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DOCUMENTS
POUR SEnvm x
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC.
IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR
A NOGEMT-LE-ROTROU.
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC
PUBLIAS POUl LA SOClili DB l'HISTOIBB OB FBANGE
V'
PAB^ ■
M^^ DOUAIS
ÉVÉQUE DE BEAUVAIS.
PREMIÈRE PA.RTIE : INTRODUCTION.
À PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD
H.' LAURBNS, SUGGBSSEUR
LIBBAIRE DE LA SOCIETE DB l'hIBTOIBE DE FRANGE
RUE DE TOUBMOH, H* 6
MDGGGG
299
.^1
EXTRAIT DU RÈGLEMENT.
. Art/ 4 4. — Le Conseil désigne les ouvrages à publier, et
choisit les personnes les plus capables d'en préparer et d'en
suivre la publication.
Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire
responsable, chargé d'en surveiller Texécution.
Le nom de Téditeur sera placé en tête de chaque volume.
Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société
sans Tautorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d*une
déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail
lui a paru mériter d'être publié.
Le Commissaire resfptmsable soussigné déclare que la première
partie des DocuMBifTS pour servir a l'Histoire de l'Ii^quisitiou
DANS LE Languedoc, préparée par Hs^ C. Douais, évéque de
Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Sogi^t^ de
l'Histoire de Frange.
Fait à Paris, le 20 août 4900.
Signé : Noël VALOIS.
Certifié :
Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France,
A. DE BOISUSLE.
I6S056
INTRODUCTION.
L'Inquisition, qui a commencé à Toulouse en 1229, se
rencontre encore dans le Languedoc* au xv*, au xvi* et
même au xvn* siècle^. Mais, à ces dates, elle était déjà fort
1. La dénomination de Languedoc est appliquée dans le pré-
sent ouvrage d'une manière uniforme au pays qui, aux débuts
de rinquiBition, s'appelait encore le comté de Toulouse. Mais
celui-ci ne fut bientôt plus qu'une expression géographique. Il a
paru naturel, et d'ailleurs fort commode, d'adopter une manière
de parler commune à la fin du xin« siècle et désignant une pro-
vince bien nettement délimitée.
2. Je citerai comme exemples : pour le xv« siècle, l'appel inter-
jeté en cour de Rome par Jean Richard, précepteur de la maison
de l'hôpital du Saint-Esprit de Millau, de la citation lancée contre
lui par Pierre Turelure, inquisiteur, en juin 14^ (Doat, XXXV,
fol. 165-182); la bulle d'Eugène IV à l'archevêque de Narbonne
et aux évoques de Garcassonne, d'Agde, d'Alet et de Saint- Pons
en faveur de cet inquisiteur, du !•' juillet 1441 (Doat, XXXV,
fol. 184-185); la révocation des serments que Raymond de Tilio,
inquisiteur, avait fait prêter aux officiers de l'Inquisition à Albi, à
l'insu de l'évoque, du 4 décembre 1423 (Doat, XXXV, fol. 187-197) ;
les poursuites exercées contre le vicomte Jean d'Uzès, qui, con-'
damné, fut acquitté par une sentence de l'archevêque d'Embrun,
agissant au nom du pape Pie II [1459-1462] (Arch. ducales d'Uzès,
château d'Uzès, caisse 10, liasse 8) ; l'acte d'appel de Jean Rossi-
nhol, religieux des frères Mineurs de l'Observance de Rodez, au
nom de Charles de Verdun, religieux du même couvent, signifié
< in domo inquisitionis Tholose i et en présence « venerabilis et
religiosi viri fratris Galhardi de Petra, ordinis Beati Dominici,
a
ij INTRODUCTION.
afiaiblie. La période de sa plus grande activité — et alors
cette activité fut vraiment intense — répond au xiii^ et au
in sacra theologia professoris inquisitorisque sancte fidei catholice
et heretice pravitatis in ducatu Acquitanie, » du 24 avril 1494
(Arch. des notaires de Touloase, Ghavalon, notaire, reg. de 1492
et années suiv.). Ce religieux avait été accusé, préchant à Rodez,
« multa dixisse et predicasse contra eosdem Mendicantes ac con-
tra fidem cathoiicam. » — Pour le xvi* siècle, six arrêts du Par-
lement de Toulouse, 1521-1594 (Doat, XXXV, fol. 198-205); les
Ordonnances de la saincte Inquisition et court d^icelle séant à Tou^
lose (Doat, XXXI, foi. 13-17) ; le procès d'Antoine Dumas, mar-
chand d'Albi (Arch. des notaires de Toulouse, Giraudat, notaire,
reg. de 1545, fol. 127 v<»), et quelques actes prouvant la pleine
activité du tribunal : [12 juillet 1545] Joseph Gorrège, inquisiteur
de Garcassonne, et Bernard Sacratis, lieutenant de Tinquisiteur
de Toulouse, nomment leurs procureurs pour présenter au roi
certaines requêtes < concernans la foy et offices desd. inquisiteurs »
(ibid., fol. 128); [12 juillet 1545] Dominique Melhan, commissaire
député par Pinquisiteur de Toulouse, déclare avoir « ouy en
matière de la foy contre toutz hérétiques et faulteurs d'iceulx de
la diocèse de Gastres » Jean Gombailh, régent des écoles de Mont
réal, diocèse de Garcassonne (ibid., fol. 128 v») ; [19 août 154'
prise de possession de Toffice d'inquisiteor par Esprit Hot
(même notaire, reg. de 1547, fol. 197 v») ; [26 mai 1550] Jacr
Foumier, prisonnier, fait présenter à frère Esprit Rotier, inr
teur, une nouvelle requête pour être élargi (môme notaire
de 1550, fol. 70 v»); [11 juillet 1550] réception de Guillau
Labarde comme greffier de l'Inquisition de Toulouse « jus
ce que M* Gerauld Pagesi soit en liberté d'iceluy greffe
(ibid., fol. 115); les lettres de Vidal de Becanis, de Tano
enjoignant à tous de faire connaître ceux c du rolle des f
nouveaux chrestiens de Tholose » (Doat, XXXV, fol. 20
la forme du serment que les consuls des villes de va
entre les mains des inquisiteurs, de Tannée 1549 (Doa
fol. 214) ; Tabsolution accordée à Bernard Ycher par J
rôge, inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 216-219); lef
Henri III, du 20 janvier 1575, confirmant Pierre de
Toffice d'inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 220-221
XVII* siècle, la poursuite par l'inquisiteur d'Avignon
des Angles, diocèse de Nîmes (les Angles, cant. <
INTRODUCTIOW. iij
XIV* siècle, et même, pour préciser, aux années qui vont du
poûtiâcatde Grégoire IX à celui de Jean XXII, du règne de
saint Louis aux règnes de Philippe le Bel et de Philippe VI.
Du moins, c'est l'idée que suggèrent les documents spéciaux
qui nous sont parvenus; et, vraisemblablement, cette idée
n'est pas Êiusse.
Cette période, en tout cas, a, aux yeux de l'historien et
du légiste, une importance considérable et ofire un intérêt
qui ne se représente plus au même degré par la suite. L'on
ne sera pas surpris que nous l'ayons prise comme un riche
champ d'étude. Les faits n'appartiennent qu'à une ancienne
iès-Avignon, Gard), pour la capture duquel le présidial de Nîmes
accorda le pareatis. Enfermé dans les prisons d'Avignon, le curé
des Angles s'échappa et fut trouvé < pendu et estranglé aux cordes
du clocher » de son église, « ce qui fut cause qu'on conduisit an
Parlement de Tholose bon nombre de prisonniers » (lettre du
P. Dufour, inquisiteur, au H. P. Banquet, provincial et inquisi-
teur à Toulouse, datée d'Avignon le 17 mars 1654. Arch. de la
Haute -Garonne, H Dominicains, Dominicains étrangers, 19).
A cette date, le P. Rey était inquisiteur à Toulouse. On lit dans
la même lettre : < Je crois que les edicts de paix pour la liberté
des huguenots, qui lient les mains aux inquisiteurs dans les Estats
du Roy, pour ne pouvoir procéder criminellement à la punition
de leur impiété, ne les lient pas pour les pouvoir consoler et
absouldre dans leur repentance. t Percin (Monumenta conventus
Tholosani ordinis FF. Praedicatorum, Inquisitio^ in-foi., Toulouse,
1693, p. 102-105) cite plusieurs exemples de poursuites au xv«,
au XVI* et au xvii« siècle. Le P. Ranquet avait été nommé inqui-
siteur en 1635 (Doat, XXXV, fol. 222). — Au moment où je
mets sous presse, j'apprends que MM. Doinel, archiviste de
l'Aude, de Félice et Weiss publient VExtrait des registres de par^
lement du jeudy vingt quatriesme d'avril mil cinq cens trente qiuitre
après Pasques, et VExtrait des procès, deppositions et registres de
Varchevesché de Thoulouse et de l'inquisition en tant que taucke les
charges et suspitions de frère Arnauld de Badeto, soy disant inqui^
siteur, 17 juin 1532-24 avril 1535 (Archives de l'Aude, H Notre-
Dame de Prouiile).
iv INTRODUCTION.
province de la France; mais si on les considère, abstrac-
tion faite des personnes et des lieux, on ne manque pas de
s'apercevoir qu'ils permettent de décrire en détail toute la
procédure du trop fameux tribunal, ou même d'en reconsti-
tuer à grands traits l'histoire. Ces faits, en un mot, ont une
portée générale, bien capable, ce semble, de captiver l'atten-
tion de l'historien des institutions anciennes.
Je voudrais faire passer ici sous les yeux du lecteur
le tableau d'ensemble des documents , imprimés ou manu-
scrits, qui se rapportent à l'histoire de l'Inquisition dans le
Languedoc. Il ne s'agit pas cependant d'énumérer une par
une les innombrables pièces appartenant à ce sujet, qui rem-
plissent plus de vingt volumes ou registres. Je ne prétends
pas dresser un catalogue bibliographique ni un inventaire
sommaire, qui, aussi bien, risqueraient fort l'un et l'autre
d'induire en erreur, car ils ne mettraient pas suffisamment
en lumière la part qui revient à chacune des autorités agis-
sant dans la poursuite inquisitoriale.
Ne perdons pas de vue, en effet, que l'inquisiteur ne fut
qu'un juge délégué; si les actes de ce juge dépassent consi-
dérablement en proportion numérique les lettres pontifi-
cales, les commissions des légats, les statuts des conciles,
ou même les actes des évêques, juges ordinaires, ils ne sau-
raient les faire négliger sans un inconvénient grave : on
s'exposerait, en ce cas, à montrer un juge faisant une pour-
suite et prononçant des sentences, sans indiquer la source
de ses pouvoirs exceptionnels, la législation qu'il avait
charge d'appliquer, la procédure qu'il devait suivre. Il n'est
que juste d'ajouter que le bras séculier, dont la compétence
fut reconnue par le saint-siège en ce qui regarde la pénalité
extrême de l'hérétique, lequel s'était mis hors de l'Église,
acheva, par la confiscation des biens et par l'application de
INTRODUCTION. V
la peine du feu, un assez grand nombre de procès suivis de
condamnation. La poursuite de Thérétique établit ainsi des
rapports spéciaux entre le roi de France ou ses oflSciers et
les évêques ou les juges investis d'un pouvoir nouveau.
Dans ce tableau d'ensemble, il m'a donc paru que, au
lieu de me borner aux actes des inquisiteurs, je devais faire
connaître, ne serait-ce que pour les caractériser, les actes
de chacune des autorités ecclésiastiques ou séculières.qui ont
eu part à cette poursuite : papes et légats, évêques et con-
ciles, inquisiteurs, rois.
n y a, en outre, des récits ou chroniques et des manuels
écrits dans le Languedoc, qu'il est permis au juriste de
négliger, mais auxquels l'historien doit attacher une réelle
importance. J'en parlerai également dans la première partie
de cette Introduction ayant pour titre : Faits et documents,
— Tableau d'ensemble. La seconde partie sera consacrée
à la description des registres ou pièces publiées ici pour la
première fois.
INTRODUCTION.
PREMIÈRE PARTIE.
Faits bt dogumbnts. •— Tableau d'bnsbmblb.
i. actbs des pàpb8.
1. Grégoire IX. — Les légats Romain de Saint-
Ange et Jean, archevêque de Vienne (1229-1241).
Les légats ont si souvent agi au nom du pape, et en vertu
de leurs pouvoirs apostoliques» qu'on ne peut les séparer
de lui. A les unir, on gagne de mieux saisir l'impulsion
partie du centre même de la catholicité, c'estr-à-dire de
l'Église romaine, def de voûte de l'unité ecclésiastique S
invariablement invoquée dans les sentences des inqui-
siteurs. Ce principe a une application spéciale aux actes
par lesquels l'Inquisition fut établie à Toulouse en l'au-
tomne de 1229, puisque ces actes émanèrent du cardinal
Romain de Saint-Ange, l^at.
C'est l'année précédente qu'envoyé pour traiter de l'af-
faire des Albigeois et du comte de Toulouse, réduit à merci,
il avait été investi de pleins et universels pouvoirs'. Le sta
tut CupienteSy édicté par le gouvernement du jeune roi po
les provinces que le traité de Meaux venait de faire tomb
en son pouvoir, portait (art. II) que les hérétiques, po
quam fuerini de haeresi per episcopum loci, vel
i. Voy. Tocco (VEresia nel medio evo, in-12, Florence, 188
montre combien Thérésie tendait à briser cette unité.
2. Voy. les lettres de Grégoire IX au roi de Franco et les
de commission du pape, de mars-juillet 1228 (Registres
goire II, par M. Auvray, en cours de publication, n^ 2
232, 233, 234 ; Potthast, 8150, 8267).
INTRODUCTION. vij
aliam ecclesiasticampersonam quae potestatem habeat,
condemnatiy seraient immédiatement punis ^ ; et ne man-
qopns pas de remarquer Texpression vel per cUiam eccle^
siasticam personam, c'est-à-dire tout juge délégué,
révêque étant juge ordinaire dans son diocèse.
Au mois de novembre suivant, le légat réunit le fameux
concile de Toulouse, auquel prirent part les archevêques
de Narbonne, d'Àuch et de Bordeaux, un grand nombre
d*évêques et de prélats. Le cardinal y promulgua, en pré-
sence de Raymond VU, du sénéchal de Carcassonne, des
comtes et des barons du pays, un décret en quarante-cinq
articles, dont les principales dispositions assuraient la liberté
à rÉglise dans le comté de Toulouse et ne tendaient à rien
de moins que l'extirpation de l'hérésie; ce légat ordonna, en
effet, une inquisitio contre toute personne suspecte ou
soupçonnée d'hérésie, avec la réserve expresse, qui peut-
être n'était pas inutile^, que celui-là seul pourrait être con-
sidéré comme hérétique qui aurait été jugé tel par une
personne d'Église ayant qualité^. Il infligea directement
lui-même des pénitences à des personnes trouvées coupables ;
mais il refusa de livrer les noms des accusateurs et garda
pour lui les rôles qui les contenaient; ainsi il introduisit
dans la procédure une pratique qui, bien que formant une
exception, ne laissa pas d'être maintenue plus tard, moyen-
nant certaines précautions, dont il sera parlé.
i. Yoy. le texte dans Hardouin, Acta eoncil,, t. YII, col. 171
(Paris, Impr. royale, 1714).
2. En février 1204, Pierre II, roi d'Aragon, étant à Carcassonne,
avait abusivement rendu une sentence déclaratoire d'hérésie
contre Bertrand de Gimorre (Ârch. de la Haute-Garonne, H Domi-
nicains, 85).
3. Art. VUL Acta conciL, VU, col. 176-183.
viij INTRODUCTION.
Nous ne voyons pas cependant qu'il ait nommé des juges
spéciaux. C'est que Yinquisitio contra haereticos, inau-
gurée à Toulouse, fut d'abord strictement locale ; elle peut
être considérée comme une sorte d'essai .
Je n'irai pas toutefois jusqu'à prétendre que cet essai, qui
semble avoir réussi, ait par lui-même amené le saint-siége
à déléguer un juge contre l'hérésie dans chacune des grandes
contrées de l'Occident. C'est à la vérité ce qu'il n'allait pas
tarder à faire, et je me réserve d'exposer ailleurs les raisons
de sa conduite ^ Grégoire IX y préluda par une sentence d'ex-
communication fulminée, en février 1231, contre les héré-
tiques*, voulant au surplus que l'édit d'Annibal, sénateur
de Rome, fût gardé' et approuvant sa conduite dans la
poursuite de certains clercs de Rome hérétiques, contre les-
quels il venait de prononcer la dégradation^. Les premières
nominations d'inquisiteurs faites directement par Grégoire IX
sont du 3 février 1232; les nouveaux juges étaient pris dans
l'ordre des frères Prêcheurs et destinés à l'Allemagne^.
C'est peu de temps après, sinon au même moment, qu'Albé-
ric, des frères Prêcheurs, recevait les pouvoirs pour la
Lombardie*. Le pape, aussi bien, exhortait les archevêques
et évêques à poursuivre les hérétiques conformément aux
nouveaux statuts — ce fut, par exemple, l'archevêque de Tar-
1. Dans la première partie d'une Histoire de Tlnquisition, qui
sera intitulée : Origines historiques de V Inquisition,
2. Registres, n» 539; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 14-15.
3. Registres, n»» 540, 541 ; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 16-17.
Cf. Registres, n» 659.
4. Aragonius, Vita Gregorii papae /J, dans Muratori, Rer. liai,
seript., ni, 578, col. i.
5. Potthast, 8859, 8866.
6. Lettres de Grégoire IX du 3 novembre 1232. Potthast, 9041.
INTRODUCTION. ix
ragoneS l'archevêque de Mayence^, l'archevêque de Sens^,
révêque d'Auxerre^, etc. — ou même, il écrivait à tous les
prélats du royaume de France pour leur annoncer qu'il
envoyait vers eux les firères Prêcheurs avec la double mis-
sion de prêcher et de procéder contre les hérétiques^.
Ces dernières lettres apostoliques sont du 13 mars 1233.
Grégoire IX ne s'était pas encore occupé spécialement de la
répression de l'hérésie dans le comté de Toulouse ; il semble
que les actes du l^at Romain de Saint-Ange l'en dispen-
saient. Quand il intervint, ce fut d'abord pour une cause
particulière, je veux dire le procès des frères Niort, U., G.
et G. Bernard, et de Bertrand, fils d'Othon (15 mars 1233) «,
qui, suspects d'hérésie, avaient perpétré un véritable forfait
à l'égard de l'archevêque de Narbonne^. Mais, à partir de
ce moment, le pape, on peut le dire, se multiplie pour
atteindre le mal dans le comté : il confie aux prélats la
dégradation des clercs tombés dans l'hérésie^; il donne com-
1. Potthast, 8932.
2. Registres, n» 93j6; Potthast, 9031.
3. Registres, n® 1078.
4. Registres, n» 1044.
5. Potthast, 9143.
6. Registre, n» 1170. Voy. dans Doat, XXI, fol. 34-50, l'enquête
ou inquisitio sur le cas d'hérésie contre B. Othon, ses frères et
leur mère, au cours de laquelle furent entendus Tarchevôque de
Narbonne, les archidiacres de Narbonne, du Razès et des Gor-
bières, Tabbé de Lagrasse, le prieur de Prouille, le précepteur de
la maison de l'Hôpital de Pexiora (Aude) et un grand nombre de
curés.
7. RegUtres, n» 1284; Potthast, 9204.
8. 19 avril 1233 : a Gregorius... venerabilibus fratribus Bituri-
censi, Burdegalensi, Narbonensi, Auxitanensi, Viennensi, Arela-
teasi, Aquensi et Ebredunensi archiepiscopis et eorum suffraga-
neis... Quod si contra -hereticam pravitatem... Laterani, xiii» kls.
maii, anno septimo o (Doat, XXXI, fol. 19-20).
X INTRODUCTION.
mission au prieur provincial de la province dominicaine de
Provence de désigner des religieux pour entreprendre une
praedicatio generalis contre Thérésie (20 avril 1233) ; ^
Bernard Gui voyait dans cette lettre le premier titre des
frères Prêcheurs à exercer l'Inquisition in partHms Tho^
losanis, Albigensibus et Carcassonensibi^ atque Agen-
nensibus^; enfin, il impose la prison perpétuelle pour péni-
tence de leur faute aux hérétiques qui reviennent à l'Église'.
Cette peine cependant allait passer par plusieurs fluctua-
tions; on trouve, en effet, des exemples d'hérétiques con-
damnés à la prison temporaire^, exemples rares cependant:
la prison temporaire finit par être écartée.
Grégoire IX, en outre, encourage le zèle à procurer le
bien de la paix et de la foi dans la terre d'Albigeois^ ; il
approuve sans réserve le statut récent par lequel le comte
de Toulouse Raymond YII ordonne la saisie des biens des
hérétiques^ et des biens de leurs défenseurs, receleurs, ^c.*;
i. Potthast, 9155, 9263. — La première province dominicaine de
Provence s'étendait aux deux bassins de la Garonne et du Rhône,
en aval de Valence. (Voy. Douais, Acta capiiulorum provincialium
ordinis fratrum Praedicatorum, Toulouse, Privât, in-8<», 1895.)
2. Lettre du 25 avril 1233 aux évêques suffragants de Narbonne
(Potthast, 9161 ; Doat, XXXI, fol. 27-28).
3. Sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre
(ci-après, p. 3).
4. Par exemple, par ses lettres du 9 juillet 1223, il accorda à
Raoul de Narbonne des revenus en nature à prendre sur les
monastères de Lagrasse, de Saint-Pons, de Gaune, de Montouiieu
et de Saint-Thibéry (Registres, n» 1457). Cf. n« 2155.
5. Le mot hérétique, il sera peut-être bon de le faire remarquer,
a toujours ici le sens d'homme judiciairement convaincu d'hérésie.
6. Lettres du 13 janvier 1234 (Registres, n* 1719). Au mois de
novembre suivant, il le félicita de son dessein d'extirper Théré-
sie {Registres, n» 2283; Potthast, 9771).
INTRODUCTION. xj
il réclame contre la oODduite des ofSciers royaux, en Albi-
geois, qui refusent, entre autres choses, de jurer la paix
selon le concile de Toulouse de 1229, c'est-à-dire selon les
statuts du légat Romain de Saint-Ange^ ; il exhorte le comte et
la commune de Toulouse à fournir conduite, conseil et faveur
aux frères Prêcheurs plus spécialement chargés de l'affaire
de la foi*. Il règle aussi quelques affaires particulières qui lui
sont déférées en appel ou autrement^. Enfin, pour mieux
assuré l'exécution des constitutions apostoliques, il nomme,
par ses lettres du 27 juillet 1233, l'archevêque de Vienne,
Jean de Bournin (1219-1266), son légat, avec la mission
d'extirper Thérésie dans le comté de Toulouse, la Gascogne,
la Catalogne, etc>. Il est à noter d'ailleurs qu'il l'engage,
et qu'il engage en même temps les évêques de Toulouse,
Albi, Rodez, Agen et Cahors à procéder contre les héré-
tiques, en général, dans un grand esprit de justice, avec
modération ou même douceur; le comte de Toulouse, en par-
ticulier, devra être traité avec des égards. U paraît, en
effet, que quelques inquisiteurs avaient excédé ; du moins,
c'est la plainte que Raymond VII lui avait fait parvenir^.
Mais s'il réprima des ardeurs intempestives, ce ne pouvait
être, dans sa pensée, au préjudice de la poursuite inquisito-
riale, puisqu'il écrivait à son légat d'avoir à se transporter à
Montpellier pour y juger les hérétiques qui y avaient été
i. Regùtres, n* 1909; cf. no» 1916, 1919, 1920-1922; PoUhast,
9452.
2. Potthast, 9904.
3. Potthast, 10598, 10599; Teulet, Layettes, n» 2712.
4. Registres, n* 1472; cf. n»» 1473-1486, 1913-1915, 1917, 1918,
1923; Doat, XXXI, fol. 33 (lettre de Grégoire IX au roi d'Aragon,
28 avril 1234).
5. Registres, n» 2218 (lettre du 18 novembre 1234).
xij INTRODUCTION.
conduits^ ; et le légat Tavait parfaitement compris, car il
avait, à cet effet, délégué des inquisiteurs, par exemple
Willem Arnaud, des frères Prêcheurs, et Etienne, des
frères Mineurs^; si bien que Willem Arnaud, par exemple,
se trouva avoir reçu la délégation iuquisitoriale de deux
sources également légitimes : le légat pontifical et le prieur
de la province dominicaine, auquel le saint-siège en avait
donné le pouvoir^.
En résumé, le pape Grégoire IX consacra les statuts
édictés par son légat en présence des évêques réunis à Tou-
louse, en 1229; il nomma des inquisiteurs, sinon par lui-
même, du moins par ses représentants, le prieur provincial
des frères Prêcheurs et l'archevêque de Vienne, ce qui,
aussi bien, répondait à sa résolution de poursuivre partout
et par des juges délégués le crime d'hérésie ; il consacra un
article important de la pénalité, je veux dire la prison per-
1. Potthast, 10300.
2. « Nos frater Guiilelmus Amaldi de ordine fratrum Predica-
torum et frater Stephanus de ordine fratrum Minorum, inquisito-
res constituti a venerabili Jobanne, Deî gratia sancte Viennensis
ecclesie archiepiscopo , Apostolice Sedis legato, ad faciendam
inquisitionem contra hereticos eorumque credentes in Thoiosa,
necnon in tota diocesi Tholosana • (sentence du 19 février 1238,
n. st., Doat, XXI, fol. 149). Voy. d'autres sentences du 13 février
précédent (Doat, XXI, fol. 163), du 2 mars de la même année
(Doat, XXI, fol. 164 v», fol. 166). Voy. de môme les lettres
de sauf-conduit accordées à divers hérétiques par les inquisi-
teurs Willem Arnaud et Etienne (Doat, XXI, fol. 169, 171).
3. Sentence d*excommunication fulminée, le 10 novembre 1235,
contre les capitouls de Toulouse : c Garitati vestre volo fieri mani-
festum quod venerabilis in Gbristo pater R., prior Predicatorum
in Provincia authoritate iitterarum domini Pape constituit me
judicem ad faciendum inquisitionem contra bereticos in Tbolosana
civitate... » (Doat, XXI, fol. 160).
INTRODUCTION. xiij
pétuelle et non temporaire. S'il encouragea efficacement
Vinquisitio, il voulut toutefois que cette juridiction nou-
velle s'exerçât avec modération. Nous verrons, quand nous
parlerons des inquisiteurs, quels furent les premiers résul-
tats de Finstitution et comment elle fut d'abord comprise.
2. Innocent IV (1243-1254).
Le pape Innocent lY, qui a été un des grands légis-
lateurs de l'Inquisition, s'inspira du même esprit que Gré-
goire IX. S'il s'empressa de casser la sentence d*excommu-
nication fulminée par les inquisiteurs Ferrier et Guillaume
Raymond contre le comte de Toulouse S il ne manqua pas
d'enjoindre au prieur de la province dominicaine de Pro-
vence et aux inquisiteurs de poursuivre le crime d'hérésie,
mais dans la forme que son prédécesseur avait déjà arrêtée^ ;
il manda aux archevêques et évêques de leur donner conseil
et aide^; il renouvela, en faveur du prieur provincial, la
commission de choisir les inquisiteurs dans son ordre^, don-
nant aux frères Prêcheurs, avec le pouvoir de refuser d'être
exécuteurs des causes ordinaires ou assesseurs, la fonction
supérieure de juger de la foi '^; il chargea le prieur du cou-
vent des frères Prêcheurs de Paris de nommer des inquisi-
1. Registres d'Innocent IV, par M. Berger, n« 697; Potthast,
11390; Hist, génér. de Languedoc, Vin, col. 1142-1143. Voy. cette
sentence (Ibid,, col. 1143-1144).
2. Lettre da 10 juillet 1243 (Potthast, 11083; Doat, XXXI,
fol. 60 V»).
3. Lettre du 10 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 63-64. Inédite).
Autre lettre du 23 janvier 1245 (Doat, XXI, fol. 69. Inédite). Autre
lettre du 1" mars 1249 (Doat, XXXI, fol. 114-115). Autre lettre
du 11 mai 1252 {Layettes, III, n»* 4000, 4001).
4. Lettre du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 97-100. Inédite).
5. Lettre du 9 février 1244 (Registres d'Innocent IV, n« 453).
Xiv INTRODUCTION.
teurs pour les terres du comte de Poitiers et de Toulouse^ et
même il autorisa le général des frères Prêcheurs à révo-
quer les inquisiteurs déjà nommés par le saint-siège et à leor
en substituer d'autres^, pouvoir qui tendait à maintenir cet
ordre dans le privilège et Tayantage d'avoir la délégation
inquisitoriale, sinon d'une manière exclusive, du moins habi-
tuellement. Et Innocent lY, en permettant aux inquisiteurs
des provinces ecclésiastiques de Bordeaux, de Narbonne
et d'Arles de citer dans des lieux sûrs pour eux les héré-
tiques qui leur dressaient des embûches, prit le moyen qui,
inspiré par les circonstances, pouvait leur permettre d'exé-
cuter le plus exactement possible leur difficile mandat'. H
reste d'aiUeurs fidèle à lui-même. Nous le voyons donner aa
provincial dominicain d'Aragon et à saint Raymond de Peila-
fort commission de députer des inquisiteurs de leur nation
pour la partie de la province ecclésiastique de Narbonne
appartenant à l'Aragon^. Il défend à l'évêque de Carcas-
sonne de lancer l'interdit contre tout lieu suspect d'hérésie
1. Lettre du 24 octobre 1253 (Doat, XXXI, fol. 90. Layettes,
m, no- 4111, 4113).
2. Lettre du 7 juillet 1246 (Doat, XXXI, fol. 73-74. Inédite).
3. Lettre da 18 novembre 1247 (Registres, n» 3421 ; Potthast,
12766). — Cependant, il avait, jusqu'à la décision du concile de
Lyon, suspendu sur un point Texercice de Tlnquisition. Expo-
sant leur devoir aux inquisiteurs des diocèses de Narbonne, Gar-
cassonne, Béziers, Albi, Rodez, Ëlne et Monde, il distingua entre
les hérétiques manifestes et les peines mineures, d'une part, —
sur ce point les inquisiteurs durent procéder comme auparavant,
— et les hérétiques condamnés à la prison, croix, confiscation
des biens, pèlerinages majeurs, d'autre part; sur ce second point,
les inquisiteurs durent surseoir jusqu'aux décisions du concile
(bulle du 21 avril 1245. Layettes, n» 3344).
4. Registres, n» 41 56 ; Potthast, 13057. — Le môme jour, 20 octobre
1248, le pape informe de cette commission Tarchevéque et les
INTRODUCTION. XV
compris dans la province dominicaine de Provence ultra
Rodanumy à moins que vigeatpubliea malitia^. Il p^-
met aux inquisiteurs de relever de toutes censures leurs
domestiques et serviteurs*.
Des dispositions aussi bienveillantes à l'égard des firères
Prêcheurs répondaient à une situation particulière. Sous, le
pontificat dlnnocent lY , les esprits commencèrent à s'exci-
ter contre les inquisiteurs, qui, au surplus, avaient éprouvé
bien des difficultés du côté des agents royaux. Les évêques,
nous le verrons plus loin, les défendirent, et le pape les sou-
tint, maintenant du même coup l'Inquisition et, au tribunal
de l'Inquisition, les frères Prêch^irs comme juges. Par là
s'explique en partie le zèle qui lui inspira un si grand
ncmibre de bulles.
U ne se borne pas, d'ailleurs, à recommander en termes
généraux la poursuite contre les hérétiques^, ou même à
encourager les juges, à l'occasion d'un vol et d'un brûlement
de registres de l'Inquisition^. Mais encore il intervient dans
inquisiteurs de Narbonne (Registres, n» 4157). Quelques jours
auparavant, le 6 octobre, il leur avait interdit de citer les sujets
du roi d'Aragon (Potthast, 13040). Cette lettre n'avait fait qu'étendre
les dispositions de la bulle du 19 mars précédent adressée à Pierre
Durand et à Bernard de Gaux, inquisiteurs, qui reçurent défense
de citer devant eux les sujets du roi d'Aragon (Doat, XXXI,
fol. 94 ¥«-95. Inédite). Yoy. plus bas, p. xxj, note 3.
1. Potthast, 11092.
2. Lettre du 2 mai 1245 (Doat, XXXI, fol. 70. Inédite). Inno-
cent IV favorisa les divers officiers du tribunal où siégeait le
frère Prêcheur. Par exemple, il les exempta a prestatione suhsidii
Imperii Romani {Regùtres, n» 3423; Potthast, 12742). Mais il vou-
lut que les serviteurs inutiles fussent supprimés (bulle du 14 mai
1249. Doat, XXXI, fol. 81. Inédite).
3. Lettre du 10 juin 1250 à l'archevêque de Narbonne et à ses
suffiragants {Layettes, III, n« 2877).
4. Lettre datée du 22 janvier 1248 (Potthast, 12830) dans ÏHist.
xvj INTRODUCTION.
un assez grand nombre de cas particuliers : il révoque, nous
Tavons vu, la sentence d'excommunication fulminée contre
le comte de Toulouse par frères Ferrier et Guillaume Ray-
mond, de Tordre des frères Prêcheurs, inquisiteurs* ; à h
demande de Tévêque d'Ëlne et de l'inquisiteur, il confirme
une sentence antérieure condamnant deux hérétiques^; il
mande à Guillaume Raymond et à Pierre Durand, inquisi-
teurs, d'absoudre Guillaume Fort, bourgeois de Pami^rs';
à la prière du comte de Foix, il enjoint à l'archevêque de
Narbonne d'avoir à punir six hérétiques, moyennant toute-
fois le conseil et l'avis des inquisiteurs ^ ; il donne comims-
sion à frère Âlgisius, son pénitencier, d'infliger à Arnaud de
Xon, chevalier, du diocèse de Narbonne, à Willem Pons et
Arnaud Bellion, ses sergents, une pénitence salutaire qui
pourra être commuée ^; il remet en liberté plusieurs héré-
tiques ayant subi une peine qu'il regarde comme sufS-
sante^; il charge l'évêque d'Albi et l'abbé de Candeil de
réintégrer dans la communion de l'Église Jean Fenassa,
d'Albi, et Arsinde, sa femme, condamnés par Ferrier''.
Il fait davantage encore. Il nomme légat l'élu d'Avignon,
Zoën Tencarari (1242-1263), et l'annonce aux suffiragants
de Narbonne et aux évêques de Cabors, Rodez, Albi, Monde,
le Puy, Lectoure, Agen, Bazas et Comminges^. Puis il lui
génér, de Languedoc, VIII, col. 1239, du 3 février 1248 dans Doat,
XXXI, fol. 105 yo.
1. Bulle du 16 mai 1244 (Registres, n» 697; Potthast, 11390).
2. Bulle du 13 décembre 1244 {Registres, n» 799).
3. Bulle du 24 juin 1245 (Doal, XXXI, fol. 103-104. Inédite).
4. Bulle du 13 janvier 1248 (Registres, n» 3530).
5. Bulle du 21 février 1248 [Registres, n« 4093).
6. Bulle du 24 décembre 1248 (Doat, XXXI, fol. 152 v«). Publiée
plus loin.
7. Bulle du 5 août 1249 (Doat, XXXI, fol. 169-170. Inédite).
8. Bulle du 19 juillet 1243 (Registres, n« 31).
INTRODUCTION. XYij
commande de remettre en prison plusieurs hérétiques qu'un
autre légat, Sotanus, avait délivrés contre la volonté des
inquisiteurs ^ Il étend, à toutes les terres du oomte de Tou-
louse, la juridiction de Tévêque d'Âgen, juge ordinaire seu-
lement pour son diocèse. Le comte de Toulouse s*est plaint
de la mollesse des juges, du retard dans les condamnations
des hérétiques, vivants ou morts, d*où est résultée une
recrudescence de l'hérésie : ce prélat poursuivra donc, mais
avec le conseil de l'évêque diocésain et des inquisiteurs*. Au
besoin, il remplacera les inquisiteurs actuels^.
Le choix de l'évêque d'Âgen Guillaume s'explique très
bien par la confiance qu'il inspirait au comte de Toulouse.
Et d'ailleurs son prédécesseur, Pierre de Reims (1245-1247),
de l'ordre des frères Prêcheurs, écrivain estimé^, avait
déjà été honoré de lettres du pape l'exhortant à procéder
contre les hérétiques dans la forme prescrite par l'évêque
d'Albano, Pierre de Collemezzo (1245-1253) ^
Ici nous touchons à la procédure inquisitoriale ; de fait,
les bulles d'Innocent lY relatives à la poursuite de l'hérésie
dans le Languedoc contiennent de nombreuses dispositions
1. Bulle du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 65 vo-66). —
 propos des prisonniers, je ferai remarquer que les exemples
d^évasion ne sont pas rares. C'est sans doute la raison pour
laquelle Innocent IV exhorta les archevêques de Narbonne, de
Bordeaux et d'Arles à veiller à la garde des prisonniers (bulle
du !•' mars 1249. Doat, XXXI, fol. 114-115). Voy., sur Zoën
Tencarari, Uauréau, Quelques lettres d'Innocent IV, dans Notices et
extraits des manuscrits, t. XXIV, 2« part. Voy. aussi M. Elle
Berger, Saint Louis et Innocent IV, p. 64 et suiv. (Paris, Thorin,
1893, in-8o).
2. Bulle du 29 avril 1248 (Potthast, 12913; Layettes, lU, n« 3649 ;
Registres, n^ 3867).
3. Bulle du 30 avril 1248 (Registres, n« 3868; Layettes, n» 3651).
4. Échard, Script, ord. fr, Praed., I, coi. 115-117.
5. Bulle du 24 juillet 1246 (RegUtres, n» 2043).
b
xviij INTRODUCTION.
introduisant ou fixant des points de procédure qa*il est
indispensable de faire connaître.
D'abord, que la forme prescrite par Tévêque d'Albano
ait été appliquée après 1246, cela me parait résulter de la
copie qui en existait aux archives de l'Inquisition de la cité
de Carcassonne et qui servit à Doat^. C'est une lettre dans
laquelle l'évêque, répondant à une consultation du prieur
provincial des firères Prêcheurs de Lombardie, édaircissait
les points douteux et traçait la marche à suivre : 1^ convoca-
tion des habitants du lieu, temps de grâce, abjuration géné-
rale de l'hérésie, serment déféré à ceux qui se présenteront
pour avouer, avec engagement, moyennant caution, de faire
la pénitence canonique qui pourra leur être infligée, mais
qui ne sera jamais la mort, la prison perpétuelle, ou un
pèlerinage majeur, le cas de récidive excepté; 2^ poursuite
d'ofiSce contre ceux qui, suspects, ne se présenteront pas, et
alors citation personnelle ou faite à l'église; si le prévenu
ne répond pas, il sera puni comme il le mérite; s'il se pré-
sente, il prêtera serment, fera connaître ses ennemis mortels,
qui seront écartés de l'instruction ; 3^ les témoignages écrits
seront livrés, moins les noms des témoins, et, dans le cas
de faute, la peine restera abandonnée à la prudence des
inquisiteurs qui apprécieront.
Innocent lY, par ses bulles expédiées en Languedoc, con-
firma cette forme générale de la procédure en usage en Lom-
bardie, ou se borna à y ajouter quelques dispositions. Par
exemple, il enjoignit aux inquisiteurs de la province de
Narbonne et de l'Albigeois de fixer un terme pour l'ab-
juration, lequel expiré, ils devaient appliquer les peines
de droit ^ : on reconnaîtra là le temps de grâce. Mais la
1. Doat, XXXI, fol. 5 vo-9.
2. Buiieda i2 décembre iUZ{RegUtres, n» 3i7 ; Potthast, 11193).
INTRODUCTION. xix
lettre de révêqae d'Albano, très générale, n*ayait point
prévu toutes les situations ; elle restait muette sur la péna-
lité à infliger aux hérétiques notoires, en particulier sur le
point de savoir si une peine ou pénitence pourrait être com-
muée en une autre peine ou pénitence. Or, par sa bulle du
20 janvier 1245, Innocent lY permit aux inquisiteurs de la
province dominicaine de Provence, qui, je le rappelle, com-
prenait le comté de Toulouse dans ses limites, de commuer,
du consentement des prélats, les pénitences infligées aux
hérétiques^ Le 9 décembre 1247, il écrivait à l'archevêque
d*Âuch pour lui donner la faculté de commuer la prison en
la croisade ou voyage d'outre-mer', et, le 2 mars 1248, il
faisait savoir à l'évêque d' Albi que les hérétiques de la terre
de Philippe de Montfort, déjà en prison, pourraient être
autorisés à prendre la croix'; le 30 avril suivant, il confé-
rait à l'évêque d'Agen le pouvoir de commuer, d'accord
avec les inquisiteurs, certaines peines en la croisade^. Ainsi
le principe de la commutation de la peine se trouva admis
et consacré; en fait, il fut souvent appliqué. Le pape,
cependant, écarta l'amende pécuniaire'^ ; ce n'est que bien
plus tard que l'aumône fut imposée comme pénitence ; on ne
la trouve pas dans les exemples assez fréquents de prisonniers
i. Doat, XXXI, fol. 68. Inédite.
2. Registres, n^ 3508 ; Layettes, III, n» 3625. Dans les Registres,
cette bulle est datée du 9 décembre.
3. Registres, n» 3677; Potthast, 42854.
4. Registres, n« 3866; Potthast, 12914; Hist, génér. de Languedoc,
Vm, col. 1240. — Mais Innocent IV interdit à Tévôque d'Agen et
à deux inquisiteurs de Toulouse d'imposer des pèlerinages dispen-
dieux en Terre Sainte (bulle du 26 mai 1248. Doat, XXXI,
foU80 v«-81. Inédite).
5. Registres, n»5257; Layettes, DI, n~3946, 4000, 4001. — Cette
amende avait été précédemment admise par lui (bulle du 19 jan-
vier 1245. Doat, XXXI, fol. 74).
zxij INTRODUCTION.
En un mot, flonreiUer l'hâréfiie, mettre à Tabri des poor-
soites ceux qui voulaient faire acte d'orthodoxie, contenir le
zèle des inquiedteurs en précisant et réglant rigoureusement
la procédure, et par là même préparer la pacification du Lan-
guedoc, de la Garonne jusqu'au Rhône : telle fut la politique
d'Innocent lY ; elle explique toute sa conduite à Fégard de
l'Inquisition.
3. Alexandre IV {i254r'i26i).
Je m'arrêterai moins sur le pontificat d'Alexandre lY,
qui, bien qu'il ait renouvelé l'excommunication contre les
Cathares, Pathares, Pauvres de Lyon et tous autres héré-
tiquesS n'a pas exercé sur l'Inquisition dans le Languedoc
une action aussi décisive que son prédécesseur. Il semble
qu'il ait voulu le reconnaître tout le premier, car il lui est
arrivé plus d'une fois de renvoyer les inquisiteurs aux con-
stitutions d'Innocent lY pour les questions de procédure*.
c In primis intendit probare idem procarator (Guilielmas Da-
vini) quod et vicecomitatus Fenoledesii cum suo territorio, juris-
dictione et dlstrictu et pertinentiis ab antiquissimis temporibus
et per ipsa tempera, et etiam quamdiu dominos P. de Feno-
leto, avus dicti domini P. de Fenoleto, miiitis, tenuit castrum,
vicecomitatum et alia predicta, et diu post fuerunt sitaata in regno
et infra fines regni Aragonie ac in dlstrictu et de districtu Régis
et regni et de regno Aragonie... > (Doat, XXXII, fol. 130 vo-i3i.
Cf. fol. 51 7^-52). Voy. plus loin, p. 32, la sentence de Pons du
Pouget.
1. Bulle du 25 avril 1260 (Potthast, 17840. Cf. 15425. Doat,
XXXI, fol. 273-276).
2. Bulle du 28 juillet 1255 (Potthast, 15958). Cette bulle eut
pour destinataires frère Raynier de Plaisance et les autres inqui-
siteurs de Lombardie. Mais nul doute que les inquisiteurs du
Languedoc en aient suivi la direction, car ils en firent faire une
copie; elle s'est retrouvée dans les archives de l'Inquisition do
Carcassonne, d'où elle est passée dans Doat (XXXI, fol. 183 v^-
INTRODUCTION. xxj
sants. L'hérésie avait pris une telle extension que dans bien
des familles l'un des deux époux, le plus souvent le mari,
lui appartenait ; il n'y vit un motif de séparation que dans
deux cas : si la partie catholique était gravement exposée à
offenser Dieu, ou bien si la séparation devait amener l'héré-
tique à résipiscence ^ La présence de l'hérésie dans la famille
avait créé une autre situation non moins malheureuse, sur-
tout pour la femme. On sait quelle était la conséquence de
la condamnation pour hérésie : la prison perpétuelle entraî-
nait la confiscation des biens ; de même, et à plus forte rai-
son, l'abandon au bras séculier. Il était arrivé que la dot de
la femme avait suivi le sort des biens du mari. Innocent IV
voulut d'abord réparer, pour le passé, et empêcher, dans
l'avenir, une telle injustice; par sa bulle du 12 novembre
1247, adressée aux archevêques de Bordeaux, Narbonne et
Arles, aux évêques de Toulouse, Cahors, le Puy, Mende,
Albi et Rodez, il ordonna de rendre aux épouses catholiques
les dots confisquées à cause ou à l'occasion de l'hérésie de
leurs maris et de ne plus permettre qu'elles fussent saisies à
l'avenir*. Sans aucun doute, un tel acte de haute sagesse
honore la mémoire de ce pontife. Enfin, il arrêta à nouveau
que l'inquisiteur ou les inquisiteurs du comté de Toulouse
ne devraient ni ne pourraient en aucun cas citer, poursuivre
ou frapper les sujets du roi d'Aragon^.
i. Bulle du 12 mai 1246 en réponse à une consultation de Tar-
chevêque de Narbonne et de ses suffragants (Registres, n» 1844).
2. Registres, n« 3422; Potthast, 12743.
3. Cette mesure s'explique par cette considération que le diocèse
de Narbonne comprenait, par exemple, le château et la vicomte
de Fenouiilèdes (comm. de Fenouillet, Pyrénées-Orientales). C'est
du moins ce que prétendirent les héritiers de Pierre de Fenouillet
dans le procès qu'ils intentèrent à l'Inquisition devant le pape
Boniface VUI en revision d'une sentence de Pons du Pouget.
zxij INTRODUCTION.
En un mot, surveiller Thérésie, mettre à Tabri des pour-
suites ceux qui youlaient faire acte d'orthodoxie, contenir le
zèle des inquisiteurs en précisant et réglant rigoureusement
la procédure, et par là même préparer la pacification du Lan-
guedoc, de la Garonne jusqu'au Rhône : telle fut la politique
d'Innocent lY ; elle explique toute sa conduite à l'égard de
l'Inquisition.
3. Afea?andrô /F (1254-1261).
Je m'arrêterai moins sur le pontificat d'Alexandre IV,
qui, bien qu'il ait renouvelé l'excommunication contre les
Cathares, Pathares, Pauvres de Lyon et tous autres héré-
tiquesS n'a pas exercé sur l'Inquisition dans le Languedoc
une action aussi décisive que son prédécesseur. Il semble
qu'il ait voulu le reconnaître tout le premier, car il lui est
arrivé plus d'une fois de renvoyer les inquisiteurs aux con-
stitutions d'Innocent IV pour les questions de procédure*.
c In primis intendit probare idem procurator (Guilieimas Da-
vini) quod et vicecomitatus Fenoledesii cum suo territorio, juris-
dictione et distrietu et pertinentiis ab antiquissimis temporibus
et per ipsa tempera, et etiam quamdiu dominus P. de Feno-
leto, avus dicti domini P. de Fenoleto, militis, tenait castrum,
vicecomitatum et alia predicta, et diu post fuerunt situata in regno
et infra fines regni Aragonie ac in distrietu et de distrietu Régis
et regni et de regno Aragonie... > (Doat, XXXII, fol. 130 vo-13i.
Cf. fol. 51 70-52). Voy. plus loin, p. 32, la sentence 4e Pons du
Pouget.
1. Bulle du 25 avril 1260 (Potthast, 17840. Cf. 15425. Doat,
XXXI, fol. 273-276).
2. Bulle du 28 juillet 1255 (Potthast, 15958). Cette bulle eut
pour destinataires frère Ray nier de Plaisance et les autres inqui-
siteurs de Lombardie. Mais nul doute que les inquisiteurs du
Languedoc en aient suivi la direction, car ils en firent faire une
copie; elle s'est retrouvée dans les archives de l'Inquisition de
Garcassonne, d'où elle est passée dans Doat (XXXI, fol. 183 v«-
INTRODUCTION. xxiij
Il renouvela et confinna pour le maître général et le
prieur de chaque province des frères Prêcheurs le pouvoir
de rapporter la commission inquisitonale et de nommer de
nouveaux inquisiteurs pris dans Tordre, qui, par ce seul
fait, recevaient la délégation pontificale et, avec elle, le pou-
voir de jugera II nomma lui-maue le prieur des frères Prê-
cheurs de Paris inquisiteur dans le comté de Toulouse*, non,
je pense, que celui-ci se soit transporté sur les bords de la
Garonne pour entendre des aveux et prononcer des sen-
tences, mais parce qu'il pouvait être un instrument très
utile, puissant même, car il était bien placé pour mener à
bonne fin l'œuvre générale de la répression de l'hérésie.
C'est ainsi qu'il lui envoya les pouvoirs d'accorder, par lui-
même ou par ceux qu'il désignerait, une indulgence de trois
ans en faveur des fidèles poursuivant les hérétiques et leurs
fauteurs^; qu'il lui permit de déterminer le sens des statuts
édictés contre les hérétiques, c'est-à-dire d'en donner une
interprétation authentique ou faisant autorité^. Il lui confia
le soin difScile de pourvoir à la juste correction de ceux qui
auraient été relevés de la pénitence imprudemment ou par
des gens sans mandat^. Il le prit souvent pour intermédiaire,
184). Cette observation pourrait s'appliquer à un grand nombre
d'autres bulles d'Alexandre IV ou de chacun des papes du
zni« siècle qui ont contribué à fixer la marche de l'Inquisition,
uniforme à peu près partout. Voy., par exemple, Potthast, 15986,
et Doat, XXI, fol. 184 vo-185.
1. Bulle du 13 mai 1256 (Doat, XXXI, fol. 193 vo.l94).
2. Cependant, on voit, par une bulle du 9 novembre 1256,
qu'Alexandre IV lui confia ra£faire de ilnquisition dans toute
la France, les comtés de Toulouse et de Poitiers exceptés; en
efifet, il y avait déjà des inquisiteurs dans ces deux comtés (Pot-
thast, 16611; Doat, XXXI, fol. 230-236).
3. Bulle du 8 mars 1255 (Doat, XXXI, fol. 179-180).
4. Bulle du 9 avril 1255 (Doat, XXXI, fol. 108 vo-181).
5. Bulle du 15 avril 1255 (Potthast, 15805; Doat, XXXI, fol. 182).
xxyj INTRODUCTION.
4. Urbain IV {i26i'i2M).
Urbain IV a peu légiféré sur rinquisition, soit que les
circonstances ne Taient pas amené à le faire, soit qu*il ait
été absorbé par les intérêts de la Terre Sainte et rinéyitable
croisade, soit que l'Inquisition, dans le Languedoc comme
ailleurs, ait régulièrement suivi son cours. Le fait est qu'il
adressa plusieurs lettres, sôit aux inquisiteurs de Lombar-
die, qui semblent avoir alors éprouvé des embarras locaux
considérables S soit aux inquisiteurs d'Aragon, dont il élar-
git les privilèges et auxquels, d'ailleurs, il envoya la réponse
d'Alexandre IV, du 10 janvier 1260, aux inquisiteurs de
Toulouse^. Je n'ai relevé que deux lettres qui aient eu pour
destinataires les inquisiteurs du Languedoc ''^. La première est
du 28 mars 1263. Urbain IV leur enjoint de ne pas inquié-
ter Guillaume Vital, de Limoux, Arnaud Embrin et Ber-
nard Arnaud, frères, à cause de leur frère Bernard, qui a
été empêché par l'âge d'accomplir le voyage d'outre-mer*.
La seconde, du 2 août 1264, est adressée aux inquisiteurs
des comtés de Toulouse et de Poitiers, de France et des pays
hors de France, Avignon exceptée. Le pape rappelle les prin-
cipes de la procédure : ne pas poursuivre sans les évêques,
absoudre les prévenus qui avouent et acquiescent à une péni-
tence « arbitraire » , s'adjoindre deux personnes pour entendre
les accusés, ne pas révéler aux prévenus les noms des dépo-
i. Potthast, 18253, 48256, 18383, 18418, 18422.
2. Potthast, 18387, 18389, 18395, 18396.
3. A l'heure où j'écris ces lignes, un seul fascicule des Registres
d'Urbain IV, par MM. Dorez et Guiraud, a paru. Il comprend la
première et la deuxième année do ce pontificat (Paris, Thoriu,
in-S» raisin, 1892. Bibl, des Écoles françaises d* Athènes et de Rotne),
4. Doat, XXXI, fol. 283 vo.284.
INTRODUCTION. xxv
tion^ Il ne faudra pas refuser les sacrements de pénitence
et d'eucharistie aux hérétiques qui seront livrés au bras
séculier*.
Enfin Alexandre IV , répondant à des doutes proposés par
les inquisiteurs de Toulouse, exposa plusieurs points de droit
et de procédure importants ou curieux : 1^ Sera considéré
comme relaps celui-là seul sur lequel pèsera un grave soupçon
d*hérésie avant son abjuration, ou qui pourra être considéré
comme retombé dans une erreur précédemment professée;
2o La divination et le sortilège n'appartiennent à la com-
pétence de l'inquisiteur qu'autant que ces délits ont une rela-
tion directe avec la foi ou l'unité ; 3^ Si un hérétique, ayant
engagé ses biens, meurt avant d'avoir accompli sa pénitence,
les héritiers restent ses répondants responsables et devront
satisfaire; 4^ Il en va tout autrement dans le cas où l'héré-
tique meurt dans l'intervalle du temps qui sépare l'aveu de
la sentence, la pénitence n'ayant pas été infligée, etc., etc.^.
Cette bulle, c'est justice, doit être rangée à côté des
grandes bulles de Grégoire IX, d'Innocent IV et de
quelques-uns des papes qui vont suivre.
{. Bulle du 4 mai 1260 (Doat, XXXI, fol. 279).
2. Bulle du 30 avril 1260 (Potthast, 17845; Doat, XXXI,
fol. 205). Il tempéra des pénitences (Registres, n9 773).
3. Bulle du 9 décembre 1257 (Doat, XXXI, fol. 244-249). —
Alexandre IV accorda aux inquisiteurs quelques privilèges facili-
tant leur tâche : la faculté de prendre comme notaires des prêtres
et autres clercs (bulle du 5 décembre 1257. Doat, XXXI, fol. 198 v<»)
— notez que ce privilège fut accordé le 24 avril 1260 aux inqui-
siteurs des pays soumis au roi de France (Doat, XXXI, fol. 271);
— l'exemption à Tégard des délégués ou sous-délégués pontifi-
caux, qui ne pouvaient frapper d'excommunication les inquisi-
teurs, ni quatre de leurs notaires (Potthast, 17097); le pouvoir
pour les inquisiteurs de s'absoudre mutuellement des excommu-
nications et irrégularités encourues, 27 avril 1260 (Doat, XXXI,
fol. 277).
xxvj INTRODUCTION.
4. Urbain IV {i26Ui264).
Urbain IV a peu légiféré sur Tlnquisition, soit que les
circonstances ne Taient pas amené à le faire, soit qu'il ait
été absorbé par les intérêts de la Terre Sainte et rinéyitable
croisade, soit que l'Inquisition, dans le Languedoc comme
ailleurs, ait régulièrement suivi son cours. Le fait est qu'il
adressa plusieurs lettres, s6it aux inquisiteurs de Lombar-
die, qui semblent avoir alors éprouvé des embarras locaux
considérables S soit aux inquisiteurs d'Aragon^ dont il élar-
git les privilèges et auxquels, d'ailleurs, il envoya la réponse
d'Alexandre IV, du 10 janvier 1260, aux inquisiteurs de
Toulouse 2. Je n'ai relevé que deux lettres qui aient eu pour
destinataires les inquisiteurs du Languedoc^. La première est
du 28 mars 1263. Urbain IV leur enjoint de ne pas inquié-
ter Guillaume Vital, de Limoux, Arnaud Embrin et Ber-
nard Arnaud, firères, à cause de leur frère Bernard, qui a
été empêché par l'âge d'accomplir le voyage d'outre-mer*.
La seconde, du 2 août 1264, est adressée aux inquisiteurs
des comtés de Toulouse et de Poitiers, de France et des pays
hors de France, Avignon exceptée. Le pape rappelle les prin-
cipes de la procédure : ne pas poursuivre sans les évêques,
absoudre les prévenus qui avouent et acquiescent à une péni-
tence « arbitraire », s'adjoindre deux personnes pour entendre
les accusés, ne pas révéler aux prévenus les noms des dépo-
1. Potthast, 18253, 18256, 18383, 18418, 18422.
2. Potthast, 18387, 18389, 18395, 18396.
3. A l'heure où j'écris ces lignes, un seul fascicule des Registres
d'Urbain IV, par MM. Dorez et Guiraud, a paru. Il comprend la
première et la deuxième année de ce pontificat (Paris, Thoriu,
in-8o raisin, 1892. Bibl. des Écoles françaises d'Athènes et de Rome).
4. Doat, XXXI, fol. 283 vo.284.
INTRODUCTION. xxvij
sants, mais les communiquer à des personnes prudentes,
qu'il faut consulter avant de rendre la sentence, etc.^
5. Les papes de Clément IV à Jean XXII (1265-
1334).
Déjà le pape Urbain lY , nous venons de le voir, ne s'était
occupé qu'incidenmient de l'Inquisition languedocienne ; il
ne fut pas amené par les circonstances à régler un point ou
un autre ayant une importance notable pour le fonctionne*
ment du tribunal ou à décider des doutes sur la procédure.
La même observation s'applique en partie à l'action des
pontifes qui lui succédèrent jusqu'à Clément Y et à Jean XXII,
terme de notre étude.
Clément lY (1265-1268) a laissé de nombreuses preuves
de son zèle contre l'hérésie, en ItalieS surtout dans la Lom-
bardie et la marche de Gênes^, la marche d'Ancône^ et les
Romagnes^. Il porta encore sa sollicitude en Bourgogne et
en Lorraine® et aussi en France (regnum Franciae)^
ayant soin ici d'excepter les terres du comte de Poitiers et
de Toulouse^ et du roi de Sicile^, c'est-à-dire tout le midi,
Languedoc et Provence, dont les conditions politiques
1. Bulle du 2 août 1264. — Bou tarie {Saint Louis et Alfonse de
Poitiers, p. 443, note 7) a Pair de croire que cette procédure date
d'Urbain IV. « Il détermine, dit-il, les modes de procéder de Pin-
quisition au milieu du ziii* siècle » (p. 443). Je n'ai pas besoin
d'insister pour montrer qu'elle est antérieure à Urbain IV.
2. Potthast, 19423, 19428, 19433.
3. Doat, XXXI, fol. 296 v»-304, 304-306 ; Potthast, 19522,
19896.
4. Potthast, 19905.
5. Potthast, 19348.
6. Doat, XXXU, fol. 15-16.
7. Doat, XXXII, fol. 32 v<».39 ; Potthast, 19559.
8. Ibid.
zxz INTRODUOnON.
pour le Langaedoo; nous n'avons de lui que de rares actes
relatif à ritalie«.
Honorius IV (1285-1287), qui ôtabUt l'Inquisition en
Sardaigne^, s'occupa quelque peu de l'Inquisition dans le
Languedoc. Ses actes, sans parler de la bulle par laquelle il
donnait au prieur des fràres Prêcheurs de Paris le pouvoir
de créer des notaires pour l'Inquisition à Garcassonne', pour
être rares, sont loin d'être dépourvus d'intérêt. D'abord, à
propos d'un haut personnage ecclésiastique que nous retrou-
verons plus tard, Sanche dit Morlane, archidiacre de Car-
cassonne, hérétique, soutien des hérétiques et qui eût voulu
dérober et brûler les livres de L'Inquisition, le pape écrivit
à l'inquisiteur Jean Galand : il demanda l'envoi des dépo-
sitions faites contre Sanche Morlane^. Ensuite il s'opposa
aux adversaires du tribunal i^, à l'origine même du mou-
vement qui, quinze ans plus tard, amena sur la scène
l'agitateur Bernard Délicieux.
Nicolas lY (1288-1292), qui, pendant un court pontificat
de quatre ans, déploya une extrême activité contre l'hérésie
et encouragea si fort la poursuite inquisitoriale^, qui rappela
1. Potthast, 21455, 21575.
2. Registres d* Honorius IV, publiés par M. Maurice Prou, n* 163
(Paris, Thorin, 1888, in-8* raisin. Coll. de l'Ëcole de Rome) ;
Potthast, 22307.
3. Doat, XXXU, fol. 139-140; Potthast, 22548.
4. Bulle du 13 décembre 1285 adressée à Jean Galand, inquisi-
teur de Garcassonne (Doat, XXXII, fol. 136 vo-138).
5. Bulle du 5 novembre 1285 adressée à Jean Galand et Jean
Vigoureux, inquisiteurs, leur mandant de procéder contre ceux
de la ville et du diocèse de Garcassonne qui font obstacle à Tin-
quisition {RegUtres, n» 173; Potthast, 22322; Doat, XXXU,
fol. 132-133).
6. Notamment dans le Gomtat, la ville d'Avignon et les pro-
vinces ecclésiastiques d'Arles, Aix et Embrun {Registres de Nico^
nmoDucnoif. xxzj
les ooDfltitatioiifl de Frédéric II et condamna Tordre des
Apôtres S qui fîilmina rexoommanication contre les héré-
tiqoes et leurs fauteors* et edicta à nouveau la poursuite
contre les chrétiens judaîsants et les Juifs d'abord convertis,
mais revenus ensuite à la circoncision et au sabbat', qui
renouvela les constitutions de ses prédécesseurs Innocent lY,
Alexandre lY et Clément IV ^, n'eut que rarement à inter-
venir dans les a£faires du Languedoc. Je signalais tout à
l'heure le cas de cet archidiacre de Carcassonne qui, au
lieu de combattre les hérétiques, les soutenait. Sa famille
avait CDurni à l'hérésie une autre recrue importante, Éléazar
de Lagrave de Peyriac, chevalier. Condamné, celui-ci s'était
évadé de prison, et, aux termes du droit, ses fils et ses
neveux se trouvaient par là même exclus de toute charge.
C'est ainsi que le pape fut prié de régulariser la situation de
deux de ses neveux, dont le premier, Isam Morlane, était
arehipretre de Carcassonne, et le second, Sanche Morlane,
curé dans le diocèse^. Il leur fut accordé de pouvoir être
promus à tous les ordres, charges et dignités^.
las IV, par M. Langlois, no» 318, 319, 320, 321, 367, 426, 427, 428,
429, 430, 431, 432, 433, 2028, 2029, 2124, 2125, 2293; Potthast,
22839, 22840, 22845,23170, 23185, 23201). Cf. ses autres actes rela-
tifs à rinquisition (Regùtres, 241, 322, 1362, 1363, 1364, 2095, 2356,
2357, 2777, 2778, 2779, 2913, 2914, 3378, 5425, 5723, 5724, 6896,
6924 ; Doat, XXXn, fol. 153-154, 160 v», 105-112 ; Potthast, 22692,
23053, 23188, 23751, 23940, 23941).
1. Registres, n® 4253.
2. Regùtres, n9 434 ; Potthast, 22846.
3. Registres, n« 322; Doat, XXXII, fol. 153-154.
4. Regùtres, n»» 1362, 1363, 1364; Potthast, 23053. — Il s'agit
dans ces bulles de rinquisition en Lombardie et dans la Marche
de Gènes.
5. Rectar de Podio Therieo.
6. Registres, 4035, 4036. — Isam Morlane, en faveur duquel
Nicolas IV écrivit la première de ces deux bulles, n'est autre, je
xxxij INTRODUCTION.
On sait généralement que les hérétiques du Langue-
doc, je veux dire les néo-dualistes et les Cathares, entre-
tenaient avec ceux de Lombardie des relations jonroa-
lières et intimes. Mais ce que l'on sait moins, c'est que h
poursuite inquisitoriale produisit un mouvement d'émigra-
tion languedocienne sur les rives du Pô à peu près oontinii.
Plusieurs témoins signalèrent, dans leurs dépositions ou dans
leurs aveux, des familles entières qu'ils y avaient rencon-
trées. Nicolas IV , ayant appris la présence dans le diocèse de
Vérone de nombreux hérétiques originaires de France, entre
autres d'un évêque hérétique, ordonna à l'inquisiteur de la
marche de Trévise d'avoir à les livrer au messager spécial
qui allait être envoyé par les inquisiteurs in regno Fran-
ciae ; ce messager les ferait conduire à leurs firais ^ . Or, les
inquisiteurs de Carcassonne et de Toulouse portaient à cette
date le titre de inquisUores in regno Franciae. Les héré-
tiques qui allaient être ramenés étaient vraisemblablement
des Languedociens ; et ce sont les inquisiteurs de Carcas-
sonne et de Toulouse qui avaient obtenu du pape cet ordre
souverain : conjecture confirmée par la présence dans les
archives de l'Inquisition de Carcassonne de l'original de
cette bulle^. Enfin, je me reprocherais de ne pas signaler
un autre acte de Nicolas IV , celui par lequel il prononça
que les procès pour hérésie conservaient toute leur valeur
juridique à la mort du pape ayant délégué l'inquisiteur qui
pense, qulsam, archiprôtre de Carcassonne, qui fut, au mois
d'août 1295, envoyé par Boniface VIII auprès d'Éric, roi de Suède,
pour obtenir que Tarchevôque de Sund et primat, Jean Grand,
fût rendu à la liberté (Registres de Boniface V111 , publiés par
M. Ant. Thomas, n» 360; Potthast, 24172).
1. Bulle du 10 février 1289 (Doat, XXXII, foi. 155-156).
2. Voy. ravis du copiste de Doat, qui sait le texte de la pièce
(Doat, XXXn, fol. 156 v«).
X
INTRODUCTION. xxxiij
Taarait commencé; rafiaire, loin d'être suspendae, pouvait
suivre son cours. Cette disposition était virtuellement com-
prise dans la constitution de Clément lY conservant à l'in-
quisiteur ses pouvoirs de juge à la mort du pape l'ayant
institué. Nicolas IV y revint jusqu'à trois fois, le 29 juin et
le 7 juillet 1290 et le 12 juillet 1291 ^ Ainsi l'inquisiteur se
trouva rapproché pour la seconde fois du juge ordinaire.
Boniface YH! (1294-1303), on s'y attend, ne faiUit pas
en présence de l'hérésie, qui, d'ailleurs, prenait un visage
nouveau^; au contraire'. Indépendamment, en eSet, des
actes témoignant d'une action locale ou particulière, ce pape
exerça, quant à la poursuite, une action générale profonde
dans toute la chrétienté; il édita, tout le monde le sait,
le Seœtus decretalium, où, au livre V, titre de haereti^
ciSj il posa des règles de droit appelées à être aussitôt ensei-
gnées et mises partout en vigueur. En voici les dispositions
principales : dans le cas d'hérésie, l'évêque diocésain peut,
quoique seul, procéder à la dégradation d'un clerc cou-
pable^ ; sont excommuniés ceux qui ensevelissent les héré-
tiques et leurs fauteurs, et les laïques qui disputent publique-
ment de la foi ; ni les hérétiques, ni leurs fils, ni leurs neveux
jusqu'à la seconde génération ne peuvent être promus à un
bénéfice ecclésiastique ; nulle est l'émancipation faite par
1. Registres, 2780, 2781, 5722; Potthast, 23302; Doat, XXXII,
fol. 158.
2. Avec la secte des spirituels, si répandue dans le Languedoc
et sur le littoral de la Méditerranée.
3. Voy., par exemple, Potthast, 24378 (condamnation de la secte
des spirituels), 24510 (arrestation des bizoches d'Italie), 25211
(l'inquisition à Padoae et à Vicence doit être faite avec activité et
sans faiblesse), Doat, XXXn, fol. 272 vo-274 (main-forte doit être
prêtée aux inquisiteurs), etc., etc.
4. Cap. I (décrétale de Grégoire IX).
c
xxx!v INTRODUCTION.
l'hérétique^ ; ni les fils ni les héritiers d'un ^que ayant
demandé pendant la maladie la « consolation » des hérétiqufis
ne sont admis à faire valoir qu'il n'était point sain d'esprit,
si avant sa maladie il était suspect*; les relaps seront livris
au bras séculier malgré leur repentir et leur retour à la
foi'; les excommuniés et les complices d'un crime ne sont
plus frappés d'incapacité pour témoigner contre les héré-
tiques^ ; les évêques ou leurs délégués et les inquisiteiirs
peuvent faire exécuter leurs sentences jpar les officiers de la
puissance séculière^; l'excommunié qui se refuse pendant
un an à comparaître pour répondre de l'hérésie se met dans
le cas d'être condamné comme hérétique^, etc.> etc.
Il y a là vingt chapitres formés avec des décrétales dm
papes Grégoire IX, Alexandre IV, Urbain IV '', Clément IV
et Boniface VIU', qui témoignent chez leur auteur d'une
1. Gap. II (décrétaie de Grégoire IX).
2. Gap. m (item).
3. Gap. IV (item).
4. Gap. V (item).
5. Gap. VI (item).
6. Gap. VU (item).
7. Potthast, 19379.
8. Boniface VIII, cependant, ne se montra pas sans pitié.
Son pontificat est un de ceux pendant lesquels furent révisés
le plus de procès pour hérésie (Registres de Boniface VIII, publiés
par MM. Thomas, Faucon et Digard, n»» 37, 1673, 2158,
2577; Potthast, 24674, 25043; Doat, XXXIII, fol. 49-21).
La bulle fournie par Doat, du 10 février 1301, était adressée à
l'évoque d'Elne, à Tabbé de Fontfroide et au prieur de N.-D. de
Gorneilia (de Corniliano)^ invités à citer Tinquisiteur Pons du
Pouget (de Pogeto)^ qui, nonobstant la bulle dlnnocent IV défen-
dant aux inquisiteurs du Languedoc de poursuivre les sujets du roi
d'Aragon, avait connu du cas de Pierre de Fenouiilet, chevalier.
La sentence de Pons du Pouget, inquisiteur, du 5 septembre 1262,
condamnant la mémoire de Pierre de Fenouiilet et ordonnant
Texhumation de son cadavre pour être brûlé, avait fait l'objet d'un
INTRODUCTION.
haute capacité juridique, et qui facilitaient la tâche des
inquisiteurs du Languedoc, où des cas douteux se produi-
saient chaque jour.
appel, qui fut, le lendemain, signiGé à l'inquisiteur dans la salle
capitulaire du couvent des frères Prêcheurs de Montpellier (Doat,
XXXUI, fol. 124). Boniface VIII confia Tafifaire an cardiual Jean
Le Moine. Le procès en nullité de la sentence de Pons du Pouget com-
mença le 8 novembre 1300. En 1309, il n'était pas encore terminé.
On en trouve la suite dans Doat, XXXUI, fol. 1-188. J'ignore si le
cardinal a jamais rendu sa sentence. Il mourut en 1312. — Voici,
d'après les actes du procès, la sentence prononçant l'exhumation
contre Pierre de Fenouillet : c In nomine Patris et Filii et Spiri-
tus Sancti. Amen. Quoniam nos frater Pontius de Pojeto de ordine
fratrum Predicatorum, inquisitor heretice pravitatis in terris et
dominio ac districtu régis Francie, qui sunt in provinciis Narbo-
nensi et Arelatensi et diocesibus Albiensi, Ruthenensi, Gatar-
censi et Petragoricensi , exceptis terris nobilis viri A., comitis
Tholosani, authoritate apostoiica deputatus, per inquisitionem
invenimus, et per testes idoneos in judicio nobis constet quod Petrus
de Fenoleto, dominus quondam de Fenoleto, Narbonensis diocesis,
jam defunctus, cum viveret, vidit et visitavit hereticos et illos phi«
ries et in multis locis, juxta ritum illorum dampnabilem, adoravit
dicendo Benedicite ter flexis genibus ante ipsos et addendo : Domini,
rogate Deum pro ùto peccatore ut me facial honum christianum et
perducat ad bonum finem, hereticis sibi respondentibus more suo,
et audivit monitiones eorum et sermones, et quod uu9' heretici
bini et bini venerunt ad hereticandum eum in egritudine qua
decessit, hec et alia in dicto crimine committendo, per que cons-
tat ipsum Petrum hereticorum erroribus dampnabiliter credidisse,
nec quisquam illum de£fenderit super his coram nobis, licet nos
dies plures ad hoc canonice duxerimus assignandos, nec ipsum
Petrum appareat aliquatenus ante ipsius obitum de predicto cri-
mine emendatum, et hoc crimen tam detestabile et énorme prop-
ter sui immanitatem non solum in vives, set in mortuos per jura
promptissima vendicetur : habitis ^uper his cum pluribus bonis
viris sapientibus et discretis diligenti consilio et tractatu, habendo
in hoc pre oculis solum Deum, sacrosanctis Ëvangeliis positis
coram nobis, die hac et pluribus aiiis ad ferendam et audiendam
dilfinitivam sententiam in hoc negotio peremptorie assignatis,
predictum Petrum de Fenoleto sententiando diffînitive pronuncia-
zzzy] INTRODUCTION.
Dans cette province, à la vérité, Boniface Vin ne fut
appelé à interposer son autorité qu'en de rares circonstances.
Par exemple, il donna commission à Bernard de Castanet,
évêque d'Albi, d'instituer inquisiteur pour Pamiers et Tou-
louse l'un des cinq frères Prêcheurs qu'il lui désignai II
écrivit à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il se rendît
à Béziers, où de graves désordres venaient de se produire
à l'occasion de la taille imposée au clergé, et en poursuivît
les auteurs^. Cet acte ne tendait à rien moins qu'à étendre
la compétence des inquisiteurs.
Enfin, il obtint de Philippe le Bel des mandements qui
modifiaient ses ordres antérieurs. En 1295 et 1296, le roi, sur
des rapports qui venaient de lui arriver, avait ordonné à ses
officiers de n'opérer d'arrestation que dans les cas et les
mu8 credentem hereticonim extitisse et per hoc illum hereticum
decessisse, ossa ejus extumulanda, et a cimiteiio fidelium, si dis-
cerni ^valeant, separanda, et etiam comburenda nichilominus
decementes. Lata fuit ista sententia dicto modo apud Somedrium,
in ecclesia Sancti Pontii, die martis ante festivitatem Nativitatis
Béate Marie Virginis, anno Domini Mo G0> LXIIo, in presentia
et testimonio Pétri de Lunello, decani Somedrii, domini Guilleimi
de Banneriis, jurisperiti, senescalli Bellicadri, Guilleimi de Mora,
castellani, Pontii Alamanni, presbiteri, magistri Johannis Provin-
cialis, Stepbani de Golo, notarii, Jacobi Albi, notarii, Johannis
Bedocii, Jacobi de Agangio, Pontii Grosserii, Pontii Rivelli, nota-
rii, et plurium alioram burgensium de Somedrio ad hoc speciali-
ter vocatorum, et Guilleimi Garoli, procuratoris predicti, et mei
Guilleimi Boteti, notarii Inquisitionis, qui sententiam istam scripsi »
(Doat, XXXin, fol. 122 vo-124).
1 . Registres, n« 606.
2. Registres, n» 2141 ; Potthast, 24580. Sa bulle est du 12 oc-
tobre 1297. Le 7 octobre précédent, il avait écrit à Tarchevôque
de Narbonne pour lui donner mandat de prononcer l'interdit
contre la ville de Béziers et l'excommunication contre les consuls
et les conseillers de la ville, qui, à i'pccasion de tailles imposées
au clergé, s'étaient portés à des violences contre lui {Registres,
n» 2140).
INTRODUCTION. xxxvij
conditions prévus par lui^ ; en 1298, voulant se conformer
à la constitution du pape, il mit d'une manière plus abso-
lue ses officiers à la disposition des inquisiteurs; il est
assez piquant de trouver sous le même vidimus (6 février
1299, n. st.) du juge de Carcassonne, Raymond Costa, la
constitution du pape et la lettre du roi^.
Je ne retiendrai des regestes de Benoît XI (1303-1304) ^
que trois bulles. La première est du 2 mars 1304 : elle eut
pour destinataires les inquisiteurs de Lombardie ; mais les
inquisiteurs du Languedoc la prirent certainement pour eux,
puisqu'elle s'est retrouvée dans leurs archives. Elle conte-
nait, aussi bien, une disposition qui portait sur le cas fré-
quent de poursuites exercées à la fois par l'évêque diocésain
et l'inquisiteur régional ; les deux juges durent se communi-
quer leur procès respectif^. Par la seconde, du 10 mars 1304,
Benoit XI conférait à Guillaume Sicard, de Carcassonne,
ancien inquisiteur, un canonicat dans l'église d'Albi^ ; et,
parla troisième, du 15 avril 1304, il ordonnait l'arrestation
de Bernard Délicieux*, le fameux frère Mineur, ardent
1. Doat, XXXII, fol. 267-271.
2. Ibid., fol. 275 v«-279. Cf. fol. 280. Parmi les actes de Boni-
face Vni relatifs à rinquisition, il faut distinguer et citer sa cons-
titution du 13 juin 1299, ordonnant aux inquisiteurs de rendre
publics les noms des témoins et des accusateurs dans les procès
des Juifs de Rome (Registres, n® 3063).
3. (jollection de l'École française de Rome, Registres de Benoit II,
publiés par M. Grandjean (PaVis, Thorin, 1883-1885).
4. RegUtres, n» 420; Potthast, 25381 ; Doat, XXXIV, fol. 11-12.
5. Registres, n» 746.
6. Doat, XXXIV, fol. 14-15. Commission adressée au provin-
cial des frères Mineurs d'Aquitaine (B. Hauréau, Bernard Déli-
cieux et l* Inquisition albigeoise, p. 190, in- 12. Paris, Hachette,
1877). Les autres actes de Benoît XI relatifs à rinquisition pour
d'autres pays que le Languedoc répondent aux numéros suivants
des Registres : 169, 299, 508, 509, 659, 834 et 835.
zxzviij INTRODUCTION.
ennemi de rinquisition, et qui joua un rôle si considéraUe
et si néfaste. L'arrestation cependant n'^t pas lieu.
. Qément Y (1305-1314), aussitôt élevé sur le siège pon-
tifical, fut saisi de la supplique que les chapitres de Sainte-
Cécile et de Saint-Salvi d'Albi, avec l'abbé et le monastère
de Gaillac, venaient d'adresser aux cardinaux, les priant
d'interposer leur autorité dans le grave conflit survenu entre
tout le pays et les inquisiteurs, préparé depuis longtemps
par Bernard Délicieux et arrivé à un état d'acuité extrême ^
Les consuls d'Albi et de Cordes se plaignaient notamment
que Bernard de Castanet, évêque d'Âlbi, et les inquisiteurs
eussent poursuivi et condamné des innocents, dont la foi ne
laissait rien à désirer et qui cependant étaient soumis à une
détention très dure, que l'état des prisons rendait mortelle.
Qément Y donna donc aux cardinaux Taillefer de la Cha-
pelle, successivement éveque de Carcassonne (1291-1298),
de Toulouse (1298-1305) et de Palestrina (1307-1312), et
Bérenger Frédol, ancien évêque de Béziers (1294-1305),
ordre de pourvoir à l'état des prisons et aux besoins des
prisonniers en attendant de faire droit à l'instance en revi-
sion du procès contesté ^. Les cardinaux remplirent exacte-
ment leur mandat du 15 avril au 17 mai 1306. La visite
des prisons de Carcassonne et d'Albi, faite par eux et dont
nous avons l'original, fournit les renseignements les plus
intéressants et que l'on peut tenir pour absolument sûrs'.
1. Doat, XXXIV, fol. 44.
2. Bulle du 13 mars 1306 donnée dans le procès- verbal de la
commission remplie par les cardinaux (Arch. comm. d'Albi,
GG 1). Cette bulle ne se trouve pas dans le Regestum papae Cle^
mentis V, publié par les Bénédictins du Mont-Cassin (impr. du
Vatican. In-fol., 8 vol. Le dernier volume et les tables n'ont pas
encore paru).
3. Il est publié ici, p. 304. .
INTRODUCTION. zxxiz
Lie cardinal Taillef^ de la Chapelle procéda ensuite, sans
aucun doute, à l'examen de la cause; nous en avons la
preuve dans le Regestum de Clément Y, où nous voyous
d'abord que le même cardinal Taillefer de la Chapelle fut
chargé d'informer sur les crimes imputés à l'évêque d'Âlbi^
accusation intimement liée à la cause des hérétiques ; le pape
rendit ensuite, à la date du 12 août 1308, une constitution
déclarant que, par la conunission donnée aux deux cardi-
naux, il n'avait entendu déroger en rien aux droits ni aux
prérogatives des évêques, admis à connaître des causes des
hérétiques leurs diocésains'. En même temps. Clément V
se préoccupa de trancher le différend qui avait éclaté entre
le vidame d'Amiens et l'inquisiteur Geoffroy d'Abluses^,
car la question était double : il fallait apaiser l'opinion
et reviser le procès des prisonniers. Bernard de Castanet
fut transféré au Puy^; le vidame relevé de l'excommu-
nication^. Mais nous ne voyons pas que la poursuite contre
les hérétiques, commencée par lui en 1286, ait jamais été
reconnue comme entachée d'irrégularités. En tout cas, à la
date de sa translation au Puy, on n'avait pas statué sur le
1. Regestum, n" 1753, 2309.
2. Regestum, n* 2923; Doat, XXXTV, fol. 112-H3.
3. CSette commission fut encore confiée aax cardinaux Taillefer
de la Chapelle et Bérenger Frédol, avec le cardinal Etienne de
Suisy, archidiacre de Bruges, chancelier de France, au titre de
8. Gyriaque. Bulle du 15 juillet 1308 [Regestum, n» 3569).
4. Le Regestum de Clément V contient plusieurs bulles rela-
tives à l'affaire de Bernard de Castanet, évéque d'Albi {u9* 1753,
2267, 2268, 2309, 2887, 2893, 3370). Il fut transféré au Puy le
30 juillet 1308, quinze jours après la commission donnée en vue
d'en finir avec le différend de Geoffroy d'Abluses et du vidame
d'Amiens, dont la main se trouve dans tous les embarras de l'In-
quisition languedocienne pendant cette période.
5. Voy. la sentence rendue par les cardinaux susdits (Doat,
XXXIV, fol. 114 v«-122).
xl INTRODUCTION.
fond : à preuve, la buUe de Clément Y, du 6 septembre
1309, annonçant aux inquisiteurs de Carcassonne qu'il
avait donné le sauf-conduit à Ajmeric de Castro, procu-
reur des plaignants^ L'aflEaire n'était pas terminée en 1310.
Probablement elle était restée en suspens à cause du grand
âge du cardinal TaiUefer de la Chapelle, qui mourut en
1312 âgé de 120 ans. En 1310, elle fut remise au nouvel
évêque d'Âlbi, Bernard Desbordes (1308-1311), très aimé
du pape Clément Y*. Mais celui-ci ne voulut ou ne put
point s'en charger; elle était trop délicate. Des pouvoirs
furent donc de nouveau donnés à son successeur, Gréraud de
Farges^. Il est probable que les choses en restèrent là : car
le pape qui allait succéder à Clément Y devait relever Ber-
nard de Castanet et abaisser Bernard Délicieux. Du moins,
dans la constitution de Clément Y sur l'Inquisition édictée
au concile de Yienne, on croit entendre l'écho des agita-
tions tumultueuses du Languedoc, puisquHl décréta qu'au-
cune poursuite ne serait faite désormais sans le double con-
cours de l'évêque diocésain et de l'inquisiteur, que les prisons
seraient administrées par l'évêque et l'inquisiteur et munies
de deux geôliers nommés l'un par l'évêque, l'autre par
l'inquisiteur, chacun avec une clef di£férente, enfin que nul
1. Douais, les ManiucriU du château de Merville, p. 5i, note 1,
où se trouve le texte de cette bulle, dont le Regestum, n® 4754,
n'a donné que le résumé.
2. Le 8 février 1310, le pape lui mande, ainsi qu'aux inquisi-
teurs, de faire conduire à Albi les prisonniers détenus à Carcas-
sonne depuis huit ans, et qu'il nomme, pour que leur cas soit
examiné juridiquement (Regestum, n® 5238; Doat, XXXII,
fol. 60-62). Bulle attribuée faussement à Clément IV par le
copiste de Doat et par Mahul (Cartulaire, Y, 628), qui Ta suivi.
Publiée par M. Hauréau (Bernard Délicieux et V Inquisition albi"
geoise, p. 194).
3. Bulle de Clément V du 19 avril 1313 (Regestum, n» 9163).
INTRODUCTION. xlj
ne pourrait recevoir la délégation inquisitoriale qu'il n'eût
quarante ans révolus ^
Jean XXII (1316-1334), aussitôt pape, créa cardinal-
évêque de Porto Bernard de Castanet (1316-1317), qui, s'il
eut l'honneur d'être de la première promotion, ne jouit pas
longtemps de sa dignité, où il pouvait voir une réparation,
avec la justification de toute sa conduite. Le 3 septembre
1319 s'ouvrit à Castelnaudary le procès de Bernard Déli-
cieux, que le pape, par sa bulle du 16 juillet précédent,
avait ordonné et confié à l'archevêque de Toulouse, Jean
Raymond de Comminges, assisté de l'évêque de Pamiers,
Jacques Fournier (1317-1326), le futur Benoît XII, et de
l'évêque de Saint-Papoul, Raymond de Mostuéjols (1319-
1329)^. Ce procès, qui se termina le 8 décembre suivant
par une sentence de condamnation à la prison perpétuelle
rendue sur la place du marché du Bourg de Carcassonne^, ne
peut être attribué à l'Inquisition en ce sens qu'il ne fut pas
conduit par les titulaires du fameux tribunal ; mais les actes
qui le composent appartiennent à son histoire, car il n'y a peut-
être pas de document qui puisse mieux servir à reconstituer
i. Clementinarum lib. V, lit. III, de haereticis, cap. I-U. —
On peut dire que, en dehors de cette constitution générale,
Tœuvre de Clément V, relativement à Tlnquisition, se résume en
ce qu'il a fait pour le Languedoc. Il ne s'occupa qu'en passant do
rinquisilion à Langres (Regestum, n^ 5813), à Lyon et à Besan-
çon (ibid,, n" 8766, 8767). Nous ne voyons pas qu'il soit inter-
venu dans aucune des autres contrées de l'Europe.
2. L'archevêché de Toulouse avait été créé deux ans aupara-
vant, en 1317, l'évôché de Pamiers en 1297 et l'évôché de Saint-
Papoul en même temps que l'archevêché de Toulouse. La bulle
de Jean XXII se trouve dans les Actes du procès de Bernard
Délicieux (Bibl. nat., ms. lat. 4270, fol. 4).
3. M. Hauréau {op, cit., p. 198) a publié cette sentence d'après
le ms. lat. 4270 de la Bibl. nat. On la trouve aussi dans Bouges,
op. cit., p. 610-620.
xlij INTRODUCTION.
la suite des longues agitations dont GarcaBSonne, Albi et
même Toulouse furent le théâtre, pendant près de dix ans
(1295-1304), grâce à ce franciscain et à ses oomplioes.
Nous ne les avons que d'après une copie du xyn* aiède*.
C'est un regret pour l'éditeur. Ils restent curieux et im-
portants pour l'historien, aux yeux duquel ils sont une
preuve éclatante de la réaction que la mollesse de dément Y
ne put manquer de produire.
Nous trouvons d'ailleurs une autre preuve de cette réac-
tion dans la bulle du 30 mars 1317% par laquelle Jean XXII
révoqua le sauf-conduit concédé par son prédécess^ir à
Aymeric de Castro, bourgeois de Garcassonne, et à quelques
autres, qui avaient obtenu également la protection des ca^
dinaux ; il engagea par là même les inquisiteurs de Garcas-
sonne à entamer des poursuites contre eux'. Les consuls
d'Albi, en leur nom et au nom de la ville, durent exprimer
publiquement leur regret du passé et donn^ une satis&o-
tion à l'Église^. Tout cela était très significatif. D'autant
que Jean XXII, en combattant tout mouvement qui se rat-
tachait à Bernard Délicieux, croyait avec raison frapper du
même coup les spirituels, les fraticelles, les bizoches et
autres théoriciens de la pauvreté universelle ; car Bernard
Délicieux n'avait cessé de se réclamer de son frère en rdi-
gion, Pierre-Jean d'Olive, qu'il avait souvent rencontré
dans les couvents du midi, à Narbonne notamment, où ses
1. Bibl. nat., ms. lat. 4270. Yol. de 307 feuillets, et feuilleta A,
B préliminaires. Papier, 209»"» X 321"»". Ancien Baluze 280 et
Reg. 4267^.
2. i318 (?). ///<* kls. aprilis, anno secundo.
3. Doat, XXXIV, fol. 138-140.
4. Le 11 mars 1320 (n. st.). L'évéque d'Albi et rinquisiteor
leur en octroyèrent l'absolution publique dans le cimetière de
Sainte-Cécile (Doat, XXXIV, fol. 170-180).
INTRODUCTION. xliij
adeptes et admirateurs, se rendant à son tombeau, cél^
braient déjà sa fête^ Taut le monde sait combien fut vive et
opiniâtre la lutte qui s'engagea entre ces nouveaux héré-
tiques et Jean XXII, lequel déplorait leur extrême diffusion
dans le midi, où ils pullulaient'. Nous verrons, quand nous
parlerons des actes des inquisiteurs , que les spirituels et
les fraticeUes leur donnèrent assez de besogne. Us ne
furent pas alors les seuls à les occuper. Le néo-dualisme
et le catbarisme avaient baissé, mais pour se fondre dans
le mysticisme anti-social de Joacbim de Flore ou s'effon-
drer dans de honteuses pratiques, sortilèges, sacrifices
aux démons, simulation des sacrements. Jean XXII voulut
que les inquisiteurs poursuivissent sans relâche de tels
crimes contre la religion, qui, en effet, se rencontraient fré-
quemment dans le Languedoc^; et ainsi, sans étendre leur
1. Doat, XXVII, fol. 13-14.15. — On lui attribuait des miracles
iDoat, XXVn, fol. 18). Voy. Douais, Sculptures Bitterroises du
XI V* siècle, mémoire communiqué au Congrès des Sociétés savantes,
le 13 avnl 1898.
2. Jean XXII, par sa bulle du 23 janvier 1317 (1318?), con-
damna les spirituels, dont il énuméra les nombreuses erreurs
(Doat, XXXIV, fol. 154 vo-i67). Par une autre bulle du 6 no-
vembre de la même année, il fit poursuivre les meneurs, religieux
de Tordre de saint François, qui n'en avaient que le nom, et qui
se trouvaient alors en Provence (Doat, XXXIV, fol. 143-146). Le
17 février 1331 (1332?), il fit dénoncer par l'inquisiteur et Tévôque
de Oarcassonne comme excommuniés les fraticeiles, si répandus
dans les diocèses de Oarcassonne, de Toulouse, de Narbonne (Doat,
XXXIV, fol. 147 vo-153).
3. Nous avons une lettre du cardinal Guillaume - Pierre de
Godin, évoque de Sabine, qui, écrivant à Tinquisiteur de Tou-
louse au nom de Jean XXÎI, le 22 août 1320, lui ordonnait de
poursuivre tous les devins, adorateurs des démons et autres fai-
seurs de sortilèges. Le 4 novembre 1331 (?), le pape, reproduisant
cette lettre, réitéra ses ordres à Farchevèque de Toulouse et à
l'inquisiteur (Doat, XXXIV, fol. 181 vM83).
xliv INTRODUCTION.
compétence — car, à cette date, ils en conL_jaient d^-
il porta leur attention et leur activité sur cette autre Corme de
l'hérésie, qui tendait, malgré son ridicule, à détraire,
comme l'autre, l'unité chrétienne.
Quelques autres actes du pape Jean XXII méritent encore
d'être cités, bien qu'ils n'aient rapport qu'à des cas parti-
culiers. Le 21 mars 1327, il mandait à l'inquisiteur de Pro-
vence, Michel Lemoine (Michael Monacki)^ des finères
Mineurs, de remettre entre les mains de Jean du Prat,
inquisiteur de Carcassonne, Pierre Trencavel, de Lieuran-
Cabrières, qui s'était évadé des prisons de Carcassonne, et
Andrée, sa fille ^ Le même jour, il donnait ordre à Guillaume
Astre, aussi inquisiteur de Provence et religieux Mineur,
d'envoyer à Jean du Prat, qui l'avait demandée, une copie
des aveux de Bernard Maurin, prêtre de Narbonne, aban-
donné au bras séculier'. Le 16 septembre 1330, U adressait
une bulle à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il rendit
au procureur général des frères Mineurs l'habit religieux de
Barthélémy Brugère, expulsé de l'ordre, condamné comme
hérétique et actuellement en prison 3. Il était naturel que
l'ordre des Mineurs protégeât son habit, c'est-à-dire son
honneur.
On ne recueillera pas, à ma connaissance, dans le bul-
laire des successeurs de Jean XXII, des actes ou des faits
notables ayant modifié ou même accéléré la marche de l'In-
quisition^. Au contraire, elle va décliner, les causes CBiisant
i. Doat, XXXV, fol. 18-19.
2. Doat, XXXV, fol. 46-47. Voy. dans ce môme volume de
Doat, fol. 2i et suiv., les actes de la procédure ouverte contre cet
hérétique.
3. Doat, XXXV, fol. 87.
4. Voici quelques-uns de leurs actes : 30 mars 1353. Inno-
INTRODUCTION. xlv
de plus en plus défaut. U faut donc s'arrêter. J*en ai assez
dit, ce me semble, pour faire sentir l'intérêt spécial des
décrétales. L'impulsion vient du saint-siège, qui arrête les
formes du droit — nomination du juge et sa compétence, pro-
cédure et pénalité, — et qui seul a qualité pour recevoir les
appels et réformer les sentences. Parmi les papes qui ont le
plus fait pour l'Inquisition languedocienne, il faut compter
Grégoire IX, Innocent IV, Alexandre IV, Clément IV, Clé-
ment V et Jean XXII. Si j'excepte Jean XXII, leurs Regesta
sont publiés en partie ou en totalité. Celles de leurs bulles
qui sont encore inédites, en petit nombre, se trouvent dans
Doat. Je n'ai pas manqué de les signaler à l'attention du
lecteur.
II. Actes obs ^véques.
A première vue, ce titre peut sembler surprenant, car
l'inquisiteur, étant un juge délégué par le pape, dont il
tenait tous ses pouvoirs, n'avait rien à faire, ce semble,
avec révêque diocésain, qui devait tout au moins l'ignorer,
sinon le combattre. C'est une impression assez commune chez
les savants et parmi le vulgaire que l'évêque et l'inquisiteur
cent VI mande à rinquisiteur de Garcassonne, Amedon de Langres,
de Lingonis, de faire conduire ad Romanam Curiam Jean de Gastil-
lon et François de Arquata, religieux Mineurs, coupables de crime
d'hérésie (Doat, XXXV, fol. 130-131). — 19 octobre 1363. Urbain V
donne à l'évoque et aux inquisiteurs de Garcassonne la déléga-
tion pour entendre et poursuivre plusieurs prévenus, dont il leur
avait déjà confié la cause (Doat, XXXV, fol. 132-133). — 14 mai
1370. Grégoire XI ordonne à l'inquisiteur de Garcassonne de
libérer de la prison Bidon de Pnyguilbem (Dordogne), qui a
exactement accompli sa pénitence (Doat, XXXV, fol. 134-135).
— 20 avhl 1276. Grégoire XI ordonne aux inquisiteurs de procé-
der contre tous ceux qui empêcheront la poursuite contre les
héréUques (Doat, XXXV, fol. 163-164).
xlvj IlfTRODUCTION.
ne cessèrent de se jalouser et de lutta* l'on oontre Tautre;
quelques conflits, notamment l'excommunication de rarche-
Yeque de Narbonne par l'inquisiteur, justifient pour plmieorB
cette opinion.
Que des divergences sur des points de détail se soient
produites, c'est assez naturel, et je n'y contredirai pas.
Qu'on ait, à un moment, poussé les évoques à prendre eo
main la poursuite, c'est certaine Mais les évoques du Lan-
guedoc ne montrèrent pas d'hostilité à l'égard de l'Inquisi-
tion; au contraire, ils lui furent sincèrement favorables : ik
exercèrent même sur ses destinées une influence réelle, qœ
l'historien doit retenir. Pour l'apprécier, en mesurer l'éten-
due et en saisir les efiiBts, il est nécessaire de suivre les
évêques dans les conciles provinciaux qui se sont tenus à
l'occasion de la poursuite de l'hérésie et aussi de relever
les actes de chacun d'entre eux en particulier. Qu'a fait
l'épiscopat languedocien ? Qu'a fait chaque évèque pris à part
et considéré individuellement? La réponse à ces deux ques-
tions donnera la def de leur conduite.
1. Action collective des évêques.
En 1229, les évêques des trois provinces de Narbonne, de
Bordeaux et d'Auch se réunirent à Toulouse, où le cardinal
de Saint-Ange les convoqua. Je l'ai déjà rappelé; si j'j
reviens, c'est pour faire remarquer simplement qu'à cette
heure, certainement solennelle pour la province, les évêques
s'opposèrent d'autant moins à la poursuite de l'hérésie qu'il
n'était point question de créer un juge qui fût investi
de pouvoirs extra-diocésains ; les évêques présents furent
invités à entendre les témoins produits par l'évêque de
1. c Tempore quo prelati tenebant inquisitionem, » lit-on dans
plusieurs dépositions (Doat, XXYI, fol. 297, 308, 340 t«).
INTRODUCTION. xlvij
Toulouse, Foulques, et à recevoir leurs dépositions, qui
devaient être consignées par écrite Les statuts proposés par
le légat et qui sont tout ce concile^ furent pleinement approu-
vés par eux; ils trouvèrent la poursuite opportune ou même
nécessaire; tout le monde, d'ailleurs, pensait de la sorte.
Guillaume de Puylaurens, prêtre à la vérité,. mais aussi
chapelain du comte de Toulouse, et, à ce titre, &vorable
autant aux institutions locales qu'à l'esprit régnant dans le
comté, donne bien la note de cette entente, qui réunit tous
les esprits dans l'unité du but supérieur à atteindre.
En 1235, les évêques s'assemblèrent à Narbonne, sous la
présidence de l'archevêque de la ville, Pierre Âmelius, qui
avait déjà montré le plus grand zèle. Cette fois, les évêques,
laissés à leur propre impulsion, légiférèrent directement et
par eux-mêmes ; ils y furent provoqués par les inquisiteurs
eux-mêmes. Dans l'intervalle, un grand &it s'était produit :
Grégoire IX avait nommé des juges délégués, il avait confié
au prieur provincial des firères Prêcheurs le soin de les
choisir, et, bien que je regarde comme une erreur de croire
1. Guilleimus de Podio Laurentii, Ghronicon, cap. XL.
2. Labbe, Acta concil., YU, p. 176 et suiv. Bibl. nat., ms.
lat. i0405, foh 207, copie du concile de Toulouse ainsi amioncée:
Ex bibliotheca Ill^i et R^i Philippi Carii* Filouardi accepta a Rmo
Fran, Perla, nuper Rotte Romane decano, qui in aliquot oapita con-
dlii Tolosani proliwa commentaria conscripserat ad materiam et
causam Inquisitionis pertinentia. — Le concile d'Arles de 1234
{ibid,, 235 et suiv.) toucha au cas particulier du crime d'hérésie
reconnu seulement après la mort. Il décida (can. xi) que le cadavre
serait exhumé et livré au juge séculier, si eorum corpora vel
ossa ab aliis discerni potuerint, extumulentur et saeculari judicio
relinquantur, A remarquer cependant que Texhumation ne fut
pas alors imaginée, pas plus qu'elle n'a été introduite à l'occasion
de l'hérésie. On se borna à appliquer à l'hérésie une vindicte
déjà admise pour les crimes de droit commun.
zlyiij INTRODUCTION.
que jamais Tlnquisition ait été domiDicaineS cependant il
&ut reconnaître que, par le fait de cette commission , le
jage délégué fut le plus souvent pris parmi les frères Prê-
cheurs. Or, il arriva que les frères Prêcheurs, les supé-
rieurs de la province ou les inquisiteurs eux-mêmes, se
trouvant en présence de cas nouveaux, éprouvèrent des
difficultés de plusieurs sortes quant à la pénalité, au pou-
voir de la diminuer, à la culpabilité des relaps, etc. Le
concile, répondant aux inquisiteurs eux-mêmes, dileo-
tis et fidelibus in Christo filUs, ordinis Praedicato-
rum fratribus^ inquisitoribus fuxereticorum, dirima les
doutes, dubitaiiones vestrtis, prout possumtis, ampun
tantes^ et fixa des règles qui sont contenues en vingt-neuf
canons', et dont il convient de faire tout au moins remar-
quer la convenance, puisqu'elles se retrouvent dans la légis-
lation postérieure des papes.
n ne s'agissait pas de poursuivre un fait de conscience
pure, mais des actes tendant à troubler Tordre chrétien.
Quels étaient ces actes cependant parmi les pratiques néo-
dualistes ou vaudoises, fort variées ou sans rapport étroit
avec l'hérésie? Il y fut répondu au canon xxix; on n'a qu'à
rapprocher ce canon des interrogatoires ou aveux faits
postérieurement, et qui nous sont parvenus en très grand
nombre, pour voir que Tinquisiteur s'en inspira toujours.
Chaque inquisiteur avait des pouvoirs égaux, et il arriva
que la poursuite fut exercée dans les mêmes lieux par plu-
sieurs inquisiteurs, les uns étant pontificaux, les autres dio-
1. On trouve parmi les inquisiteurs délégués par le pape de nom-
breux frères Mineurs. De plus, il y eut encore les Inquisiteurs
diocésains ou épiscopaux, qui souvent se joignirent aux premiers.
Nous en rencontrerons de nombreux exemples dans le Languedoc.
2. Acta eonciL, VU, 251 et suiv.
INTRODUCTION. xlix
césains. Le concile voulut qu'un prévenu n'e&t à répondre
qu'à un seul juge et il fit un devoir à l'inquisiteur de commu-
niquer les charges pesant sur ce prévenu à ceux des inqui-
siteurs quibus idem cvUpahUis sit astrictus (can. xxi).
C'était plus sûr, et l'oBuvre de salubrité sociale y trouvait
son compte, tutiiLS et salubrius est, ut quisque culpabi-
lis in quibttscumque locis deliquerit, uni et illi tantum
inquisitori pennaneat obligaiu^ (can. xx)^
La modération cependant était fort recommandée : la con-
damnation ne devait être prononcée qu'à la suite d'un aveu
formel ou en présence de preuves claires ou catégoriques,
luddis et apertis probationibus ^ car il est de beaucoup
préférable de laisser un crime impuni que de frapper un
innocent (can. xxm) : recommandation qui empruntait une
valeur spéciale au canon suivant, aux termes duquel tout
homme, quelle que fût sa situation juridique, était admis
à déposer contre l'hérétique. Il convenait de tout peser
rigoureusement pour éviter toute erreur judiciaire et toute
injustice, mal aussi grand, sinon plus grand que le crime
poursuivi.
 la vérité, il n'entra nullement dans la pensée du con-
cile de Narbonne de formuler des règles ayant une valeur
absolue et décisive ; les inquisiteurs n'avaient-ils pas leurs
1. Il semble que révoque de Pamiers, Jacques Fournier, et les
abbés réuois à Garcassonne le 22 février 1325 (n. st.), pour une
consultation inquisitoriale, se réglèrent, pour un cas, sur ce canon
du concile. L'inquisiteur Jean du Prat demanda s'il ne devait
pas surseoir à la sentence contre Bérenger Hulart, de Narbonne,
par la raison que celui-ci avait été interrogé par les vicaires de
l'archevêque avant de l'être par lui. Uévéque et les abbés répon-
dirent qu'il devait surseoir; et le cas de Bérenger Hulart ne
fut pas traité dans la consultation qui suivit (Doat, XXVin,
fol. 401 vo-ia2).
d
1 INTRODUOTION.
lumières propres et ne fallait-il pas réserver les droits sou-
verains du siège apostolique? Du moins, il voulait aider les
juges délégués, qui, aussi bieu, portaient une part, non la
moins d^cate, de Vonus épisoopal, et, sans aucun doute,
ses « conseils > furent écoutés ^ Les inquisiteurs et les
évêques marchaient vers le même but : le negotium des
premiers était le negotium des seconds, in ipso nostro
negotio; c'est sur ce mot que finit la réponse des évêques
de Narbonne^.
1 . Les évêques disaient en terminant : c Haec vobis scribimns,
non ut vos veLimus nostris obiigare consiiiis vel arctare, cum
non deceat concessam vobis disbretam arbitrii liber tatem, alio-
nim consiiiis, formis seu regnlis, quam Sedis Apostolicae, in
ipsius negotii praejadiciam coarctari; sed vestram devotionem
cupimus adjuvare, sicut et nobis et ab ipsa Sede Apostoiica est
ùliandatum : ut t[ili nostra ponatis onera, consilium a nobis et
auxiliuiïi in ipso nostro negotio earitate mutua reporters. »
2. Dans Doat, XXXI (fol 155 vo-168, copie d'après un registre
en parcbemin trouvé aux archives de llnquisition de la cité de
Garcaséonne), la réponse aux questions posées par les inquisiteurs
est envoyée àox noms de feu Pierre [Amelios], archevêque de Nar-
bonne, de G[larin], évéque de Garcassonne, B[emard Berge],
évoque d'Ëine, Jean [de Montlaur], évoque de Maguelonne, G[uil-
laume de Gazouis], évéque de Lodéve, P[ierre-Raymond Faure],
évéque d'Agde, Raymond [d'Amaury], évéque de Nimes, Durant,
évoque d'Albi, P., évoque élu de Béziers, Pons, abbé de Sain^
Gilles, G., abbé de Saint- Apbrodise de Béziers, et G., abbé de
Castres. D'après le recueil des conciles, cette réponse aurait été
expédiée par les archevêques de Narbonne, d'Arles et d'Aix. Il
faut noter ici cette variante, qui sans doute n'est due ni an hasard
ni à une erreur. Pourquoi n'admettrions-nous pas que la réponse
des évêques de Narbonne fut renouvelée avec le concours d'une par*
tie de Tépiscopat languedocien? Il se trouve que quatre des évêques
nommés ci-dessus ne furent évêques que plusieurs années après
le concile de Narbonne et à peu près au même moment : Gnil«
laume de Gazouis, évéque de Lodéve en 1244, Pierre-Raymond
Faure, évéque d'Agde en 1242, Raymond d'Amaury, évéque de
Nimes en 1242, et P., élu de Béziers en 1242 ou peut-être en 1244.
INTRODUCTION. Ij
En 1246, au mois d'avril, les évêques se réuairent en
concile à Béziers sous la présidence de l'aFcheyêqiie de Nar*
bonne, Guillaume de la Broue. C'était après le concile géné-
ral de Lyon et à la suite d'une lettre de l'éyêque d'Albano
écrite au nom du pape Innocent IV à l'archevêque, pour lui
mander de renouveler aux inquisiteurs la règle établie déjà
de n'exercer la poursuite qu'avec le concours de l'évêque
diocésain. A cette occasion, les évêques rédigèrent trente-sept
articles relatifs à la procédure : Consilium concilii pra^
vincialis archiepiscopiNarbonensis et suffraganeorum
suorum, qualiter sit in inquisitioneprocedendumcon^
tra haereticos. Temps de grâce rendu obligatoire, confes-
sions reçues par les inquisiteurs, transcrites, mais ne devant
pas être renouvelées, si ce n'est dans le cas de circons-
tances nouvelles, citation contre les prévenus, examen
des hérétiques « parfaits ou revêtus » avec le concours de
personnes discrètes, bonté à l'égard de ceux qui se conver-
tissaient, retard dans le prononcé de la sentence pour amener
les prévenus à se convertir, — ce qui constituait un avan-
tage pour eux , — et leur en donner le temps : conf>erti
nolenteSy ubi commode poteritù, damnare tardetis,
ipsos fréquenter tam per vos, qtcam per altos ad con-
versionem manentes (cap. XYII), situation juridique des
héritiers du criminel mort avant sa réconciliation, qui
devaient satisfaire, ne tantum ac taie crimen remaneat
in aliquibtÂS impunUum (cap. XIX), cautions, pèleri-
nages, service en Terre Sainte : tels furent les princi-
paux points que le concile traita. Il ne s'arrêta point à
la question des dépenses, frais d'entretien des prisonniers et
La liste épiscopale de Béziers est fort confuse à cette date, n
reste acquis cependant qu'il faut placer vers 124Î ou 1244 la
réponse renouvelée par les évêques.
lij INTRODUCTION.
émoluments des inquisiteurs : un précédent concile de Mont-
pellier avait réglé ce point. Mais, en ce qui regarde les pri-
sons, il tint à se conformer aux prescriptions pontificales qui
avaient imposé le régime des cellules séparées (cap. XXIII);
et, la prison temporaire étant écartée, il admit des adoucis-
sements à la prison perpétuelle, comme Télargissement tem-
poraire dans l'intérêt des enfonts ou des parents, ou même
la remise complète de la peine moyennant une satisfaction,
par exemple le service en Terre Sainte. Il voulut que le
mari ou la femme, selon les cas, jouît toujours du libre accès
de la ceUule (cap. XXV) '.
Le concile tenu à Albi; en 1254, par les soins de Zoën
Tencarari, évêque d'Avignon, légat apostolique, s'occupa
assez de la poursuite et de ses conditions pour qu'il ait droit
à être signalé ici*. Il renouvela les principales dispositions
du concile de Toulouse de 1229 ; il ordonna notamment que,
dans chaque paroisse, un prêtre et un laïque fussent char-
gés de faire une recherche exacte des hérétiques et obligés
de les dénoncer au bayle de l'archevêque ou de l'évêque ;
il n'est pas question des inquisiteurs (can. i). Toute capture
d'un hérétique valait à son auteur un marc d'argent, ou tout
i. Àeta coneil., VU, 415-423; Doat, XXXI, fol. 126-138. Sos-
cription dans Doat : c G., Dei gratia Narbonensis archiepiscopus,
dilectis in Ghristo inquisitoribas contra bereticos in provincia
Narbonensi, excepta diocesi Tbolosana, et Âibiensi, Rathenensi,
Mimatensi et Aniciensi diocesibus, auctoritate apostoUca consti-
tutis, fratribus ordinis Predicatorum... i Je pense que la restric-
tion ici faite n'a pour objet que la délimitation de la province
ecclésiastique de Narboane; Tévôque de Toulouse, Raymond du
Falga, fut, en effet, un des signataires du concile. •» Bibl. nat.,
ms. lat. 10405, fol. 272, copie du concile de Béziers de 1246, pro-
venant sans doute de la même source que la copie du concile de
Toulouse. Plus baut, p. xlvij, note 2.
2. Acta coneil, , VII, 455-470.
INTRODUCTION. liij
au moins vingt sous tournois (can. n). La maison dans
laquelle un hérétique était trouvé était rasée (can. vi).
n dut être fait et tenu un double des registres de l'Inquisi-
tion mis en lieu sûr (can. xxi). Le concours ou conseil judi-
ciaire de l'avocat ne fut point admis, disposition déjà prise
par le concile de Valence de 1248 S sous prétexte que
la présence de l'avocat faisait toujours traîner l'afiaire
en longueur, etc. En un mot, le concile provincial
d'Âlbi se proposa de continuer le concile de Toulouse,
auquel il se rattacha directement ; de même, l'on peut dire
que les conciles de Narbonne et de Béziers, tout en préci-
sant certaines de ces décisions ou en y ajoutant, s'inspi-
rèrent de son esprit. On n'hésitera pas à voir dans ces
quatre conciles, tenus dans le court espace de vingt-six ans
(1229-1254), le grand monument de la législation inquisi-
toriale de Tépiscopat languedocien.
Là ne se borna pas cependant l'action collective des
éveques. Ils avaient accepté le principe de la poursuite, ils
avaient assis la procédure : ils devaient soutenir les juges.
Le 14 juin 1245, les éveques de Çarcassonne, d'Ëlne, de
Toulouse, d'Uzès, de Lodève, de Nîmes, d'Agde et de
Béziers, avec les abbés de Saint-Aphrodise, de Saint Jacques
de Béziers et de Quarante, adressèrent de Béziers au pape
Innocent FV, alors à Lyon, et au collège des cardinaux une
lettre dont l'importance ne saurait échapper à personne*,
bien qu'elle ne touchât qu'à deux points : l'établisse-
i. Acta condl., VII, 426 (can. xi). Au moyen âge, on n'était
pas disposé à croire qu'un avocat, dans an procès de doctrine, pût
s'empêcher de partager la foi de son client. De plus, TËglise y
voyait un danger immédiat pour l'avocat.
2. Lettre au pape, Doat, XXXI, fol. 113-121; Hist. génér, de
Languedoc, VIII, col. 1173-1175. Lettre aux cardinaux, ibid.,
Doat, XXXI, fol. 422-125; Mahul, Cartttlaire, V, 627.
liv INTRODUCTION.
*
ment de rinquisition dans la province par le pape Gr^
goire IX, qui Tavait confiée aux frères Prêdieurs^ et les
inconvénients graves qui avaient été la conséquence immé-
diate de la cessation de la poursuite; Qs voulaient n'y voir
qu'une suspension, d'autant qu'à leurs yeux les frères
Prêcheurs, juges délégués, n'avaient point excédé; au con-
traire, ils avaient plutôt montré trop de modération : hcuy
ternis non sine mtdta manstiettidine et tUinam non
nimitty servatojuris ordine, processerûnt.
Certes, au lendemain, pour ainsi dire, du massacre des
inquisiteurs à Avignonet (1242), on ne pouvait faiblir, et
les frères Prêcheurs, auxquels appartenait la principale
victime, Willem Arnaud, n'eussent été abandonnés qu'au
prix des plus graves intérêts. De £ait, nous les trouverons
k l'œuvre en cette année 1245. Mais il y avait alors une
tendance à multiplier les inquisiteurs diocésains, et le
registre du notaire ou greffier de l'Inquisition de Carcas-
sonne des années 1250 et suivantes met surtout en action
l'évêque de la ville et ses juges délégués^. Il est vraisem-
blable qu'Alfonse de Poitiers, qui venait de trouver le comté
de Toulouse dans l'héritage de sa femme par la mort de
Raymond YII, jugea cette tendance fâcheuse; il semble
i . Je me réserve de traiter la question des origines de l'Inquisi-
tion dans une Histoire de V Inquisition, M. Tanon, Histoire des tri-
bunaux de l'Inquisition en France, p. 171 (Paris, Larose et Forcel,
in-8o, 1893), m'a fait dire que saint Dominique serait le fonda-
teur de rinquisition. Je n'ai jamais professé une semblable opi-
nion, qui serait une énormité. Je n*ai fait que résumer dans le
passage discuté la bulle de Sixte-Quint, attribuant la charge d'io-
quisiteur'à saint Dominique. J'ai ajouté, en employant une forme
dubitative : c Saint Dominique aurait ainsi reçu une délégation
pontificale pour l'inquisition après l'année 1209. t Je discuterai
ce point spécial dans l'ouvrage annoncé.
2. Voy. plus bas, p. 115 et suiv., le texte inédit de ce registre.
INTRODUCTION. W
qu'il ait voula réagir contre eUe. Eo jain 1252, les évêques
de Toulouse, d'Agen, d'Âlbi et de Carpentras, réunis à Riom
auprès d*AIfonse de Poitiers, écrivirent aux firères Prê-
cheurs pour les confirmer dans le pouvoir de jugw les héré-
tiques de leurs diocèses ; ils déclarèrent s*en rapporter au
trésorier de Poitiers ou à Gui Fulcoy pour le choix qui serait
fait d'eux, car ils les substituaient à leur place ; ils s'enga-
geaient à ne point faire opposition à leurs sentences qui
seraient rendues dans les formes canoniques ^
Si nous en croyons Gui de Sévérac, il fat encore décidé à
Riom que Ton ne prendrait point rançon des hérétiques,
lesquels ainsi ne pourraient se racheter à prix d'argents
Des irrégularités s'étaient commises : cette résolution le fait
entendre ; cela fut dit, l'année suivante, par l'archevêque de
Narbonne, les évêques de Béziers, de Lodève et d'Agde dans
une lettre qu'ils adressèrent de Béziers au comte Alfonse, le
26 mai 1253. Ils lui signalaient un abus fréquent dans la
région toulousaine notamment, in pariibics Tholosanis
inter alia, où les biens des hérétiques revenaient à leurs
héritiers qui les rachetaient, au préjudice de la foi et con-
trairement aux statuts du pape et du roi^. Nous ne savons
i. Hisi. génér, de Languedoc, VIU, col. i3i3, 1314. Cette pièce me
parait avoir une réelle importance à cette date. Elle se trouve
aussi dans Doat, copie d'un registre de Tlnquisition de la cité de
Carcassonne, XXXI, fol. 177-178.
2. Lettre de Gui de Sévérac au roi : a ... après, sire, je vos fas
saver que cum vos à Riom, aveque les prelaz et les baros de la
comté de Tolose, ordenasez e establites que des hereges l'en ne
preit reemson, mas que Ten lor feit fere la peneence qu'el en
devret, selon dreit... t {Hist. génér, de Languedoc, YIII, col. 1471).
Boutaric a réédité cette pièce d'après l'original qui est conservé
au Trésor des chartes, J. 314, n» 69 (Saint Louis et Alfonse de
Poitiers, p. 471-475).
3. Layettes, n® 4054, m, 182, d'après l'original scellé conservé
lYJ INTRODUCTION.
pas cpielle suite fut donnée à la plainte des évêques par le
comte. Si Oui de Sévérac a été bien informé, la résolution
de Riom, sorte de réponse anticipée, l'obligea à réprimer
l'abus. Vraisemblablement il sévit; mais, dans la suite,
cette jurisprudence ne prévalut point; nous verrons la
femme et le fils de Guillaume Garric de Carcassonne, pro-
fesseur de droit, acheter son hôtel de Carcassonne après la
saisie qui suivit sa condamnation en 1302 ^
Après 1252, les textes qui nous sont parvenus ne signalent
aucun autre fait d'intervention collective des évêques auprès
du pouvoir séculier ou pontifical à l'occasion de l'Inquisi-
tion. Du moins, ils apparaissent plus tard et en nombre res-
pectable dans les sentences. Par exemple, le 18 décembre
1300, nous trouvons à Carcassonne Bérenger Frédol, évêque
de Béziers, Gaucelm de la Garde, évoque de Maguelonne,
Raymond Coste, évêque d'Elne, et Bernard Saisset, évêque
de Pamiers; ils assistent à la sentence qui livre Arnaud
Embrin de Limoux au bras séculier*. Le 3 décembre 1318,
à Carcassonne encore, Déodat, premier évêque de Castres,
Jacques Fournier, évêque de Pamiers (plus tard Benoît XII),
Barthélémy, premier évêque d'Alet, siègent au tribunal qui
rend la sentence d'exhumation contre Bernard -Arnaud
Embrin de Limoux'. Le 11 décembre précédent, le même
évêque d'Alet, les vicaires de Tarchevêque de Narbonne,
Bernard de Farges, de l'évêque de Béziers, Guillaume Fré-
au Trésor des chartes, J. 306. Toulouse, III, n® 87. — Hist. génér.
de Languedoc, VIII, col. 1322-1324. Boutaric (Saint Louis et
Alfonse de Poitiers, p. 443, note 6) place faussement cette pièce au
7 juin; elle est bien du 26 mai, Vil, kalendas junii,
1. Voy. mon mémoire Guillaume Garric, de Carcassonne, pro-
fesseur dô droit, et le tribunal de V Inquisition^ 1285-1329 (Toulouse,
Privât, in.8«, 1898).
2. Doat, XXXU, fol. 113 vo-124, d'après un vidimus de 1331.
3. Ibid.
INTRODUCTION. Ivij
dol, et de l'évêque de Castres, Déodat, avaient ensemble
avec les deax inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun pro-
noncé une commutation de peine en faveur de divers prison-
niers appartenant aux diocèses de Narbonne, Béziers,
Carcassonne, Castres, Âlet, Nîmes et Lodève ^ .
Ce fait d'évêques qui, par eux-mêmes ou par leurs vicaires,
ne sont plus simplement présents aux sentences, mais encore
les rendent de concert avec les inquisiteurs, n'est pas rare
sous le pontificat de Jean XXII ; le tome XXVII de la col-
lection Doat ei^ fournit assez d'exemples pour que nous puis-
sions conclure à leur mutuel et universel concours. Nous en
avons déjà fait connaître la raison canonique^.
Les inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun, agissant
tant en leur propre nom qu'au nom de l'évêque d' Agde, qui n'a
pu se rendre à Carcassonne, Jean Castanier {de Castanhe-
rio)^ commissaire de l'évêque de Béziers, imposent des péni-
tences'. De même imposent des pénitences avec ces deux
inquisiteurs les commissaires des évêques de Carcassonne,
de Maguelonne, d'Albi, de Béziers, de Saint-Pons-de-Tho-
mières^. L'évêque de Lodève, Bernard Gui, délègue Henri
Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, à l'effet de prononcer
une sentence d'exhumation contre Manent Rose, femme de
B. Sabatier, de Lodève, morte en prison, mais impénitente^.
\. Doat, XX Vn, fol. 3-7.
2. Voy. plus haut, p. xl.
3. Doat, XX vn, fol. 89 vo.gi.
4. Doat, XXVn, fol. 91 vo-94.
5. Doat, XXVn, fol. 97-98. Voy. la déposition ou aveux de
Manent Rose dans Doat, XXVII, fol. 79 vo-82. — L'official de
Castres, au nom de Tév^ue de la ville, prononce, avec les inqui-
siteurs, une condamnation à la prison perpétuelle (Doat, ihid,,
fol. 98 vo-99); de même, les vicaires de rarchevéque de Narbonne
et de révéque de Carcassonne (Doat, ibid., fol. 99 vo.i07, 124,
126, 128). Etc., etc.
Iviij INTRODUCTION.
Cet exemple est caractéristiqae, car il montre raccord des
diverses autorités et permet de saisir sur le yif la jurispru-
dence qui prévaut. Le pape désigne l'inquisiteur, mais
l'évêque est lui aussi juge ordinaire. Il ne peut y avoir d'op-
position entre ces deux autorités : l'inquisiteur les unit en
sa personne; il agit au nom du pape, d'accord avec Tévêque
diocésain, qui rend avec lui la sentence. C'est plus qu'un
simple concours. Et même les évoques acceptent le principe
d'une consultation large avant la sentence ; ainsi, l'évêque
de Pamiers, Dominique GrimaS l'évêque de Béziers, Guil-
laume Frédol^, l'archevêque de Narbonne, Bernard de
Farges^. J'ai traité ailleurs la question des consultations
inquisitoriales^. Je n'y insiste donc pas, d'autant que je
viens de toucher à l'action individuelle des évêques lan-
guedociens. S'ils prononçaient des sentences, s'ils consul-
taient les docteurs et les hommes sages, c'est parce que,
parmi les prévenus ou les condamnés, se trouvaient de
leurs diocésains. Il £aut donc maintenant les suivre les
uns après les autres et les voir chacun à l'œuvre.
2. Action individuelle des évêqties.
A la mort du pape Jean XXII, la région que j'étudie ici
plus particulièrement comptait vingt-quatre évêchés^; pen-
1. Doat, XXVU, fol. 140-146.
2. Doat, XXVn, fol. 157-162. ,
3. Doat, ibid,
4. Voy. mon mémoire : la Formule « communicato bonorum
virorum consilio » des sentences inquisitoriales (Paris, in-8«. Bouil-
lon, 1898).
5. C'étaient Agde, Agen, Albi, Aiet, Béziers, Gahors, Garcas-
Bonne, Castres, LAvaur, Lodève, Maguelonne, Mirepoix, Montau-
ban, Narbonne, Nîmes, Pamiers, Perpignan (Ëine), le Puy, Rodez,
Saint-Papoul, Saint-Pons, Toulouse, Uiès, Vabres. On sait que
Boniface VIII avait créé i'évêché de Pamiers et Jean XXII les
INTRODUCTION. liz
dant le siècle qui va de l'année 1229 à Tannée 1334 (mort
de Jean XXII), cent soixante-dix titulaires environ se suc*
cédèrent sur ces différents sièges. Il ne s'agit pas id de peser,
à la balance de l'histoire, la part d'influence qui revient à
chacun d'eux dans la marche, le fDnctionnement et les des-
tinées de l'Inquisition languedocienne. Il serait vraiment trop
difficile de fixer les poids à mettre dans chaque plateau. Les
renseignements manquent souvent. Nous ne savons rien des
rapports de la plupart d'entre eux avec l'Inquisition. L'état
actuel des documents peut seul ici tracer la marche. Je ne
m'arrêterai donc à tel ou tel siège qu'autant qu'ils me le
permettront.
a. Les archevêques de Narbonne. Narbonne a été la
seule métropole du Languedoc jusqu'en 1317, année de la
création de l'archevêché de Toulouse. Il est donc assez natu-
rel que ses titulaires aient joué dans la poursuite contre les
hérétiques un rôle important aux moments décisifs et dans
les affaires ou causes plus considérables ^ Cela devait être,
puisque, au surplus, ils présidèrent les conciles provinciaux
dont on a pu apprécier l'esprit '. Au début de la poursuite
inquisitoriale et dans le concile de 1229, il semble que le
premier rôle revienne à Foulques, évêque de Toulouse ; il
est, du moins, de tous les évêques, celui qui montre le plus
évèchés d'Alet, de Castres, de Layaur, de Montauban, de Mire-
poix, de Saint-Papoul, de Saint-Pons et de Vabres.
i. J*ai essayé d'expliquer ailleurs {VAlbigéisme et les frères Prê-
cheurs à Narbonne au Illl* siècle, Paris, Picard, in-8«, 1894) com-
ment la ville de Narbonne fut mise particulièrement à l'abri de
rhérésie. Cependant elle devint, à la fin du xiii« siècle, un des
principaux champs d'action des fraticelles ou spirituels ; et alors
elle donna asile au catharisme languedocien, qui finit par se
fondre dans le mouyement mystique parti de Joachim de Flore
et développé sous l'influence de Pierre-Jean d'Olive.
2. Voy. plus baut, p. zivij et suiy.
Ix INTRODUCTION.
d'activité. Mais Pierre Âmelius, archevêque de Narbonne,
inaugura pour son diocèse l'institution qui était appelée à
occuper une place de premier ordre sur la scène du xm* siècle.
Juge ordinaire, il avait le droit de nommer un juge délégué
dans les limites de sa juridiction épiscopale ; il usa de ce
droit; il confia la poursuite à frère Ferrier, dominicain :
c'est du moins l'affirmation qui est contenue dans la déposi-
tion ou aveu de dame Florensa, femme de Pierre For-
ners*. Rien ne permet d'y contredire. Ainsi, frère Ferrier
fut institué juge délégué par l'archevêque de Narbonne
avant de l'être par le pape. Il n'est que juste d'attacher de
l'importance à cette initiative, qui était un exemple. Elle
ne saurait, d'ailleurs, étonner de la part de Pierre Amelius,
qui déploya toujours le plus grand zèle contre l'hérésie ; ses
statiUs édictés le 1*' octobre 1234 le prouvent surabon-
damment*, n les rédigea dans l'esprit du concile de Tou-
i. t Item, dixit quod, dum ipsa testis et R<i% soror sua, starent
apud Narbonam, venerunt ad domum ipsius testis et sororis sue
quidam qui vocabatur W. Bertrandi cum aliis lui^' hominibas,
et comederant in domo ipsius testis ; et dicti homines erant nun-
cii hereticorum et duxerant duos hereticos ad domum R^*' Johan-
nis de Narbona; set ipsa testis neque soror sua sciebant hoc; set
postea audienint dici, quando fuit captus dictus R<iu Johannis;
et tune bailivus domini archiepiscopi Narbonensis cepit ipsam
testem et Raimundam, sororem suam, et duxit eas ad curiam
domini archiepiscopi; et tune frater Ferrarius, qui tune erat
inquisitor auctoritate domini archiepiscopi, reconciiiavit ipsam
testem et Rd«n, sororem ipsius testis 't (Bibl. de la ville de Tou-
louse, ms. 609, fol. 5 v<>). Cette déposition fut reçue le !•' juillet
1245 par Bernard de Gaux, inquisiteur; mais le fait en question
doit être placé à Tannée 1229 ou Tannée 1230, puisque le témoin
interrogé sur le temps répondit : c Sunt xvi anni vel circa t
(Ibid.). C'est vers 1230 qu'il faut placer les poursuites exercées
par Ferrier à Limoux et à Saissac (ibid., fol. 18 v«-19). Voy. plus
bas, à Tarticle des inquisiteurs.
2. HUL génér. de Languedoc, Vm, col. 981-983.
INTRODUCTION. Ixj
louse, dont il adopta plusieurs dispositions, par exemple
Tartide qui ordonnait la démolition des maisons où les
hérétiques seraient capturés. Cependant c'est à son officiai,
non à frère Ferrier, qu'il renvoya les hérétiques et autres
prévenus d'hérésie, sans doute parce que déjà, à cette date,
Ferrier avait reçu la délégation pontificale. En tout cas, ses
officiers de justice semblent, à cejte occasion, avoir redoublé
de vigilance. Quant à lui, il n'hésita pas à venir déposer
dans le procès de Bernard Othon de Niort (Aude) , de sa mère
et de ses frères, devant l'évêque de Toulouse, le prévôt de
Saint-Etienne et l'archidiacre de Carcassonne délégués en la
cause par le pape. Il n'hésita pas davantage à dire tout ce
qu'il savait d'eux, et sa déposition nous le montre à Tœuvre
contre l'hérésie, avec quelle ardeur, le lecteur va en juger.
HeC est IlfQUlSITIO FAGTA CONTEl B. OtHOREM BT FRITRES
EJUS ET MATEEM.
Dominus Archiepiscopus Narbonensis, diocesanus ipsorum,
testis juratus et interrogalus an suprascripti nobiies sint hère-
ticorum publid defensores et an sint publiée de heresi infamati,
et an a catholicis heretici reputentur^ et an maxima pars terre,
iilorum exemplo, inflci timeatur heretica pravitate, dixit quod
bec omnia crédit flrmiter et etiam scit.
Interrogatus quomodo scit, dixit quod sicut diocesanus débet
scire, et addidit cum scriptura, quam sub eodem tradidit jura^-
mento, hoc modo.
Nos P., Dei gratia Archiepiscopus Narbonensis, testiflcamur
Deo et vobis, domine episcope Thoiosane, et vobis preposito
ejusdem ecclesie, et vobis archidiacono Garcassone, inquisito-
ribus datis a domino papa contra matrem B. Othonis et eun-
dem B. Othonem et fratres suos in facto heretice pravitatis.
In primis dieimus, sub vigore juramenti, quod ipsa est here-
tica perfecta et vestita; set modo propter metum hujus inquisi-
tioais data est sibi liœatia quod comedat carnes, et meiUiatur
Ixij INTRODUCTION.
et fodat quecumque voloerit, iU tamen qnod drea latus ipsios
sta[re]t bereticus qui consolaretur eam, si nocesse esset.
De B. Olboae et fratribus suis, dicimus quod credentes sunt,
fàutores et receptatores hereticorum. Omnia ista coustanl nobis
per veridicam relationem multonun bonorum virorum et reli-
giosoram.
Dicimus eliam quod in eastro de Aniorto habitant quinqae
beretid publiée et aperte in^ofBciis suis, sicut nos manifeste
diximus sepe B. Otboni et 6. de Aniorto ; et propter hoc non
fuerunt remoti.
Dicimus etiam quod in Castro de Dorn[h]a manet Nayarra de
Cerniano (Gerriano?) et illa domina de Garamanb, et cum ipsis
bene circa xxx beretid ; ad quod sdendum hoc anno misimus
exploratores nostros et ita invenimus pro vero esse; et ista
omnia B. Otbonis et G. de Aniorto nunciavimus, [adidentes]
quod eosdem nobis redderent; et faoere contempserunt.
Quid autem apud Lauriacum et apud Belsplas de nunliis
comitis Tholosani et vestris, domine episcope, factum ftiit et
abiatione hereticorum et pluribus aliis circa eorumdem foctum,
vos melius nobis nostis, quando B. Otho apud Gastrum de Viri-
difolio fuit aliquaJiter vulneratus in fronte nec habuit requiem
quousque Lauracum venit et habuit ibi congregatos omnes fra-
tres suos, et postmodum quamplures hereticos ; et ex relations
multonun bonorum nobis constitit quod ibi publics et aperte
cum eo multi heretici ftierunt Tisi; quod etiam potestis sdre
per multos in Castro de Lauriaco; senescallus Garcassone,
Andréas Ghaulets nomine, habuit unum de illis heretids in
carœre suo, qui manifeste coram multis dioebat quod ipse Aie-
rat ibi de mandato B. Otbonis, et quod ipse B. Otho et mater et
omnes fratres ejus de secta eorum sunt, sicut ex testimonio
multorum bonorum virorum poteritis lioc sdre; unde ille senes-
callus, quia circumduoebat illum hereticum, spedaiiter fiiit
propter hoc proditionaiiter interfbctus.
Testiflcamur etiam quod B. Otho, petens a nobis consilium
quomodo posset uxorem quam habet de Gabareto dimittere,
dixit quod uxorem suam, Novam nomine, feeeret nobis capi in
caméra sua propria Cum multis bereticis, si propter hoc posset
dimittere eam. Requisitus quomodo hoc posset fleri, dixit quod
INTRODUCTION. Ixiij
c facile, quia die noctuque et oiddI hora in caméra mea eum
ipsa habitant »
Audivimus etiam dominum Romanum cardinalem et domi-
num Garcassone [episcopum] dicentes quod in inquisitiooe que
facta erat Tholose contra hereticos et credentes, multa fuerant
sufHcienti fine probata contra B. Olhonem, que in ipsa inquisi-
tione poterunt inveniri, quam vos, domine episcope, habere
debetis. Nos etiam in eadem multa enormia legimus de eo ftiisse
probata.
Preterea audivimus sepe rixantem dominum Simonem, comi-
tem Montisfortis, bone memorie, cum G. de Aniorto, viro pre-
dicte mulieris et pâtre dictorum maiedictorum de Aniorto,
imperans {corr. : improperantem) ei quod firatrem, vel unum
filium, vel unam fliiam ad fidem catholicam non con&rmasset,
qui dicebat se non posse et rogabat eum quod non vexaret eum
super materia istai asserens quod semper erat in pace extn^
domum propriam.
Testiflcamur etiam quod nos in propria persona venimus
apud Rocafolium, castnlm illorum de Aniorto-, et ibi inveni-
mus Esclarmundam, matrem B. Othonis et fratrum suorum,
nunciantes eîdem quod ipsa minus bene feciebat in flde catho-
lica, quod volebamus audûre ab ipsa et inquirere utrum nosset
articulos Qdei, quia multum super hoc fuerat infamata^ que res-
pondit nobis quod melius credebat in flde quam nos vel onmes
prelati de mundo; et nunquam aliter respondit nobis; et sic
supra modum ditnisimus eam iratam^
Cette déposition écrite paraîtra curieuse. Le meurtre
d'André de Chaulet ou Calvet, qualifié sénéchal de Carcas-
sonné, u*a pas sans doute échappé à Thistorien de la pro-
vince^ Mais nous y voyons, en termes explicites, que les
1. Doat, XXI, fol. 34-35. L'orthographe de la pièce défigurée
par le copiste a été ramenée aux formes du xm« siècle.
2. D. Vaissète, Hist, génér, de Languedoc, VI, p. 659, d'après
Guillaume de Puylaurens, Chronicon, cap. XL : c In illis autem
dieburs fuit înterfectns Andréas Galveti, miles strenuu^ senescal-
lus Régis interceptus ab hostibas in bosco qui dicitur Gentenâi-
Ixiv INTRODUCTION.
Niort avaient trempé dans ce crime, et par là nous compre-
nons rimportance qu'on attacha à leur poursuite, sans
compter qu'ils avaient toujours appartenu à Thérésie, dont
ils partageaient les vues ambitieuses : il est trop clair qu'en
soupçonnant et écartant la foi professée par le sacerdoce,
elle voulait se substituer à l'Église. Quant à B. Othon, il
n'était qu'à moitié convaincu. Il faisait bon marché de ses
frères en hérésie, qu'il eût livrés gaiement pour se défaire de
sa femme Nova. Il se considérait comme leur prisonnier;
et comme Simon de Montfort lui reprochait de maintenir en
dehors de la foi catholique son frère, son fils ou même sa
fille, il lui répondit qu'il ne pouvait faire autrement.
Cette déposition paraîtra curieuse encore parce que Pierre
Amelius y soulève lui-même un peu le voile qui , malgré
tout, le cache aux yeux de l'histoire. En relation avec
Simon de Montfort avant son élévation à l'épiscopat, il
partagea son ardeur contre Thérésie; archevêque, il eût
voulu la refouler loin du Narbonnais. C'est avec une sorte
de curiosité inquiète, relevée chez lui par la conscience d'un
grand devoir, qu*il en suivait tous les mouvements pour
mieux l'atteindre, et peut-être est-ce à lui qu'il fout faire
remonter l'arrestation d'Alasac, un hérétique de marque,
remuant et trop écouté. Archevêque dès 1226, c'est cepen-
dant après le concile de Toulouse qu'il mit eu œuvre ses
immenses ressources de zèle ; s'il s'engagea dans des qu^
relies pénibles avec le Bourg et le vicomte de Narbonne, ce
fut pour faire triompher la liberté de l'Église; en soute-
ria. » Ce meurtre arriva en 1230. D. Vaissète a eu tort, on le voit
par la déposition de Tarchevôque, de faire d'André Galvet un
sénéchal de Toulouse. Cf. M. Petlt-Dutaillis, Éttuie sur la vie et
le règne de Louù Vlll (1187-1226), p. 318, note 7 (Paris, Bouillon,
in-8», 1894).
INTRODUCTION. Ixv
nant la fondation, depuis plusieurs années entravée, du
couvent des frères Prêcheurs, il n*eut d'autre but que d'as-
surer des défenseurs à la foi et d'organiser des troupes contre
un ennemi déjà séculaire. Il n'est dès lors nullement sur-
prenant qu'il ait regardé toute l'œuvre de son épiscopat
conune ruinée par le meurtre des inquisiteurs à Âvignonet
(1242); bien que ce lieu se trouvât dans le diocèse de Tou-
louse, il n'hésita pas à fulminer l'exconununication contre
ceux qui avaient tué les inquisiteurs in Tolosa et diocesi
Tolosana. Bien plus, il frappa comme fauteurs d'hérésie le
comte de Toulouse et quelques-uns des plus puissants
barons du pays, le comte de Comminges, le comte de Rodez,
Olivier de Termes, Aymeric de Clermont, Pons de Ville-
neuve, Pons d'Olargues et quelques autres. Enfin, il excom-
munia tout habitant du Minervois, du Narbonnais, du
Bazès et du Termenés qui désormais recevrait des héré-
tiques (21 juillet 1242) ^ Cette mesure, grave sans aucun
doute, puisqu'elle frappait des hommes considérables avec
lesquels il fallait compter et qu'elle pouvait atteindre des
contrées entières, nous donne la note de cette âme ardente,
qui, à cette heure, unissait dans la même pensée les intérêts
« de l'Église et du Roi, » puisqu'il sévit contre tous ceux
qui adhéraient au comte de Toulouse « in prejudicium
Ecclesie et Régis. » La .sentence produisit son effet, au
moins en ce qui r^arde Raymond Vil, qui dut mériter de
se faire relever de l'excommunication* par son dévouement,
apparent du moins, au pape Innocent IV^. En un mot,
1. Hist. génér. de Languedoc, VUI, col. 1090, 1091.
2. Ibid., col. 1145-1146. Trésor des chartes, J. 306, original
(14 mars 1244).
3. Voy. l'ouvrage de M. Élie Berger, Saint Louis et Innocent IV,
p. 14 et suiv., p. 68 et suiv., p. 127, p. 145 et suiv., etc. (Paris,
in-8*, Thorin, 1893).
ç
Ixvj INTRODUCTION.
tous les documents que nous ayons nous montrent Tarche-
yêque Pierre Âmelius ab8(»*bé par les pressants besoins de
la situation actuelle, troublée et inquiétante, à laquelle il
s'efforça de parer jusqu'à sa mort (20 mai 1245).
Son successeur, Guillaume de la Broue (1245-1257), con^
tinua cette tradition, qui paraîtra peut-être s'inspirer d'une
rigueur excessive. Gela serait particulièrement vrai s'il
nous était loisible de lui attribuer en toute certitude la
réponse à une consultation des inquisiteurs que le copiste
de Doat a mise à tort sous le nom d'Arnaud, archevêque de
Narbonne, lequel ne pourrait être qu'Arnaud Amauri, pré-
cédemment légat, mort en 1226, avant l'établissement de
l'Inquisition. Je serais assez porté à écarter, mais pour une
autre raison, Pierre Amelius, car il y est question de dépo-
sitions faites aux inquisiteurs précédents, et surtout il y est
remarqué que les prévenus se plaisaient à dire qu'ils
n'avaient pas à répondre sur des faits remontant à vingt
ans, sans doute parce qu'à leurs yeux l'Inquisition ne
devait connaître que des délits commis depuis son établisse-
ment. Et si l'on songe que les évêques la faisaient remonter
non au concile de Toulouse, mais à la bulle de Qrégoire IX»
conférant au provincial des frères Prêcheurs le pouvoir de
donner à ses religieux la délégation inquisitoriale, il ne
paraîtra pas trop téméraire de placer vers l'année 1253 ou
1254 la réponse à la consultation des inquisiteurs, et, dans
ce cas, elle sera de Guillaume de la Broue.
Voici cette pièce inédite, qui, quel qu'en soit l'auteur,
présente un réel intérêt :
Arnaldus {carr, : Guillelmus), Dei gratia sancte Narbonensis
ecclesie archiepiscopus, inquisitoribus berelîce pravitatis, etc.
Consultationi vestre super facto Alberti de Hontecogul sic duxi-
mus respondendum quod, si constat vobis quod post bereaim
INTRODUCTION. Ixvij
abjuratam in eandem relapsus fuerit, credimua, jiuta 4^reta-
lem Ad abolendum\ etc., illos quoque^^ ipsum, aine audientîa,
seculari curie relinquendum. Si vero non constet quod beresim
abjuraverit et postmodum rediens in eandem vere relapsus dici
possit, ex quo in beresi deprebensus est et tociens de hereai
condempnatus, nec etiam, ut asseritis, adhuc plene confiteatur,
si talia per testes idoneos ultra suam confeasionem inveniantur
probata contra eum, de quibus verisimile sit eum maliciose
tacere, credlmus eum bereticum judicandum.
Item, si plene suam beresim confiteatur et promiltat se
mandatis ecclesie in omnibus subjacere, ex quo deprebensus
est in heresi credimus, juxta Decretalem Excommunicamus^,
eum in perpetuum carcerem detrudendum, maxime tempore
(corr. : si forte) sua subterfugia et scelera [sint] manifesta.
Girca illos vero qui dicunt se alias suas faereses veteres con-
fessos fuisse aliis inquisitoribus, si modo confessiones biyua-
modi baberi non possunt per ipsos inquisitores, vel alias, et
dicte persone dicunt se non recordari de commissis, sic credl-
mus distinguendum, quod, si predicte persone sunt suspecte et
de heresi înbmate, juxta qualitatem personarum per durum car-
cerem et vitam artam est ab eis confessio extorquenda ; et si
sic extorqueri non potest, ex quo confitentur quod olim hereaes
suas confessi fuerint, eum presumatur quod per maliciam veri-
tatem occultent, nec appareat quod penitentiam receperint,
credimus eos ad crucem vel carcerem condempnandos, sicut dis-
cretioni vestre et qualitati negocii videbitur expedire.
Illos vero qui a xx annis supra vel circiter possunt probabi-
liter de beresi convinci, non credimus pretextu temporis posse
excusari quin procedatur contra eos ad crucem vel ad carcerem,
prout qualitas seu quantitas delicti hoc requiret.
Contra illas vero personas que in morte fuerint hereticate vel
ab bereticis consolate, non obstante nobilitate vel potentia ali-
qua, rogamus et consulimus quod sine acceptione persone viri-
1. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. VII, De haireticis, G. 9.
2. Ibid., Cqrpus juris oanonid, Pars secunda (t. Il), col. 78i,
éd. de Friedberg. Leipzig, i88i.
3. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. Vil, De haereticis, G. 15.
Ixviij INTRODUCTION.
liter, quantum seeundum Deum et justiciam ac rormam inqui-
sitionis poteritis, procedatis.
Item^ domini qui commissa hereUcorum redpiunt et bailivi
eoruin, ex quo emolumentum magnorum et divitum recipiunt
compelli possunt et debent, ut et ipsorum et pauperum onus
portent.
Datum Narbone, iim kls. januarii^
Cette réponse à une consultation d'inquisiteurs qui restent
inconnus provoque deux ou trois réflexions. D'abord, pour
suivre l'ordre adopté par l'archevêque de Narbonne, la for-
mule seculari curiae relinquendum avec la conséquence
pénale que l'on sait est empruntée à la Décrétale Ad abo^
lendanij qui, je le rappelle ici, fut édictée par Lucius m
au concile de Vérone en 1184'. Et cependant on l'attribue
généralement à l'Inquisition qui, dans la réalité, s'est bor-
née à en faire usage. Elle ne l'a pas inventée.
Ensuite^ la Décrétale ExcommunicamuSj prononçant
la prison perpétuelle, a pour auteur Grégoire IX, et Ray-
naldi n'a pas hésité à la placer à l'année 1229^. Personne
ne songera donc à dire que la prison perpétuelle ait été une
peine propre à l'Inquisition. Elle frappait d'une manière
générale l'hérétique. Et même nous avons quelques sen-
tences d'inquisiteurs condamnant à la prison temporaire,
contrairement à cet esprit.
Enfin, il n'est ici parlé que de la prison et des souffrances
1. Doat, XXXI, fol. 57-59.
2. Jaffé, 9635. Frédéric II plus tard (1224) prononça contre
l'hérétique la peine du feu avec cette aggravation qu'il aurait la
langue coupée. (Huillard-BréhoUes, Historia diplomatica Frideriei
secundi, t. II, p. 421, in-4o. Paris, Pion, 6 vol., 185Î-1861.)
3. Ad an. 1228, § 37; Potthast, 9675, cf. 8445. Anathéme
renouvelé en 1231. Les Registres de Grégoire II, n» 539 (publiés
par M. Auvray).
INTRODUCTION. Ixix
de la détention employées comme moyens d'obtenir Taveu,
et de ces moyens on fait encore un large usage. La torture
apparaît dans ce document, quin procedatur contra eos
ad crucem. Mais j'aurai l'occasion de revenir sur le sujet
de la torture, et je passe à une autre consultation et à la
réponse qui la suivit.
Cette consultation eut pour auteurs les inquisiteurs Ber-
nard de Caux et Jean de Saint-Pierre, dont je publie ici
les sentences connues. Plusieurs cas actuels les troublaient ;
ils ne savaient comment les résoudre ni quelle issue ils
devaient donner à tel procès engagé. Cet embarras venait
en partie de ce que plusieurs des registres du tribunal,
contenant des dépositions antérieures, avaient été dérobés
et livrés au feu, par exemple à Caune et k Avignonet. Les
prévenus avaient trouvé commode et facile de taire la
vérité. On n'avait plus la preuve que tel fut mort ou non
dans l'bérésie, et on ne savait pas s'il fallait ou non pro-
noncer l'exhumation. Voici la réponse de Guillaume de la
Broue, du 1*' octobre 1248 :
G., Dei gratia sancte Narbonensis ecclesie archieplscopus,
viris religiosis fratribus ordinis Predlcatorum B. de Gautio et
Johanni de Sancto Petro, inquisitoribus heretice pravitatis in
provincia Narbonensiauctoritateapostolicaconstitutis, salutem
in Domino Jhesu Gbristo. — De Petro Guillelmi, de Aniorto, et
uxore ejus, Amaldo Sabaterii et Rixenda, uxore ejus, Guil-
lelmo Arnaldi penchenerio et Guilielma, uxore ejus, etc., quo-
rum quidam in culpam labis beretice abjuratam relapsi, qui-
dam cum prius culpis suis exigentibus dampnali fuissent, ad
cor postmodum redeuntes se mandatis Ecclesie subjecerunt,
quidam cum in memorato crimine deliquissent in tantum quod
credentes eorum possent merito judicari citati post combustio-
nem librorum generaliler nequaquam infra terminum assigna-
tum curaverunt venire, quidam veritatem de qua vobis vel per
testes vel per confessiones proprias ex libris combustis, aut
IXX INTRODUCTION.
penitentiarum, aut aliis aetis ioqaisitionis eonstare pofest, sop-
pressisse inventi sunt, consulimiis, si corde eontriti pleoaB
veritatem de se dieentes et alias bumiliter ad eodesiasUcam
redire unitatem et vestris voluerint obedire mandatis, eos juta
mandatum apostolicum in perpetuo carcere detrudatis; qood
si forte, oblata eis légitime derensioDls copia, se non defende-
rinty aut contumaciter vestris renuerint obedire mandatis, eos-
dem bereticos judicantes seculari judldo relinqnatis. Gonsoli-
mus etiam ut (carr. quod) quantumcumque colpabilem in dido
crimine quemquam inveneritis, si Tobis signis oonveraoDÎs
ejus et peuitentie in une babitis canonice eonstare poterit, ad
ipsius defuncti condempnationem nullatenus procedatis, set ab
eis ad quos bona devenerint ejusdem, acsi ipse vobls confessus
decessisset penitentia non injuncta satisfactionem oongruam
exigatis. Canonice autem de signis eonstare intelligimus, si
confesser deposuerit quod ei confessus fuit deflinctus se in
dicto crimine deliquisse, vel si, confessoris ejusdem testatione
incendie librorum vel aliter amissa, ipso confessore mortuo,
notarius qui eam receperal juraverit ipsum confessorem in for-
mam deposuisse predictam. Datum Narbone, Us. octobris,
anno Domini M^CC^XLVIIP*.
On remarquera sans doute la modération ou même la
douceur de la partie de cette consultation relative aux
exhumations. Pourrait-on en conclure que Tarchevâque
de Narbonne, qui n'aurait écarte cette peine qu*à la con-
dition de se mettre en opposition avec le droit en vigueur
dans les deux juridictions ecclésiastique et séculière, ks
voulait aussi rares que possible ? Il semble ne pas avoir été
indifférent aux impressions de la foule et à l'effet produit
sur l'opinion. Et, pour ce qui le regarde, on peut dire qu'il
s'entoura de précautions minutieuses, autant par amour de
la justice que par besoin de paix.
Nous avons de lui une sentence qu'il prononça, le25 jan-
I. Doat, XXXI, fol. 149-150.
INTRODUCTION. Ixxj
yier 1251, dans fion église cathédrale^ et par laqudle il
condamna à la prison perpétudle deux fenunes yaudoises du
Bourg de Narbonne. Ranarquez qu'archevêque, il avait
la juridiction ordinaire, et c'est en vertu de sa qualité de
juge ordinaire, ex jurisdictione ordinaria^ qu'il instrui-
sit leur cause. Cependant il adopta la procédure du juge
délégué, en un point qui avait dés lors à ses yeux une
sérieuse importance. Les sentences des inquisiteurs de cette
date contiennent cette formule : c(ymmumcato multorum
praelatorum et aliorum virorum consilio ; mais elle reste
invariablement aussi simple et sommaire. Dans la sentence
rédigée par Guillaume de la Broue, elle est au contraire
analytique, et par là même fort instructive : Assidentibus
nobis venerabilibus B. abbaie Sancti PauUi Narbone,
P^. Narbonensij B. CorbaHensi, magistro Helya Red-
densi archidiaconis , S. Amelii precentore ecclesie
Narboheruis, S, Johannini sacrista, Br. de Narbona
sticcentore Narbone, et B. precentore Sancti PatUi
Narbone. Voilà les tnW que l'archevêque a consultés, et
c'est d'après leur avis qu'il rend la sentence : de ipsorum
et aliorum sapientum et bonorum virorum consilio.
Les inquisiteurs ne devaient pas, ne pouvaient pas pronon-
cer seuls; ils faisaient appel aux lumières diocésaines. Au
premier abord, on serait assez porté à croire que cette dis-
position fut adoptée pour ménager l'autorité du juge ordi-
naire, qui avait droit à tout respect et qu'on ne pouvait
récuser. Il y avait, ce semble, une autre raison. Si la
consultation fut admise comme une règle dans les tri-
bunaux de l'Inquisition, c'est sans doute à cause de la
nature du délit. Il importait de ne pas se méprendre sur
1. Hist. gêner, de Languedoc, VIII, col. 1272, 1273.
Ixxij INTRODUCTION.
chaque cause, sur la gravité ou même l'existence de la faute
commise contre la foi et Tunité de 1* Eglise, sur la peine ou
pénitence qu'elle comportait. Il est intéressant de voir que
le principe de la consultation fut introduit dans les tribu-
naux épiscopaux pour de semblables cas, mais seulement
après rétablissement de l'Inquisition, comme si la nouvelle
juridiction, en forçant l'attention, eût obligé à plus de pru-
dence.
Les inquisiteurs adressèrent encore des questions à un
autre archevêque de Narbonne, Gui Fulcoy (1259), le
futur Clément IV (1265-1268). Il ne faut pas s'en étonner,
car bien des points restaient incertains, même après les
décrétales des papes, et ils désiraient ne pas s'écarter de
l'esprit des règles posées. L'archevêque de Narbonne était
appelé par sa haute situation à résoudre les doutes. Il n'est
que juste d'ajouter que Gui Fulcoy, très apprécié par saint
Louis, jouissait comme juriste d'une solide réputation. Sa
dignité et ses mérites personnels le désignaient également.
Nous avons de lui quinze Quaestiones que Caréna a lon-
guement commentées au xvn^ siècle^ : conflit de juridiction,
temps de grâce^ et comparutions spontanées, entretien des
inquisiteurs et de leurs notaires, délégation, changement de
domicile, absents, hérétiques morts avant la pénitence,
témoins, etc., etc., tels sont les principaux points abordés ;
ils le furent avec une compétence remarquable.
Les réponses faites par Gui Fulcoy aux questions posées
i. TractatiLS de officio sanctissimae inquisitionis , p. 469-504
(Lyon, in-4o, 1649). — On trouve dans le Vat. lat. 3978 et dans
Doat, XXXVI, fol. 204 et suiv., une copie des QuaesHonet de
Gui Fulcoy.
2. Le temps de grâce assurait Pimpunité en ce qui regarde la
mort, la prison et la confiscation des biens : observatur impunitas,
mortis videlicet, carceris et confiscationis.
INTRODUCTION. Ixxiij
li par les inquisiteurs n'avaient pas à ses yeux la valeur d*une
décision d'autorité ; il ne voulut pas leur donner cette impor-
tance ; c'est le docteur privé et non le juge qui parle :
Sponte judicio meo redeunt, Consulerem quod. Credo
de jure canonico passe pronunciari, etc. Mais elles se
distinguent par la netteté des solutions et la force des rai-
sonnements abondamment documentés. Tout y est rigou-
reusement précis. Nul doute que les inquisiteurs s'en soient
inspirés.
Bernard de Farges (1311-1341), le dernier des arche-
vêques de Narbonne dont j'aie à parler ici, nous transporte
au temps du concile de Vienne où Clément Y publia la
•constitution Multorum querela, ordonnant entre autres
choses que la poursuite inquisitoriale se ferait désormais tant
per dioecesanos episcopos quam per inquisitores a sede
apostolica deputatos^. C'est sans doute pour se conformer
à cette règle que Bernard de Farges nomma successivement
inquisiteurs pour la ville et le diocèse Jean de Beaune {de
Belna), des frères Prêcheurs, Bertrand d'Auriac et Hugues
de Badafolio, officiai de Limoux, puis Germain d'Alanh
(de Alanhano), archiprêtre de Narbonne et curé de Capes-
tang (Hérault), qui, comme commissaire diocésain, approuva
les lettres d'absolution concédées par Jean du Prat, inquisi-
teur, à Jean d'Avignon, cardeur de draps de Narbonne S
prononça des exhumations^ et autres sentences^ ou même
1. Glementinanim iib. V, tit. III, De haereticis, G. 1.
2. Les lettres sont du {•' mars 1325 (n. st.), Garcassonne, et
l'approbation du 12 mars suivant, Sigean (Doat, XXVIII,
fol. 171-174).
3. Doat, XX VU, fol. 99 A 107, 132, 133.
4. Doat, XXVU, fol. 134-135 (11 décembre 1328), fol. 109-112,
i28-130, 131-132, 245 vo-247.
Ixxiv INTRODUCTION.
dëlégaa ses pouvoirs déjugea D'autres commissaires farent
encore nommés par l'archevêque avec mission d'assister à
divers sermones où le sort d'hérétiques narbonnais devait
se décider. Quant à lui, entouré de ses officiers, il tint un
sermo solennel à Narbonne, dans le cimetière Saint-Félix,
le 11 décembre 1328, et, dans cette circonstance, il pro-
nonça des grâces, excommunia, conmie c'était l'usage, tous
ceux qui pourraient oser faire obstacle à l'Inquisition et
reçut le serment du vicomte Aymeric de poursuivre les
hérétiques^.
b. Les évéques de Totdouse, Les sources historiques,
dans leur état actuel, ne présentent que trois évêques de Tou-
louse dont l'influence se soit fiait sentir dans la poursuite de
l'hérésie : ce sont Foulques, Raymond du Falga et Bertrand
de l'Ile ; il est vrai qu'avec ce dernier nous descendons jus-
qu'à l'année 1286.
La conduite de Foulques (1205-1232), le célèbre ami de
saint Dominique, revêt deux aspects bien marqués, en appa-
rence assez différents, qui cependant se fondent dans l'unité
du but, je veux dire la destruction de l'hérésie considérée
comme le grand mal de l'époque. Les pièces les plus
anciennes nous le montrent en rapport avec les hérétiques,
fort nombreux assurément dans son diocèse. Alors, il n'est
préoccupé que d'une chose, non les poursuivre, mais les
réconcilier avec l'Église, et cela bien avant le concile de
Toulouse. De tout temps, l'hérésie avait été tenue par la
société chrétienne comme une faute publique, qui mettait le
coupable en guerre contre eUe. La faute appelait une péni-
1. Doat, XXVn, fol. 137.
2. Doat, XXVn, fol. 124-127. Cf. mon mémoire : la PormuU
fl Cammunicato bonorum virorum consilio i des sentences inquisi-
torieUes,
INTRODUCTION. Ixxv
tence, moyennaDt laquelle la réconciliation était accordée.'
Foulques s'inspira de ces règles et de cet esprit ; îl le t^viva
même. Les documents certainement incomplets ou trop rares
qui nous sont parvenus fournissent cependant, en assez grand
nombre, des exemples de réconciliation canonique faite par
Foulques. Deux de ces réconciliations sont datées : ce sont
la pénitence imposée à dame Bruhissen en 1210^ et la
réconciliation de Bernard de Saint-Martin en 1226 2. Les
autres appartiennent aux temps précédant le concile de
Toulouse ; j'en ai relevé jusqu'à huit^ dans les seules déposi-
tions ou aveux reçus en 1245 et 1246, à une époque où
beaucoup de « témoins » n'étaient déjà plus, et pour le
sud du diocèse de Toulouse seulement. Il y eut beaucoup
d'autres réconciliations; nous en connaissons quelques-unes
qui furent opérées par saint Dominique*. Que d'autres dont
le souvenir s'est perdu !
1. Bïbl. de Toulouse, ms. 609, fol. Ii8 v».
2. Ibid., fol. i73.
3. Foulques réconcilia Raymond Gleize {de EccUsia) de Renne-
ville (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 v<>), Etienne Scolar
(ibid., fol. 70), Olivier de Guc, chevalier, qui se fit hospitalier
(ibid., fol. 97 yo), Raymonde, mère de B. Borrel de Labécède
(ibid., fol. ii9), Ermengars, fille de Bernard de Saint- Félix
(ibid., fol. 198 y»), Raymond Martin, de Damiac (ibid., fol. 208),
Bernard Blanc, de Gambon (Tarn) (ibid., fol. 243), Pons Vital, de
Baziège (ibid., fol. 59). Il faut joindre à ces exemples ceux de
Bemarde Targueira, épouse de Pons Gran (Doat, XXII, fol. 2), et
de Matfred de Paulhac, qui avait été quatorze ans hérétique
« revêtu 0 à Verfeil (Doat, XXII, fol. 58). Foulques aurait voulu
réconcilier Nadal, frère de Willem Raymond de Vaudreuille,
mais cet hérétique s'enfuit devant lui (Bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 232 v»). Les pénitences imposées par Foulques étaient le jeûne
le plus ordinairement.
4. Saint Dominique avait réconcilié dame Segure du Mas-
Saintes- fuelles (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 20 v»), dame
Ermengart, du même lieu (ibid.), dame Raymonde, du même lieu
Ixxvj INTRODUCTION.
Quels résultats au point de vue de la lutte contre rhèréûe
produisirent ces réconciliations? Foulques dut les juger
insuffisants. Ils étaient, en tout cas, individuek; ils man-
quaient de ce caractère d'ensemble et de cet esprit de suite
qui accompagnent toute grande influence. Cela explique an
peu qu*il ait joué un rôle prépondérant au concile de Tou-
louse. Guillaume de Puylaurens ne signale pas d'autre
évêque, qui, à son exemple, ait produit des témoins; et si
Texamen des dépositions revint aux évêques, mises par
écrit, elles furent confiées à sa garde ; il les centralisa tontes
ut sic passent multa brevi tempore expedire^. Nous
pouvons donc assurer qu'il donna la main aux premières
poursuites. Il se montra partisan résolu de la répressioD.
Cest peut-être pour ce motif que le légat assembla le con-
cile dans sa ville épiscopale. Il trouva en lui un appui éner-
gique et un auxiliaire convaincu.
(ibid., fol. 22 v«), P. Baudriga de Lasbordes (Aude) (ibid.,
fol. 114 v«), Saura, fenune de Willem Bonet, de Villeneuve-li-
Comtale \Aude) (ibid., fol. 143 r»), Willelme Martine, veuve de
Willem Lombard, de Fanjeaux (Aude) (ibid., fol. 160 r^, dsme
Covinens, de Fanjeaux (ibid., fol. 161 r«), Amaude de Frémiac,
veuve d'Armand de Frémiac jibid., fol. 160 v«), Pons Autier, de
Villepintc (Aude) (ibid., fol. 179 \«), Pons Marcel, de Dram (Aude)
(ibid., fol. 18'.) r«K Willem Autier, de Villepinte, qui hablu
quelque temps Ga$telnaudar>* libid., fol. 251 r»), Marquèse, tenTe
de IVrtrand de Prouille (Doàt, XXIII, fol. %). Nous avons lei
leures de pénitence que saint Dominique accorda à Pons Roger
(Hibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 394 r«; publiées par Quétif et
Kohanl, Scripiorcs or,i. Praed., I, p. 8, par Mamachi, MonwnifUa,
Instr., XVllL et par le P. Dalme, Cartulaireou histoire dtfptotruk
U*^uc iU saint Hominùiue, p. 186). L<e manuscrit de Gombefôit
lmonast^^e de Prouille» ooationt la copie de la permission accor-
dtv par saint Hominiquo à Guillaume d'Auterive ^Haute-Garonne),
d'avoir ol do garder chez lui Guillaume Hugoiion, auparavant
iieroiiijue t n^vêtu ».
l. rAri)nii\)M. oap. X.L,
INTRODUCTION. lixvij
^ Son successeur, Raymond du Falga de Miremont (1232-
é 1270), précédemment prieur provincial des fîrères Prêcheurs
ai et qui, avec Foulques, avait, après ses aveux, infligé la
m pénitence canonique à Raymond-Martin de DamiacS ne
d mollit pas , il s'en faut. Cependant , on serait peutr-être
^ injuste à son égard, si on le jugeait seulement par la con-
m damnation qu*il porta contre une femme hérétique le jour
b' même où l'on célébra à Toulouse la première fête de saint
f Dominique qui suivit sa canonisation '. S'il opéra des arres-
^ tations^, s'il retint des prévenus dans ses prisons^ et enten-
I dit des aveux ^, il opéra aussi des réconciliations*; il ne se
y montra pas trop rigoureux dans les peines qu'il infligea ;
j nous le voyons imposer des croix simplement (croix extè-
^ rieures, posées sur le vêtement)'', même à des hérétiques qui,
I
ayant précédemment reçu la pénitence, eussent pu être
traités avec moins de modération ; car, qui eût empêché de
les assimiler à des relaps ? Je cite comme exemple Willem
i. • Anne Oomini M« GG® XL® V, vu idus julii, Ramundus Mar-
tini, de Damiaco, quondam hospitalarius hospitalis de Regina,
quod est inter Vaseiam et Avinionem, testis juratus, dixit quod
quadam die cum esset in dicto hospitali positus et institutus, vene-
runt ad ipsum duo heretici qui rogaverant ipsum quod ostenderet
eis viam versus Montem Esquivum; quod et fecit, licet sciret
ipsos esse hereticos; et sunt xx anni. Et de hoc fuit sibi injuncta
penitentia a bone memorie Fulcone, episcopo Tholosano et a fra-
tre Ramundo ordinis Predicatoram, priore provincial!, qui nunc
estepiscopusTholosanus. i (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 208.)
Cette déposition est de 1245. Mais le fait délictueux et la péni-
tence remontaient à 1220.
2. Guilhem Pelhisso, Chronicon, p. 97, 98 (éd. Douais).
3. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. i v», 58 v». Cf. fol. 64 v*».
4. Ibid., fol. 59 v*».
5. Ibid., fol. 70, 87.
6. Ibid., fol. 70.
7. Ibid., fol. 20, 20 v*, 21, 22 v*, 183 v*, 184.
Ixxviij INTRODUCTION.
Gasc, dame Segure, autrefois récondliéB par saint Dobi-
nique^ J'ai eu déjà l'occasion de mentionner les deaxooi-
missions pontificales dont il fut honoré ; la première avtf
pour objet la révision du procès des Niort et la seconde li
délivrance de prisonniers ; et nous Tavons ya se joisàt
aux évêques du haut Languedoc qui demandèrent an pip
Innocent lY que la liberté la plus large fCit laissée auxfinin
Prêcheurs de poursuivre les hérétiques. Innocent lY, ft
travailla activement à pacifier le Midi, le proclama k pro-
tecteur et le défenseur de l'Inquisition^. Cependant, ap»
Tannée 1252, où il assiste, à Montauban, à la promulgato
des Statuts contre les hérétiques que Gui Fulcoy et Alfinse
de Poitiers viennent d'arrêter, il s'efiEace ; et pendant ta
dix-huit ans d'épiscopat qui lui restent encore, il seUoUeie
réfugier dans l'inaction. Probablanent, on mit des entraTes
à son zèle ; et, sans aucun doute, la triple accusation de
fratricide, de simonie et d'infamie portée contre lui devant
Urbain IV^ fut loin de l'aider. Il eut delà peine à écarter
tout soupçon^; cette grave afiaire absorba les dix dernières
1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, foi. 20 v», 22 v«.
2. Gall. christ,, XIU, c. 27.
3. GalL christ., XUI, c. 28, 29. Cf. Reg. de CUmerU JV, n9 7S7
(publiés par M. Jordan).
4. On ne peut mettre que sur le compte de ses préoGCupatiom,
certes légitimes, ses consultations auprès d'un devin de marque,
Raymond Dupuy, de Sorèze, si nous devons en croire ce devin
lui-môme. D'ailleurs, il paraît que les consultations de ce genn
n'étaient pas une chose rare, même de la part des haute digni*
taires de TËglise. On va en juger par les dépositions eUes-mèDMi
de Raymond Dupuy, le 5 juin et le 4 septembre 4277.
« Anno Domini M? GG» LXXYIIo, die sabbaii post festnffl
Sanctorum Marcellini et Pétri, Raymundus de Puteo, de Sorici-
n[iJo, constitutus in judicio, testis juratus, etc., recognovit quod
ipse juravit fratribus Johanni et Reginaldo de Garnoto, quondtm
inquisitoribus, quod ipse deinceps non servaret auguria nec
INTRODUCTION. Ixxix
JW années de sa vie et le détourna de la poursuite contre
«k Fhérésie.
mt daret consilium alicui persone, nec officie augurie uteretur uUo
modo. Interrogatas si postea servavit auguria, dixit quod sic.
^^ Bequisitus quotiens, dixit quod non recordatur. Requisitus
If quibus personis inde postea consuiuit, dixit quod piuribus cleri-
|t| ciSf et religiosis et laicis. laterrogatus de personis, [dixit] quod
domino Guillelmo Araaldo, quondam episcopo Garcassonne,
' domino P. Raymundi, quondam abbati de Soricin[i]o, domino
i| Uzalgercio, quondam abbati Electensi, et piuribus aliis tam cle-
|l ricis et religiosis quam laicis de quibus modo non recordatur. —
' Item, requisitus quotiens consuluit domino episcopo, dixit quod
^ semel tantum. Requisitus super quo facto, dixit quod super qua-
\ dam infirmitate. Requisitus de loco ubi fuit locutus cum eo,
î dixit quod inter Saxiacum et Soricin[i]um in loco ubi vocatur al
fau de Portel; et venerat ibi de quodam castre suo quod vocatur
^ Lupateria ; et fuit nuntius ipsi testi ex parte episcopi Petrus de
1^ Podio Siurano, de Saxiaco, postea defunctus. De tempore, dixit
f quod sunt xn anni elapsi yel circa. De personis, dixit quod plu-
. res erant cum episcopo qui viderunt ipsum episcopum loquen-
tem cum ipso teste in loco predicto. Set crédit ipse testis quod
' ignorabant de quo ioquebantur. Item, requisitus quotiens consuluit
predicto abbati Soricini[i], dixit quod quater et piuries. Requi-
situs super quo, dixit quod super electione que facta erat in abba-
tem Grassensem de ipso ; et dixit ei quod obtineret, et obtinuit.
De tempore, dixit quod sunt x anni vel plures. De loco, dixit
quod apud Soricin[i]um. Requisitus de personis, dixit quod nuUus
alius audivit. Item, requisitus quotiens consuluit supradicto abbati
Electensi, dixit quod bis requisitus; super quo negotio, dixit
quod super discordia quam habebat cum domino Olivario de Ter-
minis. Dixit etiam quod predicto abbati Electensi consuluit quod
componeret de predicta discordia. Requisitus de loco, dixit quod
apud Brugairolas in Redesio. Requisitus de tempore, dixit quod
sunt xn anni vel circa. Requisitus de personis, dixit quod nuUus
alius audiebat. — Item, interrogatus si habet aliquem librum de
auguriis, dixit quod habet unum tantum qui incipit : Si vols saber
que es cofres. — Item, dixit quod predictus liber est coopertus
coopertura de vitulo rubea pilosa; et in fine libri loquitur de
observatione ventorum.
fl Hec deposuitTholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inqui^
Ixxx INTRODUCTION.
Son successeur, Bertrand de Tlle (1270-1286), esprit
cultivé, très ferme sur les droits de TÉglise et la liberté
ecclésiastique, consacra son épiscopat à la construction de
Sainte-Etienne, son église cathédrale ; il y employa sa for-
tune, et c'est à lui que nous devons les quatorze belles cha-
pelles qui se développent majestueusement dans les collaté-
raux nord et sud du chœur. Les documents sont à peu près
muets en ce qui regarde ses rapports avec les hérétiques.
Un seul nous en entretient un peu, c*est la déposition d'Ar-
naud Cimordan, de l'année 1276. Il s'était échappé des pri-
sons de Toulouse, parce que l'évêque négligeait trop son
entretien ; et pourtant l'évêque ne se fit pas faute de s'entre-
mettre en sa faveur auprès du sénéchal et du bayle. D y
sitore, in presentia et testimoaio fratris Pétri Raymundi Baran-
honis, Jacobi de Saameri[o], custodis mari, et mei Athonis de
Sancto Victore, pubiici notarii, qui hec scripsi.
c Anno quo supra, n non. septembris, predictus Raymundus
de Puteo, de Soricin[i]o, testis juratus et reqoisitus ut supra, addi-
dit confessioni sue dicens quod ipse testis servavit auguria aliquo-
tiens pro domino Raymundo, quondam episcopo Tholosano, pro
negotio quod habebat ulterio {sic) in Guria Romana.
« Item, servavit auguria pro domino Guidone Fuicodii quon-
dam primo super facto cardinalatus, secundo pro negotio papatus.
Ipse vero dominus Guido nunquam fuit loqutus ipsi testi de
predictis, set predictus dominus P. Raymundi, factus postea
abbas Crassensis ioquebatur ipsi testi de premissis. Interrogatus
si dominas Raymundus, episcopas Tholosanus, fuit locutus ipsi
testi de observatione auguriorum super negotio soo in propria
persona, dixit quod sic, apud Tholosam et apud Balmar [ ]
et apud Sanctam Martinum de Landa; set nuUus aiius audiebat.
Fuit tamen bis vei ter internuntius Petrus Pictavini, de Soricinio.
Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inquisitore,
in presentia et testimonio fratris Hugonis Amelii, prioris fratram
Predicatorum Tholose, fratris Ermengaudi Lauterii, Jacobi de
Saomeri[o] custodis mûri, et mei Athonis de Sancto Victore,
pubiici notarii, qui hec scripsi. i (Doat, XXV, fol. 272-274.)
INTRODUCTION. Ixxiq
4 apparaît comme un mélange d'iodoleDce et de bontés II
If
É i. Je donne ici cette déposition, malgré sa longueur; car elle
jj est pleine d'indications utiles pour l'histoire.
^ c Anno et die quibus proximis, Arnaldus Gimordani, de Gas-
^ conia, fugitivus de muro Tholose, reversus, assecaratus, testis
à jnratus et reqaisitus, etc., dixit quod ipse testis fuit confessus
omnia que sciebat de heresi primo fratri B. de Gaucio, quondam
2 inquisitori, a quo penitentiam habuit de crucibus et peregrina-
* tionibus, postmodum fratri Guillelmo Bernardi saper eo quod
I dixit ei quod post predictam penitentiam receptam a fratre B.,
l associavit Raymundum Labegiam hereticum, quoniam predicta
. associatio fuerat facta per ipsum testem ante predictam peniten-
tiam injunctam ipsi testi a dicto fratre B. et eam tacuit fratri B.
i propter oblivionem.
I c Interrogatus si scit aliqnid amphus de heresi quam confessus
est predictis inquisitoribus, dixit quod non.
• Interrogatus quare fugit de muro, dixit quod quia non habe-
i bat ibi necessaria; non enim providebatur sibi de bonis régis,
i quia incursus ipsius non pervenerat ad Regem, set ad episcopum ;
nec providebatur ei de bonis episcopi, quia non habebat nun-
f tium quem posset ita fréquenter mittere ad aulam episcopi pro
I pane, et, quando mittebatur ipsi testi panis de domo episcopi ad
I murum, mittebatur duras et non poterat comedere. Garebat etiam
vestibus et aliis necessariis.
i Interrogatus si, postquam fugit de muro, commisit atiquid in
heresi, vei scivit de se vel de aliis, dixit quod non. Dixit tamen
quod, quando ipse testis erat in muro, audivit Raymundum
Ricardi, de honore Vauri, dicentem quod erant duo dii, qui pugna-
verant alter contra alterum in celo, et quod sangais ascenderat per
murum civitatis, et aiia verba, de quibus non recolit.
c Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inqui-
sitore. Testes frater Beraardus de Villela et ego Atho de Sancto
Victore, publicus notarius, qui hec scripsi.
« Postmodum eadem die consulte ad presentiam dicti inquisi-
toris, exposuit se misericordie et voluntati inquisitoris, et jura-
vit stare mandatis eoram et agere penitentiam quam ei duxerint
injungendam sub pena l librarum turon., pro quibus obligavit
inquisitoribus omnia bona sua presentia et futura, renuncians
omni defensioni et rationi quam posset proponere in contrarium ;
et fuit absolutus ab excommunicatione quam incurrerat propter
f
Ixxzij INTRODUCTION.
resta sous la mitre le grand seigneur qu'il était ; il fut un
ami des arts et de la haute culture intellectuelle.
inobedientiam et fugam predictam. Testes frater P. R. Baranbo-
nis ordinis Predicatoramy P. de Yaqueriis et ego Atho de 3ancto
Victore, publicus notarius, qui bec scripsi.
f Et fuit ei assigoata ad audiendum mandatum inquisitoris
dies jovis post iostans festum saocti Albiai. Qua die non compa*
ruit, quia detentus erat in carcere apud Yiridefolium ; set compap
ruit coram dicto inquisitore die lune sequenti liberatus a carcere,
ut dicebat, dominica proxima precedenti, dicens quod senescallos
et baiulus Viridisfolii retinuerunt culteilum suum et obligaverunt
eum per juramentum ad solvendum ccx sol. turon. infra domini-
cam Ramispalmarum ; et tenuerunt eum captuin per vm dies
postquam sciverunt quod ipse fuerat assecuratus a dicto inquisi-
tore, nec permiserunt eum venire ad diem jovis predictam sibi
assignatam ab inquisitore predicto in prejudicium negotii inqui-
sitionis.
c Postmodum dictus inquisitor interrogavit dictum Arnaldum
per juramentum ab ipso prius super hoc sumptum quod nomi-
naret personas illas que receperunt eum scientes ipsum fugitivum
de muro ; qui respondit quod non recordabatur. Et fuit injuno-
tum ei quod recogitaret et mane rediens responderet.
