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Full text of "Discours sur la couronne"

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HARVARD 
COLLEGE 
LIBRARY 








36-14 


J40 


LES 


JAUTEURS GRECS 


EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE 


PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES 


0 
° 
Ce discours a été expliqué littéralement} traduit en fiançais 


et annoté par E. Sommer, agrégé des classes supérieures, 
docteur ès lettres. e 


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3408 — Paris. Imp. Laroux fils et Guizvor, 7, rue des Canettes. 


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© LES 


AUTEURS GRECS 


EXPLIQUÉS D'APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE 


PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES 
L'UNE LITTÉRALE ET JUXTALINÉAIRE PRÉSENTANT LE MOT A MOT FRANÇAIS 
EN REGARD DES MOTS GRECS CORRESPONDANTS 
L'AUTRE CORRECTE ET? PRÉCÉBÉE DU TEXTE GREC 


avec des argaments et des notes 
PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS 
ET D'HELLÉNISTES 


D = 


DÉMOSTHÈNE 


DISCOURS SUR LA COURONNE 


C, 
PARIS 
LIBRAIRIE HACHETTE ET C° 


79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 79 


1882 


AVIS 


RELATIF À LA TRADUCTION JUXTALINÉAIRE 


On a réuni par des traits les mots français qui traduisent 
un seul mot latin. 

On 4 imprimé en üalique les mots qu’il était nécessaire 
d’ajouter pour rendre intelligible la traduction française 
et qui n’ont pas leur équivalent dans le grec. 

Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, 
doivent être considérés comme une seconde explication, plus 
intelligible que la version littérale. 


ARGUMENT ANALYTIQUE 


DU DISCOURS SUR LA COURONKE. 


Les villes grecques venaient de déclarer la guerre à Philippe, en 
338 avant J. C., lorsque les Athéniens, craignant d’être attaqués chez 
eux par les armées macédoniennes, chargèrent Démosthène du soin 
de faire réparer leurs murailles. Ce grand orateur s’acquitta digne- 
ment de cette tâche, et fit même creuser à ses frais deux fossés au- 
tour du Pirée. Une partie de son patrimoine avait été sacrifiée à l’inté- 
rêt de sa patrie. Pour le récompenser de son dévouement, un citoyen, 
nommé Ctésiphon, proposa au sénat de lui décerner une couronne 
d’or et de prononcer son éloge aux fêtes de Bacchus. Eschine, depuis 
longtemps ennemi de Démosthène, s’opposa à ce décret. 11 accusa 
Ctésiphon d’avoir violé les lois en demandant de tels honneurs pour 
un magistrat qui n’avait pas encore rendu ses comptes, pour un 
homme qui, disait-il, était la cause des maïheurs d’Athènes. Démos 
thène répondit à ces attaques par sa fameuse harangue sur la Cou- 
ronne. Les deux discours furent prononcés huit ans après la bataille 
de Chéronée. Toute la Grèce assistait à ce débat. Eschine fut vaincu, 
et dut sortir d’Athènes. 11 se retira dans l’île de Rhodes, où il fonda 
cette école de rhétorique, qui devint depuis si célèbre. 


DiscoUR; SUR LA COURONNE. 


AHMOSGENOYS 
0 ITEPI TOY ZTEDANOY 


AOTrOS. 


Upürov pév, & dvdpec A Gnvaïor, vois Oeoïs ebyouar nice xl 
mdoats, 6onv sbvorav Éyv Ey GuacelG rh ve rer xal rüor 
Gpiv, rocatrnv bnéphar por mup” dv elç voutovl rèv dyüive- 
Ere0", Erep Éort pého0 Émèp buüv, xal rhiç duerépas eboebelag 
te xl GdEnc, robro rapaoriour vobs Beobs buis, rh rdv dvrl- 
Stxov oûpéoudov moufoucdar mepl rob né dxoûeiv Ou Euoù 
Set (oxécarov ap àv eln ToUrd ve), SAÂK robc véuous, xal rèv 
Sprov, êv $, mpèc Émaot vois AXou Étmalots, xal roro yÉypa- 
mrat, Td ôpoluws éupotv dxpoñcasdar. Toëro Ô Ectiv où pôvov 
rd ph mpoxateyvmxévar nôév , oDdÈ Td Thv eüvoav Tonv dupo- 
tépors modobvar, AMX al vd T7 raber xal rh émohoyla, de 


__ ïe commence, Athéniens, par prier tous les dieux et toutes les 
déesses de me faire trouver auprès de vous, dans cette lutte, la bien-- 
veillance que je n’ai jamais cessé de montrer et pour la république et 
pour vous tous ; je leur demande encore de vous inspirer une résolu- 
tion qui est de votre intérêt, de votre religion, de votre gloire, c’est 
de ne pas prendre mon adversaire pour juge de la manière dont vous 
devez m’entendre (car ce serait en vérité trop cruel), mais les lois, 
mais le serment, dans lequel, entre autres dispositions justes, il cst 
écrit qu’il fant écouter les deux parties avec une égale impartialité, 
c’est-à-dire, non-seulement ne rien préjuger d'avance et accorder à 
tous les deux une égale attention, mais encore laisser chacun des 


DÉMOSTHENE. 


DISCOURS 


SUR LA COURONNE. 


Tpérrov pév, © &vôpes AGnvator, 


sbyouu nüot vole Deoïs 

val nédute, 

tocaÜtnv eüvorav 
Ünéphor por napè buiv 

dk vourovi rèv &yüna, 

bonv éy® Btarel@ Exwv 

tŸ ve môde vai OUEV näoiwv- 
Exura, robe Geode 
mapaotion Duty rouro 

dep dort pédora Umip du, 
ual rhc Merépas svebelas te 
oi 86Ene, 

HA romouofar rôv évridixov 
cbuBoulov rep roù né Get 
Opäs &xoûav éuoù 

(roëro yap àv ein ye oxétatov), 
HA roc vépouc, | 

xal vèv Spuov, év !, 


xpès Eraor rois EAlotc Bxalotc, * 


xa Toÿto YÉyPAT TE, 
 xpoéoacha épolwc aupoïv. 
Toùro 86 éativ où pévov 

+0 À npoxateyvexévar pnèév, 
oùtè Tù äxo8odvar ayporépoic 
cv sbvorav lonv, 

&Xà nai vd édou 

Apñouoden 1 véte 

aait$ émoloyig, 


D'abord, ô hommes Athéniens, 
je prie tous les dieux 
et toutes Les déesses, 
une aussi-grande bienveillance 
être à moi de-la-part de vons 
pour cette lutte, - 
que-celle-que je persévère ayant 
et pour la ville et pour vous tous ; 
ensuite , les dieux 
suggérer à vous ceci 
qui est surtout dans-l’intérêt-de vous, 
et de votre piété 
et de vo/re gloire, 
de ne pas faire l'adversaire 
conseiller sur le comment il faut 
vous entendre moi 
(car cela serait certes dur), 
mais les lois, 
et le serment dans lequel, 
outre toutes les autres choses jnstes, 
encore ceci a-été-écrit, 
le entendre également les deux. 
Or cela est non-seulement 
le n’avoir-préjugé rien, 
ni le avoir-accordé aux denx 
la bienveillance égale, 
mais aussi le avoir-permis 
se servir du plan 
et dela justification 


4 © LIEPI TOY ZTEPANOY AOTOZ. 
Beéoihnra xal mpoñpnrar rüv dyuvbouévev Éxaotac, obrox 
Eva ypAractar. 

To pv oëv Éyuy error, xuTk Tourovt Tv éyüve, 
Aîoyivou - 80 D”, & ävôpec AGnvaïor, xal pey&ha. “Ev pv, n 
où mepl tv Towv éywvlçoua- où ydp éomuv Toov vüv êuol th 
map’ üuéiv ebvolas Gapapreiv, xal roûre ph Ékeïv rhv ypaphv 
SAN êuot pv... Où Boëkoper D Suoyepès ebneïv oddÉV, &pxd- 
pevog vod Adyou- obros à êx meptouclac pou xarmyopet. "Erepov 
D, 6 pÜoer nou &vbomou Émépyer, tüv pv Aoudopiüv xoi rôiv 
xarnyopiüv éxoberv fé, voïç émauvoïsr S’ abrobs dy0ectar. 
Tobrwv rolvuv, à pév éoce mpès doviv, roërw Géborar* 8 à 
mäcwv, de Éroç eimeiv, évoy}et, Roubv épol. Kèv pv edha6ob- 


pevos vodro pr} Ayw rà rerpayuéve épuré, obx Éyeuv érohd- 


adversaires entièrement libre dans la marche et les moyens de défense 
qu'il aura choisis et adoptés. 
Eschine a bien des avantages sur moi dans cette lutte, mais deux 
surtout, Athéniens, et deux -très-grands : le premier, c’est que nos 
. risques ne sont pas les mêmes ; car il est bien d’une autre importance 
pour moi de perdre votre bienveillance, que pour lui de ne pas 
faire triompher l'accusation. Je suis exposé, moi. je ne veux rien 
dire de pénible en commençant à vous parler; mais enfin Eschine ici 
n’a rien à perdre. Le second avantage qu’il possède, c’est le penchant 
naturel à tous les hommes de prûter volontiers l'oreille aux accusa- 
tions et aux invectives, et d'écouter avec peine ceux qui se louent 
eux-mêmes. Fschine a donc pour lui ce qui plaît, et il ne me 
reste que ce qui est, pour ainsi dire, à charge à tous. Si, par un sen- 
tient de crainte, je passe sous silence ce que j'ai fait, il semblera 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


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Eaotos Tüv &ywveboséveoy 
Be6oüAnTor xal mpoñpnras. 
"Eywye pèv obv, 
xaTà touTovi TÔv &yGve, 
Aorroëmar Aloygivou 
moXXE * 
do Gé, xa eyéda, 

à &vôpeg Aünvaior. 
Ev uév, One oùx éywvitonas 
mepl Tüv Touwv- 
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hapoprety vhs ebvolac 

napà ÜLüv, xal ToÛTu 

LÀ EE Tv ypapav 2° 

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Où Bobdouar GE eimetv 

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Ex reptovoius. 

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Xai TOv XATNYOpLE", 
&yBesbar GE . 
toi ématvoUorv aÜToUs. 
Toëresv rolvuv, 

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Xoumèv épuol. 

Kai àv pèv etlaBoüuevos ruüro 
H léyu 

Re rexpayuéva 

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19 
btw oùx Eyarv 


! 


afnsi que 

chacun des combattants 

a décidé et a préféré. 

Moi-certes donc, 

dans ce procès, 

je suis-inférieur à Eschine 

en de nombreuses choses ; 

mais en deux, et grandes, 

© hommes Athéniens. 

L’une, que je ne lutte pas 

pour des choses égales ; 

car il n’est pas égal 

maintenant pour moi 

de manquer de la bienveillance 
de-la-part de vous, et pour celui-c: 
de ne pas emporter laccusation ; 
mais pour moi... à 

Mais je ne veux dire 

rien de fâcheux, 

commençant le discours; 

mais celui-ci accuse moi 

de (en risquanty sun superflu. [re 
Etl’autre chose, qui existe par nat 
chez tous les hommes, 

entendre avec-plaisir 

les injures : 

et les accusations, 

mais être importunés 

de ceux louant eux-mêmes. 

De ces choses donc, 

celle qui est pour le plaisir 
a-été-donnée à celui-ci ; 

mais celle qui, pour dire le met, 
importune tous, 

est restant à moi. 

Et si d’un-côté redoutant ce'a 

je ne dis pas 

les actions ayant-été-faites 

par moi-même, 
je paraîtrai ne pas avoir 















6 O DEPI TOY STEDANOY AOTOS. 
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241 


que je ne puisse me laver de l'accusation, ni m 
une récompense ; si je touche à mes actes et à ma 
nt à mot. Je 





DISCOURS SUR LA COURONNE. 


àano}boacôa 
TX XATNYOPNUÉVE , 
oùcè derxvüvar 
éxi ols 
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äv G Bañituw éni à 
na mEnoimLa AA MENOÀTEULEL, 
àvayaacÜnoopa 
Aéyerv roXkuç mepi épaurod. 
Ilerpécopar pèv obv 
xoustv TOUTO LD HLETOLOTATO 
oùroc dé, 
à évornoäuevos Tosoÿrov &yüva, 
éoti dlxaog 
Exerv Thv alrlav voütou, 
8 ve vù npayux aûTd àv avayudtn. 
Oïpror DE du navrac, 

& &vôpes dixaotai, 

T&v époloyioar 
rourovi tèv &yGva Elvar xoLvèv 

- duol se xai Kinorpüvrt, 
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onovdñc obôèv Élétrovos. 
'Axootepeïoüar Èv yYàp Kévrwv 
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D tuyev Tobtuv éoti péyioTov. 
Tourout 8è roû &yüivos 

brcoç rapè Toituv, 

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Séviuv buüv épolwe 

buwdoai pou, &ro)oyoupévou 
ma rév 

RENTOpAÉ VEN, 


à dissiper 

les choses ayant-été-dites-contre 1:01, 

ni à montrer 

les faits pour lesquels 

je demande à étre-récompensé ; 

mais si je vais aux choses que 

et j'ai faites et j'ai administrées, 

je serai forcé 

de parler souvent sur moi-même. 

Je tâcherai donc 

de faire cela le plus modérément, 

mais celui-ci, 

celui ayant-suscité un tel 

est juste 

d’avoir l’imputation de cela, 

que la chose même forcerait de dire. 
Or je pense vous tous, 

Ô hommes juges, 

devoir-avouer 

ce débat être commun 

et à moi et à Ctésiphon, 

et digne pour moi 

d’un soin en rien moindre. 

Car être-dépouillé de toutes choses 

est affligeant et fâcheux, 


débat, 


et autrement encore 


si cela arrive à quekqu’un 

par un ennemi, 

mais surtout étre dépouillé 

et de la bienveillance 

et de l’affection de-la-part-de vous, 
d’autant qu'aussi 

le avoir-obtenu elles est très-grand. 
Or ce débat 

étant sur ces choses, 

je prie et je supplie 

vous tous également 

d'écouter moi, me-justifiant 

sur les choses 
ayant-été-dites-contre moi, 


6 O REPI TOY £TEHANOY AOTOS. 

cusôur Tù xurnyopnuéve Dow, oùd ëp’ où Eu cuvBafo, 
Seuxvüvare àv 9” 8p” à xal nerolnxe xal nenoAireupat, Bud, 
noïkéxts Aéyew dvayxactoouar nepl éaurou. Isipécomxt pèv 
oùv Gç perpuworata vToûro mouiv* 8 vi S âv rd mpäyua add 
évayxétn , voûtou rhv aitluv obréç ëate Olxaros Éyeuv, 6 Totoÿ- 
cov éyüva Évornoamevos. 

Olpor © bu, © &vôpes Gixaotal, mévrac àv épokoyioas 
xowvdv elvas rourovt rdv dyüva éuoi te xal Krnoipüvrt, xal 
oùdèv SAdtrovos dEtov onoudñc éuol. Iévrwuv uv yap droote- 
peioôur Aummpév éort xoÙ ahenôv, GAXWÇ ve xàv Én’ éy6pou 
ve Tobro cuuéalvn, péliora DÈ Tic map” buv ebvoiuç te xal 
p'havüporlus, Écw mep xal vd vuyxeiv Toëtuv péyiorév éotr. 
IlepÙ roëruv 8 dvros rourout ro &yüvos, GEu xai Départ wév- 
ruv époluc buôv dxodoal pou, repl rüiv xarnyopnuévuv ëno- 


que je ne puisse me laver de l’accusation, ni montrer mes titres à 
une récompense ; si je touche à mes actes et à ma conduite politique, 
je serai souvent obligé de parler de moi. Je m’efforcerai de le faire 
avec le plus de discrétion possible ; et quand la circonstance elle-même 
l'exigera, il est juste d’en rapporter la cause à celui qui a engagé ce 
débat. 

Vous avouerez tous, je l’espère, 6 juges, que cette cause m'est 
commune avec Ctésiphon, et que je dois m’y intéresser autant que 
lui : car, s’il est douloureux et pénible d’être privé d’un bien quelcon- 
que, plus pénible encore de l’être par un ennemi, il est d'autant plus 
dur de perdre votre bienveillante amitié, que le plus grand des biens 
est de l’acquérir. Puisque telle est la nature de ce débat, je vous prie 
et vous conijure tous d'écouter ma défense avec les dispositions équita- 


\ 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


ànokaacûar 

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Oipas dE UE névTaç, 

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2œrmyopnpé ve, 


à dissiper 

les choses ayant-été-dites-contre 2::01, 

ni à montrer 

les faits pour lesquels 

je demande à être-récompensé ; 

mais si je vais aux choses que 

et j'ai faites et j'ai administrées, 

je serai forcé 

de parler souvent sur moi-même. 

Je tâcherai donc 

de faire cela le plus modérément, 

mais celui-ci, 

celui ayant-suscité un tel débat, 

est juste : 

d’avoir l’imputation de cela, 

que la chose même forcerait de dire. 
Or je pense vous tous, 

Ô hommes juges, 

devoir-avouer 

ce débat être commun 

et à moi et à Ctésiphon, 

et digne pour moi 

d’un soin en rien moindre. 

Car être-dépouillé de toutes choses 

est affligeant et fâcheux, 


et autrement encore 


si cela arrive à quelqu’un 

par un ennemi, 

mais surtout étre dépouillé 

et de la bienveillance 

et de l’affection de-la-part-de vous, 
d’autant qu’aussi 

le avoir-obtenu elles est très-grand, 
Or ce débat 

étant sur ces choses, 

je prie et je supplie 

vous tous également 

d'écouter moi, me-justifiant 

sur les choses 
ayant-été-dites-contre moi, 


8 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 
Aoyoupévou, Gixaiuws deep of véuor xekebououv- oÙe 6 mdets 
tupyns Zémv, ebvous dv div xl Onporimds, où pôvov Ti 
ypébar xuplous deco Geiv élvar, AXE xat vi robe Gixdbovrag 
Op: peoproxévar” oùx dmioréiv duiv, Gç y’ éuot pulverar, SAN 
épüiv Enr Tç airiuç xal vhs GuaGokds, aiç Ex Toù mporepos ÀË- 
eu 6 duoxwov loyer, oÙx Eve ri pebyovre mapeeïv, ei à Tüiv 
Gtxakévouv Éxaotéc buüiv, rhv mpès robç Beodc eboéberav dua- 
quhérewv, xal vù vob borépou Aéyovros Olxatx ebvoïxüie mpoc- 
détetar, xal mapuoydv Éaurov Toov xxl xouvdv duporépois 
dxpourv, obre rhv Gidyvwotv romastar repli rüvruv. 
Méwv 8 vod ve idlou Blou mavrdc, ç Evixe, Adyov Gidovat 
Thpepov, xal rüv xouwvÿ memokteusévev, Bollouxt, xafdmesp 
dv &p47, méw cobç Oeobc rapaxakécut” xat Évavriov Éubv eb- 
Xouar, npôirov év, 6onv ebvorav Éxev &yd GixrehG tte no 


Aer xal müorv buiv, rocudenv Émdpéur por map” buüv elg rourov| 


bles ordonnées par ces lois, que le législateur Solon, si bienveillant 
pour vous et si populaire, ne s’est pas contenté d'écrire, mais qu’il a 
voulu confirmer encore par le serment des juges; non, sans doute, 
qu’il se défiat de vous ; mais il voyait que l’accusation et la calomnie, 
en paraissant les premières, auraient trop de force pour que l’accusé 
pôt les vaincre, si chacun des juges, plein de scrupules et de religion, 
n’accueillait favorablement les raisons de celui qui parle le dernier, et 
ne prétait ainsi à l’un et à l’autre une oreille également impartiale, 
afin de porter un jugement équitable sur l’ensemble du débat. 

Devant rendre compte aujourd’hui de ma vie privée tout entière, 
amsi que de ma vie pelitique, je veux, comme au début de mon dis. 
cours, invoquer encore une fois les dieux. Devant vous je leur de- 
mande, d’abord de me faire trouver dans cette lutte, auprès de mes 
juges, la bienveillance que je n’ai jamais cessé de montrer pour la 


DISCOURS SUR LA COURONNE, 9 


Bixalex ere oi vôtuor xEXEboUG LV * 


oc 6 mubeic 
Uapxñc, Zékwv, 
à ebvouc dutv 
xai npotixôc, 
deto detv elvar xuplous 
où pévov té ypdÿor, 
a xal TS 
duäc robe Gtxdtovrac éeopoxéven 
oùx émotv div, 
üç Ye paiverar éuot, 
BUG Épov bte oûx Eve 
16 gerovn ? 
nageAbety rùc atiac 
ao Tac GtaBoddc, 
dle 6 Gtorev oyber 
êx voù Aéyerv mpTEepoc, 
el Exaotos duéiv Tv Gtxatévrev, 
dapukérrev 
Tv edoéberav npôç Tobe Beoûc, 
xai à mpocbéterat ed voix 
ra Gixaix 
où éyovroc batépou, 
xal rapaoyv Éaurèv 
&xpoarhv icov 
xai xOLVOY GLPOTÉPOLS, 
RAÉGETAL OÙTUW 
Tv Étdyvworv nepl nivrwv. 
À Muv dé, dc Éotxe, \ 
êdwx: }6yOY TÂuEpov 
00 te Biou idiou ravros 
KA TOV HEROÂTEULÉVEV 
Row, 
BoU}ouat, 
xañämep év äpxñs 
xapaxa)écar rœlv Toëc Beubc* 
xl ebyopat évavtéov uv, 
Apârrov év, 
tooaürnv süvorav 
Énéphou pot rapà ÜuSv 


« 


justement comme les lois ordonnent 
lesquelles celui Les établissant 
dès-le-principe, Solon, 

étant bienveillant pour vous 

et ami-du-peuple, 

pensa falloir être maîtresses, 


“ non-seulement par le avoirécrit, 


mais encore par le 
vous les jugeant avoir-juré ; 
ne se-défiant pas de vous, 
comme du-moins il paraît à moi, 
mais voyant qu’il n’est pas possible 
à celui fuyant l'accusation 
d’éviter les imputations 
et les calomnies, 
par lesquelles l’accusateur est-fort 
par-suite du parler le premier, 
si chacun de vous les jugeant, 
conservant-jusqu’au-bout 
la piété envers les dieux, 
et n’accueille avec-bienveillance 
les choses justes (les raisons) 
de celui parlant le dernier, 
et ayant-offert soi-même 
auditeur égal 
et commun aux deux, 
ne se-fait ainsi 
le discernement sur toutes choses. 
Or devant, comme il semble, 
donner compte aujourd’hui 
et de la vie privée tout-entière 
et des choses ayant-été-administrées 
en-public, 
je veux, 
comme dans le commencement, 
invoquer de nouveau les dieux ; 
et je Les prie en-face de vous, 
d’abord, 
une aussi-grande bienveillance 
être à moi de-la-part de vous 


10 © IIEPI TOY ETEPANOY AOTOQZ. 
dv éyüve Exeu0”, 8 ru péAder auvoiserv xat mpèç eùdoËlav xouv 
xai pds eboébeuxv Éxdotw , voüro mapacriowt robe Oo rücus 
piv rep raurnot vhs ypaphc yvéiver, | 

Et pèv oùv, mepl dv édluxe, pévov xernyépnosv Aîoxivnc, 
xäy® mepl adroÿ vob mpobouhetpates eb0bç àv émehoyoumnv * 
énedh © oùx EAdrrw Adyov, Tdkha Guluov, évaAwxe, xatTà 
mdeïora xatebebauré pou, dvaryraiov Elvar vouitew xat Sfxatov 
&ua, Bpaxéa, © dvôpec Aünvaïor, mepl roûrwv rpôirov eleiv, 
va unôels dpüiv, roïc Éwev Adyous mymévos, GAkorpwôtepov 
rüv émdp vis ypaphc Otxatwv dxoÛn pLov. 

IlspÙ piv Ôù vüv idlwv, fe otSopobpevos BeGucpunxe 
repl éuod , Oedoucôe dc GTA& xat lxoue Aéyw. Et pv love pue 


rotorov ofov obroç friro (où vap SAXOË mou Bebioxa À rap’ 


république et pour vous tous; puis, de vous inspirer, dans cette 
cause, la décision qui s’accordera le mieux avec la gloire de tous et la 
religion de chacun. 

Si Eschine se fût renfermé dans le sujet de son accusation, j'aurais 
commencé moi-même par justifier le décret qu’il attaque; mais, 
puisqu'il s’est épuisé en digressions et en déclamations calomnieuses, 
je crois nécessaire et juste, Athéniens, de dire d’abord quelques mots 
à ce sujet, de peur que quelqu'un de vous, prévenu par des calom-. 
nies étrangères au procès, n’écoute moins favorablement ma défense. 

Ainsi done, abordant ma vie privée, considérez avec quelle simpli- 
cité et quelle justesse je réponds à ses invectives. Si vous me con- 
naissez tel qu'il m’a dépeint, car je n’ai pas vécu ailleurs que chez 


DISCOURS SUR LA COURONNE. EL 


ele sourovi «dv &yüive, 
Gonv Eyà Gare} & Éywv 

Th te RÔÀe Kai DU magie 
Enerta, toùç Oeodc 
Trapaorñoo div nov 


Vrôvas rapl raurnoi This Ypapñs 


ToUro 8 te AXEL ouvoicerv 

xa pô eUGoEluv xouvÿ 

xai npèç eboéberav Exdotwp. 
Eï pèv ov Aloxivne 

XOTNYÉPNCE LLÉvOV 

æepi dv ébloe, 

xai éya ebôde 

àv éneloyoüunv 


napl Toù rpobouhsépatoc abroù !* 


éneôn dt avélwxe 
Adyov oùx EéTtw, 
Gtekov Ta Ma, 

xaÙ xateÿetoaté pou 
tv nhelota, 

vouite elvar &vayratov 
xal Gixarov âua, 

© &vèpes Aônvator, 
eineïiv xpürov Ppayéa 


aldotpurepov 


rüv &txalwv dnep Tic YPLPAS. 


Ilepi uèv Gù vov lôfuv, 
Ocioucte dx Xéyw 
&rAG ral Glxœua, 

Gca AouGopoüpevos 
BeGdlasgiunee mapl èpou. 
EL pèv lote ue Toroürov 
olov oùroç hriäro 
(où vüp Besiwxe 

&obt nov 7 napa Uutv), 


pour ce débat, 
que celle-que je persévère ayant 
et pour la ville et pour vous tous; 
ensuite, les dieux 
suggérer à vous tous 
de décider sur cette accusation 
cela qui doit étre-utile 
et pour la gloire en-commun 
et pour la piété à chacun. 
Si donc Eschine 
avait dénoncé seulement Les choses 
sur lesquelles il poursuivait, 
aussi moi directement 
j'aurais justifié 
sur le décret-préliminaire même ; 
msis puisqu'il a dépensé 
un discours non moindre, 
parcoyrant les autres choses, 
et a dit-faussement-contre moi 
les plus nombreuses, 
je pense être nécessaire 
et juste en-même-temps, 
Ô hommes Athénieus , 
de dire d’abord des choses courtes 
sur ces calomnies , 
afin que personne de vous, 
ayant-été-entraîné par les discours 
en dehors de la cause, 
n’entende de moi 
plus-défavorablement 
les choses justes sur l'accusation. 
Certes, sur les actions privées, 
considérez comme je dis 
-des choses simples et justes, 
pour toutes-celles-que injuriant 
il a dites-calomnieusement sur moi. 
Si vous savez moi tel 
que celui-ci accusait 
(car je n'ai pas vécu 
ailleurs quelque-part quechez vous), 


12 O TIEPI TOY XTEPANOY AOTOZ. 


bpiv), unôb puvhv évacynode, und ei mévra Th xowvk Étépeu 
meno)Mreuprat , GA dvacrévres xaraÿnploucôe Hôn- ei Sà moAMG 
Bert voËrou , xal êx Behriôvuv, xal pnèevds rôiv petpluv, fva 
pnôèv Émay0èc Xéyw, xeipova xal êuE xal robe épobc ÉmetAñpars 
xal qpwdoxere, voûte uév und mp rüv GXuv miorebere - 
6hov yap ds épolus tar’ ErAdrrero" Euot D, Âv rap mävru 
rv xpévov ebvorav évdédery de Ent ro Gv dyéveuv rüiv mpérepov 
verenuéve, xal vuvl rapdoyeode. Kaxoñônç à dv, Aîcxivn, 
roro ravreAüs eün0ec Giône, robe mepl Tv rerxpayuévuv xal 
memolreupévuv Àdyous épévrx que , modc truc houdoplac Tùç Tapa 
s0Ù tpépecüat. Où à rorÂcw Tobro, oùy obtw TetÜpuuat SXÀ 
Üèp pv rüv renoireupévev, & xarebetdou xot G1É6mAAES, ad 
réxa éerdouw- tic dE nourelus rabrnc vhs dvédnv yeyevmpévnc, 
Borepov, àv Bouhouévots éxobetv À robrois, uvncOAcoar. 


vous, fermez-moi la bouche; et mon administration füt-elle irrépro- 
chable, levez-vous et condamnez-moi. Maïs si vous êtes parfaitement 
convaincus que, plus honnête que lui, je sors de parents plus honné- 
tes, que ni moi ni les miens, pour ne rien dire d’odieux, ne ïe cédons 
à aucune famille estimable, refusez de l'en croire sur le reste, comme 
n'ayant avancé partout que des mensonges : pour moi, je réclame 
en cette occasion la bienveillance que vous m'avez toujours témoi- 
gnée dans les accusations diverses que j'ai enes à soutenir. Un homme 
aussi rusé que vous l’êtes, Eschine, a-t-il bien pu étre assez simple 
pour croire que je différerais de justifier mes actions politiques, et 
que je repousserais d’abord des outrages personnels? non, je ne le 
ferai point, je ne suis pas si insensé. Je vais examiner, avant tout, les 
calomnies dont vous noircissez mon administration; et quant à ce 
torrent d’injures que vous m'avez prodiguées, je m'en occuperai 
dans un autre temps, si lon veut bien m’entendre. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


anèè àvéoynole goviv, 
unôè el renokteupar 

Ümépe 

névra Ta xoLvé, 
& âvartévrec 
vataÿmpioucôe #ôn 

ei GE ÜnerAñparte xal yivéaxete 
mod Beïtiw Toûrou, 

wo êx BeAtivev, xaf, 
fva léyo undëv éna0éc, 
Jelpova pnôevès tüv petplwov 
xai Eu xai robs Éoûc, 
und pèv TioTEUeTE TOUT 
Onép Tüv EX" 
ÔFAov yap 
énhärtero 

épolws &ravra” 
mapaayecôe dë pol 
xai vuvi ebvorav 
v évédex0e 
mapà révra Tèv YPÉVOY 
êri yo vwy roXGv, 
Tüv YEYEMNUÉVEV rpôTepov. 
"Ov 8t xaxofônç, Aloyivn, 
dôme toïro ravredéi ebnfec, 
È dpévra vobc Adyous 

RER TOV HERPXYILÉVUV 

Xal mEnoMTEULÉVUV 
rpépeobar mods Tac Aoudopias 
Ts Raga GOÙ. 

O3 à rotñcw Toro, 

où terÜpuopuat OÙTuG" 

&)a éteréouw œûrixa pLÈv 

à tarepebdou, 

aa Gébaddes 

Ürèp tüv nenokteupévuv* 
Corepov & pymatricomar 
TMS TG HOPRELNS Ÿ 

Mis Yeyevmpévns Gén, 

vb cobtors Bou opévots xobeLvE 


{3 


ne supportez pas ma voix, 
pas-même si j’ai administré 
plus-que-bien 

toutes les choses communes, 
mais vous étant-levés 


votez-contre moi déjà ; 
mais si vous ne croyez et connaissez 
beaucoup meilleur que ceMi-ci, 


et né de meilleurs, et, 

pour-que je ne dise rien d’odieux , 
inférieur à aucun des médiocres 
et moi et les miens, 

ne croyez pas celui-ci non plus 
sur les autres choses ; 

car il est évident que 

il es a imaginées 

semblablement toutes ; 

mais accordez à moi 

encore maintenant la bienveillance 
que vous avez montrée 

pendant tout le temps 

dans des débats nombreux, 

ceux ayant-eu-lieu précédemment, 
Mais étant malicicux, Eschine, 

tu as cru ceci tout-à-fait simple, 
moi ayant-omis les discours 

sur les choses ayant-été-faites 

et ayant-été administrées, 
devoir-me-tourner vers les injures 
celles de-la-part de toi. 

Certes je ne ferai pas cela, 

je ne suis pas insensé ainsi; 

mais j’examinerai sur-le-champ 
des choses quetu as-dites-faussement | 
et que lu as-dites-calomnieusement 
sur celles ayant-été-administrées; 
et plus-tard je ferai-mention 

de cette invective, 

celle ayant-eu-lieu abondamment, 
s’il ct à ceux-ci voulant entendre, 


14 O IIEPI TOY £TEHANOT AOTOS. 

Ta pdv oùv xarnyopnuéve moXXk xal dev, xal mept Gv 
évlwv peyéas xal rdc Écydrac où vépror rérrouat rumwplas® roù 
Bè mapôvros dyüvoc À mpoalpeoi abrn Éxfpoù mèv émhperav 
der, xat É6piv, xal Roidoplav, xal mpornhaxtomèv éuoÿ, xal 
révra tà vouxbra  rüv pévrot xarnyopiüv, xel rüv airuiv tv 
élpnuévuv, elnsp Houv dAndeis, oùx ve rÿ méder Slxnv Elu 
Aabeïv, oùd” Eyyôs. Où yap dparpeiotar dei Td mpoçeXdeïv ri 
hu xol Adyou ruyeïv - où D êv érnpelus take xal Üdvou robro 
motelv, oùre, & vols Oeoûc, ép06ic Épov, oùre mokrixév, oùre 
Slxardv éonv, © dvdpec Aônvaïor” SAN êp” où dOixoüvré pue 
Eopa Thv ndkiv, oùol qe rnAtxoëtots HAxa vÜv étpaydet xal 
Gulfes, val êx véiv vépov Tipwpiatc map” aûrk Tédixiuore 
Jpiotar, ei uèv elçayyehlac dEra mparrovré pe Émpa, elcay- 
YÉovre, xal robrov rdv vpôrov ec xplouv xatbrévre map 


Les chefs d'accusation sont nombreux et formidables; il en est 
même que Ja loi punit des derniers châtiments : mais l’accusateur n'a 
d'autre motif, dans le procès qu'il intente, que de nuire à un ennemi, 
de l’outrager, de le diffamer, de l’accabler enfin des dernières insul- 
tes. Si j'étais coupable de tout ce qu’il m’impute, la république ne 
saurait trouver une peine qui égalât le crime, ni même qui en appro- 
chât. Je sais que la tribune ne doit être interdite à aucun des citoyens 
qui veulent parler au peuple; mais aussi, j'en atteste les dieux, il est 
contraire aux lois de la raison, de la justice et d'une sage démocratie, 
de n’y paraître que pour contenter sa haine et sa malignité; mais 
quand Eschine me voyait causer à la république d'aussi grands dom- 
mages qu’il me le reprochait tantôt avec son accent théâtral, il devait 
user des châtiments ordonnés par les lois, dans le temps même où je 
| commettais les délits ; me dénoncer s’il me voyait digne d’être dé- 
noncé, et me traduire ainsi à votre tribunal; me poursuivre comme 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 1i 


Ta pèv oùv xarnyopnuévz 
rodd& xai ervé, 

Mai mepl évéwv &v 

of vépor rétrouor 

peydag ra ra do péTas tumwplas” 
adm Gè À npoaipeoic 

100 &yGvos Tapévros 

Exer érrhperav uèv éy0poÿ, 
xaù Üépiv, xai ouBopiav, 
xaù rpommhaxiopèv po, 
xat mévra Tù TotaÜTe" 
oùx Eve pévTot 
rt nédet 
Aabetv, oùbè ÉyyÜc, 
Stunv &lav 
TV AATNYOQLOV 
xai Tov airidiv Tv lpnpévev, 
elnep Houv anbetc. 
Où yùp 8e dpoupetode 
Td npoce}Betv t@ SA 
xal uyeïv A6you* 
noteïv 8 roùro 
êv té£er érmpelas xxi pBévou 
oûx Eau, pu Tobc Beoûc, 
à dvôpek AGmvator, 
oûte Exov plis, 
obrs ruditixôv, oÙte Exatov* 
&Dà xpñoûa 
taie Tipwplarc x TüY vépo 
napa Tü AGixAaTE aÛTÉ, 
éni ofc éwpa pe 

aàxobvræ TAv ré, 

oùol ye mmAtxobToIs 

Fixe vüv éropmycpBer ? 

«a Gtebfer, 

thayyéovra uév, 

el épa pe mpérrovre 

ba leayyedias, 

xal xaflotévra tobrov rdv tpérov 

AG aplouv apè OuEv, 


. 


Donc,les choses ayant-été-dénoncées 
sont nombreuses et terribles, 
et sur quelques-unes desquelles 
les lois prescrivent 
de grands et les derniers châtiments; . 
mais cette disposition | 
du débat présent 
a la malveillance d’un ennemi, 
et l’injure , et la diffamation, 
et l’outrage en-même-temps, 
et toutes les choses telles ; 
il n’est pas possible cependant 
à la ville 
de prendre , pas-même à-peu-près, 
une justice convenable 
des accusations 
et des imputations ayant-été-dites, 
si-toutefois elles étaient vraies. 
Certes il ne faut pas enlever 
le venir-devant le peuple 


“et obtenir la parole; 


mais faire cela 

dans un plan de malignité et de haine 
n’est, par les dieux, 

Ô hommes Athéniens, 

ni étant avec-droiture, 

ni digne-d’un-citoyen, ni juste ; 
mais se servir 

des châtiments d’après les lois 
en-présence des injustices mêmes, 
dans lesquelles il voyait moi 
faisant-tort à la ville, 

étant du-moins aussi-grandes 

que tantôt il déclamait-tragiquement 
et parcourait, 

me dénonçant, 

s’il voyait moi faisant 

des choses dignes de dénonciation , 
et me traduisant de cette manière 
en jugement devant vous, 


16 O LIEPI TOY XTEDANOY AOÏCE. 

Ouiv , et D ypépovra rapévoux, mapavduuv ypapéuevor, OÙ 
vèe Ofmou Koncipüvra pv Sôveror Guixerv dt èuÉ, Euë d 
efnep éÉcAéyye Empubev, adrèv oùx àv éypébato. Kat urv, 
el ru rüv EXXwv, Év vuvl StéBadde xat Gueëner, À xat SAN érroùv 
&duxodvra pe Ouäc Ébpa, slot voor mepl mévruv, xal Tu 
plat, xat dyüivec, xal xplaeuc, mixpà xu peyéAa Éxoucar Tért- 
tua xat voûroig éEñv aûré Émaor xpolar xar’ EpoU, xai 
ôrnvixx Épulvero vadra menomxte, xal voürov tv rpérov xe- 
Xpnuévos vois mpùc Êué, Gpohoyeïro àv À xurryopix vois Ép- 
vois abrob. Nüv d Exorhç vis éphiie xa Gixalus 60oÙ, xat qu- 
qov vobç map’ adrk vù mpdyuata Éhéyyouc, tooobtous Üorepov 
Xpvois, aitinc ral cxbpuata xat Aodopias cuugopioas , ÜTro- 
xpivetar - éra xarnyopet uv éuod , xplver GE rourov{- xal voù 
pv &yüvos hou Tv mpès Euè EyOpav mpoloTuTat , oùdæaoù à’ 


infracteur des lois, s’il me voyait proposer des décrets contraires aux 
lois; car il ne peut pas faire condamner Ctésiphon par ses sorties 
contre moi, et il ne l’eût certainement pas accusé, s’il eût cru pouvoir 


me convaincre moi-même, Si donc il me voyait commettre quelqu’un 
des crimes qu’il me reprochait tout à l'heure, ou quelque autre, il 


est des lois pour tous les délits, il est des châtiments, des procès, des 
sentences qui prononcent des peines amères et terribles. 11 pouvait 
m’attaquer par tous ces moyens, et s’il eût suivi cette marche à mon 
égard, sa conduite passée fût venue à l'appui de l'accusation qu’il 
m'intente. Mais comment procède-t-il? JU fuit la voie la plus simple 
et la plus droite, et, craignant d’apporter ses preuves en face des 
faits mêmes encore récents , il vient longtemps après accumuler 

plaisir les inculpativns diffamantes, les sarcasmes, les invectives, 
jouer une comédie. Enfin, c’est à moi qu’il en veut, et c’est Ctésiphon 
qu'il accuse. Toute sou accusation respire la haine qu’il me porte: et 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 17 


yoarôpevov * dE rapavotov, 
El yppovra mapdvoue. 

OÙ pèv yèp dfinou Güvarat 
ke Kmotpüvru 

Gtœ êué, 

eirep GE évôpute 
étehéyyeuv dué, 

oùx &v Éypépato abrôv. 
Kai pv, 

et ébpa pe adixoëvra Duc 
À vüv &duwv 

dv vuvt Gtébade 

xai Ouebne:, 

À xai &XXo ÉTLobv, 

vôpot eloi nepi névrwv, 
xal Tumwpiot, Ka GYGVE, 


xai xploets Épouoat Tà émitipua 


Fix pù xoÙ peyu 
xai éEñv adr 
1pñ00œ xat Euod 
Gmuot TOÜTOL, 

xal érnvixa épaiveto 


TREKOUNXDG TAÜTE, 


Xal xEXENLÉVOS TOËTOY TÔV TPÉTOV 


rois npôc ÊUé, 
À xatnyopia äv Guoloyetro 
voie Epyoic abroÿ. 
Nôv GE éxotac 
Tic CdoÙ dpt rai Gixaiac, 
xal quyv Toùç ÉAÉyYOUc 
Rap Tà npéyuara aÛTé, 
rosoÿrois Apôvors Üatepoy, 
cuppopñous aitiuc 
xaÙ oxwpuata za hoBopias, 
Ünoagiveroi 
Elsa xornyopet uÈv ELOÙ, 
xotvet © Toutovi 
xai npoforatar pèv 
toù &yévos 6kou 
tv EX6pav mpès ÉUE, 

Déx. 


"et m’accusant de choses illégales, 


si écrivant des choses illégales. 
Car sans-doute il ne peut pas 
poursuivre Ctésiphon 
au-moyen-de moi, 

et si-toutefois il croyait 
convaincre moi, 

il v’aurait pas accusé lui. 

Et certes, 

s'il voyait moi faisant-tort à vous 
en quelqu’une des autres choses 
que tantôt il disait-calomnieusemenf 
et parcourait, 

ou aussi en une autre quelconque, 
des lois sont sur toutes, 

et des châtiments, et des débats, 
et des jugements ayant les peines 
amères et grandes ; 

et il était-permis à lui 

d’user contre moi 

de toutes ces ressources , 

et quand il aurait-été-vu 
ayant-fait ces choses , 

et ayant-usé de cette manière 

des moyens contre moi, 
l'accusation aurait-été-d’accord 
avec les actions de lui. 

Mais maintenant s’étant-tenu-hors 
de la route droite et juste, 

et ayant-évité les preuves 
en-présence des faits eux-mêmes, 
un si-long temps plus-tard, 
ayaut-accumulé des inculpations , 
et des railleries, et des invectives, 
il joue-la-comédie ; 

ensuite il parle-contre moi, 

mais met-en-jugement celui-ci; 

et il fait-présider 

au débat tout-entier 

la haine contre moi, 


18 O TIEPI TOY ZTEPANOY 'AOTOS. 

êr raÜenv érnvenxèx pol, tv érépou Enrüv imitiulev àge — 
Mofar paiverar. Kairor mpdc Étaoiv, & dvdpecs AOnvaor, rois 
dXou Otxalorç, oÙc àv eineiv vi ürip Knoipüvroc por, xoœù 
roûr Éporye doxet al LŒX’ eixéreos àv éyeiv, dt Tic fuetépoes 
E{0pac Auäs p Audv adrüv Sxarov Av rdv Éeracudv rost— 
ocûur, où vù paèv mpèc &XAmkous dyuvitecbar mapahelmerw , 
Étépe © Btw xaxdv v1 Ouoouev Enreiv Ünep6odd ap Ldixiæc 
voÙrd Ye. | 


11 


Tivro pv roivuv rù xurnyopnuéva éuoloç x Toërwv dv tic 
tôor, oùre dixaluc, oùr” x” dAnbeins oddeuuas cipnuéva. Boë- 
hop C8 xal xa0° Êv Éxaozov adrüv éEeraoat, xal pékio®” da 
Grip vie epnvnc xoÙ vic mpeobeins xatebeboaté pou, Tù e- 
mpuypéva Éauré perx riloxparouc dvandels moi. "Eorr 


ON: à & 
dvayxaiov, & &vôpes AÜnvaiot, xol mpocixov Tous, &ç xar 


malgré cette haine, il ne n'a jamais attaqué en face; maïs il cherche 
à enlever à un autre la jouissance de ses droits civils. Or, Athéniens, 
une des meilleures raisons que l’on pourrait donner en faveur de Cté- 
siphon est celle-ci, qu’Eschine et moi nous devions vider ensemble les 
débats d’une animosité mutuelle, sans nous jeter sur un tiers, et Ini 
porter des coups qui ne devaient tomber que sur nous seuls; car 
c’est le comble de l'injustice. 

I n’en faudrait point davantage pour se convaincre que toute l’ac- 
cusation d’Eschine est aussi contraire à la justice qu'à la vérité : je vai 
examiner néanmoins chaque article séparément, et surtout les men- 
souges qu’il a débités au sujet de l'ambassade en Macédoine, et de la 
paix avec Philippe, m’attribuant tout le mal qu'il à fait lui-même 
conjointement avec Philocrate. 11 est également convenable et néces- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 19 


émvomeax 8è éuLol 

cblauod ét Tabrnv, 
gulveras Enrv apeédôor 
tivémnpiæv® érépou. 
Kairi, © &vêpec ’AGmvator, 


PK duos eotc &ARoLc Gtxaiots 


dk nç àv Éyor sietv 

Up Kmoipüvros, 

dou Euorys 

d&)Éjav xai roëro 

ri Léa elxéTEs, 

En 3v fxatov 

ds noïobar rdv ééerasudv 
Ti Epas fuetépnc 

Ex pv adrav, 


où mapeheimerv pèv 


T% yuvitesbar mpèc &XAMOUS, 


Enrety E Grp étépeo 
dücopév ru xaxôv- 
TOUÔ ye yap 
Ünspéoin adixtac. 

Ex toétev pèv toivuv 
te dv tôou 
ma Tù xaTnTopnuÉ VE 
dlpipérx Suoleg 
dire dxaiwoe , 
re Eni odepuds SXnôeiae. 
Boûlouor SE xœi 
Betice xarx Ev 
Etaotov ar@v, 
dal uéiota 652 
WaTEYEUTATO LOU 
Urèp sis elpñvms 
xal rh nocoBeiac, 
danfieis épLoi 
à rempayéva 
émnrÿ pera diioxpdrous 1°. 
Eors & ävoyxaïov, 
à dpec 'Anvato, 
sai zçoctxoy Touwc 


mais ayant-rercontré moi 
pulle-part pour celle-ci, 

ilest vu cherchant à enlever 
les droits-civils à un autre. 

Or, Ô hommes Athéniens , : 
outre toutes les autres choses juste. 
que quelqu'un aurait à dire 

pour Ctésiphon, 
il paraît à moi du-moins 
pouvoir-<lire aussi cela 

et fort raisonnablement, 

qu’il était juste 

nous faire la discussion 
de Pinimitié nôtre 

sur nous-mêmes , 

ne pas omettre d’une part 

le combattre contre Pun-l'autre, 
d’autre part chercher à quel autre 
nous donnerons quelque mal; 
car cela certes 

est le comble de l'injustice. 

D’après ces choses donc 

quelqu'un pourrait-voir 

toutes celles ayant-été-dénoncées 
ayant-été-dites semblablement, 
ni justement, 

ni dans aucune vérité. 

Mais je veux encore 

examiner une par une 

chacune d'elles , 

et surtout toutes-celles-que 

il a-dites-faussement-contre moi 
touchant la paix 

et l’ambassade, 

attribuant à moi 

les choses ayant-été faites 

par lui-même avec Philocrate, 
Mais il est nécessaire, 

Ô hommes Athéniens, 

et convenant évalement 


\ 


20 O IEP] TOY ÉTEPANOT AOTOS. 
Exelvoug robe xpévous elye Tà npéyuara, dvauvion buäe, {va 
pds rdv Éndpyovra xupov Éxaora Oewphte. 

Toù ap DuwxixoB cuorévros mohémou, où Ôt êué (où yap Où 
Éyuye nokirevdunv nu vôtre), npürov pèv des oÙru Giéxeroe 
dete Puxéaç pv BolAesdar cube, xairep où Slxatx moroùv- 
tag poivre, Onbaios À ériobv àv épnobiver maboüowv, oùx 
SAdyuc oùD &Olxus adroïs épyitomevor of ykp ebruyhxesav êv 
Aeüxrpoic, où pmetpiox Exéxpnvro. *Exe0 à Ilshomévymoos 
änaca Gersréxer* xal où0’ of ioobvres Auxedauovious obrus 
Layuov dre dveheïv adrobs ; 000” of mpovrepov à éxelvuv dpyov- 
res XÜptor Tüv méewv Aouv: SAM mic Av dxprros xal map 
nobvous ai map rois AAhouK éraoiv “EXnoi pus xai Tapayñ. 
Taëva d 6püv 6 Dilirros (où yap Av dpavñ), vois map” Éxd- 


tou mpoËdraus YpÂuare vahloxev , TAVTUS GUVÉXPOUE XaÙ 


saire, Athéniens, de vous rappeler l’état de la Grèce dans ces temps-là, 
pour que vous puissiez considérer chaque événement dans son vrai 
point de vue. 

A l’époque où s’alluma la guerre de Phocide (et certes on ne me 
l'imputera pas, car je n’étais pas encore aux affaires), tels étaient vos 
sentiments, que vous faisiez des vœux pour le salut des Phocéens, 
tout en condamnant leurs torts, et que vous étiez prêts à vous réjouir 
de tout mauvais succès des Thébains. Vous étiez irrités contre eux, 
et vous aviez sujet et raison de l'être; car après Leuctres leur orgucil 
n’avait plus connu de bornes. Tout le Péloponèse, d’ailleurs, était di- 
visé : ceux qui haïssaient Lacédémone, n'étaient pas assez forts pour 
détruire sa puissance; ceux que Lacédémone avait mis à la têle des 
villes , n’en étaient plus les maitres; ce n’était, chez ces peuples et 
chez tous les autres, que dissensions et que troubles interminables. 
Philippe, qui voyait ces désordres, et ils étaient assez visibles, distri- 
buait de l'argent aux traîtres de tous les pays, animaïit les peuples 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 21 


dvor\fjaur bus de rappeler à vous 

dx Tà Rpéyuura elye comment les affaires se-trouvaient 
xat& éxelvoug toc xpôvouc, . pendant ces temps-là ; 

(va Oewpire Exaota : afin quevous considériez chaque chose 


moÙ Tdv xupôv répyovra. selon la circonstance existant. 
Toÿ yäap noképou Pwxxod !! Car la guerre Phocique 


ovatévroc, où G1à êué s’étant-formée , non par moi 
(Eywye yäàp 8à (car certes moi-du-moins 
oùx énoMtevépnv rw tte), je n’administrais pas encore alors), 
mpûrroy pèvüpets diéxeto0e oÙtws d’abord vous étiez-disposés ainsi 
ücte Botheofar uèv de-manière à vouloir 
Duxéas cwbrvor, les Phocéens être sauvés , 
xafnep dpüvrec quoique voyant eux 
mooüvruc où Dia, faisant des choses non justes, 
Lerobivar GE &v mais à vous réjouir 
OnGaiory xabodorv des Thébains ayant-souffert 
étroëv, quoi-que-ce-fût, 
dpyXôpevor adroïc étant-irrités contre eux 
ox M6ywG oùGE Abix UE" non sans-raison ni sans-justice : 
où yüp Éxéypnvro metpfus . Car ils n’avaient pas usé modérément 
ol des choses que 
ttumixesav dv Aebxrpotc. ils avaïient-bien-obtenues à Leuctres. 


"Ererra &macæ à Ilelomévymsoc Ensuite tout le Péloponnèse 
heoréxer xal oùre où pucoëvres était-divisé; et ni ceux haïssant 


Anëmpovtoug 1? les Lacédémoniens 

loxuev orwoç n’étaient-forts tellement 

Bee dehetv adrobs, au-point-de détruire eux, 

dre 0! Apxovtes TpÉTEpOY ni ceux commandant précédemment 

àà Exefvuv 1% par ceux-ci 

foav xüpior Tüv mÉdEV" n'étaient maîtres des villes ; 
“Ed ne Epiç mais une certaine discorde 

prrog interminable 

ad rapayn Av kel mapa toûrou et un désordre était et chez eux 

tal rapè &Taot et chez tous 

Fc &Dotç “EXANOV. les autres Grecs. 

O0 bummoc épôv rare Mais Philippe voyant ces choses 

(où yap Hv &pavñ), (car elles n’étaient pas invisibles), 

io yphpate dépensant des sommes-d’argent 

voie poBétaLg pour les traîtres 

Tapè ÉRGOTOLC, chez-chaque peuple, 


L 


22 O TIEPI TOY STE@ANOT AOTOS. 

rpèç Éaurobc étéparrev- ele” év oÙc fiudpravov of XAot, xal 
Laxüic Éppôvouv, abrdc rapeoxeudtero, xal xark mévreov ÉpÜero, 
Qc dE ralamwpoiuevot ti pixer rot modépou, of rôre pèv Ba- 
pee , vüv 0’ druyets Onbaiot, pavepol näoiwv Aoav évayxxoôn- 
sôpevot xarapebyev ép buäc, 6 Dino, va ph Todro yé- 
vouro, pnô8 ouvéAGouv af médeuc, Ouiv mèv etpñvnv, éxeivoic 
Bonbetav érnyyetharo. ‘TE oùv cuvnywvisuro adré mods vd da 
Geïv, &kiyou Geiv, Exdvrac duc ÉEuratwmévous; À rüv EAAWY 
“EMivov, fre 4pà xaxluv, cit’ dyvorav, ere xai dupôrepa 
rar” elmeive of, mékepov ouvey xal poxpèv mokemoüvruv 
uv, xai roërov ÉrÈp Téiv ouh nüct cupepôvruv, dc Épye 
pavepv yéyovev, oÙre xphmasuwv, oùre cwpaoiv, où” GA où- 
Bevt rüv mévruv ouveldu6xvov bpiv * ofç xal Sixaluc xat mpoc- 


nxôvrus épybômevor, Évoiuuws Émnxobcare tr Dikirru. H pv 


lcs uns contre les autres, les mettait aux prises ensemble, profitait 
des fautes et des imprudences d’autrui, faisait ses préparatifs, et 
grandissait contre tous. Mais comme, selon toute apparence, ces 
Thébains, «1 fiers alors, aujourd’hui si malheureux, épuisés par la 
longueur de la guerre, allaient être forcés de recourir à vous, 
Philippe, pour empêcher cet événement qui devait réunir les deux 
républiques, vous offrit à vous la paix, et anx Thébains du secours. 
Qui donc conspira avec lui pour vous faire tomber, ou peu s’en fallut, 
dans des piéges où vous donniez volontairement? C’est, dirai-je la 
lâchete ou limprudence des autres Grecs? Dirai-je l’une et Pautre 
à la fois? Dans le temps que vous entreteniez une guerre longue et 
sans relâche, et cela pour les intérêts communs, on le vit bien ensuite, 
îls ne voulurent vous aider ni d’hommes ni d'argent, ni vous 6e- 
courir en rien. Irrités, comme il convenait, d’une telle indifférence, 
vous prètâtes volontiers l'oreille aux propositions de Philippe. Ce 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 33 


Guérpoue wa étéparte 
révras npès ÉayroUs* 
tx 

èok 

ol ot Épépravov 

2 éppévouy xaxdic, 
and Tape xEUdLETO 
xal épÜero xata névruv . 
‘04 6 ol Erbator, 

tôre pèv Bapeïc, 

vôv ë druyetc, 
turwpoipevor 

t@ per ToÙ moELOU, 
Fouv quvepol näoiv 
dayracinedpevor. 
atapetyerv énè Üuä, 


8 büknnoc, va Tobto ph YÉvorto, 


Un al médetç cuvé}Botev, 
myyellaro eiphymv uèv du, 
Poñlerav GE éxeivots. 

Té où cumyaviouro «dr 
Apôg T0 XuBeïv, dev dXiyou, 
buäc éanaropévoue Éxôvro: ; 
À, Efre xpñ elneiv xaxiov, 


Ête yvoav, Tv GLov EF XM vu, 


Été xai raÿta appérega 


d, uGv moeLoüvrwvy mékepoy ! ! 


GUVE7 xAÙ LexpÉV, 


2ai toËtov ÜTrèp TOV cuppEpé Toy 


not roi, 

D YÉYOVE pavendy 

bre, cuvelépéavov div 
dre xphpauv, 

oùte cupLa ot, 

ve oÙGevi 24 

Tüv révrwv* 

% épyiopevor 

tal Gixaitog K@ TpOsNÉVTUS , 
Ümooare Eétoluuwc 

16 Poirryp 


heurtait et remuait 

tous contre eux-mêmes ; 

ensuite ; 

dans les occasions dans lesquelles 
les autres péchaient 

et pensaient mal, 

lui-même se préparait 

et croissait contre tous. 

Mais comme les Thébains, 

alors il-est-vrai insupportables , 
mais maintenant infortunés, 
étant-rendus-misérables 

par la longueur de la guerre, 
étaient évidents pour tous 
devant-être-forcés 

de se réfugier vers vous, 

Philippe, afin que cela n’arrivât pas, 
ni que les villes se réunissent, 
promit la paix à vous, 

et du secours à ceux-là. 

Quoi donc combattit-avec lui 
pour le prendre, falloir de peu, 
vous étant-trompés le voulant-bien ? 
la, soit-que il faut dire lâcheté, 

soit imprévoyance, des autres Grecs, 
soit encore ces deux choses; 

eux qui, vous faisant une guerre 
continue et longue, 

et celle-ci pour les choses important 
à tous en-commun, 

comme il est devenu évident 

par le fait, ont assisté vous 

ni par des sommes-d’argent, 

ni gar des hommes, 

ni par aucune autre 

de toutes les choses; 

contre lesquels étantirrités 

el justement et convenablement, | 
vonsavez-prêtél’oreille promptement 


à Philippe. 


24 . O HEPI TOY ZTEHPANOT AOTOZ. 
oùv rôre cuyywpneïion elprivn Giù rare, où à êué, de obrec 
Gé ldev, érpayôn. Tà 8à roro Sômfuara xal dwpodoxAuare 


a 


dv odTR Tüv vuvt rapôvrwv rpayparov, dv tis Éerdbn Stxattos, 
ice eboñoer. Kai vaut nav” Émèp the &Anbelus npi6ohoyou- 
par xal Gebépyouar. Et ykp élval ri Goxofn Tr pahiora ëv roû- 
vots &dixnua, oùdév êor Ofmou npècç èué* SAN 6 pv mpüiroc 
Eirdv xal pynoels Énêp rc elphvne, Apiordônuos nv 6 xo- 
perfs * 6 9’ éxdeEuevos, xai ypébas, xal Éautdv pLeTk Toûtou 
profonc ênt raüra, Diloxpérne 6 ‘A yvoouos , 6 cé, Aicylvn, 
xoivovds, oùx êudc, ob’ av où Stupéayns peudduevoc- of Où 


ouvarndvrec, éroudnmoce Évexa (êü yäp voëré ye v rù ma 


A1 ,2 


pévr:) | Fü6ouloc xal Knptoopüv : éyà 9’ oùdlv oùGapLog. 
AXX Suuwç, Toûruv Touobtuv évcuv, xat én” arc The dAn- 


Belxs obro dexvupévev, eiç ro Fxev dvordelas gr Été 


sont donc les conjonctures, et non mes intrigues, comme le disait 
faussement Eschine, qui vous ont déterminés à la paix. Mais on 
verra, si l’on veut tout examiner, que la corruption des citoyens per- 
fides qui ont négocié cette paix est la cause de tous nos malheurs. 
C’est uniquement l’intérèt de la vérité qui me fait traiter et discuter 
ce point avec exactitude, puisque les délits qu’on a pu commettre 
alors ne me regardent en aucune façon. Celui qui fit mention de paix, 
qui en parla le premier, c’était le comédien Aristodème. Celui qui 
appuya son sentiment, qui le proposa par écrit, et qui partageait avec 
lui les présents de Philippe, c'était Philocrate d’Agnusie, votre com- 
plice, Eschine, et non le mien; non, dussiez-vous vous rompre à force 
de mentir. Ceux qui se déclarèrent pour le décret, je n’examine pas 
ici leur motif, furent Eubule et Céphisophon ; quant à moi, je n’y suis 
-pour rien. 
Quoique tous ces fails soient d’ane vérité incontestable, il a poussé 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 23 


“H pèy obv eipñvn 
suywpnBeton Tôre 
énpaxOn Gi Taëre, 
0% &ù êpLé, &ç obtoç 
Gtébalev. 
*Av dé rte 

Étetétn Gixalouc, 

ebphoer Ta adixñpaTa 
xai GopoñoxApate 
tobtwv év adrÿ 

ana Tüv rpayuätwv 
TApÉVTEV VUVL. 

Kai &xpt60)0yoüpas 

rai Gueképyopror névra Tœurl 
Ünèp vhs &Anbeius. 

El yép se &üixnua Goxoir 
Elvou êv toûroic Tà pédiota, 
oddév ot: Shrou pô èuÉ 
aa 6 pv elndv rp@tos 

14 pynoôele Ünèp The elpñivne 


'Aptorénuos 6 Ümoxprrñç 2° 


6 éxdekdpavos, xai ypépac, 
xl mofdouc Éxutov 

Hetù roûtou éni Taÿtaæ, 
Dooxpérne 6 Ayvobotos, 

à où orvevéc, Aioyim, 

vx luôc , 


OÙ à où tapfayhe VevdéuEvoc" 


oÙ & cuverrévrac, 

baux étouSñrore 

(5 yap roëré ye 

bsÿ rapévr), 

Eïéndoc xat Knptoopév 18e 

Eri & oùêèv obBapo. 
AD épo, 

Tatuv Évrev ToLoÜTE, 

tal Saxvupévev oÙruos 

ln ri Gmelas adrñe, 

uv ele todo &vaudetog 

êçre réa Aéyeuv 


Donc la paix 

ayant-été-consentie ators 

fut faite à-cause-de ces choses , 
non-à-cause-de moi, comme celui-ci 
disait-calomnieusement. 

Mais si quelqu'un 

examine justement, 

il trouvera les injustices 

et réceptions-de-présents 

de ceux-ci dans cette paix 
causes des affaires 
étant-présentes maintenant. 

Et je discute-avec-exactitude 

et parcours toutes ces choses 
pour la vérité. 

Car si quelque illégalité paraissait 
être dans ees choses surtout, 

rien n’est certes vers moi; 

mais celui ayant-parlé le premier 
etayant-fait-mention touchant la pais 
était Aristodème le comédien ; 

et celui ayant accueilli, et ayant-écrit, 
et ayant-mis-à-gages lui-même 
avec celui-ci pour ces choses, 
Philocrate celui d’Agnusie, 

lc tien complice, Eschine , 

non le.mien, 

pas-même si tu crevais mentant, 
et ceux ayant-parlé-avec, 

pour quoi-que-ce-füt 

{car je laisse ceci du-moins 

dans le présent), 

Eubule et Céphisophon ; 

mais moi rien nullement. 

Mais cependant, 

ces choses étant telles, 

et étant-montrées ainsi 

dans la vérité elle-même, 

il est-venu à cela d'impudence 
au-point-que il osait dire 


26 : O HEPI TOY XTEDANOY AOTOS. 

Aéyeuw 66 dpa du, npds vû ris elpnvnc arios yeyevñoder, Em 
xal xexwluxbe elnv rhv mé perd xoivoü cuvedpiou vüiv “EX- 
Mivuv aùrhv rouioaoôe. Et”, ©... rl âv einuv oé vic ‘6pOüi 
mpocelror; Éotuv Erou cd mapuiv, crAmabrnv mpäbw xal oup- 
paylav, fAlenv vüv Suerpaywôerc xal diebriers, épüv dparpoûues- 
vôv pe Tic nékeu, Éyavéxrnonc; À rap} rare, & vüv 
xornyopelc, édidabac mat dueE AGE; Kai priv, et vd xwAUoar 
cv süv “EXveov xowwvlav émempdxev éyd Diinrw, soi rè 
uh ouyfoa Aourdv Av, SAM Boñv xal Stapaprüpeclat, xat On 
Xoûv tourotol. Où rolvuv émoinouc obdauob roùro, où Hxoucé 
cou rabrnv rhv quvhv obdeis elxéruc oùre ykp Av mpecéela 
npès oùdévas dmeocauévn vôre vüv “Eivev, A mur 
Tävrec Hoav ékeAnkcyuévor, où0’ obroç üyus mepi roUruv Elpn- 


xev oÙdév. 


l'impudence jusqu’à oser dire que j’ai conseillé la paix, et que même 
J'ai empêché la république de la concerter avec les Grecs dans une as- 
semblée générale. Cependant, 6 le plus. mais quel nom vous donner? 
vous a-t-on vu, vous qui étiez présent, sous les yeux duquel je privais 
la république d’une confédération aussi importante que vous l’annon- 
ciez tantôt avec voire ton de déclamateur, vous a-t-on vu vous indi- 
gner, monter à la tribune, dénoncer et exposer aux Athéniens les 
trahisons dont vous m’accusez aujourd’hui? Si pourtant je m'étais 
vendu à Philippe pour exclure les Grecs de la participation à la paix, 
vous deviez, Eschine, non garder le silence, mais crier, protester et 
démasquer le traître. Vous n’en avez rien fait, vous n’avez pas dil un 
mot. Et qu’aurait-il dit, Athéniens ? On n'avait alors député à aucun des 
Grecs ; ils s'étaient déclarés tous depuis longtemps, et l’accusateur n’a 
rien avancé aue de faux à ce sujet. 


\ 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 27 


&pa de yo, rpèc 1® yevevñoôæ savoir que moi, outre le avoir-été 


abtuoc tic etpñvnc, cause de la paix, 

Ere ai einv de-plus aussi j'étais 

AEXWAUXDS TV éÀLV ayant-empêché la ville 

rououoat adThv d’avoir-fait elle 

pet ouveôpiou xoivoÿ avec l’assembléé commune 

+üv ‘Evo. des Grecs. 

Eire, &.e. Eh-bien! 0... 

ti einov tiç quoi ayant-dit quelqu’un 

&v npoçeiror ce dpOüe; aurait-ilnommétoi convenablement? 
Eotiv 6xou est-il une circonstance où 

oÙ Hapwv, toi étant-présent, 

dpv pe éparpoüaevo voyant moi enlevant 

rs RÉÀEW: à la viile 

RoGtiy xaÙ cupuayiav une affaire et une alliance 
mMALXAUTNV aussi-grande 

FAixnv VÜv Getpaypôets que tantôttudéclamais-tragiquement 
vai Giebnerc, et tu exposais, 

AravéxTrnoas; tu Les indigné? 

À rape)0wv, ou t'étant avancé, 

ÉddaËag rat OueE Nes Taûrta tu as apprisetasexnosé ces choses, 
& vüv xatnyopeïs; que maintenant tu dénonces? 

Kai pév, Et cependant, 

el Éyo énenpéxev Ddirre si moi j'avais vendu à Philippe 

rè xw}voat le avoir-empêché 

Tv xoivwviav t@v “EXfvwv, la participation des Grecs, 

vd uà ouyñoat le ne-pas garder-le-silence 

iv owév oot, était restant à toi, 

&Aa Pogv ai Gtapaprüpeohar, mais crier et protester-contre, 

xai nAoËV TOUTOUT Ie et montrer à ceux-ci. s 
Où roivuv éroinoas o00apoù toüro, Ainsi tu n’as fait nullement cela, 
odèë oddels fxoudÉé dou ni personne n’a entendu de toi 
tabtnv TV pwvav" ElxoTws" cette voix; avec-raison : 

oùre yap mpeobeix car ni une anbassade 

Fv éneotalpévn TÔtE était ayant-été-envoyée alors * 
nods oÙbévas Tüv “E)nvev, vers aucuns des Grecs, 

da nävtes Aoav mais tous étaient 

Eernreypévor réa, s’étant-déclarés depuis-longtemps, 
oùLe obros elpnxev oùdÈv ni celui-ci n’a dit rien 


Üyé; mepi voutuv. de sain sur ces choses, 


28 O HIEPI Tor ZTEHANOY AOTOS. 

Xowpiç à roérev, xal GtaGd ARE vhv mé Th péyiora êv oc 
ÿebberor. Et yap bueic due vob pv “EXnvac ei méheuov 
mapexaheïre, aûrot G mpès Dlummov mepl eiphvns mpéober 
émépnere, Ebpu6drou mpüyua, où mékeuxs Éoyov, ot xpnotüiv 
dvôponwv, Giempérreode. ‘AA oùx dort vabra, oùx Éorr. Ti 
Yp xal BouAduevor ereréureo0” àv adrobs Êv roûre ti xatpé ; 
ênt rhv eipévnv; SAV bnipyev Eraoiv: SAN Ent rdv téeuo; 
SAV aûrol mepl eiphvne é6oueteode. Oüxobv oùre Th éEupyñs 
etphvns fyeuwv, 00 arioc dv yo palvouur, obre rüv Av, 
Sv xarebebouré pou, obdèv &AnËe v Belxvurar. 

Ex0} volvuv émoufoaro thv elpvnv À mél, Évraüla ré- 
Av oxéaode ri fuüv Exérepos mpostksro mpdrrev xal yap Ex 
roûruv eloeoûe ris #v 6 Dire névrx ouvayuvtéuevoc, xui 


de 6 npércov Émbp Oubiv, xa xd 19 méder cumpépov Enriiv. 


Mais ce n’est pas moi seulement, c’est la république qu’il calomnie, 
qu’il charge des accusations les plus graves. En effet, Athéniens, si 
vous excitiez les autres Grecs à la guerre, dans le emps même que 
vous députiez à Philippe pour la paix, vous agissiez en vrais Euryba- 
tes, et non en gens d’honneur et dignes de la république. Mais il n’est 
rien de cela; non, il n’en est rien. A quel dessein, je vous prie, auriez- 
vous député vers les Grecs dans cette circonstance ? Pour les amener 
àla paix? mais ils en jouissaient tous : pour les exciter àla guerre? 
mais vous-mêmes, vous délibériez sur la paix. Il est donc manifeste 
que je n’ai été ni l’auteur, ni la cause de la paix d'alors, et, par consé- 
quent, qu’il n’y arien de vrai dans tous les discours d’Eschine à cette 
occasion. 

Depuis que la paix eut été résolue, examinez encore quelle fut sa con- 
duite et la mienne : cet examen vous fera connaître celui de nous deux 
qui travaillait avec Philippe, et celui qui n’était occupé que de vous 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 29 


Xospiç SE robrwv, Maïs outre ces choses, 
GtaÉdAder ra Thv Hd il calomnie aussi la ville 
Tù LéyioTæ le plus grandement 
êv olc peuSerer. dans Les choses qu’il dit-faussement.. 
Ei yèp duel &ua Car si vous en-méme-temps 
Rapexadefte pèv todç "EXnva  exhortiez les Grecs 
etc nékEuov, à la guerre, 
œÿtoi È mais vous-mêmes 
néunere npéobers envoyiez des députés 


mode Püunrov mepi elphvnc, vers Philippe touchant la paix, 
&enpérrecbe npäyuaEüeuéérou,!* vous tramiez un acte d’Eurybate, 


oùx Épyov nédew , non une action de ville, 
08 &vÜpumewy ppnortiiv. ni d'hommes vertueux. 
'A& taûte oùx ÉcTtv, Mais ces choses ne sont pas, 
oùx Éoti. elles ne sont pas. 
Kai yäp ri Bou}duevor Et en-effet quoi voulant 
d Lstenéureoôe adrodc auriez-vous-député-vers eux 
dv toût rÿ xp 5 dans cette circonstance ? 
éni niv ipñvnv; pour la paix? l 
a Ünpxev Eraorv- mais elle existait pour tous ; 
0 éri rov médeuov; mais pour la guerre ? 
QD aùrol mais vous-mêmes 
téodeteobe mept slpñvnc. vous délibériez sur la paix. 
Oüxoûv éyo paivouer dv Donc moi je suis-vu étant 
We fyeudv oùSÈ afrioc ni auteur ni cause 
Fe dpivne éapyñc, de la paix dès-le-principe, 
oùte obèèv rGv 4 ni aucune des autres choses 
d orepeouté pou qu'il a dites-faussement-contre moi 
dluvras dv &AnBés. est-montrée étant vraie. 
Eruëh rotvuv à éd Donc après-que la ville 
itotiaaro rhv elpévn, eut fait la paix, 
Eraïla rdv onépacôe ici de-nouveau examinez 
F Éérepoc RuGv quoi l’un-et-l'autre de nous 
Rpotidero npétretv * xai YA D a préféré faire; et en-effet 
tioecle éx voûtuwv, * vous saurez d’après ces choses 
Te F7 6 cuvaywviLépevos qui était celui combattantavec 
Dirrw révra, Philippe en toutes choses, ‘. 
Mi di 6 npérrwv Üntp dudv, et qui celui agissant pour vous, 
Li Env Td cuupépov et cherchant la chose importante 


L'EOTR à la ville. 


30 O TIEPI TOY ZTEPANOY AOTOZX 

"Evo pv rolvuv Éypapa Boulsbemv dromdeiv rhv rægioinv tobc 
mpéobers èmt tobc rémouc êv os àv dvra Diinrov ruvÜdvwvras 
xa robe Sprouç aroAaubävetv - obror SE, oùdè ypabavros uod, 
raüra mouiv A0éAnoav. Ti Gù vor’ ôüvaro, © dvôpes A0n= 
vatot; Éyo Gôd£w. Dire pv #v cuupépor Ge TAETOTOY rdv 
peraËb ypévov yevéchas rüv Spxev, Guiv 8 oc ÉAdytorov. Aid 
rl3 re Oueïc pèv, oùx àp” Ac dudcate uôvov fuépac, SAN àp 
À Ainioate vhv eipñvnv Écecar, rücas ébeAüoaoe thç mapa- 
oxeudç Tac roû moépou* 6 Ôè robro êx ravrèç roù 4pévou ud- 
Mota érpæyuarebero, vouiluv, êxep nv SAnOËc, da The rd- 
Xewç mpold6ot mp Toù vobs Spxouç émoôobvar, ravra Tara 
Bebaiog Eerv® odGEva yap Thv lphvnv Abostv roUruv Evexev, ‘A 
Éyd mpoopopevos, à ävèpes “AGnvaïot, xat Joyiouevoc, Toùro 


vo Yipioua ypdpw,mheïv émet vobc témous êv oÙc àv À Dire, 


et des intérêts de l'État. Je portai, en qualité de sénateur, un décret 
qui enjoignaît aux députés de se rendre, au plus tôt, dans les lieux où 
ils auraient appris que se trouvait Philippe, et de recevoir les <er- 
ments ; ce qu’is ont refusé de faire, malgré mon décret. 11 faut vous 
apprendre, Athéniens, combien il importait d’user de diligence. Phi- 
lippe, pour son avantage, devait différer les serments; et vous, pour 
le vôtre, vous auriez dû les hâter. Pourquoi? c’est que vou, vous 
interrompites tous les préparatifs de guerre, je ne dis pas du jour où 
vous aviez juré la paix, mais du jour même où vous l’aviez espérée. 
C’est ce que Philippe avait toujours cherché. Il pensait, et il pensait 
juste, qu’on ne lui disputerait pas ce qu’il aurait pris avant la con- 
clusion du traité, et qu’on-ne voudrait pas le rompre pour quelques 
places. Prévoyant donc ses intention:, et songeant à les prévenir, je 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 31 
*Ey pv toivuv Éypaÿa Boukeüwv Moi donc j’écrivis étant-sénateur 


voÙc rpéoberc ànoneïv les députés naviguer-d’ici 
TAY Ta y 18 le plus promptement 
Eni toùç Témouc ëv olç vers les lieux dans lesquels 


&v muvfévuvex Dükrnov évca, ils apprendraient Philippe étant, 
xai éxolauBévev vos Spxouc et recevoir les serments; 


vÿvos dé, mais ceux-ci, 

oùêè éuoù ypébavtos, pas-méme moi ayant-écrit, 
Hünoav noueïv raëta. ne voulurent faire ces choses. 
"TÉ 8 roro Aôüvaro, Mais quoi cela pouvait-il, 

& &vôpec ‘AOnvator ; Ô hommes Athéniens ? 

yo G18dEto. moi je l’apprendrai. 


Hy pv ouppépov Doirrw Il était important à Philippe 
tbv xpôvov psetaëd Téiv épxwv . le temps entre les serments 


tbar dx ThetoTOv, être le plus long, 
iv d dç Eéyuorov. mais à vous le plus court. 
Aèt; | Pourquoi ? 

+ En duete pèv par-ce-que vous 
tekicacôe vous avez interrompu 
Téouç Tèç rapacrevks tous les préparatifs, 
Ti TÙ mo) ÉUOU, ceux de la guerre, 
vù névov and fuépaz non-seulement depuis ie jour 
À dpécare, | depuis lequel vous avez juré, 
Ga érd A Aricure mais depuis lequel vous avez espéré 
Ty elpfivnv Écecôox - la paix devoir-être ; 
bälimpayuarebero toûro pélota mais lui s’occupait de cela surtout 
êx mavrèc toÿ ppévou, de tout le temps, 
votlfev, Emep Hv Rnbés, pensant, ce qui était vrai, 
Env BeBaltoc devoir-avoir sûrement 
ru raûte, Éoa toutes ces choses, toutes-celles-que 
poor The AE il prendrait-d’avance sur la ville 


RPÔ rod énoBoüver roùç épxouçe avant le avoir-donné les serments; 
tééra yap Adoeuv rhv elpñvnv  ear personne devoir-rompre la paix 


Lou rottuv. à-cause de ces choses. 

À dd zpropéuevec, Lesquelles moi prévoyant : 
xai lopépevos, et calculant, 

dévpuc AOnvatot, à hommes Athéniens, 

théguo robro rù Qripropue, J'écris ce décret, 

dv éri robs TémoUc naviguer vers les lienx 


évole & Y Démo, dans lesquels serait Philippe , 


82 O IIEPI TOY £STEd'ANOY AOTOS.. 

Kat robe Gprouc Thv Taxiommv érokau6dvev- Ü” Epévruv rü 
Opaxüv, rüv Operépuv cupudguv , rà ywpia Tad0” à vüv obro 
Btécupe , ro Eépfuov, xal vd MÜpriov, xai vhv Epyioxnv, obree 
vérvouv®” of épuot, xa à mpolaGtv éxetvos tobs Émixalpouc vüw 
réuv , xÜpto 56 Opéxnç xaractain, undè roXGv pèv yonué- 
Tuv, nov À orparuorüv ebropfouç, Ex Tobtuv Saôlws Toic 
Aounoïg émiyerpoln mpéyuaotv. Elta roro uèv oëyl Aéyet rd Qr- 
ptoux, oÙd dvayivwoxet ei GE fouhebwv ya mpocéyerv tok 
npéobers dunv deiv, robré pou GixbaXer. 'AAAà té éxphv pe 
mouelv; ph mpocéyéiv ypabar vobs êrt vou fxovrac, (v” épi 
Giakexbüoiv; À Oéav ph xaTaveïuar Tov dpyiréxrova abvois xe- 
Xeboar; AN év voiv duoiv é60doïv ébewpouv dv, El pe Toùr’ 
Eypdpn. Tà puxp ouppépovre rc môheuwç Éder pe puAdtrer, 
rh 9 ka, Gemep oûrou, mempaxévat Dulirrw; où Brou. 


portai un décret qui ordonnalt aux députés de le joindre au plus tôt, 
pour recevoir son serment. La paix aurait été ainsi conclue, sans que 
les Thraces, vos alliés, eussent perdu les places dont Eschine se 
raillait tout à l'heure, Serrio, Myrte, Ergisque; sans que Philippe se 
fût rendu maître de la Thrace, en s’emparant des postes les plus 
avantageux ; sans qu’il eût acquis desacilités pour conquérir le reste 
de la Grèce, en augmentant son trésor et le nombre de ses soldats. 
Et mon adversaire, qui ne dit pas un mot de ce décret, qui n’a garde 
de le produire, me fait un crime de ce qu’en qualité de sénateur, j'ai 
admis à votre audience Jes députés du prince. Mais que devais-je 
faire, Athéniens? Devais-je écarter de votre audience des hommes 
qui venaient exprès pour conférer avec vous? Devais-je encore ne 
pas faire donner l’ordre de leur accorder une place au spectacle? 
Mais ils en auraient eu pour deux oboles, si cet ordre n’avait pas été 
donné, Fallait-il ménager ces minces intérêts de la république, et 


DISCOURS SUR .LA COURONNE. 33 
rai éralopBäverv toùç Éprous et recevoir les serments 


nv raglorav* le plus promptement ; 
Ve, rüv Opqxüsv, afin que, les ‘Thraces 
tôv cu yon duetépoov, les alliés vôtres, 
énuv rave à wpla ayant ces places : 
& oûroc técupe vüv, que celui-ci dénigrait tout-à-l’heure, 
10 Léo, xat rd MÜpriov, Serrio, et Myrte, 
dd np "Epricunv ?, et Ergisque, 
dé yiyvoivro oüte, les serments eussent-lieu ainsi, 
“ul éxeivoc LÀ xaTaGTuN et que celui-là ne s'établit pas 
ripuos vüc pence, maître de la Thrace, 
polabiuv ayant-pris-d’avance 
toù mxalpous Tüv té, les favorables des lieux, 
InÈ enophanc ni que s’étant-bien-pourvu 
Jmpéruv uèv nov de sommes-d’argent nombreuses 
Spanwrüiv 8 mov, et de soldats nombreux, L 
x tobtuv au-moyen-de ces ressources . 
imypoin fyôtesc cl il n’étendtt-la-main facilement 
10 mpéyeuxot Roumoïs. sur les affaires restant. 
Era où Aéyes pv Ensuite il ne dit pas 
Ro vd déquoua, ce décret, 
où évaytvéoxer et-ne Le lit pas; 
ë à éyà Boudebtv mais si moi étant-sénateur 
San dv EU j'ai cru falloir 
paye v TOUS HPÉTÉEL, introduire les deputés, 
de pou Toùro. il reproche à moi cela. 
à ti pv ue mou; Mais quoi fallait-il moi faire ? 
À péter mpocéyeu ue-pas écrire d'introduire 
FX fhrovexç ént Toro, ceux venant pour cela, 
le bakerBGoiv Guiv; afin-qu'ils conférassent-avec vous? 
À ui xekeGoa rôv &pyirévrova ?° ou ne-pas ordonner l'entrepreneur 
tataveues Oéav aÜTois ; accorder le spectacle à eux ? 
da àv dBsopouv mais ils auraient-vu-lespectacle 
ivroiv Evotv 86010ïv, pour les deux oboles, 
ëroûto LA Éypépn. si cela n’eût été-décrété. 
Ele uè quAétrev Fallait-il moi conserver 
% pogà cupépovra ic médeux, les petits intérêts de la ville, 
xporévas Bè Ta Ex et avoir-venda le tout 

f à Philippe, 
Enpobroes où dfxov. eoseme Fox ei ? non certes. 


3 


CE O HEPI TOY STEDANOY AOTOS. 
Aëye volvuv pot rd Yépiouua rourt Aabtv, 8 cupüic side oÙtoc 


rioëôn. Aëye. 
WHDIÈMA. 


« Ent dpyovros Mynoigidou, “Exatou6méivos Evn xai véæ, 
QuXRS mpuravevouonc Ifxvôtoviôos, Anuocbévnc Aruocbévoux 
Haraveds elrev- "Emeôh Diimnos, émoorelhac rpéobers rep} 
ie cipvne, époloyoupévas memolnrat ouvbixas, eddy Ont r$ 
BouAñ xat ré dhpen vo Abnvatuv, tu àv À elpfvn émirehe- 
o0%, À émixerporovnbeïca àv +5 mpwrn Éxxknola , moécbes EME 
cûar êx névrwv ‘AGnvalwv ôn mévre- robe DE yesporovndévre 
aroônueiv, unôeulav évabokhv mouuuévous, éxou àv dvra uv 
Gévevrnt sv Dimmov, xal vos Épxouc Aubeiv re Tap’ aùroi 
xal dobvar vhv tayiornv, rl vais wuoloynpévats ouvÜAxats aù 
Tr mpôç tov AOnvaiwv Jiuov, cuurephauédvovras xat rob 


Éxatépov cuupéyous. [lpécéers fpéônoav, Eïbouhoc ’Avaphé 


vendre, comme ces traîtres , l’État entier à Philippe? Non, certe 
Greffier, lisez le décret sur lequel Eschine a passé fort sciemmen 


Lisez 
DÉCRET. 

« Sous l’archonte Mnésiphile, le dernier jour du mois Hécatombéo: 
pendant la présidence de la tribu Pandionide, Démosthène, fils « 
Démosthène, de Péanée, a dit: Attendu que Philippe, ayant envo: 
aux Athéuiens une ambassade pour la paix, est convenu avec e: 
des articles du traité; il a semblé bon au sénat et au peuple d'At} 
nes, pour conclure la paix décidée dans la première assemblée, 
choisir cinq députés parmi tous les Athéniens, avec ordre de se rendi 
sans aucun délai, où ils apprendront que sera le prince, de recew 
au plus tôt son serment, et de comprendre dans le traité conve 
entre lui et le peuple d'Athènes, les alliés de l’un et de l'autre. Q 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Aëye voivuv mot, Aaëwv, 
tovrl rù Ycioua, 
à obroç napéôn 
dès capic. AËys. 
WTIDIZMA. 


c'Erl Mmowpihou äpyovroc, 
Evp xai véx 
‘Exacouéarvos, 
qe Iavôtoviôoç 
npvravevobonc ?!, 
Anuocfévme Anocfévous 
Duaneds eirev- 
Exeën dflinnoc, 
Arootellas rpéBeLs 
nepl rfç elpñvne, 
menolmrar ouvhixag 
dployoupéves, 

2b6y 0er rh Boukÿ 

2 rÿ Bfuup Tv 'Abnvo ov, 
Ex à eloñvn, 
Aimyesporovndeïon 2? 

0] Q xpérn éxxAnolæ, 
dimrelco0®, 

mére npéoéerg Eléoôa Hôn 

Le névroov A Onvaitov 

toi dE Lesporovnfévrac, 
rooupévous pnôemiav &vaborñv, 
Étoënusïv Exou àv ruvévwvras 
dv bournov bvre, 
ta udet Te napà airoû 
tal doüvar robs 6pxous 
oh totlornv, 
ri roc ouvOtxatc 
dpoloynpéraic aùr 
spès rdv Sñprov ’AGnvatuv, 
surephapéévovrag 
a s0ùç oupuéyouc ÉxaTépuy. 
Hrébncay mpéoËce, 
Etéou)oc ‘A vap}üoTtioc, 


35 


Dis donc à moi, l’ayant-pris, 
ce décret, 
que celui-ci a passé 
le sachant évidemment. Dis. 


DÉCRET. 


« Sous Mnésiphile archonte, 
l'ancien et nouveau jour 
d’Hécatombéon, 
la tribu Pandionide 
ayant-la-prytanie, 
Démosthène Jjils de Démosthène 
de-Péanée a dit : 

Puisque Philippe, 
ayant-envoyé des députés 
au-sujct-de la paix, 

a fait les clauses 
étant-consenties , 
avoir-parybon au-sénat 

et au peuple des Athéniens, 
afin que la paix, 

celle ayant-été-votée 

dans la première assemblée, 
pôt-être-conclue, 

cinq députés étre-choisis aussitôt 
de tous les Athéniens; 

et ceux ayant-été-élus, 
faisant aucun ajournement, 
s’en-aller où ils apprendront 
Philippe étant , 

et recevoir de-la-part-de lui 
et donner les serments 

le plus promptement, 
au-sujet des conventions 
ayant-été-consenties par lur 
envers le peuple des Athéniens , 
comprenant 

aussi les alliés des deux. 
Ônt-été-choisis députés, 
Eubule d’Anaphlyste, 


0 a 


86 O IEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 


crue, Aicylvnc Arnoufrou Kotwxlônc, Knpioopüiv *Pauvoi- 
ouoç, Amuoxpétns Dhuetc, KAëwv Kolwxlôns. » 

Tadra ypépavros uoù vôtre, xal vd rfi moe cuppépov, où 
rm Dolrrw, Cnroëvros, Boayd ppovrloavres of xpnorol npé- 
o6etc obror, xébnvro v Maxedovig tpeïs Éhouc pivas, us 7106 
Düuirroç êx Opéxns, mévra xaraorpebapevos réxet, Ébdv ue 
pôiv déxa, paAov dù, rpüv À rerrépov, els rèv “EXAÂcrovrov 
dpixdar, xat Tù xwpla oûour, AuGôvras vob pxouc npiv êxeï- 
vov éEeheïv œdra. OÙ yap àv fpar” adtüv, rapôvruv Apüv, 
oùx &v Gpxitouev adrov* detre Tic siprivns àv drapapraxet , xol 
cùx &v aupérepa elye, xal vhv elphvnv xai Tù yuopiz. 

To pév volvuv v rù npeobeia mpüirov xhépuue iv ur: 
nou, dmpoñdxmua Où Tv dixwv Tobrwv dvépomuv xat Beok 
ÉxOpüv, rouobrov éyévero: rip où nat vére, xal vÜv, xai de 
épodoyé Foheets xa Staplpror rourotol. “Erepov © eùbb 
dpeËñs Ête roûrou peito® xaxobpynue tante 


été nommés pour la députation, Eubule d’Anaphlyste, Eschine, fil 
d’Atromète, de Cothoce, Céphisophon de Rhamnuse, Démocrate d 
Phlyes, Cléon de Cothoce. » 

J'avais porté ce décret pour l'intérêt d’Athènes, et non pour Pavar 
tage de Philippe; nos honnêtes députés n’en firent aucun cas; ils sa 
rétèrent trois mois entiers en Macédoine , jusqu’au retour du prince 
qui eut le temps de subjuguer toute la Thrace. Ils pouvaient eeper 
dant, dans l’espace de dix jours, ou plutôt de trois où quatre 
arriver dans l’Hellespont, prévenir Philippe, et sauver Jes places e 
lui faisant jurer la paix : car, sans doute, il ne les aurait pas attaquée 
en notre présence, ou , ne recevant pas 8on serment, nous n’aurior 
point fait la paix, et il n’auraït pas joui du double avantage de la pai 
et des places. 

Voilà quel fut dans l'ambassade le premier trait, et de fourberie € 
la part de Philippe, et de vénalité de la part de ces hommes perve 
et ennemis des dieux. Aussi je déclare que je fus, que je suis, que ; 
serai loujours ennemi de pareils hommes, et opposé à leurs dessein 
Mais vous allez. voir une autre perfidie plus grande encore qe : 

première. GS" © 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 37 


Leréme 'Atpouñtou Eschine fils d’Atromète 
* Lobuexiôre, de-Cothoce, 
Enaovoüv "Poquvobotoc, Céphisophon de-Rhamnuse , 
pourpre Puel, Démocrate de-Phlyes, 
Déur Kobexl3ne. » Cléon de-Cothoce. » 


Epoë ypébavroc raüra tôte, Moi ayant-écrit ces choses alors, 
& Eirobvroç TÔ cuppépov et cherchant la chose important 
ae, 09 rd Duixzxe, à la ville, non cele à Philippe, 
gra ol xpéobeic xproTof, ces députés honnêtes, 


porioxvruc Bpaxd, s’étant-inquiétés peu, 

2éfrvco v MoxsBovia restèrent-assis en Macédoine 

Fc phvac Edou, trois mois entiers, 

x ÉOixxoc jusqu’à-ce-que Philippe 

Fitev Ex Opéenc, revint de Thrace, 

rerao-pohéuevoc révra tà éxet, ayant-soumis toutes les choses de-là, 
Er apres ‘ étant-possible d'arriver 


dctür Efcrovrov Séxxiuep@v, à l’Hellespont en dix jours , 
2dor & tpuv À Tertépo, et plutôt en trois on quatre, 


si cûcem à yæple, et de sauver les places, 

labévrz:; trobx Epaous ayant-pris les serments 

mr éxttvov Eadiv aûté. avant celui-ci avoir-enlevé elles. 

06 pp à&v fharo air, Car il n'aurait pas touché à cHes, 
br rapévcu, nous étant-présents, 

Koûx äv épxltopev œütév- ou nous n’aurions pas fait-jurer lui; 


&cu &v Genpaprhun Thc elpñvne, de-sorteque ilaurait manqué la paix, 
si oùx &v élyev aupétepa, et il n’aurait pas eu les deux, 
aù cv elpivnv aa va xopla. et la paix et les places. 

Tasütov pèv roivuv éyévero Tel fut donc 


b tÿ xpecéelg dans l'ambassade 

d apürov xhépya pv uirrou, le premier vol de Philippe, 
lupebéogue 8à et acceptation-de-présents 

écur vüv évôpérer aim de ces hommes injustés 

a Eépüv Veolc” et ennemis des dieux ; 

tadp où É à-cause-de laquelle chose 
bord rolqiv je conviens faire-la-guerre 

mi dcapépes a rouroto, et être opposé à eux , 

mi céce, za vüv, xal dal. et alors, et maintenant, et toujours. 
Soioaste dà tb épetñis Mais considérez aussilôt ensuite 
Leger zxxopynu x un autre méfait 


lu nov robrev. encore plus-grand que celi-cà. 


Le 


SRE, PRE 


tartare mené 2 ae 2 2 


38 . © HEPI TOY STEPANOY AOTOS, 

"Eneô yap pose chv etpivnv 6 Düirros, rpoluGùr 
Opérnv à rofrous oùyt metcdévras r& épi Ynolofore, : 
dveïtar map” adtüv £mwç ph dniwaiv êx Maxedovlxe, & 
ra rAc orparelas rhç Ent robc Duxéas edTpert roioute 
pA, debpo énayyethdvrwv adrüv 8t1 péÂer xat mapacxe 
var mopebeofat, éZéMloire Üetc, xal TEQIAEUGAVTEG Tai * 
peoiv eiç IÜas, rep mpôrepov, xAcloaure roy mooûuév, 
ue” dxoboire vaüra dnayyeAlévrev Épiv robtuv, xéxeïvoc : 
ëln Muidv, rat prôbv Eyoud” Épets routiout. Obrw © Av 6 
Aernos v cd ral moAT dyovia, ph xxl Tadre mpoethrq 
adroë, mpù Toù vols Duxixe érokécOue, éxoboavrec Yngicc 


Bondeïv aûroïis, xat éxpôyor Tà rpolpis’ abTov, TE 


Philippe avait juré la paix, aprèss’être assuré de la Thrace, g 
à ces députés corrompus qui n'avaient tenu compte de mon déc 
il obtient encore d'eux, à prix d'argent, qu'ils ne sortiraient pa 
Macédoine jusqu'à ce qu’il eût tout disposé pour aller attaquer 
Phocéens. Il voulait sans doute, que, n'ayant ici par vos députés 
cune nouvelle de son expédition prochaine, vous ne songeassiez p 
prendre les armes et à vous mettre en mer pour lui fermer, con 
vous aviez déjà fait, le passage des Thermopyles;qu’enfin vous n 
prissiez d'eux son vrai dessein, que lorsqu'il aurait déjà franchi ce 
sage, et qu'il ne vous resterait plus rien à faire. Maie, comme il tr 
blait encore que, malgré l’occupation des Thermopyles, vous ne 
déterminassiez, à cette nouvelle, à secourir les Phocéens avant 
entière destruction, et qu’ainsi ilne manquât le succès de son et 


prise, il sépare Eschine de ses collègues, et le payant en particuli 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


"Erexdn yap 8 Piknnos 
dpoce cv dlpévnv, 
reca6dv tv Openv 
ox nechévrnc 
15 up Ymploucn, 
dvetre mélv rapà aûrév 
Eux à œntwotv 
. & Moxeôoviac, 
les &v nocfoauto 
srpexi 
à The orparelas 
mis ni robe Duxéax, 
la dpete ph éE@octe, 
abriiv énoyyehévrwv Geüpo 
ên per 
tal rapaoxevdteros mopetecar, 
xl repeneboavres 
de Diag 
ais rpufpeoiv, 


xal xeïvos eîn 

ir TIuhüv, 

xal Oueïc Époute unôèv rorñou 
‘0 à Dlurnoc iv oùtw 


RpottnpÉT oc TaÜTE, 
duoboaves 


© roû Toùs Puxéas 
éxodécta, 
Ymploatode Bonfety adroï, 
al à mpéypata 
dupéyor aùrcév, 


&çre mofoÿtar näkv 


39 


Car après que Philippe 
eut juré la paix, 
ayant-pris-d’abord la Thrace 
au-moyen-de ceux-ci 
n’ayant-pas-obéi 
au mien décret, 

il achète de-nouveau d'eux 
qu'ils ne s’en aillent pas 
de la Macédoine, 
jusqu’à-ce qu’il aurait fait 
bien--disposées 

les choses de l’expédition 
celle contre les Phocéens, 
afin-que vous ne sortissiez pas, 
eux ayant-annoncé ici 
qu’il doit 

et se-prépare à marcher, 
et qu'ayant-navigué-autour 
vers les Thermopyles 


_avec les trirèmes, 


vous ne fermassiez pas le défilé, 
comme auparavant , 

mais que en même temps 

vous entendissiez ceux-ci 
annonçant ces choses à vous, 

et que celui-là fût 

en-dedans des Thermopyles , 

et que vous n’eussiez rien à faire. 
Or Philippe était tellement 

dans une crainte 

et une inquiétude grande, 

que, même lui 
ayant-pris-d’avance ces choses, 
layant-entendu 

avant le les Phocéens 
avoir-étéperdus, 

vous ne décrétassiez de secourir eux, 
et que les affaires 

r’échappassent à lui, 

qu'il soudoic encore 


À . 
4 O HEP1 TOY XTEDANOY AOTO:. 
puofoèrat rov xærémruorov rourovl, oùx ri xoiva puetd vüiv dÀ- 
Av rpécbeuv , SAXX dla xa0° abrôv, rouaüra mpds bulle eireiv 
xaÙ re 2 Gv éravr’ énwdero. 
afA de, & dvôpec 'Aümvañor, xel Béouar, voùro uapviotar 
ua map” Ehov rdv éyüve, Ert, ph xernyophsavros Aicyivou 
pnôèv Eu tic ypapñc, oùd” àv Ey® Adyov oùdéva éorounv 
Etepoy + éndsac d” airloic xat Bhucpnulas Eux roërou xeypn- 
uévou, dvéyxn xéuol npdc Éxaora Tv xatnyopnuévev pexpà 
aroxpivechar. 
35 Tivec oùv Aoav of mapk voûtou Adyor rére Énbévres, xx à 
oc Emavr’ émwdero; Ge où Get Gopubetodar ré TapenAubévet 
Dilimrov elow TuAGiv- éotat hp Erav0’ Sox Bobkecd? bueïc, 
&kv dynd” fouxlav, xal dxobcsoôe, Ouoiv À pri Auepüv, de 
uv 80pdc rer, pÜhov abrbv yeyevnuévov, ofç SE pÜoc, roëv- 
avriov Égôpév. Où yap Th ffpata tic oixeudrnrus Ëpn Ba— 


engage cette âme vénale à vous tenir des discours, à vous faire des 
promesses, qui ont tout perdu. 

Je vous prie, Athéniens, et vous supplie de ne pas oublier, dans 
toute la suite de ma justification, que si Eschine, en m’accusant, ne ff 
pas sorti de son sujet, je ne dirais rien d'étranger à la cause; mais » 
puisqu'il ne m’a pas épargné les imputations calomnieuses, je suis 
obligé de répondre en peu de mots à chacun de ses reproches. 

Quels étaient donc alors ces discours et ces promesses qui vous onf- 
été si funestes? Il-ne faut pas, disait-il, vous alarmer de ce que Phi 
lippe a passé les Thermopyles : tout ira selon vos désirs si vous vous 
tenez en repos; et vous apprendrez, dans deux ou trois Jours, qu’il est 
devenu l’ami de ceux dont il paraissait Pennemi, et l'ennemi de ceux 
dont il se disait ami. Il ajoutait, d’un ton grave et sentencieux, que 
ce n’étaient point les paroles qui cimentaient les amitiés, mais l'unité 


TAUTOVÈ TÜV KATÉTTUITOV, 
oùx Et xoivÿ . 

petà tüv &Xuv npédéeuv, 
da Wlg xara abrôv, . 


ebreiv xoù nayyeïhor np OL 


Totaÿra, du @v 
Exavra &mwdeto. 
'ARG dE xx Séopar, 
© évèpes A nvatar, 
Gpäc peuviodos roro 
Tapè dv æyéiva Ékov, ti, 
_Alcivou 
H xatnyophoavros HnôEv 
Eu tic vpaprie, 
où yo &v émorobunv 
vbére Aéyov Érepov- 
tobrou ÔÈ xeypnpévou 
néoutg iris 
2 Flaopnulaus due , 
pen xal époi 
élec bar puxpè * 
rpèc Exzotez 


Fév xemmyopnéveov. 

Tiveç Foav nbv of Adyor 
Bnbérrees rôre mapè adro, 
x à oÙc 
Eravra énwdheto; 

&x où der Oopbeto Das 

1% Dirrov mapekmubéver 
dou TGv- 

bou yüp dueïç BoÜdecte 
nas 


k uv fixe éxôpéc, 
10 @ évavclo éyôpèv 
dk pDoc. 

"Egn Tég à Ppare 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


0 


&] 


celui-ci le digne-d’être-conspué, 
non plus en-commun 

avec les autres députés, 

mais en-particulier à lui-même, 
Aeur dire et promettre à vous 

de telles choses, par lesquelles 
toutes Les affaires ont-été perdues. 

Mais je prie et supplie, 

Ô hommes Athéniens , 

vous voug-rappeler ceci 

pendant le débat tout-entier, que, 
Eschine 

m’ayant-dénoncé rien 

hors de l'accusation, 

ni moi je ne ferais 

aucun discours autre ; 

mais celui-ci s’étant-servi 

de toutes inculpations 

et calomnies en-même-temps, 
nécessité es aussi à moi 
de répondre de courtes choses 
à chacune | 
de celles ayant-été-dites-contre moi. 

Quels étaient donc les discours 


, ayantétédits alors par lui, 


et par lesquels 

toutes Les affaires ont-été-perdues ? 
qu’il ne faut pas se-troubler 

du Philippe étre-passé 

en-dedans des Thermopyles ; 

car toutes-les-choses-que vous voulez 
seront toutes, É 
si vous gardez le repos, 

et vous apprendrez 

dans deux ou trois jours 

lui étant-devenu ami 

de ceux à qm il vient ennemi, 

et au contraire ennemi 

de ceux à qui ami. 

Car il disait les paroles 


42 O IIEPI TOY EYEANOY AOTOS. 
Gatoëv, péha oeuvée évoudtev, AA rd Tadrd oumpépeiv- 
cuppépety Où Dilfrre xal Duxedor xal buiv épolwc Era, 
The dvalynotac xal 776 BapÜrnros druhayivar th, rüv On- 
Galwv. Taëra S douéves tivls Hxouov adrod, Gtù Th TB Émoë- 
aav éméyüetav mpèc tobc Onbalouc. TE oùv auvéôn per radra 
edlÜ, oùx ec paxpév; robc pv rahatmwpous Duwxéxs &mohé- 
cûat, xol xatacxaphvar vhç nées aûtüv, duc d fouylav 
dyovras, xal roûruw metobévras, puxpèv Üorepov oxeuayüiyetv 
x Tüv éypav, roërov 8à Xpvaiov AuGeïv, xa Êrr mpdç Toutous, 
Thv pv néyGeuv, Tv npùc Onbaious xal Oerradoûs, rh TOAe 
yeyeväotar, vhv GÀ ydpiv, rhv Émip Tüv menpayuévuv, du- 
re. 

“Ort © oÙrw var’ yet, AËye pot té ve roù KalAobévouc 
dipioua, xa rhv émiorokv rhv rod Duirmou, & Gv auporé- 


puv bpiv Éravra Tadr’ ÉcTat pavepa. Aëye. 


d'intérêts : or, que c'était également l'intérêt de Philippe, celui des 
Phocéens et le vôtre, d’abattre au plus tôt l’orgueil insupportable des 
Thébains. Plusieurs écoutaient ces discours avec plaisir, par la haine 
qu’on portait alors à ce peuple ; mais qu'arrivat-il quelques jours 
après? Les malheureux Phocéens furent perdus sans ressource, leurs 
villes furent rasées; vous, qui vous endormiez sur la foi de ce traître, 
vous fûtes bientôt obligés de retirer vos meubles de la campagne; 
Eschine reçut de l'argent. Ce n’est pas tout : la haine que l’on portait 
aux Thébains et aux Thessaliens fut pour nous, et l’on sut gré à Phi- 
lippe de ses succès et de ses conquêtes. 

Pour bien prouver qu’il en est ainsi, greffier, lisez-nous le décret 
de Callisthène et la lettre de Philippe : ces deux pièces rrouveront la 
vérité de ce que j'avance. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 43 


où BeBaroüv Tac olxe6tnTaG, 
dvopétwov Léa oeuväx, 
&Aà Td Tv adTa cupupéperv” 
ovppéper d duirrw 
xal Duwxedor 
xal Outv éraotv époiws 
&xaayivar TA évakynoins 
al ts Bapürntos 
The Toy Onbaiwv. Tivèc Gë 
Aovoy &opévuxc 
taïta adroÿ, 
Gù vhv dné4betav Umoboav Tôre 
mpès Toùe OEnéziouc. 
Ti oûv ouvéén 

uetà Tara, 

etc, oÙx sic paxpéy ; 

tobç uÈv taumwopous Puwxéac 
&rodéoBon , 

xal rc méÂeu aÜrév 
XATAGKAPIVAL, 

buäs dé, &yovrac ouxiav, 
dal meoBÉvras Toûrw, 

txpdv Dotepoy 

CHEVAYWYETV Èx TÜv àypéiv, 
toürov Së AuGeïv ypuolov, 

xal re mpÔc TOUTOLG, 

mhv uv énéyOerav 

rhv mpôc Enbaious 
xaÙ Oerrahodc 

terevñodas rh môde, 
shy à xéptv, 
sv brèp rüv menpayuévwv, 
birrw. 

