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DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC.
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IMPRIMERIE DAUPELEY-GOUVERNEUR
A NOGENT-LE-ROTKOC.
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DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INOUISITION
DANS LE LANGUEDOC
PUBLIÉS POUE LA SOCIÉTÉ DE L'fllSTOiaE DE FRANCE
PAR
M«^ DOUAIS
ÉVÊQUE DE BEAUVAIS.
PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION.
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A PARIS
LIBRAIRIE RENOUARD
H. LAURENS, SUCCESSEUR
LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DE l'hISTOIRE DE FRANCE
RUE DE TOURNON, N° 6
MDCCCC
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EXTRAIT DU REGLEMENT.
Art. Ut. — Le Conseil désigne les ouvrages à publier, et
choisil les personnes les plus capables d'en préparer et d'en
suivre la publication.
Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire
responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.
Le nom de l'éditeur sera placé en tête de chaque volume.
Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société
sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une
déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail
lui a paru mériter d'être publié.
Le Commissaire responsable soussigné déclare que la première
partie des Documents pour servir a l'Histoire de l'I\quisitio\
DANS LE Languedoc, préparée par M^»" C. Douais, évêque de
Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Société de
l'Histoire de France.
Fait à Paris, le 20 août \ 900.
Signé : Noël VALOIS.
Certifié :
Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de France,
A. DE BOISLISLE.
INTRODUCTION.
L'Inquisition, qui a commencé à Toulouse en 1229, se
rencontre encore dans le Languedoc' au xv°, au xvi*^ et
même au xvif siècle'. Mais, à ces dates, elle était déjà fort
1. La dénomination de Languedoc est appliquée dans le pré-
sent ouvrage d'une manière unilorme au pays qui, aux débuts
de l'Inquisition, s'appelait encore le comté de Toulouse. Mais
celui-ci ne fut bientôt plus qu'une expression géographique. Il a
paru naturel, et d'ailleurs fort commode, d'adopter une manière
de parler commune à la fin du xm^ siècle et désignant une pro-
vince bien nettement délimitée.
2. Je citerai comme exemples : pour le xy« siècle, l'appel inter-
jeté en cour de Rome par Jean Richard, précepteur de la maison
de l'hôpital du Saint-Esprit de Millau, de la citation lancée contre
lui par Pierre Turelure, inquisiteur, en juin 1440 '^Doat, XXXV,
fol. 165-182); la bulle d'Eugène IV à l'archevêque de Narbonne
et aux évêques de Garcassonne, d'Agde, d'Alet et de Saint-Pons
en faveur de cet inquisiteur, du 1" juillet 1441 (Doat, XXXV,
fol. 184-185) ; la révocation des serments que Raymond de Tilio,
inquisiteur, avait fait prêter aux officiers de l'Inquisition à Albi, à
l'insu de l'évèque, du 4 décembre 1423 (Doat, XXXV, fol. 187-197) ;
les poursuites exercées contre le vicomte Jean d'Uzès, qui, con-
damné, fut acquitté par une sentence de l'archevêque d'Embrun,
agissant au nom du pape Pie II [1459-1462] (Arch. ducales d'Uzès,
château d'Uzès, caisse 10, liasse 8) ; l'acte d'appel de Jean Rossi-
nhol, religieux des frères Mineurs de l'Observance de Rodez, au
nom de Charles de Verdun, religieux du môme couvent, signifié
« in domo inquisitionis Tholose » et en présence « venerabilis et
religiosi viri l'ratris Galhardi de Petra, ordiuis Beati Dominici,
a
ij INTRODUCTION.
affaiblie. La période de sa plus grande activité — et alors
cette activité fut vraiment intense — répond au xiif et au
in sacra theologia professoris inquisitorisque sancte fidei catholice
et heretice pravitatis ia ducatu Acquitanie, » du 24 avril 1494
(Arch. des notaires de Toulouse, Ghavalon, notaire, reg. de 1492
et années suiv.). Ce religieux avait été accusé, prêchant à Rodez,
« mu lia dixisse et predicasse contra eosdem Mendicantes ac con-
tra fidem catholicam. » — Pour le xwi" siècle, six arrêts du Par-
lement de Toulouse, 1521-1594 (Doat, XXXV, fol. 198-205); les
Ordonnances de la saincte Inquisition et court d'icelle séant à Tou-
lose (Doat, XXXI, fol. 13-17); le procès d'Antoine Dumas, mar-
chand d'Albi (Arch. des notaires de Toulouse, Giraudat, notaire,
reg. de 1545, fol. 127 y°), et quelques actes prouvant la pleine
activité du tribunal : [12 juillet 1545] Joseph Corrège, inquisiteur
de Garcassonne, et Bernard Sacratis, lieutenant de l'inquisiteur
de Toulouse , nomment leurs procureurs pour présenter au roi
certaines requêtes « concernans la foy et offices desd. inquisiteurs »
(ibid., fol. 128); [12 juillet 1545] Dominique Melhan, commissaire
député par l'inquisiteur de Toulouse, déclare avoir « ouy en
matière de ia foy contre toutz hérétiques et faulteurs d'iceulx de
la diocèse de Castres » Jean Gombailh, régent des écoles de Mont-
réal, diocèse de Garcassonne (ibid., fol. 128 \°); [19 août 1547]
prise de possession de l'office d'inquisiteur par Esprit Rotier
(même notaire, reg. de 1547, fol. 197 v°) ; [26 mai 1550] Jacques
Fournier, prisonnier, fait présenter à frère Esprit Rotier, inquisi-
teur, une nouvelle requête pour être élargi (môme notaire, reg.
de 1550, fol. 70 v») ; [11 juillet 1550] réception de Guillaume de
Labarde comme greffier de l'Inquisition de Toulouse « jusques à
ce que M° Gerauld Pagesi soit en liberté d'iceluy greffe régir »
(ibid., fol. 115); les lettres de Vidal de Becanis, de l'année 1540,
enjoignant à tous de faire connaître ceux « du rolle des cinq cens
nouveaux chrestiens de Tholose » (Doat, XXXV, fol. 206 vo-212);
la forme du serment que les consuls des villes devaient prêter
entre les mains des inquisiteurs, de l'année 1549 (Doat, XXXV,
fol. 214) ; l'absolution accordée à Bernard Ycher par Joseph Gor-
rège, inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 216-219); les lettres de
Henri III, du 20 janvier 1575, confirmant Pierre de Lalaine dans
l'office d'inquisiteur (Doat, XXXV, fol. 220-221). — Pour le
xvn« siècle, la poursuite par l'inquisiteur d'Avignon contre le curé
des Angles, diocèse de Nîmes (les Angles, cant. de Villeneuve-
INTRODUCTION. iij
XIV* siècle, et même, pour préciser, aux années qui vont du
pontificat de Grégoire IX à celui de Jean XXII, du règne de
saint Louis aux règnes de Philippe le Bel et de Philippe VI.
Du moins, c'est l'idée que suggèrent les documents spéciaux
qui nous sont parvenus; et, vraisemblablement, cette idée
n'est pas fausse.
Cette période, en tout cas, a, aux yeux de l'historien et
du légiste, une importance considérable et offre un intérêt
qui ne se représente plus au même degré par la suite. L'on
ne sera pas surpris que nous l'ayons prise comme un riche
champ d'étude. Les faits n'appartiennent qu'à une ancienne
lès- Avignon, Gard), pour la capture duquel le présidial de Nîmes
accorda le pareatis. Enfermé dans les prisons d'Avignon, le curé
des Angles s'échappa et fut trouvé « pendu et estranglé aux cordes
du clocher » de son église, « ce qui fut cause qu'on conduisit au
Parlement de Tholose bon nombre de prisonniers » (lettre du
P. Dufour, inquisiteur, au R. P. Ranquet, provincial et inquisi-
teur à Toulouse, datée d'Avignon le 17 mars 1654. Arch, de la
Haute -Garonne, H Dominicains, Dominicains étrangers, 19).
A cette date, le P. Rey était inquisiteur à Toulouse. On lit dans
la même lettre : « Je crois que les edicts de paix pour la liberté
des huguenots, qui lient les mains aux inquisiteurs dans les Estats
du Roy, pour ne pouvoir procéder criminellement à la punition
de leur impiété, ne les lient pas pour les pouvoir consoler et
absouldre dans leur repentance. » Percin {Monumenta conventus
Tkolosani ordinis FF. Praedicatorum, Inquisitio, in-fol., Toulouse,
1693, p. 102-105) cite plusieurs exemples de poursuites au xv«,
au xvi« et au xvn^ siècle. Le P. Ranquet avait été nommé inqui-
siteur en 1635 (Doat, XXXV, fol. 222). — Au moment où je
mets sous presse, j'apprends que MM. Doinel, archiviste de
l'Aude, de Félice et Weiss publient VExtrait des registres de par--
lement du jeudy vingt quatriesme d'avril mil cinq cens trente quatre
après Pasques, et VExtrait des procès, deppositions et registres de
l'archevesché de Thoulouse et de l'inquisition en tant que touche les
charges et suspitions de frère Arnauld de Dadeto, soxj disant inqui-
siteur, 17 juin 1532-24 avril 1535 (Archives de l'Aude, H Notre-
Dame de Prouille).
iy INTRODUCTION.
province de la France; mais si on les considère, abstrac-
tion faite des personnes et des lieux, on ne manque pas de
s'apercevoir qu'ils permettent de décrire en détail toute la
procédure du trop fameux tribunal, ou même d'en reconsti-
tuer à grands traits l'histoire. Ces faits, en un mot, ont une
portée générale, bien capable, ce semble, de captiver l'atten-
tion de l'historien des institutions anciennes.
Je voudrais faire passer ici sous les yeux du lecteur
le tableau d'ensemble des documents , imprimés ou manu-
scrits, qui se rapportent à l'histoire de l'Inquisition dans le
Languedoc. Il ne s'agit pas cependant d'énumérer une par
une les innombrables pièces appartenant à ce sujet, qui rem-
plissent plus de vingt volumes ou registres. Je ne prétends
pas dresser un catalogue bibliographique ni un inventaire
sommaire, qui, aussi bien, risqueraient fort l'un et l'autre
d'induire en erreur, car ils ne mettraient pas suffisamment
en lumière la part qui revient à chacune des autorités agis-
sant dans la poursuite inquisitoriale.
Ne perdons pas de vue, en effet, que l'inquisiteur ne fut
qu'un juge délégué; si les actes de ce juge dépassent consi-
dérablement en proportion numérique les lettres pontifi-
cales, les commissions des légats, les statuts des conciles,
ou même les actes des évêques, juges ordinaires, ils ne sau-
raient les faire négliger sans un inconvénient grave : on
s'exposerait, en ce cas, à montrer un juge faisant une pour-
suite et prononçant des sentences, sans indiquer la source
de ses pouvoirs exceptionnels, la législation qu'il avait
charge d'appliquer, la procédure qu'il devait suivre. Il n'est
que juste d'ajouter que le bras séculier, dont la compétence
fut reconnue par le saint-siège en ce qui regarde la pénalité
extrême de l'hérétique, lequel s'était mis hors de l'Eglise,
acheva, par la confiscation des biens et par l'application de
INTRODUCTION. V
la peine du feu, un assez grand nombre de procès suivis de
condamnation. La poursuite de l'hérétique établit ainsi des
rapports spéciaux entre le roi de France ou ses officiers et
les évêques ou les juges investis d'un pouvoir nouveau.
Dans ce tableau d'ensemble, il m'a donc paru que, au
lieu de me borner aux actes des inquisiteurs, je devais faire
connaître, ne serait-ce que pour les caractériser, les actes
de chacune des autorités ecclésiastiques ou séculières qui ont
eu part à cette poursuite : papes et légats, évêques et con-
ciles, inquisiteurs, rois.
Il y a, en outre, des récits ou chroniques et des manuels
écrits dans le Languedoc, qu'il est permis au juriste de
négliger, mais auxquels l'historien doit attacher une réelle
importance. J'en parlerai également dans la première partie
de cette Introduction ayant pour titre : Faits et documents.
— Tableau d'ensemble. La seconde partie sera consacrée
à la description des registres ou pièces publiées ici pour la
première fois.
vj INTRODUCTION.
PREMIÈRE PARTIE.
Faits et documents. — Tableau d'ensemble.
I. Actes des papes.
1. Grégoire IX. — Les légats Romain de Saint-
Ange et Jeayi, archevêque de Vienne (1229-1241).
^--^ Les légats ont si souvent agi au nom du pape, et en vertu
de leurs pouvoirs apostoliques, qu'on ne peut les séparer
de lui. A les unir, on gagne de mieux saisir l'impulsion
partie du centre même de la catholicité, c'est-à-dire de
l'Eglise romaine, clef de voûte de l'unité ecclésiastique^,
invariablement invoquée dans les sentences des inqui-
siteurs. Ce principe a une application spéciale aux actes
par lesquels l'Inquisition fut établie à Toulouse en l'au-
tomne de 1229, puisque ces actes émanèrent du cardinal
Romain de Saint-Ange, légat.
C'est l'année précédente qu'envoyé pour traiter de l'af-
faire des Albigeois et du comte de Toulouse, réduit à merci,
il avait été investi de pleins et universels pouvoirs^. Le sta-
tut Cupientes, édicté par le gouvernement du jeune roi pour
les provinces que le traité de Meaux venait de faire tomber
en son pouvoir, portait (art. II) que les hérétiques, post-
quam fuerint de haeresi per episcopum loci, vel per
1. Voy. Tocco (VEresia nel medio evo, iii-12, Florence, 1884), qui
montre combien l'hérésie tendait à briser cette unité.
2. Voy. les lettres de Grégoire IX au roi de Franco et les lettres
de commission du pape, de mars-juillet 1228 [Registres de Gré-
goire IX, par M. Auvray, en cours de publication, n»» 229, 230,
232, 233, 234 ; Potthast, 8150, 8267).
INTRODUCTION. vij
aliamecclesiasticampersonam quae potestatem habeat,
condemnati, seraient immédiatement punis^; et ne man-
quons pas de remarquer l'expression vel per aliam eccle-
siasticam personam, c'est-à-dire tout juge délégué,
l'évêque étant juge ordinaire dans son diocèse.
Au mois de novembre suivant, le légat réunit le fameux
concile de Toulouse, auquel prirent part les archevêques
de Narbonne, d'Auch et de Bordeaux, un grand nombre
d'évêques et de prélats. Le cardinal y promulgua, en pré-
sence de Raymond VII, du sénéchal de Carcassonne, des
comtes et des barons du pays, un décret en quarante-cinq
articles, dont les principales dispositions assuraient la liberté
à l'Eglise dans le comté de Toulouse et ne tendaient à rien
de moins que l'extirpation de l'hérésie; ce légat ordonna, en
effet, une inquisitio contre toute personne suspecte ou
soupçonnée d'hérésie, avec la réserve expresse, qui peut-
être n'était pas inutile^, que celui-là seul pourrait être con-
sidéré comme hérétique qui aurait été jugé tel par une
personne d'Eglise ayant qualité^. Il infligea directement
lui-même des pénitences à des personnes trouvées coupables;
mais il refusa de livrer les noms des accusateurs et garda
pour lui les rôles qui les contenaient; ainsi il introduisit
dans la procédure une pratique qui, bien que formant une
exception, ne laissa pas d'être maintenue plus tard, moyen-
nant certaines précautions, dont il sera parlé.
\. Voy. le texte dans Hardouin, Acta conciL, t. VII, col. 171
(Paris, Irapr. royale, 1714).
2. En février 1204, Pierre II, roi d'Aragon, étant à Carcassonne,
avait abusivement rendu une sentence déclaratoire d'hérésie
contre Bertrand de Cimorre (Arcli. de la Haute-Garonne, II Domi-
nicains, 85).
3. Art. VIII. Acla conciL, VII, col. 176-183.
viij INTRODUCTION.
Nous ne voyons pas cependant qu'il ait nommé des juges
spéciaux. C'est que Yinquisitio contra haereticos, inau-
gurée à Toulouse, fut d'abord strictement locale ; elle peut
être considérée comme une sorte d'essai.
Je n'irai pas toutefois jusqu'à prétendre que cet essai, qui
semble avoir réussi, ait par lui-même amené le saint-siège
à délé"-uer un juge contre l'hérésie dans chacune des grandes
contrées de l'Occident. C'est à la vérité ce qu'il n'allait pas
tarder à faire, et je me réserve d'exposer ailleurs les raisons
de sa conduite ^ Grégoire IX y préluda par une sentence d'ex-
communication fulminée, en février 1231, contre les héré-
tiquesS voulant au surplus que l'édit d'Annibal, sénateur
de Rome, fût gardé^ et approuvant sa conduite dans la
poursuite de certains clercs de Rome hérétiques, contre les-
quels il venait de prononcer la dégradation^. Les premières
nominations d'inquisiteurs faites directement par Grégoire IX
sont du 3 février 1232; les nouveaux juges étaient pris dans
l'ordre des frères Prêcheurs et destinés à l'Allemagne^.
C'est peu de temps après, sinon au même moment, qu'Albé-
ric, des frères Prêcheurs, recevait les pouvoirs pour la
Lombardie^. Le pape, aussi bien, exhortait les archevêques
et évêques à poursuivre les hérétiques conformément aux
nouveaux statuts — ce fut, par exemple, l'archevêque de Tar-
1. Dans la première partie d'une Histoire de l'Inquisition, qui
sera intitulée : Origines historiques de V Inquisition.
2. Registres, x\° 539; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 14-15.
3. Registres, n^s 540, 541 ; Raynaldi, Annales, 1231, §§ 16-17.
Cf. Registres, n» 659.
4. Aragonius, Vita Gregorii papae II, dans Muratori, Rer. liai,
script., III, 578, cul. i.
5. Potthast, 8859, 8866.
6. Lettres de Grégoire IX du 3 novembre 1232. Potthast, 9041.
INTRODUCTION. ix
ragone*, l'archevêque de Mayence-, l'archevêque de Sens^,
l'évêque d'Auxerre^ etc. — ou même, il écrivait à tous les
prélats du royaume de France pour leur annoncer qu'il
envoyait vers eux les frères Prêcheurs avec la double mis-
sion de prêcher et de procéder contre les hérétiques^.
Ces dernières lettres apostoliques sont du 13 mars 1233.
Grégoire IX ne s'était pas encore occupé spécialement de la
répression de l'hérésie dans le comté de Toulouse ; il semble
que les actes du légat Romain de Saint-Ange l'en dispen-
saient. Quand il intervint, ce fut d'abord pour une cause
particulière, je veux dire le procès des frères Niort, U., G.
et G. Bernard, et de Bertrand, fils d'Othon (15 mars 1233)^,
qui, suspects d'hérésie, avaient perpétré un véritable forfait
à l'égard de l'archevêque de Narbonne'. Mais, à partir de
ce moment, le pape, on peut le dire, se multiplie pour
atteindre le mal dans le comté : il confie aux prélats la
dégradation des clercs tombés dans l'hérésie*; il donne com-
1. Potthast, 8932.
2. Registres, n° 936; Potthast, 9031.
3. Registres, n» 1078.
4. Registres, n° 1044.
5. Potthast, 9143.
6. Registres, noll70. Voy. dans Doat, XXI, fol. 34-50, l'enquête
ou inquisitio sur le cas d'hérésie contre B. Othon, ses frères et
leur mère, au cours de laquelle furent entendus l'archevêque de
Narbonne, les archidiacres de Narbonne, du Razès et des Cor-
bières, l'abbé de Lagrasse, le prieur de Prouille, le précepteur de
la maison de l'Hôpital de Pexiora (Aude) et un grand nombre de
curés.
7. Registres, n» 1284; Potthast, 9204.
8. 19 avril 1233 : « Gregorius... venerabilibus fratribus Bituri-
censi, Burdegalensi, Narbonensi, Auxitanensi, Viennensi, Arela-
teusi, Aquensi et Ebredunensi archiepiscopis et eorum suffraga-
neis... Quod si contra hereticam pravitatem... Laterani, xui« kls.
mail, anno septimo » (Doat, XXXI, fol. 19-20).
X INTRODUCTION.
mission au prieur provincial de la province dominicaine de
Provence de désigner des religieux pour entreprendre une
praedicatio generalis contre l'hérésie (20 avril 1233) ; et
Bernard Gui voyait dans cette lettre le premier titre des
frères Prêcheurs à exercer l'Inquisition in partibus Tho-
losanis, Albigensïbus et Carcassonensibus atque Agen-
nensibus"-; enfin, il impose la prison perpétuelle pour péni-
tence de leur faute aux hérétiques qui reviennent à l'Eglise^.
Cette peine cependant allait passer par plusieurs fluctua-
tions; on trouve, en effet, des exemples d'hérétiques con-
damnés à la prison temporaire^, exemples rares cependant:
la prison temporaire finit par être écartée.
Grégoire IX, en outre, encourage le zèle à procurer le
bien de la paix et de la foi dans la terre d'Albigeois^; il
approuve sans réserve le statut récent par lequel le comte
de Toulouse Raymond VII ordonne la saisie des biens des
hérétiques^ et des biens de leurs défenseurs, receleurs, etç.«;
1. Potthast, 9155, 9263. — La première province dominicaine de
Provence s'étendait aux deux bassins de la Garonne et du Rhône,
en aval de Valence. (Voy. Douais, Acta capiiulorum provincialium
ordinis fratrum Praedicatorum. Toulouse, Privât, in-8», 1895.)
2. Lettre du 25 avril 1233 aux évêques suffragants de Narbonne
(Potthast, 9161 ; Doat, XXXI, fol. 27-28).
3. Sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-Pierre
(ci-après, p. 3).
4. Par exemple, par ses lettres du 9 juillet 1223, il accorda à
Raoul de Narbonne des revenus en nature à prendre sur les
monastères de Lagrasse, de Saint-Pons, de Caune, de Montoulieu
et de Saint-Thibéry (Registres, n^ 1457). Gf. n» 2155.
5. Le mot hérétique, il sera peut-être bon de le faire remarquer,
a toujours ici le sens d'homme judiciairement convaincu d'hérésie.
6. Lettres du 13 janvier 1234 (Registres, n» 1719). Au mois de
novembre suivant, il le félicita de son dessein d'extirper l'héré-
sie (Registres, n" 2283; Potthast, 9771).
INTRODUCTION. ^
il réclame contre la conduite des officiers royaux, en Albi-
geois, qui refusent, entre autres choses, de jurer la paix
selon le concile de Toulouse de 1229, c'est-à-dire selon les
statuts du légat Romain de Saint- Ange ^ ; il exhorte le comte et
la commune de Toulouse à fournir conduite, conseil et faveur
aux frères Prêcheurs plus spécialement chargés de l'affaire
de la foi^. Il règle aussi quelques affaires particulières qui lui
sont déférées en appel ou autrement^. Enfin, pour mieux
assurer l'exécution des constitutions apostoliques, il nomme,
par ses lettres du 27 juillet 1233, l'archevêque de Vienne,
Jean de Bouruin (1219-1266), son légat, avec la mission
d'extirper l'hérésie dans le comté de Toulouse, la Gascogne,
la Catalogne, etc^. Il est à noter d'ailleurs qu'il l'engage,
et qu'il engage en même temps les évêques de Toulouse,
Albi, Rodez, Agen et Cahors à procéder contre les héré-
tiques, en général, dans un grand esprit de justice, avec
modération ou même douceur; le comte de Toulouse, en par-
ticulier, devra être traité avec des égards. Il paraît, en
effet, que quelques inquisiteurs avaient excédé ; du moins,
c'est la plainte que Raymond VII lui avait fait parvenir^.
Mais s'il réprima des ardeurs intempestives, ce ne pouvait
être, dans sa pensée, au préjudice de la poursuite inquisito-
riale, puisqu'il écrivait à son légat d'avoir à se transporter à
Montpellier pour y juger les hérétiques qui y avaient été
1. Registres, n' 1909; cf. n^^ 1916, 1919, 1920-1922; Potthast,
9452.
2. Potthast, 9904.
3. Potthast, 10598, 10599; Teulet, Layettes, n» 2712.
4. Registres, n» 1472; cf. nos 1473-1486, 1913-1915, 1917, 1918,
1923; Doat, XXXI, fol. 33 (lettre de Grégoire IX au roi d'Aragon,
28 avril 1234).
5. Registres, n° 2218 (lettre du 18 novembre 1234).
xij INTRODUCTION.
conduits* ; et le légat l'avait parfaitement compris, car il
avait, à cet effet, délégué des inquisiteurs, par exemple
Willem Arnaud, des frères Prêcheurs, et Etienne, des
frères Mineurs"^; si bien que Willem Arnaud, par exemple,
se trouva avoir reçu la délégation inquisitoriale de deux
sources également légitimes : le légat pontifical et le prieur
de la province dominicaine, auquel le saint-siège en avait
donné le pouvoir 3.
En résumé, le pape Grégoire IX consacra les statuts
édictés par son légat en présence des évêques réunis à Tou-
louse , en 1229 ; il nomma des inquisiteurs, sinon par lui-
même, du moins par ses représentants, le prieur provincial
des frères Prêcheurs et l'archevêque de Vienne, ce qui,
aussi bien, répondait à sa résolution de poursuivre partout
et par des juges délégués le crime d'hérésie ; il consacra un
article important de la pénalité, je veux dire la prison per-
1. Potthast, 10300.
2. « Nos frater Guillelmus Arnaldi de ordine fratrum Predica-
torum et frater Stephanus de ordine fratrum Minorum, inquisito-
rcs constituti a venerabili Johanne, Dei gratia sancte Viennensis
ecclesie archiepiscopo , Apostolice Sedis legato, ad faciendam
inquisitionem contra hereticos eorumque credentes in Thoiosa,
necnon in tota diocesi Tholosana » (sentence du 19 février 1238,
n. st., Doat, XXI, fol. 149). Voy. d'autres sentences du 13 février
précédent (Doat, XXI, fol. 163), du 2 mars de la même année
(Doat, XXI, fol. 164 v°, fol. 166). Voy. de même les lettres
de sauf-conduit accordées à divers hérétiques par les inquisi-
teurs Willem Arnaud et Etienne (Doat, XXI, fol. 169, 171).
3. Sentence d'excommunication fulminée, le 10 novembre 1235,
contre les capitouls de Toulouse : « Caritati vestre volo lieri mani-
festum quod venerabilis in Ghristo pater R., prior Predicatorum
in Provincia aulliorilatc litterarum domini Pape constituit me
judicem ad faciendum inquisitionem contra bereticos in Tholosana
civitate... » (Doat, XXI, fol. 160).
INTRODUCTION. xiij
pétuelle et non temporaire. S'il encouragea efficacement
Yinqiiisitio, ii voulut toutefois que cette juridiction nou-
velle s'exerçât avec modération. Nous verrons, quand nous
parlerons des inquisiteurs, quels furent les premiers résul-
tats de l'institution et comment elle fut d'abord comprise.
2. Innocent IV (1243-1254).
Le pape Innocent IV, qui a été un des grands légis-
lateurs de l'Inquisition, s'inspira du même esprit que Gré-
goire IX. S'il s'empressa de casser la sentence d'excommu-
nication fulminée par les inquisiteurs Ferrier et Guillaume
Raymond contre le comte de Toulouse*, il ne manqua pas
d'enjoindre au prieur de la province dominicaine de Pro-
vence et aux inquisiteurs de poursuivre le crime d'hérésie,
mais dans la forme que son prédécesseur avait déjà arrêtée'-;
il manda aux archevêques et évêques de leur donner conseil
et aide^; il renouvela, en faveur du prieur provincial, la
commission de choisir les inquisiteurs dans son ordre^, don-
nant aux frères Prêcheurs, avec le pouvoir de refuser d'être
exécuteurs des causes ordinaires ou assesseurs, la fonction
supérieure de juger de la foi=; il chargea le prieur du cou-
vent des frères Prêcheurs de Paris de nommer des inquisi-
1. Registres d'Innocent IV, par M. Berger, n* 697; Potthast,
11390; Hist. génér. de Languedoc, YllI, col. 1142-1143. Voy. cette
sentence (Ibid., col. 1143-1144).
2. Lettre du 10 juillet 1243 (Potthast, 11083; Doat, XXXI,
fol. 60 vo).
3. Lettre du 10 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 63-64. Inédite).
Autre lettre du 23 janvier 1245 (Doat, XXI, fol. 69. Inédite). Autre
lettre du 1" mars 1249 (Doat, XXXI, fol. 114-115). Autre lettre
du 11 mai 1252 (Layettes, III, n»» 4000, 4001).
4. Lettre du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 97-100. Inédite).
5. Lettre du 9 février 1244 (Registres d'Innocent IV, n° 453).
xiv INTRODUCTION.
teurs pour les terres du comte de Poitiers et de Toulouse* et
même il autorisa le général des frères Prêcheurs à révo-
quer les inquisiteurs déjà nommés par le saint-siège et à leur
en substituer d'autres^, pouvoir qui tendait à maintenir cet
ordre dans le privilège et l'avantage d'avoir la délégation
inquisitoriale, sinon d'une manière exclusive, du moins habi-
tuellement. Et Innocent IV, en permettant aux inquisiteurs
des provinces ecclésiastiques de Bordeaux, de Narbonne
et d'Arles de citer dans des lieux sûrs pour eux les héré-
tiques qui leur dressaient des embûches, prit le moyen qui,
inspiré par les circonstances, pouvait leur permettre d'exé-
cuter le plus exactement possible leur difficile mandat^. Il
reste d'ailleurs fidèle à lui-même. Nous le voyons donner au
provincial dominicain d'Aragon et à saint Raymond de Pena-
fort commission de députer des inquisiteurs de leur nation
pour la partie de la province ecclésiastique de Narbonne
appartenant à l' Aragon^. Il défend à l'évêque de Garças-
sonne de lancer l'interdit contre tout lieu suspect d'hérésie
1. Lettre du 24 octobre 1253 (Doat, XXXI, fol. 90. Layettes,
III, n°^4m, 4113).
2. Lettre du 7 juillet 1246 (Doat, XXXI, fol. 73-74. Inédite).
3. Lettre du 18 novembre 1247 (Registres, n» 3421 ; Potthast,
12766). — Cependant, il avait, jusqu'à la décision du concile de
Lyon, suspendu sur un point l'exercice de l'Inquisition. Expo-
sant leur devoir aux inquisiteurs des diocèses do Narbonne, Car-
cassonne, Béziers, Albi, Rodez, Elne et Monde, il distingua entre
les hérétiques manifestes et les peines mineures, d'une part, —
sur ce point les inquisiteurs durent procéder comme auparavant,
— et les hérétiques condamnés à la prison, croix, confiscation
des biens, pèlerinages majeurs, d'autre part; sur ce second point,
les inquisiteurs durent surseoir jusqu'aux décisions du concile
(bulle du 21 avril 1245. Layettes, n» 3344).
4. Registres, n°4156; Potthast, 13057. — Le mêmejour, 20 octobre
1218, le pape informe de cette commission l'archevêque et les
INTRODUCTION. XV
compris dans la province dominicaine de Provence ultra
Rodanum, à moins que vigeat puhlica malitia^. Il per-
met aux inquisiteurs de relever de toutes censures leurs
domestiques et serviteurs 2.
Des dispositions aussi bienveillantes à l'égard des frères
Prêcheurs répondaient à une situation particulière. Sous le
pontificat d'Innocent IV, les esprits commencèrent à s'exci-
ter contre les inquisiteurs, qui, au surplus, avaient éprouvé
bien des difficultés du côté des agents royaux. Les évêques,
nous le verrons plus loin, les défendirent, et le pape les sou-
tint, maintenant du même coup l'Inquisition et, au tribunal
de l'Inquisition, les frères Prêcheurs comme juges. Par là
s'explique en partie le zèle qui lui inspira un si grand
nombre de bulles.
Il ne se borne pas, d'ailleurs, à recommander en termes
généraux la poursuite contre les hérétiques"^, ou même à
encourager les juges, à l'occasion d'un vol et d'un brùlement
de registres de l'Inquisition^. Mais encore il intervient dans
inquisiteurs de Narbonne (Registres, n° 4157). Quelques jours
auparavant, le 6 octobre, il leur avait interdit de citer les sujets
du roi d'Aragon (Potthast, 13040). Cette lettre n'avait fait qu'étendre
les dispositions de la bulle du 19 mars précédent adressée à Pierre
Durand et à Bernard de Caux, inquisiteurs, qui reçurent défense
de citer devant eux les sujets du roi d'Aragon (Doat, XXXI,
fol. 94 vo-95. Inédite). Voy. plus bas, p. xxj, note 3.
1. Potthast, 11092.
2. Lettre du 2 mai 1245 (Doat, XXXI, fol. 70. Inédite). Inno-
cent IV favorisa les divers officiers du tribunal où siégeait le
frère Prêcheur. Par exemple, il les exempta a prestatmie subsidii
Imperii Romani [Registres, n° 3423; Potthast, 12742). Mais il vou-
lut que les serviteurs inutiles fussent supprimés (bulle du 14 mai
1249. Doat, XXXI, fol. 81. Inédite).
3. Lettre du 10 juin 1250 à l'archevêque de Narbonne et à ses
suffragants (Layettes, III, no 3877).
4. Lettre datée du 22 janvier 1248 (Potthast, 12830) dans VHist.
XVJ INTRODUCTION.
un assez grand nombre de cas particuliers : il révoque, nous
l'avons vu, la sentence d'excommunication fulminée contre
le comte de Toulouse par frères Ferrier et Guillaume Ray-
mond, de l'ordre des frères Prêcheurs, inquisiteurs*; à la
demande de l'évêque d'Elne et de l'inquisiteur, il confirme
une sentence antérieure condamnant deux hérétiques-; il
mande à Guillaume Raymond et à Pierre Durand, inquisi-
teurs, d'absoudre Guillaume Fort, bourgeois de Pamiers^;
à la prière du comte de Foix, il enjoint à l'archevêque de
Narbonne d'avoir à punir six hérétiques, moyennant toute-
fois le conseil et l'avis des inquisiteurs ^ ; il donne commis-
sion à frère Algisius, son pénitencier, d'infliger à Arnaud de
Xon, chevalier, du diocèse de Narbonne, à Willem Pons et
Arnaud Bellion, ses sergents, une pénitence salutaire qui
pourra être commuée 5; il remet en liberté plusieurs héré-
tiques ayant subi une peine qu'il regarde comme suffi-
sante^; il charge l'évêque d'Albi et l'abbé de Candeil de
réintégrer dans la communion de l'Eglise Jean Fenassa,
d'Albi, et Arsinde, sa femme, condamnés par Ferrier''.
Il fait davantage encore. Il nomme légat l'élu d'Avignon,
Zoën Tencarari (1242-1263), et l'annonce aux suffragants
de Narbonne et aux évêques de Cahors, Rodez, Albi, Mende,
le Puy, Lectoure, Agen, Bazas et Comminges*. Puis il lui
génér. de Languedoc, VIII, col. 1239, du 3 février 1248 dans Doat,
XXXI, fol. 105 v».
1. Bulle du 16 mai 1244 {Registres, n» 697; Potthast, 11390).
2. Bulle du 13 décembre 1244 (Registres, n° 799).
3. Bulle du 24 juin 1245 (Doat, XXXI, fol. 103-104. Inédite).
4. Bulle du 13 janvier 1248 [Registres, n° 3530).
5. Bulle du 21 février 1248 [Registres, n" 4093).
6. Bulle du 24 décembre 1248 (Doat, XXXI, fol. 152 v»). Publiée
plus loin.
7. Bulle du 5 août 1249 (Doat, XXXI, fol. 169-170. Inédite).
8. Bulle du 19 juillet 1243 [Registres, n° 31).
INTRODUCTION. xvij
commande de remettre en prison plusieurs hérétiques qu"un
autre légat, Sotayius, avait délivrés contre la volonté des
inquisiteurs ' . Il étend, à toutes les terres du comte de Tou-
louse, la juridiction de l'évêque d'Agen, juge ordinaire seu-
lement pour son diocèse. Le comte de Toulouse s'est plaint
de la mollesse des juges, du retard dans les condamnations
des hérétiques, vivants ou morts, d'où est résultée une
recrudescence de l'hérésie : ce prélat poursuivra donc, mais
avec le conseil de l'évêque diocésain et des inquisiteurs^ Au
besoin, il remplacera les inquisiteurs actuels 3.
Le choix de l'évêque d'Agen Guillaume s'explique très
bien par la confiance qu'il inspirait au comte de Toulouse.
Et d'ailleurs son prédécesseur, Pierre de Reims (1245-1247),
de l'ordre des frères Prêcheurs, écrivain estimé^, avait
déjà été honoré de lettres du pape l'exhortant à procéder
contre les hérétiques dans la forme prescrite par l'évêque
d'Albano, Pierre de Colleraezzo (1245-1253) ^
Ici nous touchons à la procédure inquisitoriale ; de fait,
les bulles d'Innocent IV relatives à la poursuite de l'hérésie
dans le Languedoc contiennent de nombreuses dispositions
i. Bulle du 20 juillet 1243 (Doat, XXXI, fol. 65 v<»-66). —
A propos des prisonniers, je ferai remarquer que les exemples
d'évasion ne sont pas rares. C'est sans doute la raison pour
laquelle Innocent IV exhorta les archevêques de Narbonne, de
Bordeaux et d'Arles à veiller à la garde des prisonniers (bulle
du 1" mars 1249. Doat, XXXI, fol. 114-115). Voy., sur Zoën
Tencarari, Hauréau, Quelques lettres d'Innocent IV, dans Notices et
extraits des manuscrits, t. XXIV, 2« part. Voy. aussi M. Elle
Berger, Saint Louis et Innocent IV, p. 64 et suiv. (Paris, Thorin,
1893, in-8°).
2. Bulle du 29 avril 1248 (Potthast, 12^13; Laijettes, III, n» 3649 ;
Registres, n° 3867).
3. Bulle du 30 avril 1248 {Registres, n» 3868; Layettes, u» 3651).
4. Échard, Script, ord. fr. Praed., I, col. 115-117.
5. Bulle du 24 juillet 1246 (Registres, n» 2043).
b
xviij INTRODUCTION.
introduisant ou fixant des points de procédure qu'il est
indispensable de faire connaître.
D'abord, que la forme prescrite par l'évêque d'Albano
ait été appliquée après 1246, cela me paraît résulter de la
copie qui en existait aux archives de l'Inquisition de la cité
de Carcassonne et qui servit à Doat*. C'est une lettre dans
laquelle l'évêque, répondant à une consultation du prieur
provincial des frères Prêcheurs de Lombardie, éclaircissait
les points douteux et traçait la marche à suivre : 1*^ convoca-
tion des habitants du lieu, temps de grâce, abjuration géné-
rale de l'hérésie, serment déféré à ceux qui se présenteront
pour avouer, avec engagement, moyennant caution, de faire
la pénitence canonique qui pourra leur être infligée, mais
qui ne sera jamais la mort^ la prison perpétuelle, ou un
pèlerinage majeur, le cas de récidive excepté; 2° poursuite
d'office contre ceux qui, suspects, ne se présenteront pas, et
alors citation personnelle ou faite à l'église; si le prévenu
ne répond pas, il sera puni comme il le mérite; s'il se pré-
sente, il prêtera serment, fera connaître ses ennemis mortels,
qui seront écartés de l'instruction ; S'' les témoignages écrits
seront livrés, moins les noms des témoins, et, dans le cas
de faute, la peine restera abandonnée à la prudence .des
inquisiteurs qui apprécieront.
Innocent IV, par ses bulles expédiées en Languedoc, con-
firma cette forme générale de la procédure en usage en Lom-
bardie, ou se borna à y ajouter quelques dispositions. Par
exemple, il enjoignit aux inquisiteurs de la province de
Narbonne et de l'Albigeois de fixer un terme pour l'ab-
juration, lequel expiré, ils devaient appliquer les peines
de droit'' : on reconnaîtra là le temps de grâce. Mais la
L Doat, XXXI, fol. 5 vo-9.
2. Bulledu 12 décembre 1243 {Registres, n» 317 ; Potthast, 11193).
INTRODUCTION. xix
lettre de l'évêque d'Albano, très générale, n'avait point
prévu toutes les situations; elle restait muette sur la péna-
lité à infliger aux hérétiques notoires, en particulier sur le
point de savoir si une peine ou pénitence pourrait être com-
muée en une autre peine ou pénitence. Or, par sa bulle du
20 janvier 1245, Innocent IV permit aux inquisiteurs de la
province dominicaine de Provence, qui, je le rappelle, com-
prenait le comté de Toulouse dans ses limites, de commuer,
du consentement des prélats, les pénitences infligées aux
hérétiques'. Le 9 décembre 1247, il écrivait à l'archevêque
d'Auch pour lui donner la faculté de commuer la prison en
la croisade ou voyage d'outre-mer^, et, le 2 mars 1248, il
faisait savoir à l'évêque d'Albi que les hérétiques de la terre
de Philippe de Montfort, déjà en prison, pourraient être
autorisés à prendre la croix 3; le 30 avril suivant, il confé-
rait à l'évêque d'Agen le pouvoir de commuer, d'accord
avec les inquisiteurs, certaines peines en la croisade^. Ainsi
le principe de la commutation de la peine se trouva admis
et consacré; en fait, il fut souvent appliqué. Le pape,
cependant, écarta l'amende pécuniaire^ ; ce n'est que bien
plus tard que l'aumône fut imposée comme pénitence ; on ne
la trouve pas dans les exemples assez fréquents de prisonniers
1. Doat, XXXI, fol. 68. Inédite.
2. Registres, n» 3508 ; Layettes, III, n" 3625. Dans les Registres,
cette bulle est datée du 9 décembre.
3. Registres, n° 3677; Potthast, 12854.
4. Registres, n'>3866; Potthast, 12914; Hist. génér.de Languedoc,
VUI, col. 1240. — Mais Innocent IV interdit à l'évêque d'Agen et
à deux inquisiteurs de Toulouse d'imposer des pèlerinages dispen-
dieux en Terre Sainte (bulle du 26 mai 1248. Doat, XXXI,
fol. 80 vo-81. Inédite).
5. Registres, n'>5257; Layettes, III, n^^ 3946, 4000, 4001. — Cette
amende avait été précédemment admise par lui (bulle du 19 jan-
vier 1245. Doat, XXXI, fol. 71).
XX INTRODUCTION.
libérés sous Innocent IV; je dis libérés, car le pape, par sa
bulle du 2 décembre 1247, êdicta que les prisonniers, ayant
fait exactement leur pénitence, pourraient être rendus à la
liberté*. Ce n'est pas tout. Se préoccupant de l'entretien
des prisonniers, il reconnut que les biens des hérétiques
condamnés à la prison pouvaient y être affectés^. Il ordonna
aux inquisiteurs d'exhorter par eux-mêmes ou par d'autres
les hérétiques k reconnaître et avouer enfin leurs erreurs^ ;
car le retour de l'hérétique à l'unité chrétienne apportait un
double bénéfice : pour l'Eglise une conversion, but supérieur
invariablement poursuivi, pour l'hérétique, la liberté. Il con-
sacra le principe, admis dès le premier jour, que les noms des
témoins resteraient secrets. Mais il voulut, en outre, qu'ils
fussent communiqués à quelques personnages^ c'est-à-dire
— car cette disposition ne peut avoir d'autre sens — que
les témoignages fussent rigoureusement examinés et pesés
au poids du sanctuaire. Déplus, l'inquisiteur dut s'adjoindre
deux personnes ou assesseurs pour l'examen des prévenus,
et ne prononcer la sentence que conseil pris auprès' de
l'évêque et de jurisconsultes prudents^ : de là cette formule,
ou une autre formule équivalente, qui reviennent invaria-
blement dans les sentences : Communicato multorwn
praelatorum et aliorum bonorum virorum consilio^.
Innocent IV régla encore quelques autres points intéres-
1. Registres, n° 3454; Potthast, 12752. — Dans les Registres, cette
bulle est datée du 3 décembre.
2. Bulle du 19 janvier 1245 (Doat, XXXI, fol. 71-72. Inédite).
3. Bulle du 12 novembre 1247 (Potthast, 12744; Registres,
n° 3421).
4. Bulle du 13 juillet 1254 (Layettes, III, n» 4112).
5. Bulle du 11 juillet 1254 (Layettes, III, n» 4111. Cf. n° 4113).
6. Voy. mon mémoire la Formule « communicato bonorum viro-
rum, consilio » des sentences inquisitoriales (Paris, Bouillon, 1898).
INTRODUCTION. xxj
sants. L'hérésie avait pris une telle extension que dans bien
des familles l'un des deux époux, le plus souvent le mari,
lui appartenait ; il n'y vit un motif de séparation que dans
deux cas : si la partie catholique était gravement exposée à
offenser Dieu, ou bien si la séparation devait amener l'héré-
tique à résipiscence*. La présence de l'hérésie dans la famille
avait créé une autre situation non moins malheureuse, sur-
tout pour la femme. On sait quelle était la conséquence de
la condamnation pour hérésie : la prison perpétuelle entraî-
nait la confiscation des biens ; de même, et à plus forte rai-
son, l'abandon au bras séculier. Il était arrivé que la dot de
la femme avait suivi le sort des biens du mari. Innocent IV
voulut d'abord réparer, pour le passé, et empêcher, dans
l'avenir, une telle injustice; par sa bulle du 12 novembre
1247, adressée aux archevêques de Bordeaux, Narbonne et
Arles, aux évêques de Toulouse, Cahors, le Puy, Mende,
Albi et Rodez, il ordonna de rendre aux épouses catholiques
les dots confisquées à cause ou à l'occasion de l'hérésie de
leurs maris et de ne plus permettre qu'elles fussent saisies à
l'avenir^. Sans aucun doute, un tel acte de haute sagesse
honore la m-émoire de ce pontife. Enfin, il arrêta à nouveau
que l'inquisiteur ou les inquisiteurs du comté de Toulouse
ne devraient ni ne pourraient en aucun cas citer, poursuivre
ou frapper les sujets du roi d'Aragon ^
1. Bulle du 12 mai 1246 en réponse à une consultation de l'ar-
chevêque de Narbonne et de ses suffragants {Registres, n° 1844).
2. Registres, n» 3422; Potthast, 12743.
3. Cette mesure s'explique par cette considération que le diocèse
de Narbonne comprenait, par exemple, le château et la vicomte
de Fenouillèdes (comm. de Fenouillet, Pyrénées-Orientales). C'est
du moins ce que prétendirent les héritiers de Pierre de Fenouillet
dans le procès qu'ils intentèrent à l'Inquisition devant le pape
Boniface VIII en revision d'une sentence do Pons du Pouget.
xxij INTRODUCTION.
En un mot, surveiller l'hérésie, mettre à l'abri des pour-
suites ceux qui voulaient faire acte d'orthodoxie, contenir le
zèle des inquisiteurs en précisant et réglant rigoureusement
la procédure, et par là même préparer la pacification du Lan-
guedoc, de la Garonne jusqu'au Rhône : telle fut la politique
d'Innocent IV ; elle explique toute sa conduite à l'égard de
l'Inquisition.
3. Aleœandre IV (1254-1261).
Je m'arrêterai moins sur le pontificat d'Alexandre IV,
qui, bien qu'il ait renouvelé l'excommunication contre les
Cathares, Pathares, Pauvres de Lyon et tous autres héré-
tiques^ n'a pas exercé sur l'Inquisition dans le Languedoc
une action aussi décisive que son prédécesseur. Il semble
qu'il ait voulu le reconnaître tout le premier, car il lui est
arrivé plus d'une fois de renvoyer les inquisiteurs aux con-
stitutions d'Innocent IV pour les questions de procédure^.
« In primis intendit probare idem procurator (Guillelmus Da-
vini) quod et vicecomitatus Fenoledesii cum suo territorio, juris-
dictione ot districtu et pertinentes ab antiquissimis temporibus
et per ipsa tempora, et etiam quamdiu dominus P. de Feno-
leto, avus dicti domini P. de Fenoleto, inilitis, tenuit castrum,
vicecoraitatum et alia predicta, et diu post fuerunt situata in regno
et infra fines regni Aragonie ac in districtu et de districtu Régis
et rogni et de regno Aragonie... » (Doat, XXXII, fol. 130 v"-131.
Cf. fol. 51 vo-52). Voy. plus loin, p. 32, la sentence de Pons du
Pouget.
1. Bulle du 25 avril 1260 (Potthast, 17840. Cf. 15425. Doat,
XXXI, fol. 273-276).
2. Bulle du 28 juillet 1255 (Potthast, 15958). Cette bulle eut
pour destinataires frère Raynier de Plaisance et les autres inqui-
siteurs de Lombardie. Mais nul doute que les inquisiteurs du
Languedoc en aient suivi la direction, car ils en firent faire une
copie; elle s'est retrouvée dans les archives de l'Inquisition de
Garcassonne, d'où elle est passée dans Doat (XXXI, fol. 183 v"-
INTRODUCTION. xxiij
Il renouvela et confirma pour le maître général et le
prieur de chaque province des frères Prêcheurs le pouvoir
de rapporter la commission inquisitoriale et de nommer de
nouveaux inquisiteurs pris dans l'ordre, qui, par ce seul
fait, recevaient la délégation pontificale et, avec elle, le pou-
voir de jugera II nomma lui-même le prieur des frères Prê-
cheurs de Paris inquisiteur dans le comté de Toulouse^, non,
je pense, que celui-ci se soit transporté sur les bords de la
Garonne pour entendre des aveux et prononcer des sen-
tences, mais parce qu'il pouvait être un instrument très
utile, puissant même, car il était bien placé pour mener à
bonne fin l'œuvre générale de la répression de l'hérésie.
C'est ainsi qu'il lui envoya les pouvoirs d'accorder, par lui-
même ou par ceux qu'il désignerait, une indulgence de trois
ans en faveur des fidèles poursuivant les hérétiques et leurs
fauteurs^; qu'il lui permit de déterminer le sens des statuts
édictés contre les hérétiques, c'est-à-dire d'en donner une
interprétation authentique ou faisant autorité^. Il lui confia
le soin difficile de pourvoir à la juste correction de ceux qui
auraient été relevés de la pénitence imprudemment ou par
des gens sans mandata II le prit souvent pour intermédiaire,
184). Cette observation pourrait s'appliquer à un grand nombre
d'autres bulles d'Alexandre IV ou de chacun des papes du
xnie siècle qui ont contribué à fixer la marche de l'Inquisition,
uniforme à peu près partout. Voy., par exemple, Potthast, 15986,
et Doat, XXI, fol. 184 vo-185.
1. Bulle du 13 mai 1256 (Doat, XXXI, fol. 193 vo.l94).
2. Cependant, on voit, par une bulle du 9 novembre 1256,
qu'Alexandre IV lui confia l'affaire de l'Inquisition dans toute
la France, les comtés de Toulouse et de Poitiers exceptés; en
effet, il y avait déjà des inquisiteurs dans ces deux comtés (Pot-
thast, 16611; Doat, XXXI, fol. 230-236).
3. Bulle du 8 mars 1255 (Doat, XXXI, fol. 179-180).
4. Bulle du 9 avril 1255 (Doat, XXXI, fol. 108 v-lSl).
5. Bulledul5avrd 1255 (E>otthast, 15805; Doat, XXXI, fol. 182).
xxiv INTRODUCTION.
si je puis ainsi parler, c'est-à-dire qu'il adressa ses bulles au
prieur des frères Prêcheurs de Paris et aux autres inquisi-
teurs. Un exemple assez remarquable de cette façon de pro-
céder est la bulle du 12 juin 1257 contenant la délégation
en faveur des inquisiteurs du comté de Toulouse pour exer-
cer l'Inquisition en Provence, avec la mention expresse
que l'évêque d'Avignon, bien que légat, devra se garder de
les troublera
Alexandre IV, d'ailleurs, s'inspirant des circonstances
et des besoins, ou bien confirme des dispositions de droit
antérieures, ou bien en introduit de nouvelles. Ainsi il
autorise les inquisiteurs à appeler auprès d'eux des hommes
experts {periti), qu'ils consulteront sur les sentences à pro-
noncera Comme ses deux prédécesseurs, il impose le secret
en ce qui regarde le nom des témoins accusateurs : ceux-ci
ne seront communiqués qu'à quelques personnes sages ^ Mais
il veut que les enfants et neveux des hérétiques condamnés
se voient exclure de toute charge et dignité ^ ; que les excom-
muniés pour hérésie et autres soient admis à témoigner
contre les hérétiques^ ; que les officiers excommuniés puissent
procéder contre eux quand ils en seront requis^. Pourront
être condamnés comme hérétiques ceux qui auront refusé
de comparaître pendant l'année qui suivra l'excommunica-
La même bulle porte semblable commission pour les autres inqui-
siteurs des comtés de Toulouse et de Poitiers.
1. Layettes, n» 4347; Doat, XXXI, fol. 239-240.
2. Bulle du 15 avril 1255 (Potthast, 15804; Doat, XXXI,
fol. 183; Registres, n° 372, par M. de la Roacièro. Collection de
l'École française de Rome, 1895). Cette disposition fut renouvelée
par une autre bulle du 27 avril 1260 adressée aux inquisiteurs de
Franco (Doat, XXXI, fol. 204).
3. Layettes, lil, n» 4221.
4. Bulle du 9 avril 1255 (Doat, XXXI, fol. 180 vo-181).
5. Bulle du 6 mai 1260 (Doat, XXXI, fol. 206).
6. Bulle du 27 juin 1260 (Doat, XXXI, fol. 223-224. Cf. fol. 281).
INTRODUCTION. xxv
tion^. Il ne faudra pas refuser les sacrements de pénitence
et d'eucharistie aux hérétiques qui seront livrés au bras
séculier 2.
Enfin Alexandre IV, répondant à des doutes proposés par
les inquisiteurs de Toulouse, exposa plusieurs points de droit
et de procédure importants ou curieux : 1" Sera considéré
comme relaps celui-là seul sur lequel pèsera un grave soupçon
d'hérésie avant son abjuration, ou qui pourra être considéré
comme retombé dans une erreur précédemment professée;
2° La divination et le sortilège n'appartiennent à la com-
pétence de l'inquisiteur qu'autant que ces délits ont une rela-
tion directe avec la foi ou l'unité; 3" Si un hérétique, ayant
engagé ses biens, meurt avant d'avoir accompli sa pénitence,
les héritiers restent ses répondants responsables et devront
satisfaire; 4° Il en va tout autrement dans le cas où l'héré-
tique meurt dans l'intervalle du temps qui sépare l'aveu de
la sentence, la pénitence n'ayant pas été infligée, etc., etc.^.
Cette bulle, c'est justice, doit être rangée à côté des
grandes bulles de Grégoire IX, d'Innocent IV et de
quelques-uns des papes qui vont suivre.
\. Bulle (lu 4 mai 1260 (Doat, XXXI, fol. 279).
2. Bulle du 30 avril 1260 (Potthast, 17845; Doat, XXXI,
fol. 205). Il tempéra des pénitences (Registres, n° 773).
3. Bulle du 9 décembre 1257 (Doat, XXXI, fol. 244-249). —
Alexandre IV accorda aux inquisiteurs quelques privilèges facili-
tant leur tâche : la faculté de prendre comme notaires des prêtres
et autres clercs (bulle du 5 décembre 1257. Doat, XXXI, fol. 198 v»)
— notez que ce privilège fut accordé le 24 avril 1260 aux inqui-
siteurs des pays soumis au roi de France (Doat, XXXI, fol. 271);
— l'exemption à l'égard des délégués ou sous-dôlégués pontifi-
caux, qui ne pouvaient frapper d'excommunication les inquisi-
teurs, ni quatre de leurs notaires (Potthast, 17097); le pouvoir
pour les -inquisiteurs de s'absoudre mutuellement des excommu-
nications et irrégularités encourues, 27 avril 1260 (Doat, XXXI,
fol. 277).
XXVJ
INTRODUCTION.
4. Urbain IV [1261-1264).
Urbain IV a peu légiféré sur l'Inquisition, soit que les
circonstances ne l'aient pas amené à le faire, soit qu'il ait
été absorbé par les intérêts de la Terre Sainte et l'inévitable
croisade, soit que l'Inquisition, dans le Languedoc comme
ailleurs, ait régulièrement suivi son cours. Le fait est qu'il
adressa plusieurs lettres, soit aux inquisiteurs de Lorabar-
die, qui semblent avoir alors éprouvé des embarras locaux
considérables*, soit aux inquisiteurs d'Aragon, dont il élar-
git les privilèges et auxquels, d'ailleurs, il envoya la réponse
d'Alexandre IV, du 10 janvier 1260, aux inquisiteurs de
Toulouse^. Je n'ai relevé que deux lettres qui aient eu pour
destinataires les inquisiteurs du Languedoc*^. La première est
du 28 mars 1263. Urbain IV leur enjoint de ne pas inquié-
ter Guillaume Vital, de Limoux, Arnaud Embrin et Ber-
nard Arnaud, frères, à cause de leur frère Bernard, qui a
été empêcbé par l'âge d'accomplir le voyage d'outre-mer^.
La seconde, du 2 août 1264, est adressée aux inquisiteurs
des comtés de Toulouse et de Poitiers, de France et des pays
hors de France, Avignon exceptée. Le pape rappelle les prin-
cipes de la procédure : ne pas poursuivre sans les évêques,
absoudre les prévenus qui avouent et acquiescent à une péni-
tence « arbitraire », s'adjoindre deux personnes pour entendre
les accusés, ne pas révéler aux prévenus les noms des dépo-
1. Potthast, 18253, 18256, 18383, 1S418, 18422.
2. Potthast, 18387, 18389, 18395, 18396.
3. A l'heure où j'écris ces lignes, un seul fascicule des Registres
d'Urbain IV, par MM. Dorez et Guiraud, a paru. Il comprend la
première et la deuxième année de ce ponliûcat (Paris, Tliorin,
in-8o raisin, 1892. Bibl. des Écoles françaises d'Athènes et de Ronie).
4. Doat, XXXI, fol. 283 vo-284.
INTRODUCTION. xxvij
sants, mais les communiquer à des personnes prudentes,
qu'il faut consulter avant de rendre la sentence, etc.^
5. Les papes de Clément IV à Jean XXII (1265-
1334).
Déjà le pape Urbain IV, nous venons de le voir, ne s'était
occupé qu'incidemment de l'Inquisition languedocienne; il
ne fut pas amené par les circonstances à régler un point ou
un autre ayant une importance notable pour le fonctionne-
ment du tribunal ou à décider des doutes sur la procédure.
La même observation s'applique en partie à l'action des
pontifes qui lui succédèrent jusqu'à Clément V et à Jean XXII,
terme de notre étude.
Clément IV (1265-1268) a laissé de nombreuses preuves
de son zèle contre l'hérésie, en Italie^ surtout dans la Lom-
bardie et la marche de Gênes ^, la marche d'Ancône^ et les
Romagnes=. Il porta encore sa sollicitude en Bourgogne et
en Lorraine^ et aussi en France {regnum Franciae),
ayant soin ici d'excepter les terres du comte de Poitiers et
de Toulouse' et du roi de Sicile^, c'est-à-dire tout le midi,
Languedoc et Provence, dont les conditions politiques
1. Bulle du 2 août 1264. — Boutaric [Saint Louis et Alfonse de
Poitiers, p. 443, note 7) a l'air de croire que cette procédure date
d'Urbain IV. « Il détermine, dit-il, les modes de procéder de l'In-
quisition au milieu du xiii' siècle » (p. 443). Je n'ai pas besoin
d'insister pour montrer qu'elle est antérieure à Urbain IV.
2. Potthast, 19423, 19428, 19433.
3. Doat, XXXI, fol. 296 v<'-304, 304-306; Potthast, 19522,
19896.
4. Potthast, 19905.
5. Potthast, 19348.
6. Doat, XXXII, fol. 15-16.
7. Doat, XXXII, fol. 32 v°-30 ; Potthast, 19559.
8. Ibid.
xxviij INTRODUCTION.
étaient assez particulières. Là cependant il agit : il mande au
provincial des frères Mineurs de Provence d'instituer des
inquisiteurs dans les diocèses d'Orange, d'Avignon et de
Vaison ' ; il écrit aux archevêques et aux évêques des com-
tés de Toulouse et de Poitiers de faire observer les statuts
édictés contre les Juifs et les judaïsants, dont il veut que
les inquisiteurs jugent désormais les causes^ : disposition
nouvelle qui lui appartient. Les Juifs qui pullulent dans
l'Aragon, sur le littoral de la Méditerranée et dans le midi^
ne seront plus admis désormais à prendre à leur service des
chrétiens ; ils ne pourront point bâtir de nouvelles syna-
gogues ; le vendredi saint, leurs maisons resteront fermées,
portes et fenêtres closes; ils ne paraîtront en public ni
les jours des Lamentations, ni le dimanche de la Pas-
sion ; ils porteront des marques extérieures de leur condition
de juifs^. A cette date, en effet, les Juifs furent pour la société
chrétienne un véritable danger : n'avait-on pas vu l'ère ,des
chrétiens judaïsants se rouvrir? Au temps de Bernard Gui
elle n'était point encore fermée^.
Clément IV cependant resta fidèle aux principes de modé-
ration propres au saint-siège ; par exemple, il mitigea la
1. Potthast, 20169.
2. Potthast, 20095, 20082, 20081.
3. Saige, les Juifs du Languedoc antérieurement au XIV^ siècle
(Paris, Picard, 1881, in-8°). — Déjà, cependant, le concile de
Béziers, en 1246, avait promulgué contre les Juifs une série de
prohibitions. Mais Innocent IV et saint Louis s'étaient montrés
tolérants pour eux. Toutefois, il faut noter la lettre d'Innocent IV
à l'évoque de Maguelonne, du 7 juillet 1248, par laquelle il lui
manda d'imposer aux Juifs de son diocèse un costume qui les fît
reconnaître (Potthast, 12976).
4. Doat, XXXII, fol. 4 v°-7.
5. Practica, Quinta pars, V, VII, 9, 10, p. 288, 289, 299, 300,
éd. Douais.
INTRODUCTION. XXix
peine infligée, dans le Venaissin, à Brémond de l'Ile {de In-
sula) qui, condamné à la prison perpétuelle, y avait assez
souffert, et dont les biens avaient été confisqués*. Ce fut dans
une pensée d'ordre et pour maintenir l'esprit de suite au sein
du tribunal qu'il introduisit cette disposition de droit, confir-
mée plus tard, à savoir que les pouvoirs de l'inquisiteur,
juge délégué, n'expiraient point à la mort du pontife
ayant donné la délégation : ils étaient conférés à vie ou jus-
qu'à révocation'. Ainsi le juge délégué fut autant que pos-
sible rapproché du juge ordinaire.
Grégoire X (1271-1276) ne mérite ici qu'une simple men-
tion, car il s'inspira de Clément IV quand il excita le zèle
des inquisiteurs in regno Franciae et renouvela les prin-
cipes de la poursuite contre les Juifs et les judaïsants^. Cepen-
dant il convient de signaler une lettre du cardinal de Saint-
Nicolas in Carcere, Jean Gaetano Orsini, plus tard
Nicolas III (1277-1281), par laquelle les inquisiteurs furent
autorisés à faire transcrire les dépositions pour s'en servir
ultérieurement selon les occurrences ^ mesure qui certaine-
ment eut des efîets.
Nicolas III (1277-1280) ne m'a rien fourni de spécial
1. Bulle du 2 novembre 1266 adressée à frère Pierre de Euseto
(Luseto?), des frères Prêcheurs, inquisiteur dans le Venaissin
(Doat, XXXII, fol. 30-31).
2. Potthast, 19379.
3. Potthast, 20720, 20724, 20798; Doat, XXXII, fol. 91 vo-100.
— Il convient de signaler ici les constitutions synodales de Ber-
nard de Gapendu, évêque de Carcassonne, de l'année 1272, dont
le eh. XX, De Judaeis, contient des dispositions curieuses : marque
extérieure sur les vêtements, défense de paraître en public les
jours des Lamentations et le dimanche de la Passion, etc. (Bouges,
Hist. ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne,
Preuves, p. 596, 597. Paris, 1741, petit in-4°).
4. Doat, XXXII, fol. 101-102.
XXX INTRODUCTION.
pour le Languedoc ; nous n'avons de lui que de rares actes
relatifs à l'Italie ^ ■- ■ - <:. .
Honorius IV (1285-1287), qui établit l'Inquisition en
Sardaigne-, s'occupa quelque peu de l'Inquisition dans le
Languedoc. Ses actes, sans parler de la bulle par laquelle il
donnait au prieur des frères Prêcheurs de Paris le pouvoir
de créer des notaires pour l'Inquisition à Carcassonne', pour
être rares, sont loin d'être dépourvus d'intérêt. D'abord, à
propos d'un haut personnage ecclésiastique que nous retrou-
verons plus tard, Sanche dit Morlane, archidiacre de Car-
cassonne, hérétique, soutien des hérétiques et qui eût voulu
dérober et brûler les livres de l'Inquisition, le pape écrivit
à l'inquisiteur Jean Galand : il demanda l'envoi des dépo-
sitions faites contre Sanche Morlane^. Ensuite il s'opposa
aux adversaires du tribunal^, à l'origine même du mou-
vement qui , quinze ans plus tard , amena sur la scène
l'agitateur Bernard Délicieux.
Nicolas IV (1288-1292), qui, pendant un court pontificat
de quatre ans, déploya une extrême activité contre l'hérésie
et encouragea si fort la poursuite inquisitoriale*', qui rappela
1. Potthast, 21455, 21575.
2. Registres d' Honorius IV, publiés par M. Maurice Prou, n» 163
(Paris, Thorin, 1888, in-B» raisin. Coll. de l'École de Rome);
Potthast, 22307.
3. Doat, XXXII, fol. 139-140; Potthast, 22548.
4. Bulle du 13 décembre 1285 adressée à Jean Galand, inquisi-
teur de Garcassonne (Doat, XXXII, fol. 136 v»-138).
5. Bulle du 5 novembre 1285 adressée à Jean Galand et Jean
Vigouroux, inquisiteurs, leur mandant de procéder contre ceux
de la ville et du diocèse de Garcassonne qui font obstacle à l'In-
quisition (Registres, n» 173; Potthast, 22322; Doat, XXXII,
fol. 132-133).
6. Notamment dans le Gomtat, la ville d'Avignon et les pro-
vinces ecclésiastiques d'Arles, Aix et Embrun {Registres de Nico-
INTRODUCTION. xxxj
les constitutions de Frédéric II et condamna l'ordre des
Apôtres*, qui fulmina l'excommunication contre les héré-
tiques et leurs fauteurs ^ et édicta à nouveau la poursuite
contre les chrétiens judaïsants et les Juifs d'abord convertis,
mais revenus ensuite à la circoncision et au sabbat 3, qui
renouvela les constitutions de ses prédécesseurs Innocent IV,
Alexandre IV et Clément IV'*, n'eut que rarement à inter-
venir dans les affaires du Languedoc. Je signalais tout à
l'heure le cas de cet archidiacre de Carcassonne qui, au
lieu de combattre les hérétiques, les soutenait. Sa famille
avait fourni à l'hérésie une autre recrue importante, Éléazar
de Lagravede Pejriac, chevalier. Condamné, celui-ci s'était
évadé de prison, et, aux termes du droit, ses fils et ses
neveux se trouvaient par là même exclus de toute charge.
C'est ainsi que le pape fut prié de régulariser la situation de
deux de ses neveux, dont le premier, Isarn Morlane, était
archiprêtre de Carcassonne, et le second, Sanche Morlane,
curé dans le diocèse^. Il leur fut accordé de pouvoir être
promus à tous les ordres, charges et dignités^.
las IV, par M. Langlois, no^318, 319, 320, 321, 367, 426, 427, 428,
429, 430, 431, 432, 433, 2028, 2029, 2124, 2125, 2293; Potthast,
22839, 22840, 22845,23170, 23185, 23201). Cf. ses autres actes rela-
tifs à l'Inquisition {Registres, 241, 322, 1362, 1363, 1364, 2095, 2356,
2357, 2777, 2778, 2779, 2913, 2914, 3378, 5425, 5723, 5724, 6896,
6924 ; Doat, XXXII, fol. 153-154, 160 v°, 105-112; Potthast, 22692,
23053, 23188, 23751, 23940, 23941).
1. Registres, n» 4253.
2. Registres, n» 434 ; Potthast, 22846.
3. Registres, n° 322; Doat, XXXII, fol. 153-154.
4. Registres, n»' 1362, 1363, 1364; Potthast, 23053. — Il s'agit
dans ces bulles de l'Inquisition en Lombardie et dans la Marche
de Gênes.
5. Rector de Podio Therico.
6. Registres, 4035, 4036. — Isarn Morlane, en faveur duquel
Nicolas IV écrivit la première de ces deux bulles, n'est autre, je
xxxij INTRODUCTION.
On sait généralement que les hérétiques du Langue-
doc, je veux dire les néo-dualistes et les Cathares, entre-
tenaient avec ceux de Lombardie des relations journa-
lières et intimes. Mais ce que l'on sait moins, c'est que la
poursuite inquisitoriale produisit un mouvement d'émigra-
tion languedocienne sur les rives du Pô à peu près continu.
Plusieurs témoins signalèrent, dans leurs dépositions ou dans
leurs aveux, des familles entières qu'ils y avaient rencon-
trées. Nicolas IV, ayant appris la présence dans le diocèse de
Vérone de nombreux hérétiques originaires de France, entre
autres d'un évêque hérétique, ordonna à l'inquisiteur de la
marche de Trévise d'avoir à les livrer au messager spécial
qui allait être envoyé par les inquisiteurs in regno Fran-
ciae ; ce messager les ferait conduire à leurs fraisa Or, les
inquisiteurs de Garcassonne et de Toulouse portaient à cette
date le titre de inquisitores in regno Franciae. Les héré-
tiques qui allaient être ramenés étaient vraisemblablement
des Languedociens ; et ce sont les inquisiteurs de Garcas-
sonne et de Toulouse qui avaient obtenu du pape cet ordre
souverain : conjecture confirmée par la présence dans les
archives de l'Inquisition de Garcassonne de l'original de
cette bulle^. Enfin, je me reprocherais de ne pas signaler
un autre acte de Nicolas IV, celui par lequel il prononça
que les procès pour hérésie conservaient toute leur valeur
juridique à la mort du pape ayant délégué l'inquisiteur qui
pense, qu'Isarn, archiprêtre de Garcassonne, qui fut, au mois
d'août 1295, envoyé par Boniface VIII auprès d'Éric, roi de Suède,
pour obtenir que l'archevêque de Sund et primat, Jean Grand,
fût rendu à la liberté [Registres de Boniface VIII, publiés par
M. Ant. Thomas, n» 360; Potthast, 24172).
1. Bulle du 10 février 1289 (Doat, XXXII, fol. 155-156).
2. Voy. l'avis du copiste de Doat, qui suit le texte de la pièce
(Doat, XXXII, fol. 156 v»).
w h
INTRODUCTION. xxxiij
l'aurait commencé; l'affaire, loin d'être suspendue, pouvait
suivre son cours. Cette disposition était virtuellement com-
prise dans la constitution de Clément IV conservant à l'in-
quisiteur ses pouvoirs de juge à la mort du pape l'ayant
institué. Nicolas IV y revint jusqu'à trois fois, le 29 juin et
le 7 juillet 1290 et le 12 juillet 1291 '. Ainsi l'inquisiteur se
trouva rapproché pour la seconde fois du juge ordinaire.
Boniface VIII (1294-1303), on s'y attend, ne faillit pas
en présence de l'hérésie, qui, d'ailleurs, prenait un visage
nouveau-; au contraire 3. Indépendamment, en efïet, des
actes témoignant d'une action locale ou particulière, ce pape
exerça, quant à la poursuite, une action générale profonde
dans toute la chrétienté; il édita, tout le monde le sait,
le Sextus decretalium, où, au livre V, titre de haereti-
cis, il posa des règles de droit appelées à être aussitôt ensei-
gnées et mises partout en vigueur. En voici les dispositions
principales : dans le cas d'hérésie, l'évêque diocésain peut,
quoique seul, procéder à la dégradation d'un clerc cou-
pable 4; sont excommuniés ceux qui ensevelissent les héré-
tiques et leurs fauteurs, et les laïques qui disputent publique-
ment de la foi ; ni les hérétiques, ni leurs fils, ni leurs neveux
jusqu'à la seconde génération ne peuvent être promus à un
bénéfice ecclésiastique ; nulle est l'émancipation faite par
1. Registres, 2780, 2781, 5722; Potthast, 23302; Doat, XXXII,
fol. 158.
2. Avec la secte des spirituels, si répandue dans le Languedoc
et sur le littoral de la Méditerranée.
3. Voy., par exemple, Potthast, 24378 (condamnation de la secte
des spirituels), 24510 (arrestation des bizoches d'Italie), 25211
(l'inquisition à Padoue et à Vicence doit être faite avec activité et
sans faiblesse), Doat, XXXII, fol. 272 ^-274 (main-forte doit être
prêtée aux inquisiteurs), etc., etc.
4. Gap. I (décrétale de Grégoire IX).
c
xxxiv INTRODUCTION.
l'hérétique 1 ; ni les fils ni les héritiers d'un hérétique ayant
demandé pendant la maladie la « consolation » des hérétiques
ne sont admis à faire valoir qu'il n'était point sain d'esprit,
si avant sa maladie il était suspect 2; les relaps seront livrés
au bras séculier malgré leur repentir et leur retour à la
foi ^ ; les excommuniés et les complices d'un crime ne sont
plus frappés d'incapacité pour témoigner contre les héré-
tiques^ ; les évêques ou leurs délégués et les inquisiteurs
peuvent faire exécuter leurs sentences par les officiers de la
puissance séculière ^ ; l'excommunié qui se refuse pendant
un an à comparaître pour répondre de l'hérésie se met dans
le cas d'être condamné comme hérétique^, etc., etc.
Il y a là vingt chapitres formés avec des décrétales des
papes Grégoire IX, Alexandre IV, Urbain IV', Clément IV
et Boniface VHP, qui témoignent chez leur auteur d'une
i. Gap. II (décrétale de Grégoire IX).
2. Gap. III (item).
3. Gap. IV (item).
4. Gap. V (item).
5. Gap. VI (item).
6. Gap. VII (item).
7. Potthast, 19379.
8. Boniface VIII, cependant, ne se montra pas sans pitié.
Son pontificat est un de ceux pendant lesquels furent revisés
le plus de procès pour hérésie (Registres de Boniface VIII, publiés
par MM. Thomas, Faucon et Digard, n^s 37, 1673, 2158,
2577; Potthast, 24674, 25043; Doat, XXXIII, fol. 19-21).
La bulle fournie par Doat, du 10 février 1301, était adressée à
l'évoque d'Elne, à l'abbé de Fontfroide et au prieur do N.-D. de
Gorncilla (de Gorniliano) ^ invités à citer l'inquisiteur Pons du
Pouget (de Pogeto), qui, nonobstant la bulle d'Innocent IV défen-
dant aux inquisiteurs du Languedoc de poursuivre les sujets du roi
d'Aragon, avait connu du cas de Pierre de Fenouillet, chevalier.
La sentence de Pons du Pouget, inquisiteur, du 5 septembre 1262,
condamnant la mémoire de Pierre de Fenouillet et ordonnant
l'exhumation de son cadavre pour être brûlé, avait fait l'objet d'un
k i
INTRODUCTION. XXXV
haute capacité juridique, et qui facilitaient la tâche des
inquisiteurs du Languedoc, où des cas douteux se produi-
saient chaque jour.
appel, qui fut, le lendemain, signifié à l'inquisiteur dans la salle
capitulaire du couvent des frères Prêcheurs de Montpellier (Doat,
XXXIII, fol. 124). Boniface VIII conOa l'affaire au cardinal Jean
Le Moine. Le procès en nullité de la sentence de Pons du Pouget com-
mença le 8 novembre 1300. En 1300, il n'était pas encore terminé.
On en trouve la suite dans Doat, XXXIII, fol. 1-188. J'ignore si le
cardinal a jamais rendu sa sentence. Il mourut en 1312. — Voici,
d'après les actes du procès, la sentence prononçant l'exhumation
contre Pierre de Fenouillet : « In nomine Patris et Filii et Spiri-
tus Sancti. Amen. Quoniam nos fratcr Pontius de Pojeto de ordine
fratrum Predicalorum, inquisitor heretice pravitatis in terris et
dominio ac districtu régis Francie, qui sunt in provinciis Narbo-
nensi et Arelatensi et diocesibus Albiensi, Ruthenensi, Gatur-
censi et Petragoricensi, exceptis terris nobilis viri A., comitis
Tholosani, autboritate apostolica deputatus, per inquisitionem
invenimus, et per testes idonoos in judicio nobis constet quod Petrus
de Fenoleto, dominus quondam de Fenoleto, Narbonensis diocesis,
jam defunctus, cum viveret, vidit et visitavit hereticos et illos plu-
ries et in multis locis, juxta ritum illorum dampnabilem, adoravit
dicendo Benedicite ter flexis genibus ante ipsos et addendo : Domini,
rogate Deum pro isto peccatore ut me facial bonum christiamim et
perducat ad bonum finem, hereticis sibi respondentibus more suo,
et audivit monitiones eorum et sermones, et quod iin»'" bcretici
bini et biui venerunt ad hereticandum eum in egritudine qua
decessit, hec et alia in dicto crimine committendo, per que cons-
tat ipsum Petrum hereticorum erroribus dampnabiliter credidisse,
nec quisquam illum deffenderit super his coram nobis, licct nos
dies plures ad hoc canonice duxerimus assiguandos, nec ipsura
Petrum appareat aliquatenus ante ipsius obitum de predicto cri-
mine emendatum, et hoc crimen tam detestabile et énorme prop-
ter sui immauitatem non solum in vivos, set in mortuos per jura
promptissima vendicetur : habitis super his cum pluribus bonis
viris sapientibus etdiscrctis diligenti consilio et tractatu, habendo
in hoc pre oculis solum Deum, sacrosanctis Evangeliis positis
coram nobis, die hac et pluribus aliis ad ferendam et audiendam
difûnitivam sententiam in hoc negotio peremptorie assignatis^
predictum Petrum de Fenoleto sententiando diffinitive pronuncia-
xxxvj INTRODUCTION.
Dans cette province, à la vérité, Boniface VIII ne fut
appelé à interposer son autorité qu'en de rares circonstances.
Par exemple, il donna commission à Bernard de Castanet,
évêque d'Albi, d'instituer inquisiteur pour Pamiers et Tou-
louse l'un des cinq frères Prêcheurs qu'il lui désigna*. Il
écrivit à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il se rendît
à Béziers, où de graves désordres venaient de se produire
à l'occasion de la taille imposée au clergé, et en poursuivît
les auteurs^. Cet acte ne tendait à rien moins qu'à étendre
la compétence des inquisiteurs.
Enfin, il obtint de Philippe le Bel des mandements qui
modifiaient ses ordres antérieurs. En 1295 et 1296, le roi, sur
des rapports qui venaient de lui arriver, avait ordonné à ses
officiers de n'opérer d'arrestation que dans les cas et les
mus crcdeatem hereticorum extitisse et per hoc illum hereticum
decessisse, ossa ejus extumulanda, et a cimiterio fidelium, si dis-
cerni valeant, separanda, et etiam comburenda nichilonjinus
décernantes. Lata fuit ista sententia dicto modo apud Somedrium,
in ecclesia Sancti Hontii, die martis ante festivitatem Nativitatis
Béate Marie Virginis, anno Domini Mo CG» LXn°, in presentia
et testimonio Pétri de Lunello, decani Somedrii, domini Guillelmi
de Banneriis, jurisperiti, senescalli Bellicadri, Guillelmi de Moi^,
castellani, Pontii Alamanni, presbitcri, magistri Johannis Provin-
cialis, Stephani de Colo, notarii, Jacobi Albi, notarii, Johannis
Bedocii, Jacobi de Agangio, Pontii Grosserii, Pontii Rivelli, nota-
rii, et plurium aliorum burgensium de Somedrio ad hoc speciali-
ter Yocatorum, et Guillelmi Caroli, procuratoris predicti, et mei
Guillelmi Boteti, notarii Inquisitionis, qui sententiam istam scripsi »
(Doat, XXXIII, fol. 122 vo-124).
1. Registres, n° 606.
2. Registres, n» 2141; Potthast, 24580. Sa bulle est du 12 oc-
tobre 1297. Le 7 octobre précédent, il avait écrit à l'archevêque
de Narbonne pour lui donner mandat de prononcer l'interdit
contre la ville de Béziers et l'excommunication contre les consuls
et les conseillers de la ville, qui, à l'occasion de tailles imposées
au clergé, s'étaient portés à des violences contre lui {Registres,
no 2140).
INTRODUCTION. xxxvij
conditions prévus par lui^ ; en 1298, voulant se conformer
à la constitution du pape, il mit d'une manière plus abso-
lue ses officiers à la disposition des inquisiteurs; il est
assez piquant de trouver sous le même vidimus (6 février
1299, n. st.) du juge de Carcassonne, Raymond Costa, la
constitution du pape et la lettre du roi 2.
Je ne retiendrai des regestes de Benoît XI (1303-1304) '^
que trois bulles. La première est du 2 mars 1304 : elle eut
pour destinataires les inquisiteurs de Lombardie; mais les
inquisiteurs du Languedoc la prirent certainement pour eux,
puisqu'elle s'est retrouvée dans leurs archives. Elle conte-
nait, aussi bien, une disposition qui portait sur le cas fré-
quent de poursuites exercées à la fois par l'évêque diocésain
et l'inquisiteur régional ; les deux juges durent se communi-
quer leur procès respectif^. Par la seconde, du 10 mars 1304,
Benoît XI conférait à Guillaume Sicard, de Carcassonne,
ancien inquisiteur, un canonicat dans l'église d'Albi''; et,
parla troisième, du 15 avril 1304, il ordonnait l'arrestation
de Bernard Délicieux^, le fameux frère Mineur, ardent
1. Doat, XXXII, fol. 267-271.
2. Ibirl., fol. 275 vo-279. Cf. fol. 280. Parmi les actes de Boni-
face VIII relatifs à l'Inquisition, il faut distinguer et citer sa cons-
titution du 13 juin 1299, ordonnant aux inquisiteurs de rendre
publics les noms des témoins et des accusateurs dans les procès
des Juifs de Rome {Registres, n° 3063).
3. Collection de l'École française de Rome, Registres de Benoît XI,
publiés par M. Grandjean (Paris, Thorin, 1883-1885).
4. Registres, n° 420; Potthast, 25381 ; Doat, XXXIV, fol. 11-12.
5. Registres, n° 746.
6. Doat, XXXIV, fol. 14-15. Commission adressée au provin-
cial des frères iMineurs d'Aquitaine (B. Hauréau, Bernard Déli-
cieux et l'Inquisition albigeoise, p. 190, in-12. Paris, Ilachette,
1877). Les autres actes de Benoît XI relatifs à l'Inquisition pour
d'autres pays que le Languedoc répondent aux numéros suivants
des Registres : 169, 299, 508, 509, 659, 834 et 835.
xxxviij INTRODUCTION.
ennemi de l'Inquisition, et qui joua un rôle si considérable
et si néfaste. L'arrestation cependant n'eut pas lieu.
aément V (1305-1314), aussitôt élevé sur le siège pon-
tifical, fut saisi de la supplique que les chapitres de Sainte-
Cécile et de Saint-Salvi d'Albi, avec l'abbé et le monastère
de Gaillac, venaient d'adresser aux cardinaux, les priant
d'interposer leur autorité dans le grave conflit survenu entre
tout le pays et les inquisiteurs, préparé depuis longtemps
par Bernard Délicieux et arrivé à un état d'acuité extrême i.
Les consuls d'Albi et de Cordes se plaignaient notamment
que Bernard de Castanet, évêque d'Albi, et les inquisiteurs
eussent poursuivi et condamné des innocents, dont la foi ne
laissait rien à désirer et qui cependant étaient soumis à une
détention très dure, que l'état des prisons rendait mortelle.
Clément V donna donc aux cardinaux Taillefer de la Cha-
pelle, successivement évêque de Carcassonne (1291-1298),
de Toulouse (1298-1305) et de Palestrina (1307-1312), et
Bérenger Frédol, ancien évêque de Béziers (1294-1305),
ordre de pourvoir à l'état des prisons et aux besoins des
prisonniers en attendant de faire droit à l'instance en revi-
sion du procès contesté -. Les cardinaux remplirent exacte-
ment leur mandat du 15 avril au 17 mai 1306. La visite
des prisons de Carcassonne et d'Albi, faite par eux et dont
nous avons l'original, fournit les renseignements les plus
intéressants et que l'on peut tenir pour absolument sùrs^.
1. Doat, XXXIV, fol. 44. '
2. Bulle du 13 mars 1306 donnée dans le procès- verbal de la
commission remplie par les cardinaux (Arch. comm. d'Albi,
GG 1). Cette bulle ne se trouve pas dans le Regestum papae Cle-
menlis V, publié par les Bénédictins du Mont-Gassiu (impr. du
Vatican. In-fol., 8 vol. Le dernier volume et les tables n'ont pas
encore paru).
3. Il est publié ici, p. 30 i.
INTRODUCTION. xxxix
Le cardinal Taillefer de la Chapelle procéda ensuite, sans
aucun doute, à l'examen de la cause; nous en avons la
preuve dans le Regestum de Clément V, où nous voyons
d'abord que le même cardinal Taillefer de la Chapelle fut
chargé d'informer sur les crimes imputés à l'évêque d'Albi',
accusation intimement liée à la cause des hérétiques; le pape
rendit ensuite, à la date du 12 août 1308, une constitution
déclarant que, par la commission donnée aux deux cardi-
naux, il n'avait entendu déroger en rien aux droits ni aux
prérogatives des évêques, admis à connaître des causes des
hérétiques leurs diocésains 2. En même temps, Clément V
se préoccupa de trancher le différend qui avait éclaté entre
le vidame d'Amiens et l'inquisiteur Geoffroy d'Abluses^,
car la question était double : il fallait apaiser l'opinion
et reviser le procès des prisonniers. Bernard de Castanet
fut transféré au Puy^; le vidame relevé de l'excommu-
nication s. Mais nous ne voyons pas que la poursuite contre
les hérétiques, commencée par lui en 1286, ait jamais été
reconnue comme entachée d'irrégularités. En tout cas, à la
date de sa translation au Puy, on n'avait pas statué sur le
1. Regestum, n°» 1753, 2309.
2. Regestum, n" 2923; Doat, XXXIV, fol. H2-H3.
3. Cette commission fut encore confiée aux cardinaux Taillefer
de la Chapelle et Bérenger Frédol, avec le cardinal Etienne de
Suisy, archidiacre de Bruges, chancelier de France, au titre de
S. Cyriaque. Bulle du 15 juillet 1308 [Regestum, n» 3569).
4. Le Regestum de Clément V contient plusieurs bulles rela-
tives à l'affaire de Bernard de Castanet, évêque d'Albi (n»» 1753,
2267, 2268, 2309, 2887, 2893, 3370). Il fut transféré au Puy le
30 juillet 1308, quinze jours après la commission donnée en vue
d'en Unir avec le différend de Geoffroy d'Abluses et du vidame
d'Amiens, dont la main se trouve dans tous les embarras de l'In-
quisition languedocienne pendant cette période.
5. Voy. la sentence rendue par les cardinaux susdits (Doat,
XXXIV, fol. 114 v<»-122).
xl ^- INTRODUCTION.
fond : à preuve, la bulle de Clément V, du 6 septembre
1309, annonçant aux inquisiteurs de Carcassonne qu'il
avait donné le sauf-conduit à Aymeric de Castro, procu-
reur des plaignants*. L'affaire n'était pas terminée en 1310.
Probablement elle était restée en suspens à cause du grand
âge du cardinal Taillefer de la Chapelle, qui mourut en
1312 âgé de 120 ans. En 1310, elle fut remise au nouvel
évêque d'Albi, Bernard Desbordes (1308-1311), très aimé
du pape Clément V^. Mais celui-ci ne voulut ou ne put
point s'en charger; elle était trop délicate. Des pouvoirs
furent donc de nouveau donnés à son successeur, Géraud de
Farges'^. Il est probable que les choses en restèrent là : car
le pape qui allait succéder à Clément V devait relever Ber-
nard de Castanet et abaisser Bernard Délicieux. Du moins,
dans la constitution de Clément V sur l'Inquisition édictée
au concile de Vienne, on croit entendre l'écho des agita-
tions tumultueuses du Languedoc, puisqu'il décréta qu'au-
cune poursuite ne serait faite désormais sans le double con-
cours de l'évêque diocésain et de l'inquisiteur, que les prisons
seraient administrées par l'évêque et l'inquisiteur et munies
de deux geôliers nommés l'un par l'évêque, l'autre par
l'inquisiteur, chacun avec une clef différente, enfin que nul
1. Douais, les Manuscrits du château de Merville, p. 51, note 1,
où se trouve le texte de cette bulle, dont le liegestum, n» 4754,
n'a donné que le résumé.
2. Le 8 février 1310, le pape lui mande, ainsi qu'aux inquisi-
teurs, de faire conduire à Albi les prisonniers détenus à Carcas-
sonne depuis huit ans, et qu'il nomme, pour que leur cas soit
examiné juridiquement (Regestiim, n° 5238; Doat, XXXII,
fol. 60-62). Bulle attribuée faussement à Clément IV par le
copiste de Doat et par Mabul [Cartulaire, V, 628), qui l'a suivi.
Publiée par M. Hauréau [Bernard Délicieux ef l'Inquisition albi-
geoise, p. 194).
3. Bulle de Clément V du 19 avril 1313 (Regestum, n» 9163).
INTRODUCTION. xlj
ne pourrait recevoir la délégation inquisitoriale qu'il n'eut
quarante ans révolus'.
Jean XXII (1316-1334), aussitôt pape, créa cardinal-
évêque de Porto Bernard de Castanet (1316-1317), qui, s'il
eut l'honneur d'être de la première promotion, ne jouit pas
longtemps de sa dignité, où il pouvait voir une réparation,
avec la justification de toute sa conduite. Le 3 septembre
1319 s'ouvrit à Castelnaudary le procès de Bernard Déli-
cieux, que le pape, par sa bulle du 16 juillet précédent,
avait ordonné et confié à l'archevêque de Toulouse, Jean
Raymond de Comminges, assisté de l'évêque de Pamiers,
Jacques Fournier (1317-1326), le futur Benoît XII, et de
l'évêque de Saint-Papoul, Raymond de Mostuéjols (1319-
1329)-. Ce procès, qui se termina le 8 décembre suivant
par une sentence de condamnation à la prison perpétuelle
rendue sur la place du marché du Bourg de Carcassonne^, ne
peut être attribué à l'Inquisition en ce sens qu'il ne fut pas
conduit par les titulaires du fameux tribunal ; mais les actes
qui le composent appartiennent à son histoire, car il n'y a peut-
être pas de document qui puisse mieux servir à reconstituer
1. Clementinarum lib. V, tit. III, de haereticis, cap. I-II. —
On peut dire que, en dehors de cette constitution générale,
l'œuvre de Clément V, relativement à l'Inquisition, se résume en
ce qu'il a fait pour le Languedoc. Il ne s'occupa qu'en passant de
l'Inquisition à Langres (Regestum, n° 5813), à Lyon et à Besan-
çon (ibid., n"5 8766, 8767). Nous ne voyons pas qu'il soit inter-
venu dans aucune des autres contrées de l'Europe.
2. L'archevêché de Toulouse avait été créé deux ans aupara-
vant, en 1317, l'évêché de Pamiers en 1297 et l'évêché de Saint-
Papoul en même temps que l'archevêché de Toulouse. La bulle
de Jean XXII se trouve dans les Actes du procès de Bernard
Délicieux (Bibl. nat., ms. lat. 4270, fol. 4).
3. M. Hauréau {op. cit., p. 198) a publié cette sentence d'après
le ms. lat. 4270 de la Bibl. nat. On la trouve aussi dans Bouges,
op. cit., p. 610-620.
/
xlij INTRODUCTION.
la suite des longues agitations dont Carcassonne, Albi et
même Toulouse furent le théâtre, pendant près de dix ans
(1295-1304), grâce à ce franciscain et à ses complices.
Nous ne les avons que d'après une copie du xvii'' siècle ^
C'est un regret pour l'éditeur. Ils restent curieux et im-
portants pour l'historien, aux yeux duquel ils sont une
preuve éclatante de la réaction que la mollesse de Clément V
ne put manquer de produire.
Nous trouvons d'ailleurs une autre preuve de cette réac-
tion dans la bulle du 30 mars 1317^ par laquelle Jean XXII
révoqua le sauf-conduit concédé par son prédécesseur à
Aj^meric de Castro, bourgeois de Carcassonne, et à quelques
autres, qui avaient obtenu également la protection des car-
dinaux ; il engagea par là même les inquisiteurs de Carcas-
sonne à entamer des poursuites contre eux^. Les consuls
d'Albi, en leur nom et au nom de la ville, durent exprimer
publiquement leur regret du passé et donner une satisfac-
tion à l'Eglise^. Tout cela était très significatif. D'autant
que Jean XXII, en combattant tout mouvement qui se rat-
tachait à Bernard Délicieux, croyait avec raison frapper du
même coup les spirituels, les fraticelles, les bizoches et
autres théoriciens de la pauvreté universelle; car Bernard
Délicieux n'avait cessé de se réclamer de son frère en reli-
gion, Pierre-Jean d'Olive, qu'il avait souvent rencontré
dans les couvents du midi, à Narbonne notamment, où ses
1. Bibl. nat., ms. lat. 4270. Vol. de 307 feuillets, et feuillets A,
B préliminaires. Papier, '209™'"X321°"°. Ancien Baluze 280 et
Ileg. /i2G7''.
2. 1318 (?). 111° kls. aprilis, anno secundo.
3. Doat, XXXIV, fol. 138-140.
4. Le 11 mars 1320 (n. st.). L'évêque d'Albi et l'inquisiteur
leur en octroyèrent l'absolution publique dans le cimetière de
Sainte-Cécile (Doat, XXXIV, fol. 170-180).
INTRODUCTION. xliij
adeptes et admirateurs, se rendant à son tombeau, célé-
braient déjà sa fête'. Tout le monde sait combien fut vive et
opiniâtre la lutte qui s'engagea entre ces nouveaux héré-
tiques et Jean XXII, lequel déplorait leur extrême diffusion
dans le midi, où ils pullulaient^. Nous verrons, quand nous
parlerons des actes des inquisiteurs, que les spirituels et
les fraticelles leur donnèrent assez de besogne. Ils ne
furent pas alors les seuls à les occuper. Le néo-dualisme
et le catharisme avaient baissé, mais pour se fondre dans
le mysticisme anti-social de Joachim de Flore ou s'effon-
drer dans de honteuses pratiques, sortilèges, sacrifices
aux démons, simulation des sacrements. Jean XXII voulut
que les inquisiteurs poursuivissent sans relâche de tels
crimes contre la religion, qui, en effet, se rencontraient fré-
quemment dans le Languedoc^; et ainsi, sans étendre leur
1. Doat, XXVII, fol. 13-14-15. — On lui attribuait des miracles
(Doat, XXYII, fol. 18). Voy. Douais, Sculptures Bitterroises du
XI F« siècle, mémoire communiqué au Congrès des Sociétés savantes,
le 13 avril 1898.
2. Jean XXII, par sa bulle du 23 janvier 1317 (1318?), con-
damna les spirituels, dont il énuméra les nombreuses erreurs
(Doat, XXXIV, fol. 154 v°-167). Par une autre bulle du 6 no-
vembre de la même année, il fit poursuivre les meneurs, religieux
de l'ordre de saint François, qui n'en avaient que le nom, et qui
se trouvaient alors en Provence (Doat, XXXIV, fol. 143-146). Le
17 février 1331 (1332?), il fit dénoncer par l'inquisiteur et l'évêque
de Carcassonne comme excommuniés les fraticelles, si répandus
dans les diocèses de Carcassonne, de Toulouse, de Narbonne (Doat,
XXXIV, fol. 147 vo-153).
3. Nous avons une lettre du cardinal Guillaume -Pierre de
Godin, évêque dr^ Sabine, qui, écrivant à l'inquisiteur de Tou-
louse au nom de Jean XXII, le 22 août 1320, lui ordonnait de
poursuivre tous les devins, adorateurs des démons et autres fai-
seurs de sortilèges. Le 4 novembre 1331 (?), le pape, reproduisant
cette lettre, réitéra ses ordres à rarchevêque de Toulouse et à
l'inquisiteur (Doat, XXXIV, fol. 181 vo-183).
xliv INTRODUCTION.
compétence — car, à cette date, ils en connaissaient déjà —
il porta leur attention et leur activité sur cette autre forme de
l'hérésie, qui tendait, malgré son ridicule, à détruire,
comme l'autre, l'unité chrétienne.
Quelques autres actes du pape Jean XXII méritent encore
d'être cités, bien qu'ils n'aient rapport qu'à des cas parti-
culiers. Le 21 mars 1327, il mandait à l'inquisiteur de Pro-
vence, Michel Lemoine {Michael Monachi), des frères
Mineurs, de remettre entre les mains de Jean du Prat,
inquisiteur de Carcassonne, Pierre Trencavel, de Lieuran-
Cabrières, qui s'était évadé des prisons de Carcassonne, et
Andrée, sa fille ^ Le même jour, il donnait ordre à Guillaume
Astre, aussi inquisiteur de Provence et religieux Mineur,
d'envoyer à Jean du Prat, qui l'avait demandée, une copie
des aveux de Bernard Maurin, prêtre de Narbonne, aban-
donné au bras séculier^. Le 16 septembre 1330, il adressait
une bulle à l'inquisiteur de Carcassonne pour qu'il rendît
au procureur général des frères Mineurs l'habit religieux de
Barthélémy Brugère, expulsé de l'ordre, condamné comme
hérétique et actuellement en prison 3. Il était naturel que
l'ordre des Mineurs protégeât son habit, c'est-à-dire son
honneur.
' On ne recueillera pas, à ma connaissance, dans le bul-
laire des successeurs de Jean XXII, des actes ou des faits
notables ayant modifié ou même accéléré la marche de l'In-
quisition^. Au contraire, elle va décliner, les causes faisant
1. Doat, XXXV, fol. 18-19.
2. Doat, XXXV, fol. 46-47. Voy. dans ce même volume de
Doat, fol. 21 et suiv., les actes de la procédure ouverte contre cet
hérétique.
3. Doat, XXXV, fol. 87.
4. Voici quelques-uns de leurs actes : 30 mars 1353. Inno-
INTRODUCTION. xlv
de plus en plus défaut. Il faut donc s'arrêter. J'en ai assez
(lit, ce me semble, pour faire sentir l'intérêt spécial des
décrétales. L'impulsion vient du saint-siège, qui arrête les
formes du droit — nomination du juge et sa compétence, pro-
cédure et pénalité, — et qui seul a qualité pour recevoir les
appels et réformer les sentences. Parmi les papes qui ont le
plus fait pour l'Inquisition languedocienne, il faut compter
Grégoire IX, Innocent IV, Alexandre IV, Clément IV, Clé-
ment V et Jean XXII. Si j'excepte Jean XXII, leurs Regesta
sont publiés en partie ou en totalité. Celles de leurs bulles
qui sont encore inédites, en petit nombre, se trouvent dans
Doat. Je n'ai pas manqué de les signaler à l'attention du
lecteur.
II. Actes des évêqces.
A première vue, ce titre peut sembler surprenant, car
l'inquisiteur, étant un juge délégué par le pape, dont il
tenait tous ses pouvoirs, n'avait rien à faire, ce semble,
avec l'évèque diocésain, qui devait tout au moins l'ignorer,
sinon le combattre. C'est une impression assez commune chez
les savants et parmi le vulgaire que l'évèque et l'inquisiteur
cent VI mande à l'inquisiteur de Garcassonne, Amedon de Langres,
de Lingonis, de faire conduire ad Romanam Curiam Jean de Castil-
\on et Fra.aQois de Arquata, religieux Mineurs, coupables de crime
d'hérésie (Doat, XXXV, fol. 130-131). — 19 octobre 1363. Urbain V
donne à l'évèque et aux inquisiteurs de Garcassonne la déléga-
tion pour entendre et poursuivre plusieurs prévenus, dont il leur
avait déjà confié la cause (Doat, XXXV, fol. 132-133), — 14 mai
1370. Grégoire XI ordonne à l'inquisiteur de Garcassonne de
libérer de la prison Bidon de Puyguilhem (Dordogne), qui a
exactement accompli sa pénitence (Doat, XXXV, fol. 134-135).
— 20 avril 1276. Grégoire XI ordonne aux inquisiteurs de procé-
der contre tous ceux qui empêcheront la poursuite contre les
hérétiques (Doat, XXXV, fol. 163-164).
xlvj INTRODUCTION.
ne cessèrent de se jalouser et de lutter l'un contre l'autre;
quelques conflits, notamment l'excommunication de l'arche-
vêque de Narbonne par l'inquisiteur, justifient pour plusieurs
cette opinion.
Que des divergences sur des points de détail se soient
produites, c'est assez naturel, et je n'y contredirai pas.
Qu'on ait, à un moment, poussé les évêques à prendre en
main la poursuite, c'est certaine Mais les évêques du Lan-
guedoc ne montrèrent pas d'hostilité à l'égard de l'Inquisi-
tion ; au contraire, ils lui furent sincèrement favorables : ils
exercèrent même sur ses destinées une influence réelle, que
l'historien doit retenir. Pour l'apprécier, en mesurer l'éten-
due et en saisir les effets, il est nécessaire de suivre les
évêques dans les conciles provinciaux qui se sont tenus à
l'occasion de la poursuite de l'hérésie et aussi de relever
les actes de chacun d'entre eux en particulier. Qu'a fait
l'épiscopat languedocien? Qu'a fait chaque évêque pris à part
et considéré individuellement? La réponse à ces deux ques-
tions donnera la clef de leur conduite.
1. Action collective des évêques.
En 1229, les évêques des trois provinces de Narbonne, de
Bordeaux et d'Auch se réunirent à Toulouse, où le cardinal
de Saint-Ange les convoqua. Je l'ai déjà rappelé; si j'y
reviens, c'est pour faire remarquer simplement qu'à cette
heure, certainement solennelle pour la province, les évêques
s'opposèrent d'autant moins à la poursuite de l'hérésie qu'il
n'était point question de créer un juge qui fût investi
de pouvoirs extra-diocésains; les évêques présents furent
invités à entendre les témoins produits par l'évêque de
1. ot Temporc quo prelati tenebant inquisitionem, » lit-on dans
plusieurs dépositions (Doat, XXVI, fol. 297, 308, 340 v°).
INTRODUCTION. xlvij
Toulouse, Foulques, et à recevoir leurs dépositions, qui
devaient être consignées par écrit*. Les statuts proposés par
le légat et qui sont tout ce concile'-' furent pleinement approu-
vés par eux; ils trouvèrent la poursuite opportune ou même
nécessaire; tout le monde, d'ailleurs, pensait de la sorte.
Guillaume de Puylaurens, prêtre à la vérité, mais aussi
chapelain du comte de Toulouse, et, à ce titre, favorable
autant aux institutions locales qu'à l'esprit régnant dans le
comté, donne bien la note de cette entente, qui réunit tous
les esprits dans l'unité du but supérieur à atteindre.
En 1235, les évêques s'assemblèrent à Narbonne, sous la
présidence de l'archevêque de la ville, Pierre Amelius, qui
avait déjà montré le plus grand zèle. Cette fois, les évêques,
laissés à leur propre impulsion, légiférèrent directement et
par eux-mêmes ; ils y furent provoqués par les inquisiteurs
eux-mêmes. Dans l'intervalle, un grand fait s'était produit :
Grégoire IX avait nommé des juges délégués, il avait confié
au prieur provincial des frères Prêcheurs le soin de les
choisir, et, bien que je regarde comme une erreur de croire
1. Guillelmus de Podio Laurentii, Ghronicon, cap. XL.
2. Labbe, Acta conciL, VU, p. 176 et suiv. Bibl. nat., ms.
lat. lO-iOS, fol. 207, copie du concile de Toulouse ainsi annoncée:
Ex bibliotheca Ilpni et R^i Philippi Gar^i^ Filouardi accepta a R^o
Fran. Pena, nuper Rotte Romane decano, qui in aliquot capita con-
cilii Tolosani prolixa commentaria cotiscripserat ad maleriam et
causam Inquisitionis pertinentia. — Le concile d'Arles de 1234
{ibid., 235 et suiv.) toucha au cas particulier du crime d'hérésie
reconnu seulement après la mort. Il décida (can. xi) que le cadavre
serait exhumé et livré au juge séculier, si eorum corpora vel
ossa ab aliis discerni potuerint, extumulentur et saeciilari judicio
relinquantur. A remarquer cependant que l'exhumation ne fut
pas alors imaginée, pas plus qu'elle n'a été introduite à l'occasion
de l'hérésie. On se borna à appliquer à l'hérésie une vindicte
déjà admise pour les crimes de droit commun.
xlviij INTRODUCTION.
que jamais l'Inquisition ait été dominicaines cependant il
faut reconnaître que, par le fait de cette commission, le
juge délégué fut le plus souvent pris parmi les frères Prê-
cheurs. Or, il arriva que les frères Prêcheurs, les supé-
rieurs de la province ou les inquisiteurs eux-mêmes, se
trouvant en présence de cas nouveaux, éprouvèrent des
difficultés de plusieurs sortes quant à la pénalité, au pou-
voir de la diminuer, à la culpabilité des relaps, etc. Le
concile, répondant aux inquisiteurs eux-mêmes, dilec-
tis et fidelibus in Christo ftliis, ordinis Praedicato-
rum fratribus, inquisitoribus haereticorum, diriraa les
doutes, dubitationes vestras, prout possumus, ampu-
tantes, et fixa des règles qui sont contenues en vingt-neuf
canons 2, et dont il convient de faire tout au moins remar-
quer la convenance, puisqu'elles se retrouvent dans la légis-
lation postérieure des papes.
Il ne s'agissait pas de poursuivre un fait de conscience
pure, mais des actes tendant à troubler l'ordre chrétien.
Quels étaient ces actes cependant parmi les pratiques néo-
dualistes ou vaudoises, fort variées ou sans rapport étroit
avec l'hérésie? Il y fut répondu au canon xxix; on n'a qu'à
rapprocher ce canon des interrogatoires ou aveux faits
postérieurement, et qui nous sont parvenus en très grand
nombre, pour voir que l'inquisiteur s'en inspira toujours.
Chaque inquisiteur avait des pouvoirs égaux, et il arriva
que la poursuite fut exercée dans les mêmes lieux par plu-
sieurs inquisiteurs, les uns étant pontificaux, les autres dio-
1. On trouve parmi les inquisiteurs délégués par le pape de nom-
breux frères Mineurs. De plus, il y eut encore les inquisiteurs
diocésains ou épiscopaux, qui souvent se joignirent aux premiers.
Nous en rencontrerons de nombreux exemples dans le Languedoc.
2. Acta conciL, VII, 251 et suiv.
INTRODUCTION. xlix
césains. Le concile voulut qu'un prévenu n'eût à répondre
qu'à un seul juge et il fit un devoir à l'inquisiteur de commu-
niquer les charges pesant sur ce prévenu à ceux des inqui-
siteurs quibus idem culpaUlis sit astrictus (can. xxi).
C'était plus sûr, et l'œuvre de salubrité sociale y trouvait
son compte, tutius et sahibyius est, ut quisque culpabi-
lis in quibuscumque locis deliquerit, uni et illi tantwn
inquisitori permaneat obligatus (can. xx)^.
La modération cependant était fort recommandée : la con-
damnation ne devait être prononcée qu'à la suite d'un aveu
formel ou en présence de preuves claires ou catégoriques,
lucidis et apertis py^obationibus , car il est de beaucoup
préférable de laisser un crime impuni que de frapper un
innocent (can. xxiii) : recommandation qui empruntait une
valeur spéciale au canon suivant, aTix termes duquel tout
homme, quelle que fût sa situation juridique, était admis
à déposer contre l'hérétique. Il convenait de tout peser
rigoureusement pour éviter toute erreur judiciaire et toute
injustice, mal aussi grand, sinon plus grand que le crime
poursuivi.
A la vérité, il n'entra nullement dans la pensée du con-
cile de Narbonne de formuler des règles ayant une valeur
absolue et décisive ; les inquisiteurs n'avaient-ils pas leurs
1. Il semble que l'évèque de Pamiers, Jacques Fournier, et les
abbés réunis à Garcassonne le 22 février 1325 (n. st.), pour une
consultation inquisitoriale, se réglèrent, pour un cas, sur ce canon
du concile. L'inquisiteur Jean du Prat demanda s'il ne devait
pas surseoir à la sentence contre Bérenger Ilulart, do Narbonne,
par la raison que celui-ci avait été interrogé par les vicaires de
l'archevêque avant de l'être par lui. L'évèque et les abbés répon-
dirent qu'il devait surseoir; et le cas de Bérenger Hulart ne
fut pas traité dans la consultation qui suivit (Doat, XX VIII,
fol. 101 v°-102).
d
1 INTRODUCTION.
lumières propres et ne fallait-il pas réserver les droits sou-
verains du siège apostolique? Du moins, il voulait aider les
juges délégués, qui, aussi bien, portaient une part, non la
moins délicate, de Vonus épiscopal, et, sans aucun doute,
ses « conseils » furent écoutés ^ Les inquisiteurs et les
évêques marchaient vers le même but : le negotium des
premiers était le negotium des seconds, in ipso nostro
negotio; c'est sur ce mot que finit la réponse des évêques
de Narbonne'.
\. Les évêques disaient en terminant : « Haecvobis scribimus,
non ut vos veUmus nostris obiigare consiliis vel arctare, cum
non deceat concessam vobis discretam arbitrii libertatem, alio-
rum consiliis, formis seu regulis, quam Sedis Apostolicae, in
ipsius negotii praejudicium coarctari; sed vestram devotionem
cupimus adjuvare, sicut et nobis et ab ipsa Sede Apostolica est
mandatum : ut qui nostra portatis onera, consilium a nobis et
auxiiium in ipso nostro negotio caritate mutua reportetis. »
2. Dans Doat, XXXI (fol 155 vo-168, copie d'après un registre
en parchemin trouvé aux archives do l'Inquisition de la cité de
Garcassonne), la réponse aux questions posées par les inquisiteurs
est envoyée aux noms de feu Pierre [Amelius], archevêque de Nar-
bonne, de G[larin], évêque de Garcassonne, B[ernard Berge],
évêque d'Elne, Jean [de Montlaur], évêque de Maguelonne, G[uil-
laume de Gazouls], évêque de Lodève, P[ierre-Raymond Faure],
évêque d'Agde, Raymond [d'AmauryJ, évêque de Nîmes, Durant,
évêque d'Albi, P., évêque élu de Béziers, Pons, abbé de Saint-
Gilles, G., abbé de Saint-Aphrodise de Béziers, et G., abbé de
Castres. D'après le recueil des conciles, cette réponse aurait été
expédiée par les archevêques de Narbonne, d'Arles et d'Aix. Il
faut noter ici cette variante, qui sans doute n'est due ni au hasard
ni à une erreur. Pourquoi n'admettrions-nous pas que la réponse
des évêques de Narbonne fut renouvelée avec le concours d'une par-
tie de l'épiscopat languedocien? Il se trouve que quatre des évêques
nommés ci-dessus ne furent évêques que plusieurs années après
le concile de Narbonne et à peu près au même moment : Guil-
laume de Gazouls, évêque de Lodève en 1241, Pierre-Raymond
Faure, évêque d'Agde en 1242, Raymond d'Amaury, évêque de
Nimes en 1242, et P., élu de Béziers en 1242 ou peut-être en 1244.
INTRODUCTION. Ij
En 1246, au mois d'avril, les évêques se réunirent en
concile à Béziers sous la présidence de l'archevêque deNar-
bonne, Guillaume de la Broue. C'était après le concile géné-
ral de Lyon et à la suite d'une lettre de l'évêque d'Albano
écrite au nom du pape Innocent IV à l'archevêque, pour lui
mander de renouveler aux inquisiteurs la règle établie déjà
de n'exercer la poursuite qu'avec le concours de l'évêque
diocésain. A cette occasion, les évêques rédigèrent trente-sept
articles relatifs à la procédure : Consilium concilii pro-
vincialis archiepiscopi Narbonensis et suffraganeorutn
suorum, qualiter sii in inquisitione procedendwyi con-
tra haereticos. Temps de grâce rendu obligatoire, confes-
sions reçues par les inquisiteurs, transcrites, mais ne devant
pas être renouvelées, si ce n'est dans le cas de circons-
tances nouvelles , citation contre les prévenus , examen
des hérétiques « parfaits ou revêtus » avec le concours de
personnes discrètes, bonté à l'égard de ceux qui se conver-
tissaient, retard dans le prononcé de la sentence pour amener
les prévenus à se convertir, — ce qui constituait un avan-
tage pour eux, — et leur en donner le temps : converti
nolentes, ubi commode poteritis, damnare tardetis,
ipso s fréquenter tam per vos, quam per alios ad con-
versionem monentes (cap. XVII), situation juridique des
héritiers du criminel mort avant sa réconciliation, qui
devaient satisfaire, ne tantum ac taie crimen remaneat
in aliquibus impunitum (cap. XIX), cautions, pèleri-
nages, service en Terre Sainte : tels furent les princi-
paux points que le concile traita. Il ne s'arrêta point à
la question des dépenses, frais d'entretien des prisonniers et
La liste épiscopale de Béziers est fort confuse à cette date. Il
reste acquis cependant qu'il faut placer vers 1242 ou 1244 la
réponse renouvelée par les évêques.
lij INTRODUCTION.
émoluments des inquisiteurs : un précédent concile de Mont-
pellier avait réglé ce point. Mais, en ce qui regarde les pri-
sons, il tint à se conformer aux prescriptions pontificales qui
avaient imposé le régime des cellules séparées (cap. XXIII);
et, la prison temporaire étant écartée, il admit des adoucis-
sements à la prison perpétuelle, comme l'élargissement tem-
poraire dans l'intérêt des enfants ou des parents, ou même
la remise complète de la peine moyennant une satisfaction,
par exemple le service en Terre Sainte. Il voulut que le
mari ou la femme, selon les cas, jouît toujours du libre accès
de la cellule (cap. XXV) ^
Le concile tenu à Albi, en 1254, par les soins de Zoën
Tencarari, évêque d'Avignon, légat apostolique, s'occupa
assez de la poursuite et de ses conditions pour qu'il ait droit
à être signalé ici^ Il renouvela les principales dispositions
du concile de Toulouse de 1229; il ordonna notamment que,
dans chaque paroisse, un prêtre et un laïque fussent char-
gés de faire une recherche exacte des hérétiques et obligés
de les dénoncer au bayle de l'archevêque ou de l'évêque ;
il n'est pas question des inquisiteurs (can. i). Toute capture
d'un hérétique valait à son auteur un marc d'argent, ou tout
1. Acta conçu. , VU, 415-423; Doat, XXXI, fol. 126-138, Sus-
cription dans Doat : a G., Dei gratia Narbonensis arcLiiepiscopus,
dilcctis in Ghristo inquisitoribas contra hereticos in provincia
Narbonensi, excepta diocesi Tholosana, et Albiensi, Ruthenensi,
Mimatensi et Aniciensi diocesibus, auctoritate apostolica consti-
tutis, fratribus ordiais Predicatorum... » Je pense que la restric-
tion ici faite n'a pour objet que la délimitation de la province
ecclésiastique de Narbonne; l'évoque de Toulouse, Raymond du
Falga, fut, en effet, un des signataires du concile. — Bibl. nat.,
ms. lat. 10405, fol. 272, copie du concile de Béziers de 1246, pro-
venant sans doute de la même source que la copie du concile de
Toulouse. Plus haut, p. xlvij, note 2.
2. Acta conciL, VII, 455-470.
INTRODUCTION. liij
au moins vingt sous tournois (can. ii). La maison dans
laquelle un hérétique était trouvé était rasée (can. vi).
Il dut être fait et tenu un double des registres de l'Inquisi-
tion mis en lieu sûr (can. xxi). Le concours ou conseil judi-
ciaire de l'avocat ne fut point admis, disposition déjà prise
par le concile de Valence de 1248^ sous prétexte que
la présence de l'avocat faisait toujours traîner l'affaire
en longueur, etc. En un mot, le concile provincial
d'Albi se proposa de continuer le concile de Toulouse,
auquel il se rattacha directement ; de même, l'on peut dire
que les conciles de Narbonne et de Béziers, tout en préci-
sant certaines de ces décisions ou en y ajoutant, s'inspi-
rèrent de son esprit. On n'hésitera pas à voir dans ces
quatre conciles, tenus dans le court espace de vingt-six ans
(1229-1254), le grand monument de la législation inquisi-
toriale de l'épiscopat languedocien .
Là ne se borna pas cependant l'action collective des
évêques. Ils avaient accepté le principe de la poursuite, ils
avaient assis la procédure : ils devaient soutenir les juges.
Le 14 juin 1245, les évêques de Carcassonne, d'Elne, de
Toulouse, d'Uzès, de Lodève, de Nîmes, d'Agde et de
Béziers, avec les abbés de Saint- Aphrodise, de Saint-Jacques
de Béziers et de Quarante, adressèrent de Béziers au pape
Innocent IV, alors à Lyon, et au collège des cardinaux une
lettre dont l'importance ne saurait échapper à personne^,
bien qu'elle ne touchât qu'à deux points : l'établisse-
1. Acta concil., VII, 426 (can. xi). Au moyen âge, on n'était
pas disposé à croire qu'un avocat, dans un procès de doctrine, pût
s'empêcher de partager la foi de son client. De plus, l'Église y
voyait un danger immédiat pour l'avocat.
2. Lettre au pape, Doat, XXXI, fol. 113-121; Hist. génér. de
Languedoc, VIII, col. 1173-1175. Lettre aux cardinaux, ibid.,
Doat, XXXI, fol. 122-125; MahuK Cartnlaire, V, 627.
liv INTRODUCTION.
ment de l'Inquisition dans la province par le pape Gré-
goire IX, qui l'avait confiée aux frères Prêcheurs ^ et les
inconvénients graves qui avaient été la conséquence immé-
diate de la cessation de la poursuite; ils voulaient n'y voir
qu'une suspension, d'autant qu'à leurs yeux les frères
Prêcheurs, juges délégués, n'avaient point excédé; au con-
traire, ils avaient plutôt montré trop de modération : hac-
tenus non sine multa mansuetudine et utinam non
nimia, servato juris ordine, processerunt.
Certes, au lendemain, pour ainsi dire, du massacre des
inquisiteurs à Avignonet (1242), on ne pouvait faiblir, et
les frères Prêcheurs, auxquels appartenait la principale
victime, Willem Arnaud, n'eussent été abandonnés qu'au
prix des plus graves intérêts. De fait, nous les trouverons
à l'œuvre en cette année 1245. Mais il y avait alors une
tendance à multiplier les inquisiteurs diocésains, et le
registre du notaire ou greffier de l'Inquisition de Carcas-
sonne des années 1250 et suivantes met surtout en action
l'évêque de la ville et ses juges délégués-. Il est vraisem-
blable qu'Alfonse de Poitiers, qui venait de trouver le comté
de Toulouse dans l'héritage de sa femme par la mort de
Raymond VII, jugea cette tendance fâcheuse; il semble
1, Je mo réserve de traiter la question des origines de l'Inquisi-
tion dans une Histoire de V Inquisition. M. Tanon, Histoire des tri-
bunaux de VInquisition en France, p. 171 (Paris, Larose et Forcel,
ia-8o, 1893), m'a fait dire que saint Dominique serait le fonda-
teur de l'Inquisition. Je n'ai jamais professé une semblable opi-
nion, qui serait une énormité. Je n'ai fait que résumer dans le
passage discuté la bullo de Sixte-Quint, attribuant la charge d'in-
quisiteur à saint Dominique. J'ai ajouté, en employant une forme
dubitative : « Saint Dominique aurait ainsi reçu une délégation
pontificale pour l'inquisition après l'année 1209. » Je discuterai
ce point spécial dans l'ouvrage annoncé.
2. Voy. plus bas, p. 115 et suiv., le texte inédit de ce registre.
[NTRODUCTION. Iv
qu'il ait voulu réagir contre elle. En juin 1252, les évêques
de Toulouse, d'Agen, d'Albi et de Carpentras, réunis à Riom
auprès d'Alfonse de Poitiers, écrivirent aux frères Prê-
cheurs pour les confirmer dans le pouvoir de juger les héré-
tiques de leurs diocèses ; ils déclarèrent s'en rapporter au
trésorier de Poitiers ou à Gui Fulcoy pour le choix qui serait
fait d'eux, car ils les substituaient à leur place ; ils s'enga-
geaient à ne point faire opposition à leurs sentences qui
seraient rendues dans les formes canoniques*.
Si nous en croyons Gui de Sévérac, il fut encore décidé à
Riom que l'on ne prendrait point rançon des hérétiques,
lesquels ainsi ne pourraient se racheter à prix d'argents
Des irrégularités s'étaient commises : cette résolution le fait
entendre ; cela fut dit, l'année suivante, par l'archevêque de
Narbonne, les évêques de Béziers, de Lodève et d'Agde dans
une lettre qu'ils adressèrent de Béziers au comte Alfonse, le
26 mai 1253. Ils lui signalaient un abus fréquent dans la
région toulousaine notamment, in partibus Tholosanis
inter alla, où les biens des hérétiques revenaient à leurs
héritiers qui les rachetaient, au préjudice de la foi et con-
trairement aux statuts du pape et du roi 3. Nous ne savons
1. Hisi. génér. de Languedoc, VIII, col. 1313, 1314. Cette pièce me
parait avoir une réelle importance à cette date. Elle se trouve
aussi dans Doat, copie d'un registre de l'Inquisition de la cité de
Garcassonne, XXXI, fol. 177-178.
2. Lettre de Gui de Sévérac au roi : « ... après, sire, je vos fas
saver que cura vos à Riom, aveque les prelaz et les baros de la
comté de Tolose, ordenasez e establites que des hereges l'en ne
preit reemson, mas que l'en lor feit fere la peneence qu'el en
devret, selon dreit... » {Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1471).
Boutaric a réédité cette pièce d'après l'original qui est conservé
au Trésor des chartes, J. 314, n» 69 (Saint Louis et Alfonse de
Poitiers, p. 471-475).
3. Layettes, n" 4054, III, 182, d'après l'original scellé conservé
Ivj INTRODUCTION.
pas quelle suite fut donnée à la plainte des évêques par le
comte. Si Gui de Sévérac a été bien informé, la résolution
de Riom, sorte de réponse anticipée, l'obligea à réprimer
l'abus. Vraisemblablement il sévit; mais, dans la suite,
cette jurisprudence ne prévalut point; nous verrons la
femme et le fils de Guillaume Garric de Carcassonne, pro-
fesseur de droit, acheter son hôtel de Carcassonne après la
saisie qui suivit sa condamnation en 1302 ^
Après 1252, les textes qui nous sont parvenus ne signalent
aucun autre fait d'intervention collective des évêques auprès
du pouvoir séculier ou pontifical à l'occasion de l'Inquisi-
tion. Du moins, ils apparaissent plus tard et en nombre res-
pectable dans les sentences. Par exemple, le 18 décembre
1300, nous trouvons à Carcassonne Bérenger Frédol, évêque
de Béziers, Gaucelm de la Garde, évêque de Maguelonne,
Raymond Coste, évêque d'Elne, et Bernard Saisset, évêque
de Pamiers; ils assistent à la sentence qui livre Arnaud
Embrin de Limoux au bras séculier ^ Le 3 décembre 1318,
à Carcassonne encore, Déodat, premier évêque de Castres,
Jacques Fournier, évêque de Pamiers (plus tard Benoît XII),
Barthélémy, premier évêque d'Alet, siègent au tribunal qui
rend la sentence d'exhumation contre Bernard -Arnaud
Embrin de Limoux 3. Le 11 décembre précédent, le même
évêque d'Alet, les vicaires de l'archevêque de Narbonne,
Bernard de Farges, de l'évêque de Béziers, Guillaume Fré-
au Trésor des chartes, J. 306. Toulouse, III, n° 87. — Hist. génér.
de Languedoc, VIII, col. 1322-1324. Boutaric {Saint Louis et
Alfonse de Poitiers, p. 443, note 6) place faussement cette pièce au
7 juin; elle est bien du 26 mai, Vil. kalendas junii.
1. Voy. mon mémoire Guillaume Garric, de Carcassonne, pro-
fesseur de droit, et le tribunal de V Inquisition^ 1285-1329 (Toulouse,
Privât, in-8o, 1898).
2. Doat, XXXII, fol. 113 y<'-124, d'après un vidimus de 1331.
3. Ibid.
INTRODUCTION, Ivij
dol, et de l'évêque de Castres, Déodat, avaient ensemble
avec les deux inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun pro-
noncé une commutation de peine en faveur de divers prison-
niers appartenant aux diocèses de Narbonne, Béziers,
Carcassonne, Castres, Alet, Nîmes et Lodève^.
Ce fait d'évêques qui, par eux-mêmes ou par leurs vicaires,
ne sont plus simplement présents aux sentences, mais encore
les rendent de concert avec les inquisiteurs, n'est pas rare
sous le pontificat de Jean XXII ; le tome XXVII de la col-
lection Doat en fournit assez d'exemples pour que nous })uis-
sions conclure à leur mutuel et universel concours. Nous en
avons déjà fait connaître la raison canonique"'.
Les inquisiteurs Henri Cliamayou et P. Brun, agissant
tant en leur propre nom qu'au nom de l'évêque d' Agde, qui n'a
pu se rendre à Carcassonne, Jean Gastanier {de Castanhe-
rio), commissaire de l'évêque de Béziers, imposent des péni-
tences ^ De même imposent des pénitences avec ces deux
inquisiteurs les commissaires des évêques de Carcassonne,
de Maguelonne, d'Albi, de Béziers, de Saint-Pons-de-Tho-
mières^ L'évêque de Lodève, Bernard Gui, délègue Henri
Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, à l'effet de prononcer
une sentence d'exhumation contre Manent Rose, femme de
B. Sabatier, de Lodève, morte en prison, mais impénitente^.
1. Doat, XX VII, fol. 3-7.
2. Voy. plus haut, p. xl.
3. Doat, XXVII, fol. 89 vo-91.
4. Doat, XXVII, fol. 91 vo-94.
5. Doat, XXVII, fol. 97-98. Voy. la déposition ou aveux de
Manent Rose dans Doat, XXVII, fol. 79 vo-82. — L'ofGcial de
Castres, au nom de l'évêque de la ville, prononce, avec les inqui-
siteurs, une condamnation à la prison perpétuelle (Doat, ibid.,
fol. 98 v°-99); de même, les vicaires de l'archevêque de Narbonne
et de l'évêque de Carcassonne (Doat, ihid., fol. 99 v''-107, 124,
126, 128). Etc., etc.
Iviij INTRODUCTION.
Cet exemple est caractéristique, car il montre l'accord des
diverses autorités et permet de saisir sur le vif la jurispru-
dence qui prévaut. Le pape désigne l'inquisiteur, mais
l'évêque est lui aussi juge ordinaire. Il ne peut y avoir d'op-
position entre ces deux autorités : l'inquisiteur les unit en
sa personne ; il agit au nom du pape, d'accord avec l'évêque
diocésain, qui rend avec lui la sentence. C'est plus qu'un
simple concours. Et même les évêques acceptent le principe
d'une consultation large avant la sentence ; ainsi, l'évêque
de Pamiers, Dominique Grima S l'évêque de Béziers, Guil-
laume Frédol', l'archevêque de Narbonne, Bernard de
Farges^. J'ai traité ailleurs la question des consultations
inquisitoriales^. Je n'y insiste donc pas, d'autant que je
viens de toucher à l'action individuelle des évêques lan-
guedociens. S'ils prononçaient des sentences, s'ils consul-
taient les docteurs et les hommes sages, c'est parce que,
parmi les prévenus ou les condamnés, se trouvaient de
leurs diocésains. Il faut donc maintenant les suivre les
uns après les autres et les voir chacun à l'œuvre.
2. Action individuelle des évêques.
A la mort du pape Jean XXII, la région que j'étudie ici
plus particulièrement comptait vingt-quatre évêchés'^; pen-
1. Doat, XXVII, fol. 140-146.
2. Doat, XXVII, fol. 157-162.
3. Doat, ibid.
4. Voy. mon mémoire : la Formule « communicato bonorum
virorum consilio » des sentences inquisitoriales (Paris, in-8°, Bouil-
lon, 1898).
5. C'étaient Agde, Agen, Albi, Alet, Béziers, Gahors, Carcas-
sonne, Castres, Lavaur, Lodève, Maguelonne, Mirepoix, Montau-
ban, Narbonne, Nîmes, Pamiers, Perpignan (Elne), le Puy, Rodez,
Saint- Papoul, Saint-Pons, Toulouse, Uzès, Vabres. On sait que
Boniface VIII avait créé l'évêché de Pamiers et Jean XXII les
INTRODUCTION. Hx
dant le siècle qui va de l'année 1229 à l'année 1334 (mort
de Jean XXII), cent soixante-dix titulaires environ se suc-
cédèrent sur ces différents sièges. Il ne s'agit pas ici de peser,
à la balance de l'histoire, la part d'influence qui revient à
chacun d'eux dans la marche, le fonctionnement et les des-
tinées de l'Inquisition languedocienne. Userait vraiment trop
difficile de fixer les poids à mettre dans chaque plateau. Les
renseignements manquent souvent. Nous ne savons rien des
rapports de la plupart d'entre eux avec l'Inquisition. L'état
actuel des documents peut seul ici tracer la marche. Je ne
m'arrêterai donc à tel ou tel siège qu'autant qu'ils me le
permettront.
a. Les archevêques de Narbonne. Narbonne a été la
seule métropole du Languedoc jusqu'en 1317, année de la
création de l'archevêché de Toulouse. Il est donc assez natu-
rel que ses titulaires aient joué dans la poursuite contre les
hérétiques un rôle important aux moments décisifs et dans
les affaires ou causes plus considérables'. Cela devait être,
puisque, au surplus, ils présidèrent les conciles provinciaux
dont on a pu apprécier l'esprit'. Au début de la poursuite
inquisitoriale et dans le concile de 1229, il semble que le
premier rôle revienne à Foulques, évêque de Toulouse; il
est, du moins, de tous les évêques, celui qui montre le plus
évêchés d'Alet, de Castres, de Lavaur, de Moatauban, de Mire-
poix, de Saint-Papoul, de Saint-Pons et de Vabres.
1. J'ai essayé d'expliquer ailleurs (l'Alhigéisme et les frères Prê-
cheurs à Narbonne au XI 11^ siècle. Paris, Picard, in-S», 1894) com-
ment la ville de Narbonne fut mise particulièrement à l'abri de
l'hérésie. Cependant elle devint, à la fin du xiii« siècle, un des
principaux champs d'action des fraticelles ou spirituels; et alors
elle donna asile au catharisme languedocien, qui finit par se
fondre dans le mouvement mystique parti de Joachira de Flore
et développé sous l'intluGnce de Pierre-Jean d'Olive.
2. Voy. plus haut, p. xlvij et suiv.
Ix INTRODUCTION.
d'activité. Mais Pierre Amelius, archevêque de Narbonne,
inaugura pour son diocèse l'institution qui était appelée à
occuper une place de premier ordre sur la scène du xnf siècle.
Juge ordinaire, il avait le droit de nommer un juge délégué
dans les limites de sa juridiction épiscopale; il usa de ce
droit; il confia la poursuite à frère Ferrier, dominicain :
c'est du moins l'affirmation qui est contenue dans la déposi-
tion ou aveu de dame Florensa, femme de Pierre For-
ners^. Rien ne permet d'y contredire. Ainsi, frère Ferrier
fut institué juge délégué par l'archevêque de Narbonne
avant de l'être par le pape. Il n'est que juste d'attacher de
l'importance à cette initiative, qui était un exemple. Elle
ne saurait, d'ailleurs, étonner de la part de Pierre Amelius,
qui déploya toujours le plus grand zèle contre l'hérésie ; ses
statuts édictés le l**" octobre 1234 le prouvent surabon-
damment^. Il les rédigea dans l'esprit du concile de Tou-
1. « Item, dixit quod, dura ipsa testis et Rd», soror sua, starent
apud Narbonam, venerunt ad doraum ipsius testis et sororis sue
quidam qui vocabatur W. Bertrand! cum aliis iiii°'" hominibus,
et comederunt in domo ipsius testis; et dicti homines erant nun-
cii hereticorurn et duxerant duos hereticos ad domum R^' Johan-
nis de Narbona; set ipsa testis neque soror sua sciebant lioc; set
postea audierunt dici, quando fuit captus dictus Rdus Johannis;
et tune bailivus domini archiepiscopi Narbonensis cepit ipsam
testera, et Raimundam, sororem suam, et duxit eas ad curiam
domini archiepiscopi; et tune frater Ferrarius, qui tune erat
inquisitor auctoritate domini archiepiscopi, reconciliavit ipsam
testera et Rdam^ sororera ipsius testis » (Bibl. de la ville de Tou-
louse, ras. 609, fol. 5 v°). Cette déposition fut reçue le l^"" juillet
1245 par Bernard de Caux, inquisiteur; raais le fait en question
doit être placé à l'année 1229 ou l'année 1230, puisque le témoin
interrogé sur le temps répondit : « Sont xvi anni vel circa »
(Ibid.). C'est vers 1230 qu'il faut placer les poursuites exercées
par Ferrier à Limoux et à Saissac (ibid., fol. 18 vo-19). Voy. plus
bas, à l'article des inquisiteurs.
2. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 981-983.
INTRODUCTION. Ixj
louse, dont il adopta plusieurs dispositions, par exemple
l'article qui ordonnait la démolition des maisons où les
hérétiques seraient capturés. Cependant c'est à son officiai,
non à frère Ferrier, qu'il renvoya les hérétiques et autres
prévenus d'hérésie, sans doute parce que déjà, à cette date,
Ferrier avait reçu la délégation pontificale. En tout cas, ses
officiers de justice semblent, à cette occasion, avoir redoublé
de vigilance. Quant à lui, il n'hésita pas à venir déposer
dans le procès de Bernard Othon de Niort (Aude), de sa mère
et de ses frères, devant l'évêque de Toulouse, le prévôt de
Saint-Etienne et l'archidiacre de Garcassonne délégués en la
cause par le pape. Il n'hésita pas davantage à dire tout ce
qu'il savait d'eux, et sa déposition nous le montre à l'œuvre
contre l'hérésie, avec quelle ardeur, le lecteur va en juger.
Hec est ixquisitio facta contra B. Othonem et fratres
ejus et matrem.
Dominus Archiepiscopus Narbonensis, diocesanus ipsorum,
testis juratus et interrogatus an suprascripti nobiles sint here-
ticorura publici defensores et an sint pubhce de heresi infamati,
et an a catholicis heretici reputentur, et an maxima pars terre,
illorum exemplo, inflci timeatur heretica pravitate, dixit quod
hec omnia crédit firmiter et etiam scit.
Interrogatus quomodo scit, dixit quod sicut diocesanus débet
scire, et addidit cum scriptura, quam sub eodem tradidil jura-
mento, hoc modo.
Nos P., Dei gratia Archiepiscopus Narbonensis, tesUficamur
Dec et vobis, domine episcope Tholosane, et vobis preposito
ejusdem ecclesie, et vobis archidiacono Garcassone, inquisito-
ribus dalis a domino papa contra matrem B. Othonis et eun-
dcm B. Othonem et fratres suos in facto hereUce pravitatis.
In primis dicimus, sub vigore juramenli, quod ipsa est here-
tica perfecta etveslita; set modo propter metum hujus inquisi-
tionis data est sibi licentia quod coraedal carnes, et mentiatur
Ixij INTRODUCTION.
et faciat quecumque volueril, ita tamen quod circa Mus ipsius
sta[re]t hereticus qui consolaretur eam, si necesse esset.
De B. Olhoiie et fratribus suis, dicimus quod credentes sunt,
faulores et receptatores hereticorum. Omnia ista conslanl nobis
per veridicam relationem multorum bonorum virorum et reli-
giosorum.
Dicimus eliam quod in Castro de Aniorto habitant quinque
heretici publiée et aperte in officiis suis, sicut nos manifeste
diximus sepe B. Othoni et G. de Aniorto ; et propter hoc non
fuerunt remoti.
Dicimus etiam quod in Castro de Dorn[h]a manet Navarra de
Cerniano (Cerviano?) et illa domina de Garamanh, et cum ipsis
bene circa xxx heretici; ad quod sciendum hoc anno misimus
exploratores nostros et ita invenimus pro vero esse; et ista
omnia B. Othonis et G. de Aniorto nunciavimus, [adicientes]
quod eosdem nobis redderent-, et facere contempserunt.
Quid autem apud Lauriacum et apud Belsplas de nuntiis
comitis Tholosani et vestris, domine episcope, factum fuit et
ablatione hereticorum et pluribus aliis circa eorumdem factum,
vos melius nobis nostis, quando B. Otho apud Gastrum de Viri-
difolio fuit aliqualiter vulneratus in fronte nec habuit requiem
quousque Lauracum venit et habuit ibi congregatos omnes fra-
tres suos, et postmodum quampiures hereticos ; et ex relatione
multorum bonorum nobis constitit quod ibi publiée et aperte
cum eo raulli heretici fuerunt visi; quod etiam potestis scire
per multos in Castro de Lauriaco; senescallus Garcassone,
Andréas Chaulets nomine, habuit unum de illis hereticis in
carcere suo, qui manifeste coram multis dicebat quod ipse fue-
rat ibi de mandato B. Othonis, et quod ipse B. Otho et mater et
oranes fratres ejus de secta eorum sunt, sicut ex testimonio
multorum bonorum virorum poteritis hoc scire; unde ille senes-
callus, quia circumducebat illum hereticum, specialiter fuit
propter hoc proditionaliter interfectus.
Testificamur etiam quod B. Otho, petens a nobis consilium
quomodo posset uxorem quam habet de Gabareto dimittere,
dixit quod uxorem suam, Novam nomine, faceret nobis capi in
caméra sua propria cum multis hereticis, si propter hoc posset
dimittere eam. Requisitus quomodo hoc posset fieri, dixit quod
INTRODUCTION. Ixiij
« facile, quia die noctuque el omni hora in caméra mea cum
ipsa habitant. »
Audivimus etiam dominum Romanum cardinalem et domi-
num Garcassone [episcopum] dicentes quod in inquisitione que
facta erat Tholose contra herelicos et credentes, multa fuerant
sufficienti fine probata contra B. Othoncm, que in ipsa inquisi-
tione poterunt inveniri, quam vos, domine episcope. habcre
debetis. Nos etiam in eadem multa enormia legiraus deeo fuisse
probata.
Preterea audivimus sepe rixantem dominum Simonem, comi-
tem Montisfortis, bone memorie, cum G. de Aniorto, viro pre-
dicte mulieris et pâtre dictorum maledictorum de Aniorto,
impcrans [corr. : improperantem) ei quod fratrem, vel unum
lilium, vel unam filiam ad fidem calholicam non confirmasset,
qui dicebat se non posse et rogabat eum quod non vexaret eum
super materia ista, asserens quod semper erat in pace extra
domum propriam.
Testificamur etiam quod nos in propria persona venimus
apud Rocafolium, castrum illorum de Aniorto; et ibi inveni-
mus Esclarmundam, matrem B. Othonis et fratrum suorum,
nunciantes eidem quod ipsa minus bene faciebat in fide catho-
lica, quod volebamus audire ab ipsa et inquirere utrum nosset
articulos fidei, quia multum super hoc fuerat infamata; que res-
pondit nobis quod melius credebat in fide quam nos vel omnes
prelati de mundo; et nunquam aliter respondit nobis; et sic
supra modum dimisimus eam iratam^
Cette déposition écrite paraîtra curieuse. Le meurtre
d'André de Chaulet ou Calvet, qualifié sénéchal de Carcas-
sonne, n'a pas sans doute échappé à l'historien de la pro-
vince^ Mais nous y voyons, en termes explicites, que les
1. Doat, XXI, fol. 34-35. L'orthographe de la pièce déligurée
par le copiste a été ramenée aux formes du xm^ siècle.
2. D. Vaissète, Hist. génér. de Languedoc, VI, p. 659, d'après
Guillaume de Puylaurens, Chronicon, cap. XL : « In illis autem
(liebup fuit interfectus Andréas Galveti, miles strenuus sencscal-
lus Régis interceptus ab hostibus in bosco qui dicitur Geniena-
Ixiv INTRODUCTION.
Niort avaient trempé dans ce crime, et par là nous compre-
nons l'importance qu'on attacha à leur poursuite, sans
compter qu'ils avaient toujours appartenu à l'hérésie, dont
ils partageaient les vues ambitieuses : il est trop clair qu'en
soupçonnant et écartant la foi professée par le sacerdoce,
elle voulait se substituer à l'Église. Quant à B. Othon, il
n'était qu'à moitié convaincu. Il faisait bon marché de ses
frères en hérésie, qu'il eût livrés gaiement pour se défaire de
sa femme Nova. Il se considérait comme leur prisonnier;
et comme Simon de Montfort lui reprochait de maintenir en
dehors de la foi catholique son frère, son fils ou même sa
fille, il lui répondit qu'il ne pouvait faire autrement.
Cette déposition paraîtra curieuse encore parce que Pierre
Amelius y soulève lui-même un peu le voile qui, malgré
tout, le cache aux yeux de l'histoire. En relation avec
Simon de Montfort avant son élévation à l'épiscopat, il
partagea son ardeur contre l'hérésie; archevêque, il eût
voulu la refouler loin du Narbonnais. C'est avec une sorte
de curiosité inquiète, relevée chez lui par la conscience d'un
grand devoir, qu'il en suivait tous les mouvements pour
mieux l'atteindre, et peut-être est-ce à lui qu'il faut faire
remonter l'arrestation d'Alasac, un hérétique de marque,
remuant et trop écouté. Archevêque dès 1226, c'est cepen-
dant après le concile de Toulouse qu'il mit en œuvre ses
immenses ressources de zèle ; s'il s'engagea dans des que-
relles pénibles avec le Bourg et le vicomte de Narbonne, ce
fut pour faire triompher la liberté de l'Eglise; en soute-
ria. » Ce meurtre arriva en 1230. D. Vaissète a eu tort, on le voit
par la déposition de l'archevêque, de faire d'André Calvet un
sénéchal de Toulouse. Cf. M. Petit-Dutaillis, Étude sur la vie et
le règne de Louis VHI (1187-1226), p. 318, note 7 (Paris, Bouillon,
in-8o, 1894).
INTRODUCTION. Ixv
nant la fondation, depuis plusieurs années entravée, du
couvent des frères Prêcheurs, il n'eut d'autre but que d'as-
surer des défenseurs à la foi et d'organiser des troupes contre
un ennemi déjà séculaire. Il n'est dès lors nullement sur-
prenant qu'il ait regardé toute l'œuvre de son épiscopat
comme ruinée par le meurtre des inquisiteurs à Avignonet
(1242); bien que ce lieu se trouvât dans le diocèse de Tou-
louse, il n'hésita pas à fulminer l'excommunication contre
ceux qui avaient tué les inquisiteurs zn Tolosa et diocesi
Tolosana. Bien plus, il frappa comme fauteurs d'hérésie le
comte de Toulouse et quelques-uns des plus puissants
barons du pays, le comte de Comminges, le comte de Rodez,
Olivier de Termes, Ayraeric de Clermont, Pons de Ville-
neuve, Pons d'Olargues et quelques autres. Enfin, il excom-
munia tout habitant du Minervois, du Narbonnais, du
Razès et du Termenés qui désormais recevrait des héré-
tiques (21 juillet 1242)*. Cette mesure, grave sans aucun
doute, puisqu'elle frappait des hommes considérables avec x
lesquels il fallait compter et qu'elle pouvait atteindre des
contrées entières, nous donne la note de cette âme ardente,
qui, à cette heure, unissait dans la même pensée les intérêts
« de l'Eglise et du Roi, » puisqu'il sévit contre tous ceux
qui adhéraient au comte de Toulouse « in prejudicium
Ecclesie et Régis. » La sentence produisit son effet, au
moins en ce qui regarde Raymond VII, qui dut mériter de
se faire relever de l'excommunication^ par son dévouement,
apparent du moins, au pape Innocent IV ^. En un mot,
1. Hist. génér. ds Languedoc, VIII, col. 1000, 1091.
2. Ibid., col. 1145-1146. Trésor des chartes, J. 306, original
(14 mars 1244).
3. Voy. l'ouvrage de M. Elle Berger, Saint Louis et Innocent IV,
p. 14 et suiv,, p. 68 et suiv., p. 127, p. 145 et suiv., etc. (Paris,
in-S», Thorin, 1893).
a
Ixvj INTRODUCTION.
tous les documents que nous avons nous montrent l'arche-
vêque Pierre Amelius absorbé par les pressants besoins de
la situation actuelle, troublée et inquiétante, à laquelle il
s'efforça de parer jusqu'à sa mort (20 mai 1245).
Son successeur, Guillaume de la Broue (1245-1257), con-
tinua cette tradition, qui paraîtra peut-être s'inspirer d'une
rigueur excessive. Cela serait particulièrement vrai s'il
nous était loisible de lui attribuer en toute certitude la
réponse à une consultation' des inquisiteurs que le copiste
de Doat a mise à tort sous le nom d'Arnaud, archevêque de
Narbonne, lequel ne pourrait être qu'Arnaud Amauri, pré-
cédemment légat, mort en 1226, avant l'établissement de
l'Inquisition. Je serais assez porté à écarter, mais pour une
autre raison, Pierre Amelius, car il y est question de dépo-
sitions faites aux inquisiteurs précédents, et surtout il y est
remarqué que les prévenus se plaisaient à dire qu'ils
n'avaient pas à répondre sur des faits remontant à vingt
ans, sans doute parce qu'à leurs yeux l'Inquisition ne
devait connaître que des délits commis depuis son établisse-
ment. Et si l'on songe que les évêques la faisaient remonter
non au concile de Toulouse, mais à la bulle de Grégoire IX,
conférant au provincial des frères Prêcheurs le pouvoir de
donner à ses religieux la délégation inquisitoriale, il ne
paraîtra pas trop téméraire de placer vers l'année 1253 ou
1254 la réponse à la consultation des inquisiteurs, et, dans
ce cas, elle sera de Guillaume de la Broue.
Voici cette pièce inédite, qui, quel qu'en soit l'auteur,
présente un réel intérêt :
Ârnaldus [corr. : Guillelmus), Dei gralia sancte Narbonensis
ecclesie archiepiscopus, InquisiLoribus herelicc pravilalis, clc.
GonsuUalioni vesLre super fado Alberti de Monlecogul sic duxi-
mus respondendum quod, si constat vobis quod post heresim
INTRODUCTION. Ixvij
abjuratam in eandcm relapsus fuerit, credimus, juxla decreta-
lem Ad aholendum\ etc., illos quoque^, ipsum, sine audientia,
seculari curie relinquendum. Si vero non constet quod heresim
abjuraverit et postmodum rediens in eandem vere relapsus dici
possit, ex quo in heresi deprehensus est et tociens de heresi
condempnatus, nec etiam, ut asseritis, adhuc plene confiteatur,
si talia per testes idoneos ultra suam confessionem invenianlur
probata contra cum, de quibus verisimile sit eum maliciose
tacere, credimus eum hereticum judicandum.
Item, si plene suam heresim confiteatur et promittat se
mandatis ecclesie in omnibus subjacere, ex quo deprehensus
est in heresi credimus, juxta Decretalem Excommunicamus^ ,
eum in perpetuum carcerem detrudendum , maxime tempore
{corr. : si forte) sua subterfugia et scelera [sint] manifesta.
Circa illos vero qui dicunt se alias suas hereses veteres con-
fessos fuisse aliis inquisitoribuS; si modo confessiones hujus-
modi haberj non possunt per ipsos inquisitores, vel alias, et
dicte persone dicunt se non recordari de commissis, sic credi-
mus distinguendum, quod, si predicte persone sunt suspecte et
de heresi infamate, juxta qualitatem personarum per durum car-
cerem et vitam artara est ab eis confessio extorquenda ; et si
sic extorqueri non potest, ex quo confitentur quod olim hereses
suas confessi fuerint, cum presumatur quod per maliciam veri-
tatem occultent, nec appareat quod penitentiam receperint,
credimus eos ad crucem vel carcerem condempnandos, sicut dis-
cretioni vestre et quaUtati negocii videbitur expedire.
Illos vero qui a xx annis supra vel circiter possunt probabi-
liter de heresi convinci, non credimus pretextu temporis posse
cxcusari quin procedatur contra eos ad crucem vel ad carcerem,
prout qualitas seu quantitas delicti hoc requiret.
Contra illas vero personas que in morte fuerint hereticate vel
ab hereticis consolate, non obstante nobiUlate vel potentia ali-
qua, rogamus et consulimus quod sine acceptione persone viri-
\. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. VII, De haereticis, G. 9.
2. Ibid., Corpus juris canonici, Pars secunda (t. II), col. 781,
éd. de Friedberg. Leipzig, 1881.
3. Décrétai. Gregor. IX, lib. V, tit. VII, De haereticis, C. 15.
Ixviij INTRODUCTION.
liter, quantum secundum Deum et justiciam ac formam inqui-
sitionis poteritis, procedatis.
Item, domini qui commissa hereticorum recipiunt et bailivi
eorum, ex quo emolumentum magnorum et divitum recipiunt
compeili possunt et debent, ut et ipsorum et pauperum onus
portent.
Datura Narbone, 1111° kls. januarii<.
Cette réponse à une consultation d'inquisiteurs qui restent
inconnus provoque deux ou trois réflexions. D'abord, pour
suivre l'ordre adopté par l'archevêque de Narbonne, la for-
mule seculari curiae relinquendum avec la conséquence
pénale que l'on sait est empruntée à la Décrétale Ad abo-
lendam, qui, je le rappelle ici, fut édictée par Lucius III
au concile de Vérone en 1184 2, Et cependant on l'attribue
généralement à l'Inquisition qui, dans la réalité, s'est bor-
née à en faire usage. Elle ne l'a pas inventée.
Ensuite, la Décrétale Eœcommunicaynus , prononçant
la prison perpétuelle, a pour auteur Grégoire IX, et Ray-
naldi n'a pas hésité à la placer à l'année 1229-^. Personne
ne songera donc à dire que la prison perpétuelle ait été une
peine propre à l'Inquisition. Elle frappait d'une manière
générale l'hérétique. Et même nous avons quelques sen-
tences d'inquisiteurs condamnant à la prison temporaire,
contrairement à cet esprit.
Enfin, il n'est ici parlé que de la prison et des souffrances
1. Doat, XXXI, fol. 57-59.
2. Jaffé, 9635. Frédéric II plus tard (1224) prononça contre
l'hérétique la peine du feu avec cette aggravation qu'il aurait la
langue coupée. (Huillard-BréhoUes, Historia diplomatica Friderici
secundi, t. II, p. 421, 111-4°. Paris, Pion, 6 vol., 1852-1861.)
3. Ad an. 1228, § 37; Potthast, 9675, cf. 8445. Anathème
renouvelé en 1231. Les Registres de Grégoire IX, n° 539 (publiés
par M. Auvray).
INTRODUCTION. Ixix
de la détention employées comme moyens d'obtenir l'aveu,
et de ces moyens on fait encore un large usage. La torture
apparaît dans ce document, quin procedatur contra eos
ad crucem. Mais j'aurai l'occasion de revenir sur le sujet
de la torture, et je passe à une autre consultation et à la
réponse qui la suivit.
Cette consultation eut pour auteurs les inquisiteurs Ber-
nard de Caux et Jean de Saint-Pierre, dont je publie ici
les sentences connues. Plusieurs cas actuels les troublaient ;
ils ne savaient comment les résoudre ni quelle issue ils
devaient donner à tel procès engagé. Cet embarras venait
en partie de ce que plusieurs des registres du tribunal,
contenant des dépositions antérieures, avaient été dérobés
et livrés au feu, par exemple à Caune et à Avignonet. Les
prévenus avaient trouvé commode et facile de taire la
vérité. On n'avait plus la preuve que tel fût mort ou non
dans l'hérésie, et on ne savait pas s'il fallait ou non pro-
noncer l'exhumation. Voici la réponse de Guillaume de la
Broue, du l*"" octobre 1248 :
G., Dei gratia sancte Narbonensis ecciesie archiepiscopus,
viris religiosis fratribus ordinis Predicatorum B. de Gautio et
Jobanni de Sancto Petro, inquisitoribus heretice pravilatis in
provincia Narbonensi auctoritateapostolicaconstitutis, salutem
in Domino Jiiesu Christo. — De Petro Guillelmi, de Aniorto, et
uxore ejus, Arnaldo Sabaterii et Rixenda, uxore ejus, Guil-
lelmo Arnaldi penchenerio et Guillelma, uxore ejus, etc., quo-
rum quidam in culpam labis herelice abjuralam relapsi, qui-
dam cum prias culpis suis exigentibus dampnali fuissent, ad
cor postmodum redeuntes se mandatis Ecciesie subjecerunt,
quidam cum in memorato crimine deliquissenl in tantum quod
credentes eorum possent merito judicari citati post combustio-
nem Ubrorum generaliter nequaquam infra terminum assigna-
tum curaverunl venire, quidam veritatem de qua vobis vel per
lestes vel per confessiones proprias ex libris combustis, aut
Ixx INTRODUCTION.
penitentiarum, aut aliis actis inquisitionis constare potest, sup-
pressisse inventi sunt , consuliraus, si corde contrili plenam
veritatem de se dicentes et alias humiliter ad ecclesiasticam
redire unitatem el veslris voluerint obedire mandatis, eos juxta
mandatum apostolicum in perpetao carcere detrudatis; quod
si forte, oblata eis légitime defensionis copia, se non defende-
rint, aut contumaciter vestris renuerint obedire mandatis, eos-
dem hereticos judicantes secuiari judicio relinquatis. Gonsuli-
mus eliam ut [corr. quod) quantumcumquc culpabilem in diclo
crimine quemquam inveneritis, si vobis signis conversionis
ejus et penitentie in fine habitis canonice constare poterit, ad
ipsius defuncti condempnationem nullatenus procedatis, set ab
eis ad quos bona devenerint ejusdem, acsi ipse vobis confessus
decessisset penitenlia non injuncta satisfactionera congruam
exigatis. Canonice autem de signis constare intelligimus, si
confessor deposuerit quod ei confessus fuit defunctus se in
dicto crimine deliquisse, vel si, confessoris ejusdem testatione
incendio librorum vel aliter amissa, ipso confessore mortuo,
notarius qui eam receperat juraverit ipsum confessorem in for-
mam deposuisse predictam. Datum Narbone, kls. octobris,
anno Domini M»CG"XLVIIP'.
On remarquera sans doute la modération ou même la
douceur de la partie de cette consultation relative aux
exhumations. Pourrait-on en conclure que l'archevêque
de Narbonne, qui n'aurait écarté cette peine qu'à la con-
dition de se mettre en opposition avec le droit en vigueur
dans les deux juridictions ecclésiastique et séculière, les
voulait aussi rares que possible ? Il semble ne pas avoir été
indifférent aux impressions de la foule et à l'effet produit
sur l'opinion. Et, pour ce qui le regarde, on peut dire qu'il
s'entoura de précautions minutieuses, autant par amour de
la justice que par besoin de paix.
Nous avons de lui une sentence qu'il prononça, le25 jan-
1. Doat, XXXI, fol. 149-150.
INTRODUCTION. Ixxj
vier 1251, dans son église cathédrale' et par laqueUe il
condamna à la prison perpétuelle deux femmes vaudoises du
Bourg de Narbonne. Remarquez qu'archevêque, il avait
la juridiction ordinaire, et c'est en vertu de sa qualité de
juge ordinaire, ex jurisdictione ordinaria, qu'il instrui-
sit leur cause. Cependant il adopta la procédure du juge
délégué, en un point qui avait dès lors à ses yeux une
sérieuse importance. Les sentences des inquisiteurs de cette
date contiennent cette formule : communicato multorum
praelatorum et aliorum virorum consilio; mais elle reste
invariablement aussi simple et sommaire. Dans la sentence
rédigée par Guillaume de la Broue, elle est au contraire
analytique, et par là même fort instructive : Assidentibus
nobis venerabilibus B. abhcde Sancti Pauli Narbone,
P. Narbonensi, B. Corbariensi, magistro Helya lied-
densi archidiaconis , S. Amelii precentore ecclesie
Narbonensis, S. Johannini sacrista, Br. de Narbona
succentore Narbone, et B. precentore Sancti Pauli
Narbone. Voilà les viri que l'archevêque a consultés, et
c'est d'après leur avis qu'il rend la sentence : de ipsorum
et aliorum sapientum et bonorum virorum consilio.
Les inquisiteurs ne devaient pas, ne pouvaient pas pronon-
cer seuls; ils faisaient appel aux lumières diocésaines. Au
premier abord, on serait assez porté à croire que cette dis-
position fut adoptée pour ménager l'autorité du juge ordi-
naire, qui avait droit à tout respect et qu'on ne pouvait
récuser. Il y avait, ce semble, une autre raison. Si la
consultation fut admise comme une règle dans les tri-
bunaux de l'Inquisition, c'est sans doute à cause de la
nature du délit. Il importait de ne pas se méprendre sur
1. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1272, 1273.
Ixxij INTRODUCTION.
chaque cause, sur la gravité ou même l'existence de la faute
commise contre la foi et l'unité de l'Église, sur la peine ou
pénitence qu'elle comportait. Il est intéressant de voir que
le principe de la consultation fut introduit dans les tribu-
naux épiscopaux pour de semblables cas, mais seulement
après l'établissement de l'Inquisition, comme si la nouvelle
juridiction, en forçant l'attention, eût obligé à plus de pru-
dence.
Les inquisiteurs adressèrent encore des questions à un
autre archevêque de Narbonne, Gui Fulcoy (1259), le
futur Clément IV (1265-1268). Il ne faut pas s'en étonner,
car bien des points restaient incertains, m.ême après les
décrétales des papes, et ils désiraient ne pas s'écarter de
l'esprit des règles posées. L'archevêque de Narbonne était
appelé par sa haute situation à résoudre les doutes. Il n'est
que juste d'ajouter que Gui Fulcoy, très apprécié par saint
Louis, jouissait comme juriste d'une solide réputation. Sa.
dignité et ses mérites personnels le désignaient également.
Nous avons de lui quinze Quaestiones que Caréna a lon-
guement commentées au xvif siècle^ : conflit de juridiction,
temps de grâce'^ et comparutions spontanées, entretien des
inquisiteurs et de leurs notaires, délégation, changement de
domicile, absents, hérétiques morts avant la pénitence,
témoins, etc., etc., tels sont les principaux points abordés ;
ils le furent avec une compétence remarquable.
Les réponses faites par Gui Fulcoy aux questions posées
1. Tractatus de offîcio sanctissimae inquisitionis , p. 469-504
(Lyon, in-40, 1649). — On trouve dans le Vat. lat. 3978 et dans
Doat, XXXVI, fol. 204 et suiv., une copie des Quaestiones de
Gui Fulcoy.
2. Le temps de grâce assurait l'impunité en ce qui regarde la
mort, la prison et la confiscation des biens : observatur impunitas,
mortis videlicet, carceris et confiscationis.
INTRODUCTION. Ixxiij
par les inquisiteurs n'avaient pas à ses yeux la valeur d'une
décision d'autorité ; il ne voulut pas leur donner cette impor-
tance; c'est le docteur privé et non le juge qui parle :
Sponte judicio meo redeunt, Consulerem quod. Credo
de jure canonico posse pronunciari, etc. Mais elles se
distinguent par la netteté des solutions et la force des rai-
sonnements abondamment documentés. Tout y est rigou-
reusement précis. Nul doute que les inquisiteurs s'en soient
inspirés.
Bernard de Farges (1311-1341), le dernier des arche-
vêques de Narbonne dont j'aie à parler ici, nous transporte
au temps du concile de Vienne où Clément V publia la
constitution Midtorum querela, ordonnant entre autres
choses que la poursuite inquisitoriale se ferait désormais tam
per dioecesanos episcopos quam per inquisitores a sede
apostolica deputatos^. C'est sans doute pour se conformer
à cette règle que Bernard de Farges nomma successivement
inquisiteurs pour la ville et le diocèse Jean de Beaune {de
Belna), des frères Prêcheurs, Bertrand d'Auriac et Hugues
de Badafolio, officiai de Limoux, puis Germain d'Alanh
{de Alanhano), archiprètre de Narbonne et curé de Capes-
tang (Hérault), qui, comme commissaire diocésain, approuva
les lettres d'absolution concédées par Jean du Prat, inquisi-
teur, à Jean d'Avignon, cardeur de draps de Narbonne ^
prononça des exhumations^ et autres sentences "• ou même
1. Clementinarum lib. V, tit. III, De haereticis, G. 1.
2. Les lettres sont du l*"" mars 1325 (n. st.), Garcassonne, et
l'approbation du 12 mars suivant, Sigean (Doat, XXVIII,
fol. 171-174).
3. Doat, XXVII, fol. 99 v°, 107, 132, 133.
4. Doat, XXVII, fol. 134-135 (11 décembre 1328), fol. 109-112,
128-130, 131-132, 245 vo-247.
Ixxiv INTRODUCTION.
délégua ses pouvoirs déjuge'. D'autres commissaires furent
encore nommés par l'archevêque avec mission d'assister à
divers serrnones où le sort d'hérétiques narbonnais devait
se décider. Quant à lui, entouré de ses officiers, il tint un
sermo solennel à Narbonne, dans le cimetière Saint-Félix,
le 11 décembre 1328, et, dans cette circonstance, il pro-
nonça des grâces, excommunia, comme c'était l'usage, tous
ceux qui pourraient oser faire obstacle à l'Inquisition et
reçut le serment du vicomte Aymeric de poursuivre les
hérétiques 2.
b. Les évêques de Toulouse. Les sources historiques,
dans leur état actuel, ne présentent que trois évêques de Tou-
louse dont l'influence se soit fait sentir dans la poursuite de
l'hérésie : ce sont Foulques, Raymond du Falga et Bertrand
de l'Ile ; il est vrai qu'avec ce dernier nous descendons jus-
qu'à l'année 1286.
La conduite de Foulques (1205-1232), le célèbre ami de
saint Dominique, revêt deux aspects bien marqués, en appa-
rence assez différents, qui cependant se fondent dans l'unité
du but, je veux dire la destruction de l'hérésie considérée
comme le grand mal de l'époque. Les pièces les plus
anciennes nous le montrent en rapport avec les hérétiques,
fort nombreux assurément dans son diocèse. Alors, il n'est
préoccupé que d'une chose, non les poursuivre, mais les
réconcilier avec l'Eglise, et cela bien avant le concile de
Toulouse. De tout temps, l'hérésie avait été tenue par la
société chrétienne comme une faute publique, qui mettait le
coupable en guerre contre elle. La faute appelait une péni-
1. Doat, XXVII, fol. 137.
2. Doat, XXVII, fol. 124-127. Cf. mon mémoire : la Formule
« Communicato bonorwn virorum consilio » des senlences inquisi-
loriales.
INTRODUCTION. Ixxv
tence, moyennant laquelle la réconciliation était accordée.
Foulques s'inspira de ces règles et de cet esprit; il le raviva
même. Les documents certainement incomplets ou trop rares
qui nous sont parvenus fournissent cependant, en assez grand
nombre, des exemples de réconciliation canonique faite par
Foulques. Deux de ces réconciliations sont datées : ce sont
la pénitence imposée à dame Brunissen en 1210^ et la
réconciliation de Bernard de Saint-Martin en 1226'. Les
autres appartiennent aux temps précédant le concile de
Toulouse ; j'en ai relevé jusqu'à huit^ dans les seules déposi-
tions ou aveux reçus en 1245 et 1246, à une époque où
beaucoup de « témoins » n'étaient déjà plus, et pour le
sud du diocèse de Toulouse seulement. Il y eut beaucoup
d'autres réconciliations; nous en connaissons quelques-unes
qui furent opérées par saint Dominique''. Que d'autres dont
le souvenir s'est perdu !
1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 118 v°.
2. Ibid., fol. 173.
3. Foulques réconcilia Raymond Gleize (de Ecclesia) de Renne-
ville (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 vo), Etienne Scolar
(ibid., fol. 70), Olivier de Guc, chevalier, qui se fit hospitalier
(ibid., fol. 97 v°), Raymonde, mère de B. Borrel de Labécède
(ibid., fol. 119), Ermengars, fille de Bernard de Saint-Félix
(ibid., fol. 198 v»), Raymond Martin, de Damiac (ibid., fol. 208),
Bernard Blanc, de Garabon (Tarn) (ibid., fol. 243), Pons Vital, de
Baziège (ibid., fol. 59). Il faut joindre à ces exemples ceux de
Bernarde Targueira, épouse de Pons Gran (Doat, XXII, fol. 2), et
de Matfred de Paulhac, qui avait été quatorze ans hérétique
« revêtu » à Verfeil (Doat, XXII, fol. 58). Foulques aurait voulu
réconcilier Nadal, frère de Willem Raymond de Vaudreuille,
mais cet hérétique s'enfuit devant lui (Bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 232 v°). Les pénitences imposées par Foulques étaient le jeune
le plus ordinairement.
4. Saint Dominique avait réconcilié dame Segure du Mas-
Saintes-Puelles (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 20 v°), dame
Ermengart, du même lieu (ibid.), dame Raymonde, du même lieu
Ixxvj INTRODUCTION.
Quels résultats au point de vue de la lutte contre rhérésie
produisirent ces réconciliations? Foulques dut les juger
insuffisants. Ils étaient, en tout cas, individuels; ils man-
quaient de ce caractère d'ensemble et de cet esprit de suite
qui accompagnent toute grande influence. Cela explique un
peu qu'il ait joué un rôle prépondérant au concile de Tou-
louse. Guillaume de Puylaurens ne signale pas d'autre
évêque, qui, k son exemple, ait produit des témoins ; et si
l'examen des dépositions revint aux évêques, mises par
écrit, elles furent confiées à sa garde ; il les centralisa toutes
ut sic passent multa brevi tempore expedire^. Nous
pouvons donc assurer qu'il donna la main aux premières
poursuites. Il se montra partisan résolu de la répression.
C'est peut-être pour ce motif que le légat assembla le con-
cile dans sa ville épiscopale. Il trouva en lui un appui éner-
gique et un auxiliaire convaincu.
(ibid., fol. 22 v»), P. Baudriga de Lasbordes (Aude) (ibid.,
fol. 114 vo), Saure, femme de Willem Bonet, de Villeneuve-la-
Comtale (Aude) (ibid., fol. 143 r»), Willelme Martine, veuve de
Willem Lombard, de Fanjeaux (Aude) (ibid., fol. 160 r*»), dame
Covinens, de Fanjeaux (ibid., fol. 161 r°), Arnaude de Frémiac,
veuve d'Armand de Frémiac (ibid., fol. 160 v»), Pons Autier, de
Villepinte (Aude) (ibid., fol. 179 v°), Pons Marcel, de Bram (Aude)
(ibid., fol. 189 r»), Willem Autier, de Villepinte, qui habita
quelque temps Castelnaudary (ibid., fol. 251 r^), Marquèse, veuve
de Bertrand de Brouille (Doat, XXIII, fol. 96). Nous avons les
lettres de pénitence que saint Dominique accorda à Pons Roger
(Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 394 r»; publiées par Quétif et
Echard, Scriptores ord. Praed., I, p. 8, par Mamachi, Monumenta,
Instr., XVIII, et par le P. Balme, Cartulaire ou histoire diploma-
tique de saint Dominique, p. 186). Le manuscrit de Gombefort
(monastère de Brouille) contient la copie de la permission accor-
dée par saint Dominique à Guillaume d'Auterive (Haute-Garonne),
d'avoir et de garder chez lui Guillaume Hugotion, auparavant
hérétique « revêtu ».
1. Ghronicon, cap. XL.
INTRODUCTION. Ixxvij
Son successeur, Raymond du Falga de Miremont (1232-
1270), précédemment prieur provincial des frères Prêcheurs
et qui, avec Foulques, avait, après ses aveux, infligé la
pénitence canonique à Raymond-Martin de DamiacS ne
mollit pas, il s'en faut. Cependant, on serait peut-être
injuste à son égard, si on le jugeait seulement par la con-
damnation qu'il porta contre une femme hérétique le jour
même où l'on célébra à Toulouse la première fête de saint
Dominique qui suivit sa canonisation 2. S'il opéra des arres-
tations^, s'il retint des prévenus dans ses prisons^ et enten-
dit des aveux ^, il opéra aussi des réconciliations^; il ne se
montra pas trop rigoureux dans les peines qu'il infligea;
nous le voyons imposer des croix simplement (croix exté-
rieures, posées sur le vêtement)^, même à des hérétiques qui,
ayant précédemment reçu la pénitence, eussent pu être
traités avec moins de modération ; car, qui eût empêché de
les assimiler à des relaps ? Je cite comme exemple Willem
1. « Anno Domini M" 00° XL" V, vu idus julii, Raruundus Mar-
tini, de Damiaco, quondam hospitalarius hospitalis de Regina,
quod est inter Vaseiam et Avinionem, testis juratus, dixit quod
quadam die cum esset in dicto hospitali positus et institutus, vene-
runt ad Ipsum duo heretici qui rogaverunt ipsum quod ostenderet
eis viam versus Montera Esquivum ; quod et fecit, licet sciret
ipsos esse hereticos ; et sunt xx anni. Et de hoc fuit sibi injuncta
penitentia a bone memorie Fulcone, episcopo Tliolosano et a fra-
tre Ramundo ordinis Predicatorum, priore provinciali, qui nunc
est episcopusTholosanus. » (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 208.)
Cette déposition est de 1245. Mais le fait délictueux et la péni-
tence remontaient à 1220.
2. Guilhem Pelhisso, Chronicon, p. 97, 98 (éd. Douais).
3. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 1 v», 58 v». Cf. foi. 64 v«.
4. Ibid., fol. 59 v».
5. Ibid., fol. 70, 87.
6. Ibid., fol. 70.
7. Ibid., fol. 20, 20 v, 21, 22 v», 183 v, 184.
Ixxviij INTRODUCTION.
Gasc, dame Segure, autrefois réconciliés par saint Domi-
nique ^ J'ai eu déjà l'occasion de mentionner les deux com-
missions pontificales dont il fut honoré ; la première avait
pour objet la revision du procès des Niort et la seconde la
délivrance de prisonniers; et nous l'avons vu se joindre
aux évêques du haut Languedoc qui demandèrent au pape
Innocent IV que la liberté la plus large fut laissée aux frères
Prêcheurs de poursuivre les hérétiques. Innocent IV, qui
travailla activement à pacifier le Midi, le proclama le pro-
tecteur et le défenseur de l'Inquisition 2. Cependant, après
l'année 1252, où il assiste, à Montauban, à la promulgation
des Statuts contre les hérétiques que Gui Fulcoy et Alfonse
de Poitiers viennent d'arrêter, il s'efface; et pendant les
dix-huit ans d'épiscopat qui lui restent encore, il semble se
réfugier dans l'inaction. Probablement, on mit des entraves
à son zèle ; et, sans aucun doute, la triple accusation de
fratricide, de simonie et d'infamie portée contre lui devant
Urbain IV ^ fut loin de l'aider. Il eut delà peine à écarter
tout soupçon^; cette grave affaire absorba les dix dernières
1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 20 vo, 22 v°.
2. GaU. christ., XIII, c. 27.
3. Gall. christ., XIII, c. 28, 29. Cf. Beg. de Clément IV, n» 757
(publiés par M. Jordan).
4. On ne peut mettre que sur le compte de ses préoccupations,
certes légitimes, ses consultations auprès d'un devin de marque,
Raymond Dupuy, de Sorèze, si nous devons en croire ce devin
lui-même. D'ailleurs, il parait que les consultations de ce genre
n'étaient paâ une chose rare, même de la part des hauts digni-
taires de l'Église. On va en juger par les dépositions elles-mêmes
de Raymond Dupuy, le 5 juin et le 4 septembre 1277.
« Anno Domini M" GG° LXXVII», die sabbati post festum
Sanctorum Marcellini et Pétri, Raymundus de Puteo, de Sorici-
n[iJo, constitutus in judicio, testis juratus, etc., recognovit quod
ipso, juravit fratribus Johanni et Roginaldo de Garnoto, quondam
inquisitoribus, quod ipse deinceps non servaret auguria nec
INTRODUCTION. Ixxix
années de sa vie et le détourna de la poursuite contre
l'hérésie.
daret consilium alicui persone, nec officio augurie uteretur ullo
modo. Interrogatus si postea servavit auguria, dixit quod sic.
Requisitus quotiens, dixit quod non rccordatur. Requisitus
quibus porsonis inde postea consuluit, dixit quod pluribus clcri-
cis, et religiosis et laicis. Interrogatus de personis, [dixit] quod
domino Guillelmo Arnaldo, quondam episcopo Garcassonne,
domino P. Raymundi, quondam abbati de Soricinfi]o, domino
Uzalgercio, quondam abbati Electensi, et pluribus aliis tam cle-
ricis et religiosis quara laicis de quibus modo non recordatur. —
Item, requisitus quotiens consuluit domino episcopo, dixit quod
semel tantum. Requisitus super quo facto, dixit quod super qua-
dam infirmitate. Requisitus de loco ubi fuit locutus cum eo,
dixit quod inter Saxiacum et Soricin[i]um in loco ubi vocatur al
fau de Portel; et venerat ibi de quodam castro suo quod vocatur
Lupateria ; et fuit nuntius ipsi testi ex parte episcopi Petrus de
Podio Siurano, de Saxiaco, postea defunctus. De tempore, dixit
quod sunt xn anni elapsi vel circa. De personis, dixit quod plu-
res erant cum episcopo qui viderunt ipsum episcopum loquen-
tem cum ipso teste in loco predicto. Set crédit ipse testis quod
ignorabant de quo loquebantur. Item, requisitus quotiens consuluit
predicto abbati Soricini[i], dixit quod quater et pluries. Requi-
situs super quo, dixit quod super electione que facta erat in abba-
tem Grassensem de ipso ; et dixit ei quod obtineret, et obtinuit.
De tempore, dixit quod sunt x anni vel plures. De loco, dixit
quodapud Soricin[i]um. Requisitus de personis, dixit quod nuUus
alius audivit. Item, requisitus quotiens consuluit supradicto abbati
Electensi, dixit quod bis requisitus; super quo negotio, dixit
quod super discordia quam habebat cum domino Olivario de Ter-
minis. Dixit etiara quod predicto abbati Electensi consuluit quod
componeret de predicta discordia. Requisitus de loco, dixit quod
apud Brugairolas in Redesio. Requisitus de tempore, dixit quod
sunt xn anni vel circa. Requisitus de personis, dixit quod nuUus
alius audiebat. — Item, interrogatus si habet aliquem librum de
auguriis, dixit quod habet unum tantum qui incipit : Si vols saber
que es cofres. — Item, dixit quod predictus liber est coopertus
cooportura de vitulo rubea pilosa; et in fine libri loquitur de
observatione ventorum.
« Ilcc deposuit Tbolose, corani fratre Pontio de Parnaco, inqui-
Ixxx INTRODUCTION.
Son successeur, Bertrand de l'Ile (1270-1286), esprit
cultivé, très ferme sur les droits de l'Église et la liberté
ecclésiastique, consacra son épiscopat à la construction de
Saint-Étienne, son église cathédrale ; il y employa sa for-
tune, et c'est à lui que nous devons les quatorze belles cha-
pelles qui se développent majestueusement dans les collaté-
raux nord et sud du chœur. Les documents sont à peu près
muets en ce qui regarde ses rapports avec les hérétiques.
Un seul nous en entretient un peu, c'est la déposition d'Ar-
naud Cimordan, de l'année 1276. Il s'était échappé des pri-
sons de Toulouse, parce que l'évêque négligeait trop son
entretien ; et pourtant l'évêque ne se fit pas faute de s'entre-
mettre en sa faveur auprès du sénéchal et du bayle. Il y
sitore, in presentia et testimonio fratris Pétri Raymundi Baran-
honis, Jacobi de Saumeri[o], custodis mûri, et mei Athonis de
Sancto Victore, publici notarii, qui hec scripsi.
« Anno quo supra, ii non. septembris, predictus Raymundus
de Puteo, de Soricin[i]o, testis juratus et requisitus ut supra, addi-
dit confessioni sue dicens quod ipse testis servavit auguria aliquo-
tieas pro domino Raymundo, quondam episcopo Tholosano, pro
negotio quod habebat ulterio (sic) in Curia Romana.
« Item, servavit auguria pro domino Guidone Fulcodii quon-
dam primo super facto cardinalatus, secundo pro negotio papatus.
Ipso vero dominus Guido nunquam fuit loqutûs ipsi testi de
prcdictis, set predictus dominus P. Raymundi, factus postea
abbas Grassensis loquebatur ipsi testi de premissis. Interrogatus
si dominus Raymundus, episcopus Tholosanus, fuit locutus ipsi
testi de observatione auguriorum super negotio suo in propria
persona, dixit quod sic, apud Tholosam et apud Balmar [ ]
et apud Sanctum Martinum de Landa; set nullus alius audiebat.
Fuit tamen bis vel ter internuntius Petrus Pictavini, de Soricinio.
Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inquisitore,
in presentia et testimonio fratris Hugonis Amelii, prioris fratrum
Predicatorum Tholose, fratris Ermengaudi Lauterii, Jacobi de
Saumeri[o] custodis mûri, et mei Athonis de Sancto Victore,
publici notarii, qui hec scripsi. » (Doat, XXV, fol. 272-274.)
INTRODUCTION. Ixxxj
apparaît comme un mélange d'indolence et de bontés II
\. Je donne ici cette déposition, malgré sa longueur; car elle
est pleine d'indications utiles pour l'histoire.
« Anno et die quibus proximis, Arnaldus Cimordani, de Gas-
conia, fugitivus de muro Tholose, reversus, assecuratus, testis
juratus et roquisitus, etc., dixit quod ipse testis fuit confessus
omnia que sciebat de heresi primo fratri B. de Gaucio, quondam
inquisitori, a quo penitentiam habuit de crucibus et peregrina-
tionibus, postmodum fratri Guillelmo Bernardi super eo quod
dixit ei quod post predictam penitentiam receptam a fratre B.,
associavit Raymundum Labegiam hereticum, quoniam predicta
associatio fuerat facta per ipsum testem ante predictam peniten-
tiam injunctam ipsi testi a dicto fratre B. et eam tacuit fratri B.
propter oblivionem.
« Interrogatus si scit aliquid amplius de heresi quam confessus
est predictis inquisitoribus, dixit quod non.
« Interrogatus quare fugit de muro, dixit quod quia non habe-
bat ibi necessaria; non enim providebatur sibi de bonis régis,
quia incursus ipsius non pervenerat ad Regem, set ad episcopum ;
nec providebatur ei de bonis opiscopi, quia non habebat nun-
tium quem posset ita fréquenter mittere ad aulam episcopi pro
pane, et, quando mittebatur ipsi testi panis de domo episcopi ad
murum, mittebatur durus etnonpoterat comedere. Garebatetiam
vestibus et aliis necessariis.
« Interrogatus si, postquam fugit de muro, commisit aliquid in
heresi, vel scivit de se vel de aliis, dixit quod non. Dixit tamen
quod, quando ipse testis erat in muro, audivit Raymundum
Ricardi, de honore Vauri, dicentem quod erant duo dii, qui pugna-
verant alter contra alterum in celo, et quod sanguis ascenderat per
murum civitatis, et alia \erba, de quibus non recolit.
t Hec deposuit Tholose, coram fratre Pontio de Parnaco, inqui-
sitore. Testes frater Bernardus de Villela et ego Atho de Sancto
Victore, publicus notarius, qui hec scripsi.
