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Full text of "Documents pour servir à l'histoire de l'Inquisition dans la Languedoc"

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DOCUMENTS 


POUR  SERVIR  A 


L'HISTOIRE  DE  L'INQUISITION 

DANS  LE  LANGUEDOC. 


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IMPRIMERIE  DAUPELEY-GOUVERNEUR 
A   NOGENT-LE-ROTKOC. 


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DOCUMENTS 


POUR  SERVIR  A 


L'HISTOIRE  DE  L'INOUISITION 


DANS  LE  LANGUEDOC 


PUBLIÉS   POUE   LA   SOCIÉTÉ   DE   L'fllSTOiaE   DE    FRANCE 


PAR 


M«^  DOUAIS 

ÉVÊQUE     DE     BEAUVAIS. 


PREMIERE  PARTIE  :  INTRODUCTION. 


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A  PARIS 

LIBRAIRIE    RENOUARD 

H.    LAURENS,    SUCCESSEUR 

LIBRAIRE     DE     LA     SOCIÉTÉ     DE     l'hISTOIRE     DE     FRANCE 

RUE   DE   TOURNON,    N°   6 

MDCCCC 


299 


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EXTRAIT    DU    REGLEMENT. 

Art.  Ut.  —  Le  Conseil  désigne  les  ouvrages  à  publier,  et 
choisil  les  personnes  les  plus  capables  d'en  préparer  et  d'en 
suivre  la  publication. 

Il  nomme,  pour  chaque  ouvrage  à  publier,  un  Commissaire 
responsable,  chargé  d'en  surveiller  l'exécution. 

Le  nom  de  l'éditeur  sera  placé  en  tête  de  chaque  volume. 

Aucun  volume  ne  pourra  paraître  sous  le  nom  de  la  Société 
sans  l'autorisation  du  Conseil,  et  s'il  n'est  accompagné  d'une 
déclaration  du  Commissaire  responsable,  portant  que  le  travail 
lui  a  paru  mériter  d'être  publié. 


Le  Commissaire  responsable  soussigné  déclare  que  la  première 
partie  des  Documents  pour  servir  a  l'Histoire  de  l'I\quisitio\ 
DANS  LE  Languedoc,  préparée  par  M^»"  C.  Douais,  évêque  de 
Beauvais,  lui  a  paru  digne  d'être  publiée  par  la  Société  de 
l'Histoire  de  France. 

Fait  à  Paris,  le  20  août  \  900. 

Signé  :  Noël  VALOIS. 

Certifié  : 

Le  Secrétaire  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France, 
A.    DE   BOISLISLE. 


INTRODUCTION. 


L'Inquisition,  qui  a  commencé  à  Toulouse  en  1229,  se 
rencontre  encore  dans  le  Languedoc'  au  xv°,  au  xvi*^  et 
même  au  xvif  siècle'.  Mais,  à  ces  dates,  elle  était  déjà  fort 

1.  La  dénomination  de  Languedoc  est  appliquée  dans  le  pré- 
sent ouvrage  d'une  manière  unilorme  au  pays  qui,  aux  débuts 
de  l'Inquisition,  s'appelait  encore  le  comté  de  Toulouse.  Mais 
celui-ci  ne  fut  bientôt  plus  qu'une  expression  géographique.  Il  a 
paru  naturel,  et  d'ailleurs  fort  commode,  d'adopter  une  manière 
de  parler  commune  à  la  fin  du  xm^  siècle  et  désignant  une  pro- 
vince bien  nettement  délimitée. 

2.  Je  citerai  comme  exemples  :  pour  le  xy«  siècle,  l'appel  inter- 
jeté en  cour  de  Rome  par  Jean  Richard,  précepteur  de  la  maison 
de  l'hôpital  du  Saint-Esprit  de  Millau,  de  la  citation  lancée  contre 
lui  par  Pierre  Turelure,  inquisiteur,  en  juin  1440  '^Doat,  XXXV, 
fol.  165-182);  la  bulle  d'Eugène  IV  à  l'archevêque  de  Narbonne 
et  aux  évêques  de  Garcassonne,  d'Agde,  d'Alet  et  de  Saint-Pons 
en  faveur  de  cet  inquisiteur,  du  1"  juillet  1441  (Doat,  XXXV, 
fol.  184-185)  ;  la  révocation  des  serments  que  Raymond  de  Tilio, 
inquisiteur,  avait  fait  prêter  aux  officiers  de  l'Inquisition  à  Albi,  à 
l'insu  de  l'évèque,  du  4  décembre  1423  (Doat,  XXXV,  fol.  187-197)  ; 
les  poursuites  exercées  contre  le  vicomte  Jean  d'Uzès,  qui,  con- 
damné, fut  acquitté  par  une  sentence  de  l'archevêque  d'Embrun, 
agissant  au  nom  du  pape  Pie  II  [1459-1462]  (Arch.  ducales  d'Uzès, 
château  d'Uzès,  caisse  10,  liasse  8)  ;  l'acte  d'appel  de  Jean  Rossi- 
nhol,  religieux  des  frères  Mineurs  de  l'Observance  de  Rodez,  au 
nom  de  Charles  de  Verdun,  religieux  du  môme  couvent,  signifié 
«  in  domo  inquisitionis  Tholose  »  et  en  présence  «  venerabilis  et 
religiosi  viri  l'ratris  Galhardi  de  Petra,  ordiuis  Beati  Dominici, 

a 


ij  INTRODUCTION. 

affaiblie.  La  période  de  sa  plus  grande  activité  —  et  alors 
cette  activité  fut  vraiment  intense  —  répond  au  xiif  et  au 