“Orr Ôù tadra Éyer oûto, 
déye pot 
16 ve Yriproua T0 KaXiodévous, 
x) Tv érioTodÀv 
nv rod buirnov, 
& Gv auporépuv ravta taÿra 
Evtas quvepà duty Aéye. 


ne:pas affermir les amitiés, 
nommant les choses très-gravement, 
raais le les mêmes choses importer; - 
or importer à Philippe 

et aux Phocéens 

et à vous tous également 
d’être-débarrassés de la sottise 

et de l’importunité 

celle des Thébains. Or quelques-uns 
entendaient avec-plaisir 

ces choses de lui, 

à-cause de la haine existant alors 
contre les Thébains. 

Quoi done arriva-t-il 

après ces choses, 

aussitôt, non par un long chemin © 
Les malheureux Photéens 


.avoir-étéperdus , 
. et les villes d'eux 


avoir-étérasées , : 
et vous, gardant le repos, 
et ayant-été-persuadés par celui-ci, 
peu après 
emporter-vos-meubles des champs, 
et celui-ci avoir-recu de l'or, 
et encore outre ces choses, 
la haine 
celle contre les Thébains 
et les Thessaliens 
être-devenne pour la ville, 
mais la reconnaissance, 
celle pour les choses ayant-élé-faites, 
pour Philippe. 
Mais que ces choses sont ainsi, 
dis à moi 
et le décret de Callisthène, 
et la lettre 
celle de Philippe, 
desquels deux toutes ces choses 
seront évidentes pour vous. Dis. 


Lhh O0 LIEPI TOY STEDANOY AOTOEZ. : 
WHDISMA. , 


« Ent Mynoiplou Gpyovroc, ouyxkimou éxxAnolas Grd 
tparnyUV Yevouévne, xat npuraveuv xal BouXis yroun, 
Marpaxrnpwsvos Gexérn dmidvroc, KaXwoôévme “Ersovixou 
PaXnpeds eîre Mndéva AOnvaiv pneu mapeuplost &v à 
X0pa xorraiov ylyveodar, AN dv dorer xal Terpoueï, 8oot pe 
êv voïç ppouplors eiolv énoreraymévor. Toërwv à Éxdorous, fv 
mapéhaGov Tébuwv, Guurnpetv, pire épnuepelovtac, pts &mo- 
xotrobvrag. Oc 0” &v éreôfon T5 Ynplouart roërw, Evoyo 
Lorw voiç Th mpoôoolas Emiruloic, ékv. u te Bvatov Eri- 
derxvÜn mept Eaurdv dv. ITepl GE réiv dduvdrev émxpivére 6 En 
réiv émXov otparnyée, xal 6 ênt vfc iowxiozox , xal 6 ypaus- 
parebc tic BouAñc. Kataxoulterv Gè xat va Ex vüv dypüiv 
mavra Thv Taglonv rh pèv Évrds oradluv éxatdv elxootv, elç 
&oru xal lespau- sk Où Exrdc ovadlwv Éxardv elxooiv, skç 


DÉCRET. 

« Sous l’archonte Mnésiphile, dans une assemblée extraordinaire 
convoquée par les généraux, avec autorisation des prytanes et du sénat, 
le vingt et unième jour du mois Mémactérion , Callisthène, fils d’É- 
téomque, de Phalère, a dit : Qu’aucun Athénien, sous quelque prétexte 
que ce soit, ne passe la nuit à la campagne; que tous reviennent à la 
ville et au Pirée, à l'exception de ceux qui se trouvent distribués dans 
les garnisons; que ceux-ci gardent le poste qui leur est assigné, et 
qu’ils ne s’en éloignent ni le jour ni la nuit. Ceux qui n’obéiront point 
à ce décret seront coupables des peines portées contre les traîtres, à 
moins qu’ils ne prouvent l’impossibilité de s’y conformer. Seront juges 
de cette impossibilité le général d’armes, le questeur, le greffier du 
sénat. Que tous retirent au plus tôt leurs effets de la campagne. Ceux 
qui sont en deçà de cent vingt stades les porteront à la ville et äu 
Pirée ; ceux qui sont au delà de cent vingt stades. à Éleusis, à Phyle, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


x ne xai BouXñe, 


us émévrog, 
Kauotévne "Excovixov 


HqUE rapeupéoe 

Yiriches xouvatov év Th xÔpY, 
à év Sote xoù Ierpoust, 
Goo: pi éloiv 


Énorerayuévor év voie ppouplots. 


‘Exéorous SE tobruv 

Garmpetv Tékuv Av rapé)a6ov, 

Hire dpnuepedovrag, 

Lire éroxorroüvrag. 

"Os & dv &are0f0u 

ob ÿ Ympiopart, 

lotu Éoyoc 

su Emaulots Ts npoëosias, 
Ep} imBexvég 

À vatov 


dv mel éaurév, 

"0 & crparnyès 

ét rüv éme, 

2 6 ént chic Bouxfoewe, 

X 6 ypappuarede vÂç Boukic 
vérw xepi Tüv éôuvétev. 

Kraxoplgev SE xai vù mévra 

ke rdv éypôv vAv raxéormv 

pv dvrdç 

burèy dxoox oraëlwv, 

1 dorv'xoi Huporä* 

S@ éerèç 

hardy dxoo1 ctaëlun, 

k'Esvoiva nai Dur, 


45 
DÉCRET. 


| « Sous Mnésiphile archonte, 
une assemblée convoquée 
par les généraux 


” ayant-eu-lieu , de l'avis 


et des prytanes et du sénat, 
le dixième jour 


‘de Mémactérion déclinant, 


Callisthène jéls d’Étéonique 
de-Phalère à dit : 

Aucun des Athéniens 

sous aucun prétexte 

être couchant dans la campagne, 
mais dans la ville et le Pirée, 
tous-ceux-qui ne sont pas 
ayant-été-rangés dans les postes. 
Et chacun de ceux-ci 

conserver le rang qu’ils ont reçu, 
ni s’absentant-lejour , 

ni découchant. 


* Mais que celui qui aurait-désobéi 


à ce décret, 

soit sujet - 

aux châtiments de la trahison, 

s’il ne montre pas 

quelque chose d’impossible 

étant à-l’égard-de lui-même. 

Et que le général 

préposé pour les armes, 

et celui pour la gestion-des-finances, 
et le greffier du sénat 

juge sur les choses impossibles. 

Et rapporter aussi toutes les choses 
des champs le plus promptement : 
celles en-deçà 

de cent vingt stades , 

à la ville et au Pirée; 

mais celles en-dehors 


de cent vingtstades, 
à Eleusis, et Phyle, 


46 O HEPI TOY STEANOY AOTOS. 


"Elevoive, xal Œuañv, xal ’Aprôvav, xal Pauvoüvre, xl 
Soëviov. Eîre KaXioôérme Dadnpeu. » 

7Ap” él tabtaç taïs Emioiv émouiode rhv elpfvnv ; À vaùr” 
En yYÉAAEO” bpiv obroc Éptolwréss 

Aëye 0 aÿ vhv émorokfv, fv deüp’ éeube DÜirmoc uerk 
Tara. 


ETILZTOAH OIAITITIOY. 


« Baorhebç Muxedovuv diiroc Aünvalwv 17 BouAT xa ri 
nue yalpeuv. 

« “lors Quês rapeknAuôétac slow IluAGiv, xa Tù xork Thv 
Duxlda 6p” Éaurobç rerormmévous, xal Écu lv Exoualwc tpoc- 
etiôeto vüiv mokouätuv ppoupèc elcaynoyétac- tk G a Éma- 
xobovra, xark xpdros AxBôvres xal Étavôparodioduevot , xate- 
cxdbauev. Axobwv Ô buis rapaoxeudteodur Bonfeiv adrois, 
vérpapa üuiv, va ph ênl mAeïov évoyAñode mept roUrav. Toïç 
uv yäp Slow, oùdèv pérpidv por doxsire mousiv, Thv eiprvnv 
cuvoëuevor, xal éuotoc évrimapeËdyovres, xal vaüre, oùdè cuu- 
meptelnupéve tv Doxéwv dv val xouwvais Auv cuvbfxas. 


à Aphnide, à Rhamnuse et à Sunium. Callisthène de Phalère a dit, » 
Était-ce, Athéniens, dans cette espérance, que vous aviez conclula 
paix ? Êtait-ce là ce que vous avait promis ce vil mercenaire? 
Lisez maintenant, greffier, la lettre que Philippe nous écrivit après 
son expédition. È 


LETTRE DE PHILIPPE. 


« Philippe, roi de Macédoine, au sénat et au peuple d’Athènes, 
salut. 

« Sachez que nous avons passé les Thermopyles et subjugué la Pho- 
cide. Nous avons établi des garnisons dans les places qui se sont 
rendues de bon gré, et nous avons pris de vive force celles qui n’ont 
pas voulu se rendre ; nous les avons rasées, après en avoir réduit les 
habitants en servitude. Ayant appris que vous vous disposiez à les 
secourir, je vous écris pour vous inviter à ne plus vous inquiéter en 
rien de leurs affaires. En général, votre conduite me semble peu me- 
surée ; vous avez fait la paix, et vous faites marcher vos troupes 
contre moi, et cela pour soutenir les Phocéens qui ne sont nullement 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


val 'Aquèvav, . 
xai “Pauvoüvra, xœi Zobvrov. 

Kakobévns Païnpebs elmev. » 

Apa émouctoe sv elpñvnv 
ni vaûtarc tal, EAnfotv; 
À obros 6 pourès 
dmnyyeto tadra div; 

Aëys GE aù Tv émiotov 
A PDunros neue Seüpo 
era Taüre. 


EDLTOAH ŒIAIITIOY. 


«büuimnog BacrAebce MaxeGévwv 
Ti BovAG xai 79 np AOnvalwv 
Auiperv 26, 

c'Tots fais rapeanAvbOTEs 
dou Tv, 

x nenompévouc ÜRd Éautodc 
ra xarà tv Puwrida, 

aol elcuynoyétas pÈv ppoupès : 

ës 0x Tv ro ouÉTwV 

mpoçetifero 

Exovolooc * 

ateoxdhouev OÈ 

à u} ÜraxobovTa, 

labôvrsg xarè xpéroc 
xl avôparobiogpevar. 


47 


et Aphidne, - 

et Rhamnuse, et Sunium. 

Callisthène de-Phalère a dit. » 
Est-ce que vous faisiez ja paix 

sur ces espérances ? 

ou celukci le salarié 

promettait-il ces choses à vous ? 
Mais dis encore la lettre 

que Philippe a envoyée ici 

après ces choses. 


LETTRE DE PHILIPPE. 


« Philippe, roi des Macédoniens, 
au sénat et au peuple des Athéniens, 
salut. 

« Sachez nous étant-passés 
en-dedans des Thermopyles, 
et ayant-mis sous nous-mêmes 
les places dans la Phocide, 
et ayant-introduit des garnisons 
dans toutes-celles des villes qui 
se-sont-rangées-vers nous 
volontairement ; | 
mais nous avons rasé 
celles n’obéissant pas, 
les ayant-prises par force 
et les ayant-asservies. 


Axobtv à ua rapaoneudt ec Mais apprenant vous vous préparer 


Bonbeïy aûroïe, yéyoapa dpiv, 
Va à évoxAñoôe 
pi robtwv ni TAeïov. 
Toïç pèv yap Skotç Boxetté por 
MOtEïy OUDÈV MÉTOLOV, 
Guléuevor Thv elpñvnv, 
xa épofooc 
dvaxapekéyovrec, : 
xai radto, Tüv Pwxéwy 
OÙ cuprepie np vw 
draig cuvbñxatg 
Xoivats Av. 


à secourir eux, j’ai écrit à vous, 
afin-que vous ne soyez pas troublés 
sur ces choses pour davantage. 

Car en somme vous paraissez à moi 
faire rien de mesuré, 
ayant-établi-avec moi la paix, 

et néanmoins 

menant-contre moi vos {roupes, 

et cela, les Phocéens 
n’ayant-pas-été-compris 

dans les conventions 

communes de nous. 


48 O TIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 
“Qcre, fev ph Éuuévnre vois Guokoynnévoic . oùSÈv mpncsot 
gere Elu vob Éphaxévar dOtxoUvTEs » 

fAxoûere &ç cupôis Onhot xx Groplterar êv ct modc due èm- 
oroX%, mpèç tous Éauroÿ cuppäyous, &rt, L'aüra yo meroinxe 
éxévruv ’AGnvaluv xal Avroupévev - Get’ elrep Ed ppoveire, à 
Onbaior xat Oerradoi, robrouç pv éyôpoès Énokibecte, êuo 
SE muorebaere + où roûrouç vois fiuaot ypébus, rudra ÔÈ Bouho- 
pevos deuxvéve. Toryapov Ex Toûtuv dyero Exelvous Aabüv, 
elç vd pndortobv rüv pLerk vaüra mpoooëv, and alobavecôm, 
GA four mévra vù mpéyuara éxeivov Üp” Éaurü romouctat. 
EE Ov taiç mapoloatg cuppopais of tahaimwpot Onbaior xé- 
gonvrar. “O GE radrns vie mioreuc ar ouvepyès xet ouveyu- 
viotThs, Xai 6 Geup” dmayyelhas vù Veudn, xal pevaxiouc UE, 
oÙrds Éocuv 6 à OnGaluv vüv éSupéuevos rdôn, xal GeEuv &x 


compris dans nos traités. Au reste, si vous ne gardez pas la paix, vous 
ne gagnerez rien autre chose que le titre d’injustes agresseurs. » 
Vous entendez comme il parle, comme il s'exprime clairement dans 
la lettre qu’il vous adresse , à vous ses alliés : tout ce que j'ai fait, je 
l'ai fait contre le vœu et en dépit des*Athéniens; ainsi, Thébains et 
Thessaliens, si vous êtes sages, vous les regarderez comme vos enne- 
mis, vous vous abandonnerez à moi. Voilà ce que dit sa lettre, ou du 
moins voilà ce qu’elle veut dire. Par cette politique, il sut si bien 
aveugler, endormir ces deux peuples, que, sans nulle prévoyance, sans 
nul pressentiment de lavenir, ils le laissaient s’agrandir librement de 
toutes parts. De là viennent les calamités qui pèsent sur les malheu- 
reux Thébains. Celui qui a secondé Philippe pour les jeter dans une 
‘onfiance aveugle, celui qui vous a trompés par de faux rapports et 
par de vaines promesses, c’est celui-là même qui déplore aujourd’hui 
les maux des Thébains, qui en fait un récit lamentable, lui qui est le 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 49 


"Ate, édev 19 éppévnre En-sorte-que, si vous ne restez-dans 
cols duoloynuévotc, les choses-ayant-été-consenties, 
reporepñoete OÙDEv vous n’obtiendrez rien 
oo où épOaxévaz hors le avoir-prévenu 
BcbtxoUvrES. » faisant-injustice. » 
AAxoûete dc EnAof Vous entendez comme il montre 
A Giopiterar oupüié et détermine clairement 
Ev tÿ émioto) noûc OU, dans la lettre à vous, 
rcpù Toëc cuuuéxOoUs ÉaUTOU, aux alliés-de lui-même, 
Sn, 'Eyd nenofnxa Taëre que, Moi j'ai fait ces choses 
ZAlmvalwov &xévrwv les Afbéniens ne voulant pas 
a \vroupévwv" et étant-afligés ; 
Gers élrep ppovetre €6, en-sorte-que, si vous pensez bien 
& Onbator wa Oetraol, 6 Thébains et Thessaliens , 
Unokfpeañe pv robtous Expos, vous croirez ceux-ci ennemis, 
Hoteboers DE épLol* mais vous aurez-confiance en moi, 


Yrébas Tabou toïc Piuaxot, n'ayant pas écrit en ces mots, 
Boulépevos 8 Szuxvévor vaüra. mais voulant signifier ces choses. 


Toryapoëv x robruwv En conséquence, d’après ces choses, 
der AuBov éxelvous, il alla ayant-pris ceux-ci, 

dk % rpoopäv au-point de ne prévoir 

Wô aicfévesda undorroëv ni s’apercevoir de rien-que-ce-füt 
tv perk taüræ, des choses après celles-là, 

à Biom éxetvoy mais de laisser celui-ci 

tofoachor drd éur mettre sous lui-même 

Tina rà npéyuara. toutes les affaires. 

EE ü Parsuite desquelles choses 

d taairupor Enéañor les malheureux Thébains 
XÉypnvra se-sont-servis 

TK cuppopots PpIERe des calamités présentes. 

‘0 cuepyès Or l’aide 

M oveyunoThe aûr et auxiliaire pour lui 

ne tic RÉOTEUG, de cette confiance, 

2] 6 émayyelhuc SeUpo et celui ayant-annoncé jci 
te, les mensonges 

1 parlons déc, et ayant-trompé vous, 

düté onv 6 dBvpéueEvOS vüv celui-ci est celui déplorant maintenant 
tà rén Ersaluv, les souffrances des Thébains, 
al detrv et parcourant 
& oixpé, combien elles sont pitoyables, 


Déu. LAN 


50 O HIEPI TOY ETEANOY AOTOS. 


oixerpé, xol roëruv, xal réiv êv Doxetor xaxüiv, xa 60” dx 
rervbaow of "ElAnves, étévruv aûrde dv afnos. AThov yèp— 
En où pdv dAyeis ênt vois ouu6s6mxéouwv, Aioyhm, xx 
Onbalous Dueeis, xrfuara yuv év x Bourlg xal ysopyüv somme 
dub - éyd OÙ yalpro, & e00dc ÉEnvoupnv nd où vaëcae wpi— 
Euvroc. | 
- VAN yap éumérvwxx ele Aéyouc où œbrixa puéka Toroc Ëp— 
péce Méyeve érévequ À néiv én rèc dmobellec, à TE 
coûter Sixhpora Tv vuvt tapévcuv Tpayétuv TÉyovEv avion . 
Ereôà yèp énnérnode pv éeis Énd où Dfrro, à 
robtuv, vüv v Taïis mpeobelais piolowodvrov Éaucobc xaÙ cæ - 
dbv SAnûds Ouiv éxayyedévrov, éEnrétnvro dù où tala{rupe>t 
Duxsic, xal évronvro af nées aûrüv, 5l éyévero; OÙ uv 
xurérruotor Gercahol, xol Gvaloônror Gnbaio, por, ee 
véen, conipe rdv Dürrmov Éycüvro + mévr” éxeïvos Av aûToE s, 






cause de leurs maux, de ceux des Phocéens, et généralement de tou 
les malheurs de la Grèce. Oui, sans doute, Eschîne, ces malheurs vous 
touchent, l’infortune des Thébatns vous afflige, vous qui avez des pOS" 
sessions dans la Béotie, qui labourez les champs dont ils sont dé- 
pouillés; et je m'en réjouis, moi dont la tête fut demandée aussltOt | 
après par l’auteur de ces désastres. | | 
Mais je suis tombé sur des discours qu’il convient mieux de ren” 
voyer à un autre temps; je reviens donc à prouver que la corruptiol , 
et la perfidie de mes adversaires sont la cæuse des calamités présentes- : 
Lorsque Philippe vous eut trompés, grâce à ces députés perfidesqui» 
en Macédoine, s’étaient vendus à lui, et qui ne vous annonçaient {cl L 
que des mensonges; lorsque les Phocéens eument été séduits, et leurs 1 
villes ruinées, qu’arriva-t-il? Les méprisables Thessaliens et les stt- i 
pides Thébaïins voyaient dans Philippe leur ami, leur bienfaiteur, leur 
libérateur ; il était tout pour eux ; ils ne voulaient rien entendre quand 


DISCOURS SUR LA COURONNE. si 
Ov adtèç afvroç xoù robruvxaxäv, étant lui-même cause et de ces maux, 


xaÙ tév &v Purusüot, 

xaÙ énévruv, ou 

et "Elinvec nenévôagiv a. 
Aov yèp mn où pèv à yEs 
ri vote ouueéméav, 
Atoxtvn, 

sai Oeelç roùc Enbalowx, 
Een xchuara év th Botortia 


nd où Duirrou, S.à ToUTuV, 


Tv moBwoévrw ÉxuT sde 
brate peo6elonc, 

%Ù énayyedévruv Ouiv 
düdèv Gndéc, 


et de ceux chez les Phocéens, 

et de tous, aussi-nombreux-que 
les Grecs en ont souffert d’autres. 
Car il est évident que toi tu es-affligé 
au-sujet des choses étant-arrivées, 
Eschine, 

et t’apitoies sur les Thébaïins, 
ayant des possessions dans la Béotie 
et labourant les champs de ceux-ci; 
mais moi je-me-réjouis , 

moi qui fus-réclamé aussitôt 

par celui ayant-fait ces choses. 

Mais certes je suis-tombé 

sur des discours | 

que peut-être il conviendra mieux 
de dire tout-à-lheure ; 5 
je reviens donc de-nouveau 

sur les démonstrations, 

que les illégalités de ceux-ci 
ont-été causes 

des affaires présentes maintenant. 

Car après-que 

vous eûtes-été-trompés 

par Philippe, au-moyen-de ceux-i, 
ceux ayant-mis-à-gages eux-mêmes 
dés les ambassades, 

et ayant-annoncé à vous 

rien de vrai, 

et que les infortunés Phocéens, 
eurent-ététrompés , 

et que les villes d'eux 

eurent-été détruites, 

qu’arriva-t-il ? 

Les Thessaliens 
dignes-d’être-conspués 

et les Thébains stupides 

jugeaient Philippe 

ami, bienfaiteur, sauveur : 

celui-ià était tout pour eux, 


52 O IIEPI TOY ZTEANOT AOTOS. 

oùoè pavèv Hrovov, el vice &Ado ve Bobdouco Aéyeuv. Tusis À, 
Épopouevot rà merpayuéva xal Susyepalvovres, Éyere Thv éi- 
privnv Gus” où yhp Av Et àv émroreïre pévor- xal of SXdoi Bt 
EMnvec, épolus buiv mepevextauévor, xal Ginpaprnxbres dv 
Hirioav, Ayov Thv elphvnv dopevot, xai wdcol rpémov ruvà dx 
mooù mokepoëpevor. "Ore ykp mepuuv 6 Dirnos "IMvptobe 
xal TptéaXoûs, ruvks À xol tv “EXvov xateorpépero, xal 
Guvdquerç moAdÇ xoÙ peyélas morei0” 6p° Éauré, xal rives Tüv 
êx rüv médeuv ért tn The eipivne Éovola Baôlkovres éxeicæ 
Suepdelpovro, Gv ele obroc iv, tére OÉ, rés mévrec èp” de 
rabra mapeoxeudtero Éxeivos, érokeuoüvro. Et Gè ph Aoûd— 
vovro, Écepos Adyos obroc, où mpèc êuE- éyi pv yap mpoÿke— 
yov, où Steaprupéunv, xal rap” üuiv del, xal 8ror reupOelnv 


on leur parlait contre Philippe. Vous, Athéniens, quoique mécontent # 
et remplis de défiance, vous observiez néanmoins la paix : et que 
pouviez-vous faire étant seuls ? Les autres Grecs, abusés comme vous 
et trompés dans leurs espérances, l’observaient sans aucune peine 
quoique Philippe depuis longtemps leur fit réellement la guerre. Em 
effet, subjuguer, dans ses courses, les Illyriens, les Triballes, et même 
quelques-uns des Grecs, renforcer de tous côtés sa puissance, gagrier” 
par argent certains ministres qui voyageaient chez lui à la faveur de 
la paix, du nombre desquels était Eschine, n’était-ce pas faire la guerre 
aux peuples contre lesquels il prenait ces dispositions? S'ils ne s'en 
eperçurent point, c’est autre chose; ce n’est pas à moi qu’on doit s’en 
prendre, à moi qui prédisais et protestais chez vous sans cesse, et 
partout où j'étais envoyé. Mais la contagion avait gagné toutes nos 


DISCOURS SUR LA COURONKE. 83 


aûêè Hrovov poviv, 

si miç Bobdoiro 

léyerv 1 &Xdo. 

Yueïc dE, bpopwuevor 

Tù TEXpayUÉVE 

xal Suoyepaivovrec, 

frere Tv cipñvny épurc 

où vèp vtt 

8 &v émoueïte vor 

xai où dot d "EXnves, 
FEPEVARLOLÉVOL 

époicoc duty, 

xal GmpaprnxétEs 

&v Aricav, 

Trrov Tv elpñvnv &opevor, 
xl adrol xohepoûpevor 
nVù Tpôrov Ex moXÀOD. 
One ap à Dlkimmoc mepudov 
Xeteotpépero TAAuprobc 
va TptéaXoÛs, 


vûç dE at rüv EXivov??, 


2 Émouetro Ünd Ecur 


vépre moe val LeyÉdxs, 


wi rives 
tüv x tv réEwV, 
äv Gbros Av ke, 
êxetoe 
li ss douolg vs elphvne, 
YTO, 
She à, vôtre 
Rés dx oÙc éxeïvos 
Mpeoxevtero TaÛTE 


ixhpoüvro. 

EX pà hotévoro, 
Aro Myoc Etepoc, 
D spl dpé 


ù pv yap mpokeyov, 


et ils n’entendaient pas la voix, 
si quelqu'un voulait 
dire quelque autre chose. 
Mais vous, suspectant 
les choses ayant-été-faites 
et les supportant-avec-peine , 
vous gardiez la paix cependant ; 
car il n’était pas quelque chose 
que vous pussiez-faire seuls ; 
et les autres Grecs, 
ayant-ététrompés 
semblablement à vous, 
et ayant-manqué 
les choses qu’ils espéraient , 
gardaïent la paix contents, 
.quoique eux-mêmes étant-attaqués 
en quelque façon depuis longtemps. 
Car lorsque Philippe parcourant 
subjuguait les 1llyriens 
et les Triballes , 
et quelques-uns aussi des Grecs, 
et mettait sous lui-même 
des forces nombreuses et grandes, 
et que quelques-uns 
de ceux des villes, 
dont celui-ci était un, 
allant là 
par la faculté de la paix, 
étaient-corrompus, 
alors certes, alors 
tous ceux contre lesquels celui-là 
disposait ees choses 
étaient-attaqués. 
Mais s'ils ne s’en-apercevaient pas, 
cette raison es£ autre, 
non concernant moi ; 
car moi je disais-d’avance, 
et protestais-contre, 
et près de vous toujours , 
et partout-où j'étais-envoyé, 


We 


54 © NEPI TOY STEGANOY AOTOZ 

A 38 mékec évécouv, tüiv uv év t@ morebecat xal nparreuv 
BepoSoxobvruv xal Guaperposévev êrt xpñuact, tüiv Ô oôuo- 
rüiv xoÙ roAXGv rù ulv où rpoopupévev, và à 17 xa0 fépay 
Éaocuvn xal oxoXÿ Geketomévev, xal rouoürév ri wéloc rerov- 
Béruv érévcuv, mAhv ox ép” Éaurobe ÉxédTuv olouévev td 
Detvèv Heu, SAAX id Tüv Étépu xivdbvev T Éaurüiv éoqanis 
oxfev érohauBavévruv, Scav Bobkuvre. Elr, oquat, ouu- 
Gébnxe vois udy mAñeoiv, dvrl Ac moM xol Sxalpou Éalu- 
lac, thv EAeubepiav émohwdexévar, voïc d mposoTrnxdat, xal 
räMa, mhdv Éauro, , oloévois mudeïiv, Tpwrouç Éœurobc ne- 
rpuxdoiv food dvrl yap pÜmv xal Eévuv, & rôre dvoué- 
Govro fvixa édwpodéxouv, vüv xdAaxes , xal Geoïç éxGpol, xat 
Ta, à npoçhxes, mévra dxobouois. Eixérec oùdelc yép, & 
dvôpes ‘Aünvaïor, ro Toù mpoddvroc cuppépor Cnrüv, xphuaT” 


villes : les magistrats et les ministres se laissaient corrompre par des 
présents ; les particuliers et le peuple, ou ne prévoyaient rien, on se 
livraient aux fausses douceurs d’un repos actuel. Telle était d'ailleurs, 
la disposition de tous les Grecs, que chacun d’eux, ne pouvant s’ima- 
giner que l'orage arriverait jusqu’à lui, se flattait de pouvoir échapper 
quand il le voudrait, tandis que les autres seraient en péril. De là, je 
pense, on a vu d’un côté les peuples trouver la servitude dans une 
oisive et funeste sécurité ; de l’autre, ceux qui les gouvernaient, et qui 
croyaient avoir tout vendu, excepté eux-mêmes, sentir bientôt qu’ils | 
s'étaient vendus eux-mêmes les premiers. Au lieu des noms d'hôtes et 
d’amis qu’ils recevaient avec l'or de Ptilippe, on leur donne à présert 
les noms de flatteurs, d’eunemis des dieux, et autres qui leur couvien- 
uent, Car, Athéniens, ce n’est pas pour l'intérêt du traître qu’on dé- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 85 


ALGÈ nôdetç Évécouv 
tüv puy dv t$ moktebsobar 
va mpérruv 


dupoboxogvrov 
ul Gapherpopséveov 
ii Xpipaor, 
tôv & Broréy xal roÂGv 
“à pv où mpoopoyévuv, 
à à delcatoptéveov 
Sétorévn ‘ 
2 cyoXÿ xatà uépav, 
xl énévrwv nerovhétTuwv 
1 méfos rouoütov, 
dopéy Exéorwv 
7 detvèv FEerv 
mi ox ét Éurobc, 
. Da ErolapBavévrewv 
LL) 
Gtouv &opaläe 
D avBGvev Tv Étépuv, 
&ray Boñlwovroz. 
Er, es, 
GBébmee rots uèv rRPEGW, 
ën rie pavuac 
rie voi &xapou, 
inohodexéves hv Eeubepter, 
To & npoeornxéot, 
2 olopévors æuw}Etv 
de, mhñv éavrobs, 
renpaxéoiv 
ir TPÉTOUG" 
En vép puy wat Eévuv, 
Mana rêre 


Mixx EcopoSéxouv, 
Vr duobouat xÉdax ES, 


"a égépot Geo, 
* mévra Tà Ada 


Mais les villes étaient-malades, 
ceux dans le administrer 

et gérer 

recevant-des-présents, 

et étant-corrompus 

pour des sommes-d’argent, 

et les particuliers et la multitude 
d’un côté ne prévoyant pas, 

et de l’autre étant-amorcés 

par lindolence 

et l’oisiveté jour par jour , 

et tous éprouvant 

quelque affection telle, 

pensant chacun 

le danger devoir-venir 

excepté non contre eux-mêmes, 
mais croyant 

les choses d’eux-mêmes 
devoir-être sûrement 

au-moyen des dangers des autres, 
quand ils voudraient. 
Ainsi, je crois, 

il arriva aux multitudes, 
pour-prix de la nonchalance 
grande et intempestive, 
d’avoir-perdu la liberté, 

et à ceux se-tenant-à-la-tête, 
et pensant vendre 

lesautres choses, exceptéeux-mêmes, 
de s’apercevoir ayant-vendu 
eux-mêmes les premiers ; 

car au-lieu d’amis et d’hôtes, 

noms dont ils étaient-appelés alors 
quand ils recevaient-des-présents, 
maintenant ils entendent flatteurs- 
et ennemis des dieux, 

et tous les autres noms 

qui leur conviennent. 

Avec-raisOn ; car personne, 

Ô hommes Athéniens, 


, 


56 | O TIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 

dvaMoxet* oùd Emaddv, Gv &v mplnrat, xÜproc YÉvnTe, vi 
rooûdrn cuuboËlw mept rüv Aoumbiv Etre xprar- oùdèv ve à 
Av ebdammovéocepoy mpodérou. 7AXN obx Éort tadte, oùx Eo * 
môbev; moXoù ye xat de. AÂN énerddv cüv mpayuérwv éyxp- 
The 6 Enrüv doyev xataot, xal vüiv vaûra énodcSouévov 
Seondens dort, riv ÔÈ rovnplav ed, vôtre Ôn, vôtre xal pot, 
xal émoret, xal mpornhuxler. Exomeire dE + xol Yp, Eù map- 
Aube 6 rüv Tpaypäruv xatpdc , à ToÙ Ve eldévar Th Toradra 
xarpèç del mapeort vois ed ppovoüo. Méypt roÿrou Aac0évns 
pÜos dvoudtero Diirrou us Tpoëduxev "OXuvhove péypt 
mobrou Tiudhaos Éuç émujhece Gas: péypt roûrou Eëdixoç 


xal Xiuoç, of Aupiocaïor, Eu Gerraklav énd Diirrw éxoin- 


pense son argent, et l’on n’a garde de le consulter, dès qu’on se voit 
maître de ce qu’il a vendu : autrement, quel sort plus heureux qué 
celui d’un traître? Mais non, il n’en est pas ainsi, il s’en faut biens et 
pourquoi? En devenant maître des villes, l’usurpateur le devient aussi 
de ceux qui lui en ont ouvert les portes; et c’est alors, oui, c’est alors 
qu'il les déteste, les méprise et leur refuse toute confiance, parce qu'i 
connaît leur scélératesse. Voici des faits qui le démontrent. Quoique 
les événements soient passés, ils doivent être toujuurs présents aux 
yeux des hommes sages. On appelait amis de Philippe Lasthène , jus- 
qu'à ce qu'il eût livré Olynthe; Timolaüs, jusqu’à ce qu’il eût perde 
Thèbes; Eudique et Simos, tous deux de Larisse, jusqu'à ce qu’ils 
eussent trahi les Thessaliens. Mais bientôt toute là terre a été pleine 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


&vallonet xpñuara, 
Envéiv rd ouupépov 
TOÙ rpoËdvTOc" 
oùêt énedav yévmTar 

| AOpros y àv npintat, 


7AN& roëte oùx Éotiv, 
oùx Eot° néev; 
da ye ral 
dd. 
"Aa énexdav 6 Enrüv 
&gyev | 
Kat ÉVXPATAS 
Tv npayuétev, 
lot xel Seonéens 
tüv énoëeGopsévev Taüta, 
dx EE vhv movmplav, 
tôre df, vôTe 
dl quoeï, xa &mIOTE, 
#4 npornlaxtter. 
Tucmëire dé na 69, 
LE umpès Tôv rpayHÉTUV 
mapekflufev, 
Eye xaupè 
T0 ellévas à TotaüTae 
Tépeon &e 
10% gpovobatv Ed. 
Aucféme dvouégero 
Pos Piérnou péypt roûtou Éwc 
Rpooxev "OXuvBov* 
Tipélnog uéyes robrou Ewç 
Ebixog mod Ztyuos, ol Aupiooator, 
Léype robrou Eus 
Hrofnouv 6x Dudirr 
Hetta)lave : 


La 
1 


ne dépense des sommes-d'argent, 
cherchant l'intérêt 
de celui trahissant ; 
ni après qu’il est-devenu 
maitre des choses qu’il achète, 
ne se sert encore du trattre 
pour conseiller 
sur les choses restant ; 
car rien ne serait 
plus-heureux qu’un traître. 
Mais ces choses ne sont pas, 
elles ne sont pas ; comment ? 
certes il s’en faut encore 
de beaucoup. 
Mais après-que celui cherchant 
à commander 
s'est établi mattre 
des affaires , 
il est aussi maître 
de ceux ayant-livré celles-ci, 
ét ayant-vu la méchanceté d'eux, 
alors certes, alors 
et il Les lait, et il s’en défie, 
< les couvre-de-boue. 
Or examinez ; et en effet, 
si la circonstance des faits 
est passée, 
la circonstance du-moins 
du connaître les choses telles 
est-présente toujours 
à ceux pensant bien. 
Lasthène était-nommé 
ami de Philippe jusqu’à ce que 
ileut livré Olynthe ; 
Timolaüs jusqu’à ce que 
il eut perdu Thèbes ; 
Eudique et Simos, les Larisséens, 
jusqu’à ce que 
ils eurent mis sous Philippe 
la Thessalie : 


58 O TEPI TOr ZTEHANOY AOTOS. 


gav- él” éhauvouévuv, xal 66piLouévuv, xal té aaxdv où 
Taoyévruv, näca À oixouuevn meotTh yéyove mpodorüv. Ti d? - 
Aplorparog êv Zuxudivr; xal té Ilepluoç èv Meydpotc; oùx drreg- 
mpévor; EE &v xa capéorur” &v riç Îdo1 8r1 6 péMOTE quhdt- 
rev rhv éauroÿ marplôa, xal mheiora évréyuv roûrois, obroc 
ôpiv, Aîoylvn, vois npoMôoüor xal piobapvobor, rà Éperv èp 
rw Gwpodoxfoere meprmoueï * xal G1ù robe moXAodÇ robrouc, xat 
rod évôtcauévouc vois dperépors Boukimaouv, Opeïc Eotè oûjoi 
xat éuioflor, el, id ye bac adrobc, réhat dv érolAerts. 
SO Kal rep pv rüv rére mpaxhévruv Éjuv Éct moXAE Aéyeuv, 
xal robe fyoïuar mele rüv fxavüiv elpñoôe. Altros À obrée, 
dienep Éwkoxpastav rivé pou tic rovnplac rüç éauroë xoÙ rûv 
ddtxnudruv xataoxedéouc: Îv dveyxaïov Av mpd Tobc vewré- 
pouç Tév mempayuévev dmoXüoaoôa. IlapnvéyAnce Gà xal 


de trattrés chassés de leurs villes et accablés d’outrages ; et que n’ont 
ils pas eu à souffrir ? Que sont devenus Aristrate à Sicyone, Périlaüs à 
Mégare? N'y traînent-ils pas leur vie dans l’opprobre? Il n’en faudsit 
pas davantage pour se convaincre que le citoyen qui défend sa patrie 
avec le plus de zèle, qui s’oppose avec le plus d’ardeur à ces hommes 
serdus *e citoyen, Eschine, vous procure à vous-mêmes, trattres et 
mercenaires, les moyens de continuer vos criminels trafics ; et c’est, je 
le puis dire, c’est parce qu'il est un certain nombre de ces amis ds 
PÉtat qui combattent sans cesse vos projets, que vous subsistez en- | 
core, et qu'on vous paye: car s’il n’eût tenu qu’à vous, Yous auriez , 
péri depuis longtemps. 

Je suis loin d’avoir épuisé tout ce qu’on pourrait dire sur les évé- 
nements dont je parle; mais je crois en avoir déjà trop dit. Au reste, 
il faut s’en prendre à celui qui a répandu sur moi la noirceur de sa 
verversité, l’odieux de ses injustices, et qui, par à, m’oblige à me 
laver auprès de nos jeunes citoyens qui sont nés depuis ces évêne. 
ments. Peut-être vous ai-je bien importunés, vous qui connaïssiez sa 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


vel évedéyev Toûross nstoTa, 
drag rapemouet DUT, Alotivn, 
toc poltdobor ua io bapvoot, 
À uv x Et 

depolorhioere * 


va buele éott aiÿor 40 Euyoor 

Be robrouç robç roXdoGe, 

2 10ù &vôtoTapévouc 

tal Poukfpaary dperéporc, 
+ bu, dé yo dpäe adobe, 

D'éroMbheuts médat. 

Ka Eu pv En 

dur rodà 

mul t@v mpayBévruv tôre, 

Ayoïpas val raura elpñoôo 

lo süv teavav. 

Obrog &à afro, 


val Gp apnvéganote, 


59 


ensuite toute la éerre habitée 
devint remplie 

de trattres étant-chassés, 

et étant-outragés, 

et quel mal ne souffrant pas. 

Or quoi n’a pas souffert Aristrate 
dans Sicyone ? 

et quoi Périlaüs dans Mégare ? 

ne sont-ils pas ayant-été-repoussés°? 


- Des quelles choses aussi 


quelqu'un verrait très-clairement 

que celui protégeant le-plus 

la patrie de lui-même, 

et parlant-contre ceux-ci le-plus, 

celui-ci procure à vous, Eschine, 

ceux trahissant et recevant-salaire, 

le avoir au-sujet de quoi 

vous recevrez-des-présents ; 

et vous êtes saufs et salariés 

au-moyen de ceux-ci les nombreux, 

et ceux s’opposant 

aux projets vôtres, 

puisque, du-moins par vous-mûmes , 

vous auriez péri depuis-longtemps. 
Et ayant encore 

à dire des choses nombreuses 

sur les actions ayant-été-faites alors 

je juge même celles-ci avoir-été-dites 

plus-nombreuses que les suffisantes. 

Mais celui-ci en esf cause, 

comme ayant-répandu-sur moi 

quelque mélange-d’hier 

de la méchanceté celle de lui-même 

et des iniquités de lui ; 

duquel il était nécessaire 

de me laver 

devant ceux plus jeunes 

que les choses ayant-été-faites. 

Mais peut-être 

aussi vous qvez-été-importunés, 


60 O JIIEPI TOY ZTEHANOY AOTOE 

be Tous, of, xal mplv Euè éruoüv elneïv, eldéres tv tour 
rôre puobapviav. Kalror qulav ve not Eevlav aürhv évouata, 
xai vov eîmé mou Aéywv: ‘O vhv AdeEdvôpou Éeviav veudltur 
êpot. "Eyw oo Ecvlav AXeE&vO pou; nobev aGvre, À rüx dE 
Over; Oùre duklrrou Eévov, oùr’ AXeEdvôpou pÜov elrou’ à 
êyo e* ox ot palvouar, et ph xal robe Oepiords, xal voù 
&o ri puofod mpércovras, pÜlouç xa Eévous deï xadeïv ci 
ptobwoauévev. AXN obx Éote raüra, oÙx Ecru" médev; moXMoË 


ye xal Dei. AAA puodurov éyo ce mpôrepoy DiAfrrou, xal vi 


’Ahetavôpou xxA&, xl obror mévres. Et à émoreïis, éporneo . 


aürobc. M&Ahov © éd voUb” Ünëp où motiow. Tdrepov buis, à 
dvdpec Abnvañor, miodwrèc Aloyivnc, À Eévos étvas A eEgvèpee 


Soxeï ;... Axoûste à Eyouat; 


perfidie mercenaire, avant même que j’eusse dit un mot. 1] la décore 

du nom d'amitié : {ui qui me reproche l'amitié d'Alexandre, disait- 

il dans un endroit de son discours; ce sont ses propres termes. Mol, 

vous reprocher lPamitié d'Alexandre! D’où l’auriez-vous acquise? 

comment l’auriez-vous méritée? Non, je ne vous nommerai jamais 

l'ami ni de Philippe, ni d’Alexandre , je ne suis pas assez insensé; à 
moins qu’il ne faille nommer amis de ceux qui les payent les moisson- 
neurs et autres mercenaires à gages. Mais il n’en est pas ainsi; non, 
il s’en faut bien : mercenaire aux gages de Philippe d’abord , et main- 
tenant d’Alexandre, c’est le nom que je vous donne, que vous donne 
ce peuple. Si vous en doutez, demandez-le à lui-même, ou plutôt je 
vais le demander pour vous. Athéniens, pensez-vous qu’Eschine soit 
lPami ou le mercenaire d’Alexandre?..…… Entendez-vons ce qu’ils 
disent ? 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 61 


tr Eviav 'AdeEävépou. 

Er Erviav AXeEävèpou ooi ; 
se la£évt, 

Li 

añéve ; 

I d ct 

era Eévoy Duinrov, 

dt Üov ‘AleEaväpou” 
Spaivopas oÙtUS, 

dpi êt xadstv 

à TX Becsotis, 

a 10x ayirrovris 51 EXO 
moi, 

Fox vai Eévous 

Gr pobwaapévoy. 
Al raÿra oùx Eortv, 
a Eotr” n60€v; 


Li yo xaS ce puourès 
érepor Poirrov, 

1 vi A7stéväpou, 

2 séves; To. 

Hu émorcts, 

bémeor «ro. 

Moy à 

drè mohse roïto Urtp où. 
Tétapor, à avBpes Amvaïor, 
Mopti Soxet Outv Elvar, 


peturè à Eévoc AMHÉVIpOU; . 


Axbng & déyouor ; 


ceux connaissant 

la vénalité de celui-ci alors, 

même avant moi 

avoir-dit quoi-que-ce-fût. 

Pourtant il nomme elle 

et amitié et hospitalité, 

et maintenant il a dit quelque-part 
parlant : 

Celui reprochant à moi 

l'hospitalité d'Alexandre. 


* Moi l'hospitalité d’Alexandre à toi ? 


d'où l'ayant-reçue, 

ou comment 

en ayant-été-jugé-digne ? 

Moi je ne dirais toi 

ni hôte de Philippe, 

ni ami d'Alexandre ; 

je ne suis-pas-insensé ainsi, 
s’il ne fant pas appeler 

aussi les moissonneurs, 

et ceux faisant quelque autre chose 
pour un salaire, 

amis et hôtes 

de ceux ayant-salarié. 

Mais ces choses ne sont pas, 
elles ne sont pas ; comment? 
Certes il s’en faut encore 

de beaucoup. 

Mais moi j'appelle toi salarié 
précédemment de Philippe, 

et maintenant d’Alexandre, 

et tous ceux-ci. 

Mais si tu-ne-crois-pas, 
interroge eux. 

Mais plutôt 

moi je ferai cela pour toi. 
Lequel, Ô hommes Athéniens, 
Eschine parait-il à vous être, 
salarié ou hôte d’Alexandre?.. 
Entends-tu les choses qu'ils disent ? 


62 O IIEPI TOY ETEHANOY AOTOZ. : 

Boÿlopat rolvuv Hôn xal ep rhiç pays arrie émoloyias- 
côur, xal GuebeXOeïv Tà merpayuéva éuaurés: Îva, xafrep eidex, 
Aioylvnc 8x dxoûon 81 € pue xal roëcuv Tüv æpobeboulsv 
pévev, xal moXG pekévev te roëtuv Gwpeñv Slxauoc ct 

- ruypéveur. 
Kat pô éye ch ypaphv rabrnv, Auf. 
TPAdH. 

« Ent Xatpovôou äpyovroc, EAapn6ohävog Exen foraui- 
vou, Aioyévns ‘Arpourcou KoBwxiôns dmÂveyxe mpèç rdv dp- 
Xovta mapavépov ypaphv xark Krnoipüvros voù Aswoôéww 
Avapluotlou, rt Éypabe rapévomov dripiomua, de Spa Bei ove- 
pavüoat Anuoctévnv Anuocévouc Ilataviéx xpuoÿ orepaw, 
xal dvayopeUont Év 5 Oedrpw, Auovuolots vois peydhog, 7pa- 
tdi xatvoïs, te orepavot 6 Snuos Anuosdévny Anpocbéx 


Je vais à présent me justifier sur le fond même de l'accusation, 6 
entrer dans le détail des actions de ma vie, afin qu’Eschine, quoiqu'il 
ne l’ignore pas, entende néanmoins à quel titre je prétends mériter 
le décret porté en ma faveur, et de plus grandes récompenses encore. 

Greffier, prenez l’acte d'accusation, et faites-en lecture. 

ACTE D'ACCUSATION. 

« Sous l’archonte Chéronide, le six du mois Élaphébolion, Eschine, 
fils d’Atromète, de Cothoce, a remis à l’archonte une accusation con. 
tre Ctésiphon, fils de Léosthène, d’Anaphlyste, pour avoir proposé un 
décret contraire aux lois, décret en vertu duquel on doit bonorer Dé- 
mosthène, fils de Démosthène, de Péanée, d’une couronne d’or, et faire 
publier sur le théâtre, aux fêtes de Bacchus, le jour des tragédies now 
velles, que le peuple d’Athènes honore Démosthène, fils de Démosthène, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Donc je veux à-l'instant 


afin-que ie Reis sachant, 
cependant entende 
les choses pour lesquelles je dis 
être digne d’obtenir 
et ces récompenses 
celles 
ayant-té-préliminairement-décretées, 
et de beaucoup plus-grandes encore 
que celles-ci. 

Et dis-à-moi 
cet acte-d’accusation, l'ayant pris. 


ACTE D’'ACCUSATION. 


« Sous Chéronide archonte, 
le sixième d’Élaphébolion 
commençant , 
Eschine fils d’Atromète de-Cothoce 
a apporté à l’archonte 
une accusation d'actes illégaux 
contre Ctésiphon 
Âls de Léosthène d’Anaphlyste, 
par-ce-qu'il a écrit 
un décret illégal, 
savoir que il faut couronner 
Démosthène fils de Démosthène 
de-Péanée 
d’une couronne d’or, 
et proclamer dans le théâtre, 
aux grandes Dionysiaques, 
aux tragédiens nouveaux, 
que le peuple couronne 
Démosthène fs de Démosthène 
de-Péanée 


64 O HEPI TOY £TEHANOY AOTOLZ. 
Haruviéa pui orepavw, dperic Évexe, xal eüvolac #& du 
Buoveheï ele ve robc “EAAnvas éravras xal rèv Oo Tov 'Aüm- 
valuv, xal évpyallace xal dubte Gtareheï mpérrwv xal Xéyuv 
rà BéAriora vü dép, xal npdôupés Eort roue 8 rt àv Sbvnre 
&yadév- révra Tadra Veud ypaŸas xaÙ rapévoux, rüv vépuw 
x éovrwv, npürov pèv deudets ypapès elc Tù Onuéux ypau- 
para xaraBélechor, efrae vv brebBuvov orepavoüv (Éort 
Anpoofévnç rerxomoués, xal ênt rûi Bewprxé reraysévos)* Errôl 
À dvayopederv rdv orépavo 2v ré Oedrow Atovuolotc, tpxyy- 
SGv rh xauwv7* SAN Edv pv À BouXh otepavot, Ev ré Boudeurys 
plu dverreiv êky Ôè À méMc, êv Ilvuxi, v +% éxxAncit 
Tlunpe, réhavra nevrixovra. KAfropes, Knpioopüiv Knpioo= 
güvros ‘Pauvocioc, Khëwv KAëwvos KoüwxlSnc. » 

“A uv Suxes To Ynplouaroc, & dvôpes AGnvator, rar 


de Péanée, d’une couronne d’or, à cause de sa vertu, de son courage 
dela bienveillancequ'il a toujours montrée envers les Grecs en général, 
et envers le peuple d’Athènes en particulier ; et parce qu’il ne cesse de 
procurer, et par ses discours, ct par ses actions, le plus grand bien 
du peuple, et qu’il est disposé à faire pour lui tout ce qui est en son 
pouvoir. Ce décret est entièrement faux et contraire aux lois, qui 
défendent d’abord d'insérer des faussetés dans les actes publics, en- 
suite de couronner un comptable. Or Démosthène était chargé ds 
la réparation des murs et des dépenses du théâtre. Les lois défendent 
également de proclamer la couronne sur le théâtre, aux fêtes de Bac‘ 
chus, le jour des tragédies nouvelles : elles ordonnent de faire les 
proclamations au sénat, quand c’est le sénat qui couronne; et dans 
le Pnyce, à l'assemblée du peuple, quand c’est le peuple qui cou- 
ronne. Une amende de cinquante talens. Se sont réunis à Eschine, 
Céphisophon, fils de Céphisophon, de Rhamnuse, Cléon, fils de Cléon, 
de Cothoce. » 


C’est là, Athéniens, ce qu’Eschine attaque dans le décret de Ctésie 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 65 


PAP P, 

ot, xai eUvoiag 
de Exorr 

itavras toùc "Elnvac 
Bprov tôv A mvaleo, 
paraiac 

à &caredet 

y aa déyoov 


rymévoc 
lempixS 32)- 


pepeüe:v Tv GTÉPAVOV 
étpes Aturoaiots, 
Brpaywzdr 


vpév À Bou) à otepavoï, 


rév té Bouermpio 
jæûx, 

L dv 5 bodnoiz. 

à PEVPONTA TÜÏOVTA. 
C2 »s 

per Knpiroçüivros 


mx, 

Mésovos Kounicris. 
dunes 

ÉTptoc, 
6'AOnvaïs, 

ka. 


L 


d’une couronne d’-or, 

pour sa vertu, et la bienveillance — 
qu’il persévère ayant 

et envers tons les Grecs 

et le peuple celui des Ds 
et sa probité; 

et par-ce qu’il persévère 

faisant et disant 

les meilleures chosos 

pour le peuple, 

et qu’il est porté-de-cœur à faire 
ce qu’il peut de bon; 

ayant-écrit toutes ces choses 
mensongères et illégales, 

les lois ne permettant pas, 
d’abord d'insérer 

des écrits mensongers 

dans les actes publics, 

ensuite de couronner le comptable 
(or Démostliène est 
réparateur-des-murs, 

et ayant-été-préposé 

à l’administration-des spectacles) ; 
et encore 

ne-pas proclamer la couronne 
dans le théâtre aux Dionysiaques, 
le nouveau jour des tragédiens ; 
mais si le sénat couronne, 
proclamer dans le sénat; 

et si la ville, 

dans le Pnyce, dans l’assemblée. 
Amende, cinquante talents. 
Témoïns-de-l’accusation 
Céphisophon fils de Céphisophon 
de-Rhamnuse, 

Cléon fils de Cléon de-Cothoce. 

Les choses qu’il poursuit 

du décret, 

Ô hommes Athéniens, 
son? celles-ci, 


66 O HEPI TOY ETEDANOY AOTOZ. 

otiv. ’Eyo 5° &n’ adrüv vobtwv pôirov oïouar Gov ui 
moujoeuv Êre névra Gixal émokoyoouar Thv ap aüThv toûre 
- OMG GUEVOS TÜv JEypauuévov Tébuwv, nepl mévruni Épés xabéxe 
grov égale, xal oddtv Exdv napadeigw. Toù pv oùv ypaa 
mpérrovré que xal Aéyovra Tà BéAriore To Onue Otarenetv,x8 
Rpôupov élvar roriv 8 re àv Svwuar dyalév, xal ératveiv ét 
mobros, &v vois moeuouévors thv xplouv elval por vouifu. 
And yxp tourwv éevaïouivev, ebpelnoetar ere GAnfi mil 
Epod yéypape Krnoipüv raüta xt mpocixovra, elte xaè Vi 
597 vo à un rposypatavre, émeddv vaç edbüvas ÔS, rep 
volv, 4ai dverneiv év T@ Oedtpow xeAeboat Tv oTépavov, x0r 
vovetv pv fyobpat xai roëro vois modirteuouévors, elte déuds 


eiue To orepévou xai Ti dvaphnosws This v voUtors, eîte xai 


pbon, et c’est aussi par là que je vais vous prouver, d’abord, l'exxt- 
titude et la régularité de ma jus‘ification. Je suivrai l’accusateur pa$ 
à pas, et, réfutant chaque point de son accusation, je tâcherai de 
n’en omettre aucun. En ce que d’un côté le décret dit que je conti- 
nue à servir la républijue par mes actions et par mes discours, 

qu’il me loue du zèle dont je suis animé pour la patrie, c’est, jecrois, 
sur ma conduite politique que porte le débat. Par cet examen, om 
verra si tout ce qu’avance Ctésiphon à mon sujet est faux ou veri- 
table. En ce que, de l’autre côté, le décret ne dit pas que c’est après 
avoir rendu mes comptes qu'on me décernera une couronne, et qu'on 
la proclamera sur le théâtre, ce point tient aussi à ma conduite publi- 
que, et à la question de savoir si je mérite, ou non, qu’on me décerne 


une couronne, et qu’on la proclame devant le peuple, Cependant je 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 67 


Mais moi de celles-ci même 

je pense d'abord 

devoir-faire évident à vous 

que je-me-justifierai 

sur toutes justement ; 

car m’étant-fait la disposition 

des choses ayant-été-accusées 

la même que celui-ci, 

je dirai sur toutes 

une-àune de-suite , 

et je n’omettrai aucune Le voulant. 
Je pense donc 

le jugement du avoir-écrit 

moi persévérer 

faisant et disant 

les meilleures choses pour le peuple, 
et être porté de-cœur à faire 

ce que je peux de bon, 

et louer moi sur ces choses, 

être pour moi dans les affaires 
ayant-été-administrées. 

Car de celles-ci 

étant-examinées, 

il sere-trouvé soit-que Ctésiphen 

a écrit sur moi ces choses 

vraies et convenant, 

soit-que aussi mensongères ; 

mais quant à le avoir-ordonné 

de couronner moi, 
n'ayant-pasajouté, 

après-qu'il aura donné les comples, 
et de proclamer la couronne 

dans le théâtre, 

je juge aussi cela être-en-rapport 
avec les choses 
ayant-étéadministrées , 

soit-que je suis digne de la couronne 
et de la proclamation 

celle au-milieu-de ceux-ci. 
soit-que aussi non, 


68 O HEPI TO ZTEANOY AOTOZ 
ph. "Ent pévrot tai vobç vouous Geuxréov élval pot Soxeï, xaÿ 
. rare rpéqer iv route. 

Obrio pév, © dvôpes AOnvaior, txalux xal ÉrXëK Ft 
&nohoylav Éypvuxx mouioôar. Babuoïuar d ër” aûrk à rénpa- 
xral pot, Kal pe unôelc ünokdGn drapräv rèv Adyov ris ypr- 
pig) dùv ei EXAnvmks mpders xal Adyous Euro * 6 de êt- 
xœv roù fmplouaros vd Afyeu xal mpérrew Tà dpiord pue, ral 
verpauuévos rodra y oùx &An0T, obrds Éociv 6 vobs nepl érér 
uv tv pol rermoAreuuéver xal Terpayuévov Adyouc oixelox 
xal évayxaiou 17 ypapñ remomoc. Elta xl moXGv rpom- 
péaeuv oûoüv the rodrelac, rh nepl saç “EXAnvixde mpdiné 
efXdunv qu Gers xal rhç émodelferc êx roërwv Dixauds sie 
motsiodur. 


“À plv oùv, mpù voù moMrebecfar nai ônumyopeiv êué , mpoi- 


me propose de justifier encore, par les lois mêmes, le décret portée 
ma faveur. 

Telle est, Athéniens, la manière simple et raisonnable dont j'ai ré- 
solu de me défendre. Je vais vous entretenir d'abord de mon admi- 
nistration ; et ne pensez pas que je m’écarte de la cause, en rappelant 
mes discours et mes démarches pour l'intérêt de la Grèce. C’est celui 
qui attaque le décret par lequel on déclare que mes paroles et mes 
actions ont été utiles à la république; c’est celui qui s'inscrit en faux 
contre cette louange, qui rend naturel et nécessaire à ma cause l'ex: 
pesé de ma conduite dans le gouvernement; mais comme il y a plu 
sieurs parties dans l'administration, et que j'ai préféré celle qni 1 
pnur objet les intérêts de toute la Grèce, j'ai le droit de tirer de K 
mes preuves. 

Je ne parlerai pas de ce que Philippe a conquis et usurré dans | 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


 Evdpac 'AGnvaior, 
muistar tv énodoyia 
ctoi Éxaisos Ka ATAGE. 


À ap duosxcov Toù dnploparos 
tÔ pa Jéyuv xaÙ RpATTEV 
épota, 


Il paraît cependant encore à moi 
aussi être nécessaire-de-montrer 


les lois, selon lesquelles 
il était-permis à celui-ci 
d'écrire ces choses. 

J'ai résolu, 
ô hommes Athéniens, 
de faire l'apologie 


ainsi justement et simplemert. 


Mais je marcherai 

vers les choses mêmes 
quiont-été-faites par moi. 
Et gue personne ne suppose 
moi éloigner le discours 
de l'accusation, 

si je tombe 

dans mes actions 
concernant-les-Grecs 

et mes discours ; 


car celui poursuivant du décret 


le moi dire et faire 

les meilleures choses 

et ayant-accusé ces paroles 
comme non vraies, 
celui-ci est celui ayant-fait 


les discours sur toutes les choses 


celles ayant-été-administrées 
et ayant-été-faites par moi 
propres et nécessaires 

à l'accusation. 


De-plus aussi de nombreux choix 


de l'administration étant, 
moi j'ai pris 

celle concernant 

les affaires Helléniques ; 


en-sorte-que je suis ayant-droit 


69 


de mne-faire aussi les démonstrations 


d’après celles-ci. 
Je läisserai donc 
des choses que pliipre 


70 O IEPI TOY £TEANOY AOTOE. 
Aube xal xavécye Düurnos, Édou * oÙdèv php ÉyoUpar robe 
Etvar pd êué- & D, dy 6 fitépas ént Tadra émécrnv éyé, 
Btexw On, roûra dvauviow, xal voüruv Üpébw Aéyov, roood- 
vov ÉTerruiv. $ L” 
Ieovéxrmue, © dvôpes AOnvaior, péya énñpts Dolrep 
ap yap rois “EXAnoiv, où riolv, &AXX nüouv épolu, popkr 
npoboriiv al GmpoSdxemv , xu Oeoïs ExOpüv évépomev, ouviéy 
yevéoôar rocatrnv Éonv oùbele ru TRÔTEpOV MÉLVNTEL yeyovuir, 
Os ouvayæviorks xal ouvepyobc AxGbv 6 DlArroc, xaÙ age 
repoy xaxûiç robe “Elinvas Épovras rpèc Eavrobe xal otasi- 
arexüie &rt Eipov Guéônxe, rod uv éfurarüv, voiç à Gdnks 
vob Êè mavra rpônov Gtughetpuv , xa Gtécrnoev ele Lépn rokdé, 


évèg Toù ocuppépovros Gmaoiv dvroç, xwkVetv xeïvov péter 


Grèce, avant que j’eusse pris part aux affaires et parlé devant le peu 
ple, puisque cela m'est absolument étranger : quant à mes efforts 
pour m'’opposer à ses entreprises, depuis que je me-suis chargé de 
cette partie du gouvernement, j'en parlerai, et j’en rendrai compt€ 
après quelques réflexions préliminaires, 

Philippe avait un grand avantage : on vit paraître dans 
Grèce, et dans toute la Grèce, une multitude de traîtres, d’âmes 
vénales, de scélérats ennemis des dieux, si nombreux que l'os 
ne se rappelle pas en avoir jamais tant vu. De concert avec ces 
hommes, ministres et instruments de son ambition, Philippe ren- 
© dait plus mauvaise la position des Grecs, déjà en désaccord et en lutte 
les uns avec les autres, et, trompant ceux-ci, corrompant ceux-là, les 
gagnant tous par toutes sortes de moyens, il vint à baut de diviser 
des forces qu'un même intérêt aurait dû réunir contre ses projets de 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 71 


TOI SY Tu RPÉTEGOV, 
Yeéchar raçga oïç "Enraiv, 
Gù rois, 

Li züoiv époux. 

0x é Püurros labov 
CIAYNAGTAS LA TUVELYUUS, 
aai &éôruev ÉT LEtoUv 

ox "Eranvas, 

Eoras rpérepov 

LAXDE LA OTAGLAGTLAUX 
2e Éxroû, 

Bczatov pév toûs, 

ur de tots, 

Lastigeov à T0: 

ma TROY, 

aa déctnaev sic péon ro), 


a-prises-auparavant et a retenues, 
avant le moi administrer 
et haranguele-peuple ; 
car je pense aucune d'elles 
être vers moi; 
mais je rappellerai celles 
quant auxquelles il a-été-2mpêché, 
depuis le jour depuis lequel 
moi je me-suis-appliqué à ces choses, 
et je présenterai compte d'elles, 
ayant-dit-en-outre autant. 
Un avantage grand, 
6 hommes Athéniens, 
appartint à Philippe. 
Car il arriva une foule de traîtres 
et de recevant-des-présents . 
et d'hommes 
ennemis des dieux, 
anssi-grande que personne 
ne se rappelle 
ayant-été encore auparavant, 
être chez les Grecs, 
non quelques-uns , 
mais tous semblablement. 
Lesquels Philippe ayant-pris 
auxiliaires et aides, 
et disposa encore plus-mal 
les Grecs, 
étant auparavant 
mal et en«lésaccord 
envers eux-mêmes , 
tron:pant les uns, 
donnant aux autres, 
corrompant les autres 
de toute manière , 
et Les divisa eu parties nomhreu:e. 
l'important 
étant un pour tous, 
d’empêcher celui-là 
de devenir grand... 


72 O HEPI TOY ETEDANOY AO!OS. 
yhrrecüar. "Ev votaërn Ô xaraordcer, xal Ëte éyvola coù ouv- 
torapévou xal puouévou xuxoÙ Tv Grévruv ‘EXfvev ôvrow, 
deï oxomeiv Ouäc, © vêpec Aônvainr, vi mpocixov Av ÉXÉGOM 
npdrrev xal mouïiv Thv mdAv, xal voûtwy ÀAdyov map” éuoÿ 
Aabeïv. ‘O yap évradba Éaurdv rabus tic molrelac, elul êve, 
Tlérepov adrhv éypfiv, Aicxlvn, ro œpovnux dyeicav xal tv 
dElav Thv Éauths, év vA Berrahüv xat Aokdrwv tatet cuyxat- 
xräobar Dry av Tüv Evo Gpyiv, xai va Tv npo- 
Jovuv xaXd xal ixaux dvarpeiv; à vodro pv ph mouiv (Beuvov 
vhp 6 SAnfoc), à S Éwpx ouuénodueva, si pndels xw Vo, 
xal poncävero, dx Éotxev, éx moXMOD, rabre mepueiv yryvd- 
peva; 
AN vüv Éywys tov péliota érirquvra vois mempayuévou 
#0éwç &v épolunv, ti rolaç mapldoc yevÉoœ Thiv rôiv éGouder" 
&v- nôrepov vhs ouvarrias Tüiv cuubebnxétuv vois Eine xa- 


grandeur. Quand tel était l’état des choses, quand tous les peuples 
ignoraient de plus un mal naissant, qui empiraït tous les jours, il faut 
que vous examiniez, Athéniens, à quelles démarches devait se porter 
uotre république, et que vous m'en fassiez rendre compile, puisque 
c’est moi qui me suis mis à la tête de ce genre d'administration. Fal- 
lait-il donc, Eschine, que la république d'Athènes, dépouillant sa diguité 
et la noblesse de ses sentiments, se rangeât, avec les Thessaliens et 
les Dolopes, sous les étendards de Philippe, pour conquérir avec lui 
et lui assurer le commandement de la Grèce, pour détruire elle-même 
la gloire et les droits de nos ancêtres ? Ou, sans prendre ce parti, car 
il était trop honteux, en vérité, fallait-il qu’elle attendit en repos 
des malheurs qu’elle prévoyait depuis longtemps, et qui paraissaient 
inévitables, si personne ne travaillait à les prévenir? 

Pour moi, je le demande volontiers au censeur le plus rigoureux 
des avis que j'ai donnés, quel parti voulait-il qu'embrassät la répu- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 73 


iraSa this rodMTER. 
éasov éypñv, Aloxivn, 
my agéionv T0 ppomua 
ai he Giav rhv éavtik, 
rapztaxtaobar Prin 
b=ÿ sä%e Oerralüv 
ai AckGxurY 
De ag T@v  ELivov, 
ti Gvageiv 
tv xaa xai dixaux 
Br xpOTO ve ; 
hur, souïv pÈv Toro 
Pavèv y39 
Gras}, 
aeaudciv CE Tavta YLYVOUEVA, 
bimgz coubrodpeva, 
d prptis «oO, 
tai cop obavero 
Ex au, &s Éntuev; 
Aa vov Étwye 
& hoiurv déc 
 éempoce édoTa 
Vs RARFOYHÉVOLG 
1; moins papièos 
eo lévoato rhv nôkiv yevéchar 
trun TEç ouvautias 


Or tous les Grecs 

étant dans une poäition telle, 

et encore dans l'ignorance 

du mal se-formant 

et croissant, 

il faut vous considérer, 

ô hommes Athéniens, 

quoi il était convenant 

la ville choisir 

de faire et exécuter, 

et recevoir de moi 

raison de ces choses. 

Car moi je suis 

celui ayant-placé lui-même 

là de l'administration. 

Lequel-des-deux faHait-il, Eschine, 

elle ayant-rejeté le sentiment 

et la dignité celle d’elle-mème, 

conquérir-avec Pkilippe 

dans les rangs des Thessaliens 

et des Dolopes 

le commandement des Grecs, 

et détruire 

tes beaux faits et les droits 

des ancêtres? 

ou ne-pas faire il-est-vrai cela 

(car cela serait affreux 

véritablement), 

mais négliger ces choses se faisant, 

qu’elle voyait devant-arriver, 

si personne n'empêchait, 

et qu’elle pressentait 

depuis long {emps, commeil semble! 
Mais inaintenant moi-certes 

j'interrogerais avec-plaisir 

celui blâmant le-plus 

les choses ayant-été-faites , 

du quel parti 

il voudrait la ville avoir-été : 

ou de celui complice 


74 O- IIEP} TOY ZTEbANOY AOTOS. 

xüv xal alsypüv, Àç àv Oerradkobs xat robc perk robe etmu 
mice À TAç Tepewpaxuiac Tabra yryvôueva nl rÿ che Las 
mheovetlas Amiôt; ic àv Apxdôuc, xal Meconvious, xal Ap- 
yelovc Gsénpev. AXE xa voûte roXdof, A A)ov À névres, Jetpor 
fuüvérn\dqae. Kai yép, el Lév, à. Exparnce, DÜurroç yet 
ebObc drusv, xal perd radr’ Ayev Aouxlav, pire rüiv abrob oup- 
paye, pire vüv Aov Ever unôéva unôdèv Aurfouc, Sex 
4v dv tic xurk tv oÙx évavrwBévrwv ofc Érpurrev éxeivos péu 
de xat xurnyoplu. Et dE émotoc érévrwv rù Elopa, vhv fye- 
poviav, thv. Seufeplav neputkero, uaXlov ÔË xal Thç mokrrelas 
écuv Hôüvaro, nüç oùx éravruv EÉvéoEdtara ueïc éGoulsi- 
caoûe, éol metobévres; 


_ 


AV éxeice émavépyouor, TE env rékiv, Aîcylvn, rpociu 


blique? Le parti peut-être de ceux qui contribuèrent à l’infortune et 
au déshonneur de la Grèce, tels que les Thessallens et d’autres qui ne 
pensaient pas mieux; ou de ceux qui laissèrent agir l’ennemi commun, 
dans l'espérance de satisfaire leur ambition particulière, comme les 
Arcadiens, les Messéniens et les Argiens? Mais la plupart de ces peu- 
ples, pour ne pas dire tous, se trouvent encore plus mal de leur con- 
duite que nous de la nôtre. Quand même Philppe, après avoir 
vaineu , se serait retiré aussitôt, et se serait tenu en repos sans in- 
quiéter aucun des Grecs ni de ses alliés, on pourrait cependant flétrir 
et accuser ceux qui ne lui ont pas résisté. Mais, s'il en voulait égale- 
ment à la gloire, à la puissance, à la liberté de tous les peuples; si, 
partout où il le pouvait, il détruisait la forme du gouvernement, 
dira-t-on que vous n’embrassâtes pas le parti le plus honorable, en 
suivant mes conseils ? 


Encore un coup, Eschine, que devait faire "x république, lors- 


DISCOURS SUR LA COURONKE. 


vüy xoxdv où cioypaiv 
oupéeBnxétev roi "EAnotv; 
nc avelro: 
Getradobc 
a coÙç pet TOUTE + 
A th maprecopouio ç 
tar YLYVÉUEVE, 
x 5 rt 
sk mhoveklas Blue ; 
À à Gefnpev 
‘ApxdBag, ma Mesonvioue, 
x Apyeloue. 
AM xal moXo robtev, 
HAov & révrec, 
éméyacr xeïpov AuGv. 
Ka ycp, el pèv Dfurnos 
dre x Expéernoey , 
énin ee, 
2 hyev fouylav 
Hatk vadre, 
Xumionc pnôèv pnôéva 
ME Tv cupuéywv abrod, 
He rüv Sc “EMrivuv, 
Eux nc pépupre 
x xernyopio v Av 
Xerd TGV oUx Everio BÉvTO 
ok Enparrev éxetvoc. 
EL repetheto 
LQ dope, av AyEuoviav, 
So eubepfav émévrwv époiws, 
päo à & at 


ù Re éxaïoe. 


5 ré rouiv, Aloyivn, 


75 


des choses mauvaises et honteuscs 
étant arrivées aux Grecs ? 
duquel quelqu'un pourrait-dire 
les Thessaliens é/re 
et ceux avec eux; 
ou de celui ayant-négligé 
ces choses arrivant, 
dans l'espérance 
de l’avantage particulier ? 
duquel nous placerions 
les Arcadiens, et les Messéniens, 
et les Argiens. 
Mais encore de nombreux de ceux-ci, 
et plutôt tous, 
s’en-sont-tirés plus-mal que nous. 
Et en-effet, si Philippe 
était-parti lorsqu'il eut-prévalu, 
s’en-étant-allé aussitôt, 
et avait-gardé le repos 
après ces choses, 
n’ayant-afiligé en rien personne 
ni des alliés de lui-même, 
ni des autres Grecs, 
cependant quelque reproche 
et accusation serait 
contre ceux ne s'étant-pas-opposés 
aux choses que faisait celui-là. 
Mais s’il enlevait 
la dignité, le commandement, 
la liberté de tous également, 
et plutôt encore 
les gouvernements 
de tous ceux qu’il pouvait, 
comment vous 
n’avez-vous pas résolu 
des choses les-plus-glorieuses de tous, 
ayant-été-persuadés par moi ? 
Mais je reviens là. 
Quoi convenait-il 
la ville faire, Eschine, 


76 O HEPI TOY XTE@ANOY AOTOZ. 

mouiv, dpKhv xal Tupavvida téiv “EXfvev épüicuv Éauris xe- 

tacxeuatopevov Dixrrov; À TÉ Tov œûüu6ouhoy Eder éyew À 
ypépauv rov Amour Êué; xat yap Toûro nAeloroy Grapépe à 
cuve pèv x ravrèç Toù xpôvou pégpr tic fuépac éxelvne, 
av” F6 abrèc ént vo Bu dvéônv, del mepl purelov ka vus 
xat CoEns dywvQouévnv Thv metpida, xat mhels cwpara x 
Apfuata dvalwxviav bnèp pilocuuiac xal réiv Eraot rois “El- 
Ans cuupepôvrev, À Tüv uv “EXivov Émp abréiv évalu- 
xactv Éxaovot. ‘Ecpuv © aürèv rèv Düurrov, mpèç Êv Av buis 
6 dyuv, ünip dpyñic xal Ouvactelas rèv padudv éxxexopus- 
vov, vhv XAeïv xateayéta, Thv xeipæ, Tù cxÉÀOÇ Ternpopévor, 
näv 8 r1 àv BouAnÜein pépos À TÜyn To owuaros rapelle, 
roro fable xat Évoiuus mpoïéuevov, dire Tü Am pueta 1- 


pñc xa Goëns Cv. Kaï phv cd vouro qe oùdelc àv eimeiv vok- 


qu’elle voyait Philippe marcher à l’empire et à la souveraineté de la 
Grèce? Et que devais-je proposer, moi, conseiller du peuple, à des 
Athéniens, car cette circonstance est de la plus grande importance, 
moi qui savais que, dans tous les temps, jusqu’au jour où je 
inontai à la tribune, ma patrie avait toujours combattu pour l’hon- 
neur et pour la prééminence; qu’elle avait sacrifié plus d’hommes et 
d'argent, par un motif de gloire et pour l'intérêt de tous les Grecs, 
aue les autres Grecs n’en avaient fourni, chacun pour lui-même. Je 
voyais le Macédonien, notre adversaire, braver tout pour l'empire et 
la puissance; je le voyais, un wil de moins, l'épaule rompue, la main 
et la cuisse estropiées, abandonner sans regret à la fortune telle 
partie de son corps qu’elle voudrait prendre, pourvu qu'avec le reste 
‘lvéçat plein d'honneur et de gloire. Qui oserait dire, cependant, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 77 


tpicav Oirrov 
xrmouvalépevos Écuré 
dpi xal rupavviëa 


14 Eive; 


4 be dpi 

th cp£audov rdv AGfnov 
Métuy 4 ypéqetv ; 

ral jp roÿro Bvapépes mhaloTov" 
Kowiäuv pèv 

Th rorplèa éywntopévmv def, 
le rvtèç toÿ xpévou 


_ pe bxelvnc vhic fpéçac, 


En % are 
Svébnv En vd Pipe, 
Ft rprelenv 

ai nyñe xal BGEnç, 
aa évohoxviav 


À Eaorot rüv &Mwv Evo 
hakiraotv Grèp abräv. 

“Eépor à rèv ürnnv abrés, 
Pèc dv 6 &yov Fv dutv, 

y tov dpÜa) pôv 5? 


Rd pépoc ro côpatoc, 
Toûro 8 n À TÜYN 

à Boulnhain ropekéôet, 
dre Cv r Lourd 

ri nue mad S6Ene: 


xoyant Philippe 

préparant à lui-mème 

le commandement et la domination 
des Grecs? 

ou quoi fallait-il moi 

le conseiller celui à Athènes 
dire ou écrire? 

et certes ceci importe très-fort; 
moi qui savais 

la patrie combattant toujours, 
de tout le temps 

jusqu'à ce jour , 

depuis lequel moi-même 

je montei à la tribune, 

pour le premier-rang 

et l'honneur et la gloire, 

et ayant-dépensé 

pour l’amour-de-l’honneur 

et les choses important 

à tous les Grecs 

de plus-nombreux corps 

et sommes-d’argent 

que chacuns des autres Grecs 
en ont-dépensé pour eux-mêmes. 
Et je voyais Philippe lui-même, 
contre lequel le combat était à vous, 
ayant-été-crevé quant à l'œil 
pour le commandement 

et la puissance, 
ayant-été-rompu 

quant à la clavicule , 
ayant-ét#-estropié 

quanf à la main, à la jambe, 
et abandonnant 

facilement et promptement 
toute partie du corps, 

celle-là que la fortune 
vaudrait ravir, 

en-sorte-de vivre avec le reste 
avec honneur ct gloire, 


78 O HEPI TOY XTEŒANOY AOTOS.. 
pioetev, & mp pv êv DIN vpagévre, xwple dE rôce qe 
dvre el puxpé, rooxdenv peyalobuylav npostixev éyyevéchat, 
Gçre vis To EXkivev épris émilupton, xal voùr” eic Tèv 
- vobv ép6ahécae * bte 8 oëatv Aônvalotc, xat Xe” uépay 
Éxaornv êv nüot xl Xéyou xal Oemphuaor Ts Tüv Tpoyévuv 
aperiç Émouviuat” Epüor, rocaérnv xaxlav bréphar, ere ri 
rüv EXivuv Eeubeplas adremxyyékrous édehovräs mapaæyu- 
prcn Dirt où àv Elç rare qoets. 
bq Aoëmbv rolvuv vs xl vaynaio Eux, rüouw oÙc éxeive 
Érpurrev dixüiv duc Évavrioboar Gixxlwc. Tour’ émoucirs pv 
Etapyns dues, elxôtu xal mpocnxévrux * Éypapov Ô xa ouv- 
eGobheuoy éyo, xa” oÙç émodiceudunv ypévous + éokoyi. AR 
mr éxpñv pe mouiv ; Hôn yap ce Épord, névra Tù GAAx épele, 
qu’un barbare, élevé dans Pella, ville jusqu'alors obscure et méprisée, 
dût avoir assez de grander: d’âme pour désirer de commander aux 
Grecs, pour en former le prajet ; que les Athéniens, à qui la tribune et 
le théâtre offrent tous les jours des exemples de la vertu de leurs an- 
cêtres, dussent avoir des sentiments assez bas, pour aller d’eux-mé- 
mes livrer à Philippe la liberté de la Grèce? Non, on n’oserait le dire. 
Il n’y avait donc qu’un dernier parti, un parti nécessaire, de vout 
opposer avec justice à ses injustes usurpations. Vous, Athéniens, 
vous le fites toujours, comme vous deviez le faire; et moi je vous y 
animai, je vous le proposai dans le temps où j'étais à la tête des affal- 


res, je ne le nie pas. Mais, dites-nous, Eschine, je vous le demande 


DISCOURS SUR LA COURUNKNE. 79 


Ko pv 

ces oùBÈ av TudprieEv 
dv robrÉ ve, 
Kmpacine pèv 
nerdoguyiav Tooattnv 
drrevéoder 


19 ropév &v HA) y, 
Lorie bn vôTe ye 
Bét rai pexp, 
Gcts émbuuont 
Si épñ Tüv Eivuv, 
2) ba) Bar Toro 
dk tv voüv- 
Div à oUotv A Gnvators, 
2 épéor xarà éxéornv Auépav 
dv nüo xaÙ A6you 
ai feuphuaciv 
Üropviparo The éperñe 
TÈN rpoyévEv , 
taxiav rocaütnv 
Ünépton, 
Te rapoywpñout Dudérry 
titereyyékrout 
éovrès 
LA Obevbepiac Tüv “EXivuv: 
OÙ lc dv phase Taëra. 
“Hy roévuv lot, 
%ai veyxatov ue, 
bavnoboas Stxaieog 
Räcw 
de bxeivoc Érparrev 
day pas. 
Tue uèv énoueite Toÿto 
Bapye, 
Eros ka rpocNnxÉVTU * 
büdtEpugov xat ouve6oudevev, 
Xar ypévous oÙç 
revéun * 
épodoy®. 
A ré éyonv pe moretva 


Et cependant 

personne n’oserait 

dire cela certes, 

qu'il convenait 

une élévation-d’âme si-grande 

s’être-trouvée-dans 

celui ayant-été-nourri à Pella, 

place étant alors dn-moins 

sans-glaire et petite, 

au point d’avoir-désiré 

le commandement des Grecs, 

et de s’être-jeté cela 

dans l'esprit; 

mais en vous étant Athéniens, 

et voyant en chaque jour 

dans tous et les discours 

et les spectac'es 

des souvenirs de la vertu 

des ancêtres, 

une méchanceté si grande 

avoir-existé , 

au-point d’avoir cédé à Philippe 

offrant-de-vous-mêmes 

agissant-volontairement 

la liberté des Grecs; 

pas-même un ne dirait ces choses. 
Il était donc restant, 

et nécessaire tout-ensemble , 

de s’oppoger justement 

à toutes les choses 

que celui-là faisait 

traitant-injustement vous. 

Vous faisiez cela 

dès-le-commencement , 

avet-raison et convenablement ; 

et moi je l’écrivais et conseillais , 

dans les temps dans lesquels 

Jadministrais ; 

je l'avoue. 

Mais quoi fallait-il moi faire ? 


80 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOFOS. 

Atplrokv, Ibôver, IloriSarev, AXvvnoov* oùdevèc robe 
uépvnuat Sépfrov 5à xol Aopioxov xal rhv Ilemaprôou répln- 
uw, xal 86œ da rotadra À mo Aôlnto, od” et yéyowy 
oÙ8æ. Kalror où y” Épnod pe raüra Xéyovre, elc Éy0pav êuba 
Aeïv rourousi, Ebbothou, xal 'Apioropüvros, xal Atoreitox 
rov mepl toûrev dry driptoudrev, ox Env, © Aéywv eye- 
pie nv 8e dv BouXn0c. OÙSÈ vüv repl roûruv épü. AN 6 
rhv Ebéorav êxeivos opereptbdevog, xal xaracxeudtuv ênval- 
Joue êmt vhv 'Atrixv, xal Meydpors Emiyerpéiv, xal xuralap- 
Gävwv "Qpedv, xal xaracxénruv Iopôpév, ai xabiorks 8v pv 
"Qpeg Pouorlônv Téparvov, dv d ’Eperpia KAcirapyov, xal 
rdv “EXkçrovrov Gp” éauté mouoépevos, xal Bubävriov roop- 
xüv, xal môdec “EXAnvidac, 6 pv dvapüiv, etc àç GE oùe 


dôas xaTéyuv- nérepov, rare névre moiüiv, Aôlxet xal 
Ÿ » ; 


encore, que devais-je faire? Je passe tout le reste sous silence, Am 
phipolis, Pydna, Potidée, Halonèse, je n’en fais point mention. Quant 
à la prise de Scrrio et de Dorisque, à la ruine de Péparèthe, et à 
quelques autres dommages qu’a essuyés notre république, je ne sais 
même si tout cela a existé : vous disiez néanmoins tout à l'heure que 
mes discours, à l'occasion de ces pertes, nous avaient attiré l'inimitié 
de Philippe, quoique les décrets d'alors soient d’Eubule, d’Aristophon, 
de Diopithe, et non de moi, Ô vous qui êtes si prompt à nous dire 
tout ce que la malignité vous suggère. Je me tais encore R-dessus 
Mais un prince qui s’assuiettissait l'Eubée, et voulait s’en faire un 
sempart contre l’Altique, qui entreprenait sur Mégare, s’emparait 
d'Orée, détruisait Porthmos, établissait pour tyrans, à Orée, Philis- 
tide, Clitarque, à Érétrie, qui soumettait l’Hellespont, assiégeait By- 
zance, rasait les villes de la Grèce, ou y rappelait les exilés, un 


D 


DISCOURS SUR LA COURONNE. : 81 


dpurcé ce, 

vra ta Ga, 

sv, Iéôvav, 

w, AX6vynoov" 

4 oÙdevèc ToÜTuV" 
(12 

rai Aopioxov, 
t6pônorv Iexapibou, 
TouxUTa 


kç 


Ô ye Epnoûa 

ta Tata 

rovroucl elç ÉxOpav, 
‘Suétwv repli ToÛTwv 
3600dov, 

TOpÉvToc, 

above 4, 

’ 

edxepoc 

&v fouanbï. 

> vüv 

tu. 

#vos, 


xKôpevos Tv Ev6orav”, 


IOXEV TV 

ua ni Tv 'ATTINV, 
mpéiv Meyéporc°, 
Japéävwv "Qpeév, 
toxantuwv ILopôpév, 
ovàc dv 'Opeÿ 

nv TÜpavvov, 

erpéa Kdsirapyov, 
fiszovcov, 

opriv Burévrrov, 
püv 

dei ÆXnvidac , 


rèè elc & voùç puyduc 


CA 


car déjà j’interroge toi, 

ayant-omis toutes les autres choses, 

Amphipolis, Pydna, 

Potidée, Halonnèse ; 

je ñe rappelle aucune d’elles ; 

et je ne sais pas 

Serrio et Dorisque , 

et le saccagement de Péparèthe , 

et d’autres évenements tels 

tous ceux dans lesquels la ville 

avait-été-traitée-injustement, 

s'ils ont-eudieu. 

Cependant toi certes lu as dit 

moi disant ces choses 

avoir-jeté ceux-ci dans la haine, 

les décrets sur ces faits 

étant d’Eubule, 

et d’Aristophon, 

et de Diopithe, 

non les miens, 

à disant facilement 

tout ce que tu veux. 

Ni je ne parlerai maintenant 

sur ces choses. 

Mais celui-là, 

celui s’appropriant l’Eubée, 

et préparant 

un rempart contre l’Attique, 

et étendant-la-main-sur Mégare, 

et prenant Orée, 

et rasant Porthmos, 

et établissant dans Orée 

Philistide tyran, 

et dans Érétrie Clitarque, 

et mettant sous lui-même 

PHellespont , 

et assiégeant Byzance, 

et détruisant 

les unes villes grecques, 

et ramenant dans les autres les exilés; 
6 


82 O HIEPI1 TOY ZTEDANOY AOTOS. 
rapeordvôe, xal ÊAue vhv elprvnv, À 00; xal xétepoy paviyi 
viva tv “EXvev Tv Tara xwAÜSOVTX moteiv aûrbv éypip, 
à ef; Et pv yhp pà éxpñv, XX rhv Muoüv elov xodoph 
wmv tv EXXdda cdcav éphiver, Govruv Arvalwv xal êvan 
mepuélpyacuat pv éyà mepl robcuv eimuv, repulpyaoru à: 
ré À meicheïca oi: Ecru Où déxuata mévra Tara, 
rérpoutar, xat éuapriuera dé. Et db Aer viva Tobruv x 
Aurhv paviver, viva GAhov, À Tv Aônvaluv Ofuov, npoñh 
yevéobar; Tata volvuv Emoliteudunv tôr” êyw” xat 6püiv xum 
Souhoëpevov mavraç évôpwrous éxeïvov , Avavtioüunv, xal pt 
Aéyuv xa GtBdoxev ph mpotecôue vaëra Duirrw Steréour. 
73 Kat pv thv eipivnv y’ éxsivos Muoe, rù mhoïx AuBuwv, où, 
moe, Aicyivn. Dépe 8h abrè rà fnplopara, xal vhv érurok 


prince qui commettait toutes ces violences, agissait-il contre la ji 
tice, contre la foi des traités, rompait-il la paix ou non? Falhil 
ou non que quelque peuple de la Grèce parût pour arrêter Paccoi 
plissement de ses desseins? S'il ne le fallait pas, si nous devions w 
la Grèce devenir, comme on dit, la proie des Mysiens, Athènes st 
sistant et étant encore debout, je l’accorde, j'ai eu tort de donner t 
censeils, on a eu tort de les suivre; toutes les choses qui ont été fail 
sont autant d’erreurs et de crimes qui retombent sur moi. Mais : 
faltait à la Grèce un défenseur, qui devait l'être, si ce n’est le peu 
d'Athènes? C'était là l’objet de mon administration. Quand je voy 
Philippe asservir tous les Grecs, je traversais ses desseins, j’avertist 
les peuples, je les instruisais, je les exhortais à ne pas se livrer à P 
lippe. 

Enfin , c’est lui, Eschine, et non pas Athènes, qui a rompu la pa 
en nous enlevant nos vaisseaux. Greffier, prenez les décrets, ave 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 83 


shape, nou mévra Tadta, 
LU 


ra sapeoxévée:, 

mù Duc rhv elgvnv, 
Âa; É 

mi rérapoy éxpñv 

sé cv Efvuv qavñvar 
tuslGoovrz aÙrov 

mur ravta, À ph; 

Eur rôp pa épi, 


est-ce que, faisant toutes ces choses, 
il faisait-tort 

et transgressait-lestraités , 

et rompait la paix, 

ou non? 

et est-ce qu’il fallait 

quelqu’un des Grecs se montrer 
celui devant-empêcher lui 

de faire ces choses, ou non ? 

Car s’il ne fallait pas cela, 


dk riv ‘EXdôa dphñive oÙcav mais s’il fallait la Grèce être-vue étant 
tranouuévnv heiav Muoüv‘!, celleétant-appelée proic des Mysiens, 


Abpalurv Lovrev xai Évrwv, 
do piv meprcipyaopor 

div TOUTE, 

A8 ad À meobEïon Époi 


dx mis, Aloxim. 
Oups à sù dmpiauata aùrü, 
ti sv émoronv 


les Athéniens vivant et existant, 
maisj'aipris-un-soin-inutile 
ayant-parlé sur ces choses , 
et la ville celle ayant-été persuadée 
a-pris-un-soin-inutile ; {par moi 
mais que toutes ces choses 
qui ont-été-faites, 
soient des délits 
et des fautes miennes. 
Mais s’il fallait quelqu'un se montrer 
empêchant ces closes, 
quel autre convenait-il être, 
que le peuple des Athéniens ? 
Ainsi moi alors 
j'administrais ces affaires; 
et voyant celui-là 
asser vissant 
tous les horames , 
je m'opposais, et je persévérais 
disantd’avance et instruisant 
de ne-pas abandonner ces chuses 
à Philippe. 
Et cependant celui-là certes 
a rompu la paix, 
ayant-pris les navires, 
non la ville, Eschine. 
Or apporte les décrets mêmes, 
et la lettre 


84. o HEPI TOY ZTEŒANOY AOTOE. 
sv voù Duhérrou, xal Aéye épelic &ncd yap robrev éEeretout- 
veov, Téç clvoc alridc ÉoTt, yevfoetur pavepév. Aëye. 


VHDIZMA. 


« "Ent äpxovros Neoxdkéouc, pnvoc Bondpouuüivos, Bocnolx 
suyrdfeou Énd vüiv ocparnyév cuvayôelonc, Eü6ouhos Mnn- 
déou Kôrptoç élrev” "Exedh rpochyyedav of orpærnyol à 5 
Exxknola &ç Spa Aewôduavra rdv vabapyov, xai rù per’ abroÿ 
dnoovahévra oxdpn elxoouv êrt Thv voÿ airou maparoprv ec 
EMemovrov, 6 mapà Puinnou orparnyès AuUvrac xerayio- 
xev El Maxedovlav, xai êv puhaxg Eyer- émuekräñvar ro 
npuréve xal Tobc otpwrnyobe &rux À BouXÀ auvaybüo, xd 
alpebüior pécôex mpès Dilurmov, oftives mapayevomevor da-' 
Xéfovrar mpèc adrdv mepl roù dpelvar tév ve vaapyov, xat và 
mhoïa, xal robs oTpaTuTae * xal ei tv à dyvoiuv Tara me. 
nolnxev 6 Auüvcac, 8re où peuduuorpei 6 Ofuos oùdèv abrû 


lettre de Philippe, et lisez-les de suite. Par l'examen de ces pièces, 0n 
verra clairement sur qui doivent tomber les reproches. Lisez. 
DÉCRET. 
« Sous l’archonte Néoclès, au mois Boédromion, dans une assem- 
blée extraordinaire convoquée par les généraux, Eubule, fils de 
Maésithée, de Chypre, a dit : Puisque les généraux ont annoncé, dans 
l'assemblée, qu’Amyntas, général de Philippe, a conduit en Macédoine 
et retient sous bonne garde Léodamas, notre capitaine de vaisseau, el 
vingt galères envoyées dans l’Hellespont pour transporter des grains. 
les prytanes et les généraux auront soin d’assembler le sénat et & 
faire choisir des députés qui aillent trouver Philippe, pour le prier à 
renvoyer notre capitaine de vaisseau, nos galères et nos soldats. S 
Amyntas a agi per ignorance, le peuple d’Athènes ne lui en fes 


DISCOURS SUR. LA COURONNE. 


RHOV, 
ñc" 

tv éÉetaïopévewv 
vepér, 


v aftroc. 


IDIZMA. 


2œrnyoi 

êv th éxxAnoix 
es 

rapàa Puirrou 

6 MoxcGoviav, 
kon Acwddavra 


cs 

LeTù QÜTO 

:0v 

ourñv Toû sitou* 
myoÙs 

ru 

(Bo ‘2 

pôc Pllnnov 


vépLevor 
dc aûrèv 


: VEUApYOV, 
uôtas &pe0rvar 
mÜvrac 

x Où dyvotav, 


oùdEv aûTé" 


85- 


celle de Philippe, 

et dis-les de suite ; 

car de ces pièces étant-examinées 
il deviendra évident, 

qui de quoi est cause. 

Dis. 

DÉCRET. 
« Sous Néoclès archonte, 

le mois Boédromion, 

une assemblée convoquée 

par les généraux 

ayant-été réunie, 

Eubule fils de Mnésithée 
de-Chypre a dit : 

Puisque les généraux 
ont-annoncé dans l'assemblée 
savoir que Amyntas, 

le général de-la-part-de Philippe 
a conduit en Macédoine, 

et a en garde Léodamas 

le commandant-des-vaisseaux , 
et les vingt navires 
ayant-été-envoyés avec lui 
dans PHellespont 

pour le transport du blé; 

les prytanes 

et les généraux 

prendre-soin afin-que 

le sénat soit-rassemblé 

et que des députés vers Philippe 
soient-choisis, 

lesquels étant-arrivés 
discourront vers lui 
surleetlecommandant-des-vaisseaux 
et les navires, 

et les soldats être-renvoyés ; 
etsi Amyntas 

a fait ces choses par ignorance, 
que le peuple 
ne reproche rien à lui; 


86 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOL 

eù 6 ve rAnpuehoüvra mapà Th éneoraluéva AaGwv, 8e êr 
cxebäuevor 7Aônvaïor émimufoouct xatk chv Tic ékyupl 
dblav- ei GE unôétepev robrev éotiv, SAN dla dyvoovoÿar 
À 6 droovellac À 6 dmectakwévoc, xal robro éyeuv, px aoû 
vôuevos 6 duos Bouhetontar ti Get moueiv. » 

Toëro pv rolvuv rd Wipioux EëGouhoc Éypaÿev , oùx êyo*: 
d'épetñc, Apioropüv, ed” “Hyéowmroc, etre ’Aproropüiv m 
Aw, etre Duoxpérns , cire Knproopüv, etre mavrec oi EN 
yo ©” oùdèv mepl robruv. 

Aéye rù dhpioua. 

WHDIEMA. 

« Ent NeoxAéou; &pyovros, Bonôpourüivos évn xal véæ, Bot 
Mis yon, mpuravers xoÙ orparnyol éppnpéricav, rà êx T 
Exxdnolas dveveyxôvres, dre dote vis Onpun mpéobec EMod 
rpès DÜimmov nept ris rüv rdoluv évaxomuônc, xa Évroù 


aucun reproche; s'ile surpris notre commandant transgressant les « 
dres qui lui avaient été donnés, le peuple d'Athènes examinera sa cc 
duite et lui infligera nne peine proportionnée à sa fante ; s’il n’y a ri 
de semblahle, et que de plein gré la justice ait été violée, soit} 
Philippe, soit par son envoyé, les députés sont chargés de prier l 
lippe de le dire, pour que le peuple en prenne connaissance, et dé 
bère sur ce qu’il doit faire. » 

*_ C’est Eubule qui a porté ce décret, et non Démosthène. Aristoph 
a porté le suivant; Hégésippe en a porté un ensuite, puis Aristoph 
pour la seconde fois, puis Philocrate, puis Céphisophon, puis tous 
autres; mais de ma part il n’en existe aucun. 

Lisez le second décret. 

._ DÉCRET. 

« Sous l'archonte Néoclès, le dernier jour de Boédromion , de Pa 
du sénat, les prytanes et les généraux ayant fait le rapport de cequ 
avait décidé dans l'assemblée, savoir que le peuple avait résolu 
choisir des députés, pour demander à Philippe le renvoi des galèn 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 87 


ra tù émeotoduée, 
En'Abmvaïor émoxepäqevor 
imnpfoovot 


be d duos alofavéuevos 
Bndsbontou vi Get moteiv. » 
Eïfouhoc pèv toivuv 
paye roÿro vd higuoua, 
ox y 

Anoropüv 8 vd apete, 

da Eyhornros, 

ête Aproropüv ré, 

üra Pdoxpérns , 

da Krnproopäv, 

dta révrec oÙ 4XdoL° 

AD & oùbèy mepl Tobrev. 
Are rd ghgioue. 


frévas xoù otpatnyol 
bemériouv 


» 


dèx cie ÉxAAnotac, 
in Bots rÿ Su 


mais si ayant-pris 


lui péchant en quelque chose 


contre les ordres ayant-étémandés, 

que les Athénlens ayant-examiné 

puniront 

selon la valeur 

de la négligence; 

mais si ni-l’une-ni-l’autre 

de ces choses est, 

mais si ou celui ayant-envoyé 

ou celui ayant-été-envoyé 

sont-injustes en-particulier, 

Philippe dire aussi cela, 

afin-que le penple apprenant 

délibère quoi il faut faire. » 
Eubule donc 

a-écrit ce décret , 

non moi; 

et Aristophon celui à-la-suite, 

ensuite Hégésippe , 

ensuite Aristophon de-nouveau, 

ensuite Philocrate, 

ensuite Céphisophon, 

ensuite tous les autres ; 

mais moi aucun sur ces choses. 
Dis le décret. 


DÉCRET. 


« Sous Néoclès archonte, 
l’ancien et nouveau jour 
de Boédromion, 
de l'avis du sénat, 
les prytanes et les généraux 
ont-parlé-des-affaires , 
ayant-rapporté 
les choses de l’assemblée , 
qu’il a-paru-bon au peuple 


Déchar mpéoerc rpèc Düurnov de choisir des députés vers Philippe 
me chic évaxopuôdi tüv thoiwv, au-sujet du renvoi des navires, 


* 


s8 O HNEPI TOY ETEPANOT AOTOE. 

Boüvar, mal Tè Ex vic éxxknolas Ynplouae. * Kat, or 
robcde" Knpioopüivra KAfwvos ’AvapAbaruwov, Anuéxprrov Ar 
popüvro ‘Avayupdotv, Îlokéxpirov ‘Atrudvrou Kofoxiôm 
Tlpvruvele ouAñc ‘Irroouvtidos , Aproropüv Kolurreis, xpl- 
edpoc, Elev. » 

“Qcrep volvuv Eyd raüra Seuxvbe Tr Ymplouara, ofrw xx 
où Beifov, Aioglvn, roïov éd ypdhac Vépioue, atrudc élue vof 
mohépou. AXN oùx dv Éyors: ei yap elyec, oùdèv àv abroù xpô 
repov vuvl mapécyou. Kal phv oùd 6 Dilrnoc obdèv airiëræ 
pe Ünèp toù nokëpou, Évépors éyxaAGv. | 

Aéye 9” adrhv thv Émiorokhv toù Dutrmou. 

EITTIZTOAH OIAINTIOY. 

« Baotksbç Muxedévev Düurroc AGnvatwv t% Bou xal ré 
pu xalperv. 

« Tlapayevépevor rpèç uè of map’ uv mpecéeutat, Knp! 
copüv xal Anuéxprrog xal TloAüxpiros, Giehéyovro mepl she si 


et pour lui communiquer les ordres et les décrets du peuple, ont éf 
choisis pour députés : Céphisophon, fils de Cléon, d'Anaphlyste; Dé 
mocrite , fils de Démophon, d’Anagyruse; Polycrite, fils d’Apémantt 
de Cothoce. Sous la présidence de la tribu Hippothoontide, Aristopho 
de Colytte, proèdre, a dit. » 

Je vous montre ces décrets, Eschine; montrez-moi de même pé 
quel décret j'ai causé la guerre. Mais cela vous est impossible ; ca! 
si vous l'aviez pu, c’eût été la première chose que vous auriez faite 
Philippe lui-même ne me reproche rien à ce sujet, quoiqu'il se plaign 
des autres ministres. 

Lisez, greffier, la lettre de Philippe. 

LETTRE DE PHILIPPE. 

« philippe, roi de Macédoine, au sénat et au peuple d’Athenes 
salut. ‘ 

« Vos députés, Céphisophon, Démocrite et Polycrite, m'ont demand 
de vous renvoyer les vaisseaux que commandait Léodamas. En gént 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


24 louve évrokéc, et de donner des ordres, 

mi à gnplouate et les décrets 

à % brdnotac. de l'assemblée. . 
La dovro robcôe Et ils ont-choisi ceux-ci : 
Kxcopüvra Khéwvo Céphisophon fils de Cléoc 
Ampotiov, d’Anaphilyste, 

&phrpirov Anuopévros Démocrite fils de Démophon 
keyvpécrov, d’Anagyruse, 

Bekixperov Axnpévrou Polycrite ji£s d’Apémante 
Lobux{ènv. de-Cothoce. 

Daraveia Sous la prytanie 

fi ‘Hxobowvtiôoc, de la tribu Hippothoontide , 
Anoropü Koïurrei, Aristophon de-Colytte, 

elpac, EÂXEV. » président, a dit. » ; 

exp roivuv Éy® Donc comme moi 

dcr rava ta Ymplopata, je montre ces décrets, 

te xai OÙ, ainsi aussi toi, 

Aioim,, ettov Eschine, montre 

aoiov dnpuoqux ya ypépas, quel décret moi ayant-écrit, 

dui airioç toù xoképou je suis cause de la guerre. 

la oùx &v Éxotc Mais tu ne l'aurais pas : 
dypdye, car si tu l'avais, 

Taéoyou &v oÙÈV vuvi tu n’aurais produit rien maintenant 

airoÿ. précédemment à lui. 

Loi prhv oct 6 ilrnoc Et cependant pas-même Philippe 
dnätai pue oùdè ne reproche à moi rien 
tnip toù xoképrou, au-sujet de la guerre, 

ina érépots. accusant les autres. 

Aérs & rv émorokv aûrèv Mais dis la lettre même 

wi évixrov. de Philippe. 

EMETOAH IAILITIOYT. LETTRE DE PHILIPPE. 
sdizroc Bande Maxaëévev  « Philippe, roi des Macédoniens, 
+$ Soul nai tp Gfgup AGmvalwe au sénat et au peuple des Athéniens 
taigav. salut. 

« OÙ xpecbeural rapà UuSv « Les députés de-la-part de vons 
mpayevéquvor spèc dé, étant-arrivés vers moi, 

Kanooçav Céphisophon 


sui Ampéxpuros xal Iloléxpuroc, et Démocrite et Polycrite, 


dérevco mepl cc épécsas 


ont-discouru sur le tenxoi 


90 O TIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 


rloluv dpéceuc, dv évaudpyer Acouéôuv. Kañélou piv à 
Euorye palveofe &v ueyéhn ebnôeix Écecdar, el olecÔ re Xavid 
ve Set éÉeneordhn raûre tk noie, npépaciv pv 66 Tdv 6 
rov maparephovra x to “EXXncrévrou eic Afuvov, Bobi 
covra à EnAuupiavoic, vois On” éuoù pv roktopxoumévors 
où ouurepuærkruuévors ÔE v tais this puhias xouv xeméve 
Auiv ouvbfxarc. Kat raüra ouverdyôn Tü vaudpye dveu pi 
où fuou rôiv Aônvaluv, Ümd DE tivuv dpydvrwv, xat Étépe 
Wtercéiv pèv vüv vruv, x mavrdç OE rpérou Boulouévev 7 
Bprov, dvrl sic vüv Émapyobonc pds uè puhiac, rov nou 
dvaaGeiv, moX\G po oAorunouévev roro ouvrete}écôa 
À vois Enlupépravots Bonbiour- xai Érokapbévouciv œdrois 
votoürov œpdcoëov Écesfar. OÙ pévrot mot doxet Toro ypnouu 


Ündpyeiv où0” Guiv, où’ éuol. Audmep ta ve vüv xoraylén 


ral, vous me paraissez bien simples de croire que j'ignore que c 
vaisseaux, partis en apparence pour trarsporter du blé de l’Hellespo 
à Lemnos, étaient destinés à secourir les Sélymbriens, que je tiens € 
siégés , et qui ne sont pas compris dans nos traités; que ces ordres o 
été donnés au capitaine de vaisseau , à l'insu du peuple d'Athènes, p 
quelques magistrats qui sont encore en charge,et par plusieurs autre 
qui , rentrés dans la vie privée, n’en font pas moins tous leurs effoi 
pour engager le peuple à rompre les liens de l'amitié qui nous unit, 
à recommencer la guerre, cherchant plutôt à atteindre ce bat da 
l'espérance des avantages qu’ils peuvent en retirer, qu’à porter & 
secours aux Sélymbriens. Je crois que cette rupture ne serait avant 


geuse ni à vous ni à moi. C’est pourquoije vous renvoie les galères q 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 91 


sy doluv, &v Acopéduv 


bavdpyss. 
Kxñédou uèv oùv 


polvecde Euorye 
Louctar 


beinbeig may, 
d'olsoûe Auvhéverv pe 


En raüra vù dote éEunectan, 


spégaorv pèv 
à naparéuovræ Tèv orov 


bxrod Einenévrou el Añuvovt, 


Benbicovre Sù 
Enupépravote 4, 

tic mohoproupévors pèv 
Ürd éuoÿ, 


? 
où à ouprepreinuuévots 
bre ouvbimarc tic puhluc 
2apévarc UTV xoLvÿ. 
Kai raÿro ouveté{ôn 


Id 86 nivo épxévruv, 
2 Erépuuv, 
VW uv évruv iGtwtüv, 
Folopénov 

le ravrèc rpérou 


Tv po évohabety rdv xédEpov, 


En rie uAlas 
Ümapyobonc vüv xpès êué, 


Pompoupévev roXG p&Xdov 


Wiro cuvrerekéo Ba 
À Bon0ñoas 

t0k EnAupprovots 

xal ünolap6dvouot 

Tà otoëtov 

Lrecôor mpécoëov adroïs. 
Toëro pévooc où Soxet pLor 
| drépxetv xpñouov 
‘ane duiv, oùre pol. 


des navires, dont Laomédon 
était-commandant. 