« Postmodum eadem die consulte ad presentiam dicti inquisi-
toris, exposuit se misericordie et voluntati inquisitoris, et jura-
vit stare mandatis eorum et agere penitentiam quam ei duxerint
injungendam sub pena l librarum turon., pro quibus obligavil
inquisitoribus omnia bona sua presentia et futura, renuncians
omni defensioni et rationi quam posset proponere in contrarium;
et fuit absolutus ab excomraunicatione quam incurreral propter
f
Ixxxij INTRODUCTION.
resta sous la mitre le grand seigneur qu'il était ; il fut un
ami des arts et de la haute culture intellectuelle.
il '.■ > Il
inobedientiara et fugam predictam. Testes frater P. R. Baranbo-
nis ordinis Predicatorum, P. de Vaqueriis et ego Atho de Sancto
Victore, publicus notarius, qui hec scripsi.
« Et fuit ei assignata ad audiendum maiidatum inquisitoris
dies jovis post instans festum sancti Albini. Qua die non compa-
ruit, quia detentus erat in carcere apud Viridefolium ; set compa-
ruit coram dicto inquisitore die lune sequenti liberatus a carcere,
ut dicebat, dominica proxima precedenti, dicens quod senescallus
et baiulus Viridisfolii retinuerunt cultellum suum et obligaverunt
eum per juramentum ad solvendum ccx sol. turon. infra domini-
cam Ramispalmarum ; et tenuerunt eum captum per viii dies
postquam sciverunt quod ipse fuerat assecuratus a dicto inquisi-
tore, nec permiserunt eum venire ad diem jovis predictam sibi
assignatam ab inquisitore predicto in prejudicium negotii inqui-
sitionis. i -i,i ; ■
« Postmodum dictus inquisitor interrogavit dictum Arnaldum
per juramentum ab ipso prius super hoc sumptum quod nomi-
naret personas illas que receperunt eum scientes ipsum fugitivum
de muro ; qui respondit quod non recordabatur. Et fuit injunc-
tum ei quod recogitaret et maue rediens responderet.
« Rediit igitur mane sequenti, et respondit dicens quod, eum
fugisset de muro, venit in Vasconiam, ad grangiam de Gimonte
que vocatur Aqua bêla ; et invenit ibi fratrem Petrum de Fra-
dens (sic), qui cognoscebat ipsum testem, set ignorabat statum
ipsius testis, sicut crédit.
« Interrogatus de personis quibus revelavit statum suum et quod
erat fugitivusde muro inquisitor[ura], respondit quod P. Binhaco,
prior[i] de Benito, eum quo moratus fuit de festo Sancti Pétri
usque ad festum Omnium Sanctorum, serviens de coUigendis mes-
sibus, et vindemiis et lignis apportandis eum quodam mulo ; et
nichil retribuit ipsi testi; imo ipse testis dédit ei ultra dictum ser-
vitium X sol. thol.; et hoc totum faciebat ipse testis, quia dictus
prior dederat ei spem reconciliandi eum gratia domini cpiscopi et
inquisitoris, vel saltem quod faceret posse suum ; de quo nichil
fecit, quod ipse testis sciât.
« Item, dominus Augerius, dum erat abbas Foliencii, et frater
Sancius, do Palineriis, frater Vitalis Haros, et frater Raymundus
Sancii, do l^liencio, et frater Adam, cellerarius, tune cognoverunt
INTRODUCTION. Ixxxiij
3. Les évêques de Carcassonne. Les évêques de ce
siège ne m'arrêteront pas longtemps; car, à l'occasion du
eumetscivenint fugam suam de muro, et nichilominus sustinue-
runt eum in servitio domus pcr vu annos vel circa. Dixit otiam
quod proraisit et obtulit abbati xv sol. morlanos, si tractaret
reconciliationem ipsius testis ; ipse noiuit recipere; set finaliter
respondit ipsi testi quod non videbat sibi remedium nisi de
redeundo ad murum. Dixit etiam quod dodit ii sol. morlanos
fratri Raymundo Sancii ut rogaret abbatem prcdictum quod recon-
ciiiaret ipsum testera inquisltori.
« Item, fuit apud Bastidam de Guimonte in diversis hospitiis,
et habebat socium Raymundum de Abbas, deOmervilla, fugitivuoi
propler quoddam homicidium, qui se faciebat vocari Raymundum
Raversa; et sciebat bene fugam ipsius testis et causam fuge.
« Item, fuit apud Albinellum per duos annos vel circa; et nul-
lus scivit ibi statum suum.
« Item, fuit in Astaraco apud Podium Lobrinum a festo Omnium
Sanctorum usque ad carniprivium ; et ibi duxit uxorem ; et nul-
lus scivit ibi factura ipsius testis.
« Item, stetitincognitus de carniprivio usque ad festum Omnium
Sanctorum apud Sanctum Felicem in Astaraco, et ibi Guillelmus
de Gastronovo attemptavit eum capere, set evasi't.
« Item, dixit quod fuit apud Banherias in Bigorra et in grangia
de Bolbona, que vocatur Inter ambas aquas, et apud Sabonerias
in Savesio, et in multis aliis locis, set incognitus apud omnes,
cxceptis Bernarda, uxore ipsius testis, modo defuncta, et Petro,
lilio ipsius testis.
« Item, dixit quod procurante Bernarda, uxore ipsius testis,
ipse testis venit de nocte prope Gasconiam ad ortale quod solebat
esse ipsius testis; et ibi fuit locutus eum Arnaldo Escolani, tune
capellano do Gasconia, qui recepit ibi v sol. thol. al) ipso teste ul
reconciliaret eum inquisitoribus ; et si hoc faceret, debebat habere
amplius x sol. et ii virgas de panno lineo pro camisiis; set nichil
fecit inde.
« Hec deposuit Tholose coram fratre Pontio de Parnaco, inqui-
sitore. Testes frater P. Raymundi Baranbonis, et ego Atho de
Sancto Victore, publicus nolarius, qui hec scripsi.
« Injunctum est ei per dictum inquisitorem sub virlute jura-
menti ab eodem Arnaldo prestiti, quod statim redeat ad murum
unde fugerat, retenta sibi potestate imponendi sibi majorera peni-
Ixxxiv INTRODUCTION.
Registre du greffier du tribunal de Carcassonne, que je
publie ici, il sera longuement question de deux d'entre eux,
Guillaume Arnaud et Guillaume Radulphe. Je me bornerai
à dire du premier qu'il m'apparaît comme un des plus
ardents partisans de l'inquisition diocésaine, c'est-à-dire
faite par les soins de l'évêque lui-même ou de ses délégués.
Nous le voyons exerçant les fonctions de juge ordinaire à
Carcassonne, à Villalier^ à VillardonneP, et aussi déjuge
délégué pontifical à Pomars, où il interroge Raymond de
Niort-'. Le Registre de son notaire contient des exemples
d'adoucissements de peine significatifs et nombreux; il
nous montre aussi l'importance et les bienfaits de la cau-
tion moyennant laquelle l'accusé évitait la prison préven-
tive. Il n'est que juste de signaler tout de suite ici ce Registre
à l'historien futur de l'Inquisition dans le Languedoc; et cet
évêque aura droit à occuper une large place dans son œuvre.
Nous le retrouverons plus loin.
Franchissons maintenant plusieurs lustres; nous rencon-
trons à la date du 4 mars 1328 (n. st.) une pièce intéres-
sante.
Un conflit de juridiction et de compétence venait d'éclater
entre l'évêque de Carcassonne Pierre Rodier et l'inquisiteur
Jean du Prat, à l'occasion de Barthélémy Albert, notaire
tentiam propler fugam predictam. Testes qui supra, et P. Boneti,
capellauus de Gasconia, et VitaUs Faber de eodem loco.
« Postmodum redditus est dicto Arnaldo Gimordani cuUelluset
remissa obUgatio premissa a senescallo et baiulo supradictis, et
aliud positum in suflicientia, scilicet de emenda, quia tenuorunt
euni in prejudiciuiu iiiquisitionis. Et hoc factum est ob reveren-
liam donnai episcopi Tliolosaui et instanliam magistri Bertrand!
de Ferreriis, oflicialis sui » (Doat, XXV, loi. 220-225).
1. D'après le Registre lui-même.
2. Doat, XXVI, fol. 293.
3. Voy. plus bas, p. 145.
INTRODT'CTION. Ixxxv
de l'Inquisition, qui, en raison de ses méfaits, avait été mis
en état d'arrestation par moi Pierre Rodier, disait l'évêque,
par moi Jean du Prat, alléguait l'inquisiteur ; ce dernier
ajoutait, au surplus, qu'il lui appartenait déjuger le notaire
de son tribunal. Il n'y avait pas de raison pour que cette
contestation cessât; et cependant le malheureux notaire
attendait , en prison , depuis deux ans l'issue du procès
pendant, qui ne se terminait pas, uniquement parce qu'on
restait indécis sur la question de savoir quel en devait être
le juge. Il fallait en finir et ne commettre aucune irrégula-
rité juridique; l'évêque et l'inquisiteur déléguèrent donc
ensemble, et chacun pour sa partie, les pouvoirs de juge à
Pierre Brun, inquisiteur en résidence à Toulouse.
Nos Pelrus, permissione divina Garcassone episcopus, et fra-
ter Johannes de PratoordinisPredicatorum, inquisitor lierelice
pravitalis in regno Prancie auctoritale apostolica depuLatus,
residens Garcassone, venerablli et discreto viro fralri Polro
Bruni ordinis Predicatorum, inquisitori heretice pravitalis in
regno Francie auctorilate apostolica deputalo, Tbolose comu-
niler residenli, salutem in Domino sempiternam. Gum dudum
Barlholomeus Adalberli^ nolarius inquisitionis heretice pravi-
talis, pro quibusdam defeclibus et deliclis in officium suum,
uli alicjuorum delalio assereba(, commissis, captus fucril et
in mûri carcere positus et delenlus, nobis episcopo, ex una
parte, asserenlibus eundem Bartholomeum de mandalo nostro
et ad requisilionem nostram fuisse per diclum inquisilorem
posilum in arreslo, cognilionemqueet punilionem dicli Barlho-
lomei adnoslrumjusordinarium pertinere, nosque cum eodem
inquisltore in cognilione habere el pugnilione concurrere et
conjudicare debere; nobis vero inquisitore, ex parle allera, e
contrario asserenlibus eundem Bartbolomeum de speciah
mandalo nostro speeialiler esse captum el ejus correplionem
ac pu[g]nirionem ipsius delicli, si quod per eum nolarium
circa noslrum inquisitionis officium fuerit perpelralum, de jure
et slilo, cursu, usu et privilegiis nostro officio et nobis aposlo-
Ixxxvj INTRODUCTION.
lica auctoritatc concessis ad nos dumtaxat et in solidum perti-
nere; et ob hanc discordiam seu controversiam dictus Bartho-
lomeus per duos annos continuos et amplius fuerit in eodem
muro detentus, mulla occasione delentionis gravamina sui cor-
poris et alia supportando, propler quod sibi compatimur, et,
quantum, salvo jure cujuslibet nostrum, facere poterimus, de
remedio sibi providere volumus opportuno; potissime quia nos,
inquisitor prefaUis, de presenti habemus ad Romanam Curiam
et in Franciam, dante Domino, necessario proficisci, ne discor-
dia seu controversia hujusmodi et nostri inquisitoris absentia
eidem Bartholomeo longius inférât nocumentum, protestato
primitus per nos ambos episcopum et inquisitorem simul et
equaliter de jure nostro, quod propler infrascripta que vobis
committimus in aliquo non sit lesum, nec uni nostrum nec
alteri valeat derogare aut etiam prejudicare, prerogativam vel
possessionem inducere, nec jus uni plus quam alteri in negotio
infrascripto inferre, set salvum remaneat utrique et illesum ilii
nostrum dumtaxat et in solidum vel ambobus conjunctim et pro
indiviso, si competat et eompetere debeat, de jure aut alias legi-
timo tilulo sive juslo; sub premissis protestationibus antedictis
et aliis opportunis, discretioni vestre et legalitati, de qua ambo
insimul et quilibet in solidum, plenam in Domino fiduciam
obtinemus, communi concordia et assensu equaliter simul et
semei tenore presenlium committimus, ut pro illo nostrum
dumtaxat vel ambobus insimul cui vel quibus cognitio et
pu[g]nitio hujusmodi pertinere poterat etdebebat, eundem Bar-
tholomeum de dicto carcere, si vobis visum fuerit, relaxare,
sibique pro arresto et carcere, prestita prius [de] stando juri
et mandatis vestris cautione ydonea, locum alium vel ccrtum
terminum infra certos limites assignare, sibique postmodum
de perilorum consilio absolutionis beneficium a sententia excom-
municationis, si quam pro prediclis delictisqueperipsum com-
missa fuisse dicunturincurr[er]it, impendere, penitentiam quo-
(|ue salutarem imponere, et alias ad decisionem, dcclarationem
et finalem determinationem dicti negotii scntentiaiiter procedere
valeatis, prout vobis de ipsorum consilio perilorum visum fue-
rit faciendum; in premissis enim et ea tangentibus, premissis
et salvis prediclis protestationibus, ambo simul vobis equaliter
INTRODUCTION. Ixxxvij
commitlimus lenore prescnlium lotaliter vices nosLras. In quo-
rum omnium premissorum teslimonium, sigilla nostra duxi-
mus presentil3us apponenda. Datum in civitale Garcassone,
die iiii^ mensis marlii, anno ab incarnatione Domini M° GGO">
XXV[I]I°'.
C'est en vertu de ces pouvoirs, Jean du Prat étant déjà
nommé évêque d'Évreux et son successeur comme inquisi-
teur Henri Chamayou {de Chamayo) étant déjà arrivé,
que Pierre Brun rendit, le 24 novembre 1328, sa sentence ;
il délivrait de la prison le notaire coupable, mais^er duos
annos et mnplius in dicto muro jam detentum, gravi
infirmitate et diuturna maceratum ab ipso muro; et,
en raison de ses méfaits, il lui imposait le jeûne, l'aumône,
des pèlerinages. Il déclarait s'en être préalablement ouvert
à Henri Chamayou, de l'avis duquel il avait ainsi prononcé,
ayant égard, en même temps, au conseil des boni viri~.
Dans cette sentence, le commissaire diocésain n'apparaît
point; sa présence, à la vérité, avait été rendue inutile par
la délégation de l'éveque de Carcassonne.
4. Les évêques d'Albi. On rencontre fréquemment les
évêquesd'Albi dans l'histoire de l'Inquisition ; c'est qu'ils ont
vigoureusement agi dans l'affaire de la poursuite des héré-
tiques ; et même, à la fin du xm^ siècle, ce siège porta, un mo-
ment, le poids de la lutte engagée entre l'hérésie et l'Eglise;
cela tient en grande partie aux titulaires qui l'occupèrent et
aussi à l'état prospère de l'hérésie, dominant tout ce diocèse
depuis de trop longues années, enfin à la situation féodale
1. Doat, XXVII, fo!. 112, 113. — Je pense que M° OCG^XXVI^^,
donné par la pièce, est une faute du copiste; sinon, il faudrait
dire que la sentence destinée à délivrer Barthélémy Albert de ses
souiTrances n'aurait été rendue qu'un an et demi après, hypo-
thèse peu vraisemblable.
2. Doat, XXVII, fol. 112-118.
Ixxxviij INTRODUCTION.
des évêques, qui, seigneurs de la ville, avaient, comme tels,
qualité pour percevoir les confiscations pour hérésie*.
Durand (1228-1254) avait vu le concile de Toulouse,
ouvert au lendemain de son intronisation. On reconnaît
sa main dans le concile d'Albi de 1254, qui en renouvela
les dispositions principales. C'est déjà significatif. L'orga-
nisation, en octobre 1243, d'une association ou confrérie
contre les hérétiques et les Vaudois, dont Doat nous a con-
servé les statuts^, n'est pas moins significative ; car la pre-
1. Recueil des ordonnances, X^'I, p. 9.
2. « In nomine Patris, et Filii et Spiritus Sancti. Amen. [Anno]
ab iucarnatione Domini Mo GG° XLIII", mense octobris. Gono-
guda causa sia a tots homes presens et endevenidors que nos
Durans, per la grâce de Dieu avesque d'Alby, pessans et cossi-
rans los endevenimens de las causas, et la malice del segle que
creiss cascun dia, et los trebaills que nos et la gleia d'Alby avem
sufferts sa enreires per defaillida de cosseill et d'aiuda, et quar
non podiam tener drechura aissi coma nos degram, ad honor de
Diu et de Ma Dona santa Maria et de Ma Dona santa Gecilia et de
santa Fe, ad eissaussament de la fe de Jésus Ghrist et de la chres-
tiantat et ad abaissament et encaussament d'eretguia et de Vau-
dezia et de tota mala error, et a deffendement de drechura, et que
nos poscam meils tener drechura al rie et al paupre de la ciutat
d'Alby et de foras, agut cosseill de mots savis et de grands
homes, avem establida cofrairia et compainnia ab nostres ciuta-
das en aital forma.
« Al comraensament nos avem establit que toig li cofraire que
en aquesta cofrairia so ni seran per adenant, prometo amor et
fezentat et garda et valenssa et compainnia et aiutori a tôt lor
poder liaumenteta bona fe segon Deu et segon drechura per tots
temps l'us à l'autre, et toig essems contra tots homes et contra
totas femnas, salva nostra seinnoria et de nostres successors en
totas causas; et la nuig de santa Gecilia, cadaus dels confraires
aporte o fassa aportar sa luminaria aital com Deus li mettra ei
coratgue a la gleia de Ma Dona santa Gecilia que es nostre caps,
et que toig li confraire que presens seran en la vila sio lo dia a la
messa, se per autra nécessitât no s'en laissavo.
« Et avem mais establit que se negus dels confraires casia em
INTRODUCTION. Ixxsix
mière condition à remplir pour y entrer était la profession
de la foi catholique et l'engagement de n'avoir aucune par-
paubretat o em malautia et non âges del seu de ques pogues for-
nir, que toig 11 cofraire li valguesso et vida et mort.
« Etavem maisestablit que negus hom que sia sospeigz d'eret-
guia ni de vaudezia no sia receubuts en aquesta confrairia; et
se alcus qui fos receubuts n'era sospeigz, desque sera causa sau-
buda, de mantenent fos fora de la cofrairia; et quant nos ou la gleia
de Roma requerram los cofraires, eill nos seran tenguig d'aiudar a
tût lor poder a deneaussar eretguia et vaudezia et a far justitia
d'eretgues et de vandes desque serian jutgaig per la gleia et de
totz lors valedors et lors deffendedors els enqueredors que seran
establig per la gleia a far la enquesitio d'eretguia et de vaudezia,
ell seran tenguig de gardar et défendre els coma lor cor meteiss.
« Et avem mais establit que se per aventura per la forsa ou per
la malicia d'alcus ou en qualque maneira nos no poguessem tener
drechura ni far aver son dreig al paubre ' coma al rie, li confraire
nos y aiudario a lor poder al semoniment que nos ou nostra cortz
lor fariam ; et se alcus dels cofraires avia plaig ou contrast en
alcuna maneira ab autre que no fos confraire et per sa forsa ou
per son orguill no volia far al cofraire a conoguda d'amicqs ou
drcig en cort, tôt li autre confraire li valguesso ad aver son dreg et
a garar de forsa ; et se l'us cofraire fazia forsa a l'autre et no volia
far a conoguda d'amies ou dreig en cort, negus dels cofraires no
il fossa tenguts d'aiudar; et se per aventura era contrastz entre
deux confraires d'alcuna causa l'us dels no volgues penre de l'au-
tra conoguda d'amies ou dreig en cort far a l'autre, toig li autre
confraire li fosse tenguig d'aiudar a son dreig retener contre
aquell que no volria far dreig ou acordier desque lo cosseils ni la
cofrairia Ion auria amonestat. Et tôt li cofraire que so ni seran en
aquesta cofrairia per adenant an promes et prometon a nos que
tôt essems et cadaus per si deffendran et aiudaran a deffendre a
bona fe nostras drechuras et nostra sennoria contra totz homes
enteirament et no la mermerau ni la laissaran mermar a lor
poder. Et nos avem lor promes que nos, coma bos senner, lor ten-
gam drechura et los deffendam a dreig contra tots homes et lor et
lors causas a^ nostre poder; et eill an promes et prometran toig
essems et cadaus per si que eill ab aiuda de nos delfendran et gar-
1. Ms. : 50/1 dreig ailam de al paiihre.
2. Ms. : el nostre.
XC INTRODUCTION.
ticipation avecrhérésie. Dans cet épiscopat, d'ailleurs, tout
se tient. Que l'évêque réconcilie Bernard Jean, d'Albi, vers
daran las franquesas et las drechuras de la ciutat d'Albi dedins et
deforas segon Deu et segon dreig a lor poder, salva nostra sein-
noria et totas causas ; et nos avem promes ad ells que nos las def-
fendrem et las lor aiudarem a défendre lialment et a bona fe
contre tots homes a nostre poder coma bos seinner.
« Et avem stablit que negus hom que d'aici enant auciza home
d'Albi ni degun home que fos d'aquesta cofrairia, negus hom nol
pogues guidar ad Albi; et se negus hom raubaba home d'Albi
d'aici enant, negus hom nol pogues guidar a la ciutat d'Alby, se
nos non o faziam tro que aia emendat la raubaria.
« Et avem establit que qui penra heretgue ni vaudes, el redra a
nos et a la cofrairia, nos 11 farem pagar per nos et per la cofrairia
un march d'argent, et toit li cofraire d'aquesta cofrairia que aras
so ni per adenant seran an promes et prometran a nos que eill no
fasso establiment negu ni neguna convenenssa entrels ni ab autres
que sia contra nos ni contra nostra seinnoria ni per que nostre
drechura se posca amermar; et se aigus los avia faigs, o fos con-
fraira ou autre, al somoniment que nos lui faram no los Volia
revocar, toig li cofraire ne serian tenguig de valer et d'aiudar a
revocar aquels establiments et aquelas convenensas contre totz
homes a lor poder; et an promes mai et prometran que eli no fasso
negun autre establiment ni neguna autra convenensa entre lor
ni ab autras senes nostra saubuda et senes nostra volontat. Et nos
avem promes a lor que nos no fassam establiment ni conve-
nenssa ab negun home que os contra lor ni contra lors establi-
ments de la cofrairia que sobre escriut so.
« Et avem establit que cant nos o nostra cortz auria ops dels
cofrairas per alcune fazenda o per alcun besoing, que eill s'ajuste
toig aqueill que seran preseng la on lo cosseills de la cofrairia
los mandara, et lo cosseills es tengutz de lor mandar al somoni-
ment de nos o de nostra cort.
« Et avem mai establit que negus no sia receubutz en aquesta
cofrairia d'aquesta hora adenant que aia na leig ad alcus dels
cofrairas entro que s'en sia ab luy pauzatz per si o per jutgameut,
et tôt li cofraire que aras so ni per adenant seran eu aquesta
cofrairia juraran sober santz Evangelis que eill lialment a bona
fe a lor poder tôt aisso que sobre escriut es gardaran et tendran;
et en Durans do Foissenx, et en Peive Laurens, et en Bertrans
INTRODUCTION. xcj
1236', qu'il assiste comme témoin, en 1245, à l'interroga-
toire de plusieurs femmes hérétiques, Arpais, Fays, Philip-
pine, par exemple^, ou qu'il perçoive les confiscations^, il
obéit à la même idée ; et cet évêque, très méridional de ten-
dances, puisque, contrairement aux habitudes des chancel-
leries épiscopales qui se servaient du latin, il faisait usage
de la langue romane, combattait avec conviction les Vau-
dois, les Cathares, les hérétiques de tout nom, dont la dis-
de Caramaas, et en W. Grezas, et en Peire Boueills, et en Namat
lo Fabre, en Cogorla mos fraire, et en Guiraud Audebertz, et en
Esteves Goms, et en Johans de Martels, et en W. Salvi, et en
Domeugue Barraus, et en Ramon de Soeill, et en Gui de Guc,
nos loig essems per nos et per lots los autras cofraires que aras
se ni per adenant seran en aquesta cofrairia ab commandament
del seinner avesque soberdig, avem jurât sober Sanctos Evangelis
tocatz corporalment que nos toig essems et cadaus per si tengam
et gardera a bona fe scgon Deu et segon drechura a nostre poder
aquesta amor et aquesta compaignia per aras et per tots temps,
et totz aquetz establimentz et aquestas promissios que sobre
escriut so; et toig aquel que volran esser en aquesta cofrairia
faran aquest meteiss sagrament quant volran esser cofraire. Et
nos Durans, avesque d'Alby sobredig, veseins et conoissens cer-
tanament que aisso es faig ad honor de Deu et de Sancta Gleia
et ad eissaussament de la fe et de la chrestientat et a mantenement
de drechura, iaudam et autorgam et cofermam per nos et per nos-
tres successors aquesta compaignia et aquesta cofrairia aissi co
soberdig es, et totz los establimentz que sobre scriut so; et nos
reddem caps et capdels d'aquesta cofrairia et ap durabla fermetat
avem sagellada aquesta présent carta de nostre sagel » (Doat,
XXXI, fol. 47-51).
1. Doat, XXXIII, fol. 273.
2. Doat, XXII, fol. 264, 296; XXIV, fol. 203.
3. 30 avril 1248, Albi : quittance faite à W. de Foissenx pour
des biens d'hérésie (Doat, XXXI, fol. 443-144). — 30 juin 1248,
Albi : autre quittance pour des biens d'hérésie délivrée à W. Ro-
ger fibid., fol. 146-147), Ces deux quittances sont rédigées en
langue romane.
xcij INTRODUCTION.
parition devait fen jour aider a asseoir la puissance royale
autant que servir à la pleine liberté de l'Eglise. Il créa ainsi
une tradition qui fut suivie par Bernard de Combret, son
successeur (1254-1271) S malgré les relations pénibles dé
ce dernier avec le sénéchal de Carcassonne, et, partant,
avec le roi^ Cette tradition fleurit surtout sous l'épiscopat
de Bernard de Castanet (1275-1308).
J'ai eu déjà l'occasion de parler de Bernard de Castanet,
dont les rapports si tendus avec l'hérésie finirent par amener
la commission pontificale de 1306 3; mais alors je n'ai rien
dit de son action comm.e juge ordinaire ; car c'est comme
tel que, avec l'inquisiteur, il procéda aux interrogatoires
des prévenus dans sa maison épiscopale d'Albi. Les inter-
rogatoires faits par lui ou en sa présence s'élèvent au total
de cent vingt-neuf, sauf erreur, ce qui ne veut pas dire
qu'il ait reçu les aveux de cent vingt-neuf personnes, la
même personne revenant plusieurs fois pour compléter l'ins-
truction de l'affaire''. Cette réserve faite, les interrogatoires
1. Le H mars 4263 (n. st.), dans le cimetière de Lombers, il
assiste à la sentence d'exhumation prononcée contre Guillelme,
femme de Bernard Garsiprès, de Limoux, d'après un vidimus de
1331 (Doat, XXXII, fol. 113 v-l^i).
2. A propos d'une chevauchée faite par cet évoque malgré la
défense du sénéchal, il fut ajourné devant la cour du roi saint
Louis (1259), bien que l'archevêque de Bourges prétendît en con-
naître comme métropolitain {les Olim, t. I, p. 460, vn). C'est peut-
être dans un esprit de représailles qu'à la mort de l'évêque le
sénéchal mit la main sur le temporel de l'évéché d'Albi, ce qui
ne s'était jamais fait [Ibid., p. 881, i).
3. Voy. plus haut, p. xxxvni.
4. En réalité, Bernard de Castanet interrogea quarante-sept
personnes. — Bernard de Castanet, originaire de Montpellier
(« Quia Magalonensi diocesi et villa Montispessulani traxit origi-
nem. » Charte ancienne rapportée par le Gallia christiana, I, 20,
21; Bernard Gui, dans Baluze, Vitae pap. Aven., I, 719; Flores
INTRODUCTION. xciij
se distribuent de la manière suivante : dix sont de sep-
tembre-octobre 1285 et nous sont fournis par Doat*; cin-
quante-huit appartiennent au ms. lat. 12856 de la P^iblio-
chron., dans Historiens de France, XXI, 603 ; Amalric Auger,
dans Baluze, Vitae pap. Aven., I, 728), était auditeur du Sacré
Palais, quand il fut promu à l'évêché d'Albi, au mois de mars
1276. Trois traits distinguent son long dpiscopat : d'abord la
magnificence des constructions ; Bernard de Gastanet bâtit, en
elfet, la maison épiscopale, véritable palais, véritable forteresse
aussi, dominant la rivière du Tarn; il commença Sainte-Cécile,
que l'on peut regarder comme le chef-d'œuvre de l'architecture
gothique dans le Midi ; il posa la première pierre de l'église des
frères Prêcheurs d'Albi, qui ne fut pas sans gloire; — ensuite,
une fermeté remarquable pour maintenir l'église d'Albi dans ses
avantages temporels et assurer à son siège une place éminente
dans l'édifice féodal ; il fit, en elfct, reconnaître par le roi sa
juridiction sur un bon nombre de lieux et exigea de la ville
l'hommage dû; — enfin, un grand zèle pour la pureté des mœurs
chrétiennes et l'intégrité de la foi ; il prononça, en effet, des sen-
tences rigoureuses contre un chanoine et un laïque coupables;
usant de sa prérogative de juge ordinaire, il montra au sein de
l'Inquisition une grande activité contre l'hérésie, encore assez
répandue dans son diocèse. Cette fermeté et ce zèle lui valurent
bien des tribulations : de la part des hérétiques, une émeute
retentissante qui faillit emporter le palais épiscopal et mit
l'évêque à deux doigts de la mort, puis des plaintes qui furent
suivies d'une enquête ouverte par le pape Clément V; de la part
de Philippe le Bel, la demande d'un procès canonique qui amena
une suspension de fonctions, mais dont il sortit absous. Il fut
transféré à l'évêché du Puy en 1308. Jean XXII, successeur de
Clément V, se souvint cependant de ses épreuves; en 1316, il le
créa cardinal-évêque de Porto; mais Bernard de Gastanet mourut
l'année suivante, le 14 août 1317 [Gallia christiana, I, 20-22; Ber-
nard Gui, Flor. chron., dans Historiens de France, XXI, 703 etsuiv.;
Baluze, Vitae pap. Aven., 1, 134, 152, 165, 718, 719; Gariel, Séries
praes. J/aya/., 446 ; Compay ré, Étude historique sur l'Albigeois, 75,
246-249; Hist. génér. de Languedoc, IV, 660 et suiv.; V, 1347 et
suiv.; Regestum Clementis papae V, n°' 2267, 2268, 2893, 3369,
3370, 3371, 3372, 3373).
i. XXVI, fol. 245-254, 255, 258, 260, 261, 2G6, 269, 275.
xciv INTRODUCTION.
thèque nationale'; ils vont de janvier 1286 à septembre
1287; soixante-un, des années 1299 et 1300, sont contenus
dans deux manuscrits originaux, le ms. de Merville, qui
est le registre même dressé pourl'évêque, etlems. lat. 11847
de la Bibliothèque nationale, provenant vraisemblablement
du notaire de l'Inquisition 2. Ces interrogatoires ne se dis-
tinguent pas des autres interrogatoires connus ; ils sont
faits dans la même forme; s'ils portent plutôt sur les
accointances de personnes que sur les doctrines, ils pré-
sentent un réel intérêt pour l'histoire de l'albigéisme en
Albigeois.
Ces interrogatoires furent-ils suivis chacun d'une condam-
nation? Les rôles des confiscations pour Albi pendant les pre-
mières années du xrv^ siècle (1305-1313) fournissent des noms
de condamnés. J'y relève^ Vital Vinhalz, d'Albi, dont le
procès s'ouvrit devant Bernard de Caslanet, le 3 mars 1286
1. Titre de ce ms. : Recueil d'interrogatoires d'hérétiques albigeois
faits par l'évêque d'Albi, extraits par Barthélémy Planarutz, archi-
prêtre de Lauzertz, le 26 octobre 151k, des archives de l'inquisition
de Toulouse (1285-1303). — C'est un vol. in-foL, papier, 142 feuil.
Bibliothèques Goislin et Saint-Germain, 396. Copie faite en 1574.
D'après le titre, ce recueil descend jusqu'en 1303. C'est qu'il com-
prend deux parties. La première embrasse les interrogatoires de
janvier 1286 à septembre 1287, du fol. 1 au fol. 62. La seconde
(fol. 64-141) fournit d'autres interrogatoires de 1299 à 1303, mais
se trouve faire double emploi avec les originaux que nous possé-
dons (voy. la note qui suit). La copie de la première partie est
assez bonne et pourrait, telle qu'elle est, être publiée.
2. In-fol., parchemin, 305 mill. X 217 mill. Début du xiv^ siècle.
Bibliothèques Goislin et Saint-Germain, 395. Fac-similé dans le
recueil des fac-similés de l'École des chartes, n" 98. J'ai décrit le
registre du château de Merville : Manuscrits du château de Mer-
ville, p. 30 (Paris, Picard, in-S"). Ces deux mss. contiennent les
nouvelles dépositions de Guillaume de Salavert et de Isarn Coll,
en 1319, lesquelles furent reçues par Jean de Beauno, inquisiteur.
3. Doat, XXXm, fol. 258 v°.
INTRODUCTION. XCV
(n. st.) S et Pons Nicolas, d'Albi^, interrogé par l'évêque
le 7 mars suivant^, puis, dans la seconde série des interro-
gatoires (1299-1300), Bérenger Adémar^ Bérenger BrosS
Bérenger Fumet^ Bertrand de Montégut', Galhard Fransa^
Guillaume Fenassa le Boiteux ^ Guillaume Goulfier*^
Jacques Fumet", Lambert de Fouissenx'S Pierre Rigaud*^,
Pierre Taillefer", Raymond Auger*^, Raymond Hugues**^ et
Raymond Garcias", tous bourgeois d'Albi; il faut y joindre
1. Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 37.
2. Doat, XXXIII, fol. 267 v°.
3. Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 61.
4. Doat, XXXIII, fol. 230 v», 253, 264, 271 ; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 33 v°; ms. de Merville, fol. 33 v».
5. Doat, XXXIII, fol. 229, 249 v», 267 ; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 9; ms. de Merville, fol. 9.
6. Doat, XXXIII, fol. 223, 249; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 24 V» ; ms. de Merville, fol. 24 v".
7. Doat, XXXIII, fol. 227 v», 254; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 21 ; ms. de Merville, fol. 21.
8. Doat, XXXIII, fol. 222, 250 v», 266 v», 271 ; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 22; ms. de Merville, fol. 22.
9. Doat, XXXIII, fol. 207, 232, 268; Bibl. nat.,ms. lat. 11847,
fol. 26; ms. de Merville, fol. 26.
10. Doat, XXXIII, fol. 224, 252, 266 v°; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 23; ms. de Merville, fol. 23.
11. Doat, XXXIII, fol. 219 v», 247 v», 265, 269 v»; Bibl. nat.,
ms. lat. 11847, fol. 20; ms. de Merville, fol. 20.
12. Doat, XXXIII, fol. 220 v°, 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 36 ; ms. de Merville, fol. 36.
13. Doat, XXXIII, fol. 226 v», 267 v» ; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 38 ; ms. de Merville, fol. 38.
14. Doat, XXXIII, fol. 230, 257, 269 v»; Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 23 v»; ms. de Merville, fol. 23 v».
15. Doat, XXXIII, fol. 227, 270 v»; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 8; ms. de Merville, fol. 8.
16. Doat, XXXIII, fol. 255; Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 V;
ms. de Merville, fol. 26 v°.
17. Doat, XXXIII, fol. 259 v° ; Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 32 v°; ms. de Merville, fol. 32 v».
xcvj INTRODUCTION.
Jean Baudier, dont les biens furent saisis en janvier-février
1300(n. st.)'.
Il résulte de cette constatation qu'un bon nombre des
prévenus de 1299 et 1300 furent jugés coupables et con-
damnés à la prison perpétuelle, qui entraînait la confisca-
tion des biens. Par qui furent prononcées les sentences? Il
est inutile de le rechercher, puisqu'elles ne nous sont pas
parvenues. Probablement l'évêque n'y resta pas étranger,
car il fut enveloppé dans l'opposition si résolue faite à Nico-
las d'Abbeville, l'inquisiteur que nous trouvons à côté de
lui à l'audience et qu'il s'efforça de soutenir* ; ainsi il appli-
qua, bien avant le concile de Vienne, le principe de l'union
des deux pouvoirs du juge ordinaire et du juge délégué, que
Clément V devait rendre obligatoire.
Je n'ai plus à signaler maintenant que trois pièces des
années 1300 et 1301, qui nous montrent Bernard de Cas-
tanet prenant une part des confiscations, tandis que le roi
prenait l'autre^; situation délicate à l'égard d'un roi comme
Philippe le Bel et qui ne porta pas bonheur au prélat. Encore
aujourd'hui son nom évoque de bien sombres tableaux
devant l'imagination de plus d'un habitant d'Albi ; il est
une des trop nombreuses victimes de la légende. Ses enne-
mis ne lui reprochèrent pas d'avoir livré des hérétiques
soit d'Albi, soit de Cordes ou de Castres, au bras séculier; il
employa la prison comme moyen d'obtenir les aveux. Un
seul hérétique déclara devant un autre évêque d'Albi,
1. Doal, XXXII, fol. 315 v% Bibl. nat., ras. lat. H847, fol. 25;
ms. de Merville, fol. 25.
2. Le 26 avril 1299, Bernard de Castanet, à Garcassonne, est
présent aux propositions de Nicolas d'Abboville de relever le
Bourg de l'excommunication et se porto son garant (I)oat, XXXII,
fol. 283-288; Maliul, Carlulaire, V, 651).
3. Doat, XXXII, fol. 189-190, 193-197, 315 vO-323.
INTRODUCTION. xcvij
Béraud de Farges, le 5 mars 1319 (n. st.), avoir autrefois
fait sa confession à Bernard de Castanet et à Guillaume de
Modères, inquisiteur, vi tormentorum^ expression légè-
rement vague, qui ne signifie pas nécessairement la torture,
d'ailleurs autorisée k cette date-; sans compter qu'Isarn
CoU, l'hérétique en question, avait intérêt, pour révoquer
cette confession, h. dire qu'il n'avait pas été libre en la fai-
sant. Ne se trouvera-t-il donc personne qui entreprenne
d'écrire sur Bernard de Castanet une monographie approfon-
die? Le constructeur de Sainte-Cécile et de la superbe mai-
son épiscopale n'aurait pas trop h. craindre de l'histoire impar-
tiale ; par la hauteur et l'intégrité du caractère, il a mérité
tout au moins son respect. Ce que c'est que de nous et comme
les dispositions des hommes sont changeantes ! En 1320, les
consuls et habitants d'Albi, assemblés au cimetière de Sainte-
Cécile, où l'évêque de Castres leur prêcha, acceptèrent de
révêque de la ville et de l'inquisiteur Jean de Beaune, non
seulement l'absolution canonique qu'ils avaient demandée
avec instance, mais encore les conditions posées, qui con-
tenaient virtuellement le désaveu de la conduite de leurs
prédécesseurs : réparation des torts faits à Bernard de Cas-
tanet et aux inquisiteurs, et pour cela et en preuve, édifica-
tion d'une chapelle dans l'église Sainte-Cécile ou au cime-
tière, construction du portail de l'église des frères Prêcheurs,
une aumône de 50 livres tournois pour être appliquée à la
nouvelle église des Carmes, érection de deux monuments
1. Bibl. nat., ms. lat. H847, fol. 43. — Le lendemain, 6 mars,
l'évoque d'Albi et Jean de Beauno, inquisiteur, entendirent Guil-
laume Salavert, de Cordes, qui, au contraire, conlirma les aveux
faits antérieurement devant Bernard de Castanet, Nicolas d'Ab-
Leville et Bertrand de Clermont, inquisiteurs (Bibl. nat., ms.
lat. 11847, loi. 43; Ms. de Mervillc, fol. 30 v°).
2. Il sera plus loin parlé de la torture.
9
xcviij INTRODUCTION.
funéraires, l'un sur la tombe de Geoffroy d'Abluses au cou-
vent des frères Prêcheurs de Lyon, l'autre sur la tombe de
Foulques de Saint-George au couvent des frères Prêcheurs
de Carcassonne, car ces deux inquisiteurs « in magna pau-
pertate pro dictis persecutionibus decesserunt^ » Plus tard,
le l*""" février 1349 (n. st.), les consuls de Cordes s'enga-
gèrent à leur tour à construire une porte décente à la cha-
pelle du lieu et à y placer trois statues représentant l'évêque
d'Albi et les deux inquisiteurs 2.
1. Doat, XXXIV, fol. 170-180. — Le 21 décembre 1320, Jean
de Beaune, inquisiteur, accorda aux consuls d'Albi un sursis d'un
an pour remplir leurs engagements (Doat, XXXIV, fol. 185).
2. « In nomine Domini. Amen. Per presens publicum instru-
mentum cunctis appareat evidenter quod, anno a Nativitate ejus-
dem M» CGC" XLYIIIo, indictione prima, mensis februarii die
prima, pontificatus sanctissimi patris domini démentis divina
providentia pape sexti anno sexto, cum Azemarus de Salis et
Petrus Raymuudi, de Tonaco, domiceUi, Benedictus Molinerii et
Geraldus Matfredi, Guillelmus de Artallo et Raymundus de
Grabde, consules castri de Cordua, diocesis Albieasis, necnon
XII consiliarii secreti secretariique quos dicti consules habere
dicuntur, ac etiam nominalim Paulus Molinerii et Petrus Rot-
berti, consiliarii dictorum cousulum, essent litteraturie citati Tho-
lose coram venerabili et religioso viro fratre Petro Sicardi, ordinis
Predicatorum, vicario et locumtenenti domini inquisitoris Tholo-
sani heretice pravitatis super quibusdam officium inquisitionis
tangentibus responsuri, venerunt et se personaliter presentave-
runt coram domino vicario et locumtenente predicto in capitulo
fratrum Predicatorum Tholose, in presentia nostrorum notario-
rum infrascriptorum, videlicet consules superius nominati, necnon
Johannos de Nayaco, Johannes Gapusii, Paulus Molinerii, Petrus
Rotberti et Bernardus de Artallo, consiliarii dictorum consulum
castri de Cordua, pro se ipsis et nomine totius universitatis et
communitatis et singularium personarum de universitette et com-
munitate castri predicti de Cordua; et pluribus tractatibus habitis
inter ipsum et dictum vicarium et locumtenentem, ac etiam reli-
giosos viros fratres Raymundum de Duroforli, priorem provincia-
lem provincie Tholosane, Guillelmum de Bellofario, priorem
INTRODUCTION. xcix
5. Les évêques de Pamiers. Je ne i)arlerai ici que de
deux évêques de cette ville, Jacques Four nier et Dominique
Grima ; leurs prédécesseurs ne paraissent pas s'être direc-
tement occupés de la poursuite des hérétiques au moins
conventualem Tholose, Bertrandum de Sancto Michaele, in sacra
pagina prolessorem, ordinis fratrum Predicatorum, et venerabiles
viros dominos Guillelmum iMontanerii, ordinis Sancti Johannis
Jerosolimitani, et Guillelmum Froterii, ecclesie Tholosane cano-
nicum, decretorum doctores, consiliarios dicti domini vicarii et
locumtenentis domini inquisitoris Tholosani, ad hoc specialiter
vocatos, prefati consules et consiliarii pro se ipsis et nominibus
quibus supra, délibérations provida inter eos super hoc habita,
promiserunt, sub ypotheca et obligatione omnium bonorum con-
sulatus et totius universitatis dicti loci de Gordua, dominis epis-
copo Albiensi et inquisitoribus Tholosano et Carcassone absenti-
bus, et nobis notariis infrascriptis stipulantibus pro eisdem ; et
amicabiliter convenerunt facere construere et edificare seu fieri
construi et edilicari facere cum effectu in capella quam fecerunt
claudi in dicto loco de Gordua de mandate superiorum suorum
sub pénis maximis et gravibus eisdem impositis, ut dixerunt,
dominis episcopo Albiensi et inquisitoribus predictis, ad quos
hujusmodi capelle ordinatio pertinet minime requisitis, nec ad
premissa \ocatis, unum portale lapideum decens et honorabile
cum tribus ymaginibus lapideis novis et de novo faciendis, una
videlicet in forma et figura reverendi in Ghristo patris domini
episcopi Albiensis, et duabus una a dextera parte et altéra a
sinistra inquisitoris Tholosani et Garcassone in forma et figura et
habita ordinis Predic[aJtorum; que quidem ymagines ibidem in
hostio dicte capelle seu supra poriale ejusdem perpetuo remaneant
in signum et memoriam dominorum episcopi et inquisitoris pre-
dictorum, supradicte universitatis et communitatis sumptibus et
expensis.
« Fuit etiam actum ibidem et concorditer conventum inter
dominum vicarium et locumtenentem predictum ac prenomina-
tos consules et consiliarios, nominibus quibus supra, quod fiât,
construatur et edificetur de novo scala seu scalare de lapidibus
per quam seu quod habeatur libère ingressus ad dictam capellam ;
et quod predicta portale et scalare fiant et edificentur juxta ordi-
nationem, voluntatem et arbitrium dominorum episcopi et inqui-
C INTRODUCTION.
par l'Inquisition. Bernard Saisset (1297-1308) eut assez
à faire pour établir le siège nouvellement créé et se dépê-
trer de la lutte ouverte à cette occasion entre Boniface VIII
et Philippe le Bel, lutte dont il devait avec raison redouter
sitorum Tholosani et Carcassone predictorum; et si contingeret
dictas ymagines seu earum aliquam quocumque casu frangi,
rumpi, destrui, aut in aliquo ledi, in vituperium aut vilipen-
dium eoruradem, quod predicti consules et consiliarii, universitas
et communitas loci predicti et eorum successores, qui pro tem-
pore fuerint, teneaalur predictas ymagines fractas, ruptas, des-
tructas aut iu aliquo lésas reficere de novo, seu refici facere dicte
universitatis et communitatis sumptibus et expensis, et in loco
destinato, scilicet in portali dicte capelle, reponere seu reponi
facere honoritice et decenter infra très menses a tempore fractio-
nis, ruptionis, destructionis et lesionis earumdem seu alicujus ex
ipsis computandos, sub pena quineentarum librarum turonensium
parvorum danda et aplicanda dominis episcopo Albiensi et inqui-
sitoribus predictis, et per ipsos distribuenda in persequendo here-
ticos, credentes, fautores et receptatores eorum et inimicos Eccle-
sie et catholice fidei, et ad alla onera officii inquisitionis predicte
supportanda juxta voluntatem et arbitrium eorumdem domino-
rum episcopi et inquisitorum predictorum ; quam penam volue-
runt incurrere si in predictis aut aliquo premissorum deficerent,
eteandem solvere promiserunt dominis episcopo et inquisitoribus
supradictis et nobis notariis infrascriptis, stipulantibus et recipien-
tibus vice, loco et nomine eorumdem et aliorum quorum interest
seu interesse potest aut poterit quomodolibet in futurum, sub ypo-
theca et obligatione omnium bonorum dicti eorum consulatus et
universitatis loci predicti de Cordua.
« Promiserunt etiam domino vicario et locumtenenti predicto
et amicabiliter convenerunt cum eodem prefati consules et consi-
liarii nominibus quibus supra dictam capellam decenter et suffi-
cienter dotare pro divino officio ibidem honoriflce celebrando ad
expensas et ?umptus dicti eorum consulatus, universitatis et com-
munitatis castri de Cordua supradicti et providere ministro sacer-
doti de necessariis et condescentibus stipendiis victui suo, ut
ibidem missas celebrando possit et valcat deservire, taxandas et
taxandos per dictos dominos episcopum et inquisitores prout
super hoc duxerint ordinandum ad eorum arbitrium, de bono-
INTRODUCTION. çj
les conséquences. J'ai déjà indiqué pourquoi, sous Clé-
ment V, il se produisit une certaine accalmie dans la pour-
suite des hérétiques. Quant à l'autre évêque de Pamiers,
rum ac prohorum virorum consilio, et prout in instrumente seu
instrumentis super hoc alias confecto seu confectis latius contine-
tur; eandemque capellam teneantur ornare de vestimentiset para-
raentis sacerdotalibus et altari condecentibus, et de calice et libro
missali et aliis ornamentis et pictuTis congruis seu necessariis,
prout in ordinationibus seu instrumentis super hoc dudum iactis
et habitis plenius etiam et latius continetur.
« Que ({uidem omnia et singula superius declarataetexpressata
prefati consules et consiliarii, nominibus quibus supra, eorum
spontanea voluntate et dextris manibus versus iiiio'' sancta Dei
Evangelia elevatis, que dictus dominas vicarius et locumtonens
in manu sua dextra tenebat aperta, juravcrunt tenere, servare et
complere et in nulle contrafacere vel venire, per se vel alium seu
alios, aut aliam interpositam personam, aliquo tempore in futu-
rum, sub virtute per eos prestiti juramenti et sub pena predicta
per eos, quibus supra nominibus, promissa et per nos infrascriptos
notarios solempniter stipulata, quam incurrere voluerunt totiens
quotiens deficerent aut contrafacerent in premissis aut aliquo
premissorum. Si autem contra premissa aut aliquod premissorum
facerent vel venirent publiée vel occulte, tacite vel expresse,
voluerunt in aliquo non audiri et omne judicium et juris auxi-
lium et audientiam super hoc sibi claudi et denegari super pre-
dictis, tanquam venientibus contra proprium juramentum. Et si
forte consules et consiliarii predicti aut aliquis ex ipsis de uni-
versitate vel comraunitate castri predicti de Gordua in aliquo
defecerunt contra officium inquisitionis Tholosane, quod non cre-
dunt, ymo penitus diffidentur, tanquam fidèles et dicto officio
inquisitionis et ejus preceptis obedientes, super quibus humiliter
veniam postularunt, predictus dominus vicarius et locumtenens,
attenta eorum devotione et affectione ac humiliatione, volens
misericorditer agere cum eisdem, omnem olîensara et injuriam,
si quam fecerunt vel commiserunt contra inquisitionem Tholosa-
nam vel ofQcium ejusdem, quathenus ad eum spectat et potest et
débet, de jure, vice et authoritate predicti domini inquisitoris
Tholosani, misericorditer et gratiose remisit. De quibus omnibus
tam dictus dominus vicarius et locumtenens cum consilio dicto-
rum prioris et magistri, quam etiam consules et consiliarii prefati
Cij INTRODUCTION.
Pelfort {Pilusfortis) de Rabastens, il ne fit que passer sur
ce siège (1315-1317), tandis que Jacques Fournier y fut
appelé (1317-1326) au moment où, avec le pontificat de
Jean XXII, la poursuite rendue nécessaire par le mouve-
et superius nominati requisiverunt sibi retineri et fieri unum et
plura, publicum seu publica instrumenta ejusdem continentie et
tenoris inter eos distribuenda, dictandum seu dictanda, conficien-
dum seu conficienda per nos notarios infra scriptos cum consilio
sapientum veritatis su[b]stantia in aliquo non mutata.
« Acta fuerunt hec in capitulo fratrum Predicatorum Tholose,
anno, indictione, die et mense, pontificatu et anno predictis,
circa horam meridiei, presentibus venerabilibus et religiosis viris
fratribus Guillelmo de Bellofario, priore dicti conventus, magis-
tro Bertrand© de Sancto Michaele predicto, Johanne Pasqueti
ordinis Predicatorum, acetiam venerabili et religioso viro domino
Guillelmo Froterii, canonico ecclesie Tholose, decretorum doctore,
et domino Petro de Vallesor, presbitero, bacallario in decretis,
oriundo de diocesi Tholosana, et magistro Roberto Fabri, sacro-
sancte Romane Ecclesie authoritate ac etiam inquisitionis Tho-
lose heretice pravitatis publico notario et jurato. Et ego Radulphus
Valoti, publicus Tholose et officii inquisitionis predicte notarius
ac juratus, premissis omnibus et singulis una cum testibus supra-
scriptis et magistro Rotberto, notario predicto, presens interfui, et
omnia premissa et singula una cum dicto notario recepi et stipu-
latus fui cum eodem, inclito principe domino Phihppo, Franco-
rum rege, régnante, et in banc publicam formam redegi, manuque
mea propria scripsi, cum interliniariis dictionibus teneantur, alias
fratribus, bacallario in decretis, requisitus atque in testimonium
omnium premissorum signum meum apposui sequens.
« Et ego Rotbertus Fabri, clericus, sacrosancte Romane Ecclesie
authoritate et officii inquisitionis Tholose heretice pravitatis publi-
cus notarius et juratus, premissis omnibus et singulis una cum
eisdem testibus et magistro Radulpho Talati, publico Tholose et
officii inquisitionis predicte notario interfui, et prcdictam stipula-
tionem cum eodem notario recepi, ac presenti publico instru-
mente per eum recepto et confecto manu propria me subscripsi
et signum meum solitum apposui in eodem in fidem et testimo-
nium premissorum, sub anno, indictione, die, mense, pontificatu
et loco predictis, vocatus, rogatus et requisitus » (Doat, XXXV,
fol. 122 v°-'129).
INTRODUCTION. ciij
ment des fraticelles allait recommencer de pius belle. Le
fait est que le futur Benoît XII déploya une activité fort
grande. Du mois d'octobre 1318 au mois d'octobre 1325,
il instruisit des procès pour hérésie et entendit des con-
fessions qui remplissent ensemble un énorme registre (Biblio-
thèque du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030)'. Voici
d'abord les procès avec les noms des témoins entendus :
Conlra Jacobam d'en Garot d'Ax :
Barlbolomeus de Ecclesia, presbyter de Suriaco.
1. Reliure de bois couvert de veau vieux avec enluminures
empreintes ; deux anciens fermoirs ; à l'intérieur, sur le plat :
B. n. 14. Parchemin, 375 mill. X 260 mill.; 314 feuillets à deux
colonnes, sans foliotation. Cinq feuillets préliminaires non folio-
tés, qui contiennent une table des matières et trois lettres de
Gilles Aycelin, archevêque de Narbonne (1290-1311), à Bernard
Saisset, évoque de Pamiers, et aux abbés, prieurs, etc., portant
communication de trois bulles de Clément V : 1° sur la convoca-
tion d'un concile général; 2° contre les Templiers, avec les articles
de l'enquête à faire sur eux ; 3"* contre les détenteurs des biens des
Templiers. Fol. 1 (après les cinq feuillets préliminaires) : « Con-
fessio Raymundi de Costa, heretici Valdensis et dyaconi in illa
secta. » — Explicit, fol. 314 d : « Eadem originali transcripsi fide-
liter et correxi. » Belle écriture du temps; état parfait. Les cata-
logues anciens de la bibliothèque des papes, à Avignon, signalent
deux manuscrits contenant des processus inquisitionis instruits
par Jacques Fournier : « Item, processus domini Benedicti pape
CONTRA HEREïicos, dum erat episcopus Appamiarum, coopertus
corio albo, qui incipit in secundo folio post tabulam errorum :
dictus, et finit in penultimo folio : in crimine. » — « Item, pro-
cessus CONTRA HERETicos, coopcrti corio viridi, qui incipiunt in
secundo folio : suam, et finiunt in penultimo folio : capellanos s
(R. P. Ehrle, S. J., Historia biblioihecae Romanorum pontificum, I,
p. 338 (n" 661), 358 (n*' 925). — M. Gh. Molinier a donné une des-
cription et une analyse du ms. 4030 : Études sur quelques manu-
scrits des bibliothèques d'Italie concernant l'Inquisition et les croyances
hérétiques du XII^ au XVIl^ siècle, p. 89 et suiv., 181 et suiv. (Paris,
Leroux, 1887, in-H». Extr. âos Archives des missions scientifiques et
littéraires, t. XIII).
Ci^ INTRODUCTION.
Guinelmus Causo, monerius de Ax.
Gualharda, filia Pétri de Canals, de Sauralo.
Petrus Rubei, reclor ecclesie de Merenchis.
Contra Arnaldum de Savinhaco, de Tharascone :
Bertrandus Gorderii, de Appamiis.
Petrus de Maishelaco, de Tarascone.
Johannes Yfortus, de Tarascone.
Contra Berexgaricm Scola, de Fuxo :
Gentilis, uxor Pétri Scoia.
Faber de Montealto.
Guiihelmus Bauzeih, procurator rectoris ecclesie de
Ventenaco.
Gaufridus de Ventenaco.
Contra Gcillelmdm Austatz, de Ornolaco :
Gualharda, uxor Bernardi Ros, de Ornolaco.
Alazaicis, uxor Pétri de Borda, de Ornolaco.
Raymundus Barravi, clericus de Ornolaco.
Julianus, clericus de Ornolaco.
Barchinona, uxor Bernardi de Borda, de Ornolaco.
Petrus de Borda, de Ornolaco.
Contra Beatricem, uxorem Othonis de Ecclesia, Qeo?(DAM de
Adalone :
Guillelmus Rosselli, de Adalone.
Guillelmus de Monte alto, rcctor de Adalone.
Contra GuFLLERMAM, uxorem Bernardi Benêt :
Alazaicis, uxor Pétri Munerii, de Ornolaco.
Gentilis, filia Guillermi Ros, de Ornolaco.
Raymundus Beneti, de Ornolaco.
Contra Raïmdîvdum Valsiera, de Ax :
Johannes Barra, de Ax.
Petrus de Galhaco, de Tarascone.
Contra personas nominatas a predicto Valsiera, contra Smo-
NEM Barta :
Guillerma, uxor Pradas Savinha, de Ax.
Contra Bernarddm Franca, de Golerio, de Vie de Ses :
Guillelmus Seguelati, de Golerio, parrocliia de Sos.
Guillelmus Bertrandi, de Golerio, parrochia de Sos.
Raymundus Mediaviile, de Golerio, parrochia de Sos.
INTRODUCTION. CV
Bcrnardus Maria, de Golerio, parrochia de Sos.
Arnaldus Augerii, de Golerio, parrochia de Sos.
Pclrus Babas, de Golerio, parrochia de Sos.
Arnaldus Maurini, de Golerio, parrochia de Sos.
Gonlra Raymundum de Area, alias Borde de Tinoaco :
Guillernius de Gornellano, de Lordalo.
Raymundus Seguini, de Tinhaco.
Arnaldus Laufre, de Tinhaco.
Contra x\r!valddm Tëxtorem, de Sellis :
Guillelmus Perdiguator, de Sellis.
Johannes de Sellis.
Arnaldus Bertrandi, de Rupe Ulmesii.
Pelrus Gilberti, de Sellis.
Gontra Adalaicam, filiam Aicredi Boreti, de Caussone :
Guillelmus d'en Home de Lassur.
Gontra Raimdnddm Sicredi, de Asco :
Bernardus Gumberti, de Ax.
Joan Pétri Amclii, de Ascone.
Bernardus Vincenlii.
Asco de Podio, de Ascone.
Bernardus Poncii, de Ascone.
Contra Ar.xaldcm Savinhani, de Capite pontis Tarasconis :
Vesianus Textoris, de Capite pontis Tarasconis.
Guillermus Tibaldi, de Tarascone.
Johannes MonLanerii, de Tarascone.
Gontra Ameltum de Rivis, vicarium perpetuom de Unaco :
Nicholaus de Prato, presbyter.
Bartholomeus Ugonis de Savarduno, claverius priora-
tus de Unaco.
Contra Arnalddm de Vernhola, de Mercatali :
Johannes Ferrerii, de Boregia.
Guillermus Ros, de Rivobuxa.
Guillermus Bernard! Jot, de Gauderiis, diocesis Mira-
piscensis.
Guillermus Bonrii, de Piano Vilarii.
Guillermus Pecs, de Rivobuxa.
Frater Petrus Recort, ordinis Carmelitarum.
Omnes sludentcs Appamiis.
cviij INTRODUCTION.
seur de Jacques Fournier, lesquelles, — je parle de celles
de 1329, — rendirent à la liberté plusieurs des hérétiques
que Jacques Fournier avait condamnés au « mur. »
Je viens de prononcer le nom de Limborch : tout le monde
sait que nous lui devons l'édition du Liber sententiarum
de Bernard Gui. Or, l'évêque de Pamiers a fait avec cet
inquisiteur plusieurs actes de poursuite. C'est ainsi que le
Liber sententiarum nous le montre à l'œuvre.
1°. Le 8 décembre 1319, à Carcassonne, l'évêque de Pa-
miers et l'évêque de Saint-Papoul, juges dans la cause en
vertu d'un mandat apostolique, condamnent Bernard Déli-
cieux à la prison perpétuelle et lui assignent pour cachot
« strictum murum qui situs est inter civitatem Carcassonam
et flumen Araris ' . »
2°. Le 2 août 1321, à Pamiers, dans le cimetière Saint-
Jean extra muros, Jacques, évêque de Pamiers, Bernard
Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, prononcent quatre
sentences, decrucibus, immurationis, contra relapsum,
contra duos valdenses '-'.
3". Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers, dans le cimetière
Saint-Jean extra ?nuros, Jacques, évêque de Pamiers, avec
l'évêque de Mirepoix, Bernard Gui et Jean de Beaune, inqui-
siteurs, et l'official de Rieux, tient un « sermo publicus, »
où ils prononcent des grâces de croix, des délivrances de
prison, des pénitences et des condamnations au « mur^. »
4°. Le 19 juin 1323, à Pamiers, Jacques, évêque de
Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune, inquisiteurs, font
un « sermo publicus^. »
5". Les 4 et 5 juillet 1322, à Pamiers probablement,
1. Limborch, Liber sententiarum, p. 268-273.
2. Ibid., p. 286-289.
3. Limborch, op. cit., p. 291-298.
4. Ibid., p. 393. Les noms des intéressés sont seuls donnés.
INTRODUCTION. cix
Jacques, évêque de Pamiers, Bernard Gui et Jean de Beaune,
inquisiteurs, rendent une sentence d'exhumation contre deux
hérétiques morts dans l'impénitence^
Le fonds Doat fournit quelques autres indications utiles
pour apprécier l'activité de Jacques Fournier comme juge.
Le tome XXVII donne ce simple renseignement qu'il avait
entendu le carme Pierre Record', que son successeur con-
damna ; mais, dans le tome XXYIII, Jacques Fournier
reprend ce grand zèle qui éclate dans lems. 4030 du Vatican :
1". Les 7, 8, 9 et 22 août 1324, à Pamiers, in caméra
episcopali, assisté de Jean du Prat, inquisiteur, il entend
une dernière fois vingt-trois témoins ou prévenus dont l'ins-
truction touche à sa fin ; ils confirment leurs aveux anté-
rieurs^, contenus, plusieurs du moins, dans le ms. du
Vatican.
2". Les 9, 10 et 11 août 1324, à Pamiers, in caméra
episcopali, assisté du même inquisiteur, il fait, en présence
d'un grand nombre de conseillers, une consultation inquisi-
toriale, qui occupe quatre séances et qui porte sur chacun
des divers prévenus dont le sort va se décider^.
3». Le 12 août 1324, à Pamiers, dans le cimetière Saint-
Jean extra muros, l'évêque de Pamiers tient un sermo
publicus dans la forme ordinaire de ces actes, serment des
officiers séculiers, sentence d'excommunication contre ceux
qui font obstacle à l'Inquisition, grâce des croix, délivrance
de la prison, abjuration des condamnés qui reçoivent un allé-
gement de peine, peine des croix, condamnation au« mur^. »
1. Ibid., p. 333. Leur procès se trouve dans le ms. 4030 du
Vatican.
2. Fol. 150 v°.
3. Fol. 39 V0.43.
4. Fol. 43-56.
5. Foi. 50-70.
ex INTRODUCTION.
4°. Le 13 août 1324, à Pamiers, dans l'église du Camp,
révêquede Pamiers et JeanduPrat, inquisiteur, condamnent
plusieurs faux témoins « ad standum in scala, » un dimanche,
devant l'église du Mercadal ou du Camp, et, un jour ,de
marché, sur la place, et à la prison, qu'ils feront aux AUe-
mans^ Même jour, grâce des croix est faite à la femme
Gausie ; et l'on procède à la dégradation de Guillaume Tra-
ver ( Traverii) -.
Même jour, sentence contre Bernard Clerc [Clerici) et
Raymond de Garanone, condamnés, le premier, « ad stric-
tum mûri Carcassone inquisitionis carcerem in vinculis fer-
reis ac in pane et aqua, »le second, « ad murum largum de
Alamannis^. »
5°. Les 22 et 23 février 1325 (n. st.), à Carcassonne,
l'évêque de Pamiers est présent et prend part à la consulta-
tion inquisitoriale provoquée par Jean du Prat, inquisiteur^
6°. Le 24 février 1325 (n. st.), à Carcassonne, Marché
couvert, l'évêque de Carcassonne, l'évêque de Pamiers, Jean
du Prat, inquisiteur, avec les commissaires des archevêques
de Narbonne et de Toulouse, des évêques de Béziers, de
Mirepoix et de Saint-Pons, tiennent un sermo generalis,
oiî sont intéressés plusieurs hérétiques du diocèse de
Pamiers.
Tel est l'exposé très sommaire des actes de Jacques Four-
nier, poursuivant l'hérésie comme juge, entendant les dépo-
sitions, condamnant, graciant ou prenant part aux sermo-
nes où comme tel il devait paraître. De tous les évêques du
Languedoc, il est bien celui qui, sous le pontificat de
1. Fol. 76^-86.
2. Fol. 86.
3. Fol. 86 vo-93. ^
4. Fol. 96-107.
INTRODUCTION. cxj
Jean XXII, a déployé le plus de zèle. Le rang suprême
auquel il est parvenu et la réputation de haute vertu qu'il
a laissée ne donnent-ils pas une valeur particulière à toute
sa conduite dans cette affaire? S'il fut un des hommes les
plus saints et les plus honorables de son époque, n'est-on
pas amené à penser que. la poursuite juridique des héré-
tiques répondait à quelque besoin réel, à quelque idée de
justice sociale?
Son successeur, le dominicain Dominique Grima (1326-
1347), fut, lui aussi, un homme de valeur. Théologien et
exégète, il sut joindre à la science le goût le plus éclairé,
puisqu'il fit construire au couvent de son ordre, à Toulouse,
la chapelle de Saint-Antonin, dont les lignes sévères et élé-
gantes furent relevées par des peintures du plus grand art*,
que nous admirons encore même dans leur état de dégrada-
tion. Il régla ses relations avec les hérétiques sur l'exemple
de son prédécesseur et sur le droit public de l'époque, dont
il n'eût pu s'écarter sans danger. Cependant, bien que son
épiscopat ait duré vingt ans, les documents d'inquisition
qui lui appartiennent ne sont rien en comparaison des actes
se référant aux neuf années du pontificat de Jacques Four-
nier : celui-ci aura fait le principal. Voici à quoi se réduisent,
dans le fonds Doat, les actes de Dominique Grima :
1°. Les 13 et 14 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, in aula
episcopali, Dominique Grima, évêque de Pamiers, Henri
Chamayou {de Chamayo) et Pierre Brun, inquisiteurs,
appellent en consultation un grand nombre d'hommes qua-
1. "Voy. mon volume : Organisation des études chez les frères Pré'
chcurs, p. 103, il7, HO (Paris, Picard, 1884, in-8°). A l'époque
où j'ai publié ce volume, je n'avais pas vu tous les manuscrits
qui nous parlent de ce personnage et je l'avais, avec les Bénédic-
tins, appelé Dominique Grenier. Voy. mon autre volume : Les
frères Prêcheurs en Gascogne, p. 401.
cxij INTRODUCTION.
lifiés de la région auxquels ils proposent des cas avec les
extraits des dépositions respectives ^ On me permettra de
ne pas en dire plus long, car je me propose de consacrer un
paragraphe spécial aux consultations inquisitoriales.
2". Le 17 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers, in aula epis-
copali, Dominique Grima et les deux mêmes inquisiteurs
rendent leur sentence contre le carme Pierre Record, con-
vaincu de sorcellerie ; ils le condamnent à la dégradation et
à la prison perpétuelle dans le couvent de son ordre à Tou-
louse 2.
3°. Les 16, 18 et 22 janvier 1329 (n. st.), à Pamiers,
dans l'église du Camp et la maison épiscopale, l'évêque
et les deux inquisiteurs font un sermo generalis ; ils pro-
noncent la grâce des croix en faveur de quarante-deux héré-
tiques ; ils délivrent de prison quatorze condamnés, dont ils
reçoivent l'abjuration ; ils édictent une pénitence simple
{penitencia arhitraria) sine crucibus contre quatre héré-
tiques, cwn crucibus contre quatre autres ; ils condamnent
à la prison huit hérétiques, prononcent l'exhumation contre
trois défunts qui sont morts dans l'hérésie, l'échelle contre
cinq faux témoins, la dégradation ecclésiastique contre le
curé des Allemans^.
En réalité, est-ce à ces trois actes que se borna tout
l'épiscopat de Dominique Grima ? Vraisemblablement non.
Il n'est pas impossible que d'autres documents soient décou-
verts un jour.
Nous avons vu, à côté de lui, les inquisiteurs Henri Cha-
mayou et Pierre Brun. Avec Jacques Fournier avaient
siégé Bernard Gui, Jean de Beaune et Jean du Prat, et, en
1. Doat, XXVII, fol. 140 v«-146.
2. Ibid., fol. 150 vo-156.
3. Ibid., XXVII, fol. 146 ^-149.
INTRODUCTION. cxiij
outre, d'après le ms. du Vatican, Galhard de Pomiès {de
Pomeriis), lieutenant de Jean de Beaune, et Guillaume
Costa, son lieutenant également. C'est peut-être le moment
d'insister sur un fait plusieurs fois énoncé déjà, je veux dire
la présence au même tribunal et l'entente juridique néces-
saire du juge ordinaire et du juge délégué. Les évêques
dont il me reste à parler m'en fourniront encore l'occasion.
6. Les évêques de Béziey^s, de Lodève, de Maguelonne,
d'Agde, etc. Quand on parcourt les actes de l'Inquisition
dans le Languedoc au xiif siècle, on ne manque pas d'être
surpris de la petite part qui y est faite aux évêques des dio-
cèses situés aux extrémités nord et est de la province. Les
évêques de Cahors y apparaissent rarement, alors cepen-
dant qu'au début l'Inquisition s'exerça avec une certaine
intensité dans tout le Quercy. C'est à peine si les documents
mentionnent quelques réconciliations canoniques, auxquelles
ne peut-on encore fixer de date*. Nous apercevons, un
moment, en 1253, Vivien, évêque de Rodez (1247-1274),
à Najac « ubi fecit et adhuc facit fieri inquisitionem, » puis
à Rodez, où il appelle six des habitants de Najac, à Ville-
neuve d'Aveyron, à Millau; du moins un habitant de cha-
cune de ces deux localités est condamné; mais les choses
n'y sont pas menées jusqu'à la fin avec la vigueur première,
au grand mécontentement du sénéchal du Rouergue^ Et
c'est tout.
A l'autre extrémité de la province, il en va de même : les
renseignements manquent. Un acte de 1260 énonce sans
1. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 203 ; Doat, XXIII,
fol. 6 v°-7. — Un évêque de Lectoure avait aussi fait des réconci-
liations (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 231 v»).
2. Voy. la lettre de Jean d'Arcis (de Arcisio] à Alfonse de Poi-
tiers du 21 février 1253 (J. de Laborde, Layelles du Trésor des
chartes, III, n» 4039^, p. 581).
h
cxiv INTRODUCTION.
doute ce fait que le chapitre et l'évêque de Béziers avaient
juré que les biens des hérétiques n'iraient point à leurs
héritiers ^ conformément à la jurisprudence du moment, qui
cependant ne réussit pas à s'établir. Mais plus rien dans tout
le xiif siècle. Il faut descendre au 26 avril 1299 pour ren-
contrer l'évêque de cette ville. C'est alors, en premier lieu,
Bérenger Frédol (1294- 1305) ^ un canoniste de grande
réputation. Il apparaît comme une sorte de conciliateur,
puisqu'il exhorte les habitants du Bourg de Carcassonne à
accéder aux conditions que l'inquisiteur propose avant de
les relever de l'excommunication 3. Le 20 novembre 1305,
il adresse de Lyon à l'archevêque de Narbonne, en faveur
de Raymond Gayraud, d'Arqués (Aude), la lettre suivante,
contenant l'exposé d'une situation qui n'était pas absolument
unique :•
Venerabili in Ghristo fratri Dei gratia archiepiscopo Nar-
bone, vel ejus officiali, Berengarius, miseratione divina Bilter-
rensis episcopus, salutem in Domino sempiternam. — Sua
nobis Rairaundus Gayraudi, de Archis, vestre diocesis, lator
presentium, humili et sponlanea confessione monstravit quod
ipsc olim, a qalbusdam quos credebat orthodoxe fidei zelatores
scductus, pluries a duobus annis citra participavit Andrée Jacobo,
1. Hist. génér. de Languedoc, VIII, col. 1468, 1469. — Les habi-
tants de Béziers écrivent au roi pour se plaindre que G. d'Ai-
guesvives, qui se fait appeler G. de Lodèvc, soit entré en posses-
sion des biens de son gendre, hérétique.
2. Deux autres Frédol occupèrent le siège de Béziers au
xiye siècle : Bérenger Frédol le jeune (1309-1312) et Guillaume
Frédol (1314-1349). Ils appartenaient à une famille bitterroise qui
donna d'autres dignitaires à cette église : Raymond Frédol, cha-
noine en 1249, André Frédol, archidiacre (1323-1346), Bernard
Frédol, chanoine en 1339, Pierre Frédol, etc. (Bibl. de Béziers,
Ms. 6, fol. Ixvj, Ivij, Ixxxiij v°, Ixxxv, Ixxxvij v.) Ce registre du
xv« siècle contient divers règlements de l'église de Béziers.
3. Doat, XXXII, fol. 283-288; Mahul, Cartulaire, V, 651.
INTRODUCTION. CXV
de Savarlesio, ac quihusdamaliis hcreticis loquendo, bibeiido,
comedendo cum eis; et eorum prcdicationes audivit, ipsosque
adoravil et associavit muUolie[n]sgenibus flexis, BenediciteiQY
dicendo, ac eis peccuniam et aliquaalia de suo proprio pro eorum
necessitalibus minisLravit. Que omnia in scriptura coram nobis
confecta plenius conlinentur. Unde errorem advertens quem
sub specie recti iidem predicaverant sibi seductores, supplicavit
humiliter sibi ab excommunicationis sententia, quam propterea
noscitur incurrisse, absolutionis beneficium per Sedem Aposto-
licam misericorditer impertiri et alias anime sue saluti' provi-
der!. Nos autcm, ejusdem Raimundi confessione audita, pie
malris Ecclesie, que non claudit gremium redeunti, vesligiis
inhérentes, Ipsum Raimundum ab excommunicationis sententia,
quam ex predictis causis sponte confessatis apud nos in scriptis
remanentibus incurrit, auctoritate domini pape, cujus peniten-
tiarii^ curam gerimus, duximus absolvendum secundum for-
mam Ecclesie consuetam, abjurata per eum prorsus omni
heretica pravitate; sibique penitcntiam injunximus, prout
secundum Deum et anime sue saluti vidimus expedire; cir-
cumspecLioni vestre auctoritate committentes prefata quatenus,
si bona dicti Raimundi sunt per inquisitores Carcassone vel
quosvis alios ex causis arrestata predictis, ipsa eidem Rai-
mundo faclatis restitui indilate, nisi sit aliud canonicum quod
obsislat. Datum Lugduni, xii° kls. decembris, ponlificatus
domini démentis pape quinli anno primo ^.
Le 5 décembre suivant, Bérenger Frédol accordait des
lettres d'absolution à Guillaume Escannier, d'Arqués, qui
obtenait par là même d'être remis en possession de ses biens ^.
1. Ms. : salubriter.
2. Ms. : paenitentiarius .
3. Doat, XXXIV, fol. 87-88. Ramenée à l'orthographe du
xm^ siècle.
4. Lettre de Bérenger Frédol, évéque de Béziers et pénitencier
du pape, à l'archevêque de Narboanc (Molinier, Éludes, p. 479).
— Lettre du lieutenant de Pierre Radulphe, procureur du roi
pour les confiscations, du 24 décembre 1305 (ibid., p. 179, 180).
cxvj INTRODUCTION.
Ces lettres n'infirment en rien l'observation déjà faite au
sujet de l'action combinée des évêques et des inquisiteurs, car
l'évêque agit au nom du pape. Les documents d'inquisition
sont rares ici. Sans doute, on peut croire sans témérité
que ce silence provient de lacunes trop étendues dans la
suite des documents. Il reste vrai cependant que, durant
tout le XIII'' siècle, l'effort principal de la poursuite s'accuse
surtout à Toulouse, à Carcassonne et à Albi. Sous le pontifi-
cat de Jean XXII, elle s'étend ; il est aisé de la suivre dans
le bas Languedoc. J'en ai déjà, à plusieurs reprises, fait
pressentir la raison , du moins la principale raison histo-
rique. Elle remonte au mouvement fraticelle, qui eut son
centre à Narbonne et troubla tout le rivage du golfe du
Lion, ou même la chaîne dés Cévennes méridionales. Le
fait, d'ailleurs connu, n'a jamais cependant été appro-
fondi; il n'a pas été de la part des historiens l'objet de
recherches spéciales. Les tomes XXVII et XXVIII du fonds
Doat présenteraient pour ces recherches un intérêt sérieux ' .
1. J'indique ici les principales confessions reproduites dans
Doat in extenso ou par extraits :
1320. — Confession de Mathieu, curé de Belbèze (Aude) (Doat,
XXVII, fol. 85-87).
1319-1322. — Confessions ou fautes {culpae) de huit béguins de
Clermont-l'IIérault et de Lodève proposées au conseil réuni en
consultation à Lodève, le 3 j uillet 1323 (Doat, XXVIII, fol. 1 1 vo-27).
Avant 1325. — Confessions de douze béguins de Narbonne ou
du Narbonnais et d'Olargues (Hérault) (ibid., fol. 116-136 v"»).
1325. — Aveux de dame Prons Bonet, de Saint-Michel de La-
cadière, diocèse de Nimes. Curieux et importants (Doat, XXVII,
fol. 51-79).
1325. — Aveux de Manent Rose, de Lodève (ibid., fol. 79 vo-82).
Février 1325. — Aveux de Bernard Fenassa et de Pierre Astruc,
d'Albi (ibid., fol. 32-35).
Septembre et novembre 1325. — Aveux de Jean Orlach, de
Montpellier (ibid., fol. 24-26).
INTRODUCTION. cxvij
On y trouve des dépositions fort circonstanciées de béguins,
spirituels et fraticelles, qui, s'ajoutant aux pages consa-
Octobre 1325. — Aveux do Raymond Jean, sorti de l'ordre des
frères Mineurs, de Montréal (Aude) (ibid., fol. 35-42).
Octobre 1325. — Aveux de Biaise Boyer, de Narbonne (ibid.,
fol. 83 vo-85).
Novembre 1325. — Aveux d'Etienne Gramat, de Villeneuve-
les-Béziers (ibid., fol. 9-10).
Novembre 1325. — Aveux d'Alissète, habitant Montpellier
(ibid., fol. 30-32).
Novembre 1325. — Aveux d'Ermessinde Gros, femme de Jean
Castanié, de Lodève, alors à Gignac (Hérault) (ibid., fol. 14-lG).
Novembre 1325. — Aveux de Sibile Gazelle, veuve de Guil-
laume Gazelle, de Gignac (ibid., fol. 16-18).
Novembre 1325. — Aveux de Pierre Massot, de Béziers (ibid.,
fol. 12 vo-14).
Décembre 1325. — Aveux d'André Bérenger, de Montagnac
(ibid., fol. 11).
Décembre 1325. — Aveux d'Agnès, femme d'André Bérenger,
de Montagnac (ibid., fol. 11 v''-12).
Août 1327. — Aveux de Guillelme Maze, de Calvairac, diocèse
de Castres (ibid., fol. 82-83).
Novembre 1327 et octobre 1328. — Confessions de Raymond
Cathala, prêtre, de Roujan, diocèse de Béziers (ibid., fol. 42-45).
1328. — Aveux de Guillaume Molinier, clerc, de Béziers (ibid.,
fol. 48 vo-51).
Octobre 1328. — Déposition de Durand Bonnet, de Saint-Michel,
diocèse de Nîmes (ibid., fol. 26-30).
1325 et 1329. — Confessions de Guillaume Marcon, de Pézénas
(ibid., fol. 210-212).
Août 1327, janvier et septembre 1329. — Confessions de Barthé-
lémy Pays, d'Albi (ibid., fol. 198-199).
Janvier et février 1329. — Confessions de Raymond Garrigues,
d'Albi (ibid., fol. 199 vo-200).
Juin 1329. — Aveux de Raymond Boyer, de Yillemagne (ibid.,
fol. 200-201).
Juillet 1329. — Aveux de Guillaume Benoit, de Gazouls-l'Hé-
rault (ibid., fol. 212).
Juillet 1329. — Confession de Jean Mauran, de Pézénas (ibid.,
fol. 212 ^-215).
cxviij INTRODUCTION.
crées par Bernard Gui à la description de leurs doctrines,
permettraient de caractériser l'état d'âme des populations
A titre d'exemple, je place sous les yeux du lecteur les aveux de
Bernard Pastou {Pastoris), de Marseillan (Hérault), du 19 mai 1329.
« Bernardus Pastoris, de Marcelhano, mercator, habitator Pede-
nacii diocesis Agathensis, sicut per ipsius confessionem sub anno
Domini M° CGC° XXIX», mense mail, xix^ die, factam et proces-
sum inde habitum apparet, veniens spontanea voluntate, non
vocatus nec citatus per episcopum nec inquisitorem, set per ali-
quos alios complices suos inductus in domo episcopali Bitterris,
ubi tune nos frater Henricus de Chamayo, ordinis Predicatorum,
inquisitor Carcassone, eramus, quandam papiri cedulam scrip-
tam nobis presentari et tradi per aliquos de familiaribus dicti
domini episcopi procuravit et fecit, cujus ténor sequitur in hec
verba :
« Significatur religiose majestati domini inquisitoris heretice
pravitatis in senescallia Carcassone, seu ejus locumtenenti, quod,
cum eo anno Begguini heretici et de heresi dampnati fuissent
combusti juxta castrum de Pedenacio mandato domini nostri
Régis et domini inquisitoris, mandato Summi Pontiticis et dornini
episcopi Agathensis, hinc est quod quidam perverso spiritu imbu-
tus, adherens heretice pravitati, animum suura ad fidem eorum
perversis operibus ac hereticis et dampnosis suasionibus immittens,
eorum perversa opéra sequendo, quadam die, post combustionem
heroticorum, et specialiter post combustionem cujusdam vocati
Fornayro, et ejus sociorum, Bernardus Barleti, notarius, catholice
fidei spernens doctrinam, et mandata apostolica et domini nostri
Régis et dicta domini Agathensis episcopi, si potuisset, impu-
gnando, et, quod deterius est, sibi adhérentes habuisset contra
fidem catbolicam infringendo {sic), accessit ad locum ubi dictus
Fornayro et alii superius uominati sunt combusti, et flexis genibus,
lanquam adoraret eorum nequitiam, accepit de ossibus dictorum
combustorum hereticorum et de lieresi dampnatorum et pro heresi
juste mandato domini nostri Summi Pontificis ac domini nostri
Régis légitime combustorum, et ipsa ossa in pallio sive sindonc
involvens cum multa revercntia, ac si essent roliquie sanctorum,
accepit et secum asportavit; et, cum per quosdam supervenientes
peteretur a dicto Raymundo^ quid faciebat ibi, ipse Raymundus
1. Plus haut : Bernardus.
INTRODUCTION. cxix
méridionales victimes d'un mysticisme social faux et subver-
sif. Aussi voyons- nous les évêques ne pas connaître de
respondit : « Ego colligo de ossibus istorum combustorum vere
martirum, quia pro certo ipsi erant sanioris fidei quam illi qui
eos fecerunt comburi, et de hoc habeo fidem meam; et ipsi erant
optimi christiani, et cum magno prejudicio et contra jus sunt
combusti et credo martires et eorum fidem laudo et credo quod
sint in Paradiso. » Sic tune testes infrascripti ejus vesaniam et
incredulitatem ac otiam hereticam pravitatem increpantes, dixe-
runt dicto Raymundo : « Ut quid talia facitis et talia dicitis ac
asseritis in rebellionem catholice fidei, quia certe nos credimus
quod quidquid per sanctam Ecclesiam fit digne et juste fiât, quia,
si non essent reperti lieretici et pro heresi dampnati, jam non
devenissent ad talem senlentiam. » — Ad que respondens dictus
Raymundus Barleti dixit hec verba vel similia : Vos janglayres
près, que hieu teni per bos crestias et per verays martirs ; et d'ayso
non poyria miiclar que hieu non cresa que sian estalz bos crestias.
Et nichil aliud posset [sic] sibi dari intelligi contra suam opinio-
nem predictam. Quare supplicatur vestre magnifies dignitati ut
ex vestro officio super premissis, in augmentum et conservatio-
nem ac etiam ad evitandum periculum scliismatis fidei chris-
tiane, super premissis per vos adhibeatur remediura oportunum.
Et ad informandum vos nomiuantur testes : Imbertus de Ruppe-
fixa, domicellus, Johannes Maurandi.
« Qua quidem cedula ut premittitur presentata et per nos recepta,
dictum Bernardum ad nostri presentiam fecimus evocari. Qui in
judicio constitutus, juratus de veritate dicenda, postmodum roco-
gnovit se fecisse fieri et dictari eandem per magistrum Guillel-
mum Lombardi, clericum et procuratorem, Pedenacii habitato-
rem, et scribi per Petrum, clericum magistri Arnaudi Vasconis,
notarii dicti loci, ad instantiam et instructionom Guillelmi Mas-
conis, do Pedenacio, apotecarii, qui ipsam cedulam seu substan-
tiam facti super quo formata fuit, consentientibus aliquibus aliis
complicibus inferius nominandis, primitus scripsit manu propria
in vulgari, et postmodum eam sic in vulgari scriptam fecerunt
formari et transcribi in forma predicta. Vocatis autem Johanne
Morenni, Guillelmo Mascone, Imberto de Ruppefixa, Durando de
Podio, Guillelmo de Casulis, a quibus idem Bernardus primo
asserebat se audivisse narrare factum predictum in dicta cedula
expressum, et quod a principio, ut dixit, credebat fuisse verum,
cxx INTRODUCTION.
repos qu'ils n'aient réprimé de tels excès, dans lesquels
donnaient tant le clergé séculier que le clergé régulier.
et coram nobis inquisitore predicto uno post alium singulariter
in judicio constitutis ac mpdio juramento interrogatis si sciebant
factura, prout in ipsa cedula continebatur, fuisse verum, et primo
respondentibus se nichil scire de ipso facto nisi per auditum dici
alienum, excepte dicto Jobanne Mauranni, qui asseruit ipsum
factura fore verum et deposuit de sciencia et de visu ; tandem
prefatis Jobanne Mauranni et Iraberto de Ruppefixa in dicti Ber-
nardi presentia affrontatis et in judicio constitutis et de veritate
dicenda juratis, negaverunt unus post alium se dixisse predicto
Bernardo factura predictum et aliquid scire de ipso facto, excepto
dicto Imberto, qui cura dicto Jobanne Mauranni finaliter asse-
ruit se scire et vidisse prout in culpa sua inferius postea recitanda
plenius est expressum.
« Quibus omnibus preraissis sic actis, babita suspitione per nos
inquisitorem predictum ex verisimilibus coujecturis et circums-
tantiis in eisdem tune notatis, de consilio discretorum ibidem pre-
sentium, eosdem Bernardum, Johannem, Guillelmum et Imber-
tum in carcere fecimus detineri. Qui omnes sic detenti et in
carcere reclusi per paucos dies apud Bitterrim fuerunt auditi,
interrogati et super premissa cedula plenius examinati; tandem-
que post multas exhortationes, interrogationes et requisitiones
eis factas, falsitatem et machinationem per eos factam inimicabi-
liter et dolose contra dictum Raymundum apperuerunt unus post
alium non tamen ex toto nec clare, donec fuerunt in dicto car-
cere per dies multos detenti et apud Carcassonam adducti. Dictus
tamen Imbertus fuit primus qui predictam falsitatem et macbi-
nationem apperuit et detexit, non tamen ex integro, donec omnes
predicti nno"", scilicet B. Pastoris, Jobannes Maurini, Imbertus
et Guillelmus fuerunt apud Carcassonam adducti et in ipso muro
detenti. Demum vero dictus Bernardus, post multas exborta-
tiones, inductiones et deductiones, effusis lacrimis, modum et
sériera totius tractatus et macbinationis predicte falsitatis, codule
fabricationis et consontientes in eis corde gcmebundo detexit, ac
confessus fuit quod, licet a principio dixisset se credere contenta
in ipsa cedula fore vera, prout ab ipsis Jobanne Mauranni, Guil-
Iclmo Mascon et Imberto predictis seaudivisseasser[eb]at, bnali-
ter tamen bene perpendit ex dictis predictorum et circumstantiis in
dicto tractatu habitis, et ita firmiter credidit quod predicta omnia
INTRODUCTION. cxxj
L'évêque de Magiielonne, André Frédol (1318-1328), pro-
in ipsa cedula contenta, prout contra dictum Raimundum Bar-
leti proposita orant, non esscnt vera set falsa, et eidem Raymundo
Ba[rjleti impusita falso et niendaciter per malivolentiam et inimici-
liam, qiiam ipse et alii predicti et quidam alii de Pedenatio quos
nominat gerebant et habebant contra vel apud ipsum Raymun-
dum Barleti, ex causis quas in sua confessionc expressit; et hoc
etiam credebat et perpendebat antequam redderet ceduiam pre-
dictam, sicut dixit; quodque in itinere, dum ipse qui loquitur et
dictus Johannes Mauranni ibant apud Bitterrim ad reddendum
ceduiam predictam, dixit ipse loquens dicto Johanni : Li cor mi
rahuse formant de randre aquesta cedula; et dictus Johannes
Mauran respondit quod bene redderet eam nisi esset ibi pro teste
scriptus. Et hoc audito, ipse Bernardus respondit : « Melius est
quod sitis testes, et ego ipsam presentabo, quia, quanto erunt
plures testes, melius probabitur t'actum predictura. »
« Item, quando fuerunt Bitterris, ipse B. Pastoris fecit dictum
Johannem Mauran recedere et reverti Pedenatium, ne, si videre-
tur per dominum inquisitorem, esset suspectus quod se ingereret
in testem non vocatus nec citatus; et postea fecit enm cum aliis
citari, et eisdem citatis minislravit expensas in cena, non tamen de
pecunia sua, set aliorum consentientium in predictis.
« Item, quandara informationem seu inquestam que fiebat in
curia regia seu vicarii regii Bitterris contra dictum Raymun-
dum Barleti super quibusdam casibus officium inquisitionis
minime tangentibus tam ad expensas proprias quam aliorum,
pro viribus persequebatur et ducebat in odium et malum
dicti Raymundi Barleti, non obstante quod crederet contenta in
ipsa cedula non esse vera, et quod etiam dixisset Johanni Mau-
ranni et Guillelmo Mascon predictis se non credere ea fore vera
nec adhibere ûdem dictis eorumdem, et quod etiam sibi respon-
dissent : Que vous a que far, si est vray ou non, soûl que on vous en
porte testimoni ?
« Interrogatus quare ergo reddebat predictam ceduiam ex quo
sciebat eam contirere falsitatem, respondit quod propter suum
malum et son dezastre, ot quod volebat quod propter illa ipse
Raymundus Barleti haberct inde malum et dampnum.
« Interrogatus quare malum credebat inde eventurum dicto Ray-
mundo Barleti, si ipsa cedula vel contenta in ea probarentur, res-
pondit se nescire modum curie domini inquisitoris ; tamen sciebat,
cxxij INTRODUCTION.
cède à des interrogatoires et fait des arrestations*; les
vicaires généraux de Jacques de Concoz, évêque de Lodève
(1318-1322), poursuivent les béguins, qu'ils mettent en
prison 2; à Béziers, les aveux faits « in curia episcopi » se
multiplient^; à Narbonne, Germain d'Alanh [de Alan-
haîîo), commissaire délégué de l'archevêque, se porte sur
plusieurs points du diocèse ; et le petit diocèse d'Agde met
en mouvement la police inquisitoriale. Des exécutions de
béguins ont lieu à PézenasS à Agde^ à Béziers, à Capes-
ut dixit, eadem contenta in ipsa cedula fore hereticalia, et quod
dictus Raymundus propter hoc caperetur et in carcere poneretur
et detineretur, et postmodum remitteretur domino episcopo Bit-
terrensi, et quod ipse episcopus posset de ipso Raymundo facere
a sa guiza, sciens tune, ut dixit, quod dictus dominus episcopus
portabat tune eidem Raymundo Barleti malam voluntatem, et
quod non fecisset sibi nisi malum et dampnum, credens tune, ut
dixit, et desiderans quod ipse Raymundus condempnaretur ad
perdendum officium suum, scilicet notariatus, et quod perderet
magnam vel majorem partem bonorum suorum ; et quod hoc sibi
dixerant aliqui de complicibus predictis et aliis hujus facti quod
talia erant in dicta cedula, que, si probarentur et causa bene
duceretur, dictus Raymundus perderet magnam partem bonorum
suorum.
« Gommittens premissa a xix» die maii predicta usque ad domi-
nicam subsequentem que fuit xxî=» dics dicti mensis, et quedam
alia que in circumstantiis dicti facti sunt, que tractatum peccu-
nic habende pro dicta causa ducenda et dihgentia adhibenda res-
piciunt et tangunt, que longum et tediosum esset referre, ac
principio veritatem negavit et pluries dejeravit, asserens nunc
penitere de premissis » (Doat, XXVII, fol. 204-210).
1. Doat, XXVII, fol. 16, 20. — André Frédol, précédemment
chanoine de Maguelonne et évêque d'Uzès, était de la même
famille que les Frédol de Béziers.
2. Doat, XXVIII, fol. 11 v°, 13, 15 v°, 21 v».
3. Doat, XXVII, fol. 12 v°, 13 v», 14.
4. Ibid., fol. 204.
5. Doat, XXVIII, fol. 24 v».
INTRODUCTION. cxxiij
tang, à Narboime, à Lodève, à Lunel'. Chaque exécution
excite la ferveur des adeptes, qui recueillent les restes des
condamnés, les transportent dans leurs maisons, où ils les
vénèrent comme des reliques, criant à la persécution, louant
les vertus des victimes, répétant qu'elles appartenaient à la
véritable Église. Cette situation, grave sans aucun doute,
explique l'action d'ensemble, fondée d'ailleurs sur une règle
de la procédure, des inquisiteurs et des autorités diocésaines,
qui déploient une extrême activité. Rien, ce me semble, n'en
donnera mieux la sensation que la suite chronologique de
leurs actes communs.
U novembre i 3<8, Garcassonne (?). — Sentence par laquelle
Barthélémy, évêque d'Alet, Henri Ghamayou, inquisiteur de
Garcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Germain
d'Alanh {de Alanhano), vicaire de l'archevêque de Narbonne,
Jean Gaslanié [de Castanherid] , vicaire de l'évèque de Béziers,
Bertrand d'Auriac, vicaire de l'évèque de Garcassonne, et Pierre
Déodat, vicaire de l'évèque de Gastres, commuent la peine en
faveur de divers détenus appartenant aux diocèses de Nar-
bonne, Béziers, Garcassonne, Alet, Nîmes et Lodève^.
-10 décembre -1318, Garcassonne. — Jean de Beaune, inquisi-
teur, écrit à révêque de Pamiers pour lui annoncer qu'il délègue
auprès de lui comme son lieutenant Galhard de Pomiès, reli-
gieux du couvent des frères Prêcheurs de la ville^.
4 322. — Raymond d'Atho, évêque de Mirepoix, Bernard Gui
et Jean de Beaune, inquisiteurs, condamnent des béguins au
ot mur''. »
-12 septembre -1322, Toulouse. — « Sermo publicus » par
Bernard Gui, inquisiteur, assisté des commissaires des diocèses
1. Doat, XXVII, fol. 9, 20, 21, 24, 30, 36; XXVIH, fol. 12,
14, 14 vo, 15, 15 v», 16, 17, 18, 19, 20, 24 v», 26 v».
2. Doat, XXVII, fol. 3-7.
3. Lettre pul)liée par M. Molinier, Études sur quelques manus-
crits des bibiiotkéques d'Italie, p. 175 (Paris, Leroux, 1887).
4. Limborch, Liber senlentiarum, p. 330-333.
cxxiv INTRODUCTION.
de Montauban, Albi, Toulouse, Rodez, Auch, Mirepoix, Rieux
et Saint-Papoul^
2 juillet ^1323, Lodève. — Jean de Beaune, inquisiteur, et les
vicaires généraux de Tévèque de Lodève, Etienne Villatou, de
Mende, et Bernard de Montégut, font une consultation inqui-
sitoriale^.
3 juillet -1323, Lodève, in cimiterio vel platea ante eccle-
siam Beati Andrée. — Les mêmes font un « sermo publicus » :
serment des officiers et barons, abjuration des hérétiques gra-
ciés, imposition de croix, condamnations a ad murum, » dégra-
dation sacerdotale de Bernard Perrolas^.
45 octobre 4323, Narbonne. — L'archevêque de Narbonne
donne à Germain d'Alanh [de Alanhano) ses pouvoirs pour
procéder contre les hérétiques du diocèse''.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Chamayou, inquisiteur
de Carcassonne, Pierre Brun, inquisiteur de Toulouse, Hugues
Auger, officiai de Narbonne, Durand Catherini, vicaire de
l'évêque de Maguelonne, Hugues de Fontenilles, officiai d'Albi,
Bertrand d'Auriac, vicaire de l'évêque de Carcassonne, et Jean
Gastanié, vicaire de l'évêque de Béziers, reçoivent ensemble et
chacun pour sa partie l'abjuration d'hérétiques des diocèses de
Béziers, Agde, Maguelonne, Albi et Carcassonne^.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Chamayou et Pierre
Brun, inquisiteurs, Hugues Auger, officiai de Narbonne, Durand
Catherini, vicaire de l'évêque de Maguelonne, rendent la sen-
tence par laquelle Na Prons Bonet est livrée au bras séculier^.
Vers 4328, Carcassonne (?). — Henri Chamayou et P. Brun,
inquisiteurs, Bertrand d'Auriac, vicaire de Tévêque de Carcas-
sonne, Hugues Auger, vicaire spécial de l'évoque de Saint-Pons,
Durand Catherini, vicaire de l'évêque de Maguelonne, Hugues de
\. Limborch, op. cit., p. 334-372. Cuipae ou dépositions des
condamnés, p. 372-393.
2. Doat, XXVIII, foL 3-8.
3. Ibid., fol. 8-37.
4. Ibid., fol. 146 vo-147.
5. Doat, XXVII, fol. 87-89.
6. Ibid., fol. 95-90.
INTRODUCTION. cxxv
Fonlenilles, vicaire de révè(juc d'Albi, et Jean Gastanié, vicaire
de l'évêque de Béziers, fulminent l'excommunication contre
divers hérétiques \
Vers ^328, Carcassonne. — Henri Chamayou, inquisiteur,
en son nom et au nom de Bernard Gui, évêque de Lodève,
P. Brun, inquisiteur, prononcent une sentence d'exliumation
contre Manent Rose, morte en prison, mais hérétique'^.
Vers ^328. — Henri Chamayou et P. Brun, inquisiteurs,
Pierre Déodat, officiai de Castres, député par l'évêque, con-
damnent Guillaume Maze à la prison perpétuelle^.
Vers -1328, Carcassonne (?) . — Henri Chamayou et P. Brun,
inquisiteurs, Bertrand d'Auriac et Germain d'Alanh [de Alan-
hatio), vicaires épiscopaux de Carcassonne et de Narbonne, pro-
noncent des sentences d'exhumation ^
20 février 1325 (n. st.), Mirepoix. — Raymond d'Atho,
évêque de Mirepoix, écrit à Jean du Prat, inquisiteur, pour
s'excuser de ne pouvoir assister au « sermo » qui se tiendra le
dimanche suivant 24 à Carcassonne; il lui annonce qu'il a
nommé son commissaire, qui s'y rendra à sa place, Bertrand
de Roumengous [de Romengosio] ^.
Même jour, Albi. — Béraud de Farges, évêque d'Albi, écrit
pour le même objet; il a désigné pour assister au « sermo »
Hugues de Fontenilles, son officiai, qui procédera avec l'inqui-
siteur contre certains habitants de la ville épiscopale morts
dans l'hérésie®.
'2\ février •1325 (n. st.), Saint-Pons-de-Tliomières. — Ray-
mond de Roquecorne, évêque de Saint-Pons, écrit à Tinquisi-
teur pour le même objet : il a nommé son commissaire, qui
assistera au « sermo » à sa place, Pierre de Saint-Hilaire, curé
de Belbeze^
1. Doat, XXVII, fol. 91 v»-94.
2. Ibid., fol. 97-98.
3. Ibid., fol. 98 v<>-99.
4. Ibid., fol. 99 v»-107.
5. Doat, XXVIII, fol. 141 \o-142.
6. Ibid., fol. 144-146.
7. Ibid., fol. 143-144.
cxxvj V INTRODUCTION.
Même jour, Toulouse. — Les vicaires généraux de Tarche-
vêque de Toulouse nomment commissaire pour assister au
« sermo » du dimanche suivant, à Garcassonne, Barthélémy
d'Albi, curé de Labèse^
22 février ^3252, Béziers. — L'évêque de Béziers, écrivant
à l'inquisiteur Jean du Prat, s^excuse de même; il a nommé
ses commissaires pour assister à sa place au « sermo » du
dimanche suivant, Bernard Chabot, officiai, et Jean Gastanié [de
Castanherio], préchantre de Saint-Aphrodise^.
22 et 23 février ^ 325 (n. st.), Garcassonne. — Pierre Rodier,
évêque de Garcassonne, et Jean du Prat, inquisiteur, font une
consultation inquisitoriale, en vue du « sermo » du lendemain ^
24 février -1325 (n. st.), Garcassonne. — [L'évêque de Gar-
cassonne, l'inquisiteur Jean du Prat et les commissaires épisco-
paux font le « sermo » annoncé.]
-1" mars 4325 (n. st.), Garcassonne, couvent des frères Prê-
cheurs. — Jean du Prat, inquisiteur, délivre ses lettres d'abso-
lution à Jean d'Avignon, cardeur de draps, de Narbonne, et lui
impose des pèlerinages. Le i 2 mars suivant, à Sigean, le com-
missaire épiscopal approuve l'absolution et les pénitences^.,
Décembre -1325. — Henri Ghamayou et P. Brun, inquisi-
teurs, en leur nom et au nom de l'évêque d'Agde, Raymond
Dupuy, qui s'est excusé par lettre, et Jean Gastanié [de Cas-
tanherio), commissaire de l'évêque de Béziers, prononcent des
peines (croix et pèlerinages) contre six hérétiques''.
'I'^'" mars -1327 (n. st.), Garcassonne, Marché couvert. —
« Sermo generalis » fait par les évêques de Garcassonne et
d'Alet, les inquisiteurs Jean du Prat et P. Brun, les commis-
saires épiscopaux de Narbonne, Béziers, Lodève, Castres et
Albi^
1. Doat, XXVIII, fol. 138 vo-140.
2. Chronologie propre de l'évôquc de Béziers, Guillaume Frédol.
3. Doat, XXVIII, fol. 140 vo-14i.
4. Ibid.j fol. 96-107.
5. Ibid., fol. 171-174.
6. Doat, XXVII, fol. 89 v°-9l.
7. Doat, XXVIII, fol. 178-186. Suivent les dépositions des cou-
pables, fol. 189 vo-252.
INTRODUCTION. Cxxvij
<328. — Les inquisiteurs Henri Giiamayou et Pierre Brun,
avec les officiaux des diocèses de Béziers, de Narbonne, d'Albi,
de Castres et de Garcassonne, accordent un adoucissement de
peine (des pèlerinages au lieu de la prison) en faveur de dix
prisonniers ' .
^4 novembre -1328, Narbonne (?). — Henri Chamayou,'
inquisiteur, et Germain d'Alanb [de Alanhano), archiprêlre
de Narbonne, curé de Gapestang et inquisiteur épiscopal pour
la ville et le diocèse, font remise à deux condamnés pour hérésie,
Biaise Boyer et Matthieu, des peines qu'ils avaient encourues^.
\\ décembre -1328, Narbonne, cimetière Saint-Félix. — L'ar-
chevêque de Narbonne, l'inquisiteur apostolique Henri Cha-
mayou et rinquisiteur diocésain Germain d'Alanh tiennent un
a sermo, » où, entre autres, sont condamnés des hérétiques de
Gapestang et de Gessenon (Hérault) ^.
\'2 décembre <328, Narbonne, maison archiépiscopale. —
Germain d'Alanh [de Alanhano), commissaire diocésain, donne
ses pouvoirs à l'inquisiteur de Garcassonne [Henri Ghamayou],
pour procéder contre Pierre de Arris, chartreux'''.
■19 et 20 mai ^329, Béziers, in caméra episcopali. — Henri
Chamayou et P. Brun, inquisiteurs, André, abbé de Saint-
Aphrodise, commissaire épiscopal, se livrent à une consulta-
tion inquisitoriale sur divers cas qu'ils exposent^.
4 juin -1329, Béziers, in caméra episcopi. — Autre consul-
tation inquisitoriale tenue par l'évêque et l'inquisiteur*'.
5 juin 4329, Béziers, m aula episcopali. — L'évêque de
Béziers délègue Henri Ghamayou, inquisiteur apostolique, dans
la cause de Pierre Roger ^.
() et 8 juin ^329, Béziers, in aula episcopali. — L'évêque
de Béziers et Henri Chamayou, inquisiteur, reçoivent l'abjura-
tion de Jean Roger, prêtre, d'Auriac (Corrèze), bénéficier de
1. Doat, XXVII, fol. 193 vo-196.
2. Ibid., fol. 109 v°-112.
3. Ibid., fol. 124-136.
4. Ibid., fol. 137.
5. Ibid., fol. 157-162.
6. Ibid., fol. 163-170.
7. Ibid., fol. 177-178.
cxxviij INTRODUCTION.
Saiiit-Nazaire de Béziers. L'inquisiteur seul, agissant au nom
de l'évêque, lui impose des pénitences ^
[8 septembre •1329], Carcassonne, Marché couvert. — Les
évêques, les inquisiteurs et les commissaires diocésains reçoivent
le serment du sénéchal et d'autres officiers; ils accordent des
grâces, yraciae de crucibus^.
-1329. — Les inquisiteurs et les commissaires épiscopaux
prononcent des peines contre huit hérétiques appartenant aux
diocèses de Maguelonne, de Carcassonne et d'Albi ^.
^329. — Henri Ghamayou, inquisiteur, et Bertrand d'Au-
riac, commissaire de l'évêque de Carcassonne, livrent au bras
séculier Adam Baudit de Conques, diocèse de Carcassonne'^.
-1329, — Les inquisiteurs de Carcassonne et de Toulouse,
Bernard d'Auriac, inquisiteur diocésain de Carcassonne, et
Hugues de Fontenilles, officiai d'Albi, livrent au bras séculier
Guillaume Serre, de Carcassonne, et Isarn Rainaud, d'Albi^.
4 329. — Les inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun et
Galhard de Saint-Michel, officiai d'Alet, commissaire épiscopal,
livrent Limoux Nigri au bras sécuUer^.
4 329. — Les inquisiteurs et les commissaires diocésains
condamnent « ad murum » des hérétiques des diocèses dWgde
et d'Albi '.
4329. — Les inquisiteurs Henri Chamayou et P. Brun, avec
les commissaires épiscopaux de Narbonne et d'Albi, condamnent
« ad murum strictum » des hérétiques de ces diocèses".
4 0 septembre 1329, Carcassonne, place du Marché. — Les
inquisiteurs et les commissaires épiscopaux d'Albi ordonnent
que plusieurs maisons sises à Albi et une métairie près de
1. Doat, XXVII, fol. 171-177.
2. Ibid., fol. 188-190, 192.
3. Ibid., fol. 228-230.
4. Ibid., fol. 231-232.
5. Ibid., fol. 232 vo-234.
6. Ibid., fol. 234-235. Il avait fait se.s aveux en avril 1326, à
Alet, in aula episcopi (ibid., fol. 216-225).
7. Ibid., fol. 241 v<»-245.
8. Ibid., fol. 245 ^-247.
INTRODUCTION. cxxix
Réalmonl, où se sont accomplis des rites hérétiques, seront
rasées ^ .
Cette énumération longue et partant fastidieuse ne laisse
pas d'être éloquente. Dans tout le Languedoc, du nord au
sud, l'entente entre les évêques ou leurs délégués et les
inquisiteurs est constante ' et de droit ^. On dirait qu'il n'y
a plus qu'un seul tribunal. De fait, on peut conclure à une
seule justice, la justice inquisitoriale.
Nous allons voir maintenant les inquisiteurs à l'œuvre.
III. Actes di:s inquisiteurs.
1. Les inquisiteurs. — Il me paraît utile de donner tout
d'abord la liste chronologique des inquisiteurs. La voici
telle que j'ai pu la dresser en suivant les documents un par
un. Malgré tous mes efforts, elle présente probablement
encore des lacunes. Elle est cependant la plus étendue et la
moins incomplète de toutes celles qui, depuis Percin, ont été
publiées; et si, pour quelques-uns de ces juges, la chronolo-
1. Doat, XXVII, fol. 248-249.
2. La réquisition faite, le l^r juillet 1324, par Jean du Prat,
inquisiteur, à Germain d'Alanh, d'avoir à livrer Grégoire Bellou,
prêtre et moine d'un monastère du Puy, arrêté à Montels, canton
de Capestang (Hérault), ferait, au premier abord, croire à un con-
flit. Mais il suffit d'une explication pour que l'inquisiteur apos-
tolique se déclarât satisfait : l'inquisiteur diocésain avait déjà
commencé le procès de cet homme qu'il détenait (Doat, XXXV,
fol. 1-10). Pièce curieuse, qui permet de saisir sur le vif les rap-
ports de l'Inquisition épiscopale et de l'Inquisition apostolique.
3. Par exemple, pour que Henri Chamayou, inquisiteur, put,
seul et sans le concours de l'ordinaire, exercer des poursuites à
Montpellier, il dut y être autorisé par un rescrit apostolique. Voy.
la bulle de Jean XXII du 27 avril 1330 (Doat, XXXV, fol. 85-86).
i
cxxx INTRODUCTION.
gie reste quelque peu flottante, je crois pouvoir assurer qu'il
n'y en a pas un seul qui soit sensiblement éloigné de sa place
historique. De l'année 1230 à l'année 1349, j'ai pu en comp-
ter soixante-quatorze, en comprenant dans ce nombre les
lieutenants des inquisiteurs et les inquisiteurs épiscopaux.
Ferrier, frère Prêcheur, d'abord inquisiteur épiscopal
pour Narbonne, puis inquisiteur pontifical, 1230-1247.
Pons de Saint-Gilles, frère Prêcheur, créé inquisiteur
par l'archevêque de Vienne, légat, 1233.
Arnaud Cathala, frère Prêcheur du couvent de Toulouse,
créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi, par l'archevêque de
Vienne, légat, 1233.
Guilhem Pelhisso, frère Prêcheur, inquisiteur avec le
précédent à Albi, 1235.
Pierre Gellani, frère Prêcheur, créé inquisiteur pour le
Toulousain et le Quercy par l'archevêque de Vienne, légat,
1233-1245.
Willem Arnaud, frère Prêcheur, 1233-1242.
Etienne de Saint-Thibéry (Hérault), frère Mineur, 1235-
1242.
Raymond Scriptor, archidiacre de Toulouse, délégué par
Willem Arnaud et Etienne, 12.. -1242.
Mascaron, prévôt de Toulouse, 12.. -1242.
Willem Raymond, des frères Prêcheurs, 1235-1259.
Le frère Jean de Navarre, 1236.
Maître Arnaud de Gampranha 1236.
Guillaume, grand archidiacre de Carcassonne, 1237. .
Pierre d'Alais {de Alesto), frère Prêcheur, 1237.
Pierre Durant ou Durand, frère Prêcheur, 1243-1248.
Pons Garin, frère Prêcheur, 1243-1246.
Bernard de Caux, frère Prêcheur, 1243-12...
.Jean de Saint-Pierre, frère Prêclieur, 1243-1256.
INTRODUCTION. cxxxj
Arnaud Chancelier (w?a^^■■s^erAr. Cancellarius), 1245-
1253.
Maître Bernard, curé de Ladignac (Haute- Vienne), délé-
gué par Bernard de Caux, 1246.
Amelius, curé de Saint-Etienne de Toulouse, 1250-
1256.
Rainaud de Chartres, frère Prêcheur, 1250-1256-1263.
Maître Radulphe, inquisiteur épiscopal de Carcassonne,
1251-1254.
Maître Raymond David, inquisiteur épiscopal de Car-
cassonne, 1251-1254.
Guillaume de Montreveil {de Monter evelli), frère Prê-
cheur, inquisiteur, vers 1250(?)-1267.
Guillaume de Puylaurens, lieutenant de l'inquisiteur,
vers 1250.
Maîtres., 1253.
Raymond Resplandi, 1253-1255.
G., 1254.
Pierre Aribert, inquisiteur épiscopal de Carcassonne,
1254.
Maître Arnaud de Gouzens, inquisiteur épiscopal de Tou-
louse, 1255.
Arnaud de Brassac, inquisiteur épiscopal de Toulouse,
1256.
Bernard de Montaren [de Monte areno), chanoine de
Lodève, inquisiteur d'Albi, 1256-1258.
B[ernard] de Roquessels {de Rocossels), chanoine de
Lodève, inquisiteur d'Albi, 1258.
Pierre Auger, frère Mineur, inquisiteur, vers 1255.
Baudouin de Montfort {Baudouinus de Monte forti),
1259.
Maître Arnaud Pelhisso, inquisiteur avec Amelius, curé
de Saint-Etienne de Toulouse, vers 1255.
cxxxij INTRODUCTION.
Guillaume Bernard, de Dax, frère Prêcheur, inquisiteur,
1258-1263-1267.
Pons du Pouget {de Poieto), frère Prêcheur, inquisiteur,
1262 et années suivantes.
Etienne de Gastine {de Vasti7io), frère Prêcheur, inqui-
siteur, 1264-1270-1276.
Ranulphe de Plassac {de Placiaco), frère Prêcheur,
inquisiteur, 1273-1275.
Guillaume de Barda, frère Prêcheur, lieutenant de
Ranulphe, inquisiteur, 1273.
Pons de Parnac(Lot), frère Prêcheur, inquisiteur, 1274-
1276-1277-1278-1279.
Hugues de Boniols {de Boniolis), frère Prêcheur, inqui-
siteur, 1276-1277-1278-1279.
Hugues de Bonetis, le même que le précédent sans doute,
1276.
Hugues Amelius, frère Prêcheur, lieutenant des inquisi-
teurs Pons de Parnac et Hugues de Boniols, puis inquisi-
teur lui-même, 1277-1278-1279-1280.
Pierre Arsin, frère Prêcheur, inquisiteur, 1277-1278.
B[ernard] de l'Ile, lieutenant de l'inquisiteur, 1278.
Jean Galand, frère Prêcheur, inquisiteur, 1278-1284-
1286-1293.
Jean Vigouroux, frère Prêcheur, inquisiteur, 1285-1286-
1288-1289.
Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Sequano), frère
Prêcheur, inquisiteur, 1286-1288-1289-1290-1292.
Foulques de Saint-George, frère Prêcheur, d'abord socius
de Guillaume de Saint-Seine, inquisiteur, puis inquisiteur
lui-même, 1290-1300.
Arnaud Jean, inquisiteur, 1298.
Bertrand de Glermont, frère Prêcheur, inquisiteur, 1292-
1304.
A
INTRODUCTION. cxxxiij
Guillaume de Albariis, frère Prêcheur, inquisiteur,
1293.
Nicolas d'Abbeville, frère Prêcheur, inquisiteur, 1299.
Geoffroy d'Abluses, frère Prêcheur, inquisiteur, 1287 (?)-
1303-1308-1309.
Sicard Faure, frère Prêcheur, lieutenant de Geoffroy
d'Abluses, inquisiteur, 1303.
Bernard Gui, frère Prêcheur, inquisiteur, 1306-1323.
Géraud de Blumac, frère Prêcheur, lieutenant de l'inqui-
siteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses, 1308.
Jean du Faugoux {de Falgosio), frère Prêcheur, lieute-
nant de l'inquisiteur de Carcassonne, Geoffroy d'Abluses,
1308.
Jean de Beaune {de Behia), frère Prêcheur, inquisiteur,
1318-1323.
Galhard de Pomiès {de Pomeriis), frère Prêcheur, lieu-
tenant de Jean de Beaune, 1318-1323.
Guillaume Costa, lieutenant de Jean de Beaune, inquisi-
teur, 1323.
Germain d'Alanh {de Alanhano), inquisiteur épiscopal
pour le diocèse de Narbonne, 1320-1329.
Hugues de Badafolio , officiai de Limoux, inquisiteur
épiscopal pour le diocèse de Narbonne, 1318.
Jean du Prat, frère Prêcheur, inquisiteur, 1320 (?)-1328.
Bernard Brice, frère Prêcheur, lieutenant de Jean du
Prat, 1325.
Henri Chamayou {de Chamayo), frère Prêcheur, inqui-
siteur, résidant à Carcassonne, 1318-1329.
Pierre Brun, frère Prêcheur, inquisiteur, résidant à Tou-
louse, 1318-1329.
H. Nigri, frère Prêcheur, inquisiteur, 1340.
Aymon de Caumont, frère Prêcheur, inquisiteur de Car-
cassonne, 1346.
cxxxvj INTRODUCTION.
rares, par exemple Raymond ScriptorS Mascaron^, Jean
de Navarra^ Arnaud de Campranha^ Guillaume, grand
archidiacre de CarcassonneS Pierre d'Alais, Arnaud
Challcelier^ Bernard, curé de Ladinhac^ Guillaume de
Puylaurens*, Arnaud de Gouzens-', Bernard de Montaren*",
Bernard de Roquessels", Pierre Auger^-, Arnaud Pelhisso'^
1. Il avait, à Auriac, réconcilié W. Julien (Bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 89).
2. Il avait réconcilié Raymonrle, mère de dame Flors, qui
retomba dans l'hérésie (ibid., fol. 22).
3. En 1236, il reçoit les aveux de Pons Grimoard, autrefois
sénéchal de Cahors pour le comte de Toulouse (Doat, XXII, fol. 37).
4. Compagnon de Jean de Navarra dans cet acte (ibid.).
5. Le 13 février 1237, avec "Willem Arnaud, il condamne
B. Othon (Doat, XXI, fol. 163-164), le 2 mars suivant, Guillaume
Bernard, Géraud de Niort et Esclarmonde leur mère (ibid.,
fol. 166-167), et G. de Niort (ibid., fol. 164-166. Cf. Hist. gén. de
Languedoc, VIII, col. 1014-1015; Mahul, Cartulaire, V, p. 626).
Même jour, lettre de Raymond VII, lui ordonnant de saisir les
biens des condamnés (Arch. nat., JJ 19, fol. 93).
6. En novembre 1245, il met sa confession sous les yeux de
R. Gros, d'Avignonet (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 136). Il
avait condamné Raymond de Guc (ibid., fol. 253 v»).
7. Le 28 juillet 1246, à Toulouse, il reçoit la déposition d'un
habitant de Pexiora (Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 173).
8. Vice-inquisiteur, il avait reçu les aveux de B. de Montes-
quieu (Doat, XXV, fol. 162). C'est probablement l'auteur de la
Chronique.
9. Les 7 et 14 novembre 1255. Il entend la déposition de dame
Saurine Rigaude (arch. de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85).
10. En 1256, il reçoit la déposition de Guiraud d'Auterive ot de
Lombarde, sa femme (Doat, XXXII, fol. 241-242). Le 14 février
1258 In. st.), avec Bernard de Roquessels, il impose des pénitences
comme inquisiteur d'Albi (Doat, XXXI, fol. 256-257).
11. Voy. la note précédente.
12. A une date qui n'est pas donnée, il avait entendu la déposi-
tion d'Isambard, de Saint-Antonin (Tarn-et-Garonne), et lui avait
imposé une pénitence (Doat, XXV, fol. 206 vo-208).
13. A une date inconnue, mais après 1250, il avait, avec Ame-
INTRODUCTION. cxxxvij
Guillaume de Bay^da S Bernard de l'Ile 2, Guillaume
de Albariis^, Sicard Faure^ Galhard de Pomiès^
Guillaume Costa «, Hugues de Badafolio\ H. Nigri»,
Etienne de l'Église ^ Arnaud Jean *°, Bernard Brice ",
lius, curé de Saint-Étienne de Toulouse, entendu Raymond
Arquier, auquel ils avaient ensemble imposé une pénitence
(Doat, XXV, fol. 275-283).
1. Le 15 juin 1273, il reçoit les aveux de Pétronille de Castanet
de Verfeil, diocèse de Rodez (Doat, XXV, fol. 5-7).
2. Le 27 mars 1278 (n. st.), comme lieutenant de l'inquisiteur,
il entend la suite des aveux de Jean Clerc, de Sorèze, alors en
prison (Doat, XXVI, fol. 4 vo-5).
3. Avec Bertrand de Clermont, il reçoit, le 16 juillet 1293, de
Pierre d'Aragon, la déclaration comme quoi celui-ci renonce aux
avantages de la lettre d'Adam, inquisiteur de Rome (Doat, XXVI,
fol. 150 v°-151). Cette lettre se trouve dans ce même volume,
fol. 148 VO.150, et dans Mahul, Cartulaire, V, 649.
4. Lieutenant de Geoffroy d'Abluses , inquisiteur, il entend
Guillaume Salavert, de Corde, qui s'en rapporte à sa confession
précédente (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 44).
5. Il siège souvent avec Jacques Fournier, évèque de Pamiers
(Bibl. du Vatican, ms. 4030). Voy. un acte de lui dans Molinier,
Études, p. 177. Prieur du couvent de Pamiers en 1320 (Douais,
Les frères Prêcheurs de Pamiers, p. 52, in-S», 1889).
6. Délégué par l'inquisiteur, il siège une fois ou deux avec
l'évêque de Pamiers, en 1323 (ibid.).
7. Il prononce l'exhumation contre Bernard Arnaud Embrin,
le 3 décembre 1318, avec Jean de Beaune et Bertrand d'Auriac
(Doat, XXXII, fol. 113 vo-124).
8. Le 10 mai 1340, il cite le vicaire de Grenade, diocèse de
Toulouse (Bibl. de Toulouse, ms. 388, fol. 103 v").
9. En 1357, il délègue Etienne Delher, prieur du couvent des
frères Prêcheurs de Montpellier, pour faire, avec le vicaire géné-
ral du diocèse de Maguelonnc, une consultation inquisitoriale
(Germain, Une comuUation inquisitoriale au XIV^ siècle. Montpel-
lier, 1857, in-40).
10. Le 2 mars 1298 (n. st.), il concède à la communauté des Juifs
de Pamiers qu'ils jouissent de la liberté aux mêmes conditions
que les Juifs de la province de Narbonne (Hist. gén. de Langue-
doc, X, 347, 348).
11. Le 28 octobre 1325, à Carcassonne, Bernard Brice entendit
cxxxviij INTRODUCTION.
Aymon de Caumont', Durand SalvanhS Pierre Sicard^.
Enfin les inquisiteurs agissent le plus souvent deux par
deux; du moins l'inquisiteur est escorté d'un « compa-
gnon. »
2. Ferrier, Willem Raymond, Pons Garin et Pierre
Durand. — Nous avons de Ferrier'' des interrogatoires et
des sentences ; il a reçu des confessions ou aveux ; il a infligé
des peines, tantôt seul, tantôt avec Willem Arnaud, qui fera
l'objet d'un article spécial, Pierre d'Alais, déjà signalé, Pons
Garin et Pierre Durand. Délégué à la première heure par
l'archevêque de Narbonne, il ne tarda pas à recevoir les
pouvoirs apostoliques. Et alors c'est toujours avec la qua-
lité de juge délégué pontifical qu'il se présente. Ici se
place une pièce assez curieuse, du 23 octobre 1237. Elle est
relative à l'Inquisition à Narbonne; nous y voyons que les
Jean Manent et Jacques Gormond, religieux du couvent des
frères Prêcheurs de Garcassoiine, au sujet de Pierre Tourneraire,
prêtre de Montpellier, mort le 8 octobre précédent dans la prison
de Garcassonne (Doat, XXXV, fol. 11-17). Plus tard, en 1357, la
mémoire de ce prêtre, qui aurait partagé les doctrines de Pierre-
Jean d'Olive, fut l'objet d'une consultation juridique (Germain,
Une consultation inquisitoriale au XIV^ sièch. Montpellier, 1857,
in-4o. Gf. le même, Inventaire inédit concernant les archives de
l'Inquisition de Garcassonne, p. 15. Montpellier, 1856, in-4o).
1. Le 16 avril 1346, il convoque l'official d'Albi pour un « sermo »
qui se tiendra à Garcassonne le dimanche après l'octave de Pâques
(Doat, XXXV, fol. 120-121).
2. Il apparaît en 1371 dans une transaction avec les consuls de
Garcassonne au sujet de l'exemption des tailles, dont les officiers
de l'Inquisition jouissaient (Doat, XXXV, fol. 136-161).
3. En 1349, il reçoit des consuls de Gordes l'engagement qu'ils
prennent de faire construire un portail pour la chapelle du lieu
et de l'orner des statues de l'évêque d'Albi et des deux inquisi-
teurs (Doat, XXXV, fol. 122 vo-129). Voy. plus haut, p. xcviij.
4. Voy., sur Ferrier, Doua.is , Acta capitulorum provincialium
ord. frat. Praed., p. 46, 47, 58,66; l'Albigéisme et les frères Prê-
cheurs à Narbonne, p. 36 et suiv.
INTRODUCTION. cxxxix
consuls du Bourg, qui avaient d'abord fait opposition à la
poursuite, la désirèrent ensuite; l'inquisiteur, à la demande
de l'archevêque et du vicomte, promet l'impunité à ceux
qui viendront avouer. Cette impunité en ce qui regarde la
peine afflictive (la prison) et les biens (la confiscation) fut
appelée plus tard, nous l'avons vu, le temps de grâce.
Letra testimonial de fraire Ferier, enqueridor.
Noverint universi et singuli présentes litteras inspecluri
quod, cum ego fraler Ferrerius de ordine Predicalorum, dalus
inquisilor contra hereticos et Valdenses et eorum credentes,
fautores, defensores et receplatores in Narbonensi et Helcnensi
diocesibus, auctoritate Summi Pontificis, olim inquisitionem
incepissem in burgo Narbone; nec homines dicti Burgi permi-
sissent eandem inquisitionem in Burgo fieri memorato, et bac
de causa me transtulissem pro facienda inquisitione ad partes
diocesis Ilelenensis, consoles civitatis Narbone, videlicet Rai-
mundus Pétri, et Petrus de Gruce, et Guillelmus Rubeus, et Rai-
mundus de Porta Regia et Petrus de Grassa. michi suum nun-
cium destinarunt supplicantes et bumiliter requirentes quod
pro inquisitione facienda accederem ad eandem personaliter
civitatem.
Gum vero non pro inquisitione facienda prenominalam vil-
iam Narbone processu temporis adiissem, prefati consules et
quidam alii probi homines civitatis Narbone, pro tota universi-
tate ejusdem civitatis ad meam accedentes presentiam, michi
dévote et bumiliter supplicarunt ut inquisitionem modis omni-
bus in eadem facerem civitate, exponentes sine conditione qua-
libct se et totam universitatem civitatis memoratc Ecclesie et
mcis mandatis universis et singuiis obedire et facere quccum-
que eisdcm preciperem vel injungerem aliquatenus facienda;
idcoque ego jam dictus frater Ferrerius, videns et attendens
devotionem et instanciam non tantummodo consuium predicto-
rum, sedetiara fcre tocius universitatis civitatis sepedicte volen-
lium a se repellere hereticam pravitatem et adlierere ecclesias-
tice uniLati; attendens nichilominus quod, cum eandem
cxl INTRODUCTION.
inquisilionem in eadem differem facere civilate, consules et
quidam alii probi homines ejusdem civitalis a me non tantum
semel et secundo, sed etiam tertio atque quarto et araplius ut
inquisitionem ibi facerem cum instancia postularunt, asseren-
tes se de me querimoniam coram superiore proposituros, nisi
eam curarem incipere et complere, ad inquisitionem in eadem
civilate Narbone processi studiosius faciendam et eandem prout
potui curavi effectui mancipare, plurium confessiones et depo-
sitiones tune temporis audiendo, aliis nichilominus injunjendo
quod coram me deponerent quandocumque a me reciperent in
maudatis. Et ego de auctorilate venerabilis palris P., Dei gra-
tia Narbonensis archiepiscopi, et nobilis viri A., vicecomitis
Narbone, inspecta et nichilominus considerata fîdelitale et
devotione quam universitas predicte civitatis Narbone semper
et ubique erga Deum et Ecclesiam et négocia pacis et fidei
potenter et viriliter habuerunt, omnibus qui plene deponerent
et plenam veritatem coram me de se et de aliis revelarent pro-
misi impunitatem tam in corporibus quam in rébus, et eosdem
tam a pena corporali quam a rerum jactura reddidi in perpe-
tuum liberos et immunes. Actum fuit hoc apud Cannas, x ka^en-
das novembris, anno Domini M° GG° XXX° VIP. In cujus rei
testimonium, ego frater jam designatus présentes litteras sigillo
meo muni tas duxi eisdem concedendas.
(Original, parchemin, archives municipales de Narbonne'.)
Les autres actes de cet inquisiteur sont contenus dans la
collection Doat, dans le ms. 609 de la Bibliothèque de Tou-
louse et dans V Histoire générale de Languedoc.
1" La collection Doat :
Tome XXI, fol. 313, 315.
Tome XXII, fol. 35, 108, 140, 148 y\ 154, 172, 199,
201 v°, 211 v°, 214, 229, 233, 238, 243 vo, 247 v% 250,
258 v% 288.
\. Dans les anciens inventaires des archives de Narbonne, cette
lettre est cotée sous le titre : Inquisition, Caisson 2*, Liasse 1".
L'en-tète est la cote écrite au revers de la pièce.
INTRODUCTION. cxlj
Tome XXIII, fol. 1, 9, 50 v°, 57 v% 65, 70, 76, 79 v°,
86, 88, 94, 100, 102, 106, 116, 119, 121, 125, 127, 141,
144, 150, 152, 154, 157 v°, 162, 180 v", 186, 197, 201,
226, 233 V», 237 v% 239 v°, 243, 250 y», 257, 260, 274,
292, 304 v% 309 v^ 312 v°, 336, 344 v».
Tome XXIV, 1, 7 v", 11 v°, 15, 19, 23, 38 v°, 83, 102,
103, 108, 117, 123, 125 v% 135, 144, 155 v", 100, 182 v",
193, 197, 204, 208, 210 v°, 224 v».
Cette série de pièces fort importante commence au 5 oc-
tobre 1237 et finit au 3 mai 1245.
Tantôt Ferrier est seul^ ; tantôt il apparaît avec d'autres
inquisiteurs, Pierre d'Alais^ Pierre Cellani^, Willem Ray-
mond^ Pierre Durand^, Pons Garin*', lesquels ne se montrent
plus après.
2° Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Ce manuscrit contient les dépositions reçues par Bernard
de Caux et Jean de Saint-Pierre. Il en sera plus amplement
1. Doat, XXI, fol. 313; XXII, fol. 85, 154, 233, 288; XXIII,
fol. 1, 57 v, 70, 116 V», 144, 150, 226, 233 v», 238, 239 v», 243,
250 v», 274, 344; XXIV, fol. H v°, 15, 19, 35, 123, 425 v», 135,
144, 155 vo, 160, 182 v, 193, 197, 204, 210 v°, 224 v».
2. Doat, XXIV, fol. 108.
3. Doat, XXIII, fol. 260 v». Déposition de Raymond Jean,
d'Albi, où il est fait mention d'un livre des hérétiques appelé
Textus.
4. Doat, XXIV, fol. 83 v°, 102. En 1235, Guillaume ou Willem
Raymond fut créé inquisiteur pour le diocèse d'Albi (Doat, XXI,
fol."' 313).
5. Doat, XXI, fol. 315; XXII, fol. 108 v^ 140, 148 \'°, 201 v»,
211 v, 21 i, 229, 243 v», 247 v°, 258 v»; XXIII, fol. 65, 76, 79 v°,
86, lue, 127, 154, 157 v», 180 v», 186, 238, 247 v», 250, 257, 312 v»,
336; XXIV, fol. 1, 7 v».
6. Doat, XXII, fol. 172 v», 199 v» ; XXIII, fol. 50 v°, 86 v°, 88,
94, 100, 102 vo, 119, 121, 125, 141, 152, 162, 197, 201, 257, 292,
304 vo, 309, 312 v% 336; XXIV, fol. 7 v°, 9, 23, 103, 117, 208.
cxlij INTRODUCTION.
parlé à l'article de ces deux inquisiteurs. Je n'ai à mar-
quer ici que l'utilité qu'il présente pour apprécier la car-
rière de Ferrier inquisiteur.
Et, en effet, si ces dépositions commencent en 1245, les
« témoins » ont été amenés à remonter la série des années,
car les inquisiteurs ne manquaient pas d'interroger sur le
temps; ils voulaient connaître le moment auquel le délit
d'hérésie avait été commis. C'est ainsi qu'on y trouve de très
nombreux faits de cette nature : bien des « témoins » ont
dit, entre autres choses, qu'ils avaient avoué à fr. Ferrier,
inquisiteur. Renseignement en lui-même fort utile; malheu-
reusement, il n'est pas toujours aisé de préciser le moment
avec la dernière rigueur. Nous pouvons toujours assurer
que ces faits de poursuite ne sont pas antérieurs à l'an-
née 1230; la plupart appartiennent aux années 1235 à
1243'. Ferrier y opère à Laurac, Fanjeaux, Alet, Conques,
Saissac et Limoux'-.
3" Enfin Y Histoire générale de Languedoc.
Ici trois pièces seulement :
1243. — Ferrier et G. Raymond, inquisiteurs, fulminent
1. Comme la date de la plupart d'entre eux reste, malgré tout,
incertaine, je suis ici l'ordre des feuillets du ms. 609. Ferrier est
mentionné aux feuillets suivants : fol. 1, 1 v°, 2, 2 v», 3, 5, 5 v»,
6, G v°, 7, 7 Y», 8 v», 9 v°, 10, 10 v<», li v°, 12, 12 v», 13, 13 v,
14, 14 V», 15, 16, 16 v°, 17, 17 v°, 18, 18 \°, 19, 19 v», 20, 20 v°,
21, 21 v°, 22, 22 v, 23, 24, 24 v», 25, 25 v», 26, 26 v», 28,
28 V», 29, 29 v, 30 v% 31, 31 v», 32, 32 v°, 33, 33 v», 34 y», 35,
35 Y°, 36, 38, 38 y», 39, 39 v% 40 v», 41 v», 42.
2. Dans mon opuscule L'aWigéisme et les frères Prêcheurs à
Narbonne au XIll^ siècle, p. 36-44, j'ai établi un classement des
faits de poursuite appartenant à Ferrier d'après les dates déter-
minées (quatre années seulement sont connues), d'après les lieux
et années indéterminés, d'après les années indéterminées et les
lieux déterminés.
INTRODUCTION. cxliij
rexcoramunication contre le comte de Toulouse comme fau-
teur des hérétiques ^ .
21 avril 1244. — Ferrier et Pierre Durand, inquisiteurs,
entendent la confession ou les aveux de Bérenger de Lave-
lanet'-.
21 février 1245 (n. st.). — Ferrier, inquisiteur, reçoit
la déposition ou les aveux de Pons Garbonel du Faget'^
L'activité de Ferrier comme inquisiteur cessa vers 1247,
époque à laquelle il était prieur de Prouille. Puis il devint
prieur des couvents de Carcassonne et de Béziers. Il serait
mort à Perpignan, « ut audivi dici, » écrit Bernard Gui^
Au XIV* siècle, son nom seul inspirait encore de la frayeur
aux hérétiques : « Nomen ejus qualiter gladiosum in auri-
bus hereticalium resonat usque hodie^ »
Il faut ajouter, en ce qui regarde plus spécialement Pierre
Durand, inquisiteur, que du 3 mars 1244 (n. st.) au 3 mars
1245 (n. st.), il reçut les dépositions de six « témoins". »
La bulle d'Innocent IV absolvant Guillaume Fort, de
Pamiers, lui fut adressée en même temps qu'à Guillaume
Raymond; ensemble, ils furent chargés de l'exécuter'.
Cependant, l'acte de l'absolution canonique ainsi accordée
ne nous est pas parvenu. Le 3 mars 1245 (n. st.), Pierre
Durand reçut les aveux de Gui de Castillon, chevalier*.
1. VIII, col. 1143-1144.
2. VIII, col. 1149-1150. DansDoat aussi (XXIV, fol. 38 v»-68).
3. Vm, col. 1147-1149. Dans Doat aussi (XXIV, fol. 35-38).
4. Prior. in conv. Carcassomnsi, Bibl. de Toulouse, ms. 480,
fol. 156. Cf. fol. 259. — Acta capitulorum provincialium ord. frai.
Praed., p. 46 (éd. Douais).
5. Bernard Gui (ibid.).
6. Doat, XXII, fol. 270; XXIII, fol. 209, 218, 224 v»; XXIV,
fol. 68, 158.
7. Doat, XXXI, fol. 103. Bulle du 24 juin 1245.
8. Doat, XXIII, fol. 220 yo-224.
cxliv INTRODUCTION.
3. Willem Arnaud, Etienne de Saint-Thibéry. —
Les sources de la poursuite inquisitoriale exercée par Wil-
lem Arnaud^ et son « compagnon, » frère Etienne de l'ordre
des Mineurs, sont à peu de chose près les mêmes que pour
Ferrier : la collection Doat, le ms. 609 de la Bibliothèque de
Toulouse, V Histoire générale de Languedoc, les archives
de la Haute-Garonne. La Chronique de Guillem Pelhisso-
fournit une première indication qu'il faut noter tout de suite ;
en 1233, Willem Arnaud fut nommé inquisiteur pour le
Toulousain et le Quercy par l'archevêque de Vienne,
légat; c'est en 1235 que frère Etienne lui fut adjoint comme
« compagnon. » Caractérisons maintenant chacune de ces
sources.
1° Collection Doat. Trente-sept pièces, qui se distribuent de
la manière suivante : audition de témoins, condamnations,
excommunication, lettres de pénitence, mutations de pèleri-
nages, réconciliations.
Tome XXI, fol. 147 v% 149, 153, 155 v^ 158, 163,
164, 166, 167 r, 169, 170, 171, 172, 173, 175, 176,
176 V", 177, 177 v°, 178, 178 v», 179, 181, 182 vM83 v°.
Tome XXII, fol. 76 v», 78, 265.
Tome XXIII, fol. 72, 114 v", 124, 143, 148, 155, 273 v^
311 v°.
Le plus souvent, Willem Arnaud opère avec Etienne; il
est quelquefois seul. Les sentences prononcées l'ont été à
Carcassonne, place du Marché; à Toulouse, maison épisco-
pale, devant la porte de l'église de Saint-Etienne, au cloître
des frères Prêcheurs. Parmi les pénitences imposées, il faut
signaler le jeûne au pain et à l'eau le vendredi, une aumône
en nature pour cinquante pauvres, l'obligation de fournir
1. Acta capitulorum, p. xc, 20, 23.
2. P. 89, 95, 108 (éd. Douais).
INTRODUCTION. cxlv
des briques, de la chaux et du sable pour la construction
des prisons des hérétiques ^ .
La collection Doat présente un autre intérêt, qui se porte
à peu près tout entier sur Willem Arnaud. De nombreux
« témoins, » déposant plus tard devant d'autres inquisi-
tions, ont dit avoir déjà précédemment avoué à Willem
Arnaud :
Doat, XXII, fol. 5, 13 v% 38, 44, 47, 56, 73, 74,
80, 85, 88; XXIII, fol. 105 v^ 143, 179 v% 223, 335,
337, 338, 339 v^ 340; XXIV, fol. 6, 15, 34 v; XXV,
fol. 298; XXVI, fol. 60.
Parmi les lieux où Willem Arnaud opéra, je relève Cas-
telsarrasin^, Moissac^, Toulouse^.
Ce genre d'intérêt est commun aux pièces de la collection
Doat et au ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
2" Le manuscrit 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Encore cette fois, je dois renvoyer à un autre paragraphe
ce que je me propose de dire de spécial sur cet important
manuscrit. Je me borne à indiquer les feuillets où Willem
Arnaud apparaît soit seul, soit avec son « compagnon, »
frère Etienne, ou avec ses « compagnons, » dont le nom
n'est jamais donné, mais qui devaient être Bernard de
Rupe Forti, Garcias de Aura et Raymond de Car-
bonières {de Carboneriis), enveloppés avec lui dans le
massacre d'Avignonet : fol. 2 v°, 19, 30 v", 31, 31 v°, 32,
32 v% 33, 33 v°, 34, 34 v°, 35, 35 v°, 36, 38, 39 v°, 40 v%
41 r, 43, 43 r, 44 v°, 46 v% 48 v% 49, 50, 50 v", 52,
52 V", 53, 55 V", 56 v°, 57, 58 v°, 59, 60, 62, 64 v«, 65,
1. Doat, XXI, fol. 172, 173 v», 177.
2. Doat, XXII, fol. 44, 47.
3. Ibid., fol. 47.
4. Ibid., fol. 88.
cxlvj INTRODUCTION.
65 \% 66, 66 Y% 67 v", 68, 69, 70, 74 v°, 75, 87 (cf. fol. 117,
117 v°, 118), 87 v% 91, 93 (cf. fol. 94), 93 v% 97 v°, 108 Y^
126. Grâce aux indications fournies par les « témoins, » on
suit Willem Arnaud à Toulouse, Laurac (Aude), Castel-
naudary (Aude), Saint-Martin-de-Lalande (Aude), Renne-
ville (Haute-Garonne), Villemur (Haute-Garonne), Lavaur
(Tarn), Auriac (Haute-Garonne), Gaja-la-Selve (Aude),
Montesquieu -Villefranche ( Haute- Garonne ) , Labécède
(Aude), Saint-Félix (Haute-Garonne), Fanjeaux (Aude) et
Avignonet (Haute-Garonne). Il y est fort souvent question
du massacre d' Avignonet, notamment aux fol. 6, 37, 66,
85, 91, 130 v% 134, 136, 140. Mais, pour étudier ce fait
particulier, il faudra consulter, de plus, les dépositions de
Jean Vital (Doat, XXII, fol. 10 v°-12), d'Arnaud Roger,
chevalier, de Mirepoix (Ariège) (ibid., fol. 108 v", 140), et
de Pierre Vinol (ibid., fol. 250-258). L'impression qui,
pour moi, résulte de la lecture de ces différentes pièces, c'est
qu'elles pourraient permettre de reconstituer sûrement les
circonstances du complot qui se termina par la scène de
sauvagerie où succombèrent les inquisiteurs.
'S'' Les archives de la Haute-Garonne.
Ce riche dépôt possède (série H, Dominicains) un registre
ayant pour titre : Acta Romam missa pro fratribus
inquisitoribus. C'est l'ensemble des pièces envoyées par les
frères Prêcheurs pour obtenir du saint-siège la reprise du cuite
des martyrs d'Avignonet. Trois ont trait à Willem Arnaud,
inquisiteur : le 10 novembre 1235, il fulmine l'excommuni-
cation contre les consuls (plus tard capitouls) de Toulouse';
le 24 juillet 1237, frère Etienne et Willem Arnaud, inqui-
\. Cette pièce se trouve aussi dans Bouges, Histoire ecclésias-
tique et civile de la ville et du diocèse de Garcassonnc, p. 552, 555
(Paris, 1741, petit in-4°).
INTRODUCTION. cxlvij
siteurs, fulminent l'excommunication contre le viguier et
les consuls de Toulouse; le l^mars 1238 (n. st.), Willem
Arnaud et frère Etienne, inquisiteurs, rendent une sentence
de condamnation contre plusieurs hérétiques.
4° Enfin V Histoire générale de Languedoc.
Ici, six pièces à signaler : le 29 mars 1236, frère Etienne
et Willem Arnaud imposent une aumône et des pèlerinages
à Pons Grimoard, précédemment sénéchal de Gahors pour
le comte de Toulouse' ; le 2 mars 1237, le grand archidiacre
de Carcassonne et Willem Arnaud écrivent au comte de
Toulouse qu'il ait à occuper les biens de B. Othon, de Niort
(Aude), de ses frères et de leur mère, condamnés à la prison
perpétuelle^ les 2 et 29 mars 1237, procédures des inqui-
siteurs^; en 1238, aveux de Jeand'Albi^ le 12 mars 1241,
aveux de Roger Bernard, comte de Foix, qui bénéficie du
temps de gràce^ ; le 2 juin 1240 et le 12 mars 1241, aveux
du comte de Foix, son absolution^.
Tel est l'ensemble des documents qui nous font connaître
les principaux travaux de Willem Arnaud et de ses compa-
gnons, tués dans la nuit du 28 au 29 mai 1242".
4. Pierre Cellani. — Pierre Cellani, celui-là même qui
avait cédé à saint Dominique l'immeuble appelé plus tard et
encore aujourd'hui la maison de l'Inquisition à Toulouse,
1. VIII, col. 1015-1016. Aussi dans Doat, XXII, fol. 38 v°-40.
2. VIII, col. 1014-1015. Aussi dans Mahul, Gariulaire, V,
p. 626; encore Arch. nat., JJ 19, fol. 93.
3. VIII, col. 1014-1017 (trois actes). Arch. nat., JJ 19,
fol. 84 a.
4. Vm, col. 1016-1017.
5. VIII, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 126.
6. VIII, col. 1034-1037. Aussi dans Doat, GLXX, fol. 112, 126.
7. a In nocte Ascensionis Doraini. » [Acta capit. provinc. ord.
frat. Praed., p. 20, note 7.) La fête de Pâques tomba le 20 avril
en 1242, et l'Ascension le 29 mai.
cxlviij INTRODUCTION.
fut, en 1233, créé inquisiteur par le légat pour le Toulou-
sain et le Quercy ^ Nous le rencontrons à Renneville (Haute-
Garonne) ^ et à Gahors^, où il reçoit des aveux. Le tome XXI
du fonds Doat est la principale, j'allais dire l'unique source
à consulter sur cet inquisiteur. Les fol. 185 et suivants jus-
qu'à la fin du volume font connaître les résultats des interro-
gatoires relatifs au Quercy , région sur laquelle nous sommes
imparfaitement renseignés. En 1241, la semaine avant
l'Ascension (28 avril-4 mai), et pendant l'Avent (l'"-22 dé-
cembre), en 1242 (n. st.), au Carême (9 mars-13 avril), il
imposa des pénitences à sept cent trente-deux personnes
coupables de fautes commises dans l'hérésie, qu'elles avaient
désavouée, et appartenant aux localités suivantes : Gour-
don, Aumont, Montcuq (Lot), Sauveterre, Montauban,
Moissac, Montpezat-du-Quercy (Tarn-et-Garonne) et Bel-
caire (Aude). Ces pénitences sont énumérées simplement
avec les noms des coupables. Il ne faut pas chercher ici les
sentences elles-mêmes. Ce n'est qu'un état ou tableau des
peines avec le nom de chaque personne frappée.
5. Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre. —
Bernard de Caux et Jean de Saint -Pierre durent être
donnés pour successeurs à Willem Arnaud, puisqu'ils appa-
raissent sur la scène dès le 30 novembre 1243. Leurs tra-
vaux comme inquisiteurs se déroulent dans Doat, dans le
ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse, dans un fragment de
\. Guillem Pelhisso, Chronique, p. 89, 95, 109. Son nom a été
fort défiguré par le copiste de Doat, qui l'appelle Sillanus, Silva-
nus ou même Seilla (XXI, fol. 185; XXII, fol. 38, 42; XXIII,
fol. 17; XXVI, fol. 63). Voy. sur ce religieux, Fratres qui cum
beato Dominico regulam elegerunt, par Etienne de Salagnac et Ber-
nard Gui, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 39 v».
2. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 55 v°.
3. Doat, XXm, fol. 217.
INTRODUCTION. cxlix
registre d'Inquisition appartenant à M. Bonnet, de Béziers,
et dans le ms. lat. 9992 de la Bibliothèque nationale, qui
est un recueil de leurs sentences. Comme ces sentences font
partie des documents publiés dans le présent ouvrage, je
me réserve de présenter ce recueil dans la seconde partie
de l'Introduction. Je ne veux parler ici que des deux autres
sources que je viens de signaler, le fonds Doat et le ms. 609
de la ville de Toulouse.
1" Le fonds Doat. Il contient soixante-trois pièces, qui se
répartissent de la manière suivante : dépositions, aveux, lec-
tures faites aux témoins de leurs confessions antérieures.
Elles se trouvent :
Tome XXII, fol. 1, 4, 13 v°, 26, 27, 30, 31 ^ 32, 33 v°,
40 v°, 43, 44 v% 46 v°, 52 v^ 56 v°, 58, 62, 65, 69 v», 71,
72, 76, 76 v°, 78, 80 v°, 82 v°, 84, 85 v".
Tome XXIII, fol. 85 v°, 93, 256 \% 309, 343.
Tome XXIV, fol. 15, 19, 196, 240, 246 v°, 249, 250 v»,
2552, 255 v% 257, 260, 261 v°, 264, 266, 271, 272, 273 v°,
276v°, 278v°, 281.
Tome XXXII, fol. 113 v°.
En outre, il faut signaler la bulle adressée, le 19 mars
1248, par Innocent IV à Bernard de Caux et à Pierre
Durand, pour leur enjoindre de ne pas avoir à citer les
sujets du roi d'Aragon^, dont les terres avoisinaient Nar-
bonne, et nous avons vu plus haut quelle importance elle
eut dans un appel célèbre, auquel elle servit de base. Rele-
vons encore neuf dépositions contre Pierre Garcias, que je
1. Confession de R. de Roâolos, qni se trouve aussi dans Vtlist.
gén. de Languedoc, VIII, col. 1147.
2. Déposition de R. de Montlaur, frère de l'abbé de Pamiers.
3. Doat, XXXI, fol. 94.
cl INTRODUCTION.
publie ici*, et enfin, une sentence rendue à Pamiers, le
21 avril 1247, par laquelle les deux inquisiteurs condam-
nèrent à la prison perpétuelle Raymond Guillaume, de Lar-
nat(Ariège), Raymond et Guillaume d'en Brenguier, Pierre
Faure, Pierre Arnaud, Arnaud de Rabat, de Château-Ver-
dun (Ariège), et Guillaume Daras, de Rabat (Ariège). Cette
sentence complète la série des sentences connues de Bernard
de Caux et de Jean de Saint-Pierre ; mais, comme elle n'ap-
partient pas au ms. 9992 de la Bibliothèque nationale, elle
n'a pu prendre place dans la seconde partie de cet ouvrage ;
je la donne donc ici :
In nomine Domini nostri Jhesu Christi cmcirixi. Amen.
Anne Domini M« GG° XL° VIP, xi° kls. maii. Nos fratres ordi-
nis Predicatoi'um B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisilores heretice pravitatls in civitale et diocesi Tholosana
authoritate aposlolica deputati. Quia constat nobis per confes-
siones in judicio factas Raymundi Guillelmi, de Larnato, Ray-
mundi d'en Brenguier, Guillelmi d'en Brenguier, Pétri Fabri,
P. Arnaldi, de Narapa, et Arnaldi, de Ravato, de Castro Ver-
duno, et Guillelmi Daras-, de Ravato, Tholosane diocesis :
Quod prenominatus R. Guillelmi, de Larnato, vidit et adora-
vit multotiens hereticos, et audivit predicationem eorum, duxit
eos, dédit eis de suo pluries, cre[di]dit hereticos esse bonos
homines, et, postquam fecit confessionem suam coram aliis
inquisitoribus et abjuravit heresim et juravit persequi hereticos,
vidit, duxit, credidit et adoravit hereticos, et audivit predicatio-
nem eorum, et dédit eis de suo, et negavit veritalem coram
nobis contra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Raymundus d'en Brenguier vidit et
adoravit multotiens hereticos, et audivit predicationem eorum,
comedit cum eis et de pane benedicto ab eis, pacem ab eis rece-
1. P. 90.
2. Ms. : Dajas.
INTRODUCTION. clj
pit, appardlamcntls herelicorum inlerfuil, credidit herclicis el
coriim erroribus, et, postqiiam fecit confessionem suam de
heresi coram aliis inquisiloribus et abjuravit heresim et jiira-
vit pei'sequi berelicos, vidit et credidit et adoravit hereticos, et
aiidivil predicationem eorum, et negavitveritatem coram nobis
contra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Guillelmus d'en Brenguier vidit et ado-
ravit mullotiens hereticos, duxit et receptavit eos in donium
suam, credidit herelicis et eorum erroribus, et, postquam abjura-
vit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit persequi iiere-
licos, credidit et adoravit hereticos, et negavit veritateni coram
nobis contra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Petrus Fabri vidit et adoravit mullo-
tiens hereticos, et audivit predicationem eorum, recepit eos in
domum suam, et dédit eis de suo, credidit hereticis et eorum
erroribus, et negavit verilatem coram nobis contra proprium
juramentum-,
Prenominatus etiam P. Arnaldi de Narapa vidit, duxit et
receptavit multotiens hereticos, dédit et recepit ab eis, predica-
tionem eorum audivit multotiens, comedit et bibit cum eis;
credidit hereticos esse bonos homines et reddidit reverentiam
multotiens capite inclinato; et, postquam abjuravit heresim
coram aliis inquisitoribus et juravit persequi hereticos, vidit,
duxit, receptavit, credidit hereticos esse bonos homines et nega-
vit veritatem coram nobis contra proprium juramentum;
Prenominatus etiam Arnaldus de Ravato vidit et adoravit
hereticos, et credidit eos esse bonos homines et negavit verita-
tem coram nobis contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Willelmus Daras vidit et adoravit mul-
totiens hereticos et audivit predicationem eorum, duxit et rece-
pit hereticos, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis;
apparellamento hereticorum interfuit, pacem alj eisdem rece-
pit, credidit hereticis et eorum erroribus, et negavit veritatem
coram nobis contra proprium juramentum, et, postquam hoc
anno coram nobis abjuravit heresim, vidit et duxit hereticos;
Ipsos nunc usos saniori consilio ad unilatem Ecclesie, prout
asserunt redire volentes, in primis omni heretica pravitate
abjurata, absolvimus secundum formam Ixclesie a vinculo
Clij INTRODUCTION.
excommunicationis qua ratione predicti criminis lenebantur
astricti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint; et, quia in
Deum et Sanctara Ecclesiam predicti s modis temere delique-
runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparantes, die sibi
ad rccipiendam penitentiam super crimine heresis peremptorie
assignata, et aliis rite actis, communicato multorum prelato-
rum et aliorum bonorum virorum consilio, ad peragendam
condignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volu-
mus et precipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam
penitentiam compleant, injungimus eis in virtule prestiti jura-
menli; si vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actum apud Appamias,
in ecclesia de Mercadali, in presentia venerabilium patrum
Appamiensium et Fuxensium abbatum*, magistri Arnaldi de
Campranha, et cellararii Bolbone, prioris de Scossa, monachi,
B., cellararii Sancti Anthonini, Arnaldi Gras, capellani, B.,
capellani de Ravato, B. de Salvola clerici, P. Ariberti, B. de
Sanis, publicorum notariorum, etplurium aliorum in commun!
sermone^.
La collection Doat fournit enfin la mention de plusieurs
confessions reçues par Bernard de Caux seuP ou avec son
« compagnon » Jean de Saint-Pierre'*, et par Jean de Saint-
Pierre seul^, la mention encore de croix et de pèlerinages
imposés à Arnaud Cimordan , de Gascogne^. Elle nous
apprend un fait intéressant : Bernard de Caux avait fait
interrpger par son notaire Guillaume de Clues, à Montpel-
lier, « ubi captus detinebatur''^. » Ce qui indique que les
1. Ms. : Albiensium.
2. Doat, XXXI, fol. 139v''-142.
3. Doat, XXIIl, fol. 217; XXVI, fol. GO.
4. Doat, XXV, fol. 04.
5. Doat, XXVI, fol. 7 v.
6. Doat, XXV, fol. 220. '
7. Doat, XXIII, fol. 217.
INTRODUCTION. cliij
inquisiteurs avaient tout pouvoir pour donner à distance
commission à l'effet d'entendre des « témoins. »
2" Le ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse.
Ce manuscrit (milieu du xiii« siècle, papier, 254 feuillets,.
290 mill. X 230 mill.) ' nous apporte les dépositions de cinq
mille six cents « témoins » environ appartenant à cent six
localités de la Haute-Garonne, de l'Aude, du Tarn et de
Tarn-et-Garonne2, mais, dans leur très grande majorité, à
l'ancien Lauraguais. Les critiques y ont vu une sorte d'en-
quête sur l'état religieux du pays; elle aurait été faite par
les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre. Je l'ai moi-même écrit. Actuellement, y ayant
regardé de plus près, après avoir suivi les dates des déposi-
tions, je serai moins affirmatif. Car d'abord, c'est au cloître
de Saint-Sernin de Toulouse que presque toutes les déposi-
tions ont été reçues ; d'ordinaire, une enquête se faisait sur
place. Ensuite, les dépositions qui ont commencé le 15 avril
1. M. Gh. Molinier, l'Inquisition dans le midi de la France,
p. 163-195 (Toulouse, 1880, in-8°), a décrit et analysé le manu-
scrit, en forçant toutefois beaucoup le nombre des personnes enten-
dues par les inquisiteurs. M. Aug. Molinier, Manuscrits de la
bibliothèque de Toulouse, p. 358 (Paris, Impr. nat., 1883, in-40), l'a
de même décrit. Dumège, dans son édition de VHistoire rjcnérale
de Languedoc, t. VI, Additions, p. 5-9, 13-34, a donné la table
trop souvent fautive des personnes entendues, nobles ou préten-
dues telles. — Dusan, Revue archéologique du midi de la France
(Toulouse, 1867), en a publié les onze premiers feuillets, et M. le
baron Desazars des extraits, Histoire authentique des inquisiteurs
tués à Avignonet en 12^12 (Toulouse, 1869, in-8°). Je l'ai utilisé
moi-même dans un court mémoire ayant pour titre : Les héré-
tiques du comté de Toulouse dans la première moitié du XIII'' siècle
(Paris, Picard, 1891, in-8o).
2. La liste en a été dressée par M. Baudouin, ancien archiviste
de la Haute-Garonne, et placée en tête du manuscrit.
Cliv INTRODUCTION.
1245* se sont multipliées, dans des proportions paraissant
parfois invraisemblables, jusqu'au 17 juillet suivant, pour
reprendre, après une interruption de trois mois et demi,
le 30 octobre suivant-, et alors se poursuivre avec la même
intensité en novembre, décembre, janvier et février. N'est-ce
pas la preuve que les inquisiteurs avaient accordé le tempus
graciae d'avril à juillet d'abord, puis de la fin d'octobre
jusqu'en février? Les habitants, voulant en profiter pour
s'assurer l'impunité, accouraient en masse et exigeaient du
notaire de l'Inquisition que leur déposition fut inscrite à
l'effet de se précautionner contre l'avenir et d'infirmer
d'avance des accusations toujours possibles. Ces considéra-
tions sont corroborées dans une certaine mesure par ce fait
que la poursuite contre des prévenus présumés coupables
ne commence qu'en mars 1246 (n. st.) : la formule in judi-
cio constitutus est étrangère aux dépositions d'avril k
juillet et d'octobre à février. Il faut ajouter que, dans ces
cas, non plus seulement un inquisiteur, mais les deux inqui-
siteurs conduisent l'interrogatoire ou remettent la déposition
sous les yeux du prévenu. C'est alors la preuve d'une action
judiciaire. Je serais donc porté à voir dans le ms. 609 de la
Bibliothèque de Toulouse le recueil des aveux faits sponta-
nément pendant le temjms gratiae ; ils en composent la
plus grande partie, les neuf dixièmes. Quelques-uns de ceux
qui étaient venus avouer ayant été poursuivis dans la suite,
le notaire a mis ensemble les aveux remontant au temps de
grâce et les dépositions intervenues au cours de la poursuite,
ce recueil ayant été formé postérieurement à l'année 1258''.
1. Fol. 143.
2. Fol. 144.
3. Fol. 127 : complément des aveux de Pons Garrigue.
INTRODUCTION. clv
Voici, en effet, l'indication de quelques-uns des actes qui
ont suivi :
27 juin 1250, Toulouse. Jean de Saint-Pierre et Rainaud
de Chartres, inquisiteurs, font lire à Bertrand de Quiders
ses aveux des 6 et 7 février 1246*.
23 février 1256 (ii. st.), Toulouse. Jean de Saint-Pierre
et Rainaud de Chartres, inquisiteurs, font de même lire à
Bernard de Scaupon ses aveux, qui étaient du mois de mai
12452.
4 décembre 1256, Toulouse. Jean de Saint-Pierre entend
Pons Aigra, de Montauriol (Haute -Garonne), qui, en
novembre 1245, avait déjà avoué 3.
Bernard de Caux disparaît après 1248, tandis que Jean
de Saint-Pierre continue à travailler huit ou dix ans encore;
mais ce n'est plus l'activité d'autrefois, ce semble, quoi
qu'on puisse conclure d'un fragment de registre de l'année
1256, dont la description suit.
3° Fragment de registre d'inquisition appartenant à
M. Bonnet, de Béziers.
M. Louis Bonnet, de Béziers, pendant son séjour à Tou-
louse comme étudiant, il y a quelque trente ans, eut la très
heureuse idée de recueillir, sur le marché volant de la place
du Capitole, deux feuillets de parchemin du xiif siècle,
épave d'un registre d'inquisition, qui, à n'en pas douter,
était volumineux. Ces deux feuillets (342 mill. x254 mill.)
sont, en effet, les feuillets cglxii et cclxxi de ce registre,
qui se continuait après le feuillet cclxxi; sans compter
qu'ils sont écrits page pleine sur une justification de 170 mill.
1. Fol. 140 v».
2. Fol. 246 v.
3. Fol. 142.
clvj INTRODUCTION.
Le titre courant du premier porte : De Monte auriol; celui
du second : DelsFortenenx. De Monte galhardo . Plusieurs
lieux et communes répondent aujourd'hui au nom de Mon-
tauriol : Montauriol, comm. de Gabre, cant. du Mas-d'Azil
(Ariège) ; Montauriol, cant. de Céret (Pyrénées-Orientales) ;
Montauriol, cant. de Castillonnès (Lot-et-Garonne) ; Mont-
auriol, cant. de Pampelonne (Tarn); Montauriol, cant. de
Salles-sur-L'Hers (Aude) ; Montauriol, comm. de Drémil-
Lafage-et-Montauriol, cant. de Lanta (Haute-Garonne);
Montauriol, cliâteau, comm. de Villemur (Haute-Garonne).
Nous écartons tout de suite les Montauriol autres que ceux
de l'Aude et de la Haute-Garonne comme étant trop éloi-
gnés; encore faut-il rejeter le Montauriol de la commune de
Villemur, qui n'appartient pas au Lauraguais; car, dans
les interrogatoires, comme nous le verrons tout à l'heure,
les inquisiteurs entendirent des habitants du Lauraguais.
Enfin notre document dit : de Monte auriol Lauraguesii,
de Monte auriol de Bello podio domini episcopi Tho-
losani. Et par là se trouve écarté Montauriol (Aude). Il
s'agit donc ici de Montauriol formant aujourd'hui une seule
commune avec Drémil-Lafage.
Quant à Fourtanens, qui apparaît dans le second de nos
deux feuillets, c'était un consulat situé dans le voisinage
de Mourvilles-Basses et des Varennes, arrondissement de
Villefranche-de-Lauraguais (Haute-Garonne). Et par là
même se trouve déterminé Montgaillard, canton de Ville-
franche-de-Lauraguais. D'ailleurs, s'il pouvait y avoir une
hésitation, il suffirait, pour la dissiper, de rapprocher
notre interrogatoire du ms. 609 de la Bibliothèque de Tou-
louse, où nous voyons que les inquisiteurs entendirent les
habitants de Montgaillard (Haute-Garonne). Parmi ceux-ci.
INTRODUCTION. clvij
je relève le nom de Bertrand de Roque ville, chevalier', que
nous retrouvons dans un des interrogatoires dont je m'oc-
cupe en ce moment. C'est un renseignement dont on verra
tout à l'heure le prix.
Les inquisiteurs nommés sont Jean de Saint-Pierre et
Rainaud de Chartres. Nous connaissons le premier ; le
second écrivit, le 31 janvier 1257, à Alfonse de Poitiers,
une lettre qui suffirait à rendre sa mémoire chère à la posté-
rité. Il dénonçait à Alfonse, comte de Poitiers et de Tou-
louse, les faits suivants : Jean de Saint-Pierre et lui, exer-
çant l'inquisition dans le diocèse de Toulouse, avaient trouvé
que, sous leurs prédécesseurs, le juge séculier s'emparait
des hérétiques condamnés simplement à la prison perpé-
tuelle et les livrait au bûcher ; et cependant les inquisiteurs
ne réclamaient point. Pour eux, après avoir pris conseil,
ils protestent, bien que l'on dise déjà que ne pas se prêter
aux volontés du bras séculier c'est favoriser l'hérésie et
détruire l'Inquisition; ils ont envoyé une consultation au
pape; et, en attendant que la réponse arrive, ils se refu-
seront à livrer les hérétiques retenus dans leurs prisons'-.
Rien n'était plus juste ni plus humain ; vraisemblable-
ment, plusieurs des hérétiques auxquels Bernard de Caux
et Jean de Saint-Pierre avaient infligé la prison échap-
pèrent ainsi au bras séculier. Nous avons le droit de penser
que Rainaud de Chartres, que cette lettre nous montre si
ferme et si exact observateur des règles et de la loi, ne se
départit point de cet esprit de justice. II dut apporter dans
l'exercice de ses fonctions toute la modération requise.
Nos deux feuillets contiennent des interrogatoires d'habi-
tants de Montauriol, Fourtanens et Montgaillard. Ces inter-
1. Ms. 609 de la ville de Toulouse, fol. 43.
2. Hist. gén. de Languedoc, VllI, col. 1409, 1410.
clviij INTRODUCTION.
rogatoires ressenablent par l'ensemble de leur teneur à ceux
du ms. 609 de la Bibliothèque de Toulouse. Mais il me
paraît qu'il faut y voir des pièces appartenant à une pour-
suite proprement dite. Car, d'abord, les douze personnes
entendues, dont cinq étaient de Monta uriol, deux de Four-
tanens et cinq de Montgaillard, avaient été précédemment
compromises. Rixendis avait même déjà fait des aveux
devant Ferrier, à Conques (Aude)'; Esclarmonde, de Saint-
Amadou (Ariège), avait été interrogée par les inquisiteurs
del'évêque de Toulouse, au Mas-Saintes-Puelles (Aude)';
et Bertrand de Roqueville avait, le 1" juillet 1245, fait une
première déposition^. S'il fut rappelé par Jean de Saint-
Pierre et Rainaud de Chartres, le 2 novembre 1256^ s'il
subit un nouvel interrogatoire, auquel il ne put se dérober,
ce fut en raison d'une poursuite proprement dite, de nou-
velles charges pesant sur lui ; et, en effet, en 1256, il ne
s'enferma pas dans la déposition de 1245. Enfin, Bertrand
de Roqueville reconnut avoir nié, une première fois, devant
Bernard de Caux et son compagnon, une seconde fois,
devant Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres ^ On
ne comprendrait pas un troisième interrogatoire en dehors
d'une poursuite judiciaire.
Par là même, nous saisissons le rapport qui existe entre
les interrogatoires de 1256 et les actes antérieurs des inqui-
siteurs.
1. Moatauriol, n° 2.
2. Montauriol, n° 3.
3. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 43.
4. Le ms., Montgaillard, n" 3, porte : F» 7ion. novembris, par
erreur sans doute; car, pour le mois de novembre, les nones ne
comprenaient que quatre jours, du 2 au 5. Il faudrait donc lire :
II Ho non. novembris.
5. Montgaillard, n° 3.
INTRODUCTION. clix
Le second feuillet fournit la date du 2 novembre 1256.
Or, le premier feuillet, qui ne contient aucune indication
d'année, donne le 2 octobre : sexto norias octobres; entre
les deux il y a une lacune de neuf feuillets seulement, lxii-
Lxxi. Nous pouvons admettre, avec vraisemblance, qu'on
n'y est point passé à une autre année; et que les douze
interrogatoires fournis par les deux feuillets sont les uns et
les autres de l'année 1256. Ils se placent aux jours suivants :
1256 (?), , Montauriol.
2 octobre, Montauriol.
7 octobre, Montauriol.
12 octobre, Montauriol.
24 octobre, Montgailhard.
1256, 2 novembre, Montgailhard.
25 novembre, Montgailhard.
, Fourtanens.
1^'' décembres Fourtanens.
Nous n'aurions pu nommer le lieu où ces dépositions ont
été reçues que si le registre nous fût parvenu en entier. Les
deux feuillets ne nous fournissent à ce point de vue que des
renseignements très incomplets. C'est à Gaillac (Tarn) que
Jean de Saint-Pierre reçut la déposition de Bérenger de
Saint- Amadou, et celle de Pierre Bermond, de Montauriol,
datée du même jour ; c'est à Toulouse qu'il interrogea et
entendit Raymonde, femme de Pierre Fargues, de Fourta-
nens. A Gaillac encore, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de
Chartres interrogèrent Arnaud Capella, de Montgailhard,
et, vraisemblablement, Bertrand de Rocqueville, Galliard de
Rocqueville et Lidia, femme de Bertrand de Roqueville.
Les notaires s'appellent Bérenger Vernet {de Verneto),
1. In crastinum sancti Aiidree.
clx INTRODUCTION.
Bertrand du Solier [de Solerio) et P[ierre], curé de
Dreuilhe.
Au bas de chaque déposition, ils eurent soin de ranger
sur plusieurs colonnes les noms de ceux qui se trouvaient
compromis dans la déposition. Le même nom revient à la
suite de la même déposition, par la raison que, prononcé
plusieurs fois par le témoin, il pouvait donner lieu à plu-
sieurs recherches. C'est à titre de renseignement, en effet,
que les noms furent de la sorte mis en vedette. Comme per-
sonnes notables, je n'ai relevé que dame Blanche, femme de
Bernard de la Tour, Pons-Guillaume de la Tour, Pierre de
Resengas, Pierre de Mazeroles. Parmi les témoins, il n'y
a à retenir que les noms de P. Blegier {Blegerii), domini-
cain, mort en 1269', de Gilles, clerc du comte de Toulouse,
et de Jean de Saint-Benoît, dominicain.
Un dernier renseignement à noter : Esclarmonde de Saint-
Amadou déclara avoir comparu devant les inquisiteurs de
l'évêque de Toulouse à Belpech : fuit coram inquisitori-
bus domini episoopi Tliolosani apud Bellum Podium.
Ces inquisiteurs s'appelaient Ar. de Gouzens et Ar. de Bras-
sac^ C'est deux ans auparavant, en 1254, qu'ils avaient
entendu Esclarmonde. A cette date, l'évêque de Toulouse
était Raymond du Falga^ dominicain, qui n'avait cessé
jusque-là de déployer un grand zèle contre l'hérésie*.
6. Radulphe et Raymond David, inquisiteurs diocé-
sains de Carcassonne.
Les travaux de ces deux inquisiteurs sont exposés tout au
long et uniquement dans le Registre du greffier de l'Inquisi-
1. Acta capit. provinc. ord. frat. Praed., p. 145 (éd. Douais).
2. Moatauriol, n° 3.
3. 1232-1270.
4. Voy. plus haut, p. Ixxvij.
INTRODUCTION. clxj
tion de Carcassonne. Mais comme ce Registre fort impor-
tant se trouve publié ici, je renvoie à la description et à
l'analyse que j'en devrai donner plus bas ; et je passe aux
inquisiteurs qui suivent dans l'ordre chronologique.
7. Anielius, curé de Saint-Etienne de Toulouse,
Raymond Resplandi, maître Ar. de Gouzens.
Nous avons déjà rencontré Ar. de Gouzens, délégué dio-
césain de Toulouse. Raymond Resplandi jouit du même titre,
tandis qu'Amelius se présente comme le lieutenant des
inquisiteurs Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres ;
mais il opère principalement à Toulouse. Pour les suivre
dans leurs travaux, il faut consulter d'abord le ms. 609 de
la Bibliothèque de Toulouse, où ils entendent des confes-
sions, remettent leurs dépositions sous les yeux des préve-
nus, ou infligent des peines* ; puis Doat, qui, à la vérité, ne
fournit ici qu'une indication 2, enfin et surtout le Registre
qui se trouve aux archives de la Haute-Garonne, sous la
cote H Dominicains, 85.
Les archives de la Haute-Garonne, H Dominicains, 85,
gardent dix feuillets de parchemin en une écriture du milieu
du xiif siècle, qui, cousus, forment ensemble un cahier et
sont numérotés de 1 à 10. On lit sur le premier les dates de
1674 et 1675; sur le troisième, N° 25; sur le cinquième,
N° 36; sur le septième, iV" 544; sur le neuvième, 1674 et
1675, N" 197; ici et là se lisent des noms de lieux ou
d'hommes et des relevés de sommes d'argent. Ces indica-
tions diverses méritent d'être retenues : elles permettent de
1. Pour Amelius, voy. aux fol. 31 v", 55 v°, 88 v», 116, 253 v°;
pour Raymond Resplandi, voy. aux fol. 55 v», 215, 232, 253 v»,
254 \°.
2. Tome XXV, fol. 275-283, confession ou déposition d'Arnaud
Arquier, qui déclare avoir été entendu déjà par Arnaud Pelhisso
et Amelius.
k
clxij INTRODUCTION.
déterminer la provenance de ces feuillets, qui, en effet,
d'après la note laissée par M. Baudouin, archiviste de la
Haute-Garonne, « servaient de couverture à divers registres
du contrôle des Exploits, » aux dates marquées. Cette des-
tination doit être notée, car elle explique l'état de ces dix
feuillets et permet de déterminer leur provenance primitive.
Au premier abord, parce qu'ils présentent une grande simi-
litude dans l'écriture, on se croirait autorisé à penser qu'ils
appartenaient au même registre. En réalité, il n'en est rien.
Les marges ont été rognées; il reste cependant encore un
moyen matériel de vérifier ce point : c'est d'abord la jus-
tification ou longueur des lignes, c'est ensuite le nombre
de lignes à la page. Ce critérium paraîtra suffisant à tous
ceux que l'étude des manuscrits a mis au courant des prin-
cipes suivis par les scribes du moyen âge : les manuscrits
et registres présentent la même régularité que le livre
moderne pour la justification de la ligne et le nombre de
lignes à la page. Voici maintenant, à ce double point de
vue, l'état des dix feuillets conservés aux archives de la
Haute-Garonne :
Fol. 1, justification 152 mill., 48 lignes à la page.
Fol. 2,
Fol. 3,
Fol. 4,
Fol. 5,
Fol. 6,
Fol. 7,
Fol. 8,
Fol. 9,
Fol. 10,
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
id.
152
152
152
148
148
141
144
165
155
mill., 48
mill., 48
mill., 48
mill., 45
mill., 45
id.
id.
id.
id.
id.
et 144 mill., 45 lignes à la page,
mill., 45 lignes à la page,
mill., 45 id.
et 165 mill., 45 lignes à la page.
D'après la règle posée, nous aurions donc ici des frag-
INTRODUCTION. clxiij
ments de quatre registres : fol. 1-4, un premier registre;
fol. 5-6, un second registre; fol. 7, un troisième registre;
fol. 8, un quatrième registre. Cependant il faut joindre les
fol. 7 et 8, l'irrégularité dans la justification du fol. 7 tenant
à un simple accident; ce qui réduit à trois le nombre des
registres démembrés; quant aux feuillets 8 et 9, ils appar-
tenaient au même registre, puisqu'ils forment une seule
feuille repliée, comme les fol. 1 et 2, les fol. 3 et 4, les fol. 5
et 6 et les fol. 7 et 8. Mais je n'oserais pas affirmer qu'il
faille les séparer des registres précédents, ou les joindre à
l'un ou à l'autre de ces registres ; car ils ne contiennent que
des listes de noms débordant sur les marges. Les fol. 3 et 4
n'ont pas été écrits de la même main que les fol. 1 et 2 ; il y
a même des différences dans les caractères, les abréviations *,
et l'encre est ici plus noire. Je serais porté à les rattacher à
un registre différent.
En résumé, trois registres certains ; un quatrième et un
cinquième probables.
Cette constatation n'est pas dépourvue d'intérêt, puisque,
au temps où le P. Benoît composa Y Histoire des Albigeois
et des Vaudois ou Barbets, qui parut en 1691, on conser-
vait, dans le couvent des frères Prêcheurs de Toulouse,
« douze anciens registres, » où l'on voyait « les procédures
que les inquisiteurs firent en différentes occasions contre les
Albigeois et l'aveu de leur doctrine ^ » Nos feuillets ayant
servi à recouvrir des registres du contrôle des Exploits,
datés de 1675, nous pouvons en conclure que déjà, à cette
date, la dilapidation des documents d'Inquisition avait non
seulement commencé, mais fait de nombreux ravages.
\. Par exemple, l'abréviatioa de m indiquée par un signe ayant
la l'orme d'un 2 et non par le trait horizontal : Lûbarda^, loi. 3.
2. T. I" D. 44.
clxiv INTRODUCTION.
Quelques-uns des dix feuillets sauvés ont conservé leur
foliotation primitive : lxxxix, xg, pour les fol. 1 et 2;
Lxxvi, pour le fol. 4 ; cm, pour le fol. 6 ; cxcvi, pour le
fol. 7; GLiiii, pour le fol. 9; gxlv, pour le fol. 10. On le
voit, les fol. 1 et 2 sont les seuls qui se suivent, de telle
façon que, si nous avons ici des fragments de trois, et peut-
être de quatre ou même de cinq manuscrits, le texte s'en
trouve beaucoup plus coupé encore. Une première coupure
comprend les fol. 1 et 2. Huit autres coupures sont formées
par chacun des huit feuillets suivants. Dix folios nous
apportent donc neuf fragments de textes ; un seul paraît ne
pas être tronqué, c'est la Confessio Guillermi Furnerii,
de Tholosa, conversi, fol. 8.
Je viens de dire Confessio en reproduisant le titre du
fol. 8. Je 23ense, en effet, que la teneur des autres morceaux
nous autorise à les regarder comme autant de confessions
faites et obtenues au cours de la poursuite ; car souvent le
témoin interrogé revient, les jours suivants, pour ajouter à
ses aveux et les compléter; et il ne revient pas spontané-
ment : car cette circonstance eût été indiquée, selon l'usage et
la pratique ordinaire des inquisiteurs, qui, voyant un indice
de sincérité dans la spontanéité de l'aveu, en faisaient
prendre bonne note par le notaire.
Les inquisiteurs qui reçoivent les confessions, ou du
moins qui se trouvent nommés dans quelques-unes d'entre
elles, sont Raymond Resplandi, maître Ar[naud] de Gou-
zens, Jean de Saint-Pierre et Rainaud de Chartres. Ame-
lius, curé de Saint -Etienne de Toulouse, remplace, un
moment, Rainaud de Chartres; il entend la confession de
Guillaume Fournier ; il avait donc une sous-délégation.
