célé-
bré de toutes parts k ses dépens.
On ne se borna pas a ridiculiser
le ministre. Les peuples, acca-
blés d'impôts , et excités à la ré'» .
volte par le duc de Beaufort , par
le coadjuteur de Paiis , par le
prince de Conti , par la duchesse
de Longueville , se soulevèrent*
Le parlement ayant refusé de vé-
rifier de nouveaux édits bursaux ,
le cardinal fit emprisonner le pré-
sident de Blancmesnil et le con-
seiller Broussel. Cet acte de vio-
lence fut l'occasion des premiers
mouvemens de la guerre civile ^
en 1643. Le peuple cria aux
armes , et bientôt les chaînes furent
tendues dans Paris , comme du
temps de la Ligue. Cette journée,
connue dans l'histoire sous le
nom des barricades , fut la pre-
mière étincelle du feu de la sédi-
tion. La reine fut obligée de s'en-
fuir de Paris k Saint-Germain ,
avec le roi et son ministre , que
le parlement venoit de proscrire
comme perturbateur ciu repos
Eublic. ( Voye% Marignt, n*> H. )
'Espagne , sollicitée par les re*
belles , prend part aux troubles ,
pour les fortifier ; l'archiduc, goii^
verneur des Pays-Bas, rassemble
des troupes. La reine , justement
alarmée, écoute les propositions
du parlement, las de la guerre
et hors d'état dé la soutenir. Les
troubles s'apaisent, et les con-
ditions de l'accommodement sont
signées à Ruelle 11 mars 1649-
Le parlement conserva la liberté
de s'assembler , qu'on avoit voulu
lui ravit* ; et la cour garda son
ministre , dont le peuple et le par-
lement avoient conjuré la perte»
MAZA
Le brînçe "de Condé fut le prin-
cipal auteur de c^te réconcilia-
tk>n. L'état lui devoit sa gloire ,
et le cardinal sa sûreté ; mais il
fit trop valoir ses services ^ et ne
ménagea pas assez ceux à qui il
les avoit rendus. Il fut le pre-^
mier k tourner Mazarin en ridi-
cule, après l'avoir servi; k braver
la reine , qu'il avoit ramenée
triomphante a £aris , et à insulter
le gouvernement qu'il défendoit
et qu'il dédaignoit. On prétend
qu'il écrivit au cardinal : A filius*
irisiimo SignorFachino ; et il lui
dit un jour : Adieu Mars, Maza-
rin , forcé à être ingrat^ engagea
la reine k \e faire arrêter , avec
le prince de Qonti son /rère , et
le duc de Longueville. On les
conduisit d^abord k Vincennes, en*
«uite a Marcoussi , puis au Havre-
de-Grace. Le parlement donna ,
en i65i , un arrêt qui bannissoit
Mazarin du rojaume , et deman-
da la liberté des princes avec tant
de fermeté , que la cour fut forcée
d'ouvrir leurs priso^is. Ils rentrè-
rent comme en triomphe k Paris ,
tandis que le cardinal , leur en-
nemi , prit la fuite du cêté de
Cologne. Ce ministre gouverna
la cour et la France du fond de
son exil. Il laissa .calmer Torage ,
et rentra dans le royaume Tannée
d*apr^ 9 « moins en ministre qui
venoit reprendre son poste-, qu'en
souverain qui se remettoit en pos-
session de ses états. Il étoit con-
duit par une petite armée de sept
mille hommes, levée k ses dé-
pens , . c'est-k-dire avec l'argent
du royaume , qu'il s'étoit appro-
prié. Aux premières nouvelles de
«On retour , Gaston d'Orléans ,
frère de Louis XIII , aui avoit
demandé Féloignement du cardi-
nal, leva des troupes dans Paris,
sans trop savoir k quoi elles se-
roient employées. Le parlement
renouvela ses arrêts ; il proscrivit
MAZA
56 1
Mazarin , et mit sa tête a prix. »
( Siècle de Louis XIV i tome I. )
Le prince de Condé , ligué avec
les Espagnols , se mit en cam-
pagne contre le roi ; et Turenne,
ayant quitté ces mêmes Espa-
gnols , commanda l'armée royale,
il y eut de petites batailles don-
nées , mais aucune ne fut décisive.
Ces troubles n'offrent guère au-
jourd'hui que dii ridicule et pres-
ev<
qu'aucun événement digne de
l'histoire. L*auteur du Siècle de
Louis XIV les a parfaitement ca-
ractérisés , en disant qu'alors
« les Français se précipitoient
dans les séditions par caprice et
en riant :_ les femmes étoient k la
tête des factions; l'amour faisoit
etrompoitles cabales... Turenne ,
infidèle par foiblesse , fut obligé
de quitter en fugitif l'armée dont
il étoit général , pour plaire k une'
femme qui se moquoit de sa pas-
sion.... La Rochefoucauld , blessé
au combat du faubourg Saint-
Antoine , adressoit ces deux vers
k la duchesse de Longueville »
( l'une des principales anti-Ma-
zarinej ) :
Pour méf&ccr son coeur , pour plaire à set
beaux yeux ,
T'ai fait Is guerre auv rois, je Pauroit
faite aux dieiiX
Et le duc d'Orléans écrîvoit cette
adresse sur une lettre :
ui mesdames les comtesses, ma^
réchales de camp , dans Vnr^
mée de maJiUe contre le itla-
zarin*
Enfin la guerre finit et recom-
mença k plusieurs reprises : il n'y
eut personne qui ne changeât sou-
vent de parti. » Le cardinal se vit
forcé de nouveau k quitter la cour.
Pour surcroît de honte , il fallut
que le roi , qui le sacrifioit k la
haine publique , donnât une dé-
iclaration par laquelle il renvoyoit
son ministre , eu vantant ses ser**
362
MAZA
%ices et en se plaignant de son
exil. Le calme reparut dans le
royaume , et ce calme fut TefTet
dû bannissement de Mazarin.
« Cependant, à peine fut-ilchassé
par le cri général des Français ,
et pafr une déclaration du roi ,
que le roi le fit revenir. Il fut
étonmS de rentrer dans Paris , le
3 février i655 , tout-puissant et
tranquille. Louis XIV le reçut
comme un père , et le peuple
comme un maître. » Les^prmces ,
les ambassadeurs , le parlement ,
le peuple , tout s'empressa de lui
faire la cour. On lui fit un festin
à rhôtel-dè-ville , au milieu des
acclamations des citoyens. Il fut
logé au Louvre. Son pouvoir fut
dès - lors sans bornes. Un des
plus importans services qu'il reti-
dit depuis son retour fut qu'il
donna à la France la paix. Il alla
lui-même la négocier en 1659 ,
dans nie des Faisans , avec don
Louis ^de Haro , ministre du roi
d'Espagne. Cette grande affaire
y fut heureusement terminée , et
la paix fut suivie du mariage du
roi avec Finfante. Ce traité fit
beaucoup d'honneur k son génie
pu à sa politique. La mariage
du roi avec Tinfante n'étoit pas
l'ouvrage d'un jour , ni l'idée
d'un premier moment , mais le
fruit de plusieurs années de ré-
flexions. Cet habile ministre , dès
Pan 1645, c'est-k-dire quatorze
ans auparavant , méditoit cette
alliance , non seulement pour
faire céder alors au roi ce qu'il
obtint par la paix de Munster,
mais pour lui acquérir des droits
bien plus importans encore , tels
que ceux de la succession à la
couronne d'Espagne. Hes vues
sont consignées dans une de ses
lettres aux ministres du roi y k
Munster. ( Voyez l'Abjrégé de
l'Histoire de France , par le
président HénauU ? année lôS^,
)
MAZA
Le cardinal Mazarin ramen*
en 1660 le roi et la nouvelle
reine k Paris. Plus puissant et
)lus jaloux de sa puissance que
amais , il exigea et il obtint que
,e parlement vint le haranguer
par députés. Il ne dt)nna plus la
main aux princes du sang eu
lieu - tiers , comme autrefois. 11
marchoit alors avec un faste
yoyal , ayant , outre ses gardes ,
une compagnie de mousquetaires.
On n'eut plus auprès de lui ua
accès libre. Si quelqu'un étoit
assez-mauvais courtisan pour de-
mander une grâce au roi même ,
il étoit sûr de ne pas l'obtenir.
« La reine-mère , si long- temps
protectrice obstinée de Mazarin
contre la France , resta sans
Crédit dès qu'il n'eut plus besoin
d'elle. ( Ibid, ) » Dans ce calme
qui suivit son retour , il laissa
languir la justice , le commerce ,
la marine , les finances. Les sien-
nes étoient k la vérité en bon état,
mais celles du. royaume étoient
si dérangées, que le surintendant
Foucquet avoit dit souvent k Louis
XIV : « il n'y a point d'argent
dans les coffres de votre majesté ,
mais le cardinal vous en prêtera. »
Les revenus publics avoient été
si mal administrés pendant une
régence prodigue et tumdltueuse ,
qu'on fut obligé ensuite d'ériger
une chambre de justice. On voit
par Jes Mémoires de Gourvillq
3uel avoit été le brigandage ; l'or-
re ne fut remis que par le grand
Colbert , et non par Mazarin , qui
ne fut guère occupé que dfe lui-
même. Huit années de puissance
absolue et tranquille ' ne furent
marquées par aucun établissement
glorieux ou utile ; car le collège
des Quatre^ Nations ne fut que
l'effet de son testament. Mazarin
gouvernoit les finances comme
l'intendant d'un seigneur obéré.
Il amassa plug de dço wilUonfi ^
MAZA
et par des moyens non seule-
ment indignes d'un ministre <
mais d'un honnête homme. Il
pai'tageoit , dit-on , avec \les ar-
mateurs , les profits de leurs
courses : il traitait , en son nom
et k son profit , des munitions
des armées ; il imposoit , par des
lettres de cachet , des sommes
extraordinaires' sur les générali-
tés. ( yqyez Emeby , n» V. ) Le roi
lui ayant donné les charges de la
maison de la reine , il vendit
}usau'à celles de vendeuses d'é-
cuelles ; ce qui lui produisit , dit
madanne de Motteville /plus de
six nlillions. Comme tous , les
avalas , il cherchoit k excuser
son avidité par des raisons plau-
sibles. Il disoit que <?*étoit le seul
défaut d'argent qui avoit causé
toutes ses disgrâces. Souverain
despotique» sous le nom modeste
de ministre , il ne laissa paroître
Louis XIV , ni comme prince ,
ni comme guerrier. Surintendant
de son éducation , il étoit charmé
qu'on lui donnât peu de lumiè-
res. Non - seulement il Téleva
très-mal , mais il le laissa sou-
vent manquer du nécessaire. Ce
joug pesoit k Louis XIV, et il
en fut délivré par la mort du
cardinal , arrivée le 9 mars 1661.
Lorsqu'il fut attaqué de sa der-
nière maladie , il prouva qu!il
connoissoit la maxime , « qu'a la
' cour le^s absens et les mourans
ont ton] ours tort. «Il fit dire/ k
plusieurs personnes qu'il s'étoit
ressouvenu d'elles dans son tes-
tament, quoiqu'il n'en fût rien.
Il tâcha de conserver jusqu'k la
fin cette figure noble , dot air' ou-
vert «t' caressant qui attache les
cœurs. Il se mit un jour , k ce
qu'on prétend , un peu de rouge,
pour faire accroire au'il se portoit
MAZA
563
mieux , et donna audience k tout
le monde. Le comte de Fuensal-
4agne , ambassadeur d^Ëspaipe ^
en le voyant , se tourna vers M. le
prince , et lui dit d'un air grave :
« Voil^ un portrait qui ressembla
assez K M. le cardmal. » Quoi-
^ qu'il ne j)î9*sât point pour avoir
la conscience timorée , il eut en
mourant des scrupules sur ses
richesses immenses. Un théatin ,
son confesseur , appelé le P. Sé-
vère , et qui le fut tpès-a-propos
dans cette occasion , lui dit nette-
ment « qu'il seroit damné , s'il ne
restituoit le bien qu'il avoit mal
acquis. — Hélas I dit-il , je n'ai
rien que , des bienfaits du roi,
— Mais , repnt le théatin , il
faut bien distinguer ce que le roi
vous a donné d'avec ce que vous
vous êtes attribué. » Pour le tirer
d'embarras , Colbert lui conseilla
de faire une donation entière dd
ses biens au rei. Il le fil, dans
l'espérance que ce prince les lui
rendroit. Il né se trompa pas ,
et Louis XIV lui remit la dona-i-
tion au bout de trois jours. Le
roi et la cour portèrent le deuil
k sa mort ; honneur peu ordî-»
naire , et que Henri I V avoit
rendu k la mémoire de Gabrielle
d'Éstrées. ( J^oj, Colbert , n° I.)
Les rimailleurs de la cour et d©
la ville lui firettt plusieurs épi-r
taphes. Wous we rapporterons
que celle qui lui fut faite par
Blot , bel-esprit agréable de ce
tçmps-lk :
O vous f qui passez par ce lieu ,
Daignez jeter , au nom de Dieu^
A Mazarin de l'eau bénite.
Il en donna taÀt à U cour ,
Que c>5t bien le moins qu'il m^riu^
D'en aroir de vous à son tour.
Ainsi que le couplet suivant :
. Creusons cous un tombeau
A qui nous persécute :
Que le jour sera bestu
Qui verra cette chute !
Pour ce Jules nouveau
■ Cherchons un nouveau Brute !
Mazarin manda l'aiiteur de C9
couplet , et lui fit oâre de sçrvicç^ »
564
MAZA
MAZA
lui conseilla de faire un meilleur
usage de son talent , et lui donna
une pension de 2,000 liv. Outre
les biens immenses qu'il avoit
amassés , il posséda en même
temps repêché dç Metz, et les
abbajes de Saint*Amould , de
Saint-Clément et de Saint -Vin-
cent de la même ville ; celles de
Saint-Denys en France, de Oluni,
de Saint-Victor de^Marseille
Saint -Médard de Soissons , de
hommes. Le caractère de 6é po^
litique étoit plutôt lalfinesse e^la
patience que là force; Il pe»-
soit que la force ne doit jamais'
être employée qu'au défaut des
autres moyens , et son esprit lui
foornissoit le courage conforme
aux circonstances. Hardi a Casai 9
tranquille et agissant dans sa ré-
uni, traite a Cologne , entreprenant
, de 1 Iprsqu'il fallut arrêter les princes ,
Saint-Taurin d'Evreux , etc. Il
laissa , pour héritier de son nom
et de ses biens , le marquis de La
Meilleraie . qui épousa Hortense
Mancini , ^ nièce , et prit le titre
de duc de Mazarin. Il avoit un
neveu , qui fut duc de Nevers
( vojrez jNevebs ) , et quatre au-
tre nièces. L une , nommée Mar-,
tinozzi ( voyez ce mot ) , fut
mariéei au prince de Conti ; les
autres , nommées Mancini , le
furent au connétable Colonne,
au duc de Mercœur , au duc de
Bouillon. (i^A Colonne, n» XVI,
et Mancini ^ n<» I. ) Charles II lui
en demanda une , le mauvais état
de ses affaires lui attira un refus.
On soupçonna le cardinal d'avoir
mais insensible aux plaisanteries
de la Fronde, méprisant les brava-
des du coadjuteur, et écoutant les
murmures delà populace , comme
on écoute du rivage le bruit des
flots de la met. Il y avoit dans le
cardinal de Richelieu queloue
chose de plus grand , de plus
vaste et de moins concerté ; et
dans le cardinal Mazarin , plus
d'adresse, plus de mesures et
moins d'écarts. On haissoit l'un,
et l'on se moquoit de l'autre ;
mais tous deux turent les maîtres
de l'état. » « Mazarin , dit Tho-
mas , fut beaucoup moins loué
que Richelieu j il n'avoit , ni cet
éclat de grandeur qui éblouit , ni
ce caractère altier qui , respirant
la hauteur et la vengeance ^ ' sub-
voulu marier au fils de Cromwel j jugue par la terreur même. On
celle qu'il refusoit au roi d'An- ajlore à proportion^que l'on craint.
gleterre. , Ce ou
est sûr , c'est
que lorisqu'illW le chemin du
trÂne moins fermé k Charles II ,
il voulut renouer cette alliance ;-
mais il fut refusé k son tour.
Louis XIV avoit aimé éperdu-
ment une de ses nièces : Mazariu
fut tenté de laisser agir cet amour,
et de placer son sang sur le
trône ; mais une réponse noble
et ferme d'Anne d'Autiûche lui
fit perdre de vue ce dessein
cesse. ) « Ce ministre , dit le pré-
sident Hénault , étoit aussi d!oux
11 y avoit plus d'offrandes à Rome
siu" les autels dé la Fièvre que
sur ceux de la Concorde et de la
Paix. ^On sait qu'en général Ma-
zarin étoit foible et timide ; il
caressoit les eniiemis dont Ri-
chelieu eut abattu les têtes. Avec
cette conduite , on est moins haï
sans doute , mais on n'en paroît
pas plus grand. Il est des nom-
mes qui pardonnent encore plu-
tôt le nval qu'on fait avec éclat ,
( Voyez l'article de cette pnn- que le bien qu'on fait avec foi-
jblesse. D'ailleurs, le rôle que
ce ministre joua dans la Fron*
que le cardinal de Richelieu étoit de , ses fuites , ses terreurs , sa
violent : un de ses plus grands ta- proscription, source de plaisan-
lens fut de Lien connoitre les Xcih&i ; les boni mots gc5 Ma^
MAZA
rïgnj et des Grammont , espèce |
d'armes qui soumettent à Fhoin-
tne d'esprit l'homme puissant ;
les vaudevilles et les chansons
qui , chez un peuple léger , com7
munique^t si rapiilefmennt le ri-
dicule et réternisefit ; tout cela
devoit peu exciter l'enthousiasme
des orateurs. Ajoutez que les ta-
lens de Mazarin n'étoient pas
assez éclatans pour racheter seç
défauts. Il n'eut, ni dans les fac-
tions , la fierté brilfante et l'esprit
romanesque et imposant du car-
dinal de lletz ; ni dans les afiai-
res-, Tactivité et le coup-d'œil de
Richelieu ; ni dans les vues éco-
MAZA
365
Louis de Haro , ministre d'état.
( Voyez Hâro. ) Ce recueil qui
parut sous le titre de Lettres du
cardinal Mazarin , où Von voit le
sécrétée la négociation de la paix
des Pyrénées ^,et la relation des
conférences au* il a eues pour ce
sujet avec don Louis de Haro ,
ministre^ état, enrichies de quel-
ques notes historiques , est mtér
ressaut. Le jw^dinal y développe
ce qui s^^0W■K dans ces confé-
rences ^V^flHK netteté et une
précision ^I^Hiet en quelque fa«
çon le lecteur en tiers avec les "deux
plénipotentiaires. Les vingt pre- _
mières lettres de ce recueil son|
nomiqoes , les principes de Sully; du nombre de celles qui n'a voient
ni dans l'administration .exté- point encore vu le jour ; la plu-
rieure, les détails de Colbert; ni part sont écrites au roi et à la
dans les desseins publics , Tau- reine-mère , et toutes avant que
daçè et je ne sais quelle profon- le cardinal fût arrivé à Saint- JeaQ*
deôr vaste d'Albéroni. Son grand de-Luz, L'édition de ce recueil a
mérite fut l'art de négocier ; il un avantage sur ceux qui avoient
j porta toute la finesse italienne été précédemment faits y c'est
avec la sagacité d'un homme qui , qu'il est augmenté de cinquante
pour s'élever , a eu besoin de lettk'es qui n'avoient pas encore
connoltre les hom^nes et a 'ap- paru, et qui toutes sont placées k
pris a les manier , en. les faisant leur rang. Mazarin peut être cité
servir d'instrumens k sa fortune, comme un modèle de sagacité ,
C'estce<qui en fit un philosophe
adiroit plutôt qu'un gratid minis-
tre. Son ame , accoutumée long-
temps a la souplesse , n'eut pas
toujours le caractère des grandes
places. Mais il dirigea la paix de
Munster ; il fit la^paix aés Py-
rénées ; il donna l'Alsace k la
France ; il prévit peut-être qu'un
jour la France pourroit comman-
d'astuce > et de finesse en poKtiqile ;
mais ses mœurs ne furent pas
exemplaires. Sans aiïicher le dé-
règlement sur ce point,il ne futpas
Ï)lus réglé. L'ambition , plutôt que
'amour, l'unit k Anne d Autriche,
et cette union illégitinle ne fut pas .
tellement secrète qu'elle ne causât
du scandale. Il vouloit maîtriser
toutes les affections de cette reine.
'Espagne » Il est k re- r Plusieurs écrivains ont pub}ié
* que Mazarin acquit l'Ai- l'histoire de la vie du cardinal Ma-
der k 1' ^
marquer que Rfazarin acquit
sace dans le temps que les Fran- zarin. Il seroit trop Ions de les
cais étoient déchaînés contre lui. j indiquer ici ; nous nous Dorpons
L'abbé d'Alainval a publié , en k citer l'Abrégé de la vie du cai^
1^4^, en deux vol. m-ia, les dinal Mazarin, ou Idée de son
Lettres du cardinal Mazarin , oà ministère , par l'abbé de Lox»^
. Ton voit le secfèt de la négocia- guerue , imprimé en 1769 , dans
tion de la paix des Pyrénées , et son recueil ^e pièces intéressant
la relation des conférences qu'il tes sur l'Histoire de France ; et
a eues pour xe sujet avec don THistoire du cardinal Mazarin ,
S66
maza
depuis sa naissance jusquyà sa
mort , par Auberj. Les deux pre-
niières éditions, de 1688 et de
] 695,soat en 'x vol. in-ia ; la der-
nière, de 1751 , est en 4 volu-
mes in- 12. Nous renvoyons les
curieux à la Bibliothèque histo-
rique de France. Les recueils
des pièces appelées Mazarina-
de^, et qui ont été composées
contre le cardinal dans l'espace
de trois mois , d^Duis le 6 jan-
vier jusqu'au i''nWl.<i6499 sont
étonnans par lal||H|^té presque
innombrable dejlatires qu'ils
contiennent. Celui qui estconser-
. -vé dans la bibliothèque de Sainte-
Geneviève , et qui offre les pièces
composées depuis 1649 jusqu'en
i652 , 4^ S''o^ volumes in-4".
Celui. de la bibliothèque de Col-
bert eu a 4^ très - gi'os. Il est
d'autres recueils de Mazarinades
qui forment jusqu'à 60 forts vo-
lumes in-4**« Gabriel Naudé à ré-
futa . la plupart de ces satires,
dans un ouvrage intitulé Mas-
curat , ou Jugement de ce qui a
éié imprimé contre le cardinal
Mazarin , depnis le 6 janvier jus-
qu'au !•' avril 1649, «1-4°, i65o.
On fit .même frapper des mé-
dailles pour le rendre ridicule.
La ville de Paris distribua des
jetons qui, d'un côté, représen-
toient la hache et les verges ar-
moriales du cardinal 5 avec cette
légende autour : Quodjitit honosy
criniinis est vinaex. « Cette au-
cienne marque d'honneur est
aujourd'hui un instrument de
vengeance. » Au revers on vovoit
un lion avec cet hémistiche :
tSunt certa hœc Juta tyrannis.
«Telle est la destinée des tyrans.»
/ l\/azarin avoit une autre devise ,
qu'il s'étoit faite lui-même : Hinc
ordc et copia remm. Le cardi-
nal Mazarin avoit cultivé les let-
Ij^es dans sa jeunesse ; il se pi*
quoit mûme ue bol-esprit %l de
MA2A
Ï philosophie. On prétend qnç CA J
ut lui qui apporta en France 1
la maxime si connue des Italiens :
Intùs ut tubet , extra ut moris
est. Du moins il la pratiqua quel-
quefois. Voyez Benseraj)e.
IL MAZARIN (Hortense
Mancini , duchesse de ) , fille de
Michel-Laurent Mancinî ( 'ooyez
ce mot) , et nièce du cardinal Ma- '
zarin , née en 1647 > joig^iit aux
avantages de la fortune ceux de la '
beauté. Elle épousa, en 1661 , Ar-
mand-Charles de La Porte de La
Meilleraie < dont le caractère sin^ .
gulier et l'esprit bizarre n'étoient
Eas propres k fixer une femme.
a ouchesse de Mazarin fit tout
ce qu'elle put pour se faille sépa-
rer de lui ; mais n'ayant pu l'ob-
tenir , elle passa en Angleterre
l'an 1667. Elle autorisa son së^
jour à Londt'es de sa parenté
avec la reine. Mais quand cette
princesse fut obligée de passer
en France , l'an 1688 , le oiic fit
solliciter Hortense de revenir \
les prières n'ayant rien opéré , il
lui intenta un procès qu'elle
perdit. ( Voyez Erard. ) Elle fut
condamnée à retourner avec son
époux ; mais elle persista a rester
en Angleterre, ou elle avoit une
petite cour , composée de ce qu'il
y avoit de plus ingénieux a L^qh-
dres. Le vieux épicurien Saint-
Evremont fat un de ses courti-
sans les plus assidus. Elle mou-
rut le 2 juillet 1699. Ses mœurs
furent violemment attaquées , par
son mari sur -tout. Il préteDdit
qu'elle avoit été amoureuse du
chevalier de Rohan , décapité de-^
puis pour crime de trahison con-
tre l'état. Il fit de même courir le
bruit qu'elle avoit été la maîtresse ^
du duc de Nevers , son frère. L^s- \
Mémoires de m adame de Mazarin » |
et ceux qu'elle opposa aux. F'ttc^
tums de son inari> se trouveaS
, MAZA
r .«fins les Œuvres de Saint-Evre-
imont. Si Poq s'en rapporte au
portrait que ce philosophe a
fait dis cette duchesse , elle avoit
duelque chose de noble et de grand
dans l'air du visage^ dans les qua-
lités de l'esprit et dans celles
de l'ame. Elle savoit beaucoup ,
€t elle cachoit son savoir. Sa con-
versation étoit k la fois solide et
gaie. Elle étoit dévote sans su-
perttition et sans mélancolie ,
«te. , etc. On sent que ce portrait
est flatté , et même ridicule. La
\^ dévotion ne pouvoit guère s'allier
avec lai vie qu'elle menoit. L'abbé
de Saint -Béai a fait un autre
portrait de la duchesse de Ma-
zarin , non moins flatté que celui
de Saint-Evremont : « C'est , dit-
il une de ces' beautés romaines ,
qui ne ressemblent point à des
poupées y comme la plus grande
partie de celles de Frïmce. Là
couleur de ses yeux n'a point de
nom , ce n'est ni bleu , ni gris ,
ni tout-a-fait noir j mais un mé-
lange de tous les trois, qui" n'a
que ce que chacun a de beau. Il n'y
en a pomt de plus doux et de plus
^njouéspour l'ordinaire; mais il
n'y en a point de si sérieux , de
si" sévères et de si sensés , quand
elle est dans quelque application
d'esprit. Quand elle regarde fixe-
ment , on croit en être éclairé
jusqu'au fond de l'ame. Lorsque
madame de Sévigné vouloit don-
ner une idée de deux beaux jeux,
elle disoit : « Ce sont les jeux
de madame de Mazarii^.... » Son
rire attendriroit les plus durs ,
et charmeroit les plus cuisans
soncis. Il lui change presque en-
tièrement l'air du visage, qu'elle
a naturellement assez froid et
fier , et il j répand une teinture
de douceur. Elle a le son de la
voix si touchant , qu'on ne satiroit
Feoteudre parler sans émotion.
Soatei&t a un éclat si vif» »
MAZA - . 5&}
naturel et si doux , que personne
ne s'est jamais avisé , en la re-
gardant , de trouver à redire
qu'il ne soit pas de la deniièrief
blancheur. C'est le plus beau
tour de visage que la peintura
ait jamais imaginé. A force de se
négliger, sa taille , quoique la
mieux ptise et la mieux formée
qu'on puisse voir, n'est plus fine
en comparaison de ce qu'elle ar
été ; mais d'autres seroient dé-
liées de ce Iju'elle est' grosse. O»
la voit quinze jours de suite coif-
fée d'autant de diâTérentes ma-
nières , sans pouvoir dire laquelle
lui va le mieux Son mari est
assurément le plus malheureux
des hommes , après avoir été le
plus heureux. If disoit a la du^
chesse d'Aiguillon que , pourvu
qu'il épousât Hortense , il ne se
soucioit pas de mourir trois jours
après. « Le succès a passé ses sou-
haits , dit dans la suite idadame de
M azarin , il m'a épousée , et n'est
pas mort , Dieu merci ! » Le
duc de Mazarin , époux d'Hor-
tense , etoit né en i633 , et il
mourut en lyiS , dans se* terres^
oii il's'étoit retiré depuis plus de
5o ans. Si ces singularités n'a-
voient pasperverti les agrémens de
son esprit , personne n'auroit été
de meilleure compagnie. Il suc*^
céda au maréchal de La Meille-
raie son père , dans le gouver-
ment de Bretagne , et eut de plu^
plusieurs autres gouvernemens.Le
maréchal s'étoit opposé tant qu'il
avoit pu slvl désir que le cardinal
Mazarin , son ami intime , avoit
de choisir son fils pour son hé-
ritier , en lui donnant son nom et
sa nièce. Il disoit « que tant de
biens lui fâisoient peur , et que
leur immensité accableroit un j our
sa famille. » A la mort de la du-
chesse de Mazarin , on prouva ,
en pleine grand'chambre , qu'elle
lui avoit apport^ aS mixIioAS*
368
MÂZA
Louis XIV, attaché au nom de
Mazariu , le mit de tous ses con-
seils , lui donna les entrées des
premiers gentilshommes de la
chambre , et le distingua dans
toutes les occasions. Nommé lieu-
tenant-général dès i654 ï et ne
manquant pas de courage , il eût
pu parvenir au bâton Se maré-
chal de France. Une 'piété mal
• entendue rendit inutiles les dons
que lui avoit faits la nature ; per-
suadé que le sort marquoit les
volontés du ciel , il fit des lote-
ries de son domestique , en sorte
que le cuisinier devint sou inten-
dant , et le Trotteur son secré-
taire. Le feu prit un jour au
château de Mazariu , et il ne vou-
lut pas cju'on l'éteignît. Il aimoit
qu'on lui fît des procès , parpe
^u'en les perdant il pouvoit pos-
séder en sûreté de conscience les
autres biens que la jqstice lui lais-
soit. Une fois retiré à la campa-
gne , il ne fit plus que des appa-
ritions très-passagères a, la cour.
Le roi ly reçut toujours avec ami-
tié , quoiqu'il l'eût blessé par les
visiqns célestes qu'il lui avoit
communiquées sur le sort qui
l'attendoit s'il continuoit de vivre
avec ses maîtresses. Ce prince le
regardoit comme un homme dont
le cerveau n'étoit pas sain j et
comme le duc avoit, par dévo-
t tion, barbouillé tous les chefs-
d'œuvre de jpeintnre , et mutilé
' les plus belles statues que. lui
avoit laissées son oncle, Loiiis XIV
dit «m jour, en voyant un msu**
teau : « Voila un instrument dont
ie duc de-Mazarin saitfau^e usaige.»
Il eut un fils d'Hortense , lequel
n'eut qu'une fille , qui fit entrer
la riche succession cle sa famille
dans la maison de Duras , d'où
elle a passé par les filles dans la
maison d'Aumont, et ensuite dans
celle des Matignon , ducs de Va*
lentifiois. Il parut en iSo8 , à
MAZE
Paris , des Mémoires de la du-
chesse de Mazarin , i vol. in-S» ,
avec des portraits.
*MAZARINI ou MizASaw
( Jules ) ,» jésuite , né a Palermc ,
Srofesseur de ^philosophie et de
léologie- k Paris , à Palernie et
autres villes de TEurope , prê-
cha dans beaucoup de villes d'I-
talie s et principalement, a Bolo-
gne , ou il mourut le 2a décettibre
1622. Le style de Mazarini et la mé-
thode qu'il suit dans ses sermons
sont conformes au stfle et a la mé-
thode qu'on sûivoit dans le f6* siè-
cle, et il peut être mis à côté de
Panigurola , de Fiamma et autres
orateurs de cet âge, qui, néan-
moins , ne sont pas regardés
con^me de parfaits modèles de l'é-
loquence sacrée. On a de lui , I.
// Davide , cento diseorsi sul ciit"
quantesimo salmo , etc, , Venise ,
1607. IL // colosso Babilofiiço
délie considerazioni cristiane sul '
sôgno délia statua di Nabucco-*
donosorre , Bologne , 1619 , i vol.
in-^** ; Milan , 1625 , 2 vol. in-4*.
t I- MAZÉAS (Guillaume),
né à Vannes , et mort dans cette
ville en 1776 ,' embrassa la pro-
fession ecclésiastique , et tradui-'
sit divers ouvrages de l'anglais ,
tels que celui de Warburton sur
les tremblemens de terre et les
éruptions du féu, Paris , 1754 j
2 vol. in- 12 ; celui de Lind , stop
les moyens de conserver la santé
des gens de iner , Paris , ij6o > in-
8" ; Lettre d'un négociant à un
milord , dans'^ laquelle On consi-
dère sans partiahté rimpoï:laTice
de 111e Mindrque et du Port-Ma-
hon , avec une Histoire et' une
description abrégée de l'une et
de l'autre, traduite dé l'anfglais ,
Paris , 1756, in- 12 ; Pharmacopée
des pauvres , Paris , 1768, in- 12.
On doit encore à Mazéas divers
Mémoires insérés dans coar de
MAZE
racadémie des sciences de Paris
et de la société royale de Londres.
fîT. MAZÉAS (Jean-Mathurin),
né à Landemau en Bretagne ,
au mois de mars i7i5, mort
à Paris en l'an X , à l'âge de plus
de 88 ans , a donné un ouvrage
très -connu sur les mathéma-
tiques, dont on a fait sept édi-
tions : la première en 1758, la
dernière en 1788, sous ce titre :
Elément d'arithmétique , d'algè^
bre et de géométrie , avec une
introduction aiix sections coni-
ques. Mazéas a encore publié
Institutiones philosophicœ, 1777 ,
3 vol. in- 12. Cet ouvrage est le
fruit de ses leçons au collège de
Navarre , oii il étoit professeur.
En vertu de ses grades dans l'u-
niversité , il fut pourvu, en 1783,
d'un canonicat dans l'église de
Notre-Dame de Paris. A une sim-
plicité de mœurs et a une can-
deur qui rappeloient celles des
patriarches dont il a presque at-
teint Fâge , il joignoit la plus
exacte pratique des devoirs de
son "état , et une piété si géné-
reuse , qu'il faisoit aux pauvres
les plus abondantes largesses.
Dépouillé de tout par les suites
de la révolution , il vivoit dans la
retraite sans murmurer et sans se
Slaindre. Mazéas eut le bonheur
'avoir un domestique fidèle ,
qui lui étoit très - attaché , et
qui lui en a donné des preuves ,
en le nourrissant de son propre
bien pendant trois ans k Pontoise.
Mais ce domestique y voyant que
toutes ses ressources étoient épui-
sées , et que tout avoitété vendu, se
présenta , avec un mémoire , chez
le ministre de l'intérieur, M. Fran-
çois de Neufchâteau. Au nom de
Mazéas, plusieurs commis, qui
avoieut été ses élèves , se joi^
gnirent à la demande du domes-
tique;'et le ministre s'empressa
T. XX.
MAZE
S69
I de Venir au secours d'un savant
plus qu'octogénaire, en lui fai-^
sant avoir une pension de dix-
huit cents francs. Outre les ou-
vrages de Mazéas dont nous
avons parlé , il a beaucoup tra*
vaille au Dictionnaire des aris
et métiers,
t MAZEL ou Mazeli ( David ),
ministre français , réfugié en An-
gleterre , traduisit quelques bons
traités écrits en anglais ; mais
comme il n'étoit pas assez versé
dans celte langue, ses versions
ne passent pas pour fidèles. Celle
qu'il fit du Traité de Sherlock,
sur la mort et le jugement der-
nier , a tomes en un vol. in-8'' ,
1696 , est cependant estimée.
On estime beaucoup moins sa
Traduction du Traité du gou-
vernement civil de Locke , Ams-
terdam , 1691 ; Genève , 1724 ;
réimprimé avec des corrections
et des notes , Amsterdam , 1 755
et 1780 , in-i2 , ainsi que de l'Es-
sai de Gilbert Bumet sur la vie de
la reine Marie , in- 12. Ce traduc*
teur mourut à Londres en 1725.
MAZEUNE (Pierre), sculp-
teur , de Rouen , reçu à l'aca-
démie de peinture et de sculp^*
ture en 1668 , mort en 1708 , Agé
de 76 ans , a fait plusieurs mor-
ceaux estimés. On voit de ses
oui>rages dans les jardins de Ver- '
sailles ; l'Europe et Apollon Py*
thien , d'après l'antique , etc.
MAZEPPA (Jean), général des
Cosaques, gentilhomme polonais^
né dans l'UKraine, après avoir rem-
Î>li divers emplois , s'engagea chez
es Cosaques , qui , charmés de sa
valeur , l'élurent pour leur chef*
Ses premiers soios furent de for-
tifier les frontières de son pays
contre les Tartares , et de se îaire
des protecteurs puissans. Il se lia
d'abord avec le czar Pierre , qu'i^
«4
N
570 ' MAZl
servit pendant îi4 *^^ **'^ beau-
coup de fidélité. Mais le dessein
que Mazeppa avoit de se faire roi
des Cosaques Tobligea de trahir
SCS etigagemeas en 1708. Il avoit
alors 84 ans. 11 embrassa le parti
de Charles Xlt , roi de Suéde ,
et grossit son armée de quelques
ré^'mens. Le czar envoja .des
troupes contre lui '^ la capitale de
son pays fut prise et rasée , et
lui-même pendu en efTigie , tandis
que quelques-uns de ses com-
plices mourolént par le supplice
uo la roUe. Mazeppa , après la
bataille de Puhâwa , se sauva en
Walachîe , et de Ik h Bender , où
il termina bientôt après âa longue
carrière en 1709.
* MAZIÈRES (Jean-Simon),
ph^'sicien français, auteur d'une
dissertation sur le -c/ioc des
corps ^ qui a été couronnée par
l'académie des sciences , né en
1679, mort en 17.61 , a donné
aussi un Traité tlçs petits tour-
IfiUons de la matière subtile,
* MAZJNI ( Jean-Baptiste ) ,
professeur de médecins en runi-
vei'sité de Padoue , mort Yers le
milieu du dernier siècle , fut un
des plus . zélés partisans de la
vecte mécanique, et manifesta
les idées les plus singulières sur
l'action dt$ médicamens et les
fonctif^ns animales. La bizarrerie
de ses systèmes donna lieu à
quelques tuns de ses ouvrages. Ils
portent pour titre : I." Mechn-
nices morborttm, , pars I , Brixiae ,
1725 , id-4* ipars //, ibid , 17^5,
in-^^ ; pars /// , ibid., 1727,^
in-4''< l^s trois parties réunies
K>ût été imprimées a Paris «n 1 7.5 1 ,
in-4* , et à OfTembech , en 1732 ,
Tnême format. II. Jhfeehanica
medicatnéntoi'um y Brixia?, ^734?
5n-4". II'L Covjèeturœ de respira-
tione fœtus , ibid , 1737 , in-4''. I
iV. Institutiones meaicinas nia- \
MAZU
chanicœ^ Brixia; , 1739, in-4*.
Tous ces Traités ont paru ensem-
ble , sous le titre à'Opera omnia ^
Brixiœ, 1743, in-4'*. ^° * encore
de Mazini une Lettre en italien
adressée a Antoine Vallisnieri ^
sur une ép'izootie qui désoloit le
territoire de Bresce ; elle est im-
primée dans un recueil qui parut
à Venise en 1712 , in-S" , sous le
titre de Tesoro di vari segreti
e rimedi proi^ati contra il maie
contagioso di bupi.
MAZUCCIO. rojez Ma-
SUCCIO.
♦ MAZUEL (J. B.) , aide - de-
camp du ministre de la guerre Bou-
chotte , chargé après le 3i mai
de diriger les dispositions mili-
taires contre les fédéralistes da
département de TEure , rendit
compte le 9 juillet à la convention
du^uccèsde ses opérations. Nom-
mé adjudant-général de l'armée
révolutionnaire de Paris', il fut
remplacé vers la fin de septem*
bre , par suite de l'épuration faite
aux jacobins de i'état-major de
cette armée, il trouva néanmoins
moyen d'y rentrer , et fut cbargë
du commandement d'un détache-
ment qui se rendit à Beauvais. Le
1 5 octobre oti rendit à la conven- •
tioB un compte avatita|^ux de sa
conduite dans cette ville. J^e 2»
décembre il fut décrété d'arres-
tation , sur la proposition de Fa«-
bre - d'Eglaiitine , comme ultra-
révolutioimaire. Mais quelques
jours après 4a convention ordonna
sa mise en liberté, sur un rapport
du comité de sûreté générale , et
il obtint le commandement de l'ar-
mée révolutionnaire. Peu après ,
avant été arrêté comme complice
d'Hébert , il fut traduit au tribu-^
Hal réyolntionnaire , et condamné
a mort le 24 mars 1794»
MAZURES (Louis des) , poët«
Mx\ZU
français , né à Tournay , pre-
mier secrétaire du cardinal de
Lorraine en 1 54? ? servit ensuite
en qualité «le capitaine durant les
guerres de Henri II et de Charles-
Qiiint. On a de lui quelques Tra-
sédies saintes , Genève, i566 ,
m - 8® , où il n'y a ni régularité
dans le plan j ni élégance dans les
détails.
MAZURIE (la). Foyez Tou-
TAIN.
t MAZUYER (Claude-Louis) ,
né à Bellèvre en 1760 , d'une fa-
mille honnête , reçu avocat a
Besançon en 1781 , vint s'éta-
blir a Dijon , ou il suivit le bar-
reau. Nommé d'abord en 1790 ,
i'nge au tribunal du district de
^oiihans , près de Mâcon , et en-
suite membre de la convention ,
il s'y fit counoitre avantageuse-
ment par ses rapports aux divers
comités, et notamment par celui
sur les assîgnats-monnoies. Atta-
ché au parti de la Gironde , il
vota lé simple bannissement de
Louis XVI , et piiblia un oui>rage
tendant ii prouver que cette peine
étoitla seule qu'on pût lui infliger.
A la iàraeuse séance du i5 avril
1793 , où la convention eut k lut-
ter contre les proscriptions du
maire de Paris , Mazuyer , s'appro-
cha nt de lui , lui dit : « N'auriez-
vous pas une petite place pour
moi? il y auroit cent écus pour
vous. 11 lutta avec la même fer-
meté le 20 avril contre les péti-
tionnaires du faubourg Saint-An-
toine, en 1793. Elu secrétaire de
la convention , il fit refuser à
Pacbe les six mil lions qu'il dcman-
doit pour soutenir son insurrec-
tion ; porta la parole avec véhé-
mence a la séance du 1 1 juin , et
eut part k la protestation des
7a , qu'il signa le 19 juin. S'étant
permis une sOilie énergique cou-
MAZZ 571
tre le despotisme des membres du
comité de salut public, et proposé
aux suppléans de se reunir &
Tours ou à Bourges si la tyrannie
venoit à anéantir l'assemblée, il
fut mis hors la loi le 3i mai , con-
damné à mort comme conspira-
teur , et péril sur l'échafaud au
mois de lévrier 1794» âgé de 34
ans. On a de'luî un ouvrage sur
VO/'ganisation de Ui nst rue tion pu-
blique et Véducation nationale eh
France , Paris , imprimerie na-
tionale , 1793, in - 8ip de 210
pages.
* I. MAZZFJE ( Jean-André ) ,
écrivain de la congrégation de
Saint-Paul , né a Rome , de pa-
rens florentins , en 1660, étudia
lesbelles-lettres , la philosophie
et la théologie au collège romaiù*
sous la direction des jésuites. 11
enseigna ensuite ces sciences à Ma-
cérata. Mazzei, avec des connois-
sances profondes et variées en lit-
térature, étoit très- versé dans la
langue grecque ainsi que dans les
langues orientales, dans lesquelles,
il avoit fait des progrès extraor-
dinaires.Il mourut le ï3 mai 1720.
Les ouvrages imprimés de ce
bamabite sont en petit nombre.
On a de lui, I. De Macéra urbe
in Piceno elegta cum notis, IL
Methodus sacerdotalis circa mis^
sont et diidnum officium,
* II. MAZZEI (François) ,
célèbre avocat a Rome , né à
Paola dans la Calabre en 1709,
étudia la philosophie et le droit
civil et canonique , embrassa l'é-
tat ecclésiastique , et se rendit
à Rome, où il resta 4^ ans, et
où il mourut le 24 décembre
1788. On a de lui , \, De matrî-
,monio conscientiœ vulgo nuncU'
pato : accedit dissertatio de ma-
trimonio personarum diversœ .re-
ligicnis , Romse , 1771. IL Du /«-
573 MAZZ
gitimo actionis spolii usa com-
me ntarius , Rointie , 1775. III.
De œdilitiis actionibus libri très ,
quibus subjiciunlurhotœ ejusdem
aucloris , et index rerum locuple-
tissimus , Romae , 1786, in-4°«
* MAZZELLA ( Scipion ) , his.-
lorien napolitain, fJorissoit dans
le 16' siècle. On a de lui Le
vite de* re di Napoli, in- 4° ; Sito
€ anticidtà délia città di Pozzuo-
to , e del siio amenissimo dts-
retto , colla descrizione di tutti i
luoghi notabili y etc. , in-S® '^Dç^s-
crizione del regno di Napoli ,
in-4''-
* MAZZERIO , ou Macerio ,
ou de Maseriis (Philippe) , em-
ployé dans les affaires les plus
importantes de Pierre , roi de
Chypre , et de Charles VI , roi
de France , né en Sicile , et non
^a château de Mazures en France ,
comme Dul'resne Ta prétendu ,
florissoil vers 1327. Mazzerio
mourut en i4o5 , giembre de
la congrégation des célestins , k
laquelle il laissa toute sa fortune.
On a de lui Elogia patnun cœ-
lestinontm ; vita S, Pétri Tho-
masii^ etc. ; "Epistolœ sapientum
adJonnncm Maserium canonicum
ISovioduiiensem nepotem suum ,
in qud de presbjteix>rum obliga^
tionibusj Pirum floHdum in ma"
gni prir^cipis gratiam ; S omnium
viridarii de jurisdlctione regid et
sacerdotali , publié et traduit en
français , en 1491 , et en latin en
i5o3 et i5i6.
* MAZZTO ( Mario ) , né à
Brescia , savant dans la langue
grecque et les belles-lettres , et
professeur d'éloquence a Alexan-
drie , vécut et mourut dans la
pauvreté , en 1600. Ou a de lui
ppinionum lib, 3 ; Annotationes
in vaTios auctores latinof et gffc-
MAZZ
cos liber; De orthographid lib, ;
Pro sigonio defensio contra ingra-
tuni Riccononbomun ; Oss^rva*
zioni e aggiunte al dizionario
di Ambrosio Calepino, & al Te-
soro ciceroniano di Mario Ni-
zolio.
* MAZZIOTTA ( Bemardiir ),
né k Capoue , d« la compagnie de
Jésus , professeur de phuqsophie,
de théologie morale et d'Écriture
sainte , mort de la peste en i656 ,
a laissé plusieurs ouvrages ,
entre autres , Quœstiones selectœ
philosophicœ y in-folio; Quœstio-
nes selectœ theologicœ , etc.
t MAZZOCCHI ( Alexis-Sym-
maque ) ,né au château de Sainte-
Marie près Capoue le 22 octo-
bre 1664 , fait prêtre Van 1709, fut
professeur des langues grecque
et hébraïque dans le séminaire
archiépiscopal de Naples, en 1711
cbanome. de Capoue , et successi-
vement théologal de Naples et
professeur royal de TÉcriture
sainte. Il refusa l'archevêché de
Rossane. Dans ses dernières an-
nées il avoit perdu la mémoire , et
il étoit tombé dans un état de dé-
mence qui ne lui donnoit que ra-
rement de foibles intervalles de
bon sens. Mazzocchi mourut le 12
septembre i 7 7 1 . Ses principaux
ouvrages sont, l. In mutilumCam-
pani amphitheatri titulum, , alias- '
que nonnullas campanas înscrip-
tiones commentarius , Neapoii ,
1727. n. Dissertazione sopra
V origine de Tirreni , Romae ,
1740, m. Francisci Marias Mus-
cettolœ archiepiscopi Rossanen-
sis dissertatio theologco legalis
de sponsalibus et matrimoniis^
quœ à fdiisfamîlias contrahun-
tur , parentibus insciis , vel juste
invitis , Neapoli , 1742 , 1762 ;
Romje , 1760. IV. De antiquis
Corcjrœ nominibus schediasma y
MAZZ '
Veapoii , 1742. V. In vêtus mar-
moreum sanctœ NeapoUtanœ éc-
clesiœ ealendarium cornmenta-
rius , Neapoli , 1744 > ^ vol. in-4''.
VI. Dissertatio historien decatke-
dralis ecclesiœ Iseapolitanœ vi-
cibus , Neapoli i^Si. VII. De
sanctorum ISeapolitanœ ecclesiœ
episcopotum cultu , Neapoli ,
1752, *x vol. in-4<*. VIII. Corn-
mentanum in regii Herculanensis
musœiœreas tabulai heraclienses,
Neapoli, 1754» IX. Actorum Bo~
nonien^ium S, Januarii, et snncto-
f%im inartyrum vindiciœ repetitœ,
'Neapoli , 1759. X. Spicilegium
bibticum , Neapoli , 1763 , 3 vol. ,
les deux prenu ers appartiennent k
Taucien restainent, le dernier au
nouveau. XI Jo.-Gerardi p^ossii
etymologicum linguœ latinœ ,
cum, etymologiis Mezzocchi ex
oriente petitis, Neapoli , 1762 ,
2 vol. in-folio. XII. Opuscula ,
quibus orationes , dedicationes ,
épislolœ, inscriptiones y carmina^
ac diatribœ continentur , N cap oli',
1771 y. I vol.
♦ MAZZOLARI ( Joseph-
Marie) , surnommé Mariano Par-
tenio 5 né a Pesaro d'une illustre
famille , originaire de Crémone ,
en 1712 , étudia la grammaire,
les belles-lettres et la philosophie.
Résolu de se consacrer entière-
ment à l'étude, il embrassa Tordre
des jésuites en 1732. Mazzolari
devint professeur de rhétorique à
Fermo , et d'humanités a Rome ,
ensuite de rhétorique dans cette
dernière ville , où il occupa cet
emploi pendant 27 ans. Il mou-
rut le 1 4 septembre 17S6. On a
de lui , 1. M, Tullii Ciceronis
de Oratore , ad usum colle gii
romani , cum adnotationibus Ja-
cobi Proust a è soc, Jesu , Patavii
( Romae ), 1761. Mazzolari fut
l'éditeur de cet ouvrage , k la télé
4uquel il Ht impiiincr uue ietU:c
'MAZZ 375
en latin adressée a ses écoliers.
II. In ortu serenissimi principis
Ludovici, Burgundiœ ducis^oratia.
balfita in collegio romano X Kal,
Jan. 1751 , Romae , 1751 ; Vcne-
tiis , 1753. Ce sujet , qui ne pre^
toit pas beaucoup k un discours
aussi étendu , prouve la fccon-.
dite de l'auteur , qui a su , par des
digressions qui ne sont point
étrangères a la matière qu'il trai-
toil , répandre du mouvement et
de riutérél dans sa composition.
III. Ragguaglio délie virtuose^
azioni ai D. Costanza Mattci
Caffarelli , duchessa d'Assergio ,
etc. , Romae , 1768. L'auteur a
su allier, dnns cet ouvrage , la
fidélité <le l'histoire k l'agrément
du stjle. IV. P^ita del cavalier
Bernardino PerfettiSanese^ insé-
rée dans la 5* partie dos Vile
sephi Mariani Parthcnii electri^
corum libri VI ^ Romae, 1767,
Cet ouvrage est enrichi d'une^
Préface fX des Notes du P. Logo^
niarsi iii . VI . Josephi Mariani Pat-
thenii actioues tom. i , orationes
tom. 2 , commentarii tom. 3 y.
Romae , 1772. Le premier îomo
contient douze oraisons écrites^
dans le genre* de celles de Cicé-»
ron contre Verres. Les douze au-
tres oraisons^ qui sont contenues
dans le tome second , traitent de-
diverses matières discutées avec
autant d'intérêt que de goût et de
sagacité , comme : De Contra-^,
hendd encyclopedid y de lection&
ciceroniand y de lectione virsi-»
liand , de ratione docendi et aiS"
cendif de italorum in litteris,
principata,de conservandis sacras
ântiquitatis mouumentis , etc. On.
lui doit aussi les ouvrages de piétd
suivans , I. Diario sacro , ,2 voU
IL Le sacre vie, III. Zc? sacr^
Basiliche% IV. Appendice,
574
l
MAZZ
* MAZZOLENI ( l'abbé D. ^
Angelo ) , né à Bergame, le 9
octobre 1719 , devint , en 1744 »
professeur de rhétorique au sémi-
naire dé sa patrie, et en 1758,
recteur du collège Mariano. Il se
livra k Téloquence de la chaire et
composa des sermons et des pa-
négyriques qui lui acquirent de la
réputation. Mazzoleni mourut lé
14 octobre 1768. On a de lui,
I. Rime di diversi aiitichi auto ri
toscani , Venise , 174*^» accompa-
gnées délavantes notes. II. Epi-
grammatum selectonim libri très
ad usum maxime scholarum ,
Pergami , 174^- Ce choix depi-
grammes est accompagné d^nne
lettre latine , et d'une épîire dé-
dicaloîre de Mazzoleni; lïl. Ora-
z'ion funèbre per il P, Oderi dé* mi-
, nistri. degli in/ermd, Bergame ,
1754. IV. Hinie onestede^ migliori
poeti anlichi e modernl , ad uso
délie scuole , con annotazîoni , ed
indici utilissimi , divise\in due VO'
lumi , in-8*» , Bergame , 1760 ;
Bassano , 1761 , 1777V V. Regole
delta poesia si latirta , che ita-
liana , Bergame , 1761. W, Pi te
^de* servi dil)io Giuseppe Roucelli^
e Gio, Maria Ac^rhis^ saderdofi
Bergamaschi , Milan , ïy^y»
VII. Principj dicosmogra/Ia, Ber-
game , 1766. Vîll. Principj di
geograjia , Bergame , 1 766. IX.
Tai'olette cronoiogiche ad uso de*
Janciulli , Bergame , 1762.
* I. MAZZONI ( Guide ) , ap-
pelé aussi Paganino , et swr-
nomvcié Modavino de sa patrie,
excellent artiste en argile , dans
les dernières années au \b* siè-"
c\e, et au commencement du 16*.
naquit à Modène. Charles VÎII ,
Payant connu a N api es , Pem-
mena en France , ou il enseitçna
son art a sa femme et à sa fille.
II revint dans sa patrie, où il mou-
rut le 12 septembre i5i8. On
MAZZ
trouve ses ouvrages à Ferrare,
Modène , Venise et Naples.
JI. ]MAZZONI (Jacques) , né a
Cèsenne , donna, sur la fin du
16* siècle, des leçons d'une phi-
losophie saine et judicieuse, et se
distmgua aussi comme écrivain.
Le plus estimé de ses ouvrages
est son Traité De triplici homi^
num vitd. Ses autres ouvrages
sont, I. Une Défense du Dante ,'
en italien , in-^**, 1587. II. De
comparatione Platon i s et Aris-
totelis, in-fol. , 1597. ^^^' Devila
contemplatii^u , in-4'*. Martinelli
de Césenne, qui épousa la fille
de Mazzoni , publia Toràison fu-
nèbre de son beau-père , mort à
Ferrare en i6"o3 , dans sa cin-
quantième année.
* I. M AZZtJCHELLI ( Pierre-
François ) , peintre , né k Rome
eu i57i , mort en 16^6, fut créé
chevalier par Charles-mmanuel ,
duc de Savoie. On a de Mazzu-'
chelli plusieurs grands tableaux
d'église j'^qu'il a peints à Milan.
"f II. MAZZUCHELLÏ (Fré-
déric ) , no a Spalatro , dans la
Dalmatie , le 7 mai 1672, d'un
père au service.de la république
de Venise , renonça à la profes-
sion des armes pour se Ijvi^r k
l'étude du droit. Après avoir oc-
cupé plusieurs emplois honora-
bles a Brescia , il lut fait cheva-
lier de Saint-Marc en 1755, nom-
mé commissaire de l'armée du
roi de Sardaighe, et enfin créé^
comte le 1 " septembre 1 736. Maz-
zuchelli, mort le 3 décemofe 1 j^S^
a donne, I. Le glorie immortali
di S, E. il sig. Pietro Morosini ,
cavalière y oraziûne nelF occa-
sione (lelV suo ingresso alla pre-
fettura di Brescia , Brescia , 1 700.
II. Orazione in Iode di S. E, Aies-
, jsandto Mo lin , proveditor gefne-
MAZZ
rate in terra ferma , Brescîa ,
1702. III. Raccolta di privilegj
ducaliy giudizj^ terminazioniyetc, ,
concernenti la città , eprovineia
di Brescia , Brescia , 1732. il
laissa i3 volumes manviscrits de
Consultations , Instructions , ete.
* III, MAZZUCHELU ( Jean-
Marie , comte de ) , fils du préeé-
cédent , membre de Paca demie de
la Crusca, et Pun des plus il-
lustres littérateurs du i8« siè-
cle , ne k Brescia" le' 28 octobre
1707, apprit, sous la direction
des jésuites à Bologne , les belles-
lettres, les principes de la phi-
loisophie et des sciences mathé-
matiques. De retour dans sa pa-
trie , il conçut l'idée d'écrire les
Vies des écrivains italiens , ou-
vrage immense. On conçoit aisé-
ment les connoissances variées ,
et souvent très-opposées , qu'une
pareille entreprise exigeoit. Maz-
zuchelli s'y livra avec ardeur , et
le premier essai qui en parut
fut la F'ie étArchimède , dans
laquelle il donne des preuves
de son savoit* en mathématiques.
IjCS Notices historiques et cri-
tiques qui suivirent furent ac-
cueillies avec éloge , et la plu-
part insérées dans ion grand ou-
vrage intitulé Gli sctitton d'Ita-
lia , eioè riotizie istorico-critiche
intomo allé vite, e a<rîi scritti
de* letterati Italiàm^ 6 volk in-fol. ,
publiés à Bi-escia à ditrérentes
époques. Le pian de cet ouvrage ,
qui n'a été poussé que jusqu'à la
lettre B , etoit vaste ; il devoit
contenir cinquante mille vies.
Le style en est clair j précis et
élégant , et tel enfin qu'il convient
aux écrits de ce genre. On con-
çoit à peine comment Mazzu-
chelli , presque entièrement livré
à des occupations privées et pu-
bliques , a pu sunire aux recher-
che^ immease» nécessaires pour
MAZZ
375
cet ^qovF&ge et pour, ses autres
productions littéraires. Il donna
naissance, dans sa maison j à une
académie destinée k propager
parmi ses concitoyens le goût
des sciences : et , s'étant livré à la
l'eoherche des objets d'histoire na-
turelle , d'antiquités , et des mé-
dailles, il en forma Im musée pré-
cieux.Mazzuchellîmourutle i9|no-
vembre 1765. Outre l'ouvrage des
Scrittori a'Italia dont nous avons
déjà parlé , et dont il laissa deux
volumes de continuation, avec
une instruction sur la méthode
qu'il avoit suivie, pour éclairer
ceux qui voudroient continuer
son entreprise , ona de lui , I. No-
tizie ste niche e criliche intomo
alla vita , aile invenzioni, ed agli
scriiti d^Archimede Siracusano \
Brescia, 1757. II. Notifie stori-
clie e cnitiche intOKno alla vita
di Pietro dAhano , insérées dans
le vingt - troisième volume de la
Raccolta Calogèrana, 111. La Vita
di Pietro Aretino , Padoue, 1741 ;
Brescia , 1763 , avec des aug-
mentations considérables. IV. La
'V^ita di Luigi' Alamanni , Fiorç/i-
tino , en tête de la CoUivaziope
deir Alamanni , etc. , \ér.ov[e ,
ï745i Venise, 1751. Y^ La f^ita
ai JeSc^po Bonfaaio , etc. , en télé
du premier volume des Opece
vohari de Boniadio , Brescia ,
1740 et 1753. Cette Vie ayant
éprouvé quelques critiques , ÂJ afîz-
zuTchelli pubha une MiU^ k ce
sujet , imprimée a BiK3scia en
•17.^. VI. Muséum mazzucheU
lianum , seu numismata virorum
doctr'md prœstantium , qu(e apud
Jo, Mariam comltcni l^az-sH"
chellum Brixits servanlur , à Pe^
tro Antonio de comitibuf Gae-
tard Brixiano presbyiero et pa^
tritio Romaiio édita atque illus-
trât a. Accedit versio Italie a stu"
dio equitis Cosimi Meielfilwraiay
Veuetii4»V*o*'*«^*' > 17.61 j tma. II,
376 MAZZ
1763. Vn. Le vite eTuornini il-
lustri Fiorentini scritte da Fi-
lippo Villani ora per la prima j sulle affezioni ipocondriache di
MAZZ
sopra r amor del Petrarca.y
Bresciai , 1767. V. Sette sorte tti
volta date alla luce colle anho-
tazioni del conte Gio, Maria
Mazzuchelli y etc. , Venise, l'j^l-
Vlll» Not'zie storiche e criticne
intorno dlla vita ed agli scritti
di Scipion Capece, Elles précè-
dent le poënie De Vate Maxlmo
del Capece , publié avec les Poé-
sies de Sannazar, d'Altilio , etc.,
à Padoiie, en 1751 , et à Venise,
en 1752 et \']^^l\» IX. La bella
mano di Giusto de' Conti Ro-
mano , etc. , nuova edizionC ac-
cresciuta délia vita delt autore
^critta dal conte Gio. Maria
Mazzuchelh , Vérone, 1753. Plu-
sieurs de ses opuscules ont été
insérés dans la Kaccolta Calo-
gerona e Milajiese , et dans
d'autres ouvrages. Mazzuchelli
laissa beaucoup d^ouvrages ma-
nuscrits, parmi lesquels on dis-
tingue 4^ volumes de Lettres
avec les sa van s de son temps ,
sur ses affaires personnelles , sur
les médailles , etc. ; 8 volumes
de Mémoires littéraires; 3 de
p^ies d'hommes de lettres vi-
vans ; trois gros volumes de Aé-
pertoire , pour fournir des ar-
ticles à son grand ouvrige des
Scritiori {Tltalia, etc.
* IV. MAZZUCHELLI ( P.-D.
Hector ) , frère du précédent , Bé^ de se perfectionner le
à Brescia le xi octobre 1711 , "à^ome ; il s'attacha a
entra dans la .congrégation de j »'• i ' »
Philippe de Néri , où il se livra a
l'étuae des langues grecijues et
vivantes. Il mourut le 4 mai 1776.
On a de lui , I. Capitoh conso-
latorio di un anUco. ad un altro
in occasions di lutto , etc. Flo-
rence , 1764. !!• Lfittera in versi
anacreontici^y etc. y Venise, 1764»
III. uàpologia di Anserto Epiti-
ntione^ etc. , Mantoue , 1760. IV.
€apitolo dun amicQ ad un fonico
uéstianatte Colocinti , Brescia ,
1768. VI. Manuale di massime ,
sentenze , e pansieri sopra di-
verse materie , ptc Maijtoue ,
1769. VII. Pr^verbj e manière
ai dire délia lingua Toscana ,
con moite sentenze di vari generi
tanto sacre quanto profane in
versi rimati anacreon tici per
ordine d'aljaheto a guisa di di-
zionario , Brescia , 1770.
*V. MAZZUCHELLI (Jean-
Paul ) , ne à Milan , mort le
1 3 août 17x4» imprima les ou-
vrages suivans sous le nom de
Giusto Vfeconti : I. MedioLanurn
secunda Roma dissertatio apo-
logetica, 1 i. Pro Bemanlino
CoHo Mediolanensi hislorico diS'
sertatio. \ 1 1. Coloniœ Ticiniœ
romance commentum exsuffla-»
4um. IV. Novaria in tribu clau-
di^t*
t MAZZUOLI (François),
appelé communément le Parme-
san , né k Parme en i5o4 , mort
en i54o , fit connôîtie dès son
jeune âge son talent pour la pein-
ture. On rapporte qu'à seize ans »
il fit , de son mvention , plusieurs
ouvrages qui auroient pu faire
honneur à un bon maître. L'envie
conduisit
aux ouvra-
ges de Michel- Ange, et encore
Elus a ceux de Raphaël. II a si
ien saisi la manière de ce maî-^
tre , qu'on disoit , même de son
temps , qu'il avoit hérité de soB
génie. Le pape Clément VII em-
ploya ses talens , et Charles-
Qumt, dont il avoit fait lepor^
trait de mémoire, le combla d'é-
loges. Parme , Bologne , Borne le
possédèrent tour-àtour, et par^
tout il ae trouva que des admira^
MAZZ
leurs. On rapporte qu'il trayaîl- ]
loit avec tant de sécurité pendant
le sac de Rome , en 1527, que les
soldats espagnols qui^ entrèrent
chez lui en furent Frappés. Les
premiers se contentèrent de quel-
ques dessins ; les suivans enle-
vèrent tout ce qu'il avoit. Le
Parmesan a fait beaucoup d'ou-
vrages k Borne , à Bologne et à
Parme , sa patrie. Son talent k'
ibuer du luthj et son amour pour
la musique , le détourHoieut sou-
vent de .son travail ; mais son goût
dominant étoit pour Falchîmie ,
qui le rendit malheureux toute sa
vie , et qui même hâta sa mort. Il
altéra sa santé , h force de souffler
et de respirer les vapeurs du char-
bon. La manière du Parmesan est
gracieuse ; ses figures sont lé-
gères et charmantes , ses attitu-
des bien contrastées ; rien de plus
agréable que ses airs de tête. Ses
iÇaperies sont d'une légèreté ad-
mirable ; son pinceau est sédui-
sant. 11 a réussi principalement
dans les vierges eiddusles enjans,
et a parfaitement touché le paj-
sage. On auroit souhaité que ce
peintre ne fût pas tombé dans
quelques répétitions ; qu'il eût
mis plus d'eiiet dans ses tableaux
en général ; qu'il se fût plus atta-
ché à connoître et à rendre les
sentimens du coeur humain et les
passions de Tame. ; enfin , qu'il eût
consulté davantage la nature. Le
Mariage de sainte Catherine , pe-
tit tableau de ce peintre , sorti du
palais Borghèse en 1800 , a été
estimé en Angleterre 4^,000 liv.
Ses dessins y la plupart à la plume,
sont d'un grand prix. On v re-
marque quelques incorrections
et de l'affectation , comme à faire
des doigts extrêmement longs ;
mais on ne voit pas ailleurs une
louche plus légère et plus spi*-
rituelle. 11 a donné du mouve-
ment à ses. figures ^ et ses drape-
MEAD
577
ries semblent être agitées par le
vent. Le Parmesan a gAwe à l'eaiî-
forte et au clair-obscur. On a
aussi beaucoup gravé d'après ce
maître.
* IMEAD ( Matthieu), théolo-
gien dissident anglais , mort en
1699, eut un bénéfice au grand
Brickhill dans le comté de Buc-
kinghara , qu'il perdit en 166a,
pour non - conformité. Inquiété
pour le complot de Bye-house ,
et mis en Jugement pour cette af-
faire., il fut acquitté. Mead des-
servit ensuite une congrégation
de dissidens à Stepney. Il gar-
da cette place jusqu'à sa mort.
On a de cet écrivain , I. Les épreu-
ves et les tribulations du vrai
cht^tien , in-8'. Livre de dévo-
tion pratique. II Le bonheur de la
prompte obéissance , in -S'*. III.
Sermon sur Ezéchiel,
t IL MEAD (Bichard), ne
d'une famille distinguée , en 1673 ,
k Stepney , village près de Lon-
dres , fit ses humanités à Utrecht,
et de. là se rendit à Leyde ,
ou il étudia en médecine sous
Herman et Pitcairn. Ce fut de
cette époque que data Tintimité
des liaisons qu'il entretint dans
la suite avec Boerhaave. De là il
se rendit a Leyde , où il étudia
la médecine. Méad voyagea en
Italie ', eut le bonheur de dé-
couvrir à Florence la table Isia-
que , qui depuis plusieurs années
étoit regardée comme perdue^ et
Êrit le bonnet de docteur àPadoue.
)e relour dans sa patrie , il exer-
ça son art avec un grand succès,
il joignit a la plus pro|pnde théo-»
rie la pratique la plus brillante ,
la plus étendue et la plus heu-
reuse. La société royale de Lon-
dres lui accorda une place parmi
ses membres. Le collège des mé-
decins se l'associa, et l'univer'*
578
MEAÛ
«i té d'Oxford confii*ma le diplô-
me de celle de Padoue. Etranger
à tout esprit de parti , il fut éga-
lement lié avec Garth , Arbuth-
not et Freind. Il fut Tami de Pope,
dç Hallej , et de Newton , dont il
plaça chez lui les portraits à coté
lie ceux de Shakespear et de Mil-
ton. Nomnré médecin du roi en
1727 , il le fut de la cour et
de la viJle. On assure que sa
profession lui rapportoit par an ,
"de i3o à i5o raille francs de
notre monnoie ; et malgré cet
immense revenu , il ne mourut
pas excessivement riche. Mead
lut marié deux fois et eut dix en-
fans de sa première femme. Ses
portes étoient également ouvertes
au riche et a l'indigent , <ju'il
aidc^ de ses conseils gratuits ,
et auquel sa bourse étoit tou-
jours ouverte. Libéral et magni-
fique , Mead usoit noblement de
la fortune qu'il dut a ses ta-
lens. Jamais il n'accepta d'ho-
noraires d'aucnn ecclésiatique ,
k l'exception d'un seul qui avoit
«u la témérité de se soustraire
à ses ordonnances , et auquel il
rendit son argent après Tavoir
guéri. Aucun étranger de mérite
ou de distinction ne venoit a
Londres , sans ambitionner d'ê-
tre présenté au docteur Mead ;
les divers corn tés d'Angleterre et
jusqu'aux colonies les plus éloi-
gnées le consultoient pour le choix
de leurs médecins. Cet habile
médecin mourut en i754' Le cé-
lèbre Freind ayant été mis en pri-
son par ordre d'un ministre d'é-
tat, et ce ministre étant tombé
malade , Mead ne voulut point le
traiter , que Freind ne fût élargi j
et il rendit à celui-ci environ cinq
njille gainées , qu'il avoit remues
)oiu' ses honoraires , en traitant
ta malades de son confrère pen-
durt sa prison. Sa bibliothèque,
cuiupo;Ȏe de plus de dix mille vo-
l
MEAD
lumes,aussi riche que bien choisie,
étoit a utant pour le public que poor
lui. Elle rapporta k. la vente qui
en fut faite après sa mort beau-
coup plus qu'elle n'avoit 'coûté.
Sa collection , de tableaux faite
avec autant de discernement que
de goût, se vendit quatorze ou
quinze mille francs de notre mon-
noie , au dessus du prix d'achat.
Mead déterra les taleiis cachés , et
secourut les talens indigens. Lors-
qn'en 1720 la peste qui désola
Marseille répandit Palai^me dan^
toute l'Europe, les lords de la
régence s'adressèi^ent à lui pour
le consulter sur les moyens de
s'en présener ; le discours qu'il
publia k ce sujet eut sept édi-
tions dans cette même année ; il
fut augmenté et réimprimé eti
172a et en 1743 , et traduit en
latin par le professeur Ward ,
comme la première édition l'avoit
été par Maittaire. En 1721 , le
docteur Mead fut chargé par le
piince de Galles de suivre les ef-
fets de l'inoculation sur des cri-
minels condamnés k mort , et ce
fut d'après le succès de cette ex-
périence que les deiïx jeunes
princesses Amélie et Caroline fu-
rent inoculées le 17 avTil ij*!^.
Ses principaux ouvrages sont ,
I. Essais sur les poisons y 1702-,
en latin , réimprimés k Lejcfe cfti
1737, in-8<». vn pareil livre ne
pou voit être composé que d'après
grand nombre d'expériences :
Mead en fit plusieurs sur les vi-
pères , qui lui servirent beaucoup
pour cet ouvrage. II. De imperio
salis et funœ y 1746 III. udi^is et
pT*éceptes de méaecme , en latin ,
Londres , in-8" , 1751 , traduit en
français , par de Pnisieux , Paris ,
1768, in-i'2. C'est sa dernière pro-
duction , et peut-être la pins
utile , si Fon excepte .qndques
opinions qui ont été contredites.
On y trouve deux Tv^tés ou-
ME AN
ricux ; l'un de la Jolie ; et l'autre
des maladies dont il est parlé
dans la Bible , dans lequel il sou-
tient que les démoniaques dont
il est parlé dans TÉvangil^ n'a-
voient que des maladies pure-
ment naturelles. III. Des Opus-
cules y Paris , 1757 , 1 vol. in -8".
Ses OEuvres ont été recueillies
sous le titre de McaéCs médical
Works , 1 volume in-4'* , publié
en 1762. La Description de
son cabinet a été imprimée k
Londres , 1765 , in-S*». Ce fut par
les conseils de ce savant et géné-
reux médecin que le libraire ,
Thomas Guj , mort en 1724 ,
à 81 ans, consacra un bien im-
mense à la fondation d'un nou-
vel hôpital , qui est un des plus
beaux omemens et des plus utiles
établissemens de Londres. Coste
a traduit en français le Recueil
des QEuifivs physiques et tn^dici-
nales de Mead , Bouillon , 1774 ,
2 vol. in-8*,
* MEADOWCOURT (Richard) ,
né dans le comté de SlaiFord en
1607 , et chanoine de Worcéster ,
publia en 1732 des notes sur le
raradis reconquis de Milton , que
l'évêque Newton a employées avec
éloge dans l'édition qu'il adonnée
deccpoëte. On doit h Meadow-
court des remarques sur d*autres
poètes ahglais , et onze sermons
imprimés , que Cooke cite dans
son ouvrage intitule Preacliers
assistant,
ItfÉAN ( Charles de) , seigneur
d'Atrin , né à Liège eu i6o4 , et
mort en 1674 » se distingua dans
divers emplois honorables , par
son zèle pour le bien public et
ses lumières dans l'administra-
tion des affaires. On a de lui
Observationes et res judicatœ ad
jits civile Leodiensium lîonuuw-
rum , etc. , compilation dans
MECE 579
laquelle on trouve de bonnes vues
sur là jurisprudence de diverses
nations. Des différentes éditions
qu'on en a faites , la meilleure
est-celle de Liège, 174®, 8 vol.
in-folio , qui se relient en quatre ,
avec des notes savantes de Lou-
vrex , et une table des matières
très-étendue.
* INfEAZZA r Gaspard), fran-
ciscain, né à Pa]ei*me, mort à Ma-
drid en 1688, a donné , I. Excidii
sectœ mahometanœ per quatuor
principes fœderatos aV^nno 1684»
suscipiendi conjecturas à prophe-
tarum or^culis , et divinis Scrip-
turis ; Délia nobità , e origine
délia Jamiglia Caprini , etc,
MECAREVO. Voy, Beccafumi.
MECCÏUS. Foye% JEuanus.
t MÉCÈNE (C. Clinius Mece-
nas) , descendant des anciens rois
d'Etrurie,nevoulut jamais monter
plus haut qu'au rang de chevalier,
dans lequel il étoit né. Auguste se
soulagea sur lui du poids de l'em-
pire. «C'étoit, ditVelleiusPater-
culus , un homme qui ne dormoit
point lorsque les allaires deman-
doient de la vigilance. 11 étoit pré-
voyant , et savoit comment il lal-
loit se conduire dans les occasions
importantes , quoique d'ailleurs
il aimât l'oisiveté. » Mécène étoit
l'ami et le conseil d'Auguste ; ce
fut lui qui conseilla à ce prince
de conserver le trône impérial ,
« de peur qu'il ne fût le dernier des
Romains , s'il cessoit à'en être le
premier. )j II ajouta h cet avis quel-
âues maximes auxquelles Auguste
ut la gloire et le bonheur de son
règne. « Une conduite vertueuse,
lui dit-il , sera pour vous une
garde plus sûre que celle des lé-
gions La meilleure règle , en
matière de gouvernement , est
3So MECÊ
d'acquérir Famitié du peuple , et
de faire pour ses sujets ce qu'un
priuce voudroit qu'on fît pour lui,
s'il devoit obéir au lieu de com-
mander... Evitez les noms de mo-
narque ou de roi, et contentez-
vous de celui de César, en y ajou-
tant le titre d'empereur , ou quel-
Îru'autre, propre à concilier à la
ois le respect et l'amour..» Mé-
cène prit tant d'empire sur l'es-
prit d^Auguste , par sa douceur
et sa prudence , qu'il lui repro-
choit durement se& fautes sans
qu'il s'en offensât. Un jour Mé-
cène, passant par la place publi-
que, vit l'empereur jugeant des
criminels avec un air colère ; il
lui Jeta ses tablettes , sur les-
quelles il avoit écrit ces mots :
<t Sors delà. , bourreau , et te re-
tire !... » Auguste prit en bonne
part cette remontrance , quoique
dure, et descendit aussitôt de son
tribunal. Dans la suite , ce prince
s'étant engagé , après la mort de
Mécène dans de fausses démar-
ches : « O Mécène ! s'écria - t - il
dans l'amertume de sa douleur ,
si tu avois été encore en vie , je
n'auroispas aujourd'hui sujet de
me repentir. Lorsque cet empereur
ëtoit indisposé , il logeoit dans
la maison de son favori , qui fut
brouillé pendant quelque temps
avec son maître, qu'il croyoit être
amoureux de Licinia son épouse.
Mécène fut malheureux dans son
domestique.il avoit la plus belle
i'emme de son temps. Sa fidélité
lui devint suspecte. C'étoit des
divorces et des réconciliations
sans fift : ce qui a fait dire à Sé-
nèque que Mécène avoit épousé
dix mille fois , quoiqu'il n'eût ja-
mais eu qu'une femme. Ce qui a
transmis son nom à la postérité
plus sûrement que la faveur d'Au-
guste et les honneurs du ministère,
c'est la protection qu'il accorda aux
sciences et l'amitié qu'il eut pour
MEGH
les gens de lettres. Il se glonfîoit
d'être l'ami de Virgile et d'Horace.
Il vivoit avec eux dans la douceur
d'un commerce libre et philoso-
phique. Ils l'aidoient a porter le
fardeau de la vie et de la grandeur.
Virgile lui dédia ses Géorgiques ,
et Horace ses Odes. Il conserva
au premier , dans les fureurs des
guerres civiles , l'hérit -c-Le < «•
pères; il obtint le pardon de l'au-
tre , qui avoit combattu pour
Brutus à la bataille de Philippes.
«Souvenez-vous d'Horace comme
de moi-même , dit-il a Auguste
en mourant. Cet illustre protec-
teur des lettres -les cultivok lui-
même avec succès. On a quelques
fragmens de ses poésies dans le
Corpus Poëtarum de Maittaire.
Son nom auroit été à côté de ce-
lui des plus beaux génies de son
siècle, s'il n'avoitpréféré les plai-
sirs à la gloire. Qu'on en juge par
les vers suivans, sur l'attachement
à la vie , dont l'énergie égale 1%
vérité :
DebîUm fatito manu ,
DebiUm fedt , coxâ ;
Tubtr edstrue gUtbtrum ,
Lubricos quau dentés :
Vita. dàm superest , beaè est ;
Hune mihi vcl acuiâ
Stdcttm eruce > sustine.
Qae de tous maux je sais le ceotre;
Que je sois bossu , dos et ventre i
Que je n'aie aucuns membres sains ;
Que je sois goatteux pieds et mains;
Que la tristesse me poursuive :
Tout va bien pourvu que je vive.
Traduct. de du l^yer.
Mécène mourut huit ans avant
Jésus Christ. Meibomius et l'abbé
Souchay ont fait des recherches
sur sa vie , et ses ouvrages; l'un ,
dans un traité particulier ; l'autre
dans le i3« volume des Mémoires
de l'académie des belles-lett^«s.
Henri Richer a écrit sa Vie,
* MECHAIN ( Pierre-François-
MÈCH
André ) , membre de l'instilut na-
tional des sciences et arts pour
rastronpniie, de la ci-devant aca-
démie royale des sciences , né à
La ou le 16 août 1744 > se fixa à
Paris en 1772, où il se fil con-
noître , deux ans après , par un
Mémoire sur une éclipse qu'il
avoit observée à Versailles le 1 1
avril. Mechain , alors attaché au
dépôt de la marine , a l'ait d'im-
menses calculs pour la perfeïstion
des cartes. Il découvrit et calcula
plusieurs comètes. En 1782 , il
remporta le prix de l'académie
sur la comète de 1661 , dont on
espéroit le retour pour 1790 et
il y fut reçu la même année. Là
Connoissance des temps prit une
nouvelle perfection , et mt enri-
chie chaque année des travaux de
cet astronome. En 1792 il fut
chargé du grand travail de la
méridienne depuis Dunkerque
jusqu'à Barcelonne ,' conjointe-
ment avec M. Delamjbre ; il revint
eu 1798; mais pour compléter cet
ouvrage, il voulut la prolonger
jusqu'aux îles Baléares , et il par-
lit en i8o3. Il avoit déjà reconnu
avec des peines inouïes toutes
les stations^ et en avoit terminé
trois , lorsqu'il mourtit le 20 sep-
tembre i8o4 , d'une fièvre qui
règne tous les aiis sur la côte dejya-
Icnce. Ses ouvrages sont , ï. Con-
naissance des temps pour le$ an-
nées,'etc, 1779» imprimée en 1786,
etc. , grand m-80. II. Description
de la sphère armillaire , dénom-
brement des constellations etn-,
demies }st modernes ., avec Pas-
cension droite , et la déclinaison
des principales étoiles , réduite,
pour Cannée 1790, suivant V Atlas
de Flamstead y corrigée et aug-
mrntée de plus de 1200 étoiles ,
Paris, 1791. III. Ses Observations
avec M. Delambre ont donné lieu
à la Mesure de la méridienne ,
•uvrage en 2 \ol. in-4'' > imprimé
MEDA
58
par ordie de l'institut , Paris ,
i8oo.'
* MECHAN, peintre de pay-
sages , mort en Saxe en 1808 ,
passa plusieurs années à Roine, et
s'éf oit formé sur les ouvrages du
Poussin et de Claude Lorrain.
Son principal ouvrage consiste en
six ^paysages qui représentent
des scènes tirées de Thistoire
d'Abraham.
MECKELN (IsraèlVan), connu
en France sous le nom d'Israël de
Malines , a passé , suivant Fopi*
nion de divers savans , pour
Vinventeur de la gravure. Ses pre-
miers essais sont de l'an i45o.
James Hazard , gentilhonime an-
glais , mort à Bruxelles en 1787 ,
qui avoit consacré sa vie à re-
cueillir àes gravures dans toute "
l'Europe , en a connu seize de
Meckeln sur la vie de la Vierge. Il
en possédoit le Mariage.
m _
MEDA. Forez Jsijc 9e M^da ,
no XVI.
MÈDARD ( saint) , né au vil-
lage de Salency, h une lieue de
Noyon, fut élevé sur le siège épis-
copal de la ville de Vermautl en
53o. Cette ville avant été . ruinée
par les Huns et les Vandales , il
transporta son siège à Noyon. Il
monta ensuite sur celui de Tour-
nay en 532. On le força de garder
ces deux évêchés , parce ciae l'ido-
lâtrie existoit encore dans l'un et
dans l'autre. Saint Médard fit chan-
ger de face au diocèse de Tournay,
convertit les idolâtres, et retourna
ensuite. a Novon, où il mourut le
8 juin vers l'an 545. Il fut ense-
veli au bourg de Croui , a deux
cents pas de Soissons. Ce lieu de-
vint dès-lors célèbre. On y bâtit
une église ; on y joignit ensuite
un monastère, enrichi des libé-
ralités de nos rois, et qui, soiis
MEDE
58 a
saint Grégoire , pape , fut déclaré
}(' chei' (les autres monastères de
France.
MÉDAVY. Voyez Granceît. .
t IMEDE ( Joseph ) , membre
du collège de Christ a Cambrid-
ge , et professeur en langue grec-
que , né à Ëssex en io86, xe-
4 usa la prévôté du collège dfe la
l'rinité de Dublin, et plusieurs
autres places importantes , pour
se Hvi«r à Tétude sans distraction,
ftlède , penseur profond , bon
logicien, philosophe sage, ma-
'thématicien habile, excelfent ana-
tomiste , critique savant , égale-
ment versé dans la connoissance
des langues, de l'histoire , et de la
chronologie, consacra les. deux
tiers de sa vie à l'étude et à ses
fonctions dans le collège de
Ghrist. Lorsque ses élèves étoi«3t
hien fortfi en logique et en
philosophie , il leur distribuoit
pour leur tache journalière un
«ujet «H wi éditer , et le soir ils se
rcndoient à sa chambre , où sa
premièrp question, «jlojt sur les
•loùtès qu'ils avoient' formés dan^
le cours de leur étude , car fl
Sijpposoit que ne douter de rien
ou ne savoir rien étoit une seulf
et même chose : il les exerçoit
ainsi h penser d'.après eux-mêmes
et a ne rien croire sur parole, il
disoit des jeunes gens qui ne vé-
Yoient a Cambridge que par eu- *
riosité ou pour y être vus, qu41s
étoient les tulipes de l'université.
Ce sage littérateur mourut en
i658 , à 52 ans. Ses ouvrages fu-
rent imprimés à Londres en i664 ,
en 2 vol. in-fol. On v trouve , I.
De savantes Dissertations sur
plusieurs passages de Tncriture
sainte. IL Un grand ouvragé qu'il
a intitulé La clef de V Apoca-
lypse, IIL Des Dissertations ec-
clésiastiques. Mède prouve par
MEDE
s*^ n travail sur l'Apocalypse qn^il
étoit plus philosophe dans sa
conduite que dans ses écrits.
MÉDÉE ( Mvthologie ) , fille
d'Éétès roi de Colchide,'et d'Hvp-
sée , fameuse par ses enchante-
mens. Médée ayant vu débarquer
les capitaines grecs à Colchos ,
fut si éprise de Jason leur
chef, qu'elle leur promit de les
délivrer de tous les dangers aux-
quels ils alloicnt s'exposer pour
enlever la Toison-d'Or , s\ Jason
vouloit l'épouser. Ce prince y
ayant consenti , elle lui donna
d'abord de quoi assoupir l'affreux
dragon qui gardoit cette Toison,
et ensuite lui facilita les moyens
de l'enlever ; après quoi , elle
s'embarqua avec lui pour le suivre
en Grèce. Mais dans la crainte
que son père ne la fît arrêter dans
sa fuite , elle massacra son frère
Absyrte , encore enfant, et en dis-
persa les membres sur le chemin,
afin que la vue de ce spectacle
suspendit la rapidité de ses pour-
suites , et qu'elle pût échapper a
sa vengeance. Etant arrivée en
Thessalie , elle rajeunit Eson son
bea^-père; etpouryengersonmari
de la perfidie de Pélias son oncle,
qui avoit voulu le faire périr, elle
conseilla aux filles de cet oncle
d'égurger leur père , avec pro-
messe de le rajeunir , ce qu elle
ne fit pas. Peu îiprèS , Jason s'é-
tant dégoûté <Je Médée pour épou-
ser Créiîsé , fille de Créon , roi
de Corinthe, elle en conçut une
telle jalousie , qu'elle se trans-
porta a Corînthe pendant les ré-
jouissanceff du mariage , et em-
poisonna le beau-père, la femme
de Jason , et deux enfans qu'elle-
même avoit eus de lui , et se
sauva sur un char traîné par deox
dragons ailés. De retour dans la
Colchide , elle remit son père
Eélés sur le trdne , d'où on l'a*
MEDI
^oît ehassë pendant 50d absence.
( Vax^z M É D u s. ) « On pré-
tend , dit M. de Grâce , que 1 his-
toire dé Médée fut altérée plu-
sieurs siècles après sa mort, et
que ce ne fut que dans ces der-
niers temps-là qu'on lui imputa
tant de crimes , qu'elle n'a voit
réellement pas commis. On as-
sure , au contraire , qu'à l'excep-
tion de< sa foiblesse pour Jasou ,
\ qui elle fournit le moyen d'en-
lever les ti^ésors de son père, elle
donna toujours des marques d'un
oœur généreux et. rempli de ver-
tu. La connoissance des simples
avoit fait l'occupation de sa jeu-
nesse , et elle ne s'en étoit servie
que pour procurer du secours
aux malades ; mais les poètes en
ont pris occasion d'en fairetmema-
gicienue. » ( Introduction à l'His-
totrede l'Univers , tome6, p. 5640
MÉDEM ( Conrad de) , grand-
maître de l'ordre militaire des
chevaliers Porte-glaive , s'empara
de la Courlande , qui fut dès-lors
érigée en duché sous la suzerai-
neté des rois de Pologne. Médem
y bâtit la ville de Mittau , qui en
est devenue la capitale , et mourut
vers l'an 1290. Ses descendans
existent encore.
'^ I. MÉDICl ( Sixte de' ) , d'ime
famille vénitienne , originaire de
Brescia , né en i5o2 , entra dans
l'ordre de Saint - Dominique à
l'âffede dix ans,ets j distingua. M
se livra ensuite à la prédication,
devint professeur de théologie à
Padoue , et de philosophie à
Venise, «et mourut en i56i. On
«àe lui, I. De fœnore Judœorum ,
Venetiis , i553 , in-4''. U. Oratio
de ingenio theologicis faculta-
tibus excolendo ^ Venetiis , i555 ,
^-4*"* I I L Oratio de humanm
induslriœ prœstantid ;' Oratio
in Junene Alojrsii Grifalconii ;
fie laÂinif mututrarum nçtis » Stro-
M EDI
585
matum , seu coUectaneonini y
vol. 9. Lumen $,Jideiy etc.
♦ II. MÉDICl ( Henri de') , ju-
risconsulte , d'abord juge et en-
suite conseiller , né à Catania ,
dans le t6« siècle, mort en i549,
a donné Ad buliam apostoUcam
Nicolai V ^ et regiœ pragma--
ticœ de censibus annotationes ,
♦ m. MEDICl (Bernard de'),
de Syracuse, vi voit vers l'an i5îo.
Il a écrit un Traité super caput
volentes , qu'on a joint aux Con-
sultations de Guillaume de Perno
de Syracuse. — Il ne faut pas le
confondre avec Bernaïu) de Médici
de Monte Alcino , près Sienne ,
poète, qui florissoit vers l'an 1476,
et dont on trouve des poésies dans
le recueil des poètes âuçiens [dé
Lion Allatius,
IV. MEDICl (Camille de*) ,
Napolitain > juriconsulte et avo-
cat dans le 17* siècle, a fait im-
primer Juris responsa , et un vo-
lume dé la Juridiction royale,
tl. MÉDICIS (C<ime de}, dit
V Ancien , né à Florence au mois
de sef^embre i5d9 , de Jean de
Médicis;, jouit très-jeune du riche
héritage que lui laissa son père ,
qui fit des gains immenses dans
le commerce , et devint le premier
chef de ses concitoyens. Au mi-
lieu Aes guerres qu'il soutint ,
des divers intérêts qu'il eut à
discuter, il mit un nouvel ordre
dans le gouvernement, impo^
un frein a la magistrature , doi^t
les privilèges étoient devenus ex-
clusifs , accueillit les jésuites ,
s'opposa aux impôts que Paul
in exi^eoit des ecclésiastiques „
et rétaolit la discipline dans les
nombreux couvcns que l'on comp-
toit à Florence. Il y permit l'in-
quisition, mais le procès des ac-
cusés lui étoit soumis ; et , toujours
prêt à faire grâce aux coupables,
jamais il u'a£aadoiuiftrixmocence
S84 MEDI
au jugement de ses délateurs.
Uniquement occupé du bonheur
tle ses commettans , il fit fleurir ^
le commerce et, l'agriculture ;
fonda Tuniversité de Pise ; pro-
tégea les lettres et les arts ; forma
une imprimerie grecque ; ras-
sembla les médailles les plus
rares , et bâtit k ses frais une
superbe bibliothèque , dans la-
quelle il déposa les précieux ma-
nuscrits qu'il avoit achetés a la
mort du cardinal Ridolfi. Les sa-
vans les plus distingués avoient
la conduite de cette bibliothèque;
et , d'après la réputation des
membres qui composoient l'aca-
démia, les étrangers venoient y
entendre l'interprétation de la
comédie de Dante, et des son-
nets de Pétrarque* : alors les avis
étoient partagés sur différens
passages , de ces deux auteurs ,
et Ton regard oit comme très-ins-
truits ceux que l'on croyoit ca-
pables de les expliquer. L'envie
qu'inspirèrent ses richesses . lui
suscita des ennemis qui le firent
bannir de sa patrie ; il se retira
'\ Venise, oii il fut reçiv«?omme
mn monaVque. Ses concitoyens
ouvrirent les yeux et le rappelè-
rent. CAme étoit infatigable ; il
passoit les nuits à écrire ses let-
tres , et ne confioit ses projets
€[u'au secrétaire Corcino. Ce qu'il
y a de plus remarquable dans la
\\\ de Come , c'est que , sans être
lorti d'une condition privée , sans
avoir été antre chose qu'un sim-
ple particulier , il a traité d'égal
a égal avec les potentats. Son
mérite lui avoit donné le pouvoir
d'un souverain ; sa fortune lui
fournit les moyens d'en déployer
la magnificence. Il fut pendant
34 ans Tunique arbitre de la répu-
blique, et le conseil de la plupart
■ des villes et des souverains d'Italie.
Il mourut au mois d'août 14^4»
à l'âge de 76 ans ; et l'on gray^
MEDI
sur son tombeau une înscriptîôit
dans laquelle on lui décerna le
titre de père Hu peuple et de libé-
rateur de la patrie, Voj. Cathe-
rine , n^ V , k la fin.
t IL MÉDICIS ( Laurent de ) ,
surnommé le Grand et le père
des lettres , né en 1 44^ » étoit ûb
de Pierre de Médicis , l'un des
plus riches négocians de Florence,
petit- fils de Côme, et frère d«
julien de Médicis. Ces deux frères,
qui jouissoient k Florence du
pouvoir absolu , étoient vus d'an
œil jaloux par le roi Ferdinand
de Naples , et par le pape Sinte
IV. Le premier les haïssoit, parce
qu'il ne régnoit pins k Florence;
le second , parce que les Médicis
s'étoient opposés a l'élévation de
son neveu. Ce fut k leur insti-
gation que lesPazzi (vo^.cemot)
firent éclater leur conjuration le
a6 avril i47^< Julien fut assassiné
en entendant la messe. Laurent ,
n'étant que blessé , fut reconduit
k son palais par le peuple, et
au milieu de ses acclamations.
Ayant hérité d'une partie des
grandes qualités de Côme-le-
Grand , il 'fut, comme lui , le Mé-
cène de son siècle. C'étoit , dit
un historien , une chose aussi
admirable qu'éloignée de nos
mœurs , de voii^ ce citoyen , qui
faisoit toujours le commerce ,
vendre d'une main les denrées du
Levant , et soutenir de l'autre le
fardeau des affaires publiques ;
entretenir des facteurs , et rece-
voir des ambassadeurs ; donner
des spectacles aux peuples, des
asiles aux malheureux , et orner
sa patrie d'édifices superbes. Ses
bienfaits Ta voient tellement fait
aimer des Florentins , qu'ils le dé-
clarèrent chef de leur républi-
que. Il attira k sa cour un grand
nombre de savans par ses libé-
rarlités; il envoya Jean Làscarii
\
■M EDI
^ns la Grèce , pour y recoavrër
deâ inahùscrîts ilont ileurichit sa
bibliothèque.' Il cultïva lui-même
ies lettres. Nous avons de lui ,
1. Des Poésies italiennes , Ve-
nise , 1 554 > in - 1 2 j Londres ,
1801 , 1^ part. , iiî-4^. II. Can-
vone à balto , composte del ma g,
Lorertzo de* Medici , e da M,
jÉgiwlo Poiiziano , od altn aii-
,tori, insieme con la Neucia da
Bafherîno ^ et la Becà^ da Dico-
nïano coniposto dal medesi^o
LorenzOf Fîrenze , iDÔa et i568 ,
in-4*' , volume très -rare , consis-
tant seulement en 4^ pages. Lau-
rent de Médicis étoit si universel-
lement estimé , que les princes de
TEurope se faisciient gloire de le
nommer pour arbitre de leurs
ditférens. Bajazet , empereur des
Turcs, voulant lui marquer sa
considération , fit rechercher à
Conslantinople les assassine de
Julien son frère , et lui en en-
voya un qui s'étoit retiré dans
celte ville. Il n'y eut que le pape
Sixte ly qui continua de se dé-
<j}arer Contre lui ; mais il le con-
traignit de faire la paix. Laurent^
mort le 9 avril 149*2 5 ^ 44
ans , étoit d'une petite taille , et
d'une figure peu avantageuse ;
mais il unissoil à beaucoup d'es-
prit , et a une pénétration in-
croyable, un cœur noble et une
prudence qui jamais ne l'aban-
donna. Malffré ses défauts phy-
siques , sa iorce et son agilité
étoientk extraordinaires , et dans
les tournois il surpassoit tous
ses cqncurrens par Vnablleté avec
laquelle il manioit un cheval. Ses
deux fils (Pierre qui lui succéda^
et qui fut chassé de Florence en
^494 9 ^^ Jean , pape sous le
Voih de Léon X ) , se signalèrent
.comme leur père par l'amour des
arts et la générosité. Pierre mou-
rut en i5o4, laissant Laurent,
dernier mâle de cett« braache -,
MEDÎ 385 .
celui-ci , qui' lénnîna sa vie en
i5i9, fut père de, Catherine de
Médicis , LiqueTle ,épousa Henri
II , rçi de France. ( Voy, la vie <le
Laurent de Médicis ,' traduite du
latin de Nicolas de Valori , son
contemporain , Paris , 1761 , iu-
12.) Guill. Roscoë a écrit en an-
glais une excellente vie de Lau-
rent de Médicis , traduite en fran-
çais par François Thurot, à Paris ,
an 7 ( 1799) , 2 volumes in - 8«.
Dans lesÈlu^jdegli uominiiUustn
Toscani ,♦ 4 vol. in-^" , Lucques ,
1 77 1 , et suivantes. Il se trouve une
vie de Laurent de Médicis par
Bruno Bruni, professeur de théo-
logie à Florence , qui n'est qu\ine
ûs^ez médiocre compilation. Ce
qui est incamparablement meil-
leur , c'est la vie de Laurent ,
écrite en latin par le savant pré-
lat Fabroni, en 1 vol.in-4'' , 1784»
dans laquelle il fait connoître la
vie pahtiique de Laurent jplutôt
que sa vie littéraire.
t m. MÉDICIS (Jean de) ,
surnommé Vinvincible , k cause de
sa valeur et de sa science militaire,
étoit fils de Jean , autrement dit
Joui*dainde Médicis , et eut pour ^
fils unique Côsmeï*', dit lé Grand.,
3ui ,^i lâged^e 18 ans, fut élu
uc de Florence , après le meur-
tre, d'Alexandre de Médicis , en
1537. Jean fit ses premières armées
sous Laurent de Médicis contre,
le duc d'Urbinv il sei*yit ensuit&Ur
pape Léon X, aprè^la moit da-
quel il passa au service de Fran-
çois I*' , .qu'il quitta pour s'at-
tacher à .la fprtune de François
Sforce , duc de Milan. Lorsque
François l'"" se ligua avec le pape
^lles Vénitiens contre l'empereur ,
il rentra jau service de Fraîicç.
Il fut blessé a Governolo , petite
ville du Mantouan , d'une arque-
busade dans le genou ; et s'étaat
i'ait tra9ST)oit;?r à }l&ntoue , il y
a5
\
38Û
MEDI
moarut le 29 novembre iSaô ,
k l'âge de q8 ans. Ayant été blessé
à ]a jambe, on lui dit qu'il falloit
-des gens pour le tenir pendant
qu'on la lui couperoit : a Coupez
hardiment, répondit- il, il nest
besoin de personne ^ ; et il tint
lui-même la bougie pendantqu'on
Fa lui coupa. Ce trait de cou-
rage est rapporté par Brantôme
eh Varchi. Ses soldats s'habillè-
rent de noir , et prirent des en-
seignes de la même couleur , pour
témoigner leurs regrets de sa
perte ; ce qui fit surnommer Tin-
fanterie toscane qu'il avoit com-
mandée les bandes noires.
IV. MÉDICIS ( Laurent OM
Laurcncin de ) , descendant d'un
frère de Cosme-lc-Gracd, aflfecta
le nom de Populaire. Il fit tu<3r,
en i537 , Alexandre de Médicis,
3ue Gharles-Quint avoit fait duc
e Florence , et qu'on croyoît
fils naturel de Laurent de Médi-
cis , duc d'Urbin. ( Foy, Alexan-
dre , n» XXI ). Laurent , jaloux de
son pouvoir, déguisoit ce sen-
timent sous le nom d'amour de
la patrie. Il aima les gens de let-
tres et cultiva la littérature. On a
de lui ,. I. Lamenti j Modène,
in- 12. II. Jlrido^iOy comedia y
Florence , iSqS ,in-i3. Il mourut
sans postérité.
fV. MÉDICIS ÇHippoljted^,
fils naturel de Julien de Médicis
^t d^une demoiselle d'Urbin , fit
paroitrc dès son enfance tontes
les grâces de l'esprit et du corps.
Le pape Clément VII , son cou-
sin , le fît 'cardinal en iB^g, et
f envoya comme légat en Alle-
magne, auprès de Charles^Quint.
tiOrsque ce prince passa en Ita-
lie , Médicis qui le suivoit , se
livrant k son nomeur martiale ,
&'habilla en général d'armée , et
devança l'empereur, suivi des
fia» brav«f gentibhommes de la
MEDI
cour. Ce prince, natureliement
soupçonneux , craignant que le lé-
gat n eût dessein de le mettre mal
avec le pape, envoya après loi
et le fit arrêter. Mais ayant ap-
pris que ce n'étoit qu'une saillie
de l'humeur du jeune çardiniii »
il le mit en liberté cinq jours
après sa détention. La réputation
que Médicis s'acquit par Fheu-
reux' succès de sa légation , lui
fut très-avantageuse. On le con-
solera comme un des' soutiens du
saint-siége : et sur la fin de la vie
de Clément VII , lorsque le cor*
saire Barberousse fit une des-
cente en Italie , le sacré collège ,
craignant pour Rome « qui n'àvoit
alors d^autres tronpes que deux
cents hommes de la garde du
pape , pria Médicis d'aller dé-
fendre les côtes Jies pluâ exposées
à la fureur des baroares. En ar-
rivant, il trouva que Barberousse
s'étoit retiré. De retour à Rome ,
il entra dans le conclave , et. con-
tribua beaucoup à Télection de
Paul m, qui -lui refusa néan-
moins la légation de la Marche
d'Ancône , quoiau'elle lui eût
été promise dans le conclave. Ir-
rité de ce que le pape lui avoit
préféré Alexandre ue Médicis ,
cru fils naturel do Laurent, duc
d'Urbin, pour la principauté de
.Florence , son ambition lui per-
suada qu'il y pourroit encore par-
venir en se défaisant d'Alexan-
dre. Il conjura donc contre lui ,
et résolut de le taire mourir pair
le moyen d'une mine ; mais elle
fut éventée. La conjuration ayant
été découverte , Octavien Zenga ,
l'un de ses gardes , fiit arrêté
comme Tun des principaux com-
plices. Hippolyte de Médicis ,
craignant pour lui - raêrae ^ ^ 9^
retira dans tm château près dfi
Tivoli. En voulant passer à Ka-
pies il tomba malade à Itri , dans
le territoire de Fondî > oii il mou-
MEDI
TVLt le i3 août i555 , âgé seu- j
lement de a 4 *,°^* Quelques his- '
toriens ont assuré qu'il fut em-
poisonné, li a voit fait de sa mai-
son un asile pour' les malheu-
reux. Elle étoit ouverte k toutes
sortes de nations. On lui parloit
Suelquei'ois jusqu'à vinçt sortes
e lancrues différentes. Il
lM|L[]uelque cérémonie, p u-
.'^m* chasse , la comédie ,
roître d
bliqne
la poésie remplissoient tout son
temps. Hippolyte eut im fils na-
turel , nommé Asdrubal de Me-
Dicis , qui fut chevalier de Malte.
Ses mœurs étoient plus militaires
qu'ecclésiastiif ues .
VI. MÉDÏCIS ( Sébastien ) , de
la famille illustre de ce nom , fut
fait chevalier de Saint-iStienn^
en iSôg. On ignore Tépoque de sa
mort. Il se distingua par son
savoir et ses ouvrages. On lui
doit, I. Dn Traité De venatione ,
piscatione et aucupio , Cologne ,
in- 8°. II. De fortuitis casibus y
in-8*. III. Rslationes décréta mm
et canonum concilii Tridentini
collectée , Florentiae , 1759. IV.
Sunima peccatonun capitalium ,
vol. in-80. V. De sepulturis , Flo-
rentiae, i58o. VI. Un Traité, sous
ce titre : Mors omnia solvit ,
Praiicof. , i58o.
VU. MÉDICÏS { autres princes
du nom de). F. Capello, n<» I. —
Alexandre , n° XXL- — Ferdinand,
n»« XII et XIII. — Gosme , n" II ,
lïl et IV, où nous parlons des
derniers rejetons de cette maison
illustre.