En- général donc 

vous paraissez à moi-certes 
devoir-être 

dans une bonhomie grande, 

si vous croyez échapper à moi 
que ces bâtiments ont-été-envoyés, 
selon le prétexte 

comme devant-transporter le blé 
de l'Hellespont à Lemnos, 

mais devant-secourir 

les Sélymbriens, 

ceux étant-assiégés à-la-vérité 
par moi, 

mais n’ayant-pas-été-compris 
dans les conventions de l’amitié 
étant-établies pour nous en-commun, 
Et ces choses ont-été-enjointes 
au commandant-des-vaisseaux 
sans le peuple 

des Athéniens, 

mais par quelques magistrats, 
et d’autres, 

maintenant étant particuliers, 
mais voulant 

de toute manière 

le peuple reprendre la guerre, 
au lieu de l’amitié 

existant maintenant envers moi, 
ambitionnant beaucoup plutôt 
cela avoir-été accompli 

que d’avoir-secouru 

les Sélymbriens ; 

et ils présument 

Ra chose telle 

devoir-être un profit à eux. 
Ceci cependant ne paraît pas à me: 
étreutile 

ni à vous, ni à moi. 


92 - O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOZ. 

rdoïa mpùc Auüc dplnut ôuiv, xal voù Rouroë, ékv Bobo 
ph énirpémev vois npoecrnxdouv Üubiv xoxofbux molirebecter, 
GA émmipère, maipécouar xéyo Otapuhdrrev vhv sipivny. 
Edruyeire. » 

’Evraüt” oùdapuo Anuooévnv yéypapev , 009 airiav oùès- 
plav xar” Euoÿ. TÉ mor’ oùv, voïs AXo1G ÉyxaAGv, Tv éuo | 
menpayuévev où4l pémvnrar; te tv édixnuérev àv Épéuvmre. 
rüv Éaurob, eû ve mepl po Éyeypdper* Toürwv ykp elydpnv 
yo, xat voûtoi fvavrioüunv. Kai mpürov pév, rhv eic Ieko- 
mévmoov npsoGelav Éypaba, 8re npüvov êxeivos eîc Tedordv= 
vnoov rapedbero + fra chv elç EüGotav, fivix” EbGolac fnrero* 
cire rhv x” "Qpsdv Étodov, oùxére mpeoGelav, xa thv sc ”Epé- 
rptav, meuÔÀ rupivvouc éxetvos év tabtatç Taic TOÂESt XUTÉCTNOE. 


Merck race Où robe dmoctéhouc émavrac éréotetha, x” oùc 


vous réclamez; et si, à l'avenir, vous voulez éloigner de vos affaires 
des ministres qui vous gouvernent si mal, et les punir comme ils le 
méritent, je tâcherai moi-même de maintenir la paix. Je vous salue.» 

On ne voit, dans cette lettre, ni le nom de Démosthène ni aucune 
plainte qui tombe sur moi personnellement. Pourquoi dônc, en se 
plaignant des autres, Philippe ne parle-t-il pas de moi? C’est qu’il n'an- 
rait pu rappeler ce que j'ai fait, sans réveiller le souvenir de ses in- 
justices, que je poursuivais et traversais sans cesse. Il avait cherché à 
s'introduire dans le Péloponèse, je proposai sur-lechamp une dépu- 
tation pour le Péloponèse; j’en proposai aussi pour l'Eubée, lors- 
qu’il toucha à l’Eubée; lorsqu'il établit des tyrans dans OQrée et dans 
Érétrie, je proposai pour ces deux villes, non plus une députation, 
mais une expédition ; après quoi, j’envoyai contre lui des flottes qui 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 93 


Auérap in ve 

plu dpiv à nhoïa 
anuyévee mpèc AUA, 
x voù dourcod, 


En folnols à émrpérewv 


vérape Anuocdévnv, 


où oieulav altiav xurè ELoU. 


Tnore oùv, 

ipadv voïe doc, 

0 héros 

tüv erpayLÉVEY ÉpLol ; 

Ent d pépvnro 

für Boempéreov Tüv éxuro, 

d'éteypéger ne rep Euo- 

rod èp elxépmv robruv, 

nn Toÿrouc. 
mére pv, 

fpate rv npsobeiav 

& Taorévynoov ‘5, 

Ée mürov Exetvos 

apéiero elc ITeAoxôvvnoov 

dkra vhv etc Eb6orav, 

Wu fnvero Eb6olac 

Gta mm ÉEoëov 

ki Opeôv «6, 

dxén npecéelav, 

Ya viv elç Epétptav, 

trad} éxetvog 

Xotérnoe Tupévvouc 

brafraug rafç médeOL. 

Meri 3 caûra éméorerhe 

Exaveos vodc &nootékouc, 

Wei où 


C’est-pour-quoi et maintenant 
je renvoie à vous les navires 


” ayant-été-emmenés vers nous, 


et pour le reste du temps, 
si vous voulez ne-pas permettre 
à ceux se-tenant-à-la-tête de vous 
d’administrer méchamment, 
mais si vous les punissez, 
aussi moi je m’efforcerai 
de conserver la paix. 
Soyez-heureux. » 

Ici nulle-part 
il n’a écrit Démosthène , 
ni aucune accusation contre moi. 
Pourquoi donc, 
accusant les autres , 
n’a-t-il pas rappelé 
les choses ayant-été-faites par moi? 
par-ce qu’il aurait-rappelé 
les injustices celles de luimême , 
s’il avait-écrit quelque chose sur moi; 
car moi j'étais-occupé d'elles, 
et je m’opposais à elles. 
Et d’abord, 
j'ai proposé la députation 
dans le Péloponèse, 
lorsque d’abord celui-là 
se glissait dans le Pélopouèse ; 
ensuite celle en Eubée, 
lorsqu'il touchait à l’Eubée; 
ensuite l’expédition 
vers Orée, 
non-plus députation, 
et celle vers Érétrie, 
après-que celui-là 
eut établi des tyrans 
dans ces villes. 
£t après ces choses j’ai envoyé 
toutes les expéditions-navales, 
au-moyen desquelles 


94 O IEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 

Xepfovnooc Éowôn, xat Bubavriov, xal ndvrec of cüpauyor, EE 

Gv dpiv pèv Tù xéAkiore, Émouvor, SdEut, vuuai, océpav, 

XSpuTEc rapk Tv eù merovhdtuv éyéyvovro + rüv 0” ddixouuérn, 

rois pv Ouiv vôre macbeïoiv, À cwrnpla epuyévero : roi à 

dAywphouct, vd moAdus dv buis mposlmars peuviober , xt 
vopaiteuv du WA poôvov eüvoug Éauroiç , &AÂX xx ppovisou 
évôpomouc xal pévretc elvar + müvra yap x6É6nxev à mpoelrate 
aüvoïs. Kal univ, &re moXAd pèv &v xpiuara Edwxe Duuotiône, 
der” Eqeuv Qpedv, moAkx Où Kheirapyos, dcr’ Égeiv ’Epécpiav, 
roAMà 0° abrcdç à Düuinnoç, Gore TaU0’ brapyeuv ép” buac adr®, 
xaù mept vüv AAXuv pndèv éEekéyreoda, pndé, à mov Aôxe, 
undéva éferaterv mavrayo, obdele dyvosi, xal rüvruv Hxioros 
6. OÙ ap mapa voù KAeurdpyou xal voù Diloridou vôre rpi- 


sauvèrent la Chersonèse, Byzance et tous nos alliés. De là ces grands 
résultats pour vous, les éloges, les honneurs, les couronnes, les actions 
de grâce, dont leur reconnaissance paya vos bienfaits. Parmi les peu- 
ples attaqués, ceux qui suivirent vos conseils y trouvèrent leur salut; 
les autres, qui les avaient négligés, eurent souvent lieu de se rappeler 
ce que vous leur aviez prédit, aussi convaincus de votre sagesse et de 
votre prévoyance que de votre bienveillance, puisque vos prédictions 
furent toutes justifiées par l'événement. Cependant personne n'’ignore 
que Philistide eût donné beaucoup d’argent pour être maître dans 
Orée; Clitarque, pour l'être dans Érétrie; Philippe lui-même, pour 
avoir ces deux places à sa disposition contre vous, pour s’assurer 
qu’on ne l’accuserait en rien sur tout le reste, qu’on fermerait lei 
yeux sur ses injustes entreprises; et vous lignorez moins que per- 
wine, vous qui logiez les députés de Clitarque et de Philistide lors-: 


f 
Î 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 95 
tn Xepfévmooc, xal Buïévriov, fut-sauvéela Chersonèse, et Byzance, 


xd xévrec oÙ cÜpUaxoL. 

TE &v 

txdiora pév, 

Eruvor, Sébar, tua, 
cépavar, xépurec 

biyvovco durv 

vpè tüv xexovÜ6TwV Ed 

vi & axouuévwv, 

Àourmpla mepreyévero 

vis pèv meobeïorv div TéTE" 
sd à dlympronot, 

D leuvioôar roldxtc 

dr Que nposinecre, 

2 voulterv du Ever 

HÀ Lévy ebvouc 

loroï, 

a aa avôpémouc ppovipous 
M hévrec- mévra yàp 
Érposinate adroïc 


Ka péy, 6: DOuoviène pv 
& Boxe 


tee moddd, , 

ägu Éqeiv "Opeév, 

Kifrapyoc 8è ro, 

dre Éyerv Epérotav, 

1% Poarmog adrôç moddd, 

dre rare OmApyEuv dr 

dt Quäc, 

x] unèèv éEcAéyxec 0: 

A rüv Eur, 

tBè undéva éEetéqeiv ravrayoë 


à rotv 


et tous les alliés, . 

D’après lesquelles choses 

les plus belles récompenses, 
éloges, gloire, honneurs,” 
couronnes , actions-de-grâces 
arrivèrent à vous | 

de-la-part de ceux ayant-éprouvébien; 
et de ceux recevant-injustice, 

le salut résulta [alors ; 
à ceux ayant-été-persuadés par vous 
mais à ceux ayant-fait-peu-de-cas, 
le se-rappeler souvent 

les choses que vous aviéz-prédites, 
et penser vous être 

non seulement bienveillants 

pour eux-mêmes, 

mais encore hommes sages 

et devins ; car toutes les choses 
que vous avez prédites à eux 
sont-arrivées. 

Et certes, que Philistide 

aurait donné : 

des sommes nombreuses, 

pour avoir Orée, 

et Clitarque de nombreuses, 

pour avoir Érétrie, 

et Philippe même de nombreuses, 
pour ces places être à lui 

contre vous, 

et rien être-démontré 

touchant les autres projets, 

ni personne rechercher partout 
des choses que faisant 

il commettait-des-injustices, 
personne ne l’ignore, 

et toi le-moins de tous. 

Car les députés d’alors 

de-la-part de Clitarque 

et de Philistide 


96 O IIEPI TOY ZTEANOY AOTOS. 
oGerç deup' dprxvoüpevor map oo! xar£uoy , Aioxtvn: xal 
mpobbévers abrüv, oÙç À prèv mé dc ÉxÜpobs, xai oùre lun 
oûte cuupépovra Aéyovraç, érfhuce * ol à Fcav paor: Où 
soivuv énpdyôn robruv oùdév, © BAucpnuüv mepl éuoù, xal 
Aéyov 66 oué pêv AaGuv, foi à dvahwooac. AA où où ve” 
SAM Boic pèv Éyuwv , ruban dE oùdémor”, ékv ph ce obrot raie 
cuwaiv , ÉTUUDOUVTES TAULEPOV. 

Zvepavwodvrwv roivuy buôiv né Ent robvois tôre, xol ypé- 
pavros Apiorovixou täç adrès uXlaGds, &enep obroc Krnct- | 
güv vüv yéypage, xal dvapfnbévros Ev ris Gexrpt ToÙ ovepévou, 
xal Seutépou xnpÜyuatos Hôn mou robrou yryvouévou, oùr’ &v- 
reirev Aîcyivnc mapév, obre rdv élmovra éypéparo. 

Ka por Aéye xt voüro vo dipioua AaGwv. Aéye. 

VHDIZMA. 


«Er Xapovidou “Hyéovos dpyovros , D'aumhiüvos Éxry 


qu’ils vinrent dans notre ville, vous qui étiez leur hôte. Oui, des gens 
qu’on avait chassés comme ennemis de la république, comme por- - 
teurs de propositions injustes et nuisibles, vous les aviez pour amis. 
Vous n’avez donc rien avancé que de faux, Ô vous qui osez dire, . 
dans vos invectives, que je me tais quand j'ai reçu de l’argent,æt 
que je crie quand je l'ai dépensé; vous, au contraire, vous criez les . 
mains pleines, et vous crierez toujours, si l’on ne vous ferme la bouche, - 
anjourd’hui, par une sentence qui vous diffame. 

Lorsqu’on m’a couronné pour les services que je rendis alors, lors . 
qu’Aristonique a porté un décret conçu dans les mêmes termes que . 
celui de Ctésiphon, lorsque la couronne a été proclamée sur le théâtre, 
et que pour la seconde fois j’ai reçu cet honneur ; quoique Eschine fût 
présent , il ne s’est point opposé au décret, et n’en a point accusé 
Y'auteur. 

sreffier, lisez ce décret. 

DÉCRET. 


« Sous l’archonte Chéronide, fils d’Hégémon, le vingt-cinq du mois 


4 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 97 


x Geüpo, arrivant ici, 
æù oo, Aloivr* dételèrent chez toi, Eschine ; 
Eévers adrüv, et toi tu étais-l’hôte d’eux, 
6Âç énnacsv que la ville a-chassés 
.kal Aéyovras comme ennemis, et disant 

ni des choses justes 
1OVT@ ni des choses utiles; 
x oof. mais ils étaient amis à toi. 
Y TOÜTUWV : Aucune donc de ces choses 
b n’a-été-faite, 
dv nepè époD, Ô calomniant sur moi, 

et disant 
2v Aabuv, que je me tais ayant-reçu, 
bouc. mais que je crie ayant dépensé. 
où* Mais toi certes non : 
èv Exov, mais tu cries ayant, 
Bénore, et ne cesseras jamais, 
| TAVOWOÏ GE, . #i ceux-ci ne font-cesser toi, 
: TALEPOV, f’ayant-déshonoré aujourd’hui. 
votepavwoévruvéuè Or vous ayant-couronné moi 
ête, pour ces choses alors , 
Lou ypépavrac et Aristonique ayant-écrit 
Dabe, les mêmes syllabes, 
Kinorpüv que ce Ctésiphon 

a écrites maintenant, 
vou &vappnôévros et la couronne ayant-été proclamée. 
À dans le théâtre, 
npÜyuatos et cette proclamation : 
ot Aôn &evrépou, étant à moi déjà la seconde, 
pv Eschine étant-présent 
s ni n’a pas parlé-contre, 
o vèv elnévra. ni n’a accusé celui ayant-dit. 
ù Et dis à moi LA 
Ymgtocua, aussi ce décret, 
ë l’ayant-pris. Dis. 
IDIZMA. DÉCRET. 
wviôou “HyétLovoc « Sous Chéronide fils d’Hégémon 

archonte, 
vos &ncuôvros, le sixième de Gamélion déclinant, 


7 












s8 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOS, 
dmévecs, puAñc rourayeuotonç Acovridos , Aprorévuco Dpelh* 
btos étrev + ’Ene:19} Anuocbévne Anpocbévous Taraviebs rl 
xal peyéhas xpelus mapécyntas 16 és tôiv AGnvalev, 1 
moloïc rüv cupuéyuv xat npérepov xal êv ré Tapévret x 
Beboñônxe Gb cv Ympouérev, xal ruvac tüv êv rh EG6dé 
méewv Aheudépwxe, xat Gtareheï eüvous dv To Gp vâiv PU 
valwov, xal Aéyer xal mpdrrer 8 r1 àv Güvnrar &yxbèv ir 

aûriv AGnvalv xal rôv SMwv EAlfvuv - 6064 0at +3 Bou 
xal r$ dfuu vüv ’AGnvaluv ératvéout Anpocbévnv Anpectl} 
vou Ilaraviéa, xol ovepaviiout xpuoi orepéve , xal dvayt 
pebour rdv arépavov év vû dedrpw , Auovuslois, rpaywôoïs vi 
voie tic ÔÈ dvayopeboeuc voû otepévou émuehnbñvat 
rputaveboucav quAïv xal rdv éywvoñérrv. Eîrev Ap 
Dpedppros. » 


*Eortv oùv 8arts buôiv oidé viva aioyÜvnv uu6aauv +3 rôMf 


Gamélion, sous la présidence de la tribu Léontide, Aristonique d 
Pbréare a dit : Attendu que Démosthène, fils de Démosthène, de Péx | 
née, a rendu de grands et de nombreux services au peuple d’Atbèss ! 
et à plusieurs de ses alliés; que, par ses décrets, il a été d'une gra 
utilité autrefois comme aujourd'hui; qu’il a rendu la liberté à po. 
sieurs villes de l’Eubée; qu’il persévère dans son dévouement au pé 
ple d'Athènes, et que, par ses discours et ses actions, il cherche à prer 
curer aux Athéniens et aux autres Grecs le plus grand bien qui est Œ' 
son pouvoir, il a plu au sénat et au peuple d'Athènes de faire l'aogl 
de Démosthène, fils de Démosthène, de Péanée, de lui accorder unecou, 
ronne d’or, etde la faire proclamer au théâtre, aux fêtes de Bacchus, 
jour des tragédies nouvelles. Sont chargés de la proclamation la tribu qi 
préside et le président des jeux publics. Aristonique de Phréare a dit. 
Est-il donc quelqu'un parmi vous qui sache que ce décret ait attirè 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


wetèoc 

6ON5, 

oç Ppeépfros Eire * 
nLo00évns 

av Haravredc 

u xpelac 

l'ueyddlas 

rdv A ünvatov, 

mre 

ioupuéxev 


Et v ebvouc 

"6v 'Aünvaiov, 
tal RpÉTTEL 

mrau &yaBôv, 
Mmvalwv aïdv 
Awv ‘Edvwv- 

$ Poux 

up Tüv ’Aünvaiwv 
Anuoctémv 

uç Haraviéx, 
dou 

pucÿ, 

eÜoat TÔv oTÉpavov 
PP 

» 

xanvoi ” 

}v Apuravetouoav 
wvobétny 


ebaeux Toù otepévou. 


x Ppeipptoc Elnev. 
vÜu&v 

va aloyuviv 

54 sûx 


99 


la tribu Léontide 

ayant-la-prytanie, 

Aristonique de-Phréare a dit : 

Puisque Démosthène 

Jils de Démosthène de-Péanée 

a rendu des services 

nombreux et grands 

au peuple des Athéniens, 

et a secouru 

plusieurs des alliés 

et précédemment 

et dans la circonstance présente 

par les décrets, 

et a-rendu-libres 

quelques-unes des villes 

dans l’Eubée, 

et persévère étant bienveillant 

au peuple des Athéniens, 

et dit et fait 

ce qu’il peut de bon, 

et pour les Athéniens eux-mêmes, 

et pour les autres Grecs ; 

ävoir-paru-bon au sénat 

et au peuple des Athéniens 

de louer Démosthène ° 

Jils de Démosthène de-Péanée, 

et de Le couronner. 

d’une couronne d’or, 

et de proclamer la couronne 

dans le théâtre, 

aux Dionysiaques , 

aux tragédiens nouveaux ; 

et la tribu ayant-la-prytanie 

et l’agonothète 

prendre-soin 

de la proclamation de la couronne. 

Aristonique de-Phréare a dit. 
Est) donc de vous 

quelqu’un-qui sait quelque honte 

étant-arrivée à la ville 


100 O JIEPI TOY ZTEANOY AOTOS. 
Bud roûro vd dipioux, À XAeuaoudv, À élue , à vüv obcoc qu 
cuuBsectat , ékv éy orepavüper; Kai priv, &tav À véz xd 

















prépa mor rh mpéyuare, dv re xaXG En, xépuroc we 
“xdver, édv 8 6 Étépuc, ruuwplac. Dalvouar voivuv êqa ge 
puros ceruymxax vôtre, xal où péueuc oÙDè rumpiac. ) 
y& OÙxoëv péxpt pv rüv xpévwv éxelveov, àv ofc var” érpéytni: 
mävraç évopoXynpa vobs xpôvous rà dorora npéreetv ri sé 
der, to wxäv, 8” É6ou)edeofe, Aéyuv xet ypépeuv , Ti xarmt 
npay var Th ypapévra, xat orepdvouc & abréiv vi rom, d. 
êpol, xal näoiv Ouiv yevécar, ro Juolas vois Beoïs xœl Pr 
ie &ç dyaliv robtwv évrwv, bu rerotobar. : 
’Enaô} volvuv êx rc Eüéolas 6 Düurroc éEnAdôn 37 
pév émhoiç, 6p ôpüiv, ri dà rokrele xal rois Jnplouaor, 


ur la ville d'Athènes la honte, le mépris et la risée, auxquels 
s’exposera, dit-il, si je suis couronné P Cependant, c'est quand 
actions sont récentes et généralement connues, qu’elles trouvent de 
la reconnaissance, si elles sont louables, et sinon, un châtiment. Or, 
il esé clair que j’ai alors été récompensé, et non blämé ni puni. 

1l est donc avoué de tout le monde que, du moins jusqu’à ce temps, 
j'ai toujours bien servi la république, puisque mes discours et 
décrets ont toujours prévalu dans vos délibérations ; puisque mes 
crets se sont exécutés heureusement, qu’ils ont mérité des couronne 
à la patrie, à vous tous, et à moi-même ; erfin, puisque vous avez fait. 
aux dieux des sacrifices solennels et des prières publiques, SES 
dans un temps de prospérité 


# 
Après que Philippe, chassé de l’Eubée, se fut retiré, par les armes:.z 


devant vous, par la politique et les décrefs, dût en périr l'envie, de? 
A 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


rù Yhipioua, 

môv, 

, 

pn 

Doc VÜv, 
TEPAVOEE ; 

ôtav tà npdyuara 
Yéptua müatv, 

1 xx), 

téperog, 

érépox, tiwplac. 
LV quivopar 

5 Xépiroc Tôte, 
upeus 

pla. 


éxelvov Tüv 4p6vwv, 


20m, 

quar mpérrerv 
x xpévous 

+ nôbet, 


enotñoûar 

; aotc 

ou; 

Evuv &yabéiv. 
olvuv 6 Dilirnos 
rtf EV6olac, 

Aots, nd buy, 

vel 

Wiopaoiv, Ünd éuoÿ, 


101 


à-cause-de ce décret, 

ou quelque raillerie, 

ou quelque risée, 

choses que celui-ci a dit 
devoir-arriver maintenant, 

si moi je suis-couronné ? 

Et cependant, lorsque les choses 
sont récentes et connues de tous, 
et si elles sont bien, 

elles obtienuent reconnaissance, 
et si autrement, punition. 

Moi donc je parais 

ayant-obtenu reconnaissance alors, 
et non blâme 

ni punition. 

En-conséquence 

jusques à ces temps, 

dans lesquels 

ces choses furent-faites , 
j'ai-été-avoué faire . 

dans tous les temps 

Les choses les meilleures pour la ville, 
par le vaincre, 

lorsque vous délibériez, 

parlant et écrivant, 

par le les choses ayant-été-écrites 
avoir-été-exécutées , 


- et des couronnes être-arrivées 


par-suite d’elles 

à la ville, et à moi, 

et à vous tous ,. 

par le vous avoir-fait 

des sacrifices aux dieux 

et des processions, 

comme ces choses étant bonnes. 
Donc après-que Philippe 

eut-été-chassé de l’Eubée, 

par les armes, par vous, 

mais par l’administration 

et les décrets, par moi, 


102 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 

Btaffayol rives roûtuv, 0m” éuob , Érepov xuth th a) 
énuceryiopov étre. Opüiv à te ciru révrwv évôparwv rl 
Xpoue0” Emerdxte, Bouldpevos Tic oucorounelas xuproç 
vécut, maps}0uv èrt Gpéxnc , Butavrlouc, ouuudyous 8 
adr@, rù pèv mpérov flou cuuroepeïv vèv npèc ÜuE æ 
mov &ç © oùx f0eov oùd Et robrois Épaouv Thv cuuua 
menotñodar, Méyovres SAn0T , papdxwux Balôsevos mpù 
mode xat pnyavipar émorhouc, émoldpxet. Tobruv Ôà ÿr 
pévev, 8 m1 pèv npocñixe rouïiv Aus, oùxér” épurow à 
yép Eoviv éraouv. ANR vlc iv 6 Bondons vois Bugavrlo, 
cuauç abrous; tie à xwAUoas Tov “EXAñcrovrov drauXGr; 
Gfvar xar” éxelvouc To Xpdvous ; bueïc, © Evdpec A bnvaio 
d” busic Étav er, rhv mokv Réyu. Ts d 6 r% nôker Xéy 
xaÙ ypéquv, xal mpérruv, xal GnAGS Éxurov lc Tà mpéye 


dperdGie Duboûc ; y. 


vant moi, il dressa contre Athènes de nouvelles batteries, Comm 
voyait que nous consommions plus de grains étrangers que tout a: 
peuple, voulant se rendre maître du transport, il se jette dan 
Thrace, et engage d’abord les Byzantins, ses alliés , à se joindre à 
contre nous; mais comme ils refusaicnt et disaient avec raison qu 
traité ne les y obligeait point, il entoure leur ville de retrancheme 
fait avancer ses machines, et commence le siége. Ce qu’on de 
faire dans cette conjoncture, je ne le demanderai pas, la chose 
trop évidente. Qui donc a secouru les Byzantins, et les a sauvés 
péril? qui a empêché l’Hellespont de passer alors sous une autre 
mination ? Vous, Athéniens : quand je dis vous, je dis la républit 
Mais quel était celui qui parlait, qui proposait, qui agissait pour VÉ 
qui se donnait tout entier et sans réserve à ses affaires ? Moi. 


DISCOURS SUR La COURONNE, 


xai nives TobTwov 


dv énpfeyüonw, 


Ru Érepov émirerxtoudv 


xasù Te mÉdEUG. 

‘Opüv à re xpopEôX 

dit éraicéereo 

Relote révrwv &vhpwontv, 
Bouléuevos ysvécôas xÜPLOG 
S aronoumeiuc, 


Mage ént Ondunc, 


lou pèv rd xp@rov Bugavrious, 
Bras cuppéyouc «dr, 


! Cvuroleueïv tv nékEpLov 


Pi ui 


d Rexotfobor Av cuuuay las 
Éi roüroug, 

léyores &n6ñ, 

fsiépevoc ApEROUL 

RPOÇ Th nôdEL 

x émotions n{avALaTa, 
tnohépxer. 

Où & éporfou Er 

br pèv apocixey Au notsiv, 
HÜTwY YLyYOHÉVwWV* 

En yap Boy Araoiv. 

A vice Ev 
0 Bonbous toïs Buxavituts, 
xal oboas aûtoûs; 


ti 6 xw)0GAS Tov “EX çrovrov 


énalotptwbivas 

xarà éxeivouc TOUS YpOvOUS ; 
Opeic, à &vôpes A Gnvator. 
‘Ortav Ô etre ro Üueïc, 
éyo rhv réiv. 

Ts è à Aéywv Tÿ nôdet, 


105 


même quelquesuns de ceux-ci 
dôssent-ils-crever, 
il cherchait un autre rempart 
contre la ville. 
Or voyant que nous nous servons 
de blé importé 
le-plus-copieux de tous les hommés, 
voulant devenir maître 
du transport-du-blé, 
étant-passé en Thrace, 
il pria d’ahord les Byzaauns, 
étant alliés à lui, 
de faire-avec lui la guerre 
contre vous ; 
mais comme ils ne voulaient pas, 
mais disaient 
ne pas avoir-fait l’alliance 
pour ces choses, 
disant des choses vraies, 
ayant-jeté un retranchement 
devant la ville 
et ayant-placé-auprès des machines, 
il assiégeait* 
Or je ne demanderai plus 
ce qu’il convenait nous faire, 
ces choses ayant-lieu ; 
car cela est évident pour tous. 
Mais qui était 
celui ayant-secouru les Byzantins, 
et ayant-sauvé eux ? 
qui celui ayant-empéché l’Hellespont 
d’avoir-été-aliéné 
dans ces temps ? 
vous, Ô hommes Athéniens, 
Or lorsque je dis le vous, 
je dis la ville, 
Et qui celui parlant pour la ville, 


xal ypépuv,xa rpérrwv,xai&mA@s et écrivant, et agissant, et absolument 


&xdobc Éautov &petdds 
elç Tà npéyuaTa ; Éyuo. 


donnant lui-même sans-ménagement 
pour les affaires? moi. 


104 O IIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 


AN pv, Axa Tara SpÉAnEv Étavrac, oxét” Ex Aéyou 
dat padeïv duac, GA Épyw menelpucbe. ‘O yp rôre évork 
médkeuos, dveu Toù xaAhv SdEav éveyxeiv, dv nüot rois xarà vd 
Blov &pBovwrépois xol ebmvorépois ufyayev bus Tic vüv sipé- 
wc, Av obror xard vie merplôoc rnpoëriv où xpnoroi, Ent vai. 
peXogaug EXntoiv: Sv dtadproiev, xal LÀ ueréoyorev dv bueic 
of à BéAriova BouAduevor, vobç Beobc aireïte , snôè perudoiev. 
dpiv Gv adrol mpoñpnvrar. 

Aéye O adroïs xat vobs vüv Butavrlwv otepévouc, xat robe 
rüv Ieprvôluv , oc Ésrepévouv êx robe rhv Tékiv. 


VWHŒIZMA BYZANTION. . 


90 Ent icpouvauovos Bocnoplyu, Aauéyncos êv tv &Ae Ékefe, 
êx Tüç BoXüke AaGtv pérpav: "Exe:5à 6 Oäuoc 6 AGnvaluv & | 
re vois mpoyevouévot xatpoic voéwuv Gtareet Bubuvlouc, xai 
trois cuppéyou, xat ouyyevéot Ilspivôloug, xat moXAke xat pe- 


Combien mes efforts ont été utiles à tous, il n’est pas hesoin de 
paroles pour vous le faire connaître; vous l'avez senti par les effets. 
Outre la gloire qui vous revint de la guerre d'alors, cette même 
guerre vous procura des vivres en plus grande abondance et à plus 
bas prix que la paix actuelle, cette paix que nos honnêtes citoyens 
cherchent à conserver au préjudice de la patrie, parce qu’ils se flat- 
tent d’y trouver leur avantage. Puissent-ils être frustrés de leurs espé- 
rances, sans pouvoir jouir de ces biens que vous, citoyens zélés, vous 
demandez aux dieux, sans vous associer au sort qu’ils ont choisi! 

Greffier, lisez le décret par lequel les Byzantins et les Périnthiens 
ont, à la suite de ces événements, décerné des couronnes au peuple 
d'Athènes. 

DÉCRET DES BYZANTINS. 


« Sous le pontife Bosporichus, Démagète ayant obtenu du sénat la 
liberté de parler, a dit dans l’assemblée : Attendu que le peuple d’A- 
thènes n’a cessé, dans les temps antérieurs, de manifester sa bien- 
veillance envers nous, envers nos alliés, et envers les Périnthiens nos 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 405 


Ale pv où Bet Et 


Aëye de aûroïiç 


Mais certes il ne faut plus 
vous apprendre d’après le discours 
en combien-grandes choses 
ces actions ont-été-utiles à tous, 
mais vous l'avez éprouvé par le fait. 
Car la guerre s’étant-élevée alors, 
outre le avoir-rapporté 
une gloire belle, 
a entretenu vous 
dans toutes les choses 
concernant la vie 
plus-abandantes 
et plus-aisément-achetées 
que la paix maintenant, 
laquelle ceux-ci les honnêtes 
gardent contre la patrie, 
pour les espérances devant-êtres 
desquelles qu’ils soient-frustrés, 
et ne participent pas 
aux choses que vous, 
ceux voulant les meilleures, 
vous demandez aux dieux, 
nine donnent-participation à vous 
des chosesqu’eux-mêmes ont préférées, 
Mais dis à eux 


mit crepévouc rüvButavriov, elles courounes des Byzantins, 


mi toùx tv Tlepevbtev, 
di ictazévouv rhv xéliv 
h toire 


WHOIEMA BYZANTION. 
s'Eai Borzopl yes lapopvésovoc{?, 


et celles des Périnthiens, 
desquelles ils couronnaient la ville 
d’après ces choses. 


DÉCRET DES BYZANTINS. 
« Sous Bosporichus grand-prètre, 


Ampéyncoc Dufsvév rÿ &Me,  Démagète a dit dans l'assemblée, 


Laère pérpzv 
da vi Pas” 
inndà 6 Sduoc 6 'Abnvalosv 
é ve vois xxipole 


mporrmpévo 
dassE covotuuv 


ayant-reçu la parole 

du sénat : 

Puisque le peuple celui des Athénæns 
et dans les circonstances 
ayant-eu-lieu-auparavant 

persévère étant-bienveillant 


BoUprieu, xai vol; auuuéyxox, pour les Byzantins, et les alla, 


106 Q IIEPI TOY ZTEDANOY AOTOS. 

yélas xpelus mapéoynrat v ve ré rapeotaxôr xoupéi, Diirre 
ri Maxedvos émiotparesevros êmt cv x6pav xal chv rôk 
En” dvacrase BuGavriov xat [lepivbiwv , xal rèv ypav Oxlm- 
roc xal Gevôpoxonéovros, Ponûnous mholotstv Éxatov xal etxoct, 
xt or, xal Béeot, xat émhitarc, éÉelero due Ex véiv peyés 
Awv xw0bvev, al éroxeréorace Thv mérpuov modeler, xal 
re véuus , xat Tue Tépuuc * Deby Ga To Sd, T@ Butavrlor 
xl Tepwôlov, AGnvatou Oduev ériyauiav, mokirelav, Éÿura- 


F3  ,,.% - Led 4 
su yüs xal cixt@v , mpozdpiav &v rois &yGior, æÉBoÛov mort ro 


BoXkv xat rov Däuov, mpérois per Ta fepd, xoù roc xarouxeiv 


2déhouat Tav ndkwv, dherroupyfrots Auev raoüv Täv Aercoup- 
yiäv * otäoat À xal elxdvas rpeïs Exxardexæmyers Êv té Booro- 
plxy , otepavobuevoy tôv Oäuov téiv Aünvaluv Éd vi dau 


rüv Bufavclwv xat Ileptvdiwv- dmootethur Ôà xal Gewplas k 


parents, qu’il nous a rendu de grands et d'innombrables services, €! 
que, dans les circonstances actuelles, lorsque Philippe, cherchant à 
nous asservir, ainsi que les Périnthiens, attaquait notre pays et not 
ville, qu'il incendiait nos champs et abattait nos plantations, ce mêmé 
peuple nous a fourni cent vingt vaisseaux, des vivres , des armes ef 
des soldats, qu’il nous a tirés des plus grands périls, et qu’il a rétabli 
l'ancienne forme de notre gouvernement, nos lois et nos tombesuxi 
il a plu au peuple de Byzance et à celui de Périnthe de donner a% 
Athénieus le droit de cité, le droit de se marier dans notre pays, # 
celui d’y acquérir des terres et des habitations ; de leur accorder ls 
premières places aux jeux publics, le droit d’entrer les premiers 20 
sénat et dans l’assemblée du peuple, après les sacrifices, et l’exemp- 
tion de toutes charges pour ceux d’entre eux qui voudront habiter 
parmi nous ; il a plu, en outre, de leur ériger dans le Bosphore trois 
statues de seize coudées chacune, représentant le peuple d'Athènes 
couronné par celui de Byzance et par celui de Périnthe; de plus, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


a Ispuvôkorc ouyyevéarv, 
bre vo xup 
KACSOTENOTI 

mpéoxre xpeiac 

aa xoÏäc val peyédac, 
dûixre T1& Maxsëévos 
énotpatetoavtoc 

Er tav épav xal av xôkMv 
ni évactacer 


Tav HOÂITELQV HAÉTPLOV, 


aAal Tux vx, xAÙ TÜX TEPUS" 


BG bm 5 Baup, 

tp Buavtiov xai Ileptvbieov, 
Boprv AGnvains 

éxryaylav, noliteiav, 
hnraov 

ré xai olxäv, 

æpocdpiav dv vole &yüar, 
26080 mord täv Bwdkv 


orapavotpuevoy Lrè tü Sue 
té Bwavriwy xai ITepivbioov 


107 


et les Périnthiens de-lazmême-race, 
et dans la circonstance 
se-tenant-présente 

a rendu des services 

et nombreux et grands, 

Philippe le Macédonien 
ayant-fait-une-expédition 

contre le pays et la ville 

pour la destruction 

des Byzantins et des Périnthiens, 
et brûlant le pays 

et coupant-les-arbres, ayant-secouru 
de cent et vingt navires, 

et de blé, et d’armes, 

et d’hoplites, 

a retiré nous 

de grands dangers, 

et a rétabli 

le gouvernement paternel , 

et les lois, et les tombeaux ; 
avoir-paru-bon au peuple, 

celui des Byzantins et des Périnthiens, 
de donner aux Athéniens 
droit-de-mariage, droit-de-cité, 
droit-d’acquisition 

de terre et de maisons, 
préséance dans les jeux-publics, 
accès vers le sénat 

et le peuple, 

les premiers après les sacrifices , 
et à ceux voulant 

habiter la ville, 

d’être exempts 

de toutes les charges-publiques ; 
et de dresser aussi 

trois statues de-seize-coudées 
dans le Bosphore, 

le peuple des Athéniens 
étant-couronné par le peuple 
des Byzantins et des pénoiens 


105 O IIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 


ts êv & EMGG ravnyüptas , "Toôpua , xal Népsa, xa 
"Our , xat IÜ61æ, xat dvaxapôtar td cTEpévux, Dc êore- 
péverar 6 Ôäuos 6 AGnvzluv 07’ fuüv, Tux Émioréwvrut oÙ 
PEldaves mavrec AGnvaiwov dperév , xal Tav Bulavriuv xal 
epuvôlov edxapiotiav. » 

Afye xal vobc mapd vüv êv Xefforiow orepévous. 


WHDIZMA XEPPONHZITON. 


« Xepbovnorrüv of xavouxoüvres Enorév, "Ekeoüvce, Maduru, 
Awnexévmoov, otepavobaiv ’Aünvalmv Thv Boukhv xal rv 
Sipov xpuoD oTepéve dd Taldvrwv Éfnxovre * xat Xoiprros 
Bopèv fôpuovrat xal ôfpou Abnvaluv, êtt révruv peyiorou 
dyabéiv mapairios yéyove Xepbovnoirorc, éEeAduevos èx tic 
Duirrou xat émodobc Tac matplèuc, robs vdprous , Thv ékeube- 
plav, th fepa. Kal v si perd raüra aidivr mavrt oùx éXkele 
Ebyapiorüv , xat mouiv 8 te àv Jüvnrar dyaldv. Taëra édnpi- 
oavro êv xotvéi Bouheutapiw. » 


d'envoyer des députations aux grandes fêtes de la Grèce, aux jeux 
Isthmiques, Néméens, Olympiques et Pythiques ; d’y faire proclamer 
la couronne que nous décernons au peuple d'Athènes, afin que tous 
les Grecs connaissent et la générosité de ce peuple, et la reconnais- 
sance des habitants de Byzance et de Périnthe. » 

Lisez aussi le décret par lequel les peuples de la Chersonèse nous 
ont décerné des couronnes. 


DÉCRET DES CHERSONÉSIENS. 


« Les peuples de la Chersonèse qui habitent Seste, Éléonte, Madyte, 
Alopéconèse, décernent au sénat et au peuple d’Athènes une couronne 
d’or du prix de soixante talents ; ils érigent deux autels, l’un à la Re- 
connaissance , l’autre au peuple d'Athènes, parce qu'il a rendu les 
plus grands services aux hahitants de la Chersonèse, en les délivrant 
de l’injuste oppression de Philippe, en leur faisant restituer leur pa- 
trie, leurs lois, leur liberté et leur religion. Les habitants de la Cher- 
sonèse ne cesseront de se montrer reconnaissants envers les Athéniens, 
et de leur rendre tous les services qui seront en leur pouvoir. C’est 
«e qu'ils ont décrété au conseil gécéral. » 


DISCOURS SUR LA COURONNE. : 109 
Aou À ai Oeoplac ‘2 et d’envoyer aussi des théories 


rovnyÜprac dans les assemblées-universelles 
dé, dans la Grèce, 

» xaù Néuec, aux jeux Isthmiques, et Néméens, 
Jun, xai IIÜGLa, et Olympiques, et Pythiques, 
KapÜEas Tic otepéve, et de proclamer les couronnes, 

406 6 ’Abnvaiwv dont le peuple celui des Athéniens 
urrat Ünd AUGv, a-été-couronné par nous, 

dvreg où "EXkaves afin que tous les Grecs 

veau &petäv AGnvalwv,  sachent la vertu des Athéniens, 
edxapiotiav et la reconnaissance 

wv xaÙ ITepivbtov. » des Byzantins et des Périnthiens. » 
al robç otepévouc Dis encore les couronnes 

iv dv Xepbovñow. de-la-part de ceux dans la Chersonèse. 
:MA'XEPPONHEITON. DÉCRET DES CHERSONÉSIENS. 
Jjonortüv « Des Chersonésiens 

xobvres Enotôv, ceux habitant Seste, 

va, Méâurov, Éléonte, Madyte, 

tévmaov?, Alopéconèse, 

Dar Tv Boudv courounent le sénat 

Sñuov Abnvalov et le peuple des Athéniens 

> XEvEp d’une couronne d’-0r 

LOVTA TAG VTWV de soixante talents ; 

Jovtat et fondent 

Képrroc un autel de la Reconnaissance 

ov AGnvaiov, et du peuple des Athéniens , 

ME parce-qu’il a été 

joétatc pour les Chersonésiens 


Xmeyiorou révruv &afGv, cause du plus grand de tous les biens, 
06 Ex Tic Duhimnou ayant-retiré de la main de Philippe 
Godc Tac matpidag, et ayant-rendu les patries, 
Loc, Thv Ékeufepiau, les lois, la liberté, 

les choses sacrées. 


mravri 15 alüv Et dans toute la durée 

Or, oùx éAAEler après ces services, il ne manquera pas 
T@v, XaÙ roy étant-reconnaissant, et faisant 
SGvmrar àyalév. ce qu’il pourra de bon. 

FEvTO TaÜTa 1ls ont décrété ces choses 


umple xoivS. » dans un conseil commun. » 


110 O HIEPI TOY CTEDANOY AOTOE. 

Oùxoëv où udvov rù XeBfévnaov xai Butévriov céicat, oël 
*ù xw dou rdv “EXkriçrovrov xd Diimne yevécôas Tôre, où 
rd muäloar rhv mé Ex roûtuv, À mpouipeoic À Euh xat À mo- 
Autela Guempdbaro, dAÂù xal nüoiv dvbpurror ÉdeËe TÂv ve Ti 
réeug xahoxeyablav xat rhv Durrou xaxlav. ‘O pév ye pÜo 
xal cüpyayoc dv rois Butevrlous, mokopxüiv abrobc Étptro Éd 
mévruv » ob vf yévour” àv aloyiov À puapérepov; Yeïc D, oi 
xal peubauevor moXXù xal Olxara àv Exelvors eixôtes mept & 
prouve ets Ou dv vois Éumpoctev xpôvors , où pévoy où 
uvnotxaxobvres, oùdè mpoïémevor vobc édixouuévouc, &XÂX xal 
sukovres épuivecde - & Gv SéEav, eüvorav, why rapè révrwv 
Exrücôe. Kal uv, rt roXkods pv éorepavwxar” Hôn vüv —e- 
rokreupévev , Éxavres louo- à Brive à LAdov À mL Écre- 


Ainsi, par la sagesse et la vigueur de ma politique, non-seulement 
j'ai sauvé Ja Chersonèse et Byzance, non-seulement j'ai empêché que 
l'Hellespont ne fût assujetti au roi de Macédoine, non-seulement j'ai 
procuré des honneurs à la république, mais encore j’ai exposé aux 
yeux de tous les Grecs la générosité des Athéniens et la méchanceté 
de Philippe. Lui qui était l'ami et l’allié des Byzantins, les a assiégés, 
aux yeux de tons, trahison la plus honteuse et la plus horrible; et 
vous, Athéniens, qui aviez contre eux bien des plaintes légitimes, bien 
des griefs à leur reprocher dans le passé, on vous a vus, je ne dis pæ 
oublier toute injure, mais sauver des ingrats qu’on attaquait, et ge 
guer, par ce procédé généreux, l'estime, l’amitié, la considération de 
tous les Grecs. Personne n’ignore que la république a couronné, avant 
moi, plusieurs de ceux qui la dirigeaient ; mais on ne pourrait en 


D 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 111 


Obnoüv À mpoulpers À auf, 
x À rodreio 

dempé£aro 0 pLévov 

 cüica Xepfévnoov 

al Butévrsov, 

où ro xwATOu 

tv ‘Elñerovrov 

Yovéohar rére 

Ürd Pire, 

où rd Tv môdkev TuSOas 


Th médewg, 

2 cv xaxéev DuAérenov. 

‘0 pév ve dv pldos 

#2 cdppayos voïc Bufavrloic, 
äto Ürd révrwv 


iouovfnecav el duäc 


. 


Btav, ebvotav, riunv. 

Kai pv étavrec fouov 

On dotepavnerse pèv #n 
Raobc tüv renolteuuévev" 


Donc le système le mien, 
et l'administration mienne 
accomplit non seulement 
le avoir-sauvé la Chersonèse 
et Byzance, 
nile avoir-empêché  * 
PHellespont : 
être-devenu alors 
sous Philippe, 
ni le la ville être-honorée 
d’après ces choses, 
mais encore montra 
à tous les hommes 
et la probité 
de la ville, 
et la méchanceté de Philippe. 
Lui certes étant ami 
et allié aux Byzantins, 
a-été-vu par tous 
assiégeant eux ; 
que laquelle chose quoi serait 
plus-honteux ou plus-criminel? 
Mais vous, 
ceux aussi ayant-pu-reprocher 
à ceux-là avec-raison 
des choses nombreuses et justes ‘ 
sur Les chpses dans lesquelles 
ils avaient-agi-sans-justice envers vous 
dans les temps auparavant, 
vous vous-êtes-montrés non seulement 
ne vous-souvenant-pas-du-mal, 
et n’abandonnant pas 
ceux étant-traités-injustement, 
mais encore Les sauvant ; 
d’après lesquelles choses 
vous avez acquis de-la-part de tous 
estime, bienveillance, honneur. 
Et certes tous savent 
que vous avez couronné déjà 
plusieurs de ceux ayant-administré; 


112 O HEPI TOY £TEHANOT AOTOZ. 
pévurat, cuuboulov y xal firopa , mAïv Ôv êué , oùb” àv 
ëc cineiv Éyor. 

“va roivuv xal rèç Blacpnulus, à xt rüv Ed6oéu xl 
rüv Butavridv érouicaro, el rt Guoyepl œèroïc émémpax 
mpèc Ouäc Üromuvioxwv, auxopavrias oùcuc émiêeŒ , pÀ 
pévov ri Yeudeïc eîvat (roüro uèv ykp Omdpyerv bu elôéras 
fyoduar ), GAÂX nel ri, eù rà uéior’ Houv SAneïc, obrux, 
&ç Éyb xéppnuat, vois mpdyuaot ouupépetv yproacbar, dv À 
Go Bollouar Tüv xa” buüs merpayuévov xaküiv 17 mé 
GekeAbeïv, xal vor” êv Bpayéor. Kai yap dvôpa tôle , xat xd 
xowvÿ, mpôç Th xéAAoTE vüv Érapyévruv del Det rù Aou mr 


püobar mparrev. 

Yueis rolvuv, & dvdpes AGnvaïor, AaxeBatovlwv is xal 
Galdrens dpyôvruv, xal Trù xüxAw Tic Arrtxic xatepévrur 
&puootais xal ppoupaic, Eüborav, Tévaypav, thv Boris 


nommer aucun, je dis un conseiller du peuple et un orateur, qui sit 
fait couronner la république. 

Mpis pour vous convaincre que les reproches qu’Eschine à faits aux 
Eubéens et aux Byzantins, en rappelant toutes les circonstances où ils 
auraient pu vous blesser, ne sont autre chose qu’une odieuse délation, 
non-seulement parce qu’ils sont faux (comme sans doute personne ne 
l'ignore), mais parce que, fussent-ils véritables, on devait tenir envers 
ces peuples la conduite que j'ai tenue; je vais rapporter en peu de 
mots un ou deux traits à la gloire de la république d’Athènes : car une 
république, ainsi qu’un particulier, doit toujours se régler sur les 
grauds exemples qu’elle a devant les yeux. 

Vous donc, Athéniens, dans un temps où Lacédémone commandait 
sur terre et sur mer, où ses garnisons occupaient les pays voisins de 
Pattique, l’Eubée, toute la Béotie, Tanagre, Mégare, Égine, Cléones, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 413 


Exot elneiv mais pas un n'aurait à dire 
Aov au-moyen de quel autre 
dv, la ville a-été-couronnée, 


\ov Ka fTopa, je dis conseiller et orateur, 
excepté au-moyen de moi. 


imbelEu Donc afin que je montre 
mpiac aussi les injures 
xat vév Ed6oéwy qu’il a faites contre les Eubéens 
vriuv, et les Byzantins, 
v rappelant : 
: si quelque chose fâcheuse 
toïc npèc us, avait-été-faite par eux envers vous, 
vria, étant des calomnies , 
vou Yeuder: non seulement par le être fausses 
vûe dus (car je pense vous 
cag Toÿro), être sachant cela), 

mais encore par le, 
Aova &Aneïc, si elles étaient le plus vraies, 
icao far êétre-utile de se servir 
Y des choses 
xéxeNaL, ainsi comme moi je m’en-suisservi, 
dbetv Ev % do je veux parcourir une oæ deux 
môder des actions belles pour la ville 
xarû OU, ayant-été-faites à-l'époque de vous, 
3paxéot. et ces choses dans des mots courts. 
À Et en-effet il faut toujours 

un homme en-particulier, 
LA et une ville en-commun, 
TTELV s’efforcer de faire 

les actions qui-restent 
Ta selon les plus belles 
wy. de celles-existant. 
; Donc vous, 
vatot, 6 hommes Athéniens , 
v &pXÉVTuY les Lacédémoniens commandant 
me sur terre et sur mer, 
w et occupant 
ppoupaic par des gouverneurs et des garnisons 
PATTUAAG) les pays dans le cercle de l’Attique, 
DT US V'Eubée, Tanagre, 


8 


a 


114 OHEPI TOY £TEHANOY AOTOZ. 

&racuv, Méyaou, Aïyivav, Kismvéç, thç dXhaç viaouc, où 
vaüc, où telyn tic moheroc vére xexrnsévnc, éEÂXGere eic Aa 
tov, xal médiv, où moAdaïs fuéparc Üorepov, elç Képivôo, Li 
rôre AGnvaleov roAAk àv éxévruv uvnouxaxfont xal Koprvôlx 
at Onbaloic , rüv nepl rdv Aexeherxdv méeuov mpæybévrur 

GA oùx émolouv roëro, où9” éyyés. Kafror rére raëra du 
vepa Aioxlvn, oë0” ümèp edepyeriiv émolouv, oùte éxlvèm 
édpuv- SAN où G1k Tadra mpoeivro vos xarapelyovras Ep” éme 
roûg- SAN bmdp boue xal rate HBekov voïc Servoïc abrak 
Btd6ver | Sphüs ral xaXe Boukeuduevor. ITépac pv yap Érasy 
avôpérot Écrt roù Blou 6 Odveros, xäv &v oixloxp vu ait 
xaOelpEac nom Set Sà rod Syxdobs EvSpas Éyyerpety pièv dre 
ouw del vois xadoïe, rhv dyaônv npoballouévouc Érida, pépur. 
© 8 ru av 8 Bed GudG yevvalo. 


les autres tles; dans un temps où vous n’aviez ni murs ni va 
seaux, vous marchâtes au secours d’Haliarte, et peu de jours après 
au secours de Corinthe, quoique dans la guerre du Péopoalst 
vous eussiez eu beaucoup à vous plaindre des Corinthiens et des Thé- 
bains. Mais vous étiez loin de vouloir garder aucun ressentiment. 
Cependant, Eschine, on ne peut dire que dans ces deux circonstances 
les Athéniens eussent des services à reconnaître, ou qu'ils n’aperçus- 
sent pas le péril : ils ne repoussaient pas pour cela ceux qui se réf 
giaient sous leur protection ; mais ils préféraient s’exposer pour l'hos 
neur et la gloire, sage et grande résolution. Car la nature a mis ust 


” fin à la vie de tous les hommes, la mort, qu’on ne saurait éviter 


s’enfermant , en se cachant, en se ménageant. L'homme de cœur doll 
sens cesse s'engager dans dé nobles entreprises, portant au-devasl 
de lui Pespérance, et, quel que soit le sort que lui réservent les dieux, 
accepter avec courage. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 115 


Éxseev cv Bousriav, toute la Béotie, 
Mérea, Afnvav, Mégare, Égine, 
Dan, tac Midas vhsou, Cléones , les autres îles, 
th rûenc xexTrpLÉME TÔTE la ville n’ayant-acquis alors 
due, où taire, ni vaisseaux, ni murailles, 
Eéers dl ‘Adlaprov #2, vous sortîtes vers Haliarte, 
ms, et de nouveau, 
et hpépanc modele Gotapov, non des jours nombreux plustard, 
A vers Corinthe, 
mr Avalon vôtre &v éxévræv les Athéniens alors pouvant-avoir 
PRE a à se-souvenir-du-mal 
mi Lopcvôlorc contre et les Corinthiens 
2 Gxfaious ro) etles Thébains quant à plusicurs 
wrapartévouv des choses ayant-été-faites 
mp dr môepov Andaxév + vers la guerre Décélique ; 
D oùx éxoiouv toëro, mais ils n’ont pas fait cels, 
dR érréxc. ni approchant. 
Laon tôt, Alaxévn, Cependant alors, Eschine, 
cha émoiouv radra dyupérepa ni ils ne faisaient ces deux choses 
; pour des bienfaiteurs, 
ok hqurv xfvôuva - nine les voyaient exemptes-de-danger ; 
OX 05 apoaivro mais ils n’abandonnaient pas 
à mir à-cause-de ces raisons 
Mi 2atapebyovrac Éxd Éauroï* ceux se réfugiant vers eux-mêmes; 
D ftoov mais ils voulaient 
bléws abrobc vole Servolc donner eux-mêmes aux dangers 
tal ebdotiac xaù nuñe, pour la bonne-renommée et l'honneur, 
Padesépevo ép0Gx xai xwiis. 8e décidant convenablement et bien. . 
Opiv yap Bévaros Car la mort 
dti Emnorv épris est pour tous les hommes 
ape to lou, le terme de la vie, 
mi év mg npÿ aûrèv même si quelqu'un gardait luimême 
fete ayant-enfermé lui 
b osiexp dans une petite-maison ; 
dE & voix Evêpac dyaoèc mais il faut les hommes braves 
di pèv éprupav toujours prendre-en-main 
mn col xadoïc, toutes les belles actions, 


spofaopéveuxc vhvéyafiv Dada, portant-devant-eux la bonne espé- 


pépunr à yorvalex 
Lu 6 toèc v à BG. 


et porter noblement [rance, 
ce que le dieu pourrait-doanre, 


116 O JIEPI TOY ZTEHANOY AOTOZ. 

Tadr” émolouv of ésécepor xpéyovor, raë0’ buëv oÙ æpeobt- 
sepot, oO Aaxedœmmoviouc , où pllouc ëvcaç abs" ebepyéras, 
SX mod Tv mél fuüv Aôenxotas xal uerde, és) 
Onbaior xparhouvres v Aebxtpouç dveheiv éreyelpouv, Giexu- 
Adoure, où pobnévres rhv vére Onbalou founv xal Ode 
ÜÉrépxovoav, oùd ürèp ola rerormxétuv dvôpômwv xevBuvebces, 
Gtaloyioguevor. Kaï yép vor näor voïç “EXAnaiv éôelEare à 
robrev être, xâv Éruobv m1 elc Os Éaudprn , coûte cv éprir 
eiç TANa pere, àv d’ bmp curmpiac À EMeubeplas xévôuvé 
aürobç xarahaubévn, oûte uvnouxaxtoete, où0” Ünokoyuïote. 

Ko obx rt voûtev prôvov obrux écyñxuts, GAÂX mkv, 
cperepiQouévev Enbaiwv vhv EbGotav, où mepulèere, oùÙ Gr 


C’est là le principe d’après lequel se conduisirent vos ancêtres, 
d’après lequel se sont conduits les plus âgés d’entre vous. Lorsque lt 
Thébains, vainqueurs à Leuctres, voulurent détruire les Lacédémo- 
niens, qui certes n’étaient ni vos amis ni vos bienfaiteurs, mais con- 
tre lesquels vous aviez tant et de si considérables griefs, vous les avez 
arrêtés, sans vous effrayer de la puissance et de la gloire de Thèbes, 
alors dans sa force, sans penser à tout ce que vous avaient fait ceu 
pour qui vous alliez courir aux dangers. Par là vous apprîtes à tous 
les peuples de la Grèce que, quelque offense qu’un d’eux ait pu vos 
faire, vous pourrez vous en venger dans toute autre occasion ; mas 
que, dès qu’il s’agira de son salut ou de sa liberté, vous oubliers 
tout ressentiment pour le défendre contre la violence. 

Ce n’est pas seulement avec ces peuples que vous vous êtes ainsi 
conduits, Les mêmes Thébains s'étant emparés de l’Eubée , vous n’a 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 117 


Les ancêtres vôtres 
faisaient ces choses, 
les plus-âgés que vous 
Jaisaient ces choses, 
qui, après-que les Thébains 
ayant-vaincu à Leuctres 
entreprenaient 
de détruire les Lacédémoniens, 
n’étant pas amis 
ni bienfaiteurs, 
mais ayant-traité-injustement 
la ville de nous 
en des choses nombreuses et grandes, 
avez empêché, 
n’ayant pas redouté 
la force et la gloire 
appartenant alors aux Thébains, 
ni r’ayant-tenu-compte 
pour des hommes 
ayant-fait quelles choses 
vous courrez-des-dangers. 
Et en-effet certes d’après ces choses 
vous avez-montré à tous les Grecs 
que, même si quelqu'un 
a péché contre vous 
en quoi-que-ce-soit, 
vous avez la colère envers celui-ci 
pour les autres choses, 
mais que si quelque danger 
surprend eux 
pour le salut 
ou la liberté, 
ni vous ne vons-souviendrez-du-mal , 
ni ne tiendrez-compte. 
Et vous n'avez pas agi ainsi 
dans ces choses seulement, 
mais de-nouveau, 
les Thébains s'appropriant 
l'Eubée, 
vous n'avez pas négligé, 


118 O IIEPI TOY ZTEHDANOY AOTOL. 

no Deulowvos xat Gcoopou rept "Qpurdv Hdixnoe, dveuvh- 
cônre, GAN é6on0ñoure xol roûrots, rüiv 20e Aovrüv rprnpapyuv 
rére mpüroy yevouévev 7% née, dv ele %v yo. AA’ où 
mept voûtuv. Kairot xahdv pèv éroufoute xai rd oûioat tip 
vhoov, noXAG  ërr robrou xéAov rd, xuraatavres xÜprot xul 
rv copérev xal rôiv méhewv , éxodobvar Tara diras œdrois 
roïç éEnpaprnxdouw ele ua, pnôèv Bv hdlxnode , Ev oc èm- 
otebBnte, Énohoyioauevot. 

Mupia voivuv Érepa elneiv Éyuv, mapueitw, vaupayiaç 
2Zd3ouç met, crparelac, xai makat yeyovulas, xal vüv &g 
uv aèrüv, à érdouc à To re Tüv AMV Evey” “EXkivev 
éXevbeplag at curnplas RETROUNTAL. 

Etr yo Tebewpnxos dv vocobrots xal votobtots Thv médt 
éntp rüv voïç SAÂots cuuyepdvrwv ébéoucav dyuvitecet, Érèp 


vez pas fermé les yeux sur cette usurpation ; vous ne vous êles pas 
souvenus des torts de Thémison et de Théodore ausujet d’Orope, maïs 
vous avez secouru les Eubéens. C’est alors pour la première fois que 
des citvyens s’offrirent pour être triérarques; j'étais du nombre; mai 
n’en parlons pas encore. Quelque belle que fût l’action de sauver l'ile 
d'Eubée , vous en fites une bien plus belle encore, lorsque , mattres et 
des personnes et des villes de ceux qui vous avaient offensés, vous 
les Icur rendites généreusement, oubliant leurs torts et ne vous 
souvenant que de leur confiance. 

Je passe mille autres faits pareils que je pourrais rapporter ; des 
expéditions fréquentes, des combats sur terre et sur mer livrés an- 
ciennement et de nos jours par la république d’Athènes, pour le salut 
et la liberté des autres Grecs. 

Et moi qui avais vu la ville s'engager volontairement dans des lut- 
Les aussi fréquentes et anssi terribler poux les intérêts des autres, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 119 


ni vous ne vous-êtes-souvenus 
des choses dans lesquelles 
vous aviez-été-traités-injustement 
par Thémison et Théodore 
au-sujet d’Orope, 
mais vous avez-secouru aussi ceux-là, 
les triérarques volontaires 
ayant-été alors la première fois 
pour la ville, 
desquels moi j'étais un. 
Mais pas-encore sur ces choses. 
Et-certes vous fites une belle action 
aussi le avoir-sauvé l'île, 
mais wne encore beaucoup plus-belle 
que celle-ci, le, 
vous-étant-établis maîtres 
et des corps 
et des villes, 
avoir-rendu ces choses justement à 
ceux ayant-péché contre vous, [eux, 
n'ayant-tenu-compte, 
dans les choses dans lesquelles 
vous aviez-inspiré-de-la-confiance, 
d'aucune de celles dans lesquelles 
vous aviez-été-traités-injustement, 

Ayant donc à dire 
dix-mille autres actions, je les omets, 
combats-de-vaisseaux, 
sorties faites-à-pied, expéditions, 
et ayant-eu-lieu autrefois, 
et maintenant sous vous mêmes, 
que la ville a faites toutes 
pour la liberté 
et le salut 
des autres Grecs. 

Ensuite moi ayant-vo 
dans de si-grandes 
et telles occasions 


vb sv éovouv éyuvitster la ville voulant combattre 
lp tür oupgspévrer vois Eat, pourles choses étant-utiles aux autres, 


129 O HIEPI TOY ZTEANOY AOTOS. 

abrñc rpôrov vivk rc cuuGouAñe oÙonc, rl ÉueXhov xekeÜcerv, 
À v{ ouuboudetse abri mouiv; uvnotxexhaev, và Aia, xp 
tobc Boulouévouc abteadar, xal rpopdoeu Enreiv, à” à érovra 
mponcôuelx; Kal vlc oùx dv dméxreivé pe Gixales , et rt row 
Ümapyévrwv T7 née xalGv Adyw pévov xararoyüverv Eneyel- 
pnoa dv; êmel ré ye Épyov oùx dv émomoare bpeïc, dxpiôüe 
olda éyw: ei yap A6oUA Be, si Av Éurodbv; oùx ÉEñv; où 
ünpxov of rabr” épobvres obrot ; 

Boÿdouar roivuv érave)betv ép” & roûtuv EE Érohtreudunv * 
xal oxomeïre êv toûrors mai ad rl rd ri méder Békriorov 4. 
“Opüsv yép, & Evdpec AOnvaïor, rd vaurixdv Guüv xuTta voue 
vov, xat vobç pv mhouaious dreheïs Gnd puxpéiv évahwpéruer 
yuyvopévous, robe À pérpix À puxpè xexrnévouc Tv roATüy, 
ta dvra énoAAUvra, Ert à Üorepiboucuv Ex ToÜtwv tv mé 


lorsqu'elle délibérait, pour ainsi dire, sur elle-même, que devaisje 
faire, que devais-je lui conseiller ? de montrer du ressentiment, grands 
dieux! contre des peuples qui réclamaient son assistance, et de cher- 
cher elle-même des prétextes pour trahir son propre avantage? Eh! 
ne m’eût-on pas exterminé, et avec justice, si j’eusse essayé, seule- 
ment par une parole, de ternir la gloire qui appartient à notre ville? 
Et quant à vous, vous n’eussiez jamais tenu une pareille conduite, je 
p’en doute pas : car, si vous l'aviez voulu, qui vous en empêchait? 
N’en aviez-vous pas le pouvoir ? et manquiez-vous de traîtres pour 
vous le conseiller? 

Mais je veux revenir maintenant sur ce que j'ai fait immédiate 
ment après. Considérez encore , Athéniens, quels étaient dans cette 
circonstance les vrais intérêts de la république. Je voyais votre ma- 
rine dépérir tous les jours ; les riches s'acquitter, à peu de frais, des 
contributions ; ceux qui étaient pauvres ou de condition médiocre, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 121 


5% avéoukfc obonc 
mp abris nva Toénov 
% EueMov xeleGonv 


À d ousfouleonv aùrÿ noutv; 


Apr vñ Aia, 


rphe rod fouhoquévoux autobus, 
bn 


Drreiv xpopäcetc, 
À à 6: 


æponodquela Eravra; 
Kai tic oùx &v réxreuvé pe 
k Çs 


fe ps 


iè pastels 
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Os re, 


la délibération étant 
pour elle-même en quelque manière 
que devais-je ordonner, 

ou quoi conseiller à elle de faire ? 
de se-souvenir-du-mal, par Jupiter, 
contre ceux voulant étre-sauvés, 
et de chercher des prétextes, 
au-moyen desquels 

nous abandonnerons toutes choses? 
Et qui n’aurait tué moi 
justement, 
si j'avais entrepris 

d’outrager par un mot seulement 
quelqu’une des belles acéions 
appartenant à la ville? 

puisque vous certes 

vous n’auriez pas fait l'action, 

moi je Le sais exactement ; 

car si vons aviez voulu, 

quoi était devant-les-pieds ? 
n'était-il-pas-possible ? 

ceux-ci ceux devant demander ce: 
n'étaient-ils-pas-présents? [chose 

Je veux donc revenir 

sur les choses que j'ai-administrées 
à-Jasuite de celles-ci; 

et examinez denouveau encore 
dans celles-ci 

quoi était le meilleur pour la ville 
Car voyant, 

à hommes Athéniens , 

la marine de vous 

se dissolvant , 

et les riches 

devenant exempts-d’impôts 

par des dépenses petites, 

et ceux ayant-acquis 

des biens modérés ou petits 
d’entre les citoyens 

perdant les biens étant, 


122 O HIEPI TOY ZTEANOY AOTOZ. 

rôiv xaupôiv , Emua vépov, xad” êv Tobc mèv ra dixit mroreiv 
Avdyraoa vod mhoucious, vobc ÔÈ mévnras Étauow dtxoupé- 
vous + T9 môhet à’, Ênep Av xpnouorarov, Év xœupéi ylyvecte 

Thç mapaoxeukç Émoinox * xul ypupelc sis Tv Syüva rdv rapa- 

vépuv, eiç Ouäc elHAdov, xal dnépuyov, xal To uépos Tin 

Yipuv 6 Gubxwv oùx FAa6e. Katror rôca yphpara vob fyep- 

vas Tüv oupuopiüv, À tobc eutépous xal tpérouc, ofeoûé par 

Sddvar, dçre pakota pèv puh Oeival que Tdv vduov obrov, ti 

8 pu, xoraBalôvra éäv êv Émuposla; roonr, & dvèpe 
"Aônvaïor, ox éxvnoutu’ àv Éyo mpùç OuBe eireïv. Ko ris” 
elxétus Érparrov éxeïvor. *Hy yàp aûroïc, x uèv Tüv mpoé— 
puy vpuv, cuvexxaldexa Aeuroupyeiv, adroïs plv puxph xx 


oÙdèv dvaMoxouot, robç à” drépouç Tüv morüiv érurpiéoun * 


perdre ce qu'ils avaient, et Athènes manquer par là les occasions : je 
portai une loi par laquelle je rappelai les riches à leur devoir, je tirai 
d’oppression les pauvres ; et, ce qui importait le plus à l'État, je fs 
en sorte qu’on n’attendft point après les préparatifs. Je fus accusé 
comme infracteur des lois. Je parus au tribunal, je gagnai ma cau@ 
et l’accusateur n’obtin' _»s la cinquième partie des suftrages. Quelle 
‘somme , cependant, croit-on que m’offraient les premiers de chaqu® 
classe, les seconds et les troisièmes, pour m’engager surtout à ne point 
proposer ma loi, ou du moins à en ajourner et en faire oublier l8 
promulgation? La somme qu’ils m’offraient, Athéniens, je n’ose vous 
le dire. Et ils avaient deur raison pour essayer de me corrompre. E9 
vertu dé premières lois, pouvant s'associer jusqu’à seize pour & 
quitter leur taxe, ils ne donnaient rien ou presque rien , et écrasaient 
les citoyens peu aisés : en vertu de la mienne, chacun donne suivant 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


eci &t iv xéliv 

Ex voûte 
borapltoucav rüv xœapüv, 
Brua vôpov, xarà dv 


Sr oppropriiv °!, 
Aroëç dsutépous xal Tpitouc 


êoa tyo à xvoau 


123 
et de-plus la ville 
par-suite-de ces choses 
restant-en-arrière des occasions, 
je posai une loi, selon laquelle 
je forçai les riches 
à faire les choses justes, 
mais je fis-cesser les pauvres 
étant-traités-injustement ; 
et je fis les préparatifs 
avoirdieu pour la ville 
dans l’occasion , 
ce qui était le-plus-utile ; 
et ayant-étéinscrit 
pour un procès de choses illégales, 
je vins vers vous, 
et j'échappai, 
et le poursuivant ne prit pas 
la partie des suffrages. 
Cependant quelles sommes-d’érgent 
croyez-vous les chefs 
des classes, 
ou les seconds et troisièmes 
vouloir donner à moi, 
surtout en-sorte-que 
moi ne pas poser cette loi, 
mais si non, l’ayant-déposée 
la laisser dans le délai-par-serment? 
de si-grandes, 6 hommes Athéniens, 
que moi je craindrais 
de dire à vous. 
Et ceux-là 
faisaient ces choses avec-raison. 
Car d’après les lois précédentes, 
il était permis à eux, 
dépensant eux-mêmes 
de petites sommes et rien, 
mais écrasant 
ceux des citoyens sans-ressources ; 
d’acquitterleur-taxe 
seize-ensemble; 


124 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 
Ex dE roû ob vépour, vd yiyvéuevoy xark Thv obociav ‘Éxaotor 
tibévar, xal Gvoiv épévn vpuépapyos 6 vhs puis Extoc xat dé 
xatoç v mpérepoy ouvredhs * oÙBÈ hp rpimpépyouc Éte évéua- 
Sov Éœurobs, 4AAX ouvreheïc. "Ocçre Où raüra Aubivat, xxl pu 
r& dixuix moueiv dvayxacbvar, oùx Éo0” 8 ri o0x E{Socav. 

Kal puor Aye mpüicov pv vd dripoua, xa0” 8 eicnACOv rhv 
vpapriv, élra ob xataAdyouc, rdv ve êx voù mporépou véuou, 
ol Tèv xark rdv éudv. Aéye. 

WHIZMA. 


« Emi dpyovros Iokuxhéouc, unvos Bonôpouiäivos Ext ért 
Béxa, quAs puraveuobons “Irrofowvrios, Anoshévne An- 
pocbévous Iasaviebs eiciveyne vdpov vpimpapyixôv, dvi voù 
mporépou, xa0” Êv af ouvréheunt foav Tüv Tpinpépyev - xl 


Émepeporévnoev À Bouké, xal 6 duos. Kat énñiveyne Tapavé- 


ses facultés, et tel qui, auparavant, ne contribuait que d’un seizième 
à l'armement d’un seul vaisseau, se vit obligé d’en équiper deux. 
Aussi ne se nommaient-ils plus triérarques , mais armateurs associés. 
Que n’auraient-ils point donné pour faire rejeter une loi si utile, et 
pour s’affranchir d’une si juste obligation! 

Grefier, lisez-nous d’abe. d le décret qui certifie que j’ai été accusé 
et absous : vous lirez ensuite les rôles , celui qui fut fait sur la pre- 
mière loi, et celui qui fut dressé sur la mienne. Lisez : 

DÉCRET. 

« Sous larchonte Polyclès, le seize du mois Buédromion, pendant 
{a présidence de la tribu Ippothoontide, Démosthène, fils de Démos. 
thène, de Péanée, a présenté sur l'armement des vaisseaux une 
nouvelle loi, destinée à remplacer l’ancienne, d’après laquelle on s’as- 
sociait pour supporter les frais; le sénat et le peuple ont accepté 


DISCOURS SÛR LA COURONNE. 


ëx @ r0ù vépou où, 

Exactoy rudéves 

D yrpéuevoy xari Av obaiav, 
éd 

Exrog xal Séxaroc œuvrehàc 


YHEIEMA. 
Ex Hokdéouc épyovroc, 
bep ni Séxa 
umèç Bonëpousévos, 
Pie TxroBowvréôoc 


RAUTVEVOUGNG, 
Ampoctéme Anpootévouc 


Lo Ov * 
rai À BouXf, xai 6 Sfpos 
ixr{uporévnos. 


mais d’après la loi mienne, 
chacun payer 
la somme étant selon la faculté, 
celui-étant précédemment 
sixième et dixième contribuable 
pour une-seule galère 
fut-vu triérarque même pour deux ; 
car ils ne nommaient plus 
eux-mêmes triérarques, 
mais contribuables-associés. 
1l n’est rien certes 
qu’ils n’eussent-donné 
pour ces choses avoir-été-dissoutes, 
et ne pas avoir-été-forcés 
de faire les choses justes, 

Et dis à moi d’abord 
le décret, selon lequel 
j'ai subi l’accusation, 
ensuite les rôles , 
et celui 
d’après la loi antérieure, 
et celui selon la mienne. 
Dis. 

DÉCRET. 


« Sous Polyclès archonte, 
le sixième outre dix 
du mois Boédromion, 
la tribu Hippothoontide 
ayant-la-prytanie, | 
Démosthène fils de Démosthène 
de-Péanée 
a porté une loi 
concernant-l'armement-des-galères, 
en-place de la précédente, 
selon laquelle étaient 
les contributions-par association 
des triérarques ; 
et le sénat, et le peuple 
ælevéles-mains. 


125 


126 O IIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOE. 
pv ypaphv Anpoodéve: TTurpoxAis Dauebc, xal Td puépex rôn 
Yhpuv où Aabwv, énétios ras mevraxoolac Épayués. » 

Déps SÀ xai rdv xx hd xartAoyor. 


KATAAOTOS. 
« Tobç tpempapyoucs xakeïodoe êrt vhv tprripn cuvexxalèua 
x Tv Ev voïç Adyous auvrehetüiv , dd etxoot xaÙ mévre ét Elç 


rerrapéxovra , êrt Toov ri xopnylg xpmmÉvOUc. » 
Dépe SÉ , mupè voUrov, rov êx voù EuoÙ vouou xatdhoyor. 


KATAAOTOS. 


« Tods tpmpapyous afpetoôar êrl Thv Tpuipn, md Th oùcias 
rark rlunotv , énd ralévruv dur. "Ehv 8è mhedvuv À oùcis 
érorecuumuévn À xpPauéT, xatk rov dvaloyioudv, Éwuc Tptûv 
rholov xal brnperuxod À Rerroupyla Écrw: xac cv arhv à 
dvahoyiav Éotw, xat ol Éderuv oùole éorl rüv déxa radv- 


cette loi. Patroclès de Phlyes a poursuivi Démosthène comme infrat- 
teur des lois, et n’ayant pas obtenu la cinquième partie des suffrages, 
il a été condamné à une amende de cinq cents drachmes. » 
Produisez l’excellent rôle de l’ancienne loi. 
ROLE. 

« On tirera des centuries qui sont contribuables seize hommes, 
depuis l’âge de vingt-cinq ans jusqu’à quarante, pour les faire contrk 
buer, à frais égaux, à l’armement d’une galère. » 

Montrez-nous, à côté de ce rôle, celui qui fut dressé sur ma loi. 

ROLE. 

« On choisira, pour l’armement des galères, des triérarques suivant 
Vestimation de leur fortune , depuis la somme de dix talents. Si leur 
fortune est estimée davantage, ils fourniront, en proportion de leurs 
biens, jusqu’à trois vaisseaux et une chaloupe. Il en sera de même de 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 427 


Ka erporafk Duc 
Éxivenxs 
Tpapiv xapavéquev 


tk æivracooiac Spaxuéc. » 

de 29 nai 

tua) xatéoyo. 
KATAAOTOS. 


« Toùx tprnpäpyouc xadeTo bus 
Hi cv spion 


ki php » 
En rc oboiag marà réunoiv °, 


Jrpitov K)etévev, 
Hatovpyia Ectw 

xita TÔv &va)OYIOUÔY, 

x to:@v n)oiov 

ri YrmpertxoÙ. 

"Enteo êè 

178 tv aûtav àva)oylav . 
2ai ol oùaia 

dotiv étre 


Et Patroclès de-Phlyes 

a déféré 

une accusation de choses illégales 

contre Démosthène, 

et n’ayant pas pris 

la partie des suffrages, 

il a payé 

les cinq cents drachmes. » 
Apporte déjà aussi 

le beau rôle. 


ROLE. 


« Les triérarques être-appelés 
pour la galère 
seize-ensemble 
des associations-de-contribuables 
dans les centuries, 
depuis vingt et cinq ans 
jusqu’à quarante, 
se servant de la dépense 


par partie égale. » 
Or apporte, à-côtéde celui-ci, 


. le rôle d’après la loi mienne. 


ROLE. 


« Les triérarques être-choisis 
pour la galère, 
d’après la fortune selon estimation, 
depuis dix talents. 
Mais si la fortune 
est ayant-étéestimée 
de sommes-d’argent plus-grandes, 
que la contribution soit 
selon la proportion, 
jnsqu’à trois vaisseaux 
et une chaloupe. 
Et soit 
selon la même proportion, 
même pour ceux à qui la fortune 
est moindre 


128 O IIEPI TOY XTEANOY AOTOZ. 
rwv, ei ouvréhetav ouvayopévors eis Ta Géxa Téhavea. » 


‘pd ve mexp Bondñout vois révnotv üuüv Sox, À up 
évahüoat dv, voù pe Tù Otxare mou , of mhoûctor; Où roi 
uôvov ri uh xaupeïvar rabra oeuvüvouar, oùdè ri ypages 
dropuyeiv, SAM xoÙ 10 cuupéporca Geivar rdv vépov, xx % 
meïpav Épyw dedwxévar. Iévrx yhp rdv médeuov rüv érooréew 
yuroudov xat Tbv véuov rdv dv, oùx ixernplav Eônxe rpri- 
papyoc oddels ruwro0”, &ç édixobpevos, map’ bpuiv, oÙx £v Moun- . 
Aix Exadétero, oùy nd rüv érooroXwv ÉSÉOn + où rpripns où 
Eu xavahepleiox émwero vi méÂe, où’ adroë émeAsiqh, 
où Guvauévn évéyecdar. Kaïror xatt vob nporépouc vouox 
Eravre radra éylyvero. Td d aËruov, év rois révaoiv %v 5ù M 


ceux dont la fortune sera évaluée à moins de dix talents ; ils se rég- 
niront jusqu’à la concurrence de cette somme. » : 

Vous semble-t-il donc que j'aie peu ménagé les citoyens pauvr&, | 
ou que les riches n’eussent pas acheté bien cher la dispense d'a 
obligation légitime? Je ne m'applaudis pas seulement d’avoir résisté 
aux sollicitations des riches , et d’être sorti absous d’une accusation, 
mais encore d’avoir porté une loi sage, dont l'expérience a confirmé 
l'utilité. Pendant toute la guerre, l’on a suivi ma loi pour larme- 
ment des flottes, et aucun triérarque ne vous a présenté de requête 
comme étant trop chargé; aucun ne s’est réfugié dans le temple dé 
Diane ; aucun n’a été mis en prison par les intendants de la marine; 
aucune galère, ayant mis à la voile, n’a été abandonnée, ou n’est restée 
dans le port faute de pouvoir partir; ce qui arrivait trop souvest 
lorsque les anciennes lois subsistaient. Le mal venait de la pauvreté 
des contribuables , dont plusieurs ne pouvaient payer leur taxe, Pour 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


x& 
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vüuov; 


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Etv va Gixata ; 
reuvévopat pLÔvov 
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to &v Mouvuyia, 


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n &véyechar. 


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vôpLouc TooTÉpous. 
4 

retv dv toïs rémot * 
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x0))5. 


thveyrn 


, 


129 


que les dix talents, 
étant-réunis 
pour une contribution-en-commun 
jusqu'aux dix talents. 

Est-ce-que je parais 
avoir-secouru en de petites choses 
les panvres de vous? 
ou les riches 
avoir-pu-dépenser de petites sommes, 
pour le ne pas faire les choses justes? 
Donc je ne me vante pas seulement 
du ne pasavoir-abandonné ces choses, 
ni du avoir-échappé 
ayant-été-accusé, 
mais encore du avoir-proposé 
la loi étant-utile, 
et du avoir-donné preuve par le fait. 
Car les armements-de-flottes 
ayant-lien pendant toute la guerre 
selon la loi la mienne, 
aucun triérarque 
n’a déposé jamais 
un rameau-de-suppliant près de vous 
comme étant-traité-injustement, 
ne s’est-assis dans Munychie, 
n’a-été-enchatné 
par les intendants-de-la-marine ; 
ni une trirème 
ayant-été abandonnée dehors 
n’a-été-perdue pour la ville, 
ni n’a-été-laissée ici, 
ne pouvant étre-emmenée. 
Cependant toutes ces choses 
avaient-lieu 
selon les lois antéricures. 
Mais la cause était 
le contribuer parmi les pauvres; 
ar les choses impossibles 
arrivaient nomhrenses, 
Mais moi je transportai 


130 O IIEPI TOY £TEDANOY AOTOS. 

roupyeiv: moXAd Ôù ra dôbvara ouvébaivev. Evo à &x in 
dmépuv elç vos ebmépous perÂveyxe vèç rprmpapylac: rén 
oùv Th Géovra éylyvero. 

Kal phv xat xar” add roëro dEuéc elue émalvou ruyeiv, ên 
névra tù voudra mponpolunv roltelpara , dy” Ov da as 
xa tuuai, xal. Guvapes cuvébarvo tj nées Bécxavov dé, xe 
mixpôv, xaÙ xaxénûec obdEv dort roditeuua ÉuOv, oÙDE rarevirs 
oùdÈ this new dvéEov. Tadrd rolvuv H0oc Étev Ev ve roi 
xarè vnv mékuw mohicebpact xal év rois EXAnvixoïs paviooua. 
Oùre yhp év t9 méder vs mapà Tüv rouoluv yéprrac pu 
À Tà Tüv roX\Gv Olxara efAdunv - oùr’ év vois “EAAnvxoïs ch 
Poirrou Spa xal Thv Eevlav fydmnou, dvrt süiv xouvr nn 
rois “EXANOL ouupepévruv. 

Hyodpar rolvuv Aoundv elvat pot rep roû xnpÜyuaros elrsiv 
xal vév ebbuväiv, To yép ç vù dpioré ve Énparrov, xal dà 


remédier à ces abus, je transportai des pauvres sur les riches les frais 
de l’armement ; et par là tout se passa dans l’ordre. 

Je mérite donc des éloges pour avoir suivi constamment un système 
politique qui a procuré à l’État de la gloire, des honneurs et de ls 
puissance; pour n’avoir déshonoré mon administration par aucuné 
jalousie, aucun ressentiment, aucune malignité, par rien de honteux 
ni d'indigne de la république. Et ma conduite ne se démentit jamais; 
soit dans les affaires d'Athènes, soit dans celles de :a Grèce. Dans 
les affaires de la république, j’ai estimé les droits du peuple plus que 
la faveur des riches ; dans celles de la Grèce, j’ai préféré aux donsel 
à l'amitié de Philippe les intérêts de tous les Grecs. 

Il me reste, je crois, maintenant à parler de la proclamation et des 
comptes; car il me semble assez prouvé jusqu'ici que j'ai toujours 


DISCOURS SUR LA COURONKE. 181 


sk vunpapxlac 

dx rdv éxépeov 

de où ebxépous - 
sévrea oùv rù Béovra 
bpero. 

Kai pv eu d£tos 
tyév éxalvou 

si xatè roro aûté, 
la mpogpodunv 


Téna tù noktetpata toxûta, 


éd à Ga 


blu, nai ruaf, xal Evaiperc 


les armements-de-galères 
de ceux étant-sans-ressources 
vers ceux ayant-des-ressources ; 
donc toutes les choses nécessaires 
avaient-lieu. 
Et certes je suis digne 

d’obtenir de la louange 
aussi quant à cela même, 
que je préférais 
tous les systèmes-politiques tels, 
par-suite desquels en-roême-temps 
gloire, et honneurs, et forces 
arrivaient à la ville ; 
et mon système-politique 

n’est en rien envieux, 
et amer, et malveillant, 
ni bas, 
ni indigne de la ville. 

Je serai-vu donc 

ayant le même caractère 

et dans les systèmes-politiques 
touchant la ville, 

et dans ceux concernant-les-Grecs 
Car ni je n’ai choisi dans la ville 
les faveurs de-la-part des riches 
plutôt que les droits 

des nombreux ; 

ni dans les affaires Helléniques, 
je n'ai aimé les dons 

et l'amitié de Philippe, 

au-lieu des choses important 
en-commun à tous les Grecs. 

Je pense donc 

être restant à moi 

de parler sur la proclamation 

et les comptes. 

Car je crois 

ceci que et je faisais 

les meilleures choses, 

et que pendant tout le temps 


332 OTEPI TOY £TEGANOY AOTOS. 


rade ebvouc slul, xal mpélupos eù mouïv bus, fxavisc àx 
rüiv cipnuévev SeônAGabat por voutte. Kalror vk péyioré ye 
rüv nemoliteupévov xal merpxypévuv éuauri mapalelre , 
Ürokau6avev, tpürov pv épelñis vob nepl abroù rob mapavo- 
pou Xdyoue érodoüval pe deiv + etre, xàv pnôbv elme wep rüv 
Aoumüiv rokireuuéruv, époluc rap’ buüiv Éxdore Td ouvedt 
Énépye ot. 

Tüv pv oëv \ywv, oÙç obroc dvw xai xéru Staxuxüiv ÉMEYE 
nepl rüv rapayeypauuévuv véuev, oùte, ù robe Oeoûc, otouat 
Oui mavhdverv, oût” adrèc Aduvaunv ouvrévar Tobç moAodÇ a- 
rüv. AnAüe À cv épBhv 68dv nepl rüiv Otxalwv xAGopar. 

Tocoërou yhp dé Afyerv Ge oùx eiul Émeb0uvos, 8 vüv obtx 
molaxte GbaXle xal Sump(Çero, 660" Éravra rdv Blov Éret- 
Buvos elvar épooyé Gv À Stexeyelpixa À merokireuuar rap” 
bpiv + dv pévror ye êx Ac lôlac oùclac Émayyekämevos Gédoxæ 


bien servi la république, et que je ne cesse d’être zélé pour elle : 
j'omets néanmoins les plus importants de mes services, persuadé 
qu'il est tempe de répondre à ce qui concerne l'infraction des lois, et 
que, même en taisant le reste de mes actions politiques, j'aurai 
pour elles votre propre témoignage. 

Tous ces discours embrouillés et confus dont vous fatiguait Eschine 
en discutant les lois, étaient sans doute inintelligibles pour vous, et 
n'étaient pas moins obscurs pour moi-même : je vais me défendre 
par la simple équité, et en suivant la route la plus droite. 

Je suis si loin de me croire dispensé de rendre des comptes, comme 
le répétait si souvent cet imposteur, que j’avoue être comptable, 
tous les jours de ma vie, des deniers et des affaires d'Athènes, dont 
J'ai eu l'administration ; mais je soutiens que je ne le suis nullement 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


chi chox, ai xpédupos 
mouiv cb Vuäc, 
Belmotai 


R tüv moliteupétuy Aoxüv, 
dois td ouveddc 

éxépyev por 

tapè dote buüv. 
Oùrs pév oùv, quà tobc Beotc, 
dopm Uuic pavééverv 

tv Léyurs oÙç obTos 
daxvxv éves xai xétw 
Dee me tv vépuov 
mpayeypauséver ‘, 

os aûrèc héuvéunv 
Gunévas Toës modoùc attrav. 
dadétouon à 4x 

tir étv dpiv 

my vüv dcualeev. 

dés ap tvoourou Xéyeiv 

& oùx eipi Unebbuvos, 
Bots vüv 


123 
je suis bieuveillant, et porté-de-cœur 
à faire bien envers vous, 
avoir-été-montré 
par moi suffisamment 
d’après les choses ayant-été-dites. 
Cependant j’omets 
les plus grandes certes 
des choses ayant-été-administrées 
et ayant-été-faites par moi-même, 
présumant , d’abord 
falloir moi rendre de-suite 
les comptes 
sur la chose illégale même ; 
ensuite, même si je ne disrien 
sur les actions-politiques restant, 
néanmoins la connaissance 
exister pour moi 
près de chacun de vous. 
Ainsi ni, par les dieux, 
je ne pense vous comprendre 
les discours que celui-ci 
mélant en-haut et en-bas 
a dits sur les lois 
ayant-été-écrites-en-regard , 
ni #0i-même je ne pouvais 
comprendre la plupart d'eux. 
Mais je discourrai simplement 
selon la route droite 
sur les choses justes. 
Car je manque tant de dire 
que je ne suis pas comptable, 
ce que celui-ci tantôt 
disait-calomnieusement 
et déterminait souvent, 
que j'avoue être comptahle 
pendant toute la vie 
des choses que ou j'ai maniées 
ou j'ai administrées chez vous ; 
je dis cependant certes 
n'être comptable 


184 O IIEPI TOY ZTEŒANOT AOTOS 

ro Gfuw, obdeulav fuépav Éxebduvos elvxi nus duos, 
Aiogivm ; où5” dXXov oùdéva, oùd” àv rüv Evvéx épyoveun tk 
dv tôyn. Tic yép Eovt vdpros rooabeme &ôtxias xal puiouvipe- 
mlus perds, Gore rdv Gdvra vi vüiv idluv, xal morfours 
npäyue pudvôpunov xal pÜddwpor, Tic yéprroc mèv roots 
peiv, elç À vos cuxopdvras &yerv, xal roûrouc êrt rdc eüluvac 
&v Éôuxev épiorévar; oùdë efç Sfmou. Et 8£ pnowv obroc, ên- 
Eat, x&yd otép£e xal cuomnoouat. AAN oûx Æotiv, à de 
7AGnvaïor. AA obros cuxopavrüiv tt, êmt T6 Oeepixi re 
dv, émédwxa vù yphueta, émivesey adtév, qnoiv, À Boul 
Ünebduvoy dvra + où repl robruv ye obdevéc, Dv Érsbuvoc > 


SAN ê” of Enédwxe, & cuxopavra. AXE xal rerxoronds A6ûa» 


de ce que j'ai donné à la république de mon plein gré; entendez-vous, 
Eschine? Ni moi, ni aucun autre, pas même un des neuf archontes. 
En effet, lorsqu'un ciloyen généreux, exerçant sa libéralité envers 
VÉtat , lui a fait don d’une partie de ses biens, est-il une loi assez 
injuste, assez inhumaine, pour le frustrer de la reconnaissance qui lui 
est due, pour le livrer aux calomniateurs et le forcer à leur rendre 
compte de ce qu’il a donné? Non, il n’en est pas. Si l’accusateur dit 
qu’il en est une, qu’il la montre, je me rends et je me tais. Mais il 
n’en est aucune, Athéniens. Eschine cependant, me calomniant sœ 
les largesses que j'ai faites, lorsque j’administrais les deniers du théâtre, 
s’écrie : Le sénat le couronne lorsqu'il est comptable! 11 me couronne, 
calomniateur, pour les dons que j'ai faits, et non pour aucun emploi 


dont je sois comptable. Vous étiez chargé, dit-il encore, de la réparæ 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


cles fpépar 
on lux 
1 digue 


ix ri oboias Lôlas, 


d& roù auxcgévrac, 
mai Éstorévar roUToUuc 
di tx svôtvas 
à Buxey; 
oùdt ele Sou. 
na oùtôc gnst, 
11 

wi éqü otéplw 
xl cn; copas. 
Alé oùx Écniv, 
à édpes 'AËnvañor. 
Aa obtoc cuxopavrüv 
En inéaxa rà ppipata, 

té 


aucun jour . 
des choses que j’ai données 

au peuple 

de ma fortune particulière, 
ayant-promis : 

entends-tu, Eschine? 

ni aucun autre, 

pas méme s’il se trouvait étant 
quelqu’un des neuf archontes. 
Car quelle loi est pleine 
d’une si-grande injustice 

et inhumanité, 

en-sorte-de priver 

de la reconnaissance 

celui ayant-donné quelque chose 
des biens particuliers 

et ayant-fait une action 
bienfaisante et libérale, 

et de Le conduire 

vers les calomniateurs, 

et d’instituer ceux-ci 

pour les comptes 

des choses qu’il a données? 
pas une sans-doute. 

Mais si celui-ci dit, 

qu’il montre, 

et moi je me résignerai 

et je garderai-le-silence. 

Mais cela n’est pas, 

ô hommes Athéniens. 

Mais celui-ci calomniant 

que j'ai donné les sommes-d'arsent, 


* étant alors 


préposé aux fonds-du-théâtre, 

dit, le sénat 

a loué lui étant comptable ; 

uon certes sur aucune de ces choses 
dout j'étais comptable, 

mais sur celles que j'ai données, 

Ô calomniateur. 


136 O.HEPI TOY TEANOY AOFOZ. 
pnol. Kai did ye roro plie Emnvobn, Ect révmamilve êré- 
duxa , xal oùx Soykéunv. ‘O uèv yap onu dôuvür el 
tüv éferagdvruv nposôsivar” f À Gupek yépiroç xai émalvou 
btxala vuygdverv écti Aubrep taûr” Éypayev 60 mapt éuoë. - 
Ori 5’ obtw Taüca où pôvov êv vois vépuois , dAXR xel dv vois 
fpuerépoic HOecuv Gpuoret, Éyd fqdlux roXay0ev Salé. Ip 
rov pv yap Navoudñs orparnyüiv, ép” oÙc dnd rüv ile 
nposiro, moldxt dorepévurat bp’ bpüv * 810” Er rèç donièæe 
Atôtoc Buxe, xai mél Xaplônuoc, éovapavoüvro- ct .b— 
root Neomtékeuos, moXAGv fpyuv émiorérnc &v, ip” ciné 
Buwxe, recipmra. Exéthov yèp àv eln voUrd ya, ctrcéi rivd dpxèv 
dpyovre À Gdévae r% re 5ù Éœurod à rhv dpxhv LÀ ifiorar 
À rüiv dobévrev, dvel où xouiouctar yépuw, edOüvas ‘bpéêm. 


tion des murs. Aussi méritais-je des éloges pour avoir fourni les &è 
penses de mes propres deniers , sans les porter au compte de la répo- 
blique. Un compte, il est vrai, demande un examen et une révision; 
mais un présent mérite de la reconnaissance et des éloges :'et voib 
le motif du décret de Ctésiphon. 

11 m’est facile de prouver, par plusieurs exemples , que ces prin- 
cipes sont vrais, et fondés aussi bien sur vos lois que sur vos cou 
tumes. Vous avez couronné plus d’une fois le général Nausiclès, pour 
ses libéralités envers l’État. Diotime et Charidème ont reçu tous deux 
des couronnes pour avoir fourni des boucliers. Néoptolème que voici, 
préposé à des ouvrages publics, reçut le même honneur, pour ce 
qu’il dépensa de son bien. Il serait triste en effet qu'un citoyen, 
dans l'exercice et à cause de sa charge, ne püt faire aucun don à 
PÉtat; ou qu’au lieu d’obtenir la reconnaissance qu'il mérite , il eût 
à subir des comptes. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 137 


ral oùx XoyKéunv. 
‘0 uèv yüp Loyiouds 
mpocdeïtas edbuvGv 
x tüv ééeracévrtwv * 
À d dupe ot: ixaéa Tuyxdverv 
Léprroc mai énalvou. 
Liômep 63 
bpaÿe tadra mepi no. 

"Evo 0t delEuo fables 
Soayôev Be Taûra 
énotat crue, 
où pévov év toïç vépLotg, 
a vai év tot H0eouv ApETÉpOLG. 
Hpürov pèv yèp 

fie CTparnyav 

si ivurrar ROXAGXLE ÜRÔ VLGV, 

À ol rpoeïro 
End rüv Léiwv 
dkra, ôte Auériproc 
Luxe rèç &onidas, 
x rdv Xapiônpoc, 

EpavoÜvTo * 

Éta cütooi Neontédepec, 
à motémne Épywv xoNGv, 
Vence 
ni os énéèuxe. 
Toïro yäp &v eln oxéthév ye, 
d Au étécta 
56 épyont viva épyv 
#2 iv dpiv 


tôv dobévrtwy, 
Ari toÿ xopioucfat yépiv. 


Mais tu étais aussi 
réparateur-des-murs, dit-il. 

Et j'ai-été-loué avec-raison certes 
pour cela, que j’ai-donné 

les sommes ayant-été-dépensées, 
et n’ai pas tenu-compte. 

Car le compte 

a-besoin de rectifications 

et de ceux devant-examiner; 
mais le don est juste(digne)d’obtenir 
reconnaissance et éloge. 

C’est pourquoi celui-ci 

a écrit ces choses sur moi. 

Mais moi je me montrerai facilement 
par-beaucoup-d’endroitsque ces cho- 
ont-été-déterminées ainsi, [ses 
non seulement dans les lois, 
mais encore dans les coutumes nôtres 
D'abord en-effet 
Nausiclès étant-général 
a-été-couronné souvent par vous, 
pour des choses qu’il avait abandon- 
de ses biens particuliers; ‘vées 
ensuite, parce-que Diotime 
donna les boucliers, 
et de-nouveau Charidème, 
ils ont-été-couronnés ; 
ensuite ce Néoptolème, fbreux, 
étant surveillant de travaux nom- 
a-été-honoré 
pour les choses qu’il a données. 

Car celu serait dur certes, 

si ou il ne sera-pas-permis 

à celui gérant quelque charge 
à-cause-de la charge 

de donner à la ville 

les biens de lui-même, 

ou s’il supportera des comptes 

des choses ayant-été-données, 
au-lieu du remporter de la gratitude, 


138 O IIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOE. 
“Ont roivuv rar” SXnôñ Aéyw, Aéye va dmpiouaré pot à 
roÿrous yepevnpéva, aürx Axôwv. Aëéye. 


VHDIZMA. 


« "Apxuv Anuôvixoç Duels, Bonëpouëivos Exrn per’ elxdèa, 
péun BouXñc xai Séuou, KaXAas Dpedpfre Elev, 8re doutt 
1% BouXñ no +5 Of orepavéiont Naucixhéa, rdv ênt ri 
8xhwv, &tt 'AGnvaluv érAT&v Gicythlwv Gvrwv év "Iuépy, x 
BonBoÜvrwv vois xarouxobov AGnvalwv rnv viisov, où Suvayé- 
vou Düuvos , roù ml 1%c ouxfoswc xexeuporovnpévou, êt 
robe xetuüvas rAebout xal piododorout sobc étre, Ex Ti 
lola obolas Édwxe, xa oùx elcémpate vbv diuov- xal éwyo 
pedcar rèv otépavov Atovuaiorc, rpaywdoïs xatvoïc. » 


ETEPON WHIZMA. 
« Eïxe KoXac Dpedpfroc, rpurévewr Xeyévruv BouXik 
pôun: ’Exadh Xupiônpos, 6 ét rüv muy, érroocadel sc 


Pour preuve de ce que j'avance, greffier, prenez les décrets qui 

furent portés alors, et faites-en lecture. Lisez 
DÉCRET. 

« Sous l’archonte Démonique de Phlyes, le vingt-six du mois Boédro- 
mion, Callias de Phréare, de l’avis du sénat et du peuple, a dit : Il a plu 
au sénat et au peuple de couronner Nausiclès, préfet d'armes, pour avoir 
entretenu à ses propres frais, sans en tenir compte au peuple, deux 
mille soldats que nous avions envoyés à Imbros pour protéger les 
Athéniens qui habitaient cette île, lorsque Philon , qui était chargé de 
l'administration des finances , a été empêché, par les temps orageux;, 
de joindre nos troupes et de leur donner la solde; la couronne se 
proclamée aux fêtes de Bacchus, le jour des tragédies nouvelles. » 


SECOND DÉCRET. 


« Après avoir oui le rapport des prytanes, prononçant par ordre 09 
sénat, Callias de Phréare a dit : Attendu que plusieurs de nos soldats 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 
‘On tolvur léyes tadra &Anôñ, 


Lire por à gmploperra 


fe rrrempéva roûrot, 


tùi pobocorou Tobç éniTAe, 
But Ex hs odoixc lôlas, 
ti oùx clçénpaës tv Eñuev* 
14 dvryoprboat 
dr oripavor 
Jevveiots , 
Paryiol 
tmolc, » 
ETEPON YWHISMA. 


Kaas Ppedpfioc Eine, 
Murivensv METOVTUNV 
répy Bourñe 

En Xapiènux, 


139 


Ainsi que je dis ces choses vraies, 
dis à moi les décrets 
ceux ayant-eu-lieu pour ceux-ci, 
ayant-pris eux. 
Dis. 


DÉCRET. 


« Démonique de-Phiyes 
étant-archonte, 
le sixième après la vingtaine 
de Boédromion, 
de l’avis du sénat et du peuple, 
Callias de-Phréare a dit, 
qu’il paratt-bon au sénat 
et au peuple 
de couronner Nausiclès, 
celui préposé pour les armes, 
par-ce-que deux-mille hoplites 
Athéniens étant dans Imbros 
et secourant 
ceux habitant Pile 
d'entre les Athéniens, 
Philon, celui ayant-été-élu 
pour l’administration, 
ne pouvant naviguer 
à-cause des orages 
et donner-la-solde aux hoplites, 
il a donné de sa fortune particulière, 
et n’a pas fait-payer le peuple; 
et de proclamer 
la couronne 
aux Dionysiaques, 

aux tragédiens 
nouveaux. » 


AUTRE DÉCRET. 


« Callias de-Phréare a dit, 
les prytanes parlant 
de} du sénat : 
Puisque Charidème, 


140 O HEPI TOT ZTEHANOY AOTOS. 
Zxheutve, xat Awüros, 6 ênt tv fæmémv, év +5 êm voù 
RoTauO An TO CTparurüv rivüv ad Tüv rokeuluv cu 
Aevbévrev, èx tov te dvahopatuv xafwrAtcuv robe ver- 
cxouç domiouv éxtaxooias * Ce004Oat tj BouXñ xa ri Om 
arepavioat Xapiônuov xal Auto ypuoû otepéve , xai dva- 
vopeücar Iavaônvalor, vois paeyéhotg &v ri yuvixéi dyün, x 
Auovuatots, tpaywdois xavoïs - thc Ôà dvayopeuceux Érin 
OEfivar Gecpobérac , mputévers , dymvobétac. » | 
Tobtuv Éxactos, Aicyivn, tac uèv dpxñc he Apxev raide 
vos 7v) ép’ oÙc d’ écrepavoüro, oùy breuuvos. Oüxouv oùd équ 
radra yhp diront Eorl por repli vüv abréiv voi Ado Onrot 
’Etéduxa, xal émaivoüpar dù raüra, oùx dv, &v émébuxa 
Émebbuvog - Fpyov , val Déduxé ye sbÔbvas Exelvev , oùy à 


ont été dépouillés dans le combat sur les bords du fleuve, et qu 
Charidème , général d'infanterie, envoyé à Salamine, et Diotime, gt 
néral de cavalerie, ont fourni de leur propre argent huit cents bou 
cliers aux jeunes soldats , il a plu au sénat et au peuple d’accordé 
à chacun de ces généraux une couronne d’or, et de la faire proch 
mer aux Panathénées solennelles, aux jeux publics et aux fêtes d 
Bacchus, le jour des tragédies nouvelles. Sont chargés du soin del 
proclamation les thesmothètes, les prytaues et les agonothètes. » 
Chacun d’eux , Eschine, comptable de la charge qu’il exerçait,® 
Vétait pas de l’action pour laquelle il était couronné : je ne l’éa 
donc pas davantage; car, dans une même cause, j'ai les mém 
droits que es autres, sans doute. J’ai donné de mes biens, et c’est pot 
cela que je reçois des éloges, mais je ne suis pas comptable de ce qt 
j'ai donné. J’exerçais une chars, et j'ai rendu compte de ma charg 
mais non pas, certes, de mes largesses. J'ai malversé, direz-vous: ! 


DISCOURS SUR LA COURONNE. tal 


vérATüv, 

ac elc Sadapive, 
106, 

vinnéuv, 

rtttT iv 

VTuY TivGv 
mokeplov 

(a él voÿ moceuoÿ, 
JAY TOÙG VEXVITXOUG 
atç aoniaiv 
rwpéteov 15wv 


dotc Tavabnvalnre 
Due yuuvixp, 
noiotç, 

ç xatvote® 

x dé, nputévec, 

a émiuexnbvar 
MEGEUG.» 