Vraisemblablement, Arnaud de Gouzens agit ici comme
inquisiteur de l'évêque de Toulouse; nous lui avons déjà
INTRODUCTION. clxv
reconnu ce titre. Raymond Resplandi aura été de même
juge délégué de l'évêque. Les notaires sont Bomassip, de
Péyriac-Minervois (Aude), et Philippe Polier.
Voici, en suivant l'ordre des feuillets dans le cahier des
archives de la Haute-Garonne, les dates dejours ou d'années
qu'on y relève :
12..
15 novembre.
27 novembre.
8 décembre.
1256
1254
8 juin.
12..
25 juin.
1256
5 juillet.
4 août.
Lundi avant la fête de saint Laurent (7 août)
—
Octave de la fête de saint Laurent (17 août).
20 novembre.
Il faut signaler, parmi les témoins, Etienne Clavel, archi-
prêtre de Laurac (Aude), et P. de Gouzens, diacre, parent
sans doute de l'inquisiteur.
Au point de vue géographique, les confessions ou déposi-
tions se distribuent de la manière suivante :
Le Lauraguais : premier, second, troisième et sixième (?)
fragments.
Lavaur ou la région de Lavaur : quatrième et cinquième
fragments.
Toulouse : septième fragment.
L'Albigeois et le Querci : huitième et neuvième fragments,
d'après l'énumération des lieux qui y sont donnés en regard
des noms des personnes, plus ou moins accusées dans les
dépositions.
clxvj INTRODUCTION.
Comme derniers renseignements, je retiendrai la présence
de Ferrier à Limoux, pour y exercer l'Inquisition et les
charges nombreuses que plusieurs dépositions font peser sur
les Roqueville. Enfin, je signale la confession de Guillaume
Fournier, comme particulièrement curieuse et intéressante
pour connaître et mesurer les agissements de l'hérésie à
Plaisance, Pise, Crémone et dans la Lombardie. Il est vrai
qu'elle n'est pas inconnue : M. Belhomme, ancien archiviste
de la Haute-Garonne, l'a publiée ^ avec un autre fragment
important, la confession de Guillaume Carrière. Ces frag-
ments mériteraient d'être intégralement édités : ils four-
nissent quelques faits nouveaux, et contiennent deux listes
d'accusés, dont il sera peut-être possible un jour de décrire
les destinées grâce à des documents nouveaux.
8. Rainaud de Chartres et Guillaume Bernard, de
Daœ. — Rainaud de Chartres, déjà si avantageusement
connus eut pour compagnons, d'abord Jean de Saint-Pierre,
nous l'avons vu, puis Guillaume Bernard, de Dax. Quelque
célèbres qu'aient été Rainaud de Chartres et Guillaume Ber-
nard, de Dax, il ne nous est presque rien parvenu d'eux.
C'est que la période de temps à laquelle ils appartiennent
est celle qui répond aux dilapidations postérieures des
archives de l'Inquisition, comme le prouvent les fragments
de registres conservés aux archives de la Haute-Garonne,
le fragment appartenant à M. Louis Bonnet, de Béziers, et
un autre fragment resté inconnu, qui est conservé à la
bibliothèque de Carcassonne et dont je parlerai en son lieu.
Dans l'état actuel des documents, la lettre de Guillaume
1. Documents inédits sur t' hérésie des Albigeois, dans les Mémoires
de la Société archéologique du midi de la France, VI, p. 101-146.
Le texte n'y est malheureusement pas correctement établi.
2. Plus haut, p. clvij.
INTRODUCTION. clxvij
Bernard à Alfonse de Poitiers est, à n'en pas douter, son
meilleur titre. Après, nous ne rencontrons que de rares indi-
cations éparses ici ou là. Le 28 octobre 1258, à Toulouse,
Guillaume Bernard entend la déposition comjilémentaire de
Pons Garrigue*; le 10 juin 1263, Rainaud de Chartres et Guil-
laume Bernard, de Dax, rendent, avec Philippe de Boissy,
sénéchal du Rouergue, et maître Eudes, lieutenant du comte
de Poitiers, une sentence arbitrale réglant la perception de
la taille pour la construction de l'église de Najac^ encore
faut-il reconnaître que la poursuite inquisitoriale n'est pour
rien dans cette pièce ^. Enfin, à des dates incertaines, nous
apprenons que Guillaume Bernard avait entendu les aveux
d'Arnaud Cimordan, de Gascogne\ ceux d'Erablard Vassal
à Castres^ de la femme Bona, de Prades, près de Puylau-
rens (Tarn)^, de Pierre Ferrol, de Trébons (Haute-Garonne)'.
Un « témoin, » Raymond Hugues, dit avoir comparu déjà
devant Guillaume Bernard ^
9. Pons du Pouget {de Poieto, de Pogeto). — L'ob-
servation faite au sujet de Rainaud de Chartres et de Guil-
laume Bernard s'applique plus directement encore à Pons
du Pouget; car une citation lancée par lui et cinq sentences
1. Bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 127.
2. Pièce publiée d'après l'original dans les Travaux pratiques
d'une conférence de palco(jraphie à l'Institut catholique de Toulouse,
p. 51-55 (Toulouse, 1892, in-S").
3. Pièces étrangères à l'Inquisition, do même que celles où
Guillaume Bernard et Guillaume de Montréveil sont mêlés aux
négociations de la ville de Toulouse avec Alfonse de Poitiers au
sujet du fouage {Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1562-1564).
4. Doat, XXV, toi. 220.
5. Doat, XXV, fol. 183 et suiv. La pièce dit : avec son « com-
pagnon, ï Rainaud de Chartres sans doute.
6. Les deux inquisiteurs opérant ensemble (Doat, XXV, fol. 87).
7. Les deux inquisiteurs ensemble (Doat, XXVI, fol. 64-66).
8. Doat, XXV, fol. 114.
clxviij INTRODUCTION.
qu'il prononça — les seules pièces que nous ayons conser-
vées — sont la preuve d'une poursuite exercée par cet inqui-
siteur, mais dont le dernier acte seul nous est parvenu. Tout
le reste a disparu ; il est vraisemblable, en outre, pour ne pas
dire certain, que, pendant les trois années embrassées par
ces sentences (1262-1264), Pons du Pouget n'avait pas
limité son activité à cinq ou six affaires.
Voici le résumé de ces pièces :
14 août 1262, Carcassonne. — Pons du Pouget écrit à
l'archiprêtre de Fenouillèdes qu'il ait h citer, pour compa-
raître à Soramières, ultra Montempessulaniiyn, les héri-
tiers de Hugues de Saissac et de Pierre de Fenouillet, son
père, le lundi avant la Nativité de la Vierge (Doat, XXXIII,
fol. 115VO-116).
5 septembre 1262. — Pons du Pouget condamne la
mémoire de Pierre de Fenouillet comme étant mort dans
l'hérésie (Doat, XXXIII, fol. m v°, 122 v''-124). Cette
sentence donna lieu plus tard, nous l'avons vu', à un procès
en appel assez célèbre.
11 mars 1263 (n. st.), cimetière de Lombers (Tarn). —
Pons du Pouget, inquisiteur, prononce une sentence d'exhu-
mation contre Guillelme, femme de Bernard Carsiprès, de
Limoux (Aude). (D'après un vidimus de 1331, Doat, XXXII,
fol. 113 v°-124.)
14 mai 1264. — Lettres de Pons du Pouget, inquisiteur,
relevant Guillaume du Puy, chevalier, des obligations de
son père, mort dans l'hérésie, moyennant les aumônes sui-
vantes : 150 1. t. à l'Inquisition, 251. t. à Sainte-Cécile
d'Albi, 15 1. t. à Saint-Julien, 10 1. 1. à Saint-Salvi, 10 1. t.
au couvent des frères Prêcheurs d'Albi (arch. de la Haute-
Garonne, H Dominicains, 85; Doat, XXXI, fol. 292^-295).
1. Plus haut, p. xxj, note 3, p. xxxiv, note 8.
INTRODUCTION. clxix
Date inconnue. — Pons du Pouget impose des croix à
Pierre Laurac, de Montgaillard (Haute-Garonne), d'après
la déposition de celui-ci (Doat, XXVI, fol. 70-72).
10. Etienne de Gastine {de Vastino, de Vlastino,
Vastinensis). — Etienne de Gastine, « inquisitor in pro-
vincia Narbonensi*, » est célèbre par ses démêlés avec
Roger, comte de Foix. Le 8 décembre 1264, il lui écrivit
pour se plaindre que Pierre André, son baile, eût refusé de
comparaître; il lui enjoignait de l'arrêter 2. Le même jour,
le comte lui répondait qu'il avait ordonné son arrestation ^
Et cependant, quatre jours après, le 12, le comte en a])pe-
lait au saint-siège ; il formulait ses griefs contre l'inquisi-
teur, qui avait, disait-il, occupé la ville de Foix et opéré
l'arrestation de Raymond André, indemne cependant de tout
soupçon d'hérésie, etc.^. Quoi qu'il en soit de la justice de
l'appel, nous y trouvons la preuve du zèle d'Etienne de
Gastine. Il ressort également de la confession d'Emblard
Vassal ^ ainsi que d'une remise de pèlerinages faite à Ray-
mond Sans, de Rabat (Ariège)^, et enfin d'un fragment de
registre dernièrement reconnu dans la bibliothèque de Car-
cassonne''.
Ce sont deux feuillets qui se suivent et qui ne portent
aucune trace de foliotation ancienne; ils mesurent 373 mill.
1. Bulle de Clément IV du 31 juillet 1265 (Potthast, 19293).
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1452, 1453. Aussi dans
Doat, CLXXII, fol. 105.
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1453.
4. Ibid., col. 1544-1547.
5. D'après sa propre confession, Etienne de Gastine l'aurait fait
arrêter, puis relâché moyennant caution (Doat, XXV, fol. 183-
192, sa confession entière).
6. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1673. Aussi dans Doat,
GLXXIII, fol. 95.
7. Il m'a été signalé par M. Doinel, archiviste de l'Aude.
clxx INTRODUCTION.
X 278 mill. ; l'écriture est de la seconde moitié du xiii" siècle,
sur une justification page pleine de 192 mill. Arrachés d'un
registre des archives de l'Inquisition, ils ont servi, comme
les fragments conservés aux archives de la Haute-Garonne,
à recouvrir un livre de compte, portant pour cote : Registre
des années 1701 , 1702 et 1703. Ils s'ouvrent sur une dépo-
sition dont le commencement manque : de tewopore quod
supra. Item, diœit quod... Cette déposition se termine,
puis elle est reprise : Item, anno quo supra, v idus
augusti, predictus Guillelmus de Bordaria adjecit
testimonio suo dicens... Cette addition est coupée à la fin
du second des deux feuillets. Guillaume de la Borderie {de
Bordaria) fait ses aveux. C'est un ministre hérétique,
puisqu'il va de lieu en lieu avec un compagnon, Guillaume
de Muret {de Murello), qui ne se sépare pas de lui : on
entend leur « prédication, » on les « adore » ensemble; ils
bénissent le pain; et c'étaient là tout autant de privi-
lèges ou d'attributions des ministres dualistes. Guillaume
de la Borderie en savait long; il avait été appelé par
les hérétiques en une multitude d'endroits que les inquisi-
teurs, pour mieux s'y retrouver sans doute, ont fait noter à
la marge et en regard du passage correspondant de la dépo-
sition : Sancta Cruœ^, mansus de Lacalni^, rupis
Sancti Projecti'^ mansus de Podio longo, Paidha-
cwn\ Mons acutus^, Rabastenx^, Afflacum\ Romenœ^,
1. Sainte-Croix, comm. de Castelnau-de-Lévis (Tarn).
2. Lacalm, près de Sainte-Croix.
3. Saint-Projet, comm. de Paulin (Tarn). Riipis, château fort.
4. Paulhac, cant. de Montastruc (Haute-Garonne).
5. Montégut, cant. de Ravel (Haute-Garonne).
6. Rabastens (Tarn).
7. Fiac, arr. de Lavaur (Tarn).
8. Roumens, cant. de Revel (Haute-Garonne).
INTRODUCTION. clxxj
Tocille jjyope Baure^, Agrifolium^, Adalhertaria^,
Villa franca'' . Cependant, ses deux dépositions tronquées
ne fournissent rien de spécial sur les pratiques des héré-
tiques. Elles montrent seulement une extrême activité de
leur part dans la région de Lavaur et de Rabastens vers
l'année 1268.
Aucune année n'est indiquée; mais nous pouvons détermi-
ner approximativement la date de ce fragment par la men-
tion, parmi les témoins présents à l'interrogatoire, de Ray-
mond Sicred, prieur du couvent des frères Prêcheurs de
Carcassonne : Testis frater Raimundus Sicredi, prior
fratrum Predicatorum Carcassone. Or, Raymond
Sicred a été prieur de ce couvent de 1266 à 1270 ^ C'est
donc entre 1266 et 1270 qu'il faut placer la déposition de
Guillaume de la Borderie.
Le nom de l'inquisiteur qui l'a reçue est resté en blanc :
Hec deposuit Carcassone coram fratre... inquisitore.
A cette date, Etienne de Gastine était inquisiteur « in provin-
cia Narbonensi ; » à ce titre, il devait résider à Carcassonne.
On ne peut pas assurer absolument qu'il ait entendu Guil-
laume de la Borderie, mais la chose est infiniment probable,
1. Vaure, comm. de Revel (Haute-Garonne).
2. Aigrefeuille, cant. de Lanta (Haute-Garonne).
3. L'Albertarié, comm. de Graulhet (Tarn).
4. Villefranche-d' Albigeois (Tarn).
5. « Septimus prior [in conventu Carcassonensi] frater Ray-
mundus Sicredi, de Burgo Carcassonensi, successit i'ratri Guillelmo
Garini ; prefuit annis quatuor, fuitque absolutus in capitule pro-
vinciaii, anno Domini M» CCo LXX». » (Bernard Gui, Priores in
conventu Carcassonensi, Bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 156 v°.)
Voy. sur ce religieux, Acta capit. provinc. ord. [rat. Praed., p. 46,
117, 148 (note), 151, 174 (note), 177, 195, 196, 225 (note), 228,
233 (note).
clxxij INTRODUCTIO>\
d'autant qu'il donnait encore carrière à son zèle en 1276'.
11. Ranulphe de Plassac et Pons de Parnac. — La
carrière de ces deux inquisiteurs, qui se déroule principale-
ment entre les années 1273 et 1279, est relativement docu-
mentée. Mais leurs actes nous sont fournis uniquement
par le fonds Doat, dont ils remplissent, ou à peu près, le
tome XXV. Voici, dans l'ordre chronologique, l'indication
des pièces qui y sont contenues :
21 mai 1273. — Déposition de Guillaume de Molières,
prêtre, fol. 2.
2 juin, 25 juin, 3 juillet 1273. — Dépositions de Pétro-
nille, femme de Deide Bras, de Villefranche-du-Rouergue,
fol. 4.
30 juin 1273. — Dépositions de divers Bourguignons
demeurant en Rouergue, fol. 9 v".
25 juin et l^"" juillet 1273. — Dépositions de Pétronille de
Castanet, de Verfeil, diocèse de Rodez, alors en prison, fol. 6.
9 juillet 1273. — Déposition de Willem Fournier, de
Toulouse, « qui manet juxta domum Trinitatis, » fol. 15 v»,
30 août 1273. — Déposition d'Alric, fils de Raymond
Saich, de Garaman (Haute-Garonne), fol. 17 v°.
9 octobre 1273. — Déposition de Saint-Saturnin, de
Rouffiac (Aveyron), fol. 20 v°.
31 octobre et 3 novembre 1273. — Dépositions de Gau-
bert de Aula de Benacio, diocèse de Cahors, fol. 24.
11 novembre 1273. — Déposition d'Etienne Roger, de
Roumens (Haute-Garonne), fol. 27.
1. Le 6 mai 1276, à Carcassonne, il rendit une sentence d'héré-
sie contre Hugues de Gondat, Raymond Delboc et Guillaume
Didier, d'Albi (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. Gv"). La même
année probablement, il livra au bras séculier Raymond Carbonel,
de Graulhet (Doat, XXXII, fol. 242).
INTRODUCTION. clxxiij
12 novembre 1273, — Déposition de Guilabert de Saint-
Michel, fol. 29.
14 novembre 1273, die martis post festum Beati
Martini*. — Déposition de Barthélémy Jourdain, de
B.abastens (Tarn), fol. 35.
11 janvier 1274 (n. st.). — Déposition de Bernard de
Riv ali, j^risonmer, fol. 11.
15 janvier 1274 (n. st.), die martis ante festum Beati
Pétri ad Cathedram^. — Déposition de Gardouch {Gar-
dubius), chevalier, fol. 64.
22 janvier 1274 (n. st.). — Déposition de Guillaume de
Rosergue, fol. 36 v".
7 février 1274 (n. st.), die mercurii post festum Sancte
Agathe. — Déposition de Guillelmine, femme de Thomas
de Saint-Flour, demeurant h Toulouse, île de Tounis,
fol. 37 y\
Même jour. — Déposition de Fabrisse, femme de Pierre
Vital, de Limoux, demeurant à Toulouse, île de Tounis,
fol. 43 v°.
Peu après le 7 février 1274 (n. st.). — Nouvelle déposi-
tion de Fabrisse, fol. 44 v''.
11 février 1274 (n. st.), in crastino sancte Scolastice.
— Déposition d'Arnaude, femme de Baymond Darasa, de
Cordes (Tarn), alors à Saint- An tonin (Tarn-et-Garonue),
fol. 55 V".
13 février 1274 (n. st.). — Déposition de Raymond, curé
de Cestayrols (Tarn), fol. 61 v».
Même jour. — Déposition de Baymond Roca, de Cestay-
rols (Tarn), fol. 62.
7 mars 1274 (n. st.). — Déposition de Guillaume Ber-
\. En 1273, la fête de Pâques tomba le 9 avril.
2. En 1274, la fête de Pâques tomba le l«f avril.
clxxiv INTRODUCTION.
nard, damoiseau, fils de défunt Raymond Durfort, chevalier,
de Fanjeaux (Aude), fol. 65.
8 mars 1274 (n. st.), die veneris ante festum sancti
Gregorii. — Déposition d'Esclarmonde, femme de Ray-
mond de Durfort, fol. QQ v°.
13 mars 1274 (n. st.), die jovis post festum sancti
Gregorii. — Autre déposition de Guillelmine, femme de
Thomas de Saint-Flour, fol. 41 v°.
14 mars 1274 (n. st.). — Autre déposition d'Arnaude,
femme de Raymond Darasa, de Cordes (Tarn), fol. 58.
Avril 1274. — Dépositions de Philippine, fille de
Fabrisse, femme de Raymond Maurel, demeurant à Tou-
louse, île de Tounis, fol. 52.
2 avril 1274. — Déposition de Bernard Hugues, frère de
Raymond Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 68, 90.
2 avril 1274. — Déposition de Raymond Hugues, fils de
Guillaume Hugues, de Roquevidal (Tarn), fol. 90.
3 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 95.
4 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 108.
Même jour. — Autre déposition de Guillelmine, précé-
demment entendue, fol. 43.
7 avril 1274. — Autre déposition de Raymond Hugues,
fol. 114.
10 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 119.
Même jour. — Autre déposition de Fabrisse, de Limoux,
fol. 49.
15 avril 1274. — Déposition de B. Fournier, de Saint-
Paul de Capdejous (Tarn), fol. 151 v°.
16 avril 1274. — Autre déposition du même, fol. 153.
Même jour. — Autre confession de Bernard Hugues,
fol. 78.
Même jour. — Déposition de Bona, femme de Bernard
INTRODUCTION. clxxv
Dupuy de Prades, près de Puylaurens (Tarn), fol. 83.
24 avril 1274. — Autre déposition de Bernard Fournier,
fol. 155.
27 avril 1274. — Confession de Raymond de Astanova,
marchand, de Puylaurens (Tarn), fol. 156 v^
Même jour. — Autre confession de Bernard Dupuy, de
Prades, fol. 125 v°.
28 avril 1274. — Autre déposition de Bona, femme du
précédent, fol. 84 v".
2 mai 1274. — Autre déposition de Bona, fol. 85.
7 mai 1274. — Déposition de Bernard de Montesquieu,
fol. 159 v°.
8 mai 1274. -— Autre déposition de Bernard Hugues,
fol. 80 v°.
9 mai 1274. — Autre déposition de Bernard Dupuy, de
Prades, fol. 128 v".
10 mai 1274. — Autre déposition de Bona, femme du
précédent, fol. 87 v".
11 mai 1274. — Autre déposition de la même, fol. 89.
18 mai 1274. — Déposition de Pierre Guillaume de
Roqueville, fol. 131.
19 mai 1274. — Déposition de dameBezersa, fol. 164 v°.
Même jour. — Confession de Bernard Molinier, de Trèbes
(Aude), demeurant à Lescout (Tarn), fol. 166 v°.
21 mai 1274. — Déposition de Jean de Torena, appelé
aussi Jean d'en Hug, fol. 136.
23 mai 1274. — Autre déposition de Bernard Molinier,
fol. 170.
Même jour. — Autre déposition de Jean de Torena,
fol. 138.
12 juin 1274. — Autre déposition de Bernard Molinier,
fol. 170 v".
clxxvj INTRODUCTION.
13 juin 1274. — Autre déposition de Jean de Torena,
fol. 139.
Même jour. — Autre déposition de Raymond de Asta-
nova, fol. 158.
21 juin 1274. — Autre déposition de Pierre Guillaume,
de Roqueville, fol. 134.
23 juin 1274. — Déposition de Raymond Baussan, de
Lagarde (Haute-Garonne), fol. 140 v°.
Même jour. — Déposition de R. Gombert, de la Cas-
sagne, fol. 147 v°.
29 juin 1274. — Déposition de Jourdain, damoiseau,
fils de Jourdain de Saissac, chevalier, fol. 149 v".
15 juillet 1274. — B. de Montesquieu entend, à Toulouse,
la lecture de sa déposition antérieure, fol. 161 v".
16 juillet 1274. — Déposition d'Isarn Bonhomme, d'Aut-
poul (Tarn), fol. 172.
Même jour. — Déposition de Rixendis de Miraval, de
Graulhet (Tarn), fol. 173.
6 août 1274. — Autre déposition de la même, fol. 176.
Même jour. — Déposition de Guillaume Orset, de Lespi-
nasse (Haute-Garonne), fol. 178.
Même jour. — Déposition de Guiraude, femme de Durand
deRoufiac, fol. 181.
7 août 1274. — Autre déposition de Raymond de Asta-
nova, fol. 158 y°.
10 août 1274. — Autre déposition de Bernard Fournier,
fol. 154 r.
25 septembre 1274, quarto die martis post festum
sancti Mathei apostoli et evangeliste. — Déposition
d'Emblard Vassal, de Ruppe Art fat, fol. 183.
Même jour. — Déposition d'Etienne Vital, de Varagne
(Tarn), fol. 193 v°.
INTRODUCTION. clxxvij
25 septembre 1274. — Déposition de Bernard-Raymond
Baragnon, marchand, bourgeois de Toulouse, fol. 196 v°.
29 septembre 1274. — Autre déposition d'Emblard Vas-
sal, fol. 192 Y\
26 octobre 1274, die veneris ante festimi apostolorum
Simonis et Jude. — Autre déposition de Rixendis de Mira-
val, fol. 177.
6 novembre 1274. — Autre déposition de Bernard-Ray-
mond Baragnon, fol. 200.
21 mars 1275 (n. st.). — Déposition d'Aymeric de Cas-
telnau, d'Issel (Haute-Garonne), fol. 202.
25 mai 1275. — Déposition d'Adémar Galofi, fol. 203.
30 mai 1275. — Déposition d'Isambard de Saint-Anto-
nin (Tarn-et-Garonne), fol. 206 v°.
1®"" juin 1275, sahbcdo in vigilia Penthecostes. —
Déposition de Bernarde, femme de Guillaume Fontaine, de
Cantaleriis, fol. 209.
30 septembre 1275, die lune in crastinum sancti
Michaelis septe?nbris. — Autre confession de Bernarde,
fol. 211.
9 novembre 1275. — Déposition de Pierre Raymond,
flis d'Isarn, de Saint-Paul-de-Cap-de-Jous (Tarn), fol. 213.
20 novembre 1275, die mercurii post octavam sancti
Martini. — Autre confession de Bernard-Raymond Bara-
gnon, fol. 201 v°.
10 janvier 1276 (n. st.), die sabbati postEpiphaniam.
— Déposition de Pierre Engrin, de Puydaniel (Haute-
Garonne), fol. 217,
11 janvier 1276 (n. st.), dominica post octavam Epi-
phanie. — Déposition de Pierre de Sella, de Montferrat en
Lombardie, fol. 218 v°.
Même jour. — Déposition d'Arnaud Cimordan.
l
clxxviij INTRODUCTION.
11 janvier 1276 (n. st.). — Déposition de Guillaume
Legran, fol. 225 \'\
20 janvier 1276, die ynartis post octavam Epiphanie.
— Déposition de Hugues, archiprêtre de Gardouch (Haute-
Garonne), fol. 214 v°.
22 janvier 1276. — Déposition de Pierre Perrin, de Puy-
laurens (Tarn), fol. 216.
20 avril 1276, die lune ante festum sancti Mûrchi.
— Confession de Rodrigue Ferrand, prêtre, du Portugal,
fol. 227.
11 mai (?) 1276. — Déposition de Bernard de Lambres,
fol. 243.
21 mai 1276. — Déposition de Raymond Bastier, de
Caraman (Haute-Garonne), fol. 229.
21 mai(?) 1276. — Déposition de Raymonde Ferrières, de
Julio, fol. 241.
11 octobre 1276. — Commission donnée au prieur du
couvent des frères Prêcheurs de Montauban pour entendre
les témoins appelés à déposer dans le procès de Bernard
de Soulac, fol. 231 .
13 octobre 1276. — Audition des susdits témoins,
fol. 234 v°.
14 avril 1277. — Déposition de Bernard Escolan, de
Saint-Paul-de-Cap-de-Jous, fol. 244.
24 avril 1277. — Déposition de Pierre Peytevin le Vieux,
deSorèze(Tarn),fol. 248 v°.
10 mai 1277. — Autre déposition du même, fol. 251 v°.
2 juin 1277. — Déposition de Bernard Dupuy, de
Sorèze.
9 juin 1277, die mercurii ante festum sancti Bar-
nabe. — Autre confession de Pierre Peytevin, de Sorèze,
fol. 255 v°.
INTRODUCTION. clxxix
4 septembre 1277. — Autre déposition de IJernard
Dupuy, de Sorèze.
22 septembre 1277. — Déposition de Raymond Arquier,
allas Baussan, fol. 275.
2 décembre 1277. — Déposition de Bernard Barra, de
Sorèze, fol. 292.
10 janvier 1278 (n. st.). — Déposition de Pierre de Ben-
vila, d'Avignonet (Haute-Garonne), fol. 298.
13 janvier 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 300 v^
Janvier 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 310 v°.
9 mars 1278 (n. st.). — Autre déposition de Raymond
Arquier, fol. 283.
13 mars 1278 (n. st.). — Autre déposition du même,
fol. 283.
16 mai 1278. — Autre déposition de Pierre Peytevin, de
Sorèze, fol. 259 v«.
17 mai 1278. — Autre déposition du même, fol. 265 v°.
18 mai 1278. — Autre déposition du même, fol. 266 v°.
1" juin 1278. — Autre déposition du même, fol. 268 v".
27 septembre 1278. — Déposition d'Ermengarde, femme
d'Isarn Pages, fol. 288 \\
15 novembre 1278. — Autre déposition de Pierre de
Benvila, fol. 318 v°.
18 novembre 1278. — Déposition de Guillaume d'en Ath,
fol. 290 v^
22 novembre 1278. — Autre déposition de Pierre de
Benvila, fol. 318 v".
27 novembre 1278. — Autre déposition d'Ermengarde,
fol. 290.
Clxxx INTRODUCTION.
5 décembre 1278. — Autre déposition de Pierre de Ben-
vila, fol. 324 v°.
6 décembre 1278. — Autre déposition du même, fol. 328.
9 décembre 1278. — Autre déposition du même,
fol. 322 v°.
1279. — Autre déposition de Pierre Peytevin, de Sorèze,
fol. 271.
10 mars 1279 (n. st.). — Autre déposition de Pierre de
Benvila, fol. 331.
Ces pièces, comme on le voit, sont presque toutes des
confessions ou aveux. Il semble, à ne s'en rapporter
qu'à elles, que Ranulplie de Plassac opéra principale-
ment du côté du Rouergue. Il faut signaler spécialement la
présence dans cette région de Bourguignons émigrés qui
eurent affaire à lui ; on retrouve bien plus tard des Bour-
guignons dans les sentences de Bernard Gui. Cependant
Ranulphe de Plassac poursuit à Toulouse, à Caraman, ou
même dans le diocèse de Cahors, à Rabastens, à Saint-
Antonin, etc. Il reprend la poursuite de Gardouch de
Mauremont, entamée par Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre*. Pons de Parnac l'accompagne le plus ordinaire-
ment. Ils entendent ensemble plusieurs dépositions; nous
apprenons, par l'une d'elles, que les prisonniers non encore
condamnés étaient détenus à la Tour-Blanche du Château-
Narbonnais, à Toulouse^. Quand Pons de Parnac est seul,
c'est dans la région de Puylaurens que nous le rencontrons,
à Sorèze ou à Toulouse. Empêché de se rendre à Montau-
ban, il donne commission au prieur des frères Prêcheurs de
cette ville pour entendre les témoins à charge contre Bernard
1. Doat, XXV, fol. 64.
2. Doat, XXV, fol. 6G v».
INTRODUCTION. clxxxj
de Soulac : disposition assez rare pour mériter d'être par-
ticulièrement notée. Enfin il opère aussi avec Hugues de
Boniols {de Boniolis).
12. Hugues de Boniols, Pierre Arsin, Hugues Aine-
lius. — Le fonds Doat fournit tout ce qui nous reste des
actes de chacun de ces trois inquisiteurs, soit qu'ils informent
chacun seul et pour sa part, soit qu'ils opèrent deux par
deux, ou même avec quelqu'un des inquisiteurs déjà nommés.
D'abord, Hugues de Boniols (1276-1279) : Doat, XXXH,
fol. 242 (ensemble avec Etienne de Gastine) ; XXV, fol. 229,
251 v° (ensemble avec Hugues de Parnac), fol. 255 v",
259 (ensemble avec Pierre Arsin); XXXH, fol. 113 v°
(ensemble avec Jean Galand, que je vais avoir à faire con-
naître); XXVI, fol. 50.
Ensuite Pierre Arsin (1277-1278) : Doat, XXV, fol. 248 v"
(ensemble avec Hugues Amelius, lieutenant des inquisiteurs
comme lui), fol. 290, 292, 298; XXVI, fol. 3; XXV,
fol. 259, 283, 284 (ensemble avec Hugues de Boniols),
fol. 266 v°, 268 v" ; XXVI, fol. 8 v°; XXV, fol. 290. Tout
se passe à Toulouse, excepté la déposition de Pierre Géraud,
de Montjoire (Haute-Garonne), qui fut, le 22 juin 1278,
reçue dans la maison du curé de ce lieu.
Enfin, Hugues Amelius, prieur des frères Prêcheurs de
Toulouse*, lieutenant de l'inquisiteur ou inquisiteur lui-
même (1277-1280) : Doat, XXV, fol. 248 v° (ensemble
avec Pierre Arsin), fol. 275, 310 v" (ensemble avec Pons
de Parnac) ; XXVI, fol. 20, 32, 36 (ensemble avec Jean
Galand) ; XXV, fol. 271, 288 v% 318 v", 322 v«, 324 v",
328, 331 (ensemble avec Jean Galand) ; XXVI, fol. 1, 2
1. Douais, Les frères Prêcheurs en Gascogne, p. 428.
clxxxij INTRODUCTION.
(ensemble avec Jean Galand), fol. 42 v°, 48, 49, 54 v", 56,
56 v% 58, 58 v°, 60, 62, 63, 64, 66, 68, 70, 73, 77 y».
Acte à relever : en mai 1279, Hugues Amelius promet la
grâce de la prison à tous les détenus de Toulouse qui feront
de plus amples aveux (Doat, XXVI, fol. 49) : preuve, entre
mille autres, que la prison était le grand moyen employé
pour obtenir l'aveu. Avec Hugues Amelius tout se passe à
Toulouse ; plusieurs des prévenus qu'il entend appartiennent
au Lauraguais. :
13. Jean Galand (1278-1293). — Cet inquisiteur a
fourni une carrière particulièrement longue et laborieuse.
C'est à Carcassonne et à Albi qu'il a le plus ordinairement
siégé. Le fonds Doat nous le montre à Carcassonne princi-
palement, le ms. latin 12856 de la Bibliothèque nationale
à Albi.
Doat, XXVI, fol. 36; XXXH, fol. 113 v° (ensemble avec
Hugues de Boniols) ; XXVI, fol. 44; XXXH, fol. 125 (et
aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 630); XXVI, fol. 80,
98, 191, 193 (et aussi dans Mahul, Cartulaire, V, 637);
XXVI, fol. 140, 157, 160, 162 v", 177 (cf. Mahul, Cartu-
laire, V, 635), fol. 194 v°, 197, 203, 211 v° (cf. Mahul,
Cartulaire, V, 638), 228 y\ 233 v% 236 v°, 242 v°,
fol. 217 (Mahul, Cartulaire, V, 635), fol. 100 (Mahul,
Cartulaire, V, 633), fol. 254 (Mahul, Cartulaire, V,
641), fol. 255, 266, 269, 271 v» (cf. Mahul, Cartulaire,
V, 643), fol. 276 v° (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643),
fol. 280 v° (cf. Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 215 V
(ensemble avec les inquisiteurs Guillaume de Saint-Seine
et Jean Vigouroux), fol. 220 v", 289 (Item), fol. 155
(Mahul, Cartulaire, V, 050).
Le 13 septembre 1285, Jean Galand est à Albi, dans la
Lk:
INTRODUCTION. clxxxiij
maison épiscopale neuve, où il fait prendre connaissance de
sa déposition à Bernard Lagarrigue, l'éYêque d'Albi étant
présent (Doat, XXVI, fol. 254, 266).
Mais c'est le ms. latin 12856 de la Bibliothèque natio-
nale qui contient les indications les plus amples sur la part
prise par Jean Galand à la poursuite des hérétiques d'Albi,
en 1286 et 1287, de concert avec l'évêque de la ville. Il
faut nous y arrêter quelque peu.
Ce ras. (papier, copie du xvii^ siècle, 303 mill. X 210 mill. ,
142 feuillets, reliure parchemin) provient de la bibliothèque
Coislin. On y a transcrit, au xvif siècle, les interroga-
toires de Bernard de Castanet, évêque d'Albi, en 1286 et
1287, en 1299 et durant les années suivantes. Les interro-
gatoires de 1299 nous sont parvenus d'après deux manus-
crits originaux, le ms. de Merville et le ms. lat. 11847 de
la Bibl. nat. Il en sera question plus loin. Quant aux inter-
rogatoires de 1286 et 1287, ils ne nous sont connus que
par le ms. lat. 12856, où ils remplissent les feuillets 1 à 62.
Le commencement manque : un cahier a été probablement
arraché entre les feuillets 4 et 5. Les interrogatoires sont pré-
cédés de la liste des personnes sur lesquelles les « témoins, »
au nombre de onze, ont fait peser des charges (fol. 1-4).
La fin de cette liste déplacée se trouve au feuillet 142 et
dernier du manuscrit.
Ces « témoins » sont déjà des accusés; et c'est comme pré-
venus qu'ils subissent l'interrogatoire pour lequel ils ont été
cités ou amenés de la prison épiscopale. Voici leurs noms avec
la date des interrogatoires successifs subis par chacun d'eux :
Ramundus de Baffinhaco.
18 janvier 1286 (n. st.).
20 janvier 1286 (n. st.).
clxxxiv INTRODUCTION.
21 janvier 1286 (n. st.).
22 janvier [1286] (n. st.).
25 janvier [1286] (n. st.).
2 février [1286] (n. st.).
3 février [1286] (n. st.).
5 février [1286] (n. st.).
7 février [1286] (n. st.).
9 février [1286] (n. st.).
10 février [1286] (n. st.).
15 février [1286] (n. st.).
1«^ avril 1287.
3 septembre 1287.
Arnaudus Agassa.
l^-- février 1286 (n. st.).
2 février 1286 (n. st.).
3 février 1286 (n. st.).
16 mars 1286 (n. st.).
Ramundus Brin de Albia.
6 février 1286 (n. st.).
8 février 1286 (n. st.).
9 février 1286 (n. st.).
25 février 1286 (n. st.).
15 mars 1286 (n. st.).
l*"- janvier 1287 (n. st.).
Arnaldus Canaix.
11 février 1286 (n. st.).
12février 1286 (n. st.).
13 février 1286 (n. st.).
15 février 1286 (n. st.).
20 février 1286 (n. st.).
INTRODUCTION. clxxxv
le-- mars 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
Ramundus Vinhalz.
13 février 1286(11. st.).
14 février 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
Aymericus Grosset.
14 février 1286 (d. st.).
15 février 1286 (n. st.).
Vitalis Vinhalz de Albia.
3 mars 1286 (n. st.).
5 mars 1286 (n. st.).
7 mars 1286 (n. st.).
15 mars 1286 (n. st.).
19 mars 1286 (n. st.).
5 mai 1286.
28 mars 1287.
17 avril 1287.
30 avril 1287.
Raimiindus Cogorla.
15 mars 1286 (n. st.).
16 mars 1286 (n. st.).
23 mars 1286 (n. st.).
26 mars 1286.
l^r avril 1286.
5 mai 1287.
Ramundus Fumeti de Albia.
3 mars 1287 (n. st.).
5 mars 1287 (n. st.).
clxxxvj INTRODUCTION.
7 mars 1287 (n. st.).
8 mars 1287 (n. st.). •
9 mars 1287 (n. st.).
11 mars 1287 (n. st.).
22 mars 1287 (n. st.).
21 avril 1237.
19 septembre 1287.
Poncius Nycolai de Albia.
3 mars 1286 (n. st.).
7 mai 1287.
Rixendis de Belvezer.
17 avril 1287. '
Du 18 janvier 1286 au 17 avril 1287, Bernard de Cas-
tanet entendit les dépositions des onze prévenus déjà nom-
més avec les inquisiteurs dominicains Jean Galand, Jean
Vigouroux et Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Secano) ;
avec eux, se trouvait présent à l'interrogatoire le juge ordi-
naire d'Albigeois qui n'est pas nommé.
Jean Galand est qualifié du titre de « Inquisitor in regno
Francie auctoritate apostolica deputatus. » Jean Vigouroux
était un des religieux les plus considérables de l'ordre des
frères Prêcheurs, puisque, peu de temps après la mort de
saint Thomas d'Aquin, il avait reçu du chapitre général
mission de se rendre en Angleterre pour y faire une enquête
sur l'enseignement antithomiste'. Quant à Guillaume de
Saint-Seine, il se trouvait dans le pays encore en 1292,
année où le maître général de l'ordre l'honora de communi-
cations pour la province^. ..
1. Douais, Essai sur l'organisation des études dans l'ordre des
frères Prêcheurs. — Acta capit., à l'Index les nombreux renvois.
2. Douais, Acta capit., 370.
INTRODUCTION. clxxxvij
Sont présents aussi aux interrogatoires : Jean Moliuier,
archiprètre de Castres, Guillaume de Montclar {de Monte
dard), prieur du couvent des frères Prêcheurs d'Albi, dont
Bernard Gui a écrit une notice dans son histoire de ce cou-
vent*, Guillaume de Peyrelate, lecteur ou professeur dans
ce même couvent, religieux d'une carrière honorable et d'un
mérite reconnue D'autres frères Prêcheurs figurent parmi
les témoins, par exemple Jean du Faugoux {de Falgesio),
où je pense qu'il faut voir Jean du Faubet [de Falbetoy,
sous-prieur à cette date du couvent d'Albi.
Les notaires nommés sont Pierre Radulphe, qualifié du
titre de notaire de l'Inquisition de Toulouse, Raymond de
Malveriis [de Molières), notaire de l'Inquisition de Car-
cassonne, un Guillaume Terrein (?) et Jean de Roucoules
{de Rocolis), qui retient les dépositions.
L'évêque s'entoure donc de personnages qui donnent de
l'éclat au tribunal et en imposent; l'audience est solen-
nelle. L'interrogatoire de Raymond Fumet, homme de lois,
jiirisperitus, fait connaître la procédure suivie, et peut
être présenté comme un procès type. Jean Carratier, huis-
sier, nuncius, a fait la citation légale. Raymond Fumet
comparaît au jour fixé. L'évêque avait proclamé le temps
de grâce ; mais Raymond Fumet n'avait pas cru devoir en
profiter, d'abord parce qu'il se savait convaincu par témoins,
ensuite parce qu'il s'était proposé d'aller à Rome pour
demander la pénitence. Il est interrogé dans la maison
i. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 490. — Bibl. de la ville de
Bordeaux, ms. 780. Cf. Acta capit., 175, 332 (note), 372 (note),
383 (note), 389 (note), 395 (note).
2. Douais, Acta capit., 103, 115, 162, 189, 192, 327, 332 (note).
3. Douais, Acta capit., 296, 306, 325, 335, 353, 361, 384, 403,
458, 479.
clxxxviij INTRODUCTION.
êpiscopale, comme, d'ailleurs, chacun des autres accusés;
puis il est retenu et enfermé dans la prison de l'évêque, d'où
il est ramené, les jours suivants, pour être de nouveau inter-
rogé. Il l'est jusqu'à six fois, puis encore une fois un mois
après; cinq mois plus tard, ses juges lui donnent communi-
cation de ses dépositions antérieures, et il doit déclarer s'il
les reconnaît vraies ou non. Il attend la sentence définitive,
qui jusqu'alors n'a été que préparée et qui sera prononcée à
une date ultérieure.
Les interrogatoires pouvaient être répétés, repris, conti-
nués à la discrétion du juge.
Parmi les dépositions, quelques-unes ont été faites in
domo episcopali veteri, d'autres in domo episcopali
nova; mention qui nous permet de penser qu'en 1287 l'ins-
tallation de l'évêque dans le palais nouvellement bâti était
définitive.
Il résulte de ces interrogatoires que l'hérésie avait encore
dans l'Albigeois, à la fin du xnf siècle, une situation assez
forte. Les ministres dualistes habitent en secret une maison
aux portes d'Albi ; c'est là qu'on vient les chercher, c'est de
là qu'ils rayonnent dans la ville et la région ; ils se rendent
auprès des malades, qu'ils initient par l'imposition des mains
ou du livre des Évangiles, par la récitation de l'Evangile de
saint Jean ; ils se multiplient. Ce ne sont pas seulement les pay-
sans, des gens de métier qui les appellent, les accompagnent
ou les reçoivent. Ils ont des amis parmi les notaires, les avo-
cats, les chevaliers, au sein du clergé régulier et séculier, qui
sont pour eux de vrais fidèles, puisqu'ils vont jusqu'à les
« adorer, » selon le rit duahste*. Les récits d'initiation héré-
1. Ainsi un chanoine d'Albi, le clergé de Saint-Salvi, le prieur
de Saint-Afric, le curé de Guitalenx, etc.
INTRODUCTION. clxxxix
tique y sont fort nombreux. Les hérétiques cependant redou-
tent fort le clergé, qu'ils trouvent trop paissant; ils craignent
surtout les frères Prêcheurs. Quelques-uns découragés esti-
ment qu'il n'y a plus qu'une chose à faire, se retirer en Lom-
bardie ; d'autres se rendent à Lombers (Tarn), un des berceaux
de l'albigéisine, comme dans un abri sur contre l'Inquisition
et les inquisiteurs. Ils s'entourent du plus grand secret, et,
chose curieuse, c'est devant l'autel de Saint-Pierre, dans
l'église Saint- Vincent de Castres, que Raymond Duval fait
prendre à ses complices l'engagement de garder le silence sur
le désir qu'il a de voir les hérétiques. Ils échangent entre eux
des signes de passe. Bien que les inquisiteurs accordent la
grâce promise, qu'ils se montrent faciles à relever les cou-
pables de l'excommunication, on sent qu'il règne partout un
mécontentement véritable; une sourde colère agite les esprits.
La preuve en est dans la démarche faite par les consuls de
Carcassonne auprès de ceux de Castres, auxquels ils com-
muniquent leur appel contre l'Inquisition devant le pape et
le roi ; ils leur demandent de se joindre à eux. C'était la
première annonce du soulèvement qui, avec Bernard Déli-
cieux et les fraticelles de Narbonne, allait mettre, douze
ans plus tard, l'unité française en péril.
Jean Galand fut témoin de ce grand mouvement régional
à son origine. Il n'est pas impossible que son ordonnance
du 3 juillet 1282, sur la garde des prisonniers, qu'il vou-
lait rendre moins débonnaire, ait paru rigoureuse. En tout
cas, il faut y voir un des actes principaux, peut-être le
plus important de ce juge. En voici la teneur :
Anno Domini M" (X" LXXXIl", sexla feria, sabbato {sic) infra
oclavas Apostolorum Pelri et Pauli, fuit injunclum et dislricLe
mandalum et per juramentum Radulpho. cuslodi immuraLo-
rum et Bernarde, uxori sue, per fratrem Johannem Galandi,
CXC INTRODUCTION.
inquisitorem, in presentia fratris P. Régis, prioris, fralris Johan-
nis de Falgosio et fratris [Hugonis] Archembaudi, quod de
cetero non tenea[n]t scriptorem aliquem in muro necequos, née
ab aliquo immuratorum recipiant, nec donum aliquod. Item,
nec pecuniam illorum qui in muro decedunt retineant, nec ali-
quid aliud; set statim inquisitoribus denuncient et reportent.
Item, quod nullum incarceratorum et inclus[or]um extrahat
de carcere.
Item^ quod immuratos pro aliqua causa extra primam por-
tam mûri nuilo modo extrahat, nec domum inlrent, nec cum eo
comedant.
Item^ nec servitores qui deputati sunt ad serviendum aiiis
occupent in operibus suis, nec eos nec alios mitlant ad aliquem
locum sine speciaii licentia inquisilorum.
Item, quod dictus Radulphus non ludat cum eis ad aliquem
ludum, nec sustineat quod ipsi inter se ludant.
Et si in aliquo de predictis inveniantur culpabiles, ipso facto
incontinenti de custodia mûri perpetuo sint expulsi.
AcLum coram predicto inquisitore in testimonio predictorum
et mei Pontii Prepositi, notarii, qui hec scripsi.
(Doat, XXXII, fol. 125-126.)
14. Guillaume de Saint-Seine {de Sancto Sequano,
Seccano) (1286-1292). — Plusieurs fois déjà j'ai nommé cet
inquisiteur. Le principal de son œuvre se trouve conservé
dans Doat, XXVI, fol. 215 v", 220 r, 292, 301 v°, 302 v«,
303, 309 V", 311 V" (Mahul, Cartulaire, V, 643), fol. 190,
314 v° (Mahul, CartiUaire, V, 646), fol. 102, 108, 112,
114 v°, 221, 224, 287 (Mahul, Cartulaire, V, 647),
fol. 140 (Mahul, Cartulaire, V, 648), fol. 142 v^ 146
(cf. Mahul, Cartulaire, V, 648); XXXII, fol. 241, 251
(Mahul, Cartulaire, Y, 649).
Presque au début de la carrière de Guillaume de Saint-
Seine se place un acte du 16 avril 1286, qui, à cette date,
indique une préoccupation curieuse; Guillaume de Saint-
INTRODUCTION. CXCJ
Seine, Jean Galaudet Jean Vigouroux ensemble publient les
dépositions de Bernard Agassa d'Albin Pourquoi? Le motif
est à noter : c'est pour enlever tout soupçon d'interpolation.
Déjà on accusait l'Inquisition de dénaturer les aveux pour
mieux atteindre les prévenus. L'Inquisition se précautionne.
Autre remarque : Guillaume de Saint-Seine soumet un
prévenu, Bernard Benoît, à la prison pour qu'il avouée
Voilà encore une fois le grand moyen d'obtenir l'aveu, qui
n'est pas la torture.
Troisième remarque : le 25 juin 1292, à Carcassonne,
Guillaume de Saint-Seine fait faire, à la demande du procu-
reur du roi, des extraits ou copies dans les archives de l'In-
quisition. La cour de Philippe le Bel est saisie de plusieurs
plaintes. Le roi veut savoir ce qui se passe de ce côté, où un
vent d'orage semble prêt à souffler.
15. Bertrand de Clermont et Nicolas d'Ahbemlle
(1293-1302). — La première partie delà carrière de ces deux
inquisiteurs est assez faiblement documentée. Encore faut-il
ajouter que les trop rares pièces qui lui appartiennent ont
été publiées à l'exception de deux ; elles sont connues. J'ai
eu, au surplus, l'occasion de signaler la lettre d'Adam, des
frères Mineurs, inquisiteur de la province romaine, à Ber-
trand de Clermont, en faveur de Pierre d'Aragon de Car-
cassonne^. Les aveux de Bernard de Palairac et de Raymond
Martin de Roquefère faits à Bertrand de Clermont, en août
1293, avaient attiré l'attention de Mahul ^ et déjà D. Vaissète
et D. Martène avaient, chacun pour son compte, publié la sen-
1. Doat, XXVI, fol. 215 vo-216.
2. Doat, XXVI, fol. 292.
3. Doat, XXVI, fol. 148 vo-150, 150 vo-151 (cf. Mahul, Gartu-
laire, V, 649).
4. Doat, XXVI, fol. 151-154; Mahul, Cartulaire, V, 650.
cxcij INTRODUCTION.
tence par laquelle, à Carcassonne, le 8 octobre 1299, Nico-
las d'Abbeville obligea les consuls et les habitants du Bourg
à faire bâtir une chapelle en l'honneur de saint Louis dans
la maison des frères Prêcheurs de la ville, moyennant quoi il
leur accorda l'absolution de l'excommunication qu'ils avaient
encourue ^ Le fonds ne contient que trois ou quatre autres
actes de Nicolas d'Abbeville qui soient peu ou point connus.
Ce sont la sentence du 18 décembre 1300, par laquelle, avec
Foulques de Saint-George, il livra au bras séculier Arnaud
Embrin, de Limoux^ ; la lettre par laquelle, le 30 août 1301,
il nomma ses procureurs en cour de Rome pour l'affaire de
Pierre de Fenouillet, à savoir Pierre d'Orvieto, procureur
général des frères Prêcheurs, Jacques de Casais, camérier
du cardinal Jean de Maine, et Hugues de Altaribus, méde-
cin et chapelain du susdit cardinal'^; la poursuite d'un
hérétique fort répandu, Bernard Benoît, qui, en 1289, avait
fait des aveux^ ; enfin deux sentences de condamnation ad
perpetuum carcerem stricti mûri, prononcées le 28 jan-
vier et le 7 mars 1300 (n. st.), à Albi, contre vingt et un
hérétiques-', qu'ils avaient précédemment entendus.
Le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque nationale nous
informe, en effet, assez amplement sur les poursuites inten-
1. Hist. gén. de Languedoc, t. IV, LXXVIII, 48 (éd. princeps) ;
I). Martène, Amplùsima collectio, VI, 892; Doat, XXXII,
fol. 299-307.
2. D'après un vicUmus de 1331 (Doat, XXXII, fol. 113 v°-124).
3. Doat, XXXIII, fol. 15-18.
4. Doat, XXVI, fol. 312-313. — L'appel fait au saint-siège par
les frères Mineurs de Carcassonne contre Nicolas d'Abbeville, qui
voulait exhumer Gastcl Faure, enterré dans le couvent, comme
étant mort dans l'hérésie (Doat, XXXIV, fol. 123-130), appartient
à l'histoire de cet inquisiteur.
5. Doat, XXXV, fol. 71-75.
INTRODUCTION. Cxciij
tées par ces deux inquisiteurs en 1299 et 1300. J'en ai déjh
dit un mot en parlant de Bernard de Castanet; il est indis-
pensable d'y revenir.
Du mois de décembre 1299 au mois de mars 1300, Nico-
las d'Abbeville et Bertrand de Clermont, inquisiteurs, enten-
dirent, avec Bernard de Castanet, évêque d'Albi, les
dépositions de trente-sept hérétiques, dont quinze furent
plus tard condamnés. Deux notaires reçurent ces déposi-
tions, dont la minute fut ensuite transcrite au moins en
deux exemplaires : le ms. lat. 11847 de la Bibliothèque
nationale et le manuscrit qui aujourd'hui se trouve au châ-
teau de Merville.
Deux des procès engagés en 1299 furent repris, vingt ans
plus tard, en 1319. Voici, d'ailleurs, l'ordre chronologique
des interrogatoires avec le nom des prévenus ou accusés :
1299, 2 décembre, Guillaume de Mauran.
20 décembre,
1300 (n. st.), 18 janvier,
1299, 4 décembre, Raymond Auger.
17 décembre,
1299, 4 décembre, Bérenger Brosa.
20 décembre,
1300 (n. st.), 17 janvier,
1299, 4 décembre, Jean Constant.
19 décembre,
1299, 4 décembre, Guiraud Delort.
16 décembre,
18 décembre,
1299, 5 décembre, Raymond Constant.
12 décembre,
1300 (n. st.), 17 janvier,
m
CXCiv INTRODUCTION.
1300 (n. st.), 17 janvier, Etienne Mascot.
1300 (n. st.), 18 janvier, Guillaume de Landas.
1300 (n. st.), 20 janvier, Guiraud Austor.
1300 (n. st.), 2 mars,
1300 (n. st.), 20 janvier, Raymond Calvier.
1300 (n. st.), 25 janvier,
1300 (n. st.), 20 janvier, Jacques Fumet.
1300 (n. st.), 5 février,
1300 (n. st.), 20 janvier, Bertrand de Montaigut.
1300 (n. st.), 30 mars,
1300 (n. st.), 20 janvier, Galhard Fransa.
1.300 (n. st.), 2 mars,
1300 (n. st.), 20 janvier, Guillaume Golfier.
1300 (n. st.), 2 mars,
1300 (n. st.), 20 janvier, Pierre Talhafer.
1300 (n. st.), 25 janvier,
1300 (n. st.), 20 janvier, Bérenger Fumet.
1300 (n. st.), G février,
1300 (n. st.), 20 janvier, Jean Beaudier.
1300 (n. st.), 5 février,
1300 (n. st.), 21 janvier, Guillaume Fenasse.
1300 (n. st.), 26 janvier,
1300 (n. st.), 21 janvier, Raymond Hugues.
1300 (n. st.), 2 mars,
1300 (n. st.), 23 février, Durand de la Sale.
1300 (n. st.), 23 février, Isarn Cardelhac.
1300 (n. st.), l""" mars, Garnier.
1300 (n, st.), 1'^'" mars, Bérenger Sabbatier.
1300 (n. st.), 2 mars, Guillaume Salavert.
1303, 6 août,
1319 (n. st.), 5 mars,
1300 (n. st.), 2 mars, Bernard Audiguier.
INTRODUCTION. CXCV
1300, 30 mars,
1300 (n. st.), 2 mars, Raymond Garsie.
1300 (n. st.), 5 mars, Bonet de Carvas.
1300 (n. st.), 9 mars, Bérenger Adémar.
1300, 30 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Guillaume Torayl.
1300, 29 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Lambert de Foyssens.
1300, 29 mars,
1300 (n. st.), 9 mars, Pierre Adémar.
1300, 30 mars,
1300, 28 mars, Pierre Rigaud.
1300, 29 mars, Raymond Pagut.
1300, 29 mars, Sicart Delort.
1300, 30 mars, Sicard de Frayssenenx.
1300 (n. st.), 2 mars, Guillaume de Mauran.
1319 (n. st.), 5 mars, Isarn Col.
La « déposition » de Pierre Tailhefer, d'Albi, peut être
présentée comme le type de ces « confessions » : car les parti-
cularités principales de la plupart des autres s'y rencontrent.
Le témoin nie d'abord toute participation à l'hérésie ; puis il
se ravise, et, quelques jours plus tard, il vient dire ce qu'il
sait des hérétiques. Il les a vus en tel endroit et en tel
autre; il les a « adorés; » il a assisté à une initiation, et il
en expose en détail le rite, qui se fait toujours sur un
malade. Le plus ancien des hérétiques qui entourent le
malade tient ses mains jointes dans les siennes, pendant que
les hérétiques prononcent les paroles ; puis ils font devant
lui les génuflexions liturgiques. Ce rite n'est pas absolument
invariable. Par exemple, maître Pierre de Medenco, pro-
cureur du roi pour la sénéchaussée de Carcassonne et de
cxcvj INTRODUCTION.
Bêziers, malade dans sa métairie de Clioart, près de Rêal-
mont (Tarn), fut reçu dans la secte par les hérétiques, dont
un se tenait à la tête et l'autre aux pieds, pendant que les
autres prononçaient les paroles. Le plus souvent le témoin
ne spécifie pas les paroles du rite, qu'il déclare ne pas avoir
comprises. Deux ou trois fois, c'est l'Évangile de saint Jean
qui est lu, le livre étant ouvert sur la tête du malade. Deux
fois il est question d'un cordon imposé au malade comme
symbole de la secte. On n'y trouve rien de nouveau sur le
rituel de 1' « adoration, » qui se faisait « flexis genibus, ter
dicendo : Benedicite, » l'ancien répondant : « Dominus
vos benedicat, sive Diaus vos benesiga. »
Je signalerai la cérémonie de la bénédiction du pain,
que les hérétiques mangeaient debout, et les mets dont leur
repas se composait ordinairement : des poissons, des
légumes, des fruits; les viandes, pour les chefs du moins,
étaient hors d'usage, sinon interdites.
Je noterai ensuite l'opinion favorable que, dans un certain
milieu, l'on avait des hérétiques, je veux dire des ministres
dualistes, qui étaient réputés pratiquer le jeûne, avoir la
vraie foi, suivre la règle des apôtres, etc.
Du reste, ils ne laissaient à personne le soin de recom-
mander la secte. Ils vantaient beaucoup et élevaient très
liant leur genre dévie, qu'ils rattachaient à saint Jean-Bap-
tiste. Ils promettaient l'insensibilité dans les souffrances et
un miracle en faveur des prisonniers, pour lesquels les
portes des prisons devaient s'ouvrir. On ne peut avoir une
confiance plus exaltée.
Sicard Delort, de Réalmont, raconta la pénitence qui lui
fut infligée, non par les inquisiteurs, mais par Arnaud, frère
Mineur « grossus et antiquus » du couvent de Castres, qui
l'obligea aux pèlerinages du Puy, de Vienne, de Montma-
INTRODUCTION. cxcvij
jour, des Saintes-Maries-de-la-Mer, de Saint-Gilles, de
Vauvert, de Notre-Dame-des-Tables à Montpellier et de
Sérignan, preuve évidente qu'au xiii° siècle comme aupara-
vant bien des pénitences, imposées à titre de pénitences
publiques, n'appartenaient pas en propre à la pénalité inqui-
sitoriale.
Sicard Delort était issu de la bourgeoisie d'une petite
ville. Guillaume de Landas, Bérenger Brosa, Guillaume
Dufour, de Graulhet (Tarn), Raymond Laval, de Lau-
trec (Tarn), Gailhard Sabbatier, de Lombers (Tarn), Gail-
hard Lavilate, de Lautrec, Bernard Rêveilhe, de Réalmont,
Vital Vinhal et la plupart des autres hérétiques nommés
dans les « dépositions » appartenaient de même à la bour-
geoisie terrienne et commerçante du Castrais et de l'Albi-
geois. On peut dire qu'entre les interrogatoires de 1287 et
ceux de 1299, dans cet intervalle de douze ans, la situation
de l'hérésie ne s'était pas sensiblement modifiée. A la fin du
xiif siècle, la grande noblesse, qui l'avait d'abord sou-
tenue, l'abandonnait. En revanche, l'hérésie continuait à
avoir des appuis, des partisans et même des apôtres dans la
classe intermédiaire entre la noblesse et la petite bourgeoi-
sie, les notaires et les légistes par exemple. Le prévôt
de Réalmont, le viguier d'Albi, le juge du seigneur évêque
étaient inféodés à l'albigéisme.
Enfin, je signale dans la « déposition » d'Etienne Mascot
le curieux récit du voyage qu'à l'instigation de Bertrand
de Montégut, revendeur ou marchand albigeois, il fit en
Lombardio.
Ces « dépositions » renferment des indications sans nombre
et de haute valeur pour l'histoire religieuse du Languedoc ;
publiées, elles feraient bonne figure parmi les textes méri-
dionaux.
<*l
cxcviij INTRODUCTION.
16. Geoffroy d'Abluses, inquisiteur, Gèraud de
Blumac et Jean du Faugoux, lieutenants de l'inquisi-
teur (1308-1309). — Bernard Gui fait remarquer, à la fin
du récit qu'il nous a donné des troubles d'Albi, que l'oppo-
sition faite à l'Inquisition pendant les premières années du
XIV'' siècle amena une recrudescence de l'hérésie; pour lui,
cela résultait des dépositions qui suivirent. Il ne pouvait,
en parlant de la sorte, vouloir désigner les aveux reçus par
Jacques Fournier, évêque de Pamiers, de 1318 à 1325,
puisque la première rédaction de l'histoire du couvent d'Albi
est de 1309 (ms. 490 de la bibl. de Toulouse) et la seconde
de 1316 (ms. 780 de la bibl. de Bordeaux). C'est donc des
dépositions de 1308 à 1309 qu'il voulait parler, d'autant
plus qu'il n'y fut pas complètement étranger, puisqu'en
une de ces dépositions il est nommé comme présent, et que
les frères Prêcheurs qui les entendirent purent bien lui en
donner communication. Comme inquisiteur, il y avait droit.
Ces dépositions sont contenues dans le ms. lat. 4269 de
la Bibliothèque nationale.
Titre mis au xvii^ siècle sur le feuillet de garde et répété
tant au haut du fol. ii qu'au dos du volume : Acta inquisi-
tionis Carcassonensis contra Albigenses ann. 1308 et
1309.
Ms. en papier, 340""" X 253""", reliure veau plein aux
armes de France.
« Volume de QQ feuillets. Manquent les cotes vii-ix, xxv,
XXVIII, xLviiii, LV, Lxi; les feuillets xx, lxv sont mutilés;
les feuillets xlix, l, lui sont blancs » (note mise sur le
feuillet de garde par les soins de l'administration de la
Bibliothèque nationale, le 18 juillet 1894).
Ce ms. a été démembré. Il contenait primitivement
un bien plus grand nombre de dépositions et au moins
INTRODUCTION. cxcix
142 feuillets. On lit sur les marges les renvois suivants :
Fol. V : Infra CXXX.
Item CXXXII.
Fol.XYiir: Infra CXXXI.
Fol. XXVII v° : Infra CXLII.
Fol. XXXI v° : Inf^a CXLI.
Fol. XXXV v" : Infra C XX XI II.
Ces renvois sont du temps même du ms., c'est-à-dire des
années 1308 et 1309.
Ce ms., en effet, est un original. Cela résulte de ce double
fait que divers notaires ont transcrit de leur propre main les
dépositions reçues par les inquisiteurs, et que Pierre Galhac,
notaire de Tarascon, interrogé, a écrit lui-même sa propre
déposition (fol. liiii, lvi v") : « Que omnia et singula supra-
dicta per me Petrura de Galliaco predictum confessata et
manu mea scripta in présent! libro. » (Fol. lxiv".)
Les hérétiques interrogés sont au nombre de dix-huit ;
ils le furent aux dates suivantes :
I. — 1308, 10 mai, Geraldus de Rodesio de Taras-
cone, fol. ii-v.
25 juillet, le même, fol. v.
II. — 1308, 21 mai, Philippus de Larnato, fol. vi
(déposition mutilée).
III. — 1308, 12 juin, Raymundus Auterii de Aœ,
fol. X-XJI.
24 octobre, le même, fol. xii.
IV. — 1308, 13 juin, Guillelmus de Rodesio, de Taras-
cone, fol. xiii-xvi.
20 juillet, le même, fol. xvi.
22 octobre, le même, fol. xvi.
24 octobre, le même, fol. xvii.
V. — 1308, 13 juin, Arnaldus Piqiierii, de Taras-
chone, fol. xviii-xix.
ce INTRODUCTION.
23 juillet, le même, fol. xix.
26 juillet, le même, fol. xix.
23 octobre, le même, fol. xix-xx (mutilation).
VI. — 1308, 15 juin, Guillelma alias vocata Guilla-
mona, fol. xxi-xxiii.
1309 (n. st.), 29 janvier, la même, fol. xxm-xxiv
(mutilation).
VIL — 1308, juin(?), Raymundus Valsieijra, fol. xxvi
(mutilation) .
1309 (n. st.), 30 janvier, le même, fol. xxvi-xxvii.
9 avril, le même, fol. xxvn.
VIII. — 1308, 26 juillet, Bïanca, uxor Guillelmi de
Rodesio, fol. xxvm-xxxi. , .■
1309, 19 avril, la même, fol. xxxi.
IX. — 1308, 2 août, Alamanda, uxor condam Ar-
naldi de S os, fol. xxxii-xxxiii.
1309, 8 avril, la même, fol. xxxiii.
X. — 1308, 11 juillet, Petrus Tinhac, de Aœ,
fol. xxxmi-xxxv.
XI. — 1308, 12 août, Raymundus Issaura, fol. xxxv-
XXXVII (mutilation), xxxix-xl.
1309 (n. st.), 21 mars, le même, fol. xl-xli.
XII. — 1308, 16 août, Petrus Issaura, de Lernato,
fol. XLII-XLIIII.
1309, 4 avril, le même, fol. xliiii-xlv.
XIII. — 1308, 21 août, Arnaldus Issaura, de Ler-
nato, fol. XLVi-xLVii (mutilation).
XIV. — 1308, août (?), Atho de Castro, fol. li.
1309, 6 août, le même, fol. li-lii.
1319, 23 juin, le même, fol. lu.
XV. — 1308, 23 octobre, Petrus de Galhaco, fol. uni
(mutilation), lvi.
23 octobre, le même, fol. lvi-lvu.
INTRODUCTION. ccj
24 octobre, le même, fol. lvii.
1309, 18 avril, le même, fol. lvii-la^iii.
18 avril, le même, fol. lviii.
13 mai, le même, fol. lix.
27 septembre, le même, fol. lix.
XVI. — 1309 (n. st.), 26 janvier, Jacobus Garsendis,
fol. Lx-Lxi (mutilation).
XVII. — 1308, 28 novembre, Citatio Pétri de Luze-
nacho, fol. lxii.
1309 (n. st.), 19 janvier, Comparutio ejusdem,
fol. LXIII-LXIIII.
XVIII. — 1308 (?), X, fol. Lxvi.
Cet état des hérétiques interrogés nous montre que cha-
cun d'eux le fut au moins deux fois. D'abord les lieu-
tenants de l'inquisiteur les entendirent ; ce fut ensuite l'in-
quisiteur lui-même. Lieutenants de l'inquisiteur : Geraldus
de Blumato (N"' i, ii, m, iv, v, vi, vu, x, xi, xii, xiv),
Johannes de Felgosio (N"' i, ii, m, iv, v, vi, vu, viii, ix,
X, XI, XII, xm, XIV, xv). Inquisiteurs : Gaufridus de
Ablusiis (N"' i, m, iv, v, vi, vu, viii, ix, xi, xii, xiv^, xv,
XVI, xvii), Bei-nardus Guidonis (N° vu), Johannes de
Belna(N" xiv).
Du Gange a connu ce ms., dont il a reproduit, au mot
Cauna = fovea, un passage du fol. xvi.
Aux marges se trouvent, à l'usage des inquisiteurs, des
notules placées en regard du fait visé : Adoratio, asso-
ciatio, reverentia, visio, hereticatio, contra B"^ Tur-
7iern, etc.
Ces dépositions furent reçues d'abord dans le couvent des
frères Prêcheurs de Paraiers, puis à Carcassonne, soit dans
le couvent des frères Prêcheurs, soit dans l'appartement {in
caméra) de Jacques de Polomacho, curé de Caunes, gar-
ccij INTRODUCTION.
dien de la prison, soit même dans la salle appelée audien-
tia de la maison de l'Inquisition.
Les principaux notaires sont Guillaume Raymond, d'Alai-
rac (Aude) {de Alayracho), chanoine de Saint- Aphrodise
de Béziers, Jacques Marques et Barthélémy Adalbert.
La plupart des témoins appartiennent à l'ordre des frères
Prêcheurs. Ce fait est caractéristique. Car l'opposition
menée contre eux par Bernard Délicieux ne tendait à rien
moins qu'à leur enlever l'Inquisition. Philippe le Bel s'y
refusa, et, après une sorte d'arrêt, qui avait duré sept ou
huit ans, ils reprirent la poursuite contre l'hérésie. Les
sentences de Bernard Gui sont la preuve qu'ils la condui-
sirent vivement, plus encore que les dépositions du ms.
lat. 4269 de la Bibliothèque nationale.
Cependant ce n'est pas au dépouillement de ce manuscrit
qu'il faut se borner si l'on veut connaître l'œuvre de Geof-
froy d'Abluses. Le fonds Doat fournit plusieurs de ses actes
comme inquisiteur, si nous remontons en arrière de quelques
années. Le 10 août 1303, il faisait une déclaration d'après
laquelle les consuls et les habitants du Bourg de Carcas-
sonne n'avaient été ni excommuniés ni absous, bien que
plusieurs d'entre eux fussent coupables d'avoir fréquenté
les hérétiques ; ils n'étaient donc obligés à aucune peine ni
pénitence^ Le 10 février 1304 (n. st.), il avait appelé Jean
de Roucoules, curé de Notre-Dame de la Platée, à Castres,
pour l'interroger sur l'arrestation dont celui-ci avait été vic-
time : sur les ordres de l'inquisiteur, il avait déclaré excom-
munié le vidame d'Amiens-. Le 21 juillet 1304, agissant au
nom de l'évêque d'Albi, il conférait la cure de Saint-Pierre-
1. Doat, XXXIV, fol. 21-24. ,
2. Pièce curieuse où Bernard Gui apparaît comme témoin (Doat,
XXXIV, fol. 26-36).
INTRODUCTION. CCiij
d'Avit à Jacques Marques, notaire de l'Inquisition*. Le
29 septembre 1305, il instituait ses lieutenants Jean du Fau-
goux et Géraud de Blumac, et excitait leur zèle, les agisse-
ments de l'hérésie réclamant ailleurs tous ses soins-. Et, le
19 novembre suivant, il reconnaissait pour ses propres offi-
ciers Geraud de Cortareyo et tous autres officiers que ses
lieutenants nommeraient'^ Le 30 mai 1306, il déclarait résul-
ter des documents contenus dans les archives de l'Inquisition
que Bernard Faure, de Pezens, aïeul de Guillaume de Pezens,
actuellement viguierd'Albi, avait, le 6 septembre 1251, fait
à l'évêque de Carcassonne les aveux les plus formels au sujet
de sa participation à l'hérésie ; plusieurs membres de sa famille
avaient de même pactisé avec elle^. Cette déclaration dut
produire son effet, car Guillaume de Pezens ne conserva pas
la charge qu'il avait à Albi-'.
17. Bernard Gui (13061323). — Bernard Gui, que nous
retrouverons plus loin, est sans contredit le plus connu des
inquisiteurs languedociens, grâce à sa carrière littéraire, qui
a été des plus brillantes^. Je suis parla même dispensé de le
1. Doat, XXXIV, fol. 38-40. Saint-Pierre-d'Avit, comm. de
Castres (Tarn).
2. Doat, XXXIV, fol. 83-84.
3. Doat, XXXIV, fol. 85-86. Sa lettre est datée de Lyon. —
Doat, XXXIV, fol. 94-102, renferme quatre dépositions allant
de 1301 à 1305, mais ne donnant le nom ni des « témoins, » ni
de l'inquisiteur ou des inquisiteurs. Il n'y est question que des
doctrines dualistes. 144,000 anges seraient descendus en terre
avec le fils de Dieu pour en ramener les âmes fidèles ; les âmes
iraient de corps en corps jusqu'à la pénitence achevée; l'âme de
saint Paul serait passée par trente-deux corps, etc.
4. Doat, XXXIV, fol. 104-107.
5. Doat, XXXIV, fol. 109-111.
6. Voy. la notice que j'ai placée en tête de mon édition de la
Practica (Paris, Picard, 1886. In-4o).
Cciv INTRODUCTION.
présenter ici au lecteur. Il suffira de rappeler les travaux
de l'inquisiteur.
Nous avons de lui trois oeuvres qui intéressent directe-
ment l'histoire de l'Inquisition : les sentences qu'il prononça
comme juge délégué, la Practica inquisitionis heretice
pravitatis, ou manuel de l'inquisiteur, que mieux que per-
sonne il était à même de composer, et un récit des troubles
qui éclatèrent à Carcassonne et à Albi à la fin du xnf siècle,
à l'occasion de la poursuite contre les hérétiques. Pour le
moment, il n'est question que des sentences.
Éditées par Limborch^ mais d'après une copie mau-
vaise, elles sont contenues encore dans le ms. lat. 11848 de
la Bibliothèque nationale, le seul que nous en ayons, copie
défectueuse d'ailleurs, qui a été exécutée, au xvif siècle,
pour Baluze. J'ai eu la curiosité de collationner ces deux
textes. Les variantes sont numériquement assez considé-
rables. Au fond, cependant, je serais fort embarrassé' si je
devais me prononcer entre eux deux. Ils se valent.
Bernard Gui a rempli les fonctions d'inquisiteur pendant
dix-sept ans. Il a rendu les sentences qui nous sont parve-
nues dans dix-huit « sermones, » dont le premier se place à
la date du 3 mars 1308 (n. st.) et le dernier à la date du
19 juin 1323. En 1314, il ne prononça aucune condamna-
tion, en 1315 non plus, ni en 1317, 1318, 1320. Pendant
cette longue carrière, il eut affaire à neuf cent trente cou-
pables, dont deux faux témoins, quatre-vingt-neuf morts et
quarante fugitifs. Il livra quarante-deux hérétiques au bras
séculier. Pour simplifier cet exposé, je mets sous les yeux
du lecteur le tableau de ses sentences.
4. A la suite de son Historia inquisitionis, où elles remplissent
394 pages (Amsterdam, cIo b c xcii (1692). Gr. in-8»).
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CCVJ INTRODUCTION.
En outre, M. Ch. Molinier a publié l'acte par lequel Ber-
nard Gui et Jean de Beaune témoignèrent à Arnaud Cicre,
d'Ax, leur satisfaction pour la manière dont il était parvenu
à leur remettre Guillaume Belibasta, hérétique parfait : il
l'avait amené de Catalogne dans la vicomte de Castelbon,
où il l'avait arrêtée
18. Jean de Beaune, Jean duPrat, Henri Chamayou
et Pierre 5rzm (1318-1330). Les coiisultations inqui-
sitoriales. — Le moment serait venu de décrire l'œuvre
connue de chacun de ces quatre inquisiteurs, si je ne l'avais
fait déjà, ou à peu près, en parlant des rapports des évêques
du Languedoc avec l'Inquisition, sous le pontificat de
Jean XXIP. Ils furent alors mêlés, nous l'avons vu, à tous
les actes du tribunal et aussi aux diverses consultations
inquisitoriales qui se produisirent; ce fait, je me borne
encore à l'énoncer ici, car j'ai essayé d'exposer le méca-
nisme de ces consultations dans un mémoire spécial
ayant pour titre : La formule communicato bonorum
viRORUM coNSiLio des sentences inquisitoriales. Je me
permets d'y renvoyer le lecteur pour ne pas allonger
davantage une Introduction qui atteint déjà des propor-
tions considérables. Je me contenterai de mentionner,
d'abord, les actes de Jean du Prat, du 5 avril 1732, à
Conques (Aude), où il invitait les parents et héritiers de
Comtesse, femme de Robert de Sens, à venir défendre sa
mémoire entachée d'hérésie 3; puis j'analyserai une pièce
1. Études, p. 178. Cette pièce est du 14 janvier 1322 (n. st.).
Voy. le pacte passé avec Arnaud Cicre pour cet objet [Ibid., p. 177).
Voy. encore l'extradition do Guillaume Maurs, de Montaillou
(Ariège), réfugié on Catalogne (1321) [Ibid., p. 176).
2. Voy. plus haut, p. cxxiij et suiv.
3. « Dum vitam duceret in humanis, multa gravia et enormia
INTRODUCTION. ccvij
que j'ai passée sous silence dans le susdit mémoire, et qui
m'est fournie par Doat, XXXII, fol. 164-240.
Cette pièce se place, au plus tôt, en 1330, après la Saint-
Martin d'hiver, car il y est dit qu'Henri Chamayou, inqui-
siteur, donna aux héritiers des hérétiques, dont la mémoire
était poursuivie, toute facilité pour les défendre en 1330, le
lundi après l'Exaltation de la sainte Croix (17 septembre)
et qu'on acheva d'entendre les défenses dans l'octave de la
Saint-Martin d'hiver qui suivit*. Ces hérétiques apparte-
naient aux diocèses de Narbonne et de Carcassonne; ils
étaient au nombre de dix-huit ; les dépositions remontaient
à quarante et quarante-six ans, à 1284 et 1290 2; ce qui
permet de dater cette pièce de la fin de l'année 1330 ou des
premiers mois de l'année 1331. Cette pièce débute ainsi :
« Ad clariorem intellectum habendum eorum que in libro
nobis tradito per inquisitorem Carcassone de mandato
Sanctitatis Yestre continentur. sunt aliqua premittenda. »
C'est donc le pape qui avait envoyé le liber de l'Inquisition
de Carcassonne à une commission spéciale, et ce pape était
Jean XXII.
contra fidem catholicam comiserit in heretica pravitate, de qui-
bus non apparet emendata penitens aut confessa fuisse, quin ymo
presumitur et virisimiliter creditur in secta hereticorum damp-
nabiliter, pro dolor! velut heretica impenitens decessisse b (Doat,
XXXV, fol. 62. Pour les actes de Jean du Prat, ibid., fol. 61-66).
1. « Liberis autem, heredibus, propinquisetpossessoribus bono-
rum prcdictorum defunctorum fuerunt date deffensiones per fra-
trem Henricum de Ghamayo, nunc inquisitorem Carcassone,
anno Domini M» CGG° XXX», de mense septembris, die lune
post festum Exaltationis Sancte Grucis, et fuerunt finite et ter-
minate omnes, ac renunciatum et conclusum in causis dictarum
delTensionum eodem anno de mense novembris infra octabas
Beati Martini hiemalis j (Doat, XXXII, fol. 165 v°).
2. Les délits remontaient à 47, ou môme à 62 ans en arrière.
ccviij INTRODUCTION.
Les commissaires ne se sont pas nommés. Ils adressèrent
leur rapport au pape lui-même.
Ce rapport n'est autre chose qu'une consultation provo-
quée par l'inquisiteur Henri Chamayou, dont l'embarras
est évident. L'éloignement où l'on était des dépositions
reçues par Jean Galand, Guillaume de Saint-Seine, inqui-
siteurs, et Bernard de Castanet, évêqued'Albi, formait une
première difficulté. Geoffroy d'Abluses, en 1309, Jean de
Beaune, en 1320, avaient entendu à nouveau certaines
dépositions qui n'avaient rien ajouté aux dépositions
antérieures. L'inquisiteur actuel avait lui-même, en 1330,
reçu des aveux, qui n'avaient point mis l'accord entre ces
divers témoignages. De telles divergences ne laissaient pas
de l'inquiéter, comme de raison. Il avait donc fait faire la
copie des originaux, intitulés Liber decimus et undecimus
diocesis Carcassone, qui avaient autrefois soulevé tant
de murmures et qui avaient été mis sous les yeux de Clé-
ment V. Il demandait une consultation sur la valeur de
ces dépositions. On ne peut nier que les commissaires les
aient soumises à un examen minutieux, voire même
subtil; ils multiplièrent les advertenda; ils groupèrent
les témoignages d'après les circonstances, si bien que la
preuve juridique parut insuffisante. La mémoire des dix-
huit accusés y gagna d'en sortir indemne ; du moins, c'est
vers cette conclusion qu'incline le rapport. Elle n'y est
cependant pas formulée, puisqu'une décision définitive et
1. « Qui supradicti libri Decimus et Undecimus Garcassone sunt
illi Ubri, prout idem inquisitor asserit, de quibus a longo tem-
pore est murmuratum, et qui, ut dicitur in principio instrumen-
toruin positorum in principio libri nobis traditi, fuerunt ostensi
felicis recordationis domino G[lemcnti] pape quinti et per eum
signati signo Dominus in quolibet l'oiio » (Doat, XXXII,
fol. 168 vû).
INTRODUCTION. ccix
ferme ne pouvait être donnée que par le pape. J'ignore si
Jean XXII se prononça. Du moins nous avons dans cette
pièce une nouvelle preuve de la réaction qui se produisit sous
son pontificat contre l'indulgence excessive de Clément V
à l'égard des hérétiques de Carcassonne. Cette réaction,
remarquons-le, ne fut point aveugle; elle voulut rester
juste. L'inquisiteur Henri Chamayou s'inspira des conseils
d'une sage modération, et les commissaires n'eurent garde
de conclure à une culpabilité qui ne leur parût pas établie ^
1. Le début du rapport expose les cas et donne les noms des
accusés : « Primo est sciendum quod in dicto libro continentur
depositiones testium receptorum in officio inquisitorum Garcas-
sone contra decem et octo personas defunctas diocesum Garcas-
sone et Narbone, que, ut dicitur, dum vivebant, in crimine here-
sis commisserunt et non confesse in judicio, nec pénitentes quod
appareat de his que commiserant decesserunt. Quarum quatuor-
decira commiserunt, ut dicitur, in dicto crimine, quia présentes
fuerunt in hereticatione aliquarum personarum et ibidem hereti-
cos adoraverunt; très vero commiserunt, ut dicitur, in dicto cri-
mine, quia in iufîrmitate de qua obierunt hereticate fuerunt et
in sectam hereticorum recepte; unus vero hereticatus fuit, ut
dicitur, in infirmitate de qua convaluit, et postmodum fuisse
dicitur in hereticationibus aliorum et hereticos adorasse.
« lUi autem qui commiserunt, ut dicitur, in heresi eo quod
interfueruut hereticationi et ibidem hereticos adoraverunt, sunt
isti :
Arnalotus, olim serviens de Gabareto,
Peronella, uxor Philippi de Montevilla, de Pisenchis,
Bernardus de Lercio, de Ripperia Gaboroti (sic),
Pctrus Raynaudi, de Tribus Bonis,
Raymundus Regalis, olira rector ecclesie de Pradalis,
Bernardus Regina, de Furnis,
Raimundus Richardi, olim rector ecclesie de Querio Serverio.
« Omnes isti sunt de diocesi Garcassonensi :
Stephanus Gultellerii, de Gaunis, quondam rector ecclesie de
Villa Lambert,
Guillerma, mater Isarni de Gaunis.
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ccx INTRODUCTION.
IV. Actes de la puissaxce se'cclière.
En droit et en fait, la puissance séculière était tenue à
l'écart de la question d'hérésie, car elle n'avait pas qualité
pour connaître de la doctrine. Son rôle était plus modeste,
tout en restant considérable encore. D'abord elle était dans
l'obligation de ne pas s'opposer à la répression de l'hérésie,
et même elle devait obéir à la puissance ecclésiastique pour
Bernardus Egidii, de Furnis,
Bernarda Savortesia, de Bastida de Preverencha,
Arnaldus Savortesii, filius dicte Bernarde,
Arnaldus Regina, de Furnis.
« Isti sunt Garcassoiiensis diocesis :
Petrus Bernardi, de Laurano, diocesis Narbonensis.
« Très vero infrascripti commississe dicunturin heresi, qui fue-
runt hereticati in infirmitate de qua decesserunt :
Jacobus, quondam rector de Insulis,
Raymundus Gayraudi, quondam rector ecclesie de Rippefera,
in Gabardesio diocesis Garcassonensis.
Rogerius de Mansas, de Gauais, diocesis Narbonensis.
« Ille qui bereticatus fuisse dicitur in intirmitate de qua con-
valuit et postmodum interfuisse hereticationi aliorum et bereti-
cos adorasse, est Pliilippotus de Montavilla, qui tamen ponitur
secundus in série dicti iibri » (Doat, XXXII, fol. 164-165 v").
Ge même volume de Doat (fol. 289-298) contient une autre
consultation non datée. Elle est relative au cas de Pierre Aymeric,
d'Albi, dont la mémoire était l'objet de poursuites. Les déposi-
tions remontaient aux années 1285 et 1287. Mais elles ne s'ac-
cordaient point quant au temps, par exemple, du délit reproché.
La conclusion fut la même : le délit ne pouvait être tenu pour
prouvé. Seulement cette consultation émanait de deux juriscon-
sultes, Arnaud Nouvel (Novelli) et Astruc Julien (Austrugus
Juliani). Elle dut être vraisemblablement provoquée parla famille
de Pierre Aymeric. Elle fut rédigée pour venir en aide aux inqui-
siteurs. A remarquer le début : « Gum sacerdotes judices zelo Dei
et Qdei crimen se prosequi profitentes indiscrète id agunt, sacri-
legii incurrunt facinus... »
INTRODUCTION. CCXJ
quelques actes de la poursuite, les arrestations à opérer, par
exemple. Si elle avait du zèle, elle demandait l'établisse-
ment du tribunal ; elle signalait volontiers les délinquants
au juge délégué. En tout cas et en principe, elle réprouvait
l'hérésie; elle prenait toutes les mesures en son pouvoir qui
pouvaient contribuer directement à l'extirper par la voie
légale du sein delà société chrétienne. C'était pour elle un
devoir étroit.
Ensuite, elle avait des charges : elle pourvoyait à l'entre-
tien des inquisiteurs ; elle fournissait les maisons d'arrêt,
dont l'administration cependant dépendait de l'Inquisition ;
et enfin, si l'hérétique lui était livré comme un homme dont
on ne peut plus rien tirer, elle lui infligeait la peine du feu,
qu'elle avait elle-même édictée. En revanche, elle percevait
les biens provenant des confiscations pour hérésie. La
poursuite n'apportait à l'Eglise qu'un bénéfice moral ; l'Etat
y trouvait, selon les cas, un bénéfice matériel. C'est donc à
lui que revenait toute la dépense.
Tels sont les points principaux auxquels touchent les
actes de la puissance séculière, et, quand je dis la puissance
séculière, j'entends tout seigneur laïque ou ecclésiastique,
roi, comte ou baron jouissant du haut domaine sur une terre,
car c'est à ce seigneur que les biens confisqués faisaient retour.
Dans le Languedoc, la puissance séculière est, au xiii° siècle,
et indépendamment des seigneurs terriens, représentée par
le roi et ensuite par les comtes de Foix et par les comtes
de Toulouse. Seulement la dynastie des Raymond s'étei-
gnit avec Raymond VII. Alfonse de Poitiers, qui, par sa
femme Jeanne, hérita du comté, étant mort sans enfants,
ce comté entra par voie d'héritage dans le domaine royal.
Nous devons donc distinguer ici les actes des comtes et les
actes des rois.
ccxij INTRODUCTION.
I. Les actes des comtes.
1. D'abord Raymond VII. — Le malheureux comte Ray-
mond VII n'eut qu'une idée, celle de refaire la fortune de
sa famille. Le fait est qu'il essaya de tous les moyens pour
y réussir. Mais il n'y apporta pas, chose singulière, un par-
fait esprit de suite. Croyant peut-être trop avoir besoin de
ses vassaux, favorables, en grande partie, au mouvement
dualiste, il oscilla sans cesse entre l'Eglise et les influences
hérétiques, sinon l'hérésie. C'est par là que s'expHquent,
d'une part, son zèle ardent contre elle, et, d'autre part, ses
froideurs à l'égard de l'Inquisition ou même ses démêlés
avec elle. Le 20 avril 1233, il introduit l'Inquisition dans
ses domaines^ et édicté des statuts contre les hérétiques^. Et
cependant neuf ans après, le l*"" mai 1242, presque à la
veille du massacre des inquisiteurs à Avignonet, il en est
réduit à protester de son inébranlable résolution de vouloir
chasser les hérétiques de ses terres ^ Il faut même que
l'évêque d'Agen, Arnold de Galard, vienne à son secours
et lui prête l'appui d'une déclaration directe dans ce
sens^ Dans l'intervalle, des soupçons de mollesse ou même
de complicité s'étaient fait jour, et la conduite d'Alfaro,
son bayle à Avignonet (il fut l'âme du complot qui emporta
les inquisiteurs) l'avait en quelque sorte compromis. C'est
alors que, pour dissiper tous les bruits fâcheux, il en vint à
adresser aux évêques du comté une sorte de sommation
d'avoir à poursuivre l'tiérésie, à exercer l'Inquisition^. Sa
1. Trésor des chartes, J 306, ii° 66.
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 963-969. — Ada concil.,
loc. cit., 203 et suiv.
3. Hist. gén. de Languedoc, VUI, col. 1088; Doat, XXXI, fol. 40.
4. Doat, XXXI, fol. 40-42.
5. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1121-1122; Doat, XXXI,
fol. 44 vM5.
INTRODUCTION. CCïiij
conduite témoigne d'une certaine incohérence. Au fond,
cependant, il savait trop combien son père, le comte Ray-
mond VI, avait pâti de sa faiblesse. Les hérétiques l'avaient
perdu. Il fut contre eux, et l'Inquisition, qui ne rencontra
en lui aucun obstacle sérieux, put se continuer.
2. Alfonse de Poitiers. — Alfonse de Poitiers, qui trouva
le comté de Toulouse dans l'héritage de sa femme, se mon-
tra plus ferme que Raymond VII, et ses actes relatifs à la
répression de l'hérésie témoignent d'un parfait esprit de
suite. D'abord, qu'il ait eu un zèle ardent, son projet de
bulle contre les hérétiques destiné k être présenté à Inno-
cent IV ^ le prouve surabondamment. Ensuite, il n'hésite
pas à passer à l'action. Il exhorte les évêques de Toulouse,
de Cahors, d'Agen, d' Albi et de Rodez à appliquer les décrets
du dernier concile de Béziers"^. Dès le début de son adminis-
tration, il apprend avec plaisir que l'évêque de Toulouse
est disposé à confier l'Inquisition aux frères Prêcheurs par-
tout où son propre trésorier et Gui Fulcoy le voudront^. Il
ordonne à ses officiers de jurer qu'ils poursuivront l'héré-
sie^, de protéger les inquisiteurs'', et aux sénéchaux de cou-
vrir leurs dépenses^. A la demande de Guillaume de Montre-
1. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1333-1335; J. de Laborde,
Layettes du Trésor des chartes, III, p. 214. Ce projet serait de mai
ou de juin 1254.
2. Doat, XXXI, fol. 250. Lettre du 26 juin 1256.
3. Ch.-V. Langlois, Uîie lettre adressée à Alfonse de Poitiers [lettre
de Thibaut d'Étampes, chapelain du comte, datée de Toulouse,
24 mars 1251] [Dibl. de l'École des chartes, XLVI, 1885, p. 589-593).
4. Mars 1257 (n. st.) (Doat, XXXI, fol. 252). Mars 1258 (n. st.)
{Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1412, 1413; Doat, LXXXVII,
fol. 35).
5. Doat, XXXI, fol. 251 vo-252. Mandement de 1256 proba-
blement.
6. Ibid., fol. 250 \°-251. Mandement du 27 juin 1256.
ccxiv INTRODUCTION.
veil, inquisiteur, il assigne lui-même six deniers tholsas au
notaire de l'Inquisition, et au sergent {servientï) quatre
deniers par jour^ Quant à la peine infligée aux hérétiques,
pèlerinages ou prison, elle devra être subie rigoureusement;
il écarte toute idée de rançon ou de compensation pécu-
niaire^. Il fournit aux inquisiteurs les prisons nécessaires.
Deux pièces nous édifient pleinement à ce sujet : la première,
du 13 janvier 1269, est une réponse à Jacques du Bois, son
clerc, aux yeux duquel, à Lavaur, les prisons entraîne-
raient moins de frais; si les prisons de Toulouse au château
Narbonnais ne suffisent point, il mettra donc à leur dispo-
sition le castrum de Lavaur 3. La seconde pièce, du même
jour, est une lettre du comte aux inquisiteurs Pons du Pou-
get et Etienne de Gastine, approuvant que le castrum de
Lavaur soit approprié pour l'incarcération des hérétiques ^
Ces actes d'Alfonse de Poitiers sont caractéristiques.
Comment eût-il pu se montrer plus favorable à l'Inquisi-
i. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1573-1574.
2. Cela résulte : 1° de la lettre du sénéchal de Rodez à Alfonse
de Poitiers du 21 février 1253 : le sénéchal se plaint de l'évêque,
qui dans plusieurs cas s'est contenté d'une compensation en argent
(J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n» 40392, p. 581.
Cf. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 454, 455, note 1);
2° de la lettre de Gui de Sévérac à Alfonse de Poitiers, se plai-
gnant de l'évêque de Rodez, qui a fait lever sur les hérétiques
des rançons s'élevant à plus de 50,000 sous, contrairement aux
ordonnances du comte et des évêques, aux termes desquelles
chaque hérétique doit subir sa peine (J. de Laborde, Ibid., n« 4663,
p. 570; Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1471). Lettre écrite
vers 1260.
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1584-1585; Aug. Molinier,
Correspondance administrative d'Alfonse de Poitiers, t. I, p. 610
(Collection des Documents inédits).
4. Aug. Molinier, ibid., p. 611 ; Roularic, Saint Louis et Alfonse
de Poitiers, p. 456, note 1.
INTRODUCTION. CCXV
tion? En cela, Alfonse répondait, à n'en pas douter, aux
intentions du roi saint Louis, son frère.
Il y a cependant un point du gouvernement d' Alfonse de
Poitiers dont je n'ai rien dit encore; je veux parler de la
saisie des biens des hérétiques et de l'administration finan-
cière des biens confisqués, qui en était la conséquence.
Nous le voyons, le 18 novembre 1254, mander au viguier
de Toulouse, Oudard de Pomponne, de saisir les biens
meubles et immeubles des hérétiques condamnés comme tels
dans toute l'étendue du diocèse de Toulouse, alors très
vaste ^ Et, à partir de ce moment, nous pouvons décrire, à
l'aide des comptes de confiscations, cette branche de l'admi-
nistration financière. En 1255, la recette « de heresibus de
Tholosano » s'éleva à 541 liv. 9 s. 8 d. t. 2. Du 6 mai 1255
au 2 février 1256, les recettes furent de 820 liv. 14 s. 6 d.
et les dépenses de 832 liv. 19 s. 3 d.^. Les comptes du
22 mai 1259 donnèrent : recettes, 244 liv. 11 s. et 1 obole;
i. Arch. nat., JJ C, fol. 2; Doat, XXXI, fol. 238. Cf. Bouta-
ric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450, note 1. L'inventaire
des biens saisis devait être toujours dressé. Quelques exemples
prouvent qu'on n'y manquait pas. Le 15 mai 1261, l'inventaire
des biens meubles saisis dans la maison de P. Bernard, de i'Isle, et
d'autres hérétiques se monta à la valeur de 1,413 liv. tourn. (Tré-
sor des chartes, J 306, n° 85). Voy. aussi le Supplément du Tré-
sor des chartes, J 1040, n" 22, J 1041, n" 7, on se trouvent
d'autres inventaires.
2. « De heresibus de Tholosano per vicarium do toto anno :
vc xLi 1., IX s., vni d. Tur. » (Hist. gén. de Languedoc, VIII,
col. 1284).
3. Compte dressé par Gilles Clerc (J. de Laborde, Layettes du
Trésor des chartes, III, n" 4231, p. 284). En juillet 1251, Alfonse
de Poitiers avait fait donation d'un fief à Gilles Clerc, « inquisi-
tori de heresi in partibus Tholosanis » (Doat, XXXI, fol. 171). —
— Pour Tannée 1256-1257, nous n'avons qu'une simple indica-
tion (J. de Laborde, III, n° 4311, p. 343).
CCXVJ INTRODUCTION.
dépenses se décomposant comme il suit : pour la capture et
le hrùlement d'hérétiques, 60 s. 10 d.; pour les inquisiteurs,
11 liv. 5 s. 6 d.; pour l'entretien des prisonniers, 17 liv.
17 s.*. Du 12 juin 1263 au 24 juin 1264, les comptes
s'élevèrent à 216 liv. 9 s. 8 d. tholsas, à 100 liv. t., à
1,700 setiers de grains {omnium bladorum), à 23 muids
devint
La gestion de tels revenus n'exigeait pas, ce semble, une
grande administration. Cependant il y avait tout un person-
nel ; à sa tête se trouvait le surintendant général des con-
fiscations, duquel dépendaient, dans l'espèce, le viguier de
Toulouse, qui les percevait à Toulouse, et le sénéchal, qui
les percevait dans les sénéchaussées de Carcassonne et de
Beaucaire^. Cette administration s'inspirait des principes,
dont nous trouvons l'exposé dans un « Mémoire » à Jacques
du Bois, surintendant général^ : les sénéchaux assistaient
aux ventes ; les revenus devaient être soigneusement notés,
et le tout était fait en deux exemplaires, l'un pour l'inten-
dant général, l'autre pour le sénéchal. Les ventes ou
les cessions ne devenaient définitives que par l'approbation
du comte et de la comtesse, comme héritière de son père.
Par exemple, en juin 1268, Alfonse de Poitiers et Jeanne,
son épouse, approuvent ensemble la vente des biens de Ray-
mond Pellipier et de Guillaume, son frère, de Cordes, pro-
venant des confiscations pour hérésie ^ En janvier 1269,
1. J. de Laborde, Layettes du Trésor des chartes, III, n» 4489,
p. 463-464. On trouve dans cette pièce l'énumération des biens à
vendre avec les noms des hérétiques.
2. Trésor des chartes, J 192, n" 19.
3. Voy. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 450-451.
4. Ce mémoire est de l'année 1263. On le lit dans Boutaric,
p. 450.
5. Doat, XXXII, fol. 46-47.
INTRODUCTION. CCXvij
Alfonse concède à titre définitif h Gilles Camelin, son clerc,
les biens de Raymond de Lavaur, hérétique, avec l'appro-
bation de Jeanne, son épouse'. Au mois d'avril de cette
année, il accorde, Jeanne le voulant bien, à Ispa de Mou-
rèze (de Morosio) les biens de Pierre-Arnaud Alaman, sis
à Lescure, les droits du seigneur éminent ou du haut domaine
restant réservés 2, etc.
Plusieurs des documents relatifs aux confiscations n'ont
trait qu'à des aflfaires particulières, sans parler du mande-
ment d'Alfonse aux sénéchaux et aux inquisiteurs d'établir
un état des biens perçus ou à percevoir-^ ; ce sont, par
exemple, la commission au juge de Lavaur et de Puylau-
rens de faire une enquête sur les confiscations opérées à
Monestiès et àMontirat (Tarn) (mars 1257)^; le mandement
à Pierre de Landreville, sénéchal du Rouergue, de restituer
à l'évêque d'Albi les décimes de Penne-du-ïarn échues pro
haeresi et de reconnaître à l'évêque d'Albi son droit sur les
confiscations à Monestiès et à Montirat^ (15 novembre 1258) ;
le don à Guillaume de Chogesio de l'héritage d'Amaury
de Mons {de Montibus) confisqué pour hérésie^ (mai 12G1) ;
1. Doat, XXXII, fol. 57-59.
2. Ibid., fol. 55-56. — Voy. quelques autres exemples, Doat,
XXXU, fol. 67-68, 72-73, 74-76, 77-79, 80-82, 83-84. Cf. XXXI,
fol. 237 : vente de biens d'hérésie à Pons Targen de Rabastens ;
XXXI, fol. 254 : confirmation à Sicard Alaman de la donation
des biens d'Hélie d'Aigrefeuille {De Egrifolio).
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1454. Ce mandement se
place vers 1260.
4. J. de Laborde, Latjettes du Trésor des chartes, III, n° 4332,
p. 586.
5. J. de Laborde, ibid., III, n° 4452, p. 438. Boutaric (Saint
Louis et Alfonse de Poitiers, p. 449) semble ne pas avoir exactement
compris le sens de cette pièce.
6. Trésor de?; chartes, reg. C, fol. 6 v».
ccxviij INTRODUCTION.
le transfert à Toulouse de Pierre Bernard, condamné pour
hérésie dans le Venaissin, « pro habendo de eodem Petro de
singulis bonis suis plenius veritatera^ » (1262) ; la plainte
du vicomte de Lautrec contre Jacques du Bois, accusé de
s'être, au désavantage du vicomte, emparé des biens d'un
hérétique, « homme » de ce dernier ^ (16 juillet 1267); la
plainte de Géraud de Puygermier et de ses frères contre
Gilles Camelin, qui avait saisi les biens de leur père, bien
que le comte Raymond les leur eût restitués ^ (17 juin 1268),
etc., etc.^.
Signalons ici un point délicat. Les affaires litigieuses
étaient renvoyées au sénéchal, qui devait informer et décider,
après avoir cependant pris conseil des inquisiteurs^.
Cela n'était nullement dans leurs attributions déjuges délé-
gués. Nous ne savons rien du rôle alors joué par eux. Mais
si vraiment le sénéchal sollicita leur avis, ils ne durent pas
1. Arch. nat., J 307, n» 55, fol. 3 v».
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. i 605-1606. Le sénéchal de
Toulouse et d'Albigeois dut en connaître et en décider,
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1641.
4. Au mois de décembre 1268, Alfonse assigne les vignes de Pierre
Gardas, condamné pour hérésie, comme fonds du revenu annuel
de 100 liv. déjà accordé à la Trinité de Toulouse (Doat, XXXIÏ,
fol. 51-52). — Même date : Alfonse cède et donne à Thomas de
Novilla la terre de Raymond Calvet de Julo, près de Lavaur, et la
terre de Gontelans, avec un moulin sur l'Agout, ayant appartenu
à la femme de Pierre Fredel; terre et moulin provenant des con-
fiscations pour hérésie (Doat, XXXII, fol. 53-54). — Avril 1270 :
Alfonse donne un revenu de 15 liv. tourn. à prendre sur les biens
de Pons Vigoureux, hérétique, pour la chapellenie de Sainte-
Livrade d'Agen (Doat, XXXII, fol. 64-66). —Juin 1270 : Alfonse
confirme en faveur des fils et héritiers de Bertrand de Ruaix,
hérétique gracié par Innocent IV, la possession et jouissance de
ses biens (Doat, XXXII, fol. 69-70).
5. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1605-1606, 1677-1678,
1682-1683.
INTRODUCTION. ccxix
y trouver un grand bénéfice moral. Déjà, en 1244, le cha-
pitre provincial des frères Prêcheurs tenu à Cahors avait
pris des mesures de prudence inspirées par la crainte des
calomnies : il avait interdit toute aumône faite à l'ordre
avec des biens provenant de confiscations'.
3. Les comtes de Foix. — Les comtes de Foix avaient,
on le sait, établi leur domination sur les deux versants des
Pyrénées, où ils possédaient, au nord, le comté de Foix,
compris dans le Languedoc, au sud, la seigneurie de Castel-
bon, qui les rattachait à la juridiction spirituelle de l'évêque
d'Urgel. Cette double situation de comtes de Foix et de sei-
gneurs de Castelbon les mit en contact, pour la répression de
l'hérésie, h la fois avec les juges du Languedoc et les juges de
Catalogne, d'autant que Roger-Bernard II accordait assis-
tance aux hérétiques dans ses terres de Catalogne comme
dans celles du comté de Foix. Les débuts de leurs rapports
avec l'Inquisition se signalent par un conflit entre Roger-
Bernard II et l'évêque d'Urgel, Pons de Vilamur (1230-
1257). L'évêque, exposé aux injures et aux insultes-,
1. « Item, quod inquisitores non sustineant quod aliquid detur
fratribus de negocio, quia possemus infaniari » [Ada capitulorum
provincialium ord. frat. Praed., p. 27). — Voy. Introduction,
p. Lxni, et, à l'Index, le mot inquisitio pour les renvois. Les pres-
criptions des chapitres provinciaux en ce point témoignent toutes
d'une extrême prudence (éd. Douais. Toulouse, Privât, 1895).
2. Il le fut notamment à Eguils, comme il le dit dans un
mémoire à Pierre de Albalat, archevêque de Tarragone : « Item,
cum. essemus in terra eorum aput Eguils, causa visitationis,
homines illius ville insurregerunt [sic] contra nos cum armis et
expugnaverunt in quadam domo nos et familiam nostram, volen-
tes interficere nos et vulneraverunt quemdam filium militis, con-
sanguineum nostrum, quam injuriam noUcmus sustinuisse pro
mille marchis argent! » (Baudon de Mony, Relations politiques
des comtes de Foix avec la Catalogne jusqu'au commencement du
CCXX INTRODUCTION.
demandait à rechercher les hérétiques de la seigneurie de
Castelbon. Le comte ne se prêta pas à cette poursuite.
L evêque le frappa d'excommunication, sans pouvoir s'as-
surer cependant que cette peine produirait l'effet voulu : car
le comte pouvait infirmer virtuellement cette sentence en
entretenant de bonnes relations avec l'Inquisition langue-
docienne. L'évêque apprit bientôt que, malgré sa lettre à
l'évêque de Toulouse, l'archevêque de Narbonne, Pierre
Amelius, l'évêque de Carcassonne, Clarin, et les inquisi-
teurs eux-mêmes, Ferrier et Willem Arnaud, n'avaient pas
rompu avec l'excommunié; il s'en plaignit au légat du pape
à Toulouse'. Cependant Roger de Foix, fils du comte, finit
par consentir à ouvrir aux inquisiteurs la vicomte de Cas-
telbon : ils y condamnèrent quarante-cinq hérétiques et y
prononcèrent dix-huit exhumations. Quant à Roger-Ber-
nard, prétendant qu'ayant remis la vicomte à son fils, il ne
pouvait se considérer comme sujet de l'évêque d'UrgeP, il
demanda à être relevé de l'excommunication. Une trêve fut
conclue vers 1238 3, et le comte se tira de cette affaire épi-
neuse.
Cependant, en ce qui regarde les terres de Foix, il conti-
nua, tout en louvoyant, à se montrer réfractaire à toute
idée de répression; il se plaisait à y voir l'annonce de
la domination du nord; il entra dans la ligue de Ray-
XIV^ siècle, t. II, Pièces justificatives, p. 109). (Paris, Picard,
1896, in-8°.)
1. Sa lettre au légat du pape du 29 décembre (1238 probable-
ment) a été publiée d'après les archives d'Urgel par Villanneva
[Viage lUerario à las Iglesias de Espana, t. XI, p. 229).
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1010-1014. Textes curieux.
3. Baudon de Mony, op. cit., t. Il, p. 111. Voy. (t. I, p. 167-171)
l'exposé de ce démêlé.
INTRODUCTION. CCXXJ
mond VII contre le roi de France ^ Elle échoua assez misé-
rablement à Carcassonne, que Trencavel se mêla d'assiéger,
en attendant que le traité de Corbeil (il mai 1258), passé
entre le roi d'Aragon et saint Louis, consacrât définitive-
ment l'influence française sur plusieurs grands fiefs du midi
et, entre autres, sur le comté de Foix. A cette date, aussi bien,
Roger-Bernard II était mort depuis dix-sept ans (1241).
Roger IV, son fils, qui lui succéda, n'eut rien de mieux à
faire que d'entrer dans le mouvement des idées religieuses
et conservatrices que l'Inquisition avait pour but de faire
triompher. C'était son intérêt évident. Le 28 février 1261, il
rendit une ordonnance interdisant l'accès des charges à tout
hérétique condamné ou véhémentement suspecta II songea,
au surplus, à laver la mémoire de son père ; il avait besoin de
dissiper des soupçons qui inquiétaient ses meilleurs amis, de
le faire regarder comme bon catholique ^ Il s'acquit tout
au moins la bienveillance de l'Inquisition. Par exemple, le
5 juillet 1284, il obtint de Jacques d'Aragon, agissant de
l'avis de Pierre de Cadreyta, inquisiteur en Catalogne, la
permission de remettre au fils de Bernard d'Alion^, Guil-
laume de Son, la terre que son père, jadis condamné pour
i. Hist. gén. de Languedoc, VI, p. 729, 730, 735.
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1479; Doat, GLXXI,
fol. 292; Hist. gén. de Languedoc, X, 343.
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1479-1483. Signalons
(col. 1481-1482) une pièce curieuse : le 16 novembre 1263, à
Boulbonne, Raymond Bernard de Flassaa, bayle de Mazères, à
la veille de se remettre au pouvoir de Pons [du Pouget], inquisi-
teur, à Carcassonne, où il a subi horribile tormentum et angus-
tiam carceris et famis inediam pendant un mois et deux jours,
déclare que Roger Bernard, comte de Foix, était mort en bon
catholique.
4. Sur la famille d'Alion, voy. l'ouvrage de M. Baudon, déjà
cité, t. I et II.
ccxxij INTRODUCTION.
hérésie, avait possédée ' ; eu même temps Guillaume de Son
1 . Voici cette permission donnée par le roi :
« Attendentes preces quas vos Rogerius, Dei gratia cornes
Fuxensis, fecistis nobis pro G. de Sono, filio Bernardi de Aiione
quondam, super commendatione terre que fuit quondam ipsius
Bernardi de Aiione, de consilio et voluntate fratris Pétri de Gadi-
reta, inquisitoris heretice pravitatis in regno et dominio nostro
auctoritate Seclis Apostolice deputati, volumus et permittimus
vobis quod possitis commendare sive deponere pênes dictum
G. de Sono totam terram que fuit quondam patris sui predicti,
quam vos nunc tenetis, recepta securitate ab ipso, sub hoc pacto
quod statim cum nos vel inquisitores qui pro tempore fuerint
voluerimus, dictus G. de Sono terram predictam vobis, sicut modo
eam tenetis, dimittere et desemparare sine conditione aliqua tenea-
tur. Datum Ilerde, m non. julii, anno Domini M° CG« EXIIII» »
(Arch. de Barcelone, Gorona de Aragon, reg. 7, Jacobi I, 2-13,
fol. 194).
Permission donnée à Guillaume de Son de recevoir la terre de
son père :
« Per nos et nostros indulgemus et concedimus tibi G. de
Sono, filio Bernardi de Aiione quondam, quod tu, nonobstante labe
criminis heretice pravitatis in quam pater tuus predictus incidit
et sententialiter extitit condempnatus, nec etiam obstante quod
Esclarmunda, mater tua, heretica sit perfecta, de nostre plenitu-
dine potestatis possis capere omnes hereditates et successiones
parentum, sicut restituantur, et proximorum tuorum ac etiam
extraneorum, que tibi deferuntur (?) ex nunc ex testamento vel
ab intestate, et omnia quoque justo titulo a quibuscumque perso-
nis poteris adipisci ; possis etiam admitti ad honores et militaria
sacramenta; possis etiam testari et contractus alios inire; resti-
tuentos te in presenti de plenitudine nostre potestatis ex certa
scientia ad omnia supradicta et etiam ad famam integram et
omnes legitimos actus, non obstante lege illa sive jure, que pro
hujusmodi crimine filios jubet paterno supplicio perire, in hiis
in quibus paterni, hoc est hereditarii, criminis exempla meren-
tur, nec aliquo alio jure, constitutionc vel consuetudine, sen-
tentia qualibet, scriptura publica vel privata; predictam indul-
gentiam tibi dicto Guillelmo facimus ad instantiam ot preces
fratris P. de Gadireta, inquisitoris heretice pravitatis in toto
INTRODUCTION. ccxxiij
était rétabli dans tous ses droits. Il bénéficia lui-même de la
bienveillance, intéressée peut-être, du roi d'Aragon : celui-ci
lui abandonna ses droits sur la vicomte de Castelboii, à
raison du crime d'hérésie imputé à Arnaud de Gastelbon et
à Ermessinde, sa fille, ainsi que tous les droits à provenir
d'une condamnation éventuelle. Cet abandon de droits, en
effet, est du 11 mai 12G9, et, le 2 novembre suivant, les
inquisiteurs Pierre de Gadreyta et Guillaume de Golonge
{de Colonico) déclaraient hérétique Ermessinde et ordon-
naient l'exhumation de ses cendres, après citation et com-
parution de Roger-Bernard de Foix, son héritier*.
En somme, les comtes de Foix surent entretenir avec
l'Inquisition languedocienne de bonnes relations, bien que
tout le comté fut ouvert à l'hérésie. Ils ne furent inquiétés
que par l'Inquisition aragonaise, qu'ils finirent par rendre
inoffensive à leur endroit, grâce à l'intérêt que le roi d'Ara-
gon avait à les ménager.
II. Les actes des rois.
Avec les rois nous n'allons guère sortir du cadre déjà
tracé par les actes d'Alfonse de Poitiers. Ils ont, et à plus
forte raison, touché aux mêmes points, dirimaut les litiges
de détail avec une autorité plus souveraine encore. Et
regûo et domiaio nostro auctoritate Sedis Aposlolice deputati,
qui de hoc ductus misericordia nos rogavit. In cujus rei testuno-
nium, preseutcm cartam nostri sigilli pendentis munimiao l'cci-
mus roborari. Dalum Ilerde, m non. juUi, anno Domini M" 00°
LXIIII« » (Ibid., fol. 194). — Voy., dans l'ouvrage de M. Baudon
déjà cité (t. II, p. 114, 115), les lettres de Jacques I«'', roi d'Ara-
gon, remettant Guillaume de Son en possession des châteaux de
Son et de Gheragut, confisqués pour hérésie.
1. Baudon de Mony, op. cit., t. I, p. 212-215; t. II, p. 135, 140.
ccxxiv INTRODUCTION.
d'ailleurs, de saint Louis à Philippe YI, si l'on aperçoit
dans l'administration une anarchie progressive, les prin-
cipes ne changent point. Une unité vraie règne dans l'en-
semble de la conduite des rois à l'égard de l'Inquisition du
Languedoc.
1 . Saint Louis. — Le statut Cupientes, édicté en 1228 par
le gouvernement du jeune roi, a servi de fondement à toute
la législation postérieure. Les articles II, III et IV sont par-
ticulièrement importants ici; car ils contiennent toute la
poursuite inquisitoriale avant l'institution du juge délégué,
je veux dire qu'ils font entrer en scène la puissance sécu-
lière, qui, pour ce qui la regarde, prend le ton de l'au-
torité souveraine : extirpation de l'hérésie et châtiment
immédiat des hérétiques, « postquam fuerint de haeresi
per episcopum loci, vel per aliam ecclesiasticam personam,
quae potestatem habeat, condemnati; » défense de rece-
voir ou favoriser les hérétiques, sous peine d'être exclu des
charges, de perdre le droit de tester ou d'hériter, de voir
ses biens confisqués ; ordre aux barons et officiers de recher-
cher les hérétiques, de les livrer à la puissance ecclésias-
tique et de faire « quod debebunt » dans le cas de con-
damnation ^ Le traité de paix passé le 12 avril 1229
entre saint Louis et Raymond VII contenait l'engagement
formel, de la part du comte, d'obéir aux ordres du légat
apostolique en tout ce qui pourrait intéresser l'extirpation
de l'hérésie^. Cependant, dans l'état actuel des documents,
la main de saint Louis ne se montre qu'assez longtemps
après le statut Cupientes. En juillet 1246, il met à la
disposition des inquisiteurs ses prisons de Garcassonne et
1. Labbc, Acta conciL, VII, col. 171.
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 883, 884.
INTRODUCTION. ccxxv
de Béziers'. Alfonse de Poitiers avait ordonné au séné-
chal de Carcassonne de contraindre, par la confiscation
des biens et l'arrestation des personnes, ceux qui étaient
excommuniés à rentrer dans le sein de l'Eglise (8 avril
1254). Saint Louis adoucit ces dispositions de rigueur
par ses instructions aux enquêteurs (juillet 1259)2. Il
apporta aussi quelque tempérament au statut Cupientes,
tout en maintenant l'exclusion des charges publiques à
l'égard des héritiers des condamnés ad murum'^. Il revint
même sur ce dernier point. Les enquêteurs envoyés dans le
Languedoc furent invités à rendre les biens confisqués pour
hérésie, excepté dans trois cas : 1° hérétique dûment con-
damné; 2" hérétique en fuite; 3° hérétique ayant donné
asile k des hérétiques condamnés. Quant à la femme, en
aucun cas elle ne pouvait être privée de ses biens. Exception
était faite en faveur des héritiers de l'hérétique qui embras-
saient la vie religieuse : ses biens leur revenaient alors ^.
Nous avons déjà rencontré la disposition relative aux biens
de la femme. Les autres mesures font soupçonner certains
abus que le saint roi se préoccupa de corriger, tout en
maintenant la poursuite et la vindicte contre les hérétiques'';
il revint même sur l'article des prisons avec une précision
qui ressemble à une sorte de disposition nouvelle. Le 14 oc-
1. Hisl. gén. de Languedoc, "VIII, col. 1206; Mahul, Cartulaire,
V, 627; Doat, GLIV, fol. 236.
2. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1326, 1440-1441.
3. llist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1440-1441 ; Doat, XXXI,
fol. 263 ^-270.
4. Recueil des Ordonnances, I, p. 62; Hist. gén. de Languedoc,
III, Preuves, col. 494 (éd. princeps).
5. En 1255, il renouvela ses ordonnances {Hist. gén. de Langue-
doc. VIII, col. 1360).
0
CCXXVJ INTRODUCTION.
tobre 1258, il écrivit au sénéchal de Carcassonne pour lui
ordonner de pourvoir à l'entretien des inquisiteurs et d'ache-
ver les prisons. Et, à ce propos, il posa la règle suivante
que l'entretien des prisonniers restait à la charge des sei-
gneurs bénéûciaut des confiscations pour hérésie ^
Et, en effet, Philippe de Montfort les percevait 2; Pierre
des Voisins les perçut « in ballivia Carcassone » jusqu'en
juin 1260 3; l'évêque d'Albi eut le droit de s'emparer des
biens des hérétiques de son diocèse qui ne seraient point
vendus dans l'année après la condamnation^ : les saisies
faites à Monestiès et à Montirat, eu particulier, lui furent
adjugées par sentence du sénéchal du Rouergue (2 juin
1260)^. Enfin, pour ne pas prolonger cette énumération, le
sire de Mirepoix, jouissant du droit « comburendi hereti-
cos terrae suae, » était par là même en droit de s'emparer de
leurs biens ^, et c'est en vertu de ce droit que restitution
fut faite à Gui de Lévis, maréchal d'Albigeois et seigneur
de Mirepoix, des ossements des hérétiques qui furent
brûlés sur la grève de l'Aude, à Carcassonne, en 1270'.
1. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1435-1436; Mahul, Cartu-
laire, V, 627; Doat, XXXI, fol. 260 vo-261. L'article relatif aux
prisons ne se trouve pas dans le texte de Doat.
2. Doat, XXXII, fol. 258-260.
3. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1466.
4. Doat, XXXIV, fol. 132.
5. J. de Laborde, Layettes, III, n» 4608, p. 523.
6. « Item, cum dictus marescallus, dorainus de Mirapiscis, pro-
posuisset se fuisse in possessione paciûca comburendi hereticos
terre sue, condempnatos ad ignem per inquisitores Garcassonen-
ses, et habendi eciam earum mobilia, si in terra Régis exis-
tant... » (Beugnot, les Olim, I, p. 317. Enquêtes de 1269).
7. Archives de Lcran, fonds Lévis. Deux pièces communiquées
par M. Pasquier, aujourd'hui archiviste de la Haute-Garonne, et
publiées dans VUist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1674-1676.
.1
INTRODUCTION. ccxxvij
Le comte de Foix afficha plus tard les mêmes préteu-
tions*.
Que le gouvernement de saint Louis ait eu pour les biens
confisqués une comptabilité spéciale, cela va sans dire^. De
là des opérations diverses : saisies, ventes, enquêtes, dona-
tions, restitutions de biens, dont on trouvera les actes dans
VHistoire générale de Languedoc^, dans les Layettes
du Trésor des chartes*, dans le Cartulaire de Carcas-
sonne^ ou même aux Archives du château de Léran^.
2. Philippe le Hardi. — Le règne de Philippe le Hardi
ne fournit point d'acte important. Le seul qui soit un peu
considérable se place au début; encore faut-il recon-
naître que Philippe le Hardi reproduit simplement et con-
firme l'ordonnance de son père relative aux émoluments
des inquisiteurs, à l'aménagement des prisons, qu'il importe
d'achever, à l'entretien des prisonniers". Les autres pièces
de ce règne sont des lettres de sauvegarde en faveur des
1. Hist. gén. de Languedoc, X, 484-489, 659. En 1313, le vicomte
de Lomagne, Bertrand de Got, obtint concession des confiscations
pour hérésie {Ibid., 937).
2. Boutaric, Saint Louis et Alfonse de Poitiers, p. 451.
3. VIII, col. 974, 1308 (Doat, CIII, fol. 67), 1360 (Doat, CLIV,
fol. 59), 1361 (ibid., fol. 63 v»), 1421 (ibid., fol. 122).
4. T. m, n» 4097, p. 208. Cf. n" 4282, p. 314.
5. T. V, 628.
6. Le 5 octobre 1268, Guillaume de Cohardon, sénéchal de Car-
cassonne et de Béziers, vend à Aymeric de Boussagues, à Ray-
mond de Senegra et au sacristain de Villemagne, pour le prix de
30 liv. tourn., 40 sous tourn. de rente à percevoir sur le fief de
Glairac, confisqué sur Bernard de Glairac pour crime de félonie et
hérésie. (Pièce communiquée par M. Pasquier, qui connaît à mer-
veille les archives de Léran.)
7. Hist. gén. de Languedoc, VIII, col. 1436; Mahul, Cartulaire,
V, 629 ; Doat, XXXI, fol. 261 vo-262.
ccxxviij INTRODUCTION.
inquisiteurs ou de recommandation aux archevêques et
évêques pour ceux des frères Prêcheurs que le prieur du
couvent de Paris désignera comme juges délégués, et envers
lesquels il commande l'obéissance^ C'est bien peu, et cepen-
dant c'est assez pour pouvoir caractériser l'action du règne :
Philippe le Hardi a continué saint Louis son père ; il s'est
montré favorable à l'idée que l'Inquisition fût confiée aux
frères Prêcheurs. Il n'en fallait pas davantage pour ne pas
contrarier le bon fonctionnement de l'institution.
3. Philippe le Bel. — Je puis en dire autant de Philippe
le Bel. Il suit la politique de son aïeul en ce qui regarde
la poursuite des hérétiques. Cependant le monde a marché,
et quelques points semblent nouveaux. Au début, Philippe
le Bel montre qu'il entend ne pas fléchir : il prive du
notariat Raymond Vital, d'Avignonet (Haute -Garonne),
parce qu'il est le petit-fils de Roger Isarn, qui a été con-
damné pour hérésie et brûlé^. La poursuite des Juifs date
d'hier; nous avons vu les papes l'ordonner. Philippe le Bel
s'y prête ; il veut que le sénéchal de Carcassonne obéisse
aux inquisiteurs dans la cause^. Quand éclate le conflit
entre Carcassonne, Albi et l'Inquisition, il prend une attitude
plutôt digne que malveillante. Jusqu'alors les rapports des
officiers royaux avec les inquisiteurs avaient été réglés par
cette formule à peu près invariable : ils devaient simplement
\. Doat, XXXII, fol. 85-86, 86-87, 87-88, 88-89.
.2. Lettres du 2 août 1288, transcrites par les soins de Jean
Vigoureux, inquisiteur, le 3 décembre de cette année (Doat,
XXXII, fol. 151).
3. Doat, XXXII, fol. 254 vo-255. Lettre du 3 décembre 1293.
Cf. la lettre du sénéchal de Carcassonne au vicomte de Narbonne
(l*^"" février 1294, u. st.), qu'il ait à exécuter les lettres de Phi-
lippe le Bel et la bulle de Grégoire X contre les Juifs (Doat,
XXXII, fol. 254-257).
INTRODUCTION. ccxxix
leur obéir. Maintenant ces rapports se modifient légère-
ment. Philippe le Bel a déterminé les cas dans lesquels
ses sujets pourront être arrêtés pour hérésie; il faut au
moins une véhémente présomption ; il exige qu'on ne s'écarte
point de la forme qu'il prescrit, car il a appris qu'on a fait
des arrestations arbitraires*. C'était, sous des apparences de
justice, contrarier la poursuite, ou du moins la gêner. Le
sénéchal de Carcassonne, Henri, seigneur de Elisia, crut
peut-être trop à un changement dans la politique royale,
d'autant qu'il reçut de la part de Philippe le Bel l'assurance
que les inquisiteurs n'obtiendraient de lui que des réponses
conformes aux siennes en tout ce qui regardait les arresta-
tions^. Le sénéchal devenait, pour ainsi dire, le maître.
Les inquisiteurs firent valoir tout ce que cette situation
contenait d'arbitraire et de méfiance. Boniface VIII inter-
vint. Il faut bien avouer que, si le roi eût pu à son gré,
même sous le facile prétexte des droits supérieurs de la jus-
tice, fixer les conditions auxquelles seules une arrestation
dût se faire à l'occasion d'un délit d'hérésie, il eût par
là même connu indirectement de l'hérésie, cause qui
n'appartenait en aucune façon à la juridiction séculière.
Philippe le Bel le comprit : le 5 septembre 1298, il manda à
ses barons et officiers d'obéir à l'évêque et à l'inquisiteur
pour les arrestations à opérer, conformément à la constitu-
tion du pape Boniface^. Le sénéchal n'était donc plus le
juge des arrestations à faire.
1. Doat, XXXIÎ, fol. 266-269; Hist. gén. de Languedoc, X,
col. 273-281.
2. Doat, XXXII, fol. 269 ; Mahul, Cartuîaire, V, 650; Cf. Doat,
XXXII, fol. 269 v°-271; Mahul, Carlulaire, 650.
3. Doat, XXXII, fol. 280-281. Autre lettre du 15 septembre
1298 clans le même sens (Doat, XXXII, fol. 278-279).
CCXXX INTRODUCTION.
S'il finit par modifier son attitude, c'est sans doute parce
qu'il comprit que les difficultés soulevées contre l'Inquisition
donnaient de l'audace aux partis ; les intérêts de sa couronne
ne pouvaient qu'en souâ'rir. En 1304, il se préoccupa de
fortifier l'Inquisition*; en 1305 et en 1306, il dépouilla de
leurs charges les officiers convaincus d'hérésie; il défendit
qu'on fît des ligues ou qu'on levât des tailles pour s'opposer
à l'Inquisition-. Malgré tous les agissements de Bernard
Délicieux, il se refusa absolument à demander que les frères
Prêcheurs en fussent désormais écartés.
L'administration financière des biens confisqués sous
Philippe le Bel reste ce qu'elle était précédemment. Cepen-
dant on peut relever quelques faits particuliers assez
curieux : par exemple des saisies et des ventes faites, à part
égale, par les agents du roi et de l'évêque d'Albi, Bernard
de Castanet'^; car l'évêque était déjà en possession des biens
saisis dans son diocèse, et le roi lui confirma cette posses-
sion, même pour les cas où il n'aurait pas fait procéder à la
vente dans l'année suivant la condamnation^.
Il existe des rôles de confiscations et des comptes : 1° de
1302 à 1305«-; 2° de 1305 à 1309^ 3^ de 1309 à 1310'.
1. Hist. gén. de Languedoc, X, 428-431.
2. Doat, XXXIV, fol. 81-82, 109-111.
3. Doat, XXXII, fol. 300, 315, 315 v»; XXXIIl, fol. 193.
4. Doat, XXXn, fol. 132-133. Lettre du 17 août 1306. Ce point
fut maintenu, sous Louis X, hormis le cas d'empêchement légi-
time à procéder à la vente. Ordonnance du sénéchal de Garcas-
sonne du 20 août 1316 (Doat, XXXIV, fol. 135-136). L'évêque
d'Albi fut maintenu dans le droit sur les confiscations opérées
dans .son diocèse par Philippe VI (Doat, XXXV, fol. 70, 80, 83).
Voy., pour les arrangements survenus avec Alionor de Montfort,
ibid., fol. 40, 100.
5. Doat, XXXIIl, fol. 207-231.
6. Ibid., fol. 232-260.
7. Ibid., fol. 261-272.
INTRODUCTIOIV. ccxxxj
On peut par eux apprécier la fortune de chaque condamné :
car c'est le revenu provenant des biens de chacun qui com-
pose ces comptes. Pierre Radulphe {Radulphus) les dresse,
comme procureur du roi pour les confiscations; il a pour
lieutenant Guillaume Bernard*.
Le nom des condamnés ajoute beaucoup à l'intérêt de ces
comptes. Un certain nombre avaient été interrogés par Ber-
nard de Castanet; par exemple, en 1285, Pons Nicolas,
d'AlbiS et Vital Vinhols, d'Albi^; en 1299, Raymond
Hugues^ Bérenger Adémar^ Bérenger Brossa^, Bérenger
Fumet ^ Bertrand de Montégut^ Galhard Fransa^, Guil-
laume Fenassa le Boiteux*^ Guillaume Goulfier", Jacques
1. Pierre Milhau était le procureur de l'évêque d'Albi (quittance
du 29 janvier 1301, n. st.; Doat, XXXIU, fol. 189). Philippe le
Bel avait, par ses lettres du 17 novembre 1296, constitué Pierre
de Pradines, curé de Saint-Étienne de Toulouse, son agent pour
les biens d'hérésie; à ce titre, celui-ci procéda à la vente d'un pré
et d'une vigne ayant appartenu à Pierre Rigaud, condamné (Doat,
XXXIII, fol. 193-197). — A signaler spécialement parmi ces
pièces la vente faite par Rainaud de Dugniaco et Pierre Imbaud
de Plaigne [de Planhano)^ frères, de la seigneurie de Pechluna
(Aude), confisquée à Pons Magrefort, Pons Guillaume et Pierre
Roger de la Tour; vente approuvée par Eustache de Beaumar-
chais, sénéchal, le 4 février 1293, n. st. (Doat, XXXII,
fol. 244 v''-250).
2. Doat, XXXm, fol. 267 v».
3. Ibid., fol. 258 v».
4. Ibid., fol. 255.
5. Ibid., fol. 230 v», 258, 264, 271.
6. Ibid., fol. 229, 249 vo, 267.
7. Ibid., fol. 223, 249.
8. Ibid., fol. 227 v», 254.
9. Ibid., fol. 222, 250 v«, 266 v°, 270.
10. Ibid., fol. 207, 232, 268.
11. Ibid., fol. 224, 252, 266 v°.
CCXXXiv INTRODUCTION.
de douze ans, selon le sexe ; ensuite la citation individuelle
contre tel ou tel.
3° Mode d'abjuration avant l'interrogatoire.
4° Formule de l'interrogatoire.
5" Formule de la réconciliation et de la pénitence pour
ceux qui rentrent dans l'unité ecclésiastique.
6° Lettre de pénitence.
7** Formule de sentence pour livrer l'hérétique au bras
séculier.
8" Formule de sentence contre ceux qui sont morts dans
l'hérésie.
Le tout se termine par un avertissement sur la nature
des preuves admises et sur la conduite à tenir par les juges
qui entendent ne s'écarter en rien de la ligne tracée par les
constitutions apostoliques.
Ce traité, fort court d'ailleurs, peut donc être regardé
comme un formulaire : pour chaque cas, le juge n'avait
qu'à introduire un nom dans la pièce. Il a été composé après
1244, date de la lettre de Pons de Saint-Gilles, et avant
1254, date de la mort d'Innocent IV; cela résulte du texte
lui-même, où les inquisiteurs disent : « Testium non publi-
camus nomina propter ordinationem sedis apostolice sub
domino Gregorio provide factam et ab Innocentio, heatis-
simo papa nostro, postmodum innovatam. » lia été rédigé
dans le Languedoc par Guillaume Raymond et Pierre
Durand, inquisiteurs, selon toutes les probabilités, ou par
Bernard de Gaux et Jean de Saint-Pierre.
Il est permis d'y voir une réponse à une consultation.
Les inquisiteurs disent : facimus, injungimus , dampna-
mus, etc., comme s'ils répondaient à des questions qui leur
auraient été posées.
Il est plus diflScile de nommer l'auteur ou les auteurs de
INTRODUCTION. , ccxxxv
ces questions. Ce traité, cependant, se trouve à Madrid,
bibliothèque de l'Université, ms. 45*. On n'en connaît que
ce manuscrit. Il semble qu'il aura été fait pour l'Espagne et
pour les inquisiteurs de ce pays, je veux dire les inquisiteurs
d'Aragon. L' Aragon et le Languedoc, en effet, échangeaient
des consultations. Le traité rédigé par saint Raymond de
Penafort, sous le nom de l'archevêque de Tarragone, en
1242, sur la résolution de certains doutes, en est la preuve
suffisante : il appartenait aux archives anciennes de l'In-
quisition de Garcassonne, d'où il est passé dans Doat
(t. XXXVIII). Les inquisiteurs du Languedoc, désireux de
l'avoir, l'avaient donc demandé ; ils le conservèrent pour
les lumières qu'ils pouvaient y trouver. Les titres des cha-
pitres suffiront à édifier le lecteur : Queritur qui dicantur
heretici, qui suspccti, et sic de singulis. — Queritur
de hereticis dogynatisantibus et relapsis in credentiam
quid sit agendum. — Queritur de forma ahjurationis .
— Queritur de forma purgationis. — Qualiter com-
purgatores jurare debeant. — Qualiter sacerdos débet
inquirere in confessionibus de facto heresis'^.
Trouvé par le R. P. Balme, des frères Prêcheurs, le for-
mulaire languedocien a été publié dans la Nouvelle Revue
historique de droit français (t. VII, p. 669 et suiv.); et
M. Ad. Tardif l'a présenté dans une sorte d'avertissement
substantiel sur la procédure per inquisitionem^ . Je ne
\ . C'est le numéro du manuscrit qui a été donné par le P. Balme.
Mais je l'y ai fait rechercher sans résultat.
2. A Castres, un frère Mineur avait imposé des pèlerinages à
la suite de la confession auriculaire (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 41). — Je prépare l'édition du traité de saint Raymond de
Penafort.
3. Le texte ne me paraît pas irréprochable. Je n'ai pas encore
ccxxxvj INTRODUCTION.
m'arrêterai plus que sur le dernier mot de ce Processus :
« Si bene fieret justitia de dampnatis et relapsis, et bona
publicarentur fideliter, et incarceratîs provideretur in
necessariis competenter, in fructu inquisitionis gloriosus
Dominus et mirabilis appareret. » L'Inquisition produirait
de meilleurs résultats, si l'on pourvoyait exactement à
l'entretien des prisonniers. Que peut signifier un tel lan-
gage? L'auteur exprime, à n'en pas douter, un regret. Les
prisons ou ne sont pas encore édifiées, ou ne peuvent rece-
voir les condamnés. Les condamnés ou les prévenus sont
laissés en liberté ou confiés à la garde de m.ains étrangères* :
d'où résulte le mépris de la poursuite. Peut-être est-ce là
le motif ou l'un des motifs de l'activité que nous avons vue,
à plusieurs reprises , régner autour des prisons : il était
urgent de les construire ou de les rendre habitables.
2. « Practica » de Bernard Gui.
Le second des traités dont j'aie à parler ici est la Practica
de Bernard Gui. Dans ses grandes lignes, la Practica se pré-
sente comme un écrit théorique, puisqu'elle donne la suite
méthodique des actes constituant la poursuite. Mais chacune
des pièces qui en composent les trois premières parties est
sortie du greffe même de l'Inquisition : elle a servi. Il faut,
comme pour le traité précédent, lui reconnaître un caractère
réussi à en obtenir une collation sérieuse. Il est assez important
pour mériter les iionneurs d'une réédition le jour où on en aura
un texte bien établi.
1. La législation inquisitoriale ne s'opposait nullement à un tel
arrangement. Par exemple, Pons Garrigue avait reçu à Labécède
(llaute-Garonno) deux iémmcs hérétiques, dont la garde lui fut
confléc. Mais il les laissa aller (bibl. de la ville de Toulouse,
ms. 609, fol. 127).
INTRODUCTION. CCXXXvij
historique; ce caractère est fortement accusé. Dès lors, nous
pouvons dire : voilà comment on procédait dans le Langue-
doc au commencement du xiv" siècle. Aux yeux de l'histo-
rien, c'est un document d'un grand prix; le témoignage
qu'il apporte lui paraîtra décisif. Quant à la cinquième par-
tie, elle fait admirablement connaître ceux que l'on poursui-
vait. Bernard Gui y a exposé les doctrines hérétiques, et,
qu'on le remarque, dans leur rapport avec la poursuite. Il
ne faut pas voir en lui, à proprement parler, un hérésiologue,
comme le fut avant lui Benoît d'Alignan, l'auteur du Trac-
tatus contra errores caiholicae fldei obviantes^. Son
objet est d'ordre tout pratique. Il veut fournir à l'inquisi-
teur pour lequel il écrit des précisions doctrinales qui l'éclai-
rent dans la recherche de l'hérétique et servent de base à ses
interrogatoires futurs. Il donne, si je puis ainsi parler, le
corps du délit, et il décrit l'hérésie aux formes multiples,
mais en tant qu'elle tombe sous le coup des constitutions
apostoliques. C'est ainsi qu'on explique qu'il consacre un
chapitre aux Pseudo-apôtres, un chapitre aux Béguins, un
chapitre aux Juifs, deperfidia Judaeorum, un chapitre aux
devins et ouvriers de sortilèges. Le lecteur en a, sans doute,
plusieurs fois fait la remarque : dans les premiers temps, le
juge délégué se bornait à poursuivre les Manichéens et les
Vaudois ; à la fin du xiif siècle, il poursuivait encore ceux
que je viens de nommer.
En un mot, et pour tout dire sommairement, la Practica
1. Bibl. nat., ms. lat. 4224. J'en ai donné quelques extraits
dans un article de mélanges intitulé : les Hérétiques du midi
au Xlll'^ siècle {Annales du Midi, t. III (1891), p. 367). Parmi
ces extraits, à signaler : 1° Sub qua forma juret de heresi inqui-
rendus; 2» Super quibus fiant interrogationes ; 3° De ydolatris et
ydolatriis.
ccxxxviij INTRODUCTION.
de Bernard Gui doit être mise au premier rang des manuels
à l'usage des inquisiteurs, soit que l'on considère le fond
des choses, soit que l'on s'arrête à la personne de l'auteur.
Et, comme elle est l'expression fidèle de la procédure inqui-
sitoriale dans le Languedoc au xiv*' siècle, époque à laquelle
celle-ci a atteint son apogée, elle constitue un des documents
principaux dans toute la série, fort étendue malgré les
lacunes, des pièces, registres et manuscrits dont j'ai parlé*.
3. La tortura.
La Practica de Bernard Gui est muette au sujet de la
torture. Ce silence peut d'abord paraître assez naturel,
puisque le juge d'église ne pouvait arracher la vérité aux
clercs per tormenta, et aux laïques nisi per quaestiona-
riumvel demandando civilijudici. Cependant, il ne peut
laisser de surprendre, car nous n'avons aucune sentence
remettant un reus au juge civil pour lui infliger la question ;
aucun acte ne nous est parvenu par lequel, directement ou
indirectement, le juge délégué aurait édicté la torture avec
obligation pour le juge civil de l'appliquer. Et, cependant,
Bernard Gui a voulu prévoir chacun des cas de la procédure
et y répondre par avance. Encore une fois, il ne fait aucune
allusion à cette voie de contrainte : car il s'agit, on le com-
prend, de la torture employée comme moyen d'obtenir
l'aveu.
Je n'ai pas à traiter ici la question des origines de la tor-
ture. Les auteurs les plus autorisés admettent qu'elle est
1. Je l'ai publiée en 1886 (Paris, Picard, iii-4o). J'en prépare
une seconde édition. On en trouve dans Doat (t. XXIX et XXX)
une copie qui s'arrête à la constitution de Clément IV : Gum
adversus hereticam pravitatem, V' partie, p. 304 de mon édition.
INTRODUCTION. ccxxxix
étrangère au droit canonique*; en même temps, ils affirment
qu'il en fut feit usage, au xiii" siècle, dans la recherche du
crime d'hérésie. « La torture, dit M. Esmein, devint un
moyen ordinaire d'instruction. Ce fut le droit romain qui
servit ici d'autorité. Le crime d'hérésie était regardé comme
crimen laesae majestatis divinae , et, à partir du
XIII'' siècle, on appliqua dans ces sortes de procès les règles
du Digeste et du Code sur la mise à la question des accusés
et des témoins dans le crimen majestatis ^. » Il est certain
que la constitution d'Innocent IV, Ad eœtirpanda, du
15 mai 1252, autorisa l'emploi de la torture citra membri
diyninutionem et mortis periculum^; cette constitution
fut renouvelée et confirmée le 30 novembre 1259 par
Alexandre IV ^ et le 3 novembre 1265 par Clément IV ^
Et d'ailleurs, comme, dans l'intervalle, le 4 août 1262,
Urbain IV donna aux inquisiteurs et à leurs socii le pou-
voir de se relever mutuellement de tous les cas d'irrégularité
qu'ils pourraient avoir encourus ^ M. Tanon en conclut que
le seul obstacle, à savoir l'irrégularité canonique, pouvant
s'opposer à ce que les inquisiteurs « fissent administrer
1. Par exemple Biener, Geschichte des Inquisitions Processes,
p. 55, 87 ; Paul Fournier, les Officialités au moyen âge, p. 249, 280
(Paris, Pion, 1880, in-8°); Esmein, Histoire de la procédure crimi-
nelle en France, p. 19, 77 (Paris, Larose et Forcel, 1882, in-8°).
M. Tanon [Histoire des tribunaux de l'Inquisition en France, p. 362
et suiv.) a exprimé une opinion opposée. Mais son argumenta-
tion ne m'a point convaincu.
2. Op. cit., p. 77, 78.
3. Potthast, n° 14592. — M. Esmein l'attribue par erreur à
Alexandre IV.
4. Ibid., n» 17714.
5. Ibid., n° 19433.
6. Ibid., n» 18390.
CCXl INTRODUCTION.
eux-mêmes la question*, » était levé; et M. Esmein déclare,
comme on l'a vu tout à l'heure, que la « torture devint un
moyen ordinaire d'instruction. »
Pour le Languedoc, cette affirmation est certainement
outrée. La prison, telle était la voie de contrainte ordinai-
rement employée. C'est le seul moyen d'obtenir l'aveu qui
apparaisse soit dans le registre du greffier de l'Inquisition
de Garcassonne^ soit dans les Sentences de Bernard Gui^;
c'est le seul moyen d'aveu que Bernard Gui énonce dans la
Practica*. Et par là les inquisiteurs du Languedoc don-
naient la main aux inquisiteurs d'outre-Rhin^.
Cependant, nos documents locaux contiennent quelques
casde torture. D'abord, un peu avant 1243, Arnaud Bordeler,
de Lauzerte (Tarn-et-Garonne) , « fuit levatus in eculeum ;
set nichil dixit, nec potuit ab eo extorqueri^. » Après 1243,
R. de Na Richa « fuit tractus Tholose et révéla vit eis'. »
Isarn Coll dit avoir avoué « vi tormentorum, » à Bernard
de Castanet, en 1299^ Je n'ai relevé que ces trois cas^. Encore
faut-il ajouter que les deux premiers constituent une ano-
1. Op. cit., p. 374.
2. Plus bas, p. 115 et suiv.
3. Par exemple, p. 105, 114, 120, 145.
4. P. 107, 302.
5. « Si autem recuset hoc facere (scilicet confiteri), recludatur in
carcere et incuciatur ei timor, quod testes contra Ipsum habean-
tur, et si per testes convictus fuerit, nuUa fiât ei misericordia,
quin morti tradetur; et sustentetur tenui victu, quia timor talis
humiliabit eum, et non permittatur aliquis accedere complicium
suorum, ne roboret eum... » (David d'Augsbourg, Tractatus de
inquisitione hereticorum, p. 43. Éd. Preger, Mayence, 1878).
6. Déposition de Guillaume Faur (Doat, XXII, fol. 7).
7. Bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 134.
8. Bibl. nat., ms. lat. 11847, dernier feuillet.
9. M. Tanon, qui les a ignorés, a prétendu en relever trois autres
INTRODUCTION. CCxlj
malie : la torture rendait irrégulier tout juge d'église qui
l'ordonnait'; car la torture, prohibée dans les tribunaux
d'Eglise, ne fut autorisée pour le cas d'hérésie qu'en 1252
et à la condition qu'elle fût appliquée par le juge séculier.
Son emploi dix ans plus tôt, sans être considéré comme
impossible, ne laissera pas de paraître étrange-. Ne fau-
drait-il pas plutôt l'attribuer à l'initiative du sénéchal? En
1274, le sénéchal Eustache de Beaumarchais, ayant capturé
Bernard Hugues, de Roquevidal (Tarn), le soumit aussitôt à
la question lui-même et sans s'en entendre avec l'inquisiteur ;
il voulait que Bernard Hugues révélât en quel lieu les héré-
tiques se cachaient 3, sans doute pour exciter le zèle du juge ou
dans la correspondance de Philippe le Bel (op. cit., p. 375, notes 1,
2 et 3). Dans le premier, les expressions tormenta de novo exquisita
ne peuvent signifier la question ou torture, qui était fort ancienne.
Dans le second, le roi reproche à Foulques de Saint -George
d'avoir agi contre le droit, terminos juris excedens et canonicas
sanctiones super hec éditas non observans [Hist. gén. de Languedoc,
VUI, col. 379). Mais en quoi et comment? Dans le troisième, il
s'agit des prisonniers déjà condamnés, et non des prévenus que
l'on veut faire parler.
\. a His aquibus Doraini sacramenta tractanda sunt, judicium
sanguinis agitare non licet... Quod si quisquam horum immemor
praeceptorum aut in ecclesiae suae famulis, aut in quibuslibet
porsonis taie aliquid fecerit, concessi ordinis privetur honore
et loco... » (Décret. Gratiani, secunda pars, causa XXIII,
quaest. VIII, cap. xxx).
« In ipso causae initio non est a quaestionibus inchoandum. »
Le titre du chapitre enlève toute équivoque à ce texte : « Tor-
menta, judiciis non praecedentibus, inferenda non sunt » (Décret.
Gregor. IX, lib. V, lit. xli, cap. vi).
2. On dira peut-ôtre qu'en 1252 Innocent IV se borna à sanc-
tionner un moyen d'aveu déjà on usage et à en donner les formes.
Sa constitution n'autorise point cette hypothèse. Il n'y a pas la
moindre allusion à cet usage.
3. « Fuit captus et questionatus per dominum Eustachium,
P
Ccxlij INTRODUCTION.
le prendre en défaut. Raymond Hugues, frère du précédent,
passa de même par les affres de la torture, mais parce que
le sénéchal l'y appliquai Encore une fois, il faudrait plus
que s'étonner de l'emploi de la torture par le juge désigné
en 1243 et en 1244. En tout cas, même en admettant ces
deux exemples, nous sommes en droit de dire que l'usage en
fut rare dans le Languedoc.
VI. Les récits.
Le midi de la France est pauvre en chroniques ; le Lan-
guedocien loquace n'a cependant jamais aimé à écrire, à
faire des récits, à raconter. Si cette observation est juste, il
faut avouer qu'elle comporte, dans une certaine mesure, une
exception pour ce qui touche la poursuite inquisitoriale. Et
dès lors on serait autorisé à voir dans ces récits une preuve
nouvelle de l'ébranlement profond qui, un moment, déso-
rienta l'âme méridionale. Seulement c'est dans les rangs de
l'Eglise que l'émotion aurait le plus gagné, à ne considérer
que les auteurs de ces récits.
1. La « Chronique » de Guillaume de Puylaurens .
C'est d'abord Guillaume de Puylaurens, chapelain deRay-
senescallum Tholosanum, quia non rcvelabat ei ubi erant here-
tici » (Doat, XXV, fol. 78).
t. « Fuit captus et positus ad questionom per dominum senes-
calium » (Doat, XXV, fol. 113). — Faure Raseire, d'Auriac
(Haute-Garonne), dit, dans sa déposition du ■l«''mars 124G, qu'ar-
rêté à Toulouse « stetit in Castro Narbonensi captus per très
septimanas pro heresi ; et fuit crucosignatus in fronte cum ferro
calido » (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 97 v"). Gela
remontait à quatre ans. Je n'ai vu nulle part ailleurs que les
hérétiques aient été raarqués au fer rouge au front.
INTRODUCTION. CCxIiij
raond VII, mort en 1270, mais dont la curieuse Chronique
remonte jusqu'aux premiers grands événements où la lutte
entre l'Eglise et l'hérésie s'engagea corps à corps. Au cha-
pitre XL, abordant le concile tenu à Toulouse en 1229 et
dont nous avons parlé, il dit ce qu'il avait appris des pre-
mières poursuites : l'examen des témoins confié aux évêques,
qui devaient tout renvoyer à Foulques, de Toulouse; le refus
par le légat de communiquer les noms des témoins, etc. Si
nous en savons quelque chose, c'est par ce chroniqueur seul.
Ce chapitre xl, si court cependant, a une valeur très grande.
2. La « Chronique » de Guilhem Pelhisso.
Guilhem Pelhisso est un frère Prêcheur du couvent de
Toulouse et vraisemblablement toulousain par sa famille :
car son nom apparaît plusieurs fois dans les documents tou-
lousains du xiir siècle. Procureur ou économe de son cou-
vent, il a laissé deux écrits : dans l'un, il donne l'état des
achats d'immeubles pour son étabhssement dans le quartier
Saint-Sernin , et Bernard Gui l'a introduit dans la notice
qu'il a écrite du couvent et des prieurs de Toulouse^; l'autre
est le récit des incidents dramatiques qui se produisirent à
Toulouse à la suite des premières poursuites des inquisiteurs
contre les hérétiques, qui se sentaient soutenus par l'autorité
municipale. Les frères Prêcheurs de la ville furent dispersés.
Guilhem Pelhisso, témoin et victime, raconta ce qu'il avait
vu, en marquant le rapport existant entre l'intervention des
pouvoirs locaux et les premiers procès de l'Inquisition.
La chronique de Guilhem Pelhisso est contenue dans le
ms. 1437 (229, ancien fonds) de la bibliothèque d'Avignon,
1. Bibl. de Toulouse, ms. 490; bibl. de Bordeaux, ms. 780.
ccxliv INTRODUCTION.
fol. 11-14, OÙ elle se trouve placée entre les deux écrits de
Bernard Gui : Priores in monasterio Pruliani et Fun-
dacio conventus Tholosani. C'est à lui, sans aucun
doute, que nous en devons la conservation. Le manuscrit
est des premières années du xrv^ siècle ; il en fournit une
copie excellente.
Cette chroniqpie, pittoresque, vivante, émue même, est de
tous points curieuse. Sans doute, les faits relatifs à la pour-
suite des hérétiques ne sont racontés que tout autant que les
frères Prêcheurs s'y trouvèrent mêlés. Du moins, par cela
même, l'auteur a élargi son cadre géographique. Après les
incidents de Toulouse, il rapporte ceux d'Albi; il expose
l'Inquisition à Moissac, dans le diocèse de Cahors ; et c'est
par lui que nous savons que Pons de Saint-GiUes, provin-
cial de son ordre, alla à Rome avec Raymond de Foix, pour
exposer au pape Grégoire IX les travaux des premiers inqui-
siteurs. La Chronique s'arrête à l'année 1235. L'on voit
sans peine de quel prix elle est ' .
3. Les Albigeois jettent Vinquisiteur dans le Tarn,
par un anonyme (1234).
Je signale en troisième lieu un anonyme, dont le récit des
événements d'Albi en 1234 a pour titre (dans Doat, XXXI,
fol. 29 v'') : Albienses impediunt, capiunt, verherant et
trahunt ad Tarnum inquisitorem. L'auteur appartient
vraisemblablement à l'ordre des frères Prêcheurs, circon-
stance qui explique comment cette narration se trouve placée
à la suite de la Chronique de Guilhem Pelhisso dans le
1. J'ai publié cette chronique en 1881. Je prépare une édition
des deux chroniques de Guilhem Pelhisso avec une notice bio-
graphique.
INTRODUCTION. ccxlv
manuscrit d'Avignon. C'est, d'ailleurs, un morceau extrême-
ment vivant. Tout moyen critique de contrôle nous fait
défaut ; je veux dire que ce récit n'est corroboré par aucun
témoignage direct. Du moins on y remarque un ton de sin-
cérité ; et Bernard Gui, en le reproduisant, a suffisamment
marqué combien il lui inspirait confiance*.
4. Troubles de Carcassonne et d'Alhi, par Bernard
Gui.
Enfin, Bernard Gui a lui-même laissé un récit des
troubles de Carcassonne (1295-1305) et d'Albi (1300-1304).
C'est dans la notice des prieurs du couvent de chacune de
ces deux villes qu'il a introduit sa narration, mettant à la
suite de la notice de chaque prieur l'exposé des faits arrivés
sous ce prieur : Notandum hic posteris incidenter . . .
C'est ainsi que le récit des troubles de Carcassonne, pour
parler du premier, se compose de cinq morceaux : le pre-
mier placé sous le priera t d'Odon de Caussens et se rappor-
tant à l'année 1295 ; le second appartenant au priorat de
Bernard Gui lui-même, qui y parle comme témoin, et de
l'année 1297 ; le troisième compris dans le priorat de Ber-
trand de Clermont (Dordogne) et de l'année 1303 ; le qua-
trième, fort court, du priorat de Pons de Torreilles, de Vil-
lemartin (Aude), et de l'année 1304 ; le cinquième du priorat
de Géraud de Blomac et de l'année 1305. Les troubles racon-
tés par Bernard Gui eurent leur origine immédiate dans les
poursuites exercées contre Guillaume Garric et Guillaume
Brunet, de Carcassonne, professeurs de droit, legum pro-
1. Ce morceau se trouve à la suite de la Chronique de Guilhem
Pelhisso dans l'édition que j'en ai donnée. Il est aussi dans Doat,
XXXI, loi. 29 vo-32, d'après un manuscrit autre que celui
d'Avignon. Copie bonne.
CCxIvj INTRODUCTION.
fessores, qui ouvrirent la lutte contre l'Inquisition ; une
première répression ne calma pas les esprits. Avec Jean de
Piquigni, vidame d'Amiens, Bernard Délicieux, qui soufflait
le feu, et Hélie Patrice {Helya Patricii), qui dominait
Carcassonne, la situation empira beaucoup. Bernard Gui
montre très bien le caractère politique de l'opposition faite
à l'Inquisition, ou plutôt aux frères Prêcheurs, juges délé-
gués; en 1304, quarante habitants de Limoux furent pendus
à Carcassonne « propter proditionem in qua consenserant
contra regem Francie, ut terra m redderent régi alteri. »
Pour le même motif, Hélie Patrice et quatorze de ses com-
plices subirent le dernier supplice à. Carcassonne l'année
suivante ^
Le récit des troubles d'Albi ne comprend qu'un morceau
et s'étend à quatre années (1300-1304), Guillaume de Morères
{de Moreriis), de Toulouse, étant prieur du couvent de
cette ville. C'est l'exposé, sous une forme dramatique,' des
faits établissant la collusion des villes d'Albi et de Cordes
avec Carcassonne contre l'Inquisition. A Albi notamment^
les esprits s'élevèrent au diapason le plus inquiétant : les
biens de l'évêque, Bernard de Castanet, furent occupés; et,
comme il rentrait dans sa bonne ville, la foule proféra des
menaces de mort : Ad mortem! Ad mortem! Moriatur
proditorl Moriatur proditor! Les frères Prêcheurs, à
leur tour, subirent toute sorte de sévices 2.
1. Priores in cofiventu Carcassonensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780,
fol. 71, 72; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 157 v», 158. — Histo-
riens de France, XXI, 743, 744. — Douais, CAlbigéisme et les frères
Prêcheurs à Narbonne au Xlll^ siècle, 132-135. — Ce récit a été
reproduit par Compayré, Études historiques sur l'Albigeois, 237-
239, d'après un extrait déposé aux archives du Tarn (Albi, 1841,
in-4'').
2. Priores in conventu Albiensi, bibl. de Bordeaux, ms. 780,
INTRODUCTION. ccxlvij
Ces divers récits, depuis la Chronique de Guillaume de
Puylaurens jusqu'aux notices de Bernard Gui, ont un rapport
direct avec la poursuite exercée contre les hérétiques par voie
judiciaire. Leur intérêt, il me le semble, est des plus grands
pour l'historien ; car ils répandent la vie à travers les pièces
officielles, constitutions apostoliques, actes des évêques,
interrogatoires et sentences des inquisiteurs, mandements
royaux, opérations fiscales des agents des confiscations et
manuels de procédure inquisitoriale. Sans doute, ils peuvent
être considérés comme un simple appendice dans la longue
série des documents d'inquisition, dont j'ai essayé d'esquis-
ser le tableau ; mais c'est un appendice qui m'a paru néces-
saire.
fol. 97 vo, 98; bibl. de Toulouse, ms. 490, fol. 217 v», 219 v. —
Historiens de France, XXI, 747-749. — Douais, op. cit., 135-140.
ccxlviij INTRODUCTION.
DEUXIEME PARTIE.
Liste et description des manuscrits ou des pièces
publiés ici pour la premiere fois.
Les pièces relatives à l'histoire de l'Inquisition dans le
Languedoc rempliraient plusieurs volumes si on les publiait
intégralement. Le tableau, bien que très sommaire, qui vient
d'en être présenté, le prouve ; et peut-être le lecteur leur
attribue-t-il indistinctement, après cet exposé, une sérieuse
valeur. Cependant, pour répondre au projet de la Société de
l'Histoire de France, il a fallu se résigner à faire un choix.
Un choix dans une série de documents qui se tiennent comme
les anneaux d'une chaîne ne laisse pas d'être une chose déli-
cate. J'espère cependant justifier celui auquel on s'est arrêté,
en parlant maintenant de chacun de ceux qui en ont fait
l'objet.
I. Senteivces de Berxard de Caux et de Jean de Saot-Pierbe
(1244-1248).
Les deux inquisiteurs Bernard de Caux et Jean de Saint-
Pierre, de l'ordre des frères Prêcheurs, ne sont pas des
inconnus, bien que nous ignorions leur patrie*; car, indé-
1. Sans doute, au xiii« siècle, le second nom désigne le plus
souvent le lieu d'origine. Mais il y a sept ou huit villages portant
le nom de Caux dans autant do départements, Hérault, Aude,
Corrèze, Lot, Puy-de-Dôme, Haute-Vienne, Somme. Quant aux
localités du nom de Saint-Pierre, elles foisonnent. Peut-être ces
deux frères Prêcheurs n'étaient-ils pas méridionaux, car leurs
noms ne se rencontrent pas dans les Acta capitulorum ordinis fra-
trum Praedicatorum de la première province de Provence (1239-
1 t
INTRODUCTION. ccxlix
pendamment des Sentences, nous avons de nombreux actes
témoignant de leur activité comme inquisiteurs, à partir de
l'année 1244 ^ L'année suivante, ils entendirent les dépo-
sitions des habitants de cent quatre localités du Lauragais,
environ quatre mille cinq cents personnes 2. Les circons-
tances à la suite desquelles ils furent nommés juges délégués
expliqueraient au besoin tant de zèle, puisque ce fut au len-
demain du massacre des inquisiteurs, Willem Arnaud et ses
compagnons, à Avignonet (Haute-Garonne), événement qui
émotionna diversement, mais très profondément, tout le
comté de Toulouse 3.
Le titre de leur délégation n'a pas été retrouvé ; de telle
façon que nous ne pouvons pas dire avec la dernière préci-
sion pour quel pays ils la reçurent et à quelles limites géo-
graphiques elle s'étendait. Dans les sentences, ils prennent le
plus ordinairement le titre de Inquisitores hereticae pra-
vitatis in civitate et dioecesi Tholosae ; mais aussi ils ^'in-
iiivLlenilnquisitores hereticae pravitatis in Tholosana et
Caturcensi civitate et dioecesi [n" 12), et encore Inquisi-
tores hereticae pravitatis in Agennensi et Caturcensi
dioecesibus, de Villamuro et de Villalonga archidiaco-
natibus (n" 16). Et cependant les deux archidiaconés de
Villemur et de Villelongue appartenaient au diocèse de Tou-
louse. C'est que les condamnations prononcées par eux frap-
paient dans chaque cas des hérétiques de l'un ou de l'autre
des trois diocèses de Toulouse, de Gahors ou d'Agen. Par là
1302), que j'ai publiés (Toulouse, Privât, 1895). De plus, plusieurs
des inquisiteurs du midi étaient venus du nord de la France.
1. Voy. plus haut, p. cxlviii et suiv.
2. Ms. 609 de la bibl. de Toulouse.
3. C'est dans la nuit avant l'Ascension de l'année 1242 que ce
massacre fut perpétré avec la complicité probable, ou tout au
moins tacite, de Raymond Vil, comte de Toulouse.
ccl INTRODUCTION.
même, nous ne pouvons pas assurer que leurs pouvoirs
fussent délimités à ces diocèses.
La première en date de leurs sentences est du 26 août
1244 (n" 16). C'est faire entendre tout de suite que ces sen-
tences n'ont pas de rapport direct avec les aveux reçus l'an-
née suivante. Mais on ne peut en dire autant des actes des
prédécesseurs de Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.
Il était plus que naturel qu'aussitôt entrés en charge ils
prissent connaissance des procès engagés, des interrogatoires
faits, des dépositions entendues. C'était leur devoir déjuge;
et, sans songer à présenter les faits suivants comme la
preuve que plus d'une fois ils achevèrent un procès com-
mencé, cependant on ne peut s'empêcher d'appeler l'atten-
tion sur une coïncidence assurément remarquable. Par
exemple, nous avons une déposition de W. Donadeu, de
Mazac', qui avait servi de compagnon aux liérétiques jus-
qu'en Lombardie ; nous avons aussi la sentence par laquelle,
relevé de l'excommunication, il fut condamné à la prison
perpétuelle^. Bernard Alzen, le jeune, subit la même peine ou
pénitence; il avait caché la vérité aux prédécesseurs de
Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre 3; sa déposition
nous est parvenue, et Bernard de Caux, avant de procéder
contre lui, la remit sous ses yeux''. Isarn Bonhomme, d'Haut-
poul, chevaher, interrogé, avait nié autant devant Bernard
de Caux et Jean de Saint-Pierre que devant frère Ferrier^;
et ce mensonge judiciaire, deux fois répété, s'ajoutant à
d'autres délits, lui valut une condamnation^.
1. Doat, XXIII, fol. 209.
2. N° 12.
3. N» 13.
4. Doat, XXIII, fol. 304 vo-309.
5. Ibid., fol. 226-233.
6. No 29.
INTRODUCTION. cclj
Frère Ferrier et frère Pierre Durand, inquisiteurs, avaient
entendu Bertrand d'Alamans, une première fois, le 18 dé-
cembre 1243, une seconde fois, le 19 février 1245 (n. st.) '.
Ainsi, par le fait de son propre aveu, et aussi parce que
divers témoins avaient déposé contre lui, il était juridique-
ment suspect; contumace, il fut condamné comme hérétique
et excommunié le 4 novembre 12472. po^g Botier avait
menti en celant la vérité devant les uns et les autres inqui-
siteurs. Interrogé le 18 décembre 12433, <Kinq ans après, le
23 mars 1248, il subit sa peine^. Dans l'intervalle, sa cause
avait été reprise. De même, des dépositions déjà reçues four-
nirent à Bernard de Caux et à Jean de Saint-Pierre la base
de poursuites nouvelles, par exemple contre Austorge^
Estolt de Roqueville, chevalier s, Willem de Saint-Nazaire'
et les Bressols, qui étaient une famille d'hérétiques ^ Nous
les trouvons parmi les condamnés^.
Ainsi, le rapport général des sentences de Bernard de
Caux et de Jean de Saint-Pierre, avec les poursuites com-
mencées par leurs prédécesseurs, semble bien démontré ; ce
qui, d'ailleurs, ne les empêcha pas d'informer contre de
nouveaux prévenus. Par exemple, Pierre Garcias, contre
lequel plusieurs témoins déposèrent en août*'' et en décembre"
1247, fut condamné par eux comme suspect d'hérésie le
1. Doat, XXIII, fol. 65-70.
2. N° 32.
3. Doat, XXIII, fol. 100-102.
4. N» 40.
5. Doat, XXIII, fol. 325 V.
6. Ibid., fol. 223.
7. Ibid., fol. 309 v.
8. Doat, XXII, fol. 10 v», 38.
9. N°» 2, 7, 13, 16.
10. Doat, XXII, fol. 92-106.
11. Ibid., fol. 89-92.
cclij INTRODUCTION.
16 février 1248^. Qu'ils eussent, en entrant en charge,
écarté les poursuites antérieures et déterminé les procès à
engager, c'eût été évidemment leur droit; ces actes ne pou-
vaient à aucun titre les obliger strictement; car ils n'étaient
responsables que des poursuites qu'ils conduisaient. C'est la
raison pour laquelle il m'a paru bon de montrer les relations
des sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre
avec les dépositions antérieures à leur délégation ; car, au
lieu de ce perpétuel recommencement avec chaque juge nou-
veau, qui ressemble quelque peu à l'arbitraire, ou le laisse
craindre et même soupçonner, nous constatons l'esprit de
suite, une tradition inquisitoriale, qui, au contraire, se pré-
sentent comme une garantie d'impartialité et de justice; sans
compter que parfois il se passait bien du temps entre le début
de l'instruction et le prononcé de la sentence.
Cinquante-deux des sentences prononcées par Bernard de
Caux et Jean de Saint-Pierre nous sont parvenues. Elles
sont contenues dans le ms. lat. 9992 de la Bibliothèque
nationale. Ce manuscrit (324'"™ X 222°»'") compte douze
feuillets de parchemin numérotés de 2 à 13. L'ancienne
numérotation en chiffres romains de CLI à CLXII prouve
que nous n'avons ici qu'un fragment d'un registre qui, à
en juger par l'écriture, avait été établi vers le milieu du
XIII® siècle, vraisemblablement sous les yeux de Bernard
de Caux et de Jean de Saint-Pierre, et par les soins de
P. Aribert, leur notaire, scripior dictorum inquisito-
rum. Le fragment a été sauvé par l'abbé Magi, membre de
l'Académie des sciences, inscriptions et belles -lettres de
Toulouse, qui lui consacra un travail dans le tome IV des
Mémoires de cette Académie sous le titre : Mémoire his-
1.N0 36.
INTRODUCTION. ccliij
torique sur V Inquisition de Toulouse au sujet de quel-
ques registres originaux de ce tribunal du XII F siècle,
au tnoyen desquels on établit des faits inconnus aux
historiens^. Les marges du manuscrit portent des annota-
tions de sa propre main, entre autres celle qui se trouve
placée à la marge du feuillet CLI (feuillet 2) : Caijer que
fai retiré de chez un libraire qui s'en servait pour
couvrir des alphabets, d'après lequel j'ai fait un
mémoire imprimé dans le 4" vol. de V Académie des
sciences de Toulouse.
Le registre ne contenait-il que les sentences de Bernard
de Caux et de Jean de Saint-Pierre? N'y avait-on pas inséré
des sentences antérieures d'autres inquisiteurs, de Ferrier
par exemple, qui déploya une activité remarquable? Il est
impossible de répondre à ces questions. Plus tard, on y
admit les lettres d'inquisiteur général données par les car-
dinaux, en 1643, au frère Jean-Dominique Rey, vicaire
général de la congrégation réformée de Saint-Louis, ordre
des frères Prêcheurs^. On ne peut que regretter vivement la
1. P. 14-43. Toulouse, 1790, ia-4°. Ce travail fut lu en séance
ordinaire de l'Académie le 24 avril 1788.
2. Voici les lettres :
« Julius tituli sancte Praxedis Roma', Alphonsus tit. S. Bal-
binae de la Gueva^, fr. Antonius tit. S. Mariae Transtyberim
Barberinus3, Bernardinus tit. S. Pétri ad vincula Spada-*, Joh.
Baptista tit. S. Eusebii Pamphilius^, Hieronymus tit. S. Agaetis
in Agone Varospius^, fr. Vicentius tit. S. démentis Maculanus'^,
1. Jules Homa, mort ea 1652.
2. Alphonse de la Ciieva, inorl en 1655.
3. Antoine Barberini, mort en 1646.
4. Bernard Spada, mort en 1661.
5. Jean-Baptiste Pamphili, plus tard Innocent X.
6. Jérôme Verospi, mort en 1652.
7. Vinceat Maculano, mort en 1667.
ccliv INTRODUCTION.
perte des parties disparues de ce registre ; on n'a plus qu'un
vague espoir de les retrouver jamais, car, en 1781, l'abbé
presbiteri, Franciscus S. Laurentii in Damaso Barberinus*, et
Martius S. Angeli in foro Piscino Ginettus^ diaconi, miseratione
divina S. R. E. cardinales in universa republica christiana,
adversus hereticam pravitatem générales inquisitores a sancta
sede apostolica specialiter deputati, dilecto nobis in Ghristo fratri
Jo. Dominico Reggio, ordinis Praedicalorum, vicario generali con-
gregationis Sancti Ludovici ejusdem Ordinis, salutem in Domino
sempiternam.
« Gum nobis potissimum curae sit ut fides catholica ubique flo-
reat et augeatur, atque omnis haeretica pravitas e cunctis mentibus
depellatur, nostrae diligentiae studium diligenter adhibemus ut
qui a causa Dominici gregis diabolica fraude seducantur, ad eam,
aspirante Deo, reducantur, vel, si eorum damnato proposito obsti-
nato animo pertinaciter perseverare intendant, ita... puniantur ut
eorum pena aliis transeat in exemplum. Idcirco ut haeretica pra-
vitas eo eflicacius propellatur, quo illius inquisitores majori fue-
rint auctoritate suffulti, te fratrem Jo. Dominicum Reggium, de
cujus doctrina, pietate et prudentia plane confidimus, auctoritate
apostolica nobis in hac parte commissa tenore presentium, nosirum
et apostolice sedis in negotio inquisitiouis bujusmodi in civitate,
diocesi ac tota dictione Tolosana ac aliis locis solitis et consue-
tis, Inquisitorem generalem creamus, instituimus et deputamus,
concedentes tibi in praemissis facultatem et potestatem et auc-
loritatem contra quoscumque haereticos et a fide christiana
apostatas, aut cujusvis damnatae heresis sectatores, sortilegia
heresim sapientia, seu de heresi, vel de apostasia a fide suspec-
tos, diviuationes et incantationes, aliaque diabolica maleficia, et
prestigia contractantes, aut magicas et necromanticas artes exer-
centes, illorumque credentes, sequentes, acceptatores, fautores et
defensores, vel eis opem, consiiium, auxilium, favorem directe vel
indirecte, publiée vel occulte praestantes, vel eorum hbros vel
scripta legentes aut retinentes, cujuscumque status, etiam regu-
lari.s conditionis, dignitatis et praeminentiae fuerint, inquirendi
et procedendi ac, praecedentibus legitimis conditiis, eos comprc-
hendendi seu capi, et comprohcndi, atque carceribus mancipari
1. François Barbcrini, mort en 1679.
2. Murlini Ginelli, mort en 1071.
INTRODUCTION. Cclv
Magi sauva ce qui en restait des mains d'un libraire de
Toulouse qui en recouvrait des alphabets. Mais que sont
devenus ces alphabets ?
et, prout juris fuerit, rigoroso examiai subjici et torqueri faciendi,
et demum, servatis servandis, etiam per sententiam desuper cano-
nice ferendam, si inaocentes seu non culpabites reperti fuerint, in
toto vel ab instantia judicii absolvendi et libcrandi; si vero cul-
pabiles deprehendantur, juxta canonicas sanctiones, prout qualitas
exegerit excessuum, condomnaudi ac debitis poenis coercendi et
punieudi, necnon procuratorem liscaiem et notarios publicos,
aliosque in his necessarios officiales, etiam clericos saeculares seu
quoscumque ordinura regulares deputandi, ac eis, ut onus illis
injunctum, diligenter exequantur et peragant in virtute sanctae
obedientiae praecipiendi et injungendi ac luaudandi et, si necesse
fuerit, aliquem clericum etiam in sacris et praesbiteratus ordini-
bus constitutum propter praemissa degradari, ad ejus actualem
degradationem per quemcumque cathoiicum antistitem, gratiam
et communionem sanctae sedis apostolicae liabentem, quem ad id
duxeris deputandum, nisi ordinarius loci ad id requisitus deputa-
tionem hujusmodi facere maluerit, procedendi et demum sic degra-
datum curie seculari relinquendi ; contradictores autem quoslibet
et rebelles ac tibi in praemissis non parentes per censuras eccle-
siasticas et poenas ac aliis juris remediis opportunis corapescendi
atque in his ac praemissis omnibus et singulis auxilium brachii
secularis invocandi et implorandi et ad veritatis lucem redire
volentes (si alias relapsi non sint), accepta prius ab eis heresum et
errorum suorum abjuratione, publice vel privatim, arbitrio tuo
juxta heresum , factorum , locorum et personarum qualitatem
facienda, prestito per eos juramento quod talia deinceps non
committent, nec talia vel eis similia committentibus seu illis
adhaerentibus opem , consilium , auxilium et favorem per se
vel alium seu alios praestabunt, aut alias in forma ecclesiae
cousueta, ab eisdem haeresibus et erroribus ac quibuscumque sen-
tentiis, censuris, ac poenis ecclesiasticis ac etiam temporalibus
in quas praemissorum causa et occasione qualibet incurrerant,
injuncta inde eis pro modo culpae publica vel, si tibi videbitur,
privata penitentia salutari, absolvendi et in gremium Sanctae Ma-
tris Ecclesiae adraittendi, recipiendi et reconciliandi, absolutionis
receptionem et reconciliationem hujusmodi cum solemnitatibus a
jure requisitis faciendi, ipsosque sic absolûtes, receptos et recon-
cclvj INTRODUCTION.
Le fragment ne laisse pas de présenter un solide intérêt :
il fournit les renseignements les plus variés; quelques-
uns même sont importants pour l'histoire de la justice inqui-
sitoriale.
Voici d'abord la date des sentences, rangées dans notre
édition sous cinquante-deux numéros d'ordre :
1244, 26 août, 16.
1246, 18 mars, 1.
26 mars, 2.
11 avril, 4.
6 mai, 3.
17 mai, 5.
25 mai, 6.
28 mai, 7.
3 juin, 8.
10 juin, 9.
24 juin, 10, 11.
ciliatos communioni sacramentorum ac unitati ûdelium admit-
tendi, omniaque et singula alla quae ad hujusraodi hoereses et
sortilegia, maleficia, divinationes et incantationes ac magicas seu
necromanticas artes exerçantes reprimendum et radicitus extir-
pandum juxta juris ordinem necessaria cognoveritis et opportuna
et quae ad officium inquisitionis hujusmodi pertinent faciendi,
gerendi, ordinandi, exercendi et exequendi, non obstantibus in
contrarium facientibus quibuscumque ; in quorum omnium et
singulorum praemissorum ûdem ac testimonium inter litteras gra-
tis expeditas per infrascriptum nostrum et dictae sanctae Inquisi-
tionis notarium factas et manibus nostris suscriptas sigilli ejusdem
S. Inquisitionis quo in talibus utimur, jussimus et fecimus apponi
et muniri. Datum Romae in Congregatione Generali S. Inquisitio-
nis, nonis februarii, Anno a Nativitate Domini nostri Jhcsu Ghristi
raillesimo sexcentesimo quadragosimo tertio, pontifîcatus sanctis-
simi Domini A. papae anno vigesimo. »
Au dos de cette pièce est écrit : « Provision du Révérend Père
Rex pour l'Inquisition de Toulouse. »
INTRODUCTION. cclvij
1246, 8 juillet, 12.
15 juillet, 13.
27 juillet, 14, 15.
1247, 11 août, 17.
18 août, 19.
22 août, 18.
25 août, 20.
1"^'' septembre, 21, 22.
8 septembre, 23,
15 septembre, 24.
29 septembre, 25, 26.
7 octobre, 27.
13 octobre, 28.
20 octobre, 29, 30.
3 novembre, 31.
4 novembre, 32.
10 novembre, 33.
1248, 24 janvier, 34.
2 février, 35.
16 février, 36, 37.
15 mars, 38.
22 mars, 39, 40.
29 mars, 41, 42.
5 avril, 43.
24 mai, 44, 45, 46, 47.
28 mai, 48.
31 mai, 49.
14 juin, 50,51, 52.
On voit par ce tableau que les sentences se suivaient de
près. Les inquisiteurs employaient à les préparer de longs
mois, ou même des années, et, quand ils en avaient un cer-
9
cclviij INTRODUCTION.
tain nombre de prêtes, ils les prononçaient à des jours rap-
prochés; ils en rendaient habituellement une seule dans le
même « sermon, » quelquefois deux, rarement trois ou
quatre. Par là, ils réussissaient à frapper l'imagination,
car le prononcé de la sentence revêtait un véritable éclat
extérieur. Quarante-trois de nos sentences furent rendues
dans le cloître de la grande abbaye toulousaine, Saint-Ser-
nin*; deux dans l'église Saint-Sernin 2; trois dans la mai-
son abbatiale de Saint-Sernin^ ; une dans la maison com-
mune, in domo C07nmuni, de Toulouse^; une dans l'église
Saint-Etienne ou cathédrale de Cahors'' ; une à Escalquens^,
qui se trouve aux portes de Toulouse .
Le plus souvent, pour ne pas dire toujours, le peuple et
le clergé se rendaient en foule à ces assises solennelles;
les procès-verbaux signalent leur présence. Rien de plus
naturel que cette curiosité, où se mêlait un peu d'inquié-
tude et de passion. Car qui se fût alors désintéressé de la
lutte engagée non entre l'Église et la conscience, mais
entre l'hérésie et l'unité chrétienne, qui était tout le pivot
de l'ordre social? Parmi les témoins nommés, on remarque
des personnages qualifiés : l'évêque de Toulouse", l'évêque
d'Agen^, le comte de Toulouse^, déchu sans doute, mais
encore puissant, les membres du chapitre ou maison com-
1. No* 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, M, 13, i-i, 15, 17, 18, 19 (?),
20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 29, 30, 31, 33, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44,
45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52.
2. No^ 35 et 36.
3. N°=> 27, 28 et 37.
4. N" 12.
5. N° 16.
6. N° 32.
7. N°^ 34, 2.
8. N°s 44, 46.
9. N" 34.
INTRODUCTION. cclix
mune', le bayle du comte* et de hauts seigneurs ecclésias-
tiques, le prévôt de Saint-Etienne de Toulouse'\ qui se
trouve à la tête d'une administration considérable^ le pré-
vôt de Sainte-Cécile d'Albi^ l'abbé de Montauban^ le
prieur de Saint- Sernin', le prieur de la Daurade^ l'official
de Toulouse'^ l'archidiacre de Villelongue*'*, l'abbé d'Idrac",
le prieur de Lavaur*^ les consuls de Gahors*^ etc., etc.
Plus d'un parmi les témoins portait probablement inté-
rêt à l'un ou l'autre des accusés. Nulle part cependant
nous ne trouvons de témoignage direct de cette sympa-
thie. Les amis ou même les parents se tenaient à l'écart,
ou du moins n'osaient pas manifester leurs sentiments.
La cause était mauvaise, en effet, car non seulement les
inquisiteurs avaient fourni aux prévenus les moyens de se
tirer d'affaire en leur remettant la carta de l'accusation et en
les invitant à se défendre *^ mais encore ils n'avaient prononcé
la sentence définitive qu'après l'avoir communiquée aux boni
1. N»M, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 12, etc.
2. N° 1, 4.
3. No 32.
4. Voy. le Livre du "prévôt que j'ai publié pour la première fois.
(Paris, Picard, 1897, in-40.)