in  sacra  theologia  professoris  inquisitorisque  sancte  fidei  catholice 
et  heretice  pravitatis  ia  ducatu  Acquitanie,  »  du  24  avril  1494 
(Arch.  des  notaires  de  Toulouse,  Ghavalon,  notaire,  reg.  de  1492 
et  années  suiv.).  Ce  religieux  avait  été  accusé,  prêchant  à  Rodez, 
«  mu  lia  dixisse  et  predicasse  contra  eosdem  Mendicantes  ac  con- 
tra fidem  catholicam.  »  —  Pour  le  xwi"  siècle,  six  arrêts  du  Par- 
lement de  Toulouse,  1521-1594  (Doat,  XXXV,  fol.  198-205);  les 
Ordonnances  de  la  saincte  Inquisition  et  court  d'icelle  séant  à  Tou- 
lose  (Doat,  XXXI,  fol.  13-17);  le  procès  d'Antoine  Dumas,  mar- 
chand d'Albi  (Arch.  des  notaires  de  Toulouse,  Giraudat,  notaire, 
reg.  de  1545,  fol.  127  y°),  et  quelques  actes  prouvant  la  pleine 
activité  du  tribunal  :  [12  juillet  1545]  Joseph  Corrège,  inquisiteur 
de  Garcassonne,  et  Bernard  Sacratis,  lieutenant  de  l'inquisiteur 
de  Toulouse ,  nomment  leurs  procureurs  pour  présenter  au  roi 
certaines  requêtes  «  concernans  la  foy  et  offices  desd.  inquisiteurs  » 
(ibid.,  fol.  128);  [12  juillet  1545]  Dominique  Melhan,  commissaire 
député  par  l'inquisiteur  de  Toulouse,  déclare  avoir  «  ouy  en 
matière  de  ia  foy  contre  toutz  hérétiques  et  faulteurs  d'iceulx  de 
la  diocèse  de  Castres  »  Jean  Gombailh,  régent  des  écoles  de  Mont- 
réal, diocèse  de  Garcassonne  (ibid.,  fol.  128  \°);  [19  août  1547] 
prise  de  possession  de  l'office  d'inquisiteur  par  Esprit  Rotier 
(même  notaire,  reg.  de  1547,  fol.  197  v°)  ;  [26  mai  1550]  Jacques 
Fournier,  prisonnier,  fait  présenter  à  frère  Esprit  Rotier,  inquisi- 
teur, une  nouvelle  requête  pour  être  élargi  (môme  notaire,  reg. 
de  1550,  fol.  70  v»)  ;  [11  juillet  1550]  réception  de  Guillaume  de 
Labarde  comme  greffier  de  l'Inquisition  de  Toulouse  «  jusques  à 
ce  que  M°  Gerauld  Pagesi  soit  en  liberté  d'iceluy  greffe  régir  » 
(ibid.,  fol.  115);  les  lettres  de  Vidal  de  Becanis,  de  l'année  1540, 
enjoignant  à  tous  de  faire  connaître  ceux  «  du  rolle  des  cinq  cens 
nouveaux  chrestiens  de  Tholose  »  (Doat,  XXXV,  fol.  206  vo-212); 
la  forme  du  serment  que  les  consuls  des  villes  devaient  prêter 
entre  les  mains  des  inquisiteurs,  de  l'année  1549  (Doat,  XXXV, 
fol.  214)  ;  l'absolution  accordée  à  Bernard  Ycher  par  Joseph  Gor- 
rège,  inquisiteur  (Doat,  XXXV,  fol.  216-219);  les  lettres  de 
Henri  III,  du  20  janvier  1575,  confirmant  Pierre  de  Lalaine  dans 
l'office  d'inquisiteur  (Doat,  XXXV,  fol.  220-221).  —  Pour  le 
xvn«  siècle,  la  poursuite  par  l'inquisiteur  d'Avignon  contre  le  curé 
des  Angles,  diocèse  de  Nîmes  (les  Angles,  cant.  de  Villeneuve- 


INTRODUCTION.  iij 

XIV*  siècle,  et  même,  pour  préciser,  aux  années  qui  vont  du 
pontificat  de  Grégoire  IX  à  celui  de  Jean  XXII,  du  règne  de 
saint  Louis  aux  règnes  de  Philippe  le  Bel  et  de  Philippe  VI. 
Du  moins,  c'est  l'idée  que  suggèrent  les  documents  spéciaux 
qui  nous  sont  parvenus;  et,  vraisemblablement,  cette  idée 
n'est  pas  fausse. 

Cette  période,  en  tout  cas,  a,  aux  yeux  de  l'historien  et 
du  légiste,  une  importance  considérable  et  offre  un  intérêt 
qui  ne  se  représente  plus  au  même  degré  par  la  suite.  L'on 
ne  sera  pas  surpris  que  nous  l'ayons  prise  comme  un  riche 
champ  d'étude.  Les  faits  n'appartiennent  qu'à  une  ancienne 

lès- Avignon,  Gard),  pour  la  capture  duquel  le  présidial  de  Nîmes 
accorda  le  pareatis.  Enfermé  dans  les  prisons  d'Avignon,  le  curé 
des  Angles  s'échappa  et  fut  trouvé  «  pendu  et  estranglé  aux  cordes 
du  clocher  »  de  son  église,  «  ce  qui  fut  cause  qu'on  conduisit  au 
Parlement  de  Tholose  bon  nombre  de  prisonniers  »  (lettre  du 
P.  Dufour,  inquisiteur,  au  R.  P.  Ranquet,  provincial  et  inquisi- 
teur à  Toulouse,  datée  d'Avignon  le  17  mars  1654.  Arch,  de  la 
Haute -Garonne,  H  Dominicains,  Dominicains  étrangers,  19). 
A  cette  date,  le  P.  Rey  était  inquisiteur  à  Toulouse.  On  lit  dans 
la  même  lettre  :  «  Je  crois  que  les  edicts  de  paix  pour  la  liberté 
des  huguenots,  qui  lient  les  mains  aux  inquisiteurs  dans  les  Estats 
du  Roy,  pour  ne  pouvoir  procéder  criminellement  à  la  punition 
de  leur  impiété,  ne  les  lient  pas  pour  les  pouvoir  consoler  et 
absouldre  dans  leur  repentance.  »  Percin  {Monumenta  conventus 
Tkolosani  ordinis  FF.  Praedicatorum,  Inquisitio,  in-fol.,  Toulouse, 
1693,  p.  102-105)  cite  plusieurs  exemples  de  poursuites  au  xv«, 
au  xvi«  et  au  xvn^  siècle.  Le  P.  Ranquet  avait  été  nommé  inqui- 
siteur en  1635  (Doat,  XXXV,  fol.  222).  —  Au  moment  où  je 
mets  sous  presse,  j'apprends  que  MM.  Doinel,  archiviste  de 
l'Aude,  de  Félice  et  Weiss  publient  VExtrait  des  registres  de  par-- 
lement  du  jeudy  vingt  quatriesme  d'avril  mil  cinq  cens  trente  quatre 
après  Pasques,  et  VExtrait  des  procès,  deppositions  et  registres  de 
l'archevesché  de  Thoulouse  et  de  l'inquisition  en  tant  que  touche  les 
charges  et  suspitions  de  frère  Arnauld  de  Dadeto,  soxj  disant  inqui- 
siteur, 17  juin  1532-24  avril  1535  (Archives  de  l'Aude,  H  Notre- 
Dame  de  Prouille). 


iy  INTRODUCTION. 

province  de  la  France;  mais  si  on  les  considère,  abstrac- 
tion faite  des  personnes  et  des  lieux,  on  ne  manque  pas  de 
s'apercevoir  qu'ils  permettent  de  décrire  en  détail  toute  la 
procédure  du  trop  fameux  tribunal,  ou  même  d'en  reconsti- 
tuer à  grands  traits  l'histoire.  Ces  faits,  en  un  mot,  ont  une 
portée  générale,  bien  capable,  ce  semble,  de  captiver  l'atten- 
tion de  l'historien  des  institutions  anciennes. 

Je  voudrais  faire  passer  ici  sous  les  yeux  du  lecteur 
le  tableau  d'ensemble  des  documents ,  imprimés  ou  manu- 
scrits, qui  se  rapportent  à  l'histoire  de  l'Inquisition  dans  le 
Languedoc.  Il  ne  s'agit  pas  cependant  d'énumérer  une  par 
une  les  innombrables  pièces  appartenant  à  ce  sujet,  qui  rem- 
plissent plus  de  vingt  volumes  ou  registres.  Je  ne  prétends 
pas  dresser  un  catalogue  bibliographique  ni  un  inventaire 
sommaire,  qui,  aussi  bien,  risqueraient  fort  l'un  et  l'autre 
d'induire  en  erreur,  car  ils  ne  mettraient  pas  suffisamment 
en  lumière  la  part  qui  revient  à  chacune  des  autorités  agis- 
sant dans  la  poursuite  inquisitoriale. 