Vin. MÉDÏCIS ( princesses du
lom de ), Voyez Catherine , n"
r, , et Marie , ti% XIII.
IX. MEDiaS ou Medigmno.
'ojr. Mamonan.
* X. MÉDÏCIS ( Pierre de ) ,
MEDI 587
peintre d'histoire . né h Florence
en i586 , descenaoit de Tillustre
maison de <îe nom en Italie. Gi-
goli fut lé maître de Médicis , qui
avoit adopté la manière agréable
de cet artiste. Il fît admirer la
pureté de son dessin , son coloris
et son expression naturelle.
* I. MÉDINA -MÉDENILLA
( Pierre ) , poëte espagnol , né à
Madrid vers le commencement du
i5^ siècle , fut l'ami intime du
fameux Ijope de Véga , qui e»
fait le plus grand éloge dans son
Laurier d^ Apollon. Dans sa jeu-»
ncsse il embrassa la carrière mi-
litaire et passa en A9iérique , o^
il est mort. Nous nVvoUs de
ce pc^ëte que quelques poésieg
éparses dans quelques ouvrages
du temps , et une Eglogue très-
estimée^ composée par lui et par
son ami Lope de Vega. On trou-
vera cçtte Èglogue dans le P;*r-
nasse espagnol , ainsi que les dé**
tails intéressans de la triste cir-
constance qui donna liou k cette
production sentimentale.
II. MEDINA ( Jean ) , célèbre
théologien espagnol, natif d'Al-
cala , professeur distingué de
théologie dans Tuniversité de celte
ville , mort en i5^6 , âgé d'envi-
ron 56 ans , a donné divers ou-
vrages , pour lesquels les théo-
logiens marquèrent un empr(îs«
sèment qui ne s'est pas soutenu.
ni. MÉDINA ( Bartbélemi ) y
théologien espagnol de Tordre du
Saint-Dominique , mort k Saia-
manque en i58i , k 53 ans , a
publié des Commentaires sur saipt'
Thomas , et une Instruction sur
le sacrement depénitence. On le
croit l'auteur de Topinion de la
probabilité. ^ .
IV. MÉDINA (Michel),
théologien espagnol , et religieuse
franciscain , mort k Tolède vers
388 MjEDJ
i586 , ^e distingua dans son
ordre par 5on érudition et par,
ses ouvrages. Les plus connus
jont , ï. Deux Traités , Tun du.
'Purgatoire , et Tautre de la Foi
çn Dieu. Ce dernier ouvrage ,
intitulé Christiama Parœn^sis ,
sive de rectâ in Deumjide , est
divisé ^n sept livres , et fut im-
primé à Venise en i564. H. De
ta continence de ceux qui sont
dans les ordres sacrés r Die sa-
crorum hominum continentiif , oh
il traite de l'institution des évo-
ques , des prêtres et des autres
ministres : ie§ théologiens , qui
estiment encore ces traités , ont
remarqué, comme une singula-
rité , qu'il n'jr regarde pas le sous-
diaconat comme un sacrement.
* V. MEDINA ( Salvador Ja-
cinto-Polo de ) , poëté Ijriqiie
espagnol, né k Murcie , au com-
mencement du 17* siècle. On a
de lui , I. Les ^académies du Jar-
dln> U. La. bonne hwneur des
filusrfiS. m. Des Fables, IV. Gàu-
vemement moral en douze dis-
cours. Ces poésies furent impri-
inèes en x659 ' P^^ ^^^ soins de
Joseph Alfay et réimprimées a
Madrid en 1715 , i vol. in-4°. On
j trouve de la force jointe ai une
nîfe plaisanterie , genre dans le-
quel Médina excelïoit.
* VI. MÉpiï>lA( Jean-Baptiste),
célèbse peintre , demiep cheva-
lier créé en Ecosse par le grand-
commissaire , né à Bruxelles en
i6()0 , ifnort en 1711 , passa une
grande partie de sa vip en An-
gleterre. Médina avoit soigneu-
sement étudié les ouvrages de
Hubens , et en avoit si bien pro-
fité , qpe ses tableaujc ont été es-,
timés fort peu inférieurs k ceux
de ce célèbre peintre.
* MED JRYTY ( Al ) , auteur
arabe du 4* iièele de l'hégire ou
MEDO
du i6« de l'ère vulgaire , càltiTa
-les sciences avec quelques succèf
et se fit un nom plus recomman-
4able en écrivant sur leurs prin*
cipes. Il a laissé ime Encyclo^
pédie en q\iatre livres , que la
bibliothèque d'Oxford possède
manuscrite. Le jugement qu'on
doit porter d'un ouvrage de cette
isspèce est très-facile. Si une foule
de gens de lettres , de savans ,
d'artistes réunis n'ont ttûduit en
France dans le 18'' sieM^ qu'une
Encyclopédie incomplète , fau-
tive , et fort au-dessous de l'idée
qu'on s'en «ievoit faire , qu'est-ce
3u'un seiiil homme a pu écri''Y
ans le même .genre , en Orieut
sur-tout, où le mérite isolé n'a
personne qui l'aide dsaxs ses tra-
vaux , où la vanité la plus ridi-
cule l'empêche d'écouter un cen-
seur ; la méfiance , de consul W
des amis ; la crédulité , de dis-
cuter les faits et de séparer la
vérité des mensonges ? Les Orien-
taux n'ont point de critique, en-
core moins de goïit. Leurs livrer
élémentaires sont un chaos éter-
nel; leurs histoires, des traditions
longuement narrées ; leurs- poé-
sies , un assemblage dé pensées
charmantes , fortes quelquefois .
rarement naturelles , et d'hyper-
boles monstrueusjes de sublime e\
de platitudes.
MEDON, surnommé le Boi-
teux ^ fils deCodrus, dix -sep-
tième et dernier roi d'Athènes ,
après la mort duquel il n'y eut
plus de rois dans cette ville.
On leur substitua. les archontes ,
magistrats qui , au commence*
mcçt, gouvernoient la répubti(|ne
pendant toute leur vie. Medpn f^:^^
le premier archonte , el fut pré-
féré k son frère Nélée parl'oraçlê
de Delphes , vers Fan 1068 a^ant
J. C. Il fit aimer et respecter sou
autorité.
ISIEÉC
MÏÎDUS , fils dT.gée et de Mé-
dée, fut reconnu de sa nièredànS
lè-raoment qu'efle preîsoit Perses,
roi de Colcnîde, au pouvoir dé
qui elle étoit , de le faire mourir ,
le croyant fils de Créon. Revenue
de son erreur, elle demanda à lai
parler en particulier, et lui donna
line épde , dont il se servit pour
tuer Perses lui-même. Médus re-
monta ainsi sur le trône d'Eétès
son aienl , que Perses avoit
Usurpé.
MÉDUSE (Mylliol.' ) , Tune des
trois Gorgones , fille aînée de la
nymphe Céto, et du dieu matin
Phorcus. Elle habitoit les îles
Qrcade^ dvis Tocéan éthiopien.
Neptune, épris de ses charmes ,
eniouit dans le temple de Miner-
gHSette déesse, irritée de ce sa-
^Hpje , métamorphosa les che-
^Kae Méduse , qui étoient d uir^
blond doré ,en serpens , et donna
à sa tête la vertu de changer en
pierre tous ceux qui la regarde*
roient. Persée , muni des ailes de
Mercure, coupa la tête de Méduse,
du sang de laquelle naquit le che-
val Pégase , qui , frappant du pied
contre terre , fit jaillir la fontaine
Hippocrène. Persée ayant eu-
cîiassé cette tête dans le bouclier
de Pallas , revint triomphant
dans son pays , où il changea
en pierres tous ceux k qui if la
présenta.
♦ MÉECRREEÎN (Job Van )
fut au ly* siècle chirurgien de
Fhôpital et de Tamirauté d'Ams-
terdam et fit d'excéllens élèves dans
son art qu^il pratiqua avec autant
d%onneur que de succès. On lui
doit f invention dd quelques ins-
tramens et la perfection de celui
nommé troicari , pour percer
rocil rempli d*eau ou dé pus ,
celle du serinsàtome , et a*une
aiguille cannelée. On a publié
après sa mort , en hollandais ,
MEEJ ^
Ahislerdam , 1668 , in-4* , avec,
figures , ibid. , 1682 , in- 8*» ,, en
latin . par Abraham Blasius', el a
îVureniberg, en allemand', même*
format , lOjS , beaucoup d*Z{/5-
toires. médico-chirurgicales écri-
tes par Van - Mé^ckreen. Commet
il n y cache rien des bons ou des
mauvais succès de sa pratique,^
cet ouvragé' a dû être fort ms-
tructif pour ceux qui se sont pro-
posé son auteur pour modèle.
♦ MEE'J-ED-DYNE , abori-éî-
s'eadet Moubâœk ibn-A'iir* al-
chaj'bâny, Al djézyri , juriscon-
sulte arabe , né dans le Diar-
bekr (la Mésopotamie) en 544
de rhégire et ae Père chrétienne
XI 49 1 dans le lieu nommé l'Ile du
fils d'Omar , sur le Tigre , niou-
rut vers 606 — 1209. Ses princi-
paux ouvrages sont , I. OEUvre
parfaite ou complète. C'est un
Dictionnaire d'antiq^^ arabes y
écrit dans cette lanl^Hbet qui ser
trouve manuscrit 4^|P^ biblio-
thèque bodléyennecPuKford , 5
vol. , dont les deux derniers sont
aussi à FEscurial. II. Abrégé
des commentaires de Kamakhs-
charyet de Thalébjrsurle Cordn.
III . Recueil des sentimens desplu9
célèbres docteurs sur la loi mU"
sulmane. Ces deux derniers ou-
vrages , assez* estimés des sa-
vans , sont également écrits en
arabe. Mee'j-ed-Dyne étoit un
homme versé dans la connois-
sance des sciences die son temps
et de sa patrie > c'est-à-dire quil
λossédoit le droit., la grammaire >
a rhétorique , l'astronomie , la
médecine « l'astrologie sur-tout ;
mais c^est vers le droit civil et re-
ligieux 9 ,qui sont liés ensemble
chez les Musulmans , qu il tourne
ses principales études. Un des'
caractères de son talent est Pélé-
gance du style y la facilité , les
tours d« phrases aimables.
39:
ME G H
BfEGI
telle fureur qu'il massacra Mér | toujours comme le père, nourri-
gare et les enianâ qu'il avoiteu&
d^elle.
cier des malheureux indigens.
~ <l»;chi-
MEGARTQUE (là secte). Foy.
EoCLlDE , n" I.
MÉGASTHÈNE, historien grec,
eqinpoiia, sous Sélencus-Nicauor ,
vers Tan 292 avant J. C , une^/.y-
toire des Indes , qui est citée par
les anciens, m^ii^ qui s'est perdi^.
Celle que nous avons aujour-
d'hui sous sou nom est une.jri-
dicule supposition d'Annius de
Viterbe.
MÉGE (li, Antoine- Joseph),
Bénédictin de la congrégation de
Saint- Ma ur , né à Clerniont en
Auvergne, mort a Saint-Ger-
main-des- Prés Cil 1691 , à 66
ans , donna , en 1661 , une tra-
duction française du traité de
Jouas , évêque d'Orléans , pour
l'instruction des laïques. Son
Commentaire français sur la règle
de Saint -Benoît ,. Paris , 1687 ,
î«-?4° > et la yie du même saint,
avec une histoire de ce qui est
arrivé de plus mémorable dans
son ordre, iu-4^» , .1690, sont es-
timés à cause de l'éruditiou qu'il
y a répandue.
MÉGÈRE, l'une des trois
Furies. Ployez Euménides.
* I. MEGIIERDÎTCH , évêque
d'Auper^, place forte delà grande
Arménie , né vers le commen-
cemeut du i5* siècle , s'adonna
avec une ardeur extraordinaire
aux é(udcs de la théologie et de
la philosophie de son temps ; il
acquit bientôt de la renommée ^
et fut sacré évêque de cjjtte ville
dans un âge encore bien jeune.
Megherdilcti , héritier de grandes
richesses aue ses parens lui lais-
sèrent après leur mort , les em-
plova entièrement au soulage-
in^uîdes pauvres, et^ut regardé
Des querelles religieuses
roieut alors TArménie ; Megher-
ditch éprivit des lettres «circalaires
à plusieurs évêques et docteurs*
de non pays ; il calma les esprits
et les ramena à la concorde. Ce
prélat sage et vertueux moarut
vers l'an i25B, et fut regretté par
tous ses compatriotes. On a de-
lui un traité sur les passions hxx-
maiues, intitulé les Remèdes de
la santé*
* IL MEGHERDITCil-NAK-
HACIÎ , né vers la fin du i4*
siècle , dans le village de Bor ,
près de la ville dé Billis , étudia
avec succès la poésie , la rhéto-
rique et l'art de Péloquence , et lut
sacré évêque d'Amed ou Dîarbe-
kir. Otoman et son lils Ilam-
za , émirs de la Mésopotamie ,
l'honorèrent particulièrement. En
1443 > à la suite d'une persécu-
tion contre les chrétiens, Megber-
ditch se sauva de là ville d'A-*
med , parcourut les côtes d<j Pont-
Eùxin ,puis alla à Constantino-
pie , et d^ là se rendit dans la Cri-
mée. Gihanchir, fils de Hamza ^
cohnoissant le crédit et l'influence
de ce prélat sur l'esprit des chré-
tiens , le- rappela (fans son dio-
cèse eii lui accordant des préro-
gatives. Megherditch se rendit
alors dans celte ville , gouverna
son église avec sagesse , et mou-
rut vers Tan 1 47© » et laissa , i «> Un,
fH*cueil de poésies sacrées et pro-
Janes : on trouve plusieurs mor-
ceaux de ce recueil dans le ma-
nuscrit arménien de la biblio-
thèque impériale , n» i3o ; 2° His-
toire tragique , écrite en v'ers »
sur là grande épidémie arrivée en
Mésopotamie en i^ôS.
♦ MÉGI S ER ( Jérdnie), né
a Stuttgard dans le Wirtem-herg »
et jnort eu 1616 ^ est auteur d'oa*
*
]VrEH"E
Grrnmnaaire turque , imprimée
en 1612 , et des Annoles de Ca-^
rinthie , publiées en 1608 , in-fol.
On lui doit encore une Antholo-
gie grecque et latine , imprimée
a Franciort en i6o'^ , à ses frais.
Ce dernier ouvrage reparut à
Francfort. en i6i4 > in-8», sous
le- titre de Omnium- horarum op-
sonia , curante Johnnne Jacobo
Persio. Cet ouvrage , dont on a
voulu dépouiller le véritable au-
teur , eft très-rare.
MÉGISTO , épouse de Timo-
léon, citoyen de la ville d'Élée.
Aristotime , s'étant emparé de
cette ville , y exerçoit une hor-
rible tyrannie 4 Té!» ha bilans , lassés
de ses cruautés , s'enfuirent et
prirent la forte place d' A mymone;
Le tyran, furieux, fitarrêter leurs
femmes, parmi lesquelles se trou-
voit Mégisto. Celle-ci , non inti-
midée , reprocha publiquement
à l'usurpateur son oubli de la
vertu. Ce dernier ordonna de lui
amener sur-le-champ le fils de
Mégfsio pour le faire égorger sous
les yeux de sa mère. L'enfant
joiioit alors dans la cour du palais
avec d'autres enfans de sou âge ;
Mégisto l'appela courageusement
elle-même , et parvint par sa fei^
roeté à étonner le tyran , a le
faire rougir de ses excès >, et a
sauver son fila. J^oj, Plutasque*
M E H D I ( Mohammed ) , his-
torien persan , mort au commen-
ïcement du i8* siècle^ a écrit la
vie du conquérant Nadir-Chân.
ELdouard Joues a traduit cet ou-
vi^ge.
* MEHEDY ( Moulcà$sera Mo-
hammed beh- ^d allàh al ) ,
fondateur de la djnasitie desis-
mâëlîeBs d'Afrique. Uiie pi*éten-
dne tradîtron de Mahcf met disoit
qu'an bon t de trois cerf tff ans il se
lè^erott ua sokiV ^ ' l'occident.
M ETÏE S95
M^édy, apbuyant son anrijition
de cette faDie , parut vers la fin
du troisième siècle de l'hégire, et
soutint par les armes ^â soi-di-
sant mission Apostolique. Il Ton- •
dit sur l'Egypte avec trois armées ;
mais toutes trois furent battues
l'une après l'autre par le khaUf
Mdgtader qui régnoit à Bagdâcl.
Cette expédition se borna à la
prise d'Alexandrie. Il fit bâtir la
ville appelée de son nom Méhé-
diyeh , il y établit sa résidence ,
et mourut l'an 3itt , dans la -ôa*
ou 63* année de son âge , apfèà
un règne de -26. Les schiytes ou
sectateurs d'Aly le font descendre
d^lsmaël et Imâm ; mais les âb-
bacides soutiennent que ce n'e^
qu'un imposteur , et lui donnent
pour ancêtre un Eej-ptien nommé
Abdallah ben Salem. On peut
croire que ceux qui traitent d'im-
posteur ce prétendu missioiinâire,
ne se trompent pas, tout-à-fait ;
mais il a laissé un empire puis*-
sant et vaste U ses descendans.
+ M É H É G A N ( Guillaume-
Alexandre de) , né en 1721 , a la
Salle dans les Cévennes , d'une
famille originaire d'Irlande , se '
consacra de bonne heure aux
lettres , et fit paroître, en lySs ,
un ouvrage intitulé V0rigine des
Guèbres > ou la Religion natU'
relie ynise en action , un vol. in-
12. Ce livre , du nombre de
ceux qu'on appeloit philosophi-
ques dans le siècle dernier , est
devenu très-rare. En 1765 il don-*
na des Considérations sur las ré^
solutions des arts , qui n'apprenr
nent presque rien de nouveau , et
un petit vol.de Piècesfugitives en
vers , qui valent beaucoup moin^
que sa prose. L'année d'après ,
il pubha les Mémoires de la
marquise de Terville , et le«
Lettres dAspasie , Amsterdam ,
1756', in-fa. Le âtyle dé ces Mé-
394
MEt
moires ^aroit nn peu trop ap-
prêté , et c'est en général le défaut
dont l'autenr avoit le plus à se
défendre. X<e stjle de Méhégan
devoit mûrir , et mûrit en eâfei
avec l'âge. Il donna , en ijS?,
V Origine , les firxigrès et la dé-
cadence de r idolâtrie , in - i!» ;
production pii cette maturité est
déjà sensible. Elle l'est davan-
tage encore dans son Tableau
de ^Histoire moderne , imprimé
en 5 vol. in-ri en 1766. Il mou-
rut le 23 janvier^de la même an-
née , avant que ce livre élégant et
I)lein d'esprit parût. Ce qui rend
a lecture de ce Tableau histo-
rique un peu fatigante , c'est qne
râleur a la manie ambitieuse de
peindre tous les obj ets avec des
couleurs brillantes. Pour animer
ses récits y il raconte tout au pré-
sent , et il prodigue les images.
Ce ton, qui plaît d'abord, ne
peut que Tasser k la longue. 'Au
reste , l'excès d'esprit étant natu-
rel à l'auteur , on lui pardonne
aisément cet aimable défaut. Mé-
hégan avoit la passion delà gloire;
mais il l'aimoit avec un peu
trop de sensibilité. Il suppor-
toit difEcilement la critique. On
a encore de lui , I. Pièces fugi-
tives , extraites de ses œuvres
mêlées, tjQ. Haye ^ i^DO , in-12.
IT. Zbroastre^ histoire traduite du
chaldéen , Berlin , ijSi , in- 18.
III. UHistoire considérée vis-à^
vis la Religion , les b&anx-arts
et r Etat j 1767, 3 vol. in-12.
W. Plusieurs articles dan$ le
Magasin encyclopédique.
* MEI ( Cosme ) , chevalier ,
commandant de Tordre de Saiiit-
Maùrîce et de Saint-Lazare , né
Il Florence en 1718 , demeu-
ra long - temps à Venise , où
il occupa l'emploi de censeur des
livres , et mourut dans cette ville
le 23 février »79o« On 9 de lui,
MEIB
I. De amore sut dis&ertatio ,
Patavii, 1741 • H- ^useumMazzti^
chellianwn^ seu Numismat.aviro^ >
rum djOcti*ind prœslantiorum etc. ,
accedii versit> italica studio equi-^
lis Cosimi Mei elahorata , Vene-
tiis , 1763 , 2 vol. in-fol. IIÎ. Ser--
moni ai Mimiso Ceo indirizzati n
S, E. Alvise Vallaresso , Bas-
sano, 1783. Ces satires , publiées
sous le Àom anagrammatique de
Mimiso Ceo , font honneur à leur
auteur et à la langue italienfte, par
l'élégance , la grâce et la pureté
du style. On lui doit aussi la tm-
du<:tion en vers italiens d'un ex-
cellent morceau de poésie latine
de l'abbé Bragolino , dirigé con-
ti^ les serviles imitateurs de
Thomas , inséré dans le Journal
littéraire du P. Contini ^ n? a5 ,
page 200 , Venise , 1 78a.
I. MEIBOMIUS { Henri ) , mé-
decin de Helmstadt , mort en
1625 , joignoit k la connoissance
de son art celle de la littérature.
On, a de lui quelques ouvrages
de ce dernier genre , imprimés
à Helmstadt en 1660 , in- 4*" , et
insérés depuis dans les Rerum
Germanicnrttm Scriptores , que
publia son petit-fils.
t II. MEIBOMIUS ( Jean-
Henri ) , fils du précédent , pro-
fesseur en . médecine k Helms-
tadt sa patrie , et ensuite pre-
mier médecin de Lubeck , na-
quit le 27 août iSqo , et mourut
le 16 mai i655. Il est connu, par
plusieurs ouvrages. Les princi-
paux sont , I. Mecmnas ^ siva
De €. CUnii Mecœnatis vitd y.
moribus et gestis liber singularisa
a Leyde , i653 , in-4**'. Compila-
tion mal dirigée et sans méthode;
mais puisée dans les sources.
II. De ce revis iis , patibusque
ebriaminibus extra vinufii aliis ^
Helmstadt, 1668 , in^4'*. Cet ou--
vrage , pleii^ d'éraditioin » Q0]i*e
MEIB
l'histoire de la bière et de tontes
les^boissons enivrantes, autres qne
le vin, III. Tractatus deusujlagro-
rum in re m€dic<f et venerea.
Cet ouvrage, curieux et singulier,
aeu quatre éditions : la première
en 1643 , par les Ëizévirs ; la se-
conde k Loi^res , i655 ; la troi-
sième à Copenhague , 1669 , in-
8<» ; et la quatrième en 1670 ,
par Bartholin. Cette dernière est
augmentée de plusieurs additions
de l'auteur. Claude Mercier , en
1792 , eh a publié une traduction-
française avec le texte latin,
t IlL MEIBOMIUS ( Henri ) ,
fils du précédent, et plus célè-
bre que son père , naquit à Lu-
beck eu i658 , parcourut FAUe-
magne , l'Angleterre , la France ,
l'Italie ; professa la médecine,
Thistoire et la poésie dans l'uni-
versité, de Helinstadt, et mourut ,
le 16 mars 1700. Quelque occu-
pation quf lui donnassent ses
emplois et la pratique de la mé-
decine , il trouva du temps pour
publier divers ouvrages. Les
principaux sont , I. Sçriptbres
rerum Germanicarum , in-fol. ,
16SÔ , 5 vol. Cette collection ,
commencée par son père , renfer-
me beaucoup dcpièces sur les dif-
férentes parties (lerUistoire d'Al-
lemagne. II. Ad Saxùniœ iTifeno-
ris historiam introduciio , 1687 ,
in-4'*. L'auteur v examine la plu-
part des écrivains de l'Histoire de
baxe dont les ouvrages sont im-
primés ou manuscrits, lll. Va-
Utntini ffenrici Jffogleri Introduc*
tiotdiiversalis in notitiam cujus-
eitmjfue genens bonarum scrip^
tôrum , 1700 , in-4*, Hçlmstadt :
édition accompagnée de notes de
Meibomius. IV. Chronicon B^g^
censé ; compilation utile pour
f'Histoive de Saxe. V. De Fasis
falpebranim na^vis, , Helmstadt ^
j^666^2,in-4^. Ovk^ cm x)^-ii,-^ro^
MEIE 595
pos que Meibomius ayoit fait df:8
découvenes sur les glandes et les
vaisseaux des paupières : il est
vrai qu'il en si donné une defscrip^
tion exacte ; mais Casseriûs les
avoit connus long-temps avant
lui. ( f^ojr. lesM!émoires deNicé-
ron , tome XVIII, qui donne un
catalogue détaillé de ses autres
ouvrages. )
t IV. MEiBÇMIUS ( Marc ) ,
de la môme famille que les précé-
dens , se consacra comme eux
k l'érudition. Il mit au jtmr , en
i65a , en a vol. in-4" » un Recueil
et une Traduction des auteurs qui
ont écrit sur la musique des an-
ciens. La reine Christine, k qui il
le dédia, l'appela k sa cour. Cette
princesse l'engagea k chanter un
air de musique ancienne , tandis
que Naudé danseroit les danses
grecques au son de sa voix. Ce
spectacle le >couvrit de ridicule.
Meibomius se vengea sur Bonrde-
lot , médecin favori et bouffon de
la reine , qui avoit persuadé k la
princesse de se donner cette co-
médie. 1) lui meurtrit le visage à
coups de poings , et abandonna
brusquement' la cour de Suède.
On a encore de lui , I. Une Edi^
tion des anciens Mythologues
grées. II. De fabricd triremium^
Amsterdam, 1671 , in-4'*« HL
Des Corrections pour l'exem-
plaire hébreu de la Bible , qui
iburmilloit de fautes selon lui.
Cet ouvrage, que les théologiens
traitèrent de téméraire , parut k
Amsterdam , en i6q8 , in-folio ,
sous ce titre : Davicus psalmi , et
totidem sacrœ Scripturœ veteris
Testamenti capita.^», restituta ,
etc. Voyez Persona. Meibomius.
mourut en 1711.
"^Ï.MEIËR (Louis ), médecin k
La Haye y 'et zélé partisan de
jSpinosa, a /nuAfiâ «n latin le$ ou^
vra^eSk ^pe; ^ce philosophe avoii
b^
<"
MEIL
composés en hollandais . lU'îJsSïsta'
à.'kn'^ ses derniers niômeifô , aprèg
^voir inutilement tenté de leguë-
T^J 9 et publia ses Œuvres pas-
ilicmws avec nae prél'ace , dans
laquelle il s'elForce de prouver
giie sa doctrine ne différoit paint
à^ colle de l'Évangile. Il est ett-
core auteur d'un traité sophisti-
que , intitulé Philosophia sacrai
i^crîpturœ iuterpres , El^thero-
poli , i656, in- 4".
r.t.^^* ^EÏER (George.
Frédéric ) , écrivain allemand ,
atiteur de ^uelijnes ouvrages
de philosophie , né k Ammen-
d<jrtf , près de Hall en Saxe , et
mort en 1777, a Publié en 1745 ,
en allemand , I. Le PoHrait
tfMn cntique, II. Instruction
'paurdevenir un philosophe, ÏIT.
Rincipes des sciences et des
Aeatta>«/^^ , Hall , in-8- , 1748-
itSo, réimprimés en trois parties ,
1 754-' 1759. Ce dernier ouvrage a
*ii beaucoup de succès.
t MEIGRET ( Amédée ),
né à Lyon , se fit dominicain , et
publia , en i5i4 , des, commentai-
res sur Aristote. Prêchant à Pa-
ris , il fut accusé de luthéranis-
me par un de ses compatriotes
nommé Bardéron; et le parle-
ment , jugeiant sur la doctrine ,
rénvoja Meigret de l'accusation,
«t condan^na son adversaire k
4Ô0 livres de dommages.
^ * MEÏL ( J. G. ) , directeur de
Tacadémie royale des arts de
Berlin , mort dans cette; ville le 2
février i8o5 , étoit né à Alten-
bburç le 23 octobre 1732. On a
de lui un Opuscule sur les éco-
les du dessin^ imprimé dans les
Mémoires de l'aca demie desbeitux
arts et des sciences mée^âiqaes
de Berlin.
MEILLERAIE (la). Foj-ez
MEIS
I^ïî:î^GRE(Jeande). rojès
BOUCICAUT.
MEINHARDT (Jean-Nicolas) ,
né k Erlanç en 1727 , mort et^
1767 à Berlin, a traduit en al-
lemand le roman de Theag^ne et
Çharielée ; Çléraens de critiqwe
du lord Laines, il est aussi an-*
teur d'un Essai sar le caractère
et les ouvrages des meilleurs
poètes italiens.
"^ MEINIÈRES (Octavie Duret
de),néeGuicnAHD, épousa d'abord
Belotj avocat , et ensuite Duirey de
Meinières , président honora ii-e
du parlement de Paris , dont elle
devint aussi veuve. On a de cette
dame , qui mourut a Chailtot en
i8o5, les ouvrages suivans : I.
Observations sur la noblesse et
le tiers-état , Amsterdam , 1 768 ,
iri- 1 2 . 1 L Réflexions dune provin-^
ciale sur le discours de J. -J.
Rousseau , touchant l'origine de
l'inégalité, etc.-, Londres , 1756,
in-8°. ÏII. Traduction de l'aûglaift
de David Hume , dé l'Histoire de
la maison de Tudor sur le trône
d'Angleterre, Amsterdam (Paris),
1763 , 2 vol. in-4°. ly. Tràduc--
tion du même , de l'ftistoiré de
la maison de Plantagenét sûr le
trêne d'Angleterre , depuis Ten-
vasion de Jules César, jusqu'à
l'avènement de Henri VII , Ams-
terdam ( Paris ) , 1765 , 2 voL
in-4''. V. Histoire de Rasselas
prince dAbyssinie , traduite de
l'anglais de Johnson , Paris ,
1768 et 1788, I vol. in- 12. Celte
traduction n'est pas sans mérite.
VI. Mélanges de littérature an-
glaise ; Paris, 1759 , in-t2. VII.
Ophélie , roman traduit de Pan-
glais , Amsterdam , 1765 , in- 12.
( f%yeZ DuKEVDE MEIMèRES. )
MEIR ( Joseph ) , fameaxrab*
bin. /^oj^es JoSE?H , n» XIII.
f MEISSNER ( Bâîlhâsar ) ,
MELA
MELA
^97
Juthërien , professeur de théolo- | -procura «ne femme , puis uae
■gie à Wirtemberg , né en iS^i , couronne. Nélée , roi de Pjie ,
mort en' 1628 , a laissé une .^^ti- ' ' ' . , -
tropoloeie , i.663 , ,2. vol. in-4* »
,et une Philosophie sobre , i655 ,
^ vol. in-4<». — 11 ne iaut pas le
confondre avec un auteur de ce
nom , mort k Fulde en 1 807 ,
dontnqusavon^,!. U.n petit Traité
latin sur le thé\ le. café, etc. , écrit
avec élégapce et intérêt. llJAlci-
biade , roman historique en qua-
Jreparties. Cet ouvrage, composé
en allemand, a été traduit ou plu-
tôt iinit^ en français par M. l\au-
quiloLieutaud , Pax'is , 1789, 4
vpL in-8* lïl. Bianco capella,
roman dqnt le même traducteur
a fait paroître la première partie
en 1790.
MEISSONÏER (Juste-Au-
rèle,) né à Turin en 1695 , mort
i Paris en 1760 , à 55 à'bs , des- , , ./ ,
sina4eur , peintre , sculpteur , 1 a son frère Bias. La maladie aug^-
exigeoit dfe ceux qui vouloîent
se nnarier afvec sa iSlIe qu'Js
lui amenassent des boeufs a'une
grande beauté, qu'Iphiclus nour-
rigsoit dans la ïhessalie. Mélan-
jfljl, pour mettre son .frèrç en
érat de faire à Nelée ce présent,
en4 reprit d'enlever ces bœufs. Û
n'jr réussit pas , et fut mis eii
prison ; mais ayiant prédît daiis
sa prison les en oses qii'Iphiclus
xlésiroit connoîlre , il obtint ,
pour récompensé , les bœufs qu'il
yôuloit avoir , et fut ainsi cause
du mariage de son frère., Quel-
que temps après , les filles de Pr« •
tus et les autres femmes d*Ar-
gos étant devenues furieusej , il
offrit de les guérir, k condition
ue Praetus lui donneroit un tiers
e son royaume , et un autre tiers
1
arebitecte et orfèvre , montra ,
dans tous ces différens genres ,
une imagination féconde et une
exécution facile. Ses talens lui
méritèrent la place d'orlévre et
de dessinateur du roi. Les mor-
4:eaux d'orfèvrerie qu'il a termi-
nés sont de la plus grande per-
fection. Ses autres ouvrages ont
cette noble simplicité de Panti-
Sue , le vrai caractère du beau,
[uquier a gravé , avec beaucoup
d'intelligence , un grand nombre
de planches , qui forment une
suite intéressante et variée.
MELA. Voy. PomponiustIVIela.
Mi£LA€. Voy, IfAusANu.
t MÉLAMPÛS (Mythol. ) , fa-
meux devin parmi les (anciens ,
et habile médecin , fils d'Amy-
tbacm et d'Aglaïa , et frère de
Bias , vi voit du temps de Prae-
tus , roi d'Argos , avant la guerre
- de Troie , et Vers l'an i38o avant
Jésus-Cfarist. Il témoigna tant d'af-
ififition k ion frirai Bias , qu'ail lui
mentant de jour en jour, on con-
sentit a ces conditions, et Mé-
lampus giïérit les Atgiennes en
leur donnant db Pellébore noîr ,
3u'on nomma Wpuis melanpo-
ium. Quelques auteurs pensent
que la maladie de ces femmes
' n'étoit autre chose que la fureujr
utérine ; leur imagmation étoîf
si blessée , qu'elles crojoicnt etrp
àes vaches;
Prvetidfs bnpUrunt falïis mu^ibas agraii
A( non tam turpts pecudum tamOi uH0 S£tJ4m
est
Concubitus ; quamvh collo timnissçt ar^trum^
Et ittpè in levi quetiissct ççrnua front*.
Mélampus épousa Iphianasse, ^
Pune des filles de Pra?tus, et fut le
premier qui apprit aux Grecs l«es
cérémonies du culte de Bacchus.
Dans la suite , on lui éleva àc$
temples , et on lui olFrit de^j
gacnfices. Il entendoit , selon la
Fable , le langage des oiseaux^
et appi'enoit d'eux ce qui devoit
arriver. On a.ièiat même que k.s
V '
3o8 MELA
vers qui rpngeift le bois répon-
«ioicntàses qnestioQS. Nousavous
sous son nom plusieurs Traités
de médecine , en grec , cfui sont
constamment supposés.
MËLAN. Foy. Mellan.
ai-
t MELANCHTHONC
lippe) , né à Bretten, dans lepa-
latinat du Rhin^ le 1 6 février 1 4^7;
changea son nom de Scb wartserat,
qui , eu allemand , signilie Terre
noire , en celui de Melanchthon ,
qui a la même signification en
grec. Après avoir étudié environ
deux ans à Pforsheim , il fut
envoyé à Heidelberg en iSog,
Se^ progrès furent si rapides ,
qu'on lui confia Téducatiou du
iî\s d'un comte, quoiqu'il n'eû.t en-
core que quatorze ans. Melanch-
thon alla continuer ses études ,
en i5i!2,dans l'académie de Tu-
binge , et y expliqua publique-
ment Virgile , Cicéron et Tite-
Live; Ce fut lui qui découvrit
çt fit connoître^la mesure des
vers des comédies de Térence,
que l'on croyoit écrites en prose.
La chaire âe professeur en lan-
gue grecque , uans l'université de
Wirtemberg , lui fut accordée en
i5i8 par Frédéric, électeur de
Saxe. Les leçons qu'il- fit sur Ho-
mère et sur le XexXe grec de l'E-
pitre de saint Paul à Tite lui
attirèrent une grande foule d'au-
diteurs. Son nom pénétra dans
toute l'AUepiagne, et il eut quel-
quefois jusqu^k deux mille cinq
cents auditeurs. 11 se forma bien-
tôt une liaison intime entre lui
et Luther, qui enseignoit la
théofogie dans la m^me univer-
sité. Ils allèrent ensemble-li Leip"
zick,«H i5i9 , pour disputer avec
Échius. Ils s'y distinguèrent l'un
et l'autre , et les raisonnemens
des théologiens catholiques ne
les ramenèrent pas plus à l'Eglise
MELA
universelle , que les censure!»
fulminées par lès écvles, les plus
célèbres. Ln i523 , la faculté de
•théologie de Paris censura tous
les écrits de Melanchthon , et
les déclara même plus dange-
reux que ceux de Luther , parce
que le style en étôit plus orné.
Selon cette censure , le disciple
du réformateur d'Islèbe ensei-
gnoit <\\\e « le concile de Lyon ,
oui avoit approuvé les décrétales,
devoit passer pour impie ; qu'il
n'éloit pas permis aux chrétiens
de plaider ; que tous'leS fidèles,
étoient prêtres , offrant a Dieu
leur corps qui est le seul sacri-
fice existant sur la terre ; qu'il
n^-y; avoit 'point de sacrement de
l'ordre , du mariage , et de Tex-
trême-onction ; que c'étèit une
impiété de regarder la célébra-
tion de la messe comme une bonne
œuvre, de taxer de péché ceux
qui ne récitent pas les heures ca-
noniales , ou qui mangent de la
viande le vendredi et le samedi ;
qu'il ne devoit y avoir ni loi ec-
clésiastique , ni droit canon , ni
vœux , ni institut monastique ;
qu'il nV avoit dans l'homme ni
libre arbitre, ni mérite ; que tout
arrivoit nécessairement , qu'ainsi
Dieu nous faîsoit pécher y que
la loi de Dieu commandoit des
choses impossibles ; que la tra-
hison de Judas étoit aussi bien
l'œuvre de Dieu que la conver-
sion de saint Paul ; yet qu'enfia
Dieu n'opéroit point le salut, si le
libre arbitre l'opéroit ; que tous
les évéques étoient égaux ; qu'il
n'y avoit point de précepte divin
qui ordonnât la confession , lors-
qu'on se corrigeoit de soi-même ;
qu'il n'y avoit que deux sacre-
mens , le baptême et l'eucha-
ristie ; que la seule dtspositiou
nécessaire pour bien communier
étoit de croire; que Lurfier n'a-
voit rien de commun avec les
./
MELA
hér^tiqi^es , e\ qu'an contraire il
^voit beauTOup servi TËglise , en
lui apprenant la véritable ma-
nière de faire pénitence et dé
communier ; que c'est par le
moyen des thëologiens sophistes
que le pape avoît retranché la
communion sous les deux espè-
ces $ qu'on pouvoit sans hérésie
ne pas croire la transsubstantia-
tion, etc , etc. » Les années sui-
vantes furent une complication
de travaux pour Melanchdion. Il .
composa quantité de livres^ il en-
seigna la théologie , fit plusieurs
vovages pour les fondations des
collèges et pour la visite des égli-,
ses , et dressa , en i53o , la célèbre
confession de foi, connue sous
le nom de Confession d'Ausbourg,
et Vapologie qui la suivit , parce
qu'elle fut présentée àTempereur
à la diète de cette ville. Uesprit
de conciliation qu'il avoit con-
servé engagea le roi François I''
a lui écrire , en 1 535 , pour le
prier de venir conférer avec les
docteurs de Sprbonue. Ce prince,
fatigué des querelles de religion,
cherchoit un moyen de les étein-
drCv.Le disciple de Luther souhai-
toit ardemment ce voj^age, ainsi
que son maître ; mais 1 électeur
ae Saxe ne voulut jamais le per-
mettre , soit q'/il .se défiât de la
modération de Melauchthon , sort
qu%l «raîgnit de se brouiller avec
Charles-Quint. Le roi d'Angle-
ten-e désira non moins vainement
4e voir ce célèbre théologien pro-
testant. Melauchthon assista , en
^559 , aux conférences de Spire ,
et y fit briller son sayoir. On dit
qu'ayant eu occasion de voir sa
mère pendant ce voyage , cette
bonne femme, qui étoit catholi-
que » lui demanaa ce qu'il falloit
qu'elle crût au milieu de tant de
disputés ? « Continuez , lui ré-
pondis son fils , de croire et de
prier c«mm« vou« aves&itjasqu'à
MELA 599
présent, et né v<^u s laissez point
troubler par le conflit des dispu-
tes derehgion. n L'abbé de Choisy
ajoute que sa ^ère lui\ ayant de-
mandé quelle religion étoit là
meilleure ? il lui dit ; La nouvelle
est plus plausible ; l'ancienne est
plus sûre j» Mélanchthon ne
parut pas avec moins de -distinc-
tion aux fameuses conférences de
Katisbonne en i54i > et à celles
qui se tinrent en 1^4^, au sujet
ae V Intérim de Charles-Quint. IL
composa la censure de cet Inte--
rmiy avec tous les écrits qui furent
présentés à ces conférences. En-
tm, après avoir essuyé des fatigues
et des traverses pour soi^parti,
li mourut à Wirtemberg le 19
avril i56o. Mélanchthon, homme
paisible et modeste, d'un esprit
doux et tranquille y n'ayant rien
du génie impétueux de Luther
et de Zuingle , haïssoit les dis-
pu^ de religion , et il ny étcrit
entraîné (\\iq par le rôle qu'il avoit
à jouer dans ces querelles. Il pa-
roi t , par sa conduite et par ses
ouvrages,.qu'iln'étoitpas, comme
Luther, éloigné des voies d'ac-
commodement , et qu'il eût sacri-
fié beaucoup de choses ppur la
réunion des protestans avec les
catholiques. Il fut le plus zélé des
difciples de Luther ; mais il en
fut aussi le plus inconstant. Quoi-
qu'il eût embrassé d'abord toutes
les opinions de son maître , il ne
laissa pas d'être ensuite zuinglieil
sur Quelques points , calviniste
sur d'autres, mcrédule sur plu-
sieurs^ et fort irrésolu sur pries*
que tous. On prétend qu'il chan-
gea quatorze fois de sentiment
sur la justification ; ce qui lui mé-
rita le nom de Protée d'Allemagne.
La mort fut un bonheur pour li#;
il l'attendoit avec impatience pour
plusieurs raisons , qu'il ^rivit
quelque temps avant sa dernière
heure. Lçs principales étaient ,
^,
\
4ao MELA
i<» parce qu'il ne seroit plu s expo^
ni a la haine , ni à la fureur des
théologiens ; a* parce qu'il verroll
Dieu , et qu'il puiseroit Jans son
;sein laconnoissance des mystères
admirables qu'il n'a voit vus, datfs
•cetle vie, qu'à travers un voile.
Ses nombreux ousfrages ont • été
imprimés plusieurs fois dans diffé-
rentes villes d'Allemagne. La plus
ancienne édition est celle de i50i;
et la plus complète e^t celle qu'en
•a donnée (laspard Peucer son
gendre, k Wirtemberg , quinze
tomes en '4 vol. in-folio, 1601.
On y remarque beaucoup d'es-
prit , une érudition très-étendue ,
i^t sufr-tout plus de modération
3u'on n'en trouve ordinairement
ans les controversistes. 11 se
plaint amèrement de la tyrannie
de ses collègues , « avides de son
sang , dit-il , parce que , pour
empêcher la discorde , il vou-
droit les ramener à cette autorité
qu'ils appellent servitude. «Il écrit
que l'Église est retombée dans son
ancieune tyrannie ; que les chefs
de lapopiiiace, flatteurs etigno-
rans , peu jaloux de la saine doc-
trine: et de la discipline ecclésias-
tique , au lieu de pratiquer les
œuvres de piété , ne cherchent
qu'à dominer ; qu'il se trouve au
milieu d'eux , comme Daniel au
milieu des lions ; que, ne pouvant
les empêcher de dominer, il prend
la résolution de les fuir..... » Ces
héros, dit-il, qui suscitent pour
ûes b^gaflelles les guerres les plus
cruelles a l'Eglise et a la patrie ,
ne sont nullement touchés de sa
situation..... Nos gens me blâ-
ment de ce que je rends la juri-
diction aux évêques. Le peuple,
accoutumé a vivre enliberté, après
avoir secoué le joug,ne veut plus
le recevoir. Les villes de Pémpire
sonlAelles qui haïssent le plus la
domitiation : peu en peine de la
doctrine et, de la religion , çUes
MÉLiV
ne sont jîdouses que de- l'empire
et de la liberté. « Plût a Dieu,
^'écrie-t-il d^ns un autre en-
droit, que je 'pusse , non pas
infirmer la domination spirituelljé
des évêques , mais en rétablir la
domination , car je vois quelle
église nous allons avoir , si nous
renversons la police ecclésiasti-
que ! Je vbis que la tyrannie sera
plus insupportable que jamais. »
Dans cette anarchie produite par
les nouvelles erreurs , il désira
quelqueffoîs le rétablissement, noh
seulement des évêques sur les pas-
teurs inférieurs , mais il sembla
reconnoître la nécessité de celle
du, pape sur les évoques. Il faut
convenir que Mfelanchthon pa-
roissoit chercher la paix et la vé-
rité. 11 avoit la foiblesse de croire
aux prodiges et à raslrologie.r
Mielanehthon a écrit la vie dfe Lu-
ther, elle fait partie de ses Oeuvres;
mais Christian-Auguste Hermanû
en a dohné unO édition séparée k
Gottingue en 1741 j in-S^^^ dans
laquelle oïl trouve beaucoup dfe
remarqu(îs curieuses. Après la
biographie de son maître, Mé-
lanchthon publia ses ouvrages
sous ce titre : Martini ÎMtheri
opéra o/«m«, Wirtemberg , i53d-
i558, 7 vol. io-folio. Ou a tra-
duit en français la Confessioh
d'Ausbourg,in-ï2,sansdate(i68o)
niiiom de liteu; Gbulart, d'ans sh
chronique, a beaucoup emprutxté
à Melanchthon, ainsi que l'auteur
d'iine petite pièce fort rare , inti-
tulée de deux monstres prodi-
gieux à savoir, d'un asne-pape
qui fut trouvé à Rome en la ri-
vière du Tibre , et d'un veau-
moine, nêk rriberg en Misulé ,
Genève, i557 , in-^"; i655 , in-8«,
Camerarius k écrit , en latin ,
la vie* de Melanchthon.
* MELANï ( Alexandre ),nék
Modènç dans le 16* siècle , ëtudiii
MELA
9Lvec succès aux uniycrsitës de Fer-
rare et de Bologne; Il fut pendant
quelque temps au service "du car-
dinal Jérôme Â.leandro , et revint
dans sa patrie, où il se livra à
l'étude de la poésie , de la philo-
sophie 9 des mathématiques , et
spécialement de l'astrologie. De-
venu suspect pour cause de reli-
gion, il- abjura secrètement les
erreurs dont on Paccusoit devant
le cardinal Moroue , évéque de
Modène , et mourut le 2 octobre
i568. Quelques-unes de ses poé-
sies fui'ent imprimées a Bologne
en i55i ;. Il écrivit un /iVne sar les
poids et les mesures des anciens ,
et inaihiisii du latin en italien un
ouvrage d'Érasme sur l'éducation
des enfaus , imprîihé saus nom
d'auteur par les -soins d'Ëgidio
Poscarari, évéque de Modène.
* n. MEIANI (l'abbé Jérôme),
né à Sienne, mort en 1765, secré-
taire du cardinal Crescenzi , ar-
che vêqije de Ferrare. L'exercice
de sa charge ne l'empêcha pas de
' se livrer à l'étude des arts agréa-
bles et des sciences abstraites , et
il écrivit en latin et en italien. On
a de lui , I. Discorsi accademici
sopra tt*€ azioni piii rimarcabili ,
ch^ ahbia nel suopoema VAHosto ,
detti in /^errara , Venise , 1751.
Ces discours peuvent être lus avec
fruit par ceux qui font une étude
partieulière de l'A^oste. II. Arte
ai scriver lettere , nella quale un
gio\^ane vien prima istruito con
metodo brève e facile nelle let-
tere Jamigliari , e correnti , e
poi condotto insensihi Intente colla
teorica e pratica alla perfezione
di segretario , Venise , 1756. On
trouve à la fin de ce livre la tra-
duction de la lettre de saint Gré-
goire de Nazianze sur l'art d'é-
crire les lettres. ÏII. Varie notizie
intomo cC tei^remoti, IV. Trafte-
nimenti eruditi y e mioyo methodo
T. xi^
MELA 46r
per addolcirlajatica , e rendere
amabiîe todiato aspetto di scuola»
V. // iibro per le donne, Tomo
' primo ^ cke\ contiene otto dialoghi
intomo allô spirito délie donne ,
al lor valore ed abilità nelle
scienze. Opéra composta espres-
samente per letdonne secolari e
religiose j Lucques , 1758 , ou-
vrage dans lequel on trouve cette
mignardise italienne et ces con-
cetti brillans , qui éblouissent an
moment, mais qui finissent par
fatiguer. Quelques - unes de ses
Poésies sont insérées dans VAf^
cadum Carmina , pars altéra ,
page i3i , etc. Rome , 1756.
t MÉLANIE (sainte), dame
romaine , petite -fille de Mar--
cellin , qui avoit été élevé^ au
consulat. Après avoir perdu son
mari et deux de ses fils, Mélanie fit
un vojaçe en Egypte , et visita*
les solitaires de Nitrie.'* Plusieurs
catholiques ayant été relégués
dans la Palestine , elle les suivit ,
et se rendit k Jérusalem avec le
prêtre Rufin d'Aqnilée ;'elle y bâtit
un monastère , où elle mena une'
vie pénitente sous sa direction.
Publicola, fils de Mélanie, et pré-
teur de Rome, avoit épousé en cette
ville une femme de qualité , nom-
mée Albme. Il en eut une fille nom-
mée aussi Mélanie , vers 388 , qui
épousa Pinieu , fils de Sévère , gou -
vemeur de Rome , et en eut deux
enfans , qu'elle perdit peu de
temps ^pres leur naissance. Elle
résolut alors de vivre dans un^
continence perpétuelle. Sa grand'-
mère fit un voyage en Italie , vers
4o5 , pour la confirmer dans :sa
résolution. L'ancienne Mélanie
passa en Sicile , avec Albine et
sa petite-fille , en 4io , lorsque
les Goths allèrent assiéger Rome.
Elle retourna ensuite a Jérusa-
lem , où elle mourut quarante
jours après son arrivée. Albine,- '
4o2 MELA-
l^iaîen et la jeeuie Mt^la nie passè-
rent en Afrique , y virent saint
4.ugustin y et bâtirent deax mo-
nastères à. Tagaste , Vtin pour les
hommes « et l'autre pour les filles.
Six ans après, ils allèrent s'établir
k Jérusalem. La jeune Mélanie y
mourut (lanà une cellule du Mont
des OIÎTiers , eu 4-^4 > *près avoir
consumé ses Jours daos les austé-
rités.
ME L A ]?^ï ON , ah d'Amphi-
damus , et petit-fils de Lvcargue,
roi d'Arcad^ie , épousa Atalante ,
' fille d'I asius , roi du pays , et
en eut un fils nommé Parthé-
nope.
MÉLANIPPE ( Mythologie ) ,
fiUe d'Eoie , épousa clandestine-
aient Neptune, de qui elle eut
deux filsi Son père en fut si ir-
rité , quTil fit exposer ses deux
enfans alussitôt après leur naid<-
sance , et crever les yeux a Mé-
lanippe , qu'il renfenna dans une
étroite prison. Les enfans , ayant
été nourris par des bergers ,,«6
firenf sortir leur mère , et Nep-
tune lui aya it rendu la vue , elie
épousa M£tapoate> roi d Icarie.
MELANIPPIDES. Il y a eu
deux poëte» grecs de ce nom*
L'un vivoit 520 ans avant Jésus*
Christ ; l'autre ,, petitr-fil$ du pre-
mier par une fille , florissoit 60
ans après , et mourut à- la cour
de Perdiceas II ,. roi de Macé-
doine. On trouve des fragmens de
leurs poésies dans le Corpus poè-
tarum Grœconun , Genève , i6#5»
-fit x6i6 , 2 volumes in-folio.
* MÉLANTHItJS ou Mi^i.an-
THUS , peintrç grée , élèv« de Pam-
phile , fit remarquer dans ses- ou-
vrages ce caractère de vérité et de
sagesse qui distingué ceux de son
, mal Ire. Cet artiste a^ écrite sur la
, i^Bture.
MELC
♦ MÉL ART (Laurent), ték Huî,
dans la priucipautéde Liège , Tati
i57d , devenu bourgmestre de
cette vilW, consacra ses momens
de loisir k l'étude de Thistoirede sa
patrie. Le iruit de ses recherches
est consigné dans PHistoire de
la ville et château de Hui et de ses
antiquités , avec une chronologie
de ses comtes et des évéques de
Liège , qui en sont devenus com-
tes par donation qu'en a faite .
Anfroi ou Aasfride, Liège , tô^i ,
in-4^. Il y a assez de critique
pour le temps où Fauteur vivoit ;
mais le styl^ en est si suranné , •
qu'il faut un glossaire pour en
comprenfire tous les termes.
M E L C HI A DE ou Miltiadx^
( saint ) , originaire d'Afrique ,
^ape après Èusèbe , en D 1 1 ,
eut le bonheur de voir , durant
son pontificat y la religion chcé-
tienne s'élendre par toute la lerre^
et adoptée par Constantin , qui
s'en rendit protecteur ; éette joie
fut troublée par le schisme des '
donâtistes. Il fît d'inutiles eiTorts
pour les engager à se soumettre-
a la pénitence. H moui*ut le i5
janvier 3i4«
I. MËLCHIOR. Nom donné k
Tun des trois mages qui adoï'èvent
JésusfChrist. Baillet soupçonne
que ce nom est CQrrompadeVhé-!
breu. F'ojiezBkVshiJa^-
n. MELCHiOR ADAM e^
MELCHIOR CANITS. f^. AHam
n* VI , ^t CÀi^'s n'<» H.
MELCHISEPECH , roi de S»,
lem, et prêtre du très-tiaut-', vint,
dit l'Écriture., à la rencontre d'A**
braham , vainqueur d^ Chodorla^
homor , jusque dans la tallëe de»
Savé. U le béait, et lui présenta dii>
pjaân et du vin , ou , selon l'explica-
tion des Pères , il oSrh pour lui
le pain et le vin en saûcifioe att>
Seigneur, AJ^»frew4 v^Hklftill r^
MELC
contïoître en hïi ïa qualité dte
Ï^rêtrê du vrai Dieu, lui doTiua
a dînfe de tout ce (Jti'il a\ oit pris
surrennenif. H n'esl plas parle
'dans la suite de Melchisedoch ;
et l'Ecriture ne nous apprend
rien , ni de son père , ni de sa
généalogie, ni de sa naissance ,
ni de sa mort. Les savaus ont
fait une infhiité de questions inu-
tiles, soit sur sa' pei*sonne , soit
SMt la ville où il réo;noit: Quel-
ques-uns otit cru «ju'ii étoif roi de
Jérusa'lëm ; d'autres , que Sa-
lem étoit une ville différente ,
située prè» de Scythopolis , la
ihême où arriva Jacob a son re-
tour de Mésopotamie. L^s juifs
préteudoient que Melchisedech
étoit le même que Sem , fils de
Noé ; d'autres , qu'il étoit païen,
fils d'un roi d'Egypte où de Libye ;
le célèbre Origène a cru quec'ëtoit
un ange. Les hérétiques , nom-
més melteiiisedéciens, prenant à la
lettre ce que dî^ saint' Paul, que
Afelcliiseaech n'avoit ni père , ni
mère , ni géiiéalôgie, soutenoient
que ce n'étoit pas un homme ,
mais une vertu céleste* supérieiire
à J. C. même, /^o/ex Thé odote ,
no m.
t MELCHTAL ( Arnold de ) ,
nh des principatix auteurs de
la liberté he.vétiqtie , naquit au
canton d'Undfe-y^ald' en Suisse.
Irrité de ce q6e Grisler , gôuver-
lieur de Tekh^ereur Albert V^ ,
avoit fait crever lés jreux à soti
père, il se joignit à' Wemei-
Slouffacher , a Waflter Furst et
à Guillaume Tell, et fit soulever
ses compatHoteâ contre la domi-
nation de la maison d'Autriche.
GuïUaunàe Tell tua Grtslef d'un
coup de flèche. Tel fut le com^
mencement de la république des
Suisses. Le projet de cette révo-
lution fut fbrmé le 1 4 novembre
tSoj. L'iethperétif AHrèrt tf'An-
MÉLÉ
465
triche, qui voulait en'^ufiir Ites au-
teurs et leurs partisans , fut ^ré-'
venu j>ar la mort. Le dtïc d'Ait-
triche, Léopold , assemblst' cootrfe
eux 20,000 hommes. Lés Sùisises
se conduisirent commfe le^ Lafcé-
démoniens auxThernM^pjlés. Ils
attendirent, au nombre de qiîhl-
tre ou cinq ceîits , là plus grandis
parue de Tarnïée autricfriénnle
au pas de Morgate. Plus heureuse
qiie lesLacédémoniens, ils mirent
en fuitfe leurs ennemis en roaladt
sur eux des pierres. Lesf autres
corps de l'armée ertnemié ftiiSerit
battus en méihe temps par uh
aussi petit nombre aé Sùîssè^.
Cette victoire ajant été gagnéb
dans te canton de S^hwita , les
deux autres canetons donnèrent ce
nom k leùt' eonfédëràtioni Petite
petit les autres <:antons eritrèretft
daiis l'allianée. Berne ne se hguk
qu'en i35a ; et ce ne fut qu'eh
r5i5 que le petit ^. s d'Appétit
zel rejoignit aux autres canton^',
et acheva le nombre de treize.
Jaifiais peuple n'a plus long^
temps m 'mieux* comDattu -pour
recouvrer sa liberté que le* Suis^
ses. Ils l'ont gagnée par plus de
soixante combats eontre les Autri-
chiens. Le nouveau gouvernement
suisse a fait changer de f^ee à la
nature. Un terrain aride , négligé
sous de& maîtres trop durs , ^a éîé
enfin éultivé*. La vigne a été
trtantée sur les rochers \ àe%
bruyères défrich\étes et labouréâl
par des mains libres sont dc^
vemté» ' fertiles*. Kùy^^ T t uv et
t I. MÈLÉÀGft&(MjtîïoL),
fily d^OÈnée , roi de Càïyéàtis^m
d'Altiiée. Sa mère , aétouéhant de
lui , Vit les trois? Parques auprès
du feù , qui j mettoient un tisotr,
en disant : « Cet enfant vivrif tànC
que le tison dtlreTa. » Althééal}%
prùiwpteteent $à séhk è& tlsaâ^>
4o4 MELE
réteignit, et le garda bien soi-
gtieusement. OEnée son époux ,
.aj'ant oublié, dans un, sacrifice
qu'il faisoit k.tous les dieux , de
nommer Diane , cette déesse s'en
.vengea en envoyant un sanglier
ravager tout le pays de Calydon.
Les princes grecs s'assemblorent
.pour tuer ce monstre , et Méléa-
.^e à leur tête fit paroître beau-
coup de courage. Atalante blessa
Ja première le sanglier , et cette
beauté guerrière lui en ofifrit la
.hure, comme la plus considéra-
ble dépouille. Les frères d'Althée,
.mécontens de cette déférence ,
prétendirent l'avoir ; mais le jeune
.prince , jaloux d'un présent qui
^attoit son orgueil , et qui ve-
.noit sur-tout aune main cHère ,
.tua ses oncles , et en resta pos-
sesseur. Althée vengea la mort de
ses frères en jetant au feu le ti-
son fatal ; "t Méléagre aussitôt
se sentit i. ^ /rer les entrailles ,
et périt des que le tison fut
consunié. — Il ne faut pas le
Iconfondre avec M^liéagre, roi de
.Macédoine, l'an 280 avant l'ère
.chrétienne.
. t II. MÉLÉAGRE , poète grec,
zté, suivant l'opinion la plus com-
rxnune , a Gadara en Syrie , vécut
sous SéleuGus VI, le dernier des
•rois de Syrie; il passa une par-
tie de sa jeunesse Ji Gadara , et
limita le- style et la manière du
^cynique Menippus, qui, né dans
•la même ville , y ayoït vécu ayant
lui. Il se retira à Tyr dans sa
vieillesse , et lorsque les guerres
qui survinrent ravagèrent la Sy-
rie^ il se réfugia dans l'île de Gos,
^où. il. mourut. C'est k Méléagre
qu'on est redevable du recueil
a'épigrammes , connu sous le nom
^Anthologie grecque. Il en avoit
ibrraé deux, dont l'une, 'consacrée
h. la passion, dépravée connue
chez les anciens Grecs, comiiien-
MELE .
^oit par un poème emblématique^*
intitulé *le Chant des fleurs , où
la beauté des jeunes objets de ce
goût infâme étoit célébrée. Un
poëte nommé Straton , augmenta
cette collection , et y mit son
nom. L'historien Agatdias et Pla-
nudes , qui ont augmenté l'an-
thologie grecque et en ont changé
la disposition , ont rendu hom-
mage aux bonnes mœurs , en ne
Î>ubliant que la seconde dans
'état oïl elle se trouve dans l'é-
dition de Francfort, 1600 , in- fol.
M. Bruncka donné une édition ,
en 1 789 , des poésies de Méléa-
gre, au nombre de 129 pièces,
dopt la plupart consistent en épi-
grammes; ou y trouve de l'é-
légance et du génie , et elles sont
loin de déparer les Analectes de
M. Brunck, quoi qu'eu ait pu dire
le comte Chesterfield. Il faut dis-
tinguer Méléagre , d'un cynin^ue
du même nom et de la ville de
Gadara , que quelques auteurs
ont confondu avec le poëte dont
il est ici question.
t I- MELÈCE , ou plutôt Mé-
ucE , Melicius , évèque de Ly-
copolis en Egypte , déposé dan$
un synode par Pierre , évêque
d'Alexandrie , pour avoir , di-
soit-on , sacrifié aux idoles pen-
dant la persécution. Ce prélait,^
courroucé de cette accusation ,
forma un schisme en 3o6, et eut
grand nombre de partisans ,
3u'on appela méléciens , et qui ,
'abord ennemis des ariens , s'u-
nirent ensuite à eux pour s'op-
poser à saint Athanase. Melèce
mourut yers 326. —Il ne faut pas
confondre se^ disciples avec les
méléciens catholiques, dont il est
parlé dans l'article suivant.
t II. MELÈCE, de Melitine,
ville de la petite Arménie, élu
évêque de Seb^ste en aSj». Af-
^
MELE
lÎTgé et lassé de l'indociUtd d«
son peuple , il se retira à Berée ,
d'où il fut appelé à Antioche et
niis sur le siège de cette ville , du
cofisèntemeîit des ariens et dés
orthodoxes , en 36o. Quelques
jours après , aj-ant défendu avec
«èle la doctrine catholique , il fut
déposé par les ariens , qui or-
donnèrent à ^a place un des
leurs , nommé Ëuzoïus , et firent
reléguer Mélèce à Mélitine par
l'empereur Constance. Après la
mort de ce prince, Lucifer, évo-
que de Gagliari , étant allé à An-
tioche , j ordonna Paulin à la
place de Dorothée , successeur
d'EuzolUs ; et le schisme n'en fut
que plus difïicile à éteinire.
Mélèce , de retour à Antioche,'
fut envoyé en exil par deux fois
sous^ l'empire de Valens. Enfin,
l'ail 578 , Paulin et Mélèce con-
vinrent qu'après la mort de l'un
des deux , le survivant de meu-
re roi t
seul évoque , et que ce-
pendapt ils gouvemeroient l'un
et l'autre , dans l'église d'Antio-
che , ceux qui les reconnois-
soient pour leurs pasteurs. Théo-
dose , associé à Tenipire par Gra-
tien , convoqua en 58 1 , a Cons-
tant! nople , un concile auquel
Mélèce présida. Il mourut pen-
dant la tenue de ce concile. Son
catholicisme l'a voit fait exiler trois
fois.
ITI. MÉLÈCE (Sjrique), pro-
tos.^Ticelle ( c'est - à - dire vicaire
d'un patriarche , d'un évêque )
de la grande église de Constan-
tinople , au 17* siècle , distin-
gué par son savoir , fut envoyé,
par son patriarche en Moldavie ,
pour examiner une profession de
foi composée par l'Eglise russe.
Cette confession fut adoptée en
i658 , par toutes les églises d'O-
rient , dans un concile de Cons-
tantinople. Panagiotti , preinier
MELI 4o5
interprète de la Porte , îa fit im-
primer en Mollande. On a en-
• core de Mélèce une Dissertation ,
que Renaudot a fait imprimer
dans un Recueil de traités sur
l'Eucharistie , Paris , 1709 , in-4**.
On la trouve , en grec et en latin,
dans le Traité ae la croyance*
de l'Eglise orientale sur la trans-
sohstantiation, par Richard Si-
mon.
MÉLEDIN ( le sultan ) , roy^
Frédéric ,oo III , et FBANçois,no I.
MELES , roi de Lydie , père de
Candaule, le dernier des Héracli-
des , succéda à son père Halyate y
747 ans avant Jésûs-Christ.
* MÊLÊTIUS , que Ton croit
Contemporain d'Aëtius , s'étant
particulièrement appliqué à l'a-
natomie , laissa suf cette ma*
tière un ouvrage en grec , impri-
mé à Venise en;i552 , in-4** > tra-
duit par Nicolas Petréius sous ce
titre : De naturd slructurdqœho-
miras opus. Violan semble ne pas
faire cas de cet écrit ; mais M,
Portai le regarde comme un traité
presque complet de la structure»
du- corps humain..
tMELFORT( Louis Dromond»
comte de ) lieutenant - général ,
publia , en 1776 , un assez boa
Traité sur la cavalerie , q vol;
in-fol. , très-bien imprimés , dont
l'un contient le texte et l'autre
les planches. Il mourut en oc-
tobi*e 1768 , à 67 ans.
MELICE. Voyez MifiicE , n» L
MELICERTE, Foy. Palémow,
MÉLIER. Fbre< Mj^sueb.
MELTN. Voy. St.-Gelais, n» IT*
MEUSSA ( %thol. > , fiUe d«
4o6
MELl
Meli8sëu$ roi de Crète , eiU le
soin , avec ^ sœur Anialthéc ,
2$eloQ la i'able , de nourrir Ju-
piter de Uit de chèvre et (ie miel.
On dit qu'elle inventa la manière
de préparer le miel ; ce qui a don-
i)é lieu de feindre qu'elle avoit été
changée ,en abeille.
* MÈUSSAiNO ( Nicéphore-
Sébaste ) , né dans le 17* siècle',
religieux de l'orrlre des ermites
de hi(in.t-Auenstin , théologien du
collège de Naplcs , a donné ,
J}e cocholatis polione , resolulio
morulis ; ^pi^rahitnuta mjeriis
m^jtitdibus Philippi IF et Ma-
t:iœ Annœ Austriacœ ; Epinicia
ad élexandnun yiî , in epide-
miam ab urbe novissimè profll-
gatuwi^ "•
■* UÉLISSmO , originaire de
Céphalonie ,:^tra de bonne heure
au i^ervic^ de Russie. Mécanicien
etartilleur , tous les arts lurent suc-
cessivement l'objet de son applica-
tion. Mélissino cultivuit en même
temps les letli^s et avoit quelque
goût pour le tliéâtie irançais. Il
iétoit graud'Uiaître de l'ordre nia-
conique en Russie , et fondateur
de plusieurs loge$ ; rimpératdce,
se méfiant de ces assemblées ,
^landa Mélissino , et en exigea la
promesse qu'il ne fréquenleroit
λlus et ne protégeroil plus les
ogcs. Mélissino avoit été élevé
&u corps des cadets de terre ; sa
bonne. mine lui avoit attiré les
l)onnefi grâces d*Elizabeth , et son
goiit pour le théâtre lui valut Ja
irection des spectacles de Pé-
tersbourg ; jamais ils n'eiu^ent
tant d'éclat. Ses services à la
guerre lui méritèrent ensuite des
honneurs sous le règne de Cathe-
rine.'C'est sur-tout a sa bravoure
et à sa présence d espi-it que le
comte de' Romanzow dut le gain
de la batfdUç 4fi Kai^ouL J^ la
MELI
f»aix , 'Ses grands feux d'artifice
ui valurent ^es récompenses pé-
> cuniaires , dont il avoit toujours
grand besoin. S'étant emparé de
quelques bi*Ueries turques en
Moldavie, Catherine lui fit pré-
sent des pièces , avec permission
d'en battre de la monnoie du
pays. La Russie n'a point eu d^of-^
licier qui lui ait rendu de si grands
serviceB. A la mort du général Mul-
1er , tué en 1790 au siège de Kilia ,
Mélissino , jadis lieutenant-géné-
ral , directeur du corps des cadets
d artillerie, se trouva de droit chef
de tioule celle de l'empire. C'est
alors , seulement , qu'il put agir
avec quelque latitude ; il tit créer
un corps de cauonniers à cheval ,
qui iut successivement augmenté.
A l'avènement de Paul , le favori
Zoubow , qui avoit étégrand-mai-
tre de l'artillerie , ajant été ren-
voyé , Mébssino se trouva encore
une l'ois à cette place. Dès lespre-
^niers jours de son règne , Paul !«'
ajouta k sa décoration celle du
cordon bleu , et le gratifra de mille
paysans ; mais bientôt il accabla
de chagrin cet oflfirier général
{dus que septuagénaire. La dou-
eur et la mélancolie firent subi-
tement perdre a Méliàsino sa santé
florissante et l'activité infatigable
qui distinguoit sa belle vieillesse;
il ne fit plus que languir , et une
nouvelle boutade de Paul le tua. •
On lui a reproché son luxe et ses
dépenses , qui furent telles que
Catherine disoit qu'il n'étoit pas
en son pouvoir de renriçhir.
♦ MELIS-STOILP a écrit vers
l'an 1285 une Chronique rimée
hollandaise; c'est «me histoire
complète de tous les comtes de
Hollande , depuis Didéric ï*' , qui
commenoa à régner en 863 , jus-
qu'K Guillaun^ili^ en »5o5. Le
§oëte laisse c^ dernier k l'â^c de
ix-aeuf ans^ et lui adresse à l^
MELÏ
^ de son 04iVrag6 une esHbor-
tatîon pleine de «eus et 4e gravi té-
Cette chropique e3t part0gëe en
dix livrer» , qui forment ensemble
i3,63o vers. Dans les 5i6 pre-
jniers vers -du premier livre ,
MeUs-Stoke remonte même jus-
Au'au temps de l'empereur Va-
ientinien , d'après soncalciU , Tan
56^ de Tère chrétienne, il dédie
sou ouvrage an comte Florent V ,
^entre lequel et Guillaume III il
^y eut les comtes Jean I et Jean li>
On ignore si Mélis-Stoke /ut at-
taché avec quelque titre à la cour
de ces princes. Dans l'apostrophe
à Guillaume II1 1 il se nomme n^o-
destement ^on pauvre clerc ; ce
qui seioble indiquer que sa ton-
sure ne lui avoit valu jusqu'alors
aucun grQS bénéfice* Quoi qu'il en
soit , cette chronique.^ firée de la
célèbre abbaje d'Êgmond , que ,
dans la fureur des guerres civiles,
les troupes licenciées de Brede-
.rode pillèrent en iSô^ , fut im-
primée pour la première fois, k
Amsterdam , «n 1S91. Cette édi-
.tion est extrêmement rare au-
jourd'hui ;• d^ns sa nouveauté
,même^ ellç s'est toujours vendue
fort cher, parce qi^'à peinesortie de
. dessous la pr|^s$e ? elle fut presque
toute entière consignée p^r les
flammés. Jean Van der Does , sei-
»gnèur de JVoordwyk , plus connu
.eu littérature sous le nom de
. Januj$ Do usa , donna en 1620 , à
. La Hâve , une seconde édition de
cettecnronique, et l'enrichit d'une
Ëréi'ace intéressante , adressée à
^enri , fils de Laurent Spié&;el ,
. >avi)nt et poète oomme lui. il en
parv4. une troisième édition à
Le^'de , en 1699 , ^vec des notes
, de Coirai^c^Ue Van.Alkemade. En-
fin Balthàsar Uuydecoper Ta fait
réim.ptimer. en S volumes in-8t> ,
i kLeyde , en 177'i > et cette édi-
tion mérite sur-tout d'être re-
ich^rc^ée pour la prodigieuse écu-
MELI 407
dtliôn historique et philologique
que Huydecoper a répandue dans
ses Commentaires.
t MEUSSUS , de Samos, phi-
losophe grec , disciple de Panne-
nide d'Elée , exerça dans sa patrie
la charge d'amiral avec un pou-
voir et des privilèges particuliers
vers 444 9vant Jésus - Christ. Il
réteudoit que cet univers est ia-
ni, immuable , immobile, unique
et sans aucun vide ; et qu'on ne
pouvoit rien avancer sur la Divi-
nité , parce qu'on n'eu avoit qu'une
counoissance imparfaite.
* MELITELLO ( Bî^gio ) , né
a Castelvctrano en Sicile en i63g ,
avocat et bon astronome , a pu-
blié , L Juridica lucubratio pro
t^gni SiciUœ , eiqiie coadja- .
centium insularum vice ,€fdmiran'
tibuSy etc. Accessit appendix de
magni admiratus qfflcii prœstan-
tid , ejusque magnœ curiœ juris-
dictione et gravaminibus , etc.
MELITIS ou Margitès , Grec ,
dont la sottise a été immoKalisée
par les vers d'Homère , étoit si
stupide , qu'il ne pouvOit compter
au-delà de cinq. S'étant marié ,
ij n'osoit rien dire à sa nouvelle
épouse , de peur qu'elle n'allât s'qii
plaindre à sa mère.
t MELITON r saint) , né dans
l'Asie , gouverna VégUse de Sardes
en Lydie , sous Marc-Aurèle. il
présenta à ce primce , l'an 171 9
une Apolofie pour les chrétiens ,
dont Ç^sèoe .et les autres ailcietis
écrivains ecclésiastiques font l'é-
loge. Cette apologie et tous les
antres ouvrages de Méliton ne
sont point parvenus jusqu'k nous,
excepté quelques fragmens impri-
més dans la Bibliothèque dr.$
Pères. Tertollien et saint JérAnie
{parlent de lui comme d'un excei-
ent orateur et d'uii habile, éeri-
1
MELL
manière est des plus singulières.
Il travailloit peu ses pimuches ,
souvent même il n'employoit
qu'une seule taille- ; mais l'art
avecrîequel il savoit l'enfler ou la
diminuer , donne à ses gravures
un très -bel effet. On a de lui
quelques portraits dessinés avec
goût et avec esprit. Son père l'a-
voit destiné k la peinture », et le
mit dans l'école de Vouet. La
réputation qu'il acquit par son
burin le fit désirer par Charles II ,
roi d'Angleterre ; mais l'amour
de la patrie et un mariage heu-
reux le fixèrent en France. Ses
plus beaux ouvrages sont, I. Le
portrait du marquis Justiniani»
IL Celui du pape Clément mX»
HT. La Galerie Justin ienne, IV.
Une Sainte Face , qui est d'un
seul trait en rond , commençant
par le bout ' du nez , et conti-
nuant de cette manière- a marquer
tous les traits du visage. Le des-
sin original se voit au eabinet des
estampes de la bibliothèque im-
périale. Mellan n'a été surpassé
par aucun graveur dans cette ma-
nière de graver d'un- seul trait ,
dont il est l'inventeur. Louis XIV,
instruit de son mérite , lui ac-
corda un logement auk galeries
du Louvre^.
MELLÏER (Guillaume) , lien-
tenant criminel à Lyon , publia
un Traité sur les mariages clan-
destins , faits par les ms de fa-
mille sans le éonsentement de
leurs pères , imprimé en i558 ,
în-8<> , et laissa en manuscrit un
Traité sur les vétemens et orne-
mens des magistrats gaulois.
M E L LI N I { Dominicfue } ,
Florentin , envoyé , en iSb'a , au
concile de Trente, comme se-
crétaire de Jean Strozzi , député
du grand-duc Cosme I*' , devint
plupart d'après ses dessins. Sa , eu&uite gouverneur de Pi^re «te
408 MELL
vain. Méliton est le seul écrivain
chrétien de qui nous ayons un ca-
talogue de livres de l'ancien Tes-
tament; il est entièrement con-
forme à celui des juifs , excepté
qu'il a omis \e livre d'Esther.
».
f MELITUS , orateur et poète
grec, un des principaux accusa-
teurs de Socrate , Tan l^oo avant
Jésùs-Christ. Cet impudent sou-
tint son accusation par un dis-
cours travaillé avec soin et spé-
cieux. Les Athéniens, ayant dans
la suite reconnu l'iniquité du ju-
gement porté contre Socrate, con-
damnèrent, dit- on, Mélitus à
perdre la vie ; mais Barthélémy
prétend au conû'aire que cet as-
sassinat juridique deiheura im-
puni , et , malgré l'opinion com-
mune,, nie également et la mort
violente de Mélitus, et celle d'A-
pjtus. ( Voyez ce mot. )
M EL I U S ( Spurius ) , riche
chevalier romain , accusé d'as-
pirer à la royauté dans Bome , à
cause des grandes distributions
de blé qu'il faisoit au peuple dans
un temps de disette. Ayant été
sommé par C Servilius Ahala ,
général de la cavalerie , de corn-
paroître devant le dictateur L.
Quintius Cincinnatus » non seu-
lement il n'obéit point, mais il
se jeta dans la foule pour se dé-
rober a la poursuite de Servilius ,
> qui , le voyant fuir , lui passa son
épée à travers du corps , et le
tua. Ses biens furent confisqués
, et sa maison rasée , l'an 44^ avant
Jésus-Christ.
MELLAN ( Claude) , dessi-
nateur et graveur français , né
à Abbeville en 1601 , mort k
Paris le 9 septembre 1688 , à
87 ans , a laissé un oeuvre con-
sidérable. Ses estampe^- sont la
MELL .
Mcdicis , iiJs de Cosnie. U a
denné 9 I. Description de ren-
trée de Jeanne ^Autriche à Flo-
rence , i566. II. F^ie de Phi-
lippe Scolari, comte de Temes-
war-, fameux guerrier, mort en
i4^6. m. Discours contre la pos-
^ sibilité du mouvement perpétuel ,
i583. IV. Histoire de la comtesse
Mathilde , in-4** , FlorcDce , iSSg.
W.'Lett^ apologétique sur cette
histoire, i594* ^^' Opuscules phi-
losophiques , parmi lesquels on
trouve une lettre curieuse sur lesr
prodiges arrivés k la mort de Jésus.
Vil. Jje plus singulier des ou-
vrages de Mellini est un recueil
de tous les écrits anciens publiés
. contre le christianisme , lorisqu'il
commença de se répandre. Il est
intitulé In veteres quosdam
scHptores mulesfolos ^hristiani
■ nominis obtrectatores , in^foiio ,
Hoi'ence , 1577» ^® livre est re-
cherché par les curieux.
* MELUNUS (Abraham), de
Flessinene , ministre du saint
Evangile, k Saint -Anton i- Pol-
der, auteur du Grand mxirty -
rologe , écrit en hollandais et
selon le système religieux des
protestans, Dordrecht , 161 9, in-
iblio.
♦ MELIiONI ( Jean-Baptiste ) ,
né k Gento le ao juin 1710 , pro-
fesseur de rhétorique au sémi-
naire de cette ville , entra dans la
congrégation des pères de TÛ-
ratoire en i']^* H mourut le 24
décembre 1781. Ses principaux
' ouvrages sont , I. Brève raggua-
glio cUslla. vita del P. Carlo Ma-
ria Gabrieli , Bolognese , prête
d^elV oratorio , Bologne , i749*
II. Vita de* PP, Giuseppe tan-
zoni ^ e Cristojbro Guidiccioni
' PP* delf oratorio di Faenza ,
Bologne, 1751. III. Vita délia
Fen^Cecika Castelli GiovaneUi,
Uniaria di S, Francisco , Bo«
MELM 409
logne, 175a. IV. Vita del jB.
Geremia Lamberlenghi , etc. ,
Venise , 1757. V. Brcve raggua-
glio délia vita del P, iMigi Gae^
tanq Fenarolidell' oratorio y^reS'
cia , 1759. VI. Vita di Giulio %
Cesare Canali , cittadino Bolo- ^
gnese , etc. , Bologne, 1777. VIÏ»
Atti , o Memorie degli uomini
illustri in santità nati o morti
in Bologna , etc. , tome i*' ,. Bo-
logne , 1 773 ; tome 2*, ibid,, 1779;
tome 3 , ibid, , 1780. /
* MELMOTH (Guillaume),
né en 166Ô , Fun des plus sa vans
et des' plus vertueux juriscon-
sultes qui aient siégé sur les bancs
de Liucoln's-Inn , publia en so*
ciété avec Pierre V^illiams les
Rapports de Vernon , par ordre
de la cour de chancellerie. L'ou-
vrage par lequel il mérite le '
Ï>lus aèir^ connu est intitulé
'Importance extrême dune vie
religieuse* Il est fort singulier
^que l'auteur de cet excellent
tVaité n'ait été connu que par
les Anecdotes de Bowyer , d'au-
tant plus qu'il est désigné a la
tété de l'ouvrage par an court
avis , qui ne peut être attribué
qu'-k son fils. Lies réflexions qui
suivent , y est-il dit , acquerront
peut - être quelque poids lors-
qu'on saura que la vie de l'au-
teur n'a été qu'une constante
application des préceptes dont il
recommande la pratique. Il a
laissé k d'autres le soin de s'agiter
dans des disputes de controverse,
pour se proposer un but plus
noble , celui de mettre en action
les règles de conduit^ claires et
positives que la révélation nous
a tracées. Melmoth reçut de la na-
ture toutes les vertus morales ; sa
piété lui attira toutes les grâces
d'en haut. Son humanité le porta "^
k cooqpatir k toutes les douleurs j
sa charité lui empêcha non seu-
v4io MELO
<lement de penser mal d'auttui ,
«lais encore de soupçonner per-
sonne. Il exerça sa profession
avec une habileté et une intégrité
2ue rien n'égala , si ce n'est son
ésintéressemeiit et la douce mo-
destie qui accompagna toutes ses
«étions. Ses talens ne furent em-
ployés, ni k satisfaire ses propres,
'désirs , personne n'eut moins
d'indulgence pour lui-même , ni
«1 ramasser des richesses inutiles ,
personne ne dédaigna plub cette
vile recherche des biens passa-
gers; il les consacra en entier
k entretenir décemment sa fa-
mille, k assister généreusement
ses amis , à soulager ciTicacement
"les pauvres. Combien de fois ne
les a-t-il pas employés gratui-
tement en faveur de la veuve, de
i'orphelin et de l'indigent! Peu
de personnes ont employé leurs
jours plus utilement ; personne
ne vécut plus a l'abri de tout
reproche, il employa sa vie en-
^ tière à faire le bien , ou a mé-
diter les moyens de l'opérer. 11
mourut le 6 avril I743. ^Mem,
Pat, Opt. Mer. Fit Die. « Le
digne fils , auquel la piété filiale
dicta ces lignes , a publié l'his-
toire de son vertueux père dans
tm ouvrage intitulé Mémoires
d'un avocat distingué de ces der-
niers temps ; et ajoutons pour
l'honneur du siècle , qu'indépen-
d'ammeut des éditions nombreuses
qui se sont répandues dans le
principe , de l'importance d'une
vie religieuse , dans les seules
dix-huit années qui ont précédé
1784 , il «'est vendu 4^9000 exem-
plaires de cet utile ouvrage ,
dont la consommation n'a poibt
cessé.
MELON (Jean ^ François ) ,
fté à Tulle , alla s'établir a Bor-
deaux, oii il engagea le duc de
La Force à fonder une académie.
MELO
Il fat secrétaire perpétuel de cett«
compa^ie, qui embrasse tons les
objets des différentes académies
de Paris. Le duc de La Force
rfiyant appelé auprès de lui ,
lorsqu'il prit part au ministère
sous la régence , la co«r l'em-
ploya dans les afFaires les plu» im-
portantes. Melon mourut à Parts
en iy58. Ses principaux ouvra g««
sont , I. Un Essai politique sur
le commerce , dont la seconde
éditix>n de i756 , in-12, est la
meilleure. L auteur a une con-
noissance fort étendue des gran-
des aflaires , et une extrême droi-
ture de cœur et d'esprit. Il y dis-
cute plusieurs points importaos
sur nos intérêts et sur nos usages.
Cet essai contient , dans un petit
espace , de grands principes de
commerce , de politique et de
finance, appuyés par des exem-
Î>les qui se présentent lorsque
e sujet le demande. Son ^yie,
comme ses pensées , est mâle et
nerveux, quoique défiguré par des
fautes de langage et d'expres-
sion. Les hommes d'un esprit
juste ont trouvé dans son livre
quelques paradoxes , comme son
opinion sur le changement des
monnoies. Ils ont été réfutés par
du Toi, dans ses Réflexions
sur le commerce et les finances ,
r'738 , a vol. in-i2. II. Mahoud
ie Gasnésfidfi , in - 1 a , avec des
notes. C'est une histoire allégo-
rique de la régence du d,uc d'Or-
léans. Elle onre de bons prin-
cipes de morale et de législatioa ,
et des vues élevées et utiles. Le
régent faisoit un cas infini <ie
Melon , et pas&oit avec lui des
heures entières h discuter les
points les plus intéressant de son
administration. On peot 4uî re-
procher d'avoir entretenu les illu-
sions de ce prinee au sujet du s^f:s-
tème de La w ; et ce n'e«t pas la
seule opini^> ehiflM^riqiie ^u'il lui
MELO
aroit inspirée. Melon étoit Irès-
éclalré, mais il éloit qaelqueiois
dorniné par son imagination et par
l'amour des nouveautés. III. Plu-
sieurs Dissertations pour l'aca-
démie de Bordeaux.
* MELONCELW ( Gabriel-
Marie ) , clerc rcgnlier barna-
bite , né à Bologne , mort k
Rome le lo juillet 1710 , âgé
de 72 ans , se livra avec sucCjès
k l'étude des belles-lettres et de
la poésie italienne. Il devint
membre de plusieurs académies.
Ses principaux ouvrages sont, I.
Poésie li riche , etc. , Lucqne^ ,
i685, in-4''. Il- /^ Farsafylia ,
ovvero delta guerrn civile di M,
Anneo Lucano , tradotta e tras-
portatA in ottava rima , Ronïe ,
1707. III. La Giuditta , com-
ponimento pœtico diviso in 4
çanti, etc. , Milan , 171Q.
* MELO SIC ( François ) , né
k Citlk dclla Pieve , petite ville
de rOmbrie , valent Je chambre
du cardinal Spada, II composa
des poésies fîîcétieuscs , la plu-
part fondées sur des équivoques
agréables et sur des doubles sens ,
«elon le goût du siècle dans le-
3nel il vivoit, vers 1660. On a
e lui Pcesie , e prose coJT a g'
giuTfta délia tet^a parte , Venise ,
i585. Quelques-unes de «es poé-
sies sont insérées dai>s le Recueil
des Bime onestCy et dans d'autres
«uvra^s.
t MELOT (Jean - Baptiste ) ,
né a Dijon en 1697. L'acadé-
mie des inscriptions l'appela dans
son sein en 1758. Il enrichit ses
Mémoires de plusieurs Disser-
tattôns intéressantes. Nommé en
1741 pour être carde des ma-
nuscnts dç la bibliothèque du
loi , il tf>availla au catalogue àc$
richesses que renferment ces im-
ï^enjeç iliTcbives de la litléraiure.
MELV 411
L'abbé^Saltier ayant découvert un
manuscrit de l'Histoire de saint
Louis par Joinville , manuscrit
de Tan iDop, et le plus ancien
3ue l'on connoisse-, il s'agissoit
p publier ce morceau cu-
rieux. On vouloit y joindre deux
autres ouvrages qui n'avoient
point encore paru . la Vie d:i
même u)onarque> par Guillaume
de Natigis ; et les Miracles de
ce priijc»* , décrits par lé con-
fési>eur de la reina Marguerite sa
femme. Un glossaire dêvcnoit
d'aue nécessité indispensable pour
entendre ces auteurs. C'est à ce
travail que Melot s'appliqua pen-
chant deux ans , et il commeiiçoLt
à mettre en oeuvre ses matériaux,
lorsqu'il mourut , le 10 septembre
1759. Celte édition de JoinùUc ,
publiée parCapperounier , parut
en 1761 , in-fol. /
MELPOMÈNE ( Mjlliol.),
Tune des neuf Muses , déesse <le
la tragédie. On la représente or-
dinairement sous la hgure d'une
jeune fille , avec ^u air sérieux ,
superbement vêtue, chaussée d'un
cotliurne , tenant des sceptres et
des couronnes d'une main , et un
poignard de l'autre.
•f MELVIL ( sir James ) , troi-
sième fils de lord Keith , né
à Halhill y dans le comté de Tif,
en i55o , tut page, puis con-
seiller privé de Marie Stuart ,
\euve de François II, roi de
France. ( f^0}\ Marie , n® XXVIÏ ,
vers la fin. ) Le roi Jacques ,
iils de Marie , l'admit dans sou
conseil , et lai confia l'adininis-
tration des finances. Ce prince
voulut l'emmener avec lui , lors*
qu'après la mort de la reine Eli-
2ab«(h il kWdi prendre possession
de la couronne d'Angleterre ;
mais il s'en excusa , et obtint
la permission de vivre dans la
J^'m\ii* .Oa 9 de lui des Met
/^l3
MELV
moites irajirimës en anglais , in-
folio , puis in - 12 en français ,
1695 , 2 vol. , et en 1746 , 5 vol.
L'abbé de Marsy , dernier édi-
teur , a retouché Tancienue tra-
duction française de cet àuvrage,
et Fa augmentée d'nn volume
composé de matières liées avec
celles de ces Mémoires , c'est-à-
dire de plusieurs lettres de Ma-
rie Stu^rt , les unes originales en
notre langue ( car cette princesse
parloit et écrivoit bien en fran-
çais ) , les autres traduites de
ra))g]ais en latin. Ces mémoires
ont été trouvés par hasard dans
le château d'Edimbourg en 1660,
dans un état un peu imparfait ,
après avoir éprouvé les injures
«u temps et des troubles civils ;
ils ont passé dans les mains du
petit - fils de l'auteur , qui les
remit à George Scott , qui en a
été Féditeur, et les a publiés en
i683 , in-fol. ,* d'après le manus-
crit original. 11 est k remarquer
qu'on ignore absolument quand
et cpmmei^t ils ont été déposés
dans le château d'Edimbourç.
Il n'est pas moins étonnant qu'ils
aient été conservés presque en
entier dans un lieu qui n'a pu dé-
fendre les archives du rojaume de
l'invasion des guerres civiles. « Le
style des Mémoires de Melvil ,
dit un célèbre critique , est simple
et naïf. On y voit le modèle rare
d'un homme vertueux et inacces-
sible a l'ambition , d'un courtisan
siijcère , et d'un sage tolérant.
Cepe^ndant , malgré la sagesse qui
paroît dans ces Mémoires, l'au-
teur raconte sérieusement des
contes puérils de sorcières et des
histoires de sabbat , qu'il donne
pour des faits authentiques. » Sir
James mourut k Halhili,en i6o5,
âgé de 76 ans.
♦ MELVIN ( André ) , né en
Ecosse ver& Tan i543 ^fut amené.
de bonne heure en France , et
nommé d'abord professeur en
théologie dans l'upiversité de St.-
André, ensuite à l'académie de Se-
dan. U mourut d ans cette ville vers
162 1 , âgé de plus de 77 ans. On a
de lui , 1. Salyra Menippea dicta,
Sedan, 1619 5 *n-4° , réimprimée
Tannée suivante. L'auteur publia
cet ouvrage sous le nom pseudo-
nyme deLiberius Kincentius Hol-
landus. Cette satire , où l'on
peut encore puiser des rensei-
gnemens historiques , eut la plus
grande vogue a l'époque où elle
parut. II. Un ouvrage assez rare
dont le titre singulier mérite d'être
rapporté en entier ; Parasynag^
ma Perthense , et juramentunt
ecclesiœ Scotitanœ et pro sup^
plici evangelicorum ministpoi^m
in Anglid ad sereniss, regem, con-
tra lanmtam gemjnce academite-
Gorgoriem apologia , sive Anti-
tami-cami-categoria ( pièce de
vers latins, divisée en 5o stro-
phes. ) Cet écrit parut en i6ao,
in-4°, sans nom de lieu.
I. MELUN ( Simon de ) , sei-
gneur de la Louppe , d'une mai-
son féconde en grands hommes ,
qui remonte au i o* siècle , suivit
saint Louis en Afrique l'an 1270 ,
et se signala au siégç de Tunis..
A son retour, il fut lait maréchal
de France en 1293 , et fut tué a la
bataille de Courtra^,,le li juillet
i5o2. "
IL MELUN ( Jean II , vicomte
de ) , succéda, en i35a , à son père
Jean I" , dans la charge de grand-
chambellan de France, etse trouva
k la bataille de Poitiers avec Guil-
laume , archevêque de Sens , son
frère, et k la paix de Bretigni, en
1359. Il eut part k toutes les gran-
des affaires ue son temps , et mou-
rut en i382 , avec la réputation
d'un homme très^éclairé.
1 IIL MELUN (Charles de)>
1
ME M M
baron d€ NautouUiel, plein d'es-
prit «t de valeur. Louis XI le
fit, en i465 , son lieutenant-gé-
néral dans tout le royaume.
Mais ses envieux conspirèrent sa
perte. Accusé d'être d'intelli-
gence avec les ennemis de Tétat ,
d eut la tête tranchée le 20
août i4B5. Il descendoit d'un
frère de Simon de Melun. Sa pos-
térité masculine finit à son petit-
fils.
♦ MELZI (Louis) , né a MUan,
tnort en 1 6 1 7 , cheval ier de Mal le ,
aussi célèbre dans les armes que
par ses talens littéraires, a donné
Kegole militari sopra ilgOKferno,
€ servizio particolare délia ca-
valleria,
MÊMES. Foj. Mesmes.
f MEMMI ( Simon) , peintre,
natif de Sienne , mort en i345 ,
âgé de 60 ans , montra du génie
et delà facilité dans ses dessins ;
mais son principal talent étoit
pour les portraits* Il peignit celui
de la belle Laure , maîtresse de
Pétrarque»
. MEMMIA ( Sulpicia ) , femme
de l'empereur Alexandre-Sévère,
morte k la fleur de son âge ,
avoit des vertus ; mais son carac-
tère étoit lier et méprisant. Elle
reprochoit sans cesiie à son époux
son extrême affabilité ; ce prince
lui répondit un jour : « J'affermis
mon autorité en me rendant po-
pulaire. »
l. MEMMIDS - GEMELLUS
( Caïus) , chevalier romain ^ cul-
livoit l'éloquence et la poésie. Il
fut d'abord tribun du peuple , en-
suite préteur, et ennn gouver-
neur de Bithynie ; mais ajant pillé
oette province , il fut , malgré le
i:rédit de son ami Cicéron , en-
voyé en exil d^ns l'île de Patras
par César y Tan 61 avant Jésus-
MEMN 4i3
Christ. Il avoit brigué le consulat
avant sa disgrâce. Lucrèce lui dé-
dia son poëme comme a un
homme qui connoissoit toutes les
finesses de l'art.
♦ n. MEMMIUS (Pierre),
docteur en médecine , né à Hé-
renthals dans le Brabant , 'exerça
d'abord sa profession à Ùtrecht,
puis à Jlostock , où il enseigna
dans les écoles de la faculté , de-
puis i56i jusqu'en i58i , époque
a laquelle il fut appelé à Lubeck
en qualité de médecin stipendié.
Memmius mourut en cette ville
eni589, âgé de soixante-sept ans.
Ses ouvrages sont , I. De recto
mediclnœ usu liber unus, Del-
phis , i5^4 > in-80. II. Hippocra^
lis Coijusjurandum commentario
illiistratum. Accessit pars alteroy
çud ratione medicorum vita et
ars soHCtè conservetur, decla-
rans , Rostochii , 1577, in-8<>.
* MEMMO ou Mémo f Jean-
Marie ) , né a Venise de Inlustre
famille de ce nom , mort dans
cette ville en 1579, fut fait che-
valier par l'empereur Charles-
Quint, auprès de qui sa répu-
blique Ta voit envoyé en qualité
d'ambassadeur. On a de lui , I.
Dialogo sopra dispute jilosofi--
che performarc perfetto un prin~
cipe , una republica , un senatore,
un cittadino , un soldato , ed un
mercante ,\eaise y i563 , in-4°.
IL Tre libri délia sostanza, e
forma delmondo, Venise, i545,
in-4'*. lil. VOratore y Venise ,
1545, in-4".
1 1- MEMNON (Tî^thol. ) , roi
d'Abydos, fils de Tithon et de
l'Aurore. Achille le tua devant
Troie , parce (ju'il avoit amené
du secours k Priam. Lorsque son
corps fut sur le bûcher, Apollon
le métamorphosa en oiseau, à là
prière d'Aurore. Cetoise^iU mul-
4i6 MENA
et beaucoup d'injures, tout le feu
de Ménage s'éteignit. Il afiecta
des remords de conscience ; il dit
qu'il avoit juré de ne jamais
écrire ni lire de libelles. Ses
scrupules furent mal interprétés.
On plaisanta s\ir sa dévotion ,
3ui ne lui avoit pas ôté le goût
es temmes. Ménage avoit eu des
attentions tendres pour mesdames
de La Fayette et de Sévigné» 11
aima sur - tout la première ^ lors-
qu'elle s'appeloît mademoiselle de
La Vergne , et la célébra sous le
nom de Laverna, L'équivoque de
ce mot avec le mot latin Las^erna,,
déesse des voleurs, occasionna
une épigramme en vers latins ,
don^ le sel tombe sur la réputa-
tion de Fripier de vers que Mé-
nage s'étoit faite.
Lesbia nutla tibt tst ; nuÙét est tibi dicta
Corinna ;
Carminé laudatur 'Cinthia ^uUa tuo»
Sedicàm doctorujn compile» scrinia vatum^
NU mirum , si sit culta Laverna tibi.
i
On l'a rendue ainsi en français s
Esr-ce Corinne, est-ce Letbie;»
Est-ce Philis, et)t-ce Cinthie
Dont le nom est par toi chanté ?
Tu ne la nommes pas , éci ivain plagiaire.
Sur le Parnasse vrai corsaire ,
Laverne est ta divinité.
Les vols faits par cet auteur aux an-
ciens et aux modernes faisoieut
dire au poëte Linière qu'il ialloit
le conduire au pied du Parnasse,et
1^ marquer sur l'épaule. Ménage
fut chargé par le cardinal Maza-
rin^ de la commission délicate
de lui fouiTiir la liste des gens de
lettres qui méritoient des récom-
penses ; il fit ce choix avec dis-
cernement , et obtint lui - même
une pension de 2000 livres. On
a cité de lui plusieurs mots heu-
reux. Se trouvant aux chartreux,
on lui montra le superbe tableau
dé Saint-Bruno , par Le Sueur ;
en le voya*àt , Ménage s'écria :
MENA' . . .
« Sans la règle , il parleroit. » S«
maxime fevorite étoit celle -ci: -
« J'aime qui m'aime , j'estime qui
le mérite , et je fais plaisir à qui
je puis. » Ménage disoit vrai. Il
mourut le 25 juillet 1692 , à 79
ans. Le P. Ayrault , jésuite ,
l'exhorta dans» ses derniers mo-
mens' avec tant d'onction , que le
mourant ne put s'empêcher de
dire : « Je vois bien que si l'on
â besoin d'une sage-femme pour
entrer dans ce monde , on n'a pas-
moins besoin d'un homme sage
pour en sortir. » Ses ennemis le
poursuivirent jusque dans le tom-
neau. C'est à ce sujet que le cé-
lèbre La Monnoie fit cette épi-
gramme :
Laissons en paix monsieur Ménage;
C'étoit un ttop bon personnage ,
Pour n*étre pas de ses amis.
Souffrez qu'à son tour il repose ;
Lui dont les vers et dont la prose
Nous ont si souvent endormis.
On l'accusoit de n'avoir que de la
mémoire. Un jour , s'étant trouvé
chez madame de Rambouillet avec
plusieurs dames , il les entretint,
ae choses fort agréables qu'il
avoit retenues de ses lectures. Ma-
dame de Rambouillet , qui s'en
apercevoit bien , lui dit : « Tout
ce que vous dites , monsieur , est
charmant ; mais dites -no us quel-.
que chose présentement de voos.j»
On a de ce savant , I. Dictionnaire
étymologique , ou Origines de
la langue française , dont la der--
nière édition est celle de 1750,
en 2 vol. in-fol. ^ par les soins
de Jault , professeur au collège
royal , qui a beaucoup augmenté
cet ouvrage , utile à plusieurs
égards , mais très-souvent ridi-
cule par le grand nombre d'é-
tymoiogies fausses et forcées dont
il fourmille. La reine Christine
disoit , a regard de cet ouvrage :
<f Non seulement Ménage Veut sa-
voir d'oà vient un mot , inais oh
y
M'EN À
II va. « Joumel , impiîmeur de
Paris , nevouloit p«s d alioHilm-
' J)rimei' .ce livre, parce qu'on y
ti'ailoil les Parisiens de badauds.
C'est k ce sujet cjùe Ménage fît
les vers suivaifs :
De peur d*offen$er »a partie ^ '
lournel , mon imprimeur, digne enfant de
Pari» ,
Kc veut rien imprimer sur la badauderie....
Journcl est bien de son pays.
IT. Origines de la langue italienne,
t^nève ^ i685, in -folio : ou-
vrage qui a le mérite et les dé-
fauts du préiDédetit. On peut s'é-
ionner qu un Français ait fait une
pareille entreprise ; mais Péton-
hement tess^. > lorsqu'on sait que,
d'un cdté, Ménage n'a fait que
recueillir ce qu'il a trouvé sur ce
sujet dans divers ouvrages ita-
Lens ; et c^ne, de Tautre ^ plusieurs
académiciens de Florence , et pai^
ticulièrement Bedi , Dati , Pain-^
ciatici et Chimentelli lui ont four-
bi beaucoup de matériaux. Il n'en^
ti éprit cet ouvrage ^liepdur prou^
Ver à l'académie delaCrusca, au'il
il^étoit pas indigne de la place
i]a'elle lui avoit accordée dans sos
Corps, m* Une édition de Dio-
ffène Laërce , avec dés observa-
tions et des corrections très-es^
limées y Ahistërdam , 1692 , a
Vol. in-4«. IV. Des Noies sui* les
poésies de Malberbe , imprimées
bout la ^première fdis éb 1666 1
iu-8<*, et qui ont servi a l'édition
de 172» , a vol. in-ia. V. Jtemdr^
ques, sut ta îaHjgue Jhançaise , eu
i Vol. in-iî , péa importantes.
VI. L*jifUi " ÈaiÙet , 1 «volumes
in-i3 ; critique qui fit q^uelnu^
lionneor à sba savdir^ mais très-
peu k Aà litodéràtion et à M
mp^estie. VII« Histoire de Sablé^
iGi^d , in-fdl , savante;^ et itiiuii-
4ieuse. yïlli Des Satires con^^
ire Mdntmaur, dont la ibeilleure
j^st la n^ëtaniorpbose de ce pé-
dant en perroquet. On le0 trouve
daiis.le recueil dj Sallengre. 13^^
Des Poésies latines , italiennes ^
grecques, et françaises , Amster*
dam , i(>63 , in- 12. Les d< mièrei
iù.ït les moins eslimré>. On nV
trouve que des épithètes, degrand^
mois \iàes de sens , des vers pil-
lés de tous cotés et souvent m^}
choisis. Son génie poétique étant
froid et stérile , il f'aisoit des vers
en dépit des muses; x\ussi Boiieaà
le railla-t-il de sou affeclalion %.
se servir.de lieux communs pour
remplir ses hémistiches : « en
charmes féconde ; k nulle autre
pareille j cbef-d'œuvre des cieujc^
etc. « Le Clerc dit , dans son Paiv
rbasiaua , que les vers italiens de
Ménage ne val oient guère mieux
que ses vers français. On con-*
vient Cependant qii en général iii
ont Un air plus facile \ et les Ita-^
Uens fureilt surpris , dans lé
temps , qu'un étranger eût aussi
bieii réussi & versifier dans leui:
langue» Quant k ses poésies la-
tines i Môrhof i^réténd qu'il a pillé
souvent Vincent Fabricius : mais
là vérité fest que lés muses lalinei
de Méniige et de Fabricius soni
aujourd'hui bien peu connues»
^i Juris ciuilis àmcenitates , Pa-»
TÎs , 1677 , iii-8» , rêtmpdmées k
Francfort, 1757, iu*8o. Ou donna
après sa moit , Comme ndus Ta*
Vdns dit ^ lin Ménagianà , d'abord
en I vol. / ensuite eii 1 , enfin en
4, r«n ifïS. Cette dernière édi-r
iion est due ti Là Monnoie \ Gai-
landji Goillejr et t'avdît, qui ont
enrichi Ce reèueil ae plu^i^'urs
remarqués savantes qui l'ont tiré
de lai foiile ébs Âna. il s'y trduve
pourtant bien des Choses mntlles;
iia doit entore k Ménagé luid
édition des OEuvres de Sarrazin ,
ï>aHs , i557, in-4'* ? i658 j in-iîi4
un Recueil des éloges faits 'poxxt
le cardinal Mâsarin , Paris j i66ô^
in-foli j ev&xiy P^Oa OajigiiiiAfa'
murfœ (Pl«rri MonUriaur), Paii« j
^1
4.8 MENA
1645 , in-4*?. ( V' QoiLLET , COTIN ,
«• I , MaRTIGNAC , HiLDEBERT j Cou-
«iN , n» V. ) Bajle observe que
parmi ceux qui ont écrit sur Më^
nage , et parlé de sa prodigieuse
mémoire ,' la plupart ont omis
de remarquer un fait assez ex-
tra ordinaire : non seulement il la
conserva dans un âge ti-ès-avancé ,
mai^ l'ayant perdue tout-k-coup,
il eut le bonheur de la recouvrer.