5. N° 6.
6. N" 5.
7. No^ 1, 3, 4, 5.
8. Nos 1^ 2.
9. N" 1.
10. N° 2.
11. N° 13.
12. N° 10.
13. No 16.
14. N°s 5, 36, 48. — Cependant, les sentences nous fournissent
un cas de condamnation sur le témoignage unique des témoins.
Mais les inquisiteurs ont soin de dire qu'il « conste » du délit,
no 46.
cclx INTRODUCTION.
viri^ et à de nombreux pt^aelati-, c'est-à-dire que, préala-
blement, ils avaient pris l'avis des jurisconsultes et des supé-
rieurs ecclésiastiques. Et si la sentence n'avait pas besoin
de leur approbation pour être légalement valable et sortir
tout son effet, elle recevait de cette consultation une grande
valeur morale. Il convient d'ajouter que si les aveux faits
spontanément pendant le temps de grâce, tempus gratiae,
adoucissaient la rigueur inquisitoriale^, le mensonge, le
refus d'accomplir une pénitence jurée ou même écrite ^ le
parjure l'armaient impitoyablement contre ces relaps volon-
taires. La simple profession de l'hérésie n'exposait qu'à une
pénitence assez douce comme étaient les pèlerinages mineurs ;
il en allait tout autrement, si l'on retombait dans l'hérésie
après l'avoir abjurée avec serment.
Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de Saint-
Pierre peuvent être, quant à la pénalité, distribuées de la
manière suivante :
1** Condamnation comme hérétique, ipsum hereticum
condempnamus ^. La qualification juridique d' « héré-
tique » entraînait l'excommunication. Ici cependant cette
conséquence n'est pas énoncée.
2° Excommunication^.
3° Condamnation comme hérétique avec sa double consé-
quence, confiscation des biens et excommunication'^, ou seu-
lement la confiscation des biens^.
\. Nos 1^ 2, 3, 4, etc.
2. No^ 2, 3, 4, etc.
3. Nos 7^ 12^ 13^ 18, 20, 27.
4. No 47.
5. Nos 44^ 47 et 50.
6. N" 37.
7. Nom, 14, 19, 23, 25, 30, 32, 35.
8. N"' 38, 39, 41.
INÏIIODUCTION. cclxj
4° Condamnation comme relaps; peine, la prison per-
pétuelle*.
S** Sentence de réintégration dans l'unité de l'Église (ad
ecclesiasticam unitatem), avec injonction de pénitence, la
prison perpétuelle^.
6" Sentence relevant de l'excommunication et prononçant
la réintégration dans l'unité de l'Eglise, moyennant une
pénitence qui est la prison perpétuelle ^ ou la prison « quan-
diu videbitur Ecclesie expedire^ » la prison pour quinze
ans^, la prison pour dix ans^.
T Deux sentences méritent d'être spécialement signalées
à cause des particularités qu'elles présentent. La veuve de
Bernard de la Tour, de Toulouse, religieuse du couvent de
Lespinasse (Haute-Garonne), retombée dans l'hérésie, avait
été enfermée dans une chambrette séparée « in aliqua came-
rula separata, » de telle façon qu'elle ne pût voir personne
ni rien recevoir du couvent, si ce n'est par une communica-
tion extérieure. Les inquisiteurs firent à la prieure de Les-
pinasse « mandement » d'y pourvoir : « Mandamus priorisse
de Lespinassa quod sibi juxta predictum modum faciat pro-
videri^ » — Alaman de Roaix, précédemment condamné
comme hérétique par les deux inquisiteurs Etienne et Wil-
lem Arnaud, est depuis six ans sous le coup de cette con-
damnation ; injonction lui est faite de commencer le jour
même sa prison, qui sera perpétuelle. En même temps, les
1. No 22.
2. No 49.
3. No^ 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 20, 21, 24,
26, 27, 29, 30, 33, 40, 42, 43, 48.
4. N° 2.
5. No 2.
6. No 2.
7. Non.
cclxij INTRODUCTION.
inquisiteurs l'obligent à servir à Raymond Scriptor une
pension annuelle de cinquante sous toisas pour la nourri-
ture et le vêtement, à satisfaire les Hospitaliers de Saint-
Jean de toute rapine, de tous dommages et injures*.
Ainsi les inquisiteurs venaient de juger au civil, ce qui
laisse entendre qu'il y avait eu une poursuite en dommages
et intérêts. Des sentences de ce genre se présentent rare-
ment dans l'histoire de l'Inquisition. J'en puis dire autant
pour celle qui frappa la religieuse de Lespinasse; mais
elle me cause moins de surprise, car cette religieuse, bien
qu'hérétique, ne cessait d'appartenir au monastère, dont
elle ne pouvait être enlevée; cette situation entraînait
pour la prieure l'obligation de pourvoir à l'entretien de la
prisonnière.
8" Il faut noter une disposition humaine, qui était pour le
moment un adoucissement apporté à la pénitence ou à la
peine. Raymond Sabatier fut, avec cinq autres hérétiques,
relevé de l'excommunication, le 6 mai 1246; mais, pour
expier ses méfaits, il se vit, comme les cinq autres, con-
damné à la prison perpétuelle. Seulement son père était
malade; il fut autorisé à rester auprès de lui pour lui donner
les soins nécessaires, car celui-ci était « catholicus et pau-
per ; » il dut seulement revêtir la manta noire avec la croix
sur tout l'habit'-. Simple précaution, ou mieux encore signa-
lement significatif pour chacun ; on devait l'éviter. Cette dis-
position, qui étonne, fait assez entendre que la prison était
})lutôt un moyen d'isoler le mal et d'en préserver la popula-
tion saine. D'ailleurs le manuscrit de Clermont nous offrira
de nombreux exemples d'adoucissements de peine, desquels
1. No 34.
2. N» 3.
INTRODUCTION. cclxiij
il deviendra possible de dégager une doctrine juridique et
pénale.
Il est probable qu'à la date où nous sommes les inquisi-
teurs n'avaient pas de prison à eux^ Les prisons com-
munes, ecclésiastiques ou civiles, étaient mises à leur dis-
position. Les sentences de Bernard de Caux et de Jean de
Saint-Pierre ne fournissent qu'une seule indication à cet
égard, c'est quand elles nomment la prison de Saint-Etienne
de Toulouse, intret domum carceris apud Sanctum
Stephanum^.
Les hérétiques condamnés dans les sentences du manu-
scrit 9992 s'élèvent au nombre de cent quatre-vingt-dix,
sauf erreur; ce qui revient à dire que nous y trouvons cent
quatre-vingt-dix condamnations. Elles se distribuent de la
manière suivante :
Sentence
1
2
condamnations
2
33
—
3
6
—
4
18
—
5
5
—
6
2
—
7
8
—
8
5
—
9
11
—
10
4
—
11
1
__
1 . Voy. le mandemeat de saint Louis au sénéchal de Carcas-
sonne d'avoir à mettre des prisons à la disposition des inquisiteurs
[Hist. gin. de Languedoc, VIII, 1206). Peut-être cependant cons-
truisit-on des prisons pour eux à Garcassonne [Ibid., 1409, lilO).
Plus haut, p. ccxxiv, ccxxv, ccxxvij.
2. No 34.
cclxiv
INTRODUCTION
Sentence
12
-, . . 4
condamnations
13
6
—
—
14
3
—
15
- 4
—
—
16
1
—
17
2
—
—
18
8
—
—
19
4
—
—
20
9
—
—
21
3
—
—
22
1
—
^—
23
2
—
—
24
2
—
25
2
—
—
26
2
—
—
27
1
—
—
28
1
—
—
29
—
—
30
2
—
31
1
—
— •
32
1
—
—
33
1
—
34
1
—
—
35
1
—
— -
36
1
—
—
37
1
—
—
38
4
—
—
39
5
—
-^
40
3
—
' —
41
3
—
—
42
1
—
^^^^
43
1
—
Sentence
INTRODUCTION
•
44
conda
mnation
45
—
46
47
—
48
49
—
50
—
51
—
52
^^^
cclxv
Je ne m'arrêterai plus maintenant qu'à quelques indica-
tions d'ailleurs très rapides.
Parmi les condamnés nous relevons les grands noms des
Alamans, de Roaix, de Roqueville, de Latour, de Beau-
fort, de Unaud, du seigneur de Taravel, de Pons de Game-
ville, d'Auger de Verfeil, chevalier, de plusieurs femmes,
magnifiquement alliés avec les Villeneuve, les Rosengue ou
Rosergue, les Mons, etc.
Nous voyons les hérétiques s'évader de prison* ou s'en-
fuir de Toulouse 2.
Ils rachètent leurs prisonniers^; ils obtiennent que tel qui
a été pris soit délivré, moyennant la modique somme de deux
sous^. Ils font des levées de, deniers^; ils se promettent
mutuellement de ne rien révéler aux inquisiteurs^. Ils se
font accompagner en Lombardie', qui reste le centre de la
vie hérétique. Ils ont et distribuent des encennia^; ils
1. N° 38.
2. N» 47.
3. N° 4.
4. No 35.
5. N° 4.
6. N° 7 par exemple.
7. N° 12.
8. N» 8.
cclxvj INTRODUCTION.
reçoivent des legs^ « L'adoration » hérétique se fait non
seulement flexis genibus, pratique universelle, mais encore
prostratis in terram manibus^, cérémonial très rare.
Nous rencontrons les inquisiteurs à Saint-Félix de Cara-
raan (Haute-Garonne) 3, et nous retenons la îovmvXe ad uni-
tatem Ecclesie redire, qui revient si souvent : elle prouve,
à sa manière, l'unité de l'Eglise étant alors la loi et comme
le premier article du pacte social, que les inquisiteurs ne
poursuivaient pas des faits de simple conscience.
Des cinquante-deux sentences de Bernard de Gaux et de
Jean de Saint-Pierre une a été publiée, mais assez mal,
par Dumège^; c'est celle qui est placée sous le n° 48.
Deux autres se trouvent dans le Mémoire historique sur
l'Inquisition de Toulouse de l'abbé Magi^ : ce sont les
j^os j^|6 qi 4g7^ L'abbé Magi donna encore les extraits qui
convenaient à son travail, mais avec plus d'une fausse lec-
ture, par exemple Cancio pour Caucio [Bernardus de
Caucio). M. Ch. Molinier a réédité le n° 11 ^ et fait de même
quelques courtes citations dans l'étude du ms. qui contient
les sentences^.
•1. No 48.
2. No 48.
3. No 48.
4. Dans son édition de V Histoire générale de Languedoc, t. VI,
Preuves des additions et des notes, p. 104. Toulouse, Paya, 1843,
grand 10-8°.
5. T. IV des Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse.
6. Ibid., p. 21, note 2.
7. Ibid., p. 32, 33, 34.
8. L'Inquisition dans le midi de la France, p. 71, note 2.
9. Ibid., p. 56 et suiv.
INTRODUCTION. CClxvij
II. DÉPOSiTroNS coxtrh; Pierrk Garcias, dd Bodrgdet-Nad,
DE Toulouse, ^247.
Pierre Garcias, du Bourguet-Nau, de Toulouse, dont le
frère était religieux du couvent des frères Mineurs de la ville,
professait publiquement l'hérésie. Fréquentant beaucoup
dans ce couvent, il ne craignait pas d'y soutenir des doc-
trines fortement dualistes. Il finit par être poursuivi, et })lu-
sieurs frères Mineurs furent appelés à témoigner de ce qu'ils
savaient ou avaient entendu. Ce qu'ils dirent est assez
piquant : ils mettent sous nos yeux l'état du néo-dualisme
à Toulouse au milieu du xiii" siècle. L'on verra combien
on s'y passionnait. Il faut ajouter que, si les frères Mineurs
se montraient plus tolérants que les frères Prêcheurs, ce
fut une divergence qui devint une cause d'animosité, et, plus
tard, de rivalité acharnée entre les deux ordres.
Il m'a semblé que ces dépositions avaient ici leur place.
Nous ne les avons, à la vérité, que d'après la copie de Doat.
Elle n'est pas cependant tellement défectueuse qu'on ne puisse
s'y fier. On s'est contenté de ramener le texte à l'orthographe
du xiii'' siècle. C'est avec la plus grande discrétion et la plus
sévère prudence que je me suis décidé à admettre ici ce texte
de la fameuse collection languedocienne, dont tout le monde
dit du mal tout en l'utilisant. J'espère qu'on ne me le repro-
chera pas,
III. Le registre du notaire ou greffier de l'Inquisition
DE Carcassonne, ^ 249-1258.
Ce registre d'une extrême importance n'est autre aujour-
d'hui que le manuscrit 160 de la bibliothèque de Clermont-
Ferrand (papier, 185mill. Xl33 raill., reliure moderne,
cclxviij INTRODUCTION. '
écriture très cursive). C'est la propre minute du notaire ou
du scribe, prise au moment, et devant servir à la rédaction
des actes. On y reconnaît facilement plusieurs mains, les
blancs laissés pour recevoir les adjonctions postérieures
ayant été garnis à différents moments ; ou même, le blanc
ne suffisant pas, le complément de l'acte ou de la procédure
a été rejeté à trois, quatre ou cinq folios plus bas, où il se
trouve.
Ce registre comprend deux parties, qui se distinguent même
à première vue; car, les cahiers ayant été renversés, la
première est dans un sens différent par rapport à la seconde.
Il convient donc de les présenter chacune séparément.
Première partie. — La première partie du manuscrit
est numérotée de 1 à 44 ; les quarante premiers feuillets seuls
sont écrits. Ils contiennent deux cent soixante-dix-huit
articles, en comptant les Ms et les ter. Chaque article porte
sa date ; ce qui nous permet d'en établir l'ordre chronolo-
gique de la manière suivante :
1249, 20 avril, n° 53 ter.
1250, n^SS.
1250 (n. st.), 17 mars, n*^^ 3, 4, 5.
— — 22 mars, n"^ 8, 9.
— — 24 mars, n"' 6, 7.
1250, 26mars, n"MO, li.
— 16 avril, n" 14.
— 14 mai, n» 24.
— 7 juin, n° 15.
— 13juin, n«16.
— 17 juin, no 23.
— 20 juin, n<« 12, 13.
— 4 juillet, n" 20.
INTRODUCTION. cclxix
1250, 15 juillet, n° 21.
— 9 août, n» 22.
— 15 août, n° 25.
_ 20 août, n" 17.
— 21 août, n° 18.
— 24 août, n° 19.
— l*"" septembre, n° 26.
— 2 septembre, n" 53 bis.
— 8 septembre, n" 27.
— 11 septembre, n'' 28.
— 13 septembre, n° 29.
— l*"" octobre, n" 53 quater.
— 14 octobre, n° 30.
— 8 novembre, n'^' 41, 41 Us.
— 12 novembre, u° 31 .
— 15 novembre, n°* 32, 33, 35.
— 23 novembre, n° 34.
— 30 novembre, n° 36.
— 3 décembre, n"^* 39, 40, 40 Us.
— 5 décembre, n«^ 37, 38, 39.
— 10 décembre, n" 42.
_ 12 décembre, n° 43.
14 décembre, n'' 44.
— 17 décembre, n°« 40 ter, 41 ter.
_ 20 décembre, n°« 45, 46, 47.
— 21 décembre, n° 48.
_ 24 décembre, n°' 49, 50.
1251 (n. st.), 3 janvier, n°51.
_ — 17 février, n" 54.
— — 28 février, n° 55.
— 7 mars, n" 56.
— 8 mars, n"" 57, 58.
cclxx INTRODUCTION.
1250 (n. st.), 9 mars, n'' 59, 60.
1251, 30 mars, n^ 61.
_ 3 avril, n°^ 62, 63.
— 9 mai, n" 64. '■ ■
— 12 mai, n" 65.
— 20 mai, n° 66.
— 15 juin, 11° 67.
— 4 septembre, n° 68.
— 5 septembre, n° 69.
— 8 septembre, n°^ 70, 71, 72.
— 9 septembre, n°' 73, 74.
— 11 septembre, n° 75.
— 16 septembre, n" 76.
— 2 octobre, n"' 77, 78.
_ 5 octobre, n"^ 79, 80, 81.
— 27 septembre, n*'' 82, 83.
— 29 septembre, n° 84.
_ 6 octobre, n°^ 85, 86, 88.
_ 9 octobre, n'" 87, 89.
— 14 octobre, n° 90.
— 20 octobre, no 91.
_ 28 octobre, n"^ 92, 93.
— 2 novembre, n° 94.
— 8 novembre, n'' 95.
— 9 novembre, n"^ 96, 97, 98.
— 17 novembre, n" 99.
20 novembre, n" 100.
— 23 novembre, n" 101.
26 novembre, n" 103.
— 29 novembre, n" 104.
— 3 décembre, n"^ 102, 105, 106.
— 5 décembre, u" 107.
INTRODUCTION. cclxxj
1251, 14 décembre, n° 108.
— 15 décembre, n° 109.
1252 (n. st.), 16 janvier, n" 110.
— — 19 janvier, n° 111.
— — 21 janvier, n" 114.
— — 22 janvier, n° 112.
_ _ 23 janvier, n" 113.
— — 28 janvier, n" 115.
— — 2 février, n° 116.
— — 6 février, n" 117.
— — 9 février, n°^ 118, 119.
— — 10 février, n''^ 120, 121.
— — 23 février, n«^ 122, 123.
— — 24 février, n°' 123, 124.
— — 1"'" mars, n"* 125.
— — 9 mars, n° 126.
— — 11 mars, n*' 127.
— — 15 mars, n" 128.
1252, 28 mars, n'^^ 129, 130.
— 14 avril, n" 131.
— 15 avril, n" 132.
— 17 avril, n° 133.
— 19 avril, n° 134.
— 22 avril, n°^ 135, 136.
— 25 avril, n"^ 137, 138, 139, 140, 141, 142.
— 27 avril, n° 143.
— 22 mai, n° 144.
— 14 juin, n" 146.
— 17 juin, n« 147.
— 18 août, u° 148.
— 25 août, n'^ 149.
— 26 août, nM50.
cclxxij INTRODUCTION.
1252, 3 septembre, n"' 150 Us, 151, 152.
— 2 octobre, n" 153.
— - 9 octobre, n° 154.
— 11 octobre, n"^ 155, 156, 157.
— 30 octobre, n° 161.
— 6 novembre, n° 158.
— 9 novembre, n° 159.
— 11 novembre, n° 160.
— 23 décembre, n" 162.
1253 (n. st.), 3 mars, n" 163.
— — 7 mars, n" 164.
— — 8 mars, n° 165.
— — 13 mars, n" 166.
— 18 mars, n° 167.
— — 19 mars, n° 168.
— — 21 mars, n° 169.
1253, 29 mars, n^^^ 170, 171.
— l^"" avril, n° 172.
— 12 avril, n° 173.
— 16 avril, n° 175.
— 17 avril, nM74.
— 14 juin, n° 169 Ms.
— 5 août, n° 176.
— 17 août, n"^ 177, 178.
— 2 septembre, n" 179.
— 30 septembre, n" 180.
— 12 octobre, n"' 181 à 186.
— 19 octobre, n"' 187, 188.
— 20 octobre, nM89.
— 5 novembre, n'' 190, 191, 192, 193.
— 20 novembre, n"' 194, 195.
1254 (n. st.), 15 janvier, n"' 196, 197.
INTRODUCTION. cckxiij
1254, 5 avril, ii° 198.
— 9 avril, n" 199.
— 2 mai, n° 200.
— 16 juin, n'' 202.
— l^' juillet, n» 201.
— 29 octobre, n" 204.
— 1"' novembre, n*» 203.
— 2 novembre, n° 205.
— 4 novembre, n"^ 206, 207.
— 18 novembre, n° 208.
— 19 novembre, n" 209.
— 17 décembre, n°' 201 bis, 210.
1255 (n. st.), 5 janvier, n°211.
— — 7 janvier, n° 212.
— — 19 janvier, n*' 213.
— — 19 février, n° 214.
— — 18 mars, n° 215.
— — 20 mars, n° 216.
1255, 28 avril, n«» 217, 218.
— 27 mai, n° 219.
— 2 juin, n" 220.
— 13 août, n° 221.
— 21 août, n° 222.
— 17 octobre, n° 223.
— 20 novembre, n° 224,
1256 (n. st.), 19 février, n" 225.
— — 23 février, n'' 226.
— — 7 mars, n" 226 bis.
— — 11 mars, n" 227.
— — 24 mars, n° 145.
1256, 28 mars, n" 228.
— 6 avril, n'' 229.
Cclxxiv INTRODUCTION.
1256, 10 avril, n" 230. ■
— 18 avril, 11° 231. . •
— 19 avril, n" 232.
— 21 avril, n*^ 233. ,
— 2 juin, n'» 234.
— 9 juin, n°^ 235, 236, 237, 238, 239.
— 16 juin, n» 241.
— 23 juin, n» 242.
— 24 juin, n° 243.
— 27juin, n°244. -
— 9 juillet, n° 240.
— 16 juiUet, n° 245.
— 15 novembre, n" 246.
1257, 9 septembre, n° 247.
— 19 [septembre ?], n" 248.
1258 (n. st.), 23 janvier, n"^^ 249, 250.
— — 24 janvier, n»^ 251 à 258.
— — 27 janvier, n° 263.
— — 30 janvier, n" 259.
— — 31 janvier, n"^ 260, 261.
— — 5 février, n° 262.
C'est à Carcassonne que la plupart de ces nombreux actes
ont été passés. Le lieu n'est pas exprimé cependant; mais
cela résulte de Yxictum : Actum fuit hoc in presencia
dojnini episcopi C arcassonensis , in presencia magistrH
Pétri, offîcialis C arcassonensis , et aussi de la situation
sociale des témoins, chanoines de Carcassonne, curé de Saint-
Vincent de Carcassonne, geôlier de la prison épiscopale,
enfin de ce fait que, dans un grand nombre d'actes, on four-
nit une caution pécuniaire pour obtenir la sortie de la pri-
son de Carcassonne en faveur de tel ou tel prisonnier. Les
INTRODUCTION. cclxxv
actes sont rédigés sur place, à Garcassonne, par consé-
quent, s'il n'est pas fait mention d'un autre lieu. D'ailleurs
Garcassonne apparaît quelquefois ' et aucun autre lieu n'est
nommé dans VActum. Les notaires sont Boraassip [Bonus
mancipius)' et P. Aribert (P. AriberHy. A coup sûr,
le registre que nous étudions provient directement d'eux.
La prison des condamnés était la prison même de l'évêque ;
par exemple Pierre Benoît, Raymond Roquefère, G. Pages
et P. de Tornadors, de la Tourette^ se portent caution pour
Guillaume Saleg, delà Tourette, capto in carcere domini
episcopi^. Deux geôliers sont nommés : ce sont Brun [Bru-
nus), custos immuratorwn^, et Raymond, carcerarius'' .
Mais ce qui donne un grand intérêt à ce registre, c'est
qu'il nous renseigne sur les juges. D'abord, il faut faire
remarquer que nous ne trouvons parmi eux ni les frères
Prêcheurs ni les frères Mineurs ; il n'y a que des membres
du clergé séculier. La chose vaut la peine d'être notée.
Ensuite — à tout seigneur tout honneur — le premier juge
apparaissant ici est l'évêque de Garcassonne®, et cela explique
que l'action en justice ne s'étende point au delà des limites
mêmes de ce diocèse et que nous trouvions les condamnés
dans la prison épiscopale.
Entre les dates extrêmes du registre, 1249-1258, Gar-
cassonne eut deux évêques, Guillaume Arnaud (1248-1255)
et Guillaume Radulphe(i?ac^w//M5) (1255-1264). D'après le
1. N°MO, 150 bis, 203.
2. N°5 8, 9, 11, etc.
3. Nos 26, 27, 28, 29, 30, etc.
4. Aude.
5. N» 89.
6. Nos 27, 29.
7. No 48.
8. Nos I à 76 notamment.
cclxxvj INTRODUCTION.
chanoine de Vie*, le premier serait mort le 4 septembre 1255 :
« His peractis moritur Guillelmus Arnaldi, episcopus Gar-
cassojiensis, 4 die septembris anno Christi 1255, prout fidem
facit vêtus Martyrologium vel Necrologiura ecclesiae Gar-
cassonensis. » Date fausse, c'est avant le 11 avril précé-
dent qu'il était mort 2. Il resta donc étranger aux actes
survenus après cette date. Quant aux actes antérieurs, il
apparaît seul comme juge dans les soixante-seize premiers
et dans quelques-uns seulement des suivants; car, à partir
du 2 octobre 1251, les inquisiteurs, nous verrons lesquels,
agissent pour leur compte. G'est donc du mois d'avril 1249
au mois de septembre 1251 que Guillaume Arnaud a montré
le plus d'activité dans l'office de juge ; il joue alors à Gar-
cassonne le premier rôle. Il est en effet juge ordinaire; c'est
à ce titre qu'il poursuit ; ce qui le prouve, c'est que le pape
l'a délégué pour l'affaire de Raymond de Niort, qui s'était
rendu à Rome ^.
Si nous en croyons de Vic'% Guillaume Radulphe lui
aurait succédé l'année même de sa mort. Il aurait donc été
élu tout de suite. Après le 21 août 1255, il y a interruption
dans les actes, qui reprennent le 17 octobre suivant. Il est
vraisemblable qu'à cette seconde date Guillaume Radulphe
était intronisé. Mais il n'apparaît dans aucun des actes sui-
vants, qui vont du 17 octobre 1255 au 5 février 1258
\. Chronicon historicum episcoporum ac reriim memorabilium
ecclesiae Carcassonis, p. 105. Précédemment, cet évêque était
archidiacre mineur du chapitre de Garcassonne. Voy. Mahul,
Cartulaire et archives des communes de l'arrondissement de Garcas-
sonne, t. Y, 417, où l'on voit réédité le sceau de cet évoque. Cet
évoque appartenait à la famille noble de la Tour (n» 230).
2. V. la seconde partie, u° LI.
3. N°51.
4. Ibid., p. 105.
INTRODUCTION. Cclxxvij
(n. st.). Les inquisiteurs seuls y sont désignés, dans des for-
mules générales d'ailleurs. Il est donc vraisemblable que
Guillaume Radulphe ne continua pas la tradition de son
prédécesseur, et qu'il se borna à proroger les pouvoirs des
inquisiteurs pour les affaires engagées. Il apparaîtra sans
doute une fois ou deux dans la seconde partie du registre ^ ;
mais ce sera exceptionnel. Aussi bien, l'état du registre,
où des feuillets blancs attendaient la suite, montre bien
que la cour épiscopale laissa, après 1258, aux inquisiteurs
dominicains tout le poids de la poursuite, dévolue précé-
demment aux inquisiteurs épiscopaux, qui agissaient avec
l'évêque^
Ces inquisiteurs épiscopaux s'appelaient Radulphe, Ray-
mond David et P. Aribert^. Ils ne nous sont d'ailleurs con-
nus que par leurs fonctions de juges délégués épiscopaux,
à moins qu'il ne faille voir dans Radulphe l'évêque lui-
même, dans Raymond David le curé de Saint- Vincent du
même nom^, et dans P. Aribert le notaire lui-même^; ces
trois identifications sont admissibles; mais on ne peut rien
1. No 26.
2. L'évêque Guillaume Radulphe est celui dont on voit le
magnifique tombeau dans la chapelle adossée au flanc sud de
Saint-Nazaire de la Cité. On y lit l'inscription suivante :
-|- TITVLVS. MONVMENTI. TENERABILIS, PATRIS. GVILLELMI. RADCLPHI.
DEI. GRATIi. CARCASSO.XENSIS. EPISCOPI. QVI. PRESETEM. CAPELL
AM. CONSTRVXIT. ET. IX. EA. SACERDOTEM. INSTITVIT. SEOrP. AVTEM.
IN. EPISCOPATV. AJNNIS. XI. DIEBVS. XXV. ET. DEFICIENS.
OBIIT. I.\. SENECTVTE. BONA, ET. MISERICORDIA. VBERI. AN\0. DOMI
NI. MCCLXVI. VI. FERIA. KAL. OCTOB. HOKA. VESPLRTINA.
3. N° 77 et suiv., n° 89 et suiv.
4. N" 23. M. Gh. Molinier [l Inquisition dans le midi de la France,
p. 279) l'appelle à tort Déodat. Le sigle dd = David.
5. P. Aribert est qualifié Inqiiisitor in dyocesi Carcassonensi .
cclxxviij INTRODUCTION.
assurer. Il est du moins certain que les trois inquisiteurs
n'appartenaient à aucun ordre religieux; autrement, cha-
cun eût été appelé frater, tandis qu'ils sont qualifiés chacun
du titre de magister ' ; ce qui fait penser avec juste raison
qu'ils étaient gradués en théologie ou en droit canon et
qu'ils appartenaient au clergé séculier du diocèse de Car-
cassonne. Dans nos actes, quand ils sont nommés, ils
agissent tantôt deux ensemble ^ tantôt séparément-^. Le
protocole : promisit obedire mandatis Inquisitorum,
qui revient si souvent, désigne un engagement à l'égard de
chacun d'eux, conjointement ou séparément, avec cette
restriction qu'il n'y eut pas trois inquisiteurs épiscopaux
exerçant en même temps l'office déjuge; la délégation était
donnée à deux juges. Et, en effet, P. Arihert apparaît quand
Radulphe disparaît'^.
Les actes qu'ils ont laissés et qui sont contenus dans le
manuscrit de Clermont-Ferrand ont une extrême importance
pour l'étude de la procédure et de la pénalité inquisitoriale.
Cependant ce n'est pas ici le lieu d'en exposer les règles,
ce qu'il serait aisé de faire par le rapprochement et la com-
paraison du registre du notaire de l'Inquisition de Careas-
sonne avec les traités spéciaux ou généraux. Il suffira,
au surplus, pour faire connaître la nature de ces actes, de
les présenter dans un classement méthodique; du même
coup on en verra l'intérêt.
La plupart sont des cautions pécuniaires données et
1. N"' 150 bis, 163, 173, 216, 230, etc.
2. N»^ 111, IbO bis, 163, 173.
3. N"^ 123, 124, 135, 148, 150, 153, 169, 216, 230.
4. Ces inquisiteurs ont été inconnus de Bouges, Histoire ecclé-
siastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, p. 470-471.
In-4°, Paris, 1741.
INTRODUCTION. cclxxix
garanties par des tiers en faveur d'un accusé ou d'un pri-
sonnier; et cela dans plusieurs cas.
L'accusé, par exemple, s'engage à obéir aux mandements
de l'évêque ou des inquisiteurs : il se rendra au jour, ou
aux jours qui seront fixés, pour entendre la sentence ou
recevoir la pénitence*; moyennant caution, il est libre.
Un autre promet de revenir à la simple monition de
l'évêque 2. Un autre enfin qui est sorti de prison y rentrera
à tel moment déterminé^, la caution promise lui ayant per-
mis d'en sortir.
La caution est donc admise en principe et en fait; les
juges doivent, en effet, s'assurer que la justice ne perdra
aucun de ses droits et suivra son cours régulier.
Cela obtenu, ils accordent facilement en faveur du con-
damné la sortie de prison, sortie temporaire, bien entendu.
Nous voyons dans le Registre du notaire de l'Inquisition
de Carcassonne que cette sortie fut obtenue moyennant
caution : 1" pour cause de maladie ou d'infirmité^, à l'efiet
4. Nos 1, 3^ 4, 6, 8, 9, 10, H, 12, 13, 15, 16, 17, 19, 21, 22, 23,
24, 25, 26, 27, 28, 31, 32, 33, 35, 39, 40, 41 bis. 42, 43, 44, 45,
46, 47, 48, 49, 50, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 65, 68, 70, 71, 72,
73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 82, 83, 84, 89, 91, 93, 94, 95, 96,
97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 105, 106, 108, 109, 110, 112,
115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 125, 127, 128, 132, 133,
136, 137, 138, 139, 140, 141, 142, 144, 146, 151, 152, 154, 164,
166, 167, 168, 170, 173, 175, 177, 180, 181, 182, 183, 184, 185,
186, 187, 188, 190, 194, 195, 196, 197, 198, 199, 200, 201, 202,
204, 205, 206, 207, 208, 209, 211, 212, 213, 214, 215, 217, 219,
220, 221, 222, 223, 224, 226, 228, 229, 233, 234, 241, 242, 243,
245, 246, 247, 248, 249, 250, 251, 252, 253, 254, 255, 256, 257,
258, 259,261, 262,263.
2. Nos 11, 20.
3. Nos 14^ 61, 62.
4. Nos 14^ 22, 24, 25, 63, 92, 94, 166, 176, 177, 178, 179, 200,
221, 246, 247.
cclxxx INTRODUCTION.
de se faire soigner ; 2° pour faire un travail d'un caractère
religieux; — par exemple, Ar. Narbonne, maçon, reçut
un congé de deux ans pour aller se mettre à la disposition
du monastère de Rieunette*, où il y avait des construc-
tions à faire ^ ; — 3° pour accoucher ^ ; 4° à la simple
demande d'un tiers ^ Quelquefois même le motif n'est pas
exprimé 5. On se montrait donc facile pour autoriser cette
sortie ; et la prorogation de temps s'obtenait sans trop de
peine ^.
La défense, au cours de toute accusation, est de droit.
Mais on sait, et j'ai déjà fait remarquer, qu'à ce point de vue
la procédure inquisitoriale présentait deux exceptions à la
règle commune : l'avocat n'était pas admis, et le prévenu
était privé de toute assistance judiciaire; les noms des
témoins à charge, restant secrets, n'étaient point commu-
niqués à l'accusé. Il ne s'ensuit pas qu'il y eût dans cette
double disposition un double déni de justice. Car, d'abord,
l'invitation à se défendre était adressée à l'accusé, qui
acceptait' ou refusait^. On invita même, par exemple, le fils
à défendre son père ou sa mère^, le frère à défendre sa sœur ^°
\. Gomm. de Saint-Hilaire, Aude.
2. N" 159.
3. No 208.
4. No 29.
5. No» 61, 62, 64, 67.
6. No 66. Il serait inutile de faire remarquer que la caution
était exactement payée dans les cas où elle devait l'être, si ce
n'était pour expliquer par là les articles barrés par le notaire.
No- 1, 29, 64, 65, 66, 67, 123, 149, 165, 166, 171, 172, 181, 182,
187, 189, 191, 192, 193, 198, 199, 200, 202, 213, 216, 221, 244.
7. No^ 18, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.
8. Nos 37^ 90, m, 123.
9. Nos 85, 86.
10. No 232.
INTRODUCTION. cclxxxj
comme ayant cause, car la condamuatioii pouvait entraî-
ner la confiscation des biens ' ; et encore, dans ce cas, l'offre
était acceptée- ou refusée ^ Ensuite, on demandait invaria-
blement à l'accusé s'il avait des ennemis '^ S'il répondait
que oui, il devait les déclarer et faire connaître les motifs
de l'inimitié existant entre lui et celui qu'il nommait. Le
motif de cette demande de déclaration d'inimitié saute aux
yeux. Le témoignage de l'ennemi « mortel » était impitoya-
blement écarté. En tout cas, l'accusé recevait la carta
accusationis, et jour lui était assigné « ad proponendum
exceptiones et deffensiones suas légitimas -^ » Il se trouva
des accusés qui jugèrent fort inutile de recevoir, encore moins
de prendre les accusations écrites^.
Le Registre du greffier de Carcassonne ne nous fournit
rien de spécial sur l'interrogatoire, bien qu'il contienne plu-
sieurs exemples dignes d'attention'; on sait que le texte de
la confession était remis sous les yeux de l'accusé, qui devait
déclarer s'il la reconnaissait pour vraie ou non^. Il ne nous
dit non plus rien d'absolument particulier en ce qui regarde
les dépositions des témoins ^ Mais tout ce qui est relatif à la
pénalité mérite d'être noté et retenu.
Les peines infligées, penitentiae, sont :
1° La prison *" ;
1. Nos 85, 86.
2. No' 87, 231, 232.
3. Nos 48, 30, 38, 41, 129, 135, 154, 210.
4. Quelquefois la preuve était faite, n»* 37, 200, 210.
5. No 69.
6. No m.
7. Noî» 155, 156, 157, 230.
8. Cf. no 40 ft»5.
9. Nos 53^ 53 f,ig^ 53 ^^^^ 53 ^^ater.
10. Nos 133, 146, 204, etc.
CClxxxij INTRODUCTION.
2° La visite des églises du bourg de Carcassonne, nudis
pedibus, in camisia et hracds^ ;
3° Les croix apparentes sur l'habit ' ;
4° Des pèlerinages 3; '
5° Le service en Terre Sainte, passagium, transitus
ultramarinus^. Les sentences étaient prononcées dans
l'église Saint-Michel ou l'église Saint-Vincent de Carcas-
sonne^.
Ce sont là toutes les peines énumérées dans le Registre du
notaire de l'Inquisition de Carcassonne (première partie).
On avouera qu'elles ne sont pas tellement épouvantables
ou odieuses. Encore faut- il ajouter qu'il fournit nombre
d'exemples de grâce, gracia de crucibus^, gracia de
perégrinationibus"^ . Si, d'ailleurs, le condamné était empê-
ché légitimement de faire la peine ou pénitence, le juge se
montrait accommodant, pourvu que satisfaction fût donnée,
que le droit de la justice fût reconnu. Ainsi, RaymondeBar-
baisane n'avait point accompli les pèlerinages, la mort étant
survenue : ses héritiers consentirent ut bona ipsius Bar-
baisane annotarentur et scriberentur^. De même, pour
le service en Terre Sainte, les exemples de recompensatio
1. No* 2, 163.
2. No« 81, 101, 143, 153, 163, 203, etc.
3. N»^ 160, 161, 162, 165, 168, 199, 225, 226, 229. Le pénitent
devait fournir des lettres testimoniales du pèlerinage accompli.
Cf. n» 36. — De même on donnait des lettres de purgatione. Voy.
une curieuse affaire à ce sujet, n» 126.
4. N«^ 81, 130, 147, 148, 149, 151, 164, 168, 169, 172, 173, 174,
181, 182, 183, 184, 185, 186, 187, 188, 191, 192, 193.
5. N°5 40 ter, 41 ter, 81.
6. Nos 36, 88, 165, 216, 235, 236, 237.
7. Nos 240, 244.
8. No 225. Cf. no 199.
INTRODUCTION. cclxxxiij
passagii ne sont pas rares^ La gracia et la recompen-
satio étaient accordées moyennant une amende dont le
taux était fixé chaque fois.
En outre, les inquisiteurs ne se refusaient pas à commuer
la peine. Par exemple, P. Brice, de Montréal, fit demander
par l'archevêque de Narbonne d'être autorisé à passer en
Terre Sainte au lieu de faire la prison, et il l'obtint^. Pour
les pèlerinages, l'amende pouvait en tenir lieu^. Ou même
par ce même moyen : l'amende considérée comme aumône, il
était possible d'écarter une peine infamante : par exemple,
Jean de Montaigut s'engagea à payer la somme de cin-
quante livres tournois, « ita tamen quod penitentia mûri vel
alla penitentia non injungatur patri suo pro crimine heretice
pravitatis^ » Enfin, la peine ou pénitence était parfois
retardée à la simple demande d'un haut personnage sans
caution ni amende. Par exemple, c'est à la prière de l'abbé
de Montoulieu que Raymonde, femme de R. Maurel, avait vu
l'imposition des croix, crucesignaiio, différée, et par recon-
naissance elle avait fait don à l'abbaye de pierres taillées ad
opus janue faciende^. Pierre Pelha de Coufoulens obtint
la faveur de se dévêtir des croix, quousque redierit de
Francia ubi vult ire ^.
Les adoucissements de peine étaient, on le voit, nom-
breux, variés, de tous les jours, pour ainsi dire. C'est à se
demander si l'évêque de Carcassonne ou les inquisiteurs
n'auraient pas fléchi, se seraient maintenus à la hau-
\. Nos 130, 148, 149, 169, 199.
2. N« 151.
3. No' 171, 216.
4. No 164.
5. N» 238.
6. No 36.
cclxxxiv INTRODUCTION,
teur de leur mission. Le Registre nous fournit, du moins,
un exemple d'intégrité assez remarquable. Bernard de la
Tour, chevalier, raconta que, moyennant cent sous melgo-
riens et un cens annuel de six deniers propter ho7nagium,
il s'était engagé envers Raymond Sabatier, condamné à
porter les croix, crucesignatus , à intercéder auprès de
l'évêque, son parent, pour en obtenir la remise, quod
faceret ipsum dec7mcesignari. Mais l'évêque resta sourd,
et P. Aribert refusa l'argent que Raymond Sabatier lui fit
offrir pour le même objet, pro négocia antedicto^. Cet
exemple permet de croire à l'honnêteté des juges d'inquisi-
tion, qui, étant du pays, se voyaient très souvent sollicités.
Il ne semble pas qu'ils se soient laissé circonvenir.
Deuxième partie. — La dénomination de deuxième par-
tie n'est pas arbitraire, car cette partie correspond à des
dates dont quelques-unes sont postérieures aux dates de la
première, et si dans la première nous rencontrons, à la
date du 20 juin 1249, une caution fournie avec enga-
gement que Guillaume Curt de Rieux-en-Val reste à la
disposition de l'évêque 2, dans la seconde, à la date du
14 mars 1250 (n. st.), il comparaît après citation et subit
un interrogatoire^.
La deuxième partie comprend vingt-six feuillets, l'ancien
feuillet xiiii manque et le texte en cet endroit présente une
lacune^. En avant se trouve un tableau dans lequel le nom
du lieu est suivi du nom des personnes poursuivies ou plutôt
1. N° 230. L'abbé de Montoulieu refusa aussi l'argent offert par
P. Barte pour qu'il obtint grâce super peregrinationibus, n" 235.
2. N° 12.
3. Non. ,
4. Cf. n» 24.
INTUODUCTION. cclxxxv
interrogées, car cette seconde partie se compose uniquement
d'interrogatoires'; il y en a cinquante-un. Les voici pré-
sentés dans leur ordre chronologique :
1249(?), 27 mars, n" 26.
1250 (n. st.), 12 mars, n°^ 30, 31, 32.
— — 14 mars, n"^ 1, 2, 3, 10, 11, 12, 13, 14.
— — 15 mars, n"^ 4, 5, 6, 14 bis, 24.
— — 16 mars, n°^ 7, 8, 9, 15, 16, 17, 18, 19,
20,21,22,27.
_ _ 17 mars, n"' 23, 24 bis.
1250, 9 avril, n°^ 33, 34, 35.
— 11 novembre, n° 36.
1251 (n. st.), 21 et 22 février, n" 37.
1251, — n»^38, 39.
— 11 avril, n" 40.
1253, 6 mai, n" 27 bis.
— 7 mai, n<> 27 ter.
1254, l®"" mai, n" 6 bis.
1255, 22 août, n" 38 bis.
1259, 7 avrQ, n" 9 bis.
— 1'''' septembre, n" 9 ter.
— 24 septembre, n" 9 quater.
— 20 octobre, n" 9 quinquies.
— 31 octobre, n** 25 bis.
1267, 6 octobre, n" 37 bis.
Date non exprimée, n°' 25, 28.
Les prévenus appartiennent tous au diocèse de Carcas-
sonne. Les interrogatoires sont faits :
1. Titre mis au dos de la reliure moderne : 1 7} terrogatoir es d'hé-
rétiques albigeois, 1250-1251. Ce titre ne répond qu'au contenu de
cette deuxième partie; mais les dates extrêmes sont fautives.
cclxxxvj INTRODUCTION.
1° parTévêque Guillaume Arnaud à Carcassonne même^
et à Villariès- ;
2° par son officiai, à Coufoulens^;
3° par B. Martin, archiprêtre, et maître Robert, qui
reçoivent une déposition d'Alaïs {Aladaidis) de Bax, de
mandato domini episcopi * ;
4° par les inquisiteurs épiscopaux Radulphe, P. Aribert
et R. David 5;
5° par frère G. (nom indéterminé)^, inquisiteur;
6" par frère Baudouin'' (le même, je pense, que Baudouin
de Montfort^), inquisiteur.
L'abbé de Fontfroide occupe dans un interrogatoire^ le
second rang après l'évêque. Probablement, il y assista sim-
plement.
Les notaires ou scribes sont Radulphe, clerc ^^ Bomassip",
Guir. Hvè^d,^ {Trepaciy^ ei Raynaudde Castres *3. Témoins
de marque, B. Martin, archiprêtre *^ Robert, médecin *%
R. David *6.
Ces interrogatoires fournissent, avec le nom des prévenus
1. Nos 1, 8, 9, 14, 22, 23, 25, 27, 36, 38.
2. N» 6 bis.
3. N°^23, 24 bis.
4. No 26.
5. No5 38 bis, 41.
6. N° 9 quinqiiies.
7. N» 9 ter.
S. N» 25 bis.
9. No 23.
10. N" 1.
11. Nos 6 bis, 25, 27, etc.
12. No 9 quinquies.
13. No 25 bis.
14. Nos 9, 24.
15. No 9.
16. No 36.
INTRODUCTION. cclxxxvij
et les charges contenues dans leurs aveux, des renseigne-
ments utiles.
A Carcassonne, les inquisiteurs autres que les inquisi-
teurs épiscopaux, qui citaient les prévenus à la maison épis-
copale, et dès lors les inquisiteurs dominicains Bernard de
Caux et Jean de Saint-Pierre, siégeaient dans la maison du
maréchal, in domo marescalli, ubi inquisitores stabant
et inquirebant^.
La présence de Ferrier, dominicain et inquisiteur, est
signalée à Cannes (Aude)^ et à Limoux (Aude), où il reçoit
une abjuration^.
Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, que nous con-
naissons, imposent une pénitence, étant à Caunes^, et nous
rencontrons plusieurs fois Jean de Saint-Pierre à Carcas-
sonne^.
Enfin, ces interrogatoires font mention de nombreux cas
d'abjuration faite en présence des « inquisiteurs^ » ou même
entre les mains du curé de Saint-Michel de Carcassonne".
Comme fait curieux, et qui n'est pas dépourvu d'intérêt,
citons le nom de Pierre Pollan, qualifié du titre d' « évêque
des hérétiques, » et en même temps l'existence d'un capital
faisant masse recueilli au sein de l'hérésie et restant la pro-
priété des hérétiques. Pierre Pollan, ayant fui clandestine-
ment, avait caché ce trésor, qui fut retrouvé dans le bois
de Mata (Mota, Lamothe?) et remis entre les mains de Ber-
nard de Montoulieu et de Bernard Acier, alors à Cazalre-
1. No 25 bis.
2. N» 10.
3. No 6. Cf. no 38 Ms.
4. No 10.
5. No5 12, 14, 24.
6. Nos 3^ 4^ 5^ i3^ 17^ -21^ 23, 28, 30, 31, 32, 37.
7. N» 7.
cclxxxviij INTRODUCTION.
noux (Aude)*. On rencontre souvent dans les documents
mention de levées faites par les hérétiques, tant pour soute-
nir Trencavel dans sa révolte contre saint Louis que pour
venir en aide aux hérétiques réfugiés à Montségur (Ariège)
et entretenir le culte, le service et les ministres.
De ce rapide exposé du contenu du manuscrit 160 de la
bibliothèque de Clermont-Ferrand, il résulte avec évidence
qu'il l'emporte en intérêt sur tout autre pour l'histoire de
l'Inquisition à Carcassonne.
M. Ch. Molinier, qui l'a étudié longuement 2, lui a fait de
nombreux emprunts. En éditeur consciencieux, je dois faire
le relevé de ces extraits. La chose est rendue facile par
l'insertion des numéros d'ordre, qui rendent les citations
commodes.
Emprunts faits à la première partie :
N° GCXXXVI, en partie, page 300, note.
— GCXLIII, entier, — 301, note.
— GCXLIV, entier, — 302, note.
— CGXLI, entier, — 303, note.
— GGXLII, entier, — 304, note.
— XCIX, en partie, — 313, note 3.
— GGVI, entier, — 321, note 1.
— XXIX, entier, — 325, note.
— XXXVII, en partie, — 340, note 1.
— GGVIII, entier, ~ 342, note 1.
— GXXIV, entier, ~ 343, note 1.
— XXVIII, entier, — 345, note 1.
— GXXVI, entier, — 347, notes 3, 4.
— GXI, en partie (An), — 348, note 1.
1. N» 25 bis.
2. U Inquisition dans le midi de la France, p. 261 et suiv.
N" GXXXV,
— XVIII,
— CUV,
— CXI,
— CXII,
— GCXIII,
— XXX,
— XXXVII,
— CGLXX,
— CCXXXVII,
— GCXXXVIII,
— CLXX,
— CXLVIII,
— CCXXX,
— GCXXXII,
— GGXVIII,
— GGXXVII,
-XI,
— XX,
— XVII,
— GLXVI,
— XL,
— GLXXIV,
— GLXXV,
— GXLIII,
— GCL,
-CI,
— CXXX,
— CGXXXIII,
— GGXLVI,
— CCI,
— GLX,
INTRODUCTION.
en partie (/în), page
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
entier, —
en partie, —
entier, —
entier, —
en partie, —
entier, —
en partie, —
en partie, —
en partie, —
en partie, —
entier, —
entier, —
en partie, —
entier, —
en partie, —
entier, —
en partie, —
en partie, —
cclxxxix
348, note 1.
350, note 2.
351, note 1.
352, note 1.
352, note 3.
354, note.
356, note 2.
357, note 1.
362, note 7.
362, note 3.
364, note 2.
364, note 1.
364, note 1.
365, notes 1,2.
366, note 1 .
369, note 5.
370, note 2.
370, note 2.
370, note 2.
373, note 2.
373, note 3.
380, notel.
386, note 2.
386, note 3.
388, note 2.
391, notel.
391, note 3.
392, note 6.
394, note 2.
394, note 3.
395, note 1.
396, notel.
s
ccxc
N° XXXVI,
— CLXI,
— CCXXXV,
— LXXXI,
— CXCXIII,
— CLXXIV,
— CLXXV,
— CLXXVI,
-' CXLVII.
— CLIV,
— XXXVI,
INTRODUCTION.
en partie, page 401, note 2.
entier,
en partie,
entier,
entier,
en partie,
en partie,
en partie,
en partie,
entier,
en partie.
— LXXXVIII, eu partie.
-II,
— CLXIV,
— GLI,
— XIV,
— XXII,
— LXI,
— LXII,
— LXIII,
— LXIV,
— XCXII,
— CCXI,
entier,
entier,
en partie,
entier,
entier,
entier,
entier,
entier,
entier,
en partie,
— 403, note 2.
— 403, note 4.
— 404, note 1.
— 408, notel.
— 408, note 2.
— 408, note 2.
— 409, note 2.
— 409, note 3.
— 412, note 3.
— 415, note 1.
— 416, note 1.
— 416, note 2.
— 418, note 1.
— 431, note 2.
— 443, notel.
— 443, note 2.
— 444, notel.
— 444, note 1 .
— 444, note 1.
— 444, note 3.
— 445, note 2.
— 445, note 3.
entier, —
Emprunts faits à la seconde partie :
N" I, en partie, page 328, note 3.
— XLIII, entier, — 329, note 2.
— XXIX, en partie, — 336, note 1.
— XXXIV, en partie, — 387, note 3.
Mais ces emprunts, qui, par leur nombre, représentent
comme une demi-édition de la première partie, n'ont pas été
faits d'une manière irréprochable, il s'en faut. C'est une
véritable édition que je voudrais donner ici.
INTRODUCTION. CCXCJ
IV. Commission pontificale (^306).
Les troubles de Carcassonne et d'Albi et le procès contré
les hérétiques poursuivi par Bernard de Castanet, Nicolas
d'Abbeville et Bertrand de Clermont, eurent leur épilogue,
qui dura sept ans, et probablement tourna à la confusion des
hérétiques. A peine Clément V eut-il été élevé au souverain
pontificat, en effet, que les communautés de Carcassonne,
d'Albi et de Cordes se plaignirent des injustices, des vio-
lences, des rigueurs excessives de Bernard de Castanet et
des inquisiteurs envers les hérétiques emprisonnés. Les car-
dinaux, le siège vacant, avaient été déjà informés. Par ses
lettres en date du 12 mars 1306, Clément V chargea les car-
dinaux Pierre Taillefer de la Chapelle, du titre de saint
Vital, auparavant évêque de Toulouse, et Bérenger Frédol,
du titre des saints Nérée et Achillée, évêque de Béziers,
d'ouvrir une enquête sur les faits reprochés à l'évêque d'Albi
et aux inquisiteurs. Mais ils ne purent s'en acquitter immé-
diatement, à cause de l'opposition de droit faite par Ber-
nard de Castanet. En attendant, ils procédèrent à la visite
des prisons et des prisonniers de l'Inquisition suivant les
termes mêmes de leur commission.
Le procès-verbal de cette visite faite à Albi et à Carcas-
sonne nous est conservé aux Archives municipales d'Albi.
C'est un rouleau de parchemin mesurant 255 millimètres en
largeur et 7 mètres 75 en longueur et classé GG 1 . , celui-là
même qui a servi an copiste de Doat (XXXIV, fol. 45 v°-80)i.
Voici la série des actes et des pièces contenus dans ce
document, qui présente un intérêt majeur :
\. « Extrait et collationné des copies en parchemin, scellées,
trouvées aux archives de l'hostel de ville d'Alby, » dit-il (fol. 80).
ccxcij INTRODUCTION.
1304, 14 mars. — Procuration donnée par les syndics et les
consuls de Carcassonne à Arnaud Terrier, Aymeric
de Castres et Bernard Jean.
1306, 24 janvier. — Procuration donnée par les consuls et
les syndics d'Albi à Philippe Olric, Bernard Fenassa,
Isar Raynaud, Bérenger Molinier, Jean Vierne,
Barthélémy Maurel, Philippe Sobeiran et Guiraud
Coll.
1306, 26 janvier. — Procuration donnée par Bernard de
Castanet, évêque d'Albi, à Guillaume Revel.
1306, 13 mars, Charolles. — Bulle de Clément V aux cardi-
naux Pierre Taillefer de la Chapelle et Bérenger
Frédol, leur donnant commission de faire une enquête
sur le fait de l'Inquisition.
1306, mars-avril. — Les cardinaux, étant à Carcassonne,
visitent les prisons et les prisonniers de l'Inquisition.
1306, 27 avril. — Maître Jacques, principal geôlier,' est
seul maintenu parmi les officiers et serviteurs de la
prison. Il prête serment.
1306, 28 avril. — Le cardinal Bérenger Frédol s'excuse;
il ne pourra être présent à Albi pour entendre les
intéressés ou plaignants.
1306, 3 mai. — Lettre du même à l'abbé de Fontfroide
pour le prier de désigner un moine de l'abbaye,
lequel sera chargé de poursuivre l'affaire des plai-
gnants.
1306, premiers jours de mai. — Barthélémy d'Arlat, clerc,
geôlier des prisons de Toulouse, prête serment de
remplir exactement son office de gardien.
1306, 4 mai. — A Albi, le cardinal Taillefer de la Chapelle
entend le procureur de l'évêque d'Albi et les procu-
reurs des consuls de Carcassonne.
INTRODUCTION. ccxciij
Le même jour. — Le cardinal visite les prisonniers.
Le même jour. — Les trois geôliers des prisons d'Albi
prêtent serment qu'ils rempliront exactement leur
charge de gardiens.
1306, 5 mai. — L'inquisiteur Geoffroi d'Abluses nomme ses
procureurs en cour de Rome, qui sont Pierre d'Or-
vieto, procureur général de l'ordre des frères Prê-
cheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Guil-
laume Revel, clerc, curé de Cazevielle.
1306, 7 mai. — L'abbé de Fontfroide désigne et envoie
deux religieux, qui sont Bérenger, sous-prieur, et
Guillaume Vilar.
1306, 11 mai, — A Montech, les consuls de Cordes pré-
sentent leur plainte par écrit et demandent que l'af-
faire ne se poursuive qu'avec le concours de l'abbé
de Fontfroide.
1306, 12 mai. — Les consuls de Cordes nomment leurs
procureurs, qui sont Bérenger Faucilhard, Bernard
Panât, Bertrand Salvi et Durand Faure.
1306, 17 mai. — Les syndics des consuls de Cordes
demandent le sauf-conduit à l'effet d'obtenir que
suite soit donnée à leur plainte.
Là s'arrête notre pièce. Pour le moment, l'affaire resta en
suspens, Bernard de Castanet faisant toujours les opposi-
tions de droit. Clément V accorda donc, par ses lettres du
6 septembre 1309, les sauf-conduits nécessaires à Aymeric de
Castro, agent des hérétiques, pour poursuivre l'affaire*. Les
choses avancèrent peu, si bien qu'Isarn Coll, Pierre Fransa,
Jean Delport, Pierre Rayssac, Guillaume Salevert, Guil-
1. J'ai publié celle lellre. Les Manuscrits du château de Merville,
p. 51, note.
CCXciv INTRODUCTION.
laume Laodas, Isar de Cardelhac, Jean Pays, Guillaume
Borrelet Bernard Cases, d'Albi, toujours prisonniers, adres-
sèrent une nouvelle réclamation au pape, qui s'empressa de
donner des pouvoirs ad hoc au successeur de Bernard de
Gastanet, Bertrand Desbordes (1308-1311), et aux inquisi-
teurs ^ Celui-ci ne bougea pas, si bien que le pape, par une
troisième lettre en date du 19 avril 1313, dut renouveler
la commission pour son successeur. Mais, un an après,
le 20 avril 1314, Clément V descendait dans la tombe. Les
réclamants durent se résigner à leur sort, si triste fût-il,
mais légal apparemment. Tout le monde sait, aussi bien,
que Jean XXII, successeur de Clément V, ordonna le pro-
cès de Bernard Délicieux, qui fut condamné à la prison per-
pétuelle 2; il avait déjà donné la pourpre à Bernard de Cas-
tanet.
La commission pontificale est publiée ici d'après l'original.
1. Begestum Clementis papae V, n" 9163.
2. Voy. plus haut, p. xlj.
INTRODUCTION. CCXCV
CONCLUSION GENERALE.
Le lecteur voit maintenant quel est l'objet du travail que
nous lui présentons. Ce n'est pas une histoire de l'Inquisi-
tion dans le Languedoc que nous nous sommes proposé
d'écrire, bien que nous ayons plusieurs fois touché aux
grandes lignes de cet attachant et curieux sujet. Nous n'avons
pas même voulu faire un exposé didactique de la procédure,
dont cependant nous avons énoncé plusieurs points fonda-
mentaux. Tout notre but a été de faire connaître la nature,
l'importance, la valeur des matériaux dont l'historien devra
faire une étude consciencieuse pour établir exactement les
faits, les relier entre eux et les présenter en une synthèse
qui ne pourra être sûre et lumineuse que si elle est pré-
parée par une minutieuse analyse. Il a nécessairement
fallu classer ces matériaux ; nous avons donc essayé de le
faire d'après un double principe : l'ordre logique et l'ordre
chronologique combinés ensemble. Encore avons-nous cru
bon ou même nécessaire, en ce qui regarde l'ordre logique,
de le déterminer non d'après la nature des matériaux, à
l'exception des manuels et des récits, mais en nous attachant
à chacune des autorités religieuses et sociales que Vinqui-
sitio haereticae p7'avitatis mettait en mouvement : le pape
et ses légats, les évèques et les conciles, le juge délégué, le
roi, le sénéchal ou le procureur des confiscations pour hérésie.
Puisque les deux pouvoirs, ecclésiastique et séculier, ont
regardé comme un devoir impérieux de faire rentrer, par la
voie d'un tribunal d'exception, dans l'unité chrétienne tous
les dissidents, quels qu'ils fussent, ou du moins de réprimer
tout mouvement séparatiste, le critique, l'historien, ou même
CCXCYJ INTRODUCTION.
un simple éditeur de textes ne pourraient, sans manquer à
leur devoir, se limiter aux actes de l'une ou de l'autre de
ces autorités, aux actes des inquisiteurs, par exemple. C'est
toujours se tromper de quelque manière que de se placer à
un seul point de vue ; on ne montre qu'un côté des faits, alors
que le tableau d'ensemble est seul objectivement vrai.
Pour arriver à établir le fait de la poursuite contre les
hérétiques, en fixer les causes, en circonscrire la base légis-
lative, en voir les tenants et aboutissants, il n'y a d'autre
moyen que de pénétrer au fond de chacune des pièces qui s'y
rapportent, afin d'en dégager, pour ainsi dire, la substance
historique. Encore faut-il commencer par savoir où ces
pièces se trouvent. Tel est l'objet de la première partie de
l'Introduction, où j'ai voulu principalement, sinon unique-
ment, décrire les sources de l'histoire de l'Inquisition dans
le Languedoc de 1229 à 1330. J'ai signalé les matériaux
existants, ou aujourd'hui connus, sans m'interdire de recher-
cher la connexion qu'ils ont entre eux, ou de dire pour quelle
raison ils offrent un intérêt spécial.
Mais il était naturel que, publiant quatre manuscrits ou
séries de pièces fort capables d'aider l'historien, je m'y arrê-
tasse; tel est l'objet de la seconde partie de l'Introduction.
On trouvera peut-être que les sentences de Bernard de
Gaux et de Jean de Saint-Pierre sont un document mono-
tone; mais aucune sentence de juges n'échappe à ce défaut.
On ne saurait raisonnablement s'en plaindre. En tout cas,
le lecteur leur sera indulgent en considération du registre du
greffier de l'Inquisition de Carcassonne et de la commission
pontificale, qui, k n'en pas douter, compteront toujours
parmi les documents principaux de l'histoire de l'Inquisition
dans le Languedoc. ■
TABLE DE L'INTRODUCTION
Pages
Division du sujet j
PREMIÈRE PARTIE.
FAITS ET DOCUMENTS. — TABLEAU D 'ENSEMBLE.
I. Actes des papes vi
1. Grégoire IX. — Les légats Romain de Saint-
Ange et Jean, archevêque de Vienne .... \i
2. /nnocen* 7F (1243-1254) xiij
3. Alexandre IV (1254-1261) xxij
4. i/rfcam /F (1261-1264) xxvj
5. Les papes de Clément 1 Va Jean XXII (1265-1334). xxvij
n. Actes des évêques xlv
I. Action collective des évêques xlvj
II. Action individuelle des évêques Iviij
1. Les archevêques de Narbonne lix
2. Les évêques de Toulouse Ixxiv
3. Les évêques de Garcassonne Ixxxiij
4. Les évoques d'Albi Ixxxvij
5. Les évêques de Pamiers xcix
6. Les évoques de Béziers, Lodève, Maguelonne,
Agde, etc cxiij
III. Actes des inquisiteurs cxxix
1. Liste des inquisiteurs cxxix
2. Février, Pons Garin, Guillaume Raymond, Pierre
Durand (1229-1246) cxxxviij
3. Willem Arnaud, Etienne de Saint-Thibéry
(1235-1242) cxiiv
4. Pierre Cellani (1233-1242) cxlvij
5. Bernard de Gaux el Jean de Saint-Pierre (1244-
1256) . ^ cxlviij
CCXCviij TABLE DE L'INTRODUCTION.
Pages
6. Hadulplie et Raymond David, inquisiteurs dio-
césains de Oarcassonne clx
7. Amélius, curé de Saint-Étienne de Toulouse,
Raymond Resplandi, maître Ar. de Gouzens . clxj
8. Rainaud de Chartres et Guillaume Rernard de
Dax clxvj
9. Pons du Pouget (1263, 1264) clxvij
10. Élien?ie de Gastine (1264-1276) clxix
11. Ranulpke de Plassac et Pons de Parnac (1273-
1279) clxxij
12. Hugues de Roniols, Pierre Arsin, Hugues Amé-
lius clxxxj
13. Jean Galand (1278-1293) clxxxij
14. Guillaume de Saint-Seine (1286-1292) . . .
15. Rertrand de Clermont et Nicolas d'Abbeville cxc
(1293-1302) cxcj
16. Geoffroy d'Abluses, inquisiteur ; Géraud de Rlu-
mac et Jean du Faugoux, lieutenants de Vin-
quisiteur (1308-1309) cxcviij
17. Bernard Gui (1306-1323) cciij
18. Jean de Beaune, Jean du Prat, Henri Gha-
mayou et Pierre Brun (1318-1329] .... ccvj
IV. Actes de la puissance séculière ccx
I. Les actes des comtes ccxij
1. Raymond VU ccxij
2. Alfonse de Poitiers ccxiij
3. Les comtes de Foix ccix
IX. Les actes des rois ccxvij
1 . Saint Louis ccxxiv
2. Pliilippe le Hardi ccxxvij
3. Piiilippe le Bel ccxxviij
V. Manuels inquisitoriaux ccxxxiij
\ . Processus inquisitionis ({2ii-\2b'i) .... ccxxxiij
2. « Practica » de Bernard Gui ccxxxvj
3. La torture ccxxxviij
YI. Les récits ccxiij
1. La « Chronique » de Guillaume de Puylaurens. ccxliij
2. La « Chronique » de Guilhem Pelhisso . . . ccxliij
TABLE DE L'INTRODUCTION. ccxcix
Pages
3. Les Albigeois jettent V inquisiteur dans le Tarn,
par un anonyme (1234) ccxliv
4. Troubles de Carcassonne etd'Albi, par Bernard
Gui ccxlv
DEUXIÈME PARTIE.
LISTE ET DESCRIPTION DES MANUSCRITS OU DES PIÈCES PUBLIÉS ICI
POUR LA PREMIÈRE FOIS.
I. Sentences de Bernard de Vaux et de Jean de Saint-
Pierre (1244-1248) ccxlviij
II. Dépositions contre Pierre Gardas du Bourguet-Nau,
de Toulouse (1247) cclxvij
III. Le registre du notaire ou greffier de llnquisition
de Carcassonne [Wi'è-ïlh'i) cclxvij
Première partie : obligations, adoucissements
de peines cclxviij
Deuxième partie : interrogatoires cclxxxiv
IV. Commission pontificale (1306) ccxcj
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choisit les personnes les plus capables d'en préparer el d'en
suivre la publication.
Il nomme, pour chaque ouvrage à publier, un Commissaire
responsable, chargé d'en surveiller l'exécution.
Le nom de l'éditeur sera placé en tôLe de chaque volume.
Aucun volume ne pourra paraître sous le nom de la Société
sans l'autorisation du Conseil, et s'il n'est accompagné d'une
déclaration du Commissaire responsable, portant que le travail
lui a paru mériter d'être publié.
Le Commismire responsable soussigné déclare que la deuxième
partie des Documents pour servir a l'Histoire de L'l!VQUiS!TioiV
DANS LE Languedoc, préparée par M?"" C. Douais, évêque de
Beauvais, lui a paru digne d'être publiée par la Société de
l'Histoire de France.
Fait à Paris, le 20 août 4900.
Signé : Noël VALOIS.
Certifié :
Le Secrétaire de la Société de l'Histoire de I^'rance,
A. DE BOISLISLE.
DOCUMENTS
POUR SERVIR A
L'HISTOIRE DE L'INQUISITION
DANS LE LANGUEDOC
L
SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE
1244-1248
BIBL. NAT., MS. LAT. 9992-
I. — 18 mars 1246 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence par laquelle Pierre de Roais et Pons de Game-
ville, bourgeois de Toulouse, refusant ensemble de se sou-
mettre à la pénitence de l'Eglise, Pierre de Roais étant de
plus retombé dans l'hérésie, sont condamnés comme héré-
tiques, et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi. Amen.
Anno Domini M°CC°XL° quinto, xv kal. aprilis. Nos,
fratres ordinis Prodicatorum B. de Caucio et Johan-
nes de Sancto Petro^, inquisilores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
1. Pour Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre, inquisi-
teurs, voy. Introduction, deuxième partie, 1. Renvoi fait une
fois pour toutes.
4 SENTENCES DE BERN.UID DE CAUX
fratres ordinis Predicaloriim Ber. de Caucio et Johan-
nes de Sancto Pelro, inquisitores heretice pravitatis in
civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati.
Quia constat nobis per confessiones ' Austorge,
uxoris quondam Pétri de Resengas^, Raimundi Gaus-
berti et Arnaldi Guerrer^, de ïholosa, Augerii de
Viridi Folio, niilitis, Bernardi Donati, Bernardi de
Sancto Johanne et Raimundi Galveti de Viridi Folio,
Jacobi de Odarcio^, Bernardi Daide de Sancto Aniano,
Arn. Dorbert de Lantario, in judicio factas, ipsos
hereticos pluries scienter vidisse, adorasse et eorum
erroribus credidisse et, post abjuratam heresim, here-
ticos vidisse et eos adorasse, nunc vero saniori usos
consilio ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire
volentes, ipsos in primis omni heretica pravitate abju-
rata absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vin-
culo excommunicationis quo ratione predicti criminis
tenebantur astricti, si tamen ad ecclesiasticam unita-
1. Ms. : confessionem.
2. La famille des Resengas [Rosengue, Rosergue, Roserge),
d'où on a lait plus tard Rosergium, Bernnrdus de Rosergio,
par exemple, archevêque de Toulouse (1454-1471), était une
des principales familles du Lauraguais. Bien des charges
pesaient sur Austorge et son mari, qui n'avaient cessé de
montrer le plus grand attachement pour l'hérésie [Confes-
sions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 200 r°;
Doat, XXIII, fol. 325. Voy. sa confession, Doat, XXIV,
fol. 1).
3. Voy. la sentence XXXVIII.
4. Ce Jacques d'Odars, appelé aussi Guilabert, avait élevé
ses fils, P. Grand et Ar. Guilabert, dans l'hérésie [Confessions,
hihl. de la ville de Toulouse, ms. G09, fol. 203 v», 204 r°. Cf. sen-
tence IX).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 5
tem de corde bono redierint et mandata sibi injuncta
compleverint. Et quia in Deum et in Sanctam Eccle-
siam prediclis modis temere deliquerunt, ipsos légi-
time citatos, die sibi ad recipicndum penitentiam super
crimine heresis peremptorie assignata, communica[to|
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem ipsos retrudi volumus et preci-
pimus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni-
tentiam compleant injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere
noluerint, ipsos excommunicationis vinculo inno-
damus.
Gum etiam constet nobis per confessiones Austorge,
uxoris quondam domini Vaseia\ Raimunde Barrave,
et Aiceline, sorores (sic), Willelmi Mercaderii, de Tho-
losa, ITugonis de Ganela - et Raimundi de Ganela, de
Lantario, in judicio factas, ipsos hereticos pluries
vidisse, credidisse et adorasse, et post abjuratam
heresim scienter hereticos vidisse et celasse;
Gum etiam constet nobis per confessiones B. Fabri,
specier, Pictavini senioris, Raimundi de Suelli, de Tho-
losa, Bernardi de Lantario, Pétrone Escudeira et Rai-
mundi de Vilanova, de Tholosa, Raimundi Sauri^, Pon-
1. Ce Vaseia était seigneur de Baziège, « Vazega, dominas
de Vazega ; » il recevait les hérétiques dans sa maison de Tou-
louse, d'accord avec Austorge, sa femme [ibid., fol. 58 r°), et
aussi dans sa maison de Baziège [ibid., fol. 60 r") et dans sa mai-
son de Gardouch [ibid., fol. 43 v°).
2. Cet Hugues recevait les hérétiques dans sa maison de
Lanta [ibid., fol. 211 v").
3. Le 20 décembre précédent, il avait complété sa confes-
sion [ibid., fol. 234 r").
6 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
cii de Fa\ Poncii Pastre, Pétri dels Gabanils^, Willelmi
dels Cabanils et Bernard! Johannis, de Sancto Juliano,
Willelmi Stephani, de Gaure^, in judicio factas, ipsos
hereticos pluries vidisse et eos adorasse et veritatem
super heresi celasse contra proprium juramentum,
communicato multorum prelatorum et aliorum bono-
rum virorum consilio, ipsos in carcere retrudi volumus
et injnngimus, quamdiu Ecclesie videbitur expedire,
ad penitectiam pro dicto crimine peragendam.
Cum constet nobis per confessionem Titborxs, uxo-
ris Poncii de Gamevila, de Tholosa, in judicio factam,
ipsam hereticos pluries scienter vidisse, adorasse et
receptasse, pavisse, celasse, conduci fecisse, et post con-
fessionem de heresi factam et heresim abjuratamcoram
inquisitoribus, ipsam hereticos in domo sua a paucis
annis citra scienter vidisse, ascultasse et eos celasse,
communicato multorum prelatorum et aliorum bono-
rum virorum consilio, injungimus eidem in virtute
prestiti juramenti, quod intret domum carceris, ibidem
per XV annos moratura, ad penitentiam pro crimine
heresis peragendam.
Cum constet nobis per confessiones Vitalis de Salas
et Fabrisse, uxoris Pétri Marchesii, de Tholosa, in judi-
cio factas, ipsos hereticos pluries vidisse, adorasse et
credidisse bonos homines ;
Constet etiam nobis per confessionem W. Arcmandi,
de Tholosa, in judicio factam, ipsum a paucis annis
citra hereticos vidisse, credidisse et celasse;
i. Ibid., fol. 2341'". Cf. Doat, XXIV, fol. 30 v».
2. Ihid., fol. 215 V", 219 v°. Voy. sa confession, Doat, XXIV,
fol. 24.
3. Voy. sentence XIX".
I I
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 7
Gonslet etiam nobis per confessiones Raimundi de
Podio^, Beriiardi Durandi, Bernardi de Ecclesia^, de
Hodarcio, iii judicio factas, ipsos hereticos scienter
pluries vidisse, adorasse, credidisse a paucis annis
citra, communicato multorum prelalorum et aliorum
proborum virorum consilio, injungimus eisdemin vir-
tute prestiti juramenti quod intrent donium carce-
ris, ibidem perxannos moraturi, ad penitentiam pro
crimine heresis peragendam, retenta nobis et aliis
inquisitoribus potestate augendi, diminuendi, mutandi
et aliani penitentiam injungendi, cum nobis et aliis
inquisitoribus videbitur expedire. Actum apud Tho-
losam, in claustro Saneti Saturnini, in presentia vene-
rabilis Patris R., episcopi Tholosani, Guillelmi Atho-
nis, archidiaconi Ville Longe, Arnaldi, prioris Saneti
Saturnini, magistri Arnaldi Pelisso, Vitalis Aurioli,
prioris Saneti Stephani, Raimundi Carrigerii, sacriste
Saneti Stephani, et fratris Johannis de Cambalhols,
notarii domini episcopi Tholosani, magistri Athonis
Appamiarum, Willelmi Raimundi, Pétri de Drudas,
canonicorum, Poncii de Avinione, canonici, Fortis,
capellani Saneti Saturnini, Raimundi, capcllani Béate
Marie Deaurate, B. de Ladinhac et Nepotis de Davinia,
1. Dans sa confession du 15 juillet suivant, Raymond Dupuy
fils dit que, quatre ans auparavant, il avait vu les hérétiques
dans la maison de son père avec son frère et sa mère [Con-
fessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 204 v°).
2. Quatre ans auparavant, Bernard Gleize étant malade dans
la maison de son propre frère Arnaud, à Odars, on amena le
ministre dualiste Jean « Sabbater » et ses compagnons. Mais
Arnaud ne supporta point qu'il fût « hérétisé ». Leur mère et
plusieurs membres de la famille pactisaient avec les hérétiques
[ibid., fol. 204 r»).
8 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
B. de Gaurs, P. Frezapa, P. Ariberti, scriptorum dic-
torum iriquisitorum, B., prions de Vauro, et Silvestri,
capellani de Viridi Folio.
III. — 6 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Pons Bladier, Pierre d'Albigeois, Raymond
Sabbatier, Pons Dominique, Raymond Maurin et Arnaude,
sa femme, bourgeois de Toulouse, sont condamnés à la pri-
son perpétuelle. Faculté est laissée à Raymond Sabbatier de
rester auprès de son père, malade, pauvre et catholique,
tant qu'il vivra, à la condition qu'il porte une mante noire
avec une croix sur le vêtement.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi. Amen. Anno
Domini M° GC° XL° sexto, ii nonas maii. Nos, fratres
ordinis Predicatoruni Ber. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones Poncii Bladerii,
Pétri de Albigesio et Raimundi Sabbaterii, in judicio
factas, ipsos hereticos pluries scienter vidisse, pluries
adorasse, eorum predicationem audivisse, et eos bonos
horninescredidisse, celasse veritatem contra proprium
juramentum et relapsos [esse]^ in heresim abjuratam;
Constat etiam nobis quod Poncius Dominici^ vidit
1. Ms. : relapsus in heresim.
2. Esclarmonde, sa femme, s'était compromise par certaines
fréquentations suspectes [Confessions, ]iil)l. de la ville de Tou-
louse, ms. 009, fol. 203 v°). — Pons Dominique avait été quelque
temps enfermé au Ghâteau-Narbonnais, à Toulouse (a Dixit
etiam quod audivit dici a Poncio Dominici, capto in Castro
Narbonensi... )>), ou peut-être y était-il présentement (confes-
sion d'Esclarmonde, femme de Pons IJrel, ibid., fol. 62 r". Voy.
sentence IV). Le CluUeau-Narbonuais dut être mis à la disposi-
tion des inquisiteurs, qui, en effet, n'avaient pas de prison spé-
ciale à cette date.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 9
pluries hercticos in pliiribus locis, credidit esse bonos
homines, audivit prcdicationem eorum, adoravit eos,
pluries receptavit eos in domurn suam, dédit eis de
suo, interfuit hereticationi, comedit cum liereticis et,
postquam fecit confessionem suam aliis inquisitoribus
et abjuravit heresim, recepit hereticos in domum suam
a paucis annis citra;
Quia vero Raimundus Maurini et Arnalda, uxor
ejus, viderunt scienter pluries plures hereticos, et
in pluribus locis, crediderunt esse bonos homines,
audierunt prcdicationem eorum, et adora verunt eos,
et receperunt eos in domum suam, et comederunt
cum eis; et idem Raimundus duxit eos, et accepit
pacem ab hereticis et negavit veritatem contra pro-
prium juramentum ; dicta vero Arnalda interfuit apa-
rellamento hereticorum, receptavit hereticam que
obiit in domo sua, interfuit sépulture ejus :
Ipsos cives Tholosanos, nunc usos saniori consilio
ad unitatem Ecclesie, prout asserunt, redire volentes,
in primis omniheretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-
tionis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint. Et
quia in Dcum et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes
légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super criminc he»^esis peremptorie assignata, commu-
nicato multorum prelatorum el aliorum bonorum viro-
runi consilio, ad peragendam condignam penitentiam
in perpotuum carcerem retrudi volumus et precipi-
mus ibidem perpetuo comorari ; et quod istam peni-
10 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
tentiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Damus tamen licenciam Raimundo Sabbaterii quod
maneat cum pâtre suo, qui valitudinarius est et catho-
licus et pauper, ut dicitur, quamdiu vixerit pater
suus, et intérim portet mantam nigram et crueem in
omni veste cum duobus bracîiiis transversalibus, et
provideat sicut poterit patri suo. Actum Tholose, in
claustro Sancti Saturnini, in presentia W. Bernardi,
abbatis d'Idrac, Ar. Aurioli, prioris Sancti Satur-
nini, Poncii de Albione, Pétri de Drudas, canonico-
rum Sancti Saturnini, Pétri, prioris de Gaslus Gatur-
censis diocesis, W., capellani de Manso Sanctarum
Puellarum, Ar. de Brassaco, capellani de Besceta,
R. Berengarii, et Bernardi d'Escalquenx, capitulario-
rum, R. P. Ariberti, P. de Montbiza et Bernardi de
Gau[r]s, scriptor[um] inquisitorum.
IV. — 13 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence pai' laquelle Aldrige, sœur de Pierre Laurent, Bernard
Duprat, Jeanne, femme de W. du Solier, et Willelme du
Mas, de Toulouse, Etienne Garric, de Lavaur, Esclarmonde,
veuve de Pons Bret, de Goudourvielle, Arnaud de na Bor-
gesa, de Roqueserière, Etienne Faur, Pierre Faur, Arnaud
Faur, Pierre Foule, Jourdain Ugole, Pons Jourdain, Arnaud
André, W. de Gouzens, de Saint-Martin-de-Lalande, Willem
Sermenha, Pons Piquel, W. Sérignan, de Fanjeaux, sont
condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jbesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M° GG° XL" sexto, i\f idus maii.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et
Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. Il
tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos-
tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in
judicio iactas Aldrige, sororis Pétri Laurencii, Ber-
nardi de Prato, Johanne, uxoris W. de Solario, Wil-
lelme de Manso, de Tholosa, Stephani Garric de
Vauro, Esclarmunde, uxoris quondam Poncii Bret, de
Godervilla, Arnaldi de na Borgesa de Roca Sereira,
Stephani Fabri, Pétri Fabri, Ar. Fabri, Pétri Foie,
Jordani Ugole, Poncii Jordani, Ar. Andrée, W. de
Gosenx, de Sancto Martino de Landa, Willelmi Ser-
menha, Poncii de Piquel et W. de Sirignano, de Fano
Jovis, diocesis Tholose,
Quod predicta Aldriga, uxor quondam Bernard! R',
cambiatoris, vidit pluries hereticos, adoravit pluries,
credidit hereticos esse bonos homines, predicationem
eorum audivit, comedit de pane benedicto ab hereti-
cis, hereticationi interfuit et celavit veritatem contra
proprium juramentum;
Prenominatus etiam Bernardus de Prato vidit plu-
ries hereticos, adoravit eos pluries, credidit eorum
erroribus, dédit et servivit hereticis, recepit eos in
domum suam et, post abjuratam heresim, vidit nun-
cium cujusdam heretice et eidem nuces émit ;
Predicta etiam Jotianna, uxor W. de Solario, vidit
pluries hereticos, adoravit eos pluries, credidit here-
ticos esse bonos homines, predicationem eorum audi-
vit et eis servivit, et, post abjuratam h[erlesim vidit
et adoravit hereticos, dédit eis de suo, predicationem
eorum audivit et comedit cum eis;
Predicta etiam Willelma de Manso vidit pluries
hereticos, adoravit eos pluries, credidit esse bonos
homines, absolvit maritum suum hereticis et, post
12 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
abjuratam heresim, vidit hereticos et celavit eos;
Predictus etiam Stephanus Garric de Vauro vidit
pluries hereticos et eos pluries adoravit, credidit
hereticos esse bonos homines, mansit cum hereticis
et suebat pelles eorum, voluit dare denarios questori
hereticorum pro heretico capto redimendo^, et celavit
veritatem contra proprium juramentum;
Prenominata etiam Esclarmunda-, uxor quondam
Poncii Bret de Godervilla, vidit hereticos, adoravit,
credidit eos esse bonos homines et credidit salvari in
fide eorum, et, si descederet, nisi in manibus hereti-
corum, crederet dampnari, et comedit cum heretica,
et negavit veritatem aliis inquisitoribus, et postmo-
dum^ coram nobis contra proprium juramentum;
Predictus Arnaldus de na Borgesa de Boca Sereira
vidit hereticos pluries et in pluribus locis, adoravit
eos pluries, audivit predicationem eorum, comedit
cum hereticis et de pane benedicto ab eis, interfuit
hereticationibus, credidit salutem esse cum hereticis
et erroribus hereticorum credidit, et veritatem celavit
bis contra proprium juramentum ;
Predictus etiam Stephanus Fabri^ vidit pluries here-
1. Ms. : redimento.
2. Voy. ses confessions à la date du l*^'" et du 3 juillet 1245.
Le 11 mars 1246, elle comparut et nia tout. Le 11 et le 12 mai,
veille de sa condamnation, ses confessions furent remises sous
ses yeux, et elle les reconnut pour vraies [Confessions, bibl.
de la ville de Toulouse, ms. G09, fol. 62 r% 62 v").
3. Ms. : postmotum.
4. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 [ibid.,
fol. 31 r°). — Il avait été, avec d'autres, délégué auprès de
l'abbé de Saint-Papoul pour obtenir la délivrance de prison-
niers (cf. fol. 34 r").
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 13
ticos et in pluribus locis, adoravit eos pluries, credi-
dit esse boiios homines, audivit predicationem eorum,
associavit hereticos et credidit herroribus eorumdem
et, post abjuratam heresim, vidit hereticos, adoravit
et credidit ;
Prediclus etiam Petrus Fabri^ vidit pluries hereti-
cos, credidit et adoravit a quinque annis citra post
heresim ajjjuratam, et mentitus est ahis inquisitoribus ;
Predictus etiam Ar. Fabri- vidit hereticos et eos
adoravit a vi annis citra post heresim abjuratam;
Predictus etiam Petrus Folc^ vidit pluries hereticos
a paucis annis citra, adoravit, associavit, credidit here-
ticis et eorum erroribus et celavit veritatem aliis inqui-
sitoribus contra proprium juramentum, et, post abju-
ratam heresim, vidit, celavit, credidit et adoravit
hereticos ;
Predictus etiam Jordanus Hugole^ vidit pluries
hereticos a paucis annis citra, adoravit, credidit,
duxit et celavit veritatem aliis inquisitoribus contra
proprium juramentum, et, post abjuratam heresim,
vidit hereticos, celavit, credidit et adoravit;
Predictus etiam Poncius Jordani'' vidit pluries here-
ticos a paucis annis citra, credidit et adoravit et
1. Pierre Faur recevait les ministres hérétiques dans sa mai-
son de Saint--Martin-de-LaIande iibicl., fol. 31 r°. Vov. sa con-
fession, fol. 31 v°). En regard, à la marge du ms. : In niuro est.
2. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 («è/f/., fol. 31 v").
3. Voy. sa confession à la date du 29 juin 1245 {ibicL,
fol. 32 v"). A la marge du ms. : In muro est.
4. Voy. sa confession, même date [ibid., fol. 33 r°). A la marge
du ms. : In muro est.
5. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 {ibid.,
fol. 37 v°). A la marge du ms. : In muro est.
U SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
manulevavit denarios ab hereticis et reddidit, et eorum
predicationem audivit, et, postquam fecit confessio-
nem suam aliis inquisitoribus et abjuravit heresim,
vidit et adoravit hereticos ;
Predictus etiam Ar. Andréas' vidit pluries hereticos
et in pluribus locis a paucis annis citra, adoravit eos
pluries, duxit eos pluries, predicationem eorum au-
divit pluries, et negavit veritatem aliis inquisitoribus
contra proprium juramentum, et credidit hereticis et
eorum erroribus, et, post abjuratam heresim, vidit
et adoravit hereticos ;
Predictus etiam W. de Guzenx^ vidit pluries here-
ticos, adoravit, credidit hereticis et eorum erroribus,
predicationem eorum audivit a paucis annis citra,
stetit per quinquennium cum hereticis et post abju-
ratam heresim vidit, credidit et adoravit hereticos;
Predictus etiam W. Sermenha'^ vidit pluries here-
ticos a paucis annis citra, adoravit pluries, audivit
predicationem eorum, credidit hereticos esse bonos
homines ;
1. Voy. sa confession à la date du 5 juillet 1245 [ibid.,
fol. 38 v°). A la marge du ms. : In muro est.
2. Dans sa confession à la date du 20 décembre 1245, Ray-
monde, fille de Raymond Jougla, convertie, énonça plusieurs
arliculalions contre W. de Gouzens, qui jouissait d'une fort
mauvaise réputation [ibid., fol. 40 v"). Voy. la confession d'Ai-
mengarde, femme de W. de Gouzens, reçue le même jour
[ibid., fol. 41 r"). Voy. surtout sa propre confession [ibid.,
fol. 30 b). a la marge du ms. : In muro est.
3. W. Sermenha s'était compromis depuis longtemps [ibid.,
fol. 154 r% 155 v°, 158 v°, 161 r", etc.). Voy. sa confession, qui
lui fut lue le 12 mai 1246, et qu'il reconnut pour vraie [ibid.,
fol. 161 r°).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 15
Predictus etiani Ponciiis de PiqueH vidit plurics
liereticos, adoravit eos pluries et audivit predicatio-
nem eoriim, pacem accepit ab eis, receptavit, credi-
dit hereticos esse bonos hoinincs, interfuit apparella-
mento et relapsus est in heresim abjuratani ;
Predictus etiam W. de Sirignano^ vidit pluries
hereticos, adoravit eos, audivit predicationem eorum
et credidit hereticos esse bonos homines, duxit here-
ticos, et interfuit hereticationi, et celavit veritatem
aUis inquisitoribus contra propriuni juramentum, et
relapsus est in heresim abjuratam :
Ipsos nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint ; et, quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, communicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam condignam penitentiam, in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo comorari ; et qiiod istam penitentiam compleant
1. Voy. la confession de Pons de Piquel, qui, déjà aupara-
vant, avait comparu devant l'inquisiteur Ferrier, à Limoux.
Elle lui fut lue le 12 mai 1246 [ibid., fol. 166 r°).
2. Voy. sa confession [ibid., fol. 167 r°). Quelques années
auparavant, il avait comparu devant ^yillem Arnaud, l'inijui-
siteur qui fut tué à Avignonet en 1242.
16 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
injuugimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero
predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom-
municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in
claustro Sancti Saturnini, in presentia R., prepositi
Sancti Stephani, magistri Ar. Pelisso, canonicorum
Sancti Stephani, Ar. Aurioli, prioris Sancti Saturnini,
P. de Drudas, W. Ramundi, canonicorum Sancti
Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel-
lani Deaurate, F., capellani Sancti Saturnini, R.,
capellani Béate Marie Dealbate, W. Ade, baiuli domini
comitis Tholosani, Poncii Astre, Ramundi de Sancto
Ceserto, R. Rainerii, W. Hugonis Pellicerii, Boni Man-
cipi Maurandi et Jordani de Villa Nova, capitulariorum
Tholose, et multorum aliorum.
V. — 17 mai 1246. Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Etienne de Roais, Pierre Esquivât, dame
Assaus, femme de Raymond de Castelnau, Raymonde, femme
d'Arnaud Onde, de Toulouse, et Pierre de Creissac, de Mon-
tastruc, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M°GG^XL° sexto, xvi kal, junii.
Nos, fratres ordinis Predicatorum B, de Caucio et Johan-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Quia constat nobis, per confessiones in judi-
cio factas Stephani de Roacxio, Pétri Esquivât, domine
Assaus, uxoris Ramundi de Castro Novo, et Ramunde,
uxoris Arnaldi Unda, de Tholosa, et Pétri de Creissac,
de Monte Astrug,
Quod prenominatus Stephanus de Roaxio^ vidit et
1. Etienne de Roais est souvent nommé dans les confessions
(ms. 609 de la hihl. de Toulouse).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 17
adoravit pluries liercticos, predicationem eorum aiidi-
vit, hereticationibus interfuit, quesivit hereticos et
adduxit ad hereticationem faciendam et veritatem
celavit contra proprium juramentum;
Prenominatus autem Petrus Esquivât vidit pluries
hereticos, associavit, recepit cartam a fratre W. Ar.
et socio suo, olim inquisitoribus, in qua continebatur
quod adoraverat hereticos, et, cum tenuisset cartam
per quatuor vel quinque dies, recognovit coram dictis
inquisitoribus illa que continebantur in dicta carta
esse vera et pro illis supposuit se voluntati eorum ad
recipiendam penitentiam perpetui carceris vel exilii,
vel aliam quam sibi vellent injungere et ad hoc jura-
mento pro posse obligavit, et, postquam abjuravit
heresim, participavit sepius cum hereticis condemp-
natis comedendo, bibendo et eos associando ;
Predicta etiam domina Assauts, uxor Ramundi de
Castro Novo, vidit pluries hereticos et in pluribus locis,
et pluries adoravit eos, et credidit esse bonos homi-
nes, et post abjuratam heresim vidit pluries hereticos
et pluries adoravit eos et receptavit in domo sua, et
audivit predicationem eorum pluries a paucis annis
citra ;
Predicta etiam Ramunda, uxor Ar. Unda, vidit
pluries hereticos, adoravit, credidit et receptavit,
hereticationi interfuit, predicationem audivit, dédit,
recepit depositum ab hereticis, et comedit pluries
cum hereticis et de pane benedicto ab eis et inter-
fuit aparellamentis hereticorum in domo propria;
Predictus etiam P. de Greissac de Monte Astrug
vidit pluries hereticos et in pluribus locis, adoravit
eos pluries, celavit veritatem contra proprium jura-
2
18 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
mentum, misit hereticos ad quandam personam
hereticandam, et fecit sacramenlum de non revelanda
heresi ;
Ipsos, nunc usos saniori consilio, ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis
quo ratione predicti criminis tenebantur astricti, si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et manda[ta] sibi injuncta compleverint. Et quia
in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légitime
citatos die sibi ad recipiendam penitentiam super cri-
mine heresis peremptorie assignata, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti jura-
menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerint,
ipsos excommunicationis vinculo innodamus. Actum
ïliolose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Aldo-
fossi, abbatis iVIontis Albani, Ar., prioris Sancti Satur-
nini, W. Ramundi, P. de Drudas, Ar. Begonis, prioris
de Glisolis, Simonis, prioris de Blanhiaco, canonico-
rum Sancti Saturnini, F., capellani Sancti Saturnini,
Amelii, canonici Sancti Stephani, R., capellani Béate
Marie Deaurate, Ber., capellani de Ladinliaco, Silves-
tri, capellani de Viridi Folio, Nepotis de Davinia, cle-
rici, Ilugonis de Roaxio, Gritî de Roaxio, W. Hugonis
Pellicerii, Ramundi Berengarii, Ramundi Rainerii et
R. de Sancto Sezerto, capitulariorum Tholose, et mul-
ET DE JEAN DE SAINT-PIEKKE. 19
torum aliorum de clero et populo Tliolosano in géné-
ral! sermone.
VI. — 20 mai 1240, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Arnaud Etienne, seigneur de Tarabel, et
AYillelme de Viviers sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M''GG°XL°Vr, xiii kal. junii. Nos,
t'ratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas Arnaldi Stephani, domini de Taravello*, et Wil-
lelme de Vivariis, diocesis Tholosane,
Quod prenominatus Arnaldus Stephani, dominus
de Taravello, vidit pluries hereticos et in pluribus
locis, adoravit eos pluries, audivit predicationem
eorum, pacem accepit ab eis, donavit et recepit ab
eis, et duxit pluries hereticos et tenuit depositum
eorum, comedit cum hereticis et de pane benedicto
ab eis, hereticationibus interfuit, credidit hereticis et
eorum erroribus, et relapsus est in heresim abjuratam ;
Constat etiam nobis quod Willelma de Vivariis fuit
heretica induta per très annos et, post reconciliationem
suam, vidit hereticos et adoravit eos pluries in domo
sua;
Ipsos, nunc usos saniori consiUo ad unitatem Eccle-
1. Longue, dame de Tarabel, la mère peut-être d'Arnaud
Etienne, s'était, vers 1229, montrée favorable aux hérétiques,
qu'elle soutenait, et auxquels elle envoyait des provisions (Con-
fessions, bibl. de la ville de Toulouse, ms. 009, fol. 203 r",
205 r°). Quant à Arnaud Etienne, il est plusieurs fois nommé
dans les Confessions, par exemple loi. 202 r".
20 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predieti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitalem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, communicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
pétue comorari ; etquod istam penitentiam compleant,
injuiigimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero
predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom-
municationis vinculo innodamus. Actum [Tholose], in
claustro Sancti Saturnini, in presentia B. de Gombret,
prepositi Sancte Gecilie Albiensis, Ar., prioris Sancti
Saturnini, W. Raimundi, P. de Drudas, canonicorum
Sancti Saturnini, B., prioris de Vauro, Silvestri, capel-
lani de Viridi Folio, F., capellani Sancti Saturnini,
Amelii, capellani Sancti Stephani, B., capellani de
Ladinliaco, W. ïlugonis Pellicerii, R. Rainerii, capitu-
lariorum Tholose, et multorum aliorum de clero et
populo Ttiolosano in generali sermone.
vil. — 28 mai 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Estolt de lloqueville, Trois- Kraines, de
Montgiscard , Bernard de Roqueville, des Cassés, Pons
Saquit, de Lanta, Pierre Babau, W. Maurin, P. Bernard et
Bei^nard Fournier, des Barelles, sont condamnés à la prison
perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 21
Amen. Anno Domini ]VrGC°XL°Vr, v kal. junii. Nos,
fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johan-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Quia constat nobis perconfessiones in judicio
factas Estolti de Rocovilla^ et domini Très Eminas de
Monte Guiscardo, Bernardi de Rocoviila de Gassio,
Poncii Saquit ^ de Lantario, Pétri Babau, W. Mau-
rini, P. Bernardi et Bernardi Furnerii, de Berrelis dio-
cesis Tholose,
Quod prenominatus Estoltus de Rocoviila vidit
et adoravit pluries hereticos, dédit eis, recepit ab
eis munera, duxit et recepit eos in domum suam,
herelicationibus inlerfuit, credidit hereticis et eorum
erroribus, et post confessionem factam aliis inqui-
sitoribus et abjuratam heresim vidit hereticos et locu-
tus est cum eis et non cepit eos sicut juraverat;
Prenominatus etiam Très Eminas'^ vidit et adoravit
1. Les Roqueville, famille considérable, se déclarèrent en
général pour l'hérésie. Estolt ou Estort de Roqueville recevait
ouvertement les ministres hérétiques dans sa propre maison
au Mas-Saintes-Puelles, à Montgiscard et à Toulouse. Son nom
revient très souvent dans les confessions ou dépositions de
l'époque (bibl. de la ville de Toulouse, ms. 609, fol. 16 v°, 17 r°,
43 r°, 64 v°, 67 v°, 124 r°, 124 v°, 200 v° ; Doat, XXIII, fol. 223,
XXIV, fol. 99 v"). Les inquisiteurs reçurent sa confession le
20 juin 1245 (ms. 009, fol. 64 v°). Le 25 mai 1246, ils la
remirent sous ses yeux [ibid., fol. 64 v°).
2. Ms. : Saqt. Hus bas Saquit.
3. Pierre Willem de Roqueville, surnommé Trois-Emines,
Petrus l'F'"' de Rocoviila, miles, qui vocatur Très eminas, frère
du précédent. Il s'était battu contre les armées de Simon de
Montfort. ^ oy. sa confession, avec additions, du l'^'et du 9 mars
1246 [ibid., fol. 66 v°, 67 r°).
22 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
hereticos pluries, credidit esse bonos homines, come-
dit cum eis, pacem ab eis accepit, hereticationi inter-
fuit, veritatem negavit coram nobis contra proprium
juramentum, et post abjuratam heresim vidit scienter
hereticum condempnatiim et comedit cum eo;
Prenominatus etiam Bernardusde Rocoviila^ vidit et
adoravit pluries hereticos, duxitetassociaviteos, dédit
eis et recepit ab eis munera, comedit cum eis, predi-
cationem eorum audivit, credidit esse bonos homines,
recepit eos in domum suam et negavit tempore gratie
inquisitoribus veritatem ;
Prenominatus etiam Poncius Saquit^ vidit et adora-
vit pluries hereticos, duxit et receptavit eos pluries,
apparellamentis et hereticationibus interfuit, credidit
hereticis et eorum erroribus, et fuit nutritus cum eis ;
et postquam abjura vit heresim aliis inquisitoribus, vidit
duas hereticas in domo sua, celavit eas a paucis annis
citra et non cepit eas, sicut tenebatur proprio jura-
mento ;
Prenominatus etiam P. Babau^ vidit et adoravit
hereticos, audivit predicationem eorum, fecit condic-
1. Bernard de Roqueville, seigneur des Cassés, avait, pen-
dant près de quarante ans, tout fait pour se compromettre.
Voy. sa confession du 25 mai 124G [ibid., fol. 228 r°. Cf. sen-
tence XIV).
2. Les Saquit ou Saquet, de Lanta, Arnaud, G. et Pons, frères,
surtout, en grande amitié avec les Roqueville, les Resengues,
les Roais, les Unaud et Raymond Adémard de Lanta, soutiens
avérés de l'hérésie, lui avaient donné tous les gages possibles
{ibid., fol. 200 v°, 201 r«, 202 r°, 202 v°, 210 v°).
3. Voy. ses diverses confessions [ibid., fol. 48 r°, 185 r°).
Plusieurs témoins avaient déposé contre lui [ibid., fol. 48 v°,
49 r«, 49 V»).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 23
tum de non revelando heresim, negavit scienter corarn
nobis veritatem et eandem celavit aliis inquisitoribus
contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam W. Maurini' vidit et adoravit
herelicos, negavit veritatem coram nobis et eandem
celavit aliis inquisitoribus contra proprium jura-
mentum ;
Preiiominati etiam P. Bernardi et B. Furnerii^ vide-
runt et adora verunt hereticos, fecerunt condictum de
non revelando heresim, negaverunt scienter coram
nobis veritatem et eanden celaverunt aliis inquisito-
ribus contra proprium juramentum ;
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint
et mandata sibi injuncta compleverint ; et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquerunt, ipsos coram nobis comparentes légi-
time citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine heresis peremptorie assignata, com-
municato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
1. Voy. sa confession [ibid., fol. 184 v°).
2. P. Bernard et B. Fournier s'étaient entendus pour ne rien
révéler {ibid., loi. 185 r°). Voy. les confessions de P. Bernard
[ibid., fol. 48 r°, 185 v°), et de B. Fournier [ibid., fol. 49 v%
185 v°, 186 t"). Bien des témoins avaient déposé contre eux
[ibid., fol. 48 r°-49 v°, 185 r°-186 r«).
24 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
precipimus ibidem perpetuo comorari ; et quod
istam penitentiam compleant, injungimus eis in vir-
tute prestiti jurarnenti. Si vero predictam peniten-
tiam facere noluerint, ipsos excommunicationis vin-
culo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti
Saturnini, in presentia A., prioris Sancti Saturnini,
W. R', A. Begonis, Simonis, prioris de Blanhaco, P. de
Drudas, canonicorum Sancti Saturnini, F., capellani
Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, W., capellani
de Coquinis, B., capellani de Ladinhaco, R. Beren-
gerii, R. Rainerii, R. de Sancto Cezerto, capitulario-
rum Tholose, et multorum aliorum de clero et populo
Tholosano, in generali sermone, et mei P. Ariberti,
notarii, qui hec scripsi.
VIII. — 3 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Piei're Brun, du Cabanial, P. Passamkr, de
Labécède , Pierre Bofilh, des Cassés, Pierre Durand, de
Saussens, et Ar. Doais, de Montjoire, sont condamnés à la
prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifîxi.
Amen. Anno Domini M° GG° XL°Vr, iif nonas junii.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et
Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-
tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos-
tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones
in judicio factas Pétri Bruni de Cabanili, P. Passa-
mar de Besseta et Pétri Bofilh de Gassio, Pétri Duranti
de Sancto Paulo de Bretas et Ar. Doaiss de Monte
Jovis, diocesis Tholose,
. Quod prcnominatus P. Bruni de Gabanili vidit et
adoravit pluries hcrcticos et in pluribus locis, credidit
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 25
hereticos esse bonos homines et celavit veritatem con-
tra proprium juramentum;
Prenorninatus etiam P. Passamar de Besceta vidit
et adoravit pluries hereticos et in pluribus locis pre-
dicationem eorum audivit, pluries comedit cum here-
ticis et de pane benedicto ab eis pluries, recepit
encennia ab hereticis, hereticationi interfuit, dilexit
hereticos et credidit eos esse bonos homines, et nega-
vit veritatem contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam P. Bofilh ' vidit et adoravit plu-
ries hereticos, stetit cum hereticis, audivit predica-
tionem eorum, pluries comedit cum eis et de pane
benedicto ab eis, credidit hereticis et eorum erro-
ribus, et negavit veritatem contra proprium jura-
mentum;
Prenominatus etiam P. Duranti vidit et adoravit
pluries hereticos et in pluribus locis, et audivit pre-
dicationem eorum, credidit hereticos esse bonos homi-
nes, fecit condictum de non revelando heresim, et
relapsus est in heresim abjuratam;
Prenominatus etiam Ar. Doaiss vidit et adoravit
pluries hereticos, et in pluribus locis prcdicationem
eorum audivit, receptavit eos in domum suam, come-
dit cum hereticis et de pane benedicto ab eis, dédit
eis de suo, credidit esse bonos homines, negavit veri-
tatem contra proprium juramentum :
Jpsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
1. Pierre Bofilh [Bonus Filius), dont le frère était diacre
hérétique de Saint-Félix. Voy. sa confession, le 21 novembre
1245 (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 225 v°. Cf. fol. 226 \\
228 r°, 223 v°).
26 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia
in Deunfi et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deiiquerunt, ipsos coram nobis comparentes
légitime citatos die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine heresis peremptorie assignata,*commu-
nicato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
precipimus ibidem perpetuo comorari; et quod
istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo
innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Satur-
nini, in presentia A., prioris Sancti Saturnini, P. de
Drudas, Ar. Begonis, Poncii, camerarii, canonicorum
Sancti Saturnini, B., capellani de Ladinhaco, F.,
capeliani de Rupe, R., capellani Dealbate, F., capel-
lani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, B., prio-
ris de Vauro, R., capellani de Fano Jovis, Bertrandi
de Villa Nova, W. Hugonis, R. Rainerii, capitulariorum
Tholose, et multorum aliorum de clero, etc.
IX, — 10 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Jeanne, femme d'Alaman de Roais, W.
d'Aurin et Riche, sa femme, de Toulouse, Ségur, femme
d'Azémard'Albiac, de Saussens, Algaia, veuve de François de
Loubens, Arnaud du Rival, P. Grand, P. Audibert, Jacques
Calvet, d'Odars, Ktienne Faur et W. Grimaud, du Falga,
sont condamnés à la prison perpétuelle.
ïn nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 27
Amen. AmioDomiiii M'CG^XL'Vr, iiifidus junii. Nos,
fratres ordinis Prcdicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores lieretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per conf'essiones in judicio fac-
tas Johanne, uxoris Alamanni de Roaxio, W. de Auri
et Riche, uxoris ejus, de Tholosa, Secure, uxoris Aze-
marii de Albiaco, de Sancto Paulo de Bretas, Algaie,
uxoris quondam Francissi de Lobenx, Ar. de Rivali,
Pétri Grandis, P. Audeberti, Jacobi Galveti, de Odar-
cio, Stephani Fabri etW. Grimaudi, de Felgario, dyo-
cesis Tholose,
Quod prenominata Johanna, uxor Alamanni de
Roaxio^, vidit et adoravit pluries hereticos, predi-
cationem eorum andivit, pluries paravit comestio-
nemhereticis, comedit cum eisetde pane benedlcto ab
eis, induxit maritum suum ad diligendum hereticos
et dédit ei munera ut diligeret et receptaret hereticos,
pacem accepit ab hereticabus, apparelhamentis here-
ticorum interfuit, receptavit eos in domum suam, cre-
didit esse bonos homines et victualia misit eis, nega-
vit veritatem contra proprium juramentum et post
abjuratam heresim vidit hereticos condempnatos ;
Prenominati etiam W. de Auri et Rica, uxor ejus,
post confessionein factam aliis inquisitoribus et abju-
ratam heresim, vidcrunt et adoraverunt pluries here-
ticos et predicationem eorum audierunt et credide-
runt hereticos esse bonos homines;
1. I^e fiiiiieux Alamari de Roais, qui brava toutes les condam-
nations, est dit, à la date de cette sentence, avoir pour épouse
Lombarde [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 009, fol. 200 v°,
203 r°, 213 v°). Jeanne serait-elle la femme d'Alaman de Roais
le jeune?
28 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Prenominata etiam Secura, uxor Azemarii de Albiaco,
vidit et adora vit pluries hereticos, predicationem
eorum audivit, pluries comedit cum eis, credidit eos
esse bonos homines, recepit hereticas in domum
suam, et, postquam fuit cita ta pro heresi ab aliis
inquisitoribus, vidit, credidit, adoravit hereticos;
Prenominata etiann Algaia, uxor quondam Fran-
cissi de Lobenx, fuit heretica induta per plures
annos et tenuit sectam hereticorum quousque fuit
capta ;
Prenominati etiam Arn. de Rivali^ P. Grandis^,
P. Audeberti et Jacobus Galveti^, de Odarcio, vide-
runt pluries hereticos et in pluribus locis, adoraverunt
eos pluries, duxerunt et associaverunt eos et credide-
runt hereticis et eorum erroribus a paucis annis citra ;
Prenominati etiam Stephanus Faure et W. Gri-
maudi, de Felgario, viderunt et adoraverunt pluries
hereticos, crediderunt hereticis et eorum erroribus a
paucis annis citra, et negaverunt veritatem aliis inqui-
sitoribus contra proprium juramenlum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie,
prout asserunt, redire volentes, in primis omni hereti-
ca pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam
Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione pre-
dicti criminis tenebantur astricti, si lamen ad ecclesias-
licam unitatem de corde bono redierint et mandata
sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanctam
1. Plusieurs fois nommé dans les confessions des habitants
d'Odars et présenté comme affilié à l'hérésie (bibl. de Toulouse,
ms. G09, fol. 203v"-20or").
2. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. G09, fol. 203 v").
3. Même observation que pour Arnaud du Rival, note 1.
ET DE JEAN DE SAINÏ-PIERRE. 29
Ecclesiam predicLis modis temere deliquerunt, ipsos
citatos coram nobis comparentes die sibi ad recipien-
dam penitentiam super crimine heresis pcremptorie
assignata, communicato multorum prelatorum et alio-
rum bonorum virorum consilio, ad peragendam con-
dignam penitentiam in perpetuuni carcerem retrudi
volumus [et precipimus] ibidem perpetuo comorari;
et quod istam penitentiam compieant, injungimus eis
in virtute prestiti juramenti. Si vero predictam peni-
tentiam facere noluerint, ipsos vinculo excommunica-
tionis innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti
Saturnini, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini,
W. R', P. de Drudas, canonicorum Sancti Saturnini,
F., capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, B.,
capellani de Ladinliaco, R., capellani de Fano Jhovis,
W., capellani de Sancto Germerio, Bertrandi de Villa
Nova, R. Berengarii, R. Rainerii, et multorum aliorum
de clero et populo Tholosano in generali sermone, et
mei P. Ariberti, qui hec scripsi.
X. — 24 juin 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Ar. d'en Joan le Jeune, Jacques d'en
Joan, son frère, de Toulouse, et Sebelia, de Saune, sont con-
damnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M° GG° XL°VI°, viif kal. julii. Nos,
fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in
civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas Ar. d'en Joan junioris et Jacobi d'en Joan, fratris
ejus, de Tholosa, Sebelie de Saona diocesis Tliolosane,
30 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Quod prenominatus Ar. d'en Joan vidit et adora-
vit hereticos, dédit eis de suo et comedit cum eis a
paucis annis citra;
Prenominatus etiam Jacobus d'en Joan vidit et ado-
ravit hereticos pluries et in pluribus locis, et comedit
cum eis a paucis annis citra ;
Prenominata etiam Sibilia, uxor quondam Ar. W' de
Sauna, postquam abjuravit heresim et juravit perse-
qui hereticos, vidit et adoravit hereticos et comedit
cum eis :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie,
prout asserunt, redire volentes, in primis heretica pra-
vitate abjurata, absolvimus, secundum formam Eccle-
sie, a vinculo [excommunicationis] quo tenebantur
astricti ratione predicti criminis, si tamen ad eccle-
siasticam unitatem de corde bono redierint et man-
data sibi injuncta compieverint ; et, quia in Deum et
Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos citatos coram nobis comparentes die sibi
ad recipiendam penitentiam super crimine heresis
peremptorie assignata, communicato multorum pre-
latorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo comorari ; et quod istam compleant peniten-
tiam, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si
vero predictam penitentiam tacere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actuni in
claustro Sancti Saturnini, Tholose ; testes, Ar., prior
ejusdem ioci, Fortis, capellanus ejusdem loci, R. , capel-
lanus Béate Marie Deaurate, Amclius, capellanus Sancti
Stephani, R., capellanus Sancti Juliani, B., prior de
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 31
Vauro, Nepos de Davinia clericus, P. Ariberli et P. Fre-
zapa, publici notarii.
XI. — 24 juin 124G, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Sen-
tence par laquelle Jeanne, veuve de B. de Latour, de Tou-
louse, religieuse du monastère de Lespinasse, est enfermée
dans une chambre séparée ; la prieure pourvoira à son
entretien.
Item, anno et die predictis. Quia Joanna, uxor
quondam B. de Turre de Tholosa', monialis nunc de
Laspinassa-, vidit et adora vit pliiries hereticos et in
pluribus locis predicationem eorum audivit, pluries
recepit eos, dédit eis de suo, credidit esse bonos
homines, dédit elemosinas Valdensibus et negavit veri-
tatem contra proprium jurannentum, includatur infra
scepta nioiiasterii de Lespinassa in aliqua canierula
sepai^ata, ne alii ad ipsam nec ipsa ad alios accédât;
set ibidem exterius sibi necessaria ministrentur; et
mandamus priorisse de Lespinassa quod sibi juxta pre-
dictum modum faciat provideri. Testes predicti.
XII. — 8 juillet 1246, Toulouse, dans la maison commune. —
Sentence par laquelle Gaubert, de Puyiaurens, chevalier,
Ermessende, femme de Bernard Mir Arezat, de Saint-Martin-
de-Lalande, B.-B. Arquier, de Montauban, et W. Donadieu,
de Mazerac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
1. Un B. de Latour figure comme témoin dans plusieurs
actes (Teulet, Layettes du Trésor des chartes, II, 408, 460,
548; Hist. gén. de Languedoc, VIII, 502). Un Bernard de Latour
était consul de Toulouse en 1204 [ibid., 506) et en 1205 [ihid.,
516, 527).
2. Monastère de l'ordre de Fontevrault, au diocèse de Tou-
louse.
32 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Amen. Anno quo supra, viii idus julii. Nos, fratres
ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in Tho-
losana et Gaturcensi civitate^ et diocesi auctoritate
apostolica deputati. Qtiia constat nobis per confes-
siones in judicio factas Gausberti de Podio Lauren-
cii, militis, et Ermersendis, uxoris Bernardi Mir
Arezat, de Sancto Martino de Lalanda, diocesis Tho-
lose, B. R* Arquerii de Monte Aibano, et W. Donadeu
vel Nebias de Mazerac, diocesis Gatnrcensis,
Quod prenominatus W. de Podio Laurencii vidit et
adoravit pluries hereticos et eorum predicationes
audivit pluries, comedit et bibit cum eis multociens,
associavit eos, recepit ab eis munera, credidit here-
ticos esse bonos homines et [non] dixit tempore gratie
coram aliis inquisitoribus plenariam veritatem ;
Prenominata etiam Ermersendis, uxor Bernardi Mir
Arrezad^, militis, vidit et adoravit multociens hereti-
cos, predicationes eorum audivit multociens, credidit
hereticis et eorum erroribus, hereticacioni interfuit
et negavit coram aliis inquisitoribus veritatem contra
proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Bernardus R' Arquerii de
Monte Aibano vidit et adoravit multociens hereticos,
et eorum predicationes audivit multociens, recepit
hereticos in domum suam, fecit eis cabanam et porta-
1. Ms. : cwitatum.
2. Appelé aussi en Arreznt [Confessions, bibl. de Toulouse,
ms. GOU, 31 v", 33 r°, 33 v", 34 r°). Voy. la confession d'Ermes-
sende [ibid., fol. 35 v°). Elle était la nièce de Roger de Latour,
helvétique qualifié [ibid., fol. 140 v**). Voy. la confession de Ber-
nard Mir, qui l'ocatur Avezads [ibid., fol. 30 r").
ET DE JEAN DE SAINT-IMERHE. 33
vit eis pluries ad comedendum, duxit et associavit
hereticos, et post abjuratam heresim vidit hereticos, et
liberavit eos, et credidit herelicis et eorum erroribus;.
Prenominatus etiam W. Donadeu vel Nebias de
Mazerac^ vidit et adoravit multociens hereticos, cre-
didit eos esse bonos homines, predicationes eorum
audivit, comedit cum eis multociens, duxit et associa-
vit hereticos usque in Lumbardiam :
I[)Sos, nunc usos saniori consiho ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis
quo tenebantur astricti ratione predicti criminis, si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquerunt, ipsos citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis assignata, communicato multorum prelato-
rum et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera-
gendam condignam penitentiam in perpetuum carce-
rem retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo
comorari; et quod illam penitentiam compieant, injun-
gimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero pre-
dictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom-
municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in
domo communi , in presentia Ar., prioris Sancti
Saturnini, F., capellani ejusdem loci, Amelii, capel-
lani Sancti Stephani, R., capellani Deaurate, Silvestri,
1. Voy. sa confession à la date du 3 mars 1245 ^Doat, XXIII,
fol. 209).
3
34 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
capellani de Viridi Folio, Ar., capellani de Podio Laii-
rencii, A., capellani dels Gasers, Nepotis, clerici,
R. Rainerii et Stephani Magistri, capitulariorum, et
multorum aliorum, etc.
XIII. — 15 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Bernard Alzeu, W. de Saint-Nazaire,
Ermengard, femme de W. de Gouzens, de Saint-Martin-de-
Lalande, Raymond Sicard, de Cambiac, Raymond Sauraa-
tier, de Laurac, et Bernarde, femme de Bomacip Maurand,
de Toulouse, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. AnnoDominiquo supra, idibusjulii. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas Bernardi Alzeu, filii quondam Ber. Alzeu,
W. de Sancto Nazario, Ermengardis, uxoris W. de
Gozenx, de Sancto Martino de Lalanda, R' Gicardi
vel Vassaro de Gambiaco, R' Saumaterii de Lauraco,
diocesis Tholose, et Bernarde, uxoris Boni Mancipii
Maurandi, de Tliolosa,
Quod prenominatus Bernardus Alzeu' vidit et ado-
ravit multociens hereticos, et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis,
duxit et receptavit eos, credidit eos esse bonos homi-
nes, negavit veritatem coram aliis inquisitoribus et
relapsus est in heresim abjuratam;
1. Plusieurs témoins, de Saint-Martin-de-Lalande, avaient
fait peser des charges sur lui [Confessions, bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 31 r°, 31 v% 32 r°, 33 r", 34 v% 39 v°).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 35
Prenominatus etiam W. de Sancto Nazario^ audivit
et adoravit muUociens hereticos et predicationem eo-
rum audivit, receptavit eos et comedit cum eis, credi-
dit eos esse bonos homines, negavit veritatem coram
aliis inquisitoribus et rela[)sus est in heresim abju-
ratam ;
Prenominata etiam Ermengardis-, uxor W. de
Gozenx, viditet adoravit multociens hereticos et pre-
dicationem eorum audivit, recepit eos in domum
suam, comedit cum eis et dédit eis de suo, credidit
hereticis et eorum erroribus et relapsus (sic) est in
heresim abjuratam;
Prenominatus etiam R. Gicardi vel Vasaro^ vidit et
adoravit hereticos, credidit eos esse bonos homines, et
negavit coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem
contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam R"^ Saumater'^ vidit et ado-
ravit multociens hereticos, comedit cum eis pluries,
servivit et ministravit eis, duxit eos et credidit eos
esse bonos homines et relapsus est in heresim abju-
ratam ;
Prenominata etiam Bernarda, uxor Boni Man-
cipii Maurandi, vidit et adoravit multociens here-
ticos, et audivit multociens predicationem eorum,
comedit cum eis, dédit eis de suo, receptavit eos,
1. L'enquête avait révélé bien des méfaits à sa charge [ibid.,
fol. 31 r", 31 V, 32 v°, 33 v°, 35 r°, 38 r«, 38 v").
2. Elle avait été accusée dans plusieurs dépositions [ibid. y
fol. 40 v°, 41 r°). Voy. sa confession [ibid., fol. 41 r°).
3. Voy. la confession de Raymond Sicard [ibid., fol. 239 r°).
4. Voy. sa confession [ibid., fol. 72 v°). A la marge du ms. :
Relapsiis.
36 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
credidit hereticos esse bonos homines, et non dixit
tempore gratie coram aliis inquisitoribus plenariam
veritatem :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in pri-
mis omni heretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommuni-
cationis quo ratione predicti criminis tenebantur
astrieti, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde
bono redierint et mandata sibi injuncta compleverint.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deliquerunt, ipsos citatos coram nobis com-
parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimine heresis assignata, communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo comorari; et quod istam penitentiam compleant,
injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si vero
predictam penitentiam facere noluerint, ipsos excom-
municationis vinculo innodamus. Actum Tholose, in
claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar., prioris
ejusdem loci, Amelii, capellani Sancti Stephani, For-
tis, capellani Sancti Saturnini, R., capellani Deal-
bate, Silvestri, capellani de Viridi Folio, Nepotis de
Davin[i]a clerici. Boni Mancipii Maurandi^ Poncii
Magistri, Bertrandi d'Esqualquenx, capitulariorum
Tholose, et multorum aliorum de clero, etc.
1. Le même sans doute que le Bomacip Maurand, qui est par-
tie dans un acte de 1243 (Teuiet, Layettes, II, 507).
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 37
XIV. — 27 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence portant condamnation pour hérésie et pronon-
çant la confiscation des biens contre Bernard de Roqueville,
seigneur des Cassés, W. Marchant et Cortèse, sa sœur, de
Toulouse.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifix! .
Amen. Anno Domini ]VI°CG°XL° sexto, xi kal. augusti.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio
et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice
pravitatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate
apostolica deputati. Gum constet nobis per confessio-
nes proprias in judicio factas Bernardi de Rocovilla^
militis, domini dels Gassers, Tholosane diocesis, W.
Mercatoris et Gortesie, sororis ejus, civium Tliolose,
Qiiod prenominatus Bernardus de Roco villa viderit
et adoraverit pluries hereticos, duxerit et associaverit
eos, dederit eis et receperit ab eis munera, comede-
rit cum eis, predicationem eorum audiverit, credidit
eos esse bonos homines, recepit eos in domum suam
et negavit tempore gratie aliis inquisitoribus verita-
tem et noluerit facere injunctam sibi a nobis peniten-
tiam pro predictis;
Et quod prenominatus W. Mercator viderit et ado-
raverit multociens hereticos, comederit cum eis et
eisdem servierit, duxerit hereticos ad hereticandam
quandam personam, et hereticationi interf'u[er]it et
relapsus sit in hefrejsim abjuratam;
Et quod prenominata Gortesia, soror W. Mercatoris,
viderit et adoraverit multociens hereticos, receptaverit
eos, crediderit eos esse bonos homines, dederit eis de
1. Voy. plus haut, sentence VIT.
38 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
suo et relapsa sit in he[re]sim abjuratam ; et propter hoc
ad agendam penitentiam obiigati juramento prestito
corporali non velint ad arbitrium Ecclesie facere peni-
tentiam pro crimine memorato, die sibi ad audiendam
diffinitivam sententiam super crimine heresis peremp-
torie assignata et aliis rite actis, communicato [mui-
torum prelatorum et aliorum] bonorum virorum con-
siiio, ipsos légitime citatos, set per contumaciam
absentes, per diffinitivam sententiam tanquam here-
ticos condempnamus et bona ipsorum decernimus
occnpanda, excommunicantes eos et omnes qui dein-
ceps scienter eis dederint consilium, auxilium vel
favorem. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini,
in presentia Ste., archipresbyteri Lauriacensis, W. de
Goncoutz, capellani Gaturci, P., prioris de Narbone
Predicatoribus ^ Ar., prioris Sancti Saturnini, F.,
capellani ejusdem loci, R', capellani Deaurate, Amelii,
capellani Sancti Stephani et multorum aliorum de
clero, etc.
XV. — 22 juillet 1246, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Pierre Benoît, Raymond Alboara,
Pierre-Raymond de Ravat, de Laurac, et Pons Pages, de
Roumens, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, xi. kal. augusti. Nos, fratres
ordines Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
1. « Petrus de Caussa Mira A.relatensis dictus Fortis Roboam
et predicator bonus. » (Bernard Gui, Fundacio et priores con-
ventus Narbonensis, dans mon opuscule : C Albigéisme et les
frères Prêcheurs à Narbonnc au XII I'^ siècle, 114 p. Paris,
Picard, 1894, in-S".)
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 39
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et dyocesi Tholosaiia auctoritate apostolica deputati.
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
Pétri Bencdicti, R' Alboarra, Pétri R' de Ravato, de
Lauraco, et Poncii de la Paiesa de Romenx, Tholo-
sane dyocesis,
Quod prenominatus Petrus Benedicti^ postquam
abjuravit heresim, vidit et adoravit muitociens here-
ticos et audivit predicationem eorum, comedit cum
eis et de pane benedicto ab eis, dédit eis de suo, acce-
pit pacem ab eis, credidit eos esse bonos homines, et
negavit coram aliis inquisitoribus veritatem contra
proprium juramentum;
Prenominatus etiam R"' Alboara^, fîlius Pétri
Alboarra, vidit et adoravit muitociens hereticos,
audivit predicationem eorum, pacem ab eis accepit,
hereticationi interfuit, et credidit hereticos esse bonos
homines a paucis annis citra;
Prenominatus etiam P. R' de Ravato^ vidit muito-
ciens hereticos, adoravit eos, audivit predicationem
eorum muitociens, credidit eos esse bonos homines et
negavit veritatem, et post abjuratam heresim vidit plu-
ries hereticos et in pluribus locis;
Prenominatus etiam Poncius de la Pagesa^, post-
quam abjuravit heresim, vidit et adoravit hereticos,
portavit eis panem et vinum, credidit hereticos esse
bonos homines et negavit coram nobis et aliis inqui-
1. Voy. sa confession (bibl, de Toulouse, ms. 609, fol. 192 v°).
2. Voy. sa confession [ibicL, fol. 194 r°). Voy. aussi la confes-
sion de son père [ibld., fol. 75 r") et de sa tante [ibid.].
3. Les Ravat étaient fort compromis [ibid., fol. 72 r").
4. ^oy. sa confession [ibid., fol. 220 r").
40 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
sitoribus veritatem contra proprium juramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis qiio
ratione predicti criminis tenebanlur astricti, si vero
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes légitime citatos
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, communicato multo-
rum prclatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ad peragendam penitentiam condignam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
petuo comorari ; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenli. Si
vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tho-
lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia testium
predictorum.
XVI. — 26 août 1244, Cahors, dans l'église Saint-Etienne. —
Sentence par laquelle Aymeric Bressols, de Castelsarrasin.
est condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M° CC'XL^Ilir, vii° kal. septem-
bris. Nos, fratres ordinis Prcdicatorum B. de Caucio
et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pra-
vitatis in Agennensi et Gaturcensi dyoccsi, de Villa-
muro et de Villalonga archidiaconatibus dyecesis Tho-
losane auctoritate apostolica deputati. Quia constat
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 41
nobis per confessionem Aimerici de Bressols de Cas-
tro Sarracenico', diocesis Tholose, in judicio fac-
lam, ipsum hereticos adorasse, predicationem eorum
audivisse et eorum erroribus credidisse, que omnia
juratus et requisitus sepius uegaverat coram iiobis, et
postmodum metu probationis predicta omnia recogno-
vitesse vera, coram nobis in judicio constitutus; nunc
vero usum saniori consilio ad unitatem Ecclesie, prout
asserit, de corde [bono] et fîde non ficta redire volen-
tem, ipsum, in primis omni heretica pravitate abju-
rata, absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo
excommunicationis quo ratione predicti criminis tene-
batur astrictus^, si tamen ad ecclesiasticam unitatem
de l^ono corde redierit et mandata sibi injuncta ser-
vaverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre-
dictis modis temere peccaverit, ipsum légitime cita-
tum die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata, com-
municato bonorum virorum consilio, ad peragen-
dam condignam penitentiam in perpetuum carcerem
retrudi volumus et precipimus ibidem'^ perpetuo
commorari ; et quia juravit stare mandatis nostris
super premissis, quod istam penitentiam compleat
injungimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero
ipsam penitentiam facere noluerit, ipsum excommu-
nicationis vinculo innodamus et omnes ipsum reci-
pientes et dantes sibi consilium, auxilium vel favorem.
Actum Gaturci, in ecclesia Sancli Stephani, presenti-
1. Voy. Doat, XXII, fol. 10, 38, où se trouvent des accusa-
tions formulées contre lui.
2. Ms. : tenebantur astricti.
3. Ms. : eundein.
42 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
bus G. de Gordo, priore, Fortanerio, archidiacono de
Cornes, Hectore, sacrista, R. Arcambal, Bencher Joan,
B. Fabre, B. de Lues, consulibus', W. Austorg,
baiulo, W. de Sart, Bertrando de Lart, burgensibus
Gaturci, W. de Goncoutz, R., priore de Gastro Sarra-
cenico, Ber. de Ladinhac, et pluribus aliis^.
XVII. — 11 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Pons de Latour le Jeune et Sicard de
Beaufort, de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M° GC^XL^VIf, iif idus augusti.
Nos, fratres ordinis Predicatorum Ber. de Gaucio et
Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-
tatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate apos-
tolica deputati. Quia constat nobis per confessiones in
judicio factas Poncii de Turre juvenis, filii quondam
Rogerii de Turre, et Sicardi de Bello Forti vel de
Insula, de Lauraco, Tholosane diocesis,
Quod prenominatus Poncius^ vidit et adoravit mul-
tociens hereticos, predicationem eorum audivit, come-
dit cum eis, credidit eos esse bonos homines, et
negavit veritatem coram nobis contra proprium jura-
mentum ;
Prenominatus etiam Gicardus^ vidit et adoravit mul-
i. Ms. : consiilimus.
2. Ms. : plurcs alii.
3. Voy. sa confession, le 12 juillet 1245 (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 71 v°).
4. Seigneur de Montmaur. Il avait caché chez lui R. Barte,
son parent, qui, ayant été arrêté par l'évêque de Lectoure,
s'était échappé (/(Ç'iW., fol. 131 v'^j. Voy. contre R. Barte, fol. 73r%
75 r°. Il avait pendu deux sergents de l'archiprêtre du Laura-
ET DE JEAN DE SAIM-PIEIIRE. 43
tocieiis hereticos, predicatioiiern eoruin audivit, dédit
eis de suo, comedit de pane ab eis benedicto, recep-
tavit eos, credidit eos esse borios homines et relapsus
est in heresim abjuratam :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurala, absolvimus, secundum
i'orniam Ecclesie, a vinculo excoinmunicationis quo
ratione predicti crimiiiis tenebantur astrieti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis assignata peremptorie, et aliis rite actis, com-
municato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
tentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et
precipimus ibidem perpetuo commorari; et quod
istam penitentiam compleant, injungimus eis in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo
innodamus. Actum apud Tholosam, in claustro Sancti
Saturnini, in presentia Ar., prioris, R. de Vernaus,
P. de Drudas, canonicorum, W., capellani de Manso,
magistri P., archipresbyteri de Garamanno, archi-
presbyteri de Monte Astrug\ R., capellani Béate
guais parce qu'ils avaient arrêté sa mère avec six femmes
hérétiques [ibid., fol. 75 v°. Cf. fol. 76 r°). Voy. la confession
de Sicard de Beaufort [ibid., fol. 73 r*").
1. Nom de l'archiprêtre de Montastruc omis.
44 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Marie Deaurate, F., capellani Sancti Saturnini, P. Ari-
berti, et multorum aliorum.
XVÏII. — 18 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Raymonde, veuve de R.-Jean, Marie,
veuve de Hugues, W. Atho, Bertrand de Latour, Bérengère,
veuve d'Assalit de Monts, Lombarde, veuve de Raymond
Aymeric de Causses, de Toulouse, Pons Barrau, du Mas-
Saintes-Puelles, et Ermengarde, femme de Pons de Latour,
de Laurac, sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesii Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M^GC^XL" septimo, xv kal. sep-
tembris. Nos, fratres ordinis Predicatorum B. de Gau-
cio et Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice
pravitatis in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate
apostolica deputati. Quia constat nobis per confes-
siones in judicio factas Raimunde, uxoris quondam
R* Johannis, Marie, uxoris quondam Hugonis, W. Atho-
nis, Bertrandi de Turre, Berengarie, uxoris quondam
Assalliti de Montibus, Lombarde, uxoris quondam
R' Aimerici de Gossas, de Tholosa, Poncii Barravi, de
Manso Sanctarum Puellarum, et Ermengardis, uxoris
Poncii de Turre, de Lauraco, Tholosane diocesis,
Quod prenominata Raimunda vidit pluries hereticos
et adoravit eos, credidit eos esse bonos homines et
celavit veritatem aliis inquisitoribus contra proprium
juramentum;
Prenominata etiam Berengaria vidit et adoravit plu-
ries hereticos, predicationem eorum audivit, recepta-
vit eos, hereticacioni interfuit, persolvit legatum cujus-
dam perfecte hereticate liereticis, credidit hereticos
esse bonos homines et celavit aliis inquisitoribus veri-
tatem contra proprium juramentum ;
ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 45
Prenominata etiam Lombarda de Cossas vidit et ado-
ravit hereticos, hereticationi cujusdam persone inter-
fuit, et non venit tempore gratie coram aliis inquisi-
toribus;
Prenominata etiam Maria vidit et adoravit multo-
ciens hereticos, predicationem eorum audivit mul-
tociens, receptavit eos, comedit cum eis, dédit eis
de suo, accepit pacem ab eis, credidit eos esse
bonos homines, aparellamentis hereticorum interfuit,
fecit questum ad emendum pannum cum quo sepeli-
retur quidam hereticus mortuus, et non venit tempore
gratie coram aliis inquisitoribus ;
Prenominatus etiam Bertrandus de Turre vidit et
adoravit multociens hereticos, audivit predicationem
eorum, associavit eos, hereticationi interfuit, credidit
hereticos esse bonos homines, celavit aliis inquisitori-
bus veritatem et non venit tempore gratie coram eis ;
Prenominatus etiam Poncius Barra vi* vidit et ado-
1. Les habitants du Mas-Saintes-Puelles qui firent leur con-
fession ou déposition devant les inquisiteurs chargèrent beau-
coup cet hérétique de marque (bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 1 r°, 7 v", 8 r", 15 r°, 18 r°, 22 v°). Voy. sa déposition,
fol. 25 r°. En regard, à la marge du ms. : « Suspectus est, et
ditior quam aliquis de Manso. » Par ses lettres du 24 dé-
cembre 1248 (anno sexto), Innocent IV le fit rendre à la
liberté, lui et quelques autres, par son pénitencier : « Vene-
rando in Christo Patri Dei gratia episcopo Tholosano, frater
Algisius, domini Pape penitentiarius et capellanus, salutem
in Domino. Noverltis nos Domini Pape récépissé litteras
in hac forma : Inxocentius Episcopus, servus servorum Dei,
dilecto filio fratri Algisio, penitentiario et capellano nostro,
salutem et apostolicam benedictionem. Cum sicut quibus-
dam ecclesiarum prelatis et aliis fide dignis accepimus inti-
mantibus, Pelrus de Sancto Michaele et Michaela filia sua,
46 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ravit hereticos, credidit hereticos esse bonos homines,
et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus verita-
tem contra proprium juramentum ;
Prenominata etiam Ermengardis, uxor Poncii de
Bernardus Hugonis et Vesiada, uxor sua, Gaubertus de Podio
Laurentio, Pontius Barravi et Arnaldus de Miglos Tholosane
diocesis, sponte confessi hereticam pravitatem, ab inquisîto-
ribus pravitatis hujusmodi in illis partibus a Sede Apostolica
deputatis fuerint immurati, et aliqui eorum jam sexagenarii
asperitatem carceris per quator annos et amplius, quidam non
[corr. : vero) per annum et dimidium, sustinuerint patienter,
nos, eorumdem prelatorum et aliorum supplicationibus incli-
nât!, presentium tibi auctoritate committimus prefatos P. et
alios ab hujusmodi liberari caixere facias, ac eis per te vel
per alios injungas, sicut animarura suarum saluti expedire
videris, penitentiam salutarem, ita quod penam sustinere car-
ceris, vel déferre crucem seu ultra mare proficisci, ex hujus-
modi penitentia minime teneantur, inquisitione, si qua contra
ipsos auctoritate nostra est habita, non obstante. Datum Lug-
duni, IX kls. januarii pontificatus [nostri] anno sexto. — Atten-
dentes igitur angustias et langores que patiuntur, et [quod]
mundo corde diu sub immurationis duritia sustinendo famam
preteriti temporis quorumdam obtractione perditam redeme-
rint, cum super fide et credulitate recta per multos fide dignos
laudabilibus testimoniis commendentur, et apud nos Terre
Sancte subveniri fecerint competenter, prout in aliis litteris,
quas vobis per eosdem mittimus videbitis contineri, ut raan-
datum apostolicum juxta debitum exequamur, Paternitati ves-
tre auctoritate domini Pape qua fungimur in hac parte, com-
mittimus quatenus predictos viros et mulieres a carcere ubi
de mandato inquisitorum ipsorum inclusi detinentur facientes
educi et eductos proprie liberlati donari, eis injungatis que
ipsorum saluti et fidei firmitati videbitis expedire, ita tamen
quod pena carceris, delationc crucis, transfretandi coactione,
bonorum publicatione seu alia pena notabili contra eos nulla-
tenus procedatis, inquisitione vel processu aliquibus nonobs-
tantibus apostolica vel etiam ordinaria habitis contra eos.
ET DE JEAN DE SAINT-PÎERRE. 47
Tiirre, vidit et adoravit multociens hereticos, audivit
predicationem eorum et credidit hereticos esse bonos
homines, postquam alii inquisitores venerunt apud
Lauracum pro inquisitione contra hereticos facienda :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata , absolvimus , secundum
formam Ecclesie, a vinciilo excommunicatioiiis quo
ratione predicti criminis tenebantiir astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rint et mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deHquerunt, ipsos légitime citatos coram nobis com-
parentes die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimine heresis peremptorie assignata, et ahis rite
actis, communicato multorum prelatorum et aiiorum
bonorum virorum consiho, ad peragendam condignam
penitentiam in perpetuum carcerem retrudi volumus
et precipimus ibidem perpetuo commorari ; et quod
istam penitentiam compleant, injungimus eis in vir-
Datuin Lugduni, v. kls. januarii pontificatus domini Inno-
centii Pape quarti anno sexto » (Doat, XXXI, fol. 152 v°). —
Pierre de Saint-Michel, Micliaële, Bernard Hugues et Vesiade
avaient été condamnés à la prison perpétuelle par les inquisi-
teurs Fenner et Durand, Castres, 16 août 1244 (Doat, XXI,
fol. 315). Plusieurs témoins avaient fait peser des charges sur
Gaubert de Puylaurens (Doat, XXIV, fol. 128, 13G v», 147),
dont la sœur était hérétique (sa confession, ibid., fol. 135 v°).
Pour Armand de Miglos, voy. ses confessions du 24 mai 1244,
du 15 décembre 1246 et du 22 mars 1247 (n. st.) (Doat,
XXIV, fol. 193, 246 v°, 248 v°). Sa fille Brunissende avait été
poursuivie (sa confession du 29 janvier 1248 (n. st.), ibid.,
fol. 264).
48 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
tute prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noluerint, ipsos excommunicationis vinculo
innodamus. Actum in claustro Sancti Saturnini, Tho-
lose, in presentia Ar., prioris Sancti Saturnini, Ar.,
prioris de Savarduno, S., archipresbyteri de Lauraco,
F., capellani Sancti Saturnini, R', capellani de Fano
Jovis, P. Ariberti et multorum aliorum.
XIX. — 18 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence déclarant hérétiques Pierre Benoît, de Laurac,
P. Babau, des Barelles, W. Etienne, de Gaure, et Pons
Pages, de Roumens, qui, condamnés à la prison perpétuelle,
refusent de faire leur peine, et prononçant la saisie de leurs
biens.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini quo supra, xv kal. septembris.
Nos, f'ratres ordinis Predicatorum B. de Caucio et
Johannes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravi-
tatis in civitate et diocesi Tholosana auctoritate apos-
tolica deputati. Cum Petrus Benedicti* de Lauraco,
P. Babali de Berrellis-, W. Stephani de Gaure^ et
Pondus de na Pagesa de Romenx^, Tholosane diocesis,
de heresi plurimum diffamati, per confessiones pro-
prias in judicio factas in heresi manifeste deprehensi,
et propter hoc ad agendam penitentiam obhgati et ad
murum perpetuum condempnati juramento prestito
corporaU, non vehnt ad arbitrium Ecclesie injunctam
sibi penitentiam facere pro crimine memorato, die
sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri-
1. Sentence XV.
2. Sentence VII.
3. Sentence II. ,
4. Sentence XV.
ET DE JEAN DE SAINT-PIËIIKE. 49
mine lieresis peremptorie assignata et aliis rite actis,
communicato bonoruni virorum consilio, ipsos légi-
time citatos set per contiimaciam absentes, per diffi-
nitivam sententiam tanquam hereticos condempnamus
et bona ipsorum decerniinus occupanda, excommuni-
cantes eos et omnes qui deinceps scienter eis dederint
consilium, auxilium vel favorem. Testes propedicti in
alia sententia.
XX. — 25 août 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence condamnant W. Bocadase, Raymond Belicens le
Vieux, W., femme de Willem do Calhavel, de Fanjeaux,
P. d'Alaman, P. Albaric, du Mas-Saintes-Puelles, P. Donat,
de Verfeil, Ar. des Plans, R. -Pierre des Plans, Pons des
Plans, frères, de Toulouse, à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, vm kal. septembris. Nos,
fratrcs ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes
deSanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
late et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas W. Bocadase*, R^ Belicen senioris, W% uxoris
Willelmi de Galliavello, de Fano Jovis, P. d'Alamans,
P. Albaric, de Manso Sanctarum Puellarum, Pétri
Donati, de Viridi Folio, diocesis Tholosane, Ar. de
Planis, R' Pétri de Planis et Poncii de Planis, fratrum,
de Tholosa,
Quod prenominatus W. Bocadase vidit, recepta-
vit et adoravit multociens hereticos et audivit pre-
1. Souvent accusé dans les confessions (bibl. de Toulouse,
I ms. 609, fol. 150 r", 150 v% 151 v", 152 r% 154 r», 157 v»). Sa
maison élail le rondez-vous ordinaire des ministres dualistes.
4
50 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
dicationem eorum, comedit de pane benedicto ab
eis, credidit eos esse bonos homines, hereticationi
interfuit, negavit veritatem aliis inquisitoribus , et
post heresim abjuratam vidit hereticos et non cepit
nec revelavit eos;
Prenominatus etiam R"' Belisen senior' vidit et
adoravit multociens hereticos, receptavit eos, et audi-
vit predicationem eorum, comedit cum eis, pacem ab
eis accepit, credidit eos esse bonos homines, dédit eis
et recepit ab eis, et post abjuratam heresim vidit here-
ticos et misit eis multociens neccessaria;
Prenominata etiam Willelma, uxor W. de Galha-
velio^, vidit et adoravit multociens hereticos, recepit
eos in domum suam, comedit de pane benedicto ab
eis, credidit eos esse bonos homines, hereticationibus
interfuit et relapsa est in heresim abjuratam;
Prenominatus etiam P. d'Alamans^ vidit et adoravit
hereticos, credidit eos esse bonos homines et negavit
veritatem coram nobis contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam P. Albaric* vidit et adoravit
hereticos, audivit predicationem eorum, credidit eos
1. Voy. bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 151 r% 155 r''. Con-
fession de Raymond Belissens le Jeune, fol. 153 r°.
2. Les Calhavel de Fanjeaux se montraient très partisans des
hérétiques [ibid., fol. 154 r", 155 r«, 155 v% 15G r°, 162 r°,
163 v% 166 r°).
3. On trouve aussi la forme « Alamans » [ibid., fol. 12 r°), ou
« Alanian » (voy. une de ses confessions, ibid., fol. 13 r"). Les
Alamans étaient deux frères, Pierre et Pons, également compro-
mis. C'est Ar. Jorda qui avait arrêté Pons. A la marge du ras. :
« Frater Poncii Alaman, quem tenere fecit Ar. Jorda, catho-
licus. »
4. Il avait comparu précédemment devant Fr. Ferrier, à Sais-
sac, Aude. Voy. sa confession [ibid., fol. Gv").
ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 51
esse bonos homines et negavit coram nobis verilatem
contra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam P. Donati vidit et adoravit mul-
tociens liereticos, rccepit eos in domum suam, credi-
dit hercticis et eorum erroribus, et relapsus est in
heresim abjuratam;
Prenominatus etiam Ar. de Planis vidit et recepit
in domo in qua manebat hereticos, adoravit eos plu-
ries, et audivit predicationem eorum, comedit cum
eis et habuit in cura sua quendam hereticum, negavit
coram nobis et aliis inquisitoribus veritatem contra pro-
prium juramentum et non venit tempore gratie coram
aliis inquisitoribus pro confessione de heresi facienda;
Prenominatus etiam R"* Pétri de Planis^ vidit in
domo in qua manebat multociens hereticos jacentes et
comedentes, et audivit predicationes eorum, associa-
vit eos et adoravit eos pluries, credidit hereticis et
eorum erroribus, scripsit hereticis pro precio, negavit
veritatem coram nobis contra proprium juramentum
et non venit tempore gratie coram ahis inquisitoribus
pro confessione de heresi facienda;
Prenominatus etiam Pohcius de Planis vidit multo-
ciens hereticos, adoravit eos, ut crédit, comedit^ cum
eis, associavit eos et audivit predicationem eorum,
credidit liereticis et eorum erroribus et negavit veri-
tatem coram nobis contra proprium juramentum et
non venit tempore gratie coram aliis inquisitoribus
pro confessione de heresi facienda :
1. Un Raimundus Petrus de Planis rédige une ctiarte en
1243, cartamistam scripsit (ïeulet, Layettes, II, 514). Serait-ce
le même ?
2. Ms. : comcdis.
52 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Ecclesie,
prout asserunt, redire volentes, in primis omni here-
tica pravitate abjurata, absolvimus, secundum for-
mam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticani unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, com-
municato multorum prelatorum et aliorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in pre-
sentia Ar., prioris Sancti Saturnini, F., capellani
ejusdem loci, Ar., prioris de Savarduno, R., capel-
lani Deaurate, P. de Drudas, canonici, P. Ariberti
et multorum aliorum.
XXI. — 1^'' septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle W. Donat, de Toulouse, et
Raymonde, sa mère, et Gauzio, de Cumiers, sont condamnés
à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jliesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno quo supra, kal. septembris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sanclo Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
ET DE JEAN DE SATNT-PIERRE. 53
tate el dyocesi Tholosana auctoritatc apostolica dcpu-
tati. Quia constat nobis per confessiones in judicio
factas W. Donati de Tholosa et Raimunde, matris
ejus, et Gauzionis de Gutmerio Tholosane diocesis,
Quod prenominatus W. Donati vidit et adoravit
multociens hereticos, credidit eis et eorum errori-
bus, negavit veritatem coram nobis et relapsus est
in heresim abjuralam;
Prenominata etiam Raimunda vidit et recepit
hereticos in domum suam, adoravit eos multociens,
dédit eis ad comedendum, comedit cum eis in eadem
mensa et de pane benedicto ab eis, credidit hereticos
esse bonos homines et negavit veritatem coram nobis
contra proprium juramentum;
Prenominata etiam Gauzio^ vidit, receptavit et ado-
ravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, dédit eis de suo, comedit de pane ab eis
benedicto, hereticationi interfuit, credidit hereticis et
eorum erroribus, et, postquamabjuravit heresim coram
aliis inquisitoribus, vidit et celavit hereticos in domo
sua :
Ipsos, nunc usos saniori consilioadunitatemEcclesie,
prout asserunt, redire volentes, in primis omni here-
tica pravitateabjurata, absolvimus, secundum formam
Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo ratione pre-
dicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad ecclesias-
ticam unitatem de corde bono redieriht et mandata
sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum et Sanc-
tam Ecclesiam predictis modis temere dehquerunt,
1. Voy. sa confession (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 142 v°).
Elle recevait 1rs hérétiques dans sa maison du Mas-Saintes-
Puelles (Doat, XX1\ , fol. 120 v").
54 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ipsos légitime citotos coram nobis comparentes die
sibi ad recipiendam penitentiam super crimine heresis
peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consiiio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpétue comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere
noluerint, ipsos excommunicationis vinculo innoda-
mus. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini, in
presentia Ar., prioris, F., capellani Sancti Satur-
nini, R., capellani Deaurate, A., capellani Sancti Ste-
phani, et multorum aliorum in generali sermone.
XXII. — 1" septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle injonction est faite à R.-i?ierre
de Saint-Jean-l'Herm d'avoir à purger sa condamnation à la
prison perpétuelle.
Anno et die predictis. Raimundo Pétri de Sancto
Johanne de Heremo, quia vidit et adoravit hcreticos,
credidit eos esse bonos homines, fuit condempnatus
pro heresi et relapsus est in heresim abjuratam, injun-
gimus quod intret domum carceris, ibidem perpetuo
moraturus ad penitentiam peragendam. Testes prope-
dicti.
XXÏII. — 8 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle W. de Saint-Nazaire, de Saint-
Martin-de-Lalande, et R. Saumater, de Laurac, refusant de
faire la peine de la prison prononcée contre eux, sont décla-
rés hérétiques et leurs biens confisqués.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 55
Amen. Anno quo supra, vi° idus septembris. Nos, fra-
tres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in
civitate et diocesi Tholosana auctoritate apostolica
deputati. Giini W. de Sancto Nazario de Sancto Mar-
tino de la Landa et R"^ Saumaterii de Lauraco, dyocesis
Tholosane, ad nnurum perpetuum exigentibus suis cul-
pis^ pro heresi condempnati, et diucius expectati,
non velint penitentiam facere sibi datam, ad quam
peragendam se obligaverunt juramento prestito cor-
porali, communicato multorum prelatorum et aliorum
bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set
per contumaciam absentes, per diffinitivam senten-
tiam tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso-
rum decernimus occupanda, excommunicantes eos et
omnes qui deinceps scienter eis dederint consilium,
auxilium vel favorem. Actum Tholose, in claustro
Sancti Saturnini, in presentia Ar., prions, F., capcl-
lani Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, et mul-
torum aliorum in generali sermone.
XXIV. — 15 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle W. Guilaud, de Belcastel, et
Pierre Baret, de Saint-Anatholi, sont condamnés à la pri-
son perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, xvii*^ kal. octobris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, incjuisitores heretice pravitatis in civitate
et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
1. V^oy. sentence XIII.
56 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
W. de Guitaud de Bello Castro et Pétri Baret^ de
Sancto Anatholio, dyocesis Tholosane,
Quod prenominatus W. vidit, receptavit et adoravit
multociens hereticos, et audivit predicationem eorum,
diixit et associavit eos, servivit eis, dédit et misit eis
de suc, apparellamentis hereticorum interfuit, pacem
ab eis accepit, comedit de pane ab eis benedicto mul-
tociens, credidit hereticis et eorum erroribus et relap-
sus est in heresim abjuratam;
Prenominatus etiam Petrus Baret vidit et adoravit
multociens hereticos, audivit predicationem eorum,
dédit eis de suo, recepit hereticos condempnatos
in domum suam, credidit hereticis et eorum erro-
ribus, negavit coram nobis et aliis inquisitoribus
veritalem contra proprium juramentum, et relapsus
est in heresim abjuratam :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire voientes, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis,
quo ratione predicti criminis tenebantur astricti,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis
modis temere deliquerunt , ipsos légitime citatos
coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis rite actis, communicato multorum pre-
lalorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
1. Barot (sentence XXX).
[■, É
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 57
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
pétue commorari ; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti.
Si vero predictam penitentiam facere noiuerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus. Actum Tiio-
lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia Ar.,
prioris, et P. de Drudas, canonicorum, R., capellani
Deaurate, Pétri Ariberti et multorum aliorum.
XXV. — 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Scr-
nin. — Sentence par laquelle Isar Mercadier, de Montca-
brier, et W. Sedasser, de Laurac, sont déclarés hérétiques
et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, m kal. octobris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et diocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
Isarni Mercaderii de Monte Caprerio et W. Cedacerii
de Lauraco Tholosane diocesis,
Quod prenominatus Isarnus vidit et adoravit mul-
tociens hereticos et audivit predicationem eorum,
duxit eos et portavit eis ad comedendum multo-
ciens, credidit hereticis et eorum erroribus;
Prenominatus etiam W. Cedacerii ^ postquam abju-
1. Bernard Sedasser et chacun de ses quatre fils, Géraud,
Bernard, Willem et Raymond, appartenaient à l'hérésie corps
et âme [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 600, fol. 76 v°, 78 r°,
79 v°). Voy. la confession de llayniond Sed3isser[ibid., fol. 77 v°.
Cf. fol. 191 v°). Voy. aussi la confession de Bernard Sedasser le
58 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ravit heresim coram aliis inquisitoribus, vidit et ado-
ravit pluries hereticos, et credidit hereticis et eorum
erroribus ;
Et propter hoc ad agendatn penitentiam obligati
juramento prestito corporali et légitime citati ad reci-
piendam penitentiam super premissis, et assignata sibi
die non comparuerint coram nobis, ipsos ad audiendam
diffinitivam sententiam pluries peremptorie citatos,
set per contumaciam absentes, communicato multo-
rum prelatorum et aliorum bonorum virorum consi-
lio, per diffinitivam sententiam tanquam hereticos con-
dempnamus et bona ipsorum decernimus occupandai,
excommunicantes eos et omnes qui scienter eis dein-
ceps dederint consiHum, auxiUum vel favorem. Actum
in claustro Sancti Saturnini, Tholose, in presentia
A., prioris, F., capellani ejusdem loci, P. de Drudas,
canonici, R., capellani Deaurate, P. Ariberti et mul-
torum aliorum.
XXVI. — 29 septembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Béa-
trix, femme de Jourdain de Roquefort, de Montjoire, sont
condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis etc., ut supra. Quia
Vieux [ibid., fol. 73 r"), la confession de Bernard Sedasscr le
Jeune [ibid., fol. 73 v°), et surtout la confession de W. Sedasser,
ici condamné, qui avait abjuré l'hérésie entre les mains de Wil-
lem Arnaud (i'ôiV/., fol. 73 v**).
1. Ms. : occupata.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 59
constat iiobis per conf'essiones in judicio factas Ar.
Orre de Alto pullo et domine Beatricis, uxoris Jordani
de Rupe Forti, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis,
Quod prenominatus Ar. Orre^ vidit et adoravit mul-
tociens hereticos, et audivit predicationem eorum, dédit
et portavit eis de suo, duxit et associavit eos, comedit
cunn eis et de pane benedicto ab eis, recepit eos in
domum suam, pacem ab eis accepit, hereticationi et
apparelhamentis hereticorum interfuit, et fuit cre-
dens hereticorum-, ita quod, si moreretur in secta
corum, crederet salvari, et negavit veritatem coram
nobis contra proprium juramentum ;
Prenominata etiam domina Beatrix vidit et adoravit
hereticos et hereticas, credidit eos esse bonos homines,
et negavit veritatem coram nobis contra proprium
juramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserunt, redire volentes, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebantur astricti, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos légitime citatos coram nobis comparentes
die sibi ad recipiendam penitentiam super crimine
memorato assignata, et ahis rite actis, communicato
multorum preiatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
1. Voy. sentence XXX.
2. Ms. : hereticationis.
60 SENTENCES DE RERNARD DE CAUX
perpetuam carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpétue commorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si veropredictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Actum in dicto loco. Testes predicti.
XXVII. — 29 septembre 1247, Toulouse, maison de l'abbé de
Saint-Sernin. — Sentence par laquelle Algaia, femme de
noble Pons de Villeneuve-la-Comptal, est condamnée à la
prison perpétuelle.
Anno quo supra, nonis octobris. In nomine
[Domini] nostri Jhesu Christi. Amen. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis etc.
Quia constat nobis per confessiones in judicio fac-
tas domine Algaie ^ uxoris nobilis viri Poncii ' de
Villanova Comitali, Tholosane dyocesis, quod ipsa
vidit multociens et in multis locis hereticos, adora-
vit eos multociens et audivit predicationem eorum,
tenuit et receptavit eos multociens, dédit eis ad
comedendum et comedit de pane ab eis benedicto,
recepit osculum ab hereticabus multociens^, credidit
1. Les confessions des témoins de Villeneuve-la-Comptal, dis-
tribuées en deux sections dans le ms. 609 de la bibl. de Tou-
louse, fol. 143 r'*-144 r°, 183 v'>-184 v", ne fournissent aucun
renseignement sur Algaia. Il y a quelque chose dans Doat,
XXIV, fol. 105 v°, 106 v°, 137 V.
2. Après la cérémonie de « l'adoration, » les hérétiques
avaient l'habitude de se baiser, les hommes entre eux et les
femmes entre elles : « osculabantur sese ad invicem bis in ore
ex transverso » (Doat, XXIV, fol. 104 v°). Recevoir le baiser
était faire acte d'hérésie.
ET DE JEAN DE SAINT-PIEKRE. 61
hereticis et eorum erroribus, et post abjuratam here-
sim recepit in domum suam quendam hereticum
condempnatuin et comedit cum eo, et non venit tem-
pore gratie coram aliis inquisitoribus pro confessione
de heresi facienda : ipsam, nunc usam saniori consilio,
ad unitatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem,
in primis heretica pravitate abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-
tionis quo ratione predicti criminis tenebatur astricla,
si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono
redierit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia
in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquit, ipsam légitime citatam coram nobis compa-
rentem die ad recipiendam penitentiam super crimine
heresis peremptorie assignata, et aliis rite actis, com-
municato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peniten-
tiam in perpetuum carcerem retrudi volumus et pre-
cipimus ibidem perpetuo commorari; et quod istam
penitentiam compleat, injungimus ei in virtute pres-
titi juramenti. Si vero predictam penitentiam facere
noluerit, ipsam excommunicationis vinculo inno-
damus. Actum Tholose, in domo [abbatis] Sancti
Saturnini, in presentia Ar., prioris, F., capellani ejus-
dem loci, Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capel-
lani Deaurate et 1\ Ariberti etc.
XXVIII. — 13 octobre 1247, Toulouse, maison de l'abbé de
Saint-Sernin. — Sentence par laquelle Ar. Cot, de Lanta,
est condamné à la prison perpétuelle.
In nominc Domini nostri Jhesu Christi crucitixi.
Amen. Anno quo supra, iii° idus octobris. Nos, l'ratres
m SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. Quia constat nobis per confessionem in judicio
factam Ar. GotodeLantario^ Tholosane dyocesis, quod
ipse vidit et adoravit pluries hereticos, audivit predi-
cationem eorum, credidit eos esse bonos homines et
negavit veritatem coram nobis contra proprium jura-
mentum; ipsum nunc usum saniori consilio, etc., ut
supra in sententia pr édicté Algaie. Actum in predicto
loco. Testes predicti et muiti alii in generali sermone.
XXIX. — 20 octobre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence par laquelle Isar Bonhomme, de Hautpoul,
Pierre Grimaud, de Montjoire, Hugues de Montagnol, de
Sainl-Aignan, Ar. Ermengaud, de Lanta, Julienne, veuve
de Jean Testor, de Toulouse, sont condamnés à la prison
perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, xiii kal. novembris. Nos,
fratres ordinis Predicatorum Ber. de Caucio et Johan-
nes de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis
in civitate et dyocesi Tholosana auctoritate aposto-
Hca deputati. Quia constat nobis per confëssiones in
judicio factas Isarni Boni hominis^ de Alto Pullo,
Pétri Grimaudi^ de Monte Jhovis, Hugonis de Mon-
tanhol de Sancto Aniano, Ar. Ermengaudi de Lan-
tario, Tholosane diocesis, et Juliane, uxoris quondam
Johannis Testons, de Tholosa,
>
1. Voy. sentence XLVII.
2. Voy. sa confession (Doat, XXIIl, fol. 226).
3. Voy. sentence XLl.
ET DE JEAN l)E SAINT-PIEHUE. 63)
Quod prenominatus Isarnus Bonus Homo vidit mul-
tociens et in multis locis hereticos, audivit predica-
tionem eorum et adoravit eos, comedit cum eis in
eadem mensa, dilexit eos et credidiL esse bonos
homines et negavit coram nobis et aliis inquisitoribus
veritatem contra propriuni juramentum ;
Prenominatus etiam Petrus Grimaudi * vidit et
adoravit hereticos, duxit eos et audivit predicationem
eorum, tenuit et recepit per viii'^ dies hereticos in
domum suam, et negavit veritatem coram nobis con-
tra proprium juramentum ;
Prenominatus etiam Hugo de Montanhol^ vidit et
adoravit hereticos, recepit eos in domum suam, cre-
didit eis et eorum erroribus et relapsus est in heresim
abjuratam ;
Prenominatus etiam Ar. Ermengaudi vidit et adora-
vit multociens hereticos, predicationem eorum audivit,
comedit de pane ab eis benedicto, multociens appa-
relhamento eorum interfuit, credidit eos esse bonos
homines, tenuit xv diebus hereticos in domo sua et
negavit veritatem coram nobis contra proprium jura-
mentum ;
Prenominata etiam Juhana vidit et adoravit multo-
ciens hereticos, recepit eos in domum suam, credidit
eos esse bonos homines et negavit veritatem coram
nobis contra proprium juramentum :
Ipsos, nunc usos saniori consilio ad unitatem
Ecclesie, prout asserunt, redire volentes, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
1. Voy. sa confession (Doat, XXIV, fol. 15 w").
2. Un Pierre de Monlagnol apparaît comme témoin ou partie
dans quelques actes du temps ^Teulet, Layettes, 11, 437, 439).
64 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicatio-
nis quo ratione predicti criminis tenebantur astricti,
si tamen ad ecclesiasticam unilatem de corde bono
redierint et mandata sibi injuncta compleverint.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis
modis temere deliquerunt, ipsos légitime citatos
coram nobis comparentes die sibi ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis rite actis, communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio, ad
peragendam condignam penitentiam in perpetuum
carcerem retrudi volumus et precipimus ibidem per-
pétue comorari ; et quod istam penitentiam com-
pleant, injungimus eis in virtute prestiti juramenti. Si
vero predictam penitentiam facere noluerint, ipsos
excommunicationis vinculo innodamus, Actum Tho-
lose, in claustro Sancti Saturnini, in presentia F.,
capellani ejusdem loci, R., capellani Deaurate, P. Ari-
berti, notarii publici, et multorum aliorum in generali
sermone.
XXX. — 20 octobre 1247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence par laquelle Ar. Orre, de Hautpoul, et Pierre
Baret, de Saint-Anatholy, refusant de faire leur peine, sont
déclarés hérétiques et leurs biens saisis.
Anno et die predictis. In nomine Domini nostri
Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosana auctoritate apostolica deputati. Gum Ar.
Horre de Alto Pullo et Petrus Barot\ de Sancto Ana-
1. Barct, sentence XXIV.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERIIE. 65
tholio, Tholosane dyocesis, per confessiones proprias
in heresi deprehensi, exigentibus culpis suis ad murum
perpetuum coiidempnati pro heresi ', et diucius expec-
tati non velint facere penitentiam sibi datam, ad quam
perageiidam se obligaverunt juramento prestiLo cor-
porali, communicato multorum prelatorum et aliorum
bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos, set
per contumaciam absentes, perdiffinitivam sententiam
tanquam hereticos condempnamus et bona ipsorum
deceriiimusoccupanda, excommunicantes eos et omnes
qui deinceps scienter eis dederint consilium, auxilium
vel favorem. Actum in dicto loco. Testes propedicti et
multi alii in dicto sermone.
XXXI. — 3 novembre i247, Toulouse, cloître de Saint-Sernin.
— Sentence par laquelle Pons Jean, de Bax, est condamné à
la prison perpétuelle.
Anno quo supra, m nonas novembris. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B . de Gaucio et Johannes de Sancto
Petro, inquisitores heretice pravitatis, etc. Quia constat
nobis per confessionem in judicio factam Poncii Johan-
nis de Baucio, Tholosane dyocesis, quod ipse vidit et
adora vit hereticos, et audivit predicationem eorum,
pacem ab eis accepit, apparelhamento eorum interfuit,
credidit eos esse bonos homines et negavit coram nobis
et aliis inquisitoribus veiitatem contra proprium jura-
mentum : ipsum, nunc usum saniori consilio ad uni-
tatem Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in pri-
mis omni heretica pravitatc abjurata, absolvimus,
secundum formam Ecclesie, a vinculo excommunica-
1. Voy. sentences XXIV et XXVî.
66 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
tionis quo ratione predicti criminis tenebatur astric-
tus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde
bono redierit et mandata injuncta sibi compleverit.
Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis
temere deliquit, ipsum légitime citatum coram nobis
comparentem die sibi ad recipiendam penitentiam
super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis
rite aclis, communicato multorum prelatorum et alio-
rum bonorum virorum consilio, ad peragendam con-
dignam penitentiam in perpetuum carcerem retrudi
volumus et precipimus ibidem perpétue comorari ;
et quod istam penitentiam compleat, injungimus ei in
virtute prestiti juramenti. Si vero predictam facere
penitentiam noluerit, ipsum excommunicationis vinculo
innodamus. Actum in predieto loco, in presentia Ar.,
prioris Sancti Saturnini, F., capellani ejusdem loci,
R., capellani Deaurate, P. Ariberti, et multorum
aliorum.
XXXII. — 4 novembre 1247, Escalquens. — Sentence par
laquelle Bertrand d'Alaman, de Saint-Germier, contumax,
est déclaré hérétique et ses biens sont saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno quo supra, ii nonas novembris. Nos, fra-
tres predicti. Quia constat nobis per confessionem in
judicio factam Bertrandi de Alamans, de Sancto Ger-
merio, dyocesis Tholosane^ quod idem Bertrandus de
1. Les Alaman de Saint- Germier, Bernard et Raymond,
appartenaient à l'hérésie [Confessions, bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 174 r°. Voy. la confession de Bertrand d'Alaman.
Doal, XXIil, fol. 65). Bertrand d'Alaman avait fait une collecte
à (^ambiac pour le rachat de Raymond Fort, diacre hérétique,
Eï DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 67
hercsi plurimum dilTamatus, vidit pluries et in pluribus
locis hereticos, etaudivit prcdicationem eorum, adora-
vit eos, liberavit très hereticos captos, duxit eos et fuit
credens hereticorum per multos annos, ita quod, si
moreretur in secta eorum, crederet salvari, et pluries
peremptorie citatus in assignatis sibi diebus non com-
paruerit coram nobis, et de heresi ejusdem per plures
testes nichilominus nobis constet, die sibi ad audien-
dam diffînitivam sententiam super crimine heresis
peremptorie assignata, et aliis rite actis, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, prenominatum Bertrandum légitime citatum,
set per contumaciam absentem, per diffmitivam sen-
tentiam tanquam liereticum condempnamus et bona
ipsius decernimus occupanda, excommunicantes ipsum
et omnes qui deinceps scienter ei dederint consilium,
auxilium vel favorem. Actum apud Escalquenx, in
presentiaR., prepositiTholosani, magistri Ar. Pelisso,
canonici Sancti Stepliani Tliolose, Ar. d'Albihno,
officialis Tholose, Ar. prioris, F., capellani Sancti
Saturnini, R., capellani Deaurate, W. de Samata,
capellani d'Escalquenx , magistri Benedicti, Aldrici
Garabordas, P. W. de Sancto Romano , capitulariorum
Tholose, et P. Ariberti.
XXXIII. — 10 novembre 1247, Toulouse, cloître de Saint-
Sernin. — Sentence par laquelle Pons Garrigue, d'Issel, est
condamné à la prison perpétuelle.
Anno quo supra, iiii° idus novembris. In nomine
captif, et avait toujours montré un grand zèle pour l'hérésie
(ras. 009, fol. 237 v^-240r°j.
68 SENTENCES DE JJERNARD DE CAUX
Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi. Amen. Nos, fra-
tres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
SanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia constat nobis per confessionem in judicio factam
Poncii Garriga^ de Exilio, Tholosane dyocesis, quod
ipse vidit et adoravit multociens hereticos, et audivit
predicationem eorum, dédit eis et recepit ab eis mu-
nera, comedit cum eis, recepit eos in domum suam,
heriticationibus interfuit, credidit hereticis et eorum
erroribus, celavit aliis inquisitoribus veritatem et
relapsus est in heresim abjuratam : ipsum, nunc usum
saniori consilio ad unitatem Ecclesie, ut asserit, redire
volentem, in primis omni heretica pravitate abjurata,
absolvimus, secundum formam Ecclesie, a vinculo
excommunicationis quo ratione predicti criminis tene-
batur astrictus, si tamen ad ecclesiasticam unitatem
de corde bono redierit et mandata sibi injuncta com-
pleverit. Et quia in Deum et Sanctam Ecclesiam pre-
dictis modis temere deliquit, ipsum légitime citatum
coram nobis comparentem die sibi ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis peremptorie assi-
gnata, et aliis riteactis, communicato multorum prela-
torum et aliorum bonorum virorum consilio, ad pera-
gendamcondignam penitentiam in perpetuumcarcerem
retrudi volumus et precipimus ibidem perpetuo com-
morari; et quod istam penitentiam compleat, injun-
1. Voy. ses confessions, fort intéressantes [Confessions, bibl.
de Toulouse, ms. 609, fol. 126 rO-127 v°). Cf. sentence XLI. Ce
Pons Garrigue, soldat de Labécède, s'était employé à la déli-
vrance de Willem Vital, diacre hérétique, prisonnier à Saint-
Papoul.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 69
gimus ei in virtute prestiti juramenti. Si vero prediclain
penitcntiam facere noluerit, ipsum excommunicationis
vinculo innodamus. Actum Tholose, in claustro Sancti
Saturnini, in presentia Ar., prioris, F., capellani
Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate, Ar., capel-
lani Sancti Stephani, et P. Ariberti.
XXXIV. — 10 janvier 1248 (n. st.), Toulouse, dans la maison
commune. — Sentence enjoignant à Alaman de Roais d'en-
trer dans la prison de Saint-Etienne, l'obligeant à servir
annuellement 50 sous tholsas pour l'entretien de Pons, com-
pagnon de Raymond Scriptor, et à satisfaire les Hospitaliers
de Saint-Jean pour ses rapines et autres dommages.
Annoquo supra, xiiif kal. februarii. Alamannus^ de
Roaxio, qui fuit de heresi condempnatus^, quia vidit et
1. Ms. : Alamanno.
2. De tous les membres de la famille des Roais qui se
dévouèrent à l'hérésie, Alaman fut peut-être le plus actif, sou-
tenant les condamnés, Raymond Roger, par exemple, donnant
de son argent et de sa peine [Confessions, bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 47 r«, 58 r°, 62 v°, 205 r% 205 v", 200 r°. Cf. Doat,
XXIV, fol. 88 v°, 03 v°, 97, 144 v°). Il ne craignait pas, étant
condamné, de compromettre par des exigences journalières
ses serviteurs et ses vassaux. Sa sentence de condamnation est
du 26 mai 1237. Je la donne ici :
« In nomine Domini nostri Jhesu Christi. Sit cunctis presenti-
bus et fuluris manifestum quod nos, frater Guillelmus Arnaldi,
de ordine [fratrum] Predicalorura, et fraler Stephanus, de
ordine frati'um Minorum, judices constituti a venerabili pâtre
Johanne, Dei gratia Sancte Viennensis ecclesie [archiepiscopo],
Apostolice Sedis legato, ad faciendum inquisilionem contra
hcrelicos, fautores, defTensores, receptatores hereticorum in
Tholosa et in tota diocesi 'J'holosana. ('um ex officio nobis
injuncto inquisitionem faceremus in Tliolosa, invenimus Ala-
mannum de Roaxio manifeste ac publiée de heresi dillamatum ;
70 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
adoravit multociens et in multis locis hereticos et
hereticas, tenuit et receptavit eos multociens, come-
qui etiam fuit per venerabilem palrem Romanum, Dei gratia
Portuensem episcopum, tune in partibus istis Apostolice Sedis
legatum, crucesignatus, et prestito sacramento in signum peni-
tentie salutaris debuit transfretare, in transmarinis partibus
statuto tenipore njoraturus ; qui etiam, spreto sacramento pre-
dicto, predictam sententiam contempsit adimplere ; propter
quod est excommunicationis vinculo innodatus. Cum igitur nos
predicti inquisitores per diligentem inquisitionem manifeste
invenerimus quod dictus Alamannus de Roaxio multotiens et
in multis locis, infra Tholosam et extra, ante pacem et post
paceni, hereticos in domo sua receptaverit, et eis multotiens
ad comedendum donaverit et eorum predicationem multotiens
audiverit, et eos pluries et fréquenter adoraverit, et ante Natale
Domini et in Natali et citra eos diu et in domo sua tenuerit,
eisque specialiter latibulum fecerit, et insuper hereticationi
faciende ab hereticis consilium et auxilium pi*estiterit, et litte-
ras hereticorum pro coUigendis denariis legatis in testaraenlis
hereticis portaverit, et nomine eorum denarios receperit, et
fidem hereticorum approbaverit, et alia mulla que ipsum sus-
pectum de heresi reddebant contra ipsum invenerint [corr. :
invenerimus), quibus motus animi nostri légitime debuit infor-
mari; habito diligenti consilio et tractatu, omnibus fideliter et
diligenler inspectis et prudenter intellectis, dicto Alamanno de
Roaxio légitime citato et nichil rationabile proponente, assi-
dentibus nobis venerabili pâtre Raimundo, Dei gratia episcopo
Tholosano, et domino Raimundo, abbate Moissiacensi, et fratre
Johanne, ministro fratrura Alinonim in Vasconia, et fratre Pon-
cio, priore fratrum f^redicalorum in Provincia, dictum Ala-
mannum de Roaxio absentem et nolentem interesse, per diffi-
nitivam sententiam esse [corr. : tanquam) hereticum condemp-
namus, excommunicantes omnem hominem, tam virum quara
mulierem, tanquam fautorem hereticorum et deffensorem, qui
ci consilium vel auxilium prestaret occulte vel manifeste aul
juvamen. Lala fuit hec senleulia in clauslro domus fratrum
Pi'cdicatorum, in presentia et teslimonio predictorum assesso-
rum, et Martini, archidiaconi Gimonensis, et magistri Arnaldi,
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 71
dit cum eis et de pane benedicto ab eis multociens,
multis apparelhamentis et hereticationibus multarum
personarum inlerfuit, duxit et associavit eos multo-
ciens, dédit eis et recepit ab eis munera multociens,
accepit pacem ab eis multociens, et audivit hereticos
predicantes errores de visibilibus quod Deus non
fecit ea, quod in baptismo et matrimonio non [est]
salus, quod mortuorum corpora non résurgent, et
quod sunt duo Dii, unus benignus et alius nnalignus;
et ipse credidit predictis erroribus, sicut heretici
dicebant, credidit etiam posse salvari per ipsos, et sunt
XXX anni quod credidit hereticos esse bonos homiries,
et dimisit illam credentiann ultimo die jovis post fes-
tum beati Ylarii proximo preteritum ; recognovit etiam
quod omnia que objecta fuerunt sibi super heretica
pravitatc a bone memorie fratre Stephano de ordine
Minorum et fratre Willelmo Arnaldi de ordine fratrum
Predicatorum quondam, inquisitoribus heretice pravi-
precentoris ecclesie Sancti Stephani, et fratris Raimundi, prio-
ns de Pruliano ordinis fratrum Predicatorum, et fratris Rai-
mundi de Paileriis, et fratris Arnldi Aitii ordinis fratrum
Minorum, et Vitalis, prioris ecclesie Sancti Stephani, et...
prions ecclesie Sancti Saturnini, et... prioris de Coquinis, et
raagistri Aicolay, capellani ecclesie Béate Marie Deaurate, et
magistri Raimundi, capellani ecclesie Sancti Stephani, et For-
tis, capellani Sancli Saturnini, et capellani de Tauro, et capellani
Coquinarum, et quamplurim[or]um aliorum, tam religiosorum
virorum quam clericorum, et fratris Raimundi Carbonn[er]ii
de ordine fratrum Minorum, publici notarii, qui, mandato pre-
dictorum judicum inquisitorum , hoc scripsit, vu kal. junii,
régnante Lodoyco Francorum rege, et Raimundo Tholosano
comité, et dicto domino Raimundo Tholosano episcopo exis-
tente, anno ab incarnatione Domini M" CC° XXXVII». » (Doat,
XXI, fol. 143-145.)
72 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
tatis ^ vera erant, exceptis quibusdam que facta fuerant
contra pacem, et ibi erat positum quod post pacem
facta essent; sustinuit etiam sententiam condempna-
tionis de heresi per x annos et amplius : communicato
bonorum virorum consilio, injungimus ei in virtute
prestiti juramenti, quod hodie intret domum carceris
apud Sanctum Stephanum, ibidem perpetuo moraturus
ad peragendam penitentiam pro predictis. Injungimus
etiam eidem quod provideat Poncio, qui stetit quon-
dam cum Raimundo Scriptore^, pro victu et vestitu,
quamdiu ipse Poncius vixerit, in quinquaginta solidis
Tholosanisannuatim. Item, quodsatisfaeiatHospitalariis
Sancti Johannis super rapina quam ab ipsis habuit, et
aliis omnibus quibus dampna et injurias irrogavit.
Actum Tholose, in domo communi, in presentia
domini episcopi Tholosani, domini comitis Tholose,
prepositi Sancti Stephani, W. Isarni, R., prioris fra-
trum Predicatorum, fratris R. de Paonac, Johannis de
Sancto Gaudencio, et P. Ariberti.
XXXV. — 2 février 1248 (n. st.), Toulouse, église Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle Pons Alanian, do Lescure, et
Raymond, son frère, conturaax, sont déclarés hérétiques et
leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno quo supra, iiif nonas februarii. Nos fra-
1. Le tome XXT du fonds Doat contient plusieurs des actes
de ces deux inquisiteurs, entre autres des sentences de con-
damnation, fol. 147, 149, 153, 160, 163, 164 v% 166, 179, 181,
182, 183, etc. Cf. t. XXII, fol. 38 v". L'inquisiteur Willem
Arnaud est celui qui fut tué à Avignonet en 1242.
2. Enveloppé dans le massacre des inquisiteurs, à Avignonet.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 73
très predicti. Quia Poncius Aldmanni del Escura\
ïlîolosane dyocesis, diffamatus de heresi plurimum et
suspectus vidit hereticos, et rogatus ab eis fecit dari
eis ad cornedendum et audivit predicationem eorum,
et non dixit veritatem aliis inquisitoribus, mansit cum
hereticis condempnatis et reccptavit eos pluries in
domum suam, et dédit eis ad cornedendum et come-
dit cum eis; quia etiam Raimundus, frater dicti Pon-
cii, diffamatus de heresi plurimum et suspectus, vidit
hereticos et cum quodam socio suo cepit quandam here-
ticam quam pro duobus soHdis et dimidio postmodum
dimiserunt; et constat nobis per plures testes preno-
minatos Poncium et Raimundum hereticos adorasse et
citati non comparuerint, nec se deffenderint coram
nobis, die sibi ad audiendam diffînitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata, et aliis
riteactis, communicato prelatorumet ahorumbonorum
virorum consilio, ipsos légitime citatos, set per con-
tumaciam absentes, tanquam hereticos condempnamus
et bona ipsorum decernimus occupanda, excommuni-
cantes ipsos et omties qui deinceps eis scienter dederint
consilium, auxilium vel favorem. Actum Tholose, in
ecclesia Sancti Saturnini, in presentia B. W', P. Na-
var., canonicorum Sancti Saturnini, B., capellani de
Ladinhac, Berengarii de Promilhac, vicarii Tholose
pro domino comité, R' Majoris, Johannis de Sancto
Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.
1. Voy. ms. 609, bibl. de Toulouse, fol. 79 r°.
74 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
XXXVI. — 2 février 1248 (n. st.), Toulouse, église de Saint-
Sernin. — Sentence d'excommunication contre Pierre Gar-
das, du Bourguet-Nau, bourgeois de Toulouse.