Ne  perdons  pas  de  vue,  en  effet,  que  l'inquisiteur  ne  fut 
qu'un  juge  délégué;  si  les  actes  de  ce  juge  dépassent  consi- 
dérablement en  proportion  numérique  les  lettres  pontifi- 
cales, les  commissions  des  légats,  les  statuts  des  conciles, 
ou  même  les  actes  des  évêques,  juges  ordinaires,  ils  ne  sau- 
raient les  faire  négliger  sans  un  inconvénient  grave  :  on 
s'exposerait,  en  ce  cas,  à  montrer  un  juge  faisant  une  pour- 
suite et  prononçant  des  sentences,  sans  indiquer  la  source 
de  ses  pouvoirs  exceptionnels,  la  législation  qu'il  avait 
charge  d'appliquer,  la  procédure  qu'il  devait  suivre.  Il  n'est 
que  juste  d'ajouter  que  le  bras  séculier,  dont  la  compétence 
fut  reconnue  par  le  saint-siège  en  ce  qui  regarde  la  pénalité 
extrême  de  l'hérétique,  lequel  s'était  mis  hors  de  l'Eglise, 
acheva,  par  la  confiscation  des  biens  et  par  l'application  de 


INTRODUCTION.  V 

la  peine  du  feu,  un  assez  grand  nombre  de  procès  suivis  de 
condamnation.  La  poursuite  de  l'hérétique  établit  ainsi  des 
rapports  spéciaux  entre  le  roi  de  France  ou  ses  officiers  et 
les  évêques  ou  les  juges  investis  d'un  pouvoir  nouveau. 

Dans  ce  tableau  d'ensemble,  il  m'a  donc  paru  que,  au 
lieu  de  me  borner  aux  actes  des  inquisiteurs,  je  devais  faire 
connaître,  ne  serait-ce  que  pour  les  caractériser,  les  actes 
de  chacune  des  autorités  ecclésiastiques  ou  séculières  qui  ont 
eu  part  à  cette  poursuite  :  papes  et  légats,  évêques  et  con- 
ciles, inquisiteurs,  rois. 

Il  y  a,  en  outre,  des  récits  ou  chroniques  et  des  manuels 
écrits  dans  le  Languedoc,  qu'il  est  permis  au  juriste  de 
négliger,  mais  auxquels  l'historien  doit  attacher  une  réelle 
importance.  J'en  parlerai  également  dans  la  première  partie 
de  cette  Introduction  ayant  pour  titre  :  Faits  et  documents. 
—  Tableau  d'ensemble.  La  seconde  partie  sera  consacrée 
à  la  description  des  registres  ou  pièces  publiées  ici  pour  la 
première  fois. 


vj  INTRODUCTION. 

PREMIÈRE  PARTIE. 

Faits  et  documents.  —  Tableau  d'ensemble. 

I.  Actes  des  papes. 

1.  Grégoire  IX.  —  Les  légats  Romain  de  Saint- 
Ange  et  Jeayi,  archevêque  de  Vienne  (1229-1241). 

^--^  Les  légats  ont  si  souvent  agi  au  nom  du  pape,  et  en  vertu 
de  leurs  pouvoirs  apostoliques,  qu'on  ne  peut  les  séparer 
de  lui.  A  les  unir,  on  gagne  de  mieux  saisir  l'impulsion 
partie  du  centre  même  de  la  catholicité,  c'est-à-dire  de 
l'Eglise  romaine,  clef  de  voûte  de  l'unité  ecclésiastique^, 
invariablement  invoquée  dans  les  sentences  des  inqui- 
siteurs. Ce  principe  a  une  application  spéciale  aux  actes 
par  lesquels  l'Inquisition  fut  établie  à  Toulouse  en  l'au- 
tomne de  1229,  puisque  ces  actes  émanèrent  du  cardinal 
Romain  de  Saint-Ange,  légat. 

C'est  l'année  précédente  qu'envoyé  pour  traiter  de  l'af- 
faire des  Albigeois  et  du  comte  de  Toulouse,  réduit  à  merci, 
il  avait  été  investi  de  pleins  et  universels  pouvoirs^.  Le  sta- 
tut Cupientes,  édicté  par  le  gouvernement  du  jeune  roi  pour 
les  provinces  que  le  traité  de  Meaux  venait  de  faire  tomber 
en  son  pouvoir,  portait  (art.  II)  que  les  hérétiques,  post- 
quam  fuerint  de  haeresi  per  episcopum  loci,  vel  per 

1.  Voy.  Tocco  (VEresia  nel  medio  evo,  iii-12,  Florence,  1884),  qui 
montre  combien  l'hérésie  tendait  à  briser  cette  unité. 

2.  Voy.  les  lettres  de  Grégoire  IX  au  roi  de  Franco  et  les  lettres 
de  commission  du  pape,  de  mars-juillet  1228  [Registres  de  Gré- 
goire IX,  par  M.  Auvray,  en  cours  de  publication,  n»»  229,  230, 
232,  233,  234  ;  Potthast,  8150,  8267). 


INTRODUCTION.  vij 

aliamecclesiasticampersonam  quae  potestatem  habeat, 
condemnati,  seraient  immédiatement  punis^;  et  ne  man- 
quons pas  de  remarquer  l'expression  vel  per  aliam  eccle- 
siasticam  personam,  c'est-à-dire  tout  juge  délégué, 
l'évêque  étant  juge  ordinaire  dans  son  diocèse. 

Au  mois  de  novembre  suivant,  le  légat  réunit  le  fameux 
concile  de  Toulouse,  auquel  prirent  part  les  archevêques 
de  Narbonne,  d'Auch  et  de  Bordeaux,  un  grand  nombre 
d'évêques  et  de  prélats.  Le  cardinal  y  promulgua,  en  pré- 
sence de  Raymond  VII,  du  sénéchal  de  Carcassonne,  des 
comtes  et  des  barons  du  pays,  un  décret  en  quarante-cinq 
articles,  dont  les  principales  dispositions  assuraient  la  liberté 
à  l'Eglise  dans  le  comté  de  Toulouse  et  ne  tendaient  à  rien 
de  moins  que  l'extirpation  de  l'hérésie;  ce  légat  ordonna,  en 
effet,  une  inquisitio  contre  toute  personne  suspecte  ou 
soupçonnée  d'hérésie,  avec  la  réserve  expresse,  qui  peut- 
être  n'était  pas  inutile^,  que  celui-là  seul  pourrait  être  con- 
sidéré comme  hérétique  qui  aurait  été  jugé  tel  par  une 
personne  d'Eglise  ayant  qualité^.  Il  infligea  directement 
lui-même  des  pénitences  à  des  personnes  trouvées  coupables; 
mais  il  refusa  de  livrer  les  noms  des  accusateurs  et  garda 
pour  lui  les  rôles  qui  les  contenaient;  ainsi  il  introduisit 
dans  la  procédure  une  pratique  qui,  bien  que  formant  une 
exception,  ne  laissa  pas  d'être  maintenue  plus  tard,  moyen- 
nant certaines  précautions,  dont  il  sera  parlé. 

\.  Voy.  le  texte  dans  Hardouin,  Acta  conciL,  t.  VII,  col.  171 
(Paris,  Irapr.  royale,  1714). 