On trouve dans ses Poésies la-
tines , imprimées à Amsterdam
en 1687 , un Hymne k Mnémo-
syné , déesse de la mémoire , où |
il déplore avec beaucoup d'amer-
tume la perte d'une faculté qui lui
ëtoit si ch.ère. En 1690 , le 27 no-
vembre , à l'âge de 77 ans trois
mois et quelques jours , il en célé-
bra le retour dans une autre pièce
latine.
Audîstimea vota ; stni memorem mïhimenttm
Diva Ttd^nasii
Tua tunt hme munira , Diva
Imgfituper n nobia rtnpvata juvtnta tst.
MÉNAGER. Foyez Mesnager.
I. MENAUPPE ( Mytholog. ) ,
8(£ur d'Antiope , reme des Ama-
zones. Hercule Tajant vaincue et
faite prisonnière dans une bataille,
«xigea , pour sa- rançon , ses ar-
mes et son baudrier , parce qu'Eu-
rysthée lui avoit commande de leis
lui apporter.
II. MENAUPPE , citoyen de
Tbèbes , qui , ayant blessé à mort
Tydoe au siège de cette ville ,
fût ensuite tué lui-même. Tydée
se fit apporter le tête dé son en-
nemi, et assouvit sa vengeance ,
en la déchirant avec ses dents ,
imi^s quoi il expira. — Une fille
du , centaure Cniron , nommée
ÏIenalippe , épousa /Épie , elle
fut changée en jument j selon la
fehlé \ et placée parmi . les cons-
tcllations. .
f ï. Mâï* ANDRE, ancien peëte
MENA
grec , né à Athènes l'an 34^. avant
J. C. , la même année qu'Epicure.
Honoré parmi les Grecs du titre
de Prince de la nouvelle comédie^
il fut préféré à Aristophane. Mé-
nandre ne s'est point , comme
lui, livré a une satire dure et ^os-
sière , il assaisonnoit ses comédies
d'une plaisanterie douce , fine et ^
délicate , ne s'écartant jamais des
lois delà plus austère bienséance.
Pline rapporte que les roisV d'E-
gypte et ae Macédoine rendirent
hommage à son mérite en lui dé-
putant des envoyés et même des
vai^sseaux pour l'engager a se ren-
dre dans leurs cours : Ménandre
préféra la liberté aux faveurs des
rois et des grands- Tl ne voulut
point quitter sa patrie , et cepen-
dant l'envie et la corruptioh le
privèrent parmi ses concitoyens
de la justice que les étrangers
s*éf oient empressés de lui rendre.
Sur cent huit comédies qu'il avoit
composées il n'obtint que huit
couronnes ; la partialité des juges
les prodiguoit k Philémon son
concurrent, qui lui étoit bien in-
férieur. «Avouez, lui disoitunjour
Ménandre , que vous ne les rece-
vez pas sans rougir. » H ne nous
reste que très-pçu de fragmens de
ses ouvrages ; non seulement les
originaux, mais une très-grande
Çartie de ceux qu'avoit traduits
'érence , ont été perdus par Pef-»
fet d'un naufrage. On dit que tou-
Jtes ses pièces avoient été traduites
ou imitées piar le poète latin , et
nous n'en possédons plus que six,
que Térencé avoit , avant cet ac-
cident, empruntées de lui et ha-
billées k la roihaine. Ainsi c'est
dans Térence que nous devons
chercher et lire Ménandre ; les
fragmçns que Le Clerc en a re-
ctïeillis et publiés en Hollande y
in-8*, i70Q/ne peuvent donne*
qu'une i3& de l'éîégance de son
style et nullement de la' conduite
MENA
mje ses pièces. Mais les auteurs an-
ciens s accordent à nous le pré-
senter comme un modèle accom-
pli. Quintilien , Anstophane le
grammairien, Qvide, Plutarque
célèbrent à Penvi son génie et son
talent. Jules-César semble hono-
rer Térence en l'appelant un demi-
Ménandre. Ce poète mourut, la
troisième année de la la^* olym-
piade^ Tan 395 avant J. C- > a Sa
ans. Son tombeau se voyoit du
temps dePausanias sur le chemin
qui conduisoit du Pjrée à Athè-
nes , a côté du monument érigé
en rhonneur d'Euripide., Quinti-
lien nous le représente comme
ayant été passionnément adpnné
aux femmes , et Phèdre lui donne
les allures et Text^^rieur d'un
homme de ce caractère ,
UnguÉtito âélibutus , restitu adfïuens
VenUkae gressu dtlicatulo et languido,
L.V.Fab.i.
On peut regarder comme un. sup-
plément nécessaire aux fragmens
de Ménandre les observations sur
les remarques de Le Clerc, que le
docteur Bentley , sous le nom de
PJiileleutherus Lipsiensis , a fait
imprimer à Cambridge. en 171 5.
fil. MÉNANDRE , disciple de
Simon-le-Magicien , se fit chef
d'une secte particulière ^ en chan-
geant quelque chose à la doctrine
de son maître, « Il reconnoissoit ,
comme Simon , un Être étemel et
nécessaire , qui étoit la source de
rexislt'nce ; mais il enseignoit que.
la majesté de l'Être suprême étoit
cachée et inconnue a tout le
inonde, et qu'on ne savoitde cet.
Être rien autre chose ^ sinon qu'il
étoit la source de l'existence , et
la force par laquelle tout existoit.
Uue multitude de génies, sortis
de TEire suprême, avoien.t, selon
Ménandre , formé le monde et les
hommes. Les anges, créateurs du
MENA ; ^ 419
monde , par impuissance ou par
méchanceté , enfermoient Tame
humaine dans des organes où
elle éprouYoit une alternative cou-
tinuelle de biens ou de maux,
qui fînissoient par la mort. Des
génies biénfaisans , touchés du
malheur^des hommes, leur a voient
ménacédes ressources sûr la terre;
mais les hommes les ignoroient ,
et Ménandre assuroit qu'il étoit
envoyé par les génies biénfaisans,
"pour les leur découvrir et leur
apprendre le moyen de triompher
des ange;s créateurs. Ce moyen
étoit le secret de rendre les or-
ganes de l'homme inaltérables ;
et ce secret consistoit dans uns
espèce de bain magique que Mé-^
nbndre faisoit prendre à ses dis-
ciples , et qu'on appeloit la vraie
résurrection , parce que ceux qui,
le recftvoient ne vieiilissoient ja-
mais. Ménandre eut des disciples
k Antioche ; et il y avoit encOre ,
du temps de saint Justin, des mé-
nandriens qui ne doutoient pas
qu'ils .ne fussent immortels, v
* IIL MÉNANDRE-PROTEC-
TEDR, de Constantiuople, écrivit
l'Hisioire auprès Agathias , mais
il paroit lui avoir été fort su-
périeur. Malheureusement nous
n'en pouvons juger que par quel-
ques fragmens , a la vérité assez
étendus ,, que nous a conservé»
Constantin -Porphyrogénète. Ils
roulent sur les difi'érenteis anibas-
sa des et négociations des empe-
reurs d'Orient. On y voit par-tout
un écrivain réel et fidèle , plus
occupé des» choses que des mots.
Ces extraits r^jiapdent beaucoup
de jour sur les Huns, les Avares
et autres peuples du nord^; /mais
ce qu'on y trouve de plus remar-
quable , est le Traité de Justinien
et de Cosroës , avec toutes les
formalités dont il fat accompagné.
Ce traité est un 4^s monumens
4^0
ftJËNA
l^s plus précieux échappés au
tempii et a la barbarie.
M É ]V A N D RI N. Voyez Mab-
* MENAPïUS ( Guillaume ) ,
savant personbas^e du i6* siècle ,
né à Giévenbroiche, au. duché
de Julnn»^ mort prévôt dç l'église
cdîlégiale de Saint- Adelberi , à
Aix-la-Chapelle, en 1 56 1, n'exer-
ça point la médecine; mais comme
il av oit acquis de grandes co^inois-
saiices dans l'art de guérir, on a
de lui , I. Ratio victùs salubris
et sanitatis tuéndce , Çoloniae ,
i54o, in-4**> 3vec le Traité De tri-
pliai vitci , Basilece, i54o, in-S" ;
i549? in-4"' II- l^^comiumjebris
quiirtanœ , adjuncla est ratio .eu-
raiidi fehrem quartanam , Basi-
leae, i54^ » iù-8*» ; Lugduni Bala-
TOrum, 1 656 , iu-8», avec d'au-
tres Traités.
I. MÉSVARD (Claude ) , con-
seiller du roi , lieutenant de la
pMVÔté d'Angers sa patrie , se
signala- par SO& «avoir et par sa:
vertu. Après la mort de sbn
épo!.;se \ il embrassa l'état ecclé-
suBstiqtiev II eut beaucoup de part
aux réformes de plusieurs mo-
na:itères d'Anjou. Ce man^istrat
aimoit passionnément Tantiquité.
Une partie de sa vie se consuma en
recherches dans les archives, d'où
il tira plusieurs pièces curieuses.
Il mourut le 20 janvier i652 , à 72
ans, après avoir publié, l.VHis-
ioire de sairU Louis par Join-
vilk*}, 1617, in-4*j avec des notes
ph ines de jugement et d'érndi-
tiou. IL Les deux livf^s de- saint
jiiis^ustin contre JuUen , qu'il tira
de la bibliothèque d'Angers. III.
jRi cherches sur le corps de saint
JavqueS'-le-Mùjeur ^ qu'il prétend
reposer dans la collégiale d'An-
gers ; ce qui ne favorisoit point la
pn tention qu'a l'Espagne de pos-
MENA.
séder sts reliques : mais lp3 prea-ft
ves des Français et des Espagnols *
ne sont pas démonstratives. On
trouve , dans cet ouvrage et dans
ses autres productions , du sa-
voir , mais peu de critique , et un
style dur et pesant. IV. Histoire
de Bertrand du Guesclin , 161 8.,
in-4** , ouvrage qui peut servir de
niatériauit pour une nouvelle his-
toire de ce connétable.
t II. MÉNARD ( Dom Nicolas-
Hugues ) , né à Paris , bénédiclia
de Saint-Maur , iin des premiers
religieux de cette congrégation-
qui s'apphquèrent à 1 étude ,
mourut* a Paris le 21 janvier
1644 ? ^ 57 ans , regardé comme
un homme de beaucoup d'éini- "
dùioft et d'une grande justesse
d'esprit. Lorsque le P. Sirmond,-
jésuite , trou voit dans ses lec-
tures quelque passage difncile , il
disoit qu'il avoit plus tôt fait d'aller
consulter dom Ménard que de
feiiilleter les auteurs , et il ne'
le consultoit jamais inutileme^t• '
On a de ce savant , I. Martyre^
logium Siinctorum ordinis Saitcti
Denedicti , in-S° , 16*29. IL Con-
cordia. regularum , de saint Be-
noît d'Aniane , avec la vie de ce*
saint, 16*28 , in-4''« IH' Le Sacra-
mcntaire de saint Oregoire^le^
Grand, en latin, 164^, in-4*- IV.
Diatriba de unico \Dionysio ,
1643, in«-8°. Ces ouvrages sont
pleins de recherches curieuses et
de liotes savantes analogues à leur
sujet. Elles respirent le goût de
l'antiquité et de la saine critique.
On ne peut cependant donner ce
dernier éloge à sa dissertation sur
saint Denys , et il a voulu prouver
inutilement que l'Ardopagite étoit
le même que Tévêque de Paris.
Ce fut lui qui déterra l'épîtrn de
saint Barnabe dans un manus-'
crit de Fabhave de Corbie. Elle
ne pai'ul j enrichie Ùti sws rcmar^ •
. MENA
^ues , qu'après sa mort , par les
soiadeJuni d'Achcry, qui mit
une préface à U tête , Paris, i645,
ia-4*. Voyez Hebmànt , &*> I.
llî. MÊNARD ( Pierrfe ) , avo-
cat disfiiigué au parlement de
Paris, né à Tours , retourna dans
*sa patrie , s'y livra uniquement k
i'ctùde , et y mourut vers 1701 ,
'à 75 ans. On a de lui des ou-
vrages qui eurent quelques succès :
tols sont , M Académie des princes;
'VAccord de tous les chronolo-
'^zes , etc. Cet auteui' jouissoit
d'une estime générale ; sa probité,
sa douceur , sa droiture, ses con^
noissances , la lui avoient conci-
liée.
. t IV. MÉNARD (Jean db La
JVoii) , prêtre dtt diocèse 4e IVan-
tes ) , ne dans^ cette ville en i65o ,
4'une bonne Camille , fut d'abord
avocat. La perte d'une cause juste
rayant dégoûté du barreau 9 il
.embrassa fétat ecclésiastique , et
dirigea trente ans le- séminaire de
.Kante^ Jl mourut le 19 avril
.1717, à 67 ans, après avoir fondé
une maison du Bon-Pasteur pour
ics tilles corrompues. On a de lui
un Catéehlstne , in-8*> , qui est
estimé, et dont il y a eu plusieurs
«éditions. Sa Vie a ét^ publiée en
.1734, in-ia.
V. MENARD , né l'an 1686
a Castelnaudary eu Lauguedoc ,
entré , dans la congrégation de la
doctrine chrétienne en t7o4 » y
reçut le sacerdoce , se nt dis-
ipeuser de ses engagemens en
1726 , et mourut eu 1761. Son
tiom n'est guère connu, quoique
plusieurs de ses Poi^mes ment été
couronnés par l'académie des jeux
i^rauxde(a ville de Toulouse.
t VL MÉNA;RD ( Léon ) , con-
$çUler au présidial de INîmes ,
^çad^micîea honoraire de l'aca-
démie dçs sciences et b«llcs-
. MENA 431
lettres, de Lyon , et associé^ à
.c«lle d*i& be)^les-]^tre» de iViar<-
seille , naquit à Tarascon en
t7<i6, et mourut à Parjs ejB
.1767.- lj& premier ouvrage, quç
cet académicien ' piUilia l'ut le
roman des Amours de Callis^
ihène^ production qui fut beau-
coup admirée ^t beaucoup criti*
quée. Mena rd. s'appliqua ensuite
à de^ ouvrages plus solides.; il
composa VHîstoire civile , eccltf-
siusttque et littéraire de Nîmes j en
7 V. in 4?» Cette.Histoire est cejnplie
de recherches curieuses. Le chef-
d'œuvre de Ménard est le livre
qui ft pour titre Mœurs et usa-
ges des Grecs. Ge .savant .a voit
une trè»*çrande connoissance des
plus célèbres auteurs anciens et
modernes. Les- sources où ce taca-
démicien puisa pour composer son
Traité des .mœurs et usages des
Grecs furent les OEuvres dHo-
mèrè, dePlatarque , d'Hésiode,
de Pindare , d'Anacréon , de So-
phocle , d'Euripide , de Pausa-
luas , de Polyne ^ d'Hérodote ,
d'Athénée , d'Eschyle , (Je Pol-
lux , de Suidas > de Meursius , de
Sigonius , de Lazius , d'Orf<;lius ,
de Faber ^ de Bulengerus , de Fa*
bricius,. de Baceins ,;des Daeier^
de Tourreil y de dom Cabnet , et
il se servit beaucoup aussi des Mé-
moii*es de l'académie des inscrip-
tions. Il imita en cela le célèbre
peintre Zeuxis , qui , voulant faire
leportrait d'Hélène, rassenibia de*
vant lui les plus belles personnes
qui fussent dans toute la Grèce ^
et transporta sur son ouvrage ce
que toutes ces diverses* beautés
avoient de plus parfait et de plus
frappant. Ménani divisa en, qua-
tre parties son Traité des mœurs :
dans la première , il traita de la
religion des Grecs et de tout ce
qui y a rapport ; dans la seconde,
ae l'état politique et du gouver-
nement de la Grèce ^ dans lalroi-
4" MENA.
sième , des sciences et arts que
cultivoieut les Grecs; et dans la
Quatrième , de la vie privée dès
rrecs et de tout ce qui a quel-
que rapport à leurs usages parti-
culiers. Nous avons encore (le lui ,
I. Des Pièces JùgitheSf pour servir
à l'Histoire de France , Paris ,
1759, 3 volumes in-4°> qui lui
avoientété communiqués par le
marquis d'Aubais. II. Réfutation
du sentiment de Voltaire , qui
traite d'ouvrage supposé le Tes-
tament politique du duc de Riche-
lieu y Paris , 1750, injl2.
MENARDAYE ( Pierre -Jean-
Baptiste de la ) , prêtre ^ mort le
la juillet 1758 , à 70 ans , avoit
été de rOraloite. On a de lui
Examen de rhistoire des diables
deLoudun, Liège, 1749? 2 vol.
in-ia , sur lequel voyez Tarticle
Gjunoier , vers la fin,
MÉNARDIERE (la ). Voyez
M£SNAAI>liAE.
. M E N A R S. Voyez Poisson ,
n- VII.
MENASSE H-Ben-Israel ,
célèbre rabbin , né d'un riche
.marchand, en Portugal vers 1604 ^
suivit son père en Hollande. Il
succéda au rabbin Isaac-lli'iel ,
à Tâge de 18 ans , dans la syna-
goguç d'Amsterdam. La modicité
de ses appoiuteniens ne pouvant
sultire à sa subsistance et à celle
de sa famille , il passa à Baie, et
de là en Angleterre. Cromwel le
reçut très-<bien , et le laissa dans
Tindigence. Menasseh n'ayant pas
trouvé en Aneleterre ce qu'il es-
péroit , se retira en Zélande , et
mourut à Middelbourg vers 1657.
Ce rabbin étoit de la secte de:^
1>harisiens ; il avoit l'esprit vif et
e jugement solide. Tolérant , il
' vivoit également bieu avec les
MENA-
\ ittîfsM,avec les chrétiens* H étoît
nabilTdans la philosophie , dans
l'Ecriture sainte , dans le Talmud
et dans la littérature des juif» , et
avoit de la probité. On a de lui
un grand nombre d'ouvrages eu
hébreu , en latin , en espagnol
et en anglais. Les principaux
sont , I. Une Bible hébraïque^ \
sans points, Amsterdam, i635,
2 vol. iB-4'* ; édition fort belle ,
avec une préface latine. U. Le
Talmud corrigé, avec des notes
en hébreu, Amsterdam , i653 »
in-S*. III. £/ conciliador y Franc-
fort , l632 , in - 4** > traduit en
partie en latin par Uenjrs Vossius ;
ouvrage savant et curieux , dans
lequel il concilie les passages de
l'Ecriture qui semblent se con-
tredire. IV. De resurrectione mor-
luorum libri très , Amsterdam ,
i636, in-8». V. De fragilitaie
humandex lapsuAdqmi, dequ/e
divino auxilio , Amsterdam ,
i64'> ; on croiroit k peine, en le
lisant , qu'il vient d'un juif.
VI. Spes Israëlisy Amsterdam,
i65û , in-12. Menasseh , ayant
ouï dire qu'il y avoit des restes
des anciens Israélites dans l'Amé-
rique méridionale , fut assez cré-
dule pour s'imaginer que les dix
tribtih enlevées par Sahnanasar
s'étoient établies dans ce pays-lk,
et que telle étoit Torigme des
habilaus de l'Amérique. Théo-
phile Spizelius , ministre protes-
tant d'Ausbourg , a réfuté cet
ouvrage. VIL heSouJjHede vie^
en hébreu , Amsterdam , 1602 »
iu-4" i ouvrage divisé en C[uatre
livres, où il établit la spii^itua-
lité et Timniortalité de l'ame : il
le finit par des remarques sur la
métempsycose , dont un grand
nombre de juifs sont entêtés. VIIL
De termino vitœ libri très , in-i3.
Thomas Pococke a écrit sa Vie
en anglais à la tâte dé sa traduc-
tion du livre précédent , i^99 >
MENC
în-ti. Où V trouve dçs choses
curieases. Menasse^ imprimoit
tous ses ouvrages lidmnême.
r
* MENCE ( Ferdinand ) se dis-
ûngtia tellement au i6« siècle à
Tuniversité d'Âlcaia de Hëuarez ,
où il enseignoit la médecine , que
Philippe II ,' roi d'Espagne , le
liomma son premier médecin , et
le combla (Je bieniaits. Mence n'a^
busa point de son crédit , et l'em-
ploya au contraire à contribtier
aux succès des études de son art,
en faisant fonder par Philippe
plusieurs chaires de médeciue
dans les différentes universités de
son royaume. On a de ce mé-
decin , I. Claudii Galenide put-
sibus liber è grœco conversas et
commentants illastratus , Com-
phiti , i553, in-4*. II. Claudii
Galeni liber de urinis cum inter-
pretatione et commentariis locu-
plè^tis'simis , ibidem , i555, in-4'*.
— Commentaria in liùros Galeni
de sanguinis missiône et purga-
tione , ibidem , i555 , in-8° ;
Augustae Taurinorum , i 5 8 7 ,
iSSp , in-8«». III. Libellas utitis-
simusde ratione permiscendî me*
dicameMa çuœ passim inusuve-
niant y Complut! , i555 , in-8*;
Âugust^e Taurinorum , 1687 ,
i6îi5 , îii-8*.
1 1. MENCRE (Loiii«-Othon) ,
Mënckenius , né à Oldeinbourg
en i644,^ï*ï»o sénateur de cette
ville , étudia dans plusieurs uni-
versités d'Allemagne. Ses connois-
sances dans la philosophie , la
jurisprudeoce et ta théologie , lui
méritèrent ht chaire de professeur
de morale à Leipsick en i06d. Il
fut cinq fois recteur de runiver-
sité de cette ville , et sent fois
doyen de la faculté de philoso-
phie. Mencke est le premier au-
teur du Journal de Leipsick , des
Acta ereuUtùrum Lipsiensium ,
MENC 4a5
dont il y avoit déjà 5o volumes
lorsqu'il m^uriit le '^9 janvier i jpJk,
Il s'étoit établi , lorsqu'il forma.^
le projet de œt ouvrage, une^
correspondance avec les sa vans
de toutes les nations , et avoit fait
dans cette vue un voyage en.
Hollande et ien Angleterre. Il
donna des éditions de plusieurâT.
savans ouvrages , et composa,
des Traités de jurisprudence „
dans lesquels ily a un grand fonds
d'érudiûon. I^es principaux sont >
I. Un Traité intitulé MicropO".
lita , seu respublica in. micro-
cosmo c<7/ZJ/7iV7Ua, Leipsick, i66ôy
in- 4**. II. */w«s majestatis cifva
venationefn , 1674 ■> in-4"**
t II. MENCRE ou Mencken
(Jean^Burchard) > 61^ du précé-
dent , né à Leipsick en 1674 >
voyagea «n Hollande et eu An-
gleterre , où il se fit estimer des
savans. A son retour , il devint
professeur en histoire à Leipsick ,.
et ensuite historiographe et con-
seiller aulique de Frédéric- Au-
guste de Saxe , roi de Pologne ,
et membre de l'académie de Berlla
et de la société royale de Londres.
Ce savant mourut le s""' avril
173*2. On a de lui, I. Scrlptores
rerum Germanicartim , speciatim
SaxoJÛcarum , Leipsick , 3 vol.
in-folio , 1728 et itSo. II. Ca^*.
logue des principaux historiens ,
avec des remarques critiques sur-
la bonté de leurs ouvrages, et
sur le choix de leurs éditions,
17149 in-i2. III. Deux Discours
latins sur la charlatanerie des
savans j Amsterdam^ 1716, in-8°.
Ce titre promet beaucoup ; mais
l'exécution n'y répond pas , et on
ne sauroit faire un plus mauvais
livre avec un meilleur titre. Ce ne
sont point les mémoires qui ont
manqué à l'auteur ; c'est l'auteur
3ui a manqué aiux mémoires. Ces^
iscours ont été traduits en di-
44
MENB
verses langues. Il y en a unç V^r-r
$ioi% frai}çaise_ , imprimée en
^^21 à La Haj'e ', 111-8", avcp
qes remarques critiqi:^es de différ
^ens auteui:s. Il faut ajouter à ce
▼olume Critique de la charlii-
tanerie des savans , Paris , 1726 ,
it)-il , attribuée à Camusat ou
Choqueley. IV. Plusieurs Dis se 1^
tations sur des sujets intéressarls,
etc. V. Il a publié 33 vol. du
journal de Leipsick , qu'il conti-
nua après la mort de son père ,
et que Frédéric-Othon , son fils
aîné, coutinua après lui. VI. TJnq
fdilion de la Méthode pour étu-
dier f Histoire , de Tabbé Lenglef,
deux volâmes in -12, a\ec des
additions et des remarques. MÏ.
Mencke a eu une part très-c'onsi-
^érable dans le Dictionnaire des
savans , imprimé en allemand
^ Leipsick, en ijiô , in-foKo. Il
jivoit formé le plan de cet ouvra-
ge dont il fournit à ses çollabo-
' dateurs les matériaux les plus es-
pentîels, et secbargea df s articles
des savaiis italiens et angles.
VI lî. BiÙHvtheca menckeniana ,
Llpsia? , ty7Î5 ,itn-8<>. C'est un ça-
fêiogue de tous les livres ef ïes
manuscrits en toutes langues de
fe bibliothèque de son père el de
là sienne , qui étoit très- riche , et
<Ju'il avoit eu Tintention dé rendre,
ipubliquc. 11 travailla à rédiger ce
iîRtalogue, dont la disposition est
irè's-bién entendue.
MpNDAJORS. rqr^* Matt-
DAJORa.
BÎÏENDELSOHN. Fojrez Mor
$£S-MaND£LSOIU^.
* I. MEND E Z (^Aifonse ) ,
missionnaire portugais , créé pa-
triarche d'Abvssime en 1626 ,
ne conduisit" dans cette dit^nité
fkvec tant d'insolence, qu'il se fit
bannir du pays en i634 , et que ,
dv'puis cette époque^ le nom de
Bomç, sa religion çt son ^Onfift^
sont devenus pour les Abjssiua
les objets de 1 exécration la plus
marquée.
t n. MENDEZ-HNTO (Fer-,
dinand ), né là ]Monte-moi>o-veniQi
dans le Portugal , fut cj'abo^*^
laquais d'un geiitîlh<^inmç porta-»
gais.' Le désir dé faire fortune le *
détermina à s'embarquer pour les
Indes en loSj. Sur la routé , \q
vaisseau qu'il montoît aj^ant ét^
pris par lès Turcs, il fut conduit
à Moka et \endu à un renégat
grec , qui le reveudit à un juif,
des mains duquel il fut tiré par le
gouverneur du fort portugais
d'Ormus. Celui-ci lui ménages^
l'occasion d'aller aux Indes. , $ui-5
vaut son premier dessein. Pendant
21 ans. de séjour , il y fut témoin
des plus grands <J\éiieinens , et^'
essuja les plus singulières ^\eu-;
tures. Il revint ('n Portugal ei^
;558 , oii il jouit du fruit de se^
travaux , après ayoir été treize
fois esclave , et vendu seize fois*
On a de lui une B-elation très-rare
et très-curieuse de se,s Voyages^
publliée à Lisbonue en 16149 in-,
folio , traduite du portugais en
français par Beifnard Figuieç y
gentilhoiume portugais , et iius
primée à Paris en 1645., ifli-4°* Cet
' ouvrage est écrit «i'ÏÏne manièrd
intéressante , §1 d-uo slvie plus
élégant qu'on u'auï"oit du l^altea*
dre d'un soldat , tel qii'étoit Men-
dez-Pinto, On y tiouvé un s^raud
nombre ue parliculai'ites remar-
quables sur la géograpliie , Fhis-
tbire et les mœurs des royâiunes.
de la Chine , c^u Japon , de Bra-?
ma , de Pégu, de Siam , d'Acliem,
de Java , etc. Plusieurs des faits
qu'il raconte avoieut/parti. fabu-
leux j mais ils ont été vérifiés .de-
puis.' De Surgi a extrait de la.
Relation dç Meudez-Pinto cequ^il,
y a de plus curieux: , et en a iot^mé
MEND
pne histoire intéressante ^a'il a
fait imprimer cians lesVicîssitudea
«le la iortune, Paris , a vol* in-t!2.
! * m. MENDEZ ( Môjse ) ,
poète anglais , et auteur dramati-
que , mort en ijrôB, fut reçu
maitre-ès-artsà Funiversi lé d'Ox-
ford.' Cet éorivaiii étoit juif d'ori-
gine. On a de lui un poëme qui
se trouve dans li^ collection de
l>odsley.
• * I. MENDOZA (Antoine tJa-
TADo de ) , commandeur de Zurita
dans Tordre de Calatrava^ trèfr*
estimé k la cour de Philippe IV ,
roi d'Espagne , a donne des
Comédies et d'autres compost-
iio/is ingénieuses en espagnol.
II. MENDOZA. royez ÉM)lt ,
ft ^ESCOBAR , n<» JII,
III. MENDOZA ( Kerre-
GoKZAixz de ) y cardiiial , d'abord
^véqiie de Calnhorr» ,- piris ar-
chevêque de Séville , et enHiï de
X^làde , cl^nc«lier de CéstiUe
el^-d^e Léon , né en i^'i^ , de la
viaison de Mendoza: , Tune' des
flt^s illustres d'Espagne , fut
chargé des plus importantes af-
iaires par Henri IV , roi de Cat-
ulle. , qui lui procura la pourpre
4wniaine en i iy5 ^ et qui , k sa
mort ,. en i474) ^^ nomma son
exécuteur testamentaire. Il rendit
<j|jes services importjjius à Ferdi-
itand et à Isabelle dans là guerre
contre le j*oi de Portugal , et dans
la conquête du royaume de Gre-
nade sur les. Maures^ On Tappe-
loit le Cardinal d* Espagne. Il
mourut le 1 1 janyier 1496 9 après
avoir montré, autant de sagacité
que de prudence dans les diâ'é-
rens emplois qu'il exerça. Il ai- ,
ihoit les belles-lettres , et il avoit
traduit dans sa jeunesse Salluste,
Homère et Virgde,
' IV.MENDOZA ( Françoisdc),
4e. la même maison que le précé-
KEN»
dent^ cardinal ëvéqu'e de Cargos,
et gouverneur de Sienne en Iiahe
pour l'empsercur Charlès-Quirtf ,
se retira , sur la fin de. ses 'jours ,
dans son diocèse. 11 y mena une
vie douce ti tranquille , n'hipfs-
saut les devoirs d^ soti minislèir' ,
et se d^assant de ses travaux par
les charmes de la littérature. Il
mourut le 5 déeeinbï*e f^ti, à
5o anà.
t V. MENDOZA ( Dîeffo Tr-
TADo de) , né à Grenade ' vers
l'année i5o5 , reçut une brilfanîe
éducation dans cette ville oùl
il apprit l'arabe V ^^^^ cultiva
depuis pendatit toute sa vie ^ de
là il p^ssa à Tuniversilé de Sala-
manque pour j étudier les lan-
gues grecque et latine , puis \é.
philosophie et le droit , désirant
se faire un nom dans là carrière
militaire. Il se transporta en Italie,
et y sei'vit plusieurs années daujl
les armées de Charles V ; mais il
aim'oit tarit des lettres, (Jue'inemé
au milieu du bruit des arriie.*» et
pendant les quartiers d'hiver, il
employoit ses loisirs à visiter les
plus célèbres universités de Rome,
écoutant les opinions et coniud-*
tant les plus grands maîtres qui
fai soient alors l'agrément de ce*
écoles. L'empereur , instruit dt's
vastes connoi s 5ance3 et de l'inté-
grité de Mendoza , le chargea au-
près du concile de Trente à Ve-
nise, de plusie'urs négocia tionjf
très- délicates qa'ii remplit en
homme supériem- et en grand <Ii-
plomate. Après avoir rendu des
services aussi importans k son^
pays , il se retira de la cour a,,
l'âge de 64 ans , et passa h Gre-
nade pour y jouir en repos des
charmes de Tétude pendant le
reste de sa vie , et s'y livra à la
poésie. Mendoza en a laissé unl^
reciteii choisi , intitulé Oui'nga^
du célèbre cfi'e\^alifir don Dltgo[
420 MEND
de Mendoza , ambassadeur de
V empereur Charles V à Rome ,
I volume in-4*^ , imprimé a Ma-
drid, en 1610 , par F. J. Diaz
Hidalgo. Il obtint du roi la pei>
mission de revenir à la cour;
mais à peine y eut -il paru que la
mort le surprit en i5j4« I^c *<>"*
ses écrits, celui qui fit le plus d'hon-
neur à cet habile politique, est son
Histoire de la guerre contre les
Maures de Grenade, Cet ouvrage
est bien écrit et d'un style pur et
serré , quoique concis , ou quel-
quefois trop laconique.. On lui at-
tribue aussi une autre petite pro-
duction sous le nom des as^entu-
res de Lazarille de Tormes , ro-
man comique, qui a été traduit
en français , et qui a obtenu
du succès. — 11 faut le distin-
guer d'Antoine Urtado de Men-
nozA , commandeur de Zurita
dans Tordre de Calatrava , qui
Êarut avec éclat à la cour de Pni-
ppe rV , roi d'Espagne , et dont
on a des Comédies et d'autres
pièces en espagnol.
VL MENDOZA (Ferdinand
de } , de la même famille , pro-
fond dans les langues et dans le
droit , publia en ' iSSq un ou-
vrage l)e conjirmando concilio
Illtberitano, aà Clementem F'III,
166S , in - folio. Son extrême
application h l'étude le rendit
feu.
t VII. MENDOZA (Jean Gonza-
lez de ) porta les armes , puis
se fit religieux augusttn de la
province de Castille. Il fut en-
voyé Tan i58o , par Philippe II,
roi d'Espagne , clans la Chine ,
dont il publia en espagnol une
Histoire. Luc de la Porte en donna
àPari^, en i589, iu - 8° , une
traduction française , intitulée
Histoire du grand royaume de
la Chine , situé aux Indes orien-
4:ales , divisée en deux parties y
MENÉ
contenant en la première Ta
situation , antiquités , fertilité »
religion ^ cérémx)nies ^ sacrifices \
rois , magistrats , mœurs , us ,
lois y et autres choie& ménwretHes
dudit royaume ,• et en la seconde ,
trois voyages Jaits vers iceluy en
iStj , 1579 e^ i58i y avec les sin-
gularités plus remarquables y ver-^
nues et entendues ; ensemble un
itinéraire du Nom^eau-Monde ; et
le descouvrement du nouveau Me»
xique en tan i5â3. Mendoza de- ,
vint ensuite évêque de Lipari ,
et fut enVojé en 1607 dans l'Amé-
rique , en qualité de vicaire apos-
tolique. Il eut l'évéchéde Chiapa ,
Ïmis celui de Popaian. Ce pré-
at fut la lumière et Pexemple de
son clergé et de son peuple. -
M È N E ( Pierre-Antoine ) ,
né à l^arseille, remplit pendant
quelques années la place de con-
seiller au parlement d'Aix , et
ensuite celle de maître des re-
quêtes à Paris , on il mourut en
17849 par accident. Doué de bean
coup d'espi^it naturel , il j avoit
réuni le mérite de l'érudition • On
lui doit , I. Eloge de Pierre Gas-
sendi , 1767 , in-ia. IL Mémoire
sur ies causes de la diminution
de la pêche sur les côtes de Pro-
vence, 1769. III- Une Traduction
de Machiavel. Dans le discours
préliminaire , l'auteur a justifié
avec énergie ce grand politique
d'avoir été le fauteur du despo-
tisme et le conseil des gouver-
nemeus tyranniques. IV. Plu-
sieurs Panégyrique et Discours
latins, 1755 et 1766.
ME2VECÉE ( MythoL ) , pi jncc
thébain, fils de Créon, qui se
dévoua pour sa patrie. Dans le
temps quie Tiièbes et oit assiégée
par les Argiens , on consulta Po-
racle , qui répomdit qu'il falloit »
pour sauver la ville , que le der-
nier des Ueftcendans de Cadraus
MENE
se dènnât k mort. Menecée , ayant ^
appris la réponse de Poracle ,
n hésita pas a se percer le coeur
de son épée.
* MÉNECHME , de Naupacte ,
vivoit , d'après Pausanias , vers la
96* olympiade. Il fit une statue
de Diane, en or et en ivoire, qui
fut placée dans la citadelle de
Pâtres. Pline nous apprend que
ce sculpteur avoit écrit sur son
art ; il parle aussi d'un veau
sculpte ^av Ménechme. •
MÉNÉCRATE , médecin de
Syracuse , distingué par sa ridi-
cule vanité , se iaisoit toujours
accompagner par quelques - uns
des malades qu'il avoit guéris.
.11 habilloit Tun en Apollon ,
Tautre en EscuLipe , l'autre en
Hercule , se réservant pour lui
la couronne , le sceptre , les at-
tributs et le nom de Jupiter,
comme le maître de ces divinités
subalternes. Il pou^a la folie jus-
qu'à écrire une lettre a Philippe
père d*Alexandre-le-Grand , avec
cette adresse : « Ménécrate - Ju-
piter , au roi Philippe , salut
Ce prince lui répondit : Phi-
lippe a Ménécrate , santé et bon
sens. » Pour le guérir plus effica-
cement de son extravagance , il
se moqua de lui : il l'invita à un
grand repas. Ménécrate eut une
table à part , oh on ne lui servoit
pour tous mets que de Tencens
et des parfums , pendant que les
autres conviés goûloient les plai-
sirs de la bonne chère. Le faim Je
força bientôt de se souvenir qu'il
étoit homme : il se dégoûta d'être
Jupiter, et prit brusquement con-
gé de la compagnie. Ménécrate
avoit composé un livre de remè-
des , qui est perdu. Parmi les mé-
dicamens qui sont décrits dan s ce
bvre y on remarque l'emplâtre
Diackflon , c'est-à-dire composé
de 5UCS ; mais il est diâ'éreiit de
MENE 427-
celui que nos apothicaires pré-
parent auîourdliui sous le même
nom. Ménécrate vivoit vers l'aa
35o avant J. G.
I. MENEDÈlVfE, philosophe
grec d'Erythrée , disciple de Stii-
pon , respectable par ses mœurs»
ses connoissances, et son zèle pa-
triotique , fit d'abord le métier de.
coudre des tentes : il prit ensuite le?,
parti des armes, défendit sa patne
avec valeur, et exerça des em-
plois importans. Mais, après qu'il
eut entendu Platon , il s'adonnaé
uniquement à la philosophie. 11
mourut de regret, lorsqu'Anli-
gone , Tun des généraux d'Ale4
xandre -le- Grand , se fut rendu
maître de son pays. D'autres di-
sent qu'ayant été accusé comme
traître à sa patrie , il fut si louché
de cette inculpation, qu'ilmounit
' de tristesse et de faim, après avoir
été sept jours sans manger. Oa
rappeloit le Taureau Erylhrien ,
à cause de sa gravi^. Quelqu'un
lui disant un jour : « C'est un grand .
bonheur d'avoir ce que l'on d4-
sire , il répondit : C'en est uu
bien plus grand de ne désirer
que ce qu'on a. €e philosophe flo-
rissoit vers l'an 3oo avant Jésus
Christ.
n. MENÉDÈME, philosophe
cynique , disciple de Colotès de
Lampsaque , homme d'un esprit
bizarre , disoit « qu'il éloit venu
des enfers pour considérer les
actions des hommes , et en faire
rapport aux dieux infernaux, n
Il avoit une robe de couleur tan-
née , avec un ceinturon rouge ,
une espèce de turban à la tetf; ,
sur lequel étoîent marqués les
douze signes du Zodiaque , des
brodequins de théâtre, une lon-
gue barbe , et un bâton de frêne ,
sur lequel il s'appuyoit de temp»
en temps. Tel étoit à peu pies
l'habit de» Furies.
4^s
ME5E
MENKIAS^ ( Meneiaus ) ,■ roî
de Sparte, fîls d*Atrée et fcère
cTAgamemnon , avoit épousé lié-
lène , que Paris vint lui enlever ;
<^ qiti 'c'aiisa le fameux siège de
Troie. 11 sV fit une grande ré-
Î mutation. Ce prince reprit sa
ifîmine , et la conduisit à Lacé-
démone , ou il mourut peu après
«^n arrivée.
tl.MÉNÉLAUS, Juif, ajraiit
enchéri de tro^s cents talents sur
le tribut que Jason , grand - sa-
crificateur , payoit a Antiochos-
Epiphancs , Ce prince dépouilla
Cfilui-ci de sa dignité , pour la
donner à MénclRiis , qui bientôt
après apostasia. U introduisit
Antiocbus dans Jérusalem , et
aida a placer dans le sanctuaire
la statue de Jupiter. Il eut une fin
tragique. AntiocbuSrEupator le fit
précipiter du haut d'une tour. F,
Omias, n« III.
IL MÉNÉftAUS, rnathéma-.
tîcién sous Trajàn , a laissé trois
livres sur la Sphère , publiés
par le P. Mersenne , minime ;
et depuis , par Ednie Hallcj , à
Oiford, 1708, in-S'».
MENÉS , premier roi et fon-
i][ateur de l'empire des Egyptiens,
fit bâtir Memphis , à ce qu'oo
prétend. Il arrêta le Nil près de
cette ville par une chaussée de
cent stades de large , et lui fit
J {rendre un autre cours , entre
es montagnes par où ce fleuve
passe a présent. Celte chaussée
l'ut entretenue avec grand soin
par les rois ses successeurs. On
donne a Menés trois fils , nui se
partagèrent son empire : Athotis,
^ui régna à Thèbes dans la haute
Egypte ; Curudès , qui fonda Hé-
);iopolis dans la basse Egypte ;
«it Torsorhros , qui régna à Mem-
phis entre là haute et la basse
Ég>'nte. Mai« ces faits squI fort.
.Mené
incertainsi, aiuai que tout re
qu'on raconte sur ce prince. On
le croit le môme que Misraïm ,
fils de Cham. ■
I. M EN E S È S. Foyez Ert-
CEYÎlA.
. It. MENESÈS (Antonio Pa-
DiLLA ) , juiiscon suite de Talaveira
en Espagne , élevé a de çrfiud&
emploi^ , mourut de déplaisir vers
iSgS , pour avoir eu Fimprudençe
de révéler à la reine la disposition
du testament de Philippe II.
m. MENESÈS ( Alexis de) né
a Lisbonne , d'Alexis de Mçnesès ,
comte de Castaneda , embrassa
l'état monastique chez les ermites
de Saipt- Augustin en i574' Ayant
été tiré de son couvent pour être
fait archevêque de Goa, il alla dans
les Indes , y visita les chrétiens de
Saint-Thomas dans le Malabar,
et y tint le synode dont nous avons
les actes sous te titre de Sjrnodus
Dianiperensis» A son retour ent
Portugal , en 161 1 , il fut nommé
archevêque de Brague , et vice-i
roi de ce royaume, par Philippe U^
roi d'Espagne» Il mourut a Ma-
drid en 1017, âeé de 58^ ans,
C'étoit un prélat si zélé , qu'il fit
brûler les livres des chrétiens de
Saint-Thomas , quoique ces livres
eussent pu fourpir quelqu/es lu-,
mières sur les dogmes et ^origi-^
giue de ces chrétiens. On a d&
lui VHistoire de son ordre en-
Portugal,
MENESSIER. Fof. CHRiTiE» ^
n» I.
MENESTlÎÉE ou Mn£sxhcb
(Mythol.), descendant d'£riçh.tée>
s'empara du trône d'Athènes ^
avec le secours de Castor et dfi,
Poilux , ^pendant l'absencç de>
Thésée. Il fut un àes priqces qui^
allèrent au si^ge de Troie ; i^
n^ourut^à sou jçetour, dansTiIe dj^
I^}qs, l'an II 85 avant J. C. y
après un règne de vingt-trois ans.
t I- MÉNESTRIER ( Claude-
' François ) , jésuite , né k Ljon en
1.653 ; joignit à l'étude des lan-
g^ues et à la lecture des anciens
tout ce qui étoit capable de
peri'ecfionner ses connoissances
5ur le blason , les ballets ^ les dé-
corations; ilavoit pour ces objets
un génie partîcuKer. Sa mémoire
étoit un prodige. La reine Chris-
tme , passant par Lyon , fit écrire
>exi sa présence et prononcer trois
cents mot«^ les plus bizarres
qu^on put imaginer ; le jésuite les
répéta. tous dans Tordre qu'ils
ay oient été écrits. Son goût pour
cequî Regarde les fêtes publiques,
lès cérémonies éclatantes ( cano-
nisations, pompes funèbres , en-
trées, de princes ) , étoit si con-
nu , qu'on lui demandoit des
dessins de tous les côtés. Ces des-
sins étoiéat ordinairementenrichis
d^une si grande quantité de de-
vises, d'inscriptions et de médail-
les y qu'on ne se lassoit pas d'ad-
mirer la fécondité de son imagi-
nation. Il voj^agea en Italie , en
Allemagne , eu Flandre , eu An-
gleterre , et par-tout avec fruit.
La théologie et la prédication par-
tagèrent ses travaux , et il se ih
bunneur dans cdsdeux genres. Sa
société le perdit le 5 1 janvier lyoS.
Il parloit avec une égale facilité
If^ français , le grec et le latin. On
a de lui , ï. Histoii^ de LouiS'
fe- Grand , par les médailles , em-
blèmes , devises , etc. , Paris ,
170a , in-jblio. II. Histoire con-
sulaire de la vilie de Lyon ,
1696 , in-folio. III. Divers petits
Traités sur les devises, lesmédail-
Ie:t , les tournois , le blason y les
armoiries , sur les prophéties au-
ti'ibuées à saint Malachie, etc.
l^e plus connu est sa M Mode du
blason , Lyon , 1770 > in-8«., avec
MENE 439.
'beaucoup d'augmentations. fW.
Segoikg. ly . La Philqsophie des,
images y 1.694, in-12. V- Disser^
tation sûr V usage de se Jaire por^
ter la qu'eue , Paris , 1704 , in-ia.
;VI. Oraison funèbre de la reine
Anne d Autriche , Lyon , i666.
VII. Oraison funèbre de M. d«
Turenne ^ Paris , 1677 , i«-4*-
VIII. Eloge historique de la ville
de Lyon , Paris , 1669 , in - 4*.
IX. Divers caractères des ouvra-"
ges historiques , Ljon, 1694» in-^
12. X. Projet de V histoire des re*
ligieuses de la Visitation y 1701 ^
in-4**. XI. La cour du roi Charles
V etde son épouse , Paris > i683,
in - folio. XII. Des représenta-^,
tions en musique , anciennes et
modernes y Paris, 1682 , in-i2,
XIII. Enfin on doit aussi k ce
savant et infatigable personnage
Bibliothèque curieuse et instruc-
tive de divers ouvrages anciens
et modernes dfà littérature et des
arts y Trévoux , 1704 » a voL iu-
12. XIV^ Lettre sur Vus âge d'ex-
poser des devises dans les églises
pour les décorations funèbres ,
Paris, 16^87 , in-8<». XV. Disser-
tation des loteries y V'àr'is, 1790»
in- 1 2 . XVI . Lettre d'un gentilhom -
me de province à une dame de qua- ,
Il té sur le ^uj^tde la comète y Paris,
i68i , in-4". Voy. , pour de plus
amples renseignemens , là Biblio-
thèque des jésuites , et le tome I"^
des Mémoires de Nicérou.
II. MENESTRIER ( Jean-B«p.
tiste le), de Dijon, parent du
précédent, l'un des plus savans-
et des plus curieux antiquaires
de sou temps y mort en i(}349 k,
70 ans, a donné plusieurs ou-
vrages , les principaux sont , J.
Médailles , .nionnoies et mopu»
mens antiqfiçs et impératrices
romaines , lu-tblio. IL Médail"
les illustras des anciens empe-,
rcurs^et ifnp^fatf^iç^'s de lipme ,
43o
MENG
in-4°. Ces ouvrages sont peu «i-
ttmés. On voyoit autrefois peinte
stir un des vitraux de la paroisse
de Saint-Médard de Ûijou cette
plaisante épita|^e :
>
Ci gtt Jean Le Menestrier
l.*aa de sa vie ioûcaiite~diTf
Il mit le pied daofs l'eswier, '
• Pour s'en aller en paradis*
IIL MENESTRIER{Claude le),
aussi antiquaire et natif de Dijon ,
mort vers lôS^ , dont on a un
ouvrage intitulé SymboUca ^Dia-
nœ Ephesiœ statua»,,, exposita ,
MENG, impératrice de la
Chine , épouse de Kin - Esong ,
qui régnoit en' 1126, gouverna
son empire avec gloire tandis que
les Tartares , qui avoient passé le
fleuve Jaune et conquis la pro-
vince de Honan , retenoient Tem-
pèreur prisonnier^es lois furent
recueillies j et SOTt encore res-
pectées pour leur sagesse par les
Chinois.
' MENGOLI ( Pierre ) , profes-
seur de mécanique au collège des
nobles à Bologne , distingué dans
le i 7* siècle par la solidité
de ses leçons et par ses écrits ,
a publié, en latin , L Une Géo-
métrie spécieuse, vorlf, II, Jrith-
metica rationalis, III. Un Traité
du cercle y 167^ , in-4*. IV. Une
Musique spéculative, \. Une jérit/i^
métique réelle , etc., ouvrages es-
timés. Il vivoit encore en 1678.
11 avoit été un des dfsciples du
P. Cavalieri , jésuite , inven-
teur des premiers principes du
calcul des infinimens petits.
* MENGOZZI (Fabbé D. Jean) ,
rié dans la terre de Mongiar-
dino , dans le duché dUrbin ,
fut professeur de belles - lettres
àsFuligno, où il se distingua par
sa vaste érudition. Il mourut en
MENG
1 791 . On a de lui , I. Sulla zece^y
e suUe monete di FuÛgno jdisser-
tazione epistolare diretta al. Ch.
cavalière il sig, Annibaledegli
abati Olivieri Giordani , etc. ,
Bologne, 1775, in-4°. II. -De'
Plestini tlmhri , del lorù logo , e
délia battaglîa appresso di quèsto
seguita tra i Romani , e i Car^or
ginesi , dissertazione , etc. , Fu-
lîgno , 1781 , in-4° , avec figures.
MENGS ( Antoine-Raphaël) ,
fils du peintre d'Auguste lll ,' roi
de Pologne, et lui-mêrhe premier
peintre du roi d'Espagne, na-
quit à Aussig en Bohême le la
mars 1728. Son père, vojatiten lai
des talens supérieurs pour son
art , le conduisît de Dresde k
Rome en 1741- Après avoir étu-
dié et copié , pendant qnatre ains,
les principaux monumens de cette
capitale , le jeune artiste revint
à Dresde , oîi il exécuta dilTé-
rens ouvrages pour Auguste avec
un succès peu commun. Pen-
dant son séjour en Italie , il avoit
eu occasion d'être connu de don
Carlos , roi de Naples. Ce prince,
étant monté sur le trône d'Es-
pagne , s'empressa , en i 76 1 ,
d'attacher Mengs à son ser\'ice ,
en lui donnant deux mille dou-
blons de pension , un logement
et un équipage. Il demeura cepen-
dant presque toujours à RoYnç ,
où il mourut le 29 juin' 1779.'
Sous un extérieur rude il étoit
plein fde bonté. Lorsqu'il s*a-
percevoit qu'il avoit blessé quel-
qu'un par sa franchise un peu
dure , il s'en repentoit et aidoit de
ses conseils le peintre qu'il avoit
critiqué. Il ne fit jamais aucun
mystère de son art, non plus que
de ses sentimens. Clément XIV,
l'avant consulté sur deMdbleaux
a;5sez médiocres qu'il avoit ache-
tés , cita , pour s'excuser , les
éloges que leur avoit donnés un
MENG
peintre, cpnnu. a Cet homme et
trioi , repartit Mengs , sommes
deux artistes , dont l'un loue ce
Ijui est au-dessus de sa sphère ,
et l'autre blâme ce qui est au-
dessous. » Ses mœurs étoient
ftussi pures que simples , et son
enthousiasme pour les arts avoit
ét^nffé en lui toutes les autres
passions. Il poussa la générosité
jusqu'à l'excès : dans les dix-huit
dernières années de sa vie , il
avoit reçu plus de 25o mille liv.,
et à peine lai ssa-t-il de qiioi payer
ses funérailles. Le roi d'Espagne
adopta ses cinq filles , et accorda
des pensions k ses deux fils. Ses
principaux ouvrages de peinture
sont à Borne , et dans les châ-
teaux de Saint-Ildephonse et d'A-
ranjuez en Espagne. On en voit
le détail dans sa Vie , par le
chevalier d'Azara. Son chef-
d'œuvre est une Ascension qui
décore le maître-autel de l'église
catholique de Dresde. Elle a été
pavée tent vingt mille livres. On
estime beaucoup aussi le plafond
du grand cabinet, a l'extrémité
de ta galerie de la bibliothèque
du Vatic^ , où , sous le voile de
l'allégorie', le peintre a célébré la
formation du muséum Clémentin,
et les bienfaits du pape Ganga-
fielli qui y est représenté sous la
figure de Moyse, qu'on trouve
dans le i*ecueil de ses écrits , tra-
duits de l'italien en français ,
1787, 2 voî. in -4* LiC premier
volume contient , i* des Ré-
flexions sur le beau * et sur le
goût en peinture ; 2* Réflexions
sur Raphaël , Corrége , Titien ,
etc. ; 3* Sur le moyen de faire
fleurir les beaux-arts en Espa^
çne. Le second renferme, i® deux
lettres sur le groupe de Niobé ;
a« Lettre sur les principaux ta*
blefiux' de, Madrid; 5**. Lettre sur
Torigine , le progrès et la déca^
d^nfie duA dessin ; 4^ Mémoirts
MENG 45t
Éttr la vie et les ouurages de
Corrège ; 5** 3férnoires sur Fa-^
cadémie des beaux-arts de Ata"
drid ; 6* des Leço^ns pratiaues
de peinture. Mengs plaçoit a la
tête de tous les peintres moder-
nes Raphaël ^ pour le dessin et
l'expression; Le Corrège, pour
la grâce et Je clair- obscur Le
Titien , pour le colons. Il fbrina
son style de ce que ces trois ar-
tistes avoient chacun d'excellent.
U joignoit l'expression la plut
sublime au coloris le plus vrai ,
et à cette intelligence des divers
effets , qui enchante les sens k la
première impression , et la raison
à l'examen. Un Italien , dans und
ode, l'a nommé le troisième Ra-
phaël. Ses table€Uix ont sur-tout
cette grâce qui se sent et ne s'ex-
plique point. Personne n'avoit
étudié les anciens avec plus de
soin. Tout ce qu'il y a de techni-
que dans l'Histoire de l'art , par
l'abbé Winckelman , son ami,
est de lui. Il respectoit , il ad-
miroit les ouvrages des anciens,
mais sans fanatisme , et ne dissi-
muloit point les fautes qu'il y dé-
côuvroit. «Les ^bleaux de Mengs,
dit un écrivain, annoncent l'étude
des anciens, un grand goût, la
noblesse de l'expression , et Texé-
cution en est soignée ;, mais on
reconnoît qu'en cherchant trop
le beau idéal , il a laissé refroi-
dir ce sentiment de la nature
qui frappe le spe tateur , éveille
et soutient l'attention ; qu'il man-
que de chaleur, et de vivacité , et
aue son pinceau n'est pas exempt
« sécheresse. Quant k ses écrits ^
ils sont fondés sur -les meilleurs
principes ; mais , dans l'appli-
cation qu'il fait de ces principes
aux ouvrages des plus grands
maîtres, ilmontre souvent une
sévérité injuste, et semble ne
louer que pour augmenter le p<ii<4s
de ses orltiques. n
4S2 MenJ'
MÉNIL. Voyez Mesnil.
t MENIN (NO, Paiisien,
conseiller au parlement de Metz ,
PI or l eu 1770, a donné , I. Anec-*
dotes de Samos et de Lacédé*
tnone y 1744 > ^ voiuln€S in -12.
II. JV/r/urà^K , bifitoire grecque ,
Amsterdam, 174^5 in-12. Cet
ouvrage , qui a aussi été attribué
à.FabJDéde Voisenon , contient
rhistoire de M. Bonnier, sous le
nom de Crésipbon* III. Cléoda-
mis, 1746, in -.12. IV. Abrégé
méthodique de la Jurisprudence
des eaux etjbréts , Paris , 1738 ,
iu-i2. Mais, ces ouvrages frivo*
]es doivent céder la place k son
Traité du sacre des rois de
i^Yance , 1723 in -12, où Ton
trouve des recherebes curieuses.
* MENINI (Octave), né à
TTdine dans le Frioul ^ dai?ô le.
i6« siècle , bon poëte latin , et
Fun ides, associés de. la seconde
académie vénitienne , mort le
iTy mars 1617, a publié ., l. Ad
JJenricum IV y Gallice. regem. ,
in ejus nuptias , etc. , Q ratio ,
Venetijs , 1601. II. A4 Cle-
nientem VII l P, M, de Ferraria
jY-cepta, etc., O/^a/zp, Venetiis^
1 598. III. Bona vale^u^o sereniS"
slino prirwipi Vçneto restUuta ,
Siins nom de lieu et d'imprimeur.
Ce petit poëm^ fut écrit en 1609,.
au sùjetj du ré^ablisseiiienî de là
santé du doge de Venise, Léonard
Donato. IV- Serenis^simi princi»
pis Donati^obilus, Venettis, j6i3.
y. Vnpiscpr^o sopraja canzone
spirituate di Celio, MagnQ, et d^u^
très ouyfçigej^. -
t MSTSlNSKt ( François p^ Mti
<*.wiET« OU MetciN ) , célèore par sèi
eonnoissancês daUs les langue^
ôriéntajes , naquit en Lorraine
<*n 1623 , et à cette époque étojt
fi«jet.d<^ frtnprreiir d'Allemagne^
Sa \ai,:e érudif ou , sou^esprit,
MÈNt
. *
et son habileté dans les languël
de TOrient Pappeloient k la gran-f
de réputation dont il a joui à just^
titre. 11 étudia à Rome sons Giatf
tino , et a Page de 3o ans son
goût, pour les lettres le ^ porta à
accompagner, à Coiistantinople)
rambassadeur de Pologne; il jr
étudia la langue turque sous Bo-
bovius et Ahmed , les plus . ba«
biles maîtres de ce temps. Se$
progrès furent tels qu'au, bout
de deux années on lui prouût
la place de premier drogman d^
l'ambassade tle Pologne^ auprès
de la Porte. Il l'obtint bientôt,
et s'acquit par sa conduite uH
tel crédit , qu'il fut rappelé eil
Pologne , et envoyé à la Port^
en qualité d'ambassadeur. Ou
exigea qu'il se fît naturaliser Po-*
louais , et ce fut dans cette cir?
constance qu^il ajouta à son nom
de famille menin , la terminaison
polonaise ski. Il revint a Vienne
en 1661 , attaché à la cour impé?
riale en qualité d'interprète des
langues orientales , et s'y fît esf
timer par les services qu'il ren*
dit dans les diverses occasions oii
il fut employé. Ei?i 1669 il fît k
voyage de Jérusalem , pour vi-«
siter le Saint-Sépulchre^ et fut
admis dans Pordre des chevaliers
de ce nom. MeninskimortaVienuo
en 1 698 , k l'âge ide 75 ans, y avai^
publié ) en ipdo, son grand «00^
vrage, intitulé l^hesaurus linguat
riim orientalium , en 4 volume^
in-fol. , auquel on en à ajouté e9
1687 un cinquième intitulé. Oimk'
masticoh latino-tuncico-arabico'
persicum. Les quatre pcemiers
volumes sont devenus extrême*'
ment rares, parce qu'uù grand
nombre . d'exeipplaires onit. ^éki ,
dans un incendie j petxdant I^
siège de Vienne par les Iturcsii
en i683. M, Peignot dit « qu'uit
exemplaire fi|t vendu goo Avre^
eu i 776 » j et nous l'avons vu yihx<
MENI
jAre ht Londres , en 1 770 , 5o gui-
nées. Aussi , une société de gens
<îe lettres en Angleterre , au nom-
bre desquels étoit sir William
Jones , a voit elle formé le projet
de réimprimer cet ouvrage. Mais
il n'a pas été exécuté , à raison ,
apparemment , de la dépense
lénormc qu'exigeoit cette entre-
prise. L'impératrice-peine Marie-
jThérèse 9 ayant entendu parler
de ce projet , prit sur elle de le
réaliser à ses frais. On en a pu-
blié une magnifique réimpression
^ Vienne , en i^^So , sous le titré
deJFraJtciscià Sîegmen Menenski
Lexicon arahico -persico - turci-
cum, adfectd ad singuias vocès et
phrases interpretatione kiiind, ad
usitatiores^ etiani itaUed. Iln^en
a para que deux volumes in-fol.,
qui ne yont que jusqu'aux lettres
^al , la neuvième oe l'alphabet
arabe ; ce qui fait à peu près le
tiers àe. la totalité de l'ouvrage.
On aquelques autres ouvrages de
Meninski, relatifs à un démêlé
assez violent qu'il eut alors -avec
«tn membre de l'université de
Vienne » et dont le détail seroit
aujourd'hui ftyrt inutile.
MENJOT ( Antoine-) , protes-r
tant , habile médecin français ,
mort a Paris en i685 , a donné
un livre intitulé UÎIisloire et
la guérison des Jîèvres mali-
gnes y avec plusieurs DisseHa-
tions , en quatre parties , Paris ,
1674^9 3 vol. in-4°; et des Opus-
cides , Amsterdam , 1697 > "i"4"«
t MÉNIPPE , philosophe cy-
nique , né à G«indara en Pales-
tine , disciple du deuxième Mé-
iiiédème dont nous avons paflé
plus haut. Ses Ecrits , qui ne sont
point parvenus jusqu'k nous ,
étoient si satiriques et si mordanS,
que Lucien , satirique violent lui-
même , l'appelle « le plus har-
gneux et le plus aeharué des do-^
T. 3H*
MEKN
435
eues que sa secte ait enfantés» , et
Pa introduit dans deUx ou trois
de ses dialogues , pour lui at-
tribuer les sarcasmes qu'il veut
lancer lui-même. Il paroit que le^
satires de Ménippe étoient écri-
tes , partie en prose , et partie en
vers. C'est poutr cette raison que
les satires de Varron, écrites dans
le même goût, sont appelées Mé-
nippées^ et qft'ona d<inné le mê-
me nom à cette fameuse collec-
tion de pièces contre la faction
de la Ligue , sous Henri IV , à
laquelle ont travaillé Pierre Le
Roi , Nicolas Rapin , et Florent
Chrétien. Varron lui-même étoit
sui^nommé Ménippée , ou le cy-
nique romain. Ménippe se li-
vroit à l'usure , et Laërce rap-
porte qu'ayant été volé d'une,
somme considérable qu'il avoii
amassée par cet infâme trafic ,
il se pendit de désespoir» Mé-
nippe , opiginairement esclave ,
avoit racheté sa liberté, et ob-
tenu k Thèbes le titre et les
droits de citoyen. — Il y eut ua
autre MiSifim , de Stratonice ,
l'homme de toute l'Asie qui
parloit avec le plus de grâce et
d'éloquence, qui donna des le-
çons a Cicéron , comme il nous
l'apprend dans son Brutus.
* MENNïti ( Jean-Marie ) , ca-
pucin , né k Noto en Sicile ,
mort en i63i , a publié , ^«-"
nàtationes in octo uoros phjsico-
rum Âristotelis et in îibros mv?-
taphjrsicorum , et in quatuor li"
brps sententiarum ; Cœremoniaîe
pat rum capucinorum , etc.
* MENNITO (Pierre), né k*
Messine , de l'oFara de Saint •«
Basile , abbé de Saint-Nicafiidre,
conseiller royal de Sicile^ chef
de son ordre , et enfin évêque
d'Ostuna. On a de lui Kajen^
darium prœcipuorumt SS, ord»
S, Masiliimagni; Mt^v^ raccoUu
1%
^
454
MENN
de* precetti , e consigU che si
contengono nella regoia di S, Ba-
silio ; Dédattenô Basiliano , ov~
vero istruzioni per la buona edu-
cazione de^ novizi^eprofessi délia
religione di S. Basilio magno ;
Buliarium Basilianum à Leone l
usçue ad SS, D. N. Clementem
XI ; Notitiœ monasteriorum Ita-
lia! ordinis S, Basilii magni ; Ca-
talogus vironun illustrium ordi-
nis S. Basilii ; Cronaca del mo-
nastero Carbonense nella Basi-
licatay e del monastero di Grotta
Ferrata nel Jïisculo , e del mo-
nastero del Patirio in Jtossano ;
Vita di S. Basilio magno con
Tistoria délia propagazione délia
sua regoia in oriente, ed occi-
dente ; Istoria délia jfbndazione
de' monasterj deU ordine di son
Basilio in Italia.
MENNON-SIMONIS , chef des
anabaptistes appelés mennonites,
dont les seutimens sont plus épa-
rés que ceux des autres , étoit
d'un village de Frise , et curé.
Mais s'étant laissé séduire par un
anabaptiste nommé Ubbo Phi-
lippi , il se fit rebaptiser par lui.
Sun éloquence et son savoir en
firent un des patriarches de la
secte. Il eut un grand nombre de
disciples en Westphalie, /dans la
Gueldre , en Hollande et dans le
Brabant. Il prêcha vivement con-
tre le baptême des enfans y qu*il
regardoit comme une invention
du pape , et pour la réitération
du baptême dans les adultes. Il
nioit que Jésus-Christ eût reçu
sa chair de la vierge Marié. Il
tiroit le corps du Messie tantôt
de la substance du père , tantôt
de celle du Saint-Esprit. On mit
5a tête à prix en io4^ ; mais il
ëdiappa aux recherches de ses
ipersécu leurs , et mourut en ii>65i
a Oldesio , entre Lubeck et Ham-
Jbourg. Les uus le peignent comme
fâ
MENN
un homme fort modéré , les autres
comme un homme très-rigide. Ce
qu'il jr a de sûr , c'est qu'u désap-
prouva les cruelles extravagances
des anabaptistes guerriers* On
donna le recueil de tous sesoui^ra- .
es à Amsterdam^ en 168 1 . Après
a mort de Mennon ^ le schisme s«
mit parmi ses sectateurs , et sur-
tout parmi ceux de Flandre et de
Suisse. Pour le faire cesser , les
deux partis prirent des arbitres , .
et promirent de 's'en tenir k .leur.-
jugement. Les Flamands , qui
étoient les mennonites rigides ».
furent condamnés ; mais ils accu-
sèrent les arbitres de partialité ,
rompirent tout commerce avec les
mennonites mitigés , et ce fut un
crime d'habiter , de manger , de.
parler , et d'avoir la moindre con-.
versation avec eux y même à l'ar-
ticle de la mort. Les Provinces-
Unies s'étaut soustraites à la do-,
miniation de l'Espagne , les ana-
baptistes ne furent plus persécu-
tés. GuiUaume I", prince d'O-
range , ayant besoin d'une $om-
me d'argent pour soutenir la
guerre , la fit demander aux men-
nonites , qui la lui envoyèrent.
Lorsque le prince . eut reçu la
somme et signé une obligation , il
"^ leur demanda quelle grâce ils sou-
haitoient qu'on leur accordât ?
Les anabaptistes demandèrent k
être tolérés , et le/urent en effet
apf-ès le succès de la révolution.
A peine les ministres protestans
jouissoient-ils de l'exercice libre
de leur religion, dans les Pro-
vinces-Unies , qu'ils firent tous
leurs efforts pour rendre les ana-
baptistes odieux, et pour les faire
chasser. Toutes les diflicuUés^qiie
ceux ci essuyèrent de la part dés
Eglises réformées » et des m agis <
trats du pays, jusque vers le mi-
lieu du 17" siècle , ne les empê-
chèrent pas de continuer leurs
divisions. lis a$semblèr<ii2t cepea-
MÈNO
danl un synode en i63q ,^îi Dor-
drccht , pour travailler k se réu-
nir, et il s*y lit une espèce de traité
de paix , qui fut signé de cent» cin-
quante-un mennonites : mais quel-
ques années après il s'éleva de nou-
veaux schismatiques dans la secte
de Mennon. Le, mennonisme a au-
jourd'hui en Hollande deux gran-
des branches sous le nom desquels
les tonsles frères sontcompris.L'u-
ne est celle des Waterlanders, l'au-
tre celle des Flamands. Dans ceux-
ci sont renfermés les menuoni'tes
Frisons et les Allemands , qui
sont proprement la secte des ana-
baptistes anciens , plus modérés ,
à la vérité , que leurs prédéces-
seurs ne le furent eu Allemagne
et en Suisse.
* MENOCfflO ( frère Aurèle),
de Tordre des serviteurs de Ma-
rie , né k Bologne, parvint k être
élu procureur de la province de
la Romagne , définiteur , et enfin
procureur de son ordre, par Gré-
goire XIII , en 1673 , mourut a
Bolognele oo septembre i6i.5. On
a de lui , Theoremata de animal
sensitwct , deque beatitudine ho-
minis, angeli, ac Dei, quœ Ari-
mini disputenctà proponuntur >
Bononiae , i555. Il ^ laissé beau-
coup de Dissertations sur TEcri-
ture , et à^ Oraisons latines sur
4es sujets sacrés , qui sont restées
manuscrites.
MENO
455
I. MENOCHIUS ( Jacques ) ,
jurisconsulte de Pavie , si habile
qu'il fot appelé le Balde et le Bar-
tliole du 16* siècle , professa dans
différentes universités d'Italie, de-
vint président du conseil de Milan,
et mourut le 10 août 1607, 376 ans.
On a de lui , I. De recuperandd
possessione ; De adipiscendtf poS'
sessione , in-S". II. De prœsump-
tionibus , Genève , 1670 , 2 vol.
in-fbl. Dl, De ariitrariis judi'
cum çuœstionibus j et cousis con'
ciliorum , in-fol. ; et d'autres ou-
V rages recherchés autrefois, i
lï. MÎENOCHIUS ( Jean-Etien-^
ne ) , fils du précédent , né k Pa-
vie en 1576, jésuite en iSgS ,
k l'âge de 17 ans , se distingua
par son savoir et par sa vertn
jusqu'à sa mort , arrivée le 4 fi^-
vrier i656. On a de lui , I. Des
Institutions politiques et écono--
miques, tirées de l'Ecriture sainte.
II. Un savant Traité de la repu-
biique des Hébreux, m. Un Co/n-
mentaire sur ^Ecriture sainte ,
dont la meilleure édition est celle
du P. Tournenyine , jésuite , Pa-
ris, 1719} 2 vol. in-fol. , réim-
primé k Avignon , 1768 , 4 ^^1-
m-4'*. Tous ces ouvrages sont en
latin , et le dernier est estimé pour
la clarté et la précision qui le cà^
ractérisent. On l'a réimprimé en
1767 , en 4 vol. in-4**^ k Avignon ,
sur l'édition de Toumemine.
MÉNOPHILE, nom de l'es*
clave k qui Mithridate , aûrès
sa défaite par Pompée , conna la
garde de sa fille qu'il a voit en-
fermée dans une fçrteresse. Man**
lius Priscus , lieutenant du vain-
âueur , étoit sur le point de pren-
re la place , lorsque Ménophile ,
craignant que la jeune princesse
ne fut exposée k quelque outrage,
la tua , et se perça peu après avec
la même épée.
MENOT ( Michel ) , cordelier
célèbre par les pieuses farces qu'il
donna en chaire, mort en i5i8.
On a publié ses Sermons , et ils
sont recherchés , pour le mélange
barbare qu'il y a fait du sé-
rieux et du cotni^ue , du burles-
que et du sacré , d^ bouffonne-
ries les plus plates et de l'Evan-
gile . . « Les bûcherons, dil-il dans
un endroit , coupant de grosses
436 MENO
et dé petites branches dans les
forêts , et en font des fagots ; ainsi
nos ecclésiastiques , avec des dis>
penses de Rome , entassent gros
et petits bénéfices. Le chapeau de
cardinal est lardé d'évéchés , et
les ëvechés lardés d'abbajes et
de prieurés , et le tout lardé de
diables. Il faut que tous ces biens
dé l'Église passent les trois cor-
delières deVÀve Maria j car le
Benedicta tu , sont grosses ab^
bajes de bénédictins ; in mu-
lieribus , c'est monsieur et ma-
dame ; etjructus ventris , ce sont
banquets et goinfreries. » L'un de
ses meilleurs discours est son ser-
monsur le salut : iLcommence ain»
si : « Honorable , et , à mon sens y
dévot auditoire, Si desidetximus
emnes s ahare animas nostras, de^
benms esse imitaiores Ecclesiœ ,
tfute proiando Jaeit les obsèques
primorum parentuni nostrorum
,^!dœ el £W» , xfuijuerun^ pnvati et
banniti ex paradisQ êert^stri
Eti rappelant la comparaison que
i'Evangile fait de la mort avec la
nuit ,. il dit : Citm nox est , un
cliacun se retire en sa maison.
Domine , nonne éotd die ibitis ad
Jïtciêndum les. crespes et mille
dissolutions et mereêricia? Mi^
rum est que tant plus que eecle-
sia est mà^is deuota et in dolore
et htctu populus est magis dis-*
soluteis ...... O Dominti ! çuandd
bestia est prise au pied ^ et la
chandelle est souliiée , qualiter
revertitur in doihum suant ? Les I
Tovez-TOJUs? Invente tis in undpa- j
rochiii meretrfcem , etc Erit \
in kdc vilîd Homo vitœ pessvatœ , |
renicurdeDieu. X>e5ero, Le soir, !
Jofit bonum vultum , de niane \
invenitur mortuus ; quid dicitis \
de hoc, donuni ^ etc. ? 11 compare j
dans ce mensye discours TEglise à !
une vigne , h cause de rulilité de '
«on fruit : f^inum IcBtiJicat cor ;
hominis Voyez les Mémoires [
MENO
de Nîc^ron , tome XXIV , on y
trouve quelques échantillons de»
discours de Menot. > Ils ont dté
imprimés en quatre parties in-S".
, IjC plus recherché ie^'s curietix ,•
est le volume intitulé Sermones
quadragesimales , olim Tûronis
declamati , Paris, iii-8«* , 1619 ou
i5a5. Celui qui contient les Ser-
mons prononcés k Paris Test
beaucoup moins \ il parut en
i53o , in-8°.
* MENOIJ (Jacques-François) ,•
général français , né k Boncejr ,
près Preuilly , département d*!»-'
dre-et-Loire , en i^Si , d'une fa-»
mille noble, fut destiné à par-
courir la carrière militaire. Un
prompt avancement devint la ré-
compense de ses talens , et le 5
décembre 17^1 , il fut nommé
maréchal- de-camp des armées dii
roi. £n 1789, ^yaut été choisi dé-
puté de l'ordre de la noblesse par
un des bailliages de Touraine, il fut
un des premiers qui se réunirent à
Passeinblée constituée et firent
le sacrifice de leurs privilèges.
Toujours occupé dans les co-
mités de législation militaire el
diplomanqne , il fifc plusieurs rap-
ports importans , qui proiïvèrent
qu'il savoit écrire et penser. Ce
fut principalement k ses soïns et
à ses discours qu'Avignon et le
comtat Venais.si^ diibent leur rét>*
nion à la France. Après le ro»o6t)
il fut porlé sur la liste des candi-
date pour le ministère delà guerre,
mais Chabot Ten fit rayer. Quel-
que temps après , maïgré la dé-
nonciation de Robespierre , il fut
employé dans son grade k l'ar-
mée de rOuest , combattit avec
intrépidité à la éprise de Sar-
mur , et eut un cheval tué sous
lui. Commandant de là 17* divi-
sion militaire , il fut nommé queî-
ne temps après général en chef
e l'armée de Fiatéheur.Déaoncé
I
MENO
•pr^ le i3 vendémiaire à la tri-
bune de la convention , pour n'a-
voir point suivi les ordres rela-
tii's au (jiésarmement ée la section
Le Pelletier , avec certains mem-
bres de laquelle il étoit entré en
pourparler , il fut destitué , ar-
rêté et livré au tribunal chargé
de juger les auteurs de la révolte
qui s étoit manifestée contre la
convention. Son procès fut ins-
truit. Ce tribunal ayant déclaré
qu'ail n'y avoit pas lieu à accu-
sation contre ce général , il l'ut
mis en liberté. Lors de l'expédi-
tion d'Egypte , il obtint de s^-
vir en son grade à l'armée d'O-
rient, débarqua le premier près
dn Marabouk , à une lieue et
demie d'Alexandrie, commanda
la gauche de l'armée. crut inves^
tit cette place. , entra aans cette
place , y reçut sept blessures ,
dont aucune ne fut dangereuse.
Nomitré commandant de nosette,
il épousa quelque temps /iprès la
filie du maître des bains de cette
ville , et pout- se conformer aux
usages du pays , il. prit le nom
d'Abdallah Menou. Au célèbre
combat d'AbcMikir ,nù les Otto-
mans furent complètement battus
par les Français \, Mcnou eut sa
part a la gloire de cette journée.
AprèxS la mort du général Kléber,
il prit le con»»iandement de Par-,
mée , commandement confirmé
par un arrêté du premier constil ,
du 17 fructidor an 8 ( 4 sept«
180 1). Sonpremi» soin fut de
faire tontes ses dispositions pour
résister à la foule d'ennemis qui
se réttni«soient contre les Fran-
çais ; mais après trois mois d*un
blocus continuel , après des com-
bats multipliés, l'armée française
ayattt été réduite à deux ou trois
mille hommes disponibles , il fal-
Int songer à capituler. Le i3 fruc
tidor, cette capàtulation fut si-
^ée f d'ane part par le, général
MENT 4f5»7
Mênôti, de l'autre par le général
anglais Huttchinson. Elle n'a voit
rien (jue d'honorable ;' l'armer
française fut embarquée dans le
port d\4iexandrie. A son arrivé*
a Paris , le premier consul l'ac-
cueillit avec distinction , le coib-
sola des revers que la fortune in*-
constante et aveuele lui avoit fait
éprouver , et applaudit à ses opé^
rations» Le 27 fioréal an 10 ( 17
mai 1802 ) , le général Menou fu(
nommé membre du tribnnat , et
quelques jours après adminiâ-»
trateur général de la a^» division
militaire ( Piémont )»- il est tnort
gom-erneur de Venise , le i5 août
i6to. > ',
MENOUX ( Joseph de ), jéi
suite 9 homme d'esprit , intrigant s
serriable, ami utile , et enndmi
dargereut, né k Besançon , et
mort eu 1766 » à 71 ans, obtint
la coiifijtnce de Stanislas , roi
de Bologne , et dévint son pré*
dicateor ordinaire , et supérieur .
du séminaire de Nanci. Il fit
croire,, dit Voltaire >au pape fie*»
noh XIV , auteur de gros traiièi
in-folio sur la canonisatidn des
saints , qu'il les tradaisoit en fran«
çai» ; il lui en envoya quelques
pages , et olitint pour iSton sémi«>
naire un bon bénéfice dont ii
d^pouiUa.des bénédictins , ot so
moqua ainsi de Benoît XIV et
de saint Benoit. On a de lui des^
Notions pkikfsophiaues sur. lex
vérités Jbndamentutes <ie hureii^
gion , 1758 , in.-8« ; et il eut part
aux ouvrages religieux et racoraU:!
du roi Stanislas , qui lui ac<i
cordoit tout ce qu'il demaudoit.
I. MENTEL ( Jean ) , impri-
meur de Strasbourg , auquel plu-«
sieurs auteurs ont attribué motl
à propos ^invention de l'impri-»
merie. Jacques Mentel , entre au-N.
t^es , luédeciu de la facuUc iXo
4-8 MEjNT
Paris , verê le milieu du 1 7» siècle i
qui se disoit un de ses descendaus,
publia deux Dissertations latines
pour le prouver. Son opinion eut
quelques partisans. Mais depuis
qu'on s'est attaché davantage k
eclaircir l'origine de cet art cé-
lèbre, si on nest pas encore par-
venu a dissiper tous les nuages
qui l'ont enveloppé » au moins est-
on d'accord que Mentel n'en est
pas l'inventeur. C'est encore une
chose très-douteuse, pour ne rien
dire de plus , que l'extraction
noble de cet imprimeur , qui n'a
d'autre garant que l'assertion sans
preuve du même Jacques Mentel.
Sa première profession n'étoit
guère celle d'un gentilhomme. Il
ëtqit originairement dcrifain et
enlumineur de lettres : ce qu'on ap-
peloit en ce temps-là Chrjsogra'
phus. Gomme tel , il. fut admis
parmi les notaires de l'évêaue de
Strasbourg , et , en i447 * «ans la
communauté des peintres die cette
ville. Mais si Mentei ne fut pas
l'inventeur de la typographie ,
on ne peut lui refuser d'avoir été
le premier qui se distingua dans
cet art à Stitasbonrg , ou il publia
d'abord lïoeBibh en i^Gô^ en a
vol. în-folio ; De arte prœdicandij
ouvrage tiré de la doctrii;ie , de
saint Augustin , imprimé à peu
près dans le même temps ; Epis-
tolœ S, Hieronjmi , in-iol., sans
date , niais «relié en i4^9 ; un
Poëme allemand sur les exploits
guerriers de Charles-le-Hardj ,
duc de Bourgogne, in-folio, i477»
On y trouve huit estampes , gros-
sièrement coloriées, qui représen-
tent les villes de Morat en Suisse ,
de Nanci , etc. ; et ensuite , depuis
14^3 )usqîi'en 14761 uoe compi-
lation énorme en 10 vol. in-foJ.,
intitulée VincentU . Belloifacens.'s
Spéculum kistoriule , morale ,
pkysicum et doctrinale. Il mourut
en 1478» L'empereur Frédéric IV
MENT
liii avoit accordé des armoiries
en 1466. Il est vrai que Jacques
Mentel prétend que ce prince ne
fit alors qnft renouveler l'ancien
écusson de sa famille; mais il ne
le prouve pas , et cette concession
présente l'idée d'un anoblissement
plutôt que celle d'une réhabilita- »
tion. Au reste , le diplôme impé-
rial ne qualifie point Mentel d^n-
venteur de l'imprimerie. Voyez
FUSTH e^ GuTTEMBEBG.
* IT. MENTEL ( Jacques), né À
Château-Tliicrri , docteur en la
fs^ulté de médecine à Paris , j
professa la chirurgie et l'anatomie.
Ses ouvrages sont , I. Gratiarum
actio habita die auspicàli doctO'*
ratûs, i632, in-S». II. De Epi-
cra^i dissertatio , Parisiis, 1642*,
in-S" . Epistola ad Pecquetuni de
noya illius c/ijrJi gecedentis à lac»
tibus receptaculi alius ac kepatis
notatione ^ i65i , in-4*». III. Un
manuscrit très curieux, sous ce
titre ; jàdversaria de ntedicis Pa-
risiensibus. Mentel est mort k
Paris en 1671.. ^
MENTES , rèi des Taphienss
dont Mineive prit la ressemblance
pour assurer à Pénélope qu'Ulysse
étoit vivant , et pour engager Té-
lémaqne à Talfer chercher. Ho-
mère le distingue de Ml;ntor.
I. MEjNTOR , çouvemenr de
Télémaque. C'était l'homme le
plus sQfire et le plus prudent de
son siècle. Minerve prft sa figure
pour élever Télémaque, et l'ac-
compagna ainsi lorsqu'il alla cher-
cher sou père après le siège de
Troie.
* II. MENTOR , de Rhodes ,
l'un des meilleurs généraux de
son temps , commandoit les mer-
cenaires grecs qu'Ochus , roi de
Perse, prince justement haï ft
/
MEiNU
méprise , avoit appelés k son se-
cours contre les efibrts tentés
par rÉgypte y la Syrie, et l'Asie
Mineure pour se soustraire à son
autorité. Grâce k Mentor, Ochus
les força d'jr rentrer.
MENTZEL ( Christian) , né k
Furstenwal, daus le Mittel-Marck,
se rendit célèbre par ses-connois-*
sances dans la médecine et la bo-
tanique , et voyagea long - temps
pour les perfectionner. 11 s*étoit
Ï>rocuré des relations jusque dans
es Indes. Mentzel mort en i^oi ,
âgé de près de 79 ans , étoit de
l'acadénue des Curieux d& la na-
ture. On a de lui Index nomi-
num pltuUarunt , Berlin , 1696 ,
in-folio, réimprimé en ijiS, in-
fol. fig. » avec des augmentations,
•SOUS le titrede Lexicon plantarum
pofygloUon umversale. TI. Une
Chronologie de la CAi/i^ , Berlin,
1696 , in-4** 9 d allemand. On
conserve de lui , dans la biblio-
thèque royale de Berlin , des
manuscrits , L Sur VHistoire na-
turelle du È/\*sH, 4 vol. in-folio.
II. — sur les Jleurs et sur les
plantes du Japon , avec figures
enlfiminées, 2 vol* in-fol. , etc.
MENTZER ( Balthazar) , théo-
logien luthérien^ né k Allemlorf
dans le landgraviat de Hesse-
Cassel en i565, célèbre, parmi
. ceux de sa communion par ses
lumières, mourut eu iG^y» lia
laissé une Explication de la Con-
fession dAusbourg , et d'autres
ouvrages de controverse.
f MENU DE CH0M0BCEAu(Jean-
Étienue ) , né k Ville-neuve-le-
Roi ( ou sur Yonne ) le iZ mai
, 1 734 y et président lieutenànt-gé-
. néral au bailliage de cette ville ,
fut nommé député^'du bailliage
de Sens aux états-généraux en
1789, doyen d'âge et prcdéces-
• MENU r 439
seur de Baillj dans la présidence
de la chambre des communes. On
a de lui Renaud, poëme héroïque
imité du Tasse, a voLin-S», Paris ,
1786-1788. Dans cette imitation
en prose, aux lieux et aux hommes
célébi^és par Le Tasse, l'auteur
s'est plu a substituer souvent la
descriptt<)n de son pajrs , le nom
de ses enfans , les ancêtres de ses
voisins , inspiré et soutenu, comme
il le disoit lui-même, par le désir
d'illustrer toutce qu'il aimoit. Aus-
si le style de cet ouvrage , monu-
ment élevé a ses plus chères et plus
louables affections , ne manque- 1-
il ni de verve , ni de chaleur , ni
de noblesse. Chomorceau s'étoit
fait connoître dans sa jeunesse
aux amis des lettres par des Poé-
sies agréables répandues dans les
journaux du temps ; il rendit sa
vieillesse recommandable k tous
les gens de bien. On regrette qu'il
n'ait pas eu le temps de terminer
un Dictionnaire de chevalerie ,
qu'il composoit k l'instar de nos
dictionnaires de mythologie. Cet
ouvrage manque k notre littéra-
ture , et Chomorceau étoit d'au-
tant plus propre k.nous peindre
l'^spjrit et les actions -des anciens
chevaliers , que lui-même étoit
doué de Tamabilité , de la fran- ^
chise, delà loyauté de ces preux,
et pleinement nourri de leur his-
toire. Il mourut k VilleBeuve-le-
Roi le 3o septembre 180^2.
MENUS (Jason), célèbre
professeur de législation k Pa-
vie , né en li^S , a publié plu-
sieurs ouvrages de aroit. Louis
XII voulut assister k une de ses
leçons. M^nu l'alla prendre k son
palais, vêtu d'une rohe tissue d'or ,
pour le conduire aux écoles. Le
roi le fit entrer le premier en lui
disant que dans ces lieux la )^ui^-
sance des professeurs étafc4 pins
grande que celle des rois.
44Ô MENZ
t MENZIKOFF ( Aléxaidre ),
garçon pâtissier sur la place du
palais de Moscpw, fut tiré de son
premier état, dans son enfance ,
f)ar un hasard heureux qui le
plaça dans la maison du çzar
Pierre. Le czar étoit un jour à
table avec ses amis et ses compa-
gnons d*annes , Lefort et les gé-
néraux Czeremetof , Simonowitz,
Scheen , Baur , lorsqu'on entendit
la voix d'un garçon pâtissier , qui
parcouroitles rues de Moscow en
vendant des brioches et chantant
des vaudevilles. Dans le dessein
de s'en amuser, le cear le fait ap-
peler j rinterroge , et est tellement
charmé de la vivacité de son es-
prit et de la justesse de ses ré-
ponses , qu'il ordonne sur-le-
champ à Lefort de prendre ce
jeune homme dans sa compagnie,
et de veiller k son avancement.
Menzikoff apprit plusieurs lan-
gues , et s'étant lormé aux armes
et aux affaires , il commença
par se rendre agréable à son
maître , et finit par se rendre né-
cessaire. Il seconda tous ses
projets , et mérita par ses servi-
ces le gouvernement de FIngrie ,
le rang de prince , et le titre de
fénéral majour. Il se signala en
ologne en 1^08 et 17095 mais
l'an 1713 il fut accusé de pécu-
lat , et condamné à une amende
de 3oo mille écus. Le czar lui
r mit l'amende , et lui ayant rendu
ses bonnes grâces en 1719 , il l'en-
voya commander en Ukraine , et
comme ambassadeur en Pologne ,
l'an 172'^. Toujours occupé du
soin de se maintenir, même après
la mort de Pierre-lc-Graud , dont
la santé étoit assez mauvaise ,
Menzikoff découvrit alors à qui le
çzar destinoit sa succession à la
couronne. Le prince lui en sut
mauvais gré, et le punit en le dé-
fouillant de la principauté de
leskow. ( Fo^ez Saxe. ) Mais
THENZ
SOUS la czarine Catherine V ^ ^^
plus en faveur que jamais , parc«
Su'k la, mort du czar , en 1725 ^
disposa tous les partis k la lais-
ser jouir du trône de son époux.
Cette princesse ne fut pas ingrate^
En désignant son beau-fils Pierre
Il pour son successeur , elle or-
donna qu'il épouseroit la fille de
Menzikofif , et que son fil» épou-
seroit la sœur du czar. Les époux
fuirent fiancés : Menzikoff fut fait
duc de Cozel , et grand-maîtrç
d'hôtel du czar ; mais la jalousie
et la haine préparoient sourde-
ment sa perte ; le jeune prince
étoit déjà prévenu en secret contre
lui. Son favori ÏDolgorOuki, mis en
avant par les ennemis de Menzî-»-
koff , ne cessoit de lui rendre ce
ministre suspect. On usâ même
d'un moyen mfaillible auprès des
rois , en faisant entendre au czar
que ce ministre ne s'approchoit
ainsi du trône que pour y monter
par degi^és. Alors f'arae du jeune
monarque s'ouvrit à toutes les in-
sinuations , et Menzîkoif donna
prise sur lui par dés iînprudences.
il s'opposa à un présent de 9000
ducats que l'empereur vouloit
faire à sa sœur, et s'empara de
la somme. Pierre en fut irrité , se
mit en colère , et finit par lui dire :
w Je t'apprendrai que je suis em-
pereur, et que je veux être obéi. »
Dans une ïéie particulière a la-
quelle ce prince ne put assister ,
Menzikoff eut un autre tort : il
osa s'asseoir pendant la cérémo-
nie sur une espèce de trône qui
avoit été destiné au czar. Cette
petite circonstance décida sa perte.
A toutes ces fautes , il faut encore
ajouter celle qu'il fit , en renvoyant
dans ses quartiers un régiment
qui lui étoit entièrement dévoUé.
Le lendemain de ce renvoi le gé-
néral Soltikoff vint l'arrêter, w J*ai
fait de grands crimes , s'écria alors
Menzikoff; mais est-ce aucza.r à
MENZ
m'es pnnîr ? t» Ces ptroiès , dit
Dudos , oonfiriiièrent ies 8pup-
çoDS qu'où avoit eus de l'empoi-
soiinement de Gatheiine. On lui
promic d'abord qu'il jouiroit de
ses biens et qu^on lai permettroit
de passer le reste de ses jours à
Oramenbourg[ , jolie ville qu'il
avoit &it bâtir sur les frontières
de l'Ukraine ; mais à peine s'est-il
n^is en route , enviroimë du faste ,
non d'un ministre disgracié , mais
d'un prince qui va prendre pos-
session d'un gouvernement , que
sa garde est doublée ; on lui lait
son procès , et il est Oondamné k
passer ses jours a Besorowa , au
bout de la Sibérie. Sa femme ,
devenue aveugle ii force de pleu-
rer , mourut en chemin. Le reste
de sa famille le suivit dans son
exil. Il soutint ses malheurs avec
fermeté , et il ne lui échappa au-
cun murmure. Reconnoissant la
justice du ciel envers lui , il ne
s'attendrissoit que sur ses mal-
heureux enfans. Dans la chau-
mière qu'ils s'étoient construite
au milieu des déserts , chacun
partageoit le travail pour la sub-
sistance comn^une. Menzikoflfeut
plus de santé pendant les deux
ans qu'il passa en Sibérie, qu'il
n'en avoit eu dans le temps de
sa prospérité. On lui avoit assigné
dix roubles par jour ; il trouva le
moyen de ménager snr cette
somme de quoi faire bâtir une
petite église , à la construction
de laquelle il travailla comme
charpentier. Il termina ses jours
le 2 novembre 1729. « Il mou-
rut j dit Duclos , de la maladie
des ministres disgraciés , laissant
à ses pareils une leçon inutile ,
parce qu'ils ne se la Ibnt que quand
ils n'en peuvent plus faire uscige. »
Il fut enterré auprès de sa tille ,
dans un petit oratoire qu'il avoit
fait bâtir. Ses malheurs lui avoient
inspiré des sentimeas de piété.
■MEN'2 441
Les dèiiic enfans qm festoient
eurent un peu plus de liberté
après sa mort. L'oflScier leur pen---
mit d'aller k la ville, le dimanche»
pour assister à l'ollice , mais nou
pas ensemble; l'un y alioit uH
dimanche , et l'antre le dimanche
suivant. Un jour qtie la fille rêve-
noit, elle s'entenait appeler pair
un paysan qui avoit la tête à là
lucarne d'une cabane , et elle rer-
connut avec la plus grande sur-
prise , que ce paysan étoit Dol-
gorouki , la cause du malhcnr de
sa famille ^ et victime a son tout
des intrigues de cour. Elle vint
apprendre celle nouvelle k son
frère, qui ne vit pas sans étonne*-
ment ce nouvel exemple du néant
âiQS grandeurs. Peu de temps
après , Menzikoff et sa sœur , rap-
pelés à Moscow par la czarine
Anne , laissèrent à EVolgorouki
leur cabane , et se rendirent à là
cour. Le fils y fut capitaine ans
gardes , et reçut la cinquième
partie des biens de son père. La
fille devînt dame d'honnenr de
l'impératrice , et fut mariée avan-
tageusement. ( Voyez DoLGORÔtT-
XI ). Lorsque Meneikofi* fut dis-
gracié, il possédoit quinze millions
de roubles , indépendamment de
ses vastes possessions en terres.
t MENZINI ( Benoît ) , poëte
italien, né à Florence en 1646,
mort en 1704 ^ Rome , où il éloit
professeur aW collège de la Sa-
Sience , et membre de l'académie
es Arcades , s'attacha a la reine
Christine ; qui protégea et encou-
ragea ses talens. Il fut un de ceux
qui relevèrent la gloire de la poé-
sie italienne \ mais il fut beau-
coup plus négligent sur l'article de
sa fortune. La mort de la reine de
Suède , et rinconduite de Men-
zini , le réduisirent à l'aumône ;
il ne subsi$toit plus que par les
secours que loi procuroit Uedi
/
442 ME ON
de la part des grands-dttcs. Il
avoit le talent de l'éloquence , et
l'une de ses ressources fut de con\-
poser des sermons pour les pré'
dicateurs qui ne se trouvoient pas
capables de les faire eux-mêmes ;
c'est à ce genre d'industrie que
Sectanus, son contemporain , lait
allusion dans ce 'sers , où , parlant
de lui , il dit :
Cogttur inioetis eomponert terba eueullîs.
On a de lui divers ouvrages ,
entre autres des Satires , recher-
chées pour les grâces du stjle et la
finesse des pensées , réimprimées
à Amsterdam en i'ji^/xot^'*. Il a
encore composé un Art Poétique;
des Elégies; des Hymnes; les La-
mentations de Jérémie , oà règne
tout Tenthousiasme prophétique ;
.Academia Tusculana , ouvrage
mêlé de vers et de prose y. qui
offre plusieurs morceaux pleins
de chaleur , - quoique composés
dans la langueur cTune hjifropi-
sie ; des Poésies diverses. Se»
OEuures ont été recueillies a Flo-
rence , 1731 , en 4 vol. in-4''.
Menzini mt aussi membre de Ta-
cadémie della Crusca, et.am-
bitionnoit beaucoup que ses vers,
dans lesquels il avoit rajeuni avec
succès d'anciennes expressions
italiennes, fussent cités comme une
autorité. Il ne put obtenir cette
satisfaction de son vivant , mais ,
long-temps après sa mort , l'aca-
démie , dans la qu^ième édition
de son Dictionnaire , en ijSi ,
lui décerna cet honneur sans
doute sagement difleré.
MEONIUS, cousin de l'em-
pereur Odenat , et ijiG toutes les
parties de plaisir de ce prince,
nj sut pas conserver ses bonnes
. grâces. Odenat , piqué de Ce
que , pour lui ôter le plaisir de
la chasse , il afiectoit de tirer
le premier sur les bâtes qui se
MERA
présentoient à eux, le fit mettre
en prison. Méontus garda un vif
ressentiment de cet outrage , et
fit assassiner Odenat et Hérodien
son fils en 267. Après avoir sa-
tisfait sa vengeance , il prit la
pourpre impériale , et ne la porta
pas long-temps. Les mêmes sol-
dats qui l'en avoient. revêtu , aiissi
indignés de son incapacité que du
dérèglement de ses mœurs , le
poignardèrent ( f^oy* Odenat. }
MERA (Mythpl.), me de
Pnetus et d'Antm y suivoit Diane
à la chasse. Gomme elle étoit fort
belle , Jupiter , qui l'aperçut, prit
la figure de la àé^s^ pour eu
jouir. Diane en fut si courroucée «
que, pour empêcher que quelque
autre dieu n'employât le même
artifice , elle la perça d'un trait
et la changea en chien.. .
MERAIXi. Voyez Amaral.
* I. MERATI (P. D. Gaétan-
Marie), Vénitien et clerc régu-
lier théatin , né le a3 décembre
'1668 , consulteur de la con-
grégation des rite^ à Rome , et
mort dans cette ville le 8 sep-
tembre 1744 > fit des remarques
. sur l'ouvrage du P. Gavanto , in-
titulé Thésaurus sacrorum ri-
tuum^ imprimé à Rome en i^5G
et 1758 , en 4 vol. in-4® » et réim-
primé à Venise et Ausbourg ea
1740, et à Venise en 1749» en
;2 vol. in-fol. On a encore de lui ,
I. Décréta sacrœ rituum con-
gregationis ex Gavanto desum-
pta , et novissimè adaucta » Ve-
netiîs , 1762 et 1768. II. I^a va-
rità délia religione cristiana e
cattoUca dimostmtane' suoi/on-
damentiyene* suoi carotte ri , elc* ,
Venise, 17»!, a vol. în-4'*. 111.
La Vita soavemeni^ regolata
délie dame , etc, , opère tta tra"
doitadaljrancese , Venise, 170^-
^
MERB
On tronve d^n^ le second ?dl.
des Epîstolœ darorum Keneto^
rurriy Florence, 1746, six Lettres
de Merati a Magliabecchi.
V
* II. MERATI ( P. D. Jo.
seph ) , Vénitien , clerc régulier
théatin , et neveu du précédent ,
né vers 1704 , mourut dans sa
patrie en janvier 1786. Outre les
mémoires de Gaëtan^Marie Me-
rati , son oncle , qu'il publia sous
le nom de Charles de Ponivalle ,
on lui doit la Kita di Monsignor
D. Bartolommeo Castèlli-Paler-
mitano de' chierici regolari ,
vescove di Mazzara* Merati lais-
sa un ouvrage manuscrit , an-
noncé par plusieurs écrivains ,
sous ce titre : CrliScrittori ifltaha
mascherati , ossiaStoria critico-
letterariu de" libri ,' e de* corn-
ponimenti anonimi , e pseudo-^
nimi degU scrittori dUtalia dalf
origine deila stampajino a tutto
fanno 1770 , divisa in secoli.
con ordine alfabetico ^ 2 vol. in-
fol. La préface de cet ouvrage
a été insérée pa^Tabbé Lann,
dans tes Ifjovelîe letterarie di
Firenze.
* MÉRAY (Ebn YÔHCouf ) , al-
Mo€addecy> auteur, arabe, flo-
rissoit aa commencement du 11*
siècle de l'hédre , et périt dans
la guerre civile de la déposition
de sultan Mousthai'a , et de Télé-
vation su rie trône ottoman d'OsU
man II.'' On le co|lnoit par une
Histoire des Khalyfs et des Sul-
tans ^Egypte , traduite en alle-
mand par Beiskj k l'exception
delà préface du premier chapitre,
et de la continuation par le frère
de l'auteur , depuis 10^ — 1619 ,
jusqu'en io35 — 1626 , et insérée
dans le Magasin d'histoire, et de
géographie de Bu3chiag > tom. 5.
t M£RBÈS( B<mde), doc-
MERC 445
tear en théologie et ptétre de
FOratdire , sortit de cette congré-
gation ,' aprè$ y avoir enseigné
les belles - lettres. Nommé en
ï659 , par les échevins de Mont-
didier , principal de leur col-
lège*, il donna sa déimission de
cette place pour se consacrer
plus entièrement à ses études ; -
mais les magistrats , en considé*
ration de ses services, lui con-
servèrent pendant sa vie la jouis-
sance du revenu de la chapelle de
Guerbigny. Merbès , a )a solli-
citation de Le Tellier , archevê-
que de Reims . composa une
Théologie, qu'il publia k Paris en
i683 , en deux vol. in-foL , sons
ce titre itSumma christiana, La
latinité en est pure , élégante^
mais le style sent le rhéteur. Il
mourut au collège de Beauvais ,
à Paris, le 1 août 1684 , à 68 ans.
t I. MERC ADO (Michel
de) , connu aussi sous le nom de
Mercati et de Mercatus , né ;i
San - Miniato . en Toscane , fut
premier médecin du pape Clé-
ment VIII et de plusieurs autres
pontilès , et intendant du jardin
des plantes du Vatican , oii il
forma un beau cabinet de mé •
taux et de fossiles. La descrip-
tion en a été donnée à Rome
en 171 7, in-Iblio , avec un Ap-
penaix de 53 pages, en 1719 ,
par Laucisi , sous le titre de
Metallotheca Mercado mou-
rut en 1593 , à 53 ans. On avoit
une si haute idée de son mérite ,
que Ferdinand , ■ grand - duc de
Toscane , le mit au rang des fa-
milles nobles de Florence , et que
le sénat romain le -décora aussi
de la noblesse romaine. On a de
lui, sur son art , des ouvrages qui
le firent beaucoup estimer , et
un savant Traité Degli obelis-
chi di Roma , i589, in-4'*. Il
le dédia à Sixte-Qitint , qui l'em-
444
M ERG
ploya àTtc isaccè» dans plnsifttivs
négociations. Il me fttt paf moins
Mtile k Clément VllI.
II. MERCADO (Louis de),
MiercataSf natif de Valladolid en
Espagne, premier médecin des
rois Philippe II et Philippe lil ,
mort âeé de 86 ans^ vers 1606 , a
laissé divers ouvrages , recueillis
en 1654 , à Francfort , en 3 vol.
in-folio.
♦ MERCANDIN{letConit6
de), général autrichien , employé
en lygS comme général*major,
montra assez d'intelligence pen^
dant cette campagne , servit en
1794 sous M. de filankestein, k
l^rmée de Trévia , et fut forcé ,
dans le courant d'aoât , d'évacuer
successivement toutes les posi-
tions entre la Sarre et la Moselle,
et celle de Consaarbruck. Au
commencement de 1 796 , il fut
élevé au grade de général-lieu-
tenant^ et employé vers Mayetice ;
il pa^sa ensuite k l'armée de
Latour , et s'y conduisit d'une
nianière assez distinguée pendant
toute la campagne , notamment
aux combats du a4 août et du
2 septembre ; mais il contribua
néanmoins aux échecs qu'éprouva
«lors cette armée , en partageant
la jalousie que les autres olïiciers
allemands portoient au général
en chef. Il servit ensuite eu Italie
avec distinction , cl fut tué !e 3o
mars 1^99, alla bataille de Vérone,
^^ù il combattit à la tête de la pre*
micre colonne.
* MERCATI (Jean-Baptiste ) ,
né a Città S. Sepolcro , dans
la Toscane , peintre , grava k
Peau-forte les nas-reliefs de Parc
de Constantin k Rome , ainsi que
quelques autres bas-reliefs peints
par. te Corrège et Pierre de Cor-
tone. U grc^a aussi quelques
M ERG
sujets sacrés et prtofaneâ dé st>é
invention , et des figures symbo^
liques , parmi lesquelles on re-^
marque M M^fâesiie , le Sofî i
la Satisjaction amoureuse , etc.