Anno et die predictis. Nos, fratres etc. Quia per
illa que in inquisicione invenimus per multos testes^
contra P. Garsiam de Burgeto Novo, civem Tholosa-
num^, ipsum habemus suspectum de heresi, et licet
ei dederimus in scriptis ea que in inquisitione inventa
sunt contra eum, oblata sibi copia deffendendi, non
vult se deffendere coi^am nobis, licet ad hoc citatus
fuerit et diutius expectatus, ipsum tanquam de heresi
suspectum et contumacem excommunicationis vin-
culo innodamus. Actum Tholose, in ecclesia Sancti
Saturnini. Testes predicti.
XXXVII. — 16 février 1248 (n. st.), Toulouse, maison de
l'abbé de Saint- Sernin. — Sentence d'excommunication
contre W. Garnier, médecin, du Mas-Saintes-Puelles.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, xuii kal. marcii. Nos, fratres
ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes de
SanctoPetro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et in dyocesi Thoiosana auctoi^itate apostohca deputati.
Quia constat nobis per testes sufïicientes quod W. Gar-
nerii, medicus, de Manso Sanctarum Puellarum, Tholo-
sane dyocesis^, vidit et adoravit hereticos, et, oblata
1. Los dépositions de ces témoins seront données après les
sentences do Bernard de Caux et de Jean de Saint-Pierre.
2. Cf. Teulet, Layettes, II, 452.
3. Voy. sa (;onfession (bibl. de Toulouse, ms. 600, fol. 13 r**).
Sa maison avait pendant longtemps servi aux ministres dua-
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 75
sibi copia cleffendendi ^ non [vult] se delTendere^
corani iiobis, et, assignata sibi die peremptorie ad
audiendam diffinitivam sententiam, non comparuit
coram nobis, ipsum tanquam diffamatum de heresi et
suspectum et contumacem, excommunicationis vin-
culo innodamus. Actum Tholose, in domo abbatis
Saneti Saturnini, presentibus Ar., priore Sancti Satur-
nini, Galhardo, priore Mansi Sanctarum Puellarum,
Johanne Ricart, nionacho Sancti Tiberii, et P. Ari-
berti et Johanne de Sancto Gaudencio scriptore.
XXXVIIl. — 15 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-
Sernin. — Sentence par laquelle Bernard de Gourvielle, de
Lanta, W. de Vilars, de Saint-Anatholy, Durand d'Aurin,
de Sainte -ApoUonie, Raymond de Syolh et Ar. Guerrer,
de Toulouse, sont déclarés hérétiques et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Annoquo supra, id[ib]usmarcii. Nos fratres pre-
dicti, etc. Quia constat nobis per confessiones in judi-
cio factas Bernardi de Godervilla de Lantario, baiuli
quondam W. Bernardi Unaudi^, et W. de Vilaris de
Sancto Anatholio, et Durandi Daury deparrochia Sancte
Malonie, Tholosane diocesis,
Quod prenominatus B. de Godervilla vidit hereticos
et adoravit eos multociens, servivit eos, misit eis vic-
tualia, audivit prcdicationem eorum, credidit eorum
erroribus et relapsus est in heresim abjuratam;
listes [ibid., fol. 4 v°). Les Garnier pactisaient ouvertement avec
eux [ibid., fol. 5 V, 6 v", 7 r°, 7 v", 8 v", etc.).
1. Ms. : dcjfcndendum.
2. Ms. : de/fcndcrct.
3. La famille Unaud de Lanta, une des plus considérables du
Lauraguais.
76 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Prenominatus etiam W. de Vilars vidit in pluribus
locis hereticos et adoravit eos, audivit predicationem
eorum et credidit hereticos esse bonos honiines et
habere bonam fidem et negavit veritatem contra pro-
prium juramentum;
Prenominatus etiam Durandus Daury stetit cum heriti-
cis per unum annum et adoravit eos multociens, comedit
cum eis, predicationem eorum audivit, associavit eos
et credidit eos esse bonos homines et habere bonam
fidem et quod posset salvari per ipsos; et ipsi légi-
time citati ad recipiendam penitentiam super premis-
sis, in assignata sibi die non comparuerint coram
nobis ;
Quia etiam Raimundus de Syolh et Ar. Guerrerii^
de Tholosa, carceri deputati ad penitentiam pro
heresi peragendam, neglecto proprio juramento, sine
Hcentia Ecclesie carcerem exierunt, in suarum perdi-
tionem animarum, et diutius expectati et légitime
citati in assignatis sibi diebus non comparuerint coram
nobis :
Prenominatis omnibus die ad audiendam diffiniti-
vam sententiam super crimine heresis peremptorie
assignata, et aliis rite actis, communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ipsos légitime citatos, set per contumaciam absentes,
tanquam hereticos condempnamus, et bona ipsorum
decernimus occupanda. Actum Tholose, in claustro
Sancti Saturnini, in presentia abbatis ejusdem loci, et
prioris ejusdem loci, S., archipresbyteri de Lauraco,
Amelii, capellani Sancti Stephani, R., capeliani de
1. Voy. sentence 11.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERUE. 77
Villa Nova, P. Ariberti, et multorum aliorum in gene-
rali sermone.
XXXIX. — 22 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-
Sernin. — Sentence par laquelle R. de la Tour, Peyrone,
mère de Raymond Barot, et Bcrnarde, sa femme, R. Baret,
de Laponiarède, R. Athon, Peyrone, sa femme, Guillaume
Jean, Bernard Crast, Bernarde, sa femme, Pons et Pierre
Vinade, Pierre de Solario , et Raymonde, sa femme, de
Dreuille, contumax, sont déclarés hérétiques et leurs biens
saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno quo supra, xi kal. aprilis. Nos, fratres
ordinis Predicatonim B. de Gaucio et Johannes de
Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civitate
et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica deputati.
Quia R. de Turre, Petrona, mater R* Barot et Ber-
narda, uxor ejusdem R' Barot, de Pomareda, R"'
Othonis, Petrona, uxor ejus, Guillelmus Johannis,
Bernardus Grasto, Bernarda, uxor ejus, Poncius et
Petrus Vinada, fratres, Petrus de Solario et Rai-
munda, uxor ejus, de Druiia, Tholosane dyocesis,
diffamati de heresi et suspecti viderunt et adorave-
runt hereticos a paucis annis citra, sicut per testes
sufficientes nobis constat, et citati non comparuerint
nec deffenderint se coram nobis, prenominatis omni-
bus die sibi ad audiendam diffinitivam sententiam
super crimine heresis peremptorie assignata et aliis
rite actis, communicato multorum prelatorum et alio-
rum bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos,
set per contumaciam absentes, per diffinitivam senten-
tiam tanquam hereticos condempnamus, et bona ipso-
78 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
rum decernimus occupanda^. Actum Tholose, in claus-
troSancti Saturnini, in presentia Ar., prioris ejusdem
loci, A., capellani Sancti Stephani, R., capellani Deau-
rate, R., capellani Dealbate, P. Ariberti, et multorum
aliorum.
XL. — 22 mars 1248 (n. st.), Toulouse, cloître de Saint-Ser-
nin. — Sentence par laquelle Pons Boulier, de Vaure,
W. Guirnet, de Dreuille, et Bernard Dupuy, de Fanjeaux,
sont condamnés à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Annoetdie predictis. Nos, fratres predicti etc.
Quia constat nobis per confessiones in judicio factas
Poncii Boterii de Bauro, W. de Graissenx vel Guimet
de Drula et Bernardi de Podio de Fano Jovis, Tholo-
sane dyocesis,
Quod prenominatus Poncius Boterii- vidit et ado-
ravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane benedicto ab eis
multociens, duxit et associavit eos, dédit eis de suo,
credidit liereticis et eorum erroribus, celavit coram
nobis et aliis inquisitoribus veritatem et relapsus est
in heresim abjuratam ;
Prenominatus etiam W. de Graisseux'^ vidit et ado-
ravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis in eadem mensa, et de pane
ab eis benedicto, receptavit eos in domum suam,
dédit eis de suo, et recepit ab eis munera, ivit de
1. Ms. : occupata.
2. Voy. sa confession, Doat, XXIII, fol. 100.
3. Voy. Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 009, fol. 238 r°.
ET DE JEAN DE SAINT-PIEURE. 79
mandate hereticorum apud Montem Securum^, credi-
dit hereticos esse bonos homines et se posse salvari
per eos, et negavit veritatcm contra proprium jura-
mentum;
Prenominatus etiam Bernardus de Podio^ vidit et
adoravit multociens hereticos et audivit predicationem
eorum, comedit cum eis et de pane ab eis benedicto mul-
tociens, duxit eos, apparelhamento eorum interfuit et
pacem accepit ab eis multociens, credidit hereticis et
eorum erroribus, et relapsus est bis in heresim abju-
ratam :
Ipsos, nunc usos saniori consilioad unitatemEcclesie,
ut asserunt, redire volentes, in primis omni lieretica
pravitate abjurata, absolvimus, secundum formam
Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo ratione
predicti criminis tenebantur astricti, si tamen ad
ecclesiasticam unitatem de corde bono redierint et
mandata sibi injuncta compleverint. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere delique-
runt, ipsos coram nobis comparentes, communicato
multorum prelatorum et aliorum bonorum virorum
consilio, ad peragendam condignam penitentiam in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleant, injungimus eis in virtute prestiti
juramenti. Si vero predictam penitentiam facere nolue-
rint, ipsos excommunicationis vinculo innodamus.
Actum in dicto loco. Testes propedicti.
1. Montségur, Ariège, le dernier refuge des hérétiques
jigeois.
2. Cf. ibid., fol. 150 r», 150 v°, 160 v°, 163 r% etc.
albigeois
80 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
XLI. — 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Arnaud Botier, de Vaure, Alazaïs,
femme de Guiraud Sartor, de Puylaurens, P. Grimaud, de
Montjoire, et Pons Garrigue, d'Issel, conturaax, sont décla-
rés hérétiques et leurs biens saisis.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno quo supra ^, iiii° kal. aprilis. Nos, fratres
predicti etc. Quia Ar. Boterii de Bauro vidit et
adoravit hereticos, et Alazaicia, uxor Guiraudi Sarto-
ris, de Podio, Laurencii, Tholosane dyocesis, diffamata
de heresi plurimum et suspecta, vidit et adoravit here-
ticos a paucis annis citra, sicut per testes sufficientes
nobis constat, et relapsa sit in heresim abjuratam ; et
citati non comparuerint nec deffenderint se coram
nobis; quia etiam P. Grimaudi de Monte Jovis et Pon-
cius Garriga de Exilio diocesis Tholosane, muro per-
petuo deputati^ ad penitentiam pro heresi peragen-
dam, neglecto proprio juramento, carcerem exierunt
in suarum periculurn animarum, et diutius expectati
et légitime citati non redierint : prenominatis omni-
bus die ad audiendam diffinitivam sententiam super
crimine heresis peremptorie assignata, et aliis rite
actis, communicato multorum prelatorum et aliorum
bonorum virorum consilio, ipsos légitime citatos set
per contumaciam absentes per diffinitivam sententiam
hereticos judicamus et bona ipsorum decernimus occu-
panda. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini,
1. Dans le midi, l'année commençait le 25 mars; il faudrait
donc substituer à cette formule courante l'année : Anno
Domini M" CC XLVIIP.
2. Voy. sentences XXIX et XXXIII.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 81
in presentia Ar., prioris ejusdem loci, Ber. W. , sacriste
ejusdem loci, R., capellani Deaurate, Ar., capellani de
Beceda, W. B', capellani de Lager, et P. Ariberti.
XLII. — 29 mars 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Esclarmonde de Sauzet, de Sainte-
ApoUonie, est condamnée à la prison perpétuelle.
Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Predica-
torum B. de Caucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia Esclar-
munda de Sauzet, de parrochia Sancte Malonie, Tholo-
sane dyocesis, vidit et adoravit hereticos, recepit eos
in domum suam, coxit eis panem, credidit eos esse
bonos homines, non dixit aliis inquisitoribus verita-
tem, sicut per confessionem ejus factam in judicio nobis
constat; ipsam nunc usam saniori consilio, ad unitatem
Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis quo
ratione predicti criminis tenebatur astricta, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit et
mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deli-
quit, ipsam citatam coram nobis comparentem die sibi
ad recipiendam diffinitivam sententiam [assignata], in
perpetuum carcerem retrudi volumus et precipimus
ibidem perpetuo commorari; et quod istam peniten-
tiam compleat injungimus ei in virtute prestiti jura-
menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit,
ipsam excommunicationis vinculo innodamus. Actum
in dicto loco, in presentia predictorum.
6
82 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
XLIII. — 5 avril 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle W. del Eversen, de Montgiscard, est
condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifix! .
Amen. Annoquo supra, nonis aprilis. Nos, fratrespre-
dicti, et cetera. Quia W. del Eversen, de Monte Giscardo
Tholosane dyocesis\ vidit multociens et in multis locis
hereticos, adoravit eos multociens et audivit predica-
tionem eorum, receptavit eos et accepit pacem ab eis,
comedit de pane ab eis benedicto, duxit et associavit
eos, munus ab eis recepit, credidit hereticis et eorum
erroribus et relapsus est in heresim abjuratam, sicut
per confessionem ejus factam in judicio nobis cons-
tat; ipsum nunc usum saniori consilio, ad unitatem
Ecclesie, prout asserit, redire volentem, in primis
omni heretica pravitate abjurata, absolvimus, secun-
dum formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis
quo ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si
tamen ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redie-
rit et mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in
Deum et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere
deliquit, ipsum légitime citatum coram nobis com-
parentem die sibi ad recipiendam penitentiam super
crimine heresis assignata, et aliis rite actis, commu-
nicato multorum prelatorum et aliorum bonorum
virorum consilio, ad peragendam condignam peni-
1. Il avait précédemment comparu devant Willem Arnaud
[Confessions^ bibl. de Toulouse, ras. 609, fol. 64 v"). En regard,
à la marge du ms., on lit : « Hic fuit convictus apud Vilamur,
et reddidit se ad murum coram episcopo. » Cf. ibid., fol. 65 r".
Voy. sa confession, fort intéressante (ibid., fol. 65 r").
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 83
tentiain in perpetuum carcereni retrudi volumus et
|jrecipiinus ibidem perpetuo comorari ; et quod
istam penitentiam compleat injungimus ei in virtute
prestiti juramenti. Si vero predictam penitentiam
facere noiuerit, ipsum excommunicationis vinculo
innodamus. Actum Tliolose, in ciaustro Sancti Satur-
nini, in presentia Ar., prioris ejusdem loci, Ar.,
capellani de Beceda, P. Ariberti, Johannis de Sancto
Gaudencio, et multoriim aliorum.
XLIV. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle B. Bret, de Laporaarède, est déclaré
hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno domini M'CG^XL'' Vllf, ix kal. junii. Nos,
fratres ordinis Predicatorum B. de Gaucio et Johannes
de Sancto Petro, inquisitores heretice pravitatis in civi-
tate et dyocesi Tholosana auctoritate apostolica depu-
tati. QuiaB. Bret, dePomareda,Tholosanedyocesis, per
confessionem propriam in judicio factam in heresi légi-
time deprehensus, peremptorie citatus ad recipiendam
penitentiam non comparuit coram nobis; citatus etiam
peremptorie ut veniret, super eodem crimine diffi-
nitivam sententiam audiendus, in assignata sibi die
non comparuit coram nobis ; communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ipsum per contumaciam absentem hereticum con-
dempnamus. Actum Tholose, in ciaustro Sancti Satur-
nini, in presentia venerabilis patris Guiilelmi, Dei
gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris Sancti Satur-
nini, magistri Boneti, canonici Agennensis, magistri
W. de Puntis, W., capellani de Manso Sanctarum
84 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
Puellarum, B. Martini, Johannis de Sancto Gaudencio,
P. Ariberti et multorum aliorum.
XLV. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle R. Leuder et Ar. Leuder, de Saint-
Paul-de-Capdejous, sont déclarés hérétiques.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Nos, fratres predicti, etc. QuiaR. Leuder, de
Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyocesis, per
confessionem propriam in jure factam, etc. Omnia ut
supra in predicta sententia B. Bret.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
inquisitores heretice pravitatis in civitate et dyocesi
Tholosana auctoritate apostolica deputati. Quia Ar.
Leuder de Sancto Paulo de Gadajous, Tholosane dyoce-
sis, per confessionem propriam, etc. Omnia ut supra
in sententia Bernardi Bret.
XLVI. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est
déclaré hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifîxi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres predicti, etc.
Quia W. de Valeriis ^ de Sancto Felice, Tholosane dyo-
cesis, vocatus ut compareret coram nobis super facto
1. « Dictus Willermus de Valeiras est dilfainatus de heresi
quamplurimum apud Sanctum Felicem et apud Sanctum Julia-
num. » (Déposition d'un témoin. Bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 215 v°. Cf. Doat, XXIV, fol. 27 v«, 31.)
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 85
fidei responsurus, post juramentum negavit se hereticos
adorasse et per testes ydoneos contra ipsum receptos
légitime iiobis constat quod hereticos adoravit, die
sibi ad audiendam diffinitivam sententiam super cri-
mine heresis peremptorie assignata, communicato mul-
torum prelatorum et aliorum bonorum virorum con-
silio, ipsum presentem per diffinitivam sententiam
hereticum condempnamus. Actum Tholose, in claustro
Sancti Saturnini, in presentia venerabilis patris Guil-
lelmi, Dei gratia episcopi Agennensis, Ar., prioris
Sancti Saturnini, magistri Boneti, canonici Agennensis,
magislri W. de Puntis, W., capellani de Manso Sancta-
rum Puellarum, Bernard! Martini, Johannis de Sancto
Gaudencio, P. Ariberti et multorum aliorum.
XL VII. — 24 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Ar. Cet, de Lanta, contumax, est
déclaré hérétique.
In nomine Domini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres ordinis Pre-
dicatorum B. de Gaucio et Johannes de Sancto Petro,
etc. Quia Ar. Goto, de Lantario, Tholosane dyocesis,
muro perpetuo deputatus ad penitentiam pro heresi
peragendam*, neglecto proprio jurameiito contumax
et inobediens in anime sue periculum, sine licencia
Ecclesie recessit de Tholosa, nolens facere penitentiam
memoratam ad quam faciendam se obligaverat per
juramentum et publicum instrumentum, etcitatus légi-
time et dyucius expectatus non redierit, die sibi ad
audiendam difïinitivam sententiam super criminehere-
1. Voy. sentence XXVIII.
86 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
sis peremptorie assignata, communicato multorum
prelatorum et aliorum bonorum virorum consilio,
ipsum per contumaciam absentem hereticum con-
dempnamus. Actum Tholose, in claustro Sancti Satur-
nini, in presentia testium qui sunt in sententia pre-
dicti B. Bret.
XLVITI. — 28 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Etienne.
— Sentence par laquelle W. de Valiers, de Saint-Félix, est
condamné à la prison perpétuelle.
In nomine Donaini nostri Jhesu Ghristi crucifixi.
Amen. Anno Domini M" GC XL" Vllf, v kal. junii. Nos,
fralres ordinis Predicatorum B. de Caucio et Johannes
de Sancto Petro, etc. Quia W. de Valeiras, de Sancto
Felice, Tholosane dyocesis, de heresi condempnatus',
vidit multociens et in multis locis hereticos, visita-
vit eos, receptavit eos multociens in domum suam,
dédit eis ad comedendum et comedit cum eis in
eadem mensa, eos associavit multociens, duxit eos
ad hereticandum quasdam personas et hereticationi-
bus illarum personarum interfuit, solvit legata here-
ticis, apparelhamentis hereticorum interfuit, accepit
pacem ab eis, predicationem eorum audivil, adoravit
eos tocies flexis genibus, prostratis in terra manibus,
quod de numéro non potest recordari, credidit here-
ticis et eorum erroribus, et crederet salvari, si mo-
reretur in secta eorum, et postquam abjuravit heresim
coram aliis inquisitoribus apud Sanctum Felicem et
iterum apud Tholosam in judicio constitutus, vidit et
adoravit multociens hereticos et relapsus est in here-
1. Voy. sentence XLVII.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 87
sim abjuratam ; postquam etiam recepit acta ab inqui-
sitoribus et obtulit se deffensioni, vidit, credidit,
recepit et adoravit hereticos in domum suam apud
Valeiras et dédit eis ad comedendum et predicta
negavit sepius interrogatus et in judicio constitutus
contra conscienciam et proprium juramentum, sicut
per confessionem ejus factam in jure nobis constat :
ipsum nunc usum saniori consilio ad unitatem Eccle-
sie, prout asserit, redire volentem, in primis omni
heretica pravitate abjurata, absolvimus, secundum
formam Ecclesie, a vinculo excommunicationis, quo
ratione predicti criminis tenebatur astrictus, si tamen
ad ecclesiasticam unitatem de corde bono redierit, et
mandata sibi injuncta compleverit. Et quia in Deum
et Sanctam Ecclesiam predictis modis temere deliquit,
ipsum coram nobis comparentem ad recipiendam
penitentiam super crimine heresis, communicato mul-
torum prelatorum et aliorum virorum bonorum con-
silio, ad peragendam condignam penitentiam in per-
petuum carcerem retrudi voiumus et precipimus
ibidem perpetuo comorari; et quod istam peniten-
tiam compleat injungimus ei in virtute prestiti jura-
menti. Si vero predictam penitentiam facere noluerit,
ipsum excommunicationis vinculo innodamus. Actum
Tholose, in claustro Sancti Stephani, in presentia
Ar., prioris Sancti Saturnini, R., capellani Deaurate,
magistri P., archipresbiteri de Garamanno, Johannis
de Sancto Gaudencio, P. Ariberti, et multorum
aliorum.
88 SENTENCES DE BERNARD DE CAUX
XLIX. — 31 mai 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. —
Sentence par laquelle Peyrone, mère de R. Baret, de Lapo-
marède, est condamnée à la prison perpétuelle.
Anno quo supra, ii kal. junii. Nos, fratres ordinis
Predicatorum B. de Caucio et Johannes de Sancto
Petro, inquisitores, etc. Quia Petrona, mater R' Barot, de
Pomareda, Tholosane dyocesis, que fuit per difFinitivam
sententiam de heresi condempnata, postquam abju-
ravit heresim coram aliis inquisitoribus et juravit
persequi hereticos, vidit et receptavit et adoravit
hereticos, cela vit eos, hereticationi cujusdam persone
interfuit, et credidit hereticos esse bonos homines et
habere bonam fîdem a parvo tempore citra, sicut per
confessionem ejus factam in jure nobis constat : ipsam
ad ecclesiasticam unitatem redire volentem muro per-
petuo deputamus ad condignam penitentiam pera-
gendam. Actum Tholose, in claustro Sancti Saturnini,
in presentia Ar., prioris ejusdem loci, W., capellani
de Monte Albano, P. Ariberti, et multorum aliorum.
L. — 14 juin 1248, Toulouse, cloître de Saint-Sernin. — Trois
sentences déclarant respectivement hérétiques Bertrand Cri-
veller, de Lapomarède , Ar. de Lasale, de Roumens, et
P.-W. Testor fils, de Montjoire.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno domini IVf GG° XL" Vllf , xviii kal. julii.
Nos, fratres predicti, etc. Quia Bertrandus Grivelerii^,
de Pomareda, Tholosane dyocesis, super crimine here-
1. On trouve dans les Confessions un VV. Criveler (bibl. de
Toulouse, ras. 609, fol. 70 v°) ; un Petrus Criveller [ibid.,
fol. 229 r°); mais elles ne fournissent rien sur Bertrand.
ET DE JEAN DE SAINT-PIERRE. 89
sis a nobis pluries cilatus légitime, se per contuma-
ciam absentavit, receptis et diligenter examinatis
testibus et in die ad hoc assignata atestationibus
publicatis, die etiam peremptorie assignata ad diffini-
tivam sententiam audiendam, ipsum perseverantcm
in sua contumacia secundum ea que de ipso inveni-
mus, communicato prudentium virorum consilio, per
diffinitivam sententiam hereticum condempnamus.
Actum Tliolose, in ciaustro Sancti Saturnini, in pre-
sentia Ar., officialis Tholose, Ar., prioris Sancti
Saturnini, Amelii, capellani Sancti Stephani Tholose,
W. Pétri, capellani Sancti Germerii, Ber. de Ganaves,
subvicarii Tholose, et P. Ariberti.
hi nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifîxi.
Amen. Anno et die predictis. Nos, fratres, etc. Quia
Ar. de Sala, junior*, de Romenx, Tholosane diocesis,
super crimine heresis pluries citatus légitime, et cetera,
omnia ut in predicta sentent ia Bertrcuidi Crivelerii.
In nomine Domini, etc. Anno et die predictis. Nos
fratres, etc. Quia P. W' Textoris, fîhus P. W. Tex-
toris, de Monte Jovis, Tholosane dyocesis, super cri-
mine heresis, pluries citatus légitime, etc., omnia ut
in predicta sententia Bertrandi Crivellerii.
1. Il avait précédemment comparu devant Willem Arnaud,
à Saint-Félix. Voy. sa confession [ibid., fol. 219 r". Cf. Doat,
XXIV, fol. 31).
IL
DÉPOSITIONS CONTRE PIERRE GARCIAS
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE
REÇUES PAR BERNARD DE CAUX ET JEAN DE SAINT-PIERRE
22 AOUT-10 DÉCEMBRE 1247 ^.
I. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Guillaume
Cogot, Mineur. — Doctrines dualistes professées par Pierre
Garcias.
In nomine Domini nostri Jhesu Christi crucifixi.
Amen. Anno Domini M° CG° XL" VIF, xf kls. septem-
bris, frater Guillelmus Cogot de ordine [fratrum]
Minorum, requisitus super heresi meram et plenam
dicere veritatem, testisjuratus, dixit quod audivit Pe-
trum Gama[m], de Burg[u]o Novo Tholose^ dicentem,
cum interrogaretur a fratre Guillelmo Garcia de ordine
[fratrum] Minorum utrum essent duo dii, quod cum
eo cum quo disputaverat per médium annum de hoc
non potuit habere certitudinem usque modo ; et tune
dictus P. Garcias et frater Guillelmus memoratus
erant in scola fratrum Minorum Tliolose^; et ipse tes-
1. Ces dépositions sont reproduites ici d'après Doat, à défaut
des originaux. On en a ramené l'orthographe à celle du
xni" siècle.
2. Voy. plus haut, p. 74, n" XXXVI.
3. La fondation du couvent des frères Mineurs de Toulouse
est placée à l'année 1222 par Wadding [Annales Minorum, II,
DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS. 91
tis erat superius inter tectum et ipsos in loco de que
poterat ipsos audire et videre^ De circumstantibus
dixit quod secum erant frater Deodatus Ruthenensis
et frater Arnaldus de Acio de ïholosa. Requisitus de
tempore, dixit quod hoc anno in quadragesima.
Item, dixit quod, cum frater Guillelmus Garcias
loqueretur de illa auctoritate- Apostoli : « Deus qui
sanctificat^ circumcisionem » [Rom., III, 30], etc.,
audivit ipse testis dictum Petrum Garciam dicentem
quod lex Moysi non erat nisi umbra et vanitas; et ille
Deus qui dederat illam legem erat galiator et mali-
gnus*. Et hoc dixit eodem tempore et loco; etsupra-
dicti fratres erant cum eodem teste.
p. 52, XXXIX, éd. Fonseca, Rome, 1732). Voy, Catel, Mémoires,
217 (Toulouse, 1633, in-fol.).
1. Schmidt [Histoire et doctrine de la secte des Cathares ou
Albigeois, l, p. 328. Paris, 1849) n'a vu qu'un « guet-apens »
dans la « conférence » du religieux et de l'hérétique. Le
« guet-apens » n'est pas démontré.
2. L'expression auctoritas désigne, au xni® siècle, un passage
de l'Ecriture ou même des Saints Pères, mais plus rarement,
clair, décisif, faisant autorité. Voy. mon étude : la Somme des
autorités à l'usage des prédicateurs méridionaux au XIIP siècle,
où j'ai publié cinq Sommes (Paris, Picard, 1896, in-8°). Au
xiv^ siècle, auctoritas avait le même sens : « Per auctoritates
per eum supra allegatas et expressas » (confession de Raymond
de Costa, faite devant Jacques Fournier, évêque de Pamiers
en 1319. Bibl. du Vatican, fonds du Vatican, ms. 4030, non
folioté).
3. Justificat dans notre Vulgate et plus bas.
4. Les néo-dualistes, à l'exemple des premiers manichéens,
écartaient l'Ancien Testament, œuvre du dieu mauvais. Voy. la
Somme des autorités. De même, pour les affirmations dualistes
qui suivent, cf. Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609,
fol. 40 r°, 43 v% 45 r°, 51 v°, 55 v», 60 r°, 62 r", 63 v», 66 r",
92 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
Item, cum dictus frater Guillelmus Garsias loquere-
tur de illa auctoritate : « Sine ipso factum est nichil »
[Joan., I, 3] cum Petro Garcia prenominato, ipse
dixit quod illud nichil supponebat pro rébus visibili-
bus, que sunt nichil. — Dixit etiam idem Petrus
hominem esse peccatum et nichil. De tempore, et loco
[et] circumstantibus dixit idem quod supra.
Item, cum requireretur dictus P. Garcias a dicto
fratre Guillelmo Garcia si ille qui fuerat positus in
cruce fecisset hec visibilia, respondit dictus Petrus
quod non, quia ipse erat optimus, et nichil istorum
visibilium est bonum. Ergo nichil horum fecit. De
tempore, et loco [et] circumstantibus dixit idem quod
supra.
Item, cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere-
tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : « In
ipso condita sunt universa que in celis et in terra
sunt, visibilia et invisibilia » [Col., I, 16], dixit idem
Petrus quod sic debebat exponi : visibilia corde, et
invisibiha oculis carnalibus. De tempore, et loco et
circumstantibus idem dixit quod supra.
Item, cum dictus frater Guillelmus Garcia[s] loquere-
tur cum dicto Petro Garcia de illa auctoritate : « An-
nunciantesvobis de hisvanis converti » [Act.,\YV, 14],
etc., dixit idem Petrus quod Bertrandus de Roaxio^
erat in mari, hoc est in carcere ; et habebat meliores
oculos interiores quam ipse frater Guillelmus Garcias;
et multum commendavit ipsum Bertrandum. De
69 r°, 72 r°, 134 r°, etc. Voy. la confession de Willem Feranl
(Doat, XXII, fol. 26); celle de R. Centolh [ibid., fol. 32), etc.
1. Voy. sur les Roais, plus haut, p. 2, note 1; p. 16, note.
DU HOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 93
tempère, et loco et circumstaritibus, dixit idem quod
supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem.
quod omnes angeli et soli qui ceciderant de celo sal-
vabuntur. De tempore, et loco et circumstantibus,
idem quod supra.
Item, audivit dictum P. Garcia[m] dicentem quod
Ghristus et Beata Virgo et beatus Johannes Evange-
lista descenderant de celo et non erant de ista carne.
De tempore, et loco et circumstantibus, idem quod
supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod Johannes Baptista erat unus de majoribus dia-
boîis qui unquam fuissent. De tempore, loco et cir-
cumstantibus, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem,
cum dictus frater Guillelmus Garcias requireret ab eo si
caro resurgeret ostendens ei manum suam, dixit quod
caro non resurgeret nisi sicut postis, percussiens pos-
tem cum manu. De tempore, et loco et circumstanti-
bus dixit idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod Dominus Jhesus neminem extraxit de inferno. De
tempore, et loco et circumstantibus dixit idem quod
supra.
Item, audivit Petrum dicentem quod matrimonium
erat meretricium et quod nemo poterat salvari cum
uxore sua, nec ipse cum uxore propria. De tempore,
et loco et circumstantibus dixit idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod illud pomum vetitum primis parentibus fuit nichil
aliud nisi delectatio carnalis cohitus, et illud pomum
94 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
porrexit Adam mulieri. De tempore, et loco et cir-
cumstantibus, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod nullo modo est facienda justicia condempnando
aliquem ad mortem^ De tempore, et loco et circums-
tantibus, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia[m] dicentem
quod si officialis judicaret aliquem hereticum et ille
occideretur tanquam hereticus, quod officialis erat
homicida. De tempore et aliis, idem quod supra.
Item, audivit dictum Petrum Garcia [m] dicentem
quod non erat missa celebrata in Ecclesia usque ad tem-
pus beati Silvestri, nec Ecclesia habuerat possessiones
usque ad illud tempus ; et quod Ecclesia detîciet citra
XX annos- ; et quod missa nostra nichil valet ; et quod
omnes predicatores Crucis-^ sunt homicide; et quod
crux quam illi predicatores dant nichil aliud est nisi
parum de pellia super humerum ; idem cordula cum
qua liganturcapilli. De tempore, et loco et circumstan-
tibus, idem quod supra.
Item, cum esset dictus [Petrus Garcias] sepe adju-
ratus et requisitus a dicto fratre Guillelmo Garcia si
ita crederet sicut dicebat de predictis, respondit
jurando per fidem suam quod ita credebat ut dixerat.
De tempore et ahis circumstantibus, idem quod supra.
Item, cum requireretur dictus Petrus a dicto Wil-
lelmo Garcia utrum mater ipsius P. fuerat heretica,
1. La négation de la légitimité de la peine de mort est rare
dans les dépositions.
2. Cette foi à la lin prochaine de l'Eglise se rencontre rare-
ment dans les dépositions.
3. La croisade.
DU BOURGUET-NAU DE TOl'LOUSE. 95
dixit quod non; set bene esset heretica, nisi ille Nicho-
laus, ([uondam capellanus Béate Marie Deaurate ' , impe-
divisset. Et hoc fuit hoc anno a Pascha citra. De loco.
et circumstantihus, idem quod supra. — Requisitus
ipse testis quid crédit de dicto Petro Garcia, respon-
dit quod propter illa que audivit crédit ipsum fuisse
credentem hereticorum. Hec deposuit memoratus fra-
ter Guilielmus Gogot apud Tholosam coram fratribus
B. et Johanne inquisitoribus. Testes frater Guiraudus,
gardianus fratrum Minorum Tholose, et frater Ste-
phanus de Lunello ejusdem ordinis, et Petrus Ari-
berti, publicus notarius, qui hec scripsit.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 92-95.
II. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Déodat de
Rodez, Mineur. — Doctrines professées par Pierre Garcias.
— Croisés à Auvilar. — Frédéric II. — Saint François. —
Récit de la Passion en roman.
Anno et die predictis [j\r GG° XL° Vif, xf kls. sep-
tembris], frater Deodatus Ruthenensis de ordine
fratrum Minorum, requisitus meram et plenam super
heresi dicere veritatem, testis juratus, dixit quod
vidit et audivit Petrum Garcia[m] de Burgueto Tholose
loquentem cum fratre Guillehno Garcia de ordine fra-
trum Minorum in scoHs eorumdem fratrum Tholose;
et cum dictus frater Guilielmus Garcias requireret a
dicto Petro Garcia si ipse crederet in sua fîde quod
esset unus Deus benignus qui creasset omnia, cum hoc
inveniretur in Scripturis, respondit ipse Petrus quod
hoc non credebat nec crederet; set erat unus Deus
1. La Daurade, Toulouse.
96 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
benignus qui creavit incorruptibilia et permansura,
et alius Deus erat malignus qui corruptibilia et tran-
sitoria [creavit]. Cum etiam dictus frater Guillelmus
Garcias loqueretur cum eodem Petro de illa auctori-
tate : « Deus qui justificavit circumcisionem, » etc.
[Rom., III, 30], dixit idem Petrus quod lex Moysi non
erat nisi umbra et vanitas ; et ille Deus qui dédit illam
erat galiator. Cum etiam dictus frater Guillelmus Gar-
cias loqueretur cum dicto Petro Garcia de illa auctori-
tate : « Sine ipso factum est nichil » [Joan., I, 3], dixit
idem Petrus quod omnia visibilia sunt nichil et homo
nichil est et peccatum. Dixit etiam idem Petrus quod
ille qui fuit positus in cruce nichil fecit istorum visi-
bilium, cum ille sit optimus et ista visibilia non sint
[bona].
Item, cum dictus Guillelmus Garcias loqueretur cum
dicto Petro de illa auctoritate : <r In ipso condità sunt
universa, etc., visibilia et invisibilia, » etc. [Col., I,
16], idem Petrus exposuit visibilia et invisibilia de
celestibus que sunt visibilia oculis cordis, invisibilia
oculis carnis. Item, idem Petrus dixit quod omnes illi
angeli et soli qui ceciderant salvabuntur, et quod
Ghristus et Beata Virgo et beatus Johannes Evange-
lista descendcrunt de celo et non fuerunt de ista carne ;
et quod Jhesus neminem extraxit de inferno, et quod
matrimonium erat purum meretricium, et quod nemo
poterat salvari in matrimonio habendo rem cum
uxore, nec ipse cum propria uxore.
Item, de porno vetito primis parenlibus dixit idem
per omnia ipse testis quod predictus frater Guillelmus
Cogot; et de justicia non facienda idem.
Item, audivit ipse testis dictum Petrum dicentem
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 97
tjuod missa non fuerat celebrata us(|ue ad tempus
Silvestri et Ecclesia non habuerat possessioncs usque
ad illud tempus; et quod Ecclesia deficiet citra xx an-
nos. De predicatoribus Grucis et cruce, dixit ipse tes-
tis idem quod predictus frater Guillelmus Cogot.
Item, cum requiretur et adjuraretur sepissime
idem Petrus Garcias a fratre Guillelmo Garcia si ita
crederet de predictis ut dicebat, respondit ju[reju]-
rando per suam fidem quod ita credebat ut dixerat.
De inquirendo utrum essent duo dii et laborando per
médium annum, dixit idem testis quod predictus fra-
ter Guillelmus Cogot. Hec omnia audivit ipse testis
hoc anno in quadragesima ; et erat existens super
scolas fraLrum Minorum Tholose inter tectum et pre-
nominalos fratrem Guillelmum Garciam et P. Gar-
cia [m] qui loquebantur in scola. Et erant cum ipso
teste fratres ordinis Minorum Arnaldus de Acio de Tho-
losa et Guillelmus Cogot.
Item, alia vice, in eodem loco ipse testis audivit
dictum Petrum Garcia[m] dicentem quod ille qui tene-
bat crucem in die Parasceves discooperiendo eam ulu-
labat, et ubi dicebat : Ecce lignum \crucis\, deberet
dicere : Ecce lignum, cum nichil esset ibi de cruce.
Item, dixit idem Petrus quod omnes illi qui ululabant
in ecclesia cantando voce non intelligibili decipiebant
populum simplicem; et quod ipse habebat Passionem
in domo sua in romano' sicut fuerat in re. — Dixit
1. 11 s'agit sans doute dune traduction romane, et non d'un
mystère de la Passion, Les confessions reçues par Bernard de
(;aux et Jean de Saint-Pierre, par exemple, mentionnent un
texte des Evangiles et des Epîtres que les hérétiques faisaient
baiser (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 175 v"). Ils donnaient la
7
98 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
etiam idem Petrus quod illud quod Ecclesia Romana
conJLingebat, virum scilicet et muiierem, ut se et uxo-
paix avec leur livre [ihid., fol. 185 v°, 230 v°, 242 v°;
Doat, XXII, fol. 108 v° et suiv., 238 v" et suiv.). Ils fai-
saient lire un livre, qu'ils expliquaient ensuite : « Legebant in
quodam libro et dicti heretici exponebant illud quod ipsi
dicebant » [ibid., fol. 232 v°). Ils se transmettaient ce livre :
ainsi Aymersens de Cambiac eut, pendant un certain temps,
la garde du livre du diacre des hérétiques de Caraman [ibid.,
fol. 237 v'^). Puis « Bertrandus Alamanni habuit supradictum
librum a predictis hominibus (ceux qui viennent d'être nommés) ;
et quesivit illum ex parte Austorge de Resengas, et ipsa Aymer-
sens reddidit tune dictum libitum dictis hominibus; et ipsi
tradiderunt illum dicto Bertrando » [ibid.). Dans la confes-
sion d'Aymersens du 22 décembre 1245, nous lisons : « Item,
dixit quod bene sunt m anni quod Jordanus Saicius portavit
quendam librum ad domum ipsius testis, et dixit Willermo
Vicario, viro ipsius testis, quod teneret in comenda dictum
librum, et dixit ei quod dictus liber erat domini R. Fortz,
diachoni hereticorum; et tune ipsa testis dixit ei quod nullo
modo sustineret quod liber ille remaneret in dicta domo; et
dictus Jordanus tune dixit ipsi testi convicia propter hoc, et
commendavit dictum librum P. V^icario, ipsa teste vidente.
Dixit etiam quod post unum mensem postea venit quidam nun-
cius Bertrandi Alamanni ad domum ipsius testis, et dixit ipsi
testi quod ex parte Austorge de Resengas petebat unum
librum R. Forlis, diachoni hereticorum, a Willermo Vicario,
marito ipsius testis; et tune ipsa testis dixit ei quod quereret
P. ^ icarium, qui daret sibi consilium de dicto libro; et crédit
quod inde recuperavit dictum librum » [ibid., fol. 239 v°).
Vers 1209, ral)l)é de Saint-Papoul avait engagé aupx'ès de
Willem Symon, de Castelnaudary, une bible pour la somme de
100 sous iholsas. Willem Symon étant passé à l'hérésie et demeu-
rant alors à Laurac, l'abbé s'empressa de la recouvrer [ibid.,
fol. 252 v°) ; il craignait sans doute que celui-ci n'en abusât.
Fine, épouse d'Isarn de Tauriac, dit qu'elle avait amené Hugues
Poers, « litteratus, ut legeret libros hereticorum et audiret
quid dicerent » (Doat, XXII, fol. 05). Les ministres hérétiques
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 99
rem suam Avmam, [est meretriciuml : nullum est
matrimoniiim nisi inter animam et Deum; et vocavit
Ecclesiam Romanam meretrieem dantem venenum et
potestatem veneno [m] omnes credentes in ea. Et de
quadam ecclesia sibi ostensa dixit illam non esse eccle-
siam, setdomuin in qua dicuntur falsitales et tricharie.
Dixit etiam idem Petrus quod non jacuerat carnali-
ter cum uxore sua duo anni erunt in Pentecoste ; et
cum diceret Petro frater Guillelmus Garcias quod hoc
erat quia ejusdem fidei erat cum ipso, dixit quod
non; set erat bestia sicut ipse frater Guillelmus.
Dixit etiam idem Petrus de miraculis quod nullum
miraculum quod possit oculis videri aliquid est, et
quod beatus Franciscus vel alius nullum fecit miracu-
lum; et quod Deus non voluit justitiam quod aliquis
judicaretur ad mortem, vituperans ex hoc quemdam
fratrem predicatorem Grucis, qui cruce signa verat
apud Altum \ilare' bene septingentas personas,
dicens quod non erat bonum cruce signatos ire con-
tra Fredericum- nec contra Sarracenos, vel contra
demandaient avant Tinitiation au récipiendaire « utrum vellet
se rcddere Deo et Evangelio « (voy., par exemple, la confes-
sion de Gaillard del Congost, Doat, XXII, fol. 154 et suiv.
Cf. Doat, XXIII, fol. 4 v°, fol. 57 v°). M. Clédat a publié le fac-
similé du ms. de la traduction romane qui nous est parvenue :
te Nouveau Testament traduit au XIIP siècle en langue proven-
çale, suivi d'un rituel catliare (Paris, Leroux, 1887, in-8").
1. Ce fait ne nous est pas autrement connu.
2, Les hérétiques avaient une autre raison de s'opposer à la
croisade contre Frédéric : ils espéraient toujours être secourus
par lui. ilayniond VII leur en avait, semble-t-il, donné l'assu-
rance (voy. la déposition dlmbert de Sales, Doat, XXIV,
fol. 168 v°).
100 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
aliquod castrum simile Montisecuro quando erat con-
tra Ecclesiam, vel contra aliquem locum ubi mors
posset fieri. .
Gomendavit etiam idem Petrus Garcias Raimun-
dum Pétri de Planis de probitate et sagacitate et pru-
dentia, et quod erat Homo celatus et coopertus.
Dixit idem Petrus fratri Guillelmo Garcie quod non
loqueretur de hujusmodi dicto Raimundo Pétri nisi
per modum sabbatati.
Item, dampnavit idem Petrus Garcias omnem ordi-
nem prêter ordinem fralrum Minorum. Dixit tamen
quod ille ordo nichil valebat, quia predicabat Crucem.
Dixit etiam idem Petrus quod si teneret illum Deum
qui de mille hominibus ab eo factis unum salvaret et
omnes alios damnaret, ipsum dirumperet et dilacera-
ret unguibus et dentibus tanquam pertîdum et repu-
tabat ipsum esse faisum et perfidum, et spueret in
faciem ejus, addens : de gutta cadat ipse'.
Item, dixit idem Petrus quod tantum angeli qui ceci-
derunt salvabuntur, set non omnes ut principales et
assessores, set simplices tantum; ita quod de mille
non dampnabitur unus.
Item, dixit idem P. quod purgatorium non erat, et
quod eleemosine l'acte a vivis non prosunt mortuo, et
quod nullus salvatur nisi perfecte fecerit penitentiam
ante mortem, et quod spiritus qui in uno corpore non
poterat facere penitentiam, si deberet salvari, transi-
bat in aliud corpus ad complendum penitentiam 2.
Dixit etiam idem P. quod pater et mater ejus, et
1. Malédiction : Quil meure de la goutte.
2. La métempsycose conditionnelle et restreinte à ceux qui
seront sauvés se présente rarement dans les dépositions.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 101
Petrus Cauzit* et pater Guillelme de Montaigo docue-
runt eum talia.
Hoc omnia que sunt in illa pagiria audivit ipse tes-
tis hoc anno, in vigilia Pasche, in loco superius memo-
rato inter tectum et scolas, presentibus fratribus
Minoribus Arnaldo de Acio Tholosano, Imberto Ruthe-
nensi et Petro Raimundi de Tholosa, et fratre Guiilelmo
Garcia inferius in scola cum dicto Petro Garcia loquente.
De hereticatione matris ipsius Pétri, dixit idem ipse
testis quod predictus frater Guillelmus Gogot.
Itetn, dictus Petrus Garcias commendavit multum
Bertrandum de Roaxio et vituperavit fratrem R. Gros,
et quod idem Raimundus dixerat ipsi Petro et Rai-
mundo Pétri de Planis, quod in fraudem fecerat quod
fecerat; et quod si prius venissent ad ipsum, per très
dies non remansisset in ordine. Hoc audivit ipse tes-
tis hoc anno a Pascha citra in dicto loco, presentibus
fratribus Minoribus Willelmo Gogot et Arnaldo de
Acio de Tholosa.
Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro
Garcia, respondit quod crédit ipsum fuisse credentem
hereticorum propter illa que audivit ab ipso. Hec
deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et
Johanne inquisitoribus. Testes propedicti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 95 v»-100.
III. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Guillaume
Garcias, Mineur. — Doctrines professées par Pierre Gar-
cias. Il réprouve la croisade et recommande Bernard Laraote,
un des principaux ministres de l'hérésie.
Anno et die predictis [M" GG° XL° VIP, xi° kis. sep-
1. Voy. page suivante, note 1.
102 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
tembris], frater Guillelmus Gardas de ordine fratrum
Minorum, requisitus meram et plenam dicere verita-
tem super crimine heresis, testis juratus, dixit quod,
eum ipse loqueretur in scola fratrum Minorum Tho-
lose cum Petro Garcia, de Burguo Novo Tholose, vire
Aymé filie B. de Gauzit', quesivit ipse testis a dicto
Petro utrum essent duo dii; et ipse Petrus respondit
quod sic, unus benignus et alius malignus. — Dixit
etiam ipse P. quod lex Moysi erat umbra et vanitas;
et Deus qui illam dederat erat galiator et malignus.
Et hoc dixit cum ipse testis loqueretur de illa aucto-
ritate « Deus qui justificat circumcisionem » [Rom., lll,
30]. Gum etiam ipse testis loqueretur cum dicto Petro
de illa auctoritate : « Sine ipso factum est nichil »
[Joan., I, 3], dixit idem Petrus visibilia nichil esse,
et hominem esse peccatum et nichil. — Dixit etiam
idem Petrus quod ille Deus qui fuit positus in Cruce
non fecit visibilia, arguendo quod ille est optimus et
nichil horum visibilium est bonum; ergo nichil horum
fecit. — De illa auctoritate : « In ipso condita sunt
universa, etc., visibilia et invisibilia, » etc. [Col., I,
16], dixit idem ipse testis quod frater Guillelmus
Gogot.
1. Un Raymond Cauzit, du Mas-Saintes-Puelles, fréquen-
tait fort les hérétiques [Confessions, bibl. de Toulouse, ms. 609,
loi. 1 v°, 6 v°, 10 r°, où se trouve sa confession). Le copiste de
Doat peut bien avoir lu B pour R. Dans ce cas, 11. Cauzit sex^ait
le beau-père de Pierre Garcias; ainsi s'expliquerait la men-
tion qui est faite ici de lui. Nous aurions, de plus, un indice
sérieux sur le lieu d'origine des Garcias, que nous trouvons
à Laurac, non loin du Mas, et qui appartenaient à l'hérésie
(ibàl., fol. 72 r», 72 v°, 76 v% 78 r% 78 v", 79 r", 118 r»,
121 v% 123 r", 146 r% 160 r«; Doat, XXII, fol. 62).
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 103
Item, de illa auctoritate : « Annunciantes vobis ab
his vanis converti » [Act., XIV, 14], et de comenda-
tione Bertrand! de Roaxio, dixit idem ipse testis quod
predictus frater Guillelmus Cogot.
Dixit etiam Petrus Garcias quod angeli et soli
qui ceciderant salvabuntur; et quod omnes qui non
erant heretici fecerat diabolus in corpore et anima ;
et quod Christus et Beata Virgo et beatus Johannes
Evangelista descenderunt de celo, et non erant de
ista carne ; et Christus adduxerat Bcatam Virginem
et Johannem Evangelistam in testimonium; et quod
Johannes Baptista fuit unus de majoribus diaboHs qui
unquam fuissent. De resurrectione dixit idem quod
frater Guillelmus Cogot.
Item, dixit dictus P. quod Dominus Jhesus nemi-
nem extraxit de inferno. — De matrimonio, et pomo
vetito, et justicia, et de officiah judicante hereticos,
dixit idem ipse testis quod predictus frater Guillelmus
Cogot.
Item, dixit idem P. quod consuluerat Guillelmo de
Roaxio, dum esset consul \ quod nuUo modo consen-
1. Des divers membres de la famille de Roais qui furent
consuls de Toulouse (membres du chapitre de la maison com-
mune, plus tard capitouls), Pierre, appelé Gi'ivus, l'avait été
on 1197, xirnaud en 1199, Hugues en 1201, Pierre en 1218,
Bertrand en 1222 [Hist. gcn. de Languedoc, VIII, 447, 456,
466, 709, 757), c'est-à-dire à un moment où il ne pouvait pas
êti'e question de la peine de mort. Grifus de Roais exei^çait
cette charge en 1235 ; il s'opposa avec les autres consuls à
l'exercice de l'inquisition et consentit à la dispersion des
IVères Prêcheurs de la ville [Chronicon Guii/clmi Pclisso, 102).
Quant à Guillaume, il m'est inconnu. Sa présence au consulat
doit être placée entre 1236 et 1246, si toutefois il n'y a pas
104 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
tiret in judicando in mortem alterius. Addidit etiani
quod bene crediderat sibi idem Guillelnius.
Item, de missaet possessionibus Ecclesie, et deffeetu
Ecclesie et predicatione Crucis, et cruce, dixit idem
quod frater Guillelmus Gogot.
Item, ipse testis requisivit dictum Petrum Garciam
adjurarido sepissime si ita crederet de predictis ut
dicebat, et ipse P. jurejurando per fîdem suam res-
pondit quod ita credebat ut dixerat. Hec omnia audi-
vit ipse testis dictum Petrum Garcia [m] dicentem in
scoiis fratrum Minorum Tholose, hoc anno, in qua-
dragesima.
Requisitus de circumstantibus, dixit quod nullus
erat in scola nisi ipsi duo, set supra ipsos, inter tec-
tum et ipsos, erant fratres ordinis Minorum W. Gogot,
Arnaldus de Acio, de Tholosa, et Deodatus Ruthenen-
sis, et ipse testis sciebat eos esse in dicto loco, et
vidit eos ibidem.
Item, alia vice in scola, audivit ipse testis dictum
Petrum Garcia[m] dicentem de illo qui tenet crucem in
die Parasceves et de illis qui cantant in ecclesia voce
non intelligibili, et de Passione in romano, et de
matrimonio inter virum et uxorem, et de Ecclesia
Romana meretrice et ecclesia sibi ostensa, et quod
non jacuit cum uxore sua per aliquod tempus, et de
ici une faute. Les copies de Doat sont assez défectueuses; Gri-
fiis ou Grivus, nom peu répandu, aura été pris pour Guillel-
tnus. Dans ce cas, il s'agirait ici de Grifus de Roais, consul
en 1235, et excommunié avec les autres consuls et le viguier
comme fauteur des hérétiques (Doat, XXI, fol. 147 \°, 160) :
ce qui aurait aggravé le cas de Pierre Garcias. — Les consuls
de Toulouse jouissaient du droit régalien de haute justice.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 105
miraculis [sancli] Francisci et aliorum, et utrum Deus
vellet justiciam, et de cruce signatis apud Altum vilare,
et de comendatione Raimundi Pétri de Planis, de
reprobatione omnium rcligionum, et de illo Deo qui
de mille hominibus unum salvaret, etc., et de salva-
tione angelorum qui cecidcrunt et dampnatione prin-
cipalis et ascessorum, et de purgatorio, et quod nul-
lus potest salvari uisi peiiitentiam compleverit ante
mortem, et transita spirituum et de illis qui docuerant
eum talia, dixit idem per omnia quod predictus frater
Dcodatus Ruthenensis, excepto quod ubi posuit « pater
Guillelme, » ipse testis posuit « pater Guillelmi. » De
tempore, quod hoc anno in quadragesima, fratribus
Minoribus existentibus supra ipsum testem et dictum
P. loquentes.
Item, audivit ipse testis dictum Petrum Garcia[m]
dicentem quod de guta caja^ qui crédit quod ilii
spiritus qui de novo creantur sint creati a Deo. De
tempore et loco et circumstantibus, idem quod supra.
Item, audivit dictum P. dicentem ({uod frater
R. Gros obiit in fide hereticorum, et quod miserat
Andrcam Barbitonsorem nuncium ad Raimundum
Petrum de Planis, et, cum ipse non posset venire,
idem P. venit ad ipsum Raimundum.
Item, ipse testis audivit multotiens dictum Petrum
comendantem fidem hereticorum et vituperantem
fidem Ecclesie Romane, et quod noiebat mori nec
vivere nisi in fide hereticorum.
Item, dixit quod dictus P. Garcia[s] adduxit ad ipsum
l| 1. Caj'a est lé mot roman, au lieu du latin cadat, comme
plus haut, p. 100, et plus bas, p. 107.
106 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
testem Raimundum Pétri de Planis, qui disputavit
cum ipso teste de justicia non facienda et de crea-
tione visibilium quod non erat a Deo, inducendo illam
auctoritatem Evangelii : « Non potest bona arbor
fructiis inalos facere, » etc. [Matth., VII, 18] ; et simi-
litudinem de fonte, dicens quod hoc habuerat de Ber-
nardo de Mota, heretico^, qui multum hoc dicendo
turbaverat eum. Hec deposuit apud Tholosam coram
fratre B. et Johanne inquisitoribus. Testes predicti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 100-103.
IV. — 22 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Imbert,
Mineur.
Anno et die predictis [M° GG° XL° Vif, xi° kls. sep-
tcmbris], frater Imbertus de ordine fratrum Mino-
rum, requisitus meram et pienam dicere veritatem
super heresi, testis juratus, dixit quod audivit Petrum
Garciam, deBurg[u]onovo Tholose, generum Bernardi
Gausit% loquentem cum fratre Guillelmo Garcia de
ordine fratrum Minorum in scoHs eorumdem fratrum
Thoiose, et dicentem de illo qui discooperiebat cru-
cem in die Parasceves idem quod audivit frater Deo-
datus Ruthenensis, excepto quod de Passione in
romano nichil audivit.
Dixit etiam tune dictus P. Garcias quod matrimo-
nium nichil valebat, et quod non habuerat rem cum
uxore sua duo anni erant, et quod stulta erat, sicut
1. Un des chefs et des orateurs des néo-dualistes. Il prêcha
souvent à Montségur, rendez-vous des hérétiques (Doat, XXII,
fol. 1 v°, 4, 9, 13, etc. Cf. Confessions, hibl. de Toulouse,
ras. 609, fol. 203 r°, 207 r°, 210 v°, 212 v% 213 v°, 244 r°).
2. Voy. plus haut, p. 102, note 1.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 107
ipse frater Guillelmus Garcias; de miraculis dixit
idem ipse testis quod dictus frater Deodatus.
Audivit etiam ipsum Petrum commendantem
R. P. de Planis et R. Rogcr[ii] de heresi condenina-
tos, quod multuni erant sapientes et cooperti, et quod
nullus sciebat factum eoriim.
Item, audivit ipsurn Petrum dicentem quod ipse
negabat illum Deum qui creabat mille animas, qua-
rum una salvaretur et omnes alie condempnarentur ;
et, si teneret ipsum, dilaniaret ipsum, addens quod de
gutta cadat ^ .
Ipse audivit etiam ipsum Garciam dicentem quod
mater sua et Raimundus de Montoti^ docuerant ipsum
talia et quod per xxv annos fuerat in credulitate
hereticorum.
Requisitus ipse testis quid crédit de dicto Petro,
dixit quod crédit ipsum fuisse credentem heretico-
rum propter predicta. — De loco et circumstantibus
et tempore, dixit idem ipse testis quod frater Deoda-
tus Ruthenensis predictus. Hec deposuit apud Tholo-
sam coram fratre Jolianne inquisitore. Testes frater
Stephanus de Lunello et Petrus Ariberti, notarius
publions, qui hec scripsit.
Copie, Doal, tome XXII, fol. 103-104.
V. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Pierre
de Sancto Barcio, Mineur.
Anno quo. supra [i\f GG° XL° Vif] , vif kls. septem-
bris, frater Petrus Raimundi de Sancto Barcio de
ordine fratrum Minorum, requisitus meram et ple-
1. Voy. plus haut, p. 100, note 1, p, 105, note 1,
2. Voy. plus loin, VII.
108 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
nam dicere veritatem super heresi, testis jiiratus,
dixit quod vidit in scola fratrum Minorum Tholose
Petrum Garcia[m], de Burgueto Novo Tholose, loquen-
tem cum fratre Guillelmo Garcia de ordine fratrum
Minorum; et ipse testis erat inter tectum et ipsos
super cjuodam tabulatu, de quo poterat ipsos videre et
audire. Et erant cum ipso leste frater Deodatus Ruthe-
nensis, frater Arnaldus de Acio, de Tholosa, frater
Imbertus de ordine Minorum; et audivit dictum
Petrum Garcia [m] dicentem : « Si ego tenerem
illum qui creavit multas animas et de illis paucas sal-
vat, dilaniarem eum, » et quod angeli qui ceciderunt
de celo salvabuntur, set non omnes. Et hoc fuit hoc
anno in vigiHa Pasche. Et propter illa que audivit cre-
didit ipse testis dictum P. Garcia[m] esse credentem
hereticorum. Hec deposuit coram fratre Johanne,
inquisitore, apud Tholosam. Testes frater Stephanus
de Lunello et Petrus Ariberti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 104-105.
VI. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de R. Ferrières,
curé de la Daurade. — Pierre Garcias ne se confesse ni ne
communie.
Anno quo supra [M° CG° XL° Vif] , Yii° kis. septem-
bris, R. de Ferreriis^ capellanus Béate Marie Deau-
1. Fcrreriis, dans le reg. H Dominicains, 85, arch. de la
Haule-Garonne ; Fcn'airas dans Doat. Ce curé de la Daurade,
peu connu d'ailleurs, apparaît comme témoin dans plusieurs
confessions reçues par les inquisiteurs, par exemple dans les
confessions de Willem Raymond del Castlar, 28 juin 1246
(Doat, XXII, fol. 76 v"), de Bernard Martin, 30 novembre 1247
[ibid., fol. 82 v"), de Pierre de Saint-Michel, chevalier, 27 août
1243 (Doat, XXIIl, fol. 88), de Rainiond Brezeg des Cassés,
19 juillet 1246 (bibl. de Toulouse, ms. 609, fol. 226 r°), de
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. i09
rato, rcquisilus merani et plenam dicere veritatem
super heresi, testis juratus, dixit quod habet suspec-
tum de heresi Petrum Garcia[m], de Burguo Novo,
quia audivit quod est diffamatus de heresi, née con-
fessus est, nec communicavit, quod ipse testis sciât,
postquam fuit capellanus dicte ecclesie.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 105.
VII. — 20 août 1247, Toulouse. — Déposition de Guillaume
de Montoti. — Pierre Garcias est tenu pour suspect ; il ne
voit plus sa femme, son père était hérétique et sa mère vau-
doise.
Anno et die predictis [M° CG° XL° VIF, vii° kis. sep-
tembris], Guillelmus de Montoti requisitus meram et
plenam dicere veritatem super heresi, testis juratus,
dixit quod crédit Petrum Garcia[m], de Burguo Novo,
suspectum de heresi, quia est diffamatus et quia habuit
penitentiam pro heresi, ut audivit [dici], et quia pater
ejus fuit credens hereticorum^ et mater fuit credens
Valdensium- et quia habet cum suspectis et credenti-
Willem Rogas, d'Arnaud de Juzes, de Pierre Piatre, de Ber-
nard Audran, de Guillaume Fort, de Pierre Toter, de Jean
Toter, 3 juillet 1245 [ibid., fol. 230 r"), de Guillaume Four-
nier, 4 août 1256 (arch. de la Haute-Garonne, H Domini~
cains, 85).
1. Les hérétiques sont les cathares, et tous ceux qui s'y rat-
tachent directement, comme les Albigeois.
2. Les Vaudois, repoussés pour leur traduction de la Bible par
Alexandre III, excommuniés par Lucius III, au synode de Vérone,
en 1184, avaient essayé de se faire reconnaître, en envoyant une
députation à Innocent III, en 1212. Celui-ci eût voulu régula-
riser par la profession des vœux monastiques leur amour de
la pauvreté ; mais ce fut en vain. Il résulta de cette action du
pape que leur situation ne fut nettement définie que plus lard.
Pendant assez longtemps, ils furent tolérés, protégés même
110 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
bus hereticorum familiaritatem, et quia duo anni sunt
quod non tractavit uxorem suam maritaliter, ut dici-
tur. Hec deposuit apud Tholosam, coram fratribus
B. et Johanne, inquisitoribus. Testes R., capellanus
Deaurate, et P. Ariberti.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 105 v°.
VllI. — 26 août 1247, Toulouse. — Déposition de Bernard
Prima. — Pierre Garcias a subi déjà une peine; il est sus-
pect.
Anno et die predictis [M° GG° XL° VIF, vii° kls. sep-
par l'Église. Ils profitèrent de cette bienveillance pour se
répandre dans le comté de Toulouse, où ils vivaient d'aumônes
recueillies à la porte des maisons. Ils jouissaient de la liberté
la plus entière et montraient le plus grand zèle pour le service
religieux et contre les hérétiques. Par exemple, Willem de
Saint-Michel, de Castelnaudary, dit dans sa confession « quod
vidit apud Castrum Novum Valdenses publice raanentes et
Icgentes et can tantes in ecclesia, et quod Willerma de Sancto
Michaele, quondam mater ipsius testis, recepit eos in domum
suam et dédit eis ad coniedendum » (bibl. de Toulouse,
ms. 609, fol. 252 v"). Michel Verger, d'Avignonet, Haute-
Garonne, dit dans sa confession : « Quod Valdenses perseque-
bantur dictos hereticos, et multociens fecit helemosinam dictis
Valdensibus, quando querebant hostiatim amore Dei, et quia
Ecclesia sustinebat tune dictos Valdenses; et erant cura cleri-
cis in ipsa ecclesia cantantes et legentes; et credebat eos esse
bonos homines; et sunt xxv anni vel xxx. » (bibl. de Tou-
louse, ras. 609, fol. 136 r"). Le preraier de ces faits se passait
en 1205, le second entre 1215 et 1220. Il est vraisemblable que
celte situation se maintint raêrae après 1229, année probable
de leur définitive condamnation par Grégoire IX (Potthast,
9670). Car bien des confessions, qui ne remontent pas aussi
haut, distinguent les deux moments, la toléi'ance et la con-
damnation. Les Décrétales de Grégoire IX, appliquées dans
les tribunaux et portant leur condamnation (lib. V, tit. VII,
cap. xv), fixèrent définitiveraent l'opinion. Dans le comté de
Toulouse, elle fut lente à se rendre.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. \\{
tembris], Bcrnardiis Prima requisitus meram et plc-
nam super heresi dicere verilatem, testis juratus, dixit
quod liabet suspectuni P. Garcia[m], de Burg[u]o novo,
de heresi, quia est diffamatus, et quia habuit peni-
tentiam pro heresi, et quia habet famiHaritatem cum
suspectis et diffamatis de heresi. Hec deposuit coram
dictis inquisitoribus. Testes predicti.
Copie, Doat, loaie XXII, fol. 10().
IX. — 10 décembre 1247, Toulouse. — Déposition de fr. Ar-
naud Daitz, Mineur. — Doctrines professées par Pierre
Garcias.
Anno Domini M° GC° XL° VIP, iiif idus deccmbris,
frater Arnaldus Daitz de ordine fratrum Minorum,
testis jui^atus, [dixit] quod vidit Petrum Garcia[m], de
Burgueto Novo, in scola fratrum Minorum cum fratre
Guillehno Garcia de ordine fratrum Minorum ; et tune
dictus Petrus dixit, ad requisitionem predicti fratris
Guillelmi, quod duo dii erant, unus bonus qui fecerat
invisibilia, et alius malus qui fecerat visibilia.
Item y dixit dictus Petrus super illa auctoritate,
« quem Çcorr. : quoniam) quidem unus Deus qui jus-
tifîcavit circumcisionem ex fide b [Roin., III, 30], etc.,
de lege Moysi quod non erat nisi umbra et vanitas.
— Dixit etiam quod ille qui dederat illam legem erat
gahator et malignus.
Iteîïi, dixit super illo verbo « sine ipso factum est
nichil » [Joan., I, 3], quod omnia visibilia nichil erant,
et quod homo erat specialiter peccatum et nichil.
Item, dictus Petrus requisitus a predicto fratre
Guillelmo Garcia, utrum ille Deus qui fuit positus iu
cruce hec visibilia fecisset, respondit arguendo sicut
112 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS
volens probare quod non, sic dicendo : « Ille erat
optimus et nichil horum est bonum. Ergo nichil horum
fecit. »
Item, dixit dictus Petrus super illa auctoritate Pauli :
« In ipso condita siint universa, visibilia et invisibi-
lia » [Colos., I, 16], etc., quod débet intelligi de
celestibus que sunt visibilia corde et invisibilia oculis
carnalibus.
Dixit etiam super illa auctoritate : « Annunciantes
vobis ab bis vanis converti » [Act., XIV, 14], etc.,
Bertrandum de Roaxio esse in mari [vocans mare
carcerem] ; et dixit ipsum habere meliores oculos
interiores quam frater Guillelmus Garcias qui loque-
batur; et multum coUaudavit dictum Bertrandum; et
dixit aliam terram esse prêter istam ^ .
Item, dixit idem Petrus de angelis quod omnes illi
et soli qui ceciderant salvarentur.
Item, dixit quod Ghristus et beatus Johannes Evan-
gelista et Beata Virgo descenderunt de celo et quod
non erant de ista carne.
Item, dixit quod beatus Johannes Baptista erat unus
de majoribus diabolis qui unquam fuissent; et de carne
hominis, quod nunquam resurgerct plus quam postis,
percussicns postem cum manu.
Dixit etiam quod Dominus Jhesus neminem extraxit
de inferno ; et quod matrimonium erat purum mere-
tricium ; et nullus poterat salvari habendo rem cum
muliere, nec ipse cum uxore propria; et quod pomum
vetitum primis parentibus niciiil aliud fuit nisi delec-
1. Cet article ne se "trouve point dans les Sommes des auto-
rités. Plus haut, p. 91, note 2.
DU BOURGUET-NAU DE TOULOUSE. 113
tatio cohitus. Addidit quod ipsum pomum porrexit
Adam mulieri; et quod nuUo modo est facienda justi-
cia aliquem condempnando ad mortem ; et quod offi-
cialis erat homicida in judicando aliquem esse hereti-
cum, si postea interficeretur; et quod missa nunquam
celebrata fuit usqne ad tempus Silvestri, nec Ecclesia
habuerat possessiones usque ad illud tempus, et quod
deficeret Ecclesia citra xx annos ; et quod missa nos-
tra et sacrificium nichil valet; et quod predicatores
Crucis sunt omnes homicide, et quod crux que predi-
catur nichil aliud est nisi parum de pellia super
humerum.
Et sepissime adjuratus dictus Petrus a predicto
fratre Guillelmo Garcia si ita crederet ut dicebat, res-
pondit jurando per fidem suam quod ita credebat, et
quod nullo modo aliter crederet quidquid aliter ore
loqueretur.
Et hec omnia predicta audivit ipse testis hoc anno
in quadragesima predictum Petrum Garciam diceniem
in scola fratrum [Minorum] Tholose.
Requisitus de circumstantibus, dixit quod cum ipso
teste erant frater Deodatus, frater Guillelmus Gogot
de ordine Minorum super quendam parietem super
scolas; de quo loco ipse testis videbat et audiebat
predictum Petrum Garcia[m] loquentem cum fratre
Guillelmo Garcia de ordine Minorum.
Item, vidit et audivit ipse testis mcmoratum Petrum
Garciam alia vice loquentem cum prenominato fratre
Guillelmo Garcia hoc anno in vigilia Pasche de illo qui
tenebat crucem in die Parasceves, et de illo qui ulula-
bat cantando, et de matrimonio quod Ecclesia Romana
conjungebat, et Ecclesia Romana meretrix [erat], et
8
114 DÉPOSITIONS CONTRE P. GARCIAS.
quod non jacuerat cum uxore sua ; et de miraculis, et
de illo qui predicabat Grucem, et de justicia facienda,
et de comendatione Raimundi Pétri de Planis, et quod
dilaniaret Deum, et de angelis qui ceciderant, et quod
pater et mater docuerant ipsum P., et alia, idem quod
frater Deodatus Ruthe[ne]nsis, excepto quod non audi-
vit dictum P. nominantem uxorem suam Aimam. De
loco, dixit idem quod supra.
Requisitus de circumstantibus, dixit quod frater
Deodatus, frater Imbertus, frater Petrus Raimundi,
de Tholosa, de ordine Minorum.
Audi vit etiam dictum P. dicentem quod mater ejus-
dem P. fuisset heretica, nisi esset ille rusticus prodi-
tor magister Nicholaus ^
Item, audivit eum P. dicentem quod, quando venie-
bat ad confèssionem coram capellano suo magistro
Nicholao , primo dicebat ei : « Ego sum in mala
voluntate. » Et capellanus dicebat ei quod deponeret
illam; et ille dicebat quod nullo modo deponeret, et
ita licencial:)at eum capellanus, et illudebat ita dictus
P. capellano suo; et non confitebatur.
liée deposuit apud Tholosam, coram fratribus B. et
Johanne, inquisitoribus. Testes frater B. de Murelio de
ordine Minorum et Petrus Aribcrti, notarius publicus,
qui hec scripsit.
Copie, Doat, tome XXII, fol. 89-92.
1. Nicolas, curé de la Daurade de Toulouse.
III.
REGISTRE DU NOTAIRE OU GREFFIER
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE
1250-1267.
BIIÎL. ])E GLERMONT-FERRAND, MS. 160.
PREMIERE PARTIE.
Obligations. — Adoucissements de peines.
1250-1258.
I. — 25 novembre 1251, Carcassonne. — G. s'engage à payer,
avant ISoël, 30 sous inelgoriens pour son père Bernard, des
Martys * .
Anno Domini M" GG° Lf, in t'esto béate Gaterine.
G., filius Ber, de Martris promisit xxx sol. Melgo-
1. Je crois devoir faire remarquer tout de suite, et une fois
pour toutes, que les pièces qui suivent ne représentent que la
note du notaire avant l'ordonné. On n'y trouve donc que les
parties essentielles : date, objet, nom de l'hérétique, noms du
juge et des témoins. C'est ainsi que s'expliquent l'absence des
protocoles et la présence de nombreux etc. dans beaucoup de
ces minutes. — Pour faciliter l'intelligence des Acta qui suivent,
je place sous les yeux du lecteur le tableau rapide de la pro-
cédure. Si des charges pèsent sur quelqu'un à la suite de
témoignages reçus ou par le fait de la rumeur publique, ce
quelqu'un doit se mettre à la disposition du juge ; il le fait et
reste libre moyennant des cautions ou fidejussores , qui
116 REGISTRE DU GREFFIER
renses'' usque ad Nathale pro pâtre suo; et fidejussit
pro ipso, et constituit se debitorem Ber. Segui. Testes
Ber. Digon et Ber. Armen, junior, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
II. — 26 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — Ulysse visitera
en pénitent les églises du bourg de Carcassonne le second
dimanche du carême prochain.
Anno Domini M^GCLf, vu kal. februarii. Injunc-
tum fuit Ulixi in penitentia per inquisitores pro perju-
rio, quia non resumpsit cruces sicut juraverat, quod
dominica post instantem dominicann in lxx^ veniat
Garcassonam visitaturus omnes ecclesias Burgi Gar-
cassonensis^ nudis pedibus in camisia et braccis, cum
répondent de lui et engagent une somme d'argent. Quand
l'instruction est avancée, il est cité pour recevoir communi-
cation des témoignages, dire s'il a des ennemis (voy. n° XVIII,
note), s'il veut se défendre; alors il est ajourné, soit pour
faire la preuve qu'il a des ennemis, soit pour se défendi^e, soit
enfin pour entendre le prononcé de la sentence. Il subit une
peine ou pénitence , pœnitentia , croix à vêtir, pèlerinages
mineurs ou majeurs (voy. n° LXXXI, note) à faire, incarcéra-
tion. Il peut obtenir des adoucissements, grâce des croix,
sortie à temps de prison, et aussi des mutations de peines;
par exemple, au lieu de la prison, il prendra passage « pour
la Terre-Sainte, » c'est-à-dire ira combattre les Sarrasins pen-
dant tant d'années. Si la peine ne peut être faite pour une rai-
son légitime, une aumône est imposée à la place au condamné,
ou à ses héritiers, s'il est mort.
1. Les monnaies en cours dans le comté de Toulouse étaient
les monnaies de Toulouse, de Cahors, de Morlaas et de Mel-
gueil. Voy. plus bas, n«^ CLXXXVII, CXCIII et CCXV.
2. Le bourg de Carcassonne ou ville basse, fondée par saint
Louis, en 1247, en faveur des habitants des faubourgs de la
place ou cité dispersés. La nouvelle ville avait au moins
I
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. H7
virais in manu, eundo de una ecclesia ad aliam; et
idem faciat in prima dominica mensium singulorum
quousque transeat ultra mare. Et hoc fuit ei injunctum
in virtute prestiti juramenti.
III. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Pierre de Cau-
cers, Vital, de Cavanac, Guillaume Aiguebeu, de Malviès,
Raymond Tocaire, de Cavanac, se rendent caution devant
l'évêque de Carcassonne pour Sicre, de Cavanac, sous
peine de 30 livres melgoriennes ^.
Anno Domini M°CC°XLIX°, xvi kls. aprilis. Petrus
de Caucers, Vitalis de Cavanaco, qui moratur apud
Carcassonam, Guillelmus Aigabeu de Malveriis, et
j^ndus Xocaire de Cavanaco fîdejusserunt domino epis-
copo Garcassonensi pro Sicredo de Cavanaco sub pena
xxx^ librarum Malgorensium, ut veniat ad diem et ad
dies secundum mandalum ipsius, et penitentiam faciat
quam ei duxerit injungendani ; et hoc predicti fidejus-
sores super sancta Dei Euvangeha juraverunt, et quih-
bet per se in solidum absque parle alterius se et
omnia bona sua obhgavit.
IV. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Sicre et Belason,
sa sœur, de Cavanac, présentent leurs cautions.
Anno Domini M° CC° XLIX°, xvi kls. aprilis. Idem
juravit Sicredus et Belason, soror ejus, de Cavanaco;
et dederunt fidejussores Guillelmum Arnaudi, Arnau-
quatre églises en 1252 : les deux églises paroissiales de
Saint-Michel et de Saint- Vincent, l'église dos frères Prêcheurs
et celle des frères Mineurs (Mahul, Cartulaire, VI, 1, 324,
374, 447, 451).
1. Voy. la confession de Sicre, deuxième partie, n" XXX.
Cf. n« XXXII.
H8 REGISTRE DU GREFFIER
dum de Porta, Bernardum Freserii et Guillelmum
Bruneti sub eadem pena.
V. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne, — Serment de Guil-
laume Barte, de Villefloure, s'engageant à obéir à l'évêque
et à faire la pénitence qu'il lui imposera.
Anno quo supra et die. Guillelmus Barta, de Villa-
flurano juravit stare mandate domini episcopi seu
mandatis. et facere penitentiam quam idem dominas
episcopus eidem duxerit injungendam.
VI. — 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume Ferrel
et Guiraud, de Palairac, se rendent caution devant l'évêque
de Carcassonne pour Arnaud Pierre et Arnaud Garcias, de
Preixan, sous peine de 50 livres melgoriennes.
Anno quo supra, ix° kls. aprilis. Guillelmus Ferrelli
et Guiraudus, de Palairaco, fidejusserunt domino epis-
copo Garcassonensi pro Arnaudo Pétri et Arnaudo
Garcia , de Prichaino, sub pena l librarum Malgorensium
ut veniant ad diem et ad dies secundum mandatum
ipsius domini episcopi, et penitentiam faciant quam
eis duxerit injungendam ; et hoc predicti fidejussores
super mf'^ Dei Euvangelia juraverunt ; et quisque per
se in solidum absque parte alterius se et omnia bona
sua obligavit. Et hoc fuit factum in presencia domini
episcopi Garcassonensis et plurium aliorum et Boni
Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
VII. — 24 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Pierre Pages et
Raymond Pages, le vieux, Bernard Pages*, Guillaume Sicre^,
Raymond de Cuxac-Cabardès-', Raymond Pages, le jeune, de
1. Voy. deuxième partie, n° XXIII.
2. Voy. deuxième partie, n° XXXI.
3. Voy. deuxième partie, n° XXIII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. H9
Cornèze<, s'engagent par serment à se tenir aux ordres de
l'évoque de Carcassonne et s'obligent in solidum à 100 liv.
tholsas.
Anno quo supra et die. Petrus Pagesii et R^dus
Pagesii senior, Bernardus Pagesii, Guillelmus Scicre,
R°<*"* de Gutciaco et R"''"' Pagesii junior, de Gornazano,
juraverunt stare mandatis domini episcopi Garcas-
sonensis, et adimplere omnem pcnitentiam quam eis
injunget; et obligaverunt se in solidum in c libris
TIiol.; et unus tenetur pro alio quod predicta serva-
bunt. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi
Garcassonensis et plurium aliorum, et Boni Mancipii,
notarii, qui hec scripsit.
VIII. — 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume Fer-
rel se rend caution pour Aladaïs Amiel et Rayraonde, femme
de Bernard Amiel, de Preixan.
Anno Domini W GG° XLIX", xi kls. aprilis. Guillel-
mus Ferrelli fidejussit domino episcopo G[arca]sso-
nensi pro Âladaise Amiela et R"''*, nxore Bernardi
Amelii de Prexano, sub pena xxv librarum Malgoren-
sium, ut compareat coram eodem domino episcopo die
sabati post Pasquetam^. Actum fuit hoc in presencia
domini episcopi Garcassonensis et plurium aliorum,
et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
IX. — 22 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Bernard Pascal,
de Leuc, se rend caution pour Vergelia, femme de Raymond
Gilles, du même lieu.
Anno et die quo supra. Bernardus Paschalis de
Leuco fidejussit domino episcopo Garcassonensi pro
1. Voy. deuxième partie, n° XXVI.
2. Pasqueta = Quasimodo. Le samedi après Quasimodo
tomba, cette année, le 17 avril.
120 REGISTRE DU GREFFIER
Vergelia, uxore R"**' Egidii ejusdem loci, sub pena
ce sol. Malgorensium, ut compareat coram eodem
domino episcopo, die sabbati post Pasquetam ; et hoc
juraverunt super nu sancta Dei Euvangelia. Actum fuit
hoc in presencia domini episcopi Garcassonensi et plu-
rium ahorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
X. — 26 mars 1250, Carcassonne. — Cautions pour Raymond
Gastaire et Arnaud, de Lairière.
Anno quo supra*, vu kls. aprilis. Gavaier Porta-
rius, de Garcassona, R""^"' Goiric, de Glaromonte, Guil-
lelmus Bosca, de Vinea veteri, Arnaudus Arquerii, de
Termino, Petrus Graudomic, de Laireira, et Guillelmus
Levés, vel G. Arnaudi fidejusserunt domino episcopo
Garcassonensi pro R"''° Gastaire, et pro Arnaudo de
Lareira, sub pena l librarum Malg., quod non exeant
civitatem sine licentia nostra ; et hoc predicti fidejus-
sores super iiii°'" sancta Dei EuvangeHa juraverunt, et
quilibet per se in solidum absque parte alterius se et
omnia bona sua obligavit. Actum fuit hoc in presencia
domini episcopi Garcassonensis, magistri Pétri, offi-
ciahs Garcassonensis, et magistri R"**' David et Mota
Gastellani de Monteregalii (sic) et Boni Mancipii,
notarii, qui hec scripsit.
XI. — 26 mars 1250, Carcassonne. — Guillaume Cabane,
Bernard Pascal et Pierre Araiel, de Leuc, s'engagent à rendre
dans huit jours Raymond Gilles, de Leuc.
Anno quo supra- et die. Guillelmus Gabana, para-
1. L'année commençant dans le comté de Toulouse le 25 mars,
il faudrait ici : Anno Domini M^ CC° L°. Cette remarque est con-
firmée par la teneur du n° XII : Anno quo supra.
2. Même remarque que pour le numéro précédent.
t. ;
DE L'INQUISITION DE CAIICASSONNE. 121
tor, et Bernardus Paschalis et Petrus Amelii, omnes
de Leuco, quilibet nostrum in solidum te[rie|mur
vobis domino G., Dei gratia Garcassoncnsi episcopo,
quod reddemus vobis ad monitioiiem vestram ad diem
et ad dies, et specialiter ab ista die sabbati in octo dies,
Raimundum Egidii de Leuco, vel, si ipsum reddere
non possemus , reddemus vobis pignora valentia
L libras Malgorensium; et hoc juramus super sacro-
sancta Dei Euvangelia. Testis dominus prior Béate
Marie, Bertrandus Blanchi, canonicus, et Phihpot,
janitor domini Régis, et magister Ber. de Palma, et
Guiilelmus Poncii.
XII. — 20 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour Guillaume
Curt, de Rieux-en-Val-de-Daigne, et pour Pierre David, du
même lieu.
Anno quo supra, xii kls. juhi. Bernardus Asalbert
et Poncius Andrée, de Rivo in Vâlledanie, obligaverunt
se et sua, prestito juramento, pro Guillelmo Curt,
de Rivo, domino episcopo Garcassoncnsi, ut veniat
ad diem et ad dies, ad mandatum prefati domini
episcopi Garcassonensis. Item, Guiilelmus Gurt obli-
gat se pro Petro David, de Rivo, eodem modo quod
supra. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi
Garcassonensis, et Boni Mancipii, notarii, qui hec
scripsit.
XIII. — 20 juin 1250, Carcassonne. — Caution pour Béren-
gère, fille de Bernarde Maurin, de Rieux-cn-Val-de-Daigne.
Anno quo supra et die. Guiilelmus de Senher, baju-
lus Termenezii', fidejussit domino episcopo Garcasso-
1. Le Termenès, pays commandé par le château de Termes,
122 REGISTRE DU GREFFIER
nensi pro Berengaria, fîlia Bernarde Maurine de Rivo,
sub pena xxv librarum Malgorensium, ut veniat ad diem
et ad dies, secundum mandatum ipsius. Actum fuit
hoc in presencia ipsius domini episcopi Garcassonen-
sis, magistri P. de Baure, R'"^' Aban, militis, et Boni
Mancipii, notarii, qui hec scripsit.
XÏV. — 16 avril 1250, Carcassonne. — Cautions pour Bernard
Raymond, clerc de Conques, autorisé à sortir de prison
« propter infîrmitatem. »
Anno Domini ]\rGG°L°, xvi kis. madii. Augerius de
Gonchis, Guillelmus Roca, Rogerius Isarni, Berinardus
(sic) Bardonerii, R"*^"* de Solier, Petrus Sagarda et
Petrus R°''' Textoris, fidejusserunt domino episcopo
Garcassonensi pro Bernardo R""", clerico de Gonchis,
sub pena l Hbrarum Malgorensium, ut veniat ad diem
et ad dies secundum mandatum ipsius ; qui Bernardus
l^ndi gxivit carcerem propter infîrmitatem quam habe-
bat. Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Gar-
cassonensis, et plurium aliorum, et Boni Mancipii,
notarii, qui hec scripsit.
XV. — 7 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour Pierre
Tardi, le jeune.
' Anno Domini M° GG° L°, vu idus junii. Poncius
Margat, Petrus Rogerii de Rupe, et Bernardus Tardi,
omnes de Goffolento, fidejusserunt domino episcopo
Garcassonensi pro Petro Tardi, juvene, sub pena
xxv hbrarum Malgorensium, ut impleat penitentiam,
quam ei est injungendam (sic). Testes magister Bar-
aujourd'hui ruiné. Voy. Spruner - Menke , Hist. Handatlas,
n" 52.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 123
tholomeus de Podio Nauterio, f'r. Guillelmus templa-
rius, et Boni Mancipii, notarius, qui hec scripsit.
XVI. — 13 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour Pierre
Azalbert, de Preixan.
Anno Domini M" CG° L°, idibus junii. R""^"^ Amelii,
j^ndus ^salbcrt, et Petrus Mercerii, omnes de Prixano,
fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro Petro
Adalberti de Prixano sub pena L librarum, ut pareat
mandatis domini episcopi Garcassonensis. Actum fuit
hoc in presencia domini episcopi Garcassonensis, et
plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui hec
scripsit.
XVII. — 20 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Arnaud Faure, de Saissac.
Anno Domini M°GG°L°, xiii kal. septembris. Hugo
Durfort, Ber. Ar., Berengarius d'en Obra, de Saxiaco,
fidejusserunt domino episcopo Garcassonensi pro
^pdo Yabvo de Saxiaco quilibet in solidum, fide ple-
vita, pro quinquaginta sol. Melg., ita quod, nisi idem
Ar. Fabri quem manulevaverurit non pareret manda-
tis omnibus et singulis domini episcopi, et non veni-
ret ad diem vel ad dies sibi assignatas, onrmes predicti
tenebuntur solvere dictam peccuniam cui dominus
episcopus voluerit. Testes Bonus Mancipius, magister
P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, publi-
cus notarius, qui hec scripsit.
XVIIT. — 21 août 1250, Carcassonne. — Pierre Hot, de Ville-
tritouls, déclare vouloir faire entendre sa défense et avoir
des ennemis. Jour lui est assigné pour les faire connaître.
Anno quo supra, xii kal. septembris. Gomparuit
124 ' REGISTRE DU GREFFIER "
Petrus Hot, filius R*^' Hot, de Villa Tritols, coram
domino episcopo Carcassone ; et requisitus si velit se
defFendere de his que in inquisitione inventa sunt
contra eum, dixit quod sic. Itetn, requisitus si habet
inimicos, dixit quod sic^; et est ei assignata instans
feria vi^ in festo beati Antonini^ ad nominandum suos
inimicos, et dicendum causas inimiciciarum contra illos
qui in inquisitione deposuerunt contra eum. Testes
P. de Baure, magister R. David, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
1. La procédure inquisitoriale est ici et dans la suite adop-
tée par l'évêque de Carcassonne. Elle présentait une excep-
tion par rapport à la procédure ordinaire : les noms des
témoins qui avaient déposé n'étaient pas livrés au prévenu.
On voit pourquoi : les témoins eussent refusé de parler ou
suscité des vengeances. Ce point fut établi dès le premier jour
(G. de Podio Laurentii, Chronicon, cap. xl) et confirmé par le
saint-siège. Nous lisons dans un formulaire de l'époque, en
usage dans le comté de Toulouse : « NuUi negamus defensio-
nes légitimas, neque a juris ordine deviamus, nisi quod tes-
tium non publicamus nomina, propter ordinationera Sedis
Apostolice sub domino Gregorio provide factam et ab Inno-
centio beatissimo papa nostro postraodum innovatam in privi-
legium et necessitatem fidei evidentem, super quo habemus
testimoniales litteras cardinalium aliquorum « (Madrid, bibl. de
L'Université, ms. 53). Le concile provincial de Béziers de 1246
avait aussi fixé ce point (Labbe, Act. conc, VII, 417-418). Le
juge demandait donc au prévenu s'il avait des ennemis mortels,
qui se trouvaient exclus du procès ; il lui livrait, par écrit, les
charges qui pesaient sur lui ; il l'invitait à se défendre par lui-
même. Une décrétale d'Innocent III, édictée avant l'établisse-
ment des juges délégués ou inquisitoriaux, interdisait formelle-
ment aux avocats et aux notaires d'assister les hérétiques, de
leur prêter leur ministère, sous peine d'infamie (Potthast, 2532.
— Décret. Gregorii IX, lib. V, tit. VII, De hacredcis, xi).
2. Saint Antonin de Pamiers, dont la fête se célébrait le
2 septembre, cette année un vendredi.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 125
XIX. — 24 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Arnaud
Faure, de Montolieu'.
Anno quo supra, ix. kls septembris. Poncius
Cabos, BernardusBerengarii, et Bernardus Porcelli, et
Arnaudus Gat, de Monte Olivo omnes, fidejusserunt
pro Arnaudo Fabro, de Monte Olivo, domino episcopo
Garcassone sub pena L librarum Malg., ut veniat ad
diem et ad dies secundum mandatum ipsius, et peniten-
tiam faciat quam ei duxerit injungendam; et hoc pre-
dicti fîdejussores super sancta Dei Euvangelia jurave-
runt ; et quilibet per se in solidum absque parte alterius
se et omnia bona sua obligavit. Testes magister Helias,
archidiaconus Reddesii, et dominus abbas Montis
Olivi, et Bernatus, capellanus de Saisunano, et Bonus
Mancipus, notarius, qui hec seripsit.
XX. — 4 juillet 1250, Carcassonne. — Guillaume Major, de
Ventenac-Cabardès, Raymond, de Camo, et Raymond Fol-
quier, de Pezens, s'engagent à rendre Pons de Pezens vif
ou mort.
Anno quo supra, iiii° nonas julii, Guillelmus Major,
de Ventenaco, et R"'*"' de Gamo, et R°'*"* Folquier,
ambo de Pizinco, fidejusserunt, prestito juramento,
domino episcopo Garcassone, et omnia sua obli-
gaverunt quilibet per se in solidum absque parte
alterius pro Bernardo Poncii de Pezinco, quod debent
reddere predicti fidejussores ipsuni Bernardum Pon-
cii vivum vel mortuum. Testes Petrus, capellanus de
Drula, et Arnaudus R""" de Pezinco, et Bonus Manci-
pus, notarius, qui hec seripsit.
1. Voy. plus bas, n"" CL et CLI.
126 REGISTRE DU GREFFIER
XXI. — 15 juillet 1250, Carcassonne. — Cautions pour Pierre
Requin, de Villetretouls,
Anno quo supra, idibus julii. Guillelmus Pagesii, et
Petrus Pagesii de Grassa et Valguerius de Villatritulis
fidejusserunt, prestito iuramento, domino episcopo
Carcassone, quilibet in solidum, absque parte alte-
rius, pro Petro Requino de Villatritulis, sub pena
L librarum Malg., ut compareat ad diem et ad dies
secundum mandatum domini episcopi Carcassone.
Actum fuit hoc in presencia domini episcopi Carcas-
sone, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii,
qui hec scripsit.
XXII. — 9 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Bernard
Mourgue, de Villarzel-du-Razès, malade, auquel l'évêque de
Carcassonne permet de sortir de prison pour se soigner.
Huit jours après sa guérison, il devra se reconstituer pri-
sonnier,
Anno quo supra, v idus augusti. Guillelmus Radulfi,
de Vilarzello, et Guillelmus de Renterio, senior, de
burgo Carcassone, fidejusserunt, prestito juramento,
et obligaverunt se et sua in solidum, quilibet per se
absque parte alterius, domino episcopo Carcassone
sub pena L librarum Malg., pro Bernardo Morgue de
Vilarzello, qui est infirmus in carcere'^, cui prefatus
1. L'archevêque de Narbonne, les évêques de Carcassonne,
d'Elne, de Maguelonne, de Lodève, d'Agde, de Nîmes, d'Albi
et de Béziers (élu), avec les abbés de Saint-Gilles, de Saint-
Aphrodise de Béziers et de Saint-Benoît de Castres, répondant
à des questions des inquisiteurs, en 1244 probablement, avaient
posé en principe qu'il fallait user d'indulgence, tout en réser-
vant, dans le cas de non-nécessité, l'autorité du saint-siège.
« A carcere vero nec vir propter uxorem licet juvenem, nec
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i27
dominus episcopus dédit licenciam exeundi donec ab
ipsa infirmitate esset liberatus, et post convalescen-
ciam infra viii° dies in statu pristino sine nostra licen-
cia revertatur. Testes fr. R"''"" Barra vi, ordinis fratrum
Minorum, et fr. R"''"' de Ganeto ejusdem ordinis, et
Bonus Mancipus, notarius, qui hec scripsit.
XXIII- — 17 juin 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Bernard Raseire, de Pezens.
Anno quo supra, xv kls. julii. Guillelmus Martini,
Guillelmus Bernard! , barbitonsor, et Guillelmus Ar-
men de Pezinco fidejusseruntquilibet perse in solidum
absque parte alterius domino episcopo Garcassone
pro Berriardo Raseire de Pezinco sub pena l libra-
rum Malg., ut impleat penitentiam quam sibi est
injungendum (sic). Testes magister Raimundus David,
uxor propter virum, nec quisquam propter liberos seu parentes
seu aliter necessarios, aut propter debilitatem vel senium vel
aliam liberam causam excusatur absque indulgentia sedis apos-
tolice speciali, sic tamen ut uxori ad virum et e contrario sit
liber accessus, ne cohabitatio dcnegetur eisdem sive ambo incar-
cerandi fuerint sive alter; et si forte per incarcerandi absentiam
evidens mortis periculum immineret liberis vel parentibus,
obviare curetis periculo provideri talibus faciendo, si potestis
aliunde, aut carceris penitentiam prudenter in aliam commu-
tetis ; oportet enim in tali articulo rigorera mansuetudine miti-
gai'i » (Doat, XXXI, fol. 155-168). Dans le cas présent, comme
dans beaucoup de cas qui suivent, l'évoque de Carcassonne
accorde des adoucissements ou des faveurs sans attendre ni
faire demander la permission du saint -siège. L'évêque de
Rodez Vivien (1247-1274) eut, au contraire, recours au pape
pour obtenir un adoucissement de peine dans un moment de
rapports difficiles avec le sénéchal (voy. la lettre du sénéchal
à Alfonse de Poitiers, J. de Laborde, Layettes du Trésor des
chartes, III, n° 40392, p. 581).
kl
128 REGISTRE DU GREFFIER
capellanus Sancti Vincencii, et Petrus, capellanus de
Drula.
XXIV. — Veille de la Pentecôte (14 mai)% 1250, Carcassonne.
— Cautions pour Arnaud Brunel, de Couffoulens, malade,
auquel l'évêque de Carcassonne permet de sortir de prison.
Dans les huit jours qui suivront sa guéï'ison, il devra se
reconstituer prisonnier^.
Anno quo supra, in vigilia Penthecostes. Isarnus
Guifre, Guillelmus Seguerii et Guillelmus Gros, omnes
de Goffolento, fidejusserunt et omnia bona sua obliga-
verunt quilibet per se in solidum absque parte alte-
rius, prestito juramento, domino episcopo Garcas-
sone, sub pena l librarum Malg., pro Arnaudo
Brunelli de Goffolento, qui est infirinus in corpore^,
cui prefatus dominus episcopus dédit licentiam exeundi
donec ab ipsa infirmitate esset liberatus, et post con-
valescentiam infra vni° dies in statu pristino, non
expectante (sic) mandato nostro, in carcere revertatur.
Actum fuit hoc in presentia domini episcopi Garcas-
sone, et plurium aliorum, et Boni Mancipii, notarii, qui
hec scripsit.
XXV. — 15 août 1250, Carcassonne. — Cautions pour Arnaud
Miraud, de Caunes, malade, auquel l'évêque de Carcassonne
permet de sortir de prison. Dans les huit jours qui suivront
sa guérison, il devra se reconstituer prisonnier.
Anno Domini JVf GG° L°, in festo Assumptionis Béate
Marie. Bernardus Oliba, de Lauracio, Guillelmus Gui-
raudi et Petrus Sicardi, de Lauracio, tîdejusserunt,
1. En 1250, Pâques tomba le 27 mars.
2. Voy. deuxième partie, n° XIX.
3. Voy. n° XXII, note.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i29
prestito juramento, domino episcopo Garcassonensi,
pro Arnaudo Miroaudi de Gaunis sub pena c libr. Mal-
gor., qui est infirmus in carcere\ cui prefatus dominus
episcopus dédit licentiam exeu[n]di donec ab illa infir-
mitate esset liberatus; et post convalescentiam infra
viifdies in statu pristino, non expectante (sic) mandate
nostro, in carcerem revertatur. Testes Gervaisa, baju-
lus Cabardesii' pro domino rege Francorum, Guillel-
mus Stephani, Poncius Ferrolli, et Bonus Mancipus,
qui hec scripsit.
XXVI. — l""" septembi'e 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Etienne, de Cornèze, qui comparaîtra le samedi avant
la fête de saint Michel (24 septembre).
Anno quo supra, kal. septembris. P. Stephani de
Cornazano, et pro eo et mandato ejus R. de Gorano,
R. Stephani, frater dicti P. , Guillelmusde Gornazano, de
Garcassona, tîdejusserunt domino episcopo Garcassone
quod idem Petrus Stephani veniet ad diem et ad dies
sibi assignatas, et faciet et complebit omnem peniten-
tiam quam pro crimine heresis dominus episcopus sibi
duxerit injungendam ; et parebit mandatis omnibus et
singuhs ejusdein domini episcopi ; quod nisi faceret,
omnes prenominati obligaverunt se et sua quihbet in
sohdum, sub pena l librarum Malg., juramento
prestito, ab eisdem persolvendarum ad omnimodam
voluntatem domini episcopi memorati. Testes Ber.
Martini, canonicus, P. de Baure, Bonus ÏVIancipius, et
P. Ariberti, notarius pubHcus, qui hec scripsit. Et est
1. Voy. n° XXIT, note.
2. Le Cabardès, commandé par le château de Cabaret, coinra.
de Lastours, cant. de iMas-Cabardès, Aude.
9
^30 REGISTRE DU GREFFIER
assignatum ei sabbatum ante festum beati Micahelis,
ut compareat coram domino episcopo.
XXVII. — 7 septembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Colom, de Rieux-en-Val, qui comparaîtra le samedi
avant la fête de saint Michel (24 septembre).
Anno quo supra, vif idus septembris. Petrus
Colombi, de Rivo in Valle Danie, et pro eo et man-
dato ejus Johannes Fina, de Monte Lauro, Bernar-
dus de Faia, de Rivo, Guillelmus Juliani, de Tauzerano,
et Gniraiidus Andrée, de Serviano, fidejusserunt domino
G., episcopo Carcassone, et obligaverunt se et sua qui-
libet in solidum, prcstito juramento, sub pena L li-
brarum Malg. solvendarum ad voluntatem domini
episcopi, nisi idem Petrus Golumbi veniret ad diem et
ad dies sibi assignâtes et pareret mandatis omnibus
et singulis domini episcopi; et est ei assignatum sab-
batum ante instans festum beati Micahelis, ut compa-
reat coram domino episcopo memorato. Testes frater
Guillelmus, frater Bonetus, Brunus, custos immurato-
rum, Poncius, bajulus panis et vini domini episcopi.
Bonus Mancipius, et P. Ariberti, publicus notarius,
qui bec scripsit. Et hanc obligationem recepit de man-
dat© domini episcopi sepefati.
XXVIII. — 11 septembre 1250, Carcassonne. — Cautions
pour Pierre Hot, de Villetritouls, auquel la veille de la fête
de saint Mathieu (20 septembre) est fixée pour qu'il présente
sa défense.
Anno quo supra, m idus septembris. Petrus Hot,
filius quondam R"**' Hot, de Villa Tritulis, et pro eo et
mandato ejus Guillelmus Ar.de Tauzerano, R''"'Requini,
io
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 131
et Bernardus Hot\ frater dicti Pétri, fidejusserunt
domino G., episcopo Carcassone, et obli|^averiint se et
sua quilibet in solidum, juramento prestito, sub pena
L librariim, quod idem Petrus Hot veniet ad diem
et ad dies sibi assignatas et parebit mandatis omni-
bus et singulis domini episcopi et faciet et complebit
omnem penitentiam, quam cidem predictus doininus
episcopus duxerit injungendam, et ducet causam
suam coram eodem domino episcopo ; quod nisi face-
ret, omnes prenominati solvent dictam pecuniam ad
voluntatem domini episcopi memorati, ita quod nul-
lus eorum possit pro parte excusari. Et est ei assig-
nata dies vigilia instantis festi boati Mathei ad pro-
ponendum omnes exceptiones et deffensiones suas
légitimas, si quas habet, coram eodem domino epis-
copo, contra illa que in inquisitione inventa sunt contra
eum. Testes P. de Baure, capellanus, magister P.,
officialis, R. P., Bonus Mancipius, et P. Ariberti,
notarius publicus, qui hec scripsit.
XXIX. — 13 sepleiubre 1250, Carcassonne. — A la demande
de Guillaume, abbé de Saint-Hilaire, l'évêque de Carcas-
sonne permet à Alazaïs Sicre, de Cavanac, de sortir de pri-
son jusqu'à la fête de la Toussaint.
Anno quo supra, ydibus septembris. Ad instan-
1. Un Bernard Olh [Bernardus Ot/ionis), seigneur de Niort
[dominas de Aniorto), avait fait sa confession ou aveu devant
fr. Ferrier et fr. Willem Raymond, inquisiteurs, à Limoux et
à Albi, en 1242, 1245 et 1246 (Doat, XXIV, fol. 83, 98, 102).
Probablement, il n'avait de commun avec celui-ci que le nom ;
car les Ilot de notre pièce ne paraissent pas avoir appartenu à
une famille de chevaliers ou de seigneurs (voy. n° LUI).
132 REGISTRE DU GREFFIER
ciamG., abbatis Sancti Yiarii\ dominus G., episcopus
Garcassone, dédit licenciam Alazaicie Sicrede de Gava-
nacho, Garcassonensis dyocesis^, exeundi carcerem,
ubi erat immurata pro crimine heretice pravitatis ; et
quod possit esse extra carcerem ubicumque voluerit
usque ad instans festum Omnium Sanctorum, ita quod
in illa die, non expectato mandato ipsius domini epis-
copi, ad eumdem carcerem revertatur, ibidem mora-
tura perpetuo ad penitentiam pro dicto crimine pera-
gendam. Et hoc se factura et completura juravit supra
sancta Dei Evangelia predicta Alazaicia in presencia
predicti abbatis, et... monachi ejus, magistri P., offi-
cialis, Bruni, custodis carceris, et multorum aliorum,
et P. Ariberti, publici notarii, qui hec scripsit.
XXX. — 14 octobre 1250, Villalier. — Pierre de Garda, de
Conques, à l'audience, déclare vouloir se défendre ; il désire
avoir par écrit ses accusations. Il nomme plusieurs de ses
ennemis. Le vendredi suivant (21 octobre) lui est assigné
pour qu'il comparaisse devant l'évêque.
Anno Domini jVrGG°L°, ii idus octobris. Petrus de
Garda, de Gonchis, comparuit apud Viilarium coram
domino G., episcopo Garcassone ; et, requisitus si velit
se defïendere de his que in inquisitione inventa sunt
contra eum, dixit quod sic. Item^ requisitus si vult
ea in scriptis recipere, dixit (juod sic. Item, requisitus
si habet inimicos, dixit quod sic ; et tradidit eos in
scriptis^; et plures inimicos non vult nominare, immo
1. Guillaume Pierre, abbé de Saint-Hilaire, 1237-12G3 [Gal-
lia christ., \\, c. 1012).
2. A la marge : Ista débet procurare intérim captum habere.
3. Voy. plus haut, n" XVII, note.
: I
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 133
renuntiat, ut dicit, nominationi inimicoriim. Testes
dominus Guir[audiis], P. de Baure, magister R. David,
et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.
Item, eadem die fuerunt sibi tradita dicta testium
in scriptis, qui contra ipsum deposuerunt in inquisi-
tione. Et est ei assignata instans feria vi'' ut compa-
reat coranm domino episcopo ubicumque sit in dyocesi
Carcassonensi, ad proponendum, et exipiendum et
dicendum quod volucrit ad deffensionem suam. Testes
magister R. David, P. de Baure, et P. Ariberti, nota-
rius publicus, qui hec scripsit.
XXXT. — 12 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Bernard Jourdain, de Canecaude.
Anne quo supra, ii idus novembris. Bernardus Jor-
dani, de Ganacalida, et pro eo et mandato ejus, Petrus
Daide et Arnaldus Daide et R"""^ Fabri, de Ganacalida,
obligaverunt se et sua quilibet in solidum sub pena
L librarum magistro P., officiali Garcassone, recipienti
nomine domini episcopi, quod predictus Ber. Jordani
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episcopi ; et
faciet et complebit omnem penitentiam quam sibi pro
crimine heresis duxerit injungendam ; quod nisi face-
ret, prenominati solverent dictam pecuniam ad volun-
tatem domini episcopi per prestitum juramcntum.
Testes G. Poncii, R. Escuderii, clerici, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
XXXII. — 15 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Bonafos, de Canecaude.
Anno quo supra, xvii kal. decembris. Petrus
134 REGISTRE DU GREFFIER
Bonafos, de Canacalida, et pro eo et mandate ejus
Guillelmus Ponairer, Ar. Romevi, Ar. Bonafos, de
Canacalida, obligaverunt se et sua quilibet in soli-
dum per juramentum et publicum instrumentum sub
pena l librarum Petro Ariberti recipienti nomine
domini episcopi, quod dictus Petrus Bonafos faciet et
complebit onnnem penitentiam quam sibi pro crimine
heresis dominus episcopus duxerit injiingendam, et
parebit mandatis omnibus et singulis domini episcopi ;
quod nisi fàce[re]t, omnes prenominati solverent dic-
tam pecuniam ad voluntatem domini episcopi memo-
rati. Testes Guillelmus Pétri de Gonchis, capellanus de
Fliurano, et Armannus, clericus ejus, et P. Ariberti,
notarius, qui bec scripsit.
XXXIII. — 15 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Aimeric, de Canecaude.
Anno et die predictis^ Petrus Aimerici, et pro eo
et mandate ejus Guillelmus Poncii Sigui, Guillelmus
Micahelis et R''"' Gaufre, de Ganacalida, obligaverunt se
et sua quilibet in solidum sub pena L librarum, modo
et forma propedicta. Testes R. Fabri, de Villamostauso,
R. Faber, de Ganacalida, et muiti alii, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
XXXIV. — 23 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Guillaume Miton, domicilié à Saint-Martin.
Item, anno quo supra, ix kls. decembris. Gompa-
l'uit Guillelmus Mitonis, quondam de Alsona, nunc stans
apud Sanctum Martinum Garcassonensis diocesis; et
1. De Ca[na]calida, à la marge.. •
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 135
juravit stare niandatis domini episcopi ; et pro ipso
Pe. Comte et Guillelmus Textor, ambo de Alsona; et
ad hec obligaverunt se et sua unusquisque in solidum
usque ad c libras Melgorensium.
XXXV. — 15 novembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ber. Textor, de Taurise ^ .
Anno quo supra, xvii kal. decembris. G. Textor,
R. Rog et Rogerius Rernardi, de Tauzirano, se et sua
quilibet in solidum iuramento prestito obligaverunt.
sub pena l librarum pro Rer. Textoris, de Taurizano,
quod idem Ber. Textoris faciet et complebit, et cetera,
ut supra. Testes sunt R. Faber, de Villamoustausso,
R. Escuder, clericus, G. R. de Alzona, et P. Ariberti,
notarius publicus, qui hec scripsit.
XXXVI. — 30 novembre 1250, Carcassonne. — Permission
est donnée à Pierre Pelha, de Couffouiens, de dépouiller les
croix jusqu'à son retour de France.
Anno Domini M° CG" L", ii kal. decembris. Data
est licentia Petro Pelha, de Gofolento, deponendi cru-
ces sibi pro heresi impositas', quousque redierit
de Francia ubi vult ire; et post reditum suum, infra
Vlif dies débet se presentare domino episcopo Gar-
cassone, et ad omnimodam voluntatem suam débet
illas cruces vel alias resumere sine omni nova causa;
et de pcregrinationibus suis quas perfecerit débet
eidem ostendere litteras testimoniales. Et predicta
1. Voy. Deuxième partie, n° XLV.
2. Ces croix d'étoffe recouvraient les vêtements sur la poi-
trine et les épaules (concile de Béziers de 1246, cap. xxvi.
Labbe, Acta concil., VII, c. 420).
136 REGISTRE DU GREFFIER
servare et se complere juravit supra Saricta Dei Evan-
gelia ; et coneessit fieri publicum instrumentum ; in
aliis vero que sibi injuncta sunt nichil est immutatum.
Testes sunt dominus Guir[audus], capellanus de Aqua
viva, P. de Vicinis, R. Pétri, G. Poncii, et multi alii,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
XXXVII. — 5 décembre 1250, Carcassonne. — Arnaud Pages,
de Moussoulens , à l'audience, déclai'e ne vouloir ni se
défendre ni recevoir par écrit aucune accusation. Il nomme
ses ennemis.
Anno quo supra, nonis decembris. Arnaudus Page-
sii, deMossolenx, comparuit apud Garcassonam coram
domino episcopo Garcassone ; et requisitus si vult se
deffendere de hiis que in inquisicione inventa sunt
contra eum, respondit quod nuUus pro vero potest
aliquid dicere de ipso. Requisitus si velit ea in sçrip-
tis recipere, dixit quod non; et aliter non vult se def-
fendere. Item, requisitus si habet inimicos, dixit quod
sic, Ber. Gausbert et Martinum Montanerii^ ; set nul-
lam legitimam causam inimicitiarum assignavit; et
alios inimicos noluit nominare.
XXXVIII. — 5 décembre 1250, Carcassonne. — R. Vital, de
Moussoulens, à l'audience, déclare qu'il veut se défendre ; il
nomme ses ennemis et recevra par écrit les dépositions des
témoins.
Item, cadem die, comparuit R. Vitalis de Mosso-
lenx; et requisitus si volebat se deffendere de hiis que
in inquisitione contra ipsum erant inventa, dixit quod
sic. Item, requisitus si habebat inimicos, dixit quod
1. Voy. plus haut, n" XVIIÏ, note.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 137
sic, Bertrandum Malet, fratrem A. Malet, et Vitalem,
sororium ejus, et omnes homines de Gaunis pro duello ^
fîlii sui Vitalis; alios autem inimicos nesciebat nomi-
nare, vel nesciebat se habere, ut dicebat. Item, requi-
situs si vult scripta recipere depositionum testium,
dixit quod sic.
XXXIX. — 5 décembre 1250, Carcassonne. — G.-Ber. Faure,
de Saint-Marlin, s'oblige à obéir aux ordres de l'évêque et
présente sa caution.
Anno et die predictis. G. Ber. Faber, de Sancto
Martino, et Ar. de Na Sicart, de Sancto Martino, pro
60 et mandato ejus obligaverunt se et sua sub pena
L librarum quilibet in solidum, quod dictus G. Ber.
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas ; et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episcopi.
XL. — 3 décembre 1250, Carcassonne. — Ber. Caune se porte
caution pour le même.
hem, anno quo supra, m nonas decembris. Ber.
Gauna obligavit se simili modo pro G. Ber. Fabri.
XLI. — 3 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
R. Vital et Arnaud Pages le jeune, de Moussoulens. Même
jour, les dépositions des témoins leur sont données, avec
assignation pour le samedi avant la fête de saint Thomas,
apôtre (17 décembre).
Anno quo supra, m nonas decembris. Guillelmus
Amdieu, Bernardus Chatbert, Guiraudus Ath, filius
quondam Bernardi Ath, Poncius Guillelmi, Arnau-
dus Barravi, G. Barravi, R. Bonet, P. Vaquerii,
Bertrandus Cabos, Guillelmus Moliiierii obligaverunt
1. Guerre, lutte, conflit.
138 REGISTRE DU GREFFIER
se et sua, sub pena c librarum, magistro P., officiali,
recipienti vice domini episcopi, pro R"^" Vitalis et pro
^pdo pagesii, juvene, de Mossolenx, quilibet in solidum,
per juramentum et publicum instrumentum, quod
prenominati R. Vitalis et Arnaudus Pagesii venient ad
diem et ad dies sibi assignatas; et parebunt mandatis
omnibus et singulis domini episcopi Carcassone; quod
nisi facerent, prenominati solvent dictam pecuniam
ad omnimodam voluntatem domini episcopi ; et super
hoc renunciaverunt omni juri scripto et non scripto,
quo mediante se possent juvare vel tueri, et speciali-
ter curie domini Régis; et subposuerunt se omnino
voluntati domini episcopi memorati. Testes Jordanus
Pagani, Guillelmus Gaissias, vascho, Philipot, janitor,
et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec scripsit.
Item, eadem die, predicti R. Vitalis et Ar. Pagesii
comparuerunt Carcassone coram prefato domino offi-
ciali; et f'uerunt eis dicta testium qui in inquisitione
deposuerunt contra eos tradita in scriptis ; et fuit eis
dies assignata dies sabbati ante instans festum beati
Thome, apostoli, ad audiendum sententiam vel man-
datum domini episcopi super illis que de heresi
inventa sunt contra eos et eisdem tradita in scriptis.
XLII. — 17 décerabre 1250, Carcassonne. — R, Vital, à l'au-
, dience, ne présente ni exception ni défense. Le prononcé de
la sentence est renvoyé au lendemain, dans l'église Saint-
Vincent.
Anno quo supra, xvi kal. januarii. Gomparuit
R. Vitalis coram domino episcopo, et nullam Jegiti-
mam exceptionem proposuit, nec dixit aliquid ad
deffensionem suam legitimam ; et fuit dies hodierna
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 139
eidem contiiiuala ad audiendam sententiam memora-
tam ad diem crastinam in ecclesia Sancti Vincencii.
XLIII. — 8 décembre 1250, Carcassonne. — Alazaïs, femme
de P. Barrau, de Moussoulens, déclare vouloir se défendre,
nomme ses ennemis et reçoit par écrit les dépositions des
témoins. Jour lui est assigné pour le vendredi après la Sainte-
Luce (16 décembre). Elle s'oblige à se tenir à la disposition
de l'évêque.
16 décembre 1250, Carcassonne. — Jour lui est assigné pour
le lendemain dans l'église Saint-Vincent pour la sentence
définitive.
Anno quo supra, vi idus decembris. Alazais,
iixor P. Barravi, de Mossolenx, comparuit apud Gar-
cassonam coram domino episcopo; et requisita si
vult se deffendere de hiis que in inquisitione inventa
sunt contra eam et vult ea in scriptis recipere,
dixit quod sic; et requisita si habet inimicos, dixit
quod sic, Vitalem, sororium Ar. Malet, et Audiardis
Pagesa; set nullam legitimam causam inimiciciarum
assignavit ; et fuerunt sibi tradite in scriptis deposi-
tiones testium qui in inquisitione deposuerunt contra
eam ; et fuit sibi assignata dies feria vi"* post instans
festum béate Lucie ad proponendum omnes excep-
tiones et deffensiones suas légitimas, si quas habet.
Actuin fuit hoc Garcassone, in presentia G., archi-
diaconi, R., sacriste Sancti Nasarii, magistriR. David,
magistri P., officiaHs, domini Guir[audi], capellani de
Aqua Viva, magistri R. de Monte Olivo, et multorum
aliorum, et P. Ariberti, notarii, qui hec scripsit.
Anno et die predictis. Predicta Alazais Barrava
obligavit se et sua per juramentum proprium et publi-
140 REGISTRE DU GREFFIER
cum instriimentum, quod ipsa veniet ad diem et ad
dies sibi assignatas et parebit mandatis omnibus et
singulis domini episcopi Carcassone; et quod ita com-
pleat obligavit se et sua pro ea Guillelmus Barrau sub
pena l librarum in solidum; et renuntiavit omni
juri scripto et non scripto et specialiter curie domini
Régis. Testes Johannes Dauas^ Brunus, vascho,
G. Garsias, vascho, P. de Baure, capellanus, et P. Ari-
berti, notarius qui hec scripsit.
Anno quo supra, xvi[i] kal. januarii, predicta
Alazais comparuit Garcassonam coram domino epis-
copo ; et requisita si vult addicere vel proponere ad
defensionem suam, dixit quod Martinus Montanerii
est inimicus suus pro bono quod fecerat ei, et quia
defraudabat eam de quadam laborantia^; nichil aliud
vult dicere; set petit quod assignetur sibi dies ad
nominandum inimicos; et fuit ei assignata dies cras-
tina ad audiendum diffinitivam sententiam super cri-
mine heresis in ecclesia Sancti Vincencii.
XLIV. — 10 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ermengarde Roger, d'Arquettes. Elle est assignée au len-
demain de la Circoncision (2 janvier) pour recevoir par
écrit les dépositions des témoins.
Anno quo supra, iiif ydus decembris. Ermejar-
dis(?) Rogeria, de Archis, et pro ea et mandato ejus
P. Stepliani, deFavers, P. Vitalis, de Rivo, etR. Fabre,
filius dicte Ermejardis (?), obligaverunt se et sua,
(juilibet in solidum, domino episcopo Carcassone,
1. Davas?
2. Terre cultivée (Du Cange, au mot : Lahor).
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. \M
sub pena l librariim, quod ipsa Ermejardis (?) venict
ad diem et ad dies sibi assignatas, et parebit man-
datis omnibus et singulis domini episcopi; et faciet
et complebit penitentiam quam eidem injunget pro
crimine heresis; quod nisi faceret, prenominati sol-
vent dictam pecuniam ad voluntatem omnimodain
ejusdem domini episcopi; et super hoc abrenuncia-
verunt omni juri quo medianle se possent juvare vel
tueri. Testes magister R. David, dominus Guir[audus],
capellanus de Aqua Viva, et muiti alii, et P. Ariberti,
notarius, cjui bec scripsit. Et est sibi assignata dies
crastinum instantis festi Gircumcisionis Domini ad
recipiendum in scriptis dicta testium que in inquisi-
tione inventa sunt contra eam.
XLV. — 12 décembre 1250, Carcassonnc. — Cautions pour
Ar. Guillaume, de Moussoulens.
Anno quo supra, ii idus decembris. Ar. G., de
Mossolenx, et pro eo et mandato ejus P. Ath, et Pon-
cius de Mossolenx, et Petrus Oth obligaverunt se et
sua, quilibet in solidum, sub pena L librarum, quod
dictus Ar. W. parebit mandatis omnibus et singulis
domini episcopi ; quod nisi faceret, prenominati sol-
vent pecuniam predictam ad voluntatem omnimodam
domini episcopi Garcassone; et super hoc renunciave-
runt omni juri scripto et non scripto, et specialiter
curie domini Régis ; et sic servare et complere pro-
miscrunt per juramentum proprium et publicum ins-
trumentum. Testes P. de Baure, capellanus, Jo. Dauas,
G. Stephani, et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
142 REGISTRE DU GREFFIER
XLVI. — 14 décembre 1250, Carcassonne. — G. Bérenger,
Ber. Belon et Pierre Belon, d'Arzens, s'obligent à rester à
la disposition de Tévêque. Ils sont assignés au lendemain de
l'Epiphanie (7 janvier)^.
Anno quo supra, xix kal. januarii. G. Berengarii,
Ber. Belloni, et Petrus Belloni, de Arzirico, obligaverunt
se et sua domino episcopo Carcassone par juramentum
et publicum instrumentum quod ipsi parebunt man-
datis omnibus et singulis domini episcopi, et venient
ad diem et ad dies sibi assignatas; et pro eis fidejussit
dominus G. Pétri sub pena l librarum pro quolibet.
Testes Jo. Dauas, Brunus, et G. Gassias, vasco. Assig-
nata est eis dies crastinum Epiphanie instantis.
XLVII. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Vital Amdieu.
Anno Domini M" GG° L°, xii[ kal. januarii. Vitalis
Amdeu, fîlius R^' Vitalis, et pro eo et mandato ejus
P. R. Ath, G. Barra, R. Massau, Vitalis Stephani,
Johannes de Villalonga et Ber. Tliolsa obligaverunt
se et sua, quilibet in solidum, domino episcopo Gar-
cassone, sub pena L librarum per juramentum et
publicum instrumentum, quod idem Vitalis Amdieu
veniet ad diem et ad dies sibi assignatas et parebit
mandatis omnibus et singulis domini episcopi, et
t'aciet et complebit omnem j)enitentiam quam sibi
dominus episcopus pro crimine heresis duxerit injun-
gendam; quod nisi faceret, omnes prenominati sol-
vent pecuniam ad omnimodam voluntatem domini
1. Voy. plus bas, n^^ CLXXIV, CLXXVI et CXCV.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. \\3
episcopi ; et super hoc renunciaverunt omni jiiri
scripto et non scripto et specialiter curie Régis. Tes-
tes frater G. R., G. Stephaiii, Jo. de Rapassat, Johan-
nes Dauas, et P. Ariberti, notarius publicus, qui hec
scripsit.
XLVIII. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Arnaud Cartel.
Anno et die predictis. Ar*^"' Gartella et pro eo et
mandato ejus obligaverunt se modo et forma pro-
pedicta domino episcopo P. Vaquer, G. Barrau,
R. Massa, Ber. Tolsani, quod idem Ar. faciet sicut
dictum est de Vitali Amdieu. Testes Johannes de
Rapassat, G. Gassias, vascho, et P. Ariberti, notarius,
qui hec scripsit.
XLIX. — 20 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Rames, G. Rames et P. Rames, frères.
Anno et die quo supra. Ar. Rames, et G. Rames
et P. Rames, fratres, et pro eis et mandato eorum
obh'gaverunt se et sua modo et forma superius expressa
P. R. Ath, G. Barrau, R. Massa, Vitalis Stephani,
Johannes de Villalonga, Ber. Toisa, et P. Vaquer, pro
quohbet ipsorum, sub pena l librarum juxta predic-
tum modum. Testes propedicti, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
L. — 21 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Pierre Astre et Arnaud Martin.
Anno quo supra, xii kal. januarii. Petrus Astre et
Arnaudus Martini obhgaverunt se et sua per juramen-
tum et pubh'cum instrumentum quod ipsi venient ad
144 REGISTRE DU GREFFIER
diom et ad dies sibi assignatas ; et parebunt mandatis
omnibus et singulis domitii episcopi ; et facient et
complebunt penitentiam quam eis dominus episcopus
pro crimine heresis duxerit injungendam ; et quod
ita servent et compleant fidejusserunt pro eis Bar-
tholomeus Martini, P. Rogerii, juvenis, G. Amelii,
R. Auriol et R. Massa, sub pena G librarum persol-
vendarum ad omnimodam volunlatem domini epis-
copi ; et super hoc renuntiaverunt omni juri scripto
et non scripto, et specialiter curie domini Régis et
omni alii juri quo se possent juvare et tueri. Testes
Rainaudus, clericus de Mossolenx, Jo. Dauas, G. Gas-
sias, et Rainaudus, carcerarius, et P. Ariberti, nota-
rius publicus, qui hec scripsit. .
LI. — 24 décembre 1250, Carcassonne, — Cautions pour
Bernard Pons, de Pezens.
Anno quo supra, ix kal. januarii. R. Folquerii,
R. de Gamo, G. Ber., G. Manescot obligaverunt se et
sua per juramentum et publicum instrumentum, qui-
iibet in solidum, sub pena l librarum, pro Bernardo
Poncii de Pesinco, videlicet quod idem Ber. parebit
mandalis omnibus et singulis domini episcopi et veniet
ad diem et ad dies sibi assignatas; quod nisi faceret,
prenominati solvent illam pecuniam ad omnimodam
voluntatem domini episcopi; et renunciaverunt, etc.,
ut supra. Testes magister P. de Baure, G. Gassias, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
1^11. — 24 décembre 1250, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Garcias et Ar. Pierre, de Preixan.
Anno et die predictis. Ar. Garcias et Ar. Pétri, de
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 145
Preissano, et pro eis et mandato eorum obligaverunt
se et sua quilibet in solidum, per juramentum et publi-
cum instrumentum, R. Preissani, de «Preissano, et
Manescot de Gaux, Ber. Roqua, de Alairaco, sub pena
L librarum pro quolibet, quod prenominati Ar. et
Ar. parebunt mandalis omnibus et singulis domini
episcopi ; et super hoc renunciaverunt, etc., ut supra.
Testes G. Gassias, G. de Na Fina, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
LUI. — Procks contre Raymond dk Niort.
1. — 3 janvier 1251 (n. st.), Pomas. — Interrogatoire de Ray-
mond de Niort, chevalier, par l'évêque de Carcassonne,
inquisiteur délégué à la cause.
Anno Domini M°GG°L°, m nonas januarii. R**"' de
Aniorto^ miles, requisitus de veritate dicenda tam
de se quam de aliis, vivis et mortuis, super crimine
heresis et Valdesie, testis juratus, dixit quod nun-
quam vidit, adoravit hereticos, nec flexit genua sua
1. Déjà quelques années auparavant, un procès pour hérésie
avait été fait à l'un des membres de cette famille considérable,
Bernard Aton (Doat, XXI, fol. 34-50), qui fut condamné comme
hérétique le 13 février 1237 (n. st.) (voy. la sentence dans Doat,
XXI, fol. 163). Le 2 mars suivant, Guillaume, son frère, fut
condairiné à la prison perpétuelle [ibid., fol. 164); et le même
jour, sentence contre Guillaume-Bernard do Niort, Géraud de
Niort et Esclarmonde, leur mère, condamnés par contumace
[ibid., fol. 166). Un Raymond de Niort figure dans plusieurs
actes du temps [Hist. gcn. de Languedoc, VIU, 1U62, 1065,
1135, 1141, 1193, 1194, 1263). L'excommunication d'un Ray-
mond de Niort par l'évêque de Carcassonne fut reprochée à ce
prélat parle sénéchal [ibid., 1421). Probablement, c'est celui-là
même dont le procès se déroule ici. Cf. n" XVIII.
lu
146 REGISTRE DU GREFFIER
coram eis; nec dixit eis : Benedicite; nec fecit eis
aliquam reverenciam capiteinclinato. Iteuiy dixit quod,
postquam fuit ad curiam domini Pape, non vidit here-
ticos, nec dédit eis aliquid, nec misit, nec predicatio-
nem eorum audivit, nec recepit, nec recipi t'ecit, nec
vidit nuncium eorum nec literam, nec misit hereticis
literam nec nuncium suum ; nec participationem nec
familiaritatem habuit cum eis, nec cum condempnato
aliquo pro heresi. Requisitus de tempore quo fuit ad
curiam, dicit quod vif idus septembris, anno Domini
M° CG°XLIX"; utrum vero ante id tempus receperit
hereticos in terra sua vel in domo sua, vel dederit
eis aliquid, noluit respondere, nisi de adoratione et
de [his] que superius continentur, licet esset pluries
requisitus. Dicebat enim idem R"^"* quod non teneba-
tur respondere alicui de tempore transacto, scilicet
antequam iret ad curiam domini Pape, quia de omni-
bus iliis dicit se fore absolutum per dominum Papam.
Hec deposuit apud Pomars, diocesis Garcassonensis,
coram venerabili pâtre G., Dei gratia Carcassonensi
episcopo, inquisitore super hoc auctoritate apostolica
deputato. Testes dominus Guiraudus, capellanus de
Aqua Viva, magister R. David, capellanus de Tauri-
zano, magister Rotbertus, clericus domini episcopi,
et Pe., capellanus domini episcopi, notarius publicus,
qui hec scripsit.
Iteiiiy dixit quod fuit confessus fratri Ferrario, ordi-
nis Predicatorum, tune inquisitore; et hostendit quan-
dam literam qua dicebat se absolutum fuisse per
dominum Papam. Testes propcdicti.
DE L'TNQUFSITION DE CARCASSONNE. i^û
2. — 1251, Carcassonne. — Assignation à la femme de Ray-
mond de Niort, pour le jeudi après les Cendres (2 mars).
Dics est assignata uxori R'^' de Aniorto die jovis
post Gineres, qua veniat Carcassonam.
o. — 1249-1250. Dépositions des témoins.
Testes circa R'"*""' de Aniorto ^ .
a. — 1250. — Méfaits commis par Raymond de Niort à Tour-
reilles et remontant à vingt-cinq ans.
Anno Domini M°GG"L°. ... testis juratus, dixit se
vidisseapud Turrclhas in Reddesio, in domo Marcialis,
quod R°''"^ de Aniorto adoravit hereticos Rernardum
Poncii et Arnaldum Poncii hereticos, ipso teste et
Guillelma, uxore Marcialis, presentibus et videntihus;
et adjecit se vidisse quod idem Ar. Poncii hereticus
fuit baiulus dicti R"'*' de Aniorto in ledda quani con-
suevit recipere apud Quilanum ; et morabatur tune in
domo Johannis de Vite. De tempore, xxv anni vel
circiter.
b. — 2 septembre [1250]. — Méfaits commis par Raymond de
Niort à Tourreilles et remontant à vingt-cinq ans et au delà.
Anno quo supra, iiii° nonas septembris. ... testis
jurata, dixit quod vidit apud Turrelhas, in domo sui
ipsius testis, Rernardum Poncii et Ar. Poncii hereticos;
et vidit ibi similiter cum dictis hereticis R""*""" de
Aniorto et Guillehnum de Fontaynas ; et ibi idem
j^ndus jg Aniorto, ipsa teste vidente, adoravit dictos
1. On ne manquera pas de remarquer que les noms des
témoins dont les dépositions suivent ne sont pas donnés. La
raison en a été déjà fournie. Plus haut, n" XVIII, note.
148 REGISTRE DU GREFFIER
hereticos dicendo : Benedicite, ter flexis genibus ante
ipsos ; et heretici respondebant in quolibet Benedicite,
Deus vos benedicat; et prefati heretici recipiebant et
colligabant leddam in molendino pro R'"^° de Aniorto,
secundum quod ipsi narrabant et dicebant ipsi testi.
De [tempore], xxv anni et ultra.
c. — 1" mai 1249, — Autres méfaits du même remontant à
quinze ans et accomplis dans son propre château [rupes).
Anno Domini M°GG°XLIX, kls. madii... testis jurata,
dixit quod dum ipsa testis staret apud rupem R'"*' de
Aniorto cum Blanca de Paracols, avia R"'*' de Aniorto,
heretica, et cum fîlia ejus, similiter heretica, vidit ipsa
testis pluries dictum R"'*"" de Aniorto qui tenebat ibi
dictas hereticas visitantem dictam Blancam de Para-
cols, aviam suam, hereticam; et ibi, ipsa teste vidente,
adoravit dictam hereticam dicendo ter : Benedicite,
flexis genibus ante ipsam. De tempore, xv anni vel
circiter.
d. — l*"" octobre 1250. — Autres méfaits du même remon-
tant à vingt ans, accomplis par le même dans son château
[rupes] et à Lésignan.
Anno Domini IvrCG^L", kls. octobris... testis jura-
tus, dixit quod vidit apud rupem R""' de Aniorto
in saltu, quam tenebat R"^"^ de Aniorto, R""^""" Agu-
Icrium et alios multos hereticos stantes ibidem et
tenentes publiée domicilia sua ; et ibi idem R"**"^ de
Aniorto, ipso teste vidente et audiente, intrabat in
domum dictorum hereticorum, et visitabat eos, et
salutabat eos, et loquebatur familiariter cum eis. De
tempore, circiter xx annos. Item, dixit quod, cum
j^ndu8 ^Q Aniorto predictus infirmaretur graviter qua-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 149
dam vice apud Lcsignanum, diocesis Narbonensis, in
domo ecclesie dicLi castri, ipse testis et Guillelmus de
Foiitaynas accedentes ad castrum de Asilhano assump-
serunt inde duos hereticos, et adduxerunt eos apud
Lesi<;nanum, et introduxerunt eos in domum prefatam
ante predictum R'"'™ de Aniorto ; et tune idem R""*"'
de Aniorto, ipso teste vidente, de lecto surgit.
LIV. — 17 février 1251 (n. st.), Carcassonne. — Pons Guil-
laume, de Preixan, s'oblige à se mettre à la disposition de
l'évêque et fournit sa caution.
Anno Domini xM° GG° L°, xiii kal. marcii. Pon-
dus Guillelmi, et pro eo et mandato ejus Bernar-
dus Gili, de Preissano, (juilibet obligaverunt se in
solidum sub pena l librarum, prestito prius jura-
mento, quod idem Poncius faciet et complebit omnem
penitentiam que sibi pro crimine heresis injungetur,
et parebit mandatis omnibus et singulis domini epis-
copi. Testes P. de Baure, Ar. Pétri, de Preissano, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LV. — 27 février 1251 (n. st.), Carcassonne. — Pierre Vassal,
de Salsigne, s'oblige à se mettre à la disposition de l'évêque
et fournit ses cautions.
Anno quo supra, ii kal. marcii. P. Vassal, de Sal-
sinhano, et pro eo et mandato ejus obligaverunt se et
sua Ber. Miquel vel Sabbater, P. Ermengaudi et Gal-
hardus, frater dicti P. Vassalli de Salsinhano, quilibet
in solidum, sub pena L librarum, prestito juramento,
quod idem P. Vassalli parebit mandatis omnibus et
singulis domini episcopi, et ad diem seu dies sibi
assignatas comparebit, facietque omnem penitentiam
quam sibi dominus episcopus injunget pro crimine
150 REGISTRE DU GREFFIER
heretice pravitatis. Testes Johannes Furnerius et Pon-
dus, cellararius domini episcopi, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
LVI. — 7 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
G. Garcias, du Bourg de Carcassonne (ville basse).
Anno quo supra, nonis marcii. Amelius de Rabas-
tenx, Ber. Roia, Ber. Esforsat et Ber. Morret, de
Gonchis, et P. Garcias, de Bordis, obligaverunt modo
et forma predicta se et sua per juramentum et publi-
cum instrumentum, sub pena l librarum, pro G. Gar-
cias de Burgo; et idem G. eadem servare juravit.
Testes Jo. Furnerius, Ghalhau, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
LVIl. — 8 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Mir, d'Arzens.
Anno quo supra, viii° idus marcii. Ber. Mir et
R. Laurencii obligaverunt se simili modo pro Ar. Mir
de Arzinco, et idem Ar. eadem se servare juravit.
Testes frater G. Porta, Amelius de Arzinco, Chalau,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LVIH. — <S mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ber. Bel, d'Arzens.
Anno et die predictis. P. de Rozeriis, P. Faure,
R. llzalgerii obligaverunt se simili modo pro Ber.
Bello de Arzinco ; et idem Ber. eadem se servare et
complere juravit. Testes predicti.
LIX. — 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Cautions pour
Ber. Franc, d'Arzens.
Anno quo supra, \u° idus marcii. P. Amelii, Ar. de
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 151
Barsa, et R""*"' de Mazet obligaverunt se et sua, et modo
et forma superius expressa, pro Ber. Franc de Arzinco ;
et idem Ber. eadem se servare et compîere juravit.
Testes Jo. de Grasanis, capellanus, Jo., capellanus de
Arzinco, et P. Ariherti, notarius, qui hec scripsit.
LX. — 9 mars 1251 (n. st.), Carcassonne. — Ai-naud Jourdain
cautionne pour Ber. Jourdain, d'Arzens.
Anno et die predictis. Arnaldus Jordani obligavit
se simili modo pro Ber. Jordani de Arzinco, fratre
suo ; et idem Ber. eadem se servare et compîere jura-
vit. Testes magister R. David, G. Poncii, et P. Ari-
berti, notarius, qui hec scripsit.
LXI. — 30 mars 1251, Carcassonne. — Cautions pour R. de.
Gordo, d'Alzonne, prisonnier, autorisé à sortir de prison
jusqu'à l'octave de Pâques (23 avril).
Anno Domini, M" GG° Lf, iif kal. aprilis. G. de
Gordo, G. Marini, G. Morrificat de Alzona fidejusse-
runt pro R. de Gordo de Alzona immurato, cui data
est licencia exeundi murum et esse extra usque in
octabis Pasche ; et tune débet redire in eumdem
murum sine omni nova causa, non expectato mandato
nostro ; et quod ita compleat, omnes predicti obliga-
verunt se, sub pena l librarum, quisque in solidum,
per juramentum et publicum instrumentum. Testes
Ber. de Dozinco, P. de Baure, Ber. Digon, et P. Ari-
berti, notarius, qui hec scripsit.
LXII. — 2 avril 1251, Carcassonne. — Cautions pour Guil-
laume-Raymond Moncade autorisé à sortir de prison pour
un temps indéfini.
Anno quo supra, un nonas aprilis. R. Isarni vel
152 REGISTRE DU GREFFIER
de Alzona, P. Rogerii, R. Boneti, Ar. Jordani, de Mos-
solinco, obligaverunt se et sua, quiiibet in solidum, sub
pena L librarum, pro Guillelmo Ramundi Moncade
immurato, oui data est licencia exeundi murum, ita
quod reddeat ad eumdem murum quando sibi injun-
getur vel mandabitur per doniinem episcopum vel
per alium, de mandate ejusdem vel vice ipsius; et
complebit et faciet idem G. R. omnia et mandata et
singula prefati domini episcopi. Testes P. de Baure,
Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXIII. — 2 avril 1251, Carcassonne. — Raymond Martin,
d'Alzonne, malade, est autorisé à sortir de prison jusqu'à
l'octave de Pâques (23 avril).
Anno et die predictis. Data est licencia R**° Martini,
de Alzona, immurato exeundi murum usque adoctabas
instantis festi Pasclie propter egritudinem ; et tune,
non expectato aliquo mandate, débet redire ad eum-
dem murum ad peragendum penitentiam pro crimine
heretice pravitatis. Testes predicti.
LXIV. — 9 mai 1251, Carcassonne. — Guillaume Sabbatier,
de Capendu, est autorisé à. sortir de prison jusqu'à l'octave
de la Pentecôte (11 juin).
Anno Domini M° GG° Lf, vu idus maii. Data est
licencia Guillelmo Sabbaterii, deCanesuspenso, exeundi
murum et esse extra ubicumque voluerit usque ad
octabas instantis festi Penthecostes ; et tune, non
expectato mandato domini episcopi, redire débet
in eundem murum ad penitentiam pro heresi pera-
gendam, nisi remaneret de ejusdem licentia speciali ;
et hoc se com[)lere et servare juravit sub pena l li-
brarum, obligans se et sua per publicum instrumen-
La.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i53
tum ; et débet adducere siifïicientes fidejussores die
dorninica ad fidejubendum pro se sub eadem pena
super premissis. Testes magister P., officialis, P. de
Baure, Ber. Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hoc
scripsit.
LXV. — 12 mai 1251, Carcassonne. — Guillaume Sabbatier
donne ses cautions.
Anno cjuo supra, iiii° idus maii. Gomparuit apud
Garcassonam Guillelnius Sabbaterii predictus, et dédit
fidejussores pro se Pon. de Mora et Bernard um de
Mairat de Gaiiesuspenso, qui obligaverunt se pei' jura-
mentum et publicum instrumentum sub forma pre-
dicta. Testes P. de Baure, Berengarius Leonis, Ber.
Digon et P. Ariberti.
LXVI. — 20 mai 1251, Carcassonne. — Prorogation de liberté
jusqu'au samedi suivant (27 mai) pour Raymond Valguier,
de Villar-en-Val.
Anno quo supra, xiii° kal. junii. Gomparuit R*^"' Val-
guerii de Vilario Valle Danie coram domino episcopo
Garcassone, cui diem assignavit ad diem sabbati
proximo venlurum ad redeundum in murum unde exi-
verat de licencia ejusdem domini episcopi ; et hec
prorogatio est sibi facta ad preces... monachi de Vil-
lalonga.
LXVII. — 15 juin 1251, Carcassonne. — Pagane, femme de
Pons Arnaud, de Preixan, est autorisée à sortir de prison
jusqu'à l'Assomption (15 août). Caution, Pierre G., du Bourg.
Anno quo supra, xvii kal. julii. Data est licencia
Pagane, uxori quondam Poncii Arnaidi, de Preissano,
154 REGISTRE DU GREFFIER
exeundi miirum', et quod esset extra usque ad ins-
tans festum Assumptionis Béate Marie; et tune, non
expectato aliquo mandate, débet redire in eumdem
murum per juramentum prestitum ; et fidejussit pro
ea Petrus G., de Burgo Garcassonensi, sub pena l libra-
rum, obiigans se et sua per juramentum et publicum
instrumentum. Testes magister G., rector ecelesie de
Villanova, Jo. Fornerius, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
LXVIII. — 4 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Bernard Michel ou Sabbatier et Vassal, de Salsigne; qui
s'obligent en outre pour Vassal, « quod ipse ducet causam
suam. »
Anno Domini M° CG° LF, ii nonas septembris.
R. Amelii, Ar. Gausinh, P. Ermengaudi, G. Boerii,
P. Sabbater, P. Manher, Bartholomeus Leret et
R. Abbatis de Salsinhano obligaverunt se et sua per
juramentum prestitum et publicum instrumentum
quiiibet in solidum, domino episcopo Garcassonensi,
sub pena centum librarum , pro Ber. Michaelis
vel Sabbaterii et Vassallo de Salsinhano, quod ipsi
parebunt mandatis omnibus et singulis domini epis-
copi et complebunt et facient penitentiam quam idem
dominus episcopus pro crimine heresis eis duxerit
injungendam; quod nisi facerent, prenominati solve-
rentillam pecuniam ad omnimodam voluntatem domini
episcopi memorati; et obligaverunt se insuper pro
dicto Vassallo, quod ipse ducet causam suam, et non
absentabit se nec fugiet, et veniet ad diem et ad dies
sibi assignatas, et faciet et complebit mandatum sibi
1. Voy. noXXII, note.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 155
injunctum a domino cpiscopo vel ab alio, loco scii vice
ipsius (iomini episcopi ; alioquin prenominati quilibet
in solidum solvent l libras pacifiée et quiète ad
voluntatem domini episcopi. Testes nmagister R. Da-
vid, B. G., capellanus de Sauzenx, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit. Hoc etiam se servare, facere
et complere juraverunt supradicti Ber. Micahelis et
Vassallus ; et obligavemnt se et sua in presencia tes-
tium predictorum et plurium aliorum.
LXIX. — 5 septembre 1251, Carcassonne. — Vassal, de Sal-
signe, à l'audience reçoit communication des charges pesant
sur lui et assignation pour la veille de la Saint-Mathieu
(20 septembre) pour présenter sa défense.
Item, anno quo supra, nonis septembris. Comparuit
Vassallus, de Salsinhario ; et fuerunt sibi tradita acta
inventa in inquisitione contra ipsum; et fuit sibi assig-
nata dies vigilia inslantis festi beati Mathei apostoli,
ad proponendum exceptiones et deffensiones suas
légitimas, si quas habet. Testes frater G. Porta, fra-
ter Boneti, G. Faure, Ber. Digon, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit, et multi alii.
LXX. — 8 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. Narbonne, de Villemoustoussou.
Anno quo supra, vi idus septembris. Ar. Nar-
bona, de Yillamostautione et pro eo et mandato
ejus obligaverunt se et sua, sub pena L librarum,
R. Veziani, privignub dicti Ar., R. de Turribus, R. Au-
terii, P. Ar. et Pon. Furnerii, de Villamostautione,
tiuilibet in solidum, juramento interposito, (juod ipse
Arnaldus Narbona parebit mandatis omnibus et sin-
gulis domini episcopi, et faciet et complebit peniten-
156 REGISTRE DV GREFFIER
tiam quam sibi idem dictus episcopus duxerit injun-
gendam; quod nisi faceret, prenominati solvent illam
pecuniam ad omnimodam voluntatem domini epis-
copi. Testes raagister Ber. de Alairaco, clericus,
G. Cucumeris, Ber. Digon, Johannes Furnerius, et
P. Ariberli, notarius, qui hec scripsit.
LXXI. — 8 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Ar. de Rezes, de Villemoustoussou.
Anno [et die] quo supra. Ar. de Bezes, et pro eo
et mandate ejus Ber. Escuder et Ber. Fabre, de Villa-
mostautione, obligaverunt se modo et forma predicta
pro eodem Ar*^° de Rezes, de Villamostautione. Testes
magister Robertus, et Ber. Digon, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
LXXII. — 8 septembre 1251, Carcassonne. — Guillaume
de Rezes s'engage pour Ar. de Rezes, son père.
Item, eadem die obligavit se Guillelmus de Rezes
eodem modo pro Ar. de Rezes, pâtre suo.
LXXIII. — 9 septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
G. Raseire, de Pezens.
Anno quo supra, v" idus septembris. G. Razeire, de
Pezinco, et pro eo et mandato ejus R. Vitalis, P. R.
Vitalis, et Nicohiaus de Pezinco obligaverunt se et
sua, quilibet in solidum, per prestitum juramentum,
sub pena l librarum, quod ipse G. parebit mandatis
omnibus et siiigulis domini episcopi Carcassone; alio-
(|uin prenominati solvent illam pecuniam ad omnimo-
dam voluntatem ojusdem domini episcopi. Testes
frater G. Porta, Jo. Furnerius, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 157
LXXÏV. — 9 septembre 1251, Carcassonne. — G. Espagne,
de Villemoustoussou, s'oblige à la pénitence et présente ses
cautions.
Anno et die predictis. G. de Yspania, de Villamos-
tautione, et pro eo et mandato ejus R. Sicre, de Gon-
chis, Bernardus Menestral, de Villarier, obligaverunt
se et sua quilibet in solidum, prestito juramento, sub
pena l librarum, quod idem G. faciet et complebit
penitentiam quam dominus episcopus sibi duxerit
injungendam ; et parebit mandatis omnibus et singulis
ejusdem domini episcopi ; quod nisi faceret, preno-
minati solvent illam pecuniam ad omnimodam volun-
tatem domini episcopi. Testes magister P. de Villa-
mostautione, magister Robertus, et P. Ariberti,
notarius, qui bec scripsit.
LXXV, — 11 septembre 1251, Carcassonne. — Guillelme
Vital s'engage par serment à obéir aux inquisiteurs et four-
nit ses cautions.
Anno quo supra', m idus septembris. Guillelma
Vitalia juravit stare et obedire mandatis omnibus
inquisitorum per prestitum juramentum ; et fidejus-
serunt pro eo, sub pena L librarum, R. Gerdani
et Pon. de Rivo, de Pezinco, obligantes se et sua per
juramentum et publicum instrumentum. Testes magis-
ter P. de Saisis, archidiaconus Fenolleti, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
LXXVI. — IG septembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Guillelme Gasneire, de Villemoustoussou.
Anno quo supra, xvi kal. octobris. G. [de] Gauda-
1. Au haut du fol., en marge : De Pezinco.
158 . REGISTRE DU GREFFIER
bronda et Alazais, uxor P. Barroti de Burgo, obligave-
runt se pro Guillelma Gasneira, de Villamostautione,
simili modo. Testes R. Garbonelli, et R. Pétri, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXXVII. — 2 octobre 1251, Carcassonne. — Ber. de Bram,
domicilié à Conques, détenu pour hérésie, s'oblige à obéir
aux inquisiteurs et à la pénitence. Cautions.
Anno quo supra, vi nonas octobris. Ber. de Bram,
de Gonchis, qui detinebatur pro heresi Garcassone,
juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum
et facere omnem penitentiam et complere quam sibi
pro dicto crimine duxerint injungendam ; et quod ita
observet fîdejusserunt pro ipso R. Bernardonus, R. de
Baucio, Pon. Bertratidi, et Martinus de Bram de Gon-
chis, sub pena l librarum, quisque in solidum per
juramentum et publicum instrumentum. Testes Ber.
Digon, Johannes Furnerius, Rogerius Saumateriiis, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXXVIII. — 2 octobre 1251, Carcassonne. — Ber. «s^e Curdbus
de Rupefera s'engage comme le précédent.
Eadem die. Ber. de Gurtibus de Rupefera juravit
idem ; et fidejusserunt pro ipso secundum modum et
formam predictam P. OHba, de Rupefera, et Ber.
Fabri, de Priveirenga. Testes Ber. Digon, P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
LXXIX. — 5 octobre 1251, Carcassonne. — P. At, de Mous-
soulens, s'engage comme le précédent.
Item, anno quo supra, iii° nonas octobris. Idem
juravit P. Ath. de Mossoienx ; et fidejusserunt pro
ipso secundum modum et formam predictam Bertran-
dus Malpuel, G. de Gastello, P. R. de Ventaio, mili-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 159
tes. Testes Ber. Digon, Tardi, Berengarius Leonis, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXXX. — Même joui\ — Viguier, de Montolieu, et Bertrand
Malpuel s'engagent à payer 150 sous, somme que P. At
avait reçue des hérétiques.
Eadem die. Vicarius de Monte Olivo et Bertrandus
Malpuel obligaverunt se et sua inquisitoribus in cen-
tum L solidis persolvendis in tribus vicibus, videli-
cet L sol. die jovis proxima, et alios L ad aliam diem
jovis sequentem , et alios L ad aliam diem jovis
secjuentem, pro Petro At, de Mossolinco, qui rece-
pit dictos denarios ab hereticis; et sic servare et
complere juraverunt et concesserunt fieri publicum
instrumentum. Testes Sancius Morlana, P. R., de Ven-
taio, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
LXXXI. — Même jour, dans l'église Saint -Michel de la
ville basse de Carcassonne. — Injonction à ceux de Preixan,
Coufoulens, Cavanac, Cornèze, Leuc et Villefloure qui ont
reçu grâce des croix d'avoir à faire les pèlerinages mineurs
dans huit jours, les pèlerinages majeurs dans quinze jours,
et à passer ultra mare avec le premier passage.
Eodem die. Injunctum fuit ab inquisi[toribus] in
ecclesia Sancti Micahelis Burgi Carcassonensis homini-
bus de Preissano, de Gofolento, de Cavanaco, de Corna-
zano, de Lieuco, et de Villa Fleurano quibus fuerunt
imposite cruces pro heresi et quibus facta est gratia
de crucibus, quod incipiant lacère peregrinationes
minores sibi injunctas pro dicto crimine usque ad
VIII dies, et majores^ usque ad xv dies; et in primo
passagio transeant ultra mare qui ad hoc sunt obligati.
1. D'après les condamnations contenues dans le tome XXI
160 REGISTRE DU GREFFIER
LXXXII. — 27 septembre 1251, Carcassonne. — Ar. Moret
et Rixendis, sa mère, s'obligent à la pénitence. Cautions.
Anno quo supra, v kal. octobris. Ar. Moreti
et Rixendis, mater ejus, juraverunt stare man-
datis omnibus et singulis inquisitorum et facere
et complere omnem penitentiam quam sibi pro cri-
mine heresis duxerint injungendam, et quod ita com-
pieant et observent fidejusserunt pro ipsis, quilibet in
solidum, sub pena centum librarum, R. Guiraudi,
G. de Fornes, G. Capellani, G. Bordas, G. de Vilario,
R. de Siriers, filius dicte Rixendis; et obligaverunt se
et sua per juramentum et publicum instrumentum.
Testes Ber. Digon, et Johannes Furnerii, et P. Ari-
berti, notarius, qui bec scripsit.
de Doat et antérieures au registre du greffier de Carcassonne,
les pèlerinages mineurs étaient le Puy, Saint-Gilles, Rocama-
dour, Soulac, Saint-Antoine de Vienne, Saint-Denis, Verde-
lais, Saint-Sauveur de Asturia, Saint-Pierre de Générés, Saint-
Martial de Limoges, Saint-Léonard; et les pèlerinages majeurs,
Saint-Jacques de Compostelle, Rome, Saint-Thomas de Can-
torbéry. — Plus tard, au temps de Bernard Gui, inquisiteur
(1306-1323), les pèlerinages mineurs fuirent Rocamadour, le
Puy, Vauvert, jNotre-Dame-des-ïables à Montpellier, Sérignan
(Hérault), Saint -Guilhem- du -Désert, Montmajour, Sainte-
Marthe de Tarascon, Sainl-Maximin, Saint-Antoine de Vienne,
Saint -Martial et Saint -Léonard du Limousin, Saint -Denis,
le tombeau de saint Louis à Saint-Denis, Chartres, Notre-
Dame de Paris, Boulogne-sur-Mer, Pontoise, Saint-Séverin
de Bordeaux, Soulac, Conques (Aveyron), Saint-Paul de Nar-
bonne. Saint- Vincent de Castres et Saint-Dominique de Bologne ;
et les pèlerinages majeurs, Rome, Saint-Jacques de Compos-
telle, Saint-Thomas de Cantorbéry et les Trois-Rois de Cologne.
{Practica, p. 37, 39, 97. Éd. Douais. Paris, 1886. Doat, XXVII,
fol. 5; Histoire générale de Languedoc, VIII, c. 985.)
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. KJl
LXXXIII. — 27 septembre 1251, Carcassonne. —
Item, Ber. Pastre.
Anno et die predictis. Ber. Pastre jura vit, etc., ut
supra, et fidejusserunt pro ipso sub pena l librarum
G. de Serra, et Ar. Garric; et obligaverunt se, et
cetera, ut supra. Testes predicti.
LXXXIV. — 29 septembre 1251, Carcassonne. — P. Bel et
Ber. Bel, frères, de Rupefera, s'obligent à obéir aux inquisi-
teurs et donnent leurs cautions.
Anno quo supra, iii° kal. octobris. P. Bellus et Ber.
Bellus, fratres, de Rupefera, juraverunt stare mandatis
inquisitorum, et cetera, ut supra; et fidejusserunt pro
ipsis sub pena centum librarum Ar. Vitalis, Pon. Vita-
lis, Ber. Vitalis fratres, P. Aimerici de Insulis, Ber.
de Sacumba, Ber. Faber, de Rupefera ; et obligaverunt
se et sua, quisque in solidum, per juramentum et
publicum instrumentum. Testes Ber. Digon, et P. Ari-
berti, notarius, qui bec scripsit.
LXXXV. — 6 octobre 1251, Carcassonne. — Guillaume Ray-
mond, de Ventenac-Cabardès, demande jour pour délibérer
s'il défendra Bernard son père et est assigné au lundi sui-
vant (9 octobre) ^ .
Anno quo supra, if nonas octobris. Guillelmus R"'
de Ventenaco comparuit citatus apud Carcassonam
coram inquisitore ; et requisitus si volebat deffendere
Ber. de Ventenaco, patrem suum quondam, de heresi,
cujus per instrumentum ostendebat se esse heredem,
dixit quod volebat diem ad deliberandum ; et fuit sibi
dies lune assignata.
1. Voy. n" LXXXVII.
H
162 REGISTRE DU GREFFIER
LXXXVI. — 6 octobre 1251, Garcassonne. — P. Borcel,
d'Alzonne, à l'audience, déclare vouloir défendre Peyrone,
sa mère, dont il est l'héritier; il est ajourné du dimanche
suivant en huit jours (15 octobre) pour entendre la sentence
contre Peyrone.
Anno et die predictis. P. Borceli, de Alzona, compa-
ruit Carcassonam coram inquisitore citatus ; et requi-
situs si volebat deffendere de heresi Petronam, matrem
suam quondam, cujus dicebat se esse heredem, dixit
quod volebat ipsam deffendere ; et fuit ei assignata
dies de die dominica in octo diebus ad audiendum
diffinitivam sententiam super hiis que in inquisitione
inveniuntur contra dictam Petronam.
LXXXVII. — 9 octobre 1251, Garcassonne. — Guillaume
Raymond, de Ventenac-Gabardès , renonce à défendre son
père.
Anno quo supra, vu idus oetobris. Comparuit dic-
tas G. R'"' de Ventenaco ; et requisitus si volebat def-
fendere Ber. de Ventenaco, patrem suum, super hiis
que de heresi in inquisitione inventa sunt contra eum,
dixit quod non.
LXXXVIII. — 6 octobre 1251, Garcassonne. — Grâce des
croix est faite par l'évêque à Ulysse, de Gabaret, jusqu'à
Noël.
Anno quo supra, ii nonas oetobris. Facta est gratia
per dominum episcopum Ulixi de Cabareto de cruci-
bus sibi pro heresi impositis usque ad instans festum
Nativitatis Domini ; et tune, non expectato mandato
ejusdem vel alicujus alterius, débet illas cruces resu-
mere ; et sic juravit et concessit tîeri publicum instru-
mentum. Testes Po. Benedicti, Rogerius, canonici Car-
cassone, et P. Ariberti, qui hec scripsit.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 163
LXXXIX. — 9 octobre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Guillaume Saleg, de la ïourette, détenu à la prison épisco-
pale : il obéira aux inquisiteurs.
Anno quo supra, vii idus octobris. P. Benedicti,
Ramundus Roquafera, G. Pagesii et P. de Tornadors,
de Turreta, obligaveruntse et sua, quisque in solidum,
sub pena l librarum, per juramentum et publicum
instrumentum, pro Guillelino Saleg, de Turreta, capto
in carcere domini episcopi, quod ipse pareat manda-
tis omnibus et singulis inquisitorum. Testes Johannes
Furnerii, Poncius de Gomba, senior, de Roquafera, et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
XC. — 14 octobre 1251, Carcassonne. — Bernard Ferrand et
Arnaud, son fils, de la Tourette, sont assignés pour entendre
la sentence au samedi après la Saint-Luc (21 octobre).
Anno quo supra, ii idus octobris. Gomparucrunt
BernardusFerrandi et Ar., filiusejus, de Turreta, coram
inquisitore Garcassonensi ; et requisiti si volebant se
defïendere de hiis que in inquisitione inveniebantur
contra eos et si ea volebant in scriptis recipere, dixe-
runt quod non. Item, requisiti si habebant inimicos,
dixerunt se nescire. Et est eis dies assignata peremp-
torie sabbatum post instans festum beati Luche,
evangeliste, ad audiendunn diffinitivam sententiam
super hiis que de heresi in inquisitione inventa sunt
♦ contra eos.
XCI. — 20 octobre 1251, Carcassonne. — G. Vilaudran, de
Rupefera, s'engage par serment à obéir à l'évéque et aux
inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra , xiii kal . novembris . G . Vilaudran , de
164 REGISTRE DU GREFFIER
Rupefera, juravit stare mandatis omnibus et singulis
domini episcopi et inquisitorum, et facere et complere
omnem penitentiam quam sibi pro crimine heresis
duxerint injungendam ; et fidejusserunt pro ipso, sub
pena L librarum, Ber. Combes, Adam de Rupefera,
R. Maiofa, Ar. de Cazilhac, de Insulis, quisque in soli-
dum ; et per juramentum obligaverunt se et sua, et
concesserunt fieri publicum instrumentum. Testes Jo.
Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
XCII. — 28 octobre 1251, Carcassonne. — Permission est
donnée à Virgilie, de Couffoulens, malade, de sortir de pri-
son et de rester hors jusqu'à sa guérison. Cautions asser-
mentées.
Anno Domini M^GCLf, v kal. novembris. Data
est licentia Vergilie de Gofolento exeundi murum
ubi erat intrusa pro crimine heresis, quousque con-
valuerit et sit liberata a sua egritudine' ; et ex tune,
non expectato alicujus mandato, débet redire in eum-
dem murum ad penitentiam sibi injunctam pro dicto
crimine peragendam ; et quod ita observet fidejusse-
runt pro ipsa, sub pena L librarum, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum se
et sua obligantes, G. R. Flessada, P. Ber. Garreria, de
Burgo^, G. Ros et Ber. Ros, fratres, filii dicte Virgilie.
Testes Ber. Gausberti, Ermengaudus de Monte Glaro
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus haut, n° XXII, note.
2. Bourg de Carcassonne, par opposition à la Cité ou nou-
velle ville.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 165
XCIII. — 28 octobre 1251, Carcassonne. — P. Sanha et Guil-
lelrae, sa belle-mère, femme de Jean Bonnel, de Cuxac-
Cabardès, s'obligent à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs.
— Leurs cautions assermentées.
Anno quo supra et die. P. Sanha et Guillelma,
socrus ejus, uxor Johannis Bonelli, de Gutsiaco, jura-
verunt stare mandatis omnibus et singulis domini epis-
copi et inquisitorum, et facere et complere penitentiam
quam sibi pro heresi duxerint injungendanm ; et quod
ita observent obligaverunt se et sua, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum, sub
pena centum librarum, Ber. Glerici, G. Guiraudus,
P. Mata, Jocobus de Gutsiaco, Ar. Lebrel et P. Gatala,
de Gutsiaco, P. Vitalis et P. Ghatmar, de Vilardonello,
et Guillelmus Glericus, de Villanova. Testes capellanus
de Gutsiaco, Johannes Furnerius, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
XCIV. — 2 novembre 1251, Carcassonne. — Permission est
donnée à Guillaume Pages, de Rupefera, gravement malade
dans la prison de la Cité, de prendre demeure dans le Bourg,
d'où il ne doit point s'éloigner. — Ses cautions.
Anno quo supra, lUi nonas novembris. Gum Guil-
lelmus Pages, de Rupefera, dctineretur captus in Givi-
tate et graviter infirmaretur, est data sibi licencia
morandi in Burgo in aliqua domo, quousque convalue-
rit; et inde non débet recedere sine licencia inquisito-
rum ; et mandatis omnibus et singulis eorumdem parère
débet sine fraude ; et quod ita observe! fidejusserunt
pro ipso, sub pena l librarum, Vitalis Pagesii, frater
ejus, Guiraudus Aprilis, et Poncius Durandi, de Rupe-
fera, et Ar. Gauzinh, de Insulis, obligantes se et sua.
166 REGISTRE DU GREFFIER
quisque in solidum, per juramentum et publicum ins-
trumentum. Testes Ber. Gausberti^ Jo. Furnerius, Ber.
Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
XCV. — 8 novembre 1251, Carcassonne. — P. Roussel, de
la Bastide-Rougepeyre, s'oblige à obéir à l'évêque et aux
inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno Domini M°GC°Lr, vi° idus novembris. P. Ros-
selli, de Bastida Rogerii Pétri, juravit stare mandatis
omnibus et singulis domini episcopi et inquisitorum
et facere et complere omnem penitentiam quam sibi
pro crimine heresis duxerint injungendam ; et quod
ita observet tidejusserunt pro ipso Ar. Gaumar et
G. Gaumar, fratres, et P. Gauterii de dicta Bastida,
per juramentum et publicum instrumentum, quilibet
in solidum, sub pena l librarum, se et sua obligan-
tes. Testes G. Stephani, Amelius de Arzinco, et Ame-
lius Garcias, de Pezinco, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
XCVI. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Jean Bonel, de
Cuxac-Cabardès, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, v idus novembris. Johannes
Bonelli, de Cutsiaco, juravit idem pro se quod dictus
P. Rosselli; et fidejusserunt pro ipso, sub pena L li-
brarum, quisque in solidum, per juramentum et publi-
cum instrumentum, obligantes se et sua, R''"^ Bellus-
homo, Vitalis Rogerius, Johannes Vicarius, Ber. Maury,
P. Ghatmar, Ar. Barta et Bernardus Clerici. Testes
frater G. Porta, Ber. Gedor, Gauterius Morlana\ clerici
domini episcopi et scriptores, Ber. Digon, et Johannes
Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus bas, n° CCXLV.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 167
XCVII. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Pierre Daide,
de Canocaude, s'oblige comme le précédent.
Anne et die predictis. Petrus Daide, de Ganacalida,
juravit idem ; et tîdejusserunt pro ipso juxta predic-
tum inodum Ber. Jordani, G. Micahelis, de Ganaca-
lida, et P. Fabre, de Vilardonello. Testes Ber. Digon,
Johannes Furnerius, et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
XCVIII. — 9 novembre 1251, Carcassonne. — Ber. Gamozenc,
de la Tourelle, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Ber. Gamozenc, de Turreta,
juravit idem ; et fidejusserunt pro ipso juxta predic-
tum modum G. Darros et P. Lanet, de Miravalle, modo
predicto. Testes predicti.
XCIX. — 17 novembre 1251, Carcassonne. — Aimeric Faure,
d'Alzonne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à comparaître,
après citation, au simple appel de ses cautions.
Anno quo supra, xv kal. decembris. Aimericus
Faber, de Alzona, juravit stare mandatis omnibus et
singulis inquisitorum et facere [et] complere omnem
penitentiam quam sibi pro crimine heresis duxerint
injungendam ; et quandocumque citetur in ecclesia de
Alzona, licet citatio non perveniat ad ipsum, débet
comparere coram eisdem inquisitoribus ad vocatio-
nem seu mandatum fidejussorum suorum infrascripto-
rum ; et quod ita compleat et observet fidejusserunt
pro ipso, sub pena centum librarum, Po. Isarni,
P. Bos, Bogerius Segui, Ber. Segui et P. Donuzelli, de
Alzona, quisque in solidum, se et sua per juramentum
proprium obligantes. Testes P., capellanus de Blu-
168 REGISTRE DU GREFFIER
maco, G. Capitisville , clericus ejus, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
C. — 20 novembre 1251, Carcassonne. — P. Bellaire, des
Ilhes, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, xii° kal. decembris. P. Bellaire de
Insulis juravit starc mandatis omnibus et singulis
inquisitorum et facere et complere oninem peniten-
tiam quam sibi pro crimine heresis duxerint injungen-
dam ; et quod ita compleat et observet fîdejusserunt
pro ipso, sub pena l librarum, Ar. Gauzinh, Vitalis
Besseda et Ar. Turc de Insulis, quisque in solidum,
se et sua per juramentum proprium obligantes. Testes
frater G. Porta, Ber. Digon et P. Ariberti, notarius,
qui hec scripsit.
CI. — 23 novembre 1251, Carcassonne. — G. Panaire'r, de
Canecaude, déjà condamné à vêtir les croix, s'oblige à obéir
à l'évêque et aux inquisiteurs. — Ses cautions'.
Anno quo supra, ix kal. decembris. G. Panairerii,
de Ganacalida, pro heresi crucesignatus obligavit se et
sua, et juravit stare mandatis omnibus et singulis
domini episcopi et inquisitorum, et facere et complere
omnem penitentiam quam sibi pro heresi duxerint
injungendam ; et quod ita observet et compleat fîde-
jusserunt pro ipso, sub pena l librarum, P. W. Fur-
nerii, Ar. Hugo, pelliparius de Burgo, quisque in soli-
dum, se et sua per juramentum obligantes. Testes
P. de Baure, Johannes l^urnerius et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus bas, n" CVII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 169
Cil. — 3 décembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
le précédent.
Item, anno quo supra, iif nonas decembris. P. Bo-
naf'os, Ar. Bonafos, G. Po. Sigui, R. Bonet de Vilar-
donel, Jo. Sabater, Jo. Neil, R. Gaufre, de Ganacalida,
obligaverunt se et sua sub dicta pena modo et forma
predicta, pro dicto G. Panairerii. Testes Jo. Furnerii,
P. Sicard de Vilal[ier], P. Ariberti.
cm. — 26 novembre 1251, Carcassonne. — Ar. Romeu
s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, yi kal. decembris. Ar. Romevi
juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisito-
rum, et facere et complere omnem penitentiam, quam
sibi pro crimine heresis duxerint injungendam ; et
quod ita observet fidejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum, quisque [in] solidum se et sua obli-
gantes per juramentum et publicum instrumentum,
P. Romevi, frater dicti Ar., P. Bonafos, Ar. Bonafos,
G. Po. Sigui, de Ganacalida. Testes Jo. Furnerius,
Berengarius Leonis, et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CIV. — 29 novembre 1251, Carcassonne. — Guillaume
Vilaudran s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, uf kal. decembris. Guillelmus
Vilaudran juravit stare, et cetera, ut supra; et quod
ita observet fidejusserunt pro ipso Poncius de Gumba,
de Rupefera, senior, Ar. de Delhols, deManso, G. Gle-
rici, de Pi'ivcirenga, sub pena LX librarum, quisque
in solidum se et sua obligantes per juramentum et
publicum instrumentum. Testes magister P., officialis,
170 REGISTRE DU GREFFIER
Guiraudus, capellanus de Aqua Viva, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
CV. — 3 décembre 1251, Carcassonne. — R. Faure, de
Canecaude, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, iii° nonas deceinbris. R. Faber, de
Ganacalida, juravit et obligavit, et cetera; et fidejusse-
runt pro i[)so, sub pena l librarum, P. Bonafos,
V G. Po. Segui, Ar. Bonafos, et Ar. Daide, de Ganaca-
lida, quisque in solidum se et sua obligantes per
juramentum et publicum instrumentum. Testes Johan-*
nés Furnerius, P. Sicardi, de Vilalier, et P. G., de
Burgo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CVI. — 3 décembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
Véziade, femme de Ber. Daide, de Canecaude.
Anno [et die] quo supra. P. Sicardi de Vilalier,
Poncius Bernard!, de Ripparia, et G. de Vilario, de
Salsinhano, obligaverunt se et sua per juramentum et
publicum instrumentum, pro Veziada, uxore Ber.
Daide, de Ganacalida, quod ipsa parebit mandatis
omnibus et singulis inquisitorum, et faciet et comple-
bit penitentiam quam ei pro crimine heresis duxerint
injungendam ; quod nisi faceret, prenominati solvent
L libras melgorensium ad voluntatem inquisitorum.
CVII, — 5 décembre 1251, Carcassonne. — Cautions pour
G. Panairer, de Canecaude ^
Anno Domini ]\P GG° Lf, nonis decembris. Micahel
P. Aimerici, Ar. Daide, de Ganacalida, et Po. Gavauda,
de Gonchis, obligaverunt se et sua, quisque in solidum,
1. Voy. plus haut, n° CI.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 171
sub pena l librarum, per juramentum et publicum
instrumentum, pro G. Panairer, de Ganacalida, qiiod
ipse pareat mandatis omnibus et singulis domini epis-
copi et inquisitorum, et faciet et complebit penitentiam
quam sibi pro criinine lieresis duxerint injungendam;
et de hac fidejussione absolvimus Ar. Hug, et P. G.
Forner, de Burgo, qui alias fidejusserunt pro ipso.
Testes Ber. Goder et G. Amelii, et P. Ariberti, nota-
rius, qui hec scripsit.
CVIII. — 14 décembre 1251, Carcassonne. — Audiardis Pages,
de Moussoulens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xix kal. januarii. Audiardis Page-
sia, de Mossolenco, juravit et obligavit se et sua, et
cetera, ut supra; et fidejusserunt pro ipsa G. Barrau,
P. Vaquer, Bertrandus Gabos, G. Marti, Guiilelmus
Boerii, sub pena centum librarum, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum se
et sua obligantes. Testes Ber. Digon, Jo. Furnerius,
G. Trepati, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CIX. — 15 décembre 1251, Carcassonne. — R. Ratmir, de
Cuxac-Cabardès, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xviif kal. januarii. R. Ratmir, de
Cutsiaco, juravit et cetera ; et sunt pro ipso fidejusso-
res, quisque in solidum, sub eadem pena, per jura-
mentum et publicum instrumentum, G. Radulphi, Ber.
Jo., Jacobus Maury, Martinus Rogerii, Ber. Mauri,
Ar. Barta, de Cutsiaco, se et sua obligantes. Testes G.,
archidiaconus Carcassone, G. Gucunerii et P. Ariberti
predictus.
172 REGISTRE DU GREFFIER
ex. — 17 décembre 1251, Carcassonne. — Rixendis, de
Bram, et Sicarde, sa sœur, de Conques, s'obligent à obéir
aux inquisiteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, xvi kal. februarii. Rixendis de
Bram et Sicarda, soror ejus, de Gonchis, juraverunt
stare, et cetera; et tidejusserunt pro ipsis, sub
pena centum librarum, R. de Baucio, de Villalerio,
Martinus de Brom, et R. Bernad, de Gonchis, se et
sua obligantes, quisque in solidum, per juramentum
et publicum instrumentum, modo et forma predicta.
Testes Hugo, capellanus de Villalerio, Jo., capellanus
de Gonchis.
CXI. — 19 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — P. Morret,
à l'audience, devant les inquisiteurs, déclare ne vouloir se
défendre; mais il nomme ses ennemis. Il est assigné au
dimanche suivant (20 janvier), dans l'église Saint- Vincent,
pour entendre la sentence.
Anno quo supra, xiiif kal. februarii. P. Morret
comparuit coram magistris Radulpho et R""" David
inquisitoribus, apud Garcassonam ; et requisitus si
volebat se deffendere de hiis que in inquisitione
inventa sunt contra eum, et si volebat ea in scriptis
recipere, dixit quod non. Item^ requisitus, dixit quod
habebat inimicos, videlicet Ber. de Brom et sorores
ejus, pro eo quod habuit causam cuni eis super qua-
dam aissada^; tamen postmodum pacitîcatum fuit inter
eos. Item, Ber. Seguini est inimicus suus, quia inter-
fecit aliquos de consanguiiiitate uxoris sue. Item, Sau-
rina est inimica sua, quia ipsa dicebat quod habuerat
1. Hache.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 173
rem cum lilia sua. Et requisitiis si aliud volebat dicere
vel proponere ad deffensionem suam, dixit se nichil
aliud scire ; et fuerunt sibi publicata dicta testium in
inquisitione contra ipsum inventa, in presencia domini
episcopi et dictorum inquisitorum, magistri P., offi-
cialis, P., capellani de Rupefera, J., capellani de
Insulis, et P. Ariberti, et multorum aliorum. Et facta
publicatione, iterum fuit requisitus semel, secundo et
tertio, si volebat aliquid aliud dicere ad deffensionem
suam vel aliquas légitimas exceptiones proponere,
dixit quod non, nisi sicut dixit. Et fuit sibi assignata
dies super hiis que inventa sunt contra eum in inqui-
sitione et sibi publicatis in presencia predictorum, bac
instanti die dominica, ad audiendum difïinitivam sen-
tentiam in ecclesia Sancti Vincencii in Burgo.
CXII. — 22 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne, — P. Morret
et Ber. ^lorret, de Conques, s'obligent à obéir à l'évêque et
aux inquisiteurs. — Leurs cautions^.
Anno Domini M°GG°LI°, xi° kal. februarii. P. Mor-
ret et Ber. Morret, de Conchis, obligaverunt se et
sua per juramentum et publicum instrumentum quod
ipsi parebunt mandatis omnibus et singulis inquisi-
torum et domini episcopi , et facient et comple-
bunt omnem pcnitentiam quam sibi pro crimine
heresis duxerint injungendam ; et fidejusserunt pro
ipsis, sub pena centum librarum, B. R*^', sabaterius,
de Burgo, G. Garcias, P. Engarabou, et Poncius Enga-
rabou, de Burgo, se et sua, quisque in solidum, obli-
gantes per juramentum et publicum instrumentum.
1. Voy. le n° suivant.
174 REGISTRE DU GREFFIER
Testes P. de Brugairolis, capellanus, magister Gar-
cias, Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CXIII. — 23 janvier 1252 (n. st.), Cai^cassonne. — Cautions
pour les précédents.
Anno quo supra, x kal. februarii. Ber. Molinerii,
R. de Arzinco, Amelius de Rabastenx, P. Roia, de
Conchis, obligaverunt se pro dictis fratribus, modo et
forma superius expressa. Testes Johannes Fornerii, et
P. Ariberti, notarius, in presencia inquisitorum.
CXIV. — 21 janvier 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. At, de
Moussoulens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions^.
Anno quo supra, xii kal. februarii. P. At., de Mos-
solenco juravit stare mandatis inquisitorum, et facere
et complere omnem penitentiam quam sibi pro cri-
mine heresis duxerint injungendam; et propter hoc
obligavit se et sua sub pena centum librarum per
juramentum et publicum instrumentum ; et fidejusse-
runt pro ipso sub eadem pena Bertrandus Malpuelli,
miles, Guillelmus Amelii, P. Vaquerii, de Mossolinco,
Po. de Mossolinco, de Monte Regali, quisque se et sua
in solidum obligantes per juramentum et publicum
instrumentum. Testes magister P., officialis, R. Senher,
de Arzinco,... % capellanus Sancti Vincencii, et P. Ari-
berti, notarius, qui hec scripsit.
1. Voy. plus haut les n"' XLV, LXXIX.
2. Le nom du curé de Saint-Vincent manque dans le ms.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. i75
CXV. — 28 janvier 1252 (n. st.), Carcassonne. — Ermengaud
de Villatraver, de Montréal, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
Anno Domini M'CG^Lf, v° kal. februarii. Ermen-
gaudus de Villatraverio, de Monte Regali, juravit stare
et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum
et facere et complere omnem penitentiam quam sibi
pro crimine heresis duxerint injungendam ; et super
hoc obligaverunt se et sua per juramentum et publi-
cum instrumentum, et fidejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum, R. Senher, de Arzinco, et Guillelmus de
Mirapisce, de Monte Regali, quisque in solidum se et
sua obligantes per juramentum et publicum instru-
mentum. Testes Sicardus de Vilatraver, Johannes
Fornerius et P. Ariberti, qui hec scripsit.
CXVI. — 2 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Amelius
Garcia, de Pezens, s'oblige comme le précédent. Il est cité
pour le lundi après Letare (11 mars).
Anno quo supra, iiii° nonas februarii. Amelius Gar-
cia, de Pezinco, juravit, et cetera; et obligavit se et
sua ad parendum mandatis omnibus et singulis inqui-
sitorum ; et fidejusserunt pro ipso , sub pena ccn-
tum librarum, quisque in solidum, Ber. de Puteo, de
Fontiano, et R. de Ulmo, de Fontiano, se et sua per
juramentum proprium et publicum instrumentum
obligantes. Actum in presencia domini episcopi et
inquisitorum, Bei-. de Solerio et P. Ariberti, notarii.
Et est dicto Amelio assignata dies feria il" post Letare
Jherusalem ad comparendum coram inquisitoribus
apud Garcassonam, et confitendum super hiis que de
heresi inveniuntur contra ipsum.
176 REGISTRE DU GREFFIER
CXVII. — 6 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Arnaud et
Raymond, d'Aragon, s'obligent à obéir à l'évéque et aux
inquisiteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, vin° idus februarii. Arnaudus et
l^ndus pgiat fratres, de Aragone, obligaverunt se et sua
per juramentum et publicum instrumentum quod ipsi
parebunt mandatis omnibus et singulis inquisitorum
et domini episcopi ; et facient et complebunt peniten-
tiam quam ipsi pro crimine [heresis] eis duxerint injun-
gendam; et fidejusserunt pro ipsis sub pena centum
librarum Martror de Aragone, G. Escaf're, magister Ar.