2.  En  février  1204,  Pierre  II,  roi  d'Aragon,  étant  à  Carcassonne, 
avait  abusivement  rendu  une  sentence  déclaratoire  d'hérésie 
contre  Bertrand  de  Cimorre  (Arcli.  de  la  Haute-Garonne,  II  Domi- 
nicains, 85). 

3.  Art.  VIII.  Acla  conciL,  VII,  col.  176-183. 


viij  INTRODUCTION. 

Nous  ne  voyons  pas  cependant  qu'il  ait  nommé  des  juges 
spéciaux.  C'est  que  Yinquisitio  contra  haereticos,  inau- 
gurée à  Toulouse,  fut  d'abord  strictement  locale  ;  elle  peut 
être  considérée  comme  une  sorte  d'essai. 

Je  n'irai  pas  toutefois  jusqu'à  prétendre  que  cet  essai,  qui 
semble  avoir  réussi,  ait  par  lui-même  amené  le  saint-siège 
à  délé"-uer  un  juge  contre  l'hérésie  dans  chacune  des  grandes 
contrées  de  l'Occident.  C'est  à  la  vérité  ce  qu'il  n'allait  pas 
tarder  à  faire,  et  je  me  réserve  d'exposer  ailleurs  les  raisons 
de  sa  conduite  ^  Grégoire  IX  y  préluda  par  une  sentence  d'ex- 
communication fulminée,  en  février  1231,  contre  les  héré- 
tiquesS  voulant  au  surplus  que  l'édit  d'Annibal,  sénateur 
de  Rome,  fût  gardé^  et  approuvant  sa  conduite  dans  la 
poursuite  de  certains  clercs  de  Rome  hérétiques,  contre  les- 
quels il  venait  de  prononcer  la  dégradation^.  Les  premières 
nominations  d'inquisiteurs  faites  directement  par  Grégoire  IX 
sont  du  3  février  1232;  les  nouveaux  juges  étaient  pris  dans 
l'ordre  des  frères  Prêcheurs  et  destinés  à  l'Allemagne^. 
C'est  peu  de  temps  après,  sinon  au  même  moment,  qu'Albé- 
ric,  des  frères  Prêcheurs,  recevait  les  pouvoirs  pour  la 
Lombardie^.  Le  pape,  aussi  bien,  exhortait  les  archevêques 
et  évêques  à  poursuivre  les  hérétiques  conformément  aux 
nouveaux  statuts —  ce  fut,  par  exemple,  l'archevêque  de  Tar- 


1.  Dans  la  première  partie  d'une  Histoire  de  l'Inquisition,  qui 
sera  intitulée  :  Origines  historiques  de  V Inquisition. 

2.  Registres,  x\°  539;  Raynaldi,  Annales,  1231,  §§  14-15. 

3.  Registres,  n^s  540,  541  ;  Raynaldi,  Annales,  1231,  §§  16-17. 
Cf.  Registres,  n»  659. 

4.  Aragonius,  Vita  Gregorii  papae  II,  dans  Muratori,  Rer.  liai, 
script.,  III,  578,  cul.  i. 

5.  Potthast,  8859,  8866. 

6.  Lettres  de  Grégoire  IX  du  3  novembre  1232.  Potthast,  9041. 


INTRODUCTION.  ix 

ragone*,  l'archevêque  de  Mayence-,  l'archevêque  de  Sens^, 
l'évêque  d'Auxerre^  etc.  —  ou  même,  il  écrivait  à  tous  les 
prélats  du  royaume  de  France  pour  leur  annoncer  qu'il 
envoyait  vers  eux  les  frères  Prêcheurs  avec  la  double  mis- 
sion de  prêcher  et  de  procéder  contre  les  hérétiques^. 

Ces  dernières  lettres  apostoliques  sont  du  13  mars  1233. 
Grégoire  IX  ne  s'était  pas  encore  occupé  spécialement  de  la 
répression  de  l'hérésie  dans  le  comté  de  Toulouse  ;  il  semble 
que  les  actes  du  légat  Romain  de  Saint-Ange  l'en  dispen- 
saient. Quand  il  intervint,  ce  fut  d'abord  pour  une  cause 
particulière,  je  veux  dire  le  procès  des  frères  Niort,  U.,  G. 
et  G.  Bernard,  et  de  Bertrand,  fils  d'Othon  (15  mars  1233)^, 
qui,  suspects  d'hérésie,  avaient  perpétré  un  véritable  forfait 
à  l'égard  de  l'archevêque  de  Narbonne'.  Mais,  à  partir  de 
ce  moment,  le  pape,  on  peut  le  dire,  se  multiplie  pour 
atteindre  le  mal  dans  le  comté  :  il  confie  aux  prélats  la 
dégradation  des  clercs  tombés  dans  l'hérésie*;  il  donne  com- 

1.  Potthast,  8932. 

2.  Registres,  n°  936;  Potthast,  9031. 

3.  Registres,  n»  1078. 

4.  Registres,  n°  1044. 

5.  Potthast,  9143. 

6.  Registres,  noll70.  Voy.  dans  Doat,  XXI,  fol.  34-50,  l'enquête 
ou  inquisitio  sur  le  cas  d'hérésie  contre  B.  Othon,  ses  frères  et 
leur  mère,  au  cours  de  laquelle  furent  entendus  l'archevêque  de 
Narbonne,  les  archidiacres  de  Narbonne,  du  Razès  et  des  Cor- 
bières,  l'abbé  de  Lagrasse,  le  prieur  de  Prouille,  le  précepteur  de 
la  maison  de  l'Hôpital  de  Pexiora  (Aude)  et  un  grand  nombre  de 
curés. 

7.  Registres,  n»  1284;  Potthast,  9204. 

8.  19  avril  1233  :  «  Gregorius...  venerabilibus  fratribus  Bituri- 
censi,  Burdegalensi,  Narbonensi,  Auxitanensi,  Viennensi,  Arela- 
teusi,  Aquensi  et  Ebredunensi  archiepiscopis  et  eorum  suffraga- 
neis...  Quod  si  contra  hereticam  pravitatem...  Laterani,  xui«  kls. 
mail,  anno  septimo  »  (Doat,  XXXI,  fol.  19-20). 


X  INTRODUCTION. 

mission  au  prieur  provincial  de  la  province  dominicaine  de 
Provence  de  désigner  des  religieux  pour  entreprendre  une 
praedicatio  generalis  contre  l'hérésie  (20  avril  1233)  ;  et 
Bernard  Gui  voyait  dans  cette  lettre  le  premier  titre  des 
frères  Prêcheurs  à  exercer  l'Inquisition  in  partibus  Tho- 
losanis,  Albigensïbus  et  Carcassonensibus  atque  Agen- 
nensibus"-;  enfin,  il  impose  la  prison  perpétuelle  pour  péni- 
tence  de  leur  faute  aux  hérétiques  qui  reviennent  à  l'Eglise^. 
Cette  peine  cependant  allait  passer  par  plusieurs  fluctua- 
tions; on  trouve,  en  effet,  des  exemples  d'hérétiques  con- 
damnés à  la  prison  temporaire^,  exemples  rares  cependant: 
la  prison  temporaire  finit  par  être  écartée. 