Il florissoit en 1616.
t ï. MERCATOR ( Marius ) ^
auteur et ecclésiastique , élève et
ami de saint Augustin, Africain
selon Baluze , et Cakibrois selon
le P. Garnier , écrivit contre les
nestoriens et les pélagiens , et
mourut vers 4^1 •Tous ses ou-
vrages furent publiés en i6^à ,
in-fol. , par le P. Garnier , jésuite,^
avec de longues dissertations ,
Paris, 1673, 2 vol. in-fol. Baluze
en dbnna une nouvelle édition »
k Paris , en 1684 , in-8°. D. Ga-
briel Gerberon a publié Acta
Marii Mercatoris , cum notis Hig^
herii , Bruxelles, 1673, in- 16.
t II. MERCATOR (tîérard ) ,
habile géographe , tié k Rupel-*
monde en Flandre en \5ti ,
eublioit de manger et de dormit*
pour s'appliquer k la géographie
et aux mathématiques. L'empe^^
reur Charles-Qttint en laifeoit un
cas particulier , et le duc de Ju-
liers le fit son cosmographe. Il
mourut k Duisbofirg , le 2 d^
cembre iÔ94- ^^ a de lui , I. Un^
Chronologie , depuis le coromen'-'
cernent du motide jusqn'k Pan
t568, prouvée par les éclipses et
des observations astronomiques ^
Cologne, i5t)8, et Bâle , ip77 >
in-foL Onuphre^ Pawvin estitooit
cet ouvrage un peusec , mais clair
et assez exact. 11. Des Tables ott
Descriptions géogruphitfueà de
tonte là terre , auxquelles il
donna le nom é'jàHàs , Dais-
bourg , 1596 , in - 4*' Judecns
Hondins en a donné une édition
augmentée d'un grand nombre
de cartes , Amsterdam , 1666. lïl.
Harmonia ei*angelisfarum , con-
tre ChaH^s -dû Moulin , Duis--^'
MERC
bourg , i5g2 ,in-4*« IV. Un traité
D« cpeatione ac fabncd mundi.
Cet ouvrage fut condamné , à
cause de quelc]aes propositions
sor Je pécbé originel. V. Une Edi*
fion des tables géographiqHes de
Ptolomëe, corrigées, i589,in-fol.
Mercator j^ignoit à la sagacité
de l'esprit la dextérité de la main :
il gravoit et enluminoit lai-méme
ses cartes , etjkisùit ses instm-
tnens de mathématiques^ Le duc
de Lorraine, Charles Itl , Testi-
moit tellement qu'il le fit venir à
Nanci pour dresser une carte
de ses états ; mais il n'eut pas le
teAips de l'achever.
t ni. MERCATOR '( Nicolas) ,
mathématicien du ly» siècle ,
natif du Holstein , et membre de
la société royale de Londres , se
retija en Angleterre , où il de-
meura jusqu'à sa mort. On a de
)ui une Cosmographie, et d'au-
tres ouvrages estimés. C'étoit un
homme démérite, qui fit quel-
ques découvertes, et qui remar-
qua le défaut des premières cartes
mannes. Il fut un de ceux qui ,
sans reconnoitre la futilité de l'as-
trologie , ne la rejetoient pas en-
tièrement. Il avoit voulu , dit-oQ ,
essayer de la ramener à des prin-
cipes raisonnal)les ; c*étoit vouloir
allier ensemble la /aison et la
folie.
MER(3
445
grè». Il quitta la jurisprudence ,
pour s'appliquer aux Belles - let-
tres et aux langues grecque , la-
tine, hébraïque, et chaldaïque.
Il snccéda k Vatable , dans hi
chaire d'hébreu au collège royal
à Paris , en i5^y. Obligé de sor-
tir de la France pendant les guer-
res civiles , il se retira à Venise ,
auprès de Tambassadeur de cette
couronne , qui le ramena danâ
sa patrie. Il mourut a Uzès en
i5^. Il possédoit une vaste lit-
térature. Parmi les ouvrages dont
il enrichit son siècle , on distin-^
gue , ï. Ses Leçons sur ta Genèse
et les Prophètes , Genève, iSgS ,
in-fol. IL Ses Commentaires sur
Job , sur les Proverbes , sur l'Ec-
elésiaste , sur le Cantique' de^
Cantiques , 1573 , en 2 vol. in-
fol. , qui sont estimés. IIL 7k-
bulœ in grammaticam ekaldài^
cam , Paris, i55o, in-4<*. L'au^
ieur avoit embrassé les opinions
de Calvin.
flL MERCIER (Josias^,
MeiMerus , fils du précédent , et
non moins savant que son père ,
étoit un habile critique. Il mou-
rut le 6 décembre 1026. Quoique
employé k diverses affaires im-
portantes , il ne négligea pas les
travaux du cabinet: On a de lui ,
I. Une excellente Edition de
I^nius Marcellus , De proprie^
ÏV. MERCATOR {Isidore )AHate sermonum ; accedit libellas
Voye% Isidore , n« VI.
MERCATUS. Voy. Mercado.
MëRCHISTON. Voy. Nepeh. epistolœ grœcee , cum latine in-
I. MERCI, roy. Mercv.
IL MERCI ( l'ordre de Li ) ,
f^or^i Pierre Nolasque, n»
JtXU.
t I. MERCIER ( Jean) , Mer-
cents , d'Uzès en Languedoc ,
éitidia le droit a Toulouse et k
Avi||x)oii, et y fit de grands pro-
P'ulgentii de prisco sermone ,
Pans , i6i4 , in-8». II. Des Edi-
tions avec de? notes , Aristeneti
terpretatione , Paris, 1610 , in -8*,
3* édition ; la i" parut en iSpS.
III . Dictys Cretensis de beUo Tro*
jano , et Dares Phrygius , de
excidio 7>cy€P, Amsterdam, f63i,
in - i6 , sur Tacite ; et sur le
livre d'Apulée De deo Socratis.
Claude Saumaise éteit gendre de
Josia^ MerciwT
446
MERC
t m. M ER C I E R ( Nicolas),
dePoissy , mort en 1657 , régent
de troisième au collège de Na-
varre à Paris , et sous-principal
des grammairiens de ce collège ,
8*acquit beaucoup de réputation
par son habileté a élever la jeu-
pesse , et par ses ouvrages. On a
de lui , I. Le Manuel des gram-
mairiens j Paris, 17^3} réim-
primé en 1733, in-iQ , par les
soins de Dumas ; ouvrage con-
fus , du moins aux jeux de la
plupart des jeunes gens. On se
sert pourtant de ce livre dans di-
vers collèges , parce qu'il contient
des principes excellens pour la
belle latimté. II. Un Traité de
tépigramme , en latin , in-S", ;
ouvrage très-estimé. III. Une
édition des Colloques d'Erasme »
purgée des endroits dangereux ,
et enrichie de notes.
: IV. MERCIER ( Jacques le ) ,
architecte sous Louis XIII et Louis
XIV , directeur des principaux
édifices élevés de son temps ,
tels que la Sorboune , le Palais-
Rojal , Saint-Roch , le Val-de-
Grace, sur les dessins deMansart.
MERC
révolution, il supporta courageu*
sèment Tindigence. Les maltieurs
de sa patrie l'affligèrent ; et la
rencontre qu'il fit.de son* ami ,
l'abbé Pojer , que l'on conduisoit
kl'échafaud , fut la première cause
de son dépérissement. Il mourut
le i3 mai 1799* Une profonde
érudition, de la clarté dans les re-
cherches, distinguèrent ses écrits* ;
un caractère doux et affable Je fît
aimer. Les belles bibliothèques
de Soubise et de La Vallière lui du-
rent une partie de leurs richesses.
Ses ouvrages sont , I< Lettre sur
la Bibliographie de de Bure y 1 763 <>
in-8*. II. Lettre à M, Capperon"
nier sur lé même objet % il jr en a^
encore une troisième imprimée.
On les trouve; dans le Journal de
Trévoux, in. Lettre sur le véri"
table auteur du Testament pùliti'
mie du cardinal de Richelieu ,
Paris , 1765 , in-S*. IV. Supplé-
ment à ^Histoire de Vimprimerie
de Prosper Marchand , 1765 ,
in-4'' ; nouvelle édition , revue
et augmentée, Paris, 1771 , in-4*-
V. lettre sur la Pucelle ^Or-
léans , 1775. V ï. Dissertation
V auteur dit livre de Tîmita-
t V. MERCIER ( Barthélemi ) ,
connu sous le nom d'abbé de Saint-
Liéger , né k Ljon le 1" avril
17549 entra fort jeune dans la
congrégation de Sainte - Gene-
viève, dont il devint bibliotlié-.
Caire , et succéda dans cette placéV
au savant Pingre , qui étoit allé
observer le passage de Vénus d ans
la mer des Indes. En 1 764 >
Louis XV <^tant ^enu visiter la
bibliothèque, Mercier lui en mon-
tra les raretés , et lui inspira
assez d'intérêt pour qu'il le noni-
jnât à l'abbaye de Saint-Léger de
Soissons, qui étoit vacante. Mer-
cier voyagea en Hollande et dans
la Bel^que , pour .y visiter les
bibliothèques et les savans. Dé-
pouillé de ses héjiéûces par la
sur
tion de Jésus-Christ, VII. No-
tice du livre' rare intitulé Pedis
admirafuice , par J, d'Artis.
VIII Notice de la Platopodologie
d'Antoine Fiancé , médecin dé
Besançon» IX. Lettre à un ami y
'sur la suppression de la charge
de bibliothécaire du roi en
France ( Paris ) , 17^7 , in-8» :
Cette pièce a pour taux titre
Suite à Tan 1787. L'an 1787 étoit
le titre d'un écrit de Carra, qui
contenoit une censure très -vive
de l'administration de la biblio-
thèque du roi. X. Notice sur les
tombeaux des ducs de Bourgogne,
XI. Lettres sur différentes édi"
tions rares du i5* siècle, Paris,
1 783 5 in-8 * '. XII . Observations sur
Fessai d'un projet de catalogue de
MERC
hihlioth^que, XIII. Description
dune giraffe vite à Fano. XIV.
Notice raisonnée des ouvrages de
Crospard Schott . jésuite , 1785 ,
in-8*. XV. Bibliothèque des ro-
mans traduits du grec , 1796 y
1% vol. in-12. XVI. Lettre sur
le projette décret concernant les
religieux , proposé à rassemblée
nationale par M, Treilhard ,
1789 , in-S'. XVII. Lettre sur un
nouveau Dictionnaire historique
portatif, en 4 volumes in-8".
Cette lettre , extraite du Jourual
de Trévoux, février 1766, con-
tient une critique assez vive des
dtwL premiers volumes du Dic-
tionnaire de M. Chaudon , qui
ëtpient imprimas ; mais ils n é-
toient pas encore publiés à cette
époque. Depuis ce temps , Fabbé
Mercier ne cessa d'envoyer des
notes et des corrections k 1 éditeur,
et nous-mêmes qui avons acquis
Texemplaire destiné à cette nou-
velle édition , pouvons rendre
compte de leur utilité , de la
science qu'elles renfemient, et des
erreurs qu'elles corrigent ; aussi
avons-nous regardé cet exem-
plaire comme une des colonnes
propres a soutenir Tédifice aue
nous nous sommes propesé d'é-
lever k la gloire des hommes il-
lustres de tous les temps et de
tous^les lieuse. 11 a travaillé au
Journal de Trévoux, k celui des
savans , au Jiagasin encyclopé-
dique , et inséré de savans ar-
ticles dans l'Année littéraire. U^a
laissé plusieurs manuscrits et des
notes dans presque tous ses li-
vres , et particulièrement sur les
poètes latins du moyen âge ; les
OËuvres de La Monnoye ; la Bi-
][)liotbèque de La Croix du Maine
•t de Duverdier ; l'ouvrage de
Dreux du Radier sur j^s lanter-
nes , etc. , etc.
^ VL MERCIER (Claude-
MERC 447
François ) , né k Compiègnc le Qg
août 1765 , secrétaire a i5 ans du
chevalier de Jaucourt jusqu^k sa
mort , commis dans les bureaux
de ia marine jusqu'à la révolu-
ticm , depuis libraire , membre
de plusieurs sociétés littéraires ,
mort en 1800 , a publié un nom-
bre considérable de petits ouvra-
ges. I. Soirées de V automne^ 4 v«
m- 18, fig.II. Les Trois nouvelles j
ou Loisirs étun rentier , i vol.
III. Traduction du Traité do
J. H. Meibomius , De usufiagro^
mm in re niedicctet venered, etc. ,
avec une introduction , des notes
historiques , et un index des au-
teurs aont il a rétabli le texte ,
I vol. in-i8« IV. Rosalie et Ger*
blois , 1791 ; et seconde édition ,
1794, X vol. in-i8. V. Le Vendant
geur ou le Jardin d'amour, poëme
de l'italien de Louis Tansillo, avec
le texte k côté , un vol. in-ia ,
^g» et vignettes. VI. Ismaël et
Christine , nouvelle africaine ,
I" édition, Paris, 1792 , 1 vol.
in-i8, fig. ; 2* édition , 1794»
I vol. Vu. Les Veillées du coUf^
vent, poëme en 6 chants, en prose
poétique, i vol. in- 18. VlIL
Eloge du pet , dissertation histo-
rique , anatomique et philosophi-
que, etc. , I vol. in-i8 , fig., 1799.
IX. Gérard de Velsen ou FOri"
gine cF Amsterdam , poëme histo-
rique , en 7 livres , en prose ,
I vol«.in-i8, Paris , 1794» et a*
édition , 1797. X. Histoire de
Marie Stuart, reine de France
0t d'Ecosse , etc., rédigée sur des
pièces originales , i vol. in -8?,
1792 et 1795, a vol. in- 18. XI,
lis Nuits d'hiver , i vol. in-i8.
Xll. Les Nuits de la conciergerie ^
I vol. in- 18. XIII. Les Matinées
du printemps , a vol. in- 18 , fig.
XIV. Les Palmiers , ou fe Triom*
plie de f amour conjugal ^ poëme^
i6pag. in- 8», 1796. XV. La J/o-
raie au sucre , ou le Faux pas »
448
MERC
comécbtf en on acie , en prese (et
vaudevilles., 17999 iQ-8<*. XVI.
La Sorcière de p^erberie , i vol,
ia-id , 179B. XVII. Manuel du
voyageur à Paris , 1 vol. in- 18,
Paris , 1800. XVIII. Le Ménestrel
bfitavey ou Portrait de Florent
IV , i6* comte de Hollande ,
chant héroïque , in - S^*. XIX.
Eloge despoux, de la paille et de
là boue , traduit de Daniel Hein-
sitts Majoragins et Frédéric Wi-
debramius , i vol. in- 18 y 1800.
XX. Eloge dé la goutte , traduit
de Bilib. Pirekermer et J. Car-
dan, et aiigBienté de tout ce qui a
vappert à cette maladie, 1 v. in^i 8 ,
lâoo. XXI. La Morale du second
dge , idvUes morales tirées des
jeux de Fenfance , Paris, 179Ô.
Ontre ces prodacfciooa j • Mercier
est cacore éditeur d'un grand
nombre d'ouvrage?». Cet écrivain
laborieux étoit bon bibliographe,
et dans tout ce qu'il a publié on
remarque plus a'érudition que
die falens.
*MERCRLIN (George-Abra-
ham ) , médecin du 17* siècle , né
à Weissem bourg en Pz-anconie ,
pratiqua la médecine a^ec succès
a Nuremberg. On a de lui ,1. Deux
Traités curieux , De incantamen-
tis,judiciis et curationibus , in-4'*,
Nuremberg, 1715. H. De orfu
et occasu transjusionis sanguiniSy
Jn-8", Nuremberg, 1679. Cette opé-
ration eut une granae vogiffe vers
t*an 1660, et produisit une foule
d'écrits , comme nous l'avons vu
de nos jours à l'occasion du mes-
mérisme, du sj^tème de Gall, etc.,
ÏIL On lui doit encore une nou-
velle édition de Vander-Iânden ,
descriptismedicis, 1686, av. in-4''.
t MERCOEDR ( Philipne-
Emmanuel de Loeraine , due
de ] , né en i558 , de Nicola» de
Loi^raine , et de Jeanne de Sa-
voic-Nemours , sa, s. coude t'em*
MERC
me , s'endurcit dès sa première
jeunesse aux fatigues de la guerre,
et se distingua dans plusieurs 00
casions. Lié avec lé duc de Guise ,
il fut sur le point d'être arrêté
comme cet illustre factieux , attf
états de Blois, en i588 ; mais
la reine Louise de Lorraine , s»
sœur , Tel» ayant averti , il échap-
pa à ce péril. Ce fut alors qu'il
embrassa ouvertement le parti de
\9l Ligue. Il se cantonna aansaon
gouvernement de Bretagne , j
arnpela les Espagnols , et ]e»r
donna le port ae Blavet en iSqi.
Les agens de Henri IV l'engagè-
rent, en iS^S, à conclure une
trêve 9 qui devoit durer jusqu'au
mois de mars de l'année suivante.
On vint à bout ensuite de la lui
îsiire prolonger jusqu'au mois de
juillet. Ses amis lui reprochèrent
alors , ce qu'il avoit reprocké
plusieurs fois au duc de Mayenee',
que tf les occasions ne lui avoieni
pas manqué, mais qu'il avoit sou-
vent manqué aux occasions. » Ce-
pendant , comme tous les cbefs
de la Ligue avoient fait leur paix
avec le roi , il fit la sienne en
1598. Le mariage de sa fille
Françoise , riche héritière , avec
César, de Vendôme , fut te prix
de la réc(mciliation. Le duc de
Mercœur ne songea plus qu'à
trouver quelque occasion bii^
lante de signaler son courage y
elle se préseota bieiitât. L'empe-
reur Rociolphe II lui fit oâi'ir ,
en 1601 , Je commandement de
son arïnée en Hongrie contre les
Turcs. Le duc partit pour eette
expédition ; et on le vit, k la tête
de 1 5,000 hommes seulement,
entreprendre de taire lever le
siège qu'Ibrahim Bâcha avoit mis
devant Chanicha avec soixante
mille eoqÉ)atlans. Il voulut l'o^
bliger à donner beitailie ; mais ,
ayant bientôt manqué de vivres ,
il fut contraint de se retirer. Sa
ittÈRC
)(it;fr?î(^ p»5sa pour .la plus l?eîle
"qiierEuropeeut vue depuis loDgj.-
*temp5. L*Qnaée suivante il pri^
Albe^Rojale , et défît les Turcs
fjiiî veuoient la secourir. Obligé
fie retourner en France, il mourut
tn cheniin à Nuremberg en i6o2.
Saint Frafiçois-de^Salès prononça
5on Oraison funèbre à Paris. Elle
te trouve daps lé recueil dé ^s
OEui^r^s , en i vol. i^-î'pl;
I. MERCTJRÉ (]%thQlogi.e) \
{ils dc' Jupiter et de Maïa ,
Jjieu de Téloquenee , du com-
înerce et des voleurs , appelé
Hermès par les Gréés. 0n le r.e-
j^'ardoit comine le messager des
dieux ^ principalement de Jupi-
ter , qui lui avoit attaché des ailes
a la ié\£ et ajix talons , pour qu'il
liexéeutât ses ordres avec plus de
vitesse. IL conduisoit les am^s'
'dans les enfers , et avoit le pou-
voir de les en tirer. H savoit par-
jPaiîement bien la musique.. Ce
ifitluiqjui déroba les troupeaux,
les armes et la Ijre d'ApoQoii» et
ise servit de cette Ijre pour endor-
mir et îucr Argus , qui gardpit la
vache lo.Jl mélamorphosa Ëattus
«en pievre de touthe. , délivra
Mars de la priàon où Vulcain l'a-
Yoit enfermé ^. et attacha Projcné-.
thée sur le mont Guncase. Il fut
aime de Vénu^^ , dont il eut Her-
;îiapbrodite. (^f^orez Aglauws e/
Mlette. ) On te représente or-
(Jin^^iremçnt 6ous la ligure d'un
heau jeune homme , tenant u^
paduçée k la mai^ 9 avec des aiW
bla tète et aux talons. Gomme il
paortoit la paroliç alternativemçut
iiux dieux du^éielet des jenfers ,
là langue lui étoit consac4;ée. O^
^levoit , en son honneur , des sta-
tuer de pierreB çaitréeS , nu ,l|aut
.desquelles on ne vQJoit qu'une
t^te , et on les pl^çoit dans les
«^arr^fours. Regardé, comme dieu
4^8 chemin^ i .4 éj^t bqnQféjpcir
T . au4
MERG 4^
tftiîs lés vojagqurs , qjaî jetoieujt
une pierre sur les monceaux àp»-
"peléi^'Àceriû 'n^erçitrlqi^s , qu'on
vojroit sur les grandes routes^
t'es tus fait v^nir le nom de Mer-^
cure de n^erciun^ cura y pàrc#
qu'il présidoil an commerce et à
tous les arts qui le font fleurir.
La ]^uraiité des noms . qu'on ».
donnés à MercUrç a, mis quel-
I <|ue oont'usiop dans son hi&toire*
Npus avouT^ déjà dit que Içs Greos
l'appeloient Hermc;^ , qui sSgniii(^
interprète. I-ies Le tins , indépen-
damment du nom de Merourius >
lui donnoien^ celui (le Gylieniu$:,
parte qu'ils le çc'oi^ oient ojé sur Ul ^
monta gu/e de Cjyllèae'i deNon^iuv
à cause des lois dont il passoït
pour être l'auteur ; de Gamillus >
parce qu'il étqit le mes^a^r des
dieux. Les. (Jartl^aginois Tappe'
loîentSu^nès^par la ii^ime rajisou;
l^sÉgjptîj^nij, Pleine; les Alexat^-^
drins , Xhot > les Gaulois, Theu-
tatês ;■ et ois derniers noms lui
étoient doimés , dit-o^ , ^i^
marquer sq^ él<>quepGe«
IL Mi£RGU^ tiusi^wTii
IIL IVfcfeRctFRÊ ( ièàn ) , célè-
bre charlatan , qui pa^ut à Lyon
en i47^* lli,ouoit le pl^osuphe i
et il ae icroyoït plu» Jiabile qi:\«
tous les axfciens Hébreux, Grecs
et Latins. Ce sophiste «vodt <tv^c
lui sa iemmç et sf s entans ; al
,4toit Vi^iu; de lin , et po^toit jx s^a
cou VA9 chaîne ,. a l'inxitatioin
d'ApolWïW ih Xjanes , cjont jl
se uisf^^i Ij^, disciple i II étoit fort
séfie^Xf et ^.y?Lutoit de jgu^rir
toutes portes de uaalÀdLes^ Un .^n
donnsi^avis a Louis XI „aui le iit
eyapajja^: à L^:oix par les pliU
Jbabijçsjn>é4eà^s de s^oo roj^aume»
Sur le ^apport qu'ils liveut au roi,
q^ Ifi spii^nce de cet honin^e
90
/.5o
MERC
voulut le voir. Le charlatan satis-
fit à toutes ses questions , et lui
^t deux présens rlMin ëtoit une
épée très-riche , qui renfermoit
cent quatre-yinets petits glaives
ou coulffaux ; loutre un bouclier
orné d'un miroir , qu'il disoit
contenir beaucoup de verlus se-
crètes. Cet homme étoit si désin-
téressé , qu'il distribua aux pau-
vres tout 1 argent qu'il reçut dii roi.
Il ne demeura que quelques mois
dans Lyon , et disparut tout d'un
coup , sans qu'on pût savoir ce
qu'il étoit devenu. Tout cela sen^
toit Timposteur, d'autant plus
qu^l se vantoit d'avoir la pierre
philosopfhale , et de transmuer
les métaux.
t MERCURTAIIS (Jérôme ) ,
célèbre médf^çin , appelé par
quelques-uns VEsailope de 4on
temps y et par d'autres îe fils dé
Mercure y né à Fo«!i en i53o%
y mourût de la pierre , le 9 no-
vembre 1606 , âgé de ^ij ans. 11
pratiqua*et' professa la médecine
it Paaoue , à fiologne et a Pise.
Les habitans deForli placèrent sa
statue dans lear place publique ,
pQur honorer la mémoire d'un
nomme qui avoit tant illustré et
obligé sa patrie. Il jouit de leur
estime à un tel degré qu'en i56a
ils l'envoyèrent en ambassade au««
près du p^pe Pie IV. Pendant son
déjour à llome , le cardinal Far-
nèse^ grand protecteur des sa-
> aiil , prit une telle aâectidn pour
lui quil parvint à le retemr jus*
qu%u 1S09 , où il, fut rappelé à
J*«7^oue pour y remplir la place
clé premier professeur de méde-
o/ue. Sa réputation allant toujours
etoissaUt , i'empereur Maximi-
iien li le fit venir k Vienne > en
1373 , pour le con^tther ,et en
fut si satisfait qu'il le renvoya
/ comblé d'honneurs et de pré-
sens. U fut moiti« i^enreuxlà Ve-^^
MERC
nise, oîi il fut mandé avec Jér/^me
Capovacoa , k l'occasion de U
peste qui commençoit h se mani-
fester dans cette ville : les deux
docteurs s'accordèrent à soutenir
que la maladie régnante n'éloit
point la pesle, et ils traitèrent leurs
malades d'après cette persuasion.
Tous deux s'étoient trompes , et
la contagion commençant à faire
de rapides progrès , leur méprise
les priva de tout crédit , et faillit à
leur devenir funeste; ils furent
obligés de fuir avec précipitation.
Mercurialis, désolé, surmonta ce-
Î>endant cette disgrâce , vint pro-
èsser la médecine à Bologne et
successivement k Pise. Son mérite
lui acquit beaucoup de réputa-
tion , et des richesses immenses. U
lokissa a son fils 1 20,0001 éç us d'or ,
après avoir vécu avec éclat, et fait
^es libéralités considérables k ses
amis et de grandes charités aux
pauvres. On forma k Venise im
recueil de ses ouvrages , 1644 ' ^^'
folio. Les principaux sont , 1.
De Arte gjrmnasticâ ^ k Venise,
i587 , in-4°, et Amsterdam , 1672,
in-4<'».Des recherches curieuses
sur les jeux d^exercice àes anciens,
de savantes explications , et quel-
ques bons préceptes , fout le mé-
n\e de ce livre et des suivans. IL
Demorbis muHerum , 160 1 , in-4*'»
lïl. De morins puerorum , Franc-
fort ,ï5iJ4 > in-4'. IV. Des No^
tés sur Hippocrate , et sur quel->
ques endroits de Pline l'ancien.
V . ConsuHationes et respons^t
medicinalia , Venise , . 1624 , in-
folio, avec les notes deMundinns.
VI. Medi'cifta practica , Venise ,
1627 , in-folîo. Fojex Ciaco-
Nitjs , n® L
I. MERC Y (François de) ,
général de l'armée du duc de Hai-
vière,, né à Long-wy en Lorrains,
sesignaia dans diverses occasions.
Il prit IWtweii eu^ i645 ^ et Frt--
r
MERD
iporg en 1644. Peu de temps f
après îl perdit la bataille don-
née proche cette viU^ , fut blessé
à celle de Norllingue , le 3 août
i(VÎ5, et mourut de ses blessures.
On l'enterra dans le champ de'
bataille, et on grava sur sa tombe
<;es mots honorables :
MÉRÉ 45i
bardes chrétiens^ On dit qu»,
Merddin , ayant tué son neveu
dans un combat, eut horreur
de lui-même ; il se séquestra de
la société , et alla vivre dans une'
forêt; ce c^ui lui fît 4onner le sor-
nom de Sauvage, '
Sta, vi&ior ; kerotm ealeas!
Arrête , voya^epr , tu foa!cs un héros !
Une chose singulière de Mercj ,
c'est que , dans tout le cours de
deui campagne^ que le duc d'En-
guien , le maréchal de Gram-
moDt et Turenne avotent faites
contre lui , ils n'avoient jamais
rien projeté dans leur conseil de
guerre , mie Mercy ne l'eût de-
vine et ne Veut prévenu , comme
s'ils lui eussent fait la confidence
de leurs desseins. C'est un éloge
que peu d'autres généraux ont
in^rilé.
IL MERCY ( Flprimond ,
comte de ) , petit-fils du précé-
dent, né en Lorraine l'an 1666 ,
se signala tellement par sa va-
leur dans les armées impériales,
qu'il devint v^elt-maréchal de
lempereur en 1^04. L'année
suivante il força les lignes de
PsafFenhoven , et fut vaincu en
Alsace par le comte de Bourg
en 1709. Le comte de Mercj s'ac-
qiiit beaucoup de gloire dans les
guerres de l'empereur contre les
5'urcs. Il fut tué à la bataille de
Parme , le 29 juin îj'5^. Le
Srendroit le nom et les armes de
lercj, '
* MERDDIN , fîls de Mervyn ,
célèbre poète gallois , vivoit vers
l'an 56o. On regarde cet auteur ,
ainsi que Meiddiu , Emyrs et Ta-
li«s3ii)i , comme les principaux
MÈRE(Igriacele), né k Mar-
seille , prêtre de l*Oratoire , quiit*
cette congrégation , et fixa sa
demeure , vers 1723 , k Paris , oii'
d ittourut, en 1752 , à soixanle-
qumze ans. Ou a de lui , L
Pensées morales et ckrè'tiennef
sur la Genèse , 1754 , 2 vol; ia-
12, JI. Traduction des Homé-
lies de sa^titChrysostdme , 1741 ,
4 vol. in.go, et de la Providence
parThéodoret, 1740, in-S».
I. MJERÉ. yoye% Poltbot.
^f II. MÉRÉ ( George Bnossm ,
chevalier de ), écrivain du Poitou,
d'utie des plu^ illustres famille*
de cette province , se distingua,
par son esprit et par son érudi-
tion. Après avoir fait quelques
campagnes sur mer , il parut à la
coiir avec distinction , et se fît
estimer et rechercher des savans
et des grands. Sur la fin de sa
vie, il se retira dans une belle
terre qu'il avoit en Poitou, et il y
mourut dans un âge fort avaij^;
vers 1690. Ses ouvrages soiil \
I. Conversations de Mj de Ck\
rembaultetdu Ch^vabeP^Jféré,
in-12. IL Deux Discours , Turi
de r Esprit , et l'autre de h Con-
versation , in-12, IIL Les Asréi4
m^ns du discours, IV. Des Let^~
très, 16^9 , 2 vol. in-12. V. Afaxi^
mes , Sentences et Réflexions
nwrahes et politiques , Paris
1687, inM2. Vr. Traités de la
s^raie honnêteté i de F éloquence
et dé l'entretien , publié* par
l>bbé Nadal , avec (juelques au^
tc^s OEwfrxs paUhumei , iu-^i'à ^
\
/
45ï MERE
La Ha'je, 1701 . voici le jugement
qu'on eh porté dans lé troisième
tome des Mélangés di'Jiistôire et
de littérature de Vîçrieul-M'ar-
vllle. « Le chevalier de JVTéré étoït
un homme' a réflexions. Il avoit
une grande abondance dé pen-
sées , et pensoit bien : mais il
faut avouer aussi , <ju^a forcé d'a-
voir voulu polir son stjle, il Fa
exténué ; qd'il est quelquefois
guindé et' peu natureL... Ce qu'il
discours né sddrbit être trop
ajusté, il détruit une autre maxime
qu'il avùit avancée , c^iljfaut sur
toutes choses qu'un homme qui
^e mêle âétri'he eVitè de sentir
r auteur. » Cependant il creyoit
avoir j en écrivant, le' ton dé la
bonnç compagnie -, car c'est d'a-
^rçs lui que tant de g^ns^qui Ont
Te langage de la mauvaise ,répèterit
tous les jours ce , mot qu'il mit à
la mode. Aujourd'hui oh a a -peu-
près oublié le chevalier de Méré'
et sjôn chien de stj-tè , comme di-
soit madame de Sévigné , qui
avoit le bon esprit dé n'y rien
comprendre.
t ÂflËRÈAUJt ( Nicolas-Jéan ),
processeur de musique à l'institut
n atl 011a (, mort ^ Paris en 1797 j
4gé de $1 ans , a mis en musiq'ue
\ Oratorio de ^amson , paroles
jJe yoltai^-e. U^ a ai^ussi travaillé
pour le théâtre italien et pour
çqlui ae l'opéra , où il a donné
OEdipe et . caste en 1770 ; la
Ressource comique ^ paroles d'An-
neau me , iai/reife , représentée^
l'un en 1772 et l'autre en 1777, Jl a
laissé trois opéras posdiumes , les
T1%e.rmopyles , paroles de Dù-
jnoustier ; Scipion , ou Za Chute
djcjparthage^ paroles de L^ombe^
enfin «ri sujet persan, paroles de
Ëanlnier. ' ' /
MERG
* îîfEKENDA ( Antoine ) , n^
à Forli en 1578, enseigna pen-
,dant 20 an^ le droit a Pavie avec
réputation ^ et mourut à Éologué
en 1657, à l'âge de 77 ans. On a
encoi'é dé lui Controversiarum,
juris //i. JT// , Érûxelles , 174^3
iavec des notés dé Jean ]!iîichéi
; Van Latfgeûdonck , 5 vol* in^fol.
♦ MÈRGÉY ( Jean rfe) . ger^-
tilh^rhhie champenois, ne vers
l*ani557, dé Aicblâs? Mcîfgèy ,
sieur de Hïirâumaisnil et de Ca-
thetlné, fille riâthi-ellede là maison
àe Dlntevitte, fut envoyé, à Pâfgé
de 8 ans , au collège , dfe ii
{^assa dfeux ans^ , dé là' 6ti le Bftif
, d&às uhé abbaye ; m^isr né vôli-
Janrpaï être moine, on lé piàçtf
d^s^ la maison de Jean de Dfn-
tévilfe, deiçneur de PolÎTy, hottime
fort i Instruit pour lé €eï#pK. Cetui-
, ci , lorsque le jeune Mergej eut at-
teint l'âgée d^ i^ii .i5 ans, le plaça
en quàîitê dé pàgecnez Épn frèrs
Deschèriet^ , chevalier des ordres
du roi e^cîipitaine dé i5o hommes
d'armés. iLlît plusieurs voyages,
eises premières a nues' avec ce seî-
gtiéiir. Au p remier combat où ii se
troiiva, il tua un eAhemi en le per-
çàht d'un jaVelot au défaut dé sa
cuîràsse. Il eut peur d'étrè fouetté
f)our avoir perdu ce javelot. Chet
es grands seigneurs et à la coui*
de France on éloit autrefois eri
usage de fouetter lesr pages ; mais ,
aii lieCi du fotMît qu^îl eraignoit , il
reçut des «^ogfes é'ncburagcans.
Mei^ge;5^fut ensuite placé auprès dii
çomiede La Rochefoucauld , lieu-
tenant de la cohipagriié d^ordon-
hatreedu duc déLorrafney il le sui-
vit dans toutes ses expédîtiotor
militaii^es. 'Le comte et son pag
Mergéy furent faits prisonniers 4
1557 a la bataille de Saint-Que
tin, Mérgey piarvint à s'évade
avec les autres prisonniers ; mai
cette évasion ne Vexécutâ po'
(
!MER|G
^ns de-grandes diiltiçiiltés. te-
comt^e deLa.Ro.Qhe^ôuçauiil, beau-,
irère du princ.e de Cpndé , .wni'
jet allié dçsG,oi.i|r^i,3v«il embrassé
le p.rote^^utisme. jMjei-gev , XouX
dléyoué au comte sop mettre , tte
balança point a se battre pour ce
parti et k pri/îr Pieu coxnine lui.
yi ^ ^épaEa ,de ce copue en i S^Q»
pour des fliQÛfe <îui ;ne font :pQint
loit à rattaçbementMTéel qu'il 'lui
portoit. liorqne qé comte le. ren-^
^optroit il lui dirait : « ^^ergey , :
encore que vous ne .soyez pas a
TiHÀ y vous .êtes |;outeipis tou^eiurs ;
a moi. M ]Vtei*gej, attaché itucbmte
sie jSo^nev^il, se trouva dans les
iliffércntes batailles qui se donnè-
rent (dans ces temps^ïnalbeureùx,
/et notamment ià céUes de Dnaux et
ide l^oûcoiUQur»: QÙ il courut de
grands dangers. L'événement le
pJ,us déplorable dont il fut .témoin
est celui du ;na$s^cre de la Sâint-
jBiartbélemi. IlavoitiSnivi le«ûmle
de La Rocbefouqaiild à l^aris s il às-
^is.ta a ces scènes sanglantes où !
je qpmle son.inaitjce et son ami lut <
assja^siné. Mergey échappa ]|eû- j
i;e4Jisenpen:t|kce;tte.ooiioheiie, parce '
qu'il 36 trouva k)gé dans la' ^mai-
son ph létoÂent les équipages .de
)a princesse cte Gdndé* 'Celte
|na)MQnfu«tépargnée;maisMergej, j
ne s'y croyant pas en sûreté, par- '
yi^t avec beavcoûp de diificultés
à se réfugier au logis ;de Laàssac,
rue Saint-Hojwé, et ensuite dans
çielui du frère du comte de Xa
Modbeibueauld. £niin il se retinn
dans l'Ângoûmois où étoient les
propriétés de son épouse Anne
de Gourcelles : il se fixa avec le
êlsdu comte de La^ochefoucauld;
se .trouva av^ec. lui dans La Ro-
chelle^ lorsquele roi assiégea cette
ville ; puis , profitant de la paix
qui eut lieu .à l'avénement de
Henri Itl au tr^ne de Frauce , il
voyagea en Italie avec son nou-
veau maître f qui , de retour en
ME RI
:/v5S
France ,' fut tué , en 1 597 ^ au com-
bat de Saint- Yriex. Mergey , de-
venu vieux et'infirmfe", se rëtii*3f*à
^^aint-Amand en Angoàmois , eh
il' rédige^ en t6i3 tes Mémoires
de sa vie : il avbit alors yy ans.
Ses Mémoires furent pubhés pour
la pçemièrefois dàils tes M^anges
historiques de Caiilusàt.'H'ront
été ensuite d*an:s?a Collection dès
mémoires particuliers relatifs a
'l'liistoii*e de France, tQme 4i*» Hs
oftren i des pa rficula ri tés att&chah-
4es , des ffllJ^cdoteis .çurien*sés sur
^^histoire brageuse du i6" siède.
Le style *, sâiis être pur, a' de
l'énerçie et de la clarté; et le tçm
narf ue l'auteiir inspiré la' con-
fiance. 11 rie parle q*\é deicé qit il
a vu. Mergey avoît de Tésprit', de
l'adresse, ae la gaieté, du courage,
et de l'attachement piour.se,$ maî-
tres; il no M s apprend iqti'ilèavçi t.
bien se battre et bien libire. '
»•»
* L]^EpjAJVj(.MaiAbie,u) , %é
k Bâle^en .1595 » l'un des g^asçeur^s
tes plus fécçnds, mor^t ji Franc-
fort en 1652 , apprit le dessjjri
de Théodore de ï^ezef , et )a gra-
vuijç^ de Tliéocjpre 4^B;ry, <tjio,nt il
épousa la li^eviyierian ai. graine les
principales vi^es de TEurope ,
principalement c^Uçs dç l'AUem a-
jgne f qu'il çi publiées a^veç des
descr.iption^ jçnl^^uç f^llemande;
pe qui fof ine pli^sieuri^ volumes
in-j(blip. C*e^th cQllectîonla.plns
co;mplète dan^ ce gehre« U a en-
core g^'^pé une stti^e dç sujeits ti-
rés, de rÙi^stoire ^ain.te, einon^bre
de paysages d'après Pai^l ^jtil ef
autres îjwtiaes. M^iriane^t çncone
connu par ^a f'qpQgkctphia rie
l* Univers , 3i tçgçnes in -fol. ; et
par sqn F(q(*ilegiuffi , Francfort ,
i6i2 , 2 vpl. in-fpl.
H. ItfERIAN (Marie-Sibylle) ^
fJMe du précédent , célèbre par
ses Paysages, ses Perspectives et
ses Fiies t'et héritière des talehâ;
/^
454
MERl
MER!
..tie son père , naquit à Frftncfott
. en 1647 ' ^^ raourut k Â.ms1erdam
en 17 17) k soixante-dix ans. Le
goûl , Tintelligence «t la vérité
avec lesquels elle h su peindre a
détrempe les fleura, les papil-
lons , Tes chenilles et autres in-
sectes , lui ont lait beaucoup de
répf^tation. Elle étpit si cuneuse
àe cette partie de Thistoire. natu-
relle, qu'elle entreprit plusieurs
Voyages pourvoir les collecti^tis
. -que des curieux en avoient laites.
Elle avoit épousé Jean Ândrie^
Graff , habile peintre et architecte
de Nuremberg. Les Hollandais
attirèrent par leurs offres les
deux fépoux chez eux. Madame
Mérian ne quitta son paj'S que
parce qu'elle n'avoit plus rien k
y observer ; elle eut le çoura|^
d'affronter les dangers et les pé-
rils de la mer pour aller chercner
de nouvelles connoissance$ eti
Amérique; elle s'arrôla deux ans
'k Siirinam , et y dessina tout
«ee qu'elle "put trouver* de rep-
tiles» et d'insectes , de mônie que
les plantes , les fleurs et tes fruits
ijui leur servent d'alîméns. Elle
peignit tout cela sûr v(5lin , et les
conuoisseurs conviennent qu'on
ne peut rien ajouter k ce travail.
-Les mouches brillantes de Suri-
'\vAn\ répandent , suivant elle,
Une lumière si we et si conti-
nue, qu'tme seule lui sulïit pour
iTcclairer pendant qnVlIç pei-
-£fnit tousf les insectes' de ce pays,
•On a de cette dïune , L Origine
âf'S chemlles , leurs 'nourritures
et' leurs changemens ^ Nurem-
berg, 1^79, 1688 , 1 vol. in-4''5
avec figures , .eu a)len)and ; on l'a
traduite en latin sous ce titre :
Mrucarum orlus , Amsterdam ,
1706. xiia fille donna un troisième
volume de cet ouvrage comme
posthume. Nous avons. le tout en
Lançais , sous ce titre : Histoire
des insectes de r Europe ^ dessinée
A
ff après nature y et expliquée pâf*
Maiie^Sibjlle MériçLn , où A>A
traite de la g4nératibn et des dij^
férentes métamorphoses des in»-
sectes , traduite par Jean Marret^
Amsterdam, 1750 , in-foh*o ^ •
avec trente-six planches de plus,
et des notes. Ce traducteur a en-^
core augmenté cet ouvrage d'une
des«ripiif>n de toutes les plantes^
qui ser\ent de nourriture aux in-
sectes, il. Dissertation sur la gène-
ration et les transformations dc^
insectes de SurifUim , en flamand ,
Amsterdam , 1 job , in-»4* • item ,
en latin , Amsterdam , ^703 «
in -folio , avec soixante niagni»
fîqnes planches ; itetn , en iran^
^i s et en latin , Amsterdam ,
1726 , iU'fol. Ces deux ouvrages
ont -été réunis en- français sous ce
titre ! Histoire des insectes de
r Europe et deVAmérique , Ams-
terdam , lySo, in-fol. On les a
réiiiiprimés en français et en latin
k Parisien 1768 ; et on y a ajou*
lé le Flofilegium 'd'Emraanurl
Sweerts., traduit en français , dont
il y ^^ des • exemplaires enlumi-
nés. ' Bvc^hoz en • ik donné une
nou> elle ; édition^ corrigée et au g-
litestée) en 1771, 2 vol. iw-foL, pa-
pier ordinaire , ei 5 vol. en grand
papier. Les dessins de celte dame
ont été déposés dans rhô<el-de-»
ville d'Amsterdam -, et multipliés
par la'graf\'«re.
* ÎIL MÉRUS'<Jean-Bemard),
secrétaire pet^p^tuei de l'aca«léiiiie
des bCj'entiea <le Ëerlin, né k Lie-*
chutai près de Bàle le 27 sep-
tembre 1723, d'une famille hon-
nête et distinguée , donna dèi»
Pannéd 1 749 ♦ dans les Mémoires
de cette académie , un ^Mémoire
sur Vappetxeption de sa profère
existence. En ijlÀ), il lut appelé k
Berlin, par le conseil de Mauper-
tuis. On a de lui, I. Traduction
de tiii/lucnce des o/unicns sw l»
langer ge y et du langage sur If s
ojftNiuiis , de Michaelis , Brème ,
1 76*2, in-S»^.!!. Traduction f/e Van-
giais des Essais p/iîiosofdiû/ues
sur r entendement humain , par
Jiume , avec une préface et des
notes par Formey , Amsterdam ,
1768, a vol. in-i2. 111. Traduc-
tion des OEuvrcs philosophiques
de Hume y A nisterdam, 1 759-1 7641
5 vol. in-i'J ; nouv. édît., Lontlreii,
1788, 6 vol. in-iu. IV. Recueil de
questions proposées à une société
de sa%^ans qui font le voyage de
f-^/Yi^/tf , par Michaelis , traduit
de railemaud , Fraucfort-sur-le-
iÇîein, «763, in-8®. V. Système
du monde , traduit €t abrégé de
l'ai ieiuaud, Bouillon , 1770, in-
8" ; Paris , 1784, in - 8» , avec les
noms des auteurs. VT. Traduc-
tion J^rançaise de Claudien , 1 vol.
in -8». Les Mémoires de Taca de-
mie de Berlin contiennent plu-
sieurs morceaux de Mérian sur
des matîèrejnphîlosophiquesel sur
la géométrie j on y distingue qua-
tje Discours ajoutés à la traduc-
tion de la philosophie de Kant ;
un Parallèle de la philospphie de
Leibnitz et de celle de Kant , qui
fil beaucoup de bruit lorsqu il
parut. Les autres^ sont intitulés
L* action , la Puissance et la Li-
hei^é , le Sens Fnoral , le Désir ,
la Crainte et le Mépris de la mortf
le Suicide , Parallèle de deux
principes physiologiques , et un
ï)iscaars sur la métaphysique.
MKIUCI. ( royez Angïï.a. )
*MERlGm (P.D.Romain),
moine camaldute , né au clia-
teau de Mordana,dans le diocèse
dlniola , le ag décembre i658 ,
.proft'sseur do philosophie et de
t'uîologie , procureur-général de
son ordre en 1694 > vibileur et
«NMiite abbé ^u monastère de
Sî.iul - Sauveur à Forli , mou-
rut is 17 mars 1737. On a de
MERI 451
lui , L Orazione in la Je del P.
abate D. Paolantonio Zaccarelli
per la sua esaltazione al genetn->
laio délia congregazione camal"
dolese , Bologne, 1691. IL DiuO"
zione alla gloriosa vergine santa
GeUitide von alcuni soneiti , ttc.^
Bologne, 1707. 111*. i^i miste/y
délia corona del Signore , e queÛi
del rosarioporfati in varj sonetti^
iftc^ , M'orii , 1708. IV. Santo Rg*
mualdo y oratorio per musica »
Venise , 1727. V. Délie poésie
tielV aèate D. Romano 3/erigfd
eamaldolese , ,Forli , 1 708 .
t MEPiïJXE ( Edmond ) , Vm
des plus savans jiu'isconsnltes du
ij* siècle , né à Troyes eu Cham-
pagne , enseigna le droit a Bour-
jjes avec une réputation extraor-
dinaire, et mourut en 1647 > ** ^7
ans, après s^étrc distingué dans Ja
littérature par di\ers écrits, dont
les pnncipau:ic sont , I. Edmundi
Met illii Tricassini jurisconsulti
ex CujaCio libri, très , autrement',
iKariantium ex Cujacio. W, Liber
singularis differentiarum juris»
III. Edinundi Merillii nolce philo-
logicœ in passlonem Christi , cm/*
ipsius passionis textu grœco et
latino ex quatuor esftingeliis ,
Paris , i65'i , iu-X'. IV. Commen-
ta rii principales in libres quatuor
instifutionum, quibus addiia est
synopsis à cL Mongin , Paris ,
i654) *i>~4^* On a tait une édition
de SCS OEuvres k Naples , eft
•À vol. irv-4*. , 1720. .,
* MERINDOL (Antoine), doc-
teur et professeur en médecine k
Aix en Provence , sa patrie , où il
est mort en 16^4 > a laissé , I.
Des bains d^Aix et des moyens
de les rétablir , k MM. les con-
suls et procureurs du pa;ys , Aix ^
1600 , in-8**. II. De calidp.j in-
nato et humido primi^enio , Luft"
dunî, i(><5 , in-9*'.\li.Sclectrit
exercilaliams rlll^ Lulclia»
/
A.
450
MERL
\
L
Paristonim , 1617, in -S". IV'. Ars
iiedica ih duas partes secta. Ac-
cessit sub finem exercitaiiomim
medicinalium decas Unie a , Aquis
Sextiis, i633 , ia-fol.
MÉRïON (Mtthol.),ÇOD<i«c-
tfeur du char d'Idoménéç , se dij-
fifigcia beaticoMp au siiége de
Troie. Homère le compate k
Mars pour la valeur. — \\y eut
un autre Mérion , fils de Jason ,
^\hhve par &es i^iehesses et par
jon ayaricé.
+ MERLAT (Élie) , théologien
j^TO testant , nd à Saintes en i634 ,
voyagea en Suisse , a Genève, en
Hollande et en Angleterre. Il de-
vint ensuite ministre de Saintes ,
oh il se distingua pendant 19 ans,
par sa scie^ncë et par sa probité .
Une réponse violente qiril fit au
livre d'Amàuld , intitulé le Hen-
Verseirient de la Morale , etc. To-
Bligea de sortir de Jî'rance .en 1 680.
14 se retira à Genèye, et de là à
Lausanne , où il lut pasteur et
professeur , et oh il mourut en
1705. Ç'étoit un homme chari-
tèible.' Il ne régaloit jamais se?
amis sans destmér une sommé
pareille k colle qu'il dépensoit à
ié sujet poil rie soi):iagement des
pauvres. Outre l'ouvrage dont
lious avons parlé, on a de lui ,
J. l^lus leurs Sei^mons» IL Un
Traité de Taulcrlté des r0is,\\\.
Uh autre ïraité D/s conversions ^
hominis peccafçris , Oû^Tages qui
put eu quelques sueçè^ £ios la
râïorme,
♦TVIERÎJE (Matthieu), né
H Uiès vers le milieu du i6« siè-
cle, étoit, sivivantde Thou ,' te-
rUssià et plusieurs autres histo-
riens;, (ils d'un CardeUr de laine de
cette ville. Il eterça lui-même ce
laélier dans sa jeunesse ; mais
d'Aubais , dans ses Pièces fu-
gitiveç pour ser\lr a rïIi*loire dd
MF.RL
f France, donne un démenti à lotis
: ces historiens , et soutient que.
Matthieu Merle étoit fils d'Antoine
de Merle , lequel , d^ns soq tes-
I ta ment du 20 mars i555 , S0 qua-
' lifje de noble. Quoi qu'il en soit ^
Mierle so rendit fameux par son
caractère audacieux et ses exploits
militaires. Il débuta en i568 , en
qualité de simple arquebusier dans;
les gardes de Dâçier, duc d*Uzès,
1 qui l'amena avec lui en Poitou ,
i ou il fit son apprentissage dans
( le métier de la guerre. Le beau-t
■ frère de ce duc le prit k son ser-
vice en 1570, le fit son écu^er,
; et lui confia pendant son ab-
seTice la garde et le commande-
ment du Fort château de Peyre ea
Gévaudan. Là guerre s'étant ral-
lumée après le massacre, de la
Saint-Barthélemi, Merle manda
plusieurs jeunes gens dTfzès , qui
vinrent le trouver au château de
^ejre ; fortifié par leur nombre ,
il s'empara , en iSjS, de la ville
çt du château de Malzieù , fit des
courses dans les environs , accrut
ses forces , parvint à 3e former
une troupe de cavalerie assez con-
sidérable pour tenter de plus
grandes entreprises. L'anxicé iui-
iaùte , ayant laissé 3on frère
pour garder MalzteVi, il marcha
en Auvergne et prît par esca-
lïîde la ville d'issôjre , s'empara
de plusieurs fprferes>;es d,a roi-"
si nage , et mita corttribution tous
les villages à quatre k cinq lieues?
a la rojode; il s avança jusqu'aux
portes de Clermout , prit la, ville
de Saint- Amand et celle de Poiit-
gibaut, qui e^t située a dix lieues
d*Issoîre , fut heureux dans la
plupart des combats qu'il, livra ,
et "nt plusieurs prisoniiiers d'im- . r
portancé. Merle étoit la terreur du
pâjs. Lés gentilshommes pi'o-
têstans se joignirent a lui , et les
catholiq'ues n'osoient raltaquer.
La paix de i57^ vit^t siîspeudw
MERt
. }e cours de ses conqa^tes. îl reçut
ordre d« roi de Navarre de lais-
ser Issoire à ChaVagnat , et d'a-
bandonner au roi de Fiance les
autres places qu'il avoît prises.
Le capitaine Merle rentra a Uzès
chargé de butin. Dans cet in-
tervaijlede .paix , U épousa , \eao
octobre 15^6 , FrançiRse d'Au-
s^lLe , fiUe de Guiot d'Au^oUe ,
seigneur de Serres , dont il. eut
Elu^ieurs enfans. En 1677 , les
ostilités ayant recommencé ,
il reprit les villes et le .cbâ-
te^LU de Pejre et Malzieu , vint
ea Auvergne, et favonsé par
Çbavagnat, qui coixunandoit a
lâsoire, il s'empara de la ville
d'Ambert et de ^usievrs châteaux
du voisinage , après plusieurs
çohibatsoh il eut toujours l'avan-
tage. Voyant arriver i'armée
rojaîe en Auvergne , il quitta ce
pays , et se retira à Malzieu. En
1 57g il prît la viïîe de Mende ,
et fannée suivante il la défe^dit
avec courage coiitre une forte ar-
. mée qui vint pour en faire le
siéçe. Après- plusieurs autres ex-
ploits militaires , où le capitaine
Merle déploya lies ruses de guerre
et l^audace d'un partisan , plutôt
que les talens d'un ^tscùû général,
Jean, baron d'tJxchier, ppur Ren-
gager h rendre la ville de Mende
au <!uc d'Arijou , promit de lui
vendre les forteresses et terres de
îa Gorce et de Salavas. Cette
vente s'effectua au mois de juin
i532. Le capitaine Merle prit
alors le titre tle baron de la
Gorce et de Salavas , qu^il trans-
mit a sa postérité. Il mourut en
janvier i584 , au château de
Salavas. Matthieu Merle se pi-
quoit d'^re |uste ; il avoît établi
tine discipline sévère parmi ses
soldats ; mais il exerça des cruau-
tés atroces et bizarres , sur-tout
cpntre les prêtres catholiques, qui
l^missept re^pèce de gloire qu'il
MERl. 457
s*cst acquise. Les détails de c^
qu'il leur fit éprouvera Issoire , et
qui' se trouvent dans les Mémoi-
res manuscrits de cette ville, Tout
frémir. Il éloit parfois d'ime hu-
meur plaisante. Pendant son sé^-
jour à Issoire , il apprit que quel-
ques troupes , commandées par
plusieurs seigneurs d'Auvergne ,
embusauées à; une lieue de cette
ville .9 nosoient l'attaquer ; il leur
envoya un de ses Ifiquais chargé
de bouteilles de vins «t de ciuq;
ou six jeux de cartes , avtc
ordre de leur dire que Merle leur
envpyoit ces présens , dans I9
crainte qu'ils ne s'ennuyassent à
l'attendre. Pendant qu'il étoit à
M«nde , l'ariné^e cathoh'aue lui
envoya un trompette pour le som-
mer de i^eadre cette ville. Illi|
bien boire le trompette et le
cha^Çea de répoigidre à ceux qui
lavoiebt envoyé « qu'il lui tar-
doit bien fort 4e les voir ; mais
(|ijbe , s'il^i ne vepoient bientôt , il
iroit lui même les trouver, v
DaaslesMémoiresmaiiuseiits d'Is-
soire , on a fait le portrait suivant
•du capitaine Merje. « Sai taille
étoit moyenne, son corps épais
et renforcé ; il étoit boiteux d'une
jambe. La couleur de ses cheveux
et de sa barbe étoit blonde ; il
portoit deux grandes moust^iches
retroussées en haut , semblables
à deux dents de sanglier. Ses
yeux gris .et fiu'ieux s^enfonçoient
dans sa tète ; son nez étoit large
et camus. Il ne savoit ni lire , ni
écrire^; ce qui le rendoit cruel et
barbain». Joint qu'étant de son
naturel inhumain , et n'ayant au»
cunes lettres pour corriger ce per-
nicieux naturel , il suivoit sa mé^^
chante inclination sans aucune
modération.» On doit rejnarqner
que ce portrait est tracé par (!es
mains ennemies. Le capitaine
Gondin , compagnon de ses ex-
i péditions militaires , eh a écrit
458
MERL
tiu précis très-exact , intitulé Les
K.\pioilsde MatlKieu Merle, baron
dt> Salavas, que d'Âuhajs a iait
imprimer dans le lome 1" , partie
Il de ses pièces Ingitives relatives
à riiistoire de France.
♦ II. MERLE , député du tiers-
état du l>aiiliai;e ôe MAcon aux
élatvS - généraux en 1789 , fot
nommé, en févricri^go, pi-emit'r
m^nre constitationnel de cette
ville. On donna des bais, des fêtes,
desiiiimiitiationsen son honneur,
et toat le peuple lui montra le
piuà grand attachement. Enmarrs
et avril 1791 il présenta à ras-
semblée nationale plusieurs rap-
ports au nom du s comité 'des
rcdiciches , et le 18 juin il l'ut
Dommé secrétaire. Après la ses-
sion , il retourna dans sa patrie,
y vit sa popularité détruite en un
instant,. et fut ensuite enveloppé
dans les proscriptions. Transieré
à Lyott , on Vy condamna k mort
le i5 frimaire aa!2 (5 décembre
1793 ) , avec un de ses parens, et
il fut attaché avec mille autres
viciimesaux arbres des Bretaux;
mais la mitraille lui ayant em-
porté au poi^iet j sans le blesser
aillcui!^ , il vint k bout de se dé-
barrasser de ses lieiii et de se
sanver dans la campagne.' Déjà
il avoît fait un assez bon trajet ,
lorsqu'un détachement dé la ca-
valerie révolutionnaire se nôit k
sa poursuite et l'acheva k coups
de sabre.
* M E R L ET . ( Lo'^uis-Ma ithieu
d« ) , le plus ancien lieutenant^
général de.i armées françaises ,
liicmbre de la légion d'honneur,
niort le 10 octobre 1807, n'a voit
tîjcore que i3 ans de senice
î{M'Squ*il obtint la décoration de
Tordre de Saint-Louis , en 1746 >
h li ti*e de récoin pense pour sa con-
du^te distinguée dans la guerre
ik^ Bohême. .llc;;t autcixi- de plu-
MERL
Sieurs Mémoii^s qui respirent le
patriotisme , et font honneur }i
son cœur ; tels qu'une LeH/v sur
la désertion , pour abolir U
peine de mort , et une autre
pour améliorer le sort des en-
ians de la patrie.
♦ MERLI (Ricck») , né k Corref-
gîo en i5i7 , podestat k Mantoue,
et deax fois auditeur de rote k
Gc^nes , mourut dans sa pati'ie
en 1679. On a de lui , I. Apo-
logiajuris homolotetica , Corri-
çi«; , i553 et i555, IL Depittri'
bus judicis potestatihus , Reg^ ,
1077. IIL JDe if s quas frequen^
tiidS in foro judiciali éventant ,
Rêgii , 1571. ly. Ptactica judi*
ciaiis , Regii 157a.
t I. MERLIN ( Ambroise ) ,
écrivain anglais au 5* siècle^
qu'on a regardé long-temps com-
me un grand magiden, etuont oà
rapporte des choses surprenan-
tes. Plusieurs autears ont écrit
qu'il avoltété engendré d'un in-
cube , et qu'il avoit transporté
dlrlande en Angleterre les grands
rochers qui s'élèvent ep pyramides.
Eres de Salisburj. Ou lui attri-
ue des Prophètes extravagantes.
Voici les titres des éditious les
plus estimées et les plus itères
de ce roman; I. Histoire de Mer^
lin et de ses prophéties , ouvf a«je
attribué k Robert Borrqn , ou de
Bourroh , Paris, Ant. Verard,
1498 , 3 vol. petit in-fol. golh. ,
i»"' édition , très- rare. La même
Histoire , avec les Prophétie:» ,
Paris , i528 , 3 vol. in-4'* , j^oth^
IL La Fita di Merlino in P'enc^
tiu y Luca Vèneliano , i48o,
in-4**> i*"* édit. , très-rare. ïli. Lu
medesîma con le nue prophétie ,
in Florentia , ï4çK5 > in-4". ^-<^tUî
édition est rare. Cet ouvrage d
' MERL
}*fiîstoire et les Prophéties de
Merlio sont 5 i'' Barrois père y
dans le catalogue de Guyon de
Sardtère , n» 8^6. î* de Bure
le jenne, dans sa Bibliographie
ÎQStructive , b° 3780* 5'» M. Bar-
bier^ tome 4 ^c ^on Dictionnaire
des auteurs aaoujrmes ^ au n&in
BoiTon , etc.
fïL Merlin (Jacques), doc-
teur de Sorboqne, natif du dio«
tèse de Limoges > fut curé de
Montmartre , p;jis chanoine et
ÊTand^pénitencier de Paris. Ayant
prononcé im sermon séditieux
contre quelques grands seigueurSy
soupçonnés d'être favorabies aux
liouveHes erreurs, qtii fit beau-
coup de bruit à Paris et k la
cour , François ï"le fit mettre en
prisou dans le (Château du Lou-
vre en 1527, et renvoya en exil
h Nantes deux ans après^ Ce mo-
barque, s^étant ensuite apaisé,
lui permit de revenir k Paris eU
i53o. Ilv mourut le 26 septembre
i54i ) «ans tm âge assez avancé ,
après avoir occupé la place de
gj;and-vicaire , et la cure' de la
Magdeleine. 11 est le premier' qui
ait dotnié 'Une GaÙection des
conciles . Il y en -a eu trois éditions .
Tout ce qu'il a iait^ a été de re-
cueillir les condiles avec leurs
actes. Mais ce n'étoit pas assez :
il fa Iloit les conférer pour corri-
gei^les textes défectueux , et i*e-
ti^nciier Un nomb^e infini de fau-
tes qui se ^rencontrent dans les
manuscrits. Merliu lié ]'a|^s dis-^
simulé, puisqu'il dit dans sa pré-
liace que le iecteur pourra trou-
\ tfr de-mau vs Lscs interpréta tions^
La Corme qu'il â donnée à sa Col-
lection est trop iiimple. Il a voit
dessein de j-apporter ce qui re-
garde les conciles et les papes ,
qu'Isidore de Séville a recueilli en
tm vol. 11 rc^xcCufa dans le pre-
mier toiue> muis il n'j' a uouiic
ME RM
453
que la version latine àe$ é'nC
preniers conciles généraux , et
des six conciles provinciam:
d'Ane yre , de Néocésarée , àd
(îangres ,• de Sardique ^d'Antio-
cheet de Laodicée. Il y a in^ré
la donation de Constantin , qui
n'a ancUde autorité. On nV
trouve- point le cifaquième con-
cile général, tenu Tan 553, sur
l'affaire des tt%^is chapitres^ En
un mot^f l'ouvrage est peu cou<
sidérable, ^quoiqu'on ait l'obliga-
tion k l'aQteur d avoir excité , y^^
son exemple , beaucoup d'autres
k nous donner éi^s collection»
plus amples et plus exactes. Ou
a eneope'-de lui des éditions de
Bichard de Saint - Victor , de
Pierre de Blbiâ^, de Durand de
Saint "Pourçain^ et d'Origène*
Il a mis k.-la tête des 0£uvrcs de
ce Père une apologie dans la-
quelle il entreprend de justifier
Urigèi^ deserreiif-s qu'où lui im-
pute; mais cette jusiificatiou ne
paroi t pas satisfaisante aux or-
thodoxes*
IlL MERÙN (CharW), jé-
suite, né k Amiensvlc 8 septeiii^
bre lOjB,^ mort k Paris ^ dans la
collège. d« Louis-le-Grand le 2^
novembre 1747 * enseigpa les bu-
mauftih) et la tliéologic. |Is'appli<»
qua easviite aux travaux du cubi-^
cet, «et recueillit des éloges. On
a de, lyff , 1* Une ReJutaliQU dff
Jiaj'le f, in-4''- II* Traite', JiiUovi^,
que et dogmatique sur la forme,
des sac remens. 111. Plusieurs Dis-
sertations insérées dans les Mé-
moire& de lVc>6ux.
ÏV. MERLIN- COCAYE*
Foj, FOLETÎGO , U" 1.
fl.MERMET (Claude), d^abord
principal du collège de Saint-»
Hcmberg.en Bugey. , auroit pu
couler des jours heureux daiu
^
4<îo
ME RM
cette p]aGç. Trop/i*|stjruit ppur
ne pas s'apercevoir des cdomix»-
santés qui lui manquoieiU . ii la
quitta , et se reiwlit à Lyon pour
travailler a les acquérir. Il £t iai*
{irimer dans ccUe ville ^ en i5^4»
a tiagédie de Sophomsbe , reiae
de Nuniidie , qu'il avoii litiduiUe
ca v^rs lraDçai& sur l'original ita-
lien de Jean-George ïrissiuo.
j^près un séjour de quelques ajn>
nées à I^i^on , il revaat à Saiot-
Rambert , et y reprit sa |>l8jCe.de
principal. Ce lut alQrs qu'il 4:011a-
posa , pour l'utilité de ses élèves».,
son Traité da ^orthographe fran^
caiVéf.Les régules qu'il dto^i»e sont
en vers français , et ont toutes une
tournure épi^^^ummatique : il le
termine par ces quatre yers :
Si ^clqa*un ^r\e par 'enTt«
Du pmit liv re que }'a« fait v " *
SjiQs ^çlèr^ , i.è le SMpyliv '
D'en fairp ua autie plus parfait. .
L'ouyrage de Mermei a ]>récédé
oenx éa 4oas les' grammairteiiti
français ; xî'est le premiier t\xt
notre langue qui so^it comiu; On
a encore de lui une critique
^du tiai<fé de squ compatriote,
Glande Guichard , sAr la manière
d'ensevelir , en usage chez les
difFerens peuples. Cette criliqne
est infiniment plus rare qne'l'éCrit
qui l'a fait naUre. Duveruiér-Vau-
privas paidede Mermét dans sa
Mibrliothèqne française , et- lui
attribue plusieurs épigràmmes *,
parmi lesquelles oh peut citer
eelle-ci ;
Un boucher , consul de village ,
Fut envoyé loin pour chercher
Un prêcheur docte personnage , •
Qui vint en carême prêcher.
P9 en fit (14 lui approcher
Denii-dousaine en un couvent*
Le plus gras fut prias du boucher
Cnid^nt qu*il fut le plus sava»t. . ^
On voit par ces vei*s que la règle
qui détend l'hiatus m^toit point
iJ2Core connue en poésie. Sui* la
MER0
£ba de ses jours , Mermet devint
châtelain ^ du duc . de Savoie ,
Charles-Emmanuel > qui , inslxuL(
de son mérite, lui avoit accordé
nue pension. Les anciens recueil&
renlerm^ent plusieurs de ses poé-
sies , qui ùnt de l'^grémeat et
du. aalurçK ûiji a retenu cesversk
de lui :
Les amis de l*heure fti&jstktc
Ont le naturel dn n/elbo ,
Il en faut essayer cinquante
Avtnt d7en rencontrer ud boo.
II jtuQurut k S^iut-iU^mh^rt.
}l. M£;R]\IET. jTojr Bouaoup.
MÉROPE .(Mjthol.), fîll,i?
d'Atlas et de Pléione , et l'i^np de^
sept Pléiades , ' reudoit i^ne lu-
mière assez obscure , ^elon la
fable , parce qu'elle avoit épousç
Sisyppe , lioiiime morte^ , au lieu
que ses sineiu^s avoienjt été .mariés
^ des dieux. — • JV^érope est aussi
le noJûOi de. l'épouse de Crç^fonte,
héros, grec., laquelle recoimut sojqi
fils à l'mstant même où elle alioil
1 ^mmoljer.
t MÉR,0 VÉJE i9u Mwoi7^,
roi de if rawcç , sj^ccQdA h . Clodiou
l'an 448 , et co.wbftt^t Attila l'îiu
45.1 , près de Méry - sur - Seiine*
On dit qvi'ii ét^çctit J^s bornes-
de.son empira depuis Jç^tbords
de'laSQmjmejusquaïr^Yps, qi^ii
prit et qu'M'SasQcageii. Il .inoMrui
en 4o6* ^<^ valeur a fait doioner
à nos rois de la .première race le
nom .de ÛJjérftvjpèiieus. .Qn ne
connoît.ni sa famille , :ni l'année
de sa naissanœ. iQttelques -.ups
le fout parent de. Clodiop.tD'aUitres
ont écrit que sa mère se baignant
près du rivage, un ilaureau mai
rin la rendit grosse.de ce .prince.
Cette i^ble a pris Yraisembla-
blement sa source dans le mot
Mer-Veich^.ffui signilie .veau. de
r
MERO,
mér. Méi^ ée eut trois etifànâ ,
léajs on àe connof t que Ghitdéric,
â'on stioeesèeuîr. Les dent autres
^ittèrent le'iii* père pour suivre
les drapeaux » Tuti d'Âttîla y l'ûtt'-
tre d'Aëthis : on ne ssih ce qu'ils
dèvinreàt. — Il j a eu un M^]t0TÏ£,
fils de Chilpëric , qui , Séduit par
la beauté et ïes îutrigife^ de Bt-u-
nehâut, ennemfe in^plae^fole de
son père , l'épodsa à Rouen Tan
576. Chîlpéfic l'ayant appris ,
vole fanBuz k cette ville , pour
punir la téméraire passion du
jeune prince. Les^deux époux se
réfugient dans mie église , et
n'en sortent qu'avec Fa ssurance
d*avoir îa vie sauve. Mais k peine
e*urent-ils quitté leu r asile , que
Méroyée fut ordonné prêtre^ipal-
gré lui , eL Brunehaut renvoyée
eu Austral.
* MËROUJA]!Ï,issu»dennustre
famille arménienne des*. A rzrouny,
hé vers le milieu du 4* siècle,
^^appUqna de bonne heure a
la prolession des armrs. Après
là défaite d'Arsan II , iroi d'Ar-
ménie , Meroujan alla «en î*erse
en 377 , auprès de Chapouh II ;
embrassa la religion de ve pays ,
et vint a la tête d*uue armée
formidable contre sa patrie , qui
^toit alors en révolution et sans
chef. 11 détruisit 3e fo\id en
comble plusieurs villes vt for-
teresses les plus considérabïes , et
emmena eu Perse les co\'onies
juives qui avoient été conii'uites
en Arménie par le général Par-
zapran et par Tigrane II , et qui
ël oient établies dans les villes de
Van , d'Artafncite, de Vasarsabad
et autres ; mais les ^rmétiiéns ,
^afnt furmé de suite des armifes
nombreuses^, se vengèrent bientôt
contre le roi de Perse : ils en-
trèrent dans la Médic , et rav^a-
gèrenl toutes ses possessîoiis.
iShapouh ,' jrrké de cet é\é,htmé\X
irf attend a , rassembla des forcei
eonsidérables de tout son royau-
me, et les erfvoya en Arménie
sotis lies drdrés i^ Mè^dujan i eii
hii donnant l'espoir de le mettra
sur le trôtae* de ce pays , s'il par-
venoit à soumettre les magnati
de ce royaume, çt k y établir la
religion des mages. "Merôuj an ,
par ruse et par tTâhison, s'em-
§ ara de nouveau le la plupart
es villes et forteresses <r Armé-
nie ; il ordonna enmite le mas-
sticre des nobles et du clergé ,
et fit brAler tous I« livres ar-
méniens , écrits en caractères
grpcs et syriens , qu'il jut trouver.
Mais pentlant que ce gaiéral étoit
occupé à commettre ces forfaits ,
les armées arméniemus lui cou-
λèrent les commtinicaions stvfic
a Perse ; des batailles anglantes
se donnèrent de part ctd^utre ,
les troupes de ChapoiihE éprou-
vèrent une défaite coiiplèle ,
Meronjan fut pris par lés armé-
niens , et mis à mort assitôt
vers Fan 5oo.
t I. MERRE(Pierre'e),
avocat au parlement de Pan, et
professeur royal en droit caxin ,
inort en 1728 , se rertdit t»s-.
habile dans les affaires écclés s-
tîques.On n de lui, 1. Dnmémcré
intitulé Justification des tisa^s
de Fmnce , sur les mariages Ci$
enfiins de-Jamitle , ^its sans .
consffntetkent de leurs paren^
1686. 11. Sommaire touchant i
juridiction , in -fol. , 1703. Il I
De Vétendae de la puissanci
ecclésiastique et de la temporelle ,
un vol.in-i^ ,Sans daie. Ces trois
ouvrages son^ estimables par
l'érudition qo^iU renferment.
1
II. MERRE (Pierre le), fil»
du précédent , mort à Paris sa
patrie en irôS, a 76811$, étoit uu
avocatcéi^ns : il obtiiit naechàlf*
^6:
MERa
de professeur royal en droit c«^
nou. C'est à son père et à lui qu'où
doit le Recueil des actes , titres
et mémoires ooncerpant les ai-
laires du clergé de France, aag-
loeuté d'un grand nombre de Pie'^
ces et Observations sur la dis-
cipline présente de rEjgtJse^ ,. et
3 us en nouvel ordre suivant la
élibéraûon de rassemblée géné-
rale du clergiS du ^29 août 1705,
eu l'i vol, in-l'ol. , 1 716 et 1750.
On y joint ine Table de 1762 ,
Téiiiiprimée en 1764 ; les Haran-
i;Qe:>en i74^î les l^rocès-\erba«x
cfui en soii ia suite commen-
cent an Cdloque de Poissy , en
j56i , jusqi'à présent. Les plus
rares sont de i6'25 , in-4* , im-
primés juqu^'à ia page 44^ '> àc
i(>55 et 106 , in-foiio ; dç i645
et 1646 , Mol. ; de iCiSi , in-fol.;
de iOjS , i656 , 1657 , in-lblio.
JS'^oitô ne parlerons pas des Ma^
ttitscrit» On en a ijnprimé un
abrégé, 1767 et années suivantes,
en 6 "oL iu-f'olio , qui a pour
tit;-e iollection des procès-ver-
baux €s assemblées générales du
clergy rédigés par ordre des ma-
tière > et léduits à ce qu'ils ont
d'es^Qtiel. Ce recueil a été fait
sou la direction de l'évêque de
Ija^n. On a réimprimé k-peu-
ÏKf au même temps , a Avignon ,
e.lecucil des acies , titres et
ii;^oires du clergé , 1 77 1 , en 1 4
\i, in-4*' , plus commodes , mais
luins exacts q^e l'édit. in-folio.
, ♦ MERRET (Chiistopbe),
lédecin anglais , né en 1614 à
t^incbcombe , au comté de Glo-
^sler, mort en 1695 , prit ses de-
grés ès-arts k Oxford , s'établit à
JiOndres, et fut ensuite reçu mem-
bre de la société royale. Il a publié,
. Pinax rerum naturalium Britan-
icarutn , conlinens vegetahiUa ,
nimalia et Jbssilla in hdc in-
iuldrepertayin.'^". U. Collection
MERR
tractes , de. chartes ,, efc» ^ rela-*
tifs au collège de médecine ^
léOndreSy in-4«». UL Coupr^œil
sur les fraudes et les abus des-
apoihicaifes , in-4* p ouvrage qai.
mérite d'être, lu pat* ceux qui ne
veulent pas être lès viclimefs de
la pharmacopée. IV. VArt de
la verrerie^ , ou Eart de coloret*
les verrez', traduit du traité d»
Nerit , sur celte matière , avec
des notes» V. Plu^sieurs Mémoires
insérés dans les Transactions phi-
losophiques.
* MERfelCK(Jam^s), au-
teur de la meilleure trtuàictiofK
anglaise qu'an cotknoisse des
psaumes , né vers l'an 1718.
Voici la listé de ses ouvrages;
et l'ordre dans lerpiel ils se
sont snccéd<|s , I. Trilduction de
Tryphiod'oi-iis , lyog. ÎL Prières
pour les temps a inondations et
des trembUtnens de terre , 175^,
ÏIÏ. Poërnes sur des Sujets sa-
crés , 1763 , in - 4**» IV* ^W«f
critiques et gfrimmaticales sur
quelques passages de saint Jean ,
1765. V. Paraphrase et traduc^
tion des Psaumes , in-4''. IjC seul
défaut cju'on reproche à cet ou-
vrage , At de n'être point divisé'
par staiices , ce qm empêche
de le mettre en musique pour
Tusage des paroisses ; on a cher-
ché et réussi à y suppléer depuis
la mort de l'auteur. VI. Suite
des notes sur saint Jean , in-S" ,
1767. VII. Notes sur les Psaumes i
lyOSj in-4°. Merrick mourut k
Kea4iug]e 5 janvier 1769.
* MERR Y ( Robert), poète
anglais , fils d'un ouvrier de
Londres , étudia k^ l'école de
Harrovv , puis au collège de Té-
gli^edu ChristkUxfotd. Il acheta
ensuite une charge dans les gar«
des , et se distingua comme
hotome d'esprit. Merry a donné
av^x, Journaux beaucoup de joUe4
MERS
bii^tclles, sons la «igaatur» Délia
Crusca, Ensuite il ht reppëseiiter
à Ccwent *• Gàrilen une tragédie
îiHj talée Lorenzo , et éponsa une
actrice nommJb miss Brunton ,
avec qui il passa en Amérique.
11 y niourut en 1798.
t MErtSENNE ( François-Mar-
tin ) , religieux minime , né au
bourg <rOjse dans le Maine, le 8
septembre 1 588, étudia à la Flèche
avec Descartes , et forma avec
lui une liaison qui ne finit qu'avec
leur vie. Les nit^mes goûts forti-
fièrent leur amipé. Le /P. Mer-
senne , né avec un génfe heureux
Ï»our les mathématiques et pour
a philosophie , inventa la cy'
doute , nouvelle courbe , qui fut
aussi nommée roulette , parce
que cette ligne est décrite par un
point de la circonférence d'un
cercle qu'on fait rouler sur un
plan. Les plus grands géomètres
se mirent h étudier sur celte cour-
be , et le P. Mersenne eut dès-
lors nn rang distingué parmi eux.
Ce savant religieux, également
Îiropre a la théologie et à la phi-
osophie , enseigna ces deux scien-
ces depuis i6i5 ja;;qu'en 1619. 11
yovaga ensuite en. Âilvmague , en
Italie et dans les Pays-Bas. Son
caractère doux, poli«et engageant,
lui lit par-tout aillustres amis. Il
s*étoit rendu comme le centre de
touâ les gens de lettres , par le
commerce mutuel qu'il entrete-
tenoit entre eux , les excitant k
publier leurs productions , et les
aidant même ù les revoir. H mou-
rut H Paris le premier septembre
1648. Voltaire eu a parlé avec un
inépris injuste, en Tappclant le
minime et très-minime P, ^ Mer^
senne. Les tulens de cet habile
mathématicien méritoieot plus
d'égards : c'étoit d'ailleurs un vrai
phtiosophe. Il auroit pn posséder
leii preiaÎA^r^ eii^lois^eson f^rdre
MERS
465
dans $a province ; mais il ȏ vou^
lut jamais porter ce iar(«<iau. Ou
a de lui plusieurs ouvrasse? ,
les p^ns connussent, I. Quœstiô-
nés célèbres in Genesim , i6i3 ,
in-folLo. C'est dans ce livre qu'il
parle de Vanini. Il iaisoit men-
tion en même temps , depuis la
eol6nne669* jusqu'à la 67(j*, des
autres athées de son temps. Ou
lui fit remplacer cette liste im*
prudente , et peut-être dange-
reuse , par deux cartons. li est
rare de trouver des exemplaires
avec les pages supprimées. Au
reste , il a fait entrer dans son
commentaire un grand nombre de
choses fort étrangères à son sujet.
Sa plus grande digression regarde
la musique , k laquelle il s'étoit '
ibri appliqué. Mrrsenne , s'éloi-
guant cie sou humeur pacifique ,
y attaque en plusieurs endroits
avec beaucoup de vivacité , et
sans ménagement , Robert Fludd,
gentilhomme et médecin anglais ,
doiti. il avoit lu, l'apologie, pu-
bliée àLeydeen 16 16, in-8«. Cet
auteur lui rendit bientôt ses du'»
retés avec usure da?is deux livres
qu'il publia contre lui. Plusieurs
personnes prirent la plume" pour
sa défense. Les plus zélés furent
deux de $cs conl'rères, François
de La Noue et Jean Dure! ; le
premier, sous le nom de Flami-
nius , et Tautre sous celui d'Eu*
sèbe de Saint-Just. Mais personne
ne le fit avec plus<l 'avantage, que
Gassendi , oui réfuta viciorieu-
seinent les rêveries . de Fludd , et
dont la déténse se trouve parmi
se."j œuvres. II. U Harmonie uni^
verselle , concernant la théorie et
la pratique de la musique , 1 vol.
in-folio y dont le premier est de
i636 , et le second de 1637. ^let
ouvrage est trè.s-difHcile à trour
I ver complet. Dans sa Bibliogra-
phie instructive, de Bure s^ donné
la iiite des 4rail4t« quj le com*
464
MERt
fiosent y jiiaiîs il en a oublié deax.
l y en ^ une édition latine de
lÔ^S, in-folio , avec des amélio'^
TH lions» Ce livre est recherché ;
il ne se trouve pas iàcilemént.
m. Questions ph^rsiqUes , mora-
les et mathématiques^ Paris ,i^4'
in - 8°. Cet oavrage comprend
"blnâiBurs traités , entré antres les
llécaniques de Galilée. On j.
trouve également la copie de la
sentence de Tinquisition contre ce
savant , et lés noms de tous ceux
qui eomposoient ce tribunal. iV.
Coeitaia pfvysico - mtdhen/katiea ,
in-4®« V. La yéritédes sciences ^
ki-i^. VI. Lfes Questions inouïes y
QU Récréations des savans ^ con-
tenant beaucoup de choses qui
concernent principalement la phi-
losophie et les madtématiques ,
Paris, 1654, inT8».Vn. Unej&fife*
Hon des Sphériqees de Menelftiis.
Vlll. 1^ impiété des déistes et des
plus subtils libertins y découverte
et réjuùée par raisons de théolo-
me et de philosophie ; ensemble
ia Réfutation des Diftlogues dé
J4^rdan Brun , dans lesquels il
nvotiluétablirl'àme universelle de
l'univers ; avec plusieurs diiBcul-
tésde mathématiques expliquées,
Paris , 1624 , in-b" , s vol. Quoi-
q.ue les raironnemens du P. Mer-
»ermene soient pas toufocirs ôon-
clnans , on trouvera dans ce livre
phisieurs choses qui peuvent in-
téresser les métajMijstciens. il y
a plusieurs Lettres latines de ce
savant minime parmi celles de
Martin Ruar , célèbre soeinien.
he P. Merseone savoit cmplojèr
ingénieusement les pensées à^is
outres ; aussi La Moihe-le-Vayer
l'appeloit-il le bon' lanvn, Voyez
sa Vie , 1649, in-^'> pairie P. Hi-
tariou de Coste.
* MERTZ (Nicolas Balthaîar) *
ué à Wiirtzbourg, y enseigna la
médecine comme docteur en eette
Merv
fii'culté, et fut reçu éfi i654méTii«
bre de Pacadéntie impériale de^
Curieux. On a de Mertz (Xlno-
polium polfpharmacum , Herbi^
poli , in-4° , imprimé en i6Ss.
♦ MERVAN II, dernier fealjfe
Omnitide , vaincu par Abdallah ,
de la race des Abassides $ per-
dit rempire et la vie Fan de rhé^
ffire £34> àe Jésus-Chfist 752 , lé
huitième de son kalyfat. 11 fut sur-
nommé. Alhémar , c^est-à-dir^
Tâne, surnom qui , dans FO-?
rient , n'a rien que de fort hono-
rable , d'après Festiuië singulière^
qu'on a pour ces animaux infati-
gables et pàtiens. L'Arioste a pri$
dans l'histoire de Ce kalvtc le
touchant épisode d'Isabelle de
Galice. Mervan j étant en Egj^pte >
devint épris d'une reli£[ieusé Curé-
tienne , et voulut lui faire x^q-
lence. La chaste fille, pour sau-
ver sa pudeur > lui promit un
onguent qui^rendoit invulnérable,
et s'engagea d'en faire l'épreuve
sur elle-mème.Après s'être frotta
le c(*u de cet onguent, elle di<
au caljfe de frapper hardimèni ,
et le barbare lui coupa la tête.
MERVESEIi?r , ( Joseph ) , reli-
greux de Foifiré dêViluni non réfor*
mé i prieur de Baet , et mort de la
peste en i ^2 i , à Apt , sa patrie ,
avoit contracté cette niiala die eu se
consacrant au service des pçstifé^
rés. Marvesein estprineipalbment
connu par son Histoire ae la Poé^
sie française y in- 121 , Paris, 1706.
Comme c'étoît le premier ouvrage
qu'on eût donné sur cette ma*
(1ère , 'on Je rechercha dans lé
temps , quoiqii'il ne soit ni exact
ni çorrectem'Cnt écrit. On lui doit
aussi une Histoire du marquis dé
Saint'André'Monthran , Paris ^
1698, in-i2.
t MERVILLE (Michel Gottyx
de), néle f^remîtr fiévrinr \^^
•^
!
MERV
là Versailles, du président dn
gTPnier k sel de cette ville , voya-
gea en Italie , en Allemagne , en
Hollande, et en Angleterre. Il s'é-
tablit en 1726 à La Haye , où il
ouvrit une boutique de libraire.
Il ne se contentoit pas de vendre
des livres , il en composoit. Il
mit au jour en 17^26 un Journal
qui eut qnelque succès. Bevenu
h Paris, après avoir quitté le com-
merce .typographique , il se
Diit a travailler pour le théâtre ;
il j donna plusieurs pièces , dont'
quelques-unes furent très-applau-
dies. Des chagrins causés par le
dérangement de ses affaires le
détei*miDèrent,au bout de qnel-
ques années , k quitter la capitale,
et a chercher de^ la dissipation
dans de nouveaux voyages. Api-ès
ftvoir parcouru divers pays , il se
retira vers lySi en Suisse , au-
près d'un gentilhomme son ami ,
thez lequel il passa les dernières
années de sa vie. On varie sur
la manièredont il la termina. Les
uns disent qu'il mourut naturelle-
ment 5 les autres , et c'est la plus
commune opinion , que le cha-
grin lui fit avancer le terme de ses
jours , et qu'il se noya dans le lac
de Genève en 1765. On ignora
lon^-temps ce quil étoit devenu,
cfiioKjue plusieurs circonstances
^»i accompagnèrent sa dispari-
tion eussent fait présumer le genre
de sa mort ; elle ne fut enfin cons-
tatée qu'après les perquisitions du
résident de France à Genève.
Avant de consommer cet acte
de désespoir , il mit ordre k ses
affaires , fit un état de ses elTeis ,
laijisa sur la table un bilan , par
lequel il se tronvoit que la valeur
sutfisoit pour acquitter ses dettes,
et chargea , par une lettre , un
xna^strat de ses amis de l'exé-
cution de ses dernières yolon-
lés. Il étoit marié ; sa tendresse
pour sa femm^ jfi jpour fi9i fiUe ,
T» M.
MERV 465
associées k son infortune , la J«i
rendoit encore plus insuppor-
table. Il tenta en vain de. se ré-
concilier avec Voltaire , dont il
avoit blessé la sensibilité par
quelques critiques. Il eut beau
faire des vers à sa louange , Pof-
f4pnsé ne se souvint que des sa-
tii-es. Outre les six volumes in-
la de son Journal , intitulé ffis-
toire littéraire , contenctnt tea>
trait des meilleurs livres , un
catalogue choisi des ouvrages
nouveaux^ etc., on a de lui un
Voyage histarique , 1729, 2 voî.
in-ia, et plusieurs comédies ,
qui ont été re|)résentées sur les
théâtres français et italien avec
applaudissement: f. Les Masca-
rades amoureuses y pièce bien
^rite , bien conduite , et . dont
les caractères se soutiennent. II.
Les jhnans assortis sans 'le sa-
voir. III. Achille à Scxros , tragi-
comédie. IV. Les Epoux réums ,
pièce dont l'intrigue est bien fi-
lée. V. Le ^Consentement forcé ,
pièce excellente. VI. U Appa-
rence trompeuse , comédie joiic^
au théâtre itahen en' 1744. Le
plaa de cette piècfj parut tracé
avec netteté et rem p/t avec succès; '
Je dialogue en est aYiimé et plein
d'agrément. VII. Les FieiSarda
intéressés ^ ou le Dédit inutile.
On a publié, en 1766 , en 3 vol.
in- 12 , k Paris , ses CEuvres de
thédtre. Toutes les pièces da
troisième Volume sont nouvelles.
On y trouve les Tracasseries ,
ou le Mariage supposé, comr-
die en cinq actes et en vers ; Ij
Triomphe de f amitié et du ha^
sard , en 5 actes et en vers ; la
Coquette. puÊÙe , aussi eh 3 actes ;
le Jugement téméraire, en un
acte et en vers. La plupart de ces
pièces plairoient au tbéâtre au*
tant qu k la lecture. L'îalrigue y
est en général bien liée , les ca«
rafitèr^ «aut^oos , «c k versifia
3^
496
MERU
cation n'est pas mauvaise, qiibi-
qn^unpeufojble.
i I. MERULA ( George) , d'A-
lex audrie de la Paille , euseigna
le btin et le gjçec ^ Venise et à
Milan , et mourut dans cette
dernière ville eu i494* ^^ ^ ^^
lui un grand nombre d'ouvrages
écrits avec sécheresse , et qui
manquent de justesse dans les rai-
^sonnemens et d'exactitude dans
les faits. Les principaux sont,
1. j4HiiquUatis,vicecomitum Me-
diûlanensàim Ubri X , Milan ,
lOag , in - folio. On trouve , à la
suite de cet ouvrase , Duodecim
i}icçcomitMm Uteaiolani princi-
pum vitcPy auct, Pauîo Jovio ; et
Philippi Mariée vicecomilis vi-
ta , auct, Pelro Candido Df-
cembmo. II. La Description du
âfoni^Fesuve etduMont-Fcrrat.
lu. Des Commentaires sur par-
tial , Milan , i5o5 , in-iiol. , Stace,
Jmé^ , Trévis«L^ i4yB , in- fol. ,
'Vi'.rron , Columeli». IV^. Des JSpi-
tf^s , etc. Érasme, Uermolaiis-
Barbarus , et plusieurs autres sa-
Tans , font i}e\\ù ûk grand éloge.
Tristanus- Çaichuci, disciple de
MéruLa , fut\ jugé capable par
son maître ' d'étvc associé à json J
travail pour rUistoire de Mi'- j
lan. Mais le disciple , craignant
ou^on n'attribuât toute la gloine
de cet ouvrage au maître , en
donna on autre de son propre
fonds .Milan, 16^4» ^^ ^I crUi-
qna (fuse mamère outrageante
celle de son maître. Mérula se dé-
i'cndoit avec vivacité contre les
censeurs qui l'attaquoient ; mais
il ne tardoit pas à rougir de £^
cmportemens passagers. F'ojtfz
POUTUN.
t II. MEaULA (Paul) , natif
de Dort en Eoilakiae , se rendit
habile d^ns le droit , dans l'his-
toire , da&^Ies langues , et dans les
belles40ttrto. Pour donner plus
MERY
d'étendiie à ses couuoissances . il
voyagea en France , en Italie , en
Allemagne et en Angleterre. De
retour dans sa patrie , il succéda ,
dans la chaire d'histoire de l'uni;-
versité de Lejde , à Juste-Lipsc;»
Ses principaux ouvrages sont , I.
Des Commentaires sur les frag-
meiis d'Ënifius , I^ liv^ye^ iSip,
in-4''* 11* Une édition de la Vie
d'Erasme et de celle de Juuius -,
l'une et Tautre in-4". lïl. Un ou-
vrage très-utile pour la géogra-
phie, tant ancienne que moderne :
Cosmographiœgeneralis iibri très
ef Geograpkiœ partiçularis iibri
If^, Leyae , i6o5 , in-4* ; Ams-
terdam, i636 , 6 vol. in-i3. Uii'a
'achevé que l'Espagne , la FVance
et l'Italie; c'eit une perte, dit
Leiiglet , qu'il n'ait pas fini. IV,
Manié fx* de procéder en Hollande*
etc. en flamand : ^'^dition la plus
complète est celle 4e Delt\, 1705,
in-4''. V. Opetxi postlmma , 1684 >
in-4° ; ils xron tiennent cinq traités
fort sa va us , de Sacrijîciis Jlo-
manorum , de Sacerdotibus , de
Legibus , de Comitiis y de Prœ*
miis militaribus. VI. Urbis Bo-
mof dilineatim y I^eyde, 1599. VII-
Histoire universe'lle , depuis la
Wisstmoe 4» Jésus -Christ jus-
qu'à l'an latK» , contiMuëe par son
fils jusqu'en i6i4> etc., en fla-
mand , Leyde, 1627 , in^fol. : iâ
continuation est pleine de traits
injurimx contre r£glise cathoU»
que. Vin. Disseriatio de mari'
bus, C^>5ikvant mourut k Rostock
le iS juillet 1607 , à 49 «os.
I. MÉ&Y' ou McâRT ( saint } ,
Maximinus , abbé de Saint-!liartiQ
d'Autun , sa patrie , voulant vi-
vre en sitnple religieux , quitta
son monastère , et vint à Parii ,
où il mourut l'an 700. On bâtit
sur son tombeau une chapelle,
2 ni est devenue dans la suite na^
glisé coUl%îalei«t paroiMÎclt* -
\
MERY
t n.^ MÉKÎ ( Jewi ) , chirur-
gioD célèbre , né à Vatan en
Ëerrl , Ta a i645 , fat fiut chirnr-
giea^mdioi' ddâlavatide» en i685.
I^oavois , qui iai avoit donné ce
poste, l'envoja , l'année suivante,
en Portugal , pour porter du se-
cours à la reine , qui mounit
uvant iion arrivée. L'Espagne el ]e
Portugal tentèrent vamement de
l*enlever à sa patrie ; il revint
en France , et obtint une place
à l'académie des sciences* Louis
XIV lui confia la santé du dite
de Bourgogne , encore; entant ;
mais il se trouva , dit Fontenelle»
encore plus étranger à la cour
qu'il ne Favoit été en Portugal
et en Espagne. Il revint a Fa-
riti , fut fait premier chirur-
gien de rKôtel-Dien en 1700 , et
xbourut le 5 ' novembre 1 722 ,
On a de lui , l. Plusieurs Dissei^
àtttions dans les Mémoires de l'a-
eadémie des sciences. II. Des Ob-
servations sur la manière de tail-
ler , «par Frère-Jacques , in-12.
111. Des Problèmes de physiifue
sur le foetus. Cet habile homme
possédoit a fond J'anatomie , et
avoit Fadres^e et la persévérance
qu'il fant pour y faire des progrès.
Pour ne pas trop se glorifier de
la connoissance qu^il avoit de la
^truc^ure des animaux , il faisoii
l'éfleliion sur rignarance où Ton
est de l'action et du jeu des li-
queurs. « Nons autres anatomis-
tes , disoit-il plaisamment , nous
sommes comme les crocbetçurs
de Paris , qui en connoissent
toutes. les rues , jusqu'aux pins
petites et aux plus écartées-, mais
qui, ne savent pas ce qui se pM*^
dans les maisons... »
* m. MÉRY ( François ) , fU*
du précédent , né à Paris , où il
est mort en 1 760 , fut reçu doc-
teur en la faculté de médecine
Fan 1726. Afoins oQcupé de dil- ,
MESA
467
eussions littéraires que l'auteur
de ses jours , il liait paisiblement
sa carrière > estimé pour ses con-
noissances , et ne laissant néan-
moins que des thèses soutenues
dans les écoles', et un discours
qu'il jr prononça , imprimé en
1']^ , iu-4*' , sous le titre d'Ora-
tio quct quid sit nufdicina do-
cenlur pkiliatri,
I. MESA , roi des Moabites »
refusant de payer h Joram , Voi
d'Isi**»ël , le tribut qu'il pajoità
sou pêf%; Àchab^ Jortim leva une
année pour obliger ce prince à le
payer; et, secouru de Josaphat»
roi de Juda , et du roi d'Idumée ,
il poursuivit Mesa jusque dans sa
Capitale. Elle alloii être forcée »
lorsque celui-ci fit monter sool.<
(ils sur les murs de la ville ; et ^
pour montre/ que ni lui .ni soisi
successeur ne se soutnettroient
jamais à payer le tribut , il sacrtfw.
ce fils , destiné à lui succéder , et^-
présence des trois rois , qui furent,
saisis d*horreur et levèrent incon-
tinent le siège.
♦ n. MESA ( Christophe ile },
poëie espagnol , né k Zafra ,
oftns l'Estramadure , vers la fin
du 16* siècle , après avoir terminé'
ses étndes , reçut les ordres ec*
clésiastiques et passa à Rome >
où il vécut cinq ans dans une
amitié intime avec Le Tasse. QueL*
que temps après il revint en Es*
rgne , où il mourut. On ade lui^
Ims Navas de Tolosa, II. li
Hestauraticn de (' Espagne, HL La
Patron de ^Espagne. Ces ou-
vrages sont moins estimés que
ses Poésies lyriques, Mesa fut
plus heureux dans ses TraduC'
lions. Celles qu'il a laissées* des
Eglogues , des Géorgiques et de
l'Enéide de Virgile, sont très-
estlmées , de même que quelques
Traductions qu'il a faites d'Ovide
468 MESC '
et d'Horace. Don Nicolas Anto-
liio nssure que Thonibs Tamayo
avoii vu une Traduction ihanuS'*
tfrile de' l'ilhide d'Homère , foi te
^ar Mesa ; mais elle n'est malheur
ituscment point panenae jusqu'à
nous. Il cofiiposa aus^ une tra-
gédie , intitulée La Mo ri dé Pom*
pée , qui n'eut pas de succès.
MES ANGE (Matthieu), de
Vernon , garde de la bibliolhè-
?ue jde Saint - Germain - des-
rés t mort k Paris en 1758 âgé
de 65 ans , a donné , J . TnHf
de la maçonnerie y v'j^fwi-^^,
H. . Traité de la chaipenterie
en bois , 1755, 2 volumes in-S".
]}i. C aïeuls 4outJaits ^ in-12. Ce
dernier ouvrage est plus ample,
et les opérations, ii faire plus
oourtes , plus faciles que dans les
comptes laits de Barrème. On y
trouve des tarii's sur l'escompte ,
Ifc change et la vente des mar-
ohandisés , le pair des aunages
Qt 4iG% poids de l'Europe.
. * MESCHÈDE (Thierri Griîs-
MUNT de ), né en Wcslpbalie ,
médecin k Majence vers la fin >
dnr5^ siècle , y acquit une gramle
réputation , et publia un traité ,
De Sanitate tu^onda tempore pes-
tis*
MESCHINOT (Jean), écuyer,
^teur de Mortières , né k Nantes
en Bretagne , maître-d'hotel du
tlnc François II et de la reine
Anne, sa fille , suivît cette prin-
<Jesîie lorsqu'elle épousa Charles
tn.lî,ei devint son maître-d'hôtel,
ïî mourut en 1609. On a de lui
des' poésies intitulées Les Lu-
nettes des princes , avec plusieurs
ballades , Paris , i5:>8 , in-S» ;
iSSi) , iuri^. Le sujet de ce livre
est Dame Raison qui veut faire
présent aux princes d'un livre in-
titulé Conrcience ; et , pour le
iire , elle leur donne ses lunettes^
MESE
composées de deux verres , ÏVnr
dcncc et Justice , et le tour des
verres est Force et Tempérance.
t MESENGUY ( François-Phn
lippe ) , né k Beauvais le àa août
1077, professa, pendant plusieurs
années , les humanités et la rhé-
torique au collège de cette ville.
Sus amis l'appelèrent a Paris; il
obtint la place de gouverneur de
la chambre commune des rhétb-
riciens au collège de Beauvais.
Coiïln , devenu principal de ce
collège api-ès le célèbre Rollin,
prit l'abbé de Mesengu^ pour son
coadjuteur, et le chargea d'ensei-
\ç.\ev le catéchisme ^ux pension-
naires. Ce fut pour eux qu'il écri-
vit son Exposition de la doctrine
chrétienne. Son aillent jansénisme
Tajant mal fait regarder k la cour.
milieu ^le Paiis , k composer les
(lifréi eus ouvrages que nous avons
de lui. Les principaux siont, I.
Abrégé de Thistoire et de la mo-
rale ae l'ancien Testament , i vol..
in- 19.. Paris , 1728 ; livi'O dont
Rollin fait un grand éloge. II.
Abrégé de Vhistoire de taneien
Testament , avec des éclaircisse-
mens et des réflexions,, Paris ,
1735, 1753, 10 vol. in-iQ. Cet
ouvrî'^e est comme le développe-
ment du précédent.; il est très-
utile aux personnes qui ne cher-
chent dans l'Ecriture que des le-
çons de morale et de religion.
L'auteur du Dictionnaire des Li-
vres jansénistes avoue que « ÎVÎe-
senguj sait s'envelopper, et qu'il
n'v a rien au dehors de répréhen-
silhle; mais que, si l'on pénètre
son esprit et ses motifs , on ne
peut douter qu'il ne fasse des allu-
sions malignes aux circonstances
présentes , soit des ordn s Ju roi^
soit de^ miracle^ de Fâii$.9 in*
MESL
tjiié éditîoti du îwuVeau TêSia^
ment. Paris, 1729, en un seuh
folutne; et 1702, 3 voî. in-ia ,
avec do courtes notes pour expli-
duerle sens littéral et le spirituel.
iV. ^Exposition de la doctrine
chrétienne f ou Instruction sur les
principales Derités'de la religion,
Cologne (Paris), 1754 > 4 vol.
m*i2 , et lySS , in-4*. La clarté ,
la netteté et la précision sont le
caractère de cet ouvrage. Clé-
itient XIII Ta condamné par un
bref d a 14 jiiin l'jQi.V.La Cons-
titution Unigenitus , avec des re-
manques y in- 12. VI. Lettre à un
ami sur la Constitution Unige-
nitus , itt- 1 2 . , Vi ï . Ent/Yf tiens sur
ta' religion \ in-iQ. L'abbé Me-
iengny a eu beaucoup de part
aux Vies des Saints de i'abbé
GooLJet, et a travaillé au Missel
' Ûsi ï^aris. Ce pieux et savant écri-
Vîiin mourut le 19 février 17,63.
Son amour pour la retraite ,
l'esprit de religion dont il étojt
pénétré , son zèle ptïur ses pro-
grès , la douceur de son carac-
tère, la candeur et la simplicité
de son ame , l'ont fait respecter
même dé ^es ennemis.
MESGRIX Voyez Siikt-
Mesgkin.
+ MESLÊ ( Jean ) , avocat au
parlement dd Paris , mort le
1" octobre iTpÔ 5 a 75 ans, e*t
auteur d'un Traité des minori-
tés, tutelles et curatelles , Pa-
ris, 1752, ouvrage pstimé , fait
' en sd<;iété av/çc- un autre avocat
jâommë Krêvost. Ils donnèrent
aussi fujj' Traité de la manière
€ie poursuivra. les crimes dans les
différens tnbunkiix du royaume»
Paris, 1739 , *x vol. in-4".
MESLEM. Voyez Abd-MesIem.
t MESLIER ( Jean ) , curé du
^lUge d'Etrepigni en Champà-
^e ,618 d'un ouvrier ta secge
' MËSM 46<),
dft village de Mazerni , est ce-
Jèbre par un écrit publié anrès
sa mort , sous le titre 4® l'es-
tament cle Jean MesliêP, C'est
une déclarnation contre tous les
dogmes du christianisme. Le
sty^è en est tel. qu'on de voit l'at-
tendre d'un curé de campagne.
On le trouve dans l'Evangile (îe
la Raison , in-8« ,' et dans le Re-
cueil nécessaire, 17.65, in-8«.
Meslier conserva des moeurs pu-
res , et donna , tous les ans , aux
pauvres de sa paroisse , ce qui lui
restoit de son reveiîu. D'autre^ le
peignent comme un homme or-
gueilleux et- misanlrope , qni
cherchoit à troubler le repos de
ses ouailles en répandant parmi
elles des- systèmes dangereux. U.
mourut en 1733 , âgé (le .S5 ans..
Anacharsis-Clootz proposa à la
convention nationale d'ériger une
statue à ce cuiJ ;.mais cette pro-
position n'eut aucune suite.
t I. ililESMES ( Jean-Jacqu#à
de } , seigneur de Eoissy, a<^
en 1490 , d'une maisQji illui;-;
tre de Guienne , qui a produit
plusieurs grands . nommes. 8^5
progrès dans. l'élude de la juris-?,
prudencç furent si rapides , qu'a-
vant l'âge de 20 ans u la prof«s^!.
soit dam» l'université deToMlousç.,
Los plus vieux jurisconsultes al-
loient entendre , avec plaisir tl,
avec fruit , les leçons de oe
jeune homme. Catherine de Foix j.
reine de Navarre , r0yantmisà la
tête doses affaires , l'envoya , en
quîi^ité d'ambassadeur ( à ras-
semblée de Nojron , pour y re-
vcndiqlier la partie de la Navarre '
dont les Espi^gnols-s'étoientcmpa-.
rés. Cette commission le mit À.