R., Ber. Reissavi, Ar. Maur, G. Boneti, de Aragone, et
P. Régis, de Gaudabronda, quilibet in solidum se et
sua obligant.es per juramentum et publicum instru-
mentum. Testes Johannes Furnerius et multi alii et
P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
CXVIII. — 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Pons
Gironde, de Saissac, s'oblige comme les précédents.
Anno Domini M° CG° V 1°, v idus februarii. Pon-
cius Gironda, de Saxiaco, juravit etc.; et fidejusserunt
pro ipso sub pena l librarum Ber. Fabre de Graza-
nis, de Burgo, G. Bonafîlha, et Ar. de Gaucer, de
Saxiaco, se et sua etc. obligantes. Testes [Jo.] Mos-
sairo, Ber. Gausberti, et P. Ariberti, notarius, qui
bec scripsit.
CXIX. — 9 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — G. Martin,
de Moussoulens, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis^. G. Martini, de Mossolinco,
1. A la marge : De Mossolinco.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 177
juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso sub pena l li-
brarum Ber. Faure, Berengarius Bota, Ber. Martini,
Johannes Martini, de Mossolinco, modo et forma pre-
dicta. Testes Ber. Gausberti, Johannes Furnerius et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXX. — 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — P. Vesola
s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra', iiii° idus februarii. P. Vezola
juravit stare, etc.; et pro eo fidejussit Johannes Mos-
sairo, Ber. Fabri de Grazanis, de Burgo, G. BonatiHa,
de Saxiaco, sub pena L librarum modo et forma pre-
dicta. Testes Ar. de Gaucer, R. Durandi, et Johannes
Furnerius.
CXXI. — 10 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — R. de Cancer
s'oblige comme le précédent.
\tem^ anno et die predictis. R. de Gaucer juravit
etc.; fidejussit pro ipso, sub eadem pena et forma,
Johannes Mossairo, P. Vezola, Ber. Fabri de Grazanis,
G. Bonafilia, et Arde Gaucer, et Johannes Furnerius,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXII. — 23 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Gencer,
veuve de Ber. Folquier, de Pezens, s'oblige comme le pré-
cédent.
Anno quo supra ^, vif kal. marcii. Gencer, uxor
quondam Ber. Foiquerii, de Pezinco, juravit et obhgavit
se, etc.; et fidejusserunt pro ipsa sub pena L hbrarum
quisque in soUdum, se et sua obhgantes per juramen-
tum et pubUcum instrumentum Johannes Basser, Ar.
1. A la marge : De Saxiaco.
2. A la marge : De Pezinco.
12
178 ' REGISTRE DU GREFFIER
Gairais, Stephanus Barrot, de Burgo, et R. Folquerii,
filius dicte Gencer. Testes Johannes Fornerius et
P. Ariberti.
CXXIII. — 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Ber.
Tarassan, mercier du Bourg, à l'audience, déclare ne vou-
loir pas se défendre; mais il nomme ses ennemis. Il est
assigné pour le mardi suivant (26 février).
Anno Domini M°GC°LI°, vi° kal. marcii. Ber. Taras-
sana, mercerius, de Burgo, comparuit coram magis-
tro R. David, inquisitore; et requisitus si vult se
deffendere de hiis que in inquisitione inventa sunt
contra euni et vult ea in scripturis recipere, dixit
quod non. Item, requisitus si habet inimicos, dixit
quod sic : Dulciam, uxorem Poncii Gairet, et ipsum
Poncium; alios inimicos non dicit se habere. Et fuit
sibi dies martis proxima assignata ad proponendum
et properandum (sic) causas iiiimicitiarum predicta-
rum, et ad dicendum quicquid dicere voluerit ad def-
fensionem suam.
CXXIV. — 24 février 1252 (n. st.), Carcassonne. — Etienne
Gairaud, de Villegly, non cité, corrige son ancienne confes-
sion.
Anno quo supra \ \f kal. marcii. Stephanus Gai-
raudi, de Villaiglino, rediit per se non citatus nec
vocatus coram magistro R. David, inquisitore; et dixit
quod quondam confessus fuerat seu dixerat in confes-
sione sua que non erant vera, videlicet quod G. Dozil
numquam vidit cum hereticis, nec adorantem, nec
eorum predicationes audientem, licet in confessione
sua ipse testis hoc dixerat ad suggestionem Guillelmi
1. En regard, à la marge : De Vilaiglino.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 179
Rogerii, qui dixit sibi in hune modum : « Dicatis quia
ego dixi. » Et predicta revoeat ipse testis propter hoe
quia, eum idem testis rediisset de confessione sua apud
Viliaiglinum, dictus G. Dozil quesivit ab ipso teste
quid dixerat; cui ipse testis respondit quod posuerat
ipsum in scripto; et tune G. predictus dixit : « Quis
seductor potuit me ponere? » Et ipse testis respondit
quod hoc fecerat de consilio G. Rogerii. Ilec deposuit
apud Carcassonam, coram magistro R. David, inqui-
sitore. Testes Johannes Furnerius, et P. Ariberti,
notarius, qui hec scripsit.
CXXV. — !«■• mars 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. Gras,
d'Aragon, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cau-
tions.
Anno quo supra, kaleadis marcii. P. Grassi de Ara-
gone juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso P. Rogerii,
de Vallegosa, R. Daide, Rer. Rogerii, G. Bonet, sub
pena l hbrarum, se et sua obhgantes per juramentum
et publicum instrumentum juxta predictum modum.
Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CXXVl. — 9 mars 1252 (n. st.), Garcassonne. — P. de Ber-
riaco refuse de répondre sur l'authenticité de la lettre
d'après laquelle Guillaume Nègre aurait purgé sa sentence ;
retenu dans la prison épiscopale, il la dit fausse. Il est assi-
gné au lundi après la Passion (18 mars).
Anno Domini M° GC° LP, vif idus marcii. P. de Ber-
riaco comparuit coram inquisitoribus ; et requisitus si
crédit litteram confectam super purgatione Guillehni
Nigri esse veram, noluit respondere pluries requisi-
tus; et est sibi injunctum, in virtute prestiti juramenti,
quod non exeat domum episcopalem quousquc res-
180 REGISTRE DU GREFFIER
ponderit; et post. aliquod intervallum respondit et
dixit se non credere dictam litteram esse veram; cré-
dit tamen duo sigilla appensa esse vera, et scriptorem
qui eam scripsit esse verum et legalenn ; et fuit sibi
dies assignata die lune post dominicann de Passione
ad probandas causas falsitatis predicte littere.
CXXVII. — 11 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. — Vital
Amdeu s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions ^
Anno quo supra, v idus marcii. Vitalis Amdeu,
tilius quondamR. Vitalis, de Mossolinco, juravit stare
mandatis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas ; et tidejusserunt pro ipso Ar. Vitalis,
Bertrandus Gabos et Guilielmus Barravi, de Mossolinco,
sub pena l librarum se et sua per juramentum obli-
gantes juxta formam predictam.
CXXVIII. — 15 mars 1252 (n. st.), Carcassonne. — Lonibarde
et Raymond Roger, de Preixan, s'obligent à obéir aux inqui-
siteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, idibus marcii. Lombarda et R''"^
Rogerii de Preissano juraverunt^ etc.; et fîdejusserunt
pro ipsis sub pena et forma predicta P. W. Corralis, de
Burgo, Ja. Suola, de Aladerno. Testes W. F., capella-
nus de Floirano, et P. Ariberti, coram inquisitoribus.
CXXIX. — 29 mars 1252, Carcassonne. — Ar. de Solerio, à
l'audience, demande jour pour se défendre ou avouer. Il est
assigué au lundi après l'octave de Pâques (8 avril).
Anno quo supra ^, v kal. aprilis. Ar. de Solerio
1. Voy. plus haut, n° XLVII.
2. Ms. : juravit.
3. L'année commençant le 25 mars, il faudrait : Anno
M° ce LIP.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 181
comparuit coram inquisitoribus; et requisitus si vult se
deffendere de liiis que in inquisitione inventa sunt
contra eum, et si vult ea in scriptis recipere, petiit
diem ad deliberandum ; et est sibi assignata dies feria
11^ post octabas Pasche, vel ad defïendendum vel ad
confilendum.
CXXX. — 29 mars 1252, Carcassonne. — Ber. Buade et
P. Buade frères, de Salsigne, s'obligent à payer 10 livres
pour leur père mort, auquel il avait été ordonné de faire le
voyage de Terre Sainte.
Anno et die predictis. Ber. Buada et P. Buada, de
Salsinhano, prose et fratre suo, juraverunt se solutu-
ros X iibras pro pâtre suo defuncto, oui erat injunctus
transitus transmarinus, in recompensationem iliius
transitus; et hoc debent facere usque ad Ascentioneni
Domini; et fidejussit pro ipsis bona fide Pon. Ghatmar,
de Rusticanis, Persolverunt totum.
CXXXI. — 14 avril 1252, Carcassonne. — R. Sabatier, du
Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno Domini ArCG°Lir, xviif kal. maii. R. Saba-
terii, de Burgo Garcassone, jura vit slare mandatis inqui-
sitorum, et facere et complere penitentiam quain sibi
inquisitoires pro crimine heresis duxerint injungen-
dam ; et tidejusserunt pro ipso, sub pena centum
librarum quisque in soiidum per juramentum et publi-
cum instrumentum, Poncius Faber, tîlius dicti R**',
G. Ar., petrarius, Ar. de Baba, G. de Masseiia, P. Ber.,
P. Bonus Homo. Testis G. Ar., scriptor, G. Martini,
scriptor, Johannes Furnerius, Galba vus et P. Ariberti,
notarius, qui liée scripsit.
182 REGISTRE DU GREFFIER
CXXXII. — 15 avril 1252, Carcassonne. — Blanche, femme
de Bar. d'Alairac, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Aiino quo supra, xvii kal. maii. Blanqua, uxor Ber.
de Alairaco, de Aragone, comparuit coram inquisito-
ribus et juravit se parituram omnibus mandalis et
singulis inquisitorum et facere et complere penitentiam
quam sibi proheresi injungetur ; fîdejusseruntpro ipsa,
sub pena l librarum, per juramentum et publicuni
instrumentum, Ber. de Alairaco predictus et Ber. Ton-
deire, de Aragone. Testes R. Helias et P. Cat, de Monte
Olivo, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXXIII. — 17 avril 1252, Carcassonne. — Etienne Gayraud,
de Villegly, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. —
Ses cautions.
Anno quo supra, xvkal. maii. Stephanus Gairaudi,
de Villaiglino, detentus pro heresi, juravit facere et
complere penitentiam quam sibi pro heresi injungetur
et parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum.
Fidejussores G. Gairaudi, Jordanus de Sancto Mameto,
R. Quinta, de Villaiglino, G. Pagesii, de Vilari Longo,
se et sua, quisque in solidum, per juramentum et
publicum instrumentum obligantes, sub pena L libra-
rum. Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
CXXXIV. — 19 avril 1252, Carcassonne. — G. Arnaud,
notaire du Bourg, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xiii kal. maii. G. Ar., scriptor
Burgi seu notarius, juravit parère mandatis omnibus
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 183
et singulis inquisitorum et domini episcopi sub pena
centum librarum; et sub pena illa fidejusserunt pro
ipso quisque iii solidum per juramentum et publicum
instrumentiim, P. Ilug-, de Tribus Bonis, P. Ar., R. de
Gaiano, Johannes Pelliterii et P. Martini.
CXXXV. — 22 avril 1252, Carcassonne. — P. Bernard, de
Montégut, à l'audience, déclare vouloir se défendre ^.
26 avril. — Il nomme ses ennemis.
29 avril. — Il reçoit les accusations par écrit, et est assi-
gné au dimanche suivant (5 mai).
4 novembre. — Il déclare s'en tenir à ce qui a été dit. Il
est assigné au dimanche suivant (10 novembre), dans l'église
Saint-Michel, pour recevoir sa pénitence.
Anno Domini M°CC°LII°, x kal. maii. P. Bernardi
de Monte Acuto comparuit coram inquisitoribus ; et
requisitus si vult se delTendere de hiis que in inquisi-
tione inventa sunt contra eum et si vult ea in scriptis
recipere, dixit quod sic.
Iteuiy requisitus si habet inimicos, dixit se nescire,
set recordabitur, ut dicit. Et est ei assignata dies
veneris ad nominandum inimicos et dicendum causas
inimiciciarum et ad recipiendum dicta testium, qui in
inquisitione deposuerunt contra eum.
Item, dicta die comparuit P. Ber., et nominavit pro
inimicosuoRogeriumBonumMancipium, deBurgo, pro
eo quod quadam vice habuit verba litigiosa secum pro
lateribus^; et nullum alium iniraicum voluit iiominare.
Item, requisitus, dixit quod non poterat probare
dictas inimicicias.
1. Voy. le numéro suivant.
2. Caractères magiques probablement. Voir le mot Lateres
dans Du Gange.
184 REGISTRE DU GREFFIER
Item, requisitus si volebat acta recipere, dixit quod
volebat de hoc deliberare. Dixit etiam quod duo anni
et dimidius sunt vel m anni, quod ipse habuit dicta
verba cum dicto Rogerio. Et est sibi dies lune assig-
nata ad deliberandum utrum velit acta recipere et ad
dicendum que dicere voluerit ad deffensionem suam.
Qua die comparuit, et dixit quod volebat se def-
fendere et recipere acta ; et est sibi dies assignata
usque ad diem dominicam quod possit dicere quicquid
voluerit ad deffensionem suam qualibet die ; et infra
illani diem non proposuit ad defensionem suam. Et
postniodum plures assignationes sibi facte fuerunt ad
proponendum quicquid vellet ad defensionem sui.
Demum, feria un' post festum Omnium Sanctorum,
predictus P. Ber. comparuit coram magistro R. David,
inquisitore; et requisitus si aliquid volebat proponere
ad defensionem sui contra testes receptos in inquisi-
tione contra ipsum, dixit quod non, nisi ea que supe-
rius proposuerat. Et est sibi assignata dies doniinica
proxima ad recipiendum penitentium super crimine
heresis in ecclesia Sancti Michaelis. Et ista assignatio
fuit sibi facta sub pena G librarum et prestiti jura-
menti.
CXXXVI. — 22 avril 1252, Carcassonne. — P. Bernard, de
Montégut, s'oblige à obéir à l'évêque et aux inquisiteurs. —
Ses cautions'.
Annoetdie predictis. P. Ber., de Monte Acuto,jura-
vit stare et parère mandatis omnibus etsingulis domini
episcopi et inquisitorum, et facere et complere peni-
tentiam quam ipsi pro heresi sibi duxerint injungen-
1. Voy. le numéro précédent.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 185
dam ; et constituerunt pro ipso se fidejussores per
juranientum et publicum iiistrumentum, sub peua cen-
tum librarum, G. Ar., notarius, et Johannes de Monte
Acuto, quisque in solidum. Testes G. Stephani et
P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXXXVII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ar. Olier s'oblige
à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, vu kal. maii. Ar. Olerii juravit
parère mandatis omnibus et singulis inquisitorum.
Fidejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura-
mentum et publicum instrumentum, quisque in soli-
dum, P. Pautus, R. Garini, W. Martini et W. Gairaudi.
Testes Jo. Furnerius et P. Ariberti, notarius, qui hec
scripsit.
CXXXVIII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ber. Pelât
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Ber. Pelât juravit, etc.; et
pro eo, sub eadem pena, modo et forma predictis
fidejusserunt R. Bertrit, Poncius de Baure, Ar. Robini.
Testes predicti.
CXXXIX. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ar. Benoît, de
Villardonnel, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno et die predictis. Ar. Benedicti, de Vilardonollo,
juravit, etc.; et pro eo fîdejussit, sub eadem pena et
forma, W. Ameîii, P. Faber, Ber. Aosten, et Ber.
Moscallo. Testes predicti.
CXL. — 25 avril 1252, Carcassonne. — P. Barrot, de Ville-
moustoussou, s'oblige comme le précédent.
Anno Domini M°GG°Lir, vu kal. maii. P. Barroti,
186 REGISTRE DU GREFFIER
de Villamostautione, juravit, etc., ut supra. Fidejus-
sores pro ipso sub pena l librarum, quisque in soli-
dum, per juramentum et publicum instrumentum,
W. Barrot, Ber. Alegre, W. de Rezes, se et sua obli-
gantes. Testes Ber. Digon et P. Ariberti, notarius,
qui hec scripsil.
CXLI. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Roger Gayraud, de
Pradelles-en-Val, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Rogerius Gairaudi, de Pradel-
lis, juravit, etc.; et fidejusserunt pro ipso, sub pena
L librarum modo et forma predicta, Ar. Gairaudi, R.
de Podio, Micahelis Regafre, Ar. Sirven, Ar. Aolric,
P. Gondalbert. Testes R., capellanus de Pradelis, Ber.
Digon, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXLII. — 25 avril 1252, Carcassonne. — Ber. Airover s'oblige
comme le précédent.
Anno et die predictis. Ber. Airoverii juravit, etc.;
et obligavit; et pro ipso tîdejussores modo et forma
predicta fidejusserunt Ber. Arroverii et omnes prope
dicti. Testes predicti.
CXLIII. — 27 avril 1252, Carcassonne. — Imposition de
croix à Fornière.
Anno quo supra, v kal. maii. Injunctum est Forne-
rie quod portet cruces débite quantitatis, secundum
quod ei injunctum est ; alioquin a die lune in antea
abstineat ab ingressu ecclesie.
CXLTV. — 22 mai 1252, Carcassonne. — Barbairan, de la
Bastide-Esparbeirenque, s'oblige à obéir aux inquisiteurs.
— Ses cautions'.
Anno Domini M°CG°Lir, xi° kal. junii. Barbairanus
1. Voy. le numéro suivant.
DE L'INQUISITION DE CAUCASSONNE. 187
de Preveirenga juravit stare maiidatis inquisiLoruni el
venire ad diem et ad dies sibi assigiiatas, et parère
mandatis omnibus et singulis eorumdem inquisitorum.
Fidejussores pro ipso, sub pena l librarum, per jura-
mentum et publicum instrumentum, Ar. Faber vel
Gapdefer, P. Faber, Bernada Fabressa, fratres dicti
Barbairani, et P. Gotellerii, de Preveirenga. Testes.)©.
Fornerius, Ber. Digon, P. de Brugairolis, capeilanus,
et P. Ariberti, notarius, qui bec scripsit.
CXLV, — 24 mars 1255, Carcassonne. — Barbairan s'oblige
à accomplir toute pénitence qui lui sera imposée. — Ses
cautions ^
Anno Domini M° CC LV", in vigilia Annunciacionis
Dominice. Barbairanus juravit, etc., ut supra, et conti-
plere omnem penitentiam sibi vice alia injungendam.
Fidejussores pro ipso [per] juramentum, P. Faber,
nepos dicti Barbairani, et Pon. Molinerii, de Prevei-
rencis, sub pena predicta.
CXLVI. — 14 juin 1252, Carcassonne. — P. Guibert, de la
Bastide-Esparbeirenque, détenu, s'engage à accomplir toute
pénitence qui lui sera infligée. — Ses cautions.
Anno Domini M°GG Lll°, xviif kal. julii. P. Guit-
berti, de Preveirenga, captus et detentus, juravit stare
mandatis omnibus et singulis inquisitorum et facere
et complere omnem penitentiam quam sibi pro lieresi
duxerint injungendam. Fidejussores pro ipso, sub
pena L librarum, Adalbertus, Pon. Agrefol, P. Johannis,
Ber. Gandela, se et sua quisque in solidum obiigantes.
Testes P., capeilanus domini episcopi, Hugo, sub-
1. Voy. le numéro précédent.
188 REGISTRE DU GREFFIER
capellanus de Rupefera, et P. Ariberti, notarius, qui
hec scripsit.
CXLVII. — 17 juin 1252, Carcassonne. — G. Roger, de Ville-
gly, s'oblige à prendre passage pour deux ans. — Ses
cautions.
Anno quo supra, xvkal. julii. G. Rogerii, de Villai-
glino, juravit se transfretaturum in proximo passagio
ad duos annos, sub pena centum iibrarum ; et fidejùs-
serunt pro ipso sub eadem pena, per juramentum et
publicum instrumentum, G. de Turibus et R., filius
ejus, et Ber. Aosten de Podio Nauterio, quisque in
solidum se et sua obligantes. Testes Ber. Digon, P. R.
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CXLVIIl. — 18 août 1252, Carcassonne. — Pons Vital, de
Conques, payera le samedi suivant (24 août) 20 livres toui'nois
pour son oncle, Jean Vital, obligé au passage pour cinq ans.
Anno quo snpra, xv kal. septembris. Pontius Vitalis,
deConchis, comparuit coram magistro R. David, inqui-
sitore, et recognovit se esse heredem una cum P. Vi-
tali, fratre suo nunc defuncto, Johannis Vitalis, avun-
culi sui , cui injunctum fuerat ad quinquennium
passagium transmarinum ; et mandatum fuit ei quod
in sequenti die sabbati satisfaciat pro ipso pro recom-
pensatione ejusdeni passagii in xx libris turonensium.
CXLIX. — 25" août 1252, Carcassonne. — Arnaud Aosten,
de Villardonnel, s'engage à payer avant la Saint-Michel
(29 sept.) 10 livres tournois « pro passagio transmarino. »
Anno Domini M" CG° LII°, vm° kal. septembris.
Arnaudus Aosten, de Vilardonelio, juravit solvere pro
se usque ad instans festum Sancti Micalielis pro pas-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 189
sagio transmari no x libras turonensium vel melgo-
rensium. Fidejussit pro ipso [per] juramentum Ber.
Aosten, frater ejus.
CL. — 26 août 1252, Carcassonne. — Ar. Faure, de Saissac,
ajoute à sa confession précédente et déclare vouloir se
défendre. Il est ajourné au lendemain ^
Anno quo supra, \if kal. septembris. Ar. Faber,
quondam de Monte Olivo, nunc de Saxiaco, comparuit
coram niagistro R. David, inquisitore ; et requisitus si
volebat aliquid addere confessioni sue, dixit quod sic,
videlicet quod apud Montem Olivum, in domo Ber.
Gairveufe, vidit P. Fabrum et socium suum hereticos,
presentibus dicto Ber. et Johanna, uxore ejus. Inter-
rogatus dixit se non recordari si ibi adoraverunt dic-
tes hereticos et si vidit alios adorantes. De tempore
non recolit.
Item, apud Montem Olivum, in domo Ar. de Rivello,
vidit propedictos hereticos, quos ipse testis et dictus
Ber. Gairveufa adduxerunt ibi, presentibus dicto Ar.
et Willeima, uxore ejus, et Willelma, uxore dicti Ar.
hiterrogatus dixit se non recordari si vidit se et ahos
ibi adorantes. De tempore quod supra.
Item, interrogatus si unquam aHbi vidit hereticos,
dixit quod sic, in domo Pétri Beg, propedictis hereti-
cis presentibus, P. Beg et Ermessenda, uxore ejus. Et
vidit ibi Ar. Bacia qui adduxit cum ipso teste dictos
hereticos, quos Matheus Johannis tradiderat eidem
testi apud portam dels Quatre.
Interrogatus si adoravit dictos hereticos et vidit
ahos adorantes, dixit se non recordari. Et post duos
1. Voy. plus haut, n" XIX.
190 REGISTRE DU GREFFIER
dies ipse testis et dictus Ar. eduxerunt inde illos here-
ticos et tradiderunt eos Rainerio^ qui recessit cum
eis. De tempore quod supra.
Interrogatus dixit quod alibi non vidit hereticos,
nec scit aliud de se vel de aliis, nisi sicut dictum est.
Interrogatus dixit quod numquam vidit aliquam
personam hereticam, nec interfuit hereticationi Guil-
lelme Silve, sororis sue, uxoris quondam Willelmi
Molinerii; nec aliquo tempore vidit hereticos in donio
ejusdem Willelmi.
Requisitus si vult se deffendere de hiis que in inqui-
sitione inventa sunt contra eum, dixit quod sic. Inter-
rogatus si vult ea in scriptis recipere, dixit quod non.
Et est dies crastina sibi assignata ad plura dicenda.
CLl. — 3 septembre 1252, Carcassonne. — Arnaud Faure, de
Saissac, ajoute à sa confession^.
Item, anno quo supra, iii° nonas septembris. Dictus
Ar. testis juratus addidit confessioni sue dicens quod
ipse testis et G. Molinerii, sororius suus, adduxerunt
quadam vice ad domum ejusdem G., apud Montera
Olivum, P. Fabri et socium suum G. Carcasses, here-
ticos, ad hereticandum Willelmam Silvam, sororem
suam, uxorem dicti G.; et ibi dicti heretici heretica-
verunt secundum ritum suum eandem G^"" in egritu-
dine qua decessit, presentibus dicto Guillelmo et ipso
teste, qui faci[eb]at custodiam ad hostium domus ne
aliquis posset ibi supervenire. De tempore, circiter
xiiii annos.
1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.
2. \ oy. le numéro précédent cl le n° CLIII.
I
bk
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 191
Item, apud Montem Olivum Matheus Johannis^ venit
ad ipsum testem, quod accederet apud Palumberias
ad dictum fratrem suum et Terrenum de Silva here-
ticos; quod ipse testis fecit; et invenit dictos hereticos
et adduxit cos inde in doinum Pétri de Fontercio^ et
Guillelme Isarne^, que recepit eos ad preces ipsius
testis; et vidit ibi cum eis dictum P. et Isarnam, uxo-
rem ejus, et dictam Guillelmam et Guillelmam Diur-
nam, ancillam domus ; et ibi ipse testis adoravit dictos
hereticos et vidit alios adorantes et bibit cum eis. Et
post duos dies ipse testis et Willelmus Terreni eduxe-
runt eos inde et associaverunt eos usque ad vineas de
Gabrairissa ^ ; et ibi, in recessu, ambo adoraverunt
eos; et ipse testis accepit pacem ab eis. De tempore
quod supra.
Item, de mandato Ber. Guilaberti, de Saxiaco, ipse
testis venit apud Saxiacum ad dictum hereticum,
qui tradidit sibi quoddam rest^ de tructis; et ambo
iverunt ad domum Ar'*' Poncii ejusdem castri, ubi
invenerunt P. Fabri et socium suum hereticos, et
dederunt eis dictas tructas, presentibus dicto Ar. et
Guillelma, uxore ejus; set ipse testis non adoravit nec
vidit adorari ; et de nocte ipse testis et dictus Ber.
eduxerunt inde dictos hereticos et duxerunt eos ad
domum ejusdem Ber.; et eadem nocte, ipso teste ibi
rémanente, dictus Ber. recessit cum illis hereticis et
duxit eos alicubi in villa. De tempore quod supra.
1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.
2. Fonters-du-Razès, Aude.
3. Entre les lignes : M., qui signifie nwrtiin.
4. Saint-Laurenl-de-la-Cabrerisse (Aude).
5. Botte, dans Raynouard.
192 REGISTRE DU GREFFIER
Item, apud Montem Olivum, in domo Mathei Johan-
nis, vidit propedictos hereticos, presentibus dicto
Matheo* et R'^^ Porcella, uxore ejus; set ipse testis non
adoravit, nec vidit adorari; tamen bibit cum eis. Et
fuit eodem tempore.
Item, apud Montem Olivum, in domo Marie Boilona,
vidit propedictos hereticos, présente dicta Maria "^ et
R'*'' de Gaux et Rainerio^ Set non adoravit, nec vidit
adorari. De tempore quod supra. Dixit etiam quod
P. Lombardi vidit dictos hereticos in domo ipsius tes-
tis, et adoravit eos, et misit per ipsum testem i cucur-
bitam vini et i punheriam pisorum. De tempore quod
supra. Dixit etiam quod ipse testis et Ber. Gourveufa
adora vcrunt, in domo ejusdem Ber., dictos hereticos.
De tempore quod supra. Adjecit etiam se comedisse
in domo sua cum dictis hereticis in eadem mensa,
dicendo : Benedicite in principio cibi et potus et in
quohbet génère cibi noviter sumpti, hereticis respon-
dentibus : Deus vos benedicat.
Item, audivit monicionem et predicationem dicto-
rum hereticorum, et crédit ipsos esse bonos homines
et veraces et amicos Dei et habere bonam fidem, et
si decederet in secta eorum crederet salvari. Et fuit
per quinquennium in illa credencia. Et recognovit
quod maie fecit, quia ohm, apud Montem Ohvum,
coram aliis inquisitoribus, et alia vice coram domino
episcopo Garcassone, et postmodum coram magistris
Radulpho et R. David inquisitoribus, multotiens in
judicio requisitus, negavit veritatem contra proprium
1. Entre les lignes : M., qui signifie mortuus.
2. Item.
3. Item.
\«i
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 193
juramentum et scienter dejeravit. Requisitus quare
negavit, dixit quod propter verecundiam et timorem,
et quia conduxerat cum Guillelmo Molinerio se non
revelaturum ea que sciebat de ipso et de uxore ejus
Willclma.
Itetn, dixit quod ante vidit dictos hereticos in domo
Ar. de Rivelio et in domo P. Beg, sicut dictum est;
adoravit eos ut supra. Hec deposuit apud Carcassonam
coram magistris Radulpho et R. David inquisitoribus,
et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.
CLII. — 3 septembre 1252, Carcassonne. — P. Brice, de
Montréal, pour lequel la peine de la prison a été commuée,
obtient de prendre passage en mars.
Brice, son frère, s'engage de même à prendre passage ' .
Anno et die predictis. P. Briccii, de Monte Regali,
cui facta fuit gratia de muro pro recompensatione
passagii transmarini , juravit se transfretaturum in
primo passagio marcii. Et ista prorogatio facta est
sibi ad preces domini archiepiscopi^. Alioquin ex tune
débet redire ad murum.
Item, juravit Briccius, frater dicti P., quod in primo
passagio simiiiter transfretabit. Alioquin redibit ad
murum.
CLIÎI. — 3 septembre 1252, Carcassonne. — Ar. Faure, de
Saissac, s'oblige à faire la pénitence qui lui sera imposée.
Cautions. Il est assigné du vendredi suivant en trois
semaines (27 septembre).
Anno et die predictis. Ar. Faber, de Saxiaco, juravit
1. Voy. plus bas, n° CLXXXIII.
2. L'archevêque de ISarbonne, Guillaume de la Broue (1245-
1257).
13
If4 REGISTRE DU GREFFIER
stare et parère mandatis omnibus et singulis inquisi-
torum, et facere et complere penitentiam, que sibi
injungetur super crimine heretice pravitatis, sub pena
L librarum melgorensium ; et sunt fidejussores jurati
pro ipso, sub eadem pena, Ber. Ar., Berengarius de
Opéra et P. Borrelli, de Saxiaco, quisque in solidum,
obligantes se et sua per juramentum et publicum ins-
trumentuiïi. Testes Poncius de Saxiaco, Ber. Digon,
et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit. Assignata
est sibi dies de die veneris proxima in très septi-
manas.
CLIV. — 2 octobre 1252, Carcassonne. — Raymonde Main-
fere, de Sauzens, explique comment elle ne porte pas les
croix auxquelles elle est condamnée.
Anno quo supra, vi°nonas octobris. R'^^Manifaceria, de
Sauzinco, uxor quondam R*^' Gopieri, crucesignata pro
crimine heretice pravitatis, comparuit coram magistro
R. David inquisitore sine crucibus; et requisita quare
non portabat cruces sicut tenebatur proprio juramento,
dixit quod in tunica non portabat quia non habebat
unde emeret, cum priores essent rupte. Dixit etiam
quod in capa sua portabat cruces; set Ava, uxor Lau-
rentii Chatmar, domina sua, cum qua moratur pro
nutrice, inhibuit ei quod non portaret dictam capam
cum crucibus, et tradidit sibi quamdam aliam capam
portandam sine crucibus.
CLV. — 9 octobre 1252, Carcassonne. — P. Gili et Guillaume
Gili, de Fournes, à l'audience déclarent vouloir se défendre.
Ils feront connaître leurs ennemis. Ils donnent leurs cautions
qu'ils obéiront à l'évêque et aux inquisiteurs.
Anno Domini M° GG° LIP, vu idus octobris. P. Gili
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 195
et Guillelmus Gili, de Fornas, comparuerunt apud Car-
cassonain coram inquisitore, et juraverunl se stare man-
datis domini cpiscopi et inquisitorum, et venire ad
diem et dies sibi assignatas vel assignandas et ducere
causam suam légitime coram ipsis super hiis que obi-
ciuntur eis de crimine liereseos, de quibus dicunt et
asseruiit penitus se inmunes, licet contrarium ab
inquisitoribus contra eos obponatur. Et requisiti si
volebant se defïendere super hiis que in inquisitione
inventa sunt contra eos et si volunt es in scriptis reci-
pere, dixerunt quod sic.
Item, requisiti si habent inimicos, dixerunt quod
sic, et illos nominabunt ad diem sibi assignatam ; et
quod predicta compleant dédit fidejussores juratos
Petrus Gili, sub pena l librarum, Roquam de Querio
Serverio, Ar. Rcgina, de Fornas, P. Bessart, de Salella,
et Ar. Boerii, de Fornas, pro se ipso ; et Guillelmus
Gili dédit pro se fidejussores juratos, sub pena L libra-
rum, Ber. Pétri de Riparia, G. Sabater, de Tnsulis.
Testes Ber. de Dozinco, Adalbertus Clericus et R. Gal-
veti, de Arzinco, et plures alii.
CL VI. — 11 octobre 1252, Carcassonne. — Confession de
G. Vilanère, de Salsigne, qui en appelle au témoignage de
Pierre Buade et de R. Amiel.
Anno quo supra, v idus octobris. G. Vilaneria, de
Salsinhano, testis juratus dixit quod numquam vidit
hereticos apud Salsinhanum nec alibi ; nec umquam
credidit, nec adoravit, nec dédit, nec misit, nec duxit,
nec receptavit, nec eorum predicationcm audivit.
Interrogatus dixit quod tempore illo quo Pelrus Pol-
lanus et socius ejus heretici erant apud Salsinhanum,
196 REGISTRE UU GREFFIER
in domo matris ipsius testis, videlicet tempore guerre
Vicecomitis^, ipse non erat ibi, nec fuit ibi quamdiu
iili heretici fuerunt ibi ; et hoc probabit, ut dicit, per
Petrum Buada, de Vilaneria, et R. Amelii, de Salsin-
hano. Interrogatus ubi erat illo tempore, dixit quod
erat in quadam excubia^ contra Gabaretum.
CLVII. — Même jour. — R. xYmiel, de Salsigne, donne son
témoignage.
Anno et die predictis. R. Amelii, de Salsinhano,
testis juratus dixit quod Guillelmus Vilaneria, de Sal-
sinhano, fuit bene per très septimanas cum ipso teste
et multis ahis in excubia contra Gabaretum, tempore
guerre Vicecomitis ; et tune comedebantur ficus et
racemi. Interrogatus si scit quod dictus G. esset in
dicta exculjia quando P. Pollanus et socius heretici
erant apud Salsinhanum in domo Bernarde Vilanerie,
matris dicte Guiilehne, dixit se nescire.
CL VIII. — Même jour. — Pierre Buade de même.
Anno et die predictis. Petrus Buada, de Vilaneria,
testis juratus dixit idem quod proximus.
CLIX. — 6 novembre 1252, Carcassonne. — Ber. Brice, de
Montréal, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. Il est assigné au
quatrième jour après la Saint-Martin (15 novembre).
Anno quo supra, viii idus novembris. Ber. Bricci,
de Monte Regah, juravit se pariturum omnibus manda-
1. Probablement la levée de boucliers de Trencavel, qui mit
le siège devant Carcassonne en 1240, et non la croisade de
1209. [Hist. génér. de Languedoc, tome VI, 718 et suiv.; VIII,
c. 1042 et suiv. Éd. Privât.)
2. Garde, e.rcubiare, faire la garde.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 107
tis et singulis inquisitorum et venire ad diem vel dies
sibi assignâtes vel assignandas ; et est sibi assignata
dies feria iiii^' post festum beati Martini.
CLX. — 9 novembre 1252, Carcassonne. — Ar. Narbonne,
détenu, sort de prison pour aller travailler, comme maçon,
au couvent de Rieunette. — Ses cautions.
Anno qiio supra, v idus novembris. R. Aulerii.
R. Amelii, de Villamostautione, juraverunt etobligavc-
runt se et sua pro Ar. Narbona, qui cras débet educi
de muro, sub pena xx librarum, quod idem Arnaldus
serviet monialibus Rivi Nitidi bene et fideliter per duos
annos in operibus earum de officio seu ministerio suo,
scilicet massioiiatus, nisi haberet legitinnum impedi-
mentuni; alioquin ponerent aliquem loco ipsius, (jui
sciret et posset complere pro ipso tempus illud. Testes
capellanus de Verzela et nepos ejus et P. Ariberti.
Hoc idem juravit Ar. Narbona.
CLXI. — 11 novembre 1252, Carcassonne. — Vilarzel, des
Ilhes, jure de commencer ses pèlerinages dans huit jours.
Anno quo supra, m idus novembris. Vitarzellus de
Insulis juravit se incepturum peregrinationes ' sibi
injunctas infra viii" dies et perfecturum pro viribus.
Fidejussor R. Chatmar, cicricus de Conchis.
CLXÏl. — 30 octobre 1252, Carcassonne. — Auger, fils de Ar.
Auger, de Montolieu, s'engage par serment à faire ses pèle-
rinages au mois de mars.
Anno quo supra, m kal. novembris. Augerius, filius
quondam Ar. Augerii, de Monte Olivo, juravit se fac-
1. Voy. plus haut, n° LXXXI, note.
198 REGISTRE DU GREFFIER
turum peregrinationes sibi injunctas pro crimine
heretice pravitatis mense marcii proximo venienti.
CLXIII. — 23 décembre 1252, Carcassonne. — G. Belon, d'Ar-
zens, s'engage par serment à faire ses pèlerinages au com-
mencement de mars. — Ses cautions.
Anno quo supra, x° kal. januarii. G. Belonis, de
Arzinco, juravit sub pena xx librariim turonensium
quod in principio mensis marcii incohebit peregrina-
tiones sibi injunctas. Proeo sunt tîdejussores P. Faber,
de Arzinco, et R. de Monte Olivo, de Burgo, qui jura-
verunt. Testes Ber. Digon et Galavus.
CLXIV. — 3 mars 1253 (n. st.), Carcassonne, — Gallard Vassal,
de Salsigne, relaps, est condamné à porter deux croix « in
capucio » et à visiter en pénitent, chaque dimanche du
carême qui vient, les églises du Bourg.
Anno quo supra, v" nonas marcii. Gallardus Vassal-
lus, de Salsinhano, qui est relapsus in heresim hereti-
cos adorando a festo beati Micahelis citra post injunc-
tam sibi alias penitentiam pro hiis que comiserat
nequiter in eodem crimine, et qui propria temeritate
cruces sibi impositas dimisit, juravit stare mandatis
omnibus et singulis inquisitorum, et facere et com-
plere quicquid sibi pro dicto crimine injungetur. Et
super hoc fidejusserunt pro ipso quisque in solidum,
sub pena xxvlibrarum, se et sua obligantes, P. Gavae-
rii, de Furnis, R. Abbatis, G. de Vilario, G. Bordas, de
Salsinhano. Et fuit injunctum, in virtute prestiti jura-
menti, dicto Gallardo, quod continuo résumât cruces,
quas propria temeritate dimisit ; et preterea portet
perpetuo pro relapsu, quia recenter peccavit in heresi,
duas cruces in capucio, qualibet unius palmi ; et non
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 199
sit sine capucio induto et crucibus ibidem impositis
intra domum vcl exlra ; et per omnes dies dominicos
istius quadragesime visitet omnes ecclesias Burgi^ in
camisia et braccis cum virgis in manu, nudis pedibus,
et cum capucio induto antedicto. Hec injunctio fuit
fada dicto Gailardo per magistros Radulphum et Pi.
David inquisitores , qui instrumentum antedictum
receperunt et obligationem. Testes Ber. Digon, P. R.,
et muiti alii, et P. Ariberti, notarius, qui liée scripsit.
CLXV. — 7 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Jean, de Mon-
tégut, s'engage à payer 50 livres tournois pour obtenir que
son père Pierre Bernard ne soit point condamné à une peine
infamante.
Anno quo supra, nonis marcii. Johannes, de Monte
Acuto, filius Pétri Bernardi, de Monte Acuto, juravit et
obligavit se et sua pro eodem pâtre suo in quintjua-
ginta libris turonensium et constituit se debitorem et
persolutorem, ad voluntatem et mandatum domini
epicopi et inquisitorum, quocienscumque et quando-
cumque fuerit ab eisdem requisitus, ita tamen quod
penitentia mûri vel alia penitentia confusibilis vel
publica non injungatur eidem patri suo pro crimine
heretice pravilatis. Si autem moreretur idem P. ante-
quam esset sibi penitentia injuncta, vel antequam fie-
ret requisitio denariorum predictorum, nichilominus
dictus Johannes pecuniam predictam solvere teneatur.
Alioquin si Petrus Bernardi antedictus muro traderetur
vel penitentia confusa sibi injungeretur, idem Johan-
nes a solutione dicte pecunie penitus sit inmunis et
minime teneatur. Fidejussores constituerunt se G. Ar.,
1. Voy. plus haut, n" II, note 2.
200 REGISTRE DU GREFFIER
notarius, et Bonetus Constantini, de Narbona, obli-
gantes se et sua per juramentum et publicum instru-
mentum, quod dictus Johannes predicta compleat et
attendat. Testes magister P., officialis, Pon. Benedicti,
archipresbiter, G. Stephani, R. P., P. Debraud et
P. Ariberti, notarii, qui hec scripsit de mandato
domini episcopi.
CLXVI. — 8 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — P. R. At, de
Moussoulens, délivré de prison, s'oblige à faire ses pèleri-
nages dans les deux années qui suivront la fête de Pâques.
Anno quo supra, viii idus mardi. P. R. At, de
Mossolinco, cui facienda est gratia die crastina de cru-
cibus, juravit se complere et perficere peregrinationes
suas sicut sibi injunctum est a Pascha proximo ve-
nienti^ usque ad duos annos; et dédit fidejussores
pro se R. Hot, de Mossolinco, G. Peraceta, de Podio
Nauterio, sub pena xx librarum; et juraverunt et se et
sua quilibet obligarunt.
CLXVII. — 13 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Bernard
Borrel, malade, est autorisé à sortir de prison, oîi ses cau-
tions le feront rentrer à la réquisition des inquisiteurs ou
quinze jours après sa guérison.
Anno quo supra, in crastinum beati Gregorii. Bernar-
dus Borrelli, juvenis, P. Pages, G. Sicredi, P. R. Gocel-
tis, deBurgo, Ber. Arcambaudi, deCaunis, obligaverunt
se et sua et juraverunt sub pena l librarum quod ipsi
facient reddere ad murum Bernardum Borrelli immu-
ratum, cui datur licentia exeundi propter infîrmita-
tem, quando fuerint requisiti vel post xv dies quando
1. Cette année (1253), Pâques tomba le 20 avril.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 201
erit de egritudine liberatiis; et Bernardus Borrelli
juvenis débet alios predictos super hoc redderc in-
dempnes, qui amore ipsius et mandato se obligave-
runt dicto modo.
CLXVIII. — 18 mars 1253 (n. st.) — Vital Pages s'oblige à
obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions le rendront vif ou
mort.
Anno quo supra, xv kal. aprilis. Ar. Gauzim, de
Sulis^ P. Manhes, de Salsirihano, Guillelmus Belug, de
Reeafera, et R. Johannis, de Recaferra, obligaverunt se
et sua, sub pena l librarum, quod Vitalis Pajesii pareret
mandatis iiiquisitorum, vel redderent ipsum vivum
vel mortuum ; et quod veniat ad diem et ad dies ; et
hoc promisit unusquisque predictorum in solidum
juramento prestito corporaliter ; et ipse Vitalis pro-
misit idem. Testes P. R. et Pe., capellanus domini
episcopi, notarius publicus, qui hec scripsit.
CLXIX. — 19 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Bernard
Armen, le vieux, d'Alzonne, s'oblige à prendre passage.
Ses cautions se portent aussi garants pour sa femme qu'elle
accomplira ses pèlerinages.
Anno quo supra, xiiii kal. aprilis. Bernardus Ar-
men, senior, de AIzona, juravit stare mandatis inqui-
sitoruni super excommunicatione qua erat astrictus
quia non compleverat penitentiam passagii trans-
marini; et illam faciet, complebit, ut dicit, quando-
cumque sibi mandabitur prout sibi pro crimine here-
sis est injunctum; fidejussores pro ipso, sub pena
L librarum, jurati quisque in solidum, P. Ber., Po. Se-
1. De Insulis(?).
202 REGISTRE DU GREFFIER
guini, R. de Rivo, R. Armen et P. Pollicerii, de Alzona.
Item, predicti fidejussores obligaverunt se similiter
pro uxore dieti Bernard! eodem modo, quod pere-
grinationes^ sibi injunctas similiter adimplebit. Et hoc
Ipsum juravit Alazais, uxor dieti Bernardi Armen.
CLXX, — 20 mars 1253 (n. st.), Carcassonne. — Les héritiers
de Jean Vital, défunt, condamné au passage pour cinq ans,
donnent l'estimation de son avoir, 20 livres. Ils sont assignés à
huit jours pour la fixation de ce qu'ils devront donner « pro
recompensatione passagii. »
Anno quo supra, xiii^ kal. aprilis, Poncius Vitalis
et R'^% uxor quondam Pétri Vitalis, de Gonchis, com-
paruerunt coram magistro R. David inquisitore, et
recognoverunt se esse heredes Johannis Vitalis defuncti,
oui injunctum fuerat ad v annos passagium transma-
rinum. Verumtamen dicta R*** non est hères nisi
nomine viri sui predicti. Et est eis assignata dies in
octabis beati Benedicti, ad respondendum quantum
tenent de hereditate dieti defuncti et quod potest
valere. Qua die comparuerunt et dixerunt quod here-
ditas predicta valet xx libras. Et fuit eis injunctum
quod infra viii dies adducant bonos fidejussores ad
solvendam extimationem que fiet super recompensa-
tione passagii dieti Johannis Vitalis.
CLXXI. — 14 juin 1253, Carcassonne. — Les susdits reçoivent
injonction d'avoir à satisfaire au sujet de ladite estimation.
Anno quo supra, xviii kal. julii. Comparuerunt pre-
1. Voy. plus haut, n" LXXXI, note,
2. Ms. : XII, date fautive, puisque l'octave de saint Benoît
tombe le 20 mars, XIII kal. aprilis.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 203
nominati Poncius et R''% et fuit eis injunctum quod
infra festum sancti Johannis veniant coram nobis satis-
facturi super dicta estimatione; alioquin dimittant
totam illam hereditatem.
CLXXIl. — 29 mars 1253, Carcassonne. — Guillaume Ber-
nard Fanjaus s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Sa cau-
tion.
Anno Domini M° GG° Lllf, iiii kal. aprilis, Guil-
Iclmus Bernardi Faniaus juravit coram inquisitoribus
se pariturum omnibus mandatis et singulis inqui-
sitorum, et se facturum et completurum penitentiam
que sibi injungetur. Fidejussor pro ipso juratus, sub
pena l librarum, Ber. R. Faniaus, frater ejus.
CLXXIll. — 29 mars 1253, Carcassonne. — G., de Vieille-
Vigne, s'engage à payer 12 livres tournois pour sa péni-
tence avant la Pentecôte (8 juin).
Anno et die predictis. G. de Vinea Veteri juravit
se soluturum xii libras turonensium pro penitentia sua
usque Penthecosten. Fidejussores pro ipso bona fide
Ber. de Solerio et P. Ar. de Tribus Bonis, notarius.
CLXXIV. — 1" avril 1253, Carcassonne. — G. Bérenger,
d'Arzens, s'oblige à prendre passage au mois d'août pro-
chain. — Ses cautions^.
Anno Domini M°GG°L°II1, kal. aprilis. G. Beren-
! garii, de Arzinco, juravit se pariturum mandatis
omnibus et singulis inquisitorum ; et fuit absolutus ab
1 excommunicalione qua erat astrictus propter contu-
niaciam; juravit etiam et promisit se transfretaturum
1. Voy. plus haut, n° XLVI, plus bas, n" CXCV.
204 REGISTRE DU GREFFIER
in primo passagio augusti, sub pena x librarum; fide-
jussores pro ipso, sub eadem pena, Aribertus de
Arzinco, Matha, castellarius de Monte Regali, fîde
prestita, etR. Berengarii, qui juravit; et pena soluta,
nichilominus compellatur ad transfretandum.
CLXXV. — 12 avril 1253, Carcassonne. — Rey, d'Alzonne,
s'oblige à prendre passage au mois d'août prochain^. —
Ses cautions.
Anno quo supra, ii idus aprilis. Rex, de Alzona,
juravit se transfretaturum in primo passagio augusti ;
et fuit absolutus ab excommunicatione. Fidejussor pro
ipso juratus, sub pena l librarum, Ber. Gazanha, de
Rivo ; et ipse Rex obiigavit eidem propter hoc omnia
bona sua, presentibus magistris Radulpho et R. David,
inquisitoribus, et P. Ariberti, notario, qui hec scripsit.
CLXXVI. — 17 avril 1253, Carcassonne. — Ber. Belon et
Pierre Belon, d'Arzens, frères, s'obligent à prendre passage
d'ici à la Saint-Michel (29 septembre). — Leurs cautions^.
i\.nno quo supra ^, xv kal. maii. Ber. Bello et Petrus
Bello^, fratres, de Arzinco, juraverunt et obligaverunt
se et sua, sub pena xxx librarum turonensium, se
transfretaturos hinc usque ad festum beati Micahelis,
nisi remanerent de mandato ecclesie speciali. Fide-
jussores jurati quisque in solidum sub eadem pena
P. de Rozers, R. Ferriolis et R. Bello, de Arzinco. Et
soluta pena, nichilominus teneantur transt'retare dicti
fratres.
1. Voy. plus bas, n° CLXXXV.
2. Voy. plus bas, n° CXCV.
3. A la marge : Anno Domini M° CC° LP IIP.
4. Voy. plus haut, n° LVlIi.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 205
CLXXVII. — 17 mai 1253, Carcassonne. — Ç. Ber., maréchal,
de Saint-Martin, s'oblige à obéir à i'évêque et aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
Anno Domini M°GG°LIIF, xvi kal. junii. G. Ber.,
faber, de Sancto Martino, jura vit se facere et com-
plere, ad voluntatem domini episcopi et inquisito-
rum, penitentiam sibi injunctam pro heresi; et parebit
mandatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso-
res pro ipso jurati, sub pena l librarum quisque in
solidum G. Daide, Ber. Gaunas, P. Faber, G. Garcias,
de Sancto Martino. Testes Ber. Digon, G. Ber. de
Argenteria, et P. Ariberti, notarius, qui hec scripsit.
CLXXVIII. — 5 août 1253, Carcassonne. — P. Bonafos, de
Canecaude, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa
guérison.
Item, anno quo supra, nonis augusti. Data fuit
licencia P. Bonafos, de Ganacauda, esse extra murum
quousque convaluerit; juravit se redditurum post con-
valescentiam.
CLXXIX. — 17 août 1253, Carcassonne. — Raine, femme de
P. Albert, de Couffoulens, est autorisée à rester hors de pri-
son jusqu'à sa guérison.
Anno quo supra, xvi kal. septembris. Data est
licentia Raine, uxori P. Adalberti de Gofolento, exeundi
murum quousque 'convaluerit de egritudine sua; et
tune sine omni monitione débet redire vel intérim, si
mandareturei. Fidejussores proipsa, sub pena l libra-
rum, P. Adalberti, Ar. Guifre, Ar. Willelmi, R. Ber.,
de Gofolento.
208 REGISTRE DU GREFFIER
CLXXXVI. — Même jour. — Ber. Armen le Vieux, d'Alzonne,
s'oblige à obéir aux inquisiteurs « super penitentia de pas-
sagio transraarino. »
Item, anno et die predictis. Ber. Armen, senior, de
Alzona, juravit et obligavit se et sua ad parendum
mandatis omnibus et singulis inquisitorum super
penitentia sibi injuncta de passagio transmarino. Fide-
jussores jurati pro ipso, sub pena l libraruni, R.
Armen, filius ejus, et P. Pecellus, de Alzona. Et
injunctum fuit dicto [Ber. Armen] in virtute prestiti
juramenti.
CLXXXVII. — Même jour. — Ber., des Martys, s'oblige
comme le précédent'.
Item, anno et die predictis. Ber. de Martris juratus
obligavit se etc. pro passagio complendo ad volunta-
tem inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso G. Rai-
naudi, G. Aostenh, G. de Martris.
CLXXXVIII. — Même jour. — P. Dalbars s'oblige comme le
précédent^.
Item, anno et die predictis. P. Dalbars juravit et
obligavit se etc., pro passagio complendo ad volunta-
tem inquisitorum. Fidejussores pro ipso jurati P. Blan-
quer, P. Pecol, Johannes Dalbars, filius dicti Pétri.
CLXXXIX. — 19 octobre 125.3, Carcassonne. — G. Barbier
s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions 2.
Anno quo supra, xiiii kal. novembris. G. Barberii
1. Voy. plus haut, n" I, et plus bas, n"' CXCIII et CCI.
2. Voy. plus bas, n° CXCIII.
3. Voy. plus haut, n" CLXXXIV.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 209
juravit stare mandatis omnibus et singulis inquisito-
rum super passagio sibi injuncto perficiendo, obligando
se et sua. Fidejussores pro ipso quisque in solidum,
sub pena l librarum, G. Faber et R. Maisine , de
Monte Regali, jurati.
CXC. — 19 octobre 1253, Carcassonne. — Brice, de Montréal,
s'oblige pour lui et son frère à obéir aux inquisiteurs « super
passagio transmarino^ »
Anno et die predictis. Briccius, de Monte Regali,
juravit pro se et P. Briccio, t'ratre suo, quod parebunt
mandatis omnibus et singulis inquisitorum super pas-
sagio transmarino sibi injuncto perficiendo, obligando
se et sua. Fidejussor pro ipsis juratus, sub pena
L librarum, G. Vergerii. Et débet dare alios fidejusso-
res die jovis. Qua die adduxit G. de Mairevila, qui
juratus obligavit se pro ipsis sub eadem pena.
CXCI. — 20 octobre 1253, Carcassonne. — P. Martin, du
Bourg, s'engage à donner « pro penitentia » 8 livres melgo-
riennes .
Anno quo supra, xiii kal. novembris. P. Martini
frenerii {sic), de Burgo, juravit se daturum pro peni-
tentia sua VIII libras melgorensium, quarum medie-
tatem persolvet infra mensem, et aliam medietatem
persolvet ad voluntatem inquisitorum.
CXCII. — 5 novembre 1253, Carcassonne. — P., de Sabar-
thès, se porte caution que son frère Roger, de la Baslide-
Esparbeirenque, obéira aux inquisiteurs.
Anno quo supra, nonis novembris. P., deSavartesio,
1. Voy. plus haut, n"^ CLII et CLXXXIII, et plus bas,
ïi"' CXCIV et CCI.
14
210 REGISTRE DU GREFFIER
obligavit se et sua, sub pena x librarum, pro Rogerio,
fratresuo, de Savartesio, per juramentum et publiciim
instrumentum, quod idem Rogerius, de Preveirenga,
parebit mandatis omnibus et siiigulis inquisitorum; et
recipiet et complebit penitentiain que sibi ab inquisi-
toribus pro crimine heresis injungetur. Quod idem
Rogerius juravit se fideliter completurum.
CXCIII. — 5 novembre 1253, Carcassonne. — Injonction est
faite à Ber., des Martys, Ber. Armen, le vieux, et P. Dal-
bars, d'Alzonne, qu'ils aient à prendre passage en mars à
Marseille ou à Aigues-Mortes.
Anno et die predictis. Injunctum fuit, sub pena
L librarum, et in virtute prestiti juramenti, Ber. de
Martris, Ber. Armen, seniori, et P. Dalbars, de AIzona,
quod in isto passagio marcii transfretent ; et sint
parati vel apud Aquas Mortuas, vel apud Massiliam
pro isto passagio incipiendo et perficiendo.
CXCIV. — Même jour. — Même injonction à Brice et à Pierre
Brice, de Montréal.
Anno et die predictis. Briccio et Petro Briccio, de
Monte Regali, fuit idem injunctum, in virtute prestiti
juramenti et sub pena predicta.
CXCV. — Même jour. — Même injonction à G. Bérenger,
Ber. Bellon et à son fi'ère * .
Anno et die predictis. Idem fuit injunctum G. Be-
rengario et Ber. Bclloni et fratri ejus de Arzinco.
1. Voy. plus haut, n"^ CLXXIV et CLXXVI.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 21!
CXCVI. — 20 novembre 1253, Carcassonne. — P. Chabert, de
Rupefera, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno Domini M° GG° Lllf, xii kal. decembris. P.
Chatberti, de Rupefera, obligavit se et sua per jura-
mentum et publicum instrumentum ad parendum
mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad reci-
piendum et faciendum penitentiam ad voluntatem et
mandatum inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso,
quisque in solidum, sub eadem pena, Johannes Chat-
bert, Johannes Pastre, de Rupefera.
CXCVIl. — Même jour. — Roger Candel, de Rupefera,
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Rogerius Candela, de Rupe-
fera, juravit facere et complere voluntatem inquisito-
rum et recipere penitentiam sibi injungendam et
complere pro cri mi ne heretice pravitatis, et parère
mandalis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso-
res jurati, quisque in solidum, sub pena l librarum,
P. Ghatbert, [Raijnaudus Mager, de Rupefera, Poncius
Candela.
CXCVITI. — 15 janvier 1254 (n. st.), Carcassonne. — Albert,
de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, xviii kal. februarii. Adalbcrtus, de
Preveirenca\ juravit stare et parère mandatis omni-
bus et singulis inquisitorum, et facere et complere
penitentiam, quam sibi inquisitores pro crimine here-
sis duxerint injungendam. Fidejussoresjurati pro ipso,
1. Au-dessus, entre les lignes : de Savartesio.
210 REGISTRE DU GREFFIER
obligavit se et sua, sub pena x libramm, pro Rogerio,
fratresuo, de Savartesio, per juramentum et publicum
instrumentum, quod idem Rogerius, de Preveirenga,
parebit mandatis omnibus et singulis inquisitorum ; et
recipiet et complebit penitentiam que sibi ab inquisi-
toribus pro crimine heresis injungetur. Quod idem
Rogerius jura vit se fideliter completurum.
ex cm. — 5 novembre 1253, Carcassonne. — Injonction est
faite à Ber., des Martys, Ber. Armen, le vieux, et P. Dal-
bars, d'Alzonne, qu'ils aient à prendre passage en mars à
Marseille ou à Aigues-Mortes.
Anno et die predictis. Injunctum fuit, sub pena
L librarum, et in virtute prestiti juramenti, Ber. de
Martris, Ber. Armen, seniori, et P. Dalbars, de Aizona,
quod in isto passagio marcii transfretent ; et sint
parati vel apud Aquas Mortuas, vel apud Massiliam
pro isto passagio incipiendo et perficiendo.
CXCIV. — Même jour. — Même injonction à Brice et à Pierre
Brice, de Montréal.
Anno et die predictis. Briccio et Petro Briccio, de
Monte Regali, fuit idem injunctum, in virtute prestiti
juramenti et sub pena predicta.
CXCV. — Même jour. — Même injonction à G. Bérenger,
Ber. Bellon et à son frère ' .
Anno et die predictis. Idem fuit injunctum G. Be-
rcngario et Ber. Belloni et fratri ejus de Arzinco.
1. Voy. plus haut, n°^ CLXXIV et CLXXVI.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 211
CXCVl. — 20 novembre 1253, Carcassonne. — P. Chabert, de
Rupefera, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno Domini M° GG° Lllf, xii kal. decembris. P.
Ghatberti, de Rupefera, obligavit se et sua per jura-
mentum et publicum instrumenluni ad parendum
mandatis omnibus et singulis inquisitorum, et ad reci-
piendum et faciendum penitentiam ad voluntatem et
mandatuni inquisitorum. Fidejussores jurati pro ipso,
quisque in solidum, sub eadem pena, Johannes Chat-
bert, Johannes Pastre, de Rupefera.
CXCVII. — Même jour. — Roger Candel, de Rupefera,
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Rogerius Candela, de Rupe-
fera, juravit facere et complere voluntatem inquisito-
rum et recipere penitentiam sibi injungendam et
complere pro crimine heretice pravitatis, et parère
mandatis omnibus et singulis eorumdem. Fidejusso-
res jurati, quisque in solidum, sub pena l librarum,
P. Ghatbert, [Rai]naudus Mager, de Rupefera, Poncius
Gandela.
CXCVIII. — 15 janvier 1254 (n. st.), Carcassonne. — Albert,
de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, xviii kal. februarii. Adalbertus, de
Preveirenca\ juravit stare et parère mandatis omni-
bus et singulis inquisitorum, et facere et complere
penitentiam, quam sibi inquisilores pro crimine here-
sis duxerint injungendam. Fidejussores jurati pro ipso,
1. Au-dessus, entre les lignes : de Savartesio.
212 REGISTRE DU GREFFIER
quisque in solidum, sub pena l librarum, Bonus Homo,
de Manso, et G. Moto, de Manso Gabardesio, jurati.
CXCIX. — Même jour. — Adam de Arverio, du même lieu,
s'oblige de même.
Anno [et die] quo supra. Adam de Arverio, de Pre-
veirenca, juravit idem pro se. Fidejussor, sub eadem
pena, juratus P. Martini, qui dicitur Gotellerius, soro-
rius suus.
ce. — 5 avril 1254, Carcassonne. — Ber. Guilabert, du Bourg,
s'oblige à obéir aux inquisiteurs et donne ses cautions.
Anno Domini M*' GG°LIIIP, nonis aprilis. Ber. Gui-
laberti, de Burgo Garcassone, obligavit se et sua ad
parendum mandatis omnibus et singulis inquisitorum,
et ad recipiendum et pertîciendum penitentiam sibi
injungendam pro crimine heretice pravitatis. Fidejus-
sores jurati pro ipso, sub pena xx librarum, Amelius
Boerii, P. Amelii, basterius, de Burgo Carcassonne,
quisque in solidum.
CCI. — 9 avril 1254, Carcassonne. — Bernard, des Mar-
tys ', demeurant à Alzonne, s'engage à payer 10 livres « pro
recompensalione passagii » et pour les pèlerinages de sa
femme Maraude, qui est infirme.
Anno Domini M° GG°LIIir, v idus aprilis. Bernardus
de Martris, de Alzona, obligavit se et sua, per juramen-
tum et publicum instrumentum, se soluturum x libras
melg. vel turon., quarum medietatem perso! vet in
instanti festo bcati Johannis, et aliam medietatem in
1. Peut-être le même que celui des n"" I, CLXXXVIÏ et
CXCIII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 213
festo Omnium Sanctorum, pro recompensatione pas-
sagii transmari ni sibi injuncti et peregrinationibus
Maraude, uxoris sue, infirme. Fidejussores pro ipso
fide plevila, subeadempena, quisque in solidum, Rex,
de Aizona, P. Danuselli, juvenis, Ber. Segui, Bertran-
dus Jordani, Bartholomeus de Andusia, et P. Ariberti,
qui hanc obligationem recepit.
CCIT. — 2 mai 1254, Carcassonne. — Arnaud Faure, de Sais-
sac, malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa
guérison. Il donne ses « fidejussores. »
Anno Domini M° CG° LIIIP, vi nonas maii. Data est
licencia ArnaudoFabri, deSaxiaco, exeundimurum et
essendi extra quousque convaluerit de egritudine sua,
ita tamen quod post convalescentiam suam ibi rever-
tatur, non expectalo etiam mandato inquisitorum, per
prestitum juramentum. Fidejussores super hoc pro
ipso quisque in solidum, sub pena l librarum, Ber.
Andorra, de Burgo, Petrus de Alairaco, de Podio Nau-
terio, et Ar. Clary, junior, de Podio Nauterio, fide
plivita se et sua obligantes. Testes Ber. Gedor, Ber.
Digon, Robertus Scriptor et P. Ariberti.
CCIII. — 1" juillet 1254, Carcassonne. — Limoux, de Saissac,
s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Annoquo supra, kalendis julii. Limosus, de Saxiaco,
juravit et obligavit se et sua ad parendum mandatis
inquisitorum omnibus et singulis, et venire ad diem
et ad dies assignatas sibi et facere et complere peni-
tentiam sibi injungendam pro crimine heretice pravi-
tatis. Fidejussor pro ipso JohannesMolsaire, qui débet
ejus bona confiscare, si aliter se liaberet.
214 REGISTRE DU GREFFIER
CCIV. — 17 décembre 1254, Carcassonne. — Limoux, qui, cité,
n'avait point comparu, s'excuse sur une maladie et fournit
à nouveau ses cautions.
Anno quo supra, xvi kal. januarii. Dictus Limosus
comparuit coram inquisitoribus ; et quia citatus non
comparuerat ad diem sabbati proximo transactam ad
recipiendum penitentiam sicut juravit superius, fuerunt
requisiti iterum fidejussores ab eo propter contuma-
ciam. Ipse vero excusavit se propter infîrmitatem.
Tamen inquisitores non crediderunt ei super hoc, et
ideo tidejussit pro ipso, sub pena c solidorum, jura-
tus, modo et forma predicta Petrus Benedicti, filius
Pétri Benedicti, de Saxiacho. Testes Isarnus de
Pezenx, P. David, R. Buada.
CCV. — 17 juin 1254, Carcassonne. — Déposition des témoins
produits par Bernard Pons pour prouver l'inimitié de sa
femme pour lui.
Testes quos produxit Bernardus Poncii ad proban-
dum inimicicias inter se et uxorem suam.
Anno Domini IvrCCLIIir, xv kal. julii. Guillelmus
Namdata, subcapellanus de Saxiacho, testis juratus
dixit se audivisse dici, et fama est apud Saxiacum et
apud Podium Laurentii, quod Arnauda, uxor Bernardi
Poncii, fuit capta apud Podium Laurentii per eunidem
virum suum cum R^° Gueirejat, qui habebat rem
secum, et non dimittit pro ipso quin adhuc habeat rem
cum pluribus; et etiam quidam tenet eam de Monte
Olivo pro meretrice, sicut dicilur, et fama est apud
Saxiacum. Nuliam aHam causam rcquisitus inimicicia-
rum scivit vel potuit assignare inter eos, nisi sicut
dictum est.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 215
P. de Opère, [testis] juratus, dixit se audivisse dici a
Bernardo Poncii quod quidam de Podio Laurencii
recesserat cum Ar'^'', uxore sua, et quod ip... a fuerat
eum et propter hoc verberavit eam, sicut ab aliis
audivit dici. Dixit etiam se audivisse dici quod dicta
Ar**^ est meretrix et non dimittit pro eodem viro suo
quin rem habeat cum pluribus, et quod quidam juve-
nis de Monte Olivo adiiuc tenet eam et cum ea adul-
teratur. Interrogatus nuUam aliam causam assignavit
inimiciciarum nisi sicut dictum est.
R. Benedicti, testis juratus, dixit se audivisse dici ab
Ar'^% uxore Bernardi Poncii, quod ipsa veliet quoddic-
tus vir suus esset mortuus, ut posset habere in virum
Pugoler de Monte Olivo, et quod etiam leprosam (sic)
veliet effici, dummodo habere posset ipsum Pugoler in
virum. De tempore, hoc anno. De loco, apud Saxia-
cum in domo Bernardi Poncii. De circumstaiitibus,
dixit quod quidam puer scolaris dicti Bernardi Poncii.
De diffamatione ipsius, dixit idem quod alii predicti
per auditum. Interrogatus dixit se nichil aliud scire.
CCVI. — 19 octobre 1254, Carcassonne. — Sentence condam-
nant Guillaume Bérenger, d'Arzens, à 50 livres et à reprendre
les croix.
Cum Guillelmus Berengarii, de Arzincho, cui facta
fuit olim gratia de crucibus sibi pro heresi impositis,
capere seu detinere noluerit Jiuper apud Limosum in
foro R'*"'° Monic, de Arzincho, quem sciebat pro heresi
fugitivum; nec etiam ad hoc faciendum prestitit ali-
quod consilium vel juvamen, sicut per confessionem
ejus magistro R[adulpho] et P[etro] , inquisitoribus,
plene constat, licet super hoc monitus fuerit per ma-
216 REGISTRE DU GREFFIER
gistrum Bartholomeum de Arzincho in presentia plu-
rimorum, illa hora qua hoc faciliter poterat adimplere ;
nos predicti inquisitores, veritate diligenter super hoc
inquisita et dehberato consiho pleniori, predicto G.
citato apud Garcassonam, prius tamen tam ab eo quam
a Guillelmo Berengario, filio ejus, et Ariberto de Arzin-
cho, fidejussoribus pro eo, juramento recepto, subpena
quinquaginta Ubrarum etbonorumsuorum, propterhoc
obHgationem injuncxinnus tanquam ingrato et indigno
gratie èibi facte, quod résumât continuo dictas cruces
cum brachiis transversalibus in omni veste prêter
quam in camisia perpetuo deportaturas. Actum fuit
hoc Garcassone, xiiii kal. novembris, anno Domini
M" GG° Lllir.
CCVII. — 29 octobre 1254, Carcassonne. — Ber. Amiel, du
Puy, détenu, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses, cau-
tions.
Anno quo supra, iiii kal. novembris. Ber. Amehi,
de Podio, qui erat captus, juravit se stare mandatis
inquisitorum, etc., et recipere et complere peniten-
tiam, etc., sub obligatione omnium bonorum suorum.
Fidejussores pro ipso fîde plivita Ber. Massabou, et
R. Gavaerii, de Podio, sub pena l librarum, se et sua
obligando.
CCVIIl. — 2 novembre 1254, Carcassonne. — Ar. Baud, de
Montréal, suspect, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo supra, iiif nonas novembris. Ar. Baud,
de Monte Regali, suspectus de heresi pro eo quod ma-
ter sua fuit hcreticata a parvo tempore citra, unde, quia
ipse visitabat eam fréquenter, et aliquando ei in neces-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 217
sariis providebat, videtur in ipsius rnaliciam conccns-
sisse; propter quod juravit stare mandatis omnibus
et singulis inquisiloruni et obligavit omnia bona sua.
Fidejussores jurali pro ipso, sub pena l librarum, P.
Amelii, de Pontilio, Engelbertus Benedieti, Johannes
Goirici, Bartholomeus Goirici, P. de Casai Ranols,
et R'^*, uxordieti Ar. Baud.
CCIX. — 4 novembre 1254, Carcassonne. — P. Amiel, d'Ar-
zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et présente ses cau-
tions.
Anno quo supra, ii nonas novennbris. P. Amelii, de
Arzincho, obligavit se et sua per juramentum et publi-
cum instrumentum inquisitoribus super mandatis
omnibus et singulis eoruni faciendis, et penitentia
facienda et recipienda super hiis que de heresi [in
inquisitione inventa sunt] juxta voluntatem ipsorum.
Fidejussores jurati pro ipso, sub pena L librarum,
Ber. Bos, de Monte Regali, et R. de Vallibus, de
Gramasia. Testis Jo. Melsaire.
CCX. — 4 novembre 1254, Carcassonne. — P. Raymond de
Castillon, d'Arzens, s'oblige comme le précédent.
Item, anno et die predictis. P. Ramundi de Casti-
lione, de Arzincho, obligavit se et sua per juramentum
et publicum instrumentum inquisitoribus se recipere
et complere penitentiam quam sibi pro heresi duxe-
rint injungendam, et parère mandatis omnibus et sin-
gulis eorumdem. Fidejussores jurati pro ipso, sub
pena L librarum, Ber. Bos, de Monte Regali et R. de
Vallibus, de Gramasia.
218 REGISTRE DU GREFFIER
CCXl. — 18 novembre 1254, Carcassonne. — Permission est
donnée à Rixende de sortir de prison pour faire ses couches.
— Ses cautions.
Anno quo supra, xiiif kal. decembris. G. Megerii,
Petrus Yalguerii, P. Pastoris obligaverunt se et sua
per juramentum et publicum instrumentum, sub pena
L librarum, pro Rixenda, uxore Guillelmi Hualguerii,
pro heresi immurata, cui data est licencia exeundi
murum et esse extra quousque perper[er]it, ita quod
transacto mense post partum, ipsa, non expectato man-
dato, sine omni contradictione et dilatione, ad carcerem
revertetur. Et preterea parebit mandatis omnibus et
singulis inquisitoruin. Testes Guillelnius et Astruc
Gaulassa. ,
CCXII. — 19 novembre 1254, Carcassonne. — Cautions pour
Rayraonde, fille de Payane Baude, de Montréal.
Anno Domini M°CG°LIIir, xili kal. decembris. Pro
Raymunda, filia quondam Pagane Baude, de Monte Re-
gali, obligaverunt se et sua, sub pena L librarum, per
juramentum et publicum instrumentum, Ar. Baud,
Johannes Goirici, Bartholomeus Goirici, frater ejus,
Bernardus Catalani, quod ipsa Raymunda non auffu-
giat, set pareat mandatis omnibus et singulis inqui-
sitorum super hiis que comisit in crimine heretice pra-
vitatis, et penitentiam sibi injungendam recipiet et
complebit. Testes P. de Casais Ranols, Ber. Goirici,
senior, G. Boerii et Guiilelminus.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 219
CCXIII. — 17 décembre 1254, Carcassonne. — Isarn, de Pe-
zens, à l'audience, demande jour pour nommer ses ennemis;
il est assigné au samedi suivant (19 décembre), puis au len-
demain de l'Epiphanie ; à défaut de cautions, il présente des
témoins pour prouver les inimitiés dont il est l'objet.
Anno quo supra, xvi kal. januarii. Isarnus, de Pe-
zinco, comparuit coram inquisitoribus; et requisitus si
volebat se deffendere de hiis que inveniebantui^ in
inquisitione super facto heresis contra ipsum, dixit
quod non aliter nisi quod tradet nomina inimicorum
suorum et causas inimiciciarum exprimet.
Item, requisitus si vu!t recipere in scriptis ea que
inveniuntur contra ipsum, dixit quod non; set petit
diem sibi assignari ad nomimandum inimicos et dicen-
dum causas inimiciciarum. Et ad hoc fuit dies sabbati
proxima ex parte inquisitorum assignata. Qua die
comparuit dictus Isarnus et nominavit pro inimicis
Rogerium Isarni, de Castro de Conchis, fratrem quon-
dam Pétri Isarni, Petrum Régis et R. Régis, fratres de
Conchis, et amicos eorum, quia tempore quo idem
Isarnus de Pesinco morabatur cum R''' de Savarduno
simul cum Faure de Riraco, idem Faure fuit captus
ab inimicis Ecclesie qui morabantur apud Gabaretum et
ibi fuit adductus. Tandem ipse Isarnus ivit ad dictum
castrum de Cabareto, et ibi locutus fuit, de mandato
dicti R. de Savarduno, [de] redemptione^ dicti Faure;
et eduxit eum inde; et fuit sibi dictum quod Petrus
Isarni predictus, armiger tune R*^' de Savarduno pre-
dicti, vendiderat eum et procuraverat captionem. Et
hoc audito, dictus R"*"' de Savarduno fccil vocari et
1. Ms. : redemptionem.
220 REGISTRE DU GREFFIER
vocavit dictum P. Isarni super hoc de prodicione ; et
fuit factum duellum; et in illo duello mortuus fuit
P. Isarni sepedictus. Unde, cum Isarnus de Pesinco
esset tune pro parte predicti R. de Savarduno contra
P. Isarni, crédit quod Rogerius Isarni, P. Régis, et
R''"^ Régis, et alii amici dicti P. Isarni sunt inimici sui
capitales.
Item, R. Pagesii, de Cabareto, Rog. Gonterii, Pon-
cius de Flassano et R. Durandi et Ulixes sunt inimici
dicti Isarni, quia ipse Isarnus, ut dicit, procuravit eis
multa mala tempore guerre, quo morabatur cum
R*^" de Savarduno.
Item, requisitus pluries si volebat scripta contra se
inventa in inquisitione recipere et cum eis deliberare,
dixit quod non.
Item, requisitus si volebat plures inimicos nomi-
nare, dixit quod sic; et super hoc petit diem sibi assi-
gnari ; et fuit eidem assignata dies ad hoc in crastino
Apparitionis Domini, et ad probandum et dicendum
causas inimiciciarum dictorum inimicorum, et dicen-
dum et proponendum quicquid dicere vel proponere
voluerit légitime ad deffensionem suam ; et tune débet
dare fidejussores quod non auffugiet, set veniet ad
diem et ad dies sibi assignatas et causam suam ducet
coram inquisitoribus et parebit mandatis omnibus et
singulis eorumdem. Quadie comparuit diclus Isarnus;
et requisitus, dixit quod non poterat habere fidejus-
sores, nec scivit nec voluit plures inimicos nominare.
Verumtamen ad probandum iuimicicias predictas et
causas earumdem, produxit hos testes, scilicet G. Pi-
cairola, R. Picairoia, fratrem ejus, crucesignatum pro
heresi, et R. Textoris, de Gonchis, qui in prescntia
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNË. 221
eorumdem juraverunt dicere veritatem. Et idem Isar-
nus juravit se defïendere legittime et causam suam
ducere coram inquisitoribus sine fraude.
CCXIV. — 26 décembre 1254, Carcassonne. — Dépositions
des premiers témoins produits par Isarn, de Pezens, qui
demande jour pour en produire de nouveaux. Il est ajourné
au jeudi suivant (31 décembre).
G. Picairola juratus dixit quod Rogerius Isarni,
frater quondam Pétri Isarni, P. Régis et R. Régis,
consangiiinei ejusdem Pétri, sunt inimici Isarni, de
Pezinco, militis, pro eo quia ipsi credunt quod dietus
Isarnus procuravit necem predicti Pétri Isarni. Requi-
situs quomodo soit quod ipse procuràverit, respondit
se nescire nec etiam crédit. Tamen bene audivit dici.
Aliam causam inimiciciarum nescit, ut dicit, intereos.
Vidit tamen quod Petrus Régis et R. Régis salutave-
runt postmodum multotiens eumdem Isarnum ; et
locuti fuerunt [cum eo fajmiliariter multociens. Set
dietus Regerius non locutus fuit ei postea .
R. Picairola, testis juratus, dixit idem.
R. Textor, testis juratus, dixit idem. Dixit tamen
amplius se credere quod dietus Isarnus procuravit
dictam necem; et quod istud audivit dici a mullis.
Postmodum, eadem die, dietus Isarnus peciit aliam
diem ad producenduin super premissis plures testes;
que luit sibi concessa, scilicet die jovis proxima pro
secunda produxione. Qua die comparuit et produxit
hos testes, videlicet P. Ar. et P. Grazit^
1. Dans la marge : Quere infra in n° fol.; aujourd'hui
fol. 35 V.
222 REGISTRE DU GREFFIER
CCXV. — 14 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Dépositions
des nouveaux témoins produits par Isarn, d'Arzens, qui est
ajourné au lendemain de la Saint-Vincent (23 janvier).
Anno DominiM^GG" LlIIf, xixkal. februarii. P. Ar.,
filius quondam Pétri Ar., testis juratus, dixit idem
quod G. Picairola, excepto quod non vidit P. Régis
et R. Régis inter se coUoquentes.
Anno et die predictis, P. Grazit, de Gonchis, testis
juratus, dixit idem quod proximus.
Quibus testibus receptis, fuit assignata alia dies
dicto Isarno, scilicet in crastinum festivitatis beati
Vincencii pro tercia productione. Requisitus si volebat
aliud dicere ad deffencionem suam, dixit quod non.
CCXVI. — 5 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Ber. Pierre,
d'Arzens, s'oblige à la pénitence « pro hiis que celaverat in
crimine hereseos. » — Sa caution.
Anno Domini i\r GG" Lllir, nonis januarii. Ber.
Pétri, de Arzinco, jura vit stare mandatis omnibus et
singulis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas et facere et complere penitentiam quam
sibi inquisitoires pro hiis que celaverat in crimine
hereseos sibi duxerint injungendam, obhgando super
hoc se et sua. Fidejussor juratus pro ipso Guir. Rai-
naud, frater ejus, sub pena c solidorum, se et sua cum
juramento propter hoc obligando. Testes Gallavus
Ribaudus, Guillelminus Glericus et quidam ahi.
CGXVII. — 7 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Guillaume
Clerc, de la Bastide-Esparbeirenque, s'oblige à obéir aux
inquisiteurs. — Ses cautions'.
Anno quo supra, vu idus januarii. Guillelmus
1. Voy. plus bas, n" CCLll.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 223
Clerici, de Preveirenca, juravit facere et complere peni-
tentiam sibi pro heresi injungendam et parère man-
datis omnibus et singulis inquisitorum, se et sua per
juramentum propter hoc obligando. Fidejussor pro
ipso juratus sub pena xx librarum, Petrus..., frater
ejus, obligans se et sua. Testes coram inquisitoribus,
Guillelminus Glericus, Guillelmus Picairola, Isarnus de
Pezenx miles.
CCXVIII. — 19 janvier 1255 (n. st.), Carcassonne. — Roger
Seguin, d'Alzonne, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, xiiii" kal. februarii. Rogerius Se-
guini de Alzona juravit se stare mandatis omnibus et
singulis inquisitorum et recipere et complere peniten-
tiam quam sibi pro hiis que comisit in crimine heresis
inquisitores duxerint injungendam, et venire ad diem
et ad dies coram ipsis super eodem facto assignatas.
Fidejussores pro ipso Poncius Seguini, frater ejusdem
Rogerii, Bertrandus Jordani, Ber. Armen, senior, Ber.
de Martris, sub pena l librarum; et super hoc obli-
gaverunt omnia bona sua, vel stabunt Carcassone in
hostagiis, ad voluntatem inquisitorum, donec satisfe-
cerit dictus Rogerius inquisitoribus antedictis.
CCXIX. — 19 février 1255 (n.st.), Carcassonne. — Esclarmonde,
femme de Raymond Amiel, de Preixan, s'oblige à obéir aux
inquisiteurs et à se soumettre à la pénitence. — Ses cautions.
Anno Domini M'CG^LIlIf, xi kal. marcii. Esclar-
munda, uxor R*^' Amelii, de Prixano, juravit stare man-
datis omnibus et singulis inquisitorum et venire ad
diem et ad dies assignatas, et facere, recipere et
complere penitentiam sibi pro crimine heresis ab
inquisitoribus injungendam. Fidejussores pro ipsa,
224 REGISTRE DU GREFFIER
sub pena x librarum, Beatrix, uxor quondam R*^' Ra-
mundi, de Alairaco, mater dicte Esclarmunde, et Ber.
R., sororius ejusdem Esclarmunde, de Alairaco. Testis
P. Othonis.
CCXX. — 18 mars 1255 (n. st.), Carcassonne. — Reine, veuve
de P. Albert, de CoufFoulens, s'oblige comme la précédente.
Anno quo supra, xv kal. aprilis. Raina, uxor quon-
dam P. Adalberti, de Gofolento, obligavit se jura-
mento prestito et sua de parendo mandatis omnibus
et singuiis inquisitorum et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas et facere, recipere et complere quic-
quid pro crimine heresis inquisitoires sibi duxerint
injungendum. Fidejussores pro ipsa, sub pena x libra-
rum, Ar. Guillelmi Sarte et Ar. Guifre, tîlius Egidii
Guifredi de Gofolento, obligando super hoc se et sua.
Testes Ebrardus, capellanus de Sauzinco, et Ar. et
Bartholomeus Fabri et Guillelminus Glericus.
CCXXI. — 20 mars 1255 (n. st.), Carcassonne. — Pons Olmier,
en reconnaissance de la grâce des croix, s'oblige spontané-
ment à donner en aumône, à la prieure de Rieunette,
150 sous.
Anno Domini W GG°LIIII°, xiii kal. aprilis. Poncius
Olmerii, de Limoso, obligavit se et sua in centum
L solidos, magistro P. Aribcrti inquisitori in dyocesi
Garcassone, quod ipse persolvet dictam pecuniam,
amore Dei et béate gloriose Virginis Marie, priorisse
monasterii Rivinitidi, quandocumque ab eadem prio-
rissa vel dicto magistro V. fuerit requisitus, ad opus
cujusdam hospicii t'aciendum in monasterio antedicto.
Et sic jura vit complere et perficere, sine omni con-
tradictione, ad voluntatem dicti magistri P. et prio-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 225
risse antedicte. Et propter hujusmodi helemosinam
quaiii ex devolioue voluit sponte facere, dominus
archiepiscopus Narbone comisit vices suas domino
cpiscopo Carcassone super gratia sibi facienda de
peregrinationibus, visitationibus, quas, ex injuncta sibi
penitentia pro heresi, facere tenebatur. Fidejussor
juratus pro ipso dominus Sicardus de Pomariis,
capellanus. Testes dominus Vasco canonicus, P. Im-
baud (sic), sacerdos, R. Artaudi.
CCXXII. — 28 avril 1255, Carcassonne. — R. Morlane, d'Ar-
zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à recevoir la péni-
tence. — Ses cautions.
Anno Domini >r CC LV°, iiii kal. maii. R. Morlana»,
vel Textor, de Gaunis, qui fuit de Sancto Martino de
Landa, de Arzinco, obligavit se et sua per juramentum
et publicum instrumentum, quod parebit mandatis
omnibus et singulis inquisitorum et veni[e]t ad diem
et ad dies sibi assignatas, et recipiet penitentiam ad
voluntatem eorumdem ; et quod sic compleat fidejus-
serunt jurati pro ipso quisque in solidum, sub pena
XXX libr., Ber. Bellonis, G. Bello et Garcassona, fra-
tres, de Arzinco. Testes G. Glerici, Ber. Durandi, P. de
Casalranols, Bartholomeus Goiric, et P. Ariberti, qui
hec scripsit.
CGXXIII. — Même jour. — Arnaude, femme de Jean Goiric,
s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Ar*^^, uxor Johannis Goirici,
juravit et obligavit se et sua sicut R'"'"' Morlana ante-
dictus. Fidejussores jurati pro ipso, ut supra, dictus
Johannes Goiric, Bartholomeus Goiric, fratres, P. de
1. Voy. plus bas, n° CCXLV.
15
226 REGISTRE DU GREFFIER
Casalranols et R. Baud. Testes Ber. Bello et G. Bello,
fratres, et plures alii.
CCXXIV. — 27 mai 1255, Carcassonne. — Jean de Villèle, de
la Bastide -Esparbairenque, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs et à faire la pénitence. — Ses cautions '.
Anno Domini M°CG°LV°, vi kal. junii. Johannes de
Vilella, de Preveirenca, juravit stare mandatis omnibus
et singulis inquisitorum, et venire ad diem et ad dies
sibi assignatas, et recipere, facere et complere peni-
tentiam sibi pro crimine heresis injungendam ; et
propter hoc obligavit se et sua. Fidejusserunt jurati
pro ipso sub pena l librarum, quisque in solidum, per
juramentum et publicum instrumentum obligantes se
et sua, Ar. Vitalis de Insulis, Ber. Faber, R. de Vilella,
et Ber. de Vilella, fratres dieti Johannis, et P. Gotran
de Gastanhs ; et est assignata dies dicto Johanni usque
ad XV dies ad confitendum negata.
CCXXV. — 2 juin 1255, Carcassonne. — Raymond Molière,
de la Tourette, s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra, [i]v nonas junii. R""^"^ Moleira, de
Turreta, juravit stare mandatis, etc., ut supra. Fide-
jussores pro ipso jurati, quisque in solidum, se et sua
obligantes, Ber. Faber, de Turreta, et Martinus Gairic,
de Turreta, sub pena x librarum. Testes Ber., capel-
lanus de Valleta, Jo., capellanus de Insulis.
CCXXVI. — 13 août 1255, Carcassonne. — Esclarmonde,
veuve de Ber. Sabatier, de Canecaude, malade, est autorisée
à rester hors de prison jusqu'à sa guérison. — Ses cautions.
Anno quo supra, idibus augusti. Jo. Sabater, de Gana-
1. Voy. plus bas, n° CCXXVII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 227
cauda, et P. Pages, de Caudabrenda, obligaverunt se
et sua per juramentum proprium et publicum instru-
mentum, pro Esclarmunda, uxore quondam Ber.
Sabaterii, de Canacauda, pro heresi immurata, cui
data est licentia exire murum ex parte inquisitorum
propter intirmitatem et esse extra quousque convalue-
rit; et tune, non expectato mandato, débet redire ad
murum; quod nisi faceret, predicti sub pena G soli-
dorum fecerunt obligationem modo dictam.
CCXXVIl. — 21 août 1255, Carcassonne. — Jean de Villèle
s'oblige à obéir aux inquisiteurs^.
Anno qiio supra, xu kal. septembris. Johannes de
Vilella juravit stare mandatis omnibus et singulis
inquisitorum, et propter hoc obligavit omnia bona
sua. Fidejussor juratus pro ipso, sub pena xx libra-
rum, Bernardus Vezola, de Gutsiaco. Testes G. Faber,
Guillelminus.
CCXXVIII. — 17 octobre 1255, Carcassonne. — P. Faure,
qui, ajourné, ne s'est pas présenté pour recevoir la péni-
tence, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses cautions.
Anno quo supra, xvi kal. novembris. P. Faber,
filius Pétri Fabri, de Prixano, obligavit se et sua inqui-
sitoribus, pro eo quod non venit ad recipiendum peni-
tentiam die sibi assignata, dicens et asserens quod de
cetero parebit mandatis omnibus et singulis inquisi-
torum. Fidejussores jurati pro ipso R. Laboratoris, de
Burgo, quondam de Prixano, sub pena xx librarum.
Testes R. Escuderii, P. R. Egidii, de Prixano, et
R. Artaut.
1. Voy. plus haut, n^' CCXXIV.
228 REGISTRE DU GREFFIER
CCXXIX. — 20 novembre 1255, Carcassonne. — Bernard
Candel, de Ruscas, s'oblige à obéir aux inquisiteurs et à faire
la pénitence. — Ses cautions.
Anno Domini j\rGG°LV°, xii kal. decembris. Ber-
nardus Candela, de Ruscas, filius Bernarde Candela de
parochia de Rupefera, obligavit se et sua per jura-
inentum et publicum instrumentum inquisitoribus ad
parendum mandatis omnibus et singulis eorumdem,
et ad veniendum ad diem et ad dies sibi assignatas,
et penitentiam sibi pro crimine heresis injungendam
facere et complere. Fidejussores jurati pro ipso quis-
que in solidum Petrus Clerici et Bernardus Clerici, con-
sanguineus ejus, sub pena xx librarum. Testes Gari-
nus et Guillelminus.
CGXXX. — 19 féwier 1256 (n. st.), Carcassonne. — Bernard
Algay, Ar. Guillaume, Pons Cerda et Guillaume de Murcel-
lenx déclarent vouloir « satisfaire » au sujet des pèlerinages
de défunte Raymonde Barbairane, et font connaître ce qu'ils
ont reçu d'elle ' .
Anno Domini M^GG^LV, xi kal. marcii. Bernardus
Algay, Ar. Guillelmi, Poncius Gerdani et Guillelmus
de Marcellenx citati comparuerunt ; qui requisiti super
bonis R*^^ Barbairane defuncte, quondam pro heresi
crucesignate , quod satisfacerent pro ipsa super eo
quod non perfecerat peregrinationes sibi injunctas pro
eodem crimine tempore quo vivebat, responderunt
quod volebant ut bona ipsius Barbairane annotarentur
et scriberentur ; et fuit factum in hune modum.
Ar. Guillelmi juratus dixit se habere i culcitram de
pluma, I auriculare et i pulvinar de bonis predictis.
i. Voy. plus bas, n" CCXXXII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 229
Alia vero bona ipsius habent Bernardus Algai et Pon-
cius Cerdani.
Ber. Algay juratus dixit se habere de bonis predic-
tis larcham, i capam vairiam cum pellibus agnorum,
I vanoani blancam, et tîlatum, ii linteos, i saccum,
I saumatam vini, m sestarios arraonis, caligas ipsius
defuncte, un solidos melgorenses et i savenam.
Poncius Cerdani juratus dixit se habere de bonis
predictis vu bestias cum lana , ii capras , ii edos,
II agnos.
CCXXXI. — 24 février 1256 (n. st.), Carcassonne. — P. Bar-
bier s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Sa caution.
Anno quo supra, \i kal. marcii. P. Barberii juravit
stare rnandatis omnibus et singulis inquisitorum, et
recipere et complere penitentiam sibi injungendam
pro crimine heretice pravitatis et venire ad diem et
ad dies sibi assignatas. Fidejussor pro ipso juratus
R. Barberii, avunculus ejus, sub pena x librarum.
Testes Ber. Fornerii, Jo. Gassaire.
CCXXXII. — 7 mars 1256 (n. st.), Carcassonne. — Algay, de
Rennes-Ies-Bains, Ber. de Cavanac et Amblard Celler s'obli-
gent à donner 40 sous avant Pâques (16 avril) pour les pèle-
rinages de défunte Barbairane^.
Anno quo supra, nonis marcii. Algay, de Radolinco,
et pro eo et mandato ejus Ber. de Gavanacho, sartor,
et Amblardus Celler promiserunt se daturos fide pli-
vita XL solidos usque ad Pascha inquisitionis negotio de
bonis Barbairane defuncte, pro eo quod non perf'ece-
rat peregrinationes sibi injunctas pro heresi tempore
1. Voy. plus haut, n° CCXXX.
230 REGISTRE DU GREFFIER
quo vivebat. Verumtamen ofïicialis Carcassone débet
habere xx solidos de predicta summa, quia, ut dicit,
Barbairana predicta erat sibi debitis obligata; et Algay
antedictus débet servare indempnes super hoc fidejus-
sores suos antedictos ; et hoc persoluto, bona predicta
sint ex parte inquisitionis absoluta.
CCXXXIII. — 11 mar-s 1256, Carcassonne. — Bonet, de Mont-
bel, donne 100 sous raelgoriens aux frères Prêcheurs de
Carcassonne.
Anno quo supra, v idus marcii. Bonetus de Monte-
bello promisit gratis se daturum usque ad Pascha
centum solidos melgorenses amore Dei fratribus Pre-
dicatoribus Carcassone pro adducenda quadam ara
que est apud Alzonam. Et hoc juraverunt pro ipso
fide plivita Rusticanus de Burgo, sartor, et Ber. de
Villaneria, de Salsinhano.
CCXXXIV. — 28 mars 1256, Carcassonne. — Raymond Araiel,
de Preixan, s'oblige à la pénitence ; il obéira aux inquisi-
teurs. — Ses cautions.
Anno Domini ]VPGG"LVP, v kal. aprihs. R""^"' Ame-
lii de Prixano subposuit se omnimode voluntati
inquisitorum ad recipiendum et ad t'aciendum peni-
tentiam quam sibi duxerint propter heresim injun-
gendam; et venire ad diem et ad dies sibi assigna-
tas promisit et stare mandatis omnibus et singulis
eorumdem ; quod supra sancta Dei evangeh'a juravit.
Fidejussores jurati pro ipso, quisque in solidum, sub
pena l librarum, R. Laboratoris, de Burgo, Pon.
Berrelli, G. Bonus llominis (sic) et G. Boerii, de
Prixano. Testes G. Faber, Guillalminus, et Ribaud et
R. Artaudi.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 231
CCXXXV. — 6 avril 1256, Carcassonne. — Bernarde, femme
de Nicolas, s'oblige par serment à faire ses pèlerinages d'ici
à la Saint-Michel (29 septembre).
Anno quo supra, feria v ante Ramispaimarum.
Bcrnarda, uxor Nicholay, juravit se facere percgrina-
tiones sibi injunctas pro heresi, usque ad instans fes-
tum beati Micahelis. Fidejussores pro ipsa, sub pena
L solidorum, R. Olmerii, Miietus Johannis, de Pesinco,
se et sua obligantes quisque pro toto.
CCXXXVI. — 10 avril 1256, Carcassonne. — Confession de
Bernard de Latour, chevalier. Il s'était employé auprès de
l'évoque, son parent, à faire relever des croix Raymond
Sabatier.
Anno Domini M°CG°LVr, iiii idus aprilis. Bernar-
dus de ïurrc, miles, testis juratus et requisitus, dixit
se nichil aliud scire super facto heresis nisi quod con-
fessus est coram inquisitoribus Carcassone.
Item, requisitus dixit quod, cum Ramundus Sabate-
rii esset cruce signatus pro heresi, locutus fuit cum
ipso teste cum magna instancia, quia sciebat ipsum
esse de parentela domini episcopi, quod tantum inter-
cederet apud eumdem episcopum, quod idem R. amit-
teret dictas cruces ; et promisit sibi propterhocc solidos
melgorenses et amplius vi denarios annui census prop-
ter homagium in perpetuum. Que omnia idem testis
acceptavit, et fecit pactum cum eodem R., quod face-
ret ipsum de cruce signari per dominum episcopum
antedictum. Et super hoc multum laboravit apud
dominum episcopum et inquisitores quod posset tioc
impetrare; et fecit quod potuit, set non potuit opti-
nere, licet reccpisset idem testis propter iioc xxxiii so-
232 REGISTRE DU GREFFIER
lidos a R*^" antedicto ; de quibus idem testis fecit com-
posicionem postea cum eodem R. quod restitueret sibi
XX solidos, quia non potuit impetrare ; et mandavit
precentori, sorori (sic) suo, quod traderet ei i modium
ordei ; tamen non tradidit ei precentor nisi viil sesta-
rios ordei et eminam ordei, sicut intellexit.
Item, dixit quod R. Sabaterii predictus tradidit
sibi V solidos ut afferret eos magistro P. Ariberti pro
negocio ante dicto. Set noiuit idem magister recipere.
Interrogatus si restituit illos quinque solidos predicto
R., dixit se non recordari. Dixit etiam quod sacrista
Saneti Nazarii et archidiaconus et precentor ejusdem
loci rogaverunt multum dominum episcopum et inqui-
sitores super dicta gratia crucum optinenda ex parte
ipsius testis. De tempore ii anni vel circa.
Item, dictus Ber. de Turre, miles, subposuit se
onmino voluntati venerabilis patris G., permissione
divina Garcassone episcopi, et inquisitorum, ad facien-
dum seu observandum quicquid sibi duxerint iiijun-
gendum, si in aliquo commisit de predictis; et prop-
ter hoc se et sua obligavit per juramentum et publicum
instrumentum. Hec deposuit coram dictis inquisito-
ribus magistro Radulpho et P. Ariberti, inquisitori-
bus. Testes P. Vasconis et G., capellanus de Querio
Serverio.
CCXXXVII. — 18 avril 125G, Carcassonne, — G. de Vente-
nac, d'Alzonne, et G. d'Espagne déclarent ne pas vouloir
défendre, le premier Bernard de Venlenac son père, le
second daiue Vige, de V'illeniousloussou, sa mère. Cependant
G. d'Espagne dit que sa mère avait communié avant de
mourir.
Anno Domini M°CG°LV1°, xiiii° kal. maii. G. de Ven-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 233
lenaco, de Alzona, hères patris sui Bernardi de Vente-
naco, et G. de Yspania, hères de na Viga, de Vil-
lamostausso, comparuerunt coram inquisitoribus; et
requisiti si volebant prenominatos Bernardum et Vigam
defunctos dcfendere de hiis que in inquisitione super
facto heresis inveniuntur contra eos, dixerunt quod
non. Tamen G. de Yspania dixit quod mater sua com-
municavit in morte et capellanus audivit ipsam in
confessione. Tamen nescit si fuit sibi confessa super
crimine memorato. De hiis que fecit in vita non vult
eam dcfendere.
CCXXXVIII. — 19 avril 1256, Carcassonne. — Pierre Amiel,
d'Arzens, renonce à défendre Riche Ferréol, sa sœur, dont
il a hérité, et son mari.
Item, Petrus AmeUi de Arzinco comparuit xiii kal.
maii coram inquisitoribus ; et requisitus si volebat
Richam Ferriolam, sororem suam, cujus est hères,
et Pontium Ferreoh, virum ejus, defendere super hiis
que in inquisitione inventa sunt de heresi contra eos,
dixit quod non, quia non posset.
CCXXXIX. — 21 avril 1256, Carcassonne. — Adalaïs Panère
et Raymonde Faurès, sa sœur, s'obligent à obéir aux inqui-
siteurs. — Leurs cautions.
Anno quo supra, xi kal. maii. Adalais Paneria, uxor
Pétri Panerii, et R'*'' Fauressa, soror ejus, juravit (sic)
stare mandatis inquisitorum et venire ad diem et ad
dies sibi assignandas, et recipere et facere penitentiam
sibi pro crimine heresis injungendam ; et super hoc
obligaverunt se et sua fidejussores jurati pro ipsis,
sub pena xx hbrarum, quisque in soiidum, G. Faber
et P. Panerii, de Arzinco.
234 REGISTRE DU GREFFIER
CCXL. — 2 juin 1256, Carcassonne. — Guiraud, fils de Ar.
Escarbat, des Ilhes, s'oblige comme les précédentes,
Anno quo supra, iiii nonas junii. Guiraudus, fîlius
Ar. Escarbat, de Insulis, juravit eodem modo ut dicta
Adalais. Fidejussores jurati pro ipso sub pena xx li-
brarum, Ar. Escarbat predictus, Ar. Durandi, quis-
que in solidum, se et sua obligaiites per juramentum
et publicum instrumentum. Testes R. Gonter, G. Ar.
Bornhi, Guillalminus.
CCXLI. — 9 juin 1256, Carcassonne. — Confession de P. Barte.
Anno quo supra, v ydus junii. P. Barta juratus dixit
quod ipse presentavit xx solidos domino abbati Montis
Olivi, quia rogavit inquisitores de gracia eidem super
peregrinationibus facienda ; set noluit recipere ; et
tune, irrequisito abbate et ipso inscio, dédit illos
XX solidos Guillelmo Jordani, nepoti suo, Interrogatus
dixit quod numquam fecit pactum cum domino abbate
vel cum alio de pecunia danda pro dicta gracia impe-
tranda. Tamen quia audiebat fréquenter eumdem abba-
tem conquerentem et dicentem publiée quod ipse
laborabat et rogabat pro omnibus et nichil sibi ser-
viebant, idem testis voluit sibi facere servicium ante-
dictum.
CCXLII. — Même jour. — Ber. Saissac, gracié des croix, dit
avoir, à sa demande, donné pour cela 20 sous à R. d'Alzan,
moine de Montolieu.
Anno et die prediclis. Ber. Saxiaci juratus dixit quod,
cum dominus episcopus fecisset sibi gratiam de cru-
cibus in quadam dominica Ramispalmarum, ad instan-
ciam domini abbatis Montis Olivi, R. de Alzano mona-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 235
chus petiit ab ipso teste propter hoc xx soHdos, quos
ei tradidit continuo idem testis.
CCXLIII. — Môme jour. — Ar. Cat a donné à Guillaume Ar.
Bornhi 20 sous pour avoir été gracié des croix ^.
Anno et die predictis. Ar. Cat juratus dixit quod
ipse testis dédit Guillelmo Ar. Bornhi xx soHdos et
quosdam sotulares, quia sibi gratiam apud inquisito-
res de crucibus impetravit.
CCXLIV. — Même jour. — R. Maurel dit que sa femme,
ayant obtenu un sursis pour l'imposition des croix, a acheté
des pierres taillées pour la porte de Montolieu.
Anno et die predictis. R. MaurelU juratus dixit
nichil. Dixit tamen quod, quia ad instanciam domini
abbatis ditTerebatur crucesignatio R'^'^, uxoris sue, ipsa
émit lapides scissos x solidorum ad opus janue faciende ;
et dédit Guillelmo Jordani, nepoti domini abbatis.
CCXLV. — Même jour. — Guillelme Bonet a donné quatre oies
à Bérengère, qui avait promis de lui obtenir la grâce des
croix.
Anno et die predictis. Guillelma Boneta jurata dixit
quod dédit m anceres Berengarie, uxori P. G. Mor-
lana^, quia promiserat ei quod faceret sibi cruces
auferri a domino episcopo.
1. Voy. Deuxième partie, n° LI.
2. Ce nom rappelle des défections scandaleuses qui allaient
se produire avant la fin du siècle. Guillaume-Arnaud Morlane,
chanoine de Saint-Nazaire de Carcassonne, prieur du Mas-
Cabardès, malade au Mas-Cabardès, se fit « hérétiser « peu
avant de devenir évêque (Doat, XXVT, fol. 153v°-fol. 154). En
1283, Sanche Morlane, grand archidiacre, et Arnaud Morlane,
son frère, furent l'âme du complot formé pour dérober les re-
gistres des inquisiteurs de Carcassonne (Doat, XXVI, fol. 211 v"-
236 REGISTRE DU GREFFIER
CCXLVI. — 9 juillet 1256, Carcassonne. — Ar. de Solerio de
Gornelo, qui a donné pour le reliquaire de saint Antonin de
Pamiers, est gracié des pèlerinages.
Anijo quo supra, vu idus julii. Facta fuil gratia de
peregrinationibus omnibus Ar. de Solerio de Gorneto
sibi iiijunclis pro crimine heretice pravitatis, quia
dédit VI libras melgorensium ainore Dei operi capse
beati martiris Antonini Appamiensis.
CCXLVII. — 16 juin 1256, Carcassonne. — Rixendis, sœur de
Jean Sabaticr, de Canecaude, s'oblige à obéir aux inquisi-
teurs pour la pénitence.
Anno quo supra, xvi kal. julii. Rixendis, soror
Johannis Sabatcrii, de Canacalida, obligavit se et sua
per juramentum et publicum instrumentum ad paren-
dum mandatis inquisitorum, ad veniendum ad diem
et ad dies sibi assignatas vel assignandas ad recipien-
dum et Caciendum penitentiam quam sibi inquisitores
duxerint injungendanni. Fidejussores pro ipsa, sub pena
XV libraruni, G. Faber de Vilardonello et G. Panairer.
Et penam similiter solverent si faceret se hereticam.
CCXLVIII. — 23 juin 1256, Carcassonne. — Adalaïs Barrau
s'oblige comme la précédente.
Anno quo supra, ix kal. julii. Adalais Barrava jura-
fol. 215, 264, 267 v% 269). Arnaud Morlane, curé de Penauticr,
assista à l'initiation dualiste de Castel Faur de Carcassonne
[ihid., fol. 258). Il ne jouissait pas d'une bonne réputation
[ibid., fol. 287, 288, 289). FI fut « hérétisé » en présence de
Bernard et Raymond Morlane, ses neveux, et de son frère
l'archidiacre [ibid., fol. 289 et 290; Doat, XXVllI, fol. 129-
fol. 132, fol. 147 v°-149). L'exhumation fut plus tard, le
23 février 1325 (n. st.), prononcée contre lui (Doat, XXVIII,
fol. 100, fol. 167).
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 237
vit stare mandatis omnibus et singulis inquisitorum
et alia facere que propedicla Rixendis, obligans super
hoc se et sua. Fidejussor pro ipsa juratus, sub pena
X librarum, R. Chefol.
CCXLIX. — 24 juin 1256, Carcassonne. — Carcassonne, d'Ar-
zens, s'oblige à obéir aux inquisiteurs pour la pénitence. —
Ses cautions.
Anno quo supra, viir kal. julii. Garcassonna, de
Arzinco, obligavit se et sua ad parendum mandatis
inquisitorum pcr juramentum et publicum instrumen-
tum et ad faciendum et ad recipiendum penitentiam,
quam iidem inquisitoires sibi duxerint injungendam.
Fidejussores jurati pro ipsa, sub pena xxx librarum,
quisque in solidum, P. G. etR. Bello, fratres, et Bcr.
Arrufat, tîlius dicte Garcassone.
CCL. — 27 juin 1256, Carcassonne. — G. Roque, vieux, don-
nera 50 sous au lieu et place de ses pèlerinages.
Anno quo supra, v kal. julii. G. Roqua juravit se
daturum l solides pro peregrinationibus suis, quas
non potest facere propter senectutem.
CCLT. — 16 juillet 1256, Carcassonne. — P. Bertric et Jeanne,
sa femme, s'obligent à obéir aux inquisiteurs pour la péni-
tence. — Leurs cautions.
Anno quo supra, xvii kal. augusti. P. Bertric et
Johanna, uxor ejus, obligaverunt se et sua per juramen-
tum et publicum instrumentum inquisitoribus ad
parendum mandatis eorum universis et singulis ad
veniendum ad diem et ad dies et recipiendum et
faciendum penitentiam sibi pro crimine heresis injun-
gendam. Fidejussores pro ipsis quisque in solidum
238 ; REGISTRE DU GREFFIER
jurati Ar. Durandi et P. Buada, de Salsinhano, Ber.
Aosten, Pon. Pelât, P. Faber, P. Ghatmar, P. Batarel
et G. Maurel, de Vilardonello, sub pena xxx libra-
rum se et sua obligantes.
CCLII. — 15 novembre 1256, Carcassonne, — Guillaume Clerc,
malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué-
rison. — Ses cautions^.
Anno quo supra, xvii kal. decembris. Bernarda
Glerica, dePreveirenca, et Rogerius, fîlius ejus, obliga-
verunt se et sua per juramentum et publicum instru-
mentum, sub pena quingentorum solidorum, quod
Guillelmum Glerici, fiiium ejusdem Bernarde, oui data
est licencia exeundi murum propter egritudinem,
facient redire ad murum post convalescenciam.
CCLIII. — 9 septembre 1257, Carcassonne. — Ber. Guilabert,
malade, est autorisé à rester hors de prison jusqu'à sa gué-
rison.
Anno Domini M^GG^LVIP, in crastinum Nativitatis
Béate Marie. Fuit data licencia Ber. Guilaberti immu-
rato exeundi murum propter egritudinem ; et rever-
tetur ibi post convalescenciam. Et hoc juravit Guillel-
mus Guilaberti, de Monte Olivo, fîlius ejus, et obliga-
vit se et sua sub pena c solidorum.
CCLIV. — 19 septembre 1257, Carcassonne. — Raymond
Nègre, de Salsigne, s'oblige à obéir aux inquisiteurs. — Ses
cautions.
Anno quo [supra], xm kal. [octobris?]. R""*"^ Niger,
de Salsinhano, juravit parère omnibus mandatis et sin-
1. Voy. plus haut, n° CCXVII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 239
gulis hiquisiLorum et venire ad diem et ad dies sibi
assignatas. Fidejussores pro ipso jurati G. Peleti, de
Burgo, W. Aimerici, A. Durandi, G. Bordas et G. de
Fornas, ita quod in universo tenentur pro XL libris
melgorensium quilibet pro parte sua; et obligave-
runt omnia bona sua.
CCLV. — 23 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — G. de Area
s'oblige comme le précédent.
Anno quo supra^ x kal. februarii. G. de Area jura-
vit stare, etc. Fidejussores pro ipso, sub pena xx libra-
rum, Silvester Britonis et Ber. Gausinh, quilibet in
solidum ; et juraverunt et obligaverunt, etc. Testes
magister Ber. de Porciano et R. Artaudi.
CCLVI. — Même jour. — Grazide, femme de Pierre Vaquier,
de Moussoulens, s'oblige comme le précédent.
Anno et die predictis. Grazida, uxor Pétri Vaquerii
de Mossolinco, juravit, etc. Fidejussor pro ipsa Guil-
lelmus Vaquerii, sororius suus, sub pena corporis et
rerum suarum, de parendo mandatis inquisitorum.
CCLVII. — 24 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Ar. Ver-
nière, de la Tourette, s'engage comme le précédent.
Anno Domini W CG<' LVir, ix kal. februarii. Ar.
Verneira, de Turrcta, juravit stare mandatis inquisito-
rum, etc. Fidejussores pro ipso G. Miravaliis et
P. Dental, sub pena c solidorum; et obligaverunt se
et sua propter hoc et juraverunt.
1. C'est-à-dire anno M» CC LVIP. Voy. plus bas, n° CCLVII.
240 REGISTRE DU GREFFIER
CCLVIII. — Même jour. — G. Gamezenc, comme le précédent.
Anno et die predictis. G. Gamezenc juravit stare, etc.
Fidejussores pro ipso P. Vaschonis et R. Escorro, sub
pena centum solidorum. Et hoc juraverunt et obli-
gaverunt se, etc.
CCLIX. — Même jour. — Ar. de Tornade, de la Tourelle,
comme le précédent.
Anno et die predictis. Ar. de Tornade, de Turreta,
juravit stare mandatis, etc. Fidejussores pro ipso Ber.
de Gavanaco, de Miravalle, et Vitalis Costa, sub pena
c solidorum; et obligaverunt se, etc.
CCLX. — Même jour. — Ar. Gauzinh, comme le précédent,
Anno et die predictis. Ar. Gauzinh juravit stare
mandatis inquisitorum omnibus et singuhs, et facere
penitentiam quam sibi duxerint pro crimine heresis
injungendam. Fidejussores pro ipso, sub pena l hbra-
rum, Ber. Gausinh, R. Abbas, Stephanus Boerii et
P. Rosselli de Bastida ; et propter hoc obhgaverunt se
et sua.
CGLXI. — Même jour. — P. Batarel et G. Garin, de Villar-
donnel, comme le précédent.
Anno et die predictis. P. Batarelli et G. Garini, de
Vilardonello, juraverunt stare mandatis inquisitorum.
Fidejussores pro ipsis R. Guiraudi, P. Ghatmar de
Vilardonello et Ar. Maur de Aragone, sub pena xx li-
brarum; et obligaverunt se et sua et juraverunt, etc.
CCLXII. — Même jour. — P. de Alassac, converti, comme le
précédent.
Anno et die predictis. P. de Alassac, conversus de
DE L'INQUISITION DK CARCASSONNE. 241
heresi, juravit stare, etc. Fidejussores pro ipso
W Batarelli, G. Garini et R. Gauterii, de Vilardonello,
sub pena reniai et corporum ; et obli^averunt se et
sua per juramentum proprium et publicum instru-
mentum.
CCLXIII. — Même jour. — Mascarel, comme le précédent.
Anno et die predictis. Mascarellus juravit, etc. Fide-
jussores pro ipso R. Acbert et G. Razeire, et Rog.
Pétri, de Insulis, sub pena c solidorum; et obligave-
runt se et sua, etc., et juraverunt.
CCLXIV. — Même jour. — Ar. de Casillac, des Illies, comme
le précédent.
Anno et die predictis. Ar. de Casillac, de Insulis,
juravit stare mandalis inquisitorum, etc. Fidejusse-
runt pro ipso Ber. de Gasillaco, de Cabrespina, frater
ejus, et Jordana, uxor I^. Sabaterii, de Miravalle, soror
ejus, sub pena rerum et corporum,
CCLXV. — 30 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Guillelme
Julge, des Ilhes, et Rixendis, de Roquefère, s'engagent de
même.
Anno quo supra, m kal. februarii. Guillelma Jutga,
de Insulis, et Rixendis [de] Roquafera, sorores, jura-
verunt stare, etc. Fidejussor pro ipsis R. Judex, de
Preveirenca, obligans omnia bona sua.
CCLXVI. — 31 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — G. de
Villar-en-Val, de Salsigne, comme les précédents.
Anno quo supra, ii kal. februarii. G. de Vilario, de
Salsinliano, juravit stare mandatis inquisitorum.
IG
242 REGISTRE DU GREFFIER
CCLXVII. — Même jour. — P. Siguier, comme le précédent.
Anno quo supra et die. P. Siguerii juravit stare
mandatis inquisitorum. Fidejussores pro predictis
G. de Vilario et P. Siguerii, R. Fornerii, Ber. Baus,
G. Bordas, Bartholomeus Richer, P. R., Tozet de
Salsinhano, sub pena rerum et personarum ; et obli-
gaverunt se et sua per juramentum, etc.
CCLXVIII. — 5 février 1258 (n. st.), Carcassonne. — Pons
Candel, de Ruschas, comme le précédent.
Anno quo supra, nonis februarii. Pontius Gandela,
de Ruschas, juravit stare, etc. Fidejussor pro ipso
juratus, sub pena x librarum, P. Johannes, de Rupe-
fera ; et obligavit se et sua, etc.
I
CCLXIX. — 27 janvier 1258 (n. st.), Carcassonne. — Ber. de
Saint-Sébastien, de Cuxac-Cabardès, s'oblige à obéir aux
inquisiteurs, et donne ses cautions jurées.
Anno quo supra, vi kal. februarii. Ber. de Sancto
Sebastiano, de Gutsiaco, juravit stare mandatis inqui-
sitorum et venire ad diem et ad dies sibi assignatas vel
assignandas et facere quicquid ei preceperint inquisi-
tores antedicti. Fidejussores jurati pro ipso, quisque
in solidum, sub pena l librarum, P. Guiraudi, frater
dicti Ber., Guillelmus Guiraudi, Ber. Senia, Ar. Mar-
tini, P. de Mata ; et obligaverunt se et sua. Testes
capellanus de Gu[t]siaco et Girardus, filius domine
Nove(?).
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 243
CCLXX. — () mai i252, Carcassonne. — Tîer. Etienne Calala,
à l'audience, assure qu'Arnaud Raymond, son frère, dont
il est l'héritier, a confessé l'hérésie à son curé. Il est ajourné
à huitaine pour en faire la preuve et dire s'il veut le
défendre ^
Anno Domini M° GG° Llf. Ber. Stephani Gatalani
comparait ii nonas ma[iij [co]ram magistro R. David,
inquisitore; et requisitus si erat hères Arnaudi Ray-
mundi, fratris sui, dixit qiiod sic; et post mortem
ipsius recepit de bonis suis tamquain hères. Et requi-
situs si fuit confessus super facto heresis, dixit quod
sic capellano, ut audivit ab eo. Et est sibi assigna-
tum spatium viii° dierum ad probandum confessio-
nem dicti Arnaudi et ad deliberandum utrum velit
deffendere eumdem fratrem suum super heresi.
1. La pièce se trouve placée à la seconde partie, fol. 22 r°.
Elle a été mise ici comme se rattachant par son objet à la pre-
mière partie.
DEUXIEME PARTIE.
Interrogatoires ^ .
1250-1267.
ï. — 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
de Guillaume Cabane, de Leuc, cité.
G. Cabana, de Lioco.
Anno Domini M°CG°XL°IX", if ydus marcii. Guil-
lelmus Gabana, de Lioco, testis juratus super 1111°'^ Dei
Evangelia quod super facto heresis vel Valdesie- tam
de se quam de omnibus aliis, vivis et mortuis, puram,
1. Ici se trouve dans le ms. un tableau par noms de lieux
des personnes interrogées. Les notaires de l'Inquisition avaient
assez l'habitude de dresser de semblables tableaux, qui per-
mettaient aux inquisiteurs de l'etrouver tout de suite un ren-
seignement utile au milieu des confessions ou dépositions
souvent compactes des témoins ou prévenus. Ces tableaux
présentaient, ou bien les noms de ceux qui se trouvaient com-
promis par la confession — c'est le cas du fragment de registre
conservé par M. Louis Bonnet, de Béziers, — ou bien les noms
de ceux qui avaient déposé, rangés par noms de lieux — c'est
le cas des fragments de registres conservés aux archives de la
Haute-Garonne (Il Dominicains, 85) et du registre du notaire
de l'Inquisition de Carcassonne ici publié. Ces tableaux se
trouvaient placés ou à la suite des confessions, ou à la fin du
registre, ou en avant. Dans le ms. de Clermont-Ferrand, il est
en avant.
2. Los interrogatoires distinguent toujours l'hérésie et la
i'audoiserie.
REGISTRE DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 245
meram ac plenam diceret veritatem, dixit quod in
domo Raymundi Egidii' apiid Liocum primo vidit
Bernardum Egidii hereticum, fratrem dicti R. Egi-
dii. Et dictus R. Egidii venit ad dictum testem et
adduxit eum ad domum suam ubi erat dictus Bernar-
dus- frater suiis, hereticus; et dixit ipsi testi idem
hereticus si volebat intrare ordinem hereticorum ; et
idem testis respondit ei quod pocius vellet quod ipse
et cives alii essent suspensi. De tempore, dixit quod
tempore comitis Montis Fortis, quando erat in re-
cessu\ Et dum idem testis exiret de domo, obviavit
Raymundo Amelii, ejusdemcastri, qui ibatad eumdem
hereticum; et vidit ipsum intrantem in domo ubi erat
hereticus antedictus; et vidit similiter Esclarmundam,
uxorem quondam GuillehTii de Lioco^, intrantem do-
mum antedictam. De tempore, idem quod supra.
Item, eodem tempore vidit duos Valdenses commo-
rantes in domo Guilielmi Martini, de Lioco. Iteniy vidit
in capella dicti castri quod heretici, quorum nomina
ignorât, predicabant in eadem. Et erant ibi Bernardus
Rogerii^, dicti castri, Petrus Adalberti^, Arnaldus
Guillehui, de Lioco ^. De tempore, idem ut supra.
Requisitus si abjuravit heresim et Valdesiam apud
Gaunas, dixit quod sic; et omnia supradicta fuit
1. Voy. plus bas, n°^ II, III, V, VI, VII.
2. Voy. n"' V, VI.
3. Allusion probable à la campagne de Simon de Montfort
sur les bords du Rhône, en 1217, avant le siège de Toulouse,
où il fut tué d'un coup de pierre (1218).
4. Voy. n« VII.
5. Voy. plus bas, n°^ VI, VIT.
6. Voy. plus bas, n° XX.
7. Voy. plus bas, n» XXXV.
246 REGISTRE DU GREFFIER
[confessus] coram inquisitoribus heretice pravitatis
nec postea fuit relaxus (sic).
Hec omnia fuit confessus Guillelmus Gabana ante-
dictus coram domino episcopo, anno et die quo
supra, magistro Berengario de Palma présente et me
Radulfo, clerico, qui hoc scripsi de mandato domini
episcopi.
II. — Même jour. — Confession de Guillaume de Liqueraco,
de Leuc, non cité.
G. DE Liqueraco, de Lioco.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus de
Liqueraco, de Lioco, non citatus, testis juratus, super
iiif "" sancta Dei Evangelia quod super facto heresis et
Valdesie, tam de se quam de aliis, vivis et mortuis,
puram, meram ac plenam diceret veritatem, dixit
quod R. Egidii, de LiocoS venit ad domum dicti tes-
tis, et dixit ei quod iret a[d] domum suam secum; et
ivit. Et quando fuerunt ibi, dictus testis invenit ibi
duos hereticos quorum nomina, ut ipse dicit, ignorât;
et vidit ibi cum eis in quodam paillerio^ Alazaidim,
uxorem Jacobi Boerii, de Lioco, et Virgiliam ^, uxorem
R. Egidii, et ipsummet R. Egidii, et duos fîlios par-
vulinos dicti R. Egidii, quorum unus vocatur Bernar-
dus, et Guillelma. Et quam cito vidit eos, tam cito
récessif ; et non locutus fuit cum eisdem ; et postea
non vidit eos. De tempore, dixit a iiif annis citra et
1. Voy, n"^ I, m, V, VI, VIL
2. Grenier à paille, ou peut-être cour où il y a des pailles,
pailler. -
3. Voy. n« V.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 247
dimidio. Requisitus utrum abjuravit Iieresim et Val-
desiam, respondit qiiod sic, apud Caunas, coram fra-
tribus inquisitoribus; et postea post abjuracionem
factam vidit et audivit predicta. Et interrogatus super
aliis, dixit se nichil aliud scire.
III. — Même jour. — Confession de Guillaume Boyer,
de Leuc, non cité.
G. Boyer, de Lioco.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus Boyer,
de Lioco, non citatus, testis juratus super iiif sancta
Dei Evangelia, quod super facto heresis et Valdesie,
tam de se quam de aliis omnibus, vivis et mortuis,
diceret veritatem, dixit quod Raymundus Egidii* venit
ad ipsum testem, et dixit ei quod iret ad domum
suam, quia duo homines erant ibi qui erant parentes
uxoris et volebant loqui cum eo; et dictus testis ivit
ad domum predicti R. Egidii et intravit domum ante-
dictam et invenit ibi duos hereticos, quorum nomina
ignorât, ut ipse dicit. Tamen dixit sibi dictus R. Egidii
quod unus illorum vocabatur Arnaldus de Ganeto-,
qui fuit de Pomariis; et saiutaverunt ipsum, et dixe-
runt eidem testi quod faceret eis bonum^, quoniam
uxor dicti testis erat consanguinea dictorum heretico-
rum, ut ipsi dicebant ; et dictus testis respondit quod
non daret eis aliquid. Interrogatus quis erat cum eis,
dixit quod uxor R. Egidii tantum. De tempore requi-
situs, dixit quod a 1111°'" annis citra. Item, interrogatus
1. Voy. n°» I, II, V, VI, VII.
2. Voy. n"" XXIII, XLVI.
3. Ms. : banum.
248 REGISTRE DU GREFFIER
si abjuravit heresim et Valdesiam, respondit quod sic,
apud Caunas, coram fratribus inquisitoribus ; et post
illam abjuracionem vidit omnia supradicta. Et inter-
rogatus super aliis, dixit se nichil scire.
IV. — 15 mars 1250 (n. st.). — Confession de Jordane Morel,
de Leuc, non citée.
JORDANA MORELLA, DE LiOCO.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Jordana Morella de
Lioco, non citata, testis jurata quod super facto here-
sis vel Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis,
vivis ac mortuis, plenam, puram ac meram diceret
veritatem, dixit quod a xxx'^ annis citra, postquam
rex Francie fuit apud Avinionem^, non vidit hereticos
vel Valdenses; et super hoc quod ante viderat fuit
confessa fratribus inquisitoribus apud Caunas et peni-
tentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim coram
ipsis.
V. — Même jour. — Confession de Lombarde, femme
de Guillaume Albert, de Leue, non citée.
Lombard A, de Lioco.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Lombarda, uxor
Guillelmi Adalberti, de Lioco, non citata, testis jurata
super iiii"'" sancta Dei Evangeha quod super facto
heresis et Valdesie, tam de se quam de omnit)us aliis,
vivis et mortuis, puram, meram ac plenam diceret
veritatem, dixit quod liaymundus Egidii- venit ad
1. 11 s'agit ici de la campagne de Louis VIII sur les bords du
Riiône.
2. Voy. n«' 1, H, III, VI, VII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 249
domum suam et duxit ipsam ad domum ipsius R.
Egidii, ubi erat Bernardus Egidii\ frater dicti R.,
hereticLis, et quidam alius hereticus cujus nomcn
ignorât ; et dictus Bernardus reprehendit dictani tes-
tem, quia ad ipsum sine aliquo nuncio non venerat.
Interrogata si audivit predicacionem ipsorum, vel eos
adoravit, vel aliud bonum eis fecerit, vel ab ipsis ali-
quid receperit, respondit quod non. De tempore recjui-
sita, dixit quod xvii anni possunt esse. De circumstan-
tibus, dixit quod ipsa testis, et R. Egidii, et Virgilia^,
uxor dicti R. Egidii, etGuillelraus Reg, quimortuusest.
Super aliis diligencius requisita, dixit se nichil aliud
scire. Interrogata si abjuravit heresim et Valdesiam,
dixit quod sic, apud Caunas, coram fratribus inquisi-
toribus ; et super premissis, dictis inquisitoribus cela-
vit veritatem. Dixit tamen quod capellano suo fuit
confessa.
VI. — Même jour. — Confession d'Alazaïs, femme d'Arnaud
Raymond, de Leuc, non citée.
Alazaydis, uxor Arnaldi Raymundi, de Lioco.
Anno quo supra, yd[ib]us marcii. Alazaydis, uxor Ar-
naldi Raymundi, de Lioco, non citata, testis jurata super
im°' sancta Dei Evangelia quod super facto heresis vel
Valdcsie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac
mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem,
dixit quod, quadam vice, cum domina Esclarmunda, de
Lioco, ivit ad domum R. Egidii, de Lioco ; et intrave-
runt domum illam et invenerunt duos hereticos, quo-
1. Voy. n»" I, VI.
2. Voy. n° II.
250 REGISTRE DU GREFFIER
rum unus vocabatur Bernardus Egidii ; nomen alterius
ignorât. Interrogata si audivit predicationem eorum,
vel credidit secte eorum, dixit quod non; set statim
recessit cum domina sua antedicta. Et cum dicta testis
exiret, vidit intrantem Bernardum Rogerii^ ; nesciebat
tamen qua de causa intravit. Interrogata de circum-
stantibus, respondit quod ipsa testis, et domina sua
Esclarmunda, R. Egidii etVirgilia% uxor sua; super
aliis circumstantibus diligenter interrogata, dixit se
nichil aliud scire ; nec postea vidit hereticos vel Val-
denses. Item, interrogata si abjura vit heresim vel
Vadesiam, dixit quod sic, apud Limosum, coram fratre
Ferrario^; et confessa fuit eidem super premissis, et
recepit penitentiam ab ipso. Item, requisita de tem-
pore quando vidit predicta, dixit xvi anni et amplius
possunt esse.
VII. — 1'^'' mai 1254, Villariès. — Alazaïs continue
sa confession.
AnnoDomini M^GCLIIir, kalendis madii. Dicta Ala-
daisisreddiitet adjecit citatainfra scripta, dicens quod
quando vidit predictos hereticos in domo R. Egidii^
predicti, erant cum predictis hereticis Esclarmunda,
1. Voy. n"' I, VII. — Entre les lignes : M, qui signifie mor-
tuus.
2. Voy. n°« I, V.
3. Voy. n»^ XV, XLIX. — Voy., sur l'activité de frère Fer-
rier, inquisiteur, à Limoux, dans le Narbonnais et le Carcas-
ses, mon opuscule, VAlbigéisme et les frères Prêcheurs à
Narbonne au XJIP siècle, notamment p. 41 (in-8°, J*aris,
Picard, 1894) et V Introduction, première partie, 111, Actes des
inquisiteurs.
4. Voy. n°« I, II, III, V, VI.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 251
uxor quondam Guillelmi de Leuco, Ar. de Podio*,
et Bernardus Roj^erii-, et Raymundus Geli, et Ver-
gelia^, uxor ejus; et ibi ipsa testis et omnes alii pre-
dicti adoraverunt dictos liereticos ter flexis genibus
ante ipsos, et in qualibet genuflectione dicebat quili-
bet per se : Benedieite; et heretici respondebant in
qualibet benedictione : Deus vos benedicat; et adde-
bant post ultimum Benedieite : Domini, rogate Deum
pro ista peecatore, qiiod faeiat me bonam ehristianam
et ducat me ad bonwn fmem^; et heretici respondebant :
Beus sit rogatus quod faeiat vos bonam ehristianam et
perducat vos ad boniim finem^. Et hoc facto, ipsa tes-
tis et Esclarmunda predicta exiverunt inde ; et here-
tici rennanserunt in domo predicta. De tempore, circa
XV annos. Hcc deposuit coram domino episcopo Gar-
cassone apud Villalerium. Testes Guillelmus Poncii et
Bonus Mancipus, notarius, qui hec scripsit.
VIII. — 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
de Guillaume de Cornèze, cité.
Guillelmus de Gornizano Carcassonensis.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus de
Gornizano de Carcassona, citatus, testis juratus super
1. Voy. plus haut, n" I.
2. Voy. n"^ I, VI.
3. Voy. n° XXXIII.
4. Voy. n° XXXIÎI.
5. C'était le rite ordinaire de Vadoradon hérétique. Les con-
fessions contenues dans le ms. 609 de la Bibl. de Toulouse en
présentent de très nombreux exemples. 11 ne faut pas confondre
Vadoratio avec V/icreticntio ou initiation, dont on trouve de
nombreux exemples dans les tomes XXII et XXIII de Doat.
252 REGISTRE DU GREFFIER
1111°' sancta Dei Evangelia <iuod super facto heresis et
Valdesie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac
mortuis, puram, plenam ac meram diceret veritatem,
dixit quod postquam rex Fraiicie fuit dominus istius
terre^ non vidit liereticos vel Valdenses. Interrogatus
si abjuraverat heresim et Valdesiam, dixit quod sic, in
manu capellani Sancti Michaelis-, qui nunc est. Super
premissis, tam de se quam de aliis, dixit se nichil scire.
IX. — Même jour. — Confession d'Arnaud Pages, de Cornèze,
cité.
Arnaldus Pagesii, de Gornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Arnaldus Pagesii,
de Gornizano, citatus, testis juratus super iiif sancta
Dei Evangelia, ut supra de aliis. Respondit super pre-
missis se penitus nichil scire. Hec deposuit coram
domino episcopo, testibus domino G. de Aqua Viva et
G. Folquini.
X. — Même jour. — Confession de dame Fais, de Cornèze.
Na Fais, de Gornezano.
Ista est intrusa.
Anno et die quo supra. Na Fais, de Gornezano^,
citata, testis jurata, dixit quod, cum quadam die iret
apud Gofolentum cum Petro de Gornezano'*, idem
Petrus cepit requirere ab ea si numquam vidisset ali-
1. Par le traité de Meaux de 1229.
2. Saint- Michel -du- Bourg de Carcassonne, aujourd'hui
l'église cathédrale.
3. Voy. n»» XI, XII, XIII, XIV.
4. Voy. n«« XII, XXIII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 253
quos de his quos vocabant bonos homines*, et dicta
testis respondit quod non ; et tune diclus P. tantuin
rastigavit ei quod duxit eam ad domum Pétri Adal-
berti, de Gofolento-, ad videndum duos hereticos quo-
rum nomina ignorât. Requisita si adoravit eos, dixit
quod sic, ter tlexis genibus, dicendo : Benedicite.
secundum morem eorum^ Interrogata si dédit eis
aliquid, dixit quod sic, unam camisiam. De astantibus,
dixit quod dictus P. de Cornezano et P. Adalberti
erant présentes, et quod P. de Cornezano adoravit eos
cum dicta teste. De tempore, dixit quod in maio erit
annus et dimidius. Et hoc fecit post abjuratam here-
sim apud Gaunas^. Interrogata per singula, tam de se
quam de aliis super his que ad Ibrmain inquisitionis
pertinent, dixit se nichil amplius nescire. Hec depo-
suit dicta testis in presencia domini episcopi Garcas-
sone. Testes sunt B. Martini, archipresbiter minor
Garcassone, et magister Robertus, medicus.
Item, eadem testis addidit conf'essioni sue eadem
die, videhcet quod supradictus Petrus de Gornezano
quadam vice adduxit supradictos liereticos ad domuni
ipsius testis, et hospitati fuerunt ibi, et comederunt
et biberunt de bonis ipsius testis; et ipsa testis in
adventu et in recessu adoravit eosdem. hiterrogata
quis visitavit eos ibi, dixit quod Raymunda\ uxor
1. C'est-à-dire les hérétiques. Voy. plus bas, n° XIX.
2. Voy. n'* XXX.
3. Voy. n° VII.
4. Entre les années 1235 et 1248, les inquisiteurs parurent
souvent à Caunes. Mais leurs Acta ne nous sont pas parvenus,
volés qu'ils furent par les hérétiques.
5. Voy. n"' XII, XXIV.
-254 REGISTRE DU GREFFIER
Ber. Pagesii, visitavit eosdem et adoravit et dédit eis
unam anguillam ; et ipsa testis dédit eis unam eminam
frumenti. Dixit etiam quod dicti heretici predicave-
runt eidem testi quod diligeret et adoraret bonos
homines; et quesierunt ab ea quare non induxisset
maritum suum defunctum ad hoc ut haberet hereticos
in morte sua , et ipsa testis respondit quod non cre-
debat quod ipse nuraquam habuisset fidem suam in
eis. Adjecit etiam quod fuit credens hereticorum circa
duos annos, quod ante negaverat. Adjecit etiam quod
alter eorum vocabatur Arnaîdus Gili ^ et alter Gatala-
nus, quorum nomina superius se dixerat ignorare.
Interrogata de tempore quo supradicti heretici jacue-
runt in domo dicte testis, dixit quod in madio erit
annus. Dixit etiam quod Anatabis Gita misit eis unam
eminam frumenti per Raymundum Fornerii, de Gor-
nezano, quem sciebat esse familiarem ipsorum. Hec
deposuit coram domino episcopo Garcassone apud
Garcassonam. Testes magister P., officialis, et magister
Robertus, et Ber. de Farico.
XI. — 7 avril 1259. — Dame Fais, détenue, déclare n'avoir
rien à ajouter.
Anno Domini M°GG°LVIin, vu idus aprilis. Dicta
Pays- carceri adducta requisita ut supra, testis jurata,
dixit nichil ahud scirc nisi illa que confessa fuit.
XII. — l*^"" septembre 1259. — Dame Fais, revenant, continue
sa confession.
Anno quo supra, kaiendis septembris. Dicta Fays^
1. Voy. no XXXI.
2. Voyez le numéro précédent et les n°* XII, XIII et XIV.
3. Voy. les n°^ X, XI, XIII et XIV.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 255
rediens, dixit quod, cum Raimunda, uxor Poncii de
Gornazano de Limoso, infirmaretur apud Limosum in
domo Poncii de Gornazano, mariti sui, illa (jua deces^
sit egritudine, vidit ipsa lestis in domo predicta rétro
quoddam postatum Bernardum Acier hereticum*, et
erant ibi simul cum dicto heretico Raimunda', uxor
Bernardi Pagesii, de Gornazano^, mater dicte intîrme.
Et non adoravit eum nec vidit adorari, set ipsa testis
salutavitei. Interrogata si dicta infirma fuit consolala,
dixit se non vidisse. De tempore, a duobus annis citra.
Itetn, dixit quod cum ipsa testis congregasset alic(uam
summam pecunie ad dandum hereticis, sicut jamdu-
dum Petrus Gornasani* ad hoc induxerat ipsam tes-
tem, supponens ipsa testis quod heretici erant in
domo Arnaudi Barbionis^, captata hora qua uxor
Arnaudi Barbionis erat absens a domo, ipsa testis,
inventa clave dicte domus, aperuit domum et vidit ibi
prefatos hereticos, quibus dédit cannam et dimidiam de
lecuro (sic) et ultra circiter xx solidos melgoriensium.
Et hoc facto, ipsa testis abiit viam suam. Et non ado-
ravit eos, set salutavit. De tempore, quod supra. Item,
dixit quod ipsa testis dédit Bernarde, uxori quondam
Guillehui Pagesii, unam eminam de frumento ad
opus hereticorum. De tempore, circiter duos annos.
Et recognovit quod omnia predicta comisit postquam
abjuravit heresim, et habuit penitentiam de hiis que
comiserat; unde fatetur se in abjuratam heresim reci-
1. Voy. n°^ XIV, XX, XXX, XXXII, XLVII.
2. Voy. n°« X, XXIV.
3. Voy. n° XXIV.
4. Voy. n»« X, XXIII.
5. Vov. n° XXXII.
256 REGISTRE DU GREFFIER
disse. Predictos hereticos credidit esse bonos homi-
nes, amicos Dei et veraces, bonamque fidem habere,
seque et alios salvari posse in secta eorum. Hec
déposait coram fratre Baud[oino], inquisitore. Testes
fratres P. Blegerii et Félix ordinis Predicatorum, et
Guir. Trepaci, notarius, qui hec scripsit.
XIII. — 24 septembre 1259. — La même, en prison depuis
longtemps, ajoute à sa confession.
Item, anno quo supra, viii kal. octobris. Dicta
detenta diu in carcere adjecit testimonio suo dicens...
(Deest.)
XIV. — 20 octobre 1259. — La même ajoute à sa confession.
Item, anno quo supra, xiii kal. novembris. Dicta
Fays rediens adjecit testimonio suo dicens, quod cum
venisset Gavanacum in domum Adalaicis Sicrede*,
prefata Adalaicia ostendit ipsi testi in quadam domum-
cula Bernarduni Acier- et socium suum hereticos; et
ibi ipsa testis sola adoravit dictos hereticos, dicendo :
Bejiedicite, flexis genibus ante ipsos. Et hoc facto,
ipsa testis abiit viam suam. De tempore, circiter duos
annos, scilicet postquam abjuravit heresim et fuit
educta a muro; unde fatetur in abjuratam se heresim
recidisse. Item, dixit se intrasse per clanagueriam et
vidisse in domo Guillemi Johannis de Gornasano Ber-
narduni Acier et socium suum hereticos, quibus ipsa
testis dédit unam poneriam pisorum. De tempore,
circa annum et dimidium. Et in actu isto fatetur se in
1. Voy. n» XXXII.
2. Voy. n«^ XII, XX, XXX, XXXII, XLVII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 257
abjiiratam heresim recidisse. Hec deposiiit coram fra-
tre G., inquisitore. Testes fratres J, de Gapitestagni,
subprior fratrum Predicatorum Narbone, et P. Ble-
gerii, ordinis Predicatorum^, et Guir. Trepaci, nota-
riiis, qui hec scripsit.
XV. — 14 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
d'Arsendis, de Montlaur, citée.
Arsendis, de Monte Lauro.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Arsendis, uxor
quondam Bernardi Fabri, de Monte Lauro, citata, tcs-
tis jurata super iiii°'' sancta Dei Evangeiia quod super
facto heresis et Valdesie, tam de se quam de omnibus
aliis, puram, plenam et meram diceret veritatem,
dixit quod a xx^' annis citra nichil de facto heresis vel
Valdesie sciebat; et de hiis que vidit vel audivit ultra
xx'' annos, fuit confessa coram fratre Ferrario^ apud
Gaunas, et postea fratri Bernardo et fratri Johanni^,
et penitentiam recepit ab ipsis ; et abjuravit heresim
coram predictis fratribus apud Gaunas, nec postea
nichil vidit.
XVI. — Même jour. — Confession de Guillaume Curt,
de Rieux-en-Val, cité.
G. GURT, DE RiVO.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelmus Gurt,
1. Mort au couvent des frères Prêcheurs de Castres en 12G9.
(Douais, Acta Capitulorum provincialium ord. fratrum Prsedi-
catorum, 145. In-8°, Toulouse, Privât, 1894.)
2. Voy. n° VI et note.
3. Rernard de Caux et Jean de vSaiut-Pierre.
17
258 REGISTRE DU GREFFIER
de Rivo, citatus, testis juratus super iiif sancta Dei
Evangelia quod super facto heresis et Valdesie, tam
de se quam de aliis, vivis ac mortuis, puram ac ple-
nam et meram diceret veritatem, super premissis
dixit se nichil scire diligenter pluries requisitus.
XVII. — Même jour. — Confession de Jean Aubry,
de \ illetritouls, cité.
JOHANNES AlBERICI, DE ViLLATRISTOLX.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Johannes Alberici,
de Villatristolx Vallis Aquitanie, ferens cruces de filero,
citalus, testis juratus super iiii°' sancta Dei Evangelia
quod super facto heresis vel Valdesie, tam de se quam
de omnibus aliis, vivis ac mortuis, puram, meram ac
plenam diceret veritatem, dixit quod, postquam fuit
confessus fratri Johanni ^ apud Garcassonam, non vidit
hereticos vel Valdenses, nec aliquid scit de facto ipso-
rum ; et de hoc quod viderat , a predicto fratre
Johanne penitentiam recepit, prout in suis litteris^
continetur, quas ostendit.
XVIII. — Même jour. — Confession de Guillelme Bonnefille,
de Taurize, citée.
GUILLELMA BONFILLA, DE TAURIZANO.
Anno quo supra, ii ydus marcii. Guillelnia Bonfilla,
de Taurizano, citata, testis jurata super mi°' sancta
1. Jean de Saint-Pierre.
2. C'étaient les lettres ou sauf-conduits que les inquisiteui's
délivraient à ceux qui étaient obligés à la pénitence, pèleri-
nages ou visites des églises. On en trouve de nombreux
exemples dans Doat, t. XXI, fol. 1C9 et suiv.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 259
Dei Evangelia, ut supra de aliis continetur, super pre-
missisdiligeiiter pluries requisita dixitsenichil [scire].
Dixit etiam se abjurasse heresim et Valdesiam apud
Gaunas, coram in(|uisitoribus heretice pravilatis^
XIX. — Même jour. — Confession de R. Villandriz,
de Cavanac, non cilé.
R. Villandriz, de Cavanacho.
Anno quo supra, ii ydus marcii. R*^"* de Villandric,
de Cavanacho-, non citatus, testis juratus super im"'^
sancta Dei Evangelia quod super facto heresis et Val-
desie, tam de se quam de omnibus aliis, vivis ac
mortuis, plenam, puram ac meram, diceret veritatem,
dixit quod, cum ipse esset quadam nocte in platea
apud Gavanachum, Guillelmus de Villandriz, de Gava-
nacho, venit ad dictum testem; et dixit ei quod duo
homines erant in domo sua et volebant loqui cum
dicto teste; et cum dictus testis ivisset ad domum
predicti Guillelmi, dictus Guillelmus dimisit ipsum ibi
et ivit et adduxit secum duos hereticos. Et cum
intrassent domum, invenerunt dictum testem ibi et
salutaverunt ipsum proprio nomine nominando ipsum
testem ; et dixerunt dicto testi quod ipse non cognos-
ceret eos nisi ipsi manifestarent se ei; et dixerunt
quod erant boni homines qui vocantur heretici et qui
persecuntur ab Ecclesia non pro malo quod faciant.
Et audivit ibi monitiones quas predicti heretici facie-
bant, et placebant sibi. Interrogatus si adoravit eos,
respondil quod non. Item, interrogatus de aslanlibus,
1. Probablement Bernard de Caux et Jean de Saint-Pierre.
2. Voy. le numéro suivant et le n" \XX.
260 REGISTRE DU GREFFIER
dixit quod ipse testis, et Guillelmus predictus; qui
Guillelmus monebat dictum testem quod crederet dic-
tis hereticorum, quia boni homines erant. Interroga-
tus de nominibus eorum, dixit se nescire. Interroga-
tus quo iverunt vel quid postea fecerunt, dixit se
nichil scire, nisi quod dimisit eos ibi. De tempore,
dixit quod très anni possunt esse. Postea circa duos
menses, Sycredus de Cavanacho^ venit ad ipsum tes-
tem et duxit ipsum ad domum suam; et dum ipse
testis sederet cum familia predicti Sycredi, venit dic-
tus Sycredus cum duobus liereticis qui erant in domo
sua, et qui salutaverunt ipsum testem; et ipsi sede-
runt juxta dictum testem, et predicabant ei et aliis
qui erant ibi. Et dicti heretici interrogaverunt dictum
testem , si scivisset eos ibi , si venisset ; dixit quod
non. Interrogatus si placebat ei predicacio eorum,
dixit quod non ; tamen bene audiebat eos. Item, inter-
rogatus si adoraviteos, dixit quod non, nec comedit,
nec bibit cum eis; de nominibus ipsorum non recor-
datur. Interrogatus de astantibus, dixit quod Sycre-
dus, Alazaydis, mater dicti Sycredi, et soror dicti
Sycredi nomine Belesen'^ et Guillelmus de PrixeneP.
Item, interrogatus si dédit eis altquid vel fecit aliquid
bonum, ad utrumque respondit quod non. Postea con-
sequenter circa médium annum, cum veniret ad
domum dicti Sycredi, invenit in eadem domo duos
hereticos de quorum nominibus non recordatur, et
audivit predicacionem predictorum hereticorum, que
predicacio placuit ipsi; et credidit ipsos esse bonos
1. Voy. n°« XX, XXX.
2. Voy. le numéro suivant.
3. Voy. n«* XX, XXX, XXXI, XXXIl.
DE L'INQTIISITIOX DE CARCASSONNE. 261
homines et credebat in secta eorum se posse salvari.
De circumstantibus, dixit quod predictus Sycredus et
Alazaydis, mater sua', et soror sua nomineBellesen, et
Guillelmus [de] Prixenel, et ArnaldusBrunel, de Gonfo-
lento^; et omnes isti audiverunt predicacionem eorum;
qua predicacione audita, dictus testis et Ar. Brunel,
et Sycredus et Guillelmus Prixenel eadem nocte asso-
ciaverunt eos extra villam de Cavanacho per aliquan-
tulum spacium. Et post dictus Arnaldus Brunel, de
Confolento, ivit cum eis apud Gonfolentum. Interroga-
tus si recepit aliquid ab eis, respondit quod nichil
dédit eis vel aliquid non recepit ab eis. Item, dixit
quod in vindemiis hoc anno preteritis fuit annus quod
ipse testis et Sycredus supradictus et Guillelmus de
Prixenel iverunt apud Gonfolentum et intraverunt
domum Johannis de Cornudelx^, et invenerunt ibi
duos hereticos ; et dicti heretici predicaverunt et mo-
nuerunt dictum testem, et Sycredum et Guillelmum
de Prixenel; et ibi diligenter audiverunt sermoncm
predictorum hereticorum. Et audito sermone, dicti
heretici dederunt predicto testi et Sycredo et Guil-
lelmo de Prixenel ad manducandum panem et vinum ;
et dixerunt dicti heretici quod Dominus remuneraret
illos qui bonum faciebant ipsi testi et Sycredo et
Guillelmo predictis et credentibus eorumdem. Post
prandium vero supradictum, predictus testis et alii
duo socii sui, junctis manibus, inclinaverunt se dictis
hereticis, dicendo : Benedicite, hereticis respondenti-
1. Voy. n°' XIX, XXX.
2. Voy. Première partie, n° XXIV, et le n° XXX de celle-ci.
3. Voy. n° XXXI.
262 REGISTRE DU GREFFIER
bus : Parcite nobisK Et dixerunt quod Dominus face-
ret dictum testem bonum christianum et aiios socios
suos predictos ; et statim ab ipsis hereticis recesserunt
et nichil dederunt eis, nec ipsi ab illis hereticis ali-
quid receperunt, excepto prandio supradicto. Requi-
situs de circumstantibus, dixit quod ipsi très supra-
dicti, et Johannes de Gornudelx et heretici supradicti;
de nominibus ipsorum hereticorum non recordatur;
nec postea vidit eos, nec scit quo iverunt. Item, inter-
rogatus si umquam abjura vit heresim, respondit quod
sic, apud Caunas, coram fratribus Predicatoribus et
inquisitoribus heretice vel Valdesie pravitatis ; et pos-
tea vidit et fecit omnia supradicta.
XX. — 15 mars 1250 (n. st.). — Guillaume Villandriz
ajoute à sa confession.
Yd[ib]us marcii. Idem R*^"' Villandriz- addidit quod in
vindemiis preteritis fuit annus quod Sycredus supra-
dictus venit ad dictum testem et dixit ei quod iret
secum adquemdam collum inter Confolentum et Cava-
nacum, ubi vocatur Mallolium Picace; et cum fuissent
ibi, expectaverunt ibi duos hereticos qui debebant
venire ad ipsos, sicut Sycredus predictus dixerat ipsi
testi, et dicti heretici venerunt ad dictum locuni de
nocte; et Petrus Adalberti^ et Guillelmus Tholosa, de
Gonfolento, venerunt cum ipsis, et salutaverunt dictum
testem et Sycredum predictum ; et postea Petrus Adal-
1. La formule Parcite nobis se rencontre rarement. Elle
réapparaît au numéro qui suit.
2. Voy. le numéro précédent et le n° XXX.
3. Voy. plus haut, n" I.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 263
berti et Guillelmus Tholosa dimiserunt ibi dictos here-
ticos et recesserunt ; et postea dictus testis et Sycre-
dus^ venerunt cum dictis hereticis; et dum ibi ibant, .
per viam predicabanteis; et mulliim placebat eis dic-
torum hereticorum predicacio; et interea predicando
per viam intraverunt domum dicti Sycredi apud Cava-
nachum; et cum intrassent domum, dictus testis et
Sycredus llexis genibus et junctis manibus adorave-
runt eos ibi, dicendo : Benedicite, et hoc fecerunt
ter; et ipsi respondebant : Parcite nohis-; et dicebant
eis quod Deus faceret eos bonos christianos et teneret
eos in sua virtute. Et dictus testis postea recessit. De
circumstantibus, dixit quod Alazaydis, mater dicti
Sycredi, et Rica, pediseca dicti Sycredi, et Petrus Ar",
dicti Sycredi frater, et soror ipsius Sycredi Bellesen
nomiue^ ; et omiies isti adora verunt dictos hereticos,
quando idem testis eos adoravit ; et dixerunt idem ut
supra; et fuerunt ibi per duos dies. Requisitus quis
providebat eis in victu vel aliis necessariis, dixit se
nescire. De nominibus requisitus, dixit se nescire; nec
postea vidit eos. Item, dixit quod in introitu messium
presentis anni erit annus quod Guillelmus de Prixe-
nel* et Sycredus adduxerunt m hereticos apud Gava-
nachum ad domum dicti Sycredi; et ipse Sycredus
venit ad dictum testem et dixit sibi quod faceret sibi
fieri unam camisiam, quam ipse testis habebat facien-
dam; dictus testis sciebat bene quod heretici aptarent
dictam camisiam. Et cum dicta camisia fuisset facta,
1. Voy. no^ XIX, XXX.
2. Voy. le numéro précédent.
3. Voy. le numéro précédent.
4. Voy. n°' XIX, XXX, XXXI, XXXII.
264 REGISTRE DU GREFFIER
ivit dictus testis ad domum dicti Sycredi et invenit ibi
illos très hereticos et salutavit eos et adoravit eos
secundum morem ipsorum, ut supradictum est, et
omnes illi qui erant présentes, scilicet omnes supra-
dicti de hospicio, et Guillelmus de Prixenel qui erat
ibi. Interrogatus si dédit eis aliquid, dixit quod vole-
bat eis dare precium camisie faciende ; et Sycredus
dixit ei quod nichil daret. Et fuerunt ibi per duos dies.
Et postea dictus testis et Sycredus et Guillelmus de
Prixenel quadam nocte abstraxerunt eos de dicto
Castro et associaverunt eos usque ad corn^ de Glausa.
Item, si sciebat quo ibant, dixit se nescire; et dictus
testis dimisit eos ibi cum Sycredo et Guillelmo de
Prixenel ; et reversus fuit ad dictum castrum. Inter-
rogatus de nominibus ipsorum, dixit quod unus voca-
batur Bernardus Acier, de Gonfolento ' ; de nominibus
aliorum duorum non recordatur. Item, dixit quod
annus potest esse et amplius quod quadam nocte,
dictus testis et Sycredus et Guillelmus de Prixenel
abstraxerunt duos hereticos de domo dicti Sycredi et
associaverunt usque ad mollendinum de Saillenfore;
et adoraverunt eos ibi secundum morem eorum ut
supra ; quo iverunt penitus ignorât. Item, dixit postea
quod in festo Omnium Sanctorum fuit annus quod
dictus testis cum Sycredo sepe dicto iverunt ad quem-
dam locum qui vocatur ad Olivers Gaufridi inter
Gavanachum et Gonfolentum ; et ibi spectaverunt
1111°'" hereticos; et venerunt cum eis duo homines quos
non cognovit dictus testis. Interrogatus si sciebat
1. Coin, angle.
2. Voy. n°* XII, XIV, XXX, XXXII, XLVII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 265
undo dicti heretici vénérant, dixit quod de Cornizano,
ut crédit; et dictus testis cum Sycredo adduxerunt
eadem nocte duos de illis hereticis apud Cavanacum
ad domum dicti Sycredi ; et alii duo iverunt apud Val-
icm Danie, set nescitad quem locum specialiter irent;
et tune dictus testis dimisit illos duos hereticos in
domo predicta. Itejn, de circumstantibus, dixit quod
familia dicti Sycredi predicta. De nominibus prcdicto-
rum hereticorum non recolit. Nec adoravit ibi hereti-
cos antedictos illa vice. Item, dixit quod modo potest
esse annus quod dictus testis et Guillelmus Prixenel
vidit (sic) VI hereticos ad ecclesiam de Casalx, et
associaverunt eos usque ad passum Sancti Martini
versus Villam Florens ; et idem testis dimisit eos ibi,
et Guillelmus Prixenel associavit eos usque ad Vallem
Aquitanie, in quodam nemore ubi dimisit eos, sicut
postea dixit dicto testi. Interrogatus unde illi dicti sex
heretici vénérant illa nocte et qui erant illi qui eos
associaverant, dixit se nescire. De nominibus ipsorum
non recordatur, nisi quod unus illorum vocabatur
Bernardus Acier, de Confolento. hiterrogatus si ado-
ravit eos tune, dixit quod non. Tamen diligenter
audivit eorum predicacionem dum irent per viam.
De aliis circumstantibus diligenter requisitus, dixit se
nichil aliud scire. Item, dixit quod citatus apud Car-
cassonam a fratre Johanne^ inquisitore, cum aliis de
Gavanaco hoc anno in messibus erit annus, eidem de
premissis celavit veritatem ; tamen quod non juravit,
quia ipse erat in Burgo quando alii juraverunt. Item,
dicit se vidisse duas hereticas apud Vilantritols in
1. Jean de Saint-Pierre.
266 REGISTRE DU GREFFIER
Valle Danie, in domo Piquerii, quas ostendit fiiia
Piquerii eidem testi, et Sicrede, et Guillelmi de Pris-
sanel. De tempore, ii anni et dimidius; et non adora-
vit eos.
Hec deposuit coram domino episcopo. Testes ma-
gisterG. Folqui[ni], dominas Bertrandus Blanx (?) et
magister Robertus de Farico.
XXI. — 16 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
négative de G. Sicre, de Cornèze, cité.
G. Sicre, de Cornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus Sycre,
de Cornizano*, citatus, testis juratus super im'"^ sancta
Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premissis de
se et aliis, dixit se penitus nichil scire.
XXII. — Même jour. — Confession de Pierre Etienne,
de Cornèze.
Petrus Stephani, de Cornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Petrus Stephani,
de Cornizano, citatus, testis juratus super iiii°' sancta
Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premissis dili-
genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXIII. — Même jour. — Confession de Raymond de Cuxac-
Cabardès, demeurant à Cornèze.
R., DE CUTCIIACO.
Iste est cruce signatus.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. R. de Cuchaco,
1. Vov. n° XXXII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 267
de Cornizano', testis juratus super iiif sancta Dei
Evangelia, etc., lU supra de aliis, dixit quod Bernar-
dus de Lagracce^, de Gonfolento, dixit eidem testi quod
duo heretici erant in cabana Pétri de Cornizano-^ et
quod iret secum ad illos et ducerent ipsos extra ter-
minum de Gornizano ; quod fecit dictus testis. Et duxe-
runt illos hereticos usque ad recum^ de Glausis; et
idem testis et socius suus predictus ibi dimiserunt eos.
De circumstantibus, dixit quod socius suus predictus
tantum. De tempore, dixit quod inter Natliale Domini
et carniprivium fuerunt m anni. Interrogatus si abju-
ravit heresim, respondit quod sic, apud Gaunas, coram
fratribus inquisitoribus ; et postea fecit quod supra-
dictumest. Interrogatus super omnibus aliis que per-
tinent ad formam inquisicionis, dixit se nichil aliud
scire.
Post confessionem suam adjecit quod P. Gornesani,
sororius suus, fecit eum venire ad domum suam et
ibi ostendit ei duos hereticos, scilicet Ar. de Ganeto^
et Ferier^ ; et adoravit eos ter secundum morem here-
ticorum. Interrogatus si credebat ipsos esse bonos
homines, dixit quod non. Interrogatus de tempore,
dixit quod in festo Nativi[tjalis fuerunt m anni.
1. Voy. Première partie, n° VII.
2. Entre les lignes, d'une auti'e main : Vel Adalbert, vel
filius Poncii Adabert.
3. Voy. n°^ X, XII.
4. Ruisseau.
5. Voy. no« III et XL VI.
6. Voy. n"' XXX, XXXI.
268 REGISTRE DU GREFFIER
XXIV. — Même jour. — Confession de Bernard Pages,
de Cornèze, cité.
B. Pagesii, de Cornez ano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Bernardus Page-
sii ^ de Cornezano, citatus, testis juraUis super iiii°''
sancta Dei Evangelia, ut supra de aliis. Super premis-
sis pluries requisitus, dixit se nichil scire. Rediit vero
et adjecit quod Raymunda^, uxor sua, misit hereticis
unam eminam raonis'^ per Raymundum Fornerii ; quod
non placuit ei, ut dixit. De tempore, dixit quod a
messibus circa.
Hec deposuit coram domino [episcopo]. Testes
domini Geraldus, R. David et Guillelmus Fulquini,
qui hoc legit.
XXV. — Même jour. — Confession de Guillaume Arnaud,
de Cornèze, cité.
Guillelmus Arnaldi, de Electo.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Guillelmus Ar-
naldi, de Cornizano vel Electo, serviens capellani de
Cornezano, citatus, testis juratus super 1111°'^ sancta Dei
Evangelia, etc., ut supra de aliis. Super premissis dili-
genter pluries requisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXVI. — Même jour. — Confession de Raymond Pages,
de Cornèze, cité.
R. Pagesii, de Cornizano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Raymundus
1. Voy. Première partie, n" VIT, et plus haut, n° XII.
2. Voy. no« X, XII.
3. Mixture, d'où blé de regon.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 269
Pa^csii', filius P. Pagesii, de Gornizano, citatus, tes-
tis juratus super iiii°'" sancta Dei Evangelia, etc., ut
supra de aliis. Super premissis diligenter pluries
requisitus, dixit se penitus nichil scire.
XXVII. — Même jour. — Confession de Garsen Pélegrine,
de Rustiques.
Garsen Pelegrina, de Rusticano.
Anno quo supra, xvii kal. aprilis. Garsendis Pele-
grina, de Rusticano, testis jurata quod de se et aliis,
vivis et mortuis, super crimine heresis et Valdesie
plenam et puram diceret veritatem, dixit se penitus
nichil scire super crimine heresis et Valdesie. Dixit
tamen quod Ghristiano de Milano- querenti in nomine
Domini et sancti Pétri multociens dederat helemosi-
nam. Audierat tamen ipsumcommendantem Valdenses
et dicentem quod ipse hospitabatur eos et sustentabat
de pannis quos querebat. Et hoc fuit post abjuratam
heresim apud Gaunas.
XXVIII. — Même jour. — Confession de Rixendis,
de Villefloure, non citée.
RiGSENDIS, DE VlLLAFLURAlNA.
Anno et die quo supra. Ricsendis, de Villafluraina,
testis jurata et non citata, dixit quod cum Ber.
Ulguier de Vilario, maritus suus condam, positus in
infirmitate, cum esset jam prope mortem venerunt
circa crepusculum duo homines cum baculis ; et dum
jpsa procuraret de cena ipsius mariti, intraverunt ubi
1. Voy. Première partie, n** VII.
2. Un Vaudois probablement.
270 REGISTRE DU GREFFIER
jacebat et locuti fuerant cum eo, ipsa leste absente,
et postea recesserunt; et ipsa accessit ad eum, et cum
instancia peciit qui erant illi ; et tandem ipse respon-
dit ei quod erant lieretici et bene caveret sibi ne
diceret alicui de villa. De astantibus, dixit quod ipse
solus erat. De tempore, dixit quod in vindemiis erunt
très anni.
Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone.
Testes magister Robertus, Bonus Macip et Bertrandus
de Farico^.
XXIX. — 17 mars 1250 (n. st.), Couffoulens. — Confession
de Saisia, de Cavanac, non citée.
Saisia, de Cavanaco.
Ista est crucesignata.
Anno quo supra, xvi kal. aprilis. Saisia de Gavanàco
non citata juravit super iiii°' sancta Dei Evangelia
coram magistro P., officiali, apud Gonfolentum; et
tune interrogata per sacramentum ut de facto here-
sis et Valdesie tam de se quam de aliis diceret id quod
sciret, celavit penitus veritatem. i^ostmodum vero cum
ducta fuisset apud Garcassonam et ibi aliquanto tem-
pore dententa, dixit per sacramentum quod quadam
die, dum a casa veniret ad domum sororis sue Ala-
zaydis Sycrese, vidit ibi duos hereticos, de quorum
nominibus non recordatur, et inclinavit se coram eis
ponendo manus in terram ter dicendo : BenecUcite; et
dicti heretici respondebaiit : Dominiis emendet vos
1. Avant la déposition de Rixendis : Quere secundam con-
fessionem istius in secundo libro, XLIII fol.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 271
adversus 7iosK Interrogata de tempore, dixit quod
duo anni possunt esse. Item, interrogata de astantibus,
dixit quod predicta soror sua tantum. Interrogata si
umquam audivit predicacionem eorum vel aliorum,
dixit quod non. Interrogata si dédit eis aliquid vel
recepit ab ipsis, dixit quod non. Interrogata si soror
sua, scilicet Aiadaisis Scicreza, tune adoravit eosdem,
dixit quod sic. Interrogata si credebat eos esse bonos
homines et credebat se posse salvari in secta et mani-
bus eorumdem, dixit quod non. De aliis breviter dixit
se nichil scire diligenter requisita. Interrogata si abju-
raverit heresim, dixit quod sic, coram fratribus inqui-
sitoribus apud Gaunas.
Hec deposuit coram domino episcopo Carcassone et
domino abbate Fontis Frigidi^, et fratre Petro d'Orto-
lanas, monacho ejusdem monasterii, et Ber. Martini,
archipresbitero Carcassone.
Interrogata dixit quod ipsa testis abjuravit here-
sim apud Garcassonam, coram fratre Johanne ^,
inquisitore, et scienter celavit ei omnia predicta, et
scienter dejeravit^
XXX. — 15 el 17 mars 1250 (n. st.), Couffoulens. —
Déposition de Sycre, de Cavanac.
SiCREDUS, DE GâVANACO.
Iste est intrusus.
Anno quo supra, id[ib]us marcii. Sicredus de Gava-
1. Formule qui ne se retrouve pas ailleurs.
2. Arnaud, 1243-1262.
3. Jean de Saint-Pierre.
4. Avant les dépositions de Saisia : Quere primam confessio-
nem ejus in VP libro, XP folio.
272 REGISTRE DU GREFFIER
naco juratus dixit se super crimine heresis penitus
nichil scire^
Sygredus, de Cavanago.
Iste est intrusus.
Anno quo supra, xvi kal. aprilis. Sicredus^ de
Cavanacho ' juravit coram magistro P., oificiali, apud
Confolentum et tune celavit veritatem. Postmodum
vero apud Carcassonam detentus, dixit per sacrameii-
tum quod ix anni sunt elapsi quod vidit in domo sua
duos hereticos, scilicet Arnardum de Fonterz ; de alio
non recordatur ; quosBernardus Acier, deConfolento^,
adduxerat in domum predictam ; et tune nichil aliud
ibi fecit. Item, alia vice in eadem domo vidit eosdem
hereticos et tune comedit cum eis. Interrogatus si
tune adoravit eosdem, dixit quod non et tune simiU-
ter nichil ahud fecit. Item, dixit quod aha vice vidit
duos hereticos, quorum unus vocabatur Baiis nomine,
quos Arnaldus Gibehn, de Gonfolento, adduxit ad
puteum de Cavanaco ; et ibi idem testis et avunculus
suus Petrus Sicredi receperunt eos et duxerunt ad
domum Raymunde, socrus dicti Pétri Sycredi, que
infirmabatur ; et tune heretici locuti fuerunt cum
eadem. Interrogatus quid fecerunt vel dixerunt tune,
dixit se non audivisse. Interrogatus de astantibus, [dixit]
quod Alazaydis, mater ipsius testis^, et Raymunda,
1. Entre les lignes : Quere aliam ej'iis confessionem , in
IIP Ubro, XII fol.
2. Entre les lignes : combustus.
3. Voy. Première partie, n^^Il, IV, et ici lesn»' XIX et XX.
4. Voy. n»"* XII, XIV, XX, XXXII, XLVII.
5. Voy. n°' XIX, XX.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 273
uxor dicti P. Sicredi. Iiiterrogatus de temporc, dixit
quod VII anni possunt esse. Dixit etiam quod circa
mediam noctem ipse testis solus duxit eos hereticos
usque ad collum de Confblento et ibi dimisit eos.
Interrogatus si in recessu adoravit eos, dixit quod
non. Interrogatus si aliquid dédit eis vel recepit, dixit
quod non. Item, dixit quod alia vice Arnaldus Brunel,
de Gonfolento^ adduxit ad ipsum testem aiios duos
hereticos ad vineam de Picace, videlicet Ar™ Egidii^
et Ferrarium^; et ipse testis duxit illos hereticos ad
domum suam ; et steterunt ibi per duos dies vel très.
Interrogatus si tune comedit cum eis, dixit quod non.
Ite7n, interrogatus si dédit eis ahquid, dixit quod non.
Interrogatus si recepit ab eis aliquid, dixit quod unus
illorum dédit sibi vi denarios, alius très vel IIIl°^ Inter-
rogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non"^. In-
terrogatus si audivit predicacionem eorum, dixit quod
sic. Interrogatus si placebat ei predicatio eorum, dixit
quod sic. Interrogatus si aliqui de villa de Gavanaco
vel aliunde veniebant ad predicacionem eorumdem,
dixit quod non vidit, nisi R"' de Villandriz, de Gava-
naco, quem ipse testis introduxerat ad eosdem. Inter-
rogatus si dictus R. de Villandriz ^^ adoravit^ dictos
1. Voy. n°XIX.
2. Voy. n" XXXVII.
3. Voy. n<" XXIII, XXXI.
4. En marge : Postea adjecit et correxit dictum suuin, et in
adventu licreticorum et recessu adoravit eos, dicendo fle.ris geni-
bus ter : Benedicite; et heretici respondebant : Deus benedicat
\os. Et R. de Villandriz et G. de Prizanel fecerunt sirniliter.
5. Voy. les n°» XIX et XX.
6. Renvoi à la note 4.
18
274 REGISTRE DU GREFFIER
hereticos vel dédit eis aliquid vel recepit, dixit quod
non, nisi quod audivit monitiones et predicacionem
eorum. Item, dixit quod Guillelmum de Prixenel^
consanguineum suum, adduxit ad hereticos antedictos.
Interrogatus si dictus Guillelmus adoravit ^ ipsos here-
ticos, vel dédit vel recepit ahquid ab eis, dixit quod
ipse viderit nisi quia audivit predicacionem eorum.
Dixit etiam quod hereticos antedictos reduxit ad locum
ubi eos acceperat cum R. de Villandriz, et tradidit
Arnaldo Brunelli antedicto. Interrogatus si in recessu
dédit eis aliquid vel adoravit^ eos, dixit quod non.
Interrogatus si dixerunt ei aliquid, dixit quod rogave-
runt eum testem, ut si forte mitterent ad eum nun-
cium, quod veniret ad eos; et ipse promisit quod liben-
ter faceret. Interrogatus de teinpore, dixit quod
iiif anni possunt esse. Item, alia vice Petrus Adalberti,
de Gonfolento^, adduxit ad ipsum testem duos hereti-
cos, quorum unus vocabatur Guillelmus Vincencii ; de
alio non recordatur, et idem testis adduxit eos ad
domum suam ; et ibi steterunt per duos vel très dies.
Interrogatus si tune adoravit eosdem, dixit quod non.
Item, si audivit predicacionem.
1. Voy. n«« XIX, XX, XXXI, XXXII.
2. Renvoi à la note 4 de la page précédente.
3. Renvoi à la note 4 de la page précédente.
4. Voy. n" X.
5. La fin de cette déposition manque, le fol. xnii (ancien),
qui la contenait, ayant disparu.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 275
XXXI. — [17 mars 1250 (n. st.).] — Confession de Guillaume
Sicre, de Cavanac.
[GUILLELMUS SiCREDI.]
Item, dixit quod quadam nocte duxit ipse teslis ad
Cortz Ar. [Geli]~ et Ferrarium hereticos; et cum fuis-
sent in quadam area, Vergelia exivit ad ipsum testem ;
et ipse testis et Vergilia, uxor Ferrier, intromiserunt
dictos hereticos apud Cortz ; et cum essent ad hostium
dicte Vergelie, ipse testis recessit ab eis, et predicta
Vergelia cum predictis hereticis intravit domum suam.
Inlerrogatus, dixit quod ipse testis non adoravit dic-
tos hereticos nec dicta Vergelia, ipso teste vidente.
Et hoc facto, ipse testis recessit ab eis. De tempore,
circa dimidium annum.
Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone.
Testes Bertrandus de Farico, et G. Poncii et Bonus
Mancipus.
Item, dixit ipse testis quod quadam nocte abstraxe-
runt ipse testis et Guillelmus de Prichanel ^ duos here-
ticos quorum nomina ignorât, a domo ipsius testis;
et duxerunt eos usque ad fontem de Villafluras juxta
Villafluras; etinvenerunt ibi Raymundum Julianisenio-
rem et alium hominem cujus nomen ignorât ; et ibi
ipse teslis et alii predicti adoraverunt dictos hereticos,
sicut dictum est. Quo facto, ipse testis et Guillelmus de
1. Pour la môme raison que ci-dessus, le commencement de
cette déposition manque. Voy., pour Guillaume Sicre, Pre-
mière partie, n° VII.
2. Voy. n° X.
3. Voy. n»^ XIX, XX, XXX, XXXII.
276 REGISTRE DU GREFFIER
Prichanel recesserunt a predictis hereticis ; et heretici
remanserunt cum aliis predictis. De tempore, circa
II annos et dimidium. Adjecit etiam quod ipse testis
et Guillelmiis de Prichanel in exitu domus ipsius testis
adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est.
Hec déposait apud Garcassonam, coram domino epis-
copo Carcassone. Testes magister Guillelmus Folquini,
etGuillelmusPonciietBonus Mancipus, qui hec scripsit.
Item^ dixit quod Johannes de Gornudels et Bernar-
dus de Na Genta, de Cofïolento, adduxerunt quadam
nocte als OHviers dels GuifFrezes Ferrarium* et Ar.
Geh hereticos ; et erant ibi ipse et Guillehiius de Pri-
chanel, de Cavanaco ; et ibi ipse testis et omnes alii pre-
dicti adoraverunt dictos hereticos, sicut dictum est.
Et hoc facto, ipse testis et Guillelmus de Prichanel
tenuerunt viam suam cum dictis hereticis et duxe-
runt eos apud Gavanacum et intromiserunt ebs in
domum ipsius testis ; et Guillelmus de Prichanel reces-
sit ab eis. Et steterunt ibi predicti heretici per duos
dies et comederunt ibi de bonis ipsius testis et matris
ipsius testis. Et erant ibi ipse testis et Aladaicis Sci-
cresa, mater ipsius ; et ibi ipse testis adoravit eos. Et
cum stetissent ibi per duos dies, ipse testis abstraxit
predictos hereticos inde et duxit eos usque ad Golleni
de Goiïblento; et ibi dimisit eos, et reversus fuit apud
Gavanacum. Adjecit etiam quod Johannes de Gornu-
dels^ et Bernardus de Na Genta predicli recesserunt a
predictis hereticis de predicto loco. De tempore, circa
m annos.
1. Voy. n°^ XXIII, XXX.
2. Voy. n° XIX.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 277
Hec deposuit coram domino episcopo. Testis Bonus
Mancipus, qui hec scripsit.
XXXII. — 31 octobre 1259, Carcassonne. — Guillaume Sicre,
arrêté, continue sa confession.
Guillelmus Sicredi, filius Adalaicie Sicrede', de
Gavanaco, diocesis Garcassonensis, adductus captus,
anno Domini M°GG°LVIIir, ii kal. novembris, adjecit
testimonio suo, dicens quod Amblardus de Villa Longa
missus a Bernardo Acerii, ut dicebat, veniens Gava-
nacum, duxit inde ipsum testem apud Bellum Vi-
dere in domum Guillelme de Gramasia ad videndum
hereticos ; et ibi ipse testis vidit eundem Bernardum
Acerii^ et socium suum hereticos, presentibus eodem
Amblardo et Guillehna de Gramasia, sponsa sive uxore
ejus; et ibi ipse testis solus adoravit dictos hereticos;
set non vidit ahos adorantes. Et tune prefati heretici
quesiverunt ab ipso teste de statu terre sue et creden-
cium hereticorum ; et in crastinum ipse testis, adoratis
hereticis, et acceptis ab eis ex dono quinque solidis
melgoriensium, rediit in sua, dimissis hereticis in do-
mo predicta. De tempore, circiter v annos. Item^ dixit
quod ad dictum dicti Amblardi ipse testis ivit ad cas-
trum de Rivo in Valle Danie in domum Duranti Egi-
dii", et vidit ibi P. Fatis hereticum, presentibus dicto
Duranto Egidii..., uxore ejus, et... fîHa ipsius Duranti
etatis VIII annorum ; et ibi ipse testis in adventu et re-
cessu adoravit dictos hereticos ; et prefati heretici ro-
gaverunt ipsum testem quod receptaret eos; etrecessit
1. Voy. n° XIV.
2. Voy. n«^ XII, XIV, XX, XXX, XLVII.
3. Voy. n" XL VI.
278 REGISTRE DU GREFFIER
ab eis. Et post lapsumaliquorum dierum, prefati here-
tici venerunt in domutn ipsius testis apud Gavanacum,
et fuerunt ibi per duos vel très dies, presentibus ipso
teste et Adalaicia, matre ipsius testis, qui dederunteis
ad comedendum. Et adoraverunt eosdem hereticos
quolibet die mane et vespere, ut supra. Et post lapsum
dictorum dierum, ipse testis duxit prefatos hereticos
apud Gornazanum in domum Arnaudi Barbionis^ qui
receptavit prefatos hereticos, présente Adalaicia, uxore
ejus ; et ibi ipse testis et alii duo, ipso teste vidente,
adoraverunt dictos hereticos, ut supra. Et hoc facto,
ipse testis, diniissis ibi hereticis, rediit in propria. Et
hoc fuit circa tempus predictum. Item, dixit quod, ad
dictum Arnaudi Barbionis, de Cornazano, ipse testis
exiens obviam prefatis hereticis assumpsit eos et ad-
duxit eos in domum sui ipsius testis, ubi fuerunt per
diem et noctem, presentibus ipso teste et Adalaicia,
matre ipsius testis, qui receptaverunt eos et dederunt
eis ad comedendum ; et adoraverunt eos ipse testis et
mater ipsius testis in adventu et recessu eorum. Et post
lapsum dicti diei, prefati heretici recedentes inde
abierunt viam suam versus Vallem Danie. De tem-
pore, circa un annos et dimidium.
Adjecit etiam quod post lapsum viii dierum, prefati
heretici, sicut condixerant cum ipso teste, redierunt
ad domum ipsius testis apud Gavanacum, et fuerunt
ibi per duos dies, presentibus ipso teste et matre
ipsius testis. Qui receptaverunt eos et dederunt eis ad
comedendum et adoraverunt eos utroque die bis mane
et vespere. Et vidit seu visitavit ibi prefatos hereti-
1. Voy. n« XII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 270
cos Guillelmiis de Preixanello^ set non vidit eunn ado-
rantem. Et post lapsum dictorum dierum, ipse testis
solus assuniens prefatos hereticos associavit eos usque
ad locum vocatuni CoUein de Gavanaco, ubi ipse tes-
tis, adoratis hereticis, recessit ab eis. De tempore,
quod supra.
Item, dixit quod, ad dictum Arnaudi Barbionis, ipse
testis venit juxta aquam de Lieuco, ubi invenit prefa-
tum Bernardum Acerii et socium suum hereticos, quos
adorans ibi duxit eos inde apud Gervianum Vallis
Danie, in domum Arsendis, que receptavit eos; et in
mane ipse testis, sumpto prandio in cellario domus
ubi erant heretici et dicta Arsendis cum eis, adoratis
hereticis ab ipso et dimissis ibi hereticis, ipse testis
rediit in sua. De tempore, circiter m annos. Itein, dixit
quod, ad dictum dicti Arnaudi Barbionis, ipse testis
veniens ad aquam de Lieuco, invenit ibi prefatos here-
ticos, quos adorans duxit apud Gomelbas in domum
Pétri de Gomelbis cum uxore dicti Pétri de Gomelbis ;
dimissis hereticis in quodam paleirio^, rediit in pro-
pria ; et hoc fuit circa tempus predictum.