« Red lit igitur mane sequenti, et respondit dicens quod, eum
fugisset de muro, venit in Vasconiam, ad grangiam de Gimonte
que vocatur Aqua bela ; et invenit ibi fratrem Petrum de Fra-
dens (sic)y qui cognoscebat ipsum testem, set ignorabat statom
ipsius testis, sicut crédit.
« Interrogatus de personis quibus revelavit statum suum et quod
erat fugitivus de muro inquisitor[um], respondit quod P. Binhaco,
prior[i] de Benito, eum quo moratus fuit de festo Sancti Pétri
usque ad festum Omnium Sanctorum, servions de colligendis mes-
sibus, et vindemiis et lignis apportandis eum quodam mulo ; et
nichil retribuit ipsi testi; imo ipse testis dédit ei ultra dictum ser-
vitium X sol. thoL; et hoc totum faciebat ipse testis, quia dictus
prior dederat ei spem reconciliandi eum gratia domini episcopi et
inquisitoris, vel saltem quod faceret posse suum ; de quo nichil
fecit, quod ipse testis sciât.
c Item, dominus Augerius, dum erat abbas Foliendi, et frater
Sancius, de Palineriis, frater Vitalis Hares, et frater Raymundos
Sancii, de Foliencio, et frater Adam, cellerarius, tune cognovemnt
INTRODUCTION. Ixxxiij
i 3. Les évêques de Car consonne. Les évêques de ce
i siège ne m'arrêteroot pas loDgtemps ; car, k Toccasion du
i eum et sciverunt fugam suam de muro, et nichilominus sustinue-
ii runt eum in servitio domus per vu annos vel circa. Dixit etiam
quod promisit et obtulit abbati xv sol. morlanos, si tractaret
i reconciliationem ipsius testis ; ipse nolait recipere ; set finaliter
H respondit ipsi testi quod non videbat sibi remedium nisi de
i redeundo ad murum. Dixit etiam quod dédit, ii soi. morlanos
I fratri Raymundo Sancii ut rogaret abbatem predictum quod recon-
I ciliaret Ipsum testem inquisitori.
I « Item^ fuit apud Bastidam de Guimonte io.diversis hospitiis,
k et habebat socium Raymundum de Abbas, de Omervilla, fugitivum
I propter quoddam homicidium, qui se faciebat vocari Raymundum
I Ra versa; et sciebat bene fugam ipsius testis et causam fnge.
I « Hem, fuit apud Albinellum per duos annos vel circa ; et nul*
^ lus scivit ibi statum suum.
• 7^771, fuit in Astaraco apud Podium Lobrinum a festo Omnium
\t Sanctorum usque ad carniprivium ; et ibi duxit uxorem ; et nul-
û lus scivit ibi factum ipsius testis.
\ c Herriy stetit incognitus de carniprivio usque ad festuro Omnium
I Sanctorum apud Sanctum Felicem in Astaraco, et ibi Guillelmus
de Gastronovo attemptavit eum capere, set evasit.
I • Hem, dixit quod fuit apud Banherias in Bigorra et in grangia
I de Bolbona, que vocatur Inter ambas aquas, et apud Sabonerias
I in Savesio, et in multis aliis locis, set incognitus apud omnes,
[ exceptis Bemarda, uxore ipsius testis, modo defuncta, et Petro,
filio ipsius testis.
• Item» dixit quod procurante Bernarda, uxore ipsius testis,
ipse testis venit de nocte prope Gasconiam ad ortale quod solebat
esse ipsius testis ; et ibi fuit locutus eum Amaldo Ëscolani, tune
capeliano de Gasconia, qui recepit ibi v sol. thol. ab ipso teste ut
reconciliaret eum inquisitoribus ; et si hoc faceret, debebat habere
amplius x sol. et ii virgas de panno lineo pro camisiis ; set nichil
fecit inde.
c Hec deposuit Tholose coram fratre Pontio de Parnaco, inqui-
sitore. Testes frater P. Raymundi Baranhonis, et ego Atho de
Sancto Yictore, publicus notarius, qui hec scripsi.
« Injunctum est ei per dictum inquisitorem sub virtute jura-
menti ab eodem Amaldo prestiti, quod statim redeat ad murum
unde fugerat, retenta sibi potestate imponendi sibi majorem peni-
Ixxziv INTRODUCTION.
Registre du greffier du tribunal de Garcassonne, que je
publie ici, il sera longuement question de deux d'entre eux,
Guillaume Arnaud et Guillaume Radulphe. Je me bornerai
à dire du premier qu'il m'apparaît comme un des plus
ardents partisans de Tinquisition diocésaine, c'est-à-dire
faite par les soins de l'évêque lui-même ou de ses délégués.
Nous le voyons exerçant les fonctions de juge ordinaire à
Carcassonne, à YillalierS à Yillardonnel*, et aussi déjuge
délégué pontifical à Pomars, où il interroge Raymond de
Niort 3. Le Registre de son notaire contient des exemples
d'adoucissements de peine significatifs et nombreux; il
nous montre aussi l'importance et les bienfaits de la cau-
tion moyennant laquelle l'accusé évitait la prison préven-
tive. Il n'est que juste de signaler tout de suite ici ce Registre
à l'historien futur de l'Inquisition dans le Languedoc; et cet
évêque aura droit à occuper une large place dans son œuvre.
Nous le retrouverons plus loin.
Franchissons maintenant plusieurs lustres ; nous rencon-
trons à la date du 4 mars 1328 (n. st.) une pièce intéres-
sante.
Un conflit de juridiction et de compétence venait d'éclater
entre l'évêque de Carcassonne Pierre Rodier et l'inquisiteur
Jean du Prat, à l'occasion de Barthélémy Albert, notaire
tentiam propter fugam predictam. Testes qai supra, et P. Boneti,
capeilanus de Gasconia, et Vitaiis Faber de eodem loco.
c Postmodum redditus est dicto Ârnaldo Gimordani cultellus et
remissa obligatio premissa a senescaUo et baiulo supradietis, et
aliud positum in safticientia, scilicet de emenda, qaia tenuerunt
eum in prejudiciuin inquisitionis. Et hoc factam est ob reveren-
tiam domini episcopi Thoiosani et instantiam magistri Bertrandi
de Ferreriis, officiaUs sui » (Doat, XXV, fol. 220-225).
1 . D'après le Registre lui-même.
2. Doat, XXVI, fol. 293.
3. Voy. plus bas, p. 145.
INTRODUCTION. Ixxxv
de riDquisition, qui^ en raison de ses méfaits, avait été mis
en état d'arrestation par moi Pierre Rodier, disait l'évêque,
par moi Jean du Prat, alléguait l'inquisiteur; ce dernier
ajoutait, au surplus, qu*il lui appartenait déjuger le notaire
de son tribunal. Il n*y avait pas de raison pour que cette
contestation cessât; et cependant le malheureux notaire
attendait, en prison, depuis deux ans l'issue du procès
pendant, qui ne se terminait pas, uniquement parce qu'on
restait indécis sur la question de savoir quel en devait être
le juge. Il faUait en finir et ne commettre aucune irrégula-
rité juridique; l'évêque et l'inquisiteur déléguèrent donc
ensemble^ et chacun pour sa partie, les pouvoirs de juge à
Pierre Brun, inquisiteur en résidence à Toulouse.
Nos Petrus, permîssione divina Garcassone episcopus, et fra*
ter Johannes de PratoordinisPredicatorum, inquisitor heretice
pravitalis in regno Francie auctoritale apostolica deputatus,
residens Garcassone, venerabili et discreto viro fratri Petro
Bruni ordinis Predicatorum, inquisitori heretice pravitatis in
regno Francie auctorilate apostolica deputato, Tholose comu-
niter residenti, saiutem in Domino sempiternam. Gum dudum
Bartholomeus Adalberti^ notarius inquisitionis heretice pravi-
tatis, pro quibusdam defectibus et delictis in officium suum,
uti aliquorum delatio asserebal, commissis, captus fuerit et
in mûri carcere positus et detentus, nobis episcopo, ex una
parte, asserentibus eundem Bartholomeum de mandate nostro
et ad requisitionem nostram fuisse per dictum inquisitorem
positum in arresto, cognitionemque et punitionem dicti Bartho-
lomei adnostrumjusordinarium pertinere, nosque cum eodem
inquisitore in cognitione habere et pugnitione concurrere et
conjudicare debere; nobis vero inquisitore, ex parte altéra, e
contrario asserentibus eundem Barthoiomeum de speciali
mandate nostro specialiter esse captum et ejus correpUonem
ac pu[g]niliouem ipsius delicti, si quod per eum nolarium
circa nostrum inquisitionis officium fuerit perpetratum, de jure
et stilo, cursu, usu et privilegiis nostro officie et nobis aposto*
Ixxxvj INTRODUCTION.
lioa auctoritate concessis ad nos dumtaxat et in solidum perti-
nere; et ob banc discordiam seu controversiam dictas Bartbo-
lomeus par duos annos continuos et amplius fuerit in eodem
muro detentus, multa occasione delentionis gravamina sui cor-
poris et alia supportando, propter quod sibi compatimur, et,
quantum, saivo jure cujuslibet nostrum, facere poterimus, de
remedio sibi providere volumus opportuno; potissime quia nos,
inquisitor pre&lus, de presenti babemus ad Romanam Curiam
et in Franciam, dante Domino, necessario proflcisci, ne discor-
dia seu controversia hujusmodi et nostri inquisitoris absentia
eidem Bartbolomeo longius inférât nocumentum, protestalo
primitus per nos ambos episcopum et inquisitorem simul et
equaliter de jure noslro, quod propter infrascripta que vobis
committimus in aliquo non sit lesum^ nec uni nostrum nec
alteri valeat derogare aut etiam prejudicare, prerogativam vel
possessionem inducere, nec jus uni plus quam alteri in negotio
infrascripto inferre, set salvum remaneat utrique et illesum ilii
nostrum dumtaxat et in solidum vel ambobus conyunctim et pro
indiviso, si competat et competere debeat, de jure aut alias legi-
timo titulo sive justo; sub premissis protestationibus antedictis
et aiiis opportunis, discretioni veslre et legalitati, de qua ambo
insimul et quilibet in solidum, plenam in Domino flduciam
obtinemus, communi concordia et assensu equaliter simul et
semel tenore presentium committimus, ut pro illo nostrum
dumtaxat vel ambobus insimul cui vel quibus cognitio et
pu[g]nitio bujusmodi pertinere poterat etdebebat, eundem Bar-
tholomeum de dicto carcere, si vobis visum fùerit, relaxare,
sibique pro arresto et carcere, prestita prius [de] stando juri
et mandatis vestris cautione ydonea, locum alium vel certum
terminum infra certos limites assignare, sibique postmodum
de peritorum consilio absolutionis beneflcium a sententia excom-
municationis, si quam pro predictis delictis que per ipsum com-
missa fuisse dicunturincurr[er]it, impendere, penilentiam quo*
que salutarera imponere, et alias ad decisionem, declarationem
et flnalem determinationem dicti negotii senlentialiter prooedere
vaieatis, prout vobis de ipsorum consilio peritorum visum Aie-
nt faciendum ; in premissis enim et ea tangentibus, premissis
et salvis predictis protestationibus, ambo simul vobis equaliter
INTRODUCTION. Ixxxvij
il eommittimus lenore presentium totaliter vices noetras. In quo«
I rum omnium premissorum tealimonium, sigilla nostra duxi-
I mus presentibus apponenda. Datum in civUate Garcassone,
i die un* mensis martii, anno ab incarnatione Domini M^ CGC®
^^ xxv[i]io<.
T C'est en vertu de ces pouvoirs, Jean du Prat étant déjà
g nommé évoque d'Évreux et son successeur comme inquisi-
I tdur Heuri Cbamayou {de Chamayo) étant déjà arrivé,
K que Pierre Brun rendit, le 24 novembre 1328, sa sentence ;
i il délivrait de la prison le notaire coupable, mais per duos
annos et amplius in dicto muro jam detentum^ gravi
infirmitate et diutuma maceratum ah ipso muro; et,
en raison de ses méfiaits, il lui imposait le jeûne, l'aumône,
des pèlerinages. Il déclarait s'en être préalablement ouvert
à Henri Chamayou, de l'avis duquel il avait ainsi prononcé,
ayant égard, en môme temps, au conseil des boni viri^.
Dans cette sentence, le commissaire diocésain n'apparaît
point; sa présence, à la vérité, avait été rendue inutile par
la délégation de Tévêque de Carcassonne.
4. Les évêques d'Albi. On rencontre fréquemment les
évêquesd'Albidans l'histoire de l'Inquisition ; c'est qu'ils ont
vigoureusement agi dans l'affaire de la poursuite des héré-
tiques ; et même, à la fin du xiu® siècle, ce siège porta, un mo-
ment, le poids de la lutte engagée entre l'hérésie et l'Eglise;
cela tient en grande partie aux titulaires qui Toccupèrent et
aussi à l'état prospère de l'hérésie, dominant tout ce diocèse
depuis de trop longues années, enfin à la situation féodale
i. Doat, XXVU, fol. 112, 113. — Je pense que M^ GCG^ XXVJo,
donné par la pièce, est une faute du copiste; sinon, il faudrait
dire que la sentence destinée à délivrer Barthélémy Albert de ses
souffrances n'aurait été rendue qu'un an et demi après, hypo-
thèse peu vraisemblable.
2. Doat, XXVII, fol. 112-118.
Ixxxviij INTRODUCTION.
des évoques, qui, seigneurs de la ville, avaient, comme tels,
qualité pour percevoir les confiscations pour hérésie ^
Durand (1228-1254) avait vu le concile de Toulouse,
ouvert au lendemain de son intronisation. On reconnaît
sa main dans le concile d'Âlbi de 1254, qui en renouvela
les dispositions principales. C'est déjà significatif. L'orga-
nisation, en octobre 1243, d'une association ou confirérie
contre les hérétiques et les Yaudois, dont Doat nous a con-
servé les statuts', n'est pas moins significative ; car la pre-
1. Recueil des ordonnanceSf XVI, p. 9.
2. c In nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti. Amen. [Anno]
ab incarnatione Domini Mo GG» XLIU», mense octobris. Cono-
guda causa sia a tots homes presens et endevenidors qae nos
Durans, per la grâce de Dieu avesqae d'Alby, pessans et cossi-
rans los endevenimens de las causas, et la malice del segle que
creiss cascun dia, et los trebaills que nos et la gleia d'Alby avem
suiïerts sa enreires pcr defaillida de cosseill et d'aiuda, et quar
non podiam tener drecbura aissi coma dos degram, ad honor de
Diu et de Ma Dona santa Maria et de Ma Dona santa Cecilia et de
santa Fe, ad eissaussament de la fe de Jésus Ghrist et de la chres-
tiantat et ad abaissament et encaussament d*eretguia et de Vau-
dezia et de tota mala error, et a deffendement de drecbura, et que
nos poscam meils tener drecbura al rie et al paupre de la ciutat
d'Alby et de foras, agut cosseill de mots savis et de grands
homes, avem establida cofrairia et compalnnia ab nostres duta-
das en aital forma.
c Al commensament nos avem establit que toig 11 cofraire que
en aquesta cofrairia so ni seran per adenant, promcto amor et
fezentat et garda et valenssa et compainnia et aiutori a tôt lor
poder liaumenteta bona fe segon Deu et segon drecbura per tots
temps Tus à l'autre, et toig essems contra tots homes et contra
totas femnas, salva nostra seinnoria et de nostres successors en
totas causas; et la nuig de santa Gecilia, cadaus dels confraires
aporte o fassa aportar sa luminaria aital com Deus li mettra e)
coratgue a la gleia de Ma Dona santa Gecilia que es nostre caps,
et que loig li confraire que presens seran en la vila sio lo dia a la
messa, se per autra nécessitât no s'en laissa vo.
« Et avem mais establit que se negus dels confraires casia em
INTRODUCTION. Ixxxix
mière condition à remplir pour y entrer était la profession
de la foi catholique et l'engagement de n'avoir aucune par-
paubretat o em malautia et non âges del seu de ques pogues for-
nir, que toig II cofraire li valguesso et vida et mort.
« Etavem maisestablit que negus hom que sia sospeigz d'eret-
guia ni de vaudezia no sia receubuts en aquesta confrairia; et
se alcus qui fos receubuts n'era sospeigz, desque sera causa saa-
buda, de mantenent fos fora de la cofrairia ; et quant nos ou la gleia
de Roma requerram los cofraires, eili nos seran tenguig d^aiudar a
tôt lor poder a deneaussar eretguia et vaudezia et a far justitia
d'eretgues et de vaudes desque serian jutgaig per la gleia et de
totz lors valedors et lors deffendedors els enqueredors que seran
establig per la gleia a far la enquesitio d'eretguia et de vaudezia,
ell seran tenguig de gardar et défendre els coma lor cor meteiss.
a Et avem mais establit que se per aventura per la forsa ou per
la malicia d*alcus ou en qualque maneira nos no poguessem tener
drechura ni far aver son dreig al paubre^ coma al rie, li confraire
nos y aiudario a lor poder al semoniment que nos ou nostra cortz
lor fariam; et se alcus dels cofraires avia plaig ou contrast en
alcuna maneira ab autre que no fos confraire et per sa forsa ou
per son orguill no volia far al cofraire a conoguda d*amicqs ou
dreig en cort, tôt li autre confraire li valguesso ad aver son dreg et
a garar de forsa ; et se Tus cofraire fazia forsa a Tautre et no volia
far a conoguda d'amies ou dreig en cort, negus dels cofraires no
il fossa tenguts d'aiudar; et se per aventura era contrastz entre
deux confraires d'alcuna causa Tus dels no volgues penre de Tau-
tra conoguda d*amics ou dreig en cort far a Tautre, toig li autre
confraire li fosse tenguig d'aiudar a son dreig retener contre
aquell que no volria far dreig ou acordier desque lo cosseils ni la
cofrairia Ion auria amonestat. Et tôt li cofraire que so ni seran en
aquesta cofrairia per adenant an promes et prometon a nos que
tôt essems et cadaus per si deffendran et aiudaran a deffendre a
bona fe nostras drechuras et nostra sennoria contra totz homes
enteirament et no la mermeran ni la laissaran mermar a lor
poder. Et nos avem lor promes que nos, coma bos senner, lor ten-
gam drechura et los deffendam a dreig contra tots homes et lor et
lors causas a^ nostre poder; et eill an promes et prometran toig
essems et cadaus per si que eill ab aiuda de nos deflTendran et gar-
t . Ms. : son dreig aUam de ai pauàre,
2. M s. : ei nostre.
XC INTRODUCTION.
ticipatioD avecThérésie. Dans cet épiacopat, d'ailleurs, tout
se tient. Que Térêque réconcilie Bernard Jean, d'Âlbi, vers
daran las franquesas et las drechuras de la ciutatd'Albî dedins et
deforas segon Deu et segon dreig a lor poder, salva nostra sein-
noria et totas causas ; et nos avem promes ad ells que nos las def-
fendrem et las lor aiudarem a défendre lialment et a bona fe
contre tots homes a nostre poder coma bos seinner.
c £t ayem stablit que negus hom que d*aici enant auciza home
d'Albi ni degun home que fos d'aquesta cofrairia, negus hom nol
pogues guidar ad Albi; et se negus hom raubaba home d'Albi
d'aici enant, negus hom nol pogues guidar a la ciutat d'Alby, se
nos non 0 faziam tro que aia emendat la raubaria.
c Et avem establit que qui penra heretgue ni yaudes, el redra a
nos et a la cofrairia, nos li farem pagar per nos et per la cofrairia
un march d'argent, et toit li cofraire d'aquesta cofrairia que aras
so ni per adenant seran an promes et prometran a nos que eill no
fasse establiment negu ni tleguna convenenssa entrels ni ah autres
que sia contra nos ni contra nostra seinnoria ni per que nostre
drechura se posca amermar ; et se aigus los avia faigs, o fos con-
fraira ou autre, al somoniment que nos lui faram no los volia
revocar, toig li cofraire ne serian tenguig de valer et d'aiudar a
revocar aquels establiments et aquelas convenensas contre totz
homes a lor poder ; et an promes mai et prometran que ell no fasse
negun autre establiment ni neguna autra convenensa entre lor
ni ab autras senes nostra saubuda et senes nostra volontat. Et nos
avem promes a lor que nos no fassam establiment ni conve-
nenssa ab negun home que os contra lor ni contra lors establi-
ments de la cofrairia que sobre escriut so.
c Et avem esUiblit que cant nos o nostra cortz auria ops dels
cofrairas per alcune fazenda o per alcun besoing, que eill s'ajuste
toig aqueiil que seran preseng la on lo cosseilts de la cofrairia
los mandara, et lo cosseills es tengutz de lor mandar al somoni-
ment de nos o de nostra cort.
« Et avem mai establit que negus no sia receubutz en aquesta
cofrairia d'aquesta hora adenant que aia na leig ad alcus dels
cofrairas entre que s'en sia ab luy pauzatz per si o per jutgament,
et tôt li cofraire que aras so ni per adenant seran en aquesta
cofrairia juraran sober santz Evangelis que eill lialment a bona
fe a lor poder tôt aisso que sobre escriut es gardaran et tendran;
et en Durans de Poisseux, et en Peire Laurens, et en Bertrans
INTRODUCTION. XCJ
\ 1236 \ qu'il assiste comme témoin^ en 1245, & rinterroga-
I toire de plusieurs femmes hérétiques, Arpais, Pays, Philip-
pine, par exemple*, ou qu'il perçoive les confiscations 3, il
I obéit à la même idée ; et cet évêque, très méridional de ten-
dances, puisque, contrairement aux habitudes des chancel-
leries épiscopales qui se servaient du latin, il faisait usage
de la langue romane, combattait avec conviction les Yau-
dois, les Cathares, les hérétiques de tout nom, dont la dis-
de Garamans, et en W. Grezas, et en Paire BoueilU, et en Namat
lo Fabre, en Gogorla mos fraire, et en Guiraud Audebertz, et en
Esteves Goms, et en Johans de Martols, et en W. Salvi, et en
Domengue Barraus, et en Ramon de Soeill, et en Gui de Guc,
nos toig essems per nos et per tots ios autras cofraires que aras
80 ni per adenant seran en aquesta cofrairia ab commandament
dei seinner avesque soberdig, avem jurât sober Sanctos Ëvangelis
tocatz corporalment que nos toig essems et cadaus per si tengam
et gardem a bona fe segon Oeu et segon drechura a nostre poder
aquesta amor et aquesta compaignia per aras et per tots temps,
et totz aquetz establimentz et aquestas promissios que sobre
escriut so; et toig aquel que volran esser en aquesta cofrairia
faran aquest meteiss sagrament quant volran esser cofraire. Et
nos Durans, avesque d'Alby sobredig, veseins et conoissens cer-
tanament que aisso es faig ad honor de Deu et de Sancta Gleia
et ad eissaussament de la fe et de la chrestientat et a mantenement
de drechura, laudam et autorgam et cofermam per nos et per nos-
tres successors aquesta compaignia et aquesta cofrairia aissi co
soberdig es, et totz los establimentz que sobre scriut so ; et nos
reddem caps et capdels d'aquesta cofrairia et ap durabla fermetat
avem sagellada aquesta présent carta de nostre sagel i (Doat,
XXXI, fol. 47-51).
1. Doat, XXXm, fol. 273. '
2. Doat, XXII, fol. 264, 296; XXIV, fol. 203.
3. 30 avril 1248, Albi : quittance faite à W. de Foissenx pour
des biens d^hérésie (Doat, XXXI, fol. 143-144). — 30 juin 1248,
Albi : autre quittance pour des biens d'hérésie délivrée à W. Ro-
ger (ibid., fol. 146-147). Ges deux quittances sont rédigées en
langue romane.
xcij INTRODUCTION.
paritioD devait un jour aider & asseoir la puissance royale
autant que servir à la pleine liberté de TÉglise. Il créa ainsi
une tradition qui fiit suivie par Bernard de Gombret, son
successeur (1254-1271) S malgré les relations pénibles de
ce dernier avec le sénéchal de Carcassonne, et, partant,
avec le roi*. Cette tradition fleurit surtout sous Tépiscopat
de Bernard de Castanet (1275-1308).
J'ai eu déjà l'occasion de parler de Bernard de Castanet,
dont les rapports si tendus avec l'hérésie finirent par amener
la commission pontificale de 1306'; mais alors je n*ai rien
dit de son action comme juge ordinaire ; car c'est comme
tel que, avec l'inquisiteur, il procéda aux interrogatoires
des prévenus dans sa maison épiscopale d'Albi. Les inter-
rogatoires faits par lui ou en sa présence s'élèvent au total
de cent vingt-neuf, sauf erreur, ce qui ne veut pas dire
qu'il ait reçu les aveux de cent vingt-neuf personnes, la
même personne revenant plusieurs fois pour compléter l'ins-
truction de l'afiaire^. Cette réserve faite, les interrogatoires
i. Le 11 mars 1263 (n. st.), dans le cimetière de Lombers, il
assiste à la sentence d'exhumation prononcée contre Guillelme,
femme de Bernard Garsiprès, de Limoux, d'après un vidimus de
1331 (Doat, XXXII, fol. 113 vo-124).
2. A propos d'une chevauchée faite par cet évèque malgré la
défense du sénéchal, il fut ajourné devant la cour du roi saint
Louis (1259), bien que l'archevêque de Bourges prétendit en con-
naître comme métropolitain {les Olim, t. I, p. 460, vu). C'est peut-
être dans un esprit de représailles qu'à la mort de l'évoque le
sénéchal mit la main sur le temporel de i'évôché d'Albi, ce qui
ne s'était jamais fait (Ibid., p. 881, i).
3. Voy. plus haut, p. xxxvni.
4. En réalité, Bernard de Castanet interrogea quarante- sept
personnes. — Bernard de Castanet, originaire de Montpellier
(c Quia Magalonensi diocesi et villa Montispessulani traxit origi-
nem. » Charte ancienne rapportée par le Gallia chrUtiana, I, 20,
21; Bernard Gui, dans Baluze, Vitae pap. Aven., I, 719; Flores
INTRODUCTION. xciij
I se distribuent de la manière suivante : dix sont de sep-
I tembre-octobre 1285 et nous sont fournis par Doat^ ; cin-
I quante-huit appartiennent au ms. lat. 12856 de la Biblio-
. chron., dans Historiens de France, XXI, 603; Amalric Auger,
^ dans Baluze, Vitae pap. Aven,, I, 728), était auditeur du Sacré
I Palais, quand il fut promu à Tévôché d'Albi, au mois de mars
4276. Trois traits distinguent son long épiscopat : d'abord la
I magnificence des constructions; Bernard de Gastanet bâtit, en
effet, la maison épiscopale, véritable palais, véritable forteresse
' aussi, dominant la rivière du Tarn; il commença Sainte-Cécile,
que Ton peut regarder comme le cbef-d'œuvre de Tarchitecture
gothique dans le Midi ; il posa la première pierre de Téglise des
frères Prêcheurs d'Albi, qui ne fut pas sans gloire ; — ensuite,
une fermeté remarquable pour maintenir l'église d'Albi dans ses
avantages temporels et assurer à son siège une place éminente
dans l'édifice féodal; il fit, en effet, reconnaître par le roi sa
juridiction sur un bon nombre de lieux et exigea de la ville
l'hommage dû; — enfin, un grand zèle pour la pureté des mœurs
chrétiennes et l'intégrité de la foi ; il prononça, en effet, des sen-
tences rigoureuses contre un chanoine et un laïque coupables;
usant de sa prérogative de juge ordinaire, il montra au sein de
l'Inquisition une grande activité contre l'hérésie, encore assez
répandue dans son diocèse. Cette fermeté et ce zèle lui valurent
bien des tribulations : de la part des hérétiques, une émeute
retentissante qui faillit emporter le palais épiscopal et mit
l'évoque à deux doigts de la mort, puis des plaintes qui furent
suivies d'une enquête ouverte par le pape Clément V; de la part
de Philippe le Bel, la demande d'un procès canonique qui amena
une suspension de fonctions, mais dont il sortit absous. Il fut
transféré à l'évêché du Puy en 1308. Jean XKU, successeur de
Clément V, se souvint cependant de ses épreuves; en 1316, il le
créa cardinal-évêque de Porto ; mais Bernard de Castanet mourut
l'année suivante, le 14 août 1317 (Gallia christiana, 1, 20-22; Ber-
nard Gui, Flor. chron., dans Historiens de France, XXI, 703 et suiv.;
Baluze, Vitae pap. Aven., 1, 134, 152, 165, 718, 719; Gariel, Séries
praes, Magal,, 446; Compayré, Étude historique sur l'Albigeois, 75,
246-249; Hist. génér, de Languedoc, IV, 660 et suiv.; V, 1347 et
suiv.; Regestum Clementù papae V, n«» 2267, 2268, 2893, 3369,
3370, 3371, 3372, 3373).
1. XXVI, fol. 245-254, 255, 258, 260, 261, 266, 269, 275.
XCW INTRODUCTION.
thèque nationale^; ils vont de janvier 1286 à septembre
1287; soixante-un, des années 1299 et 1300, sont contenus
dans deux manuscrits originaux, le ms. de Merville, qui
est le registre même dressé pour l'évêque, et le ms. lat. 1 1847
de la Bibliothèque nationale, provenant vraisemblablement
du notaire de l'Inquisition'. Ces interrogatoires ne se dis-
tinguent pas des autres interrogatoires connus; ils sont
faits dans la même forme; s'ils portent plutôt sur les
accointances de personnes que sur les doctrines, ils pré-
sentent un réel intérêt pour Thistoire de Talbigéisme en
Albigeois.
Ces interrogatoires furent-ils suivis chacun d'une condam-
nation ? Les rôles des confiscations pour Âlbi pendant les pre-
mières années du xiv* siècle (1305-1313) fournissent des noms
de condamnés. J'y relève' Vital Vinhalz, d'Albi, dont le
procès s'ouvrit devant Bernard de Caslanet, le 3 mars 1286
i. Titre de ce ms. : Recueil d'interrogatoires et hérétiques albigeois
faits par Vévéque d'Albi, extraits par Barthélémy Planarutz, arehi-
prêtre de Lausertz, le 26 octobre i51k, des archives de l'inquisition
de Toulouse (1285-1303). — C'est un vol. in-fol., papier, 142 feuil.
Bibliothèques Goislin et Saint-Germain, 396. Copie faite en 1574.
D'après le titre, ce recueil descend jusqu'en 1303. C'est qu'il com-
prend deux parties. La première embrasse les interrogatoires de
janvier 1286 à septembre 1287, du fol. 1 au fol. 62. La seconde
(fol. 64-141) fournit d'autres interrogatoires de 1299 à 1303, mais
se trouve faire double emploi avec les originaux que nous possé-
dons (voy. la note qui suit). La copie de la première partie est
assez bonne et pourrait, telle qu'elle est, être publiée.
2. In-fol., parcbemin, 305 mill. X 217 mill. Début du xrv* siècle.
Bibliothèques Coislin et Saint-Germain, 395. Fac-similé dans le
recueil des fac-similés de l'École des chartes, n» 98. J'ai décrit le
registre du château de Merville : Manuscrits du château de Mer^
ville, p. 30 (Paris, Picard, in-8«). Ces deux mss. contiennent les
nouvelles dépositions de Guillaume de Salavert et de Isam GoU,
en 1319, lesquelles furent reçues par Jean de Beaune, inquisiteur.
3. Doat, XXXm, fol. 258 v*.
INTRODUOTION. XCV
(n. st.) S et Pons Nicolas, d*Âlbi*, interrogé par Tévêque
le 7 mars suivant', puis, dans la seconde série des interro*-
gatoires (1299-1300), Bérenger Âdémar^, Bérenger Bros^,
Bérenger Fumet^, Bertrand de Montégut^, Galhard Fransa*,
Guillaume Fenassa le Boiteux*, Guillaume Goulfler^^,
Jacques Fumet", Lambert de Fouissenx", Pierre Rigaud",
Pierre Taillefer", Raymond Auger **, Raymond Hugues** et
Raymond Garcias*% tous bourgeois d'Âlbi; il faut y joindre
1. Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 37.
2. Doat, XXXm, fol. 267 v».
3. Bibl. nat., ms. lat. 42856, fol. 61.
4. Doat, XXXm, fol. 230 vo, 253, 264, 274 ; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 33 v»; ms. de Merville, fol. 33 v».
5. Doat, XXXm, fol. 229, 249 v*, 267 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 9; ms. de Merville, fol. 9.
6. Doat, XXXm, fol. 223, 249; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 24 v«; ms. de Merville, fol. 24 v».
7. Doat, XXXm, fol. 227 v«>, 254; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 21 ; ms. de Merville, fol. 21.
8. Doat, XXXni, fol. 222, 250 ¥•, 266 v«, 274 ; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 22; ms. de Merville, fol. 22.
9. Doat, XXXIU, fol. 207, 232, 268; Bibl. nat.,ms. lat. 11847,
fol. 26; ms. de Merville, fol. 26.
10. Doat, XXXin, fol. 224, 252, 266 v»; Bibl. nat, ms.
lat. 11847, fol. 23; ms. de Merville, fol. 23.
H. Doat, XXXm, fol. 219 vo, 247 v», 265, 269 vo; Bibl. nat.,
ms. lat. 11847, fol. 20; ms. de Merville, fol. 20.
12. Doat, XXXIII, fol. 220 vo, 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 36; ms. de Merville, fol. 36.
13. Doat, XXXm, fol. 226 v*», 267 vo ; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 38 ; ms. de Merville, fol. 38.
14. Doat, XXXIU, fol. 230, 257, 269 vo; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 23 vo; ms. de Merville, fol. 23 vo.
15. Doat, XXXin, fol. 227, 270 vo; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 8 ; ms. de Merville, fol. 8.
16. Doat, XXXm, fol. 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 vo;
ms. de Merville, fol. 26 v«.
17. Doat, XXXIU, fol. 259 vo; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 32 vo ; ms. de Merville, fol. 32 vo.
XCV] INTRODUCTION.
Jean Baudier, dont les biens furent saisis en janvier-féyrier
1300 (n. st.)*.
Il résulte de cette constatation qu'un bon nombre des
prévenus de 1299 et 1300 furent jugés coupables et con-
damnés à la prison perpétuelle, qui entraînait la confisca-
tion des biens. Par qui furent prononcées les sentences? Il
est inutile de le rechercher, puisqu'elles ne nous sont pas
parvenues. Probablement l'évêque n'y resta pas étranger,
car il fut enveloppé dans l'opposition si résolue £aite à Nico-
las d'Âbbeville, l'inquisiteur que nous trouvons à côté de
lui à l'audience et qu'il s'efforça de soutenir* ; ainsi il appli-
qua, bien avant le concile de Vienne, le principe de l'union
des deux pouvoirs du juge ordinaire et du juge délégué, que
Clément Y devait rendre obligatoire.
Je n'ai plus à signaler maintenant que trois pièces des
années 1300 et 1301, qui nous montrent Bernard de Cas-
tanet prenant une part des confiscations, tandis que le roi
prenait l'autre^; situation délicate à l'égard d'un roi conune
Philippe le Bel et qui ne porta pas bonheur au prélat. Encore
aujourd'hui son nom évoque de bien sombres tableaux
devant l'imagination de plus d'un habitant d'Âlbi ; il est
une des trop nombreuses victimes de la légende. Ses enne-
mis ne lui reprochèrent pas d'avoir livré des hérétiques
soit d'Albi, soit de C!ordes ou de Castres, au bras séculier; il
employa la prison comme moyen d'obtenir les aveux. Un
seul hérétique déclara devant un autre évêque d'Âlbi,
i. Doat, XXXII, fol. 315 v»; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 25;
ms. de Merville, foi. 25.
2. Le 26 avril 1299, Bernard de Gastanet, à Garcassonne, est
présent aux propositions de Nicolas d*Abbeviiie de relever le
Bourg de Texcommunication et se porte son garant (Doat, XXXn,
fol. 283-288; Mahui, Cartulaire, V, 651).
3. Doat, XXXII, fol. 189-190, 193-197, 315 vO-323.
INTRODUCTION. xcvij
Béraud de Farges, le 5 mars 1319 (n. st.), avoir autrefois
fait sa confession à Bernard de Castanet et à Guillaume de
Morières, inquisiteur, vi tormentorum^^ expression légè-
rement vague, qui ne signifie pas nécessairement la torture,
d'ailleurs autorisée à cette date'; sans compter qu'Isarn
CoU, l'hérétique en question, avait intérêt, pour révoquer
cette confession, à dire qu'il n'avait pas été libre en la fai-
sant. Ne se trouvera-t-il donc personne qui entreprenne
d'écrire sur Bernard de Castanet une monographie approfon-
die? Le constructeur de Sainte-Cécile et de la superbe mai-
son épiscopale n'aurait pas trop à craindre de l'histoire impar-
tiale ; par la hauteur et l'intégrité du caractère, il a mérité
tout au moins son respect. Ce que c'est que de nous et comme
les dispositions des hommes sont changeantes I En 1320, les
consuls et habitants d' Albi, assemblés au cimetière de Sainte-
Cécile, où l'évêque de Castres leur prêcha, acceptèrent de
l'évêque de la ville et de l'inquisiteur Jean de Beaune, non
seulement l'absolution canonique qu'ils avaient demandée
avec instance, mais encore les conditions posées, qui con-
tenaient virtuellement le désaveu de la conduite de leurs
prédécesseurs : réparation des torts £aits à Bernard de Cas-
tanet et aux inquisiteurs, et pour cela et en preuve, édifica-
tion d'une chapelle dans l'église Sainte-Cécile ou au cime-
tière, construction du portail de l'église des frères Prêcheurs,
une aumône de 50 livres tournois pour être appliquée à la
nouvelle église des Carmes, érection de deux monuments
i. Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 43. — Le lendemain, 6 mars,
révoque d'Albi et Jean de Beaune, inquisiteur, entendirent Guil-
laume Salavert, de Cîordes, qui, au contraire, confirma les aveux
faits antérieurement devant Bernard de Castanet, Nicolas d'Ab-
beville et Bertrand de Glermont, inquisiteurs (Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 43; Ms. de Merville, fol. 30 v»).
2. Il sera plus loin parlé de la torture.
9
zcviij INTRODUCTION.
funéraires, Tun sur la tombe de Geoffiroy d*Âbluses au cou-
vent des frères Prêcheurs de Lyon, l'autre sur la tombe de
Foulques de Saint-George au couvent des firères Prêcheurs
de Carcassonne, car ces deux inquisiteurs « in magna pau-
pertate prodictis persecutionibus decesserunt^ » Plus tard,
le 1"' février 1349 (n. st.), les consuls de Cordes s'enga-
gèrent à leur tour à construire une porte décente à la cha-
pelle du lieu et à y placer trois statues représentant Tèvêque
d'Albi et les deux inquisiteurs^.
i. Doat, XXXLIV, fol. 470-480. — Le 24 décembre 1320, Jean
(lo Boauno, inquisiteur, accorda aux consuls d^Âlbi un sursis d*an
an pour remplir leurs engagements (Doat, XKXIV, fol. 485).
2. i in nomine Domini. Amen. Fer presens pubiicum instra-
montuni cunctis apparoat cvidenter quod, anno a Nativitate ejus-
dom M» CGC" KLYUI», indictione prima, mensis februarii die
prima, pontiUcatus sanctissimi patris domini démentis divina
providnutia |>apc Boxti anno sexto, cum Assemarus de Salis et
PolruH liaymundi, de Tonaco, domicelii, Benedictus Molinerii et
(ioralduH Mati'rodi, Guillelmus de Artallo et Raymundns de
(iriibdo, couHiiloR castri de Gordua, diocesis Albiensis, neenon
xn cunsiliarii nccreti socrctariique quos dicti consulet habere
dicuntur, ac etiam nominatim Paulus Molinerii et Petrus Rofc-
borti, conHiUarii dictorum consuium, essent litteratorie citati Tho-
loHo corani vtMiorubili ol roligioso viro fratre Petro Sicardi, ordinis
PnHlic4iU)rum, vicario ot locumtenenti domini inquisitoris Tbolo-
Haui horotico praviiatiit super quibusdam of&cium inquisiiionis
UmgiMitibuH roHpouHuri, vonorunt et se personaiiter presentave-
ninl roruiu doniiut) viirario et locumtenente predicto in capitale
rrainnn Pn^UraUiruni Tholo^c, in presentia noatrorom notario-
nuu infraHcriploruui, vidolicciconsuiessuperius nominati, neenon
•loh.'inni'H i\o Ntiyaro, «lolinnnos Ciapusii, Paulus Molinerii, Petros
liolborli ol lUM'iuinluH do ArUiUo, cousiliarii dictorum coosulom
oaKlri tlo Oortluu, pro ho ipsis et nomine toiius oniversitatis et
ooiuniuniiaiiM ot Hiugularium |H'rsonarum de universitate et com-
nuuutiUo o.AHtii protlini doCiOrdua; ol pluribus traciatibos habitii
inior ipHinn ««i duMuu) vioarmm ot locumtenentem, ac eiiam reli-
gioitoii vm>N Iraln^H lUyuiundum de Duroforii^ priorem provineia-
lom pri»\tnci(« Thuloimno, Guillelmum de BelloDario, priorem
INTRODUCTION. xcix
5. Les èoêques de Pamiers. Je ne parlerai ici que de
deux évêques de cette ville, Jacques Fourni^r et Dominique
Grima ; leurs prédécesseurs ne paraissent pas s'être direc*-
tement occupés de la poursuite des. hérétiques au moinu9
conventualem Tholose, Bertrandum de Sancto Michaela» in sacra
pagina professorem, ordinis fratrum Predicatorum, et venerabiles
viros dominos Guillelmum Montanerii, ordinis Sancti Johannis
Jerosolimitani, et Guillelmum Froterii, ecclesie Tholosane cano-
nicum, decretorum doctores, consiliarios dicti domini vicarii et
locumtenentis domini inquisitoris Tholosani, ad hoc specialiter
vocatos, prefati consules et consiliarii pro se ipsis et nominibus
quibus supra, deliberatione provida inter eos super hoc habita,
promiserunt, sub ypotheca et obligatione omnium l)onorum cou-
su latus et totius universitatis dicti ioci de Gordua, dominis epis-
copo Aibiensi et inquisitoribus Tholosano et Garcassone absenti-
bus, et nobis notariis infrascriptis stipulantibus pro eisdem ; et
amicabiliter convenerunt facere construere et edificare seu fîeri
construi et edifîcari facere cum effectu in capella quam fecerunt
claudi in dicto loco de Gordua de mandate superiorum suorum
sub pénis maximis et gravibus eisdem impositis, ut dixerunt,
dominis episcopo Aibiensi et inquisitoribus predictis, ad quos
hujusmodi capelle ordinatio pertinet minime requisitis, nec ad
premissa vocatis, unum portale lapideum decens et honorabile
cum tribus ymaginibus lapideis novis et de novo faciendis, una
videlicet in forma et figura reverendi in Ghristo patris domini
episcopi Albiensis, et duabus una a dextera parte et altéra a
sinistra inquisitoris Tholosani et Garcassone in forma et figura et
habitu ordinis Predic[aJtorum ; que quidem ymagines ibidem in
hostio dicte capelle seu supra portale ejusdem perpétue remaneant
in signum et memoriam dominorum episcopi et inquisitoris pre-
dictorum, supradicte universitatis et communitatis sumptibus et
expensis.
« Fuit etiam actum ibidem et concorditer conventum inter
dominum vicarium et iocumtenentem predictum ac prenomina-
tos consoles et consiliarios, nominibus quibus supra, quod fiât,
construatur et edificetur de novo scala seu scaiare de lapidibus
per quam seu quod habeatur libère ingressus ad dictam capellam ;
et quod predicta portale et scaiare fiant et edificentur juxta ordi-
nationem, voluntatem et arbitrium domiaorumi episcopi et inq.ui*-
C INTRODUCTION.
par rinquisitioQ. Bernard Saisset (1297-1308) eat assez
à faire pour établir le siège nouyellement créé et se dépê-
trer de la lutte ouverte à cette occasion entre Boniface YIII
et Philippe le Bel, lutte dont il devait avec raison redouter
sitoram Thoiosani et Garcassone predictoram; et si contingeret
dictas ymagines sea earum aliquam quocumqae casu frangi,
rumpi, destrui, aut in aliquo ledi, in vituperium aut vilipen-
dium eorumdem, quod predicti consules et consiliarii, aniversitas
et communitas loci predicti et eoram saccessores, qui pro tem-
père fuerint, teneantur predictas ymagines fractas, mptas^ des-
tructas aut in aliquo lésas reficere de novo, seu refici facere dicte
universitatis et communitatis sumptibus et expensis, et in loco
destinato, scilicet in portali dicte capelie, reponere seu reponi
facere honoriiice et decenter infra très menses a tempore fractio-
nis, ruptionis, destructionis et lesionis earumdem seu alicujus ex
ipsis computandos, sub pena quingentarnm librarum turonensium
parvorum danda et aplicanda dominis episcopo Albiensi et inqai-
sitoribus predictis, et per ipsos distribuenda in persequendo here-
ticos, credentes, fautores et receptatores eorum et inimicos Eccle-
sie et catholice fidei, et ad alla onera officii inquisitionis predicte
supportanda juxta voluntatem et arbitrium eommdem domino-
rum episcopi et inquisitorum predictorum ; quam penam velue-
runt incurrere si in predictis aut aliquo premissorum deficerent,
et eandem solvere promiserunt dominis episcopo et inqnisitoribns
supradictis et nobis notariis infrascriptis, stipulantibus et recipien-
tibus vice, loco et nomine eorumdem et aliorum quorum interest
seu interesse potestaut poterit quomodolibet in futurum, sub ypo-
tbeca et obligatione omnium bonorum dicti eorum consuiatus et
universitatis loci predicti de Gordua.
« Promiserunt etiam domino vicario et locumtenenti predicto
et amicabiliter convenerunt cum eodem prefati consules et consi-
liarii nominibus quibus supra dictam capellam decenter et suffi-
cienter dotare pro divine officie ibidem honorifice celebrando ad
expensas et sumptus dicti eorum consuiatus, universitatis et com-
munitatis castri de Gordua supradicti et providere ministro sacer-
doti de necessariis et condescentibus stipendiis victui sue, ut
ibidem missas celebrando possit et valeat deservire, taxandas et
taxandos per dictes dominos episcopum et inqnisitores prout
super hoc duxerint ordinandum ad eorum arbitrium, de bono«
INTRODUCTION. cj
les conséquences. J'ai déjà indiqué pourquoi, sous Clé-
ment y, il se produisit une certaine accalmie dans la pour-
suite des hérétiques. Quant à Tautre éyêque de Pamiers,
ru m ac proborum virorum consilio, et prout in instrumento seu
instramentis super hoc alias confecto seu confectis latius contine-
tur; eandemque capellam teneantur ornare de vestimentis et para-
mentis sacerdotalibus et altari condecentibas, et de calice et libro
missali et aliis ornamentis et picturis congruis seu necessariis,
prout in ordinationibus seu instrumentis super hoc dudum factis
et habitis plenius etiam et latius continetur.
c Que quidem omnia et singula superius declarata et expressata
prefati consules et coasiliarii, nominibus quibus supra, eorum
spontanea voluntate et dextris manibus versus niio' sancta Dei
Ëvangelia elevatis, que dictus dominus vicarius et locumtenens
in manu sua dextra tenebat aperta, juraverunt tenere, servare et
complere et in nulle contrafacere vel venire, per se vel alium seu
altos, aut aliam interpositam personam, aliquo tempore in futu-
rum, sub virtute per eos prestiti juramenti et sub pena predicta
per eos, quibus supra nominibus, promissa et per nos infrascriptos
notariés solempniter stipulata, quam incurrere voluerunt totiens
quotiens deficerent aut contrafacerent in premissis aut aliquo
premissorum. Si autem contra premissa aut aliquod premissorum
facerent vel venirent publiée vel occulte, tacite vel expresse,
voluerunt in aliquo non audiri et omne judicium et juris auxi-
lium et audientiam super hoc sibi claudi et denegari super pre-
dictis, tanquam venientibus contra proprium juramentum. Et si
forte consules et consiliarii predicti aut aliquîs ex ipsis de uni-
versitate vei comrounitate castri predicti de Gordua in aliquo
defecerunt contra officium inquisitionis Tholosane, quod non cre-
dunt, ymo penitus diffidentur, tanquam fidèles et dicto officie
inquisitionis et ejus preceptis obedientes, super quibus humiliter
veniam postularunt, predictus dominus vicarius et locumtenens,
attenta eorum devotione et affectione ac humiliatione, volens
misericorditer agere cum eisdem, omnem ofTensam et injuriam,
si quam fecerunt vel commiserunt contra inquisitionem Tholosa-
nam vel offîcium ejusdem, quathenus ad eum spectat et potest et
débet, de jure, vice et authoritate predicti domini inquisitoris
Tholosani, misericorditer et gratiose remisit. De quibus omnibus
tam dictus dominus vicarius et locumtenens cum consilio dicto -
rum prioris et magistn, quam etiam consules et consiliarii prefati
Cij INTRODUCTION.
Pelfort {Pilusfbrtis) de Rabastens, il ne fit que passer sur
ce siège (1315-1317), tandis que Jacques Foumier y fut
appelé (1317-1336) au moment où, avec le pontificat de
Jean XXII, la poursuite rendue nécessaire par le mouve-
et superius nominati requisivemnt sibi retineri et fieri unum et
plara, publicum seu publica instrumenta ejuedem continentie et
tenoris inter eos distribuenda, dictandum seu dictanda, conficien-
dum seu conficienda par nos notariés infra scriptos cum consilio
sapientum veritatis sufbjstantia in aliquo non mutata.
« Âcta fuerunt hec in capitulo fratrum Predicatorum Tholose,
anno, indictione, die et mense, pontificatu et anno predictis,
circa horam meridiei, presentibus venerabilibus et religiosis viris
fratribus Guillelmo de Bellofario, priore dicti conventus, magis-
tro Bertrando de Sancto Micbaele predicto, Johanne Pasqueti
ordinis Predicatorum, ac etiam venerabili et religioso viro domino
Guillelmo Froterii, canonico ecclesie Tholose, decretorum doctore,
et domino Petro de Vallesor, presbitero, bacallario in decretis,
oriundo de diocesi Tholosana, et magistro Roberto Fabri, sacro-
^ancte Romane Ecclesie authoritate ac etiam inquisitionis Tho-
lose heretice pravitatis publico notarié et jurato. Et ego Radulphus
Valoti, publicus Tholose et officii inquisitionis predicte notarius
ac juratus, premissis omnibus et singulis una cum testibus supra-
scriptis et magistro Rotberto, notarié predicto, presens interfui, et
omnia premissa et singula uua cum dicto notarié recepi et stipu-
latus fui cum eodem, inclito principe domino Philippe, Franco-
ru m rége, régnante, et in hanc pnblicam formam redegi, manuque
mea propria scripsi, cum interliniariis dictionibus tensantur, alias
fratribus, bacallario in decretis, requisitus atque in testimonium
omnium premissorum slgnum meum apposui sequens.
« Et ego Rotbertus Fabri, clericus, sacrosancte Romane Ecclesie
authoritate et officii inquisitionis Tholose heretice pravitatis publi-
cus notarius et juratus, premissis omnibus et singulis una cum
eisdem testibus et magistro Radulpho Talati, publico Tholose et
offîcii inquisitionis predicte notario interfui, et predictam stlpula-
tionem cum eodem notario recepi, ac présent! publico instru-
mente per eum recepto et confecto manu propria me subscripsi
et signum meum solitum apposui in eodem in fidem et testimo-
nium premissorum, sub anno, indictione, die, mense, pontificatu
et loco predictis, vocatus, rogatus et requisitus » (Doat, XXXV,
fol. 122 vo-i29).
INTkomJCT!ON. ciij
ment des fraticelles allait recommencer de {llus belle. Le
fait est que le futur Benoît XII déploya une activité fort
grande. Du mois d'octobre 1318 au mois d'octobre 1325,
il instruisit des procès pour hérésie et entendit des con-
fessions qui remplissent ensemble un énorme registre (Biblio-
thèque du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030) ^ Voici
d*abord les procès avec les noms des témoins entendus :
Contra Jagobam d'eu Garot d'Ax :
Bartholomeus de Ëcclesia, presbyter de Suriaco.
1. Reliure de bois couvert de veau vieux avec enluminures
empreintes; deux anciens fermoirs; à Tintérieur, sur le plat :
B. n. 14. Parchemin, 375 mill. X 260 mill.; 314 feuillets à deux
colonnes, sans foliotation. Cinq feuillets préliminaires non folio-
tés, qui contiennent une table des matières et trois lettres de
Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne (1290-1311), à Bernard
Saisset, évoque de Pamiers, et aux abbés, prieurs, etc., portant
communication de trois bulles de Clément V : 1« sur !a convoca-
tion d'un concile général; 2<> contre les Templiers, avec les articles
de Tenquôte à faire sur eux ; 3® contre les détenteur^ des biens des
Templiers. Fol. 1 (après les cinq feuillets préliminaires) : « Gon-
fessio Raymundi de Costa, heretici Valdensis et dyaconi in illa
secta. I — Ëxplidt, fol. 314 d : a Eadem originali transcripsi fide-
liter et correxi. » Belle écriture du temps; état parfait. Les cata-
logues anciens de la bibliothèque des papes, à Avignon, signalent
deux manuscrits contenant des processus inquisitionis instruits
par Jacques Fournier : c Item, processus domini Benedicti pape
CONTRA uERETicos, dum erat episcopus Appamiarum, coopertus
corio albo, qui incipit in secundo folio post tabùlam errorum :
dictus, et finit in penultimo folio : in crimine, » — « ïtem, pro-
cessus CONTRA HERETicos, cooperti coHo viridi, qui incipiunt in
secundo folio : suam, et finiunt in penultimo folio : capellanos •
(R. P. Ehrle, S. J., Historia biblioihecae Romanorum pontificum, I,
p. 338 (no 661), 358 (n<> 925). — M. Gh. Molinier a donné une des-
cription et une analyse du ms. 4030 : Études sur quelques manU'
scrits des bibliothèques d'Italie concernant l'Inquisition et les croyances
hérétiques du II I^ au XVI h siècle, p. 89 et suiv., 181 et suiv. (Paris,
Leroux, 1887, in-S». Extr. des Archives des missions scientifiques et
littéraires f t. XIII).
civ INTRODUCTION.
Guillelmus Causo, monerius de Ax.
Gualharda, filia Pétri de Canals, de Saurato.
Pctrus Rubei, recior ecclesie de Merenchis.
Contra Arnalduh de Savitihago, de Tharasgonb :
Bertrandus Corderii, de Appamiis.
Pctrus de Maishelaco, de Tarascone.
Johannes Yfortus, de Tarascone.
Contra Berbngarium Scola, de Fuxo :
Gentilis, uxor Pétri Scola.
Faber de Montcallo.
Guilhelmus Bauzelh^ procurator rectoris ecclesii
Ventenaco.
Gaufridus de Ventenaco.
Contra Guillblhdh Austatz, de OriXOlago :
Gualharda, uxor Bernardi Ros, de Oniolaco.
Alazaicis, uxor Pétri de Borda, de Ornolaco.
Raymundus Barravi, clericus de Ornolaco.
Juiianus, clericus de Ornolaco.
Barchinona, uxor Bernardi de Borda, de Ornolaco
Petrus de Borda, de Ornolaco.
Contra Bkatricbm, uxorkm Othonis de Ecglgsia, quoxdai
Adalonb :
Guillelmus Rosselli, de Adalone.
Guillelmus de Monte alto, rector de Adalone.
Contra GuiLLKRBfAM, uxorem Bernardi Bb^tet :
Alazaicis, uxor Pclri Munerii, de Ornolaco.
Gentilis, fllia Guiiicrmi Ros, de Ornolaco.
Raymundus Beneti, de Ornolaco.
Contra Ratmunuum Yalsiera, de Ax :
Johannes Barra, de Ax.
Petrus de Gaihaco, de Tarascone.
Contra personas nominatas a predicto Yalsiera, contra Si
NEN Barta :
Guillcrma, uxor Pradas Savinha, de Ax.
Contra Ber^ardum Franga, de Golkrio, de Yig de Sos :
Guillelmus Scguelati, de Golerio, parrochia de So:
Guillelmus Bcrlrandi, de Golerio, parrochia de So;
Raymundus Mediaville, de (lolerio, parrochia de S
INTRODUCTION. CV
Bernardus Maria, de Golerio, parrocbia de Sos.
Arnaldus Augerii, de Golerio, parrochia de Sos.
Petrus Babas, de Golerio, parrochia de Sos.
Arnaldus Maurini, de Golerio, parrochia de Sos.
Gonlra Ratmundum db Ar£a, alus Bordb de Tinhago :
Guillermus de Gomellano, de Lordato.
Raymundus Seguini, de Tinhaco.
Arnaldus Laufre, de Tinhaco.
Contra Arnaldum Textorbm , oe Sbllts :
Guillelmus Perdiguator, de Seilis.
Johannes de Seilis.
Arnaldus Bertrand!, de Rupe Ulmesii.
Petrus Gilberti, de Seilis.
Contra Adalaigam , filiam Aigrbdi Boreti, oe Gaussons :
Guillelmus d'en Home de Lassur.
Contra Raimunddh Sicredi, oe Asgo :
Bernardus Gumberti, de Ax.
Joan Pétri Amelii, de Ascone.
Bernardus Vincentii.
Asco de Podio, de Ascone.
Bernardus Poncii, de Ascone.
Contra Arivaldum Satinhani^ de Gapite poutis Tarasgon is :
Yesianus Textoris, de Gapite pontis Tarasconis.
Guillermus Tibaldi» de Tarascone.
Johannes Montanerii, de Tarascone.
Contra Amelium de Rivis, yicarium perpetuom oe Un aco :
Nicholaus de Prato, presbyter.
Bartholomeus Ugonis de Savarduno, claverius priora-
tus de Unaco.
Contra Arnaldum de Vernhola, de Mergatali :
Johannes Ferrerii, de Boregia.
Guillermus Ros, de Rivobuxa.
Guillermus Bernardi Jot, de Gauderiis, diocesis Mira-
piscensis.
Guillermus Bonrii, de Piano Yilarii.
Guillermus Pecs, de Rivobuxa.
Frater Petrus Recort, ordinis Carmelitarum.
Omnes studentes Appamiis.
cvj INTRODUCTION.
Contra Aru aldum de Yedblhago :
Bernardus Joan, rector de Vedelhaco.
Ademarius, de Vedelhaco.
Contra BKRTRAifBnir de Taxio, viLrrEir, de ÀppiMirs :
Margarita Amelii, de Asco.
Guillelmus de Rodesio, de Tarascone.
Johannes Davini, burgensis Appamiensis.
Blanca, uxor Guillelmi de Rodesio.
Guillelmus de Area, de Querio. '
Guillelmus Bemardi, de Luzenacho.
Contra Petrum Guillerm i seniorem , de Unico :
Bartholomeus Ugonis, de Savarduno.
Simon Geraldi, mercarius de Ax.
Contra Atgrbdum Borbti, de Caussonb :
Raymundus Bec.
Vitalis Record!, de Gaussone.
Gausia, uxor Bernard! Palerfi, de Caussone.
Raymundus Parent.
Bernardus Boreti, de Gaussone.
Contra Pbtrum D'Eff Hugol, Pbtrum Petri, Jagobum Tarterii
de Qubrio :
Bernardus Minoris, textor, de Ulmeto.
Guillermus Bernard!, de Ulmeto.
Contra Petrum de Bastida Serohis :
Bernardus Maestre, de Heremo.
Petms Bernard! de Alavat, de Ugenacho, parrochie de
Ganaco.
De plus, révoque entendit les confessions ou aveux de
quatre-vingt-quinze prévenus, dont Ténumération serait
ici fastidieuse. Plusieurs de ces confessions ont une am-
pleur inaccoutumée. Par exemple, celle de Raymond
de Costa, Vaudois et diacre, remplit les dix -sept pre-
miers feuillets du registre^ ; celle de Pierre Maurin de
Montaillou compte vingt-huit feuillets. Elles fournissent
1. La copie m'en a été envoyée par M. Tabbé Vidal, du diocèse
INTRODUCTION. Cvij
d'amples rentoignements de toute sorte. Elles présentent
àus^, plusieurs du moins, un intérêt véritable pour l'his-
toire des doctrines. Par exemple, celle de Rayinoiid de
Costa montre que les Vaudois ne s'en tenaient plus à la
morale : ils aVaient dès lors un dogme et un corps de dc^
trine sur les sacrements diamétralement opposés à la foi de
l'Eglise romaine.
Le ms. du Vatican offre une particularité ^ui me par£dt
digne d'être signalée, car elle est certainement rare. L'in-
quisiteur de l'Aragon avait précédemment reçu des déposi-
tions ou aveux de deux des prévenus. Il les adressa aux
inquisiteurs de Pamiers dans leur forme authentique. Nous
avons ici la preuve que la règle, précédemment fixée, qui
imposait la communication des dossiers dans le cas où un
prévenu déjà interrogé par un inquisiteur passait sous la
juridiction d'un autre inquisiteur, fut effectivement suivie.
Au total, le ms. du Vatican nous fait connaître les dépo-
sitions ou charges de cent deux hérétiques : c'est le nombre
des prévenus avec lesquels l'évêqué de Pamiers eut affaire.
A qui voudrait suivre Tisàue des procès engagés, il faut signa-
ler les € sermons >► publics tenus à t^amiers le 2 août 1321,
les 4 et 5 juillet 1322, le 19 juih 1323, qiië Lîmbôrch à
publiés ^ les consultations iû^uisitoriàles à<é l'année 1324
fournies par Doat^, enfin d'autres consultations mquîsito-
riales de 1329^, provoquées par Dominique Crrima, succèà*
de Pamiers, autrefois élève de l'Institut catholique de Toulouèe,
maintenant chapelain de Saint-Louis-des-Français. Elle com-
prend près de 200 pages in-8o. Je dois à M. Tabbé Vidal les prin-
cipaux renseignements sur le màiiuscrit lui-même.
1. Liber sententiarum, p. 286 et suiv.
2. XXVIII, fol. 43, 46 v». Publiées dans mon mémoire spécial
déjà annoncé.
3. Doat, XXVU, fol. 140, 146 v*». Ibid.
cviij INTRODUCTION.
seur de Jacques Fournier, lesqaeUes, —je parle deo£s
de 1329, — rendirent à la liberté plusieurs des hérétû|K
que Jacques Fournier avait condamnés au « mur. »
Je viens de prononcer le nom de Limborch : toutlenxni:^
sait que nous lui devons Tédition du Liber sententiem
de Bernard Gui. Or, Tévêque de Pamiers a fiiit avec tf
inquisiteur plusieurs actes de poursuite. C'est ainsi que k
Liber sententiarum nous le montre à Tosuvre.
1®. Le 8 décembre 1319, à Carcassonne, TévêquedeFi-
miers et l'évêque de Saint-Papoul, juges dans la cause ec
vertu d'un mandat apostolique, condamnent Bernard Dâir
cieux à la prison perpétuelle et lui assignent pour cachDt
« strictum murum qui situs est inter civitatem Carcassonis
et flumen Araris*. >►
2^. Le 2 août 1321, à Pamiers, dans le cimetière Saioi-
Jean extra mur os y Jacques, évêque de Pamiers» Bernard
Gui et Jean de iJeaune, inquisiteurs, prononcent quatre
sentences, de crucibtts^ immuratioms^ contra relapsum,
contra duos valdenses-,
3°. Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers, dans le cimetière
Saint- Jean extra ynuros, Jacques, évêque de Pamiers, avec
l'évêque de Mirepoix, Bernard Gui et Jean de Beaune, inqui-
siteurs, et Tofficial de Rieux, tient un « sermo publicos, >
où ils prononcent des grâces de croix, des délivrances de
prison, des pénitences et des condamnations au < mur'. »
4"". Le 19 juin 1323, à Pamiers, Jacques, évêque de
Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, font
un « sermo publicus^. »
5*^. Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers probablement,
i. Limborch, Liber sententiarum, p. 268-273.
2. Ibid., p. 286-289.
3. Limborch, op, cit., p. 291-298.
4. Ibid., p. 393. I^s noms des intéressés sont seuls donnés.
INTRODUCTION. cix
fpJacques, évêque de Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune,
■(inquisiteurs, rendent une sentence d'exhumation contre deux
la hérétiques morts dans l'impénitence^
fil Le fonds Doat fournit quelques autres indications utiles
ilpour apprécier Tactivité de Jacques Fournier comme juge.
: ii Le tome XXVII donne ce simple renseignement qu'il avait
■t entendu le carme Pierre Record^, que son successeur con-
p damna; mais, dans le tome XXYIII, Jacques Fournier
|| reprend ce grand zèle qui éclate dans lems. 4030 du Vatican :
il 1®. Les 7, 8, 9 et 22 août 1324, à Pamiers, in caméra
B episcopaliy assisté de Jean du Prat, inquisiteur, il entend
B une dernière fois vingt-trois témoins ou prévenus dont l'ins-
1 truction touche à sa fin ; ils confirment leurs aveux anté-
rieurs^, contenus, plusieurs du moins, dans le ms. du
Vatican.
2*. Les 9, 10 et 11 août 1324, à Pamiers, in caméra
episcopalij assisté du même inquisiteur, il £ait, en présence
d'un grand nombre de conseillers, une consultation iuquisi-
toriale, qui occupe quatre séances et qui porte sur chacun
des divers prévenus dont le sort va se décider^.
3«. Le 12 août 1324, à Pamiers, dans le cimetière Saint-
Jean extra muros, l'évêque de Pamiers tient un sermo
publicus dans la forme ordinaire de ces actes, serment des
officiers séculiers, sentence d'excommunication contre ceux
qui font obstacle à Tlnquisition, grâce des croix, délivrance
de la prison, abjuration des condamnés qui reçoivent un allé-
gement de peine, peine des croix, condamnation au « mur*^. »
1. Ibid., p. 333. Leur procès se trouve dans le ms. 4030 du
Vatican.
2. Fol. 150 vo.
3. Fol. 39 v«-43.
4. Fol. 43-56.
5. Fol. 56-76.
ex INTRODUCTION.
4o. Le 13 août 1324, à Pamiers, dans Féglise du Camp,
révêquede Pamiers et JeanduPrat, inquisiteur, condamnent
plusieurs £aux témoins « ad standum in scala, » un dimanche,
devant l'église du Mercadal ou du Camp, et, un jour de
marché, sur la place, et à la prison, qu'ils feront aux Âll^
mans^ Même jour, grâce des croix est £aite à la jEemme
Gausie ; et l'on procède à la dégradation de Guillaume Tra-
ver ( Traverii) 2.
Même jour, sentence contre Bernard Qerc {Clerici) et
Raymond de Garanone, condamnés, le premier, « ad stric-
tum mûri Carcassone inquisitionis carcerem in vinculis fer-
reis ac in pane et aqua, » le second, « ad murum largum de
Alamannis^. »
&>. Les 22 et 23 février 1325 (n. st.), à Carcassonne,
révêque de Pamiers est présent et prend part à la consulta-
tion inquisitoriale provoquée par Jean du Prat, inquisiteur^.
6^. Le 24 février 1325 (n. st.), à Carcassonne, Marché
couvert, l'évèque de Carcassonne, l'évêque de Pamiers, Jean
du Prat, inquisiteur, avec les commissaires des archevêques
de Narbonne et de Toulouse, des évêques de Béziers, de
Mirepoix et de Saint-Pons, tiennent un sermo genercUis^
où sont intéressés plusieurs hérétiques du diocèse de
Pamiers.
Tel est l'exposé très sommaire des actes de Jacques Four-
nier, poursuivant l'hérésie comme juge, entendant les dépo-
sitions, condamnant, graciant ou prenant part aux sermo^
nés où comme tel il devait paraître. De tous les évêques du
Languedoc, il est bien celui qui, sous le pontificat de
1. Fol. 76 vo-86.
2. Fol. 86.
3. Fol. 86 vo-93.
4. Fol. 96-107.
INTRODUCTION. CXJ
H^ean XXII, a déployé le plus de zèle. Le rang suprême
jh auquel il est parvenu et la réputation de haute vertu qu'il
Il ^ laissée ne donnent-ils pas une valeur particulière à toute
il sa conduite dans cette afEaire? S'il fut ui^ des ho^unes les
il plus saints et les plus honorables de SK>n époque, n'est-on
m pas amené à penser que la poursuite juridique des héré- ^
g tiques répondait à quelque besoin réel, à quelque idée de
justice sociale?
^ Son successeur, le dominicain Dominique Grima (1326-
. 1347), fut, lui aussi, un homme de valeur. Théologien et
1 exégète, il sut joindre à la science le goût le plus éclairé,
I puisqu'il fit construire au couvent de son ordre, à Toulouse,
la chapelle de Saint-Antonin, dont les lignes sévères et élé-
gantes furent relevées par des peintures du plus grand artS
que nous admirons encore même dans leur état de dégrada-*
tion. Il régla ses relations avec les hérétiques sur l'exemple
de son prédécesseur et sur le droit public de l'éppqve, dont
il n'eût pu s'écarter sans danger. Cependant, bien que son
épiscopat ait duré vingt ans, les documents d'inquisition
qui lui appartiennent ne sont rien en comparaison des actes
se référant aux neuf années du pontificat de Jacques f our-
nier : celui-ci aura fait le principal. Voici à quoi se réduisent,
dans le fonds Doat, les actes de Dominique Grima :
1°. Les 13 et 14 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, in aula
episcopaliy Dominique Grima, évêque de Pamiers, Henri
Chamayou (de Chamayo) et Pierre Brun, inquisiteurs,
appellent en consultation un grand nombre d'hommes qua-
1. Voy. mon volume : Organisation des études chez les frères Pré»
cheurs, p. 103, 117, 119 (Paris, Picard, 1884, in-So). A Tépoque
où j'ai publié ce volume, je n'avais pas vu tous les manuscrits
qui nous parlent de ce personnage et je Tavais, avec les Bénédic-
tins, appelé Dominique Grenier. Voy. mon autre volume : Les
frères Prêcheurs en Gascogne, p. 4(V1.
cxij INTRODUCTION.
lifiés de la région auxquels ils proposent des cas avec les
extraits des dépositions respectives ^ On me permettra de
ne pas en dire plus long, car je me propose de consacrer un
paragraphe spécial aux consultations inquisitoriales.
2^. Le 17 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, m atUa epis^
copali, Dominique Grima et les deux mêmes inquisiteurs
rendent leur sentence contre le carme Pierre Record, con-
vaincu de sorcellerie ; ils le condamnent à la dégradation et
à la prison perpétuelle dans le couvent de son ordre à Tou-
louse 2.
3®. Les 16, 18 et 22 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers,
dans l'église du Camp et la maison épiscopale, l'évoque
et les deux inquisiteurs font un sermo generalis ; ils pro-
noncent la grâce des croix en faveur de quarante-deux héré-
tiques; ils délivrent de prison quatorze condamnés, dont ils
reçoivent l'abjuration; ils édictent une pénitence simple
{penitencia arhitraria) sine crucibus contre quatre héré-
tiques, cum crucibus contre quatre autres ; ils condamnent
à la prison huit hérétiques, prononcent l'exhumation contre
trois défunts qui sont morts dans l'hérésie, l'échelle contre
cinq faux témoins, la dégradation ecclésiastique contre le
curé des Allemans^.
En réalité, est-ce à ces trois actes que se borna tout
l'épiscopat de Dominique Grima ? Vraisemblablement non.
Il n'est pas impossible que d'autres documents soient décou-
verts un jour.
Nous avons vu, à côté de lui, les inquisiteurs Henri Cha-
mayou et Pierre Brun. Avec Jacques Fournier avaient
siégé Bernard Gui, Jean de Beauue et Jean du Prat, et, en
1. Doat, XXVII, fol. 140 vo.l46.
2. Ibid., foi. 150 vo-156.
3. Ibid., XXVII, fol. 146 vo.l49.
1.
INTRODUCTION. cxiij
ii outre, d'après le ms. du Vatican, Galhard de Pomiès (de
I Pomeriis)j lieutenant de Jean de Beaune, et Guillaume
I Costa, soD lieutenant également. C'est peut-être le moment
I d'insister sur un fait plusieurs fois énoncé déjà, je veux dire
ji la présence au même tribunal et l'entente juridique néces-
i saire du juge ordinaire et du juge délégué. Les évêques
i dont il me reste h parler m'en fourniront encore l'occasion.
I 6 . Les évêques de Béziers, de Lodève , de Maguelonne ,
i d'Agde, etc. Quand on parcourt les actes de l'Inquisition
dans le Languedoc au xia* siècle, on ne manque pas d'être
f surpris de la petite part qui y est faite aux évêques des dio-
I cèses situés aux extrémités nord et est de la province. Les
évêques de Cahors y apparaissent rarement, alors cepen-
dant qu'au début l'Inquisition s'exerça avec une certaine
intensité dans tout le Quercy. C'est à peine si les documents
mentionnent quelques réconciliations canoniques, auxquelles
ne peut-on encore axer de date^ Nous apercevons, un
moment, en 1253, Vivien, évêque de Rodez (1247-1274),
à Najac « ubi fecit et adhuc facit fieri inquisitionem, » puis
à Rodez, où il appelle six des habitants de Najac, à Ville-
neuve d'Aveyron, à Millau; du moins un habitant de cha-
cune de ces deux localités est condamné ; mais les choses
n'y sont pas menées jusqu'à la fin avec la vigueur première,
au grand mécontentement du sénéchal du Rouergue^. Et
c'est tout.
A Tautre extrémité de la province, il en va de même : les
renseignements manquent. Un acte de 1260 énonce sans
i. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 203 ; Doat, XXIII,
fol. 6 vo-7. — Un évoque de Lectoure avait aussi fait des réconci-
liations (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 231 v<>).
2. Voy. la lettre de Jean d'Arcis (de Arcisio) à Alfonse de Poi-
tiers du 2i février 1253 (J. de Laborde, Layettes du Trésor des
chartes, lU, n« 4039>, p. 581).
h
cxiv INTRODUCnoll.
doute ce fait que le chapitre et révoque de Bézi^s av
juré que les biens des hérétiques n'iraient point à
héritiers ^ conformément à la jurispnidenoe du momen
cependant ne réussit pas à s'établir. Mais plus rien dan
le xin' siècle. 11 faut descendre au 26 avril 1299 pour
contrer Tèvêque de cette ville. C'est alors, en premier
Bérenger Frédol (1294-1305)*, un canoniste de gi
réputation. Il apparaît comme une sorte de concilia
puisqu'il exhorte les habitants du Bourg de CarcasscN
accéder aux conditions que l'inquisiteur propose avai
les relever de Texcommunication ^. Le 20 novembre i
il adresse de Lyon à l'archevêque de Narbonne, en b
de Raymond Gayraud, d'Arqués (Aude), la lettre suiv
contenant l'exposé d'une situation qui n*était pas absolu
unique :
Venerabili în Christo fratri Dei gratia archiepiseopo
bonc, vel ejus offlciali, Berengarius, miseratione divina B
rensis episcopus, salutem in Domino aempiternam. —
nobis Raimundus Gayraudi, de Arcbis, vestre diooesis,
presenlium, humili et spontanea confessione monstravit
ipsc olim, a quibusdam quos crccicbal orthodoxe Qdei zela
seduclus, pluries a duobus annis cili-a parlicipavit Andrée Ja
1. Uist. (jénér. de Languedoc, VIII, col. 1468, 1469. — Les
tant» do Déziers écrivent au roi pour se plaindre que G.
gucsvives, (jui se fait appeler G. de Lodève, soit entré en pc
sioii des biens do son geudre, hérétique.
2. Deux autres Frédol occupèrent le siège de Béziei
xiY« siècle : Dôronger Frédol le jeuue (1309-1312) et GuilL
FnHJol (1;M 4-1349). Ils appartenaient à une famille bitterrois
donna d'autres dignitaires à cette église : Raymond Frédol,
noine en 1249, André Frédol, arcliidiacre (1323-1346), Bei
Frédol, chanoine eu 1339, Pierre Frédol, etc. (Bibl. de Bè
Ms. 6, fol. Ixvj, Ivij, Ixxxiij vo, Ixixv, Ixxxvijv*.) Ge registi
XV» siècle contient divers règlements de l'église de Béliers.
3. Doat, XXXII, fol. 283-288 ; Mahui, Cartulaire, V, 651
Il
INTRODUCTION. CXV
i de Savarlesio, ac quibusdam aliis berelicis loquendo, bibendo,
■ comedendo cum eis; et eorum predicationes audivit, ipsosque
adoravit et associavit multotie[D]s genibus flexis, Benedidte ter
dicendo, ac eis peccuDiam et aliqua alia de suo proprio pro eorum
necessitatibus ministravit. Que omnia in scriptura coram nobis
I oonfecta plenius continentur. Unde errorem advertens quem
f 8ub specie recti iidem predicaverant sibi seductores, supplicavit
1 bumiîiter sibi ab excommunicationis sententia, quam propterea
Doscitur incurrisse, absoiutionis beneficium per Sedem Aposto-
licam misericorditer impertiri et alias anime sue saluti^ provi-
deri. Nos autem, ejusdem Haimundi confessione audita, pie
I matris Ecclesie, que non ciaudit gremium redeunii, vesligiis
I inhérentes, ipsum Raimundum ab excommunicationis sententia,
quam ex preidictis causis sponte confessatis apud nos in scriptis
remanentibus incurrit, auctoritate domini pape, cujus peniten-
tiarii ^ curam gerimus, duximus absolvendum secundum for-
mam Ecclesie consuetam, abjurata per eum prorsus omni
heretica pravitate; sibique penitentiam injunximus, prout
secundum Deum et anime sue saiuti vidimus expedire; dr-
cumspectioni vestre auctoritate committentes prefata quatenus,
si bona dicti Raimundi sunt per inquisitores Garcassone vel
quosvis alios ex causis arrestata predictis, ipsa eidem Rai-
mundo faciatis restitui indilate, nisi sit aliud canonicum quod
obsistat. Datum Lugduni, xii^' kls. decembris, pontiflcatus
domini démentis pape quinti anno primo ^.
Le 5 décembre suivant, Bérenger Frédol accordait des
lettres d'absolution à Guillaume Escannier, d'Arqués, qui
obtenait par là même d'être remis en possession de ses biens^.
1. Ms. : salubriter,
2. Ms. : paenitentiariw,
3. Doat, XXXIV, fol. 87-88. Ramenée à l'orthographe du
XIII* siècle.
4. Lettre de Bérenger Frédol, évoque de Béziers et pénitencier
da pape, à l'archevêque de Narbonne (Molinier, Éludes, p. 179).
— Lettre du lieutenant de Pierre Radulphe, procureur du roi
pour les confiscations, du 24 décembre 1305 (ibid., p. 179, 180).
CXV] INTRODUCTION.
Ces lettres n'infirment en rien robsenration déjà £aite au
sujet de Taction combinée des éveques et des inquisitears, car
l'évêque agit au nom du pape. Les documents d'inquisition
sont rares ici. Sans doute, on peut croire sans témérité
que ce silence provient de lacunes trop étendues dans la
suite des documents. Il reste vrai cependant que, durant
tout le xnf siècle, l'effort principal de la poursuite s'accuse
surtout à Toulouse, à Carcassonne et à Âlbi. Sous le pontifi-
cat de Jean XXII, elle s'étend ; il est aisé de la suivre dans
le bas Languedoc. J'en ai déjà, à plusieurs reprises, fiait
pressentir la raison , du moins la principale raison histo-
rique. Elle remonte au mouvement fraticelle, qui eut son
centre à Narbonne et troubla tout le rivage du golfe du
Lion, ou même la chaîne des Cévennes méridionales. Le
fiait, d'ailleurs connu, n'a jamais cependant été appro-
fondi ; il n'a pas été de la part des historiens l'objet de
recherches spéciales. Les tomes XXYII et XXyiII du fonds
Doat présenteraient pour ces recherches un intérêt sérieux ^
1. J'indique ici les principales confessions reproduites dans
Doat in extenso ou par extraits :
1320. — Cionfession de Mathieu, curé de Belbèze (Aude) (Doat,
XXVn, fol. 85-87).
1319-1322. — Confessions ou fautes {culpae) de huit béguins de
Glermont-rilérault et de Lodève proposées au conseil réuni en
consultation à Lodève, le 3 j uillet 1 323 (Doat, XXVIII, foi. i i y^îl).
Avant 1325. — Confessions de douze héguins de Narbonne ou
du Narbonnais et d'Olargues (Hérault) (ibid., fol. 116-136 y«).
1325. — Aveux de dame Prons Bonet, de Saint-Michel de La-
cadière, diocèse de Nîmes. Curieux et importants (Doat, XXVU,
fol. 51-79).
1325. — Aveux de Manent Rose, de Lodève (ibid., fol. 79 v«-82).
Février 1325. — Aveux de Bernard Fenassa et de Pierre Astme,
d'Albi (ibid., fol. 32-35).
Septembre et novembre 1325. — Aveux de Jean Oriach, de
MontpelUer (ibid., fol. 24-26).
INTRODUCTION. cxvij
On y trouve des dépositions fort circonstanciées de béguins,
spirituels et fraticelles, qui, s'ajoutant aux pages consa-
Octobre i325. — Aveux de Raymond Jean, sorti de Tordre des
frères Mineurs, de Montréal (Aude) (ibid., fol. 35-42).
Octobre 1325. — Aveux de Biaise Boyer, de NarbonUe (ibid.,
fol. 83 vo-85).
Novembre 1325. •— Aveux d'Etienne Gramat, de Villeneuve-
les-Béziers (ibid., fol. 9-10).
Novembre 1325. — Aveux d'Alissôte, habitant Montpellier
(ibid., fol. 30-32).
Novembre 1325. — Aveux d'Ermessinde Gros, femme de Jean
Gastanié, de Lodôve, alors à Gignac (Hérault) (ibid., fol. 14-16).
Novembre 1325. — Aveux de Sibile Gazelle, veuve de Guil-
laume Gazelle, de Gignac (ibid., fol. 16-18).
Novembre 1325. — Aveux de Pierre Massot, de Béziers (ibid.,
fol. 12 V0.14).
Décembre 1325. — Aveux d'André Bérenger, de Montagnac
(ibid., fol. 11).
Décembre 1325. •— Aveux d'Agnès, femme d'André Bérenger,
de Montagnac (ibid., fol. 11 v«-12).
Août 1327. — Aveux de Guillelme Maze, de Galvairac, diocèse
de Gastres (ibid., fol. 82-83).
Novembre 1327 et octobre 1328. — Gonfessions de Raymond
Gathala, prêtre, de Roujan, diocèse de Béziers (ibid., fol. 42-45).
1328. — Aveux de Guillaume Molinier, clerc, de Béziers (ibid.,
fol. 48 vo-51).
Octobre 1328. — Déposition de Durand Bonnet, de Saint-Michel,
diocèse de Nimes (ibid., fol. 26-30).
1325 et 1329. — Gonfessions de Guillaume Marcon, de Pézénas
(ibid., fol. 210-212).
Août 1327, janvier et septembre 1329. — Gonfessions de Barthé-
lémy Pays, d'Albi (ibid., fol. 198-199).
Janvier et février 1329. — Gonfessions de Raymond Garrigues,
d'Albi (ibid., fol. 199 v«-200).
Juin 1329. — Aveux de Raymond Boyer, de Villemagne (ibid.,
fol. 200-201).
Juillet 1329. — Aveux de Guillaume Benoit, de Gazouls-l'Hé-
rault (ibid., fol. 212).
Juillet 1329. — Gonfession de Jean Mauran, de Pézénas (ibid.,
fol. 212 V0.215).
cxviij INTRODUCTION.
crées par Bernard Gui à la description de leurs doctrines,
permettraient de caractériser l'état d'ftme des populations
A titre d'exemple, je place sous les yeux du lecteur les aveux de
Bernard Pastou (Pastoris)^ de Marseillan (Hérault), du 19 mai 1329.
« Bemardus Pastoris, de Marcelhano, mercator, habitator Pede-
nacii diocesis Agathensis, sicut per ipsius confessionem snb anno
Domini M^ GGC» XXIX», mense maii, xix« die, £BU!tam et proees-
sum inde habitum apparat, veniens spontanea voluntate, non
Yocatus nec citatus per episcopum nec inquisitorem, set per ali-
quos alios complices sues inductus in domo episcopali Bitterris,
ubi tune nos frater Henricus de Gbamayo, ordinis Predicaioram,
inquisitor Garcassone, eramus, quandam papiri cedalam scrip-
tam nobis presentarl et tradi per aliquos de familiaribos dicti
domini episcopi procuravit et fecit, cujus ténor sequitur in bec
verba :
« Significatur religiose majestati domini inquisitoris beretice
pravitatis in senescallia Garcassone, seu ejus locumtenttiti, quod,
cum 60 anno Begguini beretici et de beresi dampnati fuissent
combusti juxta castrum de Pedenacio mandate domini nostri
Régis et domini inquisitoris, mandate Summi Pontificts et domini
episcopi Agathensis, bine est quod quidam perverse spiritn imbu-
tus, adberens beretice pravitati, animum suum ad fidem eorum
perversis operibus ac bereticis et dampnosis suasionibns immittens,
eorum perversa opéra sequendo, quadam die, post combustionem
bereticorum, et specialiter post combustionem cujusdam Tocati
Fornayro, et ejus sociorum, Bemardus Barleti, notarius, catholice
fidei spernens doctrinam, et mandata apostolica et domini nostri
Régis et dicta domini Agatbensis episcopi, si potnisset, impn-
gnando, et, quod deterius est, sibi adhérentes babuisset contra
fidem catbolicam infringendo (sic)^ accessit ad locum ubi dictas
Fornayro et alii superius nominati sunt combusti, et flexis genibus,
tanquam adoraret eorum nequitiam, accepit de ossibus dictorum
combustorum bereticorum et de beresi dampnatorum et pro beresi
juste mandate domini nostri Summi Pontificis ac domini nostri
Régis légitime combustorum, et ipsa ossa in pallie sive sindone
involvens cum multa reverentia, ac si essent reliquie sanctorum,
accepit et secum asportavit; et, cum per quosdam supervenientes
peteretur a dicte Raymundo^ quid faciebat ibi, ipse Raymundus
1. Plus haut : Bemardus.
INTRODUCTION. cxix
méridionales victimes d'un mysticisme social £aux et subver-
sif. Aussi voyons- nous les évêques ne pas connaître de
respondit : c Ego colligo de ossibus istorum combustorum vere
martinim, quia pro certo ipsi erant sanioris fidei quam illi qui
608 fecerunt comburi, et de hoc habeo fidem meam ; et ipsi erant
opiimi christiani, et cum magno prejudicio et contra jus sant
combnsti et credo martires et eomm fidem iaudo et credo quod
aint in Paradiso. t Sic tune testes infrascripti ejus vesaniam et
incredulitatem ac etiam hereticam pravitatem increpantes, dixe-
runt dicto Raymundo : « Ut quid talia facitis et talia dicitis ac
asseritis in rebeliionem catholice fidei, quia certe nos credimus
quod quidquid per sanctam Ecclesiam fit digne et juste fiât, quia,
si non essent reperti heretici et pro heresi dampnati, jam non
devenissent ad talem sententiam. » •— Ad que respondens dictus
Raymundus Barleti dixit hec verba vel similia : Vos janglayres
près, que hieu tent per bas crestias et per verays martirs ; et d'ayso
non poyria mudar que hieu non cresa que sian estatz bos crestitu.
Et nichii aliud posset (sic) sibi dari inteiligi contra suam opinio-
nem predictam. Quare supplicatur vestre magnifiée dignitati ut
ex vestro offîcio super premissis, in augmentum et conservatio-
nem ac etiam ad evitandum periculum schismatis fidei chris-
tiane, super premissis per vos adhibeatur remedium oportunum.
Et ad informandum vos nominantur testes : Imbertus de Ruppe-
fiza, domicellus, Johannes Maurandi.
c Qua quidem cedula ut premittitur presentata et per nos recepta,
dictum Bemardum ad nostri presentiam fecimus evocari. Qui in
judicio couBtitutus, juratus de veritate dicenda, postmodum reco-
gnovit se fecisse fieri et dictari eandem per magistrum Guillel-
mum Lombardi, clericum et procuratorem, Pedenacii babitato-
rem, et scribi per Petrum, clericum magistri Arnaudi Vasconis,
notarii dicti loci, ad instantiam et instructionem Guilleimi Mas-
oonis, de Pedenacio, apotecarii, qui ipsam cedulam seu substan-
tiam facti super quo formata fuit, consentientibus aliquibus aliis
complicibus inferius nominandis, primitus scripsit manu propria
in Tulgari, et postmodum eam sic inSrulgari scnptam fecerunt
fonnari et transcribi in forma predicta. Vocatis autem Johanne
Morenniy Guillelmo Mascone, Imberto de Ruppefixa, Durando de
Podio, Guillelmo de Gasulis, a quibus idem Bernardus primo
asserebat se aûdivisse narrare factum predictum in dicta cedula
ezpressum, et quod a principio, ut dixit, credebat fuisse verum,
CXX INTRODUCTION.
repos qu'ils n'aient réprimé de tels excès, dans lesquels
donnaient tant le clergé séculier que le clergé relier.
et coram nobis inquisitore predicto uno post alium singulariter
in judicio constitutis ac medio juramento interrogatis si sdebant
factum, prout in ipsa cedala continebator, fuisse verum, et primo
respondentibus se nichil scire de ipso facto nisi per anditum did
alienum, excepte dicto Johanne Mauranni, qui asseruit Ipsum
factum fore verum et deposuit de sciencia et de visu ; tandem
prefatis Johanne Mauranni et Imberto de Ruppefixa in dicti Ber-
nardi presentia a£FroQtatis et in judicio constitutis et de veritate
dicenda juratis, negaverunt unus post alium se dixisse predicto
Bernardo factum predictum et aliquid scire de ipso fiicto, excepto
dicto Imberto, qui cum dicto Johanne Mauranni finaliter asse-
ruit se scire et vidisse prout in culpa sua inferius postea recitanda
plenius est expressum.
« Quibus omnibus premissis sic actis, habita suspitione per nos
inquisitorem predictum ex verisimilibus conjecturis et circums-
tantiis in eisdem tune notatis, de consilio discretorum ibidem pre*
sentium, eosdem Bernardum, Johannem, GuilleUnum et Imber-
tum in carcere fecimus detineri. Qui omnes sic detenti et in
carcere reclusi per paucos dies apud Bitterrim fuernnt auditi,
interrogati et super premissa cedula plenius examinât! ; tandem-
que post multas exhortationes, interrogationes et requisitiones
eis factas, falsitatem et machinationem per eos factam inimicabi-
liter et dolose contra dictum Raymundum apperuerunt unus post
alium non tamen ex toto nec clare, donec fuerunt in dicto car-
cere per dies multos detenti et apud Garcassonam adducti. Dictns
tamen Imbertus fuit primus qui predictam falsitatem et machi-
nationem apperuit et detexit, non tamen ex intègre, donec omnes
predicti im^»', sciUcet B. Pastoris, Johannes Maurini, Imbertus
et Guillelmus fuerunt apud Garcassonam adducti et in ipso muro
detenti. Demum vero dictus Bernardus, post multas exhorta-
tiones, inductiones et deductiones, effusis lacrimis, modum et
seriem totius tractatus et machinationis predicte falsitatis, cedule
fabricationis et consentientes in eis corde gemebundo detexit, ac
confessus fuit quod, licet a principio dixisset se credere contenta
in ipsa cedula fore vera, prout ab ipsis Johanne Mauranni, Guil-
lelmo Mascon et Imberto predictis se aud i visse a8ser[eb]at, finali-
ter tamen bene perpendit ex dictis predictorum et circumstantiis in
dicto tractatu habitis, et ita fîrmiter credidit quod predicta omnia
INTRODUCTION. CXij
L*éyêqu6 de Maguelonne, André Frédol (1318-1328), pro-
in ipsa cednla contenta, prout contra dictum Raimundum Bar-
leti proposita erant, non essent vera set falsa, et eidem Raymundo
Ba[r]leti imposita falso et mendaciter per malivolentiam et inimici-
tiam, quam ipse et alii predicti et quidam alii de Pedenatio qnos
nominat gerebant et habebant contra vel apud ipsum Raymun-
dom Çarleti, ex causis quas in sua confessione expressit; et hoc
etiam credebat et perpendebat antequam redderet ceduiam pre-
dictam, sicut dixit; quodque in itinere, dum ipse qui loquitur et
dictas Johannes Mauranni ibant apud Bitterrim ad reddendum
ceduiam predictam, dixit ipse loquens dicto Johanni : Li cor mi
rahtue formant de randre aquesta cedula; et dictus Johannes
Manran respondit quod bene redderet eam nisi esset ibi pro teste
scriptns. Et hoc audito, ipse Bernardus respondit : « Melius est
qnod sitis testes, et ego ipsam presentabo, quia, quanto erunt
pliures testes, melius probabitur factum predictum. »
c Item, qnando fuerunt Bitterris, ipse B. Pastoris fecit dictum
Jobannem Mauran recedere et reverti Pedenatium, ne, si videre-
tar per dominnm inquisitorem, esset suspectus quod se ingereret
in testem non vocatus nec citatus ; et postea fecit eum cum aliis
citari, et eisdem citatis ministravit expensas in cena, non tamen de
pecunia sua, set aliorum consentientium in predictis.
c Item, quandam informationem seu inquestam que fiebat in
caria regia seu vicarii regii Bitterris contra dictum Ra3rmun-
dam Barleti super quibusdam casibus officium inquisitionis
minime tangentibus tam ad expensas proprias quam aliorum,
pro yiribus persequebatur et ducebat in odium et malum
dicti Raymundi Barleti, non obstante quod crederet contenta in
ipsa cedula non esse vera, et quod etiam dixisset Johanni Mau-
ranni et Guiilelmo Mascon predictis se non credere ea fore vera
nec adhibere fidem dictis eorumdem, et quod etiam sibi respon-
dissent : Qiie vous a que far, si est vray ou non, soûl que on vous en
porte testimoni ?
c Interrogatus quare ergo reddebat predictam ceduiam ex quo
sdebat eam continere falsitatem, respondit quod propter suom
malum et son dezastre, et quod volebat quod propter illa ipse
Raymundus Barleti haberet inde malum et dampnum.
« Interrogatus quare malum credebat inde eventurum dicto Ray-
mundo Barleti, si ipsa cedula vel contenta in ea probarentur, res-
pondit se nescire modum curie domini inquisitoris ; tamen sciebat,
cxxij INTRODUCTION.
cède à des interrogatoires et &it des arrestations^; les
vicaires généraux de Jacques de Concoz, évêque de Lodève
(1318-1322), poursuivent les béguins , qu'ils mettent en
prison'; à Béziers, les aveux faits « in curia episcopi » se
multiplient'; à Narbonne, Germain d*Alanh {de Alanr
hano), commissaire délégué de l'archevêque, se porte sur
plusieurs points du diocèse ; et le petit diocèse d'Âgde met
en mouvement la police inquisitoriale. Des exécutions de
béguins ont lieu à Pézenas^, à Âgde^, à Béziers, à Capes-
ut dixit, eadem contenta in ipsa cedula fore hereticalia, et quod
dictus Raymundus propter hoc caperetur et in caroere poneretar
et detineretur, et postmodum remitteretur domino episcopo fiit-
terrensi, et quod ipse episcopus posset de ipso Raymundo fooeie
a sa guiza, sciens tune, ut dixit, quod dictus dominas episcopus
portabat tune eidem Raymundo Barleti malam volnntatem, et
quod non fecisset sibi nisi malum et dampnum, credens tune, nt
dixit, et desiderans quod ipse Raymundus condempnaretnr ad
perdendum officium suum, scilicet notariatus, et quod perderet
magnam vel majorem partem bonorum suorum ; et quod hoc sibi
dixerant aliqui de complicibus predictis et aliis hajus facti quod
talia erant in dicta cedula, que, si probarentur et causa bene
duceretur, dictus Raymundus perderet magnam partem bonorom
suorum.
c Gommittens premissa a xix* die mail predicta usque ad domi-
nicam subsequentem que fuit xxi* dies dicti mensis, et quedam
alia que in circumstantiis dicti facti sunt, que tractatum peeca-
nie habende pro dicta causa ducenda et diligentia adhibenda res-
piciunt et ^tanguât, que longum et tediosum esset referre, ac
principio veritatem negavit et pluries dejeravit, asserens nunc
penitere de premissis t (Doat, XXVII, fol. 204-210).
i. Doat, XXVU, fol. 16, 20. — André Frédol, précédemment
chanoine de Maguelonne et évoque d'Uzès, était de la même
famille que les Frédol de Béziers.
2. Doat, XXVm, fol. 11 \o^ 13, 15 vo, 21 v».
3. Doat, XXVU, fol. 12 v», 13 v«, 14.
4. Ibid., fol. 204.
5. Doat, XXVffl, fol. 24 v«.
INTRODUCTION. CXXiij
tang, à Narbonne, à Lodève, à Lunel^ Chaque exécution
excite la ferveur des adeptes, qui recueillent les restes des
condamnés, les transportent dans leurs maisons, où ils les
vénèrent comme des reliques, criant à la persécution, louant
les vertus des victimes, répétant qu'elles appartenaient à la
véritable Eglise. Cette situation, grave sans aucun doute,
explique l'action d'ensemble, fondée d'ailleurs sur une règle
de la procédure^ des inquisiteurs et des autorités diocésaines,
qui déploient une extrême activité. Rien, ce me semble, n'en
donnera mieux la sensation que la suite chronologique de
leurs actes communs.
44 novembre 4 348, Carcassonne (?). — Sentence par laquelle
Barthélémy, évêque d'AIet, Henri Ghamayou, inquisiteur de
Carcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Germain
d'Alanh {de Alanhano), vicaire de Tarchevêque de Narbonne,
Jean Gastanié (de Castanherio)^ vicaire de Tévêque de Béziers,
Bertrand d^Auriac, vicaire de Tévêque de Carcassonne, et Pierre
Déodat, vicaire de Tévêque de Castres, commuent la peine en
faveur de divers détenus appartenant aux diocèses de Nar-
bonne, Béziers, Carcassonne, Alet, Nimes et Lodève^.
40 décembre 4348, Carcassonne. — Jean de Beaune, inquisi-
teur, écrit à révêque de Pamiers pour lui annoncer quMl délègue
auprès de lui comme son lieutenant Galhard de Pomiès, reli-
gieux du couvent des frères Prêcheurs de la ville'.
4322. — Raymond d^Atho, évêque de Mirepoix, Bernard Gui
et Jean de Beaune, inquisiteurs, condamnent des béguins au
€ mur*. »
42 septembre 4322, Toulouse. — « Sermo publicus » par
Bernard Gui, inquisiteur, assisté des commissaires des diocèses
1. Doat, XXVII, fol. 9, 20, 24, 24, 30, 36; XXVm, fol. 12,
14, 14 yo, 15, 15 vo, 16, 17, 18, 19, 20, 24 v», 26 v*.
2. Doat, XXVII, fol. 3-7.
3. Lettre publiée par M. Molinier, Études sur quelques manus-
crits des bibliothèques d'Italie, p. 175 (Paris, Leroux, 1887).
4. Limborcb, Liber sententiarum, p. 330-333.
cxxiv INTRODUCTION.
de Montauban, Albi, Toulouse, Rodez, Auch, Mirepoix, Rieui
et Saint-Papoul^
2 juillet 4323, Lodève. — Jean de Beaune, inquisiteur, et les
vicaires généraux de Tévèque de Lodève, Etienne Yillatou, de
Mende, et Bernard de Montégut, font une consultation inqui-
sitoriale*.
3 juillet 4323, Lodève, in cimiterio vel platea ante eeek-
siam Beaii Andrée. — Les mêmes font un « sermo publicus > :
serment des officiers et barons, abjuration des hérétiques gra-
ciés, imposition de croix, condamnations c ad murum, » d^ra*
dation sacerdotale de Bernard Perrotas'.
4 5 octobre 4 323, Narbonne. — L^archevéque de Narbcmne
donne à Germain d'Alanb (de Alanhano) ses pouvoirs pour
procéder contre les hérétiques du diocèse^.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Ghamayou, inquisiteur
de Carcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Hugues
Auger, officiai de Narbonne, Durand Gatherini, vicaire de
révoque de Maguelonne, Hugues de Fontenilles^ ofBcial d*Albi,
Bertrand d^Auriac, vicaire de Tévèque de Carcassonne, et Jean
Gastanié, vicaire de Tévêque de Béziers, reçoivent ensemble et
chacun pour sa partie l'abjuration d'hérétiques des diocèses de
Béziers, Agde, Maguelonne, Albi et Carcassonne*.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Chamayou et Kerre
Brun, inquisiteurs, Hugues Auger, officiai de Narbonne, Durand
Catherin! , vicaire de Tévêque de Maguelonne, rendent la sen-
tence par laquelle Na Prons Bonet est livrée au bras séculier*.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Chamayou et P. Brun,
hiquisiteurs, Bertrand d'Auriac, vicaire de Tévêque de Carcas-
sonne, Hugues Auger, vicaire spécial de Févéque de Saint-Pons,
Durand Catherin!, vicaire de Tévêque de Maguelonne, Hugues de
1. Limborch, op. cit., p. 334-372. Culpae ou dépositions des
condamnés, p. 372-393.
2. Doat, XXVIII, fol. 3-8.
3. Ibid., fol. 8-37.
4. Ibid., fol. 146 vo-147.
5. Doat, XXVII, fol. 87-89.
6. Ibid., fol. 95-%.
INTRODUCTION. cxxv
Fonlenilles, vicaire de l'évoque d'Albi, et Jean Gastanié, vicaire
de l'évéque de Béziers, fulminent Texcommunication contre
divers hérétiques ^
Vers 4328, Garcassonne. — Henri Ghamayou, inquisiteur,
en son nom et au nom de Bernard Gui, évèque de Lodëve,
P. Brun, inquisiteur, prononcent une sentence d'exhumation
contre Manent Rose, morte en prison, mais hérétique^.
Vers 4328. — Henri Ghamayou et P. Brun, inquisiteurs,
Pierre Déodat, ofQcial de Gastres, député par l'évéque, con-
damnent Guillaume Maze à la prison perpétuelle^.
Vers 4328, Garcassonne (?). — Henri Chamayou et P. Brun,
inquisiteurs, Bertrand d'Auriac et Germain d'Alanh {de Alan^
iimo), vicaires épiscopaux de Garcassonne et de Narbonne, pro-
noncent des sentences d^exhumation '*.
20 février 4325 (n. st.), Mirepoîx. — Raymond d'Atho,
évéque de Mirepoix, écrit à Jean du Prat^ inquisiteur, pour
s'excuser de ne pouvoir assister au « sermo » qui se tiendra le
dimanche suivant 24 à Garcassonne-, il lui annonce qu'il a
nommé son commissaire, qui s'y rendra à sa place, Bertrand
de Roumengous [de Romengosio) *.
Même jour, Albi. » Béraud de Farges, évèque d'Aibi, écrit
pour le même objet; il a désigné pour assister au « sermo »
Hugues de Fontenilles, son ofQcial, qui procédera avec l'inqui-
siteur contre certains habitants de la ville épiscopale morts
dans l'hérésie*.
24 février 4325 (n. st.), Saint-Pons-de-Thomières. — Ray-
mond de Roquecorne, évèque de Saint-Pons, écrit à Tinquisi-
leur pour le même objet : il a nommé son commissaire, qui
assistera au « sermo » à sa place, Pierre de Saint-Hilaire, curé
deBelbèze^
i. Doat, XX Vn, fol. 91 v<>-94.
2. Ibid., fol. 97-98.
3. Ibid., fol. 98 v»-99.
4. Ibid., fol. 99 yo-107.
5. Doat, XXVUI, fol. 141 vo-142.
6. Ibid., fol. 144-146.
7. Ibid., fol. 143-144.
CXX^ INTRODUCTION.
Même jour, Touloose. — Les vicaires généraux de Tarche-
vèque de Toulouse nomment eommisaaire pour assiaior ao
c sermo » du dimanche suivant, à Garcasaonney Barthéiem;
d'Albi, curé de Labège^
22 février 4^25^ Béziers. — L*évèque de Béziers, écrivant
à l'inquisiteur Jean du Prat, s^excuse de même ; il a nommé
ses commissaires pour assister à sa place au c sermo i du
dimanche suivant, Bernard Chabot, ofQcial, et Jean Gaataniéld^
Castanherio) , préchantre de Saint- Aphrodise'.
22 et 23 février 4325 (n. st.), Garcassonne. — Pierre Rodier,
évèque de Garcassonne, et Jean du Prat, inquisiteur, font nne
consultation inquisitoriale, en vue du « sermo » du lendemain^
24 février 4325 (n. st.), Garcassonne. — [L'évâque de Car-
cassonne, Tinquisiteur Jean du Prat et les commissaires épiseo-
paux font le « sermo » annoncé.]
V' mars 4325 (n. st.), Garcassonne, couvent des frères Prê-
cheurs. — Jean du Prat, inquisiteur, délivre ses lettres d'abso-
lution à Jean d'Avignon, cardeur de draps, de Narbonne, et loi
impose des pèlerinages. Le 4 2 mars suivant, à Sigean, le com-
missaire épiscopal approuve l'absolution et les pénitences'.
Décembre 4325. — Henri Chamayou et P. Brun, inquisi-
teurs, en leur nom et au nom de l'évêque d^Agde, Raymond
Dupuy, qui s^est excusé par lettre, et Jean Gaslanié (de Co*-
tanherio)^ commissaire de Tévêque de Béziers, prononcent des
peines (croix et pèlerinages) contre six hérétiques*.
4^^ mars 4327 (n. st.), Garcassonne, Marché couvert. ~
c Sermo generalis d fait par les évéques de Garcassonne et
d'Alet, les inquisiteurs Jean du Prat et P. Brun, les commis-
saires épiscopaux de Narbonne, Béziers, Lodève, Castres et
Albi^
i. Doat, XXVm, fol. 138 vo-i40.
2. Chronologie propre de Tévéque de Béziers, Guillaume Frédol.
3. Doat, XXVm, fol. 140 v^-Ul.
4. Ibid., fol. 96-107.
5. Ibid., fol. 171-174.
6. Doat, XX Vn, fol. 89 v«-9î.
7. Doat, XXVIU, fol. 178-186. Suivent les dépositions des cou-
pables, fol. 189 vo-252.
INTRODUCTION. cxxvij
4328. — Les inquisiteurs Henri Ghamayou et Pierre Brun,
avec les ofQciaux des diocèses de Béziers, de Narbonne, d'Albi,
de Castres et de Garcassonne, accordent un adoucissement de
peine (des pèlerinages au lieu de la prison) en faveur de dix
prisonniers ^
44 novembre 4328, Narbonne (?). — Henri Ghamayou,
inquisiteur, et Germain d'Alanh (de Aldnhano)^ archiprêtre
de Narbonne, curé de Gapestang et inquisiteur épiscopal pour
la ville et le diocèse, font remise à deux condamnés pour hérésie.
Biaise Boyer et Matthieu, des peines quMls avaient encourues^.
44 décembre ^328, Narbonne, cimetière Saint-Félix. — L'ar-
chevêque de Narbonne^ Tinquisiteur apostolique Henri Gha-
mayou et rinquisiteur diocésain Germain d'AIanh tiennent un
c sermo, » où, entre autres, sont condamnés des hérétiques de
Gapestang et de Gessenon (Hérault) '.
42 décembre 4328, Narbonne, maison archiépiscopale. —
Germain d^Alanh [de Alanhano), commissaire diocésain, donne
ses pouvoirs à Tinquisiteur de Garcassonne [Henri Ghamayou],
pour procéder contre Pierre de Arris, chartreux^.
49 et 20 mai 4329, Béziers, in caméra episcopali. — Henri
Ghamayou et P. Brun, inquisiteurs, André, abbé de Saint-
Aphrodise» commissaire épiscopal, se livrent à une consulta-
tion inquisitoriale sur divers cas quMIs exposent^.
4 juin 4329, Béziers, in caméra episcopi. — Autre consul-
tation inquisitoriale tenue par l'évéque et l'inquisiteur*.
5 juin 4329, Béziers, in aula episcopali. — L'évéque de
Béziers délègue Henri Ghamayou, inquisiteur apostolique, dans
la cause de Pierre Roger ^.
6 et 8 juin 4329, Béziers, in aula episcopali. — L'évéque
de Béziers et Henri Ghamayou, inquisiteur, reçoivent l'abjura-
tion de Jean Roger, prêtre, d'Auriac (Gorrèze), bénéficier de
i. Doat, XX Vn, fol. 193 v«-i96.
2. Ibid., fol. 109 v«-il2.
3. Ibid., fol. 124-136.
4. Ibid., fol. 137.
5. Ibid., fol. 157-162.
«. Ibid., fol. 163-170.
7. Ibid., fol. 177-178.
cxxviij INTRODUCTION.
SaintrNazaire de Béziers. L'inquiûteur seul, agisBant an DOin
de révéque, lui impose des pénitences ^
[8 septembre 4329], Garcassonne, Marché ooavert — Les
évoques, les inquisiteurs et les commissaires diocésains reçoivent
le serment du sénéchal et d'autres officiers; ils aooordent des
grâces, graciae de crucUms^.
4329. — Les inquisiteurs et les commissaires épiseopssa
prononcent des peines contre huit hérétiques appartenant aux
diocèses de Maguelonne, de Garcassonne et d'AIbi'.
4329. — Henri Ghamayou, inquisiteur, et Bertrand d'Au-
riac, commissaire de Tévéque de Garcassonne, livrent au bras
séculier Adam Bandit de Gonques, diocèse de Garcassonne*.
4329. — Les inquisiteurs de Garcassonne et de Toulouse,
Bernard d'Auriac, inquisiteur diocésain de Garcassonne, et
Hugues de Fontenilles, officiai d'Albi, livrent au bras séculier
Guillaume Serre, de Garcassonne, et Isarn Rainaud, d'AIbi'.
4329. — Les inquisiteurs Henri Ghamayou et P. Brun et
Galhard de Saint-Michel, offlcial d'Alet, commissaire-épiscopal,
livrent Limoux Nigri au bras séculier^'.
4329. — Les inquisiteurs et les commissaires diocésains
condamnent « ad murum » des hérétiques des diocèses d^Agde
et d'Albi ^
4329. — Les inquisiteurs Henri Ghamayou et P. Brun, avec
les commissaires épiscopaux de Narbonne et d'Albi, condamnent
a ad murum strictum i des hérétiques de ces diocèses*.
40 septembre 4329, Garcassonne, place du Marché. — Les
inquisiteurs et les commissaires épiscopaux d'Albi ordonnent
que plusieurs maisons sises à Albi et une métairie près de
i. Doat, XXVU, fol. 171.177.
2. Ibid., fol. 188-190, 192.
3. Ibid., fol. 228-230.
4. Ibid., fol. 231-232.
5. Ibid., fol. 232 vo.234.
(). Ibid., fol. 234-235. Il avait fait ses aveux en avril 1326, à
Alet, in aula episcopi (ibid., fol. 216-225).
7. Ibid., fol. 241 vo.245.
8. Ibid., fol. 245 vo.247.
INTRODUCTION. cxxix
Réalmonl, où se sont accomplis des rites hérétiques, seront
rasées^
Cette énumération longue et partant fastidieuse ne laisse
pas d*être éloquente. Dans tout le Languedoc, du nord au
sud, l'entente entre les évoques ou leurs délégués et les
inquisiteurs est constante - et de droit ^. On dirait qu'il n'y
a plus qu'un seul tribunal. De fait, on peut conclure à une
seule justice, la justice inquisitoriale.
Nous allons voir maintenant les inquisiteurs à l'œuvre.
III. Actes des ixquisttburs.
1. Les inquisiteurs. — Il me paraît utile de donner tout
d'abord la liste chronologique des inquisiteurs. La voici
telle que j'ai pu la dresser en suivant les documents un par
un. Malgré tous mes efforts, elle présente probablement
encore des lacunes. Elle est cependant la plus étendue et la
moins incomplète de toutes celles qui, depuis Percin, ont été
publiées; et si, pour quelques-uns de ces juges, la chronolo-
i. Doat, XX Vn, fol. 248-249.
2. La réquisition faite, le !«' juillet 1324, par Jean du Prat,
inquisiteur, à Germain d'Alanh, d'avoir à livrer Grégoire Bellou,
prêtre et moine d'un monastère du Puy, arrêté à Montels, canton
de Capestang (Hérault), ferait, au premier abord, croire à un con-
flit. Mais il suffit d'une explication pour que Tinquisiteur apos-
tolique se déclarât satisfait : l'inquisiteur diocésain avait déjà
commencé le procès de cet homme qu'il détenait (Doat, XXXV,
fol. 1-iO). Pièce curieuse, qui permet de saisir sur le vif les rap-
ports de rinquisition épiscopale et de l'Inquisition apostolique.
3. Par exemple, pour que Henri Ghamayou, inquisiteur, pût,
seul et sans le concours de l'ordinaire, exercer des poursuites à
Montpellier, il dut y être autorisé par un rescrit apostolique. Voy.
la bnUe de Jean XXU du 27 avril 1330 (Doat, XXXV, fol. 85-86).
cxxx INTRODUCTION.
gie reste quelque peu flottante, je crois pouvoir assurer qu^il
n'y en a pas un seul qui soit sensiblement éloigné de sa place
historique. De Tannée 1230 à l'année 1349, j'ai pu en comp-
ter soixante-quatorze, en comprenant dans ce nombre les
lieutenants des inquisiteurs et les inquisiteurs épiscopaux.
Ferrier, frère Prêcheur, d'abord inquisiteur épiscopal
pour Narbonne, puis inquisiteur pontifical, 1230-1247.
Pons de Saint-Gilles, frère Prêcheur, créé inquisiteur
par l'archevêque de Vienne, légat, 1233.
Arnaud Cathala, frère Prêcheur du couvent de Toulouse,
créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi, par l'archevêque de
Vienne, légat, 1233.
Guilhem Pelhisso, frère Prêcheur, inquisiteur avec le
précédent à Albi, 1235.
Pierre Cellani, frère Prêcheur, créé inquisiteur pour le
Toulousain et le Quercy par l'archevêque de Vienne, légat,
1233-1245.
Willem Arnaud, frère Prêcheur, 1233-1242.
Etienne de Saint-Thibéry (Hérault), frère Mineur, 1235-
1242.
Raymond Scriptor, archidiacre de Toulouse, délégué par
Willem Arnaud et Etienne, 12.. -1242.
Mascaron, prévôt de Toulouse, 12.. -1242.
Willem Raymond, des frères Prêcheurs, 1235-1259.
Le frère Jean de Navarre, 1236.
Maître Arnaud de Campranha 1236.
Guillaume, grand archidiacre de Carcassonne, 1237.
Pierre d'Alais {de Alesto), frère Prêcheur, 1237.
Pierre Durant ou Durand, frère Prêcheur, 1243-1248.
Pons Garin, frère Prêcheur, 1243-1246.
Bernard de Caux, frère Prêcheur, 1243-12...
Jean de Saint-Pierre, frère Prêcheur, 1243-1256.
INTRODUCTION. cxxxj
Arnaxià Chsinceliev {magister Ar. Cancellarius), 1245-
1253.
Maître Bernard, caré de Ladignac (Haute-Vienne), délé-
gué par Bernard de Caux, 1246.
Amelias, curé de Saint-Étienne de Toulouse, 1250-
1256.
Rainaud de Chartres, frère Prêcheur, 1250-1256-1263.
Maître Radulphe, inquisiteur épiscopal de Carcassonne,
1251-1254.
Maître Raymond David, inquisiteur épiscopal de Car-
cassonne, 1251-1254.
Guillaume de Montreveil {de MorUerevelli), frère Prê-
cheur, inquisiteur, vers 1250(?)-1267.
Guillaume de Puylaurens, lieutenant de l'inquisiteur,
vers 1250.
Maître S., 1253.
Raymond Resplandi, 1253-1255.
G., 1254.
Pierre Aribert, inquisiteur épiscopal de Carcassonne,
1254.
Maître Arnaud de Gouzens, inquisiteur épiscopal de Tou-
louse, 1255.
Arnaud de Brassac, inquisiteur épiscopal de Toulouse,
1256.
Bernard de Montaren {de Monte areno), chanoine de
Lodève, inquisiteur d'Albi, 1256-1258.
B[ernard] de Roquessels {de Rocossels), chanoine de
Lodève, inquisiteur d*Albi, 1258.
Pierre Auger, frère Mineur, inquisiteur, vers 1255.
Baudouin de Montfort {Baudouinus de Monte for ti),
1259.
Maître Arnaud Pelhisso, inquisiteur avec Amelius, curé
de Saintp-Étienne de Toulouse, vers 1255.
cxxxij INTRODUCTION.
Guillaume Bernard, de Dax, frère Prêcheur, inqoi^teur,
1258-1263-1267.
Pons du Pouget {de Poieto)^ frère Prêcheur, inquisiteur,
1262 et années suivantes.
Etienne de Gastine {de Vastino), frère Prêcheur, inqui-
siteur, 1264-1270-1276.
Ranulphe de Plassac {de Placiaco)^ frère Prêcheur,
inquisiteur, 1273-1275.
Guillaume de Barda, frère Prêcheur, lieutenant de
Ranulphe, inquisiteur, 1273.
Pons de Parnac (Lot), frère Prêcheur, inquisitear, 1274-
1276-1277-1278-1279.
Hugues de Boniols {de BonioUs), frère Prêcheur, inqui-
siteur, 1276-1277-1278-1279.
Hugues de Bonetis, le même que le précédent sans doute,
1276.
Hugues Âmelius, frère Prêcheur, lieutenant des inquisi-
teurs Pons de Parnac et Hugues de Boniols, puis inquisi-
teur lui-même, 1277-1278-1279-1280.
Pierre Arsin, frère Prêcheur, inquisiteur, 1277-1278.
B[ernard] de l'Ile, lieutenant de l'inquisiteur, 1278.
Jean Galand, frère Prêcheur, inquisiteur, 1278-1284-
1286-1293.
Jean Vigoureux, frère Prêcheur, inquisiteur, 1285-1286*
1288-1289.
Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Sequano)^ frère
Prêcheur, inquisiteur, 1286-1288-1289-1290-1292.
Foulques de Saint-George, frère Prêcheur, d'abord socius
de Guillaume de Saint-Seine, inquisiteur, puis inquisiteur
lui-même, 1290-1300.
Arnaud Jean, inquisiteur, 1298.
Bertrand de Clermont, frère Prêcheur, inquisiteur, 1291^
1304.
INTRODUCTION. cxxxiij
Guillaume de AlbariiSy frère Prêcheur, inquisiteur,
1293.
Nicolas d'Abbeville, frère Prêcheur, inquisiteur, 1299.
Geoffroy d'Abluses, frère Prêcheur, inquisiteur, 1287 (?)-
1303-1308-1309.
Sicard Faure, frère Prêcheur, lieutenant de Geoffroy
d'Abluses, inquisiteur, 1303.
Bernard Gui, frère Prêcheur, inquisiteur, 1306-1323.
Géraud de Blumac, frère Prêcheur, lieutenant de l'inqui-
siteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses, 1308.
Jean du Faugoux {de Falgosio), frère Prêcheur, lieute-
nant de l'inquisiteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses,
1308.
Jean de Beaune (de Belna), frère Prêcheur, inquisiteur,
1318-1323.
Galhard dePomiès (de Pomeriis), frère Prêcheur, lieu-
tenant de Jean de Beaune, 1318-1323.
Guillaume Costa, lieutenant de Jean de Beaune, inquisi-
teur, 1323.
Germain d'Alanh (de Alanhano), inquisiteur épiscopal
pour le diocèse de Narbonne, 1320-1329.
Hugues de Bada folio , oflBcial de Limoux, inquisiteur
épiscopal pour le diocèse de Narbonne, 1318.
Jean du Prat, frère Prêcheur, inquisiteur, 1320 (?)-1328.
Bernard Brice, frère Prêcheur, lieutenant de Jean du
Prat, 1325.
Henri Chamayou (de Chamayo), frère Prêcheur, inqui-
siteur, résidant à Carcassonne, 1318-1329.
Pierre Brun, frère Prêcheur, inquisiteur, résidant à Tou-
louse, 1318-1329.
H. Nigri, frère Prêcheur, inquisiteur, 1340.
Aymon de Caumont, frère Prêcheur, inquisiteur de Car-
cassonne, 1346.
cxxxiv INTRODUCTION.
Etienne de TÉglise {de Ecclesia), frère Prêcheur, rési-
dant à Carcassonne, 1357.
Durand Salvanh, frère Prêcheur, inquisiteur de Carcas-
sonne, 1370.
Pierre Sicard, frère Prêcheur, lieutenant de l'inquisiteur
de Toulouse, 1349 ^
i. Les dates données dans ce relevé résultent des documents.
Il peut se faire que plusieurs des inquisiteurs nommes ici soient
entrés en leur charge avant, ou l'aient continuée après Tannée
que j'ai marquée.
A ne consulter que les apparences, on pourrait être tenté de
voir un inquisiteur dans Bertrand de Galhac, qui, vers 1240,
avait reçu les aveux de G. de Na Lena et de W. Vezat (BibL de
Toulouse, ms. 609, fol. 117 v% 170). Mais ce Bertrand de Galhac
n*était que le balle du comte de Toulouse; il avait, comme tel,
arrêté ces deux hérétiques, qui avaient avoué tout de suite.
Bernard Gui, dans l'histoire des couvents de son ordre, donne
comme ayant été inquisiteurs :
P. Régis, deux fois prieur du couvent de Carcassonne, d*abord
en 1264, puis en 1276 : « Frater P. Régis predictus secunda vice
successit fratri Petro Ârssini predicto ; prior fuit hac vice annis X;
fuitque absolutus in capitule provinciali Brageriaci, anno Domini
Mo CC« LXXXVIo. Hic fuit prior Pruliani et Tholosanus et
iNQuisiTOR hereticorum Garcassonensis » {Priores in conventu Car-
cassonensi, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 157);
Arnaud du Prat, inquisiteur de Toulouse en 1304 (Priores in
conventu Tholosano, ibid., fol. 121. Douais, Les frères Prêcheurs en
Gascogne, p. 365) ;
Guillaume de Morières (de Moreriis)^ inquisiteur en 1302 : c Hic
inquisitor existens obiit apud Perusium in Curia, ubi tune age-
bat pro officie et négocie inquisicionis contra vicedominum
Ambianensem et alios qui se opponebant inquisitoribus, iiiio nonas
julii, anno Domini M» GCC« IIIIo » (Priores in conventu Albiensi,
ibid., fol. 217 v»; Douais, ibid., p. 368);
Jean des Moulins (de Molendinis)^ inquisiteur en 1344 (Douais,
ibid., p. 439) ;
Raymond de Durfort, de Villasavary (Aude), inquisiteur vers
1335 (Douais, ibid., p. 473).
Je n'ai retrouvé aucun des actes de ces inquisiteurs.
INTRODUCTION. CXXXV
Cette liste des inquisiteurs connus, où Ton ne remarque
aucune interruption chronologique, donne par elle-même
l'idée de l'esprit de suite qui régna dans la justice inquisito-
riale, tandis que, nous l'avons vu, le tableau de la pour-
suite de l'hérésie par les évêques présente de nombreuses
intermittences. A ce seul point de vue, elle est d'un grand
prix. Car, à s'en tenir aux documents qui nous sont parve-
nus, on serait porté à croire que le tribunal procéda par
à-coups, plutôt qu'il n'exerça une poursuite constante, inin-
terrompue, uniformément active dans les mêmes circons-
tances et les mêmes lieux. On se tromperait fort. C'est le
manque de prévenus et de causes qui, seul, mit les juges au
repos.
Lies documents provenant directement des inquisiteurs
forment, même dans leur état fragmentaire actuel, la partie
la plus abondante de toute la série des pièces inquisitoriales.
On ne saurait s'en étonner. Cependant, il y a quelques
inquisiteurs dont nous ne connaissons que le nom, par
exemple Pons de Saint-Gilles S Arnaud Cathala, Guillem
Pelhisso'; d'autres n'apparaissent que dans des actes trop
Percin {Monumenta conventus Tholosani ord. ff, Praedicatorum,
Inquisitio, p. 109) a donné une liste des inquisiteurs fort incom-
plète, dans laquelle cependant sont nommés comme inquisiteurs
Lambert, Pierre ou Pons de Monts (de Montibus), 1242, Pierre de
Mauléon, 1289, et Etienne Barrau (Baravi)^ 1320, dont je n'ai
trouvé la mention nulle part ailleurs.
Bouges (Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Car-
cassonne, p. 470-471) a dressé une liste des inquisiteurs, qui con-
tient des noms nouveaux : Pierre de Letha, Bernard de Beaux,
Pierre Leroy, Guillaume de Albani, Pierre de Mays. Mahul (Car-
tulaire, V, p. 693) a repris cette liste en y ajoutant. Je me borne
ici à signaler ces deux tentatives.
1. I>ouais, Les frères Prêcheurs en Gascogne, 466.
2. Guillem Pelhisso, Chronicon, p. 89, 90, 96, éd. Douais.
cxxxvj INTRODUCTION.
rares, par exemple Raymond ScriptorS Mascaron', Jean
de Navarra', Arnaud de CampranhaS Guillaume, grand
archidiacre de Carcassonne^, Pierre d'Alais, Arnaud
Chancelier*, Bernard, curé de Ladinhac^, Guillaume de
Puylaurens*, Arnaud de Gouzens®, Bernard deMontaren^,
Bernard de Roquessels", Pierre Auger", Arnaud PeUûsso**,
i. Il avait, à Auriac, réconcilié W. Julien (Bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 89).
2. Il avait réconcilié Raymonde, mère de dame Flors, qui
retomba dans l'hérésie (ibid., fol. 22).
3. En 1236, il reçoit les aveux de Pons Grimoard, autrefois
sénéchal de Gahors pour le comte de Toulouse (Doat, XXII, fol. 37).
4. Compagnon de Jean de Navarra dans cet acte (ibid.).
5. Le 13 février 1237, avec Willem Arnaud, il condamne
B. Othon (Doat, XXI, fol. 163-164), le 2 mars suivant, Guillaume
Bernard, Géraud de Niort et Esclarmonde leur mère (ibid.,
fol. 166-167), et G. de Niort (ibid., fol. 164-166. Cf. Hist. gén. de
Languedoc, VIII, col. 1014-1015; Mahul, Cartulaire, V, p. 626).
Même jour, lettre de Raymond VII, lui ordonnant de saisir les
biens des condamnés (Ârch. nat., JJ 19, fol. 93). ^
6. En novembre 1245, il met sa confession sous les yeux de
R. Gros, d'Avignonet (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 136). Il
avait condamné Raymond de Cuc (ibid., fol. 253 v«).
7. Le 28 juillet 1246, à Toulouse, il reçoit la déposition d*un
habitant de Pexiora (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 173).
8. Vice-inquisiteur, il avait reçu les aveux de B. de Montes-
quieu (Doat, XXV, fol. 162). C'est probablement Fauteur de la
Chronique.
9. Les 7 et 14 novembre 1255. Il entend la déposition de dame
Saurine Rigaude (arch. de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85).
10. En 1256, il reçoit la déposition de Guiraud d'Âuterive et de
Lombarde, sa femme (Doat, XXXII, fol. 241-242). Le 14 février
1258 (n. st.), avec Bernard de Roquessels, il impose des pénitences
comme inquisiteur d'Albi (Doat, XXXI, fol. 256-257).
11. Voy. la note précédente.
12. A une date qui n'est pas donnée, il avait entendu la déposi-
tion d'Isambard, de Saint- Antonin (Tarn-et-Garonne), et lui avait
imposé une pénitence (Doat, XXV, fol. 206 vo-208).
13. A une date inconnue, mais après 1250, il avait, avec Ame-
INTRODUCTION. Cxxxvij
Guillaume de Barda S Bernard de l'Ile *, Guillaume
de Albariis^, Sicard Fau^e^ Galhard de Pomiès^
Guillaume Costa*, Hugues de Badafolio'^, H. Nigri«,
Etienne de l'Église ®, Arnaud Jean *®, Bernard Brice ",
liu8, curé de Saint-Étienne de Toulouse, entendu Raymond
Arquier, auquel ils avaient ensemble imposé une pénitence
(Doat, XXV, fol. 275-283).
1. Le 15 juin 1273, il reçoit les aveux de PétronîUe de Gastanet
de Yerfeil, diocèse de Rodez (Doat, XXY, fol. 5-7).
2. Le 27 mars 1278 (n. st.), comme lieutenant de Tinquisiteur,
il entend la suite des aveux de Jean Clerc, de Sorèze, alors en
prison (Doat, XXVI, fol. 4 vo-5).
3. Avec Bertrand de Glermont, il reçoit, le 16 juillet 1293, de
Pierre d'Aragon, la déclaration comme quoi celui-ci renonce aux
avantages de la lettre d'Adam, inquisiteur de Rome (Doat, XXVI,
fol. 150 v«-151). Cette lettre se trouve dans ce même volume,
fol. 148 vo-150, et dans Mahul, Cartulaire, V, 649.
4. Lieutenant de Geoffroy d'Abluses , inquisiteur, il entend
Guillaume Salavert, de Corde, qui s'en rapporte à sa confession
précédente (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 44).
5. Il siège souvent avec Jacques Fournier, évéque de Pamiers
(Bibl. du Vatican, ms. 4030). Voy. un acte de lui dans Molinier,
Études, p. 177. Prieur du couvent de Pamiers en 1320 (Douais,
Ias frères Prêcheurs de Pamiers, p. 52, in-8o, 1889).
6. Délégué par l'inquisiteur, il siège une fois ou deux avec
l'évéque de Pamiers, en 1323 (ibid.).
7. Il prononce Texhumation contre Bernard Arnaud Ëmbrin,
le 3 décembre 1318, avec Jean de Beaune et Bertrand d'Auriac
(Doat, XXXU, fol. 113 vo-124).
8. Le 10 mai 1340, il cite le vicaire de Grenade, diocèse de
Toulouse (Bibl. de Toulouse, ms. 388, fol. 103 v*).
9. En 1357, il délègue Etienne Delber, prieur du couvent des
frères Prêcheurs de Montpellier, pour faire, avec le vicaire géné-
ral du diocèse de Maguelonne, une consultation inquisitoriale
(Germain, Une consultation inquisitoriale au XIV* siècle. Montpel-
lier, 1857, in-4o).
10. Le 2 mars 1298 (n. st.), il concède à la communauté des Juifs
de Pamiers qu'ils jouissent de la liberté aux mômes conditions
que les Juifs de la province de Narbonne (Hist, gén. de Langue-
doc, X, 347, 348).
il. Le 28 octobre 1325, à Carcassonne, Bernard Brice entendit
cxxxviij INTRODUCTION.
Âymon de Caumont * , Durand Salvanh *, Pierre Sicard'.
Enfin les inquisiteurs agissent le plus souvent deux par
deux; du moins l'inquisiteur est escorté d*un « compa-
gnon. »
2. Février, Willem Raymond, Pons Garin et Pierre
Durand, — Nous avons de Ferrier* des interrogatoires et
des sentences ; il a reçu des confessions ou aveux ; il a infligé
des peines, tantôt seul, tantôt avec Willem Arnaud, qui fera
l'objet d'un article spécial, Pierre d'Âlais» déjà signalé, Pons
Garin et Pierre Durand. Délégué à la première heure par
Tarchevêque de Narbonne, il ne tarda pas à recevoir les
pouvoirs apostoliques. Et alors c'est toujours avec la qua-
lité de juge délégué pontifical qu'il se présente. Ici se
place une pièce assez curieuse, du 23 octobre 1237. Elle est
relative à l'Inquisition à Narbonne; nous y voyons que les
Jean Manent et Jacques Gormond, religieux du couvent des
frères Prêcheurs de Garcassonne, au sujet de Pierre Toumemire,
prêtre de Montpellier, mort le 8 octobre précédent dans la prison
de Garcassonne (Doat, XXXV, fol. 11-17). Plus tard, en i357, U
mémoire de ce prêtre, qui aurait partagé les doctrines de Pierre-
Jean d'Olive, fut l'objet d'une consultation juridique (Grermain,
Une consultation inquisitoriaU au IIV* siècle. Montpellier, 1857,
in-4o. Gf. le même, Inventaire inédit concernant les archives de
V Inquisition de Garcassonne, p. 15. Montpellier, 1856, in-4«).
1. Le 16 avril 1346, il convoque Toffiicial d'Albi pour un « sermo»
qui se tiendra à Garcassonne le dimanche après l'octave de Pâques
(Doat, XXXV, fol. 120-121).
2. Il apparaît en 1371 dans une transaction avec les consuls de
Garcassonne au sujet de l'exemption des tailles, dont les officiers
de rinquisition jouissaient (Doat, XXXV, fol. 136-161).
3. En 1349, il reçoit des consuls de Gordes l'engagement qu'ils
prennent de faire construire un portail pour la chapelle du lien
et de l'orner des statues de l'évêque d'Âlbi et des deux inquisi-
teurs (Doat, XXXV, fol. 122 vo-129). Voy. plus haut, p. xcviij.
4. Voy., sur Ferrier, Douais, Acta capitulorum provincialium
ord. frat. Praed., p. 46, 47, 58, 66; lAlbigéisme et les frères Prê-
cheurs à Narbonne, p. 36 et suiv.
INTRODUCTION. cxxxix
consuls du Bourg, qui avaient d'abord fait opposition à la
poursuite, la désirèrent ensuite ; l'inquisiteur, à la demande
de Tarchevêque et du vicomte, promet l'impunité à ceux
qui viendront avouer. Cette impunité en ce qui regarde la
peine afflictive (la prison) et les biens (la confiscation) fat
appelée plus tard^ nous l'avons vu, le temps de grâce.
Letra testimonial de fraire Ferier, enqueridor,
Noverint univers! et singuli présentes litteras inspecturi
quod, cum ego frater Ferrerius de ordine Predicatorum, datus
inquîsitor contra hereticos et Valdenses et eorum credentes,
fiiutoreSf defeosores et receptatores in Narbonensi et Helenensi
diocesibus, auctoritate Summi Pontifîcis, olim inquisitionem
incepissem in burgo Narbone; nec homines dicti Burgi permi-
sissent eandem inquisitionem in Burgo fieri memorato, et bac
de causa me transtulissem pro facienda inquisitione ad partes
dioceais Helenensis, consules civitatis Narbone, videiicet Rai-
mundus Pétri, et Petrus de Gruce, et Guillelmus Rubeus, et Rai-
mundus de Porta Regia et Petrus de Crassa, michi suum nun-
eium destinarunt supplicantes et humiilter requirentes quod
pro inquisitione facienda accederem ad eandem personaliter
civitatem.
Gum vero non pro inquisitione facienda prenominalam vil-
lam Narbone processu temporis adiissem, prefati consules et
quidam aiii probi bomines civitatis Narbone, pro tota universi-
tate ejusdem civitatis ad meam accédantes presentiam, michi
dévote et humiiiter suppiicarunt ut inquisitionem modis omni-
bus in eadem facerem civitate, exponentes sine conditione qua-
libet se et totam universitatem civitatis memorate Ecclesie et
meis mandatis universis et singulis obedire et facere quecum-
que eisdem preciperem vel injungerem aliquatenus facienda;
ideoque ego jam dictus frater Ferrerius, videns et attendens
devotlonem et instanciam non lantummodo consulum predicto-
rum, sedetiam fere tocius universitatis civitatis sepedicte voien-
tium a se repellere bereticam pravitatem et adherere ecciesias-
tice unitati-, attendens nichilominus quod, cum eandem
cxl INTRODUCTION.
inquisitionem in eadem differem hcere civitate, consules et
quidam aiii probi homines ejusdem civitatis a me non tanhim
semel et secundo, sed etiam tertio atque quarto el amplius ul
inquisitionem ibi facerem cum instancia postularunt, asseren-
tes se de me querimoniam coram superiore proposituros, nisi
eam curarem incipere et compiere, ad inquisitionem in eadem
civitate Narbone processi studiosius fodendam et eandem proat
potui curavi eiTectui mancipare, plurium confessiones et depo-
sitiones tune temporis audiendo, aliis nichilominus injunjendo
quod coram me deponerent quandocumque a me recipereot in
mandatis. Et ego de auctoritate venerabilis patris P. , Dei gra-
tia Narbonensis archiepiscopi, et nobilis viri A., vioeoomitîs
Narbone, inspecta et nichilominus considerata fidelitate et
devotione quam universitas predicte civitatis Narbone semptf
et ubique erga Deum et Ecclesiam et oegoda pads et fldd
potenter et viriliter babuerunt, omnibus qui pleoe deponerent
et plenam veritatem coram me de se et de aliis revelarent pro-
misi impunitatem tam in corporibus quam in rébus, et eosdem
tam a pena corporali quam a rerum jactura reddidi in perpe-
tuum liberos et immunes. Actum fuit hoc apud Gaunas, x katen-
das novembris, anno Domini M"" G&' XXX* VIP. In cujus rei
testimonium, ego frater jam designatus présentes litteras sigillo
meo muni tas duxi eisdem concedendas.
(Original, parchemin, archives municipales de Narbonne*.)
Les autres actes de cet inquisiteur sont contenus dans la
collection Doat, dans le ms. 609 de la Bibliothèque de Tou-
louse et dans Y Histoire générale de Languedoc.
1** La collection Doat :
Tome XXI, foL 313, 315.
Tome XXII, fol. 35, 108, 140, 148 v^ 154, 172, 199,
201 v% 211 y\ 214, 229, 233, 238, 243 vo, 247 v^, 250,
258 yo, 288.
1. Dans les anciens inventaires des archives de Narbonne, cette
lettre est cotée sous le titre : Inquisition, Caisson 2*, Liasse !>*.
L*en-téte est la cote écrite au revers de la pièce.
INTRODUCTION. Cxlj
Tome XXm, fol. 1, 9, 50 v% 57 v^, 65, 70, 76, 79 v^
86, 88, 94, 100, 102, 106, 116, 119, 121, 125, 127, 141,
144, 150, 152, 154, 157 v% 162, 180 v% 186, 197, 201,
226, 233 v<», 237 v«, 239 v% 243, 250 v«, 257, 260, 274,
292, 304 V, 309 v% 312 v^, 336, 344 v.
Tome XXIV, 1, 7 vMl vS 15, 19, 23, 38 V, 83, 102,
103, 108, 117, 123, 125vM35, 144, 155 v% 160, 182 v%
193, 197, 204, 208, 210 v% 224 v».
Cette série de pièces fort importante commence au 5 oc-
tobre 1237 et finit au 3 mai 1245.
Tantôt Ferrier est seul^ ; tantôt il apparaît avec d'autres
inquisiteurs, Pierre d'Alais*, Pierre Cellani^, Willem Ray-
mond^, Pierre Durand^, Pons Garin^, lesquels ne se montrent
plus après.
2^ Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Ce manuscrit contient les dépositions reçues par Bernard
de Caux et Jean de Saint-Pierre. Il en sera plus amplement
1. Doat, XXI, fol. 313; XXU, fol. 85, 154, 233, 288; XXUI,
fol. 1, 57 v«, 70, 116 yo, 144, 150, 226, 233 yo, 238, 239 y*, 243,
250 y, 274, 344; XXIV, fol. 11 y*, 15, 19, 35, 123, 125 y, 135,
144, 155 yo, 160, 182 y, 193, 197, 204, 210 y», 224 y».
2. Doat, XXIV, fol. 108.
3. Doat, XXIII, fol. 260 y». Déposition de Raymond Jean,
d'Albi, où il est fait mention d'un liyre des hérétiques appelé
Textiu,
4. Doat, XXIV, fol. 83 y, 102. En 1235, Guillaume ou Willem
Raymond fat créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi (Doat, XXI,
fol. 313).
5. Doat, XXI, fol. 315; XXn, fol. 108 y, 140, 148 V», 201 y*,
211 y, 214, 229, 243 y», 247 y», 258 y*; XXHI, fol. 65, 76, 79 yo,
86, 106, 127, 154, 157 y, 180 y, 186, 238, 247 y, 250, 257, 312 y,
336; XXIV, fol. 1, 7 yo.
6. Doat, XXn, fol. 172 y^, 199 y ; XXIH, fol. 50 yo, 86 y, 88,
94, 100, 102 y, 119, 121, 125, 141, 152, 162, 197, 201, 257, 292,
304 y, 309, 312 y», 336; XXIV, fol. 7 yo, 9, 23, 103, 117, 208,
cxlij INTRODUCTION.
parlé à Tarticle de ces deux incpiisltears. Je n*ai à ma^
quer ici que rutilité qu'il présente pour apprécier la car-
rière de Ferrier inquisiteur.
Et, en effet, si ces dépositions commencent en 1245, les
« témoins » ont été amenés à remonter la série des années,
car les inquisiteurs ne manquaient pas d'interroger sur le
temps; ils voulaient connaître le moment auquel le délit
d'hérésie avait été commis. C'est ainsi qu^on y trouve de très
nombreux faits de cette nature : bien des « témoins > ont
dit, entre autres choses, qu'ils avaient avoué à fr. Ferrier,
inquisiteur. Renseignement en lui-même fort utile; malhea-
reusement, il n'est pas toujours aisé de préciser le moment
avec la dernière rigueur. Nous pouvons toujours assuror
que ces faits de poursuite ne sont pas antérieurs à l'an-
née 1230 ; la plupart appartiennent aux aimées 1235 à
1243 ^ Ferrier y opère à Laurac, Fanjeaux, Âlet, Conques,
Saissac et Limoux^.
3'' Enfin V Histoire générale de Languedoc.
Ici trois pièces seulement :
1243. — Ferrier et G. Raymond, inquisiteurs, fulminent
i. Gomme la date de la plupart d'entre eux reste, malgré tont,
incertaine, je suis ici l'ordre des feuillets du ms. 609. Ferrier est
mentionné aux feuillets suivants : fol. 1, 1 v®, 2, 2 v«, 3, 5, 5 ^,
6, 6 v«, 7, 7 v», 8 yo, 9 y«, 10, 10 y*, H v>, 12, 12 v«, 13, 13 n
14, 14 yo, 15, 16, 16 v», 17, 17 yo, 18, 18 \o, 19, 19 v«, 20, 20 y*,
21, 21 y», 22, 22 y, 23, 24, 24 yo, 25, 25 y», 26, 26 v*, 28,
28 yo, 29, 29 v, 30 v», 31, 31 yo, 32, 32 yo, 33, 33 y», 34 y», 35,
35 yo, 36, 38, 38 yo, 39, 39 yo, 40 yo, 41 yo, 42.
2. Dans mon opuscule L'albigéisme et les frères Prêcheurs à
Narbonne au Kllh siècle^ p. 36-44, j'ai établi un classement des
faits de poursuite appartenant à Ferrier d'après les dates déter-
minées (quatre années seulement sont connues), d'après les lieux
et années indéterminés, d'après les années indéterminées et les
lieux déterminés.
INTRODUCTION. CxUîj
rexoommunicatioQ contre le comte de Toulouse comme fau-
teur des hérétiques ^
21 avril 1244. — Ferrier et Pierre Durand, inquisiteurs,
entendent la confession ou les aveux de Bérenger de Lave-
lanet^.
21 février 1245 (n. st.). — Ferrier, inquisiteur, reçoit
la déposition ou les aveux de Pons Carbonel du Faget^.
L'activité de Ferrier comme inquisiteur cessa vers 1247,
époque à laquelle il était prieur de Prouille. Puis il devint
prieur des couvents de Carcassonne et de Béziers. Il serait
mort à Perpignan, « ut audivi dici, » écrit Bernard Gui^
Au XIV* siècle, son nom seul inspirait encore de la frayeur
aux hérétiques : « Nomen ejus qualiter gladiosum in auri-
bos hereticalium resonat usque hodie^. »
Il faut ajouter, en ce qui regarde plus spécialement Pierre
Durand, inquisiteur, que du 3 mars 1244 (n. st.) au 3 mars
1245 (n. st.), il reçut les dépositions de six « témoins^. »
La bulle d'Innocent IV absolvant Guillaume Fort, de
Pamiers, lui fut adressée en même temps qu'à Guillaume
Raymond; ensemble, ils furent chargés de l'exécuter''.
Cependant, l'acte de l'absolution canonique ainsi accordée
ne nous est pas parvenu. Le 3 mars 1245 (n. st.), Pierre
Durand reçut les aveux de Gui de Castillon, chevalier".
i. Vm, col. 1143-1144.
2. vm, col. 1149-1150. Dans Doat aussi (XXIV, fol. 38 vo^8).
3. vm, col. 1147-1149. Dans Doat aussi (XXIV, fol. 35-38).
4. Prior, in conv. Carcassonensi, Bibl. de Toulouse, ms. 480,
fol. 156. Gf. fol. 259. — Àcta capitulorum provincialium ord. frai,
Praed,, p. 46 (éd. Douais).
5. Bernard Gui (ibid.).
6. Doat, XXn, fol. 276; XXm, fol. 209, 218, 224 v; XXIV,
fol. 68, 158.
7. Doat, XXXI, fol. 103. Bulle du 24 juin 1245.
8. Doat, XXni, fol. 220 vo-224.
czliy INTRODUCTION.
3. Willem Amaïul, Etienne de Saint-T/dhéry. —
Les sources de la poursuite inquisitoriale exeroée par Wil-
lem Arnaud^ et son « compagnon, » frère Etienne de Tordre
des Mineurs, sont à peu de chose près les mêmeB que poar
Ferrier : la collection Doat, le ms. 609 de la Bibliothèque de
Toulouse, V Histoire générale de Langtâedoc^ les arclÛTes
de la Haute-Garonne. La Chronique de Guillem Pelhiaso'
fournit une première indication qu*il faut noter tout de suite;
en 1233, Willem Arnaud fut nommé inquisiteur pour le
Toulousain et le Quercy par Tarchevêque de Vienne,
légat; c'est en 1235 que frère Etienne lui fut adjoint comme
« compagnon. » Caractérisons maintenant chacune de ces
sources.
V Collection Doat. Trente-sept pièces, qui se distribnentde
la manière suivante : audition de témoins, condamnations,
excommunication, lettres de pénitence, mutations de pèleri-
nages, réconciliations.
Tome XXI, fol. 147 y^, 149, 153, 155 v*, 158. 163,
164, 166, 167 y\ 169, 170, 171, 172, 173, 175, 176,
176 v% 177, 177 vS 178, 178 v«, 179, 181, 182 ▼•, 183 y*.
Tome XXII, fol. 76 v% 78, 265.
Tome XXIII, fol. 72, 114 v% 124, 143, 148, 155, 273n
311 v^
Le plus souvent, Willem Arnaud opère avec Etienne; il
est quelquefois seul. Les sentences prononcées l'ont été à
Carcassonne, place du Marché; à Toulouse, maison épisoo-
pale, devant la porte de Téglise de Saint-Etienne, au cloître
des frères Prêcheurs. Parmi les pénitences imposées, il faut
signaler le jeûne au pain et à Teau le vendredi, une aumône
en nature pour cinquante pauvres, Tobligation de fournir
1. Àcta capitulorum, p. xc, 20, 23.
2. P. 89, 95, 108 (éd. Douais).
INTRODUCTION. cxlv
des briques, de la chaux et du sable pour la construction
des prisons des hérétiques ^
La collection Doat présente un autre intérêt, qui se porte
à peu près tout entier sur Willem Arnaud. De nombreux
« témoins, » déposant plus tard devant d'autres inquisi-
tions, ont dit avoir déjà précédemment avoué à Willem
Arnaud :
Doat, XXII, fol. 5, 13 v% 38, 44, 47, 56, 73, 74,
80, 85, 88; XXIII, fol. 105 v% 143, 179 v% 223, 335,
337, 338, 339 v^ 340; XXIV, fol. 6, 15, 34 vo; XXV,
fol. 298; XXVI, fol. 60.
Parmi les lieux où Willem Arnaud opéra, je relève Cas-
telBarrasin% Moissac^, Toulouse^.
Ce genre d'intérêt est commun aux pièces de la collection
Doat et au ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
2^ Le manuscrit 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Encore cette fois, je dois renvoyer à un autre paragraphe
ce que je me propose de dire de spécial sur cet important
manuscrit. Je me borne à indiquer les feuillets où Willem
Arnaud apparaît soit seul, soit avec son « compagnon, »
firàre Etienne, ou avec ses « compagnons, » dont le nom
n*est jamais donné, mais qui devaient être Bernard de
Rupe Forti^ Garcias de Aura et Raymond de Car-
bonières (de Carboneriis), enveloppés avec lui dans le
massacre d'Avignonet : fol. 2 v^ 19, 30 v% 31, 31 v% 32,
32 V*, 33, 33 y\ 34, 34 vS 35, 35 v^ 36, 38, 39 v^ 40 v^
41 v^, 43, 43 v% 44 v% 46 v^ 48 y\ 49, 50, 50 v", 52,
52 v% 53, 55 v% 56 v% 57, 58 v^, 59, 60, 62, 64 v^ 65,
1. Doat, XXI, fol. 172, 173 v», 177.
2. Doat, XXII, fol. 44, 47.
3. Ibid., fol. 47.
4. Ibid., fol. 88.
cxlvj INTRODUCTION.
65 v% 66, 66 v% 67 v% 68, 69, 70, 74 V, 75, 87 (cf. fol. 117,
117 v^ 118), 87 y\ 91, 93 (cf. fol. 94), 93 v% 97 V, 108 t*,
126. Grâce aux iDdications fournies par les « témoins, » on
suit Willem Arnaud à Toulouse, Laorac (Aade), Castel-
naudary (Aude), Saint-Martin-de-Lalande (Aude), ReoDe-
ville (Haute-Garonne), Yillemur (Haute-Garonne), LaTsnr
(Tarn), Auriac (Haute-Garonne), Gaja-la-Selve (Aude),
Montesquieu - Y illefranche ( Haute - Garonne ) , Labéoède
(Aude), Saint-Félix (Haute-Garonne), Fanjeaux (Ande)^
Âvignonet (Haute-Garonne). Il y est fort souvent question
du massacre d' Avignonet, notamment aux fol. 6, 37, 66,
85, 91, 130 v% 134, 136, 140. Mais, pour étudier ce fait
particulier, il faudra consulter, de plus, les dépositions de
Jean Vital (Doat, XXH, fol. 10 vM2), d'Arnaud Roger,
chevalier, de Mirepoix (Ariège) (ibid., fol. 108 v*, 140), ^
de Pierre Vinol (ibid., fol. 250-258). Llmpression qui,
pour moi, résulte de la lecture de ces différentes piàœs, c'est
qu'elles pourraient permettre de reconstituer sûrement les
circonstances du complot qui se termina par la scène de
sauvagerie où succombèrent les inquisiteurs.
3** Les archives de la Haute-Garonne.
Ce riche dépôt possède (série H, Dominicains) un registre
ayant pour titre : Acta Rornam missa pro fratribus
inquisitoribus. C'est l'ensemble des pièces envoyées par les
frères Prêcheurs pour obtenir du saint-siège la reprise du culte
des martyrs d' Avignonet. Trois ont trait à Willem Arnaud,
inquisiteur : le 10 novembre 1235, il fulmine l'excommuni-
cation contre les consuls (plus tard capitouls) de Toulouse*;
le 24 juillet 1237, frère Etienne et Willem Arnaud, inqui-
1. Cette pièce se trouve aussi dans Bouges, Histoire eceUsias'
tique et ctvile de la ville et du diocèse de Carcassonne, p. 552, 555
(Paria, 1741, petit in-4o).
INTRODUCTION. cxlvij
sitears, fulminent rexcommunication contre le viguier et
les consuls de Toulouse; le l^** mars 1238 (n. st.), Willem
Arnaud et frère Etienne, inquisiteurs, rendent une sentence
de condamnation contre plusieurs hérétiques.
4® Enfin V Histoire générale de Languedoc.
Id, six pièces à signaler : le 29 mars 1236, frère Etienne
et Willem Arnaud imposent une aumône et des pèlerinages
à Pons Grimoard, précédemment sénéchal de Cahors pour
le comte de Toulouse^ ; le 2 mars 1237, le grand archidiacre
de Carcassonne et Willem Arnaud écrivent au comte de
Toulouse qu*il ait à occuper les biens de B. Othon, de Niort
(Aude), de ses frères et de leur mère, condamnés à la prison
perpétuelle'; les 2 et 29 mars 1237, procédures des inqui-
siteurs'; en 1238, aveux de Jeand'Albi^; le 12 mars 1241,
aveux de Roger Bernard^ comte de Foix, qui bénéficie du
temps de grâce^ ; le 2 juin 1240 et le 12 mars 1241, aveux
du comte de Foix, son absolution^.
Tel est l'ensemble des documents qui nous font connaître
les principaux travaux de Willem Arnaud et de ses compa-
gnons, tués dans la nuit du 28 au 29 mai 1242"^.
4. Pierre Cellani. — Pierre Cellani, celui-là même qui
avait cédé à saint Dominique Timmeuble appelé plus tard et
encore aujourd'hui la maison de l'Inquisition à Toulouse,
1. VIU, col. 1015-1016. Aussi dans Doat, XXU, fol. 38 vo-40.
2. VIU, col, 1014-1015. Aussi dans Mahul, Gartulaire, V,
p. 626; encore Arch. nat., JJ 19, fol. 93.
3. VIII, col. 1014-1017 (trois actes). Arch. nat., JJ 19,
fol. 84 a.
4. Vm, col. 1016-1017.
5. Vm, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 126.
6. Vm, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 112, 126.
7. c In nocte Ascensionis Domini. » (Acta capit. provinc. ord,
fnU. Praed,, p. 20, note 7.) La fôte de Pâques tomba le 20 avril
en 1242, et l'Ascension le 29 mai.
CxNiij INTRODUCnON.
fdt, en 1233, créé inquisiteur par le légat pour le Toulou-
sain et le Qnercy ^ Nous le rencontrons à Rennerille (Hante-
6aronne)<et à Cahors', où il reçoit désaveux. Le tome XXI
du fonds Doat est la principale, j'allais dire runiqod source
à consulter sur cet inquisiteur. Les fol. 185 et suivants jus-
qu'à la fin du volume font connaître les résultats des interro-
gatoires relatif au Quercy, région sur laquelle nous sommes
imparfoitement renseignés. En 1241, la semaine avant
TAscension (28 ayril-4 mai), et pendant TÂvent (l*'-â8 dé-
cembre), en 1242 (n. st.), au Carême (9 mars-13 avril), il
imposa des pénitences à sept cent trente-dieux personnes
coupables de foutes commises dans l'hérésie, qu'elles avaient
désavouée, et appartenant aux localités suivantes : Goor-
doD, Âumont, Montcuq (Lot), Sauveterre, Montauban,
Moissac, Montpezat-du-Quercy (Tarn-et-Garonne) et Bd-
caire (Aude). Ces pénitences sont énumérées simplement
avec les noms des coupables. Il ne fout pas chercher ici les
sentences elles-mêmes. Ce n'est qu'un état ou tableau des
peines avec le nom de chaque personne frappée.
5. Bernard de Cauœ et Jean de Saint-Pierre. —
Beroard de Caux et Jean de Saint -Pierre durent être
donnés pour successeurs à Willem Arnaud, puisqu'ils appa-
raissent sur la scène dès le 30 novembre 1243. Leurs tra-
vaux comme inquisiteurs se déroulent dans Doat, dans le
ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse, dans un fragment de
1. Guillem Pelhisso, Chronique, p. 89, 95, 109. Son nom a été
fort défiguré par le copiste de Doat, qui rappelle Sillanus, SUva-
nus ou même Seilla (XXI, fol. 185; XXII, fol. 38, 42; XXIH
fol. 17; XXVI, fol. 63). Voy. sur ce religieux, Fratres qui cum
beato Dominico regulam elegerunt, par Etienne de Salagnac et Ber-
nard Gui, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 39 y«.
2. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 v«.
3. Doat, XXm, fol. 217.
^ INTRODUCTION. cxlix
registre d'Inqui^sitioD appartenant à M. Bonnet, de Béziers,
et dans le ms. lat. 9992 de la Bibliothèque nationale, qui
est un recueil de leurs sentences. Comme ces sentences font
partie des documents publiés dans le présent ouvrage^ je
me réserve de présenter ce recueil dans la seconde partie
de rintroduction. Je ne veux parler ici que des deux autres
sources que je viens de signaler, le fonds Doat et le ms. 609
de la ville de Toulouse.
1® Le fonds Doat. Il contient soixante-trois pièces, qui se
répartissent de la manière suivante : dépositions, aveux, lec-
tures faites aux témoins de leurs confessions antérieures.
Elles se trouvent :
Tome XXII, fol. 1, 4, 13 v% 26, 27, 30, 31 «, 32, 33 v»,
40 V, 43, 44 V, 46 vS 52 v^ 56 v», 58, 62, 65, 69 V», 71,
72, 76, 76 V, 78, 80 v^ 82 v°, 84, 85 v^
Tome XXIII, fol. 85 v^ 93, 256 v% 309, 343.
Tome XXIV, fol. 15, 19, 196, 240, 246 vS 249, 250 v%
255«, 255 v% 257, 260, 261 v^ 264, 266, 271, 272, 273 v^
276 v^, 278 vS 281.
Tome XXXII, fol. 113 v«.
En outre, il faut signaler la bulle adressée, le 19 mars
1248, par Innocent IV à Bernard de Caux et à Pierre
Durand, pour leur enjoindre de ne pas avoir à citer les
sujets du roi d'Aragon^, dont les terres avoisinaient Nar-
bonne, et nous avons vu plus haut quelle importance elle
eut dans un appel célèbre, auquel elle servit de base. Rele-
vons encore neuf dépositions contre Pierre Garciâs, que je
1. Cionfession de R. de Rodolos, qui se trouve aussi dans VHist.
gin, de Languedoc^ Vni, col. 1147.
2. Déposition de R. de Montlaur, frère de Tabbé de Pamiers.
3. Doat, XXXI, fol. 94.
cl INTRODUCTION.
publie id*, et enfin, une sentence rendue à Pamiers, le
21 avril 1247, par laquelle les deux inquisiteurs condam-
nèrent à la prison perpétuelle Raymond Guillaume, de Lar-
nat (Ariège), Ra3rmondet Guillaume d'en Brenguier, Pierre
Faure, Pierre Arnaud, Arnaud de Rabat, de Château-Ver-
dun (Ariàge), et Guillaume Daras, de Rabat (Ariàge). Cette
sentence complète la série des sentences connues de Bernard
de Caux et de Jean de Saint-Pierre; mais, comme elle n'ap-
partient pas au ms. 9992 de la Bibliothèque nationale, elle
n'a pu prendre place dans la seconde partie de cet ouvrage ;
je la donne donc ici :
In nomine Domini nostri Jhesu Christi cruciOxi. Amen.
Anno DorainI M» GC* XL« VIP, xi« kis. maii. Nos fratres ordi-
nis Predicatorum B. de Caucio et Jobannes de Sancto Petro,
inquisi tores heretice pravitatis in civitate et diocesi Tbolosana
authoritate apostolica deputati. Quia constat nobis per confes-
siones in judicio faclas Raymundi Guillelmi, de Larnato, Ray-
mundi d^en Brenguier, Guillelmi d*en Brenguier, Pétri Fabri,
P. Arnaldi, de Narapa, et Arnaldi, de Ravato, de Castro Ver-
duno, et Guillelmi Daras^, de Ravato, Tholosane diocesis :
Quod prenominatus R. Guillelmi, de Larnato^ yidit et adora-
vit multotiens bereticos, et audivit predicationem eorum, duiit
eos, dédit eis de suo pluries, cre[di]dit bereticos esse bonos
'homines, et, postquam fecit confessionem suam coram aliis
inquisi toribus et abjuravit beresim et juravit persequi bereticos,
vidit, duxit, credidit et adoravit bereticos, et audivit predicatio-
nem eorum, et dédit eis de suo, et negavit veritatem coram
nobis contra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Raymundus d*en Brenguier vidit et
adoravit multotiens bereticos, el audivit predicationem eorum,
comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, pacem ab eis reoe-
i . P. 90.
2. Ms. : Dajas.
INTRODUCTION. clj
pit, apparellamentis bereticorum inlerfuit, credldit bereticis et
eorum erroribus, et, postquam fecit confessionem suam de
heresi coram aliis inquisitoribus et abjurayit heresim et jura-
▼it pereequi bereticos» vidit et credidit et adoravit beretioos, et
audivit predicationem eorum, et negavit veritatem coram nobis
contra proprium juramentum;
Prenominatus etîam GuiUelmus d'en Breoguier vidit et ado-
ravit muitotiens bereticos, duiit et receptavit eos in domum
suam, credidit bereticis et eorum erroribus, et, postquam abjura-
vit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit persequi bere-
ticos, credidit et adoravit bereticos, et negavit veritatem coram
nobis coDtra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Petrus Fabri vidit et adoravit muito-
tiens bereticos, et audivit predicationem eorum, recepit eos in
domum suam, et dédit eis de suo, credidit bereticis et eorum
erroribus, et negavit veritatem coram nobis contra proprium
juramentum -,
Prenominatus etiam P. Arnaldi de Narapa vidit, duxit et
receptavit muitotiens bereticos, dédit et recepit ab eis, predica-
tionem eorum audivit muitotiens, comedit et bibit cum eis;
credidit bereticos esse bonos bomines et reddidit reverentiam
muitotiens capite înclinato; et, postquam abjuravit beresim
coram aliis inquisitoribus et juravit persequi bereticos, vidit,
duxit, receptavit, credidit bereticos esse bonos bomines et nega-
vit veritatem coram nobis contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Arnaldus de Ravato vidit et adoravit
bereticos, et credidit eos esse bonos bomines et negavit verita-
tem coram nobis contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Wiiielmus Daras vidit et adoravit mui-
totiens bereticos et audivit predicationem eorum, duxit et rece-
pit bereticos, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis;
apparellamento bereticorum interfuit, pacem ab eisdem rece-
pit, credidit bereticis et eorum erroribus, et negavit veritatem
coram nobis contra proprium juramentum, et, postquam hoc
anno coram nobis abjuravit beresim, vidit et duxit bereticos;
Ipsos nunc usos saniori consilio ad unitatem Ëcclesie, prout
assenint redire volentes, in primis omni beretica pravitate
abjurata, absolvimus secundum Tormam Ëcclesie a vinculo
Clij INTRODUCTION.
excommunîcationis qua ratione predicti eriminis tenebantor
astricti, si tamen ad ecclesîasticam unitatem de eorde bono
redierint et mandata sibi injuncta oompleverint-, et, quia in
Deum et Sanctam Ëcclesiam predictis modis temere deliqae-
ruDt, ipsos légitime citatos coram nobis comparantes, die sibi
ad recipiendam penitentiam super crimine beresis peremptorie
assignata, et aliis rite actis, communicato multonim prêbto-
rum et aliorum bonorum vironim consilio, ad peragendam
condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi yoIu-
mus et precipimus ibidem perpetuo commorari ; et quod istam
penitentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti jura-
menti; si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicalionis vincuio innodamus. Actum apud Appamias,
in ecclesia de Mercadaii, in presentia venerabilium patrum
Appamiensium et Fuxensium abbatumS magistri Amaidi de
Campranha, et ceilararii Boibone, prions de Scossa, monachi,
B., ceilararii Sancti Anthonini, Arnaldi Gras, capellani, B.,
capellani de Ravato, B. de Salvola clerici, P. Ariberil, B. de
Sanis, publicorum notariorum, et plurium aliorum in oommuni
sermone^.
La collection Doat fournit enfin la mention de plusieurs
confessions reçues par Bernard de Caux seul^ ou avec son
4c compagnon » Jean de Saint-PierreS et par Jean de Saint-
Pierre seul ^, la mention encore de croix et de pèlerinages
imposés à Arnaud Cimordan , de Gascogne*. Elle nous
apprend un fait intéressant : Bernard de Caux avait feit
interroger par son notaire Guillaume de Clues^ à Montpel-
lier, « ubi captus detinebatur'''. » Ce qui indique que les
i. Ms. : Àlbiennum.
2. Doat, XXXI, fol. 139vo-142.
3. Doat, XXIIl, fol. 217; XXVI, fol. 60.
4. Doat, XXV, fol. 64.
5. Doat, XXVI, fol. 7 v».
6. Doat, XXV, fol. 220.
7. Doat, XXIU, fol. 217.
INTRODUCTION. cliij
inquisiteurs avaient tout pouvoir pour donner à distance
commission à Teffet d'entendre des « témoins. »
2* Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Ce manuscrit (milieu du xin"* siècle, papier, 254 feuillets,
290 mill. X 230 mill.) * nous apporte les dépositions de cinq
mille six cents « témoins » environ appartenant à cent six
localités de la Haute-Garonne, de l'Aude, du Tarn et de
Tam-et-6aronne', mais, dans leur très grande majorité, à
l'ancien Lauraguais. Les critiques y ont vu une sorte d'en-
quête sur l'état religieux du pays ; elle aurait été faite par
les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre. Je l'ai moi-même écrit. Actuellement, y ayant
regardé de plus près, après avoir suivi les dates des déposi-
tions, je serai moins affirmatif. Car d'abord, c'est au cloître
de Saint-Semin de Toulouse que presque toutes les déposi-
tions ont été reçues; d'ordinaire, une enquête se faisait sur
place. Ensuite, les dépositions qui ont commencé le 15 avril
i. M. Gh. Molinier, l'Inquisition dans le midi de la France,
p. 163-195 (Toulouse, 1880, in-8<>), a décrit et analysé le manu-
scrit, en forçant toutefois beaucoup le nombre des personnes enten-
dues par les inquisiteurs. M. Aug. Molinier, Manuscrits de la
bibliothèque de Toulouse, p. 358 (Paris, Impr. nat., 1883, in-4o). Ta
de même décrit. Dumège, dans son édition de V Histoire générale
de Languedoc, t. VI, Additions, p. 5-9, 13-34, a donné la table
trop souvent fautive des personnes entendues, nobles ou préten-
dues telles. — Dusan, Revue archéologique du midi de la France
(Toulouse, 1867), en a publié les onze premiers feuillets, et M. le
baron Desazars des extraits, Histoire authentique des inquisiteurs
tués à Avignonet en 12k2 (Toulouse, 1869, in-8<>). Je l'ai utilisé
moi-même dans un court mémoire ayant pour titre : Les héré-
tiques du comté de Toulouse dans la première moitié du Xllh siècle
(Paris, Picard, 1891, in.8o).
2. La liste en a été dressée par M. Baudouin, ancien archiviste
de la Haute-Garonne, et placée en tôte du manuscrit.
Cliy INTRODUCTION.
1245' se sont multipliées, dans des proportions paraissant
parfois invraisemblables, jusqu'au 17 juillet suivant, pour
reprendre, après une interruption de trois mois et dani,
le 30 octobre suivant^, et alors se poursuivre avec la même
intensité en novembre, décembre, janvier et février. N'estoe
pas la preuve que les inquisiteurs avaient accordé le /«mpttf
gracias d*avril à juillet d'abord, puis de la fin d'octobre
jusqu'en février? Les habitants, voulant en profiter pour
s'assurer l'impunité, accouraient en masse et exigeaient du
notaire de l'Inquisition que leur déposition fût inscrite à
l'effet de se précautionner contre l'avenir et d*infiniier
d'avance des accusations toujours possibles. Ces considéra-
tions sont corroborées dans une certaine mesure par ce fait
que la poursuite contre des prévenus présumés coupables
ne commence qu'en mars 1246 (n. st.) : la formule injudU
cio constitutiÂS est étrangère aux dépositions d'avril à
juillet et d'octobre à février. Il faut ajouter que, dans ces
cas, non plus seulement un inquisiteur, mais les deux inqui-
siteurs conduisent l'interrogatoire ou remettent la déposition
sous les yeux du prévenu. C'est alors la preuve d'une action
judiciaire. Je serais donc porté à voir dans le ms. 609 de la
Bibliothèque de Toulouse le recueil des aveux faits sponta-
nément pendant le tempus gratiae; ils en composent la
plus grande partie, les neuf dixièmes. Quelques-uns de ceux
qui étaient venus avouer ayant été poursuivis dans la suite,
le notaire a mis ensemble les aveux remontant au temps de
grâce et les dépositions intervenues au cours de la poursuite,
ce recueil ayant été formé postérieurement à l'année 1258'.
i. Fol. 143.
2. Fol. 144.
3. Fol. 127 : complément des aveux de Pons Garrigue.
INTRODUCTION. clv
Voici, en effet, Tindication de quelques-uDS des actes qui
OQt suivi :
27 juin 1250, Toulouse. Jean de Saint-Pierre et Rainaud
de Chartres, inquisiteurs, font lire à Bertrand de Quiders
ses aveux des 6 et 7 février 1246 ^
23 février 1256 (n. st.), Toulouse. Jean de Saint-Pierre
et Rainaud de Chartres, inquisiteurs, font de même lire à
Bernard de Scaupon ses aveux, qui étaient du mois de mai
1245».
4 décembre 1256, Toulouse. Jean de Saint-Pierre entend
Pons Aigra, de Montauriol (Haute -Garonne), qui, en
novembre 1245, avait déjà avoué ^.
Bernard de Caux disparaît après 1248, tandis que Jean
de Saint-Pierre continue à travailler huit ou dix ans encore ;
mais ce n'est plus l'activité d*autrefois, ce semble, quoi
qu'on puisse conclure d'un fragment de registre de l'année
1256, dont la description suit.
3^ Fragment de registre d'inquisition appartenant à
M. Bonnet, de Béziers.
M. Louis Bonnet, de Béziers, pendant son séjour à Tou-
louse comme étudiant, il y a quelque trente ans, eut la très
heureuse idée de recueillir, sur le marché volant de la place
du Capitole, deux feuillets de parchemin du xm® siècle,
épave d'un registre d'inquisition, qui, à n'en pas douter,
était volumineux. Ces deux feuillets (342 mill. X254 mill.)
sont, en effet, les feuillets ccLxn et cclxxi de ce registre,
qui se continuait après le feuillet cclxxi; sans compter
qu'ils sont écrits page pleine sur une justification de 170 mill.
1. Fol. 140 vo.
2. Fol. 246 v«.
3. Fol. 142.
clvj INTRODUCTION.
Le titre courant du premier porte : De Monte auriol; celui
du second : DelsFortenenx. DeMontegalhardo. Plusieurs
lieux et communes répondent aujourd'hui au nom de Mon-
tauriol : Montauriol, comm. de Gabre, cant. du Mas-d'Âzil
(Ariège); Montauriol, cant. de Céret (Pyrénées-Orientales);
Montauriol, cant. de Castillonnès (Lot-et-Garonne) ; Mont-
auriol, cant. de Pampelonne (Tarn); Montauriol, cant. de
Salles-sur-L'Hers (Aude) ; Montauriol, conmi. de Drémil-
Lafage-et-Montauriol, cant. de Lanta (Haute-Garonne);
Montauriol, château, comm. deVillemur (Haute-Garonne).
Nous écartons tout de suite les Montauriol autres que ceux
de l'Aude et de la Haute-Garonne comme étant trop éloi-
gnés ; encore faut-il rejeter le Montauriol de la commune de
Yillemur, qui n'appartient pas au Lauraguais; car, dans
les interrogatoires, comme nous le verrons tout à l'heure,
les inquisiteurs entendirent des habitants du Lauraguais.
Enfin notre document dit : de Monte auriol Lauraguesii,
de Monte auriol de Bello podio domini episcopi Tho-
losani. Et par là se trouve écarté Montauriol (Aude). Il
s'agit donc ici de Montauriol formant aujourd'hui une seule
commune avec Drémil-Lafage.
Quant à Fourtanens, qui apparaît dans le second de nos
deux feuillets, c'était un consulat situé dans le voisinage
de MourviUes-Basses et des Yarennes, arrondissement de
Villefranche-de-Lauraguais (Haute-Garonne). Et par là
même se trouve déterminé Montgaillard, canton de Ville-
franche-de-Lauraguais. D'ailleurs, s'il pouvait y avoir une
hésitation, il suffirait, pour la dissiper^ de rapprocher
notre interrogatoire du ms. 609 de la Bibliothèque de Tou-
louse, où nous voyons que les inquisiteurs entendirent les
habitants de Montgaillard (Haute-Garonne). Parmi ceux-ci,
INTRODUCTION. clvij
je relève le nom de Bertrand de Roqueville, chevalier ^ que
nous retrouvons dans un des interrogatoires dont je m'oo-
cape en ce moment. C'est un renseignement dont on verra
tout à l'heure le prix.
Les inquisiteurs nommés sont Jean de Saint-Pierre et
Rainaud de Chartres. Nous connaissons le premier; le
second écrivit, le 31 janvier 1257, à Âlfonse de Poitiers,
une lettre qui suffirait à rendre sa mémoire chère à la posté-
rité. Il dénonçait à Âlfonse, comte de Poitiers et de Tou-
louse, les faits suivants : Jean de Saint-Pierre et lui, exer-
çant Tinquisition dans le diocèse de Toulouse, avaient trouvé
que, sous leurs prédécesseurs, le juge séculier s'emparait
des hérétiques condamnés simplement à la prison perpé-
tuelle et les livrait au bûcher; et cependant les inquisiteurs
ne réclamaient point. Pour eux, après avoir pris conseil,
ils protestent, bien que Ton dise déjà que ne pas se prêter
aux volontés du bras séculier c*est favoriser Thérésie et
détruire l'Inquisition; ils ont envoyé une consultation au
pape; et, en attendant que la réponse arrive, ils se refu-
seront à livrer les hérétiques retenus dans leurs prisons^.
Rien n'était plus juste ni plus humain ; vraisemblable-
ment, plusieurs des hérétiques auxquels Bernard de Caux
et Jean de Saint-Pierre avaient infligé la prison échap-
pèrent ainsi au bras séculier. Nous avons le droit de penser
que Rainaud de Chartres, que cette lettre nous montre si
ferme et si exact observateur des règles et de la loi, ne se
départit point de cet esprit de justice. Il dut apporter dans
l'exercice de ses fonctions toute la modération requise.
Nos deux feuillets contiennent des interrogatoires d'habi-
tants de Montauriol, Fourtanens et Montgaillard. Ces inter-
1. Ms. 609 de la ville de Toulouse, fol. 43.
2. UUL gén. de Languedoc, VIII, col. 1409, 1410.
clviij INTRODUCTION.
rogatoires ressemblent par rensemble de leur teneur à œax
du ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse. Mais il me
paraît qu*il faut y voir des pièces appartenant à une pour-
suite proprement dite. Car, d'abord, les douze personnes
entendues, dont cinq étaient de Montauriol, deux de Foor-
tanens et cinq de Montgaillard, avaient été précédemment
compromises. Rixendis avait même déjà £ait des aveux
devant Ferrier, à Conques (Aude) M Esdarmonde» de Saint-
Amadou (Âriège), avait été interrogée par les inquisiteurs
de révêque de Toulouse, au Mas-SaintesnPuelles (Aude)^;
et Bertrand de RoqueviUe avait, le 1^' juillet 1245, &it une
première déposition^. S'il fut rappelé par Jean de Saint-
Pierre et Rainaud de Chartres, le 2 novembre 1256^, s'il
subit un nouvel interrogatoire, auquel il ne put se dérober,
ce fut en raison d'une poursuite proprement dite, de nou-
velles charges pesant sur lui ; et, en effet, en 1256, il ne
s'enferma pas dans la déposition de 1245. Enfin, Bertrand
de Roqueville reconnut avoir nié, une première fois, devant
Bernard de Caux et son compagnon, une seconde fois,
devant Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres*. On
ne comprendrait pas un troisième interrogatoire en dehors
d'une poursuite judiciaire.
Par là même, nous saisissons le rapport qui existe entre
les interrogatoires de 1256 et les actes antérieurs des inqui-
siteurs.
1. Montauriol, n® 2.
2. Montauriol, q» 3.
3. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 48.
4. [jC ms., Montgaillard, n® 3, porte : V^ non, navembris, par
erreur sans doute; car, pour le mois de novembre, les noues ne
comprenaient que quatre jours, du 2 au 5. Il faudrait donc lire :
////• non. novembris.
5. Montgaillard, u« 3.
INTRODUCTION. clix
Le second feuillet fournit la date du 2 novembre 1256.
Or, le premier feuillet, qui ne contient aucune indication
d'année, donne le 2 octobre : seœto nonas octobris; entre
les deux il y a une lacune de neuf feuillets seulement, Lxn-
Lzxi. Nous pouvons admettre, avec vraisemblance, qu'on
n'y est point passé à une autre année ; et que les douze
interrogatoires fournis par les deux feuillets sont les uns et
les autres de l'année 1256. Ils se placent aux jours suivants :
1256 (î), , Montauriol.
2 octobre, Montauriol.
7 octobre, Montauriol.
12 octobre, Montauriol.
24 octobre, Montgailhard.
1256, 2 novembre, Montgailhard.
25 novembre, Montgailhard.
, Fourtanens.