{portée d'être connu de l?Vauçois !•
1 l^fut cpcore plu« avanlageus«<-
ment, .par le relus généreux qn'il
fit de fa charge d'avocat '£;^né rai
l^u piii'lemenl de Paris , dûut <s^<
470 ME S M
prince. Tonloit dépouiller Jean
IXuzé pour l'en revêtir. Mesmes
.dit k cette occasion : « A Dieu ne
plaise que j'accepte jamais la
place d'un homme qui sert utile-
.ment son roi et sa patrie ! » Fran-
çois I" , pénétré d'estime pour sa
vertu et sou mérite, le fit lieute-
nant civil du châtelet , maître
.des requêtes en i544' ^^ enfin
premier président de Normandie;
mais Henri II le retint dans son
conseil. Ce fut lui qui négocia le
mariage de Jeanue d'Albiet , fîUe
unique du rcM de Jîavarre , avec
.Antoine de Bourbou , duc de
Vendôme. Il ayoit été Fami des
^en^ de lettres i n'étant que sim-
ple particulier ; il les protégea et
les servit lorsqu'il fut en place.
Il mourut le 23 octobre i559.
II. MESMES ( Henri .de),
fils aîné du précédent , hérititir
•dn goi\t de son père pour les
belles-lettres , çrofesiMi , k l'âge de
i6 ans , la jurisprudence à Tou-
-louse avec écliit. Ses talens lui
méritèrent les plé^ces de conseiller
au grand conseil, de ninîire des
requêtes j de coïïseiHtrr d'état, de
chancelier du ro\a'ume de Na-
varre , de ganle du trésor des
chartes , enfin , de chancelier
de la reine Louise , vcnve de
lienri III. B>gaiemcnl propre ati."^
armes et aux aflaires , il repi-it
plusieurs places fortes sur les E(-
paenols. Ce fut lui et le maréchal
de nirbn qui négocièrent la paix,
en 1670 . avec les protesta ns.
Cette paix passagère lut apocléé
toiteuse et mai-assisè , ^Vrirce
que Biron étoit boiteux , et que
](lea»Eies nrçnoît le surnom de sa
terre ide Mal^àssise. »Ses ambas-
sades, les aôaires pnbliqucs et
cdlesdn cabinet , ne rcmpôchè-
rent pas de cultiver les Billes-
lettres, il mourut en 1596.
t m. MESMES (Claude de),
MESM r
I plus co^nu sous le nom de comte
d'Avaux , ambassadeur plénipo-
tentiaire , ministre, surintendant
des finances , conmmandeur des
ordres du roi, > et deuxième fils
de Jean - Jacques de Mesmes ,
fut d'abord conseiller au grand
conseil , maître des requêtes , en-
suite conseiller d'état en i623. Le
roi , instruit de son mérite , l'en-
voya , eij 1627 , ambassadeur ît
Venise, puis à Rome, a Mantouc,^
à Florence et à Turin ; et de la en
Allemagne, où il vit la plupart
des princes de Tempire. A son re-
tour j le roi fut si satisfait de ses
nés'ociations , qu'il Tenvoya peu
après en Danemarck , en Suède
et^n jPologne. H fut plénipotoft-
tiaîre au traité de Munster et
d'Osnabruck , conclu en 1648.
Sa réputation de probité éioit
telle , que , d-AYis les cours àa il
négocioit , sa parole valoit un
strmeiit. Le comte d'Ayaux ,
quoique sans cesse occupé des
plus grandes affaires de l'Europe,,
entretcnoit commerce avec lès
gens de lettres , dont il éfoit
J'ami et î^e protecteur. Il mourut
à Paris le 9 noveuibre iG5q.
On a de lui Èxemphim littera-
rarum ad séi'enissimum Daniœ et
Norwegiœ refçctfz à Galfico pcr
Q^ynianiam Ic.^ato scriptunun
circa tractatus pcicis , Paris 164^,
m-folio.
t IV. MESMES ( Jean-Antoine
de ) , comte d'Avaux ^X marquis
de Givry , neveu du préâiiteMt ,
avec les mêmes talens et tes mêmes
emplois que son oncle, fut con-
seiller au parlement , pui^^ nuu-
tre des requêtes , conseîner d'état,
ambassadeur extraordinaire \k Ve-
nise , plénipotentiaire à la paix
•de Nimègue , qu'il conclut , puis
ambassadeur en Hollande , eu
Angleterre et en Suède. Il raoM-
rat à Paris le xi levhcr 1709 ^ à
.**. Itf ESN
6q sists, Om fait un recueil de ses
jSettras et de ses Négociations ,
1762 , 6 Tol. in-i'i. , -
V. MESMES ( Jean-Antoine
de ) , premier président au parle-
mentue Paris , de l'académie fran-
çaise , né dans cette ville le
18 novembre 1661 , y mourut
IcqS du mois d^a eût 17-23. Pen-
dant les orages de la régence il
5s cunduisit a^ec tant d'adresse ,
^qa'il sut ménager tous les partis ;
ntais ses liaisons secrètes avec le
duc et la duchesse du Maine fail-
lirent le brouiller avec le duc
d'Orléans. Chargé , dans des
conjonctures délicates , de faire
des remontrances qui déplai&oient
à ce prince , il sut lui rappeler
quelquefois , par nne plaisanterie
noble et fine > les égards dus au
parlement. Le régent, ayant laissé
échapper contre les magistrats
une expression grcnadière , le
premier président lui répondit :
« Monseigneur faùdra-t-il enre-
gistrer votre réponse ? » De Mes-
mes a voit montré la même pré-
sence d'esprit , lorsque le cnait^
celier Voisin , harangué par le'
"^rlemeut sur sa nomination , as<
sura ce corps de sa protection.
« Messieurs , dit le premier prd<i-
dent , en se tournant vers ses con-
frères, remercions M. le chan-
celier ; il nous accorde plus que
|iou5 ne lui demandons. »
' M ES MIN ( saint ) , J/^/ar/m/-
niis , deuxième abbé de Mici ,
près d'Orléans, eu 5 10, mort
le i5 dcceiiijbre 5'io.
t «RAVAGER ( Nicolas ) , né
a honen en i6j8 , d'une fa-
mille comiiierçanle. L'étcadiie de
bon né^efce tu pouvoit faire un
des plus riches m.'^rchands de
j'î'^uropc; mais, préférant le bien
ptd)Uc à «e*^ intérêts particuliers >
MESN
47»
il fit servir ses talens aux négo-
ciuiion». Louis XIV , instruit de
sa capacité , l'envoya deux fois en
Espagne , pour y régler les droits
du commenîe'des Indes ; et quel-
ques années après , en llollandey
pour conférer avec Heinsius ,
pensionnaire des étattf. Il s'ac-
quitta si bien de ces commissions
que le roi le fit chevalier de Tor-
dre de Saint-Michel , et érigea sa
terre de Saint- Jean en comté. La
reine d'Angleterre , di^osée à la
paix par l'abbé Gaulhier {vojr^%
ce mot , n<> V ) j demanda tuie
personne chargée de nlexns pou-.
Voirsponren arrêter les prélimi-
naires. Mesnnger, chargé de cette
importante négociation , passa
incognito k Londres , et signa,
le 8 octobre 1711% les huit arti-
cles qui servirent de base à la
paix générale. Ce succès , pres-
que inespéré, augmenta tellement
la confiance du roi , qu'il nomma
cet ha bile homme son plénipoten-
tiaire, ayec le maréchal duxelieji
et l'abbé de Polignac , pour ache-
ver ce grand ouvrage , qui lut
heureusement terminé au congrès
d'Utvecht en 1713. Mesnager ne
jouit pas long-temps de la gloire
de ses travaux. Il mourut h Paris
le i5 juin 1714* On prétend qu'il
-a voit épousé une fille naturelle
du grand- dauphin, fils de Louis
XlV ,*de laquelle il n'eut point
d'enfans. Quelques - uns soutien-
nent, au contraire , qu'il véc\U
toute sa vie dau^ le célibat.
t MESNARD ( aiartin ) , Pari-
itïcn , s'amusoit à fai!*e des ve^rs
latins , dont tous les mots coui-
meuçoient par la même lettie.
t MESNARDIÈRE ( Hippo-
Iv te -Jules PiLBT de la), poète
irançais , né à Loudun en 16x0. ,
reçu k l'académie iirançaise ca
i655 , mort k Paris le 4 j^'^^
47 i
MÉS5f
id65 ) s'appliqaa d*abord k Té-
tude de la médecine , qu'il quitta
ponr se livrer tout entier aux
telles-lettres. Le cardinal de Ri-
chelieu lè^ protégea. Il plut à ce
ministre par une bassesse. Marc
Duncan, médecin écossais , ayant
prouvé qu*e la possession des reli-
«Teuses de Loudan n'éloit que
Feâet d'un cerveau dérangé par
la mélancolie , La Mesnaruière le
'réfuta. Son écrit, intitulé J^aitë
de la mélancolie. , savoir si elle
est la cause des eîifets que Ton re-
marque dans les * possédés de
Loudan , La Flèche , 4636 , in-
8» , fut goûté du cardinal , qui le
fit stm médecin , et qui lui pro-
cura la charge de maître-d'hôtel
du roi* La -Mesnardière plut à la
cour. C'étoit un bavard disert,
plus oecupé' de se faire admirer
que-d'instniirë. On- a de lui, I.
Une Poétique , qui n'est point
achevée, et quine comprend pres-
que que le Traité de la tragédie
et celui de Té^égie, in-4'' j i65o.
Elle devoit »vï>if encore deux vo-
lumes ; méia la mcrî du cardinal,
par Pordreduquel ilTavoit entre-,
prise , rempécha* d'y mettre la
dernière n^ain. Il y donné des
J^réceptes et des exemples. Les
précepte» sont tirés des aticiens ,
et il les expose non avec une pré-
cision diuactique, mais avec un
faste oratoire , qui ^sX d'assez
mauvais goût. Quant au* exem-
ples , il les tire quelquefois de se$
propres ouvrages;" mais il éloit
très- peu propre à servir de mo-
dèle. IL Deux mauvaises Ifagé-
dies, Alinde et la Pucelle d'Qr-
léans. III. Une Traduction assez
fidèle , mais trop servile , des
trois premiers' livres des Lettves
de Pline. IV. Une Version , ou
plutôt Mne Paraphrase du Pané-
âyriqnc de Tra|an. V. tTn recueil
e Poésies ^ , in-folio. Ce sont des
rieos écrits d'au sjyle empha-
ftfESN-
tique. VI^ Relations de guerre ,
in-8o.
MESNIER (N. ), prêtre,
mort en 1761 . , est auteur du
problènie ntstoxique : Qui des
jésuiti^s , ou de Luther et Cahin,
ont le plus md à TE^lise chré'
tienne ? et de Vaddition à cet
ouvrage , où l'on réfute le bref de
l'inquisition contre ce livre , Avi-
gnon ( Paris ) , 1757 , 2 vol.
in-ca. Il y a des recherches dans
ce recueil , mais t^op d'empoiie-
ment.
t L MESNIL ( Jean - Baptiste
du ) , né à Paris , d'une famille
noble, originaire du pays cliar-
'train , avocat du roi au parle-
ment de Paris, à trente -hnit
ans, étoit un homme toujours oc-
cupé de l'étude et de ses fonc-
tions,, l'oracle dvL palais, le plus
ferme appui de la justice. Il ne se
faisoit nen au conseil du roi qui
ne passât par sa plume avant
d'êti'e pubhé. Il rerusa la place
de premier président de Rouen.'
I^es troubles du royaume , et
quelques mécontentemens qi^'il
reçut de la cour, l'affligèrent vi^^
ment. 11 en mourut de douleur,
le 2 juillet 1669 , à Saans , après
avoir publié plusieurs ouvrages
qui furent applaudis. On trouve
quelques-uns de ses écrits y à^^n^
les Opuscules de Loisel.
fil. MESML ( Jean-Baptiste
du ) , dit Mosimofuî , comédien
de la troupe du Marais , mort
en 1686 , avQÎt fait une Vie des
Saints, Rouen, 1680 , in-4" ;
mais sa profession lui fit refuser
la sépulture ordinaii*e. On l^n-
terra dans le cimetière de Saint-
Sulpice , à l'endroit où Ton inliu-t
moil les enfans morts sans baptê-
me. On a de lui des comédicf
très médiocres : le Duel fantas"
. qu£ , T4va'^ait sas^efier , r^voçtfp
éatis ^udé , le Volontaire , les
Trompeurs trompés , la Dupé
Hmouréuse , pièces en un acte et
en vers ; le Quiproquo , en trois
actes; et le Nouveau Festin de
Pierre , en cinq. Il avoit traduit
âc Fanglais dé Burnet la f^ie de
Matthieu lîàle , gfand justicier
d'Ailglcterre , Amsterdam ^ 1688,
in-i2. ""
ni. MESNIL (N, Gaùdin du ) ,
Ancien professeur de rhétorique
en Funiversité de Paris , a publié ,
âl rimitâtion de l'abbé Girard ,
des Synonymes latins, où Ton
trorfve souvent la finesse et la
précision 4fe Son modèle. Il est
mort à Valogne , à 9^ ans, le lô
floréal an 10.
IV. MESNIL. Voyez Dombsnil.'
«
*I. MESROB-MACHDOTZ, né
t^ers le milieu du 4* siècle dans
un bourg appelé Hotzig dans la
Grande - Arménie , élevé , dès
sa plus tendre jeunesse , dans Té-*
tuae de la philosophie et de la lit-
térature j avoit l'esprit vif , nue
imagination brillante , et possé-
doit une mémoire prodigieuse.
A rage de aS ans , il connoissoit
déjà à fond les langues armé-
nienne, gre4ique, syrienne, per^
sane , geor^ielàné^ et autres. Il
remplit pendant plusieurs années
la place de secr^aire auprès du
partriarche Wérsès !♦•'. Après la
mort de ce pontife, en 584, Mesrob
fut nommé chancelier du royau-
me d'Arménie par le roi Varazta-
de. En 390 , voyant que le règne
chancelant des Arsacides étoit
prêt à succomber un jour , Mes-
rob se retira des aftaircs du goii-
térnement, embrassa Tétat ecclé-
siastique, et alla dans la pra«
fince de Vaspouragan , pour y
vivre en simple particulier, et
H'piçci^er 4e la ji^téi-iture ^^rée
MESB 47S
et profane. En 596 II obtint dit
patriarche Sahag I*' la place dé
vicaire-général , et ressuscita nnef
persécution. contre les adorateurs
du soleil qui ne vouloient pas rer
cevoir la aoctnne de l'Evangile.
Les Arméniens se servoient alors,
dans les actes publics ,^des ca^*
ractères persans qui leur étoiénf
ordonnés; ils employ oient, dantf
les affaires de religion , lë^ let«
1res grecques ou s;y rien nés, dont
ils avoient là foi de Jésu ^-Christ.
Leur ancien alphabet , qiii , souS \
plusieurs points, étoit semblable
a celui des Indiens , et qu'on ap-
peloit éenture sderée, n'etoit plu6
en usage depuis des siècles* Mes-
rob le remit en pratique eu 4^6 y
par les ordres du roi et du, pa«
triarche 4' Arménie. Il y fit.ansâ
quelques changemens et une aug-
mentation de sept voyelles qui
manquoipnt. Il ouvrit ensuite deg
écoles , et employa un grand
nombre de personnes instruite^
pour élevei^ la jeunesse > et pour
traduire des livres en arméniefi »
dans ces caractères qui ont servi
jusqu'au] ourd'huÂ. En l^\&, Mes-
rob alja eu Géorgie, et dressa,
pour leur usage , un corps d'al-
phabet semblable à celui des Ar-
méniens. Dix ans après cette épc^-
que il se rendit à Constantino-
ple , en qualité d'envoyé de la
pari Vlu grand-catholicoa ,t et fut
Itonoré par Tempereur Théi>^
dose n. £n4^.3 il alla en Albanie
ou Chirvan , et , par ordre du roi
Arsvalen, il y forma aussi des
lettres alphat>étiques pour leur
langue. Après la mort du pa-
triarche , en 44<> ) Mesrob tint le
siège patriarchal , en qualité d(S
vicaire - général , et mourut en
44 1 ) }^ 19 février. Il est auteur
de plusieurs Sertnons et Hymnes
ècctésiastigues , divisés en huit
tomes. II tt^a^ ailla aussi à la tra-
dttctioa 4^ U Biblç armémeniiÇi
474
MESS
et k d'autres livres. C'est lui qui
forma le premier le Cérémonial
tf2r f église de ce pays. i
♦II. MESROB-EREZ, natif
4a village Holatzïm en Armé-
nie, vivoit dans le lo* siècle. Il
bublia en 967 les Vies de saird
iN^ersèSy premiet patriarclie et Ar-
ménie ^ et de Moucheeh Mami'
gonian , connétable d^ Arménie et
de la Géorgie , qui vivoient dans
le 4* siècle. Cet ouvrage fut im-
primé k Madras en 1775. La bi-
miothèque impériale en possède
deux exemplaires manuscrits ,
numéros 95 et 99.
MESSALA. Voyez Yalebius,
no m.
*MESSALAH, grand astro-
nome arabe, c'est-à-dire astro-
logue , bon tireur d'horoscope,
et habile charlatan, vivoit sous
le règne du khal^f Almansour ,
et proièssoit la religion juive ,
Malgré son crédit à la cour d'un
prince musulman. Il a laissé plu-
sieurs ousf rages d'astrologie ju-
diciaire , qui ne valent point la
peine d'être nommés , et des
écrits sur Ta stronomie, entre les-
quels on distii3g[ue le livre des
Eclipses de soleil et de lune y
des conjonctions des planètes, et
des révolutions des années , tra-
duit en hébreu ; celui des Signes
et indices des planètes , traduit
et publié en latin.
MESSAUENS. Voyez Sabas ,
n» I.
^ tî.MESSAUNE(V«léHe), fille
de Messala Barba tus , et femme
de l'empereur Claude ,. poussa
l'itnpudtcité jusqu'à la prostitu-
tion la plus infâme. Elle eut pour
amans toute la maison de son
époux. Otliciers-, soldats, es-
claves , comédiens , tien n'était
MESS
trep vil. A peine y\ avoit-ilr^aii
jeune homme dans Rome qui ne
pdt se flatter d'avoir eu part à'
ses faveurs. Un de ses piaisirj
ordinaires étoit d'obliger cies fem-
mes à se prostituer en présence
de leurs maris ; et celles qu'un
reste de pudeur xetenoit cou-
roient presque toujours risque de
la vie. Ce monstre de dissolution
qtiittoit souvent le lit de l'empe-
reur , lorsqu'elle le voyoit en-
dormi, pour s'abandonner aux
Îdaisirsles plus eârénés dans les
ieux piiblics. Elle porta ses re-
gards sur son beau-père , Appius
Silanus , et le fit mourir p«rce
qu'il refusa de consenK;* à sa pas-
sion. Après avoir sacrifié à sa fu-
reur plusieurs de ses amans , qr.e
leurs excès avec elle avoient mis
hors d'état de répondre à ses dé-
sirs immodérés , elle devint épcr-
dûment amoureuse de Silius ,
jeune homme d'une grande beau-
té, et l'épousa solennellement,
comme si Claude l'eût répudiée.
L'empereur , informé de ses dé-
sordres, la fit mourir avec sou
nouvel époux , l'an 4^ de Jésus-
Christ. C'est d'elle qu'on fameux
satirique a dit :
•Et lAstata viris , ntcdàm satiatm , rectssit.
II. MESSALINE (Statilie),
troisième femme de Néron , d'une
famille consulaire , fut mariée
d'abord au consul Atticus Vesti-
nus, que l'empereur fit assassi-
ner. Ce prince avoit déjà eu les
faveurs de Statilie , qui n'eut point
horreur de recevoir sa main en-
core dégouttante du sang de son
mari. Née avec un tempérament
porté' k l'amour , ses* galautej ie^
avoient éclaté dans t\ome , et ne
l'avoient point empêchée de troii-
ver quatre épeux avant de par-
venir au trône impérial. Apcès Ja
mort de Néron, elle passa ae&
jours dans l'étude de ràoqucnçc
MESS
ft des belles-lettres , et se fit une
réputation distinguée en ce gen-
re. Olhon étoit sur le point de
Tépouser iorscpi'il se aonna la
mort. Il écrivit, dans ses der-
niers momens , un adieu très-
touchant à Messaliue , et se poi-
gnarda ensuite. Statilie avoit au-
tant d'esprit que d'ambition.
MESSEN-JORDI , poète espa-
gnol , né à Valence , u une bonne
famille , vivoit vers le milieu du
i5*. siècle. Ses Poéfifis se rêpan-
direi^t dans la Catalogne et la
Gaseogne ; Pétrarque » dans le siè-
cle suivant^ en eut connu issance ,
et en profita.
tl- MESSENIUS(Jean),
Suédois 9 célèbre par sa science
i et par ses malheurs , mort en
»i63o , se distingua dans plu-
aieurs genres de littérature, mé-
rita la conliance du roi Gustave-
Adolphe , et jut fait professeur
de droit et de politique à Upsal.
L'éclat avec, lequel il en remplit
•les fondions lui attira leuvie
et même la haine de ses con-
frèl'es. Le plus redoutable adver-
saire de Messénius fut Jean Rud-
• beck , théologien savant, mais
.rempli de fief. Le rqi de Suède
termina leur dispute d'une ma-
nière honorable pour tous les
.deux. Il donna à Rudbeck une
•place d'aumônier, et à Messé-
• nius celle de conseiller au sénat
• nouvellement érigé à Stockholm.
• Mais l'envie , qui poursuivoit par-
tout ce denuer, le fit accuser
■ dans les formes , en i6i5 , d'être
partisiin srcret du roi Sigisinond.
, Il fut condamné à une pricton per-
-Aétnelle , où il s'occupa ii élever
. un momuineut k la glone de cette
. patrie qtù le Ûétrissoit. Son ou-
vrage porte pour titre : Joan.
Messenii Scatèdia iUUstrata , Sétu
^Çkronûlpgiu de i:^hvs' Sçamjiiœ f
MESS 475
hoc est y SueciiBj Danim , Nor^
vegiœ, etc., Holmiae, i64o, la
tom. , qui se relient en 2 voL
in-4*« Jean Peringskiol a donné
une seconde édition de cet ou-
vrage ; il a été imprimé à Stock-
holm en ijoo , 1705, i5 lomes,
qui se relient en a vol. in -fol.
Theatrum nobilitatis Suecànœ ^
fabt^factum à Joan, Messenio ,
Holmiaî , i6i6, in-fol. Chrono-
^raphia Scandinaviœ seuSueciœ^
Daniœ y Norve^iœ y per Ador
mum Bremensem , anno 1 062 scrir^
ta , nunc à Joan, Messenio ,
édita y Holmiae, i6i5, in-S».
tn. MESSENIUS (Aniold),
historiographe de Suède , iils du
précédent, décapité en 1648 , avec
son fils , Âgé d environ 1 7 ans ,
Î)onr avoir fait des Satires vio-
entes contre la maison royale
de Suède et contre les ministres.
On a de lui Leges Siwcorum
GothoruJnque , i6i4> in-4'**
MESSÏA. Fofez Mexia.
MESSIE (le). Voyez Jescs- >
Crhist.
MESSIÊR ( Robert ) , religieux ^
franciscain , ministre <le la pro-
vince de France , pr<}cha vers la
fin du i5« siècle avec éclat. Se»
Sermons^ publiés à Paris eu iS'yAy
in-8<> , sont le pendant de ceux de
Menot, dans les cabinets des cu-
rieux. Applications singulières de
j l'Ëcriture, explications forcées
' des Pères , historiettes ridicules,
mélange barbare de latin et de
français , raisonnemens indijpies
de la majesté de la chaire , ]eux
de mots puérils ; tels sont les dé-
fauts qui les distinguent.^
MESSIES (faux). Forez Ax-
OKjâ, n*" IL DosiTB^E, n** 11. Davii>,
n» VIL Uiéaoos y xfi \. et M]U^
t T1K8KX.
476
MEST
MESSILHAC. rojreiCnkTy
B* II.
t MESSIS ( Quintiti ) , Messius ,
dit le Maréchal d* Amers , pein-
tre, mort à Anvers en iDaQ,
exerça pendant vingt ans la pro-
fession de maréchal : mais la-
ttiour lui fit quitter ce métier
toour s'appLquer k la peinture.
Passionnément épris de la lille
d'un peintre , il la demanda en
mariage ; mais lé père déclara
qu'il ne donneroit sa fille qu'à
nne personne exerçant son art.
Dès ce moment Mèssis s'appliqua
k dessiner. Le preitiier tableau
qu'il fît fut le portrait de sa maî-
tresse , qu'il obtint par sa cons-
tance et s^s talens.' Ce peintre
ne faisoit ordinairemeut que des
Demi-Figures ^ei des Portraits:
(on colons est vigoureux , sa ma-
nière très-finie ; mais son pinceau
«st un peu dur. Tous les diction-
naires nomment ce peintre Ma-
thj^s ou Mathysis. Nous lui don-
nons celui de Messis , Messius ,
d'après une lettre écrite d'Anvers,
€t collée aa dos de son portrait ,
qui est dans la galerie des pein-
tres de Florence.
MESTÊNSKI ( Jacques) , gou-
tcmenr de Brezin en Poloffne ,
conçut, l'an 1543 , Vidée Se sq
faire passer pour Jésus-Christ.
Avec 12 prétendus apôtres qui le
siyvoient , il conroit oe village en
village, prêchant et amusant le
peuple par des tours de subtilité
qu'il appeloit des mîpacles. Mais
les fourberies de eet enthousiaste
ayant été reconnues , des pajsans
lé chassèrent et le maltraitèrent ,
lui et sa troupe , de façon qu'ils
n'osèrent plua se montrer..
* MESTON ( William ) , ^ëte
Rossais dans le genre burlesque,
né. vers i6d8 , d«as le eomté
4'AJi)erdeeA, fut chargé de Féda-
MEST
catiot) dn jeune cômlé Mar^i*!
et de son frère , depuis le maré^
ehal Keith ; il dut en 1714 > à. la
protection de cette famille , une
chaire de philosophie dans Tuni^
ver si té d'Aberdeen , mais il ne
la posséda pas long-temps ; il sui*^
vit en 1715 , au commencement
des tro unies , la fortune de sef
protecteurs , qui le nommèrent
gouverneur du château de Du-
notter. Après la dél'aite de She*
rifimnyr , il se cacha dans les
montagnes ^vec un petit nombre
de compagnons de sa fuite, pour
l'amusement descpiels il composa
son poème intitulé Les Contes
de la mère Grim, Il paroît <]ne\
fidèle à ses principes , il perdit
sa place de professeur. Il conti-
nua à vivre avec la comtesse d^
Marshal , qui trouvoit en lui ua
h6te aimatile et jovial ; k sa mort
il s^inti-oduisit en qualité de pré*
cepteur dans la famille de M. Oli-
phant , et mourut k Aberdeen ,
en 174^9 d'une maladie de lan-
gueur. Meston a été regardé
comme l'un des meilleurs litté-
rateurs de son Xeir ^s , il avoit
beaucoup de vivacité dans Tes-
prit, et brilloit particulièrement
dans les fêtes de société, <\av mal-
heureusement avoieut pour lui
trop d'attraits. Ses poëmes furent
publiés successivement : celui inti-
tulé The Knight (le Chevalier),
parut en i7'2?, et fut réimprimé
a Londres ; les Contes de la ntere
Grim parurent augmentés d'une
suite, souarlenom deJodoçus, son
petit-fils ; et quelques années après,
il publia le poème qui a pour
litre Mob contra mob. Ces ailFé-
rens morceaux ont été recueillis
k Edimbourg en 1767 , en un v^
lume in-ia. L'auteur a peut-étte
imité trop servilement fiutlet*^
dem il étoit l'admirateur.
t I. MESTRëZAT (J«ibi)»
]
MESU
fameux tlu^logîeii prot^ftont ,
fxerçfi If ministère «sec réputsi'*
tipB. Il naquit ài paris vers 1692 ,
f t mourut en iÇ55 , apr^s avoir
été employé par ceux de son parti
dans les afTaircs les plus iiupor*
iantes. On a de lui fies Sermons »
in-80 9 et d'autres ouvrages. Ayant
rencontré dans la ru« an ecclé-
siastique de sa connois&ance qui
9voit prêché un carême avec ap-
plaudissement , ^t l'en ajunt féli-
cité : n J'ai pris , lui répandit
Vautre , dans vos sermons tout
ce que j'ai dît de meilleur. » On
le peint comme un homme }idbile
et un génie ferme. Il parla avec
tant de chaleur au cardinal de
lUchelieu pour son parti , que
ce cardinal 4it ; v Voilà le pW
pardi ministre de France I » L^
protestans voy oient en lui un mi«
nîstre capable de faire tête aux
meilleurs cqptroversiste^ catho*
|iques.
n. MESTREZAT (Philippe),
t^veu du .précédent, également
ministre^ enseigna la SïéoLo^ijÇ
^ Gençve d'une manière distm-
guée , et mourut dans cette ville
en 1690. On a de lui un Traité
contre Socin , et d'autres ouvrages
d^ controverse , que peu de gens
f^onnoissent et que personne ne litt
Aucun théologien , peut ^ être ,
|i'a eu plus de renom dan» son
parti. On le rçgardoit comme un
|;énie origiuaj e^ nu orateur élo^
quent.
* MESUÉ ( Jean ) , né i NisB^
hoar , ville capitale de la pro-
vince de Kor^an ^n P^rse. 7 doit
en quelque sortç étyç regardé
comme le fondajLeur des sciences
«t des lettres dans s« patrie.
S^ père , apothicaire , lui ins->
pura du go4t pour îa médecime,
qu'il étuoia avet t^atd^ sttçoàs^
qi^ )msxxiX il XhI niii4îl<^ia df
MESU 477
l'hôpital en sa ville natale , et cm'il
alla ensuite professer k Pagdad»
Aaron-al-Raschid occupoit alors
le trône des califes : s étant dé*
terminé à nommer vice-roi de la
province de Korasan son fils
19>ullach , il chargea Mésué d'ac-
conmagner le jeune prince , au-
quel il inspira \t 4esir de jp^ro-
téger et d'encourager les sciences :
#&ctivementy à peine £bullaci|
fut-il parvenu au califat , en 8i5 ^
qu'il ordonna la recherche dey
ouvrages arabes qui n'avoieni
point encore été traduits , et qn'i)
établit nnf commission de savanf
chargée de transmettre en »%
langue ceux qui concemoicu|
l'astronomie y la musique, la çosr
mograpbie ». la chronologie , 1%.
Enysique , et la médecin^, Mésa^^
it cbiargé de revoir les versionf
des aut^urf âTQç$ des difierçnt«j|
contrées de l'Asie ; et , pour )||
première fois , parurent en langue
arabe l^s OEuvres di; Galien et
d'Arisiote. Les Editions latine^
des onyrfiges sur Ie9 médicar
mens, que les biblio^phes at«>
tribuent à ce' médeçm 9ont , I^
Opéra- omnia , riempè de medi'"
çwnentonyn puremntmm fielectï^
et castigfitioue ubri duç.^ qiig^
nmtpriorem tanones uni^ersq^es^
posteriorem de simpUçihuf vo*
cant. Grahadin^ hoc, est 9 com>r
pendii seeretçntifi medicam^it^p-
mm libri duo y quorum priçr ^
€^idQtnriwn \ postenor de ap^
prvprùUis vulgo inscrilntur,, e^
duplici translatiçne ql^rd anli^
qudj altéra nçvd Jaççèi Sjh^U $
cum annQtatU^bus Mof^ardi e$
ejusdem S;yhi{ , c^fn addition^-
bus Pétri Apponi , Francisoi de
Pedemontio , Venetiis , x558 , in»
fol, } ibid. i56i I in-fol, II. Çano^
nés , liber de simpUcibus .et an^
tidptaHum , Jacobo Sylvio inter^
)p/v^,. Parisiiy, i542 «t i543 »
478 META
i548 , în - 8* ; Venetiis , i575 , .
1689, i&i5 y in-fol. ) etc. €tc. j
META G EN ES. Fojez Gtb- |
SIPSON. ^
METAPHRASTE. Foj^ez Si-
M£ON , . n« VI.
t MÉTASTASE (l'abbë Pierre-
Antoine - Dominique - Bonavcn-
tiire ) , dont le vrai nom étoit
Trapassi , né à Assise le 3 jan-
vier 1698 ) d'un simple soldat.
La lecture du Tasse développa
son lalentpour la poésie italienne.
II versifioit dè's Page de dix ans.
Le célèbre jurisconsulte Gravina
le trouva improvisant an bout du
pont Saint-Ange , le demanda k
>on père , le mena chez lui , le
nomma Metastasio , potir expri-
iner ce transport d'un lieu dans
un autre , et prit le plus grand
soin de son éducation. 11 n'avoit
que quatorze ans lorsqu'il com-
posa sa tragédie intitulée //
Giustino , qui se ressenttrop d'une
scrupuleuse'imiratiou du théâtre
dés Grecs. Le jeune poète eut
le malheur de perdre son guide
en 171 7. Gravina mourut , ell'ins-
tltua son héritier y « comme on
jeune homme de la plus grande
«spérance. » Metast&se , se trou-
vant^ar cette succession , ii l'âge
de 19 ans , au-dessus du besoin ,
se livra tout entier \k son goût
pour |a poésie. La Didonne etb-
àandonata , représentée à Naplee
en 1734 ' &v^<^ ^3 musique de
Sarro , ouvrit sa carrière lyrico-
dramatique. Ses succès le ren-
dirent bientôt si 'célèbre , qu'eu
i7!29 l'empereur Charles VI rap-
pela à Vienne , le nomma son
poète impérial , et lui accoixia
tme pension de quatre mille flo-
rins. Depuis cette époque , on
tre donna point de fêtes à la cour,
2n'il ne les embellit de qttelqu'un
e we^ ouvrages , et^ malgré letir
META
extrême magnificence , on né 9^
souvient aii?ourd'. ni de toutes
ces iêtes que par ses vers. Les
cours de Vienne et de Madiid
s'empressèrent à lenvi de le
combler de présens. Le roi d'Es-
pagne , Ferdinand VI , adinirar
teur passionné de Farinolli , qui
lui fit coQsoître tout le mérite de
Métastase , envoya ui| présent
flatteur à ce pôë'te. Vrai philo«
sophe dans sa conduite^ il se
bornoit ii la gloire littéraire , et
dédaigna les distinctions civiles.
Charles VI lui ayant oiiert les
titres de comte ou de baron , il loi
demanda instamment la graee dé
rester tomoursiVïétastase. L'impé-
ratrice Marie -Théi-èse voolat le
décorer depuis de la petite oèoîx
de Saint - Etienne ; mais i) s'ex-
cusa sur son âge , qui ne lui per-
mettoit pas d^assistcr aux fôfes de
Tordit. ijQ souverain de Russie,
voya£[eant en Allemagne avec son
épouse,, sous le nom du comte
et de la comtesse du Nord , al-
lèrent visiter Métastase. La conf^
tesse lui dit^ qu'elle devoit tout
honneur à un poète dont les dra-
mes lui avoierft si souvent causé
de l'admiration. Il mourut le 19
avril 1782. Pie VI, qui se trouvoit
alors k Vienne , alla le visiter et
lui envova sa l»^nédiction aposto-
lique in afticuh mortis* Sa suc-
cession fut d'environ iSo^ooo flo-
rins. Noos avons de lui un grand
nombre de Tra^dies - openzs ,
et divers petits Drames qui ont
été mis en musique. Il y en â
diâérentes éditions in-4** y in^"» »
et iu- 1 a . L*in-8o est de Paris, 1 780*
Bichelet en a publié une tra-
duction en français , Vienne ,
Paris , 175 1-1756, en 13 volumes
in-i2 , petit format. La plupart
sont des titres à rimmortaiité.
Ce poète est naturel > simple ,
aisé dans le- dialogue ; son stj^le ,
tdujoarsi élégant et jpiur y est-quel»
META
mtfois touchant et sublime. Le
fond de ses pièces est noble ,
intéressant , théâtral. Gonnois-
sant parfaitement les finesses et
les ressources de son art , il a
soumis Topera k des règles. Il Ta
dépouillé des machines et du
merveilleux qui étonnolent les
yeux sans rien dire au cœur. Ses
tableaux 'sont puisés dans la na-
ture* Les situations intéressantes
de ses personnages attachent , et
souvent arr^achent des larmes. Ce
sont des actions célèbres , dos ca-
ractères grands et soutenus , des
intrigues sagement conduites ,
iieureusement dénouées. Ses Ope'
ms ressemblent beaucoup , pour
le» pathétique , à nos belles tra-
Séoies. Aussi , indépendamment
es charmes de la musique , on
les lit avec plaisir ; au lieu que
les paroles de la plupart de nos
tragédies Ijriqpuies , sont peu sup-
portables à la lecture. On ne doit
pas cependant chercher dans les
|âèces de Métastase cette régula-
rité si exacte ,.ui cette observa-
tion des bienséances , ni cette sim-
plicité si féconde , qui font le mé-
rite de quelques-uns de nos poètes
tragiques. Mais s'il a violé quel-
quefois les unités des lieux et des
temps y- il a toujours conservé l'u-
nité d'intérêt. Avec tous ces avan-
tages , quelques critiques lui re-
fusent la premièrepartie duj^oëte,
)*inventioD. Ils ne le regardent
me comme au heureiix imitateur
Qfia tragiques français , qui lui oat
fourni une partie de ses richesses.
Us le plaf^nt donc k la tâte des
S bis beaux esprits de lltalie ; mais
I loi refusent le titre de génie.
41 «voit beaucoup de goût pour
les ancîtins , et ce goût alla ton*
jours croissant ^ il en recommen-
^oit la lecture par ordre chrono-
logique , à mesure qu'il les avoit
lus. Son heureuse mémoire se
cinjMTva dafis sa rittUeise* l^réci-
META
479
toit presque tout Horace par coeur;
c'étoit son auteur favori. Les cri»
tiques respectèrent , en général ,
ses talens et sa. gloire : il coula
ses jours dans un cahne presque
conlbinuel. Voiai , dit-on , ce qui
donna lieu au changement de nom
du célèbre dram a tiste italien. «Lé
barbier de Gravina lui contoit un
jour que , dans la place de la ValU'
cella où il avoit sa boutique , il cù^
tendoit presque tous les soirs u^
enfant qui chantoit des vers.ink
promptu de sa composition ^ et que
ces vers étoient si harmonieux et si
bien faits , que tous les passanf
s'arrétoient pour les entenore. Sur
cet avis , Gravina grossit Taudi-
toire du jeune poète ; et les vers
lui parurent si supérieurs k Tidée
que le barbier avoit voulu lui e^
donner, et tellement au-dessus
de rage d'un enfant de dix à
onze ans , qu'il résolut sur - le^
champ de se charger de son édu-
cation«jIl mit d'abord aux études
le jeune Trapassi ( c'étoit le nom
de l'enfant ) ; mais , craignant
bientôt que les études ordinaires
n'étouffassent des taleos si peu
communs , il le logea chex lui ,
changea son nom en celui de A/is-
tastasio , qui a en fpec la même*
signification ; enfin il le mit sur
la voie de la réputation dont il
jouit aujourd'hui, et que Grfi-
vinalui avoit promise.» (Vie des
hommes illustres d'Italie, tom* I.,
pag. 18.7. ) On a publié après la
mort de ce poète : Opère pos*
tume delsignorahate Pletro Me»
tastasio , d€Ue alla luce daW
abate corde cCAyala , in Vienna ,
etc. Œuvres posthumes de Tabbé
Pierre Métastase , mises au jour
par l'abbé comte d'Ayala , Vienne.
Ces, œuvres posthumes font suite
èi la belle édition de Métastase ,
en iQ vol. inr4* et in- 8*. Les trois
nouveaux volumes ont égaleme]^
été imprimés ia-8« et iu'4®. Leçi«-
48o METE
nuier contient quelques Jtofes sur
les trois tragiques grecs, Eschvle,
Sophocle, etéuripide. Ces notes,
^e !>^étastafe paroît avoir écrites
pour son propre usage, et sans in-
tention de les publier , sont d*un
iiomm6 d*espnt et de goût , qui
«ntend bien le grec , et qui , en
admirant les beautés des poètes
frecs , en relève quelques défauts
'une manière assez piquante. Le
reste du premier volume et les
deux autres ue contiennent que
"des lettres , la plupart écrites par
Métastase , et quelques-unes qui
lui sont adressées. On y trouve
Xfuelques détails sur sa vie lit-
téraire et sur ses compositions
dramatiques qui intéresseront toii-
Îours ceux qui aiment à connoître
es moindres détails sur un auteur
célèbre , et sur ses ouvrages.
h METEL. ro^. BdiSROfièBT et
Outille.
n. METEL ( Hugvbes ), pieux et
jsavant abbé de Sdist - Léon de
Toul 9 ordre de prémontré , êe
liistinguA daos le s 5* siècle par
(Ses coniioissances dans les inatiè^
X^ ecclésiastiques. Ddcd Hugo ,
•prémontré et abbé d'Esttvid , a
fait contioftre ce pieux écpivAi&,
par réditioB de ses Itettrtts , iu-ibl*
JDn j ti^ouve des choses iitiJUs aux
théologiens , et curieuses par
rapport à ràistoire des tvetia,*
«siècles.
; MÊTÊLLI (Augustin), pein-
tre, né à Bologne en iÇoQ, çxcel-
\oit A peindre à fresque l'architec-
ture el les omemens. Il travaîl-
Joit ordinairement de concert avec
.Ange -Michel Colonna , autre
peintFe habile en ce genre. Il
mourut à Madrid en i^o , avec
un nom célèbre.
I- MÉTELLUô . Vor. Labeok ,
MÉTE
II. METELLUS ( Lucius ) , de
l'illustre famille romaine des C^-
ciliens , de laquelle sortirent vax
grand nombre de très - célèbres
personnages, dont^ dix-neuf par-
vinrent aux grandes charges delà
république , fut fait grand-pon-
tife. Dans l'incendie du temple
de Veïîta , il se jeta au milieu des
flammes pour en tirer le palla-
dium apporté de Troie par Enée.
Ce fut le même qui , dans là pre-
mière guerre punique , vainquit
les Carthaginois , et fît conduire
dans son triomphe treize géné-
raux ennemis et cent vingt ^é-
phans.
m. JVfETELLUS CCaïas),âar-.
notnmé le Macédonique , parce
qu'étant préteur il vainquit deux
fois Àndricus , qui se disoit fîl^
de Persée , dernier roi de Macé-
doine , le fit prisonnier , l'envoja
à Rome , et remit la Macédoine
sous la puissance des Roiilains*
Un de ses lieutenans lui deman-
dant un jour ce qu'il prëtendoît
faire dans une circonstance dif-
ficile '. « Si jccroyois,répondït-âî,
(jue ma chemise sût mon secret ,
je rdterois sur^é-çhamp pour la
jeter au feu. »
IV. METELLUS-GELER,
( Quinttts Csecilius ) , eousnl ro-
main l'an 60 ataot JTéstts- Christ,
et préteur l'année du. consulat
de Cicéron , rendit des servi(;es
importans k la républicfue , ^
s'opposant aux troupes de Gati-
lina , qui voàloient entrer ^ans
laGaalç Cisalpine; il obtint, après
sa préture, le gouvernement de
éette province. Métellus épousa
la sœur de Clodius , qui le dés-
honora pas ses impudicités , et
l'empoisonna. C'est elle qui , sous
le nom de Leshia, est si dëcnée
par Catulle. Métellus mourut
raiiS7 ayant Jésus-Christ , et Ait
METE
plcnré par Cicéron , qui perdit
en lui un ami zélé , un consola-
teur et nn conseil.
V. METELLUS ( Lucîus Cœ-
iriîîus ) , tribun du peuple , dont
r«n des aïeux dompta le ter-
rible Jugurlbal Lorsque Jides
César se i-endjt maître de Rome ,
il eut plus de courage que tons
les autres magistrats , qui se sou-
mirent , comme s'ils eussent été
accoutumés depuis long- temps
ï^u iong de la servitude, ÏAi seul
Métellus osa s'opposer au des-
tracteur de la liberté romaine. Ce
conquérant vouloit se saisir du
trésor que Ton gardoit dans le
temple de Saturne. Métellus lui
eu refusa les cîef's. César or-
donna qu'on rompît les portes;
et comme le tribun renouveloit
son opposition , César menaça de
le tuer , en disant : « Jeune nom-
me , tu n'ignores pas (ju'il me se-
foit ptus facile de le faire que de le
dire » Métellus nerésista pins,
et se retira. César a entièrement
déguisé ce lait dans son Histoire
des guerres civitesi^ qui est plu-
tôt l'apologie de sa conduite
qu'an récit fidèle de la vérité.
M E T E R E N { Emmanuel
Van) , ne à >^vei:s le 9 juillet
i535. Obligé, de quitter son
pays , k cause de son attache-
ment aux nouvelles opinions
religieuses, il se réfugia en An-
gleterre, oii il. mourut en i6i7.
il est connu par une Histoire
des Pays-Bas , depuis i5oo jus-
qu'en 1612 , imprimée d'abord en
latin , 1598 , iù-foUo , puis tra-
duite en flamand , augmentée par
Tai^tcur mÂrae , et imprimée plu-
sieurs fois depuis en Hollande.'
Elle a été aussi traduite en alle-
mand et en français , quoiqu'elle
soit pleine de calomnies contre
r Eglise çatliolique et contre Icâ
souverains légitimes des Pavs-
T. XI.
METH
N
4St
Bas. Ëverard Van Rcyd, tout zélé
protestant qu'il étoit, ne put s'em-
péchcr de. reprocher a âiettertm
sa crédulité , ses flatteries et ses
dissimulations. Voyez la préfn<;<»
de Tonvrage de Van Revct, Bclli
civilis in Betgio gesti ffistoria ,
1610 , in-fol.
t I. MÉTÉZE AU ( Clément ) ,
architecte du roi, natif dd Dreux»
fiorissoit sous le règne de Louis
XIII. Cet artiste d'un géni*
hardi , capable des plus grandes
entreprises , s'est immortalisé par
la fameuse diguff de La Rochelle ;
ouvrage , en 'quelque sorte , ter
méraire, contre lequel lesplus cé«
lèbres ingénieurs a voient échoué ,
et qu'il exécuta l'an i6'iS avec
le plus grand succès, il fut se<-
COR dé dans son projet par Jean.
Tiriot , maître maçon de Paris ,
appelé depuis le capitaine Tino^
Cette digue a voit 747 toises d»
longueur.
II. MÉTÉZEAUC Paul),
frère du pn'cédent , né à Parii ,
; s'engagea dans Tétat ecclésias-
tique , et fut avec tiérulle un des
premfcrs fondateurs de la con-
grégation de l'Oratoire. Il avoit
neaiicoup 4^ talent pour la pré-
dication . et il exerça ce minis-
tère dans plusieurs villes d^
royaume avec un succès peu com-
mun. Il mourut à Calais dans le
cours d'un carême , e^ iG5i , k
5o ans. Où a dç lui , I. Un Corps
de théologie propre aux préUi-
Ciiteurs , mtit^lé TheoÏQgia sa-
cra , juxta formam evongellc^w
prœ^licationis distrilmta , etc. ,
1625, in-folio. 11. Un autre'ou-
vrage qui a pour titre : Dt* sancto
sacerdotio , ejus dignitate , et
functionihus sacHs ^ etc. , in -S*».
MÉTHIS. Voye^ MiNsavc
t MfeTHOCHlTE ou, M^t>^
CHiTE ( Théodore ) , -logothèie ou
3;
;i
V
482 MET H
contrôleur des imances de Cons-
tantinople , eut des emplois con-
«idérabl<(s sous Ten^ereur An-
tironic 1,'ancien , et mourut en
i552 , honoré du titre de Hiblio-
thèque vivante , titre que sa mé-
moire étendue lui avoit mérité.
On a de lui , I. Histoire ro-
mairie , depuis César jusqu'à
Constantin , Lejde , 1628 , in*
4' , avec les notes de Meursius ,
ouvrage assez foible. L'auteur ,
négligeant le style des anciens ,
s'â%est fait un qui est moins
simple , moins clair et moins no^
jble. II. Histoire sacrée , qui ne
vaut pas mieux , et qui a été
cependant traduite par Hervé ,
Paris , i555 , in-8». III. Histoire
de Constantinople , assez détail-
lée, mais qui n'est pas toujours
exacte.
MÉTHODISTES. T.Themison.
t I. MÉTHODIUS ( saint ) ,
surnommé EubuUus , célèbre
évêque de Tyr en 3i i , et martyr
peu de temps après, avoit com-
posé un grand nombre à^ ouvra*
ges. Il ne nous reste que celui qui
est intitulé Le Festin des Kierses^
Rome ; i6156 , in-S"; Paris , loSy ,
in-folio. C'est un dialogue sur
rexcellence de la chasteté. Il
s'y est glissé quelques expressions
peu orthodoxes , soit paria né-
gligence de Méthodius , qui avoit
d'âDord embrassé les opinions
d'Origène , soit par rartitice des
hérétiques , qui s en permettoient
alors de ce genre. Les autres
étn-its attribtiés à ce martyr sont
supposés. ^ ■
t II. MÉTHODIUS I« , natif
de àSyracuse , pieux patriarche de
Constantinople , en 84^ , et Tun
des plus zélés défenseurs du culte
des images, avoit été renfermé
dans une dure prison par Tordre
de l'empereur Michel-Je-Bègue ,.
àpris avoir reçu cent coups de
MËTI
fouet; Il mourut en 846 F'oj^»
Dents, n« III.
'^ III. MÉTHODIUS , de Thés-
salonique , se fit , dans le 9* siècle ,
une grande réputation parmi les ,
Bulgares. Bogons , leur roi ,
ayant prié l'empereur Michel III
de lui envoyer un habile peintre ,
celui-ci lui envoya Méthodius ,
qui excelloit , à ce que Ton pré-
tend , dans la peinture. Entre
autres taJfleaux^ Méthodius^ fit
celui du Jugement dernier. Bogons
en fut frappé , et sur l'explica-
tion détaillée que l'artiste lui en
donna , il demanda le baptême»
etfut baptisé vers 860. Les Musses
lui font l'honneur des caractères
esclavons , et de la Traduction
de la Bible dont ils se servent.
F'oj'. Cymille , n» IH.
METIOCHUS , fils de Mil-
tiade , général athénien ; ayant
été fait prisonnier par les Phé-
niciens, on le conduisit èi Darius,
roi des Perses , contre lequel son
Î>èrefaisoit la guerre. Ce prince,
oin de lui faire du mal,liu donna
un beau palais , le contbla de ri-
chesses , et le maria à une per-
sonne de qualité de sa cour , doot
il eut des enfans.
I. METIUS - SUPFETIDS,
dictateur de la ville d'Albe , sous
Je règwe de Tullus - Hostilins ,
roi de Rome , combattit contré
les Romains avec peu d'avantage.
Pour terminer la guerre, qui traî-
noit en longueur , on proposa
le combat des trois Horaces con-
tre les trois Curîaces. Les Ro-
mains furent vainqueurs. Tidlus-
Hostilius tourna alors ses armes
contre les Véienset les Fidenates.
Suffétius joignit ses troupes à
celles du roi des Romains ; mais
dès le premier choc il quitta son
poste, comme il l'avoit promis
secrètement anx Véiens , et se
retira sur uneéminence , résolu»
I
l
METI
51 la vrctoire se déclaroit pûur
eux, décharger les vaincus. Tul-
lus , outré de cette perfidie , fit
attacher Métius entre deux cha-
riots , et le fit tirer par quatre
chevaux , qui le mirent en pièces
aux jeux ae l'année victorieuse ,
l'an' 66g avant Jésus-Christ.
II. METIUS ( Jacaues ) ,
natif d'AIcmaër en Hollanae , in-
venteur des lunettes d^approche ,
en présenta une aux Êtats-Gé-
néraiix en 1609. On se servoit
depuis long - temps de tubes a
>lusieurs tuyaux , pour diriger
a vue vers les objets éloignés ,
et la rendre plus nette. Xe P.
Mabillon assure, dans son Vojage
d'Italie , qu'il avôit vu dans un
monastère de son ordre les Cou-
vres de Gomestor , écrites au
i5* siècle , dans lesquelles on
trouve un portrait de Ptolomée ,
qui contemple les astres avec un
tube à quatre tuyaux ; mais ces
tubes n'étoient point garnis de
verres, et c'est Jacques Métius
qui lé premier a joint les verres
aux tubes. Cette invention fiit,
comme la plupart des découver-
tes ,-reffet d'un heureux hasard .
Métius vit des écoliers qui , en
se jouant en hiver sur la glace ,
se servoient du dessus de leurs
écrjtoires com.'ne de tubes, et
'qui , ayant mis en badinant des
morceaux de glace aa bout de ces
deux tubes , étoient fort éton-
nés de voir que par ce moyen
les objets éloignés se rappro-
ehoîent d'eux. . L'habile artiste
profita de cette observation , et
trouva aisément les lunettes d'ap-
proche. -— Adrien Métius , son
Frère , mort l'an i636 , enseigna
les mathématiques en Allemagne
avec beaucoup de réputation ;
mais l'amour de la patrie lui fit
Îuitter cet emploi ; il s'établit k
raoeker , ou il professa la mé-
METK 485
decioe et les mathéimftiques pen-
dant trente-huit a^s. Il y mourui
le 17 septembre 1635. On a da
lui divers ouvrages sur la science
qu'il avoit professée , I. Doctrina
sp/tœricof libri V , Francfort ,
1591. ït. Astronomiœ universœ
Jnstitutio , Franekei:, i6p5, in-8".
m. Arithmeiicœ et Geometricœ
ptxictica , 161 1 , in -4*. IV. De
gemino usu utriusque globiy Ams^
terdam, 1611, in- 4**. V. Oeo
metricès per usum, circifii nova
praxis , f 6t23 , in - 8«. C'est im
de ceux qui ont paru déterminer
avec le plus d'exactitude le rapport
du diamètre à la circonférence,
qu'il a cru être de xi5 a 355»
♦ III. METIUS-TARPA
(Spurius), l'un des cinq juges,
établis par Auguste pour dé-
cider du mérite des ouvrages d'es-
{>ritt, et les admettre, soit dans
a bibliothèque du Mont-Palatin»
soit sur la scène. Cette commis*
sion tenoit ses séances dans Je
temple d'Apollon. Horace a parlé
deux fois ae ce Métius , Sat. I ,
co, 38 , et A. P. y. 387. Il en est
aussi question dans les lettres de
Cicéron , àdfamiL VIH, Ce der^
nier passage semble moins hono-
rable k la mpémoire de Métius
que celui de VArt poéti^fue ; mais
Wiéland , dans son Commentaire
sur ce dernier , a remarqué que
la lettre de Cicéron se ressent
de l'humeur qu'il avoit en l'écri-
vant. Bentley a cru que Cicéron
parloit d'un autre Métius, cequa
n'approuve pas Wiéland.
METKERitE (Adolphe),
littérateur , historien , philolo-
gue , et jurisconsulte protestant ,
né \k Bruges ^n i528 , mourut
k Londres le 4 novembre tSgi.
Il travailla aux yies des C ésars ,
aux Méilailles delà grande Grèce ^
et aux Fastes consulaires , pu-
bliés par Goltzius* On a enjDore
4S4 METrt
de )iri , I. Traduction àe qiiri-
kptsB Ëpigrantmes de ThéocritC;
*n Yei« latins , Héidelberg , i $95' >
In-S*. II. De Moschns et Bion ,
•VfC de» notes , Bruges, i5^ ,
ân-«», IIÎ. De tetefi el rectd
pronuniiationê finguœ grœcte ,
Anvers, 1676, m-i^i ; et d?»tis le
9rUoge scriptorum de Sigekerl
mveMiamp , Leyde , lySô.
IVIETOCHTTÉ. K MéiHoeHiTE.
^ METOT^ ou Metbok , matbé-
matkten d'Athènes , jpvbiia , l'an
ifi% aTant Jésus - Christ , son
Ènnéudécalerides , c'es t - à - dire
«son Cvele de dîx>neu£ ans , par
lequef il prétendoit a)uster le
cours du soierie celui de la lune>
et faire que les années solaires
et lunaires commcnçasseut au
même point : c'est ce qu'on ap-
pelle le Nombre d'Or. Les Athé-
niens, ajant résolu d'envoyer une
flotte en Sicile , voulureiit faire
embarquer Meton , qui contrefit
le fou. Cet astroliome avoit
Ëuctcmon et Phainus pour le
seconder dans ses observations
solaires.
iVfETRA (Mythologie), fille
d'Ërésichthon. Neptune , qui en
avoit abuéé > lui donna pour ré-
compense le pouvoir de se revèlir
de la figure qu'elle voudroit. Son
père Ërésichtiion ( vqjr€% cet art. ) ,
à qui Gérés avoit envojé «ne faim
insatiable > pour • le punir d'une
offe&se commise envers elle , la
vendit poui^ vivre ; mais elle prit
la figure d^un j^êcheur, et se mit
en liberté. £réachthony profitant
' de cet a vanta ^ , la vendit plu->
sieurs fois , et toujôtirs elle s'af-
franchit de ses chaînes, en pre-
nant la figure tantôt d'une gé-
nisse, tantôt d'une jument , quel-
quefois celle d'un cerf ou d'tin
oiseau. Enfin , vojant que sa fille
ne vouloit plus vivre aVec Itd ,
ni fôuruii^ k ses besoins ^ il fut
METR
rédilit a dévorer ses propres
ntembres.
AIETRIE. roj\ Metttjb.
t MÉTRODORE, médecin,
de Chio , disciple de Ddmocrite
et maître dHippocrate , vers l'ad
444 avant Jésus - Christ , com-
posa divers ouvrages de médecine
c^ui sont perdus. « Notisne savons
rien, disoit Met redore , et nous
ne savons pas même si nous ne.
savonsrien. » II croj'bit le monde
étemel et infirti , et nîoit le mou-
vement. ÎI lui arriva même un
jour , dk - on , de soutenir son
impossibilité aVec tant de viva-
cité et tant de fortes gestîcnla-
tions , quSl se disloqua le bras.
Alors il pria son adversaire de
le lui remettre ; mais (^elui-<;i lui
répondit « qu'il faudroît pour
cela que le mouvement ou le
changement de lieu fiît possible;
ce qui n'étoit pas suivant lui-
même. 4»
fl. MÉTRODORIISjbonneiB-
tre et bon philosophe , futcnoitiî
par les Athéniens pour être en-
voyé à Paul Emile. Ce général,
après avoir vaincu Persée , roi de
Macédoine , leur demanda deux
hommes : un philosophe. po>}r éle-
ver ses enfans , et un peintre
pour peindre son triomphe. On
choisit Métrodorus , qui réunis*
soit ces deuxtalens.
t lî. MÉTRODORUS , i^hilo-
sophe de la ville de Scepsis en
Mjsie, Quitta lliâbit et la vie
de philosophe poursuii^e la vie
commune. Se.^ ùuvfagés étoient
éôfits en style d'orateur , ce qui
l^empécha d'avoir des disciples et
des miitâteur^. Quoique pauvre 9
il fît un grand mariage chez les
Carthaginois. Dans la suite , il
se retira prés de Mithridate , roi
de Pont , qui lui df>niia sâ coii-
fia^ice , et Ivi rendit les pl«i
;
METT
^nds bonne ar$. Il l'envoya en
^.inbassâde versTigraoe, roi d'Ar-
ménie , et à son retour il le. fit
mourir, parce qu'il avoit conseillé
k ce priuc^ de ne pas donner de
secours à MiUxridate.
L MÉTROPHANE , évêque de
Eyzance , honoré dans rËglise
"'Orient, n>oit vers 3i2 , marljr
de la persécution de Dioclétien.
t U. METROPHANE , évoque
de âmjrne au g*" siècie* Attache •
saint Jgpacede Con-'ilantiuopie, il
s'opposa avec vigueur au turb^i*
lent Phptius , en Hôy « et consigna
ses senti mens de. paix et d^ cou*
corde dans une Lettre très-esd-
niée, insérée daus les Coliectioni
des conciles.
UT. MÉTROPHANE-CRTTO-
PULE , protosyncelle ou vicaire
du patriarche de la grande église
de Constantinôple , envoyé dans
le ij" siècle par Cyrille Tjucar ,
en Angleterre , pour s'informer
exactement de la doctrine de*
églises proteslanles , parcourut
une partie de l'Allemagne ,
où il lia connoissance avec les
hommes ks plus in^lrnits , et
y composa nne Confession de
foi de PEglise grecque , impri-
mée à flelmstadt , en grec et
en latin, en iG6i. Cette con-
fession de foi favorise en quel-
ques endroits la doctrine des {>ro-
te^tans ; mais elle est conforme ,
dans d'autres' endroits, aux dog-
mes de Véglise catbolit^e , el
l*a;\teiir y nnsonne en critique et
en ho?»inie instruit.
METT AIRE. royez'}(UmAiRn.
f. METTBIE (Julien OrpaoY de
U ) , lié k Sair.l-Malo le 2$ dé-
rem l>re en 1709 , d'un négo-
ciant. Son goût pour la médecme
engagea se» parens à l'envoyer eii
î;{)ii;»nde étudier sous l'immortel
îioé;haa\Te. Après avoir p«is«
METT 485
dttùs cefte ëeole des conDoissan*-
ce^ étendues , il vint à Paris »
où il fut plaeé auprès du dmn
de Graniniont, eoLonel des gardée'
françaises , qui le fit médecia d«
son régiment. Ayant, suivi son
protectfur au aié^c de Fri-»
nonrg, il iomba dangeueuseineaf
malade. Il crut .-voir que cette
inteiligecee qu'os somme arac
baissoit avec le corpa j oi se flé*
tnssoit avec lui. il écrivit en
physicien sur ec qui n'est point
du ressort <Je la physique : il osa
faire VHistoire naturelle de Fam^^
La Haye , 174^ , in-8». Cet ou-
vrage , qui respire l'incrédulité à
chaane page, lui fit des ennemis»
Le duc de Grammont le soutint
contre cet orage ; mais ce seigneur
ayant été tué pende temps après',
le médecin perdit sa place , tourna
ses armes contre ses confrères, ci'
«lit au jour son ouvrage 4le ^r/e^
lope, ou 3iaehiavi'l en wiédecine^
Berlin, i74^,av.in^iîi,80uslenow
à^Àleiheius Demetrius ; ouvrage
singulier cnii devient rare. Le sou*
lèvement de la faculté contre celte
Satire obligea l'auteur de se re-
tirer à Leyde. C*est là qu'il pu*
blia son Homme Mac/Une , 474^ i
ta- 1 a • Une snpposi t ton contiii uel le
des principes en (luestion ; lies»
com|)araisoàs 00 des analogies
im])arfailefi , À'igées en preuves;
dos observations particulières as-^
sez justes , <l'où il tire desconcla*
sioa» générales qui n'en naissent
points railirmatron la plus abso*
lue ^ continuellement mise à la
place du doute : telle est la phi'*'
losophie lie l'auteur. L'enthou*
siasmc avec lequel il déclame ,
l'air de persuasion quHl prend j
dt oient capables de faire des -pvo^
séiytes. Aspirant au titre de phi-
losophe, iiavoit^ disoit-il, abam
donné la médecine du corps ,
pour se d'oiMiei* k la médecine <le
lanie. P'Hustovi eu UolUiude , où
486 METT
9on livre fut Hvré aux flammes ,
lise sauva , en 1748 » à Berlin ; il
y devint lecteur du roi de Finisse
et membre de son académie. Il y
vécut tranquille jusqu'à sa mort ,
arrivée en 1751. Elle fut la suite
d'un trait de cette* folie aui per-
çoit dans toute sa conauite. Il
àvoit une fièvre d'indigestion ; il
prit les bains , se fit saigner huit
fois, et ce tua ainsi. Il ne traitoit
pa« mieux les autres qu'il ne ise
traitoit lui - même. Milord Tyr^
connel , ambassadeur de France ,
fut la victime des fréquentes sai-
foées qu'il lui ordonna. Le roi de
russe dit à ce sujet : « Qui au^
roit cru que La Mettrie trouveroit
encore quelqu'un plus fou que
lui ? » Comment ïyrconnel
avoit-il pu donner sa confiance
a (m médecin qui avoit passé sa
vie à décrier la médecine comme
la religion? Quelques écrivains
ont prétenduque La Mettrie s'étoit
repenti dans ses derniers momens,
et que les philosophes de Berlin
ayoïent dit « qu'il les avoit désho-
norés pendant sa vie et à sa mort. »
D'autres auteurs ont écrit <c qu'il
étoit sorti du monde à peu près
comme un acteur quitte le théâ-
tre, sans autre regret que celui de
perdre le plaisir d*y briller. » Sa
conversation amusoit beaucoup ,
lorsque sa gaieté n'a lloit pas jus-
qu'à l'extravagance, etelleyalloit
souvent. On voyoit quelquefois
cet homme qui se paroit du nom
de philosophe , ]eter sa perru-
que par terre , se déshabiller, et
se mettre presque tout nu au
milieu d'une grande compagnie.
Il étoit dans ses écrits ce qu'il
étoit dans ses actions. Se figurant
un jour que le baron -deHaller,
un des plus savans hommes et
des plus vertueux de l'Allemagne,
étoit un athée, il imagina une his-
toire sur son compte et la publia.
Il raconta qu II avoit vu cet hom-
METT
me respectable à Gottîugue dans
un mauvais lieu , combattant
l'e xi stence de l'Etre- supréïne
On trouve dans toutes ses pro-
ductions du feu , de .l'imagina-
tion , du grillant , mais peu de
justesse , peu de précision , peu
de go 11 1. On a recileilli à Berlin,
ijSi , in-4° , en deux volume^^
in- 12,, ses OEuvres philosophi-
ques , renfermant l'Homme ma-
chine y l'Homme plante , l'Histoire
de l'ame, l'Art cie jouir, le Dis-
cernas sur le bonheur, etc. etc.
Dans ce dernier traité , La -^f eltrie
est , selon Diderot , un écrivain
sans jugement , « qui Confond
par-tout les peines du sage avec
les tourmens du méchant y \es in-
convéniens légers de la science
avec les suites funestes de l'igno-
rance; qui donne à reconnoître
la frivolité de l'esprit dans ce
qu'il dit , et la corruption du
cœur dans ce qu'il n'ose pas dire ;
qui prononce ici que l'homme
^st pervers par sa nature , et qui
fait ailleurs , de la nature des -
êtres , la règle de leurs devoirs
et la source de leur félicité ; qui
semble s'occuper à tranquilliser
le scélérat dans le crime , le car^
rompu dans ses vices; dont les
sophismes grossiers , mais dan-
gereux par la. gaieté dont il les
assaisonne^ décèlent un écrivain
oui n'a pas les premières idées
aes vrais fondemens de la mo-
rale.... Le chaos de raison et
d'extiavagance de cet auteur ne
peut é|re regardé sans dégoût
que par ces lecteurs futiles qui
confondent la plaisanterie avec*
l'évidence , et à qui l'on a tout
prouvé quand on les a fait rire. »
Ses principes , poussés jusqu'à
leurs dernières conséquences ,
renverseroient la législation , dis-
penseroient les pareiîs de l'édu-
cation de leurs epfans , renier-
.meroient aux petites - maisons
METT
MET^
487
lliomnie courageux qui lutté for- ; in«l V a-t-il à cela , dit-il inavoué
teiueut contre ses penchans t^éré- ^ que La Mettrie avoit fait des im-
glés, et assureroient Fimmorta- ) prudences et de méchans livres ;
lité au méchant qui s'abandûnne^ ! mais dans ses fumées il v avoit
roit sans remords aux siens. La
tète de La Mettrie est si troublée,
et ses idées sont à tel point dé-
cousues , que , dans la même
fage , une assertion sensée est
eurtée par une assertion folle ^
et une assertion folle par une as-
sertion sensée j * en sorte qu'il est
aussi facile de le défendre que
de l'attaquer. On a encore de lui
la Traduction des Aphorismes
de Bocrhaave , son maître , Pa-
ris*, 1745 , in-ia , avec an long
Commentaire , qui n'est pas le
meilleur ^u'on ait donné sur cet au-
teur, quoi qu'en dise Voltaire. Par-
mi befiucoup d'observations vraies
et justes , if j en a quelques-unes
de fausses , et quelques sentimens
singuliers. La Mettrie , suivant
Voltaire^quiravoit beaucoup con-
nu , étoit K un fou qui n'écrrvoit
oue dans l'ivresse, a Maupertuis
oit à peu près la mémo chose dans
sa lettre a Haller ( tome troisième
de ses OEuvres , édition de Lyon).
Le marquis d'Argens le repré-
sente précisément de même. ( ybjr^
le Journal enc^^clopédiqne, jan-
vier 1762 , extrait de ïOceilus
lucanus du marquis d'Argens ,
p. 55 et suiv.) On doit à La Mettrie
Ja Traduction des ouvrages sui-
vans de Boerhaave : Traité de la
matière médicale , Paris , 17^9 ,
in- 12 ; et Traité des maladies vé-
nériennes, Paris, 1753, in- 12.,
Le roi de Prusse fît son éloge
funèbre. Cet éloge fut lu à |
l'académie par un secrétaire de '
êes commandemens. Ou se plai-
gnit d^ns le temps qu'on eût sui-
vi, en faveur diin académicien
reconnu pour athée , la coutume
de faire cette petite oraison fu-
nèbre. Voltaire tâcha de le justifier
dami une lettre k Koenig : «< Quel
âes traits de flamme. D'ailleurs ,
c'étoit un tr^bon médecin , en
dépit de son imagination , et ua
très-bon diable en dépit de se«
méchaiicetés. » Il est vrai que
Voltaire contredit , dans les Mé-
moires-de sa Vie, l'éloge qu'il
donne à La Mettrie , comme mé-
decin , et il le représente comme
le plus mauvais ae la terre dan»
la pratique ; et quant à ses traits
de flamme , il dit ailleurs que
sa conversation étoit un conti-^
nuel feu d'artifice, qui amusoit
un moment , et qui bientôt fati-
guoit. Il avoue encore qu'il avoit
fait imprimer tout ce qu'on peut
imaginer de plus effronté sur la
morale, et qu'il ne vouloit pas
qu'on eût des remords. Ces court
tradictions sont fréquentes dans
Voltaire.
M[ETZ ( Pierre-Claude Babbibr
du ) , lieutenant - général d'ar-
tillerie et des armées du roi ,
né à Rosnaj en Champagne ,
l'an i658 , se signala dès ses
premières années dans la profes-
sion des armes. Ayant reçu , en
1657 , une blessure dont il fut
marqué toute sa vie , il fut dîx-
\tx\i mois à en guérir , et ne put
servir dans la campagne de i638,
la seule qu'il eût luauqué depui^r
qu'il fut entré au service jusqu'à
sa mort. Il se distingua sur-tout
par son application a perfection-
ner l'artillerie ; il la mit dans un
état où elle n'avoit jamais été , et
la fit servir presque avec la même
intelligence. Il fut tué, d'un coup
de mousquet à la tête , en 1690 ,
à la bataille de Fleur us. Il étoit
alors lieutenant- général. On~le
regardoit comme le plus habile
ingénieur qu'eût eu. la France
488 MEIJN.
avant Vauban , et comme un des
hommes les plus bien faisans et
les plus vertueux que' 1 état mili-
taire eût prodfiit. Louis XIV
dil au frère de ce brave olficier :
« Vous perdez beaucoup ; mais je
perds encore davaiTt»ge , par la
dinîculté que jVurai de rempla-
cer un si habile hpmme. » Ma-
dame la daupbine, Tajant aper-
Ç't quelque temps auparavant au
d'ï.ei: du roi , dit tout bas au
jprirce : «Voilà un' homme qui
est bien laid ! — Et moi , répon-
dit Louis , je le trouve bien beau ;
car c'est Un des plus braves hom-
mes de mon royaume. »
METZU (Gabriel) , peintre ,
né a Leyde en 161 5 , mort dans
teite Tiïie en i658 , a laissé peu
âe tableaux ; mais ils sont pré-
C.eux par la finesse et la propreté
de sa tonçhe , la fraîcheur au
Coloris , riotelligience du clair-
gobscui'j et rexftctitode du des-
sin. Il ne peignit presque j^in&is
.u'en petit. Sa Femme au c<)rset
* ou^e , Tun des tableaux les plus
Prc'cieux de ce peintre , a ëlé
^endu dernièrement 7,920 liv.
MEVîITS , ou M/Evius, poète
du temps d'Auguste , ridicidisé
par Virgile et p«r Horace. Iaw et
Ba\ius , Colins de leur siècle,
étoient sans gloire , et vouicieut
rôter à ceux qui la mériloioul. '
M EU L EN. rbj-es Vakdee-
MruLEK.
* MEUN , ou MEUNG (Jean
de) , né à Meun en 12.S0 , fut
appelé Clopinely parce qu'il étoit
boiteux. Il s'appliqua à la diéo-
logie , k la .philosaphie , à l'as-
tronomie , à la chiniiâ > à l'âHth-
ihérique , et sUr-toût à la poésie.
)\ amusa la colik* de Philippe-le-
Jiel par âon esprli et son enjouie-
iVient. Quoique médîsHUt et sati-?
jrique à Tég^ird des femmes , il
MEUN
en fut aimé. Quelques dames vott
lurent, pour se venger de ses nié-
disanccs , le fustiger ; il se tira
d'embarras , en leur demLandanjt
que les premiers coups lui fussent
portés par celles qui donnojcnl le
plus cfe prise ^k sa satire. On
croit qu'il mourut vers l'an i564.
Il légua , par sou {estiment , aux
dominicains un coîïre rempli d'ef-
fets précieux , k ce qu'on pou-
voit jujjtîr par s« pesanteur, et
qui ne tlevoil <*tre ouvert qu'après
sa mort : on l'ouvrit , et on iiy
trouva que iies pièces d'ardoiges.
Les jacobins , indignés de se^ voir
joués, s'avisèrent de déterrer Cio-
pinel ; mais le parlement de Pa-
ris les obligea de lui donner Une
sépulture honorable dans le cloî-
tre même de leur couvent. Ce
poëte s^étoil <Pabordtait counoitre
par quelques petites pièces. I^
Roman àe la Rose lui étapt tombé
entre les mains, il résolut de \e
continuer ; Guillaume de Lorris ,
premier auteur de cet ouvrage,
n'aroit pas pu Tachever. Ce ro-
man parut a Paris en i5o3, in-
lol. CJéuient Marot le revit et
en donna une édition nouvelle
en i53i , petit^ in - folio. Jj'abbé
Leugle! duFresnoy en publia une
autre depuis , sous le titi'e «ui-
vanJ : L*^ Romande. la Ro.t^ , par
OuiUaume de Lorris , et Jean de
LVieun , dit Clo^nnel , re^u^ sur
plusieurs éditions^ et sur çuci^
qurs anciens manuscrits^ avcom^
pagne de plusieurs autres ou-
vrages , d'une prejace lus torique^
de notes et ^fun ^^lossaitie , Pans ,
1735 , 5 vol. in-i;2. L'amour pro-
fane , la satire, la morale y* li-
gnent tour k tour ; c'cot un reoueil
informe de satires, de coules,
de saillies , de grossièretés , de
traits moraux, et d Indécences, li
.y a une ncuveté qui plriit, paice
qu'elle n'es«t pas de notre S4ècle.
Clopinel a hâl encore une ^lar
M EUR
M EUR
489
Atctiôn d
'Uon de
du livre de la Consola- 1 s'appliqua k l'étude du grec après
la pkilo&ophie , par le t cefie du latin , et donna ses CUi'œ
célèbre Boèce, i494>^''~^''^^* ' ^°^ I pl^^^f^^* ^ philosophie morale.
antre des Lettres (CÀbailard.; une
autre de Vuirt de Chevalerie ,
selon Yégèce , lequel traite de la
manière que les princes doivent
ffnir aujait de leurs guerres et
batailles y Paris , \^%% , in-folio.
On^ encore de Clopinel le plaisant
jeu dtt Dodechedron de fortune ^ses lui donnèrent occ;i|sion decon-
( dez ) , non moins récréatif
qu'ingénieux et subtil , revu par
JF'rançois Gruget , Paris, 1^77,
in-S"»/
MEUÎNÏER. royez Meusnier.
* MEUREU ( Wolgand ) , né à
Aldemberg en Misnie , Tan i5i3,
étudia sous les plus habiles maî-
tres , et se distingua tellement
dans son cours de philosophie ,
r|u^il obtint dans Tuniversité de
L«eipsick une cliaire dans cette
science. Mais entraîné par son
gt)ut pour la médecine , il reçut
le bonnet de docteur dans celte
faculté en i549« Pour étendre la
sphère de ses connoissances, il fut
à Padoue, dont les écoles avoient
alors beaucoup de célébrité , y
reçut les leçons des plus savans
{professeurs , et parcourut ensuite
a plus grande partie de Titalie.
De rc^tour à Leipsick-, il v professa
a la fois , et avec beaucoup de
distinction , la phiiosopbie et la
médecine. Meurer mourut en
cette ville Tan i585 , laissant un
^rand nombre de consultations
recueillies et mises au jour par
fiix;ndelius,Francfort, 161 5, inr4''.
1 1. MEURSIUS { Jean ) , «é
en 1579 au village de ïx)csduine
près La Haj« , ht paroîlre , dès
son enfance , des dispositions ex-
tvat)rdi»aireB pour les belles-let-
tres et poér les sciences. A l'âge de
16 ans il écrivit un Com?nentaire
un Lvcof»hrati ; h 17 il publia
çon 'Spi^iteginm sur Théocr*te. 14
la théologie même eurent leur
tour ; témoin sou livre De glorid,
et ses Méditations chrétiennes sur
les psaumes i i6et i iÇ. Il alla étu-
dier le droit à Orléans avec \es
fils de Bameveldt, qu'il accompa-
gna dans leurs.voyages, Sescour-
noître les cours des princes de
rEurope , et de converser avec
les savans. De retour en Hol- '
lande , il obtint la chaire d'his-
toire a Levde en 1610 , et en-
suite celle de la langue grecque.
Sa réputation augmentant de
jour en jour , Christiem IV ,
roi de Danemarck , le fil pro-
fesseur en histoire ei en politi-
que dans Funiversité de Sora
en i5'25. Meursius remplit cette
blacc avec succès. Ce docte et la-
borieux écrivain mourut de la
pierre , non pas comme le dit
Valérius dans sa Bibliothèque bel-
ffique,eh i64i»niaisle 20 septem-
bre 16^9 , ainsi que l'annonce
Pépitaplie mise a hoar sur son
tombeau ; Scalif^er,..* etc. On a .
de lui un grand nombre de savans ^
ouvrages , dont plusieurs reg.'>r-
dent Vétat de l'ancienne Grèce :
1. De populis Atticœ. II. Altica-
rum lectionum Ubri quatuor^
m. Archontes Athenienses. fcV.
FoHunn Attica , de Allienarun^
orii^ine. V. De festis Grmcorum.
Ces diiférens truites , remplis d'é-
rudition , se trouvent dans le&
Piccueils de Grœvius«t de Groiio-
vins , ainsi que son excellent ou-
vrage, intitula Eleusjnia , sive
de Cereris Ele-itsynce sacro et
festo, qui avoil été imprimé à
Leyde , 1619 ? 10-4" • Vî. tlitiloria
Danica , 1600 , in-4'' : c'est This--
toire des l'ois Christiem !•', Jean
cl Christiftrn II. Vif. Un grao<i
tipnbre de ZVwrfttc/ro«*d'ault;un5
(
s
490 ' MEUS
grecs qu'il a enrichies de notes ,
eDtre autres : De l'Histoire ro-
niaiDe de Théodore Métechite ;
des Letties de Théophylacte ;
de la Tactique de Couslaiitin
Porphjrogenète , de TOrigine de
Constantiuople de George Co-
dinus ; des Harangues des Pères
grecs , qui n*avoient pas encore
été publiées, etc. VIII. Une His-
toire de l'université de Leyde ,
sous le titre d AtJienœ Batavœ ,
1626 , in-4®. I X. Glossarium
ÇrœcO'bafèorum , Leyde , 161 4 »
iu-4'*« X. Creta , Cjprus , R/io-
dus y Amsterdam , lôyS , in-4'':
c'est une description de ces îles
et de leurs antiquités. XI. Rcr
rutn Be/gicarum lib. I, 1612 ,
► lib. I r, . 1614 , in-40. C'est
l'histoire de ce qui s'est passé
dans les Pays-Bas sous le dnc
d'Albe. La première édition ayant
déplu a ses concitoyens , et les
ayant même irrités au point de
le vouloir dépouiller de ses em-
plois , il en fit une seconde plus
ample , où il montra beaucoup
de complaisance pour ses criti-
ques , quelquefois aux dépens
de la vérité et de l'exactitude des
faits. Tous les ouvrages de ce
savant oh été retueilhs à Flo-
rence , 1741 , 1763, en 12 vol.
in-fol. P'^Ojr, P^FFENDOBFF.
IL MEURSIUS (Jean), fils
dïT 'précédent , né à Ijejde en
161 5 y mort en Danemarck à la
fleur de son âge , publia di-
vers ouvrages , parmi lesquels on
distingue , I. Arboretum sacrum,
sive De arborum conservatioiie ,
Leyde , 1642, in-8«. II. De Tibiis
veterum , Amsterdam , in-ia ,
dans Gronovius>
m. MEURSIUS. Voy, Cho-
BI£R.
t I. IVIEUSÎSIER ( Philippe ) ,
habile peintre^ né à Paris en i655,
où il mourut en 17^4 i i^it reçu
MEUS
à Faeadé'mie , et en devînt tréso<»
rier. l^uis XIV et Louis XV le vi-
sitèrent dans son atelier. On lai-
accorda une penj^ion et un loge-
ment aux galeries du Louvre. Cet
artiste excelloit a peindre Par-
chitecture. Ce fut lui qu'on choi- ,
sit pour représenter Parchitec-
ture de la voûte de la chapelle
de Versailles. Le. duc d'Orléans
l'employa à decon^r la. galerie de.
C oy pel' au Palais-Royal. Le châ-
teau de Marly étoit encore orné
des peintures de cet habile maître.
On voyoit dans la collection des
tableaux du musée de Versailles
plusieurs perspectives de Meus-
nier , fort estimées. Ce peintre
a aussi travaillé , avec succès, k
des décorations de feux , de
théâtres , de fêtes , etc. Ses ia^
bleaux font un efiet admirable ,
par l'intelligence avec laquelle \ï
a su distriouer les clairs et les
ombres ; il entendoit parfaite-
ment la perspective. Son archi-
tecture est d'un grand goût, régu-
lière , et d'un nui étonnamt.
* II. MEUSNIER (Jean-Bap-
tiste-Marie ) , général français ,
membre de l'académie , et ancien
oilicier du génie , né à Paris 1^
19 juin J754 f sembloit né pour
la science du calcul etdescomiois-
sances abstraites. A peine avoit-
il terminé le cours de ses études
publiques , qu'il fut placé k la
tête d'une école académique.
Employé quelque temps après
par le gouvernement aux tra-
vaux du port de Cherbom*g , il
seconda les ingénieurs en chef, et ^
fit preuve de beaucoup de talent.
Il étoit lieutenant-colonel du gé-
nie à l'époque ^e la révolution,
et fut chargé en 1790 , par le mi-
nistre de la guerre, du soin d'éta-
blir des signaux pour, transmettre
les nouvelles qui pouvoient inté-
resser l'état 9 les armées et le
I
MEXl
bien public. En 1790 il publia
la description d'une iampe écono-
mique de son invention , et quel-
ques iôée9 nouvelles sur la -dé-
composition de Teau. Employé à
l'armée du Rhin en 1792 , il y
rendit de grands services , et dé-
lendit avec le plus grand courage
\te petit fort de Kœnigstein con-
tre les Prussiens ; mais s'étant
rendu enfin faute de vivres , il fut
aussitôt échangé , entra dans
Majence, et la défense du fort
Cassel lui fut confiée. Dans une
attaque qui eut lien au commen-
cement de juin 1793^ pour s'em-
parer des îles du Mein , il eut la
cuisse emportée par un boulet de
canon, et mourut le i5 du même
mois.
. ♦ I, MEXIA (Louis de). On n'a
aucun détail ni sur sa patrie , ni
sur l'époque de sa naissance , ni
enfin sur celle de sa mort. On ne
le connoissoit que sous le nom de
Protonotario ; c'est aussi sous
cette dénomination qu'il s'an-
nonce dans son ouurage» Il y a
lieu de croire qu'ail naquit de la
famille des Mexia de Se ville , il-
lustrés par les hommes de mérite
qu'ils donoèrent k leur patrie
vers le i6* siècle. Cet écrivain ,
qui paroît aVoir vécu vers le mi-
lieu du règne de Charles h* , n'a
laissé c{u'un petit ouvrage ajant
pour titre Apologue sur t oisiveté
et sur le travail ^ sous le nom al-
légorique de Fabricio Portundo.
Cet ouvrage , publié la première
Ibis à Alcala de Henarès en
iSêfi y fut commenté par Fran-
çois Cervantes de Salazar. Mexia
fait preuve dans cf tte production
de grandes connoissances , et de
beaucoup de modestie. Il imite
plusieurs passages de la Vision
agréable du bachelier La Torre ,
en rapportant souvent ses pro-
pres paroles. La morale de ceUe
MEXI
Wi
fable est de prouver que tous If.»
biens consistent dans le travail >
et qu'au co^lr^èire l'cMsivcté est
la source de tous les vices. Le
style de cet apologue est pur ,
noble , naturel et assez correct ;
et quoiqu'on y remarque des dia-
logues qui ne sont pomt exempts
de froideiu" et de monotonie , on
y rencontre cependant 4^ temps
en temps des morceaux d'une
grande oeauté.
t n. MEXIA (Pierre) , écrivain
c'spasnol^ d'une fan^ille illustre de
Sévifle, vivoit au comme^icemo'it
du lô*" siècle. Ce fut k cette épo-
que , qu'après avoir fait ses étu- '
des dans sa patrie , il se fit remar-
quer entre tous ses contempo-
rains. Alors sa vaste érudition
lui attira de la part de l'empereur
Charles V la charge de son histo-
riographe ; il en remplit les fonc-
tions jusqu'en i552 , epomie dosa
mort. IjCS ouvrages qu'il publia
sont , -I. Recueil rie leçons diver'
ses, imprimé k Sévilieen i54^.,
in-4°; ouvrage curieux et amu-
sant, quoique écrit sans méthodes,
et d^âne simplicité monototie;
Il en fut fait des traductions ita-
lienne , flamande , allemande et
française. 11. Histoire des Cé-
sars , imprimée la première fois
a Séville en i545, in-fol. , depuis
k Truxillo en i564 9 et en dernier
lieu k Anvers en \3jS. III. Des
Colloques ou Dialogues imprimes
la première lois k Séville en i547.
Il traite , dans cet ouvrage i des
médecins et de la médecine ; des
disputes des philosophes ^ des as-
tres et des éiémens. Ces mêmes
dialogues , réimprimés k An-
vers en i56i , avoient déjk été
traduits en italien et publiés k'
Venise eu 1557. Mexia a laissé
imparfaite l'IIistoire de Charles
V y car elle s'arrête k l'époque
du voyage que cet empereur fit
49^
MEY
/■
ttn TtRlie , lorsqu'il fut à Bolo^e
poHrson courorniement. Celui de
tous SCS ouvrages qui lui a fait
le plus d'honneur est l'Histoire
impériale et ce'sarientie , où sont
reufemiëes le« vies publiques et
privées de tous les empereurs ro-
mains depuis Jules Ccsar jusqu'à
Maximilien I*' , empereur d'Au-
triche. Qest une très -exacte coin-
ci la tioa extraite des plus anciens
historiens. J^ sljle de cet ou-
\rage, qu'il dédia à Charles V,
est ch&tié , clair , grave et concis,
mais il n'est pas toujours noble ,
<^gal ni correct. Indépendamment
des latinismes que cet -écri^rain
afTecte , ses locutions offrent un
earaetère de vétusté relativement
a l'époque où il les emplojoit,
d'après la Comparaison dés ou-
vrages des autres auteurs <lo son
temps. Telle est du moins Topi-
nion'du critique Capmany.
MlEY
Tï. MKY (Van der) -, ^yc\iT el
fondeur de caitictères d'imprime-
rie , composa , au commencement
du id* siècle, les planches solides
et toutes d'une pièce d'une 6ible
hollandaise , in-fol. , ainsi que
celles duTi nouveau Testament
grec , in- ^4 > et du Lexicon Sy-
rincum , *i vol. Mey , par ce pro-
cédé vpeut éf re considéré comme
l'inventeur des planc^i^s selides'^
ou stéréotjpaçc. frayez Gfip.
1 1. MEY (Jean de ) , né à Mid-
•dclbourg en Zëiande , reçu doc-
teur en médecine à Valenee en
Dauphiné , revint dans sa ville
natale > où il fut jusqu'à sa mort
( 1676 ). ministre et prolésseur de
théologie. On a de lui, I. Corn-
aient^wia physica , sive Exposi-,
tio aîiquot locoè'um Penteileuchi
nwsàici , m quihus ér^itiw de re^
bus netturalibus , elUiai -ad medi-
eiîiamattine/Uibus , Mediol^urgi ,
jkiSi , 1661 , în-4*. lï. Commen-
fxtrius in Joannis Oce<faevt me-
tamorphosim in»ectontm , cum
appendice de 'hemeroinis et oome^
tiis , ibidem , 1668 , in-8» , avec
%uj«s. — Un auttie médecin tsol-
ibndais , connu sous le nom de
Frédéric Van der Mey, a donné ,
J . Histopia meehca de ifeiiÀpne ,
catarrho , tnssi , aerin , ffega»
Comitis , i6a4 •> io - 4** ï^* ^^
moMs ^t symU^Hiatihus breidqm^
tempore oksidionis , Antverpiœ , faisoit pont ol>Cenir contre lai
ttxijî ^D-4*
tîlï. MEY (Octa\'io), négociant
de Lyon , mort en 1690 , açq^iic
de grandes richesses par Vinven-
lion de lustrer la soie el les étof-
fes ; ce qui s'appelle leur donner
l^eau. Le hasard , f>ki4 que font»
combinaison , produisit cette dé^
couverte. Mey s'aperçut qu'un
brin de soie qu'il âvoit tenneqiiel-
que temps à la boncke avoit ac-
i\W\s plus d'éclat; il appliqua Teau
aux étoffes , et parvint à les lus-
trer. C'est lui qui acquit te eé^
lèbre bouclier, raal.k propos ap-
pelé bouclier de Scipion , trouvé
dans le Rhône, et donné k i^uis
XI Y par Pila ta , héritier d'Octa-
vio Mey. De savans cri tiquas ont
prouvé que ce bouclier n'appar-
tint jamais a Scipion. '
t IV. MEY (Claude), abbé,
et avocat an parlement de Paris ,
né à Lyon w 16 janvier i']\'i ^
savant dans les langues grecque e t
latine. Les esprits étoient agités
par les questions du jansénisme
lorsqu'il entra dans l'état ecclé-
s-iaslMfue. Admirateur aiélé des
Pascal c< des Amauld , Tahiti
Mey adopta ieurs opinions. . ]>!«>
saiis fortune , il se livra à l'étud*
ài\ droit canonique. Ijes }ésniie»i
lui att4'4l><)èi'eiât plusieurs écrits
qui parui>(:;ut contre eux. U Sn(
averti <ics dérnaVches que l'on
UBC AeUi*? de cQcl>€t : eu t^tyi i\
<.
?
MEYE
8e;*etifa à Sen^. lia publié £'5-
S4ii$ de mclapln'siqucy Paris 1 vol.
in-^ia. Consimalion pour tes hé^
nédictins , contre la commission
pour lu suppression des régu-
iiérs , 2 vol. in-4'*» Dissertation
sur le sacrement d$ teuclutris-
tie dans le sacrifice de la messe ,
a vol. iii'-ia. Il a troif aillé avec
Maultrût à la première éditioa
des mon u mens du droit public
iraonais , ouvrage attribué à Mi-
^haut de Mont - Bltn , .conseil-
ler au parlement. Il a coopéré k
Ja requête d*ua sons~(érmier pour
le coQlrole des billets de con>
fesston.
i- 1. MEYER (Jacques ) , histo-
rien et littérateur , né le 7 jan-
vier 149 < ^ Ylcteren , dans la
châtellcnie de Cassai en Flan-
dre , près de Baillent , d^où il
>itvoit pris le nom de Baliola-
nus, enseigna les belles-lettres
à Bruges. 11 moui*ttt curé de Blanc-
kenborg, le- 5 février i552. Ses
principales productions sont , I.
AnnàUs renun Flaftdricartim ,
.Anvers, r56i , in^fol. Ces anna-
les vont jusi|u'à l'an iii7* Elles
sont estimées ; le style en est
coulant et assez pur. On lès
' a réimprimées dans la collection
des Histoires belgiques , Franc-
fort, i58o. H. Fiandricarum re-
rum decas , Bruges, i53i , in-
4' > etc. — Antoine MtvK» , neveu,
«i Philippe Mcttu , petit-neveu
ée Jacques, se sont distingués
datis les^béiles-leUres. Ils ont
composé plusieurs pièces ^e
ters.
» n. MEYEÎl (Félix) , peintre al-
lehiand, né h Wintertur en i653 9
imita la manière d^Ëni^dls , pein-
tre dé paysages 1 dont il avoit été
' Relève. Il* étudia en Italie , mais
s'attacha plus iPftrticalièremeiit
- AtiJK^lades^tt'ilfit«»âuisM,d(H>t
MEYE 493
]e climat semlAoît mietiY lui Ci»H
venir , et dont les sites pUtures-
ques lui foumissoient , pour le
eenre qu^il a voit adopté , une
loole d'idées vastes et heureuses.
Il s'acquit une grande liberté de
pinceau et beaucoup de facilité
dans Texécution. C'est ce qu'on
peut observer dans ses ouvrages ^
qui ant été pour la plupart ré-
pandus en Alkmagne , ou il s'é-
toit fait une réputation brillante.
Il mourut en I7i3 9 âgé de
60 ans,
t lU. MEYER (Livinus de),
né d'une famille noble de Gand,
sefit jésuite , et se distingua dans la
tliéologie 1 l'histoire et la poésie.
Son po^meSKr/a Colère, divisé en
trois livres, est généralement es-
timé des amateurs de la langue
de l'ancienne Rome. On y trouve
des Vers dignes du siècle d'Au-
guste. Parmi ses ouvrages théo-
logiques , celui ^ui a Fait le ]>lus
de bruit est une HistoiVe des
congrégations deAuxiliis, contre
le P, Jacques-Hyacinthe Serrj ;
elle est uitliise. Il a beaucoup
écrit contre les jansénistes. Meyer
mourut à Louvain , le 19 mai^
1730 , à 75 ans»
IV. MEYER. Il y a eu du mé ^
me nom des peintres et des gra-
veurs suisses. ïM plus célèbre est
Rodolphe, mort fa Zurich en i658,
qnigntf^Ales (igurcs il^VHehetica
sancta d|r Murer*
♦ V. MEYER (Laurent) , pro-
f^seur en théologie , membre de
l'académie de Franeker çt de la
société des sciences de Harlem ,
mort en J79& , a donné une Trti^
duction hollandaise de la Phy-
sique sacrée de Schuchser, 12 vol.
iti«8* , enrichie d'aa^entations
eonsidérables p «t imprimée à
AJDist«rd•l&^
494 MEYG
* VI. MEYÊR j général fran-
çais , né à Lucerne en 1765 ? en-
tra en 1784 dans les gardes suisses
en qualité de sous-lieut€nant ; et
en 1792 il quitta son corps pour
Ï)asser a l'armée du Nord en qua-
lié d'aide- de -canip du général
LaFajette.Nommé quelque temps
après adjoint d'état-major aux ar-
mées des Pyrénées, il mérita, par
SCS talens et son courage , le grade
d'adjudant - général. En l'an 3
{ 1 795) , promu au grade de général
de brigade , il continua de prendre
part aux succès des armes françai-
ses sur cette frontière. A la paix,
il fut envoyé à Tarmée des côtes
de l'Océan ; et en l'an 6 ( 1797) à
celle d'Italie , où il fut pris par | page 83.
les Autrichiens. Traîné dans les
prisons de Hongrie , il s'occupa
de recueillir les matériaux de l'ou-
vrage qu'il publia depuis sons le
titre de Lettres sur la Carinthie,
Revenu en France, il reçut la mis-
sioB de conduire des secours en
Egfple; mais forcé de ramener
eu France la légion expédition-
naire qu'il commandoit , il ne re-
vint qne pour demander à par-
tager la gloire et les dangers de
r<irmée de Saint- Dominrue ; et
c'est dans cette colonie que la
'mort mit un terme à sa carrière
et à ses services.
MEYS
Guillaume des Autels.) La disipafe
s*échauffant de plus en plus , no-
tre réformateur publia une Ré-
ponse à la désespérée réplique de
Glaomalis de f^ezelet , transfor^
méenGyllaome desAoteh , Paris ,
i55i, in-" 4; et enfin un Traité
touchant le commun de Vescriture
francoise , Paris , i^lp. , in-4** 1 et
1545, in-8<». Il est fort singulier
que les trois acteurs qui fîguroîent
dans cette dispute fussent un
Lyonnais , un Bourguignon et un
Manceftu , et que ces personnages
voulussent a cette époque ensei-
gner à bien parler et a bien
écrire. Voyez la Bibliotlièque
française àe Gouget ,. tom. I,
MEYNIER. VoyezO¥vhsx&.
♦ MEYGRET (Louis) , né à
Lyon , publia a Paris en i55o ,
'■iti-4*> 11*1 Traité singulier sur l'or-
thographe française , snus ce titre
bizarre : Le Tretté de la Gram-
mère francoeze^ qui fit bëau^
coup de bruit , et lui attira des
satires et des éloges , car cet ou-
vrage eut des partisans et des ad-
versaires. Louis Meygret répon-
dit à ces derniers par : Défenses
fie Meygret , touchant son livre
de rorthographejrançaise, contre
les censures de Gktumalis et de
ses adhérens. (Nom supposé de
MEYSONNIER (Lazare) , né dan»
les environs de.jL^yon au commen-
cement du i7« siècle, embrassa
la médecine , et gagna beaucoup
d'argent a publier un Almanacà
sons le titre au Bon Ermite^ Les
contes , les prédictions dont tlie
remplissoit , le firent rechercher.
De protestant , l'auteur devint
catholique , et de médecin cha-
noine. On lui doit , I. U His-
toire du collège de médecine de-.
Lyon , . ouvri*ge incomplet et
sans profondeur. JI. PhamiacO''<
pée abrégée, III. Introduction, à
la philosophie» IV. Traduction de
la magie naturelle de Porta.
V. Science de Vesprit.Yl. OEnO'
logie , ou l^iscours d^vin et de
ses excellentes propriétés pour
Iq guérisôn des maladies , Lyon ,
1606 , in-fol. Meysonnier niou*
rut en 167a. *
* MEYSONNIER (JustfrAurèle),
sculpteur > architecte, peintre et
orfèvre, né > Turin en 1.696,
n:ort à'Paris en 1750, se distin-
gua dam. touj» les genres , obtint
>
MEZE •
le brevet d'orfëvre du roi, et la
place de premier dessinateur de
scm cabinet. Il a gravé quelques
JEaux "fortes, et laissé un grand
nombre de dessins concernant
Tarchitecture et rorfévrerie , dont
Uuquier a gravé et publié une
grande partie.
t MEYZIEU ( Jean - Baptiste
Paris de ) , ancien intendant de
l'Ecole anilitaire de Paris, mort
dans ^cette ville le 6 septembre
1^78, SI Jburni divers aiticles à
TEncyclopédic , et a écrit une
Lettre sur VEcole militaire ,
Londres (Paris), 1755, in-^8»-
. On lût doit encore la tragédie dii
l^remBlement de terre de Lis^
bonne , qu'il s'amusa à composer
avec du ''Coin , son secrétaire ,
et que le ikineux perruquier An-
dré fît paraître sous son nom.
Voyez AwDM' , û^ XXÏV.
MEZENCE. Jlfczë/i^ii/5, roi
des Tyrrhéniens , qne Virgile ap-
pelle Conteniptor (U\>ùm , étoit
aussi ennemi des bomnies que
des dieux ; il faisoit égorger ceux
qui lui déplaisoient , ouïes iai-
soit mourir lentement , attachés
. bouche à bouche à des cadavres.
Ses sujets , dont il étoit le tjrau ,
le dépouillèrent de ses états , et le
forcèrent de se réfugier , avec son
fils La usus, auprès de Turnus^ roi
des Rutules , dans le temps qu'il
faisoit la i^uerre k Enée. Ce prince
«t soii fils s'étant trouvés dans
une bataille , furent tués l'un et
l'autre par le prince trojren.
t MEZERAY ( François-Eudes
de ) , né l'an 1610 à Ry en Basse-
Normandie, d'unchirargien, s'a-
donna d'abord à la poésie ; mais
il la quitta ensuite par le conseil
du rimeur des Iveteaux , son
. compatriote , pour l'histoire et la
politique. Ce po;ëte lui procura
MEZE 495
dans l'armée de Flandre l'emploi
d'bfïicierpoinifeur, qu'il exerça peu
dant deux campagnes avec as^ez
de dégoût. Mézeraj avoit une ar-
deur incroyable pour l'étude. H
abandonna les armes pour s'en-
fermer au collège de Sainte-Barbe,
au milieu des livres et des manus-
crits. Dès-lors il projetoit une
Histoire de France, Sa tro(p
grande application- lui causa une
maladie dangereuse. Le cardinal
de Richelieu, instruit de son état
et de ses projets , lui fît présent
de 3oo écus daijs une bourse or^
née de ses armes. Eu i643 il
Imblia le premier volume 'de
^Histoire de France, La cour le
récomp^isa de ses travaux par'
une pension de 4^00 liv. Con-
rart , un des premiers membres
de l'académie française , étant
mort , cette compagnie lui donna
la place de secrétaire perpétuel ,
que cet académicien laissoit va-
cante. Il travailla en cette qualité
,au Dictionnaire de V Académie ,
et mourut le 10 juillet i685. Il
étoit si négligé (ians sa personiie ,
qu'on le prenoit pour un men- \
diant ; sa physionomie , qui n'an-
nonçoit point son esprit , et sa
taille qui étoit médiocre , fie par*
loient pas en sa faveur ; aussi fut-
il arri^té un jour par ley archers
des pauvres. La'bévue^, au lieu
de Pir ri ter , le charma ; car il
aimoit les aventures singulières.
Il leur dit t( qu'il étoit trop in-
commodé pour marcher , mais
que dès qu'on auroit mis une
nouvelle roue a son carrosse , il
iroit avec eux par-tout oh il leur
plairoit. » Une de ses bizarreries
étoit de ne travailler qu'à la lu-
mière , môme en plein jour , aa
cœur de l'été; et comme s'il se fût
alors persuadé qu'il n'y avoit plus
de soleil au monde , il ne man-
quolt jamais de reconduire jus-
qu'à la porte de la rue, le ilam*-
4y6 MEZE
l>eau'2i la main , ceux qui lui reiï-
(doieùt visitç. Il aSecta pendant
tout le cours de sa vie un pjr-
rhonisme qu'il démentit dans ses
demiersjours; car ayant tait Tenir
ceux de ses amis qui avoient été
les témoins les plus ordinaires de
sa licence à paner sur les cboses
de la religion , il en fit devant eux
uoe espèce d'amende honorable ;
il la terminaux» les priant d'oublier
ce qu'il avoit pu leur dire autrefois
de contraire. « Souvenez-vous ,
ajouta-t-il , que Mézeray jmourant
est plus croyable que Mézeray en
santé... « De tous ses travers , au-
cun ne lui (jt plus de tort dans
le public, que rattachement qu'il
prit pour un cabaretier de la
Chapelle (petit village sur le
chemin de Sainl-Denys), nommé
Le Fauclxeur , chez lequel quel-
qucs<ïuns de ses amis le menèrent
un jour.. U prit tast de goût k
la franchise de œt homme et k
ses discohrs , que , malgré tout
ce qu'on put lui dire , il passoit
les journées entières chez lui. 11
le fit même à sa .mort son léga-
taire universel , excepté pour les
biens patrimoniaux , qui étoient
peu de chose , et qu'il laissa à sa
iamille. La bonteille étoit tou-
jours sur sa table lorsqu'il étu-
dioit; et<i] avouoitqucia goutte
dont il étoit tourmeuté lui ve^
noît de la fillette et de la feuil-
lette. Mézeray craignoit extrê-
mement le froid. Patru le ren-
iïontrant un matin qu'il geloit
fort , et lui ayant demandé com-
ment il se troîivoit du temps.
« Je vous quitte promptement
Sour regagner mon feu , Ini dit
[ézQray , car j*en suis à L. » On
expliqua cette énigme a Patru.
Mé*eray , dès Tentrée de l'hiver ,
avoit derrière son fauteuil douze
paires de bas , étiquetés depuis
la lettre A jusqu'à M. En sor-
tant du lit , il coRSultoit toujours
MEZÊ
son baromètre , pour en chausser
autant de paires qn'il y avoit de
degrés de froid. Lorsqu'il étoit
question d'élire un nouvel aca-
aémicien , il donnoit toujours
une boule noire k l'aspirant; la
singularité de son caractère ne
lui permettant d'estime pour qui
que ce fûu Les Histoires <fe Mé-
zeray se ressentent des défauts
et ^3 qualités de son ftme. Il
écrit d'une manière dure ,basse,in-
correcte ; mais avec précision ,
avec assez de netteté et avec
liberté. U s'élève souvent au - de-
sus de lui même. Cest un Ta-
cite dans quelques endroits pouf
l'énergie. Quoique ses expres-
sions ne soient pas toujours aus-
si heureuses que celles de l'his-
torien latin , il a comme lui l'art
de peindre ses personnages d'un
seul trait > et de faire réfléchir
en racontant. Aussi vrai et aussi
hardi que Tacite , il dit égale-
ment le bien et le mal ; mais il
croit trop facilement les grands
en mes : il a presque toujours
l'air chagrin , et n'a pas assez
bonne opinion des hommes. Ses
principaux ouvrages sont , I. His-
toi/^ae France , en 3 vol. in -foi.