Grégoire  IX,  en  outre,  encourage  le  zèle  à  procurer  le 
bien  de  la  paix  et  de  la  foi  dans  la  terre  d'Albigeois^;  il 
approuve  sans  réserve  le  statut  récent  par  lequel  le  comte 
de  Toulouse  Raymond  VII  ordonne  la  saisie  des  biens  des 
hérétiques^  et  des  biens  de  leurs  défenseurs,  receleurs,  etç.«; 

1.  Potthast,  9155,  9263.  —  La  première  province  dominicaine  de 
Provence  s'étendait  aux  deux  bassins  de  la  Garonne  et  du  Rhône, 
en  aval  de  Valence.  (Voy.  Douais,  Acta  capiiulorum  provincialium 
ordinis  fratrum  Praedicatorum.  Toulouse,  Privât,  in-8»,  1895.) 

2.  Lettre  du  25  avril  1233  aux  évêques  suffragants  de  Narbonne 
(Potthast,  9161  ;  Doat,  XXXI,  fol.  27-28). 

3.  Sentences  de  Bernard  de  Gaux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre 
(ci-après,  p.  3). 

4.  Par  exemple,  par  ses  lettres  du  9  juillet  1223,  il  accorda  à 
Raoul  de  Narbonne  des  revenus  en  nature  à  prendre  sur  les 
monastères  de  Lagrasse,  de  Saint-Pons,  de  Caune,  de  Montoulieu 
et  de  Saint-Thibéry  (Registres,  n^  1457).  Gf.  n»  2155. 

5.  Le  mot  hérétique,  il  sera  peut-être  bon  de  le  faire  remarquer, 
a  toujours  ici  le  sens  d'homme  judiciairement  convaincu  d'hérésie. 

6.  Lettres  du  13  janvier  1234  (Registres,  n»  1719).  Au  mois  de 
novembre  suivant,  il  le  félicita  de  son  dessein  d'extirper  l'héré- 
sie (Registres,  n"  2283;  Potthast,  9771). 


INTRODUCTION.  ^ 

il  réclame  contre  la  conduite  des  officiers  royaux,  en  Albi- 
geois, qui  refusent,  entre  autres  choses,  de  jurer  la  paix 
selon  le  concile  de  Toulouse  de  1229,  c'est-à-dire  selon  les 
statuts  du  légat  Romain  de  Saint- Ange  ^  ;  il  exhorte  le  comte  et 
la  commune  de  Toulouse  à  fournir  conduite,  conseil  et  faveur 
aux  frères  Prêcheurs  plus  spécialement  chargés  de  l'affaire 
de  la  foi^.  Il  règle  aussi  quelques  affaires  particulières  qui  lui 
sont  déférées  en  appel  ou  autrement^.  Enfin,  pour  mieux 
assurer  l'exécution  des  constitutions  apostoliques,  il  nomme, 
par  ses  lettres  du  27  juillet  1233,  l'archevêque  de  Vienne, 
Jean  de  Bouruin  (1219-1266),  son  légat,  avec  la  mission 
d'extirper  l'hérésie  dans  le  comté  de  Toulouse,  la  Gascogne, 
la  Catalogne,  etc^.  Il  est  à  noter  d'ailleurs  qu'il  l'engage, 
et  qu'il  engage  en  même  temps  les  évêques  de  Toulouse, 
Albi,  Rodez,  Agen  et  Cahors  à  procéder  contre  les  héré- 
tiques, en  général,  dans  un  grand  esprit  de  justice,  avec 
modération  ou  même  douceur;  le  comte  de  Toulouse,  en  par- 
ticulier, devra  être  traité  avec  des  égards.  Il  paraît,  en 
effet,  que  quelques  inquisiteurs  avaient  excédé  ;  du  moins, 
c'est  la  plainte  que  Raymond  VII  lui  avait  fait  parvenir^. 
Mais  s'il  réprima  des  ardeurs  intempestives,  ce  ne  pouvait 
être,  dans  sa  pensée,  au  préjudice  de  la  poursuite  inquisito- 
riale,  puisqu'il  écrivait  à  son  légat  d'avoir  à  se  transporter  à 
Montpellier  pour  y  juger  les  hérétiques  qui  y  avaient  été 

1.  Registres,  n'  1909;  cf.  n^^  1916,  1919,  1920-1922;  Potthast, 
9452. 

2.  Potthast,  9904. 

3.  Potthast,  10598,  10599;  Teulet,  Layettes,  n»  2712. 

4.  Registres,  n»  1472;  cf.  nos  1473-1486,  1913-1915,  1917,  1918, 
1923;  Doat,  XXXI,  fol.  33  (lettre  de  Grégoire  IX  au  roi  d'Aragon, 
28  avril  1234). 

5.  Registres,  n°  2218  (lettre  du  18  novembre  1234). 


xij  INTRODUCTION. 

conduits*  ;  et  le  légat  l'avait  parfaitement  compris,  car  il 
avait,  à  cet  effet,  délégué  des  inquisiteurs,  par  exemple 
Willem  Arnaud,  des  frères  Prêcheurs,  et  Etienne,  des 
frères  Mineurs"^;  si  bien  que  Willem  Arnaud,  par  exemple, 
se  trouva  avoir  reçu  la  délégation  inquisitoriale  de  deux 
sources  également  légitimes  :  le  légat  pontifical  et  le  prieur 
de  la  province  dominicaine,  auquel  le  saint-siège  en  avait 
donné  le  pouvoir 3. 

En  résumé,  le  pape  Grégoire  IX  consacra  les  statuts 
édictés  par  son  légat  en  présence  des  évêques  réunis  à  Tou- 
louse ,  en  1229  ;  il  nomma  des  inquisiteurs,  sinon  par  lui- 
même,  du  moins  par  ses  représentants,  le  prieur  provincial 
des  frères  Prêcheurs  et  l'archevêque  de  Vienne,  ce  qui, 
aussi  bien,  répondait  à  sa  résolution  de  poursuivre  partout 
et  par  des  juges  délégués  le  crime  d'hérésie  ;  il  consacra  un 
article  important  de  la  pénalité,  je  veux  dire  la  prison  per- 

1.  Potthast,  10300. 

2.  «  Nos  frater  Guillelmus  Arnaldi  de  ordine  fratrum  Predica- 
torum  et  frater  Stephanus  de  ordine  fratrum  Minorum,  inquisito- 
rcs  constituti  a  venerabili  Johanne,  Dei  gratia  sancte  Viennensis 
ecclesie  archiepiscopo ,  Apostolice  Sedis  legato,  ad  faciendam 
inquisitionem  contra  hereticos  eorumque  credentes  in  Thoiosa, 
necnon  in  tota  diocesi  Tholosana  »  (sentence  du  19  février  1238, 
n.  st.,  Doat,  XXI,  fol.  149).  Voy.  d'autres  sentences  du  13  février 
précédent  (Doat,  XXI,  fol.  163),  du  2  mars  de  la  même  année 
(Doat,  XXI,  fol.  164  v°,  fol.  166).  Voy.  de  même  les  lettres 
de  sauf-conduit  accordées  à  divers  hérétiques  par  les  inquisi- 
teurs Willem  Arnaud  et  Etienne  (Doat,  XXI,  fol.  169,  171). 