1«' décembre*, Fourtanens.
Nous n'aurions pu nommer le lieu où ces dépositions ont
été reçues que si le registre nous fût parvenu en entier. Les
deux feuillets ne nous fournissent à ce point de vue que des
renseignements très incomplets. C'est à Gaillac (Tarn) que
Jean de Saint-Pierre reçut la déposition de Bérenger de
Saint-Amadou, et celle de Pierre Bermond, de Montauriol,
datée du même jour ; c'est à Toulouse qu'il interrogea et
entendit Raymonde, femme de Pierre Fargues, de Fourta-
nens. A Gaillac encore, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de
Chartres interrogèrent Arnaud Capella, de Montgailhard,
et, vraisemblablement, Bertrand de Rocqueville, Galhard de
Rocqueville et India, femme de Bertrand de Roqueville.
Les notaires s'appellent Bérenger Vernet {de Vo^eto),
1. M crasiinum sancti Andrée.
y.x lynioDUcnox.
i>rtpand iu Soiier \/ie .'^oierw) «à PTenre], cairè iii
Au oas «ie chaque «IqmaitioQ. ils annHit aoin de ranger
.^ur piusieors coiDooes les noins de cenx qni ae tnavaiem
o>mpr'>mis «ians la •iêpositioii. Le même aam reliait à la
.^iti» •{«) la même •lepoaitioa, par la raLaon qoe, pranonce
plu!4iAuri) foiH par le témoin, il poorait donner liaa à pln-
sieiips rf>ch*>rchies. Côst à titre de roiaâgnemeat, en. e&L
qu*^ .t>s ..«^ms turerit ie la àorte mis en vedette, c^imnw ^a-
.«>nn«%4 iîiiî^bit^. je n'ai relevé (pie ilame Blanche, fianme *ii
ï>r.\siM -i^r la T'>ur, Poos-^jinllaiime de la Tour, Pierre de
fffijtAT/iga.^, Pi*>rre de Mazeroles. Parmi les tânoinâ, il a'j
a i) r'^t>',nir qu*^ les noms -le P. Blegier (Blegerit), domini-
cain, mort. *>n 1 '2fj(j '• , «ie Gilles, clerc du comte de TooJouâe.
^t. rifi> Jean 'ie Sâint-tjenûLt, dominicam.
\,u lêrriit=!r r'^ïri.seignemeat a aoter : Esciarmonde de Saint-
Ama<!«>ii IfcUra avoir Cijmparu devant les inqaiaitears de
Vf\\fif[r»fi «le Toulouse â Belpech : fuit coram inquisitùri'
huH dOftàni epiv:opi Tholosani apud Bellum PodiuM.
(jh^ iiif\nïMttiur^ Aâppelaierit Ar. de Gouzenset Ar. de Bns-
iVtC'. (y^t. d^Mx ans auparavant, en 1234, qa'ils avaient
fiu\je,rk(\[i P^ûlarrnonrle. A cette date, révèque de Toolooâe
^^tajt l\ayrfU}U(\ rlu Falga\ dominicain, qui n'avait cessé
jus/jii^^là (Ui (\Hi»loy^.r un grand zèle contre Thérésie*.
f}. llndulph*, ai Uayriiond David, inquisiteurs diocé-
Mfihfst lUi (Jarfjassonne.
I>;s travaux rie ces deux inquisiteurs sont exposés tout au
|/;rif{ f;t \\u\f\\u\uuMA rlans le Hegi^stre du greffier de l'Inquisi-
1. Arin capit. promue, ord. frat. Praed,, p. 145 (éd. Douait).
2. Moritauriol, n** 3.
:\. rA';:'.i?70.
V Voy. plijH haut, p. Ixxvij.
INTRODUCTION. clxj
tioD de Carcassonne. Mais comme ce Registre fort impor-
tant se trouve publié ici, je renvoie à la description et à
Fanalyse que j'en devrai donner plus bas ; et je passe aux
inquisiteurs qui suivent dans l'ordre chronologique.
7. AmeliuSy curé de Saint -Etienne de Toulouse^
Raymond Resplandi, maître Ar, de Oouzens.
Nous avons déjà rencontré Ar. de Gouzens, délégué dio-
césain de Toulouse. Raymond Resplandi jouit du même titre,
tandis qu'Amelius se présente comme le lieutenant des
inquisiteurs Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres ;
mais il opère principalement à Toulouse. Pour les suivre
dans leurs travaux, il faut consulter d'abord le ms. 609 de
la Bibliothèque de Toulouse, où ils entendent des confes-
sions, remettent leurs dépositions sous les yeux des préve-
nus, ou infligent des peines' ; puis Doat, qui, à la vérité, ne
fournit id qu'une indication*, enfin et surtout le Registre
qui se trouve aux archives de la Haute-Garonne, sous la
cote H Dominicains, 85.
Les archives de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85,
gardent dix feuillets de parchemin en une écriture du milieu
du xm* siècle, qui, cousus, forment ensemble un cahier et
sont numérotés de 1 à 10. On lit sur le premier les dates de
1674 et 1675; sur le troisième, iV^ 25; sur le cinquième,
-AT* 36; sur le septième, iV** 544; sur le neuvième, 1674 et
1675^ N^ 197; ici et là se lisent des noms de lieux ou
d'hommes et des relevés de sommes d'argent. Ces indica-
tions diverses méritent d'être retenues : elles permettent de
1. Ponr Ameiius, voy. aux fol. 31 v», 55 v®, 88 v«, 116, 253 V*;
pour Raymond Resplandi, voy. aux fol. 55 y<», 215, 232, 253 v®,
254 V.
2. Tome XXV, fol. 275-283, confession ou déposition d'Arnaud
Arquier, qui déelare avoir été entendu déjà par Arnaud Pelbisso
et AmeÛus.
k
cixij INTRODUCTION.
déterminer la provenance de ces feuillets « qui, en effet,
d'après la note laissée par M. Baudouin, archiviste de la
Haute-Garonne, « servaient de couverture à divers registres
du contrôle des Exploits, » aux dates marquées. Cette des-
tination doit être notée, car elle explique Tétat de ces dix
feuillets et permet de déterminer leur provenance primitive.
Au premier abord, parce qu'ils présentent onegrandesimi-
litude dans l'écriture, on se croirait autorisé à penser qu'ils
appartenaient au même registre. En réalité, il n*en est rien.
Les marges ont été rognées ; il reste cependant encore on
moyen matériel de vérifier ce point : c'est d*abord la jus-
tification ou longueur des lignes, c'est ensuite le nombre
de lignes à la page. Ce critérium paraîtra sufiisant à tons
ceux que l'étude des manuscrits a mis au courant des prin-
cipes suivis par les scribes du moyen âge : les manuscrits
et registres présentent la même r^ularité que le livre
moderne pour la justification de la ligne et le nombre de
lignes à la page. Voici maintenant, à ce double point de
vue, l'état des dix feuillets conservés aux archives de la
Haute-Garonne :
Fol. 1, justification 152 mill., 48 lignes à la page.
Fol. 2, id. 152 mill., 48 id.
Fol. 3, id. 152 mill., 48 id.
Fol. 4, id. 152 mill., 48 id.
Fol. 5, id. 148miU.,45 id.
Fol. 6, id. 148 mill., 45 id.
Fol. 7, id. 141 et 144 mill., 45 lignes à la page.
Fol. 8, id. 144 mill., 45 lignes à la page.
Fol. 9, id. 165 mill., 45 id.
Fol. 10, id. 155 et 165 mill. , 45 lignes à la page.
IVaprès la règle posée, nous aurions donc ici des firag-
INTRODUCTION. clxiij
ments de quatre registres : fol. 1-4, un premier registre;
fol. 5-6, un second registre; fol. 7, un troisième registre;
fol. 8, un quatrième registre. Cependant il faut joindre les
fol. 7 et 8, l'irrégularité dans la justification du fol. 7 tenant
à un simple accident; ce qui réduit à trois le nombre des
registres démembrés; quant aux feuillets 8 et 9, ils appar-
tenaient au même registre, puisqu'ils forment une seule
feuille repliée, comme les fol. 1 et 2, les fol. 3 et 4, les fol. 5
et 6 et les fol. 7 et 8. Mais je n'oserais pas affirmer qu'il
feille les séparer des registres précédents, ou les joindre à
l'un ou à l'autre de ces registres ; car ils ne contiennent que
des listes de noms débordant sur les marges. Les fol. 3 et 4
n'ont pas été écrits de la même main que les fol. 1 et 2 ; il y
a même des différences dans les caractères, les abréviations S
et l'encre est ici plus noire. Je serais porté à les rattacher à
on registre différent.
En résumé, trois registres certains ; un quatrième et un
cinquième probables.
Cette constatation n'est pas dépourvue d'intérêt, puisque,
au temps où le P. Benoît composa Y Histoire des Albigeois
et des Vaudois ou Barbets y qui parut en 1691, on conser-
vait, dans le couvent des frères Prêcheurs de Toulouse,
« douze anciens registres, » où l'on voyait « les procédures
que les inquisiteurs firent en différentes occasions contre les
Albigeois et l'aveu de leur doctrine ^ » Nos feuillets ayant
servi à recouvrir des registres du contrôle des Exploits,
datés de 1675, nous pouvons en conclure que déjà, à cette
date, la dilapidation des documents d*Inquisition avait non
seulement commencé, mais fait de nombreux ravages.
1. Par exemple, Tabréviation de m indiquée par un signe ayant
la forme d*un ' et non par le trait horizontal : Lûbarda\ fol. 3.
2. T. !•», p. 44.
clxiv INTRODUCTION.
Quelques-uns des dix feuille sauyéB ont conservé leur
foliotation primitive : Lxxxix, xc, pour les fol. 1 et 2;
Lxxvi, pour le fol. 4 ; eux, pour le foi. 6 ; cxcviy pour le
fol. 7; GLini, pour le fol. 9; cxlv, pour le fol. 10. On le
voit, les fol. 1 et 2 sont les seuls qm se suivent, de telle
façon que, si nous avons ici des firagments de trois, et feoUr
être de quatre ou même de cinq manuscrits, le texte s*eo
trouve beaucoup plus coupé encore. Une première coupure
comprend les fol. 1 et 2. Huit autres coupures sont formées
par chacun des huit feuillets suivants. Dix folios noos
apportent donc neuf fragments de textes ; un seul paraît ne
pas être tronqué, c'est la Confessio Guiller^ni Fumerii,
de Tholosa, conversi, fol. 8.
Je viens de dire Confessio en reproduisant le titre dn
fol. 8. Je pense, en effet, que la teneur des autres morceaux
nous autorise à les regarder comme autant de confiassions
faites et obtenues au cours de la poursuite ; car souvent le
témoin interrogé revient, les jours suivants, pour ajouter à
ses aveux et les compléter ; et il ne revient pas spontané-
ment : car cette circonstance eût été indiquée, selon l'usage et
la pratique ordinaire des inquisiteurs, qui, voyant un indice
de sincérité dans la spontanéité de l'aveu, en fieiisaient
prendre bonne note par le notaire.
Les inquisiteurs qui reçoivent les confessions, ou du
moins qui se trouvent nommés dans quelques-unes d'entre
elles, sont Raymond Resplandi, maître Ar[naud] de Gou-
zens, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres. Am&-
lius, curé de Saint-Étienne de Toulouse, remplace, un
moment, Rainaud de Chartres ; il entend la confession de
Guillaume Fournier; il avait donc une sous-délégation.
Vraisemblablement, Arnaud de Gouzens agit ici comme
inquisiteur de Tévêque de Toulouse; nous lui avons déjà
INTRODUCTION. clxv
reconnu ce titre. Raymond Resplandi aura été de même
juge délégué de Tévêque. Les notaires sont Bomassip, de
Péyriac-Minervois (Aude), et Philippe Polier.
Voici, en suivant Tordre des feuillets dans le cahier des
archives de la Haute-Garonne, les dates de jours ou d'années
qa'on y relève :
12..
15 novembre.
27 novembre.
8 décembre.
1256
1254
8 juin.
12..
25 juin.
1256
5 juillet.
—
4 août.
—
Lundi avant la fête de saint Laurent (7 août).
—
Octave de la fête de saint Laurent (17 août).
^m^
20 novembre.
n fout signaler, parmi les témoins, Etienne Clavel, archi-
pretre de Laurac (Aude), et P. de Gouzens, diacre, parent
sans doute de l'inquisiteur.
Au point de vue géographique, les confessions ou déposi-
tions se distribuent de la manière suivante :
Le Lauraguais : premier, second, troisième et sixième (?)
fragments.
Lavaur ou la région de Lavaur : quatrième et cinquième
firagments.
Toulouse : septième fragment.
L'Albigeois et le Querci : huitième et neuvième fragments,
d'après Ténumération des lieux qui y sont donnés en regard
des noms des personnes, plus ou moins accusées dans les
d^poâtioiis.
clxvj INTRODUCTION.
Comme derniers renseignements, je retiendrai la présenoe
de Ferrier à Limoux, pour y exercer rinquisition et les
charges nombreuses que plusieurs dépositions font peser sur
le» Roqueville. Enfin, je signale la confession de Guillaume
Fournier, comme particulièrement curieuse et intéressante
pour connaître et mesurer les agissements de rhérèsie ï
Plaisance, Pise, Crémone et dans la Lombardie. Il estynd
qu'elle n'est pas inconnue : M. Belhonune, ancien archiviâte
de la Haute-Garonne, Ta publiée S avec un autre fragment
important, la confession de Guillaume Carrière. Ces frag-
ments mériteraient d'être intégralement édités : ils four-
nissent quelques faits nouveaux, et contiennent deux listes
d'accusés, dont il sera peut-être possible un jour de décrire
les destinées grâce à des documents nouveaux.
8. Rainand de Chartres et Guillaume Bernard, de
Daœ. — Rainaud de Chartres, déjà si avantageusement
connu*, eut pour compagnons, d'abord Jean de Saint-Pierre,
nous l'avons vu, puis Guillaume Bernard, de Dax. Quelque
célèbres qu'aient été Rainaud de Chartres et Guillaume Ber-
nard, de Dax, il ne nous est presque rien parvenu d'eux.
C'est que la période de temps à laquelle ils appartiennent
est celle qui répond aux dilapidations postérieures des
archives de l'Inquisition, comme le prouvent les fragments
de registres conservés aux archives de la Haute-Garonne,
le fragment appartenant à M. Louis Bonnet, de Béziers, et
un autre fragment resté inconnu, qui est conservé à la
bibliothèque de Carcassonne et dont je parlerai en son lieu.
Dans l'état actuel des documents, la lettre de Guillaume
1. Documents inédits sur l'hérésie des Albigeois, dans les Mémoires
de la Société archéologique du midi de la France, VI, p. 101*146.
Le texte n'y est malheureusement pas correctement établi.
2. Plus haut, ]). clvij.
INTRODUCTION. clxvij
Bernard à Alfonse de Poitiers est, à n'en pas douter, son
meilleur titre. Après, nous ne rencontrons que de rares indi-
cations éparses ici ou là. Le 28 octobre 1258, à Toulouse,
Guillaume Bernard entend la déposition complémentaire de
Pons Garrigue*; le 10 juin 1263, Rainaud de Chartres et Guil-
laume Bernard, de Dax, rendent, avec Philippe de Boissy,
sénéchal du Rouergue, et maître Eudes, lieutenant du comte
de Poitiers, une sentence arbitrale réglant la perception de
la taille pour la construction de l'église de Najac*; encore
faut-il reconnaître que la poursuite inquisitoriale n'est pour
rien dans cette pièce^. Enfin, à des dates incertaines, nous
apprenons que Guillaume Bernard avait entendu les aveux
d'Arnaud Qmordan, de Gascogne^ ceux d'Emblard Vassal
à Castres^, de la femme Bona, de Prades, près de Puylau-
rens (Tarn)*, de Pierre Ferrol, de Trébons (Haute-Garonne)'.
Un « témoin, » Raymond Hugues, dit avoir comparu déjà
devant Guillaume Bernard*.
9. Pons du Pouget {de Poieto, de Pogeto), — L'ob-
servation faite au sujet de Rainaud de Chartres et de Guil-
laume Bernard s'applique plus directement encore à Pons
du Pouget; car une citation lancée par lui et cinq sentences
1. Bibi. de Toulouse, ms. 609, fol. 127.
2. Pièce publiée d*après Toriginal dans les Travaux pratiques
d'une conférence de paléographie à l'Institut catholique de Toulouse^
p. 51-55 (Toulouse, 1892, in-8«).
3. Pièces étrangères à rinquisition, de même que celles où
Guillaume Bernard et Guillaume de Montréveil sont mêlés aux
négociations de la ville de Toulouse avec Alfonse de Poitiers au
sojel du fouage (Hist. gén, de Languedoc^ VIII, col. 1562-1564).
4. Doat, XXV, fol. 220.
5. Doat, XXV, fol. 183 et suiv. La pièce dit : avec son t com-
pagnon, 1 Hainaud de Chartres sans doute.
6. Les deux inquisiteurs opérant ensemble (Doat, XXV, fol. 87).
7. Les deux inquisiteurs ensemble (Doat, XXVI, fol. 64-66).
8. Doat, XXV, fol. 114.
clxviij INTRODUCTION.
qu'il prononça — les seules pièces que nous ayons conser-
vées — sont la preuve d'une poursuite exercée par cet inqui-
siteur, mais dont le dernier acte seul nous est parvenu. Tout
le reste a disparu ; il est vraisemblable, en outre, pour ne pas
dire certain, que, pendant les trois années embrassées par
ces sentences (1262-1264), Pons du Pouget n'avait pas
limite son activité à cinq ou six afiaires.
Voici le résumé de ces pièces :
14 août 1262, Carcassonne. — Pons du Pouget écrit à
l'archiprêtre de Fenouillèdes qu'il ait à citer, pour compa-
raître à Sommières, ultra Montempessulanum^ les héri-
tiers de Hugues de Saissac et de Pierre de Fenouillet, son
père, le lundi avant la Nativité de la Vierge (Doat, XXXIII,
fol. 115VO.H6).
5 septembre 1262. — Pons du Pouget condamne la
mémoire de Pierre de Fenouillet comme étant mort dans
l'hérésie (Doat, XXXIII, fol. 66 v% 122 v*»-124). Cette
sentence donna lieu plus tard, nous l'avons vu S à un procès
en appel assez célèbre.
11 mars 1263 (n. st.), cimetière de Lombers (Tarn). —
Pons du Pouget, inquisiteur, prononce une sentence d'exhu-
mation contre Guillelme, femme de Bernard Carsiprès, de
Limoux (Aude). (D'après un vidimus de 1331, Doat, XXXII,
fol. 113vM24.)
14 mai 1264. — Lettres de Pons du Pouget, inquisiteur,
relevant Guillaume du Puy, chevalier, des obligations de
son père, mort dans Thérésie, moyennant les aumônes sui-
vantes : 150 1. t. à l'Inquisition, 251. t. à Sainte-Cécile
d'Albi, 15 1. t. à Saint-Julien, 10 1. 1. à Saint-Salvi, 10 1. 1.
au couvent des frères Prêcheurs d'Albi (arch. de la Haute-
Garonne, H Dominicains, 85; Doat, XXXI, fol. 292 v«-295).
1. Plus haut, p. xxj, note 3, p. xxxiv, note 8.
INTRODUCTION. clxix
Date inconnue. — Pons du Pouget impose des croix à
Pierre Laurac, de Montgaillard (Haute-Garonne), d'après
la déposition de celui-ci (Doat, XXVI, fol. 70-72).
10. Etienne de Gastine {de VastinOy de Vlastino,
Vastinensis). — Etienne de Gastine, « inquisitor in pro-
vinda NarbonensiS » est célèbre par ses démêlés avec
Roger, comte de Foix. Le 8 décembre 1264, il lui écrivit
pour se plaindre que Pierre André, son baile, eût refusé de
comparaître; il lui enjoignait de l'arrêter^. Le même jour,
le comte lui répondait qu'il avait ordonné son arrestation^.
Et cependant, quatre jours après, le 12, le comte en app^
lait au saint-siège ; il formulait ses griefs contre Tinquisi-
teur, qui avait, disait-il, occupé la ville de Foix et opéré
l'arrestation de Raymond André, indemne cependant de tout
soupçon d'hérésie, etc.^. Quoi qu'il en soit de la justice de
rappel, nous y trouvons la preuve du zèle d'Etienne de
Gastine. Il ressort également de la confession d'Emblard
Vassal^, ainsi que d'une remise de pèlerinages faite à Ray-
mond Sans, de Rabat (Ariège)^ , et enfin d'un fragment de
registre dernièrement reconnu dans la bibliothèque de Gar-
cassonne^.
Ce sont deux feuillets qui se suivent et qui ne portent
aucune trace de foliotation ancienne; ils mesurent 373 mill.
1. Bulle de Clément IV du 31 juillet 1265 (Potthast, 19293).
2. Hùt. gén, de Languedoc, VIII, col. 1452, 1453. Aussi dans
Doat, CLXXn, fol. 105.
3. Hùt, gén, de Languedoc, VIII, col. 1453.
4. Ibid., col. 1544-1547.
5. D'après sa propre confession, Etienne de Gastine Taurait fait
arrêter, puis relÀché moyennant caution (Doat, XXV, fol. 183-
192, sa confession entière).
6. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1673. Aussi dans Doat,
CLXXm, fol. 95.
7. Il m'a été signalé par M. Doinel, archiviste de l'Aude.
clxx INTRODUCTION.
X 278 mill. ; récriture est de la seconde moitié du xoT siècle,
sur une justiâcation page pleine de 182 mill. Arrachés d*(m
registre des archives de Tlnquisition, ils ont servi, comme
les fragments conservés aux archives de la Haute-Garonne,
à recouvrir un livre de compte, portant pour cote : Registre
des années 1701 , 1702 et 1703. Us s'ouvrent sur une dépo-
sition dont le commencement manque : de tempore quod
supra. Item, diooit quod... Cette déposition se termine,
puis elle est reprise : Item y anno guo supra, v idus
augusti, predictus Guillebnus de Bardaria adjecii
testimonio suo dicens... Cette addition est coupée k la fin
du second des deux feuillets. Guillaume de la Borderie (de
Bordavia) fait ses aveux. C'est un ministre hérétique,
puisqu'il va de lieu en lieu avec un compagnon, Guillaume
de Muret {de Murello), qui ne se sépare pas de lui : on
entend leur « prédication, » on les « adore » ensemble; ils
bénissent le pain; et c'étaient là tout autant de privi-
lèges ou d'attributions des ministres dualistes. Guillaume
de la Borderie en savait long; il avait été appelé par
les hérétiques en une multitude d'endroits que les inquisi-
teurs, pour mieux s'y retrouver sans doute, ont &it noter à
la marge et en regard du passage correspondant de la dépo-
sition : Sancta Crtea?S mansus de Lacalm*, rupis
Sancti Projecti^, mansus de Podio longo, Paulha-
cum^, Mons acutus^, Rabastenœ^, Affiacum'^y Romenœ^
i. Sainte-Croix, comra. de Castelnau-de-Lévis (Tarn).
2. Lacalm, près de Sainte-Croix.
3. Saint-Projet, comm. de Paulin (Tarn). Rupis, chftteau fort
4. Paulhac, cant. de Montastruc (Uaute-Garonne).
5. Montégut, cant. de Revei (Haute-Garonne).
6. Rabastens (Tarn).
7. Fiac, arr. de Lavaur (Tarn).
8. Houmens, cant. de Revei (Haute-Garonne).
INTRODUCTION. clxxj
Tocille prope Baure^, Agrifolium^, Adalbertaria^^
Villafranca''. Cependant, ses deux déf^ositions tronquées
ne fournissent rien de spécial sur les pratiques des héré-
tiques. Elles montrent seulement une extrême activité de
leur part dans la région de Lavaur et de Rabastens vers
rannée 1268.
Aucune année n*est indiquée ; mais nous pouvons détermi-
ner approximativement la date de ce fragment par la men-
tion, parmi les témoins présents à l'interrogatoire, de Ray-
mond Sicred, prieur du couvent des frères Prêcheurs de
Carcassonne : Testis frater Raimundus Sicredi, prior
flratrum Predicatorum Carcassone. Or, Raymond
Sicred a été prieur de ce couvent de 1266 à 1270*. C'est
donc entre 1266 et 1270 qu'il faut placer la déposition de
Guillaume de la Borderie.
Le nom de l'inquisiteur qui l'a reçue est resté en blanc :
Hecdeposuit Carcassone coram fratre... inquisitore.
A cette date, Etienne de Gastine était inquisiteur « in provin-
da Narbonensi ; » à ce titre, il devait résider à Carcassonne.
On ne peut pas assurer absolument qu'il ait entendu Guil-
laume de la Borderie, mais la chose est infiniment probable,
i. Vaure, comm. de Revel (Haute-Garonne).
2. AigrefeuiUe, cant. de Lanta (Haute-Garonne).
3. L'Albertarié, comm. de Graulhet (Tarn).
4. Viilefranche-d' Albigeois (Tarn).
5. c Septimus prior [in conventu Garcassonensi] frater Ray-
mundas Sicredi, de Burgo Garcassonensi, successit fratri Guillelmo
Garini; prefoit annis quatuor, fuitque absoiutus in capitulo pro-
vinciaiiy anno Domini MoGG^LXXo. • (Bernard Gui, Priores in
eontmntu Garcassonensi, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 156 v<>.)
Voy. sur ce religieux, Acta capit. provinc. ord, fYat, Praed., p. 46,
117, 148 (note), 151, 174 (note), 177, 195, 196, 225 (note), 228,
233 (note).
clxxij INTRODUCTION.
d'autant qa*il dooDait encore carrière à son zèle en 1276*.
11. Ranulphe de Plassac et Pons de Parnac. — La
carrière de ces deux inquisiteurs, qui se déroule principale-
ment entre les années 1273 et 1279, est relatiTement doot-
mentée. Mais leurs actes nous sont fournis uniquement
par le fonds Doat, dont ils remplissent, ou à peu près, le
tome XXY . Voici, dans Tordre chronologique» rindication
des pièces qui y sont contenues :
21 mai 1273. — Déposition de Guillaume de Molières,
prêtre, fol. 2.
2 juin, 25 juin, 3 juiUet 1273. — Dépositions de Pétro-
nille, femme de Deide Bras, de Villefranche-du-Rouergue,
fol. 4.
30 juin 1273. — Dépositions de divers Bourguignons
demeurant en Rouergue, fol. 9 t**.
25 juin et 1®' juillet 1273. — Dépositions de Pétronille de
Castanet, de Yerfeil, diocèse de Rodez, alors en prison, fol. 6.
9 juillet 1273. — Déposition de Willem Foumier, de
Toulouse, « qui manet juxta domum Trinitatis, > fol. 15 v».
30 août 1273. — Déposition d'Alric, fils de Raymond
Saich, de Caraman (Haute-Garonne), fol. 17 v*.
9 octobre 1273. — Déposition de Saint-Saturnin, de
RouflSac (Aveyron), fol. 20 v**.
31 octobre et 3 novembre 1273. — Dépositions de Gau-
bert dé Aula de Benacio, diocèse de Cahors, fol. 24.
11 novembre 1273. — Déposition d'Etienne Roger, de
Roumens (Haute-Garonne), fol. 27.
i. Le 6 mai 1276, à Garcassonne, il rendit une sentence d'héré-
sie contre Hugues de Ck)udat, Raymond Delboc et Guillaume
Didier, d'Albi (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. Gvo). La même
année probablement, il livra au bras séculier Raymond Garbonel,
de Graulhet (Doat, XXXII, fol. 242).
INTRODUCTION. clxxiij
12 novembre 1273. — Déposition de Guilabert de Saint-
Michel, fol. 29.
14 novembre 1273, die martis post festum Beati
Martini^. — Déposition de Barthélémy Jourdain, de
Rabastens (Tarn), fol. 35.
11 janvier 1274 (n. st.). — Déposition de Bernard de
Rivoli^ prisonnier, fol. 11.
15 janvier 1274 (n. st.), die martis ante festum Beati
Pétri ad Cathedram^. — Déposition de Gardouch {Gar-
dubiiis)y chevalier, fol. 64.
22 janvier 1274 (n. st.). — Déposition de Guillaume de
Rosergue, fol. 36 V".
7 février 1274 (n . st . ) , die mercurii post festum Sancte
Agathe. — Déposition de GuiUelmine, fenune de Thomas
de Saint- Flour, demeurant à Toulouse, île de Tounis,
fol. 37 r.
Même jour. — Déposition de Fabrisse, femme de Pierre
Vital, de Limoux, demeurant à Toulouse, île de Tounis,
fol. 43 r.
Peu après le 7 février 1274 (n. st.). — Nouvelle déposi-
tion de Fabrisse, fol. 44 v**.
11 février 1274 (n. st.), in crastino sancte Scolastice.
— Déposition d'Arnaude, femme de Raymond Darasa, de
Cordes (Tarn), alors à Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne),
fol. 55 v^
13 février 1274 (n. st.). — Déposition de Raymond, curé
de Cestayrols (Tarn), fol. 61 v*.
Même jour. — Déposition de Raymond Roca, de Cestay-
rols (Tarn), fol. 62.
7 mars 1274 (n. st.). — Déposition de Guillaume Ber-
!• £n 1273, la fête de Pâques tomba le 9 avril.
2. En 1274, la fête de P&gues tomba le !«' avril.
Clxziv INTRODUCTION.
nard, damoiseau, fils de défuDt Raymoud Darfort, cheTalier,
de Fanjeaux (Aude), fol. 65.
8 mars 1274 (n. st.), die veneris ante festum sandi
Oregorii. — Déposition d'Esclarmonde» femme de Ray-
mond de Durfort, fol. 66 v<>.
13 mars 1274 (n. st.), die javis post festum smcti
Gregorii. — Autre déposition de Guillelmine, femme de
Thomas de Saintr-Flour, fol. 41 v*.
14 mars 1274 (n. st.). — Autre déposition d^Arnaude,
femme de Raymond Darasa, de Cordes (Tarn), fol. 58.
Avril 1274. — Dépositions de Philippine, fille de
Fahrisse, femme de Raymond Maurel, demeurant à Tou-
louse, île de Tounis, fol. 52.
2 avril 1274. — Déposition de Bernard Hugues, frère de
Raymond Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 68, 90.
2 avril 1274. — Déposition de Raymond Hugues, fils de
Guillaume Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 90.
3 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 95.
4 avril 1274. — Autre déposition du même^ fol. 108.
Même jour. — Autre déposition de Guillelmine, précé-
demment entendue, fol. 43.
7 avril 1274. — Autre déposition de Raymond Hugues,
fol. 114.
10 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 119.
Même jour. — Autre déposition de Fahrisse, de Limoux,
fol. 49.
15 avril 1274. — Déposition de B. Fournier, de Saint-
Paul de Gapdejous (Tarn), fol. 151 v**.
16 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 153.
Même jour. — Autre confession de Bernard Hugues,
fol. 78.
Même jour. — Déposition de Bona, femme de Bernard
INTRODUCTION. clxxv
Dupuy de Prades, près de Puylaurens (Tarn), fol. 83.
24 avril 1274. — Autre déposition de Bernard Fournier,
fol. 155.
27 avril 1274. — Confession de Raymond de Astanova^
marchand, de Puylaurens (Tarn), fol. 156 v**.
Même jour. — Autre confession de Bernard Dupuy, de
Prades, fol. 125 v».
28 avril 1274. — Autre déposition de Bona, femme du
précédent, fol. 84 \\
2 mai 1274. — Autre déposition de Bona, fol. 85.
7 mai 1274. — Déposition de Bernard de Montesquieu,
fol. 159 vo.
8 mai 1274. — Autre déposition de Bernard Hugues,
fol. 80 V*.
9 mai 1274. — Autre déposition de Bernard Dupuy, de
Prades, fol. 128 v^
10 mai 1274. — Autre déposition de Bona, femme du
précédent, fol. 87 v^
11 mai 1274. — Autre déposition de la même, fol. 89.
18 mai 1274. — Déposition de Pierre Guillaume de
Rôqueville, fol. 131 .
19 mai 1274. — Déposition de dame Bezersa, fol. 164 v^.
Même jour. — Confession de Bernard Molinier, de Trèbes
(Aude), demeurant à Lescout (Tarn), fol. 166 v°.
21 mai 1274. — Déposition de Jean de Torena, appelé
aussi Jean d*en Hug, fol. 136.
23 mai 1274. — Autre déposition de Bernard Molinier,
fol. 170.
Même jour. — Autre déposition de Jean de Torena,
fol. 138.
12 juin 1274. — Autre déposition de Bernard Molinier,
fol. 170 v^.
clxxvj INTRODUCTION.
13 juin 1274. — Autre déposition de Jean de Tarena,
fol. 139.
Même jour. — Autre déposition de Raymond de Asta-
nova, fol. 158.
21 juin 1274. — Autre déposition de Pierre Goillanme,
de Roqueville, fol. 134.
23 juin 1274. — Déposition de Raymond Baussan, de
Lagarde (Haute-Garonne), fol. 140 v®.
Même jour. — Déposition de R. Gombert, de la Cas-
sagne, fol. 147 v**.
29 juin 1274. — Déposition de Jourdain, damoiseau,
fils de Jourdain de Saissac, chevalier, fol. 149 v<*.
15 juillet 1274. — B. de Montesquieu entend, à Toulouse,
la lecture de sa déposition antérieure, fol. 161 v*.
16 juillet 1274. — Déposition d*Isarn Bonhonmie, d'Aut-
poul (Tarn), fol. 172.
Même jour. — Déposition de Rixendis de Miraval, de
Graulhet (Tarn), fol. 173.
6 août 1274. — Autre déposition de la même, iol. 176.
Même jour. — Déposition de Guillaume Orset, de Lespi-
nasse (Haute-Garonne), fol. 178.
Même jour. — Déposition de Guiraude, fenmie de Durand
deRoufiac, fol. 181.
7 août 1274. — Autre déposition de Raymond de Asta-
nova, fol. 158 v**.
10 août 1274. — Autre déposition de Bernard Fournier,
fol. 154 y\
25 septembre 1274, quarto die martis post festum
sancti Mathei apostoli et evangeliste. — Déposition
d'Emblard Vassal, de Ruppe Arifat, fol. 183.
Même jour. — Déposition d'Etienne Vital, de Varagne
(Tarn), fol. 193 v^
INTRODUCTION. clixvij
25 septembre 1274. — Déposition de Bernard-Raymond
Baragnon, marchand, bourgeois de Toulouse, fol. 196 v®.
29 septembre 1274. — Autre déposition d'Emblard Vas-
sal, fol. 192 v^
26 octobre 1274, dieveneris ante festum apostolorum
Simonis et Jvde, — Autre déposition de Rixendis de Mira-
val, fol. 177.
6 novembre 1274. — Autre déposition de Bernard-Ray-
mond Baragnon, fol. 200.
21 mars 1275 (n. st.). — Déposition d'Aymeric de Gas-
telnau, dlssel (Haute-Garonne), fol. 202.
25 mai 1275. — Déposition d'Adémar Galofi, fol. 203.
30 mai 1275. — Déposition d'Isambard de Saint-Anto-
nin (Tarn-et-Garonne), fol. 206 v».
1*"^ juin 1275, sàbhato in vigilia Penthecostes. —
Déposition de Bernarde, femme de Guillaume Fontaine, de
Cantaleriis, fol. 209.
30 septembre 1275, die lune in crastinum sancti
Michaelis septembris, — Autre confession de Bernarde,
fol. 211.
9 novembre 1275. — Déposition de Pierre Raymond,
fils d'Isarn, de Saint-Paul-de-Cap-de-Jous (Tarn), fol. 213.
20 novembre 1275, die mercurii post octavam sancti
Martini. — Autre confession de Bernard-Raymond Bara-
gnon, fol. 201 \^.
10 janvier 1276 (n. st.), die sàbhati post Epiphaniam.
— Déposition de Pierre Engrin, de Puydaniel (Haute-
Garonne), fol. 217.
il janvier 1276 (n. st.), dominica post octavam Epi-
phanie. — Déposition de Pierre de Sella, de Montferrat en
Lombardie, fol. 218v^
Même jour. — Déposition d'Arnaud Gimordan.
l
clxxviij INTRODUCTION.
11 janTier 1276 (n. st.). — Déposition de Guillaume
Legran, fol. 225 v^
20 janvier 1276, die martis past octavam Epiphanie.
— Déposition de Hugues, archiprêtre de Gardoucb (Haute-
Garonne), fol. 214 v^
22 janvier 1276. — Déposition de Pierre Perrin, de Puy-
laurens (Tarn), fol. 216.
20 avril 1276, die lune ante festum sancH Marchi.
— Confession de Rodrigue Ferrand, prêtre, du Portugal,
fol. 227.
11 mai (?) 1276. — Déposition de Bernard de Lambres,
fol. 243.
21 mai 1276. — Déposition de Raymond Bastier, de
Caraman (Haute-Garonne), fol. 229.
21 mai (?) 1276. — Déposition de Raymonde Ferrières, de
JuliOy fol. 241.
11 octobre 1276. — Commission donnée au prieur da
couvent des frères Prêcheurs de Montauban pour entendre
les témoins appelés à déposer dans le procès de Bernard
de Soulac, fol. 231 .
13 octobre 1276. — Audition des susdits témoins,
fol. 234 v°.
14 avril 1277. — Déposition de Bernard Escolan, de
Saint-Paul-de-Cap-de-Jous, fol. 244.
24 avril 1277. — Déposition de Pierre Pey tevin le Vieux,
de Sorèze (Tarn), fol. 248 y\
10 mai 1277. — Autre déposition du même, fol. 251 v".
2 juin 1277. — Déposition de Bernard Dupuy, de
Sorèze.
9 juin 1277, die mercurii ante festum sancti BoT'
nabe. — Autre confession de Pierre Peytevin, de Sorèze,
fol. 255 vo.
INTRODUCTION. clxxix
4 septembre 1277. — Autre déposition de Bernard
Dupuy, de Sorèze.
22 septembre 1277. — Déposition de Raymond Arquier,
aliàs Baussan, fol. 275.
2 décembre 1277. — Déposition de Bernard Barra, de
Sorèze, fol. 292.
10 janvier 1278 (n. st.). — Déposition de Pierre de Ben-
-vila, d'Avignonet (Haute-Garonne), fol. 298.
13 janvier 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 300 v^
Janvier 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 310 v^
9 mars 1278 (n. st.). — Autre déposition de Raymond
Arquier, fol. 283.
13 mars 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 283.
16 mai 1278. — Autre déposition de Pierre Peytevin, de
Sorèze, fol. 259 v^
17 mai 1278. — Autre déposition du même, fol. 265 v*^.
18 mai 1278. — Autre déposition du même, fol. 266 v".
1*' juin 1278. — Autre déposition du même, fol. 268 v**.
27 septembre 1278. — Déposition d'Ermengarde, femme
d'Isam Pages, fol. 288 v^
15 novembre 1278. — Autre déposition de Pierre de
Benvila, fol. 318 v^
18 novembre 1278. — Déposition de Guillaume d'en Ath,
fol. 290 V».
22 novembre 1278. — Autre déposition de Pierre de
Benvila, fol. 318 V».
27 novembre 1278. — Autre déposition d'Ermengarde,
fol. 290.
clxxx INTRODUCTION.
5 déœmbre 1278. — Autre déposition de Pierre de Ben-
vila, fol. 324 v^
6 décembre 1278. — Autre déposition du mâme, fol. 328.
9 décembre 1278. — Autre déposition du même,
fol. 322 T».
1279. — Autre déposition de Pierre Peytevin, de Sor&ze,
fol. 271.
10 mars 1279 (n. st.). — Autre déposition de Pierre de
BenvUa, fol. 331.
Ces pièces, comme on le voit, sont presqpie toutes des
confessions ou aveux. Il semble, à ne s'en rapporter
qu*à elles, que Ranulpbe de Plassac opéra principale-
ment du côté du Rouergue. Il faut signaler spécialement la
présence dans cette région de Bourguignons émigréB qui
eurent affaire à lui ; on retrouve bien plus tard des Bour-
guignons dans les sentences de Bernard Gui. Cependant
Ranulpbe de Plassac poursuit à Toulouse, à Caraman, ou
même dans le diocèse de Cabors, à Rabastens, à Saint-
Antonin, etc. Il reprend la poursuite de Gardouch de
Mauremont, entamée par Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre*. Pons de Parnac l'accompagne le plus ordinaire-
ment. Ils entendent ensemble plusieurs dépositions; nous
apprenons, par Tune d'elles, que les prisonniers non encore
condamnés étaient détenus à la Tour-Blancbe du Chàteau-
Narbonnais, à Toulouse'. Quand Pons de Parnac est seul,
c*est dans la région de Puylaurens que nous le rencontrons,
à Sorèze ou à Toulouse. Empêché de se rendre à Montau-
ban, il donne commission au prieur des frères Prêcheurs de
cette ville pour entendre les témoins à charge contre Bernard
1. Doat, XXV, fol. 64.
2. Doat, XXV, fol. 66 v*.
INTRODUCTION. clxxxj
de Soulac : disposition assez rare pour mériter d*être par-
ticulièrement notée. Enfin il opère aussi avec Hugues de
Boniols {de Boniolis).
12. Hugues de Boniols, Pierre Arsin, Hugues Ame--
lius. — Le fonds Doat fournit tout ce qui nous reste des
actes de chacun de ces trois inquisiteurs, soit qu'ils informent
chacun seul et pour sa part, soit qu'ils opèrent deux par
deux, ou même avec quelqu'un des inquisiteurs déjà nommés.
D'abord, Hugues de Boniols (1276-1279) : Doat, XXXII,
fol. 242 (ensemble avec Etienne de Gastine) ; XXV, fol. 229,
251 V® (ensemble avec Hugues de Parnac), fol. 255 v°,
250 (ensemble avec Pierre Arsin); XXXII, fol. 113 v*'
(ensemble avec Jean Galand, que je vais avoir à faire con-
naître); XXVI, fol. 50.
Ensuite Pierre Arsin (1277-1278) : Doat, XXV, fol. 248 v«
(ensemble avec Hugues Amelius, lieutenant des inquisiteurs
comme lui), fol. 290, 292, 298; XXVI, fol. 3; XXV,
fol. 259, 283, 284 (ensemble avec Hugues de Boniols),
fol. 266 v^ 268 r ; XXVI, fol. 8 v"; XXV, fol. 290. Tout
86 passe à Toulouse, excepté la déposition de Pierre Géraud,
de Montjoire (Haute-Garonne), qui fut, le 22 juin 1278,
reçue dans la maison du curé de ce lieu.
Enfin, Hugues Amelius, prieur des frères Prêcheurs de
Toulouse S lieutenant de l'inquisiteur ou inquisiteur lui-
même (1277-1280) : Doat, XXV, fol. 248 v^ (ensemble
avec Pierre Arsin), fol. 275, 310 v** (ensemble avec Pons
de Parnac) ; XXVI, fol. 20, 32, 36 (ensemble avec Jean
Galand) ; XXV, fol. 271, 288 v% 318 v% 322 v% 324 v%
328, 331 (ensemble avec Jean Galand); XXVI, fol. 1, 2
i.i>ouais, Les frères Prêcheurs en Gascogne , p. 428.
clxxxij INTRODUCTION.
(ensemble ayec Jean Galand), fol. 42 y% 48, 49, 54 V", 56,
56 v% 58, 58 y% 60, 62, 63, 64, 66, 68, 70, 73, 77 1».
Acte à relever : en mai 1279, Hugues Âmelius promet la
grâce de la prison à tous les détenus de Toulouse qui feront
de plus amples aveux (Doat, XXVI, fol. 49) : preuve, entre
mille autres, que la prison était le grand moyen employé
pour obtenir l'aveu. Avec Hugues Âmelius tout se passe à
Toulouse ; plusieurs des prévenus qu'il entend appartiennent
au Lauraguais.
13. Jean GcUand (1278-1293). — Cet inquisiteur a
fourni une carrière particulièrement longue et laborieuse.
C'est à Carcassonne et à Albi qu*il a le plus ordinairement
siégé. Le fonds Doat nous le montre à Carcassonne princi-
palement , le ms. latin 12856 de la Bibliothèque nationale
à Albi.
Doat, XXVI, fol. 36 ; XXXH, fol. 113 v« (ensembleavec
Hugues de Boniols); XXVI, fol. 44; XXXH, fd. 125 (et
aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 630) ; XXVI, fol. 80,
98, 191, 193 (et aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 637);
XXVI, fol. 140, 157, 160, 162 v^ 177 (cf. Mahul, Cartv^
laire, V, 635), fol. 194 v^ 197, 203, 211 v^ (cf. Mahul,
Cartulaire, V, 638), 228 v^ 233 v% 236 v*, 242 v\
fol. 217 (Mahul, Cartulaire, V, 635), fol. 100 (Mahul,
Cartulaire, V, 633), fol. 254 (Mahul, Cartuiaire, V,
641), fol. 255, 266, 269, 271 v« (cf. Mahul, Cartulaire,
V,643), fol. 276 v" (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643),
fol. 280 v^ (cf. Mahul, CarMaire, V, 643), fol. 215 v*
(ensemble avec les inquisiteurs Guillaume de Saint-Seine
et Jean Vigouroux), fol. 220 v% 289 (Item), fol. 155
(Mahul, Cartvdaire, V, 650).
Le 13 septembre 1285, Jean Galand est à Albi, dans la
INTRODUCTION. clxxxiij
maison épiscopale neuve, où il fait prendre connaissance de
sa déposition à Bernard Lagarrigue, Tévêque d'Albi étant
présent (Doat, XXVI, fol. 254, 266).
Mais c'est le ms. latin 12856 de la Bibliothèque natio-
nale qui contient les indications les plus amples sur la part
prise par Jean Galand à la poursuite des hérétiques d*Âlbi,
en 1286 et 1287, de concert avec Tévêque de la ville. Il
fieiat nous y arrêter quelque peu.
Ce ms. (papier, copie du xvii* siècle, 303 mill. X 210 mill. ,
142 feuillets^ reliure parchemin) provient de la bibliothèque
Coislin. On y a transcrit, au xvii* siècle, les interroga-
toires de Bernard de Castanet, évêque d'Albi, en 1286 et
1287, en 1299 et durant les années suivantes. Les interro-
gatoires de 1299 nous sont parvenus d*après deux manus-
crits originaux, le ms. de Merville et le ms. lat. 11847 de
la Bibl. nat. Il en sera question plus loin. Quant aux inter-
rogatoires de 1286 et 1287, ils ne nous sont connus que
par le ms. lat. 12856, où ils remplissent les feuillets 1 à 62.
Le commencement manque : un cahier a été probablement
arraché entre les feuillets 4 et 5. Les interrogatoires sont pré-
cédés de la liste des personnes sur lesquelles les « témoins, >
au nombre de onze, ont fait peser des charges (fol. 1-4).
La fin de cette liste déplacée se trouve au feuillet 142 et
dernier du manuscrit.
Ces « témoins > sont déjà des accusés ; et c'est comme pré-
venus qu'ils subissent l'interrogatoire pour lequel ils ont été
cités ou amenés de la prison épiscopale. Voici leurs noms avec
la date des interrogatoires successifs subis par chacun d'eux :
Ramundus de Baffinhaco.
18 janvier 1286 (n. st.).
20janvierl286(n. st.).
clxxziT INTRODUCTION.
21 janvier 1286 (n. st.).
22 janvier [1286] (n. st.).
25janvier[1286](n. st.).
2 février [1286] (n. st.).
3 février [1286] (n. st.).
5 février [1286] (n. st.).
7 février [1286] (n. st.).
9 février [1286] (n. st.).
10 février [1286] (n. st.).
15 février [1286] (n. st.).
1" avril 1287.
3 septembre 1287.
Ârnandus Agassa.
1« février 1286 (n. st.).
2 février 1286 (n. st.).
3 février 1286 (n. st.).
16 mars 1286 (n. st.).
Ramundus Brin de Albia.
6 février 1286 (n. st.).
8 février 1286 (n. st.).
9 février 1286 (n. st.).
25 février 1286 (n. st.).
15 mars 1286 (n. st.).
1" janvier 1287 (n. st.).
Arnaldus Canaix.
11 février 1286 (n. st.).
12 février 1286 (n. st.).
13 février 1286 (n. st.).
15 février 1286 (n. st.).
20 février 1286 (n. st.).
INTRODUCTION. clxxxv
!•' mars 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
Ramundus Yinbalz.
13 février 1286 (n. st.).
14 février 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
Aymericus Grosset.
14 février 1286 (n. st.).
15 février 1286 (a. st.).
Vitalis Yinbalz de Âlbia.
3 mars 1286 (n. st.).
5 mars 1286 (n. st.).
7 mars 1286 (n. st.).
15 mars 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
5 mai 1286.
28 mars 1287.
17 avril 1287.
30 avril 1287.
Elaimimdus Cogorla.
15 mars 1286 (n. st.).
16 mars 1286 (n. st.).
23 mars 1286 (n. st.).
26 mars 1286.
1« avril 1286.
5 mai 1287.
Ramundus Fumeti de Albia.
3 mars 1287 (n. st.).
5 mars 1287 (n. st.).
clxxxyj INTRODUCnOlf.
7 mars 1287 (n. st.).
8 mars 1287 (n. st.).
9 mars 1287 (n. st.).
11 mars 1287 (n. st.).
22 mars 1287 (n. st.).
21 avril 1237.
19 septembre 1287.
Poncius Nycolai de Albia.
3 mars 1286(11. st.).
7 mai 1287.
Rixendis de Belvezer.
17 avril 1287.
Du 18 janvier 1286 au 17 avril 1287, Bernard de Ca*-
tanet entendit les dépositions des onze prévenus déjà nom-
més avec les inquisiteurs dominicains Jean Galand, Jean
Vigouroux et Guillaume de SaintSeine {de Sancto Secano) ;
avec eux, se trouvait présent à l'interrogatoire le juge ordi-
naire d'Albigeois qui n*est pas nommé.
Jean Galand est qualifié du titre de « Inquisitor in regno
Francie auctoritate apostolica deputatus. » Jean Vigouroux
éCait un des religieux les plus considérables de Tordre des
frères Prêcheurs, puisque, peu de temps après la mort de
saint Thomas d'Aquin, il avait reçu du chapitre général
mission de se rendre en Angleterre pour j faire une enquête
sur l'enseignement antithomiste'. Quant à Guillaume de
Saint-Seine, il se trouvait dans le pays encore en 1292,
année où le maître général de l'ordre l'honora de communi-
cations pour la province'.
1. Douais, Essai sur l'organisation des études dans l'ardre des
frères Prêcheurs, — Acta capit., à l'Index les nombreux renvois.
2. Douais, Acta capit., 370.
INTRODUCTION. clxxxvij
Sont présents aussi aux interrogatoires : Jean Molinier,
arcbiprêtre de Castres, Guillaume de Montdar {de Monte
claro)y prieur du couvent des frères Prêcheurs d'Albi, dont
Bernard Gui a écrit une notice dans son histoire de ce cou-
vents Guillaume de Pejrelate,^ lecteur ou professeur dans
oe même couvent, religieux d*une carrière honorable et d'un
mérite reconnu'. D'autres frères Prêcheurs figurent parmi
les témoins, par exemple Jean du Faugoux {de Falgesio)^
où* je pense qu'il faut voir Jean du Faubet {de Falbetoy,
90iifi-prieur à cette date du couvent d'Âlbi.
Les notaires nommés sont Pierre Radulphe, qualifié du
titre de notaire de l'Inquisition de Toulouse, Raymond de
Malveriis {de Molières), notaire de l'Inquisition de Car-
saflsonne, un Guillaume Terrein (?) et Jean de Roucoules
[de Rocolis), qui retient les dépositions.
L'évêque s'entoure donc de personnages qui donnent de
l'éclat au tribunal et en imposent; Faudience est solen-
nelle. L'interrogatoire de Raymond Fumet, homme de lois,
furùperittiSf fait connaître la procédure suivie, et peut
àtre présenté comme un procès type. Jean Carratier, huis-
m&Ti nuncms, a fait la citation légale. Raymond Fumet
comparaît au jour fixé. L'évêque avait proclamé le temps
de grâce; mais Raymond Fumet n'avait pas cru devoir en
profiter, d'abord parce qu'il se savait convaincu par témoins,
BDBaite parce qu'il s'était proposé d'aller à Rome pour
demander la pénitence. Il est interrogé dans la maison
i. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 490. — Bibl. de la ville de
Bordeaux, ms. 780. Cf. Àcta capit., 175, 332 (note), 372 (note),
183 (note), 389 (note), 395 (note).
2. Douais, Acta capiL, 103, 115, 162, 189, 192, 327, 332 (note).
3. Douais, Acta capit., 296, 306, 325, 335, 353, 361, 384, 403,
458, 479.
CXC INTRODUCTION.
inquisitorem, in presentia firatris P. Régis, prioris, firaUis Johan-
nis de Falgosio et fratris [Hugonis] Archembaudi , quod de
cetero non tenea[n]t scriptorem aliquem in muro necequos, oee
ab aliquo immuratorum recipiant, nec donum aliquod. Item,
nec pecuQîam ilJoram qui in muro decedunt retineant, nec ali-
quid aiiud ; set statim inquisitoribus denundent et reportent
Item, quod nulium incarceratorum et inclaa[or]um extrahit
de carcere.
Item^ quod immuratos pro aliqua causa extra primam po^
tam mûri nuiio modo extrahat, nec domum intrent, nec corn eo
comedant.
Iteniy nec servitores qui deputati sunt ad serviendum aOis
occupent in operibus suis, nec eos nec alios mittant ad aliquem
locum sine speciaii licentia inquisitorum.
Item, quod dictus Radulphus non ludat cum eis ad aliquem
ludum, nec sustineat quod ipsi inter se ludant.
Et si in aliquo de predictis inveniantur culpabiles, ipso feeto
incontinenti de custodia mûri perpetuo sint expulsi.
Aclum coram predicto inquisitore in testlmonio predietorum
et mei Pontii Prepositi, notarii, qui bec scripsi.
(Doat, XXXII, fol. 125-126.)
14. Guillawne de Saint-Seine {de Sancto Sequano,
Seccano) (1286-1292) . — Plusieurs fois déjà j'ai nommé cet
inquisiteur. Le principal de son œuvre se trouve oonserré
dans Doat, XXVI, fol. 215 v% 220 v% 292, 301 V, 302 v^,
303, 309 v«, 311 v« (Mahul, CaHulaire, V, 643), fol. 190,
314 v^ (Mahul, Cartulaire, V, 646), fol. 102, 108, 112,
114 v^ 221, 224, 287 (Mahul, Cartulaire, V, 647),
fol. 140 (Mahul, Cartulaire, V, 648), fol. 142 v*», 146
(cf. Mahul, Cartulaire, V, 648) ; XXXII, fol. 241, 251
(Mahul, Cartviaire, V, 649).
Presque au début de la carrière de Guillaume de Saint-
Seine se place un acte du 16 avril 1286, qui, à cette date,
indique une préoccupation curieuse; Guillaume de Saint-
INTRODUCTION. CXCJ
Seine, Jean Galandet Jean Vigouroux ensemble publient les
dépositions de Bernard Âgassa d*Âlbi^ Pourquoi? Le motif
est à noter : c'est pour enlever tout soupçon d'interpolation.
Déjà on accusait llnquisition de dénaturer les aveux pour
mieux atteindre les prévenus. L'Inquisition se précautionne.
Autre remarque : Guillaume de Saint-Seine soumet un
prévenu, Bernard Benoit, à la prison pour qu'il avoue'.
Voilà encore une fois le grand moyen d'obtenir l'aveu, qui
n'est pas la torture.
Troisième remarque : le 25 juin 1293, à Carcassonne,
Gfoillaume de Saint-Seine fait faire, à la demande du procu-
reur du roi, des extraits ou copies dans les archives de l'In-
quisition. La cour de Philippe le Bel est saisie de plusieurs
plaintes. Le roi veut savoir ce qui se passe de ce côté, où un
vent d'orage semble prêt à souffler.
15. Bertrand de Clermont et Nicolas d'Abbeville
( 1283-1302) . — La première partie de la carrière de ces deux *
inquisiteurs est assez faiblement documentée. Encore faut-il
ajouter que les trop rares pièces qui lui appartiennent ont
été publiées à l'exception de deux ; elles sont connues. J'ai
ea« au surplus, l'occasion de signaler la lettre d'Adam, des
fr^àres Mineurs, inquisiteur de la province romaine, à Ber-
trand de Clermont, en faveur de Pierre d'Aragon de Car-
cassonne'. Les aveux de Bernard de Palairac et de Raymond
Martin de Roquefère faits à Bertrand de Clermont, en août
1293, avaient attiré l'attention de Mahul S et déjà D. Yaissète
etD. Martène avaient, chacun pour son compte, publié la sen-
1. Doat, XXVI, fol. 215 v«-2i6.
2. Doat. XXVI, fol. 292.
3. Doat, XXVI, fol. 148 vo.i50, i50 v»-151 (cf. Mahul, CaHu-
laire, V, 649).
4. Doat, XXVI, fol. 151-154; Mahul, CartuUire, V, 650.
taxe par laquelle, à Cucunane, leSodofcve 1299, Nico-
las «f AUerflje oiilîgea les eassab et Is haUaBts du Bourg
â hire h&tzr one cfaapeDe en HMmBeor et laiiit Louis dios
la niaiaoïi des finères Prèchenn de la TÎDe, najennant quoi
leur accorda Tabsolatioa de remwi— nh ■IkmqaTbaTaient
encoome^ Le fixids ne ooolieBt que trois oa qaalne autres
actes de Nicolas d'AhberiUe qui soient peu on point eonnns.
Ce sont la sentence dn ISdécembn 1300, par laquelle, aiec
Foulques «ie Saint-George, il lirra an bras sècolier Arnaud
EmlMin, de Limoax' : la lettre par laqndle, k 30 aoôliaOl,
il nomma ses procureurs en cour de Rome pour TafEûre de
Pierre de Fenonillet, à savoir Pierre d^Orrielo, ptmniear
général des firères Prècheors, Jacques de Casais, caméner
du cardinal Jean de Maine, et Hugues de AUaribus, méde-
cin et chapelain du susdit cardinal'; la poorsoite d*un
hérétique fort répandu, Bernard Benoît, qui, en 1289, ayait
fait des aveux^: enfin deux sentences de condamnation ad
pef^petuum carcerein stridi nmrt, prononcées le 28 jan-
vier et le 7 mars 1300 (n. st.), à Albi, contre Tingt et un
hérétiques^, qu'ils avaient précédeomient entendus.
Le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque nationale nous
informe, en effet, assez amplement sur les poursoites inteo-
1. Hist. gén. de Languedoc, t. iV, LXXVIII, 48 (éd. prinoepsl;
D. Martène, Ampliuifna eolUctio, VI, 89i; Doai, XXXII,
foi. 299-307.
2. D après an vidimus de 1331 iDoat, XXXII, fol. 113 y-lîk).
3. Doat, XXXUI, fol. 15-18.
4. Doat, XXVI, fol. 312-313. — L*appel fait an saint^ège par
les frères Miaeurs de Garcassoane contre Nicolas d'Abbeville, qui
voulait exhumer Gastel Paure, enterré dans le couvent, eomme
éunt mort dans l'hérésie (Doat, XXXIV, fol. 123-130), appartient
à l'histoire de cet inqaisitear.
5. Doat, XXXV, fol. 71-75.
INTRODUCTION. CXCÎij
tées par ces deax inquisiteurs en 1299 et 1300. J^en ai déjà
dit un mot en parlant de Bernard de Castanet; il est indis-
pensable d'y revenir.
Du mois de décembre 1299 au mois de mars 1300, Nico-
las d'Âbbeville et Bertrand de Clermont, inquisiteurs, enten-
dirent, avec Bernard de Castanet, évêque d*Âlbi, les
dépositions de trente-sept hérétiques, dont quinze furent
plus tard condamnés. Deux notaires reçurent ces déposi-
tions, dont la minute fut ensuite transcrite au moins en
deux exemplaires : le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque
nationale et le manuscrit qui aujourd'hui se trouve au châ-
teau de Merville.
Deux des procès engagés en 1299 furent repris, vingt ans
plus tard, en 1319. Voici, d'ailleurs, l'ordre chronologique
des interrogatoires avec le nom des prévenus ou accusés :
1299, 2 décembre, Guillaume de Mauran.
20 décembre,
1300 (n. st.), 18 janvier,
1299, 4 décembre, Raymond Auger.
17 décembre,
1299, 4 décembre, Bérenger Brosa.
20 décembre,
1300 (n. st.), 17 janvier,
1299, 4 décembre, Jean Constant.
19 décembre,
1299, 4 décembre, Guiraud Delort.
16 décembre,
18 décembre,
1299, 5 décembre, Raymond Constant.
12 décembre,
1300 (n. st.), 17 janvier,
m
cxciv
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.;
1300 (n. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1300 (a. st.
1300 (n. st.;
1300 (il. st.;
1300 (d. st.
1300 (n. st.
1300 (n. st.;
1303,
1319 (n. st.
1300 (n. st.;
INTRODUCTION.
17 janvier, Etienne Mascot.
18 janvier, Guillaume de Landas.
20 janvier, Guiraud Austor.
2 mars,
20 janvier, Raymond Calvier.
25 janvier,
20 janvier, Jacques Fumet.
5 février,
20 janvier, Bertrand de Montaigut.
30 mars,
20 janvier, Galhard Fransa.
2 mars,
20 janvier, Guillaume Golfier.
2 mars,
20 janvier, Pierre Talhafer.
25 janvier,
20 janvier, Bérenger Fumet.
6 février,
20 janvier, Jean Beaudier.
5 février,
21 janvier, Guillaume Fenasse.
26 janvier,
21 janvier, Raymond Hugues.
2 mars,
23 février, Durand de la Sale.
23 février, Isarn Cardelhac.
l*"" mars, Garnier.
l®"" mars, Bérenger Sabbatier.
2 mars, Guillaume Salavert.
6 août,
5 mars,
2 mars, Bernard Âudiguier.
INTRODUCTION. CXCV
1300, 30 mars,
1300 (n. st.), 2 mars, Raymond Garsie.
1300 (n. st.), 5 mars, Bonet de Carvas.
1300 (d. st.), 9 mars, Béreûger Adémar.
1300, 30 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Guillaume Torayl.
1300, 29 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Lambert de Foyssens.
1300, 29 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Pierre Adémar.
1300, 30 mars,
1300, 28 mars, Pierre Rigaud.
1300, 29 mars, Raymond Pagut.
1300, 29 mars, Sicart Delort.
1300, 30 mars, Sicard de Frayssenenx.
1300 (n. st.), 2 mars, Guillaume de Mauran.
1319 (n. st.), 5 mars, Isarn Col.
La « déposition » de Pierre Tailhefer, d'Albi, peut être
présentée comme le type de ces « confessions » : car les parti-
cularités principales de la plupart des autres s*y rencontrent.
Le témoin nie d'abord toute participation à l'hérésie ; puis il
96 ravise, et, quelques jours plus tard, il vient dire ce qu'il
sait des hérétiques. Il les a vus en tel endroit et en tel
autre; il les a « adorés; » il a assisté à une initiation^ et il
BD expose en détail le rite, qui se fait toujours sur un
malade. Le plus ancien des hérétiques qui entourent le
malade tient ses mains jointes dans les siennes, pendant que
les hérétiques prononcent les paroles ; puis ils font devant
loi les génuflexions liturgiques. Ce rite n'est pas absolument
invariable. Par exemple, maître Pierre de Medenco^ pro-
cureur du roi pour la sénéchaussée de Carcassonne et de
cxcvj INTRODUCTION.
Béziers, malade dans sa métairie de Cboart, près de Réal-
mont (Tarn), fut reçu dans la secte par les hérétiques, dont
un se tenait à la tête et l'autre aux pieds, pendant que ks
autres prononçaient les paroles. Le plus souvent le témoin
ne spécifie pas les paroles du rite, qu*il déclare ne pas ardr
comprises. Deux ou trois fois, c'est rÉrangile de saint Jean
qui est lu, le livre étant ouvert sur la tête du malade. Deux
fois il est question d'un cordon imposé au malade comme
symbole de la secte. On n'y trouve rien de nouveau sur le
rituel de 1' « adoration, > qui se faisait c flexis genibus, ter
dicendo : Benedicite, » l'ancien répondant : « Doimnas
vos benedicat, sive Diaus vos benesiga. »
Je signalerai la cérémonie de la bénédiction du pain,
que les hérétiques mangeaient debout, et les mets dont leur
repas se composait ordinairement : des poissons, des
légumes, des fruits; les viandes, pour les chefis du moins,
étaient hors d'usage, sinon interdites.
Je noterai ensuite l'opinion favorable que, dans un certain
milieu, l'on avait des hérétiques, je veux dire des ministres
dualistes, qui étaient réputés pratiquer le jeûne, avoir la
vraie foi, suivre la règle des apôtres^ etc.
Du reste, ils ne laissaient à personne le soin de recom-
mander la secte. Ils vantaient beaucoup et élevaient très
haut leur genre dévie, qu'ils rattachaient à saint Jean-Bap-
tiste. Ils promettaient l'insensibilité dans les soufErances et
un miracle en faveur des prisonniers, pour lesquels les
portes des prisons devaient s'ouvrir. On ne peut avoir une
confiance plus exaltée.
Sicard Delort, de Réalmont, raconta la pénitence qui lui
fut infligée, non par les inquisiteurs, mais par Arnaud, frère
Mineur < grossus et antiquus > du couvent de Castres, qui
l'obligea aux pèlerinages du Puy, de Vienne, de Montma-
INTRODUCTION. Cxcvij
jour, des Saintes-Maries-de-Ia-Mer, de Saint-Gilles, de
Vauvert, de Notre-Dame-des-Tables à Montpellier et de
Sérignan, preuve évidente qu'au xin® siècle comme aupara-
Tant bien des pénitences, imposées à titre de pénitences
publiques, n'appartenaient pas en propre à la pénalité inqui-
sitoriale.
Sicard Delort était issu de la bourgeoisie d'une petite
ville. Guillaume de Landas^ Bérenger Brosa, Guillaume
Dufour, de Graulhet (Tarn), Raymond Laval, de Lau-
trec (Tarn), Gailhard Sabbatier, de Lombers (Tarn), Gail-
hard Lavilate, de Lautrec, Bernard Réveilhe, de Réalmont,
Vital Yinhal et la plupart des autres hérétiques nommés
dans les « dépositions » appartenaient de même à la bour-
geoisie terrienne et commerçante du Castrais et de l'Albi-
geois. On peut dire qu'entre les interrogatoires de 1287 et
ceux de 1299, dans cet intervalle de douze ans, la situation
de l'hérésie ne s'était pas sensiblement modifiée. A la fin du
xm* siècle, la grande noblesse, qui l'avait d'abord sou-
tenue, l'abandonnait. En revanche, l'hérésie continuait à
avoir des appuis, des partisans et même des apôtres dans la
classe intermédiaire entre la noblesse et la petite bourgeoi-
sie, les notaires et les légistes par exemple. Le prévôt
de Réalmont, le viguier d'Albi, le juge du seigneur évêque
étaient inféodés à l'albigéisme.
Enfin, je signale dans la « déposition » d'Etienne Mascot
le curieux récit du voyage qu*à l'instigation de Bertrand
de Montégut, revendeur ou marchand albigeois, il fit en
Lombardie.
Ces « dépositions » renferment des indications sans nombre
et de haute valeur pour l'histoire religieuse du Languedoc ;
publiées» elles feraient bonne figure parmi les textes méri-
dionaux.
cxcviij INTEODUCnOIf.
16. Geoffroy d'Abluses, inquisiteur^ Géraud de
Blumac et Jean du Faugoux^ lieutenants de rinqym-
leur (1308-1309). — Bernard Gui fisdt remarquer, à la fin
du récit qu*il nous a donné des troubles d'Âlbi, que Tqppo-
sition faite à Tlnquisition pendant les preoiiàres années du
xiT® siècle amena une recrudescence de l'hérésie ; pour lui,
cela résultait des dépositions qui suivirent. Il ne pouTait,
en parlant de la sorte, vouloir désigner les aveux reçus par
Jacques Fournier, évêque de Paniiers, de 1318 à 1325,
puisque la première rédaction de l'histoire du couvent d*Albi
est de 1309 (ms. 490 de la bibl. de Toulouse) et la seconde
de 1316 (ms. 780 de la bibl. de Bordeaux). C'est donc des
dépositions de 1308 à 1309 qu'il voulait parler, d'autant
plus qu'il n'y fut pas complètement étranger, puisqu'eo
une de ces dépositions il est nommé comme présent, et que
les frères Prêcheurs qui les entendirent purent bien lui ea
donner communication. Comme inquisiteur, il y avait droit.
Ces dépositions sopt contenues dans le ms. lat. 4269 de
la Bibliothèque nationale.
Titre mis au xvn^ siècle sur le feuillet de garde et répété
tant au haut du fol. ii qu'au dos du volume : Acta inquiri"
tionis Carcassonensis contra Albigenses ann. 1308 et
1309.
Ms. en papier, 340"°* X 253"*", reliure veau plein aux
armes de France.
« Volume de 66 feuillets. Manquent les cotes vn-ix, xxv,
xxviu, XLviui, Lv, Lxi; les feuillets xx, lxv sont mutilés;
les feuillets xlix, l, iju sont blancs » (note mise sur le
feuillet de garde par les soins de l'administration de la
Bibliothèque nationale, le 18 juillet 1894).
Ce ms. a été démembré. Il contenait primitivement
un bien plus grand nombre de dépositions et au moins
INTRODUCTION. cxcix
142 feuillets. On lit sur les marges les renvois suiyants :
Fol. V : Infra CXXX.
Item CXXXII.
Fol. xvnV : Infra CXXXI.
Fol. xxvn v^ : Infra CXLII.
Fol. XXXI v« : Infra CXLI.
Fol. XXXV v« : Infra CXXXIII.
Ces renvois sont du temps même du ms., c'est-à-dire des
années 1308 et 1309.
Ce ms. , en effet, est un original. Cela résulte de ce double
Sait que divers notaires ont transcrit de leur propre main les
dépositions reçues parles inquisiteurs, et que Pierre Galhac,
notaire de Tarascon, interrogé, a écrit lui-même sa propre
déposition (fol. um, lvi v<*) : « Que omnia et singula supra-
dicta per me Petrum de Oalliaco predictum confessata et
manu mea scripta in presenti libro. » (Fol. lxi v^.)
Les hérétiques interrogés sont au nombre de dix-huit ;
ils le furent aux dates suivantes :
I. — 1308, 10 mai, GeraldvLS de Rodesio de Taras--
cane, fol. n-v.
25 juillet, le même, fol. v.
II. — 1308, 21 mai, Philippus de Larnato, fol. vi
(déposition mutilée) .
III. — 1308, 12 juin, Raymundus Auterii de Ax,
fol. x-xn.
24 octobre, le même, fol. xu.
IV. — 1308, 13 juin, Ouillelmus de Rodesio, de Taras--
cane, fol. xiu-xvi.
26 juillet, le même, fol. xvi.
22 octobre, le même, fol. xvi.
24 octobre, le même, fol. xvn.
V. — 1308, 13 juin, Arnaldus Piquerii, de Taras--
chone^ fol. xym-xix.
ce INTRODUCTION.
23 juillet, le même, fol.
26 juillet, le même, fol.
23 octobre, le même, fol. xix-xx (mutilation).
YI. — 1308, 15 juin, Guillelma alias vocata GuiUa-
mena, fol. xxi-xxiu.
1309 (n. st.), 29 janvier, la même» fol. xxm-xxir
(mutilation).
VII. —1308, juin(?), Raymundus VcUsieyra^ fol. xxvi
(mutilation).
1309 (n. st.), 30 janvier, le même, fol. xxvi-xxvn.
9 avril, le même, fol. xxvu.
VIII. — 1308, 26 juillet, Blanca, uxor Guillelmi de
Rodesio, fol. xxvm-xxxi.
1309, 19 avril, la même, fol. xxxi.
IX. — 1308, 2 août, Alamanda^ uœor condam Ar-
naldi de Sos, fol. xxxn-xxxra.
1309, 8 avril, la même, fol. xxxm.
X. — 1308, 11 juillet, PetrtM Tinhac, de Aœ,
fol. xxxmi-xxxv.
XI. — 1308, 12 août, Raymundtts Issaura^ fol. xxxv-
XXXVII (mutilation), xxxix-xl.
1309 (n. st.), 21 mars, le même, fol. xl-xu.
XII. — 1308, 16 août, Petrus Issaura^ de Lemato^
fol. XLU-XLim.
1309, 4 avril, le même, fol. xlhii-xlv.
XIII. — 1308, 21 août, Arnaldt^s Issaura^ de Ler-
natOy fol. xLvi-xLvn (mutilation).
XIV. — 1308, août (?), Atho de Castro, fol. u.
1309, 6 août, le même, fol. li-lii.
1319, 23 juin, le même, fol. lu.
XV. — 1308, 23 octobre, Petrus de Galhaco, fol. uffl
(mutilation), lvi.
23 octobre, le même, fol. Lvi-Lvn.
INTRODUCTION. Ccj
24 octobre, le même, fol. Lvn.
1309, 18 avril, le même, fol. Lvu-Lvm.
18 avril, le même, fol. Lvm.
13 mai, le même, fol. ux.
27 septembre, le même, fol. ux.
XVI. — 1309 (n. st.), 26 janvier, Jacobus Garsendis,
fol. Lx*Lxi (mutilation).
XVII. — 1308, 28 novembre, Citatio Pétri de Luze-
nacho, fol. lxu.
1309 (n. st.), 19 janvier, Comparutio ejusdem^
fol. Lxui-Lxnn.
XVm. — 1308 (?), X, fol. Lxvi.
Cet état des hérétiques interrogés nous montre que cha-
cun d'eux le fut au moins deux fois. D*abord les lieu-
tenants de l'inquisiteur les entendirent ; ce fut ensuite l'in-
quisiteur lui-même. Lieutenants de l'inquisiteur : Oeraldus
de Blumato (N*** i, n, m, iv, v, vi, vn, x, xi, xn, xiv),
Johannes de Felgosio (N*"' i, n, m, nr, v, vi, vn, vin, ix,
X, XI, xu, xra, xrv, xv). Inquisiteurs : Gaufridus de
Abltmis (N*** i, m, rv, v, vi, vn, vni, ix, xi, xn, xiv, xv,
XVI, xvn), Bemardus Guidonis (N*" vu), Johannes de
Belna {^'' jLiv) .
Du Gange a connu ce ms., dont il a reproduit, au mot
Cauna = fovea, un passage du fol. xvi.
Aux marges se trouvent, à l'usage des inquisiteurs, des
notules placées en regard du fait visé : Adoratio, asso-
datiOf reverentia, Visio ^ hereticatio, contra B^ Tur-
neriiy etc.
Ces dépositions furent reçues d'abord dans le couvent des
frères Prêcheurs de Pamiers, puis à Carcassonne, soit dans
le couvent des firères Prêcheurs, soit dans l'appartement (in
caméra) de Jacques de Polomacho^ curé de Cannes, gar-
ccij INTRODUCTION.
dieD de la prison, soit même dans la salle appelée audien-
tia de la maison de l'Inquisition.
Les principaux notaires sont Guillaume BajnDDond, d'Âlai-
rac (Aude) (de Alayracho), chanoine de Saint-Aphrodise
de Béziers, Jacques Marques et Barthélémy Adalbert.
La plupart des témoins appartiennent à Tordre des firères
Prêcheurs. Ce fait est caractéristique. Car l'opposition
menée contre eux par Bernard Délicieux ne tendait à rien
moins qu'à leur enlever l'Inquisition. Philippe le Bel s'y
refusa, et, après une sorte d'arrêt, qui aTait duré sept ou
huit ans, ils reprirent la poursuite contre l'hérésie. Les
sentences de Bernard Gui sont la preuve qu'ils la condui-
sirent vivement, plus encore que les dépositions du ms.
lat. 4269 de la Bibliothèque nationale.
Cependant ce n'est pas au dépouillement de ce manuscrit
qu'il faut se borner si l'on veut connaître l'œuvre de Geof-
froy d'Abluses. Le fonds Doat fournit plusieurs de ses actes
comme inquisiteur, si nous remontons en arriére de quelques
années. Le 10 août 1303, il faisait une déclaration d'après
laquelle les consuls et les habitants du Bourg de Carcas-
sonne n'avaient été ni excommuniés ni absous, bien que
plusieurs d'entre eux fussent coupables d'avoir fréquenté
les hérétiques ; ils n'étaient donc obligés à aucune peine ni
pénitence^ Le 10 février 1304 (n. st.), il avait appelé Jean
de Roucoules, curé de Notre-Dame de la Platée, à Castres,
pour l'interroger sur l'arrestation dont celui-ci avait été vic-
time : sur les ordres de l'inquisiteur, il avait déclaré excom-
munié le vidame d'Amiens'-. Le 21 juillet 1304, agissant au
nom de l'évêque d'Albi, il conférait la cure de Saint-Pierre-
1. Doat, XXXIV, fol. 21-24.
2. Pièce curieuse où Bernard Gui apparaît comme témoin (Doat,
XXXIV, fol. 26-36).
INTRODUCTION. cciij
d'Âvit à Jacques Marques, notaire de Tlnquisition^ Le
29 septembre 1305, il instituait ses lieutenants Jean du Fau-
goux et Oéraud de Blumac, et excitait leur zèle, les agisse-
ments de l'hérésie réclamant ailleurs tous ses soins ^. Et, le
19 novembre suivant, il reconnaissait pour ses propres offi-
ciers Geraud de Cortareyo et tous autres officiers que ses
lieutenants nommeraient^. Le 30 mai 1306, il déclarait résul-
ter des documents contenus dans les archives de l'Inquisition
que Bernard Faure, de Pezens, aïeul de Guillaume de Pezens,
actuellement viguier d'Albi, avait, le 6 septembre 1251, fait
à révêque de Carcassonne les aveux les plus formels au sujet
de sa participation à l'hérésie ; plusieurs membres de sa famille
avaient de même pactisé avec elle^. Cette déclaration dut
produire son effet, car Guillaume de Pezens ne conserva pas
la charge qu'il avait à Âlbi^.
17. Bernard Gui (1306-1323). — Bernard Gui, que nous
retrouverons plus loin, est sans contredit le plus connu des
inquisiteurs languedociens, grâce à sa carrière littéraire, qui
a été des plus brillantes^. Je suis parla même dispensé de le
1. Doat, XXXIV, fol. 38-40. Saint- Pierre-d'Avit, comm. de
Castres (Tarn). ^
2. Doat, XXXIV, fol. 83-84.
3. Doat, XXXIV, fol. 85-86. Sa lettre est datée de Lyon. —
Doat, XXXIV, fol. 94-102, renferme quatre dépositions allant
de 1301 à 1305, mais ne donnant le nom ni des c témoins, » ni
de l'inquisiteur ou des inquisiteurs. Il n'y est question que des
doctrines dualistes. 144,000 anges seraient descendus en terre
avec le fils de Dieu pour en ramener les âmes fidèles ; les âmes
iraient de corps en corps jusqu'à la pénitence achevée ; Fâme de
saint Paul serait passée par trente-deux corps, etc.
4. Doat, XXXIV, fol. 104-107.
5. Doat, XXXIV, fol. 109-111.
6. Voy. la notice que j'ai placée en tête de mon édition de la
Pradica (Paris, Picard, 1886. In-4o).
cciv INTRODUCTION.
présenter ici au lecteur. Il su£Dbra de rappeler les traTaux
de l'inquisiteur.
Nous avons de lui trois œuvres qui intéressent directe-
ment rhistoire de l'Inquisition : les sentences qu'il prooonçi
comme juge délégué, la Practica inquisitionis heretia
pravitatiSj on manuel de l'inquisiteur, que mieux que per-
sonne il était à même de composer, et un rédt des trouUes
qui éclatèrent à Carcassonne et à Albi à la fin du xm* siède,
à l'occasion de la poursuite contre les hérétiques. Pour le
moment, il n'est question que des sentences.
Éditées par LimborchS mais d'après une copie mau-
vaise, elles sont contenues encore dans le ms. lat. 11848 de
la Bibliothèque nationale, le seul que nous en ajons, copie
défectueuse d'ailleurs, qui a été exécutée, au xvii* siècle,
pour Baluze. J'ai eu la curiosité de collationner ces deux
textes. Les variantes sont numériquement assez considé-
rables. Au fond, cependant, je serais fort embarrassé si je
devais me prononcer entre eux deux. Us se valent.
Bernard Gui a rempli les fonctions d'inquisiteur pendant
dix-sept ans. Il a rendu les sentences qui nous sont parve-
nues dans dix-huit « sermones, » dont le premier se place à
la date du 3 mars 1308 (n. st.) et le dernier à la date du
19 juin 1323. En 1314, il ne prononça aucune condamna-
tion, en 1315 non plus, ni en 1317, 1318, 1320. Pendant
cette longue carrière, il eut affaire à neuf cent trente cou-
pables, dont deux faux témoins, quatre-vingt-neuf morts et
quarante fugitifs. Il livra quarante-deux hérétiques au bras
sécuher. Pour simplifier cet exposé, je mets sous les yeux
du lecteur le tableau de ses sentences.
1. A la suite de son Historia inquisitionis, où elles remplissent
394 pages (Amsterdam, cIo lo c zcii (1692). 6r. in-8«).
II
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Ccvj INTRODUCTION.
En outre, M. Ch. Molinier a publié Tacte par lequel Ber-
nard Gui et Jean de Beaune témoignàrent à Arnaud Cicre,
d'Âx, leur satisfaction pour la manière dont U était panreDu
à leur remettre Guillaume Belibasta, hérétique parfait : il
l'avait amené de Catalogne dans la yioomté de CaatelboD,
où il l'avait arrêté*.
18. Jean de Beaune, Jean duPraty Henri Chafnayou
et Pierre Brun (1318-1330). Les consultations inçui-
sitoriales. — Le moment serait venu de décrire l'ombre
connue de chacun de ces quatre inquisiteurs» si je ne l'avais
fait déjà, ou à peu près, en parlant des rapports des évêques
du Languedoc avec l'Inquisition, sous le pontificat de
Jean XXII -. Ils furent alors mêlés, nous l'avons va, à tous
les actes du tribunal et aussi aux diverses consuItatioDS
inquisitoriales qui se produisirent; ce fait, je me borne
encore à l'énoncer ici, car j'ai essayé d'exposer le méca-
nisme de ces consultations dans un mànoire spécial
ayant pour titre : La formule gommunicato bonorum
viRORUM coNSiuo des sentences inquisitoriales. Je me
permets d'y renvoyer le lecteur pour ne pas allonger
davantage une Introduction qui atteint déjà des propor-
tions considérables. Je me contenterai de mentionner,
d'abord, les actes de Jean du Prat, du 5 avril 1732, à
Conques (Aude), où il invitait les parents et héritiers de
Comtesse, femme de Robert de Sens, à venir défendre sa
mémoire entachée d'hérésie^; puis j'analyserai une pièce
1. Études, p. 178. Cette pièce est du 14 janvier 1322 (n. st.).
Voy. le pacte passé avec Arnaud Cicre pour cet objet {[bid., p. 477).
Voy. encore l'extradition de Guillaume Maurs, de Montailloa
(Ariège), réfugié en Catalogne (1321) (fbid,, p. 176).
2. Voy. plus haut, p. czxiij et suiv.
3. f Dum vitam daceret in humanis, multa gravia et enormia
INTRODUCTION. CCvij
que j*ai passée sous silence dans le susdit mémoire, et qui
m'est fournie par Doat, XXXII, fol. 164-240.
Cette pièce se place, au plus tôt, en 1330, après la Saint-
Martin d'hiver, car il y est dit qu'Henri Chamayou, inqui-
siteur, donna aux héritiers des hérétiques, dont la mémoire
était poursuivie, toute facilité pour les défendre en 1330, le
lundi après l'Exaltation de la sainte Croix (17 septembre)
et qu'on acheva d'entendre les défenses dans l'octave de la
Saint-Martin d'hiver qui suivit ^ Ces hérétiques apparte-
naient aux diocèses de Narbonne et de Carcassonne; ils
étaient au nombre de dix-huit ; les dépositions remontaient
à quarante et quarante-six ans, à 1284 et 1290'; ce qui
permet de dater cette pièce de la fin de l'année 1330 ou des
premiers mois de l'année 1331. Cette pièce débute ainsi :
« Ad dariorem intellectum habendum eorum que in libre
nobis tradito per inquisitorem Carcassone db mandato
Sangtitatis Vestre continentur, sunt aliqua premittenda. »
C'est donc le pape qui avait envoyé le liber de l'Inquisition
de Carcassonne à une commission spéciale, et ce pape était
Jean XXII.
contra fidem catholicam comiserit in heretica pravitate, de qui-
bus non apparat emendata penitens aut confessa fuisse, quin ymo
presumitur et virisimiliter creditur in secta hereticorum damp-
nabiliter, pro dolor I velut heretica impenitens decessisse • (Doat,
XXXV, fol. 62. Pour les actes de Jean du Prat, ibid., fol. 61-66).
1. « Liberis autem, heredibus, propinquis et possessoribus bono-
rum predictorum defunctorum fuerunt date defifensiones per fra-
trem Henricum de Ghamayo, nunc inquisitorem Carcassone,
anno Domiai M^ CGC» XXX^, de mense septembris, die lune
post festum Ëxaltationis Sancte Grucis, et fuerunt finite et ter-
minate omnes, ac renunciatum et conclusum in causis dictarun^
deffensionum eodem anno de mense novembris infra octabas
Beati Martini hiemalis • (Doat, XXXII, fol. 165 v»).
2. Les délits remontaient à 47, ou même à 62 ans en arrière.
ccviij INTRODUCTION.
Les commissaires ne se soot pas nommés. Ils adressèreot
leur rapport au pape lui-même.
Ce rapport n'est autre chose qu'une consultation provo-
quée par l'inquisiteur Henri Cbamayoa, dont l'anlmms
est évident. L'éloignement où l'on était des dépositions
reçues par Jean Galand, Guillaume de Saint-Seine, inqui-
siteurs, et Bernard de Castanet, évoque d*Albi, formait une
première difficulté. Geoffroy d'Âbluses, en 1309, Jean de
Beaune, en 1320, avaient entendu à nouveau certaines
dépositions qui n'avaient rien ajouté aux dépositions
antérieures. L'inquisiteur actuel avait lui-même, en 1330,
reçu des aveux, qui n'avaient point mis l'accord entre ces
divers témoignages. De telles divergences ne laissaient pas
de l'inquiéter, comme de raison. Il avait donc fait iaire b
copie des originaux, intitulés Liber decimus ït undbgdius
diocesis Carcassone, qui avaient autrefois soulevé tant
de murmures et qui avaient été mis sous les yeux de Clé-
ment y ^ Il demandait une consultation sur la valeur de
ces dépositions. On ne peut nier que les commissaires les
aient soumises à un examen minutieux, voire même
subtil; ils multiplièrent les advertenda; ils groupèrent
les témoignages d'après les circonstances, si bien que la
preuve juridique parut insuffisante. La mémoire des dix-
huit accusés y gagna d'en sortir indemne ; du moins, c'est
vers cette conclusion qu'incline le rapport. Elle n'y est
cependant pas formulée, puisqu'une décision définitive et
1. c Qui supradicti libri Decimus et Undecimus Garcaasone sunt
illi libri, prout idem inquisitor asserit, de quibus a longo tem-
pore est murmuratum, et qui, ut dicitur in principio instmmen-
torum positorum in principio libri nobis traditi, fuemnt ostensi
felicis recordationis domino G[lcmcnti] pape quinti et per eum
signati signo Dominus in quolibet folio » (Doat, XXXII,
fol. 168 vo).
INTRODUCTION. CCix
ferme ne pouvait être donnée que par le pape. J'ignore si
Jean XXII se prononça. Du moins nous avons dans cette
pièce une nouvelle preuve de la réaction qui se produisit sous
son pontificat contre l'indulgence excessive de Clément Y
à l'égard des hérétiques de Carcassonne. Cette réaction,
remarquons-le, ne fut point aveugle; elle voulut rester
juste. L'inquisiteur Henri Chamayou s'inspira des conseils
d'une sage modération, et les commissaires n'eurent garde
de conclure à une culpabilité qui ne leur parût pas établie ^
1. Le début du rapport expose les cas et donne les noms des
accusés : c Primo est sciendum quod in dicto libre continentur
depositiones testium receptorum in offîcio inquisitorum Garcas-
sone contra decem et octo personas defunctas diocesum Garcas-
sone et Narbone, que, ut dicitur, dum vivebant, in crimine hère-
sis commisserunt et non confesse in judicio, nec pénitentes quod
app&reat de his que commiserant decesserunt. Quarum quatuor-
dedm commiserunt, ut dicitur, in dicto crimine, quia présentes
faerunt in hereticatione aliquarum personarum et ibidem heretl-
C08 adoraverunt ; très vero commiserunt, ut dicitur, in dicto cri-
mine, quia in inûrmitate de qua obierunt hereticate fuerunt et
in sectam hereticorum recepte; unus vero hereticatus fuit, ut
dicitur, in infirmitate de qua convaluit, et postmodum fuisse
dicitur in hereticationibus aliorum et hereticos adorasse.
f Illi autem qui commiserunt, ut dicitur, in heresi eo quod
interfuerunt hereticationi et ibidem hereticos adoraverunt, sunt
isti :
Ârnalotus, olim servions de Gabareto,
Peronella, uxor Philippi de Montevilla, de Pisenchis,
Bernardus de Lercio, de Ripperia Gaboroti (5tc),
Petrus Raynaudi, de Tribus Bonis,
Raymundus Regalis, olim rector ecclesie de Pradalis,
Bernardus Regina, de Furnis,
Raimundus Richardi, olim rector ecclesie de Querio Serverio.
« Omnes isti sunt de diocesi Garcassonensi :
Stephanus Gultellerii, de Gaunis, quondam rector ecclesie de
Villa Lambert,
Guillerma, mater Isarni de Gaunis.
c Isti duo sunt Narbonensis diocesis :
n
CCX INTRODUCTION.
IV. Acres DB LA puissA^GS stojuiu.
En droit et en fait, la puissance aécalière était tenue à
récart de la question d'hérésie, car elle n'avait pas qualité
pour connaître de la doctrine. Son rôle était plus modeste,
tout en restant considérable encore. D'abord elle était dans
Tobligation de ne pas s'opposer à la répression de l'hérésie,
et même elle devait obéir à la puissance ecdésiastique pour
Bernardus Egidii, de Fumis,
Bernarda Savortesia, de Bastida de Preyereneha,
Arnaldus Savortesii, filius dicte Bernarde,
Ârnaldus Regina, de Furnis.
f Isti sunt Garcassonensis diocesis :
Petrus Bernard!, de Laurano, diocesis Narbonentis.
t Très vero infrascripti conmiississe dicunUir in heresi, qui foe-
runt hereticati in inûrmitate de qaa decesserunt :
Jacobus, quondam rector de Insulis,
Raymundus Gayraudi, quondam rector ecclesie de Rippefera,
in Gabardesio diocesis Garcassonensis.
Rogerius de Mansas, de Gaunis, diocesis Narbonensis.
a II le qui hereticatus fuisse dicitur in infirmitate de qua con-
valuit et postmodum interfuisse herelicationi aliorum et hereti-
cos adorasse, est Phiiippotus de Montaviila, qui tamea ponitar
secundus in série dicti iibri » (Doat; XXXII, fol. 164-165 v*).
Ge même volume de Doat (fol. 289-298) contient une autre
consultation non datée. Elle est relative au cas de Pierre Aymeric,
d'Albi, dont la mémoire était Tobjet de poursuites. Les déposi-
tions remontaient aux années 1285 et 1287. Mais elles ne s'ac-
cordaient point quant au temps, par exemple, du délit reproché.
La conclusion fut la même : le délit ne pouvait être tenu pour
prouvé. Seulement cette consultation émanait de deux juriscon-
sultes, Arnaud Nouvel (Nuvelli) et Astruc Julien {Austrtigus
Juliani). Elle dut être vraisemblablement provoquée paria famille
de Pierre Aymeric. Elle fut rédigée pour venir en aide aux inqui-
siteurs. A remarquer le début : < Gum sacerdotes jadices xelo Dei
et (idei crimen se prosequi profitentes indiscrète id agunt, sacri-
legii incurrunt facinus... •
INTRODUCTION. CCXJ
quelques actes de la poursuite, les arrestations à opérer, par
exemple. Si elle avait du zèle, elle démodait rétablisse-
ment du tribunal ; elle signalait volontiers les délinquants
au juge délégué. En tout cas et en principe, elle réprouvait
rhérésie; elle prenait toutes les mesures en son pouvoir qui
pouvaient contribuer directement à l'extirper par la voie
légale du sein de la société chrétienne. C'était pour elle un
devoir étroit.
Ensuite, elle avait des charges : elle pourvoyait à Tentre-
tien des inquisiteurs ; elle fournissait les maisons d*arret,
dont l'administration cependant dépendait de l'Inquisition ;
et enfin, si l'hérétique lui était livré comme un homme dont
on ne peut plus rien tirer, elle lui infligeait la peine du feu,
qu'elle avait elle-même édictée. En revanche, elle percevait
les biens provenant des confiscations pour hérésie. La
poursuite n'apportait à l'Église qu'un bénéfice moral ; l'État
7 trouvait, selon les cas, un bénéfice matériel. C'est donc à
lui que revenait toute la dépense.
Tels sont les points principaux auxquels touchent les
actes de la puissance séculière, et, quand je dis la puissance
séculière, j'entends tout seigneur laïque ou ecclésiastique,
roi, comte ou baron jouissant du haut domaine sur une terre,
car c'est à ce seigneur que les biens confisqués faisaient retour.
Dans le Languedoc, la puissance séculière est, au xui^ siècle,
et indépendanunent des seigneurs terriens, représentée par
le roi et ensuite par les comtes de Foix et par les comtes
de Toulouse. Seulement la dynastie des Raymond s'étei-
gnit avec Raymond VII. Alfonse de Poitiers, qui, par sa
femme Jeanne, hérita du comté, étant mort sans enfants,
ce comté entra par voie d'héritage dans le domaine royal.
Nous devons donc distinguer ici les actes des comtes et les
actes des rois.
ccxij INTRODUCTION.
I. Les (actes des comtes.
1. D'abord Raymond VIL — Le oialheareux comte Ray-
mond YII n*eut qu'une idée, celle de r^ire la fortune de
sa famille. Le îaXi est qu'il essaya de tous les moyens pour
y réussir. Mais il n'y apporta pas, chose singulière, un par-
£siit esprit de suite. Croyant peut-être trop avoir besoin de
ses vassaux, £sivorables, en grande partie, au moavement
dualiste, il oscilla sans cesse entre l'Eglise et les influences
hérétiques, sinon l'hérésie. C'est par là que s'expliquent,
d'une part, son zèle ardent contre elle, et, d'autre part, ses
froideurs à l'égard de l'Inquisition ou même ses d&nelés
avec elle. Le 20 avril 1233, il introduit l'Inquisition dans
ses domaines ^ et édicté des statuts contre les hérétiques*. Et
cependant neuf ans après, le l*''^ mai 1242, presque à la
veille du massacre des inquisiteurs à Avignonet, il en est
réduit à protester de son inébranlable résolution de vouloir
chasser les hérétiques de ses terres'. Il iaut même que
révêque d'Agen, Arnold de Galard, vienne à sou secours
et lui prête l'appui d'une déclaration directe dans ce
sens^. Dans l'intervalle, des soupçons de mollesse ou même
de complicité s'étaient hSi jour, et la conduite d'AlEaro,
son bayle à Avignonet (il fut Tàme du complot qui emporta
les inquisiteurs) Tavait en quelque sorte compromis. C'est
alors que, pour dissiper tous les bruits fâcheux, il en vint à
adresser aux évêques du comté une sorte de sonomation
d'avoir à poursuivre 1* hérésie, à exercer l'Inquisition^. Sa
\ . Trésor des chartes, J 306, n» 66.
2. HUt. gén. de Languedoc, VIII, col. 963-969. — Aeta conâL,
loc. cit., 203 et suiv.
3. UUt. gén. de Languedoc, VIII, col. 1088; Doat, XXXI, fol. 40.
4. Doat, XXXI, foi. 40-42.
5. UisU gén. de Languedoc, VIII, col. 1121-1122; Doat, XXXI,
fol. 44 vM5.
INTRODUCTION. CCXV
tion? En cela, Alfonse répondait, à n'en pas douter, aux
intentions du roi saint Louis» son firàre.
Il y a cependant un point du gouvernement d' Alfonse de
Poitiers dont je n'ai rien dit encore; je veux parler de la
saisie des biens des hérétiques et de l'administration finan-
cière des biens confisqués, qui en était la conséquence.
Nous le voyons, le 18 novembre 1254, mander au viguier
de Toulouse, Oudard de Pomponne, de saisir les biens
meubles et immeubles des hérétiques condamnés comme tels
dans toute l'étendue du diocèse de Toulouse, alors très
vaste ^. Et, à partir de ce moment, nous pouvons décrire, à
l'aide des comptes de confiscations, cette branche de l'admi-
nistration financière. En 1255, la recette « de heresibus de
Tholosano » s'éleva à 541 liv. 9 s. 8 d. t. 2. Du 6 mai 1255
au 2 février 1256, les recettes furent de 820 liv. 14 s. 6 d.
et les dépenses de 832 liv. 19 s. 3 d.'. Les comptes du
22 mai 1259 donnèrent : recettes, 244 liv. 11 s. et 1 obole;
1. Arch. nat., JJ G, fol. 2; Doat, XXXI, fol. 238. d. Bouta-
rie, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450, note 1. L'inventaire
des biens saisis devait être toujours dressé. Quelques exemples
prouvent qu'on n'y manquait pas. Le 15 mai 1261, l'inventaire
des biens meubles saisis dans la maison de P. Bernard, de i'Isle, et
d'autres hérétiques se monta à la valeur de 1,413 liv. tourn. (Tré-
sor des chartes, J 306, n^ 85). Voy. aussi le Supplément du Tré-
sor des chartes, J 1040, n» 22, J 1041, n« 7, où se trouvent
d'autres inventaires.
2. c De heresibus de Tholosano per vicarium de toto anno :
v« ZLi 1., IX s., vin d. Tur. » (Hist, gén. de Languedoc, Vm,
col. 1284).
3. Compte dressé par Gilles Clerc (J. de Laborde, Layettes du
Trésor des chartes, III, n» 4231, p. 284). En juillet 1251, Alfonse
de Poitiers avait fait donation d'un fief à Gilles Clerc, a inquisi-
tori de heresi in partibus Tholosanis > (Doat, XXXI, fol. 171). —
— Pour Tannée 1256-1257, nous n'avons qu'une simple indica-
tion (J. de Laborde, III, n» 4311, p. 343).
ccxiv INTRODUCTION.
veil) inquisiteur, il assigne lui-même six deniers tholsas aa
notaire de l'Inquisition, et au sergent {servienti) quatre
deniers par jour^ Quant à la peine infligée aux hérétiques,
pèlerinages ou prison, elle devra être subie rigoureusement;
il écarte toute idée de rançon ou de compensation pécu-
niaire'. Il fournit aux inquisiteurs lea prisons nécessaires.
Deux pièces nous édifient pleinement à ce sujet : la première,
du 13 janvier 1269, est une réponse à Jacques du Bois, sod
clerc, aux yeux duquel, à Lavaur, les prisons entraîne-
raient moins de frais; si les prisons de Toulouse au château
Narbonnais ne sufQsent point, il mettra donc à leur dispo-
sition le castrum de Lavaur 3. La seconde pièce, du même
jour, est une lettre du comte aux inquisiteurs Pons du Pou-
get et Etienne de Gastine, approuvant que le castrum de
Lavaur soit approprié pour Tincarcération des hôrétiques^
Ces actes d*Âlfonse de Poitiers sont caractéristiques.
Comment eût-il pu se montrer plus favorable à l'Inquisi-
i. Hist, gén. de Languedoc^ VIII, col. 1573-1574.
2. Gela résulte : !<> de la lettre du sénéchal de Rodez à Alfonse
de Poitiers du 21 février 1253 : le sénéchal se plaint de l'évéqoe,
qui dans plusieurs cas s'est contenté d'une compensation en argent
(J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n^ 4039^, p. 581.
Cf. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 454, 455, note 1);
2o de la lettre de Gui de Sévérac à Alfonse de Poitiers, se plai-
gnant de l'évoque de Rodez, qui a fait lever sur les hérétiques
des rançons s*élevant à plus de 50,000 sous, contrairement aux
ordonnances du comte et des évéques, aux termes desquelles
chaque hérétique doit subir sa peine (J. de Laborde, Ibid., n* 4663,
p. 570; Hist, gén, de Languedoc, VIII, col. 1471). Lettre écrite
vers 1260.
3. Hist, gén. de Languedoc, VIII, col. 1584-1585; Aug. MoUnier,
Correspondance administrative d' Alfonse de Poitiers, t. I, p. 610
(GoUection des Documents inédits).
4. Aug. Molinier, ibid., p. 611 ; Boutaric, Saint Louis et àifonse
de Poitiers, p. 456, note 1.
INTRODUCTION. CCXV
tien? En cela, Alfonse répondait, à n'en pas douter, aux
intentions du roi saint Louis, son firère.
U y a cependant un point du gouvernement d* Alfonse de
Poitiers dont je n'ai rien dit encore; je veux parler de la
saisie des biens des hérétiques et de l'administration finan-
cière des biens confisqués, qui en était la conséquence.
Nous le voyons, le 18 novembre 1254, mander au viguier
de Toulouse, Oudard de Pomponne, de saisir les biens
meubles et immeubles des hérétiques condamnés comme tels
dans toute l'étendue du diocèse de Toulouse, alors très
vaste ^ Et, à partir de ce moment, nous pouvons décrire, à
l'aide des comptes de confiscations, cette branche de l'admi-
nistration financière. En 1255, la recette « de heresibus de
Tholosano » s'éleva à 541 liv. 9 s. 8 d. t. ^ Du 6 mai 1255
au 2 février 1256, les recettes furent de 820 liv. 14 s. 6 d.
et les dépenses de 832 liv. 19 s. 3 d.^. Les comptes du
22 mai 1259 donnèrent : recettes, 244 liv. 11 s. et 1 obole;
1. Arch. nat., JJ C, fol. 2; Doat, XXXI, fol. 238. Cf. Bouta-
ric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450, note 1. L'inventaire
des biens saisis devait être toujours dressé. Quelques exemples
prouvent qu'on n'y manquait pas. Le 15 mai 1261, l'inventaire
des biens meubles saisis dans la maison de P. Bernard, de Tlsle, et
d'autres hérétiques se monta à la valeur de 1,413 liv. tourn. (Tré-
sor des chartes, J 306, n^ 85). Voy. aussi le Supplément du Tré-
sor des chartes, J 1040, n» 22, J 1041, n» 7, où se trouvent
d'autres inventaires.
2. c De heresibus de Tholosano per vicarium de toto anno :
v« ZLi 1., n s., vm d. Tur. » (Hist, gén. de Languedoc, VIII,
col. 1284).
3. Compte dressé par Gilles Clerc (J. de Laborde, Layettes du
Trésor des chartes, III, n<» 4231, p. 284). En juillet 1251, Alfonse
de Poitiers avait fait donation d'un fief à Gilles Clerc, a inquisi-
tori de heresi in parti bus Tholosanis > (Doat, XXXI, fol. 171). —
— Pour l'année 1256-1257, nous n'avons qu'une simple indica-
tion (J. de Laborde, UI, n» 4311, p. 343).
CCXVJ INTRODUCTION.
dépenses se décomposant comme il suit : pour la capture et
le broiement d'hérétiques, 60 s. 10 d.; pour les inquisitears,
11 liy. 5 s. 6 d.; pour l'entretien des prisonniers, 17 liv.
17 s.'. Du 12 juin 1363 au 24 juin 1264, les comptes
s'élevèrent à 216 liv. 9 s. 8 d. tholsas, à 100 liv. t., à
1,700 setiers de grains {omnium hladorum)^ à 23 muids
devin*.
La gestion de tels revenus n'exigeait pas, ce semble, une
grande administration. Cependant il y avait tout un person-
nel ; à sa tête se trouvait le surintendant général des con-
fiscations, duquel dépendaient, dans l'espèce, le viguier de
Toulouse, qui les percevait à Toulouse, et le sénéchal, qui
les percevait dans les sénéchaussées de Carcassonne et de
Beaucaire'. Cette administration s'inspirait des principes,
dont nous trouvons l'exposé dans un « Mémoire » à Jacques
du Bois, surintendant général^ : les sénéchaux assistaient
aux ventes; les revenus devaient être soigneusmient notés,
et le tout était fait en deux exemplaires, l'un pour l'inten-
dant général, l'autre pour le sénéchal. Les ventes ou
les cessions ne devenaient définitives que par Tapprobation
du comte et de la comtesse, comme héritière de son père.
Par exemple, en juin 1268, Âlfonse de Poitiers et Jeanne,
son épouse, approuvent ensemble la vente des biens de Ray-
mond Pellipier et de Guillaume, son frère, de Cordes, pro-
venant des confiscations pour hérésie^. En janvier 1269,
4. J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n» 4489,
p. 463-464. On trouve dans cette pièce rénumération des biens à
vendre avec les noms des hérétiques.
2. Trésor des chartes, J 192, n« 19.
3. Voy. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450-451.
4. Ce mémoire est de l'année 1263. On le lit dans Bgutaric,
p. 450.
5. Doat, XXXII, fol. 46-47.
INTRODUCTION. ccxvij
ÂlfoDse concède à titre définitif à Gilles Camelin, son clerc»
les biens de Raymond de Lavaur, hérétique, avec l'appro-
bation de Jeanne, son épouse^. Au mois d'avril de cette
année, il accorde, Jeanne le voulant bien, à Ispa de Mou-
rèze {de Morosio) les biens de Pierre-Arnaud Alaman, sis
à Lescure, les droits du seigneur éminent ou du haut domaine
restant réservés^, etc.
Plusieurs des documents relatifs aux confiscations n*ont
trait qu'à des affaires particulières, sans parler du mande-
ment d'Âlfonse aux sénéchaux et aux inquisiteurs d'établir
un état des biens perçus ou à percevoir ^ ; ce sont, par
exemple, la commission au juge de Lavaur et de Puylau-
rens de faire une enquête sur les confiscations opérées à
Monestiès et àMontirat (Tarn) (mars 1257)^; le mandement
à Pierre de Landreville, sénéchal du Rouergue, de restituer
à révêque d'Albi les décimes de Penne-du-Tarn échues pro
haeresi et de reconnaître à l'évêque d'Albi son droit sur les
confiscations à Monestiès et à Montirat^ (15 novembre 1258) ;
le don à Guillaume de Chogesio de l'héritage d'Amaury
de Mons {de Montibus) confisqué pour hérésie^ (mai 1261) ;
1. Doat, XXXn, fol. 57-59.
2. Ibid., fol. 55-56. — Voy. quelques autres exemples, Doat,
XXXU, fol. 67-68, 72-73, 74-76, 77-79, 80-82, 83-84. Cf. XXXI,
fol. 237 : vente de biens d'hérésie à Pons Targen de Rabastens ;
XXXI, fol. 254 : confirmation à Sicard Alaman de la donation
des biens d*Hélie d'Aigrefeuille (De Egri folio),
3. Hùt. gén. de Languedoc, VIII, col. 1454. Ce mandement se
place vers 1260.
4. J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n» 4332,
p. 586.
5. J. de Laborde, ibid., lU, n» 4452, p. 438. Boutaric (Saint
Louis et Alfonse de Poitiers, p. 449) semble ne pas avoir exactement
compris le sens de cette pièce.
6. Trésor des chartes, reg. G, fol. 6 v*.
CCXX INTRODUCTION.
demandait à rechercher les hérétiques de la seigneurie de
Castelbon. Le comte ne se prêta pas à cette poursuite.
L*évêque le frappa d'excommunication, sans pouvoir s'as-
surer cependant que cette peine produirait l'effet voulu : car
le comte pouvait infirmer virtuellement cette sentence en
entretenant de bonnes relations avec l'Inquisition langue-
docienne. L'évêque apprit bientôt que, malgré sa lettre à
révêque de Toulouse, l'archevêque de Narbonne, Pierre
Amelius, l'évêque de Carcassonne, Clarin, et les inquisi-
teurs eux-mêmes, Ferrier et Willem Arnaud, n'avaient pas
rompu avec l'excommunié ; il s'en plaignit au légat du pape
à Toulouse ^ Cependant Roger de Foix, fils du comte, finit
par consentir à ouvrir aux inquisiteurs la vicomte de Cas-
telbon : ils y condamnèrent quarante-cinq hérétiques et y
prononcèrent dix-huit exhumations. Quant à Roger-Ber-
nard, prétendant qu'ayant remis la vicomte à son fils, il ne
pouvait se considérer comme sujet de l'évoque d'Urgel*, il
demanda à être relevé de l'excommunication. Une trêve fut
conclue vers 1238^, et le comte se tira de cette affaire épi-
neuse.
Cependant, en ce qui regarde les terres de Foix, il conti-
nua, tout en louvoyant, à se montrer réfiractaire à toute
idée de répression; il se plaisait à y voir l'annonce de
la domination du nord; il entra dans la ligue de Ray-
XIV siècU, t. Il, Pièces justificatives, p. 109). (Paris, Picard,
1896, in-80.)
1. Sa lettre au légat du pape du 29 décembre (1238 probable-
ment) a été publiée d'après les archives d*Urgel par Villanneva
( Viage literario à las iglesias de EspaRa, t. XI, p. 229).
2. Hist. gén. de Languedoc, VUI, col. 1010-1014. Textes curieux.
3. Baudon de Mony, op. cit., t. II, p. 111. Voy. (t. I, p. 167-171)
Texposé de ce démêlé.
INTRODUCTION. ccxix
y trouver un grand bénéfice moral. Déjà, en 1244, le cha-
l^tre provincial des firères Prêcheurs tenu à Cahors avait
pris des mesures de prudence inspirées par la crainte des
calomnies : il avait interdit toute aumône faite à Tordre
aT60 des biens provenant de confiscations ^
3. Les comtes de Foix. — Les comtes de Foix avaient,
on le sait, établi leur domination sur les deux versants des
Pyrénées, où ils possédaient, au nord, le comté de Foix,
ecHupris dans le Languedoc, au sud, la seigneurie de Castel-
bon, qui les rattachait à la juridiction spirituelle de Tévêque
dfUrgd. Cette double situation de comtes de Foix et de sei-
gneurs de Castelbon les mit en contact, pour la répression de
lHiéfésîe, à la fois avec les juges du Languedoc et les juges de
Catalogne, d'autant que Roger-Bernard II accordait assis-
tance aux hérétiques dans ses terres de Catalogne comme
dans celles du comté de Foix. Les débuts de leurs rapports
avec l'Inquisition se signalent par un conflit entre Roger-
Bernard II et révêque d'Urgel, Pons de Vilamur (1230^
1257). L'évêque, exposé aux injures et aux insultes-,
1. t Item, quod inquisitores non sustineant quod aliquid detur
firatribus de négocie, quia possemus infamari » {Àcta capitulorum
provincialium ord. frat. Praed., p. 27). — Voy. Introduction,
p. Lxm, et, à rindex, le mot inquisitio pour les renvois. Les pres-
criptions des chapitres provinciaux en ce point témoignent toutes
d'une extrême prudence (éd. Douais. Toulouse, Privât, 1895).
2. Il le fut notamment à Eguils, comme il le dit dans un
mémoire à Pierre de Albalat, archevêque de Tarragone : « Item,
cum essemus in terra eorum aput Eguils, causa visitationis,
homines illius ville insurregerunt {sic) contra nos cum armis et
expugnaverunt in quadam domo nos et familiam nostram, volen-
les interficere nos et vulneraverunt quemdam filium militis, con-
stnguinëam nostrum, quam injuriam noUemus sustinuisse pro
mille marchis argenti » (Baudon de Mony, Relations politiques
des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu'au commencement du
ccxxij INTRODUCTION.
hérésie, avait possédée^ ; en même temps Guillaume deSoo
1 . Voici cette permission donnée par le roi :
c Âttendentes preces quas vos Rogerina, Dei gratia ooom
Fuxensis, fecistis nobis pro G. de Sono, filio Bernard! de Âliooe
quondam, super commendatione terre que fait qaondam ipsiai
Bernardi de Alione, de consilio et volantate fratria Pétri de Gidi-
reta, inquisitoris heretice pravitatis in regno et domùuo noitio
auctoritate Sedis Apostolice deputati, volumaa et permittimos
vobis quod possitis commendare sive deponere pênes dictun
G. de Sono totam terram que fuit quondam patrie aui prédictif
quam vos nunc tenetis, recepta securitate ab ipso, sub hoc pacto
quod statim cum nos vel inquisitores qui pro tempore foerint
voluerimus, dictus G. de Sono terram predictam yobis, aient modo
eam tenetis, dimittere et desemparare sine conditione aligna teoei-
tur. Datum Ilerde, m non. julii, anno Domini M» (X> LXUII* >
(Arch. de Barcelone, Gorona de Aragon, reg. 7, Jacobi I, 2-12,
fol. 194).
Permission donnée à Guillaume de Son de recevoir la terre de
son père :
« Per nos et nostros indulgemus et concedimus tibi G. de
Sono, filio Bernardi de Alione quondam, quod tu, nonobttante labe
criminis heretice pravitatis in quam pater tuns predietns incidit
et sentcntiahter extitit condempnatus, nec etiam obstante quod
Esclarmunda, mater tua, lieretica sit perfecta, de nostre plenitu-
dine potestatis possis capere omnes hereditates et successioDes
parentum, sicut restituantur, et proximorum tuoram ac etiam
extrancorum, que tibi dcfcruntur (?) ex nunc ex testamento vel
ab iutestato, et omnia quoque juste tituio a quibuscumqae perso-
nis potoris adipisci ; possis etiam admitti ad honores et militaria
sacramenta; possis etiam testari et contractus alios inire; resti-
tuentes te in presenti de plenitudine nostre potestatis ex certa
scientia ad omnia supradicta et etiam ad famam integram et
omnes légitimes actus, non obstante Icge illa sive jure, que pro
hujusmodi cri mine ûlios jubet pateruo supplicio perire, in hiii
in quibus paterni, boc est hereditarii, criminis exempLa meren-
tur, nec aliquo alio jure, constitutione vel consuetadine, sen-
tentia qualibet, scriptura publica vel privata; predictam indal-
gontiam tibi dicto Guillelmo facimus ad instantiam et preces
fratris P. de Gadireta, inquisitoris heretice pravitatis in toto
INTRODUCTION. CCXxiij
était rétabli dans tous ses droits. Il bénéficia lui-même de la
iMenveillance, intéressée peut-être, du roi d'Aragon : oelui-ci
loi abandonna ses droits sur la vicomte de Castelbon, à
raison du crime d^hérésie imputé à Arnaud de Castelbon et
à Ermessinde, sa fille, ainsi que tous les droits à provenir
d'une condamnation éventuelle. Cet abandon de droits, en
effet, est du 11 mai 1269, et, le 2 novembre suivant, les
inquisiteurs Pierre de Cadreyta et Guillaume de Colonge
{de Colonico) déclaraient hérétique Ermessinde et ordon-
naient Texhumation de ses cendres, après citation et com-
parution de Roger-Bernard de Foix^ son héritier'.
En somme, les comtes de Foix surent entretenir avec
rinquisition languedocienne de bonnes relations, bien que
tout le comté fût ouvert à Thérésie. Ils ne furent inquiétés
que par l'Inquisition aragonaise, qu'ils finirent par rendre
inofiensive à leur endroit, grâce à l'intérêt que le roi d'Ara-
gon avait à les ménager.
II. Les actes des rois.
Avec les rois nous n'allons guère sortir du cadre déjà
tracé par les actes d'Alfonse de Poitiers. Ils ont, et à plus
forte raison, touché aux mêmes points, dirimabt les litiges
de détail avec une autorité plus souveraine encore. Et
regno et dominio nostro auctoritate Sedis Apostolice deputati,
qoi de hoc ductus misericordia nos rogavit. In cujus rei testimo-
nium, presentem cartam nostri sigilli pendentis munimine feci-
mus roborari. Datum Ilerde, m non. julii, anno Domini M^ GG»
LXniIo » (Ibid., fol. 194). — Voy., dans Touvrage de M. Baudon
déjà cité (t. U, p. 114, 115), les lettres de Jacques I*', roi d'Ara-
gon, remettant Guillaume de Son en possession des châteaux de
Son et de Gheragut, confisqués pour hérésie.
1. Baudon de Mony, op, cit., t. I, p. 212-215; t. II, p. 135, 140.
ccxxiv INTRODUCTION.
d*ailleurs» de saint Louis à Philippe YI, si Ton aperçoit
dans radministration une anarchie progressive, les prin-
cipes ne changent point. Une unité vraie règne dans Fen-
seroble de la conduite des rois à Tégard de l'Inquisition du
Languedoc.
1 . Saint Louis. — Le statut CupienteSf édicté en 1228 par
le gouvernement du jeune roi, a servi de fondement à toute
la législation postérieure. Les articles II, III et IV sont par-
ticulièrement importants ici ; car ils contiennent toute la
poursuite inquisitoriale avant Tinstitution du juge délégué,
je yeux dire qu'ils font entrer en scène la puissance séco-
lière, qui, pour ce qui la regarde, prend le ton de Tau-
torité souveraine : extirpation de l'hérésie et châtiment
immédiat des hérétiques, « postquam fuerint de haeresi
per episcopum loci, vel per aliam ecdesiasticam personam,
quae potestatem habeat, condemnati; » défense de rece-
voir ou favoriser les hérétiques, sous peine d*être exclu des
charges, de perdre le droit de tester ou d'hériter, de voir
ses biens confisqués ; ordre aux barons et officiers de recher-
cher les hérétiques, de les Uvrer à la puissance ecclésias-
tique et de faire « quod debebunt » dans le cas de con-
damnation ^ Le traité de paix passé le 12 avril 1229
entre saint Louis et Raymond VU contenait l'engagement
formel, de la part du comte, d'obéir aux ordres du légat
apostolique en tout ce qui pourrait intéresser l'extirpation
de l'hérésie^. Cependant, dans l'état actuel des documents,
la main de saint Louis ne se montre qu'assez longtemps
après le statut Cupientes. Eu juillet 1246, il met à la
disposition des inquisiteurs ses prisons de Carcassonne et
1. LAbbo, Àcta conciL, VII, col. 171.
2. llist, gén, de Languedoc, VIII, col. 883, 884.
INTRODUCTION. CCXXV
de Béziers^ Âlfonse de Poitiers avait ordonné au séné-
chal de Carcassonne de contraindre, par la confiscation
des biens et Tarrestation des personnes, ceux qui étaient
excommuniés à rentrer dans le sein de TÉglise (8 avril
1254). Saint Louis adoucit ces dispositions de rigueur
par ses instructions aux enquêteurs (juillet 1259)*. Il
apporta aussi quelque tempérament au statut Cupientes,
tout en maintenant l'exclusion des charges publiques à
l'égard des héritiers des condamnés ad murum^. Il revint
même sur ce dernier point. Les enquêteurs envoyés dans le
Languedoc furent invités à rendre les biens confisqués pour
hérésie, excepté dans trois cas : 1<^ hérétique dûment con-
damné; 2^ hérétique en fuite; 3* hérétique ayant donné
asile à des hérétiques condamnés. Quant à la femme, en
aucun cas elle ne pouvait être privée de ses biens. Exception
^it fidte en faveur des héritiers de l'hérétique qui embras-
saient la vie religieuse : ses biens leur revenaient alors ^.
Nous avons déjà rencontré la disposition relative aux biens
de la femme. Les autres mesures font soupçonner certains
abus que le saint roi se préoccupa de corriger, tout en
maintenant la poursuite et la vindicte contre les hérétiques^ ;
il revint même sur l'article des prisons avec une précision
qui ressemble à une sorte de disposition nouvelle. Le 14 oc-
1. HisL gén, de Languedoc, VIII, col. 1206; Mahul, Cartulaire,
V, 627 ; Doat, GLTV, fol. 236.
2. Hùt. gén. de Languedoc, VUI, col. 1326, 1440-1441.
.- 3. Hùt. gin. de Languedoc, VUI, col. 1440-1441 ; Doat, XXXI,
foL 263 v*»-270.
4. Recueil des Ordonnances, I, p. 62; Hist. gén. de Languedoc,
III, Preuves, col. 494 (éd. princeps).
5. En 1255, il renouvela ses ordonnances {Hist. gén. de Langue»
doc, Vni, col. 1360).
0
CCZXVJ INTRODUCTION.
tobre 1258, il écrivit au sénéchal de Carcassonne pour loi
ordonner de pourvoir à l'entretien des inqoiaitears et d'adie-
ver les prisons. Et, à ce propos, il posa la règle suivante
que l'entretien des prisonniers restait à la chai^ des sei-
gneurs bénéficiant des confiscations pour hérésie ^ .
Et, en efiet, Philippe de Montfbrt les paroevait*; Pierre
des Voisins les perçut « in ballivia Carcassone » jusqu'en
juin 1260'; l'évêque d'Âlbi eut le droit de s'emparer dee
biens des hérétiques de son diocèse qui ne seraient point
vendus dans l'année après la condamnation^ : les saisies
faites à Monestiès et à Montirat, en particulier, lai furent
adjugées par sentence du sénéchal du Rouergoe (2 juin
1260) ^. Enfin, pour ne pas prolonger cette énumération, le
sire de Mirepoix, jouissant du droit « comburendi heretir
cos terrae suae, » était par là même en droit de s'emparsr de
leurs biens ^, et c'est en vertu de ce droit que restitution
fut faite à Gui de Lévis, maréchal d'Albigeois et seigneur
de Mirepoix, des ossements des hérétiques qui furent
brûlés sur la grève de l'Aude, à Carcassonne, en 12701
i. Uùt. gén, de Languedoc, VIll, coi. 1435-1436; Mahul, (/artv-
laire, V, 627; Doat, XXXI, fol. 260 v«-261. L'article relatif anx
prisons ne se trouve pas dans Le texte de Doat.
2. Doat, XXXn, fol. 258-260.
3. Hist. gén, de Languedoc, VllI, col. 1466.
4. Doat, XXXIV, fol. 132.
5. J. de Laborde, Layettes, UI, n» 4608, p. 523.
6. c Item, cam dictus marescallas, dominas de Mirapiscis, pro-
posuisset se fuisse in possessione pacifica comburendi her^ooe
terre sue, condempnatos ad ignem per inqaisitores GarcaBSonea-
ses, et habendi eciam earum mobilia, si in terra Régis exis-
tant... » (BeugQot, les Olim, I, p. 317. Enquêtes de 1269).
7. Archives de Léran, fonds Lévis. Deux pièces communiquées
par M. Pasquier, aujourd'hui archiviste de la Haute-Garonne, et
publiées dans VHist. gén. de Languedoc, VIII, coi. 1674-1676.
INTRODUCTION. ccxxvij
Le comte de Foix afScha plus tard les mêmes préten-
tions^
Que le gouvernemeiit de saint Louis ait eu pour les biens
confisqués une comptabilité spéciale , cela va sans dire*. De
là des opérations diverses : saisies, ventes, enquêtes, dona-
tions, restitutions de biens, dont on trouvera les actes dans
V Histoire générale de Languedoc^y dans les Layettes
du Trésor des chartes^y dans le Cartulaire de Carcas-
sonne^ ou même aux Archives du château de Léran®.
2. Philippe le Hardi. — Le règne de Philippe le Hardi
ne fournit point d'acte important. Le seul qui soit un peu
considérable se place au début; encore faut-il recon-
naître que Philippe le Hardi reproduit simplement et con-
firme Tordonnance de son père relative aux émoluments
des inquisiteurs, à l'aménagement des prisons, qu'il importe
d'achever, à l'entretien des prisonniers^. Les autres pièces
de ce règne sont des lettres de sauvegarde en faveur des
1. Hist, gin. de Languedoc, X, 484-489, 659. En 1313, le vicomte
de Lomagne, Bertrand de Got, obtint concession des confiscations
pour hérésie (Ibid., 937).
2. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 451.
3. Vm, col. 974, 1308 (Doat, Cm, fol. 67), 1360 (Doat, GLIV,
fol. 59), 1361 (ibid., fol. 63 vo), 1421 (ibid., fol. 122).
4. T. m, no 4097, p. 208. Cf. n* 4282, p. 314.
5. T. V, 628.
6. Le 5 octobre 1268, Guillaume de Gohardon, sénéchal de Gar-
casBonne et de Béziers, vend à Aymeric de Boussagues, à Ray-
mond de Benegra et au sacristain de Villemagne, pour le prix de
30 liv. toum., 40 sous toum. de rente à percevoir sur le fief de
Glairac, confisqué sur Bernard de Glairac pour crime de félonie et
hérésie. (Pièce communiquée par M. Pasquier, qui connaît à mer*
veille les archives de Léran.)
7. Hist. gén. de Languedoc, VUI, col. 1436 ; Mahul, Cartulaire,
V, 629 ; Dùat, XXXI, fol. 261 vo.262.
Ccxxviij INTRODUCTION.
inquisiteurs ou de recommandation aux archevêques et
évêques pour ceux des frères Prêcheurs que le prieur du
couvent de Paris désignera conmie juges délégués, et envers
lesqueb il commande Tobéissance^ C'est bien peu, et cepen-
dant c'est assez pour pouvoir caractériser l'action du règne :
Philippe le Hardi a continué saint Louis son père ; il s'est
montré &vorable à l'idée que l'Inquisition fût confiée aux
frères Prêcheurs. Il n'en fallait pas davantage pour ne pas
contrarier le bon fonctionnement de l'institution.
3. Philippe le Bel. — Je puis en dire autant de Philippe
le Bel. 11 suit la politique de son aïeul en ce qui regarde
la poursuite des hérétiques. Cependant le monde a marché,
et quelques points semblent nouveaux. Au début, Philippe
le Bel montre qu'il entend ne pas fléchir : il prive da
notariat Raymond Vital, d'Avignonet (Haute-Garonne)i
parce qu'il est le petit-âls de Roger Isarn, qui a été con-
damné pour hérésie et brûlé*. La poursuite des Juib date
d'hier ; nous avons vu les papes l'ordonner. Philippe le Bel
s*y prête ; il veut que le sénéchal de Carcassonne obéisse
au^ inquisiteurs dans la cause^. Quand éclate le conflit
entre Carcassonne, Albi et l'Inquisition, il prend une attitude
plutôt digne que malveillante. Jusqu'alors les rapports des
ofSciers royaux avec les inquisiteurs avaient été réglés par
cette formule à peu près invariable : ils devaient simplement
1. Doat, XXXII, fol. 85-86, 86-87, 87-88, 88-89.
2. Lettres du 2 août 1288, transcrites par les soins de Jean
Vigoureux, inquisiteur, le 3 décembre de cette année (Doit,
XXXn, fol. 151).
3. Doat, XXXII, fol. 254 vo.255. Lettre du 3 décembre 1293.
Gf. la lettre du sénéchal de Carcassonne au vicomte de Narbonne
lier février 1294, n. st.), qu'il ait à exécuter les lettres de Phi-
lippe le Bel et la bulle de Grégoire X contre les Juifs (Doat,
XXXII, fol. 254-257).
INTRODUCTION. ccxxlx
leur obéir. Maintenant ces rapports se modifient légère-
ment. Philippe le Bel a déterminé les cas dans lesquels
ses sujets pourront être arrêtés pour hérésie; il faut au
moins une véhémente présomption ; il'exige qu'on ne s'écarte
point de la forme qu'il prescrit, car il a appris qu'on a fait
des arrestations arbitraires ^ C'était, sous des apparences de
justice, contrarier la poursuite, ou du moins la gêner. Le
sénéchal de Carcassonne, Henri, seigneur de Elisia^ crut
peut-être trop à un changement dans la politique royale,
d'autant qu'il reçut de la part de Philippe le Bell'assurance
que les inquisiteurs n'obtiendraient de lui que des réponses
conformes aux siennes en tout ce qui regardait les arresta-
tions*. Le sénéchal devenait, pour ainsi dire, le maître.
Les inquisiteurs firent valoir tout ce que cette situation
contenait d'arbitraire et de méfiance. Boniface VIII inter-
vint. Il faut bien avouer que, si le roi eût pu à son gré,
même sous le facile prétexte des droits supérieurs de la jus-
tice, fixer les conditions auxquelles seules une arrestation
dût se faire à l'occasion d'un délit d'hérésie, il eût par
là même connu indirectement de l'hérésie, cause qui
n'appartenait en aucune façon à la juridiction séculière.
Philippe le Bel le comprit : le 5 septembre 1298, il manda à
sefi barons et ofSciers d'obéir à Tévêque et à l'inquisiteur
pour les arrestations à opérer, conformément à la constitu-
tion du pape Boniface^. Le sénéchal n'était donc plus le
juge des arrestations à faire.
1. Doat, XXXII, fol. 266-269; Hist. gén. de Languedoc, X,
col. 273-281.
2. Doat, XXXn, fol. 269 ; Mahul, Cartulaire, V, 650; Cf. Doat,
XXXU, fol. 269 vo-271 ; Mahul, Cartulaire, 650.
3. Doat, XXXII, fol. 280-281. Autre lettre du 15 septembre
1298 dans le même sens (Doat, XXXII, fol. 278-279).
CCZXX INTRODUCTION.
S*il finit par modifier son attitude, c'est sans doute parce
qu'il comprit que les difficultés soulevées contre l'Inquisition
donnaient de l'audace aux partis ; les intérêts de sa couronne
ne pouvaient qu'en souffrir. En 1304, il se préoccupa de
fortifier l'Inquisition^; en 1305 et en 1306, il dépouilla de
leurs charges les officiers convaincus d'hérésie; il défendit
qu'on fit des ligues ou qu'on levât des tailles pour s'opposer
à l'Inquisition^. Malgré tous les agissements de Bernard
Délicieux, il se refusa absolument à demander que les firères
Prêcheurs en fussent désormais écartés.
L'administration financière des biens confisqués sous
Philippe le Bel reste ce qu'elle était précédemment. Cepen-
dant on peut relever quelques faits particuliers assez
curieux : par exemple des saisies et des ventes faites, à part
égale, par les agents du roi et de Tévêque d'Âlbi, Bernard
de Castanet^ ; car l'évêque était déjà en possession des biens
saisis dans son diocèse, et le roi lui confirma cette posses-
sion, même pour les cas où il n'aurait pas fait procéder à la
vente dans l'année suivant la condamnation^.
Il existe des rôles de confiscations et des comptes : 1<^ de
1302 à 13055; 2^ de 1305 à 1309»; 3o de 1309 à 1310^
1. Hist, gên. de Languedoc, X, 428-431.
2. Doat, XXXrV, fol, 81-82, 109-111.
3. Doat, XXXU, fol. 300, 315, 315 vo; XXXIU, fol. 193. '
4. Doat, XXXn, fol. 132-133. Lettre du 17 août 1306. Ce point
fut maintenu, sous Louis X, hormis le cas d'empêchement légi-
time à procéder à la vente. Ordonnance du sénéchal de Garcas-
sonne du 20 août 1316 (Doat, XXXIV, fol. 135-136). L'évoque
d'Albi fut maintenu dans le droit sur les confiscations opérées
dans son diocèse par Philippe VI (Doat, XXXV, fol. 70, 80, 83).
Voy., pour les arrangements survenus avec Âlionor de Montfort,
ibid., fol. 49, 100.
5. Doat, XXXm, fol. 207-231.
6. Ibid., fol. 232-260.
7. Ibid., fol. 261-272.
INTRODUCTION. Ccxxxj
On peut par eux apprécier la fortune de chaque condamné :
car c'est le revenu provenant des biens de chacun qui com-
pose ces comptes. Pierre Radulphe {RadtUphus) les dresse,
comme procureur du roi pour les confiscations ; il a pour
lieutenant Guillaume Bernard ^
Le nom des condamnés ajoute beaucoup à l'intérêt de ces
comptes. Un certain nombre avaient été interrogés par Ber-
nard de Castanet; par exemple, en 1285, Pons Nicolas,
d'Albi», et Vital Vinhols, d'Albi»; en 1299, Raymond
Hugues^, Bérenger Adémar*^, Bérenger Brossa*, Bérenger
Fumet ^, Bertrand de Montégut*, Galhard Fransa*, Guil-
laume Fenassa le Boiteux^^, Guillaume Goulfier^S Jacques
1. Pierre Milhan était le procureur de l'évoque d'Albi (quittance
du 29 janvier 1301, n. st.; Doift, XXXUI, fol. 189). Philippe le
Bel avait, par ses lettres du 17 novembre 1296, constitué Pierre
de Pradines, curé de Saint-Étienne de Toulouse, son agent pour
les biens d'hérésie; à ce titre, celui-ci procéda à la vente d'un pré
et d'une vigne ayant appartenu à Pierre Rigaud, condamné (Doat,
XXXni, fol. 193-197). — A signaler spécialement parmi ces
pièces la vente faite par Rainaud de Dugniaco et Pierre Imbaud
de Plaigne (de Planhano)^ frères, de la seigneurie de Pechluna
(Aude), confisquée à Pons Magrefort, Pons Guillaume et Pierre
Roger de la Tour ; vente approuvée par Eustache de Beaumar-
chais, sénéchal, le 4 février 1293, n. st. (Doat, XXXU,
fol. 244 v^250).
2. Doat, XXXm, fol. 267 vo.
3. Ibid., fol. 258 vo.
4. Ibid., fol. 255.
5. Ibid., fol. 230 vo, 253, 264, 271.
6. Ibid., fol. 229, 249 vo, 267.
7. Ibid., fol. 223, 249.
8. Ibid., fol. 227 vo, 254.
9. Ibid., fol. 222, 250 v, 266 V>, 270.
10. Ibid., fol. 207, 232, 268.
11. Ibid., fol. 224, 252, 266 vo.
ccxxxij INTRODUCTION.
Fumets Lambert de Foaissenx*, Pierre Rigaud', Pime
TailleferS Raymond Auger^^, Raymond Gardas ^ tous
d'Albi. Â défaut des sentences, cette simple indication per-
met de dire dans quelle mesure les interrogatoires de
révêque d'Albi siégeant avec les inquisiteurs furent suivis
de condamnations; celles-ci, au dire de Bernard Gui, se
seraient élevées au nombre de vingt-cinq^.
Sous les règnes des fils de Philippe le Bel, Arnaud
Assalit est le procureur du roi pour les confiscations. Le
tome XXXIY de Doat fournit une quittance de 496 Ut.
6 s. 2 d. t. qui lui est délivrée par Lotherius Blanc, tréso-
rier du roi, à la date du 24 septembre 1317 (fol. 141-142),
les comptes des recettes s'élevant à 2,219 liv. 7 s. 10 d., et
celui des dépenses à 1,168 liv. 11 s. 4 d., du 24 juin 1322
au 24 juin 1323 (fol. 189-213)».
i. Doat, XXXm, fol. 219 vo, 247 v», 265, 269 v.
2. Ibid., fol. 220 vo, 255.
3. Ibid., fol. 226 v», 267 vo.
4. Ibid., fol. 230, 257, 269 v*.
5. Ibid., fol. 227, 270 vo.
6. Ibid., fol. 259 v».
7. Priores in conventu Albiensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780,
fol. 97; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 217 v».
8. Le 5 mai 1322, Charles IV le Bel mande au sénéchal de Car-
cassonne et au procureur des confiscations de prendre sur les reve-
nus des confiscations pour parfaire les émoluments dus à frère Ubert,
inquisiteur, depuis Tannée 1315 (Doat, XXXIV, fol. 232 v«, 233).
Ce frère Ubert, confesseur du roi, a dû être inquisiteur aillenn
qu'en Languedoc. Philippe VI s'occupe de la réparation des pri-
sons à Garcassonne, à laquelle le comte de Foiz refusait de con-
tribuer (Hist. gén. de Languedoc, X, 693-694). H fait donation à
Jacques de Boulay, son notaire, des biens de Pierre d'Aragon,
condamné pour hérésie (ibid., 705-706). Jean, évoque do Beauvais,
ministre du roi, dispose des biens de Guillaume de Berens (de
Derenchis)^ condamné pour hérésie (ibid., 917-919).
INTRODUCTION. ccxxxiij
Je relève parmi les condamnés le nom de Guillaume
Oarric (fol. 193) : une pièce importante retrouvée aux
archives de l'Aude, et jusqu'à ce jour ignorée, est l'acte
de vente de son hôtel, sis à Carcassonne, en 1329; cet acte
contient, avec les lettres royales, le rôle de l'encan et des
indications précises sur la procédure suivie en pareil cas^
V. MillUELS IfVQUISITORIiUX.
Quelle que soit l'importance des manuels à l'usage des
inquisiteurs, on comprendra que je ne m'étende pas longue-
ment sur les deux traités spéciaux que nous devons aux
inquisiteurs du Languedoc; car il faut se borner. L'un se
place presque au débuts l'autre vers la an de la période étu-
diée; le premier est court, le second très ample. Leur origine
certaine leur donne une valeur très grande : car, non seu-
lement ils ont servi, mais encore ils ont été composés avec
des pièces ayant un caractère historique et par les inquisi-
teurs.
1. Processus inquisitionis (1244-1254).
Le premier pourrait être intitulé Processits inquisitio-
nis..ll se compose des pièces suivantes :
1® Lettre de Pons de Saint-Gilles, provincial des frères
Prêcheurs, instituant inquisiteurs, en vertu de pouvoirs
apostoliques, Guillaume Raymond et Pierre Durand, reli-
gieux de son ordre (Narbonne, 21 octobre 1244).
2^ Lettres de citation : d'abord la citation collective contre
les habitants de tel endroit âgés au moins de quatorze ans, ou
1. J*ai publié cette pièce dans le travail ayant pour titre : Guil-
lattme Garric, de Carcassonne, professeur de droit, et le tribunal
de l'Inquisition {Annales du Midi, année 1898, p. 5 et suiv.).
ccxxxiv INTRODUCTION.
de douze ans» selon le sexe ; ensuite la dtation indiyidudle
contre tel ou tel.
3^ Mode d'abjuration avant l'interrogatoire.
4® Formule de l'interrogatoire.
5"" Formule de la réconciliation et de la pénitenoe pour
ceux qui rentrent dans l'unité ecclésiastique.
6® Lettre de pénitence.
7^ Formule de sentence pour livrer l'hérétique au bras
séculier.
8^ Formule de sentence contre ceux qui sont morts dans
l'hérésie.
Le tout se termine par un avertissement sur la nature
des preuves admises et sur la conduite à tenir par les juges
qui entendent ne s'écarter en rien de la ligne tracée par les
constitutions apostoliques.
Ce traité, fort court d'ailleurs, peut donc être r^ardé
comme un formulaire : pour chaque cas, le juge n'avait
qu'à introduire un nom dans la pièce. Il a été composé après
1244, date de la lettre de Pons de Saint-Gilles, et avant
1254, date de la mort d'Innocent lY ; cela résulte du texte
lui-même, où les inquisiteurs disent : « Testium non publi-
camus nomina propter ordinationem sedis apostolice sob
domino Gregorio provide factam et ah InnocentiOj beatis-
simo papa nostro, postmodum innovatam. » Il a été rédigé
dans le Languedoc par Guillaume Raymond et Pierre
Durand, inquisiteurs, selon toutes les probabilités, ou par
Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.
Il est permis d'y voir une réponse à une consultation.
Les inquisiteurs disent : facimus, injungimtis, dampnor
mus, etc., comme s'ils répondaient à des questions qui leur
auraient été posées.
Il est plus difficile de nommer l'auteur ou les auteurs de
INTRODUCTION. CCXXXV
ces questions. Ce traité, œpendant, se trouve à Madrid,
bibliothèque de rUniyersité, ms. 45 ^ On n'en connaît que
ce manuscrit. Il semble qu'il aura été fait pour l'Espagne et
pour les inquisiteurs de ce pays, je veux dire les inquisiteurs
d'Aragon. L'Âragon et le Languedoc, en effet, échangeaient
des consultations. Le traité rédigé par saint Raymond de
Pefiafort, sous le nom de l'archevêque de Tarragone, en
1242, sur la résolution de certains doutes, en est la preuve
sufSsante : il appartenait aux archives anciennes de l'In-
quisition de Carcassonne, d'où il est passé dans Doat
(t. XXXYIII). Les inquisiteurs du Languedoc, désireux de
l'avoir, l'avaient donc demandé ; ils le conservèrent pour
ks lumières qu'ils pouvaient y trouver. Les titres des cha-
pitres sufiSront à édifier le lecteur : Queritur qui dicantur
hereticiy qui suspecti^ et sic de singulis. — Queritur
de heretids dogmatisantibus et relapsis in credentiam
quid sit agendum. — Queritur de forma abjurationis ,
— Queritur de forma purgationis. — Qualiter corn--
purgatores jurare debeant. — Qualiter sacerdos débet
inquirere in confessionibv^ de facto heresis ^.
Trouvé par le R. P. Balme, des frères Prêcheurs, le for-
mulaire languedocien a été publié dans la Nouvelle Revue
historique de droit français (t. VII, p. 669 et suiv.) ; et
M. Ad. Tardif l'a présenté dans une sorte d'avertissement
substantiel sur la procédure per inquisitionem^. Je ne
1. C'est le numéro du manuscrit qui a été donné par le P. Balme.
Mais je Ty ai fait rechercher sans résultat.
2. A Castres, un frère Mineur avait imposé des pèlerinages à
la suite de la confession auriculaire (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 41). — Je prépare l'édition du traité de saint Raymond de
Pefiafort.
3. Le texte ne me parait pas irréprochable. Je n'ai pas encore
ccxxxvj INTRODUCTION.
m'arrêterai plus que sur le dernier mot de ce Processut :
« Si beiie âeret justitia de dampnatis et relapsis, et bon
publicarentur fldeliter, et incarceratis provideretur «
necessariis competenter, in fructu inquisitionis gloriosos
Dominus et mirabilis appareret. » L'Inquisition prodoinit
de meilleurs résultats, si l'on pourvoyait exactement k
l'entretien des prisonniers. Que peut signifier un tel lan-
gage? L'auteur exprime, à n'en pas douter, un regret. La
prisons ou ne sont pas encore édifiées, ou ne peuvent rece-
voir les condamnés. Les condamnés ou les prévenus sont
laissés en liberté ou confiés à la garde de mains étrangères* :
d'où résulte le mépris de la poursuite. Peut-être est-ce là
le motif ou l'un des motifs de l'activité que nous avons vue,
à plusieurs reprises , régner autour des prisons : il était
urgent de les construire ou de les rendre habitables.
2. € Practica » de Bernard Gui.
Le second des traités dont j'aie à parler ici est la Practica
de Bernard Gui. Dans ses grandes lignes, la Practica se pré-
sente comme un écrit théorique, puisqu'elle donne la suite
méthodique des actes constituant la poursuite. Mais chacune
des pièces qui en composent les trois premières parties est
sortie du grefie même de l'Inquisition : elle a servi. Il fieiut,
comme pour le traité précédent, lui reconnaître un caractère
réussi à en obtenir une collation sérieuse. Il est asseï important
pour mériter les honneurs d'une réédition le jour où on en aura
un texte bien établi.
i . La législation inquisitoriale ne s'opposait nullement à un tel
arrangement. Par exemple, Pons Garrigue avait reçu à Labécàde
(Haute-Garonne) deux femmes hérétiques, dont la garde lui fut
conGée. Mais il les laissa aller (bibl. de la ville de Toulouse,
ms. 609, fol. 127).
INTRODUCTION. ccxxxvij
k historique; ce caractère est fortement accusé. Dès lors, nous
i pcHiYons dire : voilà comment on procédait dans le Langue-
I doc au commencement du xiv* siècle. Aux yeux de Thisto-
î[ * rien, c'est un document d'un grand prix ; le témoignage
qa'il apporte lui paraîtra décisif. Quant à la cinquième par-
tie, elle fait admirablement connaître ceux que Ton poursui-
Tait. Bernard Gui y a exposé les doctrines hérétiques, et,
qu'on le remarque, dans leur rapport avec la poursuite. Il
ne faut pas voir en lui, à proprement parler, un hérésiologue,
comme le fut avant lui Benoît d'Alignan, l'auteur du TVoc-
tattis contra errores caiholicae fidei obviantes^. Son
objet est d'ordre tout pratique. Il veut fournir à Tinquisi-
leur pour lequel il écrit des précisions doctrinales qui l'éclai-
rent dans la recherche de l'hérétique et servent de base à ses
interrogatoires futurs. Il donne, si je puis ainsi parler, le
corps du délit, et il décrit Thérésie aux formes multiples,
mais en tant qu'elle tombe sous le coup des constitutions
apostoliques. C'est ainsi qu'on explique qu'il consacre un
chapitre aux Pseudo-apôtres, un chapitre aux Béguins, un
chapitre aux Juifs, deperfidia Judaeorum, un chapitre aux
devins et ouvriers de sortilèges. Le lecteur en a> sans doute,
plusieurs fois fait la remarque : dans les premiers temps, le
juge dél^ué se bornait à poursuivre les Manichéens et les
Yaudois ; à la fin du xm^ siècle, il poursuivait encore ceux
que je viens de nommer.
En un mot, et pour tout dire sommairement, la Practica
1. Bibl. nat., ms. lat. 4224. J'en ai donné quelques extraits
dans un article de mélanges intitulé : les Hérétiques du midi
au lUh siècle {Annales du Midi, t. UI (1891), p. 367). Parmi
ces extraits, à signaler : !<> Sub qua forma juret de heresi inqui^
rendus; 2^ Super quitus fiant interrogationes ; 3® De ydolatris et
ydolatriis.
ccxxxviij INTRODUCTION.
de Bernard Gui doit être mise au premier rang des manueii
à l'usage des inquisiteurs, soit que l'on oonsidàre le food
des choses, soit que Ton s'arrête à la personne de rauteor.
Et, comme elle est l'expression fidèle de la prooédare inqni-
sitoriale dans le Languedoc au xiv* siècle, époqae à laqndk
celle-ci a atteint son apogée, elle constitue un des docomeots
principaux dans toute la série, fort étendue malgré ki
lacunes, des pièces, registres et manuscrits dont j'ai pariée
3. La torture.
La Practica de Bernard Gui est muette au sujet de k
torture. Ce silence peut d'abord paraître assez naturel,
puisque le juge d'église ne pouvait arradier la vérité aux
clercs per tormenta, et aux laïques nisiper quaestiowh
rium vel demandando civUi judici. Cependant, il ne peot
laisser de surprendre, car nous n'avons aucune sentence
remettant un reus au juge civil pour lui infliger la question;
aucun acte ne nous est parvenu par lequel, directement oa
indirectement, le juge délégué aurait édicté la torture avec
obligation pour le juge civil de l'appliquer. Et, cependant,
Bernard Gui a voulu prévoir chacun des cas de la procédure
et y répondre par avance. Encore une fois, il ne fiiit aucune
allusion à cette voie de contrainte : car il s'agit, on le com-
prend, de la torture employée comme moyen d'obtenir
l'aveu.
Je n'ai pas à traiter ici la question des origines de la tor-
ture. Les auteurs les plus autorisés admettent qu'elle est
1. Je Tai publiée en 1886 (Paris, Picard, in-4<*). J'en prépare
une seconde édition. On en trouve dans Doat (L XXIX et XXX)
une copie qui s*arréte à la constitution de GLément IV : Cum
adversus hereticam pravitatein, V' partie, p. 304 de mon édition.
INTRODUCTION. ccxxxix
étrangère au droit canonique^ ; en même temps, ils afSrment
ip'il en fut fait usage, au xnf siècle, dans la recherche du
crime d'hérésie. « La torture, dit M. Esmein, devint un
Bioyen ordinaire d'instruction. Ce fut le droit romain qui
servit ici d'autorité. Le crime d'hérésie était regardé comme
erimen laesae majestatis dimnae ^ et, à partir du
un* siècle, on appliqua dans ces sortes de procès les règles
dn Digeste et du Code sur la mise à la question des accusés
et des témoins dans le erimen majestatis '. » n est certain
que la constitution d'Innocent lY, Ad eœtirpanda, du
15 mai 1252, autorisa l'emploi de la torture citra membri
diminutionem et mortis periculum^; cette constitution
fat renouvelée et confirmée le 30 novembre 1259 par
Alexandre IV ^ et le 3 novembre 1265 par Clément IV*.
Et d'ailleurs, comme, dans l'intervalle, le 4 août 1262,
Urbain IV donna aux inquisiteurs et à leurs socii le pou-
voir de se relever mutuellement de tous les cas d'irrégularité
qu'ils pourraient avoir encourus ^ M. Tanon en conclut que
le aeul obstacle, à savoir l'irrégularité canonique, pouvant
s'opposer à ce que les inquisiteurs « fissent administrer
1. Par exemple Biener, Geschichte des Inquisitions Processes,
p. 55, 87 ; Paul Fournier, les Offidalités au moyen âge, p. 249, 280
(Paris, Pion, 1880, in-8«); Esmein, Histoire de la procédure crimi-
n$Ue en France, p. 19, 77 (Paris, Larose et Forcel, 1882, in-8<»).
M. Tanon {Histoire des tribunaux de l'Inquisition en France, p. 362
et auiv.) a exprimé une opinion opposée. Mais son argumenta-
tion ne m'a point convaincu.
2. Op. eit.y p. 77, 78.
3. Potthast, no 14592. — M. Esmein l'attribue par erreur à
Alexandre IV.
4. Ibid., n» 17714.
5. Ibid., no 19433.
6. Ibid«, no 18390.
ccxl INTRODUCTION.
eux-mêmes la questions » était levé; et M. Esmein déclare,
comme on l'a yu tout à l'heure, que la « torture devint u
moyen ordinaire d'instruction. »
Pour le Languedoc, cette affirmation est certainemeDt
outrée. La prison, telle était la voie de contrainte ordinai-
rement employée. C'est le seul moyen d'obtenir Tavea qui
apparaisse soit dans le registre du greffier de Tlnquisitioii
de Carcassonne*, soit dans les Sentences de Bernard Gai';
c'est le seul moyen d'aveu que Bernard Qui énonce dans la
Practica^. Et par là les inquisiteurs du Languedoc don-
naient la main aux inquisiteurs d'outre-Rhin ^.
Cependant, nos documents locaux contiennent quelques
cas de torture. D'abord, un peu avant 1243, Arnaud Bordeler,
de Lauzerte (Tarn-et-Garonne), « fuit levatus in eculeum;
set nichil dixit, nec potuit ab eo extorqueri^. » Après 1243,
R. de Na Richa « fuit tractus Tholose et revelavit eis^ >
Isarn Coll dit avoir avoué « vi tormentorum, » à Bernard
de Castanet, en 1299^. Je n'ai relevé que ces trois cas'. Encore
faut-il ajouter que les deux premiers constituent une ano-
i. Op. cit., p. 374.
2. Pins bas, p. 115 et suiv.
3. Par exemple, p. 105, 114, 120, 145.
4. P. 107, 302.
5. c Si autem recuset hoc facere (sciiicet confiteri), recludatnrin
carcere et incuciatur ei timor, qaod testes contra ipsum habean-
tur, et si per testes convictus fuerit, nuila fiât ei miaeriooidia,
quin morti tradetur ; et sustentetur tenui victu, quia timor talis
humiliabit eum, et non permittatur aliquis accedere complidam
suoram, ne roboret eum... i (David d'Augsbourg, TrwMus de
inquisitione hereticorum, p. 43. Éd. Preger, Mayence, 1878).
6. Déposition de Guillaume Faur (Doat, XXII, fol. 7).
7. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 134.
8. Bibl. nat., ms. lat. 11847, dernier feuillet.
9. M. Tanon, qui les a ignorés, a prétendu en relever trois autres
INTRODUCTION. CCxlj
malie : la torture rendait irrégulier tout juge d'église qui
Tordoniiait^; car la torture, prohibée dans les tribunaux
d'Église, ne fut autorisée pour le cas d'hérésie qu'en 1252
et à la condition qu'elle fût appliquée par le juge séculier.
Son emploi dix ans plus tôt, sans être considéré comme
impossible, ne laissera pas de paraître étrange*. Ne fau-
drait-il pas plutôt l'attribuer à l'initiative du sénéchal? En
1274, le sénéchal Eustache de Beaumarchais, ayant capturé
Bernard Hugues, de Roqueyidal (Tarn), le soumit aussitôt à
la question lui-même et sans s'en entendre avec l'inquisiteur ;
il voulait que Bernard Hugues révélât en quel lieu les héré-
tiques se cachaient ^, sans doute pour exciter le zèle du juge ou
dans la correspondance de Philippe le Bel {op. cit,, p. 375, notes 1,
2 et 3). Dans le premier, les expressions tormenta de novo exquisila
ne peuvent signifier la question ou torture, qui était fort aincienne.
Dans le second, le roi reproche à Foulques de Saint -George
d'avoir agi contre le droit, terminos juris excedens et canonicas
sanctiones super kec éditas non observans (Hist, gén. de Languedoc,
Vni, col. 379). Mais en quoi et comment? Dans le troisième, il
s'agit des prisonniers déjà condamnés, et non des prévenus que
l'on veut faire parler.
i. c His aquibus Domini sacramenta tractandasunt,judicium
sangoinis agitare non licet... Quod si quisquam horum immemor
praeceptorum aut in ecclesiae suae famulis, aut in quibuslibet
personis taie aliquid fecerit, concessi ordinis privetur honore
et loco... > (Décret. Gratiani, secunda pars, causa XX ITT,
qnaest. VUI, cap. xxx).
c In ipso causae initio non est a quaestionibus inchoandum. i
Le titre du chapitre enlève toute équivoque à ce texte : « Tor-
menta, judiciis non praecedentibus, inferenda non sunt i (Décret.
Gregor. IX, lib. V, tit. xli, cap. vi).
2. On dira peut-être qu'en 1252 Innocent lY se borna à sanc-
tionner un moyen d'aveu déjà en usage et à en donner les formes.
Sa constitution n'autorise point cette hypothèse. Il n'y a pas la
moindre allusion à cet usage.
3. c Fuit captus et questionatus per dominum Eustachium,
P
ccxlij INTRODUCTION.
le prendre en défaut. Raymond HagneB, firère du précédent,
passa de même par les afires de la torture, mais parce qoe
le sénéchal l'y appliquai Encore une fois, il fiaudrait plus
que s'étonner de remploi de la torture par le juge déBignè
en 1243 et en 1244. En tout cas, même en admettant ces
deux exemples, nous sommes en droit de dire que l'usage eo
fut rare dans le Languedoc.
VI. Les lufciTS.
Le midi de la France est pauvre en chroniques ; le Lan-
guedocien loquace n'a cependant jamais aimé à écrire, à
faire des récits, à raconter. Si cette observation est juste, il
faut avouer qu'elle comporte, dans une certaine mesure, une
exception pour ce qui touche la poursuite înqaisitoriale. Et
dès lors on serait autorisé à voir dans ces récits une preuTe
nouvelle de l'ébranlement profond qui, un moment, déso-
rienta l'âme méridionale. Seulement c'est dans les rangs de
l'Église que l'émotion aurait le plus gagné, à ne considérer
que les auteurs de ces récits.
i, La € Chronique » de Ouillaume de Puylaurem.
C'est d'abord Guillaume de Puylaurens, chapelain deRaj-
senescallum Tholosanum, quia nou reveiabat ei ubi eraut here-
tici 1 (Doat, XXV, fol. 78).
i. « Fuit captus et positus ad questionem per dominum senes-
callum • (Doat, XXV, fol. 113). — Faure Raseire, d'Auriac
(Haute-Garonno), dit, dans sa déposition du i"' mars 1246, qa'ar-
rôtti à Toulouse « stetit in Castro Narbonensi captus per très
soptimanas pro heresi ; et fuit crucesignatus in fronte cum ferro
calido 1 (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 97 v»). Gela
remontait à quatre ans. Je n*ai vu nulle part ailleurs que les
hérétiques aient été marqués au fer rouge au front.
INTRODUCTION. ccxliij
moud VU, mort en 1270, mais dont la curieuse Chronique
remonte jusqu'aux premiers grands événements où la lutte
entre FÉglise et l'hérésie s'engagea corps à corps. Au cha-
pitre XL, abordant le concile tenu à Toulouse en 1229 et
dont nous avons parlé, il dit ce qu'il avait appris des pre-
mières poursuites : l'examen des témoins confié aux évêques,
qui devaient tout renvoyer à Foulques, de Toulouse; le refus
par le légat de communiquer les noms des témoins, etc. Si
nous en savons quelque chose, c'est par ce chroniqueur seul.
Ce chapitre xl, si court cependant, a une valeur très grande.
2. La € Chronique » de Guilhem Pelhisso.
Guilhem Pelhisso est un frère Prêcheur du couvent de
Toulouse et vraisemblablement toulousain par sa famille :
car son nom apparaît plusieurs fois dans les documents tou-
lousains du xm« siècle. Procureur ou économe de son qpu-
vent, il a laissé deux écrits : dans l'un, il donne l'état des
achats d'immeubles pour son établissement dans le quartier
Saint-Sernin , et Bernard Gui l'a introduit dans la notice
qu'il a écrite du couvent et des prieurs de Toulouse^; l'autre
est le récit des incidents dramatiques qui se produisirent à
Toulouse à la suite des premières poursuites des inquisiteurs
contre les hérétiques, qui se sentaient soutenus par l'autorité
municipale. Les frères Prêcheurs de la ville furent dispersés.
Ouilhem Pelhisso, témoin et victime, raconta ce qu'il avait
vu, en marquant le rapport existant entre l'intervention des
pouvoirs locaux et les premiers procès de l'Inquisition.
La chronique de Guilhem Pelhisso est contenue dans le
ms. 1437 (229, ancien fonds) de la bibliothèque d'Avignon,
1. Bibl. de Toulouse, ms. 490; bibl. de Bordeaux, ms. 780.
ccxliv INTRODUCTION.
fol. 11-14, OÙ elle se trouye placée entre les deux écrits
Bernard Gui : Priores in monasterio Pruliani et Funr
dacio conventtis TholosarU. C'est à loi, sans aucun
doute , que nous en devons la conservation. Le manuscrit
est des premières années du xnr* siàde ; il en foomit une
copie excellente.
Cette chronique, pittoresque, vivante, émue m&ne, est de
tous points curieuse. Sans doute, les faits relatifs à la pour-
suite des hérétiques ne sont racontés que tout autant que les
frères Prêcheurs s'y trouvèrent mêlés. Du moins, par cela
même, l'auteur a élargi son cadre géographique. Après les
incidents de Toulouse, il rapporte ceux d'Âibi ; il expose
rinquisition à Moissac, dans le diocèse de Cahors ; et c'est
par lui que nous savons que Pons de Saint-Gilles, provin-
cial de son ordre, alla à Rome avec Raymond de Foix, pour
exposer au pape Grégoire IX les travaux des premiers inqui-
siteurs. La Chronique s'arrête à Tannée 1235. L'on voit
sans peine de quel prix eUe est ^
3. Les Albigeois jettent Vinquisiteur dans le Tarn,
par un anonyme (1234).
Je signale en troisième lieu un anonyme, dont le récit des
événements d'Âibi en 1234 a pour titre (dans Doat, XXXI,
fol. 29 v**) : Aïbienses impediunt, capiunt, verberant et
trahunt ad Tamum inquisitorem. L'auteur appartient
vraisemblablement à l'ordre des firères Prêcheurs, circon-
stance qui explique comment cette narration se trouve placée
à la suite de la Chronique de Guilhem Pelhisso dans le
i. J*ai publié cette chronique en 1881. Je prépare une édition
des deux chroniques de Guilhem Pelhisso avec une notice bio-
graphique.
INTRODUCTION. ccxlv
manuscrit d'AyigDOD. C'est, d'ailleurs, un morceau extrême-
ment vivant. Tout moyen critique de contrôle nous fait
début ; je veux dire que ce récit n'est corroboré par aucun
témoignage direct. Du moins on y remarque un ton de sin-
cérité ; et Bernard Gui, en le reproduisant, a sufiSsamment
marqué combien il lui inspirait confiance ^
4. Troubles de Carcassonne et cPAlbij par Bernard
Gui.
Enfin, Bernard Gui a lui-même laissé un récit des
troubles de Carcassonne (1295-1305) et d'Albi (1300-1304).
C'est dans la notice des prieurs du couvent de chacune de
ces deux villes qu'il a introduit sa narration, mettant à la
suite de la notice de chaque prieur l'exposé des faits arrivés
sous ce prieur : Notandum hic posteris incidenter...
C'est ainsi que le récit des troubles de Carcassonne, pour
parler du premier, se compose de cinq morceaux : le pre-
mier placé sous le priorat d*Odon de Caussens et se rappor-
tant à l'année 1295 ; le second appartenant au priorat de
Bernard Gui lui-même, qui y parle comme témoin, et de
l'année 1297 ; le troisième compris dans le priorat de Ber-
trand de Clermont (Dordogne) et de Tannée 1303 ; le qua-
trième, fort court, du priorat de Pons de Torreilles, de Vil-
lemartin (Aude), et de l'année 1304 ; le cinquième du priorat
de Géraud de Blomac et de l'année 1305. Les troubles racon-
tés par Bernard Gui eurent leur origine immédiate dans les
poursuites exercées contre Guillaume Garric et Guillaume
Brunet, de Carcassonne, professeurs de droit, legum pro-
1. Ge morceau se trouve à la suite de la Chroniqxjie de Guiihem
Pelhisso dans l'édition que j'en ai donnée. Il est aussi dans Doat,
XXXI, fol. 29 v<»-32, d'après un manuscrit autre que celui
d'Avignon. Copie bonne.
ecxlvj PmODCCTHHf.
fes$ore$^ qui ouTrirent la lutte contre llnqnisitioii ; nue
première répression ne calma pas les eqirits. ÀTec Jean de
Piqnigni, Tidame d'Amiens, Bernard Délîcieiix» qui aoofflait
le feu, et Hélie Patrice (Helya Patricii)^ qjià dominait
Carcassonne, la situation empin beaucoap. Bernard Gm
montre très bien le caractère poUtique de roppositioo frite
à rinquisition, ou plutôt aux finères Prediears, juges délé-
gués; en 1304, quarante habitants de Limoox forent pendus
à Carcassonne « propter proditionem in qua oonsenserant
contra regem Francie, ut terram redderoit régi altori. »
Pour le même motif, Hélie Patrice et quatorze de ses com-
plices subirent le dernier supplice à Carcassonne l'année
suivante ^
Le récit des troubles d*Albi ne comprend qu'un morceau
et s*étend à quatre années (1300-1304), Guillaume de Morères
{de Moreriis) , de Toulouse , étant prieur du couvent de
cette ville. C'est Texposé, sous une forme dramatique, des
faits établissant la collusion des villes d'Âlbi et de Cordes
avec Carcassonne contre rinquisition. A Âlbi notamment,
les esprits s'élevèrent au diapason le plus inquiétant : les
biens de Tévêque, Bernard de Castanet, furent occupés; et,
comme il rentrait dans sa bonne ville, la foule proféra des
menaces de mort : Ad mortem! Ad morteni! Moriatur
proditor! Moriatur proditor! Les frères Prêcheurs, à
leur tour, subirent toute sorte de sévices*.
i . Priores in conventu Carcassonensi, bibi. de Bordeaux, ma. 780,
fol. 71, 72; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 157 v*, 158. — Hùto-
riens de France, XXI, 743, 744. — Douais, VAUrigèisme et les frères
Prêcheurs à Narbonne au XIII* siècle, 132-135. — Ce récit a été
reproduit par Gompayrè, Études historiques sur l'Albigeois^ 237-
239, d'après un extrait déposé aux archives du Tarn (Albi, 1841,
in-4o).
2. Priores in conventu Àlbiensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780,
INTRODUCTION. CCxivij
Ces divers récits, depuis la Chronique de Guillaume de
Paylaurens jusqu'aux notices de Bernard Gui, ont un rapport
direct avec la poursuite exercée contre les hérétiques par yoie
judiciaire. Leur intérêt, il me le semble, est des plus grands
pour l'historien ; car ils répandent la yie à travers les pièces
officielles, constitutions apostoliques, actes des évêques,
interrogatoires et sentences des inquisiteurs, mandements
royaux, opérations fiscales des agents des confiscations et
manuels de procédure inquisitoriale. Sans doute, ils peuvent
être considérés comme un simple appendice dans la longue
série des documents d'inquisition, dont j'ai essayé d'esquLs^
ser le tableau ; mais c'est un appendice qui m'a paru néces-
saire.
fol. 97 vo, 98; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 217 v<», 219 v. —
Historiens de France, XXI, 747-749. — Douais, op, cit., 135-140.
ecxWiij INTROIHJGTIOll.
DEUXIÈBfE PARTIE.
Liste et description des manubgeutb ou dbb pibceb
publiés ici pour la première fois.
Les pièces relatives à rhistoire de riBqaisition dans le
Languedoc rempliraient plusieurs volumes si on les publiait
intégralement. Le tableau, bien que très sommaire, qui vient
d*en être présenté, le prouve ; et peut-être le lecteur lear
attribue-t-il indistinctement, après cet exposé, une sérieuse
valeur. Cependant, pour répondre au projet de la Société de
l'Histoire de France, il a fallu se résigner à faire un choix.
Un choix dans une série de documents qui se tiennent comme
les anneaux d'une chaîne ne laisse pas d'être une chose déli-
cate. J'espère cependant justifier celui auquel on s'est arrêté,
en parlant maintenant de chacun de ceux qui en ont fait
l'objet.
L Se:itb.igbs de Bbe^card de Gaux et de Jeasi de SAmT-PruiB
(4244-4248).
Les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre, de l'ordre des frères Prêcheurs, ne sont pas des
inconnus, bien que nous ignorions leur patrie*; car, indé-
i. Sans doute, au zni« siècle, le second nom désigne le plus
souvent le lieu d'origine. Mais il y a sept ou huit villages portanl
le nom de Gaux dans autant de départements, Hérault, Aude,
Ciorrèze, Lot, Puy-de-Dôme, Haute- Vienne, Somme. Quant aux
localités du nom de Saint-Pierre, elles foisonnent. Peut-être ces
deux frères Prêcheurs n'étaient-ils pas méridionaux, car leurs
noms ne se rencontrent pas dans les Àcta capitulorum oréUnis /hi-
trum Praedicatorum de la première province de Provence (1239-
INTRODUCTION. ccxliz
pendamment des Sentences^ nous avons de nombreux actes
témoignant de leur activité comme inquisiteurs, à partir de
l'année 1244 ^ L'année suivante, ils entendirent les dépo-
sitions des habitants de cent quatre localités du Lauragais,
environ quatre mille cinq cents personnes^. Les circons-
tances à la suite desquelles ils furent nommés juges délégués
expliqueraient au besoin tant de zèle, puisque ce fut au len-
demain du massacre des inquisiteurs, Willem Arnaud et ses
compagnons, à Âvignonet (Haute-Garonne), événement qui
émotionna diversement, mais très profondément, tout le
comté de Toulouse^.
Le titre de leur délégation n'a pas été retrouvé ; de telle
façon que nous ne pouvons pas dire avec la dernière préci-
sion pour quel pays ils la reçurent et à quelles limites géo-
graphiques elle s'étendait. Dans les sentences, ils prennent le
plus ordinairement le titre de Inquisitores hereticae pra--
pitatis in civitate et dioecesi Tholosae; mais aussi ils s'in-
^ixùeïii Inquisitores hereticae pravitatis in Tholosana et
Caturcensi civitate et dioecesi (n** 12), et encore Inquisi--
tores hereticae pravitatis in Agennensi et Caturcensi
dioecesibus^ de Villamuro et de Villalonga archidiaco-
natibus (n^ 16). Et cependant les deux archidiaconés de
Yillemur et de Yillelongue appartenaient au diocèse de Tou-
louse. C'est que les condamnations prononcées par eux frap-
paient dans chaque cas des hérétiques de l'un ou de l'autre
des trois diocèses de Toulouse, de Cahors ou d'Àgen. Par là
1302), que j'ai publiés (Toulouse, Privât, 1895). De plus, plusieurs
des inquisiteurs du midi étaient venus du nord de la France.
i. Voy. plus haut, p. cxLvm et suiv.
2. Ms. 609 de la bibl. de Toulouse.
3. C'est dans la nuit avant T Ascension de Tannée 1242 que ce
massacre fut perpétré avec la complicité probable, ou tout au
moins tacite, de Raymond VII, comte de Toulouse.
ccl nfTBODUCnON.
même, nons ne poaYons pas asBorar que leurs poaToin
fussent délimités à ces diocèses.
La première en date de lears sentences est da 26 aovt
1244 (n"" 16). C'est flaire entendre toot de suite que ces seiH
tences n*ont pas de rapport direct avec les aveux regus l'an-
née suivante. Mais on ne peut en dire autant des actes des
prédécesseurs de Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.
Il était plus que naturel qu'aussitôt entrés en chai^pe ils
prissent connaissance des procès engagés» des interrogatoires
faits, des dépositions entendues. C'était leur devoir déjuge;
et , sans songer à présenter les iaits suivants comme la
preuve que plus d'une fois ils achevèrent un procès com-
mencé, cependant on ne peut s'empêcher d'appeler Tatten-
tion sur une coïncidence assurément remanpiahle. Par
exemple, nous avons une déposition de W. Donadeu, de
Mazac * , qui avait servi de compagnon aux hérétiques jus-
qu'en Lombardie ; nous avons aussi la sentence par laquelle,
relevé de l'excommunication, il fut condamné k la prison
perpétuelle^ Bernard Âlzen, le jeune, subit la même peine oa
pénitence; il avait caché la vérité aux prédécesseurs de
Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre*; sa dépositioD
nous est parvenue, ei Bernard de Caux, avant de procéder
contre lui, la remit sous ses yeux^. Isam Bonhomme, d'Haut-
poul, chevalier, interrogé, avait nié autant devant Bernard
de Caux et Jean de Saint-Pierre que devant frère Perrière
et ce mensonge judiciaire, deux fois répété, s*ajoutant à
d'autres délits, lui valut une condamnation*.
i. Doat, XXm, fol. 209.
2. No 12.
3. No 13.
4. Doat, XXm, fol. 304 v«-309.
5. Ibid., fol. 226-233.
6. No 29.
INTRODUCTION. CClj
Frère Ferrier et frère Pierre Durand, inquisiteurs, avaient
entendu Bertrand d'Âlamans, une première fois, le 18 dé-
oeinbrel243, une seconde fois, le 19 février 1245 (n. st.) ^
Ainsi, par le fait de son propre aveu, et aussi parce que
divers témoins avaient déposé contre lui, il était juridique-
ment suspect ; contumace, il fut condamné comme hérétique
et excommunié le 4 novembre 1247 ^ Pons Botier avait
menti en celant la vérité devant les uns et les autres inqui-
siteurs. Interrogé le 18 décembre 1243^, cinq ans après, le
23 mars 1248, il subit sa peines Dans l'intervalle, sa cause
avait été reprise. De même, des dépositions déjà reçues four-
nirent à Bernard de Caux et à Jean de Saint-Pierre la base
de poursuites nouvelles, par exemple contre Austorge^^,
Bstolt de Boqueville, chevalier*, Willem de Saint-Nazaire^
et les Bressols, qui étaient une famille d*hérétiques*. Nous
les trouvons parmi les condamnés ^.
Ainsi, le rapport général des sentences de Bernard de
Canx et de Jean de Saint-Pierre, avec les poursuites com-
mencées par leurs prédécesseurs, semble bien démontré ; ce
qui, d'ailleurs, ne les empêcha pas d'informer contre de
nouveaux prévenus. Par exemple, Pierre Garcias, contre
lequel plusieurs témoins déposèrent en aoftt^<^ et en décembre ^^
1247, fut condamné par eux comme suspect d'hérésie le
i. Doat, XXni, fol. 65-70.
2. No 32.
3. Doat, XXIII, fol. 100-102.
4. N» 40.
5. Doat, XXni, fol. 325 v«.
6. Ibid., fol. 223.
7. Ibid., fol. 309 v«».
8. Doat, XXn, fol. 10 v«>, 38.
9. No« 2, 7, 13, 16.
10. Doat, XXn, fol. 92-106.
11. Ibid., fol. 89-92.
cclij INTRODUCTION.
16 février 1248 ^ Qu'ils eussent, en entrant en charge,
écarté les poursuites antérieures et déterminé les prooeià
engager, c'eût été évidemment leur droit; ces actes ne po»*
valent à aucun titre les obliger strictement; car ils n'éUient
responsables que des poursuites qu'ils conduisaient. Ceitli
raison pour laquelle il m'a paru bon de montrer les relatk»
des sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Piam
avec les dépositions antérieures à leur dâégation ; car, as
lieu de ce perpétuel recommencement avec chaqoe juge non-
veau, qui ressemble quelque peu à Tartiitraire, €ra le hiass
craindre et même soupçonner, nous constatons l'esprit de
suite, une tradition inquisitoriale, qui, au contraire, se pré-
sentent comme une garantie d'impartialité et de justice; sau
compter que parfois il se passait bien du temps entre ledâmt
de l'instruction et le prononcé de la sentence.
Cinquante-deux des sentences prononcées par Bernard de
Caux et Jean de Saint-Pierre nous sont parvenues. EDei
sont contenues dans le ms. lat. 9992 de la BQdiotbèqw
nationale. Ce manuscrit (334"" X 222"") compte doiue
feuillets de parchemin numérotés de 2 à 13. L'ancîeniie
numérotation en chiffres romains de CLI à CLXII proirre
que nous n'avons ici qu'un fragment d'un registre qui, à
en juger par l'écriture, avait été établi vers le milieu du
xm" siècle, vraisemblablement sous les yeux de Bernard
de Caux et de Jean de Saint-Pierre, et par les soins de
P. Aribert, leur notaire, scriptor dictorum inquisito-
rum. Le fragment a été sauvé par l'abbé Magi, memlwe de
l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de
Toulouse, qui lui consacra un travail dans le tome lY des
Mémoires de cette Académie sous le titre : Mémoire Uh
\. No 36.
INTRODUCTION. CCliij
I torique sur r Inquisition de Toulouse au sujet de quel-
1^ fues registres originaux de ce tribunal du XII P siècle ^
g au moyen desquels on établit des faits inconnus aux
I historiens K Les marges du manuscrit portent des annota-
is tioDS de sa propre main, entre autres celle qui se trouve
^ fiacée à la marge du feuillet CLI (feuillet 2) : Cayer que
I J*m retiré de chez un libraire qui s'en servait pour
couvrir des alphabets, (T après lequel foi fait un
L mémoire imprimé dans le 4^ vol. de V Académie des
j êciences de Toulouse.
. Le registre ne contenait-il que les sentences de Bernard
^ de Caux et de Jean de Saint-Pierre? N'y avait-on pas inséré
des sentences antérieures d'autres inquisiteurs, de Ferrier
par exemple, qui déploya une activité remarquable? Il est
impossible de répondre à ces questions. Plus tard, on y
admit les lettres d'inquisiteur général données par les car-
dinaux, en 1643, au frère Jean-Dominique Rey, vicaire
général de la congrégation réformée de Saint-Louis, ordre
des firères Prêcheurs*. On ne peut que regretter vivement la
i. P. 14-43. Toulouse, 1790, in-4^ Ce travail fut lu en séance
ordinaire de T Académie le 24 avril 1788.