K toûtuv, Aloyivn, 


celui à-la-tête des hoplites, 
ayant-été-envoyé à Salamine, 
et Diotime, 
celui à-la-tête des cavaliers, 
les soldats 
ayant-été-dépouillés quelques-uns . 
par les ennemis 
dansle combat sur Les bords du fleuve 
out armé les jeunes-gens 
de huit-cents boucliers 
de leurs frais propres : 
avoir-paru-bon au sénat 
et au peuple 
de couronner Charidème 
et Diotime 
d’une couronne d’-or, 
et de proclamer 
aux grandes Panathénées 
dans le combat gymnique, 
et aux Dionysiaques, 
aux tragédiens nouveaux ; 
et les thesmothètes, les prytanes, 
les agonothètes prendre-soin 
de la proclamation. » 
Chacun de ceux-ci, Eschine, 
était comptable 
de la charge qu'il gérait, 
mais non comptable 
des choses pour lesquelles 
il était-couronné. 
Donc ni moi. 
Car les mêmes choses certes 
qu'aux autres 
sont justes pour moi 
sur les mêmes choses. 
J'ai donné, 
et je suis-loué pour ces choses, 
n'étant pas comptable 
des choses que j’ai données; 
je gérais, et j’ai donné certes 


142 O IEPI TOY ETEANOY AOTOË. 
iréduxe , và Alx. AXN dix Fpla* Elta Tapav , Êre que elch- 
yov of Aoyiorai, où xarnyépets ; 

“Iva rolvuv elôire Etre adrds obréç por waprupeï, &p oùc oùx 
UmebOuvos Av, Écrepavüolar, Aubdv évépvube <d Yréprauue Ékor 
ro ypapév mor. Os yap oùx éypébaro Toù mpobouletuars, 


roûrois à Gubxer cuxopavrüiv pavñoerar. Aëye. 


VHDIZMA. 

« Eni &pyovros Eètuxhéouc , Tluavehuüivos évérn émiôvre, 
quXñs npuraveuobons Oivniôo, Kmnoipüir Aewoévouc ‘Ave- 
gAbaTtog sÂmes - "EneuSh Anuocôévne Anpochévouc Ilauviebc ; 

|yevduevos émqelnrs nc Tüv reyüiv érioxeuñs, xal mpot- 
avalwas elç Tà Epya nd rc idlac oûolas tpla réluvra, êri- 


Buxe raüra ré Ou , xal él voù Gcmptxoë xaractalils, 


pourquoi ne m’accusiez-vous pas, vous qui étiez présent , quand je 
rendais mes comptes ? 

Pour vous convaincre, Athéniens, par son propre témoignage, que 
j'étais couronné pour des actions dont je n'étais pas comptable, on va 
prendre le décret porté en ma faveur, et le lire en entier. Par les arti- 
cles de ce décret qu'il u’attaque point, on verra ciairement ses im- 
postures par rapport à ceux qu'il attaque. Lisez, greffier. 

DÉCRET. 

« Sous l’archonte Euthyclès, le vingt-deux du mois Pyanepsion, 
pendant la présidence de la tribu OEnéide, Ctésiphon, fils de Léos 
thène, d’Anaphlyste, a dit : Attendu que Démosthène, fils de Démos- 
thène, de Péanée, chargé de la réparation des murs, a dépensé trois 
talents de son propre bien , dont il a fait présent au peuple, et que. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 143 


Exetvov, des comptes de ces choses, 

nédwxa, non de celles que j'ai dunnées, 
par Jupiter. 

Ea &dixwç* Mais j'ai géré injustement ; 

év, eh bien étant-présent, 

rai quand les vérificateurs-des-comptes 

M, introduisaient moi, 

répetc; tu ne m’accusais pas? 

aévuv elônte Donc pour-que vous sachiez 

; aûtTès maprupet Los quecelui-cimême est-témoinpourmoi 

ioôa d’avoir-été-couronné 

: pour des choses pour lesquelles 

IRe0Buvos, je n’étais pas comptable, 

: ro dhpioua 6kov lis le décret entier 

v pot, celui ayant-été-écrit pour moi, 
l'ayant-pris. 
Car par les choses que 

ÿuro il n'a pas accusées ‘ 

JouAeÜLaToc, du décret-préliminaire, 

& CUXOPAvTOV il sera-vu calomniant 

à Gomes. dans celles qu’il poursuit. 
Dis. 

YHDIEMA. DÉCRET. 


Eÿôuxdéous &pyovros. « Sous Euthyclès archonte, 
savebiüvos &mtévros, le neuvième de Pyanepsion décrois- 


vriôoc la tribu OEnéide [sant, 
10066» ayant-la-prytanie, : 

v Acwofévous Ctésiphon fils de Léosthène 
To Elnev” d'Anaphlyste a dit : 

Anuoobévns Puisque Démosthène 

vous Iarzvtebs, fils de Démosthène de-Péanée, 

4 ÉRpENTAS ayant-élé curateur , 
KEUTÇ TOV TELXOV, de la réparation des murs, 
avao us et ayant-dépensé-en-ajoutant 

ya pour les travaux 

avta trois talents 

Jofus lôtac, de sa fortune propre, 

rare T® Ce, a donné ces sommes au peuple, 


totubeis et que ayant-été-préposé 


144 O HNEPI TOY ZTEŒANOY AOTOS 
émédeoxe vois êx maoôiv tôiv puAüv ewprxoïs Exarbv pevi dk 
Ouolas deD640a T7 BouA xal ri Cp Toiv AGnvelev, érar 
vécut Anuocévnv Anuocôevouc Tlavaviéa, Gperñc Évexa xl 
xakoxzyalas Âe Éypuv Oturedeï év mavrl xapii etc vdv dan 
rôv AGnvalov , xal orepavüioat ypuaûÿ crtepdve , xal évayopir 
out rdv atéwavov êv té Bedrpw, Atovuotoig, tpaywôote xævoie" 
rüc JE Éveyopetoenc ÉrueAn Over Tov dywvobérnv. » 
Oùxoûv, À dv émédoxe, radr” éorlv Sv oùdiv où yéyppa”. 
à 52 wmriv À BouXh Geiv évrl robruv yevéodar mot, vaÿt’ él 
& Suoxerc. TD Aafeïv oùv rh Grôdueva éuchoyüv Évvouv ebat, 
+0 jépiv roëruv éroSoüvar rapavouuv ypéun ; O ÔÈ raprôm- 
pos dvipures, xa Beoïs éyôpès xal Béxavos Évruws, moïox T5 


dv en, mods Oeüiv; oùy 6 rornbros; 


chargé de l'administration des deniers du théâtre , il a ajouté, pour 
les sacrifices , cent mines à la somme tirée de toutes les tribns;ila 
plu au sénat et au peuple de faire l'éloge de Démosthène , à cause de 
sa vertu et de la bienfaisance qu'il a toujours eue pour le peuple 
d'Athènes, de lui décerner une couronne d’or, et de la faire proclamer 
au théâtre, aux tes de Bacchus , le jour des tragédies nouvelles. L8 
président des jeux est chargé du soin de la proclamation. » 

Vous le voyez, Eschine, vous vous taisez sur le don que j’ai fait at 
peuple, et vous vous récriez contre l'honneur dont le sénat le payt, 
vous avouez qne le bienfait est légilime ; et la reconnaissance, vous 
lattaquez comme illégale. Un méchant accompli, ennemi des dieux. 


rongé par l'envie, quel est-il? Juste ciel ! n'est-ce pas un tel homme? 


DISCOURS $UR LA COURONNE. 145 


optxoÙ, 
ixaTtdv pevüc 


toits 

Tv quAGv* 

à Bouxi 

Lp TOv A Gnvaiwr 
Anuoo0évnv 

6 Iaraviéæ, 

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cyabias 

‘Exev 

apÿ 

0v Tév 'AËnvatov, 
our 

guoë, 

rEÜaat TÔv oTÉpavOv 
pp; 

Ha 

XAVOTG* 


ovobétnv émueknômivar 


ÆÜGEUWG. » 

: Èv énédwra, 
L &ov 

at oUDÉv* 

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x & Gubxeug. 
>v Ov, 

Ta ÊtÊdpLEVE 
TARA 

ParoEv 

iVAL YAPIY TOUT; 
tu Av ein, 


,» 
 TAUTÔVNPOG, 
5 Oeotc 

2v06 ÔvTEG 3 
ro; ; 


pour les-fonds-du-théître, 

il a ajonté cent mines 

pour les sacrifices 

aux sommes destinées-aux-spectacles 
tirées de toutes les tribus : : 
avoir-paru-bon au sénat 

et au peuple des Athéniens 

de louer Démosthène 


fils de Démosthène de-Péanée, 


pour sa vertu , 
et la générosité 
qu’il persévere ayant 
dans toute occasion 
envers le peuple des Athéniens , 
et de le couronner 
d’une couronne d'-or, 
et de proclamer la couronne 
dans le théâtre, 
aux Dionysiaques, 
aux tragédiens nouveaux ; 
et l’agonothète prendre-soin 
de la proclamation. » 
Donc Les choses que j'ai données. 
sont celles desquelles 
toi tu n’as accusé aucune ; 
mais celles que le sénat dit 
falloir être à moi 
en-échange de celles-là, 
sont celles que tn poursuis. 
Avouant donc 
le avoir-reçu lessommes étant-données 
être légal, 
tu accuses de choses illégaies 
le avoir-rendu reconnaissance d’elle 1? 
Mais quel pourrait être, 
par les dieux, 
l’homme tout-à-fait-pervers, 
et ennemi des dieux 
et envieux réellement? 
n'est-ce pas celui tel? 


10 


146 O HEPI TOY ZTF&ANOY AOTOS. 

Ko uv, mepi voù y” év rü Oedtpw xnporrecôae, 1ù pv 
pupiduus puplouc xexnply0at rapaheine , xal ro moX AGE ax 
éorepavisodat rpérepov + GAS, mpèc Ov, obru oxauk El xal 
dvalofnros, Aîoylvn, Gt’ où Süvacbar Aoylousher rc vi uv 
oteqavoupéve rdv avov Éyer Éfhov & orépavoc, &rou àv dm 
Én0%, roù À rüv orepavobvrwv Évexe cuppépovro Ev tü@ Osdrpe 
yéyrerar vd xpuyua ; OÙ yhp éxoûsavrec Émavres ec xd Tousiv 
Ed vhv méAMv mporpérovra, xal robs émoMddvTuc rhv jap Hd 
Àov érouvobor rod otepavoupévou - Giômep Tov vôuov roÿrov À 
nôdis yéypaps. AËye à” adrév por rdv vépov Aebuiv. 

NOMOZ. 

« Ooovs orepuvoal rives téiv Guev , Thç dvayopeaes rüv 

otepdvev mouicôar àv abroïs Éxdorous voig idlouç Oruou, En 


ui vwas 6 Ouos 6 vüv ‘Aônvaluv À ñ BouXh oregavii 


Quant à la proclamation sur le théâtre, je ne dis point que milk 
couronnes y furent mille fois proclamées; que moi-même j'y fs 
couronné plusieurs fois auparavant. Mais, au nom des dieux, Eschine, 
êtes-vous assez dépourvu de seus pour ne pas comprendre que cehi 
qui reçoit la couronne acquiert la mème gloire, en quelque eudroit 
qu’on la proclame; que c’est pour l'intérêt de cenx qui la décernent, 
que la proclamation se fait sur le théâtre? Oui, sans donte, les audt 
teurs s’encouragent à bien servir la patrie, et on applaudit moins ah 
service qui mérite la récompense, qu’à la gratitude qui la donné 
C'est pourquoi la république a porté cette loi. Prenez et lisez la Wi 
même. 

LOI. 

« Si les bourgs décernent une couronne , elle doit être proclamés 

dans les bourgs; si c’est le preuple d'Athènes on le sénat qui la dé 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 147 


; 
3 xnpÜtrecôat 
2P; 

pèv vù pruplouc 
+ LUPLÉRLE, 

3ç Éotepavéofar 
pérepov 

: Bed, 

xèt 

NTOS, Aloxim, 
vacôar AoyisaoBar 
vos Êyet 
pavoupLÉVp 
'Hov, 

apône, 

Ya YÉYVETRL 
pp; 
TUUGÉDOVTOS 
VOUVTEV ; 
üp oÙ MxOUTAVTES 
rat 
iv eù vhv mé, 
ot 

dovrac Thv yäprv 
3.otépavoutLé vou" 
HAUTS 
Yrov TÔv vépov. 
n 
airôv, lafwv. 

NOMOS. 

, GTEPavOUCt 
&fpwv, 
noteïobat 


prbaes 
fvev 


poic lôlorg aùtoïs, 


Buos 6 Tüv 'AGnvalwv 


i 
tva * 


Et certes, 


du-moins sur le être-proclamé 
dans le théâtre, 


j'omets le dix-mille 
avoir-été-proclamés dix-mille-fois, 
et le moi-même avoir-été-couronné 
souvent précédemment ; 

mais, par les dieux, 

es-tu tellement maladroit 

et privé-de-sens, Eschine, 
au-point-de ne pouvoir réfléchir 
que la couronne a 
pour celui étant-couronné 

la même émulation, 

partout-où elle serait-proclamée, 
mais que la proclamation a-tieu 
dans le théâtre, 

pour l'intérêt 

de ceux couronnant? 

Car tous ceux ayant-entendu 

se tournent 

vers le faire hien envers la ville, 
et louent 

ceux rendant la reconnaissance 
plutôt que celui étant-conronné; 
c’est pourquoi la ville 

a écrit cette loi. 

Mais dis à moi 

la loi même, l'ayant prise. 


LOI. 


« Tous-ceux-que couronnent 
quelques-uns des bourgs, 
chacun faire 
les proclamations 
des couronnes 
dans les bourgs propres mêmes, 
à moins que le peuple des Athéniens 
on le sénat 
ne couronne quelques-uns 


148 O HEPI TOY YTEHANOY AOTOS. 


robrouç 0” ébeîvar êv vû Oedtpm Atovuoior dvæyopeieoln, : 

fAxobe, Aloyivn, roû vuou Xéyovros capüi - mhv éd 5 
va Ô duos À À Bouh} Ynpiontas; rourouc Sà dvryopeuétu, 

TE oùv, & rahairwpe , suxopavtels; ti Adyouc mArzEl; 
gaurèv oùx éXXeGootter nt robtorc; SAN où” aioyüvn, pm 
Sbenv ctgéywv, oùx &Gixrmaros obdevés, xat vdpous paetamoti 
rüv 9 dparpüv pépn, oc Shouç Blxatov À dvaywocxecle 
moïc Ye épunoxdar xaerk robe vopous dmpeïobat; *Erere & 
rotabra moudiv , Myers & Dei mpoçeïvar té Onuorux , dm 
avBpuivea éxdedwxdx xar uyypapnv, Elr’ oùx Éyovre À mpx 
Grev Ex tic ouyypapñc xowbiuevos * À Adyw Toùc Onuoruok 
SAN où vois Todypaot xal vois moktedpaot yivwoxouévou. Ke 
Boëc, Énra mal dBfnre évoudteuv, Gçrep dE Gun, & ox 
ti oc yéver mpôçeoriv , oùx émol. 


cerne , ellë pourra être proclamée sur le théâtre, aux fêtes de Ba 
chns. » 

Entendez-vous bien, Eschine , la loi qui dit clairement que la © 
ronne décernée par le sénat on par le peuple peut être proclamée s 
te théâtre, aux fêtes de Bacchus ? 

Pourquoi donc, malheureux imposteur, accumuler des mensong 
Pourquoi forger des fables ? Pourquoi ne pas courir à l’ellébore, po 
vous guérir de ces manies? Quoi! vous ne rougissez pas d’intenl 
par haine une accusation sans fondement! Vous n’avez pas hon! 
tantôt d’altérer, tantôt de tronquer des lois qu’il aurait fallu lire da 
leur intégrité, du moins à des juges qui ont fait serment de pronom 
suivant les lois! Puis, vous venez nous développer les qnalités 
doivent distinguer le vrai républicain : semblable à celui qui fait 
contrat pour l’exécution d’une statue, et qui en la recevant ne trot 
jemais les conditions remplies ; comme si le vrai républicain se fai 
connaître par des paroles et non par des actions. Ce n’est pas {0 
vous criez comme un furieux , vous vomissez , comme de dessus 
tomberean, des torrents d’injures, qui vous conviennent à vous eta 
vôtres plus qu’à moi. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 149 


160a roürouc 

Te Avovuoiotc. » 

» Aloxivn, 

» AÉyovToc caps" 
à Sñuos À à Boukà 
Étivas ; 

tu ÔÈ Toûtouc. 

à ToAaiTuwpE, 

%; 

< ÀGyous ; 
eGopiter: 

à toütots; 
cioxovn, 

xnv pbévou, 

x &dxT ATOS, 
zouDv VOHLOUS, 

è pépn 

v dixatov 

ueoar dXous, 
wpozôGt 

L'XATX TO VOLOUS ; 
Ü, notév Totata, 
Ea 

rÿ Enuorous, 
Edwrbs avôpiévra 
rpapiv, 

épevoc 

x & poney 
nreapis 
40TUXOÙG 

£vous 67, 

À npéypast 
olteupact. 

» bvopéuuv, 
muaèns, 


L7 
oo 

ET , 
VEX cp, nÙn Epoi. 


mais être-permis . 
de proclamer ceux-ci 
dans le théâtre aux Dionysiaques. : 
Entends-tu, Eschine, 
la loi disant clairement : 
excepté si le peuple ou le sénat 
décrète quelques-uns ? Û 
et qu’il proclame ceux-ci. 
Pourquoi donc, 6 malheureux, 
calomnies-tu ? 
pourquoi forges-tu des discours ? 
pourquoi ne traites-tu-par-lellébore 
toi-même pour ces choses ? 
mais n’as-tu-pas-honte, 
intentant un procès par haine, 
non pour aucun délit, 
et transformant des lois, 
et enlevant des parties 
de celles qu’il était juste 
être-lues-entières , 
du-moins à ceux ayant-juré 
devoir-voter selon les lois? 
Ensuite toi, faisant de telles choses, 
tu dis les qualités qu'il faut 
appartenir à l’ami-du-peuple, 
comme ayant-donné-à-faire une statue 
selon un contrat, 
ensuite [a recevant 
w’ayant pas les choses qu’il convenait 
d’après le contrat ; 
ou comme les amis-du-peuple 
étant-connus par la parole, 
mais non par les actions 
et les systèmes-politiques. 
Et tu cries, nommant, 
comme d’un tombereau, 
des choses qui-peuvent-être-diles 
et qui-ne-doivent-pas-être-dites, 
qui s'appliquent à toi 
et à la race tieune, non à moi. 


150 O nEPI TOY ETEANOY AOFOZ. 

Kabror xal roüro, & dvêpec Afnvaior. "Ey Aodoplar arr 
yoplas vobrw Gtapépaiv fryoëpan, 7 Thv pv xærnyoplas dôv- 
pur” Eye, Gv êv roïç vépois elolv af riumplar- rhv à Aok 
plav, Blagnac, de macé rhv abrôiv qÜouw vois dxopois sf | 
SXMov cuuBalve Aéyewv. OixoSouñoat 8à vob æpoyévouc fr 
rauri r dtxacToux Grelinga, oùx Tva suXMEavrss Cul 
radre dnd süv Üluv xaxüc rh répinre Mywuev ENOUD 
SAV Wa Eekéyyopev, édv nie ABucmecde 4 cuyxén rhv re 
Tadra rolvuv side Aioylvne oùdèv Frrov éoù , rouxsbay drii 
<00 xarnyopsiv sfero. Où pv où évraëda dharrov dy - 
xedç éoriv dne}Oiv. "Hôn d” êrt taüra mopeugopar, Tosdit® 
aûrèv épwrñoac. | 

Térepév cé r15, Aiolvn, rie mékeus éyOpév | À'éuév, eat 
PF ; éudv SAov Eee. Eîce, ob pv Av map’ époë dienv xark roù6 | 


Au reste, Athéniens, pour dire encore un mot, je pense que l'invet- 
tive est très-différente de l'accusation. L’accusation suppose des délits 
dont le châtiment est dans les lois : l’invective , des outrages et des 
injures que des ennemis se renvoient, suivant leur humeur. Aus; 
je crois que ces tribunaux ont été érigés par nos ancêtres, non peu” 
vous arracher à vos affaires el vous y réunir afin que nous pussionf 
devant vous nous accabler d’invectives, mais pour qu’il nous fôt po 
sible de convaincre par des preuves solides cekii qui aurait trabl 
l'État. Instruit de ces vérités aussi bien que moi, Eschine a misut 
aimé invectiver qu'accuser. Or, comme il ne scrait pas juste d’être en 
reste avec lui, même pour cet article, j'y reviendrai, après lui avoit 
fait cette seule question. ‘ 

Eschine, faut-il vous nommer l’enneri de la république ou le mién° 
Le mien , direz-vous, sans doute. Cependant, lorsque vons pegties, 


DISCOURS SUR LA COURONRE. 151 


Lx TOUTO, 
&'AGnvator. 
Yom Aoidoplav 
IN xarnyoplas Tor, 
uv xarnyopiav 
lxfuaTa, 
Hoplat 

moi vOpLOLG" 
otôoplav, 

Hax &, 

v gÜorv abT by, 
eu vois ÉYOpOIc 
est &XANAV. 

pa Gè 

Yévouc AuLGv 


four tauri ta GtaxoTipua, 


mes dus els cadre 
Biewv, 

xax®s 

; 

Snta, 

ÉgeéYXwUEv, 
VYxavN 

st 

v. 

; toivuy EiÔe TadTx 
rov Emo, 

ATEVELV 
LATNYOLELV. 

out Ôlxawtos 

Éxwy ÉXATTOY 
Ba. 

da CE ôn 

l 

5; aÜTÜV TOGOÛTOv. 
vi 

at, Aicxivn, 

Âc zékeux, À épuôv; 
uv. 


Cependant encore ceci, 
Ô hommes Athéniens. 
Moi je pense une invective 
différer d’une accusation par ceci, 
le l’accusation 
avoir des délits , 
dont les châtiments à 
sont dans les lois ; 
mais l’invective, 
des calomnies que, 
selon le naturel d’eux-mêmes, 
il arrive aux ennemis 
de dire sur les-uns-les-autres. 
Mais j'ai conçu 
les ancêtres de nous 
avoir-construit ces tribunaux, 
ïon afin-que : 
ayant-rassemblé vous dans eux 
au-sorlir des qffaires particulières, 
nous dissions méchamment 
les-uns-aux-autres [tes, 
les choses qui-ne-doivent-pas-être-di- 
mais afin-que nous démontrassions. 
si quelqu'un se-trouve 
ayant-fait-tort en quelque chose 
à la ville. 
Eschine donc sachant ces choses 
en rien moins que moi, 
a choisi d’invectiver 
au-lieu d’accuser. 
Cependant il n’est pas juste 
de s'en aller ayant moins 
pas méme ici. 
Mais je marcherai bientôt 
vers ces choses, 
ayant-interrogé lui autant. 

Lequel-des-deux quelqu'un 
dirait-il toi être, Eschine, 
Fennemi de la ville, ou le mien? 
il est évident que le mien, 


152 O HEPI TOY ZTEHANOY AO!OS. 
vépouc émép Troruv Aabeiv, elrep Aôlxouv, ETES , dv tate 


cûüvare, v raïç ypaqais, êv raïç SXAu xploeatv * ob à y 


uèv dûdos Emaor, vois vouois, Tù xpôvuw, TA mpoleouix, TS 
xexpiofar meplt mévruv moX\dxxe mpôrepov, t& undenwrote 
Etscy{Ovat unôèv us ddtxéiv (rÿ mode d À mAéov À Ékar- 
rov dvéyen Tüv ye Énpoola renpayuévev pereivar rh dEns ), | 
Éstadôa amnvenxas ; “Opa à robtuv pv doc A êpdc à 


TPOSTOUT. . 


3: 


2 & 'Eneèk roivuv À pév edoeËhs al Gixala Yipos Exact 5e- 
Beuxrar, det dE pue, 6x Éotxe, xuep où pihodoidopo dvra qÜoEts 
Six tac Oo toutou Blacpnmias elpnuévas, dvrl mov xel 
deudév , aûrk Tà dvayxa:drar’ eimeiv mept adrob, xut detgur sis 


dv xal tivwv fadles or dpyer vob xaxüiç Aéyeuv, xat Rdyue 


si j'étais coupable, me poursuivre devant les tribunaux où je rendaiÆ# 

mes comptes, devant ceux où j'étais accusé de crimes d’État, devan 
d’autres encore, vous avez gardé le silence : et lorsque tout conspir#” 
à me déclarer innocent, lois, temps écoulé, jour préfix, jugements 
antérieurs, administration reconnue irréprochable, services qui n# 
acquis à la patrie plus ou moins de gloire, c’est alors que vous m’atta— 
quez ? Prenez garde d’être réellement l'ennemi de la république, et 1€ 

mien seulement en apparence. 

Après vons avoir mis en état de porter un jugement religieux ef 
juste, je me vois forcé, malgré mon éloignement pour les invectives, 
de rendre à mon accusateur quelques vérités absolument nécessaires 
pour répondre à tant d’injures et de calomnies, et de faire connaltre 
“ caractère ct l’origine de cet homme, si prompt à médire, si hardi 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Elta, dunes pév, 

où 4 Auostv Stxnv 
Rap EpLod Ünèp Toûtwv 
4atà Tue vÉpLOUS, 

ënep Hüixouv, 


étais edOU vous, ÉvTaïc Ypapatc, 


taie AÂatc xpicestv 
00 À èyo uèv &6&os 
éraot, 

TE véuois, TG xpÔvE, 
ñ mpoleouig , 

Lo) texpiotio note 
pl mévrwv mpéTepoy, 
10 imbendnore ételeyx 0 Aves 
Bd buis pnôèv 
(véyen à rtf node 

À mhéov à Eercov 
Bérélvat rc d6Ens 


“Opa ph ÿ< 
btôpèc LV ToUTWY, 
PRO CE LS. 
Eruô rofvuv à pèv Vipos 
Gobie rai Gixaia 
etat raot, 
der à 1Li, Gi ÉoUXE, 
Mimep oùx vra qÜoet 
PAodofSopov, 
bà rè Plusgnpias 
Ürd roütou, 
Ends ep} ado, 
M roGv 


2 eèv, 

À vepeubrace adté, 
L'L277 

6 dv xai riveov 

Loyes odtwo paBicos 


ToÙ ya axe, 


153 


Eh bien, tu as omis, 

où il était possible de prendre justice 

de moi pour ces choses 

selon les lois, 

si-toutefois j’étais-coupable, |tions, 

dans les comptes, dans les accusz 

dans les autres jugements ; 

mais où j’éfais innocent 

par toutes choses, 

les lois, le temps, 

le jour préfix, 

le avoir-été-jugé souvent 

sur toutes choses précédernment, 

le jamais n’avoir-été-démontré 

faisant-tort à vous en rien 

(mais nécessité esf à la ville 

ou plus ou moins 

de participer à la gloire 

du-moins des choses ayant-été-faites 

publiquement), 

alors tu es-venu-à-ma-rencontre P 

Vois que tu ne sois pas 

en-vérité ennemi de ceux-ci, 

et ne feignes d’étre le mien. 
Puisque donc le suffrage 

religieux et juste 

a-été montré à tous, 

et qu’il faut moi, comme il énblé , 


. quoique n'étant pas par le naturel 


ami-de-l’invective, 

à-cause des calomnies 
ayant-été-dites par celui-ci, 
dire sur lui, 

en-échange de choses nombreuses 
et mensongères, 

les plus nécessaires mêmes, 
et montrer 

qui étant et de quels parents 
il commence ainsi facilement 
le parler méchamment, 


154 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS, 

rude draodper , ado slpnxbs à tlç oùx àv Éxvnce rüv uecplow 
évépurmuv güéyÉaoBat ; Et yap Aiaxds, ñ ‘Padauavêus , à M 
voc Av 6 xarnyopüv, SXAX ph omeppoñdyoc, meplrpiupa dyopie > 
EXeBpos ypauparets, oùx &v abrdv ofouar roradr’ eineiv, QE? 
àv obtwg éraybeis Adyous moploachat , éiensp &v TpayoÈt æœ 
Boëivza - & [%, xat “Hlu, xa perf! xal Tù vouara* xœÙ 
mél Eüveoiv xal [aiôelav émixahouevo, À Tk xakà xol Tà 
aioypà Gtayryvwoxeraer- tata ykp Smoubev fxoûer’ adroë LÉ— 
vovros. Lot dE dperic, à xa0apua, À rois oi tic mevoucioz à 
xah&v, à WA Torobrev , tés Giéyvwoic ; née AaGdvri, À Téie 
déuobévre ; moù 0 maidelas cot Oépuis pvnobivar; Àç Tov pv Dç 
aXr0üs reruynxdtwv oùd’ àv Eç étrot mepl abroù ThiobTov oùdév, 
SAXE xûv étépou Aéyovros épulpidaes * vois à droheuyleïot pév, 


dçnep oÛ, rposmotoumévors À” dx” avausbnoias, rù Tobç dxoûor 


à relever mes expressions , ui qui s’en est permis dont rougirait tout 
homme un peu raisonnable. En effet, si j'avais pour accusateur 
Éaque, ou Rhadamanthe, ou Minos, et non pas un artisan de mots, 
un suppôt de chicane, un misérable copiste, je ne crois pas qu'ils 
eussent jamais emprunté un tel langage, qu'ils se fussent écriés d’un 
ton aussi tragique : O terre, 6 soleil, 6 vertu, invoquant les lumiè- 
res acquises el naturelles qui nous font discerner le bien et le 
mal... car sans doute vous avez entendu ces paroles. Mais qu'avez- 
vous de commun avec la vertu, vous et les vôtres ? Connaissez-vous 
ce qui est bien ou ce qui est mal ? Où jauriez-vous connu? où f’au- 
iez-vous appris ? Quels droits avez-vous d’invoquer les talents acquis? 
Jeux qui les possèdent réellement ne sont pas Jes plus empressés à 
entrer gloire ; ils rougiraient si un autre les en félicitait. Mais celui 
qui en est dépourvu, comme vous , et qui, par stupidité, affecte de 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 155 


rai Grasépes rvèx Métous, 

dome adrès à 

Te Tv évipémev perpéwv 

où dv drvmoe ghéyE oder; 

Fi väp Alaxée, 

À Poddpavôve, À Mivus 
#6 xermyopüv, 

BAS pe} orcpuoyoc, 
be &vopäs, 

Opoc ypaupareds, 
“a Olopa aürèv 
dv etre TotaÜTta, 
où8E à &v roploucôur 
OU oitwç Émaxbets, 

BoGirz dçrep év rpayadig" 
D y, xl "Haue, xai 'Apeth! 
X@b à rotaüra" 
2 rév érixaAoULEVIV 

Gvesw rai ITuBelav, 
Frè xl d 


ve tà aloypà dtayryvdonstau 


Rtovere yap Sroubev 
RÜ où Xéyovroc caca. 
Ti à petouoia th dpethe 
SOÉ, © xétapua, 
Toëk oo; 
L Ts Btéyvwotc 
Ka)üv, À À Touobtuv; 
vtt KOPEV, 

À nos dEwÔÉvT ; 
Ro 6è Géue oo 

Uvnoôñivas nubelas ; 

LA pèv oùëè elc 

Tv Tarot ét de &ANOE 
&v efnor nepi aÿroù 

QU8Ev TotoUTov, 

&JA noi av épubpiécerev 
ëtépou déyovros* 

vote 8è &nodepheïot LÉv, 
Gerep où, npoçmnioupévos, ÀÈ 


et censure quelques paroles, 
ayant-dit lui-même des choses que 
lequel des hommes modérés 
n’aurait hésité à prononcer? 

Car si Éaque, 

ou Rhadamanthe, ou Minos 

était celui accusant, 

mais non un vil-parleur, 

un vieux-routier de place-publiqne, 
une peste de copiste, 

je ne crois pas lui 

avoir-dit de telles choses , 

ni avoir-apporté 

des mots tellement pesants, 

criant comine dans une tragédie : 

ô Terre , et Soleil, et Vertu! 

et les choses telles ; 

et de-nouveau invoquant 
l'intelligence et l’Instruction, 

par laquelle les belles choses 

et les laides sont-discernées ; 

car vous avez entendu sans-doute 
lui disant ces chnses. 

Mais quelle communauté avec la vertu 
est à toi, Ô scélérat, 

ou aux tiens ? 

ou quel discernement 

des choses belles, ou non telles? 
l'ayant pris d’où, 

ou comment en étant-devenu-digne ? 
mais où le droit esé-il à toi 

de faire-mention de l'instruction? 
laquelle pas méme un 

de ceux ayant-obtenu véritablemen 
n'aurait dit sur lui-même 

rien de tel, 

mais encore aurait rougi 

un autre disant ; 

mais à cenx ayant-été-dépour vus, 
comme toi, mais feignant 


156 O :1EPI TOY ZTEDANOT AOTOS. 
raç dAyeïy moueiv, Écuv Aéywoiv, où vd Soxeïv rotobroig Elvar nt- 
plc. ' 

Oùx éropüv D Sruyph nept aoû xal rüv oùûv eieiv, dmpés 
ro rowrou uvno0@. [lôrep” bç 6 marip oou Tpouns édoikeus 
rap 'EXrie, r@ mpès ro Onoelw Gôdoxovre ypépuare , poi— 
vixas rayelac Épeov xal EUdov; À Ge À pirnp ou rois pebmue— 
pivois yépois év Tü xholw, t@ mpèç té Kakauirn fput, ypr>— 
Evn, Tov xahdv évôpiévra xal Tpiræywvioriv dxpov Ellpel 
6e; SA mavres Touot vadra, xv éd ph éyu. AV & & 
roumpauAne Popuiwv, & Awvos roù Dpeagbiou GoUdos, &vÉoTn— 
GEv adthv dnd Taërns ris xaAñc Épyaoiaç; AAG, vh tèv Ace 
«al vobç Oeoëc , xvëi ui, mept où Ta mpochxovra Àéyuv, airo 
où mpocixovraç Éuauré ddEw mponpaodar Adyouc. Taüra pèw 


oùv édau * &n” adrüiv dE, Ov adrbc BeGlwxev, dpkopon. 


les avoir , ne fait que révolter ceux qui l’entendent, sans réussir 2 
passer pour ce qu’il veut. 

Ayant à parler de vous et des vôtres, Eschine, je n’appréhendeæ 
point de manquer de matière, tout mon embarras est de savoir pas” 
où commencer. Dirai-je d'abord comment votre père Tromès, les 
picds retenus dans des cntraves dè bois, servait, en qualité d’es- 
clave, Elpias, maître d'école auprès du temple de Thésée; ou com- 
ment votre mère , qui passait tous les jours à de nouveaux mariages 
dans un lieu suspect près du héros Calamite, éleva dans vous uns 
belle statue, un excellent acteur pour les troisièmes rôles? Mais tous 
le savent, et je n’ai nul besoin de le dire. Birai-je ensuite comment 
un certain Phormion , joueur de flûte , esclave de Dion de Phréare, 
la retira de cet honnête commerce? Mais, en vérité , je crains que de 
tels détails, qui sont dignes de vous, ne paraissent indignes de moi- 
Je les abandonne donc pour commencer l’histoire de sa vie, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 157 


brè àvarobnolac, 
aepteoti rà nowtv 
rod éxebovras &AYET, 
0 T oxetv elvat Toroûtotc. 
OÙ à aropov 
i Te {ph eireiv 
tpè ooù xal Tüv cüv, 
Imop& toù 
emo ü mporou. 
Tôtepe dc 6 narhp aou Tpôune 
BoGAeue rapè Ednig, 
19 Gvdioxovn ypépuata °5 
ÈS Tÿ Enceip, 
Etcov xolvixas nayeios 
wa Eblov 66: 
Rx À phrmp oov, 
APoÉM roïc yépOL 
Heônpeprvoïc 
Er 1% duoiy, 
15 mpèç 19 fpeot Kadapéra ‘7, 
ce 
Tv xaddv évépuévræ 
2 Expo TpTAYOVLOTAY ; 
Sè révres louot rade, 
x &v ëyd uñ Xéyo. 
Aè de Popuitav 
ô Tompailns, 
ô ne Aiwvog toù Dpexppiou, 
Eéomosv aûTAv 
ärd Tabrn TAs XO) PS ÉPYAOÏQ 3 
ü4, và Tôv Aix ‘ 
2 voùe Geoûc, 
bo fi, Xéyuv nepl cod 


XPorphotio Adyouce 
où Rpochrovras Épaut. 
és oÙv TaûTa" 
pas SE &no aÜTav, 
ëv Grès Beblexev. 


par stupidité, 
reste le faire 
ceux entendant souffrir, 
non le paraître être tels. 
Mais n’étant-pas-embarrassé 
sur ce qu’il faut dire 
sur toi et les tiens, 
je suis-embarrassé de quelle chose 
je ferai-mention la première. 
Est-ce que le père de toi Tromès 
était-esclave chez Elpias, 
celui enseignant les lettres 
près du temple-de-Thésée, 
ayant des entraves épaisses 
et du bois ? 
ou que la mère de toi, 
se servant des mariages 
quotidiens 
dans la maison-dé débauche, 
celle près du héros Calamite, 
éleva toi 
ja belle statue 
etle haut comédien-de-troisième-ordre! 
mais tous savent ces choses, 
même si je ne les dis pas. 
Mais que Phormion 
le joueur-de-flûte-sur-les-galères , 
Pesclave de Dion celui de-Phréare, 
retira elle 
de ce beau métier ? 
mais, par Jupiter 
et les dieux, 
je crains que, disant sur toi 
les choses convenant, 
moi-même je ne paraisse 
avoir-préféré des discours 
ne convenant pas à moi-même. 
Je laisserai donc ces choses; 
mais je commencerai par celles, 
que lui a-faites-dans-sa vie. 


158 O HIFPI TOY STE@ANOY AOTOE. 

Où hp dv Éruyev v, AN oc 8 Fiuos xarapärar. "Of 
qép more... &Jà Aéyu; x0Ë6 pv oùv xal mpénv Eu” Abnvaia 
rat ffrwp yÉyove * xul Sbo cuAA«BX mpobels, rdv pv Tatépa 
vel Tpéunros éroincev Arpdunrov, rhv ÔÈ pnrépx oeuvüx 
révu T'hauxob£av Gvépasev , Av "Euroucay &ravrec Tout xa- 
oupévnv, 8x Toû névra mouiv xx mécyetv ÉnhovéTe Taërnç th 
énuvupiac ruxobouv + rôle ykp &AXoBEv ; AAN épue oÛrux 
&xdpioros EÙ xal movnpèc pÜoer, er &ebdepos êx SobXou xal 
mAoc1oç Ex mTwyoù Diù rourouol yeyovc , oÙx nu dpiv aÿ- 
role Égetc, SAAR xat poliouc saurov xurk rourwvl moktreën. 

Kai rep &v pév Ectl vç auprobirnonx ce dpa Ünèp rc 
réheuc slpnxev, dou * & © Énbp rüv ExOpüiv pavepüic reëelyn 
rpérruv, voûte évauvisu. Ts yo buüv oùx olde rdv mon 
puobévra Avripüivra , 8 émayyehauevos Diirry Tù vewpta 


Eschine, Ô Athéniens ! n’est pas né parmi ceux au rang desquels 
vous le voyez aujourd’hui, mais parmi ces misérables que le peuple 
abhorre. 11 n’y a pas longtemps , que dis-je ? il n’y a que deux jours 
qu'il est devenu tout-à-coup Athénien et orateur. Ajoutant deux “le 
labes au nom de son père, il i’appelle Atromète, au lieu de Tron.ès. 
Il décore sa mère du nom de Glaucothée ; personne n’ignore qu’on la 
nommait auparavant Empusa , sans doute à cause de ses complai- 
sances criminelles : autrement, en effet, lui eût-on donné ce beau 
nom? Tel est donc, Eschine, votre naturel ingrat et pervers, que d'es- 
clave devenu libre, d’indigent devenu riche par la faveur des Athé- 
niens, loin de leur témoigner votre reconnaissance , vous vous êtes 
vendu pour les trahir pendant votre administration. 

Je tairai les occasions dans lesquelles il est incertain qu’il ait parlé 
pour la république ; je rappellerai celles dans lesquelles il est évident 
qu’il agissait pour nos ennemis. Qui de vous ne connaît cet Antiphon, 
qui, chassé de votre ville, avait promis à Philippe de hrûler vos arse 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


éxoinos pv tôv natépa 
Mphorcov évei Tpépnros, 
érpacz d Thavxodéav 

Ein vx 

So prépa, fv éxavres louor 
2dogémv "Eurovoavtt, 
bon ruyoësav 

tar The Émuovuplas 

dx 106 mous 

2 méoyuv révra 

aer yap AXoPev ; ANS Bus 
dloërx éxépeoroc 


1K pobrmmaic ÉGTLV 

de dc dpmeev Urp TA rédELG" 
bouviaw de radre à 

tateiyôr çavepax 

Vtt Urip toy ÉyOp&v. 

Ti rep vus 

vin oiev 'Avrigüvta, 

Se émodnncbtévre, 
kiezyyedéquevoc Dudixx 


159 


Car il n’était pas 

de ceux dont ila obtenu d’étre, 
mais de ceux contrelesquels le peupl 
fait des imprécations. 
En effet, tard un-jour… je dis tard? 
hier donc et avant-hier 
il est-devenu en-même-temps 
Athénien et orateur ; 
et ayant-ajouté deux syllahes, 
il a fait son père 
Atromète au-lieu-de Tromès, 
et il a nommé Glaucothée 
tout-à-fait honorahlement 
sa mère, que tous savent 
étant-appelée Empusa, 
évidemment ayant-obtenu 
ce surnom 
par-suite du faire 
et souffrir toutes choses ; 
car d’où ailleurs? Mais cependant 
tu es tellement ingrat 
et pervers de nature, 
que étant-devenu par ceux-ci 
libre d’esclave 
et riche de pauvre, 
non-seulement tu n'as pas 
de reconnaissance pour eux, 
mais encore ayant-mis-à-cages 
toi-même , 
tu administres contre ceux-ci. 

Et je laisserai Les choses sur lesqueih « 
quelque doute est 
savoir qu'il a parlé pour la ville; 
mais je rappellerai celles que 
il a-été-démontré manifestement 
faisant pour les ennemis. 
Car qui de vous 

ne connait pas Antiphon, 

celui avant-été-chassé-nar-décret. 
qui ayant-promis à Philippe 


160 O ILEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 
dunphoe sù bpétepa , el Tv row PAGEv ; Év Anvers lu 
xexpupévo &v Tlerparet, xoÙ xaracmisavroc etc iv éonolm, 
Boüiv 6 Béoxavos obtoc xt xEx pays Ex Év Gruoxpatia Gent 
motd, rod AruynxôTac Tüv nokrév 66p{lwv, êm” oixias fa 
ôlçuv dveu mplouaros, ape0ivar émoince. Ka ei ph ñ Boul 
h LE 'Apelou méyou, <d rpüyua aictouévn, xai Tv bueripr 
Eyvorav év où GÉovrt cuu6e6mnuiav iSoüa , dmebirnce rov d- 
Opurov, xal cuXA«ÉodGE éraviyayev ds bu, éérpraot vb, 
totoros, xal + Gixnv dobvar GuadUs, ébemépmer” àv md wù 
geuvoXdyou rourout. Nüv d’ üueic oTrpsfldoavres œûrôv, de 
xtelvare , Ge Êder ye xxù ToUroy. 

Totyapobv elôuta Taüra à flouki ñ êE ’Apeiou mayou rot 
rôre menpayuéva, peuporonoivrev abrèv buüiv oûvxov btp 
vo fepoÿ roù év Aflw, nd Tic «brie dyvoiac, &p' Aer 


naux de marine, et s’était introduit dans Athènes ? Je le surpris au Pi: 
rée, et le fis comparaître devant le peuple. Le perfide Eschine, à forcs 
de s’emporter, de crier que J’exerçais des violences inouïes dans uné 
république , que j’outrageais des citoyens malheureux , que je forçais 
leurs maisons sans un décret'dn peuple, fit relâcher le coupable. Etsi 
le sénat de l’Aréopage , instruit du fait et de votre ignorance condan- 
nable en pareil cas, ne l’eût recherché pour se ressaisir de lui et l'a 
mencr devant vous, il vous aurait échappé, il aurait évité la rigueur 
des jugements, et jouirait de l'impunité, grâce aux .déclamations 
d’Eschine ; mais il subit la question, et fut puni de mort par vous, 
comme l’eût mérité aussi son défenseur. | 
Justement irrité d’une pareille conduite , le même sénat de l’Aréo- 
page voyant que, par un effet de cette imprudence qui vous fait si 
souvent négliger Putilité commune, vous aviez nommé Eschine pour 
plaider votre cause dans le temple de Délos; le sénat, dis-je, à qui 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 161 


/ 

à Üpétepa, 
Tv Hô ; 
x66V0s 
J0v Ev Ierpauct, 
TATAVTOE 
Wnaiav, 


JUaTOS, 


devoir-brûler 

les arsenaux-maritimes les vôtres, 
vint dans la ville? 

que moi ayant-pris 

s’étant-caché dans ie Pirée, 

et ayant-traduit 

dans assemblée, 

celui-ci l’envieux 

criant et vociférant 

que je fais des choses indignes 
dans une démocratie , 

outrageant ceux ayant-été malheureux 
des citoyens, 

allant dans les maisons 

sans décret, 


gebvar.Kaï ei ñ Boul fit avoir-été-relâché. Et si le sénat 


v 'Apeiou, 
vè rpäyua, 


: TAV éyvotav ÜpeTépav 


tav 
4 

168 vèv dvépurov, 
Jo0ou 

v dx duäs, 

àv éEñpnaoto, 

rù Soüvar éenv, 
179 

À Toù ceuvo}Gyou. 
ü 

vrss aÙtôv, 

€, 

xai Toütov. 

v à Box 
PRE, , 

rœ 

& TÔTE TOUT, 
RomMmovTwv aÜTov 


rc &yvoiac, 
Dé. 


celui de h colline de-Mars 
ayant-appris la chose, 

et ayant-vu l’imprudence vôtre 
étant-arrivée 

dans un moment ne convenant pas, 
n’eût recherché l’homme, 

et l'ayant-repris 

ne leût-ramené vers vous, 

un tel somme aurait-étéarraché, 

et ayant-esquivé le donner justice, 


aurait-été-renvoyé 

par celui-ci le magnifique-parleur. 
Mais vous alors 

ayant-torturé lui, à 


vous lavez tué, 

comme il fallait certes aussi celui-ci. 
‘En-conséquence le sénat 

celui de l’Aréopage, 

connaissant ces choses 

ayant-été-faites alors par celui-ci, 

vous ayant-élu lui 

syndic pour le temple 

celui dans Délos, 

par la mème imprudence, 


il 


162 O IIEPI TOY £TEDANOY AOTOS. 

RoAk rpoleoôe rôiv xouvüv , Gç mpoelhecôe xéxelvniv xal xuplas 
où npdyuaros Éromoute , vobrov mèv ed0be émnhace , x mpo- 
Sornv, Yneplôn Ôà Méyeuv mpocéraËe” xai tata nd Toù fu 
uo0 qépouca thv Vipov Érpabe + xai oùdeuia Ynipos AvÉOn r 
pLix pu Toûtu. 

Kot te radr’ &An0 Méyw, xédet pot vourwv vob éprupac 

MAPTYPES. 

« Maprupoëor Anpooféver érèp érévruv oïôe* Kakius Ja 
vues, Zhvuv duels, KAëwv DaXnpeôs, Anpévixos Maprôu 
vioç, dre vo Oiuou Tori yeiporoviouvros Aicyivnv oévètun 
ünèp voù lepoë voù év AAw eiç robs ’Auptxtiovac, auveëpei- 
cuvtec fueïc Explvauev “Yeplônv Etov elvar p&A)ov ümip vie 
nôheu Aëyeiv * xal drecréAn “Yneplônc. » 

Oùxobv êce, vobtou pLéAAovros Aéyetv, dméhugev ds f 
BouAñ , xat ER étépy , tôre xal mpoëdrav elvar xal xa- 
xdvouv Üuiv érépnvev. Ev uv colvuv cobro roro mrolreuut 


vous aviez abandonné celte affaire, le rejeta comme traître, et char 
gea Hypéride de parler à sa place. Le sénat prit les suffrages sur l'au- 
tel, et ce méchant homme n’en eut pas un seul. 

Pour preuve de ce que je dis, greffier, citez les témoins. 

TÉMOINS. 

« Callias de Sunium, Zénon de Phiyes, Cléon de Phalère, Démoni- 
que de Marathon rendent témoignage à Démosthène, et attestent,au 
nom de leurs collègues, que, lorsque Eschine fut député par le peuple 
au conseil des Amphictyons, pour soutenir ses droits au temple de 
Délos, le sénat de l’Aréopage a jugé Hypéride plus digne de parler en 
faveur de la république. Et Hypéride a été chargé de cette mission. » 

Lors donc qu’Eschine, chargé de parler pour le peuple, fut rejeté 
et remplacé par un autre, il fut déclaré par là traître à la patrie, et 
mal intentionné pour Athènes. Voilà donc de la part de cet audacieux 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 163 


wtsoûe 

nv@v, 

æoûe éxelvnv 
G 

MYHATOS, 
iAaoe toùtov, 


Yreplôn Aéyev* 
ta 

Aipov no toù Buuoë” 
bigos ivéxôn 

pÿ. 

"o TaÙro aAn0n, 


G TOÜTWV. 
PTYPES. 


upoÿat 

np énévrwv* 

neûç, Zñvwy Dluebs, 
TA 

apaBuveoc, 

) ROTÈ 

vos Aioxévnv 

2 où Lepou 


ATUOVAS, 
ouvres 
replènv 
&kiov 

che node" 
5 aneotdAN. » 
, 

vroç Aéyeuv, 
Aacev aûrév, 
Ev étépy, 
pmvey 


[M 
» butv. 
uv oiteupa 


par laquelle vous abandonnez 
de nombreuses des chosescommunes, 
dès-que et vous eûtes choisi celui-là 
et l’eûtes-fait 
maître de l’affaire, 
aussitôt il rejeta celui-ci, 
comme traître, 
et enjoignit à Hypéride de parler ; 
et il fit ces choses 
apportant le suffrage de l’autel; 
et pasun suffrage ne fut-apporté 
pour celui-ci l’impur. 

Et que je dis ces choses vraies, 
appelle à moi 
les témoins d'elles. 


TÉMOINS. 


« Ceux-ci rendent-témoignage 
à Démosthène pour tous : 
Cailias de-Sunium , Zénon de-Phlyes, 
Cléon de-Phalère, | 
Démonique de-Marathon, 
que le peuple un-jour 
ayant-lu Eschine 
syndic pour le temple 
celui dans Délos 
vers les Amphictyons, 
nous ayant-siégé-ensemble, 
nous avons jugé Hypéride 
être plutôt digne 
de parler pour la ville; 
et Hypéride a-été-envoyé. » 

Donc lorsque, 
celui-ci devant parler, 
le sénat a rejeté lui, 
et a enjoint à un autre, 
alors aussi il a manifesté 
dui être traître 
et malveillant pour vous. 
Donc un acte-politique 


164 O IIEPI TOY £TEHANOY AOTOZ. 
roû vexviou robrou, éuotév ye (où yép;) oc éuoë xurnyopi* 
Érepnv Où dvapuuvioxeode. 

Ore yèp Iütwva Durros Éreue rdv Butévruov, xal rap 
roy abro cuuudyev mévruv ouvéreuds mpéobex , üx à 
aioxüvm roriouv rhv mov xal delEwv aôtxoUoav, rôre éy ph 
+5 Iüduvt Gpacuvouévw, xal moXG féovre xa0” Gui, de: 
Elta, 009 Onexwpnca, AV dvastc évreimov, xal sù the mr 
eu ixaua oùyt rpobdwxa , SAN dbixoüvex Dilumov éEraeyts 
pavepéis , oËruç dçte robç éxeivou cupudyouc abrobc évioraué- 
vous éuooyeïv + obroc Sà cuvnywmvitero, xal ravavrla éuapripe 
9 masplèe, xal rare peudn. 

Kat oùx dréypn raüra: AA xat may perà Taÿd” Üorepn, 
Avabive Tü xaraoxômw cuvubv sl rhv Opacuwvos oixlav Ekfgbs.* 


Kabcor Gçciç ri Ümro vüv rokeitwv meupÜévTt pLôvOS préve ouvisi 


un trait semblable à ceux dont il m’accuse ; en voici encore un autre. 

Quand Philippe envoya Python le Byzantin et avec lui les député 
de tous ses alliés, dans le @essein de vous confondre et d'exposer v® 
torts, je ne cédai pas à l’éloquence impétueuse de Python, quis 
répandait en invectives contre vous, je ne lui laissai pas le champ 
libre; mais je me levai, je pris la parole, je défendis avec ardeur ls 
droits de ma patrie, et je prouvai si évidemment les torts de Phi- 
lippe, que ses alliés eux-mêmes 8e levèrent et en convinrent avec moi. 
© pour Eschine, il secondait Python, il déposait contre vous et contre 
la vérite. 

Ce n’est pas tout : on l’a surpris peu de temps après, se rendant 
chez Thrason avec l’espion Anaxine. Mais peut-on conférer tête à fête 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 165 


mwéou, 
Gpotéy ye 


po 
0e SÈ Etepov. 
krnos Érepe 
Utvriov, 

: mpéobeic 

Fév ovuuéywv 


àv môkv 
xi Oeltewv 


do, 
a 
XOUVOLÉVE, 


ve adroëc éxrlvou 
ôpohoyetv 
ruvigeto, 


natpiôs, 

ëñ. 

rk énéyon" 

y 

radte, 

y 

tatacr 6m 7° 
Opésw0s. 
Fuvfet 


afev 
ra pLôvo; LÔvy, 


de ce jeune-téméraire, 

celui-ci tel esf semblable certes 
(car ne l'est-il pas?) 

à ceux dont il accuse moi ; 
mais rappelez-vous un autre. 

Car lorsque Philippe envoya 
Python le Byzantin, 
et envoya-avec lui des députés 
de-la-part de tous les alliés 
de lui-même, 
comme devant-faire la ville 
étre dans la honte, et devant montrer 
elle agissant-injustement, 
moi alors je ne cédai pas, 
ni re me-retirai pas 
devant Python étant-audacieux, 
et se répandant nombreux 
contre vous , 
mais n'étant-levé je répondis, 
et je ne trahis pas 
les droits de la ville, 
mais je démontrai manifestement 
Philippe agissant-injustement , 
tellement que 
les alliés mêmes de celui-là 
se levant avouer ; 
mais celui-cicombattait-avec Python, 
et rendait-témoignage 
des choses contraires à la patrie, 
et celles-là fausses. 

Et ces choses ne suffisaient pas ; 
mais encore de-nouveau 
plus-tard après celles-là, 

il fut-pris allant-avec 

Anaxine l’espion 

dans la maison de Thrason. 
Cependant quiconque se réunissait 
à celui ayant-été-envoyé 

par les ennemis 

et conversait seul avec seul, 


166 O HEPI TOY ©TEANOT AOTOEZ, 

xai éxnvoloyeïro, obroc abrèc Gnñipxe T7 qéoui ReTÉTN 9 

xal mouuoc r% watplôr. | 
Kat En vaut” 4707 Aéye, xd pos vob vol pépapes- 


MAPTYPESZ. 


« Toéônuos Kéwvoc, Yrapiône KaXAaloypou , Naduryos 
Atopévrou, uaprupoüst Anuocôévet, xal éreopécavro êrl tv 
ocparnyäv elôévar Aloyivnv ‘Arpoprirou Koex(ènv ouvepés- 
vov vuxrèe elc Tv Gpdawvos olxiav , xal xorweloyoëqevor Ave. 
Evo, 8 éxplôn elvar xardoxomog rapà Dilero. Abrn éxe- 
Sdônouv ai papruplar êrt Nixtou , “ExarouBæigvos <pfta 
lotauévou. » 
Mupla volvuv Érep” etreïv Ex mepl «broë, rapalaire, x0l 
Rp oÛreo Tux are oÂXE dv éyd vüv Éce coûrev Éyous difer 
y obros xar” éxalvouc Tobc ppôvouc roïc pub EXO 20 Éanprtim 
duol S” érnpedteov «6péôn - SAN’ où viderat vaûr wap” buiv de 
xpu65 pvéunv, où0 fv xpocixev épyiv * SAÈ Brduixare, D 


avec l’espion des ennemis , sans être soi-même naturellement espiot 
et ennemi de la république ? 


Pour preuve que je dis vrai, greffier, citez les témoins. 
TÉMOINS. 


« Télédème, fils de Cléon, Hypéride, fils de Callèschre , Nicomeqté: 
fils de Diophante , après avoir déposé lenrs serments entre les mai 
des généraux , attestent, en faveur de Démosthène, qu'ils ont ‘1 
Eschine, fils d’Atromète, de Cothoce, se rendre la nuit chez Thras0hs 
et conférer avec Anazine, convaincu juridiquement d'être un espiot 
de Philippe. Ces témoignages ont été rendus sous l’archonte Niciss; 
lé troisième jour du mois Hécatombéon. » 

Il est, Athéniens, il est encore mille autres traits pareils que À 
pourrais rapporter, et que j'omets. Oui, je pourrais ajouter une inf 
aité d'actions qu'on lui vit faire alors pour servir vos ennemis CU 
pour me nuire. Mais vous oubliez ces actions , et ne garder pas tou! 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


ex arc drhigys 
aréraomec th pÜoe, 


Aou al apruplau 
lmstébnouv éri Nixiou, 
pr ExatopÉaüivoc 
leranévou. » 

Exev Toivuy six 


yo vüv &v Eqouut Ciitat 

En mod rottev, 

de oùtos cbpéôn 

xatà dxaivouc TOUS YPÉvOUS, 
Verperüv piv voïc éxôpole, 
ixrpuäteov 8ù lol” 

à tadra 

où tiferar rai Luiv 

dk avhunv àxp167 

où épriv fiv npoctixev 
aa Actoxats, 


celui-ci même se trouvait 
espion par la nature, 
et ennemi de la patrie. 
Et que je dis ces choses vraies, 


. appelle à moi les témoins d’elles. 


TÉMOINS. 


« Télédème jils de Cléon, 
Hypéride de Callèschre, 
Nicomaqne de Diophante, 
rendent-témoignage à Démosthène , 
et ont juré 
devant les généraux 
avoir-vu Eschine 
fls d’Atromète de-Cothoce 
se rendant de-nuit 
dans la maison de Thrason, 
et conversant avec Anaxine, 
qui a-été-jugé être un espion 
de-la-part de Philippe. 

Ces témoignages 
ont-été-donnés sous Nicias, 
le troisième d’Hécatombéon 
commençant. » 

Ayant donc à dire 
dix-mille autres choses sur lui, 
je les omets, 
et en-effet elles se trouvent 
ainsi en-quelque-façon ; 

moi maintenant j'aurais à montrer 
encore de nombreuses de ces choses, 
dans lesquelles celui-ci ærété-trouvé 
dans ces temps, 

servant les ennemis, 

et nuisant à moi ; 

mais ces choses 

ne sont-pas-placées chez vous 

en une mémoire exacte 

ni en la colère qu’il convenait ; 
mais vous avez donné, 


168 O HEPJI TOY ZTEDANOY AOTOËZ. 

ru qable, moXbv éfouclav ré Bouhoséve Tèv Aéyovcé 1 vin 
Guiv ouppepévruv ÜrooxekÇetv xal ouxopavreiv, rie êrt tk 
Rotdoplars Adovi xa ydprroç rd rs TéAemS qumpépoy dvra- 
taAurrdpevos. Auôrep füdv Éort xal Gopahéotepor del moi 
ÉxOpoïs dmnperobvrz prioBapveiv, À chu Ünèp buüiv EXGuevoy ti 
Etv nokrebechat. 

Ko vd pv di, mpè 1où moheueïv, pavepéx ouvaymviteqhe 
Poirrw, devèv pév, © y xel Oeol { nôic php 08 ;), xarû vis 
matpiôoc. Are D, ei Bobreole, dre aüt@ voùro. A rein 
qavepüc Hôn Tù mhoïx écestAnto, Xebféymooc émopleïro, ét 
Thy Arruwxcdhv émopeber” &vôpwroc , oûxér’ êv éuptcnrnoluo 
mpéyuara #v, EAN éverorhxer médeuoc, 8 ri pèv év rù T° 
Enpakev érip buüv 6 Bdcxavos obroct iauGeropéyoc, oùx ëv 
Eyor Seibur - 09” Éoruv oùre peïtov où” Éurrov déiproua oi 


la haine qu’elles méritent. Par un abus dangereux , vous permetlez 
à tout orateur de supplanter et de calomnier celui qui ne parle que 
pour vous, sacrifiant le bien de l’État au plaisir d’entendre débiter des 
injures, Aussi est-il toujours plis facile , et plus sûr en même temps, 
de se mettre à la solde de vos ennemis, que de suivre un système 
d'administration propre à faire votre bien. 

Avoir agi de conoert avec Philippe, même avant que la guerre flt 
déclarée, c’est un crime énorme, grands dieux! c'était agir contre la 
patrie : pardonnez-lui néanmoins, si vous le trouvez bon, pardonne 
lui cet attentat. Mais, lorsqu'on nous prenait ouvertement nos vais- 
seaux, qu'on ravageait la Chersonèse, que l'ennemi marchait contre 
Pattique, que ses projets n'étaient plus douteux, et qu’enfin la guerre 
était allumée, cet envieux compositeur de satires ne pourrait citer a0- 
cun service rendu pour lors à l’État. Non, on ne voit pas le moindre 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


kp, 

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Éev dnèp üuGv 


inopa, 
dÙte ÉAartov, 


169 


par une eertaine habitude mauvaise, 
une faculté grande 
à celui voulant surolanter 
et calomnier 
celui disant quelqu’une 
des choses important à vous, 
recevant-en-échange 
de l'intérêt de la ville 
le plaisir et le charme 
dans les invectives. 
C’est ponrquoi il est toujours 
plus-facile et plus-sûr 
de recevoir-un-salaire 
servant les ennemis - 
que d’administrer 
ayant-préféré le systèmo 
en-faveur de vous. 

Et certes 
le faire-des-efforts-avec Philippe 
avant le combattre, 
est affreux, 0 terre et dieux 
(car comment non ?), 
contre la patrie. 
Mais pardonnez, si vons voulez, 
pardonnez ceci à Ini. 
Mais après-que manifestement déjà 
les navires avaient-été-pillés , 
que k Chersonèse était-ravagée, 
que l’homme marchait 
contre l’Attique, 
que les affaires n'étaient plus 
dans une position sujette-à-doute, 
mais que la guerre était-présente, 
celui-ci Penvieux 
mangeur-d’iambes 
n’aurait pas à montrer 
ce qu’il a fait pour vous 
dans le {emps alors; 
ni aucun décret, 
ni plus-grand, ni plus-petit, 


170 O IEPI TOY ETESANOY AOTOE. 
Airxlvn mepl rüv ouppepévrev 1 mé. Ei 6 nor, vo 
Brbdro êv t@ ut Uoarr. "AN oùx Eotev oùdés. Kalror Buoiv 
adrbv dvdyen Bérepov , À amdèv roïc rpærrouévois br” Euod vér 
Épovr” éyradeïiv, ph ypégeiv Tapk Ta0’ Érepa, À vd Tvov éyépin 
cuppépov Enrobvra, Là péperv sic mécov Tù roûruv auelvu. 
Ap' oëv 009” Peyev, Gcnsp oùD Éypagev, fvlxe épyécacfial n 
Béor xaxdv duc ; oùx Av pv oùv elneïv étépe. Kai rà pèv du 
vai pépetv AdüvaD”, &e Éouxev, À OA, xal mouûiv obwoc Ravhavetr 
êv S émeterpyécaro, © dvdpec Aônvaor , rotobrov , 8 rio moi 
mepotépois éméônxe roc , mepl 06 rod moX ob évéwas Àôqou, 
cd rüv 'Appioséuv rüv Adxpuv Bury Géyare, de Guaorpi- 
dv Tan BEc + TÉ0 of rouoürév éoru+ rdûev ; moXXOù ve xai del 


décret utile qui porte le nom d’Eschine. S’il prétend qu'il en est 0! 
seul , qu'il le montre, je lui cède la tribune ; mais il n’en est aucun 
Cependant, il faut de deux choses l’une : ou qu’il n'ait pas porté de 
décrets contraires aux miens, parce qu’il ne trouvait rien à reprenift 
dans ce que je proposais, ou qu’il n’ait rien proposé de meilleur, parc 
qu’il cherchait les intérêts de Philippe. 

Mais, lorsqu'il était question de vous nuire, s’abstenait-il de parler; 
mme de proposer un décret ? Il occupait seul la tribune. La rép#” 
blique, peut-être, aurait pu souffrir ses perfidies obscures; il est, 
Athéniens, il est un crime éclatant qui a mis le comble à tous les 207 
tres, En vous débitant de longs discours, en vous rapportant les dé 
crets des Locriens d’Amphisse, il voulait étouffer la vérité; mais ÿ 


n’a pu réussir, il s'en faut bien. Non, Eschine, vous ne vos laver c 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 171 


mani où àvalesce 

toùce moddodc AGyOUS, 
&abuisv tà Séyuxtz 

tüv Axporv rov Aupiogéuv, 
dc dnotpéberv à dAndéc” 
céde oùx ot: Touurov: rébev ; 


n'est à Eschine 
sur les choses important à la vil} 
Mais s’il dit, 
qu’il montre maintenant 
dans l’eau mienne. 
Mais aucun n’est., 
Cependant nécessité est lui 
Pun-ou-l’autre des deux, 
ou, #ayant à reprocher rien 
aux choses étant-faites 
par moi alors, 
ne pas écrire d’autres choses 
contre celles-là, 
ou, cherchant 
l'intérêt des ennemis, 
ne pas apporter au milieu 
les choses meilleures que celles-là. 
Est-ce-que donc 
il ne parlait pas, 
comme il n’écrivait pas, 
quand il fallait faire 
quelque mal à vous ? 
I n’était pas possible certes 
à un autre de parler. 
Et la ville 
pouvait, comme il semble, 
encore supporter les autres choses, 
et celui-ci être-caché Les faisant. 
Mais il a-fait-en-outre, 
Ô hommes Athéniens, 
une chose telle, 
qui a mis le comble 
à toutes les précédentes, 
sur laquelle il a dépensé 
la plupart des discours, 
parcourant les décrets 
des Locriens les Amphissiens, 
comme devant-torturer le vrai; 
cela n'est pas tel; comment ? 
il s'en faut certes encore de beaucou::. 


172 O HIEPI TOY ETEDANOY AOTOE. 
Oùdéror” Env où réxei enpayulva our + oby obrw ok 
épetc. 

KoG S évavrlov buüv, © dvôpes 'Aônvaïor, robe Geobc 
Énavraç xl méous, co Thv xépav Éjouor rhv Arruxév, xeb 
rdv AméAkw rôv TbGrov , 8 matpéiôc arr rh TO - xal met 
xomar mäo robrois , el êv dAn6% rpdc Euäc elmoue , xal elmow 
ré” ed0bc êv r@ dép, 8te mpürov Eldov rourovt rdv puapov 
roûrou ToÙ mpéyuatoc émrépevov ( Éyvov yép , eddétoc Éyvev) , 
edruylav pot Bobvar xal cocnplav- et SE xpèç Éxôpav, à pÜdo— 
veuxlaç iôlas évex”, aitlav éméyu roùre Veudñ , mévruv süv 
d'yabov dvovntév pe motñoa. 

TE oùv radr” émépapet, xl Gerewdunv obtuol cpodpû ; 
Br xal ypaupar Éyuv dv rh Onuoclp xelueva, &E dv cadre” 
Emdel£e capôis, xut duc eldi Tà menpaypéva pvnmovebovracs 


jamais des iniquités que vous committes alors, et vos parotes n’y pour- 
ront suflire. 

J'invoque devant vous, Athéniens, les dieux et.les déesses tutélaires 
de l’Attique. Apollon Pythien , révéré par Athènes comme un de ses 
ancêtres; et si je vous dis aujourd'hui la vérité, si je vous l'ai dite 
alors, dès que je vis ce scélérat ourdir son intrigue (et je ne tardai pas, 
non je ne tardai pas à m’en apercevoir), je les supplie tous de m’ac- 
corder le salut et le bonheur ; mais, si la haine ou la rivalité me porte 
à l’accuser faussement , puissent ces mêmes dienx me priver de tout 
avantage! 

Pourquoi donc toutes ces imprécations et ces violents efforts? 
c’est, Athéniens, que, malgré le témoignage convaincant des registres 
publics et la vérité des faits encore présents à votre mémoire, je 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 17 


Oùdérore où éxvigg Jamais toi tu ne te laveras 

à RER payLÉVa des choses ayant-été-faites 

bus oavrÿ- ici par toi-même ; 

oùx dpeïc tu ne diras pas 

où xodlé. des choses tellement nombreuses. 
Las & évavrtov uaiv, Mais j’invoque en-face de vous, 

© évbpes 'AGnvaïot, Ô hommes Athéniens, 

Éxamag roi Geoùc tous les dieux 

2 sécu, et toutes les déesses, 

Lou Eyouar tous-ceux-qui habitent 

p Lépav hv 'Areuchv, le pays del’Attique, 


1i rôv A6 Tv [Iéôtov, et Apollon le Pythien, 

& lon xatpipoc rh réde 2° qui est paternel pour la ville; 

2) éxebyopu rot tobrote, et je prie tous ceux-ci, 
duiveaxou æpèc buis &An0%, si je dis à vous des choses vraies, 


ai Exov evôbe et si j'en ai dit aussitôt 

br Grpup Tôre, parmi le peuple alors, 

Se xpéirov eidov quand d’abord je vis 

Fouror] rèv prapèv celui-ci le scélérat 

Éntéurrov roÿrou 10ù =péyuaros louchant à cette affaire 

(vu rép, {car je Le connus, 

Eur tbée), je Le connus aussitôt), 

toinai pos de donner à moi 

Envyiav x currnpiav- réussite et salut ; 

AR éxéyeo ToËTy mais si j'intente à celui-ci 
Gkriav peu, une accusation fausse, 

*poc Exbpav en-vue de haine 

À bare quovuxias Wôiac, ou pour querelle particulière, 
tofoai Le vovntov de faire moi étant-sans-profit 
Rérruv tüv dyañév. de toutes les bonnes choses. 
Li obv Pourquoi donc 

Exfpaueus tadta, |. ai-je-dit-avec-imprécation ces choses 
val deracvéunv et me-suis-je-tendu ; 
Stuoi opolpéic tellement violemment ? 

br nai équv vpipnara parce-que et ayant des écrits 
tlpeva dv tp Gnpooi®, couchés dans le dépôt public, 
& ov d'après lesquels 

imôcikeo vadra capac, je montrerai ces choses clairement, 


vi C7 bus HvnpoveVovtas et sachant vous vous rappelant 
tÈ mexpaypévs, les choses ayant-été-faites, 


174 O IIEPI TOY ©STEDANOY AOFOS. 

éxeivo po6oduat , LA rüv elpyaouévuv adtÿ xaxüiv cc Me 
tuv ÜmoAnp0% + éxep mpôrepov ouvéôn, Eve Tobç Taharupox 
Duxéaç Émoinosv droËsdu, tv Veud debp’ ama-yelas. Tu 
hp &v 'Auplosn méhepov, à Êv elç Eddretav AGE DÜurrx, 
xet Ô0 8v fpéôn rüiv Apupueruvev fev, à Étavr dvérpeht 
rà tüv EXivuv rpdyuara, obrds éoriv 6 cuyratacweudon, 
xaÙ mévruv lc vip vüiv peyiotuv afruoç xaxüiv yeyevnuén. 
Kat vor” eb6bç éuoù Gtaaprupouévou xal Boüivcos Ev +7 Exit 
cla- « Ilokeuov elç vhv Atrxhv elçuyes, Aicxlvn, mékum 
Appueruovuxév » , oÙ uèv ëx mapaxAfoeux ouyxabuaver où 
Elwuv pe Myev- of 0 édabpatov , xal xevhv airiav ik ravir 
Éôpav émdyev pe Éekdp6avov adriÿ. “Hi D À qÜois, à 
8pes ABnvaïor, yéyove voûte rüiv mpoyuéruv, xal rivoc êua 


crains que vous ne jugiez Eschine incapable de si grands crimes 
comme il arriva lorsque , par ses faux rapports , il causa la ruine en- 
tière de la malheureuse Phocide. Cette guerre d’Amphisse , qui a ou- 
vert à Philippe les portes d'Élatée, et qui l’a mis à la tête des Gres 
amphictyoniques, événement d’où est enfin résultée la ruine de h 
Grèce, c’est lui qui l’a suscitée, lui, l’unique auteur de tous n08 
maux. Je ne manquai pourtant pas alors d'élever la voix , et de mX- 
crier en pleine assemblée : « Eschine, vous portez la guerre dans l'At 
tique, la guerre des amphictyons.» Mais les uns, convoqués pour k 
soutenir, me fermaient la bouche; les autres, dans leur surprise, me 
soupconnaient de lui intenter , par inimitié personnelle, une accuss- 
tion chimérique. Écoutez donc aujourd’hui, puisqu’alors on vous 
empèchait de l'entendre, écoutez quelle fut la nature, quel fut le bal 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 175 


soboïgas Éxéivo, je crains cela, 

#2 oùroc Uron0ÿ que celui-ci ne soit-présumé 
Dérruv tüv xaxGIv moindre que les maux | 
dprecuéver abri" ayant-été-faits par lui; 

Ext) ouvéôn npérepov, ce qui arriva précédemment, 
ire émoinoe quand il fit 

1x mamærbpouc Puaxéaz les malheureux Phocéens 
éxolécôar, avoir-été-perdus, | 

éxaprûag Seüpo va YeuËr. ayant-annoncé ici les choses fausses, 
Obros rép éotuv Car celui-ci est 
Lamearuoxevédac celui ayant-aidé:à-préparer 

th xûsuoy év ’Aupioon, la guerre sur Amphisse, 

à à Pouxxoc par laquelle Philippe 

Do de Elétun, vint dans Élatée, 

a dù dv fpéômn et par laquelle il fut-choisi 
Étui tüv 'Appttudvev, chef des Amphictyons, 

k éérpoye qui bouleversa 

éavra ra roéyuata tüv'EXivev, toutes les affaires des Grecs, 
Yremgévos lc vie étant-devenu un-seul hoinme 
no xévrwv xaxGV cause de tous les maux 

tin peyiteo. les plus grands. 

Kai rôte evbÙs Et alors aussitôt 

luoû Siapaprupouévou moi protestant-contre 

ti Boüvros év 1 éxxdnaig* et criant dans l'assemblée : 

« Ekéyers aokeuov * « Tu introduis la guerre 

de rv'Artociv, Aloyivn, dans l’Attique, Eschine, 
Mspov ’AUPIXTUOVIXOV, » la guerre Amphictyonique, » 
cl piv ouyrabnuevor les uns étant-assis-ensemble 
 tapax}ñotues par-suite-de convocation 

oùx chu pe Xéqeiv” ne laissaient pas moi parler ; 
ol & iavpazov, les autres s’étonnaient, 

aei rod 6avév ue éxéyuv 9 soupçonnaient moi intenter 
ditiav xeviv at une accusation vide à lui 
da tv Exôgav iètav. à-cause-de la haine particulièr €. 
Nüv di émotoate, Mais maintenant écoutez, 
à évôpe; Abnvaïo:, 6 hommes Atbéniens, 
lxndh éxwUOnte TÔT, puisque vous fûtes-empêchés alors, 
fu réyove À qÜow quelle a été la nature 
Tatev <üv RpayLÂTEr, de ces affaires, 


vai Évexa tévos et à-cause-de quoi 


176 O TIEPI TOY STEHANOY AOTOS. 

tata ouveoxeudoôn , xal mûic Émpéyôn , vÜv éxobaure, éxubl 
tre kw} GÔnTE + rat yap Eù Tpäyua ouvrebv Épeoe, ai pe- 
yaka boenñoeche npèe icropiav Tv xotvéiv, xal don dervoms 
nv &v r® Duirre, Osdoecle. 

Oùx Av Toù mpècs duäc roképou tépas où8’ araXayh Dr 
Mme, el ph Gnbuious xat Oerrulods ExOpobs mouioeu 5j 
moe GAÂd, xaimep GO xal xaxéi Tüv ocparryüiv ri 
buetépov rokeuobvruv ati , éuwç mn” adroÿ To modépou xd 
ra Anotüv pupla Éraoye xaxa. OÙre vo EEnpero vov êx Ti 
10pac yuyvomévwv oùdév, or” elenyero dv Édeir abri à 
oùr” év tf OahdTTn Tôre xpelrruv Üuüv, oùr’ eèc thv Arru 
EAMeïv Buvarde, pire Gerrahüv dxohoulcévrwv, pire Enbaiur 
dutévrev. Zuvééarve 8 adrÿ , T@ mokéuw xparobvr tax 


émorouçdimo” dues Éeréurere orparnyous (86 ap voùxo ft) 


de ces intrigues, et comment elles ont été exécutées. Vous y verrez un 
projet bien concerté, vous en tirerez des connaissances utiles sur 
l'histoire de ces temps-là, et vous apprendrez quelle était ta politique 
de Philippe. 

Pour se délivrer de la guerre que lui faisait Athènes , ce print 
n’avait d’autre moyen que de soulever contre elle Thèbes et la Thes 
salie. Quoique supérieur à vos généraux aussi malheureux que mal 
habiles, il avait à souffrir beaucoup de la guerre même et des courses 
des pirates. 11 ne pouvait ni faire entrer les productions des autres 
pays, ni faire sortir les siennes. Moius fort que vous sur mer, il n6 
lui était pas possible de passer dans l’Aftique , à moins que les Thes- 
saliens ne le suivissent, et que les Thébains ne lui livrassent passage. 
Quels que fussent vos généraux (je n’en dis rien ici), et quel que ft 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 177 


:véoôn, ces. choses ont-été-préparées-de-con 
‘On° et comment elles ont-été-faites ; [cert, 
€ et en-effet vous verrez 

lv.ed, une affaire ayant-été- concertée bien, 
le ueyéda et vous profiterez grandement 


pour la connaissance 
des choses communes, 
et vous contemplerez , 


] quelle habileté était 
». dans Philippe. 
kna))aY} Un terme ni une délivrance 
pès buës de la guerre contre vous 
w, n’était pas à Philippe, 
| s’il n'avait fait 
Jettakode Thébains et Thessaliens 
et ennemis-de la ville ; 


mais, quoique 
y rüv duetépov les généraux les vôtres 


drÿ faisant-Jla-guerre à lui 

ci, malheureusement et mal, 

vpia ax cependant il souffrait dix-mille maux 

>v aÜToÿ par la guerre même 

v. et les pirates. 

, Car ni aucune 

véxThç Xwpas des choses naissant du pays 
n'était-exportée, 
ni de celles dont il avait-besoin 
n’était-importée à hui; 


mais il était alors 
move th Gaaren, ni plus-fort que vous sur la mer, 


Getv ni capable de venir 
h dans l’Attique, 
&xo)ovfoévrwv, ni les Thessäliens ne le suivant, 
ÔttÉvTEY. ni les Thébains ne Le laissant-passer, 
rS, Mais il arrivait à lui, 
oXépuw vainquant dunes la guerre 
g les généraux 
pete étenéunete quels-qu'ils-fussent-que vous é:- 
(car je laisse [voyicz 


ceci Gu-inoins}), 


Los 


178 O IIEPI TOY TEd'ANOY AOTCE. 

aûr «7 quoer ro rérrou xt tüv Ünapyôvrwv Éxatépous, x 
madeiv. Et pv oùv rñc idlac Évexev Éxôpac , À robs Gerrakk, 

À voùs Onbalouc, auurellor Badlteiv p” ua , oùdEV’ dv yum 

mpocéEeiv aûté dv voüv * &v à Thc Sxelvwv xoivkc miz116 

Aabwv , fyepbv afpe07, fäov Thride rà ply Taepaxpolossh,. 
rà dù reloew. ‘TE oùv; émuyaipet (Oedouo0” &ç ed) mékun 
rotfoo rois Aupixrüoot xal mept +hv [uauiav rapayhv dk 
ap vob” ebbbe adrob bneAauBavev adroë Gefoscbar. El lv 
rolvuv robrov À rüv rap” Eauroë reurouévev epoumuéve à 
rüv éxelvou cupudyov elgnyoiré ic, Érdecbar rà mpäyus bi- 
pute xal robs Gnbalous xal roùç Perradoëc, xal mévraç qui 
Eeo@are àv d Aônvaios À, x map’ bpüv Tüv brevavriur Ê 


. 2 _ PA 
vodro moiüv, eürépug Afouv- Exep ouvéén. [lis oùv raùt 


le succès de ses armes, il se trouvait gêné par la position des lieux et 
les avantages réciproques des deux républiques. 11 faisait réflexion 
que, s’il conseillait aux Thessaliens et aux Thébains de marcher com 
tre vous par le seul motif d'une haine particulière, ils ne l'éconteraient 
pas; mais il espérait qu’en se faisant élire général, sous prétexte de 
défendre la cause commune, il pourrait plus aisément les persuader 
ou les tromper. Que fait-il donc? Admirez son adresse. II entreprend 
de susciter une guerre aux amphictyons, et de semer le trouble dan 
leurs assemblées, persuadé qu’ils auraient bientôt recours à lui. Ï 
sentait encore que, s’il employait l'entremise de quelqu'un des hiéro: 
mnémons députés par lui ou de quelqu’un de ses alliés, les Thessaliens 
et les Thébains, s’apercevant du piége, pourraient se tenir sur leur: 
gardes; mais qne, si l’avis partait d’un Athénien, d’un citoyen d'uné 
ville rivale, il cacheraïit aisément ses desseics, ce qui ne mat 
qua pas d'arriver. Cominent y parvint-il ? Il prend Eschine à Se 


, 


DISCOURS SUR LA COURONNE, 179 


._ d’éprouver-mal 
tÿ Toù Tomou par la nature même du liea 
PXÉVSwV et des ressources étant 
. aux-uns-et-aux-autres. 
rvurelBor Si donc il persuadait 
Adobe, htobc Onbaiov; ou aux Thessaliens, ou aux Thébains 
buäe, de marcher contre vous, 
KBpac L8iac, à-cause-de sa haine particulière, 
1x . il pensait personne 
Tv voüv are" ne devoir-appliquer l'esprit à lui ; 


mais si ayant-pris 
1ç xotvac ÉxEÉvVUwv les prétextes communs de ceux-là 


üv, il avait-été-choisi chef, 
il espérait plus-facilement 
xpoboeoôut, d’un côté devoir-tromper, 
». de l’autre devoir-persuader. 
çerpeï Quoi donc? il entreprend 
ç eù) (considérez comment bien) 
euov de faire une guerre 
boot aux amphictyons 
et du trouble 
AaÉav® parmi le conseil de-Pyles ; 
yap aûtoÙs car il présumait eux - 
où devoir-avoir-besoin de lui 
ira. aussitôt pour ces choses. 
vtt Si donc quelqu'un 
mp.ôvewv 74 ou des hiéromnémons 
rapà Éuvtoÿ étant-envoyés de-la-part-de lui-même 
tyuy Éxeivou ou des alliés de celui-là 
Hov, avait-conseillé cette guerre, 
:0)ç OnBxious il pensait et les Thébains 
ados et les Thessaliens 
d npäyuUT, devoir-soupçonner la chose, 
ENV ATTE TES et tous devoir-se-garder ; 
v toto mais si celui faisant cela 
était Athénien, 
Gv Ttüv évavriwv, et de-chez vous les adversaires, 
316$" devoir-être-caché aisément : 


l ce qui arriva. 
ce Taûta; Comment donc fit-il ces choses? 


180 O HiEPI TOY ETEANOT AOTOZ. 

éroince; pruootat rourovi. Oùdevès à mpoerddros, due, Tù 
pâyua, oùdë puharrovroc (Gçnep elw0e vù cuaüce rap utv 
yhyrecdar ) , mpoBAndels mulaydpas obroc, xal rouiv À rerrépeur 
Xetporovncdvruv abrôv, dvepffôn. Qc GÀ rd Ac moheux lopa 
Aabwv., dplxero ets tobs 'Aupixréovas, mavra TEAX &pel xl 
maplädv, émépauvev &p” oïc éutodôn. Ka dyouc ebxpoçém 
xal pÜbouc, É0ev ñ Kipfala ywpa xabiepoôn, ouvbel xal Buk- 
EM , évOpaorous érelpous Adywv xai rd mÉA OV où rpoopoul- 
vous, robs lepouvpovas, nelle Jmploucôat mepie}deiv rhv 76 
pav ; fiv oi piv ‘Appiooeic , opüiv abrüv oùcav , yeupyéi” 
Épaoav * oÙrog à rie lepas xwpas hriëro Elver, oddeiuv dxne 
rüv Aoxpüv énayôvruv uiv, où0” à vüv mpopaalterar ox se 


gages; celui-ci, sans que personne parmi nous, comme c’est a5æÆ 
Fordinaire, en craignit ou prévint les suites, avait été proposé pouf” 
pylagore, et élu par trois ou quatre factieux. Revètu de cette dignité » 
il ne se fut pas plutôt rendu à l’assemblée des amphictyons , qu'ou 
bliant et négligeant tout le reste, il ne s’occupa que de l’objet pour 

lequel il était payé. Par ses beaux discours débités avec emphase, par 
ses fables inventées pour faire croire que la campagne de Cirrhée était 
consacrée aux dieux, il trompa aisément les députés qui ne connais 
saient pas l’artifice de ses discours, et qui ne voyaient rien dans l'ave- 
nir ; il Jeur fit décider qu’on visiterait la campagne que les Locriers 
d’Amphisse cultivaient comme étant de leur domaine, et qu'il pré- 
tendait faire partie du terrain sacré. Les Locriens ne nous avaient 
Intenté aucun procès, ni aucune de ces poursuites qu’il invente pouf” 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


151 
il salarie celui-ci. 

Et personne, je pense, 
n’ayant-prévu la chose, 

ni ñne prenant-garde 

(comme les choses telles 
ont-coutume d’arriver chez vous), 
celui-ci ayant-été-proposé 
pylagore, 

et trois ou quatre 

ayant-élu lui, 

fut proclamé. 

Mais dès-que, ayant-reçu 

la dignité de la ville, 

il arriva chez les amphictyons, 
ayant-omis et ayant-négligé 
toutes les autres choses, 

il termina 

des choses pour lesquelles 

il avait-étésalarié. 

Et ayant-composé 

et ayant-débité 

des discours au-beau-visage 

et des fables, 

d’où le pays de-Cirrhée 
a-été-consacré, 

il persuade aux hiéremnémons, 
hommes inexpérimentés en discours 
et ne prévoyant pas 

la chose devant-être, 

de décréter 

de parcourir le pays, 

que les Amphissiens 

disaient cultiver 

étant d'eux mêmes; 

mais celui-ci accusait-en-disant 
être du pays sacré, 

les Locriens n’intentant à nous 
aucun procès, 

ni des choses que maintenant 
celui-ci prétexte, 


184 O fIEPI TOY £TE@ANOY AOTOS. 
eiipecav + n yap adrobs elçpépeuv xal Eévous rpéperv Egaev 
Seiv , xal Gruuobv vobç pa raürx mouobvras, À éxeivov aipeicbnt. 
TH dei rx moXAk Xéyewv; foéôn yhp x robruv fyembv: xd 
perd vaûr” ebbc 6 Duemos , Dévauv GuXAÉERG, xai rapeXlaN 
&ç ênt riv Kipéniav, épéüoôer ppécas rod xel Kupbalos 
xa Aoxpoïc, thv EAdretav xerahaubaver. Et pèv oùv ph ue- 
téyvucav eb06c, &ç vor’ etôov , of Enbaior , xt pre)” uin 
éyévovro, Genep xeruéphouc àv ray rob<o Td rpäyua els Ty 
kw cicémece. Nüv CE <ô y’ éEalpync Emécyov abrèv Exeivo, 
péliota uév, & dvèpeg AGmvaïor, Osüv rivdç ebvolæ npdç du, 
Etre pévros , xal 8oov xa6” Éva dvôpz, xal 1 êue. 

Ad SE por rh Coypata vabta, xat robe ypôvous , Êv oc Éxacra 
rémparar, Îv’ elônre, Axe mpépuara À puapa xequk 
tapéfaca arn Gixnv obx Éduxe. Adye por Tà Goyuura. 


sibles : il fallait, disaient-ils , contribuer ensemble, soudoyer des 
troupes, punir ceux qui contreviendraient, ou recourir à ce prince. 
Qu'est-il besoin d’en dire davantage? Il est élu général ; bientôt après 
il lève une armée, se met en marche comme pour aller à Cirrhée, 
laisse là et Cirrhéens et Locriens , tombe sur Élatée, s'empare de 
cette ville; et si les Thébains, aussitôt détrompés, ne s'étaient pas 
réunis à vous, tout l'effort de la guerre serait venu fondre sur Athè- 
nes avec la rapidité d'un torrent. Les Thébains arrétèrent tout à coup 
l’impétuosité de Philippe, par Ja faveur de quelque dieu, sans doute, 
mais aussi par ma politique , autant qu’il pouvait dépendre d’un set! 
homme. 

Greffier, montrez-nous les décrets des amphictyons, etla date de 
événements ; on verra combien de troubles a suscités cette tête im 
pure, sans être punie. Lisez les décrets des amphictyons. 


DISCOURS SUR LA COURONNE, 


jetv 
pépery 
“ÉVOUS, 


vrac TadTa, 
éoat. 


fev 


tù Tara 
ouXdéEac Gvapev, 
w 

Uppaiav, 

à éppSoôo 

16 xaù Aoxpoïc, 

a tv Ehatetov. 
1 On6ator, 

jo, 

av 


uerè füv, 
tù TpYULX 

els Thv rékiv 
ipéous. 
ot 


dv ré ys ÉEaipyne , 


D vôpec "Afnvaïot, 


buä 


xal G1à Êe, 

Tà Eva àvôpa. 
rate Tà Goyuata, 
Svouc, Év ots 
PAT, 


sata 


Aù papa Tapébaca 
env. 


: Ééyuara. 


185 


car ils disaient falloir 

ou eux contribuer 

et nourrir des étrangers, 

et punir 

ceux ne faisant pas ces choses, 
ou celui-là être-choisi. 

Pourquoi faut-il dire 

les choses nombreuses ? 

car il fut-choisi général 
par-suite-de ces choses; 

et aussitôt après elles 

Philippe, ayant-rassemblé des forces. 
et s’étant-avancé 

comme vers Cirrhée , 

ayant-dit de nombreux adieux 
et aux Cirrhéens et aux Locriens, 
prend Élatée. 

Si donc les Thébains, 

dès qu’ils virent cela, 
n’eussent-changé-de-sentiments 
aussitôt, 

et ne fussent-devenus avec nous, 


‘toute cette affaire 


serait tombée sur la ville 

comme un torrent-d’hiver . 

Mais ainsi ceux-là 

arrétèrent Jui soudainement du-moins, 

surtout, Ô hommes Athéniens, 

par la bienveillance envers vous 

de quelqu'un des dieux , 

ensuite cependant aussi par moi, 

etautant-quef/ esf en un-seul homme. 
Mais donne à moi ces décrets, 

et les dates, dans lesquelles 

chaque chose a-été-faite, 

afin-que vous voyiez 

combien-grandes affaires 

cette tête impure ayant-troublées 

n’a pas donné justice 

Dis à moi les décrets. 


186 O DEPI TOY XTEHANOY AOTOZ. 
AOTMA AMIKTYONON. 


« "Ent tepéuc KAetvæyépou , Éapivic Iudaluc, Édoks ms 
ruhaydpars, xai vois cuvédpois Tüiv Aupucrudvev, xai ri avé 
tüv Appueruoven - éxetÔ Aupioceïc Ér16alvouaiv Ent thy lspu 
LOpav, xal oneipousr, roi Booxpact xaravépouciv, éneeE* 
robs muAayopas xal rod ouvédoouc, xal orrfAats BuxhaGetv vob 
épouc, xat énerreiv vois Aupioceüot toù Aoëmoë ph émubalwur. 

ETEPON AOTMA. L 

«Ent tepéuwc Kheivayépou, éapivñc Iluhataç, ÉdoËe roc mu 
Aayéparg, al voie ouvédpois tüv Aupixtudvmv , xal ré xotvd 
riv 'Auoixrudvov * émetèn of 2€ À uoloons thv lepèv ycpav xe 
raveméuevot, Yewpyobcr, xat Bosxuact xaravémoust, 2€ 
xwAudpevor toüro mottv, év roïc TALK TapayevaueEvor, rh xow 


rsüv EAivey ouvédptov xexwAÜxaot per Bluc, vevaç dù we 


DÉCRET DES AMPHICTYONS. 


« Sous le prêtre Clinagore, dans l’assemblée du printemps tenue : 
Pyle, il a plu aux pylagores et aux membres du conseil général de‘ 
amphictyons, d'arrêter ce qui suit : Attendu que les Amphissiens # 
sont emparés du champ sacré, qu'ils l’ensemencent et y font patte 
leurs troupeaux, les pylagores et les autres membres du conseil 
rendront sur les lieux, poseront des limites, et défendront aux Am 
phissiens de les dépasser à l'avenir.» 

SECOND DÉCRET. 

« Sous le prêtre Clinagore, dans l’assemblée du printemps tenue À 
Pyle : Att adu que les Amphissiens se sont distribué les terres d9 
champ sacré, qu'ils les cultivent et y font paître leurs troupeaux; 
attendu qu'ils ont repoussé par la force des armes les membres d 
conseil général qui ont voulu mettre obstacle à leur impiété, qu'ils €" 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 187 


40TMA AMPIKTYONON. DÉCRET DES AMPHICTYUNS. 


En icoéws Ketvayépo, « Sous le prêtre Clinagore, 
Taias éapvñe, dans l’assemblée du-printemps, 
Be toïs mukayOpaic il a-paru-bon aux pylagores 
1 tie ouvéGpoLg et à ceux siégeant-avec 
tév App TuO ve, les amphictyons, 

2 Tÿ xo1vE et au commun 
Tv Appt TUO %o0v * des amphictyons : 
lentà 'Aupiooets puisque les Amphissiens 


Enbalvouarv éri chv xépav Lepév, entrent dans le terrain sacré, 
xl cmipoust, xal xatavéuovar et Le sèment, et le metlent-en-pâture 


fa ot, aux bestiaux, 
Ti TukryOpAS %a toÙç ouvéôpous les pylagores et ceux siéseant-ensemble 
or, y aller, 
D tv roc 6pouc et diviser les limites 
Ta, par des colonnes, 
tai éuxeiv roïs Augooeüar et interdire aux Amphissiens 
BA émbatvev d’y entrer 
0 Aotxoÿ. » dans le temps restant. » 
ETEPON AOTMA. AUTRE DÉCRET. 
a'Eni lipéux Kdetvayépou, « Sous le prètre Clinagore, 
Tualac éapvñe, dans l'assemblée du-printemps, 
Boëe roïs muAxyÉpatc il a-paru-bon aux pylagores 
xal tuts ouvéèpors et à ceux siégeant-avec 
tüv 'AUFIXTUOVEV, les amphictyons , 
al T@ xoiv® et au commun 
tüv ARELXTUOVEOV" des amphictyons : 
éxu2à ol &E Appioonc puisque ceux d’Amphisse 
aatavagépevor rhv opav lepév, s’étant-partagé le terrain sacré, 
TwpYOda, le cultivent, 
xal xatavépouar et le metteut-en-pâture 
Porxruaot, aux bestiaux, 


al xæ).UOpLEVOL TOLEÏV TOÛTO, et étant-empêchés de faire cela, 
xapryevpevor év toïs Gmdot,  étant-survenus en armes, 


bu Üuaot peta Pix ont empêché avec violence 
T auvéBgrov xotvèv l'assemblée commune 
à "EDhver, des Grecs, 


trpausarixaor Gi xal rivaç, et ont blessé auasi quelaues-Wns, 


188 O TEPI TOY ÉTEPANOY AOFOS. 


rerpaunatixaot, xal rdv ocparnyèv rdv fpnuévoy rüv ‘Au 
xruôvwv, Kérrupoy rèv ’À exdôe, npeceïour mpèc ii mov 
Maxsdôva, xal dbioüv Tv Bonôion x$ ve Améduv xal mis 
Aupurüootv, Étuxc ph mepuiôn nd rüv deb Auptacéun dw 
Oedv rAnpueloUmevov- xal Guére adrdv otparnybv œûroxpéroper 
wipoüvrat of EAAnves , où metéyovrec voù œuveëplou tüiv Augr= 
XTUOVOV, » 

Aéye Oh at robe xpévous êv oc var” éylyvero » eloi yhp «10° 
oÛc émuhayépnoev obros. Aéye. 


XPONOI. 

€ ’Apxov Mynottelônc | unvèc ‘Avôsornpuüvos Éxrz 22 
&exdrn. » 

Ad Ôn por rhv Émuorodtv, #v, Ge oùy bréxouov of Bnbaioes 

réurer mpàx robe êv Ilekomowow cuuuéyouc 6 Düurroc, M” 

cidre xai êx Taûrne oups Gvt Tv pv GANG rpépaoty TV 


ont blessé quelques-uns, entre autres Cottyphe d’Arcadie, général des 
amphictyons; les pylagores et leurs adjoints, avec tous les autres 
membres du conseil amphictyonique , ont arrêté qu’on enverrait de 
députés à Philippe, pour le prier de secourir Apollon et les amphic— 
tyons, de venger le dieu insulté par les impies Locriens, et pour lui 
faire savoir que les Grecs qui sont du conseil amphictyonique l'on 
choisi pour leur général et lui donnent plein pouvoir. » 

Lisez aussi la date des événements ; elle s’accorde avec le temps où 
Eschine fut pylagore. Lisez. 

DATE. 

« Sous l’archonte Mnésithide, leseizième jour du moisanthestérion. > 

Lisez-nous maintenant la lettre que Philippe écrivit à ses alliés 
dans le Péloponèse, quand les Thébains refusèrent de lui obéir. Vous 
verrez, Athéniens, qu’il caghait le vrai but de ses démarches, le pro- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 189 


22 th ctparnyè et le général 

tv fpnpévoy celui ayant-été-choisi 

ür Appextudte , des amphictyons, 

Kérrugoy rôv 'Apuéôa, Cottyphe l’Arcadien, 

xacbeoat de députer 

pk dv Duwnov rov Maxedéva, vers Philippe le Macédonien, 

sa éfoëv va Bonôñog et de demander qu’il secourût 

St Axa et Apollon 

x tole ’AupuxtÜociv, et les amphictyons , 

Tax pà repii3n afin qu’il ne négligeât pas 

dv xAnppedoupsvov le dieu étant-offensé 

ltd tôv &o£@v ‘Aupiocéuv. par les impies Amphissiens ; 

tai hôn où "Ednves, et de lui dire que les Grecs, 

d'ecéyovess toù ouveñpiou ceux participant à l'assemblée 
tv Apguxtuéver, des amphictyons, 

dpoüvees œÿrèv choisissent lui 

Eparrydv aüroxpétopa. » général absolu. » 

Are Là nai Dis déjà aussi 
toc xpévouc dv oïç les dates dans lesquelles 
Tara éyiyveto ces choses eurent-lieu ; 
dei np car elles sont celles 
æava OÙ pendant lesquelles 
oÙtac éxuayépnes. celui-ci fut-pylagore. 
te Dis. 

XPONOI. DATES. 

e Mmarbelèn: äpyav, « Muésithide étant-archonte, 
by ét dexéry le sixième au-dessus du dixième 
porrôs Avsotnpiüvos. » du mois Anthestérion. » 

dès dh por Tv émoTtozv Donne déjà à moi la lettre 
fr 6 DDuxroc réUTEL que Philippe envoie 
æpês Toùs cuué ous vers les alliés 
b Noorowice, dans le Péloponèse, 

& où Enbator comme les Thébains 

ox Uxhxouov, n’obéissaient pas, 

be dôñrs caps afin-que vous voyiez clairement 
mai dx vatrnç aussi d’après elle 

En éxsxpontero pèv qu’il cachait 

tv mpôpaaiv &kr0ÿ la raison vraie 


A spayuitu, des affaires, 


L 


199 O TIEPI TOY XTEDANOT AOFOE 


rpayuituv, rà taÿr” nl iv “EA\GSG xal vobc Onbaloug ai 
duc npérrev, dnexpümrero, xoivd ÔÈ xal roïc ‘Appærion 
Savra mouwiv mpoçemouïro. O Où rkç dpopukç Tabac x 
roc mpopdoets Tapasyv adri , obroc Av. Aéye. 


ETIIZTOAH OIAITITIOY. 


a Baouhedbe MaxeGdvuv Düunros Ichorovvnotov tüv à 
cuupayle vois Onpuoupyoïc xai voi cuvéôpois xal voie AA 
cupudyois rt, Xuiperv. 

« ’Exeôù Aoxpol, ci xahobuevor "OKéAar, xaroxobvres À 
Auplosn, rhnuehodowv eiç vd iepèv roù AxéAkwvoc où à 
Aekgoïg, at rhv iepèv ywpav, Épyduevor Le0” Sthwv, kenhatodn, 
Bothopat rôi 0eû5 ue0” buüiv Bondeïv, xal auévacat robç rapabal 
voyrds tt tüv Év évôpémog edoe6üiv. “Mere ouvavrire puerk rüv 
Erhuv ic vhv Duxlôa , Égovres Émiouriouèv fuepüv verrapé- 
xovra, voÿ Évecrüiros prvèe Adou, dc fueic dyouev, dx à 


jet de vous attaquer, vous, les Thébains et tous les Grecs, en même 
temps qu’il affectait de servir la cause commune, et de faire exécuter 
les décrets des amphictyons. L'homme qui fournissait ces prétextes et 
ces occasions au roi de Macédoine, c'était Eschine. Lisez. 


LETTRE DE PHILIPPE. 


« Philippe, roi de Macédoine, aux magistrats, aux conseillers et à 
tous les alliés du Péloponèse, salut. 

« Attendu que les Locriens-Ozoles qui habitent Amphisse profs 
nent le temple d’Apollon à Delphes, qu’ils ravagent, les armes à là 
main , le champ qui lui est consacré, j'ai résolu &e secourir le dieu 
conjointement avec vous, et de repousser par la force ceux qui osent 
violer ce qu’il y a de plus sacré parmi les hommes. Faites donc c& 
sorte que vous puissiez me joindre dans la Phocide, avec des armes 
ui des vivres pour quarante jours, au commencement du mois pro 
chain, que nous appelons Loüs, que les Athémiens appellent Rocdro- 


DISCOURS SUR LA COURONNE 


% spéreuv taëra 

ti 1h EéBa 

2 toù Enfalouc xaÙ buäc, 
mpocexousito GÈ noutv 

ravè 

ti défavra 

W ApportÜootv. 

OA may ar 
Traç Tç pop 

Mi tiç xpopéoute, fv obtoc. 
EU CR 


ENLSTOAH IAIMITIOY. 


Lee 
mio toëc Aou oupudxotc’* 
Ldoxownoteov 


W bs tÿ cvpyay(g, 
Lberv. 

“'Exuëà Aoxpol, 
dxaomevor "OYédet, 
troxoëvre dv 'Auplooy, 

DGLv 
dk tè lapdv toù A roXAw VOS 
10 dv AO, 
xl lm)atoüar 


toù privôs Aou éveotütos, 
6: tps Syouuv, 


91 


le faire ces choses 

contre la Grèce 

et les Thébains et vous, 
mais feignait de faire 

les choses communes 

et ayant-paru-bonnes 

aux amphictyons. 

Mais celui ayant-fourni à lui 
ces points-de-départ 

et prétextes, était celui-ci 
Dis. 


LETTRE DE PHILIPPE. 


« Philippe roi des Macédoniens 

aux bommes-publics 

et à ceux siégeant-ensemble 

et à tous les autres alliés 

des Péloponésiens 

ceux dans l'alliance, 

salut. 

« Puisque les Locriens, 

ceux étant-appelés Ozoles, 
habitant dans Amphisse, 
commettent-une-offense 

envers le temple d’Apollon 

celui dans Delphes, 

et ravagent 

le pays sacré, 

venant avec des armes 

je veax secourir le dien 

avec vous, et punir 

ceux transgressant quelqu’une 
desclioses saintes parmi les hommes. 
En-sorte-que venez-à-ma-rencontre 
avec les armes 

en la Phocide, 

ayant une nourriture 

de quarante jours , 

le mois de Loüs prochain, 

comme nous comptons, 


192 © IIEPI TOY ETEDANOY AOTOE. 

Aônvator, BonSpourüvos, ee 8È Kopivôtor, Ilavépou. Toi © 
cuvavrioact ravônuel ypnodwebx ouméobos , rois ë fuir Le 
retuévou, émiémuioic. Edruyeïre. » 

“Opad” Eve pebyer pv vhs idtag mpopaoec, els dè vhs Auger 
xrvovixde xerapebyes. Tic oûv 6 rata cuurapasxeudoac abris 
ris 6 Thç mpopdoers Tara ÉvOOÛS ; vle 6 vüiv xaxüv Tüv TE 
vnpévev pékiora afrio ; où obroc ; Mà volvuv Aéyere, à dvèps 
Aônvator, repuôvres, ds bp Évos totabra mémovdev À ‘EVè 
avôporou, Oùy 6p” évéc, SAN Éxd roÀGV xal ronpv rüv axe 
Enxdorou , © A xal Oeol + dv ete obrds cru, * Ev, el unôbv eblæ 
Endévee viAn0Ës eireiv déot, oùx àv éxvhoamue Éywye xorwd 
Sumhprov rdv perd radra drokwkétuv émévruv eireiv , dvûpel 


mion , et les Corinthiens Panemus. Nous prendrons conseil de cat 
qui se réuniront à nous avec toutes leurs forces, et nous puniron 
ceux qui n'auront pas répondu à notre appel. » 

Vous voyez comme iléludeles motifs particuliers, etse couvre du pré 
texte de la cause commune des amphictyons. Quel est donc l'homm! 
qui l’a secondé dans cette manœuvre, qui lui a fourni ces prétextes 
qui, enfin, a été la cause principale de tous nos inallieurs ? N'est-ce pâ 
ce traître? Ne dites donc plus, Athéniens, en vous promenant dans le 
places : Un seul homme a causé tousles malheurs de la Grèce. Non, € 
west pas un seul homune, mais une infnité d’hommes pervers, répan 
dus chez tous les peuples , j'en atteste la terre et le ciel. Eschineétai 
de ce nombre ; et même, s’il faut le dire sans détour, je ne crains pæ 
d’assurer qu'’ilest le fléau qui a enveloppé, dans la même ruine, ho 


mes, ville, républiques : car, c’est à celui qui a fourni le principe de 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


uüvos dé, 

to, 

» dé, 

vôto.. 

tÜa SE cuuBobdo:c 
avriouot 

4 

1 xemévots 


Mg 
Ts.» 

Ent pedyes Ev 
Hoexç Lôtas, 
yer àè 
ApXTUOVIKÉG. 


paoxevéoas ar 


Joùs 

te TpOpÉGEL ; 

Morta aitioc Tüv xaxüv 
EmpÉVUY ; 

%; 

rvv AÉYETE REPULÔVTES, 
s'AGnvato, 

Vèg nénovbe Totaita 
; véparrou. 