3.  Sentence  d'excommunication  fulminée,  le  10  novembre  1235, 
contre  les  capitouls  de  Toulouse  :  «  Caritati  vestre  volo  lieri  mani- 
festum  quod  venerabilis  in  Ghristo  pater  R.,  prior  Predicatorum 
in  Provincia  aulliorilatc  litterarum  domini  Pape  constituit  me 
judicem  ad  faciendum  inquisitionem  contra  bereticos  in  Tholosana 
civitate...  »  (Doat,  XXI,  fol.  160). 


INTRODUCTION.  xiij 

pétuelle  et  non  temporaire.  S'il  encouragea  efficacement 
Yinqiiisitio,  ii  voulut  toutefois  que  cette  juridiction  nou- 
velle s'exerçât  avec  modération.  Nous  verrons,  quand  nous 
parlerons  des  inquisiteurs,  quels  furent  les  premiers  résul- 
tats de  l'institution  et  comment  elle  fut  d'abord  comprise. 

2.  Innocent  IV  (1243-1254). 

Le  pape  Innocent  IV,  qui  a  été  un  des  grands  légis- 
lateurs de  l'Inquisition,  s'inspira  du  même  esprit  que  Gré- 
goire IX.  S'il  s'empressa  de  casser  la  sentence  d'excommu- 
nication fulminée  par  les  inquisiteurs  Ferrier  et  Guillaume 
Raymond  contre  le  comte  de  Toulouse*,  il  ne  manqua  pas 
d'enjoindre  au  prieur  de  la  province  dominicaine  de  Pro- 
vence et  aux  inquisiteurs  de  poursuivre  le  crime  d'hérésie, 
mais  dans  la  forme  que  son  prédécesseur  avait  déjà  arrêtée'-; 
il  manda  aux  archevêques  et  évêques  de  leur  donner  conseil 
et  aide^;  il  renouvela,  en  faveur  du  prieur  provincial,  la 
commission  de  choisir  les  inquisiteurs  dans  son  ordre^,  don- 
nant aux  frères  Prêcheurs,  avec  le  pouvoir  de  refuser  d'être 
exécuteurs  des  causes  ordinaires  ou  assesseurs,  la  fonction 
supérieure  de  juger  de  la  foi=;  il  chargea  le  prieur  du  cou- 
vent des  frères  Prêcheurs  de  Paris  de  nommer  des  inquisi- 

1.  Registres  d'Innocent  IV,  par  M.  Berger,  n*  697;  Potthast, 
11390;  Hist.  génér.  de  Languedoc,  YllI,  col.  1142-1143.  Voy.  cette 
sentence  (Ibid.,  col.  1143-1144). 

2.  Lettre  du  10  juillet  1243  (Potthast,  11083;  Doat,  XXXI, 
fol.  60  vo). 

3.  Lettre  du  10  juillet  1243  (Doat,  XXXI,  fol.  63-64.  Inédite). 
Autre  lettre  du  23  janvier  1245  (Doat,  XXI,  fol.  69.  Inédite).  Autre 
lettre  du  1"  mars  1249  (Doat,  XXXI,  fol.  114-115).  Autre  lettre 
du  11  mai  1252  (Layettes,  III,  n»»  4000,  4001). 

4.  Lettre  du  20  juillet  1243  (Doat,  XXXI,  fol.  97-100.  Inédite). 

5.  Lettre  du  9  février  1244  (Registres  d'Innocent  IV,  n°  453). 


xiv  INTRODUCTION. 

teurs  pour  les  terres  du  comte  de  Poitiers  et  de  Toulouse*  et 
même  il  autorisa  le  général  des  frères  Prêcheurs  à  révo- 
quer les  inquisiteurs  déjà  nommés  par  le  saint-siège  et  à  leur 
en  substituer  d'autres^,  pouvoir  qui  tendait  à  maintenir  cet 
ordre  dans  le  privilège  et  l'avantage  d'avoir  la  délégation 
inquisitoriale,  sinon  d'une  manière  exclusive,  du  moins  habi- 
tuellement. Et  Innocent  IV,  en  permettant  aux  inquisiteurs 
des  provinces  ecclésiastiques  de  Bordeaux,  de  Narbonne 
et  d'Arles  de  citer  dans  des  lieux  sûrs  pour  eux  les  héré- 
tiques qui  leur  dressaient  des  embûches,  prit  le  moyen  qui, 
inspiré  par  les  circonstances,  pouvait  leur  permettre  d'exé- 
cuter le  plus  exactement  possible  leur  difficile  mandat^.  Il 
reste  d'ailleurs  fidèle  à  lui-même.  Nous  le  voyons  donner  au 
provincial  dominicain  d'Aragon  et  à  saint  Raymond  de  Pena- 
fort  commission  de  députer  des  inquisiteurs  de  leur  nation 
pour  la  partie  de  la  province  ecclésiastique  de  Narbonne 
appartenant  à  l' Aragon^.  Il  défend  à  l'évêque  de  Garças- 
sonne  de  lancer  l'interdit  contre  tout  lieu  suspect  d'hérésie 


1.  Lettre  du  24  octobre  1253  (Doat,  XXXI,  fol.  90.  Layettes, 
III,  n°^4m,  4113). 

2.  Lettre  du  7  juillet  1246  (Doat,  XXXI,  fol.  73-74.  Inédite). 

3.  Lettre  du  18  novembre  1247  (Registres,  n»  3421  ;  Potthast, 
12766).  —  Cependant,  il  avait,  jusqu'à  la  décision  du  concile  de 
Lyon,  suspendu  sur  un  point  l'exercice  de  l'Inquisition.  Expo- 
sant leur  devoir  aux  inquisiteurs  des  diocèses  do  Narbonne,  Car- 
cassonne,  Béziers,  Albi,  Rodez,  Elne  et  Monde,  il  distingua  entre 
les  hérétiques  manifestes  et  les  peines  mineures,  d'une  part,  — 
sur  ce  point  les  inquisiteurs  durent  procéder  comme  auparavant, 
—  et  les  hérétiques  condamnés  à  la  prison,  croix,  confiscation 
des  biens,  pèlerinages  majeurs,  d'autre  part;  sur  ce  second  point, 
les  inquisiteurs  durent  surseoir  jusqu'aux  décisions  du  concile 
(bulle  du  21  avril  1245.  Layettes,  n»  3344). 

4.  Registres,  n°4156;  Potthast,  13057.  —  Le  mêmejour,  20  octobre 
1218,  le  pape  informe  de  cette  commission  l'archevêque  et  les 


INTRODUCTION.  XV 

compris  dans  la  province  dominicaine  de  Provence  ultra 
Rodanum,  à  moins  que  vigeat  puhlica  malitia^.  Il  per- 
met aux  inquisiteurs  de  relever  de  toutes  censures  leurs 
domestiques  et  serviteurs 2. 

Des  dispositions  aussi  bienveillantes  à  l'égard  des  frères 
Prêcheurs  répondaient  à  une  situation  particulière.  Sous  le 
pontificat  d'Innocent  IV,  les  esprits  commencèrent  à  s'exci- 
ter contre  les  inquisiteurs,  qui,  au  surplus,  avaient  éprouvé 
bien  des  difficultés  du  côté  des  agents  royaux.  Les  évêques, 
nous  le  verrons  plus  loin,  les  défendirent,  et  le  pape  les  sou- 
tint, maintenant  du  même  coup  l'Inquisition  et,  au  tribunal 
de  l'Inquisition,  les  frères  Prêcheurs  comme  juges.  Par  là 
s'explique  en  partie  le  zèle  qui  lui  inspira  un  si  grand 
nombre  de  bulles. 