2. Voici les lettres :
« Julius tituli sancte Prazédis Roma^, Âlphonsus tit. S. Bal-
binae de la Gueva', fr. Antonius tit. S. Mariae Transtyberim
Barberinus*, Bemardinus tit. B. Pétri ad vincula Spada^, Joh.
fiapiista tit. S. Eusebii Pamphilius', Hieronymus tit. S. Agnetis
in Âgone Varospius*, fr. Vicentius tit. S. démentis Maculanus^,
1. Jules Roma, mort en 1652.
2. Alphoose de la Caeva^ mort en 1655.
3. Antoine Barberini, mort en 1646.
4. Bernard Spada, mort en 1661.
5. Jean-Baptiste Pamphili, plus tard Innocent X.
6. Jérôme Verospi, mort en 1652.
7. Vincent Maculano, mort en 1667.
ccliv INTRODUCTION.
perte des parties disparues de ce registre ; on n'a plus qu'an
vague espoir de les retrouver jamais, car, en 1781, Tabbè
presbiteri, Frahciscus 8. Laurentii in Damaso Barberinu8% et
Martius 8. Angeli in foro Piscino Ginettas' diaconi, miseratione
divina S. R. Ë. cardinales in universa repnblica christiana,
adversus hereticam pravitatem générales inquisitores a sancta
sede apostolica specialiter deputati, dilecto nobis in Ghrisio fratri
Jo. Dominico A^^^to/ordinis Praedicatorum, vicario generali con-
gregationis Sancti Ludovici ejasdem Ordinis, salutem in Domino
sempiternam.
a Gam nobis potissimum curae sit ut fides catholica ubique flo*
reat et augeatur, atque omnis haeretica pravitas e cunctis mentibos
depellatur, nostrae diligentiae studium diligenter adhibemus ot
qui a causa Dominici gregis diabolica fraude seducantur, ad eam,
aspirante Deo, reducantur, vel, si eorum damnato proposito obsti-
nato animo pertinaciter perseverare intendant, ita... puniantur ut
eorum pena aliis transeat in exemplum. Idcirco ut haeretica pra-
vitas eo efficacius propellatur, quo illius inquisitores majori fue-
rint auctoritate suffulti, te fratrem /o. Dominicum Reggium, de
cujuB doctrina, pietate et prudentia plane confidimus, auctoritate
apostolica nobis in hac parte commissa tenore presentium, nostrum
et apostolice sedis in negotio inquisitionis hujusmodi in civitate,
diocesi ac tota dictione Tolosana ac aliis locis solitis et consue-
tis, Inquisitorem generaUm creamus, instituimus et deputamus,
concedentes tibi in praemissis facultatem et potestatem et auc-
toritatcm contra quoscumque haereticos et a fide christiana
apostatas, aut cujusvis damnatae heresis sectatores, sortiiegia
heresim sapientia, seu de heresi, vel de apostasia a fide suspeo-
tos, divinationes et incantationes, aliaque diabolica maleficia, et
prestigia contractantes, aut magicas et necromanticas artes ezer-
centes, illorumque credentes, sequentes, acceptatores, fautores et
defeusores, vel eis opem, consilium, auzilium, favorem directe vel
indirecte, publice vel occulte praestantes, vel eorum libros vel
scripta legentes aut retinentes, cujuscumque status, etiam regu-
laris conditionis, dignitatis et praeminentiae fuerint, inquirendi
et procedendi ac, praecedentibus legitimis conditiis, eos compre-
heudendi seu capi, et comprehendi, atque carceribus mandpari
1. François Barberini, mort en 1679.
2. Martini GinetU, mort en 1671.
INTRODUCTION. cclv
Magi sauva ce qui en restait des mains d'un libraire de
Toulouse qui en recouvrait des alphabets. Mais que sont
devenus ces alphabets ?
et, prout juris fueiit, rigoroso ezamini subjici et torqueri faciendi,
et demum, servatis servandis, etiam per sententiam desuper cano-
nice ferendam, si innocentes seu non culpabites reperti fuerint, in
toto vel ab instantia judicii absolvendi et liberandi ; si vero col-
pabiles deprehendantur, juxta canonicas sanctiones, prout qualitas
exegeiit excessuum, condemnandi ac debitis poenis coercendi et
puniendi, necnon procuratorem fiscaiem et notarios pubiicos,
aliosque in bis necessarios offîciales, etiam clehcos saeculares seu
quoscumque ordinum regulares deputandi, ac eis, ut onus illis
injunctum, diligenter ezequantur et peragant in virtute sanctae
obedientiae praecipiendi et injungendi ac mandandi et, si necesse
fuerit, aliquem clericum etiam in sacris et praesbiteratus ordini-
bus constitutum propter praemissa degradari, ad ejus actualem
d^radationem per quemcumque catholicum antistitem, gratiam
et communionem sanctae sedis apostolicae habentem, quem ad id
duxeris deputandum, nisi ordinarius ioci ad id requisitus deputa-
tionem hujusmodi facere maiuerit, procedendi et demum sic degra-
datnm curie seculari relinquendi ; contradictores autem quoslibet
et rebelles ac tibi in praemissis non parentes per censuras eccle-
siasticas et poenas ac aliis juris remediis opportunis compescendi
atque in bis ac praemissis omnibus et singulis auzilium bracbii
seeularis invocandi et implorandi et ad veritatis lucem redire
volentes (si alias relapsi non sint), accepta prius ab eis heresum et
errorum suorum abjuratione, publice vel privatim, arbitrio tuo
juxta heresum, factorum, locorum et personarum qualitatem
facienda, prestito per eos juramento quod talia deinceps non
eommittent, nec talia vel eis similia committentibus seu illis
adhaerentibus opem, consilium, auxilium et favorem per se
vel alium seu alios praestabunt, aut alias in forma ecclesiae
eonsueta, ab eisdem haeresibus et erroribus ac quibuscumque sen-
tentais, censuris, ac poenis ecclesiasticis ac etiam temporalibus
in quas praemissorum causa et occasione qualibet incurrerant,
injuncta inde eis pro modo culpae publica vel, si tibi videbitur,
privata penitentia salutari, absolvendi et in gremium Sanctae Ma-
tris Ecclesiae admittendi, recipiendi et reconciliandi, absolutionis
receptionem et reconciliationem hujusmodi cum solemnitatibus a
jure requisitis faciendi, ipsosque sic absolutos, receptos et recon-
cchj INTRODUCTION.
Le fragment ne laisse pas de présenter un solide intérêt :
il fournit les renseignements les plus variés; quelques-
uns même sont importants pour Thistoire de la justice inqui'
sitoriale.
Voici d'abord la date des sentences, rangées dans notre
édition sous cinquante-deux numéros d'ordre :
1244, 26 août, 16.
1246, 18 mars, 1.
26 mars, 2.
11 avril, 4.
6 mai, 3.
17 mai, 5.
25 mai, 6.
28 mai, 7.
3 juin, 8.
10 juin, 9.
24 juin, 10,11.
ciliatos communioni sacramentorum ac unitati ûdelium admit-
tendi, omniaque et singula alia quae ad hujusmodi hoereses et
sortilegia, maleficia, dlvinationes et incantationes ac magicas sen
necromanticas artes exercentes reprimendum et radicitus eztif-
pandum juxta juris ordinem necessaria cognoveritis et opportuna
et quae ad officium inquisitionis hujusmodi pertinent faciendi,
gerendi, ordinandi, exercendi et exequendi, non obstantibus in
contrarium facientibus quibuscumque ; in quorum omnium et
singuiorum praemisBorum fidem ac testimonium inter litteras gra-
tis expeditas par infrascriptum nostrum et dictae sanctae Inquisi-
tionis QOtarium factas et manibus nostris suscriptas sigiiii ejusdem
S. Inquisitionis quo in talibus utimur, jussimus et fecimus apponi
et muniri. Datum Romae in Congregatione Generali S. Inquisitio-
nis, Qonis februarii, Ânno a Nativitate Domini nostri Jhesu Ghristi
millésime sexcentesimo quadragesimo tertio, pontificatus sanctis-
simi Domini A. papae anno vigesimo. »
Au dos de cette pièce est écrit : c Provision du Révérend Père
Rex pour l'Inquisition de Toulouse. •
INTRODUCTION. CClvij
1246, SjuiUet, 12.
15juiUet, 13.
27 juiUet, 14, 15.
1247, 11 août, 17.
18 août, 19.
22 août, 18.
25 août, 20.
l*"" septembre, 21,22.
8 septembre, 23.
15 septembre, 24.
29 septembre, 25, 26.
7 octobre, 27.
13 octobre, 28.
20 octobre, 29, 30.
3 novembre, 31 .
4 novembre, 32.
10 novembre, 33.
1248, 24 janvier, 34.
2 février, 35.
16 février, 36, 37.
15 mars, 38.
22 mars, 39, 40.
29 mars, 41, 42.
5 avril, 43.
24 mai, 44, 45, 46, 47.
28 mai, 48.
31 mai, 49.
14 juin, 50,51,52.
On voit par ce tableau que les sentences se suivaient de
es. Les inquisiteurs employaient à les préparer de longs
ois, ou même des années, et, quand ils en avaient un cer-
CClx INTRODUCTION.
tnrt * et à de nombreux praelaW^, c'est-à-dire que, préalar
blement, ils avaient pris l'avis des jurisconsultes et des supé-
rieurs ecclésiastiques. Et si la sentence n'avait pas besoin
de leur approbation pour être légalement valable et sortir
tout son effet, elle recevait de cette consultation une grande
valeur morale. Il convient d'ajouter que si les aveux iaits
spontanément pendant le temps de grâce, tempus gratiae^
adoucissaient la rigueur inquisitoriale^, le mensonge, le
refus d'accomplir une pénitence jurée ou même écrite^, le
parjure l'armaient impitoyablement contre ces relaps volon-
taires. La simple profession de l'hérésie n'exposait qu'à une
pénitence assez douce comme étaient les pèlerinages mineurs ;
il en allait tout autrement, si l'on retombait dans l'hérésie
après l'avoir abjurée avec serment.
Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-
Pierre peuvent être, quant à la pénalité, distribuées de la
manière suivante :
l"" Condamnation comme hérétique, ipsum hereticum
condempnamus ^. La qualification juridique d' < héré-
tique » entraînait l'excommunication. Ici cependant cette
conséquence n'est pas énoncée.
2^ Excommunication*.
3° Condamnation comme hérétique avec sa double oons^
quence, confiscation des biens et excommunication^, ou seu-
lement la confiscation des biens*.
i. Nm i, 2, 3, 4, etc.
2. N«» 2, 3, 4, etc.
3. No» 7, 12, 13, 18, 20, 27.
4. No 47.
5. No* 44, 47 et 50.
6. No 37.
7. No«l,i4, 19,23,25,30,32,35.
8. No» 38, 39, 41.
INTRODUCTION. CClix
maneS le bayle du comte' et de hauts seigneurs ecclésias-
tiques, le prévôt de Saiot^Ëtienne de Toulouse^, qui se
irouye à la tête d*une administratioD considérable^, le pré-
vit de Sainte-Cécile d*AlbiS l'abbé de Montauban*, le
prieur de Saint- Sernin^, le prieur de la Daurade^, l'official
de Toulouse^ l'archidiacre de Villelongue*®, l'abbé d'Idrac",
le prieur de Lavaur^', les consuls de Cahors^^, etc., etc.
Plus d'un parmi les témoins portait probablement inté-
rêt à l'un ou l'autre des accusés. Nulle part cependant
nous ne trouvons de témoignage direct de cette sympa-
thie. Les amis ou même les parents se tenaient à l'écart,
ou du moins n'osaient pas manifester leurs sentiments.
La cause était mauvaise, en effet, car non seulement les
inquisiteurs avaient fourni aux prévenus les moyens de se
tirer d'afiaire en leur remettant la carta de l'accusation et en
les invitant à se défendre ^^ , mais encore ils n'avaient prononcé
la sentence définitive qu'après l'avoir communiquée aux boni
4.N»*i, 3,4, 5,6,7,8, 12, etc.
2. No i, 4.
3. No 32.
4. Voy. le Liwre du 'grevât que j*ai publié pour la première fois.
(Paris, Picard, i897, in-4o.)
5. No 6.
6. No 5.
7. No» i, 3, 4, 5.
8. No« i, 2.
9. No i.
iO. No 2.
il. No 13.
12. No 10.
13. No 16.
14. No* 5, 36, 48. — Cependant, les sentences nous fournissent
un cas de condamnation sur le témoignage unique des témoins.
Mais les inquisiteurs ont soin de dire qu'il c conste » du délit,
n» 46.
cclx INTRODUCTION.
viri^ et à de nombrerm praelati^j c'est-à-dire que, préala-
blement, ils avaient pris l'avis des jorisconsaltes et des sapé-
rieurs ecclésiastiques. Et si la sentence n'avait pas besoin
de leur approbation pour être légalement valable et sortir
tout son effet, elle recevait de cette consultation une grande
valeur morale. Il convient d'ajouter que si les aveux bits
spontanément pendant le temps de grâce, tempus ffratiaej
adoucissaient la rigueur inquisitoriale', le mensonge, le
refus d'accomplir une pénitence jurée ou même éc^ite^ le
parjure l'armaient impitoyablement contre ces relaps volon-
taires. La simple profession de l'hérésie n'exposait qu'à une
pénitence assez douce conmie étaient les pèlerinages mineurs;
il en allait tout autrement, si l'on retombait dans l'hàrésie
après l'avoir abjurée avec serment.
Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-
Pierre peuvent être, quant à la pénalité, distribuées de la
manière suivante :
l"" Condamnation comme hérétique, ipsum hereticum
condempnamus ^. La qualification juridique d' < héré-
tique » entraînait l'excommunication. Ici cependant cette
conséquence n'est pas énoncée.
2^ Excommunication^.
3° Condamnation comme hérétique avec sa double consé-
quence, confiscation des biens et excommunication^, on Beor
lement la confiscation des biens^.
i. No» i, 2, 3, 4, etc.
2. No» 2, 3, 4, etc.
3. No» 7, 12, 13, 18, 20, 27.
4. No 47.
5. No* 44, 47 et 50.
6. No 37.
7. No» 1, 14, 19, 23, 25, 30, 32, 35.
8. No» 38, 39, 41.
INTRODUCTION. Cclxj
4"^ Condamnation comme relaps; peine, la prison per-
pétuelle^
5"^ Sentence de réintégration dans l'unité de l'Église {ad
ecclesiasticam unitatem), avec injonction de pénitence, la
prison perpétuelle'.
6^ Sentence relevant de l'excommunication et prononçant
la réintégration dans l'unité de l'Eglise, moyennant une
pénitence qui est la prison perpétuelle^, ou la prison « quan-
diu videbitur Ecclesie expedire^, » la prison pour quinze
ans^, la prison pour dix ans^.
7^ Deux sentences méritent d'être spécialement signalées
à cause des particularités qu'elles présentent. La veuve de
Bernard de la Tour, de Toulouse, religieuse du couvent de
Lespinasse (Haute-Garonne), retombée dans l'hérésie, avait
été enfermée dans une chambrette séparée « in aliqua came-
mla separata, » de telle façon qu'elle ne pût voir personne
ni rien recevoir du couvent, si ce n'est par une communica-
tion extérieure. Les inquisiteurs firent à la prieure de Les-
pinasse « mandement » d'y pourvoir : « Mandamus priorisse
de Lespinassa quod sibi juxta predictum modum faciat pro-
videri^. » — Alaman de Roaix, précédemment condamné
comme hérétique par les deux inquisiteurs Etienne et Wil-
lem Arnaud, est depuis six ans sous le coup de cette con-
damnation ; injonction lui est faite de commencer le jour
même sa prison, qui sera perpétuelle. En même temps, les
1. No 22.
2. No 49.
3. No» 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 24,
26, 27, 29, 30, 33, 40, 42, 43, 48.
4. N<> 2.
5. No 2.
6. No 2.
.7. Non.
iv
INTRODUCnON
•
Sentence
12
4
condamnations.
^-
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6
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—>
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—
«a.
43
1
^^
Sentence
INTRODUCTION.
44
1 condamnation.
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1 —
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1 —
47
1 —
48
1 —
49
1 ^-
50
1 —
51
1 —
52
4 «.^
eclxY
Je ne m'arrêterai plus maintenant qu'à quelques indica-
tions d'ailleurs très rapides.
Parmi les condamnés nous relevons les grands noms des
Alamans, de Roaix, de Roqueyille, de Latour, de Beau-
fort, de Unaud, du seigneur de Taravel, de Pons de Game-
Tille, d'Âuger de Yerfeil, chevalier, de plusieurs femmes,
magnifiquement alliés avec les Villeneuve, les Rosengue ou
Rosergue, les Mons, etc.
Nous voyons les hérétiques s'évader de prison^ ou s'en-
fiiir de Toulouse'.
Qs rachètent leurs prisonniers^; ils obtiennent que tel qui
a été pris soit délivré, moyennant la modique somme de deux
sous^. Ils font des levées de deniers^; ils se promettent
mutuellement de ne rien révéler aux inquisiteurs^. Ils se
font accompagner en Lombardie'', qui reste le centre de la
vie hérétique. Us ont et distribuent des encennia^; ils
i. No 38.
2. No 47.
3. No 4.
4. No 35.
5. No 4.
6. No 7 par exemple.
7. No 12.
8. No 8.
cclxiv
INTRODUCnOR.
»
SenteDce
12
4
condamnations.
—
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—
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.^
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-»-
—
41
3
—
—
42
1
—
_
43
1
^^
INTRODUCTION. cdxvij
II. MroaiTioNS gouteb Piibee Gaegus, du Bouifiuinr'-NAU,
D£ Toulouse, ^1247.
Pierre Gareias, du Bourguet-Nau, de Toulouse, dont le
frère était religieux du couvent des frères Mineurs de la ville,
professait publiquement Thérésie. Fréquentant beaucoup
dans ce couvent, il ne craignait pas d'y soutenir des doc-
trines fortement dualistes. Il finit par être poursuivi, et plu-
sieurs frères Mineurs furent appelés à témoigner de ce qu'ils
savaient ou avaient entendu. Ce qu'ils dirent est assez
piquant : ils mettent sous nos yeux l'état du néo-dualisme
à Toulouse au milieu du xin* siècle. L'on verra combien
on s'y passionnait. Il faut ajouter que, si les frères Mineurs
se montraient plus tolérants que les frères Prêcheurs, ce
fat une divergence qui devint une cause d'animosité, et, plus
tard, de rivalité acharnée entre les deux ordres.
n m'a semblé que ces dépositions avaient ici leur place.
Nous ne les avons, à la vérité, que d'après la copie de Doat.
Elle n'est pas cependant tellement défectueuse qu'on ne puisse
s'y fier. On s'est contenté de ramener le texte à l'orthographe
du xm® siècle. C'est avec la plus grande discrétion et la plus
sévère prudence que je me suis décidé à admettre ici ce texte
de la fameuse collection languedocienne, dont tout le monde
dit du mal tout en l'utilisant. J'espère qu'on ne me le repro-
chera pas.
III. Le registre du notairb ou grefhbr de l'Iivquisition
DE Gargassonne, 4249-4258.
Ce registre d'une extrême importance n'est autre aujour-
d'hui que le manuscrit 160 de la bibliothèque de Clermont-
Ferrand (papier, 185mill. Xl33 mill., reliure moderne,
ccl X vj INTRODUCTION.
reçoiveDi des legs^ « L*adoratioii » hérétique se ùli doq
seulement fleœis genibus^ pratique universelle, mais encore
prosùratis in terram manibus^, cérémonial très rare.
Nous rencontrons les inquisiteurs à Saint-Félix de Gara-
man (Haute-Garonne)^, et nous retenons la formule o^I uni-
tatem Ecclesie redire, qui revient si souvent : elle prouve,
à sa manière, l'unité de TÉglise étant alors la loi et comme
le premier article du pacte social, que les inquisiteurs ne
poursuivaient pas des faits de simple conscience.
Des cinquante-deux sentences de Bernard de Caux et de
Jean de Saint-Pierre une a été publiée» mais assez mal,
par Dumège^; c'est celle qui est placée sous le n^ 48.
Deux autres se trouvent dans le Mémoire /ustorigue sur
r Inquisition de Toulouse de l'abbé Magi ^ : ce sont les
jr^os 1^6 Qi 4g7^ L'abbé Magi donna encore les extraits qoi
convenaient à son travail, mais avec plus d'une &usse lec-
ture, par exemple Cancio pour Caucio (Bemardus de
Caiccio). M. Cb. Molinier a réédité le n"" 11 ^ et lait de même
quelques courtes citations dans l'étude du ms. qui contient
les sentences^.
1. No 48.
2. No 48.
3. No 48.
4. Dans son édition de V Histoire générale de Languedoc, t. VI,
Preuves des additions et des notes, p. 104. Toulouse, Paya, 1843,
grand in-8o.
5. T. IV des Mémoires de V Académie des sciences de Toulouse,
6. Ibid,, p. 21, note 2.
7. Ibid., p. 32, 33, 34.
8. L'Inquisition dans le midi de la France, p. 71, note 2.
9. Ibid,, p. 56 et suiv.
INTRODUCTION. cclxvij
II. DEPOSITIONS CONTRE PlERRE GàRGIAS, DU BoURGUÈT-NlU,
DE Toulouse, ^1247.
Pierre Gareias, du Bourguet-Nau, de Toulouse, dont le
frère était religieux du couvent des frères Mineurs de la ville,
professait publiquement l'hérésie. Fréquentant beaucoup
Sans ce couvent, il ne craignait pas d*y soutenir des doc^
trines fortement dualistes. Il finit par être poursuivi, et plu-
neurs frères Mineurs furent appelés à témoigner de ce qu'ils
savaient ou avaient entendu. Ce qu'ils dirent est assez
piquant : ils mettent sous nos yeux l'état du néo-dualisme
k Toulouse au milieu du xiif siècle. L'on verra combien
im 8*7 passionnait. Il faut ajouter que, si les frères Mineurs
16 montraient plus tolérants que les frères Prêcheurs, ce
bt une divergence qui devint une cause d'animosité, et, plus
tard, de rivalité acharnée entre les deux ordres.
n m'a semblé que ces dépositions avaient ici leur place.
Nous ne les avons, à la vérité, que d'après la copie de Doat.
ESlle n'est pas cependant tellement défectueuse qu'on ne puisse
8*7 fier. On s'est contenté de ramener le texte à l'orthographe
iu xm® siècle. C'est avec la plus grande discrétion et la plus
sévère prudence que je me suis décidé à admettre ici ce texte
le la fameuse collection languedocienne, dont tout le monde
iit du mal tout en l'utilisant. J'espère qu'on ne me le repro-
chera pas.
m. Le registre du notaire ou grepher de l'Inquisition
DE Carcassonne, '1249-'! 258.
Ce registre d'une extrême importance n'est autre aujour-
l'hui que le manuscrit 160 de la bibliothèque de Clermont-
Ferrand (papier, 185mill. Xl33 milL, reliure moderne.
cclxx INTRODUCTION.
1250 (n. st.), 9 mars, n~ 59, 60.
1251, 30 mars, n^Ôl.
— 3 avrU, n^« 62, 63.
— 9 mai, n° 64.
— 12 mai, n° 65.
— 20 mai, n« 66.
— 15 juin, n° 67.
— 4 septembre, n® 68.
— 5 septembre, n® 69.
— 8 septembre, n** 70, 71 , 72.
— 9 septembre, n®' 73, 74.
— 11 septembre, n® 75.
— 16 septembre, n® 76.
— 2 octobre, n«' 77, 78.
— 5 octobre, n*» 79, 80, 81 .
— 27 septembre, u^* 82, 83.
— 29 septembre, n^ 84.
— 6 octobre, n«* 85, 86, 88.
— 9 octobre, n'*» 87, 89.
— 14 octobre, n"* 90.
— 20 octobre, n^ 91 .
— 28 octobre, n*»' 92, 93.
— 2 novembre, n** 94.
— 8 novembre, n** 95.
— 9 novembre, n*" 96, 97, 98.
— 17 novembre, n® 99.
— 20 novembre, n*» 100.
— 23 novembre, n** 101.
— 26 novembre, n® 103.
— 29 novembre, n° 104.
— 3 décembre, n«» 102, 105, 106.
— 5 décembre, n** 107.
INTRODUCTION. cclxxj
1251, 14 décembre, n» 108.
— 15 décembre, n^ 109.
1252 (n. st.), 16 janvier, n^ 110.
— — 19 janvier, n** 111.
— — 21 janvier, n** 114.
— — 22 janvier, n® 112.
— — 23 janvier, n« 113.
— — 28 janvier, n® 115.
— — 2 février, n9 116.
— — 6 février, u? 117.
— — 9 février, n^* 118, 119.
— — 10 février, n«' 120, 121.
— — 23 février, n«» 122, 123.
— — 24 février, n«» 123, 124.
— — 1" mars, n? 125.
— — 9 mars, n° 126.
— — 11 mars, n*» 127.
— — 15 mars, n*» 128.
1252, 28 mars, n«* 129, 130.
— 14 avril, nM31.
— 15 avril, n° 132.
— 17 avrU, n° 133.
— 19 avril, n« 134.
— 22 avril, n«' 135, 136.
— 25 avril, n«» 137, 138, 139, 140, 141, 142.
— 27 avril, no 143.
— 22 mai, n« 144.
— 14 juin, n" 146.
— 17 juin, n^ 147.
— 18 août, n° 148.
— 25 août, n« 149.
— 26 août, n^ 150.
cclxiij INTRODUCnON.
1252, 3 septembre, n** 150 bU, 151 , 152.
— 2 octobre, n" 153.
— 9 octobre, n** 154.
— 11 octobre, n" 155, 156, 157.
— 30 octobre, nM61.
— 6 novembre, n^ 158.
— 9 novembre, n® 150.
— 11 novembre, n** 160.
— 23 décembre, n* 162.
1253 (n. st.), 3 mars, n« 163.
— — 7 mars, n** 164.
— — 8 mars, l9 165.
— — 13 mars, n« 166.
— — 18 mars, n» 167.
— — 19 mars, n** 168.
— — 21 mars, n** 169.
1253, 29 mars, n^' 170, 171.
— 1^ avril, n« 172.
— 12 avril, n^ 173.
— 16 avril, n^ 175.
— 17 avrU, n° 174.
— 14 juin, n^ 169 bis.
— 5 août, n" 176.
— 17 août, n^" 177, 178.
— 2 septembre, n° 179.
— 30 septembre, n*» 180.
— 12 octobre, n«' 181 à 186.
— 19 octobre, n^' 187, 188.
— 20 octobre, n» 189.
— 5 novembre, n*** 190, 191, 192, 193.
— 20 novembre, n«' 194, 195.
1254 (n. st.), 15 janvier, n«* 196, 197.
INTRODUCTION . cclxxii j
1254, 5 avril, n^ 198.
— 9 avril, n° 199.
— 2 mai, n« 200.
— 16 juin, n" 202.
— 1«' juillet, n° 201.
— 29 octobre, n^ 204.
— 1'*^ novembre, n* 203.
— 2 novembre, n° 205.
— 4 novembre, n*' 206, 207.
— 18 novembre, n° 208.
— 19 novembre, n° 209.
— 17 décembre, n^' 201 bis, 210.
1255 (n. st.), 5 janvier, n^ 211.
— — 7 janvier, n^ 212.
— — 19 janvier, n° 213.
— — 19 février, n** 214.
— — 18 mars, n^ 215.
— — 20 mars, no 216.
1255, 28 avril, n«' 217, 218.
— 27 mai, n° 219.
— 2 juin, n« 220.
— 13 août, n° 221.
— 21 août, n^ 222.
— 17 octobre, n« 223.
— 20 novembre, n® 224.
1256 (n. st.), 19 février, n« 225.
— — 23 février, n^ 226.
— — 7 mars, n° 226 bis.
— — 11 mars, n° 227.
— — 24 mars, n® 145.
1256, 28 mars, n^ 228.
— 6 avili, n« 229.
CclxxW INTRODUCTION.
1256, 10 a-ml, n» 230.
— 18 avril, n» 231.
— 19 avra, n* 232.
— 21 avril, n» 233.
— 2juin, n»234,
— 9 juin, n»' 235, 236, 237, 238, 239.
— 16 juin, n» 241.
— 23 juin, n» 242.
— 24 juin, n« 243.
— 27 juin, n" 244.
— 9 juiUet, n» 240.
— 16 juiUet, n» 245.
— 15 novembre, n* 246.
1257, 9 septembre, n» 247.
— 19 [septembre ?], n" 248.
1258 (n. st.), 23 janvier, n" 249, 250.
— — 24 janvier, n" 251 à 258.
— — 27 janvier, n" 263.
— — 30janvier,n»259.
— — 31 janvier, n" 260, 261.
— — 5 février, n» 262.
C'est à Garcassonne que la plupart de œs nombreux actes
ont été passés. Le lieu n'est pas exprimé cependant; mais
cela résulte de VActum : Actum fïtU hoc in preseneia
domim episcopi Carcassonensis, in preseneia magi^ri
Pétri, officialis Carcassonensis, et aussi de la sitoatioa
sociale des témoins, chanoines de Garcassonne, curé de Saint-
Vincent de Garcassonne, geôlier de la prison épisoopale,
enfin de ce fait que, dans un grand nombre d'actes, on four-
nit une caution pécuniaire pour obtenir la sortie de la pri-
son de Garcassonne en faveur de tel on tel prisonnier. Les
INTRODUCTION. cclxxv
actes sont rédigés sur place, à Carcassonne, par consé-
quent, s'il n*est pas fait mention d'un autre lieu. D'ailleurs
Carcassonne apparaît quelquefois * et aucun autre lieu n*est
nommé dans YActum. Les notaires sont Bomassip {Bont^
mancipit^y et P. Aribert (P. Ariberti^^. A coup sûr,
le registre que nous étudions provient directement d'eux.
La prison des condamnés était la prison même de l'évêque ;
par exemple Pierre Benoit, Raymond Roquefère, G. Pages
et P. de Tornadors, de la TouretteS se portent caution pour
Guillaume Saleg, de la Tourette, capto in carcere domini
episcopi^. Deux geôliers sont nommés : ce sont Brun {Bru-
nus), custos immuratorum^^ et Raymond, carceraritis'' .
Mais ce qui donne un grand intérêt à ce registre, c'est
qu'il nous renseigne sur les juges. D'abord, il faut faire
remarquer que nous ne trouvons parmi eux ni les frères
Prêcheurs ni les frères Mineurs ; il n'y a que des membres
du clergé séculier. La chose vaut la peine d'être notée.
Ensuite — à tout seigneur tout honneur — le premier juge
apparaissant ici est l'évêque de Carcassonne *, et cela explique
que l'action en justice ne s'étende point au delà des limites
mêmes de ce diocèse et que nous trouvions les condamnés
dans la prison épiscopale.
Entre les dates extrêmes du registre, 1249-1258, Car-
cassonne eut deux évêques, Guillaume Arnaud (1248-1255)
et Guillaume Radulphe(i2arfw//w^) (1255-1264). D'après le
1. N*» 40, i50 bis, 203.
2. No» 8, 9, 11, etc.
3. N- 26, 27, 28, 29, 30, etc.
4. Aude.
5. N« 89.
6. N« 27, 29.
7. N* 48.
8. N«« 1 à 76 notamment.
cclxxvj INTRODUCnON.
chanoine de YicS le premier aérait nunrt le 4 septembre 1255:
« His peractis moritur Guillelmus Âmaldi, epiaoopas Cx>
cassonensis, 4 die septembris anno Christi 1255, proat flden
facit vêtus Marijrologiom yel Necrologiam eoclemae Ca^
cassonensis. » Date fausse, c'est avant le 11 avril priei-
dent qu'il était mort^. H resta donc étranger aux acta
survenus après cette date. Quant aux actes antèrieun, 3
apparaît seul comme juge dans les soixante-^eize pramen
et dans quelques-uns seulement des suivants; car, à partir
du 2 octobre 1251, les inquisiteurs, nous verrons lesqnds,
agissent pour leur compte. C'est donc du mois d*avril 1219
au mois de septembre 1251 que Guillaume Arnaud a montré
le plus d'activité dans l'office déjuge; il joue alors à Csp-
cassonne le premier rôle. Il est en effet joge ordinaire; c'est
à ce titre qu'il poursuit ; ce qui le prouve, c'est qne le pape
l'a délégué pour l'afiaire de Raymond de Niort, qui s'était
rendu à Rome ^.
Si nous en croyons de Yic^, Guillaume Badnlpbe loi
aurait succédé Tannée même de sa mort. Il aurait donc été
élu tout de suite. Après le 21 août 1255, il y a interruption
dans les actes, qui reprennent le 17 octobre suivant. H est
vraisemblable qu'à cette seconde date Guillaume Radulphe
était intronisé. Mais il n'apparaît dans aucun des actes sui-
vants, qui vont du 17 octobre 1255 au 5 fi&vrier 1258
1. Chronicon historicum episcoporum ac rêrum memorahiUntm
ecclesiae Carcassonis, p. 105. Précédemment, cet évéqae était
archidiacre mineur du chapitre de Garcaasonne. Voy. Mabul,
Cartulaire et archives des communes de Vammdiisement de Carcas-
sonne, t. Y, 417, où l'on voit réédité le sceau de cet éféque. Cet
évéque appartenait à la famille noble de la Tour (n« 230).
2. V. la seconde partie, n» LI.
3. N» 51.
4. Ibid., p. 105.
INTRODUCTION . cclxx vij
|l (n. st.). Les inquisiteurs seuls y sont désignés, dans des for-
H mules générales d'ailleurs. Il est donc vraisemblable que
jL Chiillaume Radulphe ne continua pas la tradition de son
^ prédécesseur, et qu'il se borna à proroger les pouvoirs des
I inquisiteurs pour les affaires engagées. Il apparaîtra sans
1 doute une fois ou deux dans la seconde partie du registre^ ;
jf mais ce sera exceptionnel. Aussi bien , l'état du registre,
. où des feuiUets blancs attendaient la suite, montre bien
r que la cour épiscopale laissa, après 1258, aux inquisiteurs
dominicains tout le poids de la poursuite, dévolue précé-
demment aux inquisiteurs épiscopaux, qui agissaient avec
réivêque*.
Ces inquisiteurs épiscopaux s'appelaient Radulphe, Ray-
mond David et P. Aribert^. Ils ne nous sont d'ailleurs con-
nus que par leurs fonctions de juges délégués épiscopaux,
à moins qu'il ne faille voir dans Radulphe l'évêque lui-
même, dans Raymond David le curé de Saint-Vincent du
même nom^, et dans P. Aribert le notaire lui-même 5; ces
trois identifications sont admissibles; mais on ne peut rien
1. N«26.
2. L'évêque Guillaume Radulphe est celui dont on voit le
magnifique tombeau dans la chapelle adossée au flanc sud de
Saint-Nazaire de la Cité. On y lit l'inscription suivante :
-}- TITVLVS. MONYlIBIfTI. VEIfBRlBILIS. PATEIS. GVILLELlfl. RIDULPHI.
DEI. GRITU. GAaCASSOIfEFrSIS. EPISCOPI. QVI. PRESETBlf. GAPBLL
m. coifSTayxiT. et. in. £a. sacerdotbm . instityit. sbdit. avtem.
19. BPISCOPATV. ANNIS. XI. DIBBVS. IIV. BT. DBFICIBIfS.
OBIIT. IN. SBNBCTVTE. BONA. ET. MISERIGORDU. VBERI. ANNO. DOMI
NI. MGCLXVI. VI. FERIA. KAL. OGTOB. HORA. VBSPERTINA.
3. N<» 77 et suiv., n<» 89 et suiv.
4. N« 23. M. Gh. Molinier (l'Inquisition dans le midi de la France,
p. 279) l'appelle à tort Déodat. Le sigle dd = David.
5. P. Aribert est qualifié Jnquisiior in dyocesi Carcassonensi,
ccizzYiij INTRODUCTION.
assurer. Il est du moins certain que les trois inquisitain
n'appartenaient à aucun ordre reUgieox ; autrement, da-
cun eût été appelé fraier^ tandis qu'ils sont qualifiés chacu
du titre de magister^ ; ce qui fait penser avec juste rain
qu'ils étaient gradués en théologie ou en droit canoD t
qu'ils appartenaient au clergé séculier du diocèse de Ca^
cassonne. Dans nos actes, quand ils sont nommés, ik
agissent tantôt deux ensemble*, tantôt séjMiTémentl Le
protocole : promisit obedire mandatis InquisUonmi
qui revient si souvent, désigne un engagement à l'égard de
chacun d'eux , conjointement ou séparément , avec cette
restriction qu'il n'y eut pas trois inquisiteurs épiaoopaia
exerçant en même temps l'office de juge ; la délégation était
donnée à deux juges. Et, en effet, P. Âribert apparaît quand
Radulphe disparaît^.
Les actes qu'ils ont laissés et qui sont contenus dans le
manuscrit de Clermont-Ferrand ont une extrême importaDce
pour l'étude de la procédure et de la pénalité inquisitoriale.
Cependant ce n'est pas ici le lieu d'en exposer les règles,
ce qu'il serait aisé de faire par le rapprochement et la com-
paraison du registre du notaire de Tlnquisition de Carcas-
sonne avec les traités spéciaux ou généraux. Il suffira,
au surplus, pour faire connsûtre la nature de oes actes, de
les présenter dans un classement méthodique; du même
coup on en verra l'intérêt.
La plupart sont des cautions pécuniaires données et
1. Nt« i50 bis, 163, 173, 216, 230, etc.
2. No» 111, 150 bis, 163, 173.
3. N" 123, 124, 135, 148, 150, 153, 169, 216, 230.
4. Ces inquisiteurs ont été inconnus de Bouges, Histoire eedi^
siastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, p. 470471.
In4s Paris, 1741.
INTRODUCTION. cclxxiz
p ipranties par des tiers en faveur d'un accusé ou d'un pri-
I tonnier; et cela dans plusieurs cas.
I )* L'accusé, par exemple, s'engage à obéir aux mandements
i ée l'évêque ou des inquisiteurs : il se rendra au jour, ou
l AUX jours qui seront axés, pour entendre la sentence ou
p teoevoir la pénitence^; moyennant caution, il est libre.
: Un autre promet de revenir à la simple monition de
l*évêque'. Un autre enfin qui est sorti de prison y rentrera
à tel moment déterminé^, la caution promise lui ayant per^
mis d'en sortir.
r
I
f
I La caution est donc admise en principe et en fait; les
juges doivent, en effet, s'assurer que la justice ne perdra
aucun de ses droits et suivra son cours régulier.
Cela obtenu, ils accordent facilement en faveur du con-
damné la sortie de prison, sortie temporaire, bien entendu.
Nous voyons dans le Registre du notaire de l'Inquisition
de Carcassonne que cette sortie fut obtenue moyennant
caution : 1® pour cause de maladie ou d'infirmité^, à l'effet
i. No* i, 3, 4, 6, 8, 9, 10, il, 42, 13, 15, 16, 17, 19, 21, 22, 23,
24, 25, 26, 27, 28, 31, 32, 33, 35, 39, 40, 41 Ms, 42, 43, 44, 45,
46, 47, 48, 49, 50, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 65, 68, 70, 71, 72,
73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 89, 91, 93, 94, 95, 96,
97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 110, 112,
115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 125, 127, 128, 132, 133,
136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 144, 146, 151, 152, 154, 164,
166, 167, 168, 170, 173, 175, 177, 180, 181, 182, 183, 184, 185,
186, 187, 188, 190, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202,
204, 205, 206, 207, 208, 209, 211, 212, 213, 214, 215, 217, 219,
220, 221, 222, 223, 224, 226, 228, 229, 233, 234, 241, 242, 243,
245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257,
258,259,261,262,263.
2. N~ 11, 20.
3. No« 14, 61, 62.
4. No» 14, 22, 24, 25, 63, 92, 94, 166, 176, 177, 178, 179, 200,
221, 246, 247.
cclzxz INTRODUCTION.
de se faire soigner ; 2° pour faire un travail d'un caractère
religieux; — par exemple, Ar. Narbonne» maçon, reçut
un congé de deux ans pour aller se mettre à la disposition
du monastère de RieunetteS où il y avait des construc-
tions à faire'; — 3® pour accoucher >; 4® à la simple
demande d*un tiers ^. Quelquefois même le motif n'est pas
exprimé^. On se montrait donc facile pour autoriser cette
sortie ; et la prorogation de temps s'obtenait sans trop de
peine*.
La défense, au cours de toute accusation, est de droit
Mais on sait, et j*ai déjà fait remarquer, qu'à ce point de vue
la procédure inquisitoriale présentait deux exceptions à la
règle commune : l'avocat n'était pas admis, et le prévenu
était privé de toute assistance judiciaire; les noms des
témoins à charge, restant secrets, n'étaient point commu-
niqués à l'accusé. Il ne s'ensuit pas qu'il y eût dans cette
double disposition un double déni de justice. Car, d'abord,
l'invitation à se défendre était adressée à l'accusé, qui
acceptait^ ou refusait^. On invita même, par exemple, le fils
à défendre son père ou sa mère^, le frère à défendre sa soMir '^
i. Gomm. de Saint- Hilaire, Aude.
2. No 159.
3. No 208.
4. No 29.
5. No» 61, 62, 64, 67.
6. No 66. Il serait inutile de faire remarquer que la caatioD
était exactement payée dans les cas où elle devait Tétre, si ce
n'était pour expliquer par là les articles barrés par le notaire.
No» 1, 29, 64, 65, 66, 67, 123, 149, 165, 166, 171, 172, 181, 18Î,
187, 189, 191, 192, 193, 198, 199, 200, 202, 213, 216, 221, 244.
7. No» 18, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.
8. No» 37, 90, 111, 123.
9. No» 85, 86.
10. No 232.
INTRODUCTION. cclxxxj
comme ayant cause, car la condamûation pouvait entraî-
ner la confiscation des biens ^ ; et encore, dans ce cas, Tofire
était acceptée^ ou refusée 3. Ensuite, on demandait invaria-
blement à l'accusé s'il avait des ennemis^. S'il répondait
que oui, il devait les déclarer et faire connaître les motifs
de l'inimitié existant entre lui et celui qu'il nommait. Le
motif de cette demande de déclaration d'inimitié saute aux
yeux. Le témoignage de l'ennemi « mortel » était impitoya-
blement écarté. En tout cas, l'accusé recevait la carta
accusationiSy et jour lui était assigné « ad proponendum
exceptiones et deffensiones suas légitimas^. » U se trouva
des accusés qui jugèrent fort inutile de recevoir, encore moins
de prendre les accusations écrites^.
Le Registre du grefSer de Carcassonne ne nous fournit
rien de spécial sur l'interrogatoire, bien qu'il contienne plu-
sieurs exemples dignes d'attention''; on sait que le texte de
la confiBssion était remis sous les yeux de l'accusé, qui devait
dédarer s'il la reconnaissait pour vraie ou non^. Il ne nous
dit non plus rien d'absolument particulier en ce qui regarde
les dépositions des témoins^. Mais tout ce qui est relatif à la
pénalité mérite d'être noté et retenu.
Les peines infligées, penitentiae, sont :
1° La prison*®;
i. No» 85, 86.
2. N*» 87, 231, 232.
3. No« 48, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.
4. Quelquefois la preuve était faite, n»» 37, 200, 210.
5. No 69.
6. No 111.
7. No» 155, 156, 157, 230.
8. Cf. no 40 hU.
9. No» 53, 53 bis, 53 ter, 53 quater.
10. No» 133, 146, 204, etc.
cclxzzij INTRODUCTION.
2^ La visite des églises du bourg de Carcassonne» nudii
pedibus, in camisia et hraccis^;
3^ Les croix apparentes sur Thabit^ ;
4^ Des pèlerinages^ ;
5° Le service en Terre Sainte, passagiuniy tramitm
ultramarinus^. Les sentences étaient prononcées dans
réglise Saint-Michel ou l'église Saintr-Vinoent de Garca»-
sonne*^.
Ce sont là toutes les peines énumérèes dans le Registre du
notaire de l'Inquisition de Carcassonne (première partie).
On avouera qu'elles ne sont pas tellement épouvantaUss
ou odieuses. Encore faut- il ajouter qu'il fonmit nombre
d'exemples de grâce, gracia de crudbus^y gracia de
peregrinationibus'^ , Si, d'ailleurs, le condamné était empê-
ché légitimement de faire la peine ou pénitence, le juge se
montrait accommodant, pourvu que satisfaction fut donnée,
que le droit de la justice fut reconnu. Ainsi, Raymonde Bar-
baisane n'avait point accompli les pèlerinages, la mort étant
survenue : ses héritiers consentirent ut bona ipsius Bar-
baisane annotarentur et scriberentur^ De même, pour
le service en Terre Sainte, les exemples de recampensatio
\. No» 2, 163.
2. No* 81, 101, 143, 153, 163, 203, etc.
3. No» 160, 161, 162, 165, 168, 199, 225, 226, 229. Le pénitent
(lovait fournir des lettres testimoniales du pèlerinage accompli.
Cf. no 36. — De même on donnait des lettres de purgaUon», Voy.
une curieuse affaire à ce sujet, no 126.
4. No» 81, 130, 147, 148, 149, 151, 164, 168, 169, 172, 173, 174,
181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 191, 192, 193.
5. No» 40 ter, 41 ter, 81.
6. No» 36, 88, 165, 216, 235, 236, 237.
7. No» 240, 244.
8. No 225. Cf. no 199.
INTRODUCTION . cclzzxiij
passagii ne sont pas rares^ La gracia et la recompen-
satio étaient accordées moyennant une amende dont le
taux était âxé chaque fois.
En outre, les inquisiteurs ne se refusaient pas à commuer
la peine. Par exemple, P. Brice, de Montréal, ât demander
par Tarchevêque de Narbonne d'être autorisé à passer en
Terre Sainte au lieu de faire la prison, et il Tobtint'. Pour
les pèlerinages, l'amende pouvait en tenir lieu^. Ou même
par ce même moyen : Tamende considérée comme aumône, il
était possible d'écarter une peine infamante : par exemple,
Jean de Montaigut s'engagea à payer la somme de cin-
quante livres tournois, « ita tamen quod penitentia mûri vel
alla penitentia non injungatur patri suo pro crimine heretice
prayitatis^. » Enân, la peine ou pénitence était parfois
retardée à la simple demande d'un haut personnage sans
caution ni amende. Par exemple, c'est à la prière de l'abbé
de Montoulieu que Raymonde, femme de R. Maurel, avait vu
l'imposition des croix, criLcesignatiOy différée, et par recon-
naissance elle avait fait don à l'abbaye de pierres taillées ad
apusjanue faciende^. Pierre Pelha de Coufoulens obtint
la faveur de se dévêtir des croix, quoiisque redierit de
Francia vbi vtUt ire •.
Les adoucissements de peine étaient, on le voit, nom-
breux, variés, de tous les jours, pour ainsi dire. C'est à se
demander si l'évêque de Carcassonne ou les inquisiteurs
n'auraient pas fléchi, se seraient maintenus à la hau-
i.No»i30, 148, 149, 169, 199.
2. N» 151.
3. N«* 171, 216.
4. No 164.
5. N« 238.
6. No 36.
cclxxxiv INTRODUCmON.
leur de leur mission. Le Registre nous fournit » du moins,
un exemple d'intégrité assez remarquable. Bernard de la
Tour, chevalier, raconta que, moyennant cent sous melgo-
riens et un cens annuel de six deniers propter homaffium»
il s'était engagé envers Raymond Sabatier, condamné à
porter les croix, crucesigruUus , à intercéder auprès de
l'évêque, son parent, pour en obtenir la remise, quod
faceret ipsum decrucesignari. Mais l'évêque resta sourd,
et P. Âribert refusa Targent que Raymond Sabatier lui fit
offrir pour le même objet, pro négocia antedicto ^ Cet
exemple permet de croire à l'honnêteté des juges d'inquisi-
tion, qui, étant du pays, se voyaient très souvent sollicités.
Il ne semble pas qu'ils se soient laissé circonvenir.
Deuxième partie. — La dénomination de deuxième pai^
tie n'est pas arbitraire, car cette partie correspond à des
dates dont quelques-unes sont postérieures aux dates de la
première, et si dans la première nous rencontrons» à la
date du 20 juin 1249, une caution fournie avec enga-
gement que Guillaume Curt de Rieux-en-Val reste à la
disposition de l'évêque', dans la seconde, à la date du
14 mars 1250 (n. st.), il comparaît après citation et subit
un interrogatoire^.
La deuxième partie comprend vingt-six feuillets» l'ancien
feuillet xiin manque et le texte en cet endroit présente une
lacune^. En avant se trouve un tableau dans lequel le nom
du lieu est suivi du nom des personnes poursuivies ou plutôt
i. No 230. L'abbé de Montoulieu refusa aussi l'argent offert par
P. Barte pour qull obtint grâce su^^ peregrinationibut, n9 235.
2. No 12.
3. Noli.
4. Cf. no 24.
INTRODUCTION. cclxxxv
interrogées, car cette seconde partie se compose uniquement
d'interrogatoires ^ ; il y en a cinquante-un. Les voici pré-
sentés dans leur ordre chronologique :
1249(?), 27 mars, n" 26.
1250 (n. st.), 12 mars, n^' 30, 31, 32.
— — 14 mars, n^' 1, 2, 3, 10, 11, 12, 13, 14.
— — 15 mars, n^' 4, 5, 6, 14 bis, 24.
— — 16 mars, n«» 7, 8, 9, 15, 16, 17, 18, 19,
20,21,22,27.
— — 17 mars, n^* 23, 24 Us.
1250, 9 avril, n«' 33, 34, 35.
— 11 novembre, n** 36.
1251 (n. st.), 21 et 22 février, n* 37.
1251, — n«'38, 39.
— 11 avril, n^ 40.
1253, 6 mai, n« 27 bis.
— 7 mai, n<* 27 ter.
1254, l*' mai, n« 6 Us.
1255, 22 août, n* 38 ôw.
1259, 7 avril, n*» 9 Us.
— l®*" septembre, n® 9 ter.
— 24 septembre, n** 9 quater.
— 20 octobre, n* 9 quinquies.
— 31 octobre, n* 25 bis.
1267, 6 octobre, n** 37 bis.
Date non exprimée, n^* 25, 28.
Les prévenus appartiennent tous au diocèse de Carcas-
sonne. Les interrogatoires sont faits :
i. Titre mis au dos de la reliure moderne : Interrogatoires d^ hé'
rétiques albigeois, 1250-4251. Ce titre ne répond qu'au contenu de
cette deuxième partie; mais les dates extrêmes sont fautives.
CclxxxTJ INTRODUCTION.
1^ par révêque Guillaume Arnaud à Carcassonne mâme^
etàVillarièsS;
2^ par son officiai, à Coufoulens';
S"" par 6. Martin, archiprêtre, et maître Robert, qui
reçoivent une déposition d*Âlaïs {Aladaidis) de Bax, de
mandat 0 domini episcopi*;
4"" par les inquisiteurs épisoopaux Badulphe, P. Aribert
etR. David^
5o par firère G. (nom indéterminé) *, inquisiteur ;
&" par firère Baudouin^ (le même, je pense, que Baudouin
de Montfort^), inquisiteur.
L'abbé de Fontfiroide occupe dans un interrogatoire* le
second rang après l'évêque. Probabl^nent, il y assôsta sim-
plement.
Les notaires ou scribes sont Radulphe, clerc ^^, Bomassip ^S
Guir. Trépas {Trepaciy* et Raynaud de Castres". Témoins
de marque, 6. Martin, archiprêtre^^, Robert, médecin'*,
R. David *«.
Ces interrogatoires fournissent, avec le nom des prévenus
1. N*» 1, 8, 9, 14, 22, 23, 25, 27, 36, 38.
2. N« 6 bis,
3. No» 23, 24 bU.
4. N» 26.
5. No» 38 bis, 41.
6. N® 9 quinquies.
7. N<» 9 ter.
8. No 25 bù.
9. No 23.
10. No 1.
11. No« 6 Wf, 25, 27, etc.
12. N» 9 quinquies.
13. No 25 bis,
14. N- 9, 24.
15. N* 9.
16. No 36.
INTRODUCTION. cclxxxvij
et les charges contenues dans leurs aveux, des renseigne-
ments utiles.
A Carcassonne, les inquisiteurs autres que les inquisi-
teurs épiscopaux, qui citaient les prévenus à la maison épis-
copale, et dès lors les inquisiteurs dominicains Bernard de
Caux et Jean de Saint^Pierre, si^eaient dans la maison du
maréchal, in domo marescalli, vbi inquisitores stabant
etinquirebant^.
La présence de Ferrier, dominicain et inquisiteur, est
signalée à Cannes (Aude)' et à Limoux (Aude), où il reçoit
une abjuration '.
Bernard de Caux et Jean de Saint^Pierre, que nous con-
naissons, imposent une pénitence, étant à Cannes^, et nous
rencontrons plusieurs fois Jean de Saint-Pierre à Carcas-
sonne^.
Enfin, ces interrogatoires font mention de nombreux cas
d'abjuration faite en présence des « inquisiteurs^ » ou même
entre les mains du curé de Saint^Michel de Carcassonne ".
Comme fait curieux, et qui n'est pas dépourvu d'intérêt,
citons le nom de Pierre Pollan, qualifié du titre d' « évêque
des hérétiques, » et en même temps l'existence d'un capital
faisant masse recueilli au sein de l'hérésie et restant la pro-
priété des hérétiques. Pierre Pollan, ayant fiii clandestine-
ment, avait caché ce trésor, qui fut retrouvé dans le bois
de Mata (Mota, Lamothe?) et remis entre les mains de Ber-
nard de Montoulieu et de Bernard Acier, alors à Cazalre-
1. No 25 bis.
2. No 10.
3. No 6. Cf. no 38 bis.
4. No 10.
5. No« 12, 14, 24.
6. No» 3, 4, 5, 13, 17, 21, 23, 28, 30, 31, 32, 37.
7. N» 7.
ccixxxviij INTRODUCTION.
noux (Aude)^ On rencontre souvent dans les docomeats
mention de levées faites par les hérétiques, tant pour soute-
nir Trencavel dans sa révolte contre saint Louis que ponr
venir en aide aux hérétiques réfugiés à Montségur (Âriège)
et entretenir le culte, le service et les ministres.
De ce rapide exposé du contenu du manuscrit 160 de la
bibliothèque de Clermonfr-Ferrand, il résulte avec évidenœ
qu'il l'emporte en intérêt sur tout autre pour Thistoire de
l'Inquisition à Carcassonne.
M. Ch. Molinier, qui l'a étudié longuement*, lai a &itde
nombreux emprunts. En éditeur consciencieux, je dois faire
le relevé de ces extraits. La chose est rendue £acile. par
l'insertion des numéros d'ordre, qui rendent les citations
commodes.
Emprunts faits à la première partie :
N^ CCXXXVI, en partie, page 300, note.
— CCXLIII,
entier.
—
301, note.
— CCXTJV,
entier.
—
302, note.
— CCXU,
entier.
^
303, note.
— CCXTJI,
entier.
^
304, note.
— XCIX,
en partie.
•
313, note 3.
— CGVI,
entier,
^
321, note 1.
— XXIX,
entier.
—
325, note.
— XXXVII,
en partie,
—
340, note 1.
— ccvm,
entier.
—
342, note 1.
— CXXIV,
entier,
^
343, note 1.
— XXVIII,
entier,
345, notel.
— CXXVI,
entier.
—
347, notes 3, 4.
— CXI, en partie (fin), — 348, note 1.
2. L'Inquisition dans le midi de la France, p. 261 et suiv.
INTRODUCTION.
cclxxxix
N« GXXXV,
— XVIII, entier,
^ CLIV, entier,
— CXI» entier,
— CXII, entier,
— CCXin, entier,
^ XXX, entier,
— XXXVII, entier,
— CCLXX, entier,
— GCXXXVII, entier,
— GCXXXVm, entier,
— GLXX, entier,
— CXLVm, entier,
— CCXXX, entier,
— GCXXXII,
— CGXVIII,
— GCXXVII,
-XI,
en partie (^n), page 348, note 1.
— XX,
— XVII,
— CLXVI,
— XL,
— GLXXIV,
— GLXXV,
— GXLin,
— GGL,
-CI,
— GXXX,
— GGXXXIII,
— CGXLVI,
— GGI,
— GLX,
entier,
en partie,
entier,
entier,
en partie,
entier,
en partie,
en partie,
en partie,
en partie,
entier,
entier,
en partie,
entier,
en partie,
entier,
en partie,
en partie.
350, note 2.
351, note 1.
352, note 1.
352, note 3.
354, note.
356, note 2.
357, note 1.
362, note 7.
362, note 3.
364, note 2.
364, note 1 .
364, note 1.
365, notes 1, 2.
366, notel.
369, note 5.
370, note 2.
370, note 2.
370, note 2.
373, note 2.
373, note 3.
380, notel.
386, note 2.
386, note 3.
388, note 2.
391, note 1.
391, note 3.
392, note 6.
394, note 2.
394, note 3.
395, note 1.
396, notel.
ccxc
N" XXXVI,
— GLXI,
— CCXXXV,
— LXXXI,
— CXCXIII,
— CLXXIV,
— CLXXV,
— CLXXVI,
— CXLVII,
— CLIV,
— XXXVI,
— LXXXVIII,
-II,
— CLXIV,
— CLI,
— XIV,
— XXII,
— LXI,
— LXII,
— LXIII,
— LXIV,
— xcxn,
— CCXI,
INTRODUCTION.
en partie, page 401, note 2.
entier,
en partie,
entier,
entier,
en partie,
en partie,
en partie,
en partie,
entier,
en partie,
en partie,
entier,
entier,
en partie,
entier,
entier,
entier,
entier,
entier,
entier,
en partie,
entier.
403, note 2.
403, note 4.
404, note 1.
408, notel.
408, note 2.
408, note 2.
409, note 2.
409, note 3.
412, note 3.
415, note 1 .
416, note 1.
416, note 2.
418, note 1.
431, note 2.
443, note 1.
443, note 2.
444, note 1.
444> note 1 .
444, note 1.
444, note 3.
445, note 2.
445, note 3.
Emprunts faits à la seconde partie :
NM,
— XLIII,
— XXIX,
— XXXIV,
en partie,
entier,
en partie,
page 328, note 3.
— 329, note 2.
— 336, note 1.
— 387, note 3.
en partie.
Mais ces emprunts, qui, par leur nombre, représeaten
comme une demi-édition de la première partie, n'ont pas éf
faits d*une manière irréprochable, il s'en faut. C'est on
véritable édition que je voudrais donner ici.
INTRODUCTION. ccxcj
lY. Commission pontificale (4306).
Les troubles de Carcassonne et d'Albi et le procès contre
les hérétiques poursuivi par Bernard de Gastanet, Nicolas
d'Abbeville et Bertrand de Glermont, eurent leur épilogue,
qui dura sept ans, et probablement tourna à la confusion des
hérétiques. A peine Clément V eut-il été élevé au souverain
pontificat, en efiet, que les communautés de Carcassonne,
d'Albi et de Cordes se plaignirent des injustices, des vio-
lences, des rigueurs excessives de Bernard de Castanet et
des inquisiteurs envers les hérétiques emprisonnés. Les car-
dinaux, le siège vacant, avaient été déjà informés. Par ses
lettres en date du 12 mars 1306, Clément V chargea les car-
dinaux Pierre Taillefer de la Chapelle, du titre de saint
Vital, auparavant évêque de Toulouse, et Bérenger Frédol,
du titre des saints Nérée et Achillée, évêque de Béziers,
d'ouvrir une enquête sur les faits reprochés à Tévêque d'Albi
et aux inquisiteurs. Mais ils ne purent s*en acquitter immé-
diatement, à cause de l'opposition de droit faite par Ber-
nard de Castanet. En attendant, ils procédèrent à la visite
des prisons et des prisonniers de l'Inquisition suivant les
termes mêmes de leur commission.
Le procès-verbal de cette visite faite à Albi et à Carcas-
sonne nous est conservé aux Archives municipales d'Albi.
C'est un rouleau de parchemin mesurant 255 millimètres en
largeur et 7 mètres 75 en longueur et classé GG 1 . , celui-là
même qui a servi au copiste de Doat (XXXIV, fol. 45 v<*-80) *.
Voici la série des actes et des pièces contenus dans ce
document, qui présente un intérêt majeur :
i. « Extrait et coUationné des copies en parchemin, scellées,
trouvées aux archives de Phostel de ville d'Alby, » dit-il (fol. 80).
ccidj lynooccnû».
13i>4, 14 mars. — Prcpcaratio& dcnuiâEr par ks syziZj&^jn
GODsalâ de Carcassûiuke à Anaiid Terns . Xrzjsrt
de Caatres et BerLard Jean.
1306. 24 janvier. — Procoratio3 donnée par Is coLiclsf.
les sTij dics d* Albi â Philippe Olrîc, Beraard Fez^iia.
Isar RavLaud, Bérenger Molîiûer, Jeaiî VïsEr^:.
Barthélémy Maord, I%ilippe Sobôrmc et G^nx
CoU.
1306. 26 jaLvier. — Procoration do::iiée par Eercari i
Castartet. evêque d'Albl, â GoillaïuDe Bereî.
1306, 13 zc^rs. Chan>Iles. — Balle de Oêment V an csrii-
Laax Pierre Taillefer de la Chapelle et Bocuff
Frê»i jl. leur «ionnaLt oxnmissioii de faire une eLqpiu
rjT le fait de rinqoisitioc.
1306, xcar^avrll. — Les cariiiiaiix. étant â Careaaaxuke.
visiicLt les prisons et lâs pr;ftinnifffs Ae l'IikqinsàM.
13ij6. 27 arni. — Maître Jacques, principal geôbo'. est
âéiL iiaiLteLQ parmi îe officien et Maiiiecis de II
priâiiL. L prêîe senDe&t.
190Ô. 2S a-rrll. — Le cariinal Bé^nger FTêdol s'excaâe:
il le picrra être présent à Alhi pour eBtesdzv ks
iLtéres5*e5<u jl£i*:iai:t5-
130^*. 3 zL3iL. — Lrr'.Tn ù iDèzz>e À Yêhbè de Fontfinoide
pyj.r le irler de dêsiriiâ* iin moine de raUttre.
ItK^rl sera chi^rcé de pciorsoiTTe TaSûre des plai-
£T.aiiï*.
13ti6. jr^ziiers ; irs ie ziaî. — EarJiéleinT d'Ariat. ckre,
ies rr.5i:L5 de T: -l;use. prête aermeot de
.r rXAc.c'iijriî sii. CA-^oê ûe £aniien.
- A Air:, le cariiiil Tailiefer de la Oiapdle
le : r:». urr-r '.e l'ev-ê^-ue rAli: eX les pr:co-
13^«e. 4r:^:
r-.c.
....^.•- j
reuTs .îes o. i>;;l.s uc CJir«:;£$àk: i
INTRODUCTION. ccxciij
Le même jour. — Le cardinal visite les prisonniers.
Lie même jour. — Les trois geôliers des prisons d*Albi
prêtent serment qu'ils rempliront exactement leur
charge de gardiens.
1306, 5 mai. — L'inquisiteur Geoffroi d'Âbluses nomme ses
procureurs en cour de Rome, qui sont Pierre d'Or-
vieto, procureur général de Tordre des frères Prê-
cheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Gruil-
laume Revel, clerc, curé de Cazevielle.
1306, 7 mai. — L'abbé de Fontfroide désigne et envoie
deux religieux, qui sont Bérenger, sous-prieur, et
Guillaume Vilar.
1306, 11 mai. ^ A Montech, les consuls de Cordes pré-
sentent leur plainte par écrit et demandent que l'af-
faire ne se poursuive qu'avec le concours de l'abbé
de Fontfroide.
1306, 12 mai. — Les consuls de Cordes nomment leurs
procureurs, qui sont Bérenger Faucilhard, Bernard
Panât, Bertrand Salvi et Durand Faure.
1306, 17 mai. — Les syndics des consuls de Cordes
demandent le sauf-conduit à l'effet d'obtenir que
suite soit donnée à leur plainte.
Là s'arrête notre pièce. Pour le moment, l'affaire resta en
suspens, Bernard de Castanet faisant toujours les opposi-
tions de droit. Clément V accorda donc, par ses lettres du
6 septembre 1309, les sauf-conduits nécessaires à Aymeric de
Castro^ agent des hérétiques, pour poursuivre l'affaire*. Les
choses avancèrent peu, si bien qu'Isarn Coll, Pierre Fransa,
Jean Delport, Pierre Rayssac, Guillaume Salevert, Guil-
i . J'ai publié cette lettre. Les Manuscrits du château de Merville,
p. 54, note.
s*
ccxciv INTRODUCTION.
laume Landas, Isar de Cardelhac, Jean Pays, GuillaoïK
Borrel et Bernard Cases, d*Àlbi, toujours prisonniers, adres-
sèrent une nouvelle réclamation au pape» qui s'empressa de
donner des pouvoirs ad hoc au successeur de Bernard de
Castanet, Bertrand Desbordes (1308-1311)» et aux inqaiâ-
teurs^ Celui-ci ne bougea pas, si bien que le pape, par une
troisième lettre en date du 19 avril 1313, dut renoavder
la commission pour son successeur. Mais, un an après,
le 20 avril 1314, Clément Y descendait dans la tombe. Les
réclamants durent se résigner à leur sort, si triste ffit-il,
mais légal apparemment. Tout le monde sait, aussi bien,
que Jean XXII, successeur de Clément Y, ordonna le pro-
cès de Bernard Délicieux, qui fut condamné à la prison per-
pétuelle* ; il avait déjà donné la pourpre à Bernard de Cas-
tanet.
La commission pontificale est publiée ici d*après roriginal.
i. Regestum Clementis papae 7, n^ 9463.
2. Voy. plus haut, p. xlj.
INTRODUCTION. CCXCV
CONCLUSION GÉNÉRALE.
Le lecteur voit mainteDant quel est Tobjet du travail que
nous lui présentons. Ce n'est pas une histoire de l'Inquisi-
tion dans le Languedoc que nous nous sommes proposé
d'écrire, bien que nous ayons plusieurs fois touché aux
grandes lignes de cet attachant et curieux sujet. Nous n'avons
pas même voulu faire un exposé didactique de la procédure,
dont cependant nous avons énoncé plusieurs points fonda-
mentaux. Tout notre but a été de faire connaître la nature,
l'importance, la valeur des matériaux dont l'historien devra
faire une étude consciencieuse pour établir exactement les
faits, les relier entre eux et les présenter en une synthèse
qm ne pourra être sûre et lumineuse que si elle est pré-
parée par une minutieuse analyse. Il a nécessairement
fallu classer ces matériaux ; nous avons donc essayé de le
faire d'après un double principe : l'ordre logique et l'ordre
chronologique combinés ensemble. Encore avons-nous cru
bon ou même nécessaire, en ce qui regarde l'ordre logique,
de le déterminer non d'après la nature des matériaux, à
l'exception des manuels et des récits, mais en nous attachant
à chacune des autorités religieuses et sociales que Yinqui-
sitio haereticae pravitatis mettait en mouvement : le pape
et ses légats, les évêques et les conciles, le juge délégué, le
roi , le sénéchal ou le procureur des confiscations pour hérésie.
Puisque les deux pouvoirs, ecclésiastique et séculier, ont
regardé comme un devoir impérieux de faire rentrer, par la
voie d'un tribunal d'exception, dans l'unité chrétienne tous
les dissidents, quels qu'ils fussent, ou du moins de réprimer
tout mouvement séparatiste, le critique, l'historien, ou même
ccxcvj INTRODUCTION.
un simple éditeur de textes ne pourraient, sans manquera
leur devoir, se limiter aux actes de l'une ou de Tautre de
ces autorités, aux actes des inquiâteurs, par exemple. C^
toujours se tromper de quelque manière qne de se placer a
un seul point de vue ; on ne montra qu'un côté des fieûts, alors
que le tableau d'ensemble est seul objectivement vrai.
Pour arriver à établir le fiait de la poorsaite contre te
hérétiques, en fixer les causes, en circonscrire la base légis-
lative, en voir les tenants et aboutissants, il n'y a d'autre
moyen que de pénétrer au fond de chacune des pièces qui s v
rapportent, afin d'en dégager, pour ainsi dire, la substanœ
historique. Encore faut^il commencer par savoir où ces
pièces se trouvent. Tel est l'objet de la premi^ partie de
l'Introduction, où j'ai voulu principalement, sinon unique-
ment, décrire les sources de l'histoire de l'Inquisition dans
le Languedoc de 1229 à 1330. J'ai signalé les matériaux
existants, ou aujourd'hui connus, sans m'interdire de recher-
cher la connexion qu'ils ont entre eux, ou de dire pour queUe
raison ils offrent un intérêt spécial.
Mais il était naturel que, publiant quatre manuscrits oa
séries de pièces fort capables d'aider l'historien, je m*7 arrê-
tasse ; tel est l'objet de la seconde partie de TlntrodactioD.
On trouvera peut-être que les sentences de Bernard de
Caux et de Jean de Saint^Pierre sont un document mono-
tone ; mais aucune sentence de juges n'échappe à ce début
On ne saurait raisonnablement s'en plaindre. En tout cas,
le lecteur leur sera indulgent en considération du registre du
greffier de l'Inquisition de Carcassonne et de la conunission
pontificale, qui, à n'en pas douter, compteront toujours
parmi les documents principaux de l'histoire de Tlnquisition
dans le Languedoc.
TABLE DE L'INTRODUCTION
Page»
Division du sujet j
PREMIÈRE PARTIE.
FAITS ET DOCUMENTS. — TABLEAU D*EN8EMBLB.
I. ACTES DBS PAPES YJ
i. Grégoire IX. — Les légats Romain de Saint-
Ange et Jean, archevêque de Vienne .... vj
2. Innocent IV (1243-1254) xiij
3. Alexandre IV (1254-1261) xxij
4. Urbain IV (1261-1264) xxvj
5. Les papes de Clément IV à Jean UII (1265-1334). xxvij
II. ACTES DES ÉYÉQUES xlv
I. Action collective des évêques xlvj
II. Action individuelle des évêques Iviij
1 . Les archevêques de Narbonne lix
2. Les évoques de Toulouse Ixxiv
3. Les évêques de Garcassonne Ixxxiij
4. Les évoques d'Albi Ixxxvij
5. Les évoques de Pamiers xcix
6. Les évoques de Béziers, Lodève, Maguelonne,
Agde, etc cxiij
III. Actes des inquisiteurs cxxix
i. Liste des inquisiteurs cxxix
2. Perrier, Pons Garin, Guillaume Raymond, Fierre
Durand (1229-1246) cxxxviij
3. Willem Arnaud, Etienne de Saint "Thibéry
(1235-1242) cxliv
4. Pierre Cellani (1233-1242) cxlvij
5. Bernard de CauxetJean de Saint'Pierre (i^ii'
1256) cxlviij
ccxcviij TABLE DE L'INTRODUCTION.
6. Radulphe et Raymond David, inquisiteurs dio-
césains de Garcassonne clx
7. Amélius, curé de Saint'Étienne de Toulouse,
Raymond Resplandi, maître Ar, de Goûtent . clij
8. Rainaud de Chartres et Guillaume Bernard de
Dax clxTJ
9. Pons du Pouget (1263, 1264) clxvij
10. Etienne de Gastine (1264-1276) clxix
11. Ranulphe de Plassac et Pons de Pamac (1273-
1279) clxiij
12. Hugues de Boniols, Pierre Arsin, Hugues Amé»
lius clxixj
13. Jean Galand (1278-1293) clxxiij
14. Guillaume de Saint-Seine (1286-1292) . . .
15. Bertrand de Clermont et Nicolas d'AbbetHlle cxc
(1293-1302) cxcj
16. GeoffYoy d'Abluses, inquisiteur; Gérait de Blu^
mac et Jean du Paugoux, lieutenants de rtn-
quisiteur (1308-1309) cxcviij
17. Bernard Gui (1306-1323) cciij
18. Jean de Beaune, Jean du Prat, Henri ChO"
mayou et Pierre Brun (1318-1329) .... ccvj
IV. Actes de la puissance séculière ccx
I. Les actes des comtes ccxij
1. Raymond "VII cciii
2. Alfonse de Poitiers ccxiij
3. Les comtes de Foix ccix
II. Les actes des rois ccxvij
1 . Saint Louis ccxxiv
2. Philippe le Hardi ccxxvij
3. Philippe le Bel ccxxviij
V. Manuels inquisitoriaux ccxxxiij
{. Processus inquisitionis (i^AA-i^bA) .... ccxxxiij
2. f Practica » de Bernard Gui ccxxxvj
3. La torture ccxxxviij
VI. Les récits ccxiij
{, La € Chronique » de Guillaume de Puylaurens. ccxiiij
2, La € Chronique » de Guilhem Pelhisso . . . ccxiiij
TABLE DE L'INTRODUCTION. CCZdx
3. Les Albigeois jettent l'inquisiteur dans le Tarn,
par un anonyme (1234) ccxliv
4. Troubles de Carcassonne et cPAlbi, par Bernard
Gui ccxlv
DEUXIÈME PARTIE.
LISTE ET DESCRIPTION DES MANUSCRITS OU DES PIEGES PUBLIÉS ICI
POUR LA PREMIÈRE FOIS.
I. Sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint'
Pttfrrc (1244-1248) ccxlviij
n. Dépositions contre Pierre Gardas du Bourguet-Nau,
de Touloiue (1247) cclxvij
m. Le registre du notaire ou greffier de VInquisition
de Carcassonne (i2i9'i2bB) cclxvij
Première partie : obligations, adoucissements
de peines cclxviij
Deuxième partie : interrogatoires cclxxxiv
lY. Commission pontificale (1306) ccxcj
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC.
IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR
A NOGENT-LB-ROTROU.
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
/HISTOIRE t DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC
PUBLIAS poui il sociiii de l'histoieb db feaiice
PAB
M«« DOUAIS
ÉVÊQUE DE BEAUVAI8.
DEUXIÈME PARTIE : TEXTES.
A PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD
H. LAURENS, SUCCESSEUR
LIBEAIRE DE LA SOCIÉTÉ DB l'hIBTOIRE DE FRANGE
RUE DB TOUBMOK, H* 6
MDCGGG
300
-il r
i.
EXTRAIT DU RÈGLEMENT.
Art. 44. — Le Conseil désigne les ourrages à publier, et
choisit les personnes les plus capables d'en préparer et d'en
suivre la publication.
Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire
responsable, chargé d'en surveiller Texécution.
Le nom de l'éditeur sera placé en tète de chaque volume.
Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société
sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une
déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail
lui a paru mériter d'être publié.
Le Commissaire responsable soussigné déclare que la deuxième
partie des Documents pour SEavia a l'Histoire de l'Ipiquisition
DA!fs LE Laugubdoc, préparée par M^ G. Douais, évoque de
Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Sociéii de
l'Histoire de Frange.
Fait à Paris, le 20 août 4900.
Signé : Noël VALOIS.
Certi/té :
Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France,
A. DE BOISUSLB.
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC
L
SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE
1244-1248
BIBL. NâT., ms. lat. 9992.
I. — 18 mars 1246 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-Sernîn.
— Sentence par laquelle Pierre de Roais et Pons de Game-
ville, bourgeois de Toulouse, refusant ensemble de se sou-
mettre à la pénitence de l'Église, Pierre de Roais étant de
plus retombé dans l'hérésie, sont condamnés comme héré-
tiques, et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Amen.
AnnoDomini M^CC^^XL*" quinto, xv kal. aprilis. Nos,
fratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johan-
nes de Sancto Petro*, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
1. Pour Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, inquisi-
teurSy voy. Introduction^ deuxième partie, 1. Renvoi fait une
fois pour toutes.
1
2 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
deputati. Gum Petrus de Roacxio ^ et Poncius de Game-
vila^, cives Tholose, de heresi plurimum dîfamati per
confessiones proprias in judicio factas, in heresi mam-
feste deprehensi, et propter hoc ad agendam peniteo-
tiam oblige ti juramento prestito corporali» non vdiot
ad arbitrium Ecclesie penitentiam fiicere pro crimioe
memorato ; memoratus etiam Petrus de Roacxio, post
acceptam ab inquisitoribus penitentiam de cnnÙDe
heresis, sit relapsus in heresim abjuratam : die sibi ad
audiendum diffinitivam sententiam super crimine here-
sis peremptorie assignata, et aliis rite actis» commu-
nicato bonorum virorum consilio, ipsos légitime cila-
tos, set per contumaciam absentes, per diffinitivam
sententiam tanquam hereticos condempnamus, et booa
ipsorum decernimus occupanda, excommunicantes
eos et omnes qui deinceps scienter eis dederi[n]t con-
silium, auxilium vel favorem. Actum Tholose, in ciaus-
tro Sancti Saturnini, in presentia venerabilium Ar.
d'Arago, prioris Sancte Marie Deaurate» Helie» prioris
Sancti Pétri de Goquinis, magistri Ar. de Gozeox,
officialis Tholose, Ar., prioris Sancti Satumini, Ar.
Begonis, Atonis Durban et P. de Drudas, canonicorum
1. Les Roais étaient une famille nombreuse et puissante, dont
plusieurs membres versèrent dans l'hérésie^ celui-ci notam-
ment, et Alaman de Roais, qui recevait les hérétiques dans sa
maison, à Toulouse, et fut condamné (Confessions reçues par
Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierrey bibl. de la ville de
Toulouse, ms. 609, fol. 58 v<>, 80 r«, 101 r«, 102 i*. Voy. la
déposition ou confession de Raymond Saur, ibid,, fol. 234 r^j.
2. Un Pons de Gainevillc apparaît dans les actes du consu-
lat dès 1180 \Uist. gén, de Languedoc y VIII, 356; éd. Privai)
et les années suivantes. G^était un ascendant de celui-ci vrai-
semblablement.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 3
Sancti Saturnini, Bertrandi Rainaldi, et W. de Sancto
Paulo, monachorum Sancte Marie Deaurate, Raimundi
deFerreriis, capellani ecclesie Deaurate, Fortis, capel-
lani Sancti Saturnini, Geraldi Arnaldi, Bernardi de
Quinibals, Raimundi Berengarii et Raimundi de Sancto
Seserto^, capitulariorum Tholose, et Guillelmi Adam,
baiuli pro domino comité Tholosano.
n. — 25 mars 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence condamnant :
1® Austorge, veuve de Pierre de Resengas, Raymond Gau-
bert et Arnaud Guerrer, de Toulouse, Auger de Verfeîl,
chevalier, Remard Donat, Remard de Saint-Jean et Ray-
mond Calvet, de Verfeil, Jacques, d'Odars, Remard Daide,
de Saint-Aignan, Arnaud Dorbert, de Lanta, relevés de Tex-
communication, à la prison perpétuelle.
2^ Austorge, veuve du seigneur de Baziège, Raymonde Rar-
rau et Aiceline, sœurs, Willem Mercadier, de Toulouse,
Hugues de la Canelle, Raymond de la Canelle, de Lanta, R.
Faur, Peytevin le Vieux, Raymond de Suelh, de Toulouse,
Remard de Lanta, Peyrone Escudier et Raymond de Ville-
neuve, de Toulouse, Raymond Saur, Pons de Fa, Pons
Pastre, Pierre du Cabanial, Willem du Cabanial, Remard
Jean, de Saint-Julia, Willem Etienne, de Gaure, à la prison
temporaire.
3® Titborgs, femme de Pons de Gameville, de Toulouse, à
quinze ans de réclusion.
4® W. Armand, de Toulouse, Raymond Dupuy, Bernard
Durand, Remard Gleise, d'Odars, à dix ans de réclusion.
In nomine Domini nostri Jbesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno M^CC'XLV[If^ viii kal. aprilis. Nos,
1. Ms. : de Sancto Serono ; correction d'une autre main, au-
dessus : de Sancto Seserto.
2. La faute est évidente, puisque Raymond Saur avait achevé
sa confession le 20 décembre 1245 (Confessions y bibl. de la
ville de Toulouse, ms. 609, fol. 234 r°).
4 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
fratres ordinis Predicatonim Ber. de Gaucio et Joban-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis io
civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati.
Quia constat nobis per confessiones * Austorge,
uxoris quondam Pétri de Resengas', Raimuodi Gaus-
berti et Arnaldi Guerrer', de Tholosa, Augerii de
yiridi Folio, militis, Bernardi Douati, Bernardi de
Sancto Johanne et Raimundi Calveti de Yiridi Folio,
Jacobi de Odarcio^, Bernardi Daide de Sancto Aniaoo,
Arn. Dorbert de Lantario, in judicio factas, ipsos
herelicos pluries scienter vidisse , adorasse et eonun
erroribus credidisse et, post abjuratam heresim, hère-
ticos vidisse et eos adorasse, nunc vero saoiori usos
consilio ad unitatem Ecclesie, prout assenint» redire
volentes, ipsos in primis omni heretica pravitate abju-
rata absolvimus, secundum formam Ecclesie» a vin-
culo excommuriicationis quo ratione predicti criminis
tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unita-
1. M s. ; confcssionem,
2. La famille des Hesengas [Roscnguey Rosergue, Roserge\
(1*011 on a fait [)liis tard Roscrgiuniy Bernardus de Hosergio,
par exemple, arche v<>que de Toulouse (1454-1471), était une
des priiKripales tamilles du Lauraguais. Bien des charges
pesaient sur \ustorge .et son mari, qui n*avaient cessé de
montrer le plus grand attachement pour Thérésie [Confes-
sions y hibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 2001^;
Doaty X\III, fol. 325. Vov. sa confession, Dcat, XXIV»
fol. 1).
3. Voy. la sentence XXXVlll.
4. Ce Jacques d'Odars, appelé aussi Guilabert, avait éleyé
ses fils, P. Grand et Ar. Guilabert, dans Thérésie [Confessions^
bihl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 203 v^, 204 1^. Cf. sen-
tence IXj.
ET DE JEAN DE SÀINT-PKRRB. 5
tem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta
compleverint. Et quia in Deum et in Sanctam Eccle-
siam predictis modis temere deliquerunt, ipsos légi-
time citatos, die sibi ad recipiendum penitentiam super
crimine heresis peremptorie assignata, communica[to]
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem ipsos retrudi volumus et preci-
pimus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni-
tentiam compleant injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere
noluerint, ipsos excommunicationis vinculo inno-
damus.
Gum etiam constet nobis per confessiones Austorge,
uxoris quondam domini VaseiaS Raimundc Barrave,
et Âiceline, sorores («ûî), Willelmi Mercaderii, de Tho-
losa, Hugonis de Ganela ^ et Raimundi de Ganela, de
Lantario, in judicio factas, ipsos hereticos pluries
vidisse, credidisse et adorasse, et post abjuratam
heresim scienter hereticos vidisse et celasse ;
Gum etiam constet nobis per confessiones B. Fabri,
specier, Pictavini senioris, Raimundi de Suelh, de Tho-
losa, Bernardi de Lantario, Pétrone Escudeira et Rai-
mundi de Yilanova, de Tholosa, Raimundi Sauri^, Pon-
1. Ce Vaseia était seigneur de Baziège, « Vazega, dominus
de Vazega ; » il recevait les hérétiques dans sa maison de Tou-
louse, d'accord avec Austorge, sa femme [ihid,, fol. 58 r**), et
aussi dans sa maison de Baziège (ibid,, fol. 60 r^) et dans sa mai-
son de Gardouch [ibid,, fol. 43 v°).
2. Cet Hugues recevait les hérétiques dans sa maison de
tantai (ibid, y fol. 211 v*»).
3. Le 20 décembre précédent, il avait complété sa confes-
sion (ibid.y fol. 234 ro).
6 SENTENCES DE BERNARD DK GAUX
cii de Fa^ Poncii Pastre, Pétri dels Gabanils*, Willelmi
dels Gabanils et Bernard! Johannis, de Sancto Juliano,
Willelmi Stephani, de Gaure^, in judicio factas, ipsos
hereticos pluries vidisse et eos adorasse et veritatem
super heresi celasse contra proprium juramentum,
communicato multorum prelatonun et aliorum booo-
rum virorum consilio, ipsos in carcere retrudi volumos
et injiingimus, quamdiu Ëcclesie videbitur expedire,
ad penitentiam pro dicto crimine peragendam.
Gum constet nobis per confessioneai Titboncs, ma-
ris Poncii de Gamevila, de Tholosa, in judicio factam,
ipsam hereticos pluries scienter vidisse, adorasse et
receptasse, pavisse, celasse, conduci fecisse, et postcoo-
fessionem de heresi factam et heresim abjuratam coram
inquisitoribus, ipsam hereticos in domo sua a pancis
annis citra scienter vidisse, ascultasse el eos celasse,
communicato multorum prelatorum et aliorum bono-
rum virorum consilio, injungimus eidem in virtute
prestiti juramenti, quod intret domum carceris, ibidem
per XV annos moratura, ad penitentiam pro crimine
heresis peragendam.
Gum constet nobis per confessiones Yitalis de Salas
et Fabrisse, uxoris Pétri Marchesii, de Tholosa, in judi-
cio factas, ipsos hereticos pluries vidisse, adorasse et
credidisse bonos homines ;
Gonstet etiam nobis per confessionem W. Arcmandi,
de Tholosa, in judicio factam, ipsum a paucis annis
citra hereticos vidisse, credidisse et celasse;
1. Ibid.y fol. 234 r«. Cf. Doal, XXIV, fol. 30 v*.
2. Ihid,y fol. 215 rS 219 v<». Voy. sa confession, Doal, XXIV,
fol. 24.
3. Voy. sentence XTX.
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 7
Gonstet etiam nobis per confessiones Raimundi de
PodioS Bernardi Durandi, Bernardi de Ecclesia^, de
Hodarcio, in judicio factas, ipsos hereticos scienter
planes vidisse, adorasse, credidisse a paucis annis
citra, communicato multorum prelatorum et aliorum
proborum virorum consilio, injungimus eisdemin vir-
tute prestiti juramenti quod intrent domum carce-
ris, ibidem per x annos moraturi, ad penitentiam pro
crimine heresis peragendam, retenta nobis et aliis
inquisitoribus potestate augendi, diminuendi, mutandi
et aliam penitentiam injungendi, cum nobis et aliis
inquisitoribus videbitur expedire. Actum apud Tho-
losam, in claustro Sancti Saturnini, in presentia vene-
rabilis Patris R., episcopi Tholosani, Guillelmi Atho-
nis, archidiaconi Ville Longe, Ariialdi, prions Sancti
Saturnini, magistri Arnaldi Pelisso, Yitalis Aurioli,
prions Sancti Stephani, Raimundi Garrigerii, sacriste
Sancti Stephani, et fratris Johannis de Gambalhols,
notarii domini episcopi Tholosani, magistri Athonis
Âppamiarum, Willelmi Raimundi, Pétri de Drudas,
canonicorum, Poncii de Avinione, canonici, Fortis,
capellani Sancti Saturnini, Raimundi, capellani Béate
Marie Deaurate, B. de Ladinhac et Nepotis de Davinia,
1. Dans sa confession du 15 juillet suivant, Raymond Dupuy
fils dit que, quatre ans auparavant, il avait vu les hérétiques
dans la maison de son père avec son frère et sa mère (Con^
fessionsy bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 204 v®).
2. Quatre ans auparavant, Bernard Gleize étant malade dans
la maison de son propre frère Arnaud, à Odars, on amena le
ministre dualiste Jean « Sabbater » et ses compagnons. Mais
Arnaud' ne supporta point qu'il fût « hérétisé ». Leur mère et
plusieurs membres de la famille pactisaient avec les hérétiques
{ibid., fol. 204 r«).
8 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
B. de Gaurs, P. Frezapa, P. Ariberti, scriptorum dic-
torum iiiquisitorum, B., prioris de Yauro, et Silvestri,
capellani de Yiridi Folio.
III. — 6 mai 1246, Toulouse, cloître de Saînt-Semin. — Sen-
tence par laquelle Pons Bladier, Pierre d* Albigeois, Raymond
Sabbatier, Pons Dominicpie, Raymond M aurin et Amande,
sa femme, bourgeois de Toulouse, sont condamnés à la pri-
son perpétuelle. Faculté est laissée à Raymond Sabbatier du
rester auprès de son père, malade, pauvre et catholique,
tant qu'il vivra, à la condition qu*il porte une mante noire
avec une croix sur le vêtement.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi. Amen. Anno
Domini W CC XL° sexto, u nonas maii . Nos, fratres
ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tbolosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones Poncii Bladerii,
Pétri de Albigesio et Raimundi Sabbaterii, in judicio
factas, ipsos hereticos pluries scienter vidisse, pluries
adorasse, eorum predicationem audivisse, et eosbonos
homines credidisse, celasse veritatem contra proprium
juramentum et relapsos [esse]^ in heresim abjuratam;
Gonstat etiam nobis quod Poncius Dominici* vidit
1. Ms. : relapsus in heresim,
2. Esclarmonde, sa femme, s'était compromise par certaines
fréquentations suspectes [Confessions, bibl. de la ville de Tou-
louse, ms. G09, fol. 203 v^). — Pons Dominique avait été quelque
temps enfermé au Château->'arbonnais, à Toulouse (« Dixit
etiam quod audivit dici a Poncio Dominici, capto in Castro
>iarbononsi... »), ou peut-être y était-il présentement (confes-
sion d*£sclarmond(\ femme de Pons Bret, ibid.y fol. 62 r*. Voy.
sentence IV -. Le ChÂteau-Narbonnais dut être mis à la disposi-
tion dos inquisiteurs, qui, en effet, n'avaient pas de prison spé-
ciale à cette date.
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 9
pluries bereticos in pluribus locis, credidit esse bonos
homines, audivit predicationem eorum, adoravit eos,
pluries receptavit eos in domum suam, dédit eis de
suo, interfuit bereticationi, comedit cum bereticis et,
postquam fecit confessionem suam aliis inquisitoribus
et abjura vit beresim, recepit bereticos in domum suam
a paucis annis citra ;
Quia vero Raimundus Maurini et Arnalda, uxor
ejus, viderunt scienter pluries plures bereticos, et
in pluribus locis, crediderunt esse bonos bomines,
audierunt predicationem eorum, et adoraverunt eos,
et receperunt eos in domum suam, et comederunt
cum eis; et idem Raimundus duxit eos, et accepit
pacem ab bereticis et negavit veritatem contra pro-
prium juramentum ; dicta vero Arnalda interfuit apa-
rellamento bereticorum, receptavit bereticam que
obiit in domo sua, interfuit sépulture ejus :
Ipsos cives Tbolosanos, nunc usos saniori consilio
ad unitatem Ëcclesie, prout asserunt, redire volentes,
in primis omni beretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ëcclesie, a vinculo excommunica-
tionis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et
quia in Deum et Sanctam Ëcclesiam predictis modis
temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes
légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine beresis peremptorie assignata, commu-
nicato multorum prelatorum et aliorum bonorum viro-
rum consilio, ad peragendam condignam penitentiam
in perpetuum carcerem retrudi volumus et precipi-
mus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni-
iO SENTENCES DE BERNARD DB OAUX
tentiam compleant, injungimus eis in viitute prédit
juramenti. Si vero predictam penitentiam faoereDob
rînt, ipsos excommuaicationis vinculo innodamu.
Damus tamen licenciam Raimundo Sabbaterii qood
maneat cum pâtre suo, qui valitudinarius est et catl»'
licus et pauper, ut dicitur, quamdiu vixerit patcr
suus, et intérim portet mantam nigram et cruœm io
omni veste cum duobus bradiiis transversalibus, el
provideat sicut poterit patri suo. Âctum Tholose, in
claustro Sancti Saturnini, in presentia W. Beniardi,
abbatis d'Idrac, Ar. Aurioli, prioris Sancti Satar-
nini, Poncii de Albione, Pétri de Drudas, canonico-
rum Sancti Saturnini, Pétri, prioris de Gaslus Cabu^
censis diocesis, W., capellani de Manso Sanctanun
Puellarum, Ar. de Brassaco, capellani de Besceta,
R. Berengarii, et Bernardi d'Ëscalquenx, capitulario-
rum, R. P. Ariberti, P. de Montbiza et Beniardi de
Gau[r]s, scriptor[um] inquisitorum.
IV. — 13 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Aldrige, sœur de Pierre Laurent, Bernard
Duprat, Jeanne, femme de W. du Solier, et Willelme do
Mas, de Toulouse, Etienne Garric, de Lavaur, Esclarmonde,
veuve de Pons Bret, de Goudourvielle, Arnaud de na Bor-
gcsa, de Roqueserière, Etienne Faur, Pierre Faur, Amind
Faur, Pierre Foule, Jourdain Ugole, Pons Jourdain, Amtod
André, W. de Gouzens, de Saint-Martin-de-Lalande, Willem
Sermenha, Pons Piqucl, W. Sérignan, de Fanjeaux, sont
condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi cnicifixi.
Amen. Anno Domini M^ GC W sexto, m^ idus maii.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaudo el
Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. il
I tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos-
k tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in
à judicio factas Aldrige, sororis Pétri Laurencii, Ber-
I nardi de Prato, Johanne, uxoris W. de Solario, Wil-
i lelme de Manso, de Tholosa, Stephani Garric de
i Yauro, Esclarmunde, uxoris quondam Poncii Bret, de
É Godervilla, Arnaldi de na Borgesa de Roca Sereira,
é Stephani Fabri, Pétri Fabri, Ar. Fabri, Pétri Foie,
I Jordani Ugole, Poncii Jordani, Ar. Andrée, W. de
I Gosenx, de Sancto Martino de Landa, Willelmi Ser-
I menha, Poncii de Piquel et W. de Sirignano, de Fano
I Jbvis, diocesis Tholose,
Quod predicta Aldriga, uxor quondam Bernardi R\
cambiatoris, vidit pluries hereticos, adoravit pluries,
oredidit hereticos esse bonos homines, predicationem
eorum audivit, comedit de pane benedicto ab hereti-
cis, hereticationi interfuit et celavit veritatem contra
proprium juramentum ;
Ptenominatus etiam Bernardus de Prato vidit plu-
ries hereticos, adoravit eos pluries, credidit eorum
erroribus, dédit et servivit hereticis, recepit eos in
domum suam et, post abjuratam heresim, vidit nun-
dum cujusdam heretice et eidem nuces émit ;
Predicta etiam Johanna, uxor W. de Solario, vidit
pluries hereticos, adoravit eos pluries, credidit here-
ticos esse bonos homines, predicationem eorum audi-
vit et eis servivit, et, post abjuratam h[er]esim vidit
et adoravit hereticos, dédit eis de suo, predicationem
eorum audivit et comedit cum eis ;
Predicta etiam Willelma de Manso vidit pluries
hereticos, adoravit eos pluries, credidit esse bonos
homines, absolvit maritum suum hereticis et, post
12 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
abjuratam heresim, vidit hereticos et oelavit eos;
Predictus etiam Stephaous Garric de Yauro vidil
pluries hereticos et eos pluries adoravit, crediA
hereticos esse bonos homioes, mansit cum hereliœ
et suebat pelles eorum, voluit dare denarios questori
hereticorum pro heretico capto redimendo^, et celavï
veritatem contra proprium jurameotum ;
Prenominata etiam EsclarmuDda^, uxor quondam
Poncii Bret de Godervilla, vidit hereticos, adoravit,
credidit eos esse bonos homines et credidit salvari io
fide eorum, et, si descederet, nisi in manibus hereti-
corum, crederet dampnari, et comedit cum heretica,
et negavit veritatem aliis inquisitoribus, et postmo-
dum^ coram nobis contra proprium jurameotum;
Predictus Arnaldus de na Borgesa de Roca Serein
vidit hereticos pluries et in pluribus locis» adoravit
eos pluries, audivit predicationem eorum, comedit
cum hereticis et de pane benedicto ab eis, ioterfuit
hereticationibus, credidit salutem esse cum heretids
et erroribus hereticorum credidit, et veritatem celavit
bis contra proprium juramentum ;
Predictus etiam Stephanus Fabri^ vidit pluries her^
1. Ms. : redimento.
2. Voy. ses confessions à la date du 1^' et du 3 juillet 1245.
Le 11 mars 1246, elle comparut et nia tout. Le il et le 12 mai.
veille de sa condamnation, ses confessions furent remises sous
ses yeux, et elle les reconnut pour vraies [Confessions^ bibl.
de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 62 r*>, 62 v«).
3. Ms. : postmotum,
4. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 [ihid,,
fol. 31 r**). — 11 avait été, avec d'autres, délégué auprès de
Tabbé de Saint-Papoul pour obtenir la délivrance de prison-
niers (cf. fol. 34 r**).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 13
i tioos et in pluribus locis, adoravit eos pluries, credi-
I dit esse bonos homines, audivit predicationem eorum,
i associavit hereticos et credidit herroribus eorumdem
I et, post abjuratam heresim, vidit hereticos, adoravit
i et credidit ;
I Prediclus ctiam Petrus Fabri^ vidit pluries hereti-
} eos, credidit et adoravit a quinque annis cîtra post
I heresim abjuratam, et mentitus est aliis inquisitoribus ;
I Predictus etiam Ar. Fabri^ vidit hereticos et eos
adoravit a vi annis citra post heresim abjuratam;
Predictus etiam Petrus Foic^ vidit pluries hereticos
a paucis annis citra, adoravit, associavit, credidit here-
ticis et eorum erroribus et celavit veritatem aliis inqui-
sitoribus contra proprium juramentum, et, post abju-
ratam heresim, vidit, celavit, credidit et adoravit
hereticos ;
Predictus etiam Jordanus Hugole^ vidit pluries
hereticos a paucis annis citra, adoravit, credidit,
duxit et celavit veritatem aliis inquisitoribus contra
proprium juramentum, et, post abjuratam heresim,
vidit hereticos, celavit, credidit et adoravit;
Prediclus etiam Poncius Jordani ^ vidit pluries here-
ticos a paucis annis citra, credidit et adoravit et
1. Pierre Faur recevait les ministres hérétiques dans sa mai-
son de Saint-Martin-de-Lalande [ibid,y fol. 31 r®. Voy. sa con-
fession, fol. 31 y^). En regard, à la marge du ms. : In muro est,
2. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 [ibid,, fol. 31 v*).
3. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 [ibid.y
fol. 32 v^). A la marge du ms. : In muro est,
4. Voy. sa confession, même date (ibid,, fol. 33 1^). A la marge
du ms. : In muro est,
5. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 [ibid.y
fol. 37 v^). A la marge du ms. : In muro est.
14 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
manulevavit denarios ab heretids et reddidit, eteonnn
predicationem audivit, et, postquam fecit confessio-
nem suam aliis inquisitoribus et abjuravit heresim,
vidit et adoravit hereticos ;
Predictus etiam Âr. Andréas^ vidit pluries hereticos
et in pluribus locis a paucis annis citra, adoravit eos
pluries, duxit eos pluries, predicationem eorumao-
divit pluries, et negavit veritatem aliis inquisitoribus
contra proprium juramentum, et credidit heretids et
eorum erroribus, et, post abjuratam heresim, viifit
et adoravit hereticos ;
Predictus etiam W. de Guzenx' vidit pluries hert-
ticos, adoravit, credidit hereticis et eorum erroribos,
predicationem eorum audivit a paucis annis dtn,
stetit per quinquennium cum hereticis et post al^o-
ratam heresim vidit, credidit et adoravit hereticos;
Predictus etiam W. Sermenha^ vidit pluries here-
ticos a paucis annis citra, adoravit pluries, audivit
predicationem eorum, credidit hereticos esse bonos
homines ;
1. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 {ibid„
fol. 38 v^). A la marge du ms. : In muro est,
2. Dans sa confession à la date du 20 décembre 1245, Rav-
monde, ûlle de Raymond Jougla, convertie, énonça plusieurs
articulations contre W. de Gouzens, qui jouissait d'une fort
mauvaise réputation (ibid,, fol. 40 v*^). Voy. la confession d'Aî-
mengarde, femme de W. de Gouzens, reçue le même jour
(ibid., fol. 41 r®). Voy. surtout sa propre confession (tbid,,
fol. 30 b). A la marge du ms. : In muro est.
3. W. Sermenha s'était compromis depuis longtemps (ibid,,
fol. 154 r<», 155 \'<», 158 v<^, 161 r^», etc.). Voy. sa confession, qui
lui fut lue le 12 mai 124G, et qu'il reconnut pour vraie (ibid,,
fol. IGl r°).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 15
l Predictus etiani Poncius de Piquel^ vidit pluries
r hereticos, adoravit eos pluries et audivit predicatio-
t Dem eorum, pacem accepit ab eis, receptavit, credi-
\ dit hereticos esse bonos homines, ioterfuit apparella-
I mento et relapsus est in heresim abjuratam ;
\ Predictus etiani W. de Sirignano^ vidit pluries
I hereticos, adoravit eos, audivit predicationem eorum
I et credidit hereticos esse bonos homines, duxit here-
I ticos, et interfuit hereticationi, et celavit veritatem
t aliis inquisitoribus contra proprium juramentum, et
[ relapsus est in heresim abjuratam :
j Ipsos nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
I sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
\ beretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint ; et, quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, communicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam condignam penitentiam, in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo comorari ; et quod istam penitentiam compleant
1. Voy. la confession de Pons de Piquel, qui, déjà aupara-
vant, avait comparu devant l'inquisiteur Ferrier, à Limoux.
Elle lui fut lue le 12 mai 1246 {ibid., fol. 166 r<>).
2. Voy. sa confession (ibid., fol. 167 r**). Quelques années
auparavant, il avait comparu devant Willem Arnaud, T inqui-
siteur qui fut tué à Avignonet en 1242.
16 SENTBNGES DE HBRNARD DE GAUX
injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si ^m
predictam penitentiam facere nolaerint, ipsos exooiih
municationis vinculo iQQodamas. Actum Tholose, in
claustro Sancti Saturnini, in presentia R., prepoâti
Sancti Stephani, magistri Âr. Pelisso, canoDicoroD
Sancti Stephani, Âr. Aurioli, prions Sancti Saturaim.
P. de Drudas, W. Ramundi, canoniconim Sancti
Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel-
lani Deaurate, F., capellani Sancti Saturninii Rm
capellani Béate Marie Dealbate, W. Ade, baiuli domini
comitis Tholosani, Poncii Astre, Ramundi de Sando
Geserto, R. Rainerii, W. Hugonis Pellicerii, Boni Mao-
cipi Maurandi et Jordani de Villa Nova, capitulariomm
Tholose, et multorum aliorum.
V. — 17 mai 1246. Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Etienne de Roais, Pierre Esquivât, dame
Assaus, femme de Raymond de Castelnau, Raymonde, femnK
d'Arnaud Onde, de Toulouse, et Pierre de Greissac, de Mon-
tastinic, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M'^GG^XL^ sexto, xvi kal. junii.
Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johan-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Quia constat nobis, per confessiones in judi-
cio factas Stephani de Roacxio, Pétri Esquivât, domine
Assaus, uxoris Ramundi de Gastro Novo, et Ramunde,
uxoris Arnaldi Unda, de Tholosa, et Pétri de Greissac,
de Monte Astrug,
Quod prenominatus Stephanus de Roaxio ^ vidit et
1. Ktiennede Roais est souvent nommé dans les confessions
(ms. 609 de la bibl. de Toulouse).
_ ET DK JEAN DE SAINT-PIERRE. 17
Ht
adoravit pluries hereticos, predicationem eorum audi-
YÏiy hereticationibus interfuit, quesivit hereticos et
adduxit ad hereticationem faciendam et veritatem
telavit contra proprium juramentum ;
Prenominatus autem Petrus Esquivât vidit pluries
hereticos, associavit, recepit cartam a fratre W. Ar.
et socio suo, olim inquisitoribus, in qua continebatur
quod adora verat hereticos, et, cum tenuisset cartam
per quatuor vel quinque dies, recognovit coram dictis
inquisitoribus illa que continebantur in dicta carta
esse vera et pro illis supposuit se voluntati eorum ad
recipiendam penitentiam perpetui carceris vel exilii,
I Ye\ aliam quam sibi vellent injungere et ad hoc jura-
I mento pro posse obligavit, et, postquam abjuravit
I beresim, participavit sepius cum hereticis condemp-
Datis comedendo, bibendo et eos associando ;
Predicta etiam domina Assauts, uxor Ramundi de
Castro Novo, vidit pluries hereticos et in pluribus locis,
et pluries adoravit eos, et credidit esse bonos homi-
nes, et post abjuratam heresim vidit pluries hereticos
et pluries adoravit eos et receptavit in domo sua, et
audivit predicationem eorum pluries a paucis annis
citra;
Predicta etiam Ramunda, uxor Ar. Unda, vidit
pluries hereticos, adoravit, credidit et receptavit,
hereticationi interfuit, predicationem audivit, dédit,
recepit depositum ab hereticis, et comedit pluries
cum hereticis et de pane benedicto ab eis et inter-
fuit aparellamentis hereticorum in domo propria ;
Predictus etiam P. de Greissac de Monte Astrug
vidit pluries hereticos et in pluribus locis, adoravit
eos pluries, celavit veritatem contra proprium jura-
2
18 SBNTENCKS DE BKRNARD DB OAUX
mentum, misit heretioos ad quandam persoD»
hereticandam, et fecit sacramentum de non revelanà
heresi ;
Ipsos, nuDC usos saniori consilio, ad unitatoi
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in prinK
omni hcretica pravitate abjurata, absolvimus, secuD-
dum formam Ecclesie, a viaculo excommumcatioù
quo ratione predicti criminis tenebantur astricti» si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde boDO redie-
rint et manda[ta] sibi injuncta compleverint. Et qoia
in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temeie
deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légitime
citâtes die sibi ad recipiendam penitentiam super cri-
mine heresis peremptorie assignata, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam io
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipiimis
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti jure-
ment!. Si vero predictam penitentiam facere nolueriat,
ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum
Tholose, in claustro Saneti Saturnini, in presentia Aida-
fossi, abbatis Montis Albani, Ar., prioris Saneti Satur-
nini, W. Ramundi, P. de Drudas, Ar. Bégonia, prions
de Glisolis, Simonis, prioris de Blanbiaco, canonioo-
rum Saneti Saturnini, F., capellani Saneti Saturnini,
Amelii, canonici Saneti Stepbani, R., capellani Béate
Marie Deaurate, Ber., capellani de Ladinhaco, Silves-
tri, capellani de Yiridi Folio, Nepotis de Davinia, oie-
rici, Hugonis de Roaxio, Grifi de Roaxio, W. Hugoois
Pellicerii, Ramundi Berengarii, Ramundi Rainerii et
R. de Sancto Sezerto, capitulariorum Tholose, et mul-
V ET DE JEAN DE SAINT-PDIRRB. 19
^ torum aliorum de clero et populo Tholosano io gene-
V rali sermone.
VI. — - 20 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Arnaud Etienne, seigneur de Tarabel, et
Willelme de Viviers sont condamnés à la prison perpétuelle.
Id Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M'^CC^XL*' VF, xiii kal. junii. Nos,
fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas Arnaldi Stephani , domini de Taravello ^ , et Wil-
lelme de Vivariis, diocesis Tholosane,
Quod prenominatus Arnaldus Stephani, dominus
de Taravello, vidit pluries hereticos et in pluribus
locis, adoravit eos pluries, audivit predicationem
eorum, paeem accepit ab eis, donavit et recepit ab
eis, et duxit pluries hereticos et tenuit depositum
eorum, comedit cum hereticis et de pane benedicto
ab eis, hereticationibus interfuit, credidit hereticis et
eorum erroribus, et relapsus est in heresim abjuratam ;
Constat etiam nobis quod Willelma de Yivariis fuit
heretica induta per très annos et, post reconciliationem
suam, vidit hereticos et adoravit eos pluries in domo
sua;
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
1. Longue, dame de Tarabel, la mère peut-être d'Aj:naud
Etienne, s'était, vers 1229, montrée favorable aux hérétiques,
qu'elle soutenait, et auxquels elle envoyait des provisions {Con-
fessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 203 r®,
205 r®). Quant à Arnaud Etienne, il est plusieurs fois nommé
dans les Confessions y par exemple fol. 202 r®.
20 SENTENCES DE BERNARD DB CAUZ
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis ooui
heretiça pravitate abjurata, absolvimus, secundom
formam Ecclesie, a vioculo excommunicationis quo
ratioDC predicti crimiais tenebantur astricU, sî tamefi
ad ecclesiasticam unitatem de corde booo redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deom
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique
runt, ipsos coram nobis oomparentes légitime citato
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimioe
heresis peremptorie assignata, conamuoicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam condignam penitentiam in perpetuuoQ
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem pe^
petuo comorari ; et quod istam penitentiam compleant,
injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero
predictam penitentiam facere nolueriat, ipsos exoom-
municationis vinculo innodamus. Actum [Tholose], in
claustro Sancti Saturnini, in presentia B. de Gombret,
prepositi Sancte Gecilie Albiensis, Âr., prions Sancti
Saturnini, W. Raimundi, P. de Drudas, canonicorum
Sancti Saturnini, B., prioris de Yauro, Silvestri, capei-
lani de Yiridi Folio, F,, capeliani Sancti Saturnini,
Amclii, capeliani Sancti Stéphanie B., capeliani de
Ladinhaco, W. Hugonis Pellicerii, R. Rainerii, capitu-
lariorum Tholose, et multorum aliorum de clero et
populo Tholosano in generali sermone.
vil. — 28 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Ëstolt de Roque ville. Trois- Émines, de
Montgiscard, Bernard de Roqueville, des Cassés , Pons
Saquit, de Lan ta, Pierre Babau, W. Maurin, P. Bernard et
Bernard Fournier, des Barelles, sont condamnés à la prison
perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 21
^ Amen. Anno Domini M°CC°XL°Vr, v kal. junii. Nos,
I fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johan-
I nés de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas Ëstolti de Rocovilla^ et domini Très Ëminas de
Monte Guiscardo, Bernardi de Roco villa de Gassio,
Poncii Saquit^ de Lantario, Pétri Babau, W. Mau-
rini, P. Bernardi et Bernardi Furnerii, de Berrelis dio-
cesis Tholose,
Quod prenominatus Estoltus de Rocovilla vidit
et adoravit pluries hereticos, dédit eis, reœpit ab
eis munera, duxit et recepit eos in domum suam,
hereticationibus interfuit, credidit hereticis et eorum
erroribus, et post confessionem factam aliis inqui-
sitoribus et abjuratam heresim vidit hereticos et locu-
tus est cum eis et non cepit eos sicut juraverat ;
Prenominatus etiam Très Ëminas ^ vidit et adoravit
1. Les Roqueville, famille considérable, se déclarèrent en
général pour l'hérésie. Estolt ou Estort de Roqueville recevait
ouvertement les ministres hérétiques dans sa propre maison
au Mas-Saintes-Puelles, à Montgiscard et à Toulouse. Son nom
revient très souvent dans les confessions ou dépositions de
répoque (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 16 v<», 17 r«,
43 r«, 64 v^, 67 v<», 124 r*», 124 v<», 200 v<» ; Doat, XXIII, fol. 223,
XXIV, fol. 99 v**). Les inquisiteurs reçurent sa confession le
20 juin 1245 (ms. 609, fol. 64 v<»). Le 25 mai 1246, ils la
remirent sous ses yeux (ibid,, fol. 64 v**).
2. Ms. : Saqt. Plus bas Saquit,
3. Pierre Willem de Roqueville, surnommé Trois-Emines,
Petrus W^^ de Rocovilla, miles y qui vocatur Très ëminas y frère
du précédent, il s'était battu contre les armées de Simon de
Montfort. Voy. sa confession, avec additions, du 1*' et du 9 mars
1246 [ibid., fol. 66 v^, 67 r«).
22 SENTENCES DE BERNABD m OAUX
heretioos pluries, credidit esse bonos homines, ooo»
dit cum eis, paoem ab eis acoepit, hereticatioai ioiff*
fuit, veritatem negavit coram nobis ooatra propriv
juramentum, et post abjuratam heresim vidit sdeblfl
hereticum condempnatum et comedit cum eo;
Prenominatus etiam Beraardus de Rocovilla^ viditd
adoravit pluries heretioos, duxit et associavit eos, de&
eis et recepit ab eis munera, comedit cum eis, predi-
eationem eorum audivit, credidit esse bonos homioes.
recepit eos in domum suam et negavit tempore gnfr
inquisitoribus veritatem ;
Prenominatus etiam Poncius Saquit' vidit et adon-
vit pluries hereticos, duxit et receptavit eos pluries.
apparellamentis et hereticationibus interfuit, credidit
hereticis et eorum erroribus, et fuit Dutritus cum eb;
et postquam abjura vit heresim aliis inquisitoribus, vidit
duas hereticas in domo sua, celavit eas a pauds anois
citra et non cepit eas, sicut tenebatur proprio jora-
mento ;
Prenominatus etiam P. Babau^ vidit et adoravit
hereticos, audivil predicationem eorum, fecit condio-
1. Bernard de Roqueville, seigneur des Cassés, avait, pen-
dant près de quarante ans, tout fait pour se compromettre.
Voy. sa confession du 25 mai 1246 (ibid,, fol. 228 r^. Cf. sen-
tence XIV).
2. Les Saquit ou Saquet, de Lanta, Arnaud, G. et Pons, frères,
surtout, en grande ainitië avec les Roqueville, les Resengues.
los lloais, les Unaud et Raymond Adémard de Lanta, soutiens
avérés de Thërésie, lui avaient donné tous les gages possibles
{ihid,^ fol. 200 v^ 201 t% 202 r^ 202 \\ 210 v»).
IL Voy. ses diverses confessions {ibid,, fol. 48 r*, 185 i*).
Plusieurs témoins avaient déposé contre lui {ibid,, fol. 48 v*,
4î) ro, 40 v*»).
|| BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 23
lltiun de non revelando heresim, negavit scienter coram
^Inobis veritatem et eandem celavit aliis inquisîtoribus
gioontra proprium juramentum ;
^ Prenominatus etiam W. Maurini^ vidit et adoravit
il|hereticos« negavit veritatem coram nobis et eandem
jg celavit aliis inquisitoribus contra proprium jura-
If mentum ;
Preuominati etiam P. Bernardi et B. Furnerii* vide-
ront et adoraverunt hereticos, fecerunt condictum de
non revelando heresim, negaverunt scienter coram
nobis veritatem et eanden celaverunt aliis inquisito-
ribus contra proprium juramentum;
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ëccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ëcclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint
et mandata sibi injuncta compleverint ; et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légi-
time citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine heresis peremptorie assignata, com-
municato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
1. Voy. sa confession [ibid,, fol. 184 v**).
2. P. Bernard et B. Fournier s'étaient entendus pour ne rien
révéler (ibid., fol. 185 r**). Voy. les confessions de P. Bernard
[ibid., fol. 48 r°, 185 v<>), et de B. Fournier {ibid., fol. 49 v*>,
185 v% 186 r**). Bien des témoins avaient déposé contre eux
(ibid., fol. 48 r«-49 v«, 185 r«-186 r»).
26 SENTENCES DE BERNAJRD I» GAUX
heretica pravitate abjurata, absc^vimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astrîcU, si tameo
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia
in Deum et Sanctam Ecclesiam predîctis modis
temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes
légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine heresis peremptorie assignata, commu-
nicato multorum prelatorum et aliorum boDomm
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
precipimus ibidem perpetuo oomorari; et quod
istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noiucrint« ipsos excommunicationis vinculo
innodamus. Actum Tholose, in claustro Saocti Satur-
niniy in presentia A.« prioris Sancti Saturnini, P. de
Drudas, Ar. Begonis, Poncii, camerarii, canoDiconun
Sancti Saturnini, B., capellani de Ladinhaco, F.,
capellani de Rupe, R., capellani Dealbate, F., capel-
lani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, B., prio-
ris de Vauro, R., capellani de Fano Jovis, Bertrandi
de Villa Nova, W. Hugonis, R. Rainerii, capiUilariorum
Tholose, et multorum aliorum de clero, etc.
IX. — 10 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Jeanne, femme d'Alaman de Roais, W.
d*Aurin et Riche, sa femme, de Toulouse, Ségar, femme
d'Azémar d'Albiac, de Saussens, Algaia, veuve de François de
Loubens, Arnaud du Rival, P. Grand, P. Audibert, Jacques
Calvet, d'Odars, Etienne Faur et W. Grimaud, du Falga,
sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
ST DS JEAN DE SAINT-PIERRE. 27
Amen. Ânno Domini M' GG' XL'' YI', mi' idus junii . Nos,
firaAres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisi tores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tafti. Quia constat nobis per confessiones in judicio fao-
tas Johanne, uxoris Aiamanni de Roaxio, W. de Auri
et Riche, uxoris ejus, de Tholosa, Secure, uxoris Aze-
marii de Albiaco, de Sancto Paulo de Bretas, Algaie,
uoris quondam Francissi de Lobenx, Ar. de Rivali,
Pétri Grandis, P. Audeberti, Jacobi Galveli, de Odar-
cio, Stephani Fabri et W. Grimaudi, de Felgario, dyo-
eesis Tholose,
Quod prenominata Johanna, uxor Aiamanni de
Roaxio^, vidit et adoravit pluries hereticos, predi-
ntionein eorum audivit, pluries paravit comestio-
tiemhereticis, comedit cum eiset de pane benedicto ab
e», induxit maritum suum ad diligendum hereticos
et dédit ei munera ut diligeret et receptaret hereticos,
pacem accepit ab hereticabus, apparelhamentis here-
tMX>rum interfuit, receptavit eos in domum suam, cre-
lidit esse bonos homines et victualia misit eis, nega-
vit veritatem contra proprium juramentum et post
dbjuratam heresim vidit hereticos condempnatos ;
Prenominati etiam W. de Auri et Rica, uxor ejus,
post confessionem factam aliis inquisi toribus et abju-
ratam heresim, viderunt et adora verunt pluries here-
tioos et predicationem eorum audierunt et credide-
runt hereticos ^sse bonos homines ;
1. Le fameux Alaman de Roais, qui brava toutes les condam-
nations, est dit, à la date de cette sentence, avoir pour épouse
Lombarde (Confessionsy bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 200 v^,
203 r^, 213 v«). Jeanne serait-elle la femme d'Alaman de Roais
le jeune ?
28 SENTENCES DE BERNARD DE OAUZ
PreDominata etiam Secura, uxor Azemarii de Albiaoo,
vidit et adoravit pluries hereticos, predicatioDem
eorum audivit, pluries comedit cum eis, credidit eos
esse bonos homines, recepit hereticas in domum
suam, et, postquam fuit citata pro heresi ab aliis
inquisitoribus, vidit, credidit, adoravit heretioos ;
Prenominata etiam Algaia, uxor quondam Frao-
cissi de Lobenx, fuit heretica induta per plures
annos et tenuit sectam hereticorum quousque fuit
capta;
Prenominati etiam Arn. de Rivali^ P. Grandis',
P. Audeberti et Jacobus Calveti^, de Odarcio, vide-
runt pluries hereticos et in pluribus locis, adoravenint
eos pluries, duxerunt et associaverunt eos et credide-
runt hereticis et eorum erroribus a paucis annis citra ;
Prenominati etiam Stephanus Faure et W. Gri-
maudi, de Felgario, viderunt et adoravenint pluries
hereticos, crediderunt hereticis et eorum erroribus a
paucis annis citra, et negaverunt veritatem aliis inqui-
sitoribus contra proprium juramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie,
prout asserunt, redire volentes, in primis omni hereti-
ca pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam
Ecclesie, a vinculo excommunicationis quô ratione pre-
dicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesias-
ticam unitatem de corde bono redierint et mandata
sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam
1. Plusieurs fois nommé dans les confessions des habitants
d'Odars et présenté comme affilié à l'hérésie (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 203v^-205r»).
2. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 203 v*^).
3. Même observation que pour Arnaud du Rival, note 1.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 29
ïodesiam predictis modis temere deliquerunt, ipsos
Hatos coram nobis comparentes die sibi ad recipien-
tam penitentiam super crimine heresis peremptorie
flsigData, communicato multorum prelatorum et alio-
mn boDorum virorum consilio, ad peragendam con-
lignaiii penitentiam in perpetuum carcerem retrudi
idumus [et precipimus] ibidem perpetuo comorari ;
t quod istam penitentiam compleant, injungimus eis
i virtute prestiti juramenti. Si vero predictam peni-
eotiara facere noluerint, ipsos vinculo excommunica-
ionia innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti
ttnmini, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini,
ir« RS P. de Drudas, canonicorum Sancti Saturnini,
^9 capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, B.,
apdlani de Ladinhaco, R., capellani de Fano Jhovis,
V.f capellani de Sancto Germerio, Bertrandi de Villa
[ova, R. Berengarii, R. Rainerii, et multorum aliorum
le dero et populo Tholosano in generali sermone, et
lei P. Ariberti, qui bec scripsi.
[. — 24 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Ar. d'en Joan le Jeune, Jacques d*en
Joan, son frère, de Toulouse, et Sebelia, de Saune, sont con-
damnés à la prison perpétuelle.
In Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
jnen. Anno Domini W CC" XL'VP, vni' kal. julii. Nos,
lAres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
e Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in
ivitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
eputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
ictas Ar. d'en Joan junioris et Jacobi d'en Joan, fratris
[os, de Tholosa, Sebelie de Saona diocesis Tbolosane,
30 SBlfTBNGBS DB BKRNARD^DB GAUX
Quod preDominatus Ar. d'en Joan vidit et adort-
vit hereticos, dédit eis de suo et comedit cum eis a
paucis annia dira ;
Prenominatus etiam Jacobua d^en JoaD vidit et ado-
ravit hereticos pluries et in pluribus locis, et comedit
cum eis a paucis auDis citra ;
Prenominata etiam Sibilia, uzor quondam Ar. W^ de
Sauna, postquam abjuravit heresim et juravit perse-
qui hereticos, vidit et adoravit hereticos et comedit
cum eis :
Ipsos, DUDC uses sauiori cousiUo ad unitatem Eccleaie,
prout asseruDt, redire volentes, in primis heretica pra-
vitate abjurata, absolvimus, secundum formam Eccle-
sie, a vinculo [excommunicationis] quo tenebantur
astricti ratione predicti criminis, si tamen ad eocle-
siasticam unitatem de corde bono redierint et man-
data sibi injuncta compleverint ; et, quia in Deum et
Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos citatos coram nobis comparentes die sibi
ad recipiendam penitentiam super crimine heresis
peremptorie assignata, communicato multorum pre-
latorum et aiiorum bonorum virorum consilio, ad
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus il3idem per-
petuo comorari; et quod istam compleant peniten-
tiam, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si
vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actum in
claustro Sancli Saturnini, Tholose; testes, Ar., prior
ejusdem loci, Fortis, capellanus ejusdem loci, R., capet-
lanus Béate Marie Deaurate, Amelius, capellanus Sancti
Stephani, R., capellanus Sancti Juliani, B., prior de
ET ME JBàN de SAINT-PnmilB. 34
Vauro, Nepos de Davinia clericus, P. Ariberti et P. Fre-
apa, publici notani.
XI. — 24 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Sen-
tence par laquelle Jeanne, veuve de B. de Latour, de Tou-
louse, religieuse du monastère de Lespînasse, est enfermée
dans une chambre séparée; la prieure pourvoira à son
entretien.
Item y aoDO et die predictis. Quia Joanna, uxor
qaondam B. de Turre de Tholosa^ monialis nunc de
LaspÎDassa^y vidit et adora vit pluries hereticos et in
pluribus locis predicationem eorum audivit, pluries
reoepit eos, dédit eis de suo, credidit esse bonos
homines, dédit elemosinàs Yaldensibus et negavit veri-
tatem contra proprium juramentum, includatur inFra
aoepta monasterii de Lespinassa in aliqua camerula
aeparata, ne alii ad ipsam nec ipsa ad alios accédât ;
art ibidem exterius sibi necessaria ministrentur ; et
mandamus priorisse de Lespinassa quod sibi juxta pre-
dictum raodum faciat provideri. Testes predicti.
Xn. — 8 juillet 1246, Toulouse, dans la maison commune. —
Sentence par laquelle Gaubert, de Puylaurens, chevalier,
Ermessende, femme de Bernard Mir Arezat, de Saint-Martin-
de-Lalande, B.-R. Arquier, de Montauban, et W. Donadieu,
de Mazerac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
1. Un B. de Latour figure comme témoin dans plusieurs
actes (Teulet, Layettes du Trésor des chartes, II, 408, 466,
548; Hist. gén, de Languedoc, VIII, 502). Un Bernard de Latour
était consul de Toulouse en 1204 [ibid,, 506) et en 1205 (ibid.,
516, 527).
2. Monastère de l'ordre de Fontevrault, au diocèse de Tou-
louse.
32 SSNTENCBS DE BERNARD DE GAUX
Amen. Anno quo supra, ym idus julii. Nos, fratres
ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatid in Tho-
losana et Gaturcensi civitate^ et diocesi auctoritate
apostolica deputati. Quia coDstat nobis per oonfe^
siones in judicio factas Gausberti de Podio Lauren-
cii, militis, et Ërmersendis , uxoris Bernardi Mir
Arezat , de Sancto Martino de Lalanda, diocesis Tho-
lose, B. W Arquerii de Monte Albano, et W. Donadeu
vel Nebias de Mazerac, diocesis Gaturcensis,
Quod prenominatus W. de Podio Laurencii vidit et
adoravit pluries hereticos et eorum predicationes
audivit pluries, comedit et bibit cum eis multociens,
associavit eos, recepit ab eis munera, credidit here-
ticos esse bonos homines et [non] dixit tempore gratie
coram aliis inquisitoribus plenariam veritatem ;
Prenominata etiam Ermersendis, uxor Bernardi Mir
Arrezad^, militis, vidit et adoravit multociens hereti-
cos, predicationes eorum audivit multociens, credidit
hereticis et eorum erroribus, hereticacioni interfuit
et negavit coram aliis inquisitoribus veritatem contra
proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Bernardus R^ Arquerii de
Monte Albano vidit et adoravit multociens hereticos,
et eorum predicationes audivit multociens, recepit
hereticos in domum suam, fecit eis cabanam et porta-
1. Ms. : cwitatum,
2. Appelé aussi en Arrezat (Confessions , bibl. de Toulouse,
ms. 609, 31 vS 33 r«, 33 v% 34 r»). Voy. la confession d*Ermes-
sende (ibid,y fol. 35 v^). Elle était la nièce de Roger de Latour,
hérétique qualifié [ibid,y fol. 140 v^j. Voy. la confession de Ber-
nard Mir, qui vocatur Arezads [ihid.y fol. 30 r®).
BT DS JEAN DE SAINT-PIERRE. 33
vit eis pluries ad comedendum, duxit et associavit
beretioos, et post abjuratam heresim vidit hereticos, et
Kberavit eos^ et credidit hereticis et eorum erroribus;
PreDominatus etiam W. Donadeu vel Nebias de
Mazerac ^ vidit et adoravit multociens hereticos, cre-
didit eos esse bonos homines, predicationes eorum
audivit, oomedit cum eis multociens, duxit et associa-
vit heretioos usque in Lumbardiam :
Ipsos, Dunc usos saniori consilio ad unitatem
Eoclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
omoi heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis
^lo tenebantur astricti ratione predicti criminis, si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
riot et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
<feliquerunt, ipsos citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis assignata, communicato multorum prelato-
ram et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera-
gendam condignam penitentiam in perpetuum carce-
rem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo
oomorari; et quod illam penitentiam compleant, injun-
gimus eis in virtule prestiti juramenti. Si vero pre-
dictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom-
municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in
domo communi, in presentia Ar., prioris Sancti
Saturnioi, F., capellani ejusdem loci, Amelii, capel-
lani Sancti Stephani, R., capellani Deaurate, Silvestri,
1. Voy. sa confession à la date du 3 mars 1245 (Doat, XXIII,
fol. 209).
3
34 8ENTKNGBS DE BERNAID I» GACX
capellanî de Viridi Folio, Âr., cq>eUaiii de Podio Lau-
rencii, A., capellanî dels Caser», Nepotis, derid,
R. Rainerii et Stephani Magiatri, capitulariorum, et
multonim aliorum, etc.
XIII. — 15 juillet 1246, Toulouse, clottre de Saint-Sernin. —
Sentepce par laquelle Bernard Alzeu, W. de Saint-Nazaire^
Ermengardy femme de W. de Gouzens, de Saint-Maitm-de-
Lalande, Raymond Sicard^ de Cambiac, Raymond Saumi-
tier, de Laurac, et Bemarde, femme de Bomacip Manrand,
de Toulouse, sont condamnes à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini quo supra, idibus julii. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaudo et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretîce pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica dépu-
tât!. Quia constat nobis per confessiones in judido
factas Bernardi Alzeu, filii quondam Ber. Alzeu,
W. de Sancto Nazario, Ermengardis, uxoris W. de
Gozenx, de Sancto Martine de Lalanda, R* Gicardi
vel Vassaro de Gambiaco, R' Saumaterii de Lauraco,
diocesis Tholose, et Bernarde, uxoris Boni Mandpii
Maurandi, de Tholosa,
Quod prenominatus Bernardus Alzeu * vidit et ado-
ravit multociens hereticos, et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis,
duxit et receptavit eos, credidit eos esse bonos homi-
nés, negavit ventatem coram atiis inquisitoribus et
relapsus est in heresim abjuratam ;
1. Plusieurs témoins, de Saint-Martin-de-Lalande, avaient
fait peser des charges sur lui (Confessions, bibl. de Toulouse^
ms 609, fol. 31 r«, 31 v<>, 32 r«, 33 r^, 34 v^, 39 v<>).
BT DE JEAN DE SAINT-PIEIUtS . 35
Prenominatus etiam W. de Sancto Nazario^ audivit
et adoravit multociens hereticos et predicatioDem eo-
rum audivit, receptavit eos et comedit cum eis, credi-
dit eos esse boDOs homines, negavit veritatem ooram
alîis inquisitoribus et relapsus est in heresim abju-
ratam;
Pr^ominata etiam Ërmengardis^, uxor W. de
Gozenx, vidit et adoravit multociens hereticos et pre-
dioalionem eorum audivit, recepit eos ia domum
suam, comedit cum eis et dédit eis de suo, credidit
hereticis et eorum erroribus et relapsus (sic) est in
heresim abjuratam;
Prenominatus etiam R. Gicardi vel Yasaro^ vidit et
adoravit hereticos, credidit eos esse bonos homines, et
negavit ooram nobis et aliis inquisitoribus veritatem
eootra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam R""" Saumater^ vidit et ado-
ravit multociens hereticos, comedit cum eis pluries,
aervivit et ministravit eis, duxit eos et credidit eos
esse bonos homines et relapsus est in heresim abju-
ratam;
Prenominata etiam Bernarda, uxor Boni Man-
cipîi Maurandi, vidit et adoravit multociens here-
ticos, et audivit multociens predicationem eorum,
cum eis, dédit eis de suo, receptavit eos.
Vf IIU^^II
1. L*enquète avait révélé bien des méfaits à sa charge (ibid.,
fol. 31 r*», 31 vo, 32 v^, 33 v*, 35 r«, 38 r^, 38 v^).
2. Elle avait été accusée dans plusieurs dépositions (ibid,,
fol. 40 y^y 41 r**). Voy. sa confession (ibid,^ fol. 41 r°).
3. Voy. la confession de Raymond Sicard [îbid,, fol. 239 r®).
4. Voy. sa confession [ibid,, fol. 72 \^). A la marge du ms. :
m9^M^m «%^««4ft
36 SENTENCES DE BERNARD M GAUX
credidit hereticos esse bonos homines, et doq dixit
tempore gratie ooram aliis inquisitoribus plenariam
veritatem :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad imitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in pri-
mis oimii heretica pravitate abjurata, absolvinuis,
secuDdum formam Ecclesie, a vinculo exoomimim-
cationis quo ratioDe predicU crimiais tenebaotur
astricti, si tamen ad ecclesiasticam UDitatem de corde
bono redierint et mandata sibi injuncta oompleverint.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deliquerunt, ipsos dtatos coram nobis oom-
parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimine heresis assignata, oommunicato nraltmiim
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
pétue comorari ; et quod istam penitentiam compleant,
injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero
predictam penitentiam facere noluerint, ipsos exoom-
municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in
claustre Sancti Saturnini, in presentia Ar., prions
ejusdem leci, Amelii, capellani Sancti Stephani, Fer-
tis, capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deal-
bate, Silvestri, capellani de Viridi Folie, Nepotis de
Davin[i]a clericî, Boni Mancipii Maurandi^, Pondi
Magistri, Bertrandi d'Esqualquenx , capitulariorum
Thelese, et multerum aliorum de clero, etc.
1. Le même sans doute que le Bomacip Maurand, qui est par-
tie dans un acte de 1243 (Teulet, Layettes, U, 507).
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 37
XrV. — 27 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence portant condamnation pour hérésie et pronon-
çant la confiscation des biens contre Bernard de Roqueville,
seigneur des Cassés, W. Marchant et Ck)rtèse, sa sœur, de
Toulouse.
In Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
AmeD. ÂDDO DomÎDi M° GG^ XL^ sexto, xi kal. augusti.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio
et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice
pravttatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate
apmtoliea deputati. Gum constet nobîs per confessio-
nes proprias in judicio factas Bernardi de Rocovilla^
militis, domini dels Gassers, Tholosane diocesis, W.
Mercatoris et Gortesie, sororis ejus, civium Tholose,
Quod preDominatus Bernardus de Roco villa viderit
et adoraverit pluries hereticos, duxerit et associaverit
eos, dederit eis et receperit ab eis munera, comede-
rit cam eis, predicationem eorum audiverit, credidit
eo6 esse bonos homines, recepit eos in domum suam
et negavit tempore gratie aliis inquisitoribus verita-
tem et noluerit facere injunctam sibi a nobis peniten-
tiam pro predictis ;
Et quod prenominatus W. Mercator viderit et ado-
raverit muUociens hereticos, comederit cum eis et
dsdem servlerit, duxerit hereticos ad hereticandam
quandam personam, et hereticationi interru[er]it et
relapses sit in he[re]sim abjuratam;
Et quod prenominata Gortesia, soror W. Mercatoris,
viderit et adoraverit multociens hereticos, receptaverit
eos, crediderit eos esse bonos homines, dederit eis de
1. Voy. plus haut, sentence Vil.
38 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
suo et relapsa sit in he[re]siin abjuratam ; et propter hoc
ad agendam penitentiam obligati juramento prestito
corporali non velint ad arbitrium Ecclesie facere peni-
tentiam pro crimine memorato, die sibi ad audieûdaro
diffinitivam sententiam super crimine heresis peremp-
torie assignata et aliis rite actis, communicato [mul-
torum prelatorum et aliorum] bonorum virorum coa-
silio, ipsos légitime citatos, set per contumadain
absentes, per diffinitivam sententiam tanquam here-
ticos condempnamus et bona ipsorum decernimus
occiipanda, excommunicantes eos et omnes qui dein-
ceps scienter eis dederint consilium, auxilium vcl
favorem. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini,
in presentia Ste., arcbipresbyteri Lauriacensis, W. de
Goncoutz, capellani Gaturci, P., prions de Narbooe
Predicatoribus S Ar., prioris Sancti Saturnini, F.,
capellani cjusdem loci, R^ capellani Deaurate, Amelii,
capellani Sancti Stephani et multorum aliorum de
clero, etc.
XV. — 22 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence par laquelle Pierre Benoît, Raymond Alboara,
Pierre-Raymond de Ravat, de Laurac, et Pons Pages, de
Roumens, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Gliristi crucifizi.
Amen. Anno quo supra, xi. kal. augusti. Nos, fratres
ordines Predicatorum B. de Gaucio et Johaones de
1. « Petrus de Caussa Mira \relatcnsis dictus Fortis Roboani
et predicator bonus. » (Bernard Gui, Fundacio et priores con-
vcntus Narboncnsisy dans mon opusc^ule : CAlbigéismc et les
frères Prêcheurs à Nar bonne au XIIl" siècle, 114 p. Paris,
Picard, 1894, in-8°.)
8T DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 39
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et dyooesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
Pétri Benedicti, R* Alboarra, Pétri R^ de Ravato, de
Lauraoo, et Pondi de la Paiesa de Romenx, Tholo-
nne dyocesis,
Quod prenominatus Petrus BenedictiS postquam
•fajuravit heresim, vidit et adora vit multociens here-
tioos et audivit predicationem eorum, comedit cum
eis et de pane benedicto ab eis, dédit eis de suo, acce-
pit paoem ab eis, credidit eos esse bonos homines, et
negavit ooram aliis inquisitoribus veritatem contra
pn^rium juramentum ;
Prenominatus etiam R"^ Alboara^, filius Pétri
Alboarra, vidit et adora vit multociens hereticos,
aodivit predicationem eorum, pacem ab eis accepit,
hereticationi interfuit, et credidit hereticos esse bonos
homines a paucis annis citra ;
Prenominatus etiam P. R^ de Ravato^ vidit multo-
ciens hereticos, adoravit eos, audivit predicationem
eorum multociens, credidit eos esse bonos homines et
o^avit veritatem, et post abjuratam heresim vidit plu-
ries hereticos et in pluribus locis ;
Prenominatus etiam Poncius de la Pagesa^, post-
quam abjuravit heresim, vidit et adoravit hereticos,
portavit eis panem et vinum, credidit hereticos esse
boooa homines et negavit coram nobis et aliis inqui-
1. Yoj. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 192 \^).
2. Voy. sa confession (ibid., fol. 194 r°). Voy. aussi la confes-
sion de son père (ibid., fol. 75 r**) et de sa tante (ibid,).
3. Les Ravat étaient fort compromis (ibid, y fol. 72 r®).
4. Voy. sa confession (ibid., fol. 220 r°).
40 SENTENCES DE BERNARD DE OAUX
sitoribus veritatem contra proprium jurameoUun :
Ipsos, nuDC usos saniori coosilio ad uoitatem Ecde-
sie, prout asseruot, redire volentes, in primis onmi
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secuDdum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione prcdicti criminis tenebantur astricti, si vero
ad ecclesiasticam ûnitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Daim
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes le^time citatos
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptoHe assignata, communicato multo-
rum preîatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam penitentiam condignam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per^
petuo comorari; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. ^
vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tho-
lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia testium
predictorum .
XVI. — - 26 août 1244, Cahors, dans Téglise Saint-Etienne. —
Sentence par laquelle Aymeric Bressols, de Castelsarrasin,
est condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M^CC^XLMIir, vu* kal. septem-
bris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gauoio
et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pra-
vitatis in Agennensi et Gaturcensi dyocesi, de Villa-
muro et de Villalonga archidiaconatibus dyecesis Tho-
losane auctoritate apostolica deputati. Quia constat
m DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 41
oobis per oonfessionem Âimerici de Bressols de Cas-
tro SairaceoicoS dioœsis Tholose, in judicio fao-
tam, ipsum hereticos adorasse, predicationem eorum
andivisse et eorum erroribus credidisse, que omnia
jwafais et requisitus sepius negaverat coram nobis, et
postmodum metu probationis predicta omnia recogno-
irit esse vera, coram nobis in judicio constitutus; nunc
fera usum saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout
«sserit, de corde [bono] et fîde non fîcta redire volen-
tem, ipsum, in primis omni heretica pravitate abju-
nta, absoWimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo
eKCommunicationis quo ratione predicti criminis tene-
iiatiir astrictus*, si tamen ad ecclesiasUcam unitatem
de bono corde redierit et mandata sibi injuncta ser-
'vaverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre-
dictis modis temere peccaverit, ipsum légitime cita-
tain die sibi ad audiendam difïinitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata, com-
municato bonorum virorum consilio, ad peragen-
dam condignam penitentiam in perpetuum carcerem
retrudi volumus et precipimus ibidem^ perpetuo
oomniorari ; et quia juravit stare mandatis nostris
saper premissis, quod istam penilentiam compleat
iojungimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero
ipsam penitentiam facere noluerit, ipsum excommu-
nicationis vinculo innodamus et omnes ipsum reci-
pienteset dantes sibi consilium, auxilium vel favorem.
Actum Gaturci, in ecclesia Sancli Stephani, présent i-
1. Voy. Doat, XXII, fol. 10, 38, où se trouvent des accusa-
tions formulées contre lui.
2. M5. : tenehantur astricti,
3. Ms. : eundem.
42 SE!«n!(CES DB BEKIARD DB CAUX
bus G. de Gordo, priore, Fwtaneno, anjlidiaoooo de
Cornes, Hectore, sacrista, R. Arcambal, Bencher JoaD,
B. Fabre, B. de Lues, ooosulibasS W. Aostorg.
baiulo, W. de Sait, Bertraudo de Lart, burgeosibus
Caturci, W. de Goncoutz, R., priore de Castro Sam-
cenico, Ber. de Ladiohac, et pluribus aliis ^.
XVII. — 11 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence par laquelle Pons de Latour le Jeune et Sicard de
Beaufort, de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
Iii DonÛDe Domiai oostri Jhesu Christi crudfizi.
Âmen . Aono Domini M^ CG° XL^ VIT, uf idus augusti.
Nos, fralres ordinis Predicatonini Ber. de Gaucio et
Johannes de Sancto Pelro, inquisitores heretioe pravi-
latis in cîvitate et dyocesi Tholosaoa auctoritate apos-
tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in
judicio factas Poncii de Turre juvenis, filii quondam
Rogerii de Turre, et Sicardi de Bello Forti vel de
losula, de Lauraco, Tholosane diooesîs,
Quod prenominatus Poocius^ vidit et adoravit mul-
tociens hcreticos, predicationem eorum audiyit, oome-
dit cum eis, credidit eos esse bonos homioes, et
negavit veritatein coram nobis contra proprium junr
mentum ;
Prenominatus eliani Gicardus^ vidit et adoravit mul-
1. Ms. : consulimus.
2. Ms. : plures a Ni.
3. Voy. sa confession, le 12 juillet 1245 (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 71 v* .
4. Seigneur de Montmaur. Il avait caché chez lui R. Barte.
son parent, qui. ayant ê\ê arrêté par Tévéque de Lectoure,
sVtait échappé ibid.^ fol. 131 v* . Voy. contre R. Barte, fol. 73r*,
75 r^. Il avait pendu deux sergents de rarchiprétre du Laura-
BT 0E JEAN DE SAINT-PIERRE. 43
UxaeDS heretioos, predicationem eorum audivit, dédit
ris de suo, comedit de pane ab eis benedicto, recep-
tavit eos, credidit eos esse bonos homines et relapsus
est in heresim abjuratam :
Ipsos, nunc usos saniori coDsilio ad unitatem Eccle-
lie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
Cmnani Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predieti criminis tenebantur astrieti, si tamen
ad eoclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
inandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
fetSânctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
nuit, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
h^^esis assignata peremptorie, et aliis rite actis, com-
monicato multorum prelatorum et aliorum bonorum
<nrorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
predpimus ibidem perpetuo commorari; et quod
islam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
hcere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo
innodamus. Actum apud Tholosam, in claustro Sancti
Baturnini, in presentia Âr., prioris, R. de Vernaus,
P. de Drudas, canonicorum, W., capellani de Manso,
magistri P., archipresbyteri de Garamanno, archi-
presbyteri de Monte AstrugS R., capellani Béate
{uais parce qu'ils avaient arrêté sa mère avec six femmes
Hérétiques (ibid., fol. 75 v«. Cf. fol. 76 r**). Voy. la confession
le Sicard de Beaufort (ibid,, fol. 73 r®).
1. Nom de Tarchiprètre de Montas truc omis.
44 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
Marie Deaurate, F., capellani SancU Satumini, P. An-
berti, et multorum aliorum.
XVin. — 18 août 1247, Toulouse, clottre de Saint-Sernin. -
Sentence par laquelle Raymonde, veuve de R.-Jean, Marie«
veuve de Hugues, W. Atho, Bertrand de Latour, Bërengère,
veuve d*Assalit de Monts, Lombarde, veuve de Raymond
Aymeric de Causses, de Toulouse, Pons Barrau, du Mas-
Saintes-Puelles , et Ermengarde, femme de Pons de LatooT;
de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crudfixi.
Amen. Anno Domini M'^GG^XL® septimo, X¥ kal. sep-
tembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gau-
cio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice
pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate
apostolica deputati. Quia constat nobis per confes-
siones in judicio factas Raimunde, uxoris quondam
R* Johannis, Marie, uxoris quondam Hugonis, W. Atho-
nis, Bertrandi de Turre, Berengarie, uxoris quondam
Assalliti de Montibus, Lombarde, uxoris quondam
R* Aimerici de Gossas, de Tholosa, Poncii Barravi, de
Manso Sanctarum Puellarum, et Ermengardis, uxoris
Poncii de Turre, de Lauraco, Tholosane diocesis,
Quod prenominata Raimunda vidit pluries hereticos
et adoravit eos, credidit eos esse bonos homines et
celavit veritatem aliis inquisitoribus contra propriuro
juramentum;
Prenominata etiam Berengaria vidit et adoravit plu-
ries hereticos, predicationem eorum audivit, reoepta-
vit eos, hereticacioni interfuit, persolvit legatum cujus-
dam perfecte hereticate hereticis, credidit hereticos
esse bonos homines et celavit aliis inquisitoribus veri-
tatem contra proprium juramentum ;
KT DB JEAN DE SAINT-PIERRE. 45
Prenominata etiam Lombarda de Gossas vidit et ado-
ravit hereticos, hereticatioDi cujusdam persone inter-
fuit, et noD venit tempore gratie coram aliis inquisi-
loribus;
Prenominafa etiam Maria vidit et adoravit multo-
oieos hereticos, predicationem eorum audivit mul-
locieos, receptavit eos, comedit cum eis, dédit eis
de 8U0, accepit paeem ab eis, credidit eos esse
bcMios homines, aparellamentis hereticorum interfuit,
^t questum ad emendum pannum cum quo sepeli-
retur quidam heretieus mortuus, et non venit tempore
pvtie coram aliis inquisitoribus ;
Prenominatus etiam Bertrandus de Turre vidit et
idwavit multociens hereticos, audivit predicationem
Borum, associavit eos, hereticationi interfuit, credidit
heretioos esse bonos homines, celavit aliis inquisitori-
bus veritatem et non venit tempore gratie coram eis ;
Prenominatus etiam Poncius Barra vi^ vidit et ado-
1. Les habitants du Mas-Saintes-Puelles qui firent leur con-
iMsion ou déposition devant les inquisiteurs chargèrent beau-
9oap cet hérétique de marque (bibl. de Toulouse, ms. 609,
W, 1 r«, 7 r*, 8 r«, 15 r«, 18 r*>, 22 V>). Voy. sa déposition,
loi. 25 r^. En regard, à la marge du ms. : a Suspectus est, et
iitior quam aliquis de Manso. » Par ses lettres du 24 dé-
sembre 1248 (anno sexto), Innocent IV le fit rendre à la
iberté, lui et quelques autres, par son pénitencier : « Vene-
rtiido in Christo Patri Dei gratia episcopo Tholosano, frater
Ûpsius, domini Pape penitentiarius et capellanus, salutem
a Domino. Noveritis nos Domini Pape récépissé litteras
Il hac forma : Innocentius Episcopus, servus servorum Dei,
iOecto fiiio fratri Aigisio, penitentiario et capellflmo nostro,
lihilem et apostolicam benedictionem. Cum sicut quibus-
lim ecciesiarum prelatis et aliis fide dignis accepimus inti-
nantibusy Petrus de Sancto Michaele et Michaela filia sua,
46 SENTBNGES DE BERNARD DE GAUX
ravit hereticos, credidit hereticos esse bonos homioes,
et negavit coram Dobis et aliis inquisitoribus yerib-
tem contra proprium juramentum ;
Prenominata etiam Ermengardis, uxor Pondi de
Bemardus Hugonîs et Vesiada, uxor sna, Gaubertns de Podû
Laurentio, Pontius Barravi et Amaldus de fliiglos Tholotane
diocesis, sponte confessi hereticam pravitatem, ab inquisito-
ribus pravitatis hujusmodi in illis partibus a Sede Apostolica
deputatis fuerint immurati, et aliqui eorom jam sexagenarii
asperîtatem carceris per quator annos et amplius, quidam noo
(corr, : vero) per annum et dimidianii snstinnerint patienter,
nos, corumdem prelatorum et aliorum supplicationibus incli-
nati, presentium tibi auctoritate committimus prefatos P. et
alios ab hujusmodi liberari carcere facias, ac eis per te vel
per alios injungas, sicut animarum suamm saluti expedire
videris, penitentiam salutarem, ita quod penam sustinere car-
ceris, vel déferre crucem seu ultra mare proficisci, ex hojas-
Inodi penitcntia minime teneantur, inquisitione, si qua contra
ipsos auctoritate nostra est habita, non obstante. Datum Lug-
duni, IX kls. januarii pontificatus [nostri]anno sexto. — Atten-
dénies igitur angustias et langores que patiuntur, et [quod]
mundo corde diu sub immurationis durîtia sustinendo famam
preteriti temporis quorumdam obtractione perditam redeme-
rint, cum super iide et credulitate recta per multos fide dignes
laudabilibus testiuioniis commendentur, et apud nos Terre
Sancte subveniri fecerint competenter, prout in aliis litteris,
quas vobis per eosdem mittimus videbitis contineri, nt man-
datum apostolicum juxta debitum exequamur, Patemitàti ves-
tre auctoritate domini Pape qua fungimur in hac parte, com-
mittimus quatenus predictos viros et mulieres a carcere nbi
de mandato inquisitorum ipsorum inclusi detinentur facientes
educi et eductos proprie libertati donari, eis injungatis que
ipsorum saluti et Hdei firmitati videbitis expedire, ita tamen
quod pena carceris, delatione crucis, transfretandi coactione,
bonorum publicatione seu alla pena notabili contra eos nalla«
tenus procedatis, inquisitione vel processn aliquibas nonobs*
tantibus apostolica vel etiam ordinaria habitis contra eos»
m DE JEAN DE SAINT-PIBRRB. 47
Tiirre, vidit et adoravit multociens hereticos, audivit
predicatioDem eorum et credidit hereticos esse bonos
homines, postquam alii inquisitores venerunf apud
lAuracum pro inquîsitione contra hereticos facienda :
Ipsos, Dunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
iie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
fiHrmam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ntione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
•d ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquerunt, ipsos légitime citatos coram nobis com-
parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimioe heresis peremptorie assignata, et aliis rite
actis, communicato multorum prelatorum et aliorum
booorum virorum consilio, ad peragendam condignam
peoitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus
et predpimus ibidem perpétue commorari ; et quod
Utam penitentiam compleant, injungimus eis in vir-
Datom Lugdani, v. kls. januarii pontificatus domini Inno-
centii Pape quarti anno sexto » (Doat, XXXI, fol. 152 v^). —
Pierre de Saint-Biichel, Michaële, Bernard Hugues et Vesiade
ATaient été condamnés à la prison perpétuelle par les inquisi-
teurs Ferrier et Durand, Castres, 16 août 1244 (Doat, XXI,
fol. 315). Plusieurs témoins avaient fait peser des charges sur
Ganbert de Puylaurens (Doat, XXIV, fol. 128, 136 V>, 147),
dont la sœur était hérétique (sa confession, ibid.^ fol. 135 v^).
Pour Armand de Miglos, voy. ses confessions du 24 mai 1244,
do 15 décembre 1246 et du 22 mars 1247 (n. st.) (Doat,
XXIV, fol. 193, 246 v«, 248 v*). Sa fille Brunissende avait été
poursuivie (sa confession du 29 janvier 1248 (n. st.), ibid,,
fol. 264).
48 SENTENCES DE BERNARD DE GàCX
tute prestiti juramenti. Si vero predictam peniteotiam
facere Doluerint, ipsos exoommuoicatioois vinculo
inoodamus. Actum îd claustro Sancti Saturnini, Tho-
lose, in presentia Ar., prions Saocti Saturoini, Ar.,
prioris de Savarduno, S., archipresbyteri de Lauraco,
F., capellani Sancti Saturnini, R\ capellani de Faoo
Jovis, P. Ariberti et multorum aliorum.
XIX. — 18 août 1247, Toulouse, clottre de Saint-Semin. — -
Sentence déclarant hérétiques Pierre Benott, de Laurac,
P. Babau, des Barelles, W. Etienne, de Gaure, et Pons
Pages, de Roumens, qui, condamnés à la prison perpétuelle,
refusent de faire leur peine, et prononçant la saisie de leurs
biens.
Id Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini quo supra, xv kal. septembris.
Nos, fratres ordinis Predîcatorum B. de Gaucio et
Johannes de Sancto Petro, inquisitoires heretice pravi-
tatis in civitate et dioœsi Tholosana auctoritate apoa-
tolica deputati. Gum Petrus Benedieti^ de Lauraoo,
P. Babali de Berrellis^, W. Stephani de Gaure' et
Poncius de na Pagesa de Romenx^, Tholosane dioœsis,
de heresi plurimum diflhmati, per confessiones pro-
prias in judicio factas in heresi manifeste deprehensi,
et propter hoc ad agendam penitentiam obligati et ad
murum perpetuum condempnati juramento prestito
corporali, non velint ad arbitrium Ecclesie injunctam
sibi penitentiam facere pro crimine memorato, die
sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri-
1. Sentence XV.
2. Sentence VIL
3. Sentence II.
4. Sentence XY.
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 49
mine heresis peremptorie assignats et aliis rite actis,
oommunicato bonorum virorum consilio, ipsos légi-
time citatos set per contumaciam absentes, per diffi-
nitivam sententiam tanquam hereticos condempnamus
et bona ipsorum decernimus occupanda, excommuni-
cantes eos et omnes qui deinceps scienter eis dederint
consilium, auxilium vel favorem. Testes propedicti in
alia sententia.
XX. — 25 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence condamnant W. Bocadase, Raymond Belicens le
Vieux, W., femme de Willem de Calhavel, de Fanjeaux,
P. d'Alaman, P. Aibaric, du Mas-Saintes-Puelles, P. Donat,
de Verfeil, Ar. des Plans, R. -Pierre des Plans, Pons des
Plans, frères, de Toulouse, à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno quo supra, yiii kal. septembris. Nos,
fralres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
deSanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas W. Bocadase*, R* Belicen senioris, W®, uxoris
Willelmi de Galhavello, de Fano Jovis, P. d'AIamans,
P. Aibaric, de Manso Sanctarum Puellarum, Pétri
Donati, de Viridi Folio, diocesis Tholosane, Ar. de
Planis, R* Pétri de Planis et Poncii de Planis, fratrum,
de Tholosa,
Quod prenominatus W. Bocadase vidit, recepta-
vit et adoravit multociens hereticos et audivit pre-
1. Souvent accusé dans les confessions (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 150 r«, 150 v^, 151 v% 152 r^ 154 r*>, 157 V>). Sa
maison était le rendez-vous ordinaire des ministres dualistes.
50 SENTKNCSS DS BBENARD DB GAUX
dicatioDem eorum, comedit de pane beoedicto ab
eis, credidit eos esse bonos homines, hereticatîoDi
interfuit, negavit veritatem aliis inquisitoribus , et
post heresim abjuratam vidit heretioos et oon oqpit
nec révéla vit eos;
PrenomiDatus etiam R"* Belisen senior^ vidit et
adoravit multociens heretioos, receptavit eos, et audi-
vit predicationem eorum, comedit cum eis, pacem ab
eis accepit, credidit eos esse bonos homines, dédit eis
et recepit ab eis, et post abjuratam heresim vidit here-
ticos et misit eis multociens neccessaria;
Prenominata etiam Willelma, uxor W. de Galha-
vello', vidit et adoravit multociens hereticos, recepit
eos in domum suam, comedit de pane benedicto ab
eis, credidit eos esse bonos homines, hereticationibus
interfuit et relapsa est in heresim abjuratam ;
Prenominatus etiam P. d'Alamans' vidit et adoravit
hereticos, credidit eos esse bonos homines et negavit
veritatem coram nobis contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam P. Albaric^ vidit et adoravit
hereticos, audivit predicationem eorum, credidit eos
1. Voy. bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 151 r*, 155 r*. Con-
fession de Raymond Belissens le Jeune, fol. 153 r^.
2. Les Calhavel de Fanjeaux se montraient très partisans des
hérétiques [ibid., fol. 154 r<», 155 r«, 155 v% 156 r«, 162 r«,
163 V>, 166 r«).
3. On trouve aussi la forme « Alamans » [ihid,,, fol. 12 r^), ou
a Aiaman » (voy. une de ses confessions, ibid.y fol. 13 r^). Les
Aiamans étaient deux frères, Pierre et Pons, également compro-
mis. C'est Ar. Jorda qui avait arrêté Pons. A la marge du ms. :
tt Frater Poncii Aiaman, quem tenere fecit Ar. Jorda, catho-
licus. n
4. 11 avait comparu précédemment devant Fr. Ferrier, à Sais-
sac, Aude. Voy. sa confession [ibid,^ fol. 6v^).
BT DB JBAN DE SAINT-PIERRB . 51
boDOS homines et negavit coram nobis veritatem
eontra proprium juramentum ;
PrenomiDatus etiam P. Donati vidit et adoravit mol-
todens hereticos, recepit eos in domum suam, credi-
dit bereticis et eorum erroribus, et relapsus est in
heresiin abjuratam;
PreDomiiiatus etiam Ar. de Planis vidit et recepit
in domo in qua manebat hereticos, adoravit eos plu-
ries, et audivit predicationem eorum, comedit cum
eis et habuit in cura sua quendam hereticum, negavit
coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem contra pro-
prium juramentum et non venit tempore gratie coram
aliis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda ;
Prenominatus etiam R"* Pétri de Planis^ vidit in
domo in qua manebat multociens hereticos jacentes et
oomedentes, et audivit predicationes eorum, associa-
▼it eos et adoravit eos pluries, credidit bereticis et
eorum erroribus, scripsit bereticis pro precio, negavit
veritatem coram nobis contra proprium juramentum
et non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus
pro confessione de heresi facienda ;
Prenominatus etiam Poncius de Planis vidit multo*
ciens hereticos, adoravit eos, ut crédit, comedit^ cum
eis, associavit eos et audivit predicationem eorum,
credidit bereticis et eorum erroribus et negavit veri<*
tatem coram nobis contra proprium juramentum et
non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus
pro confessione de heresi facienda :
1. Ud Raimundus Petrus de Planis rédige une charte en
1243, cartam istam scripsit (Teulet, Layettes y II, 514). Serait-ce
le même ?
2. Ms. : comedis.
52 SENTENGBS DE BERNARD DE GAUX
Ipsos, nuDC US08 saniori consilio ad imitatem Eodesie»
prout asseruDt, redire volentes, in primis omni here-
tica pravitate abjurata, absolvimus, secuadum for-
mam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur aatricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde boDO redieriot et
mandata sibi iojuDCta compleverint. Et quia in Deum
et Sanclam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimioe
heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, oom-
municato multorum prelatorum et aliorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi volumus et predpimus
ibidem perpétue comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in pre-
sentia Âr., prioris Sancti Saturnini, F., capellani
ejusdem loci, Ar., prioris de Savarduno, R., capel-
lani Deaurate, P. de Drudas, canonid, P. Ariberti
et multorum aliorum.
XXI. — 1^' septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle W. Donat, de Toulouse, et
Ray monde, sa mère, et Gauzio, de Cumiers, sont condamnés
à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifix!.
Amen. Anno quo supra, kal. septembris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
BT me JEAN DE SAINT-PIEIIRS. 53
Me et dyooesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
laÉi. Quia constat nobis per confessiones in judicio
iMtas W. Donati de Tholosa et Raimunde, matris
qsB, et Gauzionis de Gutmerio Tholosane diocesis,
Lii Quod prenominatus W. Donati vidit et adoravit
■idtociens hereticos, credidit eis et eonim errori-
hn, negavit veritatem coram nobis et relapsus est
iÉ heresim abjuratam ;
r'Prenominata etiam Raimunda vidit et recepit
Inretioos in domum suam, adoravit eos multodens,
[|idk eis ad comedendum, comedit cum eis in eadem
et de pane benedicto ab eis, credidit hereticos
boDOS homines et negavit veritatem coram nobis
OODtra proprium juramentum ;
Prenominata etiam Gauzio^ vidit, receptavit et ado-
nmt multociens hereticos et audivit predicationem
aonun, dédit eis de suo, comedit de pane ab eis
benedicto, hereticationi interfuit, credidit hereticis et
eommerroribus, et, postquamabjuravit heresim coram
iliis inquisitoribus, vidit et celavit hereticos in domo
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie,
pffNit asserunt, redire volentes, in primis omni here-
tiea pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam
Bodesie, a vinculo excommunicationis quo ratione pre-
dicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesias-
ticam unitatem de corde bono redierint et mandata
aibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanc-
tam Ecclesiam predictis modis temere deliquerunt,
1. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 142 v^).
Ette recevait les hérétiques dans sa maison du Mas-Saintes-
PtaeUes (Doat, XXIV, fol. 120 y*).
54 SENTElfCES DE BERNARD DE OAIIX
ipsos légitime citatos ooram nobis oompareDtes die
sibi ad recipiendam peDitentiam super crimioe bereaîs
peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato
multorum prelatoruni et aliorum bonorum virorum
consilio, ad perageûdam condigûam penitentiam io
perpetuum carcerem retrudi volumus et predpimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peDiten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam faoere
noiuerint, ipsos excommunicationis vinculo inooda-
mus. Âctum Thoiose, in claustro Sancti Saturaini, io
presentia Âr., prioris, F., capeliani Sancti Satur-
nin!, R., capeliani Deaurate, A., capeliani Sancti Sté-
phanie et multorum aliorum in generali sernfione.
XXII. — f septembre 1247, Toulouse» cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle injonction est faite à R. -Pierre
de Saint-Jean-rHerm d'avoir à purger sa condamnation à la
prison perpétuelle.
Anno et die predictis. Raimundo Pétri de Sancto
Johanne de Heremo, quia vidit et adoravit hereticos,
credidit eos esse bonos homines, fuit condempnatus
pro heresi et relapsus est in heresim abjuratam, injun-
gimus quod intret domum carceris, ibidem perpetuo
moraturus ad penitentiam peragendam. Testes prope-
dicti.
XXIII. — 8 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nîn. — Sentence par laquelle W. de Salnt-Nazaîre, de Saint-
Martin-de-Lalande, et R. Saumater, de Laurac, refusant de
faire la peine de la prison prononcée contre eux, sont décla-
rés hérétiques et leurs biens confisqués.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
IT DK JEAN DK SAINT-PIIllia. 55
àmen. Ànno quo supra, vi^ idus septembris. Nos, fra-
Ira ordittis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
ie Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in
Bmtate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
dtputati. Gain W. de Sancto Nazario de Sancto Mar-
tkiodela Landa et R°* Saumaterii de Lauraco, dyocesis
llKrfosane, ad murum perpetuum exigentibus suis cul-
pii^ pro heresi condempnati, et diucius expectati,
MO TeKnt penitentiam facere sibi datam, ad quam
peragendam se obligaverunt juramento prestito cor-
porali, communicato multorum prelatorum et aliorum
bononun virorum consilio, ipsos légitime citatos, set
per contnmaciam absentes, per diffinitivam senten-
tiim tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso-
mm deoernimus occupanda, excommunicantes eos et
onmes qui deinceps scienter eis dederint consilium,
Mudlium vel favorem. Âctum Tholose, in claustro
SiDCtî Saturnini, in presentia Âr., prions, F., capel-
buD] Sancti Saturnini, R., capeiiani Deaurate, et mul-
lonim aliorum in generali sermone.
XXTV. — 15 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
tdtk. — Sentence par laquelle W. Guitaud, de Belcastel, et
Herre Baret, de Saint- Anatholi, sont condamnés à la pri-
son perpétuelle.
lo Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno quo supra, xyii^ kal. octobris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et diocesi Thoiosana auctoritate apostolica deputati.
1. Voy. sentence Xni.
56 SBNTKNCES DE BERNARD DB GADX
Quia coDstat nobis per confessiones in judido factas
W. de Guitaud de Bello Castro et Pétri Baret^ de
Sancto Anatholio, dyocesis Tholosane,
Quod prenominatus W. vidit, reoeptavit et adoravit
multociens hereticos, et audivit predicationem eorum,
duxit et associavit eos, servivit eis, dédit et misit eis
de 8U0, apparellamentis hereticorum interfuit, paoera
ab eis accepit, comedit de pane ab eis benedicto mul-
tociens, credidit hereticis et eorum erroribus et relap-
sus est in heresim abjuratam ;
Prenominatus etiam Petrus Baret vidit et adoravit
multociens hereticos, audivit predicationem eorum,
dédit eis de suo, recepit hereticos condempnatos
in domum suam, credidit hereticis et eorum erro-
ribus, negavit coram nobis et aiiis inquisitoribus
veritalem contra proprium juramentum, et relapsus
est in heresim abjuratam :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis,
quo ratione predicti criminis tenebantur astricti,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis
modis temere deh'querunt, ipsos légitime citatos
coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis rite actis, communicato multorum pre-
laiorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
1. Barot (sentence XXX).
BT DK JEAN DE SAINT-PIERBB. 57
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
oarcerem retrudi volumus et predpimus ibidem per-
petuo commorari; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti.
Si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
exoommunicationis vinculo innodamus. Âctum Tho-
loae, in claustro Saneti Saturnini, in presentia Ar.,
prioris, et P. de Drudas, canonicorum, R., capellani
Deaurate, Pétri Ariberti et multorum aliorum.
XXV. — 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle Isar Mercadier, de Montca-
brier, et W. Sedasser, de Laurac, sont déclarés hérétiques
et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen, Anno quo supra, m kal. octobris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisiiores heretice pravitatis in civitate
et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
bami Mercaderii de Monte Gaprerio et W. Gedacerii
de Lauraco Tholosane diocesis,
Quod prenominatus Isarnus vidit et adoravit mul-
tociens hereticos et audivit predicationem eorum,
duxit eos et portavit eis ad comedendum multo-
ciens, credidit hereticis et eorum erroribus ;
Prenominatus etiam W. Gedacerii^, postquam abju-
1. Bernard Sedasser et chacun de ses quatre fils, Géraud,
Bernard, Willem et Raymond, appartenaient à Thérésie corps
et âme (Confessions^ bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 76 v«, 78 r*»,
79 V*). Voy. la confession de Raymond Sedasser (ibid.y fol. 77 v*.
Cf. fol. 191 v^). Voy. aussi la confession de Bernard Sedasser le
58 SETRNCKS DB BUNÂRD K GAUX
ravit heresim coram aliis inquiflitoribus, vidit et ado*
ravit pluries heretiooa, et cradidit hereticis et eomm
erroribua ;
Et propter hoc ad agendam penitentiain obligali
juramento prestîto oorporali et légitime citati ad reci-
piendam penitentiam super premissia, et aaaignata sibi
die non comparuerint ooram nobis, ipsoa ad audiendam
diffinitivam senteotiam pluries perenq>torie dtatos,
set par oontumadam absentes, oommunicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum ooosi-
lio, per diffinitivam sententiam tanquam faereticosooD-
dempnamus et bona ipsorumdecemimusoocupandaS
excommunicantes eos et omnes qui scienter eis deio-
ceps dederint consilium, auxilium vel (avorem. Àctum
in clauslro Sancti Saturnini, Tholose, in presentia
A., prions, F., capellani ejusdem loci, P. deDrudas,
canonici, R., capellani Deaurate, P. Âriberti et mul-
torum aliorum.
XXVI. — 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Béa-
trix, femme de Jourdain de Roquefort, de Montjoire, sont
condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crudfixi.
Amen. Ânno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaudo et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores herelice pravitatis etc., ut supra. Quia
vieux [ibid.y fol. 73 r^), la confession de Bernard Sedasser le
Jeune (t'btd.y fol. 73 v^), et surtout la confession de W. Sedasser,
ici condamné, qui avait abjuré l'hérésie entre les maint de Wil-
lem Arnaud {ibid.y fol. 73 v^).
1. Ms, : occupata.
BT me JKAN DE SAINT-PIKRR8. 59
aMWtat oobis per coofessiooes in judicîo factas Ar.
[hve de Alto pullo et domine Beatricis» uxom Jordani
le Rupe Forti, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis,
•i'Quod prenominatus Âr. Orre^ vidit et adoravit mul*
liBiîensheretioos, et audi vit predicationem eorum, dédit
st portavit eis de suo, duxit et assooiavit eos, comedit
9iun eis et de pane benedicto ab eis, recepit eos in
idouim suani, pacem ab eis accepit, hereticationi et
^fiparelhaiDentis hereticorum interfuit, et fuit cre-
iens hereticorum^, ita quod, si moreretur in secta
MTum, crederet salvari, et negavit veritatem coram
Bito contra proprium juramentum ;
Frenominata etiam domina Beatrix vidit et adoravit
bereticos et hereticas, credidit eos esse bonos homines,
Bl negavit veritatem coram nobis contra proprium
joramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
lie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
beretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
brtnam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ntttione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
id ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
3t Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
ront, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
iie sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
meniorato assignata, et aliis rite actis, communicato
smltorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
XMisilio, ad peragendam condignam penitentiam in
1. Voy. sentence XXX.
2. Ms. : hereticationis.
60 SEIITBIICES DE BERNARD DB GAUX
perpetuam caroerem retrudi volomus et precipiinus
ibidem perpetuo commorari ; et quod iatam peniten-
tiam oompleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam faoere nolae-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Âctum in dicto ioco. Testes predicti.
XX VII. — 29 septembre 1247, Toulouse, maison de Fabbë de
Saint-Semin. — Sentence par laquelle Algaia, femme de
noble Pons de Villeneuve-la-Comptal, est condamnée à la
prison perpétuelle.
Ânno quo supra, nonis octobris. In nomine
[Domini] nostri Jhesu Ghristi. Âmen. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis etc.
Quia constat nobis per confessiones in judicio fao-
tas domine Âigaie \ uxoris nobilis viri Poncii de
Villanova Gomitali, Tholosane dyocesis, quod ipsa
vidit multociens et in multis locis hereticos, adora-
vit eos multociens et audivit predicationem eorum,
tenuit et receptavit eos multociens, dédit eis ad
comedendum et comedit de pane ab eis benedicto,
recepit osculum ab hereticabus multociens', credidit
1. Les confessions des témoins de Villeneuve-la-Comptal, dis-
tribuées en deux sections dans le ms. 609 de la bibl. de Tou-
louse, fol. 143 r**-144 r^, 183 v<*-184 v«, ne fournissent aucun
renseignement sur Algaia. 11 y a quelque chose dans Doat,
XXIV, fol. 105 v% 106 vS 137 v^
2. Après la cérémonie de o Tadoration, » les hérétiques
avaient Thabitude de se baiser, les hommes entre eux et les
femmes entre elles : « osculabantur sese ad invicem bis in ore
ex transverso » (Doat, XXIV, fol. 104 v*). Recevoir le baiser
était faire acte d'hérésie.
ST Dl JEAN DE SAINT-PIBRRB. 61
boreticis et eorum erroribus, et post abjuratam hère-
sim recepit in domum suam queodam hereticum
oondempnatuiTi et comedit cum eo, et non venit tem-
pore gratie coram aliis inquisitoribus pro confessione
de heresi facienda : ipsam, nunc usam saniori consilio,
ad unitatem Ëcclesie, prout asserit, redire volentem^
in primis heretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-
tionis quo ratione predicti criminis tenebatur astricta,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia
ÎQ Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
ddiquit, ipsam légitime citatam coram nobis compa-
rentem die ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, com-
municato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peniten-
tiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et pre-
cipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam
peoitentiam compleat, injungimus ei in virtute pres-
titi juramenti. Si vero predictam penitentiam facere
noiuerit, ipsam excommunicationis vinculo inno-
damas. Actum Tholose, in domo [abbatis] Sancti
Satamini, in presentia Ar., prioris, F., capellani ejus-
dem lod, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel-
lani Deaurate et P. Ariberti etc.
XXVm. — 13 octobre 1247, Toulouse, maison de Tabbé de
Saint-Semin. — Sentence par laquelle Ar. Got, de Lanta,
est condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi cnicifisti.
Amen. Anno quo supra, m^ idus octobris. Nos, fratres
62 SENRlfCIS DE BERNARD DB GlUX
ordiois Predîcatorum B. de Gaudo et Johannes de
Sancto Petro, inquiaitores heretîoe pravitatia in cm-
tate et dyooesi Tholosana auctoritate apoatolica depo-
tati. Quia constat nobis per coofesaiouein in judicio
factamÂr. GotodeLantario^ Tbolosane dyooeaia, quod
ipse vidit et adoravit pluries heretioos, audivit predi-
cationem eorum, credidit eos esse bonos homines et
negavit veritatem ooram nobis contra propriam jora-
mentum; ipsum nunc usum saniori oonsilio, etc., ut
supra in sententia predicte Algaie. Actum in predicto
loco. Testes predicti et muiti alii in geoerali aermone.
XXIX. — 20 octobre 1247, Toulouse, clottre de Saint-Sernin.
— Sentence par laquelle Isar Bonhomme , de Hantpooi,
Pierre Grimaud, de Montjoire, Hugues de Montagnoî, de
Saint-Aignan, Ar. Ërmengaud, de Lanta, Jalienne, veuve
de Jean Testor, de Toulouse, sont condamnés à la prison
perpétuelle.
In nomine Domioi nostri Jhesu Ghristi cracifixi.
Amen. Anno quo supra, xm kal. novembria. Nos,
fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et Johan-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretioe pravitatis
in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate aposto-
lica deputati. Quia constat nobis per confesaionea in
judicio factas Isarni Boni hominis' de Alto Pullo,
Pétri Grimaudi^ de Monte Jhovis, Uugonis de Mon-
tanhol de Sancto Aniano, Ar. Ermengaudi de Lan-
tario, Tbolosane diocesis, et Juliane, uxoris quondam
Johannis Testons, de Tholosa,
1. Voy. sentence XL Vil.
2. Voy. sa confession (Doat, XXIII, fol. 226).
3. Voy. sentence XLI.
R m JBAN DE SA1NT«PIBRIUI. 63
Quod preDominatus Isarnus Bonus Homo vidit mul-
tocieiis et in multis locis hereticos, audivit predica-
tionein eorum et adoravit eos, comedit cum eis in
eadem mensa, dilexit eos et credidit esse bonos
homines et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus
veritatem contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Petrus Grimaudi ^ vidit et
adoravit hereticos, duxit eos et audivit predicationem
eoram, tenuit et recepit per \iu? dies hereticos in
domum suam, et negavit veritatem coram nobis con-
tra proprium juramentum ;
fhreoominatus etiam Hugo de MontanhoP vidit et
adoravit hereticos, recepit eos in domum suam, cre-
didit eÎ8 et eorum erroribus et relapsus est in heresim
«t]juratam;
Prenominatus etiam Âr. Ërmengaudi vidit et adora-
vit multociens hereticos, predicationem eorum audivit,
comedit de pane ab eis benedicto , multociens appa-
relhamento eorum interfuit, credidit eos esse bonos
hoaiines, tenuit xv diebus hereticos in domo sua et
D^vit veritatem coram nobis contra proprium jura-
mentum;
Prenominata etiam Juliana vidit et adoravit multo-
ciens hereticos, recepit eos in domum suam, credidit
eos esse bonos homines et negavit veritatem coram
nobis contra proprium juramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
onmi heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
i. Voj. sa confession (Doat, XXIV, fol. 15 v^).
2. Un Pierre de Montagnol apparaît comme témoin ou partie
dans quelques actes du temps (Teulet, Layettes y 11, 437, 439).
64 SENTBlfCBS DE BERNARD DE OAUX
dum formam Eoclesie, a vinculo
ois quo ratioDe predicti criminia tenebantur aatridif
si tamen ad ecclesiasticani uoitatem de corde booo
redierînt et mandata sibi înjuDcta oompleverînt.
Et quia in Deum et Sanctam Ecdesiam predidis
modis temere deliquerunt, ipsos legitime dtatos
coram nobis comparentes die sibi ad recipieDdam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis rite actis, conumioicalo multonun
prelatorum et aliorum bononim virorum consilio, ad
pèragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo com'orari; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si
vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamua. Actum Tho-
lose, in claustro Sancti Satumini, in presentia F.,
capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, P. Ari-
berti, notarii publici, et multorum aliorum in generali
sermone.
XXX. — 20 octobre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Semin.
— Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Pierre
Baret, de Saint-Anatholy, refusant de faire leur peine, sont
déclarés hérétiques et leurs biens saisis.
Anno et die predictis. In nomine Domini nostri
Jhesu Ghristi cruciSxi. Amen. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosana auctoritate apostolica deputati. Gum Ar.
Horre de Alto PuUo et Petrus Barot^, de Sancto Ana-
1. Baret, sentence XXIV.
m DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 65
thdio, Tholosane dyocesis, per confessiones proprias
in heresi deprehensi, exigentibus culpis suis ad murum
perpetuum condempnati pro heresi ^ , et diucius expeo-
tati non velint facere penitentiam sibi datam, ad quam
peragendam se obligaverunt juramento prestito cor-
porali, communicato multorum prelatorum et aliorum
boDorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set
per contumaciam absentes, per diffinitivam sententiam
tanquam hereticos coadempnamus et bona ipsorum
deoemimusoccupanda, exoommunicantes eos et omnes
qui deioceps scienter eis dederint consilium, auxilium
vd favorem. Âctum in dicto loco. Testes propedicti et
molti alii in dicto sermone.
XXXI. — 3 novembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Semin.
— Sentence par laquelle Pons Jean, de Bax, est condamné à
la prison perpétuelle.
Anno quo supra, m nonas novembris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B . de Gaucio et Johannes de Sancto
Petro, inquisitores heretice pravitatis, etc. Quia constat
nobis per confessionem in judicio factam Poncii Joban-
ois de Baucio, Tholosane dyocesis, quod ipse vidit et
adora vit hereticos, et audivit predicationem eoruni,
pacem ab eis accepit, apparelhamento eorum interfuit,
credidit eos esse bonos homines et negavit coram nobis
et aliis inquisitoribus veritatem contra proprium jura-
meatum : ipsum, nunc usum saniori consiiio ad uni-
tatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in pri-
mis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-
1. Voy. sentences XXIV et XXVI.
66 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
tionis quo ratione predicti criminis tcnebator astrio-
tus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde
bono redierit et mandata injuncta sibi compleverit.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deliquit, ipsum légitime citatum ooram nobis
oomparentem die sibi ad recipiendam penUeDtiam
super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis
rite actis, communicato multorum prelatonun et alio-
rum bonorum virorum consilio, ad peragendam ood-
dignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi
volumus et predpimus ibidem perpetuo comorari;
et quod istam penitentiam compleat, injungirous ei in
virtute prestiti juramenti'. Si vero predictam faoere
penitentiam noiuerit, ipsum excommunicationisviDCulo
innodamus. Âctum in predicto ioco, in presentia Ar.,
prioris Saneti Saturnini, F., capellani ejusdem loci,
Rm capellani Deaurate, P. Ariberti, et multorum
aliorum.
XXXII. — 4 novembre 1247, Escalquens. — Sentence par
laquelle Bertrand d'Alaman, de Saint-Germier, contumax,
est déclaré hérétique et ses biens sont saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, n nonas novembris. Nos, fra-
tres predicti. Quia constat nobis per confessionem in
judicio factam Bertrandi de Alamans, de Sancto Ger-
merio, dyocesis TholosaneS quod idem Bertrandus de
1. Les Alaman de Saint-Germier, Bernard et Raymond,
appartenaient à Thérésie [Confessions y bibl. de Toulouse,
ras. 609, fol. 174 r®. Voy. la confession de Bertrand d'AJaman.