1643, 1646, et i65î. Les deux
derniers volumes valent mieux
que le premier ; mais ni les uns
ni les autres ne feront jalnais une
histoire agréable. Ilfant prendre
garde si lés cartons s'y trouvent ;
on les recounoît , quand le por-
trait de Charlemagne est double,
et que les médailles de la reine
Louise , tome Llï , page 6S3 , s'y
trouvent. On lit peu cet ouvrage,
quoique l'auteur y ait sot*pBs.sé
ceux qui àvoient fourni la même
carrière avant lui. L'Histoire de
Mézeray fut réimpiSmée en i685 ,
en 3 volumes m -folio. Cette
deuxième édition , plus exacte
et pins ample que la première ,
«st Gonnue sout» \m nani dç Guilr
MEZË
*l^nlof , qai rimprima ; mais
celle-ci est plur rwifaerchée |>oar
les traits hardis qu'elle renferme.
Il y auroit moins de fautes dans
l'une et dsms l'antre , si , au lieu
de Composer seâ Histoire sur
Paul -Emile, àvL Haillan , Du-
pleix , etc., Tauteut avoit été aux
sources. Mais il aTouoit ingé-
nument que « les reproches
que qtrelq\ies inexactitudes pro-
curoieiït «((.vient fort au-dessous
de la' peine qu'il i'alloit prendre
pour consulter les originaux. »
ije^ cardinal i\f Jtzariti vénoit de
lire dans THistoire de Mézera^
qtt^ Louis Xi àvoit été mauvais
lils, mauvais père , mauvais ami ,
et mauvais mari : il Lui fit des
l^ft»ches d*aVoir si mal traité un
roi de France. « J'en suis fâché ,
lui rf>pondit l'écrivain; mais, com-
me historien , je dois être l'inter-
prète delà véritd.toll. Abré^chro-
hoîogiquede Vhisixyire de France,
1668 , en 3 vol. iri-4* 5 ^^ rëini-
^nttké en Hollande , 1675 , en .6
vol. in-^l. Cette contrefaçon est
plus rechAtîhée que l\*ditîoil ori-
^nale. Dupuy, Laundy, et Oirois,
ti^ois dés pins savans crilîdues dis
Iheur temps , le dirigèretft dans cet
•Abrégé, incomparablement meil-
leni" que sa grande Histoire ; mais
on ne laisse pas d'y trouver des fau-
tifs eônsidérables. Mézéray étoit le
rmier à en plaisanter. Le déièbte
Petau lui ayan( dit assez du-
rement qu'il avoit trouvé mille
erreurs dans ses Histoires : « J'ai
été pins sévère observateur que
Vous, c< lui répondit s\n*-le-champ
Mezefay \ car j'en ai trouvé dix
mille. « Son esprit frondeur s*y
montre k' chaque page. Il eut la
hardiesse d'y faire lliistoire de
Porigiiie de toutes nos espèces
d'impôts , avec dès réflèxtoHis fort
iihrés. Colbert s'en plaignit ,
Méieray promît de Se corriger
dflfeès une aeeoiidt ^ëtBtioû . : il
T- XI.
MÈZÉf . "497
le fit, mats en àottônçatït qu'em
l'v avoit Forcé. Ses correéliorfi
n'étant d'àilléUrs que des pal-
liatifs , le miftisttie fit suppri-
mer la' ifaoitié de' Sa pensiori.
Mézeray , quoiqu'il Stin aise , eh
murmura , pat-cé qu'îl étoil ai-^
taché à Fargent; on supprima l'au-
tre moitié. Son aversion poui* lés
traitans n'en devitit que pliisfôftê*.
Il avoit coutume de dire « qu'il
résertoit deu± éfcuS' d*or frafp^^s
an Coin de Louis XII , surtfommîé
le Père du Peuplé': ilëû destittôit
un pour louer une J)lace en Grèv^
lorsqu'on éxécutero'it quelques--
uns d'eux ; et Pantré K hoirë a
la vue de lèiir supplice. > Il s*a-
visa aussi, ett iravdittànt au /Dic-
tionnaire de Patî^dèmié fran-
çaise , d'ajotrter cette phrase àti
mot coM>TA4t|^: Tout comp-
table est pendable ; phrase que
les autres adadémideils ne Vou-
lurent jamais lui passer. ÏI l'ei-
faça ; mais il mit a la maVgé ae
Son manuscrit : Rayé , quôiqiie
Véntable. Après la suppression de
Sa péhsioii , il déèlara qu'tl ne
continueroit plus son Histoire*.
Afin qu'on n'iguorât pas les mo-
tifs dé soU silence, il mit à pari
dans une cassette les derniers ap^
pointemens qu'il âvbit reçuâ eh
qualité d'historlo'eràph'e , et j
joignit ce' billet : «voici le dernier
argent que j'ii reçu du roi j il" a
cessé de nfie payer , et moi de
parler de lui , soit en bien , soit
en mal. » C'étoit lecardiilal de Ei-
cheliéu qui , toujours attentif ^
s'attacher les gens de lettres y kl
sur-tout les hi&toriens , aVofl, 1^
preinier , gratifié M^zérày d'ùni^
pension. Cet historien avoii éoii^
tume , loV'squ'ôn lui dfisolt au
trésor royal qu'iï n'y évoit point
de fonds pour lui payer sa pen-
sion , de se présenter au cardinal^,
noti pour en solliciter lé palé-
lûint^ maiâ poûï^ ïuS demandisr
32
49*
MEZE
la permî^OD d'écrire l'Histoire
de Louis XIII , alors régnant.
Le cardinal, répondant plutôt a sa
pensée qu'a sa demande , lui di-
soit qu'il alloit donner des ordres
«u garde du trésor royal de lui
Eajer son année , et il la touchoit.
a dernière édition de son Abrégé
est dé 1754,14^01. in-i'i. On y
a Joint les endroits de l'édition in
1668 qui avoient été supprimés ,
la Continuation de Limiers, et
une bonne Table des matières.
m. Traité de Foriaine des
Français , qui fit neaucoup
d'honneur a son érudition. IV.
Une continuation de VHistoire
dMS Turcs , depuis 1612 jusqu'en
1649 ) in-folio : mauvaise suite
d'un assez mauvais, livre. 11 j
règne un ton de gazette qui rend
la narration froide et plate. V.
Une Traduction française, gros-
sièrement écrite , du Traité Ja-
tin de Jean de Sarisbery , intitulé
Les Vanités de la cour, i64o, iQ-4°.
VI. On lui attribue plusieurs Sa-
tires contre le gouvernement , et
en particulier ^celles qui portent
le nom de Sandricourt, Ce qu'on
peut dire de ces pièces , dit Nicé-
ron , c'est qu'on y voit un com-
posé bizarre d'enjouement , d'un
burlesque bas et ranopant , de
quolibets et de proverbes des
balles'; souvent aussi de Pesprit
et du savoir, mais tout cela mêlé
de libertinage. C'étoit tout ce
VII. Histoire de la mère et du fils ^
Amsterdam , lySo , in-4** , ou 2
Vol. in-kî. VIII. Une Traduction
française de l'ouvrage de Grotius,
sur jLa vérité de la religion chré-
tienne. IX. Mén^iresi historiques
et critiques sur dii^èhs points de
V Histoire de France y publiés par
Camusat , Amsterdam, 1^55 , 2
vol. ia-x3 > etc Mézeraj eut
MEZI
t
long-temps la réputation d'ali
historien hardi et d'un caractère
républicain, parce qu'il dérogeoit
à Pu sage , regardé comme un de-
voir , de ne parler des rois , mê-
me les. plus méprisables et les
plus odieux, qu'avec respect et
éloge. « La sagesse de nos rois ,
dit Gaillard , étoit une espèce
de phiase proverbiale applicable
à tous.,» Quelqu'un demandant
un jour sérieusement à Mézerair
pourquoi il avoit peint Louis XÏ
comme un tyran ? « Pourquoi
l^étoit-il ? » fut sa réponse. Il a voit
deux frères : l'aîné , Jean Eudes ^
instituteur des eudistes, et pré-
dicateur renommé ( Voyez Eu-
des, n« IV ) : l'autre Chstrles
Eudes, habile accoucheur, et qui
prit le nom de Douay ^ étoit
plus jeune <jué Mézeraj , et n'a-
voit pas moms de vigueur dans
l'esprit. Le gouverneur d'Ar-
gentan ayoit un dessein auquel
Eudes crut devoir s'opposer. U
lui dit avec fermeté : « Noupi
sommes trois frères , adorateurs
de la vérité et de la justice. Le
premier la préthe , l'autre l'écrit,
et moi je la soutiendrai jusqu'au
dernier soupir. » ployez la Vi©
de IVlézeray, par La RQque, in-i^
où l'on trouve bien des contes ,
peut-être plus satiriques qn^
vrais : et celle qui est en tête dt
la réimpression de l'Abrégé chro-
nologique.' ,
* MÊZIÈRES ( £ugène-£lé(v-
nore , marquis de ) , gouverneur
de Longwy ^ mort dans cette
ville au mois de juillet 178a , est
auteur des ouvrages suivans : I.
Lettres de ifcT*** , Paris , 1760,
in-12. IL Effets de Vair sur le
corps liumain , considéra dans le
son , ou Discours sur la nature iài
chant, Psinset Amsterdam , 1760,
in-8«. III. Critique du livre contre
les spectacles p intitulé /• /. Hous^
k
MEZI
seau à (fAlembert , Paris , 1760 ^
ia-8<> , et quelques autres écrits,
- t MEZIRIÀC ( Claude-
Gaspard Bachet de ) , né à Bourg
en Bresse , d'uue faoïilie noble ,
se fît jésuite , et dès l'âge de
20 ans il étoit professeur de rhé-
torique à Milan. Sa santé trop dé-
licate ne pouvant soutenir les
exercices ap cette société labo-
rieuse , il en sortit. Méziriacavoit
des connoissances profondes dans
les mathématiques , et sur-tout
dans la littérature. Les gens de
lettres les plus distingués de Pa-
ris et de Rome le recherchèrent.
L'académie française lui ouvrit
ses porter. Méziriacjouissoit d'une
telle considération , qu'un vœu gé-
néral sembloit l'appeler à la place
de précepteur de Louis XIII. Le
bruit n'en fut pas plutôt venu
jusqu'à lui qu'il quitta la cour eu
grande hâte. Il rapporta dans la
suite que , « dans le cours de sa vie »
rien ne l'avoit plus alarmé ; qu'il
lui sembloit déjk avoir sur les
épaules le fardeau d'un rovaume
entier. » Ce fut pendant l'absence
qu'il fit alors qu'eut lieu sa no-
mination à l'académie française
encore k son berceau. Il envoya
son discours de réception , et
chargea Vaugelas de le pro-
noncer. Il mourut en i638 , âgé
d'environ Qo ans. Son caractère
libre et familier , joint à son mé-
rite , à sa naissance et à sa for-
lune f lui donnènent dans sa pa-
trie un empire dont il ne se ser-
vit que pour faire du bien. On
a de lui ) I. La Fie d^ Esope ^
Bourg en Bresse > ]63ti, in- 16;
dans laquelle il réfuta savam-
ment le roman que Planude a
fait sur c^ célèbre fabuliste. Il
prouve q-M'Esope n'étoit ni bos-
su ni contrefait , comme on l'a
supposé. IL Une Traduction de
piophant^ eu latin, avec un Corn-
MEZR
499
mentaire , Paris , 1631 , in-folio ,
réimprimée eu 1670 avec les ob-
servations de Fermât. Ce livre est
digne du célèbre mathématicien
que Méziriac traduisit. On rap-
porte que lorsque l'ouvrage pa-
rut , Méziriac , accompagné de
quelques amis , le présenta au
poète Malherbe , qui demanda
froidement si ce livre féroit dimi-
nuer le prix du pain. Descartes ,
juge plus compétent en matière
de calcul , sut mieux apprécier
l'auteur , pour lequel il témoigna
toujours beaucoup d'estime. Ul.
On a donné de cet académicien ,
( sous le nom de Baehet } huit
Uéroïdes d'Ovide , traduites en
mauvais vers français, mais ac-
compagnées d'un Commentaire
qui dédommage bien de la plati-
tude des vers , quoique mal écrit,
La Haye , 1710, 2 vol. in-S*. La
première édition n'étoit qu'en ua
seul volume; dans la deuxième
on a joint plusieurs ouvrages
du même auteur. Ce commen-
taire est une source d'érudition ,
dans laquelle les mjtholpgistes
ne cessent de puiser. Méziriac
avoit entrepris et presque achevé ,
lorsque la mort le surprit, une
Traduction de toutes les œuvres
de Plntarque avec des notes. Il a
laissé après lui plusieurs ouvra--
^es qui n'ont pomt vu le jour :
tels sont, I. Eiementorum arith-
meticorum libri tredecim, II.
T'ractatus de geometricis qaestio-
nibus per algebixim. III. Le sur-
plus ue la Traduction des Héroï-
des d'Ovide sans commentaire.
IV. ApollodoriAtheniensis gram-
matici bibliothecœ , sive de deO"
rum origine libri très , traduits
avec des observations savantes.
V. Et enfin ^gathemerus , géo-
graphe grec qui n'a point encore
été imprimé.
t MEZRAIM , fils de Cham ,
5oo MIAC
^etit-fils de Noé, peupla l'Egypte,
qui de soti nom est appelée aans
i Écriture Tertre de mèzrdim , fut
• adoré , dit - on , après sa mort ,
conime un dieu , sous les noms
d^Osiris , de SePapis , et à^ Adonis •
Il eut pour fils , Lddim , Ananim ,
lâabim , Nephtuiiù , Phetrusim et
tJiiaustim.
MEZZABARBE (François,
comte de ) , célèbre antiquaire
itaKen , mort à Milan en 1697 ' ^
5^ ans , rassembla un riche cabi-
net de médailles, qu'il décrivit
sous ce titre : Imperatomm Ro'
manorum nûmismata à Pompeio
Magno adHeracbum , în - folio.
Cet ouvrage jparut en i683 , et
obtint une seconde édition à
Milan en ijSo. L'auteur le dédia
il IVmpereur Léopold ï.
♦ MEZZAVACCA(Flaminio),
né a Bologne , juge du trilouTial
des marchands en 1690 , et pro-
ïesseur de jtjrlsprudence à fuili-
Vérsité de sa"patne en 1 691 , se li-
vra a Télude des mathématiques et
deFastrondmîe, elfutTun despre-
iniers qui publièrent àes Ephémé-
rides. Hmourut a Pieve di Cento ,
dont il étoit gouverneur , le 14
décembre 1704. On a de lui, I.
/>/? terrœ mbtu Uhèllus , Bononiae ^
"1672. 11. 'Ephetnerides F^Jsineœ
recentiores ah anno 1676 usqite
ad annum i684j etc. , Bononiae ,
1(572. lïl. Ephemendes ab ànhh
jôè^ ad dnnum 1701, Bononiae ^
1686. ÏV. Ep/temerides ah ànhà
1701 ad aimum 1729? Bononiœ j
1701. V. Tahulœ aslronomîccB ,
Bouoniie, ^^97*
* I. MIACZIIVSKÎ ( J. ), Po-
lonais , né a Va^86^ie , et mai»é-
chat-de-eaiup au service de France^
fut envoyé , en août 179^2 , a l'ar-
mée de JJumouriez , où il servit
avec peu de succès. Vers la fia de
MIAC
la campagne , ilpritleeoinmand#«^
ment (le Sedan \ et le 4 octobre il
attaqua , près de Scy ,1e corps d'é-
migrés fran^is aux ordres des ïrb-
resde Louis aVI. Il neftit pas pln^
heureux en 179a , notamment ett
mars k Bol-Duc et à Aix-la-Chd'-
f)*eHe , où il fit entrer sa colonne
orsque déjii toute Farmée fran-
çaise avoit fait sa retraite snr
Liège, et qu'une grande partie
de Parméc autrichienne niaf choit
sur Mastricht. Le résultat de cette
imprudence causa la mort de*
4000 Français tués dans les rue*
d'Aix-la-Chapelle , et fit sioup-
çonner Miaczinski d'être d'intelli-
gence avec le prince de Cobotirg.
Se trouvant, au commencentient
d'avril , cantonné à Orchies , il y
retint long-temps près delni , soaà
différens prétextes , les commis-
saires de la convention pour
arrêter Dumouriez ; ce qui fit
croire qu'il avoit prévenu ce gé*
néral de leur arrivée et de ieur
mission. En effet , dès que Du*
mouriez se fut assuré d'eux , il
chargea Miac^injjfei de S'empare^
de Lille, et ce dernier accepta
cetie commisronen Itii mandant
qu'il l'en ainioit davantage pour
le parti vigoureux q^i'il avoit pris.
Mais, s'étant présehtë devant cettô
ville , il eut l'imprudence d'y en-
trer avec une foible escorte ; les
représenlans firent lèbttier les por*
tes à sa division ; son escorte fut
dc^sarméeel arrii^tée. On le tràns^
fera aussitôt à Paris , où ie tribu-
nal ré\ olutiônnaif ele condamna k
hiort, le 17 mai 1793 , Comme
lrf>ître à la p'atriè. Il étoit âgé de
4^ ans. il se défendit au tribunal
avec assez de présence d'esprit j
mais ni ses réponses, tri l'éloquent
iilaidorer que' le défenseur Ju*
tiem^e prononça en sa fêiveur , né
pureiit le sauver. Lorsqu'il eut
entendu la lecture de son juge*
ibent, il ste levi at«c in»pétut^té ,
MICA
t\ dît i « Citoyens jurés et ci-
toyens juges , vous venez de con-
damner a inort un innocent ,
vous faites assassiner celui qui a
répandu son sang pour la répu-
"blique ; je marcherai k la mort
avec le même sang-froid que vous
me voyez à présent. » Se tour-
nant ensuite vers l'auditoire , il
ajouta : « Puisse mon sang conso-
lider le bonheur du peuple sou-
verain ! » Il montra la même fer-
meté en allant à Féchafaud , et
reçut la mort avec le plus grand
courage. Cette espèce d'hérbïsme,
devenu ensuite très-commun dans
la révolution , jeta quelque inté-
rêt sur ses derniers momens.
Bertrand de MoUeville assure dans
SOB Histoire de la révolution que
Miaczinski vint lui proposer , en
juillet xjga , d*épier les démar-
ches de Dumouriez , dont il se
disolt Tami , et de faire envelop-
per et tailler en pièces Tavant-
garde de Tarmée qui lui étoit con-
fiée , et cela moyeuHant 200 mille
frahcs qu'il demandoit à Louis
XVI. Ces offres furent rejetées
avec inépris.
* MIARl ( Aurèle-Augustîn ) ,
né à Final , daps le duché de
iVIodène , le 24 janviei- 1639 , pro-
fesseur de droit civil à Lucques ,
a Pise 9 et au collège de la Sa-
pience à Rome jusqu'en 167;^ ,
mourut dans cetle ville le 9 juil-
let 1717. On a de lui , I. ^4
fibros ly Znstitutionum Flavii
Justiniani Cœsaris fiotce , seu
brei^es commeutarii^ Hpma; , 1 687 .
il. Selectarum ex libris If^ Ins^
titutlonum juris canonici à Lan-
celloto conscriptarum compen-
diosa explicatio , Homae 1 694 >
m. Adlejges lib> I et II Pandec-
tarum notas , sèu brèves commeri-
tarii , Rom<B , 17QO.
JIIGAL ( N. abhé), run
MICA 5o4
des -plus grands mécaniciens du
1 8* siècle ^ forma deux têtes d'ai*
rain qui prononç oient distincte*
' ment des phrases entières. Ces
têtes éioient colossales, et leujf
voix éioit forte et sonore. Ce bel
ouvrage , dit un écrivain , a ré-
solu un grand problème ; savo^ir,'
si la parole pouvoit quitter lé
siège vivant que lui assigna Is^
nature , pour venir s'attacher à la
matière morte. Il y a aussi loin
d'une roue et d'un levier à une
tête qui parle , que d'un trait de
plume au plus beau tableau»
Vaucanson s'est arrêté aux ani^
maux , dont il a rendu les mou-
yemens et contrefaitles digestions;
Mical s'est élevé jusqu'à l'homme,
et a choisi dans Im l'organe lé
plus brillant et le plus compli-
qué. En suivant la nature , il s'apr
perçut que l'organe vocal étoit
dans la glotte un instrument à
vent qui avoit son clavier dans la
bouche ; qu'en soufflant du dehors
en dedans , comme dans une
flûte , on n'obtenoit que des sonà
filés ; mais que , pour articuler
des mots , il falloit soufHei' du
dedans au dehors. En effe*^, l'air,
en sortant de nos poumons , s<r
change en son dans notre go-
sier , et ce son est morcelé en
syllabes par les lèvres et par ud
muscle très - mobile qui est là
langue , aidée des dents et dû
palais. IJn son continu n'expri-
meroit qu'une seule afifeclion dfi
Tame , et se rendroit par une
seule voyelle ; mais coupé à dif-
iiérens intervalles par la langue
et les lèvres , il se charge d'une
ftonsonne à chaque coup , Qt se
modifiant en une infinité d'articu- «'
lations , il rend la variété de nos
idées. Sur ce principe , Mical apr
pliqua deux claviers à ses têtes. ^
l'un eu cylindre , par lequel oa
n'obtcnoit qu'un nombre dtUcr-
miné de phrase y mais, sur letju^i
loa
MIC H
les intervalles des mqtsl et leur
prosodie ëtoient marques correc-
tement ; l'autre clavier contenoit ,
dans rétendue d'un ravalement ,
toutes les syllabes de la langue
française, réduites a un petit
nomore par une méthode ingé-
nieuse et particulière à l'auteur.
Avec un peu d'habitude et d'ha-
bileté , on auroit pu parler avec
les doigts comme avec la langue ,
et donner au langage des têtes la
rapidité , le repos , et toute l'ex-
Ï pression que peut avoir la parole,
orsqu'elle n'est point animée par
les passions. Les étrangers au-
roientpu prendre la Henriade ou
le Télemaque , et les faire réciter
d'un bout a l'autre, en les plaçant
sur le clavecin vocal comme on
{>lace des partitions d'opéra sur
es clavecins ordinaires. La France
pouvoit donc s'honorer de l'in-
vention de l'abbé Mical ; on pou-
voit dire que si les Allemands
avoient inventé rimprimerie des
caractères , un Français avoit
trouvé celle des^ articulations; et
que la prononciation de la parole,
si fugitive p^'our l'oreille , étoit à
jamais fixée parles têtes d'airain:
mais le gouvernement de France
de 1782, ayant refusé d'acheter
ces têtes , le malheureux artiste ,
accablé de dettes , brisa son chef-
d'œuvre dans un moment de dé-
sespoir. 11 mourut très - pauvre
en 1789.
tMICETIUS, évéque de
Trêves dans le 6' siècle. Dom
d'Achery a placé dans son Spici-
lège un Traité des Veilles et de
la Psalmodie de cet auteur. Il
intéresse ceux qui sont curieux
de savoir les usages des pre-
miers temps. On trouve encore
dans ce recueil deux Lettres édi-
fiantes du même écrivain.
+ 1. MICHAELTS ( Sébastien ) ,
dominicain , né à Saint-Zacharie ,
MICH
petite ville du diocèse de Mar-
seille , vers 1543 » réformateur de
plusieurs! maisons de son ordre ,
obtint de la cour de Rome que les
religieux de cette réforme compo-
seroient une congrégation séparée,
dont il fut le premier vicaire-gé-
néral. Il mourut à Paris le 5 mai
161 8. On a de lui V Histoire véri^
table de ce qui s*est passé sous
rexorcisme de trois filles possé^
dées , au pays de Flandre , avec
un Traité de la vocation des sor-
ciers et des magiciens , Paris ,
1623 , 1 vol. in-80 : ce livre n'est
pas commun. C^est un monu-
ment de la foiblesse de l'esprit
humain , et il ne fait guère d'hon-
neur à celui de son auteur
Vojrez Gaffarel.
* IL MICHAEUS (Jean ) , né
à Soest , ou Zoest en Westpha-
lie , Fan 1606 , reçu maître-ès-
arts à Leipsick en [65o , et doc-
teur en médecine Tannée suivante,
professa d'abord la philosophie
dans cette université , qui , bien-
tôt après , lui donna une chaire
de médecine. La réputation qu'il
s'acquit le fit choisir pour pre-
mier médecin par le prince Fré-
déric- Guillaume de Saxe-Alten*
bourg , et ensuite par Jean-
George II , électeur de Saxe ,
emploi qu'il occupa jusqu'à sa
mort , amvée eti 1667. Michaélis,
habile dans la pratique , se livra
trop peut - être à la chimie ,
dont 11 fut zélé partisan. On lui
doit Vinvention de divers médi-
camens , et les apothicaires pré-
parent encore aujourd'hui une
teinture qui porte son nom, sous
le titre ôHEssentia lignorum.
Après avoir publié les ouvrages
de Henri ab Ueer , de Jean Hart-
mann 9 d'Oswald Crollius et de
Garavantes , Michaélis fit impri-
mer \es siens. I. JRegulœ circa
modum pharmaçopolia visitandi
MICH
mbservandœ. II. C lavis cul aucto- J
ris Pofychresta, III. Praxis cli-
nica generalis. IV. Praxis cli-
nica specialis appar*atus Jormu-
larum. Tous ces ouvrages, re-
cueillis , furent publiés à Nurem-
berg, en 1688 , in-^o sous le titre
de Michaelis opéra omnia,
III. MICHAELIS (Jean-Beuja-
mîn ) poëte satirique , né à Zit-
tan en 1747 ? c* mort à Halbers-
tadt en 17^2 , réunissoit le feu
de Jiwënal k la sombre âcreté
de Perse. Un de ses amis a donné ,
en 1780, une édition complète
de ses OSSuvres, à Giessen.
* IV. MICHAELIS (Jean-
David ) , célèbre et savant pro-
fesseur de l'université de Gottin-
{;ue , mort le 22 août 1J91 , a
'âge de yS ans. Le défaut de
mémoires sur sa personne et sa
vie ne nous permet de citer que
les plus essentiels des ouvrages
nombreux qu'il a publiés , et oui
roulent partie (llièremeut sur cies
sujets de théologie , ou sur la
connoissance des langues orien-
tales. Quelques-uns sont écrits en
latin , la plus grande partie ont
été composés en allemand. Parmi
les premiers nous citerons, I. Pa-
ralipomena contra polygamiam ,
Brème, i758,in-4°. II. Curceinver-
sionem syriacam Actuum Apos-
tolorum ^inr^"*, Goetlingae, 1755.
ni. Cômpendium tkeologice dog-
maticœ , 1760 , ibid, , in - 8".
ly.Spicilegium geographiœ He-
brœorum exterœ , post Bochat^
tum, ibid. , 1769, 1780, rn-4* ,
2 vol. V. Grammatica chaldaiça,
ibi d . , 1 7 7 1 , in-S*» , VI . Supplementa
ad Lexicon hebràicum , in - 4° >
6 vol., 1784» 179^» V\\. Gram-
matica Sjrriaca j Halie , 17849
in-4*» Parmi les ouvrages en alle-
mand, Blémens de l'accentuation
hébraïque ^ Hall , 1 7 4 * > in - 8*.
MICH
5o5
V r I T . Grammaire héhrdique ,
ibid., 1778, in-S». IX. Paraphrase
et remarques sur les Epîtres de
saint Paul , Brème , 1769 , in-4°*
X. Explication sur lE^ître aux
Hébreux , Francfort , 1784, in-4**>
2 vol. XI. Questions proposées
aux savans envoyés en Ara^
bie par ordre du roi de Dane^
marché ibid. , 1762, in-8*. Cet
ouvrage a été traduit en français^
XII. Introduction au nouveau
Testament , Gottingue , 1788,
ih-4'*9 2 vol., seconde édition.
XIII. Traduction de l'ancien Tes -
tament, Gottingue, 1769, 1783.
XIV. Du goût de la littérature
des Arrabes , in-8» , ibid. , 1781.
XV. Histoire des chevaux et de
leur éducation en Palestine ,
Francfort , 1776 , in-8». XVI. D&
V influence aes opinions sur le
langage , et du langage sur les
opinions , dissertation qui a rem-
gorté le prix de l'académie de
erlin , en 1 759 , traduit de l'al-
lemandpar Merian , Brème , 1762,
in-8*. Nous ne citons qu'une très-
petite partie des ouvrages de cet
mfati gable et savant écrivain.
I7Introduction*au nouveau Tes-
tament , publiée pour la pre-
mière fois en 1750, réimprimée
eu 1765 , en 1777 et en 1788, est,
de tous les ouvrages cités , celui
qui a eu le plus de succès dans
1 étranger. On a commencé à le
traduire en anglais .
MICHAELOWITZ. Voyez
Alexis , n° XL
* MICHALLOJ«r (Claude),
sculpteur , né à Lyon dans l'ob-
scurité , montra dès l'enfance du
goût pour la sculpture; après
avoir modelé long-temps , sans
avoir d'autre guide que la nature,
il fit quelques Statues en bois qui
le firent distinguer. II vint k
Paris et suivit l'école de Bridau,
professeur k l'académie de pein-
ture ^ iç sculpture f qui - loi
donna des levons et le traita
9»^ bpnté. Bientôt après il fut
employé par Guillaume Coustou
h I9 ;$C4lp^ure des mascarons
de (a partie du Louvre donnant
sur le cul-de-sgc du Coq , dont le
rpi avoit ordonné la restauration.
Michallon ne born^ p^s ses vues
an sitnpie talent d'un praticien ,
son génie lui lit entrevoir la va-
leur de 3es moyens et le but qvt^il
pouvoif atteindre ; . mais la mé-
diocrité de sa fortune venoit sans
cesse arrêter ses projets d'étude,
lorsqu'il im^girm une lampe , a
l'aide de Ucjuelle il pouvoit tra-
vailler la nuit dans son lit , pour
se garantir pendant l'hiver des
rigueurs dq froid : «enfin il s'arran-
Î^ea de telle sorte qu'il étudioit
ft nuit , et qu'il travailloit le jour
pour sts besoins. Son aptitude
au travail et son courage furent
Hentôt récompensés par le grand
prix de sculpture , qu'il remporta
àyec avantage sur ses concurrens.
Etant à Rome , il se lia d'amitié
avec Jean - Germain Drouais ,
peintre d^histoire , comme lui
pensionnaire de k France ; et
lorsque ce dernier vint à mourir ,
en 1788 , il fut chargé d'exécuter
ep qiarbrç le tombeau de son
ami y dont la composition avoit
été mise au concours entre les
pensionnaires* Le bas-relief prin-
cipal de ce monument, que Ton
considère cpuime une des belles
productions modernes , repré-
sente , dans la proportion de trois
pieds sit poUces , \^ peinture y la
sculpture et l'architecture tra-
Î;ant à Venvi sur une pyramide
e nooi de Jean-Germain Drouais.
Ce monument, placé dans Té-
glisç de Sante-Marie, invidlatd
^ Rome, fut l'époque de la ré-
putation de .ce sculpteur* Pour«
suivi comme Français dans la
sévulte aui eut y«u k Bome , >&uft
* s
Mica
Basseville y il revint ^ Fans r oh
il fut employé 9vec sucçjbs i^ans
l'exépution Qes Statues colossales
que le gouvernement faisoit faire
pour la décoration iies f<$tes n<l*
tionales , et il remporta le pri|c
de plusieurs concours établis par
le comité d'instruction publique
Eour l'ornement de nos places.
e projet qui lui fit le plus d'hon-
neur est celui qu'il composa pour
le terre -plein du Pont-I^euf»
Afichallon a fait exécuter plu-
sieurs modèles dç pendule d'un
genre nouveau et beaucoup mieux
appropriés au sujet que tous
ceux que Ton faisoit ^vant lui ;
on remarque entre autres celui
représentant l'Amour et Psjxhé y
dans la proportion de deux pieds,'
qu'il exécuta lui-mième en brouite
pour un ami. Ces figures délicieu-
sep sont modelées avec soin, et.
l'on Y retrouve le style sévère de
l'antique uni à un dessin pur el
'gracieux. Son dernier ouvrage ,
fut le modèle d'une statue de
grandeur naturelle , rebrésentant
Caton d'Dtique , qu'il devoit exé-
cuter en marbre pour la salle du
corps législatif. Cç sculpteur mou-
rut à l'âge de 4^ ans , le 24 fruc-
tidor de l'an 7 , des suites d'une
chute qu'if fit au théâtre de la
République , en travaillant k des
bas-reheis que l'on a fait dispa-
roitre depuis ce temps-là. On lui
doit aussi le beau Buste de Jean
Goujon, que l'on voit.au musée
des Monumens finançais.
♦ MICHAUP (Jean-Claude-.
Eléonore ) , connu sous le nom .
de Uarçon, né à PontarUer en
1753 , admis en 1764 à l'école
de Mézières , et l'année sui-.
vante reçu ingénieur ordinaire ,
obtint, de l'eniploi pendant le»«
deux dernières années de la
guerre de sept ^ns , «t $e distin-
gua, «n 1761 , « h c|^él«iifie dft
MICH
Gaasel*' Au siège de Gibraltar ,
il fut charge d'exécuter ce fameux
projet des batteries flottantes in-
submersibles et incombustibles,
destinées à faire brèche au corps
de place du côté de la mer ,
en même temps que, par des tran-
chées du côté du camp de Saint-
Roch , ses batteries sur le conti-
nent prendroîeat de revers tous
les ouvra|;es que les premières
attaqueroient de front. Des cir-
constances particulières , et la
puissance des ennemis de Darçon
s'opposèrent au succès. Quelque
temps après , cet officier de génie
fit imprimer un petit Mémoire
sur les lunettes à réduit et à feu
de revers , dont l'objet est de ré-
tablir une résistance imposante ,
quoîqu'à peu de frais , sur un
très-petit espace isoy. Lors des
campagnes de Dumourîez , il fut
chargé du siège de Bréda et de
Gertruy demberg ; ces deux villes
capitulèrent. En i799 il fut
choisi l'un des cinq otiiciers com-
posant le bureau militaire du di-
rectoire exécutif. Après le i8 bru-
maire an 8 ''(9 novembre 1799)»
il fut élu membre du sénat con-
servatenr , et mourut en 1800.
On a de lui plusieurs ouvrages ,
parmi lesquels on remarque ,
1. De la Force militaire , consi-
dérée dans ses rapports conser-
vateurs ^ pour servir au déve-
îoppement dun plan de consti-
tution y disposé dans Vobjet de
faire mouvoir ensemble et avec
V armée les corps de V artillerie ,
du génie et de F état-major, sans
altérer et sans confondre leurs
fonctions , etc. , Strasbourg et
Paris 1789 et i8qo. II. Réponses
aux Mémoires de Montalembert,
sur la fortification dit^ perpenr
diculaire , 1790 et 1800. lil. Cofh-
sidéra.tio.ns militaires et politi-
ques sur hs fortifications ^ 1796
«t i8qo. jy. Considéis^tions sur
MICH 5oS
^i^flu^nce du gémè de Faubam
dans léjf^ balance des forces dm-
rétqt. Ingénieur habile , méca**
nicien célèbre , les écrits de
Darçon fourmillent d'idées «leu-t
ves sur la fortification et ses res*
spunees de détails , sur les ma-*
chines de. guerre , le levé det
cartes utilitaires, et It méthode
la plus expédîtiv€ de saisir un
terrain.
fl. MICH4TJLT-T AILLES
VENT (Pierre), poëte français
du i5« siècle , sujet de Phi|ippe-
le-Bon , duc de Bourgogne , et
secrétaire de son fils, Charles ,
comte de Charolai§. On igporf
l'époque et le lieu de sa nai^-
saiice , ainsi que les particularité^
de sa yie ; on sait seulement
qu'en 1466 il étoit secrétaire dix
comte de Charolais , et qu'il lui
dédia un ouvrage de sa compo*
sition , intitulé le Doctrinal du
temps présent , au de la cour ;
dont on connoit plusieurs édi-
tions, la première in-4**, goth. ,
sans date , ni lieu ; la deuxième
à Genève, in-S®, i522. Cet ou-
vrage, divisé en douze chapitres,
en prose et en vers , est , suivant
l'usage du temps , une allégorie
continuelle. La Vertu, sous la
forme d'une femme fugitive',
éplorée , montre à l'auteur tous
les vices du siècle , qui sont per-
sonnifiés dans son ouvrage. Ils v
parlent et agissent selon leurs
caractères respectifs: les moines
ne sont point ménagés dans cette
critique des mœurs :
Quant Jacobins ou les frères Mineurs ,
Pour vous ittonstrer, scf ont v os scrmonenrs^
N*ensuivM point leurs dits et leurs piroics i
A'ms blasipcz leur vie et leurs meurs
Disaivt qu'ils sont plus horribles pécheurs
Que ceux qui vont menant à leur escole.
Michault a composé aussi la
Danse aux aveugles , poëme dia*'
logué et môle de vers et de prose ,
dont les intérlocateurs sont l'ac-
5o6
MICH
leur et entendement. Le^utdeee
poème est de montrer que dans ce
monde tout est assujetti à trois gui-
des aveugles, Tamour, la fortune,
•t la«nort. Cet ouvrage a eu beau-
«oup d'éditions, une à Paris,
et une autre à Lyon , toutes deux
Bi-4" gothiques et sans date ; une
troisième ^ Lyon, in-8», i543.
La quatrième et la plus ample a
été imprimée k Lille, in-ia,
Ij^S , etc. On y a joint deux
complaintes sur la mort de la
comtesse de Cbarolais, qui sont
du même auteur. L'éditeur a de
plus accru son volume de di-
verses pièces de vers, extraites
de la bibliolhèque des ducs de
Bourgogne ; Le Testament de
M*. Pierre de Nesson ; le Miroir
des dames par Bouton ; le Petit
Traittiet du malheur de France ;
la Confession de la belle fille ,
pièce galante et ingénieuse , qui
a pu servir deiy^ek l'auteur mo-
derne de la Coniession de Zulmé.
On y trouve aussi des ballades ,
des proverbes , etc. Ijc volume
est terminé par le Début de
l'homme mondain et du religieux,
et par un Vocabulaire des mots
hors d'usage. Le manuscrit sur
lequel a été faite cette édition
est à la bibliothèque impériale.
* IL MICHAULT ( Jean ) , né
en i632 k Villeneuve en Brie,
s'attacha beaucoup , selon De-
vaux, à la doctrine chirurgicale
d'Hippocrate , et excella dans les
cures des maladies vénériennes ,
et dans celles dont ses confrères
désespéroient. Michault fut per-
sécuté pour un ouvrage qu'il pu-
blia sous ce titre : Le Bariier mé-r
deciiiy ou les Fleurs d'Hippocrate,
dans lequel la chirurgie a repris
la queue du serpent , Paris , 167Q,
in-i2.Son second ouvrage, dont le
même De vaux dit, dans son Index
/uwrcus chinirgo/tifn Parisien-
MICH
! sium , que le stjle en est vif, en-
^ joué et ressemblant k celui àe
Rabelais , a pour titre : Discours
de chirurgie pour r explication des
nouvelles machines poui* les os ,
pour la maladie vénérienne , lors^
qu'elle y fait des nodus et exosto-
seSy et des anchyloses aux jointu-
res y avec Vart de la guérir métho-
diquement par la seule application
du mercure , Paris, 1682 , in-8».
t m. MCHAULT (Jean-Ber-
nard), contrôleur ordinaire des
guerres en Bourgogne , avocat au
parlement de Dijon, né en cette
ville en 1707 , mort en 1770 , est
connu par des Mélanges histo-'
riques, en a vol. in- 12,, Paris,
1754 , et par la F'ie de tabbé
Ijenglet du Fresnoj , 1 76 1 , in- 1 2 .
Ces deux ouvrages prouvent des
connoissances littéraires et biblio-
graphiques. Outre la part considé-
rable qu'il prit k la publication
des mémoires de Nicéron , aux
éloges de quelques auteurs fran-
çais, etc. , on lui doit encore, ï. Dis-
sertation historique sur le vent de
Grt/<?rne?,Bâle (Dijon), I74i,in-i2i
publiée sous le nom de Mureau de
Cherval. IL Explication des des-
sus de tombeaux des ducs de Bour-
gogne qui sont à la chartreuse de
Dijon , N u i ts , 1 736, i n-4* , et Dij on ,
1737 , in-8*» , publiée sous le nom
de J. P. Gelffuin , peinti-^. III.
Une édition aas lettrés choisies
de La Rivière ; elles sont précédées
de sa Vie , Paris, 1751 , a vol.
in- 12 , etc.
♦ MICHAUX ( André ) , as-
socié k l'institut de France , mem-
bre des «)ciétés d'agriculture de
Paris et de Charlestov^n , né k
Versailles le 7 mars 1746 , fut
instruit dans la botanique par les
célèbres Le Monnieretde Jussieu.
En 1 779 il voyagea en Angleterre ,
d'où il rapporta lin grand nombre
d'arbres qu^il planta dans \es jar-
MICH
dins de M. Le Monnier et de M.
de Noailles. En 1780 il alla her-
jK)riser sur les montagnes d'Au-
vergne , parcourut celles des Py-
rénées, passa de Ik en Espagne, et
en rapporta des graines qui lu-
rent distribuées au jardin des plan-
te#etaux botanistes cultivateurs.
En inSi il fut envoyé en Perse ,
J>ar Monsieur, frère du roi , et s'y
rendit , par Alep , Bagdad et Bas-
sora ; il séjourna quelques . mois
dans cette dernière ville , pour
prendre des informations sur le
Ï>ays et s'instruire a fond . de la
angue persane , dont il écrivit
tm dictionnaire qui forme un très-
gros volume. La Perse étoit alors
«n proie aux guerres civiles, et les
Arabes en ravageoient les fron-
tières. Michaux essaya d'y entrer
pa# Boucher , port du golfe per-
sique, mais il mt pris et dépouillé
par les Arabes qui ne lui laissè-
rent que ses livres. Il fut reclamé
par de Latouche , consul anglais
a Bassora , qui lui fournit les
moyens de continuer son voyage.
Il se rendit a Schias , . de là à is-
pahan , où il . guérit le roi d^une
maladie incurable pour les mé-
decins du pays. Il parcourut pen-
dant deux ans la Perse , depuis
la mer des Indes jusqu'à la mer
Caspienne, etyrecueillitplusieurs
observations de botanique. Il
trouva près de Bagdad , dans les
ruines d'un palais connu sous le
nom de jardin de Sémiramis, près
du Tigre, un monument pet'sépo-
litain très bien consente , déposé
aujourd'hui au cabinet des anti-
ques de la bibliothèque impériale.
L'inscription dont il est chargé a
exercé inutilement nos antiquai-
res. Michaux se proposoît de vi-
siter les contrées à 1 est de la mer
Caspienne, et d'allerensuite dans
; le Thibet et le royaume de Ca-
chemire, lorsqu'il fut rappelé en
France. !{. revint à Paris en juiQ
MICH 5o7
» rapportant un herbier ma-
aue et^ine nombreuse collée-
e graines. On doit à ce voya-
geur plusieurs plantes aujourd'hui
très connues des botanistes ama-
teurs. Le gouvernement, désirant
enrichir la France de plusieurs ar-
bresqui croissent dans l'Amérique
septentrionale, le chargea de cette
mission ; il arriva à Nevir-Yorck en
octobre 1785 , et pendant dou2e
ans il parcourut dans tous les sens
cette vaste contrée , dont la plus
grande partie est encore inha-
itée , depuis la Floride jusqu'à
la baie d'Hudson , et depuis la
le Cassade jusqu'au Mississipi. Il
n'eut souvent dans ces déserts
d'autres guides que les astres et
les sauvages. Il envoya en France
soixante mille pieds d'arbres et
quarante caisses de graines; mais
la révolution ayant suspendu le
paiement de ses appointemens ,
il engagea toute sa fortune pour
fournir aux frais de ses voynoes :
se voyant sans ressource , il re-
vint en Europe. Le vaisseau qui
l'amenoit fut brisé par une tem-
pête sur les côtes de Hollande : il
perdit les malles conlenantses ef-
fets, et ne conserva que les caisses
de ses collections. Arrivé à Paris
le 25 décembre 1797 , *^ sollicita
vainement , pendant trois ans , le
paiement de ses appointemens de
sept ans ; on ne lui accorda que
de légères indemnités. Pressé par
le besoin , son ame forte n'en fut
point affoiblie ; il vécut dans Pa-
ris comme il faisoit au milieu de
ses sauvages , couchant sur une
peau d'ours, et vivant de mets gros-
siers qu'il apprétoit lui-même. Il
se décida enfin h suivre le capi-
taine Baudin dans l'expédition
de la Nouvelle-Hollande , et par-
tit avec lui en octobre 1801. Il le
quitta à l'Ile de France, et mourut
en novembre 1802 , sur la côte de
Madagascar y où il avoit entrepris
5oir
MICH'
de pénétrer pour faire des collec-
tions dans Fmténeur de cette île.
Miebaax a enrichi le jardin du
Muséum, et ceux de plusieurs par-
ticuliers , d'un grand nombre de
plantes inconnues ou peu répan-
dues avaot lui. On a de lui une
Histoire des chênes de l'Amérique
septentrionale ; un Mémoire sur
les dattiers, avec des obser\ ations
sur les moyens de faire fleurir
l'agriculture dans les colonies oc-
cioentales; une Flore de ïAmé^^
rique septentrionale, écrite en la-
tin , et enrichie de 52 gravures.
L'administration du Muséum a
arrêté que le buste de Michaux
seroit placé sur la façade de la
serre tempérée avec ceux de Gom-
merson, de Dombay , et des au-
tres botanistes voyageurs qui ont
enrichi les collections.
I. MlGHÉE, à\iVAncien,
fils de Jemla , prophète dans le
royaume d'Israël sous le règne
d'Âchab , l'an 897 avant Jésus-
Christ , fut mis en prison , pour
avoir annoncé à ce prince que la
fuerre qu'il avoit entreprise avec
osaphat , roi de Juda , contre
les ây riens , auroit un mauvais
succès. L'événement confirma sa
prédiction : Achab fut tué. C'est
de ce prophète qu'il est fait men-
tion dans le 11* chapitre du Z*
livre des Rois.
II. MICHÉE, le septième des
douze petits prophètes , surnom-
mé le Morasthit , parce qu il étoit
de Morasthit, bourg de Judée,
prophétisa pendant près de 5o
aus , sous les règnes de Joathan ,
d'Achaz et d'Ëzcchias , depuis
l'année 'j^o jusqu'à 724 savant
Jésus-Christ. On ne sait aucune
particularité de sa vie ni de sa
mort. Sa Prophétie en hébreu ne
contient que sept chapitres ; elle
est écrite contre les royaumes de
Juda et d'Israël , dont il prédit
MICH
les malheurs et la ruine en puni-
tion de leurs crimes. Il annonce
la captivité de deux tribus, opérée
par les Chaldéeus , et celle des
dix autres par les Atssy riens , et
leur première délivrance par
Cyrus. Après ces tristes prédic-
tions , le prophète parle du règtte
du Messie , et de rétablissement
de l'Église chrétienne. Il annonce
la naissance du Messie à" Beth-
léem , sa domination qui doit
s'étendre jusqu'aux extrémités du
monde , et l'état florissant de soa
Eglise.
I. MICHEL , archange , com-
battit à la tête des bons anges
contre les mauvais , qu'il préci-
pita dans les enfers. ( âainl-Jean,
Apoc. ) Il contesta aus^ avec le
démon touchant le corps de
Moyse... ( Dan. chap. 10. ) Saint
Michel , ancien protecteur de la
France , fut pris pour patron de
l'ordre militaire établi en i4^
Sdf le roi Louis XI. La devise
e cet ordre étoit , Immensi ire-
mor Oceani, . . . Voyez Lollard ,
et GoNSALvx , n^ II.
IL MICHEL I«s CuRo?ALLT«,
surnommé Mhangahe , épousa
Procopie , fille de l'empereur
Nicépnore , et succéda , en 81 1 ,
à Staurace son beau-frère. Son
premier soin ^ fut de réparer les>
maux que Nicéphore avoit faits
Siu peuple. Il diminua les impdts ,
Fenvoya aux sénateurs les sommes
qu'on leur avoit enlevées y essuya
les larmes des veuves qui avoient
vu leurs maris immolés à la cruau-r
té de Nicéphore , pourvut aujL
besoins de leurs enfans , fit réta-
bli!* les images dans les églises ,;
et distribua de l'argent aux pau-
vres et au clergé. Après avoir
réglé l'intérieur de l'empire, il
s'occupa de l'extérieur. Il eut une
guerre k souteoir contre les Sarr
MICH
rasïiîrf , et il en triompha par la
Taletw dé Léon TArrtiétiien , gé-
néral de ses troupes. Il ne fat pas
*i heureux contre les Bulgares ,
qui -s'emparèrent de Mélemhrie ,
place forte , la clef de I^mpire
sur le Pont-Euîin. Léon profita
de cette circonstance pour s'em-
parer de la couronne , et se ré-
volta: Michel aima mieux aban-
«lonnef le diadème , que de le
tonserver au prix du sang de ses
peuples. Il descendit du trône le
1 1 juillet 8 15 , se réfugia dans une
église ,avec sa femme et ses en-
fans , et prit l'habit monastique.
Léon leur laissa la vie , et pourvut
a leur subsistance. Cet jempereur
infortuné avoit toutes les vertus
d^uii particulier. Il se montra bon
hiari , père tendre , prince reli-
gieux ; mais s'il fut chéri de ses
peuples, il fut méprisé des sol-
dats. Accablé d'ennemis au de-
dans et au dehors , il manqua ',
ou des vertus guerrières , ou des
forcés qui étoient nécessaires dans
les conjonctures de son règne.
Théophilacte, son fils aîné , en-
fermé avec lui , fut privé des mar-
ques distinctives de son sexe ,
tifin que les peuples lie fussent
point tentés de le placer sur le
trône.
f ÏII. MICHEL II, LE BieuE,
hé à Amorium dans la haute
Phrjgie, d'une famille obscure,
plut k rempereur Léon l'Armé-
hlcn, qui 1 avança dans ses trou-
vés , et le fit patricien. Sa faveur
excita l'envie; il fut accusé d'a-
voir conjuré contre l'empereur ,
mis en prison y et condamné à
être brûlé. Le' malheureux auroit
été exécuté le même jour , veille
de Noè! , si l'impératrice Théo-
do sie n'eût représenté à l'empe-
reur que c'étoit manquer de res-
pect pour la fête. Léon différa
rexécutioQ y etk disant : « J« fais
MICH
Sôg
ce qu)& vous voulez ; ihaîà vouis
verre» ce qtii en arrivera. » Eu
effet , la nuit même il fut assa^
sine dans sôn palais. Michel ,
tiré de prison , et salu^ empé ■;
reur d'Orient , l'an 870 , rappela
aussitôt ceux qui avoient été exi-
lés pour la défense des images;
mais quelque temps après , de
Srotecteur des catholiques , il
evint leur plus violent persé-
cuteur. Il voulut forcer à ob-
server le sabbat , k célébrer là
Pâque selon l'usage des juifs. Sa
cruaitté fit des rdjelles. Euphé-
mius , général des troupes dé
Sicile , ajant enlevé «ne reli^
giense , l'empereur envoya ordrfe
de lui couper le nez et de le
mettre à mort. Le coupable , k
cette nouvelle , se fait proclamet*
empereur , et se met sous la prù-^
tection des Sarrasins d'Afrique.
Les barbares lui envoient deà
troupes , et soumettent presque
toute l'île ; mais Euphémius est
tué devant la ville ae Sjestcnsé
qu'd assiégeoit. Les Sarrasins éon^^^
tmuèrent la guerre après s A
mort, s'emparèrent de toute 111e,
et' de ce que rempereur d'O*
rient possédoit dans la tH^uiHè
et la Calabre. Loin de s'afilig>erf'
de ces revers , l'épictirieii Micn^
en faîsoit dès plaisanteries^ «tVou^
voilà délivré d'un pesant fardeau,'
dit-il a l'un de ses ministres , eri
apprenant la perte de la Sicile. -—^
Oui, reprit le ministre , etio6N
deux ou trois soulagemens pareils
et nous serons délivrés de l'enï-
pire. » Le lâehe Michel , tran-
quille à Constantinople , s'aban'^
donnoit aux plaisirs des fettitAe^
et de la table. Ses excès lui eau-,
sèrent la mort, le i*' octobre 829,
Il eut tous les vices et commit
tous les crimes. Il sembla n'être
monté sur le trône que pour \é
déshonorer. Soti igtioranee étoil
si gratidé , qa'il txt savoit ni 4ir|
5io
MICH
ni écrire. Tous .les gens de let-
tres étoient en butte à sa haine ,
et c'étoit j avoir un droit assuré
que d'être doué de quelque talent
ou de quelque vertu.
flV. MICHEL ni, dit PM^ogne,
empereur d'Orient , né en 856 ,
succéda à Théophile son père , le
22 janvier 84^ , sous la régence
de Théodora sa mère. Cette ver-
tueuse princesse rétablit le culte
des images , et mil fin à l'hérésie
des iconoclastes , que Léon l'Isau-
rien avoit introduite rio ans au-
paravant , et qui n'avoit cessé
depuis de déchirer Tempire. Elle
renouvela ensuite le traité de paix
avec Bogoris, roi des Bulgares ,
en 844 9 et ^"^ œndit sa sœur , qui,
devenue chrétienne dans les fers ,
porta la foi dans son pays. Bar-
das , frère de Théodora , jaloux
de son autorité , s'empara telle-
ment de l'esprit de Michel , en
favorisant ses débauches , crue ce
prince , par son conseil , omigca
sa mère de se faire couper les
cheveux , et de se renfermer dans
un monastère avec ses filles. Saint
dque , et reprochant sans cesse
à Bardas ses déréglemens , on le
chassa de son siège , et Photius
fut mis à sa place en 857 > ^^^^ée
qu'on peut regarder comme l'é-
poque de l^origine du schisme qui
^pare les Eghses grecque et la-
tine. Michel , après avoir laissé
régner Bardas avec le titre de
César , le lit mourir en 866 ,
parce qu'il lui étoit devenu sus-
pect, et associa Basile-le-Macé-
donien à Terapire. Basile , voyant
que Michel se faisoit anépriser
ae tout le monde par ses déré-
glemens , l'exhorta à changer de
conduite ; et , pour l'y engager
plus ^cacement , lui donna
MICH
IVxemple de la conduite que de-
voit tenir un empereiir. Michel
ne put soniFrir ce censeur rigide;
il voulut le déposer, et mettre à
sa place un raifieur. Comme il ne
pouvoit y réussir , il forma le
dessein de le faire périr ; mais
Basile en fat instruit, et le fît assas-
siner le 24 septembre 867. Il ne
laissa point d:'enfans. Michel III
doit être mis au nombre î\e^ mons-
tres qui ont déshonoré l'empire. Il
s'abandonna a toutes ses passions.
Le meurtre, l'inceste, le parjure,
furent les voies par lesquelles il
apprit sa puissance aux peuples.
II commit tous les crimes , et ne
fît aucune action digne d'un cm**
pereur. L'intérêt de l'état ne fixa
jamais son attention. Comme un
autre Néron , son goût dominant
étoit de faire voler un char sur
la poussière du cirque. Un jour
qu'il étoit au spectacle , oh vint
laverlir que les Sarrasins fai-
soieut des courses sur les terres
de l'empire , il répondit : « C'est
bien le temps de me parler des
Sarrasins , lorsque je suis occupé
à faire passer Je droite à gauche
un coureur pour qui je m'inté-
resse ! » Les empereurs avoient
fait bâtir de distance en distance
de grandes tours , pour faire des
signaux lorsque les ennemis pé-
nétroient dans l'empire. Quel-
qu'une de <ies alarmes ayant trou-
blé une course de chevaux , Fem-
pereur en fut tellement irrité ,
qu'il fît abattre toutes ces tours ,
qui étoîent un des boulevards de
1 état. Michel consuma ses forces
en se livrant aux excès de la dé-
bauche. Echauffé parle vin ,dans
ses orgies nocturnes , il donnoît
les ordres les plus sanguinaires ,
et lorsqu'au retour de sa raison
l'humanité se faisoit entendre ,
il approuvoit la désobéissance sa-
lutaire de ses serviteurs. Il toumoît
eu ridicule la religion de son pays
MICH
aTCG une liberté étonuante pour
son temps. Il fàisoit prendre , a
un boanon de sa cour , une robe
de patriarche } douze individus ,
au nombra desquels étoît Fem-
Eereur lui-même , revêtus d'ha(-
its sacerdotaux, représentoient
les douze métropolitains. Les ac- '
teurs de cette farce impie ma-
nioient et profanoient les vases
sacrés , administroient Iç sacre-
naent de la communion dans du
vinaigre et de là moutarde. Un
jour de grande fête , l'empereur
et ses, bouffons couroieut les
rues , montés sur des ânes ; ils
rencontrèrent le véritable patriar-
che à la tête de son clergé, et,
par leurs acclamations licen-
cieuses, par leurs gestes obscènes,
ils déconcertèrent la gravité de
la procession chrétienne. Quand
il avoit triomphé aux jeux de la
course du char , il se faisoit cou-
ronner par une statue de la Vierge.
Feu de jours avant de faire mou-
rir le César Bardas , il fit , pour
détQumer les soupçons de ce
prince , dresser un écrit par Pho-
tius,, patriarche, dans le(]uel il
J'uroit n'avoir aucune intention de
ui nuire , et cet écrit fut signé
avec une plume trempée dans le
sang de Jésus-Christ. Cette pro-
ianation étoit alors en usage dans
l'Eglise : plusieurs conciles y ont
eu recours.
t V. MICHEL' IV , Paphlago-
KXEN , ^omme d'une obscure nais-
sance ., ainsi nommé parce qu'il
étoit né en Paphla^onie , monta
sur le trône impérial d'Orient ,
après Romain Argjre , en avril
io34 ) par les intrigues de l'im-
pératrice Zoé. Cette princesse ,
amoureuse de lui , procura la
couronne à son amant , en faisant
mourir l'empereur son mari. Peu
propre au gouvernement , il en
abandonna le soia à l'eunuque
MÏCH
1 1
Jean , son frère. Tjoé , trompée
dans ses espérances j voulut s'en
venger, et n y réussit pas. Michel,
agité par les remords , tomba
peu de temps après dans des con-
vulsions qui le mirent hors d'état
de tenir les rênes de Tempire.
Il eut néanmoins de bons inter-
valles, etUtIa guerre avec succès,
par ses deux frères , contre les
Sarrasins et contre les Bulgares.
Apcès avoir soumis ces peuples ,
il se retira dans un monastère ,
en io4i ) y prit l'habit religieux ,
et j mourut le lo décembre de
la même année. Michel monta
sur le trône par un crime ; mais
dès qu'il j £yLt monté , il fit ré-
gner la vertu. Son esprit se dé«
rangea : il ne lui resta de raison
que pour sentir son malheur ,
connoitre l'impuissance ou il étoit
de régner , et la nécessité de cé-
der sa place à un autre ; et il eut
la force de le faire. Cette action
diminua un peu Thorreur du
meurtre dont il s'étoit souillé.
t VI. MICHEL V , dit Cala^
fates , parce <jue son père étoit
calfateur de vaisseaux, succéda,
en i4oi , à Michel IV, son oncle,
après avoir été adopté- par l'in»-
pératrice Zoé ; mais , au bout de
quatre mois , craignant que cette
princesse ne le Ht périr , il l'exila
dans rjle du Prince. Le peuple,
irrité de cette ingratitude , se
souleva contre Michel. On lui
creva les jeux , et on le renferma
dans un monastère en 1043. Zoé
et Théodora , sa soeur, régnè-
rent ensuite environ trois mois
ensemble ; et ce fut la première
fois qu'on vit l'empire soumis
à deux femmes. Michel perdit sur
le trône la réputation qu'il avoit
acquise étant simple particulier ,
d'homme habile , intelligent, ca-
pable de former de grands pro*
jets , etaussi propre k tes exécuter^
5ià MICR
Il devitft îogrftt, soiipçoimeux , ih-
•hvrmain , truel k Texcès , et ses
vices ^datèrent principalement
aux dépens des personnes qui ne
dévoient attendre de Ini que de
la #eeonnoissanee ou des bien-
Iflûts.
tVïI. MICHEL Vï, Stratio^
tiqxm ( c^cst - k - dire guerrier ) ,
empereur d'Orient, ré|;na au mois
d'»oât io56, après Fimpératriee
Tliéodora , qui i'avoit nommé son
sneeesseur a cause de sa nais>
sauce et àe ses grandes richesses.
Mais il étoit vieux , et n'avoit
< pas le talent de gouverner. Pour
M tendre agréable au sénat et
au peupie , il choisit parmi eux
les ^uvemeurs et les autres prin-
.cipaujc oflBciers de l'empire. Les
odiciers de l'armée , irrités de
-«ette prét'ér^ice , élurent pOÉfr
•mpeh^ar Isaac Comnène , en
1057. ^ic^6^ Gerulaire , patriar-
che de Constantinople , qui ne
dispoBoit pas à son ^é deMtchei^,
vouloit avoir un empereur qui
dépende de lui. Il fit soulever le
peupte , feignit de le calmer , et
Saroissant céder à la force et an
ésir de préserver l'empire dt'une
-ruine entière , fit ouvrir les por-
■^s- de Gonstantinople à I$aac
€omnène. En même temps >1
envoyff quatre métropolitams à
MkHel VU , qui lui aéolarèreârt
cfu'il finlloit nécessairement , pour
le bien de Tempire , qu'il y renon-
çât* (( Mais , dit Michel aux mé-
tropolitams , que me promet donc
It patriaf«he au lieu de Pempire P
— Le royaume céleste , lui ré-
pondirent lés métropolitains. »
&Iiche) quitta sur- le -champ la
pourpre , le dernier jour de l'an
1057 , et se retira dans sa maison,
4>ti' dans un monastère. Pendant
m courte administration , livré à
ceux qui l'avoient placé sur le
-« -^ il «voit di^iHxé lent à la
MICH
faveur et rien au mérite. Il ntît
dans les premières charges des
hommes on coHmiun-, sans ex-
périence , Sdns capacité , sans
connoissance de leurs devoim.
)Ëspérant que l'aâiection du peuple
luiconserveroit le diadème, Û
s'occupa uniquement à la eaguer,
et négligea de se conciher leK
gens de guerre, qui pouvoieixt
seuls le maintenir suc le trôuev
VIIL MICHEL VII, Pa»-
«AriNAcË, empereur d'Orient ,
fils aîné de Constantin Doeas et
d'Ëudoxie. Cette princesse, après
la mort de son époux , gouvemii
d'abord l'empire avec ce fils , An-
dronic , et Constantin , ses deoX
atrtres enlans : puis s'étant rema^
riée , au bout de sept mois , h
Romain Diogène , elle le fit nom-
mer empereur. Mais cet usurpa!^
tenr ayant été pris , en 107 1 , par
les Turcs , Michel remonta sur
le trône. Nioépfaore Botoniate s« '
souleva contre lui ^ et s'empara
de Constanthiople , avec le ae»-
cours des Tnras , en avril 107SV
Michel fut relégué dans le mo^
na stère de Stuite , et en fut re>-
tiré dans la suite -, pour être ^àit
archevêque d'Ëphèsé. Cétoit'Uft
prince foible, ^ui abandonna lek
riênes de i'empre à ceux qui \ùvth
lurent s'en saisir , et ne roecupà
que de jeux d'enfant. Les ennê^
mis ravagèrent ses états , ses nii
nistres ruinèrent lès peuples V et
le prince ne sentit ses malheurs
qne quand il en fut accablé.
t IX. MICHEL Vlfl , PiLAy*
tùùVE , régent de l'empire d^O*
rient , durant la minorité dè^
Jean Lascaris , monta sur le trôné
à sa place, en 1160 , puis fit cre^
ver les veux à ce jeune princ<
son papille, maler les serment
de ndelité qu'il Ini avoit iaitSÀ
L'anaée'd'après il reprit •Constat!»^
MICH
tîn€>|)}e Sfiir Baudouin IL Cette
ville avoit ëlé posâcdiie 58 ans par
les Français, lltravaill» beaucoup,
pendant sob rc^ne^ a la réunion
des El* iises orientale et occiden-
tale. tlrUain V,quJ occupoit alors
le siéîje de .saint Pierre , témoigna
une grande joie des dispositions
de Michel^Paléologue , et du. dé-
sir qu'il a voit de conclure cette
importante affaire. « Eu ce cas ,
4it-il à l'empereur , nous vous fe-
rons voir combien la puissance du
saiut-siét^e est utile anx princes
qui sont dans sa communion, oii
leur arrive quelque guerre ou
quelque division , l'Eglisç romai-"
ne , comme bonne mère , leur
ôte les armesMes mains , et par
son autorité les oblige à faire la
paix Si vous rentrez dans sou
sein , continuent- il , elle vous ap-
puiera , non seulement du secours
des Génois et des autres Latins ,
mais, s'il est besoin , de toutes les
forces des rois et dçs princes ca-
tholiques du monde entier. Mais,
tant que vous serez séparé de l'o-
béissance du saint-siége , nous ne
pouvons soutiirir , en conscience ,
que les Génois, ni quelques autres
Latins que ce soit , vous donnent
du secours. » La réunion de l'E-
glise grecque et de l'Ëgllse latine
devint donc un objet de politique,
et l'empereur qui en signa l'acte ,
çn avril 1277 , envoya au pape la
formule de sa proi'ession cfe loi et
du serment aobéissance. Cette
réunion déplut aux Grecs , et n'in-
téressa guère les Latins , parce
4jue ceux-ci n'y virent que l'ou-
vrage de la ruse et de la nécessité.
Le pape Martin IV , ne la croyant
Îtas sincère , excommunia Michel,
eiSnovembre is8i , comme fau-
teur du schisme et de l'hérésie des
Grecs. L'excommunication étoit
conçue en ces termes : «Nous dé-
nonçons excommunié Michel Pa-
l^ologue , que l'on nomme empe-
T. 3H,
MlCH
5i5
1 reur des Grecs , comme fanteur
; de leur ancien schisme et de Phéré-
sie ; et nous défendons à tous rois,
princes, seigneurs et autres , de
, c|uelque' condition qu'ils soient ,
j et à toutes les villes et commti-
j'nautés , de faire avec lui, tant
qu'il demeurera excommunié, au->
cune société ou confédération, ou
de lui donner aide ou conseil dans
les afi'aires pour lesquelles il est ex-
communié.» Martin IV renouvela
cette excommunication trpis fois,
et elle subsistoit encore l'an 1382,
lorsque Michel mourut , le 11 dé-
cembre , accablé de chagrin et
d'ennui. Les Grecs lui refusèrent
la sépulture ecclésiastique , parce
qu'il a voit voulu les soumettre
aux Latins , et leurs historiens le
peignirent comme un monstre,
bon ambition , à la vérité , lui 6t
commettre des crimes ; le ^dé^ "
de conserver son pouvoir le ren-
dit souvent artiBcieux et qrucl :^
la postérité lui reprochera tou-
jours le meurti'c du jeune Lasca-
ris. Mais s'il n'eut pas les vertus
d'un monarque , il en eut quel-
quefois les talens. Il sut persuader
par son éloquence , se faire des
amis par sa politique , et fit trem-
bler ses ennemis par son courage.
— Il ne faut pas le confondre
avec Michel pALiêoLOGUE , qiii ^
couronné empereur en iai4j gou-
verna l'empire sous son père An-'
dronic , dit le f^ieuof , et mourut
l'an i2Sio.
X. MICHEL-FOEDEROWITZ,
czar de Russie , élu en i6i3 ,
dans des temps difïiciles , des-
cendoit d'une fille du czar Jean
Basilowitz. Quoiqu'il ne fût âgé
que de 17 ans , il travailla , de
concert avec ses ministres , k ter-
miner la guerre que les Busses
av.oient avec la Pologne et la Suè-
de, qiii l'une et l'autre avoient
voulu leur dpciier uBroi« LesPo-
33
5,4 MlCH
ferais , pprès s*étre «vaDC(5* jh5-
i|ii'â M«scow , conckireiît une
tjpèved» i4 RAS* Les 8»é»loi» firent
atîSbi la pgjx , 'et reatèrewt en poS-
sessiott de l'Ingrie. Micht^î a voit
coftiriwfRcé son regae parlé 5up-
Ïîrtice du fiis ckj. second impo^leur
!>éinétriiis , de penr que ce re-
jeton ne cannât des troubles dans
l'empire. Se voyant tranquille , il
pen^» à policer ses états ; mais
«ret ouvrage étoit réservé au (ftar
l^tTre. Michel , peint comme un
pt'in«e doux et ami de la paix ;
moui-ut en féf^,
• t Xn. MICHEL (Jean), natifde
Beaiivai*»3 d'abord secrétaire de
Louis II, roi de Sicile , embras-
jja ensuite Tétat ecclésiastique ,
et devint chanoine (T^ix en Pro-
vence , puis d'Angers. Il fut élu
iiialg;*é lui évêque Ûq cette der-
nière ville. On a de lui des Statuts
et des Ordonnances pour le régle-
meal de la discipline de son dio-
cèse. Ce prélat, élu suivant les
formes antiques, l'ut l'un d(*.3
coopéf^teurs " de la pragmalî-
que - sanction. Des écrivains ont.
prétendu qu'ayant combattu les
prétentions de la cour de Rome ,
on a sollicité sans succès §a ca-
noAtsation. ( /^cj^ez l'Abrégé die la
vie , à^ culte et des miracles du
Bienheureux Jean Michel , évêquo
d'Angers, 1739, in-4**, petit ou\Ta-
jgâ[ Fai« «t QiisiaiiK.) Le nom de Mi-
chel a été. inséré dansi l^^Martvrq-
lt)ge dé FEgli^e d'Angers , et dans
rÀppepçU? V^ Martyrologe de
France.. ^. 9U397 B.ol)aadus dan».
Ip x?(WQi^%Prœ^çrmisjii^onii sep-
tembre. C^ saint éyôqpé iwiQurut
fe l'i. de c^, nioi^,.cai i447«
t XllP. MICHEL (Jean), nék
Angers , Vint de iKmoe heiire k Pa-
ri^jOitjs^iHnétite lefifoommerpre-
MICH
miermcdeiiâ du roi Charles VW,
qui lui donna un<^ charge de con-
seiller au parlentent. l->an8 sa Bi-
bHothèque du .théâtre français ,
le duc ae La Vallière place Tan-
née de la mort de Jean Michel
k la date du !M août i495 , et
dit qtte «e tut en Piémont ; «n
autre la place en i495 ; et enfin le '
Président Hénault la tixe en i49^*
[îche! laissa une filie mariée à
IHcrre Leclerc du Tremblay , un *
des aïeux du fameux P. Joseph ,
capucin. On ignore si cet au-
teur a écrit sur la médecine; mais
on a de kii différentes pièces dra-
matiques jouées avec les plus,
grands applaudissemens , et dont
les plusconiiaes sont , T. Mystère
de ta Conception , Nativité , Ma--
riage et Annonciation de la be^
noiste vierge Maine; as^claNtt'
tiviti^^de J^sus-C/i/nst et son En^
fance , œ quatre ^s^ingt dix ' sept
personnctges , Paris , sans date ,
in-4**> plusieurs fois rjéiraprimé.*
\\,Le mystère de ta Resm^ection
de notre Seigneur Jésus- Christ ,
joué à Angfjer^ , friumphamenî , .
deiHint le roi de Cézile (Sicile) ,
Paris , irt-feJ., s^ns date. ïll. Mys^'
tére de là Passion de nostre Saul"
veur Jésus*^ Christ , mis par per^
somtaiges^etjoué moult triumpha*
ment à Angiers , in -fol. , Paris ,'
1-490, i^imprinié em499-L'auteur
retoucha cette pièce , et on la ût
repâix)ître sous le même titre.
Elfe reparirt" aifee les additions*
faites par très-éloqueni et scien-
tifiqtie docteur , maistre J^haiv
Michel^ in-4*> Sans date. ÏV. L^tt
Résurrection de notre Seigneun
JésuS-C/trist,, par personnaiges
(ils sont au nombre de quatre-
vingts) , Paris, sans date, in-4''
(Tous ces ouvrages ont eu plt
' sieurs éditions qui sont* reeheï
çhées ettrèir-dlffleifes k trouver.
r
* XIV. MICHEL, savant rel
MJCH
feieiiv 3yri«fi , an des plu$ fa^*
biles théologioBj» d^' wu teipp^,
et versé dans les langues et fUns
Jes connoisânpoes sacrées fit pro-
^ikoes , yxY^iX vers 1» (io du 19'
siècle. 11 publia avant »fi mort
Cet ouvrage , un des plus éru-
diits daas son ^eiu*^ , fut tra-
duit en arménien d^ns le i5*
siècle. Les manuscriis arméniens
4e i^ bihliotfièque impériale ,
jn*»* 87 jEt f & , ii^tit mention de cet
auteur fivec beaucoup d'éloges,
;* XV. MÏCIUEJL, patriarche
syrien à Antioçiie , vivoit vers la
ini du ;a* siè;cle.,ll Ifiissa en mou-
^^nt un^puvr^ge très-précieux^ in-
tittdé Abrfi^é de XÙistoire uni-
y.ers^Ue , di^u^ A.daftn jusqu'à
l'an 11J95. .Ce Jivre intéressant
n^ejciste.plus dansl^ tcj^^e syrien,
pu \n&x il nous est .encore in-
coo^nu jusqu'à pi^ésqnt. Yortan ,
doclenr ^arpiénien , f[ui vivoit
.dans .le i,5' jS^èiçle , ^e tcad^isit
,en arjncniçQ , .e;l la l>iblio,tliec[i;Le
impériale jçn pq^ède un iqxei]^-
pluire.dH^t^^ le n" gjo, .av.ec qi\el-
.cjues ^uixes pifices ^aci:^cs,(|,u^n\é-
jçne ^uteur.
. *,XVI. MICHEL nlERiviU», s^-
,i;aj;it.et ver^HiS^^ pi^^i'e^ vivpit dans
,Jle ^n^Qasfère patriarcal d'Etche-
paict^n A ers ,U fin ^du 16* ^i^(e.
>pn ,a jdc ;|lui , I. tin ^reiité ,^iir
Jes deyolrs /iurnuariage legUii^,
^11. . Dn Traité sur Ja p^épacsvUpn
des^remède^ .,f!Ojoiv ^outçs sortes
,,4e ;i^aladies , intitulé ija tijiM^e^
.cit^e.des,ppeill^^ femmes» IIL tjn
Ppën^e un VJî^npeur de P^M Gné-
^oï\e,\\\vxxq}Pf9itA^r, MicJi^l v^ut
.lH«1»*\l'4ge de u4,ans.
'* XVII, mcpiLU^ap) .méiler
MiCfl
5i5
comme auteur et comme pr?.ticîiîp,
a donné, 1. Opéra medica et cU'uu$^
gica^ Nuremberg, liigi^ ^'m-^'^.lL
OciiU fabvica , sive de fiaturu
visas , iiCjde, i6Si , in-8«. — il ne
iautpfis Jecontbndre avec un ailtre
MicRBL rJu«te-£onr?id) , ipédeciu
comn^elui , dont nous avons IH^-
thodus c^raudi upQplexioin , in*
*XVIÏL MICHÇL (Augustinus),
cl?anoir\e régulier d.Undpritorir ,
professeur en théolo|^i|,e et ,en
droit, n^ort en 1751 , k l'^ge de
90 ans > a priés avoir publi|é Jus
et Justitia juridioo -theologiçe
iractata j Aushouvs et Dillengen ,
1697, "*"4*' Theoïogia canonico^
moralis , 3 vol. in-lbl. , "^et d*aa-
tres, ouvrages, ♦
* XIX. MICHEL , dit ie Fqu ,
portefaix à ]Napleâ , l'un des
chefs des lazzaronis , fut dâvoné.
d'abord à la cause du roi , et l'un
de ceux quiBrent le plu^ de mal
au parti J)atriotique." Instruit dd
la négociation entamée par le'
prince Moliterno avec -Chain-
pionnel pour introduire les Fran-
çais dans la ville , il excita ie
^peuple à prendre lêis armes, s'em-
para f^es ehâteaHx , fit massacrer
'tous les nt>bies soiipçonaës de tra-
hir le roi , et opposa la plus vi-
goui'e.use résistance aux troupes
françaises., 8uGcbml>'9xk « - La jàtk
sous le nombre , . ii 'ii|t«,^t pri-
souuîer et conduit au eAeqal
Championnêt. Çelui-çi , qui'avpit
,reconnu en lui delà bravoure et
de rinteîligençe , iLii offrit Je
gradé de capitaine s*îl vouloit.^^
ranger ^de spn oô^é et. faire dép<>»
sef l'es armes ' a sa troupe. II. ac^
çepla ces pitres , et pf rvmt^a ft^ire
rentrer ses camarades daiii teur^
maisons , en criant r<M^ ^a Repur-
biique îvej^Mis ce temps il parut
Xll]»^c.6AliÀC^(ai|Bt>Ua. o«Uji«
5i6
MI G H
des Français , harantçna ]q peuple
dans toutes les occasions en leur
laveur , empcchtt plusieurs ré volu-
tes prêtes à éclater. Il fut élevé
au grade de chef de brigade. Mais
les succès de!? Calabrais aux or-
dres du cardinal RufFo ne ]e lais-
■ sèrent pas long-temps jouir de ces
• honneurs. 111p6 combattit néan-
moins avec courage , et ne se
rendit qu'à la supériorité du nom-
bre .Jl iat d'abord épargné comme
les autres , conlbrméjuent au trai-
té : mais on se saisit bientôt de
sa personne, et on lui fit souffrir
pendant quatre heures des mnux
' inouïs. Il expira au milieu des
• tourmens.
. *XX. MICHEL (Jean-François )r
docteur eu médecine de la faculté
de Montpellier , mort à Paris le
, 27 octobre i $07 , âgé de 8 1 ans ,
fut élè\e et ami du célèbre Bor-
deu , qui lé fit venir a l^iris en
1767 , et lui confia, même de sou
vivant, une partie de sa ciientclle.
Accueilli avec distinction a .la
courde Louis XV et de Louis !XY1 ,
il en devint le médecia et le pen-
sionnaire. Cet habile praticien ,
dont la proibnde érudition le fit
rechercher des savaus , exerça
noblement sa profession {lendant
soixante ans. Ou ne connoît aii-
'■, cun ouvrage de ce médecin, à
. l'exception de quelques thèses
qui n'ont point été recueillies.
i^ XXI. MICHEL ( Jean ) , de
Nîmes , célèbre par ses Poésies
gasconnes , sur - tout par son
Poënie sur les embarras de la
foire de Beaucaire , de plus de
. 4^00 vers , Nîmes , in-8» , vivoit
dans le 17* siècle. Cet ouvrage,
réimprimé dans le recueil des
Poètes gascon^, Amsterdam, 1700,
a vol. in -S" , est le fruit d'une
imagination peu. réglée.
* 3UU. MIGUEL -ANCHI^-
MICH
LUS, patriarche de Constanti-
nople flans le i2« siècle, encou-
ragea par ses connoissances , et
plus encore par l'ascendant de
S09 exemple , Tétudc de la philo-
sophie.
XXIII. MICHEL- ANGE de Cir
BAVAGi:. f^oyez Caravace.
XXIV. MICHEL-ANGE. roj.
BONAROTA.
XXV. MICHEL -ANGE des
Batailles-, peintre , né à Rome
en 1602 , mort dans la mêine
ville en 1660 , à 58 ans , étoit
fils d'un joaillier, nommé Mar-
cello Cerquozzi. Son surnom des
Batailles lui vint de son habi-
leté k représenter ces sortes de
sujets. Il se plaisoit aussi k pein-
dre des marchés , des pastorales»
des foires et des animaux : ce qui
le fit encore appeler Michel-Ange
des Bambochades, De trois maî-
tres dont il reçut des lîeçons ,
Pierre de Laer , à\i Bamboche ,
fut le dernier , et celui dont il
goûta la manière. Son génie plai-
sant conduisoit sa main dans le
ridicule qu'il donnoit k ses figu-
res*. Ce peintre , homme à bons
mots , bien fait , d'an carac-
tère égal , avoit coutume de s'ha-
biller en ^espagnol. Son atelier
étoit le rencfez-vous de ce qu'il
y avoit de plus poli dans les
villes qu'il habitoit. Soc imagi-
nation étoit vive; il, a voit ane
prestesse de main extraordinaire.
Plus d'une fois il a représenté une
bataille , un naufrage, ouquelqae
autre aventure singulière , au seul
récit qu'on lui en faisoit. Il met-
toit beaucoup de force et de vé-
rité dans ses ouvrages. Son colo-
ris est vigoureux , et sa touche
d'une légèreté admirable : rare-
meilt il liaiisoit le dessin ou l'es-
quisse de sou tableau. liexcelloit
MICH
aussi à peindre des fruits. Le
musée Napoléon possède plu-
sieurs de ses tableaux,
XXVI. MICHEL- CÉRU-
Lix\ IRE, palriarche de Goiistan-^
tiuople, après Alexis, en io43,
se déclara , eu io53 , contre TE-
glise roinaiiîe , dans une lettre
qu'il écrivit à Jean , éveqae de
Tranii da\is !a Fouille , aua qu'il
]a communiquât au pape et k
touîe TEglise d'Occident. « Outre
l'addition Filloque , faite au
Symbole , et l'usage du pain sans i
levain pour le sacrifice , Céru-
laire , dit le P. Longueval , i'ai-
»oit un crime aux Latins de man-
ger de la cl'iair le mercredi , des
œufs et du fromage le vendredi ,
et de manger de la chair d'ani-
maux étouucs ou immondes. Il
trouvoit même mauvais que les
inoiues qui se portoient bien
usassent de graisse de porc pour
assaisQuner Jes mets ^ et qu'on
servît de la chair de porc à ceux
qui étoient 'malade^; que les
prêtres se rasassent la oarbe ^
que les évêques portassent des
anneaux aux doigts , comme des
époux ; qu'a la messe, au temps de
la communion , le prêtre mangeât
s^ul les azîme^ , et se contentât
de saluer les assislaus ; enfin ,
qu'on ne fit qu'une inmiersion au
baptême. » Michel - Cérulaire ,
trouvant dans ses diScrens re-
proches , la plupart frivoles , un
prétexte pour consommer le schis-
me , fit fermer les éL;lises des
Latins à Constantinopic , et ne
garda plus de miesures. Léon
ÎX commença par faire une ré-
i)onso savante cl étciKlue \\ la
lettre de Cérulaire. Ensuite il en-
voya k Cpnstautiuople des légats
qui excommunièrent Cérulaire.
Ce patriarche le^ exc^imunia à
son tour , et depuis cflp;mps - la
TEjjlis* d'Ori^^nt dcinçai a séparé?
MICH 5.7
de l'Eglise romaine; Ce prélat
ambitieux fit soulever le peuple
conti'e Michel VI ( voyez son,
article ), qui ne se prêloit pas à
toutes ses vues. Il favorisa l'élec-
tion d'I^aac Comnèue , que les
oih'ciers de l'armée avoient mis à
sa place. Cérulaire ne cessa de'
demander au nouvel empereur
des grâces ; quand ce prince les
refusoit, il osoit le menacer de
lui faire oter la couronne qu'il
lui a\oit mise sur la tête. Il eut
nîôme la témérité de prendre la-
chaussure de pourpre , qui n'ap-
parfenoit qu'au souverain, disant
qu'il ii'y avoit que peu ou point
de différence entre l'empire et le
sacerdoce. L'empereurlsaac Com-
nêne, indigné de son audace , et
redoutant son ambition, le fit dé-'
F oser en loSg , et J'exila dans
île Proconcse , où U mourut de
chagrin peu de temps après. Baro-
uius nous a conservé trois Lettres
de ce pulriarche. Les successeurs
de Michei-Céruiaire conservèrent
leur autorité et leur crédit , tant
que Constanlinople J'ut soQs la
puissîùice des empereurs grecs.
Mais depuis la prise de <5ette ville
par Bîahomet II , en i453 , la fa-
veiu*, le caprice, l'intrigue, et
sur-tout l'argent, créant ou ren-
versant les patriarches , ainsi que
les autres évêques , Tépiscopat
fut avili dans l'Orient. A peme^
les prélats avoient'-ils pris le gou- ^
vernement de leurs églises, qu'ils
étoieat chassés ou exilés. Ils re^
venoient souvent pour être dé,-
possédés encore. Plusieurs étoient
déposés et rétablis jusqu'à, cinq
ou six fois de suite ; et, après toutes
ces alteniatives , il n'étoit pas
rare de voir terminer leurs jours
parla prison ouïe cordeau. Dan»
cette instabilité , la discipline et
la théologie ne ppuvoietit qu'être^
négligées. Quelques Canons ,
quelques HoTnélics des Pèrei ^
r
5j8- MïCïÏ
€t un peu aè controversé èôntré
l'Eglise romaine , voilà à quoi
se bornoJt la science des ëvcques
grecs. J[jes papas ( c'éloit le noni
des prêtres) turent encore moins
éclairés : pris indistinctement dans
tous les états , ne jouissant d'au-
cune considération , Us se dé-
dbmmageoient dé leur avilisse-
ment , en faisant payer leurs
ionclions le plus cher qu'ils pou-
Voient. La super^ition étant ta
source principale du reveuu qu'ils
tiroient du peuple , ils le lièrent
à eux par des pratiques minu-
tieuses , par des légendes ab-
surdes , par des vertus miracu-
leuses attachées aux eaux dé cer-
taines fontaines , aux paroles dé
certaines prières , aux exorcismes,
aux bénédictions , etc. Les Grecs,
conquis par les Turcs , ne tour-
tièrent plus, leurs regards vers
rOccident.' Le schisme fut éter-
nel, dès qu'ils désespérèrent d'a-
voir des secours contre leurs en-
nemis , dans les armes des papes
et des princes occidentaux. Leur
éloignemenf de toute réunion se
iortifia par le cours des années.
Les "Mahoraétans , leurs oppres-
seurs , ne leur sont pas plus
odieux que les Latins ; et les mis-
sionnaires catholiques n'ont jà-
Tnais eu de plu.s grands ennçnîis
qu'eMx , dans les contrées ûeYÔ-
rient ou ils ont pénétré.
XXVÏL' WCHEL (François).
Fbyf^z NoWRAnAMus, n*» i, à ia tin ;
Amboise , n® VIL
; XXVm. MICHEL (Gaspard).
* MICfifeLËSSl (l'aW "Domi-
nique) , né à Ascoli , dans la
B^^arche , eu i^55 , d^aborîi se-
crétaire (les prélat^ Caprara et
Trajetto Caraâa , depiiis cardi-
tiaux , commença sa cairière
îiiièraire par la l^ie du tromte
J^ànç6is Algarotii , oiàf rage ^àX
lut reçu aVfC éloges. Ses tàlcns
littéraires , le don dès laii«^ués
qu'il possédoit, lui acquirent en
Europe dés marques' aestirtie et
de considération de plusieurs
souvéraiîis , entre autres du grand
Frédéric ; mais forcé par Fenviè
de quitter la cour de cèinonârque,
il se retira \k Stockholm ^ oh Tap-
peloit Gustave I!I. Non seule-
ment Ce prince le combla d'bon-
r^eurs , iliftis il l'admit dans sa
plus ihtimeconfîdénce. Telle étoit
là facilité de Michélèssi pour Té-
tude des langues , qu'en six mois
il apprit assez bien le suédois
pour traduire du grCclès Amours
dUéro et Léàndre , et du latin
les Epîtres d'Ovide sur le même
sujet. Il jiit reçu membre de l'a-
cadémie des sciences tle Stock-
holm , et mourut dans cette ville ,
le 3 avril 1773, âgé de 38 ans'. On
a de lui, 1. Létierti à Monsî^,
Viscontî arcivèsdùvo ât^feso e
Tàirîzîo apoÂolico pi^esso le LZ,,
MM, 11, e* HR, sopra la rivo-
luzione di Svezia sUcceduta il dï
igagosio 177^^, Stockholm, 1775,
in-B". IL Opérette hi prùsa ed in
'Verso composte in Svézià dal sig:
ahate Ùàmenico Micheïessi d^As^
coli , in-8'» , Saris date e't sans norti
de lieu. ITÏ. *Gùsta^n ÎIÏ , Sveciêé
regià ordt^nès à 'siléco in làti-*
num vérsce^ Bèrrôîini , Î772. Cette
traduction est dédïÉc a Clément
XIV. ÏV. Carte ffgid de l principe
renie , orà rè di Svèiia , col conte
Carlo di S'cheffer;, st^HatOre dcl
regtio , etc. , etc. , V^ilse, 1775 ,
in -8*». V. Ldudatio 'indiffère se^
renissimi principis Màrci FuS"
carenni Kalnta côrafh T^ehetis pa-
iribùs à Dominico Michelessia ,
etc, yKal.maJ. ann, ij(î3, Vene-
tîis , 17(^3 YL Tersi sôidtli H
S. A> ît.ÈfaHa Antoniettrt prîh-'
cipessa m Bàviera , èkttrice di
Sassohiayéic.sÀnsdiite fefSans non*
y
-r'
MICH
5ig
• MÎCH
de lie». Vil. Memorie inêomp
i^Uq. vita , ed agU scf*Hti del
vante: Fûrwesco AL^arotti ^ etc. ,
Veui^, 1770, in-fto, détliés au
^rabd Frédéric.
1 1. MICHELI (Pierre- Antoine),
né â Florence , de parens pauvres,
d'abord destitué a la prolëssioQ
de libraire , l'abandonna potir
s'adonner à la connoissance des
plantes. Il lut Mudiiolo , et exa-
mina avec soin la nature dans
les campagnes., dans les boîs et
.sur les m(Hitagnes. Il étudioit en
rxi^r^^ temps , seul et sacs maître,
la langue latiae/ Le grand-duc ,
instruit de ses talèns , lui fît don-
ner tous les livres qui lui étoient
, nécessaires j et l'honpra bi^itôt
du titre de son botaniste. Micheli
voyagea ensuite en divers pays ,
recuedlant par-tout des observa-
tions sur Ittistoire naturelle. On
a de lui , I. iVwa /7/an//ir«/» g^-
net^a , 1729 , iti-fol. , Florence ,
av.ec 108 Èg. C'est wn des meil-
leurs ouvrages publiés sur cette
matière ; Boèrliaave en la i soit
nu grand cas. II. Histeria plan-
taimra horti Farnesiemi , Flo-
rence, 174^,. in-fol. Ilï. Obser-
vationes iùnerariœ , nrianUvSôrit
reialil' k la botanique. IV. Plu-
sieurs ouvrages sur l'Histoire na-
turelle , qui sont aussi restés ma-
nnscrits , dont A i'aut cependatit
excepter Çatahgus plaïUanim
horti Flof^néini, Florence, 1743,
inriel. Il mourut le 7 janvier ij^j».
a 5*^ •'^ns. Micheli avoit refubé des
étatilisseniens avantageux bors
de aa patrie. Sans avoif cultivé
les langues savantes , il s'éioit
formé un bon style. Sa nié. 'noire , ^
dans tout ce qui concernoit la [ époque de son établissement' ,
botauique. ; étoit prodigieuse, comiiïenea à servir en Fratice >
|)«s oOTïnnes av^nt iuî. Il a mort^
tré la véritable structure des
plantes à feuilles de chiendent
et à tige de blé. Il a décou-
vert leur fleur à deiwc feuilles , et
en a formé une classe nou\dle et
distincte , qu'il a placée entre ta
i4* c* la i5* fie Tourneibrt. Il â
7»/* , parmi les plantes a 'flenfs
s^s DeurlleSj les joncs etautF^ de
même espèce , qui en avoie»t été
s^arées mai-à-pï'opos ; et W a
réuni ensemble les plîmtes qui
portent la semence sur leurs fenii-
>es , lesqu elles étoieïit rangées
en deux classes séparées. Micheli
a fait voir le premier la fleur et
la semence «des champignons , dés
truffes , des mousses , etc. , qu'on
cro y oit, et qu'en bien des e adroits
ou croit encore , se liffriner i\e hi
pourrilure. Il a enrichi le cata-
logue des piaules mariiies , doflt
il a naontré roTg^nisaûon, \\\ fleur
et :1a semence. Les botaniste»*
avant lui n'en comptoienti que
vingt genres; mais il en a montré
^rès de quarante, parmi lesquels
ou voit Soo plantes qu'il a tirées ,
pour amsi dire, du Ibnd de la
mer. Ij» grtandc quaiïtité desplatt-
ies , appelées de son notn Miche-
liettnesy, dans les écrits deVail-
ktït , de Boërbaave , de Tillî ^
dans le Catalogue de Sliérard ,
montrent combien il arimoit k
communiquer des connoissances
qui lui avoient tant coûté.
t ïï- MICHBM ( Jacques-B«i^-
thelemi ) , seigneur du Giest, -Aé
à Genève en i-ôga , d'une an-
cienne famîHe originaire de-Liic-
qnes , et placée k la tête de cette
république depuis rwmée iTîÔS,
Il aufnsoit ^a'U eût vu une*
plante poi^r n'en jamais ottblier
la figiiffe.. JX en a découvert çlus
4e qu5aiti^e raîDe qui ii-étorent
où il ^levittt capitaine en ïji^,
au moment de la pai% d'Dtrecbt >
et on il c^ïntinH* de servir jiTs'qn'en
173*. MklK'lJ se retira aWo d?^n*
5ao
MICH
MIC H
le régiment suisse de Bezenvald.
Dès sa jeunesse , il avoit annoncé
les plus heureuses dispositions
pour l'étude des mathématiques ,
et il les cultiva ensuite avec sué-
cès ; h l'âge de ^5 ans , il étojt
déjà savant géographe et bon ingé-
nieur. La collection des plans et
des cai'tes qu'il a levés , tant en
France qu'a Genève , est immen-
se ; elle est précieuse autant par
l'exactitude du travail que par
Félégance du dessin. Dans sa re»-
traite en Suisse , il se livra tout
entier à l'étude de la physique , et
devint Vinvenleur d'un thermo-
mètre , dans la graduation duquel
il prend pour base le terme du
tempéré , qu'il désigne par zéro ,
, et liait coïncider à son échelle
' celle de tous les thermomètres
, connus. Il imagina en même temps-
de se servir de son instrument
dans le ibpd des eaux et des mi-
nes , en le" munissant d'un appa-
reil particulier. Une partie des
Mémoires qu'il a composés pour
établir et justifier sa méthode se
trouve réunie dans les actes im-
primés de la société helvétique
de liùle. Micheii publia aussi ses
Hecherches sur la météorologie et
la température du globe. Ses au-
tres Mémoires traitent de la lu-
mière , de la pesanteur des ma-
rées , du cours des astres , de la
comète de 1680, du déluge uni-
versel. 11 a donné aussi un Traité
de météorologie ; enfin il a fait
graver le prospect visuel des gla-
ciers de la Suisse , dont il dôtcr-
. mina les hauteurs géométriques ;
et il eut , le premier , l'idée de
les figurer en relief ; travail qui
a 'été exécuté depuis d'après ses
directions. Son génie saisissoit
avec force les objets , et laissoit ,
dans toutes ses conceptions , la
trace d'idées neuves et profondes.
Sa vie domestique fut agitée par
Teffet des troubles politiques qui
se
u
e roanifeslèrertt à Genève sa pa-
rie , dès l'année 1727 ; et, il en
devint ia victime , avant été lonj^-
temps renfermé dans une citadelle
par ordre du gou\ernement ilft
Revnc. Micheii est mort en mars
1706 , sans avoir été marié.
* MICHELOTTÏ ( Pierre-An-
toine ),. ué à Trente , étudia avec
beaucoup de succès les mathéma-
tiques sous le célèbre Jacques
Hermann , professeur à Padoue ,
et se bîi d'amitié avec B«rnoulli,
habile géomètre. INIichelotti exer-
ça avec honneur la médecine à
Venise , fut membre des acadé-
mies de Leipsick , de Paris , de
Londres, de Berlin , de Pélers-
bourg , de l'inslitut de Bologne ,
et laissa divers ouvrages , entre
autres ,1. De séparations fluiflA-
rum in cotjiore arfirnaîi tractatus
physicus , mech/inicus , meJicus ,
cuni fif^nris , Venetiis , 1721 et
1754, in -4*- II» ConghiéttUF'e
circa la natura , cagioni , e re-
medj de! maie che nelV autunno
del 171 1 attaccb il génère bo-
vino nelle çittà et villaggi delta
repubiica di F'enezia , e di aUH
luoghi vicini y Venezia* , 1712.
III. Epistoîa in qud responde-
tur defensioni dissertationis J.
Jurvini de motu aquarum Jliten-
tium ^ Venetiis, 1724- IV. De
motu musculorum efferventid et
Jcrmentatione dissertationes, Ve-
netiis , 1721 , in -4*. V. Epistoîa
ad Berna rdum, Fontenellum ', in
qud an aar pulmones influens co-
gat ne an sohat sanguinem eo-
mni canales permeantem , inqui^
ritur , Lutetise Parisiorum , 1724,
etc.
*MICHELLOZZT (Michellozzo),
sculpteur et architecte ûoreulin ,
accompagna Gôme de Médicta
dans son exila Venise, et j fut
emplojfé par lui à faire de^ /no»
Jf
Ml CH
dè]e$ et d*^s dessins dps plus
beatix édifices, oX'^ former^ dans
le monastère ^q Sainl-Geoige ,
une bibliothèque qui existoit en-
core en i6i4 ï mais qui a été dé-
truite danSs ia reconstruction du
couvent.
MICHOL , fille de Saiil ,
promise a David , à condition
qu'il tueroit cent Philistinsv Da-
vid en tua deux cents, et obtint
Michol peu de temps après. Said,
voulant se défaire de son gendre,
envoja des archers dans sa mai-
son pour se saisir de lui: mais
Michol fît descendre son mari par
une fenêtre , et substitua a sa
place une statue qu'elle habilla.
Saiil,outré de celte raillerie, donna
Michol à Phalti , de la ville de
Galiim , avec lequel elle demeura
jusqu'à la mort de son père : alors
David, devenu roi, la reprit. Cette
princesse, ayant \ii son mari dan-
ser avec transport devant 1 arche ,
conçut du mépris pour lui , et le
railla avec aigreur. En punition
d'un reproche si injuste , dit l'E-
criture , elle devint stérile.
MICHON. ;^.BouRDELOT,noII.
MI CHOU ou DE MiCHOVIA
(Mathias ) , docteur en médecine
et chanoine de Cracovie , réputé
savant astronome dans le 16*
siècle , s'adonna principalement
" k l'histoire , et dédia sa Chro-
niqite de Pologne au roi Si-
gismond , k rélection duquef il
termine son ouvrage. On a en-
core de Michoti deux autres pro-
ductions ; De la Snrmatie euro^
tféenne , et De la Sarmafie asia-^
tique , imprimées h Paris en i532,
Avec quelques autre's Relations du
Nouveau Mande,
tMICHU (Benoît) , peintre
sary«Fre; né à Paris dans le çom-
MICK 531
meucement du dernier siècle ,
s'est particulièrement adonné à la •
pratique de ce qu'on appelle pein-
ture en apprêt. Gè genre de pein-
Inre A'est point incorporé avec le
verre, mais seulement fixé des-
sUvS. Mi chu passoit pour le plus
h.îblle peintre sur verre de son
lenips.' 11 a peint les vitres de la
chapelle de Versailles , celles des
Lu al ides et du cloître des Feuil-.
lansdela me Saint-lionoré. Ces
derniers morceaux, fiaits d'après
les dessins d'Elye, et dans les-
quels il a joint à un beau coiq-
ns une exécution extiômemeat
soignée , se voient au Muîiée im-
pfTial des monumens français.
IVJichu , reçu maître Sitrier pein-
ive sur verre en 1077 , mou-
rut fort avancé en âge en i^oo :
on i^iore l'époque précise de sa
naissance.
MICIPSA , roi des Numide»
en Afrique , fils de Masifiiasa ,
qui l'a voit préféré à Mauajlabal
et à Gulassa , ses autres fils.
Manastabal eut un fils nomuié
Jugurtha , que son oncle Mi-
cipsa envoya commander en Es-
pagne les secours qu'il dou-
n)it aux Romains. Micipsa, mort
l'an 120 avant Jéstis - Christ ,
laissa deux fils , Adherbal et
Hiempsal, que Jugurtha fit, pé-
rir , et sur lesquels il usurpa le
royaume de Numidie, f^. Adiuîr-
BAL.
* MTCKLE ( William Jules ) ,
poète anglais , né en Ecosse
dans le comté de Dumfries , à
' Langlïolm en 1754 , vint eu i^ôo
k Londres solliciter sans suc-
cès une place dans le service ma-
ritime, 11 s'y fit connoître avan-
tageusement par plusieurs pièces
de Poésies , mais sur-tout par
une excellente Traduction de h
Lasla^e du Camoëns, qu'il publia
X.
3:^^ MICR
eii^i775 , à Oxford, ifl-4* » ^*
réin>prirmée depuis en 1778 ; eîîe
obtint TapproDation générale.
Oii a recueilli ses autres piècçs
de Poésies eu un \oluinetin-4" >
^794-
* MIC ON , peintre grec , sur-
nommé le Prince rfes Peintres
fr Athènes , vîvoitenviron4o6 ans
avant J, C. Il fut charge' par
les ainphictjons , ou états-géné-
raux de la Grèce, des travaux
du Pœcile ; mais Polvgnote , sou
contemporain , en fit une partie
considérable , sans exiger de sa-
laire. En considération de cette
générosité, les ampliiclyons or-
donnèrent qa7l fut par-tout logé
gratuitement. Les travaux du Pœ-
cile ne sont pas les seuls ouvra-
ges de Micon; il en fit aus*i pour
ie temple de Thésée. Pausanias
observe qu'un de ces derniers
n^étoit pas tout entier de la-main
de Micon. Cette observation don-
ne à croire que , dès x:g temps-là ,
les peintres sefaisoienl aider dans
l(Nfïs entreprisés. Son fils, nommé
( Miata , se fit une grande réputa-
tion. Pline parle encore d'un au-
lie MicoN , le jeune ^ <jui laissa
une fiiic célèbre dans la peinture,
sous le nom de Timabettb.
MICOSTI. Fojez Mosès.
t MîCR.T:UITS (Jean) , luthé-
rien , professeur distingué d'é-
loquence, de philosophie et de
théodogic , Tïé à Roîin dans la
Poméranie en i^07 » motirut en
i658 , h. 6i ans. bes principaux
ouvrages sont , l. Lexjcon plù"
Idsophicum , i655 et 1661, iB-4*»
II. Sjntagma hi^torictriim mundi
et £cclesiœ , Stetin , i65o, ïG44
v\ 1660, «1-8*, imprimée depuis
In - 4*^ avec la continuation de
llartnae. Ilï. Ethnpphronium
kontèa gentiles , de principes
MIDA
1
religionis christianm , Stetia f
1647 ' '^^' *' ^^674, in-4'*. lî
en donna une continuation eu
i652, ia-4'*> contra judaicas
depravationes, IV. Tractatus d&
copia verborum, V . Archœologia»
Vl. Historia ecclfisiastica , L»ip-
siae, 1699,2. vol. in-4°. Vil. Or-
thodoxva lutherana contna Ben-
gium, VIII. Des Notes sur Aphton
et sur les Offices de Ciçérôn. IX-
Des Comédies et d'autres Pièces
en vers et en prose. Ces ouvrages
d(k;èlent un homme qui avait
beaucoup d'érudision et de lit-
térature.
t MIC YLLE ou MoLTZE» ( Jac-
ques ) , humaniste et poète latin,
né k ^rashourg eu iao3, mort a
Ileidelberg en i558 , laissa plu-
sieurs ouvrages. "Les principaux
sont , I. Des Poésies latines. II.
Des Scolies sur Homère, Vir-
gile , Martial , Lucien , etc. IIJ.
jirithmàtica logistica, etc. 1^.
De re metricdf à Framcfort , 1695 ,
in-rS^.
MÏDAS r Mythol. ) , fîls de Car-
dias, roi de Phrjgie , reçut Bac-
chus avec magni^enoe d^ns ses
états.. Ce dieu, en reconnoissance
de ce bon oftice, lui promit de
lui accorder tout ce qu'd deman-
deroit. Midas demanda que tout
ce qu'il toucheroit se changeât en
or. 11 se repentit bientôt d'avoir
fait une telle demande ; car tont
se changcoit en or, jusqu'à .sçs
aliniens dès ^u'il les touchoit. Il
pria.Bacchus de reprendre ce don
funeste, et alla , par son ordre,
se laver dans le Pactole , avù , de-
f)uis ce temps-là , roula des pùiU
eties d'or. Quelque teiaps après,
ayant été choisi pour juge euti-e
Pan (ou Marsyas) et /VpaWon ,
il donna une autre marque de son
peii de goût , «n prréiérfttit lés
cl^anSs rustiques du «iiesd, des h^g^
^
MIDD '
gjrsaux chants mélodieax d'Apol-
n. ^ dieu des vers et de la
musique , irrité » substitua des
<>reiiles d'Ane aux siennes. Midas,
lionteux et désespéré , ne conHa
son aventure à pers«mite qu'à son
barbier, avec défense de la divul-
guer. Celui-ci, ne pouvant se
contenir , fit un creux en terre , et
cria-^ en se baissant : « Midas a
des oreilles d'âne » ; après quoi il
remplit le trou. Dans la suite il
sortit de cfet endroit une grande
quantité de roseaux qui , étant
secs et agités par le vent, "répé-
tèrent le secret du barbier, et
l'apprirent à tout le monde.