Il  ne  se  borne  pas,  d'ailleurs,  à  recommander  en  termes 
généraux  la  poursuite  contre  les  hérétiques"^,  ou  même  à 
encourager  les  juges,  à  l'occasion  d'un  vol  et  d'un  brùlement 
de  registres  de  l'Inquisition^.  Mais  encore  il  intervient  dans 

inquisiteurs  de  Narbonne  (Registres,  n°  4157).  Quelques  jours 
auparavant,  le  6  octobre,  il  leur  avait  interdit  de  citer  les  sujets 
du  roi  d'Aragon  (Potthast,  13040).  Cette  lettre  n'avait  fait  qu'étendre 
les  dispositions  de  la  bulle  du  19  mars  précédent  adressée  à  Pierre 
Durand  et  à  Bernard  de  Caux,  inquisiteurs,  qui  reçurent  défense 
de  citer  devant  eux  les  sujets  du  roi  d'Aragon  (Doat,  XXXI, 
fol.  94  vo-95.  Inédite).  Voy.  plus  bas,  p.  xxj,  note  3. 

1.  Potthast,  11092. 

2.  Lettre  du  2  mai  1245  (Doat,  XXXI,  fol.  70.  Inédite).  Inno- 
cent IV  favorisa  les  divers  officiers  du  tribunal  où  siégeait  le 
frère  Prêcheur.  Par  exemple,  il  les  exempta  a  prestatmie  subsidii 
Imperii  Romani  [Registres,  n°  3423;  Potthast,  12742).  Mais  il  vou- 
lut que  les  serviteurs  inutiles  fussent  supprimés  (bulle  du  14  mai 
1249.  Doat,  XXXI,  fol.  81.  Inédite). 

3.  Lettre  du  10  juin  1250  à  l'archevêque  de  Narbonne  et  à  ses 
suffragants  (Layettes,  III,  no  3877). 

4.  Lettre  datée  du  22  janvier  1248  (Potthast,  12830)  dans  VHist. 


XVJ  INTRODUCTION. 

un  assez  grand  nombre  de  cas  particuliers  :  il  révoque,  nous 
l'avons  vu,  la  sentence  d'excommunication  fulminée  contre 
le  comte  de  Toulouse  par  frères  Ferrier  et  Guillaume  Ray- 
mond, de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  inquisiteurs*;  à  la 
demande  de  l'évêque  d'Elne  et  de  l'inquisiteur,  il  confirme 
une  sentence  antérieure  condamnant  deux  hérétiques-;  il 
mande  à  Guillaume  Raymond  et  à  Pierre  Durand,  inquisi- 
teurs, d'absoudre  Guillaume  Fort,  bourgeois  de  Pamiers^; 
à  la  prière  du  comte  de  Foix,  il  enjoint  à  l'archevêque  de 
Narbonne  d'avoir  à  punir  six  hérétiques,  moyennant  toute- 
fois le  conseil  et  l'avis  des  inquisiteurs  ^  ;  il  donne  commis- 
sion à  frère  Algisius,  son  pénitencier,  d'infliger  à  Arnaud  de 
Xon,  chevalier,  du  diocèse  de  Narbonne,  à  Willem  Pons  et 
Arnaud  Bellion,  ses  sergents,  une  pénitence  salutaire  qui 
pourra  être  commuée  5;  il  remet  en  liberté  plusieurs  héré- 
tiques ayant  subi  une  peine  qu'il  regarde  comme  suffi- 
sante^; il  charge  l'évêque  d'Albi  et  l'abbé  de  Candeil  de 
réintégrer  dans  la  communion  de  l'Eglise  Jean  Fenassa, 
d'Albi,  et  Arsinde,  sa  femme,  condamnés  par  Ferrier''. 

Il  fait  davantage  encore.  Il  nomme  légat  l'élu  d'Avignon, 
Zoën  Tencarari  (1242-1263),  et  l'annonce  aux  suffragants 
de  Narbonne  et  aux  évêques  de  Cahors,  Rodez,  Albi,  Mende, 
le  Puy,  Lectoure,  Agen,  Bazas  et  Comminges*.  Puis  il  lui 

génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1239,  du  3  février  1248  dans  Doat, 
XXXI,  fol.  105  v». 

1.  Bulle  du  16  mai  1244  {Registres,  n»  697;  Potthast,  11390). 

2.  Bulle  du  13  décembre  1244  (Registres,  n°  799). 

3.  Bulle  du  24  juin  1245  (Doat,  XXXI,  fol.  103-104.  Inédite). 

4.  Bulle  du  13  janvier  1248  [Registres,  n°  3530). 

5.  Bulle  du  21  février  1248  [Registres,  n"  4093). 

6.  Bulle  du  24  décembre  1248  (Doat,  XXXI,  fol.  152  v»).  Publiée 
plus  loin. 

7.  Bulle  du  5  août  1249  (Doat,  XXXI,  fol.  169-170.  Inédite). 

8.  Bulle  du  19  juillet  1243  [Registres,  n°  31). 


INTRODUCTION.  xvij 

commande  de  remettre  en  prison  plusieurs  hérétiques  qu"un 
autre  légat,  Sotayius,  avait  délivrés  contre  la  volonté  des 
inquisiteurs  ' .  Il  étend,  à  toutes  les  terres  du  comte  de  Tou- 
louse, la  juridiction  de  l'évêque  d'Agen,  juge  ordinaire  seu- 
lement pour  son  diocèse.  Le  comte  de  Toulouse  s'est  plaint 
de  la  mollesse  des  juges,  du  retard  dans  les  condamnations 
des  hérétiques,  vivants  ou  morts,  d'où  est  résultée  une 
recrudescence  de  l'hérésie  :  ce  prélat  poursuivra  donc,  mais 
avec  le  conseil  de  l'évêque  diocésain  et  des  inquisiteurs^  Au 
besoin,  il  remplacera  les  inquisiteurs  actuels  3. 

Le  choix  de  l'évêque  d'Agen  Guillaume  s'explique  très 
bien  par  la  confiance  qu'il  inspirait  au  comte  de  Toulouse. 
Et  d'ailleurs  son  prédécesseur,  Pierre  de  Reims  (1245-1247), 
de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  écrivain  estimé^,  avait 
déjà  été  honoré  de  lettres  du  pape  l'exhortant  à  procéder 
contre  les  hérétiques  dans  la  forme  prescrite  par  l'évêque 
d'Albano,  Pierre  de  Colleraezzo  (1245-1253) ^ 

Ici  nous  touchons  à  la  procédure  inquisitoriale  ;  de  fait, 
les  bulles  d'Innocent  IV  relatives  à  la  poursuite  de  l'hérésie 
dans  le  Languedoc  contiennent  de  nombreuses  dispositions 

i.  Bulle  du  20  juillet  1243  (Doat,  XXXI,  fol.  65  v<»-66).  — 
A  propos  des  prisonniers,  je  ferai  remarquer  que  les  exemples 
d'évasion  ne  sont  pas  rares.  C'est  sans  doute  la  raison  pour 
laquelle  Innocent  IV  exhorta  les  archevêques  de  Narbonne,  de 
Bordeaux  et  d'Arles  à  veiller  à  la  garde  des  prisonniers  (bulle 
du  1"  mars  1249.  Doat,  XXXI,  fol.  114-115).  Voy.,  sur  Zoën 
Tencarari,  Hauréau,  Quelques  lettres  d'Innocent  IV,  dans  Notices  et 
extraits  des  manuscrits,  t.  XXIV,  2«  part.  Voy.  aussi  M.  Elle 
Berger,  Saint  Louis  et  Innocent  IV,  p.  64  et  suiv.  (Paris,  Thorin, 
1893,  in-8°). 