Doat, XXin, fol. 65). Bertrand d*Alaman avait fait une collecte
à Cambiac pour le rachat de Raymond Fort, diacre hérétique,
R DB JBAN DB SAINT-PIBRIIB. 67
I heresi plurimum diffamatus, vidit pluries et in pluribus
I lods heretioos, etaudivit predicationem eonim, adora*
TÎt eos, liberavit très hereticos captos, duxit eos et fuit
cndens hereticorum per multos annos, ita quod, si
mor^retur in secta eorum, crederet salvari, et pluries
peremptorie citatus in assigna tis sibi diebus non com*
paruerit coram nobis, et de heresi ejusdem per plures
testes nichilominus nobis constet, die sibi ad audien-
dam difiBnitivam sententiam super crimine heresis
peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato
muitwum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, prenominatum Bertrandum légitime citatum,
set per contumaciam absentem, per diffinitivam sen-
tentiam tanquam bereticum condempnamus et bona
ipaius decernimus occupanda, excommunicantes ipsum
et omnes qui deinceps scienter ei dederint consilium,
auxilium vel favorem. Actum apud Escalquenx, in
presentiaR.^prepositiTholosani, magistri Ar. Pelisso,
canonici Saneti Stephani Tbolose, Ar. d'Albihno,
offidalis Tholose, Ar. prioris, F., capellani Saneti
Satumini, R., capellani Deaurate, W. de Samata,
capellani d'Ëscalquenx , magistri Benedicti, Aldrici
Garabordas, P. W. de Sancto Romano, capitulariorum
Tholose, et P. Ariberti.
XKXIII. — 10 novembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-
Semin. — Sentence par laquelle Pons Garrigue, d'issel, est
condamné à la prison perpétuelle.
Anno quo supra, im"" idus novembris. In nomine
captif, et avait toujours montré un grand zèle pour Thérésie
(ms. 609, fol. 237 v«-240 r*>).
68 SENTENCES DE NSHNARD DI CAJOJi
Domini nostri Jhesu Ghristi cracîfizi. Amen. Nos, fra-
tres ordinis Predicatorum B. de Gaudo et Johannes de
Sancto Petro, inquisîtores heretioe pravitatis in civitate
et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depubti.
Quia constat nobis per confessionem in judido factam
Poncii Garriga^ de Exilio, Tholosane dyooesis, quod
ipse vidît et adoravit multociens hereticos, et audivit
predicationem eorum, dédit eis et recepit ab eis mu-
nera, comedit cum eis, recepit eos in domuin suam,
heriticationibus interfuit, credidit heretids et eorum
erroribus, celavit aliis inquisitoribus veritatem et
relapsus est in heresim abjuratam : ipsum, nuDC usum
saniori consilio ad unitatem Ecclesie, ut asserit, redire
volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata,
absolvimus, secundum formam Ecdesic, a vinculo
excommunicationis quo ratione predicti criminis teoe-
batur astrictus, si tamen ad ecclesiasticani unitatem
de corde bono redierit et mandata sibi injuncta com-
pleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre-
dictis modis temere deliquit, ipsum Intime dtatum
coram nobis comparentem die sibi ad redpîendam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis riteactis, communicato multorum preh-
torum et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera-
gendam condignam penitentiam in perpetuum carcerem
retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo com-
morari; et quod istam penitentiam compleat, injon-
1. Voy. ses confessions, fort intéressantes (Confessions, bibl.
de Toulouse, ms. 609, fol. 126 r°-127 v<»). Cf. sentence XLI.Ce
Pons Garrigue, soldat de Labécède, s'était employé à la déli-
vrance de Willem Vital, diacre hérétique, prisonnier à Saint-
Papoul.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 69
gimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam
penitentiam facere ooluerit, ipsum excommunicationis
yinculo innodamus. Âctum Tholose, in claustro Sancti
Saturnioi, in presentia Âr., prions, F., capellani
Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, Âr., capel-
lani Sancti Stephani, et P. Âriberti.
XXXrV. — 19 janvier 1248 (n. st.), Toulouse, dans la maison
commune. — Sentence enjoignant à Alaman de Roais d*en-
trer dans la prison de Saint-Etienne, Tobligeant à servir
annuellement 50 sous tholsas pour l'entretien de Pons, com-
pagnon de Raymond Scriptor, et à satisfaire les Hospitaliers
de Saint- Jean pour ses rapines et autres dommages.
Ânnoquo supra, luuf kal. februarii. Âlamannus^ de
Roaxio, qui fuit de heresi condempnatus^, quia vidit et
1. Ms. : Alamanno,
2. De tous les membres de la famille des Roais qui se
dévouèrent à l'hérésie, Alaman fut peut-être le plus actif, sou-
tenant les condamnés, Raymond Roger, par exemple, donnant
de son argent et de sa peine [Confessions y bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 47 r«, 58 rS 62 v«, 205 rS 205 v^ 206 r^. Cf. Doat,
XXIV, fol. 88 v«, 93 v«, 97, 144 v«). Il ne craignait pas, étant
condamné, de compromettre par des exigences journalières
ses serviteurs et ses vassaux. Sa sentence de condamnation est
du 26 mai 1237. Je la donne ici :
« In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Sit cunctis presenti-
bos et futuris manifestum quod nos, frater Guillelmus Amaldi,
de ordine [fratrum] Predicatorum , et frater Stephanus, de
ordine fratrum Minorum, judices constituti a venerabili pâtre
Johanne, Dei gratia Sancte Viennensis ecclesie [archiepiscopo],
Apostolice Sedis legato, ad faciendum inquisitionem contra
hereticos, fautores, deffensores, receptatores hereticorum in
Tholosa et in tota diocesi Tholosana. Cum ex officio nobis
injnncto inquisitionem faceremus in Tholosa, invenimus Ala-
mannwm de Roaxio manifeste ac publice de heresi diffamatum ;
70 SENTKNGES DE BERNARD DE OAUX
adoravit multociens et in roullis lods heretioos et
hereticas, tenuit et receptavit eos multodensy oome-
qui etiam fuît per venerabilem patrem Romanum, Dei gntia
Portuensem episcopum, tune in partîbus istis Apostolice Sedis
legatum, crucesignatus, et prestito sacramento in signom peni-
tentie salutaris debuit transfretare, in transmarinis partilMis
statuto tempore moraturus; qui etiam, spreto sacramento pre-
dicto, predictam sententiam contempsit adimplere; propter
quod est excommunicationis vinculo innodatus. Cum igitur nos
predicti inquisitores per diligentem inquisitionem manifeste
invenerimus quod dictus Alamannus de Roaxio multotiens et
in multis locis, infra Tholosam et extra, ante pacem et post
paccm, heretioos in domo sua receptaverit, et eis multotiens
ad comedendum donaverit et eorum predicationem multotiens
audiverit, et eos pluries et fréquenter adoraverit, et ante Natale
Domini et in Natali et citra eos diu et in domo sua tenuerit,
eisque specîaliter latibulum fecerit, et insuper hereticationi
faciende ab hereticis consilium et auxilium prcstiterit, et litte-
ras hereticorum pro colligendis denariis legatis in testamentis
hereticis portaverit, et nomine eorum denarios receperit, et
fidem hereticorum approbaverit, et alia multa que ipsum sus-
pectuni de heresi reddebant contra ipsum invenerint (corr. :
invenerimus), quibus motus animi nostri légitime debuit infor-
mari; habito diligenti consilio et tractatu, omnibus fideliter et
diligentcr inspectis et prudenter intellectis, dicto Alamanno de
Roaxio légitime citato et nichil rationabile proponente, assi-
dcntibus nobis venerabili pâtre Raimundo, Dei gratia episcopo
Tholosano, et domino Raimundo, abbate Moissiacensi, et fratre
Johannc, ministro fratrum Minorum in Vasconia, et fratre Pon-
cio, priore fratrum Predicatorum in Provincia, dictum Ala-
mannum de Roaxio absentem et nolentem interesse, per diffi-
nitivam sententiam esse (corr, : tanquam) hereticum condemp-
namus, excommunicantes omnem hominem, tam virum quam
mulierem, tanquam faulorem hereticorum et defTensorem, qui
ei consilium vel auxilium prcstarct occulte vel manifeste aut
juvamen. Ijata fuit hec sententia in claustro domus fratrum
Predicatorum, in presentia et testimonio predictorum assesso-
rum, et Martini, archidiaconi Gimonensis, et roagistri Amaldi,
n DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 71
dit cum eis et de pane benedicto ab eis multociens,
multia apparelhamentis et hereticationibus multanun
personarum interfuit, duxit et associavit eos multo*
eiena, dédit eis et recepit ab eis munera multooieos,
aocepit pacem ab eis multocieos, et audivit hereticos
predicantes errores de visibilibus quod Deus non
fedt ea, quod in baptismo et matrimonio non [est]
salua, quod mortuorum corpora non résurgent, et
quod sunt duo Dii, unus benignus et alius malignus;
et ipse credidit predictis erroribus, sicut heretici
dîoebant, credidit etiam posse salvari per ipsos, et sunt
XXX anni quod credidit hereticos esse bonos homines,
et dimisit illam credentiam ultimo die jovis post fes-
tum beati Ylarii proximo preteritum; recognovit etiam
qpiod omnia que objecta fuerunt sibi super heretica
pravitate a bone memorie fratre Stephano de ordine
Minorum et fratre Willelmo Ârnaldi de ordine fratrum
Predicatorum quondam, inquisitoribus heretice pravi-
precentoris ecclesie Sanctî Stephani, et fratris Raimundi, prio-
ns de Pruliano ordinis fratrum Predicatorum, et fratris Rai-
mundi de Paileriis, et fratris Arnaldi Aitii ordinis fratrum
Minorum, et Vitalis, prions ecclesie Sancti Stephani, et...
prioris ecclesie Sancti Saturninî, et... prioris de Coquinis, et
magistri Nicolay, capellani ecclesie Béate Marie Deaurate, et
magistri Raimundi, capellani ecclesie Sancti Stephani, et For-
tis, capellani Sancti Saturnini, et capellani de Tauro, et capellani
Goquinarum, et quamplurim[or]um aliorum, tam religiosorum
virorum quam clerîcorum, et fratris Raimundi Carbonn[er]ii
de ordine fratrum Minorum, publici notarii, qui, mandato pre-
dictomm judicum inquisitorum , hoc scripsit, vu kal. junii,
régnante Lodoyco Francorum rege, et Raimundo Tholosano
comité, et dicto domino Raimundo Tholosano episcopo exis-
tente, anno ab incarnatione Domini M* CO* XXXVII*. » (Doat,
XXI, fol. 143-145.)
n SB!miNCBS DE BBKNABD DB GADX
tatis ^ , vera eraot, exoeptis quibusdam que facta fiieraot
contra pacem, et ibi erat positom qiMkl poat paœm
facta essent; sustinuit etiam sententîam coodempna-
tionis de heresi per x anoos et amplios : oommunkito
boDonim vironim consilio, iojuogimiis ei in virtute
prestiti juramenti, quod hodie intret domimi carœris
apud Sanctum Stephanum, ibidem perpetuo moratunis
ad peragendam peDÎtentiam pro predîctis. lojungimus
etiam eidem quod provideat Poncio, qui stetit quoD-
dam cum Raimundo Scriptore^, pro victu et vestitu,
quamdiu îpse Poncius vixerit, in quinquagînta solidis
Tholosaoisannuatim. Item, quodsaUsfaciatHospitalariis
Sancti Johannis super rapina quam ab ip«8 habuit, et
aliis omnibus quibus dampna et injurias irrogavit.
Âctum Tholose, in domo conununi, in presentia
domini episcopi Tholosani, domini comitis Tholose,
prepositi Sancti Stephani, W. Isami, R., prions fira-
tnim Predicatorum, fratris R. de Paonac, Johannis de
Sancto Gaudencio, et P. Âriberti.
XXXV. — 2 février 1248 (n. st.), Toulouse, église Saint-Ser
nin. — Sentence par laquelle Pons Alaman, de Lescure, et
Raymond, son frère, contumax, sont déclarés hérétiques et
leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Âmen. Ânno quo supra, im"* nonas februarii. Nos fra-
1. Le tome XXI du fonds Doat contient plusieurs des actes
de ces deux inquisiteurs, entre autres des sentences de con-
damnation, fol. 147, 149, 153, 160, 163, 164 v«, 166, 179, 181,
182, 183, etc. Cf. t. XXII, fol. 38 v^ L'inquisiteur Willem
Arnaud est celui qui fut tué à Avignonet en 1242.
2. Enveloppé dans le massacre des inquisiteurs, k Avignonet.
KT DB JEAN DE SAINT-PQBRRB. 73
très predicti. Quia Poncius Âlamanni del Ëscura^
Tholosane dyoccsis, diffamatus de heresî plurimum et
auspectus vidit hereticos, et rogatus ab eis fecit dari
eis ad comedendum et audivit predicationem eorum,
dL noD dixit veritatem aliis inquisitoribus, mansit cum
heretids condempnatis et receptavit eos pluries in
domum suam, et dédit eis ad comedendum et come-
dit cum eis ; quia etiam Raimundus, frater dicti Pon-
cii, di&matus de heresi plurimum et suspectus, vidit
hereticos et cum quodam socio suo cepit quandam here-
ticam quam pro duobus solidis et dimidio postmodum
diniiserunt; et constat nobis per plures testes preno*
mioatos Poncium et Raimundum hereticos adorasse et
dtati non comparuerint, nec se deffenderint coram
Dobis, die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis
riteactis, communicato prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per con-
tunouiciam absentes, tanquam hereticos condempnamus
et bona ipsorum decernimus occupanda, excommuni-
cantes ipsos et omnes qui deinceps eis scienter dederint
ooDsilium, auxilium vel favorem. Âctum Tholose, in
ecdesia Sancti Saturnini, in presentia B. W^ P. Na-
var., canonicorum Sancti Saturnini, B., capellani de
Ladinhac, Berengarii de Promilhac, vicarii Tholose
pro domino comité, R' Majoris, Johannis de Sancto
Gaudencio, P. Âriberti et multorum aliorum.
1. Voy. ms. 609, bibl. de Toulouse, fol. 79 r«.
76 SBNTENCES DE BERNARD DK CkVX
Prenominatus etiam W. de Vilars vidit in pltiribus
locis hereticos et adoravit eos, audivit predicationem
eorum et credidit hereticos esse bonos homines et
habere booam fidem et negavit veritatem contra pro-
prium juramentum ;
Prenomioatus etiam Durandus Daury stetit cum heriti-
cis per imum annum et adoravit eos multociens, oomedit
cum eis, predicationem eorum audivit, associavit eos
et credidit eos esse bonos homines et habere bonam
(idem et quod posset salvari per ipsos; et ipsi légi-
time citati ad recipiendam penitentiam super premis-
sis, in assignata sibi die non comparuerint ooram
nobis ;
Quia etiam Raimundus de Syolh et Âr. Guerrerii^
de Tholosa, carceri deputati ad penitentiam pro
heresi peragendam, neglecto proprio juramento, sine
licentia Ecclesie carcerem exierunt, in suarum perdi-
tionem animarum, et diutius expectati et légitime
citati in assignatis sibi diebus non comparuerint coram
nobis :
Prenominatis omnibus die ad audiendam difiiniti-
vam sententiam super crimine heresis peremptorie
assignata, et aliis rite actis, communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes,
tanquam hereticos condempnamus, et bona ipsorum
decernimus occupanda. Âctum Tholose, in claustro
Sancti Saturnini, in presentia abbatis ejusdem loci, et
prions ejusdem loci, S., archipresbyteri de Lauraco,
Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capellani de
1. Voy. sentence II.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 77
Villa Nova, P. Âriberti, et multorum aliorum in gene-
rali sermone.
XXXIX. — 22 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-
Semin. — Sentence par laquelle R. de la Tour, Peyrone,
mère de Raymond Barot, et Bernarde, sa femme, R. Baret,
de Lapomarède, R. Athon, Peyrone, sa femme, Guillaume
Jean, Bernard Crast, Bemarde, sa femme, Pons et Pierre
Vinade, Pierre de Solarioy et Raymonde, sa femme, de
Dreuille, contumax, sont déclarés hérétiques et leurs biens
saisis.
In Domioe Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Âono quo supra, xi kal. aprilis. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia R. de Turre, Petrona, mater R* Barot et Ber-
narda, uxor ejusdem R^ Barot, de Pomareda, R""
Othoois, Petrooa, uxor ejus, Guillelmus Johannis,
Bernardus Grasto, Bernarda, uxor ejus. Pondus et
Petrus Vinada, fratres, Petrus de Solario et Rai-
munda, uxor ejus, de Drulia, Tholosane dyocesis,
diffiunati de heresi et suspecti viderunt et adorave-
runt hereticos a paucis annis citra, sicut per testes
sufficientes nobis constat, et citati non comparuerint
Dec deffenderint se coranoi nobis, prenominatis omni-
bus die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata et aliis
rite actis, communicato multorum prelatorum et alio-
rum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos,
set per contumaciam absentes, per diflSnitivam senten-
tiam tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso-
I
78 SENTENCES DE BERNARD DB GAUX
rum decernimus occupanda^ . Âctum Tholose, in claus-
tro Sancti Saturnini, in presentia Ar.» prions ejuadem
loci, À., capellani Sancti Stephani, R., capellani Dean-
rate, R., capellani Dealbate, P. Âriberti, et multorum
aliorum.
XL. — 22 mars 1248 (n. st.], Toulouse, cloître de Saint-Se^
nin. — Sentence par laquelle Pons Boutîer, de VaDre,
W. Guimet, de Dreuille, et Bernard Dupuy, de Fanjeaox,
sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres predicti etc.
Quia constat nobis per confessiones in judido factas
Poncii Boterii de Bauro, W. de Graissenx vel Guimet
de Drula et Bernardi de Podio de Fano Jovis, Tholo-
sane dyocesis,
Quod prenominatus Poncius Boterii' vidit et ado-
ravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis
multociens, duxit et associavit eos, dédit eis de suo,
credidit hereticis et eorum erroribus, celavit coram
nobis et aliis inquisitoribus veritatem et relapsus est
in heresim abjuratam ;
Prenominatus etiam W. de Graisseux^ vidit et ado-
ravit multociens hereticos et audivit predicationein
eorum, comedit cum eis in eadem mensa, et de pane
ab eis benedicto, receptavit eos in domum suam,
dédit eis de suo, et recepit ab eis munera, ivit de
1. Ms. : occupata,
2. Voy. sa confession, Doat, XXIII, fol. 100.
3. Voy. Confessions^ bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 2381^.
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 79
mandato hereticorum apud Montem Securum^ credi-
dit hereticos esse bonos homines et se posse salvari
jper eos, et negavit veritatem contra proprium jura-
mentum;
Prenominatus etiam Bernardus de Podio^ vidit et
adoravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane ab eis benedicto mul-
tociens, duxit eos, apparelhamento eorum interfuit et
pacem accepit ab eis multociens, credidit hereticis et
eorum erroribus, et relapsus est bis in heresim abju-
ratam :
Ipsos» Dunc usos saniori consilio ad unitatemEcclesie,
at asserunt, redire volentes, in primis omni heretica
pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam
Ecclesie, a vinculo excommunicationis , quo ratione
predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad
ecdesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
niDt, ipsos coram nobis comparentes, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
coDsilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi voluraus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Âctum in dicto loco. Testes propedicti.
*
1. Montségur, Ariège, le dernier refuge des hérétiques
albigeois.
2. Cf. ibid., fol. 150 r«, 150 V», 160 v«, 163 r», etc.
80 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
XLI. — 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence par laquelle Arnaud Botier, de Vaure, Alazals,
femme de Guiraud Sartory de Puylaurens, P. Grimaud, de
Montjoire, et Pons Garrigue, dlssel, contumax, sont décla-
rés hérétiques et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Âmen. Ânno quo supra ^ nn® kal. aprilis. Nos, fratres
predicti etc. Quia Ar. Boterii de Bauro vidit et
adora vit hereticos, et Âlazaicia, uxor Guiraudi Sarto-
ris, de Podio, Laurencii, Tholosane dyocesis, difihmata
de heresi plurimum et suspecta, vidit et adoravit here-
ticos a paucis annis citra, sicut per testes sufficientes
Dobis constat, et relapsa sit io heresim abjuratam ; et
citati non comparuerint nec deffenderint se ooram
Dobis; quia etiam P. Grimaudi de Honte Jovis et Pod-
cius Garriga de Exilio diocesis Tholosane, mure per-
petuo deputati^ ad penitentiam pro heresi peragen-
dam, neglecto proprio juraraento, carcereai exierunt
in suarum periculum animarum, et diutius ezpectati
et légitime citati non redierint : prenominatis omni-
bus die ad audiendam diffinitivam sententianoi super
crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite
actis, communicato multorum prelatorum et aliorum
bonorum virorum consilio, ipsos légitime citâtes set
per contumaciam absentes per diffinitivam sententiam
hereticos judicamus et bona ipsorum decernimus occu-
panda. Actum Tholose, in claustro Sancli Satumioi,
1 . Dans le midi, Tannée commençait le 25 mars ; il faudrait
donc substituer à cette formule courante l'année : Ammo
Domini AP CC XLVIIP.
2. Voy. sentences XXIX et XXXllI.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 8!
io presentiaÂr., prioris ejusdem loci, Ber. W., sacriste
' ejusdem loci, R., capellani Deaurate, Âr., capellani de
^ Beceda, W. B*, capellani de Lager, et P. Ariberti.
i
XLII. — 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence par laquelle Esclarmonde de Sauzet, de Sainte-
Apollonie, est condamnée à la prison perpétuelle.
Ânno et die predictis. Nos, fratres ordinis Predica-
torum B. de Gaucio et Jobannes de Sancto Petro,
inquisitores beretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosaoa auctoritate apostolica deputati . Quia Esclar-
munda de Sauzet, de parrocbia Sancte Alalonie, Tbolo-
sane dyoœsis, vidit et adoravit bereticos, recepit eos
io domum suam, coxit eis panem, credidit eos esse
bonos bomines, non dixit aliis inquisitoribus verita-
tem, sicut per oonfessionem ejus factam in judicio nobis
constat; ipsam nunc usam saniori consilio, ad unitatem
Eodesie, prouf asserit, redire volentem, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formain Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebatur astricta, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et
mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deli-
quit, ipsam citatam coram nobis comparentem die sibi
ad recipiendam diffinitivam sententiam [assignata], in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo commorari; et quod istam peniten-
tiam comp injungimus ei in virtute prestiti jura-
menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit,
ipsam excommunicationis vinculo innodamus. Âctum
in dicte loco, in presentia predictorum.
82 SE?rnE7ICBS DE BBB5ABD DB CAUX
XLIll. — 5 avril 1248, Toulouse, cloître de Saint-Semin. -
Sentence par laquelle W. del ETersen, de Montgiscard, est
condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini oostri Jbesu Ghristi cnicifixi.
Amen. Annoquo supra, nonis aprilis. Nos, fratres pré-
dictif et cetera. Quia W. del Eversen, de Monte Giscardo
Tholosane dyocesis^, vidit multodeDS et in nmltis lods
hereticos, adoravit eos multocieos et andivit predica-
tionem eorum, receptavit eos et aoœpît paœm ab eis,
comedit de pane ab eis beoedicto, daxit et associavit
eos, munus ab eis reoepit, credidit heretids et eoram
erroribus et relapsus est in heresim abjuratam, sicut
per confessionem ejus factam in judicio nobis oons-
tat; ipsum nunc usum saniori consilio, ad unitatem
Ecclesie, prout asserit, redire volenteni, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimos» aecun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excoaunonicationis
quo ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquit, ipsum légitime citatum eoram nobis com-
parentem die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimine heresis assignata, et aliis rite actis, oommu-
nicato multorum prelatorum et alicmim bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
1. 11 avait précédemment comparu devant Willem Arnaud
(Confessions^ bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 64 v^). En regard,
à la marge du ms., on lit : « Hic fuit convictus apud Vilamur,
et reddidit se ad murum eoram episcopo. » Cf. ibid,f fol. 65 r*.
Voy. sa confession, fort intéressante (ibid.f fol. 65 r*).
BT DE JEAN DE SAINT-PKRRE. 83
teDtiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod
istam penitentiam compleat injungimus ei in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noiuerit, ipsum excommunicationis vinculo
innodamus. Âctum Tholose, in claustro Sancti Satur-
nini, in presentia Âr., prioris ejusdem loci, Âr.,
capellani de Beceda, P. Âriberti, Johannis de Sancto
Gaudencio, et multorum aliorum.
XLIV. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle B. Bret, de Lapomarède, est déclaré
hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno domini M^CC^XL^ Vlir, ix kal. junii. Nos,
iratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. QuiaB. Bret, dePomareda, Tholosanedyocesis, per
oonfessionem propriam in judicio factam in heresi légi-
time deprehensus, peremptorie citatus ad recipiendam
penitentiam non comparuit corara nobis ; citatus etiam
peremptorie ut veniret, super eodem crimine diffi-
nitivam sententiam audiendus, in assignata sibi die
non comparuit coram nobis ; communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ipsum per contumaciam absentem hereticum con-
dempnamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Satur-
nini, in^ presentia venerabilis patris Guillelmi, Dei
gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris Sancti Satur-
nini, magistri Boneti, canonici Agennensis, magistri
W. de Puntis, W., capellani de Manso Sanctarum
84 SENTENCES DE BERNARD DK GAUX
Puellarum, B. Martini, Johanois de Sancto Gaudendo,
P. Ariberti et multorum aliorum.
XLV. — 24 mai 1248, Toulouse, clottre de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle R. Leuder et Ar. Leuder, de Saint-
Paul-de-Gapdejous, sont déclarés hérétiques.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi
Amen. Nos, fratres predicti, etc. Quia R. Leuder, de
Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyocesis, per
confessionem propriam in jure factam, etc. Omnia tU
supra in predicta sententia B. Bret.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Âmen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia Ar.
Leuder de Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyoce-
sis, per confessionem propriam, etc. Omnia ut mpra
in sententia Bernardi Bret.
XLVl. ^ 24 mai 1248, Toulouse, clottre de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est
déclaré hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres predicti, etc.
Quia W. de Yaleriis ^ de Sancto Felice, Tholosane dyo-
cesis, vocatus ut compareret coram nobis super facto
1. « Dictus Willermus de Valeiras est diffamatus de heresi
quamplurimum apud Sanctum Felicem et apud Sanctum Julit-
num. D (Déposition d'un témoin. Bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 215 V». Cf. Doat, XXIV, fol. 27 v«, 31.)
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 85
fidei responsurus, post jurameDtum Degavit se hereticos
adorasse et per testes ydoDeos contra ipsum receptos
légitime Dobis constat quod hereticos adoravit, die
sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri-
mine heresis peremptorie assigna ta, communicato mul-
torum prelatorum et aliorum bonorum virorum con-
silio, ipsum presentem per difïinitivam sententiam
hereticum condempnamus. Actum Tholose, in claustro
Sancti Saturnini, in presentia venerabilis patris Guil-
lelmi, Dei gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris
Sancti §aturnini, magistri Boneti, canonici Agennensis,
niagistri W. de Puntis, W., capellani de Manso Sancta-
rum Puellarum, Bernard! Martini, Johannis de Sancto
Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.
XLVn. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Ar. Cot, de Lanta, contumax, est
déclaré hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Jobannes de Sancto Petro,
etc. Quia Ar. Goto, de Lantario, Tholosane dyocesis,
muro perpetuo deputatus ad penitentiam pro heresi
peragendam^, neglecto proprio juramenlo contumax
et inobediens in anime sue periculum, sine licencia
Ecclesie recessit de Tholosa, nolens facere penitentiam
memoratam ad quam faciendam se obligaverat per
juramentum et publicum instrumentum, et citatus légi-
time et dyucius expectatus non redierit, die sibi ad
audiendam difïinitivam sententiam super crimine hère-
1. Voy. sentence XXVIII.
86 SENTENCES DE BERNARD DE GAUX
sis peremptorie assignata, oommunicato multomm
prelatorum et aliorum bononim virorum oonsOk),
ipsum per coDtumaciam absentem hereticum cod-
dempnamus. Actum Tholose, io claustro Sancti Satur-
oini, in presentia testium qui sunt in sententia pre-
dicti B. Bret.
XLVIII. — 28 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-édenne.
— Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est
condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Âmen. Anno Domini Jf CC° XL° Vlir, V kal. junii. Nos,
fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, etc. Quia W. de Valeiras, de Sancto
Felice, Tbolosane dyocesis, de heresi condempnatusS
vidit multociens et in multis locis hereticos, visita-
vit eos, receptavit eos multociens in domum suam,
dédit eis ad comedendum et comedit cum eis in
eadem mensa, eos associavit multociens, duxit eos
ad hereticandum quasdam personas et hereticationi-
bus illarum personarum interfuit, solvit le^ta here-
ticis, apparelbamentis hereticorum interfuit, aooepit
pacem ab eis, predicationem eorum audivil, adoravit
eos tocies flexis genibus, prostratis in terra manibus,
quod de numéro non potest recordari, credidit here-
ticis et eorum erroribus, et crederet salvari, ai mo-
reretur in secta eorum, et postquam abjuravit heresim
coram aliis inquisitoribus apud Sanctum Felicem et
iterum apud Tholosam in judicio constitutus, vidit et
adoravit multociens hereticos et relapsus est in bere-
1. Voy. sentence XL Vil.
ST DB JBAN DE SAINT-PIEBBB. 87
sim abjuratam ; postquam etiam recepit acta ab inqui-
sitoribus et obtulit se deffeDsioni, vidit, credidit,
recepit et adcM'avit hereticos in domum suam apud
Valeiras et dédit eis ad comedendum et predicta
negavit sepius interrogatus et in judicio oonstitutus
contra conscienciam et proprium juramentum, sicut
per confessionem ejus factam in jure nobis constat :
ipsum nunc usum saniori consilio ad unitatem Ëccle-
sie, prout asserit, redire volentem, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo
ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit, et
mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit,
ipsum coram nobis comparentem ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis, communicato mul-
tonmi prelatorum et aliorum virorum bonorum con-
silio, ad peragendam condignam penitentiam in per-
petuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleat injungimus ei in virtute prestiti jura-
menti. Si vero predictam penitentiam facere noiuerit,
ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Âctum
Tholose, in claustro Sancti Stephani, in presentia
Ar., prioris Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate,
magistri P., archipresbiteri de Garamanno, Johannis
de Sancto Gaudencio, P. Ariberti, et multorum
alioram.
88 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
XLIX. — 31 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Semin. —
Sentence par lacpielle Peyrone, mère de R. Baret, de Lipo-
marède, est condamnée à la prison perpétuelle.
Anno quo supra, n kal. junii. Nos, fratres ordinis
Predicatorum B. de Caucio et Johaones de Sancto
Petro, inquisitores, etc. Quia Petroua, mater R' Barot, de
Pomareda, Tholosane dyocesis, que fuit per diffinitivam
sententiam de beresi condempnata, postquam abju-
ravit beresim coram aliis inquisitoribus et juravit
persequi hereticos, vidit et receptavit et adoravit
hereticos, celavit eos, hereticationi cujusdam persone
interfuit, et credidit bereticos esse bouos homines et
babere bonam fidem a parvo tempore citra, sicut per
confessionem ejus factam in jure nobis constat : ipsam
ad ecclesiasticam unitatem redire volentem muro per-
pétue deputamus ad condignam penitentiam pera-
gendam. Âctum Tholose, in claustro SancU Satumioi,
in presentia Ar., prioris ejusdem loci, W., capellani
de Monte Albano, P. Ariberti, et multorum aliorum.
L. — 14 juin 1248, Toulouse, cloître de Saint-Semin. — Trois
sentences déclarant respectivement hérétiques Bertrand Cri-
veller, de Lapomarède, Ar. de Lasale, de Roumens, et
P.-W. Testor fils, de Montjoire.
In nomine Domini nostri Jbesu Gbristi crucifîxi.
Amen. Anno domini M'CC'XL" Vlir, xviii kal. julii.
Nos, fratres predicti, etc. Quia Bertrandus CriveleriiS
de Pomareda, Tbolosane dyocesis, super crimîne here-
1. On trouve dans les Confessions un W, Criveler (bibl. de
Toulouse, ms. 609, fol. 70 v^) ; un Petrus Criveller [ibid.,
fol. 229 r*) ; mais elles ne fournissent rien sur Bertrand.
BT DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 89
sis a nobis pluries citatus légitime, se per coDtuma-
ciam absentavit, receptis et diligeDter examinatis
testibus et in die ad hoc assignata atestationibus
publicatis, die etiam peremptorie assignata ad difïini-
tivam sententiam audiendam, ipsum perseverantem
in sua contumacia secundum ea que de ipso inveni-
mus, communicato prudentium virorum consilio, per
difBnitivam sententiam hereticum condempnamus.
Âctum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in pre-
sentia Ar., ofïicialis Tholose, Ar., prioris Sancti
Satumini, AmeHi, capellani Sancti Stephani Tholose,
W. Pétri, capellani Sancti Germerii, Ber. deCanaves,
subvicarii Tholose, et P. Ariberti.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres, etc. Quia
Ar. de Sala, junior S de Romenx, Tholosane diocesis,
super crimine heresis pluries citatus légitime, et cetera,
amnia ut in predicta sententia Bertrandi Ctivelerii.
In nomine Domini, etc. Anno et die predictis. Nos
fratres, etc. Quia P. W^ Textoris, filius P.'W. Tex-
toris, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis, super cri-
mine heresis, pluries citatus légitime, etc., omnia ut
in predicta sententia Bertrandi Crivellerii.
1. n avait précédemment comparu devant Willem Arnaud,
à Saint-Félix. Voy. sa confession (ibid,, fol. 219 r^ Cf. Doat,
XXIV, fol. 31).
DÉPOSITIONS CONTRE PIERRE GARCIAS
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE
REÇUES PAR BERNARD DE GAUX ET JEAN DE SADiT-PIBBU
22 AOUT-10 DÉCEMBRE 1247*.
I. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Guillaume
Cogoty Mineur. — Doctrines dualistes professées par Pierre
Oarcias.
In Domine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini jrCC*XL*Vir, xf kis. seplem-
bris, frater Guillelmus Gogot de ordioe [fratrum]
Minorum, requisitus super heresi meram et plenaoi
dicerc veritatem, testisjuratus, dixit quod audivitPe-
trum Garcia[m], de Burg[u]o Novo Tbolose^, diœntem,
cum interrogaretur a fratre Guillelmo Garcia de ordine
[fratrum] Minorum utrum essent duo dii, quod cum
eo cum quo disputaverat per médium annum de hoc
non potuit habere certitudinem usque modo ; et tune
dictus P. Garcias et frater Guillelmus memoratus
erant in scola fratrum Minorum Tholose'; et ipse tes-
1 . Os dépositions sont rc[)roduitos ici d'après Doat, à défaut
des originaux. On en a ramené Torthographe à celle du
xni*^ siècle.
2. Voy. plus haut, p. 74, n<» XXXVI.
3. La fondation du couvent des frères Mineurs de Toulouse
est placée à l'année 1222 par Wadding (Annales Minorum, U,
DÉPOSITIONS CONTRE P. GARGUS. 91
tis erat superius inter tectum et ipsos in loco de quo
poterat ipsos audire et videre^ De circumstaDtibus
dixit quod secum erant frater Deodatus Rutheoensis
et frater Ârnaldus de Acio de Tholosa. Requisitus de
tempore, dixit quod hoc anno in quadragesima.
Item^ dixit quod, cum frater Guillelmus Garcias
loqueretur de illa auctoritate^ Apostoli : < Deus qui
sanctificat^ circumcisionem > [Ram.j III, 30], etc.,
audivit ipse testis dictum Petrum Garciam dicentem
qaod lex. Moysi non erat nisi umbra et vanitas ; et ille
Deus qui dederat illam legem erat galiator et mali-
gous^. Et hoc dixit eodem tempore et loco ; et supra-
dicti fratres erant cum eodem teste.
p. 52, XXXIX, éd. Fonseca, Rome, 1732). Voy. Catel, Mémoires^
217 (Toulouse, 1633, in-fol.).
1. Schmidt (Histoire et doctrine de la secte des Cathares ou
Albigeois, I, p. 328. Paris, 1849) n'a vu qu'un « guet-apens »
dans la « conférence n du religieux et de l'hérétique. Le
c guet-apens » n'est pas démontré.
2. L'expression auctoritas désigne, au xiii® siècle, un passage
de rÉcriture ou même des Saints Pères, mais plus rarement,
clair, décisif, faisant autorité. Voy. mon étude : la Somme des
autorités à V usage des prédicateurs méridionaux au XIII^ siècle,
où j'ai publié cinq Sommes (Paris, Picard, 1896, in-8®). Au
XIV* siècle, auctoritas avait le même sens : « Per auctoritates
per eum supra allegatas et expressas » (confession de Raymond
de Costa, faite devant Jacques Fournier, évêque de Pamiers
en 1319. Bibl. du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030, non
folioté).
3. Justificat dans notre Vulgate et plus bas.
4. Les néo-dualistes, à l'exemple des premiers manichéens,
écartaient l'Ancien Testament, œuvre du dieu mauvais. Voy. la
Somme des autorités. De même, pour les affirmations dualistes
qui suivent, cf. Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 40 T^, 43 V», 45 r», 51 v*, 55 vS 60 r«, 62 r«, 63 v«, 66 r«.
92 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARGIAS
Itenij cum dictus frater Guillelmus Garaias loquere-
tur de illa auctoritate : c Sine ipso factum est nidiil >
[Joan., 1, 3] cum Petro Garcia preooininato , ipse
dixit quod illud nichil supponebat pro rébus visilHli-
bus, que sunt nichil. — Dixit etiam idem Petnis
hominem esse peccatum et nichil. De tempore, et looo
[et] circumstantibus dixit idem quod supra.
Item^ cum requireretur dictus P. Garcias a dido
fratre Guillelmo Garcia si ille qui fiierat positus in
cruce fecisset bec visibilia, respondit dictus Petnis
quod non, quia ipse erat optimus, et nichil istorum
visibilium est bonum. Ergo nichil horum fedt. De
tempore, et loco [et] circumstantibus dixit idem quod
supra.
Itemy cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere-
tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : < In
ipso condita sunt universa que in celis et in terra
sunt, visibilia et invisibilia > [Col. y I, 16], dixit idem
Petrus quod sic debebat exponi : visibilia corde, et
invisibilia oculis carnalibus. De tempore, et ioco et
circumstantibus idem dixit quod supra.
Iteiriy cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere-
tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : c An-
nunciantes vobis de bis vanis converti > [Act.^ XIV, 1i],
etc., dixit idem Petrus quod Bertrandus de Roaxio^
erat in mari, hoc est in carcere ; et habebat meliores
oculos interiores quam ipse frater Guillelmus Garcias;
et multum commendavit ipsum Bertrandum. De
69 r*», 72 r«, 134 r*>, etc. Voy. la confession de Willem Ferant
(Doat, XXII, fol. 26); celle de R. Centolh (ibid., fol. 32), etc.
1. Voy. sur les Roais, plus haut, p. 2, note 1 ; p. 16, note.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 93
y tempore, et loco et circumstantibus, dixit idem quod
il Itemy audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
H qaod omnes angeli et soli qui cecideraat de celo sal-
1^ vabuntur. De tempore, et loco et circumstantibus,
* idem quod supra.
^ Aem, audivit dictum P. Garcia [m] dicentem quod
^ Ghristus et Beata Yirgo et beatus Johannes Evange-
i lista descenderant de celo et non erant de ista carne.
^ De tempore, et loco et circumstantibus, idem quod
I supra.
î Item^ audivit dictum Petrum Garcia [m] dicentem
I quod Johannes Baptista erat unus de majoribus dia-
bolis qui unquam fuissent. De tempore, loco et cir-
cumstantibus, idem quod supra.
Item^ audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem,
cum dictus frater Guillelmus Garcias requireret ab eo si
caro resurgeret ostendens ei manum suam, dixit quold
caro non resurgeret nisi sicut postis, percussiens pos-
tem cum manu. De tempore, et loco et circumstanti-
bus dixit idem quod supra.
Item^ audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod Dominus Jhesus neminem extraxit de inferno. De
tempore, et loco et circumstantibus dixit idem quod
supra.
Iteniy audivit Petrum dicentem quod matrimonium
erat meretricium et quod nemo poterat salvari cum
uxore sua, nec ipse cum uxore propria. De tempore,
et loco et circumstantibus dixit idem quod supra.
Itern^ audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod illud pomum vetitum primis parentibus fuit nichil
aliud nisi delectatio carnalis cohitus, et illud pomum
94 DÉPOSITIONS CONTRE P. OABCIAS
porrexit Adam mulieri. De tempère, et loco et dr-
cumstantibus, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum 6arcia[m] dioentem
quod nulle modo est facienda justida condempnaiido
aliquem ad mortem^ De tempère, et leoe et drcums-
tantibus, idem quod supra.
hem, audivit dictum Petrum 6arda[m] dioentem
quod si ofïicialis judicaret aliquem hereticum et ille
ocdderetur tanquam hereticus, quod effidalîs erat
homicida. De tempère et aliis, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia [m] dioentem
quod non erat missa celebrata in Ekx)lesia usque ad tem-
pus beati Silvestri, nec Ecclesia habuerat possessiones
usque ad illud tempus ; et quod Ekx)lesia deficiet dtra
XX annos^ ; et quod missa nestra nicbil valet ; et quod
omnes predicatores Gruds^ sunt homicide; et quod
crux quam illi predicatores dant nicbil aliud est nisi
parum de pellia super humerum ; idem cordula cum
qua ligantur capilli. De tempère, et loco et drcumstan-
tibus, idem quod supra.
Item, cum esset dictus [Petrus Garcias] sepe adju-
ratus et requisitus a dicte fratre Guillelmo Garda si
ita crederet sicut dicebat de predictis, respendit
jurande per fidem suam quod ita credebat ut dixerat.
De tempore et aliis circumstantibus, idem quod supra.
Item, cum requireretur dictus Petrus a dicte Wil-
lelmo Garcia utrum mater ipsius P. fuerat heretica,
1. La négation de la légitimité de la peine de mort est rare
dans les dépositions.
2. Cette foi à la fin prochaine de TËglise se rencontre rare-
ment dans les dépositions.
3. La croisade.
DU BOURGUET-NAU DK TOULOUSE. 95
dixit quod noD; set bene esset beretica, nisi ille Nicho-
laus, quondam capellanus Béate Marie Deaurate ^ , impe-
divisset. Et hoc fiiit hoc anno a Pascha citra. De loco
et dreumstantibus, idem quod supra. — Requisitus
ipee testis quid crédit de dicto Petro Garcia, respou-
dit quod propter illa que audivit crédit ipsum fuisse
credentem hereticorum. Hec deposuit memoratus fra-
ter Guillelmus Gogot apud Tholosam coram fratribus
B. et Johanne inquisitoribus. Testes frater Guiraudus,
gardianus fratrum MiDorum Tholose, et frater Ste-
phanus de Lunello ejusdem ordinis, et Petrus Âri-
borli, pablicus notarius, qui hec scripsit.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 92-95.
n. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Déodat de
Rodez, Mineur. — Doctrines professées par Pierre Garcias.
— Croisés à Auvilar. — Frédéric II. — Saint François. —
Récit de la Passion en roman.
Anno et die predictis [M" GG" XL" VIF, xf kis. sep-
temtnris], frater Deodatus Ruthenensis de ordine
fratrum Minorum, requisitus meram et plenam super
heresi dicere veritatem, testis juratus, dixit quod
vidit et audivit Petrum Garcia[m] de Burgueto Tholose
loquentem cum fratre Guillelmo Garcia de ordine fra-
trum Minorum in scolis eorumdem fratrum Tholose;
et corn dictus frater Guillelmus Garcias requireret a
dioto Petro Garcia si ipse crederet in sua fide quod
esset unus Deus benignus qui creasset omnia, cum hoc
inveniretur in Scripturis, respondit ipse Petrus quod
hoc non credebat nec crederet ; set erat unus Deus
1. La Daurade, Toulouse.
% DÉPOSITIONS CONTU P. OAlCIilS
benigDus qui creavit inoomiptibilia et permansura,
et alius Deus erat maligous qui oomiptibilia et tran-
sitoria [creavit]. Gum etiam dictus frater Guillelmas
Garcias loqueretur cum eodem Petro de illa auctori-
tate : < Deus qui justificavit drcumdsioQem, » etc.
[Ram. y III, 30], dixit idem Petrus quod lez Moyû dod
erat uisi umbra et vauitas ; et ille Deus qui dédit iUam
erat galiator. Gum etiam dictus frater GuiUelmus Ga^
cias loqueretur cum dicto Petro Garcia de illa auctori-
tate : < Sine ipso factum est uichil > [Joan.^ I, 3], dixit
idem Petrus quod omnia visibilia sunt nichil et homo
nichil est et peccatum. Dixit etiam idem Petrus quod
ille qui fuit positus in cruce nichil fedt istonun visi-
bilium, cum ille sit optimus et ista visîbUia non siot
[bona] .
hem y cum dictus GuiUelmus Garcias loqueretur cum
dicto Petro de illa auctoritate : c In ipso condita sunt
universa, etc., visibilia et invisibilia, » etc. [Col.^ 1,
16], idem Petrus exposuit visibilia et invisibilia de
celeslibus que sunt visibilia oculis oordis, invisibilia
oculis carnis. /tem, idem Petrus dixit quod omnes illi
angeli et soli qui ceciderant salvabuntur, et quod
Christus et Beata Yirgo et beatus Johannes Evange-
lista descendcrunt de celo et non fuerunt de ista carne;
et quod Jhesus neminem extraxit de inferno, et quod
matrimonium erat purum meretricium, et quod nemo
poterat salvari in matrimonio habendo rem cum
uxore, nec ipse cum propria uxore.
Item^ de pomo vetito primis parentibus dixit idem
per omnia ipse testis quod prediclus frater GuiUelmus
Gogot ; et de justicia non facienda idem.
Item, audivit ipse testis dictum Petrum
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 97
quod missa Don fuerat celebrata usque ad tempus
Silvestri et Ecclesia non habuerat possessiones usque
ad illud tempus ; et quod Ecclesia deficiet citra xx an-
oos. De predicatoribus Grucis et cruce, dixit ipse tes-
tis idem quod predictus frater Guillelmus Gogol.
Item^ cum requiretur et adjuraretur sepissime
idem Petrus Garcias a fratre Guillelmo Garcia si ita
crederet de predictis ut dicebat, respondit ju[reju]-
rando per suam fîdem quod ita credebat ut dixerat.
De inquirendo utrum essent duo dii et laborando per
médium annum, dixit idem testis quod predictus fra-
ter Guillelmus Gogot. Hec omnia audivit ipse testis
hoc anno in quadragesima ; et erat existens super
scolas fratrum Minorum Tholose inter tectum et pre-
nominatos fratrem Guillelmum Garciam et P. Gar-
cia [m] qui loquebantur in scola. Et erant cum ipso
teste fratres ordinis Minorum Arnaldus de Acio de Tho-
losa et Guillelmus Gogot.
Itenij alia vice, in eodem loco ipse testis audivit
dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod ille qui tene-
bat crucem in die Parasceves discooperiendo eam ulu-
labat, et ubi dicebat : Ecce lignum [crucis]y deberet
dicere : Ecce lignurriy cum nichil esset ibi de cruce.
Iteniy dixit idem Petrus quod omnes illi qui ululabant
in ecclesia cantando voce non intelligibili decipiebant
populum simplicem ; et quod ipse habebat Passionem
in domo sua in romano^ sicut fuerat in re. — Dixit
1. U s'agit sans doute d'une traduction romane, et non d'un
mystère de la Passion. Les confessions reçues par Bernard de
Gaux et Jean de Saint-Pierre, par exemple, mentionnent un
texte des Évangiles et des Ëpîtres que les hérétiques faisaient
baiser (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 175 v^). Ils donnaient la
98 DÉPOSITIONS CONTRE P. OAROIAS
etiam idem Petrus quod illud quod Ecclesia Romaoa
conjungebat, virum scilicet et mulierem, ut se et uxo-
paix avec leur livre {ibid., fol. 185 v*, 230 V», 242 t*;
Doat, XXII, fol. 108 v^ et suiv., 238 y« et suîv.). Ils fai-
saient lire un livre, qu'ils expliquaient ensuite : « Legebant in
quodam libro et dicti heretici exponebant illud quod ipsi
dicebant » (ibid.y fol. 232 v^). Ils se transmettaient ce livre :
ainsi Aymersens de Cambiac eut, pendant un certain temps,
la garde du livre du diacre des hérétiques de Garaman [ibid.f
fol. 237 v^]. Puis a Bertrandus Alamanni habnit supradîctam
librum a predictis hominibns (ceux qui viennent d*étre nommés);
et quesivit illum ex parte Austorge de Resengas, et ipsa Aymer-
sens reddidit tune dictum librum dictis hominibus; et ipsi
tradiderunt illum dicto Bertrando » (ibid.). Dans la confes-
sion d'Aymersens du 22 décembre 1245, nous lisons : a Item,
dixit quod bcne sunt m anni quod Jordanus Saicins portivit
quendam librum ad domum ipsius testis, et dixit Willermo
Vicario, viro ipsius testis, quod teneret in comenda dictam
librum, et dixit ei quod dictus liber erat domini R. Fortz,
diachoni hereticorum ; et tune ipsa testis dixit ei quod nnllo
modo sustineret quod liber ille remaneret in dicta domo; et
dictus Jordanus tune dixit ipsi testi convicia propter hoc, et
commendavit dictum librum P. Vicario, ipsa teste vidente.
Dixit etiam quod post unum mensem postea vénit quidam nun-
cius Bertrandi Alamanni ad domum ipsius testis, et dixit ipsi
testi quod ex parte Austorge de Resengas petebat unom
librum R. Fortis, diachoni hereticorum, a Willermo Vicario,
marito ipsius testis ; et tune ipsa testis dixit ei quod quereret
P. Vicarium, qui daret sibi consilium de dicto libro ; et crédit
quod inde recuperavit dictum librum » [ibid., fol. 239 v^).
Vers 1209, Tabbé de Saint- Papoul avait engagé auprès de
Willem Symon, de Casteinaudary, une bible pour la somme de
100 sous thoisas. Willem Symon étant passé à l'hérésie et demeu-
rant alors à Laurac, Tabbé s'empressa de la recouvrer (ibid.j
fol. 252 v^) ; il craignait sans doute que celui-ci n'en abusAt.
Fine, épouse d'Isam de Tauriac, dit cpi'elle avait amené Hugues
Poers, « litteratus, ut legeret libros hereticorum et audiret
quid dicerent » (Doat, XXII, fol. 65). Les ministres hérétiques
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 99
rem suam Âymam, [est meretricium] : nullum est
matrimoDium nisi inter animam et Deum; et vocavit
Ëoclesiam Romanam meretricem dantem veDenum et
potestatem veDeno [in] omDes credentes in ea. Et de
quadam ecclesia sibi ostensa dixit illam non esse ëocle-
siam, setdomum in qua dicuntur falsitates et tricharie.
Dixit etiam idem Petrus quod non jacuerat carnali-
ter cum uxore sua duo anni erunt in Pentecoste ; et
cum diceret Petro frater Guillelmus Garcias quod hoc
erat quia ejusdem fîdei erat cum ipso, dixit quod
non; set erat bestia sicut ipse frater Guillelmus.
Dixit etiam idem Petrus de miraculis quod nullum
miraculum quod possit oculis videri aliquid est, et
quod beatus Franciscus vel alius nullum fecit miracu-
lum; et quod Deus non voluit justitiam quod aliquis
judicaretur ad mortem, vituperans ex hoc quemdam
fratrem predicatorem Grucis, qui cruce signaverat
apud Âltum vilare^ bene septingentas personas,
dicens quod non erat bonum cruce signâtes ire con-
tra Fredericum^ nec contra Sarracenos, vel contra
demandaient avant l'initiation au récipiendaire « utrum vellet
se reddere Deo et Evangeiio » (voy., par exemple, la confes-
sion de Galhard del Congost, Doat, XXII, fol. 154 et suiv.
Cf. Doat, XXIII, fol. 4 \\ fol. 57 v<>). M. Clédat a publié le fac-
similé du ms. de la traduction romane qui nous est parvenue :
le Nouveau Testament traduit au XIII^ siècle en langue proven-
çaUy suivi d'un rituel cathare (Paris, Leroux, 1887, in-8**).
1. Ce fait ne nous est pas autrement connu.
2. Les hérétiques avaient une autre raison de s'opposer à la
croisade contre Frédéric : ils espéraient toujours être secourus
par lui. Raymond VII leur en avait, sembie-t-il, donné l'assu-
rance (voy. la déposition d'Imbert de Sales, Doat, XXIV,
100 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIA8
aliquod castrum simile Montisecuro quando erat ood-
tra Ëcclesiam, vel contra aliquem locum ubi mors
posset fieri.
Gomendavit etiam idem Petrus Gardas RaimuD-
dum Pétri de Planis de probitate et sagacitate et pni-
dentia, et quod erat homo oelatus et ooopertus.
Dixit idem Petrus fratri Guillelmo Garde quod non
loqueretur de hujusmodi dicto Raimundo Pétri nisi
per modum sabbatati.
Item^ dampuavit idem Petrus Gardas omnem orA-
nem prêter ordinem fratrum Minorum. Dixit tamen
quod ille ordo nichil valebat, quia predicabat Crucem.
Dixit etiam idem Petrus quod si teneret illum Deum
qui de mille hominibus ab eo factis unum salvaret et
omnes alios damnaret, ipsum dirumperet et dilacera-
ret unguibus et dentibus tanquam perfidumet repu-
tabat ipsum esse falsum et perfidum, et spueret in
faciem ejus, addens : de gutta cadat ipse^
Itemy dixit idem Petrus quod tantum angeli qui ceci-
derunt salvabuntur, set non omnes ut principales et
assessores, set simplices tantum; ita quod de mille
non dampnabitur unus.
Item y dixit idem P. quod purgatorium non erat, et
quod eleemosine facte a vivis non prosunt mortuo, et
quod nullus salvatur nisi perfecte fecerit penitentiam
ante mortem, et quod spiritus qui in uno corpore non
poterat facere penitentiam, si deberet salvari, transi-
bat in aliud corpus ad complendum penitentiam^.
Dixit etiam idem P. quod pater et mater ejus, et
1. Malédiction : Quil meure de la goutte,
2. La métempsycose conditionnelle et restreinte à ceux qui
seront sauvés se présente rarement dans les dépositions.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. iOi
Petrus Gauzit ^ et pater Guillelme de Montaigo docue-
nint eum talia.
Hec omnia que sunt in illa pagina audivit ipse tes-
tis hoc anno, in vigilia Pasche, in loco superius memo-
rato inter tectum et scolas, presentibus fratribus
Minoribus Arnaido de Acio Tholosano, Imberto Ruthe-
nensi et Petro Raimundi de Tholosa, et fratre Guillelmo
Garcia inferius in scola cum dicto Petro Garcia loquente.
De hereticatione matris ipsius Pétri, dixit idem ipse
testis quod predictus frater Guillelmus Gogot.
Item, dictus Petrus Garcias commendavit multum
Bertrandum de Roaxio et vitupéra vit fratrem R. Gros,
et quod idem Raimundus dixerat ipsi Petro et Rai-
mundo Pétri de Planis, quod in fraudem fecerat quod
fecerat; et quod si prius venissent ad ipsum, per très
dies non remansisset in ordine. Hoc audivit ipse tes-
tis hoc anno a Pascha citra in dicto loco, presentibus
fratribus Minoribus Willelmo Gogot et Arnaido de
Ado de Tholosa.
Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro
Garcia, respondit quod crédit ipsum fuisse credentem
hereticorum propter illa que audivit ab ipso. Hec
deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et
Johanne inquisitoribus. Testes propedicti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 95 v«-100.
m. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Guillaume
Garcias, Mineur. — Doctrines professées par Pierre Gar-
cias. Il réprouve la croisade et recommande Bernard Lamote,
un des principaux ministres de l'hérésie.
Anno et die predictis [M" CC^ XL^ \U\ \f kls. sep-
1. Voy. page suivante, note 1.
102 DtiPosrrioNS contre p. garcias
tembris] , frater Guillelmus Garcias de ordîne fratrum
Minorum, requisitus merain et plenam dicere verita-
tem super crimine heresis, testis juratus, dixit quod,
cum ipse loqueretur in scola fratrum Mioorum Tho-
lose cum Petro Garcia, de Burguo Novo Tholose, viro
Âyme filie B. de Gauzit^ quesivit ipse testis a dicto
Petro utrum essent duo dii ; et ipse Petrus respondit
quod sic, unus benignus et alius maligous. — Dixit
etiam ipse P. quod lex Moysi erat umbra et vanitas;
et Deus qui illam dederat erat galiator et malignus.
Et hoc dixit cum ipse testis loqueretur de illa aucto-
ritate < Deus qui justificat circumcisionem > [itom., lU,
30] . Gum etiam ipse testis loqueretur cum dicto Petro
de illa auctoritate : < Sine ipso factum esl nichil »
[Joan., I, 3], dixit idem Petrus visibilia nichil esse,
et hominem esse peccatum et nichil. -* Dixit etiam
idem Petrus quod ille Deus qui fuit positus in cruoe
non fecit visibilia, arguendo quod ille est optimus et
nichil horum visibilium est bonum; ergo nichil horum
fecit. — De illa auctoritate : < In ipso condita suot
universa, etc., visibilia et invisibilia, > etc. [Col.j I,
16], dixit idem ipse testis quod frater Guillelmus
Cogot.
1. Un Raymond Cauzit, du Mas-Saintes-Puelles, fréquen-
tait fort les hérétiques (Confessions , bibl. de Toulouse, ms. 609^
fol. 1 V®, 6 V®, 10 r**, où se trouve sa confession). Le copiste de
Doat peut bien avoir lu B pour R. Dans ce cas, R. Cauzit serait
le beau-père de Pierre Garcias; ainsi s'expliquerait la men-
tion qui est faite ici de lui. Mous aurions, de plus, un indice
sérieux sur le lieu d'origine des Garcias, que nous trouvons
à Laurac, non loin du Mas, et qui appartenaient à rhérésie
(ibid., fol. 72 rS 72 v% 76 v% 78 r^, 78 v«, 79 r«, 118 r«,
121 v°, 123 r^, 146 r^, 160 r^ Doat, XXII, fol. 62).
DU B0UR6UET-NAU DE TOULOUSE. 103
IteMy de illa auctoritate : < Annuociantes vobis ab
his vanis converti i [Act.^ XIY, 14], et de comenda^
tione Bertrandi de Roaxio, dixit idem ipse testis quod
predictus frater Guillelmus Gogot.
Dixit etiam Petrus Garcias quod angeli et soli
qui ceciderant salvabuntur ; et quod omnes qui non
erant beretici fecerat diabolus in corpore et anima ;
et quod Ghristus et Beata Yirgo et beatus Johannes
Evangelista descenderunt de celo, et non erant de
ista carne; et Ghristus adduxerat Beatam Yirginem
et Johannem Ëvangelistam in testimonium; et quod
Johannes Baptista fuit unus de majoribus diabolis qui
unquam fuissent. De resurrcctione dixit idem quod
frater Guillelmus Gogot.
Iteniy dixit dictus P. quod Dominus Jhesus nemi-
nem extraxit de inferno. — De matrimonio, et pomo
vetito, et'justicia, et de officiali judicante hereticos,
dixit idem ipse testis quod predictus frater Guillelmus
Gogot.
Itemj dixit idem P. quod consuluerat Guillelmo de
Roaxio, dum esset consul^, quod nullo modo consen-
1. Des divers membres de la famille de Roais qui furent
consuls de Toulouse (membres du chapitre de la maison com-
mune, plus tard capitouls], Pierre, appelé GrivuSy Tavait été
en 1197, Arnaud en 1199, Hugues en 1201, Pierre en 1218,
Bertrand en 1222 [Hist. gén. de Languedoc^ VIII, 447, 456,
466, 709, 757), c'est-à-dire à un moment où il ne pouvait pas
être question de la peine de mort. Grifus de Roais exerçait
cette charge en 1235; il s'opposa avec les autres consuls à
l'exercice de l'inquisition et consentit à la dispersion des
frères Prêcheurs de la ville [Chronicon Guillelmi Pelisso, 102).
Quant à Guillaume, il m'est inconnu. Sa présence au consulat
doit être placée entre 1236 et 1246, si toutefois il n'y a pas
104 DÉPOSITIONS CONTRE P. GAROIAS
tiret in judicando in mortem alterius. Addidit eliam
quod bene crediderat sibi idem Guillelmus.
Item^ de missaet possessionibus Eoclesie, et deffectu
Ëcclesie et predicatione Grucis, et eruoe, dîxit idem
quod frater Guillelmus Gogot.
Itenij ipse testis requisivit dictum Petrum Garciam
adjurando sepissime si ita crederet de predictis ut
dicebat, et ipse P. jurejurando per fidem suam res-
pondit quod ita credebat ut dixerat. Hec omnia audi-
vit ipse testis dictum Petram Garcia[m] dioentem io
scolis fratrum Minorum Tholose, hoc anno, in qiu-
dragesima .
Requisitus de circumstantibus, dixit quod nullus
erat in scola nisi ipsi duo, set supra ipsos, inter lec-
tum et ipsos, erant fratres ordinis Minorum W. Gogot,
Arnaldus de Acio, de Tholosa, et Deodatus Ruthenen-
sis, et ipse testis sciebat eos esse in dicto loco, et
vidit eos ibidem.
Iteniy alia vice in scola, audivit ipse testis dictum
Petrum Garcia[m] dicentem de illo qui tenet cruomi in
die Parasceves et de illis qui cantant in eoclesia voce
non intelligibili, et de Passione in romano, et de
matrimonio inter virum et uxorem, et de Ecclesia
Romana meretrice et ecclesia sibi ostensa, et quod
non jacuit cum uxore sua per aliquod tempus, et de
ici une faute. Les copies de Doat sont assez défectueuses; Gri-
fus ou Gri vus y nom peu répandu, aura été pris pour GuiUel'
mus. Dans ce cas, il s'agirait ici de Grifus de Roais, consul
en 1235, et excommunié avec les autres consuls et le viguier
comme fauteur des hérétiques (Doat, XXT, fol. 147 v*, 160) :
ce qui aurait aggravé le cas de Pierre Garcias. — Les consuls
de Toulouse jouissaient du droit régalien de haute justice.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 105
miraculis [sancti] Francisci et aliorum, et utnim Deus
vellet justiciam, et de cruce signatis apud Altum vilare,
et de comendatioDe Raimundi Pétri de Planis, de
reprobatione omnium religionum, et de illo Deo qui
de mille hominibus unum salvaret, etc., et de salva-
tione angelorum qui cecideruut et dampnatione prin-
dpalîs et ascessorum, et de purgatorio, et quod nul-
lus potest salvari nisi penitentiam compleverit ante
mortem, et transitu spirituum et de illis qui docuerant
eum talia, dixit idem per omnia quod predictus frater
Deodatus Ruthenensis, excepto quod ubi posuit < pater
Guillelme, » ipse testis posuit < pater Guillelmi. i De
tempore, quod hoc anno in quadragesima, fratribus
Minoribus existentibus supra ipsum testem et dictum
P. loquentes.
Item^ audivit ipse testis dictum Petrum Garcia[m]
dicentem quod de guta caja^ qui crédit quod illi
spiritus qui de novo creantur sint creati a Deo. De
tempore et loco et circumstantibus, idem quod supra.
Item y audivit dictum P. dicentem quod frater
R. Gros obiit in fide hereticorum, et quod miserat
Andream Barbitonsorem nuncium ad Raimundum
Petrum de Planis, et, cum ipse non posset venire,
idem P. venit ad ipsum Raimundum.
Item^ ipse testis audivit multotiens dictum Petrum
oomendantem fidem hereticorum et vituperantem
fidem Ecclesie Romane, et quod nolebat mori nec
vivere nisi in fide hereticorum.
Itemy dixit quod dictus P. Garcia[s] adduxit ad ipsum
1. Caja est le mot roman, au lieu du latin cadaty comme
plus haut, p. 100, et plus bas, p. 107.
106 DÉPOSITIONS CONTRE P. 0ARCIA8
testem Raimundum Pétri de Planis, qui disputavit
cum ipso teste de justicîa non fadenda et de crea-
tione visibilium quod non erat a Deo, indooendo illam
auctoritatem Evangelii : c Non potest bmia arbor
fructus malos facere, i etc. [Matth.^ VU, 48] ; et sîini-
litudinem de fonte, dicens quod hoc habuerat de Be^
nardo de Mota, heretîco^, qui multum hoc dioendo
turbaverat eum. Hec deposuit apud Tholosam ooram
fratre B. et Johanne inquisitoribus. Testes predicti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 100-103.
IV. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Imbert,
Mineur.
Anno et die predictis [M"" GC ILL'' VIT, xT" kls. sep-
tembris], frater Imbertus de ordine fratrum Mîdo-
rum, requisitus meram et plenam dicere veritatem
super heresi, testis juratus, dixit quod audivit Petrum
Garciam, de Burg[u]o novo Tholose, genenim Bernardi
Gausit', loquentem cum fratre Guillelmo Garcia de
ordine fratrum Minorum in scolis eorumdem fratrum
Tholose, et dicentem de iilo qui discooperiebat cru-
cem in die Parasceves idem quod audivit frater Deo-
datus Ruthenensis, excepte quod de Passione io
romano nichil audivit.
Dixit etiam tune dictus P. Gardas quod matrimo-
nium nichil valebat, et quod non habuerat rem cum
uxore sua duo anni erant, et quod stulta erat, sicut
1. Un des chefs et des orateurs des néo-dualistes. Il prècht
souvent à Montségur, rendez-vous des hérétiques (Doat, XXII,
fol. 1 V®, 4, 9, 13, etc. Cf. Confessions, bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 203 r«, 207 r», 210 v«, 212 v«, 213 v*, 244 r»).
2. Voy. plus haut, p. 102, note 1.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 107
ipse frater Guillelmus Garcias; de miraculis dixit
idem ipse testis quod dictus frater Deodatus.
. Audivit etiam ipsum Petrum commeDdantem
^ P. de Planis et R. Roger[ii] de heresi condemna-
t08, quod multuin erant sapientes et cooperti, et quod
Dirilus sciebat factum eorum.
Itemy audivit ipsum Petrum dicentem quod ipse
Mgabat illum Deum qui creabat mille animas, qua-
mm UDa salvaretur et omnes alie condempnarentur ;
Bt, si teneret ipsum, dilaniaret ipsum, addens quod de
g^ta cadat ^ .
Ipse audivit etiam ipsum Garciam dicentem quod
mater sua et Raimundus de Montoti ^ docuerant ipsum
talia et quod per xxv annos fuerat in credulitate
b^^ticorum.
Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro,
dixit quod crédit ipsum fuisse credentem beretico-
rum propter predicta. — - De loco et circumstantibus
et tempore, dixit idem ipse testis quod frater Deoda-
tus Ruthenensis predictus. Hec deposuit apud Tholo-
sam coram fratre Johanne inquisitore. Testes frater
Stephanus de Lunello et Petrus Ariberti, notarius
publicus, qui hec scripsit.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 103-104.
y. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Pierre
rfe Sancto Barcio, Mineur.
Anno quo supra [M" CC^ XL^ VIF] , vn^ kls. septem-
bris, frater Petrus Raimundi de Sancto Barcio de
ordioe fratrum Minorum, requisitus meram et ple-
1. Voy. plus haut, p. 100, note 1, p. 105, note 1.
2. Voy. plas loin, VU.
!08 DÉPOSITIONS CO?nm p. OARCIAS
Dam dioere veritatem super heresi, testis jnratais,
dixit quod vîdît in scola firatrum IfioMUOfi Tholose
Petram 6arcia[in], de Burgueto Novo Tkolose, loqoeo-
tem cum fratre Guillelmo Garcia de ordioe fratmm
Minorum; et ipse testis erat inter tectum et îpsos
super quodam tabulatu, de quo poterat ipsoa videre et
audire. Et erant cum ipso teste frater Deodatus Ruthe-
nensis, frater Arualdus de Ado, de Tholosa, fnler
Imbertus de ordioe Minorum; et audivit dictum
Petrum 6arcia[m] dicentem : c Si ego teDerem
illum qui creavit multas animas et de illis paucas sal-
vat, dilaniarem eum, > et quod angeli qui oecideruot
de celo salvabuntur, set non omnes. Et hoc fuit boc
anno in vigilia Pasche. Et propter illa que audivit cre-
didit ipse testis dictum P. 6arcia[m] esse credenteni
hereticorum. Hec deposuit coram fratre Johanne,
inquisitore, apud Tholosam. Testes frater Stephanus
de Lunello et Petrus Ariberti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 104-105.
VF. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de R. Ferrières,
curr^ de la Daurade. — Pierre Garcias ne se confesse ni ne
communie.
Anno quo supra [M^Cff XL^VIf], vu** kis. septem-
bris, R. do FerreriisS capellanus Béate Marie Deau-
1. Ferreriis, dans le reg. U Dominicains, 85, arch. de U
Haute-Garonne ; Fcrrairas dans Doat. Ce curé de la Daartde,
peu connu d'ailleurs, apparaît comme témoin dans plusieurs
confessions reçues par les inquisiteurs, par exemple dans les
confessions de Willem Raymond del Castlar^ 28 juin 1246
(Doat, XXll, fol. 76 yo), de Bernard Martin, 30 novembre 1247
(ibid., fol. 82 v**), de Pierre de Saint-Michel, chevalier, 27toAt
1243 (Doat, XXIII, fol. 88), de Raimond Breseg des Cassés,
19 juillet 1240 ^bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 226 r*), de
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. i09
rate, requisitus meram et plenam dicere veritatem
super beresi, testis juratus, dixit quod habet suspeo-
tom de heresi Petrum Garcia [m], de Burguo Novo,
quia audivit quod est diffamatus de heresi , née con-
fessus est, née communicavit, quod ipse testis sciât,
postquam fuit capellanus dicte ecclesie.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 105.
Vn. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de Guillaume
de Montoti. — Pierre Garcias est tenu pour suspect ; il ne
voit plus sa femme, son père était hérétique et sa mère vau-
doise.
Aono et die predictis [M^ CC^ XL" VIP, vn« kls. sep-
tembris], Guillelmus de Montoti requisitus meram et
plenam dicere veritatem super beresi, testis juratus,
dixit quod crédit Petrum Garcia [m], de Burguo Novo,
suspectum de heresi, quia est diffamatus et quia babuit
penitentiam pro beresi, ut audivit [dici], et quia pater
ejus fuit credens bereticorum^ et mater fuit credens
Yaldensium^ et quia babet cum suspectis et credenti-
Willem Rogas, d'Arnaud de Juzes, de Pierre Piatre, de Ber-
nard Audran, de Guillaume Fort, de Pierre Toter, de Jean
Toter, 3 juillet 1245 (ibid., fol. 230 r^), de Guillaume Four-
nier, 4 août 1256 (arch. de la Haute-Garonne, H Domini^
cainSy 85).
i. Les hérétiques sont les cathares, et tous ceux qui s'y rat-
tachent directement, comme les Albigeois.
2. Les Vaudois, repoussés pour leur traduction de la Bible par
Alexandre III, excommuniés par Lucius III, au synode de Vérone,
en 1184, avaient essayé de se faire reconnaître, en envoyant une
députation à Innocent III, en 1212. Celui-ci eût voulu régula-
riser par la profession des vœux monastiques leur amour de
la pauvreté ; mais ce fut en vain. Il résulta de cette action du
pape que leur situation ne fut nettement définie que plus tard.
Pendant assez longtemps, ils furent tolérés, protégés même
iiO DÉPOSITIONS CONTRE P. 0ABGIÀ8
bus hereticorum familiaritatem, et quia duo anni suot
quod non tractavit uxorem suam maritaliter, ut dici-
tur. Hec deposuit apud Thoiosam, ooram fratribus
B. et Johanne, inquisitoribus. Testes R., capeUamis
Deaurate, et P. Âriberti.
Copie, Doaty tome XXII, fol. 105 v**.
VIII. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de Bernard
Prima. — Pierre Garcias a subi déjà une peine; il est sus-
pect.
Anilo et die predictis [BT CC^ XL** VIT, vn* kls. sep-
par r Eglise. Ils profitèrent de cette bienveillance pour se
répandre dans le comté de Toulouse, où ils vivaient d'anmônes
recueillies à la porte des maisons. Us jouissaient de la liberté
la plus entière et montraient le plus grand zèle pour le service
religieux et contre les hérétiques. Par exemple, Willem de
Saint-Michel, de Castelnaudary, dit dans sa confession « quod
vidit apud Castrum Novum Valdenses publiée manentes et
Icgentes et cantantes in ecclesia, et quod Willerma de Sancto
Michaele, quondam mater ipsius testis, recepit eos in domam
suam et dédit eis ad comedendum » (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 252 V*). Michel Verger, d*Avignonet, Haute-
Garonne, dit dans sa confession : « Quod Valdenses perseque-
bantur dictos hereticos, et multociens fecit helemosinam dictis
Valdcnsibus, quando querebant hostiatim amore Dei, et quia
Ecclesia sustinebat tune dictos Valdenses; et erant cum cleri-
cis in ipsa ecclesia cantantes et legentes; et credebat eos esse
bonos homines; et sunt xxv anni vel xxx. » (bibl. de Tou-
louse, ms. 609, fol. 136 r^). Le premier de ces faits se passait
en 1205, le second entre 1215 et 1220. Il est vraisemblable que
cette situation se maintint même après 1229, année probable
de leur définitive condamnation par Grégoire IX (Potthast,
9676). Car bien des confessions, qui ne remontent pas aussi
haut, distinguent les deux moments, la tolérance et la con-
damnation. Les Décrétales de Grégoire IX, appliquées dtns
les tribunaux et portant leur condamnation (lib. V, tit. Vil,
cap. xv), fixèrent définitivement Topinion. Dans le comté de
Toulouse, elle fut lente à se rendre.
DU BOURGUET-NAU DB TOULOUSE. 111
tembris], Bernardus Prima requisitus meram et ple-
Mm super heresi dicere veri tatem, testis juratus, dixit
quod babet suspectum P. Garcia[m], de Burg[u]o novo,
de heresi, quia est diffamatus, et quia habuit peni-
tentiam pro heresi, et quia habet familiaritatem cum
suspectis et diffamatis de heresi. Hec deposuit coram
dictis inquisitoribus. Testes predicti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 106.
IX. — 10 décembre 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Ar-
naud Daitz, Mineur. — Doctrines professées par Pierre
Garcias.
Anne Domini M* CC« XL** VIP, im^ idus decembris,
firater Arnaldus Daitz de ordine fratrum Minorum,
testis juratus, [dixit] quod vidit Petrum 6arcia[m], de
Burgueto Novo, in scola fratrum Minorum cum fratre
Guillelmo Garcia de ordine fratrum Minorum ; et tune
dictus Petrus dixit, ad requisitionem predicti fratris
GuiUelmi, quod duo dii erant, unus bonus qui fecerat
invisibilia, et alius malus qui fecerat visibilia.
/tem, dixit dictus Petrus super illa auctoritate,
c quem (corr. : quoniam) quidem unus Deus qui jus-
tificavit circumcisionem ex fide i [Rom. y III, 30], etc.,
de lege Moysi quod non erat nisi umbra et vanitas.
— Dixit etiam quod ille qui dederat illam legem erat
galiator et malignus.
Item, dixit super illo verbo < sine ipso factum est
nichil » [Joan., I, 3], quod omnia visibilia nichil erant,
et quod homo erat specialiter peccatum et nichil.
Item, dictus Petrus requisitus a predicto fratre
Guillelmo Garcia, utrum ille Deus qui fuit positus in
cruce hec visibilia fecisset, respondit arguendo sicut
1 \î DÉPOSITIONS CONTRB P. GAKCUS
volens probare quod non, sic diœndo : c Ille ent
optîmus et nichil horum est bonuoi. Ergo oichil horom
fecit. »
Item^ dixit dictus Petrus super illa auctoritate Pauli:
c In ipso condita sunt universa, visibilia et invisibi-
lia » [Colos.^ I, 16], etc., quod débet intelligi de
celestibus que sunt visibilia corde et inviaibilia oculis
carnalibus.
Dixit etiam super illa auctoritate : c AnnunciaDtes
vobis ab bis vanis converti i [Act.^ XIV, 14], etc.,
Bertrandum de Roaxio esse in mari [vocans mare
carcerem]; et dixit ipsum habere meliores oculos
interiores quam frater Guillelmus Gardas qui loque-
batur ; et multum collaudavit dictum Bertrandum ; et
dixit aliam terram esse prêter istam ^ .
Item^ dixit idem Petrus de angelis quod omnes illi
et soli qui ceciderant salvarentur.
Item^ dixit quod Ghristus et beatus Johannes Evan-
gelista et Beata Virgo descenderunt de celo et quod
non erant de ista carne.
Itemy dixit quod beatus Johannes Baptista erat udus
de majoribus diabolis qui unquam fuissent; et de carae
hominis, quod nunquam resurgeret plus quam postis,
percussiens postem cum manu.
Dixit etiam quod Dominus Jhesus neminem extraxit
de inferno ; et quod matrimonium erat purum mere-
tricium; et nullus poterat salvari habendo rem cum
muliere, nec ipse cum uxore propria; et quod pomum
vetitum primis parentibus nichil aliud fuit nisi ddec-
1. Cet article ne se trouve point dans les Sommes des auto*
rites. Plus haut, p. 91, note 2.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 113
^ tatio Cubitus. Addidit quod ipsum pomum porrexit
P Adam mulieri; et quod nuUo modo est facienda justi-
I cîa aliquem condempnando ad mortem ; et quod of&-
\ eialis erat homicida in judicando aliquem esse hereti-
i eam, si postea interficeretur ; et quod missa nunquam
! eelebrata fuit usque ad tempus Silvestri, née Ecclesia
i babuerat possessiones usque ad illud tempus, et quod
deficeret Ecclesia citra xx annos ; et quod missa nos-
tra et sacrificium nichil valet; et quod predicatores
Grucis sunt omnes homicide, et quod crux que predi-
catur nichil aliud est nisi parum de pellia super
faimerum.
Et sepissime adjuratus dictus Petrus a predicto
fratre Guillelmo Garcia si ita crederet ut dicebat, res-
pondit jurando per fidem suam quod ita credebat, et
quod nuUo modo aliter crederet quidquid aliter ore
loqueretur.
Et hec omnia predicta audivit ipse testis hoc anno
in quadragesima predictum Petrum Garciam dicentem
in scola fratrum [Minorum] Tholose.
Requisitus de circumstantibus, dixit quod cum ipso
teste erant frater Deodatus, frater Guillelmus Gogot
de ordine Minorum super quendam parietem super
soolas; de quo loco ipse testis videbat et audiebat
predictum Petrum Garcia[m] loquentem cum fratre
Guillelmo Garcia de ordine Minorum.
item, vidit et audivit ipse testis memoratum Petrum
Garciam alia vice loquentem cum prenominato fratre
Guillelmo Garcia hoc anno in vigilia Pasche de illo qui
tenebat crucem in die Parasceves, et de illo qui ulula-
bat cantando, et de matrimonio quod Ecclesia Romana
conjungebat, et Ecclesia Romana meretrix [erat], et
8
114 DÉPOSITIONS CONTRE P. GAACIAS.
quod DOD jacuerat cum uxore sua ; et de miraculis, et
de illo qui predicabat Grucem, et de justicia facienda,
et de comendatione Raimundi Pétri de Planis, et quod
dilaniaret Deum, et de angelis qui oeciderant, et quod
pater et mater docuerant ipsum P., et alia, idem quod
frater Deodatus Ruthe[De]Dsis, excepto quod non audi-
vit dictum P. nominautem uxorem suam Âimam. De
locOy dixit idem quod supra.
Requisitus de circumstantibus ^ dixit quod frater
Deodatus, frater Imbertus, frater Petrus Raimuodi.
de Tholosa, de ordine Minorum.
Audi vit etiam dictum P. dicentem quod mater ejus-
dem P. fuisset heretica, nisi esset ille rusticus prodi-
tor magister Nicholaus ^ •
Iteniy audivit eum P. dicentem quod, quando venie-
bat ad confessionem coram capellano suo magistro
Nicholao, primo dicebat ei : < Ego sum in mala
voluntate. i Et capellanus dicebat ei quod deponeret
illam ; et ille dicebat quod nullo modo deponeret, et
ita iicenciabat eum capellanus, et illudebat ita dictus
P. capellano suo; et non confitebatur.
Hec deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et
Johaune, inquisitoribus. Testes frater B. de Murello de
ordine Minorum et Petrus Ariberti, notarius publiais,
qui hec scripsit.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 89-92.
i. Nicolas, curé de la Daurade de Toulouse.
m.
REGISTRE DU NOTAIRE OU GREFFIER
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE
1250-1267.
BIBL. DB CLBRMONT-FBRRAND, MS. 160.
PREMIERE PARTIE.
Obligations. — Adoucissements de peines.
1250-1258.
I. — 25 novembre 1251, Carcassonne. — G. s'engage à payer,
avant Noël, 30 sous melgoriens pour son père Bernard, des
Martys * .
Anne Domini M® CC® Lf, in festo béate Gaterine.
G., filius Ber. de Martris promisit xxx sol. Melgo-
1. Je crois devoir faire remarquer tout de suite, et une fois
pour toutes, que les pièces qui suivent ne représentent que la
note du notaire avant l'ordonné. On n'y trouve donc que les
parties essentielles : date, objet, nom de l'hérétique, noms du
juge et des témoins. C'est ainsi que s'expliquent l'absence des
protocoles et la présence de nombreux etc, dans beaucoup de
ces minutes. — Pour faciliter l'intelligence des Acta qui suivent,
je place sous les yeux du lecteur le tableau rapide de la pro-
cédure. Si des charges pèsent sur quelqu'un à la suite de
témoignages reçus ou par le fait de la rumeur publique, ce
quelqu'un doit se mettre à la disposition du juge; il le fait et
reste libre moyennant des cautions ou fidejussores , qui
116 REGISTRE DU GREFFIER
renses^ usque ad Nathale pro pâtre suo; et fidejussit
pro ipso, et constituit se debitorem fier. Segui. Testes
Ber. Digon et Ber. Armen Junior, et P. Âriberti, oota-
riuSy qui hec scripsit.
II. — 26 janvier 1252 (n. st.], Garcassonne. — Ulysse yîsiten
en pénitent les églises du bourg de Garcassonne le second
dimanche du carême prochain.
Ânno Domini M^GG^Lr, vu kal. februarii. IojurK>
tum fuit Ulixi in penitentia per inquisitores pro perju-
rio, quia non resumpsit cruces sicut juraverat, quod
dominica post instantem dominicain in lxx^ veniat
Garcassonam visitaturus omnes ecclesias Burgi Ga^
cassonensis^ nudis pedibus in camisia et braods, cum
répondent de lui et engagent une somme d'argent. Quand
rinstruction est avancée, il est cité pour recevoir communi-
cation des témoignages, dire s'il a des ennemis (voy. n* XVIIIi
note), s*il veut se défendre; alors il est ajourné, soit pour
faire la preuve qu'il a des ennemis, soit pour se défendre, soit
enfin pour entendre le prononcé de la sentence. Il subit une
peine ou pénitence, pœnitcntia y croix à vêtir, pèlerinages
mineurs ou majeurs (voy. n** LXXXI, note) à faire, incarcéra-
tion. 11 peut obtenir des adoucissements, grâce des croix,
sortie à temps de prison, et aussi des mutations de peines;
par exemple, au lieu de la prison, il prendra passage « pour
la Terre-Sainte, » c'est-à-dire ira combattre les Sarrasins pen-
dant tant d'années. Si la peine ne peut être faite pour une rd-
son légitime, une aumône est imposée à la place au condamné,
ou k ses héritiers, s'il est mort.
1. Les monnaies en cours dans le comté de Toulouse étaient
les monnaies de Toulouse, de Cahors, de Morlaas et de Mel-
gueil. Voy. plus bas, n°» CLXXXVII, CXaU et CCXV.
2. Le bourg de Garcassonne ou ville basse, fondée par saint
Louis, en 1247, en faveur des habitants des faubourgs de la
place ou cité dispersés. La nouvelle ville avait au moins
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. H7
virgis in manu, eundo de una ecclesia ad aliam; et
idem faciat in prima dominica mensium singulorum
quousque transeat ultra mare. Et hoc fuit ei injunctum
ÎD virtute prestiti juramenti.
in. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Pierre de Cau-
cers, Vital, de Cavanac, Guillaume Aiguebeu, de Malviès,
Raymond Tocaire, de Cavanac, se rendent caution devant
Févêque de Carcassonne pour Sicre, de Cavanac, sous
peine de 30 livres melgoriennes^.
Anno Domini M<* CC' XLIX"", xvi kls. aprilis. Petrus
de GaucerSy Yitalis de Gavanaco, qui moratur apud
Garcassonam, Guillelmus Âigabeu de Malveriis, et
R°*" Tocaire de Gavanaco fîdejusserunt domino epis-
copo Garcassonensi pro Sicredo de Gavanaco sub pena
xxx^ librarum Malgorensium, ut veniat ad diem et ad
dies secundum mandatum ipsius, et penitentiam faciat
quam ei duxerit injungendam ; et hoc predicti fîdejus-
sares super sancta Dei Euvangelia juraverunt, et quili-
bet per se in solidum absque parte alterius se et
onmia bona sua obligavit.
IV. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Sicre et Belason,
sa sœur, de Cavanac, présentent leurs cautions.
Anno Domini M"* GG® XLIX"*, xvi kls. aprilis. Idem
juravit Sicredus et Belason, soror ejus, de Gavanaco;
et dederunt fidejussores Guillelmum Ârnaudi, Ârnau-
quatre églises en 1252 : les deux églises paroissiales de
Saint-Michel et de Saint- Vincent, l'église des frères Prêcheurs
et celle des frères Mineurs (Mahul, Cartulaire, VI, 1, 324,
374, 447, 451).
1. Voy. la confession de Sicre, deuxième partie, n** XXX.
Cf. n* xxxn.
f 18 REGISTRE DU GREFFIER
dum de Porta, Bernardum Freserîi et Guillelmum
Bruneti sub eadem pena.
y. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Serment de Goil-
iaume Barte, de V illefloure, s*engageant à obéir à l'évèque
et à faire la pénitence qu*ii lui imposera.
Ânno quo supra et die. Guillelmus Barta, de Villa-
flurano juravit stare mandato domini episoopi seu
mandatis, et facere penitentiam quam idem domious
episcopus eidem duxerit injungendam.
VI. — 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume Ferrel
et Guiraud, de Palairac, se rendent caution devant Tévèque
de Carcassonne pour Arnaud Pierre et Arnaud Garcias, de
Preixan, sous peine de 50 livres melgoriennes.
Ânno quo supra, ix° kls. aprilis. Guillelmus Ferrelli
et Guiraudus, de Palairaco, fîdejussenint domino efis-
copo Garcassonensi pro Ârnaudo Pétri et Amaudo
Garcia , de Prichaino, sub pena l librarum Malgorensium
ut vcniant ad diem et ad dies secundum mandatum
ipsius domini episoopi, et penitentiam faciant quam
eis duxerit injungendam ; et hoc predicti fidejussores
super mi'"' Dei Euvangelia juraverunt ; et quisque per
se in solidum absque parte alterius se et omnia bona
sua obligavit. Et hoc fuit factum in preseocia domioi
episcopi Garcassonensis et plurium aliorum et Boni
Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
Vlï. — 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Pierre Pages el
Raymond Pages, le vieux, Bernard Pages*, Guillaume Sîcre*,
Raymond de Cuxac-Cabardès^, Raymond Pages, le jeune, de
1. Voy. deuxième partie, n** XXlll.
2. Voy. deuxième partie, n? XWI.
3. Voy. deuxième partie, n** XXIÎI.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. il9
Cornèze^, s'engagent par serment à se tenir aux ordres de
l'évêque de Carcassonne et s'obligent in solidum à 100 liv.
tfaolsas.
Anno quo supra et die. Petrus Pagesii et R"**""
P&gesii senior, Bernardus Pagesii, Guillelmus Scicre,
R*"" de Gutdaco et R"**"" Pagesii junior, de Gornazano,
juraverunt stare mandatis domini episcopi Garcas-
•onensis, et adimplere omnem penitentiam quam eis
iojunget; et obligaverunt se in solidum in G libris
Thol.; et unus tenetur pro alio quod predicta serva-
biiDt. Âctum fuit hoc in presencia domini episcopi
Carcassonensis et plurium aliorum, et Boni Mancipii,
DOtarii, qui hec scripsit.
vin. — 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume Fer-
re! se rend caution pour Aladaïs Amiel et Raymonde, femme
de Bernard Amiel, de Preixan.
Anno Domini M" GG" XLIX^ xi kls. aprilis. Guillel-
mus Ferrelli fidejussit domino episcopo G[arca]sso-
nensi pro Âladaise Âmiela et R°^*, uxore Bernardi
Amelii de Prexano, sub pena xxy librarum Malgoren-
siom, ut compareat coram eodem domino episcopo die
fl^bati post Pasquetam^. Âctum fuit hoc in presencia
domini episcopi Garcassonensis et plurium aliorum,
et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
IX- — 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Bernard Pascal,
de Leuc, se rend caution pour Vergelia, femme de Raymond
Gilles, du même lieu.
Anno et die quo supra. Bernardus Paschalis de
Leuco fidejussit domino episcopo Garcassonensi pro
1. Voy. deuxième partie, n^ XXVI.
2. Pasqueta = Quasimodo. Le samedi après Quasimodo
tomba, cette année, le 17 avril.
120 REGISTRE DU GREFFIER
Vergelia, uxore R'''^ Ëgidii ejusdem loci, sub pena
ce sol. Malgorensium, ut compareat coram eodem
domino episcopo, die sabbati post Pasquetam ; et hoc
juraverunt super nn sancta Dei Euvangelia. Actum foit
hoc in presencia dominî episcopi Garcassonensi et plu-
rium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
X. — 26 mars 1250, Carcassonne. — Cautions pour Raymond
G as taire et Arnaud, de Lairière.
Anno quo supra ^, vn kis. aprilis. Gavaier Porta-
rius, de Garcassona, R°''°' Goiric, de Glaromonte, Guil-
lelmus Bosca, de Yinea veteri, Âmaudus Arquerii, de
Termino, Petrus Graudomic, de Laireira, et Guillelinus
Levés, vel G. Ârnaudi fîdcjusserunt domino episcopo
Garcassonensi pro R"*^"" Gastaire, et pro Arnaudo de
Lareira, sub pena l librarum Malg., quod non exeaot
civitatem sine licentia nostra ; et hoc predicti fidejus-
sores super 01^"^ sancta Dei Euvangelia juraverunt, et
quilibet per se in solidum absque parte alterius se et
omnia bona sua obligavit. Actum fuit hoc in presencia
domini episcopi Garcassonensis, magistri Pétri, oflS-
cialis Garcassonensis, et magistri R°^ David et Hota
Gastellani de Monteregalii (sic) et Boni Mancipii,
notarii, qui hec scripsit.
XI. — 26 mars 1250, Carcassonne. — Guillaume Cabane,
Bernard Pascal et Pierre Amiel, de Leuc, s'engagent à rendre
dans huit jours Raymond Gilles, de Leuc.
Anno quo supra ^ et die. Guillelmus Gabana, para-
1. L*année commençant dans le comt(^ de Toulouse le 25 mars,
il faudrait ici : Anno Domini M^ CC^ L^, Cette remarque est con-
firmée par la teneur du n*^ \1I : Anno quo supra.
2. Même remarque que pour le numéro précédent.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 421
tor, et Bernardus Paschalis et Petrus Âmelii, omnes
de Leuco, quilibet nostrum in solidum te[ne]mur
irobis domino G., Dei gratia Garcassonensi episcopo,
quod reddemus vobis ad monitionem vestram ad diem
et ad dies, et specialiter ab ista die sabbati in octo dies,
Raimundum Ëgidii de Leuco, vel, si ipsum reddere
non possemus, reddemus vobis pignora valentia
L lîbras Malgorensium ; et hoc juramus super sacro-
sancta Dei Euvangelia. Testis dominus prior Béate
Marie, Bertrandus Blanchi, canonicus, et Philipot,
lanitor domini Régis, et magister Ber. de Palma, et
Gttillelmus Poncii.
XH. — 20 juin 1250, Carcas sonne. — Cautions pour Guillaume
Gurt, de Rieux-en-Val-de-Daigne, et pour Pierre David, du
même lieu.
Anno quo supra, xn kis. julii. Bernardus Âsalbert
et Poncius Andrée, de Rivo in Valledanie, obligaverunt
86 et sua, prestito juramento, pro Guillelmo Gurt,
de Rivo, domino episcopo Garcassonensi, ut veniat
ad diem et ad dies, ad mandatum prefati domini
episcopi Garcassonensis. Iteniy Guillelmus Gurt obli-
gat se pro Petro David, de Rivo, eodem modo quod
supra. Âctum fuit hoc in presencia domini episcopi
Garcassonensis, et Boni Mancipii, notarii, qui hec
aoripsit.
XIII. — 20 juin 1250, Carcassonne. — Caution pour Béren-
gère, fille de Bernarde Maurin, de Rieux-en-Val-de-Daigne.
Anne quo supra et die. Guillelmus de Senher, baju-
lus Termenezii ^ , fîdejussit domino episcopo Garcasso-
1. Le Termenès, pays commandé par le château de Termes,
122 REGISTRE DU GREFFIER
nensi pro Berengaria, filia Bernarde Maurine de RWo,
sub pena xxv librarum MalgorenBium, ut veniat ad diem
et ad dies, secundum mandatum ipsius. AcUim fuit
hoc ia presencia ipsius domini episcopi Garcassoneii-
sis, magistri P. de Baure, R'^^ Âban, militis, et Boni
Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
XIV. — 16 avril 1250, Carcassonne. — Cautions pour Bernard
Raymond, clerc de Conques, autorisé à sortir de prison
« propter iniirmitatem. »
Anno Domini M"" GC V^ xvi kis. madii. Augerius de
GoDchis, Guillelmus Roca, Rogerius Isarni, Berinardiis
(sic) Bardonerii, R"^" de Solier, Petrus Sagarda et
Petrus K"^' Textoris, fîdejusseruat domino episcopo
Garcassonensi pro Bernardo R'''^^ clerioo de Gonchis,
sub pena l librarum Malgorensium, ut veniat ad diem
et ad dies secundum mandatum ipsius ; qui Bemardus
R""^' exivit carcerem propter infirmitatem quam habe-
bat. Âctum fuit hoc in presencia domini episcopi Gar-
cassonensis, et plurium aliorum, et Boni Mancipii,
notarii, qui hec scripsit.
XV. — 7 juin 1250, Carcassonne. — Cautions poor Pierre
Tardi, le jeune.
Ânno Domini M"" GG"" L^, vu idus junii. Poncius
Margat, Petrus Rogerii de Rupe, et Bernardus Tardi,
omnes de Goffolento, fîdejusserunt domino episcopo
Garcassonensi pro Petro Tardi, juvene, sub pena
xxv librarum Malgorensium, ut impleat penitentiam,
quam ei est injungendam (sic). Testes magister Bar-
aujourd'hui ruiné. Voy. Spruner-Menke, Hist. Handatlas,
n<> 52.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. i23
Jiolomeus de Podio Nauterio, fr. Guillelmus templa-
rkis, et Boni Mancipii, notarius, qui hec scripsit.
!tVI. — 13 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour Pierre
Azalbert^ de Preixan.
Anno Domini M" CC" L^ idibus junii. R»^"» Amelii,
[l"*" Asalbert, et Petrus Mercerii, omnes de Prixano,
idejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro Petro
idalberti de Prixano sub pena l librarum, ut pareat
nandatis domini episcopi Garcassonensis. Âctum fuit
loc in presencia domini episcopi Garcassonensis, et
Airium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec
icripsit.
XVn. — 20 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Arnaud Faure, de Saissac.
Anno Domini M°GG°L°, xiii kal. septembris. Hugo
>urfort9 Ber. Ar., Berengarius d'en Obra, de Saxiaco,
idejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro
\x^ Fabro de Saxiaco quilibet in solidum, fîde ple-
ôta» pro quinquaginta sol. Melg., ita quod, nisi idem
ir. Fabri quem manulevaverunt non pareret manda-
is omnibus et singulis domini episcopi, et non veni-
"et ad diem vel ad dies sibi assignatas, omnes predicti
enebuntur solvere dictam peccuniam cui dominus
^piscppus voluerit. Testes Bonus Mancipius, magister
^ de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, publi-
nis notarius, qui hec scripsit.
CVffl. — 21 août 1250, Carcassonne. — Pierre Hot, de Ville-
tritouls, déclare vouloir faire entendre sa défense et avoir
des ennemis. Jour lui est assigné pour les faire connaître.
Anno quo supra, xii kal. septembris. Gomparuit
124 REGISTRE DU GREFFIER
Petrus Hot, filius R^^ Hot, de Villa Tritols, ooram
domino episcopo Garcassone ; et requisitus ai velit se
defifendere de his que in iaquisitione inventa sunt
contra eum, dixit quod sic. Item^ requisitus si habrt
inimicos, dixit quod sic^; et est ei assignata instans
feria yi^ in festo beati Ântonini ^ ad nominandum sucs
inimicos, et dicendum causas inimiciciarum contra illos
qui in inquisitione deposuerunt contra eum. Testes
P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, nota-
rius, qui bec scripsit.
1. La procédure inquisitoriale est ici et dans la suite adop-
tée par révoque de Carcassonne. Elle présentait une excep-
tion par rapport à la procédure ordinaire : les noms des
témoins qui avaient déposé n*étaient pas livrés au préveno.
On voit pourquoi : les témoins eussent refusé de parler on
suscité des vengeances. Ce point fut établi dès le premier jour
(G. de Podio Laurentii, Chronicon, cap. xl) et confirmé par le
saint-siège. Nous lisons dans un formulaire de Tëpoque, en
usage dans le comté de Toulouse : « Nulli negamus defensio-
nes légitimas, neque a juris ordine deviamus, nisî quod tes-
tium non publicamus nomina, propter ordinationem Sedis
Apostolice sub domino Gregorio provide factam et ab Inno-
centio beatissimo papa nostro postmodum innovatam in privi-
legium et necessitatem fidei evidentem, super quo habemus
testimoniales litteras cardinalium aliquorum » (Madrid, bibl. de
rUniversité, ms. 53). Le concile provincial de Béders de 1246
avait aussi fixé ce point (Labbe, Act. conc, VII; 417-418). Le
juge demandait donc au prévenu s*il avait des ennemis mortels,
qui se trouvaient exclus du procès ; il lui livrait, par écrit, les
charges qui pesaient sur lui ; il Tinvitait à se défendre par lui-
même. Une décrétale d'Innocent III, édictée avant l'établisse-
ment des juges délégués ou inquisitoriaux, interdisait formelle-
ment aux avocats et aux notaires d'assister les hérétiques, de
leur prêter leur ministère, sous peine d'infamie (Potthast, 2532.
— Décret. Gregorii IX, lib. V, tit. VII, De haereticisy xi).
2. Saint Antonin de Pamiers, dont la fête se célébrait le
2 septembre, cette année un vendredi.
DE L^INQUISmON DE GARCASSONNE. 125
XIX. — 24 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Arnaud
Faure, de Montolieu^.
Ânno quo supra, ne. kls septembris. Poncius
Gabos, Bernardus Berengarii, et Bernardus Porcelli, et
Arnaudus Gat, de Monte Olivo omnes, fidejusserunt
pro Ârnaudo Fabro, de Monte Olivo, domino episcopo
Garcassone sub pena l librarum Malg., ut veniat ad
diem et ad dies secundum mandatum ipsius, et penitea-
tiam faciat quam ei duxerit injungendam ; et hoc pre-
dicti fidejussores super sancta Dei Euvangelia jurave-
runt ; et quilibet per se in solîdum absque parte alterius
se et omnia bona sua obligavit. Testes magister Helias,
archidiaconus Reddesii, et dominus abbas Montis
Olivi, et Bernatus, capellanus de Salsunano,,et Bonus
Maocipus, notarius, qui bec scripsit.
XX. — 4 juillet 1250, Carcassonne. — Guillaume Major, de
Ventenac-Cabardès, Raymond, de Camo, et Raymond Fol-
quier, de Pezens, s'engagent à rendre Pons de Pezens vif
ou mort.
Ânno quo supra, im'' nonas julii, Guillelmus Major,
de Ventenaco, et R"^"" de Camo, et R"^" Folquier,
ambo de Pizinco, fidejusserunt, prestito juramento,
domino episcopo Garcassone, et omnia sua obli-
gaverunt quilibet per se in solidum absque parte
alterius pro Bernardo Poncii de Pezinco, quod debent
reddere predicti fidejussores ipsum Bernardum Pon-
cii vivum vel mortuum. Testes Petrus, capellanus de
Drula, et Arnaudus R""^ de Pezinco, et Bonus Manci-
pus, notarius, qui bec scripsit.
1. Voy. plus bas, n<" CL et CLI.
126 REGISTRE DU GREFFIER
XX.I. — 15 juillet 1250, Carcassonne. — Cautions pour Pierre
Requin, de Villetretouls.
Ânno quo supra, idibus julii. Guillelmus Pagesii, et
Petnis Pagesiî de Grassa et Valguerius de Villatritulis
fidejusserunt , prestito iuramento, domÎDO episoopo
Garcassone, quilibet in solidum, absque parte alte-
rius, pro Petro Requiao de Villatritulis, sub peoa
L librarum Malg., ut compareat ad diem et ad dies
secundum mandatum domini episcopi Garcassooe.
Âctum fuit hoc in preseacia domini episcopi Garcas-
sone, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii,
qui bec scripsit.
XXIl. — 9 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Bernard
Mourgue, de Villarzei-du-Razès, malade, auquel l'évèque de
Carcassonne permet de sortir de prison pour se soigner.
Huit jours après sa guérison, il devra se reconstituer pri-
sonnier.
Anno quo supra, y idus augusti. Guillelmus Radulfi,
de Yilarzello, et Guillelmus de Renterio, senior, de
burgo Garcassone, (idejusserunt, prestito juramento,
et obligaverunt se et sua in solidum, quilibet per se
absque parte altcrius, domino episcopo Garcassone
sub pena L librarum Malg., pro Bernardo Moi^e de
Yilarzello, qui est infirmus in carcere^, cui prefatus
1. L'archevêque de Narbonne, les évéques de Carcassonne,
d'Elne, de Maguelonne, de Lodève, d'Agde, de Nîmes, d*Albi
et de Béziers (t^lu), avec les abbés de Saint-Gilles, de Saint-
Aphrodise de Béziers et de Saint-Benoît de Castres, répondant
à des questions des inquisiteurs, en 1244 probablement, avaient
posé en principe qu'il fallait user d'indulgence, tout en rëser*
vaut, dans le cas de non-nécessité, Tautorité du saint-siège,
tt A carcere vero nec vir propter uzorem licet juvenem, nec
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 427
dominus episcopus dédit licenciam exeundi donec ab
ipsa infîrmîtate esset liberatus, et post convalescen-
ciam infra vm^ dies in statu pristino sine nostra licen-
da revertatur. Testes fr. R°*** Barra vi, ordinis fratrum
Minorum, et fr. R"^°' de Ganeto ejusdem ordinis, et
Bonus Mancipus, notarius, qui bec scripsit.
XXni. — 17 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Bernard Raseire, de Pezens.
Addo quo supra, xv kis. julii. Guillelmus Martini,
Guillelmus Bernardi, barbitonsor, et Guillelmus Âr-
men de Pezinco fidejusserunt quilibet per se in solidum
absque parte alterius domino episcopo Garcassone
pro Bernardo Raseire de Pezinco sub pena l libra-
rum Malg., ut impleat penitentiam quam sibi est
injungendum (sic). Testes magister Raimundus David,
uxor propter virum, nec quisquam propter libères seu parentes
seu aliter necessarîos, aut propter debilitatem vel senium vel
aiiam liberam causam excusatur absque indulgentia sedis apos-
tolice speciali, sic tamen ut uxori ad virum et e contrario sit
liber accessus, ne cohabitatio denegetur eisdem sive ambo incar-
cerandi fuerint sive alter; et si forte per incarcerandi absentiam
evidens mortis periculum immineret liberis vel parentibus,
obviare curetis periculo provideri talibus faciendo, si potestis
aliunde, aut carceris penitentiam prudenter in aliam commu-
tetis ; oportet enim in tali articulo rigorem mansuetudine miti-
gari » (Doat, XXXI, fol. 155-168). Dans le cas présent, comme
dans beaucoup de cas qui suivent, Tévèque de Carcassonne
accorde des adoucissements ou des faveurs sans attendre' ni
faire demander la permission du saint- siège. L'évêque de
Rodez Vivien (1247-1274) eut, au contraire, recours au pape
pour obtenir un adoucissement de peine dans un moment de
rapports difficiles avec le sénécbal (voy. la lettre du sénécbal
à Alfonse de Poitiers, J. de Laborde, Layettes du Trésor des
chartes, UI, n« 4Ô39^ p. 581).
128 REGISTRE DU GRSFPIBR
capellanus Saacti ViaceDcii» et Petrus» capellanus de
Drula.
XXIV. — Veille de la Pentecôte (14 mai)*, 1250, CarctssoniK.
— Cautions pour Arnaud Brunel, de Gouffoulens, malade,
auquel Tévêque de Carcassonne permet de sortir de prison.
Dans les huit jours qui suivront sa guérison , il devra se
reconstituer prisonnier*.
Ânno quo supra, in vigiiia Peniheoostes. Isarnus
Guifre, Guillelmus Seguerii et Guillelmus Gros, omoes
de Goffblento, fidejusserunt et omnia bona sua oblig»-
verunt quilibet per se in solidum absque parte alte-
rius, prestito juramento, domino episcopo Carca»-
sone, sub pena l librarum Malg., pro Arnaudo
Brunelli de Goffolento, qui est infîrmus in corpo^e^
oui prefatus dominus episcopus dédit iioentiam exeuadi
donec ab ipsa infirmitate esset liberatus, et post ooo-
valescentiam infra vin^ dies in statu pristino, noo
expectante (sic) mandato nostro, in caroere revertatur.
Actum fuit hoc in presentia domini episoopi Carca»-
sone, et plurium aliorum, et Bpni Mancipii, notarii, qui
hec scripsit.
XXV. — 15 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Amand
Miraud, de Caunes, malade, auquel Tévéque de Carcassonne
permet de sortir de prison. Dans les huit jours qui suivront
sa guérison, il devra se reconstituer prisonnier.
Anno Domini M° GG^ L°, in festo Assumptionis Béate
Marie. Bernardus Oliba, de Lauracio, Guillelmus Gui-
raudi et Petrus Sicardi, de Lauracio, fidejusserunt,
1. En 1250, Pâques tomba le 27 mars.
2. Voy. deuxième partie, n° XIX.
3. Voy. n<> XXII, note.
DE L'INQUISmON DE CARCASSONNE. 129
prestito juramento, domino episcopo Garcassonensi,
pro Ârnaudo Miroaudi de Gaunis sub pena G libr. Mal-
gor., qui est inOrmus in carcere^ oui prefatus dominas
episcopus dédit licentiam exeu[n]di donec ab illa infir-
nûtate esset liberatus ; et post convalescentiam infra
Tof dies in statu pristino, non expectante (sic) mandato
oostro, in carcerem revertatur. Testes Gervaisa, baju-
kis Gabardesii^ pro domino rege Francorum, Guillel-
naus Stephani, Poncius FerroUi, et Bonus Mancipus,
qui bec scripsit.
XXVI. — 1®' septembre 1250^ Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Etienne, de Cornèze, qui comparaîtra le samedi avant
la fête de saint Michel (24 septembre).
Ânno quo supra, kal. septembris. P. Stephani de
Comazano, et pro eo et mandato ejus R. de Gorano,
R. Stephani, frater dicti P., GuillelmusdeGornazano, de
CSarcassona, fîdejusserunt domino episcopo Garcassone
qpiod idem Petrus Stephani veniet ad diem et ad dies
sibi assignatas, et faciet et complebit omnem peniten-
tiam quam pro crimine beresis dominus episcopus sibi
duxerit jnjungendam ; et parebit mandatis omnibus et
BÎDgulis ejusdem domini episcopi; quod nisi faceret,
omnes prenominati obligaverunt se et sua quilibetjn
soUdum, sub pena l librarum Malg., juramento
prestito, ab eisdem persolvendarum ad omnimodam
voluntatem domini episcopi memorati. Testes Ber.
Martini, canonicus, P. de Baure, Bonus Mancipius, et
P. Ariberti, notarius publions, qui bec scripsit. Et est
1. Voy. n° XXII, note.
2. Le Cabardès, commandé par le château de Cabaret, comm.
de Lastours, cant. de Mas-Cabardès, Aude.
9
130 REGISTRE DU GREFFIER
assignatum ei sabbatum ante festum beati Micahelis,
ut compareat coram domino episoopo.
XXVII. — 7 septembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Colom, de Rieux-en-Val, qui comparaîtra le samedi
avant la fête de saint Michel (24 septembre).
Anne que supra, yjf idus septembris. P^nis
Golombi, de Rivo in Valle Danie, et pro eo et man-
date ejus Johannes Fina, de Monte Lauro, Bernar-
dus de Faia, de Rivo, Guillelmus Juliani, de Tauzerano,
et Guiraudus Andrée, de Serviano, fidejusserunt domino
G., episcopo Carcassone, et obligaverunt se et sua quî-
libet in solidum, prestito juramento, sub pena L li-
brarum Malg. solvendarum ad voluntatem domini
episcopi, nisi idem Petrus Golumbi veniret ad diem et
ad dies sibi assignatas et pareret mandatis omnibus
et singulis domini episcopi; et est ei assignatum sab-
batum ante instans festum beati Micahelis, ut compa-
reat coram domino episcopo memorato. Testes frater
Guillelmus, frater Bonetus, Brunus, custos immurato-
rum, Poncius, bajulus panis et vini domini episcopi,
Bonus Mancipius, et P. Ariberti, publions notarius,
qui hec scripsit. Et banc obligationem recepit de man-
date domini episcopi sepefati.
XXVIII. — 11 septembre 1250, Carcassonne. — Cautions
pour Pierre Ilot, de Villetritouls, auquel la veille de la fête
de saint Mathieu (20 septembre) est fixée pour qu'il présente
sa défense.
Anno quo supra, m idus septembris. Petrus Hot,
fîlius quondam R"*^' Uot, de Villa Tritulis, et pro eo et
mandate ejus Guillelmus Ar. de Tauzerano, R"*"" Requini,
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 13!
et Beraardus Hot*, frater dicti Petri, fidejusserunt
domino G., episcopo Garcassone, et obligaverunt se et
sua quitibet in solidum, juramento prestito, sub pena
h librarum, quod idem Petrus Hot veniet ad diem
et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omni-
bus et singulis domini episcopi et faciet et complebit
omnem penitentiam, quam eidem predictus dominas
episcopus duxerit injungendam, et ducet causam
suam coram eodem domino episcopo ; quod nisi face-
ret, omnes prenominati sotvent dictam pecuniam ad
voluntatem domini episcopi memorati, ita quod nul-
lus eorum possit pro parte excusari. Et est ei assig-
imta dies vigilia instantis festi beati Mathei ad pro-
ponendum omnes exceptiones et deffensiones suas
légitimas, si quas habet, coram eodem domino epis-
copo, contra illa que in inquisitione inventa sunt contra
eum. Testes P. de Baure, capellanus, magister P.,
officialis, R. P., Bonus Mancipius, et P. Ariberti,
notarius publicus, qui hec scripsit.
XXIX. — 13 septembre 1250, Carcassonne. — A la demande
de Guillaume, abbé de Saint-Hilaire, Tévêque de Carcas-
sonne permet à Alazaïs Sicre, de Gavanac, de sortir de pri-
son jusqu'à la fête de la Toussaint.
Anno quo supra, ydibus septembris. Ad instan-
1. Un Bernard Oth [Bernardus Othonis), seigneur de Niort
(dominas de Aniorto), avait fait sa confession ou aveu devant
fr. Ferrier et fr. Willem Raymond, inquisiteurs, à Limoux et
à Albi, en 1242, 1245 et 1246 (Doat, XXIV, fol. 83, 98, 102).
Probablement, il n*avait de commun avec celui-ci que le nom;
car les Hot de notre pièce ne paraissent pas avoir appartenu à
une famille de chevaliers ou de seigneurs (voy. n® LUI).
132 REGISTRE DU GREFFIER
ciam G., abbatis Sancti YlariiS dominus G., episoopus
Garcassone, dédit licenciam Alazaicie Sicrede de Gava-
nacho, Garcassonensis dyocesis^, excundi carcerem,
ubi erat immurata pro crimine heretice pravitatis ; et
quod possit esse extra carcerem ubicumque voluerit
usque ad instans festum OmDium Saoctorum, ita quod
in illa die, non expectato mandato ipsius domini épis-
copi, ad eumdem carcerem revertatur, ibidem mora-
tura perpetuo ad penitentiam pro dicto crimine pera-
gendam. Et hoc se factura et completura juravit supra
sancta Dei Evangelîa predicta Alazaida in presenda
predicti abbatis, et... monachi ejus, magistri P., ofiB-
cialis, Bruni, custodis carceris, et multorum aliorum,
et P. Ariberti, publici notarii, qui bec scripsit.
XXX. — 14 octobre 1250, Villalier. — Pierre de Garda, de
Conques, à Taudience, déclare vouloir se défendre ; il désire
avoir par écrit ses accusations. Il nomme plusieurs de ses
ennemis. Le vendredi suivant (21 octobre) lui est assigné
pour qu*il comparaisse devant Tévéque.
Anno Domini ]Vr GG^ L^, n idus octobris. Petnis de
Garda, de Gonchis, comparuit apud Villarium coram
domino G., episcopo Garcassone; et, requisitus si velit
se dcffendere de his que in inquisitione inventa suot
contra eum, dixit quod sic. Item, requisitus si vult
ea in scriptis recipere, dixit quod sic. Item^ requisitus
si habet inimicos, dixit quod sic; et tradidit eos in
scriptis^; et plures inimicos non vult nominare, immo
1. Guillaume Pierre, abbé de Saint-Hilaire, 1237-1263 [Gai-
lia christ., VI, c. 1012).
2. A la marge : Isia débet procurare intérim captum habere,
3. Voy. plus haut, n® XVIÏ, note.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 133
renuntîat, ut dicit, nominationi inimicorum. Testes
dominus Guir[audus], P. de Baure, magister R. David,
et P. Ariberti, notarius publicus, qui bec scripsit.
Iterriy eadem die fuerunt sibi tradita dicta testium
io scriptis, qui contra ipsum deposuerunt in inquisi-
tione. Et est ei assignata instans feria yi^ ut compa-
reat coram domino episcopo ubicumque sit in dyocesi
Garcassonensi , ad proponendum, et exipiendum et
dîcendum quod voluerit ad deffensionem suam. Testes
magister R. David, P. de Baure, et P. Ariberti, nota-
rius publions, qui hec scripsit.
XXXI. — 12 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Bernard Jourdain, de Canecaude.
Anno quo supra, n idus novembris. Bernardus Jor-
danie de Ganacalida, et pro eo et mandato ejus, Petrus
Daide et Arnaldus Daide et R*^"" Fabri, de Ganacalida,
obligaverunt se et sua quilibet in solidum sub pena
L librarum magistro P., officiali Garcassone, recipienti
nomine domini episcopi, quod predictus Ber. Jordani
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episcopi; et
faciet et complebit omnem penitentiam quam sibi pro
crimine heresis duxerit injungendam ; quod nisi face-
ret, prenominati solverent dictam pecuniam ad volun-
taiem domini episcopi per prestitum juramentum.
Testes G. Poncii, R. Escuderii, clerici, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
XXXII. — 15 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Bonafos, de Canecaude.
Anno quo supra, xvn kal. decembris. Petrus
134 REGISTRE DU GREFFIER
Bonafos, de Ganacalida, et pro eo et mandato ejus
Guillelmus Ponairer, Âr. Romevi, kv. Bonafos, de
Ganacalida, obligaverunt se et sua quilibet in soli-
dum per juramentum et publicum instrumentum sub
pena L tibrarum Petro Ariberti récipient! nomioe
domini episcopi, quod dictas Petrus Bonafos faciet et
complebit omnem penitentiam quam sibi pro crimiDe
heresis dominus episcopus duxerit injungendam, et
parebit mandatis omnibus et singulis domioi episcopi;
quod nisi face[re]t, omnes prenominati solverent dic-
tam pecuniam ad voluntatem domini episcopi mémo-
rati. Testes Guillelmus Pétri de Gonchis, capeilanus de
Fliurano, et Armannus, clericus ejus, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
XXXIII. — 15 novembre 1250^ Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Aimeric, de Canecaude.
Anno et die predictis^ Petrus Aimerici, et pro eo
et mandato ejus Guillelmus Poncii Sigui, Guillelmus
Micahelis et R*^*" Gaufre, de Ganacaiida, obligaverunt se
et sua quilibet in solidum sub pena L tibrarum, modo
et forma propedicta. Testes R. Fabri, de Villamostauso,
R. Faber, de Ganacalida, et multi alii, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
XXXIV. — 23 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Guillaume Miton, domicilié à Saint-Martin.
Iteiriy anno quo supra, ix kls. decembris. Gompa-
ruit Guillelmus Mitonis, quondam de Alsona, nunc stans
apud Sanctum Martinum Garcassonensis diocesis; et
1. De Ca[na\calida, à la marge.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 135
joravit stare mandatis domini episcopi; et pro ipso
Pe. Comte et Guillelmus Textor, ambo de Alsona ; et
ad bec obligaverunt se et sua unusquisque in soUdum
usque ad G libras Melgorensium.
XXXV. — 15 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Bar. Textor, de Taurise * .
Anno quo supra, xvn kal. decembris. G. Textor,
R. Rog et Rogerius Bernardi, de Tauzirano, se et sua
quilibet in solidum iuramento prestito obligaverunt
sub pena l librarum pro Ber. Textoris, de Taurizano,
quod idem Ber. Textoris faciet et complebit, et cetera,
ut supra. Testes sunt R. Faber, de Yillamoustausso,
R. Escuder, clericus, G. R. de Alzona, et P. Ariberti,
DOtarius publions, qui hec scripsit.
XXXVI. — 30 novembre 1250, Carcassonne. — Permission
est donnée à Pierre Pelha, de Couffoulens, de dépouiller les
croix jusqu'à son retour de France.
Anno Domini M^ CC Vy ii kal. decembris. Data
est licentia Petro Pelha, de Gofolento, deponendi cru-
ces sibi pro heresi impositas^, quousque redierit
de Francia ubi vult ire; et post rcditum suum, infra
vm** dies débet se presentare domino episcopo Car-
cassone, et ad omnimodam voluntatem suam débet
illas cruces vel alias resumere sine omni nova causa ;
et de peregrinationibus suis quas perfecerit débet
eidem ostendere litteras testimoniales. Et predicta
1. Voy. Deuxième partie, n** XLV.
2. Ces croix d'étoffe recouvraient les vêtements sur la poi-
trine et les épaules (concile de Béziers de 1246, cap. xxvi.
Labbe, Acta concil.^ VII, c. 420).
136 REGISTRE DU GREFFIER
servare et se complere juravit supra Sancta Dei Enn-
gelia; et concessit fîeri publicum instrumeDtum; b
aliis vero que sibi injuncta sunt nichil est immutatiun.
Testes sunt dominus Guir [audus] , capellanus de Âqni
viva, P. de Vicinis, R. Pétri, G. Poncii, et multi alii,
et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
XXXVII. — 5 décembre 1250, Carcassonne. — Arnaud Pages,
de Moussoulens, à Taudience, déclare ne vouloir ni se
défendre ni recevoir par écrit aucune accusation. Il nomme
ses ennemis.
Anno quo supra, nonis decembris. Amaudus P^
sii, de Mossolenx, comparuit apud Garcassonara coram
domino episcopo Gareassone ; et requisitus si volt se
deffendere de hiis que in inquisicione inventa sunt
contra eum, respondit quod nullus pro vero potest
aliquid dicere de ipso. Requisitus si velit ea in scrip-
tis recipere, dixit quod non ; et aliter non vult se def-
fendere. Iterriy requisitus si habet inimicos, dixit quod
sic, Ber. Gausbert et Martinum Hontanerii^ ; set duI-
lam legitimam causam inimicitiarum assignavit; et
alios inimicos noluit nominare.
XXXVIII. — 5 décembre 1250, Carcassonne. — R. Vital, de
iVloussoulens, à l'audience, déclare qu'il veut se défendre ; il
nomme ses ennemis et recevra par écrit les dépositions des
témoins.
Iteiïiy eadem die, comparuit R. Vitalis de Mosso-
lenx ; et requisitus si volebat se deffendere de hiis que
in inquisitione contra ipsum erant inventa, dixit quod
sic. Itenij requisitus si habebat inimicos, dixit quod
1. Voy. plus haut, n<> XVIII, note.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 137
ie, Bertranaum Malet, fratrem A. Malet, et Vitalem,
lororium ejus, et omnes homines de Caunis pro duello ^
iKi sui Vitalis; alios autem inimicos nesciebat nomi-
|nre, vel nesciebat se habere, ut dicebat. Item^ requi-
litus si vult scripta recipere depositionum testium,
dftut quod sic.
i|bXXIX. — 5 décembre 1250, Garcassonne. — G.-Ber. Faure,
de Saint-Martin, s'oblige à obéir aux ordres de l'évéque et
présente sa caution.
Anno et die predictis. G. Ber. Faber, de Sancto
Partino, et Ar. de Na Sicart, de Sancto Martino, pro
ep et mandato ejus obligaverunt se et sua sub pena
L librarum quilibet in solidum, quod dictus G. Ber.
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas ; et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episcopi.
XL. — 3 décembre 1250, Garcassonne. — Ber. Gaune se porte
caution pour le même.
Itenij anno quo supra, m nonas decembris. Ber.
Cauna obligavit se simili modo pro G. Ber. Fabri.
XLI. — 3 décembre 1250, Garcassonne. — Gantions pour
R. Vital et Arnaud Pages le jeune, de Moussoulens. Même
jour, les dépositions des témoins leur sont données, avec
assignation pour le samedi avant la fête de saint Thomas,
apôtre (17 décembre).
Anno quo supra, m nonas decembris. Guillelmus
Amdieu, Bernardus Ghatbert, Guiraudus Ath, fîlius
quondam Bernardi Ath, Poncius Guillelmi, Arnau-
dus Barravi, G. Barravi, R. Bonet, P. Vaquerii,
Bertrandus Cabos, Guillelmus Molinerii obligaverunt
i. Guerre, lutte, conflit.
138 REGISTRE DU GREFFIER
se et sua, sub pena G librarum, magistro P., offidali,
recipienti vice domini episcopi, pro R^ Vitalis et pro
Ar^ Pagesii, juvene, de Hossolenx, quilibet io solidum,
per juraraentum et publicum instrumentum» quod
prenominati R. Vitalis et Araaudus Pagesii yenient ad
diem et ad dies sibi assignatas ; et parebunt mandatis
omnibus et singulis domini episcopi Garcassone ; quod
nisi facerent, prenominati solvent dictam pecuniam
ad omnimodam voluntatem domini episcopi ; et super
hoc rcnunciaverunt omni juri scripto et oon scripto,
quo mediante se possent juvare vel tueri, et spedali-
ter curie domini Régis; et subposuerunt se oninino
voluntati domini episcopi memorati. Testes Jordanus
Pagani, Guillelmus Gaissias, vascho, Philipot, janitor,
et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.
Item, eadem die, predicti R. Vitalis et Ar. Pagesii
comparuerunt Garcassone coram prefato donaino offi-
ciali ; et fuerunt eis dicta testium qui in inquisitioue
deposucrunt contra eos tradita in scriptis ; et fuit eis
dies assignata dies sabbati ante instans feslum beati
Thome, apostoli, ad audiendum sententiam vel man-
datum domini episcopi super illis que de heresi
inventa sunt contra eos et eisdem tradita in scriptis.
\LU. — 17 décembre 1250, Carcassonne. — R. Vital, à l'au-
dience, ne présente ni exception ni défense. Le prononcé de
la sentence est renvoyé au lendemain, dans Téglise Saint-
Vincent.
Anno quo supra, xvi kal. januarii. Gomparuit
R. Vitalis coram domino episcopo, et nullam legiti-
mam exceptionem proposuit, nec dixit aliquid ad
deffensionem suam legitimam ; et fuit dies hodieroa
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 139
rilâdem contiauala ad audiendam seDtentiam memora-
"Itltm ad diem crastinam in ecclesia Sancti Vinoencii.
M-
Él^jKLIII. — 8 décembre 1250, Carcassonne. — Alazals, femme
gi i . 4e P. Barrau, de Moussoulens, déclare vouloir se défendre,
u ^ nomme ses ennemis et reçoit par écrit les dépositions des
témoins. Jour lui est assigné pour le vendredi après la Sainte-
^ Luce (16 décembre). Elle s'oblige à se tenir à la disposition
f de Tévéque.
9 16 décembre 1250, Carcassonne. — Jour lui est assigné pour
I le lendemain dans l'église Saint- Vincent pour la sentence
I définitive.
i Anno quo supra, vi idus decembris. Alazais,
I oxor P. Barravi, de Mossolenx, comparuit apud Car-
I cassonam coram domino episcopo; et requisita si
: vult se deffendere de hiis que in inquisitione inventa
sont contra eam et vult ea in scriptis recipere,
dixit quod sic; et requisita si habet inimicos, dixit
quod sic, Vitalem, sororium Âr. Malet, et Audiardis
Pagesa; set nullam legitimam causam inimiciciarum
assignavit ; et fuerunt sibi tradite in scriptis deposi-
tiones testium qui in inquisitione deposuerunt contra
eam ; et fuit sibi assignata dies feria vi^ post instans
festum béate Lucie ad proponendum omnes excep-
tiones et deffensiones suas légitimas, si quas habet.
Àctum fuit hoc Garcassone, in presentia G., archi-
diaconi, R., sacriste Sancti Nasarii, magistriR. David,
magistri P., officialis, domini Guir[audi], capellani de
Aqua Yiva, magistri R. de Monte Olivo, et multorum
aliorum, et P. Ariberti, notarii, qui hec scripsit.
Anno et die predictis. Predicta Alazais Barra va
obligavit se et sua per juramentum proprîum et publi-
140 REGISTRE DU GREFFIER
cum instrumentum, quod ipsa veniet ad diem et ad
dies sibi assignatas et parebit mandatis omnibus et
singulis domini episcopi Carcassone; et quod itaoom-
pleat obligavit se et sua pro ea Guillelmus Bairau sab
pena l librarum in solidum; et renuDtiavit onmi
juri scripto et non scripto et specialiter curie domini
Régis. Testes Johannes Dauas^ Brunus, vasdio,
G. Garsias, vascho, P. de Baure, capellanus, et P. Ari-
berti, notarius qui hec scripsit.
Anno quo supra, xvi[i] kal. januarii, predicta
AJazais comparuit Garcassonam coram domino epis-
copo ; et requisita si vult addicere vel proponere ad
defensionem suam, dixit quod Martious Montanerii
est inimicus suus pro bono quod fecerat ei, et quia
defraudabat eam de quadam laborantia^; nichil aliud
vult dicere; set petit quod assignetur sibi dies ad
nominandum inimicos ; et fuit ei assignata dies cras-
tina ad audiendum diffinitivam sententiam super cri-
mine heresis in ecclesia Sancti ViDcencii.
XLIV. — iO décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ermengarde Roger, d'Arquettes. Elle est assignée au len-
demain de la Circoncision (2 janvier) pour recevoir par
écrit les dépositions des témoins.
Anno quo supra, luf ydus decembris. Ermejar-
dis (?) Rogeria, de Archis, et pro ea et mandato ejus
P. Stephani, deFavers, P. Vitalis, de Rivo, etR, Fabre,
filius dicte Ermejardis(?), obligaverunt se et sua,
quilibet in solidum, domino episcopo Carcassone,
1. Davas?
2. Terre cultivée (Du Cange, au mot : Labor),
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 141
^*Wb pena l librarum, quod ipsa Ermejardis (?) veniet
*%d diem et ad dies sibi assignatas, et parebit man-
iNbtis omnibus et singulis domini episcopi; et faciet
■iél oomplebit penitentiam quam eidem injunget pro
■ieriinîne heresis; quod nisi faceret, prenominati sol-
Hl^eDl dictam pecuniam ad voluntatem omnimodam
li^usdem domini episcopi; et super hoc abrenuncia-
if terunt omni juri quo mediante se possent juvare vel
::«ritaeri. Testes magister R. David, dominus Guir[audus],
l||npellanus de Aqua Viva, et multi alii, et P. Ariberti,
I|j0otanus, qui hec scripsit. Et est sibi assignata dies
llcrastinum instantis festi Gircumcisionis Domini ad
p TCcipiendum in scriptis dicta testium que in inquisi-
i tk>De inventa sunt contra eam.
t
Il XLV. — 12 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
b Ar. Guillaume, de Moussoulens.
f Anno quo supra, ii idus decembris. Ar. G., de
Mossolenx, et pro eo et mandato ejus P. Ath, et Pon-
dus de Mossolenx, et Petrus Oth obligaverunt se et
sua, quilibet in solidura, sub pena L librarum, quod
dictas Ar. W. parebit mandatis omnibus et singulis
domini episcopi; quod nisi faceret, prenominati sol-
vent pecuniam predictam ad voluntatem omnimodam
domini episcopi Garcassone; et super hoc renunciave-
rant omni juri scripto et non scripto, et specialiter
curie domini Régis ; et sic servare et complere pro-
miserunt per juramentum proprium et publicum ins-
trumentum. Testes P. de Baure, capellanus, Jo. Dauas,
G. Stephani, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
142 REGISTRE DU GREFFIER
XLVI. — 14 décembre 1250, Carcassonne. — G. Bérenger.
Ber. Belon et Pierre Belon, d'Arzens, s'obligent k rester i
la disposition de l*évéque. Ils sont assignés au lendemain de
rÉpiphanie (7 janvier)*.
Anno quo supra, xix kal. januarii. G. Berengarii,
Ber. Belloni, et Petrus Belloni, de ÂrzÎDCo, obligaveroot
se et sua domino episcopo Garcassone per juramenlum
et publicum instrumentum quod ipsi parebunt man-
datis omnibus et singulis domini episcopi, et venient
ad diem et ad dies sibi assignatas; et pro eis fidejussit
dominus G. Pétri sub pena L librarum pro quolibet.
Testes Jo. Dauas, Brunus, et G. Gassias, vasco. Assig-
nata est eis dies crastinum Epiphanie instantis.
XLVII. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Caations pour
Vital Amdieu.
Anno Domini M'^GG^'L'', xiii kai. januarii. Vitalis
Amdeu, filius R^' Vitalis, et pro eo et maodato ejus
P. R. Ath, G. Barra, R. Nassau, Vitalis Stephani,
Johannes de Villalonga et Ber. Tholsa obligaverunt
se et sua, quilibet in solidum, domino episcopo Gar-
cassone, sub pena L librarum per juramentum et
publicum instrumentum, quod idem Vitalis Amdieu
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episoopi, et
faciet et complebit omnem penitentiam quam sibi
dominus episcopus pro cri mine heresis duxerit injun-
gendam; quod nisi faceret, omnes prenomînati sol-
vent pecuniam ad omnimodam voluntatem domini
1. Voy. plus bas, n«» CLXXIV, CLXXVI et CXCV.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNE. !43
episcopi; et super hoc renunciaverunt omni juri
g scripto et non scripto et specîaliter curie Régis. Tes-
i tes frater G. R., G. Stephani, Jo. de Rapassat, Johan-
^ nés Dauas, et P. Âriberti, notarius publions, qui hec
scripsit.
XLVm. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Arnaud Cartel.
Anno et die predictis. AH" Gartella et pro eo et
mandato ejns obligaverunt se modo et forma pro-
pedicta domino episcopo P. Vaquer, G. Barrau,
R. Massa, Ber. Tolsani, quod idem Ar. faciet sicut
dictum est de Vitali Amdieu. Testes Johannes de
Rapassat, G. Gassias, vascho, et P. Ariberti, notarius,
qui hec scripsit.
XLIX. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Rames, G. Rames et P. Rames, frères.
Anno et die quo supra. Ar. Rames, et G. Rames
et P. Rames, fratres, et pro eis et mandato eorum
obligaverunt se et sua modo et forma superius expressa
P. R. Ath, G. Barrau, R. Massa, Vitalis Stephani,
Johannes de Yillalonga, Ber. Toisa, et P. Vaquer, pro
quolibet ipsorum, sub pena l librarum juxta predic-
tum modum. Testes propedicti, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
L. — 21 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Astre et Arnaud Martin.
Anno quo supra, xii kal. januarii. Petrus Astre et
Arnaudus Martini obligaverunt se et sua pcr juramen-
lum et publicum instrumenlum quod ipsi venient ad
144 REGISTRE DU GREFFIER
diem et ad dies sibi assignatas ; et parebunt mandat
omnibus et singulis domini episoopi ; et fadeat A
complebunt penitentiam quam eis dominus episoopos
pro crimine heresis duxerit injuDgendam ; et qood
itâ servent et compleant fidejusserunt pro eis Ba^
tholomeus Martini, P. Rogerii, juvenis, G. Ameliit
R. Auriol et R. Massa, sub pena G librarum persol-
vendarum ad omnimodam voluntatem domini epis-
copi ; et super hoc renuntiaverunt omoi juri scripto
et non scripto, et specialiter curie domini Régis et
orani alii juri quo se possent juvare et tueri. Testes
Rainaudus, clericus de Mossolenx, Jo. Dauas, G. Gas-
sias, et Rainaudus, carcerarius, et P. Ariberti, nota-
rius publicus, qui hec scripsit.
LI. — 24 décembre 1250 , Carcassoime. — Cautions pour
Bernard Pons, de Pezens.
Anno quo supra, ix kal. januarii. R. Folquerii,
R. de Gamo, G. Rer., G. Manescot obligaverunt se et
sua per juramentum et publicum instrumentum, qui-
libet in solidum, sub pena l librarum, pro Bemardo
Poncii de Pesinco, videlicet quod idem Ber. pard)it
manda tis omnibus et singulis domini episoopi et véniel
ad diem et ad dics sibi assignatas ; quod nisi faceret,
prenominati solvent illam pecuniam ad omnimodam
voluntatem domini episcopi ; et renundaveruot, etc.,
ut supra. Testes magister P. de Baure, G. Gassias, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LU. — 24 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Garcias et Ar. Pierre, de Preizan.
Anno et die predictis. Ar. Garcias et Ar. Pétri, de
1
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 145
Il Preissano, et pro eis et mandato eorum obligaverunt
|i te et sua quilibet in solidum, per juramentiun et publi-
^mm instrumentum, R. Preissani, de Preissano, et
yMaDescot de Gaux, Ber. Roqua, de Alairaco, sub pena
i» librarum pro quolibet, quod prenominati Âr. et
^ Ar. parebunt mandatis omnibus et singulis domini
' episcopi ; et super hoc renunciaverunt, etc., ut supra.
y Testes G. Gassias, G. de Na Fina, et P. Âriberti, nota-
.. rius, qui bec scripsit.
»
.( LUI. — Procès contre Raymond de Niort.
I
i* 1. — 3 janvier 1251 (n. st.), Pomas. — Interrogatoire de Ray-
\ mond de Niort, chevalier, par l'évêque de Carcassonne,
inquisiteur délégué à la cause.
Anno Domini M°CC**L®, m nonas januarii. R^"" de
ÂniortoS miles, requisitus de veritate dicenda tam
de se quam de aliis, vivis et raortuis, super crimine
heresis et Valdesie, testis juratus, dixit quod nun-
quam vidit, adoravit hereticos, nec flexit genua sua
i. Déjà quelques années auparavant, un procès pour hérésie
avait été fait à Tun des membres de cette famille considérable,
Bernard Aton (Doat, XXI, fol. 34-50), qui fut condamné comme
hérétique le 13 février 1237 (n. st.) (voy. la sentence dans Doat,
XXI, fol. 163). Le 2 mars suivant, Guillaume, son frère, fut
condamné à la prison perpétuelle [ibid,, fol. 164); et le même
jour, sentence contre Guillaume-Bernard de Niort, Géraud de
Niort et Esclarmonde, leur mère, condamnés par contumace
[ibid.y fol. 166). Un Raymond de Niort figure dans plusieurs
actes du temps [Hist. gén, de Languedoc y VIII, 1062, 1065,
1135, 1141, 1193, 1194, 1263). L'excommunication d'un Ray-
mond de Niort par l'évêque de Carcassonne fut reprochée à ce
prélat parle sénéchal [ibid,, 1421). Probablement, c'est celui-là
même dont le procès se déroule ici. Cf. n° XVIII.
10
146 REGISTRE DU GRSFFIBl
coram eis; nec dixit eis : Benedicitej nec feâtês
aliquam revereDdam capite incliiiato. Item^ dixit quod.
postquam fuit ad curiam domini Pape, non vidit here-
tioos, nec dédit eis aliquid, nec misit, nec prediotio-
nern eorum audivit, nec reoepit, nec recipi fedt, nec
vidit nuncium eonim nec literam, nec misit hereticis
literam nec nuncium suum ; Dec participatioDem oec
familiaritatem habuit cum eis, Dec cum oondempuato
aliquo pro heresi. Requisitus de tempore que fuit ad
curiam, dicit quod vif idus septembris, anno Domioi
M^ GG° XLIX^ ; utrum vero ante id tempus receperit
hereticos in terra sua vol in domo sua, vel dederit
eis aliquid, noiuit respondere, nisi de adoratione et
de [his] que superius continentur, licet esset pluries
requisitus. Diccbat enim idem R''*''^ quod non teneba-
tur respondere alicui de tempore transacto, sdlioet
antequam iret ad curiam domini Pape, quia de omni-
bus illis dicit se fore absolutum per dominum Papam.
Hec deposuit apud Pomars, diocesis Garcassonensis,
coram venorabili pâtre G., Dei gratia CarcassoneDsi
episcopo, inquisitore super hoc auctoritate apostolica
deputato. Testes dominus Guiraudus, capellanus de
Aqua Viva, magister R. David, capellaDus de Tauri-
zano, magister Rotbertus, clericus domini episoopi,
et Pe., capcllanus domini episcopi, notarius publicus,
qui hec scripsit.
Item^ dixit quod fuit confessus fratri Ferrario, ordi-
nis Predicatorum, tune inquisitore; et hostendit quao-
dam literam qua dicebat se absolutum fuisse per
dominum Papam. Testes propedicti.
3. — 1249-1250. Dépositions des témoins.
Testes circa R"^""" de Aniorto * .
DE L'INQUTSrnON DE CARGASSONNE. 447
II
1^ 2* — 125 ly Carcassonne. — Assignation à la femme de Ray-
. , mond de Niort, pour le jeudi après les Cendres (2 mars).
g Dies est assignats uxori R*" de Aniorto die jovis
g post Gineres, qua veniat Carcassonam.
»
I
' a. — 1250. — Méfaits commis par Raymond de Niort à Tour-
( reilles et remontant à vingt-cinq ans.
^ AoDo Domini WGCV. ... testis juratus, dixit se
: vidisse apud Turrelhas in Reddesio, in donoio Marcialis,
quod R"^" de Aniorto adoravit hereticos Bernardum
Poncii et Arnaldum Poncii hereticos, ipso teste et
Guillelma, uxore Marcialis, presentibus et videntibus ;
et adjecit se vidisse quod idem Ar. Poncii hereticus
fuit baiulus dicti R"''' de Aniorto in Icdda quam con-
suevit recipere apud Quilanum ; et morabatur tune in
domo Johannis de Vite. De tempore, xxv anni vel
circiter.
b. — 2 septembre [1250]. — Méfaits commis par Raymond de
Niort à Tourreilles et remontant à vingt-cinq ans et au delà.
Anno quo supra, nif nonas septembris. ••• testis
jorata, dixit quod vidit apud Turrelhas, in domo sui
ipsius testis, Bernardum Poncii et Ar. Poncii hereticos;
et vidit ibi similiter cum dictis hereticis K"^^ de
Aniorto et Guiilelmum de Fontaynas; et ibi idem
f^Ddot jç Aniorto, ipsa teste vidente, adoravit dictos
1. On ne manquera pas de remarquer que les noms des
témoins dont les dépositions suivent ne sont pas donnés. La
raison en a été déjà fournie. Plus haut, n*' XVIII, note.
148 REGISTRE DU GREFFIER
hereticos dicendo : BenedicilCj ter flexis genibus ante
ipsos ; et heretici respondebant in quolibet Bénédicité^
Deus vos benedicat; et prefati heretici recipiebant et
colligabant leddam in molendino pro R'^''^ de Aniorto,
secundum quod ipsi narrabant et dicebant ipsi testi.
De [tempore], xxv anni et ultra.
c. — V^ mai 1249. — Autres méfaits du même remontant à
quinze ans et accomplis dans son propre château (rupes),
Anno Domini M^GG^XLIX, kis. madii... testis jurata,
dixit quod dum ipsa testis staret apud rupem R*^^ de
Aniorto cum Blanca de Paracols, avia R""" de Aniorto,
hcretica, et cum filia ejus, similiter heretica, vidit ipsa
testis pluries dictum R"''^ de Aniorto qui tenebat ibi
dictas hereticas visitantem dictam Blancam de Para-
cols, aviam suam, hereticam; et ibi, ipsa teste vidente,
adoravit dictam hereticam dicendo ter : Benedicite^
flexis genibus ante ipsam. De tempore, xv anni vel
circiter.
d, — !•' octobre 1250. — Autres méfaits du même remon-
tant à vingt ans, accomplis par le même dans son château
(rupes) et à Lésignan.
Anno Domini M'*CC°L^ kls. octobris... testis jura-
tus, dixit quod vidit apud rupem R""** de Aniorto
in saitu, quam tenebat R°*^" de Aniorto, R"**""* Agu-
lerium et alios multos hereticos stantes ibidem et
tenantes publiée domicilia sua; et ibi idem R'^^'" de
Aniorto, ipso teste vidente et audiente, intrabat in
domum dictorum hereticorum, et visitabat eos, et
salutabat eos, et loquebatur familiariter cum eis. De
tempore, circiter xx annos. Item^ dixit quod, cum
R°**" de Aniorto predictus infirmaretur graviter qua-
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 149
P dam vice apud Lesignanum, diocesis Narbonensis, in
i domo ecclesie dicti castri, ipse testis et Guillelmus de
f Fontaynas accedentes ad castrum de Asilhano assump-
% flerunt inde duos hereticos, et adduxerunt eos apud
il Lesignanum, et introduxerunt eos in domum prefatam
' ante predictum R""^"" de Aniorto ; et tune idem R""**""
de Aniorto, ipso teste vidente, de lecto surgit.
m
" LIV. — 17 février 1251 (n. st.), Carcassonne. — Pons Guil-
^ laume, de Preixan, s'oblige à se mettre à la disposition de
I Tévêque et fournit sa caution.
) Anno Domini M**CC**L**, xm kal. marcii. Pon-
f dus Guillelmi, et pro eo et raandato ejus Bernar-
i dus Gili, de Preissano, quilibet obligaverunt se in
solidum sub pena l librarum, prestito prius jura-
mento, quod idem Poncius faciet et complebit omnem
pem'tentiam que sibi pro crimine heresis injungetur,
et parebit mandatis omnibus et singulis domini epis-
oopi. Testes P. de Baure, Ar. Pétri, de Preissano, et
P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
LV. — 27 février 1251 (n. st.), Carcassonne. — Pierre Vassal,
de Salsigne, s'oblige à se mettre à la disposition de l'évéque
et fournit ses cautions.
Anno quo supra, ii kal. marcii. P. Vassal, de Sal-
sinhano, et pro eo et mandato ejus obligaverunt se et
sua Ber. Miquel vel Sabbater, P. Ërmengaudi et Gal-
hardus, frater dicti P. Vassalli de Salsinhano, quilibet
in solidum, sub pena l librarum, prestito juramento,
quod idem P. Vassalli parebit mandatis omnibus et
singulis domini episcopi, et ad diem seu dies sibi
assignatas comparebit, facietque omnem penitentiam
quam sibi dominus episcopus injunget pro crimine
150 REGISTRE DU GREFFIER
heretice pravitatis. Testes Johannes Furnerius et Pod-
cius, cellararius domini episoopi, et P. Âriberti, Dota-
riuSy qui hec scripsit.
LVI. — 7 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
G. Garcias, du Bourg de Carcassonne (ville basse).
Anno quo supra, nonis marcii. Amelius de Rabas-
tenx, Ber. Roia, Ber. Esforsat et Ber. Morret, de
Gonchis, et P. Garcias, de Bordis, obligaverunt modo
et forma predicta se et sua per juramentum et publî-
cum instrumentum, sub pena l lib^arum, pro G. Gar^
cias de Burgo; et idem G. eadem servare juravit.
Testes Jo. Furnerius, Ghalhau, et P. Ariberti, nota-
nus, qui hec scripsit.
LVll. — 8 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Mir, d'Arzens.
Anno quo supra, ym^ idus marcii. Ber. Mir et
R. Laurencii obligaverunt se simili modo pro Ar. Mir
de Arzinco, et idem Ar. eadem se servare juravit.
Testes fratcr G. Porta, Amelius de Arzinco, Ghalau,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LVIII. — 8 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ber. Bel, d*Arzens.
Anno et die predictis. P. de Rozeriis, P. Faure,
R. Uzalgerii obligaverunt se simili modo pro Ber.
Bello de Arzinco ; et idem Ber. eadem se servare et
complere juravit. Testes predicti.
LIX. — 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ber. Franc, d'Arzens.
Anno quo supra, vu"* idus marcii. P. Amelii, Ar, de
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 15t
i Barsa, et R*"^ de Mazet obligaverunt se et sua, et modo
i et forma superius expressa, pro Ber. Franc de Arzinco ;
el idem Ber. eadem se servare et complere juravit.
Testes Jo. de Grasanis, capellanus, Jo., capellanus de
^ Arzinco, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
LX. — 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Arnaud Jourdain
cautionne pour Ber. Jourdain, d'Arzens.
Anno et die predictis. Arnaldus Jordani obligavit
se simili modo pro Ber. Jordani de Arzinco, fratre
suo; et idem Ber. eadem se servare et complere jura-
vit. Testes magister R. David, G. Poncii, et P. Ari-
berti, notarius, qui bec scripsit.
LXI. — 30 mars 1251, Carcassonne. — Cautions pour R. de
Gordoy d'Alzonne, prisonnier, autorisé à sortir de prison
jusqu'à Toctave de Pâques (23 avril).
Anno Domini, WCC^hW nf kal. aprilis. G. de
G<»rdo, G. Marini, G. Morrificat de Alzona fîdejusse-
runt pro R. de Gordo de Alzona immurato, cui data
est licencia exeundi murum et esse extra usque in
octabis Pasche; et tune débet redire in eumdem
murum sine omni nova causa, non expectato mandato
nostro ; et quod ita compleat, omnes predicti obliga-
verunt se, sub pena l librarum, quisque in solidum,
per juramentum et publicum instrumentum. Testes
Ber. de Dozinco, P. de Baure, Ber. Digon, et P. Ari-
berti, notarius, qui bec scripsit.
LXII. — 2 avril 1251, Carcassonne. — Cautions pour Guil-
laume-Raymond Moncade autorisé à sortir de prison pour
un temps indélini.
Anno quo supra, im nonas aprilis. R. Isarni vel
152 REGISTRE OU GREPFIKR
de Âizona, P. Rogerii, R. Boneti, Ar. Jordani, de Hos-
solinco, obligaverunt se et sua, quilibet in solidiun, sub
pena l librarum, pro Guillelmo Ramundi Moncade
immurato, cui data est licencia exeundi murum, ita
quod reddeat ad eumdem murum quando sibi înjun-
getur vel mandabitur per dominem episcopum vel
per alium, de mandato ejusdem vel vice ipsius; et
complebit et faciet idem G. R. omnia et mandata et
singula prefati domini episcopi. Testes P. de Baure,
Ber. Digon, et P. Âriberti, notarius, qui bec scripsit.
L\in. — 2 avril 1251, Carcassonne. — Raymond 'Martin,
d'Alzonne, malade, est autorisé à sortir de prison jusqu'à
Toctave de Pâques (23 avril).
Anno et die predictis. Data est licencia R'^ Martini,
de Alzona, immurato exeundi murum usque ad octabas
instanlis festi Pasche propter egritudinem; et tune,
non expectato aliquo mandato, débet redire ad eum-
dem murum ad peragendum penitentiam pro crimine
heretice pravitatis. Testes predicti.
L\1V. — 0 mai 1251, Carcassonne. — Guillaume Sabbatier,
de Capendu, est autorisé à sortir de prison jusqu'à l'octave
de la Pentecôte (11 juin).
Anno Domini ftr GC LV, vu idus maii. Data est
licencia Guillelmo Sabbaterii, de Ganesuspenso, exeundi
murum et esse extra ubicumque voluerit usque ad
octabas instantis festi Penthecostes ; et tune, non
expectato mandato domini episcopi, redire débet
in eundem murum ad penitentiam pro heresi pera-
gcndam, nisi remaneret de ejusdem licentia spécial! ;
et hoc se complerc et servare juravit sub pena l li-
brarum, obligans se et sua per publicum instrumen-
I
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 153
M tam; et débet adducere sufïicientes fîdejussores die
M^domiDica ad fidejubendum pro se sub eadem pena
li^iiiper premissis. Testes magister P., officialis, P. de
Ér ftfture, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hoc
Û tGripsit.
i| LXV. — 12 mai 1251, Carcassonne. — Guillaume Sabbatier
^ donne ses cautions.
U Anno quo supra, un® idus maii. Gomparuit apud
Garcassonam Guillelnjus Sabbaterii predictus, et dédit
fidejussores pro se Pon. de Mora et Bernardum de
Mairat de Ganesuspenso, qui obligaverunt se per jura-
mentum et publicum instrumentum sub forma pre-
dicta. Testes P. de Baure, Berengarius Leonis, Ber.
DigOD et P. Ariberti.
LXVI. — 20 mai 1251, Carcassonne. — Prorogation de liberté
jusqu'au samedi suivant (27 mai) pour Raymond Valguier,
de Villar-en-Val.
Aono quo supra, xiii^ kal. junii. Gomparuit R'^" Val-
guerii de Vilario Yalle Danie coram domino episcopo
Garcassone, oui diem assignavit ad diem sabbati
proximo venturum ad redeundum in murum unde exi-
verat de licencia ejusdem domini episcopi; et bec
prorogatio est sibi facta ad preces... monachi de Vil-
laloDga.
LXVn. — 15 juin 1251, Carcassonne. — Pagane, femme de
Pons Arnaud, de Preixan, est autorisée à sortir de prison
jusqu'à TAssomption (15 août). Caution, Pierre G., du Bourg.
Anno quo supra, xvn kal. julii. Data est licencia
Pagane, uxori quondam Poncii Arnaldi, de Preissano,
156 REGISTRE DU GREFFIER
tiam quam sibi idem dictus episcopus duxerit îdjuo-
gcndam ; quod nisi faoeret, prenominati solvent illam
pecuniam ad omnimodam voluntatem domini epb-
copi. Testes magister Ber. de Alairaco, clerictis,
G. Gucumerisy Ber. Digon, Johannes Furaerius, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXXI. — 8 septembre 12519 Carcassonne. — Caudons pour
Ar. de Rezes, de Villemoustoussou.
Anno [et die] quo supra. Ar. de Rezes, et pro eo
et mandato ejus Ber. Escuder et Ber. Fabre, de Villa-
mostautione, obligaverunt se modo et forma predicta
pro eodem Ar^^ de Rezes, de Villamostautione. Testes
magister Robertus, et Ber. Digon, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
LXXII. — 8 septembre 1251, Carcassonne. — Guillanme
de Rezes s*engage pour Ar. de Rezes, son père.
Item, eadem die obligavit se Guillelmus de Rezes
eodem modo pro Àr. de Rezes, pâtre suo.
LXXIII. — 9 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
G. Raseire, de Pezens.
Anno quo supra, y° idus septembris. G. Razeire, de
Pezinco, et pro eo et mandato ejus R. Yitalis, P. R.
Yitalis, et Nicohiaus de Pezinco obligaverunt se et
sua, quilibet in solidum, per prestitum juramentum,
sub pena L librarum, quod ipse G. parebit mandatis
omnibus et singulis domini episcopi Garcassone ; alio-
quin prenominati solvent illam pecuniam ad omnimo-
dam voluntatem ejusdem domini episcopi. Testes
frater G. Porta, Jo. Furnerius, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 155
spuictum a domino episcopo vel ab alio, looo seu vice
jjMius domini episcopi ; alioquin prenominati quilibet
il» solidum solvent l libras pacifiée et quiète ad
Mhintatem domini episcopi. Testes magister R. Da-
pdy B. Gm capellanus de Sauzenx, et P. Âriberti,
lotarius, qui hec scripsit. Hoc etiam se servare, facere
É oomplere juraverunt supradicti Ber. Micahelis et
Fiissallus ; et obligaverunt se et sua in presencia tes-
iom predictorum et plurium aliorum.
Î33X. — 5 septembre 1251, Carcassonne. — Vassal, de Sal-
^•igne^ à Taudience reçoit communication des charges pesant
sur lui et assignation pour la veille de la Saint-Mathieu
(20 septembre) pour présenter sa défense.
Item^ anno quo supra, nonis septembris. Comparait
^assallus, de Salsinhano ; et fuerunt sibi tradita acta
nventa in inquisitione contra ipsum ; et fuit sibi assig-
Hita dies vigilia instantis festi beati Mathei apostoli,
id proponendum exceptiones et deffensiones suas
egitimas, si quas habet. Testes frater G. Porta, fra-
«r Boneti, G. Faure, Ber. Digon, et P. Ariberti, nota-
i08, qui hec scripsit, et multi alii.
jXX. — 8 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Narbonne, de Villemoustoussou.
Anno quo supra, vi idus septembris. Ar. Nar-
lona, de Villamostautione et pro eo et mandato
jus obligaverunt se et sua, sub pena L librarum,
Ï.Veziani, privignus dieti Ar., B. de Turribus, B. Au-
erii, P. Ar. et Pon. Furnerii, de Villamostautione,
|uilibet in solidum, juramento interposito, quod ipse
kmaklus NariK)na parebit mandatis omnibus et sin-
^ulis domini episcopi, et faciet et complebit peniten-
i58 REGISTRE DU GREFFIER
bronda et Âlazais, uxor P. Barroti de Bui^, obligav^
runt se pro Guillelma Gasneira, de Villamostaotione,
simili modo. Testes R. Garbonelli, et R. Pétri, et
P. Aribertiy notarius, qui bec scripsît.
LXXVII. — 2 octobre 1251, Garcassonne. — Ber. de Brao,
domicilié à Conques^ détenu pour hérésie, s'oblige à obéir
aux inquisiteurs et à la pénitence. Cautions.
Anno quo supra, vi nonas octobris. Ber. de Bnm,
de Gonchis, qui detinebatur pro beresi Garcassone,
juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitonim
et facere omnem penitentiam et complere quam sibi
pro dicto crimine duxerint injuDgendam ; et quod ita
observet fîdejusserunt pro ipso R. Bernardonus, R. de
Baucio, Pon. Bertrandi, et Martinus de Bram de Goo-
chis, sub pena l librarum, quisque in solidum per
juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber.
Digon, Johannes Furnerius, Rogerius Saumaterius, et
P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
LXXVIII. — 2 octobre 1251, Carcassonne. — Ber. de Curtibus
de Rupefera s'engage comme le précédent.
Eadem die. Ber. de Gurtibus de Rupefera juravit
idem ; et fîdejusserunt pro ipso secundum modum et
formam predictam P. Oliba, de Rupefera, et Ber.
Fabri, de Priveirenga. Testes Ber. Digon, P. Ariberti,
notarius, qui bec scripsit.
LXXIX. — 5 octobre 1251, Carcassonne. — P. At, de Mous-
soulcns, s'engage comme le précédent.
Item^ anno quo supra, m^ nonas octobris. Idem
juravit P. Atb. de Mossolenx ; et fidejusserunt pro
ipso secundum modum et formam predictam Bertran-
dus Malpuel, G. de Gastello, P. R. de Yentak), mili-
DS L'INQUISITION D^ GARCASSONNE. 159
.tes. Testes Ber. Digon, Tardi, Berengarius Leonis, et
y P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
it
^ IXXX. — Même jour. — Viguier, de Montolieu, et Bertrand
Malpuel s'engagent à payer 150 sous, somme que P. At
avait reçue des hérétiques.
I Eadem die. Vicarius de Monte Olivo et Bertrandus
• Malpuel obligaverunt se et sua inquisitoribus in cen-
^ ttim L solidis persolvendis in tribus vicibus, videli-
f. oet L sol. die jovis proxima, et alios L ad aliam diem
g jovis sequentem, et alios L ad aliam diem jovis
7. sequentem, pro Petro At, de Mossolinco, qui rece-
pit dictos denarios àb hereticis; et sic servarë et
oomplere juraverunt et concesserunt fîeri publicum
instrumentum. Testes Sancius Morlana, P. R., deVen-
taio, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
LXXXI. — Même jour, dans l'église Saint- Michel de la
ville basse de Carcassonne. — Injonction à ceux de Preixan,
Coufoulens, Cavanac, Cornèze, Leuc et Villefloure qui ont
reçu grâce des croix d'avoir à faire les pèlerinages mineurs
dans huit jours, les pèlerinages majeurs dans quinze jours,
et à passer ultra mare avec le premier passage.
Eodem die. Injunctum fuit ab inquisi[toribus] in
ecclesia Sancti Micahelis Burgi Garcassonensis homini-
bus de Preissano, de Gofolento, de Gavanaco, de Gorna-
zano, de Lieuco, et de Villa Fleurano quibus fuerunt
imposite cruces pro heresi et quibus facta est gratia
de crucibus, quod incipiant facere peregrinationes
minores sibi injunctas pro dicto crimine usquc ad
ym dies, et majores^ usque ad xv dies; et in primo
passagio transeant ultra mare qui ad hoc sunt obligoti,
1. D'après les condamnations contenues dnnii li* tnnii' \XI
462 REGISTRE DU GREFFIER
LXXXVI. — 6 octobre 1251, Carcassonne. — P. Borcel,
d'Alzonne, à Taudience, déclare vouloir défendre Peyrone,
sa mère, dont il est Théritier; il est ajourné du dimanche
suivant en huit jours (15 octobre) pour entendre la sentence
contre Peyrone.
Anno et die predictis. P. Borœli, de AIzona, compa-
ruit Garcassonam coram inquisitore citatus ; et requi-
situs si volebat deffendere de heresi Petronam, matrem
suam quondam, cujus diœbat se esse heredem, dixit
quod volebat ipsam deffendere; et fuit ei assignata
dies de die dominica in octo diebus ad audiendum
diffinitivam sententiam super hiis que in inquisitione
inveniuntur contra dictam Petronam.
LXXXVII. — 9 octobre 1251, Carcassonne. — Guillaume
Raymond, de Ventenac-Cabardès , renonce à défendre son
père.
Anno quo supra, yq idus octobris. Comparait dic-
tus 6. R"** de Ycntenaco; et requisitus si volebat def-
fendere Ber. de Yentenaco, patcem suum, super hiis
que de heresi in inquisitione inventa sunt contra eum,
dixit quod non.
LXXXVIII. — 6 octobre 1251, Carcassonne. — Grâce des
croix est faite par Tévéque à Ulysse, de Cabaret, jusqu'à
Noël.
Anno quo supra, u nonas octobris. Facta est gratia
per dominum episcopum Ulixi de Gabareto de cruci-
bus sibi pro heresi impositis usque ad instans festum
Nativitatis Domini; et tune, non cxpectato mandato
ejusdem vel alicujus alterius, débet iilas cruces resu-
mere ; et sic juravit et concessit fîeri publicum instru-
raentum. Testes Po. Benedicti, Rogerius, canonici Car-
cassone, et P. Ariberti, qui hec scripsit.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 161
LXXXin. — 27 septembre 1251, Carcassonne. —
ItenZy Ber. Pastre.
Auno et die predictis. Ber. Pastre jura vit, etc., ut
wpra^ et fidejusserunt pro ipso sub pena l librarum
G. de Serra, et Ar. Garric; et obligaverunt se, et
cetera, ut supra. Testes predicti.
LXXXrV. — 29 septembre 1251, Carcassonne. — P. Bel et
Ber. Bel, frères, de Rupefera, s'obligent à obéir aux inquisi-
teurs et donnent leurs cautions.
Aono quo supra, nf kal. octobris. P. Bellus et Ber.
Bellus, fratres, de Rupefera, juraverunt stare mandatis
inquisitorum, et cetera, ut supra; et fidejusserunt pro
ipsis sub pena centum librarum Ar. Vitalis, Pon. Yita-
lis, Ber. Vitalis fratres, P. Aimerici de Insulis, Ber.
de Sacumba, Ber. Faber, de Rupefera ; et obligaverunt
86 et sua, quisque in solidum, per juramentum et
publicum instrumentum. Testes Ber. Digon, et P. An-
berti, notarius, qui bec scripsit.
LXXXV. — 6 octobre 1251, Carcassonne. — Guillaume Ray-
mond, de Ventenac-Cabardès, demande jour pour délibérer
s*il défendra Bernard son père et est assigné au lundi sui-
vant (9 octobre) ^ .
Anno quo supra, u"" nonas octobris. Guillelmus R"**
de Yentenaco comparuit citatus apud Garcassonam
ooram inquisitore ; et requisitus si volebat defTendere
Ber. de Yentenaco, patrem suum quondam, de heresi,
cujus per instrumentum ostendebat se esse heredem,
dixît quod volebat diem ad deliberandum ; et fuit sibi
dies lune assignata.
1. Voy. n* LXXXVII.
11
164 REGISTRE DU GREFFIER
Rupefera, juravit stare mandatis omnibus et singulis
domini episcopi et inquisitorum, et faoere et oompiere
omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis
duxeriiit injungendam ; et fidejusserunt pro ipso, sub
pena l librarum, Ber. Combes, Adam de Rupefera,
R. Maiofa, Ar. de Gazilhac, de Insulis, quisque in soli-
dum ; et pcr juramentum obligaverunt se et sua, et
concesserunt fieri publicum instrumentum. Testes Jo.
Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
XCII. — 28 octobre 1251, Carcassonne. — Permission est
donnée à Virgilie, de Couffoulens, malade, de sortir de pri-
son et de rester hors jusqu*à sa guérison. Cautions asser^
mentées.
Anno Domini &rGG''Lr, y kal. novembris. Data
est licentia Vergilie de Gofolento exeundi murum
ubi erat intrusa pro crimine heresis, quousque con-
valuerit et sit liberata a sua egritudine^ ; et ex tune,
non expectato alicujus mandato, débet redire io eum-
dem murum ad penitentiam sibi injunctam pro dicto
crimine peragendam ; et quod ita observet fidejusse-
runt pro ipsa, sub pena l librarum, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum se
et sua obligantes, G. R. Flessada, P. Ber. Garreria, de
Burgo^, G. Ros et Ber. Ros, fratres, filii dicte Vii^ilie.
Testes Ber. Gausberti, Ermengaudus de Monte Glaro
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus haut, n° XXII, note.
2. Bourg de Carcassonne, par opposition à la Cité ou nou-
velle ville.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 465
XCm. — 28 octobre 1251, Carcassonne. — P. Sanha et Guil-
lelme, sa belle- mère, femme de Jean Bonnel, de Cuxac-
Cabardès, s'obligent à obéir à Tévêque et aux inquisiteurs.
— Leurs cautions assermentées.
Anno quo supra et die. P. Sanha et Guillelma,
socrus ejus, uxor Johannis Bonelli, de Gutsiaco, jura-
verunt stare mandatis omnibus et singulis domini epis-
oopi et inquisitorum, et facere et complerc penitentiam
quam sibi pro heresi duxerint injungendam ; et quod
ita observent obligaverunt se et sua, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum, sub
pena centum librarum, Ber. Glerici, G. Guiraudus,
P. Mata, Jocobus de Gutsiaco, Ar. Lebrel et P. Gatala,
de Gutsiaco, P. Vitalis et P. Ghatmar, de Yilardonello,
et Guillelmus Glericus, de Yillanova. Testes capellanus
de Gutsiaco, Jobannes Furnerius, et P. Ariberti, nota-
riuSy qui bec scripsit.
XCIV. — 2 novembre 1251, Carcassonne. — Permission est
donnée à Guillaume Pages, de Rupefera, gravement malade
dans la prison de la Cité, de prendre demeure dans le Bourg,
d'où il ne doit point s'éloigner. — Ses cautions.
Anno quo supra, iiii nonas novembris. Gum Guil-
lelmus Pages, de Rupefera, detineretur captus in Givi-
tate et graviter infirmaretur, est data sibi licencia
morandi in Burgo in aliqua domo, quousque convalue-
rit; et inde non débet recedere sine licencia inquisito-
rum; et mandatis omnibus et singulis eorumdem parère
débet sine fraude ; et quod ita observet fidejusserunt
pro ipso, sub pena l librarum, Vitalis Pagesii, frater
ejus, Guiraudus Aprilis, et Poncius Durandi, de Rupe-
fera, et Ar. Gauzinb, de Insulis, obligantes se et sua,
466 REGISTRE DU GREFFIER
quisque in solidum, per juramentum et publicum Ids-
trumentum. Testes Ber. Gausberti^ Jo. Fumerius, Ber.
Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsît.
XGV. — 8 novembre 1251, Carcassonne. — P. Roussel, de
la Bastide-Rougepeyre, s'oblige à obéir à l'évéque et au
inquisiteurs. — Ses cautions.
Anne Domini M''GG*'Lr» vi'' idus novembris. P. Roe-
selli, de Bastîda Rogerii Pétri, juravit stare mandatis
omnibus et singulis domini episoopi et inquisitorum
et facerc et complere omnem penitentiam quam sibi
pro crimine heresis duxerint iojungendam ; et quod
ita observet fidejusserunt pro ipso Ar. Gaumar et
G. Gaumar, fratres, et P. Gauterii de dicta Bastida,
per juramentum et publicum instrumentum, quilibei
in solidum, sub pena l librarum, se et sua obligaa-
tes. Testes G. Stepbani, Amelius de Arziooo, et Ame-
lius Garcias, de Pezinco, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
XCVl. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Jean Ronel, de
Guxac-Cabardès, s'oblige comme le précédent.
Anno que supra, y idus novembris. Johannes
Bonelli, de Gutsiaco, juravit idem pro se quod dictos
P. Rosselli; et fidejusserunt pro ipso, sub pena L li-
brarum, quisque in solidum, per juramentum et publi-
cum instrumentum, obligantes se et sua, H^ Bdluft-
homo, Yitalis Rogerius, Johannes Vicarius, Ber. Maury,
P. Ghatmar, Ar. Barta et Bernardus Glerici. Testes
frater G. Porta, Ber. Gedor, Gauterius MorIana\ clerici
domini episcopi et scriptores, Ber. Digon, et Johannes
Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus bas, n« CCXLV.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 467
à
V XCVII. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Pierre Daide,
'■ de Canecaude, s'oblige comme le précédent.
* Anno et die predictis. Petrus Daide, de Canacalida,
a juravit idem ; et fidejusserunt pro ipso juxta predio-
i tum modum Ber. Jordani, G. Micabelis, de Ganaca-
i lida, et P. Fabre, de Yilardonello. Testes Ber. Digon,
I Johannes Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui bec
I scripsit.
i XCVni. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Ber. Gamozenc,
j de la Tourette, s'oblige comme le précédent.
i Anoo et die predictis. Ber. GaDiozenc, de Turreta,
I juravit idem ; et fidejusserunt pro ipso juxta predio-
f tum modum G. Darros et P. Lanet, de Miravalle, modo
j predicto. Testes predicti.
\
XQX. — 17 novembre 1251, Carcassonne. — Aimeric Faure,
d'Alzonne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à comparaître,
après citation, au simple appel de ses cautions.
Adoo quo supra, xv kal. decembris. Âimericus
Faber, de Âlzona, juravit stare mandatis omuibus et
singulis inquisitorum et facere [et] complere omnem
peoitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint
injungendam ; et quandocumque citetur in ecclesia de
Alzona» licet citatio non perveniat ad ipsum, débet
comparere coram eisdem inquisitoribus ad vocatio-
nem seu mandatum fidejussorum suorum infrascripto-
rum ; et quod ita compleat et observet fidejusserunt
pro ipso, sub pena centum librarum, Po. Isarni,
P. Bos, Rogerius Segui, Ber. Segui et P. Donuzelli, de
Âizona, quisque in solidum, se et sua per juramentum
proprium obligantes. Testes P., capellanus de Blu-
168 REGISTRE DU GRSFFUR
maco, G. Gapitisville , clericus ejus, et P. Ariberti,
Dotarius, qui hec scripsit.
C. — 20 novembre 1251 , Garcassonne. — P. Bellaire, des
llhes, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, xn^ kal. decembris. P. Bellaire de
Insulis juravit stare mandatis omnibus et singulis
inquisitorum et facere et complere omnem peniten-
tiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungen-
dam ; et quod ita compleat et observât fidejusseruot
pro ipso, sub pena l librarum, Âr. Gauzîoh, Vitalis
Besseda et Âr. Turc de Insulis, quisque in soUdum,
se et sua per juramentum proprium obligaDtes. Testes
frater G. Porta, Ber. Digon et P. Âriberti, notarius,
qui hec scripsit.
CI. — 23 novembre 1251, Garcassonne. — G. Panairer, de
Canecaude, déjà condamné à vêtir les croix, s'oblige à obéir
à révoque et aux inquisiteurs. — Ses cautions^.
Anno quo supra, ix kal. decembris. 6. Paoairerii,
de Ganacalida, pro heresi crucesignatus obligavit se et
sua, et juravit stare mandatis omnibus et singulis
domiiii episcopi et inquisitorum, et facere et oomplere
omnem penitentiam quam sibi pro heresi duxmot
injungendam ; et quod ita observet et compleat fide-
jusserunt pro ipso, sub pena L librarum, P. W. Fur-
nerii, Ar. Hugo, pelliparius de Bui^o, quisque in soli-
duin, se et sua per juramentum obligantes. Testes
P. de Baure, Johannes Furnerius et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus bas, n*» CVII.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 469
Cil. — 3 décembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
le précédent.
Iteniy anno quo supra, in^ nonas deceDibris. P. Bo-
nafos, Ar. Bonafos, 6. Po. Sigui, R. Bonet de Yilar-
donel, Jo. Sabater, Jo. Neil, R. Gaufre, de Ganacalida,
obligaverunt se et sua sub dicta pena modo et forma
predicta, pro dicto G. Panairerii. Testes Jo. Furnerii,
P. Sicard de Vilal[ier], P. Ariberti.
CIII. — 26 novembre 1251, Carcassonne. — Ar. Romeu
s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, yi kal. decembris. Ar. Romcvi
juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisito-
rum, et facere et complere omnem penitentiam, quam
sibi pro crimine beresis duxerint injungendam ; et
quod ita observet fidejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum, quisque [in] solidum se et sua obli-
gantes per juramentum et publicum instrumentum,
P. Romevi, frater dicti Ar., P. Bonafos, Ar. Bonafos,
G. Po. Sigui, de Ganacalida. Testes Jo. Furnerius,
Berengarius Leonis, et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CIV. — 29 novembre 1251, Carcassonne. — Guillaume
Vilaudran s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, ni^ kal. decembris. Guillelmus
Vilaudran juravit stare, et cetera, ut supra; et quod
ita observet fidejusserunt pro ipso Poncius de Gumba,
de Rupefera, senior, Ar. de Delhols, deManso, G. Gle-
rici, de Priveirenga, sub pena lx librarum, quisque
in solidum se et sua obligantes per juramentum et
publicum instrumentum. Testes magister P., officialis.
170 REGISTRE DV GREFFIER
Guiraudus, capellanus de Âqua Yiva, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
CV. — 3 décembre 1251, Carcassonne. ^- R. Fanre, de
Canecaude, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, iif nonas deœmbris. R. Faber, de
Ganacalida, juravît et obligavit, et cetera; et fidejusse-
runt pro ipso, sub pena L librarum, P. Bonafos,
G. Pc. Segui, Ar. Bonafos, et Ar. Daide, de Ganaci-
li(Ja, quisque in solidum se et sua obligantes per
juranientum et publicum instrumentum. Testes JohiD-
nés Furnerius, P. Sicardi, de Vilalier, et P. G., de
Burgo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
(!VI. — 3 décembre 1251, Carcassonne. — Gantions pour
Véziade, femme de Ber. Daide, de Canecaude.
Anno [et die] quo supra. P. Sicardi de Viialier,
Poncius Bernardi, de Bipparia, et G. de Vilario, de
Salsinhano, obligaverunt se et sua per juramentum et
publicum instrumentum, pro Veziada, uxore Ber.
Daide, de Ganacalida, quod ipsa parebit maodatis
omnibus et singulis inquisitorum, et faciet et compte-
bit penitentiam quam ei pro crimine heresis duxerint
injungendam; quod nisi faceret, prenominati solvent
L libras melgorensium ad voluntatem inquisitorum.
(]VII. — 5 décembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
0. Panairer, de Canecaude ^
Anno Domini M^ GG^ Lr, nonis decembris. Micabel
P. Aimerici, Ar. Daide, de Ganacalida, et Po. Gavauda,
de Conchis, obligaverunt se et sua, quisque in solidum,
!• Voy. plus haut, n? CI.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 174
^ sub pena l librarum, per juramentum et publicum
iDstrumentum, pro 6. Panairer, de GaDacalida, quod
ipse pareat mandatis oDinibus et singulis domini épis-
"t eopi et inquisitorum, et faciet et complebit penitentiam
'^ quam sibi pro crimiae heresis duxerint injuDgendam ;
H et de hac fidejussione absolvimus Ar. Hug, et P. 6.
i Forner, de Burgo, qui alias fidejusserunt pro ipso.
I Testes Ber. Goder et G. Amelii, et P. Ariberti, nota-
f rius, qui bec scripsit.
t
CVin. — 14 décembre 1251, Carcassonne. — Audiardis Pages,
de Moussoulens , s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xix kal. januarii. Audiardis Page-
sia, de Mossoienco, juravit et obligavit se et sua, et
cetera, ut supra; et fidejusserunt pro ipsa G. Barrau,
P. Vaquer, Bertrandus Gabos, G. Marti, Guillelmus
Boerii, sub pena centum librarum, quisquc in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum se
et sua obligantes. Testes Ber. Digon, Jo. Furnerius,
G. Trepati, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
QX. — 15 décembre 1251, Carcassonne. — R. Ratmir, de
Cuxac-Cabardès, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xvnf kal. januarii. R. Ratmir, de
Gutsiaco, juravit et cetera ; et sunt pro ipso fidejusso-
res, quisque in solidum, sub eadem pena, per jura-
mentum et publicum instrumentum, G. Radulpbi, Ber.
Jo., Jacobus Maury, Martinus Rogerii, Ber. Mauri,
Ar. Barta, de Gutsiaco, se et sua obligantes. Testes G.,
archidiaconus Garcassone, G. Gucunerii et P. Ariberti
predictus.
172 BEGISTRE DU GREFFUB
ex. — 17 décembre 1251, Carcassonne. — Rixendis, de
Bram, et Sicarde, sa sceur, de Conques, s'obligent k obéir
aux inquisiteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, xvi kal. febniarii. Rixendis de
Bram et Sicarda, soror ejus, de Gondiis, juravcnuit
stare, et cetera; et fidejusserunt pro ip»8, sub
pena centum librarum, R. de Baucio, de Villaierio,
Martinus de Brom, et R. Bemad, de Gonchis, se et
sua obligantes, quisque in solidum, per juramentum
et publicum instrumentum, modo et forma predicta.
Testes Hugo, capellanus de Villaierio, Jo., capellanus
de Gonchis.
CXI. — 19 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — P. Morret*
à Taudience, devant les inquisiteurs, déclare ne vouloir se
défendre; mais il nomme ses ennemis. 11 est assigné au
dimanche suivant (20 janvier), dans Téglise Saint-Vincent,
pour entendre la sentence.
Anno quo supra, xim'' kal. febniarii. P. Morret
comparuit coram magistris Radulpho et R'^ David
iriquisitoribus, apud Garcassonam ; et requiaitus si
volebat se deffendere de hiis que in inquisitiooe
inventa sunt contra eum, et si volebat ea in scriptis
recipere, dixit quod non. Item^ requisitus, dixit quod
babebat inimicos, videlicet Ber. de Brom et aorores
ejus, pro eo quod habuit causam cum eis super qua-
dam aissada^; tamen postmodum pacificatum fuit inter
eos. Itefn, Ber. Seguini est inîmicus suus, quia inter-
fecit aliquos de consanguinitate uxoris sue. /fem, Sau-
rina est inimica sua, quia ipsa dicebat quod habuerat
1. Hache.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNE. 473
cum filia sua. Et requisitus si aliud volebat dicere
l^^vel proponere ad deffeDsionem suam, dixit se nichil
ud scire ; et fuerunt sibi publicata dicta testium in
uisitione contra ipsum inventa, in presencia domini
^ppisoopi et dictorum inquisitorum, magistri P., ofli-
iis, P., capellani de Rupefera, J., capellani de
iosulis, et P. Ariberti, et multorum aliorum. Et facta
Ipoblicatione, iterum fuit requisitus semel, secundo et
tertio, si volebat aliquid aliud dicere ad deffensionem
auam vel aliquas légitimas cxceptiones proponere,
dixit quod non, nisi sicut dixit. Et fuit sibi assignata
dies super hiis que inventa sunt contra eum in inqui-
sitîone et sibi publicatis in presencia predictorum, hac
f instanti die dominica, ad audiendum difïinitivam sen-
' tentiam in ecclesia Sancti Vincencii in Burgo.