Adjecit etiam quod post lapsum xv dierum, sicut
condixerat, cum hereticis veniens ad passum de Vil-
landriz, invenit ibi prefatos hereticos ; et, adoratis eis,
duxit eos usque ad callam^ de Gavanaco, ubi recessit
ab eis et adoravit eos ut supra. Item, dixit quod, ad
dictum Guillelmi de Paulmiano de Vesola, ipse testis
venit extra Gavanacum ad quoddam mallolium ipsius
testis, ubi invenit Bernardum de Monte Olivo et Ber-
1. Voy. n»" XIX, XX, XXX, XXXI.
2. Voy. n° II, note.
3. Sentier, chemin.
280 REGISTRE DU GREFFIER
nardum Acier hereticos, quos adoravit et duxit in
domum sui ipsius testis, ubi fuerunt per diem et noc-
tem, presentibus ipso teste et dicta matre ipsius tes-
tis; qui receptaverunt prefatos hereticos et dederunt
eis ad comedendum et adora verunt eos; et post lap-
sum dicte diei, ipse testis eduxit inde prefatos here-
ticos et associavit eos usque ad passum de Vilandriz,
ubi adorans eos recessit ab eis. De tempore, circa unum
annum. Item, dixit quod Guillelmus de Vesola, veniens
apud Cavanacum, duxit ipsum testem apud Vesolam et
inde ad nemus de Mata ad videndum hereticos ; et inde
ipse testis, ad dictum juvenis predicti, ascendit in
montem supra dictum nemus, ubi invenit Bernardum
de Monte Ohvo, hereticum, et cum eo Vitalem de
Paulmiano de Vesola. Qui narraverunt ipsi testi quod
PetrusPoliani, episcopus hereticorum, clam recesserat
ab eis et absconderat totam pecuniam et totum the-
saurum. Quo audito, ipse testis remansit ibidem cum
eis per très dies ; et querentes per nemus reppererunt
prima die unam botillam subtus terram, ubi erant
numéro XII vel xiii librorum sterlinge, et secunda die,
aliam botillam, in qua erant xiiii librorum sterlinge,
et tertia die, tertiam botillam in qua erant xvili libre
millarensium; quibus acaptis, venerunt insimul usque
ad Cornasanum, ubi remansit Bernardus de Monte
Olivo hereticus simul cum Arnaud [o] Barbionis, qui
veniens exiverat ad eumdem hereticum ; et ipse testis
et Vitalis de Paulmiano cum pecunia venerunt Cavana-
cum in domum ipsius testis ; et post unum vel duos
dies, ambo, ipse testis et dictus Vitalis, venerunt
cum pecunia apud Casais, ubi invenerunt Bernardum
de Monte Olivo et Bernardum Acier et alium hereti-
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 281
cum ; et adoraverunt eos ambo ; et hoc facto et retlita
eis pecunia, ipse testis solus recessit ab hereticis et a
Vitale dePau[l]miano, qui remansit cumeis. De tempore,
circa unum annum. Item, dixit quod post lapsum xvdie-
rum, ipse testis, sicut condixerat cum hereticis et cum
Vitale, cum duobus libris quos heretici dimiserant in
domo ipsius testis, venit apud Gervianum in domum
Arsendis; et inde Petrus, fîlius ipsius Arsendis, duxit
ipsum testem apud Rivum in domum cujusdam mulie-
ris, que stat juxta portam ville versus circium^ cujus
nomen ipse testis ignorât; ubi ipse testis et dictusP.
comederunt ; et sero prefata mulier direxit ipsum tes-
tem in quodam vico castri, dicens quod in extrema do-
mo illius vici inveniret quod ipse testis querebat. Quo
audito, ipse testis sequens illum vicum aperuit por-
tam domus extrême, ubi invenit Bernardum de Monte
Olivo, Bernardum Acier, et Petrum de Camia et duos
hereticos, quos primo ipse testis viderat simul cum
Petro, filio Arsendis, in quadam vinea juxta Rivum et
locutus fuerat cum eis de facto Vitalis de Paulmiano,
qui non venerat, sicut promiserat hereticis ; et tune in
domo predicta ipse testis adoravit dictos hereticos et
dixit eis quod Vitalis de Paulmiano, quem ipse testis
de mandato hereticorum iverat visum apud Vesolam,
non potuit venire, quia impedimentum habuerat idem
Vitalis in genu et mandabat eis quod cogitarent de
se ipsis, quia idem Vitalis nichil poterat facere eis; et
post aliquanlam moram, heretici dederunt ipsi testi
XX solidos melgoriensium pro labore quem subierat et
fccerat pro eis. Quibus acceptis, ipse testis rediens
1. Le cers, c'est-à-dire le sud.
282 REGISTRE DU GREFFIER
in domum dicte mulieris jacuit et pernoctavit ibi;
et promisit hereticis in recessu ab eis quod si presen-
tiret aliqua que possent eis interesse, nunciaret eis.
Adjecit etiam quod in vinea ubi ipse testis vidit pre-
fatos hereticos, ut predictum est, adoravit eos et red-
didit eis dictos duos libros. Interrogatus si Petrus,
tîlius Arsendis, adoravit dictos hereticos, dixit quod
non, neque vidit eos simul cum ipso teste. Item, de
tempore, quod supra. Item, dixit quod ad dictum Ada-
laicie, uxoris Arnaudi Barbionis, quam ipse testis inve-
nit in Burgo Garcassone, ipse testis ivit ad domum
ipsius Arnaudi Barbionis apud Gornasanum, ubi vidit
et visitavit Bernardum de Monte Olivo, Bernardum
Acier, Petrum de Gamia et alium hereticum, présente
Adalaicia, uxore ipsius Arnaudi Barbionis; et ibi ipse
testis adoravit dictos hereticos. Et hoc facto, ipse tes-
tis, de mandate hereticorum, ivit Vesolam ad Vitàlem
de Pauhniano, cui ipse testis dixit, ex parte heretico-
rum, quod, si pecuniam quam simul cum Vitale et que-
dam aUa absconderant, quam heretici invenire non
poterant, idem Vitahs sciret, certificaret eos ; et idem
VitaHs respondit ipsi testi quod postea non fuerat in
loco ubi pecunia fuerat absconsa, nec sciebat ahquid
de illa pecunia. Quo audito, ipse testis renunciavit
hoc et dixit hereticis apud Gornasanum in domo
Arnaudi Barbionis, présente dicta Adalaicia, uxore
Arnaudi Barbionis ; et postmodum adoratis hereticis
et dimissis ibidem, recessit ab eis. De tempore, hoc
anno circa festum Nativitatis Domini.
Item, dixit quod ad dictum Arnaudi Barbionis
venientis apud Montem Olivum, ipse testis venit Gor-
nasanum, ubi invenit Bernardum Acier et Petrum de
DE L'INQUISITION DK CARCASSONNE. 283
Gamia hereticos in (juadam domunciila, quam osten-
dit ipsi testi Adalaicia, uxor Arnaudi Barbionis ; et ibi
ipse testis adoravit ipsos hereticos; et hoc facto, pre-.
fati heretici rogavenint ipsum testern quod recederet
cum cis et iret in Lombardiam ^ Quibus ipse testis res-
pondit et dixit se non iturum, quia non habebat dena-
rios paratos ; et sic recessit ab eis. De tempore, hoc
anno circa mediam quadragesimam. Predictos hereti-
cos credidit esse bonos homines, aniicos Dei et vera-
ces, bonamque fidem habere, seque et alios salvari
posse in secta eorumdem ; et hic fuit in ista credencia
quousque ultimo recessit ab eis. Et recognovit quod
omnia superius adjecta a principio adjectionis fecit et
commisit postquam fuit eductus de muro ubi intrusus
fuit pro hiis que primo commiserat in heresi, et etiam
post factam sibi gratiam de crucibus in eductione
mûri ; unde confitetur se scienter in abjuratam here-
sim recidisse. Item, dixit quod Dies et Johanna here-
tice fuerunt in domo ipsius testis et matris sue per
annum et ultra continue comedentes et bibentes de
proprio ipsarum hereticarum. Verumtamen tam ipse
testis quam mater ejus emondebant bladum eis ali-
quando, et ahquando emebant ab aliis. Et ambo, ipse
testis et mater ipsius testis, multociens adoraverunt
dictos hereticos ; et vidit et visitavit ibi dictos hereti-
cos; Guillelmus de Preixanello pluries et multociens
adoravit eosdem hereticos, ipso teste vidente.
Adjecit etiam quod post lapsum dicti criminis, ipse
testis et Guillelmus de Preixanello simul cum Petro Pa-
1. Tout bon hérétique faisait le voyage de Lombardie, qui
était comme une autre terre sainte.
284 REGISTRE DU GREFFIER
raire et alii heretici eduxerunt inde prefatos hereticos
et associaverunt et eduxerunt eos usque ad podium
vocatum Garga Sobregii ; et ibi ipse testis et dictus
Guillelmus de Preixanello, ipso teste \idente, ado-
ratis hereticis, recesserunt ab eis. De tempore, cir-
citer XI annos. Et hoc non dixit, quia non recorda-
batur quando primo fuit confessus. Item, dixit quod,
postquam Bernardus Acier hereticus fuit adductus
captus Garcassonam et fuit conversus, ipse testis, au-
dita conversione ejus, venit Garcassonam in domum
Marescalli, ubi inquisitores stabant et inquirebant ; et
ibi ipse testis invenit Vitalem de Paulmiano detentum
captum, quem ipse testis consuluit de facto Bernardi
Acier. Qui dixit ipsi testi quod dictus Bernardus
Acier confitebatur et locutus fuerat de ipso Vitale;
et fuerat propter hoc captus, et presumebat quod, si
nondum locutus fuerat de ipso teste, quod adhuc loque-
retur et revelaret ipsum testem et factum ejus ; et con-
sulebat ipso testi quod aufugeret et recederet a terra.
Quo audito, ipse testis et Guillelmus de Preixanello et
Adalaicia, mater ipsius testis, recedentes a Castro de
Gavanaco, venerunt apud Malverium in domum Ada-
laicie, sororis ipsius testis, uxoris Guillelmi Aigabeu,
ubi dimissa matre ipsius testis, ipse testis et Guillelmus
de Preixanello iverunt apud Rupem Amaters visitaturi
ecclesiam et oratorium Béate Marie Virginis ; et rece-
dentes inde, redierunt ad Forciam ' Raimundi Fer-
randi intcr Montem Regalem et Fanum Jovis ; et inve-
nerunt ibi Adalaiciam , matrem ipsius testis ; et
postmodum Adalaicia, soror ipsius testis, et Guillel-
1. La Force, dans l'Aude.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 285
mus Aigabeu, vir ejus, de Malveriis, venientes in
donium Bernardi Deodati, sororii Guillelmi Aigaheu,
ubi ipsc testis et Guillelmus de Preixanello crant, dixc-
runt et nunciavcriint eis quod Bernardus Acier con-
versus tolum factum ipsius testis et alterius revela-
verat, dicentcs eis quod aufugerent. Quo audito, ipse
testis et Guillelmus de Preixanello, dimissa ibi matre
ipsius testis, simul cum sorore et sororio ipsius testis
aufugerunt et recesserunt a terra.
Hec deposuit Garcassone, coram fratre Baudouino
de Monte Forti, inquisitore. Testes fratres P. Blatgerii
et Félix et Guillelmus Escobillo, conversus de ordine
Predicatorum, et Bainaldus de Gastris, notarius, qui
subscripsit.
Et juravit, et abjuravit et fuit reconciliatus.
XXXIII. — 17 mars 1250 (n. st.), Carcassonne. — Confession
d'Alasaïs de Bax, de Verzeille.
Alasais de Bax, de Verzalano.
Crucesignata est.
Anno Domini M°GG°XLVIlir, [x]vi kal. aprilis. Ala-
daidis de Bax, de Verzelano, testis jurata, dixit quod
quedam consanguinea sua, Ermesendis nomine, de-
functa, mandavit predicte testi ut veniret ad eam apud
Leucum ; et dicta testis obviavit ei in porta de Leuco;
et tune dicta Hermesendis adduxit dictam testem ad
doinum R. Guilis' de Leuco, et ibi oslendit ei duos
hereticos, quorum nomina ignorât; et dicta testis ado-
ravit eos flexis genibus, dicens : Benedicite, sicut moris
1. Voy. n° VII et plus bas : Gilis.
286 REGISTRE DU GREFFIER
est hereticorum^; et aller eorum quesivit a dicta teste
si reciperet eos in domo sua ad minus una nocte; et
ipsa respondit quod non auderet pro filiis suis. Item,
interrogata si comedit vel bibit cum eis, si audivit
predicationem eorum, si dédit eis aliquid, si postea
vidit eos vel alios hereticos, respondit ad singula quod
non. De astantibus, dixit quod dictus R. Gilis et uxor
ejus Virgilia^ erant présentes. De tempore, dixit quod
sunt iiii anni et dimidius. Item, interrogata si fuit cre-
dens hereticorum, respondit quod sic in illo instanti
quo adoravit eos. Set statim rediit ad cor et penituit
eam intus. Item, interrogata si confessa fuit de pre-
dictis, dixit quod sic fratribus inquisitoribus apud
Caunas, et ibidem abjuravit heresim. Item, interro-
gata si post abjurationem comisit in crimine heresis,
respondit quod non.
Hec deposuit coram domino B. Martini, archipres-
bitero minori, et magistro Roberto, de mandato domini
episcopi. Aliam audientiam non habuit, quia quasi
innocens reputatur.
XXXIV. — 16 mars 1250 (n. st.). — Confession de B. Car-
casses, de Villefloure, non cité.
B. Gargases, de Vilaflorano.
Iste est intrusus.
Anno quo supra, xvil kal. aprilis. B. Garcases, de
Vilaflorano^, non citatus, testisjuratus, dixit quod ipse
duxit quamdam in uxorem que vocabatur Fabrisa^;
1. Voy. n° VII.
2. Voy. n« VII.
3. Voy. n«' XXXV et XXXVI.
4. Voy. n« XXXVI. : '
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 287
et ipsa fuerat domisella R. de Casais \ militis, qui
diligebat hereticos et docuerat dicta[m] Fabrisam in
secta hereticorum; et ipsa postmodum seduxit dictum
testem, rogans ut diligeret hereticos. Dictus vero tes-
tis moiiitioni predicte resistebat. Postea dicta Fabrisa,
dicto teste abscente, adduxit in domum suam quem-
dam hereticum qui vocabatur G. de Casais. Qui tes-
tis, cum venisset, iratus super hoc verberavit dictann
Fabrissam pro eo quod recepisset dictum hereticum
in domo. Dictus tamen hereticus moratus fuit ibi pos-
tea per ebdomadam unam, ipso teste présente et sus-
tinente, et per quindenam continue ipso absente, qui
ibi eum dimiserat in resessu suo. Interrogatus si dédit
heretico ad comedendum, respondit quod dictus R. de
Casais, frater dicti heretici, providebat[e]idem heretico
in necessariis. Item, interrogatus si aliqui de Vilaflo-
rano visitabant dictum hereticum vel dabant ei aliquid,
respondit quod non, ipso présente vel quod ipse sci-
ret. Interrogatus de dicto heretico, quo ivit, respondit
quod in Lombardiam. De tempore, dixit xx anni pos-
sunt esse. Interrogatus si postea vidit hereticos vel
Valdenses in domo sua vel alibi, respondit quod vidit
in domo sua Rixendam de Amelio hereticajm] ; et uxor
sua Fabrisa faciebat ei quidquid boni poterat ; et stetit
dicta heretica cum dicto teste et uxore sua Fabrisa in
domo perannum. Postea dicta heretica recessita domo
dicti testis et mansit in domo neptis sue dicte here-
tisce, que vocabatur Barmonda, quousque fuit capta
et combusta cum quibusdam aliis hereticis apud Gar-
cassonam. De tempore, dixit quod tempore Andrée
1. Voy. n" XXXV.
?88 REGISTRE DU GREFFIER
Gahuleti, senescalli^. Interrogatus de G. de Casais,
quas vias tenuit, dixit quod intravit Lombardiam.
Postea vero vidi[t] duos hereticos in domo R. Juliani
de Vilaflurano, quorum nomina nesciebat ; qui dictus
testis cum dicto R. Juliano duxit dictos hereticos
usque Garcasobrega in terminio de Leuco ; qui here-
tici venerunt versus Gofolentum ; set tamen nescit
quam domum intraverunt. De tempore, dixit quod
annus et dimidius. Postea uxor dieti testis incepit
infirmari gravi infirmitate et peciit sibi adduci here-
ticos qui salvarent eam, quia modis omnibus volebat
mori in manibus eorum et facto testamento et recepta
Eucaristia^. Postea dictus testis addidit quod quidam
hereticus tradidit uxori sue Fabrice v solidos quos de-
bebat dare P. Anargila, qui erat hereticus de Vilatritol ;
et dicta uxor dixit marito suo quod deportaret dictos
denarios dicto heretico; quod facere noluit; et tune
dicta uxor tradidit dictos denarios R. Garcassesio, filio
suo, ut deportaret eos dicto lieretico apud Vilamtri-
tol ; et dictus fîHus tradidit eos dicto heretico. Requi-
situs de tempore, dixit quod bene sunt vu anni.
XXXV. — 6 mai 1252. — Bernard Carcasses, de Villefloure,
continue sa confession.
Anno Domini M° GG° L° secundo, ii nonas maii.
Bernardus Garcassesii^, de Viliafloirano, testis juratus,
1. Appelé André Chaulcas par Mahul. Il aurait été tué vers
1227. [Cartulaire, t. VI, première partie, p. 279.)
2. Fait rarement mentionné et curieux mélange des deux
cultes.
3. Voy. n°^ XXXIV et XXXVI.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 289
addidil coiifessioni sue, dicens qiiod apud Villafloira-
num in domo Pi**' de Casais^ vidit Benedictum de
Terminio, G. de Piiteo, P. Torron, Stephanum de
Gazilhac, R. Aolric, fratrem quondam capellani de
Moule Laiiro, predecessoris istius, et alios plures here-
ticos multocieus; et vidit ibi cum eis Ber. Willelmi
et Ar. Willelmi de Leuco^, fratres, [Guillelmum] Val-
lato^, Aimericum de Solerio et multos alios de quibus
non recolit. Set ipse testis nou adoravit nec vidit ado-
rari ; et tuuc Raymuudus Aolric predictus decessit, et
fuit sepultus in aperio^, sicut R. de Gazilhac^, bajulus
Raymundi de Gasals, et Guillamus'^^ nuncius ejusdem
Raymuudi, retulerunt ipsi testi et hostenderuut sibi
locum; et sunt circiter xxx anni. Item, Guillelmus
Vallato" tenuit in quadam domo sua per noctem et
diem Alazaiciam d'en Arneil hereticam defunctam,
quam heretici ibidem intromiserant de uocte ; et dic-
tus G. sepelivit eam in reco de Rippis, sicut idem
G. retulit ipsi testi; etR. Vallato hostendit sibi locum;
et hoc debeut scire Guillelma, uxor dicti Guillelmi
Vallato, et Alazaicia, et Fabrissa, filie ejus. Item, W.
de Vallato fuit hereticatus in obitu, et mater ejusdem
similiter, sicut R. de Gasillac predictus retulit ipsi
testi.
1. Voy. n° XXXIV.
2. Voy. plus haut, n° I.
3. Enti^e les lignes : M, signifiant mortuus.
4. Pour opertorio sans doute, tumulus, tumba. Du Gange.
5. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.
G. Item.
1 . Item.
19
290 REGISTRE DU GREFFIER
XXXVI. — 7 mai 1253. — Bernard Carcasses, de Villefloure,
continue sa confession.
Anno Domini M°CG°L° Ilf, nonis maii. Dictus Ber-
nardus Carcasses^ citatus reddiit et adjecit quod ipse
testis quadam die ivit apud Goffolentum de niandato
Fabrisse-, quondam uxoris sue, pro querendis hereti-
cis ad opus dicte Fabrisse, que infîrmabatur illa infir-
mitate qua obiit; et intravit domum Bernard! Ros,
senioris, et invenit ibi Vergeliam, uxorem Bernard!
Ros predicti ; et ibi ipse testis locutus fuit cum ea de
hereticis; et tune predicta Vergelia dixit eidem testi
si volebat eos videre, et ipse testis respondit quod
non ; et tune condixerunt inter se quod in sero se-
quenti ipse testis esset ad ecclesiam de Gazais et illuc
inveniret hereticos; et ipse testis ivit ad predictum lo-
cum, et invenit ibi duos hereticos quorum nomina igno-
rât, etduxiteos apud Villafluranum, et intromisit eos in
domum ipsius testis ante Fabrissam, uxorem quon-
dam ipsius testis, que infîrmabatur; et cum essent
ante dictam infirmam, ipse testis exivit inde et dimi-
sit dictos hereticos cum predicta infirma ; et ipse tes-
tis clausit hostium cum clave et custodit januam ne
ahquis superveniret. Et ibi predicti heretici heretica-
verunt dictam intîrmam, uxorem ipsius testis, et lega-
vit predictis hereticis vestes suas, quas predicti here-
tici habuerunt antequam recédèrent a domo ; et
jacuerunt ibi predicti heretici per unam noctem; et
in mane ipse testis abstraxit dictos hereticos a domo
1. Voy. nO" XXXIV et XXXV.
2. Voy. n» XXXIV.
DE L'INQUISITION DE CAUCASSONNE. 291
ipsius tcstis, et duxit et intromisit eos in domum Ar-
naud! Scicre, fabri de Villailurano; et erant ibi quando
ipse testis et heretici predicti intraverunt, Rayiniinda,
uxor Arnaudi Scicre, et Ermengardis , uxor G. Ar.
quondam. Interrogatus dixit quod ipse testis nec pre-
dicte mulieres non adoraverunt dictos hereticos ipso
teste vidente ; et steterunt ibi predicti heretici per diem
et noctem ; et cum stetissent ibi per dictum tempus pre-
dicti heretici, ipse testis extraxit eos inde et duxit eos
usque in locum qui dicitur Gargasobrega prope Leu-
cum; et ibi ipse testis adoravit dictos hereticos ter
flexis genibus ante ipsos ; et in qualibet genuflectione
dicebat ipse testis : Bcnedicite; et heretici responde-
bant in qualibet benedictione : Deus vos benedicat; et
addebat post ultimum Benedicite : Donmii, rogate Deum
pro isto peccatore, quod faciat me honum christianiim
et perducat me ad honum fmeinK Et hoc facto, ipse
testis recessit ab eis et reversus fuit versus Villaflura-
num ; et heretici tenuerunt viam suam. De tempore,
in festo sancti Johannis Baptiste proxime veniente erunt
m anni. Item, dixit se vidisse apud Villafluranum in
domo Raymundi ' de Gasals, Raymundum Oalric et so-
cium ejus hereticos per très vices; et erant ibi ipse
testis et Raymundus'^ de Gasals et Arnaudus'^ Fer-
roll, et Raymundus'' de Gasolac; et ibi ipse testis et
omnes alii predicti qualibet vice et Fabrissa, uxor
1. Voy. n° VII.
2. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.
3. Item.
4. Item. \
5. Item.
292 REGISTRE DU GREFFIER
ipsius testis, et Flandina^ soror Raymundi de Casais,
et Sicredus^ de Casais, de Carcassona, adoraverunt
dictos hereticos, sicut dictum est. De tempore,
XL anni. Interrogatus , dixit quod ipse testis abju-
ravit heresim apud Caunas coram inquisitoribus,
et scienter celavit eis veritatem et scienter dejeravit ;
et postea recidavit et scienter dejeravit. Interrogatus,
dixit quod ipse testis abjuravit heresini apud Carcas-
sonam coram fratre Johanne, inquisitore^ ; et scien-
ter celavit ei omnia predicta et scienter dejeravit.
Hec deposuit apud Carcassonam coram domino
episcopo Carcassone. Testes magister P., capellanus
de Drula, et Bonus Mancipus, notarius.
XXXVII. — [16 mars 1250.] — Confession de Pons Albert,
de Couffoulens.
Po. Adalberti, de Cofolento.
Iste est crucesignatus .
Po. Adalberti, de Coffolento, gratis veniens non cita-
tus, testis juratus tam de se quam de aliis, vivis ac
defunctis, super facto Valdesie et pravitatis heretisce
dicere veritatem, requisitus dixit quod quadam vice
Ar. Pela, de Coffolento, major adduxit ad domum ipsius
testis duos hereticos, videlicet Ar. Egidii^ et R. Va-
lent; et ibi tenuit eos per unum diem. Nocte sequenti
idem testis reduxit eos ad domum dicti Ar. Pela ; quo
iverunt postea nescit. Interrogatus [si adoravit],
1. Entre les lignes : M, signifiant mortiia.
2. Entre les lignes : M, signifiant mortuus.
3. Jean de Saint-Pierre.
4. Voy. n° XXX.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 293
dixit quod [sic] ter flexis genibus discendo : Benedis-
cite; et lieretici respondebant : Deus vos benedicat^.
Interrogatus si comedit cum eis, vel dédit eis aliquid,
vel recepit ab eis, vel comedit de pane ab hereticis
benedicto vel audivit predicationem ab ipsis, vel
accepit pascem, vel monuit aliquem ad credendum
vel benefaciendum hereticis, dixit quod non. Interro-
gatus si credebat hereticos bonos esse homines et bo-
nam sectam tenere, dixit quod sic ; et si tune more-
retur, credebat se posse salvare (sic) in erroribus
eorumdem. Interrogatus de tempore, dixit quod circa
duos annos et dimidium potest esse. Dixit etiam quod
alia vice vidit duos hereticos in domo B. Ruffi, de Gof-
folento. Tamen non fuit locutus cum eis, nec misit,
nec dédit eis aliquid. Interrogatus de tempore, dixit
quod III anni possunt esse. Interrogatus si abjuravit
heresim, dixit quod sic, secundum communem for-
mam, fratribus inquisitoribus apud Gaunas.
XXXVIII. — [16 mars 1250.] — Confession de G. Bonfils,
de Taurize.
[G. Bonus Filius, de Taurizâno.]
G. Bonus Filius, de Taurizâno, testis juratus super
facto Valdesie et heretice pravitatis, dixit se penitus
nichil scire.
XXXIX. — 12 mars 1250 (n. st.). — Confession de Pierre
Bonfils, de Taurize.
[Petrus Bonus Filius, de Taurizâno.]
Anno quo supra, iili idus marcii. Petrus JBonus
1. Voy. n« VII.
294 REGISTRE DU GREFFIER
Filius, de Taurizano Vallis Aquitanie, citatus, de veri-
tate dicenda requisitus de se et aliis, etc., testis jura-
tus, dixit se nichil scire penitus super crimine here-
sis et Valdesie. Interrogatus diligenter super articulis
universis et singulis qui debent inquiri, dixit se nichil
scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim et Valdesiam
coram inquisitoribus apud Caunas ; et quod ante née
post scivit aliquid de heresi vel Valdesia.
XL. — 12 mars 1250 (n. st.). — Confession de Guillaume
Arnaud, de Taurize, cité.
[GUILLELMUS ArNALDI, DE TAURIZANO.]
Anno et die quo supra. Guillelmus Arnaldi, de Tau-
rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se
super crimine heresis et Valdesie nichil scire. Interro-
gatus super articulis universis et singulis qui ad cri-
mina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil scire.
Dixit etiam quod abjuravit heresim coram inquisito-
ribus apud Caunas, et quod ante nec post scivit ali-
quid de heresi nec Valdesia.
XLÏ. — 12 mars 1250 (n. st.). — Confession de Raymond
Durand, de Taurize, cité.
[Raymundus Durandi, de Taurizano.]
Anno et die quo supra. Raymundus Durandi, de Tau-
rizano, citatus, requisitus, etc., testis juratus, dixit se
super crimine heresis et Valdesie penitus nichil scire.
Interrogatus super articuhs universis et singulis qui ad
crimina pertinent antedicta, dixit se penitus nichil
scire. Dixit etiam quod abjuravit heresim coram
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 295
inquisitoribus apud Caunas, et quod ante riec post
scivit aliquid de heresi nec de Valdesia.
XLII. — 8 avril 1250. — Confession de Raymonde, femme de
Ber. Brunel Poteluc, de Couffoulens.
[Raymunda, uxor Ber. Brunelli Poteluc,
de goffolento.]
Item, anno Domini ]VrGG°L°, vi idus aprilis. Ray-
munda, uxor Ber. Brunelli Poteluc, de GofFolento, tes-
tis jurata, dixit quod nunquam vidit hereticos nec Val-
denses, nec credidit, nec adoravit, nec dédit eis ali-
quid, nec misit, nec predicacionem eorum audivit,
nec participacionem nec familiaritatem habuit cum eis.
XLIII. — 8 avril 1250. — Confession de Julienne, femme de
Pierre de Gaja-Ia-Selve, de Preixan.
[JULIANA, UXOR PeTRI DE GaIANO.]
Item, anno et die quo supra. Juliana, uxor Pétri de
Gaiano, de Prexiano diocesis Garcassonensis, requi-
sita ut supra, testis jurata, dixit quod nunquam vidit
hereticos nec Valdenses, nec credidit, nec adoravit,
nec dédit eis aliquid nec misit, nec predicacionem
eorum audivit.
XLIV. — 8 avril 1250. — Confession de Riche, femme de
Pierre Pages, du Bourg de Carcassonne.
[Rica, uxor P. Pagesii.]
Item, anno et die quo supra. Rica, uxor P. Pagesii,
de Burgo Garcassone, requisita ut supra, testis jurata,
dixit quod nunquam vidit hereticos nec Valdenses,
296 REGISTRE DU GREFFIER
nec credidit, nec dédit eis aliquid, nec misit, nec pre-
dicacionem eorum audivit.
XLV. — 11 novembre 1250. — Confession de Bernard Textor
le vieux, de Taurize.
[Bernardus Textor, senior, de Tauzerano.]
Anno Domini iVrCCL", iif idus novembris. Ber-
nardus Textor, senior, de Tauzerano ^ testis juratus,
dixit quod nunquam vidit hereticos , nec adoravit,
nec dédit, nec misit, nec duxit, nec recepit, nec
eorum predicationem audivit, nec familiaritatem, nec
participationem habuit cum hereticis nisisicut dictum
est ; de Valdensibus, dixit se nichil scire.
Hec deposuit coram domino episcopo Garcassone.
Testes magister P., officialis, magister R''"' David, et
P. Ariberti et plures alii.
XLVl. — 21 février 1251 (n. st.). — Confession de R. Vital,
de Rieux-en-Val,
[R. VlTALIS, DE RiVO IN VALLE EQUITANIE.]
Anno Domini ]\rGG°L°, ix kal. marcii. R. Vitaiisvel
Sutor, de Rivo in Valle Equitanie, requisitus ut supra,
testis juratus, dixit quod vidit Ber. Gausberti^, nunc
conversum de heresi, Ar. de Ganeto^ et Petrum Gau-
na, hereticos, in domo Guillelmi Fina apud Rivum;
et vidit ibi cum dictis hereticis Guilleimum Fina,
dominum domus, Brunam, uxorem dicti Guillelmi
1. Voy. Première partie, n° XXXV.
2. Voy. n°» XL VIII, XLIX, L.
3. Voy. n"' III et XXIII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 297
Fina, Arnaudam, uxorem Durandi Egidii^ Set non
adoravit ncc vidit adorari quod recolit. De tempore,
VI anni vel circa. Item, in crastinum adjecit quod ado-
ravit ibi dictos hereticos, flexis genibus; set non reco-
lit si vidit alios adorantes vel dicentes : Benedicite^ .
Alibi non vidit hereticos nec unquam credidit esse
bonos homines licet adoraverit eos, sicut dictum est ;
nec familiaritatem, nec participacionem habuit cum
hereticis, nisi sicut dictum est; et recognovit quod
nnale fecit, quia, postquam abjuravit heresim apud
Gaunas coram aliis inquisitoribus, vidit et adoravit
hereticos sicut dictum est.
XLVII. — 6 octobre 1267. — Raymond Vital renouvelle sa
confession.
Item, anno Domini M° GG° LX° septimo, pridie nonas
octobris. Dictus Raymundus Vitalis, veniens Garcasso-
nam, citatus et requisitus ut supra, testis juratus, dixit
quod, postquam confessus fuit de heresi, non vidit here-
ticos, nec dédit, nec misit eis aliquid, nec ab ipsis ha-
buit aliquid nec recepit. Dicit tamen quod, cum ipse
testis esset bajulus de Rivo Vallis Danie, Amcelinus
de Mainevilla, frater Odoardi, superior baiulus, et qui
hicursus^ propter heresim tune temporis recipiebat
pro domino rege, dixit ipsi testi quod ire[l] apud
Grassam in domum cujusdam tinctoris, a quo reci-
peret quasdam caligas Bernardi Acerii^, heretici, que
1. Cf. n° XXXII.
2. Voy. n° VII.
3. Les biens confisqués sur les hérétiques. Ce bayle n'est pas
autrement connu.
4. Voy. n°« XII, XIV, XX, XXX, XXXII.
298 REGISTRE DU GREFFIER
ibi portate fuerant ad tingendum, satisfacto tinctori
primitus pro tinctura; quas caligas dictus Amcelinus
dabat ipsi testi. Et postmodum ipse testis ivit apud
Grassam et recuperavit dictas caligas ab illo tinctore
nomine Bernardo Johannis; et dédit ei pro tinctura
VI denarios ; et eas porta vit ipse testis donec fuerunt
usate. Nec aliquis vel aliqua repetiit nomine hereti-
corum nec etiam alterius illas caligas ab ipso teste. De
tempore, vu anni sunt et amplius, sicut crédit.
XL VIII. — 1251. — Confession d'Alemande Cat, veuve de
Pons Bernard, d'Arzens.
[Alamanda Gâta.]
Hec fuerunt dicta temfore gratie.
Anno Domini ]\rGC°Lr. Alamanda Gata\ uxor con-
dam Pontii Bernardi de Ar[z]inco, testis jurata, adje-
cit confessioni sue dicens quod vidit ViUanerium et
socium ejus hereticos in domo Guillelmi Garric^ de
Arzinco, apud Arzincum, et vidit ibi cum eis Bernar-
dum Moncanerium et Guillelmum Garric. Interroga-
tus si adoravit ibi dictos hereticos, vel vidit alios ado-
rantes, dixit quod non recordatur. Item, dixit quod
vidit Ber. Gausberti^, nunc conversum de heresi,
apud Arzincum in domo ipsius testis ; et vidit ibi cum
dictis hereticis Raymudum Gat^, fîlium ipsius testis,
qui infîrmabatur de quadam infirmitate de qua con-
valuit, etNavarram^, uxorem dicti Raymundi Gat, et
i. Voy. n° L.
2. Voy. n° L.
3. Voy. n»" XLVI, XLIX, L.
4. Voy. n° L.
5. Voy. n°^ XLIX, L.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 299
Guillelmum Garnie, qui ad precos dicti infirmi adduxit
ibi dictos hcrcticos. Interrogata, dixit quod ipsa testis
non adoravit ibi dictos hereticos, ncc alii, ipsa teste
vidente. Item, interrogata dixit quod dictus infirmus
non fuit tune heretieatus, ipsa teste vidente nec
sciente. De tempore, viii anni fuerunt hoc anno inter
Natale Domini et carniprivium.
Hec deposuit Garcassonne coram domino episcopo.
Testes P. Ariberti, clericus, et magister Robertus, fisi-
cus, et Petrus, capellanus domini Carcassonensis epis-
copi, qui hec scripsit.
XLIX. — 22 août 1255. — Confession d'Alemande Cat, suite.
Anno Domini M°GG°LV°, xi° kal. septembris. Dicta
Alamanda testis jurata, citata comparuit et adjecit
confessioni sue dicens quod apud Arzincum, in domo
Raymundi Ariberti, militis, vidit Petrum Pollani et
Bernardum Gausberti^, socium ejus, hereticos, pre-
sentibus Navarra^, uxore Raymundi Gat quondam,
Guirauda, uxore Guillelmi Gat, et ipsa teste, que
omnes intraverunt in soculum domus per quamdam
trapam ad hereticos antedictos; et erat ibi Alamanda,
uxor Ravmundi Ariberti antedicti: et ibi omnes et
ipsa testis adoraverunt dictos hereticos, ut supra. De
tempore, xii vel xiiii anni, vel circa. Requisita quare
celavit predicta in aliis confessionibus, respondit quod
credebat dixisse in confessione fratris Ferrarii^.
1. Voy. n°« XLVI, XLVIII, L.
2. Voy. n"" XLVIII, L.
3. Voy. n"" XV et VI, note.
300 REGISTRE DU GREFFIER t
Hec déposait apud Carcassonam, coram magistro
Radulpho et P. Ariberti, inquisitore^.
L. — 22 août 1255. — Confession de Navarre, femme de Ray-
mond Cat, d'Arzens.
- [Navarra, uxor R*^' Cat.]
Hec fuerunt dicta tempore gratie.
Anno et die quo supra. Navarra, uxor condam
Raymundi Gat^, militis, de Arzinco Carcassonensis
diocesis, testis jurata, dixit quod vidit Ber. Gaus-
berti^ nunc conversum de heresi, apud Arzincum in
domo ipsius testis; et vidit ibi cum dictis hereticis
Raymundum Gat^, maritum ipsius testis, qui infîr-
mabatur intîrmitate de qua convaluit, Alamandam
Gata^; set non adoravit nec vidit adorari. Interro-
gata dixit quod dictus infîrmus non fuit hereticatus
ipsa teste sciente vel vidente. Adjecit etiam quod
Guillelmus Garric*^ adduxit ibi dictos hereticos usque
ad hostium domus ad preces dicti infîrmi. De tem-
pore, VIII anni fuerunt inter Natale Domini et carni-
privium.
Hec deposuit loco et die predictis. Testes predicti.
1. L'avis placé avant l'article précédent : Hec fuerunt dicta
tempore gratie, ne s'applique pas au n° XLIX.
2. Voy. n"» XL VIII, XLIX.
3. Voy. no« XLVI, XLVIII, XLIX.
4. Voy. n° XLVIII.
5. Voy. n» XLVIII.
6. Voy. n° XLVIII.
DE L'INQUISITION DE CARCASSONNE. 301
LI. — 11 avril 1255. — Confession de Guillaume-Arnaud Bornhi.
[G. Ar. Bornhi.]
Anno quo supra, m idus aprilis. G. Ar. Bornhi,
scriptor^ testis juratus, dixit se nichil scire super
facto heresis. Dixit tamen requisitus quod, quia impe-
travit et optinuit cum domino episcopo bone memo-
rie nunc defuncto^ et inquisitoribus, quod Ar. Gai, de
Monte Oiivo, amitteret cruces, seu fieret sibi gracia de
eisdem, habuit idem testis xx solidos ab eodem Ar.;
dequibusBernardusDeodati, de Monte Olivo, persolvit
sibi partem. Et propter hoc idem testis obligavit se
et sua ad parendum mandatis omnibus et singuh's
domini episcopi et inquisitorum, et ad observandum
et tenendum quicquid propter hoc sibi duxerint injun-
gendum. Testis magister R. Gras.
{Ici se trouve dans le 7ns. le n° CCLXX de la pre-
mière partie, plus haut, p. 243.)
1. Voy. Première partie, n° CCXLIII,
2. Guillaume-Arnaud, évêque de Carcassonne en 1248, qui
apparaît dans les actes précédents et dans ceux de la Première
partie.
'V"! '••" 1 '.
IV.
COMMISSIO>' PONTIFICALE
EXÉCUTÉE VAS. LES CARDEyAUX
TAILLEFER DE LA CHAPELLE ET BERENGER FRÉDOL.
I.
PLAINTE ADRESSÉE AUX CARDINAUX ' .
DOAT, T. XXXIV, FOL. 44.
Supplique des chapitres de Sainte-Cécile et de Saint-Salvi
d'Albi, de l'abbé et du monastère de Gaillac, au collège
des cardinaux, le priant d'interposer son autorité dans le
conflit survenu entre tout le pays et les inquisiteurs.
Illustrissime dominationis patribus venerabilissimis
dominis cardinalibus sacrosancte Romane Ecciesie
sacroque celui eorumdem, capitulum et canonici
ecciesie Albiensis, et capitulum et canonici ecciesie
Sancti Salvii de Albia, abbasque et monachi monaste-
rii de Galliaco Albiensis diocesis, et alii religiosi quo-
rum sigilla inferiussunt appensa, suarum sublimitatum
imperiis subjectionem debitam et devotam. Juste patri
1. Cette pièce ne porte point de date. Mais elle doit être
placée entre la mort de Benoît XI (7 juillet 1304) et l'élection
de Clément V ^6 mai 1305 . puisqu'elle fut adressée au collège
des cardinaux.
COMMISSION PONTIFICALE. 303
suplicatur a liliis, dum cernunt tliictus tumescere cl,
undis insiliantibus, ventis et flatibus ex adverse, nau-
fragium imminere formidatur, preserlim dum neces-
sariarum exigcnte qualitate causarum saius non pateat,
aul auxilium aliunde verum. Nostra patria quantis sit
exposita precipiciis et ruinis propterquestiones et dis-
censiones quibus ad invicem se collidunt patria et
inquisitores heretice pravitatis, novit Ille qui nichil
ignorât; et adeo excrevit turbatio, ut idem populus ad
iracundiam concitatus non videtur nichiP aliud hane-
lare, nisi ut discriminibus se committens deducat in ore
gladii, nedum quos sibi putat adversarios, set et alios,
ac ad talia se convertat, que non poterunt aliquatenus
reparari. Vestre igitur Paternitatis pedibus provo-
luti, humiliter suplicamus ut circa premissa sic saluti-
fere et celeriter succurratis, quod, preclusa via peri-
culis et ruinis, patria restituatur paci débite et quieti.
Constat- enim nobis^ quod dictus populus et patria est
catholica et fidelis, quantum nos humana fragilitas
nosse sinit, et populus civitatis Albie et patrie fidem
catholicam corde credensque ore profitetur eandem,
ut sic perveniat ad salutem, et bonis operibus astruit
et confirmât, pugnantquein istis parti bus pro patria*...
Paternitatem vestram conservet Altissimus Ecclesie
sancte sue per tempora longiora,
(Seize sceaux de cire verte, lacs de ruban de fil, et un de
cire rouge ^.)
1. Ms. : et.
2. Ms. : constet.
3. Ms. : vobis.
4. Ms. : propriam.
5. Note du copiste de Doat.
304 COMMISSION PONTIFICALE.
II.
COMMISSION PONTIFICALE.
15 AVRIL-17 MAI 1306.
ORIGINAL. ARCHIVES COMMUNALES d'aLBI, GG^.
COPIE, DOAT, XXXIV, FOL. 45 V°-FOL. 80.
I. — 15 avril 1306, Carcassonne. — Bernard Blanc et François
Aymeric, de l'ordre des frères Prêcheurs, les syndics, pro-
cureurs et consuls de Carcassonne et d'Albi, requièrent les
cardinaux qu'ils procèdent à l'enquête ordonnée par les
lettres apostoliques.
-j- In Nomine Domini. Amen. Anno ejusdem millé-
sime trecentesimo sexto, pontificatus domini démen-
tis pape quinti anno primo, indictione cjuarta, mense
aprilis, die xv, constituti apud Garcassonam coram
venerabilibus patribus Dei gratia dominis P. tituli
Sancti Vitalis^ et Berengario tituli Sanctorum Nerei et
Achillei^ presbiteris cardinalibus, executoribus, judi-
cibus seu commissariis ad infrascripta a prefato
domino Summo Pontifice deputatis, fratres Bernardus
1. Pierre Taillefer de la Chapelle, promu cardinal-prêtre le
14 décembre 1305 par Clément V, qui avait été élu le 5 juin
précédent, auparavant évêque de Carcassonne (1291-1298),
puis de Toulouse (1298-1303), plus lard évêque de Palestrina
(1307-1312), mort à Avignon en 1312.
2. Bérenger Frédol, promu cardinal-prêtre le 14 décembre
1305 par Clément V, évêque de Béziers (1294-1305), évêque de
Frascati en 1309, mort à Avignon en 1323. Fort renommé
comme canoniste.
COMMISSION PONTIFICALE. 305
Blanchi^ et Franciscus Aynierici^ ordinis Predicato-
rum, et Arnaldus Terrerii et Aymericus de Castro,
sindici seu actores, et B. Satiirnini et magister Guir.
Manent, consules universitatis hominum Burgi Carcas-
sone, ut dicebant, ac Philippus Oalrici, sindicus, et
magistri Arnaldus Gallinerii, P. Pros et Arnaldus Gar-
sie^, consules seu consiliarii ac prosecutores pro uni-
versitate et hominibus de Albia infrascripti negotii,
ut dicebant, exhibuerunt et presentarunt tam suo
({uam dictarum universitatuin noinine prefatis domi-
nis cardinalibus, presentibus ibidem fratre Gautrido
de Ablusiis, inquisitore in partibus Carcassonnensibus
heretice pravitatis'^, et magistro G. Revelli, procura-
tore domini episcopi Albiensis, prout in quadam
patente littera quam exhibuit, cujus ténor continetur
1. Etudiant de philosophie [naturalia] au couvent de Nar-
bonne en 1289; étudiant de théologie au couvent de Carcas-
sonne en 1290, au couvent de Toulouse en 1293 ; sous-lecteur
au couvent de Béziers en 1296 ; lecteur au couvent de Nîmes en
1299, au couvent de Rieux en 1301 ; étudiant à l'Université de
Paris en 1302 (Douais, Acta capiiuloruni provincialiuin ord. f'r.
Praed., p. 326, 334, 375, 404, 436, 458, 479).
2. Ce frère Prêcheur est peu connu. La seule mention qui
soit faite de lui est dans les Acta capitulorum, p. 459, oîi il est
nommé comme lecteur de la Bible au couvent de Toulouse
en 1301.
3. P. Pros et Arnaud Garsias avaient été très mêlés aux
troubles des années précédentes. Voy. le récit de Bernard Gui
dans C. Douais, L' Albigéisme et les frères Prêcheurs à Nar-
bonne, p. 136 et suiv.
4. L'inquisiteur Geoffroy d'Abluses nous est surtout connu
par les confessions ou dépositions contenues dans le ms.
lat. 4269 de la Bibl. nat., reçues, en 1308 et 1309, par lui et
ses lieutenants Géraud de Blumac et Jean du Faugoux.
20
306 COMMISSION PONTIFICALE.
inferius, plene patet, quasdam litteras apostolicas vera
bulla plumbea bullatas, tenorem qui infra sequitur
continentes; requirentes instanter ipsos dominos car-
dinales ac humiliter supplicantes eisdem ut eis, juxta
mandatum apostolicum, securitatem prestent et alias
mandatum apostolicum celeriter exequantur juxta tra-
ditam eis formam. Exhibuerunt insuper prefati sindici
quedam instrumenta procurationum, quarum tenores
inferius continentur seu transumpta. Ténor autem dic-
tarum litterarum apostolicarum talis est :
TI. — 13 mars 1306, Charolles. — Lettres de Clément V aux
cardinaux Taillefer de la Chapelle et Bérenger Frédol leur
donnant mission d'accorder des lettres de sauvegarde à
Bernard Blanc et à François Ayraeric, de l'ordre des frères
Prêcheurs, ainsi qu'aux personnes de Carcassonne, d'Albi
et de Cordes chargées de poursuivre l'affaire pendante, et,
en attendant, de visiter les prisons, toute poursuite contre
les hérétiques étant suspendue et ne pouvant être faite
qu'avec le concours de l'évêque diocésain; l'abbé de Font-
froide est substitué à l'évêque d'Albi, intéressé dans la
cause.
Clemens episcopus, servus servorum Dei, dilectis
filiis P. tituli Sancti Vitalis et Berengario tituli sancto-
rum Nerei et Achillei presbyteris cardinalibus, salutem
etapostolicam benedictionem. Lacrimosa [querimoniaj
quorumdam hominum de partibus Carcassonensibus
et Albiensibus et Gordue nostrum multotiens propul-
savit auditum, quod multi liomines illarum par-
tium per venerabilem fratrem nostrum B.^, episcopum
1. Bernard de Castanet, évoque d'Albi depuis 1276. Nous
avons ses interrogatoires comme juge en 1286 et 1287 (Bibl.
nat., ms. lat. 12856), en 1299 et 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
COMMISSION PONTIFICALE. 307
Albienscm, et dilectos filios inquisitorem seu inquisi-
tores, qui sunt aut fuerunt pro tempore in partibus
illis heretice pravitatis, perpétue muro adjudicati fue-
runt et privati omnibus bonis suis contra Deum et jus-
titiam et inique*, cum illi homines catholici essent et
veri ac boni ciiristiani communiter usque tune in illis
partibus haberentur, prout dicti proponentes se ofl'e-
runt probaturos, et de iniquis processibus episcopi ac
inquisitorum multorum qui in partibus illis fuerunt,
se sufficienter docturos. Vcrum, quia, pendentc hujus-
modi queslione, dubilant, ut asserunt, de personis
prosequentium dictum negolium, quod graventur ab
inquisitoribus supradictis, quodque nulli ad ferendum
testimonium contra inquisitores ipsos audeant conpa-
rere, qui si conparuerint, quod inquisitores seviant
contra eos, et quod contra illos de quorum agitur
condempnatione injusta, qui in dictorum episcopi et
inquisitorum mûris seu carceribus- detinentur et adeo
gravantur et hactenus sunt gravati carceris angustia,
lectorum inedia et victualium penuria et sevicia tor-
mentorum quod reddere spiritum sunt coacti, adhuc
amplius agraventur, nos providere illis de oportuno
remedio curaremus... Licet autem causam seu ques-
tionem de dictorum episcopi et inquisitorum processi-
bus in nostra curia coram venerabilibus fratribus nos-
et ras. du château de Merville; Douais, les Manuscrits du châ-
teau de Merville, p. 30 et suiv.).
1. Semblables plaintes avaient été, à l'instigation de Bernard
Délicieux, adressées à Philippe le Bel. Voy. le récit de Ber-
nard Gui dans C. Douais, L'Albigéisme et les frères Prêcheurs
à Narbonne, p. 136 et suiv.
2. Les prisons d'Albi, de Toulouse et de Carcassonne.
308 COMMISSION PONTIFICALE.
tris Ecclesie Romane cardinalibus deputatis ad hoc
tam a nobis quam a felicis recordacionis Benedicto
papa XI predecessope nostro, agitari velimus, quia
tamen de premissis articulis incidentibus vos, qui de
personis et negociis illarum partium pre ceteris car-
dinalibus notitiam obtinetis et per partes illas transire
habetis, ex aliquibus justis causis facilius poteritis pro-
videre, circumspectioni vestre committimus et man-
damus quatinus fratribus Bernardo Blanchi et Fran-
cisco Aymerici de ordine Predicatorum , necnon et
aliis tribus vel quatuor de quolibet predictorum loco-
rum, Garcassonnensi scilicet et Albiensi et Cordue, qui
dictum negotium prosequantur, auctoritate nostra secu-
ritatem^ prestetis negotio supradicto pendente, quod-
que intérim predictis incarceratis et immuratis, si eos
videritis indigere, taliter providere velitis quod con-
tra justiciam non graventur. Et quia publiée utile est
scire veritatem an inquisitores bene processerint, ut
optamus, an perperam egerint et inique, quod absit,
ut quilibet testes venire possint ad testimonium perhi-
bendum, volumus et mandamus quod, dictorum pro-
cessuum inquisitione pendente, vel saltem donec Sedes
Apostolica aliter duxerit ordinandum, inquisitores
heretice pravitatis in illis partibus, aut episcopus
Albiensis predictus aliquem pro heresis facto captum
vel capiendum duro carceri sive arto non tradant, nec
tormentis exponant, nec ad inquisitionem procédant
nisi cum diocesano episcopo vel alio bono viro depu-
tato ab eo; loco vero dicti episcopi Albiensis, quoniam
de ipsius processu agitur, quantum ad hec dilectum
1. Sauvegarde.
COMMISSION PONTIFICALE. 309
filium abbalem Fontisfrigidi Gisterciensis ordinis^,
Narbonensis diocesis, vei alium bonum virum de que
vobis expedire videatur, per vos volumus subrogari,
stilo inquisitionis in ceteris salvo et libero perma-
nente, presertim quod quicumque de heresi suspecti
habeantur per inquisitores predictos capi possint.
Sane cum de cancellatione, aut suspensione, mutatio-
neque aliquorum librorum inquisitionis factis apud
Carcassonam ^ aliquando fuit propositum coram nobis,
vobis mandamus quatenus super premissis vos irifor-
metis, informationem ipsam, cum ad nos redieritis,
relaturi, ne inquisitorem ipsorum ad presentiam nos-
tram déferre oporteat dictos libros. Porro in premis-
sis omnibus et in aliis, si qua circa premissa occur-
rerint incidenter, auctoritate nostra, non obstantibus
quibuscumque privilegiis que contra premissa nulli
volumus suffragari, appellatione postposita, solum
Deum habentes pre oculis procedatis, facientes quod
decreveritis seu ordinaveritis in premissis per censu-
ram ecclesiasticam firmiter observari, procuratoribus
seu procuratori dicti episcopi Albiensis ac inquisitori-
bus sepe dictis, necnon et dictis fratribus B. et Fran-
cisco, et aliis impugnatoribus processuum predicto-
1. L'abbaye de Fontfroide avait compté parmi ses religieux
Pierre de Castelnau, dont l'assassinat avait déterminé la croi-
sade contre les Albigeois ; elle avait alors Jacques Fournier,
qui devint évéque de Pamiers en 1317 et plus tard pape sous
le nom de Benoît Xtl, à la mort de Jean XXIT.
2. Clément V avait traversé Carcassonne en se rendant de
Bordeaux à Lyon; après son élection, le 2 octobre 1305, il se
trouvait à Prouille et le 10 à Lésignan [Regesta démentis
papac V, n°^ 5, 164, éd. des Bénédictins, in-fol., Rome, 1885
et années suiv.).
310 COMMISSION PONTIFICALE.
rum certum terrninum peremptorie prefigentes, que
Burdegalis conpareant coram nobis vel coram cardi-
nalibus antedictis, quibus dictum negotium est com-
missum, in ipso prout justum fuerit processuri. Datum
Carriole, m idus martii, pontificatus iiostri anno
primo*.
III. — 15 avril 1306, Carcassonne. — Les cardinaux, procé-
dant à l'exécution des lettres apostoliques, accordent la sau-
vegarde et leur protection à Bernard Blanc et à François
Ayraeric, de l'ordre des frères Prêcheurs, et aux représen-
tants, au nombre de quatre pour chacune des villes, de Carcas-
sonne, d'Albi et de Cordes, et déclarent que la poursuite ne
se fera, en attendant, qu'avec l'évêque diocésain, l'abbé de
Fontfroide, et à son défaut l'abbé de Saint-Papoul, qui est sub-
stitué à l'évêque d'Albi. — Ils proposent aux fondés de pou-
voirs de Carcassonne, Albi et Cordes de présenter leur plainte
devant les commissaires délégués, à Bordeaux, le lendemain
de la Saint-Jean-Baptiste.
Quibus quidem litteris apostolicis per dictos domi-
nos cardinales reverenter receptis ac coram eis, in
presentia venerabilis patris domini P., Carcassonensis
episcopi^, et nonnullorum canonicorum et clericorum
ecclesie Carcassonensis, ac nobilium virorum domino-
rum Johannis de Enneyo, senescalli Carcassonensis^,
1. Cette lettre de Clément V a été publiée, assez mal, par
Compayré, Etudes hist. sur V Albigeois, p. 241, ainsi que le
début de la commission pontificale et quelques autres morceaux
[Ibid.].
2. Pierre de Rochefort (1300-1321). Voy. de Vie, Chronicon
historicum ecclesiae Carcassonensis, p. 116-121, gr. in-8°, Car-
cassonne, 1667.
3. Jean d'Aunay, sénéchal de Carcassonne et de Béziers
[Hist. gén. de Languedoc, X, seconde partie, p. 465, 478, 485,
éd. Privât). Dans ces pièces, il est appelé « Johannesde Alneto. »
l4l
COMMISSION PONTIFICALE. 311
Lambcrti de Tureyo, clomini de Saxiaco^, Guillelmi
de Tureyo, doniini de Saxiaco, Guillelmi de Tureyo,
domini de Bisano^, et quamplurium aliorum nobilium
et innobilium, iectis, iidem domini cardinales, volentes
mandatum apostolicum predictum exequi, ut tenen-
tur, deliberatione inter se prehabita diligenti, prefatis
t'ratribus Bernardo et Francisco, ac quatuor de Gar-
cassonna et quatuor de Albia superius nominatis, qui
se dixerunt hujusmodi negotium velle prosequi, ac
aliis quatuor de Gordua, si quos illi de Gordua pro
prosequtione hujusmodi negotii duxerint nominandos,
securitatem auctoritate apostolica prestiterunt negotio
supradicto pendente, recipientes eos sub protectione
Sedis Apostolice atque sua ; et quia publiée utile est
scire veritatem an inquisitores bene ac juste [processe-
rint], an perperam [egerint] et inique, quod absit, ut
quilibet tute venire possint ad testimonium perhiben-
dum, voluerunt et manda verunt, ac ordinaverunt prefati
domini cardinales quod dictorum processuum inquisi-
tione pendente, vel saltem donec Sedes Apostolica aliter
duxerit ordinandum, inquisitores heretice pravitatis in
istis partibus, aut domiiius episcopus Albiensis pre-
dictus^ aliquem pro heresis facto captum vel capien-
dum duro carceri sive arto non tradant, nec tormen-
tis exponant, nec ad inquisitionem procédant, nisicum
diocesano episcopo vel alio bono viro deputato ab eo,
quod quidem ad ceptas causas et incipiendas, que
1. Lambert de Thury, seigneur de Saissac [Hist. gén. de Lan-
guedoc, X, seconde partie, p. 125, 128, 131, 152, 284, 364,
465), lieutenant du sénéchal en 1299 [ihid., p. 279).
2. Guillaume de Tliun , seiyueur de Bise [ibid., p. 152, 278).
3. Bernard de Castanet.
312 COMMISSION PONTIFICALE.
ûoridum sunt per definiticam sententiam terminate
voluerunt et ordinaverunt referri, communicandis
mutuo sine difficultate qualibet inter episcopum et
inquisitores utriusque processibus quotienscumque
alter ab altère duxerit requirendum. Loco vero dicti
episcopi Albiensis, quia de ipsius processu agitur,
quantum ad hec religiosum virum abbatem Fontisfri-
gidi Gisterciensis ordinis, Narbonensis diocesis, subro-
garunt; et quoliens ipsum abesse, aut alias légitime
inpediri contigerit, super que litteris ejus sigillo sigil-
latis credi voluerunt, abbatem Saiicti Papuli supradic-
tum habere poterit, aut alium virum idoneum loco
sui ponendi aut substituendi eodem inpedimento
durante, auctoritate apostolica concesserunt eidem
abbati Fontisfrigidi potestatem, stilo inquisitionis in
ceteris salvo et libero permanente, prout in dictis lit-
teris apostolicis continetur. Verum quia bine inde fuit
propositum, tam ex parte inquisitorum quam illorum
conquerentium, quod conspirationes, conjurationes,
comminationes, terrores et metus illati fuerant a
quibusdam hominibus villarum Garcassone et Albie
contra inquisitorem et etiam contra fratres; et e con-
verso dicebant homines villarum predictarum per
inquisitorem et ministres inquisitionis et quosdam fra-
tres contra homines earumdem villarum conquerentes
aut volentes conqueri ; illi per inquisitorem et ministres
ejusdem et quosdam fratres, ne quam querimoniam
centra processus inquisitionis in posterum audeant
déferre, illi contra fratres metu et terrore inducant
alios ad deferendum querimoniam qui non proposue-
rant conqueri nec habebant materiam cenquerendi :
prelati demini cardinales monucrunt tam in(juisiterem
COMMISSION PONTIFICALE. 313
quam volentes conqueri supradictos, eisciue inliibue-
runt et prcceperunt clistricte, sub excommunicationis
pena, quam eos ex tune si contra facerent incurrere
voluerunt, ne talia vel siniilia in posterum audeant
attemptare, utrosque a pénis et juramentis quibus-
cumque vi aut metu qui posset cadere in constanlem
aut alias in inpedimentum offîcii incjuisitionis aut juris-
dictionis Sedis Apostoiice cujusve, juste defensionisaut
prosecutionis juris sui, illicitis conventionibus interpo-
sitis, absolventes, ut, non obstantibus premissis colli-
gationibus et conventionibus, unicuique libère liceat
inquisitori videlicet suam defensionem exequi et incu-
satis per viam juris se defendere, salvis in aliis privi-
legiis specialibus officio inquisitionis concessis.
Quibus quidem peractis, sepe dicti domini cardinales
auctoritate predicta assignaverunt dictis procuratori-
bus et quibuscumque aliis volentibus querelis insistere
supradictis, ut per quatuor procuratores de Carcas-
sona, per alios quatuor de Albia, et per alios quatuor
de Cordua, si voluerint, conpareant Burdegalis in cras-
tinum Nativitatis festi beati Joannis Baptiste proximo
futuri coram commissariis predicti domini pape,
proposituri que juste fuerint proponenda et proces-
suri super eis et prefatis inquisitori et procuratori
episcopi Albiensis, ad respondendum eisdem super
propositis et proponendis , et defensuri processus
inquisitionis, prout fuerit rationis.
IV. — 14 mars 1304 (n. st.), Carcassonne. — Procuration don-
née par les syndics et les consuls de Carcassonne à Arnaud
Terrer et Aymeric de Castro, à l'effet d'obtenir justice pour
les emmurés.
Ténor autem dicti transcripti sive transumpti ins-
314 COMMISSION PONTIFICALE.
trumenti procurationis seu sindicalus dictorum Arnaldi
Terrerii et Aymerici de Castro, burgentium Garcas-
sone, talis est :
Anno Dominice incarnationis millesimo CGC" ter-
tio, videlicet ii idus martii. Noverint universi hoc
presens publicum instrumentum inspecturi, quod
nos Elyas Patrisii, Raymundus Andrée, Raymundus
de Podio, Guillelmus Laurentii, Guillelmus de Monte
Olivo, Raymundus Releti, Guillelmus de Sancto Mar-
tino, Bartholomeus Gabereti et Petrus Basser, consules
universitatis hominum ville Garcassone, pro nobis, et
Raymundo SociueriiacRaymundo Bena, conconsulibus
nostris, et etiam nomine consulatus et universitatis
dicte ville et singularum personarum eorumdem,
habito tractatu, diligenti consilio et deliberatione cum
consiliariis nostris juratis infrascriptis et pluribus aliis
de dicta universitate et de consensu etiam eorumdem,
videlicet G. Pétri Gosone, Bertrandi Vitalis, Bernardi
Marsilie, Pétri Guiilelmi de Gornassanis, Pétri Beleti,
Bernardi Pastoris, Raymundi Proprus, Johannis Andrée,
Bernardi Johannis Servononi, Pétri Gatalani, Guiilelmi
de Podio, Bernardi Ancelli, Pétri Raymundi Basser,
Guiilelmi Poma, Guiilelmi Soquerii, Pontii de Monte
Olivo, apothecarii, et Pontii Recordii, eligimus, facimus,
creamus et etiam ordinamus veros, certos, spéciales
et générales procuratores, sindicos et actores nostros
et dicte universitatis, videlicet Arnaldum Terrerii, con-
consulem nostrum, presentem et consentientem ac
nobiscum alios infrascriplos constituentem, videlicet
Aymericum de Gastro, burgensem, et magistrum Ber-
nardum Johannis, jurisperitum, de Garcassona, exhi-
bitores hujusmodi publici instrunienti, omnes aut duos
COMMISSION PONTIFICALE. 315
eorum in solidum generaliter in omnibus et singulis
causis, controversiis seu qiiestionihus motis et moven-
dis a nobis et dicta universitate et singulis de eadem
contra personas quaslibet et a quibuscumque personis
vice versa contra nos seu dictam universitatem et sin-
gulos de eadem coram sanctissimo Summo Pontitîce
et ejus venerabili curia, seu ejus commissariis, et
coram quibuscumque aliis judicibus, seu auditoribus,
dantes et concedentes, nominibus quibus supra, dictis
procuratoribus, sindicis et actoribus nostris et dicte
universitatis, omnibus aut duobus eorum in solidum,
plenam et liberam potestatem et spéciale mandatum
agendi et defendendi de calumpnia et de veritate
dicenda, sacramentum in animas nostras et dicte uni-
versitatis et singulorum de eadem prestandi, et
subeundi alterius cujuscumque generis juramentum
et supplicandi, contradicendi, impetrandi et obtinendi
a dicto sanctissimo Summo Pontifice et ejus venera-
bili curia privilégia seu litteras jus commune vel gra-
tiam continentes, et judicem vel judices, seu etiam
auditores, et, si aliqua contra nos vel dictam univer-
sitatem aut singulos proponerentur, obiciendi et con-
tradicendi et omnia gênera probationum producendi,
judicem vel auditorem, seu judices vel auditores recu-
sandi, expensas petendi et recipiendi easdem, judi-
cium navandi, sententiam, vel sententias audiendi,
appellandi quoque, si necesse fuerit, et appellationem
seu appellationes prosequendi, et demum omnia alia
universa et singula faciendi, dicendi, ordinandi et pro-
curandi que veri et legitimi procuratores, sindici et
actores facere possunt et debent, et que nos nomine
nostro vel dicte universitatis, vel ipsa universitas et
316 COMMISSION PONTIFICALE.
singuli de ipsa facere possemus et deberemus, si pré-
sentes personaliter adessemus in premissis, et que in
premissis et circa premissa necessaria vel oportuna
videbuntur ; promittentes tibi, Raymundo Arnaldi Ter-
rerii, notario infrascripto, tamquam persone publiée,
nomine omnium quorum interest vel interesse potest,
seu poterit in futurum solle[m]pniter stipulanti, nos
ratum, gratum et firmum perpetuo habituros quicquid
per dictos procuratores, sindicos et actores nostros et
dicte universitatis, aut duos ipsorum, actum, dictum,
defensum, gestum, supplicatum, impetratum, procu-
ratum, vel alias ordinatum fuerit in premissis, ac si
nobiscum personaliter et per dictam universitatem et
singulos de ipsa actum foret, et judicatum solvi, si
necesse fuerit, cum suis clausulis universis, sub ypo-
theca et obligatione omnium bonorum dicti consula-
tus et universitatis predicte, et sub omni renunciatione
pariter et cautela, dictos procuratores, sindicos et
actores nostros et dicte universitatis ab omni onere
satisdandi relevando; nosque, nominibusquibus supra,
fîdejussores constituentes pro eisdem vel duobus
eorumdem obligatione consimili repetita. Verum, si
per mortem vel aliam evidentem inrecusabilem cau-
sam per ipsos omnes très vel duos ex ipsis non pos-
sent predicta fîeri vel expediri, per illum superve-
nientem, vel alias non impeditum possint in solidum
fleri ac expediri, sicut per dictos très vel duos ex
ipsis posset, prout supra continetur. Protestamur
autem et dicimus quod per presentem constitutionem
dictorum procura torum, sindicorum et actorum nos-
trorum et dicte universitatis, non intendimus revocare
alios procuratores, sindicos et actores nostros et dicte
ji
COMMISSION PONTIFICALE. 317
universitatis per nos etalios conconsules nostroscons-
titutos; immo eos et eorum quemlibet ratificamus,
approbamus et etiam confirniamus cum hoc presenti
publico instrumento. Que omnia predicta nos, consi-
liarii predicti, confitemur de nostro consensu fore
facta, et etiam dictam constitutionem procuratorum,
sindicorum et actorum predictorum fore utilem et
necessariam universitati predicte et singulis de eadem.
Acta fuerunt hec Carcassone in presentia et testimo-
nio Arnaldi Barravi, Pétri Furrini, Guillelmi Barra vi,
Arnaldi Golumbi de Villarzello prope Villarium Lon-
gum, et magistri Raymundi Arnaldi Terrerii, notarii
publici Carcassone, domini régis Francie, qui hiis
interfuit et requisitus hanc cartam et stipulationem
predictam recepit, vice cujus et mandato ego, Johan-
nes Rogerii de Garcassona, ejusdem domini régis nota-
rius, eamdem scripsi. Ego idem, Raymundus Arnaldi
Terrerii, notarius publions antedictus, subscribo atque
signo, domino Philippo rege Francorum régnante. Ad
majorem omnium premissorum firmitatem habendam,
nos consules predicti sigillum dicti consulatus huic
presenti publico instrumento inpendenti duximus
apponendum.
V. — 24 janvier 1306 (n. st.), Albi. — Procuration donnée
par les consuls et les syndics d'Albi à Philippe Olric, Ber-
nard Fenassa, Ysar Raynaud, Bérenger Molinier, Jean
Vierne, Barthélémy Maurel, Philippe Sobeiran et Guiraud
CoU, à l'etfet d'obtenir justice pour les emmurés.
Ténor vero sindicatus seu procuratorii civium supra
nominatorum de Albia, talis est :
Noverint universi hoc instrumentum publicum ins-
pecturi, quod nos Petrus de Baro, Arnaldus Gallinerii,
318 COMMISSION PONTIFICALE.
Johannes Pairolerii, Johannes TaJhaferri, Guilhehnus
Amati, Johannes Guidonis, Michael Talhaferri, Guilhel-
mus Olerii, Guillelmus Pic, Bernardus Isarnici, consules
civitatis Albie, pro nobis et aliis consulibus et univer-
sitate ejusdem civitatis, de consilio et assensu magistri
Gregorii Malerii, jurisperiti. Pétri Stephani, Johannis
Vierna, Isarni Saladini, consiliariorum nostrorum et
dicte civitatis ad hoc presentium, presentibusque et
volentibus Bernardo Rigaudi, Guillelmo Brose, Ray-
mundo Talhaferri, Bernardo Amati, Raymundo de
des, Johanne de Valle, Raymundo de Rodes, Ayssola
Donadei, Guillelmo de Landas, Petro Serras, Johanne
Martini, Laurentio Espenca, Raymundo Judicis, Ber-
nardo Comitis, Guillelmo Malaville, Petro Ravas, Ber-
nardo Moynes, Olrrico Fabri, Ermengaudo Ravas,
Guillelmo Gausberti, Stephani Barravi, Bernardo
Astruc, Isarno Gauterii, Petro Rata, Petro Golferii,
Jacobo Auriac, Guillelmo Laurs, Petro BoneUi, Guil-
lelmo Folquerii, Guillelmo de Valle, Petro Aimera,
Isarno Salva, Duranto Glerici, Johanne Borsa, Petro
Cassanhas, Petro Pacinerii, Duranto Ayraldi, Amato de
Podio, Johanne Escoda, Raymundo de Gaurs, Guillelmo
Arnaldi, Guillelmo de Orto, Petro Maurini, Johanne Gi-
nestos, Petro Guidonis Sabbaterio, civibus dicte civita-
tis, nos omnes prenominati consules, simul facimus,
constituimus et creamus certos et indubitatos procura-
tores, sindicos, iconomos et actores nostros et univer-
sitatis dicte civitatis quemlibet eorum in solidum, ita
quod non sit melior conditio occupantis, quotiens nos
abesse contigerit, Philippum Olrrici domicellum, Ber-
nardum Fanasse, Isarnum Rainaudi, Berengarium
Molinerii, Johanncm Vierna, Barlholomoum Maurelli,
COMMISSION PONTIFICALE. 319
Philippum Sobeirani et Guiraudum Golli, prefate civi-
tatis, ad negotia et ad lites et ad defeiidendum liber-
tatem ejusdem civitatis, et in omnibus causis et sin-
giilis motis vel movendis per quascumque personas
contra nos vel contra universitatem, vel per nos vel
per dictam univ^ersitatem contra quascumque perso-
nas, cujuscumque status, dignitatis, sexus vel condi-
tionis existant, coram curiis seu judicibus quibuscum-
que, quocumque nomine censeantur, in judicio et
extra; dantes et concedentes dictis procuratoribus
nostris, sindicis, iconomis, actoribus et dicte civita-
tis, et eorum cuilibet in solidum plenam et liberam
potestatem, spéciale et générale mandatum agendi,
defendendi, excipiendi, replicandi, conveniendi, re-
conveniendi, judicem seu judices recusandi, libellum
seu libellos petendi vel oiï'erendi, litem contestandi,
judicis officium implorandi, litteras seu judices impe-
trandi, de calumpnia seu de veritate dicenda in ani-
mas nostras jurandi, et subeundi cujuslibet alterius
generis juramentum, expensas petendi, jurandi, reci-
piendi, appellandi semel et pluries et, quandocumque
eis vel eorum alteri videbitur expedire, interlocuto-
rias seu deffinitivas sententias audiendi et demum
universa et singula faciendi, exceptis, salvis et reten-
tis nobis transactione et conpositione, quas per eos
vel aliquem eorum posse fieri nolumus sine nobis, que
nos faceremus vel facere possemus, si présentes per-
sonaliter adessemus, et que veri et legitimi seu veri
procuratores, sindici, iconomi seu actores facere pos-
sunt et debent, ratum et gratum perpetuo habituri
pro nobis et dicta civitate et universitate ejusdem
(juicquid per dictos procuratores nostros, sindicos,
320 COMMISSION PONTIFICALE.
iconomos seu actores vel alterum eorumdem super
premissis vel altère premissorum actum, defensum,
procuratum fuerit, vel aliter modo quolibet ordina-
tum; relevantes dictos procuratores nostros, icono-
mos, sindicos, seu actores ab omni onere satisdandi
et specialiter ab illa satisdatione judicatum solvi cum
suis clausulis; promittimus tibi, Guillelmo Gorgaldi,
publico dicte civitatis Albie notario, stipulanti et reci-
pienti pro parte seu partibus adversis et omnibus
quorum iiitererit vel interesse poterit sub ypotheca et
obligatione bonorum dicte civitatis judicatum solvi
cum suis clausulis universis, nos tibi, nomine quo
supra, stipulanti et recipienti fîdejussorum nomine
obligantes ac etiam principali sub omni renuntiatione
et cautela; et per hoc procuratorium seu sindicatum
non intendimus alios procuratores, seu sindicos, ico-
nomos et actores nostros vel dicte universitatis in
aliquo revocare. Actum Albie, nono kal. februarii,
anno Domini millesimo GGG°V, in presentia et testi-
monio magistri Pétri Guidonis, magistri Guillelmi
Olrrici, Duranti de Salis, Duranti Teulerii de Albia, et
mei, Guillelmi Gorgaldi, publici notarii Albiensis, qui
dictam stipulationem recepi et hiis omnibus una cum
dictis testibus interfui, et a dictis consulibus requisi-
tus de predictis hoc instrumentum recepi, scripsi et
in publicam formam redegi, signo meoque signavi.
Régnante illustrissime domino Philippo rego Francorum
et domino Bernardo episcopo Albiensi. Et nos Guil-
lelmus de Pezenchis, serviens armorum domini nostri
Francorum régis, ejusque vicarius Albie et Albigesii,
custos magni sigilli autentici curie Albie et vicarie pre-
dicteejusdem domini régis, ad rcquisitionem consulum
COMMISSION PONTIFICALE. 321
prefate civitalis, ad lidem habendam quod dictus Guil-
lelinus Gorgaldi est publicus ejusdem civitatis nota-
rius, et ad majoretn tirmilatem omnium premissorum,
huic publico instrumeiito manu dicLi notarii confecto
auctoritatem nostram et dicte curie interponimus
pariter et decretum et dictum sigillum apponi feci-
mus inpendenti.
VI. — 26 janvier 1306 (n. st.), Romans, — Procuration donnée
par Bernard de Castanet, évêque d'Albi, à Guillaume Revel
« ad agendum et defendendum super negotio inquisitionis. »
Ténor procuratorii dicti domini Albiensis episcopi
talis est :
Universis présentes litteras inspecturis B., mise-
ratione divina Albiensis episcopus, salutem in Domino.
Universitati vestre volumus esse notum quod nos,
propter infirmitatem et debilitatem nostri corpo-
ris nequeuntes ad presens intéresse pluribus quibus
vellemus adesse, si accomodum esset nobis, facimus,
constituimus et ordinamus procuratorem nostrum pro-
vidum virum magistrum Guilleimum Revelli exhibi-
torem presentium, ad agendum et defendendum super
negotio inquisitionis pravilatis heretice et illud con-
tingentibus, coram quibuscumque judicibus seu audi-
toribus conpelentibus datis vel dandis, aut etiam
deputandis, super hiis que tam a nobis quam a reli-
giosis viris pravitatis ejusdem inquisitoribus in regno
Francie auctoritate apostolica deputatis simul cogno-
vimus et processimus ac sententias protulimus contra
quascumque personas dicta labe respersas, et ad pro-
cessus ipsos et sententias declarandos fidèles et legiti-
21
322 COMMISSION PONTIFICALE.
mes per acta publica, et alia omnia et singula per
que de ipsorum veritate et firmitate possit et debeat
fieri plena fîdes, ratum et gratum perpétue habituri
quicquid per dictum procuratorem nostrum agendo
vel defendendo in predictis et, sicut predicitur, fuerit
procuratum. In cujus rei testimonium présentes fieri
jussimus et nostri sigiili munimine roborari. Actum
Romanis, in diocesi Vianensi, anno Dominice nativita-
tis millesimo CGC" VP, vu kal. mensis februarii.
VII. — Vers le 20 avril 1306, Carcassonne. — Les cardinaux
visitent les prisons, où ils trouvent quarante emmurés ; ils
ordonnent que ceux-ci seront transportés dans les cachots
supérieurs, que les gardiens seront renouvelés, que toutes
les provisions envoyées aux prisonniers leur seront inté-
gralement remises, que l'évêque de Carcassonne pourra leur
accorder la promenade « per carrerias mûri largi, » que
chaque cachot aura deux clefs, une pour chaque gardien.
Post aliquos vero dies, dicti domini cardinales ad
murum Garcassone personaliter descenderunt et cap-
tives de illis partibus nominatis ibidem incluses,
XL numéro, scilicet Lambertum de Fuxentio^ Bertran-
dum de Mente Acute-, Johannem Bauderii 3, Berenga-
1. Nous avons sa confession devant Bernard de Castanet et
les deux inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Bertrand de Cler-
raont, faite le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars 1300 (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 36 r°, et ms. de Merville).
2. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan-
vier 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 21 r°, et ms. de Merville).
3. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 jan-
vier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 25 i'°, et ms. de
Merville].
COMMISSION PONTIFICALE. 323
rium Fumeti*, Raymundum Augerii^, magistrum
Raymiuidum Gonslantii\ Guiraudum Austortonis'*,
magistrum Raymundum Galverie'% Guiraudum de
Orto*^, magistrum Johannem Gonstantii', Petrum
Ademarii*^, Berengarium Ademarii^, Guillelmum
1. Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 janvier
et le 6 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 24 v°,
et ms. de Merville).
2. « Magister R"^ Augerii, civis Albiensis. » Voy. sa confes-
sion faite, devant les mômes, le 4 et le 17 décembre 1299
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 8 A, et ms. de Merville).
3. « Raimundus Constancii, notarius curie ofQcialis domini
episcopi Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes,
le 5, le 12 décembre 1299 et le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 12 r", et ms. de Merville).
4. « Guiraudus Austor, civis Albiensis. » Sa confession
faite, devant les mêmes, le 20 février et le 2 mars 1300, n. st.
(Bibl. nat-, ms. lat. 11847, fol. 18 r", et ms. de Merville).
5. « Raimundus Calverie, notarius curie Albiensis domini
régis. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 20 et le
25 janvier 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 19 r%
et ms. de Merville).
6. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 4, le 16 et le 18 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat.
11847, fol. 11 r°, et ms. de Merville).
7. « Magister Johannes Constancii jurisperitus de villa
Albie. » Voy. sa confession faite, devant les mêmes, le 4 et le
19 décembre 1299 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 10 r°, et
ms. de Merville).
8. « Civis Albiensis, » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1300 (Bibl. nat.,
ms. lat. 11847, fol. 37 r°, et ms. de Merville).
9. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 30 mars 1.300 (Bibl. nat.,
ms. lat. 11847, fol. 33 v°, et ms. de Merville).
324 COMMISSION PONTIFICALE.
ToraldiS Stephanum Mascot^, Guillelmum Golferii^,
Guillelmum Fenasse *, Jacobum Fumeti^, Petrum
Talhaferri^, Petrum Rigaudi^, Raymundum Gartie^,
Raymundum Vinhalis^, Guillelmum de Landis^*^, Ray-
1. « Giiillelmus Torayl, civis Albiensis. » Voy. sa confession
faite, devant les mêmes, le 9 mars 1300 (n. st.) et le 29 mars
1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 35 r", et ms. de Merville).
2. « Stephanus Mascoti, civis Albiensis. » Voy. sa confes-
sion faite, devant les mêmes, le 17 janvier 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 13 r°, et ms. de Merville).
3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 20 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl, nat., ms. lat.
11847, fol. 23 r°, et ms. de Merville).
4. « Guillelmus Fenassa claudus, civis Albiensis. » Voy. sa
confession faite, devant les mêmes, le 21 et le 26 janvier 1300,
n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 26 r°, et ms. de Merville).
5. a Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 20 janvier et le 5 février 1300, n. st. (Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 20 r% et ms. de Merville).
6. « Petrus ïalhafer, civis Albiensis. » Voy. sa confession
faite, devant les mêmes, le 20 et le 25 janvier 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 23 r% et ms. de Merville).
7. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession, du 28 mars 1300
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 38 r°, et ms. de Merville).
8. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 2 mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 11847,
fol. 32 r°, et ms. de Merville).
9. « Ramundus Vinhalz, filius Vitalis Vinhalz naturalis, ut
dicilur, de Albia. » Voy. sa confession faite, en présence de
l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur, le 13, le 14 février et le
19 mars 1286, n. st. (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 29).
10. « Guillelmus de Landas, civis Albiensis. » Voy. sa con-
fession faite, devant l'évêque d'Albi et les inquisiteurs Nicolas
d'Abbeville et Bertrand de Clermont, le 18 janvier 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 14 v°, et ms. de Merville).
COMMISSION PONTIFICALE. 325
mundum Paguti', Raymundum Cogorla-, Raymun-
dum Hugonis^, Rixendis de Belveser de Albia \
Berengarium Sabbaterii \ magistrum Garnerium de
Talapio*^etGuillelmum de Mauriano, de Regali Monte ^,
Albiensis diocesis. Item, magistrum Guillelmum Gar-
rici^, Raymundum Magistri, Guillelmum Serra, Petrum
Rogerii, Raymundum de Casilhaco, Guillelmum Vita-
1. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant les
mêmes, le 29 mars 1300 (Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 39 B,
et ms. de Merville).
2. « Frater 11"^ dictus Cogorla. » Voy. ses confessions faites,
en présence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur, le 15, le 16, le
23 et le 26 mars 1286, le 1" avril 1286 et le 5 mai 1287 (Bibl.
nat., ms. lat. 12856, fol. 49).
3. « Civis Albiensis. » Voy. sa confession faite, devant
l'évêque d'Albi et les inquisiteurs Nicolas d'Abbeville et Ber-
trand de Clermont, le 21 janvier et le 2 mars 1300, n. st. (Bibl.
nat., ms. lat. 11847, fol. 26 v°, et ms. de Merville).
4. « Rixendis de Belvezer, uxor quondam Guillermi Huguo-
nis, mercatoris de Albia. » Voy. sa confession faite, en pré-
sence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur Jean Galand, le
17 avril 1287 (Bibl. nat., ms. lat. 12856, fol. 62).
5. « Berengarius Sabaterii de Regali Monte. » Voy. sa confes-
sion faite, en présence de l'évêque d'Albi et de l'inquisiteur
Nicolas d'Abbeville, le 1" mars 1300, n. st. (Bibl. nat., ms.
lat. 11847, fol. 29 v°, et ms. de Merville).
6. « Magister Garnerius de Talapio, jurisperitus, de Regali
Monte. » Voy. sa confession faite, devant l'évêque d'Albi et
l'inquisiteur Nicolas d'Abbeville, le 21 février 1300, n. st.
(Bibl. nat., ms. lat. 11847, fol. 29 r", et ms. de Merville).
7. « Guillelmus de Mauriano, liabitalor Regalis Montis. »
Voy. ses confessions faites, devant l'évêque d'Albi et l'in-
quisiteur Nicolas d'Abbeville, le 2, le 20 décembre 1299 et le
17janvier 1.302 (Bibl. nal., ms. lat. 11847, fol. 1 r% fol. 42 v°).
8. Douais, Guillaume Garric, professeur de droit, de Car-
cassonne, cl le tribunal de t Inquisition, 1285-1329 (ln-8", Tou-
louse, Privât, 1898).
326 COMMISSION PONTIFICALE.
lis, Raymundum Vesola, Guillelmum Talarici, Marau-
dam, Marchesiam et Gualhardam, mulieres, ante
conspectum suum adduci fecerunt; quibus similiter
inspectis, quia nonnullos infirmos et senio confractos
viderunt lacrimose et quasi una voce conquerentes de
malitia quorumdam qui eis lectos et victualia adminis-
trant et claudunt et aperiunt eis carceres et eos extra-
hunt et reducunt, ad tollendum omnem suspicionem,
ordinaverunt prefatos amoveri ministres et novos
substitui, et custodi principali mûri pro inquisitore
posito addere alium custodem principalem mûri, qui
intérim auctoritate apostolica sit ibidem pro episcopo
Garcassonensi, commissa potestate a dictis dominis
cardinalibus eidem episcopo Garcassonensi mutandi
auctoritate apostolica custodem pro eo positum vel
substituendi alium, prout ei videbitur expedire. Ordi-
naverunt quoque predicti domini cardinales quod
unusquisque custodum habeat suo periculo clavem
uniuscujusque conclavis, ut sic in unoquoque conclavi
sint due claves, et unusquisque custos ministre suo
claves carcerum et ministerium in ministrando fide-
liter incarceratis super capud suum committat ; cui
custodi et ministro ejusdem episcopus Garcassonensis
ministrabit expensas; et quod dicti custodes tam
inquisitorum quam episcopi jurent super sancta Dei
1111°'' Evangelia, quod in custodia dictorum inclusorum
diligentiam quam poterunt fideliter adhibebunt; et
quod unus sine alio alicui incarcerato nihil secretum
loquetur quin aller valeat audire ; et quod provisio-
nem quam hujusmodi carcerati recipiunt a rege^ et
1. L'entretien des prisonniers pour hérésie avait été tou-
I
COMMISSION PONTIFICALE. 327
illud quod ab amicis et parentibus vel aliis personis
olFeretur eisdem, eis fideliter et absque diminutione
aliqua ministrabunt; quibusdam insuper infirmis et
senio confractis et alias debilibus preceperunt mutari
ex causisjustis et rationalibus conclavia^ dicti domini
cardinales et de inferioribus ad altiora ascendant-,
cum dicta conclavia superiora fuerint reparata; que
quidem reparari preceperunt, quamcitius comodo fieri
poterit, per dictum dominum episcopum Garcasso-
nensem ibidem presentem ; aut, si dictis episcopo et
inquisitori visum fuerit expedire, intra per carrerias
mûri largi deambulandi et standi percipiant liberta-
tem. Hos autem qui tempore adventus dictorum do-
minorum cardinalium murorum relaxationis ab inclu-
sione conclavium strictorum et deanbulandi intra per
carrerias mûri largi obtinuerant libertatem, voluerunt
dicti domini cardinales, negotio pendente predicto,
aut donec de ipso dominus Papa aliter duxerit ordi-
nandum, in eadem relaxatione et libertate manere.
VIII. — 27 avril 1306, Carcassonne et Montolieu. — Les car-
dinaux révoquent les gardiens et les employés de la prison,
à l'exception de Jacques, gardien principal, auquel, sur la
présentation de l'évêque de Carcassonne, ils adjoignent
Bernard Trencavel, clerc; les nouveaux gardiens prêtent
serment.
Post hoc, anno quo supra, v kal. maii, comparue-
runt prefati inquisitores et procuratores domini epis-
jours en principe à la charge du roi, qui opérait, à son profit,
les confiscations de biens.
1. Conclave, locus inclusus vel munitus, interior cella (Du
Cange). Cachot.
2. A la cité de Carcassonne, on voit encore la tour dite de
328 COMMISSION PONTIFICALE.
copi Albiensis, ex una parte, in presentia prefati
domini Pétri, Garcassonensis episcopi, dominorum
Guillelmi de Ruppe Fixa, archidiaconi Lunatensis^ in
ecclesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri
Carcassone, ac Pétri Recaudi, canonici Gaturcensis, et
plurium aliorum ad hoc vocatorum specialiter et
rogatorum-, et Aymericus Gastelli, sindicus, et magis-
ter Guiraudus Manent, consul Burgi Garcassone, in
monasterio Montis Olivi coram dominis cardinalibus
antedictis. Qui quidem domini cardinales predictam
ordinationem iterum publicarunt, et custodes et mi-
nistres dicti mûri Garcassonensis, excepte magistro
Jacobo, principali custode, verbaliter ammoverunt.
Quibus peractis, ad presentationem domini episcopi
Garcassonensis, addiderunt dicto magistro Jacobo
pro principali custodia mûri predicti magistrum Ber-
nardum Trencavel, de Avinione, Appamiensis diocesis
clericum, ibidem présentera, testimonio ejusdem do-
mini episcopi idoneum et fîdelem; qui magistri Jaco-
bus et Bernardus, custodes prefati, juraverunt supra
sancta Dei quatuor Evangelia ab eis corporaliter manu
tacta, quod in custodia dictorum inclusorum et inclu-
dendorum diligentiam quam poterunt fideliter adhi-
bebunt, et quod unus sine alio alicui incarcerato nichil
secretum loquetur quin aller possit audire, et quod
provisionem quam hujusmodi carcerati recipiunt a
rege, et illud quod ab amicis et parentibus vel aliis
rinquisilion, à deux étages, ayant servi de prison. Vraisembla-
blement, il s'agit ici d'une autre prison, qui se trouvait, en
effet, entre la place et l'Aude (Douais, op. cit.).
1. Lunas (Hérault).
2. Omission rétablie à la fin de l'acte.
COMMISSION PONTIFICALE. 329
personis oflferetur eisdem, eis fideliter et absque dimi-
nutione aliqua ministrabunt, et quod ordinationem
supra hujusmodi custodia per ipsos dominos cardina-
les factam inviolahilitcr observabunt. Et ut predicta
superius in toto processu ordinata tîrmius observen-
tur, dicti domini cardinales in omnes qui scienter
contradictores aut rebelles predicte eorum ordinationi
et provision! extiterint, non episcopos vel archi-
episcopos, quibus in bac parte voluerunt deferri, in
quos interdicti ab ingressu ecclesie, suspensionis,
si diu perstiterint, in scriptis excommunicationis
sententias protulerunt. Hec facta fuerunt tam Garcas-
sone quam apud Montera Olivi, anno et die quibus
supra.
Quibus actis, assignarunt dictis inquisitori et pro-
curatori domini episcopi Albiensis et prenominatis
sindicis Carcassonensibus diem martis immédiate
sequentem^ ad comparendum coram eis vel eorum
altero in Albia.
IX. — 3 mai 1306, Albi. — Les parties se présentent devant
le cardinal Taillefer de la Chapelle, le cardinal Bérenger
Frédol s'étant excusé par ses lettres datées de Saint-Papoul
le 28 avril précédent et a3ant transmis à son collègue ses
pouvoirs de commissaire. Les parties sont renvoyées au len-
demain.
Qua die comparentibus predictis inquisitore et pro-
curatore episcopi Albiensis, et Aymerico Gastelli,
1. Pâques tomba, en 1306, le 3 avril; par conséquent, le
27 avril, date de l'acte précédent, fut un mercredi, et le
mardi suivant le 3 mai. Cf. le n° X (p. 331) : « die mercurii,
nii maii. »
330 COMMISSION PONTIFICALE.
sindico universitatis Garcassonensis, necnon et sindi-
cis et consulibus Albie coram révérende pâtre domino
P., Dei gratia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali,
predicto reverendo pâtre domino Berengario, Dei
gratia tituli Sanctorum Nerei et Achillei presbitero
cardinali, se légitime excusante, et nichilominus vices
suas quoad agenda Albie die assignata et continuatis
sequentibus eidem domino P., collège suo, per suas
patentes litteras, quarum ténor continetur inferius
committente, idem dominus P. cardinalis continuavit
predictis partibus usque in crastinum mane. Ténor
autem litterarum dicte commissionis talis est :
Reverendo in Ghristo patri domino P. Dei gratia tituli
Sancti Vitalis presbitero cardinali, Berengarius, mise-
ratione divina tituli Sanctorum Nerei et Achillei presbi-
ter cardinalis, salutem eternam in Ghristo. Gum vos et
nos auctoritate apostolica nobis in hac parte commissa
diem martis proximum assignaverimus procuralori
venerabilis patris episcopi Albiensis et inquisitori
heretice pravitatis in partibus Albigesii et Garcassone,
et sindicis Garcassonensibus tune coram nobis perso-
naliter constitutis, ut dicta die, apud Albiam, coram
nobis vel nostrum altero comparèrent, nosque ipsa die
infirmitate nostri corporis impediti, nequeamuscomode
interesse, paternitati vestre super agendis et perfi-
ciendis ibidem dicta die et continuatis sequentibus
committimus vices nostras. Datum apud Sanctum
Papulum, Appamiensis diocesis, iiii kal. maii, anno
Domini millesimo GGG" VI, pontificatus domini Gle-
mentis pape V" anno primo.
COMMISSION PONTIFICALE. 331
X. — 4 mai 1306, Albi, dans la chapelle épiscopale. — Lec-
ture du procès est faite aux parties.
Même jour. — Le cardinal visite les prisons. Il ordonne,
l'affaire pendante, que les prisonniers seront délivrés des
fers, que les cachots seront ajoui'és, qu'on construira trois
ou quatre cellules « in solario, » que chaque cachot aura
deux clefs. Aux deux gardiens Pons ïestor et Bertrand Aus-
tor, il adjoint un troisième gardien, Isar de Sales, moine de
Candeil, jusqu'à ce que l'abbé de Fontfroide ait désigné
pour cela un moine de son abbaye, — Les gardiens pi^êtent
serment.
Qua die, s[c]ilicet die mercurii, iiii mail, compa-
ruerunt prefati inquisitor et procurator e})iscopi
Albiensis, et sindici et consules supradicti coram
dicto domino P., cardinali, in capella episcopi Albien-
sis. Qui quidem dominas cardinalis, presentibus vene-
rabili pâtre in Domino P., Dei gratia Garcassonensi
episcopo, dominis R° de Pollan., archidiacono Feno-
leti in ecclesia Narbonensi, P. de Rosone, preposito,
et Belmundo de Calomonte, archidiacono Albiensi, ac
pluribus aliis tam clericis quam laicis, legi fecit totum
processum supradictum ex integro, ut posset esse
omnibus manifestus. Postmodum, eadem die, dictus
dominus cardinalis visitavit incarceratos infra muros
domini episcopi Albiensis; quibus visis et auditis, ali-
quos ex eis invenit compeditos, et omnes in carceri-
bus strictis et obscurissimis detentos vel inclusos.
Yoluit et ordinavit idem dominus cardinalis quod
nullus dictorum inclusorum, negotio predicto pen-
dente vel donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordi-
nandum, in ferris seu compedibus detineatur, set quod
aliter de eis bona et secura custodia habcatur. Ordi-
332 COMMISSION PONTIFICALE.
navit insuper quod dicti carceres obscuri clarificen-
tur, et quod nichilominus très vel quatuor alie ca-
mere seu carceres in solario vel subtus meliores et
leviores quam sint carceres in quibus nunc dicti
inclusi detinentur, fiant ad longius infra mensem, in
quibus possint mutari illi de quibus inquisitori et
abbati Fontisfrigidi vel substituto ab eo videbitur
expedire, presertim cum dicti inclusi nondum con-
dempnati existant, et v annis vel pluribus fuerint in
hujusmodi carceribus detenti, ut dicti incarcerati
dixerunt; et quod in quolibet conclavi sint due claves
tenende per custodes, prout supra in conclavibus
mûri Garcassonensis est ordinatum. Et ut predicta
sine suspicione procédant, addidit Pontio Testons et
Bertrando Austort, custodibus mûri predicti, de qui-
bus predicti detenti non conquerebantur, immo se
plurimum commendabant, fratrem Isarnum de Salis,
monachum monasterii de Gandelio, Gisterciensis ordi-
nis, Albiensis diocesis, testimonio prioris claustralis
ac conventus ejusdem monasterii idoneum et fidelem,
donec alius per abbatem monasterii Fontisfrigidi, vel
per ipsum dominum cardinalem et dominum Beren-
garium, ejus collegam, ad hujusmodi custodiam fuerit
deputatus. Qui quidem très custodes prefati jurave-
runt super sancta Dei 1111°' Evangelia ab eis corpora-
liter manu tactata (sic) quod in custodia dictorum
inclusorum et includendorum diligentiam quam pote-
runt fideliter adhibebunt, et quod aliquis de antiquis
sine dicto fratre vel illo (jui loco ejus ad hujusmodi
custodiam deputabitur, aut ipse frater vel alius depu-
tandus pro eo sine altero de dictis antiquis custodibus
alicui incarcerato nichil secretum loquetur quin aller
COMMISSION PONTIFICALE. 333
possit audire, et quod provisioncm quam hujusmodi
incarcerati recipiunt a rege vel episcopo Albiensi, et
illud quod ab amicis, vel parentihus, vel aliis perso-
nis offerretur eisdem, eis fideliter et absque diminu-
tione aliqua ministrabunt, et quod ordinationem super
hujusmodi custodia factam per ipsos dominos cardi-
nales iiiviolabiliter observabunt. Que quidem omnia
suprascripta prefatus dominus cardinalis precepit
fieri et servari in omnes qui scienter predicte ordi-
nation! contradictores extiterint aut rebelles, non
opiscopos vel archiepiscopos, quibus in bac parte
deferri voluit, in quos interdicti ab ingressu ecclesie
et suspensionis, si diu perstiterint, in scriptis excom-
municationis sententias proferendo.
XI. — 11 mai 1306, Montech. — B. Durant, au nom des habi-
tants de la ville de Cordes, proteste qu'ils sont et veulent
rester vrais catholiques; qu'ils ne s'inspirent que de l'amour
de la vérité et de la justice. Il demande que Guillaume Cava-
lier, de Cordes, détenu dans les prisons de Toulouse, n'y
soit plus maltraité ; que le sauf-conduit soit accordé à toute
personne voulant venir témoigner; que, l'affaire pendante,
toute poursuite ne puisse se faire qu'avec l'abbé de Font-
froide; que revision soit faite des confessions qui ont été
extorquées, etc. L'inquisiteur et le procureur de l'évêque
font les réserves de droit.
Postque, anno et pontifîcatu quibus supradictis,
XI mensis maii, comparuit in Castro de Montogio,
diocesis Tholosane, B. Duranti, dicens se consulera
ville Gordue, corum dictis dominis cardinalibus, pré-
sente magistro G. Revelli, procuratore domini epis-
copi Albiensis et inquisitore heretice pravitatis, et
redidit nomine dicte ville quamdam cedulam tenorem
qui sequitur continentem :
334 COMMISSION PONTIFICALE.
In presentia venerabilium virorum domini Ray-
mundi Athonis, abbatis monasterii Sancti Saturnini
Tholosani, Arnaudi de Vilario, canoiiici et opera-
rii Gaturcensis, Guillelmi de Rupefixa, archidiaconi
Lunatensis in ecclesia Bitterensi, et domini Rai-
mundi de Gastronovo, militis, ac plurium aliorum,
coram vobis reverendis patribus dominis P., tituli
Sancti Vitalis, et Berengario, tituli sanctorum Nerei
et Achillei presbiteris cardinalibus, commissariis et
auditoribus in hac parte a Summo Pontifice depu-
tatis, protestantur ante omnia homines de Gordua,
diocesis Albiensis, quod ipsi tanquam veri catholici
et sacrosancte Romane Ecclesie filii et in omnibus
obsequentes et obedientiam promptis ac devotis ani-
mis exhibentes, parati sunt omnem hereticam pravi-
tatem vitare, et eam totis viribus detestantur ; nec
intendunt alicui naufraganti in fide aut in via catho-
lica devianti prestare consilium, patrocinium, auxi-
lium vel favorem. Item, quod in presenti negotio
verbo vel facto partem aliquam facere non intendunt,
nec aliquem vel aliquos déferre criminaliter seu civi-
liter accusare. Item, quod in injuriam seu diffama-
tionem alicujus vel aliquorum hec proponere seu
dicere non intendunt, set solum ad honorera Dei
omnipotentis, ad illuminationem presentis negotii et
exaltationem fidei christiane et apertionem veritatis,
ac informationem et instructionem vestri dominorum
cardinalium predictorum, ac domini nostri Summi
Pontificis seu commissariorum suorum ; quibus pro-
testationibus premissis, supplicant et requirunt dicti
consules de Gordua vobis reverendis dominis cardi-
nalibus supradictis, quod vos, ex vigore dicte commis-
COMMISSION PONTIFICALE. 335
sionis, tribus vel quatuor hominibus de Cordua qui
negotium hujusmodi prosequuntur et prosequentur
securitatem prestetis, auctoritate dicti domini Summi
Pontificis, dicto pendentenegotio, juxta traditam vobis
formam, et litteras vestras eisdem super hoc conce-
datis. Item, suplicant et requirunt quod Guillelmo
Gavalerii, de Cordua, qui Tholose in carceribus gravi-
bus et durissimis inquisitionis heretice pravitatis deti-
netur mancipatus, velitis taliter providere, juxta tra-
ditam super hoc vobis formam, quod carceris
angustia, vel lecti inedia seu victuahum penuria aut
tormentorum sevitia contra justitiam non gravetur.
Item, supplicant et requirunt adeo ut quihbet tute
venire possit ad testimonium perhibendum, quod
inhibeatis ex vigore dicte commissionis inquisitori
heretice pravitatis in senescallia Tholosana et Al bien si,
ne, pendente hujusmodi negotio, vel saltem donec
Sedes Apostolica aUud duxerit ordinandum, aliquem
pro heresis facto captum vel capiendum tradant duro
carceri sive arto, nec tormentis ahquatenus exponant,
nec ad inquirendum procédant nisi cum abbate Fon-
tisfrigidi, Cisterciensis ordinis, vel alio bono viro ad
hoc per vos specialiter deputando. Item, cum proces-
sus et libri dictorum inquisitorum eisdem merito sint
suspecti, tum ratione mutationis, arditionis seu can-
cellationis scripturarum dictorum librorum, tum
etiam ratione confessionum a captis per dictos inqui-
sitores minus cancnice et per vim tormentorum extor-
tarum, et alio modo quam res se habeat ut dicitur
conscriptarum, et de hiis sit vox et fama publica in
Albigesio et locis circumvicinis, supplicant et requi-
runt dicti consules quod super premissis vos velitis
336 COMMISSION PONTIFICALE.
informare juxta traditam vobis fbrmam. Preterea ciim
dicatur publiée quod nonulli testes cum quibus super
mutatione, arditione et cancellatione ac iniquitate dic-
tarum scripturarum et processuum vos potestis cla-
rius informare, prestiterunt ad preceptum dictorum
inquisitorum aliqua prejudicialia juramenta, videlicet
de non revelando ea que sciunt super premissis, sub
pena ignis et relapsi, ob que quidem juramenta si
observarentur, posset veritas occultari, supplicant et
requirunt dicti consules quod testes cum quibus super
premissis vos volueritis informare a vinculo talium
juramentorum et aliarum obligationum, si in aliquo
sint astricti, auctoritate dicte commissionis, quoad
ferendum dictum testimonium absolvatis, ut tute et
plene possint in presenti negotio ferre testimonium
veritatis et litteras vestras singulis quos indigere vide-
ritis, si placet, concedatis, dicto procuratore episcopi
Albiensis et inquisitoris petente copiam ejusdem ; pro-
testato per eum quod dictum consulem non admittit
nec consentit protestationibus contentis in dicta ce-
dula, nisi quatenus de juris necessitate teneretur,
immo quantum contra partem suam faciunt con-
tradicit.
XII. — 5 mai 1306, Toulouse. — L'inquisiteur Geoffroi
d'Abluses nomme ses procureurs en cour de Rome, qui
sont Pierre d'Orvieto, procureur général de l'ordre des
frères Prêcheurs, Arnaud du Prat, frère Prêcheur, et Guil-
laume Revel, curé de Cazevieille, au diocèse de Maguelone.
Et ad faciendam fidem de procuratione dicti inqui-
sitoris produxit quoddam publicum instrumentum,
cujus ténor talis est :
COMMISSION PONTIFICALE. 337
In nomine Domini. Amen. Anno incarnationis ejus-
dem millésime CGC sexlo, idus maii, pontificatus
sanctissimi palris et domini démentis pape V anno
primo. In presentia mei Pétri Boerii notarii et testium
subscriptorum, religiosus vir frater Gaufridus de Ablu-
siis, fratrum ordinis Predicatorum, inquisitor heretice
pravitatis in regno Francie a Sede Apostolica députa-
tus, fecit et constituit procuratores suos religiosos vi-
ros fratrem P. de Urbe Veteri, procuratorem fratrum
ordinis Predicatorum in Guria Romana, fratrem Arnal-
dum de Prato^ ejusdem ordinis, coinquisitorem suum
heretice pravitatis in dicto regno a Sede Apostolica
deputatum, ac discretuni virum magistrum Guillel-
mum Revelli, rectorem ecclesie Gaseveteris, Magalo-
nensis diocesis, et quemlibet eorum in solidum, ita
quod non sit melior conditio occupantis seu occupan-
tum in omnibus et singulis causis motis et movendis
tam pro ipso quam contra ipsum, contra quascumque
personas, coram quibuscumque judicibus eccîesias-
iicis seu secularibus, dans eisdem procuratoribus suis
et cuilibet eorum in solidum plenam potestatem et
spéciale mandatum agendi, defendendi, faciendi quod-
libet juramentum a jure concessum tam super prin-
cipali quam super omnibus accessoriis, petendi
et recipiendi expensas, si sibi vel dictis procura-
toribus suis aut eorum aliquo adjudicate fuerint,
ponendi, positionibus respondendi, juramentum defe-
rendi, delatum suscipiendi, appellandi, appellationem
1. Mort le 16 septembre suivant. (Douais, Les frères Prê-
cheurs en Gascogne, p. 365. Paris, 1885, in-8°.)
22
338 COMMISSION PONTIFICALE.
prosequendi tam coram domino Summo Pontifice
quam coram aliis judicibus quibuscumque, conve-
niendi , reconveniendi ipsos et eorum quemlibet in
solidum, constituens procuratorem tam ad negotia
quam ad causas, dans eisdem et eorum cuilibet in
solidum potestatem substituendi alium seu alios pro-
curatores loco sui, quotienscumque et quandocumque
sibi viderit expedire, et omnia alia faciendi que dic-
tus inquisitor faceret aut facere posset, si presens
esset in premissis; promisit etiam se ratum et gra-
tum habere quicquid dicti procuratores, aut eorum
alter, vel substitutus vel substituti ab ipsis vel eo-
rum aliquo in omnibus causis suis egerint, seu duxe-
rint faciendum. Actum fuit hoc Tholose, in domo
Inquisitionis', presentibus religiosis viris fratribus
ordinis Predicatorum Bonomasipio Duranti, subpriore,
Ramundo de Albeda, conventus Tholose, Alberto Cata-
lani, socio dicti inquisitoris, magistro Jacobo Mar-
quesii, notario inquisitionis ac rectore ecclesie Beati
Pétri Aiutz, Albiensis diocesis, ad hec testibus vocatis
et rogatis. Et ego P. Boerii de Garcassona, publicus
imperiali auctoritate notarius ac inquisitionis heretice
pravitatis notarius, predictis omnibus interfui et ea
recepi et scripsi, anno, die, loco et presentibus su-
pradictis, et in hanc publicam formam redegi, soli-
loque meo signo signavi, a dicto inquisitore requi-
situs et rogatus. Et ego frater Gaufridus de Ablusiis,
inquisitor predictus, in testimonium premissorum, et
quod dictus P. Boerii sit et est publicus imperiali
1. Aujourd'hui couvent des Dames-Réparatrices.
COMMISSION PONTIFICALE. 339
auctoritate ac inquisitionis heretice pravitatis nota-
rius, sigillum nostrum duxi presentibusapponendum,
anno, die et loco predictis.
XIII. — 11 mai 1306, Montech. — Les cardinaux accordent
la sauvegarde à quatre des habitants de Cordes, et font
droit à leur demande que la poursuite, la cause pendante,
ne se fasse qu'avec l'abbé de Fontfroide; ils les ajournent
au lendemain de la Saint-Jean-Baptiste, à Bordeaux, et
renouvellent leur ordonnance d'Albi.
Postque dicti domini cardinales dixerunt se pres-
titisse auctoritate apostolica securitatem quatuor ho-
minibus de Cordua, si quos illi de Cordua pro pro-
secutione hujusmodi negotii duxerint nominandos,
pendente negotio supradicto, prout supra in processu
plenius continetur, et in presenti nichilominus presti-
terunt; super aliis etiam processerunt et procèdent, ut
dixerunt, juxta traditann eis formant. Voluerunt quo-
que et ordinaverunt dicti domini cardinales quod, dic-
torum processuum inquisitione pendente, vel saltem
donec Sedes Apostolica aliter duxerit ordinandum,
inquisitor heretice pravitatis in partibus Tholosanis,
aut episcopus Albiensis predictus, aliquem pro
heresis facto captum vel capiendum de Albiensi et
Carcassonensi diocesibus duro carceri sive arto non
tradant, nec tormentis exponant, nec ad inquisi-
tionem procédant nisi cum predicto abbate Fontis-
frigidi, vel alio deputando ab eo, qui abbas est
loco domini episcopi Albiensis subrogatus. Deinde
dicti domini cardinales auctoritate predicta assigna-
verunt dicto consuli, et per eum hominibus de Cor-
dua, ut, si querelis volunt insistere supradictis, per
340 COMMISSION PONTIFICALE.
iiif" de Cordua, si voluerint, compareant Burdegalis
in crastina Nativitatis festi beati Johannis Baptiste
proxime futuri, coram commissariis predicti domini
Pape, proposituri que juste fuerint proponenda et
processuri super eis, et prefato procuratori ad res-
pondendum eisdem super propositis et proponendis,
et defensuri processus inquisilionis prout fuerit
rationis.
Quibus sic peractis, lectus fuit coram dictis domi-
nis cardinalibus processus habitus in Albia per pre-
fatum dominum P., cardinalem. Quem quidem pro-
cessum et omnia per dictum dominum P., cardinalem,
facta et ordinata, supradictus dominus Berengarius,
cardinaiis, approbavit et ratificavit expresse ; et nichi-
lominus ibidem ambo dicti cardinales, presentibus
dicto procuratore episcopi Albiensis et inquisitoris,
et magistro Arnaldo Gallinerii, consule civitatis
Albiensis, de novo ordinaverunt et processerunt prout
in dicta ordinatione facta Albie continetur.
XIV. — Même jour. — P. Bérenger, sous-prieur de Font-
froide, porteur des lettres du prieur et du couvent, est ins-
titué gardien des prisons d'Albi à la place d'Ysar, et Bar-
thélémy de Arlato gardien des prisons de Toulouse.
Et ibidem frater P. Berengarii, subprior et mona-
chus monasterii Fontisfrigidi, presentavit, ex parte
prioris et conventus ejusdem monasterii, quasdam
patentes litteras continentie infrascripte. Quibus lec-
tis coram ipsis dominis cardinalibus, iidem domini
cardinales fecerunt jurare dictum fratrem P. Beren-
garii juxta formam juramenti prestiti per dictum
COMMISSION PONTIFICALE. 344
fratrem Isarnum, qui pro dicta custodia dictorum
inclusorum nuper ad tempus fuerat deputatus. Ordi-
nantes iidem domini cardinales quod propter hones-
latem religionis retineat secum in socium fratrem
Guillelmum Vilarii in dictis litteris nominatum ; qui
quidem monachi ibidem stare debeant ad expensas
episcopi Albiensis. Consequenter premissi dicti car-
dinales feceruntjurare Barthelemeum de Arlato, cleri-
cum , pro custodia mûri Tholosani pro inquisitore
deputatum, quod in custodia inclusorum ibidem de
diocesi Albiensi et includendorum de eadem diocesi
Albiensi et Garcassonensi diligentiam quam poterit
adhibebit, et provisionem quam hujusmodi carcerati
recipiunt a rege vel ab alio quocumque, et illud quod
ab amicis vel parentibus seu aliis personis offeretur
eisdem , eis fideliter et absque diminutione aliqua
ministrabit; et quod ordinationem super hujusmodi
custodia factam per ipsos dominos cardinales inviola-
biliter observabit; et quod, postquam per dictum
abbatem Fontisfrigidi alius custos, si sibi expediens
videbitur, additus fuerit, nichil secretum alicui incar-
cerato loquetur quin alter additus possit audire.
Dederunt dicti domini cardinales potestatem domino
abbati Fontisfrigidi, quod, si sibi expediens videbitur,
possit alium custodem addere pro custodia incluso-
rum et includendorum de diocesibus Albiensi et Gar-
cassonensi in mûris Tholosanis ; et quod hujusmodi
custos recipiat expensas pro custodia Garcassonensi
ab episcopo Garcassonensi, et Albiensi ab episcopo
Albiensi.
342 COMMISSION PONTIFICALE.
XV. — 7 mai 1306, Fontfroide. — Lettre du prieur et du
couvent de Fontfroide envoyant P. Bérenger, sous-prieur,
avec Guillaume Vilar, pour « socius, » en réponse à la lettre
des deux cardinaux du 3 mai précédent, incluse.
Ténor dictarum litterarum prioris et conventus
monachorum Fontisfrigidi talis est :
Reverendissimo patri et in Ghristo, si placet, karis-
simo ac suo domino speciali, domino P. digno Dei pro-
videntia tituli Sancti Vitalis presbitero cardinali, f rater
R., humilis ejus prior, et ejus devotus conventus mo-
nachi Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, se ipsos cum
omni humili subjectione reverentie ac honoris ad
venerabile manuum osculum beatarum. Noscat vestra
sacra Paternitas, nobis quamplurimum reverenda, nos
quasdam vestras patentes litteras in die Sancti Johannis
ante Portam Latinam récépissé humilitate et reverentia
qua convenit, quarum ténor de verbo ad verbum
subsequitur in hune modum :
P., miseratione divina tituli Sancti Vitalis presbiter
cardinalis, venerabili et religioso viro abbati monasterii
Fontisfrigidi, Gisterciensis ordinis, Narbonensis dioce-
sis, seu, ipso absente, priori et conventui ejusdem mo-
nasterii, aut in eodem monasterio locum ejus tenenti,
salutem et sinceram in Domino caritatem. Reverendus
pater dominus Berengarius, Dei gratia tituli sanctorum
Nerei et Achillei presbiter cardinalis, et nos, auctoritate
et speciali mandato sanctissimi patris et domini nostri
Summi Pontificis, vos, abbatem, loco venerabilis patris
cpiscopi Albiensis in officio inquisiLionis heretice pra-
vilatis ex causa et ad tempus duximus subrogandum.
Verum, quia quoad custodiam aliquorum carcerato-
COMMISSION PONTIFICALE. 343
rum in mûris seu carceribus Albie et incarcerando-
rum predicto tempore aliqua ordinavimus et adhuc
intendimus ordinare, auctoritate apostolica discretioni
vestre in virtute obedientie districte precipimus et
mandamus quatinus, quibuslibet occasione et diffi-
cultate sublatis, unum de monachis vestris fidelibus
ad dictum dominum cardinalem et nos, visis presen-
tibus, transmittatis, oui dictam custodiann tenendam
et regendam per eum ad expensas Albiensis episcopi,
juxta ordinationem a dicto domino cardinali et nobis
faciendam super hoc, secure committere valeamus ;
ita quod die dominica proxime futura aut sequenti
die lune ad tardius cum vestris litteris presentium
tenorem continentibus conpareat coram nobis vel
altero nostrum Tholose, vel ubi fueriinus in diocesi
Tholosana vel extra. Et in signum presentis mandati
recepti restituatis présentes litteras portitori sigillo
vestro sigillatas. Datum Albie, die martis, in festo
Sancte Grucis, anno Domini millesimo CGC" sexto,
pontificatus domini Glementis pape V anno primo.
Quibus siquidem litteris receptis ac etiam perlectis,
habito super contentis in dictis vestris litteris diligenti
consilio et tractatu, licet pater et dominus noster ab-
bas, cujus consilio in tanto negotio indigemus, sit et
fuerit a dicto nostro monasterio multo tempore absens,
nos tamen tanquam fîlii obedientie preceptis vestris,
ut tenemur, volentes humiliter obedire, religiosum
virum maturum, providum et honestum fratrem P. Be-
rengarii, monachum et supriorem nostrum, ad vos et
ad pedes vestre solite démentie duximus deslinan-
dum, ad faciendam et complendam vestram et reverendi
patris domini Berengarii, Dei gratia tituli Sanctorum
344 COMMISSION PONTIFICALE.
Nerei et Achillei presbiteri cardinalis, super conlentis
in dictis vestris litleris in omnibus et per omnia bene-
placitam voluntatem. Ceterum, quia scriptum est :
a Non est bonum esse hominem solum » [Gen., II,
18], nec deceat religiosum maxime in locis insignibus
et populosis solum et absque socio habitare, predicto
subpriori nostro fratrem Guillelmum Vilarii, mona-
chum nostrum, sufficientem et idoneum, duximus in
socium adjungendum. Dominus Jhesus Christus vos
conservet sanum et incolumem cum prosperitate et
gaudio Ecclesie sancte sue, precipientem nobis juxta
vestram benepiacitam voluntatem, Datum in Fonte-
frigido, in crastinum Sancti Johannis ante Portam Lati-
nam, anno Domini millesimo CGG° sexto. In cujus
testimonium sigillum (juo nos prior predictus utimur
presentibus duximus apponendum.
XVI. — 17 mai 1306, Marmande. — Bérenger Faucilhard,
syndic et procureur des consuls et habitants de Cordes,
requiert pour lui et ses trois co-procureurs les lettres de
sauvegarde que les cardinaux lui accordent.
Gonsequenter, anno et pontificatu quibus supra,
XVII die dicti mensis maii, presentibus dominis Guil-
ielmo de Rupe Fixa, archidiacono Lunatensi in eccle-
sia Biterrensi, Petro Beraudi, canonico Gaturcensi, ac
magistro Gueno Guillotti, rectore ecclesie de Podio-
therico, Garcassonensis diocesis, et pluribus aliis testi-
bus, et prefato magistro Guillelmo Bevelli, procuratorc
domini episcopi Albiensis et inquisitorum predicto-
rum, magister Berengarius Faucilhardi, sindicus et
procurator consulum et castri de Gordua, Albiensis
diocesis, constitutus coram reverendis patribus domi-
COMMISSION PONTIFICALE. 345
nis cardinalibus supradicfis in villa de Marmanda,
Agennetisis diocesis, repetitis protestationibus factis
superius pcr Bernardum Duranti, qui se dicebat con-
sulem de Gordua, in quibus persistere voluit et a qui-
bus recedere non intendit, exhibuit quoddam instru-
mentum procurationis sigillo dictorum consulum
sigillatum, ut prima facie apparebat, cujus ténor
inferius continetur, requirens nomine quo supra
dictos dominos cardinales, cum instantia supplicando
eisdem, ut sibi et tribus comprocuratoribus suis, vide-
licet Bernardo Panati, Bertrando Salvi et Duranto
Fabri, in dicto instrumento procurationis nominatis,
qui negotium in suprascriptis litteris apostolicis con-
tentum nomine procuratorio dictorum consulum et
universitatis de Gordua volunt prosequi, prout dixit,
securitatem prestent juxta traditam a Sede Aposto-
lica eis formam, dicto magistro Guillelmo Revelli
nominibus quibus supra protestante ut supra. Et dicti
domini cardinales, volentes mandatum apostolicum
exequi, predictis magistro Berengario et ejus com-
procuratoribus securitatem auctoritate apostolica
prestiterunt, negotio supradicto pendente, si et
quamdiu negotium prosequi voluerit scpedictum,
recipientes eos sub protectione Sedis Apostolice adque
(sic) sua.
XVII. — 12 mai 1306, Cordes. — Les consuls de Cordes
nomment leurs procureurs, qui sont Bércnger Faucilhard,
Bei'nard Panât, Bertrand Salvi el Durand Faure, à l'effet
d'obtenir la revision du procès des condamnés pour hérésie.
Ténor vero dicti instrumenti procurationis seu sin-
dicatus talis est :
346 COMMISSION PONTIFICALE.
Noverint universi quod, in presentia mei notarii et
testium subscriptorum constituti, Bernardus Duranti,
Raymundus de Resenteriis, Duranlus Fabri et Ray-
mundus Bodosquerii, consules castri de Gordua,
diocesis Albiensis, pro se ac universitate ejusdem
castri et nomine sui consulatus, fecerunt, ordinave-
runt et constituerunt certes ac indubitatos générales
ac spéciales procuratores sucs, sindicos, iconomos
seu actores, videlicet magistrum Berengarium Fau-
cilhardi, Bernardum Panati et Bertrandum Salvi; nec-
non et predicti Bernardus Duranti, Raymundus de
Resenteriis et Raymundus Bodosquerii, nomine quo
supra, constituerunt procuratorem seu sindicum pre-
fatum Durantum Fabri, consocium suum, hujus pre-
sentis publici instrumenti exhibitorem seu exhibitores,
et quemlibet eorum in solidum, ita quod non sit
melior conditio occupantis in omnibus et singulis
causis seu litibus motis et movendis per ipsos consu-
les nomine sui consulatus ac universitatis predicte
contra quascumque personas aut contra ipsos consu-
les vel dictam universitatem, aut singulos de dicta
universitate per quascumque personas coram quibus-
cumque judicibus ordinariis, extraordinariis, delega-
tis vel subdelegatis, ecclesiasticis vel civilibus, cujus-
cumque conditionis, gradus seu dignitatis existant;
dantes et concedentes predicti consules nomine quo
supra predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis
seu actoribus et cuilibet eorum in solidum plenam et
liberam potestatem et spéciale mandatum agendi,
defendcndi, excipiendi, replicandi, triplicandi, libel-
lum seu libellos petendi, recipiendi, offerendi et tra-
dendi, litem seu lites contestandi et de calumpnia ac
COMMISSION PONTIFICALE. 347
de veritate dicenda in animas suas jurandi et subeundi
cujuslibet alterius generis juramentum, ponendi, posi-
tionibus respondendi, testes et instrumenta et ceteras
probationes producendi, judicem seu judices impe-
trandi et recusandi, expensas petendi et recipiendi,
sententiam seu sententias interlocutorias et diffinitivas
audiendi, et, si necesse fuerit, ab ea vel ab eis appel-
landi, appellationem seu appeilationes prosequendi,
et deinde generaliter et specialiter omnia alla universa
et singula faciendi que vcri et legitimi procuratores,
sindici, iconomi seu actores, facere possunt et de-
bent, seu que verus et legitimus procurator, sindi-
cus, iconomus sive actor facere potest et débet, et
que ipsi constituentes, nomine que supra, facere pos-
sent et deberent, si personaliter présentes adessent;
promittentes dicti constituentes, nomine quo supra,
per firmam et sollempnem stipulationem et sub obli-
gatione bonorum dicti consulatus et dicte universita-
tis, michi, Bernardo Rubei, notario infra scripto, ut
publiée persone sollempniter stipulanti et recipienti
pro omnibus illis quorum interest, intererit, vel inte-
resse poterit, se ratum et firmum perpetuo habituros
quicquid per dictos procuratores suos, sindicos, ico-
nomos seu actores, vel eorum alterum, super pre-
missis vel aliquo premissorum actum, gestum, peti-
tum, defensum fuerit, vel etiam procuratum, acsi
per eosdem constituentes personaliter foret actum, et
judicatum solvi cum suis clausulis universis; et pro
predictis procuratoribus suis, sindicis, iconomis, seu
actoribus et eorum quolibet prefati constituentes
nomine quo supra fidejussores se constituerunt pênes
me notarium supradictum ut supra solle[m]pniter
348 COMMISSION PONTIFICALE.
stipulantes sub obligatione bonorum dicti consulatus
et universitatis predicte; volentes dictes procuratores
sucs, sindicos, iconomos seu actores et eorum cjucm-
libet relevare ab omni onere satisdandi. Acta fiierunt
hec apud Gorduam Albigesii, un idus madii, anno
Domini miliesimo CCG° sexto, régnante Philippo Franco-
rum rege, in presentia et testimonio Raymundi Rocca,
Stephani Fabri, Imberti de Gapella, domicelli, et mei
Bernardi Rubei, publici notarii Cordue, qui, ad ins-
tantiani et requisitionem dictorum constituentium,
hoc scripsi et signo meo signavi. Et nos consules pre-
dicti ad majorem roboris firmitatem, et in fidem et
testimonium premissorum, et quod dictus Bernardus
Rubei est publicus notarius dicti castri de Gordua,
huic presenti publico instrumento sigillum dicti nostri
consulatus duximus apponendum.
Supra scripta omnia coram prefatis dominis cardi-
nalibus acta, acta fuerunt anno, indictione, pontifi-
catu, mensibus, diebus et locis predictis, ac presen-
tibus testibus nominatis.
Et ego Nicolaus Gaytanus, publicus imperiali auc-
toritate notarius, una cuni discrète viro domino Petro
Andrée, notarié publico infrascripto, qui et ego in
premissis omnibus de mandate dictorum dominorum
cardinalium simul notarii sumus, predictis omnibus
coram dictis dominis cardinalibus actatis (sic) interfui,
et ea omnia in istis decem cartarum petiis simul sutis,
signisque prefati domini Pétri et meo in juncturis
earum signatis, propria manu scripsi rogatus et in
hanc publicam tbrmam redegi et proprio signo
signavi.
COMMISSION PONTIFICALE. 349
Quod autem superius in quarta décima linea prime
petie obmisi, videlicet : « Seu transumpta, » et quod in
septima linea quinte petie, scilicet : « In presentia pre-
fati domini Pétri Garcassonensis episcopi, dominorum
Guillelmi de Ruppe Fixa, archidiaconi Lunatensis in
ecclesia Biterrensi, Pontii de Banholis, archipresbiteri
Garcassonensis, ac Pétri Recaudi, canonici Gaturcensis,
et plurium aliorum ad hoc vocatorum specialiter et
rogatorum, » hic supplevi et propria manu scripsi.
Et ego prefatus Petrus Andrée, clericus Biterrensis
diocesis, publicus auctoritate apostolica notarius, huic
instrumento pubh'co subscribo, signumque meum
consuetum appono.
Ad majorem autem premissorum omnium roboris
firmitatem, prefati domini cardinales huic instrumento
publico sigilla sua mandaverunt appendi.
(Sceau du cardinal Bérenger Frédol. Attaches pendantes du
sceau du cardinal Pierre Taillefer de la Chapelle.)
I
TABLE ALPHABÉTIQUE
Nota. Les chiffres accompagnés d'un astérisque renvoient à l'Introduction.
A., curé des Cassés, Hante-Ga-
ronne, 34.
A., curé de Saint-Étienne de
Toulouse, 54, 78.
A., prieur de Saint-Sernin de
Toulouse, 24, 26, 58.
Aban (Raymond), chevalier,
122.
Abbas (R.), 198, 240.
Abbeville (Nicolas d'), inquisi-
teur, 97*, note 1, 291% 322,
note 1 ; — ses actes, 191*-
197*; — opposition qui lui
est faite, 96*.
Abjurations, 18*, 124*, 210*,
234*, 287*, 337* ; — à Carcas-
sonne, 252, 271, 292; — à
Cannes, Aude, 245, 247-249,
253, 267, 269, 271, 286, 292-
295 ; — à Limoux, Aude, 250.
Abluses (Geoffroy d'), inquisi-
teur in partibus Carcassonen-
sibus, 39*, 137*, noie 4, 201*
208*, 305 et note 4, 337
338; — ses actes, 198
203*; — nomme ses procu
reurs à laCour Romaine, 337
— son conflit avec le vidame
d'Amiens, 39*; — les con
suis d'Albi érigent un monu
ment sur sa tombe à Lyon,
97*, 98*.
Absolutions de l'excommunica-
tion, 76*, 126*, 151*, 152*, 4,
9, 15, 18, 20, 23, 26, 28, 30,
33, 36,40, 41, 43, 47, 52, 53,
56,59, 61, 64,65, 68, 79, 81,
82, 87.
Acbert(R.), 241.
Accusateurs; leurs noms ne sont
pas livrés, 7*.
Accusation (la caria d'), remise
au prévenu, 259*, 281*, 17.
Acio (Arnaud de), de Toulouse,
frère Mineur, 91, 97, 101, 104,
108.
Adalaïs, 278, 284.
— femme d'Arnaud Barbion,
282, 283.
— tille d'Aicred Boret, de Caus-
sou, Ariège, 105*.
— fille de Willem Gafueira, 206.
Adalbert (Raymond), 123.
Adalone (curé de). Voy. Dalou.
Adam, cellerier de Feuillants,
81*, note 1.
Adam, inquisiteur de Rome,
137*, note 3.
— (Guillaume), bayle pour le
comte de Toulouse, 3, 16.
Adémar (Bérenger), 95*, 195*,
231*, 323.
— (Pierre), 195*, 323.
352
TABLE ALPHABÉTIQUE;
Adoration hérétique, 266*, 191,
251 et note 5, 253, 256, 261-
263, 270, 271, 278, 280, 282,
285, 286, 291, 293, 297.
Affiacum. Voy. Fiac.
Aganglum. Voy. Ganges.
Agassa (Arnaud), 184*.
— (Bernard), d'Aibi, 191.
Agde (l'évêque d'), Hérault, 1*,
note 2, 53*, 55*, 57*, 122*,
126*, 126, note 1.
Agen (l'évoque d'), Lot-et-Ga-
ronne, H*, 16*, 17', 19* et
note 4, 55*, 212*, 85.
— (l'inquisiteur d'), 249*.
Agnès, femme d'André Béren-
ger, de Montagnac, Hérault,
116*, note 1.
Agrefol (Pons), 187.
Agrifolium. Voy. Aigrefeuille.
Agulier (Raymond), hérétique,
148.
Aiceline, condamnée à la prison,
5.
Aigabeu (Guillaume), 284.
Aigrefeuille, Haute - Garonne,
171*.
Aiguesbelles (grange d'), comm.
de Gimont, Gers, 81*, note 1.
Aigues-Mortes, Gard, 210.
Aigues-Vivcs, Aude, 136, 139,
141, 146, 170.
Aiguës- Vives (G. d'), 252.
Aimera (Pierre), 318.
Aimeric (Michel-P.), 170.
— (W.), 239.
Airover (Ber.), 186.
Ailii (Arnaud), 69, note 1.
Aix (province ecclésiastique d'),
30*, note 6.
Aladernum. Voy. Ladern.
Alairac (Beatrix d'), 224.
— (Ber. d'), 156, 182.
— (Ber. R. d'), 224.
— (Ber. Roque d'), 145.
— (Pierre d'), 213.
Alais (Pierre d'), inquisiteur,
136*, 138*, 141*.
Alaman (Bertrand), 251*; 66,
97, note 1.
— (P. d'), 49.
Alaman (Pierre-Arnaud), 217*.
— (Pons), 34*, note 8.
— (Sicard), 217*, note 2.
Alamande, femme d'Arnaud de
Sos, Ariège, 200*.
— femme de Raymond Aribert,
299.
Alamans (les), de Saint-Ger-
mier, Haute-Garonne, héré-
tiques, 66, note 1.
Alanh (Germain d'), archiprêtre
de Narbonne, commissaire
épiscopal, 73*, 122*, 123*,
124*, 129*, note 2 ; — curé de
Capestang, Hérault, 73*.
Alasac, hérétique, 64*.
Alassac (P. d'), 240, 241.
Alazaïs, femme de Guillaume
Vallat, 289.
— femme de Guiraud Sartor, 80.
— femme de Bernard Armen,
202.
— femme de P. Barrau, 139.
— femme de Pierre Barrot de
la Ville Basse (Garcassonne),
158.
— femme d'Arnaud Raymond,
de Leuc, Aude, 249, 250, 251.
— femme de Jacques Boyer, de
Leuc, Aude, 246.
— femme de Pierre Borda, 104*.
— mère de Sicred,de Cavanac,
Aude, 260, 261, 263, 272.
— témoin contre Guillaume,
hérétique, 104*.
— d'en Arneil, hérétique, 289.
Albalat (Pierre d'), archevêque
de Tarragone, 219*, note 2.
.4/ôan/ (Guillaume), inquisiteur,
134% note 1.
Albano (l'évêque d'), 51*.
Albaric (P.), 49.
Albariis (Guillaume de), inqui-
siteur, 137*, et note 3.
Albecla (Raymond de), frère Prê-
cheur, témoin, 338.
Albéric, frère Prêcheur, inquisi-
teur en Lombardie, 8*.
— (Jean), de Villetritouls,
Aude, 258.
TABLE ALPHABETIQUE.
353
Albert, garant pour P. Guibert,
de Labastide-Esparbeirenque,
Aude, 187.
— (Barthélémy), notaire de
l'inquisition, 84*, 85*, 202*.
— (Guillaume), de Leuc, Aude,
248.
Alborlarié (1'), comm. de Graul-
het, Tarn, 171*.
Albi, Tarn, 320 , 343 ; — concile,
52; — conseil, 317, 318; —
évoque, 1*, note 2, 11*, 16*,
19*, 21*, 55*, 57*, 87*, 98*,
124% 188*, 217*, 226*, 227%
230* et note 4, 232* et suiv.,
126,note 1,306, 307, 327-329,
331, 333, 341, 343; — frati-
celles, 116*, note 1 ; — inquisi-
teurs, 37*, 136*, note 10, 141*,
note4, 244*, 245*, 131, note 1,
302, 305, 306, 307, 312, 313,
321, 339; — officiai, 124*,
138*, note 1; — prévôt, 20;
— prisons, 331, 340; — syn-
dics et consuls, 38*, 42* et
note 4, 97*, 98*, note 1, 305,
311-313,317,330; — troubles,
245*, 246*; — viguier, 197*.
— (Barthélémy d'), curé de La-
bège, Haute-Garonne, 126*.
— (Jacques), notaire, 34*,
note 8.
— (Jean d'), 147*.
— (Jean-Bernard d'), 90*.
— (Raymond-Brin d'), 184*.
— (Raymond-Jean d'), 141*,
note 3.
Albiac (Adémar, d'), Haute-
Garonne, 27.
Albigeois (1'), 11*, 165*, 188*,
189*.
All)igeois (Pierre d'), 8.
Albinellum, 83*, note.
Alblnho (Ar. de), officiai de
Toulouse, 67.
Albione (Pons de), chanoine, 10.
Alboara (Raymond), 39.
Aldrige, 11.
Alcgre (Ber.), 186.
Alot (Aude), 142*; — évêque,
1*, note 2. Voy. Barthélémy.
Alexandre ni, pape, 109, note2.
Alexandre IV, pape, 22*-25*,
31*, 239*.
Alfaro, 212*.
Allbnse, abbédeMontauban, 18.
Alfonse de Poitiers, comte de
Toulouse, 54*, .^5*, 78*, 157*,
213*-219*, 225*.
Algaia, femme de Pons de Ville-
neuvo-la-Comptal, Aude, GO.
— veuve de François de Lou-
bens, 27.
Algay (Bernard), 228, 229.
Algisius (fr.), pénitencier d'In-
nocent IV, 16*, 45, note 1.
Alignan-du-Vent (Benoît, d'),
Hérault, 237*.
Alion (Bernard d'), 221*, 222*.
Alissète de Montpellier, frati-
celle, M6*, note 1.
AUemans (les), Ariège, 110*,
112*.
Alnelo (Jean de). Voy. Aunay.
AUaribus (Hugues de), 192*.
AltopuUo (Ar.-Orre de). Voy.
Hautpoul.
Al-iau (R. d'), moine de Mon-
toulieu, 234.
Alzeu (Bernard), 34.
Alzonne, Aude, 167, 230.
— (Aymeric-Faure d'), 167.
— (Bernard -Armen d'). Voy.
Armen (Bernard).
— (Bernard de Martres d'), 212.
— G. Morriftcat d'), 151.
— (G.-R. d'), 135.
— (G. de Ventenac d'), 233.
— (Guillaume Mitou d'), 134.
— (Guillaume Textor d'), 135.
— (P.-Ber. d'), 201, 202.
— (P. Borcel d'), 162.
— (P. Comte d'), 135.
— (P. Dalbars d'), 210.
— (P. PoUicier d'), 202.
— (P. Pecel d'), 208.
— (Pons Isar d'), 167.
— (R. de Gordo d'), 151.
— (R. Armen d'), 208.
— (Raymond-Martin d'), 152.
— (Rey d'), 20^1, 207.
— (Roger Séguin d'), 223.
Amat (Bernard), 318.
— (Guillaume), 318.
23
354
TABLE ALPHABETIQUE.
Amauri (Arnaud), archevêque
de Narbonne, 66*.
Amdieu (Guillaume), 137.
— (Vital), 142.
— (Vital), de Moussoulens,
Aude, 180.
Amelio (Rixende de), 287.
Arnélius, chanoine de Saint-
Etienne de Toulouse, 18 ; —
curé de Saint-Étienne, 16,
20, 30, 33, 36, 38, 61,76,89;
— inquisiteur, 136*, note 13,
161* et suiv., 164*.
— (G. -Guillaume), 144, 171, 174.
— (Hugues), inquisiteur, 181*,
182*.
— (Hugues), prieur des frères
Prêcheurs de Toulouse, 78*,
note 4.
— (Jean-Pierre), 105*.
— (P.), 150, 212.
— (Pierre), 121.
— (Pierre), archevêque de Nar-
bonne, 47*, 60*-66*, 140*, 220*.
— (R.), 154, 196.
— (Raymond), 123, 223.
— ( S. ) , préchantre de Nar-
bonne, 71.
— (W.), 185.
Amende (l'), 283*.
Amiel (Aladais), 119.
Amiens (le vidame d'). Somme,
39*, 134*, note 1, 202*, 246*.
Anargila (P.), hérétique, 288.
Ancel (Bernard), membre du
conseil consulaire de Garcas-
sonne, 314.
Ancône (Marche d'), 27*.
Andorre (Ber.), de la Ville Basse
(Garcassonne), 213.
André, abbé de Saint-Aphro-
dise de Béziers, 127*.
— (Arnaud), 10.
— (Guiraud), 130.
— (Jean), membre du conseil
consulaire de Garcassonne.
314.
— (Pierre), bayle du comte de
Foix, 169* et note 5.
— (Pierre), notaire, 348, 349.
— (Raymond), consul de Gar-
cassonne, 314.
Andrée, fille de Pierre Trenca-
vel, 44*.
Angles (le curé des), Gard, 1*,
note 2.
A7iiorto (Castrum de). Voy.
Niort.
Annibal, sénateur de Rome, 8*.
Antonin (S.), de Pamiers, 236.
Aolric (Ar.), 186.
— (R.), 289.
Aosten (Ber.), 185, 188, 189, 238.
— (G.), 208.
Apôtres (l'ordre des), 31*.
Appamiae. Voy. Pamiers.
Appel, 34*, note 8.
Ar. (G.), notaire, 181, 182,
185, 199-200.
— (G.), tailleur de pierres, 181.
— (P.), 155.
— (P.), 221, 222.
— (maître R.), 176.
Arago (Ar. d'), prieur de la
Daurade, Toulouse, 2.
Aragon (inquisiteur d'), 26*,
107*.
— (royaume d'), 14* et note 4,
21*.
Aragon (Ar.-Maur. d'), 240.
— (Arnaud et Raymond Pelât
d'), 176.
— (Ber. Tondeire d'), 182.
— (Blanche d'), 182.
— (G. Bonet d'), 176.
— (Jacques d'), 221*, 222*,
note 1.
— (P. Gras d'), 179.
— (Pierre d'), 137* et note 3,
232, note 8.
— (Toussaint d'), 176.
Arcambal (R.), consul de Ca-
hors, 42.
Archembaud (fr. Hugues), 190*.
Archives de l'inquisition, 235,
note 2.
Arcis (Jean d'), sénéchal du
Rouergue, 113*, note 2.
Area (G. de), 239.
— (Guillaume de), 106*.
— (Raymond de), 105*.
Arezat (Bernard Mir), 32.
Argent des hérétiques caché,
280.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Argenteria (G.-Ber. de), 205.
Aribcrt, inquisiteur épiscopal de
Carcassoane, 277*, 224, 232,
300. '
— (P.), notaire, 152*, 253*,
275*; 8, 24, 29, 31, 44, 48
52,57, 58,61,64, 66, 67, 69,
72, 73, 75, 77, 78, 81, 83-
85, 87-89, 95, 107, 108, HO,
114, 116, 123, 124, 129-136
138-141, 143-146, 149-168
170, 171, 173-177, 179-182,
185-188, 193, 194, 197, 199
200, 204, 205, 224, 225, 232
296, 299.
— (R. P.), 10.
— (Raymond I, 299.
Arlat (Barthélémy d'), gardien
de la prison de Toulouse, 341.
Arles, Bouches-du-Rhône; —
archevêque, 17*, note 1, 21*;
— concile, 47*, note 2; —
poursuites dans la province,
30*, note 6.
Arman, 134,
Armand (W.), de Toulouse, 6.
Armen (Bernard), d'Alzonne,
l'Ancien, 201, 208, 210, 223.
— (Bernard), le Jeune, 116.
— (Guillaume), 127.
— (R.), 202.
Arnaud, curé de Labécède-
Lauragais, Aude, 81, 83.
— curé de Puylaurens, Tarn,
34. j , ,
— curé de Saint-Étienne de
Toulouse, 69.
— frère Mineur du couvent de
Castres, 196*, 197*.
— préchantre de Saint-Étienne
de Toulouse, 69, note 1.
— prieur de Saverdun, Ariège,
48, 52. "" '
— (Bernard), 26*.
— (Géraud), capitoul de Tou-
louse, 3.
— (Guillaume), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (Guillaume), évèque de Gar-
cassonne, 84*, 275*, 276*.
— (Guillaume), 117, 120.
355
Arnaud (Guillaume), condamné
69*. '
— (Pierre), 150*-152*, 263.
— (Raymond), 243.
— (Willem), inquisiteur, 12*
et notes 2, 3, 54*, 136*, note 5,
138* 154*-157*, 15, note 2,'
1', 57, note 1, 69, note 1,
82, note 1, 89, note 1.
Arnaude, femme de Bernard
Pons, 214, 215.
— femme de Durand Gilles,
297.
— femme de Jean Goiric, 225.
— femme de Raymond Darasa
de Cordes, Tarn, 173*, 174*.
— femme de Raymond Mau-
rin, 9.
Arneil (Alazaïs d'en), 289.
Arpais, 91*.
Arquata (François de), frère
Mineur, 44*, note 4.
Arques (Raymond Gayraud, d'I,
Aude, 114*, 115*.
— (Guillaume Escannier d'),
H5 et note 4.
Arquettes (Ermengarde-Roger
d'), Aude, 140.
Arquier (Arnaud), 161*, note 2.
— (B.-Raymond), de Montau-
lian, 32.
— (Raymond), 136*, note 13,
179*.
Arris (Pierre de), chartreux,
127*. '
Arrufat (Ber.), 237.
Arsin ( Pierre ) , inquisiteur,
181*.
— (Pierre), prieur des frères
Prêcheurs de Carcassonne,
134*, note 1.
Arsinde, 279, 281.
— de Montlaur, 257.
— femme de Jean Fenassa, 16*.
Artallo (Bernard de), membre
du conseil consulaire de
Cordes, Tarn, 98*, note 2.
— (Guillaume de), consul de
Cordes, 98*, note 2.
Artaud (R.), 225,227,230,239.
Arzens, Aude, 151, 300.
— (Amélius d'), 150, 166,
356
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Arzens (Ar.-Mir d'), 150.
— jAribert d'), 204, 216.
— (Arnaud-Jourdain d'), 151.
— (Barthélémy d'), 215, 216.
— (Ber.-Bellon d'), 142, 204,
210 225.
— iBer.-VelIus d'), 150.
— (Ber.-Franc. d'), 151.
— (Ber. -Jourdain d'), 151.
— (Ber.-Pierre d'), 222.
— (Garcassonne d'), 225, 237.
— (G. d'), 207.
— (G.-Bellon d'), 198, 225.
— (G.-Bérenger d'), 142, 203,
210, 215, 216.
— (Guillaume-Garric d'), 298.
— (Navarre d'), 300.
— (P.-Faure d'), 198.
— (P.-Panier d'), 233.
— (P.- Raymond de Gastillon
d'), 217.
— (Pierre-Bellon d'), 142, 204.
— (Pons-Bernard d'), 298.
— (R.-Amélius d'), 217, 233.
— (Raymond d'), 174.
— (Raymond Galvet d'), 195.
— (Raymond Monic d') , 215,
216.
— (Raymond Morlane d'), 225.
— (Raymond Senlier d'), 174,
175. "
Asco (Marguerite-Amélius de),
106*.
Assalit (Arnaud), procureur du
roi pour les confiscations,
232*.
Assaus (dame), 16.
Astanova {Raymond de), de Puy-
laurcns, Tarn, 175*, 176*.
Astarac (comté d'), 76*, notel.
— (Saint-Félix, dans le comté
d'), 81*, note 1.
Astre (Guillaume), inquisiteur
de Provence, 44*.
— (Pierre), 143.
— (Pons),capitoul de Toulouse,
16.
Astruc ( Bernard ) , bourgeois
d'Albi, 318.
— (Pierre), d'Albi, fraticelle,
116*, note 1.
Ath (Bernard), 137.
Ath (Guillaume d'en), 179*.
— (Guiraud), 137.
— (P.), de Moussoulens, Aude,
158, 174.
— (P.-R.), 142, 143.
— (P.-R.), de Moussoulens, 200.
Atho (Guillaume), archidiacre
de Villelongue, 7.
— (Raymond), abbé de Saint-
Sernin de Toulouse, 334.
— (Raymond d'), évêque de Mi-
repoix, Ariège, 125*.
— (W.), 44.
Auch (l'archevêque d'), Gers,
7*, 19*, 46*, 124*.
Aude, fleuve, 108*.
Audebert (P.), 27.
Audebertz (Guiraud), 88*, no-
te 2.
Audience (salle appelée I') dans
la maison de l'inquisition de
Garcassonne, 202*.
Audiguier (Bernard), 194*.
Audran (Bernard), 108, note 1.
Auger, abbé de Feuillants,
81*, note 1.
— vicaire de l'évêque de Saint-
Pons, 124*, 125*.
— (Arnaud), 105*.
— (Hugues), officiai de Nar-
bonne, 124*.
— (Pierre), inquisiteur, 136* et
note 12.
— (Raymond), 95*, 193*, 232*,
323 et note 2.
Augures (livre des), 78, note 4.
Aumône tenant lieu du service
en Terre-Sainte, 212-213 ; —
des pèlerinages, 213, 229, 237 ;
— d'une peine, 168*; — im-
posée comme pénitence, 19*,
203.
Aumont, Lot, 148*.
Aunay (Jean d'), sénéchal de
Garcassonne et de Béziers,
310 et note 3.
Aura (Garcias de), 145*.
Auri (W. de), 27.
Auriac (Bertrand d'), commis-
saire diocésain de Narbonne,
73*; — vicaire de l'évêque de
Garcassonne, 123*, 124*, 125*
TABLE ALPHABETIQUE.
357
et suiv.; — inquisiteur, 137,
note 7.
Auriac (Faure-Raseire d'), 242*,
note 1.
— (Jacques), 318.
— (Willom-Arnaud), inquisi-
teur à), 141*.
Auriol (Arnaud), prieur de
Saint-Sernin de Toulouse, 2,
7, 10, 16, 18, 20, 29, 30, 33,
36, 38, 43, 52, 54, 55, 57, 60,
61, 67, 69, 75, 78, 81, 83, 85,
87, 88.
— (R.), 144.
— (Vital), prieur de Saint-
Étienne de Toulouse, 7.
Austatz (Guillaume), 104*.
Austor (Guiraud), 194*.
Austorg (W.), bayle de Cahors,
42.
Austorge, femme du seigneur
de Baziège, Haute-Garonne,
4, 5 et note 1.
Austort (Bertrand), gardien de
la prison d'Albi, 332.
Austorton (Guiraud), 323 et
note 4.
Auterive (Guillaume, d'), Haute-
Garonne, 75*, note 4.
— (Guiraud d'), 136*, note 10.
Autier (R.), 155, 197.
Auvillar, Lot-et-Garonne, 99,
105.
Auxerre (l'évèque d'), Yonne,
9*.
Ave, 194.
Aveu (!'), 49*, 67*, 68*, 260*.
Avignon, Vaucluse, 1*, note 2,
24*, 28*, 30*, note 6, 248.
— (Jean d'), 73*, 126*.
Avignonet, Haute-Garonne, 54*.
65*, 69*, 146*, 72, note 2.
— (Pierre de Deuvila d'), 179*,
180*.
— (R. Gros d'), 136*, note 6.
Avinion, Ariège, 328.
— (Pons d'), chanoine, 7.
Avocat (1') éloigné de la défense,
53*, 280*.
Avril (Guiraud), 165.
Ax (Guillelme d'), Ariège, 104*.
Ax (Jacquette d'en Garot d'),
103*. "
— (Jean-Barre d'), 104*.
— (Raymond-Autier d'), 199*.
Aycelin (Gilles), archevêque de
Narbonno, 106*, note 1.
Ayma, femme de Pierre Gar-
das, 99.
— fille de B. de Cauzit, 102.
Aymeric IV, vicomte de Nar-
bonne, 140*.
Aymeric VI, vicomte de Nar-
bonne, 74*.
Aymeric (François), syndic,
305 308 - ' ' j î
— (Pierre), d'Albi, 209*, note 1.
Aymon de Caumont, inquisi-
teur, 138* et note 1.
Ayraud (Durand), 318.
Azille, Aude, 149.
B
B., abbé de Saint-Paul de Nar-
bonne. Voy. Narbonne.
B., archidiacre de Corbière.
Voy. Corbière.
B., préchantre de Saint-Paul
de Narbonne. Voy. Nar-
bonne.
B., prieur de Lavaur. Voy. La-
vaur.
B. (W.), curé de Saint-Pierre-
de-Lages, Haute-Garonne, 81.
Baba (Ar. de), 181.
Babas (Pierre), 105*.
Babau (Pierre), 21.
Bacia (Ar.|, 189.
Dadafolio (Hugues de), officiai
de Limoux, 73*; — inquisi-
teur, 137* et note 7.
Dadeto (Arnaud de), inquisi-
teur, 1*, note 2.
Baffinac (Raymond de), 183*,
184*.
Bagnères-de-Bigorre, Hautes-
Pyrénées, 81*, note 1.
Balma, cant. de Toulouse, Hau-
te-Garonne, 78*, note 4.
Balmarium. Voy. Balma.
Balme (R. P.), frère Prêcheur,
235*.
358
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Banherie in Bigorra. Voy. Ba-
gnères-de-Bigorre.
Banliolis (Pons de), archiprêtre
de Carcassonne, 328.
Banncriis (Guillaume de), séné-
chal de Beaucaire, 34*, note 8.
Baragnon (Bernard-Raymond),
de Toulouse, 177*.
— ( Pierre - Raymond ), frère
Prêcheur, 78*, note 4, 81*,
note 4.
Barbairan, 187.
Barhairane (Raymonde), 228,
229.
Barbier (G.), 207, 209.
— (P.), 229.
— (R.), 229.
Barberini (Antoine), cardinal,
253*, note 2.
— (François), cardinal, 253*,
note 2."
Barbion (Arnaud), 255, 278,
279, 282, 283.
Barcelonne, 104*.
Barda (Guillaume de), 137*, et
note 1.
Bardonier (Bernard), 122.
Baret, Barot (Pierre), 56, 64.
Baris, hérétique, 272.
Barlet (Bernard), 116*, note 1.
Barmonde, 287.
Baro (Pierre de), consul d'Albi,
317.
Barot (Pierre). Voy. Baret.
— (Raymond), 77, 88.
Barra (6.), 142.
Barrau (Arnaud), 137, 317.
' — (Etienne), inquisiteur, 134*,
note 1.
— (Etienne), 318.
— (Guillaume), 137, 140, 143,
171, 180, 317.
— (P.), 139.
— (Pons), 44, note 1.
— (Ravmond), frère Mineur,
104*,' 127.
Barraus (en Domengue), 88*,
note 2.
Barrave (Adalaïs, Alazaïs), 139,
140, 236, 237.
— (Rayrnonde), 5.
Barrot (Etienne), 178.
Barrot (W.), 186.
Barsa (Ar. de), 150-151.
Barte (Ar.), 166, 171.
— (P.), 234.
— (R.), hérétique, 42, note 4.
— (Simon), 104*.
Barthélémy, évêque d'Alet, Au-
de, 56*, 57*, 123*.
Basser (Jean), 177.
— (Pierre), consul de Carcas-
sonne, 314.
— (Pierre-Raymond), 314.
Bastide-de-Sérou (Pierre, de la),
Ariège, 106*.
Bastide-Esparbeirenque (Adam
de Arverio, de la), 212.
— (Albert, delà), 211.
— (Barbairan, de la), 186-187.
— (Ber.-Faure, de la), 158.
— (G.-Glerc, de la), 169, 222-
223.
— (Jean de Villèle, de la), 226.
— (P. Gotellier, de la), 187.
— (P. Guitbert, de la), 187.
— (Pons Molinier, de la), 187.
— (R. Juge, de la), 241.
Bastide-Rougepeyre (Ar. et G.
Gaumar, de la), Aude, 166.
— (P. Gautier, de la), 166.
— (P. Roussel, de la), 166, 240.
Baud (Ar.), 218.
— (R.), 226.
Baude (Payaue), 218.
Baudier (Jean), 96*, 194*, 322
et note 3.
Baudit (Adam), 128*.
Baura, Baure, Bauro. Voy.
Vaure.
Baus (Ber.), 242.
Baux (Bernard de), inquisiteur,
134*, note 1.
— (Pons-Jean de), 65.
— (R. de), 158.
— (R. de), de Villalier, Aude,
142.
Bauzftlh (Guillaume), 104*.
Bayle : de l'archevêque de Nar-
bonne, 60*, note 1 ; — du
comte de Toulouse, 134*, 16,
note 1 ; — de Gahors, 42 ; —
de Mazères, Ariège, 221*,
note 3; — de Mas-Gabardès,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
359
Aude, 129; — de Raymond
de Cazalrenoux, chevalier,
289; — du Termenés, 121.
Bazas (révêque de), Gironde,
16*.
Baziège, Haute-Garonne (sei-
gneur de), 5, note 1.
— (Pons- Vital de), 75*, note 3.
Béatrix, femme de Jean de Ru-
peforti, 5'.).
— femme d'Othon de Ecdesia,
104*, 224.
Beaufort ( Sicard de), ou de
rilo, 42.
Beaumarchais (Eustache de),
sénéchal, 231*, note 1, 241*.
Beaune (Jean de), inquisiteur,
73*,94*, note2, 97*et note 1,
98*, note 1, 108*, 109*, 123*,
124*, 137*, note 7, 201*, 206*-
209*.
Bec (Raymond), 106*.
Becanis (Vidal de), inquisiteur,
1*, note 2.
Beceda. Voy. Labécède-Laura-
gais.
Bédeilhac, Ariège (Adémar de),
106*.
— (Arnaud de), lOG*.
— (Bernard-Joan de), 106*.
Bédos (Jean), 34*, note 8.
Beg (Pierre), 189, 193.
Bégon (Ar.), chanoine de Saint-
Sernin de Toulouse, prieur
de Grisolles, Tarn-et-Garon-
ne, 2, 18, 24, 26.
Béguins (les), 238* ; — leurs
confessions, 116*, note 1,
117*, 118*; — poursuivis,
122* ; — brûlés à Pezénas,
Hérault, 116*, note 1 ; — leurs
cendres recueillies comme des
reliques, 116*, note 1, 123*.
Belbcze (curé de), Haute-Ga-
ronne, 116*, note 1, 125*.
Belcaire, Aude, 148*.
Belcastel (W. de Guitaud de),
56.
Belesen, 260, 261, 263.
Belet (Pierre), 314.
— (Raymond), consul de Gar-
cassonne, 314.
Belhomme (Raymond), 166.
Belibasta (Guillaume), 206*.
Belicen(Raymond) l'Ancien, 49.
Bellion (Arnaud), 16*.
Bello (Ber.), 203, 225, 226.
— (G.), 225, 226.
— (P.-G.), 237.
— (Pierre), 203.
— (R.), 204, 237.
Dello Castro. Voy. Belcastel.
Dellofario (Guillaume de), prieur
du couvent des frères Prê-
cheurs de Toulouse, 98*,
note 2.
Bello forti. Voy. Beaufort.
Bellon (Grégoire), prêtre, 129*,
note 2.
Bellxim Videre. Voy. Belvèze.
Belveser (Rixendis de), d'Albi,
186*, 325 et note 4.
Belvèze, Aude, 277.
Bénac (Gaubert de Aula, de),
Ariège, 172*.
Bène (Raymond), consul de
Garcassonne, 314.
Benêt (Raymond), 104*.
Benilo (prieur de), 81*, note 1.
Benoit XI, pape, 37*, 302,
note 1, 308.
Benoit, capitoul de Toulouse,
67.
— (Ar.), 185.
— (Bernard), 192*.
— (Engelbert), 217.
— (P.), 163.
— (Pierre), 39.
— (Pons), archiprêtre de Gar-
cassonne, 162, 200.
-(R.), 215.
Benoît (le P.), 163*.
Ber., curé de La Valette, Aude,
226.
Ber. (G.), 144.
Béraud (Pierre), chanoine de
Gahors, 344.
Bérenger, cardinal, 304 et no-
te 2, 306, 330, 333, 3i0, 342.
— (B.), capitoul de Toulouse,
10.
— (G.), 210.
— (Guillaume), 216.
360
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Bérenger (P.) de Fontfroide,
gardien de la prison d'Albi,
340, 343.
— (R.), 204.
— (Raymond), capitoul de Tou-
louse, 3, 18, 24, 29.
Bérengère, 121-122.
— femme d'Assalit de Mons,
44.
— femme de P. -G. Morlane,
235.
Berens (Guillaume de), 232*,
note S.
Bernard, curé, de Ladinhac,
Cantal, 18, 20, 24,26,29, 73;
— inquisiteur, 136* et note 7.
— de Limoux, Aude, 26*.
— fils de R. -Gilles, 246.
— (Fr.), 311.
— (Guillaume), lieutenant du
procureur du roi pour les
confiscations, 231*.
— (Guillaume), 127.
— (Guillaume), de Dax, inqui-
siteur, 166*-167.
— (Pierre), de Alavat de Ga-
nac, 106*.
— (Pierre), 218*.
— (Pierre), 21.
— (Raymond) deFlassan, bayle
de Mazères, 221*, note 3.
— (W.), abbé d'Idrac, 10.
Bernarde, 231.
— femme d'Arnaud Cimordan,
81*, note 1.
Bernard Crasto,
— femme de
77.
— femme de
rand, 34.
— femme de
laine, 177*.
— femme de
Bomassip Mau-
Guillaume Fon-
gardien
Raou!
des prisonniers, 189*.
— femme de Raymond Barot,
77.
Bernardon (R.), 158.
Bernât, curé de Salsigne, Aude,
125.
Berrel iPon.), 230.
Berrelis (Bernard Fournier de),
21.
— (P. Babau de), 48.
Berriac (P. de), Aude, 179.
Bertrand (Arnaud), 105*.
— (Guillaume), 104*.
— (Pons), 158.
— (W.), hérétique, à Narbon-
ne, 60*, note 1.
Bertric (P.), 237.
Bertrit (R.), 185.
Besplas, comm. de Yillasava-
ry, Aude, 62*.
Besseda (Vital). Voy. Labécède.
Bezersa (dame), 175*.
Béziers, Hérault, 36* et note 2,
116, note 1; — béguins, 122*;
concile, 28*, note 3, 51*, 52*,
124, note 1 ; — évèques, 55*,
57*, 110*, 114*, 151*, 123*,
124*, 126, note 1. Voy. Fredol
(Bérenger et Guillaume); —
fraticelles, 116*, note 1.
Bignac (P. de), 81*, note 1.
Birac (Faure de), 219.
Bize (seigneur de), Aude, 311.
Bizoches d'Italie, arrêtés, 33*,
note 3.
Bladier (Raymond), 8.
Blagnac, Haute-Garonne (prieur
de), 18, 24.
Blanc (Bernard), 305 et note 1,
308.
— (Bertrand), chanoine, 121.
— (Lotherius), trésorier du roi,
232*.
Blanche, femme de Bernard
d'Alairac, 182.
— femme de Bernard de la
Tour, 160*.
— femme de Guillaume de Ro-
dez, 200*.
Blanquer (P.), 208.
Blanx (Bertrand), 266.
Blatger, Bleger (fr. P.), frère
Prêcheur, 160*, 256, 257, 285.
Blomac, Aude (curé de), 167-
108.
Blumac ( Géraud de), lieute-
nant de l'inquisiteur, 198*-
203*, 201*, 203*. 245*, 305,
note 4.
Bocadase (W.), 49.
Bodosquier (Raymond), consul
de Cordes, Tarn, 346.
TABLE ALPHABETIQUE.
361
Boilon (Marie), 192.
Bois (Jacques du), clerc du
comte de Toulouse, 21'j*,
216% 218*.
Boissy (Philippe de), sénéchal
do Rouergue, 1G7*.
Bologne (Saint-Dominique de),
159, note 1.
Bomassip, notaire de l'inquisi-
tion, 165% 275*, 118, 119,
120, 121, 122, 123, 125, 126,
127, 128, 129, 251, 276, 277,
292; témoin, 129, 130, 131,
270, 275.
Bona, femme de Bernard Du-
puv de Prades, 174*-175*.
Bonafilha (G.), 176.
Bonaibs (Ar.), 1G9, 170.
— (Ar.), de Ganecaude, Aude,
133.
-(P.), 170.
— (P.), de Ganecaude, 205.
— (Pierre), 133-134.
Bonet, chanoine d'Agen, 83, 85.
— (fr.), 130, 155.
— (G.), 179.
— (Guillelme), 235.
— (P.), curé, 81*, note 1.
— (Prons), 116*, note 1, 124.
— |R.!, 137, 152.
— (Willem), 75*, note 4.
Bonhomme (G.), 230.
— (Isarn), d'Hautpoul, Tarn,
176*, 250*, 62.
-(P.), 181.
Boni Viri (les) au tribunal de
l'inquisiteur, 98*, note 2,
152*; 2, 5-7, 9, 15, 18, 20,
23, 26, 29, 30, 33, 36, 38, 40,
41, 43,47, 49, 52, 54, 56, 58,
59, 61, 64-68, 72, 73, 76, 77,
79,80, 82, 83, 85-87, 89, 216.
Bonilace VIII, pape, 33*-37* ;
21*, note 3; 229; 31, note 6.
Boniols (Hugues de), inquisi-
teur, 181*, 182*.
Bonnel (Jean), 165.
— (Pierre), 318.
Bonnet (M. Louis), de Béziers,
155*-160*, 244, note 1.
Borcel (P.), d'AIzonne, Aude,
162.
Borda (Pierre de), 104*.
Bordas (G.), 160, 239, 242.
Bordeaux, Gironde, 339, 340;
— archevêque, 7*, 17*, note 1,
21*, 46*; — Sainl-Séverin,
159, note 1.
Bordeler (Arnaud), de Lauzer-
te, Tarn-et-Garonne, 240*.
Bordoric (Guillaume de la),
170*.
Bordes (P. Garcias des), 150.
Boregia (Jean Ferrier de), 105*.
Bornhi (G.-Ar.), 234,235, 301.
Borrel (Bernard), le Jeune, 200.
— (Guillaume), 294*.
Borsa (Jean), 318.
Bos (P.), 167.
Bota (Bérengor), 177.
Botet (Guillaume), notaire de
l'inquisition, 34*, note 8.
Botier (Ar.), de Vaure, 80.
— (Pons), 251*, 78.
Boucills (en Peire), 88*, note2.
Bouges, sa liste des inquisi-
teurs, 134*, note 1.
Boulay (Jacques de), notaire
du roi, 232*, note 8.
Boulbonne, ancienne abbaye,
comm. de Mazères, Ariège,
81*, note 1, 152*.
Boulogne-su r-Mer, Pas-de-Ca-
lais, 159, note 1.
Bourgogne (l'hérésie poursui-
vie en), 27*.
Bourguet-Nau, dans Toulouse
(Garcias du), 74.
— (Pierre Garcias du), 90 et
suiv.
Bourguignons émigrés en
Rouergue, 180 ; — leurs dépo-
sitions, 172*.
Bournin (Jean de), archevêque
de Vienne, légat, 11*.
Boussagues (Avmeric de), Hé-
rault, 227*, note 6.
Boyer (Amélius), 212.
— (Etienne), 240.
— I G. -Guillaume), 154, 171,
230; 218.
— (Jacques), 246.
— (Pierre), notaire, 337, 338.
362
TABLE ALPHABETIQUE.
Boyer (Raymond), de Ville-
magne, 116*, note 1.
Bram, Aude, 206.
— (Ber. de), 172.
— (Ber. de), de Conques, Aude,
158.
— (Martin de), 172.
— (Martin de), de Conques,
158.
— (Pons-Marcel de), 75, note 4.
— (Rixendis de), 172.
Bras séculier (condamnés livrés
au), 44% note 1, 128*, 172*.
Brassac (Ar. de), inquisiteur
épiscopal de Toulouse, 160*.
— curé de Labécède-Lauragais,
Aude, 10.
Brenguier (Guillaume d'en),
150*-152*.
Bret (Pons), 11.
Brice (Bernard), inquisiteur,
137* et note 11.
Briton (Silvestre), 239.
Bros, Brosa, Brossa, Brose
(Bérenger), 95*, 193*, 231*.
— (Guillaume), 318.
Broue (Guillaume de la), ar-
chevêque de Narbonne, 51*,
62*, 66*, 69*-72*, 193, note 2.
Brugairolles, Aude, 78*, note 4.
— (P. de), curé, 174, 187.
Brugère ( Barthélémy ) , frère
Mineur, 44*.
Brun, 142.
— gardien des prisonniers, 130,
132.
— le Gascon, 140.
— (Pierre), inquisiteur, 57*,
85*, 87*, lir, 112*, 123*-
128*, 206*-209*.
Brune, femme de Guillaume
Fina, 296-297.
Brunel (Arnaud), 128.
— (Ber. Poteluc), 295.
Brunet (Guillaume), 245*, 118.
Brunissen, 75*.
Brunissende, fille d'Arnaud de
Miglos, Ariège, 45, note 1.
Buadc (P.), 238.
— (Pierre), 196.
— (H.), 214.
G
Cabane (Guillaume), 120.
— (Guillaume), de Leuc, Aude,
244, 246.
Cabanial (Pierre Brun du),
Haute-Garonne, 24.
— (Pierre du), 6.
— (Willem du), 6.
Cabardès (bayle de Mas-), Au-
de, 129.
Cabaret, comm. de Lastours,
Aude, 62*; 196, 219.
— (R. Pages de), 220.
— (Ulysse de), 162.
Caberet (Raymond), consul de
Carcassonne, 314.
Cabos (Bertrand), 137, 171, 181.
Cabrairissa. Voy. Saint-Lau-
rent-de-la-Cabrerisse.
Cabrespine (Ber. de Casillac de),
Aude, 241.
Cachots, 32G, 327, 332. Voy.
Prison.
Cadreyta (Pierre de), inquisi-
teur en Catalogne, 221*, 222*,
note 1, 223.
Cahors (Lot), 41 ; — bayle et
consuls, 42; — curé, 38; —
évoques, 11*, 16*, 21*, 113*;
— inquisiteurs, 148*, 249*;
— inquisition, 249 ; — séné-
chal pour le comte de Tou-
louse, 136, note 3.
Caillau, 181, 198.
Caillavel ( P-G. de), 206 et
note 1.
— (Willem de), 49.
Calmout (Belmond de), archi-
diacre d'Albi, 331.
Calvairac (fraticelle de), 116*,
note 1.
Calvet (Jacques), 27.
Galvier (Raymond), 194*.
Galvière (maître Raymond), 323
et note 5.
Cambalhols (frère Jean de), no-
taire de l'évêque de Toulou-
se, 7.
Cambiac, Haute-Garonne, 66,
note 1.
— (Aymersens de), 97, note 1.
TABLE ALPHABETIQUE.
363
Gambiac (R. Gicard de), 34.
Gambon (Bernard Blanc de),
75, note 3.
Gamelin (Gilles), 217*, 2i8.
Camia (Pierre de), 281, 282.
Camo (Raymond de), 125, 144.
Gamp (église de N.-D. du), à
Ramiers, MO*, 112*, 152*.
Gampranba (Arnaud de), inqui-
siteur, 136*, 152*.
Ganaix (Arnaud), 184*, 185*.
Ganaves (Ber. de), sous-viguier
de Toulouse, 89.
Gandeil (l'abbé de), comm. de
Labessière-GandeiljTarn, IG*.
Candela (Ber.), 187.
— (Pons), 211.
Ganecaude, comm. de Vilar-
donnel, Aude (Arnaud Bo-
nafos de), 134, 169, 170.
— (Arnaud Daide de), 133, 170.
— (Arnaud Romevi de), 134.
— (Bernard Jourdain de), 133,
137.
— (Esclarmonde de), 227.
— (Guillaume-Michel de), 134,
167.
— (Guillaume Ponairer de),
134, 168; — ses garants, 169,
170-171.
— (Guillaume-Pons Sigui de),
134, 169, 170.
— (Jean-Noeil de), 169.
— (Jean Sabatier de), 169, 226,
227, 237.
— (Pierre Aymeric de), 134.
— (Pierre Bonafos de), 134, 169,
170, 205.
— (Pierre Dayde de), 133, 167.
— (R. Bonet de Villardonel de),
169.
— (R. Faure de), 133, 134, 170.
— (Ravmond Gaufre de), 134,
169.
— (Rixendis de), 236.
— (Véziade do), 170.
Ganalle (Hugues de la), 5.
— (Raymond de la), 5.
Canot (Arnaud de), Aude, 247,
267, 296.
Ganet (Raymond de), frère iMi-
neur, 127.
Gantorbéry (Saint-Thomas de),
169, note 1.
Gapdeville (G.), curé de Blo-
raac, Aude, 168.
Gapendu (Bernard de), Aude,
évèque de Garcassonne, 29*,
note 3.
— (Bernard de Mairot de), 153.
— (Guillaume Sabbatier do),
152, 153.
— (Pons de Mora de), 153.
Gappstang, Hérault, 73*, 122*-
123*, 127*.
— (J. de), sous-prieur des frères
Prêcheurs de Narbonne, 257.
Gapus (Jean), 98*, note 2.
Garabordas (Aldric), capitoul
de Toulouse, 67.
Garaman, Haute-Garonne, 43,
97, note 1.
— (Alric de), 172*.
— (Bertrand de), 88*, note 2.
— (dame do), 62*.
— (Raymond Bastier de), 177*.
178*.
Garbonel (R.), 158.
— (Raymond), 172*.
Garbonier ( Raymond ) , frère
Mineur, notaire, 69, note 1.
Garbonières (Raymond de),
145*.
Garcasobrega. "Voy. Cargaso-
brega.
Garcassés (B.), de Villefloure,
Aude, 286, 288, 290.
— (G.), 190.
— (R.), 288.
Garcassonne, Audo, 7*, note 2,
108*, 110*; 117, 317, 329.
— (archidiacre de), 61*, 136* et
note 5, 139, 171,235, note 2.
— (archiprêtre de), 31*, 200,
253,271, 286, 328.
— (Bourg ou Ville Basse de),
41*; 116, 126, 154, 159, 164,
165, 168, 170, 171, 173, 176-
178, 180-183, 198, 200, 207,
209, 212, 213, 227, 230, 239,
265,282,295; — églises, 116,
note 2, 128, 139, 140, 159,
364
TABLE ALPHABÉTIQUE.
173, 184, 252; — frères Prê-
cheurs, 230 ; — maison du
Maréchal, 284.
Carcassonne (chanoines de), 1 62.
— (consuls de), 138*, note 2,
189*, 192*, 202*: 304, 305,
311-314, 328.
— (évêque de), 14*, 15*, 43*,
noie 2, 53*, 57* et note 5, 63*,
83*-87*, 275*, 126, note 1,326,
327, 34 1 ; — dépositions , 246,
250, 251, 253, 254; — com-
mutation de peines, 123*. Cf.
1*, note 2, 117-131, 133, 135-
146, 149, 152-157, 162, 164,
165, 173, 175, 192, 200, 225,
235, 246, 251, 252-254, 310;
— chapelain de l'évêque, 187,
201. — Voy. Arnaud (Guil-
laume), Radulphe.
— (inquisiteur de), 1*, note 2,
30*, note 5, 36*, 43*, note 2,
44* et note 4, 56*-58*, 98*,
108*, 123*-126*, 128*, 189*,
245*, 246*, 163, 306, 307, 312,
327, note 2.
— (inquisition à) : abjuration,
292 ; — citations, 216, 265 ; —
comparutions, 136, 139, 140,
147, 153, 161-163, 172, 175,
179, 195, 219, 276, 297; —
confessions, 231, 270, 271,
292; — dépositions, 201*;
285, 300; — détention, 116*,
note 1; 158, 163, 322; — hé-
rétiques brûlés, 287.
— (officiai de), 120, 131-133,
138, 139, 153, 169, 173, 174,
200, 230, 254, 270, 272, 296.
— (sénéchal de), 7*, 37*, 62,
63 et note 2, 287, 288, 310.
— (Ber. Guilabert de), 212.
— (Ber. Tarasson de), 178.
— (Castel Faur de), 192*; 235,
note 2.
— (P. Barrot de), 158.
— (P. Garcias de), 150.
— (P. Martin do), 209.
— (P. Mary de), 207.
— (P. H. Gocels), 200.
— (Pierre-G. de), 154.
Carcassonne (R. Laboureur de),
227, 230.
— (Roger Bomacip de), 183.
— (Rustiques de), 230.
Cardelhac (Isar de), 194*, 294*.
Cardinau.^ (collège des), 302.
— commissaires, 311-313, 322,
326-328, 339, 340, 342.
Cargasobrega, près de Leuc,
Aude, 284, 288, 291.
Carmes (les) d'Albi, 97*.
Carol (Guillaume), 34*, note 8.
Carpentras (l'évêque de), "Vau-
cluse, 55*.
Carratier (Jean), huissier, 187*.
Carrière (Guillaume), 166*.
— (P. Ber.), 164.
— (Raymond), 7.
Cartel (Arnaud), 143.
Carvas (Bonet de), 195*.
Casalac (Raymond de), 291.
Casais (Jacques de), 192*.
Cases (IBernard), 294*.
Casillac (Ber. de), 241.
Cassagne (R. Gombert de la),
176*.
Cassaire (Jean), 229.
Cassanhas (Pierre), 318.
Cassés (les), Aude, 22, 34, 37.
— (Pierre Bofilh des), 24.
— (Raymond Brezeg des), 108,
note 1.
Gastanet (Bernard de), évêque
d'Albi, 36*, 96*, 208*, 240*,
246*, 291*, 293*; 306, note 1,
321, 322, note 1 ; — sa notice,
92*, note 4 ; — son action
contre l'hérésie, 92*-98*, 183*,
231*, 232*; — plaintes et in-
formation contre lui, 38*, 39*;
306, 307; — se retire à Ro-
mans, 322; — transféré au
Puy, 39*; — créé cardinal, 41*.
Castanié ( Jean ) , vicaire de
l'évêque de Béziers, 57*. 123*-
126*.
Castans,Aude(P.-Gontrand de),
226.
Castel (Aymeric), svndic de
Carcassonne, 328, 329-330.
Castelbon (Arnaud de), 223*.
— (seigneurie de), 219*, 220*.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
365
Gastelnaudary, Aude, 41*, 146*,
97, note 1.
— (G-uillaumo de), 81*, note 1,
158.
— (Raymond de), chevalier,
334.
— r (Raymond de), 16.
Castelsarrasin , ïarn-et-Ga-
ronne, 145*, 42.
— (Aymeric de Bressols de), 41.
Castillon (Gui de), chevalier,
143*.
— (Jean de), frère Mineur, 44*,
note 4.
Gastlar (Willem-Raymond del),
108, note 1.
Castres, Tarn, 45, note 1 ; —
archiprêtre, 187*; — évêque,
47*, 123*, 125*. Voy. Déodat;
— inquisition, 1*, note 2, 57*,
note 5, 167*, 189*; — Saint-
Vincent, 159, note 1.
— (Raynaud de), 285.
Castro (Atho de), 200.
— (Aymeric de), 40*, 42*, 293*,
305, 313.
Gat (Alamande), 298, 299.
— (Arnaud), 235.
— (Arnaud) de Montolieu, Aude,
125.
— (P.) de Montolieu, 182.
— (Raymond), chevalier, 298,
300.
Gatalan, hérétique, 254.
— (Albert), 338.
— (Bernard),. 2 18.
— (Bernard-Etienne), 243.
— (Pierre), 314.
Gatalogne, 11*, 122*, 221,233*.
Gathala (Arnaud), inquisiteur,
135*.
— (Raymond), prêtre, de Rou-
jan, Hérault, 116, note 1.
Gathares, 22.
Catherini (Durand), 124 et suiv.
Gaucer (Ar. de), de Saissac,
Aude, 176, 177.
— (Pierre de), 117.
— (R. de), 177.
Gaudabronde (G. de), 157-158.
— (P.-Pagés de), 227.
— (P.-Rey de), 176.
Gauna (Ber.), 137, 205.
— (Pierre), hérétique, 296.
Gaune, Aude, 10*, note 4, 69*,
140*; 137, 248, 253, note 3,
257 ; — abjurations, 245, 248,
249, 253, 257, 259, 262, 269,
271, 286, 292-294, 297.
— (.\rnaud-Miroand de), ses ga-
rants, 128-129.
— (Ber.-Archambaud de), ga-
rant, 200.
— (R.-Morlane de), 225.
Gaurs (Raymond de), 318.
Gauso (Guillaume), 104*.
Gaussemire (Pierre de), prieur
des frères Prêcheurs de Nar-
bonne, 38, note 1.
Gaussens (Fr.-Odon de), frère
Prêcheur, 245*.
Gaussou (Adalaïs de), Ariège,
105.
— (Aycred-Boret de), 106*.
— (Bernard de), 106*.
Gaution (la), 18*, 51*, 169*,
note 5; — son importance,
278*, 279*; — caution in soli-
diim, 117, 118, 119, 120, 121,
123, 125, 126, etc.; — parta-
gée, 239; — pour un tiers,
117, 118, 120, 122, 123, 128,
129, etc.; — pour son frère,
116; — pour sa femme, 119-
120; — pour soi-même, 119,
142; — caution par serment et
acte public, 138, 141, 143,
150, 151 ; — par acte pu-
blic, 152-153; — par serment,
117, 118, 120, 121, 123, 125,
126, 128, 129, 132, 136, 149,
213, 229 ; — avec renoncement
à tout droit, 140, 141, 144;
— avec obligation des biens,
117, 118, 120, 125, 126, 128,
129, 130, 131, 133, 134, 217,
227, 241; — avec obligation
de soi, 126, 120-131, 133,
134,143,151,153,209; — sous
peine des biens et de la per-
sonne, 239, 241, 242; — sous
une peine pécuniaire, 81*,
note 1, 116, 121, 123, 128,
366
TABLE ALPHABETIQUE.
etc.; de cinquante sous, 123;
de cent sous, 214, 240; de
cent cinquante sous, 159, 224 ;
de deux cents sous, 120; de
cinq cents sous, 238 ; de dix
livres, 204, 210, 224, 226,
229, 242; de quinze livres,
236 ; de vingt livres, 197, 198,
200, 212, 223, 227, 228,
230, 233-235, 240 ; de vingt-
cinq livres, 119, 122, 198; de
trente livres, 117, 204, 225,
237, 238 ; de quarante livres,
239; de cinquante livres, 118,
120, 122, 125-130, 133-135,
137, etc.; de soixante livres,
, 169; de cent livres, 119, 129,
138, 154, 161, 165, 167, 171,
172, etc.