M I p D E L B O TJ R G J Paul-
Germain de ) , ainsi appelé ,
parce qu'il étoit né à Middeï bourg
en ZélancTe , Tan i445 ? enseigna
la philosophie et lès matliéma«
tiques. Son savoir lui fît des enne-
nusr S'étant retiré en Italie, il
Sy fit cochioÎJre avantageusement
par son éloquence et sa belle lati-
nité. On lui donna «ne chaire de
niacliématiques à Padoue, et il
fut fait érôgae de Fo««ombroTïe ,
dans le duché dlJrbin, en 149^»
5^nlesll et Léon X le députèrent
pour présider au cinqvnème :coîi-
cile d« Latran , tcnn sous le pon-
fHîci^t de CC6 deuK papes. 11 solht-
cita ces deux pomtiies , les cardi-
i:nu"» el les pèi*es d«i'COTjcile , de
réformer le calendrier. Cette ré-
formation étoit tleverîue néces-
eaîre depuis ^fx<t la procession des
^quînowes et Tfeinticipation des
nouvelles lunes a voit tellement
dérangé l'ordre des temps , que
Ton eéiébroit quelquefois la iPâque
*în moiseritier «nantie \i:v\r\e mar-
*fné trar le concile de Nicée ; mars
des Besoins plus pressans obti-
çèrectt le stiïnt-«iége de renvoyer
cette aôkire k im antre temps,
f Vt^, Gn^oiittî XllI. ) Mid«lel-
ooarg'sHrst rendu 'Célèbre -par «n
MIDH
525
traité curieux-et assez rare , lui-
piimé k Fossombrone même en
i5i3^, in-fol. , souft Gé titre : D^i
pectd Paschœ cclehratiotde et de
die Passionis J, C L'auteur ne
à'y borne pas au calendrier vo-»
main ; il examine aussi ceux des
Juifs , des Egyptiens et des Ara-
bes. Il avoit lait précéda cet ou-
vrage de plusieurs lettres sur le
temps ou il faut célébrer la fôte
de Pâque« ; elles furent attaquées
par Pierre de Uivo , docteur dô
Louvain. Ce prélat mourut à
Rome en i534.
MIDDENDORP (Jacquef /,
chanpine de la métropole et
doyen de la collégiale de Saint-
André k Cologne , docteur cîi
droit , vice-chancelier de l'univer-
sité, où il enseigna la phdo3opliie>
et s'acquit tant de réputation, que
divers princes le choisirent pour
être leur conseiller ordinaire, na-
quit à Ootmerssum, village de
rOver-Ys^el, vers l'an i^yji On
a de lui , I. Un Traité de acu-
demiis orhis unis^rsi i i594*in-
8°; ouvrage fait avec peu d'ordre
et san« ciitique. II. Hiatoria mo-
hasiiçiiy Cologne, i6pa. Il n>ou-
4'Ut en 161 1.
L MIDDLETON (BiciMiâ
.de), Hickardiis de Media- f^'ifln ,
Cordelier, et théologien scolnsti-
qtîe d'Angleterre , se disfi!?*;na
ti'lienient à Oxford et à Parrs ,
qn^jljfnt surnommé le Docteur
• spUde et abondant , le Docteur
I très-fondé et autorisé. On a 4Îe
lui àes Commentaires Kur le
Maîrre àni Sentences , et d'autres
écrits qui rie justifient guère ccs^
tiîivîs pompeux. Il mourut cii
i3o4. y oyez Piedre Lombabd.
♦iL MI1>Î) LÏÏTONCsir
Hugh ) , né a D^nbigh dans ie
pays de Galles ^ orfévre k Lon-
at-ies ^ 4^viat lé bitnfaiamr dte
524 MIDD
celle ville immense , en y con-
duisait les eaux de deux sour-
ces , 4'une dans le voisinage
d'Herllôrd , et l'autie dans celui de
Ware, à 'ào milles delà \illt;; réu-
nies , elles ont pris le nom de
Ne-w Hiver, ou deJSoiwene ri-
vière. Trois actes du parlejnent ,
l'un rendfisousla reine Eiizabeth,
et les deux»au(res sous Jacques
I", avoieut autorisé les citoyeuà
de Londres à amener les eaux
qu'on pourroit rassembler dans
quelque partie que ce tût du
comté de Middlesex ou d'Herl-
lord. Après bien des tenta ti\ es
varies , et des calculs multipliés,
ce projet avoit été abandonné
«ommè impraticable ; Middieton
l'entreprit* La cité lui aban-
donna tous les droits dont elle
éloit investie par le parlement ,
et le 20 février 1608 les travaux
Jurent enli'epris. Malgré les nom-
* breux obstacles qu'il falloit vain-
/ cre , malgré les eftbrts de l'envie ,
elen dépitdesrailleurSjMiddleton
étoit parvenu à conduire la nou-,
vclle rivière jusque dans le voisi-
nage d'Enfîeid , et avôit déjà dé-
pensé toute sa fortune. Ce fut
vainement qu'il sollicita des se-
cours auprès du lord maire et de
]a communauté de Londres. Jac-
ques I" intervint j et par une
convendon avec Middieton , du u
riiai 1612 , s'engagea à pajer la
moitié des frais déjà faits ou à
faire. Ce secours indispensable
décida le succès de l'entreprise j
et en octobre 161 3 on vit la
nouvelle rivière arriver à îsling-
ton. Malgré Finlerventiori du mo-
narque et la formation d'une com-
Fagnie qui avoit des actions dans
cntrc|)rise, sir Hugb , comme la
plupart des premiers auteurs de
pro}ets, avo4 épnjsé sa foVlune , et
ce ne fut qu'en i635 que les action-
naires purent reoevoiv le premier
«liyideade. Eu i636. ^ Charles 1",
MIDD
par acte du grand-sceau , du 18
novembre, 'rétrocéda les éh'oils
apj>arteuant à la couronne a sir.
Hugh , moyennant une redevance
annuelle de 5oo livres , qu'il s'en-
gagea de paver au roi ou a ses
successeurs, hors des bé»éiic<?s d«
la compagnie. Pendant plu.sjeîirs
années la nouvelle livrère a-éfé
d*un revenu très -considérable..
Sir Hugli , créé sous Jacques]**"
chevalier et baronnet, en réc<mi-
Ï»ense de ses services*, a légué à
a corporation des orfèvres de
Londres un intérêt dans la. nou-
velle, rivière , au proitt de ceux de
ses membres qui tomberoienl dans;
l'indigence. On ne sait ni le lieu
ni l'époque de la mort de Mid-
dieton. F. l'article MiLL (ilenri).
tm. MIPDLETON (Conyers),
théologien et littérateur anglais,
3ui s'est rendu célèbi'e sous ces
eux rapports, naquit à Yorck le
27 décembre 168S , et mourut
dans le comté de Cambridge le
28 juillet 1750. Né avec de grands
talens, et portant dans le com-
merce de la société., non seule-
ment un caractère doux, mais
cet extérieur de poKtesse qui n'est
pas toujours l'apanage des, gens
de lettres, il se montra comme
écrivain sous xxn jour tout diftë {
rent , et consuma une partie de
sa vie dans des disputes théolo-
giques ou littéraires , que l'ai-
greur qu'il y mit dut tout à la
fois prolonger et multiplier. Ses
démêlés avec le docteur Bear
tlej » sous lequel il avoit étudié à
Cambridge , îirent à son début
dans le monde littéraire d'autant
plus de bruit , que Xes esprits
étoietit partagés par les .opinions
politiqueSs du temps enti*e Mid-
dieton et son adversaire* La bi-
bliothèque publique de Cam*
bridge ayant été considérable*
ment augmentée par le don qut
MIDD
lui fit le roi de la bibliothèque '
de Tévéque More, le docteur Mid- '
dleton en iVit nomm^ bibliothé-
caiit; en chef, et publia à cette oc-
casion ,en 1725, un Opuscule inli-
ttiié Bihllothecœ Cantaùneiensis
ordinamiœ methodus^ dont le plan
judicieux est présenté dans nn
style très-élégant. En 17^4? Mid-
<lleton vint en France et en Italie,
où il fut accueilli avec distinction;
mais piqné de ce que le biblio-'
thécaire du Vatican, dont il avait
•«té d'ailleurs reçii avec beaucoap
'd'honnêteté, prelendoit ne con-
noître que l'université d'Oxford ,
.il voulut, pour rhonneurde celle
de Cambridge , pour satisfaire
k sa vanité personnelle et à son
goât pour les antiquités , prendre
un état fort au-dessus de ce que
lui permelloient ses revenus. De
retour de Paris en Angleterre k la
jda de 1725 , il se mit à dos toute
la faculté de médecine de Cam*
bridge par un ouvrage intitulé
De medicoruin apud veteres Ro-
mnnos conditione , qud seryilem
alqueignobilem eamfiiisse osien^
ditur. Gant. , 17Î16. En 1719 il
publia un autre ouvrage intitulé
la Religion des Romains actuels
iiérii^aat de celle de leurs ancê-
tres païens^ Il déplut également
aux catholiques et aux protestans
qui crurent, d'après la légèreté
avec laquelle il traitoit les mira-
cles dé rËglise romaine , voir at-
taquer ceux sur lesquels repose
la base dii christianisme. La
quatrième édition de cet ouvrage
a paru avec des additions en
1741. Juaque-lk Middleton, mal-
gré les clameurs de ses antago-
nistes , avoit joui de la faveur de
l'opinion publique et des sociétés
où il vivoit , lorsqu'il lui survint
une affaire qui renversa ses es-
pét*ances et mit un obstacle éter-
nel à son avancement. Tindal avoit
*<ioatt4 en x73o son famâax oa-
MIDD
625
vrage intitulé le Christianisme
aussi ancien que la création ;
dans lequel il attaquoit la révéla-
tion , et cherchoit k établir
la rélilgion naturelle. Dans le
nombre de ceux qui s'élevèrent
contre Tindal, Waterland publia
une Défense de TEcriture. Mid-
dleton , paroissant ne pas la
gDi\ter , produisit un autre plan
de défense , dans lequel ses ad-
versaires l'accusèrent avec quel-
3ue fondement d'être \n\ ennemi
éguisé, qui, sous le prétexte de
défendre le christianisme , ne
cherchoit qu'k le détruire. Mid-
dleton fut sur le point d'être dé-
Sradé et chassé de l' université ;
se défendit mal et se perdit. En
1741 parut l'ouvrage auquel il
a dd le plus de célébrité ; il pu-
blia i^Histoire de la vie de Ci-
cerow , en 2 vol, in-4°, réimpri-
mée depuis plusieurs fois sur le
même fortiiat et in-8*. Quoique
Middleton eut été marié trois fois,
il n'avoit pf)int d'enfans j et le
produit de la souscription de sa
pi-emière édition fut consacré k
doter dfiux jeunes nièces , dont
les malheurs de son frère l'a voient
engagé k se charger. Soit qu'on
considère le fond de cet ou-
vrage, ou la manière dont il est
écrit, on peut le regarder com-
me destiné k passer k la posté-
rité, et k être lu tant que durera le
goût de la bonne littérature ,
quoiqu'on puisse lui faire sans
injustice le reproche qu'on adressa
aux peintres , qui , en imitant U
nature , cherchent trop a l'em-
bellir. Peu de temps après il
publia, en 1745, les Epitres
de Cicéron ^à Brutus , et de
Brutus à Cicéron^ , a\^ec . le
texte latin et des notes en
anglais. En f"j^ il fit paroître
l'ouvrage qui a pour titre Ger-
mana qucedam antiauitatis eru"
diUf mçnuinenta quioas Rofnt^io-
^
526
MIEL
^ervi aV^e»)»! à 1» plupart
auteurs qui ont écrit contre le
•chM^liftnisme , iiuliâposa contre
jui tout l^ dergié. On vit paroi*
Xre une foule >nunense de réfuta^
•tions I parmi lesquelles qu «Listior
|rue celle 4e DodwelJ et 4e
Church. Il se préparoit à y ré»
^iOTidi^e lor^qite la naort le sur-
prit. Ton* le^ ombrages de Mid^
dJ^eton , 4oBt nous n'avons cité
qu'une parue j ont été recueilUs ,
ii l'exceptionde la Vie4e€ioéroa,
*n 1762 , eo4v. in-4**, ^ous le titre
iXOEuvf^es mêj^^s ; ,on les a réim-
i)rimés depuis en <w\ volumes
ui-^"- il faut certainement tout le
^lériie éé Técriviaio pourjuatilier
la i^impre&sion^ietiautd'oHvra^Â
nie controverse «t de cûpoousUnce.
On distingue dans le nombre «oe
J^isseriation .puhliée en i^Sô ,
jatr . l'origine ci? F imprimerie .en
Angleterre y^fon'dénwntreiqftg
4î€t<»rty aété initpduii et eauercé
è. ff^ufSiminstenparJf^iiUaniCiLiy
fony.uingiMSyiH.npn , ^pn^ateQn h
croit eommunémentà Oxford-par
un imprimeur tétnfimgfir y opinioa
«avaninieBit -débattue par JBowjer
«t par ^Niepiki, éi^tD^iVimvjr^i^ m-
titulé Ortçisie de l'impriintirie ,
877^.
MIËL Çi^n) y célèbre ^n|se
ilamand., -né <à Ulqenderien , à,
•deux .Ueauss id!An\i«t$ , «en $^%^ , •
de ^nds sujets , 4o^t il a om^
Î^iAsicurâî églises ; utais sQfi goùi
e portpit à peindre des Pastor
raies , des Paysages , des Chns^
ses y et desùamhochages, L'Italie,
qui a formé, tant de grands hoin.-
n»es , a été aussi Tëçole de Jeaçi
Miel. Il se mit sous la discipline
4'André Saçchi ; mais ayant traité
d'une manière ^ojtesque un^aud
*^ui^„., ,iM,! .. maître
rum rittiS vnrii iilustratitury^n^fy»;
Bi en J747 , un Traitée ^nfit
de Home , endeu^^ parues , en an-
glais. Enfin parut en 174^ ^on
trop célèbre ouvrage , ântiii^é
Mecherches surlepçuvçirdes mi"
iticles qu*an suppose avoir suhr
sistéddUS r Eglise ctirétienne de-
puis son orif^ne justpm dçinsifuei'
tfèjues'unfi des sièide$ qui <^uivirent,
Xlette production, qui depuis a tableau d'histoire quu ce n
des \ lui a voit coniié , il fut obligé de
)fùir pour éviter $a colère. Son sé-
jour eu lyonibardie , et Tétudp
qu'il y fit ÙQs ouvrages des Car-
racbe et dn Cornège , perfection-
nèreut ses talens. Le duc de Sa-
voie , GharlesTE^nnianuel , attira
ce célèbre artisle k ^a cour, et l'y
fixa par ses bienfaits : ^ prince le
•décora du cordpn de TordriS de
Saint -iViaurice. I^ pinceau dp.
^iel est gr^fi , onctfieux : ^on co-
loris e&^ vigoureux , et ^on dfissin
correct ; mais ses têtes manquent
4e pioblesse. Ou a de lui plu-
S4ev^^&H%orce(iux gravés avec beau-
^up de goût. Xx; musée Napoléon
possède plMâieurs t,cdffeau^ àe ce
maître. .
1 1. MIEBIS f François ) , sur-
nominé le Fieux , aie ^ Pçlft en
11^35 , dans une condition aisée ^
.manilieisia d^s l'enfonce son, goût
pour la peinture. >Iis à l'école de
J&éf ard Dow , il 4evint le plus
habile-élève de cem^îtne , 4pnt (l
^4oj^* Ja ma«ûère. Çumime Gxl-
«r^rdJP^W jil^e sp^vU ii>awir<MP
:ÇOi;àiaa\;e poiv* v<0(U' 1^ oJ^)cts qu'i^
/Viouloit peindrie , et .^1 imûa 1^
^lus petits 4ét,aiJ[j> .av^ tajat dp
^oin qu'on distû^u^rpit Le tissj^
^Ipsiéloflfes qjLi'il jH^jprÂc^te. Ge-
^n4Mlt ^ éni pk^.ciiau^ >ne ^ujt
fias dan^ is^s QK^tnge^ > J^a :lég^
4e jsoja colws ;(ouiovM^ ,&fta,ve (^
■fif^ «éttOkOPU , é^tjl>|L f^, 4i^vilit
MIER
^Q6 tidtleaux toujours chèreracat
^yéâ. ïi jouissoît d'twtf grande
considiéralion ; mais , malgré l'a-
-version qu'il a voit poiu* les per*
songes dîîbauchées , il eutiemalr,
h£ur de 8« lier avec è\%eu , pein-
tre d'un grand talent , qui , s'ëtant
fait cabaretier , vitîoit sa cave à
lui seul j et <ne reuipUssoit soi^
Cjellier que du pro.duit des ta-
bleaux qu'il sehâtoitdeteraiiner,
lors^fue le s'v^ lui mauqiioit. Miéri»
fut tt^jlemeut ckajnnë d^e &e& sail-
lies plaisantes , qu'il le suivit dattâ
ses parties de débauche et dissips)
sa fortune avec lui ; il fut mis en
prison , et refusa de travailler
pour se^ créanciers s'ils ne lui
rendoient la liberté : il la recou-
vj?a et n'en fut pas plus rangé ; il
resta tidèle à Steen ; mais un soir
qu'il le quittoit daiis un état d'i*
tresse , il tomba dans une fosse
pco fonde et infecte ok il alloit
périr, s» ^s cvis n'eussent réveillé
nn pauvre artisan et sa iëmme
qui le tirèrent de péril et lui pro-
aignèreal les soins les plus tour
cbans, Miétis qiMtta ces bonnes
g^ns san» leur apprendre son
nom, et le lendemain il leur porta
un petit té^bietiu. dont il leur fil
don y on ieivr disant de s'adres-
ser à un riche amateur qu'il leur
nomma. L'amatiBur reconnut Mié-
ris à son«uvr*gej^qtt'il estima 800
florins ; et eetie somme fut en
effet «ômplïie» l'artisan émerveillé
d'une teue générosité. Miévis se
dégoûta, d'uaae vie déréglée , maifr
ne vécut pa« loûg-tomps après^ ce
changement heureux ; il mA^urut
en 1681 , âgé de 4^ ans. Les ta-
hlemijs de Miéria sent payé» un
prix exorbitant ^ et nron4 irien
perdu de lem- fraîcheur.
+ II. MlÊRIô ( Guilkume ) ,
surnommé Im Jeuiie , fils dut pnré-
C(é^nt, fnt omsi pieistre, tiiaifl
ii u't»ut ]>.a» iea l^^eiiâ de son
Ml G h 627
père. Il naquit à Leyde en 1662 ,
et mourut en 1 71 j , âge de qtuitre*
vingt-cinq ans.
t m. M^ÉRîS (Fracçois), ûh
du précédent, également peintre,
et de plus antiquaire littérat/eur
distingué , et auteur de nombreux
et de volumineux ouvrages, tous
écrits dans sa langue matenaeile ,
tels que , I. Histoire et a^itiquiié^
ecclésiastiques des sept Proviu-
ces-ï/mes, l^^de, 17.16, .6 vdI.
in-fol. IJ. Description des mo-
noies épiscopales , Ijeyde , même
année , i vol. i»-â*. IIÏ. Histoire
des princes qui ont gouverné les
Pays-Bas, Leyde, B739, 5 vol.
îu-fbl. IV. Une ancienne Chroni-
que , dite du Clerc , xn^o , in-4».
V. JRecueil fre'néral aes chartes
des comtes de Hollande , 1 755 ,
3 vol. in-fol. VI. Uu Traité ds
liTL manière de compiler et c/V-
a^ire thiMoire , i 767 , in - 8*.
VIL Privilèges e4 mon^meïnt au^
thentiqjujêS de la ville de Leyde ,
1759 , I vol in-lbl. VlII. Pesr
criptign et histoire de ladite ville,
cootiuuée par Daniel Van.
^ IVIIEllRE(le) roy. Umiekrb.
*MIGLÏAVACCA (P. D.Cel$e),
chanoix»e régulier de Saint-Sau-
veur, né à Milan Le 126 juillet
1673 , se rendit , en 17M , h
Rom^e, oib il fiut lait vicaire dit
monastère de Saint-Laurent ex-
tra muros , et peu de temps aprèâ
il devint siecrétaire de son géné-
ral. Nommé abbé en 1717 , il fut
élu visiteur-général eA 1721 , e|^
procureur -général en 1733 , ce
qui l'obligea de résider à Rome
jusqu'en 1736, époqne à laquelle
il parvint a la dignité suprême de'
agn ordre , qu'il occupa pendant
6 ans^ Rendu à son monastère de
Saint-CeUe à Milan , fiont il étoit
^hé , il V mouruji Iç |j|^9vemi)r6
528
MlGh
ly^J. Ou a (le Ini Aiiiinndvcr-'
siojtes in hîstoriam, thaologicfim
dopnatwn et ôpimonum de dis^i-
mi grntict à cîaro viro ntafcldone
Scîpione Maffejo elnboratnm ,
Francofurli ail Meiium , 1749 >
Lucfe , 1750. Le marquis Maftei,
ayant public h Trente, en i']f\i ,
son Histoire théologiaiie des-«l(^c-
IrineseKÎes opinions des cinq pre-
miers siècles de lliglise, Ttliglia-
\accr> s'éleva contre cet ouvrage,
^ publia, outre celui déjà cité,
cenx qui' suivent : I. Difesa dcUe
ivùmadversioni , Lncques , 1750.
31. Lettera di N, N, concemente
aihi censvr'a , etc. , Lugano ,
1751. m. Uliifurinato poslo net
vaglio , Lucques (Lugano) , 1761 .
On doit eTîcore à iVJigllavacca ,
IV. De idoneis ad baptisini et
l.œnitentiœ saçramenta disposi-
tiomhus , Venetiis , 1763.
* MIGLIORE ( Gaëtafi ) , phi-
lologue et élégant écrivain lalin ,
]>réiét dos études et professeur
li éloquence , et. d'antiquités ro-
j.jaines et grecques à l'université
<le Ferrare , sa patrie , auditeur
de \-o.:e , mort en 1789 , a donné
1. Oratio habita in liceo Ferra-
limai pro solemni sittdiof^m
ifîstairratione , nonis novembris
nniio Ï787, Ferraria; , 1787, in-
4". H. Cajetnni Migliore juris
ac S dhfologiœ doctoris Ferrarien-
ais , rotte quinque viri Inscriptio-
1:^$ et Cnrmina , etc. , Ferranie
178& , in-4*» Cet ouvrage est cu-
rieux et de quelque intérêt par
i<-j recîîerches que l'auteur a été
o'bligé de faire.
♦MlGLTORUCCl .'Laurent-
Pénédlct), professeur à Tuniver-
silc de Pise , né k Florence , et
îMort le aS juin 17^41 àl'àgede 60
ans, a publié Institutionf^s Juris
ccnonici cum explicationibus , 1
. MIGN
fl. MTGNARD (Nicolas), pein-
tre , né à Trojes en Chain pa-
gne vers l'an 1608 , de Pierre
Mignard , ofrlcier dans les années
de France. Henri' IV , voyant le
grand -père de ce peintre, qui
s'appeloit More, elitouré de six
^ enfans , tous officiers et d'une fi-
gure intéressante, s'écria: «Ce
ne se sont pas là des Mores ; ce
sont des Mignards. » Le nom ,
depuis ce temps-là , en est resté
à la làinille. Nicolas Mignard fut
surnommé Mignard d^ Avignon ,
à cause du long séjour qu'il îit en
celte ville , où il s'étoit marié en
revenant de Rome. Le roi , qui
l'avoit connu dans son passage à
Avignon, lors de son mariage
avec l'infante d'F'spagne, en lôfip,
l'appela à Paris , et rcmplov'a à
divers ous^rages dans le palais
des Tuileries. Ce peintre fit beau-
coup de Portraits ; mais son ta-
lent particulier étoit pour Vffis^
toii^ et pour les Sujets poétiques*
Il inventoit iacilement , et meî-
toit beaucoup d'exactitude et de
propreté dans son tfavail. Ses
cotnpositions sont ingénieuses ,
et brillent par le coloris. Mi-
gnard mourut en 1668 , était
alors recteur de l'académie de
peinture.
IL MTGNAR% ( Pierre ) , fils
du précédent, peintre de la reine
Marie-Thérèse d'Autriche , né à
Avignon , et mort dans cette ville
en i685 , se distingua pour ]«
peinture , et marcha sur les trace»
son père.
t III. MIGNARD (Pierre) , sur-
nommé Mignard-le-Rontain , à
cause du long séjour qu'il {it à
Rome , frère de Nicolas , né à
Troy es en novembre 1610, mourut
à Paris .en 1696 , laissant une fille,
qui n'épargna rien pour illus-
trer la mémoire de sou pcre. Mi-
MIGN
^nard fut destiné pgf le sien îi la
médecine ; mais il étoit né pein-
tre. A l'âge de onze ans il des-
Sàwit des portraits très-ressem-
blans. Dans le CQurs des visites
qu'il faisoit avec le médecin qu^on
a voit ^choisi pour l'instruire , au
lieu d'écouter, il remarquoit l'at-
titude du malade et des per-
sonnes qui l'apprôchoient , pour
les dessiner ensuite. 11 peignit ^
h. douze ans , la famille du méde-
cin. Ce tableau frappa les con-
zioisseurs; on le donnoità un ar-
^ tiste consommé, ^es progrès fu-
rent si rapides, qu'il n'avoit que
' quinze ans lorsque le maréchal
de Vitrj lé chargea de peindre
, la chapelle de son château de .
Couber en Brié. Où le fit entrer
ensuite dans l'école de Vouet , et
/ il saisit tellement la manière de
son maître , que leum ouvrages
paroissoient être de la même
main. Il quitta cette école pour
aller à Rome. Son application k
dessiner d'après l'antique et d'a-
près les ouvrages des meilleurs
maîtres , sur-tOut d'après ceux de
Raphaël et du 'fitiéii ; formèrent
son goûf pour le deâ^in ' et pour
le coloris; Il lia' uiie amitié intime
avec Dufre?snOj\ qui lui servit in-
finiment pour lai faire entendre
les meilleufs poètes de l'antiqui-'
Ï5 , .et / po«r lui développer ; les
rincipes de. la peinture. Dufres-
t^oy étoit excellent pour le con^
s^iï , et jVIignard pour L'exécu-'
tion. Dans un séjour de vingt-
deux ans que celui -ci fit en Ita-
lie 9 il s'acquit une telle réputa-.
tion , que les étrangers , et même
les Italiens , s'einpressèrent de le
faire travailler. Tandis. qu'il étoit
à Rome, on lui demanda le por-
trait de saint Charles Borroméé;
qui n'avoîl jamais permis qu'on
le peignît. Toujours attentif k
mettre de la véi*ité dans ses ou-
trages , il vDulàt avoir un mort
T. XI.
MIGN 529
sous ses yeux. Le frère Vital ^
capucin français , l'avertit qu'il
y avoit un de ses confrères qui
venoit de mourir ;' mais on ne
lui permit de travailler que la
nuit. Resté seul avec ce cadavre ,
le billot sur lequel étojt posée la
tête du mort tourna et nt étein-
dre la chandelle. Mignard eut
peur , mais une lumière qui se
nt. apercevoir remit le .calme
dans son esprit. C'étoit.le Frèrd
Vital. Le mort reprit sa place y
et le peintre acheva son tableau,
Mignard a voit uu talent singulier
Ï'iXinrXe portrait : il saisissoitùabi-
ement tout ce qui pduvoit non
seulement rendre la ressemblance
parfaite , mais encore faire con-
noître le caractère des perspnnes
qui se faisoient peluJr^. Comme il
étoit naturellemeut courtisan, et
que peut-être son génie n'étoit pas
assez fécond pour les granjds su*
jets , il avoit choisi 1^ portrait ,*
pàrcequ'il met à portée de parler,
de plaire , de se mont^'er par ses
plus beaux CQtés. Il ne laissa échap-
*- -i i ;"i /• 1... ,r
per aucune occasion .ue;uire des
choses flatteuses ou ingénieuses.
Louis XIV lui di/:, la dernière fois
qu'il fit son portrait : « Vous me
trouvez vieilli ? -7II est vrai, Sire^*
répondit Mignard , que je vous,
vois quelques campagnes de plus^
sur le front de votre majeiilé ■
Une autre fois Louis XIV ajant
entendu qu'un seigneur l'appeloit
Mignard , sans ajouter le mot.de
monsieur , dit : Je l'appelle mou-
sieur Mignard. — Sire , répondit
le peintre , je ne m'offense point
de la suppression du mot de mon-
sieur; il y a trente ans que je cher-
che à lé faire oublier. » De retour
en France, il avoit été élu chef de
l'académie de Saint-Luc, qu'il avoit
préférée à l'académie royale de
peinture, parce que Le Brun étoit
directeur de celle-ci , et qu'il eu
étoit jaloux. Il n'étoit pas mûijaii
I 34
53q
MIGN
avide de gloire et de richesses ) cl
cette double ambition fut satis-
faite. Le roi lui donna des lettres
de noblesse ; et le nomma son
premier peintre , après la mort
de Le Brun. Mîgnard a voit une
douceur de caractère attrayante ,
on esprit a^rëatle, joint à des ta-
lens supérieurs; qualités qui lui fi-
rent d'illustres amis. 11 se trouvoit
souvent avec Chapelle, Boiieau ,
Bacine, et Molièie ; ce dernier a
célébré èif vers' le grand ouvrage k
fresque qn'ibfit auVal-de-Grace.
Mignard auroît été un peintre par-
fait , s'il eût mis plus de correc-
tion dans son dessin , et plus dans
ses compositiotis : il avoit un
génie élevé ; il donnoitji ses fi-
gures des altitudes aisées. S*on co-
loris est d'une fraîcheur admira-
ble, ses^camations vraies , sa tou-
che légère et facile , ses composi-
tions riches et gracieuses. Louis
XIV j demandant un jour au duc
de Montausier ce qu'il pensoit de
Mignard et de Le Brun ; « Sire ,
faii répcyndît-ïl , je n'ai p'as la pré-
tention de nie connoître en pein-
ture ; mais il me semble que les
noms de ces deux peintres peu-,
vent caractériser leurs tableaux. »>
Mignard réussissoit également
dans le grand et dans le petit. On
ne doit pas oublier son talent à
Copier les tableaux des plus cé-
lèores peintres ; il le possédbit a
nn degré supérieur. Il fit vendre
un jour uni de ses tableaux pour
un tableau du (jruide; Le Brun^
qui j avoit élé trompé , dit avec
humeur : «Eh bien ! qu'il fasse des
Guides, etnon pas desMignards.»
D co/7/rt , pourlxuiisXIV, la grande
galerie du palais Farnèse , peinte
par Aunibal Carrache , etûpéi-
âmYpour le régent les plafonds
e la grande galerie de S. Cloud :
ces grandes et belles composi-
tions sont considéras comme les
«hefs- d'obuvre de Mignard. 11 fît
H
MIGN
en concurrence avec Chafles L^
Brun un /a^/iÈ^ai/ représentant Ale-s
xandre yisils^nt la faucille d|e Da*
rius,: mais Mignard, youlj^nJt sur-
passer son rival , mit l^.nt d'alFec-
tatiqn daus la composition et tan^
d'a/Téterie dans, le^ figures , que
soii ouvrage fut Gon$iacré comme
au-dessous du mé4iocrç. Il étoît
très-laliorieux , et ayojt coutume
de dire qpe les paresiseux étoienl
des hommes morts. Mignard laissa
quatre enfans : Charles , fi/erce ,.
Fiodolp^ie , et Cathe^j^çe , mariée
en 1696, au comte de JPèuqujères^
colonel du réciment d'iuîanterie
de son nom , et morte eif <74^9 à '
90 ans. Catherine étpit fort Délie ,
<r il ne lui mauquoit rien , dit ^op,
père 11 IViuon de Lei^clo^ , Q^'l'^B
peu de mémoire. — - Tant mieijx ,
lui répondit Ninon , ç^e ne cir
fera pas. » Quand Mignard yqu-
loit peindre une .Gr^ce QU uxie
Mus^ , elle lui servoi;l de ivodèle.
Le mausolée en marbre ^'elle
avoit fait élever à la luém^ire de
son père diL^$ 1 église des Jaco-.
bins de la rue Saint r Honoré a
éxé trançpprt^ au H^t^^é^^iinpiriai
des monumeu^ iVs^fic^i^. Uabbi^
de Montville a écrit la vie àe ]V^.'^
a , 17^0» m-1'2. bpn portrait,
par Rig^ja4> se voit^ft^iuteaanli
dans le Muséum de VçrsaUles.
^ m. liflGNARD (B«iil) , peia-
tre et graveur , fils dé ^i^ieokrs ,
et neveu du précédent, né k Âvi*
g^ou en 1639, fut d'abord peintre
.oe poptràits ;maiis désiraat- avoi»
paiJt à 1^ céiébriié de ses neux ,
ilgrava quelques têtes k t^eau-tonte.
Il fut reçu en leur coBsid^^tidn
à l'académie royale*
MIQNAULT ( Çl^^ude ). avo-
cat du roi au bailliage diËtani-
pes , plus conpu d^^^ le fnoncfe
savant soiRs le uom de M x n a. s j
éioit natif d^^falet^t , ancien
cU^te.au^^<?^, ducs (k.Ç^iipg^ ,
MIGN
à trois quarts de lieue <^ Dijoli ^
probes» pénéant plusieurs an^
Bées la philosophie a^i collège dé
Beiins à Paris , expliqua te ^rec
et le latin , et passa en)suite dans
le collège de la Martlte, puis dans
cel^ai de Boiirg«ogi^e. 11 étudia eu
droit k Oiiéalis «n %ByS , -et re-
vint ensuite à Paris , où il fut
^ofen de eëtte faoalté , en iSgy.
Ami intime' du docteur Richer ,
il fui nommé avec lui pour f mi^iV*
hr h la réfok-me de Tunitersité ,
<t il i'àido ht composer l'Apologia
du parlemeot ^t de FuaÎTérsi^ ,
contre le Paraiiomus de George
Criton. Ce sage et savant magis-
trat ,. kioH en 'i6o3 > a laissé^ , I.
jes BiUthns d^un grand nom%
bre dVuteurs i avec de. savantes
xiotes. II. De tiSetmli tidoieseen^
tikm ÎHsUMÎQn^. III. jin èit corn*
mo^us adolescentes extra gym-»
Màsiay quàm in gjrmnasiis ipsis
iastitui ? 1Ç7S y in-d^. Ce sont
^eux discours judicieux » qu'il
prononça a Tonverture de ses
classes.
JVCLGNOL. F4i^ez Montignx.
MIGifON ( Abraham ) , né à
Francfort en i64o , avec beau-»
coup de disposition pour la pein»
tare , fut mis chez dés maîtres
dont le talent étoit de peindre
les ilears./Jeanr David de liecm,
d'Utrecjht , avanç» rapidement
son él(çvc d#ns ce- genre».Mignon
n'épargnfi ni ses soins ni' ses pei-
nes peur étijidier d'après la na-
ture ; ce travail assidu , joint à
ses talens , le mit dans une haute
réputation. Ses compatriotes et
les étraçgers recherchoient les
ouvrages avec empressement. Ils
sont en efiêt précieux , par Tart
^vec lequel il représentait les
fleurs dans tout leur éclat , et les
fruits dans toute leur fraîcheur.
]1 rendoH Aussi > gv(r6 benocoup
MIGN
55
de vërîlé , des inspectes , de& pa-i
pillons y des ntoudies, de$ oi-^
Sea^ux \, dès' poilisoiis. La l'osée
et les g<^ttes d'eau hu'elh» répandi
sur les fleurs sont s! bien imitéei^
dans sei ïableàux, qu^ott eh fenti
ây porter là itiàin. Ce charthani
artiste doiinoit un nouveau prix k
ses prodinptiohs pai* le beau choix
q^i'il laisoit de^Beurs etdéà fruits ,
par sa manière injgénieuse de lès
|ronper , p^r Pintèljiigeûcë de soii
àdmii^ablé cdloris , <|iii' parôW
transparent , et fondu sans sé-
cheresse , et i^At la beauië de sa
touché. Il jtJOùrtit en iôyg , lais-
sant detix ifiiles , qui om peini
dans »<yà goût, mais non ave '
autant dé sutpès. '
• ' i • F,
+ MÏGNOT ) Jeatt - André ) ,
gràud^hantre de la cathédrale
d'xluxèfre , né en leSS" , et mort
en rtiaiiy^o, a donné une eWï-
tion , avec uhe préface , du dis-»
eours de saint Vîctrice, éx'^êque dô
Rouen, k la louange des'sàintâ
: et de leurs reliques , traduit en
' français , sur un Irès-ançieû ma-
nuscrit de la célèbre abbaye de'
Sàint-Gal, par Vabbé Morei, suivi
du texte latin , Auxèrre , i^6S ,
in-i!i. Cet abbé mourut avauidV
avoir mis 1? dernière lliaîfi : jj
préface ^u\^ est de Migfabt. \i si
eula prindipalé part à rexèèllent
Martyrologe de féglise d^Au-
x^rre^ i^Si in-^'juu Procession^
Hal , au Bréviaire et au Missel
d'Auxén^e, publiés sous l'épîs-
eopàt de M. de Caylus. On trouvé
dans le missel • imprimé en i ^58
une messe très-bien composée,
sui» raiitorîté des rois et de l'obéis-
sance qui leur est due. '
t II, MIONOT ( Etienne ) ,
doiîlefir dte Sorbonne ,' très-habile
dans là science de FÉcritui'e
Sainte , des Pères, de l'Histoire de
TËglise et du droit Canonique ,
533t
MIGN
né à Pariis en 1698 , ëtpit.de
l'acadéime des inscriptioi^s , oii
il fut reçu k plus de 60 ans. On
8 de lui , I. Traité des prêts de
commerce y Paris , i^Sq , en 4 vol.
in- 12. L'auteur publia en 1767 un
5' voLpourrépondreàrabbé die La
Porte qui l'avoit attaqué dans ses
principes sur l'usure , sous le ti-
tre d'Observations de l'auteur du
traité des prêts de commerce , sur
les principes théologiques , cano-
niques et civils sur 1 usure , de
l'abbé de La Porte , Paris , 1769 ,
in- 12. II. Les Droits de tétat et
du prince sur les bien,s du clergé ^
1755 , 6 vol. in-ia. lïl. Histoire
des démêlés de Henri II , avec
saint Thomas de Cantorhery ,
1^56 , in- 12. IV. Histoire delà
réception du concile de . Trente
dans les états catholiques , Ams-
terdam , 1756, 2 vol. in- 12. V.
Paraphrase sxkTÏesp&sMxaes y 1 757 ,
ï soL/oh-i^^^^l» Paraphrase des
livres sapientiaux, 1754» 2 vol.
in -12. Vil. Paraphrase sur le
nouveau, Testament , inS/^ , 4vol.
in- 12. vin. Analyse des vérités
de la religion catholique y i']bS ,
I vol. in- 12. IX. Réflexions sur
les connoissances préliminaires
du christianisme y. i vol. in-12.
X. Mémoire sur les libertés de
tEglise gallicane , Amsterdam ,
(Paris) 1756, I vol. in-12. XI.
La Vérité de V Histoire de V église
de Saint-Omer y Paris. ^ 1754>
în-4' j faussement attribuée a
l'abbé de Bonnaire. L'abbé Mi-
fnot mourut le 25 juillet 1771 ,.
gé de 75 ans.
* lïI. MIGNOT( Vincent ), re-
ligieux de l'ordre de Cîteaux ,
conseiller-clerc au grand-conseil,
et abbé de Sellières , mort df*-
puis 1790 , étoit neveu de Vol-
taire ; et comme on ^craignoit
les diâicultés que la sépulture de
cethomme célèbre pouvoit éprou-
MIKf
ver, Mignot s'en chargea , et
Voltaire fut inhumé dans -soii
abbaye ; mais depuis , ]e corps
f fut transporté au Panthéon. L'an*
bé Mignot s'est aussi distingué
dans la littérature par les ouvra-
ges suivans : I< Histoire de fimpé"
rairice Irène yAmsijerdara y 1762,
in- 12. llw. Histoire de Jeanne J«"
reine de Naples , La Haje , 1764 9
in-12. 111. Histoire de Pempire
Ottoman , depuis son origine jus-
qu'à la paix de Belgrade en
1740 9 1 vol. in-4'* 9 ou 4 vol in^i2,
177 ï. IV. Traduction de Quinte-
duhce , 2 voL in-8» , 178 1 .
♦ MIHRAN , roi de la Géor-
gie , premier prince de ce pays
qui embrassa la doctrine de l'E-
vangile , et établit le christia-
nisme dans son royaume par la
demande de Tiridate, roi d'Armé-
nie. En 521 , Tiridate donna le
commandement d'une division de
ses troupes au roi de la Géorgie ,
pour se battre contre les Persans.
Mihran fit dans cette guerre' des
prodigeft de valeur y et obligea
Chaponh II de conclure un
traité de paix avec l'Arménie.
En 35 1, ces deux peuples mi-
rent de nouvean les armes à la
main , et donnèrent des combats
sanglans dans la plaine de l'Ara-
thée : Mihran , commandant une
armée arménienne et les contin-
gens qu'il" avoit emmenés de la
Géorgie , s'y battit en héros mal-
gré son âge avancé , et mourut
sur le champ d'honneur, l'an de
J. G. 352.
♦ I. mRlTAR , d'Any , savant
prêtre de cette ville , florissoit
vers. la fin du 12* siècle. Il étoit
versé dans la littérature orientale
et connoissait k fond les langues
savantea de ces contrées : il lais-
sa en mourant plusieurs ouvra-
ges fort estimés, dont la plupart
MIKI
sont pea eonnits aujonrdlmi. !•
la Histoire et les antiquités , de
r Arménie , de la Géorgie et de
la Perse. L^es historiens Vortan ,
Ourbel , et autres , c^ui vÎYoient
<lans les i3* et^i4* siècles, ont
pris beaucoup de faits et con-
servé des fragmens de cet ou-
vrage. II. Un Traité dastrono*
mie, m. La Traductiondu persan
en arménien , <i*un livre astrono-
mîauesur les éclipses du soleil et
de la. lune.
* II. MIKITAE , de Her , cé-
lèbre médecin et philosophe ar-
ménien , très-savant dans Jes lan-
gues grecque, persane et arabe,
fiorissoit dans le la* siècle. En
1184 il publia un traité de mé-
decine sur la fièvre chaude, la
fièvre aiguë , la fièvre continue ,
sous le titré de Consolation des
fièvres. On voit un bel exem-
plaire de ce traité dans les ma-
nuscrits arméniens de la biblio-
thèque impériale , n** 107. L'au-
teur dit dans sa préface qu'il
composa ce livre sur la demande
de Grégoire IV , patriarche d'Ar*
ménie.
* m. MIKITAR , de Slievra ,
savant théologien , vivoit vers le
milieu du i3* siècle ; il traitoit les
matières les plus obscures avec
clarté et précision. Mikitar est
auteur d'un livre de controverse
pour la défense de F Eglise d^ Ar-
ménie contre celle de Rome, Il
mit sCs questions à la portée
d être lues et entendues de tout
le monde. Ses écrits, ne parois-
sent point sortir d'une plume mé-
diocre et passionnée. Il détruit la
principauté du siège de Rome ,
et établit une égalité parfaite en-
tre l'Eglise latine et celle d'Ar-
ménie. La bibliothèque impériale
possède deux exemplaires de cet
ouvrage parmi les manuscrits ar-
méniens , n** 6] et i32.
MIKI 535
* IV. MIKITAR , de Sassoun ,
5 ré la t savant et vertueux, néTers
'an. 1971 , s'occupa avec ardeur
des études de la philosophie et de
la théologie , consacra toute sa
vie à T'instruction de la jeunesse ,
et mourut le 1 1 février 1537. ^"
a de lui , I. Règle de lacalcnogra»
phie arménienne, IL VArt ffé
erire éSaprès les principes de la
grammaire et les règles d'élo^
quence, III. Un Poème sur Tas-
somption de la Vierge , intitulé le
Triomphe de la pudeur, IV. Oa
lui attribue aussi .un ouvrage,
intitulé V Innocence, oà l'auteur
reconnoît la génération de l'a me
avec celle du corps , par le com-
merce des pères et dés mères : et II
établit Téternité de l'homme.
* V. MIKITAR , savant reli-
gieux arménien , natif d'Abaran
près de iNaldigiovan , fiorissoit au
commencement du i5* siècle.
Après avoir étudié dans sa patrie,
il parcourut la grande et la petite
Arménie, la Géorgie et la Grèce,
pour acquérir de nouvielles con-
noissances et recueillir des ma-
nuscrits précieux. Au retour dans
sa ville natale, Mikitar publia,
Fan i4to , dans un âge fort
avancé , un Recueil et histoire lit-
téraire et ecclésiastique , depuis
le commencement du i^" siècle
jusqu'à son temps. L'auteur y
prouve beaucoup d'érudition et
rapporte des faits intéressans.
L'nistorien Ciamcian , s'en sert
souvent dans son ouvrage , lui
attribue des connoissances^ et le
regarde quelquefois comme un
auteur partial.
* VI. MIKITAR , de Suxij ,
vaillant guerrier arménien , né
en 1675 , se donna entièrement à
la professi<^n des armes dès sa
plus tendre jeunesse. En 1722
il entra au service du prince Oa-
vid-Beg ( voyez cet article ) , . et
554 MIKI
donna de énile une bataille sàn-
^anteaux armées |>ersaoes auprès
Sa village appela Kourtlar. M»-
lûtâr, après s être rendn maître
de eeUe position et des dépouilles
de l'enneini , se dirigea avec Ja
.division de Dei^ÂvecMc contre la
forteresse de Zeoa; il U prit d'as^
saut, passa au fil de l'épée plni
àe 4oeo Persans, mit en déroute
complète Aslamat-GhoulY-Kan ,
générai de cette nation , et s'em*-
para de tons ses bagages. En
«1725 ) lors de la chaleur d'un com-
bat contre les Turcomans , Miki-
lar- futpris par les ennemis, et sau«
▼é de suite par la bravoure du gé-
aéral Der-Avedik% En 1736^ après
avoir défeit l'armée des barbares,
S ni assiégeoient la forteresse de
[alitzor , il les mit en fuite , les
poursuivit jusque dans la ville de
Wegluy , s'empara de celte ville •
^t fit massacrer tous ceux qui
s'étoient opposés à sou entrée,
^près la mort de David-Beg , en
1728^ Mikitar lui succéda dans
la principauté de Sunik , et pour-
suivit la guerre avec plus d'achar-
nement contre les ennemis d'Ar-
ménie. En 1739 les Persans avec
une armée de i5ooo hommes en-
vironnèrent de toutes part&la for-
teresse de Halitzor , où se trou-
yoit alors ce prince : Mikitar, qui
pe se voyoit point en état de
&o lavoir se défendre , se sauva de
fa place pendant la nuit, leva
iine nouvelle armée , coupa la
communication à lennenû , s'em-
{lara de plusieurs villes et forte-
l^sses occupées pai^ les Persans,
et les obligea de lui rendre Ha-
litzor, sa femme et ses trésors
qui s*j trouvoient. Après cette
victoire signalée , Mikitar alla sé-
II joumer dans le château de Khent-
zorek, et Ik il ftit hié par trahison,
Tan 1730 de J. C*
* Vn. MIKITAR, de Sébastei
MILA
né en 1676 , étudia d'ftbofd dàfti
sa patrie , et alla ebsuite an mo^
naslère patriarcal d^Ëtchmiat^in ,
pour s'instruire dikïiè la philoso*
|>hie , la tbéoloJB^ié et la littéra-
ture arméménna^ Après ateîr
re.ett \è$ ordres et lé bâtotf docto-
ral , Mikilar se rendit k GOnstan-
tinopte en I j^oo , y rassembla ni)
norrîbre d'éièves^ , prit le p^rû dé
l'Eglise de Rontfe , et prêcha la
son miss ion *«n pane. Le patriiir-
che arménien voulut le faire ar-
rêter par l'ordre de la Porte» Mi-
kitar se s$iuva dans la Morée , y
établit un ordre religieux , et
forma une école, et un couvent
arménien. Après la prise de cette
île par les Turcs, Mikitar se rendit
a Venise avec sa suite. Il iiùit en
1717, dans l'île de Saint-Lazare un
monastère, j foriAa un monastère
de moines arméniens catholiques,
et des règles tendantes k répan-
dre le catholicisme en Ai^einiey
avec la publication des livre»
sacrés et littéraires. Cet établis^
senient a toujours subsisté sous
le nom de Mikitarisle. Il mourut
en 1749" Ort a de lui, I. Commen-^
taire sûr l'Evangile de saint Mat-
thieu^ I vol. in-4* , k Venise. H.
Commentaire sur l'ecclésastiqoe
de Sa] o mon , in-S^, & Venise. MI.
Une Grammaire arrnénienne ,
rn-B». IV. Une petite Grammaire
de ^arménien vulgaire» V. Uil
Dictionnaire arménien, t vol,
in-4'*, Venise. VI. Deux Caté^
èkismes en arménien' vulgaire et
HttéraL VII. Uii Paëme sur la
Vierge. Vllf . Il a traduit avec ses
disciples les Œuvres de saint
Thomas d'Aquin. \JL. Il publia
d'antres ouvrages sacrés , traduits.
Ou composés par di'lférens au-
teurs.
MILAN ( Jean de ). Foyc^
J^.A??.M|LANA1S> n* CIL
"^ L MILANI ( AnrdîeB) ,
• • 1 '
he^xi^e.Jhîed'Çés9ir , bon des-
sinateur et b'on peintre , né à
F6l(ygim éh t^yS, apprit son
STt k {*ét(Sié <fc Pàimèm et dé
Cééàt tÈteUHsiti. îl dessina tous les
tal)leâiîz âés Carràches qui se
^ottvlétit il Bdld&ne , et il pai<\int
i xm bon s&M de dèsâiii et k un
îàléfit disfîng^ùé dans la peinture.
H exécuta poxii le sénat de Mâr-
séiHe et poul* le duc de l'arme
iieuf grands tableaux oui toni
honnedr k son pihceaa. Ses des-
Hns , bien entendus , conduite
avec art, et très-finis, sont recher-
chés des amateurs. 11 grava de son
invention et sur ses dessins le
Vracijflemeht de N. S. ^ estampe
ù^^-graudé, composée de trois
Afuillés et contenant un grand
âoaibre de figures.
* II. MlLMl ( Joseph - Mané
et François ) , frères , Pisans , et
peinlWS , nés j le premier en
I67Ô , ôt' le second en 1680 , des-
èinèr^nt un grand nombre de
ihônuinens anciens et modernes ,
^t particulièrement ceux du Dôme,
du tllampo Santo , de Saint-Jean,
avec leurs ordres d'architecture
extéiieurs , leurs autels^ leurs
peibtures et ornemens intérieurs ,
les portes de bronze sculptées, et le
fameux clocher. Tous ces dessins
firent gràVés par divers profes-
seurs pour être insérés dans Pou-
y rage m-folio ^ intitulé Thesaumis
bnsdicce Pisanœ, publié k Rome
par le chanoine Joseph Martini.
Après ces travaux , ils se livrèrent
à peindre des tableaux et des
figures h. fresque et k Thuile ds^s
Jibsieurs maisons et églises de
ise , de Sienne et autres villes.
Ils moururent vers 1740*
* MÎLANTE ( P. M. Pie-Tho-
mas) j Napolitain , religieux do-
minicain , professeur de théolo-
gie k Tuniversité de lUêples , et en
MILC 555 .
1745 évéque de Castellamare di
Stabia , ou il mourut ea 1749* Sa
vie , écrite par l'avocat napolitain,
François-Mane Bisogni, se trouve
à la hn d'un ouvrage posthume,
intitulé Jie Stabiis y Sàabiand
ècclesidy et ^iscopis ^us , im-
primé en 17^0, inr4<># Ouire cet
ouvrage , on a encore de ce pré-
lat, I. Oratio extemporanea iri
eleciiane suflum pontificis Ben^^
dicti Xln f Neapoli, 177Q, in-4*.
II. T/ieses theologico'aogmatico-
potemijcœ y Neapoli, 1734» in-4*.
tu. ExercitationeS dogmatico*
morales mpnoposition^s pfvscrif,^
tas ab Innocentio ,X/ , Neapoli ,
1739, in-4®. IV. f^indiçiw regm-
larium in caussd honestœ pou-
pertatis ^ iB-4*> V; Bibàotfteca
saricta Xisti Senensis , criticis ,
ac theoloaicis animadvet'Sionibus
nec non duplici adjecto sacrorufn
scriptorum elencho adaucta et il-
lustrata, a v. in-fol.> 1743, ouvrage
qui suppose une vaste érudition,
yl. Epistola pastoraiis ad cle-
rum etpopulum Stabiensem ; Ro-
mae, 1743. VII. J}e viris iUustri'
bus congregationis sanctœ Marias
Sanitatis ,^eapoli , in-4'*. ^^ *
encore de lui des Discours en «
italien, imprimés en 1747 , ân-4''*
* MILBURNE ( Luc ) , ministre
de S. Ethelburg , auteur d'une
Traduction en vers des Psaumes ,
publiée en ^608 , et d'un vol. de
Notes sur le Virgiie do Dryden ,
dans la même année , d'une suite
de trente-un sermons publiés de-
puis jô^a jusqu'en 1720, plu-
sieurs/ri^cef fie vers , que Pope a
citéei dans sa Dunciaae. Le doc-
teur Johnson en fait une mention;
peu honorable dans sa vie de
Orj'deo. Milbarme mourut le i5
avril 1730.
* MÏLCENT ( C. L, M. ), habi*
Haut de Saiut-Domingue , se pro-
556
MILE
clama, en i jgi et 1792, le dë-
feuscui* officieux des hommes de
couleur opprimes. Accusé d'avoir
fosmentérjusufrection des nègres ,
ilMntse justifier le 4 janvier lygi
h la barre de l'assemblée légisîa-
tive, devint ensuite journaliste,
et rédigea le Créole patriote. En
janvier 1794 il fut dénoncé par
jAohespierrè k la société des jaco-
bins , pour avoir , disoit Robes-
pierre, prêté sa plum'e aux Brîs-
sotins, et avoir travaillé avec Fau-
chet au Bulletin aristocratique des
amis de la Vérité. Il fut chassé a
l'instant , traduit ensuite à la con-
ciergerie , et condamné k mort le
' 26 mai par le' tribunal révolu-
tionnaire.
MILCETTI ( P. D. IJonat) , né
-a Faenza , moine camaldule , âu-
^ leur de beaucoup d'ouvrages en
vers et en prose , dont un grand
nombre sont conservés manuscrits
- dans la bibliothèque Saint-Michel
di Murano à Venise. Il continua
la Storia Cdmeidohse jusqu^en
i65i , et mourut en 1674. Il a fait
encore imprimer , I. Délia libéra
nécessita , paradosso accademico
a Monsignor Zeno , vescovo di
♦ Tareelh\ Venise , i658. II. Let-
tere di varia stile , Ravenne ,
i652. \\\.' La Clio y Poésie, Pa^
V doue ji^Qf. IV. Lettere di antichi
#/Y?/ , Padoue , 1670.
MILE (Francisque), peintre,
né à Anvers en 1644 » mort à
Paris en 1680. On prétend que
son niérite excita la jalousie de
ses confrères , et que l'urt d'eux
l'empoisonna* Ce maître , élève
de Franck , fut bon dessinateur
et grand ptrfsagiste. Il avoit une
mémoire fidèle , qui lui retra-
çoit tout ce qu'il avoit remarqué
une' fois , soit dans la< nature ,
soit dans les ouvrages des grands
maîtres. Admirateur des tableaux
MtLfe
dur*. Poussin » il . en ftvoît sai$i
la manière. Sa touche est facile y
ses têtes d'un beau choix , et son
feuille d'un bon goût. Un génie
fécond et capriciettx lui foumis-
soît abondamment ses sujets f
dans la composition desquels il
a tfop négligé de consulter la
nature. Ses tableaux manquent
d'effets piquans : ses couleurs^
sont trop uniformes. Ce peintre y
au lieu d'exercer soii art, s'ama-
soit souvent à tailler des pierres
pour une petite maison qu'il avoit i
prèiS de Géntilly.
*MÏLENZIO ( Félix ) , au-
fustin de la congrégation de Car-
onara , né à Laurmo , dans la
principauté citériéure , datis \4
ï6' siècle , publia les ouvrages
sijtvans : De qUantitate kostiœ
contra errorem Osuvaldi liber,-
in quo hisioria Seefeldica de ^
admirabili sacramento explica^
tur ; Alphabetum de mofiachis y
et mônasteriis Germaniœ , etc, «
Sarmatiœ citerions ordinis ere-
tnitarum S, Augustini; Pro vota
Cœsaris Baronii in causa EC"
clesiœ cathoUcœ cUm repnblicd
Venetorum scrntinium ; Délia
Vigantogmachia coït osserva-
zionidi Gio Batista Massarengo ;•
DelV impr-esa deîV elefante del
cardinale MonV Elparo Dialogi
m, etc.
* MILEO ( Cristophe) , né en
Savoie , dans le i6* siècle , com-
posa trois livres De Historid ^
qui , réunis avec une Vie de Ci"
céron et quelques autres Traités f
furent imprimés en 1677. ^^ écri-
vit encore plusieurs ouvrages , et
entre autres , un intitulé Descri-
bendd universitatis rerum histù-'
ridy qu'on peut considérercommcr.
le plan d'une Encjxlopédîç.
I. MILET. Foj. CniLES.
MIL!
. Hv MILET. Foyet M'tiiT.
MÏLETUS(Mjthol.), fils
d'Apûllon et de Deïone , et , selon
d'autres , d'Acasis , fille de Mi-
nos , YOidut y mais en vain , dé-
trdn^r son aïeul. Pour se sous-
traire k la colère de Jupiter , il
passa de Crète en Carie , où il
s'acquit , par son mérite et son
courage , l'estime du roi Eurytus ,
qui' lui donna sa fille Dothée , et
lui assura son trône. Miletus , de-
venu roi , fit bâtir la ville dcf
Milet y capitale de Carie.
-fMlLICH, MiUchius (Jacques),
professeur €fn médecine k Wir-
temberg , né à Fribourg en Bris-
gaw l'an i5oi , mort en iSSq , lit
ses premières études dans sa pa-
trie , etpassa de là k Vienne en Au-
triche et à Wittemberg. Ce fut lui
qui donna le goût des mathéma-
tiques aux p^ofesseu^s de l'univer-
sité de cette dernière ville. Mi-
lich s'acquit une juste réputation
par ses mœurset ses connoissan-
ces. Ses principaux ouvrages sont,
I. Commentaria in librum secufi-
dum Plinii , de historid mundi ,
iii-4''* ^I* ^^3 Discours latins sur
les Vies d'Hippocrate , de Ga-
lien et iVAvicenne, III. Oratio de
considerandd sjmpathid et anti-
pathid in rerum naturd, IV. De
arte medicd , etc. On trouve ces
di^cours dans le recueil des Orai-
sons de Mélanchthon , Stras-
bourg , i558 , in-S». Il étoit ami
de ce réformateur, et imbu des
mêmes opiuions. — 'Soii fiJs Henri ,
mort à Plaveo dans le' Meckei-
bourg en i585, marcha sur ses
traces , et fut reçu docteur en
médecine à Sienne dans la Tos-
cane; de là il se rendit à léna,
où il obtint une chaire en iS^S,
qu'il remplit jusqu'en i58i.
MILIEU ( Antoine ] y jésuite ,
MILL 537
né àLjoB en 1 5^5 ,professa d'abo rd
long-temps les humanités ^ la rhé^
torique et la philosophie; fut
ensuite élevé k la place de rec--
tenr et à celle de provincial. Le
P. Milieu avoit du talent pour
la littérature , et sur-tout pour la
poésie. Il avoit enfanté , dans ses
momens de récréation , plus de
^ngt mille vers , qu'il brûla dans
une maladie dont il ne crojoit
Î>as revenir. Il n'en échappa quf
e premier livre de son MoyseS
Viator* Le cardinal Alfonsé dç
Richelieu , son archevêque , vou-
lut qu'il achevât ce poëme. Il en
publia la première partie à Lyon
en i636, et la seconde en lôSg >
sous le titre à^Moyses Viator ,
seu Imago militantis Ecclesiœ ,
Mosàicis peregrinantis Syna -
gogof tjrpis adumbraia , 1 vol.
m-S*". Cet ouvrage , écrit d*ua
latin assez pur , plein d'allégo-
ries-, dont les unes sont ingé-
nieuses , et les autres un peu
forcées, fut bien accueilli. L au-
teur mourut k Rome le i4 fé
vrier 1646.
* MIIJUS (George), ministre
des protestans d'Augsbourg , où
il naquit en i548 , excita des
troubles dans cette ville au sujet
de la réforme du calendrier , que
les protestans ne voulurent pas
recevoir, parce que le pape y
avoit fait travailler. Milius, oi)ligé
de sortir de cette ville , se retira à
Ulm , et fut appelé ensuite à Wit-
temberg ,. où il devint professeur
et chancelier de cette université.
Il mourut dans cette dernière
ville le 28 mai 1607. Il est auteur
de quelques ouvrages de théolo-
gie , de plusieurs Commentaires
sur l'Ëcnlure.
't I. MILL ou Mills ( Jean ) ,
célèbre théologien anglais , cha-
pelain ordinaùre de Charles 11 9
538
MILL
roi d'ÀDgleterre , a donne «ne
excellente édition dw nouveau
Testament grée , dans lac[ueile
il a recueilli toiites les yariantesi
ou diverses leçons qu'il a pil
trouver. Il avoit employé trente
fins k les recueillir > et on les
fait monter au nombce de 3o)Ck>o.
Le docteur John FoU , ëvéque
d'Oxford , atoit fait leS frais du
commencement de l'édition de
ce grand ouvrage ; mais ses exé-
cuteurs testamentaires n'àjantpas
voulu la continuer après sa mort»
le docteur Mill remboursa lès frais
dëjk faits et acheva » à sespropreS
dépens , l'entreprise , qm ne fat
puoliée que quinze jours avant sa
mort, arrivée le 23 juin 1707*
Ce savant s'éteit fait une grande
réputation ^ etc. ha. meilleure
édition de son nouveau Testa-
ment a été donnée par Kuster ,
a Amsterdam , 1710, ino-fol. Il y
en a des exemplaires en grand
papier ^ qui sont rare».
* IJ, MILL ( Henri ) , l'eai de»
principaux ingénieurs, qui ecm-
tribuèrent aux travaux de la nou-
velle rivière , et auxquels la cité
de Londres eut de grandes obli*
fations {'voyez MiddIiEton, sir
[ugb) , naquit à Londres vers
1680 , et annonça de bonne heure
de grands talens en mécanique
et en hydraulique ; il étoit encore
très-jeune lorsque la compagnie
de la nouvelle nvièrese l'attadia.
U parvint à s'attirer $a confiance
entière par son habiWté et ses
grands travaux : ses succès furent
tels , qu'une action qui étoit dans
)e principe de 100 livres sterling,
en valoit sept ou huit mille en
179S. La ville de Northampton
lui dut aussi l'avantage d'être ap-
provisionnée d'eau, il rendit le
même service à sm Robert Wal-
pole , qui , dans sa belle rési-
dence d'Houg^tott 1 manquent
MlLL
&9»cê\ un tel point, qne €ibfc»cr,
se promenant un jour dans ses
jai»(lmi , ^^iti\h fortpléisàniifaènt :
w Sir Rdbé¥t^ tc^ill* uiié corneille
qui va éji^Uiséfr S^ot^è canal, i
Mill,<ievêiiitihâf tnë, fèt l'èMplaeë
danslaCoW{>â^ie, IVia^iéoAnntMi
à j jofRi' }U^U'k Èà m^t^ son
èréditf dé ses «)[)]^oihteâièiis , et
de là httiitè céiisidërétkÙ qti'i!
avoit su si bien rtiëiitcr. H tnburat
en décembre 17 Je.
t MILLANGES ( Sinton ) , né
à Limoges dans le ro* sièële , im-
primeur à Bordeaux vers Tati
i5yi, renommé j^our la beauté de
ses éditions , ëmployoit'des carac-
tères exfrêfhemeni fins. Il mourut
en ï6ai. Uri de ses petits-fils ,
jésuite à Bordeaux , a Tait impri-
mer l'éloge funèbre de Magdeleiu^
de Ghâtiilon , abbesse de Saint-
Jeati-de-Bonheval ,1708 , iri-4**.
♦MÏLLAR(Jeân)imorten 1801,
^Oit été destiné k exercer en Ecos-
se la profession d'avocat ; mais ii
ne suivit pas cette carrière ; il pro-
fessa le droit dans Tuaiversité de
Glascow péiidant quarante ans.
Stes l^ons élôièiït très-stiivies ,
et ses talens très^estimés. Millar
a publié , I. Un ouvrage intitulé
Originede la distincHofidés ratigs
dàh9 U% société , un vol. in-8*. Ù.
AbHgé de ^histoire tiu gouver-
néfAeHt éngkd^ , in-4^.
MILLENAIREij. Foy. Papus.
^ I. MILLER (Philippe) , né
en Ecosse en 1691 , fils du jardi-
nier des pharmaciens de Londres
a Chelsea , et jardinier Ininnéme,
succéda k son père en 17^^ , et joi-
gnit à la théone etkla pratique du
jardinage la coùnoissancé de lar
structure et des caractères des
plantes. Imbu de bonne heure
dos principes et de la méthode
MILL
dé Rây et de Tonmefort , eè
ne ait pas sans peine qde sit
WilHerm Walson et iftidsos Peiî-
gà^rent k se l-çndre fairiilier lé
Isjrstème de Lrauée. C'est à son ha-
liileté i{Qé Ses curiedx s6nt redeva-
bles de là culture et de la conser-
vation de plusieurs belles plantes
Soi ornent a ujourdliai la plupart
Mt8 jardins botslniques ou d*agré-
htenten Angleteri-e. Son attention
he s'était pàï bOHiée k la culture
des plantes exotiques; peil de pei^
M^xiiies onttnteux connu que lui
les plâmtes de la Grande-Breta-
gne , dont il a cuTtité avec succès
tes espèces les pins rares. Miller
eonservoit arrec respect le soùve-
BÎr de Ray , et il âe plaisoit à
Rappeler qu'il avoit vu ce véné-
rame botaniste. Il appartint tout
k k fois k la société royale de
Londres et à la société botani-
8 ne de Florence. Il entretint dans
js pays étrangers une torrespon-
. d^ancetrès-ëtèndae, et ëtoit connu
ÉQ dehors sdus le nota de PHn-
eeps horfulnnomm (le Prince des
larditiiers ). Liunée disoit en par-
tant dti Dictiotinaire de Rlîller ,
« Ce sera le Dictionnaire dès bota-
nistes et non celui des jardiniers. »
Peu de temps avant sa mort ,
Miller résigna sa place k Chelsea»
et mourut fe i8 septembre 1771 ,
âeé de 60 ans. Ses ouvrages sont
pids importons encore que nom-
firent, il publia , sans nom d'au-
teur, le Catalogue des aréres , ar-
krisseaii^ et autres plantes qui
nepeuivent étje éleifés en plein air ^
et qt£ùn cultive dans les environs
de Londres y 1730 , in-Éplio , avçc
il planches ; Le Catalogue des
plantes officinales de Chelsea ,
1730, ita-8*. En 1731 il publia
éOTL Dictionnaire des jardiniers ,
in-fol. , doïit les éditions , tou-
jours enrichies d'additions, se
sont succédées rapidement. La
meilleare édition imprimée kLôn-
•MlLL 539
dres est celle avec les notes et
additions de Martyn , in-folio ,
1798. 11 a été traduit en plusieurs
langues , et il en a jparu une tra-
duction françj^ise à Paris » traduit
par Chazelles , aveC des notes de
Holland , paris et Metz , 1788 ,
1790 , 10 vol. in-4'*, avec figures ;
les deux derniers volumes con-
tiennent le supplément. L'édition
de Ôruxelles , 1786 , 8 vol. in-8*» ,
contient également quelques ob-
servations; mais il n'y a pas de
supplément ; on l'a réimprimé
également à Liège en 8 volumes
in-8*. Le professeur Martyn en
préparoit en Angleterre , il y îi
quelques années , une nouvelle
édition digne de la réputation de
Fauteur. — tcu de temps après
il publia le Calendrier du jar-
dinier , in - 8» , dont les édi-
tions et les traductions se sont
multipliées. En 175S parurent les
figures des plantes adaptées k son
Dictionnaire , qui forment une
suite de 5oo planches en 0. vol.
in-fol. — Indépendamment de sa
Méthode pour la culture de la
garance , on a encore de lui plu-
sieurs Mémoires insérés dans les
Transactions philosophiques.
tIL MILLER (Jacques),
poète dramatique anglais , né
en 1703 , d'un ministre du comté
do Uorset , n'ayant pu réussir
dans l'état de commerçant auquel
il avoit été destiné , fut envoyé k
l'université d'Oxford , où son
?:oût pour le théâtre se développa,
l y commença sa' célèbre CO"
médie intitulée Les Gaietés d'Qx^
Jbrd ( The humours of Oxford ),
jouée en 1729 , \ la recomman-
dation de mistriss Oldfield. H
donna successivement en 1733
La Belle-mère y tirée du Malade
imaginaire de Molière ; en 1756,
V Homme de goût , qui eut trente
représentations 'de suite ; La Pas*
54o MILL
sion unwerselle , coifiiédie , em-
^ prontée de la pièce de Shakes-
pear , intitulée jélfs well that
ends weli 'y en 1737, VArt et la
Nature , comédie ; le Café , co- |
médie burlesque. En 1730 , V Hô-
pital des fous , comédie du même
genre; et en 1743, Mahomet ,
ou ¥ Imposteur, Miller mourut
dans le cours des premières re-
Î présenta tiens. Il a publié un vo-
ume de Sermons ', et a eu beau-
coup de part à la traduction des
comédies dé Molière donnée par
Watts.
t ni- MILLER ( ladj) , morte
a Bristol en 1781 , également
estimable par sa douceur , sa
bonté, son esprit, etses lumières,
tojàgea en Italie. On publia en
1776 ses Lettres sur le pays qu'elle
a voit parcouru en 1770 et 1771 ,
Londres 9 5 vol. in-8».
* MILLES ( Jérémie ) , théolo-
^en anglais, et savant antiquaire,
né à High-Cleer au comté de^
Hampton, mort en 1784 » suc-
céda au docteur Ljtlelton dans
le doyenné d'Exeter , et occupa
aussi sa place de président de !
la société des antiquaires. Milles
^ beaucoup fourni à l'Archéo-
logie de cette société. Il estiraoit
beaucoup les poésies de Rowley,
dont il a donné une très-belle
édition , avec un Glossaire et des
notes. Cet ouvrage lui attira beau-
coup de critiques , tous les savans
n'adoptant pas ses idées sur ce
qu'il donne pour des restes de
Fantiquité.
s
I. MILLET. Voyez Châles.
■ ' *
II. MILLET (Claude), bota-
niste du 16* siècle , a publié un
Commentaire sur Galien.
lU. MILLET ( Marie ) , villa-
MILL
geoise nëe à Becourt en Picardie 9
excita par sa beauté les désir»
du capitaine Dupont logé chez son
Î>ère , et qui ramenoit en France
es débris de l'armée qui avoit
voulu fai«e proclamer le duc
d'Alençon , frère de Henri lll ,
souverain des Pays-Bas. Ce chef
ayant abusé de Thospitalité et fait
violence a la jeune lille , celle-ci
saisit un couteau , l'enfonça dans
le cœur de son ennemi , et l'étendit
mort sur la place. Les soldats l'ar-
rêtèrent aussitôt ; et, après l'avoir
attachée à un arbre , ils la firent
périr à coups d'arquebuse; Son
père fugitif rassembla , dans la
nuit y les paysans du voisinage ,
au nombre.de plus de trois mille.
Ceux-ci tombèrent à l'ifnproviste
sur la petite armée de Dupont ,
'et tous ceux qui la composoient
furent massacrés*
t ÏV. MILLET (Jacques ) , au-
teur qui vivait dans Je iS" siècle.
On a de lui un poëme. intitulé La
Destruction de Troye la granl y.
mise par personnages y et enjyme
frçmçoise, La première édition
de Paris , i484 , in-folio gothique,
est très rare ; mais l'ouvrage a été
reimprimé plusieurs fois.
♦ V. MILLET (Germain),
moine bénédictin de la congré-
gation de Saint -Maur , publia ,
en i638 , une Description des
reliques qu'on conservoit à Saint-
Denys , et des tombeaux des rois
qu'on voyoit dans, cette . église ,
avec un Abrésé de l'histoire de
leur vie , dont la 3* édition par^t
eu 1646. Il doniia encore la même
année i638, un ouvrage in-4° ,
dans lequel il chercha à démon-
trer que la foi chrétienne fut éta-
blie dans les paules dès le temps
des apôtres ; que saint Denys ,
l'apôtre de France, envoyé par.
saint Clément, étoitTaréopagiste,
I '
MILL
et qu'il ëtoit faux que son corps
eât été apporté de Bavière en
France. Le P. Sirmond , qui avoit
distingué deux maints Oenjrs ,
donna occasion à cet ouvrage ,
<}ae l'auteur intitula yindicta Ec*
clesiœ gaHiCanœ de suo areo-
pagitd Dionjsio ' eloria. Le P.
Launâv attaqua le P. Millet et ses
partisans par sa Dissertation
de duabus Dionysiis, Le bénédic-
tin répondit en 164^ > et mourut
en i647> ^ dispute fut continuée
depuis par; d'autres bénédictins
de la même congrégation.
* VI. MILLET. Foy. Milliet.
t MILLETIÈRE ( Théophile
Baacbet, sieur de la) , né vers
1596, d'un maître dei^ requêtes ,
écrivit un Discours pour enga-
ger lès calvinistes de La Ro-
èhelle a soutenir par les armes
la liberté de leur religion contre
le roi de France leuf souverain.
Il fut arrêté en 1627 et conduit
a Torvouse , ou son arrêt de
mort fut dresse de la main du
Sremier président Masuyer; mais
en fut quitte pour une prison de
<}uatre années. Ce long emprison-
neiiftnt lui fit faire des réflexions
qui tempérèrent son ardeur. Les
guerres entreprises par les calvi-
nistes pour défendre des privi-
lèges qu'ils n'avoient obtenus
qu'en combattant contre leur sou-
verain , commencèrent à lui pa-
roître criminelles. Il ;?w^//a bien-
tôt quelques écrits pour opérer la
réunion des calvinistes avec les
catholiques. Ces ouvrages déplu-
rent b son parti. Les uns firent de
grands efforts pour le retenir parmi
eux; les autres le déchirèrent dans
des libelles : las de combattre , il
fit abjiwation publique du cal-
vinisme vers le milieu de 1 645. Il
aToît été excommunié par le sv-
Bode de Gharenton au mois de
MILL 54c
janvier de la même année \ il étoîc
déjà suspendu de la commmiioa
depuis dix ans. Il signala son en»
trée dans l'Eglise par un grand
nombre d'ouvrages^ contre les pro-
testans. Ou y remarque plus de
déclamation et de vivacité que da
science et de jugement : aussi
disoit - on de lui « que c'étoit un
homme a se faire brûler tout vif
dans un concile. » Il avance quel*
ques principes hétérodoxes. Il
mourut en io65, haï des protei»-
tans et méprisé des catholiques.
La Milletière avoit publié en
i644i ^ Paris, Le pacifique ve'ri"
table sur le débat de tusage /«•'-
gitime du sacrement de pénitence
expliqué par la doctrine du con^,
cilede^Trente .in-S^. Ce livre fut.
censuré par la Sorboune. I^
Milletière prétendoit cependant
n'y avoir enseigué que les pria-»
cipes exposés par Arnautd dans
son fameux traité de la Fréquente
Communion, Ce docteur, per-
suadé que le protestant converti ne
l'avoit pas bien entendu , tâcha de
le prouver au public dans sa let-
tre de M. Amauld , par laquelle il
défend la vérité catholique contre
les erreurs du sieur de La Mille-
tière, 1644» in-8*» Nous n'aurions
Ï>as parlé ni du Pacifique , ni de
a lettre , si ce qui regarde ces
deux écrits oubliés n'a voit été
mal exposé par quelques bio*-
graphes.
* MILLIÈRES ( F. ) , membre
de la commune de Pans , formée
le 10 août 1792 , fut nommé
commissaire du pouvoir execu-
tif. Arrêté à Lisleux en septem-
bre , un décret ordonna sa misé
en liberté. Après la révolu tioa
du 3i mai il lut envoyé en qua-
lité de commissaire du coj^f^
seil général de la commune ncàs
{IC«S
l'armée delà Veudée, et fut accusé
de cruautés datis cette cou trée.
54a MILL
Pendant le siège. cTAnger* par les
royalistes , il ordonna le meurtre
de 3 à 4 cents prisonniers , et le
26 décembre 1793 il écrivit , con-
jointement avec son collègue Fé-
lix, « Le nombre des brigands est
trop considérable pour user la
poudre et les balles k leur des-
truction; je préfère les mettre dans
de grands bateaux, que Ton coule à
fond quand ils ont gagné le railieq
de la Loire; cette opération se fait
continuellement, et tous reqevront
ainsi le baptême patriotique. »
Il fut ensuite memnre de la com-
mission militaire d'Angers, qui
envoya tant de Vendéens k Técha-
faud. Il passa depuis à la nouvelle
administration de la poudrerie de
Grenelle , k Paris , et s'attacha
cbnstammeut au parti outré des
jacobins. 11 fut déporté k la suite
du S nivôse, et mourut en Afrique
en ï8o3.
MILLJST ( Je^-Bajptiste né ) ,
a Paris en i"!^ , s'est distingué
dans l'étude des belles lettres , et
Ï)romettoit de plus grandis succès,
orsqu'il mourut à la fleur de son
âge en 1775, après avoir domié ,
I. Fies des poètes grecs , 2 vol.
iti-12, 17J1 , compilation assez
bien faîte. II. Fies des poètes la-
tins , 4 vol. in-ia ; le style en est
Ï^eu soigné et quelquefois affîecté.
II. Recherches et réflexions sur
la poésie engénéral^Vms , 177a ,
in-ia. iV. Lettre sur la peinture
en pasteL \, Choix de Poésies ,
8 voL
t MILLOT ( Claude-François-
Xavier ), de l'académie française ,
né k Besançon en mars 1726 , fut
Sendant quelque temps jésuite,
[illot s'étoit consacré k la chaire ,
et continua de prêcher , après
avoir quitté la société. Mais la foi-
bleâse de sèn organe , sa timidité , '
rihibàrras de son maintien, ne lui
ajrant pas permis de continuer
CjStf e ça rrière, il rabfpdonna^tnoi*
qu'il eût prêché' un avent a y «r--
sailles et un carême k Lunéville.
Le marquis de Félino , ministi«.
de Parn^e , venojt de fonder imç
chaire d'histoire pour Véd^patipo
de la jéu^e nc4>lessç. Il I9 confifi
a l'abbé Millot , a la prière d«^
duc de Niverfiois. Le- mipMtr^
ayant occasionne upe e^j^èpe ^
r(e vol te parmi le peuple, par q^^l-
ques chanffemens qu il avoit voulu.
taire , l'abbé Millot ne voulut pa«
le quitter que l'orage ne f&l dis*,
sipé. On eut heau lui dire qu'i
s'exposoît k perdre sa place. « Ma
Elacç, ji^opdit-il, est fruprèsr d'un
ommè vertueux persécuté , et
'at4>t} bienfaiteiir ; le nç perdrai
point cel]e-4k. » ]^ann, après ayoir
i^mpli la chaire dliistoité ^v^q
distinction, iLvint en France > et
l'ut nommé précepteuf~ du duc
d*Eng;uiexi. 11 occupoit cette placct
lorsqu'il mourut en mara ij85.
L'abbé MilloJt ayoit l'air froid et
réservé, et bi>lloit peu en société;
mais tout ce qu\i disoit étoit ju-
dicieux et sage. u'AIembevt disoit
que , de tons lés hommes qu'il
avoit connus , l'abbé MiUot étoit
celui en qui il avoit vu le moins de
préventions e^le moins de préten-
tions..On a d(^lui diâèrens ouvrai
ges , rédigés avec soin , écrits d'un
style pur , élégant et naturdi. Le*
Principaux sont, I. fHérnens d»
Histoire de Frçnce , depuis ClO"
vis jusqu'à LouisXf^^ Paris, 1800,^
3 V .in- 1 Q . L'auteur , s'attachiint au]|t
faits les plus cufieux et les plu»
instructifs , supprime tons les évé*-
nemens étrangers k son sujet , et^
arrange ses matériaux avec ordre^
apr^s les avoir choisis avec dis-
cernement, li. Elç'mens de f* His-
toire d Angleterre , depuis son
origine sous les Mpmains jusqsiài
Gf'o/]ge//,Paris,i8p6,en3v.in-ia..
Dans cet abrégé estimé Tauteuç
tient w^LxniUçaiçntJce l^cc^^i^iançî
^ jorpljs^té. Il peut ^ulïirtf à «éov
mi ne.çhiircl|Cftt pvW k appro-
fondir les l^i^toirç^ jétfungères. IIL
Siemens de t Histoire fi myerseile,
^ vol. ïpr\i^. Xlvi çviûf^e a dit que
£e livrie jq'^toit (|ue (a contrefaçon
Àl^rHi^tQ»^^ gëi^éfale de Voji^irei
|nai$ ce iugemeot e&X ifiiust^. (a
parU> ij^ jT^i^o^re fkWÇfnne ap^
pprile^t^ enri^r ^r^ijt>é 341U0I;
et elle eât remarquai>le , aui&i *\\k^
l'histoire moderne , par le talent
K^^jdbogUfe* les iaf ts , )le le^ dé
Sppiijuer die^ çp^sov^Mj^nces iu^Xi-^
5;5 , iîe jiès f appâte;- -sans passio»,
^t d^l^i %^^ 4^ Tiéfi^uons ju-
^ipf^H^ÇSj^Pepf^nciantruwiel Taw-
irç S9p; .^ p^u.*è^es , et onj
iBPWttJi^ç»? I'«ijrtrop4og«iatiq4jfi,
Cei tro^.ft q^vTage$ pot éié r^imr
prltpéâ ^ Pa];is, iBqo, 1$ vol. in^^.
fV. V Histoire des TrQidM4oHfS ,
1774» Ipoii vo^ iû-ia , ?jé4ig««
f* ^r fe^ |pan}is4;rits 4e AJ. ^e Ss^iulieT
alaj^, et qui « p?ru ^n peu ea-
nujreu$e> parcQ qu'ellçraule sur
fies l^oiKuntes inconnus ». et la plur
pa^t 4igpî^^ 4^ l'être. Ce «{u'pp j
fùtç 4e«i poètes proveoyçai^x n'est
pas bieu int^^si^nt > iit U étpit
assez inutile , comine pn l'a dit ,
n 4ç xccherc^çrcurieu^eAi^eni 4<i§
çsiillauy. daus 4^ viiçiUes .ruines ,
aaâii4 on a d^^ palais mpderpes. »
y. ûfléviçires politiques et <»//<-
Mfvsfjpfir servir à tflistoire de
féçui^ ^iV et de L<Hi{s XF^
C^omposés sur les mèces originales
Eçp^4^il1if^ par À4rieii-Maur]ce >
ûijc/ 4^ J^ioaiiles , inar^cJifiJ de
Frf^i\c^\,^ SVÇ X^L i.îviji' Cet ou-
yji^age fut rédigé sur cleux cenU}
^nanujscrits in-folio , que la mai-
^pn de No^es çoi^ à raut^ur ;,
{i est instrpçtjf , et ^tte le plu^
graud jour sur la guerre dé ifj^i^
Le stalle en e^t pur , la narration
exacte ; et l'on axlit t^rop sévère-
içént quec'étoit plutôt uil liyjre d^.
curiosité qu'un livre d'esprit.
HçujJinjgj^lcrops 4«?« W^^9^
MILL 54s
4« due de Noailles. ¥1. £'5501 xur
thomme^ fnouveilement traduit de
i'f^^lais de Fope , m^ec des notes
critiques et un Ùiseouns sur la
philQsaphie anglaise, Ljron, 1761 ,
petit inria. VLt. Histaiife pniày-
sophique de l'homme ^ Loqdres et
Paris, 1766, in-ia.yijl. On ^
encore de Tabbé Millot des Dis-
cours ^ oh il discute différente^
questions académiques avec plu^
ae sagesse que de chaleur ; une
Traduction df fui/xingues cîiçisies
des historiens latins , où Ton ré-
marque , comme dans celle d«
l'abbé d'Olivet , une élégance un
peu froide. Le caractère de Tau^
leur , plutôt prudent et circons-
pect que viïct animé , u'élevoit
foère son imagination ^n-dessus
'une simplicité noble y mais san^
chaleur ; d'vni style pur , mais
s^ns force. Quelques critiques Tout
accusé cepena^nt de s'être li\T^
dans ses Histoires au (on décla-
mateur, sur-tout lorsqu'il a été
Siestion du cler&;é. Ce mot de dé*
amateur nous paroît impropre
dans cette occasion. Il est vrai
que l'abbé Mîllot n'a pas plus flatté
les ministres de l'autel que les
ministres d'état , et qu'il a peut-
être rapporté plus d'exemples dç
vices que de vertus , parce que les
uns sont infiniment plus communs
que les autres. Mais il raconte
froidement , et paroît plus animé
Ï>ar sa franchise et par Vamour dé
a vérité , que par cette partialité
âuî'a trop accusé, le christianisme
es maux qu'il réprouve. Il a paru
en 1807 des Elémens de V Histoire
d'ijillemagne , annoncés comme
un ouvrage posthume de l'abbé
Millot.. Sa famille , et en particu-
lier sùv^ firère, vîcaire-généi-al \
Be^aD^Q) ont réclamé contre oett«
ass^tioD. Ce dernier assure que
jamais son frère n'a travaillé 4
une Histoire d'Allemagne. 11 dit
avoir eotciS st». waiio* ua .manus^
544
MltL
crlt de son frère , intitulé Examen
de ma F'ie, oh il n'y a pas un seul
mot sur les Elémens qu'on lui at-
tribue , bien qu'il y parle de tous
jes autres ouvrages. Fojez Popè,
-vers le milieu de l'article.
fl. MILLY (Nicolas-Christiern
1»eTht, comte de) , premier lieu-
tenant honoraire des suisses de la
garde de Monsieur , frère du roi ,
mestre - de - camp de dragons ,
et chevalier de rordre royal et
militaire de Saint-Louis, de l'a-
cadémie roVale des sciences de
Madrid et de Harlem , associé li-
bre de celle des sciences de Pa-
ris , né en i]^a8 , d'une famille an-
cienne du Beaujolais , prit de
bonne heure le parti des armes.
Après la bataille de Minden il entra
au service du duc de Wirtemberg,
et devint colonel , adjudant-géné-
ral , chambellan et chevalier de
l'aigle rouge. La fin de la guerre
de 1762 lui permit de se livrer
^ dt$ occupations plus paisi-
bles ; il cultiva les sciences;
il donna des E)ssais sur différens
objets de physique et de chimie ,
dont les idées ne sont pas toujours
Justes , mais où l'on trouve des
vues ingénieuses et utiles. Il avoit
du goût pour tout ce qu'on ap-
pelle secrets , et il en lut la vic-
time. A force d'analyser et. de
goûter tous les remèdes mysté-
rieux, il altéra sa constitution ,
quoique robuste.IlmourutàChail-
lot le 17 septembre i784* On a
de lui vArt de la porcelaine , et
un Mémoire sur Vanalyse végé-
tale, parmi ceux de l'académie
des sciences.
* II. MILLY (Pierre-Antoine
de) , né à Paiis le a4 avril 1728 ,
commença ses études au collège
des Quatre-Nations , et les con-
tinua k Avignon. Il revint à Pâ-
tis, où il se fit recevoir avocat au
parlement , et proouretur au cha-
MiLO
telet de Paris. Milly réanîssoTC
les goûts pour lès livres et là bi-
hliographie k ceux des antiques ',
des médailles , des estampes , et
des curiosités. On trouve parmi
les notes qu'il faisoit souvent sur
ses litres et sur leurs anteuri
plusieurs remarque^ intéressante^
du savant abbé Mercier de Sainte
Léger , dont il avoit épousé la
nièce.
+1. MILON, fameux athlète de
Crotone , s'étoit accoutumé dèi
sa jeunesse a porter de gros fat«>
deaux. En augmentant tous leà
jours leur poids , il étoit parvenu
a charger sur ses épaules taû des
Ï>lus forts taureaux. Il en donna
p spectacle aux jeux olvmpiques ^
et , après l'avoir porté l'espace àé
cent vingt pas ^ il le tua d'im seul
coup de poing , et le mangea :
dit- on , tout entier en un seul
jour; ce qui paroît é\'ideminenl
exagéré. Il seteuoil si* ferme sur
Un disque qu'on avoit huilé pôui*
le rendre glissant , qu'il éloit ini^
possible de l'y ébranler. Cet
athlète assistoit exactement aux
leçons de'Pythagore. On rapporte
que la colonne de la ss^lle où ce
philosophe tenoit son école , s'é-
tant ébranlée, il la soutintlui senl^
et donna aux auditeurs le temps
de se retirer. Milon remporta sept
victoires aux jeux pythJens , et
six aux jeux olympiques. Il se
présenta une septième ibis san^
trouver d'antagoniste. Daiiiéas-dé
Crotone fit ftiire en bronze la Jsta-
tue iconique de Milon , qui la
chargea sur' ses épaules et la mit
k sa place , dans un bois consa-
cré k Jupitét Olympique. Milon
commanda l'année des Crotonia-
tes contre les habita ns de Sybary ,
vers la 5' année de la 67' olym-
piade. Objet de l'admiration de
ses concitoyens ^ il marchoit k
, kur tête , armé d'ime massue et
mho
«ouvert d'une peau de lîop. De-
venu'vieux , il vôujut, à ce qu'où
Ï'n'étiend , rompre avec ses mains,
é tronc ifendu d'un çros ar-
çre. Ses longs ei^rts l'ayant
épuisé , )es deux parties (fu tronc
se réunirent , et il" ne put en
arracher ses mains. Milôn étoit
seiil ; il fut dévoré par le:? bêles
sauvages l'an 5oo avant Jôsus-r
Chnst'.'ï^ojez Puget, et Bouflebs ,
n«. I.
t IT. MILON ( Titus-Annius ) ,
brigua le consulat , et pour l'ob-
tenir excita dans Rome 'plusieurs'
iactions. Clodius, tribun du peu^
pie , son ennemi irréconciliable ,
n'épargna rien pour l'en écarter.
Le sénat et toiites les personnes
du prenaier ordre étoient pour
llfilou , lorsque ses espérances
Turent ruinées tout - a - coup par
une malheureuse rencontre , où
Çlodius pérît de la main de ses
gens , él par ses ordres. Les d«ux
eu'uëmis s'étoient rencontrés sur
le chemin d'Appius , à peu de
âistance de Rohie. Clodms re-
yenoit delà campagne , k cheval ,
avec trois de ses amis et plusieurs
<}omestiques bien armés. Miloa
étoit sorti de Rome , dans un cha-
riot avec sa femme , quelques gla-
diateurs , et une suite beaucoup
'plÙ3 noûAreuse que celle de son
ennemi. La querelle commença
par les domcstîq^ues ; Glôdius
voulut y entrer , et la dispute s'é-
taot animée , il reçut plusieurs
coups , qui l'obligèrent de se re-
tirer dans une hôtellerie. Milon ,
irrité , donna ordre k ses gens de
le forcer dans sa retraite et de
lui ôter la vie. Le maître de l'hô-
tellerie fut tué dans cet assaut ,
avec onze domestiques de Çlo-
dius. Sextus Glo4iùs; parent du
'mort , fit porter son corps aii Fo-
rum , et le plaça sur la tribune.
Iwa , les trois tripuni ennemis de
T. XU
Jilpn haranguèrent le peuple
dans les termes les plus propres
a Témôuvoir. Ciçéron se chargea
de la défense de l'accusé: mais
comme le tribunal de l'orateur
étoit assiégé de soldats, leur as-
pect , leurs muirniures , et les cns
que poussoient les partisaiis de
Clodius^ troublèrent sa mémoire;
il ne put prononcer son plaidoyer
tel qu'il l'ayoit composa. Milon fut
exile a lijarseille ', ou Çicéron lui
envoya son discours. Milon,
a|;>rès Ta voir lu , s'écrki : « O
peéron , si tu avois parlé ainsi ^,
Milon ne ihangeroit pas des bar-
beaux k Marseille. » Toutes ces
anecdotes , quoique consacrées en
quelque sorte par l'histoire , doi-
vent paroître suspectes.
III, MILON, bénédictin, pré-
cepteur' du fils de Charles -lè-
Chauve , mort dans l'abbaye de
Saint - Amand ^ au diocèse d»
Tournay , en 872 , est auteur dé
plusieurs pièces: Tune, qui a pour
titre Le combat du printemps et
de Thwer , est insérée dans l'ou-
vrage d'Oudin sur les auteurs ec-
clésiastiques ; et l'autre , qui est
une p^'ie de saint ' Amanâ , ei^
vers , se trouvé dans Surius et
BoUandus.
MILONÏA. Vo;ye^ Cesonie.
I. MILTIADP, çénéral athé-
nien , fonda une coîotiie dans la
Ghersonèsè de la Thrace , ap-.js
avoU' vaincu les peuples qui s'o >-
posoient k cet établissement. Les
Perses , ayant déclaVé la guerre
anx Athéniens , s'avancèrent au
nombre de trois cent mille honi-
mes vers Marathoti, petite ville
située sur le tord oe la mer.
Athènes n'eut que dix mille hom-
mes k y opposer. L'armëe avpit
k sa tête dix chefs , qui' devoieul.
commander toui* - k - tour : mitis
Uè
MILT
Tamoar du bien publ ic l'emportant
sur le désir de gouverner, chacun
de ces chefs se démit de ses droits
en iaveur de Miltiade. Ce géné-
ral habile rangea ses troupes au-
près d'une montagne , et lit jeter
sur les deux côtés de grands
arbres , afin de couvrir le iJanc
de son armée , et de rendre mu-
tile la cavalerie des Perses. Le
combat fut rude et opiniâtre : le
nombre accabla d'abord les Grec6 ;
en tin ils mirent les Perses en dé-
route , les poursuivirent jusqu'à
leurs vaisseaux , et détruisirent
une partie de leur flotte , l'an 490
avant Jésus-Christ. Quelques an^
nées après , les Athéniens don-
nèrent au vainqueur une flotte
de soixante-dix vaisseaux , pour
aller tirer vengeance des îles qui
avoient prêté leur secours aux
Perses. Il en conquit plusieurs :
mais , sur un faux bruit de l'ar-
rivée de la flotte des Perses , il
se crut obbgé de lever le siéee
qu'il avoit mis devant une ville
de l'île de Paros. Il revînt à
Athènes avec sa flotte. Une bles-
sure dangereuse qu'il avoil reçue
an siège rempêcna de paroi ire
en public. On profita de ces cir-
constances pour jeter des soup-
çons sur sa conduite. Xantippe
l'accusa devant l'assemblée au
peuple d'intelligence avec le roi
de Perse. Le crime ne put être
prouvé ; cependant on le con-
li.'uikna à être préci-jllé d:4ns le
Earatre , lie» où Ion jeloit les
pln:> grands Cïiminels. Le magis-
. 1»al s'opposa > c jugement inique;
tout cr rt'Y* ;>t obtenir, en ex-
po*" l'.s que
r. -ai rie,
. , >fine
•'J ,'.-
^n
MlLT
Christ. Son fils Cimon empri^nta
les cinquante talens pour acheter
la permission d'ensevelir le corps
de son père. Miltiade avoit été
tyran dans la Chersonèse , et
pouvoit tenter de l'être dans Athè-
nes : c'en étoît assez auprès de
■ce peuple si jaloux de sa liberté ,
qui aimoit mieux faire périr un
innocent , que d'avoir un sujet de
crainte en perspective.
II. MILTIADE. Foj.MxucniAJDE.
* MILTITZ ( Charles ) , gentil-
homme saxon , et l'un des ca-
mériers de Léon X , employé
par ce pontife pour étouâ'er
dans sa naissance la secte de
Luther , engagea ce réforma-
teur k se soumettre k l'auto-
rité du saint - siège. Miltitz se
conduisit dans cette négooiatioa
avec beaucoup d'adresse et de
modération. Son ambassade offre
à cet ésard un contraste parfait
avec celle de Cajetan , qui l'avoit
', précédé. Les Mémoires qui j
i sont relatifs , ont été publiés par
Em, Sal. CjrprianuSy in addit, ad
Penz^Iii Histor, reformât. , et par
Loscher , dans ses Acta rejbrm. ,
tora. II, chap. 16, et tom. JXI,
chap. 2. Add. Mosheim , Hist»
EccLy tom. IV, p. m. 39-44- Le*
I i^ioines indisposèrent le souverain
I pontife contre Miltitz, qui. eut le
I malheur de se noyer en passant
le Rhin k Ma^ence.
t MILT ON (Jtàn), né k
Londres , le 9 décembre 1608 ,
d'une famille honnête , donna ,
dès sa plus tendre enâince , iXti
marques de son talent pour les
vers. A quinze ans il paraphrasa
quelques Psaumes, et k aixrsept
il composa plusieurs pièces ae
I poésie en anglais et en latin,
I pleines de chaleur et d'euthoa"
t siasme. Il entretint œ heast'ii
MILT
pKt font ce qui noarrit et for-
tiiie J'esprit humain , la lecture ,
la réflexion , les vojages , l'ha-
bitude d'écrire. Il parcourut la
Trance et Tltalie, acquit une
81 parfaite connoissance de la
langue italienne , qu'il fut sur le
Sointd'en donner uneGrammaire.
[ilton avoit dessein de passer en
Sicile et dans la Grèce ; mais
a^ant appris les cominencemens
des troubles de l'Angleterre-, il
retourna dans sa patrie vers le
temps de la seconde expédition
de Charles I*' contre leifcossais.
On le chargea de la tutelle de
MlLT 547
conps V l'autorité royale dans
d'autres ouvrages non moins har-
dis que !e précèdent. Les anti-
royalistés recompensèrent l'écri-
vam qui les senroit si bien. Miltoa
fut secrétaire d'Olivier Cromwel ,
de Richard Cromwel , et du par-
lement qui dura jusqu'au temps
,de la restauration. Saumaise prit
la défense de Charles I" , dans
son livre intitulé Defonsio Régis»
Milton lui répliqua par un autre
ouvrage , sous ce titre : Defunse
pour le peuple anglais , imprimé
en latin en i65i. Ce livre , qui
réussit en Angleterre , fut brûlé
deux fils de sa sœur, auxquels à Paris par la main du bourreau >
il voulut bien servir de précep- ''- * ' *- ^ — ' — *
leur. Il prit aussi soin de l'édu-
Gfàtion de quelques enfans de ses
limîs , et leur enseigna les langues,
l'histoire, la géographie, etc. 11
épousa , en 16409 la fille d'un
gentilhomme delà province d'Ox-
lord. Sa femme le quitta au bout
d'un mois , protestant qu'elle ne
retoumeroit jamais chez lui. Cet
époux malheureux publia plu-
sieurs écrits en faveur du <li'
vorce , et se prépara k un second
mariage; maiis sa femme se ra-
Tauteur eut k Londres un présent
de mille livres sterling. Mais
l'excès du travail auquel il wse
livi*a lui fit perdre la vue. Un
jour qu'un ambassadeur se plai-
gnoit k Cromwel de ce qu'on lui
faiioit attendre trop lou^-temps
une réponse ; « Le secrétaire , lui
dit le protecteur , ne l'a point en-
core expédiée , parce qu'étant
aveugle , il va lentement. — Eh !
pourquoi , répondit avec surprise
l'ambassadeur y mettre dans une
I' pareille place un aveugle ? Il est
^ obligé de dicter , et par consé-
de la reprencfrè, qu'il se laissa
attendrir. La mart tragique de
Charles I*» , arrivée en 1648 ,
étonna toutes les puissances de
l'Europe, et enchanta Milton.
Les républicains , qui avoient osé
borter leurs mains sur ce prince
infortuné , . crurent leur attentat
légitime, et choisirent Milton pour
le justifier. Cet écrivain , échauffé
par Tesprit du temps ék par le feu
des guerres civiles , composa son
livre sur le droit des rois etides
hiagistrats. Son but est de prou-
ver qu'un tyran sur le tri^ne est
comptable k ses sujets -, qu'on
peut lui faire son procès ; qu'on
peut \ç déposer et lé mettre k
iqi^r^ Milt«n p^rta df i^uvetux
quent les secrets ne sont pi us se-
crets. Quoi I.poiir avoir un homme
capable d'écrire en latin, n'a-^H()fli
pu dans toute l'Angleterre trou-
ver qu'un aveugle ?» Ce républi-
cain , devenu domestique de
Cromwel , ne quitta la plume
que lorsque les ennemis de la
maison ae Stuart posèrent les ar-
mes. Ce qu'il y a de singulier ,
c'est qu'il ne iut point inotuiété
après le rétablissement de Char-
les II. On le laissa tranquille
dans sa maison. Il se tint néan-
moins i^nfermé et ne se montra
qu'après la proclamation de l'am-
nistie. Il obtint des lettres d'a-
bolition , et ne fut soumis
qa'k i'ejicluMOA des charges pu-
I
§4^ MILI
bliques. On a dit que , dans
la suite , on lui offi'itde lui
rendre sa place de secrétaire au-
près de Charlrs IT ; mais qu'i]
la retiisa , et qu'il repondit a sa
l^mme qui le gronc^oit deçe refus:
« Vo^s autrçs îcmmes , vous fe-
riez tout a» monde pour rouler en
jparrosse.Moi, je veux vivre libre çt
hiourîr en homme. » Cet ardent
ennemi des rois le lut aussi de
toutes les sectes. Il avoit été pu-
ritain dans sa jeunesse; îl prit le
parti des indépendàns et des ana-
baptistes dans son âfge viril , et
3e détacha de toutes sortes de
ijommunions et de sectes durant
^a vieillesse. Il n'exclut du salut
auçuue société chrétieni^e , ex^
cepté les catholî(j[ues romains ;
comme on le vpit dans son livrç
JDe la vraie Religion, Il ne ' fré-
çjuenta aucune assemblée , et
îi'obsèrva dans sa maison le rituel
d'aucune secte , soit qu'il les con-
damnât toutes indifféremment ,
^oit qu'il lût rebdté par Pesprit
de dispute et d'animosité qui j
régnoit. Il parle dans ses poëmes
épiques de la divinité de Jésusr
Christ en véritable arien. Milton^
rendu K lui-môme après les agi-
tations des guerres , mit la der-
nière main a son poëuie du. Pa-
radis perdu, » Voyageant en Ita-
lie dans sa j.eunesse , il vit repré-
senter à Milan , dit Voltaire , une
èomédie intitulée Adam ou le
ï*éché originel , écrite par un cer-
tain Andrçini. Le sujet de cette
comédie étoit la chute de Thom-
me. Les acteurs étoienl Dieu le
père , .l^s Diablçs , les Anges ,
Adam , Eyc, le Serpent , la Mort
et les sept Péchés mortels. Milton
découvrit, à travers Pabsurdité de
Touvrage, la sublimité cachée du
sujet. Il y a souvent , dans des
choses ou tout paroît ridicule au
vulgaire , un coin de grandeur
qui ne se l'ait apercevoir c|u'aux
honfïiçcs de génie. %s tf^% Çé;
chés mortels dansianit àyçc Ij
Diable sont assurément Iç cpm-
ble de l'extra. va g^QC.Ç Ç* <i^ \^ so(^
tise ; mais l'univers rjendj^ mal-
heureux par la foiblesse d'ûo
hpmmç , les bontés et lés ven-
geances du Créateur, l^^purce
de nos malheurs et dj? V^^i cri-
mes , sont des objets dijgnç^g d^
pinceau le plus hardi. Il j à su^
tout dans ce sujet jp nç $^ii
quelle horreur {éném-eus^ , m^
sublirne sombre et tnstg , giii pç
convientpas mal a l'iina^ii^a^pQ
anglais^'Miltoa conçut' Içd^ssjçi^
de faire une tragédie de la farce
a Andreini. 11 en cpmpojsa ijti^fng;
un acte et demi. l\jais fa çpï|*èjr§
de sfis idées s'élargissant'^ me-
sure qu il travailloit , il iniagina ,
au lieu d'une tragédie, un fjqeriu^
épique , espèce de prd4uçtioâ
dans laquelle les homme,s sp.^f
convenus d'approuver sou'yeijit Iç
bizarre sous le nom du i^ieryeit
leux. » Il employa pç^f anuéi^ç k
ce grand ouvrage , qui fut ué^li^
gé dans sa naissance, l^ li^^rairç
Tompson eut biçn de la p.ejaç
à lui donner trente pistples d'uâ
écrit qui valut plus oe jent mill^
écus à ses héritiers. Ce poëiîije ne
trouva d'abord ni lecteurs ni ad-
mirateurs. Ce fut lé célèbre A^-
dison qiu découvrit a l'Axigl^
terre et à l'Europe les beautés dç
ce trésor caché. Ce judijcieux cri!»
tique voulut lire le Paradis perdu j
sur reloge qup lui en firent Qaçl^
ques amatei^rs. Il fujt "frappç dç
tout' ce qu'il jr tro.uv^ , dés ii^ia*
ges grandes et $ubliines , deç
idées neuves , hardies , éffrajkiii-
tes , des coups de luiiaière , etç»
etc. Addison ecriyit* en Â^riîi^
pour prouver que Ijgs An«;lais
avoient un Homère , çt Iç' per^
suada du moins à sa patrie. Les
étratigers ', plus sévères , virecil
des beautés dans ïq Paradis perdu.