CXII. — 22 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — P. Morret
et Ber. Morret, de Conques, s'obligent à obéir à Tévêque et
aux inquisiteurs. — Leurs cautions^.
Anno Domini M^CC^LP, xf kal. februarii. P. Mor-
ret et Ber. Morret, de Gonchis, obligaverunt se et
sua per juramentum et publicum instrumentum quod
ipsi parebunt mandatis omnibus et singulis inquisi-
torum et domini episcopi, et facient et comple-
bunt omnem penitentiam quam sibi pro crimine
heresis duxerint injungendam; et fidejusserunt pro
ipsis, sub pena centum librarum, B. R^', sabaterius,
de Burgo, G. Garcias, P. Engarabou, et Poncius Enga-
rabou, de Burgo, se et sua, quisque in solidum, obli-
gantes per juramentum et publicum instrumentum.
1. Voy. le n** suivant.
474 REGISTRE DU GREPPRER
Testes P. de Brugairolis, capellanus, magister Gu^
cîas, Jo. Furnerius et P. Âriberti, notarius, qui bec
scripsit.
CXIII. — 23 janvier 1252 (n. st.), Garcassonne. — Cantîoos
pour les précédents.
Anno quo supra, x kal. febraarii. Ber. Molinerii,
R. de Arzinco, Âmelius de Rabastenx, P. Roia, de
GoDchis, obligaverunt se pro dictis fratribus, modo et
forma superius expressa. Testes Johannes Fornerii, et
P. Âriberti, notarius, in presencia ioquisitorum.
C\1V. — 21 janvier 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. At, de
Moussoulens , s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions * .
Anno quo supra, xn kal. februarii. P. At., de Mos-
solenco juravit stare mandatis inquisitorum, et facere
et complere omnem pehitentiam quant sibi pro cri-
mine hercsis duxerint iojungendam; et propter hoc
obligavit se et sua sub pena œntum librarum per
juramentum et publicum instrumeotum ; et fidejusse-
runt pro ipso sub eadem pena Bertrandus Maipuelli,
miles, Guillelmus Amelii, P. Vaquerii, de Mossolinco,
Po. de Mossolinco, de Monte Regali, quisque se et sua
in solidum obligantes per juramentum et publicum
instrumentum. Testes magister P., officialis, R. Senber,
de Arzinco,...^, capellanus Sancti Vincencii, et P. Ari-
berti, notarius, qui bec scripsit.
1. Voy. plus haut les n" XLV, LXXIX.
2. Le nom du curé de Saint- Vincent manque dans le ms.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 4*75
' CXV. — 28 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — Ermengaud
* de Villatraver, de Montréal, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
Anno Domini M^CC^Lf, v^ kal. februarii. Ermen-
H gaudus de Yillatraverio, de Monte Regali, jura vit stare
""1 et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum
il et facere et complere omnem penitentiam quam sibi
^1 pro crimine heresis duxerint injungendam ; et super
î[ hoc obligaverunt se et sua per juramentum et publi-
cum instrumentum, et Bdejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum, R. Senher, de Arzinco, et Guillelmus de
Mirapisce, de Monte Regali, quisque in solidum se et
i sua obligantes per juramentum et publicum instru-
I mentum. Testes Sicardus de Yilatraver, Johannes
Fornerius et P. Ariberti, qui bec scripsit.
» CXVI. — 2 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Amelius
1 Garcia, de Pezens, s'oblige comme le précédent. Il est cité
I pour le lundi après Letare (11 mars).
Anno quo supra, mf nonas februarii. Amelius Gar-
cia, de Pezinco, juravit, et cetera ; et obligavit se et
sua ad parendum mandatis omnibus et singulis inqui-
sitorum; et fidejusserunt pro ipso, sub pena cen-
tum librarum, quisque in solidum, Ber. de Puteo, de
Fontiano, et R. de UImo, de Fontiano, se et sua per
juramentum proprium et publicum instrumentum
obligantes. Actum in presencia domini episcopi et
inquisitorum, Ber. de Solerio et P. Ariberti, notarii.
Et est dicto Amelio assignata dies feria ii* post Letare
Jherusatem ad comparendum coram inquisitoribus
apud Garcassonam, et confitendum super hiis que de
heresi inveniuntur contra ipsum.
176 RBCISTRE DU GREFFIBR
CXVII. — 6 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Arnaud et
Raymond y d^Aragon, s'obligent à obéir à l'évéque et an
inquisiteurs. — Leurs cautions.
Ânno quo supra, vnf idus febniarii. Amaudus et
l|ndui pg]^^ fratres, de Âragone, obligaverunt se et saa
per juramentum et publicum iDstrumentum quod ipsi
parebunt mandatis omnibus et singulis inquisitorum
et domini episcopi ; et facient et compiebunt peniteo-
tiam quam ipsi pro crimine [heresis] eis duxerint îdjod-
gendam ; et fidejusserunt pro ipsis sub pena centuin
librarum Martror de Âragone, 6. Escafre, magisterAr.
R., fier. Reissavi, Ar. Maur, 6. Boneti, de Aragone, et
P. Régis, de Gaudabronda, quilibet in solidumseet
sua obligantes per juramentum et publicum instru-
mentum. Testes Johannes Fumerius et multi alii et
P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
CXVllI. — 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Pons
Gironde, de Saissac, s'oblige comme les précédents.
Anno Domini M"" GG'' L"" V, v idus februarii. Pou-
cius Gironda, de Saxiaco, juravit etc.; et fidejusserunt
pro ipso sub pena l librarum Ber. Fabre de Graza-
nis, de Burgo, G. Bonafilha, et Ar. de Caucer, de
Saxiaco, se et sua etc. obligantes. Testes [Je] Mos-
sairo, Ber. Gausberti, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
CXIX. — 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — G. Martin»
de Moussoulens, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis^ G. Martini, de Mossolinco,
1. A la marge : De MossoUnco.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNB. 177
juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso sub pena l li-
brarum Ber. Faure, Berengarius Bota, Ber. Martini,
Johannes Martini, de Mossolinco, modo et forma pre-
dicta. Testes Ber. Gausberti, Johannes Furnerius et
P. Âriberti, notarius, qui hec scripsit.
CXX. — 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — P. Vesola
s'oblige comme le précédent.
Ânno quo supra*, mi® idus februarii. P. Vezola
juravit stare, etc.; et pro eo fidejussit Johannes Mos-
Éairo, Ber. Fabri de Grazanis, de Burgo, G. Bonafilia,
de Saxiaco, sub pena l iibrarum modo et forma pre-
dicta. Testes Ar. de Gaucer, R. Durandi, et Johannes
Furnerius.
CXXI. — 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — K, de Cancer
s'oblige comme le précédent.
Item^ anno et die predictis. R. de Gaucer juravit
etc.; fidejussit pro ipso, sub eadem pena et forma,
Johannes Mossairo, P. Vezola, Ber. Fabri de Grazanis,
6. BonaQIia, et Arde Gaucer, et Johannes Furnerius,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXII. — 23 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Gencer,
veuve de Ber. Folquier, de Pezens, s'oblige comme le pré-
cédent.
Anno quo supra ^, yn^ kai. marcii. Gencer, uxor
quondam Ber. Foiquerii, de Pezinco, juravit etobligavit
se, etc.; et fidejusserunt pro ipsa sub pena L Iibrarum
quisque in solidum, se et sua obligantes per juramen-
tum et pubUcum instruraentum Johannes Basser, Ar.
1. A la marge : De Saxiaco.
2. A la marge : De Pezinco.
12
178 REGISTRE DU GREFFIER
Gairais, Stephanus Barrot, de Burgo, et R. Folquerii,
filius dicte Gencer. Testes Jobanoes Fomerius et
P. Ariberti.
CXXIII. ~ 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Ber.
Tarassan, mercier du Bourg, à Taudience, déclare ne vou-
loir pas se défendre; mais il nomme ses ennemis. 11 est
assigné pour le mardi suivant (26 février).
Anno Domini IVf CC* LP, yi** kal. mardi. Ber. Taras-
sana, mercerius, de Burgo, comparuit coram magis-
tro R. David, inquisitore; et requisitus si vult se
deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt
contra eum et vult ea in scripturis recipere, dixit
quod non. Item^ requisitus si habet inimicos, dixit
quod sic : Dulciam, uxorem Poncii Gairet, et ipsum
Poncium; aiios inimicos non dicit se habere. Et fuit
sibi dies martis proxima assignata ad proponendum
et properandum (sic) causas iniinicitiarum predicAa-
rum, et ad dicendum quioquid dicere voluerit ad def-
fensionem suam.
CXXIV. — 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Etienne
Gairaud, de Villegly, non cité, corrige son ancienne confes-
sion.
Anno quo supra \ \f kal. marcii. Stephanus Gai-
raudi, de Villaiglino, rediit per se non citatus nec
vocatus coram magistro R. David, inquisitore; et dixit
quod quondam confessus fuerat seu dixerat in confes-
sione sua que non erant vera, videlicet quod G. Dozil
numquam vidit cum hereticis, nec adorantem, nec
eorum predicationes audientem, licet in oonfessioDe
sua ipse testis hoc dixerat ad suggestionem Guillelmi
1. En regard, à la marge : De VUaiglino.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 479
Rogerii, qui dixit sibi in hune modum : c Dicatis quia
^o dixi. > Et predicta revocat ipse testis propter hoc
Cjuia, cum idem testis rediisset de confessione sua apud
VillaigHnum , dictus G. Dozil quesivit ab ipso teste
quid dixerat; oui ipse testis respondit quod posuerat
ipsum in scripto; et tune G. predictus dixit : c Quis
seductor potuit me ponere? > Et ipse testis respondit
quod hoc fecerat de consilio G. Rogerii. Hec deposuit
apud Carcassonam, coram magistro R. David, inqui-
sitore. Testes Johannes Furnerius, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
CXXV. ^ !•' mars 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. Gras,
d* Aragon > s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — - Ses cau-
tions.
Ânno quo supra, kalendis marcii. P. Grassi de Ara-
gone jura vit, etc.; et Bdejusserunt pro ipso P. Rogerii,
de Vallegosa, R. Daide, Ber. Rogerii, G. Bonet, sub
pena l librarum, se et sua obligantes per juramentum
et publicufh instrumentum juxta predictum modum.
Testes Je. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CXXVl. — 9 mars 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. de Ber»
riaco refuse de répondre sur l'authenticité de la lettre
d'après laquelle Guillaume Nègre aurait purgé sa sentence ;
retenu dans la prison épiscopale, il la dit fausse. Il est assi-
gné au lundi après la Passion (18 mars).
Anno Domini M'^CC® LP, vu'' idus marcii. P. de Ber-
riaco comparuit coram inquisitoribus ; et requisitus si
crédit litteram confectam super purgatione Guillelmi
Nigri esse veram, noiuit respondere pluries requisi-
tus; et est sibi injunctum, in virtute prestiti juramenti,
quod non exeat domum episcopalem quousque res-
480 REGISTRE DU GREFFIBR
ponderit; et post aliquod intervallum respondit et
dixit se non credere dictam litteram esse veram ; cré-
dit tamen duo sigilla appensa esse vera, et scriptoreni
qui eam scripsit esse verum et legalem ; et fuit sibi
dies assignala die lune post dominicam de Passione
ad probandas causas falsitatis predicte littere.
CXXVII. — 11 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. — Vital
Amdeu s*oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions ^
Anno quo supra, v idus marcii. Vitalis Amdeu,
filius quondam R. Vitalis, de Mossolinco, juravit stare
mandatis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas ; et fidejusserunt pro ipso Ar. Vitalis,
Bertrandus Gabos et Guillelmus Barra vi, de Mossolinco,
sub pena L librarum se et sua per juramentum obli-
gantes juxta formam predictam.
CXXVIII. — 15 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. — Lombarde
et Raymond Roger, de Preixan, s'obligent à obéir aux inqui-
siteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, idibus marcii. LiOmbarda et R"*^'
Rogerii de Preissano juraverunt^ etc.; et fidejusserunt
pro ipsis sub pena et forma predictaP. V^. Gorralis, de
Burgo, Ja. Suola, de Aladerno. Testes V^. F., capella-
nus de Floirano, et P. Ariberti, coram inquisitoribus.
CXXIX. — 29 mars 1252, Carcassonne. — Ar. de SoleriOy à
Taudience, demande jour pour se défendre ou avouer. Il est
assigné au lundi après Toctave de Pâques (8 avril).
Anno quo supra ^, Y kal. aprilis. Ar. de Solerio
1. Voy. plus haut, n« XL VIL
2. Ms. : juravit,
3. L'année commençant le 25 mars, il faudrait : Anno
M<* ce* LIP.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 181
oompaniit coram inquisitoribus; et requisitus si vult se
deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt
contra eum, et si vult ea in scriptis recipere, petiit
diem ad deliberandum ; et est sibi assignata dies feria
n^ post octabas Pasche, vel ad (^effendendum vel ad
confitendum.
CXXX. — 29 mars 1252, Carcassonne. — Ber. Buade et
P. Buade frères, de Salsigne, s'obligent à payer 10 livres
pour leur père mort, auquel il avait été ordonné de faire le
voyage de Terre Sainte.
Anno et die predictis. Ber. Buada et P. Buada, de
Salsinhano, pro se et fratre suo, juraverunt se solutu-
ros X libras pro pâtre suo defuncto, oui erat injunctus
transitus transmarinus, in recompensationem illius
transitus ; et hoc debent facere usque ad Âscentionem
Domini; et fidejussit pro ipsis bona fide Pon. Ghatmar,
de Rusticanis. Persolverunt totum.
ex XXI. — 14 avril 1252, Carcassonne. — R. Sabatier, du
Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno Domini M^CC^Lir, xwif kal. maii. R. Saba-
terii, de Burgo Garcassone, juravit stare mandatis inqui-
sitonim, et facere et complere penitentiam quam sibi
inquisitores pro crimine heresis duxerint injungen-
dam; et fidejusserunt pro ipso, sub pena centum
librarum quisque in solidum per juramentum et publi-
cum instrumentum, Poncius Faber, filius dicti R"",
G. Ar., petrarius, Ar. de Baba, G. de Masselia, P. Ber.,
P. Bonus Homo. Testis G. Ar., scriptor, G. Martini,
scriptor, Jobannes Furnerius, Galba vus et P. Ariberti,
notarius, qui bec scripsit.
182 REGISTRE DU GREFFIER
CXXXII. — 15 avril 1252, Carcassonne. — Blanche, femoK
de Ber. d'Alairac, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Ânno quo supra, xvn kai. maii. Blanqua, uxor Ber.
de Âlairaco, de Âragone, comparuit coram inquisho-
ribus et juravit se parituram omnibus mandalis et
singulis inquisitorum et facere et complere penitentiam
quam sibi proheresi injungetur; fidejussenint pro ipsa,
sub pena L librarum, per juramentum et publicum
instrumentum, Ber. de Alairaco predictus et Ber. Ton-
deire, de Aragone. Testes R. Helias et P. Gat, de Monte
Olivo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXXin. — 17 avril 1252, Carcassonne. — Etienne Gaynnd,
de Villegly, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. —
Ses cautions.
Anno quo supra, xvkal. maii. Stephanus Gainiadi,
de Villaiglino, detentus pro heresi, juravit facere et
complere penitentiam quam sibi pro heresi injungetur
et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum.
Fidejussores G. Gairaudi, Jordanus de Sancto Mameto,
R. Quinta, de Villaiglino, G. Pagesii, de Vilari Longo,
se et sua, quisque in solidum, per juramentum et
publicum instrumentum obligantes, sub pena L libra-
rum. Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
CXXXIV. — 19 avril 1252, Carcassonne. — G. Arnaud,
notaire du Bourg, s\)l)ligc à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xui kal. maii. G. Ar., scriptor
Burgi seu notarius, juravit parère mandatis ooinibus
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 183
et singulis inquisitorum et domini episcopi sub pena
oentum librarum; et sub pena illa fidejusserunt pro
iipBO quisque in solidum per juramentum et publicum
iostrumentum, P. Hug, de Tribus Bonis, P. Âr., R. de
GaianOy Johannes Pelliterii et P. Martini.
CXXXV. — 22 avril 1252, Carcassonne. — P. Bernard, de
Montëgut, à l'audience, déclare vouloir se défendre ^
26 avril. — 11 nomme ses ennemis.
29 avril. — Il reçoit les accusations par écrit, et est assi-
gné au dimanche suivant (5 mai).
4 novembre. — Il déclare s'en tenir à ce qui a ^té dit. Il
est assigné au dimanche suivant (10 novembre), dans l'église
Saint-Michel, pour recevoir sa pénitence.
Anno Domini M^'GCLIP, x kal. maii. P. Bernardi
de Monte Acuto comparuit coram inquisitoribus ; et
requisitus si vult se deffendere de hiis que in inquisi-
tione inventa sunt contra eum et si vult ea in scriptis
redpere, dixit quod sic.
Itenij requisitus si habet inimicos, dixit se nescire,
8eft recordabitur, ut dicit. Et est ei assignata dies
veneris ad nominandum inimicos et dicendum causas
inimiciciarum et ad recipiendum dicta testium, qui in
inquisitione deposuerunt contra eum.
Iterriy dicta die comparuit P. Ber., et nominavit pro
inimico suo Rogerium Bonum Mancipium, deBurgo, pro
eo quod quadam vice habuit verba litigiosa secum pro
lateribus^; et nuUum alium inimicum voluit nominare.
Itenij requisitus, dixit quod non poterat probare
dictas inimicicias.
1. Voy. le numéro suivant.
2. Caractères magiques probablement. Voir le mot Lateres
dans Du Gange.
184 REGISTRE DU GREFFIER
Item^ requisitus si volebat acta recipere, dixit quod
volebat de hoc deliberare. Dixit etiam quod duo aoni
et dimidius suât vel m aaui, quod ipse habuit dic^
verba cum dicto Rogerio. Et est sibi dies lune assig-
nata ad deliberandum utrum velit acta recipere et ad
dicendum que dicere voluerit ad deffensionem suam.
Qua die comparuit, et dixit quod volebat se def-
fendere et recipere acta; et est sibi dies assignata
usque ad diem dominicain quod possit dicere quicquid
voluerit ad deffensionem suam qualibet die ; et infra
illam diem non proposuit ad defensionem suam. Et
postmodum plures assignationes sibi facte fuerunt ad
proponendum quicquid vellet ad defensionem sui.
Demum, feria iiii'' post festum Omnium Sanctorum,
prediclus P. Ber. comparuit coram magistro R. David,
inquisitore ; et requisitus si aliquid volebat proponere
ad defensionem sui contra testes receptos in inquisi-
tione contra ipsum, dixit quod non, nisi ea que supe-
rius proposuerat. Et est sibi assignata dies dominica
proxima ad recipiendum penitentium super crimine
heresis in ecclesia Sancti Michaelis. Et ista assignatio
fuit sibi facta sub pena G librarum et prestiti jura-
menti.
CXXXVI. — 22 avril 1252, Carcassonne. — P. Bernard, de
Mont^^gut, s'oblige à obéir à l'évoque et aux inquisiteurs. —
Ses cautions ^
Annoetdie predictis. P. Ber., de Monte Acuto, jura-
vit stare et parère mandatis omnibus et singulis domini
episcopi et inquisitorum, et facere et complere peni-
tentiam quam ipsi pro heresi sibi duxerint injungen-
1. Voy. le numéro précédent.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 185
dam; et constituerunt pro ipso se fidejussores per
juramentum et publicum instrumentum, sub pena cen-
tum librarum, G. Ar., notarius, et Johannes de Monte
Acuto, quisque in solidum. Testes G. Stephani et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXXVII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ar. Olier s'oblige
à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, vu kal. maii. Ar. Olerii juravit
parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum.
Fidejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura-
mentum et publicum instrumentum, quisque in soli-
dum, P. Pautus, R. Garini, W. Martini etW. Gairaudi.
Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CXXXVIII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ber. Pelât
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Ber. Pelât juravit, etc.; et
pro co, sub eadem pena, modo et forma predictis
fidejusserunt R. Bertrit, Poncius de Baure, Ar. Robini.
Testes predicti.
CXXXIX. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ar. Benoît, de
Villardonnel , s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno et die predictis. Ar. Benedicli, de Yilardonello,
juravit, etc.; et pro eo fidejussit, sub eadem pena et
forma, W. Amelii, P. Faber, Ber. Aosten, et Ber.
Moscallo. Testes predicti.
CXL. — 25 avril 1252, Carcassonne. — P. Barrot, de Ville-
moustoussou, s'oblige comme le précédent.
Anno Domini M"" GG'' LU'', vu kal. maii. P. Barroti,
186 REGISTRE DU GREFFIER
de Villamostautione, juravit, etc., ut supra. Fidejus-
sores pro ipso sub peoa l librarum, quisque in solî-
dum, per juramentum et publicum iDstrumentuaiy
W. Barrot, Ber. Alegre, W. de Rezes, se et sua oblî-
gantes. Testes Ber. Digon et P. Âriberti, notarius,
qui bec scripsit.
CXLI. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Roger Gayraud, de
Pradelles-en-Val, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Rogerius Gairaudi, de Pradel-
lis, juravit, etc.; et fîdejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum modo et forma predicta, Âr. Gairaudi, R.
de Podio, Micahelis Regafre, Âr. Sirven, Ar. Aoiric,
P. Gondalbert. Testes R., capellanus de Pradelis, Ber.
Digon, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
CXLII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ber. Airover s'oblige
comme le précédent.
Anno et die predictis. Ber. Airoverii juravit, etc.;
et obligavit; et pro ipso fidejussores modo et forma
predicta fîdejusserunt Ber. Arroverii et omnes prope
dicti. Testes predicti.
CXLIII. — 27 avril 1252, Carcassonne. — Imposition de
croix à Fornière.
Anno quo supra, v kal. maii. Injunctum est Forne-
rie quod portet cruces débite quaatitatis, secundum
quod ei injunctum est; alioquin a die lune in antea
abstineat ab ingressu ecclesie.
CXLIV. — 22 mai 1252, Carcassonne. — Barbairan, de la
Bastide-Esparbeireiaque , s'oblige à obéir aux inquisiteurs.
— Ses cautions^.
Anno Domini M^CC^Lir, xi^ kal. junii. Barbairanus
1. Voy. le numéro suivant.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 187
I de Preveirenga juravit slare mandalis inquisitorum et
i venire ad diem et ad dies sibi assignatas, et parère
I mandatis omnibus et singulis eorumdem inquisitorum.
I Fklejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura-
I mentum et publicum instrumentum , Âr. Faber vel
, Gapdefer, P. Faber, Bernada Fabressa, fratres dieti
I Barbairani, et P. Cotellerii, de Preveirenga. Testes Jo.
^ Fornerius, Ber. Digon, P. de Brugairolis, capellanus,
I et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
î CXLV. — 24 mars 1255, Carcassonne. — Barbairan s'oblige
à accomplir toute pénitence qui lui sera imposée. — Ses
cautions ^
Anno Domini M^GG^LV^, in vigilia Annunciacionis
Dominice. Barbairanus juravit, etc., ut supra, et com-
plere omnem penitentiam sibi vice alia injungendam.
Fidejussores pro ipso [per] juramenlum, P. Faber,
nepos dicli Barbairani, et Pon. Molinerii, de Prevei-
rencis, sub pena predicta.
CXLVI. — 14 juin 1252, Carcassonne. — P. Guibert, de la
Bastide-Esparbeirenque, détenu, s'engage à accomplir toute
pénitence qui lui sera infligée. — Ses cautions.
Anno Domini M'GG^LIf, xvm" kal. julii. P. Guit-
berti, de Preveirenga, captus et detentus, juravit stare
mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere
et complere omnem penitentiam quam sibi pro beresi
duxennt injungendam. Fidejussores pro ipso, sub
pena L librarum, Adalbertus, Pon. Agrefol, P. Johannis,
Ber. Gandela, se et sua quisque in solidum obligantes.
Testes P., capellanus domini episcopi, Hugo, sub-
1. Voy. le numéro précédent.
188 REGISTRE DU GREFFIER
capellanus de Rupefera, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
CXLVII. — 17 juin 1252, Carcassonne. — G. Roger, de Vill^
g\y, s'oblige à prendre passage pour deux ans. — Se*
cautions.
Anno quo supra, xvkaK julii. G. Rogerii, de Villai-
glino, juravit se transfretaturum in proximo passagk)
ad duos annos, sub pena centum libranim ; et fidejuy
serunt pro ipso sub eadcm pena, per juramentuni et
publicum instrumentum, G. de Turibus et R., filios
ejus, et Ber. Aosten de Podio Nauterio, quisque io
solidum se et sua obligantes. Testes Ber. Digon, P. R.
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
ex L VIII. — 18 août 1252, Carcassonne. — Pons Vital, de
Conques, payera le samedi suivant (24 août) 20 livres tournois
pour son oncle, Jean Vital, obligé au passage pour cinq ans.
Anno quo supra, xy kal. septembris. Pontius Vitalis,
deConchis, comparuit coram magistro R. David, inqui-
sitore, et recognovit se esse heredem una cum P. Vi-
tali, fratre suo nune defuncto, Johaonis Yitalis, avun-
culi sui, cui injunctum fuerat ad quinquenniuin
passagium transmarinum ; et mandatum fuit ei quod
in sequenti die sabbati satisfaciat pro ipso pro reoom-
pensatione ejusdem passagii in xx libns turonensium.
CXUX. — 25 août 1252, Carcassonne. — Arnaud Aosten,
de Villardonnel, s'engage à payer avant la Saint-Michel
(29 sept.) 10 livres tournois « pro passagio transmarino. »
Anno Domini »rCC°LIP, viii** kal. septembris.
Arnaudus Aosten, de Yilardonello, juravit solvere pro
se usque ad instans festum Sancti Micahelis pro pas-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNS. 489
I sagio transmari no x libras turonensium vel melgo-
. rensium. Fidejussit pro ipso [per] juramentum Ber.
Aosten, frater ejus.
* CL. — 26 août 1252, Garcassonne. — Ar. Faure, de Saissac,
ajoute à sa confession précédente et déclare vouloir se
défendre. Il est ajourné au lendemain ^
! Anno quo supra, yn'^ kal. septembris. Ar. Faber,
quondam de Monte Olivo, nunc de Saxiaco, comparuit
ooram magistro R. David, inquisitore ; et requisitus si
volebat aliquid addere confessioni sue, dixit quod sic,
Yidelicet quod apud Montem Olivum, in domo Ber.
Gairveufe, vidit P. Fabrum et socium suum hereticos,
presentibus dicto Ber. et Johanna, uxore ejus. Inter-
rogatus dixit se non recordari si ibi adoraverunt dic-
tes hereticos et si vidit alios adorantes. De tempore
non recolit.
Item^ apud Montem Olivum, in domo Ar. de Rivello,
vidit propedictos hereticos, quos ipse testis et dictus
Ber. Gairveufa adduxerunt ibi, presentibus dicto Ar.
et Willelma, uxore ejus, et Willelma, uxore dicti Ar.
Interrogatus dixit se non recordari si vidit se et aHos
ibi adorantes. De tempore quod supra.
Item, interrogatus si unquam alibi vidit hereticos,
dixit quod sic, in domo Pétri Beg, propedictis hereti-
cis presentibus, P. Beg et Ermessenda, uxore ejus. Et
vidit ibi Ar. Bacia qui adduxit cum ipso teste dictos
hereticos, quos Matheus Johannis tradiderat eidem
testi apud portam dels QtULtre.
Interrogatus si adoravit dictos hereticos et vidit
alios adorantes, dixit se non recordari. Et post duos
1. Voy. plus haut, n^ XIX.
190 REGISTRE DU GREFFIER
dies ipse testis et dictus Ar. eduxerunt inde illos here-
ticos et tradiderunt eos Rainerio^ qui reoessit caro
eîs. De tempore quod supra.
Interrogatus dixît quod alibi non vidit heretioos,
oec scit aliud de se vel de aliis, nisi sicut dictum est.
Interrogatus dixit quod numquam vidit aliquam
personam herelicam, nec interfuit hereticationi Guil-
lelme Silve, sororis sue, uxoris quondam Willelmi
Molinerii ; nec aliquo tempore vidit heretioos in domo
ejusdem Willelmi.
Requisitus si vult se deffendere de hiis que in inqui-
sitione inventa sunt contra eum, dixit quod sic. lalet-
rogatus si vult ea in scriptis recipere, dixit quod non.
Et est dies crastina sibi assignata ad plura dicenda.
GLI. — 3 septembre 1252, Garcassonne. — Arnaud Faore, de
Saissac, ajoute à sa confession'.
Item, anno quo supra, iif nonas septembris. Dictus
Ar. testis juratus addidit confessioni sue dicens quod
ipse testis et G. Molinerii, sororius suus, adduxerunt
quadam vice ad domum ejusdem 6., apud Montem
Olivum, P. Fabri et socium suum G. Carcasses, her&-
ticos, ad hereticandum Willelmam Silvani, sororem
suam, uxorem dicti G.; et ibi dicti heretid htretica-
verunt secundum ritum suum eandem 6^ in egritu-
dine qua decessit, presentibus dicto Guillelmo et ipso
teste, qui faci[eb]at custodiam ad hostium domus ne
aliquis posset ibi supervenire. De tempore, circiter
xmi annos. '
1. Entre les lignes : M.^ qui signifie mortuua,
2. Voy. le numéro précédent et le n^ GLI II.
DE L'INQUISITION DE GÀRGAS80NNE. 191
Itenij apud Montem Olivum Matheus Johannis ^ venit
ad ipsum testem, quod accederet apud Palumberias
ad dictum fratrem suum et Terrenum de Silva here-
tioos; quod ipse testis fecit; et invenit dictos bereticos
et adduxit eos inde in domum Pétri de Fontercio^ et
Guillelme Isarne^, que recepit eos ad preces ipsius
testis; et vidit ibi cum eis dictum P. et Isarnam, uxo-
rem ejus, et dictam Guillelmam et Guillelmam Diur-
oam, aocillam domus ; et ibi ipse testis adoravit dictos
bereticos et vidit alios adorantes et bibit cum eis. Et
post duos dies ipse testis et Willelmus Terreni eduxe-
runt eos inde et associaverunt eos usque ad vineas de
Cabrairissa ^ ; et ibi, in recessu, ambo adora verunt
eos; et ipse testis accepit pacem ab eis. De tempore
quod supra.
Item^ de mandato Ber. Guilaberti, de Saxiaco, ipse
testis venit apud Saxiacum ad dictum hereticum,
qui tradidit sibi quoddam rest ^ de tructis ; et ambo
iverunt ad domum Âr^^ Pondi ejusdem castri, ubi
ÎQvenerunt P. Fabri et socium suum bereticos , et
dederunt eis dictas tructas, presentibus dicto Ar. et
Guillelma, uxore ejus; set ipse testis non adoravit nec
vidit adorari; et de nocte ipse testis et dictus Ber.
eduxerunt inde dictos bereticos et duxerunt eos ad
domum ejusdem Ber.; et eadem nocte, ipso teste ibi
rémanente, dictus Ber. recessit cum illis hereticis et
duxit eos alicubi in villa. De tempore quod supra.
1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus,
2. Fonters-du-Razès, Aude.
3. Entre les lignes : M., qui signifie mortua,
4. Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse (Aude).
5. Botte, dans Raynouard.
192 REGISTRE DU GREFFIER
Itenij apud Montem Olivum, in domo Hathei Johao-
nis, vidit propedictos hereticos, presentibus dicto
Matheo ^ et R*^ Porcella, uxore ejus; set ipse testis non
adoravit, nec vidit adorari; tamen bibit cum eis. Et
fuit eodem tempore.
Item^ apud Montem Olivum, in domo Marie Boilona,
vidit propedictos heretioos, présente dicta Maria' et
R^"" de Gaux et Rainerio^. Set non adora vit, nec vidit
adorari. De tempore quod supra. Dixit etiam quod
P. Lombardi vidit dictos hereticos in domo ipsius tes-
tis, et adoravit eos, et misit per ipsum testem i cucur-
bitam vini et i punheriam pisorum. De tempore quod
supra. Dixit etiam quod ipse testis et Ber. Gourveufa
adora verunt, in domo ejusdem Ber., dictos hereticos.
De tempore quod supra. Âdjecit etiam se comedisse
in domo sua cum dictis hereticis in eadem mensa,
dicendo : Benedicite in principio cibi et potus et in
quolibet génère cibi noviter sumpti, hereticis respon-
dentibus : Deus vos benedicat.
Item, audivit monicionem et predicationem dicto-
rum hereticorum, et crédit ipsos esse bonos homines
et veraces et amicos Dei et habere bonam fidem, et
si dccederet in secta eorum crederet salvari. Et fuit
per quinquennium in ilia credencia. Et recognovit
quod maie fecit, quia olim, apud Montem Olivum,
coram aliis inquisitoribus, et alia vice coram domino
episcopo Garcassone, et postmodum coram magistris
Radulpho et R. David inquisitoribus, multotiens in
judicio requisitus, negavit veritatem contra proprium
1. Entre les lignes : M,, qui signifie mortuus,
2. Item.
3. Item.
DK L'INQUISITION DE GARCASSONNI. 193
juramentum et scienter dejeravit. Requisitus quare
negavit, dixit quod propter verecundiam et timorem,
et quia cooduxerat cum Guillelmo Moliaerio se boa
revelaturum ea que sciebat de ipso et de uxore ejus
Willelma.
hem^ dixit quod ante vidit dictos hereticos in domo
Âr. de Rivello et in domo P. Beg, sicut dictum est;
adora vit eos ut supra. Hec deposuit apud Garcassonam
coram magistris Radulpho et R. David inquisitoribus,
et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.
CLII. — 3 septembre 1252, Carcassonne. — P. Brice, de
Montréal, pour lequel la peine de la prison a été commuée,
obtient de prendre passage en mars.
Brice, son frère, s'engage de même à prendre passage * .
Anno et die predictis. P. Briccii, de Monte Regali,
oui facta fuit gratia de muro pro recompensatione
passagii transmarini » juravit se transfretaturum in
primo passagio marcii. Et ista prorogatio facta est
sibi ad preces domini archiepiscopi^. Alioquin ex tune
débet redire ad murum.
Itenij juravit Bricdus, frater dicti P., quod in primo
passagio similiter transfretabit. Alioquin redibit ad
murum.
CLIIT. — 3 septembre 1252, Carcassonne. — Ar. Faure, de
Saissac, s'oblige à faire la pénitence qui lui sera imposée.
Cautions. Il est assigné du vendredi suivant en trois
semaines (27 septembre).
Anno et die predictis. Ar. Faber, de Saxiaco, juravit
1. Voy. plus bas, n« CLXXXIII.
2. L'archevêque de Narbonne, Guillaume de la Broue (1245-
1257).
13
494 BB6ISTRB DU GRKFFIBR
stare et parère mandatis omnibus et siogulis inquisi-
torum, et faoere et complere penitentiam , que sibi
injungetur super crimiDe heretice pravitatis, sub pena
L librarum melgoreosium ; et sunt fidejussores jurati
pro ipso, sub eadem peua, Ber. Ar., Berengarius de
Opéra et P. Borrelli, de Saxiaoo, quisque in soUdum,
obligantes se et sua per juramentum et publioum ins-
trumentum. Testes Poncius de Saxiaco, Ber. Digon,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit. Assignats
est sibi dies de die veneris proxima in très sepU-
manas.
CLIV. — 2 octobre 1252, Carcassonne. — Ray monde Main-
fere, de Sauzens, explique comment elle ne porte pas les
croix auxquelles elle est condamnée.
Anno quo supra, yi^nonas octobris. R^Manifaoerîa, de
Sauzinco, uxor quondam R^^ Gopieri, crucesignata pro
crimine heretice pravitatis, comparuit coram magistro
R. David inquisitore sine crucibus; et requisita quare
non portabat cruces sicut tenebatur proprio juramento,
dixit quod in tunica non portabat quia non habebat
unde emeret, cum priores essent rupte. Dixit etiam
quod in capa sua portabat cruces ; set Ava, uxor Lau-
rentii Ghatmar, domina sua, cum qua moratur pro
nutrice, inhibuil ai quod non portaret dictam capam
cum crucibus, et tradidit sibi quamdam aliam capam
portandam sine crucibus.
CLV. — 9 octobre 1252, Carcassonne. — P. Gili et Guillaume
Gili, de Fournes, à Taudience déclarent vouloir se défendre.
Ils feront connaître leurs ennemis. Ils donnent leurs cautions
qu'ils obéiront à l'évêque et aux inquisiteurs.
Anno Domini M"" CC^ L1I% vu idus octobris. P. Gili
DE L'iNQUISmON DE CARCASSONNE. 195
et 6uillelinu8 Gili, de Fornas, comparuerunt apud Car-
cassanam coram inquisitore, et jura venint se stare mao-
datis domini episoopi et iaquisitorum, et venire ad
diem et dies sibi assignatas vel assignandas et ducere
caosam suam légitime coram ipsis super biis cpie obi*
duntur eis de crimine hereseos, de quibu& dicunt et
asserunt penitus se inmunes, licet contrarium ab
inquisitoribus contra eos obponatur. Et requisiti si
volebant se deffendere super hiis que in inquisitione
inventa sunt contra eos et si volunt ea in scriptis reci-
pere, dixerunt quod sic.
Iterriy requisiti si habent inimicos, dixerunt quod
sic, et iilos nominabunt ad diem sibi assignatam ; et
quod predicta compleant dédit fîdejussores juratos
Petrus GiK, sub pena l librarum, Roquam de Querio
Serverio, Ar. Regina, de Fornas, P. Bessart, de Salella,
et Âr. Boerii, de Fornas, pro se ipso ; et Guilielmus
Gili dédit pro se fîdejussores juratos, sub pena l libra-
rum, Ber. Pétri de Riparia, G. Sabater, de Insulis.
Testes Ber. de Dozinco, Âdalbertus Glericus et R. Gal-
veti, de Arzinco, et plures alii.
CL VI. — 11 octobre 1252, Carcassonne. — Confession de
G. Vilanère, de Salsigne, qui en appelle au témoignage de
Pierre Buade et de R. Amiel.
Aono quo supra, v idus octobris. G. Yilaneria, de
Saiaînhano, testis juratus dixit quod numquam vidit
hereticos apud Salsinhanum nec alibi; nec umquam
credidit, nec adoravit, nec dédit, nec misit, nec duxit,
nec receplavit, nec eorum predicationem audivit.
Interrogatus dixit quod tempore illo quo Pelrus Pol-
lanus et socius ejus heretici erant apud Salsinhanum,
196 REGISTRE DU GREFFIER
in domo matris ipsius testis, videlicet tempm*e guerre
Vicecomîtis^ ipse non erat ibi, oec fuit ibî quamdiu
illi heretici fueruut ibî ; et hoc probabit, ut dîcit, per
Petrum Buada, de Vilaoeria, et R. Amelii, de Salsio-
iiano. Interrogatus ubi erat illo tempore, dixit quod
erat in quadam excubia' contra Gabaretum.
CL vil. — Même jour. — R. Amiel, de Salsigne, donne son
témoignage.
Anno et die predictis. R. Amelii, de Salsinhano,
testis juratus dixit quod Guillelmus Vilaneria, de Sal-
sinhano, fuit bene per très septimanas cum ipso teste
et multis aliis in excubia contra Gabaretum, tempore
guerre Yicecomitis ; et tune comedebantur ficus et
racemi. Interrogatus si scit quod dictus G. esset in
dicta excubia quando P. Pollanus et socius heretici
erant apud Salsinhanum in domo Bernarde Vilanerie,
matris dicte Guillelme, dixit se nescire.
CLVIII. — Même jour. — Pierre Buade de même.
Anno et die predictis. Petrus Buada, de Vilaneria,
testis juratus dixit idem quod proximus.
eux. — () novembre 1252, Carcassonne. — Ber. Brice, de
Montréal, s*oblige à obéir aux inquisiteurs. Il est assigné au
quatrième jour après la Saint-Martin (15 novembre).
Anno quo supra, yni idus novembris. Ber. Bricci,
de Monte Regali, juravit se pariturum omnibus manda-
1 . Probablement la levée de boucliers de Trencavel, qui mit
le siège devant (iarcassonne en 1240, et non la croisade de
1209. (Nist, génér. de Languedoc, tome VI, 718 et suiv.; Vlll,
c. 1042 et suiv. Éd. Privât.)
2. Garde, excubiare, faire la garde.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNE. 197
tîs et singulis inquisitorum et venire ad diem vel dies
sibi assignatas vel assignandas ; et est sibi assignats
dies feria mi^^ post feslum beati Martini.
CLX. — 9 novembre 1252, Carcassonne. — Ar. Narbonne,
détenu, sort de prison pour aller travailler, comme maçon,
au couvent de Rieunette. — Ses cautions.
Anno quo supra, v idus novembris. R. Auterii,
R. Amelii, de Villamostautione, juraverunt et obligave-
runt se et sua pro Ar. Narbona, qui cras débet educi
de muro, sub pena xx librarum, quod idem Arnaldus
serviet monialibus Rivi Nitidi bene et fideliter per duos
annos in operibus earum de ofïicio seu ministerio suo,
scilicet massionatus , nisi haberet legitimum impedi-
mentum; alioquin ponerent aliquem loco ipsius, qui
sciret et posset complere pro ipso tempus illud. Testes
capellanus de Verzela et nepos ejus et P. Ariberti.
Hoc idem jura vit Ar. Narbona.
CLXI. — 11 novembre 1252, Carcassonne. — Vilarzel, des
Ilhes, jure de commencer ses pèlerinages dans huit jours.
Anno quo supra, m idus novembris. Vilarzellus de
Insulis juravit se incepturum peregrinationes ^ sibi
injunctas infra vin** dies et perfecturum pro viribus.
Fidejussor R. Ghatmar, clericus de Gonchis.
CLXII. — 30 octobre 1252, Carcassonne. — Auger, fils de Ar.
Auger, de Montolieu, s'engage par serment à faire ses pèle-
rinages au mois de mars.
Anno quo supra, m kal. novembris. Augerius, filius
quondam Ar. Augerii, de Monte Olivo, juravit se fao-
1. Voy. plus haut, n° LXXXI, note.
198 REGISTRE DU GREFFUR
turum peregrioationes sibi injunctas pro Grimiiie
beretice pravitatis menae marcii proximo venieoti.
CLXIII. — 23 décembre 1252, Carcassonne. — G. Belon, d'Ar-
zens, s'engage par serment à faire ses pèlerinages au com-
mencement de mars. — Ses cautions.
Anno quo supra, x^ kal. januarii. G. Belonis, de
Arzinco, juravit sub pena xx librarum turonensium
quod in principio mensis marcii inoobebit peregrina-
tiones sibi injunctas. Proeo sunt fîdejussores P. Faber,
de Arzinco, et R. de Monte Olivo, de Burgo, qui jura-
verunt. Testes Ber. Digon et Gala vus.
CLXIV. — 3 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Gallard Vassal,
de Salsigne, relaps, est condamné à porter deux croix « in
capucio » et à visiter en pénitent, chaque dimanche du
carême qui vient, les églises du Bourg.
Anno quo supra, v^ nonas marcii. Gallardus Yassal-
lus, de Salsinhano, qui est relapsus in heresim bereti-
cos adorando a feslo beati Micahelis citra post injuno-
tam sibi alias penitentiam pro hiis que comiserat
nequiter in eodem crimine, et qui propria temeritate
cruces sibi impositas dimisit, juravit stare mandatis
omnibus et singulis inquisitorum , et facere et com-
plere quicquid sibi pro dicto crimine injuogetur. Et
super hoc fidejusserunt pro ipso quisque in solidum,
sub pena xxv librarum, se et sua obligantes, P. Gavae-
rii, de Furnis, R. Abbatis, G. de Vilario, G. Bordas, de
Salsinhano. Et fuit injunctum, in virtute prestiti jura-
menti, dicto Gallardo, quod continuo résumât cruces,
quas propria temeritate dimisit; et preterea portet
perpetuo pro relapsu, quia recenter peccavit in heresi,
duas cruces in capucio, qualibet unius palmi ; et non
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 199
«t sine capucio induto et crucibus ibidem impositis
îotra domum vel extra ; et per omnes dies domioicos
istius quadragesîme visilel omnes ecclesias Burgi^ in
camisia et braccis cum virgis in manu, nudis pedibus,
et cum capucio induto antedicto. Hec injunctio fuit
facta dicto Gallardo per magistros Radulphum et R.
David inquisitores , qui instrumentum antedictum
receperunt et obligationem. Testes Ber. Digon, P. R.,
et multi alii, et P. Âriberti, notarius, qui hec scripsit.
CLXV. — 7 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Jean, de Mon-
tégut, s'engage à payer 50 livres tournois pour obtenir que
son père Pierre Bernard ne soit point condamné à une peine
infamante.'
Ânno quo supra, nonis marcii. Johannes, de Monte
Âcuto, fîlius Pétri Bernardi, de Monte Acuto, juravit et
obligavit se et sua pro eodem pâtre suo in quinqua-
ginta libris turonensium et constituit se debitorem et
persolutorem, ad voluntatem et mandatum domini
epicopi et inquisitorum, quocienscumque et quando-
cumque fuerit ab eisdem requisitus, ita tamen quod
peoitentia mûri vel alia penitentia confusibilis vel
publica non injungatur eidem patri suo pro crimine
heretice pravitatis. Si autem moreretur idem P. ante-
quam esset sibi penitentia injuncta, vel antequam fie-
ret requisitio denariorum predictorum, nichilominus
dictus Johannes pecuniam predictam solvere teneatur.
Alioquin si Petrus Bernardi antedictus muro traderetur
vel penitentia confusa sibi injungeretur, idem Johan-
nes a solutione dicte pecunie penitus sit inmunis et
minime teneatur. Fidejussoresconstituerunt seG. Ar.,
1. Voy. pltts haut, n^ II, note 2.
?</i REGISTRE DC GREFFIKK
notarius, et Bonetus Goostaotini, de Narbooa, oUi-
gantes se et sua per jurameatom et publicum ÎBslni-
mentum, quod dictus Johanoes predida oompleat d
attefidat. Testes magister P., offidalis, Pon. Beoedidi.
archipresbiter, G. Stephani, R. P., P. Debraod et
P. Aribcrti, notarii, qui bec scripsit de mandato
domini episcopi.
CLWI. — 8 mars 1253 in. st.\ Carcassonne. — P. R. Xuét
Miiussoulens. délivré de prison, s'oblige à faire ses pèleri-
na^'es dans les deux années qui suivront la fête de Piques.
Anno quo supra, vui idus inarcîî. P. R. At, de
Mossolinco, cui facienda est gratia die crastina de cru-
ci bus, juravit se complere et perOoere peregrinationes
suas sicut sibi injunctum est a Pascba proximo ve-
nienti^ usque ad duos annos; et dédit fidejussores
pro se R. Hot, de Mossolinco, G. Peraoeta, de Pùdio
Nauterio, sub pena xx librarum ; et juraverunt et se et
sua quilibet obligarunt.
CLXVII. — 13 mars 1253 ^n. st.)» Carcassonne. — Bernard
Borrel, malade, est autorisé à sortir de prison, où ses cau-
tions le feront rentrer à la réquisition des inquisiteurs ou
quinze jours après sa guérison.
Anno quo supra, in crastinum beati Gregorii. Bemar-
dus Borrelli, juveiiis, P. Pages, G. Sicredi, P. R. Gooei-
lis, dcBurgo, Ber. Arcambaudi, deGaunis,obUga\erunt
se et sua et juraverunt sub pena l librarum quod ipsi
tacient reddere ad inurum Bernardum Borrelli immu-
ratum, cui datur licentia exeundi propter infirmita-
tcm, quando fuerint requisiti vel post XY dies quando
1. Cette année (i253\ Pâques tomba le 20 avril.
DK L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 201
I erit de egritudine liberatus; et Bernardus Borrelli
I juveois débet alios predictos super hoc reddere in-
I dempnes, qui amore ipsius et mandato se obligave-
runt dicto modo.
CLXVIIl. — 18 mars 1253 (n. st.) — Vital Pages s'oblige à
obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions le rendront vif ou
mort.
ÂDDO quo supra, xv kal. aprilis. Âr. Gauzim, de
SulisS P. Manhes, de Salsinhano, Guillelmus Belug, de
Recafera, et R. Johannis, de Recaferra, obligaverunt se
et sua, sub pena l librarum, quod Vitalis Pajesii pareret
mandatis inquisitorum, vel redderent ipsum vivum
vel mortuum; et quod veniat ad diem et ad dies; et
hoc promisit unusquisque predictorum in solidum
juramento prestito corporaliter; et ipse Vitalis pro-
misît idem. Testes P. R. et Pe., capellanus domini
episcopi, notarius publicus, qui bec scripsit.
CLXIX. — 19 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Bernard
Armen, le vieux, d'Alzonne, s'oblige à prendre passage.
Ses cautions se portent aussi garants pour sa femme qu'elle
accomplira ses pèlerinages.
ÂDDO quo supra, xnii kal. aprilis. Bernardus Ar-
oieD, senior, de Âizona, juravit stare mandatis inqui-
sitorum super excommunicatione qua erat astrictus
quia non compleverat penitentiam passagii trans-
oiariDi; et illam faciet, complebit, ut dicit, quando-
cumque sibi mandabilur prout sibi pro crimine here-
sis est injunctum; fidejussores pro ipso, sub pena
L librarum, jurati quisque in solidum, P. Ber., Po. Se-
1. De Insulisf?),
tm HKGISTBE DU GUFFIOI
({uiiii, U. (le hivo, R. Armen et P. PolUoerii, de Alzooi.
liem^ predidi iidejussores obligaverunt se sîmiliter
pro uxon; dicli Iterriardi eodem modo, quod pere-
KriiiiiliotieH^ HJbi injunctas similiter adimplebit. El hoc
i|miuii jiiravil Alaxuis, uxor dicti Bernardi Armen.
r.lA \ . *J() tiiars 125.') (n. st.], Carcassonne. — Les héritiers
ili' JiMii \ ital, ili^fiiut, rnndaitiné au passage pour cinq ans.
(liiiiiiriii ri'stiiiiiiiioii drsoii avoir, 20 livres. Ils sontassigiu^si
liiiil jciiirs |KMii* la Hxaùoii de ce qu'ils devront donner «pro
rrrttiiiprnsationr passagii. »
Aniu» qtio supra, xiii^ kal. aprilis, Poncius Vitalis
el ll*% uxor i|iioiulam Pelri Vitalis, de Gonchis, oom-
pariiiTunl oorain inaj;istiH) R. David inquisitore, et
iHHHt^iiox oinuit st' osse heivdes Johannis Vitalis defiincti,
nu uijuuotiuu tuoi'at ad Y annos passagium traosma-
riuuu). VtMHUUtainou dicta R'* noa est hères uisi
uoiniuo \ iri sui piwlicti. Et est eis assigoata dies in
ivtalus iHMti Boutxlioti, ad respondeodum quaDtiun
tououl do luMViiitato dicti deluocti et quod potfsl
\iilciv. 0^1*^ ^1^^' iVin^vanieinint et dixerant quod hère»
siitïis piiNiiota valet \x libras. Et fuit ets iojuDCtiini
vpuKl intra \ui dits adducant booos fidejusson» id
sv'lxoïKiaui extiniatioDCtu que fiet super
luMK* (vissa^cû viîvHi Johannis Vitatb.
^ »." i .O" " . >.». "» i:-; VI <^yt lie ifiadste «sttinicuo.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 203
Miininati Poncius et R"^, et fuît eis injunctum quod
IMra festum sancti Johannis veniant corani nobis satis-
lloluri super dicta estimatione ; alioquin dimittant
lotam illam hereditatem.
CXiXXn. — 29 mars 1253, Carcassonne. — Guillaume Ber-
u- nard Fanjaus s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Sa cam-
- tion. >
Anno Domini M^ CC Llir, ini kal. aprilis, Guil-
leimus Bernardi Faniaus juravit coram inquisitoribus
ie pariturum omnibus mandatis et singulis inqui-
Éftorum, et se facturum et completurum penitentiam
^e sibi injungetur. Fidejussor pro ipso juratus, sub
pena l librarum, Ber. R. Faniaus, fraler ejus.
CLXXin. — 29 mars 1253, Carcassonne. — G., de Vieille-
Vigne, s'engage à payer 12 livres tournois pour sa péni-
tence avant la Pentecôte (8 juin).
Anno et die predictîs. G. de Vinea Veteri juravit
se soluturum xn libras turonensium pro penitentia sua
osque Penthecosten . Fidejussores pro ipso bona fide
Ber. de Solerio et P. Âr. de Tribus Bonis, notarius.
CLXXrV. — 1«' avril 1253, Carcassonne. — G. Bérenger,
d'Arzens, s'oblige à prendre passage au mois d'août pro-
chain. — Ses cautions * .
, Anno Domini M"" GC" L"" III, kal. aprilis. G. Beren-
garîi, de Arzinco, juravit se pariturum mandatis
omnibus et singulis inquisitorum ; et fuit absolutus ûh
exconununicatione qua erat astrictus propter contu-
maciam; juravit etiam et promisit se transfretaturum
1. Voy. plus haut, n*> XLVl, plus bas, n° CXCV.
204 REGISTRE DU GREFFIER
in primo passagio augusti, sub pena x librarum; tl(k-
jussores pro ipso, sub eadein pena, Arîbertus de
Arzinco, Matha, castellarius de Monte R^Ii, fide
prestila, etR. Berengarii, qui juravit; et pena soluU.
nichilominus compellatur ad transfretandum.
CLXXV. — 12 avril 1253, Carcassonne. — Rey, d'Alzonne.
s'oblige à prendre passage au mois d*août prochaine —
Ses cautions.
Ânrio quo supra, ii idus aprilis. Rex, de Alzona,
juravit se transfretaturum in primo passagio augusli;
et fuit absolutus ab excommunicatione. Fidejussor pro
ipso juratus, sub pena l librarum, Ber. Gazanha, de
Rive ; et i|)se Rex obligavit eidem propter hoc omnia
boiia sua, presentibus magistris Radulpho et R. David,
inijuisitoribus, et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.
CLXXVI. — 17 avril 1253, Carcassonne. — Ber. Belon et
Pierre Bclon, d'Arzens, frères, s'obligent à prendre passage
d'ici à la Saint-Michel (29 septembre). — Leurs cautions ^
AiHio quo supra^, xy kal. maii. Ber. Bello et Petrus
Bello^, fratres, de Arzinco, juraverunt et obligaveruot
se et sua, sub pena xxx librarum tnronensium, se
transfretaturos bine usque ad festum beati Micabelis,
nisi remanercnt de mandato ecclesie speciali. Fide-
jussores jurati quisque in solidum sub eadera pena
P. de Rozers, R. Ferriolis et R. Bello, de Arzinco. Et
solula pena, nichilominus teneantur transfretare didi
fratres.
1. Voy. plus bas, n" CLXXXV.
2. Voy. plus bas, n" CXCV.
3. A la riiargo : Anno Domini M"* CO V* IIP.
4. Voy. plus haut, n*> LVIU.
DE L'INQUISITION DE CARGAS80NNS. 205
■LXXVII. — 17 mai 1253, Carcassonne. — G. Ber., maréchal|
de Saint-Martin, s'oblige à obéir à Tévèque et aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
-^ Anno Domini M''GG''LIII% xyi kal. junii. 6. Ber.,
Uber, de Sancto Martino, juravit se facere et com-
ilere, ad voluntatem domini episcopi et inquisitq^ ^
tim, penitentiam sibi injunctam pro heresi ; et parebit
MBodatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso-
^es pro ipso jurati, sub pena l librarum quisque in
irtidumG. Daide, Ber. Gaunas, P. Faber, G. Garcias,
feb Sancto Martino. Testes Ber. Digon, G. Ber. de
Ijrgenteria, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
3LXXyilI. — 5 août 1253, Carcassonne. — P. Bonafos, de
Canecaude, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa
guérison.
Item^ anno quo supra, nonis augusti. Data fuit
licencia P. Bonafos, de Ganacauda^ esse extra murum
loousque convaluerit ; juravit se redditurum post con-
nilescentiam.
CLXXIX. — 17 août 1253, Carcassonne. — Raine, femme de
P. Albert, de Couffoulens, est autorisée à rester hors de pri-
son jusqu'à sa guérison.
Anno quo supra, xyi kal. septembris. Data est
liceDtia Raine, uxori P. Âdalbertide Gofolento, exeundi
murum quousque convaluerit de egritudine sua; et
lune sine omni monilione débet redire vel intérim, si
mandaretur ei . Fidejussores proipsa, sub pena L libra-
pura, P. Adalberti, Ar. Guifre, Ar. Willelmi, R. Ber.,
de Gofolento.
206 REGISTRE DU GREFFIER
CLXXX. — Même jour. — Même permission pour Willebne
Gafuère, de ViUemoustoussou.
Iteniy eadem die fuit data licentia Willelme Gafiiara,
de Villamostautione, modo et forma predicta ; fidejus-
sores pro ipsa eodem modo Adalaicis, filia ejus, ei
P. Faucet, de Yillamostautione.
CLXXXI. — 2 septembre 1253, Carcassonne. — Même per-
mission pour P. G. de CallavellOy de Montréal ^
Item^ mi nonas septembris. Data fuit licencia P. G.
[de] Gallavello, de Monte Regali, exeundi murum
quousque convaluerit.
CLXXXII. — 30 septembre 1253, Carcassonne. — R. Signier,
de Moussoulens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et présente
ses cautions.
Anno Domini M^ CXj LIII^, in crastino Sancti Micabe-
lis, Ar. Siguerii, de Mossolinoo, per juramentum pro-
prium obligavit se et sua inquisitoribus, quod veni-
ret ad diem et ad dies sibi assignatas et pareret
mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et faoeret
penitentiam que sibi pro heresi injungetur. Fidejus-
sores pro ipso jurali sub pena l lîbrarum malgorea-
sium quisque in solidum R. Seguerii de Hossolinco,
f rater dicli R^S Bernardus de Monte Olivo, de Villa-
secca Landa, Bernardus de ViUanova, laborator de
Bram.
1. Dans les Confessions de Fanjeaux reçues en 1245, il est
souvent question de Bernard de Calhavello et de \V. de Calha-
vel/o, qui sVtaient fort compromis (Bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 141) v*^ et suiv.).
DE L'iUQUISmON DE CARGASSONNE. 207
ÛLXXXin. — Dimanche, 12 octobre 1253, Carcassonne. —
* ^Brice, de Montréal, s*élaît engagé à fournir ce jour-là ses
cautions pour lui et son frère « super passagio. » H promet
WJpar serment d'obéir aux inquisiteurs * .
4^'Aiino quo supra, mi îdus octobris. Bricdus, de
ttonte Regali, joravit se venturum hac instanti die
AbmiiHca cum fidejussoribus quos decet dare ad volun*
lÉtem înquisitorum super passagio sibi et Petro Brio-
IKo« fratri suo, injuncto adimplendo. Fidejussores pro
KtBoGr. de Arzinco, 6lius domine Marie. Qua die oom-
iNoniit dictus Briccius et jura vit se pariturum omnibus
iDandatis et singulis inquisitorum, obligando se et sua
pro se et dicto fratre suo; et dédit fidejussorem jura-
tuni sub [pena] l librarum W. Yergerii.
CLXXXIV. — Même jour. — G. Barbier s'engage comme le
' ' ' précédent *.
Anno et die predictîs. G. Barberii juravit pro se
l^m quod predictus. Fidejussor pro ipso bona fide
JP. Mary, de Burgo.
CiiXXXV. — Même jour. — Rey, d'Alzonne, s'oblige à obéir
aux inquisiteurs « super passagio'. »
Anno quo supra et die. Rex, de Alzona, juratus obli-
gavit se et sua ad parendum mandatis inquisitorum
puper passagio sibi injuncto. Fidejussores pro ipso
jurati, sub pena L librarum, G. Segui, Adam Guila-
bwti.
1. Voy. plus haut, n^ CLH, et plus bas, n^ CXC.
2. Voy. plus bas, n° CLXXXIX.
3. Voy. plus haut, n^ GLXXV.
210 REGISTRE DU GREFFUR
obligavit se et sua, sub pena x libraram, pro Rogerio,
fratresuo, de Savartesio, per juramentum et publicom
instrumentum, quod idem Rogerius, de Preveireoga,
parebit mandatis omnibus et singulis inquisîtorum ; et
recipiet et complebit penitentiam que sibi ab inquisi-
toribus pro crimine heresis injungetur. Quod idem
Rogerius juravit se fîdeliter completurum.
CXCIII. — 5 novembre 1253, Carcassonne. — Injonction est
faîte à Ber., des Martys, Ber. Armen, le vieux, et P. Dal-
bars, d*Alzonne, qu'ils aient à prendre passage en mars à
Marseille ou à Aigues-Mortes.
Anno et die predictis. Injuuetum fuit, sub pena
L librarum, et in virtute prestiti juramentî, Ber. de
Martris, Ber. Ârmen, seniori, et P. Dalbars, de Alzona,
quod in isto passagio marcii transfretent ; et siot
parati vel apud Aquas Mortuas, vel apud Hassiliam
pro isto passagio incipiendo et perficiendo.
CXCIV. — Môme jour. — Même injonction à Brice et à Pierre
Brice, de Montréal.
Anno et die predictis. Briccio et Petro Briccîo, de
Monte Regali, fuit idem injunctum, in virtute prestiti
juramenti et sub pena predicta.
CXCV. — Même jour. — Même injonction k G. Bërenger,
Ber. Bellon et à son frère * .
Anno et die predictis. Idem fuit injunctum G. Be-
rengario et Ber. Belloni et fratri ejus de Aradnco.
1. Voy. plus haut, n«» CLXXIV et CLXXVI.
DE LlNQUISmON DE CARCASSONNE. î\\
CXCVI. — 20 noYembre 1253^ Carcassonne. — P. Chabert, de
Mupefèray s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
' Anno Domini M^GC'LIir, xii kal. decembris. P.
Obatberti, de Rupefera, oblige vit se et sua per jura-
mentum et publicum instrumentum ad parendum
mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad reci-
piendum et faciendum penitentiam ad voluntatem et
maDdatum inquisitorum. Fidejussores jurati proipso,
qaisque in solidum, sub eadem pena, Johannes Ghat-
bert, Johannes Pastre, de Rupefera.
GXCyn. *- Même jour. — Roger Gandel, de Rupefera,
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. JRogerius Gandela, de Rupe-
fera, juravit facere et complere voluntatem inquisito-
mni et recipere penitentiam sibi injungendam et
oomplere pro crimine heretice pravitatis, et parère
mandatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso-
res jurati, quisque in solidum, sub pena l librarum,
P. Ghatbert, [Rai]naudus Mager, de Rupefera, Poncius
Gandela.
CXCVIII. — 15 janvier 1254 (n. st.), Carcassonne. — Albert,
de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, xvm kal. februarii. Adalbertus, de
PreveirencaS juravit stare et parère mandatis omni-
bus et singulis inquisitorum, et facere et complere
penitentiam, quam sibi inquisitores pro crimine here-
sis duxerint injungendam. Fidejussores jurati pro ipso,
1. Au-dessus, entre les lignes : de Savartesio.
212 REGISTRE DU GREFFIER
quisque in solidum, sub pena l librarum. Bonus Homo,
de Manso, et G. Moto, de Manso Gabardesio» jurati.
CXCIX. — Même jour. — Adam de Arverio^ du même lieu,
s'oblige de même.
Anno [et die] quo supra. Adam de Arverio, de Pre-
veirenca, juravit idem pro se. Fidejussor, sub eadem
pena, juratus P. Martini, qui didtur Gotellerius, soro-
rius suus.
ce. — 5 avril 1254, Garcassonne. — Ber. Guilabert, du Bourg,
s*oblige à obéir aux inquisiteurs et donne ses cautions.
Anno Domini M^ GG^ LIIII®, nonis aprilis. Ber. Gui-
laberti, de Burgo Garcassone, obligavit se et sua ad
parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum,
et ad recipiendum et perficiendum penitentiam sibi
injungendam pro crimine heretice pravitatis. Fidejus-
sores jurati pro ipso, sub pena xx librarum, Amelius
Boerii, P. Amelii, basterius, de Burgo Garcassonne,
quisque in solidum.
CCI. — 9 avril 1254, Carcassonne. — Bernard, des Mar-
lys ', demeurant à Alzonne, s'engage à payer 10 livres a pro
recompensatione passagii » et pour les pèlerinages de sa
femme Maraude, qui est infirme.
Aimo Domini M° CG^LIIir, y idus aprilis. Bernardus
de Martris, de AIzona, obligavit se et sua, per juramen-
tum et publicum instrumentum, se soluturum x libras
melg. vel luron., quarum medietatem persolvet in
inslanti t'esto beati Johannis, et aliam medietatem in
1. Peut-être le même que celui des n" I, CLXXXVIl et
CXCIIl.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 213
festo Omnium Sanctorum, pro recompensatione pas-
sagii transmarini sibi injuncti et peregrinationibus
Maraude^ uxoris sue, infirme. Fidejussores pro ipso
fide plevita, subeadem pena, quisque in solidum, Rex,
de AIzona, P. Danuselli, juvenis, fier. Segui, Bertran-
dus Jordani, Bartholomeus de Andusia, et P. Ariberti,
qui banc obligationem recepit.
CCII. — 2 mai 1254, Carcassonne. — Arnaud Faure, de Sais-
sac, malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa
guérison. Il donne ses « fidejussores. »
Anne Domini M^GC* LIIIP, vi nonas maii. Data est
licencia Arnaudo Fabri, deSaxiaco, exeundi murum et
essendi extra quousque convaluerit de egritudine sua,
ita tamen quod post convalescentiam suam ibi rever-
tatur, non expectato etiam mandato inquisitorum, per
prestitum juramentum. Fidejussores super hoc pro
ipso quisque in solidum, sub pena l librarum, Ber.
Andorra, de Burgo, Petrus de Alairaco, de Podio Nau-
terio, et Ar. Clary, junior, de Podio Nauterio, fide
plivita se et sua obligantes. Testes Ber. Gedor, Ber.
DigOD, Robertus Scriptor et P. Ariberti.
CCIIL — 1^' juillet 1254, Carcassonne. — Limoux, de Sais^ac,
s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anne que supra, kalendis julii. Limosus, de Saxiaco,
juravit et obligavit se et sua ad parendum mandatis
inquisitorum omnibus et singulis, et venire ad diem
et ad dies assignatas sibi et facere et complere peni-
tentiam sibi injungendam pro crimine heretice pravi-
tatis. Fidejussor pro ipso JohannesMolsaire, qui débet
ejus bona confiscare, si aliter se haberet.
214 REGISTRE DU GREFFIER
CCIV. — 17 décembre 1254^ Carcassonne. — Limoux, qui, cité,
n'avait point comparu, s'excuse sur une maladie et fournit
à nouveau ses cautions.
Aono quo supra, xvi kal. januarii. Dictus limosus
comparuit coram inquisitoribus ; et quia citatus dod
comparuerat ad diem sabbati proximo transactam ad
recipiendum penitentiam sicut juravit superius, fueruot
requisiti iterum fidejussores ab eo propter contuma-
ciam. Ipse vero excusa vit se propter infirmitatem.
Tamen inquisitores non crediderunt ei super hoc, et
ideo tidejussit pro ipso, sub pena G solidorum, jura-
tus, modo et forma predicta Petrus Beuedicti, fîiius
Pétri Benedicti, de Saxiacho. Testes Isamus de
Pezenx, P. David, R. Buada.
CGV. — 17 juin 1254, Carcassonne. — Déposition des témoins
produits par Bernard Pons pour prouver rinimitié de sa
femme pour lui.
Testes quos produxit Bemardus Poncii ad probatir
dum inimicicias inter se et uxorem suam.
Anno Domini M'GG^'LIIir, xvkal. julii. Guillelmus
Namdata, subcapellanus de Saxiacho, testis juratus
dixit se audivisse dici, et fama est apud Saxiacum et
apud Podium Laurentii, quod Arnauda, uxor Bernard!
Poncii, fuit capta apud Podium Laurentii per eumdem
virum suum cum R"*** Gueirejat, qui habebat rem
secum, et non dimittit pro ipso quin adhuc habeat rem
cum pluribus ; et etiam quidam tenet eam de Monte
Olivo pro merelrice, sicut dicitur, et fama est apud
Saxiacum. Nullam aliam causam requisitus ioimîcicia-
rum scivit vel potuit assignare inter eos, nisi sicut
dictum est.
DB L'INQUISITION DE GARGA8S0NNB. 215
P. de Opère, [testis] juratus, dixit. se audivisse dici a
Bemardo Poncii quod quidam de Podio Laurencii
•eœsMrat cum Âr^, uxore sua, et quod ip... a fuerat
Nun et propter hoc verberavit eam, sicut ab aliis
mdivit did. Dixit etiam se audivisse dici quod dicta
\]^ est meretrix et non dimittit pro eodem viro suo
lOÎD rem habeat cum pluribus, et quod quidam juve-
nis de Monte Olivo adhuc tenet eam et cum ea adul-
tentur. Interrogatus nullam aliam causam assignavit
iiikniciciarum nisi sicut dictum est.
R. Benedicti, testis juratus, dixit se audivisse dici ab
AH*, uxore Bernardi Poncii, quod ipsa vellet quod dic-
tât vir saus esset mortuus, ut posset habere in virum
Pogoler de Monte Olivo, et quod etiam leprosam (sic)
veUet effici, dummodo habere posset ipsum Pugoler in
virum. De tempore, hoc anno. De loco, apud Saxia-
cum in domo Bernardi Poncii. De circumstantibus,
dixit quod quidam puer scolaris dicti Bernardi Poncii.
De diffiunatione ipsius, dixit idem quod alii predicti
per auditum. Interrogatus dixit se nichil aliud scire.
OCVI. — 19 octobre 1254, Carcassonne. — Sentence condam-
nant Goillaume Bérenger, d'Arzens, à 50 livres et à reprendre
les croix.
Cum Guillelmus Berengarii, de Arzincho, cui facta
lait olim gratia de crucibus sibi pro heresi impositis,
nqpere seu detinere noluerit nuper apud Limosum in
bro R**" Monic, de Arzincho, quem sciebat pro heresi
Itagitivum; nec etiam ad hoc faciendum prestitit ali-
ifaod ooDSÎlium vel juvamen, sicut per confessionem
EJua magîstro R[adulpho] et P[etro], inquisitoribus,
plene constat, licet super hoc monitus fuerit per ma-
?i6 REGISTRE DU GREFFIER
gistrum Bartbolomeum de Arzincho in presentia plu-
rimorum, illa bora qua hoc faciliter poterat adimplere;
nos predicti inquisitores, veritate diligeoter super hoc
inquisita et deliberato consilio pleniori, predicto G.
citato apud Garcassonam, prius tamen tam ab eo quam
a Guillelmo Berengario, filio ejus, et Ariberto de Arzin-
cbo, fîdejussoribus pro eo Juramento recepto, subpeoa
quinquaginta librarum et bonorum suorum, propter hoc
obligationem injuncximus tanquam ingrate et indigno
gratie sibi facte, quod résumât contiouo dictas cruces
cum brachiis transversalibus in omni veste prêter
quam in camisia perpetuo deportaturas. Actum fuit
hoc Garcassone, xim kal: novembris^ anno Domini
M^ GG^ Lllir.
CCVII. — 29 octobre 1254, Carcassonne. — Ber. Amiel, do
Puy, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cau-
tions.
Anno quo supra, im kah novembris. Ber. Amelii,
de Podio, qui erat cap tus, juravit se stare mandatis
inquisitorum, etc., et recipere et complere peniten-
tiam, etc., sub obligatione omnium bonorum suorum.
Fidejussores pro ipso fîde plivita Ber. Massabou, et
R. Gavaerii, de Podio, sub pena l librarum, se et sua
obligando.
CCVÏII. — 2 novembre 1254, Carcassonne. — Ar. Baud, de
Montréal, suspect, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, ini^ nonas novembris. Ar. Baud,
de Monte Regali, suspectas de heresi pro eo quod ma-
ter sua fuit hereticata a parvo tempore citra, unde, quia
ipse visitabat eam fréquenter, et aliquando ei in neces-
DE LiNQUISinON DE CARCASSONNE. 217
sariis providebat, videtur in ipsius maliciam concens-
siaae; propter quod jura vit stare mandatis omnibus
et singuiis inquisitorum et obligavit omnia bona sua.
Fidejussores jurati pro ipso, sub pena l librarum, P.
Âmelii, de Pontilio, Engelbertus Benedicti, Johannes
Goîrîci, Bartholomeus Goirici, P. de Casai Ranols,
et R^', uxordicti Ar. Baud.
CQX. — 4 novembre 1254, Carcassonne. — P. Amiel, d'Ar-
zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et présente ses cau-
tions.
Ânno quo supra, n nonas novembris. P. Amelii, de
Ârzincho, obligavit se et sua per juramentum et publi-
cum instrumentum inquisitoribus super mandatis
omnibus et singulis eorum faciendis, et penitentia
fadenda et recipienda super hiis que de heresi [in
inquisilione inventa sunt] juxta voluntatem ipsorum.
Fidejussores jurati pro ipso, sub pena l librarum,
fier. Bos, de Monte Regali, et R. de Vallibus, de
Gramasia. Testis Jo. Melsaire.
CCX. — 4 novembre 1254, Carcassonne. — P. Raymond de
Castillon, d'Arzens, s'oblige comme le précédent.
Item, anno et die predictis. P. Ramundi de Gasti-
lione» de Arzincho, obligavit se et sua per juramentum
et publicum instrumentum inquisitoribus se recipere
et complere penitentiam quam sibi pro heresi duxe-
rint injungendam, et parère mandatis omnibus et sin-
gulis eorumdem. Fidejussores jurati pro ipso, sub
pena l librarum, Ber. Bos, de Monte Regali et R. de
Vallibus, de Gramasia.
218 REGISTRE DU GREFFIER
CCXI. — 18 novembre 1254, Garcassonne. — Permission est
donnée à Rixende de sortir de prison pour (aire ses couches.
— Ses cautions.
Anno quo supra, xim^ kal. decembris. G. Megerii,
Petrus Yalguerii, P. Pastoris obligaverunt se et sut
par juramentum et publicum înstrumeDtum, sub pena
L librarum, pro Rixenda, uxore Guillelmi Hualguerii,
pro heresi immurata, cui data est liœncia exeundi
murum et esse extra quousque perper[er]it, ita quod
traDsacto mense post partum, ipsa, non expectato man-
dato, sine omni contradictione et dilatîone, adcaroerem
revertetur. Et preterea parebit mandatis omnibus et
singulis inquisitorum. Testes Guillelmus et Astruc
Gaulassa.
CCXII. — 19 novembre 1254, Garcassonne. — Cautions pour
Raymonde, fille de Payane Baude, de Montréal.
Anno Domini M'' GG'' Lllir, xiii kal. decembris. Pro
Raymunda, filia quondam Pagane Baude, de Monte Re-
gali, obligaverunt se et sua, sub pena L librarum, per
juramentum et publicum instrumentum, Ar. fiaud,
Johanncs Goirici, Bartholomeus Goirici, frater ejus,
Bernardus Gatalani, quod ipsa Raymunda non auffu-
giat, set parcat mandatis omnibus et singulis inqui-
sitorum super hiis que comisit in crimine heretice pra-
vitatis, et penitentiam sibi injungendam recipiet et
complebit. Testes P. de Gasals Ranols, Ber. Goirid,
senior, G. Boerii et Guillelminus.
DB L'INQUISITION DE GARCASSONNS. 219
CSCXni. — 17 décembre 1254, Garcassonne. — Isam, de Pe-
lenS) à l'audience, demande jour pour nommer ses ennemis;
U est assigné au samedi suivant (19 décembre), puis au len-
demain de l'Epiphanie ; à défaut de cautions, il présente des
témoins pour prouver les inimitiés dont il est Tobjet.
Addo quo supra, xvi kal. januarii. Isarnus, de Pe-
BDCO, oomparuit coram inquisitoribus ; et requisitus si
volebat se deffendere de hiis que inveniebantur in
ioquisitione super facto beresis contra ipsum, dixit
qood noo aliter nisi quod tradet nomina inimicorum
laorum et causas inimiciciarum exprimet.
Itenif requisitus si vult recipere in scriptis ea que
inveniuDtur contra ipsum, dixit quod non ; set petit
diem sibi assignari ad nomimandum inimicos et dicen-
dum causas inimiciciarum. Et ad boc fuit dies sabbati
proxima ex parte inquisitorum assignata. Qua die
oomparuit dictus Isarnus et nominavit pro inimicis
Rogerium Isarni, de Castro de Goncbis, fratrem quon-
dam Pétri Isarni, Petrum Régis et R. Régis, fratres de
CSoodiis, et amicos eorum, quia tempore quo idem
barous de Pesinco morabatur cum R"^"" de Savarduno
aimul cum Faure de Biraco, idem Faure fuit captus
ib inimicis Ecclesie qui morabantur apud Gabaretum et
ibi fuit adductus. Tandem ipse Isarnus ivit ad dictum
castrum de Gabareto, et ibi locutus fuit, de mandato
didi R. de Savarduno, [de] redemptione^ dicti Faure;
et eduxit eum inde ; et fuit sibi dictum quod Petrus
Isaroi predictus, armiger tune R"*^ de Savarduno pré-
dictif vendiderat eum et procura verat captionem. Et
hoc audito, dictus R"^^ de Savarduno fecit vocari et
1. Ms. : rtdemptionem.
220 REGISTRE DU GREFFIER
vocavit dictum P. Isarni super hoc de prodicione; et
fuit factum duellum; et in illo duello mortuus fuit
P. Isarni sepedictus. Unde, cum Isarnus de Pesinoo
esset tune pro parte predieti R. de Savarduno contra
P. Isarni, crédit quod Rogerius Isarni, P. Régis, et
j^das [legis, et alii amici dicti P. Isarni sunt inimici sui
capitales.
Item, R. Pagesii, de Gabareto, Rog. Gonterii, Pon-
cius de Flassano et R. Durandi et Ulixes sunt inimici
dicti Isarni, quia ipse Isarnus, ut dicit, procuravit eis
multa maia tempore guerre, quo morabatur cum
R**** de Savarduno.
Item, requisitus pluries si volebat scripta contra se
inventa in inquisitione recipere et cum eis deliberare,
dixitquod non.
Item, requisitus si volebat plures inimicos nomi-
nare, dixit quod sic; et super hoc petit diem sibi assi-
gnari; et fuit eidem assignata dies ad hoc in crastino
Apparitionis Doinini, et ad probandum et dicendum
causas inimiciciarum dictorum inimicorum, et dicen-
dum et proponendum quicquid dicere vel proponere
voluerit légitime ad deffensionem suam ; et tune débet
dare fidejussores quod non auffugiet, set veniet ad
diem et ad dies sibi assignatas et causam suam ducet
coram inquisitoribus et parebit mandatis omnibus et
singulis eorumdem. Quadie comparuit dictus Isarnus;
et requisitus, dixit quod non poterat habere fidejus-
sores, nec scivit nec voluit plures inimicos nominare.
Verumtamen ad probandum inimicicias predictas et
causas earumdem, produxit hos testes, scilicet G. Pi-
cairola, R. Picairola, fratrem ejus, crucesignatum pro
heresi, et R. Textoris, de Gonchis, qui in presentia
DE LlNQUISmON DE GARCASSONNE. 221
ecNrumdem juraverunt dicere veritatem. Et idem Isar-
nus juravit se deffendere legittime et causam suam
dooere coram inqùisitoribus sine fraude.
OCXIV. — 26 décembre 1254, Garcassonne. — Dépositions
des premiers témoins produits par Isarn, de Pezens, qui
demande jour pour en produire de nouveaux. Il est ajourné
. au jeudi suivant (31 décembre).
^G. Picairola juratus dixit quod Rogerius Isaroi,
firater quondam Pétri Isarni, P. Régis et R. Régis,
ooosanguinei ejusdem Pétri, sunt inimici Isarni, de
Pezinoo, militis, pro eo quia ipsi credunt quod dictus
barnus procuravit necem predicti Pétri Isarni. Requi-
situs quomodo scit quod ipse procuraverit, respondit
8e nescire nec etiam crédit. Tamen bene audivit dici.
Aliam causam inimiciciarum nescit, ut dicit, inter eos.
Vidit tamen quod Petrus Régis et R. Régis salutave-
mnt postmodum multotiens eumdem Isarnum; et
locati fuerunt [cum eo fa]miliariter multociens. Set
dictus Regerius non locutus fuit ei postea .
R. Picairola, testis juratus, dixit idem.
R. Textor, testis juratus, dixit idem. Dixit tamen
amplius se credere quod dictus Isarnus procuravit
dictam necem; et quod istud audivit dici a multis.
Postmodum, eadem die, dictus Isarnus peciit aliam
diem ad producendum super premissis plures testes ;
que fuit sibi concessa, scilicet die jovis proxima pro
secuoda produxione. Qua die comparu! t et produxit
ho6 testes, videlicet P. Ar. et P. Grazit*.
1. Dans la marge : Quere infra in ii® foL; aujourd'hui
fol. 35 V».
222 REGISTRE DU GREFFIER
CCXV. — 14 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Dépositions
des nouveaux témoins produits par Isam, d'Arzens, qui est
ajourné au lendemain de la Saint-Vincent (23 janvier).
Anno Doraini M^ CC^ Lllir, xix kal. februarii. P. Ar.,
fîlius quondam Pétri Ar., testis juratus, dixit idem
quod G. Picairola, excepto quod non vidit P. Régis
et R. Régis in ter se coUoquentes.
Anno et die predictis, P. Grazit, de Concbis, testis
juratus, dixit idem quod proximus.
Quibus testibus receptis, fuit assignata alia dies
dicto Isarno, scilicet in crastinum festivitatis beati
Yincencii pro tercia productione. Requisitus si volebat
aliud dicere ad deffencionem suam, dixit quod non.
CCXVI. — 5 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Ber. Pierre,
d'Arzens, s'oblige à la pénitence « pro hiis que celaverat in
crimine hereseos. » — Sa caution.
Anno Domini M^ GG^ Lllir, nonis januarii. Ber.
Pétri, de Arzinco, juravit stare mandatis omnibus et
singulis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assigna tas et facere et complere penitentiam quam
sibi inquisitores pro hiis que celaverat in crimine
hereseos sibi duxerint injungendam, obligando super
hoc se et sua. Fidejussor juratus pro ipso Guir. Rai-
naud, frater ejus, sub penac solidorum, se etsuacum
juramento propter hoc obligando. Testes Galiavus
Ribaudus, Guilleiminus Glericus et quidam alii.
CCXVII. — 7 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume
Clerc, de la Bastide-Ësparbeirenque, s*oblige à obéir aux
inquisiteurs. — Ses cautions^.
Anno quo supra, vu idus januarii. Guillelmus
1. Voy. plus bas, n^ CCUl.
DB LlNQUISmON DE CARCASSONNE. - 223
Glerici, de Preveirenca, juravit facere et complere peni-
tentiam sibi pro heresi injungendam et parère man-
datîs omnibus et singulis inquisitorum, se et sua per
joramentum propter hoc obligando. Fidejussor pro
ip60 juratus sub pena xx librarum, Petrus..., fréter
qus, obligans se et sua. Testes coram inquisitoribus,
GuillelmiDus Glericus, Guillelmus Picairola, Isarnus de
PieœDx miles.
GCXVm. — 19 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Roger
Seguin, d'Alzonne, s'oblige comme le précédent.
Amio quo supra, xun^ kal. februarii. Rogerius Se-
gaini de Âlzona juravit se stare mandatis omnibus et
siogulis inquisitorum et recipere et complere peniten-
tiam quam sibi pro hiis que comisit in crimine heresis
inquisitores duxerint injungendam, et venire ad diem
et ad dies coram ipsis super eodem facto assignâtes.
Rdejussores pro ipso Poncius Seguini, frater ejusdem
Rogerii, Bertrandus Jordani, Ber. Armen, senior, Ber.
de Martris, sub pena l librarum ; et super hoc obli-
gaverunt omnia bona sua, vel stabunt Garcassone in
hoetagiis, ad voluntatem inquisitorum, donec satisfe-
oerit dictus Rogerius inquisitoribus antedictis.
OCXIX. — 19 février 1255 (n. st.), Carcassonne. — Esclarmonde,
femme de Raymond Amiei, de Preixan, s'oblige à obéir aux
ÛMpiisiteurs et à se soumettre à la pénitence. — Ses cautions.
Amio Domini M"" GG'' Lllir, xi kal. marcii. Ësdar-
mondâ, uxor R^' Âmelii, de Prixano, juravit stare man-
datis omnibus et singulis inquisitorum et venire ad
diem et ad dies assignâtes, et facere, recipere et
eomplere penitentiam sibi pro crimine heresis ab
inquisitoribus injungendam. Fidejussores pro ipsa,
224 REGISTRE DU GREFFIER
sub pena x librarum, Beatrix, uxor quondam R^' Ra-
mundi, de Âlairaco, mater dicte Esclarmuode^ et Ber.
R. , sororius ejusdem Esclarmunde, de Âlairaoo. Testis
P. Othonis.
GCXX. — 18 mars 1255 (n. st.], Carcassonne. — Reine, veuve
de P. Albert, de Couffoulens, s'oblige comme la précédente.
Anno quo supra, xv kal. aprilis. Raina, uxor quon-
dam P. Adalberti, de Gofolento, obligavit se jura-
mento prestito et sua de parendo mandatis omnibus
et singulis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas et facere, recipere et complere quic-
quid pro crimine heresis inquisitores sibi duxerint
injungendum. Fidejussores pro ipsa, sub pena x libra-
rum, Ar. Guillelmi Sarte et Ar. Guifre, fîlius Egidii
Guifredi de Gofolento, obligando super hoc se et sua.
Testes Ëbrardus, capellanus de Sauzinco, et Ar. et
Bartholomeus Fabri et Guiilelminus Glericus.
CCXXI. — 20 mars 1255 (n. st.), Carcassonne. — Pons Olmier,
en reconnaissance de la grâce des croix, s'oblige spontané-
ment à donner en aumône, à la prieure de Rieunette,
150 sous.
Anno Domini M*" GC LIIIP, xm kal. aprilis. Poncius
Oimerii, de Limoso, obligavit se et sua in centum
L solides, magistro P. Ariberti inquisitori in dyocesi
Carcassone, quod ipse persolvet dictam pecuniam,
amore Dei et béate gloriose Virginis Marie, priorisse
monasterii Rivinitidi, quandocumque ab eadem prio-
rissa vel dicte magistro P. fuerit requisitus, ad opus
cujusdam hospicii faciendum in monasterio antedicto.
Et sic juravit complere et perfîcere, sine omni oon-
tradictione, ad voluntatem dicti magistri P. et prio*
DB L'INQUISITION DE CARGASSONNE. 225
risse antedicte. Et propter hujusmodi helemosinam
quam ex devotione voluit sponte facere, dominus
ardiiepisoopus Narbone comisit vices suas domino
episoopo Garcassone super gratia sibi facienda de
pa'^;rinatioDibus, visitationibus, quas, ex injuDcta sibi
penitentia pro heresi, facere tenebatur. Fidejussor
juratus pro ipso dominus Sicardus de Pomariis,
capellanus. Testes dominus Yasco canonicus, P. Im-
baud {sic)y sacerdos, R. Artaudi.
OCXXn. — 28 avril 1255, Carcassonne. — R. Morlane, d'Ar-
lenSy s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à recevoir la péni-
tence. — Ses cautions.
Addo Domini M"" GG'' LV^, mi kal. maii. R. Morlana*,
vd Textor, de Gaunis, qui fuit de Sancto Martino de
Landa, de Ârzinco, obligavit se et sua per juramentum
et publicum instrumentum, quod parebit mandatis
omnibus et singulis inquisitorum et veni[e]t ad diem
et ad dies sibi assignatas, et recipiet penitenliam ad
voluntatem eorumdem ; et quod sic compleat Bdejos-
senint jurati pro ipso quisque in solidum, sub pena
CKX libr., fier. Bellonis, G. Bello et Garcassona, fra-
Ks, deÂrzinco. Testes G. Glerici, Ber. Durandi, P. de
jasalranols, Bartholomeus Goiric, et P. Ariberti, qui
lec scripsit.
XXXIII. — Même jour. — Arnaude, femme de Jean Goiric,
s'oblige comme le précédent.
Aono et die predictis. Ar^^, uxor Johannis Goirici,
uravit et obligavit se et sua sicut R°**"* Morlana ante-
lictus. Fidejussores jurati pro ipso, ut supra, dictus
idumnes Goiric, Bartholomeus Goiric, fratres, P. de
1. Voy. plus bas, n« CCXLV.
15
226 REGISTRE DU GREFFIER
Gasalranols et R. Baud. Testes Ber. Betto et G. Bdlo,
fratres, et plures alii.
CCXXIV. — 27 mai 1255, Carcassonne. — Jean de VîUèle, de
la Bastide -Esparbairenque, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs et à faire la pénitence. — Ses cautions * .
Ânno Domini M^GG^LV, vi kal. juoii. Johannes de
Yilella, de Preveirenca, juravit stare maDdatis omnibus
et singulis inquisitorum, et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas, et recipere, facere et complere peni-
tentiam sibi pro crimine heresis injuDgendam ; et
propter hoc obligavit se et sua. FidejusseruDt jurati
pro ipso sub pena l librarum, quisque in solidum, per
juramentum et publicum instrumentum obligantes se
et sua, Âr. Vitalis de Insulis, Ber. Faber, R. de Yileila,
et Ber. de Yiieila, fratres dicti Johannis, et P. Gotran
de Gastanhs ; et est assignata dies dicto Johaoni usque
ad XY dies ad confitendum negata.
CCXXV. — 2 juin 1255, Carcassonne. — Raymond Molière,
de la Tourette, s'oblige comme le précédent.
Ânno quo supra, [i]v nonas junii. R'''^'" Moleira, de
Turreta, juravit stare mandatis, etc., ut supra. Fide-
jussores pro ipso jurati, quisque in soiidum, se et sua
obligantes, Ber. Faber, de Turreta, et Marlinus Gairic,
de Turreta, sub pena x librarum. Testes Ber., capel-
ianus de Yalleta, Jo., capellanus de Insulis.
CCXXVI. — 13 août 1255, Carcassonne. — Esclarmonde,
veuve de fier. Sabatier, de Canecaude, malade, est autorisée
à rester bors de prison jusqu*à sa guérison. — Ses cautions.
Ânno quo supra, idibus augusti. Jo. Sabater, deGana-
1. Voy. plus bas, n^ CCXXVII.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNE. 227
oauda, et P. Pages, de Gaudabrenda, obligaverunt se
et sua per juramentum proprium et publicum instni-
mentum, pro Esciarmunda , uxore quondam Ber.
Sabateriiy de Ganacauda, pro heresi immurata, cui
data est iicentia exire murum ex parte inquisitorum
propter iofirmitatem et esse extra quousque convaiue-
rit; et tune, non expectato mandato, débet redire ad
murum; quod nisi faceret, predieti sub pena G soli-
dorum fecerunt obligationem modo dictam.
•
œXXVn. — 21 août 1255, Carcassonne. — Jean de Villèle
s'oblige à obéir aux inquisiteurs ^ .
Anno quo supra, xn kal. septembris. Johannes de
Vflella juravit stare mandatis omnibus et singulis
inquisitorum, et propter hoc obligavit omnia bona
8ua. Fidejussor juratus pro ipso, sub pena xx libra-
mm, Bernardus Vezoia, de Gutsiaco. Testes 6. Faber,
Guillelminus.
CCXXVni. — 17 octobre 1255, Carcassonne. — P. Faure,
<|uî, ajourné, ne s'est pas présenté pour recevoir la péni-
tence, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Amio quo supra, xyi kal. novembris. P. Faber,
filiuft Pétri Fabri, de Prixano, obligavit se et sua inqui-
sitoribus, pro eo quod non venit ad recipiendum peni*
tentiam die sibi assignata, dicens et asserens quod de
cetero parebit mandatis omnibus et singulis inquisi-
torum. Fidejussores jurati pro ipso R. Laboratoris, de
Burgo, quondam de Prixano, sub pena xx librarum.
Testes R. Escuderii, P. R. Egidii, de Prixano, et
R. Artaut.
1. Voy. plus haut, n° CCXXIV.
^8 REGISTRE DU GREFFIER
CCXXIX. — 20 novembre 1255, Carcassonne. — Bernard
Candel, de Ruscas, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à faire
la pénitence. — Ses cautions.
Ânno Domini M^GG^LV, xn kal. decembris. Ber-
nardus Gandela, de Ruscas, filius Bernardc Gandela de
parochia de Rupefera, obligavit se et sua per jura-
mentum et publicum instrumentum inquisitoribus ad
parendum maDdatis omnibus et singulis eorumdem,
et ad veniendum ad diem et ad dies sibi assignâtes,
et penitentiam sibi pro crimine heresis injungendam
facere et complere. Fidejussores jurât i pro ipso quis-
que in solidum Petrus Glerici et Bernardus Gierici, con-
sanguineus ejus, sub pena xx librarum. Testes Gari-
nus et Guiilelminus.
CCXXX. — 19 février 1256 (n. st.), Carcassonne. — Bernard
Algay, Ar. Guillaume, Pons Gerda et Guillaume de Marcel-
lenx déclarent vouloir a satisfaire » au sujet des pèlerinages
de défunte Ray inonde Barbairane, et font connaître ce qu'ils
ont reçu d'elle ^ .
Ânno Domini M^GG^LV, xi kal. marcii. Bernardus
Âlgay, Âr. Guillelmi, Poncius Gerdani et Guillelmus
de Marcellenx citati comparuerunt ; qui requisiti super
bonis R^® Barbairane defuncte, quondam pro heresi
crucesignate , quod satisfacerent pro ipsa super eo
quod non perfecerat peregrinationes sibi injunctas pro
eodem crimine tempore quo vivebat, respooderunt
quod volebant ut bona ipsius Barbairane annotarentur
et scriberentur ; et fuit factum in hune modum.
Ar. Guiilelmi juratus dixit se habere i culdtram de
pluma, I auriculare et i pulvinar de bonis predictis.
1. Voy. plus bas, n<> CCXXXII.
DE L INQUISITION DE CARGASSONNE. 229
AUa vero bona ipsius habent Bernardus Âlgai et Pon-
dus Gerdani.
Ber. Âlgay juratus dixit se habere de bonis predic-
tis I archam, i capam vairiam cum pellibus agnorum,
I Tanoam blancam, et filatum, u linteos, i saccum,
I saumatam vini, m sestarios arraonis, caligas ipsius
defuncte, mi solidos melgorenses et i savenam.
Pondus Gerdani juratus dixit se habere de bonis
predictis vu bestias cum lana, u capras, u edos,
n agnos.
«OCXXXI. — 24 février 1256 (n. st.), Carcassonne. — P. Bar-
bier s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Sa caution.
Anno quo supra, vi kal. marcii. P. Barberii juravit
atare mandatis omnibus et singulis inquisitorum « et
recipere et complere penitentiam sibi injungendam
pro crimine heretice pravilatis et venire ad diem et
ad dies sibi assignatas. Fidejussor pro ipso juratus
R. Barberii, avuncuius ejus, sub pena x librarum.
Testes Ber. Fornerii, Jo. Cassaire.
CCXXXII. — 7 mars 1256 (n. st.), Carcassonne. — Algay, de
Rennes-les-Bains, Ber. de Cavanac et Amblard Celler s'obli-
gent à donner 40 sous avant Pâques (16 avril) pour les pèle-
rinages de défunte Barbairane ^ .
Anno quo supra, nonis marcii. Aigay, de Radolinco,
et pro eo et mandato ejus Ber. de Gavanacho, sartor,
et Aroblardus Geller promiserunt se daturos fide pli-
vita XL solidos usque ad Pascha inquisitionis negotio de
bonis Barbairane defuncte, pro eo quod non perfece-
rat peregrinationes sibi injunctas pro heresi tempore
1. Voy. plus haut, n<> CCXXX.
230 REGISTRE DU GREFFIER
quo vivebat. Veramtainen officialis GarcassoDe débet
habere xx solidos de predicta summa, quia, ut didt,
Barbairana predicta erat sibi debitis obligata ; et Algay
antedictus débet servare ÎDdempnes super hoc fidejus-
sores suos antedictos ; et hoc persoluto, bona predicta
sint ex parte inquisitionis absolu ta.
CCXXXIII. — 11 mars 1256, Carcassonne. — Bonet, de Mont-
bel , donne 100 sous melgoriens aux frères Prêcheurs de
Carcassonne.
Ânno quo supra, v idus marcii. Bonetus de Monte*
bello promisit gratis se daturum usque ad Pascha
centum solidos melgorenses amore Dei fratribus Pre^
dicatoribus Garcassone pro adducenda quadam ara
que est apud Âlzonam. Et hoc juraverunt pro ipso
fide piivita Rusticanus de Burgo, sartor, et Ber. de
Villanerîa, de Salsinhano.
CCXXXIV. — 28 mars 1256, Carcassonne. — Raymond Amîel,
de Preixan, s'oblige à la pénitence; il obéira aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
Arino Domini M^CC'LVP, V kal. aprilis. R"^" Ame-
lii de* Prixano subposuit se omnimode voluntati
inquisitorum ad recipiendum et ad faciendum peni-
tentiam quam sibi duxerint propter heresim injuii-
gendam; et venire ad diem et ad dies sibi assigua-
tas promisit et stare mandatis omnibus et singulis
eorumdem ; quod supra sancta Dei evangelia juravit.
Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub
pcna L librarum, R. Laboratoris, de Burgo, Pon.
Berrelli, G. Bodus Ilominis (sic) et G. Boerii, de
Prixano. Testes G. Faber, Guillalminus, et Ribaud et
R. Artaudi.
DE L'INQUISITION DE CARGASSONNE. 231
OCKXXV. — 6 avril 1256, Carcassonne. — Bernarde, femme
de Nicolas, s'oblige par serment à faire ses pèlerinages d'ici
à la Saint-Michel (29 septembre).
AoDO quo supra, feria v ante Ramispalmarum.
Bemarda, uxor Nicholay, juravit se facere peregrina-
tiones sibi injunctas pro heresi, usque ad instaDS fes-
tum beati Micahelis. Fidejussores pro ipsa, sub pena
L solidorum, R. Olmerii, Miletus Johannis, de Pesinco,
se et sua obligautes quisque pro toto.
CCKXXVI. — 10 avril 1256, Carcassonne. — Confession de
Bernard de Latour, chevalier. Il s'était employé auprès de
l'évéqne, son parent, à faire relever des croix Raymond
Sabatier.
Addo Domini M"" CC LVP, mi idus aprilis. Bernar-
dos de Turre, miles, testis juratus et requisitus, dixit
se nichil aliud scire super facto heresis nisi quod con-
fessas est coram inquisitoribus Garcassone.
Itemj requisitus dixit quod, cum Ramundus Sabate-
rii esset cruce signatus pro heresi, locutus fuit cum
ipso teste cum magna instancia, quia sciebat ipsum
esse de parentela domini episcopi, quod tantum inter-
cederet apud eumdem episcopum, quod idem R. amit-
teret dictas cruces ; et promisit sibi propter hoc G solidos
meigorenses et ampiius vi denarios annui census prop-
ter homagium in perpetuum. Que omnia idem testis
aoceptavit, et fecit pactum cum eodem R., quod face-
ret ipsum de cruce signari per dominum episcopum
antedictum. Et super hoc multum laboravit apud
donoûnum episcopum et inquisitores quod possel hoc
impetrare ; et fecit quod potuit, set non potuit opti-
Dere, licet recepisset idem testis propter hoc xxxiii so-
232 REGISTRE DU GMIFFISR
iidos a R^° antedicto ; de quibus idem testis fecit oom-
posicionem postea cum eodem R. quod restitueret sibi
XX solidos, quia non potuit impetrare ; et mandavit
precentori, sorori (sic) suo, quod traderet ei i modium
ordei ; tamen non tradidit ei precentor niai vui sesta-
rios ordei et eminam ordei, sicut iutellexit.
Item^ dixit quod R. Sabaterii predictus tradidit
sibi Y solidos ut afferret eos magistro P. Ariberti pro
negocio ante dicto. Set noiuit idem magister recipere.
Interrogatus si restituit illos quinque solidos predicto
R., dixit se non recordari. Dixit etiam quod sacrista
Sancti Nazarii et archidiaconus et precentor ejusdem
loci rogaverunt multum dominum episcopum et inqui-
sitores super dicta gratia crucum optinenda ex parte
ipsius testis. De tempore n anni vel circa.
Item^ dictus Ber. de Turre, miles, subposuit se
omnino voluntati veuerabilis patris G., permissione
divina Garcassone episcopi, et inquisitorum, ad facieo-
dum seu observandum quicquid sibi duxerint injun-
gendum, si in aliquo commisit de predictis; et prop-
ter hoc se et sua obligavit per juramentum et publicum
instrumentum. Hec deposuit coram dictis inquisito-
ribus magistro Radulpho et P. Ariberti, inquisitori-
bus. Testes P. Vasconis et G., capellanus de Querio
Serverio.
CCXXXVII. — 18 avril 125G, Carcassonne. — G. de Vente-
nac, d*Alzonne, et G. d'Espagne déclarent ne pas vouloir
défendre, le premier Bernard de Ventenac son père, le
second dame Vige, de Villemoustoussou, sa mère. Cependant
G. d'Espagne dit que sa mère avait communié avant de
mourir.
Anno Domini M'CC'LVr, xmi^ kal, maii. G- de Yen-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 233
tenacOy de Alzona, hères patris sui Bernard! de Yente-
naoo, et 6. de Yspania, hères de na Viga, de Vil-
kuonostausso, comparuerunt coram inquisitoribus ; et
requisiti si volebant prenominatos Bernardum et Yigam
defiiDctos defendere de hiis que in inquisitione super
facto heresis inveniuntur contra eos, dixerunt quod
non. Tamen 6. de Yspania dixit quod mater sua com-
municavit in morte et capellanus audivit îpsam in
oonfessione. Tamen nescit si fuit sibi confessa super
crimine memorato. De hiis que fecit in vita non vult
eam defendere.
CXIXXXVin. — 19 avril 1256, Carcassonne. — Pierre Amiel,
d'Anens, renonce à défendre Riche Ferréol, sa sœur, dont
il a héritéy et son mari.
Item, Petrus Âmelii de Ârzinco comparuit xiii kal.
mail coram inquisitoribus; et requisitus si volebat
Ridiam Ferriolam, sororem suam, cujus est hères,
et Pentium Ferreoli, virum ejus, defendere super hiis
que in inquisitione inventa sunt de heresi contra eos,
dixit quod non, quia non posset.
CCKXXIX. — 21 avril 1256, Carcassonne. — Adalals Panère
et Raymonde Faurès, sa sœur, s'obligent à obéir aux inqui-
siteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, xi kal. maii. Âdalais Paneria, uxor
Pétri Panerii, et R*** Fauressa, soror ejus, juravit (sic)
stare mandatis inquisitorum et venire ad dfem et ad
dies sibi assignandas, et recipere et facere penitentiam
sibi pro crimine heresis injungendam ; et super hoc
obligaverunt se et sua fidejussores jurati pro ip^s,
8ub pena xx Hbrarum, quisque in solidum, G. Faber
et P. Panerii, de Ârzinco.
234 REGISTRE DU GREFFIER
GCXL. — 2 juin 1256, Carcassonne. — Guiraud, fils de Âr.
Escarbat, des Ilhes, s'oblige comme les précédentes.
Ânno quo supra, un nonas junii. Guiraudus, fîlius
Âr. Escarbat, de Insulis, juravit eodem modo ul dicta
Adalais. Fidejussores jurati pro ipso sub pena xx li-
brarum, Âr. Ëscarbat predictus, Ar. Durandi, qui^
que in solidum, se et sua obligantes per juramentum
et publicum instrumentum. Testes R. Gonter, G. Ar.
Bornhi, Guillalminus.
CCXLI. — 9 juin 1256, Carcassonne. — Confession de P. Barte.
Anno quo supra, v ydus junii. P. Barta juratus dixit
quod ipse presentavit xx soiidos domino abbati Montis
Olivi, quia rogavit inquisitores de gracia eidem super
peregrînationibus facienda; set noluit recipere; et
tune, irrequisito abbate et ipso inscio, dédit illos
XX soiidos Guillelmo Jordani, nepoti suo. Interrogatus
dixit quod numquam fecit pactum cum domino abbate
vei cum alio de pecunia danda pro dicta gracia impe-
tranda. Tamen quia audiebat fréquenter eumdem abba-
tem conquerentem et dicentem publiée quod ipse
laborabat et rogabat pro omnibus et nichil sibi ser-
viebant, idem testis voluit sibi facere servicium ante-
dictum.
CCXLll. — Même jour. — Ber. Saissac, gracié des croix, dil
avoir, à sa demande, donné pour cela 20 sous à R. d'Akan,
moine de Montolieu.
Anno et die predicLis. Ber. Saxiaci juratus dixit quod,
cum dominus episcopus fecisset sibi gratiam de cru-
cibus in quadam dominica Ramispalmarum, ad instan-
ciam domini abbatis Montis Oiivi, R. de Alzauo niona-
DE L'INQUISmON DE CARCASSONNE. 235
dius petiit ab ipso teste propter hoc xx solidos, quos
ei tradidit oontÎDuo idem testis.
GCKLin. — Même jour. — Ar. Cat a donné à Guillaume Ar.
Bomhi 20 sous pour avoir été gracié des croix * .
Adoo et die predictis. Ar. Cat juratus dixit quod
ipse testis dédit Guilielmo Âr. Bomhi xx solidos et
cpiosdain sotulares, quia sibi gratiam apud inquisito-
res de crucibus impetravit.
CiCXXJV. *- Même jour. — R. Maurel dit que sa femme,
ayanl obtenu un sursis pour l'imposition des croix, a acheté
des pierres taillées pour la porte de Montolieu.
AoDO et die predictis. R. Maurelli juratus dixit
indiil. Dixit tamen quod, quia ad instanciam domini
abbatis di£ferebatur crucesignatio R^®, uxoris sue, ipsa
émit lapides scissos x solidorum ad opus janue faciende ;
et dédit Guilielmo Jordani, nepoti domini abbatis.
GCXXV. — Même jour. — Guillelme Bonet a donné quatre oies
à Bérengère, qui avait promis de lui obtenir la grâce des
croix.
ÂDDO et die predictis. Guillelma Boneta jurata dixit
qaod dédit m anceres Berengarie, uxori P. G. Mor-
lana^, quia promiserat ei quod faceret sibi cruces
auferri a domino episcopo.
1. Voy. Deuxième partie, n® Ll.
2. Ce nom rappelle des défections scandaleuses qui allaient
se produire avant la fin du siècle. Guillaume-Arnaud Morlane,
chanoine de Saint-Nazaire de Carcassonne, prieur du Mas-
Cabardès, malade au Mas-Cabardès, se fit a hérétiser » peu
avant de devenir évoque (Doat, XXVI, fol. 153 v^-fol. 154). En
1283, Sanche Morlane, grand archidiacre, et Arnaud Morlane,
son frère> forent l'âme du complot formé pour dérober les re-
gistres des inquisiteurs de Carcassonne (Doat, XXVI, fol. 211 v**-
236 REGISTRE DU GREFFIER
CGXLVI. — 9 juillet 1256, Carcassonne. — Ar. de Solerio et
GornetOy qui a donné pour le reliquaire de saint Antonin de
Pamiers, est gracié de^ pèlerinages.
Anno quo supra, yii îdus julii. Facta fuit gratia de
peregrÎDationibus omnibus Âr. de Soierio de Gorneto
sibi injunctis pro crimine heretice pravitatis, quia
dédit VI libras melgorensium amore Dei operi capse
beati martiris Antonini Appamiensis.
CCXLVII. — 16 juin 1256, Carcassonne. — Rixendis, sœar de
Jean Sabatier, de Canecaude, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs pour la pénitence.
Auno quo supra, xvi kal. julii. Rixendis, soror
Johannis Sabaterii, de Ganacalida, obligavit ae et sua
per juramentum et publicum instrumentum ad pareu-
dum mandatis inquisitorum, ad veniendum ad diem
et ad dies sibi assignatas vei assignandas ad redpien-
dum et (aciendum penitentiam quam sibi inquisitores
duxerint injungeDdam. Fidejussores pro ipsa, sub pena
XV librarum, G. Faber de Vilardonello et G. Panairer.
Et penam simili ter solverent si faceret se hereticam.
CCXLVIII. — 23 juin 1256, Carcassonne. — Adalals Barrau
s'oblige comme la précédente.
Anno quo supra, ix kal. julii. Adalais Barrava jura-
fol. 215, 264, 267 \^, 269). Arnaud Morlane, curé de Penauticr,
assista h. Tinitiation dualiste de Castel Faur de Carcassonne
{ibid.y fol. 258). Il ne jouissait pas d'une bonne réputation
(ibid.y fol. 287, 288, 289). Il fut « hérétisé » en présence de
Bernard et Raymond Morlane, ses neveux, et de son frère
l'archidiacre {ibid., fol. 289 et 290; Doat, XXVIII, fol. 129-
fol. 132, fol. 147 v<>-149). L'exhumation fiit plus tard, le
23 février 1325 (n. st.), prononcée contre lui (Doêt, XXVIII,
fol. 106, fol. 107).
DB L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 237
vit stare mandatis omnibus et singulis inquisitonim
et alia facere que propedicta Rixendis, obligans super
hoc 86 et sua. Fidejussor pro ipsa juratus, sub pena
xlibrarum, R. Ghefol.
GCXUX. — 24 juin 1256, Carcassonne. — Carcassonne, d*Ar-
lenSy s'oblige à obéir aux inquisiteurs pour la pénitence. —
Ses cautions.
Addo quo supra, vni kai. julii. Garcassonna, de
àradDCO, obiigavit se et sua ad parendum mandatis
inquisitorum per juramentum et publicum instrumen-
tnm et ad faciendum et ad recipiendum penitentiam,
ijoam iidem inquisitores sibi duxerint injungendam.
Kdqussores jurati pro ipsa, sub pena xxx librarum,
quisque io soiidum, P. G. et R. Belio, fratres, et Ber.
4rrufat, filius dicte Garcassone.
QCL. — 27 juin 1256, Carcassonne. — G. Roque, vieux, don-
nera 50 sous ai^lieu et place de ses pèlerinages.
Addo quo supra, y kal. juiii. G. Roqua juravit se
daturum l solidos pro peregrinationibus suis, quas
Mm potest facere propter senectutem.
QCLI. — 16 juillet 1256, Carcassonne. — P. Bertric et Jeanne,
sa femme, s'obligent à obéir aux inquisiteurs pour la péni-
tence. — Leurs cautions.
ÂDDO quo supra, xvu kal. augusti. P. Bertric et
Johaona, uxor ejus, obiigaverunt se et sua per juramen-
tum et publicum instrumentum inquisitoribus ad
parendum mandatis eorum universis et singulis ad
veDieDdum ad diem et ad dies et recipiendum et
raciendum penitentiam sibi pro crimine heresis injun-
g^CDdam. Fidejussores pro ipsis quisque in solidum
238 BEGISTRE DU ORKFFUR
jurati Âr. Durandi et P. Buada, de Salsinhano, Ber.
Aosten, Pon. Pelât, P. Faber, P. Ghatmar, P. Bâtard
et G. Maurel, de Vilardonello, sub pena xxx libra-
rum se et sua obligantes.
CGLII. — 15 novembre 1256, Garcassonne. — Guillaume Clerc,
malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué-
rison. — Ses cautions^.
Anno quo supra, xvn kal. decembris. Bernarda
Glerica, de Preveireoca, et Rogerius, filius ejus, obliga-
verunt se et sua per juramentum et publicum instru-
mentum, sub pena quingentorum solidorum, quod
Guiilelmum Glerici, fiiium ejusdem Bemarde, cui data
est licencia exeundi murum propter egritudinem,
facient redire ad murum post convalesoenciam*
CCLI11. — 9 septembre 1257, Garcassonne. — Ber. Guilabert,
malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué-
rison.
Anno Domini M"" GG° LVII^, in crastinum Nativitatis
Béate Marie. Fuit data licencia Ber. Guilaberti îmrau-
rato exeundi murum propter egritudinem ; et rever-
tetur ibi post convalescenciam. Et hoc juravit Guillel-
mus Guilaberti, de Monte Olivo, filius ejus, et obiiga-
vit se et sua sub pena G solidorum.
CCLIV. — 19 septembre 1257, Garcassonne. — Raymond
Nègre, de Salsigne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo [supra], xni kal. [octobris?]. R"*" Niger,
de Salsinhano, juravit parère omnibus mandatis et sin-
1. Voy. plus haut, n« GCXVll.
DB LINQUISITION DE CARCASSONNB. 239
gulis inquisktorum et vcnire ad diem et ad dies sibi
aflôgnatas. Fidejussores pro ipso jurati 6. Peieti, de
Bm^, W. Àimerici, A. Durandi, 6. Bordas et G. de
Fomas, ita quod in universo tenentor pro XL libris
mdgorensium quilibet pro parte sua; et obligave-
roDt omnia bona sua.
CCLV. — 23 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — G, de Area
s'oblige comme le précédent.
. Addo quo supra S x kal. februarii. G. de Ârea jura-
mi stare, etc. Fidejussores pro ipso, sub pena xx libra-
nim, Silvester Britouis et Ber. Gausinh, quilibet in
aolidum; et juraverunt et obiigaverunt, etc. Testes
magister Ber. de Porciano et B. Artaudi.
OCLVI. — Même jour. — Grazide, femme de Pierre Vaqnier,
de MoQSSoulens, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Grazida, uxor Pétri Vaquerii
de Mossolinco, juravit, etc. Fidejussor pro ipsa Guil-
Mmiis Vaquerii, sororius suus, sub pena corporis et
rmun suarum, de parendo mandatis inquisilorum.
OCLVII. — 24 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Ar. Ver-
nière, de la Tourette, s'engage comme le précédent.
Anno Doniini M" CC* LVff , ix kal. februarii. Ar.
Yemeira, de Turreta, juravit stare mandatis inquisito-
mm, etc. Fidejussores pro ipso G. Miravaliis et
P. Dental, sub pena G solidorum ; et obligaverunt se
st sua propter hoc et juraverunt.
i. C'est-à-dire anno M^ CC LVIP. Voy. plus bas, n^ CCLVII.
240 REGISTRE DU GREFFIER
CCLVIII. — Même jour. — G. Gamezenc, comme le précédent.
Ânno et die predictis. G. Gamezenc juravit stare, etc.
Fidejussores pro ipso P. Vaschonis et R. Escorro, sub
pena centum solidorum. Et hoc juraverunt et obli-
gaverunt se, etc.
ceux. — Même jour. — Ar. de Tornade, de la Tourette,
comme le précédent.
Ânno et die predictis. Ar. de Tornade, de Turreta,
juravit stare mandatis, etc. Fidejussores pro ipso Ber.
de Gavanaco, de Miravalle, et Vitalis Costa, sub pena
G solidorum ; et obligaverunt se, etc.
CCLX. — Même jour. — Ar. Gauzinh, comme le précédent.
Anno et die predictis. Ar. Gauzinh juravit stare
mandatis inquisitorum omnibus et singulis, et facere
pcnitentiam quam sibi duxerint pro crimine heresis
injungendam. Fidejussores pro ipso, sub pena l libra-
rum, Ber. Gausinh, R. Abbas, Stephanus Boerii et
P. Rosselli de Bastida ; et propter hoc obligaverunt se
et sua.
CCLXl. — Même jour. — P. Batarel et G. Garin, de Villar-
donnel, comme le précédent.
Anno et die predictis. P. Batarelli et G. Garini, de
Yilardonello, juraverunt stare mandatis inquisitorum.
Fidejussores pro ipsis R. Guiraudi, P. Ghatmar de
Yilardonello et Ar. Maur de Aragone, sub pena xx li-
brarum; et obligaverunt se et sua et juraverunt, etc.
CCLXII. — Même jour. — P. de Alassacy converti, comme le
précédent.
Anno et die predictis. P. de Alassac, con versus de
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 241
heresi, juravit stare, etc. Fidejussores pro ipso
P. Batarelli, G. Garini et R. Gauterii, de Yilardonello,
sub peoa rerum et corporum ; et obligaverunt se et
sua par juramentum proprium et publicum iostru-
meotum.
CGLXin. — Même jour. — Mascarel^ comme le précédent.
Aono et die predictis. Mascarellus juravit, etc. Fide-
jussores pro ipso R. Acbert et G. Razeire, et Rog.
Pétri, de Insulis, sub pena G]solidoruin; et obligave-
ront se et sua, etc., et juraverunt.
CCLXiy. — Même jour. — 'Àr. de Casillac, des Ilhes, comme
le précédent.
Anno et die predictis. Ar. de Gasillac, de Insulis,
juravit stare mandatis inquisitorum, etc. Fidejusse-
runt pro ipso Ber. de Gasillaco, de Gabrespina, frater
ejus, et Jordana, uxor P. Sabaterii, de Miravalle, soror
ejus, sub pena rerum et corporum.
GCLXV. — 30 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Guillelme
Jutge, des Ilhes, et Rixendis, de Roquefère, s'engagent de
même.
Anno quo supra, m kal. februarii. Guillelma Jutga,
de Insulis, et Rixendis [de] Roquafera, sorores, jura-
verunt stare, etc. Fidejussor pro ipsis R. Judex, de
Preveirenca, obligans omnia bona sua.
CCLXVI. — 31 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — G. de
Villar-en-Val, de Salsigne, comme les précédents.
Anno quo supra, n kal. februarii. G. de Vilario, de
Salsinhano, juravit stare mandatis inquisitorum.
êO
Uî REGISTRE DU OREPFIBE
CCLXVII. — Même jour. — P. Sig^ier, comme le précédent.
Anno quo supra et die. P. Siguerii juravit stare
mandatis inquisitorum. Fidejussores pro predictis
G. de Vilario et P. Siguerii, R. Fornerii, Ber. Baus,
G. Bordas, Bartholomeus Richer, P. R., Tozet de
Salsinhano, sub pena rerum et personarum ; et obli-
gaverunt se et sua per juramentum, etc.
CCLXVllI. — 5 février 1258 (n. st.), Carcassonne. — Pons
Candely de RuschaSy comme le précédent.
Ânno quo supra, uonis februarii. Poutius CSandeh,
de Ruschas, juravit stare, etc. Fidejussor pro ipso
juratus, sub pena x librarum, P. Johanoes, de Rupe-
fera ; et obligavit se et sua, etc.
GGLXIX. — 27 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Ber. de
Saint- Sébastien, de Guxac-Cabardès, s*oblige à obéir aux
inquisiteurs, et donne ses cautions jurées.
Anno quo supra, vi kal. februarii. Ber. de Sancto
Sebastiano, de Gutsiaco, juravit stare mandatis inqui-
sitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignalas vel
assignandas et facere quicquid ei preceperint inquisi-
tores antedicti. Fidejussores jurati pro ipso, quisque
in soiidum, sub pena l librarum, P. Guiraudi, frater
dicti Ber., Guillelmus Guiraudi, Ber. Senia, Âr. Mar-
tini, P. de Mata; et obligaverunt se et sua. Testes
capellanus de Gu[t]siaco et Girardus, filius domine
Nove(?).
DE LlNQUISmON DE GARGASSONNE. 243
CXLXX. — 6 mai 1252, Carcassonne. — Ber. Etienne Catala,
à Taudience, assure qu'Arnaud Raymond, son frère, dont
il est rhéritier, a confessé l'hérésie à son curé. 11 est ajourné
à huitaine pour en faire la preuve et dire s'il veut le
défendre ^
Anno Domini M^ GG^ LIF. Ber. Stephani Gatalani
oomparuit n oonas ma[iij [co]ram magistro R. David,
inquisitore ; et requisitus si erat hères Arnaudi Ray-
mundi, fratris sui, dixit quod sic; et post mortem
ipsius recepit de bonis suis tamquam hères. Et requi-
situs si fuit confessus super facto heresis, dixit quod
sic capellano, ut audivit ab eo. Et est sibi assigna-
Um apatium yni^ dierum ad probandum confessio-
nm dieti Ârnaudi et ad deliberandum utrum velit
defiendere eumdem fratrem suum super heresi.
1. La pièce se trouve placée à la seconde partie, fol. 22 r®.
Ble a été mise ici comme se rattachant par son objet à la pre-
mière partie.
DEUXIEME PARTIE.
bsTEAMOGATOnU * .
1250-1267.
I. — 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
de Guillaume Cabane, de Leuc, cité.
G. Gabana, de Liogo.
Anne Domini Ikf CC XL"" IX% if ydus mardi. Guil-
lelmus Gabana, de Lioco, testis juratus super nn^'' Dé
Evangelia quod super facto heresis vel Valdesie^ tam
de se quam de omnibus aliis, vivis et mortuis, puram,
1. Ici se trouve dans le ms. un tableau par noms de lieux
des personnes interrogées. Les notaires de l'Inquisition avaient
assez rhabitude de dresser de semblables tableaux, qui per-
mettaient aux inquisiteurs de retrouver tout de suite un ren-
seignement utile au milieu des confessions ou dépositions
souvent compactes des témoins ou prévenus. Ces tableaux
présentaient, ou bien les noms de ceux qui se trouvaient com-
promis par la confession — c*est le cas du fragment de registre
conservé par M. Louis Bonnet, de Béziers, — ou bien les noms
de ceux qui avaient déposé, rangés par noms de lieux — c'est
le cas des fragments de registres conservés aux archives de la
Haute-Garonne ^H Dominicains, 85; et du registre du notaire
de rinquisition de Carcassonne ici publié. Ces tableaux se
trouvaient placés ou à la suite des confessions, ou à la fin du
registre, ou en avant. Dans le ms. de Clermont-Ferrand, il est
en avant.
2. Les interrogatoires distinguent toujours Thérésie et la
vaudoiserie.
REGISTRE DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 245
menaiD ac plenam diceret veritatem, dixit quod in
domo Raymundi Egidii^ apud Liocuin primo vidit
Bemardum Egidii hereticum, fratrem dicti R. Ëgi-
dii. Et dictus R. Egidii venit ad dictum testem et
iddoxit èum ad domum suam ubi erat dictus Bernar-
éoB^ frater suus, hereticus; et dixit ipsi testi idem
hnreticus si volebat intrare ordinem hereticorum ; et
idem testis respondit ei quod pocius vellet quod ipse
et cives alii essent suspensi. De tempore, dixit quod
tempore comitis Montis Fortis, quando erat in re-
cessu^. Et dum idem testis exiret de domo, obviavit
Raymundo Amelii, ejusdem castri, qui ibat ad eumdem
hereticum ; et vidit ipsum intrantem in domo ubi erat
bo^cus antedictus; et vidit similiter Esclarmundam,
nzorem quondam Guillelmi de Lioco^, intrantem do-
mum antedictam. De tempore, idem quod supra.
Amt, eodem tempore vidit duos Valdenses commo-
nmtes in domo Guillelmi Martini, de Lioco. Item^ vidit
in capella dicti castri quod heretici, quorum nomina
ignorât, predicabant in eadem. Et erant ibi Bernardus
Eogerii^, dicti castri, Petrus Adalberti^, Arnaldus
GniDelmi, de Lioco*^. De tempore, idem ut supra.
Requisitus si abjuravit heresim et Valdesiam apud
Gaimas, dixit quod sic; et omnia supradicta fuit
1. Voy. plus bas, n^' H, III, V, VI, VII.
2. Voy. n«' V, VI.
3. Allusion probable à la campagne de Simon de Montfort
ïïïïT les bords du Rhône, en 1217, avant le siège de Toulouse,
où il fut tué d'un coup de pierre (1218).
4. Voy. no VII.
5. Voy. plus bas, n«« VI, VII.
6. Voy. plus bas, n® XX.
7. Voy. plus bas, n^ XXXV.
246 RSGISTRE DU OREFFISR
[confessus] coram inquisitoribus heretice pravijtatis
Dec postea fuit relaxus (ne).
Hec omnia fuit coufessus Guillelmus Gabana aote-
dictus coram domiDO episcopo, anoo et die quo
supra, magistro Bereogario de Palma preseote et me
Radulfo, clerico, qui hoc scripsi de maDdato domini
episcopi.
II. — Même jour. — Confession de Gaillaume de Liqueracoy
de Leuc^ non cité.
G. DE LiQUERAGO, DB LiOGO.
Ânno quo supra, n ydus naarcii. Guillelmus de
Liqueraco, de Lioco, dod dtatus, testis juratus, super
mf "* sancta Dei Evangelia quod super fecto heresis et
Yaldesie, tam de se quam de aliis, vivis et mortuis,
puram, meram ac plenam diceret veritatem, dixit
quod R. Egidii, de Lioco^, veoit ad domum dicti tes-
tis, et dixit ei quod iret a[d] domum suam secum; et
ivit. Et quando fueruot ibi, dictus testis invenit iïÀ
duos hereticos quorum Domina, ut ipse dicit, ignorât;
et vidit ibi cum eis in quodam paillerio* Âlazaidim,
uxorem Jacobi Boerii, de Lioco, et Virgiliam', uxorem
R. Egidii, et ipsummet R. Egidii, et duos filios par-
vulinos dicti R. Egidii, quorum unus vocatur Bernar-
dus, et Guillelma. Et quam cito vidit eoe, tam dto
recessit; et non locutus fuit cum eisdem; et postea
non vidit eos. De tempore, dixit a mi* aonis citra et
1. Voy. n«« I, III, V, VI, VII.
2. Grenier à pallie, ou peut-être cour où il y a des pailles,
pailler.
3. Voy. no V.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 247
fimidio. Requisitus utrum abjuravit heresim et Yal-
desiam, respondit quod sic, apud Gaunas, coratn fra-
tribus ÎDquisitoribus ; et postea post abjuracionem
fiMStam vidit et audivit predicta. Et interrogatus super
aliiSy dixit se nichil aliud scire.
ni. — Même jour. — Confession de Guillaume Boyer,
de LeuCy non cité.
G. BOYER, DE LiOCO.
Addo quo supra, n ydus marcii. Guillelinus Boyer,
de LioGO, d6d citatus, testis juratus super mf "^ sancta
Dei Evangelia, quod super facto heresis et Valdesie,
taon de se quam de aliis omnibus, vivis et mortuis,
diœret veritatem, dixit quod Raymundus Ëgidii^ venit
ad ipsum testem, et dixit ei quod iret ad domum
nam, quia duo homines erant ibi qui eraut parentes
iiZ0ri8 et volebant loqui cum eo ; et dictus testis ivit
ad domum predicti R. Egidii et intravit domum ante-
dictam et invenit ibi duos hereticos, quorum nomina
ignorai, ut ipse dicit. Tamen dixit sibi dictus R. Egidii
quod unus illorum vocabatur Ârnaldus de Ganeto^,
qui fuit de Pomariis ; et salutaverunt ipsum, et dixe-
mot eidem testi quod faceret eis bonum^, quoniam
uzor dieti testis erat consanguinea dictorum heretico-
ram, ut ipsi dicebant ; et dictus testis respondit quod
non daret eis aliquid. Interrogatus quis erat cum eis,
dixit quod uxor R. Egidii tantum. De tempore requi-
situs, dixit quod a uu'''^ annis citra. Itenij interrogatus
1. Voy. n~ I, n, V, VI, VH.
2. Voy. n** XXIII, XL VI.
3. Ms. : hanum.
248 RB6ISTRE DU GRKFFIKR
si abjuravit heresim et Valdesiam, respoodit quod sic,
apud Gaunas, ooram fratribus inquisitoribus ; et post
illam abjuracioDcm vidit omnia supradicta. Et ioter-
rogatus super aliis, dixit se nichil scire.
IV. -^ 15 mars 1250 (n. st.). — Confession de Jordane Biorel,
de Leuc, non citée.
JORDANA MORELLA, DE LiOGO.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Jordana Morelia de
Lioco, non citata, testis jurata quod super facto here-
sis vel Yaldesie, tam de se quam de omnibus aliis,
vivis ac mortuis, plenam, puram ac meram diceret
veritatem, dixit quod a xxx^ annis citra, postquam
rex Francie fuit apud Avinionem ^ , non vidit heretioos
vel Valdenses; et super hoc quod ante viderat fiiit
confessa fratribus inquisitoribus apud Gaunas et peni-
tentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim coram
ipsis.
V. — Même jour. — Confession de Lombarde, femme
de Guillaume Albert, de Leuc, non citée.
LOlfBARDA, DE LiOGO.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Lombarda, uxor
Guillelmi Adalberti, de Lioco, non citata, testis jurata
super un'''' sancta Dei Evangelia quod super facto
heresis et Valdesie, tam de se quam de onmibus aliis,
vivis et mortuis, puram, meram ac plenam diceret
veritatem, dixit quod Raymundus Egidii^ venit ad
1. Il s'agit ici de la campagne de Louis VIII sur les bords du
Rhône.
2. Voy. no* I, II, III, VI, VII.
DB L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 249
domam suam et duxit ipsam ad domum ipsius R.
Egidii, obi erat Bernardus Egidii^ frater dieti R.,
hereticus, et quidam alius hereticus eujus nomen
ignorât ; et dictus Beroardus reprehendit dictam tes-
tem, quia ad ipsum siue aliquo nuncio uon venerat.
InteiTogata si audivit predicacionem ipsorum, vel eos
adoravit, vel aliud bonum eis fecerit, vel ab ipsis ali-
quid receperit, respondit quod non. De tempore requi-
sita, dixit quod xvu anni possunt esse. De circumstan-
tibus, dixit quod ipsa testis, et R. Egidii, et Yii^ilia^,
uxordictiR. Egidii, etGuillelmus Reg, qui mortuus est.
Super aliis diligencius requisita, dixit se nichil aliud
acire. Interrogata si abjuravit heresim et Valdesiam,
dixit quod sic, apud Gaunas, coram fratribus inquisi-
toribus ; et super premissis, dictis inquisitoribus cela-
vit veritatem. Dixit tamen quod capellano suo fuit
confessa.
VI. — Même jour. — Confession d'Alazaïs, femme d'Arnaud
Raymond, de Leuc, non citée.
Alazaydis, uxor Arnaldi Raymundi, de Liogo.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Alazaydis, uxor Ar-
naldi Raymundi, deLioco, non citata, testis jurata super
im^'' sancta Dei Evangelia quod super facto heresis vel
Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac
mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem,
dixit quod, quadam vice, cum domina Ësclarmunda, de
Lioco, ivit ad domum R. Egidii, de Lioco; et intrave-
mnt domum illara et invenerunt duos hereticos, quo-
1. Voy. n«« l, VI.
2. Voy. n« H.
250 REGISTRE DU ORKFFDW
rum UDus vocabatur Beraardus Egidii ; nomen alterios
ignorât. Interrogata si audivit predicationem eorum,
vel credidit secte eorum, dixit quod dod ; set statim
recessit cum domina sua antedieta. Et cum dicta testis
exiret, vidit intrantem Beroardum Rogerii ^ ; nesdebat
tamen qua de causa iotravit. Interrogata de drcum-
stantibus, respondit quod ipsa testis, et domina sua
Esclarmunda, R. Egidii etVirgilia% uxor sua; super
aliis circumstantibus diligenter interrogata, dixit se
nichil aliud scire ; nec postea vidit hereticos vel Val-
denses. Item, interrogata si abjuravit heresim vel
Yadesiam, dixit quod sic, apud Limosom, coram fratre
Ferrario^; et confessa fuit eidem super prenaîssis, et
recepit penitentiam ab ipso. Item, requisita de tem-
pore quando vidit predicta, dixit xvi anni et amplius
possunt esse.
VII. — 1^' mai 1254^ Villariès. — Alazals continue
sa confession.
AnnoDomini M^GG^LIIir, kalendis madii. Dicta Âla-
daisisreddiit et adjecit citatainfra scripta, dicens quod
quando vidit predictos hereticos in domo R. Egidii^
predicti, erant cum predictis hereticis Esclarmunda,
1. Voy. n®* I, VII. — Entre les lignes : My qui signifie iwor-
tuus.
2. Voy. n«« I, V.
3. Voy. n*>« XV, XLIX. — Voy., sur l'activité de frère Fer-
rier, inquisiteur, à Limoux, dans le Narbonnais et le Carcas-
ses, mon opuscule, VAlbigéisme et les frères Prêcheurs à
Narhonne au XI IP siècle y notamment p. 41 (in -8**, Paris,
Picard, 1894) et V Introduction y première partie, III, Actes des
inquisiteurs.
4. Voy. n<>» I, II, III, V, VI.
DE LlNQUISITION DE GARCAS80NNE. 25i
tDUMT quondam Guillelmi de Leuco, Âr. de PodioS
et Beraardus Rogerii^, et RaymuDdus Geli, et Yer^
golift', uxor ejus ; et ibi ipsa testis et omnes alii pre-
ékH adoravenint dictos hereticos ter flexis genibus
WÊÊe ipsoSy et in qualibet genuflectione dicebat quili-
bet per se : BenedicUe; et heretici respondebant in
qiHiÛi)et benedictioDe : Deus vos benedicat; et adde-
iMnt post ultimum Benedicite : Domini^ rogate Deum
fro ista peccatore^ quod faciat me bonam christianam
êtêueat me ad banum finem^; et heretici respondebant :
Deus sit rogatus quod faciat vos bonam christianam et
perducat vos ad bonam finem^. Et hoc facto, ipsa tes-
tis et Esclarmunda predicta exiverunt inde; et here-
tici remanserunt in domo predicta. De tempore, circa
XY annos. Hec deposuit coram domino episcopo Gar^
cassone apud Yillaleriura. Testes Guillelmus Poncii et
Bonus Mancipus, notarius, qui hec scripsit.
VUl. — 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
de Guillaume de Cornèze, cité.
Guillelmus de Gornizano Garcassonensis.
Anno quo supra, xvn kal. aprilis. Guillelmus de
Gornizano de Garcassona, citatus, testis juratus super
1. Voy. plus haut, n? L
2. Voy. no« I, VI.
3. Voy. n^XXXm.
4. Voy. n*> XXXIII.
5. C'était le rite ordinaire de V adoration hérétique. Les con-
fessions contenues dans le ms. 609 de la Bibl. de Toulouse en
présentent de très nombreux exemples. Il ne faut pas confondre
Vadoratio avec Vhereticatio ou initiation, dont on trouve de
nombreux exemples dans les tomes XXII et XXIIl de Doat.
252 REGISTRE DU GREFFIER
im'^ sancta Dei EvaDgelia quod super facto heresis et
Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac
mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem,
dixit quod postquam rex Francie fuit dooiinus istius
terre ^ non vidit hereticos vel Yaldenses. Interrogatus
si abjuraverat heresim et Valdesiam, dixit quod sic, in
manu capellani Sancti Micbaelis^, qui nunc est. Super
premissis, tara de se quam de aliis, dixit se nidiil sdre.
IX. — Même jour. «^ Confession d'Arnaud Pages, de Gomèse,
cité.
ArNALDUS PAGBSn, DE GORNIZANO.
Ânno quo supra, xvn kal. aprilis. Arnaldus Pagesii»
de Gornizano, citatus, testis juratus super im^ sancta
Dei Evangelia, ut supra de aliis. Respondit super pre-
missis se penitus nichil scire. Hec deposuit coram
domino episcopo, testibus domino G. de Aqua Viva et
G. Folquini.
X. — Même jour. — Confession de dame Fais, de Comèze.
Na Fais, de Gornezano.
hta est intrusa.
Anno et die quo supra. Na Fais, de Gornezano',
citata, testis jurata, dixit quod, cura quadam die iret
apud Gofolentum cum Petro de Gornezano^, idem
Petrus cepit requirere ab ea si numquam vidisset ali-
1. Par le traité de Meaux de 1229.
2. Saint- Michel -du -Bourg de Carcassonne, aujourd'hui
l'église cathédrale.
3. Voy. no« XI, XII, XIH, XIV.
4. Voy. n«' XII, XXUI.
DE LlNQUISmON DE CARCASSONNE. 253
qnos de his quos vocabant bonos homines^ et dicta
tcstis respoodit quod non ; et tune dictus P. tantum
FMtigavit ei quod duxit eara ad domum Pétri Adal-
berti, deCk>foleDto^, ad videndum duos hereticos quo-
wmn Domina ignorât. Requisita si adoravit eos, dixit
qfÊod ne/ ter flexis genibus, dicendo : Benedicite^
flaenodum morem eorum^. Interrogata si dédit eis
•Eqoid, dixit quod sic, unam camisiam. De astantibus,
dixit quod dictus P. de Gornezano et P. Adalberti
cnnt présentes, et quod P. de Gornezano adoravit eos
aun dicta teste. De tempore, dixit quod in maio erit
aniHis et dimidius. Et hoc fecit post abjuratam here-
flun apud Gaunas^. Interrogata per singula, tam de se
qoam de aliis super his que ad formam inquisitionis
pertinent, dixit se nichil amplius nescire. Hec depo-
auit dicta testis in presencia doraini episcopi Garcas-
mue. Testes sunt B. Martini, archipresbiter rainor
Cftrcassone, et magister Robertus, medicus.
/tem, eadem testis addidit confessioni sue eadem
die, videHcet quod supradictus Petrus de Gornezano
qoadam vice adduxit supradictos hereticos ad domum
ipsius testis, et hospitati fuerunt ibi, et comederunt
et biberunt de bonis ipsius testis; et ipsa testis in
adventu et in recessu adoravit eosdem. Interrogata
quis visitavit eos ibi, dixit quod Raymunda^, uxor
1. C'est-à-dire les hérétiques. Voy. plus bas, n® XIX.
2. Voy. n« XXX.
3. Voy. n« VII.
4. Entre les années 1235 et 1248, les inquisiteurs parurent
souvent à Cannes. Mais leurs Acta ne nous sont pas parvenus,
volés qu'ils furent par les hérétiques.
5. Voy. n~ XU, XXIV.
254 EEGISTBE DU ORKFFim
Ber. Pagesii, visita vit eosdem et adoravit et dédit ei8
unam anguillam ; et ipsa testia dédit eis iinam eminam
frumenti. Dixit etiam quod dicti heretici predicave-
ruDt eidem testi quod diligeret et adoraret bonos
homines; et quesieruot ab ea quare non induxisfiet
maritiim suum defunctum ad hoc ut haberet heretiooB
in morte sua , et ipsa testis respondit quod non cre-
debat quod ipse numquam habuisset fidem suam in
eis. Âdjecit etiam quod fuit credens hereticorum drct
duos annos, quod ante negaverat. Âdjecit etiam quod
alter eorum vocabatur Âmaldus Gili ^ et alter Gatala-
nus, quorum Domina superius se dixerat ignorare.
Interrogata de tempore quo supradicti heretici jacue-
runt in domo dicte testis, dixit quod in madio erit
annus. Dixit etiam quod Ânatabis Gila misit eis unam
eminam frumenti per Raymundum Fomerii, de Gor-
nezano, quem sdebat esse familiarem ipsrniun. Hec
deposuit coram domino episcopo Garcassone apod
Garcassonam. Testes magister P., officialis, et magister
Robertus, et Ber. de Farico.
XL — 7 avril 1259. — Dame Fais, détenue, déclare n'avoir
rien à ajouter.
Anno Domini M^GG^LVIIII, vn idus aprilis. Dicta
Fays^ carceri adducta requisita ut supra, testis jurata,
dixit iiicliil aliud scire nisi illa que confessa fuit.
Xll. — 1^' septembre 1259. — Dame Fals^ revenant, continue
sa confession.
Anno quo supra, kalendis septembris. Dicta Fays^
1. Voy. n° XXXI.
2. Voyez le numéro précédent et les n®" XH, XIII et XIV.
3. Voy. les n^* X, XI, XHI et XIV.
ME LlNQUISITION DE GARGAS80NNE. 255
ddiens, dîxit quod, cum Raimunda, uxor PoDcii de
iwmazaDO de Limoso, infîrmaretur apud Limosum in
Imbio Poncii de Ck>rnazano, maiîti sui, illa qua deoes-
p|.cgriUidine« vidit ipsa testis in domo predicta rétro
pMddam postatum Beroardum Acier hereticum ^ , et
sniDt ibi simul cum dicto beretico Raimunda^, uxor
Bemardi Pagesii, de Ck)rnazaDo^, mater dicte infirme.
Il non adoravit eum nec vidit adorari, set ipsa testis
Mlutavitei. Interrogata si dicta infirma fuitconsolata,
ijadt se non vidisse. De tempore, a duobus annis citra.
It^Wt dixit quod cum ipsa testis congregasset aliquam
—Mrn'Wftyn pecunie ad dandum hereticis, sicut jamdu-
dam Petrus Gornasani^ ad hoc induxerat ipsam tes-
tam, supponens ipsa testis quod heretici erant in
ÔQBOO Aroaudi Barbionis^, captata hora qua uxor
Ajnoiaudi Barbionis erat absens a domo, ipsa testis,
inventa dave dicte domus, aperuit domum et vidit ibi
pre&toshereticos, quibus dédit cannam et dimidiam de
fecaro (m) et ultra circiter xx solidos melgoriensium.
Et bec facto, ipsa testis abiit viam suam. Et non ado-
ravit eos, set salutavit. De tempore, quod supra. Itenij
dixit quod ipsa testis dédit Bernarde, uxori quondam
Guillelmi Pagesii, unam eminam de frumento ad
opus hereticorum. De tempore, circiter duos annos.
Et recognovit quod omnia predicta comisit postquam
abjuravit heresim, et habuit penitentiam de hiis que
cooiiserat ; unde fatetur se in abjuratam heresim reci-
1. Voy. n~ XIV, XX, XXX, XXXII, XL VII.
2. Voy. n*« X, XXIV.
3. Voy. n<> XXIV.
4. Voy. n^ X, XXIU.
5. Voy. n* XXXD.
258 REGISTRE DU GREFFIER
de Rivo, citatus, testis juratus super nn^ sancta Dâ
Evangelia quod super facto beresis et Valdesie, tam
de se quam de aliis, vivis ac mortuis, puram ac ple-
nam et meram diceret veritatem, super premissû
dixit se uichil scîre diligenter pluries requisitus.
XVII. — Même jour. — Confession de Jean Aubry,
de Villetritouls, cité.
JOHANNES ÂLBERIGI, DE YlLLATRISTOLX.
ÂDDO quo supra, u ydus marcii. JohaDoes Alberid,
de Yiiiatristolx Yaliis Âquitanie, fereus cruces de filero,
citalus, testis juratus super iiu^'' sancta Dei Evangelia
quod super facto beresis vel Yaldesie, tam de se quaoi
de omnibus aliis, vivis ac mortuis, puram, meram ac
plenam diceret veritatem, dixit quod, postquam fuit
confessus fratri Jobanni ^ apud Garcassonam, non vidit
bereticos vel Yaldenses, nec aliquid scit de facto ipso-
rum; et de boc quod viderat, a predicto fratre
Jobanne penitentiam recepit, prout in suis litteris'
continetur, quas ostendit.
XVin. — Même jour. — Confession de Guillelme BonnefiUe,
de Taurize, citée.
GUILLELMA BONFILLÀ, DE TàURIZANO.
Anno quo supra, n ydus marcii. Guillebna Bonfilla,
de Taurizano, citata, testis jurata super mi^'' sancta
1. Jean de Saint-Pierre.
2, C'étaient les lettres ou sauf-conduits que les inquisiteurs
délivraient à ceux qui étaient obligés à la pénitence, pèleri-
nages ou visites des églises. On en trouve de nombreux
exemples dans Doat, t. XXI, fol. 169 et suiv.
DB L'INQfUISinON DE GARGASSONNE. 257
■bjuratam heresim recidisse. Hec déposait ooram fra-
Ire Gm inquîsitore. Testes fratres J. de Gapitestagni,
nbprior fratrum Predicatorum Narbone, et P. Ble-
geriiy ordinis Predicatorum \ et Guir. Trepaci, nota-
rios, qui hec scripsit.
XV. — 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
d*Arsendis, de Montlaur, citée.
ÂRSENDIS, DE MONTE LAURO.
ÂDDO quo supra, n ydus mardi. Ârsendis, uxor
qnondam Bernardi Fabri, de Monte Lauro, citata, tes-
tas jorata super mi^'' saucta Dei Ëvangeiia quod super
hfdo heresis et Yaldesie, tam de se quam de omnibus
■lus, puram, plenam et meram diceret veritatem,
dbàl quod a xx^^ annis citra nichil de facto heresis vel
?aldesie sciebat ; et de hiis que vidit vel audivit ultra
ufi aonos, fuit confessa coram fratre Ferrario' apud
GannaSy et postea fratri Bernardo et fratri Johanni^«
el penitentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim
ooram predictis fratribus apud Gaunas, nec postea
oidiil vidit.
XVI. — Même jour. — Confession de Guillaame Curt,
de Rieux-en-Val, cité.
G. Curt, de Rivo.
Amio quo supra, n ydus marcii. Guillelmus Curt,
1. Mort an couvent des frères Prêcheurs de Castres en 1269.
[Douais, Acta Capitulorum provincialium ord. fratrum Prasdi-
eatorum^ 145. In-8^, Toulouse, Privât, 1894.)
2. Voy. n* VI et note.
3. Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.
17
260 REGISTRE DU GREFFIER
dixit quod îpse testis, et Guillelmus predictus; qui
Guiileimus monebat dictum testem quod crederet dic-
tis hereticoruin, quia boni homines erant. Interroga-
tus de nominibus eorum, dixit se nescire. Interroga-
tus quo iverunt vel quid postea feceruDt, dixit se
nichil scire, nisi quod dimisit eos ibi. De tempore,
dixit quod très anui possunt esse. Postea drca duos
menses, Sycredus de Gavanadio^ veoit ad ipsum tes-
tem et duxit ipsum ad domum suam; et dum ipse
testis sederet cum familia predicti Sycredi, venit dio-
tus Sycredus cum duobus hereticis qui erant in domo
sua, et qui salutaverunt ipsum testem; et ipsi sede-
runt juxta dictum testem, et predicabant ei et aliis
qui erant ibi. Et dicti heretici interrogaverunt dictum
testem, si scivisset eos ibi, si venisset; dixit quod
non. Interrogatus si placebat ei predicacio eorum,
dixit quod non ; tamen bene audiebat eos. Itenij inter-
rogatus si adoravit eos, dixit quod non, nec comedit,
nec bibit cum eis; de nominibus ipsorum non recor-
datur. Interrogatus de astantibus, dixit quod Sycre-
dus, Alazaydis, mater dicti Sycredi, et soror dicti
Sycredi nomine Belesen^, et Guillelmus dePrixenel'.
Item^ interrogatus si dédit eis aliquid vel fecit aliquid
bonum, ad utrumque respondit quod non. Postea con-
sequenter circa médium annum, cum veniret ad
domum dicti Sycredi, in venit in eadem domo duos
hereticos de quorum nominibus non recordatur, et
audivit predicacionem predictorum hereticorum, que
predicacio placuit ipsi; et credidit ipsos esse bonos
1. Voy. n<>» XX, XXX.
2. Voy. le numéro suivant.
3. Voy. n" XX, XXX, XXXI, XXXH.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 261
iMMoines et credebat in secta eorum se posse salvari.
De circumstantibus, dixit quod predictus Sycredus et
Alazaydis, mater 8ua^ et soror sua nomiDeBeliesen, et
Gnillelmus [de] Prixenel, et ArnaldusBrunel, de Gonfo-
lento*; et omnes isti audiverunt predicacionem eorum ;
cpia predicacioue audita, dictus testis et Ar. Brunel,
et Sycredus et Guilleimus Prixenel eadem nocte asso-
csaverunt eos extra viliam de Gavanacho per aiiquan-
tolum spacium. Et post dictus Arnaidus Bninei, de
Goofoleuto, ivit cum eis apud Gonfolentum. Interroga-
tUB si recepit aliquid ab eis, respondit quod nichil
dédit eis vel aliquid non recepit ab eis. Itenij dixit
quod in vindemiis hoc anno preteritis fuit annus quod
ipse testis et Sycredus supradictus et Guilleimus de
Prixenel iverunt apud Gonfolentum et intraverunt
dcHDum Johannis de Gornudelx^, et invenerunt ibi
duos hereticos ; et dicti heretici predicaverunt et mo-
naeruDt dictum testem, et Sycredum et Guillelmum
de Prixenel; et ibi diligenter audiverunt sermonem
predictorum hereticorum. Et audito sermone, dicti
heretici dederunt predicto testi et Sycredo et Guil-
felmo de Prixenel ad manducandum panem et vinum ;
et dixerunt dicti heretici quod Dominus remuneraret
iOo6 qui bonum faciebant ipsi testi et Sycredo et
Gaillelmo predictis et credentibus eorumdem. Post
prandium vero supradictum, predictus testis et alii
duo socii sui, junctis manibus, inclinaverunt se diclis
hereticis, dicendo : Benedidte^ hereticis respondenti-
1. Voy. n«- XIX, XXX.
2. Voy. Première partie, n<> XXIV, et le n«» XXX de celle-ci.
3. Voy. n« XXXI.
262 REGISTRE DU GREFFIER
bus : Par cite nobis^. Et dixerunt quod Dominus fiioe-
ret dictum testem bonum christiaDum et alios sodos
suos predictos ; et statim ab ipsis hereticis recesserunt
et nichil dederunt eîs, iiec ipsî ab illis hereticis ali-
quid receperunt, excepto prandio supradicto. Requi-
situs de circumstantibus, dixit quod ipsi très supra-
dicti, et Johannes de Gornudelx etheretici supradicti;
de nominibus ipsorum hereticorum non recordatur;
née postea vidit eos, nec scit quo îverunt. Item, ioter-
rogatus si umquam abjuravit heresim, respoodit quod
sic, apud Caunas, coram fratribus Predicatoribus et
inquisitoribus heretice vel Valdesie pravitatis ; et pos-
tea vidit et fecit omnia supradicta.
XX. — 15 mars 1250 (n. st.). — Guillaume Villandriz
ajoute à sa confession.
Yd[ib]us marcii. Idem R'^"' Villandriz^ addidit quod in
vindemiis preteritis fuit annus quod Sycredus supra-
dictus venit ad dictum testem et dixit ei quod iret
secum ad quemdam collum inter Gonfolentum et Cava-
nacum, ubi vocatur Maiiolium Picace; et cum fuissent
ibi, cxpectaverunt ibi duos hereticos qui debebant
venire ad ipsos, sicut Sycredus predictus dixerat ipsi
testi, et dicti heretici venerunt ad dictum locum de
nocte; et Petrus Adalberti^ et Guillelmus Tholosa, de
GonfolentOf venerunt cum ipsis, et salutaverunt dictum
testem et Sycredum predictum ; et postea Petrus Âdal-
1. La formule Parcite nohis se rencontre rarement. Elle
réapparaît au numéro qui suit.
2. Voy. le numéro précédent et le n® XXX.
3. Voy. plus haut, n° I.
DB L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 263
nerti et Guillelmus Tbolosa dimiserunt ibi dictos here-
kioos et recesserunt ; et postea dictus testis et Sycre-
dos^ venerunt cum dictis hereticis; et dum ibi ibant,
per viam predicabant eis ; et multum placebat eis dic-
torum hereticorum predicacio; et interea predicando
per viam intraverunt domum dieti Sycredi apud Gava-
nsdioni; et cum intrassent domum, dictus testis et
Sycredus flexis genibus et junctis manibus adorave-
niot eos ibi, dicendo : Benedicite, et hoc fecerunt
ter; et ipsi respondebant : Parcite nobis^; et dicebant
quod Deus faceret eos bonos christianos et teneret
iD sua virtute. Et dictus testis postea recessit. De
circumstaDtibus , dixit quod Alazaydis, mater dicti
Sycredi, et Rica, pediseca dicti Sycredi, et Petrus Ar\
dicti Sycredi frater, et soror ipsius Sycredi Belleseu
Domine^; et omnes isti adora verunt dictos hereticos,
quando idem testis eos adoravit ; et dixerunt idem ut
aapra; et fuerunt ibi per duos dies. Requisitus quis
providebat eis in victu vei aliis necessariis, dixit se
iieadre. De uominibus requisitus, dixit se nescire; nec
postea vidit eos. Item, dixit quod in introitu messium
preseotis anni erit annus quod Guillelmus de Prixe-
oel^ et Sycredus adduxerunt m hereticos apud Gava-
mchum ad domum dicti Sycredi; et ipse Sycredus
reaii ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi
ûeri unam camisiam, quam ipse testis habebat facien-
dam ; dictus testis sciebat bene quod heretici aptarent
camisiam. Et cum dicta camisia fuisset facta.
i. Voy. n*» XIX, XXX.
2. Voy. le numéro précédent.
3. Voy. le naméro précédent.
4. Voy. n^ XIX, XXX, XXXI, XXXH.
264 REGISTRE DU GREFFIER
ivit dictus testis ad domum dicti Sycredi et ioveoîtib
illos très hereticos et salutavit eos et adoravit eu
secundum morem ipsorum, ut supradictum est, d
omnes illi qui eraut présentes, scilioet omnes supn-
dicti de hospicio, et Guillelmus de Prixenel qui ent
ibi. Interrogatus si dédit eis aliquid, dixit quodvole-
bat eis dare precium camisie facieude; et Sycredos
dixit ei quod nichil daret. Et fuerunt ibi per duos dîes.
Et postea dictus testis et Sycredus et Guillelmus de
Prixenel ({uadam nocte abstraxerunt eos de dido
Castro et associaverunt eos usquead com^ de Gbusa.
Itenij si sciebat quo ibant, dixit se nescire ; et dictas
testis dimisit eos ibi cum Sycredo et Guillelmo de
Prixenel ; et reversus fuit ad dictum castrum. loter-
rogatus de nominibus ipsorum, dixit quod unus voca-
batur Bernardus Acier, de Gonfolento - ; de Dominibiis
aiiorum duorum non recordatur. Itetn^ dixit quod
annus potest esse et amplius quod quadam Dode,
dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel
abstraxerunt duos hereticos de domo dicti Sycredi et
associaverunt usque ad mollendinum de SaiUenfore;
et adoraverunt eos ibi secundum morem eorum ut
supra ; quo iverunt penitus ignorât. Item^ dixit postea
quod in festo Omnium Sanctorum fuit annus quod
dictus testis cum Sycredo sepe dicto iverunt ad quem-
dam locum qui vocatur ad Olivers Gaufridi inter
Gavanachum et Gonfolentum; et ibi spectaverunt
un''^ hereticos ; et venerunt cum eis duo homines quos
non cognovit dictus testis. Interrogatus si sciebat
1. CA)in, angle.
2. Vo>. n»' \n, XIV, XXX, XXXII, XLVU.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 265
onde dicti heretici vénérant, dixit quod de Gornizano,
ut crédit; et dictas testis cum Sycredo adduxerunt
esdein nocte duos de illis hereticis apud Gavanacum
ad domum dicti Sycredi ; et aiii duo iverunt apud Val-
lem Danie, set nescit ad quem locum speciaiiter irent ;
iA tune dictus testis dimisit illos duos hereticos in
domo predicta. Item^ de circumstantibus, dixit quod
familia dicti Sycredi predicta. De nominibus predicto-
mm hereticorum non recolit. Nec adoravit ibi hereti-
cos antedictos illa vice. Item, dixit quod modo potest
esse anous quod dictus testis et Guiilelmus Prixenei
YÎdit (sic) Yi hereticos ad ecclesiam de Gasalx, et
assodavenint eos usque ad passum Sancti Martini
▼ersus Villam Florens ; et idem testis dimisit eos ibi,
et Guiilelmus Prixenei associavit eos usque ad Valiem
Âquitanie, in quodam nemore ubi dimisit eos, sicut
postes dixit dicto testi. Interrogatus unde ilii dicti sex
heretici vénérant illa nocte et qui erant illi qui eos
associaverant, dixit se nescire. De nominibus ipsorum
non recordatur, nisi quod unus iiiorum vocabatur
Bernardus Acier, de Gonfolento. Interrogatus si ado-
ravit eos tune, dixit quod non. Tamen diligenter
aadivit eorum predicacionem dum irent per viam.
De aliis circumstantibus diligenter requisitus, dixit se
nidiil aliud scire. Itenij dixit quod citatus apud Gar-
cassonam a fratre JohanneS inquisitore, cum aliis de
Gavaoaco hoc anno in messibus erit annus, eidem de
premissis celavit veritatem ; tamen quod non juravit,
quia ipse erat in Burgo quando alii juraverunt. Item,
didt se vidisse duas hereticas apud Vilantritols in
1. Jean de Saint-Pierre.
266 REGISTRE DU GREFFIER
Valle Danie, in doroo Piquerii, quas ostendit filia
Pîquerii eidem testi, et Sicrede, et Guillelmi de Pria-
sanel. De tempore, n anni et dimidius; et non adora-
vit eos.
Hec deposuît coram domino episcopo. Testes ma-
gisterG. Foiqui[ni], dominas Bertrandus Blanx (?) et
magister Robertus de Farico.
XXI. — 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
négative de G. Sicre, de Comèze, cité.
G. SiGRE, DE CORmZÀNO.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus Syore,
de Gornizano^, citatus, testis juratus super uif sancta
Dei Ëvangelia, ut supra de aliis. Super premissis de
se et aliis, dixit se penitus nichil scire.
XXII. — Même jour. — Confession de Pierre Etienne,
de Comèze.
Petrus Stephani, de Cornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Petrus Stephani,
de Gornizano, citatus, testis juratus super im^"* sancta
Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premissis dili-
genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXIII. — Même jour. — Confession de Raymond de Cuxac-
Cabardès, demeurant à Comèze.
R., DE GUTCHACO.
hte est cruce signatus.
Anno quo supra, xvn kal. aprilis. R. de Guchaco,
1. Voy. no XXXII.
DE LlNQUISITION DE GARGASSONNE. 267
Le Cornizano^ testis juratus super mf sancta Dei
Svangelia, etc., ut supra de aliis, dixitquod Bernar-
]ii8 de Lagracee^, de Gonfolento, dixit eidem testi quod
liio heretici erant in cabana Pétri de Gornizano^ et
ijpiod iret secum ad illos et ducerent ipsos extra ter-
annum de Gornizano ; quod fecit dictus testis. Et duxe-
mut illos hereticos usque ad recum^ de Glausis; et
idem testis et socius suus predictus ibi dimiserunt eos.
De drcumstantibus, dixit quod socius suus predictus
tantum. De tempore, dixit quod inter Nathale Domini
et Gamipri vium fuerunt m anni . Interrogatus si abju-
ravit heresim, respondit quod sic, apud Gaunas, coram
inquisitoribus ; et postea fecit quod supra-
est. Interrogatus super omnibus aliis que per^
tinent ad formani inquisicionis, dixit se nichil aliud
sdre.
Post confessionem suam adjecit quod P. Gornesani,
sororius suus, fecit eum venire ad domum suam et
ibi ostendit ei duos hereticos, scilicet Âr. de Ganeto^
et Ferier^ ; et adoravit eos ter secundum morem here-
tioorum. Interrogatus si credebat ipsos esse bonos
\j dixit quod non. Interrogatus de tempore,
quod in festo Nativi[t]atis fuerunt m anni.
i. Voy. Première partie, n® VII.
2. Entre les lignes, d'ane autre main : Vel Adalbertj vel
filius Poncii Adabert.
3. Voy. no» X, XIL
4. Ruisseaa.
6. Voy. n*» III et XLVI.
6. Voy. n<>» XXX, XXXI.
268 REGISTRE DU GREFFIER
XXIV. — Même jour. — Confession de Bernard Pages,
de Comèze, cité.
B. PàGESII, DE GORNEZÀNO. .
Anno quo supra, XYU kal. aprilis. Bemardus Page-
sii ^ de Gornezano, citatus, testis juratus super un*'
saocta Dei Evangelia, iU supra de aliis. Super premis-
sis pluries requisitus, dixit se nichil scire. Rediit vero
et adjecit quod Raymunda*, uxor sua, misit hereticis
unam eminam raonis^ per Raymuodum Fomerii ; quod
non placuit ei, ut dixit. De tempore, dixit quod a
messibus circa.
Hec deposuit coram domino [episcopo]. Testes
doniini Geraldus, R. David et Guillelmus Fulqoioi,
qui hoc legit.
XXV. — Même jour. — Confession de Guillaume Arnaud,
de Comèze^ cité.
Guillelmus Arnaldi, de Elegto.
Anno quo supra, xvn kal. aprilis. Guillelmus Ar-
naldi, de Gornizano vel Ëiecto, servieus capellani de
Gornezano, citatus, testis juratus super mi^'' sancta Dei
Evangelia, etc., ut supra de aliis. Super premissis dili-
genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXVI. — Même jour. — Confession de Raymond Pages,
de Cornèze, cité.
R. Pagesii, de Gornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Raymuodus
1. Voy. Première partie, n** VII, et plus haut, n* XII.
2. Voy. no- X, XH.
3. Mixture, d*où blé de regon.
DB L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 269
^agesii^ filius P. Pagesii, de Gornizano» citatus, tes-
is juratus super nn^' sancta Dei Ëvangelia, etc., ut
tmpra de aliis. Super premissis diligenter pluries
l'equisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXVII. — A(éme jour. — Confession de Garsen Pélegrine,
de Rustiques.
Garsen Pelegrina, de Rustigano.
Audo quo supra, xvn kal. aprilis. Garsendis Pele-
Iprina, de Rusticano, testis jurata quod de se et aliîs,
nvis et mortuis, super crimine beresis et Valdesie
plenam et puram diceret veritatem, dixit se penitus
nidiil scire super crimine heresis et Valdesie. Dixit
tameo quod Gbristiano de Miiano^ querenti in Domine
Domini et sancti Pétri multociens dederat heiemosi-
nam. Âudierat tamen ipsumcommendantem Vaidenses
et dicentem quod ipse hospitabatur eos et sustentabat
de pannis quos querebat. Et hoc fuit post abjuratam
horesim apud Gaunas.
XXVIII. — Même jour. — Confession de Rixendis,
de Villefloure, non citée.
RIGSENDIS, DB VlLLAFLURAlNA.
Anne et die quo supra. Ricsendis, de Villafluraina,
tertis jurata et non citata, dixit quod cum Ber.
Ulgaier de Vilario, maritus suus condam, positus in
infirmitate, cum esset jam prope mortem venerunt
chrca crepusculum duo homines cum baculis ; et dum
ipsa procuraret de cena ipsius mariti, intraverunt ubi
1. Voy. Première partie, n* Vil.
2. Un Vaudois probablement.
270 REGISTRE DU GREFFIER
jacebat et locuti fuerant cum eo, ipsa leste absente,
et postea recesserunt; et ipsa accessit ad eom, et cum
instaocia peciit qui erant illi ; et tandem ipse respoD-
dit ei quod eraot heretici et bene caveret sibi ne
diceret alicui de villa. De astantibus, dixit quod ipse
solus erat. De tempore, dixit quod in viodemiis eruot
très anni.
Hec deposuit c(M*am domino episcopo GarcassoDe.
Testes magister Robertus, Bonus Hacip et Bertrandus
de Farico * .
XXIX. — 1 17 mars 1250 (n. st.), Gouffonlens. — Confession
de Saisia, de Cavanac, non citée.
Saisia, de Gayanàgo.
Ista est crucesignata.
Anno quo supra , XYi kal. aprilis. Saiwi de Gavanaoo
non citata juravit super im^ sancta Dei Bvangelia
coram magistro P., officiali, apud Gonfolentum; et
tune interrogata per sacramentum ut de facto here-
sis et Valdesie tam de se quam de aliis diceret id quod
sciret, celavit penitus veritatem. Postmodum vero cum
ducta fuisset apud Garcassonam et ibi aliquanto tem-
pore dententa, dixit per sacramentum quod quadam
die, dum a casa veniret ad domum sororis sue Ala-
zaydis Sycrese, vidit ibi duos hereticos, de quorum
nominibus non recordatur, et inclinavit se coram eis
ponerido manus in terram ter dicendo : Benediàte; et
dicti heretici respondebant : Damnw emendet vos
1. Avant la déposition de Rixendis : Quere secundam con'
fessionem istius in secundo libro, XLIII fol.
DB L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 271
âdwenms nos^. loterrogata de tempore, dixit quod
duo anni possunt esse. Itenij interrogata de astaotibus,
dixit quod predicta soror sua tantum. Interrogata si
umquam audivit predicacionem eorum vel aliorum,
dixit quod non. Interrogata si dédit eis aliquid vel
reoepit ab ipsis, dixit quod non. Interrogata si soror
sua, scilicet Âladaisis Scicreza, tune adoravit eosdem,
dixit quod sic. Interrogata si credebat eos esse bonos
homines et credebat se posse salvari in secta et mani-
bus eorumdem, dixit quod non. De aliis breviter dixit
se nicbil scire diligenter requisita. Interrogata si abju-
raverit heresim, dixit quod sic, corani fratribus inqui-
sitoribus apud Gaunas.
Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone et
domino abbate Fontis Frigidi^, et fratre Petro d'Orto-
kinas, monacho ejusdem monasterii, et Ber. Martini,
ardiipresbitero Garcassone.
Interrogata dixit quod ipsa testis abjuravit here-
sim apud Garcassonam, coram fratre Johanne ^,
inquisitore, et scienter celavit ei omnia predicta, et
sdeoter dejeravit^.
XXX. — 15 et 17 mars 1250 (n. st.), Couffoulens. —
Déposition de Sycre, de Gavanac.
SiCREDUS, DE GaVANACO.
Iste est intrusiis.
Ànno quo supra, id[ib]us marcii. Sicredus de Gava-
1. Formule qui ne se retrouve pas ailleurs.
2. Arnaud, 1243-1262.
3. Jean de Saint-Pierre.
4. Avant les dépositions de Saisia : Quere primam confessio-
nem ejus in VP libro, XP folio.
272 REGISTRE DU GREFFIER
naco juratus dixit se super crimine heresis penitus
nichil scire^
Sygredus, de Gayanago.
Iste est intrusus.
Ânno que supra, xvi kah aprilis. Sicredus' de
Gavanacho ^ juravit coram magistro P. , officiali, apud
Gonfolentum et tune celavit veritatem. Postmodum
vero apud Gareassonam detentus, dixit per sacramen-
tum quod ix anni sunt elapsi quod vidât in domo sua
duos bereticos, seilicet Arnardum de Footerz ; de alio
non recordatur ; quos Bernardus Âcîer, de GonfoleotoS
adduxerat in domum predictam ; et tuoc oichil aliud
ibi fecit. ftom, alia vice in eadem domo vidit eosdem
bereticos et tune comedit cum eis. Interrogatus si
tune adoravit eosdem, dixit quod non et tune simili-
ter nicbil aliud fecit. Itenij dixit quod alia vice vidit
duos bereticos, quorum unus vocabatur Baris npmine,
quos Arnaldus Gibelin, de Gonfolento, adduxit ad
puteum de Gavanaco ; et ibi idem testis et avunculus
suus Petrus Sicredi receperunt eos et duxerunt ad
domum Raymunde, socrus dicti Pétri Sycredi, que
infirmabatur ; et tune beretici. locuti fuerunt cum
eadem. Interrogatus quid fecerunt vel dixerunt tune,
dixit se non audivisse. Interrogatus de astantibus, [dixit]
quod Alazaydis, mater ipsius testis^, et Raymunda,
1. Entre les lignes : Quere aliam ejus confessionem , in
HP libro, XU fol,
2. Entre les lignes : comhustus,
3. Voy. Première partie, n°MII, IV, et ici lesn" XIX et XX.
4. Voy. n<>» XII, XIV, XX, XXXH, \L\IL.
5. Voy. n«» XIX, XX.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 273
iDCor dictî P. Sicredi. Interrogatus de tempore, dixit
quod yn anni possunt esse. Dixit etiam quod circa
mediam ooctem ipse testis soius duxit eos hereticos
asqiie ad collum de Gonfolento et ibi dimisit eos.
Interrc^tus si io recessu adoravit eos, dixit quod
noo. loterrogatus si aliquid dédit eis vel recepit, dixit
i^nod noD. Item^ dixit quod alia vice Aroaldus Brunel,
de Gonfolento S adduxit ad ipsum testem alios duos
hereticos ad vineam de Picace, videlicet Âr'' Egidii^
et Ferrarium^; et ipse testis duxit illos hereticos ad
lleiiHim suam ; et steterunt ibi per duos dies vel très.
Uerrogatus si tune comedit cum eis, dixit quod non.
itim, interrogatus si dédit eis aliquid, dixit quod non.
Iilerrogatus si recepit ab eis aliquid, dixit quod unus
iBonim dédit sibi vi denarios, alius très vel luf^. Inter-
rogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non^. In-
Idnrogatus si audivit predicacionem eorum, dixit quod
me. Interrogatus si placebat ei predicatio eorum, dixit
quod sic. Interrogatus si aliqui de villa de Gavanaco
fel alinnde veniebant ad predicacionem eorumdem,
dixit quod non vidit, nisi R"" de Villandriz, de Gava-
naco, quem ipse testis introduxerat ad eosdem. Inter-
rogatus si dictus R. de Yillandriz^ adoravit^ dictos
1. Voy. n^ XIX.
2. Voy. n« XXXVIl.
3. Voy. n<»» XXIII, XXXI.
4. En marge : Postea adjecit et correxit dictum suum, et in
adveniu hereticorum et recessu adoravit eos, dicendo flexis geni-
bus ter : Bknedigite ; et heretici respondebant : Deus benedicat
vos. Et R. de Villandriz et G. de Prizanel fecerunt similiter.
5. Voy. les n<»« XIX et XX.
6. Renvoi à la note 4.
18
274 BS6ISTRE DU GREFFIER
heretioos vel dédit tis aliquid vel recepit, dixit quod
non, nisi quod audivit monitiones et predicacionem
eorum. Item, dixit quod Guillelmum de Prixenel^
consanguineum suum, adduxit ad hereticos antedictos.
Interrogatus si dictus Guillelmus adoravit ^ ipsos here-
ticos, vel dédit vel reoepit aliquid ab eis, dixit quod
ipse viderit nisi quia audivit predicacionem eorum.
Dixit etiam quod hereticos antedictos reduxit ad locum
ubi eos acceperat cum B. de Yillandriz, et tradidit
Ârnaldo Brunelli antedicto. Interrogatus si in recessu
dédit eis aliquid vel adoravit^ eos, dixit quod non.
Interrogatus si dixerunt ei aliquid, dixit quod rogave-
runt eum testem, ut si forte mitterent ad eum nun-
dum, quod veniret ad eos ; et ipse promisit quod liben-
ter faceret. Interrogatus de tempore, dixit quod
mf'' anni possunt esse. Item, alia vice Petrus Âdalberti,
de Gonfolento^, adduxit ad ipsum testem duos hereti-
cos, quorum unus vocabatur Guillelmus Vincencii ; de
alio non recordatur, et idem testis adduxit eos ad
domum suam ; et ibi steterunt per duos vel très dies.
Interrogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non.
Item, si audivit predicacionem.
1. Voy. no« XIX, XX, XXXI, XXXII.
2. Renvoi à la note 4 de la page précédente.
3. Renvoi à la note 4 de la page précédente.
4. Voy. n<» X.
5. La fin de cette déposition manque, le fol. xiiii (ancien),
qui la contenait, ayant disparu.
DB Linanmom m câicâMoiCTE. tih
i;ZXI.— [17 Mrs 1250 (&. st.).] — Confession de GullauBe
^cre, de CâTjLna.c.
[GgILUXJIOS SiCaEDI.]
1(0», dbdt quod qoadai □ e
QbHs Ar. [Geli]* et Fcan i re i ;et i
MA io quadam am, Vwg sxi^ t
cftqpse fesUs et Vergiiia, ux Fer % tr t
dblM lieretioo6 apiid Gortz ; et ciim e
dtala Tergefie, ipse testis reoessit ab eis., et prêt b
fmtgéKk omn predictis beretids intravit d m a.
btaTOgatns, dixit quod ipse testis a ît -
toa heretioos née dicta Vergelia, ip e ^ ni
K hoc hdbOy ipse testis reoessit ab eis. De te ^
cÎKa dinudimn aonani.
JEtec déposait ocH'aiii domiao episcopo Garcassone.
Teales Bertraiidus de Farico, et G. Poodi et Booas
Mancipas.
ftem, dixit ipse testis qu quadam Docte abstraxe-
nmt ipse testis et Guillelm s PrichaDel ' duos hère-
tieos quorum Domina igiK , a domo ipsius testis ;
et duxeniot eos usque ad U ^m de Yillafluras juxta
Villafluras ; et inveueruot il Raymundum Juliani senio-
rem et alium hominem ci nomen ignorât ; et ibi
ipse testis et alii predicti ad< ivenint dictos heretioos,
Ncot dictum est. Quo faoto, ipse testis et Guillelmus de
1. Pour la même raison que ci-dessus, le commencement de
cette déposition manque. Voy., pour Guillaume Sicre, Pre-
mière partie, n® VII.
2. Voy. D? X.
3. Voy. n*- XIX, XX, XXX, XXXII.
276 RBGISTRS DU GRKFFIKE
Prichanel recesserunt a predictis hereticis ; et heretid
remanserunt cum aliis predictis. De tempore, circa
u annos et dimidium. Adjecit etiam quod ipse testis
et Guillelmus de Prichanel in exitu domus ipsius testis
adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est.
Hec déposait apud Garcassonam, coram domino qpi»-
copo Garcassone. Testes magister Guillelmus Folquioi,
et Guillelmus Poncii et Bonus Mancipus, qui hec scripsiL
Itemy dixit quod Johannes de Gornudels et Benuff^
dus de Na Genta, de Goffolento, adduxeruDt quadam
nocte als Oliviers dels GuiSrezes Ferrarium^ et Ar.
Geli hereticos ; et erant ibi ipse et Guilleknus de Pri-
chanel, de Gavanaco ; et ibi ipse testis et oaioes alii pre-
dicti adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est.
Et hoc facto, ipse testis et Guillelmus de Prichanel
tenuerunt viam suam cum dictis heretids et duxe-
runt eos apud Gavanacum et intromiserunt eos in
domum ipsius testis ; et Guillelmus de Prichanel reces-
sit ab eis. Et steterunt ibi predicti heretici per duos
dies et comederunt ibi de bonis ipsius testis et matris
ipsius testis. Et erant ibi ipse testis et AJadaicis Soi-
cresa, mater ipsius ; et ibi ipse testis adoravit eos. Et
cum stetissent ibi per duos dies, ipse testis abstraxit
predictos hereticos inde et duxit eos usque ad GoUem
de Goffolento ; et ibi dimisit eos, et reversus fuit apud
Gavanacum. Adjecit etiam quod Johannes de Gornu-
dels ' et Bernardus de Na Genta predicti recesserunt a
predictis hereticis de predicto loco. De tempore, circa
m annos.
1. Voy. no« XXm, XXX.
2. Voy. n» XIX.
DE L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 277
Hec deposuit coram domino episcopo. Testis Bonus
Huicîpus, qui hec scripsit.
XXXn. — 31 octobre 1259, Carcassonne. — Guillaume Sicre,
arrêté, continue sa confession.
Guillelmus Sicredi, filius Adalaicie SicredeS de
QivaDaoo, diocesis Garcassonensis, adductus captus,
HWO Domini M^ GC" LVIIU% ii kal. novembris, adjecit
tMtimonio^uo, dicens quod Âmblardus de Villa Longa
laiasus a Bernardo Âcerii, ut dicebat, veniens Gava-
iMOum, duxit inde ipsum testem apud Bellum Yi-
jbre io domum Guillelme de Gramasia ad videndum
iMfetioos ; et ibi ipse testis vidit eundem Bernardum
lemi^ et socium suum hereticos, presentibus eodem
Imblardo et Guilielma de Gramasia, sponsa sive uxore
ejus; et ibi ipse testis solus adoravit dictos hereticos;
let non vidit aHos adorantes. Et tune prefati heretici
i|iie8iveruDt ab ipso teste de statu terre sue et creden-
oom hereticorum ; et in crastinum ipse testis, adoratis
heretîciSy et acceptis ab eis ex dono quinque solidis
ladgcnensium, rediit in sua, dimissis hereticis in do-
mo predicta. De tempore, circiter y annos. Itenij dixit
quod ad dictum dicti Amblardi ipse testis ivit ad cas-
tram de Rivo in Yalle Danie in domum Duranti Egi-
dii*, et vidit ibi P. Fatis hereticum, presentibus dicto
Duranto Egidii..., uxore ejus, et... filia ipsius Duranti
etatîs vni annorum ; et ibi ipse testis in adventu et re-
oessu adoravit dictos hereticos ; et prefati heretici ro-
gaveruot ipsum testem quod receptaret eos ; et recessit
1. Voy. n<» XIV.
2. Voy. n" Xll, XIV, XX, XXX, XLVII.
3. Voy. n« XLVI.
278 REGISTRE DU GREFFIER
ab eis. Et post lapsum aliquorum dienlm, prefati here-
tici venerunt in domum ipsîus testis apud GavanacuiDy
et fuerunt ibi per duos vel très dies, presentibus ipso
teste et Adalaicia, matre ipsius testis, qui dederunteis
ad comedendum. Et adoraverunt eosdem hereticos
quolibet die mane et vespere, ut supra. Et post lapsum
dictorum dierum, ipse testis duxit prefatos heretioos
apud Gornazanum in domum Àrnaudi Bailiionis ^ , qui
receptavit prefatos hereticos, présente Adalaicin» uxore
ejus ; et ibi ipse testis et alii duo, ipso teste vidente,
adoraverunt dictos hereticos, ut supra. Et hoc facto,
ipse testis, dimissis ibi hereticis, rediit in propria. Et
hoc fuit circa tempus predictum. Iterriy dixit quod, ad
dictum Arnaudi Barbionis, de Gornazano, ipse testis
exiens obviam prefatis hereticis assumpsit eos et ad-
duxit eos in domum sui ipsius testis, ubi fuerunt per
diem et noctem, presentibus ipso teste et Adalaicia,
matre ipsius testis, qui receptaverunt eos et dederunt
eis ad comedendum ; et adoraverunt eos ipse testis et
mater ipsius testis in adventu et recessu eorum. Et post
lapsum dicti diei, prefati heretici recedentes inde
abierunt viam suam versus Yallem Danie. De tem-
pore, circa mi annos et dimidium.