Gaux (Bernard de), inquisiteur,
14*, note 4, 249*; — ses actes
comme inquisiteur, 148*-1 60*;
— sentences qu'il rend avec
Jean de Saint-Pierre, des-
cription et analyse du ms.
qui les contient, 248*-266*;
— texte de ces sentences, 1 et
suiv., 257; — confession d'Ar-
naud Cimordan, loi*, note 1 ;
— reçoit les dépositions contre
Pierre Garcias, 90 et suiv.;
— consulte Guillaume de la
Broue, archevêque de Nar-
bonne; rôponse de celui-ci,
69. — Voy. 14*, note 4, 60*,
note 1, 141*, 150*,180*, 234*;
' 1, 4, 8, 10, 16, 19,21,24,27,
29, 32, 34, 37, 38, 40, 42,44,
48, 49, 52, 55, 57, 58, 60, 62,
64, 65, 68, 74, 77, 81, 83, 84-
86, 88, 95, 101,106,110,114.
Caux-et-Sauzens (Manescot de),
Aude, 145.
— (Raymond de), 192.
Gauzit (B. de), 102.
— (Pierre), 101.
— (Raymond), du Mas-Saintes-
Puelles, Aude, 102, note 1.
Gavaier, portier, de Garcas-
ponne, 120.
Gavanac, Aude, 159, 256, 259,
265, 270, 276, 277, 278, 279,
280.
Gavanac (Alazaïs-Sicred de), in-
carcérée, 132.
— (Belason de), 117.
— (Ber. de), 229.
— (Ber. de), de Mireval, 240.
— (Raymond-Tocaire de), ga-
rant, 117.
— (Raymond de Villandric de),
sa confession, 259, 273.
— (Saisie de), sa confession,
270.
— (Sicred de), ses garants, 117;
— les hérétiques dans sa mai-
son, 260, 262, 263 ;— ses con-
fessions, 271, 272.
— (Vital de), 117.
Caylus, Tarn-et-Garonne, 10.
Gazalrenoux, Aude, 265, 280,
290. •
— (G. de), 287.
— (P. de), 217, 218, 225.
— (Raymond de), chevalier,
287, 289, 291, 292.
— (Sicred de), 292.
Gazelle (Sibille), de Gignac,
Hérault, fraticelle, 116*,
note 1.
Gazevieille, cant. des Matelles,
Hérault (curé de), 337.
Gazillac, cant. de Garcassonne,
Aude.
— (Ar. de) de l'Ile, 164, 241.
— (Ber. de), de Gabrespine,
Aude, garant, 241.
— (Etienne de), 289.
— (R. de), bayle de Raymond
de Gazalrenoux , chevalier,
289.
— (Raymond de), 325.
Gazouls- l'Hérault (Guillaume
de), 116, note 1.
Gellani (Pierre), inquisiteur,
141*; ses actes, 147*, 148*.
Geller (Amblard), 229.
Cenlenaria, bois, 63*, note 2.
Gerda (Pons), 228, 229.
— (R.), 157.
Gessenon, Hérault, 127*.
Gestayrols (curé de), Tarn, 173*.
Ghabot (Bernard), 126*.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
367
Ghalhau, 150.
Cliamayou (Henri), inquisiteur
de Garcassonne, 87*, 116*,
note 1 ; — ses actes, 124*-
128*, 206*-209* ; — commuta-
tions de peines, 57*, 123*; —
pénitences, 57*; — sentence
d'exhumation, 57*; — consul-
tations inquisitoriales et sen-
tences, 111,11 2 ; — poursuites
à Montpellier sans le concours
de l'évêque, 129, note 3.
Chapelain (G.), 160.
Chapelle (Imbert de la), damoi-
seau, 348.
Chancelier (Arnaud), 136* et
note 6.
Charles IV le Bel, roi de France,
232*, note 8.
Gharols (?), Drôme, 310.
Chartres, Eure-et-Loir, pèleri-
nage mineur, 159, note 1.
— (Raynaud de), inquisiteur,
78*, note 4, 155*, 158*, 164*;
— sa lettre à Alfonse de Poi-
tiers, 157*; — ses actes, 166*-
167*.
Chatbert (Bernard), 137.
— (Jean), 211.
Château -Narbonnais, à Tou-
louse, prison, 180*, 242*, no-
te 1; 8, note 2.
Chatmar (Laurent), 194.
— (P.), 165, 166, 238.
— (P.), de Villardonnel, Aude,
240.
— (Pons), de Rustiques, Aude,
181.
— (R.), de Conques, Aude, 197.
Ghaulets (André), sénéchal de
Garcassonne, 62*, 63* et no-
te 2, 287, 288.
Ghefol (R.), 237.
Chemise {camisia), 263.
Chogesio (Guillaume de), 217*.
Chrétien de Milan, 269.
Gicard (R.), dit aussi Vassaro,
34.
Gicre (Arnaud), d'Ax, 206*.
Cimordan (Arnaud), de Gas-
cogne, 81*, note 1, 152*, 167*,
177*.
Cimorre (Bertrand de), 7*, no-
te 2.
Citation, 51*, 216; — lettres de
citation, 233.
Clairac (Bernard de), 227*,
note 6.
Clarin, évoque de Garcassonne,
220*.
Clausa (Corn de), 264.
Clausis (ruisseau de), 267.
Clavel (Etienne), archiprêtre de
Laurac, Aude, 165.
Clément IV, pape, 27*-29*, 31*,
33*, 239*.
Clément V, pape, 38*-41*; 304,
306, 309 note 2, 310, note 1.
Voy. 291*, 293*, 294*, 302,
note 1.
Clerc (Bernard), 110*; 165, 166,
228. ■
— (Durand), bourgeois d'Albi,
318
— (G.-Guillaume), 169, 225.
— (Guillaume), 165, 222, 224;
témoin, 195, 223.
— (Guillaume), de la Bastide-
Esparbeirenque, Aude, 222,
223.
— (Pierre), 228.
Clercs (dégradation des), 33*.
Glermont (Aymeric de), 65*.
— (Bertrand de), inquisiteur,
191* -197. Cf. 97*, note 1,
137*, note 3, 245*, 291*; 322,
note 1.
— (Rayraond-Goiric de), 120.
Clermont-l'Hérault (béguins de),
116*, note 1.
des (Raymond de), bourgeois
d'Albi, 318.
Clues (Guillaume de), notaire de
Montpellier, 152.
Gogorla (en), 88*, note 2.
— (Raymond), 185*; 325 et
note 2.
Gogot (Guillaume), frère Mi-
neur, 90 et suiv.,96, 97, 101,
102, 103, 104, 113.
Cohardon (Guillaume de), séné-
chal de Garcassonne, 227*,
note 6.
368
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Colo (Etienne de), notaire, 34*,
note 8.
Cologne (les Trois-Rois de), pè-
lerinage majeur, 159, note 1.
Colomb (Pierre), 130.
Colonge (Guillaume de), inqui-
siteur en Catalogne, 223*.
Goll (Guiraud), procureur d'Al-
bi, 319.
— (Isarn), hérétique, 97*,
195*, 240. Voy. 94% note 2,
293*.
Collemezzo (Pierre de), évêque
d'Albano, 17*.
Combailh (Jean), régent des
écoles de Montréal, Aude, 1*,
note 2.
Combes (Ber.), 164.
Corabret (Bernard de), évêque
d'Albi, 92*, note 2; 20.
Comellis (Pierre f/e),^27y.
— (hérétiques à), 279.
Comminges (le comte de), 65*.
— (l'évêque de Saint-Bertrand
de), Haute-Garonne, 16*.
— (Raymond de), archevêque
de Toulouse, 41*.
Commissaires épiscopaux, 57*,
110*.
Comparution, 72*, 178, 179, 181,
183, 188, 189, 194, 195, 202,
214, 219, 232-233.
Compayré, 310, note 1.
Compostelle (Saint-Jacques de),
pèlerinage majeur, 159, note 1.
Coms (en Estevès), 88*, note 2.
Comtat - Venaissin ( poursuite
dans le), 29*, note 1, 30*,
note 6.
Comte ( Bernard ) , bourgeois
d'Albi, 318.
Comtesse, femme de Robert de
Sons, 206*.
Conciles d'Albi, 57*.
— de Béziers, 56*, 124, note 1.
— de Montpellier, 57*.
— de Narbonne, 47*.
— de Toulouse, 46*.
— de Valence, 58*.
— deVienne(1311).Voy.Vienne
(concile de).
Concours du juge ordinaire et
du juge délégué, 113*.
Concoutz (W. de), curé de Ca-
hors, 38, 42.
Concoz (Jacques de), évêque de
Lodève, 122*.
Condamnations prononcées k
la suite d'aveux ou en pré-
sence de preuves indéniables,
49*; — prononcées d'après la
preuve unique fournie par les
témoins, 259*, note 14 ; —
dans les sentences de Jean de
Saint-Pierre, 263*, 264* ; —
principaux personnages qui
en sont frappés, 265*.
Condat (Hugues de) , 1 72*, note 1 .
Confession ou aveu, 2, 4-8, 11,
16, 19, 21, 24, 27, 29, 32,
34, 39,41, 42, 44, 48, 49,53,
56, 59, 60, 62, 65, 66, 68, 75,
78, 81-83. Voy. 189, 190,
195, 226, 231, 234, 235, 268-
273, 275, 285, 286, 288, 290,
292-298, 300, 301, 322-325,
notes.
Confiscations : perçues par l'évê-
que d'Albi, 22* et note 3; —
perçues par la puissance sé-
culière, 211*; — dans les
affaires litigieuses, ie séné-
chal devait prendre l'avis de
l'inquisiteur, 218*; — rôles
des confiscations, 94* ; — leur
comptabilité, 227* ; — admi-
nistration financière, 230*,
231*, 232*. Voy. 226*, 260*,
213, 297; 81*, note 1.
Conflit du pays avec les inqui-
siteurs, 303.
Confrérie contre les hérétiques
créée à Albi en 1243, 88*,
note 2.
Confrontation des témoins, 120*,
note.
Congost(Gulharddel),97,notel.
Conques, Aude, 158*, 206*, 172.
— (Adam Baudit de), 28*.
— (Auger de), 122.
— (Bcr. de Bram de), 158.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
369
Conques (Ber. Morret de), 150,
172, 173.
— (Guillaume-Pierre de), 134.
— (Martin de Bram de), 158.
— (P. Grazit de), 222.
— (P. Morel de), 172, 173.
— (P. Roia de), 174.
— (Pierre de la Garde de), 132.
— (Pierre Isarn de), 219.
— (Pons Gavauda de), 170.
— (Pons Vital de), 188, 202.
— (R. Bernard de), 172.
— (R. Chatmar de), clerc, 197.
— R. Sicre de), 157.
— (R. Textoris de), 220.
— (Raymonde de), 202.
— (Roger-Isarn de), 219.
— (Sicarde de), ses garants, 172.
Conques, Aveyron, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Constant (Jean), 193*, 323, et
note 7.
— (Raymond), 193*, 323, et
note 3.
Consuls, forme de leur serment,
1*, note 2.
Consultation inquisitoriale, 57*,
58*, 71*, 107*, 109*, 137*,
note 9, 206* et suiv.
Copier (Raymond), 194.
Gorbières, cant. de Chalabre,
Aude (B., archidiacre de), 9*,
note G, 71*.
Cordes, Tarn, 38*, 98*, notes 2
et 3, 137*, note 4, 138*, 216*,
306, 307, 311, 313, 333-335,
339, 340, 345, 346, 348.
Corneilla (prieur de Notre-Dame
de), 34*, note 8.
Corneillan (Guillaume de), 105*.
Cornes (archidiacre de), 42.
Gornèze, comm. de Coufïoulens,
cant. de Garcassonne, Aude,
159, 268, 278, 282.
— (Arnaud Pages de), 252.
— (Bernard Pages de), 268.
— (Fais de), 252-257.
— (Guillaume de), 251, 252.
— (Guillaume-Arnaud de), 268.
— (Guillaume Carcassonne de),
251, 252.
Gornèze (Guillaume-Jean de),
256.
— (Guillaume-Sycre de), 266.
— (Pierre), 255, 267.
— (Pierre de), 252, 253, 267.
— (Pierre-Etienne de), 129, 266.
— (Pierre-Guillaume de), con-
seiller des consuls de Carcas-
sonne, 314.
— (Pons de), de Limoux, 255.
— (Raymond de Cuxac-Gabar-
dès de), 266, 267.
— (Raymond Pages de), 268,
269.
Cornudelx (Jean de), 261, 262,
276.
Corral (P.-W.), 180.
Corrège (Joseph), inquisiteur de
Carcassonne, 1*, note 2.
Corlareyo (Géraud de), ofticier
de l'inquisition, 203*.
Cortesia, sœur de W. Marchand,
37.
Cortz (hérétiques à), 275.
Coson (G. -Pierre), conseiller des
consuls do Carcassonne, 314.
Cassas (Raymond-Aimeric de),
44.
Costa (Guillaume), lieutenant
inquisiteur, 113*, 137*, et
note 6.
— (Raymond), sénéchal, 37*.
— Raymond de), 106*, 107*.
— (Vital), 240.
Goste ( Raymond), évêque d'Elne,
56*.
CoulToulens, cant. de Carcas-
sonne, Aude, 159, 253, 261,
270, 272, 273, 276, 290.
Couffoulens (Acier-Bernard de),
255, 256, 264, 265, 272, 277,
279, 280, 281, 282, 284, 285,
297.
— (Ar. Guifre de), 205, 224.
— (Ar. -Guillaume Sarte de),
224.
— (Ar.-Pela de), 292.
— (Arn. -Willem de), 205.
— ( Arnaud-Brunel de), 128,
261, 273.
— (Arnaud de naGenta de), 276.
— (Arnaud GibeUn de), 292.
24
TABLE ALPHABÉTIQUE.
370
Gouffoulens (B. Leroux de), 293.
_ (Bernard de Lagrasse de),
267.
—"(Bernard Tarde de), 122.
— (Guillaume Gros de), 128.
— (Guillaume Séguior de), 128.
— (Guillaume Toulouse de),
262, 263.
— (Isarn Guifre de), 128.
— Pierre Pelha de), 135.
— (Pierre Roger de la Roque
de) 1^2.
_ (Pons-Adalbertde),205,224,
245, 253, 262, 263, 274, 292.
— (Pons Margat de), 122.
— (R.-Ber. de), 205.
— (Raina de), 224.
— (Raymonde de), 295.
— (Vergilia de), 164.
Crasto (Bernard), 77.
Crémone (l'hérésie a), 16b .
Criminel (héritiers du), 51*.
Crivelier (Bertrand), 88.
Croix : su r les vêtements en signe
d'hérésie, 159, 194; — sur
tout le vêtement, 10, 216 ; —
de fil, 258 ; — permission de
la poser, 135; — imposée de
nouveau, 198; — grâce des
croix, 67% 108% 109% 10%
112% 128% 262% 283% 159,
200, 215, 234, 235, 283, 301.
_ (prendre la), ou servir en
terre sainte, peine rempla-
çant la prison, 45, note 1,
. 159,181, 188, 193, 202,207,
208,209,210.
Cuc (Gui de), membre de la
confrérie contre les héréti-
ques créée à Albi en 1243,
88*, note 2.
— (Olivier de), chevalier, 75 ,
note 3. .
— (Raymond de), 136*, note 6.
Cucumeris (G.), 156, 171.
Cueva (Alphonse de la), cardi-
nal, 253% note 2.
Cumiés (Gauzion de), 53.
Cupientes (le statut), 6*, 7% 224*,
225*.
Curé d'Aigues-Vives, cant. de
Peyriac-Minervois, Aude, 136,
139, 141, 146, 170.
Curé d'Arzens, cant. de Mont-
réal, Aude, 151.
— de Blomac, cant. de Pey-
riac-Minervois, Aude, 168.
— de Cahors, Lot, 38, 42.
— de Capserviés, comm. de Ro-
quefère, Aude, 232.
— des Cassés, Haute-Garonne,
34. , .
— de Conques-sur-Orbiel, Au-
de, 172.
— de la Dalbade, Toulouse, 16,
26, 36.
— de la Daurade, Toulouse, Z,
3, 7, 16, 18, 24, 26, 29, 30,
33, 38, 44, 52, 54, 55, 57, 58,
61,64, 66, 67, 69, note 1, 78,
81, 87, 108. ^ ^
— de Dreuilhe, cant. de Castel-
naudary, Aude, 292.
— d'Escalquens, cant. de Mont-
giscard, Haute-Garonne, 67.
— de Fanjeaux, Aude, 26, 29, 48.
— de Gasconia, 81*, note 1.
— des nhes, cant. du Mas-Ca-
bardés, Aude, 173, 226.
— de Labécède, Aude, 10.
— de Ladinhac, Cantal (?), 18,
20,24,26,73.
— du Mas-Saintes-Puelies,cant.
de Castelnaudary, Aude, 10,
^^- , T
— de Montlaur, cant. de La-
grasse, 289.
— de Pradelles-en-Val, cant. de
Lagrasse, Aude, 186.
— de Puylaurens, Tarn, 34.
— de Roquefère, cant. du^Mas-
Cabardès, Aude, 26, 187-188.
— de Saint-Étienne deToulouse,
16, 20, 30, 33, 36, 38, 54, 61,
69, note 1, 76.
— de Saint-Germier, cant. de
Villefranche -de - Lauragais,
Haute-Garonne, 29, 89.
_ de Saint-Julia-de-Grascapou,
cant. de Revel, Haute-Ga-
ronne, 30.
— de Saint-Michel de Carcas-
sonne, 252.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
371
Curé de Saint - Pierre- des-Gui-
sines de Toulouse, 24, 69,
note 1.
— de Saint-Pierre-de-Lages,
Haute-Garonne, 81.
— de Saint-Sernin de Toulouse,
3, 16, 18, 20, 24, 26, 30, 33,
36, 38, 44, 48, 52, 54, 55 58
61, 64, 66, 67, 69, note 1.
— de Saint- Vincent de Garcas-
sonne, 128.
— de Sauzens, cant. d'Alzonne,
Aude, 155, 224.
— du Taur de Toulouse, 69,
note 1.
— de Taurize, cant. de La-
grasse, Aude, 146.
— de Valleta, 226.
— de Verfeil, Haute-Garonne,
18, 20, 34_, 36.
— de Verzeille, cant. de Saint-
Hilaire, Aude, 197.
— de Villalier, cant. de Gon-
ques, Aude, 172.
— de Villeneuve, cant. de Mont-
réal, Aude, 76, 77.
Curiae swculari relinquendum (la
formule), 66*, 67*, 68*, 70*.
Guxac-Gabardès, cant. de Sais-
sac, Aude, 165.
— (Ar. Barte de), 171.
— (Ar. Lebrel de), 165.
— Ber.-Glerc de), 165.
— (Ber.-Jean deL 171.
— (Ber. Mauri de), 171.
— (Ber. de Saint-Sébastien de),
242. "
— (Bernard Vezola de), 227.
— (G.-Guiraud de), 165.
— (G.-Radulphe de), 171.
— (Guillelme de), 165.
— (Jacques de), 165.
— (Jacques Maury de), 171.
— (Jean Bonel de), 165.
— (Martin-Roger de), 171.
— (P. Gatala de), 165.
— (P. Mata de), 165.
— (P. Sanhe de), 165.
— (R. de), de Cornèze, 266, 267.
— (R. Ratmir de), 171.
D
Daide (Arnaud), 133, 170.
— (Bernard), de Ganecaude, 170.
— (Bernard), de Saint- Agne, 4.
— (G.), 205. ^ '
— (Pierre), 133.
— (Pierre), de Ganecaude, 167.
— (R.), 179.
Daitz (Arnaud), frère Mineur,
111. '
Dalbade. Voy. Guré de la Dal-
bade.
Dalbars (Jean), 208.
— (P.), 208, 210.
Dalou (curé de), Ariège, 104*.
Damiac (Raymond-Martin de),
75*, note 3. Gf. 77*, et note 1.
Darros (G.), 167.
Dauas (Jean), 140, 141, 142,
143, 144. '
Daurade. Voy. Guré de la Dau-
rade.
Daury (Durand), 75.
David (P.), 214.
— (R.),120,123, 124, 133, 139,
141, 151, 155, 268, 296; -
curé de Saint-Vincent de
Garcassonne, 127 ; — curé de
Taurize, 146 ; — inquisiteur,
160*, 277*, 172, 178, 179, 184
188, 189, 192-194, 199, 202
204, 214, 232, 243.
Davin (Guillaume), 21*, note 3.
— (Jean), 106*.
Davinia (Nébout de), témoin, 7,
18, 31, 36. ' '
Debraud (P.), notaire, 200.
Défense laissée à l'bérétique,
259*, 280*, 281*, 74, 75, 131-
133, 136, 138-140, 155, 161-
163, 172, 173, 178, 181, 183,
184, 190, 195, 220-222, 243.
Dégradation prononcée contre
des clercs hérétiques, 8*, 9*,
et note 8, 110*, 112*, 124*.
Delboc (Raymond), 172*, note 1.
Délégation, 72*.
Delher (Etienne), prieur des
frères Prêcheurs de Montpel-
lier, 137*, note 9.
Delhols (Ar. de), 169.
372
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Délicieux (Bernard), 30% 189*.
202% 230% 246% 294% 307,
note 1 ; — attise le conflit
entre le pays et l'inquisition,
38*; — Benoît XI ordonne
son arrestation, 37*; — il est
poursuivi sous Jean XXII,
41*, — et condamné à la pri-
son perpétuelle, 108*; — les
actes de son procès, 41*, 42*.
Delort (Guiraud), 193*.
— (Sicart), 114*, 196*, 197*.
Delport (Jean), 293*.
Dental (P.), 239.
Déodat, évêque de Castres, 56*,
57*.
— (Bernard), 285.
— (fr.), de Rodez, des frères.
Mineurs, 91,95,104, 105, 107,
113, 114.
— (Pierre), vicaire de l'évêque
de Castres, 123*, 125* et suiv.
Dépositions, 51*,172*-180*,199*,
200*, 201*; — leur transcrip-
tion, 29* ; — déposition écrite
de la propre main de celui
qui l'a faite, 199*.
Desbordes (Bernard), évêque
d'AIbi, 40*, et note 2.
Devin consulté par les plus
hauts personnages ecclésias-
tiques, 78*, note 4.
Didier (Guillaume), 172*.
Dies, hérétique, 283.
Digon(Ber.), 116, 151,152, 153,
■ 155, 156, 158, 161, 166, 168,
171, 186-188, 194, 198, 199,
205, 213.
Diurne (Guillelme), 191.
Divination , cause inquisito-
riale, 25*.
Dominique (Pons), 8, note 2.
Dominique (S.), ami de Foul-
ques, évêque de Toulouse,
74*, 75*, et note 4 ; — il n'est
point le fondateur de l'inqui-
sition, 54*, note 1.
Donadieu (Ayssola), bourgeois
d'AIbi, 318.
Donat (Bernard), 4.
Donuzel (P.), 167.
Dorbert (Arn.), 4.
Dot de la femme d'abord confis-
quée dans le cas d'hérésie du
mari, mise hors de saisie, 21*.
Dourgoe (château de), Tarn, 72*.
Douzens (Ber. de), 151, 195.
Dozil (G.), injustement accusé,
178, 179.
Dreuille, cant. de Castelnau-
darv, Aude, 77, 125, 128, 292.
— (Gùimet de), 78.
Drudas (P. de), chanoine de
Saint-Sernin, 2, 7, 10, 16, 18,
20, 24, 26, 29, 43, 52, 57, 58.
Dualistes (doctrines), 203*, no-
te 3, 90 et suiv.
Duel, 220.
Dufour (le P.), inquisiteur, 1*,
note 2.
Vugniaco (Rainaud de), 231*,
note 1.
Dulcin, femme de Pons Gairet,
178.
Dumas (Antoine), marchand
d'AIbi, 1*, note 2.
Dumège, 266*.
Dupuy (Bernard). V. Fanjeaux.
— (Raymond), évêque d'Agde,
126*.
— (Raymond), de Sorèze, de-
vin, 78*, note 4.
Durand, évêque d'AIbi, 88*-92*.
— inquisiteur, 45, note 1.
— (Ar.), 234, 238, 239.
— (B.), consul de Cordes, 333.
— (Ber.), 225, 345, 346.
— (Bernard), 7.
— (Bomassip), sous-prieur des
frères Prêcheurs de Toulouse,
338.
— (Pierre), institué inquisiteur,
14*, note 4, 233*, 251*; — ses
actes, 138* et suiv.
— (Pons), 165.
— (R.), 177, 220.
— (Salvanh), inquisiteur, 138*,
et note 2.
Durban (Ato), chanoine de
Saint-Sernin, 2.
Durlbrt (Raymond de), provin-
cial des frères Prêcheurs, 98*,
note 2.
— (Raymond de), de "Villasa-
TABLE ALPHABÉTIQUE.
373
vary, Aude, inquisiteur dé-
signé par Bernard Gui, 134*,
note 1.
Duval (Raymond), 189*.
E
Ecclesia (Barthélémy rfe), prêtre,
103*.
Échelle (supplice de 1'), 112*.
École (salle d'), des frères Mi-
neurs de Toulouse, 101, 102,
104, 106, 108, 113.
Église (Etienne de 1'), inquisi-
teur, 137*, et note 9.
Éguils, vicomte de Gastelbon,
219*, note 2.
Élargissement temporaire, 52*.
Voy. Prison.
Elne (l'évêque d'), Pyrénées-
Orientales, 34*, note 8, 53*,
126. Voy. Coste (Raymond).
Émancipation faite par un hé-
rétique, 33*, 34*.
Embrin (Arnaud), 26*.
Embrun (archevêque d), 1 ,
note 2.
— (province d'), 30*, note 6.
Empire (subside de 1'), lo% ^o-
te2. , . _..^
Encennia des hérétiques, 2bo .
Engarabou (P.), 173.
Ennemi mortel (1') nomme par
le prévenu, 124, 132, 136, 137,
139, 140, 163, 172, 178, 183,
195, 219 ; — écarté du procès,
28*
Enneyo (Jean de). Voy. Aunay.
Épîtres (texte des) chez les hé-
rétiques, 97, note 1.
Éric, roi de Suède, 31*, note b.
Ermengarde, femme de G. Ar-
naud, 291. , ^^^^
— femme d'Isarn Pages, 179 .
— femme deW.de Gouzens, 34.
Ermencars, fille de Bernard de
Saint-Félix, 75*.
Ermengaud (Ar.), 62.
_ (P.), 149, 154.
Ermessinde, 285.
— femme de Bernard-Mir. Are-
Ermessindc, femme de P. Beg,
189.
— fille d'Arnaud de Gastelbon,
223*.
Escafre (G.), 176.
Escalquens, cant. de Montgis-
card, Haute-Garonne, 67.
— (Bernard d'), capitoul de Tou-
louse, 10.
— (Bertrand d'), capitoul de
Toulouse, 36.
Escarbat (Ar.), 234.
Esclarmonde, fréquente les hé-
rétiques, 245, 249, 250.
— femme de Pons Bret, 11.
— femme de R. Amelius, 223.
— femme de Raymond de Dur-
fort, 174*.
— mère de B. Othon, 63*.
Escobillo (Guillaume), 285.
Escoda (Jean), bourgeois d'Albi,
34 S
Escoïan (Arnaud), 81*, note 1.
Escuder (Ber.), 156.
— (Peyrone), 5.
— (R.), 133, 135, 227.
Escorro (R.), 240.
Esforsat (Ber.), 150.
Espagne (G. d'), 157, 233. .
Espenca (Laurent), bourgeois
d'Albi, 318.
Esquivât (Pierre), 16.
Étampes (Thibaut d'), chapelain
d'Alfonse de Poitiers, 213*,
note 3.
Etienne, archiprétre de Laurac,
Aude, 38.
— (Guillaume), 129, 141, 143,
166, 185, 200.
(Pierre), conseiller des con-
suls d'Albi, 318.
— (Pierre), de Cornèze, 266.
— (R.), 129.
— (Vital), 142, 143.
Eucharistie, demandée par une
femme hérétique, 288.
Eudes (maître), lieutenant du
comte de Poitiers, 167*.
Eugène IV, pape, l*, note 2.
Évangiles (texte des) chez les
hérétiques, 97, note 1.
374
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Évasion de prison, 44*. Voy.
Prison.
Évêchés du Languedoc à la
mort de Jean XXII, 58*,
note 5.
Évêques : agissent de concert
avec les inquisiteurs, 45*, 46*,
50*, 157-168, 311, 312; —
écrivent à Innocent IV et aux
cardinaux, 53*, 54*; — se
l'ont représenter au prononcé
des sentences, 56*- 58*; —
signalent certains abus à Al-
fonse de Poitiers, 46*, et
note 1 ; — soutiennent les
inquisiteurs, 53*, 54*; —
leurs sentences doivent être
exécutées par la puissance
séculière, 34*.
Exception légale, 131, 138, 139,
155, 173.
Excommunication (menace d')
152*, 2, 4, 5, 10, 16, 18, 24
26,29, 30,36,40,41,43,52
54,55,57,58, 60,64,66,79
81 ; — fulminée, 38, 49, 73
— portée, 65, 69, note 1,201
203, 204. Voy. 260*; — contre
ceux qui donnent la sépulture
aux hérétiques, 33*.
Exhumations, 34*, note 8, 47*,
note 2, 56*, 57*, 70*, 73*, 92*,
note 1,112*, 125, 137*, note 7,
168*, 192*, note 4, 210*, 220*,
223*.
Exil, peine, 17.
Extradition, 206*, et note 1.
F., curé de Roquefèrc, Aude,
26.
Fa (Pons de), 5-6.
Fabre (B.), consul de Cahors,
42.
— (R.), 140.
Fagot (Pons-Carbonel du), 143*.
Fajac-en-Val (Bernard de), 130.
Falga, cant. de Revei, Haute-
Garonne (hérétiques de), 27.
Falga (Raymond du) de Mire-
mont, évêque de Toulouse,
52*, 77*, 79*, 160*.
Fanasse (Bernard), procureur
d'Albi, 318.
Faniaus (Ber.-R.), 203.
— (Guillaume-Bernard), 203.
Fanjeaux, Aude, 142*, 146*, 26,
29, 48, 49.
— (Bernard Dupuy, de), 78.
— (dames Corineus et Wil-
lelme-Martine de), 75*, note 4.
— (Gui Etienne-Bernard de),
damoiseau, 173*, 174*.
— (Pons de Piquel de), H.
— (W. de Sérignan, de), 49.
Farges (Béraud de), évêque
d'Albi, 40*, 97*, 125*.
— (Bernard de), archevêque de
Narbonne, 73*, 74*. Voy. 56*,
58*.
Farie (Bertrand de), 254, 270,
275.
—"(Robert de), 266.
Fatis (P.), 277.
Faubet (Jean du), frère Prê-
cheur, 187*.
Faucilhard (maître Bérenger),
procureur des consuls de
Cordes, 344, 345, 346.
Faugoux (Jean du), lieutenant
de l'inquisiteur, 190*-203*.
Voy. 305, note 4.
Faur (Castel), de Garcassonne,
192*, 235, note 2.
Faure (Ar.), il.
— (Ar.), 224.
— (Ar.), surnommé Gap-de-Fer,
187.
— (B.), 5.
— (Barthélémy), 224.
— (Ber.), 156, 158, 226.
— (Ber.), 177.
— (Bernard), 257.
— (Durant), consul de Cordes,
345 346.
— (Etienne), 11, 27.
— Etienne), 348.
-(G.), 155, 209, 333; 227, 230.
— (Olric), ])Ourgeois d'Albi, 318.
— (P.), 189, 190, 191.
— (P.), 150, 185, 187,205,238.
TABLE ALPHABETIQUE.
375
Faure (Pierre), 150*-152*, H.
— (Pons), 181.
— (Raymond), 433.
— (Robert),notaire, 98*, note2.
— (Sicard), inquisiteur, 137*,
et nutfi 4.
— (Vital), 81*, note 1.
Fauresse, femme de A. Carcas-
ses, de Villefloure, 286, 287.
— femme de Bernard Carcasses,
290, 291.
— femme de Guillaume Val-
lato, 289.
— femme de Pierre Marqués, 6.
— femme de Pierre Vital de Li-
moux, 173*, 174*.
— (Bernarde), 187.
— (Raymonde), 233.
Faviés (P.-Étienne de), 140.
Fays (femme), 91*.
Félix, frère Prêcheur, 256, 285.
Fenassa (Bernard), d'Albi, frati-
celle, 116*, note 1.
— (Guillaume), 95*, 194*, 231*.
— (Jean).
Fenouillédes (l'archiprêtre de),
168*.
— (château et vicomte de),
compris dans le diocèse de
Narbonne, 21*, note 3.
Fenouillet , cant. d'Alaigne,
Aude, 157, 331.
— (Pierre de), 21*, note 3, 34*,
^ note 8, 168*. Voy. 192*.
Fer rouge (hérétique marqué
du), 242*, note 1.
Ferier, hérétique, 267, 273,
275, 276.
Ferrand (Rodrigue), prêtre du
Portugal, 178*.
Ferrel (Guillaume), 119.
Ferréol (Pierre), 233.
— (R.), 204.
— (Riche), 233.
Ferrier, inquisiteur, 13*, 16*,
60*, 61*, 138*-143*, 158*,
166*, 250*, 251-, 253*, 15,
note 1, 45, note 1, 50, note 4,
131, note 1, 146, 299.
Ferrières (Bertrand de), olïicial
de Toulouse, 81*, note 1.
— (Raymond de), curé de la
Daurade de Toulouse, 3 et
suiv., 108.
FerroU (Arnaud), 291.
— (Pons), 129.
Feuillants, comm. de La Bas-
tide, Haute- Garonne, 81*,
note 1.
— (fr. Raymond Sanche de),
81*, note 1.
Fiac, Tarn, 170*.
Fina (Guillaume), 296.
— (Jean), 130.
Fine, épouse d'Isarn de Tau-
riac, 97, note 1.
— (G. de), 145.
Flandine, sœur de Raj'mond
de Casais, 291-292.
Flassac, comm. de Limoux,
Aude (Pons de), 220.
Flessade (G.-R.), 164.
Florensa, femme de Pierre For-
ners, 60*, note 1.
Floure, cant. de Gapendu,
Aude (curé de), 180.
— (W.-F. de), 134.
Foissenx (W. de), 91*, note 3.
Foix, Ariège (l'abbé de Saint-
Volusien de), 142*.
— (comtes de), 16*, 219*-223*,
227*. Voy. 232*, note 8.
— (Bérenger de Scala de), 104*.
— (Lambert de), 322, et note 1.
— (Raymond de), 244*.
Foie (Pierre), 11.
Folquier (Ber.), 177, 178.
— (Guillaume), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (R.), 125, 144.
Folquin (maître G.), 252, 266,
268, 276.
Fontaynas (Guillaume de), 147,
149.
Fontenilles (Hugues de), offi-
ciai d'Albi, 124*; — vicaire
de l'évêque d'Albi, 125*.
Fonters-du-Razés, Aude (Ar-
naud de), 272.
— (Pierre de), 191.
Fontfroide, abbaye près de Nar-
bonne, Aude (abbé de), 34*,
note 8, 271, 309, et note 1,
312, 382, 335, 339, 342, 343.
376
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Fontiés-d'Aude, cant. de Ga-
pendu, Aude (Ber. Dupuy
de), 175.
— (R. Deloume de), 175.
Force (la), cant. de Fanjeaux,
Aude, 284.
Fornayro, béguin, 116*, note 1.
Forner (Ber.), 229.
— (Jean), 154.
_ (P.-G.), 171.
— (R.), 242.
— (Raymond), 254, 268.
Forners (Pierre), 60*.
Fornière (i'emmej, 186.
Fort, Fortz, curé de Saint-Ser-
nin de Toulouse, 3 et suiv.
— (Guillaume), 108, note 1.
_ (Guillaume), de Pamiers,
16*, 143*.
— (R.), 66, note 1, 97, note 1.
Fortanier, archidiacre de Cor-
nes, 42.
Fouissenx (Lambert de), 95*,
195*, 232*.
Foulques, évêque de Toulouse,
47*, 59*, 60*, 74*-76*, 75*,
note 4, 76*. ^oy. 243*.
Fournes (Ar. Boyer de), 195.
— (Ar. Regina de), 195.
— (G. de), 160, 239.
— (Guillaume de), 195.
— (P. Gavaer de), 198.
— (P. Gili de), 195.
Fournier (Bernard), 21.
— (Guillaume), 164*, 166*.
— (Jacques), 1*, note 2.
— (Jacques), évêque de Pa-
miers, 41*, 49*, note 1, 56*,
91, 137*, note 5; ses actes,
99*, 102*-lir; — confessions
entendues par lui, 103*-107*;
— sentences rendues par lui
avec le concours de l'inquisi-
teur, 108*-110*.
— (Jean), 150, 156, 158, 160,
163, 171. 174-177, 179, 181,
182, 185, 187.
— (P. W.), 168.
— (Pons), 155.
Fourtanens, 156* et suiv.
— (Raymond de), 159*.
Fradens (Pierre de), 81*, note 1.
Franc (Bernard), 104*.
François (fr.), 311.
Fransa (Galhard), 95*, 194*,
''31*.
—~( Pierre), 293*.
Fraticelles (les) dans le Langue-
doc, 43*, et note 2, 116*, et
note 1, 117*, 118*.
Frayssenenx (Sicard de), 195*.
Frédéric II, empereur, 30*, 31*,
68*, note 2, 99, et note 2.
Frédol (les), André, Bérenger,
Bernard, Guillaume etPierre,
originaires de Béziers, 114*,
note 2.
— (André), évêque de Mague-
lonne, 121*, 122*, et note 1.
— (Bérenger), évêque de Bé-
ziers, 38*, 56*, 114*, 115, 304
et suiv.
— (Guillaume), évêque de Bé-
ziers, 56*, 57*, 58*.
Frémiac (Armand de), 75*,
note 4.
— (Arnaude de), 75*, note 4.
Fresier (Bernard), 118.
Frezapa, notaire des inquisi-
teurs, 8, 31.
Frotier (Guillaume), chanoine
de Toulouse, 98*, note 2.
Fulcov (Gui), archevêque de
Narbonne, 55*, 72*, 78*,
et note 4.
Fumet (Bérenger), 95*, 194*,
231*, 232*; 323, note 1.
— (Jacques), 95*, 114*, 231*,
232*, 324, note 5.
— (Raymond), 185*, 186*, 187*.
Furrin"^ (Pierre), 317.
G., abbé de Saint-Hilaire-de-
l'Aude, 131-132.
G., archidiacre de Garcassonne,
139, 171.
G., curé de Capserviés, 232.
G., curé de Villeneuve, cant.
de Montréal, Aude, 154.
G., inquisiteur, 257.
G. (B.), curé de Sauzens, 155.
TABLE ALPHABETIQUE.
377
Gaillac, Tarn, 159*; — abbé,
38% 302.
Gairas (Ar.), 177-178.
Gairaud (Âr.), 186.
— (G.), 182.
— (W.), 185.
Gairet (Pons), 178.
Gairveufc (Ber.), 189.
Gaja-la-Selve (Willem Arnaud
à), 141*.
Gaja-Villedieu, cant. de Li-
moux, Aude (Pierre de), 295.
— (R. de), 183.
Galand (Jean), inquisiteur, ses
actes, 182*-190*. Voy. 30*,
et note 5, 181*, 182*, 191*,
208*.
Galard ( Arnold de ) , évêque
d'Agen, 212*.
Galliac (Bertrand de), bayle du
comte de Toulouse, 134*,
note 1.
Galhardus, frère de P. Vassal
de Saisigne, 149.
— prieur du Mas - Saintes-
Puelles, 75.
Galhac (Pierre), notaire de Ta-
rascon, 199*, 200.
Gallinier (maître Arnaud), con-
sul d'Albi, 305, 317, 340.
Galofi (Adémar), 177*.
Gameville (Pons de), 2, 6.
Gamezenc (G.), 240.
Ganges (Jacques de) , 34*, note 8.
Ganac, cant. de Foix, Ariège,
106*.
Garanou (Raymond de), 110*.
Garant (le) : renonce à la justice
royale, 138; — appelle celui
pour lequel il a répondu, 167 ;
— s'oblige à être otage, 223 ;
— engage ses biens, 116 et
suiv.; — relevé de ses obliga-
tions, 171 ; — au gré des in-
quisiteurs, 207.
Garcia (Guillaume), frère Mi-
neur, 90-97, 100, 102, 106-108,
111, 113.
Garcias (maître), 174.
— (Arnaud), consul d'Albi, 305,
et note 3.
-(G.), 173.
Garcias (P.), 150.
— (P.), des Bordes, 150.
— (Pierre), du Bourguet-Nau,
de Toulouse, 149*, 150, 218*,
note 4, 251*, 267*, 90 et suiv.
— (Raymond), 95*, 195*, 232*;
324, note 8.
Garde (Gaucelra de la), évêque
de Maguelonne, 56*.
Gardiens des prisonniers, 40*,
326, 341.
Gardouch, Haute-Garonne (l'ar-
chiprêtre de), 178*.
— chevalier, 173*.
Garin, 228.
-(G.), 241.
— (Pons), inquisiteur, ses actes,
138* et suiv.
— (R.), 185.
Garnier, 194*.
— (W.), médecin, 74.
Garric (Ar.), 161.
— (Etienne) de Lavaur, 11.
— (Guillaume), 300; — incar-
céré, 325, note 8.
— (Guillaume) d'Arzens, 298.
— (Guillaume), de Carcassonne,
56*, 233*, et note 1 . Voy. 245*.
Garrigue (Pons), 236*, note 1,
68, 80.
— (Raymond), d'Albi, frati-
celle, 116*, note 1.
Garsendis (Jacques), 201*.
Garsias (G.|, le gascon. Voy.
Gassias.
Gascogne (province de), 11*.
Gasconia (curé de), 81*, note 1.
Gassias (Gaissias, Garsias), le
gascon, 138, 140, 142-145.
Gastaire (Raymond), 120.
Gastine (Etienne de), inquisi-
teur, ses actes, 169*-172*,
181*, 214*.
Gaudiés (Guillaume - Bernard
Jot de), 105*.
Gaufre (Raymond), 134, 169.
Gaulassa (Astruc), 218.
Gaumar (Ar. et G.), de la Bas-
tide-Rougepeyrc, 166.
Gauré (Willem-Etienne de), 6,
48.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
378
Gaurs (Bernard de), notaire des
inquisiteurs, 7, 10.
Gausbert (Ber.), 136, 164, 166,
176, 177, 296, 298, 299, 300.
— (Guillaume), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (Raymond), 4.
Gausia, 106*.
Gausie, 110.
Gausinh (Ar.), 154, 165, 168,
201, 240.
_ (Ber.), 239, 240. .
Gautier (Isarn), bourgeois d Al-
bi, 318.
— (P.), de la Bastide-Rouge-
peyre, 166.
Gavauda (Pons), 170.
Gaytan (Nicolas), 348.
Gedor (Ber.), clerc de l'évêque
de Carcassonne, 166, 213.
Geli (Ar.), 275, 276.
— (Raymond), 251.
Gencer, femme de Ber. Folquier
de Pezens, 177.
Générés (Saint-Pierre de), pè-
lerinage mineur, 159, note 1.
Gênes (Marclie de), 27% 31%
note 4.
Genla (Bernard de na), 276.
Gentilis, femme de Pierre Sco-
la, 104*; fille de Guillaume
Ros, 104*.
Géraud, 268.
— (Pierre), 181*.
. — (Simon), 106*.
Gervaisa, bayle du Gabardès,
129.
Gignac, Hérault, 116*, note 1.
Gilbert (Pierre), 105.
Gili (Arnaud), 254.
Gilles, clerc du comte de Tou-
louse, 140*.
— (Arnaud), 273, 292.
— (Bernard), 245, 249, 250.
— (Durand), 277, 297.
— (Raymond), 121, 245-249.
Gimont, Gers, 81*, note 1, 69,
note 1.
Gincstos (Jean), bourgeois d'AI-
bi, 318.
Ginetti (Martini) , cardinal , 253*,
note 2.
Girard, 242.
Gita (Anatabis), 254.
Gleise (Bernard), 7.
Goder (Ber.), 171.
Godin (le cardinal Guillaume-
Pierre de), 43*, note 3.
Goiric (Barthélémy), 216, 218,
225.
— (Ber.) le Vieux, 218,
— (Jean), 216, 225.
Golfier (Guillaume), 95*, 194*,
231*, 324, et note 4.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318.
Gondalbert (P.), 186.
Gonter (R.), 220, 234.
Goran (R. de), 129.
Gordo (G. de), 42, 151.
— (R. de), d'Alzonne, 151.
Gorgaud (Guillaume), notaire
d'Albi, 320, 321.
Gormond (Jacques), 137*, no-
te 11.
Got (Bertrand de), vicomte de
Lomagne, 227*, note 1. '
Gotran (P.), 226.
Gourdon, Lot, 148*.
Gourveufa (Ber.), 192.
Gourvieille (Bernard de), 75.
— (Esclarmonde de), 11.
Gouzens (maître Arnaud de),
inquisiteur de l'évêque de
Toulouse. Ses actes, 136*, et
note 9, 160*, 161* et suiv. ;
— officiai de Toulouse, 2.
— (P. de), diacre, 165*.
— (W. de), 11, 34.
Grabde (Raymond de), consul
de Cordes, Tarn, 98*, note 2.
Grâce (temps de), 18*, 51*, 72*,
et note 2, 139*, 154*, 260*, 282*,
283*, 32, 36, 37, 45, 51, 61,
298, 300, note 1.
Graisseux (W. de), autrement
dit Guimet de Dreuille, 78.
Gramat (Etienne), de Ville-
neuve-les-Béziers, fraticelle,
116*, note 1.
Gramazie (Guillelme de), 277.
-- (R. de), 217.
TABLE ALl'HAJiÉTIQUE.
379
Gran (Pons), 75*, note 3.
Grand (Jean), archevêque de
Sund, Norvège, 31*, note 6.
Grand (Pierre), (ils de Jacques
d'Odars, 4, note 4, 27.
Gras (Arnaud), 152*.
— (maître R.), 301.
Graulhet, Tarn (Rixendis de
Miraval de), 176*.
Grazide, femme de Pierre Va-
quier de Moussoulens, 239.
Grazit (P.), 221, 222.
Grégoire IX, pape, 3*, 6*-13*,
47*, 54*, 66*, 68*, 109, note 2,
124, note 1.
Grégoire X, pape, 29*.
Grégoire XI, pape, 44*, note 4.
Grenade, Haute-Garonne, 137*,
note 8.
Grozas (W.), 88*, note 2.
Grèzes (Ber.-Fabre de), 176, 177.
— (Jean de), 151.
Grima (Dominique), évêque de
Pamiers, 58*, 107*, 108*, 111*,
112*.
Grimaud (Pierre), 62, 80.
— (W.), 27.
Grimoard (Pons), sénéclial de
Gahors pour le comte de Tou-
louse, 136*, note 3, 147*.
Grisolles, Tarn-et-Garonne, 18.
Gros (Ermessinde), de Lodève,
fraticelle, 116*, note 1.
— (Guillaume), 128.
— (fr. R.), 101, 105.
Grcsser (Pons), 34*, note 8.
Grosset (Aymeric), 185*.
Gualharde, 326.
— femme de Bernard Ros, 104*.
Gueirejat (Raymond), 214.
Guerrer (Arnaud), 4.
Gui de Séverac, 214*, note 2.
Gui (Bernard), 112*, 118*, 180*,
198*,201*,202*,etnote2,232*,
243*, 244*, 305, note 3, 307,
note 1 ; — ses actes comme
inquisiteur, 203*-206*; — ta-
bleau des sentences rendues
par lui, 205*; — tient un
sermo puhlicu.s à Toulouse,
123*; — son Uber senlentia-
rum, 108*; — il rend des sen-
tences avec l'évèque de Ra-
miers, 108*; — évêque de
Lodève, il délègue les incjui-
siteurs pour une sentence
d'exhumation à rendre, 57*;
— il rend une sentence d'ex-
humation, 125*; — son opi-
nion sur le premier titre que
les frères Prêcheurs avaient
à exercer rin(|uisition à Tou-
louse, Albi, Garcassonne et
Agen, 10*; — sa Practica,
236*-238*; — son récit des
troubles de Garcassonne et
d'Albi, 245*, 246*; — les in-
quisiteurs dont il donne le
nom, 134*, note 1.
— (Jean), consul d'Albi, 318.
— (maître), 320.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318.
Guifre, fils de Gilles Guifred
de Goufoulens, 224.
— (Ar.), 205.
— (Isarn), 128.
Guiffrezes (Olivier dels), 276.
Guilabert, ou Jacques d'Odars,
Haute-Garonne, 4, note 3.
— (Adami, 207.
— (Ar.), fils de Jacques d'Odars,
4, note 4.
— (Ber.), 238.
— (Guillaume), de Montolicu,
son fils, 238.
Guillaume, évêque d'Agen, 83,
85.
— grand archidiacre de Garcas-
sonne, 136*, et note 5.
— messager de Raymond de
Casais, 289.
— témoin, 218.
— templier, 123, 130.
— (Ar.), 228, 229, 245.
— (Arnaud), évêque de Garcas-
sonne, 121, 130,131, 132,146,
232, 301, note 2 ; — refuse la
grâce des croix à Raymond
babatier, 150 ; — reçoit ses
aveux, 246, 251-254, 266, 268,
270, 271, 275-277, 292, 296,
299; — consulte les devins,
380
TABLE ALPHABÉTIQUE.
78*, note 4. Voy. Arnaud
(Guillaume).
Guillaume (Pierre) l'Ancien,
d'Unac, 106*.
— (Pons), 137.
Guillelme alias Guillamone, sa
déposition, 200*.
— belle -fille de P. Sahne,
165.
— femme de Bernard Benêt,
104*.
— femme de Bernard Carsi-
près, de Limoux, 92*, note 1,
168*.
— femme de Guillaume Ar-
naud, 69*.
— femme de Guillaume Vallato,
289.
— femme de Martial de Tor-
reilles, 147.
— fille de Raymond Gilles, 246.
Guillermin, 218, 227, 228, 230,
234.
Guillermine, femme de Thomas
de Saint-Flour, 173*, 174*.
Guillot (Cuenus), curé de Podio-
tlierico, 344.
Guiraud, 133.
— curé d'Aigues-Vives, cant.
de Peyriac-Minervois, Aude,
136, 139, 141, 146, 170.
— gardien des frères Mineurs
de Toulouse, 95.
— (G.), 128, 165, 242.
— (P.), 242.
. — (R.), 160, 240.
Guiraude, femme de Durand de
Rouffiac d'Aude, 176*.
— femme de Guillem Gat, 299.
Guitaud (W. de), 56.
Gurabert (Bernard), 105*.
Guyenne (duché de), 1*, note 2.
H
Hares (fr. Vital), 81*, note 1.
Hautpoul (Ar. Orre de), 59, 64.
— (Isar Bonhomme de), 250*, 62.
Hector, sacristain de Cahors, 42.
Helic (maître), archidiacre du
Razès, 71*, 125.
Hélie, prieur de Saint-Pierre-
des-Cuisines, Toulouse, 2.
— (R.), 182.
Henri III, roi de France, 1*,
note 2.
Hérésie : distincte de la vaudoi-
série, 244 et suiv.; — sa doc-
trine, 71, 90, 91, 92 et suiv.;
— père élevant ses enfants
dans l'hérésie, 4, note 4 ; —
abjuration de l'hérésie par les
habitants d'un lieu, 18*; —
par les condamnés à la pri-
son, 4, 5 et suiv.; — entraî-
nant la séparation du mari et
de la femme dans deux cas,
21*; — l'hérésie dans l'Albi-
geois et le Castrais, 166*; —
en Italie, 166*; — en Lom-
bardie, 189*; — à Lombers
(Tarn), 189* ; — poursuivie en
Lombardie, 27* ; — dans la
Marche d'Ancône, 27*; —
dans la Marche de Gênes, 27* ;
— dans les Romagnes, 27*;
— en Bourgogne, 27*; — en
France, 27*; — en Lorraine,
97*
— (délits d') : adorer les héré-
tiques, 151*, 4-9, 11, 19, 22,24,
27,28,30-33, 86, etc., 251, 253,
256, 261, etc.; — assister à
Vappa7'ellamentwn,lbl*^9^22;
— associer les hérétiques, 13,
28, 32, 33 ; — boire et man-
ger avec eux, 150*, 151*, 9,
11, 22, 25, 27-30,32 et suiv.,
53, 63, 73; — leur préparer
et donner à manger, 27, 33,
39, 73, 81 ; — leur envoyer
des victuailles, 27, 75 ; —
construire pour eux une ca-
hute, 32 ; — ne pas les arrê-
ter, 21, 22, 215, etc.; — sortir
de prison sans permis, 76, 80 ;
— cacher les hérétiques, 151*,
5,6,9,22,69, notel, etc.; —
ne pas comparaître après cita-
tion, 83 ; — croire à leur doc-
trine sous l'une ou l'autre
de ses formes, 151*, 4-9,
TABLE ALPHABETIQUE.
381
H \^ 21 '^^ 25 ^^ 31 3'>
33 et suiv.; — donner pour
leur rachat, 12; — leur don-
ner du sien, 150% lôT, 9, 11,
19, 21, 25, 30, 31 ; — main-
levée sur leur argent et le leur
rendre, 14; — recevoir leur
argent, 69, note 1 ; — garder
un dépôt confié par eux, 19;
— recevoir les hérétiques, 9,
11, 19, 21, 22, 28, 63, etc.; —
les aimer et porter les autres
à les aimer, 25, 27, 63, etc.;
— les faire s'esquiver moyen-
nant argent, 73 ; — les con-
duire ou les faire conduire,
150% 151*, 6, 21, 28, 33 et
suiv.; — faire l'aumône aux
Vaudois, 31 ; — recevoir les
présents des hérétiques, 151*,
19, 21, 22, 25, 32,— ou leur en
faire, 254 ; — fléchir le ge-
nou devant eux, 145; —
avoir à sa charge un héré-
tique, 51 ; — être présent à
l'initiation hérétique, 11, 21,
22, 25, 32 ; — entrer dans la
demeure des hérétiques, 148;
— délivrer un legs fait par
eux, 44, 86 ; — leur procurer la
liberté, 33, 67 ; — porter leurs
lettres pour recueillir des legs,
69, note 1 ; — s'entretenir
avec eux, 21, 148, etc.; — de-
meurer avec eux, 12, 14, 73,
76; — pour une femme, leur
abandonner son mari, 11 ; —
mentir à l'inquisiteur, 13 ; —
envoyer les hérétiques pour
l'initiation, 18; — se rendre
à Montségur, Ariège, par leur
ordre, 78, 79 ; — faire dos pré-
sents à quelqu'un pour les
recevoir, 27 ; — acheter à leur
envoyé, 11 ; — recevoir d'eux
le baiser ou la paix, 150*,
151*, 9, 15, 19, 22, 27, 60,
note 2; — pénitence cano-
nique non accomplie, 37, 85 ;
— prédication des hérétiques
suivie, 150*, 151*, 8, 9, il,
19,22,25,27,28,31,32,610.;
— quête faite pour eux, 45;
— incliner la tête par respect
devant eux, 151*; — les sa-
luer, 148 ; — leur écrire, 51 ;
— assister à leur sépulture,
9_; — les servir, 11, 12, 35,
37 ; — rester sous le coup
d'une condamnation, 72; —
ne pas venir pendant le temps
de grâce, 45, 51, etc.; — ca-
cher la vérité, 150*, 6, 8, 9,
11, 22,23, 25, 27, 32, 36; —
s'engager môme, par serment,
à cacher la vérité, 18, 23,
25, etc.; — voir les hérétiques
ou leur envoyé, 150*, 151*, 1,
9, 11, 19, 21, 22, 24,25, 27,
28, 30-32,67, 70; — les visi-
ter, 148, 216; — vivre avec
eux, 22 ; — retomber dans
l'hérésie, 2, 8, 25, 75.
Hérésie (initiation dans r),251,
note 5.
Hérétique (1') : recherché dans
chaque paroisse par un clerc
et un laïque, 52*; — sa cap-
ture récompensée, 52*; —
maison dans laquelle il est
trouvé rasée, 53*, 61*; —
privé de l'avocat, 53*; —
l'excommunié est admis à té-
moigner ou à procéder contre
lui, 24*; — l'inquisiteur doit
l'exhorter à reconnaître ses
erreurs, 20* ; — remis en li-
berté, 16*; — condamné
comme l'excommunié se re-
fusant à comparaître, 24*, 25*,
34*; — définitivement con-
damné, 49.
— livré au bras séculier, 124*;
— brûle à Carcassonne, 226* ;
— les sacrements lui sont ac-
cordés, 25*.
— émancipation qu'il a faite
nulle, 33*, 34*; — ses fils et
ses neveux exclus des charges
et des bénéfices, 24*, 33*; —
obligations de ses héritiers
tenus de satisfaire pour lui,
25*, 26*, 51*, 202,203; — ne
peut racheter ses biens con-
382
TABLE ALPHABÉTIQUE.
fisqués, 55*; — saisie de ses
biens ordonnée par Ray-
mond VII, 10*.
Hérétique notoire, 19* ; — mani-
feste, 14*; — excommunica-
tion renouvelée par Nicolas
IV, 31*.
— adoration, 270-271 ; — mo-
nition, 192 ; — prédication,
192, 273, etc.; — pratiques et
moyens, 265*, 266*; — rite,
nourriture, etc., 198*.
— revêtu, 51*, 75*, note 4, 19,
28 ; — ordre, 245 ; — évêque,
32*.
Hérétiques (biens des) : confis-
qué.s, 232*, note 8, 2, 38, 49,
55, 58, 65, 67, 73, 76-78, 80,
228, 229 ; — administration
de ces biens, 115*-119*; —
ils ne peuvent être rachetés
par les héritiers, 114*; — ce-
pendant, ils le sont un mo-
ment, 55*, 56*; — biens à
rendre, 115*; — excepté dans
trois cas, 225*; — la femme
de l'hérétique condamné ne
peut être privée de ses biens,
225*; — quittances, 91*, no-
te 3 ; — biens confisqués don-
nés à divers, 218*.
Honorius IV, pape, 30*.
Hospitalier de Saint-Jean, 72.
Hot (Bernard), 131.
Hug (Ar.), 171.
Hugoi (Pierre d'en), 106*.
Hugotion (Guillaume), 75*, no-
te 4.
Hugues, archiprêtre de Gar-
douch, Haute-Garonne, 178*.
— curé de Villalier, Aude, 172.
— pro-curé de Roquefère, Aude,
187, 188.
— (Ar.), 168.
— (Barthélémy), do Saverdun,
105*, 106*.
— (Bernard), 45, note 1.
— (Raymond), 95*, 167*, 194*,
231*, 325, et note 3.
— (W.), capitoul de Toulouse,
26.
Idrac-Respaillés, Gers (abbé d'),
10.
Ile (Bernard de 1'), lieutenant
de l'inquisiteur, 137*, et note
^ »
— (Bertrand de 1'), évêque de
Toulouse, 80*-82*.
— (Brémond de 1'), 28*, 29*.
Ilhes (les), Aude (curé des), 173,
226.
— (Ar. de Cazilhac des), 164,
241.
— (Ar. Gauzinh des), 165, 168,
201.
— (Ar. Turc des), 168.
— (Ar. Vital des), 226.
— (G. Raseire des), 241.
— (G. Sabater des), 195.
— (Guillelme Jutge des), 241.
— • (Guiraud des), 234.
— (P. Acbert des), 241.
— (P. Aymeric des), 161.
— (P. Bellaire des), 168.
— (Roger- Pierre des), 241.
— (Vilarzel des), 197.
— (Vital Labécède des), 168'.
Imbaud (P.), 225.
Imbertde Rodez, frère Mineur,
101, 106, 108, 114.
Incapacité (F) de témoigner le-
vée dans le cas d'hérésie, 34*.
Incours. Voy. Confiscations.
India, femme de Bertrand de
Roqueville, 159*.
Inimitié mortelle prouvée juri-
diquement, 214, 215, 219, 220,
221, 222. Voy. Ennemi, Té-
moins.
Innocent (!') présumé, 286.
Innocent III, pape, 109, note 2.
Innocent IV, pape, 13*-22*, 31*,
65*, 143*, 149*, 213*, 218*,
note 4, 239*, 45, note 1. Voy.
124, note 1.
Innocent VI, pape, 44*, note 4.
Inquisiteurs, 1*, 4*, 14*, 16*,
48*, 49*; — juges délégués
par le pape, 29*, 150*, 1,4, 8,
il, 16, 19,21, 24, 27, 29, 32,
34, 37, 39, 40, 42, 44, 49, 53,
TABLE ALPHABÉTIQUE.
383
55, 57, 62, 64, 68, 74, 77, 81,
83 ; — choisis dans l'ordre
des frères Prêcheurs, 8*, 12*,
44*, 15*, 47*, 48*; — dans
celui des frères Mineurs, 48*,
note 1 ; — agissant d'accord
avec les évoques, 19*, 37*,
45*, 46*, 51*, 123*-128*, 126,
note 1, 171, 173, 183, 199,
205, 311, 312; — en conllit
avec un évêque, 84*, 85*; —
épiscopaux, 48*, note 1 ; 54*
275*, 277*
leur
40*,
41*; — leurs assesseurs, 20*
98*, note 2; — leurs pouvoirs
égaux, 48* ; — leur entretien,
72*, 211*; — leurs émolu-
ments, 51*, 52*; — exécution
de leurs sentences, 34*; —
extradition par eux obtenue,
32*; — leur intégrité, 283*,
284*, note 1 ; — plainte contre
eux, 38*, 306, 307; — leurs
procès suspects, 335 ; — main-
forte, 33*, note 3; — leur no-
mination, 13*, 14*, 28*; —
leurs poursuites contre la sor-
cellerie, 43*, et note 3; — leurs
privilèges, 25*, note 3 ; —
leurs serviteurs, 15*; — leur
révocation, 14*; — ils jugent
au civil, 262*.
Inquisition (!') : commencée à
Toulouse en 1229, ô*, 7*, 8*;
établie par Grégoire IX, pape,
54*, 66*; — ses registres vo-
lés et brûlés, 15*, 30*, 69*,
70*; dilapidés au xyw siècle,
163*; — registre du greffier de
Carcassonne, 267* et suiv.;
— son notaire et ses officiers,
30*, 34*, note 8, 138*, note 2,
214*.
Interrogatoires, 187*, 188*, 193*
et suiv., 234*, 285*, 286*,
287*, 244 et suiv.
Isarn, gardien de la prison d'Al-
bi, 340, 341.
— (Guillelme), 191.
— (P.), 220.
— Pierre), 221.
— (Pons), 167.
Isarn (R.), d'Alzonne, 151.152.
— (Roger), 122.
— (Roger , de Conques, Aude,
219.
— (Roger), 221.
— (W.), 72.
Isarnic (Bernard), consul d'AI-
bi, 318.
Issaura (Arnaud, Pierre et Ray-
mond), de Larnat, Ariège,
200*.
Issel (Aymeric de Gastelnau d'),
187*.
— (Pons-Garrigue d'), 68, 80.
Itahe (l'hérésie en), 27*.
Jacques, gardien des prisons
de Carcassonne, 328.
Jean XXII, pape, ses actes, 41*-
44*. Voy. 3*, 207*, 294*.
Jean, archevêque de Vienne,
Isère, légat, 69, note 1.
— curé d'Arzens, Aude, 151.
— curé deConques-sur-Orbiel,
Aude, 172.
— curé des Ilhes, Aude, 173,
226.
— de Maine, cardinal, 192*.
— de Piquigni , vidame d'A-
miens, 246*.
— évêque de Beauvais, dispose
des biens confisqués, 232,
note 8.
— provincial des frères Mineurs
de Gascogne, 69, note 1.
— (Arnaud), inquisiteur, 137*,
et note 10.
— (Bernard) d'Albi, réconcilié
par Durand, évêque, 90*.
— (Bernard), procureur de Car-
cassonne, 314.
— (Guillaume), 77.
— (Matthieu), 189, 191, 192.
— (Milet), 231.
-(P.), 187.
— (Pons), 65.
— (Raymond), 44.
— (Raymond), hérétique, 60*,
note 1.
384
TABLE ALPHABETIQUE.
Jean (Raymond), d'Albi, 141*,
note 3.
Jeanne, femme d'Alaman de
Roais, 27.
— femme de Bernard Gairveufe,
189.
— femme de P. Bertric, 237.
— femme de W. deSolario, 11.
— hérétique, 283.
— religieuse de Lespinasse,
Haute-Garonne, 31.
Joachim de Flore, 59, note 1.
Joan (Ar. d'en), 29.
— (Bencher), consul de Cahors,
42.
— (Jacques d'en), 29.
Johannin (S.), 71*.
Jorda (Ar.), 50, note 3.
Jourdain, de Saissac, chevalier,
sa déposition, 176*.
— (Arnaud), 151.
— (Ber.), 167.
— (Bertrand), 223.
— (Guillaume), 234, 235.
— (Pons), 11.
Jourdane, de Miraval-Gabardès,
Aude, 241.
Juge ( Raymond ) , bourgeois
d'Albi, 318.
Juifs, 27^
note 2, 28*, 29*, et
note 3, 31*, 137*, note 10,
228*, et note 4, 237*.
Julien, 104*,
— (Astruc), jurisconsulte, 219*,
note 1.
— (Guillaume), 130.
— (Raymond), 275.
— (W.), 136, note 1.
Julienne, 62.
Julio (Raymonde Ferrières de),
sa déposition, 178*.
Juzes, Haute-Garonne (Arnaud
de), 108, note 1.
Labarde ( Guillaume de ) , 1*,
note 2.
Labécède (Vital), 168.
Labécède - Lauraguai.s , Aude,
236*, note 1, 68, note 1.
— (B. Borrel de), 200.
Labécède-Lauraguais (P. Pas-
samar de), 24. Voy. 146*, 10,
81, 83.
Labège, Haute-Garonne (curé
de), 126*.
— (Raymond), hérétique, 81*,
note 1.
Lacalm, comm. de Castelnau-
de-Lévis, Tarn, 170*.
Lacombe, Aude (Pons de), 169.
Lacroix (Pierre de), consul de
Narbonne, 139*.
Ladern, Aude (Jacques Suola
de), 180.
Ladinhac, Cantal (?) (curé de),
136*, 20, 24, 26, 29, 73.
— (Ber. de), 7, 42.
Lagarde, Haute-Garonne (Ray-
mond Baussan de), 176*.
Lagarrigue (Bernard), 183*.
Lager. Voy. Saint-Pierre-de-
iLages.
Lagrasse, Aude (abbé de), 9*,
note 6, 78*, note 4.
— (Bernard de), 267.
— (Bernard-Jean de), 298.
— (Guillaume Pages de), 126.
— (Pierre de), consul de Nar-
bonne, 139*.
— (Pierre Pages de), 126. Voy.
10*, note 4.
Lagrave, Tarn (Éléazar de), de
Peyriac, chevalier, hérétique,
31*.
Lairière, Aude (Arnaud de),
120.
— (Pierre Grandomic de), 120.
Lalaine (Pierre de), inquisiteur,
1*, note 2.
Lambert, 134*, note 1.
Lambres (Bernard rfe), 178*.
Landas (Guillaume de), bour-
geois d'Albi, 318.
tandis (Guillaume de), 194*,
293*, 294*, 324, et note 10.
Landreville (Pierre de), séné-
chal du Rouergue, 217*.
Lauet (P.), 167.
Langres (Amedon de), inquisi-
teur, 44*, note 4.
Lanta , Haute - Garonne , 22,
note 2.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Lanta (Ar. Goto de), 62, 85.
— (Ar. Dorbert de), 4.
— (Ar. Ermengaud de), 62.
— (Bernard de), 5.
— (Bernard de Goderville de),
75.
— (Pons Saquit de), 21.
Lapalme, Aude (Bérenger de),
246.
— (Ber. de), 121.
Larnat, Ariège (Arnaud Issau-
ra de), 200*.
— (Philippe de), 189*.
— (Raymond -Guillaume de).
150*-152*.
Larroques-d'Olmes, .Ariège (.Ar-
naud-Bertrand de), 105*.
Lart (Bertrand de), bourgeois
de Gahors, 42.
Lasbordes, Aude (P. Baudri'ga
de), réconcilié par saint Do-
minique, 75', note 4.
Lassur, Ariège (Guillaume d'en
Home de), 105*.
Latour (Bernard de), consul de
Toulouse, 31, note 1.
— (Roger de), 32, note 2.
Laufre (Arnaud), 105*.
Laurac, Aude, 62*, 142*. 146*,
165*, 38, 39, 42, 44, 76, 97.
— (Bernard Olive de), 128, 129.
— (Guillaume- Guiraud de),
128-129.
— (Pierre-Benoit de), 48.
— (Pierre-Sicard de), 128.
— (R. Saumatier de), 34, 55.
— (W. Cedacès de), 57.
Lauraguais, 165*, 42, note 4.
Laurens (Peire), 88*, note 2.
Laurent (Guillaume), consul de
Garcassonne, 314.
— (Pierre), 11.
— (R.), 150.
Laurs iGuillaume), 318.
Lautier (Ermengaud), 78, note4.
Lautrcc, Tarn (le vicomte de),
218*. ''
Lauzerte , Tara - et - Garonne
(Arnaud Bordeler de), 240.
Lavaur, Tarn, 146*, 165*, 171*,
20, 26, 30.
385
^^9?^' ^^.V P"''"' '^^^' ^' 20,
~o, ou, 0 1 .
— (Etienne Garric de), U.
— (Raymond de), 217*.
Lebrel (Ar.), 165.
Lectoure, Gers (l'évêque de),
16*, 113*, note 1, 42, note 4.
Legran (Guillaume), 178*.
Le Moine (le cardinal), 34*,
note 8.
Lemoine (Michel), 44*.
Lena (G. de Na), 134, note 1.
Léon (Bérenger), 153, 159, 169.
Lcret (Barthélémy), 154.
Leroy (Pierre), 134, note 1.
Lescure, Tarn, 217*.
— (Pons-Alaman de), 73.
Lésignan, Aude, 149, 309,
note 2.
Lespinasse , Hau te - Garonne,
261*, 31. '
— (Guillaume Orset de), 176*.
Letha (Pierre de), 134*, note 1.
Leuc, Aude, 159, 245, 285.
— (Alazais de), 249, 250, 251.
— (Ar. de), 289.
— (Ber.-Willem de), 289.
— (Bernard -Pascal de), 119.
120-121.
-- (Esclarmonde de), 249.
— (Guillaume de), 245, 251.
— (Guillaume-Boyer de), 247.
— (Guillaume-Gabane de), 120,
244-246.
— (Guillaume de Liguerac de),
246, 247. "
— (Guillaume-Martin de), 245.
— (Jacques-Boyer de), 246.
— (Jourdane Morel de), 248.
— (Lombarde de), 248, 249.
— (Pierre-Améhusde), 120-121.
245.
— (R.-Gilles de), 246.
— (R. Guilis de), 285, 286.
Leuder (R.), 84.
Levés (Guillaume), 120.
Lévis (Gui de), 226*, et note 6.
Lherm, Haute-Garonne (Ber-
nard Maestre du), 106*.
Lieuran - Gabrières , Hérault
(Pierre Trencavel de), 44*.
Limborch, 107', 108*.
25
386
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Limoges (Saint-Martial de), pè-
lerinage mineur, 159, note 1.
Limoux, Aude, 60% 142% 166%
246*, 131, note 1, 215, 250.
— (Arnaud-Embrin de), 192*.
— (Bernard - Arnaud - Embrin
de), 56*, 137*, note 7.
— (Bernard Carsiprès de), 92*,
note 1, 168*.
— (Pons Olmière de), 224.
Liqueraco (Guillaume de), de
Leuc, Aude, 246-247.
Livre des augures, 78*, note 4.
— des hérétiques, 281, 282.
Lodève, Hérault, 116*, note 1,
123", 124*; — évêque, 53*,
55*, 126, note 1. Voy. Gui
(Bernard).
Lomagne (vicomte de), 227*,
note 1.
Lombard (Guillaume), de Pézé-
nas, Hérault, 116, note 1.
/p_) 192.
— (Wi'llem), 65, note 4.
Lombarde, femme de Guiraud
d'Auterive, Haute-Garonne,
136*, note 10.
— femme de feu Raymond Ay-
meric, 44.
Lombardie, 283, 287, 288; -
premier inquisiteur en Lom-
bardie, 8*; — inquisiteurs de
Lombardie, 22*, 37*; — l'In-
quisition en Lombardie, 31*;
— relations des hérétiques
du Languedoc avec ceux de
Lombardie, 32*, 250*, 30.
Lombers, Tarn (cimetière de),
168*.
Lordat, Ariège (Guillaume de
Corneillan de), 105*.
Lorraine (la), 27*.
Loubens, Haute-Garonne (Fran-
çois de), 27.
Louis Vm, roi de France, 248,
note.
Louis (S.), roi de France; ses
actes ot ses rapports avec
l'hérésie et l'inquisition, 224*-
227*; — son tombeau à Saint-
Denis , pèlerinage mineur.
159, note 1; — sa chapelle à
Carcassonne, 192*.
Louis X, roi de France, 230*,
note 4.
Lucius ni, pape, 68*, 109,
note 2.
Lues (B. de), consul de Cahors,
42.
Lunas, Hérault (archidiacre de),
328, 334, 344.
Lunel, Hérault, 223*.
— (Etienne de), frère Mmeur,
95, 105, 108.
— (Pierre de), 34*, note 8.
Lupateria (château), 78*, note 4.
Luzenac, Ariège i Guillaume-
Bernard de), 106*
— (Pierre de), 201*.
Lyon, Rhône, 45, note 1, 115*.
. M
Maculano (Vincent), cardinal,
953* note 2.
Magi (àbbe), 253*, 255*, 266*.
Magrefort (Pons), 231*, note 1.
Maguelonne, comm. de VUle-
ueuve-lès-Maguelonne (l'évê-
que de), 28*, note 3, 121*,
122* et note 1, 126, note 1;
— son commissaire ou vi-
caire, 57*, 124*, 127*, note 9.
Voy. Frédol (André), Garde
(Gaucelm de la).
Maiofa (R.l, 164.
Mairat (Bernard de), 153.
Maitre (Etienne), capitoul de
Toulouse, 34.
— (Pons), capitoul de Toulou-
se, 36.
— (Raymond), 325.
Majoris (Raymond), 73.
Malet (Ar.), 137, 139.
— (Bertrand), 137.
Maliet (Grégoire), 318.
Malpuel (Bertrand), chevalier,
158 159 174.
Malvies, Aude (Guillaume Ai-
gabeu de), 117, 284, 285.
— (Raymond de), notaire, 187*.
Manent (Guiraud)_, consul de
Carcassonne, 305, 328.
TABLE ALPHABETIQUE.
387
Manent (Jean), 137*, note H.
— (Rose), de Lodève, 57*.
Manescot (G.), 144.
Manher (P.), 154.
Mante noire, 262*, 10.
Manuels inquisitoriaux, 233* et
suiv.
Manuscrits cités ou analysés :
ms. Iat.4269,Bibl. nat., 198*-
202* (notice); — ms. lat.
4270, Bibl. nat., 41*, notes 2
et 3, 42*, note 1 ; — ms. lat.
9992, Bibl. nat., 149*, 150*,
248* et suiv. (notice et ana-
lyse); édité, 1 et suiv.; —
ms. lat. 11847, Bibl. nat, 94*
et note 2, 95*, note 4 à 17
97*, note 1, 137*, note 4
172*, note 1, 183*, 192*-197*
(notice), 235*, note 2, 306
note 1, 322, notes 1-3, 323
notes, 324, notes, 325, notes
— ms. lat. 12856, Bibl. nat.
93*, 94* et note 1, 95*, notes
1, 3, 182*, 183*-189* (notice)
306, note 1, 324, note 9, 325
notes 2, 4; — Doat XXI
9*, note 6, 12*, notes 2 et 3
13*, note 3, 22*, note 2, 61'
(extrait), 136*, note 5, 140*
141*, notes 1, 4 et 5, 144*
145*, note 1, 148*, note 1, 45
note 1, 69, note 2, 72, note 1
103, note 1, 145, note 1, 159
note 1, 258, note 2; — Doat
XXII, 75*, note 3, 91*, note 2
13(5*, notes 3 et 10, 140*, 141*
notes 5 et 6, 143*, note 6, 144*
145* et note 2, 147*, note 1
148, note 1,149*, 240*, notée
251*, notes 8 et 10, 41, note 1
72, note 1, 90 et s. (dépositions
contre Pierre Garcias) , 97
note 1, 102, note 1, 106, note
1, 108, note 1, 251, note 5 ; —
Doat XXIII , 75*, note 4, 91*
note 1, 113*, note 1, 141* et
notes3,5,6, 143*, 144*, 145*
148, note 1, 149, 152*, notes 3
et 7, 250*, notes 1,4,5, 251*
notes 1, 3, 5; 4, note 2, 21
note 1, 33, note 1, 62, note 2
66, note 1, 78, note 2, 97,
note 1, 108, note 1, 251, no-
te 5; — Doat XXIV, 91*,
note 2, 141* et notes 2, 4, 5,
6, 143*, notes 2, 3, 6, 145%
149*, 45, note 1, 53, note 1,
60, notes 1 et 2, 63, note 1,
69, note 2, 84, note 1, 89,
note 1 , 99, note 2, 1 31 , note 1 ;
— Doat XXV, 78*, note 4
(extrait), 81*, note 1 (extrait),
136*, notes 8, 12, 13, 137*,
notes 1, 6, 145*, 152, notes 4
et 6, 161* et note 2, 167*,
notes 4, 5, 6 et 8, 169*, no-
te 5, 172*-181* (énuméralion
des pièces), 181*, 241*, note 3,
242, note 1; 4, note 2, 6, no-
tes 1 et 2, 21, note 1; —
Doat XXVI, 46*, note 1,
84*, note 2, 93 et note 1,137*,
notes 2, 3, 145*, 148*, notel,
150*, 152*, notes 3 et 5, 167*,
note 7, 169*, 181*, 182*, 190*,
191*, notes 1, 2, 3, 4, 235,
note 2 ; — Doat XXVII, 43*,
note 1, 57*, notes 1,3, 4 et 5,
58*, notes 1, 2, 73*, notes 3
et 4, 74*, notes 1 et 2, 85*
(extrait), 87*, note 2, 107*,
note 3, 109*, 112*, notes 1, 2
et 3, 116* et notes, 122*,
notes 1, 3 et 4, 123*, notes 1
et 2, 124*, notes 5 et 6, 125*,
notes 1, 2, 3 et 4, 126*, note 6,
127*, notes 1 à 7, 128*, notes
1 à 8, 129, note 1, 159, notel;
— Doat XXVIII, 49*, note 1,
73*, note 2, 107* et note 2,
109*, 116* et notes, 122*,
note 2 et 5, 124*, notes 2, 3
et 4, 125*, notes 5, 6 et 7, 126*,
notes 1, 3, 4, 5 et 7, 235,
note 2 ; — Doat XXIX, 238*,
note 1 ; — Doat XXX, 238*,
note 1 ; — Doat XXXI, 1*,
note 2, 9*, note 6, 10*, note 2,
11*, note 4, 13*, notes 3 et 4,
14*, notes 1, 2 et 4, 15*,
note 2, 16*, notes 3, 6 et 7,
17*, note 1, 19*, notes 1, 4
et 5, 20*, note 2, 22*, note 2,
388
TABLE ALPHABETIQUE.
23, note 1, 24*, note 1, 25*,
noie 1, 26*, note 4, 27*, no-
te 3, 50*, note 2, 51*, note 1,
53*, note 2, 55*, note 1, 66*
(extrait), 69* (extrait), 88*,
note 2 (extrait), 91*, note 3,
136*, note 10, 143*, note 7,
149*, note 3, 150* (extrait),
158*, 212*,notes3, 4, 5, 213*,
notes 2, 4, 5, 215*, notes 1
et 3, 217*, note 2, 225*, no-
te 3, 226*, note 1,244*, 245*,
note 1, 45, note 1; — Doat
XXXII, 21*, note 3, 27*,
notes 6 et 7, 28*, note 4, 29*,
notes 1, 3 et 4, 30*, notes 3,
4, 5 et 6, 31*, note 3, 32*,
note 1, 33*, note 3, 37*, note 1,
40*, note 2, 56*, note 2, 92*,
note 1, 96*, notes 1, 2 et 3,
114*, note 3, 136*, note 10,
137*, note 7, 149*, 168*, 172*,
note 1, 181*, 182*, 189* (ex-
trait), 190*, 192*, notes 1, 2,
207* et note 1 (extrait), 208*,
note 1 (extrait), 209*, note 1
(extrait), 216*, note 5, 217*,
notes 1,2, 218*, note 4, 226*,
note 2, 228*, notes 1, 2 et 3,
229*, notes 1, 2 et 3, 230*,
notes 3, 4, 231*, note 2; —
Doat XXXIII, 34*, note 8,
94*, note 4, 95*, notes 2, 4 à
17, 168*, 192*, note 2, 230*,
notes 3, 5, 231*, notes 1 à 11,
232, notes 1 à 6; — Doat
XXXIV, 37*, notes 4 et 6,
38*, note 1, 39*, notes 2 et
5, 42*, notes 3 et 4, 43*,
notes 2 et 3, 98*, note 1, 114*
(extrait), 115*, note 4, 192*,
note 4, 202 et note 1, 2, 203*,
notes 1, 2, 3 et 4, 226*, no-
te 4, 230*, notes 2, 4, 232*
et note 8, 302, 303 (extrait);
— Doat XXXV, 1*, note 2,
44*, notes 1, 2 et 3, 98*, note
2 (extrait), 129*, notes 2, 3,
137*, note 11, 138*, notes 1,
3, 192*, note 5, 206*, note 3
(extrait), 230*, note 4; —
Doat XXXVI, 72*, note 1;
— Doat LXXXVII, 213*,
note4; — Doat cm, 227*, note
3 ; — Doat GLIV, 225*, note 1 ,
227*, note 3 ; — Doat CLXX,
147*, notes 5 et 6 ; — Doat
GLXXI, 221*, note 2; —
Doat GLXXII, 169*, note 2;
— Doat GLXXIII, 169*,
note 6; — ms. GG' Albi,
291* et suiv. (notice et ana-
lyse), publié 304 et suiv.;
— ms. 1437 d'Avignon, 243*;
— ms. 6 de Béziers, 114*,
note 2; — ms. Bonnet, à
Béziers, 148*, 149*, 155*-160*
(notice), 166*, 244, note 1 ; —
ms. 780, de Bordeaux, 187*,
note 1, 198*, 232*, note 7,
243*, note 1, 246*, notes 1 et
2; — ms. 160 de Glermont-Fer-
rand, 160*-16l*, 267* et suiv.
(notice et analyse); public,
115 et suiv.; cité ou rappelé,
244, note 1 ; — ms. 53 de
Madrid, bibl. de l'Université,
233*-236* (analyse), 124, no-
te 1 ; — ms. de Merville,
Haute -Garonne, 94*, 95*,
note 1, 97*, notes, 183*, 306,
note 1, 322, note 1, 323,
notes, 324, notes, 325, notes;
— ms. 388 de Toulouse, 137*,
note 8; — ms. 490 de Tou-
louse, 98*, 134*, note 1 (ex-
trait), 143*,note4, 148*,171*,
note 5 (extrait) , 187*, note
1, 243*, note 1 , 246, notes
1 et 2; — ms. 609 de Tou-
louse, 60*, note 1 (extrait),
75*, notes 1, 2, 3 et 4, 77%
note 1 (extrait), notes 3, 4, 5,
6, 7, 78*, note i, 113, note 1,
134, note 1, 136, notes 1, 2,
6, 7, 142* et note 1, 145*,
148* et note 2, 153*-1 55* (no-
tice), 157*, note 1, 158*, 161*
et note 1, 167, note 1, 236*,
note 1, 242*, note 1, 249*,
note 2, 2, note 1, 3, note 2,
4, notes 2 et 4, 5, notes 1,
2, 3, 6, notes 1 et 2, 7, notes
1 et 2, 8, note 2, 12, notes 2
TABLE ALPHABÉTIQUE.
389
et 4, 13, notes, 14, notes, 14,
notes, 15, notes, 16, note 1,
19, note 1, 21, notes 1 et 3,
22, notes 1, 2 et 3, 23, no-
te? 1 et 2, 25, note 1, 27,
note 1, 28, notes 1 et 2, 32,
note 2, 34, note 1, 35, notes,
39, notes, 42, notes 3 et 4,
45, note 1, 49, note 1, 50,
notes, 53, note 1, 57, note 1,
60, note 1, 66, note 1, 68,
note 1, 69, note 2, 74, note 3,
78, note 3, 79, note 2, 82,
note 1, 84, note 1, 88, note 1,
89, note 1, 91, note 4, 97,
note 1, 102, note 1, 106, no-
te 1, 109, note 2,206, notel;
— Vat. lat. 3978, 72*, notel;
— Vat. lat. 4030, 103* et
note 1 (extrait), 108*, 109*,
113*, 137*, note 5, 6, 91,
note 2; — Archives de la
Haute - Garonne , Domini-
cains, 85, r, note 2, 136*,
note 9, 146*, 161*-166 (noti-
ce), 108, note 1, 244, note 1 ;
— fragment de registre d'in-
quisition, bibl. de Garcas-
sonne, 169*-172* (notice).
Marauda (dame), 213, 326.
Marcellonx (Guillaume de), 228.
Marchand (W.), 37.
Marcon (Guillaume), de Pézé-
nas, fraticelle, lié*, note 1.
Margat (Pons), 122.
Marie (Bernard), 105*.
Marin (G.), 151.
Marmande, Jjot - et - Garonne,
345.
Marqués (Jacques), notaire,
202*-203*.
— (Jacques), 338.
— (Pierre), 6.
Marquèse (dame), 326.
— veuve de Bertrand de Prouil-
le, réconciliée par saint Do-
minique, 75*, note 4.
Marseillan, Hérault, 116*, no-
te 1.
Marseille, Bouches-du-Rhône,
210.
Marseille (Bernard), 314.
en Johans de), 88*,
Marseillette, Aude (G. de), 181.
Marti (G.), 171.
Martial, 147.
Martin, archidiacre de Gimont,
Gers, 69, note 1.
— (Ar.), 143.
— (Ar.),242.
— (Barthélémy), 144.
— (Ber. ), archiprêtre mineur
de Carcassonne, 129, 253, 271,
286.
— (Ber.), 177.
— (Bernard), 108, note 1.
— (Bernard), 84, S5.
— (G.), notaire, 181.
— (Guillaume), 127.
— (Jean), bourgeois d'Albi, 318.
— (Jean), 177.
— (P.), 183.
— (P.), dit Cotellier, 212.
— (W.), 185
Martels
note 2
Martres, Aude (Ber. des), 208,
210, 212.
— (Ber. des), 223.
— (G. des), 208.
— (G., fils de Ber. des), 115.
Mas-Cabardès, Aude (G. Moto
de), 212, 235, note 2.
Mascarel, 241.
Mascaron, inquisiteur, 136* et
note 2.
Mascon (Guillaume), 116*,
note 1.
Mascot (Etienne), 194*, 324 et
note 2.
Massa (R.), 143, 144.
Massabou (Ber.), 216.
Mas-Saintes-Puelles (le), Aude,
158*, 43, 45, note 1, 49, 75,
83-85.
— (Ar. de Delhols du), 169.
— (Bonhomme du), 212.
— (Ermengard, Raymonde et
Sigure du), 75*, note 4.
— (Pons Barrau du), 44.
— (Raymond Cauzit du), 102,
note 1.
— (Willelme du), 11.
Massau (R.), 142.
390
TABLE ALPHABÉTIQUE.
Massot (Pierre), de Béziers,
116*, note 1.
Mata (P.), 165.
Matfred (Géraud), consul de
Cordes, 98*, note 2.
Maihe (P. de), 242.
— (bois de), 280.
Mattliieu, 127*.
— curé de Belbéze, Aude, fra-
ticelle, 116*, note 1.
Mauléon (Pierre de), inquisi-
teur, 134, note 1.
iMaur (Ar.), 176, 240.
Maurand (Bomassip), capitoul
de Toulouse, 16, 34, 36.
— (Guillaume), 193*, 194*.
— (Jean), de Pézénas, frati-
celle, 116*, note 1.
Maurel (Barthélémy), 318.
— (G.), 238.
— (R.), 235.
Mauri (Ber.), 166, 171.
— (Jacques), 171.
Maurian (Guillaume de), 325 et
note 7.
Maurin (Arnaud), 105*.
— (Pierre), bourgeois d'Albi,
318.
— (Raymond), 9.
— (W.), 21.
Mauville (Guillaume), bourgeois
d'Albi, 318.
Mayence (l'archevêque de), 8*,
9*.
Mays (Pierre de), inquisiteur,
134*, note 1.
Mazac (W. Donadeu de), 250*.
Maze (Guillaume), 125*.
— (Guillelme), de Calvairac,
fraticellc, 116*, note 1.
Mazerac, comm. de Puylaro-
que, Tarn-et-Garonne (W,
Donadeu, alias Nebios, de),
32.
Mazeroles, cant. d'Alaigne,
Aude (Pierre de), 160*.
Mazct, comm. de Lacourtète,
cant. d'Alaigne, Aude (Ray-
mond du), 151.
Mcdenco (Pierre rfe), procureur
du roi, 195*, 196.
Meger (R.), 218.
Méjeville (Raymond), 104*.
Melhan (Dominique), 1*, note 2.
Melsaire (Jean), 217.
Mende, Lozère (l'évêque de),
16*, 21*.
Mercadal, Pamiers (église duK
Voy. Camp (église de N.-D.
du).
Mercadier (Isarn), 57.
— (Willem), 5.
Mercier (Pierre), 123.
Merens, cant. d'Ax, Ariège
(curé de), 104*.
Merville, cant. de Grenade,
Haute-Garonne (Raymond de
Abbas de), 81*, note 1.
Meyreville, cant. de Belpech,
Aude (Amcelin de), 297.
— (G. de), 209.
Michel (Guillaume), 134.
Michelle, femme hérétique, 45,
note 1.
Migbs, cant. de Tarascon-sur-
Ariège, Ariège (Arnaud de),
hérétique, 45, note 1.
Milan (Chrétien de), 269.
Milhau (Pierre), 231*, note 1.
Millau (Aveyron), 1*, note ^,
113*.
Minervois (les habitants du),
65*.
Mineurs (frères), 37*, note 6,
192*, note 4.
Miquel, alias Sabbater (Ber.),
149.
Mir (Ber.), 150.
Miraval (G.), 239.
Miraval - Cabardès , cant. du
Mas-Cabardès, Aude (Ber. de
Cavanac de), 240.
— (P. Lanet de), 167.
— (P. Sabatier de), 241.
— (Rixendis de), 176*, 177*.
Mirepoix, Ariège (l'évêque de),
108* ; — ses commissaires,
110*, 124*.
— (le sire de), 226*.
— (Guillaume de), 175.
Miroand (Arnaud), 129.
Moissac, Tarn-et-Garonne, 145*,
148*, 244*.
Moleira (Raymond), 226.
TABLE ALPHABETIQUE.
391
Molières, Aude (Guillaume de),
172*.
Molinier (Benoît), consul de
Cordes, 98*, note 2.
— (Ber.), 174.
— (Bérenger), procureur d'Al-
bi, 318.
— (Gh.), 266*, 288*.
— (G.), 190, 193.
— (Guillaume), 137.
— (Guillaume), de Béziers, Hé-
rault, 116, noie 1.
— (Jean) , archiprêtre de Cas-
tres, 187*.
— (Paul), 98*, note 2.
— (Willem), 190.
Molsaire (Jean), 213.
Moncade ( Guillaume - Ray-
mond), 152.
Moncanier (Bernard), 298.
Monestiès, Tarn, 217*.
Mons, Haute-Garonne (Amau-
ryde), 217*.
Montagnac, Hérault (André Bé-
renger de), fraticelle, 116*,
note 1.
Montaigo (Guillelme de), 101.
Montaigut (Bertrand de), 194*.
Montaiïlou, Ariège (Guillaume
Maurs de), 206*, note 1.
— (Pierre-Maurin de), 106*.
Montanbol (Hugues de), 62.
Montanier ( Guillaume ), 98*,
note 2.
— (Jean), 105*.
— (Martin), 136, 140.
Montaren (Bernard de), inqui-
siteur, 136* et note 10.
Montastruc , Haute - Garonne
(archiprêtre de), 43.
— (Pierre de Creissac de), 16.
Montauban, Tarn-et-Garonne,
78*, 123*, 124*, 148*; — ab-
bé, 18; — curé, 88; — prieur
des frères Prêcheurs, 177*.
— (B. Raymond Arquier de),
32.
Montauriol, Haute - Garonne
(Pierre-Bermond de), 159*.
— (Pons Aigra de), 155*. Voy.
156* et suiv.
Montaut, cant. de Saverdun,
Ariège (Faure et Guillaume
de), 104*.
Montbel, cant. de Mirepoix,
Ariège (Binet de), 230.
Montbiza (P. de), notaire, 10.
Montcabrier, cant. de Lavaur,
Tarn (Isarn Mercadier de),
57.
Montclar, cant. de Montréal,
Aude (Ermongaud de), 164.
Montclar (Guillaume de), prieur
des frères Prêcheurs d'Albi,
187*.
Montcuq, Lot, 148*.
Montecogul (Albert de), 66*.
Montégut, cant. de Revel, Hau-
te-Garonne, 170*.
— (Bernard de), 124*.
— (Bertrand de), 95*, 231*, 822
et note 2.
— (Jean de), 185, 199.
— (Pierre-Bernard de), 183,
184, 199.
Montels, cant. de Capestang,
Hérault, 129*, note 2.
Montesquieu- Villefranche, Hau-
te-Garonne, 146*.
— (Bernard de), 135*, note 8,
175*.
Montferrat (Pierre de Sella de),
177*.
Montfort ( Alionor de), 230*,
note 4.
— (Baudouin de), inquisiteur,
131*, 256, 285.
— (Philippe de), 19*, 226*.
— (Simon de). Voy. Simon de
Montfort.
Montgailhard, cant. de Ville-
franche-de-Lauragais, Hau-
te-Garonne, 156* et suiv.
— (Arnaud Capella de), 159*.
— (Pierre Laurac de), 169*.
Montgiscard, Haute - Garonne
(Trois Emines de), 21.
— (W. del Eversen de), 82.
Monljoire, cant. de Fronton,
Haute-Garonne (Ar. Doais
de) 24.
— (Beatrix de), 59.
— (Pierre Grimaud de), 62, 80.
— (W. Textor de), 89.
392
TABLE ALPHABETIQUE.
Montlaur, cant. de Lagrasse,
Aude (Arsendis de), 257.
— (Jean Fina de), 130.
— (R. de), 149% note. Voy. 289.
Montolieu, cant. d'Alzonne,
Aude, 125, 159, 189, 214,
215, 220, 234, 235, 328, 329.
— (Ar. Gat de), 301.
— (Ar. Faure de), 125, 189,
190.
— (Auger de), 197.
— (Bernard de), 206.
— (Bernard de), 279, 280, 281,
282.
— (Bernard Bérenger de), 125.
— (Bernard Déodat de), 301.
— (Bernard Porcel de), 125.
— Guillaume de), 314.
— (P. Gat de), 182.
— (Pons de), 314.
— (Pons Gabos de), 125.
— (Pugoler de), 215.
— (maître R. de), 139.
— (R. de), 197.
— (R. du Bourg de), 198. Mont-
réal, Aude, 1*, note 2.
— (Ar. Baud de), 216.
— (Ber. Bos de), 217.
— (Ber. Brice de), 196, 207, 209,
210.
— (Ermengaud de Villatraver
de), 174, 175.
— (Guillaume de Mirepoix de),
175.
— (Mota, châtelain de), 120,
204.
— (P. Brice de), 283% 193, 210.
— (P.-G. de Galavel de), 206.
— (P. de Moussoulens de), 174.
— (R. Maisine de), 209.
— (Raymond de), 218.
— (Raymond-Jean do), frère
Mineur, fraticelle, 112*, no-
te 1.
Mons (Assalit de), 44.
Montirat, Tarn, 217*.
Montmajour, comm. d'Arles-
sur - lihône. Bouches - du-
Rhône, 159, note 1.
Montmaur, Aude (seigneur de),
hérétique, 42, note 7.
Montech, Haute-Garonne, 333.
Montoti (Guillaume de), 109.
— (Raymond de), 107.
Montpellier, Hérault, H*, 159,
note 1; — concile, 52*; —
frères Prêcheurs, 34*, note 8.
— (Alissète de), fraticelle, 116*,
note 1.
— (Jean Orlach de), 116*, no-
te 1.
Montpezat- du - Quercy, Tarn-
et-Garonne, 148*.
Montréveil, comm. de Castres-
sur - l'Agout, Tarn, 167*,
note 3.
Monts (Pierre de), inquisiteur,
134*, note 1.
Montségur, cant. de Lavélanet,
Ariège, 79, 100.
Mora (Guillaume de), 34*, no-
te 8.
— (Pons de), 153.
Moren (Jean), 116*, note 1.
Morères (fr. Guillaume de), 246*.
Moret (Ar.), 160.
Morières (Guillaume), inquisi-
teur, 97*, 134*, note 1.
Morlane (Arnaud), 235, note %.
— (Bernard), 235, note 2.
— (Gautier), 166.
— (Guillaume - Arnaud) , 235,
note 2.
— (Isarn), archiprêtre de Car-
cassonne, 31* et note 6.
— (P.-G.), 235.
— (R.), alias Textor, de Can-
nes, 225.
— (Raymond), 235, note 2.
— (Sanche), 31*, 159, 235,
note 2.
Morret (P.), 172.
Moscallo (Ber.), 185.
Mossairo (Jean), 176, 177.
Moussoulens, Aude(Alazaïsde),
139.
— (Amdieu Vital de), 180.
— (Ar. G. de), 141.
— (Ar. Jourdain de), 152.
— (Ar. Siguier de), 206.
— (Ar. Vital de), 180.
— (Arnaud Pages de), 136, 138.
— (Audiard Pagèse de), 171.
— (Ber. Faure de), 177.
TABLE ALPHABÉTIQUE.
393
Moussoulens (Ber. Martin de),
177.
— (Bérenger Bota de), 177.
— (Bertrand Cabo.s de), 180.
— (G. Martin de), 176-177.
— (Guillaume Burraude), 180.
— (Jean Martin de), 177.
— (P. Ath de), 158, 159, 174.
— (P. R. At. de), 200.
— (P. Vaquier de), 174.
— (Pierre Vaquier de), 239.
— (Pons de), 174.
— (R. Ilot de), 200.
— (R. Séguier de), 206.
— (R. Vital de), 136, 138.
— (Rainaud de), 144.
Mota (Bernard de), hérétique,
106 et note 1.
Moulins (Jean des), inquisiteur,
134*, note 1.
Mourèze (Ispa de), 217*.
Moustuéjouls, Aveyron (Ray-
mond de), évêque de Saint-
Papou 1, 41*.
Moynes (Bernard), bourgeois
d'Albi, 318.
Muret, Haute-Garonne (B. de),
114.
— (Guillaume de), 170*.
N
Nadal, frère de Willem-Ray-
mond de Vaudreuille, 75*,
note 3.
Najac, Aveyron (Jean de), 98*,
note 2, 113*.
Namat lo Fabre (en), 88*, note 2.
Namdata (Guillaume), 214.
Narbonne (Ar.), 197.
— (Arnaud), de Viileraostaus-
sou, Aude, 155.
Narbonne, Aude, 64*, 38.
— larchevèque de), i*, note 2,
7*, 9*, note 6, 14*, note 4,
16*, 17*, note 1, 21*, 42*, 43,
46*, 47*-.50*, 55*, 57*, note 5,
59*, 60*, notel, 64*, 65*, 71*,
74*, 110*, 116*, 122*, 123*,
124*, 127*, 139*, 228*, note 3,
126, 159, note 1, 193, 225,
257.
Narbonne (B. de), 71*.
— (Bérenger Hulart do), 49*,
note 1.
— (Bernard Maurin de), 44*.
— (Blaii^e Boyer de), fraticelle,
116, note 1, 127.
— (Bonet Constantin de), 200.
— (Pierre Lagrasse, consul de),
139*.
— (Raoul de), 10* et note 4.
Voy. Amélius (Pierre), Ay-
celin (Pierre), Farges (Ber-
nard de), Fulcoy (Gui).
Navarra, chanoine de Saint-
Sernin de Toulouse, 73.
— femme de Raymond Cat,
298, 299, 300.
— (Jean de), inquisiteur, 136*
et note 3.
Neil (Jean), 169.
Nepos, clerc, 34.
— de Davinia, 36.
Nicolas m, pape, 29*, 30*.
Nicolas IV pape, ses actes,
30*-33*.
Nicolas, 231.
— curé de la Daurade, à Tou-
louse, 69, note 1, 114.
— (Pons), d'Albi, 95*, 186*,
231*.
Nigri (Guillaume), 179,
— (H.), inquisiteur, 137* et
note 8.
— (Limoux), 128*.
— (Raymond), de Saisigne, Au-
de, 238-239.
Nîmes, Gard (évêque de), 126,
note 1.
Niort, Aude, 9*, 61*, 63*, 64*,
84*, 136*, note 5, 147*, 145,
note 3; — château, 62*.
— (G. de), 62*, 63*.
— (Pierre-Guillaume de), 69*.
— (Raymond de), 145-149.
Notaires de l'inquisition, 30*,
8, 10 et suiv., 244, note 1 ; —
leur entretien, 72*.
Notre-Dame de la Trivalle de
Carcassonne (prieur de), 121.
Nouvel (Arnaud), jurisconsulte,
209*, note 1.
394
TABLE ALPHABETIQUE.
Nova (dame), 242.
— femme de B. Othon, 62*, 64*.
Novilla (Thomas de), 218*, no-
te 4.
0
Obra (Berenger d'en) de Sais-
sac, 123, 194.
— (P. d'en), 215.
Odart, cant. de Montgiscard,
Haute - Garonne ( Bernard
Gleize d'), 7.
— (Jacques d'), 4.
— (Jacques Calvet d'), 27.
— (P. Audebert d'), 27.
— (Pierre Grand d'), 27.
Olargues, Hérault, 116*, notai.
— (Pons d'), 65*.
Oliba (Bernard), 128.
Olier (Ar.), 185.
— (Guillaume), consul d'Albi,
318.
Olive (Pierre- Jean d'), 42*, 43*,
59*, note 5.
Olmier (R.), 231.
Olric (Guillaume), 320.
— (Philippe), procureur d'Al-
bi, 305, 318.
— (Raymond), hérétique, 291.
Orange, Vaucluse (diocèse d'),
28*.
Orlach (Jean), de Montpellier,
116*, note 1.
.Orlonac, Ariège ( Alazaïs, femme
de Pierre de Borda d'), 104*.
— (Alazaïs, femme de Pierre
Munier d'), 104*.
— (Barcelonne, femme de Ber-
nard de Borda d'), 104*.
— (Gentilis, fille de Guillaume
Ros d'), 104*.
— (Gualharde, femme de Ber-
nard Ros d'), 104.
— (Guillaume Austatz d'), 104*.
— (Julien Clerc d'), 104*.
— (Pierre de Borda d'), 104*.
— (Raymond Barrau, clerc,
d'), 104*.
— (Raymond Benêt d'), 104*.
Orre (Ar.), 50.
Orsini (Jean-Gaetano) , cardi-
nal, 29*.
Ort (Guillaume de 1'), bourgeois
d'Albi, 318.
— (Guiraud de 1'), 323 et note 6.
Ortolan (Pierre d'), 271.
Orvieto (P. d'), 337.
— (Pierre d'), procureur géné-
ral des frères Prêcheurs, 142*.
Oth ( Bernard ), seigneur de
Niort, Aude, 131, note 1.
— (Pierre), 141.
Othon (B.), 9*, note 6.
-(P.), 224.
— (Raymond), 77.
P., archidiacre de Narbonne,
71*.
P., archiprêtre de Caraman,
Haute-Garonne, 43, 87.
P., curé de Blomac, Aude, 167-
168.
P., curé de Roquefère, Aude,
173.
Pacinier ( Pierre ) , bourgeois
d'Albi, 318.
Padoue, 33*, note 3.
Pages (Bernard), 119.
— (G.), 163.
— (Gérauld), 1*, note 2.
— (Guillaume), de Roquefère,
165.
— (P.), 268, 295.
— (P.), 200.
— (Pierre), 119, 126.
— (R.), de Cabaret, 220.
— (Raymond), 119.
— (\'ital), 165, 201.
Pagèse (Audiardis), 139.
Pagut(Raymond),325,etnoto 1.
Paillés (Raymond de), 69, note!.
Pairolier (Jean), consul d'Albi,
318.
Paix des hérétiques, 191.
Palairac, Aude (Bernard de),
191*.
— (Guillaume Ferrel de), 118.
— (Guiraud de), 118.
Palineriis (frère Sanche de), 81*,
note 1.
TABLE ALPIIAHETIQUE.
395
Palumberia, 191.
Pamiers, Ariège, 36% 107% 1 08%
112% 137*, note 4, 152*, 201*;
— évêqups, 41*, 99*- 113*.
Voy. Fournier (Jacques), Gri-
ma (Dominique), Saisset (Ber-
nard).
— (Athon (le), 7.
— (Bertrand Gordier de), 104*,
105*.
Pamphili (Jean-Baptiste), car-
dinal, 253*, note 2.
Panairer (G.), 168, 170-171, 236.
Panât (Bernard), 345, 346.
Panier (Adalais), 233.
— (Pierre), 233.
— d'Arzens, 233.
Paonac (frère R. de), 72.
Paraire (Pierre), 284.
Parcite nobis (formule), 262, et
note 1.
Parent (Raymond), 106*.
Paris (Notre-Dame de), pèleri-
nage mineur, 159, note 1.
Parnac (Hugues de), inquisi-
teur, 181*.
— (Pons de), inquisiteur, 78*,
note 4, 81*, note 1 ; — ses
actes, 172*-18r.
Paschal (Bernard), 121.
Pasquet (Jean), frère Prêcheur,
98*, note 2.
Passage ou service en Terre
Sainte, 19*, 51*, 52*, 282*,
283*, 69, note 1, 159, 181,
193, 201, 203, 207-210, 212-
213.
Passamar (P.), 24.
Passion (dimanche de la), 28*,
29*, note 3.
— (traduction romane de la),
97 et note 1, 104.
Pastou (Bernard), 314.
— (Bernard), de Marseillan, Hé-
rault, fraticellc, 96*, note 1.
-(P.), 218.
Pastre (Ber.), 161.
— (Jean), 211.
— (Pons), 6.
Pathares excommuniés par
Alexandre lY, 22*.
Patrice (Élie), consul de Gar-
cassonne, 246*, 314.
Paulhac, Haute-Garonne (Mat-
fred de), 75*, note 3. Cf. 170*.
Paulmiano (Guillaume de), 279.
— (Vital de), 280, 281, 282, 284.
Paut (P.), 185.
Pauvres de Lyon excommuniés
par Alexandre IV, 22*. '
Payan (Jourdan), 138.
Payane, femme de Pons-Ar-
naud de Preixan, 153.
Pays (Barthélémy), d'Albi, fra-
ticellc, 116*, note 1.
— (Jean), 294*.
Pech-Luna, Aude (seigneurie
de), confisquée, 231*, note 1.
Pecol (P.), 208.
Pecs (Guillaume), 105*.
Peine ou pénitence, 18*, 48*,
49*, 108*, 116*, 197*, 260*-
262*, 281*, 282*, 2, 5, 9, 15,
18,20, 23,26, 29, 30, 33, 36,
40,43, 47, 52, 54, 56-61, 64,
66, 68, 79, 81, 82, 85, etc.
_ corporelle, 239, 241.
— infamante, 199.
— (différentes espèces de) :
prison. Voy. ce mot; — ré-
clusion étroite, au pain et
à l'eau, 110*; — réclusion
large, 110*; — prison per-
pétuelle, 52*, 68*, 2 et suiv.;
— prison temporaire, 10*,
68*, 214*, 3 et suiv. ; — con-
fiscation des biens, 1*, 14*,
note 3, etc.; — croix sur les
vêtements, 14*, 81*, note 1,
126*, 152*, 116, 159, 186, 198,
234, 235; — excommunica-
tion. Voy. ce mot; — exhu-
mation. Voy. ce mot ; — mai-
son rasée, 128*; — aumône
ou amende pécuniaire en ar-
gent ou en nature, 19*, et
note 5, 87*, 144*, 145*, 147*,
209 ; — entrée de l'église in-
terdite, 186; — jeune, 87*,
144*; — service en Terre
Sainte, 51*, 159, 181, 188,
201, 203, 204, 207, 208, 209,
396
TABLE ALPHABÉTIQUE.
210, 212-213 ; — pèlerinages,
14*, note 3, 51% 81*, note 1,
86*, 126*, 147*, 152*, 214*,
159, 197, 198, 200, 202, etc.;
— visite des églises, 1 16, 225 ;
— lettre de pénitence, 234*;
— éclielle pour le faux té-
moin, 110*; — peine du feu,
68*, note 2, 211* ; — abandon
au bras séculier, 205* ; —
commutation de la peine, 16*,
19*; — adoucissement, 16*,
28*, 29*, 52*, 57*, 109*, 127*,
168*, 262*, 283*, 284*, 45,
note 1 ; — prorogation, 193.
Pelât (Ber.), 185, 238.
Pèlerinages, 51*, 197, 198, 200,
202, etc.; — de Terre Sainte
interdits, 19*, note 4; — im-
posés à la suite d'une confes-
sion auriculaire, 235* ; — ma-
jeurs, 18*, 159, et note 1 ;
— mineurs, 196*, 159, et
note 1 ; — remplacés par des
œuvres pies, aumônes, etc.,
229, 236, 237; — négliges et
entraînant la confiscation des
biens, 228, 229.
— (grâce des), 169*, 234, 236.
— (lettres testimoniales de), 135.
Peleti (G.), 239.
Pelha (Pierre), 135.
Pelhisso , (Ar.), chanoine de
Saint-Étienne de Toulouse,
7, 16, 67.
— (Guilhem), inquisiteur, 135*;
— sa Chronique, 243*-244*.
Pellicier (W. -Hugues), capitoul
de Toulouse, 16, 18, 20.
Pellipier (Guillaume et Ray-
mond), de Cordes, 216*.
Pellitier (Jean), 183.
Pennautier, Aude, 235, note 2.
— (Ar. Glary de), 213.
— (Barthélémy de), 122-123.
— (Ber. Aosten de), 188.
— (G. Peraceta de), 200.
— (Pierre d'Alairac de), 213.
Percin, 129*, 13i*, note 1.
Perdiguator (Guillaume), 104*.
Periti (les) au tribunal des in-
quisiteurs, 24*. Voy. Boniviri.
Perrotas (Bernard), 124*.
Petra (Galard de), inquisiteur,
1*, note 2.
Pétronille, femme de Deide
Bras, 172*.
Peyrone, femme de Raymond
Othon, 77.
— mère de P. Borcel d'Alzonne,
162.
— mère de Raymond Barot, 77,
88.
Pexiora, Aude (précepteur de
l'hôpital de), 9*, note 6.
— (Pierre de), 78*, note 4.
Peytevin le Vieux, 5.
— (Pierre), de Sorèze, Tarn,
177*, 179*, 180*.
Pezens, Aude (Amélius-Garcias
de), 166, 175.
— (Arnaud-Raymond de), 125.
— (Bernard-Faure de), 203*.
— (Bernard-Pons de), 125, 144.
— (G. Razeire de), 156.
— (Gencer de), 177.
— (Guillaume de), 320.
— ( Guillaume -Armen, Guil-
laume-Bernard et Guillaume-
Martin de), 127.
— (Isarn de), chevalier, 214,
219, 223.
— (Milet-Jean de), 231.
— (Nicolas de), 156.
— (P.-R. -Vital de), 156.
— (Pons de Rieu-en-Val de),
157.
— (R. Cerda de), 157.
— (R. -Vital de), 156.
— (Raymond de Camo et Ray-
mond Folquier de), 125.
Pézénas, Hérault, 116*, note 1,
122*.
Philipot, geôlier, 121, 138.
Philippe in le Hardi, roi do
France, 227*, 228*.
Philippe IV le Bel, roi de
France, 36*, 37*, 91*, 228*-
233*.
Philippe VI, roi de France, 3*,
230*, note 4, 232*, note 8.
Philippine, 91*.
— femme de Raymond Maurel
de Toulouse, 174*.
TABLE ALPHABETIQUE.
397
Piatre (Pierre), 108, note 1.
Pic (Guillaume), consul d'Albi,
318.
Picace, territoire de Coullbu-
lens, Aude, 2G2, 273.
Picairola (Guillaume), 220, 223.
— (R.), 220, 221.
Pie II, pape, 1*, note 2.
Pierre II, roi d'Aragon, 7*,
note 2.
Pierre, chapelain de l'évèque
de Garcassonne, 187, 201, 299.
— clerc d'Arnaud Le Gascon,
notaire, 11 G*, note 1.
— curé de Dreuille, Haute-Ga-
ronne, 160*, 125, 128, 292.
— Qls d'Arsens, 281, 282.
— frère de Guillaume Clerc,
223.
— officiai de Carcassonne, 120,
131, 132, 138, 139, 153, 169,
173, 174, 200, 254,270, 272.
— prieur de Gavlus, Lot, 10.
— (G.), 142.
— (Pierre), 106*.
— (R.), 136, 158.
— (Raymond), consul de Nar-
bonne, 139*.
— ("W.), curé de Saint-Germier,
Haute-Garonne, 89.
Piquel (Pons), 11.
Piquer, 266.
— (Arnaud), de Tarascon-sur-
Ariège, Ariège, 199*.
Pise (Italie), 166*.
Plaigne, Aude (Pierre-Imbaud
de), 231*, note 1.
Plaisance, 166*.
Plans (Arnaud des), 49.
— (Pons des), 49.
— (Ravmond-Pierre des), 49,
101, '105, 106, 107, 114.
Plassac (Ranulfc de), inquisi-
teur, 172*-181*.
Plavilla, Aude (Guillaume Bon-
rius de), 105*.
Podio Longo (mansus de], 170*.
Podio Therico (curé de), diocèse
de Carcassonne, 344.
Podium Cargasobregii, près de
Leuc, Aude, 284, 288,291.
Poers (Hugues), 97, note 1.
Polier (Philippe), 165*.
Pollau (Pierre), évêque héré-
tique, 195, 196, 280, 299.
— (R. do), archidiacre de Fe-
nouillet, 331.
Polomacho (Jacques de), 201*,
202*.
Poma (Guillaume), 314.
Pomarède (hérétiques à la), 77.
— (P. Bret de la), 83.
— (Pcyrone de la), 88.
Pomas, Aude, 84*, 146.
— (Arnaud de Canet, de), 247.
— (Sicard de), 225.
Pomiés (Galhard de), inquisi-
teur, 137*, et note 5 ; — lieu-
tenant de Jean de Beaune,
inquisiteur, 113*, 123*.
Pons, bayle do l'évoque de Car-
cassonne, 130.
— camérierde Saint-Sernin de
Toulouse, 26.
— cellérier de l'évèque de Car-
cassonne, 150.
— socius de Raymond Scrip-
tor, 72.
— (Arnaud), 191.
— (Arnaud), 147.
— (Bernard), 147.
— (Bernard), 105*.
— (Bernard), 214, 215.
— (G.), 121, 133, 136,151,251,
275, 276.
— (Guillaume Sigui), 134.
— (W.), 16*.
Pontil (P.-Amélius du), 217.
Pontoise, Seine-et-Oise, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
Porcel (Raymonde), 192.
Pouget (Pons du), inquisiteur,
21*, note 3, 34*, note 8,167*-
169*, 214*, 32.
Pourçain (maître Ber. de), 239.
Porta Régla (Raimond rfe), con-
sul de Narbonne, 139*.
Porte (Arnaud de), 117-118.
— (fr. G.), 150, 155, 156, 166,
168.
Portel {al [au de), à Sorèze,
Tarn, 78*, note 4.
Pouy-Loubrin, Gers, 81*, no-
te 1.
398
TABLE ALPHABETIQUE.
Prade!les-en-Val, Aude (Roger-
Gayraud de), 186.
Prades, Tarn (dame Bona de),
167*.
Pradines (Pierre de), agent du
roi, '231*, note 1.
Prat (Arnaud du), 337.
— (Bernard du), 11.
— (Jean du), inquisiteur, 44*,
49*, note 1, 73*, 84*, 85*,
87*, 109*, 110*, 129*, note 2,
206*-209*.
— (Nicolas du), 105*.
Prêcheurs (frères), 10*, 11*, 12*,
13*, 14*, 15*, note 2, 18*, 23*,
30*, 47*, 53*, 54*, 55*, 97*,
98*, 219*, 228*.
Preixan, Aude, 159.
— (Ar.-Garcias de), 118, 144-
145, 149.
— (Ar. -Pierre de), 149.
— (Bernard-Amélius de), 119.
— (Bernard-Gili de), 149.
— (Esclarmonde de), 223.
— (G. Bonhomme de), 230.
— (G. Boyer de), 230.
— (Julienne de), 295.
— (Lombarde de), 180.
— (P. Faure de), 227.
— (P.-R. Gilles de), 227.
— (Pierre-Albert de), 123.
— (Pierre Mercier de), 123.
— (Pons- Arnaud de), 153.
— (Pons Berrel de), 230.
— (Pons-Guillaume de), 149.
— (R. Laboureur de), 230.
— (R. Preixan de), 145.
— (Raymond- Albert de), 123.
— ( Raymond- Amélius de), 123,
230.
— (Raymond-Roger de), 180.
Prima (Bernard), 110.
Prison, 128*, 139*, 236*, 261*,
275*, 2 et suiv., 199; —
arbitraire, 7; — pour dix
ans, 7; — pour quinze ans,
6; — perpétuelle, 18*, 57*,
note 5, 67*, 78*, 152*, 261*,
5,9,15,18,23,26,29,30, 33,
36,40, 41, 43, 47, 48, 52, 54,
55, 57, 61, 64, 65, 66, 72, 79,
80, 83, 85 ; — réclusion étroite,
110*, 192*; — réclusion large,
327; — prison commuée en
la croisade, 19*; — libération
de la prison, 108*, 109*; —
sortie temporaire de prison,
dans quels cas, 279*, 280* ; —
évasion, 31*; — la prison
employée comme un moyen
d'obtenir l'aveu, 68*, 69*,
116*, note 1, 191*, 240*, et
note 5 ; — régime des pri-
sons d'après le concile de
Vienne, 40*; — leur aména-
gement, 227*; — cellules sé-
parées, 52*; — garde des pri-
sons, ordonnance, 189*; —
accès de la prison pour les
époux, 52* ; — prison aux
Allemands, Ariège, 110*; —
prisons de Carcassonne et de
Béziers, 38*, 108*, 224*, 225*,
232*, 163, 307, 326, 327; —
d'Albi, 38*, 307, 331, 332; —
de Toulouse, Saint-Étienne et
Château -Narbonnais, 225*,
263*, 8, note 2, 72, 307, 341 ;
— de Verfeil, Haute -Ga-
ronne, 81*, note 1 ; — visite
des prisons par les cardinaux
commissaires, 291*-294*; —
hérétiques évadés, 81*, note 1 ,
76, 80 ; — gardien des pri-
sons, 78*, note 4.
Prisonniers, 17*, et note 1, 19*,
20*, 40*, note 2, 51*, 226*,
227*, 236*, et note 1, 12, no-
te 4, 326, et note 1,333,341.
Prixenel (Guillaume de), 260,
261, 264, 273, note 4, 274-
276, 279, 283-285.
Procédure inquisitoriale,7*, 17*-
19*, 22*, 24*-26*, 27*, note 1,
32*, 33*, 34*, note 8, 48*, 49*,
51*, 278*, 280*, 115, note 1,
124, note 1.
Processus inquisitionis, manuel,
233*-236*.
Promilbac (Bérenger de), vi-
guier de Toulouse, 73.
Proprus (Raymond), 314.
Pros (P.), consul d'Albi, 305,
et note 3.
TABLE ALPHABETIQUE.
399
Prouille, comm. de Fanjeaux,
Aude (monastère de), 9*, no-
te 6, 75% note 4, 309.
Provence (inquisiteur de), 44*.
— (province dominicaine de),
• 69, note 1.
Provincial (maître Jean), 34*,
note 8.
Pseudo-apôtres (les), 237*.
Puntis (maître W. rfe), 83, 85.
Puissance séculière, 2i0*-223*.
Puy (Amat du), bourgeois d'Al-
bi, 318.
— (Arnaud du), 251.
— (Asc du), 105'.
— (B. du), 175.
— (Ber. Amélius du), 216.
— (Bernard du), de Fanjeaux,
78.
— (Durand du), 116*, note 1.
— (G. du), 289.
— (Guillaume du), 314.
— (Guillaume du), 168*.
— (R. dul, 186.
— (R. Cavaer du), 216.
— (Raymond du), 7.
— ( Raymond du ) , consul de
Carcassonne, 314.
Puy (le), Haute-Loire, évèque,
16*, 21*; — pèlerinage mi-
neur, 159, note 1.
Puydaniel, Haute -Garonne
(Pierre-Engrin de), 177*.
Puygermier (Géraud de), 218*.
Puyguilhem, Dordogne (Bidon
de), 44*, note 4.
Puvlaurens, Tarn, 34, 80, 214,
215.
— (Gaubert de), chevalier, 32,
45, note 1.
— (Guillaume de), inquisiteur,
le même probablement que
l'auteur de la Chronique, 47*,
76*, 136* et note 8, 242*, 243*.
— (Pierre Perrin de), 178*.
Q
Quarante, Hérault (l'abbé de),
53*.
Quatre (porte de/i), à Montolieu,
Aude, 189.
Quercy (le), 113*, 165*, 144*,
148*.
Quiders (Bertrand de), 155*.
Quilian, Aude, 147.
Quinibals (Bernard de), capi-
toul de Toulouse, 3.
Quint (R.), 182.
R
R., curé de la Dalbade, Tou-
louse, 16, 26, 36, 78.
R., curé de Fanjeaux, Aude, 26,
29, 48.
R., curé de Pradelles-en-Val,
Aude, 186.
R., curé de Saint-Étienne, Tou-
louse, 69, note 1.
R., curé de Saint-Julia de Gras-
capou, Haute-Garonne, 30.
R., curé de Villeneuve, 76-77.
R., prévôt de Saint-Étienne,
Toulouse, 16, 67.
R., prieur de Gastelsarrasin,
Tarn-et-Garonne, 42.
R., prieur de Fontfroide, 342.
R., prieur dos frères Prêcheurs
de Toulouse, 72.
R., sacristain de Saint-Nazaire
de la Cité, Carcassonne, 139.
R. (fr. G.), 143.
Rabastens, Tarn, 171*.
— (Amélius de), 150, 174.
— ( Barthélémy- Jourdain de),
173*.
— (Pons-Targende),217*,note2.
Rabat, Ariège, 152*.
— (Arnaud de), 150*-152*.
— (Guillaume-Daras de), 150*-
152*.
— (Pierre-Raymond de), 39.
— (Raymond-Sans de), 159*.
Radullé, clerc, notaire, 246.
— gardien des prisons, 189*.
— inquisiteur, 160*, 277*, 172,
192, 193, 199, 204, 214, 232,
300.
-(G.), 171.
— (Guillaume), évêque de Car-
cassonne, 84*, 276*, 277*.
— (Guillaume), de Villarzel,
126.
400
TABLE ALPHABETIQUE.
Radulphe (Pierre), notaire de
l'inquisition, 187*.
— (Pierre), procureur du roi,
115*, note 4, 230*, 231*.
Rainaud, clerc, de Moussoulens,
144.
— geôlier, 144.
— (Bertrand!, moine de la Dau-
rade, Toulouse, 3.
— (G.), 208.
— (Guiraud), 222.
— (Isarn), procureur d'Albi, 318.
— (Isarn), d'Albi, 128*.
Rainier, 190, 192.
— (Raymond), capitoul de Tou-
louse, 16, 18, 20, 24, 26, 29,
34.
Rames (Ar., G. et P.), frères,
143.
Ranquet (le P.), 1*, note 2.
Rapassat (Jean de), 143.
Raseire (Bernard), de Pezens,
Aude, 127.
— (Faure), d'Auriac, Aude,
242*, note 1.
— (G.), 241.
— (G.), de Pezens, 156.
Rata (Pierre), 318.
Ratmir (R.), de Guxac, 171.
Ravas (Ermengaud et Pierre),
bourgeois d'Albi, 318.
Raversa (Raymond), pseudo-
nyme d'Abbas de Merville,
81*, note 1.
Raymond (S.), de Penafort, 14*,
235*, et note 2.
Raymond VII, comte de Tou-
louse, 7*, 10* et note 6, II*,
136*, note 5, 212*, 213*.
Raymond, abbé de Moissac,
Tarn-et-Garonne, 69, note 1.
— curé de Ceslayrols, Tarn,
173*.
— curé de la Daurade, Tou-
louse, 7, 16, 18, 24, 26, 29,
30, 33, 38, 43-44, 52, 54, 55,
57, 58, 61, 64, 66, 67, 69,78,
81, 87, 110.
— frère de Pons Alaman, 73.
— prieur de Pouille, 69, note 1.
— (B.), de Garcassonne, 173.
Raymond (Bernard), clerc, de
Conques, 122.
— (Bernard), échangeur, 11.
— (Guillaume), inquisiteur, 13*,
16* 233*.
— (Guillaume), 161, 162.
— (Guillaume), d'Alairac, Au-
de, notaire, 103*.
— (P.), abbé de Sorèze, Tarn,
78*, note 4.
— (P.), d'Arzens, 217.
— (Pierre), frère Mineur, 101,
114.
— (Pierre), de Saint-Paul-de-
Gap-de-Jous, Tarn, 177*.
-(R.), 224.
— (Willem), chanoine de Saint-
Sernin, 7, 16, 18, 20, 24, 29.
Raymonde, 235.
— belle-ûUe de P. Siçred, 272.
— femme d'Arnaud Baud, 216.
— femme d'Arnaud Scicre, 291.
— femme d'Arnaud Unda, 16.
— femme de Bernard-Amélius
de Preixan, 119.
— femme de Bernard Pages, de
Gornèze, Aude, 253-254, 255,
268.
— femme de Pierre Fargues,
159*.
— femme de Pierre de Solario,
77.
— femme de Pierre Vital, 202.
— femme de Pons de Gornèze,
Aude, 255.
— femme de Raymond Jean,
44.
— femme de W.* Donat de
Toulouse, 53.
— fille de Payane Baude, 218.
— mère de B. Borrel de Labé-
cède-Lauragais, Aude, 75*,
note 3.
— mère de dame Flors, 136*,
note 2.
Raynier (fr.), de Plaisance, in-
quisiteur, 22*.
Rayssac (Pierre), 293*.
Razès (le), Aude, 65*; — archi-
diacre du, 9*, note 6, 71*, 125.
Réalmont, Tarn, 128*, 129*; —
prévôt de, 197*.
TABLE ALPHABETIQUE.
401
Recaud (Pierre), chanoine de
Cahors, Lot, 328.
Récits (les^ relatifs à l'inquisi-
tion, 242*-247*.
Recompensatio (la), 181, 188, 193,
202, 203, 212, 213, 229, 236,
237.
Réconciliation canonique, 74*,
7.^*, et notes 3, 4, 113*, et
note 1, 136*, notes 1,2,234*.
Recort (Pierre), carme, 105*,
109*, 112*.
— (Pons), 314.
— (Vital), 106*.
Reg (Guillaume), 249.
Regafre (Michel), 186.
Regina (hôpital de), 72*, note 1.
Regina (Ar.), de Fournes (?),
Aude, 195.
Régis (P.), inquisiteur, 190*,
234*, note 1.
— (P. et R.), 221.
Reims (Pierre de), évêque d'A-
gen, 17*.
Reine de Gouffoulens, 224.
— femme de P. Albert de Gouf-
foulens, 205.
Reissa (Ber.), 176.
Relaps (l'hérétique), 25*, 34*,
260*, 261*.
Rennes-les-Bains, Aude, 228,
229.
Renneville , Haute - Garonne
(Ravmond-Gleize de), 75*,
note! 3. Voy. 146*, 148*.
Renterio (Guillaume de), 126.
Requin (Raymond), 130.
Resengas, Rosergue (famille
de), 4, note 1.
— (Austorge de), 97, note 1.
— (Pierre de), 160*, 4.
Resenteriis (Raymond de), con-
sul de Cordes, Tarn, 346.
Resplandi (Raymond), inquisi-
teur, 161* et suiv.
Revel (maître Guillaume), 305,
321, 333, 337, 344, 345.
Rey (fr. Jean-Dominique), in-
quisiteur, r, note 2, 253*,
note 2.
Rezes (Ar. de), 156.
— (Guillaume de), 156, 186.
Ribaud, 230.
— (Gallavus), 222.
Rica, femme de P. Pages, 295.
— suivante de Sicred, 263.
— femme de W. de Auri, 27.
— (R. de na), 240*.
Ricard (Jean), moine de Saint-
Thibéry, Hérault, 75.
— (Raymond), 81*, note 1.
Richard (Jean), précepteur de
l'hôpital du Saint-Esprit de
Millau, Aveyron, 1*, note 2.
Richer (Barthélémy), 242.
Rieunette, comm. de Molières,
Aude (monastère de), 194,224.
Rieux, Haute-Garonne, 108*,
124'.
Rieux-en-Val, Aude, 277, 281,
296.
— (Ber. Gazanhe de), 204.
— (Bernarde Maurin de), 122.
— (Bernard-Albert de), 121.
— (Guillaume Gurt de), 121,
257, 258.
— (P.-Vital de), 140.
— (Pierre-Golomb de), 130.
— (Pierre- David de), 121.
— (Pons de), 157.
— (Pons-André de), 121.
— (R. de), 202.
— (R.-Vital de), 296.
Rigaud (Bernard), bourgeois
d'Albi, 318.
— (Pierre), 95*, 195*, 231*,
note 1, 233*, 324 et note 7.
— (dame Saurine), 136* et no-
te 9.
Riom, Puy-de-Dôme, 55*.
Riparia (Ber. -Pierre de), 195.
— (Pons-Bernard de), 170.
Rippis (ruisseau de), 289.
Rival (Ar. du), 27.
Rivali (Bernard de), prisonnier,
173*.
Rivel (Pons), notaire, 34*, no-
te 8.
Rivel, Aude (Ar. de), 189, 193.
Rives (Amélius des), 105*.
Rivobuxa (Guillaume Pecs de),
105*.
— (Guillaume Ros), 105*.
26
402
TABLE ALPHABETIQUE.
Rixendis, Rixenda, 158*.
— femme d'Arnaud Sabbatier,
69*.
— femme de Guillaume Alguier,
218.
— mère d'Arnaud Moret, 160.
— de Miraval, 177*, 186*.
Roais (famille des), 2, note 1.
— (Alaman de), 261*, 2, note 1,
27 et note 1, 69 et note 1.
— (Bertrand de), 218*, note 4,
92, 101, 112.
— (Etienne de), 16.
— Grifus de), 18.
— (Guillaume de), 103, note 1.
— (Hugues de), 18.
— (Pierre de), 2.
Robert (maître), 156, 157, 253,
254, 270, 286, 299.
Robert, clerc de l'évêque de
Garcassonne, 146.
— (Pierre), 98*, note 2.
Robin (Ar.), 185.
Roca (Guillaume), 122.
— (Raymond), de Gestayrols,
Tarn, 172*.
— (Raymond), 348.
Rocamadour, Lot, 159, note 1,
284.
Rochefort (Pierre de), évêque
de Garcassonne, 310 et note 2,
327-328, 331.
Rodes, comm. de Labastide-de-
Sérou, Ariège (Géraud de), de
Tarascon, 199*.
— (Guillaume de), 199*.
— (Guillaume de), 106*.
— (Raymond de), bourgeois
d'Albi, 318.
Rodez, Aveyron : comte, 65*; —
évèque, 11*, 16*, 21*, 124*,
214*, note 2; — frères Mi-
neurs, 1*, note 2; — inquisi-
tion, 113*.
Rodier (Pierre), évêque de Gar-
cassonne, 84*, 85*, 126*.
Roclolos (R. de), 149*, note 1.
Rogas (Willem), 108, note 1.
Roger, comte de Foix, 169*.
Roger IV, comte de Foix, 221*,
222*.
Roger-Bernard, comte de Foix,
147*.
Roger -Bernard II, comte de
Foix, 219*, 220*.
Roger, chanoine, 162.
— (Arnaud), chevalier, 146*.
— B.), 179.
— (Bernard), 245, 251.
— (Guillaume), 178, 179.
— (Jean), de Garcassonne, no-
taire, 317.
— (Martin), 171.
— (P.), 152, 179.
— (P.), le jeune, 144.
— (Pierre), 325.
— (Pierre), prêtre, 127*.
— (Pons), 75*, note 4.
— (R.), 107.
— (Raymond), hérétique, 69,
note 1.
— (Vital), 166.
— (VV.), 91*, note 2.
Roia (Ber.), 150.
— (P.|, de Conques, 174.
Roma (Jules), cardinal, 253*,
note 2.
Romain, cardinal, 6*, 63*, 69,
note 1.
Romans, Drôme, 322.
Rome, Italie : inquisiteur, 137*,
note 3 ; — Saint-Pierre, pèle-
rinage majeur, 159, note 1;
— sénateur, 8*.
Romevi (Ar.), 169.
— (Ar.), de Canecaude, 134.
— (P.), 169.
Roqua (Ar.) d'Alairac, Aude,
145.
— (G.), 237.
Roquecorne (Raymond de), évê-
que de Saint-Pons, 125*.
Roquefère (Ramond), 163.
Roquefère, Aude, 273.
— (Adam de), 164.
— (Ber. et P. Bellus, frères,
de), 161.
— (Ber. des Cours de), 158.
— (Ber. Faure de), 161.
— ■ (Bernarde Caudela de), 227.
— (G. Vilaudran de), 163.
— (Guillaume Belug de), 201.
TABLE ALPHABETIQUE.
/.03
Roquefère (Guillaume Pagèsde),
arrêté, 165.
— (Jean Chatbert de), 2 il.
— (Jean Fastre de), 211.
— (P. Chatbert de), 211.
— (P.-Jean de), 242.
— (P. Oliba de), 158.
— (Pons de Coniba de), 169.
— (Pons Durand de), 165.
— (Raymond Mager de), 211.
— (Raymond Martin de), 191*.
— (R.-Jean de), 201.
— (Rixendis de), 241.
— (Roger Candcla de), 211.
Roqucfeuil, Aude, 63*.
Roquefixe (Guillaume de), ar-
chidiacre de Lunas, Hérault,
328, 334, 344.
— (Imbert de), 116*, note 1.
Roqueserière, Haute-Garonne
(Arnaud de na Borgesa de),
11.
Roquessels, cant. de Roujan,
Hérault (Bernard de), inqui-
siteur, 136* et note 10.
Roquevidal (Bernard -Hugues
de), Tarn, 174*, 175*, 241* et
note 3.
— (Raymond de), 242* et note 1.
Roqueville, comm. de Montgis-
card, Haute-Garonne (famille
de), 21, notes 1, 3, 22, no-
te 1, 166*.
— (Bernard de), chevalier, 37.
— (Bernard des Cassés de), 21.
— (Bertrand de), 159*.
— (Estolt de), 21.
— (Galhard de), 159*.
— (Pierre-Guillaume de), 175*,
176*.
Ros (Bernard et G.), frères, 164,
290.
Rose (Manent), 116*, note 1,
125*.
Rosergue (Guillaume de), 173*.
Rosone (P. de), prévôt d'AIbi,
331.
Rossinhol (Jean), frère Mineur,
1*, note 2.
Rotier (Esprit), 1*, note 2.
— (Pons), 78.
Roucoules, curé de Notre-Da-
mc-de-la-Platée de Castres,
202*.
— (Jean de), notaire, 187*.
Rouergue (inquisition dans le),
113*.
— (sénéchal du), 113* et note 2.
Rouffiac, Aveyron (Saint-Sa-
turnin de), 172*.
Roufliac-d'Aude, Aude (Durand
de), 176*.
Rouge (Bernard le), notaire,
347, 348.
— (Guillaume), consul de Nar-
bonne, 139*.
— (Pierre le), curé de Merens,
Ariège, 104*.
Roujan, Hérault, 116*, note 1.
Roumengous, Ariège (Bertrand
de), 125*.
Roumens, Haute-Garonne, 170*.
— (Ar. de Sala de), 89.
— (Étienne-Roger de), 172*.
— (Pons de la Pajesa de), 39, 48.
Roussel (Guillaume), dekc/aione,
104*.
— (P.), de Labastide-Rouge-
peyre, Aude, 166, 240.
Rozers (P. de), 150, 204.
Rupe (Pierre-Roger de), 122.
Voy. 26.
Rupe Forti (Bernard de), 145*.
— (Jourdain de), 59.
Ruscas (Bernard et Pons Can-
dela de), 228, 242.
Rustiques, Aude (Garsende-Pé-
lerine de), 269.
— (Pons Chatmar de), 181.
S
S,, archiprêtre de Laurac, Aude,
48, 76.
Sabater (Jean), 169.
— (Jean), ministre dualiste, 7,
note 2.
— (P.), 154.
Sabatier (Arnaud), 69*.
— (B.), de Lodève, 57*.
— (Bèrenger), 194% 325 et no-
te 5.
404
TABLE ALPHABETIQUE.
Sabatier (Guillaume), de Gapen-
du, Aude, 152, 153.
— (P.), 241.
— (R.), 181.
— (Raymond), 231, 232.
— (Raymond), 8, 10.
— (Raymond), 262*.
Sabarthès, coram. de Verniolie,
Ariège (Jacques-André de),
114% 115*.
— (P. de), 209-210.
— (Roger de), 210.
Sacratis (Bernard), 1*, note 2.
Sacrements (simulation des),
43*.
Sacrifice aux démons, 43*.
Sacumha (Ber. de), 161.
Sagarda (Pierre), 122.
Sagnes (B. de), notaire, 152*.
Saicius (Jourdan), 97, note 1.
Saillenfore (moulin de), 264.
Saint -Agnan (Bernard Daide
de), 4.
— (Hugues de Montagnol de), 62.
Saint-Amadou, Ariège (Béren-
ger de), 159*.
— (Esclarmonde de), 158*.
Saint-Anatholy, Haute-Garonne
(Pierre Barret de), 56, 64-65.
— (W. de Vilaris de), 75.
Saint-Antoine de Vienne, Isère,
pèlerinage mineur, 159, no-
te 1.
Saint-Antonin de Pamiers (ab-
baye de), 152*.
Saint-Antonin (chapelle), à Tou-
louse, 111*.
Sainl-Antonin, Tarn-et-Ga-
ronne (Isambard de), 136* et
note 12, 177*.
Saint- Aphrodise de Béziers,
Hérault (l'abbé de), 53*, 127*,
202*, 126, note 1.
Saint-Benoit de Castres, Tarn
(l'abbé de), 126, note 1.
Saint-Benoît (Jean de), frère
Prêcheur, 160*.
Saint-Cézert (Raymond de), ca-
pitoul, 3, 16, 18, 24.
Saint- Denis, Seine, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Saint-Esprit (hôpital du), de
Millau, Aveyron, 1*, note 2.
Saint-Étienne de Gahors (église
de), 41.
Saint-Étienne de Toulouse, 61*,
136*, note 13, 7, 16, 20, 30,
33,36, 38, 54. 61, 69 et note 1,
76, 78, 89.
Saint-Félix (Bernard de), 75*,
note 3.
— (W. de Valiers de), 84, 86.
Saint-Félix de Caraman, Haute-
Garonne, 146*, 266*, 25, no-
te 1.
Saint- Flour, Cantal (Thomas
de), 174*.
Saint-Gaudens, Haute-Garonne
(Jean de), 72, 73, 75, 83-85,
87.
Saint-George (Foulques de),
inquisiteur, 98*, 192*, 240*,
note 9.
Saint-Germier, Haute-Garonne,
curé, 29, 89.
— (Bertrand des Alamans de),
66.
Saint-Gilles, Gard, pèlerinage
mineur, 159, note 1 ; — abbé,
126, note 1.
Saint-Gilles (Pons de), provin-
cial des frères Prêcheurs, 135*,
233*, 244*, 69, note 1.
Saint-Guilhem-le-Désert, Hé-
rault, pèlerinage mineur, 159,
note 1.
Saint-Hilaire, Aude (abbé de),
132.
Saint-Hilaire (Pierre de), curé
de Belbèze, Haute-Garonne,
125*.
Saint-Jacques de Béziers, Hé-
rault (abbé de), 53*.
Saint-Jean (cimetière), à Pa-
miers, 108*.
Saint-Jean (Bernard de), 4.
Saint-Jean-l'Herm, Haute-Ga-
ronne (Raymond-Pierre de),
54.
Saint-Jean-de-Paracol, Aude
(Blanche de), 148.
Saint-Julia-de-(jrascapou, Hau-
te-Garonne, curé, 30.
— (Bernard-Jean de), 6.
TABLE ALPHABETIQUE.
405
Saint-Laurorit-de-la-Cabrerisse,
Aude, lui.
Saint-Léonaril, Haute-Vienne,
pèlerinage mineur, 159, no-
te 1.
Saint-Mamet (Jourdain de), 182.
Saint-Marlin-de-Lalande,Aude,
78*, note /i, I4G*, 32, 34, 134,
265.
— (Ar. de na Sicart de), 137.
— (Bernard de), 75*.
— (Cr.-Ber. de), 205.
— (G.-Ber. Faurc de), 137.
— (G.-Garcias de), 205.
— (Guillaume de), 314.
— (R. Morlane de), 225.
— (W. de Gousens de), H.
— (W. de Saint-Nazaire de), 55.
Saiut-Maximin, Var, pèlerinage
mineur, 15!J, note 1.
Saint -Michel (Bertrand de),
frère Prêcheur, 98*, note 2.
— (Durand Bonnet de), 116*,
note 1.
— (Galhard de), officiai d'Alet,
128*.
— (Guilabert de), 173*.
— (Pierre de), 108, note 1.
— (Pierre de), hérétique, 45,
note 1.
Saint- Michel de Carcassonne
(curé de), 252.
Saint - Michel- de - Lacadière,
Gard (na Pons Bonet de), fra-
ticelle, 116*, note 1.
Saint-Nazaire (W. de), 34, 35.
Saint-Nazaire de Carcassonne
(sacristain de), 139.
Saint-Papoul, Aude, 12, note 4,
68, note 1, 330; — abbé, 97,
note 1, 312; — évêque, 41*,
108*, 124*.
Saint-Paul (W. de), 3.
Saint-Paul de liretas (Azémar
d'Albiac de), 27.
— (Pierre Durant de), 24.
Saint- Paul de Narbonne. Voy.
Narbonne.
Saint - Paul - de - Cap- de- Jous,
Tarn (Bernard Escolan de),
178*.
Saint-Paul-de-Cap-de-Jous (B.
Fournierde), 174*, 175*, 176*.
— (Pierre-Raymond de), 177*.
— (R. Leuder de), 84.
Saint-Pierre (Jean de), inquisi-
teur, 148*-160*, 8, 10," 16, 19,
21,24,27, 29, 32, 34, 37,38,
40, 42, 44, 48, 49, 52, 55, 57,
58, 60, 61, 64, 65, 68, 74, 77,
81, 83, 86, 88. Voy. 78*,
note 4, 141*, 164*, 180*, 234*,
1 et suiv., 265, 271, 292; —
ses sentences, 248*-276*; —
texte de ses sentences, 150*,
1 et suiv.; — dépositions
contre Pierre Garcias, 90 et
suiv.; — consultation à Guil-
laume de la Broue, 69*; —
lettres de pénitence, 258.
Saint -Pierre Aiutz , diocèse
d'Albi (curé de), 338.
Saint- Pierre-de-Lages, Haute-
Garonne, 81.
Saint-Pierre-des-Cuisines, Tou-
louse, 2, 24, 69, note 1.
Saint-Pons, Hérault (l'évoque
de),l*, note2, 57*, 110*. Voy.
10*, note 4.
Saint-Pons (église de), à Som-
mières, Gard, 34*, note 8.
Saint- Projet, comm. de Paulin,
Tarn, 170*.
Saint-Rome (P.-W. de), capi-
toul de Toulouse, 67.
Saint-Salvi d'Albi (ciiapitrede),
sa lettre aux cardinaux, 38*,
302.
Saint-Sauveur de Asturia, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
Saint-Sébastien (Ber. de), de
Cuxac-Cabardès, Aude, 242.
Saint-Seine (Guillaume de), in-
quisiteur, 182*, 186*, 190*,
191*, 208*.
Saint-Sernin de Toulouse (abbé
de), 334.
— (camérier de), 26.
— (chanoine de), 10, 18.
— (cloître de), 2, 7, 10, 16, 18,
20, 24, 26, 29, 30, 36, 38, 43,
48, 52, 54, 55, 57, 58, 64, 69,
406
TABLE .ALPHABÉTIQUE.
76, 78, 80, 83, 85, 86, 87, 88,
89.
Saint-Sernin de Toulouse (curé
de), 3, 7, 16, 18, 20, 26, 29,
30, 33, 36, 38, 44, 48, 52,
54, 55, 58, 64, 66, 67, 69 et
note 1.
— (église de), 73, 74.
— maison abbatiale de), 61, 75.
— (prieur de), 7, 10, 16, 18, 20,
24,26, 30, 33, 36, 38, 43, 48,
52, 54, 55, 57, 58, 66, 67, 69
et note 1, 75, 78, 81, 83, 85,
87, 88.
— (sacristain de), 81.
Saint-Thibéry, Hérault, 10*,
note 4, 75.
— (Etienne de), inquisiteur,
144*-147*. Voy. 12* et note 2,
69, note 1, 71.
Saint-Victor (Athon de), no-
taire, 78*, note 4,81*, note 1.
Sainte -ApoUonie, comm. de
Lanta, Haute-Garonne, 75,81 .
Sainte-Cécile d'Albi (prévôt de),
38*, 97*, 20.
Sainte-Croix, comm. de Castel-
nau-de-Lévis, Tarn, 170*.
Sainte-Livrade d'Agen (chapel-
lenie de), 218*, note 4.
Saissac (Ber.), 234.
Saissac, Aude, 78*, note 4, 50,
note 4, 215.
— (Ar. de Caucer de), 176.
■ — (Ar.-Bcr. de), 123.
— (Ar. Faure de), 123, 189,
193-194, 213.
— (Ber. de), 123.
— (Ber. Guilabert de), 191.
— (Bérenger d'en Ohra de), 123.
— (G. BonefiUe de), 177.
— (Hugues Durfort de), 123.
— (Limoux de), 213, 214.
— (P. Borrel de), 194.
— (Pierre-Benoît de), 214.
— (Pous de), 194.
— (Pons Gironde de), 176. Voy.
60*, note 1, 142*, 168*, 214,
311.
Saisset (Bernard), évêque de
Pamiers, 101*, 103*, note 1,
106*.
Sala (Ar. de) le jeune, 89.
Saladin (Isarn), 318.
Salas (Vital rfe), 6.
Salavert (Guillaume), de Cordes,
94*, note 2, 97*, 137*, note 4,
194* 293*.
Sale (Durand de la), 194*.
Sales (Imbert de), 99.
Salis (Azémar rfe), consul de
Cordes, 98*, note 2.
— (Durant de), 320.
— (Isarn de), sous-gardien des
prisons, 332.
Sallèles-Cabardès, Aude (P. Bes-
sart de), 195.
Salsigne, Aude (Ar. Durand de),
238.
— (Ber. Buada de), 181.
— (Ber. -Michel de), 154.
— (Ber. de Villeneuve de), 230.
— (G. Bordas de), 198.
— (G. Vilaneria de), 196.
— G. de Vilar de), 170, 241.
— Gallard Vassal de), 198.
— (P. Buada de), 181, 238.
— (P. Manhes de), 201.
— (P. Vassal de), 149.
— (R. Abbatis de), 154.
— (R. Amélius de), 196.
— (Tozet de), 242.
— (Vassal de), 154, 155. Voy.
125, 196.
Saisis (P. rfe), archidiacre de
Fenouillet, 157.
Salva (Isarn), bourgeois d'Albi,
318.
Salvanh (Durand), inquisiteur.
Voy. Durand (Salvanh).
Salvi (Bertrand), 345, 346.
— (en VV.), 88*, note 2.
Salvola (B. de), 152*.
Samata (W. de), 67.
Sanche, dit Morlane, archidiacre
de Carcassonne, 30*.
Sanche (fr. Raymond), de Feuil-
lants, 81*, note 1.
Sancta Malonia. Voy. Sainte-
Apollonie.
Sancto-Barcio (Ir. Pierre-Ray-
mond de), frère Mineur, 107.
Sanha (P.), 165.
TABLE ALPHABETIQUE.
407
Saona (Sibyle f7c), 29.
Saquit de Lanta, Haute -Ga-
ronne, 22, note 2.
Sardaigne, 30*.
Sart (\V. de), bourgeois de Ca-
hors, 42.
Sarte (Ar.-Guillaume), 224.
Sartor (Guiraud), 80.
Saturnin (R.), consul de Garcas-
sonne, 305.
Saumatier (R.), de Laurac,
Aude, 34, 55.
— (Roger), 158.
Saumerio (Jacques de), 78*, no-
te 4.
Sauna (Ar. -Willem de), 30.
Saur (Raymond), 2, note 1, 3,
note 2,
Saurat, Ariège (Gualharde de),
104*.
Sauri (Raymond), 5.
Saurine, 172-173.
Sauvegarde (lettres de), 227*,
228*, 293*, 308, 3U, 339, 345.
Sauveterre , Tarn-et-Garonne,
148*.
Sauzens, Aude (Raymonde Ma~
nifaceria de), 194. Voy. 155,
224.
Sauzet, Lot (Esclarmonde de),
81.
Saverdun, Ariège (R. de), 219.
Voy. 48, 52.
Savès (Le) [Savoncrie in Save-
tio), 81*, note 1.
Savignac, Ariège (Arnaud de),
104*, 105*.
Scaupon (Bernard de), 155*.
Scola (Bérenger), de Foix, Ariè-
ge, 104*.
Scolar (Etienne), 75*, note 3.
Scossa (prieur de), 152.
Scriptor (Raymond), 136* et
note 1, 262*, 72.
— (Robert), 213.
Sedasser (Bernard), 57, note 1.
Seguelat (Guillaume), 104*.
Segui (Ber.), 116, 167.
— (G.), 207.
— (G.-Pons), 169, 170.
— (Roger), 167.
Seguier (Guillaume), 128.
— (P.), 242.
Séguin (Ber.), 172.
— (Pons), 201-202.
— (Pons), frère de Roger Sé-
guin, 223.
— (Raymond), 105*.
— (Roger), d'Alzonne, 223.
Ségure, femme d'Azémar d'Al-
biac, IlautP-Garonne, 27.
Seil, Haute-Garonne (Arnaud
Textor de), 105.
Sella (Pieri-e de), de Montferrat,
187*.
Sénéchal de Beaucaire, 34*, no-
te 8.
Senegra (Raymond de), 227*,
note 6.
Senher (Guillaume), bayle du
Termenés, 121.
— (R.), d'Arzens, Aude, 174.
Senia (Ber.), 242.
Sens, Yonne (l'archevêque de),
8*, 9*.
Sentences : contre ceux qui sont
morts dans l'hérésie, 234* ; —
de Bernard de Gaux et de
Jean de Saint-Pierre, 248*-
266*; — définitives, 2 et suiv.;
— exécutées par la puissance
séculière, 34* ; — retardées,
51*.
Séparation du mari et de la
femme en cas d'hérésie, 21*.
Sérignan, Hérault, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
— (W. de), 11.
Serraenha (Willem), 11.
Serment corporel, 2, 38, 48, 55,
58, 65.
Sermo generalis, 74*, 107*-110*,
112*, 123*, 138*, note 1,258*,
19, 20, 24, 29, 54, 55, 62, 64,
77.
Serra (G. de). 161.
Serre (Guillaume), 128*, 325.
— (Pierre), bourgeois d'Aibi,
318.
Serviès-en-Val, Aude, 279, 281.
— (Guiraud-André de), 130.
— (Navarre de), 62*.
Servonon (Bernard), 314.
408
TABLE ALPHABETIQUE.
Sévérac (Gui de), 55*, et note 2.
Sicard (Guillaume), inquisiteur,
37*.
— (P.*), 169, 170.
— (Pierre), inquisiteur, 98%
note 2, 138* et note 3.
— (Pierre), 128.
Sicre (Guillaume), 119.
— (Guillaume), de Cornèze, 266.
Sicred (G.), 200.
— (Guillaume), 275.
— (Guillaume), deCavanac, 277.
— (Pierre), 272.
— (Raymond), 105*.
— (Raymond), prieur des frères
Prêcheurs de Carcassonne,
171* et note 5.
Sicrède (Adalaïs), 256, 270, 271,
277.
Silva (Guillelme), 190.
Silva (Terren de), 191.
Silvestre, curé de Verfeil, Haute-
Garonne, 8, 18, 20, 33, 36.
Simon de Monttort, 63*, 245.
Simon, prieur de Blagnac, Hau-
te-Garonne, 18, 24.
— (Willem), de Gastelnaudary,
97, note 1.
Siriers (R. de), 160.
Sirven (Ar.), 186.
Sobeiran (Philippe), procureur
d'Albi, 319.
Soeill (en Ramon de), 88*, note 2.
Solario (Pierre de), 11.
— (W. de), 11.
Solier (Ar. du), 180-181.
— (Ar. du), de Gournet, 236.
— (Aymeric du), 289.
— (Ber. du), 175.
— (Ber. du), 203.
— (Bertrand du), notaire, 160*.
— (Raymond du), 122.
Sommières, Gard, 34*, note 8,
168*.
Son (Guillaume de), 221*, 222*
et note 1.
Soquier (Guillaume), 314.
— (Raymond), consul, 314.
Sorèze, Tarn, abbé, 78*, note 4.
— (Bernard Barra de), 179*.
— (Bernard Dupuy de), 178*,
179*.
Sorèze (Jean Clerc de), 137*,
note 2.
— (Pierre Peytevin de), 178*-
180*.
Sortilège, cause inquisitoriale,
25*, 43*.
Solanus, légat, 17*.
Soulac-sur-Mer, Gironde, pèle-
rinage mineur, 159, note 1.
— (Bernard de), 177*.
Spada (Bernard), cardinal, 253*,
note 2.
Spirituels (secte des), 33* et
note 3, 116*, 117*, 118*.
Statuts contre l'hérésie de Pierre
Amélius, archevêque de Nar-
bonne, 60*.
Suède (roi de), 31*, note 6.
Suelh (Raymond de), 5.
Suisv (le cardinal Etienne de),
39*.
Sund (archevêque de). Suède,
31*, note 6.
Suola (Jacques), de Ladern,
Aude, 180.
Synagogues (défense de les bâ-
tir), 28*.
Syolh (Raymond de), 76.
Taille (désordres à Béziers à
l'occasion de la), 36*.
Taillefer (Jean et Michel), con-
suls d'Albi, 318.
— (Pierre), 95*, 194*, 195*, 196*,
232*.
— ( Raymond), bourgeois d'Albi,
318.
Taillefer de la Chapelle (cardi-
nal), 38*, 39*, 304 et suiv.
Talapio (maître Garnier de), 325,
et note 6.
Talaric (Guillaume), 326.
Talat (Radulphe), notaire, 98,
note 2.
Tarabel (Arnaud-Etienne, sei-
gneur de) , Haute-Garonne,
19.
— (Longue, dame de), 19, no-
te 1 .
Tarascon, Bouches-du-Rhône
TABLE ALPHABETIQUE.
409
(Sainte-Martho do), pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Tarascon-sur- Arièye, Ariège
(Bernard), 122.
— (Pierre de Galliac de), 104*.
— (Pierre de Mishelaco de), 105*.
Tardi, 159.
— (Pierre) le jeune, 122.
Targueira (Bernarde), 75, note 3.
Tarragone, Espagne (archevê-
que de), 8*, 9*, 219*, note 2.
Taur, Toulouse (curé du), 69,
note 1.
Taurize, Aude, 146.
— (Ber. Textor de), 135.
— (G. Bonfils de), 293.
— (G. Textor de), 135.
— (Guillelme Bonnefille de),
258, 259.
— (Guillaume Arnaud de), 294.
— (Pierre Bonfils de), 293-294.
— (R. Roy de), 135.
— (Raymond Durand de), 294.
— (Roger Bernard de), 135.
Tauzeran (Bernard Textor de),
296.
— (Guillaume Ar. de), 130.
— (Guillaume Julien de), 130.
Taxio (Bertrand de), chevalier,
106*.
Témoins : produits pour prou-
ver les inimitiés, 220; —
leurs dépositions livrées par
écrit, 18*, 132, 133, 136, 138,
139, 141, 163; — publiées,
173; — leurs noms tenus se-
crets, 18*, 24*, 72*, 180*; —
communiqués à des juriscon-
sultes, 20*; — faux témoins,
110*, 112*.
Tencarari (Zoën), légat, 16*,
17* 52*.
Termenés'(le), 65*, 121.
Termes, Aude (Arnaud Ar-
quier de), 120.
— (Benoit de), 289.
— (Olivier de), 65*, 88*, note 4.
Terrein (Guillaume), notaire,
— (Willem), 191.
Terrier (Arnaud), syndic de Car-
cassonne, 305, 313.
Terrier (Raymond-Arnaud), no-
taire, 316, 317.
Teuler (Durant), d'Albi, 320.
Textor lArnaud), 105*.
— (P.-\V.), 89.
— (Pierre-Raymond), 122.
— (Pons), gardien de la prison
d'Albi, 332.
— (R.), de Gonques, 220.
-(R.), 221.
— (Vésian), 105*.
Textus, livre hérétique, 141*,
note 3.
Tibaud (Guillaume), 105*.
Tilio (Raymond de), inquisi-
teur, 1*", note 2.
Tinhac (Pierre), d'Ax, 200*.
— (borde de), 105*.
Titborxs, femme de Pons de
Gameville, 6.
Tholsa (Ber.), 142, 143.
Thury (Guillaume de), seigneur
de Bise, 311, note 2.
— (Lambert de), seigneur de
Saissac, 311, note 1.
Tonnac, Tarn (Pierre- Raymond
de), consul de Cordes, 98*,
note 2.
Torayl (Guillaume), 195*, 323-
324 et note 1.
Tore7ia (Jean de), 175*, 176*.
Tornade (Ar. de), de la Tour-
rette, Aude, 240.
Tornadors (P. de), 163.
Torreilles (l'r. Pons de), de Vil-
leraartin, 245*.
Torron (P.), 289.
Torture (la), 67*, 69*, 238*-242*;
— au torisée. 239* ; — son em-
ploi rare, 240*, 241*.
Toter (Jean et Pierre), 108,
note 1.
Toulouse, Haute-Garonne, 78*,
note 4, 98*, note 2, etc., 2, 7,
10, 16, 18, 20, 24, 26, 29, 30,
33. 36, 38, 43, 48, 52, 54, 55,
57, 58, 61, 64, 69, 73-76, 78,
80, 83, 85-89, 95, 104, 106-
108, etc.; — bayle, 16; — ca-
pitouls, ir, 12*, note 3, 146*,
147*, 3, 10, 16,18,20,24,26,
29, 34, 36, 37; — cinq cents
410
TABLE ALPHABÉTIQUE.
nouveaux chrétiens, 1*, n. 1 ;
— concile de 1229, 7% 11*, 46%
47%52*,60*, 61*, 76*; — dio-
cèse, 11, 19, 21, 24, 27, 29,
32, 34, 37, 40, 41, 45, note 1,
48,49, 53, 55, 57, 59, 60, 62,
65, 66, 68, 73-75, 78, 80, 81,
84-86, 88, 89; — évêque ou
archevêque, 11*, 21*, 41*, 43*,
note 3, 53*, 55*, 61*, 74*-82*,
110*, 124*, 7, 45, note 1, 69,
note 1, 72. Voy. Falga (Ray-
mond du), Foulques, Ile (Ber-
trand de 1') ; — frères Mineurs,
90 et suiv.; — frères Prê-
cheurs, 98*, note 1,69, note 1;
— greffier de l'inquisition, 1*,
note 2, 338; — hérétiques,
4-6, 9, 11, 16, 27, 29, 37, 44,
49, 53 ; — inquisiteur, 1*,
note 2, 19*, note 4, 36*, 123*,
144*, 146*, 148*, 249*;— lieu-
tenant de l'inquisiteur, 1*,
note 2 ; — officiai, 2, 67; —
prévôt de Saint-Étienne, 72 ;
— prison, 341. Voy. Prison;
— sénéchal, 136*, note 3 ; —
Serynopublicus, 123*; — sous-
viguicr, 89 ; — viguier, 216*,
73.
Toulouse (comte de), 17*, 65*, 3,
72, 73.
— (Ar. Guerrier de), 76.
— (Guillaume de Goufoulens
de), 262, 263.
— (W. Donat de), 53.
— (Willem Fournier de), 172*.
Tour (B. de la), de Toulouse, 31.
— (Bernard de la), chevalier,
231,232.
— (Bertrand de la), 44.
— (Pierre-Roger de la), 160*,
231*, note 1.
— (Pons de la), le jeune, 42.
— (Pons-Guillaume de la), 160*,
231*, note 1.
— (R. de la), 77.
— (Roger de la), 42.
— (veuve de Bernard de la),
religieuse, 261*.
Tour Blanche, château Narbon-
nais, 180*.
Toureilles, cant. de Limoux,
Aude, 147.
Tourette (la), Aude (Ar. de Tor-
nade de), 240.
— (Ar. Vernière de), 239.
— (Ar. etBer.Ferrand de), 163.
— (Ber. Faure de), 226.
— (Ber. Gamozenc de), 167.
— (G. Pages de), 163.
— Guillaume Saleg de), 163.
— (Martin Gairic de), 226.
— (P. Benoît de), 163.
— (Raymond Molières de), 226.
— (P. de Tornadors de), 163.
— ( Ravmond Roquefére de),
163. "
Tournemire ( Pierre ) , prêtre,
137*, note 11.
Tramesaygues, Ariège, 81*, no-
te 1.
Traver (Guillaume), 110*.
Trèbes, Aude (Bernard Molinier
de), 175*.
— (P. -Arnaud de), notaire, 203.
— (P. Hugde), 183.
Trébons (Pierre Ferrol de),
Haute-Garonne, 167*.
Trencavel, 196, note l.
— (Bernard), 328.
— (Pierre), de Lieuran-Cabriè-
res, Hérault, 44*.
Trepat (G.), 171.
— (Guiraud), 256, 257.
Trévise, Italie, 32*.
Turelure (Pierre), inquisiteur,
1*, note 2.
Turcyo (Guillaume de), seigneur
de Bize, Aude, 311.
— (Guillaume de), seigneur de
Saissac, Aude, 311.
— (Lambert de), seigneur de
Saissac, Aude, 311.
Turibus (G. de), 188.
— (R. de), 155.
U
Ubert (fr.), inquisiteur, 232*,
note 8.
Ugole (Jourdain), 11.
Ulguier (Ber.), de Villar-en-
Val, Aude, 269-270.
TAULE ALPHABETIQUE.
Hl
Ulixos, 220.
Ulixis, 116.
Ulmeto (Bernard Mineur de),
106*.
— (Guillaume-Bernard de), 106*.
Unac, Ariè^f^, curé, 105*.
— (Pierre-Guillaume d'), 106*.
Unaud (W. -Bernard), 75.
Unda (Arnaud), 16.
Unité ecclésiastique, 152*, 4, 9,
15, 18, 19, 23, 25, 28, 30, 33,
36, 40, 41, 43, 47, 52, 53, 56,
59,61, 63, 65, 68, 79, 81, 82,
87, 88; — la formule ad uni-
tatem Ecclesiae redire, 166*.
Urbain IV, pape, 29*, 78*.
Urbain V, pape, 44*, note 4.
Urgel, Espagne (i'évêque d'),
219* 220*.
Uzalger, abbé d'Alet, 78*, no-
te 4 .
— (R.), 150.
Uzès (évéque d'), 53*.
— (vicomte Jean d'), 1*, note 2.
Vaison, Vaucluse (diocèse de),
28*.
Val-dc-Daigne, Aude, 265, 266,
278.
Valiers (W. de), de Saint-Félix,
Haute-Garonne, 84, 86.
Valence, Drome (concile de), 53*.
Valent (R.), 292.
Vallato (Guillaume de), 289.
— (W.-G. de), 289.
Valle (Guillaume et Jean de),
bourgeois d'Albi, 318.
Valleglosa (P. Roger de), 179.
Vallesor (Pierre de), 98*, note 2.
Valleta (curé de), 226.
Vallibus (R. de), de Gramazie,
Aude, 217.
Vallis Aquitaniae, 258, 265, 294.
Valot (Radulphe), notaire, 98*,
note 2.
Valsieyra ( Raymond ) , 104*,
200*.
Vaquer (P.), 137, 143, 171, 174.
— (Pierre), de xMoussoulens, 239.
Vaquiers (P. de), 81*, note 1.
Varagne(Etienne- Vital de), 176".
Vasco, chanoine, 225.
Vascon (Arnaud), notaire, 116*,
note 1.
— (Guillaume), 116*, note 1.
— (P.), 232, 240.
Vaseia, seigneur, 5.
Vassal lEmblard), 167*, 169*,
176*, 177*.
Vaudois, 107*, 31, 109 et note 2,
245, 269.
Vaure, comm. de Rcvel, Haute-
Garonne, 171*.
— (Botier Ar. de), 80.
— (P. de), curé, 122-124, 129,
131, 133, 140, 141, 144, 149,
151-153, 168.
— (Pons de), 185.
— (Rotier Pons de), 78.
Vauvert, Gard, pèlerinage mi-
neur, 159, note 1.
Ventajou, comm. de Félines,
Hérault (P.-R. de), 158, 159.
Ventenac-Cabardès, Aude (Ber-
nard de), 161, 233.
— (G. de), d'Alzonue, 233.
— (Gaui'rid de), 104*.
— (Guillaume -Raymond de),
161.
— (Guillaume de), l'aîné, 125.
Verdelais, Gironde, pèlerinage
mineur, 159, note 1.
Verdun (Charles de), frère Mi-
neur, 1*, note 2.
Verfeil, Haute-Garonne, 62*,
81*, note 1, 8, 18, 20, 34, 36.
— (Auger de), chevalier, 4.
— (Pétronille de), 137*, note 1,
172*.
— (Pierre Donat de), 49.
— (Raymond Calvet de), 4.
Verqelia, Virgilin, 251.
— femme de Bernard Ros de
Couffoulens, 290.
— femme de Raymond Giles de
Leuc, 120, 246, 249, 250, 286.
— femme de Ferrier, 275.
Verger iG.), 209.
— (W.), 207.
Vernaus (R. de), chanoine de
Saint-Sernin, 43.
Veruet (Bérenger), notaire, 159*.
412
TABLE ALPHABETIQUE.
VernioUe, Ariège (Arnaud de),
105*.
Vérone (congrès de), 68*.
— (diocèse de), 32.
Verospi (Jérôme), cardinal, 253*,
note 2.
Verzeilie, Aude (curé de), 197.
Verzelano (Aladaïs de Bax rfe),
285.
Vesiade, femme de Bernard
Hugues, 45, note 1.
Vesola, 281, 282.
— (Guillaume de], 280.
— (Guillaume ttePauimmno de),
279.
— (Vital de Paulmiano de), 280.
Vezat (W.), 134*, note.
Vezian (R.), 155.
Vezida, femme de Ber. Daide
de Ganecaudo, 170.
Vezola (Bernard), de Guxac, 227.
-(P.), 177.
— (Raymond), 326.
Vicdessos, Ariège (Bernard-
Franc et auti'es de), 104*.
— [Golerium de), 104*.
Vicence, 33*, note 3.
Vienne, Isère (archevêque de),
lé^at 11*.
— (concile de), 40*, 73*.
Vierna (Jean), 318.
Vignevieille, Aude (G. de), 203.
— (Guillaume Bosca de), 120.
Vigouroux (Jean), inquisiteur,
■ 30*, note 5, 182*, 186*, 191*,
228*, note 2.
— (Pons), hérétique, 218*, n. 4.
Viguier (Jean), 166.
— (Willem), 97, note 1.
Vilamur (Pons de), évoque d'Ur-
oel, 219*, 220*.
ViW (Guillaume), 341, 344.
— (W. de), 75.
Vilario (Arnaud de), 334.
Villalier, Aude (Bernard Me-
nestral de), 157.
— (P. Sicard de). 169, 170. Voy.
84*, 172, 251.
Villandric (Guillaume de), 259,
260.
— (Raymond de Cavanac de),
259, 262, 273, note 4.
Villandric (le pas de), 279, 280.
Villaneria (Ber. de), de Sal-
signe, 230.
— (Bernarde de), 196.
— (Guillaume de), de Salsigne,
196.
— (Pierre de), 196.
— (Pierre Buade de), 196.
Villanier, hérétique, 298.
Villardonnel , Aude (Arnaud
Aosten de), 188.
— (Arnaud Benoît de), 185.
— (Arnaud Bonafos de), 169.
— (Ber. Aosteu de), 238.
— (G. Faure de), 236.
— (G. Garin de), 240, 241.
— (G. Maurel de), 238.
— (G.-Pons Sigui de), 169.
— (P. de), 240.
— (P. Batarelde),238,240,241.
— (P. Bonafos de), 169.
— (P. Chatmar de), 165, 238,
240.
— (P. Faure de), 164, 238.
— (P. -Vital de), 165.
— (Pons Pelât de), 238.
— (R. Bonet de), 169.
— (R. Gautier de), 241.
Villar-en-Val, Aude (Ber. Ul-
guier de), 269-270.
— (G. de), 160, 170, 198, 242.
— (G. de), de Salsigne, 241.
— (Raymond Valguier de), 153.
Villarlbag, Aude (G. Pages de),
182.
Villarzel-du-Razès, Aude (Ar-
naud-Colomb de), 317.
— (Bernard Morgue de), 126,
127.
— (Guillaume Radulfede), 126.
Villatou (litienne), 124*.
Villatraver (Ermengaud de), de
Montréal, 174, 175.
— (Sicard de), 175.
Villaudran (Guillaume), de Ro-
quefère, 163, 164, 169.
Villegly, Aude (Etienne Gay-
raud de), 178, 182.
— (G. Roger de), 188.
— (R. Quinta de), 182.
Villelloure, Aude, 159, 265, 275,
289-291.
TABLE ALPHABETIQUE.
413
Villefloure (Arnaud Scicre de),
291.
— (B. Carcasses de), 286, 288.
— (Guillaume Barte de), 118.
_ (R. Julien de), 288.
— (Ricscndis de), 269.
Villetranche-d'Albigeois, Tarn,
171*.
Villefranche - du - Rouergue,
Aveyron, 172.
Villèle (Bernard de), 81*, note 1 .
— (Ber. et R. de), frères, 226.
— (Jean de), 226, 227.
Villelongue, 7, 40, 153.
— (Amblard de), 277.
— (Jean de), 142, 143.
Villemagne, Hérault (?), 116*,
note 1.
Yillemoustaussou , Aude (Ar.
Narbonne de), 155.
— (Ar. de Rezes de), 156.
— (Ber. Escuder de), 156.
— (Ber. Fabre de), 156.
— (G. d'Espagne de), 157.
— (Guillelme Gasneira de), 158.
— (maître P. de), 157.
— (P. de), 185-186.
— iP. Ar. de), 155.
— (P. Faucet de), 206.
— (Pons Fournier de), 155.
— (R. Amélius de), 197.
— (R. Autier de), 155.
— (R. Faure de), 134, 135.
— (R. de Turribus de), 155.
— (R. Vesian de), 155.
— (Viga de), 233.
— (Villelme Gafueira de), 206.
Villemur-sur-le-Tarn, Haute-
Garonne, 146*, 40, 82, note 1.
Villeneuve (Bertrand de), capi-
toul de Toulouse, 26, 29.
— (Jourdain de), capitoul de
Toulouse, 16.
— (Raymond de), 5.
— (Pons de), 65*.
Villeneuve, Aude, 77, 154.
— (Bernard de), 206.
— (Guillaume Clerc de), 165.
Voy. 77, 154.
Villeneuve- d' Aveyron, Avey-
ron, 113*.
Villcneuve-les-Béziers, Hérault
(Etienne Gramat de), 116*,
note 1.
Villeneuve- la- Comtale, Aude
(Pons de), 60.
— (Saure de), 75*, note 4.
Villepinte, Aude (Pons et Wil-
lem .\utier de), 75*, note 4.
Villesèque-Lande, Aude (Ber-
nard de Montolieu de), 206.
Villetritouls, Aude (Jean-Albé-
ric de), 258.
— (P. Anargila de), 288.
— (Pierre Hot de), 124, 130.
— (Pierre Requin de), 126.
— (Ravmond Ilot de), 124, 130.
— (Valguier de), 126. Voy. 265.
Vinade (Pierre et Pons), 77.
Vincent (Bernard), 105*.
— (Guillaume), 274.
Vinhol (Raymond), 185*, 324,
note 9.
— (Vital), d'Albi, 94*, 185*,231*.
Vinol (Pierre), 146*.
Vital, 139.
— beau-frère de Bertrand Malet,
137.
— prieur de Saint-Etienne, Tou-
louse, 69, note 1.
— (Ar.), 180. ■
— (Ar.), des Ilhes, Aude, 226.
— (Ar. Bertrand et Pons), frè-
TGS 161 .
— (Bertrand), 314.
_ (Guillaume), 325, 326.
— (Guillaume), de Limoux, 26*.
— (Guillelme), 157.
— (Jean), 146*, 188, 202.
— (P.), 165, 188.
— (P.), de Rieux-en-Val, Aude,
140.
— (P.-R.), 156.
— (Pons), de Conques, 188, 202.
— (R.), 156.
— (Raymond), 142.
— ( Raymond ) , d'Avignonet,
228*.
— (Raymond), de Moussoulens,
136, 138, 180.
— (Ravmond), de Ricux- en-
Val, 296, 297.
414
ADDENDA ET CORRIGENDA.
Vital (Willem), diacre héréti-
que, 68, note 1.
Vite (Jean de), 147.
Viviers (Willelme de), 19.
Vivien, évêque de Rodez,
H3*.
Voisins (P. de), 136.
— (Pierre des), 226*.
W
W., curé du Mas-Saintes-Puel-
les, Aude, 10, 83, 85.
W., curé de Montauban, 88.
W., curé de Saint -Germier,
Haute-Garonne, 29.
W., curé de Saint-Pierre-des-
Guisines, Toulouse, 24.
Willelme, femme de Willem
Galhavel, 49.
W^iUem (Ar.), 205.
— (Ar. et Ber.), de Leuc, 289.
— (B.), chanoine de Saint-Ser-
nm, 73, 81.
- (Raymond), inquisiteur, 141'
et note 4, 131, note 1.
Xon (Arnaud de), chevalier, 16*.
Yalguier (Pierre), 218.
Ycher (Bernard), 1*, note 2.
Yfort (Jean), de Tarascon-sur-
Ariège, Ariège, 104*.
ADDENDA ET CORRIGENDA.
Page XLi, ligne 13, Moustuéjouls au lieu de Mostuéjols.
— Lvn, 1. 15, Gastanié au lieu de Castanier.
— Lix, 1. 13, 1. au lieu de a.
— Lxxiv, 1. 11, 2. au lieu de h.
— Lxxxii, 1. 3, Baranhohis au lieu de Baranbonis.
— — 1. 29, P. de Binhaco au lieu de P. Binhaco.
— xci, 1. 28, ab au lieu de ap.
— xciv, 1. 33, Guillaume Salavert au lieu de Guillaume de
Salavert.
— ex, après le n° 6 et avant : Tel est l'exposé..., ajouter :
Jacques Fournier, évêque de Pamiers, rendit en outre
des sentences. Son Liber sententiarum est mentionné à
l'occasion de la sentence rendue dans l'affaire Baruc.
Voy. M. l'abbé Vidal, l'Émeute des Pastoureaux, en 1320,
p. 58.
ADDENDA ET CORRIGENDA. 415
Page cxxxm, après Pierre Brun, etc., ligne 30, ajouter à la liste
des inquisiteurs :
Raymond de Junaco, lieutenant do l'inquisiteur de
Toulouse, d'après la Confessio Barruc, olim judei. Voy.
M. l'abbé Vidal, ibid., p. 40.
— Gxxxvn, 1. 19, Cordes au lieu de Corde.
— cxLui, 1. 27, 490 au lieu de 480.
— cLvi, dernière ligne, Montgailhard au lieu de Montgaillard.
— CLVii, l. 30, Montgailhard au lieu de Montgaillard.
— GLviii, 1. 6., 29 et 33, Montgailhard au lieu de Montgaillard.
— cLxix, 1. 2, Montgailhard au lieu de Montgaillard.
— cxciv, 1. 15, Taillefer au lieu de Talhafer.
— CGVi, 1. 23, 1327 au lieu de 1732.
— GGxcni, 1. 29, Salavert au lieu de Salevert.
— 69, 1. 5, A. au lieu de Ar,
— 80, 1. 10, Podio Laurencii au lieu de Podio, Laurencii.
— 108, note, 1. 8, Raymond au lieu de Raimond.
— 118, 1. 7, Villafluranojuravit au i?cu de Villafluranojuravit.
— 12G, 1. 5, juramento au lieu de iuramento.
— 132, note 3, n» XVIII au lieu de n» XVII.
— 135, 1. 8, Taurizano au lieu de Tauzirano.
— 152, 1. 6, dominum au lieu de dominera.
— 177, 1. 19, Ar. de Caucer au lieu de Arde Caucer.
— 23 i, dernière ligne, Alzaro au lieu de Alzano.
— 2G2, 1. 14, R. au lieu de Guillaume.
TABLE DES MATIÈRES.
Pages
I. Sentences de Bernard de Gaux et de Jean de Saint-
Pierre (1244-1248) i
II. Dépositions contre Pierre Garcias du Bourgiiet-Nau de
Toulouse reçues par Bernard de Gaux et Jean de
Saint-Pierre (22 aoùt-10 décembre 1247) 90
III. Registre du notaire ou greffier de l'inquisition de Gar-
cassonne (1250-1267).
Première partie : Obligations. Adoucissements de
peines (1255-1258) 115'
Deuxième partie : Interrogatoires (1250-1267) . . 244
IV. Gommission pontificale exécutée par les cardinaux Tail-
lefer de la Ghapelle et Bérenger Frédol.
I. Plainte adressée aux cardinaux 302
II. Gommission pontificale (15 aYril-17 mai 1306) . 304
Table alphabétique 351
Addenda et corrigenda 414
Nogenl-le-lloliou, iinpriinerie Daupeley-Gouverneur.
0
BIMDJNG SECT.
'APR 2 .^ 1975
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