JW Vtîtaèèîîè Ae irsijû iè gënJe ,
il r- tout dari& lès éîn^ prémierà
^ànts ( ckr le^ citiq dèraiers
^ônt très-iai'éHèiït*s) ; mais ils ne
fërtttèfent pas ïéi y eux sur sèfe
lAipërftcUbnfe. Oïl liii tepruchè là
iï-lstë ëitfàtagiinèfe de î»ës pein-
tures : sott Paradis déis sols; sè^
£iurâll]ës d'albâtre (|nî èntourèat
ïè Paradis terrestre ; sfes diables
ftûi , de '^ékhs ^u*ih étoieht , se
p*àùslbrinent éii jpygmëes , pour
fônîr mbihs de placé du Côtisell ,
Sans une grande sàilie toUt'e d'or,
Mtîè en Tair ; . lés canons qu'on
tire daiis lé dieî ; lés montagnes
^u'oii s't jette k Ik iêtè ; les ange^
il cheval qu'on coupé en deux , et
|ipu| les. parties se rejoignent
soudain. Qn se plaiut de ses lon-
gueurs , de ses répétitions ; on
ait qu'il nû. ètiàié ni Ovide ni
Hésiode , daâs sa longue des-
cription de là manière dont la
terre , ^les animaux et rboinmb
lurent formes. On censui-'e ses dis-
sertations sur Gastronomie, qii*on
trouve sèches , et ses inventions
plus extravagantes qiie merveiU
icuses,plus dégoûtantes que for-
iés : telles sont une longue chaus-
sée sur le chaos ; lé Péché él là
Mort , amoureux l'un de l'autre ,
,gui ont dés éniàns de leur inceste;
et « là Mort qui ïk\e le nez pour
renifler k travers l'inimensité du
Chaos ; le changement arrivé à la
erré , comme un corbeau qui
sent îé cadavre : »» cette Mort qui
ïlaire l'odeur du Péché , qui irap-
pe dé sa massue pétriiique sur lé
Jroîd et sur lé sec ; ce H^oid et
cessée, avec le chaud et rliu-
niide , qui , devéniis quatre bra-
vesjgéoéraux d'armée, conduisent
eu bataille dés embryons d'ato-
iiies arm^s k la légère ; etofiu ,
tout ce luxe d'érudîtioii proaigué
sans mesure, qui distrait le lec-
teui; et jralcntit là marche du
poëltné. mài's, si- on s'est ëpuisiS
*• > ■»
iurïèh critiques , on né s'ëpiiisérâ
pas sur lés louanges , et sui>toui
oh ne se laâsérà jamais de relire
les innocentes amours d'Adam él,
Eve , et lés riches déscriptiôiiâ
qui les accompagnent. Milton res-
tera là gloire et Padmîration de
rAn^letérre. MairmOatëlâ eu rai-
son de s'écrier :
VOtti êtevé-z , tous cÀchlmèè iHôti iiù8>
Rapide Ho)»èr« , audacieux Milton ;
Torreos mêlés lie fii.-né< et dç tiaitim« ^
A ce mélange en vain préfére-t-on
La pureté d'un goût pusUianime ;
t>u charl>cûUrit du dieu ^ui vous anibe, '
Si vows tôlfittèz , c'est coiiim« Pàa£^bn :
Et votr« chute aniioflbe un tûI cabliinc.
brjdén à dit de IVIilton que li
nature aVoit formé son aine di
celle d'Homère et de Virgile. tJn
écrivain obscur él mauvais pa-
triote, Guillaume Laudei*, mort
maître d'école aux Barbàdes eu
1771, publia à Londres, en lySt,
un in-a°, dans lequel il lirétert-
dit démontrer qiie Miltofa à toul
puisé dans je ne sais quelles rap-
sodies latines d'un professeur d^
rhétorique allemand. ( P^ùx» Ma-
siîNius.. ) IjC Paradis pèrkîù est en>
vers anglais non nmés. L'abbé dé
BoisiTiorànd , sous lé nom de
Bu pré de Saint-Màùr , maître dé*
comptes , et Tun des quarante de
l'acadéinie française , en fit pà-
roltre une version en prose , avec
les remarqués d'Addison , qui plu-
sieurs fois à été réi'mprinlée clans
l'édition de Paris ,. 1^65 , 4 voî^
ih^ia. On a ajouté la traduction
du Paradis reconàkis de Milton
par le P. Mareuil, jésuite, et
dés lettres critiques sur le Para-
dis perdu par le P. Ëouth, jé-
suite • Il y à encore une autrii
version française par Racine la
fiTs , I^aris, iyga , 2 vol. in-4«.
pe Beaulaton a fait paroi trè , en
*777 ®^ ^77^ > une traduction èh
"vérs français de ce poème • elle,
offre des beaulès et des'dcfàuti^
55o
MILT
■*
%
On connoît depuis long-lemp»iiDe
iniitation , aussi en vers Irançais,
du poëme auglais , par madame
du Bocage , sous le titre de Pa-
radis terrestre , eir six chants ,
Londres (Pans), 1748, in-8«.
Au lieu d'un temple vaste , de
structure inégale et hardie , tel
que MihoD Tavoit éJevé , cette
muse ingéuieuse a dessiné une
chapelle élégante , qu'elle a exé-
cutée et parée avec goÀt. ( P^oy,
aussi Tanfvot. ) M. Monnerona
MlhT
depuis le mois de septembre j ni-
qu » Téquinoxe du printemps. II
étoit partisan outré de la toIé-'
lance de toutes les reliions; il
n'en exceptoit que le catholicisme:
« non parce que c'étoit une reli-
gion , mais qu'il ne vbroit dans
l'Eglise romaine qu'une factiou
tyrannique qui opprimoit toutes
les autres. » Avec de telles idées^
du génie, et une extrême vivacité,
«Milton devoit avoir beauconpi
d ennemis ; il en eut un grand
publié une traduction, en prose \ nombre , qui le harcelèrent pres-
de ce pueme , Pari» , 17^5, 3 ! qiie toute sa vie. Us lui repro»
,vol. in-i^. Il en a donné depuis [ chèreut jusqu'à sa laideur et st
une nouvelle é<lition , auj^iQeutée ! petitesse. Ils lui appliquèreut c«
de plusieurs notes«et de &vie de j vers de Virgile :
Tauleur , Paris , 1789, 2 vol.
in-8*. Ce poëme a été aussi tra-
duit en vers iirançais par Tabbë
Delille, Paris, i8o4) 3 voi. in-18,
in-S» et in-4* , avec les remar-
ques d'Addison : en 1807 , M.* Sai-
gnes , ancien professeur d'élo-
quende , a donné une nouvelle
traduction en ; r >se du Paradis
perdu , Paris , in-b^". Milton donna
en 1671 iin second Po'cme en
vers anglais non rimes, sur la
tentation de Jésus- Christ et la
réparation de Phomme , qu'il in-
titula Le Paradis recouvré ou
le Paradis f ^conquis. Il iaisoit
plus de cas de ce second poëme
que du premier ; mais il n'est pas
si boa a beaucoup près. On n'y
^rouYe point les grandes idées ,
les images frappantes , la subli-
mité de génie , ni la force d'i-
uiagination qu'on admiré dans le
premier. L'un et l'autre furent tra-
duits en vers latins , en itigo, par
Guillaume Hog, Ecossais. Milton,
Monstrum hùrrendum, informe g kigtni, ttê
lumen adempium.
Ils ajoutèrent qu^iiigens étoit le
seul mot du vers , qui ne pou-
voit pas lui être appliqué , parce
qu'il étoit ( comme Saumaise Pa^
voit écrit ) delicatum et infirmuni.
corpuscuium Milton leur
répondit qu'il étoit d'uâe tuiile
médiocre plutdt que petite; que
dans sa jeunesse il n'avoit jamais
craint , l'épée au côté , les plus
robustes ; qu'il avoit été beau
dans sa jeunesse. C'est lui-mémé
qu'il avoit peint en faisant le por-
trait d'Adam ( livre quatrième de
son Paradis perdu* ) Il avoit dé
beaux yeux avant d'avoir perdu
la vue. Il s'étoit marié trois foiâ^.
Il voulut^ comme nous l'avons
dit , répudier sa première femme ,
qui l'avoit quitté un mois après
son mariage , sous prétexte que sa
famille étoit du pîtrti du roi , et
que son mari étoit républicain':
mon à Brunnhill le z5 novem- il publia an écrit sur /eD^Vo/x^^
Lre 1674 4 laissa une succession dont les principes parurent alors
dangereux. 11 avancoit que l'u-
nion conjugale devant être, un
état de douceur et de paix , là
seule contrariété d'humeurs^ doit
faire rompre eettt un aa; et qu'il
tiès-honnête ; et il n'est pas vrai ,
comme on l'a dit tant de lois , tru'il
passa ses derniers jours dans un-
uigence.
Son imagination étoit
dans la plus grande eifervescence.
J
MILT
est ÎQUtile de crier en public ,
Hberté , si Ton est dans sa maison
l'esdaive da sexe le plus ibible ;
que par conséquent le mari peut
r(5pndier une femme dont le ca-,
ractère ne s'accorde pas avec' le
sien. Il adressa sa seconde édi-
tion au ]^rleinent , assemblé
alors pour la réfbrmatibn du
royaume. Milton lui fit sentir que
la première réforme devoit tom-
ber sur les troubles domestlqueS)
et qu^l falloit tailler à la liberté
particulière autant qu'à la liberté
générale. Il se conduisit confor-
mément k ses principes , et re-
cbercha une jeune demoiselle,
qui joignoit aux agrémens de son
âge les cbarmes de l'esprit et
réclat de la beauté. Sa femme,
aUirmée, cbercha a se rapprocher
d4 lui. Elle se rendit chez un amî
comVnun, oii Milton devoit se trou-
ver ; il la vit sortir tout d'un coup
d'i^échambre voisine, elle se pré-
cipita dans ses bras: son premier
mouvement est de la repousiser ;
elle se jette k ses genoux , et ,
fondant en larmes , le conjure
de lui pardonner» et de la re-
Ï>rendre. Il est attendri , il pïeure;
a réconciliation se fait , et elle
fut sincère. Il a décrit cette scène
touchante ,.en peignant une que-
relle-entre Adîam et Eve. Trois
filles furent le fruit de- ses diffé-
rens mariages. Il leui^fit apprendre
a lire y et à bien prononcer huit
langues qu'elles n'entendoient
Î>as. Elles ne connoissoient que
'anglais , et leur père disoit sou*
vent en leur présence qu'une
langue fuffisoit a une femme. Il
voiuoit seulement qu'elles fussent
eh état de lui faire les lectures
dont il avoit besoin. On a su par
une d eUes' que ce qu'il lisoit le
plus souvent ékoit Isaïe en hé-
breu^ Homère en grec , et les
Métamorphoses d'Ovide en latin.
Il é toit excellent m usiciei) 4^ po»-
: s^doU Vhistoire , les mathéma
tiques , la philosophie, la théo-
logie , les langues, anciennes et
modernes. Il mettoit ritalien fort
au-dessus du français : nos bons
écrivains n'avoient point encore^
paru. Après l'Ecriture sainte ^
son livre favori éto^t Homère ,
cm'il savoit presque par cœur^
Outre ses Poèmes , on a de lui
un grand nombre décrits de cou--
troverse , dans lesquels règne le
ton de la déclamation. Toutes les
Œuvres de Milton furent impri-
mées k Londres en 1699 , en troi^
vol. in - folio. On mit daus les
deux premiers ce qu'il a écrit en
anglais , et dans le troisième ses
Traités latins. On trouve a la
tête de cette édition la vie de
Milton , par Toland. Thomas
Birch en donna une meilleure
édition k Londres en '1738 , eu
trois vol. in-fol. , avec le portrait
de Milton k la "tête. Brançois
Peck publia k Londres , enx'jê^o »
in- i(* y de nouveaux Mémoires
anglais sur la vie etles produc*
tions poétiques de Milton , avec
quelques écrite de ce célèbre au-
teur , qui sont curieux. Ses prin-
cipaux ouvrages Sont , I. Traité
de la réformation de FEglise an-
glicane, et des causes qui font em-
pêchée jusau' ici y i64t )' et quatre
autres Traités sur le gouvernement
de l'Eglise en Angleterre. II. De-
Ijênsio secimda. III. Dejensio pro
se , contre Morus , auquel il at^
tribuoit le livre qui a pour titre :
Clamer regii sanguinis adversus
parricidas jéngîos , quoique ce
livre fût de Pierre du Moulin le
fils. IV. Traité de la puissance
civile dans les matières eccl^
siastiques , lôSg. V. Milton pti^
blia , en 1670 , son Histoire
<t Angleterre ; elle s'étend jus-
qu'k Guillaume-le-Conquéraut ,
et n'est pas tout-k-fait conforme
a l'original de l'auteur , les c^a-
/
Kit
T f
MILT
séurs en djânt enacé dîveris èb- 1
3roits. VI. Artis logica ptenior '
înstitutio , àd Itami mêtlioditm
accofnmodata y 167a. Viï» Traité
de la vraie religion , dé rké/^sie,
ihi schisme , de la tolérance , et
des meilleiirs moyens qu'on puisse
employer pour prévenir ïapropa-
Îiation du papisme , ouvrage oh
'auteur soutient ses premières
opinions , et met en ayant de nou-
veaux paradoxes k Tappui de soc
'système. VllI. Areopagitica , pu
2)iscouhs au parlement en Jh-
kfêur de là liberté d'imprimer
toutes sortes de Hures , sans en
demander la permission des éxa-
fninateurs. On voit par cet bu-
irage^ publié en i645 , que
Slilton vôuloit en tout ùiie li-
berté qui hè fïït gênée bàr au-
cune loi. IX. Plusieurs Pièces de
poésie, en anglais et éh lâtih,
sur divers suj^ejs, X. Lettres Ja-
milières , en lafih Lès plus
belles édifions de son Paradis
Î* erdu , en àuglais, sont cfelles dé
iondres , 1^49 > 3 vol. in-4'', ly^^t
2 vol. în-4"; celle de Birmingham,
f" ar Baskèrvillé , 1760 , à vol. in-
**, Les Foùiis en ont donné une
jolie édition à GlUscoW , '77^»
m-fol. Ses Poésies séparées font
2 vol. in-iîi....jto. Charles Som-
mons, écrivain ahglais , a donné ,
en 1807 , une édition des oeuvres
ei- prose de Miltori , précédées
d'uTiè vie de v^ce pbête , et acconi-
Ï)aghées de notés critiques, (^j*.
a vie de wïltoifi , à la tête d'une
cfes traductions citées du Paradis
perdu ; et lés Mémoires de Ni-
céroh , tome XXV.) On â encore
îme vie de Miltôh , par Sam.
Johnson , a îà tëtè 3e l'édition
dii'il a donnée tte ses œuvres , et
Johnson's Works , tôm. Il , pàg.
i{2 , 176. Milton avoil travaillé a
un Dictionnaire latin, LTautéùr
'&iiïéingUœ romancé Diction, lu-
tulenfuTn novuhi , connu sbiis le
ftorii de Diction, Caiitôrbrigiensè^
Cantorbery , lôgS , ih-4" , dit avoir
beaucoup puisé, dans les manus-
crits de Milton. Edouard Pliillips
pèveii de Milton par sa sœur ^
pi]isà dans les papiers de son
oncle Spéculum . lirmuce lat, ,
qii'il publia en 1684. X'édit ion la
mjsilleurè et ta plus complète des
ÔÈuvi^s de Milton est celle pu-
bliée en 1801, a Londres , par
Todd ( Jean ) , en 6 vol. irî-8*».
L'éJitèur l'a enrichie aune bloT
graphie cii rieuse , même après
celui de Johnson et de Hajley.
t MiMEURE ( Jacques-Louis
DE Valon , marquis de ) , lièute-
hànt-génér^l , chevalier de Saint-
Louis, et membre de l'académie
française , né à Dijon le k
novembre i65g , et mort le
mars 1719 , ^ Auxonne ^ dont ij
ètoit gouverneur , est auteur
d'une très-médiocre Traduction ^
en vers français , de l'Art d'aimer
d'Ovide. 11 uit mieux inspiré lors-
qu'il fit passer en notre langue
i ode d'Horace Mater sœva Cu-
pidinum, CÎette heureuse imita-
tion , qu'on trouve dans plusieurs
recueils, commence ainsi :
Çruellt inèr« deft-Amoilrs,
Toi qoe j'ai si long-temps servie* etc.
Ml*!lÏERftiE , poëte et liiu-
sicien grec , du temps de ÎSô-
lon , s'acquit Une réputation im-
mortelle par ses Elégies. Pro-
perce dit qu'en matière d'amour
lès vers de ce poëte vàloient
inicux que ceux d'Homère.
Pius in amure ràUt Mimnermi versus Nomer9*
Quelques savahs le regardent
comme Vinventéur de rElégie.
il èsl certain qu'il est le |)rè-
mîer qui la transporta des fu-
nérailles a ràinoùr. ï\ hé nous
resté dé lui que desfrasmens ,
clont l'un des plus cotisideràbleii
IttlNA
te trbtiVe flans Stobëe Avec fl'àii-
ires ljrrîc[ties , i5B8 , îti-S°.
♦ I. Mtî^ÂOOTTS ( Jean-éap-
lîâtè), philosophé , et médeciu
célèbre au lO* siècle , né h
Ferrare , a dôhné un traité^ inti-
tulé De ubiisu missioriis sàn^iii'
ht s in fnàii^najedri , eUam ap-
parehlihm peticitlis , Venetiîs i
* li. îviïNADOUS ( Aurèle ) ,
Ëis du préciédent , né à Rovigo ,
distingué a Venise dans la pra-
tique de la médecijie , fit im-
primer en celte ville un Traité
qu'il dédia a Laurent Priolùs ,
cardinal et archevêque de Venise,
sur là nialadie vénénenne , inti-
tulé De viftilentid venerect , Ve-
îietîis . i5c)6 , in-4*« Il semble
que iftinadoiis auroit pu choisir
bh auiré persohniige pour lui
dédier uh traité de cette nature.
* m. Mll^ADÔUS (Jfean-
^âptiste ) , né , ainsi que son
frère, k Bovigo , fut reçu docr
\e\xT II Padôue , pratiqua son art
en Sjrie , et revint dans sa pa-
irie , où il s'attacha a Guillaume,
duc db Màntoue. Ses succès li la
cour de ce brincelui procurèrent
une réputation qui s'étendit dans
\bs ailles voisines : des cures ex-
ti<a6rdinaires le firent nommer
premier professeur de médecine
en Tuniversité de Pàdoue. Appelé
par le grand-duc de Toscane ,
pour une maladie qu'il éprouva
en i6i5 , Minadous mourut li
Florence le 3o mai de la même
'année , laissant divers ouvrages .
doilt les principaux sont , I. De
ratlone rfUttendi sanguihis ih
"fèbribùSy Verietiis , 1587 , in-4*.
II. Medicàrurh âi^utdtionum
7Mer,TarvisH , iSqo, 1610 , in<
\^', III • Apolcgia contra Joan-
ÎV« Dejebrè màiigni lAri duo \
ihid. , 1604 y in-4° » etc. , etc.
t I. MTlNARp ( Antmtie) , fils
du trésorier général dii bour-
bonnais , parût avec éclat dans le
barreau du parlement de Paris,
t^rançoîs préiiiier , qiii connut
ses talens , lui donna diffé-
rentes charges , et, eniîn ceJle
dé président k hiôrfier Tan i54iè
Dans lé tiemps qu'oii instruîsbiV
le procès du lanieux couséiller-
clerc Anne du Ëourg , le pré-
sident Minard , z^lé catholique,
et l'un de ses jugés, fut tué d'uii
coup d'arquebuse Xèii décembre
i559 , en revenant dû palais. Les
calvinistes furent accusés publi»
quemenl d'être lès aliteiirè de cet
assassinat. On prétend qu'ils
avoient aposfë ,"p6ûr faire lé coubi
Jacques Stuârd , geutilhdmine fa-
meux par plùsièijrs àtterîtats dç
cette espèce. Celui-ci arrêté, et
mis à la question , ri'àvoUâ rien.
Mais les calvinistes eux - n^émes
confirmèrent les soupçons qu'oft
avoit contre lui , en menaçant le
cardiual de Lorraiiie de le traiter
comme Minard avoit été tràitfe.
On lui dit uil jour :
Garde toi', cârdmal ,
Que tu ne «oU traité
A la Mifiarde ,
D'une ttuarde.
On abpeloit stuàrides l'es lialles
empoisonnées , dont on di'soil
que Jacques Slnard ib servoit.
Quelques historiens ajoutent que
le fils du président assassiné, fai-
sant des recherches pour décoùj*
\rir les meurtriers , ofi Itii fit
dire que , « s'il ne restoil tran-
quille , on lui éh feroit autant
3u'a son père. » L'un dôà slijets
e ressentiment qu'avôie'iit les
calvinistes contre le président Mi-
nard l'ut , selon feonrgue ville , qu'il
avoit dit libreiÂeut & Hehi^ It
956
m^'Ê
<^uè^ é\ gëo^rkphiqttes.
. * klNÊRBEITI (Berhaiéé^),
évct[ue d'Arezzô ^ né k , Flû-
reiice datis le i5* nècle ^ â ëonn^
]cs AnnaJ!és âe Florence , dépôts
|585 fusmi'én i^ , J>ûb]iéés hi
Floneneeâansce^ derniers téxvrfl^.
On lui doitv^cco^ la tradutcltion
da 9« liyre de TËDéide. ^^, Il tiè
'faut pas le confondre avec C osme
MfKEliiBTTi , df(^d]a[bi^ dé FFo-
sence > h qui on doit ^ I; Onàiû
de laudibue "serenissimi Ferdi*^
nakdi dfediciêy¥\oreMxeèi, 1609.
H. Or0ziorté m hde del serems-
sàno C^smo tl^randucu di Tos^
Cfiha ^ fùtta ikelle 'sue esequië
edU i3- màrzt} r6ii / Fièt-enrce ,
]k63o.JII. Orkitio Habittt J^loren-
tiœii^nère Rodoiphi II Cwsnris,
«te. , Florentlae > i65;i;
> MlJmfeVA /( ta'ul X, né à
Bari uans lé royaujne de Napies *,
p'rofessiçûr de niathéinatiqueikdâas
â»on ordre ^ se livra .à l'ëtvcle
dé la pnilo.sobl)ie ; des ^ath/é"
irîât^ues y de la poësiç et.d^ la
fnusiqué , et écrivit presque sur
foulés <;ës sciences . Il acquit Une
a'ofo'nde connoissance de la lan-
igue espagnole
ppui;' ^publier une tntrbijeU^n an
Traité dé rtncarnatipn He I^ui^S
prenata. bu i5o2 ,]i tut eipptoyé
I Vinquisition de Milajij et mou-
rût dans un ase avancé à Napies «
ou il étoit^ prov^ncra^, ^e .j mars
U)^5i 'On. a "de loi De JNehot/te-
h ils Salomoni perpetui^ $ Dçte^"
poribus y swe de prœnoscendis
tenporum mutationihus juxta tri*-
piiçefn viamcœiestem , fneteo^*
iogicaihy et terrestrfm, Ne^poli j
in-fôlTo ; .Layitadi 'suor /Ùaria
Buggi delterz àrdiïïie , etc.
• t«»ÉRVÉ»ï>idué(Mytk^
déesse àe la sagesse, dé la gunre
et dès^firts , et fille àfi Jupiter.
Cé'dîéû épousa là nympte Me-
tnis, et , là voyant près d accou-
cher \ îï la' dëvbrà , parce .qu'u^
oracle avoit annonce qu'elle -stî-
loit mettre lau monde une fUle
une sagesse consoniniée , et mi
fils a qui rempirë dû riioiide ëtoît
réservé. Quelque temps après , se
sentant iinè grande dqutçur de
tête,' il'fit sortir de ion cerveai^
Minerve armée dé pied éii cap.
Son père se fit donner un coup
de hacliè sur la têt« par Vul^ajn
polir la metti'e au moiidé. Ali-
nerVe et Neptune disputèrent a
qui donncroit un nom a la yille
{de Cécrotiîè. Celui qui ^rodui-
rôit Sur-le-chàmp là plus héîle
cllosê devoit avoir cet honneur.
Elle &t' .sbrlii' <Ie terre avec sa
lance iin olivi'ei* iléuri j et Nep-
tune , d'un coiip de. son trident, ^
fit ûâilre lin cneval , qUe queîj
ùiiés - lins prétendent être lé
cheval. Pégase. Les dieux d«ci-
"<riïlé Athènes, no^m que les firecs
dbnfaoient a cette déesse. Pallas
est répréiseniéè avec le casque
sur là tète , Tégide ku bras , te-
nant une lance , comme dèess^
de la guerre , et aj^^ànt auprès
d*ellé une chouette et divers insf
truméns dé mat&ématiquês j
ëomnie déesse des sciences ,ét dt%
arts. L'égide étoit une espèce dJ
bouclier dont Jubiter lui avoit
fait présent dans le temps, de la
guerre de Troie., et sûrl^ijuêlte
etbii la fêté de Méduse. Minerve
rérusd constàinmènt dé se marier,
et conserva toujours sa virginité.
L^i cbouette étoit jsoi^ oiseau fa-
vori , et l'olivier l'àrbré . qui lui
étoit consacré. ]Elle avqit, f>lu-
siélirs noms rélatiFs aiix didérèi^
attributs qu'on Id âblmblt. £l&
f)it Jrmip^tens , ç^inm^e
mv»
ISH
"a^sse àe l^ guérrjç ; Cœsia<, parce
cni'eÛe avoit* les jeux |)Tç.us^
nfedica , Y cauçe qu'eÛç se çiê-
Toïi de médecine ; Panas', dii
nom qiiilui vénbitdugé'aajtPallas
qu'elle avoit tué , ou plutôt de
8f pig^f q^*^\h iak^çoit ; JW-
\tonia , du* marais Tritpijiiç ep
iljibye, sur lés bords duquel elle
s'étpit montrée pour la prèii^iér^
fois en ces lieui^ , pu , selon
(^'autres , ' ^e jjrnpssp , yiljle (|e
*Cfète', qui s'appeldit ançi.eone-
ilieiii Tntta , où elle é^tpit nié.
l^richthon , ÇJs de Vulça)n, ins-
titua en son honneur des fêtes
appelées l^anathénées. Ellçs sç
célébrôrent en commun par les
fenplt^s^ ç),ç r^^^qMe. jQhaque
. ourgade dpnnoit un b^eiifpoor
les sacrifices /^fin cui*il y edt suf-
%sairiipçnt de qaoi làire i^n festin
a tous le$ ^ssistans. On distip-
euoit deux sortes î^e Panatliénées,
Tes grandes et )es petites. Les
premières ce célébroient tous le^
cinq ans > et les petite^ tous les
ànis. .On faisoit pendant ces fêtes
jues.espçGes de processions appe-
lées Poippes , Ponipœ , où chacun
fort(>it une branche d*olivier.
^cry, Arachn]^. — Momus — Êric«-
^HON. — MçNTO|i , n« I.*— Méditse. —
Pa|iis , etc.
MINES - CORONEL ( Grego-
rio), définiteur- général de l'or-
dre des augusuns y mort en
1623 , secrétaire de la congré-
gation De auxiliis , a publié,
tm Traité de FEglise , et une
'Réfutation de Machiavel*
HWGARD ( ÎV.** ) , pasteur
<]iç l'oglise d'^ssnns en Suisse
auteur 4*iioc Histoire wiiver-
selle ,, estimiée , et d^^ne mt^ltitu-
tjyidc d'articles insérés dans l'Eu- '
§yç\op4(^ifi fi'Yyçrdiin* Op. ^ en-
core dç lui Çer^ç'es s^r le bon-
fam^e <Je Yçrri , ^v^^np', 1766,
in-?°. afn;ifiar4 niçurm , jiasj^-
I.]4IÎÎ(GARELW(p;erdinçin4i,
ietii^(çs !►}' école àe^s jésuite? , e; l|i
philosopj^ie sovi^ If c^r^c.tion <|t^
P. Polés4 , mineifi* çouyentuel, iu^
professeur \ ^vjpui]LÇ et ep-si^i^ ^
Rome , pui$ admis au i^ofi^jj^re 4<^^
cpnsi^t^ur;^ de la coi^grégatio^
(|ei Inde^ . A réppque où. le grau4-
maître de iVlalte, donÇrançpisXi-
menés ^^Ta^l^ada, érigea une uat^
versité a JVfalte pour ^cilite.r ïe§
études àes [eunes chevaliers et dçf
ecclésiastiques séçuUf^rs , Minga-
rélli accompagna le P. iiol^e^
Cpstaguû, uomn^é p^é&]t 4e çe^te
université, çn qualité de sous-prq<
fe| et de profçsseur d'Ëcritiire^
sainte, pe retour en Italifs , il
çievint professeur de langues f
Paenza , çt mourut ds^ns cette yiUç
le '21 décembre 1777* Onadelui,
I. Ver:^i di frisa e J^atisaç poeff
arcadi , Bologne , ^1^^* Les poé-
sies de D. IVIàuro FaUorini sonf
jointes à celles de Mingaœlli. ÏI.
Vetera monumer^a ad dassenf^
jRavennatem nupereruta, ITaven-
tiae, 1756. III. Keierum testimo^
nia deDydimo Alexandrino Coe»
cOf ex quibus très libri de Trini"
ta(e nuper detecfi eidem asserun^
tur, etc. , JVomaç , 1764.' Une cri-
tique peu favorable k cet ouvrage»
envoyée de Ronse , a|ix compila-
teurs de la Gazette littér^re dç
l'Europe , obligea Ijfing^relli de
fiublier un Additai^entum •, etc.
V. Epistola qudCl, Celotti eti^en-
datio vçrs» 26 Matth. cap. j, reji-
cien !a ostenditfir. Cette lettre ,
insérée volumç 10" 4^ la Nuo^'cl
raccoUa Caloge/*a^a, pag. 317,
fut réimprimée avec 4^» aHgmun-
tation? , a Roipç , ea i^ftÇ.
55Ô
MING
. »lI.BfINGABELLJ(Ji;an Louis),
'ex^gënëral des chanoines régu-
liers de Saint-Sauveur, et mre
du précédent, né k Bologne en
1712 , passa une grande par-
tie de sa vie a Home , oii il fut
professeur d'éloquence grecque
au collège de laSapîence, et ou il
occupa avec beaucoup de savoir
et de réputation des charges ho-
norables. Il mourut a Rome, après
avoir rempli sa vie entière par les
études et les exercices de son ins-
titut , en 1 793. On a de lui , I. Prê-
tent m patrum latinorum opuscu-
'la nunquàm antefiac édita, AneC"
dotorum à canonicis S, Sahato-
ris evuleatorum pars /, Bono-
nia» , 1751. Ces opuscules, aux-
Îuels eut beaucoup de part le P. |
rombelli , sont ordinairement
précédés d'une notice sur leur vé-
ritable auteur , et suivis de notes
amples et pleines d'érudition. II.
Marci Marini Brixiani cauonici
regularis , etc, Annotationes lit-
térales in Psalmos y etc., nunc
primùm editœ' operd et studio D,
Joannis Alojsii Mingarelli, etc, ,
?' ui etiam huic secundœ parti He-
rœorum sex canticorum , quitus
tn divino qfficio Romana ecclesia
utitur , explanationem addidit,
T. I. Bononise , 1748 ; T. a. ibid.
1750. III. Anecdotorum fascicu-
lus , sive S, Paulini Nolani, ano-
rtymi scriptoris , Alagni Magni ,
ac Theophylactiopuscula aliquoty
nunc primiim édita , proefationi^
ijue , et scholiis illustrata^ Romae,
1676. IV. Grœci codices manus-
cripti apud Nanios patricios Ve-
^netos assenfoti , Bononiae , 1784.
V. JEgXPtiorum codicum reliquiœ
P^enitiis in bibliothecd Naniand
asseivatœ /asciculus I , etfasci-
culus alter, Bononiae, 1786. VI.
Lettera intomo a un' opéra inedi»
ta di un antico tkeolago greeo
mnonimo. Elle est insérée dans le
11* volomftde la nu9%^a Muccolta
'MINI
Cahgerànay Venise 1765. v!T.
Epistola quarto sœcuîo conflcta 9
€t à Basilio magna sœpius cvm 1
memorata , etc. On la tronve dans
le 35* volume du même recueil ,
Venise, 1779.
MINGELOUSAUX ( Simon ) ,
médecin de Bordeaux , a traduit
en i683 la Grande Chirurgie de
Chaulîac a>ec des remarque»
théoriques et pratiques', 2 vo*
lames in 8*. Son pere , chirur-
gien renommé, est \ inventeur àe9
bougies urinaires dont il fît lé
premier essai sur le cardinal de
Richelieu , au temps de son pas-
sage k Bordeaux, en i632.
I. MINI (Paul), médecin de
Florence , au i6« siècle , remplît
son temps |>ar les soins de sa
profession et par l'étude de l'his-
toire de sa patrie. Son Discours
en italien sur la nature et tu^^age
du vin ne lui fit pas beaucoup
d'honneur comme médecin. Ses
compatriotes recherchent avec
plus de soin ses trois ouvrages
sur l'Histoire de Florence. Le
premier est un Biscours italien
sur la noblesse de Floretice et de$
Florentins ; le second , des Re»
marques et des Additions à ce
discours; et le troisième , la Dé-
fense des deux précédens. Ce
dernier est le plus recherché.
Cçt auteur, flatte beaucoup trop
sa patrie et ses concitoyens.'
* II. MINI (Thomas) , Floren-
tin et moine camaldule , floris-
soit sur la fin du 16* siècle, et
mourut vers 16*20. On a de lui ,
I. Le vite de' SS, Giovanni e Be*
nedetto discepoli di S, Romualdo
e de* loro compagni martiri simil-
menteCamaldolesi, etc. Florence,
]6o5. II. Cathalogus sanctorum
et beatorum totius Ordinis camal"
dulefisis, eic,FiQV9aiim, 1^06. IQ*
j
, MIKO
VîtedelB. Bogumiio,etc.^edel
pio'e devoto Ccissinido primo rè di
Potônia y discepolo diS, Romual-
do y etc, Venise , 1620.
• MINIANA ( Joseph - Emma-
nttel ) , né k Valence en Espa-
gne en 1671 , entra chez les reli-
gieux de la Rédemption , et mou-
rut en 1730, après avoir donné
la cçntinaation en hitin de Tllis-
toiro de Mariana. On la trouve
dans l'édition latine de Mariana ,
La Haye, 1753, 4 vol. in-i'ol. On
ne doit pas toujours compter sur
l'impartialité qu'il promet dans
sa préface , encore moins sur un
style aussi élégant que celui de
son modèle.
MINITHYE. Fojez Tha-
LEsrais.
* MINO , sculpteur napoli-
tain, florissoit vers i45o. Il nous
reste de son ciseau un sépulcre
aiî Mont-Cassin , et à Naples plu-
sieurs sujets en marbre. Rome
possède les statues de saint Pierre
et de saint Paul, qui sont aux
premières marches des escaliers
de Saint-Pierre , et le tombeau du
pape Paul II dans cette basi-
lique.
* MINORELLI (^Thomas-Ma-
rie ) , savant dominicain , profes-
seur en théologie , et préfet de
la bibliothèque Casanatense k
Bome 9 né k Padoae , mourut
dans un âge avancé vers 1720.
On a de lui, I. Parentalis oratioy
5uœ habenda erat injuiytre P. F,
ordani Jordardi ordinis prœdi^
xatorum in Patavino arcnilrceo
pubttcœ logicce projèssore , rata-
vii , i684* II* Pn»sul cœnobiti-
eus subitontm sit medicus, oratio
parœnetiea habita Fenetiis oct.
idus maii in comitiis provincia-
abus y etc. f Venetiis , 1688.
' MITfORET (GiiilUioiM},
. MINO 559
musicien français , mort dans utf
âee avaneé en 1716 oti 1717 ,
obtint une des quatre places d«
maître de musique de la chapelle
du roi. Ce musicien a fait des
Motets qui ont été goûtés ; il se-
roit k souhaiter qu'ils lussent
gravés. Parmi se% ouvrages , on
lait cas de ses Motets sur les
Psaumes Quemadmodùm desi^
derat cervus., . LauduyJerusakemy
Dominum..» Fenite , exultemus
Domina..., Nisi J)ominus œdi-
ficaverit domum.
I. MINOS I" , fds de Jupiter
et d'Europe , régna dans l'île de
Crète , l'an i^a avant Jésus-
Christ , après l'avoir conquise.
Il rendît ses sujets heureux par
ses lois et par ses bienfaits. Il
bâtit des villes et les peupla de
citojCns vertueux , en écarta l'oi-
siveté y la volupté , le luxe , les
plaisirs. Les jeunes gens y ap-
p renoient k respecter les maximes
et les coutumes de l'état. Les
lois de Minos , fruits des longs
entretiens qu'il avoit eus avec
Jupiter y étoient encore dans
toute leur vigueur du temps de
Platon , pins de mille ans après
la mort de ce législateur. Il eut
un iils nommé Lvcaste, P^*^ ^^
Mivos II , roi de Crète , d'Eaqiie
et de Radamanthe, qui exercè-
rent la justice avec tant de ri-
gueur , que la fable feignit qu'ils
avoient aux enfers l'emploi de/uges
des humaios. Le nom de Miuos ,
suivant Bailly , a un rapport
singulier avec le mot Minnor,
qui, en langue du nord , signifie
h tre puissant.
U. MINOSin,roideCrète^
de la même famille que les précé-
dens , règ[iioit Tan i5oo avant
J. G. Il imita la sévérité de sas
aneétres dans l'administration de
la justice, et fit plusieurs lois
qu'il prélMidoit a^oir rcf ua* de
5«p
i
m^io
jUpitçr. U défit les Athémqii.^ çt
^ lytéganêfi^, auxquels il a voit
Qécli^re là guerre , pour venger la
aprt de son fils Androgée. Il pri^
iégarè parle secours ap Sç.yiia ,
lie c|eTî/isiis , rpï de celle cqutréç ,
|i|(îiieUe çoqpa a ^ôn père le che-
veu îatal dortt dépèndoit la des-
|)Ue.e des habilans , pour le don-
ner a A|ino§. IF rédu^isit le^ Athë-
niçifs à une si g^rs^nde ex^ëmitié ,
Î' [lie , par un article du traité qu'il
etir ûj^ accepter , il les contraigi^it
de lui Èvrer tous les ^qs sept
jeunes hommes et sept jeunes
mlés , pc^nr être la proie du Mi-
tio taure. C'étoit^ selon la fable,
un monstre moitié homme etmpi-
tié tfiureau , né de Pasjphaé ,
femme deMinos, et d'un taureau,
ïillinos enferma ce i^onstre dans
tin labyrinthe , parce qu'il rava-
geoittout , et lie se tiourrissoit
^ue de chair humaine. Thésée ,
^ant été <|u nombre des jeunes
CÎrecs qui ' en dévoient être la
proie , le tua ; et sortit du laby-
rinthe par le moyen d'un peloton
de fil qu'Ariadne , fille de Minos ,
lui avoif donné;
■• - • '
, IIJ. {AINOS. ^^.e9> IjkfiQNAULT.
* MÎNOT ( George-Richard ),
né à fioston en I758', reçu avocat
!n 1782, devint magistrat et pre-
mierjuge de la cour municiprile
& cette ville. tJnissant la douceur
a' la fermeté , là prudence a
Timpartialit^ , il rnérita Testime
die tous ses concitoyens. Il a pu-
Blié" éii anglais quelques Opus-
cïiies , et là continuation de VHis-
fàire de là province de Mas'éa^
chuset , depuis i ^58 , a 1765 , 2
^ol*. in-8« , Boston , i8o3. il se
propçsoit de donnei* une suite à
,«ét ouvrage ; niais il mourut vers
àgoa,
A :
Jtf.irjfOUFLflT ( CJvarles) ,
peintre sur vfri^e. acqi]it de la
rf^i^tation dau^ le ^7^ siècle-, pw
uivers ouAfrages qui otfrent de L^
correction dans le dessin . et un
superbe coloris. 0|) admire par-
ticulièrement ses vitraux de la
rose 4^ l'abbaye 4© Saint-Nicaise
à Heims. ^ «
♦ ftîmOZ^ÎI ( Pieire-François),
né à Sausavino d^nsle 17* siècle,
professeur de jurisprudence ^
cultiva la poésie its^henne. On 4
de lui , I. i[orologiurn solare di^
çaturn. reçentjL musarutn soli D,.
j4ntoniG My^çettqiœ , g\jc, , JNea-
poli, ijSjSo. U. X f^iy dp rqgndnti
sqtirq ^eroiça, etc. , l^IiUn, 16^9.
UI. Le delfzie^d^l Itano al sign,
Alessandro Magnocayâllo Cpmo,
i65p. IV. // ^araf^iso npveljo ,
ovvero le delizie e' gli splendori
di GenovaypoesiaPindaHcà'Md"
miianq^^etfi.., Payie,. 1(558*1 V-'-^
bibliqteca ^efUceaingrandifa-, eé
illustrata da Cosimo III gf*^H
{fuca 4i Toscana^ Çanzonfi^ etc. ,
Lyon , i§75.
î>II]>TUB]>fI ( Aploine - Sébas-
tiep ) , proles^eur de rhétorique,
epsuite ^vêque d'Ugento , puis <J?
Cortone 4'A^^ 1^ ^f^^?)?.^^^ iport
vers l'an 1570. On a de lui , J.
Des Lettres , Venise , i5^9 , in-12.
IL 'VAmore inamorato , loSg ,
in-12. Ce livre fut approuvé paV^
le cardinal de MontalleV depuis
pape sous le nom dé Sixie y,
lll. \JArte poetica, i5t)3i in-4*;
et à Nâplés , 1725 , in-A». "
"^ MTNUCCI ( Minuçcîo ) , ar-
chevêque de Zarà , et lîttérah-
ieùr dh 1 6* siècle , né d'une fk-
mille distirgiiée à Serravalle ,
ville de la' marche de Trévise , le,
17 janvier i55i , fût seci'étaire
d'InnocentIX et de CiéméutVIIf,
et mourut en i6o4* On a de lui ,
outre Ifei Storia degli Uscochi-,
qi^'il écrivit jus(ju'en ijjpi , et^ui
Ml NU
fnt coîïfinuée par Fra Paolo
Ktarpi , et l« F'ie de sainte Au-
g^sta , vierge et martyre , les ou-
V raines «uivant» : De Ta^taris ; de
Èthiopid ^ sive de Ab^'ssinorum
imperio ; De novo orbe ; StÔria
del jnartirio délia legione 7'ebea ,
e délie wuUci mila rergini ; Si-
nodo diocesano .etc.
I. MTNTJTIUS-AUGURINUS,
( Marc ) , consul roiriain » et
fi*ère de Publius-Minutins ,, aussi
consul , fut chef d'une famille il-
lustre qui donna à la république
plusieurs {^rands magistrats. Il
vivoilTan/J^o avar>t Jésus-Christ.
( yoye:^ Fabius , n« IL )
t n. MINlJTIpS-FÉLIX exer-
çoit avec distinction la profession
d'avocat à Rome , vers la fin du
'à* siècle de l'ère chrétienne. Nous
avons de lui un ouvrage intitulé
Ùcta^^W» C'est un dialogue en-
tre Cœcilius, partisan de l'autic^ue
religion des Grecs et des Romains,
et Octavius , chrétien. Cette dis-
cussion , écrite avec élégance
et sagacité, intéresse parles no-
tions (Qu'elle donne sur les opi-
nions religieuses et lés cérémo-
^ )iies des premiers chrétiens , qui
tlilferent , à plusieurs égaras ,
de celles des chrétiens d'aujour-
irhui. On voit qu'alors les tem-
ples , les autels , les statues n'é-
tôîent point encore en usage ;
que , voisin de sa source , le
cWistianisme se bomoit à la spi-
ritualité évangenque' , et n'a voit
point encore admis toutes ces
pratiques matérielles que les pre-
miers chrétiens reprochoieiit au
leurs
MirH 56t
rence qui existe entre le chrislia-,
ni s me naissant et le christianisme
vieilli , et on est autorisé à dire >
o quantum mutatus ub illo* Minu*
tins-Félix, à cause de cetouvrage,
a été mis , comme Amobc, Lac-
tance , Firmius etc. , au rang des
déièuseursdn christianisme. Quel-,
Sues savans ont cru que^l'ouvrage
e Minuti us-Félix devoit former
le 8* livre d*Amobe contre les
Gentils. Cette opir^ion a été soli-
dement réfutée. Cet ouvrage a
en plnsiedrs éditions: Baadoain
en publia une eii i56o , avec des
notes savaptes ; Rigauld, une au* .
trc en i645. L^édiiiou donnée par
Jean Davis a Cambridge, en 1707, .
et celle <le Leyde de 1709, donnéa
par Gronovius, sont les plus esti-
mées, et font partie des rcuiomm. ,
On a joint à ces éditions le traité
de Ccecihus Cjprianus , De idolo^
rum vanUate , et celui de Juliul
Firmicus, De erroi^e prqfanarum
reli^ionum i etc. D'Ablancourt a
donné une traduction française
de l'ouvrage de Minutiùs-Félix.
* MINUTOLI ( Vincent ) , pro-
fesseur de belles-lettres à Genève
en 1675 , pasteur en 1679 , bi-
hliotliécaire en 1700 , mort en
1710, futtrès-lié avec Ba^le. On
a de lai Relation du naufrage
^un vaiiieau hollandais , etdes^
cription du royaume de Cif'cé ^
1 670, in- î 1 . yie de Galéas Carac-"
cioli , t^aduite de ritatien , i'68i ,
in-t2, et quelques autres produc-
tions,
MIOSSAKS >( le comte de).
Voyez ^BBET, n« m.
paganisme , et que leurs succès
stjiirs ont adoptées ensuite. Q land
onalurouvra^edeMinutins-Félix j
et ceux df'S Pères de l'Église au : Éao*tètes, avec Armoni son frère,
autres chrétiens qui écrivoient et les cin<| ûls de Michol et d'A-
t I. MIPHIBOSÉTH , îih d<î
Saiil et de Respha sa concubine ,
ique David abandonna ^aux Ga-
\
avant ou ilu temps de Constantin ,
on est frappé <le la grande dillé- 1 attaqué par une cruelle famine ,
T. XI- 36
driel. Le royaume de Juda élant
N.
563
MIPH
([}ui porta par-tout la désolation
Senaaut trois ans , le pieux roi ,
it rÉcriture , s'adressa au Sei-
gneur pour savoir la cause de
cette veneeaDce du ciel , et ap-
prit que c étoit en punition de la
cruauté deSaiil à regard des Ga-
baonites. Pour fléchir la colère
du Seigneur, David abandonna
2i'ce peuple les malheureux en-
lans a un père coupable , qui fu-
rent mis a mort dans la vule de
Gabaa , patrie de Saiil.
n. MIPHIBOSETH , fils de
Jonathas , et petit-fils de Saiil ,
étoit encore entant , lorsque ces
d'eux princes furent tués a la ba-
taille de Gelboé. Sa nourrice ,
saisie d*eSroi a cette, nouvelle , le
laissa tomber , et cette chute le
rendit boiteux. David., devenu
possesseur du rojaume , en con-
sidération de Jonathas sou ami ,
traita favorablement son fils. 11
lui fit rendre tous les biens de son
aïeul ^ et voulut qu^il mangeât
toujours k sa table. Quelques
années après , vers Tan io4q
-avMttJévas* Christ , lorsqu'Ab^
salon se révolta contre son père ,
et le contraignit de sortir de Jéru-
salem , Miphiboseth vouloit sui-
, qui l'cmpêch(
pied , courut vers David , et ac-
cusa Miphibqseth de suivre le
parti d'Àbsalon. Le monarque,
trompé par le rapport de ce mé-
chant serviteur , lui dpnna tous
l^s biens de Miphiboseth ; mais
ce prince a^ant prouvé son inno-
cence , David , qui se trouvoit
dans des circonstances ou il ne
crojoit pouvoir faire une entière
justice , ordonna qu'il partage-
roit avec son esclave* Miphibo-
seth fut assez généreux pour ré-
pondre qu'il les lui céaeroit en'
entier , puisqu'il avoit été assez
MIQU
heureux pour voir son maître et
•on roi rentrer tripmphant dans
son palais.
* MIQXJEL . FERIET ( Louis-
Charles) 9 ué à Auxonne le i^
mai 1^65, de Jean -Antoine Mi-
quel, mgénieur-géographe , sous-
professeur de mathématiques aux
écoles d'artillerie d'Auxonne et de
La Fèce. Après avoir fait debonnes
études , Miquel eut une jeunesse
assez orageuse. S'étant expatrié ,
il obtint du service en Prusse dans
le premier régiment d'artillerie ,
d'abord en qualité de cadet. Bien-
tôt .ses talens lui firent t^btenir de
l'avancement ; il j sèrvoit comme
oificier , lorsque la Prusse étant en
guerre avec la France ,>«t son ré-
giment étant destiné à j prendre
une part active , il déclara que ,
né f<rançais, il ne voulut pas
porter les armes contre sa pa-
trie , et obtint l'agrémâlit /de re-
passer en France ^ oiiil demanda
et obtint du service dans le même
rade qu'il avoit en prttsse et dans
a même arme \ demandant par
réciprocité de n'être pas employitf
dans Tarmée destinée à combat-
tre les Prussiens. Ce fut dfaprès
les plans donués par cet oflicîe»
que l'artillerie légère fut organi-
sée en France sur le même pied
qu'elle l'étoit dans les armées d«
Frédéric. Il continua de s'occuper
des améliorations dont ce corpA
pouvoit devenir susceptible \ elfes
sont consignées dans un M.é-^
moire imprimé ^ Paris , au 3
( «795) , in-4'', 2a pages. Miquel
fut successivement employé aabs
difiérentes armées; en 1*797 ^
étoit attaché en qualité decnef de
bfi^ade à l'arsenal d'Auxonne ,
où il fit exécuter des caissons a
l'usage de l'artillerie légère , ap-
pelés Caissons ff^urtz* Au com-
mencement de l'an 11 ( i8o3) ,
il passa à l'île Saint-Domingae,ea
l
MIRA
cruAlité de directeur commandant
1 arlilierie de la partie espagnole de
cette île à Santo DomiDgo,[et l'ut as-
sez heiireux pour ne pas succomber
à la liiueste épidémie qui y mois-
sonna tant de Ll^aves i^uerriers; Ën^
i3o5, Miquel éà>it repassé en
F^-aiice, et'vivoit retiré dans sa
maison de ci^pagne a Belle"
ViJle , près Paris , où il hiourut
dans les premiers jours d'iivril
.'^MIRA (£ti«ime},i^é k I^alei
MfRA 565
ses amb qu'^ lai-ménie. Il a passé
sa vie dans une société dont il
faisoit les délib«) ; société douce
qaoicm'intime , qiH* la ihort seule
à pu dissoudre. Ses ouvrages por-
tent l'empreinte de son caractère.
Mirabana joi^^noït toujours le sen-
timent à Tcspritl Nous aimions k
le lire comme nous aimons a l'en-
tendre ; mais it aToif si peu d'at-
tachement pour ses productions ,
il craignoit si fort et le bruit et
l'éclat, qu*il à sacrifié celles qi^i
pouvoient le plus contribuer à sa
me f jurisconsulte célèbre , a<(^ocat I gloire. Nulle prétention , malgré
fisearl à la cour saprênie de sa i $on mérite éminent ; nul enipres-
patrie , et grand-^maitre du do- | sèment à se faire Valoir , nul pen-
cbant à parler de soi , nul ^ési;r
ni ap])arent ni caché de se mettra
au-Clessus des aiitres. Ses pro-.
près talenS n'étoient k ses jeuj^
que des droits qu'il avoit acquis
pour être plus modeste. » fDig-
, cours âë M. de Buifon à Tacadé*
f MIRABAUD ( J«an*Bapti8tc • mie française.)* Son anie dr^it^
de ) » •originaire de Provence , [ et fermé ne se corrompit ni ne
maine ro^oT, -mort en t^ 1 1
donné , AUegationes de immu- '
nitate eeclesiéisiicd « qUiéus prû" <
bure Mtitur laïcos cèrarios epis^
copcfum tton gaudere immuni"
tafe eochsiast'œdi
Paris eû 1075 , mort lé ii4 P^ ! ^''^P ^^* attendre une grâce , U
i76o,entrad abord dans la congre- j alla le trouver k son' audience,
gatipn d^ l'Oratoire , et ensuite i et lui dit :' << Monsieur, je vient;
vous dire publiquement que je
gatipn
au service. Mirabaad se trouva
^plusieurs batailles , entre autres
à celle de Steinkerque. 11 ouitta
les armes pourJes lettres, et bien-
tôt ses talèns lui mérîtèrëtit la
protection des grands et l'estime
suis très-mécontent de vous. « L9
ministre convint qii'il avoit tort,
et iui accorda sans délai ce qu'il
étrmâmdoit. Miràbaud s'est fuit
nn nom par les deux ouvrages
de ses confrères. Un philosophe | suivans : I. Traduction d^ ]^
fi^ __i- •. Jérusalem dâîvrée du Ta&se,
Paris , 1734 > a valûmes in - la-,
plusieurs fois réimprimée. C'Ô-v
toit la plus élégante ayant cell^
de M. Le Bt:un , qui a paru pour
la première fois en 1776. Les
grâces du poè^te italien sont £qt%
afibiblies par Miràbaud; ce \r^*
ducteur a effacé de l'original tout
ce qui auroit pu déplaire dans sa
copie; mais il a poussé cettt
liberté un peu loia, etU a mieux
céU^re en a fait ce beau portrait :
« A 86 ans MirabaiidaToit encore
lé feu de la jeunesse et la sève de
l'âge mûr ; une gaieté vive et
douce , une sérénité d'ame , une
aménité de mœars qui faisoient
disparoltre la vieillesse , ou ne la
laissoient voirqtt'avec cette es|)èce
'd'attendrissement qui suppose
bien plus que du respect. Libre de
passions, et sans autres liens que
ceux de Tajaitié , il étoit plus à
*-
564
ivnRA
si| rttraoaker les, défauts qn'lmi-
ter les beautés» U. Roland fu-
rieux jtpuëme traduit del'Ario^te,
1^4* * ^^ quatr|t volumes iii^i2.
Dans 'cette version Mirabaud a
supprimé des octaves eutières. Il
a rencontré le sens de son auteur^
mais rarement ses sraces. « Ce
molle et Jacetum de TArioste ,
cette ur'banitéi cet atticisme, cette
bonne plaisanterie répandue dans
tous ses cbants , n ont été , dit
Voltaire, ni rendus, ni même
sentis par Mirabaud , qui ne s'est
§as douté que TArlosle railloit
e toutes ses imaginations. » Sa
traduction est précédée d'une f^ie
de TAriqsiey d^un jugement sur
cet auteur, et sur quelques-uns
des traducteurs qui 1 fivoient pré-
cédé. ( On a mis sous le nom
de cet académicien , après sa
mort , un cours d'athéisme , sous
lé titre de Système de la nature ,
Londres ( Amsterdan^ ) , 1770 , a
vol. ïn-8^ ; mais cet ouvrage est du
fameux baron d'Holbach , qui
s'emparoit du nom, des écrivams
après leur mort , et leur accor-
doit des ouvrages auxquels ils
n'avoient jamais pensé. On a en-
core de Mirabaud , III. Alpha-
bèth de la fée Gracieuse , 1 734 y
iû-ia. IV. Dissertation sur Von-
fine du monde , réimprimée avec
eaucoup d'auj^mentatiopt , en
ijrSi , à la tété de son ouvrage
intitulé 'Le Monde , son origine
et ion antiquité y Jjondres , i^Si ,
inr8<> j public par (tu Marsais.
V. Lettre ou 'Fon' prouve que le
mépris, dans lequel les Juifs sont
tombés depuis plusieurs siècles
est antérieur à lu malédiction de
Jésus-Chré^t ; réimprimée en
1^69, avec beaucoup d'augmen^
:4atioiis , sous le titre d'Opinions
des anciens sur les Juifs , in- 12.
Ûes DisseKation et Lettre pa-
rurent pour la pr^mièrç fois dans
lllk Jlecueil de Dissertatioas, A^^s*
, MIRA
j fc^dam 1740»^ V. in- irî,rf-cuei nies
I par \jOL Brune, ministi^ protes1f«iit,
OH par J. F. Bernard , qui en fut
Tim primeur. VI.' Senti mens dtfs
philosophes sur la nature de
Vamc ; dans le recueil intitnlé
Nouvelle liberté depcnsej , Ams-
terdam (Paris) , 1743 , în-12 , et
dans le Recueil philosophique
pttblié' par Naigeon , Londres
( Amsterdam), 1770 , deux vol. '
in-i'i.
t I. MIRABEAU (Vietor Ri-
QUETTi-, marquis de ) , d'une an-
cienne famille de Provence , ori-
ginaire de Nazies , l'un aies prin-
cipaux chefs des économistes ,
né à Marseille en 1700, mert k *
Argenteuil près Paris, en 1790,
tout en prêchant la liberté ^ pu-
blique , fut le ^ran» de sa famille.
\IÀmi des hommes , publié en -
1755 , en 5 vol. in-ia , commença
sa réputation. Le style en est dif-
fus , aéologiqne et quelquefois
embrouillé ) mais , au milieu de
ce désordre , on vaitbrillér de)5 -
idées utiles et lumineuses , on
y .trouve de grandes cou noisàan-
ces sur réconomie rurale et po- *
litique , des vues judicieuses sur
les principaux intérêts de l«i so*
ciété* Cet ouvrage, traduit en ita-
lien, a été imprimé k> Venise en
1784* S% Théorie de Fimpdè y Pa-
J ris , 1760 , in-4*' et in-m , ofir«
plusieurs idées saines 8»rles finan-
ces , mêlées de quelques para-
dosiEfS ; mais comme ce n'éloit pas
le moment de les publier , et que
l'auteur avoit trop pçu- ménagé
]es financiers , il fut enfermé à
la Bastille. Ses vues pouvoient •
être bonnes , mais eUes augmen-
toient Ic^ embarras de l'état , qui ,
plongé. dans une.gufirte désas-
treuse , «voit plus laeseiD d'ar- •
gent que de jconaeilâ. 11 «voit déjà
écrit cootre les corvées et en fa-
vQup des adffttBisitJcatians.pnovitt- »
MIRA
'^ales. Ses autres écrits sont ,
l. Les Devoitt , imprimes à Mi-
• lan , au monaiitère ae Saint-Âm-
broise-, en 1770, in-8<*. \\, Edu-
. cation citfile et un prince , Dour-
lac , 1788 f in-^<>. III. Eléniem de
, la phUo&opfiiê rurale ; lia Haje ,
1767, iii-i2. IV. Entretiens ^'un
jeune prince ai^ec son gouverneur,
I publia par Grivcl , Paris , 1785 ,
• 4 vol. in-i3. V. Examen des poé-
• sies sacrées de Lefranc deBompi-
^goan,- 1755) petit in - 13. ¥1.
.jEphémérides du citoyen , ou
• Chronique de Vesprit national et
• Bihliotlièéifue raisonnée desscien-
.oes , qu'il publia eonjoiotemefit
avec Tabbé fiaudeau , depuis 1763
.jusqu'ent 1768 ; eltes fureiJ^ eou-
.tintiées par iM. Dupont (de ^e-
moutîs) ^ à dater de ikiai 17Ô& ,
• )usq4^(et compris le mois de mars
.1773^ l^aris , 1765 et nouées sui-
•vautes , 6n> v«4. in-ia. VIL 11 fut
'. uu des cdLlaboraleurs du Jour-
nal de t Agriculture , du Com-
, fnerce et des Finances , Paris ,
1767-1774 ) 3o Vol. in- 12 envinm.
VIII, Jj^^ns économiques , Ams-
terdam , 1770 , in- 1(2. IX. Lettres
-sur la législation y ou l'ordre lé-
^gal dépÎHwé , rétabli et perpétué,
• Beroe,. 1775, 3 vol. in-12. X.
'JLettres sur le commerce des
. gnnns , Amsterdam et Paris ,
.1768 , in-12. XI. Mémoire sur
• les états provinciaux , 1 757, ift-
' 12 , souvent réimprimé. XII. Më-
■mai^ concernant' Cactivité des
ôtals prov>itwi€Mx , 1787 , iû-8'>.
XilL Philosophie rurale , ou
économie générale ei pat^culière
de l^asriculture , Amsterdam ,
1764» > vol. in-12. ^W>> Réponse
.€iu correspondant à son banquier,
1769, ia - 4*» XV. £*» science
ou les droits et les devoirs de
V homme ^ Lauscinne^ 1 774 i ^^ ^^ *
*XVL Les économiques , P^ris ,
• 1769 , 2 Yol. i»-4** on 4 ^*>^' *""
12. Presse tous ks écri^ de lli-
MlftÀ
-565
fabéau ont été réunis à lâ suite
de l'Ami des hommes , qui avec
ces additions forment 3 toi. in-4"
ou 8 vol. in-12. 11 faut en ei-
c^pter celai oui est intitulé :
Hotrunes k célébrer pour avoir
bien méHté de leur siècle et de
t humanité y par leurs éérils sur
Véconomie politique* Cet outrage
envoyé par Fauteul* au P. Bosco-
wich , son ami ,' a été publié par
ce dernier en français , aBassaiio,
en 3 vol. in-8p. Quant au carac-
tère personnel de Blirabeau , La
Hau^e le peint ainsi dans sdn
Cours de littérature. * l/écotit"
nûste Mirabea») n'avoit , dit cet
bypercritiqiie, qne le degré d'exal-
tation <^ai touche à la* folie* Il
possédoit assez pour dégrader <te
très-belles terres paf des expé-
riences de culture , et dérai>ger
une grande lof tune par des entre-
prises systématiques et des cons-
tructions de fantaisie. Il se fai-
soit Tàvocat du paysan dans ses
livres , et le tourmentoit dans ses
domaines par ses pr^entious Sei-
gneuriales , dont il étoit extrême-
ment jaloux.. ...«.-.. Cet ami ^s
hommes ne faisoit pas entrer ap-
paremment sa famille en ligne de
compte ; car il fut toute sa vie
comme M. de Pimbêche avec la
sienne , et obtint contre tous ses
proches quantité de lettres de ca-
chet../... Il avoit une grande en-
vie d'imiter Montaigne , dont il
n'a pas plus le style que l'esprit.
Il appeioit son incroyable pro-
iusion de mots , n sa chèfe et na-
tive exubérance. » Sa prétendue
chaleur n'est qu'une fftempérànce
d'amom^propre qui abonde dans
ses pensées ; son affection pour
le peuple une aversion jalouse
du mimstère , etc. a
t II. MIRABEAU (Honoré-Ga-
j brîelRiQUETTi , comte de), fils aînc
] du pr^ddeat ^ né k Arles eu Pno
5^
MIRA
vence en 1749 ? député de ee
qu'on a appelé long^temps tiers^
. état par les électeurs de Pro-
. vence aux états-géuéraux en 1 789.
l/excessiye dureté de son père
fut sans doute la cause principale
- des écart$ , des yiees , de la fou-
fue impétueuse et de la baine
implacable dé son fils contre les
. excès du pouvoir arbitraire , dont
il éprouva les rigueurs assez long-
temps pour enflammer , pour ai-
grir une ame toute de feu , un ca-
ractère naturellement impétueux,
et faire d'une vie passée dans la
, fiait des bastilles et les agitations ,
un mélange de grandeur et d'op-
probre , qui inspire 'moins le
mépris que Tadmii^tion. « Cet
homme impérieux et bizarre , dit
. La Harpe en parlant du père
• de Mirabeau , aperçut bien vite
dans la jeunesse de son fils et
. dans le premier développement
de ses Incultes un espnt d'in-
' ^dépendance dont il fut blessé ,
or une supériorité de talens qui
menaçoit sa vanité. Si c'eût été
nncitoyen et un père , il eût pensé
comme ces anciens républicains,
dont le premier vœu étoit d'être
surpassés par leur fils ; mais l'or-
gueil du rang ^t des opinions
n'en avoit fait fait qu'un des-
pote. Il fut jaloux et le fut à Tex-
cès. Il devint un vrai tjran , en
retusant à son fils l'honnt^te né-
cessaire , en traitant .avec une sé-
vérité outrée des erreurs de jeu-
nesse y en lui montrant sans cesse
la rigueur d^un juge , l'autorité
• d'un père et la sombre défiance
d'un ennemi. Enfin, en lui fermant
absolument son ame , il révolta
celle d'un jeune homme fier et
sensible , qui avoit la connois-
sa nce raisonnée de ses droits, et
déjk le premier sentiment de ses
forces. Au lieu dé prendre des
orrangemens convenables, qu'une
grande richesse mettbit à sa dis-
ftlîRA
position , pour payfer les dettes de
son fils , il parut désirer d'enchaî-
ner le génie de ce jeune honnne
par des embarras de fortune, etc:»
Si les fautes , si les vices dû fils
le rendirent fameux , ses rares ta-
lens l'ont rendu célèbre. Les unes
sont moins da domaine de' l'his-
toire que les autres qui influent
sur les destinées de'S' peuples ; en
recueillant tout ce qu'une exagéra-
tion jalimse a rassethblé contre
cet orateur sublime 'qui fut sur-
nommé le Démosthènesfrançms ,
\e ^Jupiter tonnant dans la tribune
devenue veuve après sa'Vuort , ce
seroit ne pas imiter les peintres
qui , avec raison , cherchent tou-
jours à léguer à la postérité des
portraits ressehibians en beau »
ce seroit au couraire couvrir
un héros de haillons. 11 est ce-
Î>endant des dilformités trop sail-
antes pour lesquelles un pin-
ceau véridiqué et impartial ne
doit pas être trop indulgent. Mi-
rabeau fils , après avoir servi
quelque temps en Corse] résolut
à vingt ans , et d'après les avis
de quelques amis de plaisirs ,
d'épouser une jeune et riche de-
moiselle de la ville d'Aix. Les
moyens qu'il eniploya pour ar-
river *a son but furent de na-
ture a empêcher^que cette union
fût heureuse. Le comte , qui ,
cdmme la plupart des jeunes gen-
tilshommes de son temps , aimoit
hc dépense , cherchoit plutAt une
dot qu'une épouse. Passionné
pour l'arjgent encore plus que
pour les femmes , et dans un âge
où l'on méconnoit tout le charme
d'une alli^ice qui doit captiver le
eœur et faire les délices de la vie,
il dissipa bientôt la fortune qu'il
avoit reçue de sa femme , s'endetta
considérablement, etjorça par ses
déréglemens ruineux son père à
le faire interdire par sentence da
diàtelel de Paris. -A a5 ans il fui
MlftA
pbUgé , pajT une querelle particu-
lière,. à fuir de Maaosque > ou il
^fi'éloit retiré après son ihterdic-
tioa , et fut jarirêté. Kenfennë au
chÂteau d'Jf en 1 774 , et transiiéré
d^ là. ^ celi^i de Joux en Franche-
Comtéj îi oWnt la permission dç
se rendre quelquefois k Pontar-
/ lier ; la , il abusa des adoucisse*
niiens apportés a sa captivité , en
scduisaQt Sophie he Monnier ,
femme d^ym président au parle-
ment de Pesançon , belle , jeune
et spirituelle , qui lui inspira le
plus vif amour , ei; consentit a
s'enfuir ^n Hollande avec lui. 11
fut condamné à mort pour ce
rapt , et , ajsint été encore arrêté^
il lut ramené eii France. Renfer-
mé au doujon de Viucenues en
1777 , il y resta jusqu'au mois de
décembre 1780. C'est dan^ cette
§rison que pour charmer l'ennui
e la solitude , et modérer la
fpugue de ion imagination en
oecupant l'esprit , il se livra tout
entier k l'étude et au travail. Il
j traduisit Tibulle, les Baisers
de J«an Spcond et' quelques Poé-
sies erotiques. Le premier acte de
sa liberté fut de réclamer devant
les tribunaux sa femme qui re-
fusoit de se réunir k lui. Il
Ï>Iaida lui-même sa cause au par-
ement d'Aix ; mais , malgré toute
son éloquence y il perdit son pro-
cès , et sa femme obtint sa sépa-
ration. Il dit naïvement lui-même,
#r Qu'en voulant se rapprocher
d'elle , c'étoit pour se rémvestir
de soixante mille livres de rente» .
Purieux de n'avoir pas, réussi ,
et voyant que , malgré qu'il edt
parlé de sa femme dans les ter-
mes les plu^ respectueux et les
jplus tendres ; qu'il l'eût présentée
comme un ange dé bonté , de
douceur et de pureté , elle per-
«istoit opiniâtrement k vivre sé-
parée de lui, il l'accusa k son
tour d'it^déiité grave .^ et pro-
MIRA 567
duisit une lettre déjà ancienne ou
elle donnoit prise elie-méme a cetle
accusation. Alors les juges ar*
guant de cette phrase du chancer
Fier d'Aguesseau , « Un mari qui
accuse sa femme n'a pas le droit
de demander la réunion », déboiir
tèrent Mirabeau de sa requête.
Ainsi , rarement voit-on les al-
liaoces contractées par les couve*
naoces de naisfluice ou de fortune
être aussi heureuses que cellçn
que le cœur seul assortit. Mira*
beau ayant été .ehargé, quelque
temps stfjftès sa piise en liberté ,
parle ministèi-e , d'une mission
secrète en Prusse , j fut témoia
des derniers imomens du gtand
Frédéric et du commencement di|
règne de son successeur, dont il
dévoila lecaractère et les foibles-
ses dans son Histoire secrète de
la cour de Berlin , qui parut en
1788 , et fut brûlée par arrêt da
parlement de Paris, Revenu en
France au moment où les esprits
fermentoieut et faisoient presseii-
iir la révolution , la noblesse de
Provence le rejeta des élections ;
mais , nouveau Glodius , il re-
nonça aux droits de sa nais-
sance , ^^Éa titre de comte , loua
un magflm-^ j plaça cette en-
seigne , Mirabeau^ marchand d&
draps y et parvint k se faire élire
député du tiers - état d'Aix. On
raconte k cette occasion la répoase
qu'il fit k quelqu'un qui vint lut
annoncer sa nomination : « J'en
félicite la nation...» Cette réponse
annonce ou l'extrême orgueil qui
le caractérisoit, ou le sentiment de
sa propre force. La cour de Ver-
saiUes , k qui il ne^restoit plus que
la stérile ressource des épigram-
mes , l'appela dès-lors Le Ôomle
Plébéien; d'autres depuis l'appe^^
lè^e^t Dé^fuif^gu^t d^utres ro^a-
listej d'autres despote , d'autres,
enfin républicain. Ce qu'on peut:
avancer d'après tout ce qu'a dit
568 MIRA
et écrit Mirabeau , c'est qu'il, ëto^t
graiid partisan de la monarchie ,
et qu'arrivant dans cette assem-
blée formidable où il s'est signale
d'une manière si éclatante , en-
core tout meurtri des coups du
pouvoir arbitraire , il ne ~se dé-
'chaîna si violemment que par
•l^eprésanlles contre l'abus qu'en
-fttoîent fait k son dgard lés dé-
posita-ires des autorités d'alor^ ,
•et c'est peut-être ce qui a fait
"dire,- avec une sorte de raison , que
soû patriotisme apparent n'étoit
^ue le voile dont il couvroit ses
«aines particulières , ses passions,
ou l'ambition tle se faire redouter
|>our se faire chèrement acheter ou
parvenir au ministère. Mais qu'im-
portent les motifs d'un homme ,
quand il se distingue et se dévoue
pour une grande cause? jamais on
to'aeeusera , aVec quelque raison ,
Mirabeau , malgré ses écarts ,
dWoir seulement conçu la pos-
sibilité d'établir une " démocra-
tie dans un aussi vaste état que la
France. Cela est tellement vrai
tt'on Ta entendu dire la veille
sa mort : « des pyginêes sont
bons pour abattre, mais il faut
des hommes pour reconstruire, et
BOU8 n'en avons pas.JkAprcs la
pëance dn aS juin, Mrde Brézé
«yantappoTté al'assemblée natio-
Ba!e Tordie du roi de se séparer ,
Mirabe<':u lui répondit fièrement :
u Allez dire èi votre maître que
moas sommes ici par la puis-
ssnoe du peuple , et que nous
nen sortirons que par la force
âe» baïonnettes. » Après ces pa-
jcoles il fit sur-le-champ pronon-
cer IHnviol'abilité des députés.
Bientôt après il fît demander par
l-âssemblée (a formation dei gar-
dés nationales^ l'é^oignenient des
trp<a)^es qui eavironuaîent Paris ,
}e renvoi des miniatres , fit rejeter
MkUe èé la banqueroute , pro-
posa de uatiodcrtiser la dette pu-
3:
MIRA
blique, soutint le f^etQ ms^enetf^
en terminant son opinion par c€^
mots remarquables : « Si le roi
n*a pas ce veto, j'alinerois mieux
vivre à Constat/tinople qii'à Pa-
ris. M Un bel organe , une grande
chaleur dépensée, un choix d'ex-
pressions faites pour entraîner les
àuditeuri»} une assurance extrême
qu'on pourrpit appeler une niA£«
audace, jointe a la présence d'es-
prit par une adresse qui est uu
modèle d'éloquence là plus rare',
des gestes expressifs et non forcés^
un air imposant et souvent dé-
daigneux , un m;<iutien noble ,
un œil sévère, eniiu toutes qui ,
dans un orateur , peut contribuer
à persuader, a éblouir, à captiver,
tels furent les moyens qui assu-
rèrent à Mirabeau Tempire de la
tribune ,4'oii il sembloit parler à
la France entière. Il y discuta les
principales questions du droit
ÎnM'ic et les diverses parties de
'administration ; fit déclarer les
biens du clergé propriété natio-
nale ; il paVla sur la sanction
roj^ale, sur le droit de faire la
paix ou la guerre , qu'il regarda
comme inhérent au pouvoir exé-
cutif; sur la constitution civile digi
clergé qu'il attaqua en disant :
« Je crains bien que cette consti-
tilution cÎN île n'altère la nôtre » ;
sur la succession au trône « sur
la question de la régence , sur I9
la propriété des mines , sur la
destruction de lu féodalité. « J'ai
été , je suis , je serai , disoit-il,
jusqu'au tombeau l'homme <fe la
liberté publique. Malheur aux or-
dres privilégiés, si c'est là plutôt
éti'e l'homme du peuple que de:j
nobles ; car les privilèges finiront,
mais le peuple est ^eroel ! » Ce
même homme qui fut accusé par
le châtelet dans le sein de 1 as-
semblée, qui se vengea par qa dé*
cret 'd'à voir pris paj*t.à\iix troubles
du 6 octobre et d'avûii* cofitiibu^
MI il A
à faîte jnsurger la capitale, eVIeva
iur la fin de sa carrièrt; contre
les i'anatiques de liberté quil n'ai-
nioit pas plus que les fanatiques
religieux , et annonça qu'il dévoi-
lejoit les factieux par-tout où il
les verroit i^jjir. On parut croire
que ce discours avoit été son arrêt
de mort. Frappé d'une 'maladie
subite et qui ne fut pas de lôn«jue
durée, tous les partis s'accôsèient
mutuellenient de l'avoir fait em-
poisonner. Il expira le 2 ayrd 1 791
'a huit heures au matin. L'ouver-
ture de son corps ne présenta,
suivant le rapport des médecins ,
aucun indice cie poison. Mirabeau
étoitâgéde42ans,et avoit conservé
jusqu'à l'instant de sa mort toute
sa tête et sa fermeté; le matin
mêmeil avoit écrit ce billet: «Non,
il n'est pas diflicile de mourir. »
On lui fit de pompeuses obsè-
ques. Jamais- la capitale u'avoit
vu de cérémonie lugubre plus
majestueuse. Tous les spectacles
furent fermés , l'assemblée nàlio-
lîaîe toute eutière,les ministres^ les
membres de toutes les autorités
formèrent un cortège imposant ,
quitehoit plusd'ime lieue, et dont
la marche dura quatre heures.
Une foule immense de citoyens
de tout âge , de tout sexe> s'étoit
réunie autour de son cercueil qui
fut transporte au Panthéon et
'placé à coté de celui de Descartes.
il eu fut retiré par ordre de la
convention lors du trion^phe de
la démagogie la plu$ effrénée , et
Marat fut mis k Fa place de celui
qui Vouloit faire la guerre aux fac-
tieux. Mirabeau , aune taille or-
dinaire , mais d^une forte corpu-
lence , avoit les traits défigurés par
la petite vérole , ce qui lui t\t écrire
un jour a sa femme : «Je désire que
mon fils soit moins laid que son
père. »H avoit de très-belles mains
qui lui avoientj disôit-if V ^âit faire
piu3 deconquétes qucsaflguji'e. 3«
f m
MIRA 009,
tête, ombragée d'unqforét de che-
veux qu'il avoitgrand soin de faire
artistement friser , avoit quelqu'a-
nalogie avec celle du lion. Parmi
grand nombre d'épi tapkes qui
lureut faites pour lui , on remai^
que celle-ci de M. Fiévée :
Si de la lîbeaé tu inéconnoh Vempite ,
Si ton cœur ne s'iimeut , en voyant ce coai-
beau ,
Eloigne - toi , profane j uo seol mott ctoîf
suffire ;
Ici repose Mirabeau.
L'enthousiasme pour cet homme
étoit tel , que l'annonce de sa
mort répandit une tristesse giî-
nérale. On vojoit des hommes se
rencontrer , se serrer la main , et
^verser des larmes , en ne se disant '
que ces mots : Mirabeau, nest
plus ! Pour bien apprécier cet *
homme célèbre , peint si diver-
sement par les diâerens partis,
il est , intéressant de rapporter
ce qu'en ont dit plusieurs écri-.
vains. La Harpe en parle ainsi :
« Mirabcîau étoit né avec une ame
ardente et forte , un génie puis-
sant et flexible , une vivacité d'i-
magination qui ne nuisoit eu rien
à la justesse des idées ; un peu-
chant effréné pour le plaisir, joiut
à la plus grande facdité pour le
travad , et un tempérament ro-
buste , capable de suffire e^même *
temps et au travail et au plaisir ;
une activité de pensée qui sem-
bloit dévorer tous les objets , et
une promptitude de mémoire qui
les enJ3rassQittous. !Né d'un père
qui avoit de l'esprit et des con-
noissances , son éducation fut
soignée comme elle pouvoit l'être
alors y mais les hommes têts que
lui font toujours la leur „ et son
caractère et les circonstances lui
procurèrent bientôt la plus rude ,
mais aussi la plus instructive de
toutes 4 cplle du ii^alheurf. Sou
premier ennemi fut son pèr^.» —
JU'uu de ses coUég^ues a l'as*
570 MtRA
urabiée nationale a dit : « Mîr
i^bean ayoit un grand caractère ,
^es taiens rares , quelquefois su-
blimes ; un choix unique d'ex-
pressions , une connoissance pro-
Ipnde de la tactiqtie du cœur hu-
main ; mais il étott despote par
essence, et s'il eût gouverué un
0mpire , il eût surpassé Richelieu
en orgueil , et Mazarin en poli-
tique. INaturellement bilieux , la
moindre résistance Tenflammoit ;
et lorsqu'il sembloitle plus irrité,
ses expressions en acquéroient
plus a 'élégance et cl 'énergie.
Grand comédien, $on organe et
sfm geste ajoutoient un nouvel
intérêt k tout ce qu'il disoit.... »
Unautrepuhlicistèdit; « Mirabeau
est , comme Catilina , un de ce;^
hommes qu'on s'est accoutumé k
regarder avec une sorte d'éton-
nement j et qui rendent leiu»
nom imposant quoique rien ne
le rende respectable* » Singulier
|>àr ses talens , il le lut peut-être
davantage par sa destinée. Il
s'étoit aimoncé dans le monde par
ses déréglemens ', et lé public ,
forcé de le juger sur ses mœurs ,
avant d'avoir pu connoître ses
lumières , sembloit , par son mé^
pris , l'avoir condamné k l'obs-
curité. Dans l'assemblée najtio-
nale, peu d'hommes ont montré,
en traitant les plus grandes ques-
tions, des principes degouverne-
Ëhcnt aussi sains et aussi étendus,
lorsque cette puérile émulation
de popularité qui a si souvent
égaré les- opinions , ne Fa pas
jeté lui-même hors des voies na-
turelles de son esprit. Entraîné
par l'ascendant que ses passions
prenoient sur lui, il en étoit rare-
ment avenelé. » — « On voit mal ,
dit encore M* S. ***, parce qu'on
A la vue courte. La grandeur de
l'esprit porte naturellement au-
delà de rerreor. Celui de Mira-
beau i sapéineur a 6oa ame ^ le
MIRA
portoit au r delà des ïoihlesse»
auxquelles il àvoit jcédé ,des io^
térêls qu'il n'a voit pas su , mépri-
ser. Il se jugeoit lui-mâçpe ,. il-
jugi$oit ceux qui rei^urôieat >
ceux qu'il seryoSi , ceux qui J'a-
voîent servi , il JeS méprisoit.
Ijorsque la diversité <|es vues et
dçs craintes ébradk>it les cou-
rages , divisoit les pensées-, hsif
lançoitles résolution^ , il montoit
k la tribune , et rîi^cisron;0Ani-
mençoit k se fixer .*:. tfMXies les.
attentions alloient .^u-dev;^n( ém
sa parole ; il parloit et frappoii
au D ut, ; il a voit ' soulagé tous ies
esprits ]>ar les ressour|ces dusieo^
e^ personne ne croyait, avoir
droit de s'étoniier de n'avoir pas
trouvé ce que Mirabeau avoit.
conçu. Tel a été cet homme dont
la vie fut si scandaleuse^ qii'en par-
lant de ses talens on crl^nt près*
que d'orner ses viees de qualitéj
trop brillantes > et qu'on n'oserait
se permettre de lui chercher des
vertus , et que même , lorsqu'ea
niourant il emportoit le dernier
espoir du retour k l'ordre ,;on se
fdt reproché de le regretter trop
amèrement ; c'est ce qui manqua
k sa douleur. Il manqua a celle
qu'excitoit la mort de Mirabeau
tout ce qui pouvoit la rendre
touchante } il y manqua ce sen-
timent exempt de toute persoii-
' nalité , qui s'attache aux vertus
et est indépendant de l'espé-
rance. L'homme nécessaire peut
Compter sur des regrets , cha-
cun le pleure pour soi ; mai& il
n'appartient qu'k l'homme juste
et bon d'être pleuré pour lui-
même.» — Voici une opinion diffé-
rente sur lui : «Le nom ue Mirabeau
est lié inséparablement k Thistoire
de notre révolution; on se sou-
viendra de l'un aussi long - temps
Î[ue l'on gardera la mémoire de
'autre; e'est dire assez qu'on n'bu-
bHera jamaii cet homme, extrkor*
MIRA
^ÎTiilîre , qui exei^a ds^ns l'assem-
blée nationa te une si ^praDdepuis-
sance de parole et d'audace; qui ,
après -avoir déployé avec trop
•de succès les taleus d'uD tritntn ,
et entrepris d'arrêter le tdrrent
que lui - même avoit déchaîné ,
mourut avant que d'y avoir
réussi , d'autres disent pour l'a-
voir essayé^ et emporta des rev
grets presque universels , qui ne
tnrent que tfop justifiés pitr les
événerfieiië dovit^a mort fut bien-
tôt suivies » Mii^ beau , sa rie, ses
écrits , ses opinions , sont encore
au|ourd'hui pour nous un sujet
d'étowneitlent , d'intérêt et de cu-
riosilé/La^faaine et le mépris peu-
Vef>t'se mêler k ces sentimens
dans^ l'esprit d'un grand nombre
de per$oni^s ; mais ils ne peuvent
lesy ^(Foiblir. Enfin un autre parle
ainsi de Mirabeau : « La destinée
des hommes extraordinaires ,
cfîiels «pilaient été leur condition ,
- feur Caractère et leurs taleos , fut
toujours d'exciiev la haine et l'en-
vie ; eeui: que la nature a placés
dans des conjonctures difficiles ,
et destinés à une grande influence
sur les évéliemens , ont dû né-
%cessairement être plus que les au-
tres en'butte à ces deux passions ,
parce que l'ambition est la plus
naineuse de toutes , et que leur
course politique a froissé ou i^en-
versé plus d'mtérêts particuliers.
Qu'ont fait alors leurs ennemis ?
Us ont voué une guerre impla-
cable à l'homme dont ils ne pou-
voient abaisser ou atteindre la
hauteur ', petits ou grands , foibJcs
.ou forts j ils' ont nié ses vertus ,
grossi ses défauts , exagéré ses
torts , empoisonné ses intentions;
ils l'ont accusé de tout le mal fait
|>endant sa vie publique ; ils ont
méeoomi ou attribué k d'autres le
bien qu'fl a pti faire ; enfin ^ ils
ont fouillé dans les obscurités de
fl^ vie pritée^ p<»iir {^«bli^ir' el
H
MIRA 571
envenimer les fautes que Fige et
les passions font pardonner h.
tous les hommes , excepté aux
grands hommes à qui l'on ne par-
donne rien.» Qui ne reconnoîtroît
pas , au détail de cette persécutîofl,
toute la vie politique de Mirabeatf?
Ecrivain profond et hardi , publî-
ciste éloquent et populaire , il •
dà s'attirer l'animadversion de
ses rivaux littéraires et politi-
ques ; aussi , non contens d'avoir .
épuisé les calomnies sur sa con-
duite publique, ils se sont appli-
qués et ils ont réussi à' en faire,
au moins pour les esprits niai*
veillans et superficiels , un mo-^
dèle de corruption et de per\'er-
sité. Et pourtant quel étoit donc
cet homme décrié d'une manière
si outrageante ? Qu'oti le demande
à ceux qui l'ont bien counu. li
étoit sensible, bcm et facile jus-
au'à la foiblesse; sincère et con-
nant comme un enfant^ capable
de dévouement , de reconnoîs-
sance; incapable de dissimulation^
de haine, (Tinjustîce; ennemi des
charlatans de polititrue et de mo-»
raie , de religion'et ae littérature r
voilà , il faut le dire , ce qui l'a
voue aux fureurs du parti qui
l'accuse. Encore une foïs , Mira-
beau , dorié par la nature des ta-
lens les plus éminens , étoit des*
tinépar elle aux persécutions qu'é-»
prouveront toujours les homme!*
supérieurs : les circonstances l'ont
malheureusement placé pendant
presque tcjute sa vie dans das si-
tuations, telles que ses qualités et
ses défauts dévoient lui nuire éga-
lement. Sensible et passionné ^
l'amour a été pour lui Une fièv^
ardente , exaltée par des dégoûts
domestiques et quelques abus
d'autorité : fier et irritable , quel-*
ques injustices l'ont révdhé j et
après l'avoir entraîné dans de
triste» égAfemetis , le détachèrent '
d'uBe {rariie de sa famille , qu'il
^72
MIRA
crut k tort incapable de lui par-
.donner et de lui rendre son af-
fection : trop noble pour croire
à des haines étern<^lles , il a . été
Ironipé par des réconciliations
perfides; il a toujours parlé de ses
torts avec rjuiprudente généro-
sité qui les exagère pour les mieux
réparer , et il a fourni à ses en-
nemis leurs armes les plus em-
poisonnées. Que l'on cherche au-
Îourd*hui ses anciens amis , on
es trouvera dans les premières
places de Tétat ; on. les verra ,
illustrés par leurs vertus et par
leurs services , nourrir encore ,
après quinze ans , des souvenirs
d'attacnemept invariable , d'es-
time réfléchie , d'admiration pas-
sionnée pour Thomme dfpnt Taf-
feciion les honoroit , et que leur
fidélité honore. Si , après avoir
jugé ainsi son caractère , on veut
ensuite JM|;er la conduite politi-
que de Mirabeau , qu'on se sou-
vienne <\ue depuis huit ans Na-
poléon A fait ériger deux fois sa
^statae pour la salle de ses conseils,
et pour le palais du sénat. UE-
loge du grand %Condé comparé
aOec Scipiori V Africain Fut le pre-
jnier ouvrage de Mirabeau. Il le
fit et le prononça. à l'âgée de 17 ans
danslà pension militaire de l'abbé
Chbcqnart. D'autres écrits plus
considérables suivirent bientôt ce-
luirci. Les principaux sont , I.
Histoire de la monarchie prus-
sienne sous Frédérie^le-Grand ^
8vo#. in-8"et4vol. in-4" ; ouvrage
annoncé avec emphase , et qui n'a
pas soutenu sa première réputa-
tion. Ce n'est , en quelques en-
droits , qu'une compilation indi-
feste , qu'il avoit achetée du major
lauvion. II. Collection de ses
travaux à l'assemblée nationale ,
1792,' 5 volumes in-8°. Ce recueil
sert à le faire connoître comme
politique et comme oratear. 11
triomphe datas io^i ce qui po^
MIRA.
I s^r 1e^ bases de la vérité , Jde la
I bcrté et Je la justice ; mais dans
les causes équivoques , il use des
artiiices de tous les rhjé leurs , se
jetant dans le$ hors^d'çeuvre ,
combattant les objections. Coibles,
écartant les fortes , .sédniàaat le«
simples par des ruses oratoires ,
rassurantles timides par le tonde
l'assurance^ s'emparant des an-
tres par des illusions batteuses.
II perd presque tout à la lecture ,
et l'écrivain est au-dessous de
l'orateur. Il avoit le précieux
avantage de la présenpe d'esprit.
Il se possédoit lors mc-me qu'on
iecroyoit en fureur ; et rarement
doifna-t-il prise s^f^^ui a §es en-
nemis en passant la > mesure tra-
cée par les bienséances. Animé
par des haines personnelles , il
s'abandonnoit facilement aux
mouvemens qu'elles lui inspt-
roient , sans cependant se livref
aux invectives et. aux injures.
Jll . Lettres originales de Mira-
beau ,. écrites du donj/>n de Vin-
cennes, contenant tous \es dé-
tails sur sa vie privée , ses mal-
heurs et ses amours avec Sophie
Ruffey 5 marquise dé Le Monnier ,
4 vpl. in'8*, 1792. Parmi .quel-
ques négligences de diction et des
fa utes de goût , on voit briller dans
ces lettres de la passion et quel-
ques beautés. IV. Histoire secrète
de la cour deBerlin\ 2 vol. in- 8'.
V. Des Lettres de cachet , in-8*.
Dans cet ouvra g« , b€auco^p trop
diflus , qui parut en 1782 , après
dix- huit mois de détention de
i'autcnr au donjon de Vinc«anes,
il prouve avec énerffie que ni la
justice j ni le droit naturel. > ni
notre droit pu^ic, n*t permet-
taient d'attenter à la liberté indi-
viduelle sans un jugemeirt lé^al,
et c^e les lettres de cachet étpient
non seulement tvranuiques, mats
impuissantes et mntiles dansleurs
câeltf, Vi. Traduction de ia»-
I
J
MIRA
glaîs de VVatson , confomîcment }
avec Durival , de rHisloiie du rè- j
gne de Philippe 11 , roi d'Kspa- j
gae , Aoîsleriiam , 1777» 4 ^'"*^«
iii-i!2. VU. Di-verses brochures
relatives k des matières de politi-
que et d'adrtlinisf ration, telles que
le premier cahier de la Galerie
des étati'gènéraiix , ou il traça
Itii-raôme son portrait sous le
nom àHramba; MEssài sur le des-
potisme , dont la troisième édi-
tion est de 1 792 ; V Espion dé-
véiiisé ; le Métnùire snr les ac-
tions de la compagnie des eaux
de Paris y écrit virulent auquel
Beaumarchais répondit avec es-
prit et avec une grande supério-
rité quant à la forme, car pour
le fond Mirabeau paroît avoir
raison ; la Théorie de la royauté
€t après la doctrine de Milton ;
les Mémoires sur rétablissement
de la banque de Saint-Charles ,
rprdre de Cincinnatus , la caisse
d'escompte , l'agiotage , etc. Mi-
rabeau eut un style un peu plus
l^urd' dans ce d,èrnier opuscule
qpe dans les autres. On rit de
le voir attaquer les agioteurs ,
dont on crovoit qu'il avoiit sou-
vent partagé les bénéfices ; ce qui
lui mérita cette épi gramme de
Rtvarol : '
Puisse ton homélie , à pesant Mirabeau ^
Assommer les fripoas qui g&tent nos
adirés!
Ub voleqr converti 4oic se lalre bourreau ,
£t pricber sur Téchelia en pendant ses
confrères.
VUI. Erotica Biblion , ouvrage
licencieux et rempli d'obscénités ,
oit l'auteur a prétendu prouver
que, inaleré la dissolution de nos
mœurs , les anciens y et sur-tout
les juifs , étoient beaucoup plus
corrompus que nous. U ne se
répandit que quatorze exem-
plaires de la première édition
d« ce| écrit : la police ayant fait
' saiftir Us «utres. Nous passerons
MIRxi
5-55
SOUS silence quelques antres ou-
vrages indécens et indignes d être
lus : le Libertin de qualité , pro»
duction dégoûtante ; le Rubivon ,
et divers Mërnoires satiriques '
contre son père , se mère et son
épouse. Feu M. J. F. Vitry , an-
cien employé vau ministèi'e des
relations exttTÏeures , avoit i^e-
cueilli et mis en ordre les lettres
qu'il avoit reçues du comte de-
Mirabeau , son ami , et que l'on
peut regarder comme une suite
immédiate , on diroit presque né»
cessaire , des lettres sorties du
donjon de Vincennes en 1777 ,
7B , 79 et 80 , dont il a paru neuf
a dix éditions depuis 179^* Il y
avoit joint l'extrait de 7 volumes
de mémoires et d'obsçrvations
que Mirabeau 6t paroitre avec
une incroyable rapidité dans 1» :
cours de l'instruction du procès
c[u'il eut k soutenir contre la fa«
mille de madame Le Monnier. Là,
Mirabeau , toujours le même , re»
parolt ce qu'il fut à rassemblée
cons^tuante. On trouve dans
cette collection , i* la véhémente
f/iafri^e que Mirabeau publia con-
tre le substitut du procureur du '
roi , et qu'on appela xlans le -
temps sa Pkilippique ; 3° sa plai-^
doirie au parlement d'Aix j 3^
plusieurs morceaux de son mé* •
moire au grand-conseil ; 4^ une
conversation singulièrement bar*,
die qu'il eut avec le garde des
sceaux, « conversation long-temps
célèbre , et qui restera , dit 1 é-
dîteur , comme un monument cu-
rieux de la fermeté courageuse
avec laquelle il savoit repousser
les hauteurs et les vexations de
■l'autorité ministérielle de ce ■
temps-là. »
tpn. MIRABEAU (Booiface
RiQUETTi , vicomte de ) , frère du
précédent , colonel du réaiment
de Touraiue > servit avec (ustinc^ .
574
MIRA
A
lioB en Amérique , et j mërlla
la croix de Saint-Louis et celle
de Cincinnatus., Nommé député
aux états-généraux par la do-
Messe du limousin , il s'opposa
avec chaleur k la Téunion des
ordres j et lorsque le roi l'eut
ordonnée , il brisa son épée en
quittant sa cbambre , déclarant
que dès cet instant la monarchie
éloit détruite. Il parla contre
l'abus des pensions , l'envahisse-
laent des biens du clergé , et se
déclara pour la liberté des opi-
nions religieuses y k condition
qu'il n'y auroit qu'un culte pu-
blic. On le vit défendre ensuite
lesparlemens de Metz et deven-
ues , accusés d'incivisme , pour
parler le^ barbare laogag;e de ce
tcmps-la/ Au mois de juin 1790 ,
$on régiment, en garni !»on k Per-
pignan , s'étant mis en insurrec-
tion , Mirabeau se rendit dans
cette ville pour tâcher de le faire
rentrer dans le devoir ; mais
n'ayant pu en venir k bout , il
partit, emportant les cravates des
drapeaux. Cet enlèvement causa
nne rumeur excessive ; il fut ar-
rêté en route , et relâché par or-
dre de l'a8seml>lée. Bientôt après ,
Mirabeau émigra , et leva une lé-
gion sous ses ordres , qui servit
avec bravoure pendant toute 1&
guerre, et accompagna ensuife le
prince de Coudé en Pologne. Il
mourut, k la fin de 1792,6k Fri-
bourgenBrisçaw. La grosseur ex-
traordinaire de ce député , et son
penchant k boire , Pa voient fait
surnommer MirabeaU'Tonneau,
Sa physionomie étoit belle et
pleined'expre^sion. Douédebeau-
«oap d'esprit naturel , toutes ses
sailRes étoient vives et piquantes.
Son frère lui reprochknt d'altérer
trop souvent sa raison en buvant
avec excès : «De quoi vous plai-
gnez-vous, lui répondit -il? de
tous les vices de k famille» vous
MIRA
ne m'avez , conr<me cadet , laissé
que celui-là.» Cette réponse rap*
pelle ce mot du comte : «Dans
une autre famille^ disoif-il , mon
frère seroit regardé comme un
mauvais sujet et an génie; dans
la nôtre , c'est un sot et un hon-
nête homme » Ce dernier s^étoit
battu etavok été blessé : letomte,
qui ne passoit pas pour brave,
vint le voir : « Je vous reiWercIo
de votre visite , lui dit le malade,
elle est d'autant plus gratuite ,
que vous ne- me mettrez jamais
dans le cas de vous en rendre une
Êareille. « Le vicomte de Mira-
eau à écrit, au commencement'
de la révolution , . «ne foule dû
Chansons et de petites Satires
contre les cbangemens xjui sVipé-
roient ; plusieurs furent insérées
dans le journal qui prit* le nom
d'Actes des Apôtres. La plus sail-
lante est intitulée Lanter*ne ma*
gique nationale , 1 789 , 3 numéro»
in-8«.
MIRABELLA (Vincent),
d'une famille origina ire de France,
mort a Motica en Sicile en.
1674^ *'^^^ ^^^^ ^° ^^^ P^^ ^^^^
Histoire fort rare , même en
Italie , de l'ancienne Syracuse.
Elle fut imprimée k Naples en
i6i3 , in-folio, sous ce titre :
Dichiarazione délia planta délie
antiche Syracuse, L'auteur y ex-
plique avec sagesse plusieurs
méaailles relatives k cette ville ,
et V donne la liste et l'histoire des
princes qui l'ont possédée. On la
trouve aussi dans VAntica Sjrna^
cusa de Bonanni, Paierme , 1717,
<2 vol.in-fol.
MIRAMION ( Marie Bon nead ,
dame de ) , née k Paris le 2 no-
vembre 1629 , de Jacques Bon-
neau , seigneur de Ruuelle , fut
méfiée en it)45 k Jean-Jacques
de Beauharnais , seigneur de Mi»
MIRA
jiamîan , qui mourut la même an-
née.. Sa jeunesse , sa fortune et sa
beauté la firent rechercher , mais
inutilement, par tout ce qu'il y
aVoit de plus distingué et de plus
aimable. $aÀsi-Rabutin , violem*
ment amoureux dl^elle, la fit enle-
ver, h» douleur qu'elle en éprou-
va 1^ jeta dans une maladie qui
la conduisit presqu'au tombeau.
Dès qu'elle eut recouvré sa santé,
elle remploya à visiter et li sou-
lager les pauvres et les malades.
Jjes guerresi civiles de Paris aug^
mentèfeut le nombre des miséra-
bles, de cetie .grande ville. Ma-
dame de.fMiramioji, touchée de
leurs ijiQ^lheurs , vendit son col-
lier, estimé q4><^^ livres , et sa
vaisselle d^a^pg^ut. EWe Jbnda en-
suite la mai^n du Reluge pour
les femmes et les filles débau-
chées qu'on enfermeroit malgré
elles ; et la maison de Sainte-Pé-
lagie p^ur celles qui s'y retire-
roi ent de bonne volonté. En 1661
elle établit une communauté de
douze 4iUes, appelée la Sainte-
Famille,, pour instruire les jeunes
personnes de leur sexe , et pour
assister les malades. Elle la réu-
nît ensuite à celle de Sainte-Ge-
neviève , 0ui avoit le même objet.
Ses bienfaits méritèrent (qu'on
donnât à ces filles le nom de
Datnes nUramionnes, Elle fonda
'dans sa maison, deux retraites
par an pour les dames , et quatre
pour les pauvres. Cette commu-.
nauté étoit une de celles de Pa-
ris où le sexe recevoit la meil-
leure éducation. Le dévouement
héroïque et la profonde sagesse
de madame de Miramion v sub-
\ sistoient toujours , et de plus ses
vertueuses disciples y exerçaient
les devoirs de j'hospilalité. Les
pauvres y étoient saiiniés , pansés
et médicamentés de leurs mains.
Madame de Miramion conduisit
sa famille avec une prudence et
MIRA «17$
one régularité admirable. Elle fk
un grand nombre d'autres (cuvres^
de piété et de charité , et monruC
le 24 mars 1696. Le roi eut pour
eUe une erande considération ,
ainsi que les évêques et les ma-
gistrats ; mais elle ne' s'en servoît
qu'avec réserve, et plutôt pour
les autres que pour elle • même.
— Sa fille , mariée au président
de Nesmond , et dont la maison
étoit contiguë k la sienne , ée fit
un devoir d'en prendre soin après
sa mort. Devenue veuve, elle s«
fit dévote en titre d'ollîce , sans
quitter le monde qu'autant qu'il
fallut pour vivre dans la réserve
sans s'ennuyer. Ce fut la première
femme de son état qui ait fait
écrire sur £|a porte Hôtel de NeS'-
rnond. On en rit , on s'en scanda^
lisa ; mais l'écriteau demeura^ et
servit d'exemple. C'étoit une créa-
ture suffisante , aigre , altière , s'il
faut en croire le satirique Saintr
Simon. L'abbé de Choisy a écrit
1a Vie de madame de Miramion ,
Paris , 1606 , in-4*'* Les remèdes
de madame de Miramion ont été
souvent employés avec succès.
* MIRAMONT ( Magdeleine 1^
Saint-Nxctaiae , dame de Saint-
Exupéry et de ) , fille de Nec-
taire , bailli des montagnes d'Au-
vergne, et de Marguerite d'Es-
tampes , née vers l'an iSaô ,
épousa, le 29 mai k548, Guy de
Miramont , seigneur de Saint*-
Ëxupery* I^ dame de Miramont
fut une véritable héroïne. Veuve
de bonne heune , encore jeune et
belle, entourée d'adorateurs, elle
ne cessa point d'être vertueuse;
mais cette vertu , assez rare ,
n'est pas son seul titre à la célé-
brité; elle se distingua de plutf
par son courage militaire; elle
soutint le parti protestant avec
succès ; fit ]^ guerre k François
de Mozière ; seigneur de Montai^
576 MIRA
lieutenant de roi dans la Hante-
Aavergue. Elle marchoit à la tête
dVne cavalerie de soixante gen^
trlshommes « qui suivoienC , 1 dit
dlAub^gnë , le di*apeau de Tamoar
et le sien ensemlïle , presque tous
brillant pour elle , sans ^ite ja-
mais aucun se soit pu vanter d'une
caresse deshonnôte . » Elle battit
en plusieurs rencontres • les trou-
pes da lieutenant de roi ; enfin
celui-ci ajant rassemblé plusieurs
troapes, vint, en i5yi, ravager
les environs du château de Mira-
mont. .La dame réunit aussitôt
plusieurs corps de troupes* ,
marcha contre Montai, et , l'ajant
' rencontré , elle dit k sa petite ar-
mée : « Faites comme moi. »
Aussitôt avec quinze cavaliers
elle prit le galop, et il y eut là
une escarmouche assez vive. Pen-
dant la nuit^ Montai Ht investir le
château de Miramont. Notre guer-
, rière, ne pouvant y entrer, fut k
Turenne pour y demander du se-
cours ; elle ne put obtenir que qua-
trecompdgnies d'arquebusiers. En
attendant des forces plus considé-
rables , elle résolut de faire en-
trer cinquante arquebusiers dans
laibrteressedeMiraraont. Montai,
MIIIA
averti de ce projet, va au-devant
de l'armée de notre héroïne. Le
combat s'engage entre i^s deux .
troupes ; la dame de Miramont ,
qui n'avoit que cinquante cava-
librs , saisit Tinstant favorable
pour charger la cavalerie de
Montai, qu'elle met en déroute ;
lai-même est blessé mortellement
dans l'action. Mézeray dit que la
dame de Miramont tua de sa
propre main le lieutenant de roi;
mais d'Aubigné , qui décrit avec
détail cette ailaire , n'en paiie
point ; il dit que Montai reçut
un coup au travers du corps , et
qu'il Alt transporté dans un cliâ-
tt;au voisin , où il mourut quatre
jours après; il ajoute que lui et
ses compagnons reprochoient en
plaisantant aux gentilshommes
de la Haute -Auvergne d'avoir
été soldats de la dame de Mira-
mont , et que ceux-ci leur repro-
choient a leur tour de n'avoir pas
eu cet honneur. Cette dame dé-
fëhdit, dans la suite , le parti du
roi contre la Ligue. Elle ne laissa
qu'une fille , Françoise de Mira-
mont, qui ^.le 19 mai iS^i, épousa
Henri de Bourbon , vicomte de
Lavedan et baron de Malame. '
FlI9 DU TOM6 ONZlâMB.
Manxi . }Jaratte'. Marc - aurele
*..
«
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Marais. I Marà>mia> ■
Maihorûu^e .
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MarrrwrUel Ma^^mx
Masa/Ufsa, . Masj-iUan.I. Matmfrbù^.
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JP. ■
ÂfiK-/0^.
llearm,.
\ Mù-hd-an^e.
M/eris.
Mi^nard.
MUbaJe .
Hilton..
Mirateim^n
Mokn.
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