Adjecit etiam quod post lapsum vm dierum, prefati
heretici, sicut condixerant cum ipso teste, redierunt
ad domum ipsius testis apud Gavanacum, et fuerunt
ibi per duos dies, presentibus ipso teste et matre
ipsius testis. Qui receptaverunt eos et dederunt eis ad
comedendum et adoraverunt eos utroque die bis mane
et vespere. Et vidit seu visita vit ibi prefatos hereti-
1. Voy. no XII.
DE L'II«QUISITION DE GARGA8S0NNE. 279
006 Guiilelmus de Preixanello ^ , set non vidit eum ado-
rtotem. Et post lapsum dictorum dierum, ipse testis
acrfus assumens prefatos hereticos associavit eos usque
ad locum vocatum GoUem de Gavanaco, ubi ipse tes-
tiit adoratis hereticis, recessit ab eis. De tempore,
qood supra.
Uemj dixit quod, ad dictum Arnaudi Barbionis, ipse
ttttis venit juxta aquam de Lieuco, ubi invenit prefa-
tum Bernardum Acerii et socium suum hereticos, quos
•dorans ibi duxit eos inde apud Gervianum Vallis
Dtoie, in domum Arsendis, que receptavit eos; et in
maoe ipse testis, sumpto prandio in cellario domus
M erant heretici et dicta Arsendis cum eis, adoratis
bereticis ab ipso et dimissis ibi hereticis, ipse testis
rediit in sua. De tempore, circiter m annos. Itenij dixit
qood, ad dictum dicti Arnaudi Barbionis, ipse testis
▼eniens ad aquam de Lieuco, invenit ibi prefatos here-
ticos, quos adorans duxit apud Gomelbas in domum
Pétri de Gomelbis cum uxore dicti Pétri de Gomeibis ;
dimissis hereticis in quodam paleirio^, rediit in pro-
pria; et hoc fuit circa tempus predictum.
Adjecit etiam quod post lapsum xv dierum, sicut
ooodixerat, cum hereticis veniens ad passum de Vil-
landriz, invenit ibi prefatos hereticos ; et, adoratis eis,
duxit eos usque ad callam^ de Gavanaco, ubi recessit
ab eis et adoravit eos ut supra. Item^ dixit quod, ad
dictum Guillelmi de Paulmiano de Yesola, ipse testis
venit extra Gavanacum ad quoddam mallolium ipsius
testis, obi invenit Bernardum de Monte Olivo et Ber-
1. Voy. n«» XIX, XX, XXX, XXXI.
2. Voy. n*» U, note.
3. Sentier, chemin.
280 BSGISTRE DU GREFFIER
nardum Acier hereticos, quos adoravit et duxit in
domum sui ipsius testis, ubi fueruot per diem et noo-
tem, presentibus ipso teste et dicta matre ipsius tes-
tis ; qui recepta verunt prefatos hereticos et dederuot
eis ad comedendum et adoraverunt eos ; et post lap-
sum dicte diei, ipse testis eduxit inde prefatos here-
ticos et associavit eos usque ad passum de Vilaudriz,
ubi adorans eos recessit ab eis. De tempore, circa unum
annum. Iterriy dixit quod Guillelmus de Yesola, veuiens
apud Gavanacum, duxit ipsum testem apud Vesolam et
inde ad nemus de Mata ad videndum hereticos ; et inde
ipse testis, ad dictum juvenis prédictif ascendit in
montem supra dictum nemus, ubi invenit Bernardum
de Monte Olivo, hereticum» et cum eo Yitalem de
Paulmiano de Vesola. Qui narraverunt ipsi testi quod
PetrusPoUani, episcopus hereticorum, clam recesserat
ab eis et absconderat totam pecuniam et totum the-
saurum. Quo audito, ipse testis remansit ibidem cum
eis per très dies ; et querentes per nejnus reppererunt
prima die unam botillam subtus terram, ubi erant
numéro xii vel xin librorum sterlinge, et secunda die,
aliam botillam, in qua erant xim librorum sterlinge,
et tertia die, tertiam botillam in qua erant xvm libre
millarensium; quibus acaptis, venerunt insimul usque
ad Gornasanum, ubi remansit Bernardus de Monte
Olivo hereticus simul cum Arnaud[o] Barbionis, qui
veniens exiverat ad eumdem hereticum ; et ipse testis
et Vitalis de Paulmiano cum pecunia venerunt Gavana-
cum in domum ipsius testis ; et post unum vel duos
dies, ambo, ipse testis et dictus Vitalis, venerunt
cum pecunia apud Gasals, ubi invenerunt Bernardum
de Monte Olivo et Bernardum Acier et alium hereti-
DE LlNQUISrriON DE GARGASSONNE. 281
eum ; et adoraverunt eos ambo ; et hoc facto et redita
eb pecuoia, ipse testis solus recessit ab hereticis et a
ViUJedePau[l]miaoo, qui remaositcumeis. Detempore,
oirca unum aonum. Itenij dixit quod post lapsum xv die-
mm» ipse testis, sicut condixerat cum hereticis et cum
létale, cum duobus libris quos heretici dimiserant in
domo ipsius testis» venit apud Gervianum in domum
Arseodis ; et iude Petrus, filius ipsius Arsendis, duxit
ipamn testem apud Rivum in domum cujusdam mulie-
fiSf que stat juxta portam ville versus circium^, cujus
nomen ipse testis ignorât; ubi ipse testis et dictus P.
eomedeniot ; et sero prefata mulier direxil ipsum tes-
lem in quodam vico castri, dicens quod in extrema do-
mo iliius vici inveuiret quod ipse testis querebat. Quo
audito, ipse testis sequens illum vicum aperuit por-
tam domus extrême, ubi invcnit Bernardum de Monte
(Nivo, Bernardum Acier, et Petrum de Gamia et duos
hereticos, quos primo ipse testis viderat simul cum
Ptetro, filio Arsendis, in quadam vinea juxta Rivum et
locutus fuerat cum eis de facto Vitalis de Paulmiano,
qui non venerat, sicut promiserat hereticis ; et tune in
domo predicta ipse testis adoravit dictos hereticos et
dixit eis quod Vitalis de Paulmiano, quem ipse testis
de mandato hereticorum iverat visum apud Vesolam,
000 potuit venire, quia impedimentum habuerat idem
Vitalis in genu et mandabat eis quod cogitarent de
se ipsis, quia idem Vitalis nichil poterat facere eis; et
post aliquantam moram, heretici dederunt ipsi testi
XX solidos melgoriensium pro labore quem subierat et
feoerat pro eis. Quibus acceptis, ipse testis rediens
1. Le cersy c'est-à-dire le sud.
282 BIGISTRE DU GREFFIER
io domum dicte mulieris jacuit et pernoctavit ibi;
et promisit hereticis io recessu ab eis quod si presen-
tiret aliqua que possent eis intéresse, nunciaret eis.
Âdjecit etiam quod in vinea ubi ipse testis vidit pre-
fatos hereticos, ut predictum est, adoravit eos et red-
didit eis dictos duos libros. loterrogatus si Petrus,
filius ArseodiSy adoravit dictos hereticos, dixit quod
non, neque vidit eos simul cum ipso teste. Item^ de
tempore, quod supra. Itenij dixit quod ad dictum Ada-
laicie, uxoris Àrnaudi Barbionis, quam ipse testis inve-
nit in Burgo Garcassone, ipse testis ivit ad domum
ipsius Arnaudi Barbionis apud Gornasanum, ubi vidit
et visitavit Bernardum de Monte Olivo» Bernardum
Acier, Petrum de Gamia et alium hereticum, présente
Adalaicia, uxore ipsius Arnaudi Barbionis; et ibi ipse
testis adoravit dictos hereticos. Et hoc facto, ipse tes-
tis, de mandate hereticorum, ivit Yesolam ad Yitalem
de Paulmiano, cui ipse testis dixit, ex parte heretico-
rum, quod, si pecuniam quam simul cum Vitale et que-
dam alia absconderant , quam heretici invenire non
poterant, idem Yitalis sciret, certificaret eos ; et idem
Yitalis respondit ipsi testi quod postea non fuerat in
loco ubi pecunia fiierat absconsa, nec sciebat aliquid
de illa pecunia. Quo audito, ipse testis renunciavit
hoc et dixit hereticis apud Gornasanum in domo
Arnaudi Barbionis, présente dicta Adalaicia, uxore
Arnaudi Barbionis; et postmodum adoratis hereticis
et dimissis ibidem, recessit ab eis. De tempore, hoc
anno circa festum Nati vitatis Domini .
Item^ dixit quod ad dictum Arnaudi Barbionis
venientis apud Montem Olivum, ipse testis venit Gor-
nasanum, ubi invenit Bernardum Acier et Petrum de
DE LlNQUISmON DE GARCASSONNE. 283
ia bereticos in quadam domuncula, quam osten-
ipsi testi Adalaicia, uxor Arnaudi Barbionis ; et ibi
e teatîs adora vit ipsos bereticos ; et boc facto, pre-
i heretici rogaverunt ipsum testem quod recederet
B ds et iret in Lombardiam ^ . Quibus ipse testis res-
■dit et dixit se non iturum, quia non habebat dena-
i paratos ; et sic recessit ab eis. De tempore, hoc
10 circa mediam quadragesimam. Predictos hereti-
I eredidit esse bonos homines, amicos Dei et vera-
if bonamque fidem habere, seque et alios salvari
lae in secta eorumdem ; et hic fuit in ista credencia
0Mque ultimo recessit ab eis. Et recognovit quod
na superius adjecta a principio adjectionis fecit et
mniiait postquam fuit eductus de muro ubi intrusus
I pro hiis que primo commiserat in heresi, et etiam
it fiatctam sibi gratiam de crucibus in eductione
ni ; unde confitetur se scienter in abjuratam hère-
B reddisse. Item^ dixit quod Dies et Johanna hère-
e fiierunt in domo ipsius testis et matris sue per
nom et ultra continue comedentes et bibentes de
oprio ipsarum hereticarum. Yerumtamen tam ipse
itia quam mater ejus emondebant bladum eis ali-
aiido, et aliquando emebant ab aliis. Et ambo» ipse
rtia et mater ipsius testis, multociens adoraverunt
stos bereticos ; et vidit et visitavit ibi dictos hereti-
»; Guiilelmus de Preixanello pluries et multociens
oravit eosdem bereticos, ipso teste vidente.
Adjecit etiam quod post lapsum dicti criminis, ipse
itis et Guiilelmus de Preixanello simul cum Petro Pa-
1. Tout bon hérétique faisait le voyage de Lombardie, qui
lit comme une autre terre sainte.
d
d aoucBivcraBâ d i ifi i— I eos aviBe ad
Car^ Sohregi; d la ipoc ted» d
lie Prôuodk», ipso fade
RcesKradab ds. De
u aoDOft. Et hœ 9oa dbdt. qM
bdor <|oiodo primo fiel eoÊttasm^ bem^ dbdt qaod
cq^tos Carassomm d fiât
Mafooffi, obi ioqàiBàans dahad d iiMfâieiMMt ; d
la îpae tedîs io^enit Titilfi de fmkBÊaao ih li d— i
eaptom. qoem ipse led» eoosalBÎt de fado BtiuaiJi
Àâtr. Qm dÊdt ipaî ledi qaod cfidos BcmrdK
Aâer coofitdbdor d kMados fiicnt de ipao Vitale:
d filent propler hoc capta», d prasaoïebd qaod, sa
■oodoiD locdns fiKnt de ipaotcdcqBodadhBcloqœ-
fdor d rcrdard ipsom tesicni d fadoD ffM ; d OQo-
solefaat ipso testi cpiod aofiigod d leœdctd a terra.
Qoo aodJIo. ipse testîs d CoilHiits de Prôxandio d
Adahîda, mater îpsios ted& reeedentes a Castro de
CaTaoaoo, veoenuit apod MalTerinni îo ^**mw^™^ j^^
bide, sororis ipsîos testis, ozoris GuîDelfni Àigabea«
obi difoîssa nntre ipsîos lestis, ipse testîs d GoîUefanDS
de Preîxaoeflo iremiit apod Ropem Amaters TÎskatain
rrrirmm d oraloriom Bcale Marie Virgiois; d me-
deotes iode, rediemot ad Forcîain- Baimondi Fer-
raodi ioter MoolecD Rcgalem d Faoom Jo^is ; d iore-
Dcniot ibî Adabidam , antrem îpsîos lestis: d
postiDodoin Âdalaicia. soror ipsios lestis, d GuiDe}-
1. La Force, dais TAade.
M LiTIQUISmON DE CARGA8801I1II. 28S
mus Aigabeu» vir ejus, de Malveriis, venientes îo
domam Beraardi Deodati» sworii GuiUdmi Aigabeu»
obi ipse testis et Guillelmus de PreixaoeUo erant, dixe-
mot et Duodaverunt eis quod Bemardus Acier oon-
v^rsos totum factiim ipsîus testis et alterius révéla-
verat, dioentes eis quod aufugereot. Quo audito, ipse
testis et Guillelmus de Preixanelloy dimissa ibi matre
ipsius testis, «mul cum sorore et sororio ipsius testis
aufugeruot et reœsseruot a terra.
Hec deposuit Garcassooe» ocH'am fratre Baudouioo
de Monte Forti, inquisitore. Testes fratres P. Blatgerii
et Félix et Guillelmus Esoobillo, conversus de ordine
Predicatorum, et Raioaldus de Castris, ootarius, qui
subscripsit.
Et juravit, et abjuravit et fîiit recouciliatus.
XXXm. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
d*AlasaIs de Bax, de Verzeille.
ÂLASAIS DE BaX, DE VeRZALANO.
CriAcesignata est.
Addo Domini M''CG'XLynU% [x]yi kal. aprilis. Âla-
daidis de Bax, de Yerzelano, testis jurata, dixit quod
quedam coosanguioea sua, Ermesendis Domioe, de-
functa, maodavit predicte testi ut veniret ad eam apud
Leucum ; et dicta testis obviavit ei in porta de Leuco ;
et tune dicta Hermesendis adduxit dictam testem ad
domum R. Guilis^ de Leuco, et ibi ostendit ei duos
hereticos, quorum nomina ignorât ; et dicta testis ado-
ravit eos flexis genibus, dicens : Benedicite^ sicut moris
1. Voy. n* VII et plus bas : Gilis.
286 UGISTRE DU GREFFIER
est hereticorum^; et alter eorum quesivit a dicta teste
si reciperet eos io domo sua ad minus una nocte ; et
ipsa respondit quod non auderet pro filiis suis. Item^
interrogata si comedit vel bibit cum eis, si audivit
predicationem eoram, si dédit eis aliquid, si postea
vidit eos vel alios hereticos, respondit ad singula quod
non. De astantibus, dixit quod dictus R. Gilis et uxor
ejus Yirgilia ^ erant présentes. De tempore, dixit quod
sunt im anni et dimidius. Item^ interrogata si fuit cre-
dens hereticorum, respondit quod sic in illo instanti
quo adoravit eos. Set statim rediit ad cor et penituit
eam intus. Itenty interrogata si confessa fuit de pre-
dictis, dixit quod sic fratribus inquisitoribus apud
Gaunas, et ibidem abjuravit heresim. Item, interro-
gata si post abjurationem comisit in crimine heresis,
respondit quod non.
Hec deposuit coram domino B. Martini , archipres-
bitero minon, et magistro Roberto, de mandato domini
episcopi. Âliam audientiam non habuit, quia quasi
innocens reputatur.
XXXIV. — 16 mars 1250 (n. st.). — Confession de B. Car-
cassèSy de VUlefloare, non cité.
B. GaRGASES, de VOiAFLORANO.
Iste est intrusus.
Anno quo supra, xvn M- aprilis. B. Garcases, de
Vilaflorano^, noncitatus, testisjuratus, dixit quod ipse
duxit quamdam in uxorem que vocabatur Fabrisa^;
1. Voy. n*^ VII.
2. Voy. o? va.
3. Voy. n«« XXXV et XXXVI.
4. Voy. n« XXXVI.
DB LlNQUISinON DE GARGASSONNE. 287
et ipsa fuerat domisella R. de Casais S militis, qui
diligebat hereticos et docuerat dicta[m] Fabrisam in
•ecta hereticoram ; et ipsa postmodum seduxit dictum
tettem, rogans ut diligeret hereticos. Dictus vero tes-
tis mooitioni predicte resistebat. Postea dicta Fabrisa,
dicto teste abscente, adduxit in domum suam quem-
dam haretîcum qui vocabatur 6. de Casais. Qui tes-
tity cum veoissety iratus super hoc verberavit dictam
Fahrissam pro eo quod recepisset dictum hereticum
iD donio. Dictus tameu hereticus moratus fuit ibi pos-
tea par ebdomadam unam» ipso teste présente et sus-
tineote, et per quindenam continue ipso absente, qui
îbi eum dimiserat in resessu suo. Interrogatus si dédit
te^etico ad comedendum, respondit quod dictus R. de
Casais, frater dicti heretici» providebat [e]idem heretico
in necessariis. Itemy interrogatus si aliqui de Yilaflo-
noo visitabant dictum hereticum vel dabant ei aliquid,
respondit quod non, ipso présente vel quod ipse sci-
ret. Interrogatus de dicto heretico, quo ivit, respondit
quod in Lombardiam. De tempore, dixit xx anni pos-
sunt esse. Interrogatus si postea vidit hereticos vel
Valdenses in domo sua vel alibi, respondit quod vidit
in domo sua Rixendam de Âmelio heretica[m] ; et uxor
sua Fabrisa faciebat ei quidquid boni poterat ; et stetit
dicta heretica cum dicto teste et uxore sua Fabrisa in
domo per annum. Postea dicta heretica recessit a domo
dicti testis et mansit in domo neptis sue dicte here-
tisce, que vocabatur Barmonda, quousque fuit capta
et combusta cum quibusdam aliis hereticis apud Car-
cassonam. De tempore, dixit quod tempore Andrée
1. Voy. n« XXXV.
Sgfi RSGISTRE DU 6REFFIIR
Gahuleti, senescalli^ Interrogatus de 6. de Casais,
quas vias tenuit, dixit quod intravit Lombardiam.
Postea vero vidi[t] duos heretioos in domo R. Juliani
de Yilaflurano, quorum nomina nesciebat ; qui dichis
testis cum dicto R. Juliano duxit dictes heretioos
usque Garcasobrega in terminio de Leuoo ; qui bere-
tici veneruat versus Gofolentum; set tamen nesdt
quam domum intraveruat. De tempère, dixit quod
annus et dimidius. Postea uxer dicti testis iuœpit
infirmari gravi infirmitate et peciit sibi addud here-
ticos qui salvarent eam, quia modis omnibus volebat
mori in manibus eorum et facto testamente et recepta
Eucaristia^. Postea dictus testis addidit qued quidam
hereticus tradidit uxori sue Fabrice v solides quosde-
bebat dare P. Ânargila, qui erat hereticus de Vilatritol ;
et dicta uxor dixit marito sue quod deportaret dictes
denarios dicto heretico ; quod faoere noluit ; et tune
dicta uxor tradidit dictes denarios R. Garcassesie, filio
sue, ut deportaret ees dicte heretico apud Vilamtri-
tol ; et dictus filius tradidit ees dicte heretico. Requi-
situs de tempère, dixit qued bene sunt vn anni.
XXXV. — 6 mai 1252. — Bernard Carcasses, de Villefloure,
continue sa confession.
Anne Demini M^ GG"" L"* secundo, n nenas maii.
Bernardus Garcassesii^, de Yillafleirane, testis juratus,
1. Appelé André Chaulcas par Mahul. Il aurait été tué vers
1227. [Cartulaire, t. VI, première partie, p. 279.)
2. Fait rarement mentionné et curieux mélange des deux
cultes.
3. Voy. no» XXXIV et XXXVI.
DK LlNQUISITION DE GARGASSONNB. 289
•ddidit confessioni sue, dicens quod apud Yillafloira-
oam in domo R^^ de Casais^ vidit Benedictum de
Terminio, 6. de Puteo, P. Torron, Stephanum de
Guflhac, R. Âoiric, fratrem quondam capellani de
Moote Lauro, predecessoris istius, et alios plures here-
tioos muUociens; et vidit ibi cum eis Ber. Willelmi
et Ar. Willelmi de Leuco^, fratres, [Guillelmum] Yal-
lito', Aimericum de Solerio et multos alios de quibus
miD recoiit. Set ipse testis non adoravit née vidit ado-
rari; et tune Raymundus Âoiric predictus decessit, et
fiiit sepultus in aperio^, sicut R. de Gazilhac^, bajulus
Baymundi de Casais, et Guillamus^, nuncius ejusdem
Baymundi, retulerunt ipsi lesti et hostenderunt sibi
loaim; et sunt circiter xxx anni. Item y Guillelmus
Yallato'^ tenuit in quadam domo sua per noctem et
diem Àlazaiciam d'en Ârneil hereticam defunctam,
quam heretici ibidem intromiserant de nocte ; et dic-
tais G. sepelivit eam in reco de Rippis, sicut idem
G. retuiit ipsi testi; etR. Yallato hostendit sibi locum;
et hoc debent scire Guillelma, uxor dicti Guillelmi
Yallato, et Alazaicia, et Fabrissa, filie ejus. Itemy W.
de YallMF fuit hereticatus in obitu, et mater ejusdem
aîmiliter, sicut R. de Gasillac predictus retuiit ipsi
testi.
1. Voy. n« XXXIV.
2. Voy. plus haut, n® I.
3. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.
4. Pour opertorio sans doute, tumulus, tumba. Du Gange.
5. Entre les lignes : AT, signifiant mortuus.
6. Item,
7. Item.
49
290 REGISTRE DU GRBFFDCR
XXXVI. — 7 mai 1253. — Bernard Carcasses^ de Villefloure,
continae sa confession.
Ânno Domini WC& L^ HP, nonis maii. Dictas Ber-
nardus Carcasses^ citatus reddiit et adjecit quod ipse
testis quadam die ivit apud Goffolentum de mandato
Fabrisse^, quondam uxoris sue, pro querendis hereti-
cis ad opus dicte Fabrisse, que infirmabatur illa infir^
mitate qua obiit; et intravit domum Bernardi Ros,
senioris, et invenit ibi Yergeliam, uxorem Bernardi
Ros predicti ; et ibi ipse testis locutus fuit cum ea de
hereticis ; et tune predicta YergeUa dixit eidem testi
si volebat eos videre, et ipse testis respondit quod
non ; et tune condixerunt inter se quod in sero se-
quenti ipse testis esset ad ecciesiam de Gazais et iiluc
inveniret hereticos ; et ipse testis ivit ad predictum lo-
cum, et invenit ibi duos hereticos quorum nomina igno-
rât, et duxit eos apud Yillafluranum, et intromisit eos in
domum ipsius testis ante Fabrissam, uxorem quon-
dam ipsius testis, que infirmabatur; et cum essent
ante dictam infirmam, ipse testis exivit inde et dimi-
sit dictos hereticos cum predicta infirma ; et ipse tes-
tis clausit hostium cum clave et custodit januam ne
ahquis superveniret. Et ibi predicti heretici heretica-
verunt dictam infirmam, uxorem ipsius testis, et lega-
vit predictis hereticis vestes suas, quas predicti here-
tici habuerunt antequam recédèrent a domo; et
jacuerunt ibi predicti heretici per unam noctem; et
in mane ipse testis abstraxit dictos hereticos a domo
1. Voy. no» XXXIV et XXXV.
2. Voy. n« XXXIV.
DE L'INQUISITION DE CARGÀSSONNE. 291
ipaîus testis, et duxit et intromisit eos îd domum Ar-
oaudi Scicre, fabri de Yillaflurano ; et erant ibi quando
ipse testis et heretici predicti iiitravieruDt, Rayinunda,
VOLW Arnaudi Scicre, et Ërmengardis, uxor G. Âr.
cpiondam. Interrogatus dixit quod ipse testis Dec pre-
dide mulieres ood adoraveruDt dictos heretîcos ipso
teste videote ; et steterunt ibi predicti heretici per diem
et noctem ; et cum stetisseDt ibi per dictum tempus pre-
dicti heretici, ipse testis extraxit eos ÎDde et duxit eos
usque in locum qui dicitur Gargasobrega prope Leu-
Gum; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos ter
flexis genibus ante ipsos ; et in qualibet genuflectione
dicebat ipse testis : Benedieite; et heretici responde-
bant in qualibet benedictione : Deus vos benedicat; et
addebat post ultimum Benedieite : Dondnij rogate Deum
pro isto peccatorej quod faciat me bonum ôhristianum
et per ducat me ad bonum finem^. Et hoc facto, ipse
testis recessit ab eis et reversus fuit versus Yillaflura-
niun; et heretici tenuerunt viam suam. De tempore,
in festo sancti Johannis Baptiste proxime veniente erunt
m anni. Item^ dixit se vidisse apud Yillafluranum in
domo Raymundi^ de Gasals, Raymundum Oalric et so-
cium ejus hereticos per très vices; et erant ibi ipse
testis et Raymundus^ de Gasals et Ârnaudus^ Fer-
roll, et Raymundus^ de Gasolac; et ibi ipse testis et
omnes alii predicti qualibet vice et Fabrissa, uxor
1. Voy. no VII.
2. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.
3. Item.
4. Item.
5. Item.
292 REGISTRE DU GREFFIER
ipsius testis, et FlandinaS soror Raymundi de Casais,
et Sicredus' de Casais, de Carcassona, adoraveruot
dictos hereticos, sicut dictum est. De tempore,
XL anni. Interrogatus , dixit quod ipse testis abju-
ravit heresim apud Caunas coram ioquisitoribus,
et sdenter celavit eis veritatem et sdenter dejeravit ;
et postea recidavit et scienter dejeravit. Interrogatus,
dixit quod ipse testis abjoravit heresim apud Carcas-
sonam coram fratre Johanne, inquisitore^; et sden-
ter celavit ei omnia predicta et scienter dejeravit.
Hec deposuit apud Carcassonam coram domino
episcopo Carcassone. Testes magister P., capellanus
de Drula, et Bonus Mancipus, notarius.
XXXVU. — [16 mars 1250.] — Confession de Pons Albert,
de Ck)uffouIens.
Pc. ÂDALBERTI, DE GOFOLENTO.
hte est crucesignatus .
Po. Âdalberti, de Coffolento, gratis veniens non cita-
tus, testis juratus tam de se quam de aliis, vivis ac
defunctis, super facto Yaldesie et pravitatis heretisce
dicere veritatem, requisitus dixit quod quadam vice
Âr. Pela, de Coffolento, major adduxit ad domum ipsius
testis duos hereticos, videlicet Ar. Egidii^ et R. Va-
lent ; et ibi tenuit eos per unum diem. Nocte sequenti
idem testis reduxit eos ad domum dicti Âr. Pela ; quo
iverunt postea nescit. Interrogatus [si adoravit],
1. Entre les lignes : M, signifiant mortua.
2. Entre les lignes : Af, signifiant mortuus,
3. Jean de Saint-Pierre.
4. Voy. n« XXX.
DK L'INQUISITION DE GARGÀSSONNE. 293
dixit quod [sic] ter flexis genibus discendo : BenediS"
dte; et heretici respondebant : Deus vos benedicat^.
Interrogatus si comedit cum eis, vel dédit eis aliquid,
▼d recepit ab eis, vel comedit de pane ab hereticis
benedicto vel audivit predicatioDem ab ipsis, vel
ftoeepit pascem, vel monuit aliquem ad credendum
vel benefaciendum hereticis, dixit quod non. Interro-
gatus si credebat hereticos bonos esse bomines et bo-
nam sectam tenere, dixit quod sic ; et si tune more-
retur, credebat se posse salvare (sic) in erroribus
eonundem. Interrogatus de tempore, dixit quod circa
duos annos et dimidium potest esse. Dixit etiam quod
alia vice vidit duos hereticos in domo B. Ruffi, de Cof-
fcdento. Tamen non fuit locutus cum eis, nec misit,
nec dédit eis aliquid. Interrogatus de tempore, dixit
quod m anni possunt esse. Interrogatus si abjuravit
heresim, dixit quod sic, secundum communem for-
mam, fratribus inquisitoribus apud Gaunas. .
XXXVm. — [16 mars 1250.] — Confession de G. Bonfils,
de Taurize.
[G. Bonus Filius, de Taurizano.]
G. Bonus Filius, de Taurizano, testis juratus super
&cto Yaldesie et heretice pravitatis, dixit se penitus
nicbil sdre.
XXXIX. — 12 mars 1250 (n. st.). — Ck)nfession de Pierre
Bonfils, de Taurize.
[Petrus Bonus Filius, de Taurizano.]
Addo quo supra, im idus marcii. Petrus Bonus
1. Voy. n* Vn.
294 RBOISTRl DU GREFFIER
Filius, de Taurizano Yallis Aquitanie, citatuft, de veri-
tate diœDda requisitus de se et aliis, etc. , tesUs jura-
tus, dixit se nichil scire penitus super crîmiDe here-
sis et Yaldesie. Interrogatus diUgenter super articulis
universis et singulis qui debent inquiri, dixit se nidûl
scire. Dixit etiam qood abjuravit heresim et Valdeaam
coram inquisitoribus apud Gaunas ; et quod ante oec
post scivit aliquid de heresi vel Yaldesia.
XL. — 12 mars 1250 (n. st.). — Confession de Goillanme
Arnaud, de Taurize, cité.
[GUILLELMUS ArNALDI, DE TAURIZÂNO.]
Anno et die que supra. Guilleloius Amaldi, de Tao-
rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se
super crimine heresis et Yaldesie nichil sdre. Interro-
gatus super articulis universis et singulis qui ad crî-
mina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil scire.
Dixit etiam quod abjuravit heresim coram inquisito-
ribus apud Gaunas, et quod ante nec post scivit ali-
quid de heresi nec Yaldesia.
XLI. — 12 mars 1250 (n. st.). — Confession de Raymond
Durand, de Taurize, cité.
[Raymundus Durandi, de Taurizano.]
Anno et die quo supra. Raymundus Durandi, de Tau-
rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se
super crimine heresis et Yaldesie penitus nichil scire.
Interrogatus super articulis universis et singulis qui ad
crimina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil
scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim ooram
DK L'INQUISITION DE GARGASSONNE. 295
aquisitoribus apud Gaunas, e( quod ante nec post
Msivit aliquid de heresi nec de Yaldesia.
Um. -« 8 avril 1250. — Confession de Raymonde, femme de
Ber. Brunel Poteluc, de Coufibulens.
[Raymunda, uxor Ber. Brunelli Potelug,
de coffolento,]
/tem, anno Domini M^GG^L®, vi idus aprilis. Ray-
muida, uxor Ber, Brunelli Poteluc, de Goffolento, tes-
tb jurata, dixit quod nunquam vidit bereticos nec Yal-
denses, nec credidit, nec adoravit, nec dédit eis ali-
quid, nec misit, nec predicacionem eorum audivit,
nec participacionem nec familiaritatem babuit cum eis.
XUn. -— 8 avril 1250. — Confession de Julienne, femme de
Pierre de Gaja-la-Selve, de Preixan.
[JULIANA, UXOR PeTRI DE GaIANO.]
Itetriy anno et die quo supra. Juliana, uxor Pétri de
Gaiano, de Prexiano diocesis Garcassonensis, requi-
sita ut supra, testis jurata, dixit quod nunquam vidit
bereticos nec Yaldenses, nec credidit, nec adora vit,
Dec dédit eis aliquid nec misit, nec predicacionem
ecMnun audivit.
XUV. — 8 avril 1250. — Confession de Riche, femme de
Pierre Pages, du Bourg de Carcassqnne.
[Rica, uxor P. Pagesh.]
Itemj anno et die quo supra. Rica, uxor P. Pagesii,
de Borgo Garcassone, requisita ut supra, testis jurata,
dixit quod nunquam vidit bereticos nec Vablenses,
2% RIGI8TBE DU GREFFIER
nec credidit, nec dédit eis aliquid, nec imsit, nec pre-
dicadonem eoram audivit.
XLV. — 11 novembre 1250. — Confession de Bernard Tester
le vieux, de Taurize.
[BERNARDUS TeXTOR, SEinOR, DE TAUZERAIfO.]
Ânno Domini M^GG°L% nf idus novembris. Ber^
Dardus Textor, senior, de TauzeranoS testia juratus,
dixit quod nuDquam vidit hereticos, nec adoravit,
nec dédit, nec misit, nec duxit, nec recepit, nec
eorum predicationem audivit, nec familiaritatem, nec
participationem haboit cum hereticis nisi sicut dictum
est ; de Yaldensibus, dixit se nichil scire.
Hec déposait coram domino episcopo Garcassone.
Testes magister P., officialis, magister R"^"* David, et
P. Âriberti et plures alii.
XLVI. — 21 février 1251 (n. st.). — Confession de R. Vital,
de Rieux-en-Val.
[R. VlTALïS, DE RiVO IN VALLE EQUITANIE.]
Anno Domini WCG'V, ix kal. marcii. R. Yitalisvel
Sutor, de Rivo in Yalle Ëquitanie, requisitus ut supra,
testis juratus, dixit quod vidit Ber. Gausberti^, nunc
conversum de heresi, Ar. de Ganeto^ et Petrum Gau-
na, hereticos, in domo Guillelmi Fina apud Rivum;
et vidit ibi cum dictis hereticis Guillelmum Fina,
dominum domus, Brunam, uxorem dicti Guillelmi
1. Voy. Première partie, n« XXXV.
2. Voy. n«» XLVm, XLIX, L.
3. Voy. no» III et XXm.
DK LlNQUISmON DE CARCAS80NNE. ^7
Fina, Araaudam, uxorem Durandi Egidii^ Set non
•doravît nec vidit adorari quod recolit. De tempore,
VI anni vel circa. Itemy in crastinum adjecit quod ado-
iwH ibi dictos hereticos, flexis genibus ; set non reco-
lit si vidit alios adorantes vel dicentes : Benedicite^.
AKbi non vidit hereticos nec unquam credidit esse
boDOS homines licet adoraverit eos, sicut dictum est ;
oec familiaritatem, nec participacionem habuit cum
hereticis, nisi sicut dictum est; et recognovit quod
maie fecit, quia, postquam abjura vit heresim apud
Gaanas coram aliis inquisitoribus, vidit et adoravit
hereticos sicut dictum est.
XLVn. — 6 octobre 1267. — Raymond Vital renouvelle sa
confession.
/tem, anno Domini M'' CC LX'' septimo, pridie nonas
octobris. Dictus Raymundus Yitalis, veniens Carcasso-
aam, citatus et requisitus ut supra, testis juratus, dixit
qaod, postquam confessus fuit de heresi, non vidit here-
ticos, nec dédit, nec misit eis aliquid, nec ab ipsis ha-
buit aliquid nec recepit. Dicit tamen quod, cum ipse
testis esset bajulus de Rivo Yallis Danie, Amcelinus
de Maine villa, frater Odoardi, superior baiulus, et qui
incursus' propter heresim tune temporis recipiebat
pro domino rege, dixit ipsi testi quod ire[t] apud
Graasam in domum cujusdam tinctoris, a quo reci-
peret quasdam caligas Bernardi Âcerii^, heretici, que
1. Cf. n* XXXII.
2. Voy. n« VII.
3. Les biens confisqués sur les hérétiques. Ce bayle n'est pas
autrement connu.
4. Voy. n*« XU, XIV, XX, XXX, XXXU.
298 nOISTRS WJ GBEFFIBR
ibi portate fuerant ad tingendum, satisfacto tincton
primitus pro tinctùra; quas caligas dictus Amcelinus
dabat ipai testi. Et postmodum ipse testis ivit apud
Grassam et recuperavit dictas caligas ab illo tioctore
Domine Bernardo Johannis; et dédit ei pro tinctùra
Yi denarios ; et eas porta vit ipse testis donec fusant
usate. Nec aliquis vel aliqua repetiit nomine h^reti-
corum nec etiam alterius illas caligas ab ipso teste. De
tempore, vn anni sunt et amplius, sicut oredit.
XL vin. — 1251. — Confession d'Alemande Gal^ veuve de
Pons Bernard, d'Arzens.
[Alamanda Gâta.]
Hec fuerunt dicta t empare gratte.
Anno Domini M^CG^LF. Alamanda Gata^ uxor con-
dam Pontii Bernardi de Ar[z]inco, testis jurata, adje-
dt confessioni sue dicens quod vidit Yillanerium et
socium ejus hereticos in domo Gnillelmi Garric^, de
Arzinco, apud Arzincum, et vidit ibi cum eis Bernan-
dum Moncanerium et Guillelmum Garric. Interroga-
tus si adoravit ibi dictes hereticos, vel vidit alios ado-
rantes, dixit quod non recordatur. Item^ dixit quod
vidit Ber. Gausberti', nunc conversum de heresi,
apud Arzincum in domo ipsius testis ; et vidit ibi cum
dictis hereticis Raymudum Gat^, filium ipsius testis,
qui infirmabatur de quadam infirmitate de qua con-
valuit, et Navarram^, uxorem dicti Raymundi Gat, et
1. Voy. n« L.
2. Voy. n^ L.
3. Voy. n«» XLVI, XUX, L.
4. Voy. n« L.
5. Voy. n«» XLIX, L.
DE LlNOminON DE GARGÀS80NNE. 299
Boineliiiuin Garric, qui ad preces dicti ii^mi adduxit
Un dictos hereticos. Interrogata, dixit qood ipaa testis
DOD adoravit ibi dictos hereticos, nec alii, ipsa teste
vidente* /tem, interrogata dixit quod dictus infirmus
non fîiit tune hereticatus, ipsa teste vidente nec
Bcâente. De tempore, vni anni fuerunt hoc anno inter
Natale Domini et carniprivium.
Hee deposuit Garcassonne coram domino episcopo.
Testes P. Âriberti, clericus, et magister Robertus, fisi-
nis, et Petrus, capellanus domini Garcassonensis epis-
Dopi, qui hec scripsit.
SUX. — 22 août 1255. — Confession d'Alemande Gat, suite.
Anno Domini M^'GCLV, xi^ kal. septembris. Dicta
àlamanda testis jurata, citata comparuit et adjecit
HNdfesuoni sue dicens quod apud Ârzincum, in domo
Raymundi Ariberti, militis, vidit Petrum Pollani et
Bemardum Gausberti^, socium ejus, hereticos, pre-
wntibas NavarraS oxore Raymundi Gat quondam,
Binrauda, uxore Guillelmi Gat, et ipsa teste, que
Nniies intravemnt in soculum domus per quamdam
trapam ad hereticos antedictos ; et erat ibi Alamanda,
DDCor Raymundi Ariberti antedicti; et ibi omnes et
ipsa testis adoraverunt dictos hereticos, ut supra. De
tempore, xii vel xnn anni, vel circa. Requisita quare
(«lavit predicta in aliis confessionibus, respondit quod
credebat dixisse in confessione fratris Ferrarii^.
1. Voy. n«» XLVI, XLVm, L.
2. Voy. n*« XLVIII, L.
3. Voy. n"^ XV et VI, note.
300 REGISTRE DU GREFFIER
Hec deposuit apud GarcassoDam , ooram magistro
Radulpho et P. Âriberti, inquisitore^
L. — 22 août 1255. — Confession de Navarre, femme de Ray-
mond Gaty d'Arzens.
[Navarra, uxor R** Cat.]
Hec fuerunt dicta tempore gratie.
Ânno et die quo supra. Navarra, uxor condam
Raymundi Gat^, militis, de Arzinoo Garcassonensis
diocesis, testis jurata, dixit quod vidit Ber. Gaus-
berti^ nunc conversum de heresi, apud Arzincum in
domo ipsius testis; et vidit ibi cum dictis heretids
Raymundum Gat^, maritum ipsius testis, qui iafi^
mabatur infirmitate de qua convaluit, Alamandam
Gata^; set non adoravit nec vidit adorari. Interro-
gâta dixit quod dictus infirmus non fuit herelicatus
ipsa teste sciente vel vidente. Adjecit etiam quod
Guillelmus Garric^ adduxit ibi dictos hereticos usque
ad hostium domus ad preces dicti infirmi. De tem-
pore , vm anni fuerunt inter Natale Domini et caroi-
privium.
Hec deposuit loco et die predicUs. Testes predicti.
1. L'avis placé avant rarticle précédent : Hec fuerunt dicta
tempore gratie, ne s'applique pas au n® XLIX.
2. Voy. n*»» XLVIII, XLIX.
3. Voy. n»» XLVI, XLVIII, XLIX.
4. Voy. n*» XLVIII.
5. Voy. n« XLVIII.
6. Voy. ro XLVin.
DE L'INQUISITION DE GARCASSONNE. 301
U. — 11 avril 1255. — Ck)nfession de Guillaume-Arnaud Bomhi.
[G. Ar. Bornhi.]
Aqdo quo supra, ni idus aprilis. 6. Ar. Borahi,
scriptorS testis juratus, dixit se nichil scire super
focto heresîs. Dixit tamen requisitus quod, quia impe-
travit et optinuit cum domino episcopo bone memo-
rie Dunc defuncto' et inquisitoribus, quod Ar. Gat, de
Monte Olivo, amitteret cruces, seu fieret sibi gracia de
é»dein, habuit idem testis xx solidos ab eodem Ar.;
deqoibusBernardusDeodati, de Monte Olivo, persolvit
sibi partem. Et propter hoc idem testis obligavit se
et sua ad parendum mandatis omnibus et singulis
dcmiini epîscopi et inquisitorum , et ad observandum
et tenendum quicquid propter hoc sibi duxerint injun-
gendum. Testis magister R. Gras.
{Ici se trouve dans le ms. le n^ CCLXX de la pre-
mière partie j plus hautj p, 243.)
1. Voy. Première partie, n* CCXLin.
2. Guillaume-Arnaud, évêque de Carcassonne en 1248, qui
apparat! dans les actes précédents et dans ceux de la Première
partie.
IV.
COMMISSION PONTIFICALE
■xicUT^B PAm un CAmDDfAUX
TÀILLEFER DE LA CHAPELLE ET BâBENOER FRÉDOL.
I.
plaihte adressée aux cardinaux*,
doat, t. xxxiv, fol. 44.
Supplique des chapitres de Sainte-Cécile et de Saint-Sal^i
d'Albi, de Tabbé et du monastère de Gaillac, au collège
des cardinaux, le priant d'interposer son autorité dans le
conflit survenu entre tout le pays et les inquisiteurs.
Illustrissime dominationis patribus vcnerabilissimis
dominis cardinalibus sacrosancte Romane Ecdesie
sacroque celui eorumdem, capitulum et canonici
ecclesie Albiensis, et capitulum et canonici eodesie
Sancti Salvii de Âlbia, abbasque et monachi monaste-
rii de Galliaco Âlbiensis diocesis, et alii religiosi quo-
rum sigilla inferius sunt appensa, suarum sublimitatum
imperiis subjectionem debitam et devotam. Juste patri
1. Cette pièce ne porte point de date. Mais elle doit être
placée entre la mort de Benoît XI (7 juillet 1304) et rélection
de Clément V (6 mai 1305), puisqu'elle fut adressée au collège
des cardinaux.
GOlOnSSION PONTIFIGALS. 303
Buplicatur a filiis, dum cernunt fluctus tumescere et,
undis insiliantibus, ventis et flatibus ex adverso, nau-
firagium imminere formidatur, presertim dum neces-
sarianim exigente qualitate causarum salus non pateat,
aut auxilium aliunde. verum. Nostra patria quantis sit
ezposita precipiciis et ruinis propter questiones et dis-
oensiones quibus ad invicem se collidunt patria et
inquisitores heretice pravitatis, novit lUe qui nichil
ignorât ; et adeo excrevit turbatio, ut idem populus ad
iracundiam concitatus non videtur nichil^ aliud hane-
kre, nisi ut discriminibus se committens deducat in ore
gladii, nedum quos sibi putat adversarios, set et alios,
ac ad talia se convertat, que non poterunt aliquatenus
reparari. Yestre igitur Paternitatis pedibus provo-
lati, humiliter suplicamus ut circa premissa sic saluti-
fere et celeriter succurratis, quod, preclusa via peri-
colis et ruinis, patria restituatur paci débite et quieti.
Gcmstat^ enim nobis^ quod dictus populus et patria est
catholica et fidelis, quantum nos humana fragilitas
Dosse sinit, et populus civitatis Albie et patrie fidem
caiholicam corde credensque ore profitetur eandem,
ut ne perveniat ad salutem, et bonis operibus astruit
et confirmât, pugnantque in istis partibus pro patria^. . .
Pfttemitatem vestram conservet Altissimus Ecclesie
saocte sue per tempora longiora.
(Seize sceaux de cire verte, lacs de ruban de fil, et un de
cire rouge'.)
i. Ms. : et.
2. Ms. : constet.
3. Ms. : 9olns,
4. Ms. : propriam,
5. Note du copiste de Doat.
304 COMMISSION PONTIFICALB.
n.
COMMISSION PONTIFICALB.
15 AVRIL-l? MAI 1306.
OBIGINAL. ABCHIVBS COMMUNALES D'aLBI, GgV
COPIE, DOAT, XXXIVy FOL. 45 Y^-FOL. 80.
I. — 15 avril 1306, Carcassonne. — Bernard Blanc et François
Aymericy de Tordre des frères Prêcheurs, les syndics, pro-
cureurs et consuls de Carcassonne et d'Albi, requièrent les
cardinaux qu'ils procèdent à Tenquète ordonnée par les
lettres apostoliques.
f lo Nomine Domini. Amen. Anno ejusdem mille-
simo treceotesimo sexto, pontificatus domini Glemea-
tis pape quioti anoo primo, indictione quarta, mense
aprilis, die xv, constituti apud Garcassonam coram
venerabilibus patribus Dei gratia dominis P. tituli
Sancti Yitalis^ et Berengario tituli Sanctorum Nerei et
Achillei ^ presbiteris cardioalibus, executoribus, judi-
cibus seu commissariis ad infrascripta a prefato
domino Suirnno PoDtiQce deputatis, fratres Bernardus
1. Pierre Taillefer de la Chapelle, promu cardinal-prétre le
14 décembre 1305 par Clément V, qui avait été élu le 5 juin
précédent, auparavant évêque de Carcassonne (1291-1298),
puis de Toulouse (1298-1303), plus tard évêque de Palestrina
(1307-1312), mort à Avignon en 1312.
2. Bérenger Frédol, promu cardinal-prétre le 14 décembre
1305 par Gément V, évêque de Béziers (1294-1305), évêque de
Frascati en 1309, mort à Avignon en 1323. Fort renommé
comme canoniste.
i
COMMISSION PONTIFICALE. 305
Blanchi^ et FraDciscus Aymerici^ ordinis Predicato-
rum, et Arnaldus Terrerii et Aymericus de Castro,
ttodici seu actores, et B. Saturoini et magister Guir.
Manent, consules uoiversitatis hominum Burgi Garcas-
80oe, ut dicebant, ac Pbilippus Oalrici, sindicus, et
magistri Arnaldus Gallinerii, P. Pros et Arnaldus Gar-
ne', consules seu consiliarii ac prosecutores pro uni-
venitate et hominibus de Albia infrascripti negotii,
ut dioebant, exhibuerunt et presentarunt tam suo
quanoi dictarum universitatum nomine prefatis domi-
na cardinalibus, presentibus ibidem fratre Gaufrido
de Âblusiis, inquisitore in partibus Garcassonnensibus
heretice pravitatis^, et magistro G. Revelli, procura-
tore domini episcopi Albiensis, prout in quadam
patente littera quam exhibuit, cujus ténor continetur
i. étadiant de philosophie [naturalia] au couvent de Nar-
bonne en 1289; étudiant de théologie au couvent de Carcas-
floime en 1290> au couvent de Toulouse en 1293 ; sous-lecteur
m coovent de Béziers en 1296 ; lecteur au couvent de Nîmes en
1299, ao couvent de Rieux en 1301 ; étudiant à l'Université de
PUris en 1302 (Douais, Acta capitulorum provincialium ord. fr.
Praed., p. 326, 334, 375, 404, 436, 458, 479).
2. Ce frère Prêcheur est peu connu. La seule mention qui
soit faite de lui est dans les Acta capitulorum, p. 459, où il est
nommé comme lecteur de la Bible au couvent de Toulouse
ai 1301.
3. P. Pros et Arnaud Garsias avaient été très mêlés aux
troubles des années précédentes. Voy. le récit de Bernard Gui
dans C. Douais, VAlbigéisme et les frères Prêcheurs à Nar^
bonne f p. 136 et suiv.
4. L'inquisiteur Geoffroy d'Abluses nous est surtout connu
par les confessions ou dépositions contenues dans le ms.
lât. 4269 de la Bibl. nat., reçues, en 1308 et 1309, par lui et
ses lieutenants Géraud de Blumac et Jean du Faugoux.
20
306 COMMISSION ponnnoAU.
inferius, plene patet, quasdam litteras apostolicas ven
bulla plumbea bullatas, tenorem qui iofra sequitur
continentes ; requirentes instantcar ipsos domioos car-
dinales ac humiliter supplicantes eisdem ut eis, juxb
mandatum apostolicum, securitatem prestent et alias
mandatum apostolicum celeriter ezequantur juxta tra-
ditam eis formam. Exliibuerunt insuper prefiati sindid
quedam instrumenta procurationum, quanim tenores
inferius continentur seu transumpta. Ténor autem dio-
tarum litterarum apostolicarum talis est :
11. — 13 mars 1306^ CharoUes. — Lettres de Glëment V an
cardinaux Taillefer de la Chapelle et Bérenger Frédol leur
donnant mission d'accorder des lettres de sauvegarde i
Bernard Blanc et à François Aymeric, de l'ordre des frères
Prêcheurs, ainsi qu'aux personnes de Garcassoimey d'Albi
et de Cordes chargées de poursuivre Taffaire pendante, et,
en attendant, de visiter les prisons, tonte poursuite contre
les hérétiques étant suspendue et ne pouvant être faite
qu'avec le concours de Tévéque diocésain; Tabbé de Font-
froide est substitué à Tévéque d*Albiy intéressé dans la
cause.
Glemens episcopus, servus servorum Dei, dilectis
filiis P. tituli Sancti Yitalis et Berengario tituli sancto-
rum Nerei et Achillei presbyteris cardinalibus, salutem
et apostolicam benedictionem. Laciîmosa [querimonia]
quorumdam hominum de partibus Garcassonensibus
et Albiensibus et Gordue nostrum multotiens propul-
savit auditum, quod multi homines illanim par-
tium per venerabilem fratrem nostrum B J, episcopum
1. Bernard de Castanet, évéque d'Aibi depuis 1276. Nous
avons ses interrogatoires comme juge en 1280 et 1287 (Bibl.
nat., ms. lat. 1285G), en 1299 et 1300 (Bibl. nat., ms. Ut. 11847,
GOlfMISSION PONTIFICALE. 307
ioseni, et dilectos filios inquisitorem seu inquisi-
I9 qui sont aut fuerunt pro tempore in partibus
heratîoe pravitatis, perpetuo muro adjudicati fue-
at privati omnibus bonis suis contra Deum et jus-
m et inique^, cum illi homines catholici essent et
•e hoai christiani communiter usque tune in iliis
iboB haberentur, prout dicti proponentes se offe-
probaturos, et de iniquis processibus episcopi ac
ititorum multorum qui in partibus illis fuerunt,
flfeienter docturos. Yerum, quia, pendente hujus-
[ qœstione, dubitant, ut asserunt, de personis
sqaentium dictum negotium, quod graventur ab
■itûribus supradictis, quodque nuUi ad ferendum
Bonium contra inquisitores ipsos audeant conpa-
qiû si conparuerint, quod inquisitores seviant
*t eos, et quod contra illos de quorum agitur
empnatione injusta, qui in dictorum episcopi et
ntorum mûris seu carceribus ^ detinentur et adeo
mtur et hactenus sunt gravati carceris angustia,
mm inedia et victualium penuria et se vicia tor-
Mrum quod reddere spiritum sunt coacti, adhuc
ioB agraventur, nos providere illis de oportuno
dio curaremus... Licet autem causam seu ques-
m de dictorum episcopi et inquisitorum processif
D Dostra curia coram venerabilibus fratribus nos-
• du château de Merville ; Douais, les Manuscrits du châ»
le Merçillcy p. 30 et suiv.j.
Semblables plaintes avaient été, à l'instigation de Bernard
eux, adressées à Philippe le Bel. Voy. le récit de Ber-
Gui dans C. Douais, VAlbigéisme et les frères Prêcheurs
•bonne y p. 136 et suiv.
Les prisons d'Albi, de Toulouse et de Carcassonne.
308 COMMISSION POMTinGALB.
tris Eoclesie Romane cardioalibus deputatis ad hoc
tam a nobis quam a felicis reoordacioDis Benedicto
papa XI predecessore Dostro, agitari velimus, quia
tamen de premissis articulis iocidentibus vos, qui de
personis et negociis illarum partium pre ceteris ca^
dinalibus notitiam obtinetis et per partes iUas transire
habetis, ex aliquibus justis causis fadlius poteritis pro-
videre, circumspectioDi vestre oommittimiis et mao-
damus quatinus fratribus Beraardo Blanchi et Fran-
cisco Aymerici de ordine Predicatorum , necnon et
aliis tribus vel quatuor de quolibet predictorum looo-
rum, Garcassonnensi scilicet et Albiensi et Gordue, qui
dictum negotium prosequantur, auctoritatenostrasecu-
ritatem ^ prestetis negotio supradicto pendente, quod-
que intérim predictis incarceratis et immuratis, si eos
videritis indigere, taliter providere velitis quod cod-
tra justiciam non graventur. Et quia publiée utQe est
scire veritatem an inquisitores bene prooesserint, ut
optamus, an perperam egerint et inique, quod absit,
ut quilibet testes venire possint ad testimonium perhi-
bendum, volumus et mandamus quod, dictorum pro-
cessuum inquisitione pendente, vel saltem donec Sedes
Apostolica aliter duxerit ordinandum, inquisitores
heretice pravitatis in illis partibus, aut episoopus
Albiensis predictus aliquem pro heresis facto captum
vel capiendum duro carceri sive arto non tradant, nec
tormentis exponant, nec ad inquisitionem procedaat
nisi cum diocesano episcopo vel alio bono vire depu-
tato ab eo; loco vero dicti episcopi Albiensis, quoniam
de ipsius processu agitur, quantum ad bec dileetum
1. Sauvegarde.
COMMISSION PONTIFICALE. 309
filium abbalem Fontisfrigidi Gisterciensis ordinis^,
Narbonensis diocesis, vel alium bonum virum de quo
▼obb expedire videatur, per vos volumus subrogari,
stflo inquisitionis in ceteris salvo et libero perma-
nente, presertim quod quicumque de heresi suspecti
habeantur per inquisitores predictos *capi possint.
Sane cum de cancellatioDe, aut suspensione, mutatio-
neque aliquorum librorum inquisition is factis apud
Garcassonam^ aliquando fuit propositum coram nobis,
▼dbis mandamus quatenus super premissis vos infor-
metis, infonnationem ipsam, cum ad nos redieritis,
friatori, ne inquisitorem ipsorum ad presentiam nos-
tram déferre oporteat dictos libres. Porro in premis-
sis omnibus et in aliis, si qua circa premissa occur-
reriot incidenter, auctoritate nostra, non obstantibus
qinbiiscumque privilegiis que contra premissa nulli
volumus suffi*agari, appellatione postposita, solum
Deum habentes pre oculis procedatis, facientes quod
decreveritis seu. ordinaveritis in premissis per censu-
ram eoclesiasticam firmiter observari, procuratoribus
sea procuratori dicti episcopi Albiensis ac inquisitori-
bns sepe dictis, necnon et dictis fratribus B. et Fran-
cisco, et aliis impugnatoribus processuum predicto-
1. L'abbaye de Fontfroîde avait compté parmi ses religieux
Pierre de Castelnau, dont Tassassinat avait déterminé la croi-
sade contre les Albigeois ; elle avait alors Jacques Foumier,
qui devint évêque de Pamiers en 1317 et plus tard pape sous
le nom de Benoît XII, à la mort de Jean XXII.
2. Clément V avait traversé Carcassonne en se rendant de
Bordeaux à Lyon ; après son élection, le 2 octobre 1305, il se
trouvait à Prouille et le 10 à Lésignan [Regesta démentis
papae F, n^ 5, 164, éd. des Bénédictins, in-fol., Rome, 1885
et aimées suiv.).
310 COMMISSION PONTIFICALE.
rum certum terminum peremptorie prefigentes, quo
Burdegalis conpareant coram nobis vel coram cardî-
nalibus antedictis, quibus dictum negotium est com-
missuin, in ipso prout justum fuerit processuri. Datum
Carriole, m idus martii, pontificatus nostri anno
primo ^.
m. — 15 avril 1306, Carcas sonne. — Les cardinaux, procé-
dant à rexécution des lettres apostoliques, accordent la sau-
vegarde et leur protection à Bernard Blanc et à François
Aymeric, de Tordre des frères Prêcheurs, et aux représen-
tants, au nombre de quatre pour chacune des villes, de Carcas*
sonne, d'Albi et de Cordes, et déclarent que la poursuite ne
se fera, en attendant, qu'avec Tévéque diocésain, Tabbé de
Fontfroide, et à son défaut Tabbé de Saînt-Papoul, qui est sub-
stitué à Tévêque d*Albi. — Ils proposent aux fondés de pou-
voirs de Carcassonne, Albi et Cordes de présenter leur plainte
devant les commissaires délégués, à Bordeaux, le lendemain
de la Saint-Jean-Baptiste.
Quibus quidam litteris apostolicis per dictos domi-
nos cardinales reverenter receptis ac coram eis, in
presentia venerabilis patris domini P., Garcassonensis
episcopi^, et nonnuUorum canonicorum et ciericorum
ecclesie Garcassonensis, ac nobilium virorum domino-
rum Johannis de Enneyo, senescalii Garcassonensis^,
1. Cette lettre de Clément V a été publiée, assea mal, par
Compayré, Études hisî. sur VAlbigeoisy p. 241, ainsi que le
début de la commission pontificale et quelques autres morceaux
(Ibid,).
2. Pierre de Rochefort (1300-1321). Voy. de Vie, ChronUon
historicum ecclesiae Garcassonensis y p. 116-121, gr. in-8", Car-
cassonne, 1667.
3. Jean d'Aunay, sénéchal de Carcassonne et de Béziers
(Hist. gén. de Languedocy X, seconde partie, p. 465, 478, 485,
éd. Privât). Dans ces pièces, il est appelé « Johannes de Alneto. »
COMMISSION PONTIFICALE. 311
Lambeiii de Tureyo, domini de SaxiacoS Guillelmi
db Tureyo, domini de Saxiaco, Guillelmi de Tureyo,
domini de Bisaoo^, et quamplurium alioram nobilium
et innobilium, lectis, iidem domini cardinales, volentes
mandatum apostolicum predictum exequi, ut tenen-
tnr, deliberatione inter se prehabita diligenti, prefatis
fratribus ;Bernardo et Francisco, ac quatuor de Car-
CMBonna et quatuor de Albia superius nominatis, qui
se dixerunt hujusmodi negotium velle prosequi, ac
aliis quatuor de Gordua, si quos illi de Gordua pro
proaeqotione hujusmodi negotii duxerint nominandos,
•ecuritatem auctoritate apostolica prestiterunt negotio
aopradicto pendente, recipientes eos sub protectione
Sedis Âpostolice atque sua ; et quia publiée utile est
idre Yeritatem an inquisitores bene ac juste [processe-
rint], an perperam [egerint] et inique, quod absit, ut
qiûlibet tute venire possint ad testimonium perbiben-
dam, voluerunt et manda verunt, ac ordinaverunt prefati
domini cardinales quod dictorum processuum inquisi-
tione pendente, vel saltem donec Sedes Apostolica aliter
dozerit ordinandum, inquisitores heretice pravitatis in
ifltîs partibus, aut dominus episcopus Albiensis pre-
dictus^ aliquem pro heresis facto captum vel capien-
dom duro carceri sive arto non tradant, nec tormen-
tis exponant, nec ad inquisitionem procédant, nisicum
diooesano episcopo vel alio bono viro deputato ab eo,
quod quidem ad ceptas causas et incipiendas, que
1. Lambert de Thury, seigneur de Saissac (Hist, gén. de Lan'
guedoCf X, seconde partie, p. 125, 128, 131, 152, 284, 364,
465), lieutenant du sénéchal en 1299 (ibid., p. 279).
2. Guillaume de ïhury, seigneur de Bise [ibid.j p. 152, 278).
3. Bernard de Castanet.
312 COMMISSION PONTIPIGALB.
Dondum sunt per defiDÎticam sententiam termioate
voluerunt et ordinaveruot referri, oommuDicandis
mutuo sine dîfficultate qualibet inter episoopum et
inquisitores utriusque prooessibus quotienscumque
aller ab altero duxerit requiFendum. Looo vero dîdi
episcopi Âlbiensis, quia de ipsius prooessu agitur,
quantum ad bec religiosum virum abbatem Footisfiri-
gidi Gistercieusis ordinis, NarboDensis diooesis, subro-
garunt ; et quotiens ipsum abesse, aut alias légitime
inpediri contigerit, super quo litteris ejus sigillé sîgil-
latis credi voluerunt, abbatem Sancti Papuli supradio-
tum habere poterit, aut alium virum idoneum looo
sui ponendi aut substituendi eodem iopedimenU)
durante, auctoritate apostolica concesserunt eidem
abbati Fontisfrîgidi potestatem, stilo inquisitionis in
ceteris salvo et libero permanente, prout in dictis lit-
teris apostolicis continetur. Yerum quia hinc inde fuit
propositum, tam ex parte inquisitorum quam illonun
conquerentium, quod conspirationes, conjurationes,
comminationes, terrores et metus illati fuerant a
quibusdam hominibus villarum Garcassone et Albie
contra inquisitorem et etiam contra fratres ; et e oon-
verso dicebant homines villarum predictarum per
inquisitorem et ministres inquisitionis et quosdam fra-
tres contra homines earumdem villarum conquerentes
aut volentes conqueri ; illi per inquisitorem et ministros
ejusdem et quosdam fratres, ne quam querimoDiam
contra processus inquisitionis in posterum audeant
déferre, illi contra fratres metu et terrore inducant
alios ad deferendum querimoniam qui non proposue-
rant conqueri nec habebant materiam conquerendi :
prefati domini cardinales monuerunt tam inquisitorem
COMMISSION PONTIFIGALB. 313
qoam volentes conqueri supradictos, eisque inhibue-
mut et preoeperuDt districte, sub excommunicationis
peoa, quam eos ex tune si contra facerent incurrere
mriiieniDt, ne talia vel similia in posterum audeant
allemptare, utrosque a pénis et juramentis quibus^
€Hiique vi aut metu qui posset cadere in constantem
ani alias in inpedimentum officii inquisitionis aut juris-
dicUonis Sedis Apostolice cujusve, juste defensionis aut
prosecutionis juris sui, illicitis conventionibus interpo-
mtMf absolventes, ut, non obstantibus premissis colli-
yticmibus et conventionibus, unicuique libère liceat
iaqpiiaitori videlicet suam defensionem exequi et incu-
aitis per viam juris se defendere, salvis in aliis privi-
Idgàs specialibus officio inquisitionis concessis.
Quibus quidem peractis, sepe dicti domini cardinales
anctoritate predicta assignaverunt dictis procuratori-
bns et quibuscumque aliis volentibus querelis insistere
aopradictis, ut per quatuor procuratores de Garcas-
iODa, per alios quatuor de Albia, et per alios quatuor
de Gordua, si voluerint, conpareant Burdegalis in cras-
tinum Nativitatis festi beati Joannis Baptiste proximo
faturi coram commissariis predicti domini pape,
proposituri que juste fuerint proponenda et procès-
nri super eis et prefatis inquisitori et procuratori
epîsoopi Albiensis, ad respondendum eisdem super
prapositis et proponendis, et defensuri processus
inquisitionis, prout fuerit rationis.
IV. — 14 mars 1304 (n. st.), Carcassonne. — Procuration don-
née par les syndics et les consuls de Carcassonne à Arnaud
Terrer et Aymeric de Castro, à Tefifet d'obtenir justice pour
les emmurés.
Ténor autem dicti transcripti sive transumpti ins-
314 GOlfMISSION PONTIFICAIJB.
tnnnenti procurationis seu ttodicatos dictorum
Terrerii et Aymerici de Castro, bui^entium Garcas-
aone, talis est :
Addo Dominice incaraatioiûs roillesimo GGGT ter-
tio, videticet ii idus martii. Noverint uoiversi hoc
presens publicum instrumentum inspecturi, qood
nos Elyas Patrisii, Raymuodus Andrée, Raymundus
de Podio, Guillelmus Laorentii, Guillelmus de Monte
Olivo, Raymundus Beleti, Guillelmus de Sancto llar-
tino, Barlbolomeus Gabereti et Petrus Basser, oonsules
universitatis bominum ville Garcassone, pro nobis, et
Raymundo Soquerii ac Raymundo Bena, oonoonsulibus
nostris, et etiam nomine consulatus et universitatis
dicte ville et singularum personarum eorumdem,
babito tractatu, diligenti consilio et deiiberatione cam
oonsiliariis nostris juratis infrascriptis et pluribns aliis
de dicta universitate et de consensu etiam eorumdem,
videlicet G. Pétri Gosone, Bertrandi Yitalis, Bernardi
Marsilie, Pétri Guillelmi de Gornassanis, Pétri Beieti,
Bernardi Pastoris, Raymundi Proprus, Johannis Andrée,
Bernardi Johannis Servononi, Pétri Gatalani, Guillelmi
de Podio, Bernardi Ancelli, Pétri Raymundi Basser,
Guillelmi Poma, Guillelmi Soquerii, Pontii de Monte
Olivo, apotbecarii, et Pontii Recordii, eligimus, fadmus,
creamus et etiam ordinamus veros, certos, spéciales
et générales procuratores, sindicos et actores nostros
et dicte universitatis, videlicet Amaldum Terrerii, con-
consulem nostrum, presentem et consentientem ac
nobiscum alios infrascriptos constituentem, videlicet
Aymericum de Gastro, burgensem, et magistruro Bep-
nardum Jobannis, jurisperitum, de Garcassona, exhi-
bitores bujusmodi publiô instrumeoti, omnes aut duos
COMMISSION PONTEFIGALB. 3i5
eomm in solidum generaliter in omnibus et singulis
causis, oontroversiis seu questionibus motis et moven-
dis a nobis et dicta universitate et singulis de eadem
contra personas quasiibet et a quibuscumque personis
Tioe versa contra nos seu dictam universitatem et sin-
golos de eadem coram sanctissimo Summo Pontifice
et ejos venerabili curia, seu ejus commissariis, et
ooram quibuscumque aliis judicibus, seu auditoribus,
daotes et concedentes, nominibus quibus supra, dictis
procuratoribus, sindicis et actoribus nostris et dicte
nmversitatis, omnibus aut duobus eorum in solidum,
plenam et liberam potestatem et spéciale mandatum
•gendi et defendendi de calumpnia et de veritate
dKcenda, sacramentum in animas nostras et dicte uni-
▼ersitatis et singulorum de eadem prestandi, et
aobeundi alterius cujuscumque generis juramentum
etsupplicandi, contradicendi, impetrandi et obtinendi
a dicte sanctissimo Summo Pontifice et ejus venera-
bili curia privilégia seu litteras jus commune vel gra-
tiam continentes, et judicem vel judices, seu etiam
auditores, et, si aliqua contra nos vel dictam univer-
ntatem aut singulos proponerentur, obiciendi et con-
Iradicendi et omnia gênera probationum producendi,
jodicem vel auditorem, seu judices vel audi tores recu-
aandi, expensas petendi et recipiendi easdem, judi-
ciuni navandi, sententiam, vel sententias audiendi,
appellandi quoque, si necesse fuerit, et appellationem
aeu appellationes prosequendi, et demum omnia alia
universa et singula faciendi, dicendi, ordinandi et pro-
curandi que veri et legitimi procuratores, sindici et
actores facere possunt et debent, et que nos nomine
nostro vd dicte universitatis, vel ipsa univeraitaa et
316 GOlfMISSION POMTinOAU.
singuli de ipsa facere possemus et deberemus, si pré-
sentes personaliter adessemus in premissis, et que in
premissis et circa premissa necessaria vel oportuoa
videbuntur ; promittentes tibî, Raymundo A^DaldiTe^
rerii, notario infrascripto, tamquaiD persone pubUœ,
Domine omnium quorum interest vel interesse potest,
seu poterit in fîiturum solle[m]pniter stipulant!, dos
ratum, gratum et firmum perpetuo babituros quioquid
per dictos procuratores, sindioos et actores nostros et
dicte universitatis, aut duos ipsorum, actum, didum,
defensum, gestum, supplicatum, impetratum, procii-
ratum, vel alias ordinatum fuerit in premissis, ac si
nobiscum personaliter et per dictam universitatem et
singulos de ipsa actum foret, et judicatum soivi, si
necesse fuerit, cum suis clausulis universis, sub ypo-
theca et obligatione omnium bonorum dicti oonsola-
tus et universitatis predicte, et sub omni renunciatioDe
pariter et cautela, dictos procuratores, sindioDS et
actores nostros et dicte universitatis ab onmi onere
satisdandi relevando ; nosque, nominibus quibus supra,
fidejussores constituentes pro eisdem vd duobus
eorumdem obligatione consimili repetita. Yerum, si
per mortem vel aliam evidentem inrecusabilem cau-
sam per ipsos omnes très vel duos ex ip«8 non pos-
sent predicta fieri vel expediri, per ilium superve-
nientem, vel alias non impeditum possint in soUdum
fieri ac expediri, sicut per dictos très vd duos ex
ipsis posset, prout supra continetur. Protestamur
autem et didmus quod per présentera constiUiticmeiD
dictorum procuratorum, sindicorum et actorum nos-
trorum et dicte universitatis, non intendimus revocare
alios procuratores, sindicos et actores nostros et dicte
COMMISSION PONTIFICALE. 317
iniversitatis per nos et alios conconsules nostros cods-
ihitoB; immo eos et eorum quemlibet ratificamus,
ipprobamus et etiam confirmamus cum boc presenti
^idblioo instramento. Que omnia predicta nos, consi-
iurii predicti, confitemur de nostro consensu fore
beta, et etianoi dictam constitutionem procuratorum,
riodicorum et actorum predictoram fore utilem et
tteoessariam uoiversitati predicte et singulis de eadem.
Acte fiieruDt bec Garcassone in presentia et testimo-
mo Amaldi Barravi, Pétri Furrini, Guillelmi Barra vi,
Amaldi Golumbi de Yillarzello prope Yillarium Lon-
§001, et magistri Raymundi Amaldi Terrerii, notarii
puUici Garcassone, domini régis Francie, qui biis
interfuit et requisitus banc cartam et stipulationem
predictam recepit, vice cujus et mandate ego, Joban-
Rogerii de Garcassona, ejusdem domini régis nota-
\, eamdem scripsi. Ego idem, Raymundus Amaldi
Terrerii, notarius publions antedictus, subscribo atque
mgSÈO, domino Pbilippo rege Francorum régnante. Ad
majorem omnium premissorum firmitatem babendam,
DOS consules predicti sigillum dicti consulatus buic
presenti publico instrumente inpendenti duximus
•pponendum.
V. — 24 janvier 1306 (n. st.), Albi. — Procuration donnée
par les consuls et les syndics d'Albi à Philippe Olric, Ber-
nard Fenassa, Ysar Raynaud, Bérenger Molinier, Jean
Vieme, Barthélémy Maurel, Philippe Sobeiran et Guiraud
Cioll, à Veffei d'obtenir justice pour les emmurés.
Ténor vero sindicatus seu procuratorii civium supra
nominatorum de Albia, talis est :
Noveriat universi boc instrumentum publicum ins-
pecturi, quod nos Petrus de Baro, Arnaldus Gallinerii,
318 GOlOflSSION PONTIFIGALI.
Johannes Pairolerii, Johaooes Talhaferri, Guilhelmua
Âmati, Johanoes Guidonis, Michael Talhaferri, Guîlhel-
mus Olerii, Guillelmus Pic, Beraardus Isarnici, ooDsules
civitatis Àlbie, pro Dobis et aliis coDsulibus et uoivo^
sitate ejusdem civitatis, de coosilio et asscDsa magistri
Gregorii Malerii, jurisperiti. Pétri Stephani, Johannis
VierDa, Isarni Saladini, consiliarionim Dostronim et
dicte civitatis ad hoc preseDtium, presentibusque et
Yoleotibus Bernardo Rigaudi, Guillelmo Brose, Ray-
muodo Talhaferri, Bernardo Amati, Raymundo de
Gles, Johanne de Valle, Raymundo de Rodes, Àyssola
Donadei, Guillelmo de Landas, Petro Serras, Johaone
Martini, Laurentio Ëspenca, Raymundo Judicis, Ber-
nardo Gomitis, Guillelmo Malaville, Petro Ravas, Ber-
nardo Hoynes, Olrrico Fabri, Ermengaudo Ravas,
Guillelmo Gausberti, Stephani Barravi, Bernardo
Àstruc, Isarno Gauterii, Petro Rata, Petro Golferii,
Jacobo Àuriac, Guillelmo Laurs, Petro Bonelli, Guil-
lelmo Folquerii, Guillelmo de Valle, Petro Aimera,
Isarno Salva, Duranto Glerici, Johanne Borsa, Petro
Gassanhas, Petro Pacinerii, Duranto Àyraldi, Amato de
Podio, Johaone Escoda, Raymundo de Gaurs, Guillelmo
Àrnaldi, Guillelmo de Orto, Petro Maurini, Johanne Gi-
nestos, Petro Guidonis Sabbaterio, civibus dicte civita-
tis, nos omues prenominati consules, simul facimus,
coostituimus et creamus certes et indubitatos procura-
tores, sindicos, icooomos et actores nostros et univer-
sitatis dicte civitatis quemlibet eorum in solidum, ita
quod non sit melior conditio occupautis, quotiens nos
abesse cootigerit, Philippum Olrrici domicellum, Ber-
nardum Fanasse, Isarnum Rainaudi, Berengarium
Holinerii, Johannem Viema, Barlholomeum Maurelli,
COMMISSION PONTIPIGALB. 319
Pfailippum Sobeirani et Guiraudum Golli, prefate civi-
tatis, ad negotia et ad lites et ad defendeDdum liber-
tflteoi ejuadem civitatis, et in omnibus causîs et sin-
pdis motis vel movendis per quascumque personas
oontra nos Tel contra universitatem, vel per nos vel
per dictam universitatem contra quascumque perso-
nas, cujuscumque status, dignitatis, sexus vel condi-
tîoDis existant, coram curiis seu judicibus quibuscum-
qoe, quocumque nomine censeantur, in judicio et
extra; dantes et concedentes dictis procuratoribus
noatris, sindicis, iconomis, actoribus et dicte civita-
tis, et eorum cuilibet in solidum plenam et liberam
poteetatem, spéciale et générale mandatum agendi,
defieodendi, excipiendi, replicandi, conveniendi, re-
ecoveaiendi, judicem seu judices recusandi, libellum
aeo libellos petendi vel o£Perendi, litem contestandi,
judicîs officium implorandi, litteras seu judices impe-
trandi, de calumpnia seu de veritate dicenda in ani-
mas nostras jurandi, et subeundi cujuslibet al tenus
gneris juramentum, expensas petendi, jurandi, reci-
pîendi, appellandi semel et pluries et, quandocumque
eîs vel eorum alteri videbitur expedire, interlocuto-
riaa sea defiinitivas sententias audiendi et demum
ODÎversa et singula faciendi, exceptis, salvis et reten-
tis nobis transactione et conpositione, quas per eos
vel aliquem eorum posse fieri noiumus sine nobis, que
DOS faceremus vel facere possemus, si présentes per-
sooaliter adessemus, et que veri et legitimi seu veri
procaratores, sindici, iconomi seu actores facere pos-
sunt et debent, ratum et gratum perpétue habituri
pro nobis et dicta civitate et universitate ejusdem
quicqpiid per dictes procuratores nostros, sindicos,
320 GOIOOSSION PONTIFICALE.
iconomos seu actores vel alterum eoraindeai super
premissis vel altero premissonun actum, defeosum,
procuratum fuerit, vel aliter modo quolibet ordioa-
tum; relevantes dictos procuratores nostros, ioooo-
mos, sindicos, seu actores ab omni onere saUsdandi
et specialiter ab illa satisdatione judicatum aolvi cuin
suis clausulis; promittimus tibi, GuiUelmo Gorgaidi,
publico dicte civitatis Àlbié notario, stipulanti et red-
pienti pro parte seu partibus adversis et omnibus
quorum intererit vel interesse poterit sub ypotheca et
obligatione bonorum dicte civitatis judicatum soivi
cum suis clausulis universis, nos tibi, nomine quo
supra, stipulanti et recipienti fidejussorom nomine
obligantes ac etiam principali sub omni renantiatione
et cautela ; et per hoc procuratorium seu sindicatum
non intendimus alios procuratores, seu sindicos, ico-
nomos et actores nostros vel dicte univârsitatis in
aliquo revocare. Âctum Àlbie, nono kal. februarii,
anno Domini millésime GGG^ V, in presentia et testi-
monio magistri Pétri Guidonis, magistri Guillelmi
OIrrici, Duranti de Salis, Duranti Teulerii de Albia, et
mei, Guillelmi Gorgaldi, publici notarii Albiensîs, qui
dictam stipulationem recepi et hiis omnibus una cum
dictis testibus interfui, et a dictis consulibus requisi-
tus de predictis hoc instrumentum recepi, acripsi et
in publicam formam redegi, signo meoque signavi.
Régnante illustrissime domino Philippe rego Francorum
et domino Bernardo episcopo Âlbiensi. Et nos Guit-
lelmus de Pezenchis, serviens armorum domini nostri
Francorum régis, ejusque vicarius Àlbie et Albigesii,
custos magni sigilli autentici curie Àlbie et vicarie pre-
dicte ejusdem domini régis, ad requisitionem oonauhun
COMMISSION PONTIFIGALB. 321
prefate dvitatis, ad fidein habeodain quod dictus Guil-
kdoius Gorgaldi est publicus ejusdem civitatis Dota-
finSf et ad majorem fîrmitateni omnium premissorum,
hnic publico iostrumento manu dicti notarii confecto
anctoritatem nostram et dicte curie interponimus
pwiter et decretum et dictum sigillum apponi feci-
iopendenti.
¥1. — 26 janvier 1306 (n. st.). Romans. — Procuration donnée
par Bernard de Castanet, évêque d'Albi, à Guillaume Revel
« ad agendum et defendendum super negotio inquisitionis. »
Ténor procuratorii dicti domini Âlbiensis episcopi
tafia est :
Universis présentes litteras inspecturis B., mise-
ntione divina Âlbiensis episcopus, salutem in Domino.
Univeraitati vestre volumus esse notum quod nos,
propter infîrmitatem et debilitatem nostri corpo-
ris nequeuntes ad presens interesse pluribus quibus
vdtëmus adesse, si accomodum esset nobis, facimus,
ooDstituimus et ordinamus procuratorem nostrum pro-
iridum virum magistrum Guillelmum Revelii exhibi-
torem presentium, ad agendum et defendendum super
negotio inquisitionis pravitatis heretice et illud con-
tini^tibus, coram quibuscumque judicibus seu audi-
tonbus conpetentibus datis vel dandis, aut etiam
^eputandis, super hiis que tam a nobis quam a reli-
giosis viris pravitatis ejusdem inquisitoribus in regno
Francie auctoritate apostolica deputatis simul cogno-
vimus et processimus ac sententias protulimus contra
qaascumque personas dicta labe respersas, et ad pro-
cessus ipsos et sententias declarandos fidèles et legiti-
21
Si2 GOMMISBION PONTIFICALE.
mos per acta publica, et alia omnia et sio^a per
que de ipsorum veritate et firaiitate posait et debeat
fieri pleoa fides, ratum et gratum perpetuo habituri
quicquid per dictum procuratorem nostrum agendo
vel defendendo in predid;i8 et, sicut predicitur, fomt
procuratum. In cujus rei teatimonium présentes fieri
jussimus et nostri sigilii munimine roborari. Actmn
Romanis, in dioœsi Vianensi, anno Dominice nativita-
tift millesimo CGC" VP, yn kal. menais februarii.
Vn. — Vers le 20 avril 1306, Carcassonne. — Les carâinanx
▼isitent les prisons, où ils trouvent quarante emmurés | ils
ordonnent que ceux-ci seront transportés dans les cachots
supérieurs, que les gardiens seront renouvelés, que toutes
les provisions envoyées aux prisonniers leur seront inté-
gralement remises, que Tévéque de CarcasSonne pourra leur
accorder la promenade a per carrerias mûri largi, » que
chaque cachot aura deux clefs, une pour chaque gardien.
Post aliquos vero dies, dicti domini cardinales ad
murum Garcassone personaliter descenderant et cap-
tivos de illis partibus nominatis ibidem inclusos,
XL numéro, scilicet Lambertum de FuxentioS Bertran-
dum de Monte Âcuto^, Johannem Bauderii', Berenga^
1. Nous avons sa confession devant Bernard de Gastanet et
les deux inquisiteurs Nicolas d'AbbeviUe et Bertrand de Cler-
mont, faite le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars 1300 (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 36 r®, et ms. de Merville).
2. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan-
vier 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 21 r^, et ms. de Merville).
3. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan-
vier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 25 r^, et ms. de
Merville).
GOMMISSION PONTIFIGALI. 328
rium FumràS Raymundum Augerii^, magistnim
BftyliiliDdum Gonstantii^, Guiraudum Àustortoois ^,
iUginfrom Raymundum Galverie^^ Guiraudum de
QMo^, magistrum Johannem GoDStantii'', Petrum
Aidranarii^, Berengarium Àdemarii^, Guillelmum
i. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 janvier
•I l6 6 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 24 v«,
•t tta. de Merville).
2» « Magister R^* Augerii, civis Albiensis. » Voy. sa confes-
sion faite, devant les mêmes, le 4 et le 17 décembre 1299
(Hbl. nat., ms. lat. 11847, fol. 8 A, et ms. de Merville).
3. « Raimundus Constancii, notarius curie officialis domlni
^scopi Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes,
la 5, le 12 décembre 1299 et le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 12 r^, et ms. de Merville).
4. « Guiraudns Austor, civis Albiensis. » Sa confession
fûte, devant les mêmes, le 20 février et le 2 mars 1300, n. st.
(Kbl. nat., ms. lat. 11847, fol. 18 r'', et ms. de Merville).
5. « Raimundus Calverie, notarius curie Albiensis domîni
ragis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 et le
25 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 19 r<»,
et ms. de Merville).
0. « Civis Albiensis. )» Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 4, le 16 et le 18 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat.
11847, fol. 11 r«, et ms. de Merville).
7. « Magister Johannes Constancii jurisperitus de villa
Albie. ]> Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 4 et le
19 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 10 r«, et
a», de Merville).
8. € Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat.,
ms. lat. 11847, fol. 37 r^, et ms. de Merville).
9. « Civis Albiei^is. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat.,
ms. lai. 11847, fol. 33 vS et ms. de Merville).
824 G01OOS8I0N PONTIFIGALI.
ToraldiS Stephanum Masoot*, Guillelmum Golferii',
Guillelmum Fenasse^, Jacobum Fumeti^, Petrum
Talhaferri^, Petram Rigaudi^, Raymundum Gartie^,
RaymuDdum Viohalis^, Guillelmum de Laudis^^, Ray-
1. a Guillelmus Torayl, civis Albiensis. «Voy. sa confession
faite, devant les mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars
1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 35 r«, et ms. de Menrille).
2. a Stephanus Mascoti, civis Albiensis. » Voy. sa confes-
sion faite, devant les mêmes, le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 13 r^, et ms. de Merville).
3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 20 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat.
11847, fol. 23 r*>, et ms. de Merville).
4. « Guillelmus Fenassa claudus, civis Albiensis. » Voy. sa
confession faite, devant les mêmes, le 21 et le 26 janvier 1300,
n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 r^, et ms. de Merville).
5. a Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 20 janvier et le 5 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 20 r<>, et ms. de Merville).
6. oc Petrus Talhafer, civis Albiensis. » Voy. sa confession
faite, devant les mêmes, le 20 et le 25 janvier 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 23 r% et ms. de Merville).
7. a Civis Albiensis. » Voy. sa confession, du 28 mars 1300
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 38 r^, et ms. de Merville).
8. (c Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 32 r^, et ms. de Merville).
9. « Ramundus Vinhalz, filius Vitalis Vinhalz naturalis, ut
dicitur, de Albia. » Voy. sa confession faite, en présence de
Tévêque d'Albi et de Tinquisiteur, le 13, le 14 février et le
19 mars 1286, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 29).
10. « Guillelmus de Landas, civis Albiensis. » Voy. sa con-
fession faite, devant Tévêque d'Albi et les inquisiteurs Nicolas
d'Abbeville et Bertrand de Clermont, le 18 janvier 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 14 v^, et ms. de Merville).
COMMISSION PONTIFIGÀLB. 325
muiidiUD Paguti^ Raymundum Gogorla^, RaymuQ-
dom Hugonis^, Rixendis de Relveser de Àlbia^,
Berengarium Sabbaterii^, magistnim Garoerium de
Tabpio ^ et Guillelmum de Mauriano, de Regali Monte "^^
Albêensis diocesis. Aem, magîstrum Guillelmum Gar-
rici^, Raymundum Hagistri, Guillelmum Serra, Petrum
Bogerii, Raymundum de Casilhaco, Guillelmum Vita-
1. ff Civis Albiensis. r> Voy. sa confession faite^ devant les
mémes^ le 29 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 39 B,
et ms. de Merville).
2. « Frater R" dictus Cogorla. » Voy. ses confessions faites,
en présence de Tévéque d'Albi et de l'inquisiteur, le 15, le 16, le
23 et le 26 mars 1286, le V' avril 1286 et le 5 mai 1287 (Bibl.
Dit., ms. lat. 12856, fol. 49).
3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant
rérèqae d'Albi et les inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Ber-
trand de Clermont, le 21 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 26 v<^, et ms. de Merville).
4. « Rixendis de Belvezer, uxor quondam Guillermi Huguo-
nis, mercatoris de Albia. » Voy. sa confession faite, en pré-
sence de Tévéque d'Albi et de l'inquisiteur Jean Galand, le
17 aTril 1287 (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 62).
5. « Berengarius Sabaterii de Regali Monte. » Voy. sa confes-
sion faite, en présence de Tévéque d'Albi et de l'inquisiteur
Nicolas d'Abbeville, le 1^** mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms.
ht. 11847, fol. 29 v«, et ms. de Merville).
6. « Magister Gamerius de Talapio, jurisperitus, de Regali
Monte. » Voy. sa confession faite, devant l'évêque d'Albi et
l'inquisiteur Nicolas d'Abbeville, le 21 février 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 29 r% et ms. de Merville).
7. c Guillelmus de Mauriano, habitator Regalis Montis. i>
Voy. ses confessions faites, devant Tévéque d'Albi et l'in-
qoisiteur Nicolas d'Abbeville, le 2, le 20 décembre 1299 et le
17janvier 1302 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 1 r«, fol. 42 w^),
8. Douais, Guillaume Garric, professeur de droite de Car-
easgonncy et le tribunal de f Inquisitioriy 1285-1329 (In-8^, Tou-
loose, Privât, 1898).
826 OOMMIftBION PONTIFIGALE.
lis, Raymundum Vasola, Guillelmum Talarici, Marao-
dam, Marchesiam et Gualhardam, mulieres, ante
oonspecbim auum adduci feoeruot; quibus aîmilHer
inapeotis, quia nonnullos infirmos et aenio oonfracloa
videruDt lacriinose et quaaî una voce conquerentea de
malitia quorumdain qui eis lectm et victualia adminia-
trant et claodunt et aperiant eis caroeres et eos extra-
hunt et reducunt, ad tolleDdum omnem suspicionem,
ordinaverunt prefatos amoveri ministros et novos
substitui; et custodi principali mûri pro inquisitore
posito addere alium custodem principalem mûri, qui
intérim auctoritate apostolica sit ibidem pro episoopo
Garcassonensi, commissa potestate a dictis dominis
cardinalibus eidem episcopo Garcassonensi mutandi
auctoritate apostolica custodem pro eo positum vd
substituendi alium, prout ei videbitur expedire. Ordi-
naverunt quoque predicti domini cardinales quod
UDUsquisque custodum habeat suo periculo clavem
uniuscujusque conclavis, ut sic io uooquoque conclavi
sint due claves, et unusquisque custos miuistro suo
claves carcerum et ministerium in ministrando fide-
liter incarceratis super capud suum committat; cui
custodi et ministre ejusdem episcopus Garcassonensis
ministrabit expensas; et quod dîcti custodes tam
inquisitorum quam episcopi jurent super sancta Dei
mi^"* Ëvangelia, quod in custodia dictorum inclusorum
diligentiam quam poteruot fîdeliter adhibebunt; et
quod unus sine alio alicui incarcerato nihil secretum
loquetur quin aller valeat audire ; et quod provisio-
nem quam hujusmodi carcerati recipiunt a regeS et
1. L'entretien des prisonniers pour hérésie avait été toa-
kl. Il
ION PONTIFIOAU. 827
lUnd quod ab amicîs et pareDtibus vel aliis personia
offeretur eisdem, eis fîdeliter et abaque diminutione
iliqua ministrabunt ; quibusdam insuper iDfirmis et
coofraotis et alias debilibus preceperunt mutari
Qftusiajustiset rationalibus conclavia^ dicU domini
Dundinales et de inferioribus ad altiora ascendant^,
onm dicta conclavia auperiora fuerint reparata; que
quidem reparari preceperunt, quamcitius comodo fieri
poterit, per dictum domioum episcopum Carcasse-
nepaein ibidem preseotem ; aut, si dictis episcopo et
inquiaitori visum fuerit expedire, intra per carrerias
nsri largi deambulandi et standi percipiant liberta-
teoi. Ho6 autem qui tempore adventus dictorum do-
miiMMwn cardinalium murorum relaxationis ab îoclu-
aooe condavium strictorum et deaobulandi iotra per
orrerias mûri largi obtinuerant libertatem, voluerunt
dicti domini cardinales, negotio pendente predicto,
mA donec de ipso dominus Papa aliter duxerit ordi-
BUidum, in eadem relaxatione et libertate manere.
yiD. — 27 avril 1306, Carcassonne et Montolieu. — Les car-
dinaux révoquent les gardiens et les employés de la prison,
à l'exception de Jacques, gardien principal, auquel, sur la
présentation de Tévéque de Carcassonne, ils adjoignent
Bernard Trencavel, clerc; les nouveaux gardiens prêtent
sarment.
Poat hoc, anno quo supra, y kal. maii, comparue-
rant prefati inquisitores et procuratores domini epis-
joart en principe à la charge du roi, qui opérait, à son profit,
les confiscations de biens.
i. Conclave, locus inclusus vel munitus, interior cella (Du
Cange). Cachot.
2. A la cité de Carcassonne, on voit encore la tour dite de
328 GOmaSSION PONTIFICALK.
copi Àlbiensis, ex una parte, in presentia prefati
domini Pétri, Garcassonensis episoopi, dominorum
Guillelmi de Buppe Fixa, archidiaconi Lunatensis^ in
ecclesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri
Garcassone, ac Pétri Becaudi, canooici Gaturoensis, et
plurium aliorum ad hoc vocatoram specialiter et
rogatorum^, et Àyrnericus Gastelli, sindicus, et magis-
ter Guiraudus Manent, consul Burgi Garcassone, io
monasterio Montis Olivi coram dominis cardinalibus
antedictis. Qui quidem domini cardinales predictam
ordinationem iterum publicarunt, et custodes et mi-
nistros dicti mûri Garcassonensis, excepto magistro
Jacobo, principali custode, verbaliter ammov^ruot.
Quibus peractis, ad presenlationem domini episcopi
Garcassonensis, addiderunt dicto magistro Jacobo
pro principali custodia mûri predicti magistrum Ber-
nardum Trencavel, de Àvinione, Àppamiensis dioœsis
clericum, ibidem presentem, testimonio ejusdem do-
mini episcopi idoneum et fidelem; qui magistri Jaco-
bus et Bernardus, custodes prefati, juraverunt supra
sancta Dei quatuor Evan^elia ab eis corporaliter maDU
tacta, quod in custodia dictorum inclusorum et inclu-
dendorum diligentiam quam poterunt fîdeliter adhi-
bebunt, et quod unus sine alio alicui incarcerato nichil
secretum loquetur quin aller possit audire, et quod
provisionem quam hujusmodi carcerati recipiunt a
rege, et illud quod ab amicis et parentibus vel aliis
l'Inquisition, à deux étages, ayant servi de prison. Vraisemblt-
hlcnient, il s'agit ici d'une autre prison, qui se tronvait, en
effet, entre la place et l'Aude (Douais, op. cit,).
1. Lunas (Hérault).
2. Omission rétablie à la fin de l'acte.
comnssioN pontificale. 329
ersonis offeretur eisdem, eis fideliter et absque dimi-
aliqua ministrabunt, et quod ordinationem
hajusmodi custodia per ipsos dominos cardina-
le factam inviolabiliter observabunt. Et ut predicta
aperius in toto processu ordinata firmius observen-
oor, dicti domini cardinales in omnes qui scienter
ontradictores aut rebelles predicte eorum ordinationi
ft provisioni extiterint, non episcopos vel archi-
imoopos, quibus in bac parte voluerunt deferri, in
|MB interdicti ab ingressu ecclesie, suspensionis,
à dtu perstiterint , in scriptis excommunicationis
lententias protulerunt. Hec facta fuerunt tam Garcas-
lone quam apud Montem Olivi, anno et die quibus
npra.
Quibus actis, assignarunt dictis inquisitori et pro-
airatcHÎ domini episcopi Âlbiensis et prenominatis
Bodicis Garcassonensibus diem martis immédiate
leqiientem^ ad comparendum coram eis vel eorum
diero in Albia.
X. — 3 mai 1306, Albi. — Les parties se présentent devant
le cardinal Taillefer de la Chapelle , le cardinal Bérenger
Frédol s*étant excusé par ses lettres datées de Saint-Papoul
le 28 avril précédent et ayant transmis à son collègue ses
pouvoirs de commissaire. Les parties sont renvoyées au len-
demain.
Qua die comparentibus predictis inquisitore et pro-
mratore episcopi Âlbiensis, et Àymerico Gastelli,
1. Pâques tomba, en 1306, le 3 avril; par conséquent, le
Î7 avril, date de l'acte précédent, fut un mercredi, et le
nardi suivant le 3 mai. Cf. le n^ X (p. 331) : « die mercurii,
m mail. »
iriiniiri
330 OOMMISaiON ponufioau.
siDdico uoiversitatis GarcassoDensis, necnon et
ds et ooDSulibus Àlbie ooram revereDdo paire d
P., Dei gratia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali,
predicto reverendo pâtre domino Berengario, Dei
gratia tituli Sanctorum Nerei et Àchillei preabitero
cardioali, se légitime excusante, et nichilominua vices
suas quoad agenda Âlbie die assignata et oontinuatis
sequentibus eidem domino P., collège suo, per suas
patentes litteras, quarum ténor continetur inferius
committente, idem dominus P. cardinalis continuavit
predictis partibus usque in crastinum mane. Ténor
autem litterarum dicte commissionis talis est :
Reverendo in Ghristo patri domino P. Dei gratia tituli
Sancti Vitalis presbitero cardinali, Berengarius, nûse-
ratione divina tituli Sanctorum Nerei et Achillei presbi-
ter cardinalis, salutem eternam in Ghristo. Gum vos et
nos auctoritate apostolica nobis in hac parte commissa
diem martis proximura assignaverimus procuratori
venerabilis patris episcopi Âlbiensis et inquisitori
heretice pravitatis in partibus Âlbigesii et Garcassone,
et sindicis Garcassonensibus tune coram nobis perso-
naliter constitutis, ut dicta die, apud Albiam, coram
nobis vel nostrum altero comparèrent, nosque ipsa die
infirmitate nostri corporis impediti, nequeamuscomode
interesse, paternitati vestre super agendis et perfi-
ciendis ibidem dicta die et continuais sequentibus
committimus vices nostras. Datum apud Sanctum
Papulum, Appamiensis diocesis, mi kal. maii, anno
Domini millesimo GGG"" YI, pontifîcatus domini Gle-
mentis pape V^ anno primo.
OOMMISSION PONTIFIGALE. 331
X« -*4 mai 1906, Albi, dans la chapelle épiscopale. ^- Lec-
4ii pit>cè9 eat faite aux parties.
Même jour. — Le cardinal visite les prisons. Il ordonne,
VMBtàre pendante, que les prisonniers seront délivrés des
, tei, qu# le« cachots seront ajourés, qu'on construira trois
ou ^putre cellules ce in solario, » que chaque cachot aura
deux clefs. Aux deux gardiens Pons Testor et Bertrand Aus-
tory D adjoint un troisième gardien, Isar de Sales, moine de
Oinduii, jusqu'à ce que Tabbé de Fontfiroide ait désigné
pour cela un moine de son abbaye. — Les gardiens prêtent
aerment.
QfÊÊL die, 8[c]iHoet die mercurii, nn maii, compa-
raerant prefati inquisitor et procurator episcopi
Albiensb, et aindici et consules supradicti coram
diolo domino P., cardinali, in capella episcopi Àlbien-
M. Qai quidem dominus cardinalis, presentibus vene-
nlnli pâtre in Domino P., Dei gratia Garcassonensi
tifiaeoipOj dominis R^ de Pollan., archidiacono Feno-
feli in eoclesia Narbonensi, P. de Rosone, preposito,
et Belmundo de Galomonte, archidiaoono Albiensi, ac
pkiribiis aliis tam elericis quam laicis, legi fecit totum
prooessum supradictum ex integro, ut posset esse
omnibus manifestas. Postmodum, eadem die, dictas
dominus cardinalis visitavit incarcérâtes infra muros
domini episcopi Âlbiensis ; quibus visis et auditis, ali-
qoM ex eis invenit compeditos, et omnes in carceri-
bu8 strictis et obscurissimis détentes vel indusos.
Yoluit et ordinavit idem dominus cardinalis quod
nuHttft dictorum inclusorom, negotio predicto pen-
dente tel donec Sedes Âpostolica aliter duxerit ordi-
nandum, in ferris seu compedibus detineatur, set quod
aliter de eis booa et secura custodia habeatur. Ordi*
332 COMMISSION PONTIFIOAUI.
navit insuper quod dicti carceres obscuri clanficen-
tur, et quod Dichilominus très vel quatuor alie ca-
mere seu carceres in solario vel subtus meliores éi
leviores quam siut carceres in quibus nuoc dicti
inclusi detinentur, fiant ad longius infra mensem, io
quibus possint mutari illi de quibus inquisitori et
abbati Fontisfrigidi vei substituto ab eo videbitur
expedire, presertim cum dicti inclusi nondum con-
dempnati existant, et y annis vel pluribus fiierint in
hujusmodi carceribus detenti, ut dicti incaroerati
dixerunt; et quod in quolibet conclavi sint due claves
tenende per custodes, prout supra in conclavibus
mûri Garcassonensis est ordinatum. Et ut predicta
sine suspidone procédant, addidit Pontio Testons et
Bertrando Àustort, custodibus mûri predicti, de qui-
bus predicti detenti non conquerebantur, immo se
plurimum commendabant, fratrem Isarnum de Salis,
monachum monasterii de Gandelio, Gisterciensis ordi-
nis, Âlbiensis diocesis, testimonio prioris claustralis
ac conventus ejusdem monasterii idoneum et fidelem,
donec alius per abbatem monasterii Fontisfrigidi, vel
per ipsum dominum cardinalem et dominum Beren-
garium, ejus collegam, ad hujusmodi custodiam fuerit
deputatus. Qui quidem très custodes prefati jurave-
runt super sancta Dei im^' Evangelia ab eis corpora-
liter manu tactata (sic) quod in custodia dictorum
inclusorum et includendorum diligentiam quam pote-
runt fideliter adhibebunt, et quod aliquis de antiquis
sine dicto fratre vel illo qui loco ejus ad hujusmodi
custodiam deputabitur, aut ipse (rater vel alius depu-
tandus pro eo sine altero de dictis antiquis custodibus
alicui incarcerato nichil secretum loquetur quin alter
COMMISSION PONTIFICAUB. 333
possit audire, et quod provisionem quam hujusmodi
incarcerati redpiunt a rege vel episcopo Âlbiensi, et
illud quod ab amicis, vel parentibus, vel aliis perso-
nis offerretur eisdem, eis fideliter et abaque diminu-
tioue aliqua ministrabuot, et quod ordiDationem super
hujusmodi custodia factam per ipsos dominos cardi-
nales inviolabiliter observabunt. Que quidem omnia
suprascripta prefatus dominus cardinalis precepit
fieri et servari in omnes qui scienter predicte ordi-
nation! contradictores extiterint aut rebelles, non
episcopos vel archiepiscopos , quibus in bac parte
deferri voluit, in quos interdicti ab ingressu ecclesie
et suspensionis, si diu perstiterint, in scriptis exoom-
municationis sententias proferendo.
XI. — 11 mai 1306, Montech. — B. Durant, au nom des habi-
tants de la ville de Cordes, proteste qu'ils sont et veulent
rester vrais catholiques ; qu'ils ne s'inspirent que de l'amour
de la vérité et de la justice. Il demande que Guillaume Cava-
lier, de Cordes, détenu dans les prisons de Toulouse, n'y
soit plus maltraité ; que le sauf-conduit soit accordé à toute
personne voulant venir témoigner; que, l'affaire pendante,
toute poursuite ne puisse se faire qu'avec l'abbé de Font-
froide; que revision soit faite des confessions qui ont été
extorquées, etc. L'inquisiteur et le procureur de l'évéque
font les réserves de droit.
Postque, anno et ponUficatu quibus supradictis,
XI mensis maii, comparait in Castro de Montogio,
diocesis Tholosane, B. Duranti, dicens se consulem
ville Gordue, coram dictis dominis cardinalibus, pré-
sente magistro G. Revelli, procuratore domini epis-
copi Âlbiensis et inquisitore heretice pravitatis, et
redidit nomine dicte ville quamdam cedulam tenorem
qui sequitur continentem :
334 COMMISSION PONTIPIGâLK.
In presentia venerabilium virorum donrioi Rav-
mundi Âthonîs, abbatis monasterii Bancti Satuniini
Tholosani, Ârnaudi de Yilario, canoDÎcî et opera-
rii Gaturcensis, Guillelmi de Rupefixa, ardûdiaooni
Lunatensis in eoclesia Bitteremi, et domiiii Rai-
mundi de Castronovo, militîs, ac ploriom aliomni,
coram vobis reverendis patribus dominis P., tîtaili
Sancti Yitalis, et Berengario, tituli sanctorum Nerei
et Âchillei presbiteris cardinalibus, commissariis et
auditoribus in hac parte a Suimno Pontifioe depn-
tatis, protestantur ante omnia homines de Gordoa,
diocesis Âlbiensis, quod ipsi tanquam veri catholîci
et sacrosancte Romane Ecclesie filii et in oainibus
obsequentes et obedientiam promptis ac devotis ani-
mis exhibentes , parati sunt omnem hereticam pravî-
tatem vitare, et eam totis viribus detestantur; nec
intendunt alicui naufraganti in fide aut in via catho-
lica devianti prestare consilium, patrociniuni, aiud-
lium vel favorem. Item^ quod in presenti negotio
verbo vel facto partem aliquam facere non intendant,
nec aliquem vel aliquos déferre criminaliter seu civi-
liter accusare. Itenij quod in injuriam seu diflEBuma-
tionem alicujus vel aliquorum hec proponere seu
dicere non intendunt, set solum ad honorem Dâ
omnipotentis, ad illuminationem presentis negotii et
exaltationem fidei chnstiane et apertionem veritatis,
ac informationem et instructionem vestri dominorum
cardinalium predictorum, ac domini nostri Sonuni
Pontificis seu comnoissariorum suorum ; quibus pro-
testationibus premissis, supplicant et requirunt dicti
consules de Gordua vobis reverendis dominis cardi-
nalibus supradictis, quod vos, ex vigore diète oommia*
OOIdtlSSION PONTIFÎCALS. 3S5
liofiis, tribus Tel quatuor hominibus de Gordua qui
MBgotîuai hujusmodi prosequuntur et proseqUentur
maritatem prestetis, auctoritate dicti domini Summi
taitifids, dicto pendente negotio, juxta traditam vobis
fcmMifiii et litteras vestras eisdem super hoc conce^
dhtiB. IteMj auplicaot et requirunt quod Guillelmo
Cltfalerii^ de Gordua, qui Tholose in carceribus gravi-
bus et durisaimift iûquisitioais heretice pravitatis deti^
^etor manoipatua, velitis taliter providere, juxta tra-
diCani auper hoc vobis formam, quod carceris
Mgnntin, vel lecti inedia seu victualium penuria aut
tormentorum sevilia contra juslitiam non gravetur.
Ami, suppHcant et requirunt adeo ut quilibet tute
irenire pos^t ad testimonrum perhibendum , quod
johibeatis ex vigore dicte commissionis inquisitori
heretice pravitatis in senescallia Thoiosana et Albiensi,
ne, pendente hujusmodi negolio, vel saltem donec
Sedes Apostolica aliud duxerit ordinandum, aliquem
pro heresis facto captum vel capiendum tradant duro
carceri sive arto, nec tormentis aliquatenus exponant,
use ad inquirendum procédant nisi cum abbate Fon-
tiafrigidi, Gisterciensis ordinis, vel alio bono viro ad
hoc per vos specialiter deputando. Item^ cum procès*
aua et libri dictorum inquisitorum eisdem merito sint
auspecti, tum ratione mutationis, arditionis seu can-
eellatîonis scripturarum dictorum librorum, tum
eliam ratione confessionum a captis per dictes inqui-
sitores minus canonice et per vim tormentorum extor-
tarum, et alio modo quam res se habeat ut dicitur
coDScriptarum, et de hiis sit vox et fama publica in
Albigeaio et locis circumvicinis, supplicant et requi*
runt dicti consules quod super prwmsis vos velitis
336 COMMISSION PONTIFIGALB.
informare juxta traditam vobis formam. Preterea eu m
dicatur publiée quod noDulli testes cum quibus super
mutatione, arditiooe et cancellatione ac iniquitate die*
tarum seripturarum et processuum vos potestis ela-
rius informare, prestiteruut ad preceptum dictorum
inquisitorum aliqua prejudicialia juramenta, videlicet
de DOD revelando ea que seiunt super premissis, sub
pena ignis et relapsi, ob que quidem juramenta si
observarentur, posset veritas occultari, supplicant et
requirunt dicti consules quod testes cum quibus super
premissis vos volueritis informare a vinculo taiium
juramentorum et aliarum obligationum, si in aliquo
sint astricti, auctoritate dicte commissionis , quoad
ferendum dictum testimonium absolvatis, ut tute et
plene possint in presenti negotio ferre testimonium
veritatis et litteras vestras singulis quos indigere vide-
ritis, si piacet, concedatis, dicto procuratore episcopi
Albiensis et inquisitoris petente copiam ejusdem ; pro-
testato per eum quod dictum consulem non admittit
Dec consentit protestationibus contentis in dicta ce-
dula, nisi quatenus de juris necessitate teneretur,
immo quantum contra partem suam fadunt con-
tradicit.
XII. — 5 mai 1306 , Toulouse. — L'inquisiteur Geoffroi
d'Abluses nomme ses procureurs en cour de Rome, qui
sont Pierre d'Orvieto, procureur général de l'ordre des
frères Prêcheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Guil-
laume Revel, curé de Gazevieille, au diocèse de Maguelone.
Et ad faciendam fidem de procuratione dicti inqui-
sitoris produxit quoddam publicum instrumentum,
cujus ténor talis est :
COMMISSION PONTIFICALE. ^ 337
In Domine Domini. Âmen. Anno incarnationis ejus-
dem millesimo GGG^ sexto, idus maii, pootificatus
flftoctissinii patris et domini démentis pape Y aono
primo. In presentia mei Pétri Boerii notarii et testium
iobficriptorum, religiosus vir frater Gaufridus de Âblu-
WÊBf fratrum ordinis Predicatorum, iuquisitor heretice
pravitatis in regno Francie a Sede Âpostolica deputa-
tos, fedt et constituit procuratores suos religiosos vi-
ff06 fratrem P. de Urbe Yeteri, procuratorem fratrum
crdinis Predicatorum in Guria Romana, fratrem Arnal-
dom de Prato^ ejusdem ordinis, coinquisitorem suum
iMretîce pravitatis in dicto regno a Sede Âpostolica
deputatum, ac discretum virum magistrum Guiliel-
mum Revelli, rectorem ecclesie Gaseveteris, Magalo-
oenaîa diocesis, et quemlibet eorum in soiidum, ita
qood non sit melior conditio occupantis seu occupan-
toin in omnibus et singulis causis motis et movendis
tam pro ipso quam contra ipsum, contra quascumque
personas, coram quibuscumque judicibus ecclesias-
tkâs aeu secularibus, dans eisdem procuratoribus suis
et cuilibet eorum in soiidum plenam potestatem et
spéciale mandatum agendi, defendendi, faciendi quod-
Ubet juramentum a jure concessum tam super prin-
dpali quam super omnibus accessoriis, petendi
et recipiendi expensas, si sibi vel dictis procura-
toribus suis aut eorum aliquo adjudicate fuerint,
ponendi, positionibus respondendi, juramentum defe-
rendi, delatum suscipiendi, appeliandi, appeilationem
1. Mort le 16 septembre suivant. (Douais, Les frères Pré-
cheurs en Gascogne, p. 365. Paris, 1885, in-8^.)
22
338 COMMISSION PONTIFICÀLK.
prosequendi tam coram domioo Summo Pontifice
quam coram aliis judicibus quibuscumque, conve-
niendi, reconveniendi ipsos et eonim quemlibet in
solidum, constituens procuratorem tam ad negotia
quam ad causas, dans eisdem et eorum cuilibet in
solidum potestatem substituendi alium seu alios pro-
curatores loco sui, quotienscumque et quandocumque
sibi vident expedire, et onouoia alia faciendi que cQc-
tus inquisitor faceret aut facere posset, si presens
esset in premissis ; promisit etiam se ratum et gra-
tum habere quicquid dicti procuratores, aut eorum
alter, vel substitutus vel substituti ab ipsis vel eo-
rum aliquo in omnibus causis suis egerint, seu duxe-
rint faciendum. Actum fuit hoc Tholose, in domo
Inquisitionis ^ presentibus religiosis viris fratribus
ordinis Predicatorum Bonomasipio Duranti, subpriore,
Ramundo de Âlbeda, conventus Tholose, Alberto Gata-
lani, socio dicti inquisitoris , magistro Jacobo Mar-
quesii, notario inquisitionis ac rectore ecclesie Beati
Pétri AiutZy Albiensis diocesis, ad bec testibus vocatis
et rogatis. Et ego P. Boerii de Garcassona, publions
imperiali auctoritate notarius ac inquisitionis heretice
pravitatis notarius, predictis omnibus interfui et ea
recepi et scripsi, anho, die, loco et presentibus su-
pradictis, et in banc publicam formam redegi, soli-
loque meo signo signavi, a dicto inquisitore requi-
situs et rogatus. Et ego frater Gaufridus de Ablusiis,
inquisitor predictus, in testimonium premissorum, et
quod dictus P. Boerii sit et est publicus imperiali
1. Aujourd'hui couvent des Dames-Réparatrices.
COmOSSION PONTIFICALE. 339
mctoritate ac inquisition heretice pravitatis nota-
ngillum Dostnim duxi presentibus apponenduni,
ij die et loco predictis.
• — ii mai 1306, Montech. — Les cardinaux accordent
la Sauvegarde à quatre des habitants de Cordes, et font
droit à leur demande que la poursuite, la cause pendante,
ne se fasse qu'avec Tabbé de Fontfroide; ils les ajournent
an lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, à Bordeaux, et
vcnouvellent leur ordonnance d'Aibi.
Postque dicti domini cardinales dixerunt se près-
auctoritate apostolica securitatem quatuor ho-
lllinibus de Gordua, si quos iili de Gordua pro pro-
wODtioDe hujusmodi negotii duxerint nominandos,
{Mmdente negotio supradicto, prout supra in processu
pienius continetur, et in presenti nichilominus presti-
terant ; super aliis etiam processerunt et procèdent, ut
«Kxenint, juxta traditam eis formam. Yoluerunt quo-
qne et ordinaverunt dicti domini cardinales quod, dic-
tomin processuum inquisitione pendente, vel saltem
dcNoec Sedes Apostolica aliter duxerit ordinandum,
aqoisitor heretice pravitatis in partibus Tholosanis,
aut episcopus Albiensis predictus, aliquem pro
heresis facto captum vel capiendum de Albiensi et
Garcassonensi diocesibus duro carceri sive arto non
bradant, nec tormentis exponant, nec ad inquisi-
tkmem procédant nisi cum predicto abbate Fontis-
frigîdi, vel alio deputando ab eo, qui abbas est
feeo domini episcopi Albiensis subrogatus. Deinde
dicti domini cardinales auctoritate predicta assigna-
verunt dicto consuli, et per eum hominibus de Gor-
dua, ut, si querelis volunt insistere supradictis, per
340 COMMISSION PONTIFICALE.
nn®'' de Gordua, si voluerint, compareant Burdegalis
in crastina Nativitatis festi beati Johannis Baptiste
proxime futuri, coram commissariis predieti domini
Pape, proposituri que juste fuerint proponenda et
processuri super eis, et prefato procuratori ad res-
pondendum eisdem super propositis et proponendis,
et detensuri processus inquisitionis prout fuerit
rationis.
Quibus sic peractis, lectus fuit coram dictis domi-
nis cardinalibus processus habitus in Albia per pre-
fatum dominum P., cardinalem. Quem quidem pro-
cessum et omnia per dictum dominum P., cardinalem,
facta et ordinata, supradictus dominus Berengarius,
cardinalis, approbavit et ratificavit expresse ; et nichi-
lominus ibidem ambo dicti cardinales, presentibus
dicto procuratore episcopi Albiensis et inquisitoris,
et magistro Arnaldo Gallinerii, consule civitatis
Albiensis, de novo ordinaverunt et processerunt prout
in dicta ordinatione facta Âlbie continetur.
XIV. — Même jour. — P. Bérenger, sous-prieur de Font-
froide, porteur des lettres du prieur et du couvent, est ins-
titué gardien des prisons d'Aibi à la place d'Ysar, et Bar-
thélémy de Arlato gardien des prisons de Toulouse.
Et ibidem frater P. Bereugarii, subprior et mona-
chus monasterii Foutisfrigidi, presentavit, ex parte
prions et conveutus ejusdem monasterii, quasdam
patentes iitteras continentie infrascripte. Quibus lec-
tis coram ipsis dominis cardinalibus , iidem domini
cardinales fecerunt jurare dictum fratrem P. Beren-
garii juxta formam juramenti prestiti per dictum
COMMISSION PONTIFICALE. 341
firatrem Isaraum, qui pro dicta custodia dictorum
indosorum ouper ad tempus fuerat deputatus. Ordi-
iHuates iidem domini cardinales quod propter hooes-
tetem religionis retineat secum in socium fratrem
Goillelmum Yilarii in dictis litteris nominatum; qui
qpndem monachi ibidem stare debeant ad expensas
episcopi Âibiensis. Gonsequenter premissi dicti car-
dinales feceruntjurare Barthelemeum de Arlato, cleri-
eoin, pro custodia mûri Tholosani pro inquisitore
deputatum, quod in custodia inclusorum ibidem de
diooesi Âlbiensi et includendorum de eadem diocesi
Ubi^asi et Garcassonensi diiigentiam quam poterit
édhibebity et provisionem quam hujusmodi carcerati
redpiunt a rege vel ab aiio quocumque, et iilud quod
db amicis vel parentibus seu aiiis personis offeretur
dsdem, eis fideliter et absque diminutione aliqua
ministrabit ; et quod ordinationem super hujusmodi
custodia factam per ipsos dominos cardinales inviola-
biliter observabit; et quod, postquam per dictum
abbatem Fontisfrigidi aiius custos, si sibi expediens
videbitur, additus fuerit, nichil secretum alicui incar-
cerato loquetur quin aiter additus possit audire.
Dederunt dicti domini cardinales potestatem domino
abbati Fontisfrigidi, quod, si sibi expediens videbitur,
possit alium custodem addere pro custodia incluso-
rum et includendorum de diocesibus Âlbiensi et Gar-
cassonensi in mûris Tholosanis; et quod hujusmodi
castes recipiat expensas pro custodia Garcassonensi
ab episcopo Garcassonensi, et Âlbiensi ab episcopo
Albiensi.
342 COMMISSION PONTIFIGALB.'
XV. — 7 mai 1306, Fontfroide. — Lettre du prieur et du
couvent de Fontfroide envoyant P. Bérenger, sous-prieur,
avec Guillaume Vilar, pour « socius, » en réponse à la lettre
des deux cardinaux du 3 mai précédent, incluse.
Ténor dictarum litleranim prioris et conventus
mooachorum Fontisfrigidi talis est :
Reverendissimo patri et in Ghristo, si placet, karis-
simo ac suo domino speciali, domino P. digno Dei pro-
videntia tituli Sancti Yitalis presbitero cardinali, frater
R., humiiis ejus prior, et ejus devotus conventus mo-
nachi Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, se ipsos cum
omni humiii subjectione reverentie ac honoris ad
venerabile manuum osculum beatarum. Noscat vestra
sacra Paternitas, nobis quamplurimum reverenda, nos
quasdam vestras patentes litteras in die Sancti Johannis
ante Portam Latinam récépissé humilitate et reverentia
qua convenit, quarum ténor de verbo ad verbum
subsequitur in hune modum :
P., miseratione divina tituli Sancti Yitalis presbiter
cardinalis, venerabili et religioso viro abbati monasterii
Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, Narbonensis dioce-
sis, seu, ipso absente, priori et conventui ejusdem mo-
nasterii, aut in eodem monasterio locum ejus tenenti,
salutem et sinceram in Domino caritatem. Reverendus
pater dominus Berengarius, Dei gratia tituli sanctorum
Nerei et Achillei presbiter cardinalis, et nos, auctoritate
et speciali mandato sanctissimi patris et domini nostri
Summi Pontificis, vos, abbatem, loco venerabilis patris
episcopi Albiensis in oilicio inquisilionis heretice pra-
vitatis ex causa et ad tempus duximus subrogandum.
Verum, quia quoad custodiam aliquorum carcerato-
COMMISSION PONTIFICALS. 343
ruin in mûris seu carceribus Âibie et ÎDcarceraodo-
ram predicto tempore aliqua ordinavimus et adhuc
mtendinius ordinare, auctoritate apostolica discretioni
vestre in virtute obedientie districte precipimus et
mandamus quatinus, quibuslibet occasione et diffi-
eultate sublatis, unum de monachis vestris fîdelibus
•d dictum dominum cardinalem et nos, visis presen-
tibus, transmittatis, oui dictam custodiam tenendam
et regendam per eum ad expensas Albiensis episcopi,
jlixta ordinationem a dicto domino cardinaii et nobis
fiMâendam super hoc, secure committere valeamus ;
ilm qaod die^ominica proxime futura aut sequenti
die lune ad tardius cum vestris litteris presentium
teoorem continentibus conpareat coram nobis vel
altère nostrum Tholose, vel ubi fuerimus in diocesi
Tbolosana vel extra. Et in signum presentis mandati
recepti restituatis présentes iitteras portitori sigillo
vestro sigillatas. Datum Aibie, die martis, in festo
Sancte Grucis, anno Domini miliesimo GGG^ sexto,
pontificatus domini Glementis pape V anno primo.
Quibus siquidem iitteris receptis ac etiam periectis,
habite super contentis in dictis vestris litteris diligenti
coDsilio et tracta tu, licet pater et dominus noster ab-
bas, cujus consilio in tanto negotio indigemus, sit et
fuerit a dicto nostro monasterio muito tempore absens,
006 tamen tanquam fiiii obedientie preceptis vestris,
ut tenemur, volentes humiliter obedire, reh'giosum
virum maturum, providum et honestum fratrem P. Be-
reogarii, monachum et supriorem nostrum, ad vos et
ad pedes vestre solite démentie duximus destinan-
dum, ad faciendam et complendam vestram et reverendi
pairis domini Berengarii, Dei gratia tituli Sanctorum
344 COMMISSION PONTIFICALK.
Nerei et Âcliillei presbiteri cardinalîs, super cont^itis
in dictis vestris litleris in omnibus et per omnia bene-
pladtam voluntatem. Ceterom, quia scriptum est :
c Non est bonum esse hominem solum » [Gen., n,
1 8] , nec deceat religiosum maxime in lods insigoibas
et populosis solum et absque socio habitare, predicto
subpriori nostro fratrem Guilielmum Yilarii, mona-
chum nostrum, sufficientem et idoneum, duximus in
socium adjungendum. Dominus Jhesus Christus vos
conservât sanum et incolumem cum prosperitate et
gaudio Ecclesie sancte sue, precipientem nobis juxta
vestram beneplacitam voluntatem. Datum in Fonte-
frigido, in crastinum Sancti Johannis ante Portam Lati-
nam, anno Domini millesimo GCC° sexto. In cujus
testimonium sigillum quo nos prior predictus utimur
presentibus duximus apponendum.
XVI. — 17 mai 1306, Marmtnde. — Bërenger Faucilhard,
syndic et procureur des consuls et habitants de Cordes,
requiert pour lui et ses trois co-procureurs les lettres de
sauvegarde que les cardinaux lui accordent.
Gonsequenter, anno et pontificatu quibus supra,
XVII die dicti mensis maii, presentibus dominis Guil-
lelmo de Rupe Fixa, archidiacono Lunatensi in eccle-
sia Biterrensi, Petro Beraudi, canonico Gaturcensi, ac
magistro Gueno Guillotti, rectore ecclesie de Podio-
therico, Garcassonensis diocesis, et pluribus aliis testi-
bus, et prefato magistro Guillelmo Revelli, procuralore
domini episcopi Âlbiensis et inquisitorum predicto-
rum, magister Berengarius Faucilhardi, sindicus et
procurator consulum et castri de Cordua, Albiensis
diocesis, constitutus coram reverendis patribus domi-
COMMISSION PONTIFICALE. 345
ois cardinalibus supradictis in vilia de Marmanda,
âgennensis diocesis, repetitis protestationibus factis
mperius pcr Bernardum Durant!, qui se dicebat con-
nlein de Gordua, in quibus persistere voluit et a qui-
1x18 reoedere non intendit, exhibuit quoddam instru-
mentuai procurationis sigillo dictorum consulum
ligillatum, ut prima facie apparebat, cujus ténor
nimus continetur, requirens nomine quo supra
lictos dominos cardinales, cum instantia suppiicando
siadem, ut sibi et tribus comprocuratoribus suis, vide-
ioet Bernardo Panati, Bertrando Salvi et Duranto
Pabri, in dicto instrumento procurationis nominatis,
ipii negotium in suprascriptis litteris apostolicis con-
Lentum nomine procuratorio dictorum consulum et
universitatis de Gordua volunt prosequi, prout dixit,
Becuritatem prestent juxta traditam a Sede Aposto-
lica eis formam, dicto magistro Guilielmo Revelli
nominibus quibus supra protestante ut supra. Et dicti
domini cardinales, volentes mandatum apostolicum
exequi, predictis magistro Berengario et ejus com-
[MTOCuratoribus securitatem auctoritaté apostolica
[irestiterunt, negotio supradicto pendente, si et
]uamdiu negotium prosequi voluerit sepedictum,
recipientes eos sub protectione Sedis Apostolice adque
[êie) sua.
SLVn. — 12 mai 1306, Cordes. — Les consuls de Cordes
nomment leurs procureurs, qui sont Bérenger Faucilhard,
Bernard Panât, Bertrand Salvi et Durand Faure, à Teffet
d'obtenir la revision du procès des condamnés pour hérésie.
Ténor vero dicti instrumenti procurationis seu sin-
dicatus talis est :
346 COMMISSION PONTIFICALIB.
Noveriot universi quod, in presentia mei notarii et
testium subscriptorum constitutif Beroardus Duranti,
Raymundus de Resenteriis, DuranUis Fabri et Ray-
mundus Bodosquerii, consules castri de Gordua,
diocesis Âlbiensis, pro se ac universitate ejusdem
castiî et nomine sui consulatus, fecerunt, ordinave-
runt et constituerunt certes ac indubitatos générales
ac spéciales procuratores suos, sindicos, iconomos
seu actores, videlicet magistrum Berengarium Fau-
cilhardi, Bernardum Panati et Bertrandum Salvi; neo-
non et predicti Bernardus Durant!, Raymundus de
Resenteriis et Raymundus Bodosquerii, nomine quo
supra, constituerunt procuratorem seu sindicum pre-
fatum Durantum Fabri, consocium suiim, hujus pre-
sentis pubiici instrumenti exhibitorem seu exhibitores,
et quemlibet eorum in soiidum, ita quod non sit
melior conditio occupantis in omnibus et singuUs
causis seu litibus motis et movendis per ipsos consu-
les nomine sui consulatus ac universitatis predicte
contra quascumque personas aut contra ipsos consu-
les vel dictam universitatem, aut singulos de dicta
universitate per quascumque personas coram quibus-
cumque judicibus ordinariis, exlraordinariis, delega-
tis vel subdelegatis, ecclesiasticis vel civilibus, cujus-
cumque conditionis, gradus seu dignitatis existant;
dantes et concedentes predicti consules nomine quo
supra predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis
seu actoribus et cuilibet eorum in solidum plenam et
liberam potestatem et spéciale mandatum agendi,
defendendi, excipiendi, replicandi, triplicandi, Kbel-
lum seu libelles petendi, recipiendi, offerendi et tra-
dendi, litem seu lites contestandi et de calumpnia ac
COMMISSION PONTIFIGALS. 347
de veritate dicenda in animas suas jurandi et subeundi
oiijuslibet alterius generis juramentum, ponendi, posi-
tionibus respondendi, testes et instrumenta et ceteras
probationes producendi, judicem seu judices impe-
tnndi et recusandi, expensas petendi et recipiendi,
sententiMn seu sententias interlocutorias et diffinitivas
mdieDdi, et, si necesse fuerit, ab ea vel ab eis appel-
kndi, appellationem seu appellationes prosequendi,
et deinde generaliter et specialiter omnia alla universa
et singula faciendi que veri et iegitimi procuratores,
rindiciy ioonomi seu actores, facere possunt et de-
bent, seu que verus et legitimus procurator, sindi-
eos, iconomus sive actor facere potest et débet, et
que ipsi constituent es, nomine quo supra, facere pos-
sent et deberent, si personaliter présentes adessent;
promittentes dicti constituentes, nomine quo supra,
per firmam et soliempnem stipuiationem et sub obli-
gatione bonorum dicti consulatus et dicte universita-
tky'michi, Bernardo Rubei, notario infra scripto, ut
pablice persone soilempniter stipulanti et recipienti
pro omnibus illis quorum interest, intererit, vel inte-
resse poterit, se ratum et firmum perpetuo habituros
quicquid per dictos procuratores suos, sindicos, ico-
Domos seu actores, vel eorum alterum, super pre-
missis vel aliquo premissorum actum, gestum, peti-
tum, defensum fuerit, vel etiam procuratum, acsi
per eosdem constituentes personaliter foret actum, et
judicatum soivi cum suis clausulis universis; et pro
predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis, seu
actoribus et eorum quolibet prefati constituentes
Domine quo supra fidejussores se constituerunt pênes
me notarium supradictum ut supra solle[m]pDiter
348 COMMISSION PONTIFICALE.
stipulantes sub obligatione boDorum dieti consulatus
et universitatis predicte ; volentes dictes procuratores
suos, sindicos, iconomos seu actores et eorum quem-
libet relevare ab omni onere satisdaDdi. Acta fuerunt
bec apud Gorduam Albigesii, im idus madii, an no
Domini niillesimo GGC" sexto, régnante PhilippoFranco-
rum rege, in presentia et testimonio Raymundi Rocca,
Stephani Fabri, Imberti de Gapella, domioelli, et mei
Rernardi Rubei, publici notarii Gordue, qui, ad ins-
tantiam et requisitionem dictorum constituentîum,
hoc scripsi et signo meo signa vi. Et nos consules pre-
dicti ad majorem roboris firmitatem, et in fidem et
testimonium premissorum, et quod dictus Bernardus
Rubei est publicus notarius dicti castri de Gordua,
huic presenti publico instrumento sigillum dicti nostri
consulatus duximus apponendum.
Supra scripta omnia coram prefatis dominis cardi-
nalibus acta, acta fuerunt anno, indictione, pontifî-
catu, mensibus, diebus et locis predictis, ac presen-
tibus testibus nominatis.
Et ego Nicolaus Gaytanus, publicus impérial! auc-
toritate notarius, una cum discrète viro domino Petro
Andrée, notarié publico infrascripto, qui et ego in
premissis omnibus de mandate dictorum dominorum
cardinalium simul notarii sumus, predictis omnibus
coram dictis dominis cardinalibus actatis (sic) interfui,
et ea omnia in istis decem cartarum peliis simul sutis,
signisque prefali domini Pétri et meo in juncturis
earum signatis, propria manu scripsi rogatus et in
banc publicam formam redegi et proprio signo
signavi.
COMMISSION PONTIFICALE. 349
Quod autem superius in quarta décima linea prime
petie obmisi, videlicet : c Seu transumpta, > et quod in
8q>tima linea quinte petie, scilicet : c In presentia pre-
fiaiti domini Pétri Carcassonensis episcopi, dominorum
GuiUelmi de Ruppe Fixa, archidiaconi Lunatensis in
eodesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri
Carcassonensis, ac Pétri Recaudi, canonici Gaturcensis,
et plurium aliorum ad hoc vocatorum specialiter et
rogatorum, > hic supplevi et propria manu scripsi.
Et ego prefatus Petrus Andrée, clericus Biterrensis
diocesis, publions auctoritate apostolica notarius, huic
instrumento publico subscribo, signumque meum
ooDSuetum appono.
Ad majorem autem premissorum omnium roboris
finnitatem, prefati domini cardinales huic instrumento
publico sigilla sua mandaverunt appendi.
(Sceau du cardinal Bérenger Frédol. Attaches pendantes du
sceau du cardinal Pierre Taillefer de la Chapelle.)
I
■ • •
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r
TABLE ALPHABÉTIQUE
HoTÂ. L«s chiffres accompagnés d'an astérisque renvoient à ilntrodnction.
Â., cnré des Cassés, Haute-Ga-
ronne, 34.
A., curé de Saint-Étienne de
Toulouse, 54, 78.
A., prieur de Saint-Sernin de
Toulouse, 24, 26, 58.
Aban ( Raymond ) , chevalier,
122.
Abbas (R.), 198, 240.
Abbeville (Nicolas d*), inquisi-
teur, 97% note 1, 291% 322,
note 1 ; — ses actes, 191*-
197*; — opposition qui lui
est faite, 96*.
Abjurations, 18*, 124*, 210*,
234*, 287*, 337* : — à Carcas-
Bonne, 252, 271, 292; — à
Cannes, Aude, 245, 247-249,
253, 267, 269, 271, 286, 292-
295; — à Limoux, Aude, 250.
Abluses (Geoffroy d*), inquisi-
teur in partibus Carcassonen'
sibus, 39*, 137*, note 4, 201*,
208*, 305 et note 4, 337,
338; — ses actes, 198*-
203*; — nomme ses procu-
reurs'à la Cour Romaine, 337 ;
— son conflit avec le vidame
d'Amiens, 39*; — les con-
suls d' Albi érigent un monu-
ment sur sa tombe à Lyon,
97*, 98*.
Absolutions de l'excommunica-
tion, 76*, 126*, 151*, 152*, 4,
9, 15, 18, 20, 23, 26, 28, 30,
33, 36, 40, 41, 43, 47, 52, 53,
56, 59, 61, 64, 65, 68, 79, 81,
82, 87.
Acbert(R.), 241.
Accusateurs ; leurs noms ne sont
pas livrés, 7*.
Accusation (la carta d'), remise
au prévenu, 259*, 281*, 17.
Acio (Arnaud de), de Toulouse,
frère Mineur, 91, 97, 101, 104,
108.
Adalaïs, 278, 284.
— femme d'Arnaud Barbion,
282, 283.
— fille d'Aicred Boret, de Gaus-
sou, Ariège, 105*.
— fille de Willem Gafueira, 206.
Adalbert (Raymond], 123.
Adalone (curé de), Voy. Dalou.
Adam, cellerier de Feuillants,
81*, note 1.
Adam, inquisiteur de Rome,
137*, note 3.
— (Guillaume), bayle pour le
comte de Toulouse, 3, 16.
Adémar (Bérenger), 95*, 195*.
231*, 323.
— (Pierre), 195*, 323.
352
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Adoration hérétique, 266*, 191,
251 et note 5, 253, 256, 261-
263, 270, 271, 278, 280, 282,
285, 286, 291, 293, 297.
Affiacum. Voy. Fiac.
Agangium. Voy. Ganges.
Âgassa (Arnaud), 184*.
— (Bernard), d*Albi, 191.
Agde (l'évoque d'), Hérault, 1*,
note 2, 53% 55*, 57*, 122*,
126*, 126, note 1.
Agen (l'évoque d'), Lot-et-Ga-
ronne, 11*, 16*, 17% 19» et
note 4, 55% 212*, 85.
— (rinquisiteur d'), 249*.
Agnès, femme d'André Béren-
ger, de Montagnac, Hérault,
116", note 1.
Agrefol (Pons), 187.
Agrifolium. Voy. Aigrefeuille.
Agulier (Raymond), hérétique,
148.
Aiceline, condamnée à la prison,
5.
Aigabeu (Guillaume), 284.
Aigrefeuille, Haute - Garonne,
171*.
Aiguesbelles (grange d'), comm.
de Gimont, Gers, 81*, note 1.
Aigues-Mortes, Gard, 210.
Aigues-Vives, Aude, 136, 139,
141, 146, 170.
Aigues-Vives (G. d'), 252.
Aimera (Pierre), 318.
Aimeric (Michel-P.), 170.
— (W.), 239.
Airover (Ber.), 186.
Aiiii (Arnaud), 69, note 1.
Aix (province ecclésiastique d'),
30*, note 6.
Aladernum. Voy. Ladern.
Alairac (Beatrix d'), 224.
— (Ber. d'), 156, 182.
— (Ber. R. d*), 224.
— (Ber. Roque d'), 145.
— (Pierre d'), 213.
Alais (Pierre d'), inquisiteur,
136% 138% 141".
Alaman (Bertrand), 251*; 66,
97, note 1.
— (P. d'), 49.
Alaman (Pierre- Arnaud), 217*.
— (Pons), 34*, note 8.
— (Sicard), 217*, note 2.
Alamande, femme d'Arnaud de
Sos, Ariège, 200*.
— femme de Raymond Aribert,
299.
Alamans (les), de Saint-Ger-
mier, Haute-Garonne, héré-
tiques, 66, note 1.
Alanh (Germain d'), archiprôtre
de Narbonne, commissaire
épiscopal, 73", 122*, 123%
124", 129*, note 2 ; — curé de
Gapestang, Hérault, 73*.
Alasac, hérétique, 64".
Alassac(P. d'), 240, 241.
Alazaïs, femme de Guillaume
Vallat, 289.
— femme de Guiraud Sartor, 80.
— femme de Bernard Armen,
202.
— femme de P. Barrau, 139.
— femme de Pierre Barrot de
la Ville Basse (Carcassonne),
158.
— femme d'Arnaud Raymond,
de Leuc, Aude, 249, 250, 251.
— femme de Jacques Boyer, de
Leuc, Aude, 246.
— femme de Pierre Borda, 104*.
— mère de 8icred,de Gavanac,
Aude, 260, 261, 263, 272.
— témoin contre Guillaume,
hérétique, 104*.
— d'en Arneil, hérétique, 289.
Albalat (Pierre d'), archevèoue
de Tarragone, 219*, note 2.
ill^ani (Guillaume), inquisiteur,
134% note 1.
Albano (l'évèque d'), 51*.
Albaric (P.), 49.
Albariis (Guillaume deL inqui-
siteur, 437*, et note â.
Albeda (Raymond deL frère Prê-
cheur, témoin, 338.
Albéric, frère Prêcheur, inquisi-
teur en Lombardie, 8*.
— (Jean), de Villetritouls,
Aude, 258.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
353
, garant pour P. Guibert,
abastide-Ësparbeirenque,
e, 187.
arthélemy), notaire de
Qiûtion, 84*, 85% 202*.
illaume), de Leuc, Aude,
arié (l*), comm. de Graul-
liarn. 171*.
^km, 320, 343 ; — concile,
— conseil, 317, 318 : —
ne, 1*, note 2, 11*, 16*,
îl% 55*, 57*, 87*, 98*,
, 488*, 217*, 226*, 227%
et note 4, 232* et suiv.,
note 1, 306, 307, 327-329,
833, 341, 343; — frati-
•iii6*, note 1 ; — inquisi-
h87*, 136*, note 10, 141*,
4, 244*, 245*, 131, note 1,
a)5, 306, 307, 312, 313,
839; — officiai, 124*,
, note 1 ; — prévôt, 20 ;
riaons, 331 , 340 ; — syn-
et consuls, 38*, 42* et
4^97*, 98*, note 1, 305,
313,317,330;— troubles,
j 246* ; — viguier, 197*.
rihélemy d'),curé de La-
I, Haute-Garonne, 126*.
àcques ) , notaire , 34*,
8.
m d'), 147*.
m-fiemard d'). 90*.
ymond-Brin d'), 184*.
ivmond-Jean d'), 141*,
(Adémar, d'), Haute-
nine, 27.
m (!'), 11*, 165*, 188*,
•
oia (Pierre d'), 8.
Hum, 83*, note.
Q (Ar. de), officiai de
louse, 67.
9 (Pons de)^ chanoine, 10.
*a (Raymond), 39.
e, 11.
I (fier.), 186.
Aude), 142*; — évoque,
lote 2. Voy. Barthélémy.
idreHI, pape, 109, note2.
Alexandre IV, pape, 22*-25*,
31*, 239*.
Alfaro, 212*.
Alfonse, abbé de Montauban, 18.
Aifonse de Poitiers, comte de
Toulouse, 54*, 55*, 78*, 157*,
213*-219*, 225*.
Algaia, femme de Pons de Ville-
neuve-la-Gomptal, Aude, 60.
— veuve de François de Lou-
bens, 27.
Algay (Bernard), 228, 229.
Algisius (fr.), pénitencier dln-
nocent IV, 16*, 45, note 1.
Alignan-du-Vent (Benoît, d'),
Hérault, 237*.
Alion (Bernard d'), 221*, 222*.
Aiissète de Montpellier, frati-
celle, 116*, note 1.
AUemans (les), Ariège, 110*,
112*.
Âlneto (Jean de). Voy. Aunay.
AUaribus (Hugues de). 192*.
Altopullo (Ar.-Orre de). Voy.
Hautpoul.
Alzau (R. d'), moine de Mon-
toulieu, 234.
Alzeu (Bernard), 34.
Alzonne, Aude, 167, 230.
— (Aymeric-Faure d'), 167.
— (Beruard-Armen d^). Voy.
Armen (Bernard).
— (Bernard de Martres d'), 212.
— G. Morrificat d'), 151.
— (G.-R. d'), 135.
— G. de Ventenac d'), 233.
— (Guillaume Mitou d'), 134.
— Guillaume Textor d*), 135.
— P.-Ber. d'), 201, 202.
— (P. Borcel d'), 162.
210.
— P. Comte d'), 135.
— (P. Dalbars dM, !
— (P? PoUicier d'), 202.
— (P. Pecel d^ 208.
— (Pons Isar d'), 167.
— (R. de Gordo d'), 151.
— (R. Armen d'), 208.
— (Raymond-Martin d'), 152.
— Rey d'), 204, 207.
— (Roger Séguin d'J, 223.
Amat (Bernard), 318.
— (Guillaume), 318.
23
354
TABLB ALPHABÉTIQUK.
Âmaari (Arnaud), archevêque
de Narbonne, 66*.
Amdieu (Guillaume), 137.
— (Vital). 142.
— (Vital) 1 de Moussoulens,
Aude, 180.
Àmelio (Rixende de), 287.
Amélius, chanoine de Sainte
Etienne de Toulouse, 18 ; —
curé de Saint-Ëtienne, 16,
20,30,33,36,38,61,76,89;
— inquisiteur, 136*, note 13,
161* et suiv., 164*.
— (G.-Guillaume), 144,171,174.
— (Hugues), inquisiteur, 181*,
182*.
— (Hugues), prieur des frères
Prêcheurs ae Toulouse, 78*,
note 4.
— (Jean-Pierre), 105*.
— P.), 150, 212.
— (Pierre), 121.
— (Pierre), archevêque de Nar-
bonne, 47*, 60*-66*, 140*, 220*.
— (R.), 154, 196.
— (Raymond), 123, 223.
— ( 8. ) , préchantre de Nar-
bonne, 71.
— (W.), 185.
Amende (F), 283*.
Amiel (Aladaîs), 119.
Amiens (le vidamed'), Somme,
39*, 134*, note 1, 202*, 246*.
Anargila (P.), hérétique. 288.
Ancel ( Bernard )j membre du
conseil consulaire de Garcas-
sonne, 314.
Ancêne (Marche d'), 27*.
Andorre (Ber.),dela Ville Basse
(Garcassonne), 213.
André, abbé ae Saint-Aphro-
dise de Béziers, 127*.
— (Arnaud), 10.
— (Guiraud), 130.
— (Jean), membre du conseil
consulaire de Garcassonne,
314.
— (PierreJ. bayle du comte de
Foix, 169* et note 5.
— (Pierre), notaire, 348, 349.
— (Raymond), consul ae Car^
cassonne, 314.
Andrée, fille de Pierre Trenca-
vel, 44*.
Angles (le curé des), Gard, 1*,
note 2.
Aniorto (Castrum de), Voy.
Niort.
Annibal, sénateur de Rome, 8*.
Antonin (S.), de Pamiers, 2^6.
Aolric (Ar.), 186.
— (R.), 28Ô.
Aosten (Ber.), 185, 188, 189, 238.
— (G.), 208.
Apôtres (l'ordre des), 31*.
Appamiae, Voy. Pamiers.
Appel, 34*, note 8.
Ar. (G.), notaire, 181, 182,
185, 199-200.
—-(G.), tailleur de pierres, 181.
— (P.), 155.
— P.). 221, 222.
— (maître R.), 176.
Arago (Ar. d'), prieur de la
Daurade, Toulouse, 2.
Aragon (inquisiteur d'), 26*,
— (royaume d*), 14* et note 4,
21*.
Araçon (Ar.-Maur. d^, 240.
— (Arnaud et Raymond Pelât
d% 176.
— (Ber. Tondeire d'), 182.
— Blanche d'), 182.
— (G. Bonet d'), 176.
— (Jacques d'), 221*, 222*,
note 1.
— (P. Gras d*), 179.
— [Pierre d'), 137* et note 3,
232, note 8.
— (Toussaint d*), 176.
Arcambal (R.), consul de Ga-
hors, 42.
Archembaud (fr. Hugues), 190*.
Archives de l'inquisition, 235,
note 2.
Arcis (Jean dM, sénéchal du
Rouergue, 113*, note 2.
Area (G. de), 239.
— (Guillaume de), 106*.
— (Raymond de), 105*.
Arezat (Bernard Mir), 32.
Argent des hérétiques caché,
280.
TABLE ALPHAB^TIQUC.
Argmttria (G.-Ber. de), 205.
Aribert, inquisiteur épiBcopal de
CarcMsonne, 277*. 224, 232,
— (P.), nouire, 152*, 253*,
«75*; 8, 54, 29, 31, 41, 48,
68,57, 5S, 61, 64, 66, 67, 69,
72, 73, 75, 77) 7S, 81, 83-
85, 87-89, 95, 107, 108, HO,
114, 116, 123, 24, 129-136,
13M41, 143-146, 149-168,
170, 171, 173-m, 179-182,
185-188, 193, 194, 197, 199,
200, 204, 205, 224, 225, 232,
296, 299.
— (R. P.), 10.
- (Raymond), 299.
■ (Barthél
A prison c
AriM. BoncheB-du-Rti6ne; —
arcneTéqne, 17', note 1, 21';
— concile, 47*, noie 2 ; —
poannites dans la province,
30*, note 6.
Annan, 134.
Armand (W.|, de Toulouse, 6.
Armen (Bernard), d'Alzonne,
l'Ancien, 201, 208, 210, 223.
— (Bernard), le Jeune, 116.
— (Gnillaumel, 127.
— (R.), 202.
Arnaud, cnré de LabécÀde-
Lanragais, Aude, 81, 83.
— cnré de Puylaurens, Tarn,
M-
— curé de Saint-Etienne de
Toulouse, 69.
— frère Mineur du couvent de
Castres, 196*, 197*.
— prêchantre de Saint-Ëtienne
deToalouse, 69, aote 1.
— prieur de Saverdun, Ariège,
4&52.
— (Bernard), 26*.
— (Géraud), capitoul de Tou-
loate. 3.
— (Gaillanme), bourgeois d'AI>
bi, 318.
— (Guillaanie), évéqne de Gar-
OMonne, 84*, 275*, 276'.
— (GnUlaume), 117, 120.
Arnaud (Gnitlanme), condamné,
59*.
— (Pierre), 150'-152*, 263.
— (Raymond), 243.
— (Wiliem), inquiaileur, 12*
et nows 2, 3, 54% 136', note 5,
138*, 154'-157', 15, note 2,
17, 57, note 1, 69, note I,
82, note 1, 89, note 1.
Arnaude, femme de Bernard
Pons, 214, 215.
— femme de Durand Gilles,
297.
~ femme de Jean Goiric, 225.
— femme de Raymond Darasa
de Cordes, Tarn, 173', 174*.
— femme de Raymond Mau-
rin, 9.
ArTteit (Aiazais d'en), 289.
Arpais, 91*.
Arquata { François de ), frère
Mineur, 44*, note 4.
Arques (Raymond Gayraud, d'),
Aude, 114', 115*.
— (Guillaume Escannier d'),
115 et note 4.
Arquettes (Ermengarde- Roger
d*!, Aude, 140.
Arquier (Arnaud), 161*, note 2.
— (B.-Haymond), de Montau-
ban, 32,
— (Raymond), 136', note 13,
179'.
Arris (Pierre de), chartreux,
127'.
Arrufat |Ber.), 237.
Arsin I Pierre ) , iaquisitenr,
181*.
— (Pierre), prieur des frères
Prêcheurs de Carcassonne,
131*, note 1.
Arsinde, 279, 281.
— de Montlaur, 257.
— femme de Jean Penaata, 16*.
Artalto (Bernard de), membre
du conseil consulaire de
Corda», Tarn, 98', noie 2.
— (Guillaume de), contnl de
Cordes, 98*, note 2.
Artaud (R), 225, 227,230, 239.
Arzens, Aude, 151, 300.
— (Amélins d\ 150, 166.
356
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Arzens (Ar.-Mir d'), 150.
— jAribert d'), 204, 216.
— (Arnaud-Jourdain d'), 151.
— (Barthélémy d'), 215, 216.
— (Ber.-Bellon d'), 142, 204,
210 225.
— (Ber.-BelluB d*), 150.
— (Ber.-Franc. d'). 151.
— (Ber.-Jourdain a), 151.
— Ber.-Pierre d'), 222.
— Garcassonne d' , 225, 237.
— G. d'i, 207.
— G.-Bellon d'), 198, 225.
— (G.-Bérenger d'), 142, 203,
210, 215, 216.
— (Guillaume-Garric d'), 298.
— Navarre d'), 300.
— P.-Faure d'), 198.
— (P..Panier d'), 233.
— (P.- Raymond de CastilJon
d'), 217.
— (Pierre-Bellon d'), 142, 204.
— (Pons-Bernard d'), 298.
— (R.-Améliu8 d'), 217, 233.
— (Raymond d'). 174.
— (Raymond Calvet d'], 195.
— (Raymond Monic a'), 215,
216.
— (Raymond Morlane d*), 225.
— (Raymond Senher d'), 174,
175.
Asco (Marguerite-AméiiuB de),
Assalit (Arnaud), procureur du
roi pour les confiscations,
232\
Assaus (dame), 16.
Astanova (Raymond de)^ de Puy-
laurens, Tarn, 175*, 176*.
Astarac (comté d'I, 76*, note 1.
— (Saint-Félix, aans le comté
d^), 81*, note 1.
Astre (Guillaume), inquisiteur
de Provence, 44*.
— (Pierre), 143.
— (Pons), capitoul de Toulouse,
16.
Astruc ( Bernard ) , bourgeois
d'Albi, 318.
— (Pierre), d'Albi, fraticelle,
116* note 1.
Ath (Bernard), 137.
Ath (Guillaume d'en), 179^
— jGuiraud), 137.
— (P.), de Moussoulens, Aude,
158, 174.
— (P.-R.), 142, 143.
— (P.-R.), de Moussoulens, 200.
Atho (Guillaume), archidiacre
de Vilieiongue. 7.
— (Raymond), aobé de Saint-
Sernin de Toulouse, 334.
— (Raymond d'), évoque de Mi-
repoix, Ariège, 125*.
~ (W.j, 44.
Auch (rarchevèqne d'), Grers,
7*, 19*, 46*, 124*.
Aude, fleuve, 108*.
Audebert (PJ, 27.
Audebertz (Guiraud), 88*, no-
te 2.
Audience (salle appelée V) dans
la maison de l'inquisition de
Garcassonne, 202*.
Audiguier (Bernard], 194*.
Audran (Bernard), 108, note 1.
Auger, abbé de Feuillants,
81*, note 1.
— vicaire de l'évoque de Saint-
Pons, 124*, 125*.
— (Arnaud), 105*.
— (Hugues), officiai de Nar-
bonne, 124*.
— (Pierre), inquisiteur, 136* et
note 12.
— (Raymond), 95*, 193*, 232*,
323 et note 2.
Augures (livre des), 78, note 4.
Aumône tenant lieu du service
en Terre-Sainte, 212-213 ; —
des pèlerinages, 213, 229, 237 ;
— aune peine, 168*; — im-
posée comme pénitence, 19*,
203.
Aumont, Lot, 148*.
Aunay (Jean d'), sénéchal de
Garcassonne et de Béziers,
310 et note 3.
Aura (Garcias de), 145*.
Auri (W. de), 27.
Auriac (Bertrand d'). commis-
saire aiocésain de Narbonne,
73* ; — vicaire de l'évoque de
Garcassonne, 123*, 124*, 125*
TABLB ALPHABÉTIQUE.
357
et 8uiv.; — inquisitear, 437,
QOtfi 7
Auriac (Fànre-Raseire d'), 242^,
note 1.
— (Jacaues), 318.
— (Wfllem-Arnaud), inquisi-
teur à), 141*.
Auriol (Arnaud), prieur de
Saini-Hemin de Toulouse, 2,
7, iO, 16, 18, 20, 29, 30, 33,
36, 38, 43, 52, 54, 55, 57, 60,
61, 67, 69, 75, 78, 81, 83, 85,
87, 88.
— (R.), 144.
— (Vital), prieur de Saint-
Ëtienne de Toulouse, 7.
Anstatz (Guillanme), 104*.
Aurtor (Guiraud), 194*.
AuBtorg (W.), bayle de Gahors,
Anstorge^ femme du seigneur
de mziège, Haute-Garonne,
4, 5 et note 1.
Auttort (Bertrand), sardien de
la prison d'Albi, 332.
AuBtcrton (Guiraud), 323 et
note 4.
Anterive (Guillaume, d'), Haute-
Garonne, 75*, note 4.
— (Guiraud d'), 136*, note 10.
Autier (R.), 155, 197.
Auvillar, Lot-et-Garonne, 99,
105.
Auxerre (l'évêque d'), Yonne,
g*,
Ave 194.
Aveu (1'),* 49*, 67*, 68*, 260*.
Avignon, Vaucluse, 1*, note 2,
24*, 28*, 30*, note 6, 248.
— (Jean d'), 73*, 126*.
Avignonet, Haute-Garonne, 54*,
65*. 69*, 146*, 72, note 2.
— (Pierre de Beuvila d'), 179*,
180*.
— jR. Gros d*), 136*, note 6.
Avinion, Ariège, 328.
— (Pons d'), chanoine, 7.
Avocat (!') éloigné de la défense,
53*, 280*.
Avril (Guiraud), 165.
Az (Guiilelme d'), Ariège, 104*.
Az (Jacquette d'en Garot d'),
103*.
— (Jean-Barre d'). 104*.
— (Raymond-Autier d'), 199*.
Aycelih (Giiiesj, archevêque de
Narbonne, l(i6*, note 1.
Ayma, femme de Pierre Gar-
cias, 99.
— fille de B. de Cauzit, 102.
Aymeric IV, vicomte de Nar-
bonne, 140*.
Aymeric VI, vicomte de Nar-
Jbonne, 74*.
Aymeric (François), syndic,
305, 308.
-- (Pierre), d'Albi, 209*j note 1.
Aymon de Gaumont, inquisi-
teur, 138* et note 1.
Ayraud (Durand), 318.
Azille, Aude, 149.
B
B., abbé de Saint-Paul de Nar-
bonne. Voy. Narbonne.
B., archidiacre de Corbière.
Voy. Corbière.
B., préchantre de Saint-Paul
de Narbonne. Voy. Nar-
bonne.
B., prieur de Lavaur. Voy. La-
vaur.
B. (W.), curé de Saint-Pierre-
de-Lages, Haute-Garonne, 81.
Baba (Ar. de), 181.
Babas (Pierre), 105*.
Babau (Pierre), 21.
Bacia (Ar.), 189.
Bada folio (Hugues efe), ofdcial
de Limoux, 73*; — inquisi-
teur, 137* et note 7.
Badeto (Arnaud de), inquisi-
teur, 1*, note 2.
Bafûnac (Raymond de), 183*,
184*.
Bagnères-de-Bigorre, Hautes-
Pyrénées, 81*, note 1.
Balma, cant. de Toulouse, Hau-
te-Garonne, 78*, note 4.
Balmarium. Voy. Balma.
Balme (R. P.), frère Prêcheur,
235*.
358
TàBLM AUniABÉnQUI.
Banhehe in Bigcrra. Voij. Ba-
gnère«-de-Bigorre.
Banholis (Poos de), archiprfttre
de GartaMonne, 3t8.
jBsniMTtff (GaiUaome de), léné-
cluil de Beaacaire, 34% noCe 8.
Baragnon (Bernard-Raymond),
de Tcralouse, 177*.
— ( Pierre - Raymond ), frère
Prdchenr, 78*, note 4, 81*,
note 4.
Barbairan, 187.
Barbairane (Raymonde), 228,
229.
Barbier iG.), 207, 209.
— (P.), 229.
— (R.|, 229.
Barberini (Antoine), cardinal,
253*, note 2.
— (François), cardinal, 253^,
note 2.*
Barbion (Amand), 255, 278,
279, 282, 283.
Barcelonne, i04*.
Barda (Gnillanme de), 137*, et
note i.
Bardonier (Bernard), 122.
Baret, Barot (Pierre), 56, 64.
Baris, hérétique, 272.
Barlet (Bernard), 116*, note 1.
Barmonde, 287.
Baro (Pierre de), consul d'AIbi,
317.
Barot (Pierre). Voy. Baret.
— (Raymond), 77, 88.
Barra (G.), 142.
Barrau (Arnaud), 137, 317.
— (Etienne), inquisiteur, 134*,
note 1.
— (Etienne), 318.
— (Guillaume), 137, 140, 143,
171, 180, 317.
— (P.), 139.
— (Pons), 44. note 1.
— (Raymoncl), frère Mineur,
104*, 127.
Barraus (en Domengue), 88*,
note 2.
Barrave (Adalaïs, Alazaïs), 139,
140, 236, 237.
— (Raymonde), 5.
Barrot (Etienne), 178.
Bvfol (W.), 186.
Barsa (Ar. de), 150-151.
Barte (Ar.), 166, 171.
— (P.), 234.
— |R.), hérétiqne, 42, note 4.
— (Simon), 104*.
Barthélémy, éTèqne d'Alet, An-
de, 56*, 57*, 123*.
Basser (Jean), 177.
— (Pierre), oonaol de Garcas-
0onne, 314.
— (Pierre-Raymond), 314.
Bastide-de-Séron (Pierre, de la),
Ariège, 106*.
Ba8tide-EBparbeirenq|ie (Adam
de Arverio, de la), il2.
— (Albert, de la), 211.
— (Barbairan, de la), 186-187.
— (Ber.-Faure, de la), 158.
— (G.-Clerc, de la), 169, 222-
"223!
— (Jean de ViUèle, de la), 226.
— P. Cotellier, de la), 187.
— (P. Guitbert, de la), 187.
— (Pons Molinier, de la), 187.
— (R. Juge, delà), 241.
Bastide-Rongepeyre (Ar. et G.
Gaumar, de la), Aude, 166.
— (P. Gautier, de lai, 166.
— (P. Roussel, de la), 166, 240.
Baud (Ar.), 218.
— (R.), 226.
Baude (Payane), 218.
Baudier (Jean), 96*, 194*, 322
et note 3.
Bandit (Adam), 128*.
Baura, Baure, Bauro. Voy.
Vaure.
Baus (Ber.), 242.
Baux (Bernard de), inquisiteur,
134*, note 1.
— (Pons-Jean de), 65.
— (R. de), 158.
— (R. de), de Villalier, Aude,
142.
Bauzelh (Guillaume), 104*.
Bayle : de rarchevéque de Nar-
bonne, 60*, note 1 ; — du
comte de Toulouse, 134*, 16,
note 1 ; — de Cahors, 42 ; —
de Mazères, Ariège. 221*,
note 3; — de Ma8-€aDardès,
TABLB ALPHABÉTIQUE.
359
e, 129; — de Raymond
Gaialrenoux, chevalier,
, — du Termenés, 121.
(l'évêque de), Gironde,
^, Haute-Garonne (sei-
irde), 5, note 1.
lui-vital de), 75"^, note 3.
s, femme de Jean de Ru"
m, 59.
tme d'Othon de Ecclesia,
,224.
M (Sicard de), ou de
,42.
nrchais (Eustache de),
ehal, 231*, note 1, 241*.
i (Jean de), inquisiteur,
94*, note 2, 97* et note 1,
aote 1, 108*, 109*, 123*,
,l87*,note7, 201*,206*.
taymond), 106*.
la (Vidal de), inquisiteur,
iote2.
. Voy. Labécède-Laura-
•
bac, Âriège (Adémar de),
oaud de), 106*.
mard-Joan de), 106*.
(Jean), 34*, note 8.
lerre), 189, 193.
jAr.], chanoine de Saint-
lUi ae Toulouse, prieur
Tlaolles, Tarn-et-Garon-
^ 18, 24, 26.
18 (les), 238*; — leurs
aaaions, 116*, note 1,
> 118*; — poursuivis,
; — brûlés a Pezénas,
mit, 116*, note 1 ; — leurs
res recueillies comme des
nés, 116*, note 1, 123*.
8 (curé de)> Haute-Ga-
e, 116*, note 1, 125*.
re, Aude. 148*.
«1 (W. de Guitaud de),
1, 260, 261, 263.
Pierre], 314.
ymona), consul de Gar-
>iuie, ol4.
Belhomme (Raymond), 166.
Belibasta (Guillaume), 206*.
Belicen (Raymond) TAncien, 49.
BelUon (Arnaud), 16*.
Bello (Ber.). 203, 225, 226.
— (G.), 225, 226.
— (P.-G.), 237.
— (Pierre), 203.
— (R.), 204, 237.
Bello Castro. Voy. Belcastel.
Bello fario (Guillaume da), prieur
du couvent des frères Prê-
cheurs de Toulouse, 98*,
note 2.
Belloforti. Voy. Beaufort.
Bellon (Grégoire), prêtre, 129*,
note 2.
Bellum Videre. Voy. Belvèze.
Belveser (Rixendis de), d'Albi,
186*, 325 et note 4.
Belvèze, Aude, 277.
Bénac (Gaubert de Aula, de),
Arièffe, 172*.
Bène (Raymond), consul de
Garcassonne, 314.
Benêt (Raymond), 104*.
Benito (prieur de), 81*, note 1.
Benoît XI, pape, 37*, 302,
note 1, 308.
Benoit, capitoul de Toulouse,
67.
— (Ar.), 185.
— (Bernard), 192*.
— (Engelbert), 217.
— (P.), 163.
— Pierre), 39.
— (Pons), archiprêtre de Gar-
cassonne, 162, 200.
— (R.), 215.
Benoît (le P.), 163*.
Ber., curé de La Valette, Aude,
226.
Ber. (G.), 144.
Béraud (Pierre), chanoine de
Gahors, 344.
Bérenger, cardinal, 304 et no-
te 2, 306, 330, 333, 340, 342.
— (B.), capitoul de Toulouse,
10.
— (G.), 210.
— (Guillaume), 216.
360
TABLB ALPHABÉTIQUE.
Bérenfi[er (P.) de Fontfroide,
gardien de la prison d'Albi,
340, 343.
— (R.), 204.
— (Raymond), capitoul de Tou-
louse, 3, 18, 24, 29.
Bérengère, 121-122.
— femme d'Assalit de Mons,
44.
— femme de P. -G. Morlane,
235.
Berens (Guillaume de), 232^,
note 8.
Bernard, curé de Ladinhac,
Cantal, 18, 20, 24, 26, 29, 73 ;
— inc^uisiteur, 136* et note 7.
— de Limoux, Aude, 26*.
— fils de R.-Gilles, 246.
— (Fr.), 311.
— (Guillaume), lieutenant du
procureur du roi pour les
confiscations, 231*.
— (Guillaume), 127.
— (Guillaume), de Dax, inqui-
siteur, 166*-167.
— (Pierre), de Alavat de Ga-
nac, 106*.
— (Pierre), 218*.
— Pierre), 21.
— (Raymond) de Flassan, bayle
de Mazères, 221*, note 3.
— (W.), abbé d'Idrac, 10.
Bernarde, 231.
— femme d'Arnaud Gimordan,
81*, note 1.
— femme de Bernard Grasto,
77.
— femme de Bomassip Mau-
rand, 34.
— femme de Guillaume Fon-
taine, 177*.
— femme de Raoul, gardien
des prisonniers, 189*.
— femme de Raymond Barot,
Bernardon (R.), 158.
Bemat, curé de Salsigne, Aude,
125.
Berrel |Pon.), 230.
Berrelis (Bernard Fournier de).
21.
— (P. Babau de), 48.
Berriac (P. de), Aude, 179.
Bertrand (Arnaud), 105^.
— (Guillaume), 104*.
— Pons), 158.
— - (W.), hérétique, à Narbon-
ne, 60*, note 1 .
Bertric (P.), 237.
Bertrit (R.), 185.
Besplas, comm. de Villasava-
ry, Aude, 62*,
Besseda (Vital). Voy. Labécède.
Bezersa (dame), lf5*.
Béziers, Hérault, 36* et note 2,
116, note 1 ; — béguins, 122*;
concile, 28*, note 3, 51*, 52*,
124, note 1 ; — évéques, 55*,
57*, 110*, 114*, 151*, 123*.
124*, 126, note 1. Voy. Frédol
(Bérencer et Guillaume); —
rraticelles, 116*, note i.
Bignac (P. de), 81*, note 1.
Birac (Faure de), 219.
Bize (seigneur de), Aude, 311.
Bizoches dltalie, arrêtés, 33*,
note 3.
Bladier (Raymond), 8.
Blagnac, Haute-Garonne (prieur
de), 18, 24.
Blanc (Bernard), 305 et note 1,
308.
— (Bertrand), chanoine, 121.
— (Lotberius), trésorier du roi,
232*.
Blanche, femme de Bernard
d'Alairac, 182.
— femme de Bernard de la
Tour, 160*.
— femme de Guillaume de Ro-
dez, 200*.
Blanquer (P.), 208.
Blanx (Bertrand), 266.
Blatger, Bleger (fr. P.), frère
Prêcheur, 160*, 256, 257, 285.
Blomac, Aude (curé de), 167-
168.
Blumac (Géraud de), lieute-
nant de l'inquisiteur, 198*-
203*, 201*, 203*, 245*, 305,
note 4.
Bocadase (W.), 49.
Bodosquier (Raymond), consul
de Cordes, Tarn, 346.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
361
Boilon (Marie), 192.
fiois (Jacques du), clerc du
comte de Toulouse, 214*,
216*, 218*.
Boissy (Philippe de), sénéchal
de Rouer^ue, 167*.
Bologne (Samt^Domioique de),
159, note 1.
Bcnnassip, notaire de Tinquisi-
tîon, 165*, 275*, 118, 119,
120, 121, 122, 123, 125, 126,
127, 128, 129, 251, 276, 277,
292; témoin, 129, 130, 131,
270, 275.
Bona, femme de Bernard Du-
puy de Prades, 174*-175*.
Banafilha (G.), 176.
Bonafos (Âr.), 169, 170.
-~- (Ar.), de Ganecaude, Aude,
133.
— (P.), 170.
— (P.), de Ganecaude, 205.
— (Pierre), 133-134.
Bonet, chanoine d'Agen, 83, 85.
— (fr.), 130, 155.
— G.), 179.
— (Guillelme), 235.
— (P.), curé, 81*, note 1.
— (Prons), 116*, note 1, 124.
— iR.), 137, 152.
— (Willem), 75*, note 4.
Bonhomme (GJ, 230.
— (Isarn), d'Hautpoul, Tarn,
176*, 250*, 62.
— (P.), 181.
Boni Viri (les) au tribunal de
l'inquisiteur, 98*, note 2,
152*; 2, 5-7, 9, 15, 18, 20,
23, 26, 29, 30, 33, 36, 38, 40,
41,43,47,49, 52,54, 56, 58,
59, 61, 64-68, 72, 73, 76, 77,
79,80, 82, 83, 85-87, 89, 216.
Boniface VIII, pape, 33*-37*;
21*, note 3; 229; 31, note 6.
Boniols (Hugues de), inquisi-
teur, 181*, 182*.
Bonnel (Jean), 165.
— (Pierre), 318.
Bonnet (M. Louis), de Béziers,
155*.160*, 244, note 1.
Borccl (P.), d'AIzonne, Aude,
162.
Borda (Pierre de), 104*.
Bordas (G.), 160, 239, 242.
Bordeaux, Gironde, 339, 340;
— archevêque, 7*, 17*, note 1,
21*, 46*; — Samt-Séverin,
159, note 1.
Bordeler (Arnaud), de Lauzer-
te, Tarn-et-Garonne, 240*.
Borderie (Guillaume de la),
170*.
Bordes (P. Garcias des), 150.
Boregia (Jean Ferrier de) y 105*.
Bornhi (G.-Ar.), 234, 235, 301.
Borrel (Bernard), le Jeune, 200.
— (Guillaume), 294*.
Borsa (Jean), 318.
Bos (P.), 167.
Bota (Bérenger), 177.
Botet (Guillaume), notaire de
Tinquisition, 34*, note 8.
Botier (Ar.), de Vaure, 80.
— (Pons), 251*, 78.
Boueills (en Peire), 88*, note 2.
Bouges, sa liste des inquisi-
teurs, 134*, note 1.
Boulay (Jacques de), notaire
du roi, 232*, note 8.
Boulbonne. ancienne abbaye,
comm. ae Mazères, Ariège,
81*, note 1, 152*.
Boulogne-su r-Mer, Pas-de-Ca-
lais, 159, note 1.
Bourgogne (rhérésie poursui-
vie en), 27*.
Bourguet-Nau, dans Toulouse
(Garcias du), 74.
— (Pierre Garcias du), 90 et
suiv.
Bourguignons émigrés en
Rouergue, 180 ; — leurs dépo-
sitions, 172*.
Bournin (Jean de), archevêque
de Vienne, légat, 11*.
Boussagues (Aymeric de), Hé-
rault, 227*, note 6.
Boyer (Amélius), 212.
— (Etienne), 240.
— (G.-Guillaume), 154, 171,
230; 218.
— (Jacques), 246.
— (Pierre), notaire, 337, 338.
362
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Boyer (Raymond), de Ville-
magne, 116*, note 1.
Bram, Aude, 206.
— (Ber. de), 172.
— (Ber. de), de Conques, Aude,
158.
— (Martin de), 172.
— (.Martin de), de Conques,
158.
— (Pons-Marcel de), 75, note 4.
— (Rizendis de|, 172.
Bras séculier (condamnés livrés
au), 44% note 1, 128*, 172*.
Brassac (Ar. de), inquisiteur
épiscopal de Toulouse, 160*.
— curé de Labécède-Lauragais,
Aude^ 10.
Brenguier (Guillaume d'en),
150*-152*.
Bret (Pons), 11.
Brice (Bernard), inquisiteur,
137* et note 11.
Briton (Silvestre), 239.
Bros, Bi-osa, Brossa, Brose
(Bérenger), 95*, 193*, 231*.
— (Guillaume), 318.
Broue (Guillaume de la), ar-
chevêque de Narbonne, 51*,
62*, 66*, 69*-72*, 193, note 2.
Brugairolles, Aude, 78*, note 4.
— (P. de), curé, 174, 187.
Bruyère (Barthélémy), frère
Mineur, 44*.
Brun, 142.
— gardien des prisonniers, 130,
132.
— le Gascon, 140.
— (Pierre), inquisiteur, 57*,
85*, 87*, 111*, 112*, 123*-
128*, 206*-209*.
Bruoe, femme de Guillaume
Fina, 296-297.
Brunel (Arnaud), 128.
— (Ber. Poteluc), 295.
Brunet (Guillaume), 245*, 118.
Brunipsen, 75*.
Brunissende, fille d'Arnaud de
Miglos, Ariège, 45, note 1.
Buade (P.), 238.
— (Pierre), 1%.
— (H.), 214.
Cabane (Gaiilaume), 120.
— (Guillaume), de Leac, Aade,
244,246.
Cabanial (Pierre Bmn du),
Haute-Garonne, 24.
— (Pierre du), 6.
— (Willem du), 6.
Cabardès (bayle de Mas-), Au-
de, 129.
Cabaret, comm. de Lastours,
Aude, 62'; 1%, 219.
— (R. Pages de), 220.
— (Ulysse de), 162.
Caberet (Raymond), consul de
Carcassonne, 314.
Cabos (Bertrand), 137, 171, 181.
Cabrairissa. Voy. Saint-Lau-
rent-de-la-Cabrerisse.
Cabrespine (Ber. de GasiUac de),
Aude, 241.
Cachots, 326, 327, 332. Voy.
Prison.
Cadreyta (Pierre de), inooisi-
teur en Catalogne, 221*, 222*,
note 1, 223.
Gahors (Lot), 41; — bayle et
consuls, 42; — curé, 38; —
év^ues, ir, 16*, 21*, 113*;
— inquisiteurs, 148*, 249*;
— inquisition, 249 ; — séné-
chal pour le comte de Tou-
louse, 136, note 3.
Caillau, 181, 198.
Caillavel (P.-G. de), 206 et
note 1.
— (Willem de), 49.
Calment (Belmond de), archi-
diacre d'Albi, 331.
Calvairac (fraticelle de), 116*,
note 1.
Calvet (Jacques), 27.
Galvier (Raymond), 194*.
Calvière (maître Raymond), 323
et note 5.
Cambalhols (frère Jean de), no-
taire de révoque de Toulou-
se, 7.
Cambiac, Haute-Garonne, 66,
note 1.
— (Aymersens de), 97, note 1.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
ae(R. Gicardde), 34.
m- (Bernard Blanc de),
note 3.
in (Gilles), 217*, 218.
ilHerra d0), 281, 2S2.
iKymond de), 135, 144.
(égliM de N.-D. da), &
lien, 110', 1(2', 152-.
uha {Arnaud de), inqui-
ir, 136% 152'.
[ (Arnaud), 184*, 185*.
« ^r. de], sous-vif^ier
imloiise, 89.
1 (l'abbé de), comm. de
•ditre-Gaiideil,TarQ,16*.
■ (Ber), 187.
U), 211.
isde, comm. de Vilar-
nl, Aude (Arnaud Bo-
■ de|, 134, 169,170.
uud Daide de), 133, 170.
und Romevi de), 134.
nard Jourdain de), 133,
slannonde de), 227.
tU&ame-Hicbel de), 134,
illaume Poaairer de I,
1^68; — aes garants, 169,
171.
iHaame-Pons Sigui de),
169, 170.
a-Noeil de), 169.
n Sabatier de), 169, 226,
837.
rre Aymeric dp), 134.
rreBonaro8de),l34, 169,
M5.
rre Dayde de), 133, 167.
Elonet de Villardooel de),
Riure de), 133, 134, 170.
rmond Gaufre de), 134,
0Ddis de), 236.
iade de), 170.
(Hugues de la), 5.
rmond de la), 5.
Arnaud de), Aude, 247,
£96.
159, note 1
CapdeTtlle (G.), caré de Blo-
mac, Aude, 168.
Gapendu (Bernard de), Aude,
évëque de Carcassonne, 29',
note 3.
— (Bernard de Mairot de), 153.
— (Guillaume Babbatier de),
152, 153.
— (Pons de Mora de), 153.
Capestang, Hérault, 73*, 122'-
123', 127'.
— (J. de),souB-prieurdeB frèree
Prêcheurs de Narbonne, 257.
Gapus (Jean), 98*, note 2.
Garabordas (AIdric), capitoul
de Toulouse, 67.
Caraman, Haute-Garonne, 43,
97, note 1.
— (Alric de), 172*.
— (Bertrand de), 88*, note 2.
— (dame dej, 62*.
(Elaymond Bastier de), 177*,
178*.
, 158.
— (Raymondl. 172'.
Garbonier ( Raymond ) , frère
Mineur, notaire, 69, note 1.
Carbonières ( Raymond de ),
Carcasobrega. Voy, Cargaso-
Carcassés (B.), de Villeflotire,
Aude, Î86, 288, 290.
— (G.), 190.
— (R.), 288.
Carcassonne, Aude, 7*, note 2,
108*, 110*; 117,317,329.
— (archidiacre de), 61*, 136* et
note 5, 139, 171. 235, note 2.
— (archiprôtre de), 31*, 200,
253, 271, 286, 328.
— (Boura ou Ville Basse de),
41*; né, 126, loi, l-W, 164,
165, 168, 170, 17 73, 176-
178, 180-183, I!I8, 200, 207,
209. 212, 213, 'ii:, 230, 239,
265.282,295; — églises, 116,
note 2, 128, 139, 140, 159,
364
TABLE ALPHABÉTIQUE.
173, 184, 252; — frères Prê-
cheurs, 230; — maison du
Maréchal, 284.
CSarcassonne (chanoines de) , 1 62 .
— (consuls de), 138*, note 2,
189*, 192*, 202*; 304, 305,
311-314, 328.
— (évoque de), 14*, 15*, 43*,
note 2, 53*, 57* et note 5, 63*,
83*-87*, 275*, 126, note 1, 326,
327, 341 ; — dépositions, 246,
250, 251, 253, 254; — com-
mutation de peines, 123*. Cf.
1*, note 2, 117-131, 133, 135-
146, 149, 152-157, 162, 164,
165, 173, 175, 192, 200, 225,
235, 246, 251, 252-254, 310;
— chapelain ae Tévôque, 187,
201. — Voy. Arnaud (Guil-
laume), Radulphe.
— (inquisiteur de), 1*, note 2,
30*, note 5, 36*, 43*, note 2,
44* et note 4, 56*-58*, 98*,
108*, 123*-126*, 128*, 189*,
245*, 246*, 163, 306, 307, 312,
327, note 2.
— (inquisition à) : abjuration,
292; — citations, 216, 265; —
comparutions, 136, 139, 140,
147, 153, 161-163, 172, 175,
179, 195, 219, 276. 297; —
confessions, 231, 270, 271,
292; — dépositions, 201*;
285, 300 • — détention, 116*,
notel; 158, 163, 322; — hé-
rétiques brûlés, 287.
— (officiai de), 120, 131-133,
138, 139, 153, 169, 173, 174,
200, 230, 254, 270, 272, 296.
— (sénéchal de), 7*, 37*, 62,
63 et note 2, 287, 288, 310.
— (Bër. Guilabert de), 212.
— (Ber. Tarasson de), 178.
— (Gastel Faur de), 192*; 235,
note 2.
— (P. Barrot de), 158.
— (P. Garcias de), 150.
— (P. Martin de), 209.
— P. Mary de), 207.
— (P. R. Gocels), 200.
— (Pierre-G. de), 154.
Garcassonne (R. Labonrenr de),
227, 230.
— (Roger Bomacip de), 183.