à Evôs, 

YA rai Oeoi, 

Av xai movnpüv, 

à Éxéotots" 

ç dotiv elç° 

lou eiretv ro Gnbès 
émra prdév, 

x &v dxvioauue Elmetv 
n'xovÈY GTÉVTOIV 
fu 

na, 

av, TÜr uw, 


195 
mais Boédromion , 

comme les Athéniens compéent, 

et Panemus, 

comme les Corinthiens. 

Ornous userons comme de conseillers 
de ceux étant-venus-à-la-rencontre 
en-masse, 

mais de ceux n'étant pas rangés 
près de nous, 

comme de condamnés-à-une-peine. 
“Joyez-heureux. » 
Vous voyez qu’il fuit 

les raisons particulières, 

mais se réfugie 

vers les raisons amphictyoniques. 
Qui est donc 

celui ayant-préparé-avec lui 

ces choses ? 

qui celui ayant-fourni 

ces prétextes ? 

qui celui le-plus cause des maux 
ceux ayant-eu-lieu ? 

n'est-ce pas celui-ci? 

Ainsi ne dites pas vous promenant, 
Ô hommes Athéniens, 

que la Grèce a souffert de telles choses 
par un-seul homme. 

Non par un-seul, 

mais, Ô terre et dieux, 

par de nombreux et pervers, i 
ceux chez chaque peuple; 

dont celui-ci est un ; 

lequel, s’il fallait moi dire le vrai 
n’ayant-pris-garde à rien, 
moi-certes je n’hésiterais pas à dire 
fléau commun de toutes les choses 
ayant-été-perdues . 

après ces événements, 

hommes, phaces, 

villes. , 
13 


194 © HEPI TOY ZTEHANOY AOTOE. 

Ruv, Tor , ren. “O yhp <d cripuz rapacywr, doux iv 
rüv QÜyTuv xaxüv aËrioc. “Ov Sxmc mort oùx sb6bc loss 
éxecrpdqres , Gauuatw- Av æo6 ti oxéroc, 6x Éouusv, ÉcTh 
rap” bpiv xpo rc SAnbelac. 

Zvu6é6rxe voivuv por, tüiv xarè vhç wætplôoc Toûrp #— 
mpryuévur épauéve, ele à roro évavrioduevac ar mem— 
Hreupar épiyüar- à roXAGv pèv Évex” elxôtws AXOUGETÉ UOU -æ 
péiota d Ert aisppév cru, © dvôpes Aünvaîn, st y pie 
à Éppa vüv nip Üubiv rover Éréueiva, bueis 8ù pr ro € 
Adyous adrüv dvékeode. 

“Opüv yhp Evo Onbalou, cyedov Où xai Ouc, xd sw à 
Diirrou ppovoivcuv xat Guephaouévuv ap” éxatépous, ê uw 
Fv duporépors pobepbv xal oulaxñc moe deduevo, rt rdv 
Dour ÉGv abrdveodar, rapopüvru xal dE xa0” Év quArc- 
romévou , Elc Éfüpav SÈ xal vd æposxpoterv &XfAo évolue 


maux qu’on doit les imputer tous. l’admire au reste qu’en le voyant 
vous n’ayez pas d’abord détourné les yeux; mais, sans doutes 
d’épaisses ténèbres vous dérobent l'aspect de la vérité. 

Les menées nuisibles de cet ennemi de l'État me conduisent natu 
rellement aux projets utiles que leur opposa mon zèle : vous devez 
m'écouter, Athéniens, pour plusieurs raisons, et surtout parce qu’il 
serait honteux qu’ayant soutenu pour vous les plus rudes travaux, j€ 
ne pusse vons engager à en supporter le récit. 

Comme je voyais que les Thébains, et presque vous-mêmes, séduit 
par les agents mercenairesque Philippe s'était ménagés dans ThèbeS 
et dans Athènes, vous fermiez les yeux sur l’objet le plus à craiudr@ 
pour vous, le plus digne de votre attention, sur l'accroissement de 3% 
graudeur, et que, sans être cn garde contre ses mauvais desseiuS 
vous étiez animés par des haines mutuelles toujours prêtes à éclater" > 





DISCOURS SUR LA COURONNE. 


19€ 


Car celui ayant-fourni la semence, 
celui-là était cause 

des maux étant-nés. 
Lequel ayant-vu une-fois 
je m'étonne comment 
vous ne vous détournâtes pas aussitôl ; 
si-ce-n’est-que, comme il semble, 
quelque obecurité grande 

est chez vous 

devant la vérité. 

Ainsi il est-arrivé à moi, 

ayant-touché 

les choses ayant-été-faites par celui-ci 
contre la patrie, 

d'en être-venu à celles que 

j'ai administrées moi-même 
m’opposant à celles-là ; 

lesquelles vous eutendrez de moi 
avec raison 

pour de nombreux motifs, 
maissurtout parce-qu’il est honteux, 
© hommes Athéniens, 

si moi j’ai supporté les actions 
destravaux pour vous, 

mais si vous ne supporterez pas 
les récits d’eux. 

Car moi voyant les Thébains, 

et presque aussi vous, 

sous ceux méditant 

les intérêts de Philippe 

et ayant<té-corrompus 

chez les-uns-ct-les-autres, 

négligeant et ne prenant-garde 

pas méme en une chose 

à ce qui était pour tous-deux 

redoutable et ayant-besoin 

d'une vigilance grande, 


D fr cv Puxxov adféveou, le laisser Philippes’accrottre, 


Egorras 2 érolquec elç Exôpav 
me où mpocupober SX oIc, 


et étant-disposés volontiers à la haine 
et su heurter les-uns-lesautres, 


196 O LIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOS. 

Éxovras, Étux roüro À yévorro , maparnpüiv Bterédour - oùx ri 

tac épaurod yvôune pévov rare cuupéperv ÉérokauBéwer, DD 
siôds xal Apioropüvra , xal mkv Eübouoy , révra cv ypé— 
vov Boulouévous rpätar tabrnv rhv poiav, xat repl rüv de 
modxis dvriléyovras Éautoïs , elç voù0’ éuoyvwpovouvras di 7 
oÙc où Küvrac uév, © xfvadoc, xokaxebwv rapnxokobbeg , T— 
Oveoruv à oôx aioddver xarnyopüiv. À yap rept Gnbaluv êm — 
myä éuol , éxelvev roXd Lao À no xarnyopeis, Tüv xpE— 
tepov À dyd Tabrnv Thv cuuuaylav oxasévrwv. 

"AMV éxeïce émaveuu , Sri rèv dv 'Auploon tékeuor ture s 
pv notfoavroc, cuurepavauévev Ôà rüv SAmv Tüv cuvepyw” 
aûri vhv mpèç robe Onbaiouc Etôpav, ouvéôn rdv Diurrew 
DOeiv ép Aus, oËrep Évexa rh mÉkeig obror œuvéxpouor: xœt 

* et ph mpolavécrnpey puxpôv, odD dvahabeïy abcobs &v uv — 
je travaillais sans cesse à prévenir une rupture ouverte. Et je n'étais 
pas convaincu d'après mes seules lumières qu’il importait de réanif 
es deux peuples. Je savais qu’Aristophon, et ensuite Eubule, s'étaient 
occupés, dans tous les temps, de ce projet d'alliance, toujours d'accord 
sur ce point, quoique souvent opposés sur les autres. Vous étiez pouf 
eux, Ô perfide, un flatteur assidu pendant leur vie, ct vous ne sentez pas 
que vous les décriez après leur mort : car tous les reproches que vous 
me faites an sujet de notre alliance avec Thèbes ne tombent pa$ 
aussi directement sur moi que sur eux, qui l'approuvèrent avant 
moi. 

Mais je reviens à mon sujet. Lorsque ce traître cut allumé la guerré 
d’Amphisse, lorsque ses complices eurent réussi à vous envenimef 
contre les Thébains, Philippe, et c'était là le but de lonrs intrigues » 


commençait à marcher contre nous; et si nous ne nous étions pa 
réveillés à temps, nous n’aurions pu même nous reconnaître, tant ils 





DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Traparnpév, 

to À YÉvorto* 
au6dvewv pévov 
voôuns Épavrod 
apÉpELv, 

x xal AproTopüvræ, 
1 Eÿ6ovlov, 

aug TÉVTa TÜv YpÜvov 
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RpOERAVÉ TENUE 

oùx dv hôuviômuev 
Tv abtobs* 


° 197 


je persévérais veillant, 
afin-que cela n’arrivât pas; 
ne présumant pas seulement 
d’après l'avis de moi-même 
ces choses être utiles, 

mais sachant et Aristophon, 
et de nouveau Eubule, 
voulant pendant tout le temps 
faire cette amitié, 

et souvent 

parlant-contre eux-mêmes 
sur les autres choses, 
toujours ayant-le-méme-avis 
pour cela ; 


” lesquels vivant 


toi flattant tu suivais, 
Ô astucieux, 
mais tu ne sens pas ; 
accusant eux étant-morts. 
Car tu dis-contre ceux-là, 
ceux ayant-approuvé 
avant que moi 
cette alliance, 
beaucoup plutôt que contre moi, 
les choses que tu reproches à moi 
au-sujet des Thébains. 

Mais je reviens là, 
que celui-ci ayant-fait 
la guerre dans Amphisse, 
et les autres 
ceux travaillant-avec lui 
ayant-mené-à-terme-ensemble 
Ja haine contre les Thébains, 
il arriva Philippe 
être-venu contre nous, 
à-cause de laquelle chose 
ceux-ci heurtaient-ensemble les villes; 
et si nous ne nous-étions-levés-avant 
quelque-peu , nous n’aurions pu 
recueillir nous-mêmes ; 


#1 


198 O HEPI TOY ©TEHbANOY AOTOS. 

nuev: obte uéyot rifôes mpoñyayo obror vd npäye. "Evolc 
Sn: Yon +2 7pùx Go, vourent Tüv fnpiopdrev éxo- 
cavzes xt sav droxpiseu, elec. 

Kai uot Léye vaura abeiv. 

WHDLEMA. 

« "Ex épgovroc “Hpoxütou, pnvèç Elapn6olëivos fer 
pivovroc, ouXi tpuraveuobonc "Epeyüntôoc, BouAñc xal orpa- 
rmyév pour” éxeûr Diuroc à ulv xarelinps née Tviv 
dotuyecrévev , nivdç À noplet, xepalalo dE, êrl Tv Arr 
raoacxeudèetar napayiyvecdat, map” obdèv fyobmevoc Täc fue- 
répas ouvirixac, xal vob Spxoug Aer émbdletas xa.vhv si 
pivrv , rapabaivev tac xowkc mioreuc * Gebdy bar Th BouF xal 
ro Op méurnev mpèç adrèv mpécbeu, orives abri Star 
tat, x mapaxahécouerv abrôv, pédote pv vhv pdç fui 
Suvorav Starnpeiv xat The ouvbxac- et Où un, mpès To Bar 


avaient poussé loin leurs manœuvres ! Vousallez voir par les décrets 
d'Athènes, et par les lettres de Philippe, les dispositions dans lesquel- 
les nous étions les uns envers les autres. 

Greffier, prenez ces pièces, et faites-en la lecture. 


DÉCRET. 


« Sous l’archonte Héropythe, le vingt-cinq du mois Élaphébolion, 
pendant la présidence de la tribu Érechthéide, de l’avis des sénateurs €! 
des généraux : altendu que Philippe a attaqué les villes de nos voiains, 
qu'il a pris les unes et pillé les autres ; enfin qu’au mépris de n05 
traités, il se dispose à marcher contre l’Attique, et qu’il cherelie à 
violer les serments et à rompre la paix contre la foi donnée, il a pl 
au sénat et an peuple de lui envoyer un hérant d'armes et des déquli* 
pour lui parler, et l'engager surtout à maintenir la concorde et 
traités : en cas de refus. ils le prieront de donner à la républiquel® 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 199 
Be réppu jusque tellement en-avant 
DOAYAYOY TÔ HPAYLE. ceux-ci avaient mené l'affaire. 
. & Mais Vous saurez 


les dispositions dans lesquelles 
Ta vous étiez déjà quant aux choses 
Xfhou, envers les-uns-les-autres, 
nes ayant-entendu 
Tv Ynptopétuv ces décrets 
dnoxpicewv. et réponses. 
ve Taüra pot Et lis ces pièces à moi 
‘les ayant-prises. 
WHIEMA. DÉCRET. 
‘Hporvlou àpyovtos, « Sous Héropythe archônte, 
ivèç "E)apnbolGvos le sixième du mois Élaphébolion 
Ks décroissant, 
BpexOntèos la tribu Érechthéide 
Von, ayant-la-prytanie, 
SouXñc de l'avis du sénat 
armyôv" et des généraux: 


büurnoc xateinpev puisque Philippe a pris 
rôle Tév &oruyetévewv, quelques villes des limitrophes, 


jé viva, et ravage quelques-unes, 
w dé, et en-résumé, 

svéketou napayiyveoüar 8e prépare à s'approcher 
ATtuxñv, vers l’Attique, 

06 rapa oùbèv estimant pour rien 

Mixac ApetÉDU, les conventions nôtres , 
MéXetar Xbeuv et se porte à rompre 

couç rai Thv elphvmv, les sérments et la paix , 
vov transgressant 

ttc xouvé* les assurances communes ; 


4 1% BouXÿ nat ri nu avoir-paru-bon au sénat et au peuple 
mpôc aûrèv npécéex, d'envoyer vers lui des députes, 


iadétovtos «dt lesquels converseront avec lui 
zxadécovotv adrév, et exhorteront lui, 

: Hèv Gtarnpetv surtout à conserver 

votav npès AUS la concorde envers nous : 
ouvbrxac" et les conventions ; 


, mais si non, 


200 O IIEPI TOY STEHANOY AOFOS. 


Aedcacfa Ooüvar xpôvov +% méder, xat Tac dvoyhç roroucbets 
uéypr vo Oupynhiüvos urvdc* fpéômonv Ex 156 Boukis Jino6 
Avæyupdouos, EdOUnuos Dludotos, BouAxyapag ’Alwrexifer. 


ETEPON YHIZMA. 


« Eri &pyovros “Hporüdou, pnvès Mouvuytéivos Evn xal væs 
moXeuäpyou yvoun * émadn Düunros ei AAorpiôrnre On- 
Guious npds fuäc ÉmÉdAAETEL xaracriont, mapeoxebaorut D 
xal mavrt ré orparebpartt mpèç vob Éyyiora Thç ATrutñe Tu — - 
payiyreodar Tômouç, mapabaivev très mpès Aus Ürapyoisee 
adr ouvôixas - deddy Ont rh BouXT xat ro dues, mépat pds 
aûrèv xfpuxx xal mpéobers, ofruves détmoouot xai napaxalé- 
gouotv adrov notioaobat rs dvoyds , Émuç ÉvÜyomévus à duos 
Bouketonret - xat yap vOv où xéxpixe Bondeïv v obdevl rüiv us 
rpluv - fpéônoauv êx rie BouXñs Néapxoç Zwoivémou, Ioluxpérns 
"Exippovos, xal xñpuË Eüvouos ’AvapAbortos èx voù Grpou. » 

Aéys 0h ral Tèç dmonpioetc. 


temps de délibérer, et de lui accorder une suspension d'armes jus- 
qu’au mois de Thargélion. Ont été choisis pour députés les sénateurs 
Simos d’Anagyruse, Euthydème de Phlyes et Boulagore d’Alopèque. ” 


SECOND DÉCRET. 


« Sous l’archonte Héropythe, le dernier du mois Munichion, de 
l'avis du polémarque : attendu que Philippe entreprend de nous aliéner 
l'esprit des Thébains, et que, contre la foi des traités, il prend des di- 
positions pour rapprocher son armée des lieux les plus voisins de 
V'Attique, ila plu au sénat et au peuple de lui envoyer un héraül 
d'armes et des députés pour le prier et le presser de nous accorderunt 
suspension d’armes , afin que nous puissions, autant que possible, 
délibérer sur nos affaires ; car, jusqu’à présent, le peuple n’a pas © 
devoir commettre le moindre acte d’hostilité. Ont été choisis pouf 
députés, parmi le sénat, Néarque, fils de Sosinome, Polycrate, fs 
d'Épiphron, et pour héraut, parmi le peuple, Eunome d'A 
phiyste. » 

Lisez aussi les réponses qr Philippe. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 201 


nv Th Rédet 
Xebouchas, 
rat très avoyäe, 


nvèç Oupyniüvos 


: this Boukñs 
upaoc, 
Divéotos, 
Alwrexñôev. » 
JN WHHISMA. 
omvlou äpyovroc, 


TVXLÉVOS » 

Wépxov" 

rnoç érmédlhetar 
Onbaious 

rnta mpùç AUÈS, 

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Or 

TOQTEULETL 

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'ATTUXAG, 

1 tùs ouvhiuas 

3 at mpùs AUS" 


| BouX nat ré dép, 


16 UTÔÈV 
mpéobec, 

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découriv adrèv 

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n évüeyopévws 


, 
Bonbeï, 

Gv petpluv 

x The Bouts 
WOIVÉpLOU, 
&'Emigpovoc, 
x ’AvapAÜOTL0ç 
où Gñprou. » 


toù Tac énoxplosc. 


à donner du temps à la ville 
pour le délibérer , 
et à faire les suspensions d'armes, 
jusqu’au mois Thargélion ; 
ont-été-choisis de-parmi le sénat 
Simos d’Anagyruse , 
Euthydème de-Phiyes, 
Boulagore d’Alopèque. » 
AUTRE DÉCRET. 
« Sous Héropythe archonte, 
l’ancien et nouveau jour 
du mois Munychion , 
de l'avis du polémarque : 
puisque Philippe s’efforce 
de placer les Thébains 
en mauvaise-intelligence envers nous . 
et s’est-préparé aussi 
à se rapprocher 
avec toute l’armée 
vers les lieux 
le-plus-près de l’Attique, 
transgressant Les conventions 
existant à lui envers nous; 
avoir-paru-bon au sénat et au peuple, 
d'envoyer vers lui 
un héraut ct des députés, 
lesquels demanderont 
et exhorteront lui 
à faire les suspensions d'armes, 
afin-que le peuple 
délibère éventuellement ; 
et en-effet jusqu’-à-présent 
il n’a pas décidé de secourir 
dans aucune des choses modérées ; 
ont-été-choisis de-parmi le sénat, 
Néarque fils de Sosinome, 
Polycrate fils d’Épiphron, 
et Eunome d’-Anaphlyste 
héraut de-parmi le peuple. » 
Or dis aussi les réponses. 


19 
© 
19 


O IIEPI TOY STEHANOY AOTOZ. 
ATIOKPIZIZ AGHNAIOIZ. 


« Brouebe Maxeddvuv immo Aënvaluv 5 BouAÿ xol rÿ 
Bu, xaipeuv. 

« ‘Hv pv ën” dpync elgere mpdc fuäc afpearv, oùx yo, 
xal tive omoudhv roteiote, xposxaécucôar Bouhdwevor Eerru- 
Aodç xal Gnbaious, Érr À xx Bouvrobs * BéAriov à” aûrüv qpe 
vobvrev , xal ph Boulouévov ép” buiv rovcacôur cv éauri 
ape , SXAX xaTa rd cuupépov iorauévev, vüv &E Érroorpogn 
dnoovethuvres bete pds pe mpéaber xal xipuxa, ouvémi 
uvnpoveberte, xal rèç dvoydç aireiobe, xet” oùdèv Gp” fpiiv nt- 
rAnupeknpévor. "Ey pévror dxobous rüv mpeobeurüv, ouyxe- 
rarideuot vois rapaxahouuévots, x Érouuéc eut musica rù 
évoxdc , dvrep vobc oùx 8p0üe cupÉoudebovras Gui raparit- 
Vavrec, rñç mpocnxobonc éruelac &Euoonte. "Efhwoûe. » 


RÉPONSE AUX ATHÉNIENS. 


« Philippe, roi de Macédoine, au sénat et au peuple d’Athènes, 
salut. 

« Je n'ignore pas la disposition où vous êtes depuis longtemps à 
mon égard, ni les efforts que vous faites pour attirer dans votre part 
les Thessaliens, les Thébains et les Béotiens ; mais comme ces peuples 
sont trop éclairés sur leurs intérêts pour vous rendre les arbitre 
de leurs actions, vous changez tout à coup d’avis, vous m'envoyet 
des députés et un héraut, pour me rappeler le traité, et me de- 
mander une suspension d’armes, quoique vous n’ayez éprouvé de 
ma part aucun acte d’hostilité. Cependant , après avoir entendu v0S 
ambassadeurs, je souscris à vos demandes, et je suis prêt à vout 
accorder une trève, pourvu que vous éloigniez les orateurs qui vou! 
donnent de mauvais conseils, et que vous leur infligiez la peine infs- 
mante qu’ils méritent. Salut, » 


DISCOURS SUR LA COURONNE. - 203 
“£IZ AOHNAIOIS. RÉPONSE AUX ATHÉNIENS. 


tos BaorAedç MaxeGéveæv  « Philippe roi des Macédoniens 


wep AGnvaiwv, et au peuple des Athéniens, 
salut. 
Nod pÈv « Je n’ignore pas 
etyete quelle volonté vous aviez 
moùc Au, dès le principe envers nous, 
noudñv motetofe, et quel effort vous faites, 
L rpocxa}é ao Bas voulant appeler vers vous 
les Thessaliens 
ou, et les Thébaïins, 
Botwroÿc® et encore aussi les Béoticns ; 
oavoÜvrwv Bétiov, mais eux pensant mieux, 
Aopévwv et ne voulant pas 
x ri Ouiv mettre sous vous 
v éxvrüv, la volonté d'eux-mêmes, 
LÉVOV mais se tenant 
uupépov, selon l'intérêt, 
vous maintenant 
VTEG TOÛÇ [LE ayant-envoyé vers moi 
pas d’après un retour 
où xhpuxa, des députés et un héraut, 
re cUvÜnEGv, vous rappelez les conventions , 
Je Täç dvoyds, et demandezlessuspensions d'armes. 
muévot n'ayant-été-lésés ; 
: ünd AuGY. en rien par nous. 
x Moi cependant 
dv npeoéevrüv, ayant-entendu les députés, 
depot je me-range-avec vous 
olouuévots, aux choses étant-demandées , 
JpLoç et suis prêt 
rc voyäs, à faire les supensions d'armes, 
xréphavres si-toutefois ayant-éloigné 
wAebovras Outv ceux conseillant à vous 
; non droitement, 
vous Les jugez-dignes 
3 TPOENXOUTNE. de l’infamie convenant. 


au sénat 


Adieu. » 


204 O TEPI TCY ZTEANOY AOTOS. 
ATIOKPISIZ 8HBAIOIS. 


« Bacikede Muxcddvev Düurros Onbalwv +7 BouXñ ral < 
Gp, xæiperv. 

« Exomodunv rhv map” Ouüv émiorohktv, à Àç por T° 
épévotav xat vhv etpivnv dvaveoüce. Iuvôdvouar pévror Dot 
nücuv bpiv AGnvator rpoçpépovrat pihormixv, BouAdwevo ÜuÉ 
cuyxatalvous yevéodat rois Ü” aÜrüiv rapaxakousévos. IIpô- 
repov plv oùv buüv xareylyvwaxov, êrl ri péAev meitesta 
raiç éxelvwv éAmiot, xal émaxonoubeiv aürüiv vi mpoapéoer 
vüv © émeyvobs buüc vhv rpèc Aus Énrnxoras Épeuv eipivn 
mA dov À vaïç Étépuv Émaxohoubeïv vous, Aoônv, xai Aa 
Op ravi xark mo, pakota 0’ Ent ré BouAedao dat mag 
roëruv dopahéotepov, xal rù mpèç Auüs Éperv êv sbvoia - érs 
où puxpèv bpiv ofceiv ÉAmitu foriv, édv mep ént rabrnc uévyt 
rc mpobéaeuc. "Epfwode. » : 


RÉPONSE AUX THÉBAINS. 


« Philippe, roi de Macédoine, au sénat et au peuple de Thèbes 
salut. 

« J'ai reçu la lettre que vous m’avez écrite , et par laquelle vousm 
renouvelez l'assurance de l’union et de la paix que nous avons jurées 
J'apprends toutefois que les Athéniens vous font les plus grandes dé 
monstrations d'amitié, pour vous engager à souscrire à leurs dema£ 
des. Je croyais d’abord que, séduits par leurs folles espérances, vou 
vous rangeriez de leurcôté; mais comme je vois aujourd’hui que vou 
aimez mieux garder la paix avec moi que de vous laisser guider pa 
l'instigation d'autrui, je ressens une véritable joie. Je trouve votr 
conduite louable sous bien des rapports, mais principalement parc 
que vous avez choisi le parti le plus sûr, et que vous continuez à m 
conserver votre affection. J'espère que cette conduite ne vous procu 
rera pas peu d'avantages, si vous persistez dans les mêmes résolutions. 
Salut. » 


DISCOURS SUR LA OOCRONRE 


2°: 
AHOKPISIS OHBAIOIE. RÉPONSE ATX THÉZ: 1 

1 Ddirrog «Padippe 

roûex Mœudôver 1% Souÿ  rei@es Macédamiens 2€ SL: 

à tÿ drqup OrÉaienr, et an poupie des Tia . 

aipuv. set. 

c'Exopoéprm «Ja 

dv émarokie pa Jui, la ile de-ls-sect-dt vom 

li fc évrveodoté pas per laque veus mauuxuez i nns 

Gin épévonr ai civ déve la concaée # à par 

Dodévoues puévens Topparmés code 

bin 'Atrsn qe ks sticaiss 

ocporen Luis fénaiguent 3 vous 


Vida cryaxshex deseei cameras 
rares 5 scie. aux chsess dtent-éemansires ya 220. 

Erige pv ce Pace ie. 
EnÉpecen Lei, Je les vus , 
tai +6 aider cutecim su Le écrur Mssamates 
ro era, per les ne-miers D ic x 
L tnosA€ date 
Pme srdr le put Pa ; 
a irpok DS MNT LAQT F-A0L 2108 
Grain He Sancerre + Eur 
FD Éghem api fais Mpéses ins 
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Ki vagars Été sogitens L'an. 

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se 71,3 
ac 


206 O HIEPI TOY ZTEDANOY AOTOZ. 

Obru dtabels 6 Drm The médels pc SAXMAG Où voie 
vov, xal robots éraphelc rois dmplopasr xai vais éroxploim 
Fxev Étuv chv Svauev , xal rhv "Eétaiay xarélaGey , &x où 
dv, el ru yévouro, Éte cuurveucévcuv buüiv xal rüv Onbain. 
‘AN pv rèv mére ouuédvra dv ri méhe Oépubov Tor pr 
Eravreg + puxpà d dxobours Sox, aûrk Tévayxxiorara. 

“Eoxépa pv yap Av” Îxe  dyyéu viç ç Tobc npuréwns 
dc EXérec xarelAnmrar. Kal perd raüra, of piv ed0 be- 
vactävres peTaËd Geurvobvres, vob T” x Tüiv cxnvüiv vüv act 
mhv éyopèv éeipyov, xal rù yépfa évexlumpacav® of 8 mx 
Gtparnyods petemépmovro, xal vèv caXmeyerhv Exéou xà 
GopÜGou rAñpns Av À rés. TA O Éorspalg Eux T9 fuépg, À 
pv mpuraverz vhv Boukhv éxdhouv sis td Bouheuchprov, puit 

Philippe, content d’avoir indisposé l’ane contre l’autre les deu 
républiques , par l'entremise des traîtres, fier de nos décrets et de st 
réponses , s’avance à la tête d’une armée et s'empare d’Élatée. Il pe” 
sait que les Thébains et vous, quoi qu’il pût entreprendre , ne w% 
uniriez jamais contre lui. Vous savez tous l'alarme qui se répandit 
alors dans cette ville; écoutez néanmoins quelques circonstanc#» 
seulement les plus nécessaires. 

Il était déjà tard; un courrier vient annoncer aux prytanes la pris 
d’Élatée. Aussitôt, les uns se lèvent de table, courent à la place po” 
blique, en chassent les marchands, mettent le feu à leurs étalsgéf» 
les autres envoient chercher les généraux, ordonnent au tro#” 
pette de donner le signal : toute la ville était pleine de tumulte. L£ 
lendemain, dès le point du jour, les prytanes convoquent les sénateu! 


TASCUURS SUR LA COURONNE. 207 


te médete 


Philippe 
ayant-disposé ainsi les villes 
envers les-unes-les-autres 
au-moyen-de ceux-ci 
et ayant-été-exalté 
par ces décrets 
et ces réponses, 
vint ayant l’armée, 
et prit Élatée, 
comme vous 
et les Thébains 
ne devant-conspirer plus-jamais, 
si quelque chose arrivait. 
Mais certes tous vous savez 
le trouble étant-arrivé alors 
dans la ville ; 
mais cependant 
écoutez des choses peu-nombreuses, 
les plus nécessaires seules. 

Car il était soir; 
et quelqu'un vint vers les prytanes, 
annonçant ; 
qu'Élatée a-étéprise, 
Et après ces choses, 
les uns s’étant-levés aussitôt 
au-milieu-de soupant, 
et expulsèrent les marchands 
hors des tentes 
celles sur la place, 
et incendièrent les auvents; ‘ 
les autres envoyèrent-chercher 
les généraux, 
et appelèrent le trompette; 
et la ville 
était pleine de trouble. 
Mais au lendemain 
avec le jour, 
les prytanes 
appelèrent le sénat 
dans la salle-du-conil, 


208 O ILEPI TOY ZTEANOY AOTOE. 

d’eiç Thv Éxxdnolav émopsüscde * xel mrplv éxeivnv xpnueron 
xal mpobouAeüoat, näç 6 duos vo xxiro. Kal queri vaïrs 
x elnXev ñ Boukf, xal émfyyethav of Tpuradvex Tà port 
YEkuéva Éauroïs, xal rdv Axovra napñyayov , xéxeïivos dr, 
fpota pv 6 xfpuë * « Tic dyopséeiv Bobketar; » mapher d 
vbdele. HoXkdxi 8 roù xÂpuxos Épurüvros, oùdèv pHAdo dt 
gtur” oÙdels, éravrev pv Tüv otparnyüv Tapévruv, éranw 
5 vüv fnrépuv , xaloëonc à the marpiôoc TA xouv7 puvi à 
ÉpoUv0” Éndp aurrnplas * Àv php 6 xpuË xar& vobc vépouc qurir 
pinot, vabrnv xoiwvhv ris mavplôos Olxaudy éotuv yeiclu. 
Kalror et pv vob awbivar thv nédktv Boulouévouc rapells 
Bu, névres àv Gueïe xel of EXXoL AGmvaïor évacrévres, érl d 
Bâua é6udltere: mévres yap eù oÙ0 Br cubiivar adriv A6w- 


dans le lieu de leur assemblée; vous , Athéniens, vous vous rende 
aussi dans le lieu de la vôtre; et, avant que le sénat eût eu le tempé 
de rien arrêter, tout le peuple avait déjà pris ses places. Après quoi, 
dès que les sénateurs parurent, que les prytanes eurent annoncé h 
nouvelle, présenté le courrier qui l’apportait, que celui-ci eut été æ 
tendu ; le héraut s’écrie : Qui veut monter à la tribune? Personne © 
se présentait. Il recommence à plusieurs reprises. Personne ne & 
levait, quoique tous les généraux et tous les orateurs fussent présents, 
quoique la patrie demandât, à haute voix, un avis salutaire; car c'est 
la patrie elle-même qui parle, lorsque le héraut se fait entendre a 
nom des lois. Cependant , si c'était à ceux qui voulaient le salut de b 
patrie de se présenter dans cette circonstance, vous qui m’écouter, et 
les autres Athéniens, vous levant anssitôt, vous seriez tous montés à 
tribune, puisque tous vous vouliez également le salut de Ja républe 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 209 


pebeobe 

notav. 

Env xpnuaricar 
evo, 

xafñto ävw *?. 
dre, 

elle, 

ivete émfyyehav 
Agéva 


rov TÔv fixovra, 
Œnev, 

Apte 

at GYOpEVELV ; » 
pe. 

x0ç 

ox, 

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tüv fnTépuv, 
606 xadobonc 
ñ 


a 
xuov AyEto Bar 
y 

pinot 

HLOUS 
xtplôoc. 


et vous vous allâtes 

à l'assemblée ; 

et avant celui-là avoir-délibéré 

et avoir-décrété-préliminairement, 
tout le peuple était-assis en-haut. 
Et après ces choses, 

dès-que le sénat fut entré, 

et que les prytanes eurent annoncé 
les choses ayant-été annoncées 

à eux-mêmes, 

et eurent introduit celui arrivant , 
et que celui-là eut parlé, 

le héraut interrogea : 

« Qui veut haranguer? » 

mais personne ne s'avançait. 

Et le héraut 

interrogeant souvent, 

personne ne se leva 


. en rien davantage, 


tous les généraux 
étant-présents, 

et tous les orateurs, 

et la patrie appelant 
par la voix commune 
celui devant-parler 

pour le salut ; 

car il est juste de croire 
cette voix 

que le héraut émet 
selon les lois 

voix commune de la patrie. 


Ber todc Bouhouévouc Cependant s’il fallait ceux voulant 


var 
dvres dE 
’Aônvaïor 


êni ro Bñuu 


Bobecôe 


a 


la ville être-sauvée 

s’avancer , vous tous 

et les autres Athéniens 

vous étant levés , 

vous auriez marché vers la tribune; 
car je sais bien 

que tous vous vouliez 

elle être-sauvée; 


l4 


210 O HEPI TOY STEHANOY AOTOL. 

Aeoôs + el À robc rAouctwrétouc, of cpraxdorot + ei 8à robe dut 
vepa tadre, xal ebvodc T7 node xal mhouglouc, of puerk voire 
väç peyéhac émôdoens émddvrec* xai yàp ebvolx xai rhoim 
movr” érofnoav. AAN, x Fouxev, éxsivos 6 xœpde, xal à fuit 
êxefvn, où paôvov sbvouv xal mdoûciov dvêpa éxéer, GX wi 
napnxokovÜnxéTa roi av &E Gpync, xal ouXXeAoyLouÉM 
Spa rÜvos Évexx rar” Éxpærtev 6 Dünoc, xal ri Boukgue 
vos. “O yap ph vaûr” eldo, pr’ éEnraxax méffmbev émalix, 
oùr” el eüvoug Av, oùr’ el mAoëato, oùbiv uäAov els, 
8 rt Ypù rouiv, eloecôar, où9” duiv ÉEerv oumbouhebev. ’Epi- 
vnv rolvuv obroc év êxelvn +7 fuépa éyo* xal mape)}ôd, den 
ele OuGç Lou Ovoïv Evex” dxoboate , npocéyovres rdv voùr *bù 
uév, Tv’ elêire 8ri pôvos rüv Aeyévrov xal morrevouéve bb 
vhv she süvolac TéEtv êv voïc Gsivoïc oùx Flixov, SAÂX xol Myur 


que. Si c'était aux plus riches, les trois cents se seraient levés. 5 
c'était aux citoyens riches en même temps que zélés, on aurait © 
paraître ceux qui depuis ont secouru l’État de sommes d'agtst 
considérables : ces libéralités annonçaient du zèle et des riches 
Mais, sans doute, cette conjoncture, cette journée ne demandait p# 
un citoyen qui fût seulement riche et zélé, mais qui eût suivi les afñi- 
res dès le principe; qui, par de justes réflexions, eût pénétré ks 
desseins du prince, et les motifs de sa conduite. Un citoyen qu 
n'eût pas connu sa politique, qui ne l'eñt pas étudiée depuis longtemps, 
malgré son zèle et ses richesses, n’eût pas été capable de discerser 
bon parti, et de vous donner le meilleur conseil. Le citoyen que de 
mandaient les circonstances et qui parut alors , ce fut moi. Je monts 
à la tribune, je vous tins des discours que vous devez écouter de n00- 
veau, pour deux raisons : premièrement, afin que vous sachiez @ 
seul des orateurs et des ministres, je ne quittai pas, dans ces tesf 
orageux, le poste où m'avait placé mon amour pour la patrie, ms 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Aovorwrétouc, 
ET s0. 

oüra dppérepa, 
Tà méder 


Jvouv xai mAOULOV, 
apnxolouBnxéTa 
aotv ÉEapyñc 
oyrouévov épléis, 
xa té Boulôuevos 
: Exparte Taÿre. 
el Tata, 

xÈc 

toppwbev, 

tüvou, 

dotos, 

&èv p&ov 

Tu Xp Toteiv, 
zuabovAeberv div. 
1 épévnv oÿros 


211 


mais s’il fallait les plus riches, 

les trois-cents ; à 

mais si ceux éfant ces deux choses, 
et bienveillants pour la ville 

et riches, 

ceux ayant-donné après ces choses 
les grands dons ; 

et en-effet ils ont fait cela 

par bienveillance et richesse, 

Mais, comme il semble, 


cette circonstance , 


et ce jour, 

appelait un homme 

non seulement bienveillant et riche, 
mais encore ayant-suivi 

les affaires des-le-principe, 

et ayant-raisonné droitement, 
pour quelle chose et quoi voulant 
Philippe faisait ces choses. 

Car celui ne sachant pas ces affaires 
et n'ayant pas examiné 
soigneusement depuis-longtemps, 
pas méme s’il était bienveillant, 
ni s’il élait riche, 

ne devait en rien davantage 
savoir ce qu’il faut faire, 

ni avoir à conseiller à vous. 

Moi donc je parus celui-là 

dans ce jour; 

et m’étant-avancé, 

je dis À vous des choses 
lesquelles entendiez de moi 

pour deux raisons, 

appliquant l'esprit : 

l’une, afin-que vous voyiez 

que moi seul de ceux parlant 

et administrant 

je n’ai pas laissé 

dans les moments dangereux 

le poste de la bienveillance , 


212 O HEPI TOY EZTEHANOY AOTOZ 
xai ypépuv Entatôunv rh Géov0” ômèp Éuüv êv œbtois rois ge 
Gepoïs + Évépou ÔÉ, être x pv dvaluiauvres 4pévov, mod ri 
à Nour the néons rolirelas Éecd” épraporepon 
Efrov rolvuv &te « Tobc pév, &ç étapyévenv Onbalur | 
Mrrw pÜuv, Mav Gopuboumévouc, éyvosiv Tà wapévca xp 
quava fyoünar. Ed yko old 8re, el vob” oËtax Éréyyuves jo 
oùx àv adrèv Axobouev êv "Elateig vüv ôvra, GAX êrl voùc ue 
vépors éplois. “Orr pévro, W Éroux momontat th êv Ofbax, 
#xeu, capüic ériorapar. ‘Qc d Eyes vadca, épnv, dxobaaré pu 
“Exsivos , 8couç à meïcat yphuaot OnGuiov À Éarerñoa évh, 
Énravras nÜTpériotat * roÙc Ô’ à’ apxñc dvôecrnxétac ans. 
xak vüv évavrioumévous, obDauüx meïoar Süvatar. TE oëv Bor- 
Aevat, xl rlvos Evexx rhv "EXdtetav xatefAnpe ; mAnclov Se 
pv Getbag xai mapactnons Ta ha, robc mèv Eauroë ol 


que, dans ces conjonctures critiques, je la servis avec ardeur par m# 
décrets et par mes conseils. La seconde raison, c’est que le peu de 
temps que vous mettrez à m'’entendre vous rendra beaucoup plus 
éclairés, par la suite , sur vos vrais intérêts. 

Je dis donc : « Ceux qui s’alarment si vivement , dans l’idée qe 
les Thébains sont dévoués à Philippe, ignorent l'état présent d8 
affaires; moi, je ne doute pas que, s’il en était ainsi, nous n'ap 
prissions qu’il se trouve, non dans Élatée, mais sur nos frontières; 
et je suis convaincu qu’il est venu aujourd’hui pour s’assurer 
des Thébains. Pour vous en convaincre, disais-je , écoutez-moi. 
£e prince tient à ses ordres tous les citoyens de Thèbes qu’il a pt 
corrompre par son argent, ou séduire par son adresse; mais il hi 
reste à gagner ceux qui se sont toujours opposés, et qui s'opposent 
encore à ses entreprises. Quelles sont donc ses vues, et pour quelle 
raison a-t-il pris Élatée? c’est afin qu’en approchant des Thébains 00 
armée victorieuse, en leur montrant de plus près sa force, il inspirét 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 213 


Dv xal ypéper 


#c aûrote 

tp uv: 

3 

XPÉvOY pexpév, 

: Éumetpotepor 
Avelac 

t. 

ét 'Hyoüpar pèv 
Lévous Xiav, 


wv boirry, 
dypaTa TapOvre. 
mt, 

çavev Eyov oûtux, 
Lev aùrèv 

Dateig, 

épiotç hpetépote. 
vor caps 


Etoua | 
10v, Eqrv, 


ILoTaL 
; Onbaiwv 


Lactv 


iauiç TeElGut 
Lraç aùté 


vous vÜüv. 

a, 

La 

"Elérerav; 

1 SGvauv 

ax Tù éRAX, 

dç pihous Éauroÿ 


mais et disant et écrivant 
je recherchais 
dans les moments terribles mêmes 
les choses nécessaires pour vous ; 
et l’autre, parce-que, 
ayant-consumé un temps court, 
vous serez de beaucoup plus-experts 
en toute l’administration 
pour les affaires restant. 
Je dis donc que , « Je pense 
ceux étant-trouhlés trop, 
comme les Thébains 
étant amis à Philippe, 
ignorer les affaires présentes. 
Car je sais bien que, 
si cela se trouvait étant ainsi, 
nous n’aurions pas appris lui 
étant maintenant dans Élatée, 
mais sur les frontières nôtres. 
Je sais cependant clairement 
qu’il arrive, 
afin-que il fasse disposées pour lui 
les choses dans Thèbes. 
Mais entendez de moi, dis-je, 
comment ces choses se trouvent. 
Celui-là a-disposé-pour-lui 
tous-ceux-que d’entre les ‘Thébains 
il était-possible 
ou de persuader par l'argent 
ou de tromper ; 
mais il ne peut nullement persuader 
ceux se-tenant-contre lui 
dès le principe , 
et s’opposant maintenant. 
Quoi donc veut-il, 
et pour quelle chose 
a-t-il pris Élatée P 
ayant-montré de-près sa force 
et ayant-approché les armes, 
relever les amis de lui-même 


214 O IIEPI TOY £TEPANOY AOTOS. 

énüpar xal Opaoeis moufaut, robç à évavriouévous xaranAifat, 
1 à ouyxmpiowor poBnbévres à vüv oùx é0Éhouatv, À Brastiow 
Eù pv oùv npompnadueôa fueïe, Épnv , v vo mapéve, els 
Béçxoïov rémpaxtar Onbalou rpùc Auüc, roûrou peuviolat, 
xal dmiateiv aûrois, 6e êv 19 Tov éx0püv oùst meplôr, mir 
pv, à &v ebEaro Dlmoc, mouioomev * elra poboümar ph: 
npocéetauévev Tüv v0v dvbecrnxétuv aùtS, xal pui qonl 
mévrov qiirniadvrov, el Thv 'Atruxhv Éwouv dyupérenot 
Av.pévror metobir” épol, xai mpoç té cxoneiv, SAXÈ ph quo 
vetxeïv , mept Gv &v Aéyu , yévnoe, olouat xal vù Géovra eye” 
Ddbeuv, xal roy épeornxôta ri mode xlvOuvov tac. Ti où 
put deiv; mpüivoy pèv Tov rapôvra Émaveïivar pO6ov * etra pt 
vabéobar, xal pobeiodar mévras brio Gnbaiev + moXd yap Th 


à ses partisans de la confiance et de la hardiesse, en même tempé 
qu'il frapperait ses ennemis d’épouvante, et les obligerait par crainte 
ou par nécessité de lui accorder ce qu’ils lui refusent maintenant. si 
donc, vous disais-je, paraissant trop sensibles à ce qui aurait pu n00 
déplaire autrefois dans la conduite des Thébains, nous nous défuns 
de ce peuple et le regardons comme notre ennemi, sans compter que 
nous agirons au gré de Philippe, je crains que ceux qui lui ont éé 
opposés jusqu’à présent v’ent-:ut enfin dans ses intérèts, et que pr 
là tous les Thébains, livrés de concert à ce prince, ne viennent a‘ 
lui tomber sur l’Attique. Mais si vous déférez à mes conseils, si, 
renonçant à de vaines disputes, vous examinez sérieusement que 
je vais dire, il vous semblera, je pense, que je ne dis rien qui ue soil 
à propos, et qui ne tende à délivrer la république du danger qui ü 
menace, Quel est donc mon avis? Il faudrait d'abord cesser de cran” 
ure pour vous , et réserver toutes vos inquiéiuies gour les Thébains 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 215 


ou paouté, 
ka Gè 
VTLOUHLÉVOU , 
éres 

jowaiv 

léovar 
1acbarv. 

dv 'huete, Epnv, 
rats, 

tpovrt, 

xolov 

ax Enbaios 

% 2 

œ ToUTou, 

mTElv aûroïe, 

là Tüv Ex Opov, 
Hèv nouoopev 
rog av EdERTO" 
oùpat Hñ, 
10m TU aÜrG vÜv 
HévOy, 


! 


TRIOÉVTUV 
mg vou, 

n 

els Tv ATTuxriv. 

ot muobite pol, 
10e 

oxometv, 
pooverxeiv, 

àv Xéyw, 

À Séterv 

b Géovra, 

bar Tv xÉvOUVOV 
Na Th TôdeL. 

npeè Oetv ; np@tov LÈv 
4 Tôv p680v rapévra" 
abéoôat , 

Toûar navras 

Galwv* 


et les faire hardis, 

mais frapper-de-terreur 

ceux s’opposant, 

afin-que ou ayant-été-effrayés 
ils concèdent 

des choses qu'ils ne veulent pas 
maintenant, ou soient-forcés. 

Si donc nous, dis-je, 

nous préférerons , 

dans le moment présent, 

si quelque chose de désagréable 
a-été-fait par les Thébains 
contre nous, 

nous souvenir de cela, 

et nous défier d’eux, 

comme étant , 
dans le parti des ennemis, 
d’abord nous ferons 

les choses que Philippe désirerait ; 
ensuite je crains que, 

ceux se-tenant-contre lui maintenant 
ayant-accueilli lui, 

et étant-devenus-amis-de-Philippe 
tous d’un-seul avis , 
les-uns-et-les-autres 

ne viennent contre l’Attique. 

Si cependant vous croyez moi, 
et devenez disposés 

pour le exaniner, 

mais non disputer, 

sur les choses que je puis-dire, 
je pense et devoir-parattre 

dire les choses nécessaires, 

et devoir-dissiper le danger 
se-tenant-sur la ville. 

Quoi done dis-je falloir? d’abord 
repousser la crainte présente ; 
ensuite changer-d’avis, 

et être-effrayés tous 

pour les Thébains; 


216 O HEPI TOY ZTE®ANOY AOPOE. 

duivôiv elolv éyyutépo, xal porépots adroïc éoriv 6 xlvêuve* 
Érerva é6e]00vras "Edeuolvade robc v Auxla xat vobç inréxs, 
deibar nüouv Ou adrobs év roic Exhoiç vrac, va vois dv Oi- 
Gas ppovoüat rà uérepa éFicou yÉvnrai rd rapinordçeodos mepl 
rüv Otxaiwv, elddouv En, éicnep vois rwoüot Duhérrw 
ratplôa xépsc0” À Bontoouca Süvaute êv Edutelæ , obre sk 
Ünèp rc éeubeplas dywviteoôar Bouhouévors ümépyel bi 
Etoruor, xal BonOnoer”, dv vu nr” adrob in. Merà tadra ye- 
porovioat xekeuw Géxa mpéobers, xal motfoat roûrouc xupiox 
perd Tüv otparnyüiv, xal toû môre Det éxeie Babiberv, moi 
êk6dou. ’Exedèv 3 Éwouw of rpéobers el OA6uc, nüx 4pfr 
caoûar ré) rpéyuart mapauvÿ; ToÛTE TévU jLOt TpocÉyete TN 


voëv, M} dcicte Onbaiwv pnôév (aicxpds yap 6 xærpdc |" a 


qui sont plus près que vous du moment terrible, et sur la tête dés 
quels l'orage fondra d’abord; il faudrait ensuite faire partir pou” 
Éleusis votre infanterie et votre cavalerie, vous montrer sous les a” 
mes à toute la Grèce, afin que vos partisans à Thèbes puissént ausf 
eux-mêmes parler librement pour la bonne cause , lorsqu'ils verra 
que, si Philippe a dans Élatée une armée prête à secourir ceux qi 
lui vendent leur patrie, vous aussi, Athéniens, vous êtes prêts à 
secourir ceux qui veulent combattre pour la liberté, et que vous ks 
secourrez en effet, si on les attaque. de voudrais encore qu’on noë- 
mât dix députés, et qu’on leur permit de décider avec les généraux # 
jour où nos troupes partiraient pour Thèbes, et le nombre des soldats 
qui feraient partie del’expédition. Mais les députés une fois arrivés, qu 
faire dans cette conjoncture délicate ? Donnez-moi, je vous prie, tout 
votre attention. Ne demandez rien aux Thébains, cela serait péf 


DISCOURS SUR LA COURONNE. . | 17 


moXd Éyyutépro 
5, 

Buvoc 

roË mpotÉpoIc* 

rÙç Ev fatxég 
inréac 

x ÆEevotvaëe, 
ot 

2; Ev roïc éTAOI, 
Pônordtes dar 
Gtxaiey 

E Toovu 

ot Tà buétepa 

5» 

17 

LALITUS 

5 TOiç Tw}oÏOL 
da Duinrw 
év'Ehoreiq, 

Te Ünépyee Étomuor 
mévots &ywvitecar 
Aevbepias, 

oëTe, 

imi aüroüs. 

:æ xeXEdw 

pau déxa HPÉGÉELS, 
x ToûtToug xupious 
FTPATNYÈV, 

re Ôet 

re‘oe, 

& ol npéoéeg 

ç O6ac, 

nv 

; TO TEGYUATI 3 
por évu 

oÙTw. 


pnbèv 


car ils sont beaucoup plus-près 
‘des choses terribles, 

et le danger 

est à eux les premiers; 

ensuite ceux dans l’âge 

et les cavaliers 

étant-sortis vers-Éleusis, ° 
montrer à tous 

vous étant dans les armes, 
afin-que le parler-franchement 
sur les choses justes 

soit également 

à ceux pensant les pensées vôtres . 
dans Thèbes, 

ayant-vu que, 

comme l’armée 

devant-secourir ceux vendant 
la patrie à Philippe 

est-présente dans Élatée, 

ainsi vous vous trouvez disposée 
pour ceux voulant combattre 
pour la liberté, 

et leur porterez-secours, 

si quelqu'un va contre eux. 
Après ces choses j’invite 

à élire dix députés , 
et à faire ceux-ci maîtres 

avec les généraux, 
et du quand il faut 

aller à, 

et de l'expédition. 

Mais après-que les députés. 
seront venus à Thèbes, 

comment invité-je eux 

à faire-usage de l’affaire ? 
appliquez à moi entièrement 
l'esprit pour cela. 
Ne demandez rien 
aux Thébains 

{car la circonstance pra honteux); ; 


‘218 O TIIEPI TOY ZTEHANOY AOTOES. 
énayylaos Bondiozv, ékv xeAedtwoaiv, à éxelvev puiv évrur 
êv vois dogarotc xrvôbvoc, fuüv BE duervov, À éxsivor, 5 
éXdov zpoopouéver * v°, êkv pv Gétuvrar voûte xat red 
otv Auiv, xx à Boukéuea duev Stoenpévor, xot per Rpoop: 
paroc dElou rc méheug radra npdkwev * kv de ph ouuf 
xararuyeiv, éxeivor pv Éauroic éyxaGioiv, ve vüv Éeuep- 
tévwatv, fiv Ôà pnôèv aiopov pndè Tareuvèv À Tenpayuévor.» 
Taÿra xat rh maparkhorix roroc eimuv, xaréGnv. Zuverat- 
vecdvrev Où révruwv, xal obevèc eindvros évavrlov oùdév, oùx 
clrov pv cadre, oùx Éyparpa dE * oÙd Éypaya LÉv, ox mpédéewt 
BÉ- oùd” Empéobeuca pv, oùx Éxerca Où Enbatous + LAN and sk 
pans Dù mévrwuv dpi ris rekeuris DEA dnv, xat Édwxa épaurir 


décent dans la circonstance; mais engagez-vous à leur donner du #- 
cours dès qu’ils en demanderont; faites-leur entendre qu'ils sont 
dans un péril extrême , et que nous sommes mieux instruits qu'eux 
des desseins de Philippe. S'ils acceptent nos offres, s’ils écoutent n$ 
conseils, nous aurons obtenu ce que nous voulions, et nous l’aurons 
obtenu sans avoir compromis l’honneur de la république ; si, au con 
traire, nes démarches sont inutiles, ils ne pourront s’en prendre qu'à 
eux des malheurs où ils seront tombés par leur faute, et nous n'a 
rons rien fait qui ne soit digne de nous. » 

Après de tels discours et d’autres semblables, je descendis de & 
tribune. Mon avis fut approuvé généralement, ct ne fut contredit 
de personne. Je ne me contentai pas de le donner de vive voix, je le 
proposai par écrit; je ne me bornai pas à proposer le décret, je mt 
chargeai de l'ambassade; chargé de l’ambassade, je déterminai ls 
Thébains : je conduisis les affaires depuis le commencement jusqu'à 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


rayréuode Bonbon, 
ÆUWatY, 
vov pèv évrwv 
doyérorc xivOUVOL, 
À xpoopwpLévwv 
Àov 
v À éxetvor” 
v prèv défuvtos Tadta 
100Gorv Au, 
æv Gipxnprévos 
6ps0a, 
LEwpev vadra 
pooxñpaTos 
Ac rôews" 
äpa eh ovu#ÿ 
xs, : 
pèv éyxalGotv Éœurots, 


ayuévov AuEv. » 

v tata 

raparAorx TOUTOLS, 
v. 

v ÔÈ UvERaLVE TA VTUY, 
levds elnôvroc 

vavt{ov, 

ov pèv Taÿta, 


219 


mais promettez devoir-secourir , 

s'ils vous y invitent. 

comme ceux-là étant 

dans les derniers dangers , 

et nous prévoyant 

l'avenir 

mieux que ceux-là ; 

afin-que, s’ils reçoivent ces choses 

et ajoutent-foi à nous, 

et nous soyons ayant-arrangé 

les choses que nous voulons, 

et ayons fait ces choses 

avec une apparence 

digne de la ville; 

mais si donc il n’arrive pas 

d’avoir-réussi, 

que ceux-là accusent eux-mêmes, 

si maintenant 

ils péchent ex quelque chose, 

mais que rien de honteux 

ni de bas 

ne soit ayant-été-fait par nous. » 
Ayant-dit ces choses 

et les semblables à celles-ci, 

je descendis. 

Mais tous ayant-loué-ensemble, 

et personne n’ayant-dit 

rien de contraire, 

je ne dis pas seulement ces choses, 

mais ne Les écrivis pas ; 

ni je ne Les écrivis pas seulement, 

mais n’allai-pas-en-ambassade; [ment 

ni je-n’allai-pas-en-ambassade seule 

mais ne persuadai pas les Thébains ; 

mais je passai 

ë-travers toutes choses, 

depuis le commercement 

jusqu’à la fin, 

et donnai moi-même 

à vous entièrement 


220 O TIEPI TOY ZTEHANOY AOTOZ. | 
div dmhü elç ob mepueotnxôtas rh née xiwbbvouc. Kal pi 
pépe vd Wripioua rù TéTE Yevépevov. 

Kaitor tlva Bobaer os, Aicglvn, xat viva épaurov éxstvny 
rhv fuépav élvar 06; Boûet éuaurcèv uév, 8v àv ob AouBopoi- 
evo xal Gtaobpuv xakécuis Bdtalov , où Sè mn” fpe vù 
roxdvra, SAÂd robruv rivk rüv éd The oxnvis, Kpeopévrm, 
À Kpéovra, À 6v év KoïurrG more Oivéuaov xuxdç xexiic bxe 
xpivdpevos émétpubac ; Tôre colvuv xar’ éxeïivov tdv xapov, 
Iataviebc yd Bérados, Oivoudou roù KobwxSou où wc 
vos &Etos dv épévnv rh marplôt. EÙ pév ye obBEv oDauod ypd- 
ous Aoû + y® D révra, 8oa npocixe rov dyabdv rodimy, 
Énparrov. 

Aëye 5d drproua. 

VWHDIEMA AHMOZGENOYS. 


« Ent dpyovros Nauouxhéous | quAc rpuraveuobons Alavii- 
8oç, Extpopopräivos Exen nt déxa , Anuoodévnc Anproctévox 


fin, je me dévouai tout entier à la république dans les périls où elles 
trouvait. Greffier, montrez-nous le décret qui fut porté alors. 

Eh bien! Eschine, quel rôle avons-nous joué, vouset moi, dans ce jour 
remarquable ? Prétendez-vous que j'aie joué celui d’un Batalusa, surnom 
que vous me donnez dans vos plaisanteries et dans vos sarcasmes; et 
vous celui d’un héros, non d’un héros obscur, mais de quelque grand 
personnage de théâtre, Cresphonte, Créon, ou cet OEnomaüs don 
vous avez estropié le personnage dans Colytte? Moi donc alors, le Bata- 
lus de Péanée, je fus pour la république un citoyen plus utile que vous, 
l'OEnomaüs de Cothoce. Vous, Eschine, vous n’étiez d’aucun secours; 
et moi, Démosthène , je remplissais tous les devoirs d’un excellent 
patriote. 

Greffier, lisez le décret. 


DÉCRET DE DÉMOSTHÈNE 


« Sous l’archonte Nausiclès, pendant la présidence de la tribu 
Æautide, le seize du mois Scirophorion, Démosthène, fils de Démos 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


tou toù Kobwxiôou. 
jeta xpñouos 

Boÿ° 

IaTTov TÉvTA, 

æ 

- mokitnv. 

pipous. 


A AHMOZ6ENONS. 


coatxhéouc GpXOVTOE, 


22t 


pour les dangers 
se-tenant-autour de la ville. 
Et apporte à moi le décret 
celui ayant-eu-lieu alors. 
Cependant quel veux-tu 
que j'établisse toi être, Eschine, 
et quel moi-même, 
ce jour-là ? 
veux-tu moi-même éfre celui 
que tu pourrais-appeler Batalus, 
invectivant et déchirant, 
mais toi un héros , 
non-pss le premier-venu, : 
mais quelqu’un de ceux-là 
ceux tirés de la scène, 
Cresphonte ; ou Créon, 
ou OEnomaüs 
que un-jour dans Colytte, 
jouant méchant méchamment, 
tu as estropié? 
Alors donc 
dans cette circonstance , 
moi le Batalus de-Péanée 
je me montrai à la patrie 
étant digne de plus 
que toi OEnomaüs celui de-Cothoce. 
Toi certes tu n’as été utile 
en rien nulle-part; 
mais moi j'ai fait toutes choses, 
toutes-celles-qu’il convenait 
le bon citoyen faire. 
Dis le décret. 


DÉCRET DE DÉMOSTHÈNE. 


« Sous Nausiclès archonte, 
la tribu Æantide 
ayant-la-prytanie, 
le sixième outre dix 
de Scirophorion, 

Démosthène fls de Démosthène 


222 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOS. 

Tlotavueds éfrev * Eneôh Düunmoc, 6 Maxedévuv Basisk, 
ve r@ rapenAvôëtt ypévo mapabaivev palverer vhs yeye- 
vrpévas aûrûs ouvôixas mpèc tv AOnvaluv diuov rep rh ci- 
phvns, Énepidüv vob Epxouc xal Tù mapè nüor voi Elkro 
voptôueva elver Bixatx , xal mec mapñhpntar oùdv axé 
mposnxoüca, rivùç Ôù xal AGnvalwv oùcaç Bopækcrtouc merolr 
xev, oùdèv mpoadixnbele Éd roù Sfuou rüv ’AGnvalev * Év a 
To rapévrt, émuroXd mpodyer ri re Bla xo rfi Suérmn x 
yèe “EXnviduc môderc , À uv émppobpous rouï xal Th mod 
velaç xuvahber, rivkç 8È xal éEavOpanoëtépevos xavarxérte, 
ec évlac dE xat dvrl EXAArvwv Bap6dpous xaroulter, rt và fspi 
xal vobç tépouc éméyev, obèv GAAOTpLOY mroubiv oÙre ve Éu 
voù rarpidoc oùrs vob Tpérou, xal +9 vüv abr® Tapoon rüyl 
xavaxdpus ppépevos, émicknomévos éœutoë , 6er êx xd 


thène, de Péanée , a dit : Considérant que, par le passé, Philippe, ri 
de Macédoine, au mépris des serments et de tout ce qu’il y a de plus 
sacré parmi les Grecs, a violé les articles de la paix conclue entre lui 
etle peuple d'Athènes; qu’il s’est emparé des villes qui ne lui apparte- 
uaient nullement ; qu’il en a même asservi plusieurs de notre déper- 
dance , sans avoir été provoqué par le peuple d’Athènes : considérant 
que, dans le temps présent, il ne fait qu’accroître sa violence et # 
cruauté ; que, parmi les villes grecques , il a occupé les unes par 
des garnisons, et aholi la forme de leur gouvernement ; qu’il raseles 
autres, et met en esclavage leurs habitants ; qu’il chasse de plusieurs 
les Grecs pour y mettre des barbares, et qu’il leur en livre les temples 
et les monuments : considérant qu'il ne fait rien que de conforme au: 
coutumes de son pays barbare et à son caractère ; qu’il use immodé- 
rément de sa fortune présente, qu’il s’oublie lui-même, et ne pense pas 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


æùx einer 

À Püernog, 

Xedç Maxsdôvov, 
@ xp6vp rapemaulér: 
um 

évov Ta euvhixa 
mévas aûrÿ 

n 8fuov A Gnvalwv 
ie eiphvne, 

by Todç Gpxouç 
vopatôpeva 

or voïs "EXdnotv 


228 


de-Péanée a dit : 

Puisque Philippe, 

le roi des Macédoniens, 

et dans le temps étant-passé 
se montre 

transgressant les conventions 
ayant-eu-lieu à lui 

enversle peuple des Athéniens 
au-sujet-de la paix, 
ayant-méprisé les serments 
et les choses étant-crues 

chez tous les Grecs 


xena, rai raphonre née être justes, et a pris des villes 


obous oùddèv aûr, 
re Où xal 

rouc 

Doaç AÜnvalwv, 
xnbeic oÙbEv 


5 fou rüv ‘ABnvalov* 


@ HapOVT I, 

x émimo)d 

3 

œuéTrT” 

p motei ÉLppoUpoug 
node ‘EXAnviôac 
raXber Taç nolkirelus, 
snter GÈ af TivaG, 
enmodLémEvO, 

Ke Où 

éviac 

ou &vrt “Ed)fveov, 
, 

lepà xai vob; épouse, 
108èv &X)6Tptov 

je ratpièoc 

Ÿ tpémou Éautoÿ, 
MLEVOS XATAXÉPUS 

1 

9 aûT@ vÜv, 
auévoc Éautod, 


n’appartenant en rien à lui, 

et a fait aussi 

prises-par-lalance 
quelques-unes étant des Athéniens, 
n’ayant-été-lésé-d’avance en rien 
par le peuple des Athéniens ; 

et dans le femps présent, 
s’avance beaucoup 

et dans la violence 

et dans la cruauté; 

et en-effet il fait ayant-garnison 
quelques villes grecques, 

et abolit les gouvernements, 

et rase aussi quelques-unes, 
asservissant-les-hommes, 

et fait-entrer-comme-hsbitants 
aussi dans quelques-unes 

des barbares au-lieu-de Grecs, 
les introduisant 

dans les temples et les tombeaux, 
fe faisant rien d’étranger 

ai à la patrie 

ni au caractère de lui-même, 

et usant avec-excès 

de la fortune 

étant-présente à lui maintenant, 
ayant-oublié lui-même, 


c24 O TIEPI TOY ZTE4ANOY AOTOE. 

xal +0Ù ruyévroc yéyover évelnioruc péyas* xal Énx pèv x6- 
Âeuç Éwpa raparpobpevov aürov BupGdpous xa iôlas, Érehau- 
Gavev ÉAxrrov elvar 6 Onuoc 6 rüiv AOnvalev td sic aûtov mdmy- 
uekeïodor- vüv Où épüiv “EXAnvidus nôheic, Ts pèv 66pitouévac, 
ras Où dvaorarouc yuyvoméves, Oeuvdv fyetrar elvar xal évéEuw 
The Tov npoyévuv DdEnç ro mepropäv vob “EXAnvac xatadw- 
Aoupévous + dd Sédoxrar th BouAT xal té Sue vüiv Aënvalur, 
edEapévous xal Oüoavras vois Beoïs xat Hprot Tois xuTÉyouat rh 
né xal rhiv xwpav rüiv AGnvaluv, xal évOuEn0ÉvTES vhs vi 

rpoyévuv éperñe, dire mepl mhelovos éroroüvro vhv rüiv Eli 

vov ékeubepiav Giarnpeiv À Thv ilav ratplde , Gtaxootas vai 

xadéhev elç Thv Odhatrav, xal rdv vatapyov dvanheiy dvi 

HuAGy, xal vdv orpernybv xal rdv Énmapyov vhs nets xat re 


que, contre toute espérance, il est devenu grand et puissant, de faible et 
d'obscur qu'il était. Tant que le peuple d’Athènes le voyait asservir les 
villes barbares de sa dépendance, il était moins sensible à ses inv& 
sions ; mais depuis qu’il le voit attaquer des villes grecques , traiter 
les unes avec ignominie, bouleverser et détruire les autres, il croirait 
commettre un crime, et dégénérer de la gloire de ses pères, s’il voyait 
avec indifférence les Grecs réduits en servitude. 11 a donc plu au sénat 
et au peuple, après avoir fait des supplications et des sacrifices aux 
dieux et aux héros qui protégent la ville et le territoire d’Athènes, 
après avoir rappelé à leur souvenir la vertu de leurs ancêtres, qui ont 
toujours préféré la liberté de la Grèce aux avantages de leur propre 
patric ; ii à plu, dis-je, de mettre en mer deux cents navires, d’or 


donner à l’amiral d’aller croiser en deçà de Pyle, et aux générant 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 225 


péyas 

6 

xai TOÙ TUyÉvToG * 
v 

rüv Afnvalwv 

! RAPOPOÜELEVOV 
Gäpous 

Yr 

€ 

Wetaat eis aûrèv 
Ne 

y 

vida 

Vopévas , 

mévas &vactétouc , 
repLopav 

vaç xatadouAouLÉvouc 
rxai &véErov 

&v rpoyévwv * 

% 


w Tv 'AGnvatwv, 
xeÙ Oboavtac 

a pur 

Ut TV HOÀLV 

pav tüv ’Afnvalwv, 
dévras | 
Tév TpOYÉVUV, 

ivto 

oç 


fav rôv "EXivev 
Sa iüiav, 

le Tv OélaTttav 
aÙç, 

xpX0Y 

Vs 


Jarnyèy 
ap 0v 


qu’il est devenu grand 

d’une-façon-inespérée 

de petit et vulgaire ; 

et tant-que 

le peuple celui des Athéniens . 

voyait lui prenant 

des villes barbares 

et particulières à lui, 

il concevait L 

le être-en-faute envers lui 

être moindre ; 

mais maintenant voyant 

des villes grecques, 

les unes étant-outragées, 

les autres devenant renversées, 

il pense le voir-tranquillement 

les Grecs étant-asservis 

être affreux et indigne 

de la gloire des ancêtres : 

c’est-pourquoi il a-paru-bon 

au sénat 

et au peuple des Athéniens, 

ayantprié et ayant-sacrifié 

aux dieux et héros 

ceux occupant la ville 

et le territoire des Athéniens, 

et s’étant-mis-dans-lesprit 

la vertu des ancêtres, 

parce-qu’ils se faisaient 

de plus-grand prix 

de conserver 

la liberté des Grecs 

que la patrie propre d’eux, 

de tratner à la mer 

deux cents vaisseaux , 

et le commandant-des-vaisseaux 

remonter-en-naviguant 

en-deçà de Pyle, 

et le général 

et le commandant-de-la-cavalerie 
: 15 


226 O IIEPI TOY ZTEPANOY AO!QS. 

Ermuxks Guvapeis "Eleucivade éEdyerv : mépubar SÈ xal mofobex 
npôs tobç Sous “EXAnvas, npürov Gà révrev rpèç Enbalous, 
Bd rd épyuréru élvar rdv DOurrov rie éxelvuv yépac* rs 
prxaheïv 8à abrobc, unôèv xavankayévras rdv immo, dv 
Leo dar Thic Éautüv xal tic cüv EAwv “EX vu Davtapias- m! 
81 6 Aünvalwv pos, oùbèv pumaixaxüv, #l T4 wpérepor Ÿ- 
yovev SXérptov taiç wodsot mpèc SAhac, Border xal dune 
ueor, xal yphuaot, xal Béeor , xal &rhoç, ei0x œbroïs ur 
npùç SAflouc Giaupinreiv mept the hyeuovlas, oÙom “Ed 
Auot, xadv, ümd GE SAXopÜdoU dvôpémou dpyecbar, xal tk 
hreuovlac éroorepeiobar, dvéEtov elvar xoù s%e vüm EXlfer 
B6Ens, xa rie Tvüv rpoyévev éperñc. "Er 8è oùBE Xp 
fiyeicar elvar 6 AOnvalwv Sipos rdv Onbalev Sfuov. cbr 7 


d'infanterie et de cavalerie de conauire leurs do à Éleusts. Na 
plu en outre d'envoyer des députés chez tous les Grecs, mais surtout 
chez les Thébains, quise trouventle plus près de l’ennemi, pour les 
exhorter à ne pas redouter Philippe, et à défendre leur liberté et 
celle de tous les Grecs, et pour leur déclarer que si autrefoisil yaeu 
quelque mésintelligence entre les diverses républiques, le peuple 
d’Athènes, oubliantle passé, les secourra maintenant de ses troupes, 
de son argent et de ses armes,convaincu qu'il est beau et honorable 
pour les Grecsde se disputer entre eux la prééminence, mais qu'ilest 
indigne de leur gloire et de la vertu guerrièrede leurs ancêtres desabir 
le joug d’une domination étrangère, et de se laisser ravir leur indé- 
pendance. Ils afonteront quele peuple d’Athènes ne prend pas les Thé- 


bains pour des étrangers, mais qu'il les regarde comme des enfants 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 227 


Æhevo{vads emmener à-Éleusis 

etc RES les forces à-pied 

nee et celles à-cheval ; 

GE nai npécéers et d'envoyer aussi des députés 

de &Mous "Env, vers les autres Grecs, 

8 révcuv ; et premièrement de tous 

néaiouc , vers les Thébains, 

rdv Dlirrov à-cause du Philippe 

UTaTu être le-plus-près 

2e Éxsiveo * du territoire de ceux-là; 

Aaïv de aüroüs, et d'inviter eux, 

œyévras pnôèv rdv Dix. n’ayant-été-effrayés en rien de Philip. 
rôce [rov, à revendiquer [pe, 
Aepiac Éaurüv la liberté d'eux-mêmes 

tv &wv ‘EAkfvwv + et celle des autres Grecs ; 

6 Gros ABnvaiev , et que le peuple des Athéniens, 
exGy OÙdEv , re se-souvenant-du-mal en rien, 
Aotprov si quelque chose de malveillant 
RpOTEpOv a été précédemment 

Auot npôç AAAGE, aux villes envers les-unes-lesautres, 
# secourra. 

muect , et par des troupes, 

pacr, et par des sommes-d’argent, 

Lot, ai émhots, et des traits, et des armes, 

dv pèv adtoïs , sachant éfre beau à eux, 

nor, étant Grecs, 

Bnretv de contester 

: AYEpovIAs sur le commandement 

fous , envers les-uns-les-autres, 

&vakrov mais être indigne 


BdEns Tüv ELivev, et de la gloire des Grecs, 
Gpetñc T@v npoyévuv, et de la vertu des ancêtres, 


u d’être commandés 
pérou äopÜdou, par un homme d’autre-race, 
otepetaüat et d’être-dépouiliés 
aovias. du commandement. 
Et de-plus 
Aônvaiwv oùdë ñyeïta le peuple des Athéniens ne pense pas 
ov Enbaiwv le peuple des Thébains 
AGrptov , être étranger, 


228 © NEPI TOY STE®ANOY AOTOS. 
cuyyevele, oûre ré éuopÜlw + dvapuuvioxerar 8À xa cù 
TPOTOVEV Tüv Éxuroë ic robe En6alwov Rpoyévous ebepyecla:" 
xat vêe robe “HpuxAéou maïdac, érocrepoumévous üxd Ilsho- 
rowmnoluv tic rarpwas épyñc, xaryayov , vois Exhotç xpari- 
cavres robe dvriGalvev nerpwuévouc voi “HpuxAëouc Eyydvor 
xat rov Oiôlrouv , xel erbc pet’ éxelvou éxnecdvruc üredeka- 
ea + xal Étepa moXAk fuiv bndpyer puAdvüpone xal Evôds 
npôç Gnbaious. Auônep où0È vüv érosriserar 6 AOnvalwv dur 
rüv Onbalors re xal SAoK “EXAnot cuppepévrov* ouvhéolat 
dà npôç abrobs xat cuuuayiav, xat Émiyauiav Tooxoar, xx. 
&pxouç Joüvar xat Anbeïv. ‘ 

« TlpéoGers , Anpootévnc Anpocdévous Taravueëc , “Y'rcepiôm 
Khcavdpou Zpñrrios, Mynstbelônc Avripévouc Dpedptos , An 
poxpérns Zwplhou Duels, KaXatoypoc Auorlrou Kobtxiône. » 


d’une même famille et d’un même sang, qu’il a présents à sa mémoire 
les bicnfaits de ses ancêtres envers les leurs; car ils ont rétabli dans 
leurs droits les descendants d’Hercule, chassés de leur royaume pater- 
nel par les habitants du Péloponèse, en réduisant par la force des 
armes ceux qui voulaient marcher contre les Héraclides; ils ont 
accueilli OEdipe et ses compagnons d’infortune : enfin, il leur reste 
divers autres monuments de leur bienveillance etde leur générosité 
envers les Thébains. C’est pourquoi le peuple d'Athènes ne trahira pes 
non plus aujourd’hui les intérêts de Thèbes ni ceux des autres Grecs. 
Les députés auront le pouvoir de former des alliances publiques et 
particulières, de prêter des serments et d’en recevoir. 

« Ont été choisis pour députés, Démosthène, fils de Démosthène, de 
Péanée ; Hypéride, fils de Cléandre, de Sphette; Mnésithide, fils d'An- 
tiphane, de Phréare; Démocrate, fils de Sophile, de Phiyes ; Calleschre, 
fils de Diotime, de Cothoce. » 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


évov Éxurod 
poyôvouc Enbaiwv * 
TYAYOV 

ac “Hpaxaéou, , 
JpLÉvOUS 

TOO 

3 RATPHAG ; 

rec Tois éTAot 
ppévouc àvri6averv 
rotç “Hpaxdéous * 
EtyueOx rdv Oldimouv, 
hexsoévrag 

vou * 

t Etepa 84 

ra xai ÉvOoEx 

iv mpèç OEnbalou. 
0t vüv 

16mvalev 

tar 

2pévTwv 

3 

3 Ednet- 

» Où na 

5 mpèc abtoûs, 


aoûar émyauiav, 
'xal AuGeïv Gprouc. 


Mme Avrigévouc 


” 

mç Zwplou dauebe, 
‘poç Avotiprou 

K.» 


ni par la parenté, 

ni par la communauté-de-race ; 
mais il se rappelle aussi 

les bienfaits 

des ancêtres de lui-même 
envers les ancêtres des Thébains; 
et en-effet ils ont ramené 

les enfants d’Hercule, 
étant-déponillés 

par les Péloponésiens 

du commandement paternel, 
ayant-vaincu par les armes 

ceux tentant de marcher-contre 
les descendants d’Hercule; 

et nous avons recueilli OEdipe, 
et ceux étant-déchus 

avec celui-là ; 

et de nombreuses autres choses 
bienfaisantes et glorieuses 

sont à nous envers les Thébains. 
C’est pourquoi non-plus maintenant 
le peuple des Athéniens 

ne se-tiendra-éloigné 

des choses important 

et aux Thébains 

et aux autres Grecs ; 

et établir aussi 

alliance envers eux, 

et faire droit-de-mariage, 

et donner et recevoir les serments. 


ba , 
Démosthène fls de Démosthène 
de-Péanée, 
Hypéride és de Cléandre 
deSphette, 
Mnésithide és d’Antiphane 
de-Phréare, 
Démocrate jils de Sophile de-Phlyes, 
Calleschre fls de Diotime 
de-Cothoce. » 


230 O HEPI TOY £TEHANOT AOTOE. 

Aen may mo Oh6ac éyévero mpayuatuv &pyh xal xeré- 
oraoiç mpwrn, Th xpo roûrev, elc ÉyOpav xal wicoc val dmorir 
rüv nékeuv Ürnyuévev Éd robtuv. Toëro rd pépioux vw 
rôre rh æéder repiorévra xlvôuvar rapelôsiv éroinoev, Sersp 
vépos. FHv pv volvuv voù Suxalou mod(rou tére Bettor mücw, 
el me roËruv elyev duewvov, ph vüv émrruäv. “O yàp couéw- 
Àoç za 6 auxopdvrnc, oùBè tüiv AAXwv oùdv éouxotes, v toûre 
rsioroy SAAAwv Gtapépouciv + 6 paév ye, mpd Tüv Tpxyuérm 
vrôunv éropaiveron, xal Ddwerv airdv brebfuvov roïc scie, 
rA TÜLN, vois xapoic, T@ Poulouéve: 6 ÊÉ, ouyfoxc iv 
er Mépeuv, &v re Sücxohov ouuB, Toëro Pacxalves. 

FHy pv oûv, énep erov, éxaivos 6 xæpèc roù ye ppovriur 
T6 dvôpès rhç mew, xat rüv ixalew Aéyev- éya 8 roout- 


Voilà quels furent le principe et le fondement de la réconciliation 
d'Athènes et de Thèbes , ces deux villes que nos traftres avaïent por- 
tées d’abord à la haine, aux inimitiés et à la défiance. Ce décret 
éloigna le péril qui enveloppait la république, comme le vent dissipe 
un nuage. Un bon patriote devait donc, s’il trouvait un parti meilleur, 
en faire part alors à ses concitoyens, et non pas blâmer à présent celui 
qu’on a pris. Le conseiller et le calomniateur, différents en tout le 
reste, diffèrent surtout en ce que l’un donne son avis avant les 
événements, qu’il se livre à la discrétion de la fortune, des conjoncti- 
res, de ceux même qu’il persuade, de quiconque veut le joger; 
tandis que l’autre, qui a gardé le silence quand il fallait prendre la 
parole, se déchaîne après coup contre les événements fâcheux. 

C’était donc alors, je le répète, pour un bon patriote et pour u2 
homme équitable, l'unique temps de parler. Pour moi, je ports 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 231 


n xaTÉoTAOL 
uéruv nepi Of6ac 
En, 

ov Érryuéveov 

”, 


ÜTu, 


ai ämotiav. 


Ypo 
àv xÉvôuvov 


2 TÔte Tÿ nÔÂE 
» REP VEPOS. 


Le principe 
et premier fondement 
des affaires envers Thèbes 
fut celui-ci, 
les villes ayant-été-poussées 
par ceux-ci, 
quant aux choses avant celles-là, 
à l’inimitié 
et la haine et la défiance. 
Ce décret 
fit le danger - 
environnant alors la ville 
avoir-passé, comme un nuage. 


ivuv toë xodfrou &sxaiou 11 était donc du citoyen juste 


EL xäowv, 


roy, 
Ev vüv. 
uéouloc 
opévenc, 
74 


&hov, 

v GX wv 
tetotov: 
mopalverar yAunv 
PAYHÉTEY, 

iv œUTèv ÜnEtuvov 
tot, 

"TS Haupois, 

vw 

Las 

: Déyetv, 

0)ov ouyÿ, 


pos 
De Thç RÉÀELS, 
uv Gtxaiwv” 


odpar 


de montrer alors à tous, 
s’il avait quelque chose 
meilleure que celles-ci, 
non de blâmer maintenant. 
Car le conseiller 
et le calomniateur, 
ne se ressemblant 
en aucune des autres choses, 
diffèrent l’un-de-l’autre 
dans celle-ci le-plus : 
l’un certes découvre son avis 
avant les choses, 
et donne lui-même comptable 
à ceux ayant-étépersuadés , 
à la fortune , aux circonstances , 
à celui voulant ; 
Pantre, s’étant-tu 
quand il fallait parler, 
si quelque chose fàcheuse est-arrivéo 
dénigre cela. 

Cette circonstance 
était donc, ce que j'ai dit, 
de l’homme du-moins 
prenant-souci de Ja ville, 
et des discours justes ; 
mais moi je fais 


232 O HNIEPI TOY Z'IEDANOY AOTOS. 
env Énep6o dv noter dre, dv vüv En riç GetEal s1 Bête, 
À Doc el re Mo éviv, rdv dv &yd mpoeAdunv | Sdueiv éuo- 
 loyü. Et yhp 00” 8 vu ric vüv Éépoxev, 8 cuvhveyxev àv té 
<paxév, voùr” éyo nu eiv êuè un Aabeïv. Et SE wir éci, 
pére Av, pire dv eireiv Égot penôele unôéme xal Thpepor, d 
dv côpéouhov éxphv mouïv; où Tüiv parvouévwy xal Évévrur à 
xpérioræ ÉMo0œ; Toëro volvuv éroinox ÉyS , Toù xpuux 
épurüvros, Aîoyivn- « Tls Gyopeberv Bobherat; » où, « Tis' 
aituioatr nepl cüiv rapeknhudétv ; » 000, « Tic éyyuñcda sà 
méMovr” Éoecdar ; » Zoû 9” dptvou xar’ éxelvouc Tode ypérous 
êv vaiç xxAnalai xaOnmévou, éyd tapubv Eeyor. ’Ereëi d 
où vére, AAA vüv Geibov, ein vlc À Adyüc, Évrive éxpriv ebpri, 
À xupèç cuupépuv 0m” éuoÿ Tapelelpôn rh méde* rl BÈ ouu- 
payle, réç xpütic, p” fiv mAARov Éder pue dyxysiv vouroual.  : 


la confiance jusqu’à dire que,. si l’on peut montrer aujourd'hti 
qu’il y avait un parti meilleur, ou même un autre parti à prendre que 
celui que j’embrassai, je m’avoue coupable. Oui, si l’on découvre à 
présent quelque projet dont l'exécution alors eût été plus avantageuse, 
j'ai dû le connaître, j’en conviens; mais s’il n’y en a pas à présent, 
s’il n’y en avait pas alors, si on ne peut en indiquer un seul, même à 
l'instant où je parle, que devait faire le conseiller ? Ne devait-il point 
parmi tous les projets réels et possibles, choisir le plus utile? Et c’est 
ce que j'ai fait, Eschine, quand le héraut criait : « Qui vent conseiller le 
peuple? » non «Qui veut censurer le passé?» ou «Qui veut garanti 
l'avenir ? » Pendant que vous restiez assis et muet dans nos assemblées, 
moi, je montais à la tribune, et j”y parlais. Mais puisque vous ne l'avet 
point fait alors, dites-nous du moins à présent quel avis convenable j'ai 
manqué d'ouvrir , quelle occasion favorable j'ai manqué de saisir,à 
quelle alliance, à quelle démarche j’aurais dû plutôt déterminer les 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


av, yo que Getv 
vaetv êué. 

: dort, pce iv, 

16 &v Éyor elmeïv 

à chpepov, 


y oûpBouloy moueïv; 


1 Tà XPÉTLOTE 
Lévuv 

vÿ 

v énoinoa ToÙTo, 


x dpurüvroc, Aloyivn 


TO GYOpEVELV x » 
Aruäoôar 
aperAUB ET ; » 
: érrväotas 

& Éceobat ; » 
npévou dpivou 
Anotaus 


aaxla, tic mpGErs, 
päév pe 
aroval. 


233 


une si-grande exagération que, 

si maintenant quelqu'un a 

à montrer quelque chose meilleure, 
ou absolument 

si quelque autre était-possible, 
hormis celles que moi 

j'ai préférées , 

j'avoue avoir.tort. 

Car s’il est quelque chose que 
quelqu'un a vue maintenant, 

qui ayant-été-faite alors 
aurait-été-utile, moi je dis falloir 
elle ne pas avoir-été-cachée à moi, 
Mais si ni elle n’est, ni elle n’était, 
ni personne n’aurait à /a dire 
jamais-encore même aujourd’hui, 
quoi fallait-il le conseiller faire? 

ne fallait-il pas avoir-choisi les meil- 
des choses se montrant [leures 
et étant-possibles? 

Moi donc j’ai-fait cela, 

le héraut interrogeant, Eschine : 

« Qui veut haranguer ? 

non : « Qui accuser 

au-sujet des choses étant-passées ? » 
ni : « Qui garantir 

les choses devant être ? » 

Mais toi étant-assis sans-voix 

dans les assemblées 

pendant ces temps, 

moi m'étant-avancé je parlais, 

Mais puisque non alors, 

eh-bien maintenant montre, 

dis quel ou discours, 

lequel il fallait avoirtrouvé , 

ou occasion important à la ville 
a-été-omise par moi ; 

et quelle alliance, quelle affaire, 
vers laquelle il fallait plutôt moi 
avoir-conduit ceux-ci. 


, 


234 O IIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOZ. 

FAX phv rd pév mapeAnAuOs del mapk rüoiv dpeiren, xal 
vûdele mepl voûrou rporl@qatv oùdauoë Boukñv + td Ët LéXdo À 
ro mapèy vhv roù aupôobhou tébiv Smautet. Tére volvuv à ir 
épedev, Gç édôxer, rüv deuviôv, rà S” Aôn rapñv + êv où mi 
mpoulpsalv pou oxôrs: sc nolureluc, uh Ta cuuéavræ ouxe 
qévrer. To pv yap népas, dc àv 6 Bale Boukn0T , mére 
véyretare À ÔÀ mpoxipeois adrh Thv Toù ouuBoÿlou Giro 
ônhot. [à 5h Toro &ç dôlxnua Eubdv 0e, el xparton ouvéén 
Dairrw tr pdyn * &v yap To 08% vd roërou réos Av, oùx h 
êprot + GX oc oùy, Étavra, ox Éviv xut” dvôparrivov Aoyipér, 
elXdunv, xat Gixales .raüra xal émueAGs ÉrpaËa xal puort- 
vos Onèp Güvauiv, À 65 où xxAù xat The Réhewc Era mpé- 
vue évecrnodunv, xel dvayxaix, tadré por OsiEoy, xal rô7 


On abandonne le passé, on n’en fait point un sujet de délibération; 
lavenir seul ou le présent réclame les conseils d’un ministre. Alors 
donc il y avait des périls qui menaçaient la patrie, d’autres qui la 
pressaient déjà; examinez ma conduite au milieu de ces périls, sans 
accuser l'événement. La divinité décide du succès des entreprises, 
conduite du ministre annonce son habileté. Ne me faites donc pas un 
crime de ce que Philippe a eu l'avantage de la victoire, cela dépen- 
dait des dieux, et non de ma volonté. Mais que je n’aie pas pris toutes 
les mesures que pouvait suggérer la prudence humaine ; que je nem 
sois pas conduit avec toute la droiture et la vigilance possibles, avet 
une activité même qui fût au-dessus de mes forces; que toutes mo 
entreprises n’aient pas été honorables, dignes de la république, d 
uécessaires ; montrez-le moi, et ensuite venez m’accuser. Mais si d 


DISCOURS: SUR LA COURONNE. 235 


T chv robv roù cuénbdou. 
ofvuv rà pèv Tv Gerväv 


v, oc éBôre, 
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JaËa Tadra 

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Svaysv, 

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a Ts xékews 
xyaaia, 


Mais certes 
la chose étant-passée 
est-omise toujours chez tous, 
et personne nulle-part 
ne propose une délibération sur elle; 
mais celle devant-être ou celle présente 
réclame Poffice du conseiller. 
Alors donc ceux-ci des dangers 
devaient-être , comme il paraissait, 
ceux-là étaient-présents déjà ; 
dans lesquels examine 
le système de moi 
dans l’administration , 
ne calomnie pas 
les choses étant-arrivées. 
Car le terme de toutes choses 
arrive, 
comme la divinité aura voulu ; 
mais le système seul 
montre le discernement 
du conseiller. 
Donc ne pose pas cela | 
comme délit mien, 
s’il est arrivé à Philippe 
d’avoir vaincu dans le combat; 
car la fin de cela 
était dans le dieu, 
non dans moi ; : 
mais montre à moi ces choses, 
que je n’ai pas pris toutes mesures, 
toutes-celles-qu’il était-possible 
selon le raisonnement humain, 
et n'ai pas fait ces choses 
justement et soigneusement 
et laborieusement | 
au-dessus-de ma force, 
ou que je n’ai pas entrepris 
des choses belles 
et dignes de la ville 
et nécessaires, 


236 O IIEPI TOY EŸEANOY AOTOS. 
Hôn xarnyôpet pou. Et 9 6 ouu6kç oxnnrdç eh poôvoy fuir, 
&NG xal mévruv rüiv EMwv “EXfvuv peltuv yéyove, dl pi 
moteiv ; "Qçrep dv el r1ç vabxAnpo révr’ nl curnpia mpékuvrs, 
JT tal müot xaraoxeudoavra rd mAoïov, do” dv Éreldu6ave œ- 
Oioeodm, sfra peüv xpnoduevov , xl movnoévrev ami 
Tüv oxevüiv, À xal cuvrptéévruv wc, Th vauayiac airim 
A oùr” éxublpvuv Thv vabv, prioerev dv: Gcnep oùd’ Écrpa- 
vhyouv dyw, oÙre Ac TÜpns xÜptoc Av, SAN Exelvn rüiv mévru. 
AA éxeivo Aoyitou xal 8pa + si perd Onbaluv fuiv équvr 
Louévors obrus efuapro mpülar, rl xpnv rpocdoxäiv, ei uèl 
robrous Écyouev cuuuayour, dAAù Dirty Tpocébevro ; Ürip 
oÙ rér’ éxeïvoc réduc dpixe povas. Kai ei vüv Tpuüiv fuspè” 
dnd vic Arcuxns 60dv ris éxnc Yevouévns, Tocoüroc x{vôux 


foudre a brisé non-seulement la puissance d’Athènes, mais encors 
celle de tous les Grecs, que restait-il à faire? Faudrait-il imputer k 
naufrage à un armateur, qui, n’ayant rien négligé pour la sûreté de 
son vaisseau, ayant eu soin de le munir de toutes les choses néoessai- 
res, le verrait assailli, fatigué, et même brisé par la tempête? Jene 
gouvernais pas le vaisseau, dirait-il ; et moi, je ne commandais pas 
l’armée, je n'étais pas le maître du sort, le sort est le maître de tout. 
Raisonnez donc, Eschine, et ouvrez les yeux. Si le succès nousa 
été si contraire, quoique nous fussions unis aux Thébains, à quoi 
fallait-il nous attendre, s’ils n’eussent pas été nos amis, s’ils eussent 
combattu avec Philippe, comme celui-ci les y avait si fortement enga- 
gés ? Si la défaite nous a jetés dans un tel péril et dans une telle conster 
nation, quoique le combat eût été donné à trois journées de l’Attique, 


‘DISCOURS SUR LA COURONNE. 


EvOv Xe ve, 
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adTé,  xai 
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FFoUv, 
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ou éxeïvo xai 6pa 


Soxgv, 

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éyouc, 

vro Doirrw ; 
10ç TÔTE 


| pavés. 


voie 
Hepéiv 
CA 


\ 


237 


et alors aussitôt accuse moi. 

Mais si la foudre étant-arrivée 

a été plus grande, 

non seulement que nous, 

mais encore 

que tous les autres Grecs, 

quoi faut-il faire ? 

Comme si quelqu'un 

accusait du naufrage 

un armateur-de-vaisseau 
ayant-fait toutes choses pour le salut, 
et ayant-équipé 

le navire de toutes les Ta 
par lesquelles il présumait 
devoir-être-sauvé, 

ensuite ayant-éprouvé une tempêle, 
et les agrès 

ayant-souffert à lui, ou même 
ayant<ié-brisés entièrement. 
Mais, dirait-il, 

je ne gouvernais pas le vaisseau ; 
comme moi 

ni je ne conduisais-l’armée, 

ni je n’étais maître de la fortune, 
mais celle-là de toutes les choses. 

Mais raisonne cela et vois : 

s’il avait-été-réglé-par-le-destin 

à nous combattant 

avec les Thébains 

d’avoir-fait ainsi, 

quoi fallait-il attendre, 

si nous n’avionseu 

ceux-ci alliés, 

mais s'ils s’étaient-ajoutés à Philipre 
pour laquelle chose celui-là alors 
lâcha toutes ses paroles. 

Et si maintenant 

le combat ayant-eu-lieu 
à une route de trois jours 
loin de l’Attique, 


338 o DEPI TOY STEHDANOY AOTOS. 

xal pd6oc mepuéoen Thv mé , ri dv, ël mou ic jupes tabl 
robro xalos uvéén, mpocôoxtiont ypñv ; do olecûe Er vüv à 
oThvar, cuvE}OEtv | évanveücut ; Ro pla uépa xal bio 
tpris Édocav rüv els curenpiav rÿ méder. Tres 06... 7AXX où 
dEov eineiv  ye pnôè meïpav Éwxe Geüv vivoç ebvoig, 1 
1 Tpoba dE dar Thv TOM Tabrnv rhv oupuaglav, fc où ar 
TAYOPELS. 

Eort 8 vaut mévrs por vù no npèc Ou, vêpu à 
xaotal, xal vob mepectnxérac Æubev xx éxpoupévouc * és 
pds ye Tobrov abrbv cv xaténruorov Bpayde xat cup 
&ñpxer wo Adyos. Eî pèv yap 4v oo npédmha Th péÂAONEs 
Aioxlvn, pévw tüiv dAwv, 8r” E6ouebe0” mé sept vou, 
rôr” Eder mpokéyer + ei D ph mpofderc, TAç œbThs dyvolac bre 


que ne devions-nous pas craindre, si ce malheur fût arrivé sur notre 
territoire? Pourrions-nous encore subsister, conférer, respirer? Deux ot 
trois jours ont fourni à la ville bien des ressources. Sans ce délai... 
Mais , Athéniens, est-il besoin de vous dire les malheurs dont vous 
fûtes préservés par la protection des dieux, et par cette mèmeal- 
liance qu’on me reproche, et qui fut cependant le rempart d’Athènes ? 

C’est pour vous qui devez nous juger, c’est pour ceux qui sont 
hors de cette enceinte, et qui m'écoutent, que je suis entré dans ces 
détails; car, pour confondre ce vil personnage, il suffirait de ce rai 
sonnement clair et précis. Si, lorsqu: nous délibérions sur les intérètS 
de la république, l'avenir, Eschine, caché pour tous les autres, 59 


dévoilait à vous seul, vous deviez alors en révéler les secrets ; s'il 8 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


fuvog xai p6606 
vrékv, 
:pocdoxioo, 

à to réloc 


oTov. 

à HéMovra 

70t, 

5vw Tv XV, 
&6ouheuero 

!» 

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10fôetc, 


un si-grand danger et peur 
environna la ville, 

quoi aurait-il fallu attendre, 
si ce même accident 
était-arrivé 

quelque-part du territoire? 
est-ce que vous pensez 


encore maintenant avoir-pu-subsister, 


vous-réunir, respirer ? 

un jour et deux et trois 
ont donné à la ville 

de nombreuses des choses 
pour le salut. 

Mais alors. 

Mais 52 n’est pas digne de dire 
des choses qui du-moins 
n'ont pas donné épreuve 
par la bienveillance 

de quelqu’un des dieux, 
et par le la ville 
avoir-placé-devant-elle 


cette alliance, à 


que toi tu accuses. 
Mais toutes ces choses 
sont à moi la plupart 
envers vous, hommes juges, 
et ceux environnant au-dehors 
et écoutant ; 
puisque certes un raisonnement 
court et cleir 
suffisait à moi 
envers celui-ci même 
celui digne-d’être-conspué. 
Car si les choses devant-être 
étaient évidentes-d’avance à toi, 
Eschine, seul des autres, 
quand la ville délibérait 
sur ces choses, 
alors il fallait prédire ; 
mais si tu ne prévoyais pas, 


240 O HEPI TOY ©TEANOT AOTOS. 

Quvog #7 rois SAos. Mere ti ER éuoU où Tara xarryopk 
î éyo cod; rocobrov yhp dueivuv yo ooù mokirne yéyova ik - 
aûrk raë0” à éyuw (xai oôrw mepl rüv Su Gtahéqouat), 
8cov y pv Éwxa épaurèv els vù müor Coxoüvra cuppépsn, 
o88éva xÉvôuvov &xvroas Tov, obô’ éaloyisduevos. Ed Où ae 
Erepa elnec Bekrle roëruv (où ykp àv roûroxs éxpüivro), dr 
elç vadra xphomuo obdèv eaucèv mapécyec * 8xep © àv paul 
raroç xal uquevéoraros ÉvOpurros rh dde, roëro nerxomik 
ét vois ouuéüoiv éfiraca Kal due Aplorpatos &v Nélu, 
xal Apioréken év Gdow , où xadéraË éybpot rc KuAcex, to . 
AGnvaluv xplvouct pou, xat AGfvnotv Aicyivne Anpocit- 
vou xarnyopet. Kaïror re + vüiv “EMvuv éruyfuere éer 


cachait pour vous-même, vous êtes comptable de la même igno- 
rance que les autres. Pourquoi donc suis-je plutôt accusé par vous, 
que vous par moi? Cependant je me suis élevé d'autant au-dessus dé 
sous, dans cette circonstance (je ne parle pas encore des autres), que 
je me suis livré à l'intérêt commun , sans craindre ni considérer pour 
moi aucun danger. Vous, au contraire, vous n’avez donné aucun avis 
plus utile; autrement on p’aurait pas suivi le mien : vous n’avez été 
d’aucun secours à la patrie. Ce que pouvait faire le citoyen le plus 
vil et le plus mal intentionné, vous le fites après l'événement; et 
tandis qu’Aristrate à Naxos, Aristolaüs à Thasos, ennemis de la 
république, citaient leurs amis devant les juges, Eschine, dans Athè- 
nes même, accusait Démosthène. Mais un homme qui tire sa gloire | 


des malheurs de la Grèce, mérite d’être condamné, au lieu d'ea 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Née, 


»ç év Odow, 
"bpoi This TÉREWS, 


x Tüv ‘EArivuwv 


241 


tu es comptable 
de la même ignorance 
que les autres. 
En-sorte-que pourquoi toi 
accuses-tu moi de ces choses 
plutôt que moi toi ? 
car moi j'ai été citoyen 
d'autant meilleur que toi 
pour ces choses elles-mêmes 
que je dis 
(et je ne discours pas-encore 
sur les autres), 
que moi j’ai-donné moi-même 
pour les choses paraissant 
importer à tous, 
n’ayant-craint aucun péril personnel, 
‘et n’y ayant-pas-eu-égard. 
Mais toi 
et tu n’as pas dit d’autres choses 
meilleures que celles-ci 
(car ils n’auraient pas usé 
de celles-ci), 
et tu n’as pas fourni toi-même 
utile en rien 
pour ces choses ; 
mais ayant-fait cela, 
que ferait un homme très-vil 
et très-mal-intentionné pour la ville, 
tu as-fait-des-recherches 
sur les choses étant-arrivées, 
Et en-même-temps 
Aristrate dans Naxos, 
et Aristolaüs dans Thasos , 
ceux entièrement ennemis de la ville, 
mettent-en-jugement É 
les amis des Athéniens, 
et Eschine à Athènes 
accuse Démosthène. 
Cependant celni-là auquel 
les infortunes des Grecs 16 


242 O EI TOY ETEPANOT AOTOE. 

Goxtueïv dméxerro , dmolwdévar p&Xkov obrdc êcte dixaux À 
xarryopeiy Étépou- xal Srw auvevnvépaaiv of aÿrol xaupol al 
voic Tic roux Éyôpoic, oùx Éve roërov ebvouv elvar 13 wa 
rplèr- Emhoïc dà xal ÀE div Lic, ma mouic, xal mokreür, xd 
rahiv où xokreün. [lodreetal se tüv Épiv Soxouvcuv cuyol- 
petv; Épevoc Aioyivnc. Avréxpoudé ri, xal yéyovev olo dx 
Lou; rapeoruw Aloylvnc * diçxep và Éryuara, xal vù oraouass, 
Érav +1 xaxbv 5d cüua AdôN, vôre xuvsirar. 

Ereô 5ù moXdç vois cuubeBnxdorr Épuertar, Boëdoual u 
xl mapadobov elmeiv- xaf pou, npèç Audç xul Oeiuv, une 
Tv Érepbokiv Oauudon , SAXE per” sûvolas, & Aéye , Osug- 
céru. Et yhp fv Exact rpéènAa à pote qevhoscha, xd 


accuser un autre ; un homine qui profite des mêmes circonstances qu 
les ennemis de l’État ne saurait être bien intentionné pour la patrie: 
vous le prouvez, Eschine, par votre vie privée, par votre vie publique, 
par vos discours, et même par votre silence. Traite-t-on une affaire 
intéressante pour l’État, Eschine est muet ; est-il arrivé un mallew 
imprévu , Eschine parle. Ainsi, dans nos corps, les fractures et ks 
luxations se réveillent dès qu’il survient quelque maladie. 

Mais, puisque l’accusateur insicte si fort sur l'événement, je vais 
avancer une espèce de paradoxe ; que personne, au nom des dieux, 
ne s'étonne de mon apparente hardiesse, mais que l’on examist 
ce que je vais dire. Quand même l'avenir eût été connu de tous ls 


Athéniens, que tous les Athéniens l’eussent prévu et que vou: 





DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Û 

&rokw}£var 
TAYOpE Étépou* 
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243 


étaient mises-en-réserve 

pour acquérir-de-la-gloire, 

est juste de périr 

plutôt que d’accuser un antre; 

et il n’est pas possible celui-là, 

auquel les mêmes circonstances 

ont profité 

et aux ennemis de la ville, 

être bienveillant pour la patrie ; 

et tu Ze montres 

par les choses dont tu vis, 

et que tu fais, et que tu administres 

et de-nouveau n’administres pas. 

Quelqu’une des choses paraissant 

étre-utiles à vous 

se fait-elle ? 

Eschine esf sans voix, 

Quelqu’une è 

est-ellearrivée-à-contre-temps, 

et a-t-elle-eu-lien 

telle gw’il ne fallait pas? 

Eschine est-présent ; 

comme les ruptures 

et les convulsions 

sont-mues alors, 

lorsque le corps a reçu quelque mal 
Mais puisque 

il insiste fréquent 

sur les choses étant-arrivées, 

je veux dire quelque chose 

quoique contraire-àl’opinion ; 

et que personne, 

au-nom-de Jupiter et des dieux, 

ne s'étonne de l'exagération de moi, 

mais que chacun considère 

avec bienveillance 

ce que je dis. 

Car si les choses 

devant avoir-lieu 

avaient étéévidentes-d'avance à ‘ous, 


244 O IIEPI TOY £TEHANOY AOTOË. 

npofecav Éravrec , xal où mpobleyec, Aicyivn, xat Guuap- 
rÜpou Boüiv xal xexpayig , 8c où’ épOéyEL, oùd obrex dre 
otatéoy +9 méde robruv #v, elrep À S6Enc, À npovévew, À roi 
WÉXdovros alüvos elye Aéyov. Nüv pv yàp droruyeis Doxsi ti 
Tpayudtev, 8 nor xoivdv Écriv dvbparcotc, ra vüÿ Geë raÿre 
Sox vére D” froüoæ nposrévar vév SA, er” droctäss 
robrou, Drm mpodedwxéver mévras àv Écyev airlev. El 
ya Tadra mposiro dxoverl, mepl &v obdéva xivôuvov veu où 
üréuetvav of mpéyovor 3 Te àv oùyl xarémrucev dv ou; ph Tv 
8h rûc mékedç ye, und” éuod. Tiot à éphauois, pèç Aks | 
Ewpôpev àv robe ele rhv mékt évépomous éprxvourrévous, ss 
pl mpayuata els Enep vuvi mepuéorn, xal fyeudv xal xp 
Épéôn Düuimros éndvruv , rdv à Érlp voù ph yevécôe win 
yüve Étepor {uwple Av foxv meromuévor; xai Taüre, pr 


Eschine, vous l'eussiez prédit, le publiant à grands cris, vous qd 
n'avez pas ouvert la bouche ; la république d’Athènes ne devait ps 
changer de conduite pour peu qu’elle eût égard à sa propre gloire, à 
celle de ses ancêtres, au jugement de la postérité. Elle paraît, à prése, 
avoir échoué dans une entreprise, commeil peut arriver à touslesho® 
mes, si telle estla volonté des dieux; maisalors on l’eût accusée d'avi 
livré tous les Grecs à Philippe , si, après avoir prétendu à la prééni 
nence, elle eût renoncé à ce beau privilége. Si jamais elle eût cé. 
sans combat, ces droits importants, pour lesquels nos ancêtres off 
bravé tous les périls, qui n’eût pas eu le dernier mépris pour vo®r 
Eschine? car la république et moi nous serions à l’abri de tout repf” 
the. De quel œil, grands dieux, verrions-nous accourir ici tous k 
Grecs, si, les affaires étant réduites au point où elles sont, et Philig® 
nommé chef et arbitre de la Grèce, d’autres , sans nous , eussent pr 
les armes pour s'opposer à ce déshonneur ? et cela, tandis qu’Athèn : 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


1&ç RpONCEC AV, 
loxivn, 


» 


# 


Lis ts 
LEpayux, 

Béyéw, 

s Av Th Tôde 

V TOÜTV, 

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REOYÉVUV, 

16 ÉRovToG. 

1 êoxet 

TÔV TOCYUATUV, 
dv räouv avlpomous, 
G 

na 

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; tôv EM wv, 
Goa Tobtou, 
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var névias Duinrw. 


1Etto 


ia 

Duvoy Gvrivæ 

w OÙYX ÜTépetvav, 
&v XATÉRTUGÉ GOU ; 
Tic TOÂEWS Ye 


lapLote, npôs Auôs, 
v toùc dvôpérouc 
ous ele TAv To, 
“ns Tepéo 


toç péôn 

L'aûpros éxévrwv , 
op pv 

impévor TÔv &yéiva 
Mta Là ysvéochar; 
unèenwnote 


245 


et si tous les avaient prévues, 

et si toi, Eschine, 

tu Les avais prédites, 

et avais protesté 

criant et vociférant , 

doi qui n’as pas-même parlé, 
pas-même ainsi il n’était à la ville 
devoir-de-se-désister de ces choses, 
si-toutefois elle avait compte 

ou de la gloire, ou des ancêtres, 

ou du temps devant-être. 
Maintenant en-effet elle paraît 
avoir-manqué les affaires, 

cequiest commun à tous les hommes, 
lorsque ces accidents 
sembient-bons au dieu ; 


mais alors se-jugeant-digne 


. d’être-à-la-tête des autres , 


ensuite s'étant-désistée de cela, 
elle aurait eu l'accusation | 
d’avoir-livré tous à Philippe. 

Car si elle avait abandonné 
sans-combat 

ces choses, au-sujet desquelles 

th n’est aucun danger que 

les ancêtres n’ont pas supporté, 
qui n’aurait conspué toi ? 

car non certes la ville du-moins, 
ni moi. 

Mais de quels yeux, par Jupiter, 
verrions-nous les hommes 
arrivant dans la ville, 

si les affaires s’étaient arrêtées 

à ce qui est maintenant, ‘ 
et Philippe avait-été-choisi 

chef et maître de tous, 

et si d’autres sans nous 

avaient été ayant-fait la lutte 
pour le ces choses ne pas avoir-lieu ? 
et cela, jamais-encore 


246 O IIEPJ TOY £TEHDANOT ACTOS. 

denwmors sc rédeuc dv vois Éurpooôs ypévous dopddara do 
&ov paAhov à rov Émip rüv xaküv xlvôuvov fpnuévnc. Th yèp 
oûx oldev “EXivuv , vis 32 Bap6dpuv, &ce xal rapà Onéalur, 
xal map vüv Êtt roüruv pôrepov icyupüiv yeyevnmévev Aaxe 
Surpoviwv, xa rap” aroë roù ILepoñiv BasiAéuc, perd mods 
Xépiroc vobr” dv douévec E060n cn née, 8 ri Boderer da- 
Gobon xal vù Eure éxoban, rù xeheuduevov moueiv, xal dr | 
Exepoy rüv “EXivuv rposoréver ; AXX oùx Av taU0”, do due, 
nôve métpua vois AGnvaloic, oÙd” dvexta, où’ Euqura * où 
AduvAOn rwmore rhv now oùdelç Êx Tavrdç ToÙ x pôvou melon, 
voïs loyouot uév, h Bixara SÈ mparrouct, rpochemévnv, doge- 
As GouAeberv: dAV dywvbouévn mepl rpureluv xal ruñe ati 
SEns al xivduvebouca mévra rov aiüiva Gtureréhexe. Kai vœûf 
obrw cepvè xx mposixovre vois betépors Aleoiw bpuets Éodau- 


en aucun temps, ne préféra jamais une sûreté honteuse à des danger 
honorables ! Qui des Grecs , qui des barbares ignore que les Thébains, 
que les Lacédémoniens, qui avaient la puissance avant eux, que le ni 
de Perse, nous auraient laissé volontiers toutes nos possessions, nous 
auraient même accordé toutes nos demandes, si nous eussions voult 
recevoir la loi, et permettre à un autre de commander aux Grets? 
Mais, sans doute, cette conduite n’était pas supportable pour les 
Athéniens d’alors; elle n’était ni dans leurs habitudes, ni dans leur 
caractère. Non, on n’a jamais pu persuader à la république d’Athè 
nes de s'attacher à des peuples puissants, mais injustes, d'acheter 500 
salut au prix de la liberté : mais on l’a vue, dans tous les temps, 
combattre pour la prééminence, s’exposer pour l’honneur et pour 
gloire. Et même, Athéniens, ces principes vous paraissent si beaux et 
si conformes à votre caractère, que vous combles de justes éloges 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


xpôvotc Éumpoole 
Jeu fpnuévns 

sav &do$ov 

: À vôv xÉvEUvOv 

Dv xx). 

> Eve, 

apps 

iev vs Toro 

M äopévuc Th néde, 
pa Enbaicv, 

à Tüv Auxedamoviwov 
uévov loxupüv 

NTEpOV TOUTUV, 

pa Toù Baothéws 

v adrob, 

dpvroç no, 

9 6 tt Bobherar 

r0on Tà ÉauThc, 

TÔ xEAEVOHEVOV, 
:Étepov 

ävax tév “ELAvov; 
raüra oÙx Av, 

ls 

voïc AGnvatos tôte, 


rexté, oÙdE Euoura 


Bel Ex TavTÔ TOÙ YpOÔVIU 


n HUÔNOTE 

mv ré, 

sévmv pèv roïç loxüouar, 
vor Ô uà fx, 

iv &apadic* 
saretéere 

rdv aléivæ 

ouévn Tepè Tpureiwv 
wie ai DéEns ; 
Suvebouoa. 

st nolauédvere 
dvat oûto cepuvè 
ocfxovra 

Roiv Opretéporc, 


247 


dans les temps auparavant 

la ville n’ayant-choisi 

une sûreté sans-gloire 

plutôt que le danger 

pour les belles choses. 

Car qui des Grecs, 

et qui des barbares 

ne sait pas que cela 
aurait-été-donné volontiers à la ville, 
et par les Thébains, 

et par les Lacédémouniens 
étant-devenus puissants 

encore avant ceux-ci, 

et par le roi 

des Perses lui-même, 

avec une faveur grande, 
ayant-pris ce qu’elle veut 

et ayant les choses d'elle-même, 
de faire la chose étant-ordonnée, 
et de laisser un autre 
être-à-la-tête des Grecs ? 

Mais ces choses n'étaient pas, 
comme il semble, 

héréditaires aux Athéniens alors, 
ni supportables, ni innées; 

ni personne de tout le temps 
ne’put jamais 

persuader à la ville, 
s’étant-jointe à ceux étant-forts, 
mais faisant des choses non justes, 
d’être-esclave en-sûreté ; 

mais elle a persévéré 
pendant tout le temps 
combattant pour la prééminence 
et l'honneur ef la gloire, 

et courant-des-dangers. 

Et vous vous pensez 

ces choses être si magnifiques 

et convenant 


aux mœurs vôtres, 
CL} 
2 


248 O HIEPI TOY £TEDANOT -AOTOZ. 

Gdvere elvar Goçre xa rüv mpoyévev vobc vaÛre rpéEavrac pd: 
Auot” émouveire. Eixôtuc + tlc yhp oùx Àv dyéouro rüiv évêpan 
éxelvev rh âperic, of xel vhv pwpav xl vhv mékuw étre 
Emépervav , elç Thç vpupeus ÉuGdvres, Érèp Toù ph vd xekué- 
pevoy notons; Tôv pv raüra ouuGouetoavra, Oeroroiés, 
atparnyov ÉAduevor, rdv d” Émaxobev vois értiværropsévors dm 
pnvduevov, Kupotlov, xataliwoavrec - où wévov aürév, dd 
xal af yuvaïixec a üpérepar vhv yuvaixe abroë. Où yàp Efron 
où vére AGnvaïor oùre friropa , otre otparnyv, àv vou du- 
Acbaouaiv ebruyéis + SAN oùdt Cniv AElouv , el ph per’ &eubepias 
éGéorat roûro moueiv. “Hyeïro ykp abrüv Éxactos oùyl ré æuxpl 
xal 79 pnpl pévov yeyevñoôer, GAÂX xa 17 wacplôr. Auaqépn 
38 tl; Ori à pv voïç yovebot môvov yeyevñoer voulGmv, ro 


ceux de vos ancêtres qui les ont suivis. Qui n’admirerait, en effet, 
le courage et la résolution de ces grands hommes qui, abandonnant 
leur pays et leur ville, sont montés sur leurs vaisseaux pour éviter de 
souscrire aux volontés d’un maître? Thémistocle, qui leur donnait ce 
conseil , fut élu général; Cyrsile, qui lui conseillait d’obéir, fut le 
pidé par vous; ef non-seulement lui, mais sa femme elle-même fut 
lapidée par les vôtres. Car les Athéniens d’autrefois ne cherchaient 
pas un orateur, un général, qui leur procurât une heureuse servitude; 
ces fiers républicains auraient mieux aimé ne pas vivre, que de vivre 
esclaves. Chacun d’eux ne se croyait pas né seulement pour ses pæ 
rents et pour ses proches, mais pour sa patrie avant tout. Et pour- 
quoi? cest qu’un citoyen qui se croit né seulement pour ses ps 
rents et pour ses proches, attend de la nature la mort qu'elle lui 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 249 


és xai éxauveïre pédliora 
vob xpé£avras Taûra 
tôv xpoyévu. 

Etxôtesc" 

té yap oùx &v &yésaro 


ti dperic beeivesv TGV &vpü, 


ol ürépaivav 

buxsiv 

xai cv pépav xal Tv RÉ, 
lufüvrec ele vùc Tpripesc, 
Ürèp toù ah rowjour 

1ù xazvôpuevov ; 


tv oupéouMbdavta Taëta, 


œoulv roüro pet EXevdepiac. 
Fraotoc yap arüv hyetto 
où yeyevñobu pôvor 

tp map xal 1ÿ pritpi, 

Ddè nai Tÿ ratpiè. 

TI & Bopéçou ; 

Si 6 pèv voplKuv 
verevhobas pôvov 

Toiç Yovebot, 


que aussi vous louez le-plus 
ceux ayant-fait ces choses 
des ancêtres. 

Avec-raison : 

car qui n’admirerait 

la vertu de ces hommes, 

qui supportèrent 
d'abandonner 

et le pays et la ville, 
étant-entrés dans les trirèmes, 
pour le ne pas faire 

la chose étant-ordonnée ? 
ayant-choisi pour général 
Thémistocle , 

celui ayant-conseillé ces choses, 
mais ayant-lapidé Cyrsile 
celui ayant-mis-au-jour l’avis 
d’obéir 

aux choses étant-enjointes ; 
non seulement lui, 

mais encore les femmes 

les vôtres 

la femme de lui. 

Car les Athéniens alors 

ne cherchaient 

ni un orateur, 

ni un général , 

au-moyen duquel 

ils seraient-esclaves heureusement : 
mais ils n’estimaient pas vivre, 
s’il n’était-permis 

de faire cela avec liberté. 
Car chacun d'eux pensait 

ne pas étre-né seulement 
pour le père et la mère, 
mais encore pour la patrie. 
Mais quoi diffère ? 

que celui pensant 

être-né seulement 

pour les parents , 


250 O HIEPI Tor ETEBANOY AOTOE. 
dis elprappévne xal rèv abrparov Odvarov repuuéve * & À xal 
+9 marplàt , Émèp voù ph vabrnv émuôeiv SouAsdoucav amoûwr- 
vxeuv Éeloet, xal pobepurépas fyfoecar rh UGpeic xal rx 
?riplac, dc Év douhsuobon rh née: péperv dvdyxn, Toù Oavérou. 
Ei pv volvuv roür” émeyelpouv Aéyeiv, Ge Spa yo xpoñye- 
yov Üuüs ŒŒrx rüiv mpoyévuv ppovsiv, oùx ET Écrits oùx iv 
eixétux énerumoeté por. Nüv à éyd pèv Ouerépas vhç voraûras 
mpoupéoers émogaivw , xal Gelxvumr Etr xal xpd Éuoù voit 
ilye vd ppémpe À md * TA pévrot iaxovlas Th dp” Éxdorouc 
rüiv mempayuévuv, xaÙ épauré pereivai pnu* obroc Où vi 
EXwv xarnyopüv , xeledwv Ou êuol mixpôis Épeuw, &ç pééuv 
Xe xivObvev aicls rh née yeyevnuévp, thc uv els To Tupèv 
mpñc Euè émoorepñout YAlyerar, à Sec dravre vèv Aou 


prépare; celui , au contraire, quise croit né surtout pour sa patrie, 
ira au-devant du trépas pour ne la point voir dans l'esclavage ; et il 
cegarderait comme plus terribles que la mort , la honte et les insultes 
qu'il lui faudrait essuyer dans une ville asservie. 

Si donc j’osais dire que c’est moi, Démosthène, qui vous inspirai 
des sentiments dignes de vos ancêtres, il n’y a personne qui ne fût en 
droit de me reprendre; mais je déclare que les résolutions courageuses 
sous appartiennent, je montre que la république pensait avant moi 
avec la même noblesse, en même temps que je réclame ma part, 
comme administrateur, de tout ce qu’elle a fait de glorieux ; mais er 
m'imputant tout, en vous animant contre moi, comme si j'étais cause 
de vo périls et de vos alarmes, Eschine veut me frustrer d’une cou 
ronne pour le moment ; ce qui serait vous ravir les éloges de tous les 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 251 


dxip tou pr mBeiv 

tabrnv Sovhebouoay, 

aa rrhoetas tac U6pers 

nai vas évuplac, 

& évéren pépuv 

db rÿ néder Soulevotoy, 

pobspurtépas Toù Gavérou. 
EL pèv tofvuv 

Éxeyelpouv Aéyuv touto, 

êpa x yo 

xporrayo Üuäs 

grouiy &tia 

tüv æpoyéve, 


she spñc sic 7 napôv, 


attend la mort 
du jour ayantété réglé-par-Je-destin 
et la naturelle; 
mais celui pensant étre-né 
aussi pour la patrie, 
voudra mourir 
pour le ne pas voir 
elle étant-esclave, 
et estimera les outrages 
et les déshonneurs, 
que nécessité es{ de supporter 
dans la ville étant-esclave, 
plus terribles que la mort. 

Si donc 
j'entreprenais de dire ceci, 
savoir que moi 
j'ai engagé vous 
à penser des choses dignes 
des ancêtres , 
il n’est pas quelqu’an-qui 
ne blâmerait pas moi 
avec-raison. 
Mais maintenant moi 
je déclare vôtres 
les déterminations telles, 
et je montre que la ville 
avait ce sentiment 
aussi avant moi ; 
je dis cependant 
être participation aussi à moi-méme 
de l'administration 
celle pour chacune 
des choses ayant-été-faites ; 
mais celui-ci accusant le tout, 
invitant vous 
à étre amèrement contre moi, 
comme ayant-été pour la ville 
cause de craintes et de dangers, 
désire priver moi 
de l'honneur pour \o pré nt, 


252 O IJEPI TOT ZTEHDANOY AOTOZ 

XPOvOv pride bpiv dparpeïror. Ei yap, Gç où rà Békriora 
êpo0 mokrreusauévou, rouût xaraÿmpueiote, faprxévar Doere, 
où +9 sh TÜxnG Éyrouooévn Th ouubévra mabeiv. AXX oùx 
Lortv, oùx Ecru Énux udprere, dvôpec AGnvaïor, Tov Grip 
rie émavruv &Aeubeplas xal owrnplac xivôuvov épéuavor, ph 
Tobs év Mapalüive mpoxevduveboavras tüiv mpoyévwv, xal roc 
lv IMavataïç maparabauévous, xal rod v Exlauive vauua- 
xhoavraç, mal vob êm” ‘Apreutolop , xai moXodÇ Évépous vo 
êv vois Onpociou uvipaot xeusévouc dyobe dvôpas , oùc rar 
ras épolt À TO Ts adris dEuboaca ru Édadev, Aicyim, 
où robc xatophwouvrac abréiv obd robe xparicuvtus ôvoU. 
Auxalws * 8 uèv yèp Av évôpéiv éyabüiv Épyov, dmaot ménpa- 


siècles à venir. Oui, si, condamnant l’auteur du décret, vous improw 
vez mon administration, on dira que vous avez faiHi, et non pas que 
vous avez subi les rigueurs d’une injuste fortune. Mais non, Athéniens, 
non, vous n’avez point failli en vous exposant volontairement pour le 
salut et la liberté de tous les Grecs, j'en jure par les mänes de nos 
ancêtres qui ont combattu pour la Grèce à Marathon , par ceux qui 
ont combattu à Platée, à Artémise, à Salamine, généreux citoyens dont 
les corps reposent dans les tombeaux publics. L'État les a tous hono- 
rés de la même sépulture, oui, Eschine, et non pas seulement ceux 


dont la fortune a secondé la valeur. Cette conduite était juste; car 


DISCOURS SUR LA COURONRE. 


toùç etuévous 

dv vole pyquaor npostorg ‘6, 
où Exavras époluc 

À sôdic aEubouox 

Th an Tu 

Boyer, Aloxivn, 

cüy roùc 

Aatophwaavrac aûriév 

eût Toës xPATHCAVTAG pLÉVOUS. 
Acuaireg- 

dpiv rép 

Eprov évpür àyañisv 
mémpautar &ruar* 


233 
mais enlève à vous 


les éloges 

pour tout le temps restant. 

Car si 

vous condamnez-par-suffrage celai-ci, 
comme moi n’ayant pas administré 
les meilleures choses, 

vous paraîtrez avoir-failli, 

non avoir-souffert 

les malheurs étant-arrivés 

par l'irjustice de la fortune. 

Mais il n’est pas, 

il n’est pas comment vous avez failli, 
hommes Athéniens, Ù 
ayant-supporté le danger 

pour la liberté 

et le salut de tous, 

par ceux des ancêtres 
s'étant-exposés-les-premiers 

à Marathon, 
etceuxs’étant-rangés-contre-l'ennemi 
à Platée, 

et ceux ayant-combattu-navalement 
à Salamine, 

et ceux à Artémise, 

et de nombreux autres 

hommes braves 

ceux étant-couchés 

dans les monuments publics, 

que tous également 

la ville ayant-jugés-dignes 

du même honneur 

a ensevelis, Eschine, 

non ceux 

ayant-réussi d’enfre eux, 

ni ceux ayant-vaincu seuls. 
Justement : 

car ce qui était 

l'œuvre d'hommes braves 

a-été-fait par tous ; 


254 © IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOZ. 
wear » 19 rüyn dé, Îv 6 Dalpuov dréveuuev Éxdovois, vaërn xl- | 
Aprvra. 

Era, @ xatépars, xal ypauuaroxéquv | ob pv si 
rap vouruvl riuñç xal pihavôponias êuè Grocrepromt fou- 
Afpevos, tpérax xat péyas xat mahatà e Deyes, Gv vivo 
rpocsdeiro 6 maphv dydv obrool; êud SE, © rprrayuvioté , 
map} rüv rpureluv cbwBouhov 7% mé raprévre, rd vivo ppé- 
vue XaGévra évabaivew êrt md Bua Éde; Td Toù router 
dvd£ua époüvros ; Gixalos mévr’ àv érédavov. 

"Enr où9 Guäc, dvôpec Aônvaïor, dnd vüç aûric Gvavolas 
Get rés re llac dlxaç xal rh Onuoolac xplvev- SXXà sù pv 
roù xa0” fuépav Blou cupééhaux, ênt rüv Üiuv vépuv xal 
Epyuv oxonovras, th OÀ xowvkç mpontpéostc, lc à rüv xpo- 
yévuv dEuuare éroËlérovrac - xal mapalauGäver ye, due 


tous avaient montré le même courage, quoiqu'ils eussent éprouvé 
chacun le sort que leur réservait la divinité. 

Après cela, calomniateur odieux, vil et méprisable greffier, afin ds 
m'’enlever l'estime et la bienveillance des Athéniens, vous nous avez 
détaillé les belles actions, les combats et les trophées de nes ancêtres, 
comme si la cause avait besoin de ce détail. Pour moi, orateur de la 
république, qui voulais l’engager à combattre pour laprééminence, 
quels sentiments, indigne histrion, devais-je porter à la tribune? 
ceux d’un homme qui lui conseillât des bassesses ? La mort eût été mon 
juste partage. 

Enfin, Athéniens, on ne doit pas juger dans le même esprit li 
causes des particuliers et les causes publiques. Les affaires des parti 
culiers se décident d’après les lois et les usages communs , mais dans: 
les grands intérêts de l'État, la gloire de nos ancêtres est l’unique loi 
qu’il faut consulter. Chacun des juges , s’il ne veut rien faire qu’elk 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 255 


v rpurtiuv, 

œ tp réde, 

: TÔ ppévnpa 

av éri rù Biua; 
poivre 

oÜruwv ; 


v &v pévrot Gtxalwue. 


œ oùbà dat duGs, 
\ônvaior, 


avrie Giavoias 
nec ôtac 
Enproaias * 

pay ouu66daix 
1'xœrà ApLÉpav, 

Tac ER TOY VOLE 
nv Lo, 

JOMPÉGEL XOLVÉG, 
OVTAG 


LOpLATA TV TPOYÉVUY" 


À braorov duüv 
rapañay6vev, 


mais ils ont usé 

de cette fortune, 

que la divinité 

a dispensée à chacun. 

Ensuite, Ô exécrable, 

et misérable-scribe, 

toi voulant 

dépouiller moi 

de l'estime et amitié 
de-la-part-de ceux-ci 

tu as dit des trophées et des combats 
et des actions anciennes, 

de laquelle desquelles choses 
avait-besoin 

cette lutte présente ? 

mais de qui fallait-il moi, 

6 histrion-de-troisième-ordre, 
le conseiller 

sur la prééminence, 

m’avançant-devant la ville, 
ayant-pris le sentiment 

monter à la tribune? 

celui de celui devant-demander 
des choses indignes de ceux-ci? 
je serais mort certes justement. 

Ensuite il ne faut pas vous, 

hommes Athéniens , 
juger 

d’après le même esprit 

et les procès particuliers 

et les publics : 

mais les intérêts 

de la vie jour par jour, 
ayant-la-vue sur les lois 
et les actions particulières, 

et les systèmes communs, 
jetant-les-yeux 
vers les mérites des ancêtres ; 
et certes il faut chacun de vous 
penser recevoir, 


266 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOFOZ. 

+9 Baxrnple xal T5 ou, rù ppévmua vd The mékau voute 
Qeuv Éxaotov Üuüv Oet, 6tuv Th Énpoaix cite XPIVOUVEE ; 
etreo dix éxelvuv mpdrreiv olecûe xpñvar. 

AU yap éurecv el Tù merpayuéva vois npoyévois buis 
Loriv & rüv {mproudruv rapé6nv xal rüv rpaybéveuv: re 
veXôeïv nv, dev sic vaür” éEl6nv, Boéouar. 

Qc yhp dpuxdueba elc rh Ofôuc, xavehauGévouev Doir- 
nov xal Gerraüv xal rüv SAAUv cupudyuv rapévras rpécôu, 
xal vobç uèv fuerépouc pÜouc &v pé6w , robe © êxeivou Gpuosls. 

Ort © où vüv raüra Aéyw voù cuppépovros Évexe épautÿ, 
Aéye por Thv éniorokhv Àv tér’ éréphapuev eb0d< où rpéobeus. 

Kafrot vooabrn ye bmepBoXi ouxopavrlas obcos xéypme 
dcr”, el pév ti tv Seovruv émpdyôn, Tdv xaipév, oùx èLÉ qnaw 


n’avoue, doit en montant au tribunal, pour juger une cause publique, 
se pénétrer de cette idée, qu’avec les ornements de la magistrature, il 
va revêtir la dignité d’Athènes. 

Cette digression sur les exploits de vos ancêtres m’a fait omettre 
quelques faits et quelques décrets : je reprends donc mon récit où je 
l'avais laissé. 

Arrivés à Thèbes, nous trouvâmes les députés de Philippe, ceux 
des Thessaliens et des autres alliés : nos partisans étaient remplis 
de crainte, ceux du roi pleins de confiance. 

Pour prouver que ce n’est pas mon intérêt qui me fait parler de k 
sorte, greffier, lisez la lettre que nous écrivimes aussitôt de Thèbes. 

Eschine, cependant , portant la calomnie jusqu’à l’excès, fait hot 
neur aux seules conjonctures de tout ce qui est anivé d’heureul: 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


rxrnpiq 
up65)w, 
1a ThÇ HOÀEUS, 
nTE XPIVOUVTES 
LA 
oÛe xpñvat 
tra éxefvev. 
10 ÉUTEGDV 
RpayUÉVE 
rovots UV, 
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v° ù 

obv émxve) dev 
LU 


apx6peña 

fé, 

GVOULEV HAÇÔVTAS 
Puirrou 

av 

Dov cuppaywv 7, 
pèv géhouc REtÉDOUS 


cæivou Oproets. 
30 Xéyw 

' 

GULPÉPOYTOS 


iv émIToR 
Bx 

te ÉTÉDYAUEN. 
Urôç ve xÉxENTAL 
mepéo)ÿ 

2 

ru 

wv 


wig6v, 


avec le bâton 
et le symbole, 
le sentiment de la ville, 
lorsque vous entrez devant-juger 
les affaires publiques, 
si-toutefois vous croyez falloir 
faire des choses dignes de ceux-là. 
Mais certes étant-tombé 
sur les choses ayant-été-faites 
par les ancêtres de vous, 
il est quelques-uns des décrets 
et des choses ayant-été-faites 
que j'ai-passés; 
je veux donc revenir 
d’où je me-suis-écarté 
vers ces choses. 
Car lorsque nous arrivämes 
dans Thèbes, 
nous surprîmes présents 
des députés de Phitippe 
et des Thessaliens 
et des autres alliés, 
et les amis nôtres 
dans la crainte, 
et ceux de celui-là hardis. 
Mais que je ne dis pas 
ces choses maintenant 
pour la chose important 
à moi-même, 
dis à moi la lettre 
que alors aussitôt 
nous députés nous avons envoyée. 
Cependant celui-ci certes a usé 
d'une si-grande exagération 
de calomnie 
que, si quelqu’une 
des choses étant-nécessaires 
a-été-faite, 
il dit l’occasion, 
non moi 
tr 


258 © HIEPI TOY 2EYEHDANOY AOTOS. 

aËtiov yeyevñobare rüv à Ds Étépus cupfdvruv énävruv, êul 
at vhv éunv Tüqnv aétiav elvar. Kai, &5 Éouxev, 6 aûuBoudos 
at fTwp Éyw, Toiv pv éx Adyou xai Toÿ Bouheücaobat rpx- 
{BÉvTWvV oùdevèc adr® auvairioc eElvar Sox” t@v Ô êv Tok 
8mho xal narè Thv otparnylav druynbévrmv, pôvoc aitu 
élvor. Ilüx àv dudrepog cuxopévenc yévoir” &v, À xarapaté- 
TEPOS TOUTOU ; 

Aéye thv émiorohAv. 
EDIZTOAH. 

"Enedà soivuv Émoufoavro rhv éxxAnoiav, xpocñyov Exelvox 
mporépouc, à To Thv Tüv cuuudyeuv Tébtv Éyeve xal rapel- 
Gévres Enumyépouv, moAX mèv Diimnov Epropidtovres, ro 
3 bpov xarmyopoüvres, xat ravi” 8x rwrore Évavrla éxpa- 
Eure Orbalotc, évauipvionovzes. To S'oùv xepélatov, Etour, 


dv pèv ed mendveoav 6rd duAirrov, yéptv aürob; drodoëvat, 


tandis qu’il rejette sur moi et sur ma fortune tous les événements 
contraires. À l'en croire, moi, orateur et conscifler, je n'aurais 
contribué en rien à lout ce qui est l’ouvrage de la pai olc ou du conseil, 
et j'aurais produit seul les mauvais succès du général ei de son armée. 
Vit on jamais un calomniateur plus méchant'et plus barbare ? 

Lisez la lettre. 


LETTRE. 


Les Thébains s’assemblèrent ; les députés de Macédoine furent 
d’abord entendus, comme étant au rang de leursalliés. lis s’avancèrent 
donc pour haraugucr le peuple, n’épargnant ni les louanges à Phi- 
lippe, ni les reproches aux Athéniens, et rappelant tout ce que vous 
fites jamais contre le vœu de Thèbes. Ils prétendaient, en somme que, 
pour payer les services qu’ils avaient reçns du prince, et venger les 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 259 


Yerevñofos œiriov* 

du 6 xai Tv TÜœNv éuñv 
clva altiav érévrwv 

tüv oupéévruv à Étépus. 
Kai êye, &ç Ecuxev, 


À xataparétepos Toûtou ; 
Aëéye iv moto. 


EILCTOAH. 


ÆExuë toivuv 
éxorñoavro rhv éxxdnotav, 
mpociyov éxeivous mporépous, 
dx TÔ Eyerv 
Ti tékuv Tév oupyéyuwv" 


ar énnècüver ui yépiv 
Er arnévhesav sd 
Land otærou, 


avoir-été cause ; 
mais moi ct la fortune mienne 
être cause de toutes les choses 
celles étant-arrivées autrement. 
Et moi, comme il semble, 
le conseiller et orateur, 
je parais à lui 
n’être cause-en-partie 
d’aucune des closes ayant-été-faites 
d’après la parole 
et le délibérer; 
mais être seul cause {sement 
de celles ayant-été-faites-malheureu- 
dans les armes 
et dans le commandement-de-l’armée. 
Comment existerait-il 
un calomuniateur plus-cruel, 
ou plus-scélérat que celui-ci? 
Dis la lettre. 


LETTRE. 


Donc après-que 
ils eurent fait l’assemblée, 
ils introduisirent ceux-ciles presers, 
à-cause du avoir 
le rang des alliés ; 
et s’étant-avancés 
ils haranguèrent-le-peuple, 
louant Philippe 
en choses nombreuses , 
et accusant vous 
en choses nombreuses, 
et rappelant toutes les choses 
toutes-celles-que vous fîtes jamais 
contraires aux Thébains. 
En somme done, 
ils demandaient 
eux rendre grâce 
des choses qu'ils ont éprouvées bien 


par Philippe, 


260 O HIEPI TOY ZTEANOT AOTOS. 

Dvd 6p" bpidv nJbemvrer, Dienv Aubeïv, émorépus Bobdoven, 
à Giévrac adrobc dp fute, À ouveu6aAdvrac elc y Ava. 
Ka édetxvuouv, dç dovro, £x pv &v adrol cuvebobheuer , 5 
êx fs Arruñs Bosxfuate xal évôparoa , xal réla éyaté, 
elc rhv Bowotlav #Eovra - êx Où Gv fuGç épeiv Épaouv, vù à 
+% Boutia Giaprasbnodueva brd roù moképou - xal EXa rokè 
mpdç toûrois, elç Tadra Ô mévra ouvrelvovra, ÉXeyov. ‘À Ÿ 
pets rpùç Tadra dvreimouev, Tù paèv 4x0 Exacra éyd pv dv 
mavrdç &v runcalumv elneïv où Blou + üuäc O Sédouxe pi, 
mrapenn A0 TE Tv xatpüv, éçnepavel xataxAuGdV yeyevñodat 


rüv TpayuäéTuv fyoumevor, pétatov ÉxAov Tobc nepi voûrur 


injures que vous leur aviez faites, ils n’avaient pas d'autre parti à 
prendre que de leur livrer le passage, ou de tomber avec eux sur 
l’Attique. Si l'on déférait à leurs conseils, disaient-ils, les troupeaux, 
les esclaves, toutes les richesses de l’Attique devaient passer dans la 
Béotie; mais, si l’on nous écoutait, la Béotie devait être le théâtre de 
la guerre et la proie du soldat. Ils dirent encore beaucoup de choxs 
qui tendaient toutes au même but. Je voudrais pour tout au monde 
pouvoir vous rapporter les discours que nous opposämes aux leurs: 
mais je crains qu'après l'événement , et dans la persuasion où vom 
êtes qu’un déluge de maux a inondé toute la Grèce, tout ce récit 


qui en retracerait la mémoire ne vous fatigue inutilement : écoute 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 261 


êtenv 


ata xal &vêparoëc, 
da àyalé, 

L TAç ATTXAG 
oturtiav* 


et prendre justice 

des choses dans lesquelles 

ils ont-été-traités- injustement 

par vous, 

de quelque-manière-que ils veulent, 
ou ayant-laissé-passer eux 

contre nous, 

ou s'étant-jetés-avec eux 

sur l’Attique. 

Et ils dénontrèrent, 

comme ils croyaient, 

d’après Les choses que eux-mêmes 
conseillaient , 

les bestiaux et esclaves, 

et les autres biens, 

devant-venir de l’Attique 

dans la Béotie; 


. mais d’après les choses que 


yä épetv, 
Botwrtig 
moôpeva 
rchépou" 

” 

dà 

ot, 

: GUVTELVOVTA 


: 


Ta. 
miuncalunv pv à&v 
rôç toù Blou 

iv xata ÉxaoTa 
Etc évrelrouev 


ra 

BE duäs 

xoupüv mapeknAvÉ Tv, 
a fyoüpevos 

GUÔV TOY TpaYUÉTUV 
Jet, 

5 vod À6yoUS 

ruv 


&tarov. 


ils disaient nous devoir-dire, 
les choses dans la Béotie 
devant-être-déchirées 
par la guerre ; 

et ils disaient 

d’autres choses nombreuses 
outre celles-ci, 

mais toutes tendant-ensemble 
vers les mêmes objets. 

Mais moi certes j’estimerais 
en-échange de toute la vie 

de pouvoir-dire une-à-une 

les choses que nous avons répondues 
à celles-là ; ' 

mais je crains vous : 
que, les circonstances étant-passées , 
comme-si pensant 

un déluge des affaires 
avoir-eu-lieu, 

vous ne jugiez les discours 
sur ces choses 

un ennui inutile, 


262 © TIEPI TOY ZTEDANOY AOTOZ. 


Aéyous vouionre. ‘À à oùv éreloapev ei, xal à Gpiv érexpi- 
vavto | ÉXUUGUTE. 

Aëye rourt Aubeov. 

ATIOKPIZSIZ GHBAION. 

Mer vaûza rofvuv éxdlouv bus xai pereméumovro: éÉneuxe, 
ÉGoneïre + Îva Tév péow Tapaheire , obrux oixetws ua éd- 
xovro er”, Élu tüiv émaurüiv xoÙ tüiv irréwv Gvrev, elç T6 
oixiaç xt vd doru déyecüar Thv orpatidv , Éml maine xal qu 
vatxaç xa ra vuurata. Koiror pla êv éxeivn T7 fuépa nüow 
avbponots ÉdetExv Épruta Onézio, xa0” buy ra xaNuota 
êv pv dvôpelaç, Érepov dè Gixarocüvnc, tplrov Sà cwppocuvm. 
Kai yüp rdv dyüvae peb” bubiv Ho À mod bus Eldevo 
motoaodar, xal duelvouc elvat, xal Suxerdrepa GEroüv byñs 
Expivav Diirrou. Kol Tù rap’ aûroig re xol rapa nüow à 
RAeorn quhaxh, nuidas ol yuvaixac, 2p’ Oui rouravres, 
cuopooivns mioriv wep! buüiv dyovzec BuEav. *Ev fe Éraw, 


seulement ce que nous avons persuadé aux Thébains, et ce qu’ils nous 
ont répondu. 

Lisez cette réponse. 

RÉPONSE DES THÉBAINS. 

Bientôt après, les Thébains vous appelèrent à leur secours; vous 
priîtes les armes pour courir à leur défense; je supprime les faits in- 
termédiaires , ils vous reçurent avec tant d'affection que, tandis que 
leur infanterie et leur cavalerie campaient hors des murs, ils logèrent 
votre armée dans leur ville, dans leurs maisons, auprès de leurs enfants, 
de leurs femmes, de tout ce qu’ils avaient de plus précieux. Les Thé- 
bains, en ce jour, ont rendu à la face de tout l’univers un témoignage 
honorable à votr2 valeur, à votre justice et à votresagesse. En se mettant 
de votre côté au lieu de marcher contre vous, ils vous ont jugés plus 
Yaillants et plus justes que Philippe: et, en vous confiant sans craintece 
qui chez eux, comme chez tous les hommes, est gardé avec le plasde 
soin, leurs femmes et leurs enfants, ils ont déclaré qu’ils ne doutaient 
nullement de votre vertu. Vous ne tardâtes pas à leur apprendre qn'ils 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


£ de obv 

REÏOQUEV, 

rplvavro Oui. 

url Aabwv. 

KPISIE OHBAIQN. 


ra roivuv 

mes 

tÉUTOVTO* 
H6onPeïrz* 

\eiTrw 

®, 

bus 

Æles 

1062 Tv otoatiav 
xéae xaÙ Td Gotu, 
KG xal yuvaïxas 
AUÔTATE, 

cov xaÙ Tv irréwv 
». 

nOator Edertav 
Jpénots 

1ÿ Auépa 

peux Ta xAAMOTR 
5v* Ev pèv ävôpeiag, 
Gtrarocüme, 
CUPPOGUVNG. 
Eôpevor 


ler Tv &yéva pet DUEY 


npôs duüs, 

qäc elvar auelvouc 
iv dtxaLdTENX 

3. 

oavtes ni uiv 
dot quhaxÿ 

roïç TE xai napà mäot, 
a yuvatxac, 
Xovreg meoi dUGv 
tappocÜvns. 
Exact, 


263 


Mais entendez donc 

leschosesquenousavons-persuadées, 

etcelles qu'ils ont répondues à vous. 
Dis cela l’ayant-pris. 


RÉPONSE DES THÉBAINS. 


Après ces choses donc 
ils appelèrent vous 
et vous mandèrent ; 
vous sortites, vous secourûtes ; 
afin-que j’omette 
les choses dans le milieu, 
ils reçurent vous 
tellement amicalement 
äu-point-de resevoir l'armée 
dans les maisons et la ville, 
parmi les enfants et les femmes 
et les choses les-plus-précieuses, 
les hoplites et les cavaliers 
étant dehors. 
Et-certes les Théhains ort montré 
à tous les hommes 
dans ce jour 
trois éloges les plus beaux 
sur vous : l’un de courage, 
et l’autre de justice, 
et le troisième de sagesse. 
Et en-effet ayant-choisi 
de faire la lutte avec vous 
plutôt que contre vous, 
ils ont jugé vous être meilleurs 
et demander des choses plus-justes 
que Phihppe. 
Et ayant-fait éfre sous vous 
les choses dans la-plus-grande gard 
et chez eux et chez tous, 
les enfants et les femmes, 
ils ont montré ayant en vous 
une confiance de sagesse, 
Dans lesquelles choses toutes, 


264 O HEP] TOY ZTEDANOT AOFOES. 

dvôpec ‘AGnvator, xata ye Ouäc dpOüi Épavnouv ‘éyviuxores, 
Oùre yap, el vhv mov elge]dvros Toù atparomédou , oùdets 
oddèv od8 dûtunc buiv évexdhecev, obtu owppovas rapéayeole 
buç arouc * Êlç Te cuuTaparaduevor vaç rpotus Ldya, Tv 
Tênl voû rorauod, xal rhv xemepivfv, oùx éuéurrouc pôver 
OuLüç adrobc, XXX a Gaupaorobs édelEare, r& xdapup, taic 
napacxeuaic, r tpobuuie. "Ep olç map iv tôiv EXXuv bpiv 
Éyéyvovro Ércœuvor, mupk Ô buôiv Guolur xai rourat vois Deoic. 
Kat éyuye ôéws &v épolunv Aiogivnv, 8te vaür' énpéru, 
xoÙ Efkou, xal {upüic, xat Émalvev y À TÔMS ect, morepor 
cuvélue xal ouveuppaivero vois moXdoïç, À Autoëpevos xal atévuv 
xat Guquevalvuv Ent vois xouvois &yalois, ofxot xæbro. Ei 
pv yap rapñv, xal perd vüv AXwv éEnratero, müic où Onvk 


ne s’élaient point trompés sur votre compte. Tant que votre armée 
séourna dans la ville, on nese plaignit jamais, pas même injustement, 
tant vous montrâtes alors de modération. Dans les deux premiers 
combats , livrés de concert avec eux, l’un auprès du fleuve, l’autre en 
temps d'hiver, vous parûtes , je ne dis pas irrépréhensibles, mais 
admirables , par la discipline, le bon ordre et l'ardeur de vos troupes. 
Aussi vous receviez des éloges dans les autres villes; et, dans la vôtre 
on faisait aux dieux des sacrifices solennels et des prières publiques. 
Lorsque Athènes était occupée de cette fête, qu’on ne voyait et n’e 
tendait partout qu’acclamations de joie et transports d'allégresse , je 
demanderais volontiers à Eschine s’il sacrifiait alors, et s’ñ se réjouis 
sait avec le peuple; ou bien si, triste, abattu, gémissant sur la 
prospérité publique, il se tenait caché dans sa maison. S'il assistait, 
avec les autres, aux sacrifices , n'est-ce pas un crime, ou même uue 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


inde arabe cigpovas 
cuurapartaEduevol te 
(7 

tas pts LEE, 

viv te xl toù orauoë, 
ai Thv XEUMEpEV AV, 
dcifare bus «tros 


&s dpoiurv hôéws Aloxivav, 

Etc vadra Éxpätrero, 

xai # môdE Av LaoT} 

Ghov, xal yapäc, xal Éraivwv, 
xérepov ouvéôue 

xal quveuppaiveto toi xoXote, 
À xx0%v0 oixot, 

Avaodpevos xai otévav 

vai Exuevaivov 

éni troie äyabols xoivoïs. 

El pèv yap apñv, 

mai éfnräLeto pet tv Av, 
ZA OÙ soei 


tué, 


265 


hommes Athéuiens, 

ils ont paru ayant-jugé 
convenablement certes sur vous. 
Car ni personne , 

l’armée étant-entrée 

dans la ville, 

ne reprocha rien à vous 
pas-même injusteinent , 

tellement vous avez montré . 
vous mêmes sages ; 

et vousétant-rangés-avec eux 
deux-fois 

pour les premiers combats, 

et celui sur Les bords du fleuve, 
et celui livré-en-hiver, 

vous avez montré vous-mêmes 
non seulement irréprochables, 
mais encore admirables, 

par l’ordre, les préparatifs, 
l'ardeur. 

Au-sujet desquelles choses 

des louanges furent-faites à vous 
de-la-part des autres, 

et des sacrifices et des processions 
aux dieux de-la-part de vous. 

Et moi-certes 

j'interrogerais volontiers Eschine , 
lorsque ces choses sc faisaient, 

et que la ville était pleine 
d’ardeur, et de joie , et dc louanges, 
s’il sacriflait-avec 

et sc-réjouissait-avec les nombreux, 
ou était-assis à-la-maison, 
étant-afligé et gémissant 

et se dépitant 

sur les biens communs. 

Car s’il était-présent, 

et était-rangé avec les autres, 
comment ne fait-il pas 

des choses indignes, 


266 O HEPI TOY STEŒANOY AOTOS. 


rotei, u&A)ov à oùd Bcta, et, Gv à dploteov abrèg vob Reots 
Érotisaro péprupac, Tab” dx .obx Gpioræ vüv buñe dut ÿr 
vioucôt , robç épupmoxéras robe Oeoûc ; Ei GE un mapiv, six 
oùx dmolwhévar moXAdxte tt Blxatoc, et, èp’ oic Éyaipns À 
&Xdot , raûra Elunetro 6püv ; 

Aëye 35 xal raüra vù dmoiouard por. 


WHIZMATA GYZION. 


Oxodv fueïc uv &v Gvolars Auev tôre, Onbaior ÀÙ à 
1 fuäç cecüiobar vouiberv - xo meprerathxer vois Bonfe 
Beñcecdar Soxodoiv, dp’ dv Érparrov obrot , abrobç Bombein 
Etépois, &E dv émeloônté por. AXXX pv, ofxc rér” hipler qu: 
& Püurnos , xal 2v ofatc Av Tapætais ért Tobtorc, éx vüv 
oroXüv rüv éxelvou wabñoeche, dv eic IIsAomévvnoov éreuxe 

Ka juou Xéye taûraç aGov, fv’ elite, à ah ouvéyer, 
mAdvor, xat raurmewple, xol vù moXX Qnplouara, à 


obtos Géoupe, ti dretpyécaro. 


impiété, de vouloir que des juges liés envers les dieux par la religion 
du serment condamnent comme malheureuse une alliance qu’il cék- 
brait, comme heureuse, à la face de ces mêmes dieux? S'il sé 
loignait de nos temples, ne mériterait-il point de périr mille fo, 
pour s’être affligé seul de ce qui était le sujet d’une joie universelle? 
Greffier, lisez-nous les décrets concernant les sacrifices. 
| DÉCRETS DES SACRIFICES. 

Nous étions donc alors dans la joie et dans les sacrifices, et kt 
Thébains étaient persuadés qu’ils nous devaient leur salnt. 11 est 
arrivé, en un mot , que vous, qui, grâce aux menées des traîtres, pé 
raissiez avoir bientôt besoin de secours, vous secourûtes les autres, 
grâce à mes conseils. Quel était alors le langage de Philippe, quelles 
étaient ses alarmes? Vous l’allez apprendre par des lettres qu'il écriit 
dans le Péloponèse. 

Greffier, prenez ces lettres , et faites-en lecture, afin que l'on sstlit 
ce qu'ont produit ma vigilance, mes courses, mes peines, et tous ks 
décrets contre lesquels Eschine s'élève si fort. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


x Éort dixouog 


267 


et plutôt non saintes, 

si maintenant il demande vous, 
ceux ayant-juré les dieux, 
décréter comme non excellentes 
ces choses desquelles Jui-même 
a fait les dieux témoins 

comme excellentes ? 

Mais s’il n’était pas présent, 
comment n'est-il pas juste 


\éve roue, el Eluneiro, depérir plusieurs-fois, s’il était-afigé 


xdta ni ole 


ra ta Ympiouara. 
PLEMATA OTSIQN. 
nv Apte pv TôTe 
Ovoime, 

e ÔÈ év T@ vouivev 

ou x fée” 

aovhxer Toiç Coxoatr 

ka Bonbeiaz, 


marrov, 
abroùs Étépote, 


mé mor. 

av pabñsecls 

evÈg 

RROG HGIEL TÔTE, 

ofauç Tapayals nv 

nou, 

rémotolüv tüv Exeivou, 
maev el Telomévmao. 
\éye pot Taûras 


, 

ce ti amepydato 
ja dpi 

évoi, al Talatrewpionr, 
. Grgiouata nolä, 

x Buioupe vüv. 


voyant ces choses pour lesquelles 
les autres se réjouissaient ? 

Or dis à moi 
aussi ces décrets. 


DÉCRETS DES SACRIFICES. 


Donc nous alors 
nous étions dans les sacrifices, 
et les Thébains dans le croire 
avoir-été-sauvés au-moyen-de nous; 
et il arrivait à ceux paraissant 
devoir-avoir-hesoin de secours, 
par-suite des choses que 
ceux-ci faisaient, 
de secourir eux-mêmes Ks autres, 
d’après Les choses dans lesquelles 
vous aviez-été-persuadés par moi. 
Mais certes vous apprendrez 
quelles paroles 
Philippe émettait alors , 
et dans quelles inquiétudes il était 
sur ces choses , 
d’après les lettres celles de celui-là . 
qu’il envoyait dans le Péloponèse. 
Et dis à moi ces lettres 
les ayant-prises, 
atin-que vous voyiez quoi effectua 
la persévérance mienne , 
et mes courses, et mes peines, 
et les décrets nombreux, 
que celui-ci déchirait tantôt. 





268 O HIEPI TOY ZTESANOT AOTOZ. 
Kaizo modo ras’ butr, Evsec AGnvaior, yeyévan fhmgzes 
Evioor xat ueyahu rpd êu05 , Kakictoatos xeivo, ApsTe- 
cv, Kégados, Gpacubouloc, Érepor pupior * SX Gus obbeis 
rénore voûte Cu mavroc Édwuxev Érurüv eic obBèv + RôdEL 
GX’ 6 uv ypégtov oùx àv émpéobeucev - à SÀ mpesbeum oùx ër 
Eyoxbev. V'reheireco yhp abrèiv Éxactoc curé ua pl je 
crovnv, ua Sd, el vu yéyvorro, évapopav. Ti oùv, efrourt 
&v, où roccürov bneprpac foun xat roun vob Aou a 
révra rouiv abrés; OÙ Aéyw tadra* GX oÙtex énexeioum 
uéyay elvar rov xarenpôza xivôuvov vhv Kôdev cr” oùx ban 
por ywpav oùB xpévorav obBeuiav rc idiaç dopaheiac Gomt, 
aXX éyarmrov elvou , et unôèv rapalsimev viç, & Det, npaisu. 
’Enexelounv à 6ndp épaurod, ruyov pv évaicômrüv, Guex D 
éneneiounv, pre ypdpovr” àv éuoë ypépar Békriov pndéve, 


On a vu chez nous, Athéniens, avant moi, un grand nombre 
d'illustres orateurs, le fameux Callistrate, Aristophon, Céphale 
Thrasybule et mille autres; mais aucun d'eux, en nulle rencontre, nt 
se voua sans réserve au service de l’État. Celui qui avait proposé le 
décret n'allait pas en ambassade; celui qui allait en ambassade 
n’eût pas proposé le décret ; chacun d’eux se ménageait quelque repos 
dans le travail et quelque refuge dans l’adversité. Quoi donc, dira 
quelqu'un, avez-vous sur les autres une telle supériorité de force et 
de courage , que seul vous ayez suffi à tout ? Je ne dis pas cela; mai 
telle était à mes yeux la grandeur du péril qui menaçait la république, 
qu’il me semblait devoir exclure toute réflexion de sûreté personnelle, 
et demander, pour le bien commun , qu’un seul homme se prétit à 
tout, sans se refuser à rien. Je m'étais aussi persuadé, peut-être folle 
ment, mais enfin je m'étais persuadé que personne ne proposerait rien 
de mieux que ce que je proposais , ne ferait rien de mieux que ce gt 








DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Ivlobor xal peyélor 

Yorévaar rap buiv xpù éLoù, 
butvoc Kaddiotpatoe, 
Aporopüv, Képalos, 
Gpacéboudoc, puplor Etapor” 
&Dà Gps | 


oûx av Éypapev. "Exaoros; yapab- 


tadaixero éxrt® 
äpa pv paotevnv, 
êpa Èt vapopéy, 
d'u yiprouro. 

Ti obv, &v eo ti, 


Gcte oùx édéues quor SLBôvar 


wapalsixev unôév. 
Exexdounv à Urèp duavrot, 
cux dv pév ävaishntüv, 

Bpuoc 8ù énexelounv, 

pts Hnèéva ypépovre 

Er ypépar Piktiov duos, 


2E9 


Pourtant, hommes Athéniens, 
de nombreux orateurs 
illustres et grands 
ont existé chez vous avant mol, 
ce Callistrate, 
Aristophon, Céphale, 
Thrasybule, dix-mille autres ; 
mais cependant 
aucun de ceux-ci jamais-encore 
n’a donné lui-même entièrement 
à la ville pour aucune affaire ; 
mais celui écrivant 
n'aurait pas fait-une-ambassade ; 
et celui faisant-unc-ambassade 
n'aurait pas écrit. Car chacun d'eux 
laissait-en-réserve à lui-même 
en même-temps du loisir, 
et en-même-temps un refuge, 
si quelque clos8 arrivait. 
Quoi donc, pourrait-dire quelqu'un, 
toi as-tu surpassé 
tant les autres 
en force et en courage 
au-point-de faire toutes choses seul ? 
Je ne dis pas ces choses ; 
mais je m’étais-persuadé tellement 
le danger ayant-surpris - 
la ville ètre grand, 
qu'il ne paraissait pas à moi donner 
aucune place ni prévoyance 
de la sûreté particulière, 
mais être satisfaisant, 
si quelqu'un faisait 
les choses qu'il faut, 
n'ormcttant aucune. 
Et je m'étais-persuadésur moi-même, 
peut-être étant-insensé, 
mais cependant je m'étais persuadé, 
ni personne écrivant 
me pouvoir-écrire mieux que moi, 


270 O IIEPL TOY ZTEDANO: AOTOE. 
pre npérrovra npütat , wire mpeoGebovca mpesbedoar xpolu- 
uôrepov, pére Gixarérepov. Auù raüra êv Étaoiv émautov Étarron 


Aye 5 vùc êmiorokke PriAérrov. 
EHIZTOAAI OIAINTOY. 


Fr Etc taüta xatéornoe DÜinrov À Euh node, Aioylm® 
rabrnv rhv puvhv Exeivos dpfxe à Êué, roXobc xat Opaceiç 
rà mpd robtuv rÿ méket émaipuevos Adyouc. Av0” v Bixaiox 
Éctepavoüuny Émd tourwvi xal ob raphv oùx dvréleyes* 6 à 
yprhduevos Aubvôas, xd pépos tüv dripuv ox labs. 

Kai por Aëye todra ta fmpiouara, vh vôre èv drons- 
geuyôra, Ümd roûrou Gè obdè ypapévra. 


VHIZMATA. 


Taurt rà dnplouare, & dvôpes ’Aônvaïot, ris adrèe oud- . 
AuGds xal rh adrk fuura Éxer, Énep npôrepo pèv ‘Apioré- 
vuxoç, vÜv GE Knoipüv yéypapev obroci- xal rad” Aioyiva 


je faisais, et ne s’acquitterait de l'ambassade avec plus de sèle et d'in 
tégrité : aussi je me trouvais partout. 

Lisez les lettres de Philippe. 

LETTRES DE PHILIPPE. 

C’est ma politique, Eschine, qui réduisit Philippe à cette démarche; 
c’est moi qui le fs descendre à cet humble langage , lui qui tant de 
fois écrivit contre nous en termes fiers et hautains. Pour récompense, 
on m'accorda une couronne. Vous qui étiez présent quand j'étais 
courouné, vous ne vous y opposâtes pas; Diondas, qui attaqua les 
décrets, n’obtint pas la cinquième partie des suffrages. 

. Greffer, lisez-nous ces décrets, qui ne fureut ni condamnés par les 
juges, ni attaqués par Eschine. 
DÉCRETS. 

Ces décrets sunt conçus dans les mêmes paroles, dans les mêmes 
syllabes dont s'était déjà servi Aristonique et qui ont été employées 
par Ctésiphon. Eschine néanmoins ne les a pas attaqués lui-même, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


EHLSTOAAI DIAITIIIOT. 
‘H xokteiz un, Aloyim, 
xatéorn0e Diaxxov 
ds Tara * 


dotspavodunv Grains 
Urd toutuvi * xai où rapiv 
on GvTÉREYES * 
Aubvôxs & 6 yorÿäuesos 
oùx a6e Tù pépo: 
Tv Yhpov. 
Kai }éye or 
Tara à dnicuate, 
TA UV AROREGEUYUTA VATE, 
où2è yragévra Cë 
WHHISMATA. 
Touri +4 gngiopata, 
à vègeg 'Alnvaïor, 
Eu tac ras ouMabs 
Mai Tà adrx fhuata, 
&nep rpéragov Lév 'Ar:OTOVILOS, 
vo êt oiroct Kzrc:z@y 
vérrage* 
rai one Airlines 


ni agissant agir, 
ni remplissant-une-ambassade 
remplir-une-ambassade 
plus-zélé ni plus-juste. 
A-cause-de ces choses 
je plaçais moi-même 
dans toutes Les affaires. 
Or dis 
les lettres de Philippe. 
LETTRES DE PHILIPPE. 
La politique mienne, Eschine, 
amena Philippe 
à ces choses ; 
celui-là émit au-moyen-de moi 
ce langage, 
ayant-élevé contre la ville 
quant aux choses avant celles-ci 
des discours nombreux et fiers. 
En-récompense desquelles choses 
je fus-couronné justement 
par ceux-ci; et toi étant-présent, 
tu ne parlas-pas-contre; 
et Diondas celui ayant-accusé 
ne reçut pas la part obligée 
des suffrages. 
Et dis à moi 
ces décrets, 
ceux ayant-échappé alors, 
et n’ayant-pas été accusés 
par celui-ci. 


DÉCRETS. 


Ces décrets, 
Ô hommes Athéniens, 
ont les mêmes syllabes 
et les mêmes mots, 
que précédemment Aristonique 
et maintenant ce Ciésiphon 
a écrits; 
et ni Eschine 


272. O HEPI TOY XTEDANOY AOTOS. 


or" édluÿev adrdc, oùre ri ypabauéve cuyeærnyépnse. Keira 
sûre rov Aruouén, dv rate vodpovre, xal rèv Vrsplôm, 
sirep dAn0% pou vÜv xarnyopet, Edo àv elxérug À Toi 
édirxe. Aux ti; En si pèv tr dveveyaeiv én” éxelvous, xal 
rèç rüv dtxacrnpluv yviwaetc, xal r roürov aûrbv éxelvev À 
exrrpoornéar tadtà ypapévrwv, Érep oËroc vuvl, xal 5 ro 
vôuouç pnxér” Edv rep rüiv oÙrw pay dévrwov xarnyopsiv, xe 
roXù Érepa, Tôre 9 adrd rd moüyua àv éxpivero y” auto, 
mpiv tt routuv mpolabeiv. AXN oùx Av, oluar, térs, à vil 
moisi, dx rahoubv ppévev xat Ynpioudrev roXGv éx}Eavea, 
& pire mpoñèe nôeis, pit’ àv Gôn réuepov Én0ivar, a- 
ÉdAhev- xal pereveyxôvra vobc ppévouc, xal moopécsis dv 
rüv dknfüv Weudetç ueraBévra vois mempayuévorc, Goxsiv 5 


et n’a pas secondé celui qui les attaquait. Cependant, suppoé. 
même que l'accusation actuelle eût quelque fondement, il eût été 
plus convenable alors de poursuivre Démomèle et Hypéride, auteurs 
des décrets dont je parle, qu’il ne l’est, aujourd’hui, de poursui- 
vre Ctésiphon. Pourquoi? C'est qu'à présent Ctésiphon peut 
s'appuyer de leur exemple, alléguer pour sa défense les décisions 
antérieures des tribunaux, le silence d’Eschine, qui n’a pas attaqué 
plusieurs décrets entièrement conformes au sien, la disposition des 
lois, qui ne permettent pas de revenir sur des choses déjà jugées, et 
mille autres raisons : alors, an contraire, on eût examiné la cause 
sans aucun de ces préjugés. Mais aussi l’accusateur ne pouvait alors . 
comme à présent calomnier à son aise, s’étayer d’une multitude de 
vieilles chroniques et de déercts aitiques, qu’on ne soupçonnait pas 
qu'il pt rappeler en ce jour ; il ne pouvait changer l’ordre des temps, 
supprimer les vrais molifs des actions pour en substituer de faux, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 273 


Eiwte vavra oÙrée, n'a poursuivi eux lui-même, 

OÙTE OUYRATRYÉPNTE ni n’a dénoncé-avec 

16 prouve celui ayant-accusé. 

Kafror téte Cependant alors . 

&v lions tov Anpouôn, il aurait poursuivi Démomèle, 

tèv ypipovra Tabra, celui écrivant ces choses, 

ai tèv V'aspiônv, et Hypéride, 

nov elxôtooc À Tôvêe, plus raisonnablement que celui-ci, 
dxzp vov si-toutefois maintenant 

xarnyopet pou &Anô. il dit-contre moi des choses vraies, 
dti; Pourquoi ? 

ôn Éon té pèv par-ce-qu’il est à celui-ci 

Leverarts bi éxeivous, de se rejeter sur ceux-là, 

aol ras pvéaus Tüv &xacrnpluv, et sur les sentences des tribunaux, 
xai tè ToüTov aÜtèv et sur le celui-ci même 

ui xammyopnnéver Éxelvev " ne pas avoir-accusé ceux-là 

Ta Tu TA AT, ayant-crit les mêmes choses, 

Exec 0050: vuvi, que celui-ci maintenant, 

xai ro toÙs véuous pmxére Edv et sur le les lois ne-plus perniettre 
LM YOLEËV MEpl Tüv d’aceu-er sur les choses 

te) rwv oÙtu, ayant-été-terminées ainsi, 

rai rokd& Étepa. et sur plusieurs autres raisons. 
Tôrs Ce to npäyua aûrd Mais alors la chose même 

& éxpiveto éni éxutoù, eût-été-jugée sur elle-même, 

æpiv apodabsiv avant d'avoir-préjugé 

ti tobtur. quelqu’une de ces choses. 

Ad & moust vuvi Mais celles qu’il fait maintenant 
ex Av TéTE, oluar, n'étaient pas possibles alors, je crois. 
édéavra ayant-choisi 

x ypôvesv nakaidiv de chroniques anciennes 

ai gmpropätev roXGv, et décrets nombreux, _[voyait, 
& pre pnôeis rpofbe:, des choses que ni personne ne pré 
péce àv ph ni n'aurait-cru 

priver hyper, avoir-été-dites aujourd'hui, 
&atéDav: de calomnier ; 

%ai persveyaévra Toùc xp6vous, et ayant-transposé les temps, 

mal petadévra et ayant-substitué 

sole æenpayévors aux choses ayantété-faites 
apopéenc peudils des hrétextes faux 

ével cv dinar. au-lieu des vrais, 


Dés. AL 


974 O HEPI TOY ZTEHANOY. AOTOZ. 

Xéyuv. Oùx Av tôre rare * SAN Ent r%ç GAnôelac, Eye rü 
Eyur, Et ueuvnuévev bpüv, xal pôvoy oùx êv vais epoir 
Exaora Éxévrwv, mévres éyiyvovr” &v of Adyos. Atéxep vobs rap’ 
adra ra payuata ÉMéyyouc puywv, vüv borepov fxer, Énrépu 
dyüva voplGuv, y pot Doxet, xal oùyl véiv memokre 
pévov Æéraow momoeiv bu, xal Adywv xplaiv, où voù 1 
môdet cuupépovroc, Éceo0ar. 


Elta copletar, xal qnot mpocixetv, & uv ofxoûev fur 
Étovres, CdEnc mepl uüiv. dueXfoa Genep S ôtav, oidueva 
mepueivar yphpaté ve, Xoyitnode &v xaapal Go at got xal 
unôèv mepiñ, cuyywpeire, oÙru xal vb vois êx voù Adyou qui 
voévor mposbécbat. Oedouoûe rolvuv Ge cadpdv, de Éouuv, 


êort qÜosr nüv 8 re àv ph Bixalox À mexpayuévov. "Ex ya 


avoir l'air enfin de dire quelque chose. Non, ces moyens alors n'é 
taient pas praticables. La cause eût été plaidée devant la vérité 
mème, devant des faits encore récents, que vous auriez eus, pour 
ainsi dire, sous la main, du moins présents à la mémoire. 1l a donc 
"évité d’aoporter ses preuves devant des faits récents ; et ce n'es 
qu'aujourd'hui qu’il entre en lice, s’imaginant, à ce qu’il semble, que 
vous êtes venus pour regarder un combat d'orateurs, et non pour 
examiner la conduite d’un ministre ; pour juger les beautés d'un dis- 
cours, et non pour peser les intérêts de l’État. 

Subtil et edroit sophiste, il prétend que vous devez déposer kes 
opinions que vous apportez au tribunal à notre sujet, et vous rendre 
à l'évidence des preuves, comme vous vous rendez à l'évidence du 
calcul; lorsque, persuadés qu’un comptable est en reste, vous trou- 
vez, par l'examen de ses comptes, qu'ils sont exacts, et qu'it n'es 
rien dû. Voyez, ie vous prie, combien est faible de sa nature tout œ 
qui n’a point la justice pour fondement. Il avoue, par cette comp? 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 275 


Zoustv Xéyuv ti. 

Taûra oùx y tôre - 

&dà mévreg ol Aéyot 

iv éyiyrovro 

êxi vhs &nbeias, 
Érrès Tüv épyu, 

buüv peuvmuévov Ets, 
aai pôvov oùx °° Éyévruv 
fraota iv vaïç xepot. 
Auôaep quyùv 

roùç Ééyyouc 

ap Te APÉTHATE AÛTÉ, 
fre vüv Gatapov, 
vopiteov, &e Ye 

doxeï oi, Dpäç moriaetv 


doyitnote 

ds at rgor ?° Doi xabapal 
nai pndèv rep, ovyxwpeite, 
oûre xai vüv 

spochéctas 

tic pouvopévoic 

Êx vob Aéyov. 

Osésahe roivuv 

dc ai, 8 nu àv Ÿ 
œenparynévoy dixaiess, 

dorl cafpèv quau, x bouuev. 


de paraître dire quelque chose. 

Ces choses n'étaient pas alors ; 

mais tous les discours 

auraient-eu-lieu 

en-présence-de la vérité, 

près des actions, 

vous vous souvenant encore, 

et seulement n’ayant pas 

chaque chose dans les mains. 

C’est pourquoi ayant-évité 

les preuves 

vis-à-vis les affaires elles-mêmes, 

il est venu maintenant plus-tard, 

pensant, comme du-moins 

il parait à moi, vous devoir-faire 

un combat d'orateurs, 

et nou un examen 

des choses aÿant-été-administrées, 

et devoir-être 

un jugemeut de discours, 

non de la chose étant-utile à la ville. 
Ensuite il fait-e-sophiste, 

et dit convenir 

de négliger l'opinion, 

laquelle ayant sur nous 

vous êtes venus de-ja-maison ; 

et comme lorsque, 

pensant des sommes-d’argent 

être-en-plus à quelqu'un, 

vous calculez 

si les jetons sont purs 

et si rien n’est-en-plus, vous cédez, 

ainsi encore maintenant 

vous-ranger-pour 

les choses se manifestant 

d’après le discours. 

Considérez dune 

coinme tout ce qui n'est pas 

ayant-été-fait justement 

est faible par nature, comme il paraît. 


276 O HIEPI TOY £ETEDANOY AOTOS. 

züroû roù copoÿ rourou maoudeiyuuroc, épuohéynxs vuvi bc 
drépyew éyvoouévouc, êuè pv Àbyev ümèp Tic marplèc, 
adrèv 9 Ünèp Dilimrau + où ap dv peranelberv Ou ÉTAte, ur 
rotabrnç obons the Émæpyoionc brokrmpeux mepl Exatépou. Kai 
hv te ye où Oixax Àéyer, merabéoôar raërnv Thv OdEav dun 
duüc, yo dddEw Babies, où ridels Yripous (où Ydp Écciv 6 vüv 
mpayudrwv oÙros Aoyioud), GA évouvhoxev Éxaote à 
Bpaxéot, Aoyioraic ua xel péprucr rois éxobouarv bpiv po 
pevos. . 

“H yap éuh rokizela, À obros xarnyopet, dvrl pv voù On- 
Galouç uerà Dilirrou ouveubaheiv ei Thv Yopav, 8 révrx 
Govro Écecdat, el” Ouüv maparabauévouc, éxetvov xd 
énoinoev* dur Ôë roù êv 1 'Artixh rdv moeuov Elvar, Érte- 
xôctx oréde dro ris mékewc, mt rois Boturüv 6ploiç yevéobai 
dyrt dE vob robç Anorks Aus pépeuv xal dyerv Ex sc Ed6olx, 


raison ingénieuse, que, du moins en ce jour, vous pensez qu'i 
parlait pour Philippe, et moi pour la patrie ; autrement, s’efforcerait-il 
de vous faire changer d'opinion sur le compte de nous deux? Au 
reste, Athéniens, pour vous prouver l’injustice et l’inutilité de ses 
efforts, je n’emploierai ni chiffres, ni jetons (car ce n’est pas ainsi 
qu’on calcule les affaires); mais je résumerai les faits par une révi- 
sion courte et simple; et vous serez à la fois mes témoins et mes 
juges. 

C’est par ma politique, objet de ses accusations, que les Thébains 
se joignirent à nous pour arrêter Philippe, au lieu de tomber avec ce 
prince sur notre pays, comme on le craignait; c’est par moi que la 
guerre s’arrêta à sept cents stades dela ville, sur les fionifères des Béo- 
tiens, au lieu d’étretransportéedans l’Attique; c'est par moi que PAttr 
que , du côté de la mer, fut en paix pendant toute la guerre, au lieu 
d’être infestée et pillée par les pirates de l'Eubée; c’est par moi que 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 277 
Ex yèp vobrou toû rapañelyuutos Car d'après cet exempk 


Topoù adroë, GuolGynxE vuvi 
dus dnéoyev éyvwopévous 
fuè pèv Aéyev 

tmèp thiç marpidoe, 

ænôv & Untp Pdirrov 

où yèp év dtfrrer 

perexsibeiv bu, 

tas tnokñheux Ünaptoion: 


xepl éxatépou ph obons Torabtrns. 


uerabéo Oos Tœbrnv Thv éEnv, 
où môeic drpouc 

(bros yäp Aoyiopèc 

oùx Eotiv à Tv payuä=w), 
à avaupuwonev Ekacta 
évfpaxéa, 
Apousvos buiv Toïs axotousiy 
ua Aoyiotaïs 

xai papruetv. 

"H yàp roliteia épr, 
1 oUroc HET YOPET, 
&vri pv Toù Onbxious 
ouveuBahetv uerà Dilinrou 
de th xpav, 
à mévres povro Eceodu, 
émoinoe 
rapartakapévous puetà buis 
xuodüerv Éxeïvoy * 
ävri 8e 150 Tov rod v 
tive év th 'Arnixÿ, 
vevéoô énraxbara craie 
&xo thç nées, 
dx vole éplour Boworüv 
dr & Toù 

cobc Apotas êx tk Edboias 
épars val éyuv °! fu, 


subtil même, il a avoué tantôt 
vous vous trouver ayant-reccunu 
moi à-la-vérité parler 
pour la patrie, 
mais lui pour Philippe: 
car il n’aurait pas cherché 
à dissuader vous, 
l'opinion existant 
sur l’un-et-l’autre n'étant pas telle. 
Et cependant 
moi je montrerai facilement 
qu'il dit des choses non justes certes, 
demandant vous 
changer cette opinion, 
ne posant pas des jetons 
(car ce calcul 
m'est pas celui des affaires), 
inais rappelant chaque chose 
en mots courts, 
usant de vous ceux entendant 
en-même-temps comme vérilicateurs 
et témoins. 
Car la politique mienne, 
que celui-ci accuse, 
au-lieu de les Thébains 
s’être-jetés avec Philippe 
sur le pays, 
ce que Lous croyaient devoir-être, 
a fait eux 
s'étant-rangés avec vous 
empêcher celui-là ; 
et au-lieu de la guerre 
être dans l’Attique, 
avoir-été à sept-cents stades 
de la ville, 
sur les frontières des Béotiens ; 
et au-lieu de 
ies pirates de l’Eubée 
emporter et emmener nous, 


278 O HNEPI TOY CZTEHANOY AOTOS. 

dv cliphvn vhv 'Arrucv x OaAdrmns elver mévex rdv mékeuor 
dvi Où voù rdv “EXlfsmovtov Épev DiArrov, AaBévca Butiv- 
mov, ouurokeueïv vob Butavréouc pe0” fuñiv npèc éxeivor. 
pd an dripois Suoroc 8 Tüiv Épyuv oyiouds paiverar; À Br 
dvravekeiv vaëra, GA oùy, Em Tov ÉTuvra ypévov um 
veubroetat, cxébactor; Ka oûxére rpocriänue Er rc uv 
Gusrnroc, Av, êv dis xaémaz rivüv xbpros xatéorn Dürer, 
Er oeiv, Erépots metpabñivar cuvéôn: ris È phavpwris, 
fiv cd Rouma rüv mpayuaruv éxetvos meptéadpevOs ÉnAdTTEn, 
busc, xahüe rotobvrec, vob; xapnobc xexomuofe. AN & 
Tadre. 

Ka whv odêk vor’ sineïv éxviow, Ste 6 rdv firopæ BouM- 
uevog Gixxiox ÉEetateiv, xat à auxopavreïv, oùx dv, ola c 
vüv Éheyec, Totaüra xarnyopet, mapadelypata mAdrtuv wi 
uote xaÙ cyfuara pumoëpevos* mévu yap mapè rouro (où 


Philippe eut deux ennemis sur les bras, les Byzantins ct nous, au lien 
d'envahir l’Hellespont, en prenant Byzance. Eh bien! Eschine, la ré 
vision de ces faits vous paraît-elle semblable à un calcul d'arithmé- 
tique? faut-il en effacer la mémoire, on plutôt ne faut-il pas chercher 
à la perpétuer toujours? Je n’ajoute pas que les autres peuples ont 
éprouvéla cruauté de Philippe, toujours terrible, quand une fois il a été 
le maître; que vous, Athéniens, vous avez justement recueilli les fruits 
de cette douceur qu’il affectait à votre égard, et dont il couvrait ses 
desseins sur le reste de la Grèce. Je ne dis rien de tout cela. 

Mais je ne crains point de dire qn’un homme qui voudrait examinet 
franchement là conduite d’un orateur, sans chercher à le calomnier 
ne me ferait jamais les reproches que vons me faisiez tout à l'heure, ° 
s'amuserait jamais à forger des métaphores, à ridiculiser des expres 
sions, à contrefaire des gestes ; eh! qu'importait au bonheur de l: 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Thv'Atrucv evo év elofivr, 
éx Odlarime 

névea rdv réÀœLOv * 

dvrives vod DEurrov 

Exerv vèv "EXrczovtov, 
lbévra Butävriov, 

toùç Butavriouc ouurodeuetv 
petà fu npèc Éxeïvov. 
Apa 6 doyiopàc rüv Eyes 
paiverai ot époroc dripois ; 
À div avravedeiv raëta, 
à où oxépacar 


fr éxeïvos érddrrero, 
xepr6alépevos 

* à tv xpaypétuv lors. 
AD L@ raÿra. 

Kai pav oùôk ôxvñauw 

dxétv voïro, 

Et 6 Bouhépevos 

Beräteiv Bixalos Tdv firopa, 
xal LÀ cuxopavrelv, 

Üx Gv xaTnyope 

ouadta, 

a où Eleyes vüv, nldtrwv 
mapañelyuata xal fipata, 
nai HapoUpevOs GAÉLATE * 
tà yap npéyuata Tüv ‘E)Añvev 
toùx 6pés 5) 


279 


l’Attique être dans la paix 
du-côté-de la mer 
pendant toute la guerre; 
et au-lieu de Philippe 
avoir l’Hellespont, 
ayant pris Byzanee, 
les Byzantins combattre-de-concert 
avec nous contre celui-là. 
Est-ce-que le calcul des actions 
paraît à toi semblable à des jetons ? 
ou falloir enlever ces faits, 
mais non examiner 
comment ils seront-rappelés 
pendant tout le temps ? 
Et je n’ajeute plus 
qu'il est arrivé à d’autres 
d’avoir-éprouvé la cruauté 
qu'il est possible d’avoir-vue 
dans les choses dans lesquelles 
Philippe s'est établi une-fois 
maître de quelques-uns ; 
mais que vous, faisant bien, 
vous avez remporté les fruits 
de la bienveillance 
que celui-là feignait, 
circonvenant 
celles des affaires restant. 
Mais je laisse ces choses. 

Et certes je n’hésiterai pas 
à dire ceci, 
que celui voulant 
examiner justement l'orateur, 
et non calomnier, 
n'aurait pas reproché 
des choses telles, 
que toi tu disais tantôt , forgeant 
des métaphores et des mots, 
et imitant des poses ; 
car les affaires des Grecs 
(ne vois-tu pas ?) 


280 O IIEPI TOY ETEANOY AOTOS. 
So%s;) vérove sù tüv EMivey npdyuara, si vourt 56 fnua, 
SAA pb court Biel Onv yo, À deuplt Thv xeipe, GX uà 
Seupt mapiveyra” GX En” adrüiv tüiv Épyov àv Ésxémer rives 
ciyev dpoprds À Tok, xal vives Guvdueic, 87” el và mpd- 
para elcneiv, xal vivas ouviyayov aùrÿ perd vaûr’ émioris 
êyé, no nôic elye rh rüv évavtluv. Etr’, ei pv EAdrtouc éroinca 
Ta duvdpetc, map’ pot réëlxnu’ dv édelxvue dv: et DE xoi 
peltouç, oùx àv éouxopavret. ’Eneidh OÙ ob vouro répeuyuc, 
Éyh romow* xal cxomeire ei Gixaloç pphoouar To Àdyyr 
Aüvapuv pv roivuv etyev À nd tobç mouicaç, où Éxav- 
vaç, GAAX vobç dofeveotérouse oùre ykp Xioç, oùrs “Poôx, 
oùre Képxupa ed” fuüv Av: xpnuétuv ÔË cûvrawv ec rés 
xat rerrapéxovre réAavra* xal rar” fv nposketheyuéva* éxh- 


env à À irrée, niv Tov oixelwv, oùféva. *O 3È mévrev vai 


Grèce que j'usasse de telle expression plutôt que de telle autre, que 
je portasse la main ici plutôt que là ? mais il discuterait le fond mème 
des choses, il examinerait quelles étaient les forces et les ressources 
de la république lorsque j’entrai dans l'administration, celles que je lui 
procurai lorsque je fus à la tête des affaires, et en quelle situation s 
trouvait l'ennemi : après quoi, s’il avait été démontré que j'eusse 
diminué ou augmenté les forces de l’état, il aurait dévoilé mes fautes, 
ou se serait abstenu de calomnie. Vous avez évité cette discussion, 
je vais la faire moi-même; voyez, Athéniens, si je dis vrai. 

La république n’avait pour alliés que quelques insulaires, et les plos 
faibles, puisque Rhodes, Chio et Corcyre n’étaient point pour nous. 
Les subsides ne montaient qu’à quarante-cinq talents, qu’on avait 
même levés d’avance. Votre infanterie et votre cavalerie se réduisaient 
eux seuls habitants d'Athènes. Les traîtres, ce qui était le plis à 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


qévevs révu rapa TUTO , 

d éro BLeÉOmv rouri rô fiua, 
A pà rouri, 

h'rapñiveyux vhv xeïpa Geupi, 
a& ph Geupl 

Aa av éoxéne * 

éxl tüv Épyov aûrüv 

vives poppèc 

nai tivas Guvauec 

à os elpev, 

dre elcéeuv elc Tù npayuata, 
nai tivas éya Émiotas 
cvirayoy an, 

xai rs elye 

Ta Tv évavrico. 

Etra, et pv éroinsa 

Tac Ouvapetc ÉdaTrou, 
deixvusv &v 

To Adixnpa dv rap époi * 

dl de xoÂAD peiçous, 

ox av ÉCUXOPAVTEL. 

’Exeidn d où népEuyas ToÙto, 
dyù nouow * xai oxoneite 

el ypñoopar txaiu ro A6Ye. 

H pv toivuv rôks 

dxe Svauuv 
to moubras, vby émavrar, 
à roc &ofevectatous * 
oùte yap Xios, oùte “P6306, 
oûce Képrupa iv pet Av * 
cérrakiv è 

YPNHATU Elç névre 

Xai TETTAPAXOVTA THÂEVTE * 
xai tœuta nv 
rpoeeyuéva * 

oXéva Gt érirny 

À ixéa, 

a Tüv olxeiuwv. 

‘0 à 

za) pofepétator xévrev, 


‘281 

ont été entièrement selon ceci, 

si moi j’ai prononcé ce mot, 

mais non celui-ci, 

ou ai étendu la main ici, 

mais non ici; 

mais il aurait regardé 

dans les faits mêmes 

quelies ressources 

et quelles forces 

la ville avait, 

lorsque j'entrai daus les affaires, 

et quelles moi étant-à-la-tête 

j'amenai à elle, 

et comment se trouvaient 

les choses des adversaires. 

Ensuite, si j’ai fait 

les forces moindres, 

il aurait démontré 

le délit étant chez moi ; 

mais si beaucoup plus-grandes, 

il n’aurait pas calomnié. 

Mais puisque toi tu as évité cela, 

moi je Le ferai ; etregardez . 

si j’userai justement de la parole. 
Donc la ville 

avait comme force 

les insulaires, non tous, 

mais les plus faibles ; 

car ni Chio, ni Rhodes, 

ni Corcyre n'était avec nous ; 

et une contribution 

de sommes-d’argent jusqu’à cinq 

et quarante talents; 

et ces sommes étaient 

ayant-été-recueillies-d’avance ; 

mais aucun hoplite 

ou cavalier, 

excepté ceux domestiques. 

Mais La chose qui était 

et la-plus-redoutable de toutes, 


282 O HEPI TOY ZTEHANOY AOTOES. 

poheporarev, at péko0 bp rüv Op r, oder mapeoueué- 
xetcav vob; nepryopouc mävrac Éydpac À quAlac éyyutépe, Me 
vapeie, Orfaious, Ed6oëuc. Koi Tè pv Tñc môdew oûrux 
bnñpyev Épovra, xt oùdelc dv Egot napà robr’ slmeiv ŒAXo oùbér. 
Ta à roÙ Dirnou, zpèc &v Av fuiv 6 dydv, oxÉébasde mix. 
Tpûrov pv npye Tüv déxohoubobvruv, abrèc adtoxpétep 
&Tov ec Tdv nodkepov péyiorév éoriv émévrmv- et0" obrou LL 
&mha elyo dv vaïç xepolv Sel: Émetre ypnuéruv ebmôper, xai 
Érparrev à Gdberey ati, où mpokéyuv êv vois Jmoiouacw, 
où êv 165 pavepi Bouheuduevos, obd” GTd rüv cuxopavrobvrur 
xptvduevoc, oÙE papas petyov rapavopuwv, où” brelluyx 
dv oùdevt, SAN En} GG abrdc Deondtnç, AyEREV , xÜpLOG Tévru 


dv. Eyo 8", 6 npoç roürov dvrereræyuévoc (xal ykp roür” éfera- 


désirer pour Philippe, et pour vous le plus à craindre, avaient aliéné 
vos voisins : les Thébains, les Mégariens et les Eubéens penchaient 
plus vers la haine que vers l'amitié. Tel était à peu près l’état del 
république ; qui pourrait dire le contraire ? Jetez maintenant un coup 
d'œil sur la puissance de Philippe, notre ennemi et notre rival. D'a 
bord, ce qui est essentiel dans la gucrre, il était lui-même généralis- 
sime deses troupes; ses soldats étaient aguerris, toujours sous les 
armes , ses finances dans Je meilleur état : tont ce qu’il jugeait à 
propos, il le faisait à l'instant sans l'annoncer dans des décrets, sans 
délibérer en public, sans être cité en justice par la calomnie, ni accusé 
comme infracteur des lois, sans être obligé de rendre compte à per- 
sonne, partout souverain arbitre, chef et maître absolu. Pour 


résister à un tel prince (ceci mérite d'être examiné), qu'’avais-je à u7 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 283 


Auot Énèp rüiv éy0p&v, 


HAPEUREVÉRELTAV 
x todc meptxpoue, 


des» Onbalous, Edéoéus, 


fpos Exôças 

2%. 

à pèv TAC nédswS 
av Éporta oùtw, 
Oelg dv Éyor elnetv 
do 

taüra. : 

1006 Ôù nûc 

: Duirnov, 

iv 4 &yovv Autv. 
x pv ñpxs 
tohoufobvrwv, 

rèç cbToxpéTEup, 
Héyiotov 


ov Tüv els Tôv ÉdELLOv * 


or elyov del 
&êvtaic xepotv* 
ednôpet 

tu, xai Énpattev 
ev aÿré, 


Aéyuwv év toïc Ynplouaotv, 


rvdevôpLevos 
pavepé, 

NvÔpLEVOS 

IV GUXOPAVTOUVTUV, 
vu ypaqäs 

ML, 

vümebbuvos oùdevi, 
v érÀGe 

#oRûme, Ave, 
RAVTUV, 

L? 
STxYUÉVOs 
Ârov 

© dixaov 
Q toÿto), 


et le-plus en-faveur des ennemis, 
ceux-ci avaient disposé 

tous les circonvoisins , 
Mégariens, Thébains, Eubéens , 
plus-près de la haine 

que de l’amitié. 

Et les affaires de la ville 

se trouvaient étant ainsi, 

et personne n'aurait à dire 
aucune autre chose 

contre celles-ci. 


” Mais considérez comment éfaient 


les affaires de Philippe, 

contre lequel la lutte était à nous. 
D'abord il commandait 

ceux suivant lui, 

étant lui-seul maître-absolu, 

ce qui est la-plus-grande 

de toutes les choses pour la guerre, 
ensuite ceux-ci avaient toujours ‘: 
les armes dans les mains; 

ensuite il abondait 

en sommes-d’argent, et faisait 
leschoses quisemblaient-bonnes à lui 
ne disant pas d'avance dans les dé- 
etne délibérant pas {crets, 
dans l’évidence, 

et n’étant pas mis-en-jugement 

par ceux calomniant, 

et ne fuyant pas des accusations 

de choses iliégales, 

et n'étant comptable à personne, 
mais étant entièrement 

lui-nfème possesseur, chef, 

maître de toutes choses. 

Mais moi, 

celui ayant-été-opposé 

contre celui-ci 

(et en effet il est juste 

d'examiner ceci), 


284 O ITIEPI TOY STEHANOY AOTOZ 

gat dixaov), tivos xÜpioc Av; oùdevéc. Add hp Td Enunyepsi 
mpüirov, 06 évou pereïyov éyw, &E Toou rpoèrlbere Gpreïc toic 
rap’ éxelvou ptoapvodat xal éol, xal Sax obror rapryévoivre 
Ea00 (roIXù © éylyvero raëra, à Av Éxaorov rôxor roépaonv), 
vab0" Émdp tv éyOpüiv axfre Bebouheuuévor. 

AN Elu éx rotobteuv éyà Éatrwpatev, cuppudyouc uv 
bpiv émoinox EdGoëas, Ayaoûëc, Koptvôiouc, En6xiouc , Mr- 
yapéac, Aeuxadiouc , Kepxupalouc + &p” &v pupioi pèv xai mer 
tuxtç4Quor Eévor, Sicyiot © immsis, dveu Tüv Tokeruxéiv dv 
vépeuv , cuviyônoav. Xpnudruv GÉ, écwv Aôuviônv éye, 
mhelornv ouvréletav émoinou. Et ÔE Aéyerc À vù mpèc GnGaio: 
Bixaua , Aicyivn, à va mpèç Butavriouc, À tk mpoc EbGoéx, 
À mepl rüv louv vuvt GiuAéyn , Fprov mèv dyvosie Étt xl mpo- 


disposition? Rien. Le droit même de monter à la tribune, seül 
avantage que je pusse lui opposer, je le partageais avec ses merce- 
naires; et chaque fois qu’ils l’emportaient sur mes conseils, ce qui 
n’arrivait que trop souvent sous divers prétextes, vos résolutions 
furent prises en faveur de l'ennemi. 

Malgré d'aussi grands désavantages, je vous procurai l'alliance des 
peuples de l’Eubée, de l’Achaïe, de Corinthe, de Thèbes, de Mégares, 
de Leucade, de Corcyre; ces alliances vous ont donné quinze milk 
hommes d'infanterie et deux mille de cavalerie, sans compter le 
troupes de la république. Quant aux subsides, je les fis monter ke 
plus haut que je pus. Si, vous rejetant sur ce que devaient fournir 
pour leur part les Thébains, les Byzantins et les Euhéens, vous 


Jisputez, Eschine, sur l'égalité des répartitions , vous ignorez , 325 


‘ 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


xÜpLoc; 


y dueic npodriPete 
YopEtv aûro, 

v éyio petetyov, 

voic miofapvoar 
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3 

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vpévor dntp rüv éx0püv 


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LyÉVOLvTO ÉLOD 
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DHÉTUV TOLOÜTWY, 
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> AYatoûc, 
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6, Aevxadlouc, 
tou 
10prot uÈv 
xxtgx {Auot Eévor, 
êè inrets, 
Buvéuemv mokrtixGv, 
Jav. 
« &è 
uv RhElOTNV 
Vs, 
» héuviôny . 
es, Aloxlvn, 
ua 
Baloue, 
 Buïavtlouc 
6 EV6oéac, 
g vuvi 
Louv, 
dv éyvostc 
tpÔTEpov 


285 


de quoi étais-je maître? 

de rien. 

Car d’abord vous offriez 

le haranguer-le-peuple même, 

auquel seulement je participais , 

également à ceux recevant-salaire 

de-la-part de celui-kà 

et à moi, 

et vous vous en alliez 

ayant-décidé pour les ennemis 

ces ckoses, dans lesquelles-toutes 

ceux-ci avaient-été-supérienrs à moi 

(et celles-ci étaient nombreuses, 

au-moyen du prétexte 

que chacune avait rencontré ). 
Mais cependant moi, 

après des désavantages tels, 

je fis alliés à vous | 

les Eubéens, les Achéens, 

les Corinthiens, les Thébains, 

les Mégariens, les Leucadiens, 

les Corcyréens ; 

par lesquels dix-mille 

et cinq-mille étrangers, 

et deux-mille cavaliers, 

sans les forces des-villes, 

furent-rassemblés. 

Et je fis 

la contribution la-plus-nombreuse 

de sommes-d’argent, 

de toutes-celles-que moi je pus. 

Mais si tu dis, Eschine, 

ou les charges justes 

revenant aux Thébains, 

ou celles aux Byzantins, 

ou celles aux Eubéens, 

ou si tu dissertes maintenant 

sur les charges égales, 

d’abord tu ignores 

que aussi précédemment 


286 O HEPI TOY £ZTEŒANOY AOFOS. 
repor tv drèp tov EAvuy éxeivuv dymvicauéven tpiripe, 
rotaxooiuv oÙoüiv rüv macbv, tüç Grxoclac À OMG Tust- 
oy270, xat oùx éhatroücbat voitouca, oÙCE xpivoucæ Tobg Tabra 
cupéoueboavrac, obÈè Syavaxroca êxt voûroig Émpäro (ai- 
cxpov yap), GXAX vois Ocoïe Épouce yapiv, et, xouvoïi xrvêbvou 
rois “EXAnst mepiotavros, aûrh dtrhdote rüv AXev ei 
énévruv curnplav mapéoyero. Elra xevdc ye xapln yépurs 
rourotat, ouxogavrüiv dus. TT yap vüv Aéyesc ol éypniv mpar- 
ew, dAX où rôt’, Gv êv T9 node xal mapov, rat’ Éypage; 
Etnep évebéyero map robc mapévrac xmpoûc, v oÙc oùy Éaa àv 
ébou\dueôæ, GAX Sox Gofn rà rpayuarta, er déyecôa. “O yès 
avruvoupevos , xal Tuyb vob rap” fuüv éneAauvouévous xoK- 
Geñômevos , xol ypruata rpocôñowv, Éniipyev Étouuoc. 

AN si vüv êmt voiç merpayuévorc xatnyoplac Eos, ti ü 


doute que, de trois cents vaisseaux que la Grèce avait équipés jadis 
pour sa défense, la république seule en fournit deux cents pour ss 
part; elle ne se crut pourtant pas lésée, elle n’accusa point ceux 
qui lui avaient donné ce conseil, et ne leur témoigna nulle inde 
gnation (c’eût été pour elleun opprobre), mais elle rendit grâces 
aux dieux de ce que dans le péril commun, et pour le salut de ka 
Grèce, elle seule fournissait le double de tous les autres ensem- 
ble. C’est en vain que vous voulez paraître servir les Athéniens, 
en me calomniant; pourquoi ne dire qu’à présent ce qu'il était 
à propos de faire? Pourquoi ne l'avoir pas alors proposé, vous qui 
étiez dans Athènes, qui vous trouviez aux assemblées? si toule- 
fois nous pouvions agir autrement dans ces conjonctures critiques où 
nous étions forcés d’accenter non ce que nous aurions voulu, mais ce 
que nous présentait la fortune. Un autre était là pour marchander, 
pour enchérir, et recevoir les peuples que gous aurions rejetés. 
Onattaque aujourd’hui ce que je fisalors; mais, Athénlens, si par des 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


287 


frôle nagéayeto tàs axooies la ville a fourni les deux-cents 


Ersiveoy TS v tphpov, 

TOV ywvioapévEv 

drèp toy ‘Eve, 

tüv nacüv oboSv TpLAXOGILV, 
xal où éwpäro 

“vouisouca Elarroïoüat, 

oÙùdE xpivousæ 

to cuuéouletaavras Taûta, 
oùdt &yavantoüca ni roûrorc 
(aloypèv vép), 

&Xù Etouoa yüpiv voïs Beoïe, 
a, xtvôüvou xetvod 
neprotävrog Toïs "EAAnotv, 
aÜT} Rapéoyeto 

&tnhäoux tüv &Awv 

els Ty curnpiav érävtwy. 
Eiza agitg toutoroi 

XSpITOG msvde VE, 
ouxopavrüiv qu. 

TE yàp héyeic vüv 

olu éxpñv mpärreuwv, 

XX oÙx Éypapsc Taûra TÔTE, 
&v év Tÿ rôdke 

tal mapv ; 

étnep ivedéyero 

Rap TOUG MAÇIUC KAGÔVTES 
dv olc Eds déyeo0a, 


xai nposbmEéueEvos tayxd 


toÙs énehauvopévouc mapi AuGiv, 


nai nposdictuv xppara, 
Vrrñpyav Eto:uoc. 
AVR el vüv 
Exw xarnyoplas 
éRi Tois RETpayÉvOL, 


de ces trirèmes, 

celles ayant-combattu 

pour les Grecs, 

les toutes étant trois-cents, 

et elle ne fut pas vue 

pensant avoir-du-désavautage, 

ni mettant-en-jugement 

ceux ayant-conseillé ces choses, 

ni s’indignant contre ceux-ci 

(car c'edt élé honteux), 

mais ayant grâce aux dieux, 

si, un danger commun 

environnant les Grecs, 

ee-seule fournissait 

des choses doubles des autres 

pour le salut de tous. 

Ensuite tu rends à ceux-ci 

de bons-offices vains certes, 

calomniant moi. 

Car pourquoi dis-tu maintenant 

les choses telles qu'il fallait faire, 

mais n’écrivais-tu pas elles alors, 

étant dans la ville 

et étant-présent ? 

si toutefois il était-possible 

pendant les circonstances présentes 

dans lesquelles il fallait accepter, 

non toutes-les-choses-que 

nous aurions-voulues , 

mais toutes-celles-que 

les affaires donnaient. 

Car celui achetant-àl'enchère, 

et devant-accueillir aussitôt 

ceux étant repoussés de chez nous. 

et devant-ajouter des sommes-d’ar. 

se trouvait prêt. [gent, 
Mais si maintenant 

j'ai des accusations 

pour les choses ayant-été-faites, 


288 O KEPI TOY STEDANOY AOTOS. 

olenbe, et vér” éuoû mepl toûrev Gxpéohoyoumévou, dn7br 
af mode xai mpocébevro Diinne, xal Eux Ebboixc, wa 
On6tv, xat Bubavriou xüpros xaréoTn , té rouetv àv À ti Aéyen 
oïeofe vob doeGeïic évôpémouc rouroucl; oùy de éEebdünour; 
oùy 6 érnAdônoav, BouAduevor pl” fui Etvar; Etre wù 
uv “EXAnendvrou iè Bubavrluv éyxparhs xabéornxe, xei ti 
euronounias rs tov “EXvov xéproc- nôheuoc S' Suopoc xai 
Bapdç eîc rhv 'Arrwxhv Giù Gnéalwv xexduiorur + donc À 
Baharre Oro téiv Ex Tic EU6olxc éppuopévuv Anotüiv yéyowr. 
Oùx av sadr” Eeyov, xat moXÂG ys mpôs tourois Étepæ; Ilovr- 
pév, © dvôpec AGnvaïor, movnpèv à cuxopävrne del, xal ras 
tayoôlev Bésxavov xal pihaltiov. Toëro Où xat qÜoer xivabx 


révopomidv dcr, obèv Gyrèc éE dpi memomxèc oùd” Ehete- 


discussions basses et minutieuses j’eusse obligé les républiques de 
nous abandonner et de s'attacher à Philippe, en sorte que ce prince 
se it vu en même temps le maître de l’Eubée, de Thèbes et de 
Byzance, que pensez-vous qu’auraient fait et dit ces hommes ennemis 
des dieux? Ne m'auraient-ils pas accusé d’avoir rebuté, d’avoir livré 
à Philippe des peuples qui sollicitaient notre alliance? Philippe, 
auraieut-ils dit, s’est soumis l’Hellespont par le moyen des Byzantins, 
et dispose du transport des blés dans toute la Grèce ; par le moyen 
des Tnebains, il a porté de nos frontières au sein de l’Attique une 
gucrre cruelle ; la mer est devenue impraticable par les incursions des 
pirates de l’Eubée. Voilà ce qu’ils auraient dit sans doute; et que 
n'auraient-ils pas dit encore? Quel fléau, Athéniens, quel fléau qu'un 
calomniateur ! 11 trouve toujours et partout de quoi assouvir ss 
haine et son envie. Tel est ce renard masqué, qui ne fit jamais rien 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 289 


robe *5, 

TÔTE 

YYOUHLÉVOU TEpi TOUT, 
 àxñà0ov 

sélevro Duirrw, 
fotn xÜpto 

Joias, 

&v, xai Butavriou, 

€ 

i vob ävôpwomouc àoebeïc 
v, À vi Xéyeiv; 
ked6ônoav; 
innAdnoav, 

vor elvat LET& RUGV; 
Bécrmxe pèv 

5 vod ‘EXnçnôvrou 
IVTiuv, 

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rouniag 

“Evo: 

8è Guopoc xai Bapèc 
ra elç Tv ATTixhv 


1wv ëx thc EVb6oias. 
Reyov taïra, 
2 RO VE 
rois; 

pévenc ei, 
;’AGnvator, 

| KOVNPÔV, 
:&468ev 

v'Aaù puAaitiov 
: TÙ &véporov 
pôcu xivaëoc, 
x & apxñs 

è 

Repov, 


quoi pensez-vous , 

si moi alors 

diseutant-exactement sur ces choses 

les villes s’en-étaient-allées 

et s’étaient-réunies à Philippe, 

et qu'il se fût établi maître 

tout-ensemble de l'Eubée, 

et de Thèbes, et de Byzance, 

quoi pensez-vous 

ces hommes impies 

avoir-pu-faire, ou quoi avoir-pu-dire ? 

non qu’ils ont-été-trahis ? 

non qu’ils ont-été-repoussés, 

voulant être avec nous ? 

Ensuite il s’est établi 

dominateur de l’Hellespont 

au-moyen des Byzantins, 

et mattre 

du transport-de-blé 

celui des Grecs; 

et une guerre de-voisins et pesante 

a-été-apportée dans l'Attique 

au-moyen des Thébains ; 

et la mer 

est-devenue non-navigable 

par les pirates 

g’élançant de l’Eubée. 

N'auraient-ils pas dit ces choses, 

et d’autres nombreuses certes 

outre celles-ci P 

Le calomniateur es£ toujours, 

Ô hommes Athéniens, 

une chose méchante, méchante, 

et de-tous-côtés 

envieuse et amie-des-reproches. 

Mais cet homme. vil 

est aussi par nature un renard, 

n’ayant-fait dès le principe 

rien de sain 

ai de digne-d’un-homme-libre, 
19 


290 O HEPI TOY ETEHANOY AOTOE. 

POV; aürorpuyxomlômxos | dpoupaios Oivéuaoc , Tapéonux 
Éfrup. TE yap À où Geuvérne els Évmatv Huet TH racplir ; vèv 
fiv Aéyuc Énèp rüv mopelmAuléTuv - dre dv el siç tarpé, 
Gobevoüat prlv roïç xépvouatv eicuv LU Aéyor penèë Ssixvbo à 
& dmopebkovrat Thv vécov - éradèv dE tekeurioecé ic abtin, 
xaÙ rh vouKéueva adré géporro, dxokoubüiv ënt Td puväua, 
dteblor * « El vd xal vd érofnosv &vôpurog obroct, oùx &v dni- 
davev. » Eu6pévente, era vüv Aéyetc ! 

Où rolvuv oùBè Thv frrav (ei vaëmn yaupi&e, èp” À cd 
ce, © xardpare , npocñxev ) év obdevt rüv wap” êuoù ysyowie 
ebproere 19 rôÂer. brut à AoyiLecôs + obbaUOU rwote, Éra 
npesbeurhc Éeréupônv Üp” buis yo, frrnûelc GxTAo vin 


de louable ni d'honuête, singe tragique, OEnomaüs de village, mau- 
vais discoureur. En effet, Kschine, quel avantège retire la patrie de 
votre éloquence ? Vous venez à présent nous donner des avis sur k 
passé; tel qu’un médecin qui, après n’avoir indiqué dans ses visites 
aucun remède propre à guérir ses malades, suivrait au tombeau l'un 
d’entre eux qui viendrait à mourir, et, accampagnant les funérailles, 
dirait : Si cet homme avait employé tel ou tel remède, il ne serait 
point mort. Et c'est aujourd’hui, orateur insensé, que vous donyez 
des avis! 

Quant à notre défaite, dont vous triompliez, misérable, lorsque 
vous devriez en gémir , vous trouverez, Athéniens, que je n'y contri 
buai nullement. Un raisonnement simple le démontre. Dans aucune 


ambassade, je n'ai eu le dessous en présence des députés de Philippe, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 29t 


rxontônxoc, 
; &poupatoc, 
xpéonpos. 
GervôTnç où 
mot 

à; 

v Av 


1 mapeAnvO GT wv° 


» Eloi iatpèc 
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mnèë decxvoo 
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TOUL TV VÉGOV * 
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20ù 6 &vôpuroc 
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tébavev. » 

EG vÜv, 

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Hrrov 

1 rÿ nôder 


v où 

fs Taûcn, 

| XATÉPATE, 
TE OTÉVELV). 
e dè obtwoi: 
RÔTOTE, 


» étenépobnv dTd budv 


F» 
drenbeic 


singe-essentiellement-tragique, 
OEnomaüs des-champs , 
orateur de-mauvais-aloi. 

Car en quoi l’éloquence tienne 
vient-elle en utilité 

à la patrie? 

tu parles maintenant à nous 
sur les choses étant-passées ; 
comme si quelque médecin 
allant visiter 

ne disait ni ne montrait 

à ceux étant-malades 
n’ayant-pas-de-force 

les remèdes par lesquels 

ils échapperont à la maladie ; 
mais après que quelqu'un d'eux 
aurait fini de vivre, 

et que les devoirs 
étant-regardés-comme-loi 
serendraientàlni, ‘ 
suivant vers le monument, 
énumérait : 

« Si cet homme 

avait fait ceci et cela, 

il ne serait pas mort. » . 
Ensuite tu parles maintenant, 
insensé ! ‘ 

Ainsi vous ne trouverez pas 
non-plus la défaite 
étant-arrivée à la ville 
dans aucune 
des choses du côté de moi 
(ei tu t’enorgueillis de celle-ci, 
sur laquelle, Ô exécrable, 

il convenait toi géunir). 

Mais raisonnez ainsi : 

nulle-part jamais, 

où j’ai-été-envoyé par vous 

comme ambassadeur, 

je ne m’en allai ayant-été.-n'érieur 


292 O HEPI TOY 2TEHANOY AOTOE. 

napà Diirmou mpéobeuv, oùx êx Oerrallas, cùx à Aube. 
xlus, oùx &E "Dpt, où mupà vüv Opaxtiv Baorhéwv, oùx 
êx Butavciou, oùx &Aofev obdamélev , où Tù tekeutaia èx Gn- 
Güiv + SAN êv oÙc xparneïev of mpéabers adroë ra Xdyw, vadra 
roc Emhotç énubv xareotpépero. Tadr” oùv érauteïc rap eu, 
xat oùx aisyüvn tov adrèv eïç re pahaxlav oxwmruv, xal vi 
où Dilirrou Suvdpews érdiv, Eva Ovra , xpelrrw yevécla; 
xat œaüra vois Adyorc* rlvos yap ÆAXoU xÜpioç Av Éyw ; où yèp 
rc ye Éxéorou duyñc, oùdè rie cÜyne Tüv maparakauévu, 
oùde rüç orparnylac, Àc dut marreïc ebOUvaG, obre oxaux el. 
AA ufv, dv y’ àv 6 frup Émebôuvos ln, räcav étéran 
Aduôave * où raparropar. Tiva oùv or rave ; Ideiv ch mpa- 


yuara Gpyôueva, xat mpoucéca, nat npoereiv vois EAkoK* 


de nulle part je nesuis sorti vaincu , ni de la Thessalie, ni d’Ambracie, 
ni de l'Ilyrie, ni de la Thrace, ni de Byzance, ni enfin tout ré 
cemment de Thèbes ; mais quand j'avais réussi à les vaincre par la 
force des raisons, Philippe venait tout détruire par la force des 
armes. Voilà pourquoi vous m’attaquez, et vous ne rougissez pas de 
vouloir qu’un homme que vous raillez pour sa faiblesse eût triomphé 
seul des armées de Philippe, et cela pardes discours ? Car de quelle autre 
chose étais-je le maitreP je ne l’étais ni de la valeur ou de la fortune 
des combattants, ni des opérations du général, dont vons me demandes 
compte, tant la passion vous aveugle. Examinez, si vous voulez, avec 
rigueur toutes les choses dont pourrait répondre un orateur; js 
consens; et quelles sont-elles? Observer les affaires dans leur 
principe, en prévoir les suites et les annoncer au peuple : je l'ai 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


fo6eun napà EAirrov, 
Jertadlac, 


Auéprrias, 
Dvptv, 


tés Baotkéwv Opaxdvtt, 


Butavriou, 

ru68sv ŒAobev, 
Mmév rà reeutata” 
tv, 

épeto vois émdots 
vole 

Sec adtoÙ 


L'XPEITTU) 

Wuewg Diirrou; 
tœ Tois Royoss” 

æ &ov 

x6pLOS ; 

re vie Yuxñc Éxdatou, 
3 TÜANS 
aTaËAUÉVEY , 

5 Ctparnyias, 

reïç êuè 

» 

Loxauç. 

ñ% 

: näcav ététaotv 
Éfrwp 

YREUÔUvOc" 
aToÜLat. 

tiv oùv Tadra ; 

: RPÉTUATE GPLÔHEVA, 
aobécôa, 

euxaïv toïc &AdoÇ" 


293 


aux députés de-la-part de Philippe, 
ni de Thessalie, 

ni d’Ambracie, 

ni de-chez les 1llyriens, 

ni de-chez les rois Thraces, 

ni de Byzance, 

ni de-nulle-part ailleurs, 

ni de Thèbes enfin ; 

mais survenant , 

il renversait par les armes 

ces choses dans lesquelles 

les députés de lui 
avaient-été-vaincus par la parole, 
Tu réclames donc ces choses 

de moi, 

et tu n’as pas honte 

et raillant le même ! 

pour sa faiblesse , 

et demandant lui, étant un-seul, 
avoir-été plus-fort 

que la puissance de Philippe ? 

et cela par les discours ; 

car de quelle autre chose 

moi étais-je maître ? 

car uon certes de l'âme de chacun, 
ni de la fortune [mi, 
de ceux s’étant-rangés-contre l'enne- 
ni de la conduite-de-l’armée, 

de laquelle tu réclames à moi 

des comptes, 

tellement tu es gauche. 

Mais certes, 

prends un entier examen 

des choses dont du moins Porateur 
pourrait être comptable ; 

je ne réclame pas. 

Quelles sont donc ces choses ? 
avoir-vu les affaires commençant, 
et Les avoir-pressenties, 

tx les avoir-prédites aux autres : 


. 