— (Rustiques de), 230.
Cardelhac (Isar de), 194*, 294*.
Cardinaux (collège des], 302.
— commissaires, 311 -ai 3, 322,
326-328, 339, 340, 342.
Cargasobrega, près de Leuc,
Aude, 284, 288, 291 .
Carmes (les) d'Albi, 97*.
Garol (Guillaume), 34*, note 8.
Garpentras (l'évoque de). Van-
cluse, 55*.
Garratier (Jean), huissier, 187*.
Carrière (Guillaume), 166*.
— (P. Ber.), 164.
— (Raymond), 7.
Cartel (Arnaud), 143.
Carvas (Bonet de). 195*.
Casalac (Raymond de), 291.
Casais (Jacques dei, 192*.
Cases (Bernard), 294*.
Casillac (Ber. de), 241.
Cassagne (R. Gombert de la),
l76^
Cassaire (Jean), 229.
Cassanhas (Pierre), 318.
Cassés (les), Aude, 22, 34, 37.
— (Pierre Bofilh des), 24.
— (Raymond Brezeg des), 108,
note 1.
Castanet (Bernard de), évéque
d'Albi, 36% 96*, 208% 240*,
246*, 291*, 293*; 306, note 1,
321 , 322, note 1 ; — sa notice,
92*, note 4; — son action
contre Thérésie, 92*-98*, 183*,
231*, 232*; — plaintes et in-
formation contre lui, 38*, 39*;
306, 307; — se retire à Ro-
mans, 322; — transféré au
Puy, 39*; — créé cardinal, 41*.
Gastanié ( Jean ) , vicaire de
l'évoque de Béziers, 57*. 123*-
126*.
Castans,Aude(P.-Gontrand de),
226.
Gastel (Aymeric), syndic de
Garcassonne, 328, 329-330.
Gastelbon (Arnaud de), 223*.
— (seigneurie de), 219*, 220*.
TABLB ALPHABÉTIQUE.
365
Gtitehiaiidary, Âade, 41% 146^,
97. note 1.
— IGoillaume de), 81*, note 1,
— y Raymond de), chevalier,
— (Raymond de), 16.
Castelsarrasin , Tarn - et - Ga -
ronne, 145*, 42.
— (Avmeric de Bressols de), 41.
Gastilion (Gui de), chevalier,
143*.
— (Jean de), frère Mineur, 44*,
note 4.
Gastlar (Willem-Raymond del),
108, note 1.
Castres, Tarn, 45, note 1 ; —
archiprêtre, 187*; — évêque,
47*, 123*, 125*. Voy. Déodat;
— inquisition, 1*, note 2, 57*,
note 5, 167*, 189*; — Saint-
Vincent, 159, note 1.
— (Raynaud de), 285.
Castro (Atho de), 200.
— (Aymeric de), 40*, 42*, 293*,
305, 313.
Gat (Alamande), 298, 299.
— (Arnaud). 235.
— (Arnaud) de Montolieu, Aude,
125.
— (P.) de Montolieu, 182.
— (Raymond), chevalier, 298,
Catalan, hérétique, 254.
— (Albert). 338.
— (Bernard), 218.
— (Bernard-Etienne), 243.
— (Pierre), 314.
Catalogne, 11*, 122*, 221,233*.
Gathala (Arnaud), inquisiteur,
135*.
— (Raymond), prêtre, de Rou-
jan, Hérault, 116, note 1.
Cathares, 22.
Catherini (Durand), 124 et suiv.
Caucer (Ar. de), de Saissac,
Aude, 176, 177.
— (Pierre de), 117.
— (R. de), 177.
Caudabronde (G. de), 157-158.
— (P.-Pagés de), 227.
— (P.-Rey de), 176.
Gauna (Ber.), 137, 205.
— (Pierre), hérétique, 296.
Gaune, Aude, 10*, note 4, 69*,
140*; 137, 248, 253, note 3,
257 ; — abjurations, 245, 248,
249, 253, 257, 259, 262, 269,
271, 286, 292-294, 297.
— (Arnaud-Miroand de), ses ga-
rants, 128-129.
— (Ber.-Archambaud de), ga-
rant, 200.
— (R.-Morlane de), 225.
Gaurs (Raymond ae), 318.
Gauso (Guillaume), 104*.
Gaussemire (Pierre de), prieur
des frères Prêcheurs de Nar-
bonne, 38, note 1.
Gaussens (Fr.-Odon de), frère
Prêcheur, 245*.
Gaussou (Adalaïs de), Ariège,
105.
— (Aycred-Boret de), 106*.
— (Bernard de), 106*.
Caution (la), 18*, 51*, 169*,
note 5; — son importance,
278*, 279*; — caution in solù
dum, 117,118, 119, 120, 121,
123, 125, 126, etc.; — parta-
gée, 239; — pour un tiers,
117, 118, 120, 122, 123, 128,
129, etc.; — pour son frère,
116 ; — pour sa femme, 119-
120; — pour soi-même, 119,
142 ; — caution par serment et
acte public, 138, 141, 143,
150, 151 ; — par acte pu-
blic, 152-153 ; — par serment,
117, 118, 120, 121,123,125,
126, 128, 129, 132, 136, 149,
213, 229 ; — avec renoncement
à tout droit, 140, 141, 144;
— avec obligation des biens,
H7, 118, 120, 125, 126, 128,
129, 130, 131, 133, 134, 217,
227, 241; — avec obligation
de soi. 126, 129-131, 133,
134,143,151,153,209;— BOUS
peine des biens et de la per-
sonne, 239, 241, 242; — sous
une peine pécuniaire, 81*,
note 1, 116, 121, 123, 128,
366
TABLE ALPHABÉTIQUE.
etc.; de cinquante sons, 123;
de cent sous, 214, 240; de
cent cinquante sous, 159, 224 ;
de deux cents sous, 120; de
cinq cents sous, 238 ; de dix
livres. 204, 210, 224, 226,
229, 242; de quinze livres,
236 ; de vingt livres. 197, 198,
200, 212. 223, 227, 228,
230, 233-235, 240 ; de vingt-
cinq livres, 119, 122. 198; de
trente livres, 117, 204, 225,
237, 238 ; de quarante livres,
239; de cinquante livres, 118,
120, 122, 125-130, 133-135,
137, etc.; de soixante livres,
169; de cent livres, 119, 129,
138, 154, 161, 165, 167, 171,
172, etc.
Gaux (Bernard de), inquisiteur,
14*, note 4, 249*; — ses actes
comme inquisiteur, 148*-160*;
— sentences qu'il rend avec
Jean de Saint-Pierre, des-
cription et analyse du ms.
qui les contient, 248*-266*;
— texte de ces sentences, 1 et
suiv., 257; — confession d'Ar-
naud Gimordan, 131*, note 1 ;
— reçoit les dépositions contre
Pierre Garcias, 90 et suiv.;
— consulte Guillaume de la
Broue, archevêque de Nar-
bonne; réponse de celui-ci,
69. — Voy. 14*, note 4, 60%
note 1, 141*. 150*,180*, 234*;
1,4,8, 10, 16, 19,21,24,27,
29,32, 34, 37, 38,40,42,44,
48, 49, 52, 55, 57, 58, 60, 62,
64, 65, 68, 74, 77, 81, 83, 84-
86, 88,95, 101,106,110,114.
Gaux-et-Sauzens (Manescot de),
Aude, 145.
— (Raymond de), 192.
Cauzit (B. de), 102.
— (Pierre), 101.
— (Raymond), du Mas-Saintes-
Puelles, Aude, 102, note 1.
Gavaier, portier, de Garcas-
sonne, 120.
Gavanac, Aude, 159, 256, 259,
265, 270, 276, 277, 278, 279,
280.
Gavanac ( Alazaîs-Sicred de), in-
carcérée, 132.
— (Belason de), 117.
— (Ber. de), 229.
— (Ber. de), de Mireval, 240.
— (Raymond-Tocaire de), ga-
rant, 117.
— (Raymond de Villandric de),
sa confession, 259, 273.
— (Saisie de), sa confession,
270.
— (Sicred de), ses garants, 117;
— les hérétiques dans sa mai-
son, 260, 262, 263; —ses con-
fessions, 271, 272.
— (Vital de), 117.
Gaylps, Tarn-et-Garonne, 10.
Gazalrenoux, Aude, 265. 280,
290.
— (G. de), 287.
— (P. de), 217, 218, 225.
— (Raymond de), chevalier,
287, 289, 291, 292.
— (Sicred de), 292.
Gazelle (Sibilie), de Gignac,
Hérault , fraticelle , 1 16%
note 1.
Gazevieille, cant. des Matelles,
Hérault (curé de), 337.
Gazillac, cant. de Garcassonne,
Aude.
— (Ar. de) de l'De, 164, 241.
— (Ber. de), de Gabrespine,
Aude, garant, 241.
— (Etienne de). 289.
— (R. de), bayie de Raymond
de Gazalrenoux, chevalier,
289.
— (Raymond de), 325.
Gazouls - l'Hérault ( Guillaume
de), 116, note 1.
Gellani (Pierre), inquisiteur,
141*; ses actes, 147% 148*.
Geller (Amblard), 229.
Centenaria, bois, 63*, note 2.
Gerda (Pons), 228, 229.
— (R.), 157.
Gessenon, Hérault. 127*.
Gestayrols (curé de), Tarn, 173*.
Ghabot (Bernard), 126*.
TABLE ALPHAfiÉTIQUE.
367
Ghalhau, 150.
Ghamavou (Henri), inquisiteur
de Garcassonne, 87*, 116*,
note 1 ; — ses actes, 124*-
128*, 206*-209* ; — commuta-
lions de peines, 57*, 123*; —
§énitences, 57*; — sentence
'exhumation, 57*; — consul-
tations inquisitoriales et sen-
tences, 111, 112 ; — poursuites
à Montpellier sans le concours
de révoque, 129, note 3.
Chapelain (G.), 160.
Chapelle (Imbert de la), damoi-
seau, 348.
Chancelier (Arnaud), 136* et
note 6.
Charles IV le Bel, roi de France,
232*, note 8.
Charols (?), Drôme, 310.
Chartres, Eure-et-Loir, pèleri-
nage mineur, 159, note 1.
— (Raynaud de), inquisiteur,
78*, note 4, 155*, 158% 164*;
— sa lettre à Alfonse de Poi-
tiers, 157*; — ses actes, 166*-
167*.
Chatbert (Bernard), 137.
— (Jean), 211.
Château -Narbonnais, à Tou-
louse, prison, 180*, 242*, no-
te 1; 8, note 2.
Chatmar (Laurent), 194.
— (P.), 165, 166, 238.
— (P.), de Villardonnel, Aude,
240.
— (Pons), de Rustiques, Aude,
181.
— (R.), de Conques, Aude, 197.
Chaulets (André), sénéchal de
Garcassonne, 62*, 63* et no-
te 2, 287, 288.
Chefol (R.), 237.
Chemise (camisia)^ 263.
Chogesio (Guillaume de), 217*.
Chrétien de Milan, 269.
Cicard (R.), dit aussi Vassaro,
34.
Cicrê (Arnaud), d'Ax, 206*.
Cimordan (Arnaud), de Gas-
cogne, 8r, note 1, 152*, 167*,
177*.
Cimorre (Bertrand de), 7*, no-
te 2.
Citation, 51*, 216; — lettres de
citation, 233.
Clairac (Bernard de), 227*,
note 6.
Clarin, évoque de Garcassonne,
220*.
Clausa (Corn de), 264.
Clausis (ruisseau de), 267.
Ciavel (Etienne), archiprôtre do
Laurac, Aude, 165.
Clément IV, pape, 27*-29*, 31*,
33* 239*.
Clément V,' pape, 38*-4r; 304,
306, 309 note 2, 310, note 1.
Voy. 291*, 293*, 294*, 302,
note 1.
Clerc (Bernard), 110*; 165, 166,
228.
— (Durand), bourgeois d*Albi,
318
— (G.'-Guillaume), 169, 225.
— (Guillaume), 165, 222, 224 ;
témoin, 195, 223.
— (Guillaume), de la Bastide-
Esparbeirenque, Aude, 222,
223.
— (Pierre), 228.
Clercs (dégradation des), 33*.
Clermont (Aymeric de), 65*.
— (Bertrand de), inquisiteur,
191* -197. Cf. 97*, note 1,
137*, note 3, 245*, 291*; 322,
note 1.
— (Raymond-Goiric de), 120.
Clermont-rHérault (béguins de),
116*, note 1.
Clés (Raymond de), bourgeois
d'Albi, 318.
Clues (Guillaume de), notaire de
Montpellier. 152.
Cogorla (en), 88*, note 2.
— (Raymond), 185*; 325 et
note 2.
Cogot (Guillaume), frère Mi-
neur, 90 et suiv.,96, 97, 101,
102, 103, 104, 113.
Cohardon (Guillaume de), séné-
chal de Garcassonne, 227*,
note 6.
368
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Golo (Etienne de)^ notaire, 34%
note 8.
Cologne (les Trois-Rois de), pè-
lerinage majeur, i59, note 1.
Ck)lomb (Pierre), 130.
Golonge (Guillaume de), inqui-
siteur en Catalogne, 223^.
CoU (Guiraud), procureur d'Al-
bi, 319.
— (Isarn), hérétique, 97%
195% 240. Voy. 94% note 2,
293*.
Gollemezzo (Pierre de), évoque
d'Albano, 17*.
Gombailh (Jean), récent des
écoles de Montréal, Aude, 1*,
note 2.
Combes (Ber.), 164.
Combret (Bernard de), évoque
d'Albi, 92% note 2; 20.
Comeilis (Pierre de), 279.
— (hérétiques à), 279.
Gomminges (le comte de), 65*.
-« (l'évoque de Saint-Bertrand
de), Haute-Garonne, 16*.
— (Raymond de), archevêque
de Toulouse, 41*.
Commissaires épiscopaux, 57*,
110*.
Comparution, 72*, 178, 179, 181,
18§, 188, 189, 194, 195, 202,
214, 219, 232-233.
Compayré, 310, note 1.
Compostelle (Saint-Jacaues de),
pèlerinage majeur, 159, note 1.
Goms (en Esteves), 88*, note 2.
Gomtat - Venaissin ( poursuite
dans le), 29*, note i, 30*,
note 6.
Comte ( Bernard ) , bourgeois
d'Albi, 318.
Comtesse, femme de Robert de
Sens, 206*.
Conciles d'Albi, 57*.
— de Béziers. 56*, 124, note 1.
— de Montpellier, 57*.
— de Narbonne, 47*.
— de Toulouse, 46*.
— de Valence, 58*.
— deVienne(13il). Voy. Vienne
(concile de).
Concours du juge ordinaire et
du juge délégué, 113*.
Concoutz (W. de), curé de Ca-
hors, 38, 42.
Concoz (Jacques de), évèque de
Lodève, ife*.
Condamnations prononcées à
la suite d'aveux ou en pré-
sence de preuves indéniables,
49* ; — prononcées d'après la
preuve unique fournie par les
témoins, 259*, note 14; —
dans les sentences de Jean de
Saint-Pierre, 263*, 264*; —
principaux personnages qui
en sont frappés, 265*.
Condat (Hugues de) , 1 72*, note 1 .
Confession ou aveu, 2, 4-8, il,
16, 19, 21, 24, 27, 29, 32,
34, 39, 41, 42, 44, 48, 49, 53,
56, 59, 60, 62, 65, 66,^68, 75,
78, 81-83. Voy. 189, 190,
195, 226, 231, 234, 235, 268-
273, 275, 285, 286, 288, 290,
292-298, 300, 301, 322-325,
notes.
Confiscations : perçues par l'évo-
que d'Albi, fe* et note 3 ; —
perçues par la puissance sé-
culière, 211*; — dans les
affaires litigieuses, le séné-
chal devait prendre l'avis de
l'inquisiteur^ 218*; — rôles
des confiscations, 94* ; — leur
comptabilité, 227* ; — admi-
nistration financière , 230*,
231*, 232*. Voy. 226% 260*,
213,297; 81% note 1.
ConQit du pays avec les inqui-
siteurs, 303.
Confrérie contre les hérétiques
créée à Albi en 1243, 88*,
note 2.
Confrontation des témoins, 120*,
note.
Congost(Grulharddel),97,notei.
Conques, Aude, 158*, 206% 172.
— (Adam Baudit de), 28*.
— (Auger de), 122.
— (Ber. de Bram de), 158.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
369
98 (Ber. Morret de), 150,
173.
lUaume-Pierre de), 134.
jrtin de Bram de), 158.
Grazit de), 222.
Moret de), 172, 173.
Roia de), 174.
irre de la Garde de), 132.
irre Isam de), 219.
08 Gavauda de), 170.
08 Vital de), 188, 202.
Bernard de), 172.
Ghatmar de), clerc, 197.
Bière de), 157.
Testons de), 220.
ymonde de), 202.
ger-Isarn de), 219.
arde de), ses garants, 172.
», Aveyron, pèlerinage
mr, 159, note 1.
Dt (Jean), 193*, 323, et
7.
lymond), 193*, 323, et
É, forme de leur serment,
iote2.
tation inquisitoriale, 57*,
71*, 107*, 109*, 137*,
9, 206* et suiv.
(Raymond), 194.
res, cant. de Ghalabre,
d (B., archidiacre de), 9*,
6,71*.
. Tarn, 38*, 98*, notes 2
137*, note 4, 138*, 216*,
307, 311, 313, 333-335,
340, 345, 346, 348.
lia (prieur de Notre-Dame
34*, note 8.
llan (Guillaume de), 105*.
I (archidiacre de), 42.
«yComm. de Gouffoulens,
. de Garcassonne, Aude,
268, 278, 282.
oaud Pages de), 252.
mard Pages de), 268.
is de), 252-257.
illaumede),251,252.
illaume-Arnaud de), 268.
lillaume Garcassonne de),
252.
Gornèze (Guillaume-Jean de),
256.
— (Guillaume-Sycre de), 266.
— (Pierre), 255, 267.
— (Pierre de), 252, 253, 267.
— (Pierre-Etienne de), 129, 266.
— (Pierre-Guillaume de), con-
seiller des consuls de Garcas-
sonne, 314.
— (Pons de), de Limoux, 255.
— (Raymond de Guxac-Gabar-
dès de), 266, 267.
— (Raymond Pages de), 268,
269.
Gornudelx (Jean de), 261, 262,
276.
Gorral (P.-W.), 180.
Gorrège (Joseph), inquisiteur de
Garcassonne, 1*, note 2.
Cortareyo (Géraud de)^ officier
de rinquisition, 203*.
Gortesia, sœur de W. Marchand,
37.
Cortz (hérétiques à), 275.
Goson (G. -Pierre), conseiller des
consuls de Garcassonne, 314.
Cassas ( Raymond- Aimeric de),
44.
Gosta (Guillaume), lieutenant
inquisiteur, 113*, 137*, et
note 6.
— (Raymond), sénéchal, 37*.
— Raymond de), 106*, 107*.
— (Vital), 240.
Goste (Raymond),évôqued'Ehie,
56*.
Gouiïbulens, cant. de Garcas-
sonne, Aude, 159, 253, 261,
270, 272, 273, 276, 290.
Gouffoulens (Acier-Bernard de),
255, 256, 264, 265, 272, 277,
279, 280, 281, 282, 284, 285,
297.
— (Ar. Guifre de), 205, 224.
— (Ar.-Guillaume Sarte de),
224.
— (Ar.-Pela de), 292.
— Arn.-Willem de), 205.
— ( Arnaud-Brunel de), 128,
261, 273.
— (Arnaud de na Genta de). 276.
— (Arnaud GibeUn de), 292.
24
370
TABLE ALPHABÉTIQUE.
GouffouleDsfB. Leroux de), 293.
— (Bernard de Lagrasse de),
267.
— (Bernard Tarde de), 122.
— (Guillaume Gros de), 128.
— (Guillaume Séguier de), 128.
— (Guillaume Toulouse de),
262, 263.
— (Isarn Guifre de), 428.
— Pierre Pelha de), 135.
— (Pierre Roger de la Roque
de), 122.
— (Pons-Âdalbertde),205,224,
245, 253, 262, 263, 274, 292.
— (Pons Margat de), 122.
— R.-Ber. de), 205.
— (Raina de], 224.
— (Ray monde de), 295.
— (Vergilia de), 164.
Crasto (Bernard), 77.
Crémone (Phérésie à), 166*.
Criminel (héritiers du), 51*.
Crivelier (Bertrand), 88.
Croix : surles vêtements en signe
d'hérésie, 159, 194; — sur
tout le vêtement, 10, 216 ; —
de fil, 258 ; — permission de
la poser, 135 ; — imposée de
nouveau, 198; — grâce des
croix, 67*, 108*, 109*, 110*,
112*, 128*, 262*, 283*, 159,
200,215,234, 235, 283, 301.
— (prendre la), ou servir en
terre sainte, peine rempla-
çant la prison, 45, note 1,
159, 181, 188, 193, 202, 207,
208, 209, 210.
Cuc (Gui de), membre de la
confrérie contre les héréti-
ques créée à Albi en 1243,
88*, note 2.
— (Olivier de), chevalier, 75*,
note 3.
— (Raymond de), 136*, note 6.
Cucumeris (G.), 156, 171.
Cueva (Alphonse de la), cardi-
nal, 253% note 2.
Cumiés (Gauzion de), 53.
Cupientes (le statut), 6*, 7*, 224*,
225*.
Curé d'Aiguës- Vives, cant. de
Peyriac-Minervois, Aude,136,
139, 141, 146, 170.
Curé d'Arzens, cant. de Mont-
réal, Aude, 151.
— de Blomac, cant. de Pey-
riac-Minervois, Aude, 168.
— de Cahors, Lot, 38, 42.
— de Capserviés, comm. de Ro-
quefère, Aude, 232.
— des Cassés, Haute-Garonne,
34.
— de Conques-sur-Orbiel, Au-
de, 172.
— de la Dalbade, Toulouse, 16,
26, 36.
— de la Daurade, Toulouse, 2,
3, 7, 16, 18, 24, 26, 29, 30,
33, 38, 44, 52, 54, 55, 57, 58,
61,64, 66, 67, 69, note 1 , 78,
81, 87, 108.
— de Dreuilhe, cant. de Castel-
naudary, Aude, 292.
— d'Escalquens, cant. de Mont-
giscard, Haute-Garonne, 67.
— de Fanjeaux, Aude, 26, 29, 48.
— de Gasconia, 81*, note 1.
— des Ilhes, cant. du Mas-Ca-
bardès. Aude, 173, 226.
— de Lanécède, Aude, 10.
— de Ladinhac, Cantal (?), 18,
20, 24, 26, 73.
— du Mas-Saintes-Puelle8,cant.
de Castelnaudary, Aude, 10,
43.
— de Montlaur, cant. de La-
grasse, 289.
— de Pradelles-en-Val, cant. de
Lagrasse, Aude, 186.
— de Puylaurens, Tarn, 34.
— de Roquefère, cant. du Mas-
Cabardes,,Aude, 26, 187-188.
— de Saint- Etienne deToulouse,
16, 20, 30, 33, 36, 38, 54, 61,
69, note 1, 76.
— de Saint-Germier, cant. de
Villefranche -de - Lauragais,
Haute-Garonne, 29, 89.
— de Saint-Julia-de-Grascapou,
cant. de Revel, Haute-Ga-
ronne, 30.
— de Saint-Michel de Carcas-
sonne, 2^
TABLE ALPHABÉTIQUE.
371
Curé de Saint - Pierre- des-Gui-
sines de Toulouse, 24, 69,
note i.
— de Saint-Pierre-de-Lages,
Haute-Garonne, 81.
— de Saint-Sernin de Toulouse,
3, 16, 18, 20, 24, 26, 30, 33,
36, 38, 44, 48, 52, 54, 55, 58,
61, 64, 66, 67, 69, note 1.
— de Saint- Vincent de Garcas-
sonne, 128.
— de Sauzens, cant. d' Alzonne,
Aude, 155, 224.
— du Taur de Toulouse, 69,
note 1.
— de Taurize, cant. de La-
grasse, Aude, 146.
— de Valkta, 226.
— de Verfeil, Haute-Garonne,
18, 20, 34, 36.
— de Verzeille, cant. de Saint-
Hilaire, Aude, 197.
— de Villalier, cant. de Gon-
ques, Aude, 172.
— de Villeneuve, cant. de Mont-
réal, Aude, 76, 77.
Curiae sxculari relinquendum (la
formule), 66% 67% 68% 70*.
Guxac-Gabardès, cant. de Sais-
sac, Aude, 165.
— (Ar. Bartede), 171.
— (Ar. Lebrei de), 165.
— Ber.-Glerc de), 165.
— (Ber.-Jean de], 171.
— (Ber. Mauri de), 171.
— (Ber. de Saint-Sébastien de),
242.
— (Bernard Vezola de), 227.
— G.-Guiraud de), 165.
— (G.-Radulphe de), 171.
— jGuillelme de), 165.
— (Jacques de), 165.
— (Jacques Maury de), 171.
— (Jean Bonel de), 165.
— (Martin-Roger do), 171.
— (P. Gatala de), 165.
— (P. Mata de], 165.
— (P. Sanhe de), 165.
— (R. de), de Gornèze, 266, 267.
— (R. Ratmirde),171.
D
Daide (Arnaud), 133, 170.
— (Bernard), de Canecaude, 1 70.
— (Bernard), de Saint- Agne, 4.
— (G.), 205.
— (Pierre), 133.
— (Pierre), de Ganecaude, 167.
— (R.), 179.
Daitz (Arnaud), frère Mineur,
111.
Dalbade. Voy. Guré de la Dal-
bade.
Dalbars (Jean), 208.
— (P.), 208, 210.
Dalou (curé de), Ariège, 104*.
Damiac (Raymond-Martin de),
75% note 3. Gf. 77% et note 1.
Darros (G.), 167.
Dauas (Jean), 140, 141, 142,
143, 144.
Daurade. Voy. Guré de la Dau-
rade.
Daury (Durand), 75.
David (P.), 214.
— (R.), 120, 123, 124, 133, 139,
141, 151, 155, 268, 296; —
curé de Saint -Vincent de
Garcassonne, 127 j — curé de
Taurize, 146 ; — mquisiteur,
160% 277% 172, 178, 179, 184,
188, 189, 192-194, 199, 202,
204, 214, 232, 243.
Davin (Guillaume), 21*, note 3.
— (Jean), 106*.
Davinia (Nébout de), témoin, 7,
18, 31, 36.
Debraud (P.), notaire, 200.
Défense laissée à Tbérétique,
259*, 280*, 281% 74, 75, 131-
133, 136, 138-140, 155, 161-
163, 172, 173, 178, 181, 183,
184, 190, 195, 220-222, 243.
Dégradation prononcée contre
des clercs hérétiques, 8*, 9%
et note 8, 110*. 112% 124*.
Delboc (Raymond), 172*, note 1.
Délégation, 72*.
Delher (Etienne), prieur des
frères Prêcheurs de Montpel-
lier, 137*, note 9,
Delhols (Ar. de), 169.
372
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Délicieux (Bernard), 30*, 189*.
202% 230*, 246*, 294*, 307,
note 1 ; — attise le conflit
entre le pays et Finquisition,
38*; — Benoît XI ordonne
son arrestation, 37* ; — il est
poursuivi sous Jean XXII,
il*, — et condamné à ia pri-
son perpétuelle, 108*; — les
actes de son procès, 41*, 42*.
Delort (Guiraud), 193*.
— (Sicart), 114*, 196*, 197*.
Delport (Jean), 293*.
Dental (P.), 239.
Déodat, évèque de Castres, 56*,
57*.
— (Bernard), 285.
— (fr.), de Rodez, des frères
Mineurs, 91,95, 104, 105, 107,
113, 114.
— (Pierre), vicaire de l'évoque
de Castres, 123*, 125* et suiv.
Dépositions, 51*, 172*.180*,199*,
200*, 201*; — leur transcrip-
tion, 29* ; — déposition écrite
de la propre main de celui
qui l'a faite, 199*.
Desbordes (Bernard), évoque
d'Albi, 40*, et note 2.
Devin consulté par les plus
hauts personnages ecclésias-
tiques, 78*, note 4.
Didier (Guillaume), 172*.
Dies, hérétique, 283.
Digon (Ber.), 116, 151, 152, 153,
155, 156, 158,161, 166, 168,
171, 186-188, 194, 198, 199,
205, 213.
Diurne (Guillelme), 191.
Divination , cause inquisito-
riale, 25*.
Dominique (Pons), 8, note 2.
Dominique (S.), ami de Foul-
?ues, évoque de Toulouse,
4*, 75*, et note 4 ; — il n'est
point le fondateur de l'inqui-
sition, 54*, note 1.
Donadieu (Ayssoia), bourgeois
d'Albi, 318.
Donat (Bernard), 4.
Donuzel (P.), 167.
Dorbert (Arn.), 4.
Dot de la femme d'abord confis-
quée dans le cas d'hérésie du
mari, mise hors de saisie, 21*.
Dourgne(châteaude),Tarn,72*.
Douzens (Ber. de), 151, 195.
Dozil (G.), injustement accusé,
178, 179.
Dreuille, cant. de Castelnau-
dary, Aude, 77, 125, 128, 292.
— (Guimet de), 78.
Drudas (P. de), chanoine de
Saint-Sernin, 2, 7, 10, 16, 18,
20, 24, 26, 29, 43, 52, 57, 58.
Dualistes (doctrines), 203*, no-
te 3, 90 et suiv.
Duel, 220.
Dafour (le P.), inquisiteur, 1*,
note 2.
Dugniaco (Rainaud de)^ 231*,
note 1.
Dulcin, femme de Pons Gairet,
178.
Dumas (Antoine), marchand
d'Albi, 1*, note 2.
Dumège, 266*.
Dupuy (Bernard). V. Fanjeaux.
— (Raymond), évoque d'Agde,
126*.
— (Raymond), de Sorèze, de-
vin, 78*, note 4.
Durandj évoque d'Albi, 88*-92*.
— inquisiteur, 45, note 1.
— (Ar.), 234, 238, 239.
— (B.), consul de Cordes, 333.
— (Ber.), 225, 345, 346.
— (Bernard), 7.
— (Bomassip), sous-prieur des
frères Prôcneurs de Toulouse,
338.
— (Pierre), institué inquisiteur,
14*, note 4, 233*, 251* ; — ses
actes, 138* et suiv.
— (Pons), 165.
— (R.), 177, 220.
— (Salvanh), inquisiteur, 138*,
et note 2.
Durban (Ato), chanoine de
Saint-Sernin, 2.
Durfort (Raymond de), provin-
cial des frères Prêcheurs, 98%
note 2.
— (Raymond de), de Viilasa-
TABLE ALPHABÉTIQUE.
373
▼ary, Aude, inquisiteur dé-
signé par Bernard Gui, 134*,
note 1.
Duval (Raymond), 189*.
E
EeeUsia (Barthélémy de)^ prêtre,
Échelle (supplice de T), 112*.
Kcole (salle d'), des frères Mi-
neurs de Toulouse, 101, 102,
104, 106, 108, 113.
Église (Etienne de T), inquisi-
teur, 137*, et note 9.
$guils, vicomte de Gastelbon,
219*, note 2.
Élargissement temporaire, 52*.
Voy. Prison.
Elne (l'évoque d'), Pyrénées-
Orientales, 34*, note 8, 53*,
126. Voy. Coste (Raymond).
Émancipation faite par un hé-
rétique, 33*, 34*.
Embrin (Arnaud), 26*.
Embrun (archevêque d'), 1*,
note 2.
— (province d'), 30*. note 6.
Empire (subside de 1'), 15*, no-
te 2.
Eneennia des hérétiques, 265*.
Engarabou (P.), 173.
Ennemi mortel (V) nommé par
le prévenu, 124, 132, 136, 137,
139, 140, 163, 172, 178, 183,
195, 219 ; — écarté du procès,
28*.
Enneyo (Jean de). Voy. Aunay.
Épitres (texte des) chez les hé-
rétiques, 97, note 1.
Éric, roi de Suède, 31*, note 6.
Ermengarde, femme de G. Ar-
naud, 291.
— femme dlsarn Pages, 179*.
— femme deW. de Gouzens, 34.
Ermengars, fille de Bernard de
Saint-Félix, 75*.
Ërmengaud (Ar.), 62.
— (P.), 149, 154.
Ermessinde, 285.
— femme de Bernard-Mir. Are-
zat, 32.
Ermessinde, femme de P. Beir,
189.
— fille d'Arnaud de Gastelbon,
223*.
Escafrê (G.), 176.
Escalquens, cant. de Montgis-
card, Haute-Garonne, 67.
— (Bernard d'), capitoul de Tou-
louse, 10.
— (Bertrand d'), capitoul de
Toulouse, 36.
Escarbat (Ar.), 234.
Esclarmonde, fréquente les hé-
rétiques, 245, 249, 250.
— femme de Pons Bret, 11.
— femme de R. Amelius, 223.
— femme de Raymond de Dur-
fort, 174*.
— mère de B. Othon, 63*.
Ëscobiilo (Guillaume), 285.
Escoda (Jean), bourgeois d'Albi,
318.
Escolan (Arnaud), 81*, note 1.
Escuder (Ber.), 156.
— (Peyrone), 5.
— (R.), 133, 135, 227.
Escorro (R.), 240.
Esforsat (Ber.), 150.
Espagne (G. d'), 157, 233.
Espenca (Laurent), bourgeois
d'Albi, 318.
Esquivât (Pierre), 16.
Étampes (Thibaut d'). chapelain
d'Alfonse de Poitiers, 213*,
note 3.
Etienne, archiprêtre de Laurac,
Aude, 38.
— (Guillaume), 129, 141, 143,
166, 185, 200.
— (Pierre), conseiller des con-
suls d'Albi, 318.
— (Pierre), de Gornèze, 266.
— (R.), 129.
— (Vital), 142, 143.
Eucharistie, demandée par une
femme hérétique, 288.
Eudes (maître), lieutenant du
comte de Poitiers, 167*.
Eugène IV, pape, 1*, note 2.
Évangiles (texte des) chez les
hérétiques, 97, note 1.
374
TABLE ALPHASSTIQUE.
Évasion de prison, 44*. Voy.
Prison.
ËvôchéB du Languedoc à la
mort de Jean XXU, 58",
note 5.
ËvéqueB : agisBent de concert
avec les inquisiteure, 45*, 46*,
50*, 157-168, 311, 312; —
écriveot à Innocent IV et aux
cardinaux, 53*, 54* ; — se
font représenter au prononcé
des seoteocea, 56*- 58"; —
signalent certains abus à Al-
fonse de Poiliers , 46*, et
note 1 ; — soutiennent les
inquisiteurs , 53', 54* ; —
leurs sentences doivent être
exécutées par la puissance
séculière, 34*.
Exception légale, 131, 138, 139,
155, 173.
Excommunication {menace d'),
152*, 2, 4, 5, 10, 16, 18, 24,
26,29, 30,36, 40,41, 13,52,
54, 55, 57, 58. 60, 64,66,79,
81 ; — fulminée, 38, 19, 73 ;
— portée, 65, 69, note 1,201,
203, 204. Voy. 260* ; — contre
ceux qui donnent la sépulture
aux hérétiques, 33*.
Exhumations, 31", note 8, 47',
note 2, 56*, 57*, 70*, 73*, 92*,
nolel,112',125,137*,noi«7,
168*, 192", note 4, 210-, 220*.
223*.
Exil, peine, 17.
Extradition, 206', et note 1.
F., curé de Roquefère, Aude,
26.
Fa (Pons de), 5-6.
Fuhre (B.), consul de Cahors,
42.
-(R|,l«.
Paget(Pons-Garbonelda|, 143*.
Fajac-en-Val (Bernard de), 130.
Fajga, cant. de Revel, Haute-
Garonne (liérétiques de), 27.
Filga (Raymond du) de Mire-
mont, évâqne de Toulouse,
52*, 77*, 79*, 160*.
Fanasse (Bernard), procureur
d'AIbi, 318.
Faniaus (Ber.-R.), 203.
~ (Guillaume- Bernard), 203.
Fanieaux, Aude, 142", 146*, 26,
29, 48, 49.
— (Bernard Dupuy, de), 78.
— (dames Corinens et Wil-
lelme-Martlnede),T5*, note4.
— (Gui Etienne-Bernard de),
damoiseau, 173*, 174*.
— (Pons de Piquet de), H.
— (W. de Sérignan, de), 49.
Farges ( Béraud de ) , évêque
d'AIbi, 40*, 97*, 125*.
— (Bernard de), archevêque de
Narbonne, 73% 74*. Voy. 56",
58*.
Fario (Bertrand de), 254, 270,
275.
— (Robert de), 266.
Fatis (P.), 277.
Fanbet (Jean du), frère Prê-
cheur, 187*.
Faucilhard (maître Bérenger),
procureur des consuls de
Cordes, 344, 3(5, 346.
Faugoux (Jean du), lieutenant
de l'inquisiteur, 190'- 203*.
Voy. 305, note 4.
Faur (Gastel), de Garcassonne,
192*, 235, noie 2.
Faure (Ar.), H.
— (Ar.l, 224.
— (Ar.|, surnommé Gap-de- Fer,
187.
— (B.), 5.
— (Barthélémy), 224.
— (Ber.), 156, 158, 226.
— iBer.), 177.
— Bernard), 257.
— (Durant), consul de Cordes,
345, 346.
— (Etienne), 11, 27.
— (Etienne), 318.
— (G.), 155, 209, 333; 227, 230.
— (Olricl, bourBeoiBd'Albi,318.
— (P.), 189, 190, 191.
— (P.), 150, 185, 187,205,238.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
375
Faure (Pierre), i50*-152% il.
— (Pons), 181.
— (Raymond), 133.
— (Rooert), notaire j 98*, note 2.
— (Sicard), inquisiteur, 137*,
et note 4.
— (Vital), 81*, note 1.
Fauresse, femme de A. Carcas-
ses, de Viilefloure, 286, 287.
— femme de Bernard Carcasses,
290, 291.
— femme de Guillaume Val-
lato, 289.
— femme de Pierre Marqués, 6.
— femme de Pierre Vital de Li-
moQx, 173*, 174*.
— (Bernarde), 187.
— (Ray monde), 233.
Faviés (P.-Étienne de), 140.
Fays (femme), 91*.
Félix, frère Prêcheur, 256, 285.
Fenassa (Bernard), d'Albi, frati-
celle, 116*, note 1.
— (Guillaume), 95*, 194*, 231*.
— (Jean).
Fenouil lédes (l'archiprêtre de),
168*.
— (château et vicomte de),
compris dans le diocèse de
Narbonne, 21*, note 3.
Fenouiliet, cant. d'Alaigne,
Aude, 157, 331.
— (Pierre de), 21*, note 3, 34*,
note 8, 168*. Voy. 192*.
Fer rouge (hérétique marqué
du), 242*, note 1.
Ferier, hérétique, 267, 273,
275, 276.
Ferrand (Rodrigue), prêtre du
Portugal, 178*.
Ferrel (Guillaume), 119.
Ferréol (Pierre), 233.
— (R.), 204.
— (Riche), 233.
Ferrier, inquisiteur, 13*, 16*,
60*, 61*, 13S*-143*, 158*,
166*, 250*, 251", 253% 15,
note 1, 45, note 1, 50, note 4,
131, note 1, 146, 299.
Ferrières (Bertrand de), officiai
de Toulouse, 81*, note 1.
— (Raymond de), curé de la
Daurade de Toulouse, 3 et
suiv., 108.
Ferroll (Arnaud), 291.
— (Pons), 129.
Feuillants, comm. de La Bas-
tide, Haute- Garonne, 81*,
note 1.
— (fr. Raymond Sanche de),
81*, note 1.
Fiac, Tarn, 170*.
Fina (Guillaume), 296.
— (Jean), 130.
Fine, épouse d'Isarn de Tau-
riac, 97, note 1.
— (G. de), 145.
Flandine, sœur de Raymond
de Casais, 291-292.
Flassac, comm. de Limoux,
Aude (Pons de), 220.
Flessade (G.-R.), 164.
Florensa, femme de Pierre For-
ners, 60*, note 1.
Floure, cant. de Capendu,
Aude (curé de), 180.
— (W.-F. de), 134.
Foissenx (W. de), 91*, note 3.
Foix, Ariège (l'abbé de Saint-
Volusien de), 142*.
— (comtes de), 16*, 219*-223*,
227*. Voy. 232*, note 8.
— (Bérenger de Scala de), 104*.
— (Lambert de), 322, et note 1.
— (Raymond de), 244*.
Foie (Pierre), 11.
Folquier (Ber.), 177, 178.
— (Guillaume), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (R.), 125, 144.
Folquin (maître G.), 252, 266,
268, 276.
Fontaynas (Guillaume de), 147,
149.
Fontenilles (Hugues de), offi-
ciai d'Albi, 124*; — vicaire
de l'évoque d'Albi, 125*.
Fontcrs-du-Razés, Aude (Ar-
naud de), 272.
— (Pierre de), 191.
Fontfroide, abbaye près de Nar-
bonne, Aude (abhé de), 34*,
note 8, 271, 309, et note 1,
312, 332, 335, 339, 342, 343.
376
TABLE ALPHABËTIQUS.
Fontiés-d'Aude, cant. de Ga-
pendu, Aude (Ber. Dapuy
de), 175.
— (K. Deloume de), 175.
Force (la), cant. de Fanjeaux,
Aude, 284.
Foraayro, béguin. H 6*, note 1.
Fomer (Ber.). 229.
— (Jean), 154.
— (P.-G.), 171.
— (R.), 242.
— (Raymond), 254, 268.
Forners (Pierre), 60*.
Fomière (femme), 186.
Fort, Fortz, curé de 8aint-8er-
nin de Toulouse, 3 et suiv.
— (Guillaume), 108, note 1.
— (Guillaume), de Pamiers,
16% 143*.
— (R.)^ 66, note 1, 97, note 1.
Fortanier, archidiacre de Cor-
nes, 42.
Fouissenx (Lambert de), 95*,
195*, 232*.
Foulques, évêque de Toulouse,
47*, 59*, 60*. 74*-76*, 75*,
note 4, 76*. Voy. 243*.
Fournes (Ar. Boyer de), 195.
— (Ar. Regina de), 195.
— G. de), 160, 239.
— (Guillaume de), 195.
— (P. Cavaer de), 198.
— (P. Gili de), 195.
Fournier (Bernard), 21.
— (Guillaume), 164*, 166*.
— (Jacques), 1*, note 2.
— (Jacques), évoque de Pa-
miers. 41*, 49*, note 1, 56*,
91, lâ7*, note 5; ses actes,
99*, 102*-111*; — confessions
entendues par lui, 103*-107*;
— sentences rendues par lui
avec le concours de l'inquisi-
teur, 108'-110*.
— (Jean), 150, 156, 158, 160,
163, 171, 174-177, 179, 181,
182, 185, 187.
— (P. W.), 168.
— (Pons), 155.
Fourtanens, 156* et suiv.
— (Raymond de), 159*.
Fradens (Pierre de), 81*, note 1.
Franc (Bernard), 104*.
François (fr.), 311.
Fransa (Galhard), 95*, 194*,
231*.
— (Pierre), 293*.
Fraticelies (les) dans le Langue-
doc, 43*, et note 2, 116% et
note 1, 117*, 118*.
Frayssenenx (Sicard de), 195*.
Frédéric II, empereur, 30*, 31*,
68*, note 2, 99, et note 2.
Frédol (les), André, Bérenger,
Bernard, Guillaume et Pierre,
originaires de Béziers, 114*,
note 2.
— (André), évéque de Magne-
lonne, 121*, 122*, et note 1.
— (Bérenger), évéque de Bé-
ziers, 38^, 56*, 114*, 115, 304
et suiv.
— (Guillaume), évoque de Bé-
ziers, 56*, 57*, 58*
Frémiac (Armand de), 75*,
nota 4.
— (Arnaude de), 75*, note 4.
Fresier (Bernard), 118.
Frezapa, notaire des inquisi-
teurs, 8, 31.
Frotier (Guillaume), chanoine
de Toulouse, 98*, note 2.
Fulcoy (Gui), archevêque de
Narbonne," 55*, 72*, 78*,
et note 4.
Fumet (Bérenger), 95*, 194*,
231*, 232*; 323, note 1.
— (Jacques), 95*, 114*, 231*,
232*, 324, note 5.
— (Raymond), 185*, 186*, 187*.
Furrin (Pierre), 317.
G., abbé de Saint-Hilaire-de-
l'Aude, 131-132.
G., archidiacre de Garcassonne,
139, 171.
G., curé de Gapserviés, 232.
G., curé de Villeneuve, cant.
de Montréal, Aude, 154.
G., inquisiteur, 257.
G. (B.), curé de Sauzens, 155.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
377
Gaillac, Tarn, 159*; — abbé,
38*, 302.
Gairas (Ar.), 177-178.
Gairaua (Ar.), 186.
— {GX 182.
— (W.), 185.
Gairet (Pons), 178.
Gairveufe (Ber.), 189.
Gaîa-la-8elve (Willem Arnaud
à), 141*.
Gaja-Viiiedieu, cant. de Li-
moQX, Aude (Pierre de), 295.
— (R. de), 183.
Galand (Jean), inquisiteur, ses
actes, 182*-190*. Voy. 30*,
et note 5, 181% 182*, 191*,
208*.
Galard ( Arnold de ) , évèque
d*Agen, 212*.
Galhac (Bertrand de), bayle du
comte de Toulouse, 134*,
note 1.
Galhardus, frère de P. Vassal
de Salsigne, 149.
— prieur du Mas-Saintes-
Puelles, 75.
Galhac (Pierre), notaire de Ta-
rascon, 199*, 200.
Gallinier (maître Arnaud), con-
sul d'Albi, 305, 317, 340.
Galofi (Adémar), 177*.
Gamevilie (Pons de), 2, 6.
Gamezenc (G.), 240.
Ganges (Jacques de), 34*, note 8.
Ganac, cant. de Foix, Ariège,
106*.
Garanou (Raymond de), 110*.
Garant (le) : renonce à la justice
royale, 138; — appelle celui
pour lequel il a répondu, 167 ;
— s'oblige à être otage, 223 ;
— engage ses biens, 116 et
suiv.; — relevé de ses obliga-
tions, 171 ; — au gré des in-
quisiteurs, 207.
Garcia (Guillaume), frère Mi-
neur, 90-97, 100, 102, 106-108,
111, 113.
Garcias (maître), 174.
— (Arnaud), consul d'Albi, 305,
et note 3.
— (G.), 173.
Garcias (P.), 150.
— (P.), des Bordes, 150.
— (Pierre), du Bourguet-Nau,
de Toulouse, 149*, 150, 218*,
note 4, 251*, 267*, 90 et suiv.
— (Raymond), 95*, 195*, 232*;
324, note 8.
Garde (Gaucelm de la), évoque
de Maguelonne, 56*.
Gardiens des prisonniers, 40*,
326, 341.
Gardouch, Haute-Garonne (Far-
chiprêtre de), 178*.
— chevalier, 173*.
Garin, 228.
— (G.), 241.
— (Pons), inquisiteur, ses actes,
138* et suiv.
— (R.), 185.
Garnier, 194*.
— (W.), médecin, 74.
Garric (Ar.), 161.
— (Etienne) de Lavaur, 11.
— (Guillaume), 300; — incar-
céré, 325, note 8.
— (Guillaume) d'Arzens, 298.
— (Guillaume), de Carcassonne,
56*, 233% et note 1 . Voy. 245*.
Garrigue (Pons), 236*, note 1,
68, 80.
— (Raymond), d'Albi, frati-
celle, 116*, note 1.
Garsendis (Jacques), 201*.
Garsias (G.), le gascon. Voy.
Gassias.
Gascogne (province de), 11*.
Gasconia (curé de), 81*, note 1.
Gassias (Gaissias, Garsias), le
gascon, 138, 140, 142-145.
Gastaire (Raymond), 120.
Gastine (Etienne de), inquisi-
teur, ses actes, 169*-172*,
181% 214*.
Gaudiés (Guillaume - Bernard
Jot de), 105*.
Gaufre (Raymond), 134, 169.
Gaulassa (Astruc), 218.
Gaumar (Ar. et G.), de la Bas-
tide-Roucepeyre, 166.
Gauré (Willem-Etienne de), 6,
48.
378
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Gaurs (Bernard de), notaire des
inquisiteurs, 7, iO.
Gausbert (Ber.), 136, 164, 166,
176, 177, 296, 298, 299, 300.
— (Guillaume), bourgeois d*Al-
bi, 318.
— (Raymond), 4.
Gausia, 106\
Gausie, 110.
Gausinh (Ar.), 154, 165, 168,
201, 240.
— (Ber.), 239, 240.
Gautier (Isarn), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (P.), de la Bastide-Rouge-
peyre, 166.
Gavauda (Pons), 170.
Gaytan (Nicolas), 348.
Gedor (Ber.), clerc de Févéque
de Garcassonne, 166, 213.
Geli (Ar.), 275, 276.
— (Raymond), 251.
Gencer, femme de Ber. Folquier
do Pezens, 177.
Grenerès (Saint-Pierre de), pè-
lerinage mineur, 159, note 1.
Gênes jMarcbe de), 27*, 31*,
note 4.
Genta (Bernard de na), 276.
Genlilis, femme de Pierre Sco-
la, 104*; fille de Guillaume
Ros, 104*.
Géraud, 268.
— (Pierre), 181*.
— (Simon), 106*.
Gervaisa, bayle du Gabardès,
129.
Gignac, Hérault, 116*, note 1.
Gilbert (Pierre), 105.
Gili (Arnaud), 254.
Gilles, clerc du comte de Tou-
louse, 140*.
— (Arnaud), 273, 292.
— (Bernard), 245, 249, 250.
— (Durand), 277, 297.
— (Raymond), 121, 245-249.
(limont, Gers, 81*, note 1, 69,
note 1.
Ginestos (Jean), bourgeois d'Al-
bi, 318.
Ginetti (Martini), cardinal, 253*,
note 2.
Girard, 242.
Gita (Ânatabisj, 254.
Gleise (Bernara), 7.
Goder (Ber.), 171.
Godin (le cardinal Guillaume-
Pierre de), 43*, note 3.
Goiric (Barthélémy), 216, 218,
225.
— (Ber.) le Vieux, 218,
— (Jeaj^), 216, 225.
Golfîer (Guillaume), 95*, 194*,
231*, 324, et note 4.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318
Gondalbert (P.). 186.
Gonter (R.), 220, 234.
Goran (R. de), 129.
Gordo (G. de), 42, 151.
— (R. de), d'Alzonne, 151.
Gorgaud (Guillaume), notaire
d'Albi, 320, 321.
Gormond (Jacques), 137*, no-
te 11.
Got (Bertrand de), vicomte de
Lomagne, 227*, note 1.
Gotran (P.), 226.
Gourdon, Lot, 148*.
Gourveufa (Ber.), 192.
Gourvieille (Bernard de), 75.
— (Esclarmonde de), 11.
Gouzens (maître Arnaud de),
inquisiteur de l'évèque de
Toulouse. Ses actes, 136*, et
note 9, 160*, 161* et suiv. ;
— officiai de Toulouse, 2.
— (P. de), diacre, 165*.
— (W. de), 11, 34.
Grabde (Raymond de), consul
de Gordes, Tarn, 98*, note 2.
Grâce (temps de), 18*, 51*, 72*,
etnote2,139*, 154*, 260*, 282*,
283*, 32, 36, 37, 45, 51, 61,
298, 300, noie 1.
Graisseux (W. de), autrement
dit Guimet de Dreuille, 78.
Gramat (Etienne), do Ville-
neuve-los-Béziers, fraticelle,
116*, note 1.
Gramazie (Guillelme de), 277.
— (R. de), 217.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
379
Gran (Pons), 75*, note 3.
Grand (Jean), archevêque de
Sund, Norvège, 31*, note 6.
Grand (Pierre), fils de Jacques
d'Odars, 4, note 4, 27.
Gras (Arnaud), 152*.
— (maître R.), 301.
Graulhet, Tarn (Rixendis de
Miravai de), 176*.
Grazide, femme de Pierre Va-
quier de Moussoulens, 239.
Graiit (P.),221, 222.
Gr^oire IX, pape, 3*, 6*-13*,
47*, 54*, 66*, 68% 109, note 2,
124, note i .
Grégoire X, pape, 29*.
Grégoire XI, pape, 44*, note 4.
Grenade, Haute-Garonne, 137*,
note 8.
Grezas (W.), 88*, note 2.
Grèze8(Ber.-Fabrede), 176, 177.
— (Jean de), 151.
Grima (Dominique), évêque de
Pamiers, 58*, 107*, 108*, 111*,
112*.
Grimaûd (Pierre), 62, 80.
— (W.), 27.
Grimoard (Pons), sénéchal de
Gahors pour le comte de Tou-
louse, 136*, note 3, 147*.
Grisolles, Tarn-et-Garonne, 18.
Gros (Ermessinde), de Lodève,
fraticelle, 116*, note 1.
— (Guillaume), 128.
— (fr. R.), 101, 105.
Grosser (Pons), 34*, note 8.
Grosset (Aymeric), 185*.
Gualharde, 326.
— femme de Bernard Ros, 104*.
Gueirejat (Raymond), 214.
Gnerrer (Arnaud), 4.
Gui de 8(^vcrac, 214*, note 2.
Gni (Bernard), 112*, 118*, 180*,
198*,201*,202*,otnote2,232*,
243*, 244*, 305, note 3, 307,
note 1 ; — ses actes comme
inquisiteur, 203*-206* ; — ta-
bleau des sentences rendues
par lui, 205*; — tient un
sermo publiais à Toulouse,
123*; — son Liber senieniia-'
rum, 108*; — il rend des sen-
tences avec l'évoque de Pa-
miers, 108*; — évoque de
Lodève, il délègue les inqui-
siteurs pour une sentence
d'exhumation à rendre, 57*;
— il rend une sentence d'ex-
humation, 125*; — son opi-
nion sur le premier titre que
les frères Prêcheurs avaient
à exercer l'inciuisition à Tou-
louse, Albi, uarcassonne et
Agen, 10*; — sa Practica,
236*-238*; — son récit des
troubles de Carcassonne et
d'Albi, 245*, 246*; — les in-
quisiteurs dont il donne le
nom, 134*, note 1.
— (Jean), consul d'Albi, 318.
-- (maître), 320.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318.
Guifre, fils de Gilles Guifred
de Goufoulens, 224.
— (Ar.), 205.
— (Isarn), 128.
Guiffrezes (Olivier dels), 276.
Guilabert, ou Jacques d'Odars,
Haute-Garonne, 4, note 3.
— (Adam), 207.
— (Ar.), fils de Jacques d'Odars,
4, note 4.
— (Ber.), 238.
— (Guillaume), de Montolieu,
son fils, 238.
Guillaume, évêque d'Agen, 83,
85.
— grand archidiacre de Carcas-
sonne, 136*, et note 5.
— messager de Raymond de
Casais, 289.
— témoin, 218.
— templier, 123, 130.
— (Ar.), 228, 229, 245.
— (Arnaud), évêque de Carcas-
sonne, 121, 130,131,132,146,
232, 301, note 2 ; — refuse la
grâce des croix à Raymond
Sabatier, 150; — reçoit ses
aveux, 246, 251-254, 2^6, 268,
270, 271, 275-277, 292, 296,
299; — consulte les devins.
aso
TABLE ALPHABÉTIQUE.
78*, note 4. Voy. Arnaud
(Guillaume).
Guillaume (Pierre) T Ancien,
d'Unac, i06\
— (Pons), 137.
Guillelme alias Guillamone, sa
déposition, 200*.
— telle -fille de P. Sahne,
165.
— femme de Bernard Benêt,
lor.
— femme de Bernard Carsi-
pFfîs, de Limoux, 92*, note i,
ir>8*.
— fomme de Guillaume Ar-
naud, 69*.
— fomme de Guillaume Vallato,
289.
— femme de Martial de Tor-
reillos 147.
— fille (iè Ravmond Gilles, 246.
Guillermin, 5l8, 227, 228, 230,
23'!.
Giiillermino, femme de Thomas
de Saint-Flour, 173*, 174*.
Guillot (Cuenus), curé de Podio-
therico, 344.
Guiraud, 133.
— curé d'Aigups-Vives, cant.
(le I^evriac-Minervois, Aude,
130, 139,141,146, 170.
— gardien des frères Mineurs
de Toulouse, 95.
— (G.), 128, 165, 242.
— (P.), 242.
— (U.), IGO, 240.
Guiraiulo, femme de Durand de
Houfliac d'Aude, 170*.
— femme de Guillem Gat, 299.
Guitaud (W. de), 56.
Gumhort (Iternard), 105*.
Guyenne (duché de), 1*, note 2.
U
Haros (fr. Vital), 81*, note 4.
IIiiiit[)oiil (Ar. Orre de), 59, 64.
— (IsarB(niiiommedo),250*,02.
I lo.cLor, sacristain do Galiors, 42.
liolio (maiire), archidiacre du
Hazès, 7r, 125.
)Juration de T hérésie par les
ibitants d'un lieu. 1-^*; —
Hélie, prieur de Saint-Pi«^rr-
des-CTuisines, Toulouse, t.
— «R.h 182.
Henri III, roi de France. !'.
note 2.
Hérésie : distincte de la nxi^-iû!-
série, 244 et suiv.; — sa doc-
trine, 71, 00, 91, 92 ei suiv.
— père élevant ses enfacî>
dans rhérésie, 4, note 4 : —
abj
habitants
par les condamnés à la pri-
son, 4, 5 et suiv.; — entraî-
nant la séparation du mari ei
de la femme dans deux cas.
21*; — l'hérésie dans l'Albi-
geois et le Castrais, 166* : —
en Italie, 466*; — en Lom-
bardie, 189*; — à Lomber*
iTarnu 189* ; — poursuivie oc
Lombardie, 27*; — dans U
Marche dWncône, 27*; —
dans la Marche de Gènes, 27* :
— dans les Romaines, 27';
— en Bourgogne, 27*; — en
France, 27*; — en Lorraine,
27*.
— (délits d*| : adorer les héré-
tiques, l5l*,4-9,! 1,19, 22,2 i.
27,28,30-33, 86, etc.,251, -253.
256, 261, etc.; — assister à
Vapparellamentum,îbi*^ 9, 2'2;
— associer les hérétiques, 13.
28, 32, 33 ; — boire et man-
ger avec eux, 150*, 151*, 9,
1 1 , 22, 25, 27-30, 32 et suiv.,
53, 63, 73; — leur préparer
et donner à manger, 27, 33,
39, 73, 81 ; — leur envoyer
des victuailles, 27, 75; —
construire pour eux une ca-
hute, 32; — ne pas les arrê-
ter, 21, 22, 215, etc.; — sortir
de pri.«on sans permis, 76, 80;
— cacher les hérétiques, 151*.
5, 6, 9, 22,69, note 1, etc.; —
ne pas comparaître après cita-
tion, 83 ; — croire à leur doc-
trine sous Tune ou l'autre
de ses formes, 151*, 4-9,
TABLB ALPHARÉTIQUS.
381
12,21,22, 25, 28, 3!, 32,
it soi Y.; — donner pour
laehat, i2 ; — leur don-
do sien, 150*, 151% 9, H,
Et, 25, 30, 31 ; — main-
B sur lenr argent et le leur
tre, 14; — recevoir leur
nt, 69, note 1 ; — garder
l^6t confié par eux, 19;
MSeroir les hérétiques, 9,
19, 21, 22, 28, 63, etc.; —
limer et porter les autres
I «imer, 25, 27, 63, etc.;
li fidre s'esquiver moyen-
1 argent, 73; — les con-
I on les faire conduire,
, 151% 6, 21, 28, 33 et
,: — faire Taumône aux
ms, 31 ; — recevoir les
■lis des hérétiques, 151%
1,22,25,32,— ou leur en
, 254; — fléchir le ge-
devant eux, 145; —
r à sa charge un héré-
j, 51 ; — être présent à
lation hérétique, 11, 21,
5, 32 ; — entrer dans la
mre des hérétiques, 148 ;
élivrer un legs fait par
44, 86 ; — leu r procurer la
té, 33, 67 ; — porter leurs
is pour recueillir des legs,
lote 4 ; — s'entretenir
eux, 21, 148, etc.; — de-
•er avec eux, 12, 14, 73,
— pour une femme, leur
donner son mari, 1 1 ; —
ir à rinquisiteur, 13 r —
jfer les hérétiques pour
lation, 18; — se rendre
atségur, Ariè^e, par leur
>, 78, 79 ; — faire des pré-
à Quelqu'un pour les
oir, 27 ; — acheter à leur
fé, 11 ; — recevoir d'eux
user ou la paix, 150*,
9, 15, 19, 22, 27, 60,
2; — pénitence cano-
s non accomplie, 37, 85 ;
édication des hérétiques
B, 150*, 15r, 8, 9, 11,
2, 25, 27, 28, 31, 32, etc.;
— quête ^te poar eux, 45 ;
— incliner la tête par respect
devant eux, 151*; — les sa-
luer, 148 ; — leur écrire, 51 ;
— assister à leur sépultare,
9; — les servir, 11, 12, 35,
37; — rester sous le coup
d'une condamnation. 72; —
ne pas venir pendant le temps
de grâce, 45, 51, etc.; — ca-
cher la vérité, 150*, 6, 8, 9,
11,22,23, 25,27,32,36; —
s'engager même, par serment,
à cacher la vérité, 18, 23,
25, etc.; — voir les hérétiques
ou leur envoyé, 450*, 151*, 1,
9, 11, 19, 21,22,24,25,27,
28, 30-32,67, 70; — les visi-
ter, 148, 216; — vivre avec
eux, 22; — retomber dans
l'hérésie, 2, 8, 25, 75.
Hérésie (initiation dans l'),251,
note 5.
Hérétique (V) : recherché dans
chaque paroisse par un clerc
et un laïque, 52* ; — sa cap-
ture récompensée, 52*; —
maison dans laouelle il est
trouvé rasée, 5â*, 61*; —
privé de l'avocat, 53*; —
l'excommunié est admis à té-
moigner ou à procéder contre
lui, 24*; — l'inquisiteur doit
l'exhorter à reconnaître ses
erreurs, 20* ; — remis en li-
berté , 16* ; — condamné
comme l'excommunié se re-
fusant à comparaître, 24*, 25*,
34*; — définitivement con-
damné, 49.
— livré au bras séculier, 124*;
— brûlé à Garcassonne, 226*;
— les sacrements lui sont ac-
cordés, 25*.
— émancipation qu'il a faite
nulle, 33% 34*: — ses fils et
ses neveux exclus des charges
et des bénéfices, 24*, 33*; —
obligations de ses héritiers
tenus de satisfaire pour lui,
25*, 26*, 51*, 202, 203; — ne
peut racheter ses biens con«
382
TABLE ALPHABÉTIQUE.
fisqués, 55*; — saisie de ses
biens ordonnée par Ray-
mond VU, iO\
Hérétique notoire, 19* ; — mani-
feste, 14*; — excommunica-
tion renouvelée par Nicolas
IV, 31*.
— adoration, 270-271 ; — mo-
nition, 192; — prédication,
192, 273, etc.; — pratiques et
moyens, 265*, 266*; — rite,
nourriture, etc., 196*.
— revêtu, 51*, 75*, note 4, 19,
28 ; — ordre, 245 ; — évoque,
on*
Oc .
Hérétiques (biens des) : confis-
qués, 232*, note 8, 2, 38, 49,
55, 58, 65, 67, 73, 76-78, 80,
228, 229; — administration
de ces biens, 115*-119*; —
ils ne peuvent être rachetés
par les néritiers, 114*; — ce-
pendant, ils le sont un mo-
ment, 55*, 56*; — biens à
rendre, 115* ; — excepté dans
trois cas, 225*; — la femme
de rhérétique condamné ne
peut être privée de ses biens,
225*; — quittances, 91*, no-
te 3 ; — biens confisqués don-
nés à divers, 218*.
flonorius IV, pape, 30*.
Hospitalier de Saint-Jean, 72.
Hot (Bernard), 131.
Hug(Ar.), 171.
Hugol (Pierre d'en), 106*.
Hugotion (Guillaume), 75*, no-
te 4.
Hugues, archiprôtre de Gar-
douch, Haute-Garonne, 178*.
— curé de Villalier, Aude, 172.
— pro-curé de Roquefère, Aude,
187, 188.
— (Ar.), 168.
— (Barthélémy), de Saverdun,
105% 106*.
— (Bernard), 45, note 1.
— (Raymond), 95*, 167*, 194*,
231*, 325, et note 3.
— (W.), capitoul de Toulouse,
26.
Idrac-Respaillés, Gers (abbé d'),
10.
Ile (Bernard de T), lieutenant
de l'inquisiteur, 137*, et note
2.
— (Bertrand de T), évêqne de
Toulouse, 80*-82*.
— (Brémond de l'), 28*, 29*.
Ilhes (les), Aude (curé des), 173,
226.
— (Ar. de Caziihac des), 164,
241.
— (Ar. Gauzinh des), 165, 168,
201.
— (Ar. Turc des), 168.
— (Ar. Vitol des), 226.
— (G. Raseire des), 241.
— (G. Sabater des), 195.
— (Guillelme Jutge des), 241.
— (Guiraud des), ^34.
— (P. Acbertdes), 241.
— (P. Aymeric des), 161.
— (P. Bellaire des), 168.
— (Roger- Pierre des), 241.
— Vilarzel des), 197.
— (Vital Labécède des), 168.
Imbaud (P.), 225.
Imbert de Rodez, frère Mineur,
101,106, 108, 114.
Incapacité (V) de témoigner le-
vée dans le cas d'hérésie, 34*.
Incours. Voy. Confiscations.
India, femme de Bertrand de
Roqueville, 159*.
Inimitié mortelle prouvée juri-
diquement, 214, 215, 219, 220,
221, 222. Voy. Ennemi, Té-
moins.
Innocent (1*) présumé, 286.
Innocent lit, pape, 109, note 2.
Innocent IV, pape, 13*-22*, 31*,
65*, 143*, 149*, 213*, 218*,
note 4, 239*, 45, note 1. Voy.
124, note 1.
Innocent VI, pape, 44*, note 4.
Inquisiteurs, 1% 4*, 14*, 16*,
48*, 49*; —juges délégués
par le pape, 29*, 150*, 1, 4, 8,
11, 16, 19, 21, 24, 27, 29, 32,
34, 37, 39, 40, 42, 44, 49, 53,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
383
)7, 62, 64, 68, 74, 77, 81,
— choisis dans Tordre
Bfères Prêcheurs, 8% 12*,
45% 47% 48*; — dans
ides frères Mineurs, 48*,
i; — agissant d'accord
les é^êques, 19*, 37*,
46% 51*, 123*-128*, 126,
i, 171, 173, 183, 199,
811, 312; — en conHit
on évêque, 84*, 85*; —
sopanx, 48*, note 1 ; 54*,
, 277*;— leur âge, 40*,
— leurs assesseurs, 20*,
D0te2; — leurs pouvoirs
z, 48* ; — leur entretien,
211*; — leurs émolu-
;•, 51*, 52*; — exécution
mis sentences, 34*; —
dition par eux obtenue,
— leur intégrité, 283*,
note 1 ; — plainte contre
38*, 306, 307 ; — leurs
te suspects, 335 ; — main-
, 33*, note 3 ; — leur no-
tfon, 13*, 14*, 28*; —
poursuites contre la sor-
le, 43*, et note 3; — leurs
lèges, 25*, note 3; —
serviteurs, 15*; — leur
Ation, 14*: — ils jugent
fU, 262*. '' ^
Hon (T) : commencée à
mse en 1229, 6*, 7*, 8*;
iepar Grégoire IX, pape,
55* j — ses registres vo-
t brûlés, 15*, 30*, 69*,
lilapidés au xvii» siècle,
— registre du greffier de
issonne, 267* et suiv.;
D notaire et ses officiers,
W% note 8, 138*, note 2,
jatoires, 187*, 188*, 193*
tiv.. 234*, 285*, 286*,
244 et suiv.
ardien de la prison d'Al-
kO, 341.
ilelme), 191.
220.
Te), 221.
8), 167.
Isarn (R.), d'Alzonne, 151-152.
— (Roger), 122.
— (Roger , de Conques, Aude,
219.
— (Roger), 221.
— (W.), 72.
Isarnic (Bernard), consul d'Al-
bi, 318.
Issaura (Arnaud, Pierre et Ray-
mond), de Larnat, Arièce,
200*.
Issel (Aymeric de Gastelnau d'),
187*.
— (Pons-Garrigue d'), 68, 80.
Italie (l'hérésie en), 27*.
Jacques, gardien des prisons
de Garcassonne, 328.
Jean XXII, pape, ses actes, 41*-
44*. Voy. 3*, 207*, 294*.
Jean, archevôaue de Vienne,
Isère, légat, Ô9, note 1.
— curé d'Arzens, Aude, 151.
— curé deConques-sur-Orbiel,
Aude, 172.
— curé des Ilhes, Aude, 173,
226.
— de Maine, cardinal, 192*.
— de Piquigni, vidame d'A-
miens, 246*.
— évoque de Beauvais, dispose
des biens confisqués, 232,
note 8.
— provincial des frères Mineurs
de Gascogne, 69, note 1 .
— (ArnaudT, inquisiteur, 137*,
et note lÔ.
— (Bernard) d'Albi, réconcilié
par Durand, évoque, 90*.
— (Bernard), procureur de Gar-
cassonne, 314.
— (Guillaume), 77.
— (Matthieu), 189, 191, 192.
— (Milet), 231.
— P.), 187.
— (Pons), 65.
— (Raymond), 44.
— (Raymond), hérétique, 60*,
note 1.
384
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Jean (Raymond), d*Albi, 141*,
note 3.
Jeanne, femme d'Alaman de
Roaitf, 27.
— femme de Bernard Gairveufe,
189.
— femme de P. Bertric, 237.
— femme de W. deSolario, 11.
— hérétique, 283.
— religieuse de Lespinasse,
Haute-Garonne, 31.
Joachim de Flore, 59, note 1 .
Joan (Ar. d'en), 29.
— (Bencher), consul de Gahors,
42.
— (Jacques d'en), 29.
Johannm (8.), 71*.
Jonla (Ar.), 50, note 3.
Jourdain, de Saissac, chevalier,
sa déposition, 176*.
— (Arnaud), 151.
— (Ber.), 167.
— (Bertrand), 223.
— (Guillaume), 234, 235.
— (Pons), 11.
Jourdane, de Miraval-Gabardès,
Aude, 241.
Juge ( Raymond ) , bourgeois
d'Albi, 318.
Juifs, 27*, note 2, 28*, 29*, et
note 3, 31*, 137*, note 10,
228*, et note 4, 237*.
Julien, 104*,
— (Astruc), jurisconsulte, 219*,
note 1.
— (Guillaume), 130.
— (Raymond), 275.
— (W.), 136, note 1.
Julienne, 62.
Julio (Raymonde Ferrières de)^
sa déposition, 178*.
Juzes, Haute-Garonne (Arnaud
de), 108, note 1.
Labarde (Guillaume de), 1*,
note 2.
Labécède (Vital), 168.
Labécède - Lau raguais , Aude,
236*, note 1, 68, note 1.
— (B. Borrel de), 200.
Labécède-Lauraguais (P. Pas-
' samar de), 24. Voy. 146*, 10,
81, 83.
Labège, Haute-Garonne (curé
de), 126*.
— (Raymond), hérétique, 81*,
note 1.
Lacalm, comm. de Gastelnau-
de-Lévis, Tarn, 170*.
Lacombe, Aude (Pons de), 169.
Lacroix (Pierre de), consul de
Narbonne, 139*.
Ladern, Aude (Jacques Suola
de), 180.
Ladinhac, Gantai (?) (curé de),
136*, 20, 24, 26, 29, 73.
— (Ber. de), 7, 42.
Lagarde, Haute-Garonne (Ray-
mond Baussan de), 176 .
Lagarrigue (Bernard), 183*.
La^er. Voy. 8aint-Pierre-de-
Lages.
Lagrasse, Aude (abbé de), 9*,
note 6, 78*, note 4.
— (Bernard de), 267.
— (Bernard-Jean de), 298.
— Guillaume Pages de), 126.
— (Pierre de), consul de Nar-
bonne, 139*.
— (Pierre Pages de), 126. Voy.
10*, note 4.
Lagrave, Tarn (Ëléazar de), de
Peyriac, chevalier, hérétique,
31*.
Lairière, Aude (Arnaud de),
120.
— (Pierre Grandomic de), 120.
Lalaine (Pierre de), inquisiteur,
1*, note 2.
Lambert, 134*, note 1.
Lambres (Bernard de), 178*.
Landas (Guillaume de)^ bour-
geois d'Albi, 318.
tandis (Guillaume cfe), 194*,
293*, 294*, 324, et note 10.
Landreville (Pierre de), séné-
chal du Rouergue, 217*.
Lanet (P.), 167.
Langres (Amedon de), inquisi-
teur, 44", note 4.
Lanta , Haute - Garonne , 22,
note 2.
TABLE ALPHABÉTIQUB.
385
, (Âr. Cioto de), 62, 85.
r. Dorbert de|, 4.
c Ennengaua de), 62.
srnard de), 5.
arnard de Goderville de),
MIS Saquit de), 21.
me, Aude (Berenger de),
ar. de). 121.
jL Arlège (Arnaud Issau-
M, 200\
lilippe de), 189\
rymond - Guillaume de) ,
M52*.
nies-d^Olmes, Ariège ( Ar-
i-Bertrand de), 105^.
p9ertraDd de), bourgeois
Jiihors, 42.
rdes, Aude (P. Baudriga
léconcilié par saint Do-
ôque, 75*, note 4.
r, Ariège (Guillaume d'en
ne de), 105\
r (Bernard de), consul de
ilonse, 31, note 1.
Dger de), â2, note 2.
d (Arnaud), 105*,
c, Aude, 62% 142% 146%
% 38, 39, 42, 44, 76, 97.
irnard Olive de), 128,129.
aillaume - Guiraud de ) ,
.129.
erre-Benoît de), 48.
erre-Sicard de), 128.
. Saumatier de), 34, 55.
r. Cedacès de), 57.
gaais, 165*, 42, note 4.
ns (Peire), 88*, note 2.
Ht (Guillaume), consul de
cassonne, 314.
ierre), 11.
.), 150.
(Guillaume), 318.
)r(Ermengaud),78, note4.
90, Tarn (le vicomte de),
•
rie , Tarn - et - Garonne
naud Bordeler de), 240.
ir. Tarn, 146% 165% 171%
26, 30.
Lavaur (B., prieur de), 8, 20.
26, 30, 31.
— (Etienne Garric de), 11.
— (Raymond de), 217^.
Lebrel (Ar.), 165.
Lectoure, Gers (l'évoque de),
16*, 113*, note 1, 42, note 4.
Legran (Guillaume), 178*.
Le Moine (le cardinal), 34%
note 8.
Lemoine (Michel), 44*.
Lena (G. de Na), 134, note 1.
Léon (Bérençer), 153, 159, 169.
Leret (Barthélémy), 154.
Leroy (Pierre), 134, note 1.
Lescure, Tarn, 217*.
— (Pons-Alaman de), 73.
Lésignan, Aude, 149, 309,
note 2.
Lespinasse , Haute - Garonne,
261* 31.
— (Guillaume Orset de), 176*.
Letha (Pierre de), 134*, note 1.
Leuc, Aude, 159, 245, 285.
— (Alazais de), 249, 250, 251.
— Ar. de), 289.
— (Ber.-Willem de), 289.
— (Bernard -Pascal de), 119,
120-121.
— (Esclarmonde de), 249.
— Guillaume de), 245, 251.
— (Guillaume-Boyer de), 247.
— (Guillaume-Cabane de), 120,
244-246.
— (Guillaume de Liquerac de),
246, 247.
— (Guillaume-Martin de), 245.
— jJacques-Boyer de), 246.
— (Jourdane Morel de), 248.
— (Lombarde de), 248, 249.
— (Pierre-Amélius de), 120-121,
245.
— (R.-Gilles de), 246.
— (R. Guilis de), 285, 286.
Leuder (R.), 84.
Levés (Guillaume), 120.
Lévis (Gui de), 226*, et note 6.
Lherm, Haute-Garonne (Ber-
nard Maestre du), 106*.
Lieuran - Gabrières , Hérault
(Pierre Trencavel de), 44".
Limborch, 107", 108*.
25
386
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Limoges (Saint-Martial de), pè-
lerinage mineur, 159, note 1.
Limoux, Aude, 60*, 142*, 166*,
246*, 131, note 1,215, 250.
— (Arnaud-Embrin de), 192*.
— (Bernard - Arnaud - Embrin
de), 56*, 137*, note 7.
— (Bernard Garsiprès de), 92*,
note 1, 168*.
— (Pons Olmière de), 224.
Liqueraco (Guillaume de), de
Leuc, Aude, 246-247.
Livre des augures, 78*, note 4.
— des hérétiques, 281, 282.
Lodève, Hérault, 116*, note 1,
123% 124*; — évéque, 53*
55*, 126, note 1. Voy. Gui
(Bernard).
Lomagne (vicomte de), 227*,
note 1.
Lombard (Guillaume), de Pézé-
nas, Hérault, 116, note 1.
(P.j^ 192.
— (Willem), 65, note 4.
Lombarde, femme de Guiraud
d' Auterive , Haute-Garonne,
136*, note 10.
— femme de feu Raymond Ay-
meric 44.
Lombar'die/ 283, 287, 288; —
premier inquisiteur en Lom-
Wdie, 8*; — inquisiteurs de
Lombardie, 22*, 37*; — l'In-
quisition en Lombardie, 31*;
— relations des hérétiques
du Languedoc avec ceux de
Lombardie, 32*, 250*, 30.
Lombers, Tarn (cimetière de),
168*.
Lordat, Ariège (Guillaume de
Gorneillan de), 105*.
Lorraine (la), 27*.
Loubens, Haute-Garonne (Fran-
çois de), 27.
Louis VIII, roi de France, 248,
note.
Louis (S.), roi de France; ses
actes et ses rapports avec
l'hérésie et l'inquisition, 224*-
227*; — son tombeau à Saint-
Denis , pèlerinage mineur.
159, note 1 ; •* sa chapelle à
Garcassonne, 192*.
Louis X, roi ae France, 230*,
note 4.
Lucius III, pape, 68*, 109,
note 2.
Lues (B. de), consul de Gahors,
42.
Lunas, Hérault (archidiacre de),
328, 334, 344.
Lunel, Hérault, 223*.
— (Etienne de), frère Mineur,
95, 105, 108.
— (Pierre de), 34*, note 8.
Lupateria (château), 78*, note 4.
Luzenac, Ariège (Guillaume-
Bernard de), 106*
— (Pierre de), 201*.
Lyon, Rhône, 45, note 1, 115*.
M
Maculano (Vincent), cardinal,
253*, note 2.
Magi (abbé), 253*, 255*, 266*.
Magrefort (Pons), 231*, note 1.
Maguelonne, comm. de Ville-
neuve-lès-Maguelonne (révé-
que de), 28*, note 3, 121*,
122* et note 1, 126, note 1;
— son commissaire ou vi-
caire, 57*, 124*, 127*, note 9.
Voy. Frédol (André), Garde
(Gaucelm de la).
Maiofa (R.), 164.
Mai rat (Bernard de), 153.
Maitre (Etienne), capitoul de
Toulouse, 34.
— (Pons), capitoul de Toulou-
se, 36.
— (Raymond), 325.
Majoris (Raymond), 73.
Malet (Ar.), 137, 139.
— (Bertrand), 137.
Maliet (Grégoire), 318.
Malpuel (Bertrand), chevalier,
158, 159, 174.
Malviès, Aude (Guillaume Ai-
gabeu de), 117, 284, 285.
— (Raymond de), notaire, 187*.
Manent (Guiraud), consul de
Garcassonne, 305, 328.
TABLE ALPHABÉTIQUB.
387
Manent (Jetn), i37*, note M.
— (Rose), de LodèYe, 57*.
BfanQBool (G.), 144.
Blanher (P.)i 1^4.
Mante noire, 262*, 10.
Manuels inquisitoriaax, 233* et
8uiv.
Manuscrits cités ou analysés :
ms. lat. 4269, Bibl. nat., 198*-
202* (notice); — ms. lat.
4270, Bibl. nat., 41*, notes 2
et 3, 42*, note 1 ; — ms. lat.
9992, Bibl. nat., 149*, 150%
248* et suiv. (notice et ana-
lyse); édité, 1 et suiv.; —
ms. lat. 11847, Bibl. nat, 94*
et note 2, 95*, note 4 à 17
97*, note 1, 137*, note 4
172*, note 1, 183*, 192*-197*
(notice), 235*, note 2, 306
note 1, 322, notes 1-3, 323
notes, 324, notes, 325, notes
— ms. lat. 12856, Bibl. nat.
93*. 94* et note 1, 95*, notes
1.3, 182*, 183*-189* (notice)
306, note 1, 324, note 9, 325
notes 2, 4; — Doat XXI
9*, note 6, 12*, notes 2 et 3
13*, note 3, 22*, note 2, 61*
(extrait), 136*, note 5, 140*
141*, notes 1, 4 et 5, 144*
145*, note 1, 148*, note 1, 45
note 1, 69, note 2, 72, note 1
103, note 1, 145, note 1, 159
note 1, 258, note 2; — Doat
XXII, 75*,note3, 91*, note 2
136*, notes 3 et 10, 140*, 141*
notes 5 et 6, 143*, note 6, 144*
145* et note 2, 147*, note 1
148, note 1, 149*, 240*, note 6
251*, notes 8 et 10, 41, note 1
72, note 1^ 90 et s. (dépositions
contre Pierre Garcias) , 97,
note 1, 102, note 1, 106, note
1, 108, note 1, 251, note 5 ; —
Doat XXm, 75*, note 4, 91*
note 1, 113*, note 1, 141* et
note8 3,5,6, 143*, 144*, 145*
148, note 1, 149, 152*, notes 3
et 7, 250*, notes 1, 4, 5, 251*,
notes 1, 3, 5; 4, note 2, 21,
note 1, 33, note 1, 62, note 2,
66, note 1, 78, note 2, 97,
note 1, 108, note 1, 251, no-
te 5; — Doat XXIV, 91*,
note 2, 141* et notes 2, 4, 5,
6, 143*, notes 2, 3, 6, 145*,
149*, 45, note 1, 53. note 1,
60, notes 1 et 2, 6^, note 1,
69, note 2, 84, note 1, 89,
note 1, 99, note 2, 131, note 1;
— Doat XXV, 78*, note 4
(extrait), 81*, note 1 (extrait),
136*, notes 8, 12, 13, 137*,
notes 1, 6, 145*, 152, notes 4
et 6, 161* et note 2, 167*,
notes 4, 5, 6 et 8, 169% no-
te 5, 172*-181* (énumération
des pièces). 181*, 241*, note 3,
242/note 1; 4, note 2, 6, no-
tes 1 et 2, 21, note 1; —
Doat XX VI. 46*, note 1,
84% note 2, 93 et note 1, 137*.
notes 2, 3, 145*, 148% note 1,
150% 152% notes 3 et 5, 167%
note 7, 169% 181% 182*, 190*,
191% notes 1, 2, 3, 4, 235,
note 2 ; — Doat XXVII, 43*,
note 1, 57% notes 1, 3, 4 et 5.
58*, notes 1, 2, 73% notes 3
et 4, 74% notes 1 et 2, 85*
(extrait). 87*, note 2, 107*,
note 3, 109*, 112*, notes 1. 2
et 3, 116* et notes, 122*,
notes 1, 3 et 4, 123*, notes 1
et 2, 124*, notes 5 et 6, 125*,
notes 1, 2, 3 et 4, 126*, note 6,
127*, notes 1 à 7, 128*, notes
1 à 8, 129, note 1, 159, note 1;
— Doat XX Vm, 49*, note 1,
73*, note 2, 107* et note 2,
109% 116* et notes, 122*.
note 2 et 5, 124*, notes 2, 3
e^4, 125*, notes 5, 6 et 7, 126*,
notes 1, 3, 4, 5 et 7, 235,
note 2 ; — Doat XXIX, 238*,
note 1 ; — Doat XXX. 238*,
note 1 ; — Doat XXXI, 1*,
note 2, 9*, note 6, 10*, note 2,
11*, note 4, 13*, notes 3 et 4,
14*, notes 1, 2 et 4, 15*,
note 2, 16*, notes 3, 6 et 7,
17*, note 1, 19*, notes 1, 4
et 5, 20*, note 2, 22*, note 2,
388
TABLE ALPHABÉTIQUE.
23, note i, 24*, note 1,25%
note 4, 26% note 4, 27*, no-
te 3, 50*, note 2, 51*, note 1,
53*, note 2, 55*, note 1, 66*
(extrait), 69* (extrait), 88*.
note 2 (extrait), 91*, note 3,
i36*, note 10, 143*, note 7,
149*, note 3, 150* (extrait),
158*, 212*, notes 3, 4, 5, 213%
notes 2, 4, 5, 215*, notes i
et 3, 217*, note 2, 225*, no-
te 3, 226*, note 1, 244*, 245*,
note 1 , 45, note 1 ; — Doat
XXXII, 21*, note 3, 27*,
notes 6 et 7, 28*, note 4, 29*,
notes 1, 3 et 4, 30*, notes 3,
4, 5 et 6, 31*, note 3, 32*,
note 1, 33*, note 3, 37*,(fiote 1,
40*, note 2, 56*, note 2, 92*,
note 1, 96*, notes 1, 2 et 3,
114*, note 3, 136*, note 10,
137*, note 7, 149*, 168*, 172*,
note 1, 181*. 182*, 189* (ex-
trait), 190*, 192*, notes 1, 2,
207* et note 1 (extrait), 208*,
note 1 (extrait), 209*, note 1
(extrait), 216*, note 5, 217*,
notes 1, 2, 218*, note 4, 226*,
note 2, 228*, notes 1, 2 et 3,
229*, notes 1, 2 et 3, 230*,
notes 3, 4, 231*, note 2; —
Doat XXXIU, 34*, note 8,
94*, note 4, 95*, notes 2, 4 à
17, 168*, 192*, note 2, 230*,
notes 3, 5,231*, notes 1 à 11,
232, notes 1 à 6; — Doat
XXXIV, 37*, notes 4 et 6,
38*, note 1, 39*, notes 2 et
5, 42*, notes 3 et 4, 43*,
notes 2 et 3, 98*, note 1, 114*
(extrait), 115*, note 4, 192*,
note 4, 202 et note 1. 2, 203*,
notes 1, 2, 3 et 4, 226*, no-
te 4, 230*, notes 2, 4, 232*
et note 8, 302, 303 (extrait);
— Doat XXXV, 1*, note 2,
44*, notes 1, 2 et 3, 98*, note
2 (extrait), 129*, notes 2, 3,
137*, note 11, 138*, notes 1,
3, 192*, note 5, 206*, note 3
(extrait), 230*, note 4; —
Doat XXXVI, 72*, notel;
— Doat LXXXVn, 213*,
note 4 • — Doat cm, 227*, note
3 : — DoatGLIV,225*, note 1,
227*, note 3; — Doat CLXX,
147*, notes 5 et 6 ; — Doat
GLXXI, 221*, note 2; —
Doat GLXXII, 169*, note 2;
— Doat GLXXIU, 169*,
note 6; — ms. GG< Albi,
291* et suiv. (notice et ana-
lyse), publié 304 et suiv.;
— ms. 1437 d'Aviçnon, 243*;
— ms. 6 de Bézicrs, 114*,
note 2; — ms. Bonnet, à
Béziers, 148*, 149*, 155*-160*
(notice), 166*, 244, note 1; —
ms. 780, de Bordeaux, 187*,
note 1, 198*, 232*, note 7,
243*, note 1, 246*, notes 1 et
2;— ms. 160deGiermont-Fer.
rand, 160*-161*, 267* et suiv.
(notice et analyse); publié,
115 et suiv.; cité ou rappelé,
244. note 1; — ms. oà de
Madrid, bibl. de l'Université,
233*-236* (analyse), 124, no-
te 1; — ms. de Merville,
Haute - Garonne , 94*, 95*,
note 1, 97*, notes, 183*, 306,
note 1, 322, note 1, 323,
notes, 324, notes, 325, notes;
— ms. 388 de Toulouse, 137*,
note 8 ; — ms. 490 de Tou-
louse, 98*, 134*, note 1 (ex-
trait), 143*,note4,148*,171*,
note 5 (extrait), 187*, note
1, 243*, note 1 , 246, notes
1 et 2; — ras. 609 de Tou-
louse, 60*, note 1 (extrait),
75*, notes 1, 2, 3 et 4, 77%
note 1 (extrait), notes 3, 4, 5,
6, 7, 78*, note 1, 113, note 1,
134, note 1, 136, notes 1, 2,
6, 7, 142* et note 1, 145*,
148* et note 2, 153*-155* (no-
tice), 157*, note 1, 158*, 161*
et note 1, 167, note 1, 236*,
note 1, 242*, note 1, 249%
note 2, 2, note 1, 3, note 2,
4, notes 2 et 4, 5, notes 1,
2, 3, 6, notes 1 et 2, 7, notes
1 et 2, 8, note 2, 12, notes 2
TABLE ALPHABÉTIQUE.
389
13, notes, i4, notes, 14,
» 15, notes, i6, note i,
Ole i, 21, notes 1 et 3,
ite i, 2 et 3, 23, no-
et 2, 25, note 1, 27,
I, 28, notes 1 et 2, 32,
l^ 34, note 1, 35, notes,
oies, 42, notes 3 et 4,
ote 1, 49, note 1, 50,
, &3, note 1, 57, note 1,
ote 1, 66, note 1, 68,
ly 69. note 2, 74, note 3,
Ole 3, 79, note 2, 82,
l^ 84. note 1,88, note 1,
ote 1, 91, note 4, 97,
1,102, note 1, 106, no-
109» note 2, 206, notel;
A. kl. 3978, 72*, notel;
st lat. 4030, 103* et
1 (extrait), 108*, 109%
437*, note 5, 6, 91,
2; — Archives de la
> - Garonne , Domini-
85, r, note 2, 136*,
), 146*, 161*-166 (noti-
06, note 1, 244, note 1 ;
W^ent de registre d'in-
ton, bibl. de Garcas-
, 169*-172* (notice),
ft (dame), 213, 326.
snx (Guillaume de), 228.
id (W.), 37.
(Guillaume), de Pézé-
raticelle, 116*, note 1.
(Pons), 122.
àemard), 105*.
IJ.), 151.
ide, JjOt - et - Garonne,
s (Jacques), notaire,
Î03*.
(nés), 338.
Te), 6.
se (dame), 326.
e de Bertrand de Prouil-
oonciliée par saint Do-
fue, 75*, note 4.
lan, Hérault, 116*, no-
ie, Bouches-du-Rhône,
le (Bernard), 314.
Marseillette, Aude (G. de), 181.
Marti (G.), 171.
Martial, 147.
Martin, archidiacre de Gimont,
Gers, 69, note 1.
— (Ar.), 143.
— Ar.), 242.
— j Barthélémy) j 144.
— ( Ber. ), archiprôtre mineur
de Garcassonne, 129, 253, 271,
286.
— (Ber.), 177.
— (Bernard), 108, note 1.
— (Bernard), 84, 85.
— (G.), notaire, 181.
— (Guillaume), 127.
— (Jean), bourgeois d'Albi, 318.
— (Jean), 177.
— (P ) 183.
— (P.),' dit GotelUer, 212.
— (W.), 185.
Martels (en Johans de), 88*,
note 2.
Martres, Aude (Ber. des), 208,
210, 212.
— (Ber. des), 223.
— (G. des), 208.
— (G., 61s de Ber. des), 115.
Mas-Gabardès, Aude (G. Moto
de), 212, 235, note 2.
Mascarel, 241.
Mascaron, inquisiteur, 136* et
note 2.
Mascon (Guillaume), 116*,
note 1.
Mascot (Etienne), 194*, 324 et
note 2.
Massa (R.), 143, 144.
Massabou (Ber.), 216.
Mas-8aintes-Puelles(le), Aude,
158*, 43, 45, note 1, 49, 75,
83-85.
— (Ar. "de Delhols du), 169.
— (Bonhomme du), 212.
— (Ermengard, Raymonde et
Sigure du), 75*, note 4.
— (Pons Barrau du), 44.
— (Raymond Gauzit du), 102,
note 1.
— (Willelme du), 11.
Massau (R.), 142.
390
TABLB ALPHABÉTIQUB.
Massot (Pierre), de Béziers,
i46*, note 1.
Mata (P.), 165.
Matfred (Géraud), consul de
Ctordes, 98*, note 2.
Mathe (P. de), 242.
— (bois de), 280.
Matthieu, 127*.
— curé de Belbéze, Aude, fra^
ticelle, 116% notel.
Mauléon (Pierre de), inquisi-
teur, 134, note 1.
Maur (Ar.), 176, 240.
Maurand (Bomassip), capitoul
de Toulouse, 16, 34, 36.
— (Guillaume), 193% 194*.
— (Jean), de Pézénas, frati-
celle, 116*, note 1.
Maurel (Barthélémy), 318.
— (G.), 238.
— IR.), 235.
Mauri (Ber.), 166, 171.
— (Jacques), 171.
Maurian (Guillaume de), 325 et
note 7.
Maurin (Arnaud), 105*.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318.
— (Raymond), 9.
— (W.l 21.
Mauvilie (Guillaume), bourgeois
d'Albi, 318.
Mayence (rarchevôque de), 8*,
9*.
May s (Pierre de), inquisiteur,
134*, note 1.
Mazac (W. Donadeu de), 250*.
Maze (Guillaume), 125*.
— (Guillelme). de Galvairac,
fraticelle, lié*, note 1.
Mazerac, comm. de Puylaro-
que, Tarn-et-Garonne (W.
Donadeu, alias Nebios, de),
32.
Mazeroles , cant. d'Alaigne,
Aude (Pierre de), 160*.
Mazet, comm. de Lacourtéte,
cant. d'Alaîgne, Aude (Ray-
mond du), 151.
Medenco (Pierre de), procureur
du roi, 195*, 196.
Meger (H.), 218.
Méjeville (Raymond), 104^.
Melhan (Dommique), 1*, note 2.
Meisaire (Jean), 217.
Monde, Lozère (i'évôqne de),
16*, 21*.
Mercadai, Pamiers (église du).
Voy. Camp (église de N.-D.
du).
Mercadier (Isam), 57.
— (Willem), 5.
Mercier (Pierre), 123.
Merens, cant. d'Ax, Ariège
(curé de), 104*.
Merville, cant. de Grenade,
Haute-Garonne (Raymond de
Abbas de), 81*, note 1.
Meyreville, cant. de Belpech,
Aude (Aincelin de), 297.
— (G. de), 209.
Michel (Guillaume), 134.
Micheile, femme hérétique, 45,
note 1.
Migbs, cant. de Tarascon-sur-
Arièg[e, Ariège (Arnaud de),
hérétique, 45, note 1.
Milan (Chrétien de), 269.
Milhau (Pierre), 231*, note 1.
Millau (Aveyron), 1*. note 2,
113*.
Minervois (les habitants du),
65*.
Mineurs (frères), 37*, note 6,
192*, note 4.
Miquel, alias Sabbater (Ber.),
149.
Mir (Ber.), 150.
Miraval (G.), 239.
Miraval - Gabardès , cant. du
Mas-Gabardès, Aude (Ber. de
Cavanac de), 240.
— (P. Lanet de), 167.
— (P. Sabatier de), 241.
— (Rixendis de), 176*, 177*.
Mirepoix, Ariège (révé{]ue de),
108*; — ses commissaires,
110*, 124*.
— (le sire de), 226*.
— (Guillaume de), 175.
Miroand (Arnaud), 129.
Mois8ac,Tarn-et-Graronne, 145*,
148*, 244*.
Moleira (Raymond), 226.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
39!
IloUères, Aude (Guillaume de),
Holinier (Benoit), consul de
Cordes, 98*, note 2.
— (Ber.), 174.
— (Bérenger), procureur d'Al-
bi, 3i8.
— (Ch.), 266*, 288*.
— (G.), 190, 193.
— (Guillaume), 137.
— (Guillaume), de Béziers, Hé-
rault, 116, note 1.
— (Jean) , archiprôtre de Cas-
tres, 187*. .
— (Paul), 98*, note 2.
— (Willem), 190.
Molaaire (Jean), 213.
Moncade (Guillaume - Ray-
mond), 152.
Moncanier (Bernard), 298.
Monestiès, Tarn, 217*.
Mons, Haute-Garonne (Âmau-
ry de), 217*.
Montagnac, Hérault (André Bé-
renger de), fraticelle, 116*,
note 1.
Montaigo (Guillelme de), 101.
Montaigut (Bertrand de), 194*.
MontaiUou, Ariège (Guillaume
Maursde), 206*, note 1.
— (Pierre-Maurin de), 106*.
Montanho^ (Hugues de), 62.
Montanier ( Guillaume ), 98*,
note 2.
— (Jean), 105*.
— (Martin), 136, 140.
Montaren (Bernard de), inqui-
siteur, 136* et note 1().
Montastruc , Haute - Garonne
(archiprètre de), 43.
— (Pierre de Creissac de), 16.
Montauban , Tarn-et-Garonne,
78*, 123*, 124*, 148*; — ab-
bé, 18; — curé, 88; — prieur
des frères Prêcheurs, 177*.
— (B. Raymond Arquier de),
32.
Montauriol , Haute - Garonne
(Pierre-Bermond de), 159*.
— (Pons Aiçra de), 155*. Voy.
1d6* et suiv.
Montant, cant. de Saverdun,
Ariège (Faure et Guillaume
de), 104*.
Montbel, cant. de Mirepoix,
Arièjge (Binet de), 230.
Montbiza (P. de), notaire, 10.
Montcabrier, cant. de Lavaur,
Tarn (Isarn Mercadier de),
57.
Montclar, cant. de Montréal,
Aude (Ermengaud de), 164.
Montclar (Guillaume de), prieur
des frères Prêcheurs d'Albi,
187*.
Montcuq, Lot, 148*.
Montecogul (Albert de), 66*.
Montégut, cant. de Revel, Hau-
te-Garonne, 170*.
— (Bernard de), 124*.
— (Bertrand de), 95*, 231*, 322
et note 2.
— (Jean de), 185, 199.
— (Pierre-Bernard de), 183,
184, 199.
Montels, cant. de Capestang,
Hérault, 129*, note 2.
Montesquieu- Villef ranche, Hau-
te-Garonne, 146*.
— (Bernard de), 135*, note 8,
175*.
Montferrat (Pierre de Sella de),
177*.
Montfort (Alionor de), 230*,
note 4.
— (Baudouin de), inquisiteur,
131*, 256, 285.
— (Philippe de), 19*, 226*.
— (Simon de). Voy. Simon de
Montfort.
Montgailhard, cant. de Ville-
franche-de-Lauragais, Hau-
te-Garonne, 156* et suiv.
— (Arnaud Gapella de), 159*.
— (Pierre Ijaurac de), 169*.
Montgiscard, Haute - Garonne
(Trois Emines de), 21.
— (W. del Eversen de), 82.
Montjoire, cant. de Fronton,
Haute-Garonne (Ar. Ooais
de), 24.
— (Béatrix de), 59.
— (Pierre Grimaud de), 62, 80.
— (W. Textor de), 89.
392
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Montlaur, cant. de Laf^rasse,
Aude (Àrseadis de). 257.
^ (Jean Fina de), 130.
— (R. de), 149% note. Voy. 289.
Montolieu, cant. d'Alzonne,
Aude, 125, 159, 189, 214,
215, 220, 234, 235, 328, 329.
— (Ar. Catde), 301.
— (Ar. Faure de), 125, 189,
190.
— (Aoger de), 197.
— (Bernard de), 206.
— (Bernard de), 279, 280, 281,
282.
— (Bernard Bérenger dej^, 125.
— (Bernard Déodat de), 301.
— Bernard Porcel de), 125.
— Guillaume de), 314.
— P. Gat de), 182.
— (Pons de), 314.
— (Pons Gabos de), 125.
— Puffoler de), 215.
— (maître R. de), 139.
— (R. de), 197.
— (R. du Bourg de), 198. Mont-
réal, Aude, 1 , note 2.
— (Ar. Baud de), 216.
— Ber. Bo8 de), 217.
— (Ber. Brice de), 196, 207, 209,
• 210.
— (Ermengaud de Villatraver
de), 174, 175.
— (Guillaume de Mirepoix de),
175.
— (Mota, châtelain de), 120,
204.
— (P. Brice de), 283% 193, 210.
— P.-G. de Galavel de), 206.
— (P. de Mousson lens de), 174.
— (R. Maisine de), 209.
— Raymond de), 218.
— (Raymond -Jean de), frère
Mineur, fraticeile, 112*, no-
te 1.
Mons (Assalit de), 44.
Montirat, Tarn, 217*.
Montmaiour, comm. d'Arles-
sur - Rhône, Bouches - du-
Rhôoe, 159, note 1.
Montmaur, Aude (seigneur de),
hérétique, 42, note 7.
Montech, Haute-Garonne, 333.
Montoti (Guillaume de)j 109.
— (Raymond de), 107.
Montpellier, Hérault, 11*, 159,
note 1; — concile, 52*; —
frères Prêcheurs, 34*, note 8.
— (Alissète de), fraticeile, 116*,
note 1.
— (Jean Orlach de), 116*, no-
te 1.
Montpezat-du-Quercy, Tam-
et-Garonne, 148*.
Montréveil, comm. de Gastres-
sur - r Agout, Tarn , 1 67*,
note 3.
Monts (Pierre *de), inquisiteur,
134*, note 1.
Montsegur, cant. de Lavélanet,
Ariège, 79, 100.
Mora (Guillaume de), 34*, no-
te 8.
— (Pons de), 153.
Moren (Jean), 116*, note 1.
Morères (fr.Guillaumede),246*.
Moret (Ar.), 160.
Morières (Guillaume), inquisi-
teur, 97*, 134*. note 1.
Morlane (Arnaud), 235, note 2.
— (Bernard), 235, note 2.
— Gautier), 166.
— (Guillaume - Arnaud) , 235,
note 2.
— (Isarn), archiprôtre de Car-
cassonne, 31* et note 6.
— (P.-G.), 235.
— (R.), alias Textor, de Cau-
nes, 225.
— (Raymond), 235, note 2.
— (Sanche), 31*, 159, 235,
note 2.
Morret (P.), 172.
Moscallo (Ber.), 185.
Mossairo (Jean), 176, 177.
Moussoulens, Aude(Alazaîsde),
139.
— (Amdieu Vital de), 180.
— (Ar. G. de), 141.
— (Ar. Jourdain de). 152.
— (Ar. Siguier de), 206.
— Ar. Vital de), 180.
— Arnaud Pages de), 136, 138.
— (Audiard Paffèse de), 171.
— (Ber. Faure ae), 177.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
«cmlens (Ber. Martin de),
t m
kéranger Bota de), 177.
torirand Cabos de), 180.
r.. Martin de), 176-177.
«illanrae Burraude), 180.
Mm Martin de), 177.
* Ath de), 158, 159, 174.
. R. At. de), 200.
. Vaquier de), 174.
iwre Vaquier de), 239.
QHS de), 174.
. Hot de), 200.
. Séguier de), 206.
. Vital de), 136, 138.
linaud de), 144.
(Bernard de), hérétique,
et note 1.
Bt (Jean des), inquisiteur,
^, note 1.
tae (Ispa de), 217*.
iièjouis, Aveyron (Ray-
id de), évêque de Saint-
onl, 41*.
» (Bernard), bourgeois
tbi, 318.
1 Haute-Garonne (B. de),
liUaume de), 170*.
N
frère de Willem-Ray-
d de Vaudreuille, 75*,
3. '
Aveyron (Jean de), 98*,
2 113*.
loFabre(en),88*,note2.
ta (Guillaume), 214.
me (Ar.), 197.
land), de Yiilemostaus-
Aude, 155.
me, Aude, 64*, 38.
levéque de), 1*, note 2,
*, note 6, 14*, note 4,
17*, note 1, 21*, 42*, 43,
l7*-50*. 55*, 57*, note 5,
M)*, note 1, 64*, 65*, 71*,
410*, 116% 122*, 123*
127*, 139*, 228*, note 3,
459, note 1, 193, 225,
393
Narbonne (B. de), 71*.
— (Bérenger Hulart de), 49*,
note 1. /» 1
— - (Bernard Maurin de), 44*.
— (Biaise Boyer de), fraticelle,
116, note 1,127. '
— (Bonet Constantin de), 200.
— (Pierre Lagrasse, consul de),
— (Raoul de), 10* et note 4.
Voy. Amélius (Pierre), Ay-
celin (Pierre), Farges (Ber-
nard de), Fulcoy (Gui).
Navarra, chanoine de Saint-
Sernin de Toulouse, 73.
— femme de Raymond Cat,
298, 299, 300.
— (Jean de), inquisiteur, 136*
et note 3.
Neil (Jean), 169.
Nepos, clerc, 34.
— de Davinia, 36.
Nicolas III, pape, 29*, 30*.
Nicolas IV, pape, ses actes,
30*-33*. '
Nicolas, 231.
— curé de la Daurade, à Tou-
louse, 69, note 1, 114.
— (Pons), dAlbi, 95*, 186*,-
231*. '
Nigri (Guillaume), 179.
— (H.)^ inquisiteur, 137* et
note 8.
— (Limoux), 128*.
— (Raymond), de Salsigne, Au-
de, 238-239.
Nimes, Gard (évoque de), 126,
note 1.
Niort, Aude, 9*, 61*, 63*, 64*,
84*, 136*, note 5, 147*, 145,
note 3; — château, 62*.
— (G. de), 62*, 63*.
—- (Pierre-Guillaume de), 69*.
— (Raymond de), 145-149.
Notaires de Tinouisition, 30*,
8, 10 et suiv., 244, note 1 ; —
leur entrelien, 72*.
Notre-Dame de la Trivalle de
Carcassonne (prieur de), 121.
Nouvel (Arnaud), jurisconsulte,
209*, note 1.
394
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Nova (dame), 242.
— femme de B. Othon, 62*, 64*.
Novilla (Thomas de), 218*, no-
te 4.
O
Obra (Berenger d'en) de Sais-
sac, 123, 194.
— (P. d'en), 2ib,
Odart, cant. de Montgiscard,
Haute - Garonne ( Bernard
Gleize d'), 7.
— (Jacques d*). 4.
— (Jacques Galvet d'j, 27.
— (P. Audebert d'), 27.
— (Pierre Grand d^), 27.
Olargues, Hérault, 116*, notel.
— (Pons d'), 65*.
Oliba (Bernard), 128.
Olier (Ar.), 185.
— (Guillaume), consul d'Albi,
318.
Olive (Pierre-Jean d'), 42*, 43*,
59*, note 5.
Olmier(R.), 231.
Olric (Guillaume), 320.
— (Philippe), procureur d'Al-
bi, 305, 318.
— (Raymond), hérétique, 291.
Orange, Yaucluse (diocèse d'),
28*.
Orlach (Jean), de Moxitpellier,
116*, note 1.
Orlonac, Ariège ( Alazaîs, femme
de Pierre de Borda d'), 104*.
— (Alazaîs, femme de Pierre
Munier d'), 104*.
— (Barcelonne. femme de Ber-
nard de Boraa d'), 104*.
— (Gentilis, fille de Guillaume
Ros d\ 104*.
— (Gualnarde, femme de Ber-
nard Ros d'), 104.
— (Guillaume Austatz d'), 104*.
— (Julien Clerc d'), 104*.
— (Pierre de Borda d'), 104*.
— (Raymond Barrau, clerc,
d'), 104*. ^
— (Raymond Benêt d'), 104*.
Orre (Ar.), 59.
Orsini (Jean-Gaetano) , cardi-
nal, 29*.
Ort (Guillaume de T), bourgeois
d'Albi, 318. ^
— (Guiraud de 1'), 323 et note 6.
Ortolan (Pierre d*), 271.
Orvieto (P. d'), 337.
— (Pierre d*), procureur géné-
ral des frères Prôcheurs, 142*.
Oth (Bernard), seigneur de
Niort, Aude, 131, note 1.
— (Pierre), 141.
Othon (B.J, 9*, note 6.
— (P.), 224.
— (Raymond), 77.
P., archidiacre de Narbonne,
71*.
P., archiprétre de Garaman,
Haute-Garonne, 43, 87.
P., curé de Blomac, Aude, 167*
168.
P., curé de Roquefère, Aude,
Pacinier (Pierre), boargeois
d'Albi, 318.
Padoue, 33*, note 3.
Pages (Bernard), 119.
— (G.), 163.
— Gérauld), 1*, note 2.
— (Guillaume), de Roquefère,
165.
— (P.), 268, 295.
— (P.), 200.
— Pierre), 119, 126.
— (R.), de Cabaret, 220.
— Raymond), 119.
— (ViUl), 165, 201.
Pagèse (Andiardis), 139.
Pagu t ( Raymond), 325, et note 1 .
Paillés (Raymond de), 69, note 1.
Pairolier (Jean), consul d'Albi,
318.
Paix des hérétiques, 191.
Palairac, Aude (Bernard de),
191*.
— (Guillaume Ferrel de), 118.
— (Guiraud de), 118.
Palineriù (frère Sanche de)^ 81*,
note 1.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
395
Fûhmberia, 191.
Puii0n, Ariège, 36% 107% 108%
ilî*, 137% note 4, 152% 201* ;
— éyôques, 41*, 99*- 11 3*.
Voy. Fournier (Jacques), Gri-
ma (Dominique), Saissetj Ber-
nard).
— (Athon de), 7.
— (Bertrand Gordier de), 104*,
105*.
Pamphili (Jean-Baptiste), car-
dinal, 253*, note 2.
Panairer (G.), 168, 170-171,236.
Panât (Bernard), 345, 346.
Panier (Adalais), 233.
— (Pierre), 233.
— d'Arzens, 233.
Faonac (frère R. de), 72.
Paraire (Pierre), 284.
Parcite nobis (formule), 262, et
note 1.
Parent (Raymond), 106*.
Paris (Notre-Dame de), pèleri-
nage mineur, 159, note 1.
Pamac (Hugues de), inquisi-
teur, 181*.
— (Pons de), inquisiteur, .78*,
note 4, 81*, note 1 ; — ses
actes, 172*-181*.
Paschal (Bernard), 121.
Pasquet (Jean), frère Prêcheur,
98*, note 2.
Passage ou service en Terre
Sainte, 19*, 51*, 52% 282*,
283% 69, note 1, 159, 181,
193, 201, 203, 207-210, 212-
213.
Passamar (P.), 24.
Passion (dimanche de la), 28*,
29*, note 3.
— (traduction romane de la),
97 et note 1, 104.
Pastou (Bernard), 314.
— (Bernard), de Marseillan, Hé-
rault, fraticeile, 96*, note 1.
— (P.), 218.
Pastre (Ber.), 161.
— (Jean), 211.
— (Pons), 6.
Pathares excommuniés par
Alexandre IV, 22*.
Patrice (Ëlie], consul de Gar-
cassonne, 246*, 314.
Paulhac, Haute-Garonne (Mat-
fred de), 75*, note 3. Cf. 170*.
Paulmiano (Guillaume de)^ 279.
— (Vital de), 280, 281, 282, 284.
Paut (P.), 185.
Pauvres de Lyon excommuniés
par Alexandre IV, 22*.
Payan (Jourdan), 138.
Payane, femme de Pons-Ar-
naud de Preixan, 153.
Pays (Barthélémy), d'Albi, fra-
ticeile, 116*, note 1.
— (Jean), 294*.
Pech-Luna, Aude (seigneurie
de), confisquée, 231*, note 1.
Pecol (P.), 208.
Pecs (Guillaume), 105*.
Peine ou pénitence, 18*, 48*,
49*, 108*, 116*, 197*, 260*-
262*, 281% 282*, 2, 5, 9, 15,
18,20,23,26,29,30,33,36,
40,43, 47, 52, 54,56-61, 64,
66, 68, 79, 81, 82, 85, etc.
— corporelle, 239, 241.
— infamante, 199.
— (différentes espèces de) :
prison. Voy. ce mot; — ré-
clusion étroite, au pain et
à Teau, 110*; — réclusion
large, 110*; — prison per-
pétuelle, 52*, 68*, 2 et suiv.;
— prison temporaire, 10*,
68*, 214*, 3 et suiv. ; — con-
fiscation des biens, 1*, 14*,
note 3, etc.; — croix sur les
vêtements, 14*, 81*, note 1,
126% 152% 116, 159, 186, 198,
234, 235; — excommunica-
tion. Voy. ce mot ; — exhu-
mation, voy. ce mot ; — mai-
son rasée, 128*; — aumône
ou amende pécuniaire en ar-
gent ou en nature, 19*, et
note 5, 87*, 144*, 145*, 147*,
209 ; — entrée de l'église in-
terdite, 186; — jeûne, 87*,
144*; — service en Terre
Sainte, 51*, 159, 181, 188,
201, 203, 204, 207, 208, 209,
396
TABLE ALPHABÉTIQUE.
210, 212-213 ; — pèlerinages,
14*, note 3, 51% 81*, note 1,
86*, 126*, 147*. 152*, 214*,
159, 197, 198, 200, 202, etc.;
— visite des églises, 1 16, 225 ;
— lettre de pénitence, 234*;
— échelle pour le faux té-
moin, 110*; — peine du feu,
68*, note 2, 211*; — abandon
au bras séculier, 205*; —
commutation de la peine, 16*,
19*; — adoucissement, 16*,
28*, 29*, 52*, 57*, 109*, 127*,
168*, 262*, 283*, 284*, 45,
note i ; — prorogation, 193.
Pelât (Ber.), 185, 238.
Pèlerinages, 51*, 197, 198, 200,
202, etc.; — de Terre Sainte
interdits, 19*, note 4; — im-
posés à la suite d'une confes-
sion auriculaire, 235*; — ma-
jeurs, 18*, 159, et note 1 ;
— mineurs, 196*, 159, et
note 1 ; — remplacés par des
œuvres pies, aumônes, etc.,
229, 236, 237 ; — négUgés et
entraînant la confiscation des
biens, 228, 229.
— (grâce des), 169*, 234, 236.
— (lettres testimoniales de), 135.
Peleti (G.), 239.
Pelha (Pierre), 135.
Pelbisso (Âr.), chanoine de
Saint-Étienne de Toulouse,
7, 16, 67.
— (Guilhem), inquisiteur, 135*;
— sa Chronique, 243*-244*.
Pellicier (W. -Hugues), capitoul
de Toulouse. 16, 18, 20.
Pellipier (Guillaume et Ray-
mond), de Cordes, 216*.
Pellitier (Jean), 183.
Pennautier, Aude, 235, note 2.
— (Ar. Clary de), 213.
— (Barthélémy de), 122-123.
— (Ber. Aosten de), 188.
— (G. Peraceta de), 200.
— (Pierre d'Alairac de), 213.
Percin, 129*, 134*, note 1.
Perdiguator (Guillaume), 104*.
Periti (les) au tribunal des in-
quisiteurs, 24*. Voy. Boniviri.
Perrotas (Bernard), 124*.
Petra (Galard de), inquisiteur,
1*, note 2.
Pétronille, femme de Deide
Bras, 172*.
Pevrone, femme de Raymond
Othon, 77.
— mère de P. Borcel d'Alzonne,
162.
— mère de Raymond Barot, 77,
88.
Pexiora, Aude (précepteur de
l'hôpital de), 9*, note 6.
— (Pierre de), 78*, note 4.
Peytevin le Vieux, 5.
— (Pierre), de Sorôze, Tarn,
177*, 179*, 180*.
Pezens, Aude (Amélius-Garcias
de], 166, 175.
— (Arnaud-Raymond de), 125.
— Bemard-Faure de), 203*.
— (Bernard-Pons de), 125, 144.
— (G. Razeire de), 156.
— (Gencer de), 177.
— (Guillaume de), 320.
— (Guillaume-Armen^ Guil-
laume-Bernard et Guillaume-
Martin de), 127.
— (Isarn de), chevalier, 214,
219 223.
— (Mllet-Jean de), 231.
— (Nicolas de), 156.
— P.-R.-Vital de), 156.
— (Pons de Rieu-en-Val de),
157.
— iR. Cerda de), 157.
— (R.-Vital de), 156.
— (Raymond de Gamo et Ray-
mond Folquier de], 125.
Pézénas, Hérault, 116*, note 1,
122*.
Philipôt, çeôlier, 121, 138.
Philippe III le Hardi, roi de
France, 227*, 228*.
Phihppe IV le Bel, roi de
France, 36*, 37*, 91*, 228*-
233*.
Philippe VI, roi de France, 3*,
230*, note 4, 232*, note 8.
Philippine, 91*.
— femme ae Raymond Maurel
de Toulouse, 174*.
TABLS ALPHABÉTIQUE.
397
Pîatre (Pierre), i08, note i.
Pie ^uiliaume), consul d'Albi,
Pîeace, territoire de Ck)affou-
lens, Aude, 262, 273.
Picairola (Guillaume), 220, 223.
—.(R.), 220, 221.
Pie II, pape, i*, note 2.
Pierre II, roi d'Aragon, 7*,
note 2.
Pierre, chapelain de révêque
de Garcassonne, 187, 201, 299.
— clerc d'Arnaud Le Gascon,
notaire, 116^, note 1.
— curé de Dreuille, Haute-Ga-
ronne, 160% 125, 128, 292.
— fils d'Arsens, 281, 282.
— frère de Guillaume Clerc,
223.
— officiai de Garcassonne, 120,
131, 132, 138, 139, 153, 169,
173, 174, 200, 254,270,272.
— prieur de Gavlus, Lot, 10.
— (G.), 142.
— (Pierre), 106*.
— (R.), 136, 158.
— (Raymond), consul de Nar-
bonne, 139*.
— rW.), curé de Saint-Germier,
Haute-Garonne, 89.
Piquel (Pons), 11.
Piquer, 266.
— (Arnaud), de Tarascon-sur-
Ariège, Ariège, 199*.
Pise (Italie), 166*.
Plaigne, Aude (Pierre-Imbaud
de), 231*, note 1.
Plaisance, 166*.
Plans (Arnaud des), 49.
— (Pons des), 49.
— (Raymond-Pierre des), 49,
101, 105, 106, 107, 114.
Plassac (Ranulfe de), inquisi-
teur, 172*.181*.
Plavilla, Aude (Guillaume Bon'
rius de), 105*.
Podio Longo (mansus de)^ 170*.
Podio Therico (curé de), diocèse
de Garcassonne, 344.
Podium Cargasobregii, près de
Leuc, Aude, 284, 288,291.
Poers (Hugues), 97, note 1.
Polier (Philippe), 165*.
Pollan (Pierre), évêque héré-
tioue, 195, 196, 280, 299.
— (R. de), archidiacre de Fe-
nouillet, 331.
Polomacho (Jacques de). 201*,
202*.
Poma (Guillaume), 314.
Pomarède (hérétiques à la), 77.
— - (P. Bret de la), 83.
— (Peyrone de la), 88.
Pomas, Aude, 84% 146.
— (Arnaud de Ganet, de), 247.
— (Sicard de), 225.
Pomiés (Galhard de), inquisi-
teur, là7*, et note 5 ; — lieu-
tenant de Jean de Beaune,
inquisiteur, 113*, 123*.
Pons, bayle de l'évêque de Gar-
cassonne, 130.
— camérier de Saint-Sernin de
Toulouse, 26.
— cellérier de Tévôque de Gar-
cassonne, 150.
— socius de Raymond Scrip-
tor, 72.
— (Arnaud), 191.
— (Arnaud], 147.
— (Bernard), 147.
— (Bernard), 105*.
— (Bernard), 214, 215. '
— (G.), 121,133, 136,151,251,
275 276.
— (Guillaume Sigui), 134.
— (W.), 16*.
Pontil'(P.-Amélius du), 217.
Pon toise, Seine-et-Oise, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
Porcel (Raymonde), 192.
Pouget (Pons du), inquisiteur,
21*, note 3, 34*, note 8, 167*-
169*, 214*, 32.
Pourçain (maître Ber. de), 239.
Porta Regia (Raimond de), con-
sul de Narbonne, 139*.
Porte (Arnaud de), 117-118.
— (fr. G.), 150, 155, 156, 166,
168.
Portel (al fau de), à Sorèze,
Tarn, 78*, note 4.
Pouy-Loubrin, Gers, 81*, no-
te 1.
998
TABLB ALPHABÉTIQUE.
Pradelles-en-Val, Aude (Roger-
Gayraud de), 186.
Prades, Tarn (dame fiona de),
167*.
Pradines (Pierre de), agent du
roi, 231^, note 1.
Prat (Arnaud du), 337.
— (Bernard du), H.
— (Jean du), inquisiteur, 44*,
49% note 1, 73% 84% 85%
87% 109*, 110*, 129*, note 2,
206*-209*.
— (Nicolas du), 105*.
Prêcheurs (frères), 10% H*, 12*,
13*, 14*, 15*, note 2, 18*, 23*,
30*, 47*, 53% 54*, 55*, 97*,
98*, 219*, 228*.
Preixan, Aude, 159.
— (Ar.-Garcias de), 118, 144-
145, 149.
— (Ar.-Pierre de), 149.
— (Bernard- Amélius de), 119.
— (Bernard-Giii de), 149.
— JËsclarmonde de), 223.
— (G. Bonhomme de), 230.
— G. Boyer de), 230.
— (Julienne de), 295.
— (Lombarde de), 180.
— (P. Faure de), 227.
— (P.-R. Gilles de), 227.
— (Pierre-Albert de), 123.
— (Pierre Mercier de), 123.
— (Pons- Arnaud de), 153.
— (Pons Berrel de), 230.
— (Pons-Guillaume de), 149.
— (R. Laboureur de], 230.
— (R. Preixan de), 145.
— (Raymond- Albert de), 123.
— (Raymond- Amélius de), 123,
230.
— (Raymond-Roger de), 180.
Prima (Bernard), 110.
Prison, 128% 139*, 236% 261%
275% 2 et suiv., 199; —
arbitraire, 7; — pour dix
ans, 7; — pour quinze ans,
6; — perpétuelle, 18*, 57*,
note 5, 67*, 78*, 152*, 261*,
5, 9, 15, 18, 23, 26, 29, 30, 33,
36, 40, 41, 43, 47, 48, 52, 54,
55, 57, 61, 64, 65, 66, 72, 79,
80, 83, 85 ; — réclusion étroite.
110*, 192* ; — réclasion laiige,
327 ; — prison commuée en
la croisade, 19* ; — libération
de la prison, 108% 109*; —
sortie temporaire de prison,
dans quels cas, 279* 280* ; —
évasion. 31*; — la prison
^ employée comme un moyen
d'obtenir l'aveu, 68*, 69*,
116*, note 1, 191*, 240% et
note 5; — réeime des pri-
sons d'après le concile de
Vienne, 40*; — leur aména-
gement, 227*; — cellules sé-
parées, 52*; — garde des pri-
sons, ordonnance, 189*; —
accès de la prison pour les
époux, 52*; — prison aux
Allemands, Ariège, 110*; —
prisons de Garcassonne et de
Béziers, 38*, 108*, 224*, 225*,
232*, 163, 307, 326, 327; —
d'Albi, 38*, 307, 331, 332 ; —
de Toulouse, Saint-Étienne et
Château - Narbonnais , 225*,
263*, 8, note 2, 72, 307, 341 ;
— ne Verfeil, Haute -Ga-
ronne, 81*, note 1 ; — visite
des prisons par les cardinaux
commissaires, 291*-294*; —
hérétiques évadés, 81*, note 1,
76, 80; — gardien des pri-
sons, 78% note 4.
Prisonniers,- 17*, et note 1, 19*,
20*, 40*, note 2, 51*, 226*,
227*, 236% et note 1, 12, no-
te 4, 326, et note 1,333,341.
Prixenel (Guillaume de), 260,
261, 264, 273, note 4, 274-
276, 279, 283-285.
Procédure mquisitoriale,7*, 17*-
19*, 22% 24*-26%27%notel,
32*, 33*, 34*, note 8, 48*, 49*,
51*, 278% 280% 115, note 1,
124, note 1.
Processus inquisitionis, manuel,
233*.236*.
Promilhac (Bérenger de), vi-
guier de Toulouse, 73.
Proprus (Raymond). 314.
Pros (P.), consul d'Albi, 305,
et note 3.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
399
Proaille, eomm. de Fameaux,
Aude (monastère de), 9*, no-
te 6, 75% note 4, 309.
Provence (inquisiteur de), 44*.
— (province dominicaine de),
69, note 1.
Provincial (maître Jean), 34*,
note 8.
Pseudo-apôtres (les), 237*.
Puntis (maître W. de), 83, 85.
Puissance séculière, 210*-223*.
Puy (Âmat du), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (Arnaud du), 251.
— (Asc du), 4()5".
— (B. du), 175.
•^ (Ber. Amélius du), 216.
— (Bernard du), de Fanjeaux,
78.
— (Durand du), 116*, note 1.
— (G. du), 289.
— (Guillaume du), 314.
— (Guillaume du), 168*.
— (R. du), 186.
— (R. Gavaer du), 216.
— (Raymond du), 7.
— (Raymond du), consul de
Carcassonne, 314.
Puy (leK Haute-Loire, évèque,
16*, 21*; — pèlerinage mi-
neur, 159, note 1.
Puydaniel, Haute -Garonne
(Pierre-Engrin de), 177*.
Puygermier (Géraud de), 218*.
Puyguilhem, Dordogne (Bidon
de), 44*, note 4.
Puylaurens, Tarn, 34, 80, 214,
215.
— (Gaubert de), chevalier, 32,
45, note 1.
— (Guillaume de), inquisiteur,
le même probablement que
l'auteur de la Chronique, 47*,
76*, 136* et note 8, 242*, 243*.
— (Pierre Perrin de), 178*.
Q
Quarante, Hérault (l'abbé de),
53*.
Quatre (porte dels), à Montolieu,
Aude, 189.
Quercy (le), 113*, 165*, 144*,
148*.
Quiders (Bertrand de), 155*.
Quillan, Aude, 147.
Quinibals (Bernard de), capi-
toul de Toulouse, 3.
Quint (R.), 182.
R
R., curé de la Dalbade, Tou-
louse, 16, 26, 36, 78.
R., curé de Fanjeaux, Aude, 26,
29, 48.
R., curé de Pradelles-en-Val,
Aude, 186.
R. , curé de Saint-Étienne, Tou-
louse, 69, note 1.
R., curé de SaintJulia de Gras-
capou, Haute-Garonne, 30.
R., curé de Villeneuve, 76-77.
R., prévôt de Saint-Étienne,
Toulouse, 16, 67.
R., prieur de Gastelsarrasin,
Tarn-et-Garonne, 42.
R., prieur de Fontfroide, 342.
R., prieur des frères Prêcheurs
de Toulouse, 72.
R.. sacristain de Saint-Nazaire
ae la Cité, Carcassonne, 139.
R. (fr. G.), 143.
Rabastens, Tarn, 171*.
— (Amélius de), 150, 174.
— (Barthélémy- Jourdain de),
173*.
— (Pons-Targende),217*,note2.
Rabat, Ariège, 152*.
— (Arnaud de), 150*-152*.
— (Guillaume-Daras de), 150*-
152*.
— (Pierre-Raymond de), 39.
— (Raymond-Sans de), 159*.
Radulfe, clerc, notaire, 246.
— gardien des prisons, 189*.
— inquisiteur, 160% 277*, 172,
192, 193, 199, 204, 214, 232,
300.
— (G.), 171.
— (Guillaume), évoque de Car-
cassonne, 84*, 276*, 277*.
— (Guillaume), de Villarzel,
126.
400
TABLB ALPHABÉTIQUE.
Radulphe (Pierre), notaire de
ringuisition, 187*.
— (Pierre), procureur du roi,
115*, note 4, 230% 231*.
Rainaud, clerc, de Moussoulens,
144.
— geôlier, 144.
— (Bertrand), moine de la Dau-
rade, Toulouse, 3.
— (G.), 208.
— (Gmraud), 222.
— (Isarn), procureur d'Âlbi, 318.
— (Isarn), d'Albi, 128*.
Rainier, 190, 192.
— (Raymond), capitoul de Tou-
louse, 16, 18, 20, 24, 26, 29,
34.
Rames (Ar., G. et P.), frères,
143.
Ranquet (le P.), 1*, note 2.
Rapassat (Jean de), 143.
Raseire (Bernard), de Pezens,
Aude, 127.
— (Faure), d'Auriac, Aude,
242*, note 1.
— (G.), 241.
— (G.), de Pezens, 156.
Rata (Pierre), 318.
Ratmir (R.), de Guxac, 171.
Ravas (Ërmengaud et Pierre),
bourgeois d'Albi, 318.
Raversa (Raymond), pseudo-
nyme d'AËbas de Merville,
81*, note 1.
Raymond (S.), de Peftafort, 14*,
235*, et note 2.
Raymond VII, comte de Tou-
louse, 7*, 10* et note 6, 11*,
136*, note 5, 212*, 213*.
Raymond, abbé de Moissac,
Tarn-et-Garonne, 69, note 1.
— curé de Cestayrols, Tarn,
173*.
— curé de la Daurade, Tou-
louse, 7, 16, 18, 24, 26, 29,
30, 33, 38, 43-44, 52, 54, 55,
57,58,61, 64,66, 67,69,78,
81, 87, 110.
— frère de Pons Alaman, 73.
— prieur de Pouille, 69, note 1.
•— (B.), de Garcassonne, 173.
Raymond (Bernard), clerc, de
Conques, 122.
— (Bernard), échangeur, 11.
— (Guillaume), inquisiteur, 13*,
16*, 233*.
— (Guillaume), 161, 162.
— (Guillaume), d'Alairac, Au-
de, notaire, 103*.
— (P.), abbé de Sorèze, Tarn,
78*, note 4.
— (P.), d'Arzens, 217.
— (Pierre), frère Mineur, 101,
114.
— (Pierre), de 8aint-Paul-de-
Gap-de-Jous, Tarn, 177*.
— (R.), 224.
— (Willem), chanoine de Saint-
èemin, 7, 16, 18, 20, 24, 29.
Raymonde, 235.
— belle-fille de P. Sicred, 272.
— femme d'Arnaud Baud, 216.
— femme d'Arnaud Scicre, 291.
— femme d'Arnaud Unda, 16.
— femme de Bernard-Amélius
de Preixan, 119.
— femme de Bernard Pages, de
Gornèze, Aude, 253-254, 255,
268.
— femme de Pierre Fargues,
159*.
— femme de Pierre de Solario,
77.
— femme de Pierre Vital, 202.
— femme de Pons de Gornèze,
Aude, 255.
— femme de Raymond Jean,
— femme de W. Donat de
Toulouse, 53.
— fille de Payane Baude, 218.
— mère de B. Borrel de Labé-
cède-Lauragais, Aude, 75*,
note 3.
— mère de dame Flors, 136*,
note 2.
Ray nier (fr.), de Plaisance, in-
quisiteur, 22*.
Rayssac (Pierre), 293*.
Razès (le), Aude, 65* ; — archi-
diacre du, 9*, note 6, 71*, 125.
Réalmont, Tarn, 128*, 129*; —
prévôt de, 197*,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
401
1 (Pierre), chanoine de
m, Lot^ 328.
(les) relatifs à l'inquisi-
î42*-247*.
msatio (la), 181, 188, 193,
203, 212, 213, 229, 236,
dliation canonique, 74*,
et notes 3, 4, 113*, et
4, 136% notes 1,2,234*.
i Pierre), carme, 105*,
12*.
08), 314.
tal), 106*.
frmllaume), 249.
« (Michel), 186.
; (hôpital de), 72*, notel.
I (Ar.), de Fournes (?),
6^195.
(p.), inquisiteur, 190*,
, note 1.
et R.), 221.
1 Pierre de), évoque d'A-
1*.
de Gouffbulens, 224.
ime de P. Albert de Gouf-
ens, 205.
L (Ber.), 176.
I (Fhérétique), 25*, 34*,
, 261*.
is-ies-Bains, Aude, 228,
lyille , Haute - Garonne
rmond-Gleize de), 75*,
3. Voy. 146*, 148*.
îo (Guillaume de), 126.
a (Kaymond), 130.
gas, Rosergue (famille
4, note 1.
istorge de), 97, note 1.
erre de), 160*, 4.
mis (Raymond de), cou-
de Cordes, Tarn, 346.
indi (Raymond), iaquisi-
, 161* et suiv.
(maitre Guillaume), 305,
333, 337,344, 345.
fr. Jean-Dominique), in-
liteur, 1*, note 2, 253*,
î2.
(Ar. de), 156.
ciiUaume de), 156, 186.
Ribaud, 230.
— (Gallavus), 222.
Rica, femme de P. Pages, 295.
— suivante de Sicred, 263.
— femme de W. de Auri, 27.
— (R. de na), 240*.
Ricard (Jean), moine de Saint-
Thibéry, Hérault, 75.
— (Raymond), 81*, note 1.
Richard (Jean), précepteur de
l'hôpital du Saint-Esprit de
Millau, Aveyron, 1*, note 2.
Richer (Barthélémy), 242.
Rieunette, comm. de Molières,
Aude (monastère de), 194, 224.
Rieux, Haute-Garonne, 108*,
124".
Rieux-^en-Val, Aude, 277, 281,
296.
■— (Ber. Gazanhe de), 204.
— (Bernarde Maurin de), 122.
— Bernard-Albert de), 121.
— (Guillaume Gurt de), 121,
257, 258.
— (P.-Vital de), 140.
— (Pierre-Cîolomb de), 130.
— Pierre-David de), 121.
— (Pons de), 157.
— (Pons- André de), 121.
— (R. de), 202.
— (R.-Vital de), 296.
Rigaud (Bernard), bourgeois
ÎAlbi, 318.
— (Pierre), 95*, 195*, 231*,
note 1, 233*, 324 et note 7.
— (dame Saurine), 136* et no-
te 9.
Riom, Puy-de-Dôme, 55*.
Riparia (Ber.-Pierre de), 195.
— (Pons-Bernard de), 170.
Rippis (ruisseau de), 289.
Rival (Ar. du), 27.
Rivali (Bernard de), prisonnier,
173*.
Rivel (Pons), notaire, 34*, no-
te 8.
Rivel, Aude (Ar. de), 189, 193.
Rives (Amélius des), 105*.
Rivobuxa (Guillaume Pecs de),
105*.
— (Guillaume Ros), 105*.
26
402
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Rixendis, Rizenda, 158^.
— femme d'Arnaud Sabbatier,
69*.
— femme de Guillaume Alguier,
218.
— mère d^ Arnaud Moret, 160.
— de Miraval, 177% 186*.
Roais (famille des), 2, note 1.
— (Alaman de), 261*, 2, note 1,
27 et note 1, 69 et note 1.
— (Bertrand de), 218*. note 4,
92, 101, 112.
— (Etienne de), 16.
— Grifus de), 18.
— (Guillaume de), 103, note 1.
— (Hugues de), 18.
— (Pierre de), 2.
Robert (maître), 156, 157, 253,
254, 270, 286, 299.
Robert, clerc de révoque de
Garcassonne, 146.
— (Pierre), 98*, note 2.
Robin (Ar.), 185.
Roca (Guillaume), 122.
— (Raymond), de Cestayrols,
Tarn, 172*.
— (Raymond), 348.
Rocamadour, Lot, 159, note 1,
284.
Rochefort (Pierre de), évoque
de Garcassonne, 310 et note 2,
327-328, 331.
Rodes, comm. de Labastide-de-
Sérou, Ariège (Géraud de), de
Tarascon, 199*.
— (Guillaume de), 199*.
— (Guillaume de), 106*.
— (Raymond de), bourgeois
d^Albi, 318.
Rodez, Aveyron : comte, 65*; —
évoque, 11*, 16*, 21% 124*,
214*, note 2; — frères Mi-
neurs, 1*, note 2: — inquisi-
tion, 113*.
Rodier (Pierre), évoque de Gar-
cassonne, 84*, 85*, 126*.
Rodolos (R. de), 149*, note 1.
Rogas (Willem), 108, note 1.
Roger, comte de Foix, 169*.
Roger IV, comte de Foix, 221*,
222*.
Roger^Bemard, comte de Foix,
147*.
Roger -Bernard II, comte de
Foix, 219*, 220*.
Roger, chanoine, 162.
— (Arnaud), chevalier, 146*.
— B.), 179.
— Bernard), 245, 251.
— Guillaume), 178, 179.
— (Jean), de Garcassonne, no-
taire, 317.
— (Martin), 171.
— (P.), 152, 179.
— (P.), le jeune, 144.
— (Pierre), 325.
— (Pierre), prêtre, 127*.
— (Pons), 75*, note 4.
— (R.), 107.
— (Raymond), hérétique, 69,
note 1.
— (Vital), 166.
— (WJ, 91*, note 2.
Roia (Ber.), 150.
— (P.), de Gonques, 174.
Roma (Jules), cardinal, 253*,
note 2.
Romain, cardinal, 6% 63*, 69,
note 1.
Romans, Drûme, 322.
Rome, Italie : inquisiteur, 137*,
note 3 ; — Saint-Pierre, pèle-
rinage majeur, 159, note 1 ;
— sénateur, 8*.
Romevi (Ar.), 169.
— (Ar.), de Ganecaude, 134.
— (P.), 169.
Rooua (Ar.) d'Alairac, Aude,
145.
— (G.), 237.
Roquecorne (Raymond de), évo-
que de Saint-Pons, 125*.
Roquefère (Ramond), 163.
Roquefère, Aude, 273.
— (Adam de), 164.
— (Ber. et P. Bellus, frères,
de), 161.
— (Ber. des Gours de], 158.
— (Ber. Faure de), 161.
— (Bernarde Caudela de], 227.
— (G. Vilaudran de), 163.
— (Guillaume Belug de), 201.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
403
Roquefère (Guillaume Pages de),
arrêté, 165.
— (Jean Ghatbert de), 2il.
— (Jean Pastre de), zii.
— P. Ghatbert de). 211.
— (P.-Jean de), 242.
— (P. Oliba de), 158.
— (Pons de Gomba de), 169.
— (Pons Durand de), 165.
— (Raymond Mager de), 211.
— (Raymond Martin de), 191*.
— (R.-Jeande). 201.
— (Rixendis de), 241.
— (Roger Candela de), 211.
Roqueteuil, Aude, 63*.
Roauefixe (Guillaume de), ar-
cnidiacre de Lunas, Hérault,
328, 334, 344.
— (Imbert de), 116*, note 1.
Roqueserière, Haute-Garonne
(Arnaud de na Borgesa de),
11.
Roguessels, cant. de Roujan,
Hérault (Bernard de), inqui-
siteur, lo6* et note 10.
Roquevidal ( Bernard - Hugues
de), Tarn, 174*, 175*, 241* et
note 3.
— (Raymond de), 242* et note 1 .
Roqueville, comm. de Montgis-
card, Haute-Garonne (famille
de), 21, notes 1, 3, 22, no-
te 1, 166*.
— (Bernard de), chevalier, 37.
— (Bernard des Gassés de), 21.
— (Bertrand de), 159*.
— (Estoltde), 21.
— (Galhard de), 159*.
— (Pierre-Guillaume de), 175*,
176*.
Ros (Bernard et G.), frères, 164,
290.
Rose (Manent), 116*, note 1,
125*.
Rosergue (Guillaume de), 173*.
Rosone (P. de)^ prévôt d'Albi,
331.
Rossinbol (Jean), frère Mineur,
1*, note 2.
Rotier (Esprit), 1*, note 2.
— (Pons), 78.
Roucoules, curé de Notre-Da-
me-de-ia-Platée de Gastres,
202*.
— (Jean de), notaire, 187*.
Rouergue (inquisition dans le),
113*.
— (sénéchal du), 113* et note 2.
Rouffiac, Aveyron (Saint-Sa-
turnin de), 172*.
Rouffiac-d'Aude, Aude (Durand
de), 176*.
Rouge (Bernard le), notaire,
347, 348.
— (Guillaume), consul de Nar-
bonne, 139*.
— (Pierre le), curé de Merens,
Ariège, 104*.
Roujan, Hérault, 116*, note 1.
Roumengous, Ariège (Bertrand
de), 125*.
Roumens, Haute-Garonne, 1 70*.
■— (Ar. de Sala de), 89.
— (Etienne-Roger de), 172*.
— (Pons de la Pajesa de), 39, 48.
Roussel (Guillaume), d«il(la^(me,
104*.
— (P.), de Labastide-Rouge-
peyre, Aude, 166, 240.
RozersjP. de), 150,204.
Rupe (Pierre-Roger de). 122.
Voy. 26.
Rupe Forti (Bernard de), 145*.
— (Jourdain de), 59.
Ruscas (Bernard et Pons (7an-
dela de), 228, 242.
Rustiques, Aude (Garsende-Pé-
lerine de], 269.
— (Pons Ghatmar de), 181.
8
8., archiprêtre deLaurac, Aude,
48, 76.
Sabater (Jean), 169.
— (Jean), ministre dualiste, 7,
note 2.
Sabatièr (Arnaud), 69*.
— (B.), de Lodève, 57*.
— (Bérenger), 194% 325 et no-
te 5.
404
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Sabatier (Guillaume), de Gapen-
du, Aude, i52, 153.
— (P-K 241.
— (R.), 181.
— Raymond), 231, 232.
— (Raymond), 8, 10.
— (Raymond), 262*.
Sabarthès, comm. de Vernioile,
Ariège (Jacques- And ré de),
114% 115*.
— (P. de), 209-210.
— (Roger de), 210.
Sacratis (Bernard), 1*, note 2.
Sacrements (simulation des),
43*.
Sacrifice aux démons, 43*.
Sacumba (Ber. de) y 161.
Sagarda (Pierre), 122.
Sagnes (B. de), notaire, 152*.
Saicius (Jourdan), 97, note 1.
Saillenfore (moulin de), 264.
Saint -Agnan (Bernard Daide
de), 4.
— (Hugues de Montagnoldej, 62.
Saint-Amadou, Ariège (Beren-
ger de), 159*.
— (Esclarmonde de), 158*.
Saint- Anatholv, Haute-Garonne
(Pierre Barret de), 56, 64-65.
— (W. de Vilaris de), 75.
Saint-Antoine de Vienne, Isère,
pèlerinage mineur, 159, no-
te 1.
Saint-Antonin de Pamiers (ab-
baye de), 152*.
Saint- Antoniq (chapelle), à Tou-
louse, 111*.
Saint-Antonin, Tarn-et-Ga-
ronne (Isambard de), 136* et
note 12, 177*.
Saint -Aphrodise de Béziers,
Hérault (l'abbé de), 53*, 127*,
202*, 126, note 1.
Saint-Benoît de Castres, Tarn
(l'abbé de], 126, note 1.
Samt-Benoit (Jean de), frère
Prêcheur, 160*.
Saint-Cézert (Raymond de), ca-
çitoul, 3, 16, 18, 24.
Saint-Denis, Seine, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Saint-Esprit (hôpital du), de
Millau, Aveyron, 1*, note t
Saint-Ëtienne de Gahors (église
de), 41.
Saint-Ëtienne de Toulouse, 61',
136*, note 13, 7, 16, 20, 30,
33, 36, 38, 54, 61, 69 et note 1,
76, 78, 89.
Saint-FéUx (Bernard de), 75*,
note 3.
— (W. de Valiers de), 84, 86.
Saint-Félix de Garaman, Haute-
Garonne, 146*, 266*, 25, no-
te 1.
Saint- Flour, Gantai (Thomas
de), 174*.
Saint-Gaudens, Haute-Garonne
(Jean de), 72, 73, 75, 83-85,
Saint -George (Foulques de),
inquisiteur, 98*, 192*, 240*,
note 9.
Saint-Germier, Haute-Garonne,
curé, 29, 89.
— (Bertrand des Alamans de),
66.
Saint-Gilles, Gard, pèlerina^
mineur, 159, note 1 ; — abbe,
126, note 1.
Saint-Gilles (Pons de), provin-
cial des frères Prêcheurs, 135*,
233*, 244*, 69, note 1.
Saint-Guilhem-Ie-Désert, Hé-
rault, pèlerinage mineur, 159,
note 1 .
Saint-Hilaire, Aude (abbé de),
132.
Saint-Hilaire (Pierre de), curé
de Belbèze, Haute-Garonne,
125*.
Saint-Jacques de Béziers, Hé-
rault (abbé de), 53*.
Saint-Jean (cimetière), à Pa-
miers, 108*.
Saint-Jean (Bernard de), 4.
Saint-Jean-rHerm, Haute-Ga-
ronne (Raymond-Pierre de),
54.
Saint-Jean-de-Paracol, Aude
(Blanche de), 148.
Saint-Julia-de-Grascapon, Han-
te-Garonne, curé, 30.
— (Bernard-Jean de), 6.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
405
Saini-Lanrent-de-la-Gabrerisse,
Aude, i91.
Saini-Leonard, Haute-Vienne,
pèlerinage mineur, 159, no-
te 1.
Saint-Mamet (Jourdain de), 182.
8aint-Martin-de-Lalande,Âude,
78*, note 4, 146*, 32, 34, 134,
265.
— (Ar. de na Sicart de), 137.
— (Bernard de), 75*.
— (G.-Ber. de), 205.
— (G.-Ber. Faure de), 137.
— (G.-Garcias de), 205.
— . (Guillaume de), 314.
— (R. Morlane de), 225.
— (W. de Gousens de), 11.
— ( W. de Saint-Nazaire de), 55.
8aint-Maximin,Var, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Saint -Michel (Bertrand de),
frère Prêcheur, 98*, note 2.
— (Durand Bonnet de), 116*,
note 1.
— (Galhard de), officiai d'Alet,
128*
— (Gu'ilabert de), 173*.
— (Pierre de), 108, note 1.
— (Pierre de), hérétique, 45,
note 1.
Saint- Michel de Garcassonne
(curé de), 252.
Saint - Michel- de - Lacadière,
Gard (na Pons Bonet de), fra-
ticelle, 116*, note 1.
Saint-Nazaire (W. de), 34, 35.
Saint-Nazaire de Garcassonne
(sacristain de), 139.
Saint-Papoul, Aude, 12,note 4,
68, note 1, 330; — abbé, 97,
note 1, 312; — évêque, 41*,
108*, 124*.
Saint-Paul (W. de), 3.
Saint- Paul de Bretas (Azémar
d'Albiac de), 27.
— (Pierre Durant de), 24.
Saint-Paul de Narbonne. Voy.
Narbonne.
Saint - Paul - de - Gap - de- Jous,
Tarn (Bernard Escolan de),
178*.
Saint-PauI-de-Gap-de-Jous (B.
Fournier de), 174*. 175*, 176*.
— (Pierre-Raymond de), 177*.
— (R. Leuder de), 84.
Saint-Pierre (Jean de), inquisi-
teur, 148*-160*, 8, 10, 16, 19,
21,24,27,29, 32, 34, 37,38,
40, 42, 44, 48, 49, 52, 55, 57,
58, 60, 61, 64, 65, 68, 74, 77,
81, 83, 86, 88. Voy. 78*,
note 4, 141*, 164*, 180*, 234*,
1 et suiv., 265, 271, 292; —
ses sentences, 248*-276*; —
texte de ses sentences, 150*,
1 et suiv.; — dépositions
contre Pierre Garcias, 90 et
suiv.; — consultation à Guil-
laume de la Broue, 69*; —
lettres de pénitence, 258.
Saint -Pierre Aiutz, diocèse
d'Albi (curé de), 338.
Saint-Pierre-de-Lages, Haute-
Garonne, 81.
Saint-Pierre-des-Guisines, Tou-
louse, 2, 24, 69, note 1.
Saint-Pons, Hérault (Tévéque
de), 1*, note 2, 57*, 110*. Voy.
10*, note 4.
Saint-Pons (église de), à Som-
mières, Gard, 34*, note 8.
Saint-Projet, comm. de Paulin,
Tarn, 170*.
Saint-Rome (P.-W. de), capi-
toul de Toulouse, 67.
Saint-Salvi d'Albi (chapitre de),
sa lettre aux cardinaux, 38*,
302.
Saint-Sauveur de Asturia, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
Saint-Sébastien (Ber. de), de
Guxac-Gabardès, Aude, 242.
Saint-Seine (Guillaume de), in-
quisiteur, 182*, 186*, 190*,
191*, 208*.
Saint-Semin de Toulouse (abbé
de), 334.
— (camérier de), 26.
— (chanoine de), 10, 18.
— (cloître de), 2, 7, 10, 16, 18,
20, 24, 26, 29, 30, 36, 38, 43,
48, 52, 54, 55, 57, 58, 64, 69,
40t)
TABLE ALPUAfiÉTIQUE.
76, 78, 80, 83, 85, 86, 87, 88,
89.
Baint-Serain de Toulouse (curé
do), 3, 7, 16, 18, 20, 26, 29,
30, 33, 36, 38, 44, 48, 52,
54, 55, 58, 64, 66, 67, 69 et
note i.
— (église deh 73. 74.
— (maison anbatiale de), 61, 75.
— (prieur de), 7, 10, 16, 18, 20,
24, 26, 30, 33, 36, 38, 43, 48,
52, 54, 55, 57, 58, 66, 67, 69
et note 1, 75, 78, 81, 83, 85,
87, 88.
— (sacristain de), 81.
daint-Thibory, Hérault, 10*,
note 4, 75.
— ^ Etienne de), inquisiteur,
144'-147*. Voy. 12* et note 2,
69, note 1, 71.
Saint- Victor (Athon de), no-
taire, 7S\ note 4, 81*, note 1.
Sainte -Apollonie, comm. de
Unnta. llauuvGaronne, 75, 81 .
SainU^C^ilo d' Albi iprévét de),
3S*, 9:\ 20.
Sainie-Cnnx, comm. de Castel-
nau-de-Lévis, Tarn, 170*.
Sainto-Livrade dAgen ^chapel-
îojiio de», 2i8\ note 4.
5VÙW4IC (IVr.U ^34.
Saissac, Aude. 7S*, note 4. 50,
noio 4. 215.
— tAr. de Cauoer de». ITt^.
— Ar.-lVr. do . 1^3.
— Ar, Faure de. !2o. I$9,
— IVr iimiaben de, 191.
~ IVrt^nçf r ? « tX*»^- de-. 123.
— i^. Ho':t*r.î> de. ITT.
— îl.'.i".:!^ l>.:r:\%r; de . 12.v
:i:!.^. 2!4-
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i'^* Jfc»
Sala (Ar. de) le jeune, 89.
Saladm (Isarn), 318.
SaUu ( ViUl de)j 6.
Salavert (Guillaume), de Cordes,
94*, note 2, 97*, 137*, note 4,
194* 293*.
Sale (Durand de la), 194*.
Sales (Imbert de), 99.
Salis (Azémar de)^ consul de
Cordes, 98*, note 2.
— (Durant de), 320.
— (Isarn deL sous-gardien des
prisons, 332.
Sallèles-Cabardès, Aade(P. Bes-
sart de), 195.
Salsigne, Aude ( Ar. Durand dei,
238.
~ (Ber. Buada de), 181.
— (Ber.-Michel de), 154.
— (Ber. de Villeneuve de), 230.
— (G. Bordas de), 198.
— (G. Vilaneria de), 196.
— (G. de Vilar de|, 170, 241.
— (Gallard Vassal de), 198.
— (P. Buada de), 181, 238.
— (P. Manhesde), 201.
— (P. Vassal del, 149.
— (H. Abbatis de), 154.
— (R. Amélins de), 196.
— ^Toiel del, 242.
— (Vassal de), 154, 155. Vov.
125, 196.
Saisis iP. d^^ archidiacre de
Fenooilleu 157.
Salva ilsami, honrseois d'Albi,
318.
SalTanh «Darandi. inqnisîienr.
Vov. Durand iSalvanht.
Salvi'<BeitFaDdu 345. S46.
— en W.s $?•, Dote 2,
S&ziita .W. de , 67.
Sancbe, dit Mctrlaiie, artfaîdiacre
û^ CarrftSfioaDe^ liT.
SA-:he fr. FUvmoodt. de Fem>
lar-j^ >1\ Mie I-
Ap:vj:c»^
ir.'.jfi,'^
4 ( •
ti^
P .lix
TABLE ALPHABÉTIQUE.
407
Saana (Sibyle de)j 29.
Qaqnit de Lanta, Haute -Ga-
ronne, 22, note 2.
Sardaiffne, âO^.
Sait (W. de), boargeois de Ca-
hore, 42.
Sarte (Ar.-Guillaume), 224.
Sartor (Guiraud), 80.
Saturnin (B.), consul de Garcas-
sonne, 305.
Saumatier (R.), de Laurac,
Aude, 34, 55.
— (Roger), 458.
Saumerio (Jacques de), 78*, no-
te 4.
5attna (Ar.-Willem de), 30.
Saur (Raymond), 2, note i, 3,
note 2.
Saurat, Ariège (Gualharde de),
104*.
Sauri (Raymond), 5.
Saurine, 172-173.
Sauvegarde (lettres de), 227*,
228*, 293*, 308,311,339,345.
Sauveterre , Tarn-et-Garonne,
148*.
Sauzens, Aude (Raymonde Ma^
nifaceria de), 194. Voy. 155,
224.
Sauzet, Lot (Esclarmonde de),
81.
Saverdun, Ariège (R. de), 219.
Voy. 48, 52.
Savès (Le) {Savonerie in Save-
tio)y ol*, note 1.
Savignac, Ariège (Arnaud de),
104*, 105*.
Scaupon (Bernard de), 155*.
Scola (fiérenger), de Foix, Ariè-
ge, 104*.
Scolar (Etienne), 75*, note 3.
Scossa (prieur de), 152.
Scriptor (Raymond), 136* et
note 1, 262*, 72.
— (Robert), 213.
Sedasser (Bernard), 57, note 1.
Seguelat (Guillaume), 104*.
Segui (Ber.), 116, 167.
— (G.), 207.
— (G.-Pons), 169, 170.
— (Roger), 167.
Segnier (Guillaume), 128.
— (P-K 242.
Séguin (Ber.), 172.
— (Pons), 201-202.
— (Pons), frère de Roger Sé-
guin, 223.
— (Raymond), 105*.
— (Roger), d'Alzonne, 223.
Ségure, femme d'Azémar d'Al-
biac, Haute-Garonne, 27.
Seil, Haute-Garonne (Arnaud
Textor de), 105.
Sella (Pierre de), de Montferrat,
187*.
Sénéchal de Beaucaire, 34*, no-
te 8.
Senegra (Raymond de), 227*,
note 6.
Senher (Guillaume), bayle du
Termenés, 121.
— (R.), d'Arzens, Aude, 174.
Senia (Ber.), 242.
Sens, Yonne (rarchevêque de),
8*, 9*.
Sentences : contre ceux qui sont
morts dans l'hérésie, 234* ; —
de Bernard de Gaux et de
Jean de Saint-Pierre, 248*-
266*; — définitives, 2 et suiv.;
— exécutées par la puissance
séculière, 34*; — retardées,
51*.
Séparation du mari et de la
remme en cas d'hérésie^ 21*.
Sérignan, Hérault, pèlennage
mineur, 159, note 1.
— (W. de), 11.
Sermenha (Willem), 11.
Serment corporel, 2, 38, 48, 55,
58, 65.
Sermo generalis, 74*, 107*-110*,
112*, 123*. 138*, note 1,258*,
19, 20, 24, 29, 54, 55, 62, 64,
77.
^erra(G. de), 161.
Serre (Guillaume), 128*, 325.
— (Pierre), bourgeois d'Aibi,
318.
Serviès-en-Val, Aude, 279, 281.
— (Guiraud- André de), 130.
— (Navarre de), 62*.
Servonon (Bernard), 314.
408
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Sévérac (Gui de), 55*, et note 2.
Sicard (Guillaume), inquisiteur,
37*
— (P.'), 169, 170.
— (Pierre], inquisiteur, 98*,
note 2, 138* et note 3.
— (Pierre), 128.
Sicre (Guillaume), 119.
— (Guillaume), de Cornèze, 266.
Sicred (G.), 200.
— /Guillaume), 275.
— (Guillaume), de Gavanac, 277.
— (Pierre), 272.
— (Raymond), 105*.
— (Raymond), prieur des frères
Prêcheurs do Garcassonne,
171* et note 5.
Sicrède ( Adalaïs), 256, 270, 271,
277.
Silva '(Guillelme), 190.
Silva (Terren de), 191.
Silvestre, curé de Verfeil, Haute-
Garonne, 8, 18, 20, 33, 36.
Simon de Montfort, 63*, 245.
Simon, prieur de Blagnac, Hau-
te-Garonne, 18, 24.
— (Willem), de Gastelnaudary,
97, note \.
Siriers (R. de), 160.
Sirven (Ar.), 186.
Sobeiran (Philippe), procureur
d*AIbi, 319.
Soeill (en Ramon de), 88*, note 2.
Solario (Pierre de), 11.
(W. de) il.
8olier*(Ar.'du)*, 180-181.
— (Ar. du), de Gournet, 236.
— (Aymeric'du), 289.
— Ber. du), 175.
— (Ber. du), 203.
— (Bertrand du), notaire, 160*.
— (Raymond du), 122.
Sommières, Gard, 34*, note 8,
168*.
Son (Guillaume de), 221*, 222*
et note 1.
Soauier (Guillaume), 314.
— (Raymond), consul, 314.
Sorèze, Tarn, abbé, 78*, note 4.
— (Bernard Barra de), 179*.
— (Bernard Dupuy de), 178*,
179*.
Sorèze (Jean Clerc de), 137*,
note 2.
— (Pierre Peytevin de), 178*-
180*.
Sortilège, cause inquisitoriale,
25*, 43*.
Solanus, légat, 17*.
Sonlac-sur-Mer, Gironde, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
— (Bernard de], 177*.
Spada (Bernara), cardinal, 253*,
note 2.
Spirituels (secte des), 33* et
note 3, 116*, 117*, 118*.
Statuts contre l'hérésie de Pierre
Amélius, archevêque de Nar-
bonne, 60*.
Suède (roi de), 31*, note 6.
Suelh (Raymond de), 5.
Suisy (le cardinal Etienne de),
39*.
Sund (archevêque de). Suède,
31*, note 6.
Suola (Jacques), de Ladem,
Aude, 180.
Synagogues (défense de les bâ-
tir), 28*.
Syolh (Raymond de), 76. *
Taille (désordres à Béziers à
Toccasion de la), 36*.
Taillefer (Jean et Michel), con-
suls d'Albi, 318.
— (Pierre), 95*, 194*, 195*, 196*,
232*.
— (Raymond), bourgeois d'Albi,
318.
Taillefer de la Chapelle (cardi-
nal), 38*, 39*, 304 et suiv.
7Vz/apto (maître Garnierde), 325,
et note 6.
Talaric (Guillaume), 326.
Talat (Radulphe), notaire, 98,
note 2.
Tarabel (Arnaud-Etienne, sei-
gneur de) , Haute-Garonne,
1 «7.
— (Longue, dame de), 19, no-
te 1.
Tarascon , Bouches-du-Rh6ne
TABLE ALPHABËTIQUB.
(Sainte-MarLhe de), pèlerinage
mineur, 159, note f .
TaraBCon - Bur - Ariège , A riège
(Bernard), 122.
— (Pierre de Galhac de}, 104'.
— (Pierre de Mishelaco de), 105'.
Tardi, 159.
— (Pierre) le jeune, 122.
Targueira (Bernarde), 75, note 3.
Tarragoae, Espagne (archevê-
que de|, 8", 9*, 219', Qote 2.
Taur, Toulouse (curé du), 69,
Taurize, Aude, 146.
— (Ber. Textor de), 135.
— (G. Bonfils de), 293.
— (G. Testor de), 135.
— (GuiUeime BonneBlle de),
258, 259.
— (Guillaume Arnaud de), 294.
- (Pierre BonËU de), 293-294.
- (Roger Bernard de), 135.
Tauzeran (Bernard Textor de),
296.
— (Guillaume Ar. de), 130.
— (Guillaume Julien de), 130.
roTio (Bertrand de), chevalier.
leurs dépoBilions livrées par
écrit, 18^ 132, 133, 136, 138,
139, 141, 163; — publiées,
173; — leurs noms tenus se-
crew, 18', 24', 72*, 180*; —
communiqués à des juriscon-
sultes, 20*; — faux téinoias,
110*, 112*.
Tencarari (Zoén), légat, 16*,
17-, 52*.
Termenés (le), 65*, 12).
Termes, Aude (Arnaud Ar-
quier de), 120.
— (Benoit de), 289.
— (Olivier dej. 65", 88*, note 4.
Terreio (Guillaume), notaire,
187*.
— (Willem), 191.
Terrier (Arnaud), syndic de Car-
cassonne, 305, 31 3.
Terrier (Ray moud -Arnaud), no-
taire, 3lë, 317.
Teuler (Durant), d'Albî, 320.
Teitor (Arnaud), 105*.
— (P.-W.L S9.
— (Pierre-Raymond), 122.
— (Pons), gardien de la prison
d'Albi, 332.
— (R.), de Conques, 220.
— (R.), 221.
— (Vésian), 105*.
Textus, livre hérétique, 141*,
Tibaud (Guillaume), 105*.
Tilio (Raymond de), inquisi-
teur, 1*, note 2.
Tiohac (Pierre), d'Ax, 200*.
— (borde de), 105*.
Titbons, femme de Pons do
Gameville, 6.
Tholsa (Ber.), 142, 143.
Thury (Guillaume de), seigneur
de Bise, 311, note 2.
— (Lambert de), seigneur de
Saissac. 311. notel.
Tonnac, Tarn (Pierre- Raymond
de), consul de Cordes, 98*,
note 2.
Torayl (Guillaume), 195*, 323-
324 et note 1.
Toretta (Jean de), 175*, 176*.
Tornade (Ar. de), de la Tour-
retle. Aude, 240.
Tomadors (P. de), 163.
Torreillea (fr. Pons de), de Vil-
lemartin, 245*.
Torron (P.), 289.
Torture (la), 67', 69*. 238'-242";
— autorisée, 239*; — son em-
ploi rare, 240*, 341*.
Toter (Jean et Pierre), 108,
note 1.
Toulouse, Haute-Garonne, 78*,
note 4, 98*, note 2, etc., 2,7,
10, 16, 18, 20, -M, 26, 29, 30,
33. 36, 38, 43, 4!^, 52, 54, 55,
57, 58, 61, 64, 6'J, 13-76, 78,
80, 83, 85-89, 95, 104, 106-
108, etc.;— bayle, 16: — ca-
pilools. Il*, \-2\ note 3, 146*,
147*, 3, 10, 16,18,20,24,26,
29, 34, 36, 37 ; — cinq cents
410
TABLE ALPHABETIQCB.
nouTCiaiix chrédens, 1*, n. 1 ;
— a>ndk de f îîd, T*, 1 1', 46*,
4:\ Sr, 6l>*, 6!\ 76* ; — dio-
cè», 11, 19, îl. f4, e:. Î9,
?2, ^, 37, 40, 41, 45, note 1.
4S, 4?. 53, ô5, 57, 59, 60, 6?,
to, 66, 6>. 7i-7ô, 7S, ^, SI,
S4-S-5, $S. ^V; — erêqne on
a.-rheTéc:ie, ir, ti\ 4I\ 4r,
d:-^ ?. x<r. M*, 61 \ 74--*f,
liO*, 1^4-, 7, 45, note I. 6?,
D>;i? 1. 7î. Voy. Fain -Ray-
raC'-i i- , Foiqtfs^li-? Bêr-
în-:icier ; — fr^f^» Minean,
ï»? « 5:iiT.; — £rms Pi*-
■:b^:ir?, ^•,a>;e !.§?, DOie 1:
— P^Sk" ^ ilaîBÎsiîiva. 1\
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Tio," S;aa»:a*î. rJî»af*i Xitîicœ*
eant. de
Aade, 1 47.
Toareae ilau Aude < Ar. de Tor-
nade de . ?40.
— «Ar. Vemiète dei, 239.
— 4 Ar. ei Ber. Femnd de , 163.
— *Ber. Faare de», ?26.
— *Ber. GamauDC de», 167.
~ :G. Plgès dei. 163.
— ùmllanme Sales de , 163.
— Maztin Gairic dé . ±^
~ P. Benoît dei. 163.
— Ravmond Motiêres de), f^
— P. âe TofiiAîioR de«. 163.
— • Ravmood Roonefoe de .
163. '
137*. Doie 11.
raa»
tel.
*1% ne-
K iir.
de , 175*.
~~ P.-Axaaad det« Bocaire. dfô.
— P. Hude.l^
Treiees Piem Ferroi ce .
Tt
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^16-, —
r«,a3s:X44*
G. , 171-
Tr?T». Lai», JT
ù BËxe« Aifeà», 311
— GT'.axit iif..
c. An». 311.
■:. An». 311
l .?:àe J*i(c?Êka.. 11.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
41!
Dlixes, 220.
Ulixis, 116.
Ulmeto (Bernard Mineur de)^
106*.
— (Guillaume.Bernar(id6),106*.
XJnac, Ariège, curé, 105*.
— (Pierre-Guillaume d'), 106*.
Unaud (W.-Bernard), 75.
Unda (Arnaud), 16.
Unité ecclésiastique, 152*, 4, 9,
15, 18, 19, 23, 25, 28, 30, 33,
36, 40, 41,43, 47,52, 53, 56,
59,61, 63, 65, 68,79, 81, 82,
Ç7, 88; — la formule ad uni-
tatem Ecclesiae redire, 166*.
Urbain IV, pape, 29*, 78*.
Urbain V, pape, 44*, note 4.
Urgel, Espagne (l'évoque d'),
219% 220*.
Uzalger, abbé d'AIet, 78*, no-
te 4
— (R.j, 150.
Uzès (évoque d'), 53*.
— (vicomte Jean d'), 1*, note 2.
Vaison, Vaucluse (diocèse de),
28*.
Val-de-Daigne, Aude, 265, 266,
278.
Valiers (W. de), de Saint- Félix,
Haute-Garonne, 84, 86.
Valence, Drôme (concile de),53*.
Valent (R.), 292.
Vallato (Guillaume de)^ 289.
— (W.-G. de), 289.
Valu (Guillaume et Jean de),
bourgeois d'Albi, 318.
Valleglosa (P. Roger de), 179.
Vallesor (Pierre de), 98*, note 2.
Valleta (curé de), 226.
Vallibus (R. de), de Gramazie,
Aude 217.
Vallis Aquitaniae, 258, 265, 294.
Valot (Radulphe), notaire, 98*,
note 2.
Valsieyra ( Raymond ) , 104*,
200*.
Vaquer (P.), 137, 143, 171, 174.
— (Pierre), de Moussoulen8,239.
Vaquiers (P. de), 81*, note 1.
Varagne(Étienne-Vitalde),176".
Vasco, chanoine, 225.
Vascon (Arnaud), notaire, 116*,
note 1.
— (Guillaume), 116*, note 1.
— (P.), 232, 240.
Vaseia, seigneur, 5.
Vassal (Emblard), 167*, 169*,
176*, 177*.
Vaudois, 107*, 31, 109 et note 2,
245, 269.
Vaure, comm. de Revel, Haute-
Garonne, 171*.
— (Botier Ar. de), 80.
— (P. de), curé, 122-124, 129,
131, 133, 140, 141, 144, 149,
151-153, 168.
— (Pons de), 185.
— (Rotier Pons de), 78.
Vauvert, Gard, pèlerinage mi-
neur, 159, note 1.
Ventaiou, comm. de Félines,
Hérault (P.-R. de), 158, 159.
Ventenac-Cabardès, Aude (Ber-
nard de), 161, 233.
— (G. de), d'Alzonne, 233.
— Gaufrid de), 104*.
— (Guillaume -Raymond de),
161.
— (Guillaume de), Tainé, 125.
Verdelais, Gironde, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Verdun (Charles de), frère Mi-
neur, 1*, note 2.
Verfeil, Haute-Garonne, 62*,
81*, note 1, 8, 18, 20, 34, 36.
— (Auger de), chevalier, 4.
— (Pétronille de), 137*, note 1,
172*.
— (Pierre Donat de), 49.
— (Raymond Calvet de), 4.
Vergelia, Virgilia, 251.
— femme de Bernard Ros de
Couffoulens, 290.
— femme de Raymond Giles de
Leuc, 120,246,249,250,286.
— femme de Ferrier, 275.
Verger ^G.), 209.
— (W.), 207.
VernauB (R. de), chanoine de
Saint-Bernin, 43.
Vernet(Bérenger),notaire,159*.
412
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Verniolle, Ariège (Arnaud de),
105*.
Vérone (congrès de), 68*.
— (diocèse de), 32.
Verospi (Jérôme), cardinal, 253*,
note 2.
Verzeille, Aude (curé de), 197.
Verzelano (Aladaïs de Bax de) y
285.
Vesiade, femme de Bernard
Hugues, 45, note 1.
Vesola, 281,282.
— (Guillaume de), 280.
— (Guillaume rfePau/miano de),
279.
— (Vital d^ Paulmiano de), 280.
Vezat (W.), 134*, note.
Vezian (R.), 155.
Vezida, femme de Ber. Daide
de Canecaude, 170.
Vezola (Bernard), de Guxac, 227.
— (P.), 177.
— (Raymond), 326.
Vicdessos , Ariège ( Bernard-
Franc et autres de), 104*.
— [Golerium de), 104*.
Vicence, 33*, note 3.
Vienne, Isère (archevêque de),
légat, 11*.
— (concile de), 40*, 73*.
Vierna (Jean), 318.
Vignevieille, Aude (G. de), 203.
— (Guillaume Bosca de), 120.
Vigouroux (Jean), inquisiteur,
30*, note 5, 182*, 186*, 191*,
228*, note 2.
— (Pons), hérétique, 218*, n. 4.
Viguier (Jean), 166.
— (Willem), 97, note 1.
Vilamur (Pons de), évoque d'Ur-
cel 219* 220*.
Vilar' (Guillaume), 341, 344.
— (W. de), 75.
Vilario (Arnaud de), 334.
Villalier, Aude (Bernard Me-
nés tral de), 157.
— (P. Sicard de), 169, 170. Voy.
84* 172 251.
Villandric'(Guiilaumo de), 259,
260.
— (Raymond de Gavanac de),
259, 262, 273, note 4.
Villandric (le pas de), 279, 280.
Villaneria (Ber. de), de Sal-
signe, 230.
— (Bernarde de), 196.
— (Guillaume de)^ de Salsigne,
196.
— (Pierre de), 196.
— iPierre Buade de), 196.
Villanier, hérétique, 298.
Villardonnel , Aude (Arnaud
Aosten de), 188.
— (Arnaud Benoit de), 185.
— (Arnaud Bonafos de), 169.
— (Ber. Aosten de), 238.
— (G. Faure de)," 236.
— (G. Garin de), 240, 241.
— (G. Maurel de), 238.
— (G.-Pons Sigui de), 169.
— (P. de), 240.
— (P. Batarelde),238,240,241.
— (P. Bonafos de), 169.
— (P. Chatmar de), 165, 238,
240.
— (P. Faure de), 164, 238.
— (P.-Vital de). 165.
— Pons Pelât de), 238.
— R. Bonet de), 169.
— (R. Gautier de), 241.
Villar-en-Val, Aude (Ber. Ul-
guier de), 269-270.
— (G. de), 160, 170, 198, 242.
— (G. de), de Salsiçne, 241.
— {Raymond Valguier de), 153.
Villarlong, Aude (G. Pages de),
182.
Villarzel-du-Razès, Aude (Ar-
naud-Golomb de), 317.
— (Bernard Morgue de), 126,
127.
— (Guillaume Radulfe de), 126.
Villatou (Etienne), 124*.
Villatraver (Ërmengaud de), de
Montréal, 174, 175.
— (Sicard de], 175.
Villaudran (Guillaume), de Ro-
(juefère, 163, 164, 169.
Viilegly, Aude (Etienne Gay-
raud de), 178, 182.
— (G. Roger de), 188.
— (R. Qumta de), 182.
Villefloure, Aude, 159, 265, 275,
289-291.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
443
Villefloure (Arnaud Scicre de),
291.
— (B.' Carcasses de), 286, 288.
— (Guillaume Barte de), 118.
— (R. Julien de), 288.
— (Ricsendis de), 269.
Villefranche-d'Albigeois, Tarn,
171*.
Villefranche - du - Rouergue,
Aveyron, 172.
Villèle (Bernard de), 81*, note 1.
— (Ber. et R. de), frères, 226.
— Jean de), 226, 227.
Villelongue, 7, 40, 153.
— (Amblard de), 277.
— (Jean de), 142, 143.
Villemagne, Hérault (?), 116*,
note 1.
Villemoustaussou , Aude (Ar.
Narbonne de), 155.
— (Ar. de Rezes de), 156.
— (Ber. Escuder de), 156.
— (Ber. Fabre de). 156.
— (G. d'Espagne de), 157.
— (Guillelme Gasneira de), 158.
— (maître P. de), 157.
— (P. de), 185-186.
— (P. Ar. de), 155.
— (P. Faucetde), 206.
— Pons Fournier de), 155.
— (R. Amélius de), 197.
— (R. Autier de), 155.
— (R. Faure de), 134, 135.
— (R. de Turribus de), 155.
— (R. Vesian de), 155.
— (Viga de), 233.
— Villelme Gafueira de), 206.
Villemur-sur-le-Tarn, Haute-
G^onne, 146*, 40, 82, note 1.
Villeneuve (Bertrand de), capi-
toul de Toulouse, 26, 29.
— (Jourdain de), capitoul de
Toulouse, 16.
— (Raymond do), 5.
— (Pons de), 65*.
Villeneuve, Aude, 77, 154.
— (Bernard de), 206.
— (Guillaume Clerc de), 165.
Voy. 77, 154.
Villeneuve- d' Aveyron, Avey-
ron, 113*.
Villeneuve-les-Béziers, Hérault
(Etienne Gramat de), 116*,
note 1.
Villeneuve - la - Comtale , Aude
(Pons de), 60.
— (Saure de), 75*, note 4.
Villepinte, Aude (Pons et Wil-
lem Autier de), 75*, note 4.
Villesèque-Lande, Aude (Ber-
nard de Montolieu de), 206.
Villetritouls, Aude (Jean-Albé-
ric de), 258.
— (P. Anargila de), 288.
— (Pierre Hot de), 124, 130.
— (Pierre Requin de), 126.
— (Ravmond Hot de), 124, 130.
— (Valguier de), 126. Voy. 265.
Vinade (Pierre et Pons), 77.
Vincent (Bernard), 105*.
— (Guillaume), 274.
Vinhol (Raymond), 185*, 324,
note 9.
— (Vital), d'AIbi, 94*, 185% 231*.
Vinol (Pierre), 146*.
Vital, 139.
— beau-frère de Bertrand Malet,
137.
— prieur de Saint-Etienne, Tou-
louse, 69, note 1.
— (Ar.), 180.
— (Ar.), des Ilhes, Aude, 226.
— (Ar. Bertrand et Pons), frè-
res, 161.
— (Bertrand), 314.
— (Guillaume), 325, 326.
— (Guillaume), de Limoux, 26*.
— (Guillelme), 157.
— (Jean), 146*, 188, 202.
— (P.), 165, 188.
— (P.), de Rieux-en-Val, Aude,
140.
— (P.-R.), 156.
— (Pons), de Conques, 188, 202.
— R.), 156.
— (Raymond), 142.
— ( Raymond ) , d'Avignonet,
228*.
— (Raymond), de Moussoulens,
136, 138, 180.
— (Raymond), de Rieux-en-
Val, 296, 297,
414
ADDENDA ET GORRIGBNDA.
Vital (Willem), diacre héréti-
que, 68, note i.
Vite (Jean de)^ 147.
Viviers (Willelme de), 19.
Vivien, évoque de Rodez,
113*.
Voisins (P. de), 136.
— (Pierre des), 226*.
W
W., curé du Mas-Sain tes-Puel-
les, Aude, 10, 83, 85.
W., curé de Montauban, 88.
Wy curé de Saint -Germier,
Haute-Garonne, 29.
W., curé de Saint-Pierre-des-
Guisines, Toulouse, 24.
Willelme, femme de Willem
Galhavel, 49.
W^illem (Ar.), 205.
— (Ar. et Ber.), de Leuc, 289.
— (B.), chanoine de Saint-Ser-
nin, 73,81.
— ( R aymond). inquisiteur, 1 4 1 *
et note 4, lâl, note 1.
Xon (Arnaud de), chevalier, 16*.
Y
Yalguier (Pierre), 218.
Ycher (Bernard), 1*, note 2.
Yfort (Jean), de Tarascon-sur-
Ariège, Ariège, 104*.
ADDENDA ET CORRIGENDA.
Page XLi, ligne 13, Moustuéjouls au lieu de Mostuéjols.
— Lvn, l. 15, Gastanié au lieu de Gastanier.
— Lix, l. 13, 1. au lieu de a.
— Lxxiv, 1. 11, 2. au lieu de b.
— Lxxxn, l. 3, Baranhonis au lieu de Baranbonis. •
— — 1. 29, P. de Binhaco au lieu de P. Binhaco.
— xci, l. 28, ab au lieu de ap.
— xGiv, 1. 33, Guillaume Salavert au lieu de Guillaume de
Salavert.
— ex, après le n» 6 ot avant : Tel est l'exposé...^ ajouter :
Jacques Fournier, évoque de Pamiers, rendit en outre
des sentences. Son Liber sententiarum est mentionné à
l'occasion de la sentence rendue dans Taffaire Baruc.
Voy. M. Tabbé Vidal, VÉmeute des Pastoureaux, en 13120]
p. 58.