294 © HEPI TOY STEPANOT AOTOE. 

vadra rérpaxval pou. Ka Er vhç Éxaorayou Boaburire, 
ôxvou, éyvolas, puhovetxlac , à rokerixk raïç moe rpéasm 
étécax xoÙ dveyraix éuapriuara, rad” &ç els Ehéyiorw 
ouotetAat , xal rovavtiov etc éévorav xal quiav, xal voù nt 
Ééovra roueiv 6purhv rporpébar- xal rabré por mévre merointu, 
sai oùdelé puétob” eUpn vd xur” Euè oùdèv EXAeuplév. Ei roi 
mg Épouro évrivoüv, téot rh mAeïora Dilinro , v xerérpair, 
Suoxfoaro, névrec &v elrotev - To orparonédw, xal va dvdovat, 
xat r@ Otaglelperv vodc ért rüv npayudruv. Oüxov rüv pr 
Suvépetv oùrs xbproc 00” fyeudv Av yo, ocre oùb” 6 Axe 
Tôiv rad Tadra mpaxOévrov tpdc êué. Kol uv, té ye ph du 


phaphivar pphpat, xexpdruxx Diimrou * Gorep yap 6 bvouusvx 


fat. De plus, corriger, autant qu’il est possible, les lenteurs, les 
hésitations, les imprudences, les contentions, vices inséparables des 
républiques, et comme inhérents à leur nature; porter au contraire 
les citcyens à l’union et à la concorde, et leur inspirer du zèle pour 
le service de l’État : je l'ai fait encore, et personne ne pourrait 
me reprocher d’avoir rien omis qui fût en ma puissance. Si donc 
on demande par quels moyens Philippe a exécuté le plus grand 
nombre de ses entreprises, chacun répondra que c’est par ses troupes, 
par ses largesses, et surtout en corrompant ceux qui étaient à la tête 
des affaires. Je n'étais ni le maire, ni le chef des armées; je ne suis 
donc pas responsable de leurs opérations. Mais j'ai vaincu Philippe, 
puisque je ne me suis point laissé gagner par son or. Car, si le traître 


qui se vend est vaincu par celui qui l’achète, celui qui résiste à ls 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


tadre MÉRPONTAÉ (LOL. 
Kai En ouoteïhar 

&x dc Déyiotov 

rare dpaprhpare 
rokmx xal avayuatz, 


æexoincal por, 

rai obbeic more eüpy 
TD var éuè 

Ddapôèv oùdév. 

Et tolvuv nc 

Eporto évnvoüv, 

tlar Diuxros 
êuperoato Tù HAEÏOTA 
dr, natérpale, 

xévrec àv elrorev- 

T$ otparonéèp, nai té Gid6var, 


oùBè npès êpé. 

Kai pv xexpétmex idirrov, 
v$ Ye 

Baptaprves 

Xhaov 

cup vhp 6 Gvotpavos 


ces choses ont-été-faites par moi. 
Et encore avoir-resserré 
comme en le-moins-possible 

ces fautes 

propres-aux-états et nécessaires, 
qui sont-attachées 

à toutes les villes, 

les lenteurs partout, 

les hésitations, les imprudences, 
les disputes, 

et avoir-tourné au contraire 
vers la concorde et l'amitié, 

et le désir de faire 

les choses étant-nécessaires ; 

et toutes ces choses 
ont-été-faites par moi, 

et personne jamais ne trouvers't 
la chose au-pouvoir-de roi 
ayant-étéomise en rien. 

Si donc quelqu'un 

interrogeait quiconque, 

par quels moyens Philinpe 

a dirigé les plus nombreuses 
des choses qu’il a terminées, 
tous diraient : 

Par l'armée , et le donner, 

et le corrompre 

ceux à-la-tête des affaires. 
Donc moi je n'étais 

ni maître ni chef 

des forces, 

errsorte-que le compte 

des choses ayant-été-faites 

selon ces moyens 

n’est pas concernant moi. 

Et cependant j'ai vaincu Pbilinpe, 
du moins par le ne pas 
avoir-été-corrompu 

par des sommes-d’argent ; 

car comme celui achetant 


295 


296 O IIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOZ. 

vevixnxe Tdv Aabôvra, &kv mpinrar, obrus 6 ph Aa6wv unit 
duapdapets vevixnxe rdv @voëpevov + Gçre détrntos À môk 7 
xar’ êpue. 

A prèv rolvuv Éyh mapeoyéunv ec rd Gixawe roradreæ ypagen 
routovl mepl éuoû, mpèç moAhoïs Érépors, sabre xat maparkk- 
atæ roûrots éoriv. A ÔË mévres bpuetc Tore , vaür” Hôn Mé£u. 

Merà yap vhv uéynv ed0bc 6 Ofuoc, elds xal Evpauk 
rävra ox Érpatrov qu, &v aôroïis vois deuvoïs xal pobepois 
u6:6mxdc, fvix” oùdË dyvwpovioul re Baupaorov 4v robc mok- 
Aodç mpôç êué, mpüirov év, mspl curnplaç Thc TOEux, Th 
êuhs yroômes Éysuporôver” xal mév0” ca TAç quAaxñc Évexa 
Enpérrero , À Diérabre vüv puAaxiv , ul véppor, Tà elç à 
rein Xpfuata, iù rüv uv Ynproudruv éyiyvero. "Exel 
aipoômevos civvrv, x mévruv êuè Éyperporévnoev 6 Sos. Kai 


corruption est vainqueur de celui qui cherche à le corrompre. Ainsi, 
pour ma part, Athènes fut invincible. 

Voilà les motifs, sans parler de mille autres, qui ont autorisé et qui 
justifient le décret de Ctésiphon. Ce que je vais dire à présent est 
connu de tout le monde. 

Aussitôt après le combat, dans ce moment d’alarme et d’effroi, où 
il n’eût pas été étonnant que la multitude se portât à quelques excès 
contre moi, le peuple instruit et témoin de tout ce que j'avais fait, 
adopta mes conseils pour le salut de le république. Tout ce qui avait 
rapport à la défense de la ville, distribution des sentinelles, réparation 
des fossés, contribution pour rétablir les murs, tout se faisait par mes 
décrets. On avait besoin d’un intendant des vivres, je fus choisi 
préférablement à tout autre. Ensuite ces hommes, attentifs à me 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 
a vaincu celui ayant-reçu, 


by roivuv, 

cAnata TobTtote, 
Étépors moXdoïe, 

eo xéunv 

tovi 

malus 

pl éuLod. 


ên 
mete mévres lote. 


» TV LéNv 

106; 

Eupuxoo 

 Éyù Érpartov, 
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We avrole, 

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ag Tic RÉAEWS" 
6ou npatreto 


polar hs, 
Toy pulaxdv, 


: ourwvnv à, 


aev duè êx nüvtwv. 


s’il achète, 


ainsi celui n’ayant pas reçu 
et n’ayant pas été-corrompu 
a vaincu celui achetant, 


297. 


en-sorte-que la ville fu£ invaincue 
dans la chose au-pouvoir-de moi. 


Ces choses donc, 
et de semblables à celles-ci, 


sont, outre d’autres nombreuses, 


celles que moi j'ai fournies 


pour le celui-ci 
écrire justement 


des choses telles sur moi. 


Mais je dirai déjà 


celles que vous tous saves. 
Car après le combat 


aussitôt le peuple, 
sachant et ayant-vu 


toutes les choses que moi je faisais, 


étant-entré 


dans les choses terribles 
et redoutables elles-mêmes, 
quand il n’était pas étonnant 


les nombreux 


pécher en quelque chose 


envers moi, 


approuva-par-suffrage 


les avis miens 


touchant le salut de la ville; 


et toutes les choses qui furent-faites 


pour la garde, 


la disposition des gardes, 
les fossés, les onnnthel LLC 
pour les murailles, 


eurent lieu 


par.les décrets miens. 
Ensuite le peuple, 


choisissant un intendant-devivres, 


élut moi d’entre tous. 


298 O HEPI TOY STEPANOTY AOTOZ. 

net tadre oucrévrwv, 0Ùc Av étumehèc xaxbic EUË mou, vai 
voapés, ebdÜvas, elcuyyeklee, mévra voûte ÉTayévTuv por, 
Ô Éaurüiv ré ye rpürov, XX OÙ &v médora Ürekapéaw 
dyvonioecôur (fore yap TE xa uéuvnoôe 8e vobc mprnx 
XpOvous xorà Thv fuépav Exdornv éxprvéunv êyu, xal or 
drôvoux ZuwoixAéouc , oùte auxopavriæ Draoxparous , oùte 
Aubvôou xal MeAdvrou pavia, oër’ SAN oùdèv dreipatov 4 mai- 
rot xar” Éuoù )+ v rolvuv roûros räot, péliora pèv Giù rx 
Geoûs, Sebtepov Où À bic xat robc AAkouc Étavrac Abmvain, 
Écukounv * dixalog * robro yhp xat GAndéc dot, xal Gmp ru 
épwpoxétev xal yvévrev Tà edopxa Gixaorüv. Oùxoüv , à ur 


oÙc eienyyeAdunv, êre dnedmpiteoé pou, xai Td pépos sûr 


nuire, s'étant ligués pour me perdre, me traduisirent devant ls 
tribunaux comme ayant enfreint les lois, comme ayant malver 
dans l’administration des affaires et des deniers de l'État. 1 k 
firent d’abord, non par eux-mêmes, mais par des agents coupables, 
sous le nom desquels ils espéraient cacher leurs desseins. Dans les 
premiers temps, vous le savez Athéniens, et vous ne l'avez ps 
oublié, on m’accusait presque tous les jours ; la folie de Sosiclès, 
la noirceur de Philocrate , la fureur de Diondas et de Mélane, furent 
mises en œuvre; rien n’était épargné. Si, dans toutes ces occasions, 
mes ennemis n’eurent jamais l'avantage, après les dieux, Ces 
à vous et aux autres citoyens que je le dois. Cette justice m'était 
due, et je l’attendais de juges équitables qui voulaient être fidèles 
à leur serment. Ainsi, dans les causes pour crimes d’État, me 
déclarer innocent, sans accorder la cinquième partie des suffrages à 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


avpv Ê 2 
se00ar LéloTa 
» Sfov 
noûe ôm 
ous xpévous 
nur, 
Tv Tv hpépav, 
drôévoix Zwatxhéous, 
opavria diAoxpérou:, 
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xai Medévrov, 
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av éLoÿ) * 
räoL TOUTOL 
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pèv Giù toùc Beoûs, 
8è Ga buäs 
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n° Gtxateos" 
2 xai éotiv GAnBéc, 
tv Bixaorv 
TOY. 
5&v 
CA 


ç 
épnv, 


myiteobe 


29) 


Et après ces choses, 

ceux à qui il était digne-le-soin 

de traiter mal moi _ 
se-tenant-ensemble, : 


et amenant-sur moi 

des accusations, des comptes, 

des dénonciations, 

toutes ces choses, 

non pareux-mêmes d’abord du moins, 
mais par ceux au-moyen desquels 
ils présumaient 
devoir-être-ignorés le-pius 

(car vous savez certes 

et vous-vous-rappelez que 
pendant les premiers temps 

moi j'étais-mis-en-jugement 

par chaque jour, 

et ni la démence de Sosiclès, 

ni la calomnie de Philocrate, 

ni la fureur ‘ 
de Diondas et Mélante, 

ni aucune autre chose 

ne fut non-essayée 

Par ceux-ci contre moi); 

or dans toutes ces occasions 

je fus-sauvé 

surtout par les dieux, 

et secondement par vous 

et tous les autres . 

Athéniens ; justement ; 
car ceci aussi est vrai, 

et pour les juges 

ayant-juré 

et ayant-décidé 

les choses d’accord-avec-le-serment. 
Donc, 

dans les occasions dans lesquelles 
j'étais-dénoncé, 

quand vousrenvoyiez-par-suffrage 
moi, : 


300 © IIEPI TOY ZTEDANOY AOTOZ. . 
gfpuv rois Gumxouciv où prereblôore, tés” éfnpiteode <à Sport 
us npdrreuwv &v oc DE rdc ypapèc drépeuyov, Évvoe xal ypé- 
qeuv xl Aéqetv émeSeuxvéunve êv of 8 Th EbOÜ vas Érecmuai- 
vale, Gixaluç xat &dwpoSoxfrus révra por merpay0e rpoc- 
uodoysïre! Toéruv oëv obruc éyévruv, rl zpoctxev À ri lu 
fv vois 6m” éuod menpaymévors 6Éo0at rèv Krncipüvra dvoua; 
OX 8 rdv Szov Épx ruéevov; oùy 8 robc émwpoxéças dus 
| otéc; oùy Ô y dAnfetav mapà rio Bebatoboav; 

Nat, onoiv: &AÂX vo Toù Kepdkou xahôv, To punèeuior 
vouphv quyeiv. Kai vh AP, ebdamév ye GXAÂX ri pal À 
roXäxtç uv quydv, unôerwrore à éfeley/0etc GOtxüiv, êv êt- 
xAfpar yiyvour” dv id toëro Sixalwe; Karor pds ye voëre, 


mes accusateurs , c’était déclarer mon administration irreprochable; 
me renvoyer absous d’une accusation concernant les lois, c’était me 
rendre le témoignage que je ne disais et ne proposais rien que de 
conforme aux lois; approuver mes comptes, c'était reconnaître mon 
intégrité incorruptible dans le maniement de vos finances. Après cela, 
en quels termes l’auteur du décret devait-il s'expliquer sur ma 
conduite? Pouvait-il parler autrement que le peuple, autrement que 
des juges engagés par un serment, autrement que la vérité même qui 
s’exprimait par la voix publique? 

Je le veux, dit Eschine ; mais il est glorieux de n'avoir jamais été 
accusé, ainsi que Céphale ; oui, sans doute, du moinscela est heureux: 
tst-ce une raison, cependant , pour blâmer un citoyen souvent accusé, 


et jamais convaincu ? Mais, du moins vis-à-vis de lui, je puis m'attri- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 301 


reëlèore 

ovot 

tév dripev, 
Xteole 

av Tà dptota. 


v Tac YA 
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nv xaÙ RÉYEUV 


veole ts ebbbvAc, 
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080% fTwS. 

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TpochxEv 

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payuévots Ürd ELOÙ; 
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v tuhépevov; 


LOTUS OLLULONÔTES 3 


evav BeGaoüTav 
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16fv° 

roù Kepédou xxhôv, 
v Hndequtav Ypaphv. 
a, 

1e 


yov noXdxte, 
eg Ôù unôerwrote 


et ne donniez pas - 
à ceux poursuivant 
Ja part des suffrages, 

alors vous votiez 
moi faire les meilleures choses. 

Et dans celles dans lesquelles 
j'échappais aux accusations, 
j'étais-démontré 

et écrire et dire 

des choses conformes-aux-ois ; 

et dans celles dans lesquelles 

vous approuviez les comptes, 

vous reconnaissiez 

toutes choses avoir-été-faites par moi 
justement 

et sans-réception-de-présents. 

Ces choses donc se trouvant ainsi, 
quel nom convenait-il 
ou quel était-il juste 
Ctésiphon avoir-imposé 
aux actions ayant-été-faites par moi ? 
non celui qu’il voyait 

le peuple imposant? 

non celui qu’il voyait 

les juges ayant-juré ? 

non celui qu'il voyait 

la vérité confirmant 

chez tous? 

Oui, dit-il; 

mais le ifre de Céphale est bean, 
le n'avoir fui aucune accusation. 
Et par Jupiter 

il est heureux du-moins ; 

mais pourquoi 

celui ayant-fui sonvent, 

mais n’ayant-été-convaineu jamais 
faisant-injustice, 


\ 


&v päddov êv épaipert serait-il plutôt dans le blâme 


9 &exattoc ; 
æpôc ToUrév yes 


à-cause de cela justement ? 
Certes envers celui-ci du moins, 


802 O ITEPI TOY ETEHANOY AOTOËZ. 
dvêpec AGnvañot, xaÙ rd roù Kepdlou xahdv elmeïv Éote pare 
odbepiav yap momo Éypéard pe, oùd édiwbe ypaphv dcte 
ênd ooù ye duodyrat unôèv élver roù Kepéhou xelpev rodrnc. | 
2 CL pa oxyde piv vroivuv dv ic Üot tThiv éyvwooüvnv adroë 
xal rhv Baoxaviav, oùy Hreora © dy” Dv rep the Téync de- 
AK On. "Eyo S” Eu pèv &çTic, vbpuroc dv, dvOpure TÜm | 
mpopéper, TavrehGx évontov hyobar xal dratdeurov. “Hv yap 
6 rh BéAriora mpdrreiv vouituv, xal äplornv Eqeiv oldpueves, 
oùx ofSev et pueveï rouabrn péypt xat rüç Éctépac, mûèc Jp xepl 
rabrne Méyeiv, À mü évetdlGeiv Écépu; "Exedn ©’ obrac, xpù 
moXoïg dot, xal mept voûruv Énepnpavuc xéypnta té Xôye, 
oxépaoe, à dvêpes AGnvaïor, xù Gcwphsare cp xai Sn 


buer le mème bonheur que Céphale, puisqu'il n’a ni commencé, ni 
poursuivi contre moi aucune accusation, et que par-là il a reconnu 
lui-même que je ne ie cède en rien à Céphale. 

La malignité et la basse jalousie éclatent dans tout son discours, 
mais surtout dan, ses déclamations sur la fortune. Pour moi, je 
regarde en général comme privé de sens et d'éducation celui qui, 
étaut homme, reproche à un autre homme la rigueur de la fortune: 
si le mortel qui se croit le plus fortuné ignore s'il le sera jus- 
qu’au soir, peut-on vanter son propre bonheur, et reprocher à 
un autre les rigueurs du sort? Puisqu'Eschine, sur ce point 
comme sur beaucoup d’autres, s'est exprimé avec la dernière arro- 


gance, qu’on voie et qu’on juge avec combien plus de raison et 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Aônvaïot, 
mor 


3 xa)dv voù Kepédou- 


o vép pe 
Le rwmote 


lpuv roù Kepéhov. 


Tofvuy äv 1804 
MLOTÜMNV 
laoxav{av adroÿ 
lev, | 

va ôè 

vehéxôn 

rÜgns. 

Du pèv 

rave} Ge &vénTov 
Beutov, 
&vipwroc, 
avbprp TÜyNv. 
Xoù Méyev 


MG; 

eubitev 

Luwv 

tù Bêiriora 

oc Éxerv äplotnv 


L 

zo1aûtn 

À this Éomépar ; 
È chta, 

ne modos, 


drepnpévux TG AY 


roÿru, 


0 

‘AGnvatot, 
fours 
dnbéotepov 


hommes Athéniens , 

il est aussi à moi 

de dire le beau éifre de Céphate; 

car il n’a jamais accusé moi 

et n’a poursuivi jamais-encore 

aucune accusation ; 

+n-sorte-que j’ai-été-reconnu 

par toi certes 

être un citoyen 

en rien pire que Céphale. 
Quelqu’un donc verrait 

la déloyauté 

et l'envie de lui 

de-toutes-parts, 

mais non le-moins 

d’après Les choses qu'il a dites 

sur la fortune. 

Mais moi en-général 

je pense tout-à-fait insensé 

et sans-éducation , 

quiconque, étant homme. 

reproche à un homme sa fortune. 

Car comment faut-il parler 

sur celle-ci 

ou comment reprocher 

à un autre els, 

que celui pensant 

fairesles meilleures choses 

et croyant avoir la meilleure 

ne sait pas, 

ei elle restera telle 

jusqu’à même le soir ? 

Mais puisque celui-ci, 

outre d’autres choses nombreuses, 

a usé arrogamment de la parole 

aussi sur celles-là, 

examinez, 

Ô hommes Athéniens, 

et considérez 

combien et plus-véritablement 


303 


304 O HEPI TOY ETEHANOY AOTOS. 

BÉorepov xat évpumivarepoy Éyà mept tic TÜyne roro due- 
Mexico. Evo rhv plv rc mékenc réxnv dyadhv fyoïpm, 
xal vof” épi vai vov Aix vèv Auôwvaiov Guiv, xat 
’AméXew tov TIbbrov pavreudevov tv pévrot Tüv révrev àv- 
poruv, À vüv éréyer, xahemhv xal deviv. Tic yap “EXirver, 
À Tic Bap6dpuv, où rois xaxüiv xal eyalwv Ev < rapôni 
nenelparat ; To pèv roivuv rposkéoüae rù xd AiTTæ, xx 70 cbr 
oindévrov “EXvev, el mpdotvro fuäs, dv edarpovia Gide, 
Tobtev abrév duevov rparretv, Tic Gyabñs rÜyne Th rôdeu 
Elvar tlômur rd ÔÀ xpocxpobaus, xal h révb”, de Boul, 
fpiv cuubvar, tic rüv Au évbporuv Téyns To m6 
ép" Auüc mépos pezeAnpévar vouttuw vhv mékiv. Tv 3 ile 
Toxnv rh univ, xal vhv Évèc fév Éxdatou, dv zoïç iOlous &te- 


d’humanité je parlerai de la {ortune. Pour moi, j'estime heureuse la 
destinée de la république ; Jupiter et Apollon nous l'ont assuré par 
leurs oracles; je regarde, au contraire, comme triste et fâcheux le 
destin qui pèse maintenant sur tous les hommes. En effet, qui des 
Grecs ou des barbares n’a pas éprouvé une infinité de maux dans lescir- 
constances présentes? Mais si nousavons prislepartile plushonorabk, 
si nous sommes moins malheureux que les autres Grecs, qui pensaient 
trouver leur avantage à se séparer de nous, jel’attribue à la fortune de 
la république : si nous avons échoué dans quelqu’une de nos entre 
prises, si nous n’avons pas toujours réussi selon nos désirs, c’est ke 
sort de tous les hommes, et la part qui nous revenait dans le malheur 


cenmun. Pour ce qui est de ma fortune ou de celle de tout autre, i 


SUR LA COURONNE. 305 


w, 


et plus-humainement que "1 
moi je discourrai 

sur la fortune. 

Moi je pense la fortune 

de la ville étre bonne, 

et je vois et Jupiter 

le Dodonéen, 

et Apollon le Pythien 
prédisant ceci à vous; 
cependant celle 

de tous les hommes, 

qui domine maintenant, 
fâcheuse et difficile. ‘ 
Car qui des Grecs 

ou qui des barbares 

n’a pas éprouvé 

dans le temps présent 

des maux nombreux et grands? 
J’établis donc 

le avoir-préféré 

les plus belles choses, 

et le faire mieux 

que ces Grecs eux-mêmes, 
ayant-cru devoir-vivre 

dans le bonheur, 

s’ils abandonneraient nous, 
être de la bonne fortune 

de la ville ; 

mais je pense la ville 
avoir-reçu la part 
retombant sur nous 

de la fortune des autres hommes, 
le avoir-échoué, 

et toutes choses 

ne pas être-arrivées à nous, 
comme nous voulions. 

Mais je crois être juste 
d'examiner 

dans les choses particulières 
b “une particulière la mienne, 


2 


306 O fNEPI TOY ZTEANOY AOTO:. 

réeuw Gfarov elvar voultw. *Eyà lv oùv obrwat TEPi 
ropns ae, plc xal ixus, à épavri Goxé+ voue 8 
xat Guiv. "O à tv Tolav Téynv vhv Éuhv rc xouvice the réden 
xvpuorépav elval qnot, Thv uxpdv xat paëAnv rc &yale xal 
peydhne. Kat nôiç Êve voüro yevéchers 

Kat pv, et ye vhv uhv rÜynv mavrux éerdteiv, Aicylm, 
mpoutpet, npèc Thv cauroÿ oxônec xäv eÜpnc Tv Env Bekrie 
ris fc, maUcat houdopouevos abrn. Exôdmer voivuy e50ù 
êE apxñs. 

Ka pou , mpèc Audç xal Geüiv, urôeutav uypornra xarapé 
unôels. Eyo yhp or”, el vie mevlav mpornauxiter, vob Eper. 
Fyoper, oùr” el vi, Év dpbovors roxpets, nt voëus ce- 
pvéverar. AN nd re rourout vob yalemod Blaconuias xa 
cunopavrias elç roiotrouç ÀAdyous Éuninrew dvayxaïouct, 


me semble qu'on doit en juger par ce qui nous est personnel. C'est 
ainsi, Athéniens, qu'il faut raisonner, et je crois que vous le pensez de 
même. Eschine au contraire prétend que la destinée d’un particulier 
commande à la destinée de la république, c’est-à-dire, une destinée 
faible et obscure à une haute et glorieuse destinée. Eh quoi! cela se 
peut-il ? 

Si vous voulez absolument, Eschine, examiner ma fortune, mettez- 
la en parallèle avec la vôtre, et si vous trouvez la vôtre fort inférieure, 
ne décricz plus la mienne. Remontez donc jusqu’à l’origine. 

Au nom de Jupiter et des autres dieux, qu’on ne m’accuse pas de 
folie. C’est manquer de sens, je l’avoue, que de reprocher à un autre 
sa pauvreté, et de se glorifier d’avoir été nourri dans l'abondance. Si, 
forcé par les invectives et les calomnies de ce méchant, je me jet'e 
dans de pareils détails. j’userai du moins dans mes discours de toute 


DISUOURS SUR LA COURONNE. 


1 This médeux, 
Xv aa gabAnv 
fic xai eyéane. 
LA 


Halo; 
y 
apet RévTU, 


TAv Ténv épñv, 
pès Thv cauroÿ- 
ns vv EuAv 


% 

mnhanfter reviav, 
1Gs Tpapels 

ts 

u nl tot. 
Yréopon 
dacpnulos 
pavrias 

où xadenod 


1 Eùç Méyaug tosodrous, . 


et celle d’un chacun de nous. 
Moi donc ° 

je juge-convenable ainsi 

sur la fortune, 

avec-droiture et justement, 
comme je parais à moi-même ; 

et je crois aussi à vous. 

Mais celui-ci dit 

la fortune particulière la mienue 
être plus-maîtresse 


que la fortune commune de la ville, 


la petite et chétive 
plus que la bonne et grande. 
Et comment est-il-possible 
cela avoir-été ? 
Et cependant 
si certes tu préfères totalement, 
Eschine, 
examiner la fortune mienne, 
regarde vers celle de toi-même; 
et si tu trouves la mienne 
meilleure que la tienne, 
cesse invectivant contre elle. 
Regarde donc 
aussitôt dès le principe. 
Et que personne, 
au-nom de Jupiter et des dieux, 
ne reproche à moi 
aucune folie. 
Car moi ni je ne pense 
avoir du sens, 
si quelqu'un outrage la pauvreté, 
ni si quelqu'un, ayant-été-nourri 
dans des choses abondantes, 
se glorifie sur cela. 
Mais je suis-forcé 
par l’invective 
et la calomnie 
de celui-ci le méchant 
de tomber dans des discours {es 


307 


308 OIIEPI TOY ZTEHANOT AOTOS. 
lc, éx vuv évévrur, dx &v Güvopat perputera ypioouar. 
Egot pv votvuv üxñiplev, Aioyivn, mauût pulv dvrr, porräv 
ei Th mpocixovta Gibacxadeia, xal Éperv Sa pà Tv pa 
aicxpov auoovra 81 Évôerav- éEe0ôvrr 8 Ex æaldtev, véxi- 
Aouba roûrou rpérrev, xopnyetv, Tpmpapyetv, elcpépeiv, ur- 
Sens ie pre Üolac pire ênpoclas, énokeineobu, 
SAM xal 17 mer xal vois pDon yphcmuov élvar- rnb) & 
pds rù . mpose}beïv Éobé por, votaüra rolreüpera Eos 
dire xaÙ Émd fc matpldoc xai brd rüiv MXev “EX Évu roMé- 
xs Éotepavüolar, xat pnôè vob éy0pobc bc, @ où xala 7e 
Fv, à mpocAdunv, émxepeiv Méqerv. "Eyd iv 8} vos 
cuuGe6luwxa rôyn. Kat ædA\ àv Épov Etep” elmeïv nept adrik, 
napa%eirw, pulacrépevos + Aurioal vivac êv ol ceuvévoum. 


Ja modération dont je serai capable et que le sujet pourra permettre. 

Dès l'enfance j'eus l’avantage, Eschine, de fréquenter les écoles les 
plus honnêtes, et de jouir d’une assez grande aisance pour n'être 
réduit par le besoin à rien faire de bas Au sortir de cet âge, j'ags 
conformément à l'éducation que j'avais reçue; je donnai des jeux a 
peuple, j’équipai des galères, je fournis aux contributions, j’exergi 
en tout temps ma libéralité, soit en particulier, soit en public; je 
me rendis utile à l'Etat et à mes amis. Lorsque je fus entré dansk 
gouvernement, je me conduisis de manière à obtenir plusieurs fois 
des couronnes chez mes concitoyens et chez les autres Grecs, et àem- 
pêcher mes ennemis eux-mêmes de censurer mon administration. 
Telle a été ma fortune jusqu’à ce jour. Je pourrais ajouter encor 
plusieurs traits que je supprime, dans la crainte de choquer par mo® 
propre éloge ceux qui m'écoutent. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Fopa, 

évévcw, 

Gvopat LeTpLTaTE. 
is pv vofvuv éof, 
rmœudf, Aioyivn, 


Baouaketa rpocrinovra, 


iv 


0 
icovca pnôëv aloypèv 


4av° 


1 dt ëx naldwv, npétrev 


ovb& Toûto:c, 

V 

xetv, 

vy ënox inectar 

k puhonilac, 

aç uhite Ênpooiac, 

rat XOACLLOV 

tôÂR xai Toi péhoLG* 
2 Édoké por 

dv 

xoiva, 

mokteüpata Toaüra, 
repayoôet 

Thc ratios 

Tüv &wv EXAñvev, 
E dus Toùç éxOpods 


rw, 
uevog Tù Aunñoal tivac 
mavÜvopaL. 


309 
desquels j’userai, ! 
d’après les choses étant possibles, 
comme je pourrai le-plus-modérément. 

11 fut-possible donc à moi, 
étant enfant, Eschine, 
de me-rendre 
dans les écoles convenant, 
et d’avoir 
toutes-les-choses qu'il faut 
celui ne devant-faire rien # honteux 
par besoin, 
v et étant-sorti des enfants, de faire 
les choses conséquentes à celles-ci, 
de donner-des-jeux, 
d’équiper-des-trirèmes, 
de contribuer, de ne rester-au-dessous 
d’aucune largesse, 
ni privée ni publique, 
mais d’être utile 
et à la ville et aux amis ;: 
mais lorsqu'il parut-bon à moi 
de m’approcher 
vers les affaires communes, 
de choisir des plans-politiques tels, 
en-sorte d'avoir-été-couronné 
plusieurs-fois 
et par la patrie 
et par les autres Grecs, 
et pas-même vous les ennemis 
n’entreprendre de dire 
que les choses que j'avais-préférées 
n'étaient pas du moins belles. 
Or moi j’ai-vécu-avec 
une fortune telle. 
Et ayant à dire 
d’autres choses nombreuses 
sur elle, 
je les omets, 
me-gardant d’affliger quelques-uns 
dans Les choses dont je me glorifie. 


310 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOS. 

Zd ©, 6 cepuvèc dvñp, xal Gterrüuv robs SARouc, cxret rx 
rabrnv émolg cit xéyonour rüyn” À Av, mais pv Gv, per 
mois évôeiac Etpépne, du vo marpl mpèc té Stbacxadel 
mpoçeôpeluv, rd péhav =pléuv, xat rà Baôpa omoyyEmv, xt 
ro æandayurpetov xopüiv, oixérou tékiv, oùx Eleubépou maibx 
Eguv. Avhp dE yevôpevos, ri pmrpt reloïon rc BlGhouc dv- 
yiwoxs, xal réa ouvecxeumpob* Tv pv vüxra, ve6plur 
ak xparnpiuv, xai xaxipwv vobç vehoumévous, xal éropar- 
ruv 1@ mnAD xat vois mirupors, XuÙ dviors dnd Toù xabepuod 
xat xeAeüwv Aéyetv, « "Equyov xuxôv, ebpov duuetvov, » ért 15 
undéva munote TnAixorov GAoMËUL ceuvuvuevos- xel Éjurye 
voit - un yap oïeot” adrov géyyec0ar pv obruw puéyæ, hoki- 
Geiv ©’ oùy Üméphaurpov. ’Ev dE vaïç fuéparc vobç xadobx Bua- 


Pour vous, homme illustre, qui méprisez les autres, compare 
votre fortune avec la mienne. Vous avez passé votre enfance dans une 
extrème misère, près de votre père qui tenait école. Préparer l'encre, 
nettoyer les bancs, balayer la classe, telle était votre occupation; 
occupation d’un esclave ct non d’un eufant libre. Parvenu à l’adoks 
cence, vous aidiez votre mère dans ses opérations mystiques, et li 
lisiez ses formules lorsqu'elle initiait. Pendant la nuit vous coavria 
les initiés d’une peau de faon, vous leur versiez du vin, vous les arro- 
siez d’eau lustrale, vous les frotliez de son et d'argile; et les fassant 
lever aussitôt après l’expiation, vous leur ordonniez de prononcer ces 
mots : « J'ai fui le mal et j'ai trouvé le bien.» Vons vous vanliez de 
crier mieux que personne ; et je n’ai pas de peine à le croire. Vous 
déclamez aujourd’hui d’un ton trop éclatant pour n’avoir pas crié 
alors d’une manière remarquable. Pendant le jour vous conduisiez en 
.riomphe les troupes des nouveaux initiés, qui marchaïient dans le 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


L5 dé, 6 avèp ceuvé:, 
ai GarTüuwy Tobs EJAou, 
GxÔREL REC TAÜTAV 
Enoig vuvi TÜAN xÉLpnO 
da fr, Ov HÉVTATS, 
étpdqne 
petà évôeiac moÂÂ%c, 
n£OSEÔpE UV ŒUX TS TETE 
npùs té Giôaoxadelw, 
tibuwy rù pÜav, 
vai oroyyiquv rà Bépa, 
xal xopéiv TÔ na ËXYWYETOV, 
Ejuv Takiv olxévou, 
où ru ddç Ékeubépou. 
l'oéuevec 6 dvi, 
éveryivwoxes Tüç BlGouc 
+9 pnrpt teloboy, 
tal quvesxsuuwpou 
à a” 
Tv pv vüxte, 
ve£pitu, 
aa xparnpitev, 
nai xaBalpesv toïc Telouuévous, 
xal &ropéTTuv 
t@ ænÂÿ xai Toëç murüpors, 
aa dnotäç °? 


Mais toi, l'homme illustre, 
et conspuant les autres, 
regarde auprès de celle-ci 
de quelle fortane tu as usé; 
par laquelle, étant enfant, 
tu as-été-nourri 
avec un besoin grand, 
étant-assis avec ton père 
près de l’école, 
broyant le noir, 
et épongeant les bancs, 
et balayant la classe, 
ayant le rang d’un domestique, 
non d’un enfant libre. 

Mais étant-devenu homme, 
tu lisais les livres | 

à ta mère initiant, 

et concertais-avec-elle 

les autres choses : 

pendant la nuit, 
revétant-de-peaux-de-faon, 

et remplissant-les-coupes, 

et purifiant ceux étant-initiés, 
et Les frottant 

avec l'argile et le son, 

et Les faisant-lever 

au-sortir de la purification, 
et ordonnant de dire, 

« J'ai-fui le mal, 

j'ai trouvé le mieux , » 

te glorifiant 

sur le personne jamais 
n’avoir-hurlé aussi-puissamment ; 
et moi-certes je Le crois ; 

car ne pensez pas lui 

crier si grandement, 

mais hurler 

non d’une-façon-plus-que-brillante. 
Mais dans les jours, 
conduisant les beaux chœurs 


312 O IIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 

aouç ywr Guk rüiv 606, vob Éorepaveuévouc 56 pæpdôow rai 
ri Aeuxn, Tobç dperç robe mapelac OGwv, xai Érèp tic xcpudik 
aiwpüv, xal Boüv, Edo Zabot, xat émopyoëimevos “Ynç'Arrre, 
“Aconc "Tns ÉÆupoc, xal mponyeuuv, xai xiotopopx, xa 
Auxvopépog, xal rù rouaüre Énd rüv ypadlwv mpoçayopeuduevx, 
puofèv Aau6dvev robtuv Évbpurra xal orpencode xat veflare: 
LA oùc tic oùx àv &ç ABB adrèv cbOaumovicers xœt ri œbrai 
ronv; Eneôh à els robe Onuras éveypépne émaxônrore (éù 
yap voùrd ye), émudh D oùv éveypépne, edbEux Td xéXAuotor 
étekétu tüv Épyov ypauparteberv xal Ümnpeteiy vois pywbiou. 
‘Os d érnAAdyns motè xal roûrou, névd” à véiv &AAwV xam- 
vopeis, adrè mouiouc, où xurrnoyuvac, uk Ai, oùdèv vi 


rues couronnés de fenouil et de peuplier. Vous pressiez des serpents 
dans vos mains, les élevant sur votre tête, criant à haute voix, Evoé, 
saboë, et dansant à l'air de ces paroles, Hyès attès, attès hyës. 
Honoré par les vieilles femmes des noms de chef, de conducteur, de 
porte-van, de porte-lierre, et autres semblables, vous ep receviez des 
tourtes et des gâteaux, digne fruit de vos peines. Qui ne le proclame- 
rait heureux et n’envierait sa fortune? Quand vous fütes inscrit, je 
n’examine pas comment, enfin quand vous fûtes inscrit dans une 
tribu , vous choisites aussitôt l’honnête emploi de greffier, et vous ser- 
viez sous des magistrats subalternes. Quand vous eûtes quitté cet emploi 
où vousavez commis vous-même les malversations que vous reprochez 


aux autres, la suite de votre vie ; 6 dieux! ne dépara point de si 


DISCOURS SUR LA COURONNE 


ha «5, 6üv, 

TOÙs ÉGTEPAVUMLÉVOUS 

sÿ papéipe a sb", 
OMGoov coùc Gpeis 

toùs mapeiac, 

ai aiwpov Ünèp Tic xepadñe, 
xai Bov 


Uapxos, xai RponyEmv, 

xal xuoTop6poc, xx Axvopôpoc, 
xal vù totate 

bad cov ypqaiuv, 

lapBävuov puobdv roûrwv 


tic oûx àv ebdauoviaesev 
& an0&s 

aürôv xai Tv TÜgnv avroÿ; 
‘Eruôn Gt éveypégnc 
éRÇÈRTOTE 

(la vap rouré ve), 

éxair, GE oùv 

éveypégns, 

Eéus éEeéEw 

10 raAiotov Tov Épywv, 
vranpareie 

xx Urenpeteiv 

toïs apytèiots. 

‘Q; à ame 

xai ToUTUU Oté, 
ROLÉOUE AÜTÈS TAVTA 

& xarryopels Tüiv &Awv, 
Ù 2ATÉANVE 

pa Aia, oùêiv 


313 


par les rues, 

ceux ayant-été-couronnés 

du fenouil et du peuplier, 
pressant les serpents 

les paréas, 

et Les élovant au-dessus de la tête, 
et criant 

Evoë Saboë, 

et dansant-sur Les paroles 

Hyès Attès, 

Attès Hyès; 

étant-appelé 

chef, et conducteur, 

et porte-corbeille, et porte-van, 
et les noms tels 

par les petites-vieilles, 

recevant pour salaire de ces choses 
des tourtes et des gâteaux 

et des pains-frais ; 

pour lesquelles choses 

qui n’estimerait-heureux 
véritablement 

lui et la fortune de lui? 

Mais après-que tu fus-inscrit 
parmi les citoyens 
d’une-manière-quelconque 

(car je laisse ceci du-moins), 
mais donc après-que 

tu fus-inscrit, 

aussitôt tu te choisis 

le plus beau des emplois, 
être-greflier 

et servir 

les petits-magistrats. 

Mais dès-que tu te fus débarrassé 
aussi de cet emploi enfin, 
ayant-fait toi-même toutes les choses 
que tu dis-contre les autres, 

tu n'as terni, 

par Jupiter, aucune 


314 O ITEPI TOY ZTEDANOY AOTOE. 
mpoërnpyuévev To perk ravre Blu SA puodwens aœurov roù 
Bapuorévois Émuxadoumévorg Fxelvorc Éroxpiruïiç, ZEuÜle xoi 
Zuxpérer, étperoyuviorers, oUxe xel Borpue xal Elta cul, 
oçnep énupovns, dx Tüv SAorplov opiuv, mAcw hay- 
Gdvwv &rd Toëtwv tpaupata À Tüv dywvewy où Üpele r:pi 
rñe duxic AyuvReohee Av yap domovôoc xl Sxpuxros buiv 
mpôs vode Oeutks mOÂEUOG* Üp dv roldù rpadpar eiAnpux, El- 
xôtue vob dmelpous Tüv rotobtuv xivOUvur 6 derhobç cure. 
AN yhp mapels Dv rhv mevlav airidour” vx, Rp aùra 
r& vob cpôrou cou Babar xarnyopiuare. Totirnv yap Edo 
morelav ( émef move xat ToÙr’ EnnA0E oo motñoar), à fr, 
erugobonc iv tic marpldoç, ay Bilov En, Bed xat rpé- 
mov, xal del mAnyiceodur mpocôoxäiv êp dt cauté cuvnèex 


beaux commencements : vous reçôtes pour jouer les troisièmes rôles 
l'argent d’un Simyle , d’un Socrate, ces fameux histrions surnom- 
més les pathétiques. Comme un revendeur, vous alliez cueillir sur le 
terrain d'autrui des figues, des raisins, des olives, qui vous attirèrent 
plus de blessures que vous n’en recevez, Athéniens, dans ces combats 
où votre vie est en péril; car les spectateurs vous avaient déclaré une 
guerre irréconciliable; et comme ils ont payé vos talents de plus 
d’une blessure, vous avez raison de traiter de lâches ceux qui 
n'ont pas couru les mêmes périls. 

Sans m'arrêter aux vices qu’on peut attribuer à l’indigence, je 
viens à ceux qui naissent de la dépravation de votre cœur. Dans les 
affaires politiques (car vous voulûtes aussi vous en mêler), on vous 
vil, par une suite du système que vous aviez adopté, yous affliger des 
succès de votre patrie, trembler, frémir, redoutant le supplice pour 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 315 


tv rpoëEmpyuÉvuV 

19 Bip era vaÿra" 

à puobtionc cœurèv 

éxsivors voïs droxprrais 

énixa}oupévots 

Bapuotévors, 

Zulp xaù Zwxparer, 

étprraywioteg, 

ovdéyuv oùxa 

xai Bérpuc*? ai édac 

êx Tüv xupiuv &Xorpiwv, 

Smeg ÉROpÔVRE, 

AauBévuy ànd Toûrwv 

rpadpata new 

À Toüv &yovov 

oùç dues fyrwviteoÿe 

æepè vhs uxñis 

#ôkeuOS yap Gorovéos 

dv duiv rpès tobç Oeatde 

nd &v elinpax 

tpadpate ro, 

oxémtec slxôtuc Ge deraods 

voùc érclpouç 

cdv xivÈGvY Tosotev. 
AVG yäp napels 

av nc : 

àv altiégaito Thv meviav, 

Baëoüpat 

apèc Ta xatnyophpLaTa aÜT 

toù rpérou ou. 

EDov yàp noktelav rouæbmnv 

(run note éxñ)0é dot 

æotfous xal toëro), da Av, 

the ratp(ôoç etruyotonc Lév, 

En Biov laycs, 

dix Lai Tpépov, 

val npocdondv el 

snyiosotos 

éni olc ouvhôers 


de cel'es ayant-été-faites-d’abord 
par ta vie après ces choses; 
mais ayant-loué toi-même 
à ces comédiens 
étant-surnommés 
aux-bruyants-gémissements, 
Simyle et Socrate, 
tu étais-comédien-de-troisième-ordre 
récoltant des figues 
et des raisins et des olives 
des terrains d’-autrui, 
comme un marchand-de-fruits, 
recevant de ces choses 
des blessures plus nombreuses 
que des combats 
que vous vous souteniez 
pour la vie; 
car une guerre sangtrève 
et sans-proclamation 
était à vous envers les spectateurs : 
desquels ayant-reçu 
des blessures nombreuses, 
tu railles avec-raison comme lâches 
ceux sans-expérience 
des dangers tels. 

Mais en-effet ayant-omis 
des choses dont quelqu'un 
pourrait-accuser la pauvreté, 
je marcherai 
vers les reproches roêmes 
du caractère de toi. 
Car tu as choisi une politique tel'e 
(après-que enfin il survint à toi 
de faire aussi cela), par laquelle, 
la patrie étant-heureuse, 
tu vivais la vie d’un lièvre, 
craignant et tremblant, 
et t'attendant toujours 
à étre-frappé 
pour Les choses que tu savais 


316 O TIEPI TOY XTEANOY AOTOS. 

dduxoüvre - Év oùc d” Arüxnoav of &Xot, Opaobe dv bp éravruw 

par. Karot, Gris xihimv mokrüv éxodavévruv 6dpfne, rl 
| obroç mabeiv md rüv Lovreæv Sixœude éort; 

HoXX volvuv Erep” eineïv Éyev nepl abrob, mapaXetbe * où 
yap do’ àv Giga mpoçôvr aioypa roûrw xal évelôn, mavr 
oluor Seiv ebxepüs Aéyev, SAV Eoa prôtv aioypév Éonv extis 
êuot. EEéracov voivuv map” Ana Tù oo xauol BeGruwuevz, 
npéuwc xat ph mxpü, Aicyivn * ete” éporencov rourouol tir 
rotépou téynv àv EloiB” Éxaotos udréiv, 

"Edldaoxes ypépuara * y Ô” épolruv. ’Etékeiç * y à 
êvehoüunv. Eydpeues * éya 9 épopryouv. "Eypapudteues * à 
D fxxknotatov. ’Etptrayuviorerc* êyà S” é6empouv. "Efémirrs 


les crimes que vous reprochait votre conscience, et ne montrant de 
l'assurance que quand vos concitoyens étaient malheureux. Mais un 
homme qui se félicite de la mort d’un nombre infini de citoyens, 
que ne doit-il pas avoir a craindre de ceux qui leur survivent? 

J'aurais encore à dire de lui mille choses que je supprime, persuadé 
que je ne dois pas dévoiler au hasard toutes ses turpitudes, mais 
seulement celles dont je puis parler sans rougir. Faites donc, 
Eschine, sans aigreur et sans amertume, le parallèle de votre fortune 
et de la mienne, et demandez à ceux qui nous environnent laquelle 
des deux ils voudraient choisir. 

Vous enseigniez les premières lettres ; moi, je fréquentais les écoles. 
Vous serviez dans les iniliations ; j’étais initié. Vous dansiez dans les 


jeux ; j'y présidais. Vous étiez greffier ; je convoquais les assemblées. 


DISCOURS SUR LA COURONNE.‘ 


can & éBxoüve * 
doc & 


Era éprmoov Toutouci 

râv rxnv émorépou 

Éxxotos adrüv &v Eluito. 
TEbidaones yoauuata* 

dyù © époiruv. 

"Etdue* 

éy® 8è érelodunv. 

"Exôpeves 

Evo dë éxophyow. 

‘Evpapuéreues * 

dr À xonolagov. 


Etprrayaviotu 
tro de édecpour. 


317 


en toi-même faisant-injustice ; 
maïs dans les choses dans leéquelles 
les autres ont-été-malheureux, 
tu asétévu par tous 
étant hardi. 
Cependant quoi celui-ci, 
quiconque se rassura 
mille citoyens étant-morts, 
est-il juste d’éprouver 
de-la-part de ceux vivant? 
Ayant donc à dire 
d’autres choses nombreuses sur lui, 
je les omettrai; 
car je ne crois pas 
falloir dire facilement 
toutes les choses honteuses 
et les sujets-de-reproches, 
tous-ceux-que je pourrais montrer 
étant-attachés à celui-ci, 
mais tous-ceux-que 
il n’est en rien honteux à moi dedire. 
Examine donc 
vis-à-vis les-unes-des-autres 
les choses ayant-été-faites-dans-la-vie 
par toi et moi, 
doucement et non amèrement, 
Fschine ; 
ensuite interroge ceux-ci 
la fortune duquel-des-deux 
chacun d'eux aurait choisie. 
Tu enseignais les lettres ; 
et moi je fréquentais l’école. 
Tu initiais ; 
et moi j'étais-initié. 
Tu dansais ; 
et moi je présidais-aux-chœurs. 
Tu étais-greffier ; 
et moi je convoquais-les-assemblées, 
Tu étais-acteur-de-troisième-ordre ; 
et moi j'étais-spectateur. 


8318 0 TIEPI TOY XTEDANOY AOTOS. 
po 8 écéprrrov. Yrèp tv ÉxOpüv merodireuour ravra * 
&yd 0 Lrdp rc rarpidos. ’Eû Aka. AXE vuvl tÂpepor épa - 
pv émèp voù orepavmbñiver Goxrnatopor, vd à undorroùv dde 
xeïv évopoXépnuat * col Gà cuxopévrrn uv Elvas doxeïv Grapyer 
aivôuvebers dE, sfr” Ére Det ce voùro mouiv, er Hôn rerauoôu, 
ph peralaGdvre vd méprrov pépoc rüv dipuv. 'AyaOG ye (oùy 
8päs;) rôxn cuubeGuxcs, tac prie de pabkne xarryopetc. 
Dége On, xai vhs rüv Aerroupytüv papruplac, &v Rekercoug- 
vire, Ouiv dvayvo mrécus * rapavdyvwô À fuiv xal où ch 
gicers &ç ékuurvo * 
« “Hxow Amd v xeupüive xal oxéto0 TÜXAG , » 
xat, 


a Kaxayyehciv pv Toût ph OElovrd pue, » 


tal .….Kaxdv xæxtic ce péhiora uv of Geot, Éretræ 3 obroi 


Vous étiez acteur du troisième ordre; j'étais spectateur. Vous tombies 
sur le théâtre; je sifflais. Vous agissiez pour nos ennemis ; moi 
pour la patrie. Je passe le reste sous silence. Mais aujourd’hui même 
où il est question pour moi d’une couronne, on rend justice à 
mon innocence; vous, au contraire, vous êtes reconnu pour calom- 
niateur, et il s’agit de décider si, dans ce jugement, on vous imposera 
silence pour toujours, en ne vous accordant point la cinquième partie 
des suffrages. Vous le voyez, Eschine, la fortune brillante qui vous a 
constamment suivi vous donne le droit de mépriser la mienne. 

Je vais vous lire, Athéniens, les témoignages qui attestent les 
charges publiques que j’ai remplies : vous, Eschine, citez aussi les vers 
que vous débitiez si mal : 


Je quitte le séjour du ténébreux Averne, 
et: 
Sachez que, malgré moi, j'annonce des malheurs. 


Et... Que les dieux, et tous ces hommes qui m’écoutent, te perdent 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 319 


Erinrec: Tu tombais; 
fr 8 dobperto. et moi je sifilais. 
Uexodftevour xévr Tu as adrainistré toutes choses 
Onip tüv éxôpars* pour les ennemis ; 
trù à rip Tic rærplôoc. et moi pour la patrie. 
"Eé tà Ge. Je laisse les autres choses. 
"AN vuvi Thpepov Mais maintenant aujourd’hui 
eye Goxuatopas je suis-mis-à-l’épreuve * 
Lrèp to orepaveobves, pour le étre-couronné, 
àvepo)oyrpau Ôë et j'ai-été-reconnu 
so àGexetv pour le ne faire-injustice 
prono - en rien-que-ce-soit ; 
Üripye dé co mais il arrive à {oi 
doxetv pèv elvar ouxopävtn * de paraître être calomniateur ; 
wmvôuvetelc dé, et tu risques, 
dre Bet où Enr noeïv toùro, et s’il faut toi encore faire cela, 
dre Fôn rexaïobar, et si déjà cesser, 
À patada6ovra n’ayant pas obtenu 
D séxTov LÉLOs Tüv Yiguv: la cinquième partie des suffrages. 
EvnbeGuonde Ge Mais ayant-vécu-avec 
Txy éyaôÿ ys une fortune bonne certes 
(ox 604: ;), (ne vois-tu pas ? ) 
azonyopels this épis üx pabdns. tu accuses la mienne comme chétive. 
Dépe , Apporte donc, 
brryr® Guiv que je lise à vous 
Aa tac paprupiac aussi les témoignages 
tüv letoupyüv des charges 
Sr aastobpymnz* où Ëk nai que j'ai remplies ; mais toi aussi 
Ragaviyre Auiv lis-en-revanche à nous 
tas pion À: Dvphve * les vers que tu gâtais : 
« Hxw Axiv « J'arrive ayant-quitté 
vvôpüve xal xÜdRÇ la retraite et les portes 
axôtou + » de l'obscurité; » 
aa, et, 
« "Toût pév us « Sache moi 
xaxayyehetv devoir-annoncer-des- malheurs 
un Bélovta * » ne voulant pas; » 
æaf……. et. 
Où mèv 060 Xsdiata, Que les dicux surtout, 


Encuta Où révres oÙros et ensuite tous ceux-ci 


320 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOS. 
névrec dnoléostav, novnpèv va xal modfenv xal cptræyet 
otv! 
Aëye tàç papruplas. 
MAPTYPES. 


PEv sd volvuv roiç npdç thv nodtv, touoüros éyw * év 8 ic 
Ülouç, el ph mévres Îore 8rt xouvée, xe puAévOpenos , xal 
näot vois Geopévors Émapxüiv, cuon&, xa oùdèv Gv exo, 
oùdÈ mopacyolunv mept vobruv oùdeulav prapruplav, oùr el 
ruvac Ex tv mokeuduv Eluodunv, oër’ sl rto1 Guyarépes dm 
polo auveEéäwxz, oùre rüv rouoûrev oÙdév. Ka yàp otre mx 
ôreQnga + Eyd voulteo rdv pv ed maldrca Geiv peuvHa sw 
mévra 4pévov , Tèv d eû moumoavra ebüdc ÉmAeMode , eù à 
rov pv xpnoroë, rov 8 ph puxpohéyou moretv Épyov dvOporo. 
TÔ ôà vèç dia ebepyeolas Üromuvioxev xal Ave, porpoÿ 
Betv Smoidv éotr Ti éveudlteuv. OÙ Sh roujow Toroürov oùbb, 


comme tu le mérites , citoyen pervers, traître à la patrie, vil acteur 
des troisièmes rôles. 
Lisez les témoignages. 


TÉMOIGNAGES. 


Dans mes fonctions publiques, voilà comme je me suis comperté; 
quant à ma conduite privée, si vous n'êtes pas convaincus que j'ai été 
doux, humain, toujours prêt à secourir nos citoyens indigents , je me 
tais, etneme permetsde citer ni les prisonniers que j'ai rachetés, ni les 
filles sans parents et sans fortune que j'ai dotées, ni telle autre action 
dont je pourrais tirer-gloire. Car voici mon sentiment à ce sujet: 
c’est à celui qui a reçu un service de le publier, à celui qui l’a reudn 
de le taire, si l’un veut être généreux, et si l'autre craint d'être 
ingrat. Qui rappelle un bienfait, - ‘’air de le reprocher. Mais je ne ferai 


BISCOURS SUR LA COURONNF. 321 


ämlécuav xouëx ce xaxév, perdent misérablement toi méchant, 
Eva rovnpèv xai xoAfrnv étant mauvais et citoyen 
al cprayenoTv! et acteur-de-troisième-ordre ! 
Aéye vàç papruplas. Dis les témoignages. 
MAPTYPEL. . TÉMOINS. 
Æv pèv tolvuv role Donc dans les choses 
æpùx Thv rdv, envers la ville, 
éy® rotoÿros * moije fus tel; 
dv &ù voïc lôloic, mais dans les choses privées, 
ol ph lots mévrec si vous pe savez pas tous 
En novée, que je fus oflicieux, 
aal puévôpunoc, et bienveillant, 
20) éxapuüv nâar toc Bsopévorc, et secourant tous ceux ayant-besoin, 
je metais, 
xal dou &v oùdtv et ne dirais rien 
oùtt mapasyoiunv et ne présenterais 
cbleuiav papruplav xepl toütuv, aucun témoignage sur ces choses, 
oërs sl Aivegunv nvèx ni si j'ai délivré quelques-uns 
it cüv noluie, des ennemis , 
dre ol ouvetéltne Ouyatépas ni si j'ai-aidéà-marier leurs filles 
tioiv &mopobatv, quelques-uns sans-ressources, 
obre oûbèv tüv coobrwv ni aucune des choses telles. 
Kai yàp tasnça Et en-effet j'ai pensé 
oùte ac” ainsi en-quelque-sorte : 
Drè vopites div moi je crois falloir 
tv pèv madévra ed celui ayant-éprouvé bien 
Lepvioôar mévra Tôv xpévoy, se souvenir tout le temps, 
sèv 8 mouñoavra sd mais celui ayant-fait bien 
indoor eûx, avoir-oublié aussitôt, 
ol dei tèv pèv s’il faut l'un 
saut Épyov évhpérou xpnotoë, faire l'action d’un homme honnéte, 
sv l'autre d'un homme 
à mixpoÿürov. non d’âme-petite. 
Fè &è évompvrioxewv. xai éyuv Mais le rappeler et dire 
sèc obepyeiac lôlas les bienfaits personnels 
dctèv Sporov, dev puxpoë, est semblable, falloir de peu, 
tÿ dvasuv. au reprocher. 
OÙ 8 mors Certes je ne ferai 
odèv vouobtor, nen de tel, 


Dés. 


322 O TEPI TOY STEHANOY AOTOS. 
08 npoxxOfsouar. AA Erux m0” éelinpuar rept roûrun, 
GpxEt [Lots 

Boÿhouar 86, rov iôlwv émalkuyels, Ére puxpa npèc ui 
aineiv nepl rüv xowüv. Ei uv yap Éypex, Aîoyivn, tüv ür 
routovl rèv auov elreiv évhpowv, 8cric GOGioc The Dur 
mpérepov, xai vVüv the 'AXeEévôpou Guvaatelas yéyovev, À tüw 
“EXvov, À tv Bapédpuv, Écrw* ouyxwp& ao vv épi 
etre toynv, elre ducruylav évondteuw Bobder, mévrwv airiav yeye 
vñoôa. Et dè xal rüv ndemwmor” iÜdvcwv êué, enèè povèv da 
xoéruv uob, modo moXXË xl Gervk mendvOaot, Wh pôvov xt” 
dvêpa, SAR xt rôkeuc ut xat Edvn, récuw Gtxatérepov xai dla 
Oéorepov vhv érévruv, D Éotxev, &vOponev Tépnv xowñv, xat 
popév tua rpayuadcuy xaherv, xal oùy ofav der, voûte aislev 


rien de semblable; je n’en viendrai jamais là. Quoi qu’on pense de 
moi à cet égard, je suis content. 

J'abaridonne les actions privées pour revenir encore en peu de 
mots aux affaires publiques. Si dans tout l'univers, Eschine, vous 
pouvez nommer un seul mortel, Grec ou barbare, qui n’ait pas res- 
senti les effets de la puissance de Philippe et d'Alexandre, je conviens 
avec vous que mon sort, ou, si vous le voulez, mon mauvais sort, à 
causé toutes les calamités. Mais si tant d'hommes, qui ne m'ont ni va 
nientendu, je ne dis pas des particuliers, mais des villes et des 
nations entières ont essuyé mille disgrâces, n'est-il pas plus juste et 
plus raisonnable de rejeter les maux qui accablent tous îes peuples 
sur la rigueur dusort qui poursuit tous les hommes, et sur un enchat 


nement de circonstances malheureuses? Vous donc, Éschine, vous . 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 323 


ul réiv xoivü. 


Et pèv yüp Exec elnetv, Aioyivn, 


ét Tüv avôpéruwv 
Éæë tourovi Tv flov, 
? tüv Eire, 

À oüv Bapéépeov, 

: 20 

tic Ouvactelas biirrou 
a vüv thic A lelévèpou, 
Lone: 


frdobar cv ee Mouv, 
àc locxev, 

éxévou évéparruv, 

mal tive popv xader dv 


paré, 
sai oÙx olav Eu, 


ni ne serai-porté à Le faire. 
Mais il suffit à moi, 
comment enfin 
J'ai-été-jugé sur ces choses. 
Mais je veux, 
m'étant-éloigné 
des choses particulières, 
dire encore des paroles courtes 
à vous 
sur les affaires communes. 
Car si tu as à dire, Eschine, 
qui des hommes 
sous ce soleil, 
ou des Grecs, 
ou des barbares, 
a été sain-et-sauf 
de la puissance de Philippe 
et maintenant de celle d'Alexandre, 
soit; 
j'accorde à toi la mienne 
soit-que tu veuilles nommer fortune, 
soit-que infortune, 
avoir-été cause de toutes choses. 
Mais si de nombreux 
même de ceux n’ayant-vu moi 
jamais-encore, 
et n'ayant pas entendu la voix de moi, 
ont souffert des maux nombreux 
et terribles, 
non seulement homme par homme, 
mais encore des villes entières 
et des nations, 
de combien est-il plus-quste 
et plus-vrai, 
de penser la fortune commune, 
comme il semble , 
de tous les hommes, 
et quelque cours fâcheux 
d'aflaires, 
et non ée/ qu'il fallait, 


324 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOS. 

fycioda: ; Xd roivuv raër’ dpeis, EuË Tdv mapè rourotot emo 
Acevuévov ein xai ab, eidüx Gre, eè ph xat rù ékov, 
uépoc y’ émbader sic Blucgnpias Erast, xal pakiora ot. 
Et pv yüp yo xat” épaurov abroxpérewp @v ep tv zpa- 
quéreuv ébouheudunv , Av &v vois AXoK Éiroparv dpiv êui ai- 
ruofan * ei Gé apte piv êv vais éxxAnotarc éraous dei, 
xotvé dE ro ouupépov À mo mpobride oxomeïv , nüo dà rabr 
ddôxer rôts dpior” Elvar, xat paduoré cot (où ykp En” ebvola ÿ' 
épuot Tapeywpets ÉAnidwv, xal Chou nai Tiubiv, & mévra mpx- 
Av moiç Tôre npartowévois Ün” Euoë, aXAX the dAndetas Tru 
pevos Gmlovore, xat Tii unôèv Épeiv eimeiv Béhriov ), mie oùx 
aduxeïg xal Getvè moueic, roûrouc vüv éyxaüv dv tôte oùx dye 


héyeuw Bairiw ; 


supprimez les vraies causes de ces maux ; et parce que j'avais quel. 
que part au gouvernement dans Athènes, vous me les imputez à moi 
seul, sachant bien qu’au moins une partie de l’imputatior retombe sur 
tous les orateurs, et principalement sur vous. En effet, si, ne consul- 
tant que moi-même, j'eusse décidé en souverain les affaires publiques, 
vous auriez raison, vous et les autres, de vous élever contre moi, 
mais si vous étiez tous présents à toutes les assemblées ; si l’on délibé- 
rait en commun sur les intérêts de l'État; si mes avisont été approuvés 
de tout le monde, et de vous surtout, Eschine (car , sans doute, ce 
n’était point par affection que vous me cédiez les espérances, la gloire 
et les honneurs qui étaient le prix de mes conseils, mais par convic- 
tion, mais par impossibilité d’en donner de meilleurs); n’est-ce pas 
le comble de l'injustice de condamuer à présent ce que je disais 
alors, si vous n'’aviez rien de mieux à dire? 


DISCOURS SUR LA COURONNE, 325 


aitlay toûteoy ; 

Eù 1ofvuv 

êgeis Taura 

du dé, 

tûv RERO} TEULÉVOV 

æapà TOUTOLGI* 

mai tata, eldtos ête 
pépos ye This Bhaognuixe, 
el ph xai td 6Àov, 
énbalde &raot, 

xai pauoté aot. El pv yap ya 


aäot tôts Eivat Gpiota, 

xai péloté où 

(où yap mapsywsers épol 

éri edvoiq JE 

Dridwv, xai Erhov, 

val nuüv, 

& navta pocñv 

toïs Apattopévors Üxd LOU TÔTE, 
Arréevos Ts aAnôsias, 

xai tp Éyerv elneïv 


cause de ces maux ? 

Ainsi toi 

ayant-omis ces choses, 

tu accuses moi, 

celui ayant-administré 

chez ceux-ci; 

et cela, sachant que 

une part du-moins de la calomnie, 
si non aussi le tout, 

retombe-sur tous, 

et le-plus sur toi. Si en-effet moi 
étant maître-absolu 

j'avais décidé en moi-même 

sur les affaires, 

il serait permis à vous 

les autres oratcurs 

d’inculper moi; 

mais si vous éticz-présents toujours 
dans toutes les assemblées, 

et si la ville proposait 

d'examiner en commun 

Ja chose étant-utile, 

et si ces choses paraissaient 

à tous alors être les meilleures, 

et surtout à toi 

(car tu ne cédais pas à moi 

par bienveillance du-moins 

les espérances, et la gloire, 

et les honneurs, 

qui tous étaient-attachés 

aux choses étant-faites par moi alurs, 
mais évidemment-que 

vaincu par la vérité, 

et par-suite du n’avoir à dire 

rien de meilleur), 

comment n’agis-tu-pas-injustement 
et ne fais-tu pas des choses indignes 
accusant maintenant celles-ci 

que lesquelles {u n'avais pas alors 
à dire de meilleures? 


826 O IIEPI TOY £ZTEHANOY AOTOZS. 

Ip plv voivuv roi Soi Éyuy” 6p&5 näouv évôperox 
Guopiouéva xat Terayuéva oÛte mec T& ronra. 'Adtxeï 11 
Éxov ; dpyh xat riwpla xx” adroë + ÉEfuapré Tic dxev ; ouy- 
yrôun dvri tic rumwplac Toûre. Oür” dduxdiv vis, cbr” étauap- 
tévev , elç tk nüoe Soxobvre ouupépei Éaurov Goûç , où xatuip- 
Owoe pe0” éndvrwv; oùx Gverdlferv odSè Aodopeïodat ré Totoutu 
Slxœov, SA cuvay0echat. Paviserat roivuv Taüra Favre oÙ- 
ruç où pôvov êv vois voulut, SAAX xal À pÜot œbTA vois dypd- 
qous vépoic xal vois évbpwumivorg Hfeor Suspev. Aicyivrs voi- 
vuv vooobrov Ünep6éGAnxer éravrac évpwmous dont xal 
cuxopavrla, dcce, xal Gv abrèc dc éruxnpéruv éséuvmto, xai 
rar” où xarnyopet. 

Ka mpôç vois AXAotç, Gemep adrèc éme xai per’ eüvolx 
nävraç elonxx robe Adyouc, quharretv Eu xat enpeiv éxéeuer, 


Voici des règles que je vois établies et fixées chez tous les peuples. 
Un citoyen at-il prévariqué par sa faute, il doit encourir l’indi- 
goation et subir la peine; a-t-il failli involontairement, on doit l’excu- 
ser plutôt que le punir; n’a-t-il commis aucun délit, ni fait aucune 
faute, mais se livrant à ce que tout le monde jugeait nécessaire, 
at-il, avec tout le monde, manqué de réussir ; loin d’aggraver sa 
douleur par des reproches et des injures, on doit la partager. Ces 
règles ne sont point seulement fondées sur les lois ; elles sont établies 
par la nature même, et gravées dans le cœur de tous les hommes. 
Eschine donc l'emporte tellement sur tous en méchanceté et en 
cruauté’, qu’il m’impute comme des crimes les événements que lui 
même rappelait comme des coups de la fortune. 

D'ailleurs, comme si tous ses discours ne respiraient que candeur 
et zèle pour la patrie, il vous avertit de vous défier de moi, et me 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 327 


“Eyoys uv rolvuv dp@ 


Or moi-du-moins je vois 


rcapù näor voiç AXAotc àvOpwros chez tous les autres hommes 


Tù TotuÜra OuopiopévE 

cat vetayuéva 

DT Tux. 

Mic adtuet Extôv; 

Spy xa Tiwpix xaTa adroU 

vis Efpaprev AxwV ; 

GUYYVOUN ToÛT 

ave Thç Tiwpiac. 

Tic oùre aix dv, 

oùre à ÉVOY, 

Boùc Exurèv 

elc Tà doxouvra xäoc 

outmpépetv, 

où xeTbpBuoe pet ETÉVTEY ; 

où Ofxarov 

ôveuditerv 

oÙdE loudopetaBot TG votoütTw, 

Na ouvé{0eoas. 

Ilévra toivuv Tara 

pavñoetar oÙtuc, 

où fLévov ëv toïs vouiprotc, 

XX rai À qÜois aÜTA 

dtOprxe 

voïc véuoic &ypdpois 

æai voïc H0eotv avhpurivors. 

AîoxÉvne roivuv 

Ünep6é6\nxe Tocoërov 

nrévrag àvôpomous 

ŒuÉTNT xai auxopavTig , 

dote XaTNYOPET ELU 

xA Tara Ov adtde 

épépnto &ç éruynpétuv. 
Kai npôc toïç &ARotG, 

dsnep aÿrè 

cipmxèx mévrag tobs Ayous 

érAGe nai era ebvolac, 

éxêevs 

evétra dub 

Kad pat, 


les choses telles ayant-été-déterminées 
et ayant-été-réglées 

ainsi en-quelque-sorte. a 
Quelqu'un fait-il-injustice volontaire? 


. colère et châtiment contre Jui ; 


quelqu'un a-t-il failli involontaire? 
pardon à celui-ci 
en-place du châtiment. 
Quelqu'un et ne faisant pas injustice, 
et ne se trompant pas, 
ayant-donné lui-même 
pour les choses paraissant à tous 
étre-utiles, 
n’a-t-il pas réussi avec tous ? 
tin’est pas juste 
de faire-des-reproches 
ui d’invectiver contre le tel somme, 
mais de s’aflliger-avec lui. 
Or toutes ces choses 
seront-évidentes ainsi, 
non seulement dans les coutumes. 
mais encore la nature même 
les a déterminées 
dans les lois non-écrites 
et les caractères humains. 
Eschine donc 
a surpassé si-grandement 
tous les hommes 
en cruauté et calomnie, 
qu’il reproche à moi 
même ces choses que lui-même 
rappelait comme malheurs. 

.Et outre les autres choses, 
comme lui-même 
ayant-dit tous les discours 
simplement et avec bienveillance, 
engageait vous 
à prendre-garde-à moi 
et à observer, 


328 O IIEPI TOY ZTEANOY AOTOL. 

Eruç ph rapexpoiconar und Éararhow, Gervév, xai qénte, 
xak copiorhv , xol Tà round évoudtov * &ç, Éav pôtepo TG 
Eten Tv mpocév®” Éauré nepl &Xkou, xal Où vauf’ or 
Étovra ; xui oùxére Tobç dxobovrag oxedouévous tlç mot’ dé 
rôç Éoiv 6 tadra Aéywv. Eyd 9 oÙà 8er yyvoomere robre 
Éravres, xl moXd voërw plov À êuoi voufbere Taëra zpx- 
sivar. Kaxeïvo 8 eû oÙ0, Ext vhv éwhv Servérnre (Écrw yap* 
xafvot Éyoy” 6p@ this vüv Aeyévrov Guvauecs robe dxotovtas 
rè mheïorov pépos xuplouç ôvras - 6x yhp v Oeïc émodéEncte, 
xoÙ mpèç Exaovov Enr” ebvoiac, obruç 6 Aéywv Edoëe ppoveiv )' 
et 9” oùv art xal map’ pol ris éurerpla roabtn, cabrnv iv 


ebphoete mévres Êv vois xouvoic Éterabouévnv Orèp buüiv dd, 


donnant les noms d’imposteur, de fourbe, de sopliiste , et autres 
semblables, il vous exhorte à prendre garde que je ne vous trompe et 
ne vous séduise : comme s’il suffisait de faire les premiers des repro- 
ches qui nous conviennent, pour que ces reproches soient fondés, et 
pour que ceux qui les entendent n’examinent point d’où ils sont 
partis. Pour moi, je sais qu’Eschine vous est connu , et que vous ke 
jugez plus digne qu'un autre des noms odieux qu’il me donne. Je sais 
aussi que mon éloquence (je passe le mot, quoiquele pouvoir d'unora- 
teur dépende en grande partie des dispositions de ceux qui l’écoutent, et 
qu’il paraisse habile à proportion de l'accueil que vous lui faites et de 
la bienveillance que vous lui témoïignez) ; mais enfin, si j’ai quelque 
talent, on verra que je l’ai toujours exercé pour vous dans les affaires 
publiques , et jamais contre vous, même dans les causes particulières, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 329 


LÀ Tapaxpobaopat 
Earatrow, 

1wv Getvév, 

nTa, Xai COPOTÉV, 
TotaÙTa" 


oxebopévous 

ré Eoriv abrèc 

v TaÿTa. 

È olôx ÔTI HAVTES 
FAETE TOUTOV, 
algete taëra 

HAL TOUT 

A&Xov à moi. 

À ed xoÙ éxeïvo, 

1 Bexvétnta uhv 


xupious 

fotov fLÉpos 
rpets 

Yévrwve 

Éyuv 

poveïv oÜtTw; 

Ts àv ànoëéenole, 
te edvoiæs 
tactov)* 

üv ‘ 

vetplo TOtuUTn 

x rapà épol, 

uèv ebphoete Tabrnv 
ÉvAv 

XOLvOTS 

püv àsf, 


afin-que je ne séduise pas 
et ne trompe pas, 
nommant moi fourbe, 
et imposteur, et sophisle, 
et les noms tels; 
comme, si quelqu'un disait le premier 
sur un autre 
les choses s'appliquant à lui-même, 
et certes ces choses 
se trouvant ainsi, 
et ceux enteridant 
ne devant plus examiner 
quel enfin est lui-même 
celui disant ces choses. 
Mais moi je sais que tous 
vous connaissez celui-ci, 
et pensez ces noms 
s'appliquer à lui 
beaucoup plus qu’à moi. 
Mais je sais bien aussi cela, 
que l’habileté mienne 
(car soit; 
cependant moi-certes je vois 
ceux écoutant 
étant maitres 
en la plus grande partie 
de la puissance 
de ceux parlant ; 
car celui parlant 
a paru avoir-du-sens ainsi 
comme vous vous aurez accueilli, 
et aurez de bienveillance 
envers chacun); 
mais si donc 
quelque expérience telle 
est aussi chez moi, 
tous vous trouverez celle-ci 
étant-essayée 
dans les affaires communes 
Pour vous toujours, 


330 O HEPI TOY ZTEDANOY AOTOZ. 

xal obSauoù xaf” bp , 000” Bla + vhv à roérou roùvavrlor, 
où paovov To Aya brép rüv éxôpüv, GAÂ& xl et vus ÉAdEnGE 
ee vobrov, À mpoçéxpoucé mou , xark roûtiuv. Où Yyho ar à- 
xalwç , ob9” êp” à cuppépet rtf môder, xpirur. Oôre yap rhv do 
iv, oùre vhv ÉyOpav, oëT” ŒA ho oùdÈv rüv rorobTwv , Tôv xd 
x&yabov moktrnv dei Tobc Op Tüv xowvüv éicmubérR Ou 
ovaç déroüv abté BeGaouv, oùd” rép roûtwv els Üuc eicuéver” 
al méAuota pv ph Éxeiv rar” êv 19 qÜoer * ei À” dp’ évayes, 
Tpduç xal perplox Siuxelueva Éyeuv. "Ev rlouv oûv apoñpèv elvar 
rdv nowevduevov xai rov Éiropa dei; év oÙçrüiv ÉAwv m1 xw- 
Suveberar th môhet, xa Êv oÙc npèç vob évavrious éorl et tù 


Onpup- vaûra yap yevvalou xal dyañoù moto Mnôer 


Pour Eschine, toujours prêt à parler en faveur de vos ennemis, et con- 
tre tout citoyen avec lequel il a eu quelque démélé, ou qui a eu le mal- 
heur de lui déplaire , il n’emploie son éloquence ni pour la justice, ni 
pour le bien général. Cependant un citoyen vertueux ne doit pas deman- 
der aux juges qui viennent prononcer sur des causes d’intérêt public de 
servir sa colère , sa haine, ses passions ; il ne doit jamais monter à 
tribune conduit par de tels motifs; mais s’efforcer de les bannir 
de son cœur, et les modérer du moins, s’il ne peut les étouffer 
complètement. Dans quelles occasions un orateur, un ministre 
doit-il donc déployer toute sa véhémence ? C’est lorsque la patrie 
est exposée à de grands périls, ou que le peuple a de grands inté- 


rêts à discuter avec les ennemis. Voilà les occasions où se montre 


La 
DISCOURS SUR LA COURONNE. 331 


mai oùbauoë xatà LGV, 
oùde Lälg* 
Tv 8 rourou 
+Ô évavr{ov, 
où L6vov + Aéyerv 
Énèp rôv ét, 
&Xa nai el tu 
kbrnos roëtév m1, 
À npocéxpoucé mou, 
XaTÈ TOUTUV. 
OÙ yèp pores «br Gtxaltwe, 
où58 ni à 
ouppépes Th môker. 
Oùrs yèp Bet rdv roTnv 
xaèv xai &yabov 
&Eroüv Toùc GLxaoTàç 
étcenubétac 
drèp TGV xowvGv 
Bebarouv at TAV épyhv, 
otre Thv EpGoav, 
oûte oùbEv Tüv Totobtwv, 
oùdè elcuévor elc tuäc 
Ürèp roro - 
aa pédliota pèv 
pa Éxerv Tadra 
v T9 qÜoet- 
el GE pa évépen, 
Egerv Graxelpeve 
npéux xal petplec. 
ÆEv rio oùv 
Set rdv roMrevôueyov 
xaù Tôv fhrooa elve spoëpév; 
êv oc 
ri Tüv EXwv 
| xvôuvebrtes th méde, 
x ol 
ti dort tp dfpup 
* mpèc voix évavriouc 
Tadra yàp roXitou 
yevvaiou xal &yaBoD. 


et nulle-part contre vous, 
pas-même en-particulier ; 
mais celle de celui-ci 

au contraire, 

non seulement dans le parler 
pour les ennemis, 

mais encore si quelqu'un 

a offensé lui en quelque chose, : 
ou l’a heurté quelque-part, 
contre ceux-ci. 

Car il n’use pas d’elle justement. 
ni pour les choses qui 
sont-utiles à la ville. 

Car il ne faut pas le citoyen 
hounète et bon 

demander aux juges 
étant-entrés 

pour les affaires publiques 
d’affermir à lui la colère, 

ni la haine, 

ni aucune des choses telles, 
ni venir vers vous 

pour ces passions ; 

mais le-plus possible 


‘ ne pas avoir elles 


dans le naturel ; 

mais si donc nécessité es£, 
avoir elles étant-disposées 
doucement et modérément. 
Dans quelles circonstances donc 
faut-il celui administrant 

et l’orsteur être véhément ? 
dans celles dans lesquelles 
quelque chose du tont 
est-mis-en-danger pour la ville, 
et dans lesquelles 

quelque chose est au peuple . 
contre les adversaires ; 

car ces choses sont d’un citoyen 
noble et bon. 


332 O JIEPI TOY STFEANOT AOTOS. 


8 dGixfueros ménore ônposlou, mpocdiow Sù unô idio, 
dtxnv dEusaavra Axbeiv rap” éuoù, u#0” Ürio The Tex, 
u%0" Ürip abroë, ovepdvou xal éralvou xarryoplav vis 
fxuv ouvexevasuévov , xal Trosoutouol Adyouc évmluxévet, 
lola Eôpas, pbvou xal puxpobuglas éott onpeïov, oùdevx 
Apncroÿ * ro À 8h xai Tobs mpù Éuaurov dyüvac édoaa, 
vov ét rovd” Hxewv, xat nücav Éqet xaxiav, 

Ka éuorys Soxeis êx toûruv, Aictivn, Aéyuv ériôetëlv rive 
xal pvasxlas Boukduevos roricusar, roërov rpoeléctar ro 
dyüva, oùx dôtxnuatos obEvdG Axbetv rmplav. "Eortr © oùy 
6 Adyos roù fhropos, Aîcyivn, tipuov, oùd 6 tôvos Te quvie, 
SXA T0 Tara zpourpeisbar vois roXdoïs, xat To Tobc adrobc xat 
puseiv xal quleiv obcrep àv à mampis. “O yap oruc Epov rh 
guy, obros êm” sbvola mévr” épeï. ‘O Sd? Gv À mé xpoo- 


lc bon citoyen. Mais, sans avoir jamais poursuivi aucun crime dans 
ma vie publique, j’ajouterai, ni dans ma vie privée, soit au nom de 
l'État, soit en son nom propre, m’accuser aujourd’hui sur la procla- 
mation d’une couronne, s’épuiser à ce sujet en longs discours, c’est 
annoncer la haine , la jalousie , la bassesse, tout ce qu’il y a de plus 
odieux; attaquer Ctésiphon, sans m'avoir jamais attaqué directe 
ment, c’est le dernier excès de la malice. 

Vos déclamations, Eschine, me feraient croire que vous avezentrepris 
cette cause, non pour demander justice de quelques délits, mais pour 
faire parade d’une belle voix. Ce ne sont, néanmoins, niles agréments 
du discours ni la beauté de la voix qu’on estime dans un orateur; 
mais cette conformité de vues et de sentiments avec la république, 
qui lui fait aimer et détester ceux qu’elle aime et ceux qu’elle déteste. 
L'oratcur animé de cet esprit dit tout par dévouement; celui, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Alvwésavra à RuwrOTE 
labsiv mapa éuoÿ dixnv 
urBavèc ôixñuæroc Enpoctov, 
spocôniae dè unôt tôtou, 
wrs Ürip The aélu, 

phre Unèp aüro, 

Huerv vüv 

suveoxeuacyévoy xaTnyopiav 
atapévou xai éralvou, 

aa émAuwéver 

tosoutouai éyouc, 

Lou onpelov ExBpas lôlas 

xai qdévou xal puxpoÿuyias, 
oùbevèc xpnaToÙ" 

vd de Gn xal rev 

éxi Tovês vüv, 

décuvra 

toÙç éy@vas xpùs Euautô, 
Equ nai nücuv xaxiav. 

Kai Soxsfc Éuorye, 
Aloxivm, dx voûte, 
xpoehéo@ar roûrov tèv &yüva, 
Bovlépevos roinoacar 

, nvà énidetiv Aéyewv 


oùlsvèc aBixhuatos. 


‘O 6è Ayo; voù propos, Alayivn, 


oùx Lot: tiquov, 


&à Tvù xpoaupels0as 

à adrà vole ol, 
xal TÔ na posiv xai quaïv 
toùc œbrobç 


333 


Mais n’ayant-jugé-convenable jamais 
de prendre de moi justice 
d’aucun délit public, 

et j'ajouterai ni privé, 

ni pour la ville, 

ai pour lui-même, 

venir maintenant 

ayant-préparé une accusation 

de couronne et d’éloge, 

et avoir-dépensé 

de si-longs discours, 

est signe d’une haine particulière 
et d’envie et de petitesse-d’âme, 
de rien d’honnête ; 

mais certes aussi le venir 

contre celui-ci maintenant, 
ayant-laissé 

les luttes envers moi-même, 

a aussi toute méchanceté. . 

Et tu parais à moi du-moins, 
Eschine, d’après cela, 
avoir-choisi cette lutte, 
voulant faire 
une certaine parade de discours 
et d’exercice-de-voix , 
non prendre châtiment 
d’aucun délit. 

Mais la parole de l’orateur, Escline, 
n’est pas chose honorable, 

ni le ton de a voix, 

mais le préférer 

les mêmes choses que les nombreux, 
et le et haïr et aimer 

les mêmes 

que la patrie. 

Car celui étant-disposé ainsi 

quant à l'âme, 

celui-ci dira toutes choses 

par bienveillance. 

May “lui flattant ceux 


334 O TIEPI TOY ZTEHANOY AOTOS. 


pütai viva xÉvôuvov Éaurÿ , roûrouc Deparebwv, cèx ênt ri 
aôtn ôpuet vois roXoïc* oëxoüv obdE tic dopadelac ryv ad- 
rhv êxe mpocdoxiav. AÂN (6päc ; )' éyeo * vadrk Yykp cuupépow 
elAdunv rouvoust, xat oùdèv éfuiperov où9” {ôtov menoique. 
7Ap° oùv où0k oû; xal mc; &s blé perk vhv LaNv npe- 
c6eurhs éxopetou npès Düurrov, Ê Av rüv êv Exelvouc rois 
Xpévou auupopüiv afrioç +7 marplôt - xal rad , dpvoupueva 
mévea rdv Eunpoobev ypôvov vadrnv Thv ypelav, àc Tavx 
Touot. Karot ris 8 vhv mov éÆoratüiv; oùy 5 uh Xéyuv à 
poovet; rü À 6 xhpuE xavapätur xaf” Éxéornv éxxAnoiay 
ira ; où T@ rouoëtw; TÉ dE peïlov Éyor rie àv einetv ad 
xnpa xar” Gvôpoc Prropos, À El À vabrk xui ppoveï xai 
Aéyet; Xb volvuv obroc ebpéônc. 

Era où pôéyyn, xai BAéreuw eiç Tà routuvi rpécuma rod. 


au contraire, qui flatte les ennemis dont la république se voit 
menacée, ne tient pas aux mêmes espérances, et par conséquent 
n'attend pas son salut du même endroit que le peuple. Mais, le 
vois-tu ? je ne séparai jamais mes intérêts de ceux de l’État, et je n’ai 
rien fait à part. Ni moi non plus, direz-vous. Le pouvez-vous diref 
vous, Eschine, qui, aussitôt après le combat, partites en ambassade 
vers Philippe, l’auteur de toutes nos disgrâces, quoique jusqu'alors 
vous eussiez toujours refusé cette commission , comme personne m6 | 
l'ignore. Mais, je vous le demande, quel est le citoyen qui trompe la 
république? N'est-ce pas celui qui parle autrement qu’il ne pense? 
Quel est le citoyen à qui s'adressent les imprécations prononcées par 
le héraut dans chaque assemblée? N'est-ce pas à un tel homme? 
Quoi de plus criminel , en effet, dans un orateur, que de parler 
contre ses propres sentiments ! Vous avez été convaincu d’avoir agl 
de la sorte. 

Après cela, vous parlez encore, et vous osez regarder vos concitoyens 


e 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 335 
End &v À RÔÀG rpoopärar de-la-part desquels la ville prévoit 


Hvù xévôuvoy éxutÿ, quelque danger pour elle-même, 
oÙyL dppuet ni tic aThic ne s’appuie pas sur la même ancre 
voîe oXdote” que les nombreux ; 

oùxouv odBè Éyer en conséquence il n’a pas non plus 
Tv abchv rpecôoxiev la même attente 

ti opadsiac. de la sûreté. 

ADà (pc ;) Eve * Mais (vois-tu ?) moi; 

cDéprv à car j'ai choisi 

tü œûra cuppépoyta touroiof, les mêmes intérêts que ceux-ci, 
xa nexolnguas oÙbèv et ne me-suis-fait rien 

daiperov oùëë LBrov. de spécial ni de particulier. 

pa obv oûët ob; Est-ce que donc ni toi? 

xoÙ üiç 5 et comment ? 

sb pLeTa TV LÉYNY toi qui aussitôt après le combat 
éxopebou npes6eurhc partis comme député 

æpèc Pourrov, vers Philippe, 

&ç 4v alnioc 19 rarplôr qui était cause pour la patrie 

Tv oupopüv des malheurs 


dv émeivorc toc xpévoic'xai Taüta, dans ces temps-là ; et cela, 


dprobuevos Tabrnv Thv goslav refusant cet emploi 
mévra vdv yp6vov Eurpocbev, tout le temps auparavant, 


&ç rävtes lous. comme tous savent. 
Kafror tés Cependant qui es£ 
6 Baxatüv Tv réMV; celui trompant la ville? 
cüL 6 ph éyuv n'est-ce pas celui ne disant pas 
& gpova; les choses qu’il pense? 
tÿ à 6 xfput et à qui le héraut 
: vas Btxaios fait-il-des-imprécations justement 
verk éxéornv xxdinotav ; dans chaque assemblée? 
où + TotobTp ; n'est-ce pas au tel? 
T dè adfxnpa peïov et quel délit plus-grand 
te &v Eye: cineiv quelqu'un aurait-il à dire 
xara &vôpèc fropoc, contre un homme orateur, 
À d pa xai ppovet que et s’il ne pense pas 
Mal Aéyes tù aùra ; et ne dit pas les mêmes choses? 
EÙ retvuv cbpéôns oùtoc. Toi donc tu as-été-trouvé celui-ci (Let 
Elta où phéyys, Ensuite toi tu parles, 
xai voue Paérev et oses regarder 


dc vù xpéçwra Tourravi! vara Les visages de ceux-ci! 


336 O HEPI TOY ETEDANOY AOTOS. 

cl Iôtep” oùx yet yivmonetv aürobc Ecric ét; 7 rocoÿter 
Onvov xai Afônv Smavruc Éxerv.@ct” où peuvñobar vob À- 
yous où Enpnydpers Év r& dhp, xatapémevos xal Siouvi- 
pevos pnôèv Elvat oo xal Duirre mpäyue, GA êuè tv 
aitiuv ao raurnv énayetv, th das Évex” ÉyOpac, oùx our 
SAn0 ; Ds à dmnyyéAn réxuo0” À péyn, oùdEv Torwv. ppov- 
miouc, ebôds uohdyer xal mposenouod œiAlav xat Esvlav sivei 
co mpôç aûrôv, vi puolaovia vabra pevatiémevos Tà dvo- 
para. Ex moiaç yap lonç À dtxaius mpopdceux Aicyivn, 
Dhauxodéas ris tuuraviorpias, Bévos, À plloc, À pvépux 
4 Dino ; éya pv oùx 6pù * SAN éuocdbône mt rÿ vù 
routuv cuppépovre Giapleipetv. 'AXV &uuc oÛtw pavepäs 
aûros elAnuuévos mpoddenc, xal xark cauto punvurhc éme 


en face! Croyez-vous donc qu’ils ne sachent pas qui vons étes? ou 
que le sommeil et l'oubli se soient emparés d’eux , au point qu'ils ue 
se souviennent pas des discours que vous leur débitiez à cette tri 
bune, protestant, avec serment et imprécation sur vous-même, 
qu’il n'y avait aucune liaison entre vous et Philippe; que la haine 
seule, et non la vérité, me portait à vous faire ce reproche? Ce- 
pendant, à la première nouvelle de la défaite, oubliant toutes vos 
protestations, vous vous disiez publiquement l'hôte et l'ami de ce 
prince, noms dont vous décoriez vos honteux trafics. En effet , à qua 
titre réel ou légitime, Eschine, fils de Glaucothée, la joueuse de 
tambourin , aurait-il été hôte, ami ou simple connaissance de Phi- 
lippe, roi de Macédoine? Pour moi, je ne le vois pas; mais je vois 
que vous avez été salarié pour livrer les intérêts de vos cunci 
toyens. Convaincu de trahison par des p'euves évidentes et par ie 
émoignage accusateur de votre conduite, vous m’accablez d’inju- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Ilérepa oùy yet 

adrois yivwoxev dette El ; 
À Tocodrov Ünvov xal Àñünv 
bquv éravrac 

dcte où peuvñoôat 

todg Aéyouc oDc énunyéperc 
êv té Sp, 


XATAPULEVOG 

xaù Gouvôpevos 

prôèv rpôyua Eivar 

ooù xa Puinrw, 

à êuè émayerv oot 

taërnv Tv aitiav, 

oûx oboav an, 

Evexa Th ExOpus WOluc ; 

“Rs véprora dë 

À né émmrr En, 

provrioag oùdèv robtwv, 

sù0Ùùc duoléyetc 

XaÙ TpOçEToLoÙ 

quhiav xai Eevéav 

eva oot rpècaÜtôv, 

yetartbépevoc 

radta Ta bvépLaTe 

ÿ mobopvie. 

"Ex noiac yp rpopéceus, 

dons À ôtualas, 

Pourroc Av Eévos, 

À gÜos, À Vépipoc 

Aloyivn, ti 'hauxobéas, 

This Tuuramotplas ; 

xd pèv oùx pe 

aX& éuotoôme 

êni To Grapheiperv 

à ouppépovra Touruvl. 

ANG Bug adrds 

elinupévos mpoBérne 

cru qavepäs, 

aa yeyovèc 

pnvuräs xatè aaœutob 
Dés. 


337 


Est-ce que tu ne penses pas 

eux connaître qui tu es? 

où un si-grand sommeil et oubli 
posséder tous 

au-point-de ne pas se rappeler 
les discours que tu prononçais 
devant le peuple, 
affirmant-avec-imprécation 

et disant-avec-serment 


- aucune affaire n’être 


- 


à toi et à Philippe, 

mais moi amener-sur toi 

cette imputation, 

n'étant pas vraie, 

à-cause de la haine particulière ? 
Mais tout-aussitôt que 

le combat eut-été-annoncé, 

ne t'inquiétant d’aucunede ces choses, 
aussitôt tu avouais 

et affectais 

amitié et hospitalité 

être à toi envers lui, 
transportant 

ces noms 

à la vénalité. 

Car d’après quel motif, : 

égal ou juste, 

Philippe était-il hôte, 

ou ami, ou connaissance 

pour Eschine, le fils de Glaucothée, 
la joueuse-de-tambourin ? 

moi certes je ne vois pas ; 

mais tu as-été-salarié 

pour le perdre 

les intérêts de ceux-ci. 

Mais cependant toi-même 
ayant-été-pris traître 

tellement évidemment, 

et étant-devenu 


dénonciateur contre toi-même 
22 


338 O IIEPI TOY £TEHANOT AOTOS. 
rois oupéäor yeyovws, êmol Aodopeï, xal GverSlters raüra, 
Sv révrac uäAdov aiclouc ebphotc. 

IoXNË mal xaXù xal peydhe À mél, Aicyivn, xal mposi- 
Aero xal xamoplwce à éuoÙ, Gv oùx Auvnudvne. Enpusiov 8 
Xstporov&v yap 6 duos rèv épovr” nl vois rerekeurmeénr 
rap” ar rà cuubavre, où où Éperporévmos mpoGAn0estu, 
cé, xarep ebpuvov dvra, obdè Anpéônv, &pri menonxéta ch 
stonvnv, cd8 “Hyuove, ob5 EAov buüiv oùdéva, AN êu£. Kal 
mape)üôvros ooù, xal IluboxAéous, Guüic xa dvardtse, & Z& 
xat Geol, xal xarnyopobvruv Euoÿ raërk & xal ob vuvi, xa Ao- 
Gopouuévev , Et’ duetvov éxeporévnoev êué. To afro oùx 
dyvosis pév, Éox DE ppdow oo xayw. ‘Aupôtep” Hôecav obrot, 
res, vous me reprochez des malheurs dont il faudrait m’accuse 
moins que tout autre. ; 

C'est d’après mes conseils, Eschine , que la république résolut et 
qu’elle exécuta de grandes choses ; elle ne l'avait pas oublié: en voici 
la preuve. Lorsque, immédiatement après notre infortune, il fallut 
choisir l’orateur qui devait prononcer l’éloge des héros morts pour la 
patrie, le peuple ne vous choisit pas malgré votre belle voix, ilne vous 
choisit pas, vous qu’on avait proposé ; il ne choisit pas Démade, qui 
venait de conclure la paix, ni Hégémon , ni aucun de vous: ce fut sur 
moi seul qu’il jeta les yeux. Et lorsque vous vous êtes présenté, Pytho 
clès et vous, pour vomir contre moi, avec quelie fureur et avec quelle 
impudence, juste ciel ! les griefs et les invectives que vous renouve- 
lez en ce jour; le peuple n’en fut que plus ardent à confirmer son 
choix. Quoique vous n’en puissiez ignorer le motif, je vais cepen- 
dant vous le dire. Les Athéniens connaissaient mon zèle et mon 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


oui. 6äot, 

iuol, 

iKeuç Tadra, 

Etç TÉVTOS 
Itéouc. 

3 at mpoelketo 
pluce 
Aloxivn, 


Kai Bey, 
IMULÔYNE. 
é. 


Yàp XEtpOTOVEv 
5 
eteleutnxdot, 
vuédyrTa 


rémos où 
Ta 
mep Évra 


Snv, 

œ 

pâmv 

zova 101, 

æ &Mov Ouüv, 


2pedôvros, 
déous, 
Xvaiôcs, 
Get, 
1pOÜVTEY EUCE 


nm, 

JUUÉVEOV, 

Jev êpè Ete juetvov. 
Etc pèv Td diriov, 


à éd 


av aupotepz, 


#39 


au-sujet des choses -étant-arrivées, 
tu injuries moi, 
et me reproches ces choses, 
dont tu trouveras tous 
plutôt causes. 
La villeetpréféra , 
et conduisit-heureusement 
par moi, Eschine, 
des choses nombreuses 
et belles et grandes, 
qu’elle n’a pas oubliées. 
Eten.voict la preuve. 
Car le peuple choisissant 
celui devant-parler 
sur ceux ayant-fini leur vie, 
pendant les choses étant-arrivées 
elles-mêmes, 
n’élut pas toi 
ayant-été-proposé, 
non toi, quoique étant 
beau-quant-à-la-voir, 
ni Démade, 
ayant-fait 
récemment la paix, 
ni Hégémon, 
ni aucun autre de vous, 
mais moi. 
Et toi t’étant-avancé, 
et Pythoclès, 
cruellement et impudemment, 
Ô Jupiter et dieux 
et reprochant à moi 
les mêmes choses 
que aussi toi maintenant, 
et invectivant, 
il élut moi encore mieux. 
Or tu n’ignores pas la cause, 
mais cependant aussi moi 
je La dirai à toi. 
Ceux-ci savaient = choses, 


840 O LIEPI TOY ZTEŒANOY AOTOE 


Tév v’ why elvorav xal tpoluplav, ue0” Fc Tù rpdyuat” Érpar. 
rov, xat vhv buetéoav &dtxlav. ‘À ykp ebOnvobvru réiv rpe- 
yuéruv hpveiole Gtouvépevor, Tadr’ êv où Énraicev À mô, 
duoloyisare. Tobçoëv rl vois xoivois éruyhuaciv Gv éppd- 
vouv AaGvraç dSerav, ÉpOpobs pv médat, pavepobs ÔÈ roÿ 
Éyrhoaveo adroïs yeyevñodar. Era xol mpocixetv bne}du6avo 
vov épobvra ént vois texeheutyxdor, xal vhy éxelvov dperhv 
xoaphovra , p#0” éupéprov, u'h0” éuécrovso yeyevnevor E- 
var voïç mpèc Éxeivous raparabapévors * unÔ” dxet pLÈv xwpd- 
Seuv xat mataviteuw ênt caic Tüv EX vuv cuupopais era rür 
abrogelpwov ro povou, Geüpo à EAbovrx riuäoar + unÔË TH puvi 
Suxpéerv Emoxpwduevov Thv Éxelvev Téynv, GAXà ri Quyi 
suvakyeiv. Toëro à épuv map Éauroïc, xal map” épiol, map’ buiv 
8 où. Auk rar” êut éxeporévnoav, xal oùx ôuäc. Kal oùy 6 


intégrité; ils connaissaient vos iniquités et vos perfidies. Ces liaisons 
avec Philippe, que vous aviez toujours désavouées dans les pros- 
pérités de la patrie, vous en conveniez dans ses disgrâces. Ils per: 
saient donc que des hommes qui devaient à nos malheurs l’impuuité 
de leurs conseils perfides, ennemis secrets depuis longtemps, n'avaient 
attendu que le moment pour se déclarer. Ils ne croyaient pas qu'on 
dût confier l'éloge de nos illustres morts à celui qu’on avait vu loger 
sous le même toit, et participer aux mêmes sacrifices que ceux contre 
qui ils avaient mesuré leurs armes ; qu’on dût honorer dans Athè 
nes des hommes qui, en Macédoine, avaient célébré la désolation 
de la Grèce, dans la joie et les festins , à la table des meurtriers dé 
leurs compatriotes. Ils ne voulaient pas qu’on déplorât le sort de no 
héros avec des larmes feintes, ni qu’on jouât la douleur, mais qu'on 
la ressentit réellement. Cette douleur sincère , ils la trouvaient dans 
leur cœur, dans le mien, non dans le vôtre ; c’est pour cela qu'is 
vous ont rejeté et qu’ils m’ont choisi. Les pères et les frères de nos 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 841 


nv 7e uv ebvorav et la mienne bienveillance 

xaÙ rpobuuéav, et volonté-de-cœur, 

era fs Érpocrov à npéyuata, avec laquelle je faisais les affaires , 
za hv &ôixlav betépav. et l'injustice vôtre. 

Quvloyriaars yèp Car vous avez avoué 

êvole dans les occasions dans lesquelles 

À môke Enrause la ville a échoué 

vaÿra à hpvetobe ces choses que vous niiez 
Gopvépevor, affirmant-par-serment, 

vüv mpayuérev ebnvoüvruv. les affaires étant-florissantes. 
‘Hyñcavro oëv Il pensaient donc 

toùs Aubévrus ceux ayant-pris 

ni toïç druyñLaot xorvoïs dans les malheurs communs 

adetav v éppéveuv, l’impunité de ce qu’ils pensalent, 
veyevñoôar pèv nélat éyOpol:, avoir-été depuis-longtempsennemis, 
pavepods è aûroïc TÔTE. mais visibles à eux alors. 
Eltaxaiünmekäuéavor mpocñxetv Ensuite aussi ils pensaient convenir 
rdv épobvra celui devant-parler 

éni Toiç TetehEuTnXO D, sur ceux ayant-fini {a vie, 

xai xocuAoOvTa et devant louer 

Tv &perhv Éxeiveov, la vertu d’eux, 

elvas yeyevnuévov être n’ayant-été 

ufTe épwpéprov, ni habitant-sous-le-même-toit, 
mate éuéorovaov ni faisant-des-sacrifices-avec 
rotçnaparatapévoucmposèxeivouc: ceux s’étant-rangés contre ceux-là; 
unôt dxet pEv xwpéeiv ni là-bas faire-des-orgies 

mai Rouxviqerv et chanter-des-hymnes 


éxicate cuupopatcrév'EXvev sur les malheurs des Grecs 
uetà vüv aüroyeipwvroù pévou, avec les auteurs-mêmes du meurtre, 


&\G6vra GE Seupo et étant-venu ici 

Tuäoôa étre-honoré ; 

pndë Oroxpivépevov ni feignant 

GaxpÜerv 55 pv de pleurer par la voix 

Tv TÜXNV éxeivev, le sort de ceux-là, 

a auvalyeiv tn duyxÿe mais partager-la douleur dans l'âme 
‘Ecpuv 8è roùro Or ils voyaient cela 

xapä éautotc, xal rapà éuoi, chez eux-mêmes, et chez moi, 
œapa duty SÈ où. mais chez vous non. 


Asà taÿta éxeporévnoav âgé, Pour ces choses ils ont élu moi, 
vai oùy duäc. et non vous. 


342 O HHEPI TOY STEDANOY AOTOZ. 

dv duos obtue, oÙ ÔE rôiv rerekeurnxétuv mratépes xal dëe). 
qot, Ünd voù Sfuou vôre afpebévres Ent rh rapdç, Aux mx” 
&XXd, déov mouiv œbrobs rd meplôsemvor dc map oixetorémy 
Tv reréeurnxotuv, Gexep TAN eluôe yiyvecô, robr” Émolnon 
map” pol. Elxétux * yéver pèv yap Éxaotos Éxdote p@AXov of- 
xéïoc %v duoù, xouwv7 SÈ nücuv oùdels éyyurépe + © yhp xd bul 
vouç cbvar xal xuropÜüiour paékiore Orépepev, obroç xai ma- 
Gôvrwv, & pu nor” dpedov, ris Énip émévuv Abrnc reiorw 
peteiye. 

Aëye 0’ adré vourl sd émiypapua , 8 Onuosiæ npoetheroÀ 
ROM adroïs Émuypapar, Îv eidic, Aicyivn, xa êv aûti toûrm, 
caurèv dyvopova xat cuxopdvrnv ôvra xal apév. Aëye. 


ETIITPAMMA. 


a Ofôe, métpas Évexx ometépas, etc Oipiv Édevro 


guerriers malheureux , chargés du soin des obsèques, me rendirentla 
même justice que le peuple. Il était d’usage que le banquet funèbre 
se fit chez le plus proche parent des morts ; ils le firent chez moi, et 
ils ne se sont point trompés ; car si, par le sang, ils étaient plus unis 
à chacun d’eux en particulier, personne ne leur tenait de plus près 
que moi par les sentiments. Oui, sans doute, le plus intéressé à leur 
salut et à leur succès devait aussi pleurer le plus sur leurs mal- 
heurs ; ah! que ne fussent-ils jamais arrivés ! 

Greffier, lisez à Eschine l’inscription dont le peuple voulut honorer 
leur mémoire ; il faut que vous sachiez, par cette inscription même, 
que vous êtes un insensé, un misérable, un vil calomniateur. Lisez. 

INSCRIPTION. 
«Ces guerriers ontrevêtules armes pour la défense de leur patrie, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


4 8 uèv Ôpos oÙtux, 
catépes xai &deApol 
LEeUTrxOTuv 

veç vôre Ürè roù Cfuou 
Tapas 

ruwç* 

jéov aürobc 

rè nepiôenvov 

K OÙXELOTATU 
EAEUTNLÔTUV, 

r& &Xa 

Éyveoôa , 

£v ToUTo rap éuof. 
c” Éxantoc LÈv yàp 
ov oluetoc ELoÙ 


Elye nAEGTOV 

nc ÊnEp énévrwv 

wv 

1 HÂTOTE. 

À at 

»'éniyoauua 

1 rpostketo Ênuogig 
1x4 aÛTOTs, 

6 Aioxivn, 

roÛtTw aÜTÉ, 

Evra &yvopova 
opévinv xal puapév, 


ETIITPAMMA. 


Ebevro énx 
v 


peTÉQRE Ra, ve, 


343 


Et non le peuple ainsi, 
mais les pères et frères 
de ceux ayant-fini /a vie 
ayant-été-choisis alors par le peuple 
pour les sépultures 
autrement de-quelque-façor. ; 
mais, étant-nécessaire eux 
faire le repas-funèbre 
chez le-plus-proche-parent 
de ceux ayant-fini a vie, 
comme les autres 
ont-coutume de se faire, 
ils firent celui-ci chez moi. 
Avec-raison : car chacun 
était plutôt parent que moi 
à chacun par naissance, 
mais aucun plus-près 
de tous en-commun ; 
car celui à qui 
le ceux-là avoir-été-sauvés 
et avoir-réussi 
importait le-plus, 
aussi participait le-plus 
à la douleur sur tous ceux 
ayant-éprouvé des choses 
qu’ils ne devaient jamais. 
Mais dis à lui 

cette inscription, 
que la ville a décidé publiquement 
d'inscrire pour eux, 
afin-que tu voies, Eschine, 
aussi dans cela même, 
toi-même étant insensé 
et calomniateur et iupur., 
Dis. 

INSCRIPTION. 


« Ceux-ci ont revêtu Res armes 
pour le combat, 
en-faveur-de leur pafrie, 


844 O JIEPI TOY STEDANOY AOTOS. 
8e, xa dvnindwv ÜGpiv émecxédacav. 
Mapväpevor à dperñs xat Afperos, oùx Écatwaæv 
quais, SAN ’Atônv xoivèv édevro Bpdônv 
obvexev “EAivev, 66 un, Cuydv adyév: Oévres . 
Souhooüvns, oruyepèv épis Éxweiv ÉGptv. 
aix Ô maris Êxer xOmoU Téiv mAEoTE xau6vruv 
copar’- mel Gvnroïc êx Audc He xpiotc. 
Mndèv duapreiv art Aeüiv xl mavra xarophoëv - 
êv Brorñ proïpav d” obrt uyeiv meporov. » 

'Axovets, Aîoyivn, xat êv aûmé voûte , ç To pnôèv duup- 
reiv dort Ocüiv xai mévra xatopÜobv ; où té auu6oËkw Trhv wù 
xarophoüv vob éywvibopévouc &véônxe SÜvapur, &AXX voie Geoiç. 
TE oëv, & xurdpar”, êuol mepl robtwv Aotdopet, xa Aéyex À 


gol xal vois coïç of Osot rpéberav eiç xeoadñv ; 


et repoussé une insolente agression. Pleins de valeur dans le combat, 
ils ont sacrifié leur vie, et sont descendus chez Pluton, l'arbitre com 
mun des hommes, pour écarter des Grecs le joug d’un honteux escla- 
vage. Le sol de la patrie renferme dans son sein les dépouilles du plus 
grand nombre de ces héros, puisque telle est la loi que Jupiter a iw- 
posée aux hommes. 11 n'appartient qu’aux dieux de ne faillir jamais 
et de réussir toujours ; les mortels ne peuvent se soustraire à leur 
destinée. » 

Entendez-vous, Eschine , ce que dit l'inscription, qu'il n’appartient 
qu'aux dieux de ne faillir jamais, et de réussir toujours ? Ce n'est 
pas du ministre, mais des dieux qu’elle fait dépendre le succès. Pour- 
quoi donc , calomniateur infâme , pourquoi, au sujet de nos revers, 
m’accabler d’invectives et me charger d’imprécations dont les dieux 
devraient tourner l'effet sur vous et sur les vôtres ? 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 345 


& pà Exwoiv &upic 
Gépry otuyepév, 


Heporru. 
Axoûex, Aloxivn, 
xal év Tobte ar, 
&x Tà dpapreïv urôèv 
xai xatopÜoëv révra 
éoti Ge; 
2ûx dvéfmne 
Tv dv Toù xarophou 
robs éyevkopévouc, 
aXà roïc Oeotc. 
Ti oùv, © xatépare, 
dodopsï pot mapi Toutev, 
xai éyeu à ol Bsoi 
spépawuv sic mepokhv 
col xal eoïç ook; 


et ont dispersé 

l’injure des adversaires, 

Or combattant 

avec courage et valeur, 

ils n’ont pas sauvé leurs vies, 

mais ont adopté Pluton 

arbitre commun, 

pour les Grecs, 

afin-qu’ils n’aient pas autour d'eux 

un outrage odieux, 

ayant-placé sur leur cou 

le joug de l'esclavage. 

Mais la terre patrie 

a dans son sein 

les corps les plus nombreux 

de ceux ayant-saccombé ; 

puisque le jugement 

de-la-part de Jupiter 

est celui-ci pour les mortels. 

N'avoir-failli en rien 

et mener-droit toutes choses 

est des dieux ; 

mais ne pas avoir-évité le sort 

dans la vie 

est des hommes. » 
Entends-tu, Eschine , 

aussi dans celle-ciinême , 

que le n’avoir-failli en rien 

et mener-droit toutes choses 

est des dieux ? 

elle n’a pas attribué 

au conseiller 

la puissance de mener-droit 

ceux combattant, 

mais aux dieux. 

Pourquoi donc, Ô exécrable, 

injuries-tu moi sur ces choses, 

et dis-tu des choses que les dieux 

puissent-tourner sur la tête 

à toi et aux tiens ? 


346 O THEPI TOY STEDANO: AOIOS. 

IToXAà roivuv, © dvôpec AOnvaïor, xal ŒÂXx xarmyopnxôgue 
aùvob xel xurebeuouévou, Êv poliot’ Edaüpacx érévruv, ên 
ri ouuGeGnxoruv vôre Th née pynoleic, où dx Av ebvox 
xai Éluaros mokene Éoge Thv yrounv, oùû ééxpuorv, où 
Enaûs rouorov oùdEv +5 Quxi* SAV Énépac Tv quviv, xai 
vendus, xal AapuyyiQuv, dero pv éuoÿ xarnyopeiv Snlowu, 
deiya Ôi éfépepe xa0° Éaurob, être êmt vois veyevauévors dur- 
pois oùdèv époiw Eye vois EAdotç. Kafrot rov tüv vopuv xai 
tic mokrelas péoxovre ppovriverv, éicmep oÛroc vuvl, xal él 
pnôëv &Ado, robro y’ Exerv Bet vo vaëra Auneïobar xal abc 
Auipeuv voïg moAdoïs, xai (eh TN TpoutpéoEL Tüv xovüiv êv Ti 


A 


rüv évavrluv péper veréyôar + 8 où vuvt mexomxie El qu- 


Ce qui m’a le plus révolté, Athéniens, dans le cours de ses calom- 
nies et de ses invectives, c’est qu’en insistant sur nos malheurs, il 


en a parlé sans verser une larme, sans rien ressentir de cette douleur 
qui convient à un citoyen zélé et vertneux. Avec cet air et ce ton 
satisfait, avec ces éclats d’une voix sonore, il croyait m’accuser, et il 


ne s’apercevait pas qu’il s’accusait lui-même, en montrant sur noë tà- 
lamités des sentiments si différents des vôtres. Toutefois, un citoyen 


qui aime les lois et le gouvernement de son pays, comme Eschine 
s'en vante, doit du moins, s’il ne peut rien davantage, s’affliger et se 
réjouir avec le peuple, et non pas embrasser par système le parti de 


ses ennemis; c’est ce que vous venez de faire évidemment , en m'iar 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 347 


Th xôÂe vôre, 

oùx Écye tv propn, 
x àv xoditns 

cüvoux aa Gxatos, 

oùdé ES4xpUGEV, 

oùèe Eraey odCEv Touoïrov 
15 qu 

Eà émis iv qui, 
xai yeyrôws, 

xal lapuyyituv, 

deto pèv ônovôt: 
xarmyopeïy épob, 
dépape GE Deiyua 

xatà Éœutoÿ, 

ên Éoyev oùêiv 

duoiuws tofs &Xdot; 

ni vots évapoïs 
YEYEmpévOLs. 

Kaitor dei Tov gaoxovta, 
Scnep oùros vuvi, 
grovtiqev Tüv vépwv 
xal A moduteias, 

Egsiv roûré ve, 

xai el undëv &)do, 

Td Auratobar Ta aÙta 
xal Jaipeiv Ta ϝTa 

vots #0), 

xal pù Teréyôas 

+ xpooupéoer 

Tév ROLVOV 

dv ts pépu TO Évavtiov 
8 où el pawepèc 


Lui donc ayant-dénoncé 
et ayantdit-faussement 
encore d’autres choses nombreuses, 
Ô hommes Athéniens, 
je me suis étonné d’une 
le plus de toutes, 
qu’ayant-rappelé 
les choses étant-arrivées 
à La ville alors, 
il n’a pas eu le sentiment, 
comme un citoyen 
bienveillant et juste, 
et n’a pas pleuré, 
et n’a éprouvé rien de tel 
dans l'âme; 
mais ayant-élevé la voix. 
et s’étant-réjoui, 
et criant-à-pleine-gorge, 
il croyait évidemment 
accuser moi, 
mais apportait nn indice 
contre Ini-même, 
qu'il ne se trouvait en rien 
semblablement aux autres 
sur les choses aflligeantes 
ayant-eu-lieu. 
Cependant il faut celui disant, 
comme celui-ci tantôt, 
prendre-souci des lois 
et de l'administration, 
avoir ceci du-moins, 
mème si rien autre, 
le s’añliger des mêmes choses 
et se réjouir des mêmes 
que les nombreux, 
et ne pas s’être-rangé 
par le système 
des affaires communes 
dans le parti des adversaires, 
Aue toi tu es évident 


348 ” 0 TIEPI TOY STE ANOY AOTOS. : 
vepds, dud névruv aïriov, xat O1 Eu el npdyuore péoxu 
duneociv hv mov, ox dnd vis éuñs modirelac oùdè mpo- 
mpéoeuc dphapéveov bpüiv vois “EXAnot Bonbeiv. ’Exsl Euory 
ei vobro Goûein map” Epüv : à êut Ou Avavriüiodar 5 
xarè rév EX &pyñ mparrouévn, peituv äv Gobeln mpez 
cupracüv, Ov voie dAkotc dedxure. AN où” àv Eyd Taûre 
péoaque (éGixoinv yap àv dus), oùr” av dpeïc ed oÙ0 8m ouy- 
Lwphoaure * obroc ÔÀ ei rà déxaua Erolet, oùx dv, Évexa vhs xpk 
êu Exôpas, Th péyiore Tüv uetépuv xuAGv ÉGlante xal dés 
Che. 

AN ré radr” émiruds, moÂMG cyerhuwrepa GAA& xarnyopr- 
xôtos adroù xal xateÿeuopévou; à yhp EuoD Tv piAurmouév, à 


Axe Oeol, xarnyopeï, rl obros oùx &v elror ; Kaicor, vh tv “Hp 


putant les malheurs de la république, et les embarras dans lesquels elle 
est tomhée, Cependant, Athéniens, ce ne sont ni mes discours, ni ma 
politique qui vous ont déterminés, pour la première fois, à secourir les 
Grecs; si vous me cédiez la gloire de vous avoir fait résister si longtempr 
à une puissance qui s'élevait contre la Grèce, ce serait m’accorder le 
plus gran honneur que personne ait jamais obtenu. Mais je suis 
bien éloigné de prétendre à cette gloire, car ce serait vous faire ir 
jure; vous ne le souffririez pas , et , pour peu que mon adversaire ne 
fût pas ennemi de toute justice , il ne viendrait point, par haine 
contre moi , ternir l’éclat de vos actions les plus gloricuses. 

Mais pourquoi m’arrêter à ces plaintes, lorsque j’ai à réfuler des 


calomnies beaucoup plus atroces ? Quand on m'arcuse, grands 


DISCOURS SUR LA COURONKE. 349 


Reno VUVÉ, ayant-fait tantôt, 

péoxev êè aitiov révrwv, disant moi cause de toutes choses, 
Xaù vhv nédv urecetv et la ville être-tombée 

Gi duè lc rpéyuare, par moi dans les affaires, 
dpdv oùr aphauéveov vous n’ayant pas commencé 
and vhs rokrelac eue d’après la politique mienne 
oùBÈ rpoutpéaeesx ni mon système 

Bonbetv votç "Elnotv. à secourir les Grecs. 

‘Era el cobro Puisque si cela 

Soôsin Euorys avait-été-donné à moi-certes 
napà buüv, de-la-part de vous, 
duäc hvavridiodos à êpuè vous vous-étre-opposés par moi 
Th épxù au pouvoir 

nporrouévn xarà tüv “EXivuv, agissant contre les Grecs, 
Groped psiteov ; un présent plus-grand 

&v 8ofein aurait-été-donné 

ovuraoüv &v gw’ensemble-tous ceux que 
Sebérate Tote &AXOIG. vous avez donnés aux autres. 
AN otre éy Mais ni moi 

dv ghocu Tara je ne dirais ces choses 
(Gtwolnv yap &v buäc), (car je ferais-injustice à vous), 
olëx ed Ex je sais bien que 

oùre buete v ouyxwphonure ni vous ne les accorderiez ; 

ei 6è oùroc mais si celui-ci 

éroler «à êfxaix, faisait les choses justes , 

oùûx dv Éfante il ne blesserait 

vai &té6adde et ne dénigrerait pas 

Ta Wéyiota les plus grandes 

Tôv xx buerépuv, des belles choses vôtres, 

Évexa the Expos mpèc êLé. à-cause-de la haine contre moi. 

FAX vé mer voûte, Mais pourquoi blâmé-je ces choses, 
edrou xaryyopnnéTos lui ayant-dénoncé 

xaÙ xatepeuosévou et ayant-dit-faussement 

&de d’autres choses 

mo axerAudTepe ; de-beaucoup plusindignes ? 

TÉ yap oùx &v amor | car quoi ne dirait pas 

obroc &c xarnyopei celui-ci qui dénonce 

rôv Aummiondv uoÿ, le philippisme de moi, 

à yñ xai Ovol ; terre et dieux ? 


Kaitot, vn tôv ‘Hpaxkéa Cependant par Hercule 


330 O HEPI TOY £TEHANOT AOTOS. 

xéa nat räveac vodc eos, El y En” dAnôetas ét oxomeïofu, 
vd xarabeldeodar xat Gt É(Opav 1 Aéyerv dvelôvras Ex pécou, 
rives x SAnax elotv oÙc àv eixtex xal Gtxaiuxc Thv rüv prie 
muéveov aitiav ênt vhv xepakhv dvabetev Éxavrec, vobç moto 
roûrwy rap Exdorn Tüv rôkewv ebpor ri4 dv, oùyt roùc éuot. Of, 
8" 4 dobevñ à Ddirrov rpéyuata xal xou0 puxpé , rod 
Xaxte mpokeyovruv uv, xal rapaxahouvcuv, xal SL0acxovEn 
Th BéAriora, vic (das Êvex” aicypoxepôelac, Ta xovT cupyé- 
povta rpolevro, robc Émapyovrac Éxaotor nokitas Éunarüvas 
xat GuayÜeipovres, Éwç Gouhous Emoinonv : Oerrakobc Adoyx, 
Kivéaç, Opacuôauos * Apxaôas Kepude , ‘Tepovuuos, Eüxau- 
mlôu * Apyeious Müpric, TeAdSauos, Mvacéas * “HAslouç Ei- 
Eieoc , Kiedrios, ‘Aplotaryuos * Meccrviouc où iAuddou voù 


dieux ! d’avoir été dévoué à Philippe , que n’est-on pas capable de 
dire? Cependant, j'en atteste Hercule et tous les dieux , si, mettant à 
part toute imputation fausse et injurieuse , il fallait examiner, dans 
la plus exacte vérité, quels sont ceux sur la tête de qui l’on pourrait 
justement rejeter la cause de nos malheurs, on verrait que ce sont les 
pareils d'Eschine dans chaque ville, et non ceux qui me ressemblent. 
Lorsque la puissance de Philippe était encore faible et ses ressources 
bornées, lorsque nous ne cessions d’avertir et d'exhorter les peuples, 
et que nous leur donnions les meilleurs conseils , on a vu ces perfides 
vendre à vil prix les grands intérêts de la Grèce , tromper à l’envi et 
séduire leurs concitoyens, jusqu’à ce qu’ils les eussent réduits en ser- 
vitude. Ainsi Daochus, Cinéas, Thrasydée ont asservi les Thessa- 
liens; Cercydas, Hiéronyme , Eucampidas , les Arcadiens ; Myrtis, 
Téladame, Mnaséas, les Argiens; Euxithée, Cléotime , Aristechme, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


ivtag robe Oeous, 
éor oxoneïoôar 
nôelac, 

tag Ex pécou 
abebSectat 

yeiv re Giù Éyôpav, 
loir à nds 
xvtes &v &valetev 
ç xai Gtxaltws 


ab pp, 


to 
upépovra noivÿ, 

rhiç aloxpoxendeinx Laius, 
n éaratüvres 
updaipovres 

oXftac tnäpyovcas, 
roinoav Goûdous* 

6 Kivéxs, 

Bauos GevrakoÙs * 

1, ‘Iepovupos, 

miôac 'Apxadas” 

5 Tadèauos, 
Éaç'Apyelouc* 

&, Kkeétios, 

æypioc "Hesious - 

Bec PriéBou 


351 


et tous les dieux, 

si certes il fallait examiner 
dans la vérité, 

ayant-enlevé du milieu 

le mentir 

et dire quelque chose par haine, 
quels sont véritablement ceux 
auxquels tous transporteraient 
avec-raison et justement 

sur la tête 

l'imputation 

des choses ayant-eu-lieu, 
quelqu'un trouverait 

ceux semblables à celui-ci 

dans chacune des villes, 

non ceux à moi. 

Eux qui, quand les affaires 
de Philippe 

étaient sans-force 

et tout-à-fait petites, 

nous prédisant souvent, 

et exhortant, 

et enseignant 

les meilleures choses, 
abandonnaient 

les choses important en-commun, 
pour le vil-gain particulier, , 
chacuns trompant 

et corrompunt 

les citoyens étant-présents, 
jusqu’à-ce-qu'ils Les firent esclaves : 
Daochus, Cinéas, 

Thrasydée les Thessaliens; 
Cercidas, Hiéronyme, 
Eucampidas, les Arcadiens ; 
Myrtis, Téladame, 

Mnaséas les Argiens ; 
Euxithée, Cléotime, 
Aristechme les Éléens ; 

les enfants de Philiade 


352 © HEPI TOY STEGANOY AOTOZ. 
Oeoïs éyôpou maides, Némv xal Gpaoéhoyoc * Euvwentouc Api- 
otpatoc, Eniyapnc" Koprvlous Aeivagyos, Anuapatos* Meye- 
péac Ilvotédwpoc, “EMËoc, [lepluoc: Onôaious Tiudluo, 
Oeoyelrwv, Aveuoirac® EdGoéac “Irrapyos, KAcitapyoc, Zur 
ciotpatoc. "ExueiVer pe Aéyovex À fuépe và véiv mpoborür 
ivôpate. Obrot névrec eloiv, dvpes AGnvator, rüv aûrüv fa 
Aeupéteov êv taïc abrüv rarplow, Gvrep obrot map” bpiv, b- 
Bpwrot Wtapoi , xal xdlaxes, xal dAdovopec, Axpurmnpracuin 
tùs Éaurüiv Éxaovot murpidac, vhv ékeubepiav mporemwxotte, 
mpérepov pv Diirne, vüv Sè Akeavèpe, T7 Yaorh perpor- 
mec Xul vois aioyiorors Tv ebdamoviov, rh © êhevbeplar xl 
md undéva Éyew Geondrny abrüv, à voi mporépog “EArm 
Spor rüv dyalüiv Aouv xa xavéves, dvatetpapôres. 

Tabrns voivuv rs obtuc aioxpüs xat mepiÉofrou auotd- 


les Éléens ; Néon et Thrasyloque, fils de Philiade, l’ennemi des dieux, 
les Messéniens ; Aristrate, Épicharès, les Sicyoniens ; Dinarque, Dé- 
marate, les Corinthiens ; Ptéodore, Elixe, Périlaüs , les Mégariens; 
Timolaüs , Théogiton, Anémeætas, les Thébains. Le jour ne me suff- 
rait pas pour nommer tous les traîtres. Ce sont ces hommes qui, 
chacun dans sa ville, suivaient les mêmes principes que ceux-ci dam 
Athènes, des scélérats, des adulateurs , fléaux dangereux qui, après 
avoir mutilé et défiguré leurs patries , assis à la table de Philippe, et 
ia coupe à la main, lni vendaient la liberté publique, qui, plaçant k 
bonheur dans les excès et les infamies de la débauche, ont détruit ls 
liberté et l'indépendance, toujours regardées par nos pères comme 
la base et le dernier terme de la félicité. 

Au milieu de celte conspiration générale, de cette lächeté, ou plu- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


#3 éx8pou Gcots, 

Néov xat Oparüdogos 
Meconviovs” 
Aplerparos, "Exixépns 
Lixvwviouc * 

Acivagyos, Anpäpatos 
Kontvhiouc * 
Ilzo16%wp0s, "E)1£os, 
Ilepaoç Meyapéas* 
Tipélaoc, Geoyeituv, ‘ 
Avepoirag Onbziovs 
"Ixrapyos, Keitapyos, 
Luoiotpzros Eüéoéxs. 


à évèçes 'AGnvaïor, 

Sol tüv adrüv Borleupätuwv 
v taïs natpioiv abrüv, 
dvrep oùrot rapa Uiv, 
Zvponor prapol, 

nai xédones, xal &dotope:, 
Mpornpracyévot 

Éxaotor ras natplôxs Eavriüv, 
aporenumétes vhiv Ékeubepiav, 
spérepov pv Poinrp, 

vüv 8t'Aeävônu, 


cv Dirvtep D sat sd Eyuv 
pnôéva desondtnv abtov, 
& ou 
vole "EMnor mootépots 
60 xai xavôves Tüv &yafüiv. 
“EL te môkg tofzuv 
vévove ävaltios 
na räous &Mp rois 
Dés. 


353 


l'ennemi des dieux, 


. Néon et Thrasyloque 


les Messéniens ; 
Aristrate, Épicharès 
les Sicyoniens ; 
Dinarque, Démarate 
les Corinthiens ; 
Ptéodore, Elixe, 
Périlaüs les Mégariens ; 
Timolaüs, Théogiton, 
Anémætas les Fhébains ; 
Hipparque, Clitarque, 
Sosistrate les Eubéens. 
Le jour manquera à moi 
disant les noms 
des traifres. 
Tous ceux-ci, 
6 hommes Athéniens, 
sont des mêmes projets 
dans les patries d’eux-mêmes, 
desquels ceux-ci chez vous, 
hommes souillés, 
et flatteurs, et fléaux, 
ayant-mutilé 
chacuns les patries d'eux-mêmes, 
ayant-bu la liberté, 
à la santé d'abord de Philippe, 
et maintenant d'Alexandre, 
mesurant le bonheur 
au ventre 
et aux plus honteuses parties, 
et ayant-renversé 
la liberté et le n’avoir 
personne maître d'eux-mêmes, 
choses qui étaient 
pour les Grecs antérieurs 
limites et règles des biens. 

Donc et la ville 
devint innocente 
chez tous les hommes 

Lr] 


354 O HIEPI TOY £TEYANOT 4O[OS. 

Gews xak xaxiaç , p&Aov D”, © dvêpec Aünvaïor, mpodooias, À 
ôei ph Anpeiv, Te rüiv EXvuv Sleubepluc, # qe môkc æapè 
näoiv avôpérotc dvulruos yÉyovev Ëx Tüv uv rokreupätun, 
xa yo map’ üpiv. Etre p épur&ç vri moins dperñc GE m- 
uäobes . éyd f ao Aéyw * ru, tüv moMtevouévuv rapk voi 
*ExMnot Suaphapévruv âraviuv, épéauévev &rd ooù, xpôu- 
pov pèv ümd Duoirrou, vüv ©” 6x AlcEdvôpou, êuè oùte xn- 
pds, oùte quhavipuria Aéyuv, ot’ énayyeMüv Léyeôoc, où” 
Ame, odte polos, côre xp, oûr’ &Xo oùdèv énipev oùdl 
mponyäyero, dv Éxpiva Gtxalwv xal cupgepovruv +7 rarpià, 
oddèv mpodobvas * où”, .6ox oupBebouheuxa rwmote Tourotd, 
ôpoiug duiv, Gçnepavel &v rpurévr, féruv Er vd Xfpua ouu- 
Gs6oëheuxx, GA dx” éplñs xt Otxalag xal aütapdpou Ti du- 
LAs vù navre por nérpaxtar xal-peyioruv Ch mpaydrov tüv 


tôt, s’il faut le dire, de cette perfidie honteuse, universelle, quia 
trahi la liberté commune, si le monde entier a rendu justice à l'in 
nocence d'Athènes, comme Athènes me la rend, c’est l'ouvrage de 
mon adiuinistration. Et vous me demandez, Eschine, à quel titre je 
prétends mériter une couronne ; je vais vous le dire. C’est que chez 
tous les Grecs, tous les ministres, en commençant par vous, s'étant 
laissés corrompre d’abord par Philippe, ensuite par Alexandre, je 
necédai, moi, ni à la douceur des paroles, ni à la grandeur des 
promesses , ni aux occasions, ni à l'espérance , ni à la crainte, ni à 
ia faveur, et que rien ne put m’engager à trahir ce que je regarda 
iujours comme les droits et les intérêts de ma patrie; c’est que 
‘vus Is conseils que je donnai, je ne les donnai jamais comme vous, 
“hi vil mercenaire qui, ainsi que.la balance, penche du côté qu'il 
reçoit le plus, mais que j'ai tout fait avec une âme droite, juste, in- 
cv.ruptible, et qu'ayant été, plus que personne, à la tête des plus 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Ex Tôv xolteupétuv Été, 
aa éyè aapa UV, 

TOUT TAG CUOTÉGELS 

nai xaxlac 


obres aloypäs nai mepiéonrou, 


päoy dé, © dvèpes ‘AGnvaiot, 
el dt ph Anpeiy, 
æpolocias 


sapà voïç "EAAnor 


%al KpoGTÈS 
CV HPATHÉTUV [LEYICTUY Ên 


355 
d’aprèslesactions-politiques miennes, 
et moi chez vous, 

de cette conspiration 

et méchanceté 

tellement honteuse et divulguée. 
mais plutôt, 6 hommes Athéniens, 
s’il faut ne pas déraisonner, 
trahison 

de la liberté des Grecs. 

Ensuite tu interroges moi 

pour quelle vertu 

je demande à être honoré! 

moi donc je dis à toi : 
parce-ce-que, tous ceux administrant 
chez les Grecs ù 
ayant-été-corrompus, 
ayant-commencé par toi, 
précédemment par Philippe, 

mais maintenant par Alexandre, 

ni l’occasion, 

ni la bienveillance des paroles, 

ni la grandeur des promesses, 

ni l'espérance, ni la crainte, 

ni la faveur, ni aucune antre chose 
n’excita ni n’amena moi 

à trahir aucune des choses 

que j'ai jugées justes 

et important à la patrie ; 

et je n'ai conseillé jamais 
toutes-celles-que j'ai conseillées 

à ceux-ci, 

semblablement à vous, 

penchant vers le gain, 

comme dans une balance, 

mais toutes 

ont-étéfaites par moi 

d’après l’âme droite 

et juste et incorruptible; 

et ayant-étédla-tête 

des affaires les plus grardes certes 


356 O IIEPJ TOY 2TEPANOY AOTOS. 
xat' épaurov dvbpormev rpoctds, ravra Traûra Gyux xl Euurle 
xal dm memoïiteuat. Auù vaër” GES voa. 

Tôv GE terpicudv Toürov, &v où pou Btécupec, xa rhv v2- 
goeiav, dE pèv ydouroc xal éraivou xpive * müs yàp où; 
ROpfw uévror mou rüv Éuauté memokreuuévev Tideuar. Où 
vho Mois Erelyioa Thv rdv, où0ù rAlvhou éy, cbS? Ent roi- 
roiç péyiorov Tüv épautob ppové + SAN Ekv rdv Eubv veryiaud 
BouAn Gtxaius axomeïv, ebpnoers 6mhx, xal méhetc, xaÙ Tômou, 
xat Aquévac, xal vadc, xal frrouc, xat robe bmp ToËrwv auu- 
vouévouc. Taüre npob6zxAdunv Eyo rpo rc 'Atrixis, 600 Ÿ 
évôpurive koyiouë Guvarév, xal robots ételyiox Tv yupar, 
OÙ} Tov xÜxAov pôvov roù Iletparic odBE Toÿ dorsoc. Où y 


frrdônv Eyd Toi Aoyiouois Puimrou (moAoG ye xai Gi), 


grandes affaires, je les ai conduites avec sagesse, avec justice et avec 
droiture. Voilà pourquoi je prétends mériter une récompense. 
Quant à ces réparations de fossés et de murs, objets de vos rail 
leries, je les crois dignes de reconnaissance et d’éloges : et pourquoi 
non? Mais je ne veux pas les placer au même rang que mes actions 
politiques. Non, ce n’est point avec des briques , ni avec des pierres 
que j'ai fortifié Athènes ; ce n’est point de cela que je m’applaudis 
le plus. Examinez vous-même, en toute équité, les fortifications 
dont je l'ai revêtue ; armes, navires, ports, villes, forteresses , 
chevaux , soldats levés pour la défense commune : voilà ce que vous 
trouverez, Eschine; voilà les remparts dont j'ai couvert et muni l’At- 
tique, autant que le pouvait la prudence humaine; remparts qui 
embrassaient toute la contrée, et non simpiement le port et la ville. 
Enfin, jamais FHDRpene m'a vaincu, ni par sa politique, ni par scs 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 357 


cov avÜporwv xaTa ÉLAUTOV, 
nenoteupar névra Tara 
dyuôs xai Gtxaiws aa TAG. 
At taüræ 
a® Truc. 
Kpivw GE 
TOÜTOV TÔV TELLLOLLÔV, 
Gv où Gtédupéç pou, 
xal Tv Tappeiav 
Era uèv ydpiros Kai Émaivos * 
nc yap où; 
tibepar pévro 
nôpôw Fou 
TOY REROTEULÉVWV 
épavré. , 
"Eyd yüp oùx Eteiyion Thv roMv 
AlBou oùDÈ rXivBoc, 
OÙSE ppov@ uéyotov 
Tüv épavtod 
êrè Toûtoss * 
A éav Boban 
xometv dtxalwe 
TÔv teyxiopv EuÔv, 
edphoeis ônda, 
xai née, xai Témous 10, 
xa luuévag, xal vaüs, 
xai mrous, 
xai Tobs duuvouévouc 
Ünèp toutwv. 
*Ey npod6x}ôuny Taÿra 
red This ATX AG, 
Gaov ñv Buvarèv 
loyiouÿ àvépunive, 
Aa teiyio TÂAV HWPAY TOÛTOL, 
OÙxÈ TÔv xÜXLOV pôvOv 
toù Ilespartie oÙdÈ Toù aoteos. 
OÙSé ys ya fTrnônv 
votç Aoyiotoïs 
oùde taiç rapaoxevate Dihinrou 
(Bst ye nai no)dov). 


- des hommes à-l'époque-de moi-même, 


j'ai administré toutes celles-ci 
saiuement et justement etsimplement, 
Pour ces choses 

je demande à étre-honoré. 

Or je juge 

cette réparation-des-murs, 

que toi tu dénigrais conére moi, 
et la réparation-des-fossés 

dignes de reconnaissance et d’éloge ; 
car comment non? 

je les place cependant 

loïn quelque-part 

des choses ayant-été-administrées 
par moi-même. 

Car moi je n'ai pas fortifié la ville 
avec des pierres ni des briques, 

et je ne pense pas la-plus-grande 
des actions de moi-même 

étre dans celles-ci ; 

mais si tu veux 

examiner justement 

la fortification mienne, 

tu trouveras des armes, 

et des villes, et des pays, 

et des ports, et des vaisseaux, 

et des chevaux, 

et ceux prenant-la défense 

pour ces choses. 

Moi j'ai opposé ces choses 

en-avaut de l’Attique, 

autant-qu'il était possible 

au calcul humain, 

et j'ai fortifié le pays par elles, 
non le cercle seul 

du Pirée ni de la ville. 

Et certes moi je n’ai pas été-inférieu: 
aux calculs 

ni aux préparatifs de Philippe 
lils'en-faut certes encore de beaucoup), 


358 O TEPI TOY STFHANOT AOTOS. 
È 


rai mapacxeuais, GAN oÙ Tüv cupudyev otparryo «ot 


©? 


ui Guvauers th TÜyn. Tivec af vobtov dmodelEerc; évapyeis x2 
pavepal * oxomeïre Ô£. | 

TE xpñv vôv eüvouv rokirnv moueiv; ré rdv perà méonç rpo. 
volas xal rpoluulas xal Gimoiocüvre Ürip rh maxpiôos rot 
maudpevov ; oùx êx pv OuAdrrnç rav EüGorav tpoBaléchat mpè 
rc Arr, êx à ric pecoyelus vhv Boworiav, x GÈ rüv 
rpèç Llekorévvnoov réruv robs éuôsouc Éaurh; où Thv cirorou- 
miav, ému Tapi nücav puhiav dype to Merparéis xoutchrce- 
rat, mpoidéobat; at Th pÈv abat Tôiv ÜTapydvruv, Éxxép- 
Tovræ Bonfetas, xt éyovra xat ypépovra torabta, rhv Tloo- 
xôvwmoov, Thv Xep56vnoov, rhv Tévebov - +ù D’ Emuc otxeïa xal 
cüpuox bnäpher, npGtar, ro Buïävreov, <hiv "ABudov, thv Eï- 
Gotav; xa rüv pv vois Eypoic Émapyoucüiv Guvapeuwv à 
peylocac dpehetv, Gv d’évéseme 79 me, tadra mpoeiver ; 


armes, il s’en faut de beaucoup; mals la fortune a triomphé des gé- 
néraux et des forces de nos alliés, En voici les preuves qui sont éviden- 
tes; jugez-les, Athéniens. 

Que devait faire un citoyen zélé, que devait faire un ministre qui 
travaillait pour sa patrie avec toute la prudence, toute l’ardeur, toute 
ldroiture dont il était capable? Ne devait-il pas couvrir lAttique du 
côté de la mer , par l’Eubée ; du côté du continent, par la Béotie; du 
côté du Péloponèse, par le pays limitrophe? Ne devait-il pas rendre 
libre et sûr le transport de nos grains jusqu’au Pirée ? Dune part, nous 
assurer ce que nous possédions, la Proconèse, la Chersonèse, Ténédos, 
y faire marcher des secours, diriger vers ce hut tous ses discours 
ct ses décrets; de l’autre, engager dans notre parti et dans 
notre amitié Byzance, Abydos, l’Eubée ; ôter à l'ennemi ses princi- 
pales forces, et suppléer à celles ani nous manquaient? Et c’est ce 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 359 
TE otparnyoi rüv oupuéywv mais les généraux des alliés 


! Suvéuec Th TÜyN. | et leurs forces à la fortune. ; 
al änobeiteic Tobtwv; Quelles sont les preuves de ces choses? 
As x pavepai claires et évidentes ; 

fre dé. mais examinez. 

xpñv Quoi fallait-il : 

PACA EÜVOUY otEïY ; le citoyen bienveillant faire ? 
mroTEvOLEvOY quoi celui admiñistrant 

Mie marpidoc . pour la patrie 

tdonç Tpovoias avec toute prévoyance 


106uulac xai Gixatooévnss ‘et zèle et justice ? 
6aécûar rhv uv Eü6oiav non avoir-placé l’Eubée 


js 'AtTuxñs au-devant de lAttique 

ETTNG, du-côté de la mer, 

Boturiav . et la Béotie 

OYEia, du-côté du continent, | 
+ épuépouc éaur 1° et les limitrophes à elle-même 
v TÉTWV du-côté-des lieux 

Telomévmoo ; vers le Péloponèse? 

écho non avoir-prévu 

ITOTOUTÉAV, le transport-du-blé, 
kopiobñoeta afin qu’il soit-transporté 

räcav pihiav à travers toute amitié 

où Iepardiç; jusqu’au Pirée ? 

ou et avoir-sanvé 

! tv ÉTapyévrur, les unes des choses étant à nous, 
poxévnaov 195, la Proconèse, | 

iBPéma Ov, Thv Téveëov, la Chersonèse, l’éle Ténédos, 
rovræ Bondeluc, envoyant des secours, 

fovtæ Ka pépovre et disant et écrivant 

ϡ de telles choses ; e 

GE td, et avoir-fait les autres, 

Jvriov, Tv "AGBudov, Byzance, Abyde, 

BBotav , PEubée, 

mapler oleta xaï cuuuaya; afin qu’elles soient amies et alliées? 
gAeïv pèv ‘ ‘ etavoir-enlevé 

yiotus rüv Guvagueers les plus grandes des forces 
avoüv toïç EXOpOTc, appartenant aux ennemis, 

vor GE raÿre, et avoir-ajouté ces choses 


cure 19 nôda ; dont le-manaue-était à la ville ? 


360 O nEPI TOY STEHANOT AO7TO:. 

sabre totvuv duty Éxavra rerpaxrar tic ÉLOS Jngtouan x 
<0k unis mokrebuatv * à xal fBebouieuuévz, à dvèpes Am 
vaiot, éùv dveu pÜovou ti BoiAnter ocxonsiv, ôpOüx eboacu, 
Aa nenprquéiva Téon Cxatocüvn, xal vov Éxicrou xapbv où 


, A1 > 


rageféren, où" GyvondEvre , 02: ReoQEvrz Ÿ x” Euou, xai 661 
cs dvèpés Evds Gtvauev xat Aoyioudv fxev, oùdèv EXheuplér. 
Ei ôë à Cxipsovos rivos Cvcuivite , à TÜgns io4Uc, À Tüv ovre- 
Taywv paukorne, À rüv npoñdivrwv tic née Oubiv xeuia, À 
nävra tabra Gux Eluuaivezo vois Bouc, Es dvérpahe, zi An- 
uoobéms aôuxet; E? ê”, oloc %v éyà map” buiv xarà viv éuar 
rod tafuv, els êv Éxdoen tüv “EXAnvidwv mécwv dvhp Évéveno, 
W&Aov Ÿ’, ci Eva uôvoy dvèoa Qerradia, xai Eva Gvôpa 'Apxa- 


êia rad ocovouvra Écyev pot, obdelc obte rüv Ée Mu 


qne vous ftes, Athéniens , en vertu de mes décrets et de mes mo 
sures. Qu'on examine ma conduite sans passion, on verra que je 
concertai tout avec sagesse , que j’exécutai tout avec droiture; que 
je ne manquai, n'ignorai, ne trahis aucune occasion favorable ; que 
je n'omis rien, en un mot, qui fût au pouvoir et à la portée d'un 
seu! homme. Si la rigueur du sort, ou quelque divinité contraire, vu 
l'incapacité des généraux, ou la perversité des traîtres qui ont livré 
vos villes , ou toutes ces causes réunies, ont ébranlé et renversé là 
constitution de la Grèce, où donc est la faute de Déniosthène? Ah! 
s’il se fût trouvé dans chaque ville un seul citoyen tel que j'étais ici 
dans la partie qui m'a été confée; que dis-je ? si un seul homme en 
Thessalie, un seul en Arcadie eusseut pensé comme moi, aucun dés 


Grecs, ni en deçà, ni au delà des Thermopyles n'aurait été atteiut 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Snavra rolvuv Taÿro 
“rérpanto Vuiv 


voïs mpiopaoiv pois 
xai role rokteüpaotv ÉLots* 
&, Ekv ti BouAnte 


Gxoneîv Gveu pbévou, 

& &vôpec AGnvator, 
evphoet 

xai BeGouleupéva dpi, 
XOù RER pAyILÉVE 

nécy GxuLooÛvr, 

xa TÔv xuupôy ÉxdoTou 
où rapebévra, 

oùûè &yvondévre, 

OÙ0E npodévra Ünd mod, 
xal oÙdEv ÉAAstDDÈV 
GG FXEV 

els düvauuv xai Aoyiouôv 
évès avôpée. 

E* àè Aôvouéverx 

tuvôs daipuuvos, 

À loxuç TÜXNS, 

A qavAËtne Tv otTparnyüv, 
À xaxta Tüv npodôvrwvy 
tas nôec OU, 

À névra Tabta Eua 
&dupaiveto toïs dote, 
Etos &vérpeÿe, 

ti Anuoobévnç AGinet ; 
Et Gë el; àvñp éyéveto 
Évéxäot Tüv nôkewv ‘Env Cv, 
olos ya fiv napà buiv 
xarà Thv TAËLv Euauro, 
mov ë6, 

et Oertalia Ecyev 

uôvoy Eva àvèpa, 

xai 'Apradla Eva Gvèpe 
provoëvra 1% aûr mot, 
oùôeis oùts toy “EXñvwv 
Ew Ts, 


361 


or toutes ces choses 

ont-été-faites à vous 

d’après les décrets miens 

et les systèmes-politiques miens; 
lesquelles, si quelqu'un veut 
examiner sans haine, 

& hommes Athéniens, 

il trouvera 

et ayant-été-décidées bien; 

et ayant-été-faites 

avec toute justice, 

et l’occasion de chacune 

n'ayant pas été-négligée , 

et n’ayant pas été-méconnue, 

et n’ayant pas élé-livrée par moi, 
et aucune n'ayant-été-omise 

de toutes les choses qui entraicnt 
dans le pouvoir et le calcul 
d’un-seul homme. 

Mais si ou la malveillance 

de quelque divinité, 

ou la force de la fortune, 

ou la sottise des généraux, 

ou la méchanceté de ceux trahissant 
les villes de vous, 

ou toutes ces choses ensemble 
endommageaicnt le tout, 
jusqu’à-ce-qu’elles l'ont renversé, 
en quoi Démosthène fait-il-iujustice Ÿ 
Mais si un-seul homme avait été 
dans chacune des villes Grecques, 
tel-que moi j'étais chez vous 
selon le rang de moi-même, 

mais plutôt, 

si la Thessalie avait eu 
seulement un homme, 

et l’Arcadie un homme 

pensant les mêmes choses que mi, 
aucun ni des Grecs 

en-dehors des Thermopÿles, 


862 O ITEPI TOY £TEPANOY AOTOS. 

“EXfvev, oÙte mov elsw, toc rapobot xaxoïc àv éxéypnte 
SAR névrec dv dvres Eebdspor xal adrévouor, era récm 
ddelus, dopañüse, év ebbaruoviæ vas Éaurüv Gxouv Tatpidxg, 
tv sogodtuv xaÙ rototruv dyabüiv Üptv xal voie LAXOLK A0n- 
vaio Éyovres xapiv à êué. 

“ba D eldire Se moXAG rois Adyoic Aérroot you 55% 
Zpyev, sûhaGobpevos rdv pévov, Afyz pot rœutl, xal dvé- 
pot Aabbv rdv dprôpbèv rüv Bondeudiv xark cù êua np 
cuata, 

APIGMOZ BOHGEIQN. 


Taûra xal vù rounbra mparrev. Aicylvn, rèv xxdv xéya- 
Obv mokfrnv Get (Sv xarophouuévev uév, & y xat Geol, peyt- 
groiç dvapptobnrétux Ünhpyev élvat, xal rd Scale Tpociv * . 
dx Étépus Ôù ouubdvruv, rà yoùv ebdoxmueïv mepleote, xai à 
ndéva péupeobar rhv nov, unôè rhv rpoxlpeoiv adrñe, a 


des maux qui pèsent sur nous; mais gouvernés' par leurs propres 
lois, et jouissant tous d’une heureuse indépendance, ils vivraient 
dans leur patrie sans péril et sans crainte, redevables de leur 
borheur à vous et aux autres Athéniens, grâce à mes conseils. 

Pour vous convaincre, Eschine , Que mes paroles sont au-dessous 
Ac mes œuvres, parce que je crains d'irriter l'envie, greffier, lisez 
l'énumération des secours que mes décrets ont procurés à la rép 
blique. 

ÉNUMÉRATION DES SECOURS. 


Voilà, Eschine, voilà ce que doit faire un bon citoyen : si le cuccès 
eût suivi, ciel et terre, je vous en atteste, nous serions mainterant au 
faite de la grandeur, et à juste titre ; mais si le succès nous a man- 
qué, nous avons du moins cet avantage, que notre réputation est in- 
tègre, notre conduite irréorochable , et qu’on impute tont à la for. 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


ëcw, 

yro 

te napoïouv" 

rec ôvres ÉAeUepor 
"opLOt, 


das ÉauTüv, 
nç dela, 


DTA 
£e Xépiv Ov 
Notc Aünvalote, 


äv 
xaÙ TotoüTey. 


dv tüv Bonbeüv 
mplouata au. 
MOZ BOHOEION. 


RoXTnv 
À &yxbèv 
Tata Kai Tà TOLRÜTE, 


pOoupévev péy, 
0eot, 


MTiTus 

lotoic, 

raltos npocñv* 

ov ÔË ds ÉTÉDUS, 
peîv yobv mepieort, 
1déva péupecda 


h 
spoatpeorv adtiic, 


363 


ni de ceux en-dedans, 
ne se serait servi 

des maux présents ; 
mais tous éfant libres 

et régis-par-leurs-lois, 
habiteraient 

les patries d’eux-mêmes, 
avec toute sécurité, 
sûrement, 

dans le bonheur, 

et ayant grâce à vous 

et aux autres Athéniens, 
par moi, 

des biens 

si grands et tels. 

Mais afin-que vous voyiez 
que j’use de discours 
beaucoup moindres que les actions, 
prenant-garde à l'envie, 
dis à moi ces choses, 
et lis l’ayant-prise 
l'énumération des secours 
selon les décrets miens. 


ÉNUMÉRATION DES SECOURS. 


Il faut le citoyen 

honnête et bon 

faire ces choses et les choses telles, 
Eschine 

(lesquelles étant-menées-droit, 

Ô terre et dieux, 

il était-possible à nous 
sans-contredit 
d’être très-grands, 
etleéfre grands justement était-joint; 
mais étant-arrivées autrement, 

le jouir-de-l’estime du-moins reste, 
et le personne ne blâmer 

la ville, 

et le système d'elle, 


RU O IEP: FOY STEANOY AO!OZ 

ch cépre xaxlav, vhv ote tk npdyuuta xpivacæv) * où ph 
A2 ox dnocravrs Tüv cuupepovruv Th mode, pioÜwoaavra 
T'aûrov rois Évavrions, robc Ümèp rüv éx0péiv xœrpoûc, dvel rür 
rio +nç maspièoc, Gepæmeuerv * oÙDÈ roy iv rpéyuara dia 
the mhenx Ürocravre Aéyeuv xat ypdperv, xat uéverv ért voi- 
tuv xpochduevo Bacxaiverv, Ékv GE vie ide v1 AuTon, roùro 
ueuvroôar xat tnpeïv, 3 fouyiav dyeiv dôtxov xat Groukov, 
&s où routç roïhaxw. "Eort yap, Éoriv fouia Guexia xal 
cuppépouca +7 ride, fv où moXdot Tüv molurüv Üpeïic érli 
dysrs. ‘AA où tavrnv obros dyet thv fouylav - modoù ye xal 
êei + a droctés , étav adré don, tic nokrelas ( roAMaxts À 
êoxet), puharre. émmvix” bpeïs ÉoTè meotol vo suveyüic Aéyor- 
roc, À map rie tüxnc tt cuuééénxev Évavtioua, À So n 


tune, qui a décidé ainsi des affaires : oui, voilà ce que doit faire un 
bon citoyen , et non se détacher des intérêts de la patrie, se vendre 
aux ennemis de l'État, pour les servir à son préjudice ; ni déchirer un 
citoyen qui s'est fait une règle de ne rien dire , de ne rien proposer 
qui ne soit digne de la république; ni chercher l’occasion de venger 
la moindre offense personnelle ; ni se retrancher, comme vous faites 
si souvent, dans un loisir coupable et perfide. Il est sans doute, 
Athéniens, ilest un loisir honnête et même utile à la république; tel 
est celui dont plusieurs de vous jouissent avec simplicité ; mais ce 
n’est pas là celui d'Eschine, il s’en faut beaucoup. Éloigné des affaires 
quand il lui plaît, ce qui n’est pas rare, il épie le inoment où vous 
êtes fatigués d’un orateur qui parle sans cesse, et où, par un @- 


price de la fortune, nous éprouvons quelqu'un de ces accidents qu 


DISCOURS SUR LA COURONNE 


SAR xaxiqeuv TV TÜNV, 
TA xplvasav oÜtw Tà rpéyuwa)" 
où uà Aix oùx 

&noctävra 

TOY oULyEpOÔVTUV TY ROXEL, 
probwouvra 8è œürèv 

vote évavrioic, 

Oepaneteuv todc xarpods 

! Éntp rüv éxpñv, 

dvri Tüv Ünèp thic marpiôos* 
oùdè Baoxaiverv èv 

vôv brootévra 

Aéyerv xaù ypéperv 
npéyuata déta The nées, 
xai mposlôevov 

géverv ni ToüTwv, 

éxv CE mc lol 

Avmiogu, 

peuvhoôar Touro 

xal Tnpetv- 

oùdè &yeiv Aouiav 

&Bixov xai Unnvhov, 

dx où route no)ÀdKLS. 
"Eon yép, Éoriv fouyia 
Gtxaia xaÙ cuupépouda Tÿ nôdket 
&v Oueïe ol root 

cüv roMTüv 

&yete &r) ds. 

ANS oùtoe 

oùx &yer Tatrnv Tv Écuxiav 
Get ys xal rooù° 

a roots 

ts rodteias 

&tav 86Eg adr 

(Sowet 8ù roldäxtc), 
guhérre 

énnvira duets éoTè peotol 
roÿ Aéyovros auveyüe, 

At évavt{wa aup6é6nxs 
rap Ths TÜYN 


365 


mais accuser la fortune, 

celle ayant-décidé ainsi les affaires) ; 
non par Jupiter 

se-tenant-loin 

des choses important à la ville, 
et ayant-donnéà-gages lui-même 
aux adversaires, 

servir les occasions 

pour les ennemis, 

au-lieu de celles pour la patrie; 
ni calomnier 

celui ayant-entrepris 

de dire et d'écrire 

des choses dignes de la ville, 

et ayant-décidé 

de rester dans elles, 

mais si quelqu'un en-particulier 
l’a blessé en quelque chose, 

se souvenir de cela 

et Le conserver; 

ni garder un repos 

injuste et perfide, 

comme toi tu fais souvent. 

Car il est, il est un repos 

juste et étant-utile à la ville 

que vous les nombreux 

des citoyens 

gardez simplement. 

Mais celui-ci 

ne garde pas ce repos; 

il s'en faut certes encore de beaucoup ; 
mais se-tenant-Join 

de l'administration 

quand il a-paru-bon à lui 

(etil paraît-bon souvent), 

il observe 

quand vous vous êtes pleins 

de celui parlant continuellement, 
ou que quelque revers est arrive 
de-la-part de la fortune 


366 O HEPY TOY STEŒANOY AOTOE. 
Sbçxodov yépove* moXÀù ÔE. raväpwomive * tr” êxi roûne à 
xp firup éalpvns êx vis fruxlas, Genep Tvebue , dv 
pévn * xal nepuvaoxmxe, xal cuvehoyüx Éhuora xal Adgous, 
auvelper voûrouç capüi xal émveusrl, évnatv Lèv obdeuia qé- 
povrag, où Gyadoë xrijouv obdevds, cuupopav Où vü tuxéva 
Tov rokTüv xal xowhv atoxévnv. 
Kafcor taërne rüc wehérnc, Aîoylvn, xal vi miueheloc, 
- Enep Ex Quyñs Guxalus éyiyveco, xl vù Tic marpidoc ouppé- 
povra rponpnmévn, Tobs xapmobç der xalobç xat yevvalouc xel 
nüctv œpeluouc elvat, cupuaylas mékEmv, népous Xpntätuy, 
éperoplou xaracxeunv, vépuv cupspepovruv Oéceu, vois dno- 
SerxBeïoiv éxOpoïs évavrudpara. Toéruv ykp érävcuv 7v à 
vois dvw ypôvois éEéraoic, xal Édwxev 6 napeAGdv xpôvoc mol- 


n'arrivent que trop dans le cours de la vie ; lorsqu'il a trouvé cette oc 
casion, il sort à linstant de son repos, comme un vent qui s'élève: 
devenu tout -à-coup ministre, il monte à la tribune, et, nous dé- 
ployant sa belle voix , il nous débite, d’un ton ferme et tout d'un 
haleine , de longues tirades de mots , qui, sans produire aucun bien, 
ni procurer aueun avantage , causent la perte des particuliers et la 
honte de la république. 

Cependant, Eschine, si votre attention à perfectionner vos ta- 
lcnts partait d’une intention droite et d’un vrai zèle pour l'État, 
elle aurait dû produire des fruits précieux, utiles à tous; alliances 
avec des républiques, augmentation des revenus, agrandissement 
du commerce, lois salutaires, obstacles aux desseins de nos enne- 
mis. Toutes ces choses étaient en question dans les derniers temps, 


et un homme d'honneur y trouvait mille occasions de signaler 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


4 5 &Xo Sücuodov 
Yévos 

sa dE avbporiva 

rodd* 

Eire éni Tor Ti xopÿ 


pépovras èv oùdeulav 6vmaiv, 
oûëë xriav obBevès &yadoÿ, 
ouppopäv dè 

tp Tv nolMTEV TUOVE 

ae aloyüvnv xoiviv, 


Lai mpogpnuéne 

va cuppépovra Thç murpidoc 
Elvas xadobç xal yevvaleus 
xai pellpouc mäot, 
ovpuayas nékeuv, 

rôpous XenHÉTUN, 
RATAOKEUV ÉUTopÉOU, 
Pécerc vopuv ouppepévrwv, 
évavrupata 

voïç axe x Oetouv ÉxOpoïc. 
"Etéraoc yap 

érävrwy Totwv 

nv &v vois xpôvors vw, 

xai à xp6vos mapeAôv 
Eôuonev énoëelterc 

rodddç 


367 

ou quelque autre chose fâcheuse 

a eu lieu: 

or les revers humains 

sont fréquents; . 

ensuite daus cette occasion 

il apparalt soudainement orateur 

au-sortir du repos, 

comme un souffle ; 

et ayant-exercé sa voix, 

et ayant-rassemblé 

des mots et des discours, 

il débite ceux-ci 

clairement et sans-respirer, 

n’apportant aucune utilité, 

ni l’acquisition d’aucun bien, 

mais un malheur 

à celui des citoyens s’offrant 

et une honte commune. 
Cependant, Eschine, 

il fallait les fruits 

de ce soin 

et de cette application, 

si-toutefois elle naisseit 

d’une âme juste 

et ayant-préféré 

les intérêts de la patrie, 

être beaux et nobles 

et utiles à tous, 

des alliances de villes, 

des revenus de sommes-d’argent, 

l'organisation d’un marché, 

des propositions de lois importantes, 

des obstacles . 

à ceux ayant-été-démontrés ennemis 

Car la recherche 

de toutes ces choses 

était dans les temps d'autrefois, 

et le temps s’étant-écoulé 

a donné des occasions-de-preuves 

nombreuses 


368 O HEPI TOY ETEPANOT AOTOE. 

Ake dnodelbers dvôpt xahû Te xdyadts ” év oc odGauou où ga- 
vien yeyovuc, où mpôirog, où debrepoc, où tpiroc, où TÉTupTos, 
où mépuros , oùx Éxroc, oùy érocroqoüv, oôxouv émi ve ofç xat 
ñ matple nüfdvero. Tle ykp ouuuœyix ooù mpdkevros yéyovs 
+9 no; té OÙ Bordere, À roi sbvoluc À DdEns; tie Où rpe- 
oGelu; clç Gtaxovla, à Îv À mé Évrumorépæ yéyove; Ti süv 
oixeleuv, à rüv ‘EXAnvxüv xat Eeuxiv, of à té vis, émnvwp- 
Gwvar dk cé; noïar vprhpets; note BEN ; nos vewçoixot; tie 
Émioxeuh rep; motov Érrixdv, vi Tüv émévrwv ob Hi él; 
Tiç À Toi ebmôpors, À vois émopors, nokutixh xx xouv Bofdsuz 
xonudruv rapà ooù; oùfeuiæ. AAN, & räv, et und roiru, 


. , > 
edvoié ye xat npoluia. ob; nove; Serie, © navrwv dde 


son zèle; mais vous ne parûtes jamais ni le premier, ni le second, ni 
dans aucun rang, quand il s’agissait de contribuer à l'agrandissement 
de la patrie. Quelle alliance , en effet, quels secours, quels amis, 
quelle gloire avez-vous procurés à la république? Quelle ambassade, 
quel emploi de votre part qui l'ait rendue plus illustre? Quelle affaire 
des Athéniens ou des autres Grecs a réussi entre vos mains? Armes, 
galères , arsenaux , réparation de murs, troupes de cavalerie, lequel 
vous doit-on de ces avantages ? Quelle ressource les pauvres ou les 
riches trouvèrent-ils jamais dans vos libéralités pour l'État? aucune. 
Mais au moins, direz-vous, j'ai montré de l’ardeur et du zèle. Dans 


quel lieu, dans quel temps, Ô le plus pervers des homn'es! Lorsque, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


xal® ve xai Gyaxb" 


Mon oÙdauou YEYOVEOS, 
os, où Gebtepoc, 

tOG, OÙ TÉTHOTOG, 

LTTOG, OÙX ÉXTOS, 
TouTOçoÛv, 

v Y 


ratpis nÜEGvETO. 
1 cvuuayxia 
stÿ môde, 
Euros 3 

Boñôeix, 
TG 
s A 86Ens ; 
npeobeia ; 
movia, dx %v 
€ YÉYOVEV ÉvruNTÉpU ; 
 olxetwv 
"EMnvxv rat Feux@v, 
ÉoTng, 
pôwTar à cé; 
Tovhpess; moïa BEN; 
VELIçOLO! 5 
LOXEUŸ TEL ; 
{rrixv ; 
+ ÉRÉVT OV 

APS ; 
Abera xpnuétewv 
x} La nov 
70b, 

edr6pots, 

&rôpotc; 
fa. 

& räv, 
Èv TobTwv, 
17e xai pobuuic. 
TÔTE ; 

© duxwôtare révrwov, 


369 


à un homme et honnête et bon ; 

dans lesquelles 

tu ne paraîtras nullement ayant-été, 

ni premier, ni second, 

ni troisième, ni quatrième, 

ni cinquième, ni sixième, 

ni d'un-rang-quelconque, 

non du-moins 

dans les choses par lesquelles 

aussi la patrie était-augmentée. 

Car quelle alliance 

est-arrivée à la ville, 

toi Z'ayant-faite ? 

et quel secours, 

ou acquisition 

de bienveillance ou de gloire? 

et quelle députation ? 

quel emploi, par lequel 

la ville est-devenue plus-illustre ? 

quelle des affaires domestiques , 

ou des Grecques et étrangères, 

auxquelles tu fus-préposé, 

a-été-menée-droit par toi ? 

quelles galères? quelles armes? 

quels arsenaux-maritimes ? 

quelle réparation des murs? 

quelle cavalerie? 

en laquelle de toutes choses 

toi es-tu utile ? 

quel secours de sommes-d’argent 

civil et commun 

de-la-part de toi, 

ou à ceux ayant-des-ressources, 

ou à ceux manquant-de-ressources ? 

aucun. : 

Mais, Ô mon ami, 

si aucune de ces choses n’es{ à moi, 

la bienveillance du-moins et le zèle. 

Où? quand? 

toi qui, Ô le-plus-injuste de tous, 
24 


370 O 1HEPI TOY STEANOY AOTO:. 

rate, ob0' Ore Gmavtes, 6oot muwmor Épléyéavro Ent voù Biux- 
roç, ic curnpiuv Eneidocuv, xat Tekeutaiov ‘Aprotovixoc 10 
cuvedeypévoy sic vhv émereulav épyéprov, odÈ +ôte oùte map 
YAdec, oùt” Émédwxus oùdév + oùx émopv * Hü ap; Ës Ye xE- 
xAnpovéunxac pv rüv Diwvos Tob xndeGTod pnpatwv The 
vov À mévre radvcuv, ditéAavrov © elyes Épavov Gwpev mapa 
rüv fyepévev tv cupuopiüv, Ép’ oÙç éAuprive rdv Tpempapyt- 
xûv vduov. A va ph Adyov x Aoyou Éyuv, Toÿ Tapovrx 
ésautov éxxpoûcw, mapahetheo raüra. AN Gte je oùyl Gt év- 
Ceuuv oùx Enéôwxag, &x Toûtuv Ohov + SAÂX quAdTTwv To un- 
Gbv évavtiov yevéodat mapk aoû roûrois OÙ; &rmavrz modrebn. 


*Ev vicu oùv où veavlas xal mnvine Aaurpôc; fvix” &v eimeiv tt 


sans exception , tous ceux qui avaient parlé à la tribune, contribuè- 
rent de leurs biens pour le salut commun ; que dernièrement encore 
Aristonique fit à la république le sacrifice d’un argent qu’il destinait 
à acquitter une dette envers le trésor, vous ne vous montrâtes pas 
alors, vous ne donnâtes rien. Peut-être étiez-vous dans l’indigence. 
Dans l’indigence! vous qui aviez hérité de plus de cinq talents de Phi- 
lon, votre beau-père, et qui aviez reçu, pour votre part » deux talents 
que vous donnaient les chefs de chaque classe, en récompense de 
l'atteinte portée par vous à la loi des triérarques ! Mais j'omets ces dé- 
tails, afin de ne pas n\'écarter de mon sujet, en passant ainsi d'un pro- 
pos à un autre: toujours est-il clair que ce n’est point par indigenc 
aue vous ne fournîites pas aux contributions, mais dans la crainte 
d'agir en rien contre les intérêts de ceux qui vous paient. Quand 
donc montrez-vous de la hardiesse ? quand brillez-vous le plus? c'est 
quand il faut parler contre vos citoyens : alors vous mettez en œu- 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 371 


ravte:, 

Éyéavro nwmote 
3Apatos, 

av elç currnplav, 
rratov ’ApioTOvix ag 
Lo ouvEt}EyULÉVOV 
æimLIQv, 


» 
<ngovépnras LÈv 
BAT 

Toÿ xNÔEGTOÙ 
VA RÉVTE TaEVTEv, 
Épavov dtréhavtov, 
tapà Tüv AYELOVEV 
popiov, 


tüv vépLov 
L46v. 


Lu ÉxxpoÜ Tu 


2p6vr0s, 

D] 

, 

Po tadra. 

Aov x ToËTwv 
irédwxas, 
Evôerxv- 
\ETéoy 

1 yevéo bar 

Ù 

voûtots os 

3 tavta. 
roùv 

2%, 

%2 AauTp6s ; 
r Box slmatv ti 


pas-même lorsque tous, 
tous-ceux-qui parlèrent jamais 

à la tribune, 

ont donné pour le salut, 

et dernièrement Aristonique 
l'argent ayant-été-rassemblé 

pour la jouissance-des-droits-civils, 
pas-même alors 

tu ne f’avanças 

et ne donnas rien ; 

ne manquant pas ; 

car comment P 

doi qui certes as hérité 

des richesses 

de Philon ton beau-père 

plus nombreuses que cinq talents, 
et avais une collecte de-deux-talents, 
don de-la-part des chefs | 
des classes, 

pour les choses dans lesquelles 

tu as altéré la loi 
concernant-l'armement-des-galères. 
Mais pour-que je n’écarte pas 
moi-même 

du sujet présent, 

disant un discours 

d’après un discours, 

je laisserai-de-côté ces choses. 

Mais il est évident d’après ces choses 
que tu n’as pas donné 

non par manque; 

mais prenant-garde 

au rien n’avoir-été 

de-la-part-de toi 

contraire à ceux pour lesquels 

tn administres toutes choses. 

Dans quelles occasions donc 

toi es-{u hardi, 

et quand brillant ? 

quand il faut dire quelque chcse 


372 O LIFPI TOY ETEANOF AOFOI. 
watk roûrev Got, £v rouroic lapxpopuvéretoc , LvAuovouTe.. 
vos, Urox pire dpioroc, Tpayèc Gecxpivrc. 

Era <üv xpéreper yeycvmuéver évèpüiv éyaôüiv péuvnon. 
Kai xaic rousiç. OÙ pévrot Sleanbv écruv, & dvêpec ’AOnvain 
mpèç vobç verekeurnxétuc sûüvouuv Üxépyoucav xpolaGovta xap 
bpüsv, xpèc éxelvouc Éfetateiv xal mapaGa}erv êuEé, tv Küvra 
ueb” Guüv. Tic yèp oùx olde rüiv révouv Br <oic pèv Ver #5 
oiv Ürecci tic À Rheluv À Adtrev odvoc, Tobc OË Tebveñiras 
oùBÈ ra Ex par oùBelc re part; Oürox oùv Épévrev tj quo, 
rpôc vob xpo Éuauroë vüv ya xpivopat xal Desapéiquar ; enda- 
pic oùrs yhp Étxeto oùr” Toov, Aicyivn, SAÂX pos oé, xal 
ŒAdov et riva Pouker, tüiv Tadté co rponpnuévev xal Lovrur. 


Kéxuivo oxône * nôtepov xaXtov xat Œuervov +5 ren, O0 


vre une voix éclatante, une excellente mémoire, tons les talents 
d’un merveilleux histrion , et l'accent tragique de Théocrine. 

Vous rappelez le souvenir des grands hunimes qui ont vécu avant 
nous , et vous faites bien. Doit-on cependant, Athéniens, abuser de la 
vénération que vous inspirent ces illustres morts, pour me compa- 
rer avec eux, moi qui vis au milieu de vous? Qui ne sait, en effet, 
que tant que nous vivons, nous sommes plus ou moins en hutte à 
l'envie, et que la haine elle-même cesse de nous poursuivre après là 
mort? Puisque tel est le cœur humain, est-ce à ceux qui vécurent 
avant moi que je dois être comparé? non, Eschine, il y aurait de 
l'injustice; mais c’est à vous, on à celui que vous voudrez de ceux 
qui suivent votre exemple, et qui vivent encore. Considérez, outre 
cela, s'il est plus beau et plus utile pour la république d’oublier et 


! DISCOURS SUR LA COURONNE. 


XATÈE- TOUTE, 

Ev toûrotç 

AauTpopWVÉTATOG, 

HVALOVERTETOGS 

Ünoxpirès duotos, 

Oeoxplyne tpayixs 106. 
Elrx pépynou 

cs évôpov &yabüv 

YEYEmÉvEY rpôrepov. 

Kai roustg xaÂGe. 

Oùx Éort pévros dixatov, 

à &vôpes A Onvator, 

npolaGéven mapà LE . 

ebvorav Ünépyouoav 

mode Todc Tereleutnxétes, 

étetétsiv 

xai mapaGéA dev 

npôs énelvous 

êpé, rdv tüvra uera Uuüv. 

Téc yap Tüv näévrwv oùx oidev 

ên ris pv phôvos 

à nelov à étrwv 

Üreorr nâot toi Loiv, 

oùbels GE vév éxbpüv 

oùêk puoet Ete Tobs teôvetas; 

Tobruv oùv éyévrwv oûru 

1ÿ qÜou, 

y xpivopos 

xa Gewppos vüv 

npèc toc med Épauroÿs 

obBauui - oÙre yap Gixaov 

oùte aov, Aloyivn, 

&Xù mpôs dé, 

xai el BoÜles tivè Nov 

Tv RponpnpLÉvE. 

va aÿré aot 

xai Tovruwv. 

Exôner xai éxeïvo- 

norepov xéÀ\ Ov 

xai Aueivoy T3 ré 


378 
contre ceux-ci, 


. dans celles-ci éu es 


ayant-une-voix-très-éclatante, 
ayant-une-très-bonne-mémoire, 
comédien excellent, 
Théocrine tragique. 

Ensuite tu as-fait-tmention 
des hommes honnêtes 
ayant-existé précédemment. 
“Et tu fais bien. 
Il n’est cependant pas juste, 
Ô hommes Athéniens, 
lui ayant-pris-d'avance près de vous 
la bienveillance existant 
envers ceux étant-morts, 
examiner 
et mettre-en-parallèle 
vis-è-vis ceuxà 
moi, celui vivant avec vous 
Car qui de tous ne sait 
que quelque haine 
ou plus-grande ou moindre 
subsiste contre tous ceux vivant, 
mais qu'aucun des ennemis 
ne bait encore ceux étant-morts ? 
Ces choses donc se trouvant ainsi 
par la nature, 
moi je serais jugé 
et serais examiné maintenant 
vis-à-vis ceux avant moi-même? 
nullement ; car cela n’est ni juste 
ni égal, Eschine, 
mais vis-à-vis de toi, 


et si tu veux quelque autre 


de ceux ayant-préféré 

les mêmes choses que toi 
et de ceux vivant ‘ 
Considère aussi cela : 

s’il serait plus-beau | 
et meilleur pour la ville 


974 O HIEPI TOY ETEDANOT AOTOZ. 

sc tüv mpotépuv ebepyeclac, obus brepueyébets, oùpuevoüv el- 
mor mu dv HAlxac, Tac ênt Tov mapôvra Blov yryvomévac, skç 
Syaprotiav xai mpornhaxtepèv dyerv, À müciv, Écoe vi quer” eb- 
volaç rpétrouct, Th map Tobtuv Turc xat piuvpurias pur 
reivar ; Ka pv, el xal vob’ dpu et qe sireïv, À iv êu so- 
Auvela xal mpoalpecig, dv viç 6506 oxomÿ, taiç Tv vôrt 
éraivouuéviov &vôpüv époix, xai Tara Bouhouévn pavfoetat* 
À Ô of, tai Tüv To Touorouc rôre quxopavroüvrwv. Aïkor 
vip tt xat xar” Exsivous Aodv œuvez robe Jpdvous , nŸ Gtéausor 
uès robe Ovras tôve, vos D mpôrepov yesyevnuévouc érrvour, 
Pécxuvov noïqua xal tard mouobvres oof. Etre Xéyeus 6x 
oüdèv Éoudç Elu ÉxEivors ro! ob ©’ &uoros, Aîcyvn; 6 d' aûrk- 


pos & adç; MAdoç DE vis Tv vÜv Éntépuv; dy ulv hp oùjérr 


de mépriser les services présents, parce que cenx de nos ancêtres 
sont au-dessus de tout éloge , ou d'accorder son estime et sa bien 
veillance à quiconque sert encore la patrie avec zèle. Mais enfin, qu'il 
me soit permis de le dire, si l’on examine de bonne foi ma conduite 
politique, on reconnaitra que j'ai eu les mêmes principes, que 
j'ai suivi la mème route que ces grands hommes , et que von, 
Eschine, vous imitez leurs calomniateurs : car, dès ce temps-là , on 
ne manquait pas d'envieux , qui, par une basse jalousie, par t: 
vrocédé tel que le vôtre, exaltaient les morts pour décrier les vivants 
Vous dites que je suis loin d’égaler les héros d'Athènes, et vous, 
Eschine, les égalez-vous? votre frère, ou quelqu'un de nos uraleurs 


les égale-t-il? aucun, se*on moi. Mais de grâce , excellent üuure, 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 


Gta Tac sbepyeoiac 

TOY RPOTÉPOY , 

oùgus Ünepueyélec, 

ris oÙLevoUv &v siroc 

Hiva, 

dyerv Tac YLyvouÉVAG 

êni rôv Biov tapôvra 

el ayaprotiav 

Xai ApOTNAGXIOULÔV, 

À peteïvar näotv, 

ôvot npürrouai ti 

meta ebvoiac, 

Tic Tuuñe al puavôpurias 
rapà TOÜTUV; 

Kai pv, et pa Get | 

UË elneïv xx toÿro, 

À pèy ur rokreix 

xai noomipeaic, 

&v vie cxonh dpOGe, 
œavñoetar ôpolx Taic 

Tév dvôpéiy ÉruLvOULÉVEY TÔTE, 
Xai BouAomévn tà aûTä 

À SE of, 

Tale TV GUXOAYTOUVTWV TÔTE 
TOUS TOLOUTOUS. 

Aflov yäp ôTr 

xai xaTù ÉxEivVOUS TOUS YPOVOUS 
tLvÉS ou, 

ot Gtécupov mèv robs dvras tôTe, 
xai mvouy 

vob YEYEVnUÉVOUS TpÉTEpOY, 
æotobvtes npäyua Bicxavov 
aai td aûté ook. 

Eîra Aéyerc ds y ep 
ôpotos oùdèv éxeivors! 

où Ôë Gpoos, Aicyivn; 

6 dE àôe)pds à 06; 

ris Où Mos 

Tv fnTOpoy VV; 

dy pév yap pri obDÉvE, 


à-cause des bienfaits 

des plus-anciens, 

étant plus-que-grands, 
quelqu’un ne dirait certes-pas 
combien-grands, 

de mener ceux ayant-lieu 
pendant la vie présente 

à l’ingratitude 

et l’outrage, 

ou étre-une-part à tous, 
tous-ceux-qui font quelque chose 
avec bonne-intention . 

de l’honneur et amitié 
de-la-part de ceux-ci ? 

Et certes, si donc il faut 

moi dire aussi cela, 

la mienne politique 

et mon système, 

si quelqu’un examine bien, 
paraitra semblable à ceux 

des hommes étant-loués alors, 

et voulant les mêmes choses; 
mais la tienne, 

à celles de ceux calomniant alors 
les Aommes tels. | 

Car il est évident que. 

aussi pendant ces temps-là 
quelques-uns étaient, 

qui dénigraient ceux éfant alors, 
et louaient 

ceux ayant-té précédemment, 
faisant une chose envieuse 

et la même que toi. 

Ensuite tu dis que moi je ne suis 
semblable en rien à ceux-là! 
inais toi es-{u semblable, Eschine ? 
et le frère le tien? 

et quelque autre 

des orateurs de maintenant ? 

car moi je dis aucun. 


376 © HEPI TOY ZTEDANOT AOOES. 

gr. AXXE zpèç voix Tüvoac, @ jonoté, va unêtv &e 
Elxw, vov Qovra étaler, xat soc xa0” abrov, Gçnep sde 
révrz, Tobs RomTa, TOd fopoue, Toù dyuviorés. ‘O Drlap- 
pv où, der D'axüxou tob Kapuortiou xx rivwv Étépuv rpôte- 
por yeremuéven d6Artiv dofevéorepos Àv, docepdvuros êx 
ris 'Ohuurias émet GAÂ Ent Tv elceAdvtuv rpèc air 
dpwta Éudyeco, éctepavoUro , xat vuxüiv Gvnyopeuero. Kaï où 
Rod où VÜv dom pe Éfropas, pc caurov, mpùç Évriva fouke 
tüv rave - o00evt ÉElocanar  Dv, être pév Th node vù BE) 
note Éésôa mapñv, épaule Tic eiç Thv warpida sûvoias ëv 
rod not xEtUÉvRS, po Tà xodriotz Aéyuv éoutvéunv, xal 
vois duoïc dmaiauaor, xai vouoiç, xat npecbeiaic, éravra Ôun- 


xziro + Ouüv OÙ oddets Av oCauob , mAhv ei ToUToIç émpadoat 


pour ne rien dire de plus, comparez les vivants avec les vi- 
vants, et ceux qui ont le même genre de talent entre eux, comme 
un fait pour les poëtes, les musiciens , les athlètes , et tous les au- 
tres. Philammou n'est pas sorti ss couronne des jeux olympiques, 
parce qu'il était moins fort que Glaucus et d’autres.athlètes célèbres 
qui l'ont précédé; mais ii a été proclamé vainqueur et couronné, parce 
qu'il a montré plus de vigueur et d’adresse que tous ceux qui sont en 

trés en lice avec lui. De mème, vous, Eschine, comparez-moi à des 
vrateurs de nos jours, à vous, par exemple, à tel autre que vous vou- 
das je ne cède à aucun. Tant que la république pouvait prendre le 
parti le plus avantageux, et que tous les citoyens pouvaient disputer 
de zèle pour la patrie, on m'a vu donner les avis les plus utiles; tout 
se faisait par mes décrets, par mes lois, par mes ambassades ; nul de 
vous ne se montrait en aucune occasion, à moins qu’il ue fallût nuire à 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 377 


AMG, © yonoté, 

fu ro unôtv &Uo, 
Etérae rdv Küvra 

mpèc rod Küvrac, 

xat robç Kat abTOv, 

… Genep névrs Tù GA, 

ToÙç TomTéç, TO XOPOUG, 
ToÙc AYOOTÉ. 

‘0 Dodo 197 

oùx &rcfer x this OAuunias 


» 
Etu iv Gobevéorepos 
Paüxou toù Kapuotiou 
XaÉ rivwov étépuv &Bnrév 
YEYEVNAUÉVUY RpÔTEpOY 
&Xà éotepavouto, 
xa avnyopedeto mxüv, 
te uéyero äprota 


tv elce}bôvTwv rpès aüTôv. 


Kai où épa e 

npèc Éhcopas vüv, 

REÙc Caurév, 

mpèc bvriva Bobker 

Tév &révTwv * 
dEloræuor obdevi 

dv, Ots pÈv mapñv 
Béoôas Tù PErioTa 

Th nôdket, 

cs ebvolas els cv matpiôa 
xempévns mäouv Év xoivG 
ipapiMov, 

yo dparvépnv 

déyuv rà xpétiota, 

xai &navra Gyxetro 
vois pois Ymplopact, 
xaù vépoic, xai npeobelats 
oùôsic à bpüv É 
7° oùdapou, 

my el Géot 

ÉANEEROQL TE TOUTOLS. 


Mais, Ô vertueux, 

afin-que je ne dise rien autre, 
examine celui vivant 

vis-à-vis de ceux vivant, 

et ceux en-rapport-avec lui-mêrse, 
conime toutes les autres choses, 

les poëtes, les chœurs, 

les athlètes. 

Philammon 

ne sortait pas d’Olympie 
non-couronné , 

par-ce-qu’il était plus-faible 

que Gläucus celui de-Caryste 

et quelques autres athlètes 
ayant-existé précédemment ; 

mais il était couronné, 

et était proclamé vainquant, 
par-ce-qu’il combattait le-mieux 

de ceux étant-entrés-en-lice contre lui. 
Aussi toi vois moi ® 
vis-à-vis des orateurs de maintenant, 
vis-à-vis de toi-même, 

vis-à-vis celui que tu veux 

de tous; 

je ne recule devant aucun; 
desquels, quand il se présentait 

de choisir les choses les meilleures 
pour la ville, 

la bienveillance envers la patrie 
étant-posée à tous en commun 
comme étant-sujet-de-rivalité, 
moi-je paraissais 

disant les meilleures choses, 

et toutes étaient-dirigées 

par les miens décrets, 

et lois, et ambassades ; 

mais aucun de vous 

n'était nulle-part, 

excepté s’il fallait 


- nuire en quelque chose à ceux-ci. 


378 O IIEPI TOY STEDANOY AOTOS. 

er déor. "Ene0h d6, à péror dpele, ouvéôn, xal oùx Ete up- 
Goblwv , SAÂX Tüv vois Émiratropévots ÉrnpetoUvTwv, xai Ta 
ar rtf ratpiôos miobapvetv Écoluev, xal rüv xoAaxeberv Été 
pou Bouhouévev éféracu Av, nvixaüte où xal roûtuv b a- 
sros dv taber, xal péyac, xel haprpde irrorpôpos” Eyù à 
dobevis, éuoloy®, &XN ebvouc &Xdov üuéiv rourotaf. 

Abo 3, & dvôpec ‘Aünvaïor, raüre rdv pÜoer pétptov roirny 
Egerv dei (oÙtw yép pros mepl énautoÿ Aéyovr: dveripovre- 
rov eineiv)- êv plv vue éEouclauc, Thv vob yevvaiou xxÙ sv 
Toù mpwrelou 19 moe mpouipeciv dtapuharrev* êv ruvrl à 
xatp@ xal mpaber, vhv eüvotav. ‘Foûrou yäp À pois xupia' 
roù 88 Güvacta: xat loyberv, Étepa. T'aurnv roivuv map? Euoi 
pemevrxviav ebpfoere mA. “Opäre dé. OÙx ÉEarrouueve, 


oùx ’Apspixruovixks lens émayévrwuv pot, ox dnetAoüvzu, 


citoyens. Mais après les événements , ah ! que les dieux nous en eus- 
sent préservés! quand on ne recherchait plus de fidèles conseillers, 
mais des esclaves dociles, prêts à se vendre aux ennemis de l'État, 
disposés à flatter les tyrans, vous étiez alors en crédit vous et vos 
pareils, vous paraissiez en public avec tout le faste de la grandeur ct 
de l’opulence; vous nourrissiez de superbes coursiers; pour moi, 
j'étais faible , je l’avone, mais plus que vous je désirais le hien de 
ma patrie. 

Au reste, un citoyen vertueux , et c’est le titre que je puisse le 
mieux me donner sans exciter l'envie, doit posséder surtout 
deux qualités ; il doit, dans l'exercice de ses fonctions, maintenir 
l'honneur et la prééminence de la république , et se montrer zéle 
dans tonte action et dans toute circonstance. Ces qualités sont au 
pouvoir de l’homme ; les forces et les succès ne dépendent pas de 
lui. Non, Athéniens, mon zèle pour vous ne m'abandonna jamais ; il 
ne se démentit, ni lorsqu'on demandait ma tête, ni lorsqu'on me 
citait au tribunal des amphictyons, ni lorsqu'on vouiait u’ébranler 


DISCOURS SUR LA COURONNE. 379 


Érerën dt Mais après-que 

& pes pirore des choses qui ne devaient jamais 
cuvéôn, furent arrivées, 

ai éEévuotc oùxÉTL Fv et que la recherche n’était plus 
ouuBoüdwv, de conseillers, 

SX Tiôv Ünperobvrwv mais de ceux s’acquittant 

vos ÉnitTarromévoic, des choses étant-enjointes, 

xai tüv étoipuov pro bapreïv et de ceux prêts à recevoir-salaire 
xarà The nautplôoc, contre la patrie, 

xai tüv Boulouévov et de ceux voulant 

xokaxeüerv Étépouc, tnvixaüta où flatter d’auties, alors toi 

xoi Exaotos Toutoy et chacun de ceux-ci 

êv téfer, xai uéyac, fut dans uu rang, et grand, 

xai Aaurpôc Irmotpépos et brillant nourrisseur-de-chevaux ; 
Éyd Ô &ofevñs, époïoyS, et moi faible, j'en conviens, 

&XX& ebvoue Toutoral mais bienveillant pour ceux-ci 
uälov buüv. plus que vous. 

Act 86, © &vèpec 'AGnvaïot, Or il faut, 6 hommes Atliéniens, 
tèv nokimv étprov qÜoet le citoyen médiocre par nature 
(etretv yàp o6rwe (car dire ainsi 
äverplovérarov est très-peu-excitant-l’envie 
pol Aéyovr: mepi éuxuroü) contre moi parlant sur moi-même) 
Ee:v taÿra 66o° avoir ces deux choses : 
êv pv tag éouoiaus, dans les charges, 

&tapulétenv Tv npouipearv conserver le parti 

to yevvaiou du noble 

xa Tv ToÙ mpurelou et celui de la prééminence 

ta ré)e" pour la ville; 

dv avr! 8è rap xat npéfe, mais dans toute occasion et action, 
Tv ebvotav. la bicnvcillance. 

H yäp pÜots xupia roürou- Car le naturel es£ maître de cela, 
Erepa è mais d’autres choses son maitresse 
toù Gveohar ai ioyerv. du pouvoir et avoir-de-la-force, 

_ Ebphoers tolvuv.érlüc Or vous trouverez facilement 
radenv euevmnviav tapà éuof. celle-là étant-restée chez moi 
‘Opäre 8é. Or voyez. 

Or. étauroüpevoc, N'étant pas réclamé, 
oùx ÉrayévTwv pnot eux n’intentant pas à moi 
dlxas Aupextuonxé, des procès amphictyoniques, 


eùx dredobyrwv, ne menaçant pas, 


380 O HIEPI TOY STEDANOY AOTOZ. 


oùx érayyeX\ouÉvEv, où tobç xaraparouc robrouc , éenep Ompia, 
pol mpoéallévruv, oùdauüis Eyi mpodéôwxx vhv elc bic 
aüvorav. To yap &E dpyñic eb0c vhv dpOhv wat Gixaiav Édbv tax 
mokrelas efAdunv, rèç ruudç, tic uvaotelas, ras ebGoElas tas 
r%c marolèos Oeparetev, Taûtac adbev, perà coûcuv elvar 
Oùx nt pèv voi Étépuv süruyruact pauBpoc yo xak yeynôex 
xarx Thv Gyopèv mepiépyomat, rhv debtèv mporeivwv xul ebay- 
yekkdmevos robots où dv Éxetas émayyeheiv olœuat * vüv Ôd 
re née dyaläiv reppixbe éxobw , xal cTévwv , xal xéTTuv 
ete Thv yav, Gemep of Oucobeis obrou, ot rhiv mèv row tard 
pousiv, dçmep oùy abrobs Giaobpovrec, Frav +oüro moubioiv, Eu 
ôÀ Blémovot, xal êv oùç, drupnodvcwv tv “EXAvev , eûtuyn- 
cev Étepos, vaÿr” marvobor, xat ému Tov Étavra ypôvov Dta- 
pevet, ao deiv rnpeiv. 

M dr’, © névreç Oeol, pnôeis raÿ0’ üpüv émvesosue * 


par des menaces ou par des promesses , ni lorsqu’on déchainait con. 
tre moi ces furieux , comme autant de bêtes féroces. Dès le com- 
mencement de mon ministère, je suivis La route la plus droite, je 
me fis une loi de ménager les honneurs, la gloire, la puissance de 
ma patrie , et de me livrer tout entier à ses intérêts. Lorsque nos en- 
nemis prospèrent , on ne me voit point, d’un air de triomphe et de 
satisfaction, me promener dans la place publique, présenter la main $ 
et faire part des bonnes nouvelles à des gens qui les manderonten 
Macédoine : on ne me voit point, lorsque j'apprends nos succès, 
trembler, soupirer, baisser les yeux vers la terre, à l'exemple de ces 
hommes impies qui décrient la république, comme si, par là , ils 
ne décriaient pas eux-mêmes. Toujours l’œil au dehors , s’ils voient 
qu’un autre a profité de nos malheurs , ils vantent sa prospérité, et 
prétendent qu’on doit ne rien négliger pour éterniser ses succès. 
Rejetez leurs vœux impies, dieux puissants! mais plutôt, s’il est 


DISCOURS SUR. LA COURONNE. 381 


oùx. Evuov, 

oÿ: 6vTUV [LOL 

ta Toue TOÙG XATHPÉTOUS, 
üçrep Onpia, 

êrà mpoëéèwxe obBapuic 
vAv ebvorav slc tua. 
Etiôpnv yèp eù6è 

rù & apyñs 

Th 60dv dpOhv Lai Gixmiov 
This modirelag, . 
Bepareterv tac TGS, 

ràç Ouvactelus, Tac ebboËla 
Tèç The marpidos, 


aÜEeuv Tabtas, Elvat LET& TOUTE, 


"Eyù pv où meptépyopuar 

var vhv éyopäv 

parpèg rai yermn0de 

ni voie sdTuyñuaatv Étépev, 

mpotelvev Thv Getiév, 

xal ebayyetémevos 

Tobtrotg où &v owpar 

anayyEhEv Éxetoe 

&xobw GÈ 

tüv &yaléiv Tic té, 

TEPPIXLIG, Al ATÉVOV, 

xat xémtuv elc TÈv yüv, 

snep aûror où Gucoebeïs, 

of pèv Gtaobpouat Thv ThAv, 

diçnep où das Üpovtes aÜToUs, 

&tav nociot Toro, 

Bérouctr 8è Eu, 

xat énavoÿot taÿra Êv olc, 

cov ‘EXivov atuynoévrev, 

Exepoc ‘°* ebrÜynoe, 

xal quoi Getv Tnpeïv 

Enuws Graver 

& ravta Tèv YpOvOv. 
MnèsiaSfra On, 

à mévrec Geo, 

pr émve ous Tadra * 


ne dénonçant pas, 

ne lançant pas contre moi 
ceux-ci les exécrables, 

comme des bêtes-féroees, 

je n’ai abandonné jamais 

la bienveillance envers vous. 
Car j'ai choisi aussitôt 

dès le principe 

la route droite et juste 

de l’administration , 

servir l’honneur, 

la puissance, la gloire 

celle de la patrie, 

augmenter elles, être avec elles. 
Moi je ne me promène pas 
dans la place-publique - 
rayonnant et me réjouissant 
sur les succès d'autres, 
étendant la droite, 

et annonçant-de-bonnes-nouvelles 
à ceux que je pourrais-croire 
devoir-annoncer là-bas; 

et n’entends pas 

les succès de la ville, 
tremblant, et gémissant, 

et baissant-l'œil vers la terre, 
comme ces impies, 

qui dénigrent la ville, 

comme ne dénigrant pas enx-mêmes, 
quand ils font cela, 

mais regardent au-dehors 
et louent ces choses dans lesquelles, 
les Grecs ayant-étémalheureux, 
un autre a-été-heureux, 

et disent falloir observer 
afin-qu’elles persistent . 


| pendant tout'le temps. 


Que personne donc de vous, 
6 tous dieux, 


- n’acquiesce à ces choses; 


882 O 3EPI TOY XTEHANOY AOTOZ 


SX péà.ota pv xai roûrois BeAtiw tivk voüv xœl ppévas àv- 
Oefnce * el S” dp” Épouaiv oÛtux dvidtuc, toûtouc Lèv abrok 
x20” éuurobe éEwAer xal mpowkex dv yn xat OahëTrn roum- 
durs * fiv Où rois houxoïc Tv Taglornv dmahAayhv véiv èrnp- 
TnuEvbv péÉwv dore xat cwrnplav dopaañ. 


pesable, inspirez-leur un meilleur esprit et des sentiments meilleurs; 
ou, s'ils sont incorrigibles , exterminez-les isolément sur terre et sur 
mer, frappez-les d'une mort prématurée. Pour nous , qui leur survi- 
vrons, délivrez-nous au plus tôt des périls qui nous menacent, 
accordez-nous le salut et la sécurité. 


DISCOURS SUR LA COURONNE, 383 


SX éXOTE HÈV 
dvOelnte xai roütots 
teva vobv Petit . 


xal opÉvac" Ü 


ei dE apa Éxovoiv oûtwe 
dates, 

mouñooute pLÈv toUtous adToÙs 
xarà ÉauTobs 

étwetç x npowets 

v y xai Oakdren 

dore Gë Autv Toïç Aouroïc 
Tv énaloeyhv rayiormv 
tüv 966 
Émrotnpévuv, 

vai curnpiav àopañ. 


mais surtout 
puissiez-vous-mettre aussi en ceux-ci 
quelque intention meilleure 

et un esprit meilleur ; 

mais si certes ils se trouvent ainsi 
incurablement, 

puissiez-vous faire ceux-ci mêmes 
un àäun 

perdus et perdus-avant-le-temps 
sur terre et mer; 

mais donnez à nous ceux restant 
la délivrance la-plus-prompte 

des craintes 

étant-suspendues sur nous 

et un salnt sûr. 








NOTES 


DU DISCOURS SUR LA COURONNE. 


—— 


1. Voici les termes du serment, conservés par Démosthène lui 
même, dans son discours contre Timocrate : Kai äxpodoopar Toù 
xarnyopoupévuu xal coÙ éxoloyouuévou éprolwc aupoiv. 

2. Eschine devait payer mille drachmes , sl n’obtenait pas la cin- 
quième partie des suffrages. 

3. On peut remarquer que, chez les Grecs , la plupart des expres- 
sions qui s’appliquent à un procès sont des métaphores empruntées 
à une lutte, à un combat. Ainsi : 6 pebyov, celui qui fuit, l'accusé; 
6 Guxev, celui qui poursuit, l’accusateur. 

4. On appelait wpo6obleuua le décret préliminaire du sénat ; il de- 
vait être soumis ensuite à la sanction du peuple. 

5. Littéralement convoi, escorte ; aux fêtes de Bacchus, on prome- 
nait sur des tombereaux des hommes ivres qui échangeaient avec les 
passants les plus grossières injures. 

6. La langue grecque et la langue latine offrent une foule de cons- 
tructions semblables , où le participe remplace l’infinitif. 

7. Démosthène, dans le choix de ses expressions , fait souvent 
allusion, comme en cet endroit, à la profession d’acteur, qu’Eschine 
avait longtemps exercée. 

8. l'oépey, et quelquefois einetv, proposer un décret; ypépacôou , 
accuser. 

9. Si Ctésiphon était condamné à }’ » il devenait débiteur du 
trésor ; or le débiteur, jusqu’à ce qu’il eût payé sa dette, était étios, 
c’est-à-dire, privé de tous droits civils. 

10. Ami d’Eschine, aui avait conseillé au peuple la paix avec 
Philippe. 

11. Les Athéniens, alliés des Phocidiens, ne voulurent pas leur 
porter secours, à cause de l’état de la Grèce. 

12. Les Messéniens , les Arcadiens et les Argiens, qui s'étaient 
coalisés. 

13. 11 s’agit ici des oligarchies établies dans les villes grecques par 
Lacédémone ; la victoire des Thébains à Leuctres les renversa. 

14. Pléonasmes fréquents en grec, et qui peuvent rarement se 
traduire avee une entière exactitude. 

Déu. 25 


386 NOTES. 


15. Un des plus illustres acteurs tragiques de ce temps, fort es 
timé de Philippe. ; 

16 Deux démagogues amis d’Eschine et partisans de Philippe. 

17. Éphésien qui, ayant reçu de l’argent de Crésus pour lever une 
armée, passa du côté de Cyrus. Son nom fut employé proverbiak- 
ment dans toute la Grèce pour désigner un érompeur , un homme 
capable des plus noires perfidies. 

18. 11 faut sous-entendre 686v, par le chemin le plus court. 

19. Places situées sur la côte de Thrace ; elles appartenaient au roi 
Cersobleptès, allié d’Athènes. Les Athémens avaient des garnisons 
dans deux de ces places. 

20. On appelait &pyrréxrov celui qui entreprenait de maintenir en 
bon état les bâtiments du théâtre ; il recevait de l'argent des spectæ 
teurs. 

21. Chaque tribu avait à son tour la présidence, que l’on appelait 
spvraveia , prytanie, pendant trente-six jours. 

22. Dans les assemblées du peuple , on votait en levant les mains. 

23. Mñ remplace &x ou &x après les verbes ou les subetantifs dé- 
rivés de verbes qui expriment une crainte, une appréhension, une 
défense. 

24. Locution particulière aux langues grecque et latine : &yav 
fiovxiav, ducere otium , prolonger le repos, rester en repos. 

25. Les généraux et les prytanes avaient seuls le droit de convo- 
quer des assemblées extraordinaires. 

26. Mot à mot, se réjouir. Eruyeïte, soyez heureux, adieu. 
"Eféwole , soyez forts, adieu. 

27. Après la prise de Thèbes, Alexandre demanda aux Athéniens 
l’extradition de Démosthène. 

28. Les Thessaliens étaient méprisés des autres Grecs pour leu: 
intempérance et leur brutalité. ‘ 

29. Allusion à la prise de Phères, à celle de Pandosie, d’Élatee, et 

30. L'orateur veut parler de ses ambassades dans le Péloponès 
et à Ambracie. 

31. Les liaisons des Grecs avec les étrangers étant contractées sur 
tout pendant leurs voyages, avec les familles dont ils recevaien 
Phospitalité, Eevéa indique très-souvent des rapports d'amitié entre 
un Grec et un étranger , sans que des liens d’hospitalité aient jamais 
existé entre ceux qui sont l’un pour l’autre des hôtes , Eévor. 

32. Les intendants des spectacles, au nombre de dix, adminis- 


NOTES. É . ‘887 


traient les fonds affectés à la célébration des fêtes et de toutes les 
cérémonies publiques. 

33. Les xAfrcopes étaient des témoins du attestaient que ais as 

ion avait réellement été faite. : 

34. Amphipolis, Pydna, Potidée. 

35. Autant que je dirai, rien de plus, seulement cela. 

- 86. Qc est ici explétif. 

37. Philippe avait perdu un œil au siége de Méthone. 1] avait été 
blessé à l'épaule dans son expédition contre les Illyriens, et à la main 
dans un combat contre les Triballes. 

38. Général athénien qui combattit contre Philippe dans la Cher- 
sonèse. 

39. Philippe fit trois tentatives sur l'Eubée. Dans sa dernière expe- 
dition , qui eut lieu la première année de la 109° Olympiade , il 
rasa Porthmos , imposa trois tyrans à Érétrie, et plusieurs tyrans à 
Orée. 

40. L'année même où Philippe fit sa dernière expédition en Eubée, 
il avait essayé de prendre Mégare, qui lui ouvrait le Péloponèse. 

41. Les Mysiens étaient pillés par leurs voisins en l’absence du 
roi Télèphe; de là, on appelait proverbialement proie des Mysiens 
:_ toute possession exposée aux déprédations du premier venu, 

42. Dans la langue grecque, les substantifs collectifs sont quelque- 
fois suivis d’un verbeau pluriel: on trouve en latin de plus nombreux 
exemples de cet accord. 

43. Lemnos appartenait aux Athéniens. 

44. Les Sélymbriens, d’abord alliés des Athéniens, étaient alors 
sujets de Byzance. 

45. Cette députation avait eu lieu la deuxième année de 109° 
Olympiade. Démosthène en faisait partie. 

46. L'expédition faite pour chasser les tyrans de l’Eubée était com. 
mandée par Phocion. 

47. C'était le nom qu’on donnait au prêtre de Neptune à Mégare, 
métropole de Byzance. 

48. Les hoplites étaient des fantassins armés de toutes pièces. 

49. On appelait héories les grandes députations envoyées par les 
peuples aux jeux de la Grèce. 

50. Villes de la Chersonèse de Thrace. 

51. Démosthâne fait allusion à la guerre Sociale, que les Byxan- 
tins avaient soutenue contre Athènes avec Chio et Rhodes. 

52. Les Thébains y combattirent contre Lysandre, qui succomba:; 


388 NOTES. - 


#s avaient appelé les Athéniens qui vinrent à leurs secours, sous les 
ordres de Thrasybule. 

53. Les Athéniens, les Béotiens, les Corinthiens et les Argiens, 
coalisés, soutinrent pendant huit ans contre Sparte la guerre appelée 
Corinthiaque. Le centre des opérations était à Corinthe. 

54. Dernière période de la guerre du Péloponèse, à partir de Pan 
410 av. J. C. Les Lacédémoniens avaient fortifié Décélie pour s’y éta 

blir et porter de là plus commodément leurs ravages dans PAttique. 
55. Lorsqu’Épaminondas envahit la Laconie, les Athéniens envoyè- 
rent Iphicrate avec douze mille hommes au secours des Spartiates. 

66. Thémison, tyran d’Érétrie, avait. enlevé Orope aux Athéniens 
en pleine paix, de concert avec Théodore. On convint de remettre la 
ville aux Thébains, en attendant un jugement du conseil amphictyo- ‘ 
nique ; mais ceux-ci refusèrent de la rendre. 

57. Il faut sous-entendre téurrov. Si l’accusateur n’obtenait pas 
la cinquième partie des suffrages, il était condamné à l’amende. 

58. Pour équiper les galères, un divisait les douze cents citoyens 
les plus riches en vingt symmories; chacune de ces symmories, 
composée de soixante citoyens, devait équiper douze ou dix galères. 
Les chefs des symmories étaient les plus riches. 

59. Si, avant qu’une loi ou un décret fût rendu par le peuple, un 
citoyen prétendait que ses dispositions étaient contraires aux an- 
ciennes lois, il devait affirmer par serment qu'il en accuserait l’au- 
teur. Ce serment s'appelait ürwuoota. Celui qui soutenait la loi 
pouvait l’abandonner avant de comparaître devant le tribunal, ce 
qu’on appelait éäv tôv vôuov ëv ÜnwpLootg. 

60. On ne faisait contribuer les citoyens que-suivant une partie 
déterminée de leur fortune, qu’on appelait oùcla xatà viunoiv. Dans 
la première classe, cette partie était seulement la cinquième. 

61. Les triérarques qui ne pouvaient pas payer adressaient une 
supplication au peuple, en déposant un rameau d’olivier sur l’auted 
où l’on sacrifiait à l'ouverture des comices, ou se réfugiaient dans un 
temple de Diane de Munychie, au Pirée. 

62. Les änoovokeïç, chargés de pourvoir à ce que la flotte fût bien 
équipée et partit à temps, saisissaient les triérarques en retard. 

63. On appelait ainsi les lois que l’accusateur d’une loi ou d’un 
décret faisait graver en regard les unes des autres, sur la même table, 
afin que les juges pussent voir du premier coup d'œil les lois qui 
avaient été violées, et les dispositions nouvelles qui leur étaient 
contraires. 


NOTES. È 889 


6. Période incomplète, qui reste suspendue sur les deux premiers 
membres. ; 

65. Ces fonctions étaient regardées comme indignes d’un homme 
libre. 

66. Des entraves et du bois, pour dire des entraves de bois. De 
même Virgile : Pateris libamus ef auro, pour pateris aureis. Et 
Salluste : Spes magna, dominatio, pour spes magna dominationis. 

67. On ne trouve aucune mention de Calamite, ni dans l’histoire, 
ni dans la mythologie. 

68. Nom d’un spectre hideux envoyé par Hécate, et qui prenait 
toutes sortes de formes. 

69. Athènes s'était depuis longtemps approprié le temple d’A- 
pollon, à Délos; les Déliens en réclamèrent la possession près du 
conseil amphictyonique, et Hypéride füt envoyé pour plaider la cause 
des Athéniens. . 

70. Il était venu à Athènes lorsqu'on pensait à délivrer l’Eubée et 
à envoyer des secours dans l’Hellespont. 

71. Le temps accordé à l’orateur était limité par une clepsydre. 

72. Ce dieu était un des ancêtres d’Athènes, par Ion, son fils, père 
des Ioniens. 

73. Philippe ne pouvait rien contre les Athéniens, parce qu’il n’a 
vait pas de marine pour conduire ses troupes en Attique. 

74. On appelait hiéromnémons les députés envoyés au conseil des 
Amphictyons. Après la guerre contre les Phocidiens, Philippe avait 
obtenu les deux voix dont ce peuple jouissait dans le conseil. 

75. Les pylagores étaient des députés chargés , au conseil amphic- 
tyonique, de faire les discours et de rendre les décrets. 

76. Les Arcadiens, les Messéniens et les Argiens. 

77. ‘Pomñ, de férw, mouvement de la balance qui penche du côté 
où le poids est le plus fort, et par suite, poids qui emporte la ba- 
lanée, circonstance déterminante, avantage. 

78. Les prytanes prenaient leurs repas en commun, dans le pryta 
née. La tournure grecque, petaËd Gervoüvres, répond à la tournur 
latine, inter cœnandum. 

79. Le Payx, où se tenaient les assemblées, était au-dessus de { 
place publique, sur le penchant d’une colline. 

80. Les trois cents étaient les plus riches des symmories. 

81. Batalus, joueur de flûte d’Éphèse, très-efféminé. 

82. Cresphonte, époux de Mérope; une tragédie perdue d'Euripide 
vorte son nom. Créon, tyran de Thèbes et beau-frère d'OEdipe, dans 


390 | NOTES, 


laAntigone de Sophocle. OEnomoüs, titre d'une pièce de Sophock, 
mal jouée par Eschine dans le démé de Colytte. 

83. Les villes qu'Athènes avait possédées sur le littoral de la Ma- 
céduine. 

84. Par exemple, le secours porté aux Thébains à Haliarte, et l'aide 
+ que les Athéniens leur avaient prêté pour délivrer la Cadmée. 

85. Cyraile avait conseillé aux Athéniens de recevoir Xerxès. 

86. On enterrait en grande pompe, dans le Céramique, les guerriers 
morts pour la patrie, et avaut de rendre leurs dépouilles à la terre, on 
prononçait leur éloge funèbre. 

87. Les Dolopes, les Phthiotes, les Étoliens. 

88. Les pompes des grandes Panathénées. 

89. Môvov où, presque. 

90. Chez les anciens, on se servait de jetons ou de petits cailloux 
pour compter. 

91. Dépuv xal éyev, emporter et emmener, piller. 

92. Philippe avait rendu aux Athéniens les prisonniers sans ran- 
çon, enseveli les corps, et envoyé à Athènes des députés pour faire 
la paix. 

93. "Av ne tombe pas sur oleo8e, mais domine toute la phrase et 
prépare àv moueiv. 

94. Térès et Cersobleptès, en guerre avec Philippe. 

95. C'était le nom qu'on donnait à ceux qui étaient chargés d’ache- 
ter le blé aux frais de l’État, et de le déposer dans les greniers publics. 

96 Allusion aux peupies du Péloponèse qui avaient refusé de s’unir 
aux Athéniens côntre Philippe. 

97. Pendant qu'ou les purifiait, les initiés étaient couchés à terre, 
plongés dans le repentir et la douleur. 

98. On attribuait au fenouil des vertus magiques. On employait 
les couronnes de peuplier daus la célébration des mystères de Bacchus. 

99. La vendange se faisait à l’époque des Divnysiaques rurales. 

100. Ce vers est de l'Hécube d'Euripide; ou ignore d’où est tiré le 
second. 

101. Démade, orateur, grand partisan des Lacédémoniens. Hége- 
mon, déclamateur aux gages de Philippe. 

102. Les Athéuiens et leurs alliés avaient vaincu Philippe daus 
deux combats, et la bataille de Chéronée fut longtemps indécise. 

103. L’Eubée, la Béotie, la Mégaride, 

104. Les Mégarieus, les Corinthiens, les Achéens. 

105. Ile de la Propontide 


NOTES. 39t 


106. Théocrine avait d’abord composé quelques pièces de théâtre: 
il embrassa ensuite la noble profession de calomniateur, et s'y distin./ 
gua tellement que son nom devint proverbe. 

107. Philammon, célèbre athlète athénien. 

108. Alexandre. 


Nous croyons utile, pour aider à l'intelligence des décrets, de gon- 
ner les noms des mois attiques, et d'indiquer en quelques mots la . 
manière dont les Athéniens en désignaient les différents jours. 


MOIS ATTIQUES. 


Hécatombéon. .. .........,... 30 jours. 
Mois d'été, … a Métagitnion............,...... 29 
ù 


Boédromion, .................. 30 


Pyanepsion.. ................ 29 


Mois d’automne....! Mémactérion.................. 30 









Posidéon. ...,.......... soso. 29 
Gamélion. ......... 30 
Mois driver. | Anthestérion ...... 29 
Élaphéboliun ... 30 
; Munychion.. .. 29 
Mois de printemps. . { Thargélion. .. cossse.es 30 
Scirophorion ......,.....+60. 29 


Le mois était divisé en trois décades. Les jours de la première dé. 
cade étaient comptés suivant leur ordre; seulement le premier s’ap- 
pelait vouumvia, nouvelle lune. En désignant chacun d’eux, on 
ajoutait lorauévou, ou bien &pyouévou, du mois commençant. On 
comptait de même les jours de la deuxième décade, en ajoutant êxi 
Géxa ou meoodvros, en sus de dix, ou du mois à son milieu. Le 
vingtième jour s'appelait elxéc. On désignait isolément les jours sui- 
vants, en ajoutant ént slxéêt. Il était cependant plus usité de compter * 
à reculons les jours de la dernière décade, en ajoutant gbivovro, ou 
navouévou, ou Xfryovroc, ou émévroc, du mois finissant. Ainai, dans 
les mois pleins (æñpuç), qui avaient trente jours, le vingt-unième 
s'appelait Sexétn ivovros ; et dans leë mois caves (xoQa), qui n’en 
avaient que vingt-neuf, le vingt-unième jour était vétn phivowos, et 
ainsi de suite. Solon, ayant remarqué que les mois lunaires sont exac- 
tement de vingt-neuf jours et demi, appela le dernier jour du mois 
En xal véa, ancien et nouveau, pour indiquer qu'il appartenait à la 
fois au mois qui finissait et à celui qui allait commeucer. 


3408 = Paris. Imp. Lazuuüx fs et GuizivwT, 7, rue des Cunsttes, 


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