2.  Bulle  du  29  avril  1248  (Potthast,  12^13;  Laijettes,  III,  n»  3649  ; 
Registres,  n°  3867). 

3.  Bulle  du  30  avril  1248  {Registres,  n»  3868;  Layettes,  u»  3651). 

4.  Échard,  Script,  ord.  fr.  Praed.,  I,  col.  115-117. 

5.  Bulle  du  24  juillet  1246  (Registres,  n»  2043). 

b 


xviij  INTRODUCTION. 

introduisant  ou  fixant  des  points  de  procédure  qu'il  est 
indispensable  de  faire  connaître. 

D'abord,  que  la  forme  prescrite  par  l'évêque  d'Albano 
ait  été  appliquée  après  1246,  cela  me  paraît  résulter  de  la 
copie  qui  en  existait  aux  archives  de  l'Inquisition  de  la  cité 
de  Carcassonne  et  qui  servit  à  Doat*.  C'est  une  lettre  dans 
laquelle  l'évêque,  répondant  à  une  consultation  du  prieur 
provincial  des  frères  Prêcheurs  de  Lombardie,  éclaircissait 
les  points  douteux  et  traçait  la  marche  à  suivre  :  1*^  convoca- 
tion des  habitants  du  lieu,  temps  de  grâce,  abjuration  géné- 
rale de  l'hérésie,  serment  déféré  à  ceux  qui  se  présenteront 
pour  avouer,  avec  engagement,  moyennant  caution,  de  faire 
la  pénitence  canonique  qui  pourra  leur  être  infligée,  mais 
qui  ne  sera  jamais  la  mort^  la  prison  perpétuelle,  ou  un 
pèlerinage  majeur,  le  cas  de  récidive  excepté;  2°  poursuite 
d'office  contre  ceux  qui,  suspects,  ne  se  présenteront  pas,  et 
alors  citation  personnelle  ou  faite  à  l'église;  si  le  prévenu 
ne  répond  pas,  il  sera  puni  comme  il  le  mérite;  s'il  se  pré- 
sente, il  prêtera  serment,  fera  connaître  ses  ennemis  mortels, 
qui  seront  écartés  de  l'instruction  ;  S''  les  témoignages  écrits 
seront  livrés,  moins  les  noms  des  témoins,  et,  dans  le  cas 
de  faute,  la  peine  restera  abandonnée  à  la  prudence  .des 
inquisiteurs  qui  apprécieront. 

Innocent  IV,  par  ses  bulles  expédiées  en  Languedoc,  con- 
firma cette  forme  générale  de  la  procédure  en  usage  en  Lom- 
bardie, ou  se  borna  à  y  ajouter  quelques  dispositions.  Par 
exemple,  il  enjoignit  aux  inquisiteurs  de  la  province  de 
Narbonne  et  de  l'Albigeois  de  fixer  un  terme  pour  l'ab- 
juration, lequel  expiré,  ils  devaient  appliquer  les  peines 
de  droit''  :  on  reconnaîtra  là  le  temps  de  grâce.  Mais  la 

L  Doat,  XXXI,  fol.  5  vo-9. 

2.  Bulledu  12  décembre  1243  {Registres,  n»  317  ;  Potthast,  11193). 


INTRODUCTION.  xix 

lettre  de  l'évêque  d'Albano,  très  générale,  n'avait  point 
prévu  toutes  les  situations;  elle  restait  muette  sur  la  péna- 
lité à  infliger  aux  hérétiques  notoires,  en  particulier  sur  le 
point  de  savoir  si  une  peine  ou  pénitence  pourrait  être  com- 
muée en  une  autre  peine  ou  pénitence.  Or,  par  sa  bulle  du 
20  janvier  1245,  Innocent  IV  permit  aux  inquisiteurs  de  la 
province  dominicaine  de  Provence,  qui,  je  le  rappelle,  com- 
prenait le  comté  de  Toulouse  dans  ses  limites,  de  commuer, 
du  consentement  des  prélats,  les  pénitences  infligées  aux 
hérétiques'.  Le  9  décembre  1247,  il  écrivait  à  l'archevêque 
d'Auch  pour  lui  donner  la  faculté  de  commuer  la  prison  en 
la  croisade  ou  voyage  d'outre-mer^,  et,  le  2  mars  1248,  il 
faisait  savoir  à  l'évêque  d'Albi  que  les  hérétiques  de  la  terre 
de  Philippe  de  Montfort,  déjà  en  prison,  pourraient  être 
autorisés  à  prendre  la  croix  3;  le  30  avril  suivant,  il  confé- 
rait à  l'évêque  d'Agen  le  pouvoir  de  commuer,  d'accord 
avec  les  inquisiteurs,  certaines  peines  en  la  croisade^.  Ainsi 
le  principe  de  la  commutation  de  la  peine  se  trouva  admis 
et  consacré;  en  fait,  il  fut  souvent  appliqué.  Le  pape, 
cependant,  écarta  l'amende  pécuniaire^  ;  ce  n'est  que  bien 
plus  tard  que  l'aumône  fut  imposée  comme  pénitence  ;  on  ne 
la  trouve  pas  dans  les  exemples  assez  fréquents  de  prisonniers 

1.  Doat,  XXXI,  fol.  68.  Inédite. 

2.  Registres,  n»  3508  ;  Layettes,  III,  n"  3625.  Dans  les  Registres, 
cette  bulle  est  datée  du  9  décembre. 

3.  Registres,  n°  3677;  Potthast,  12854. 

4.  Registres,  n'>3866;  Potthast,  12914;  Hist.  génér.de  Languedoc, 
VUI,  col.  1240.  —  Mais  Innocent  IV  interdit  à  l'évêque  d'Agen  et 
à  deux  inquisiteurs  de  Toulouse  d'imposer  des  pèlerinages  dispen- 
dieux en  Terre  Sainte  (bulle  du  26  mai  1248.  Doat,  XXXI, 
fol.  80  vo-81.  Inédite). 

5.  Registres,  n'>5257;  Layettes,  III,  n^^  3946,  4000,  4001.  —  Cette 
amende  avait  été  précédemment  admise  par  lui  (bulle  du  19  jan- 
vier 1245.  Doat,  XXXI,  fol.  71). 


XX  INTRODUCTION. 

libérés  sous  Innocent  IV;  je  dis  libérés,  car  le  pape,  par  sa 
bulle  du  2  décembre  1247,  êdicta  que  les  prisonniers,  ayant 
fait  exactement  leur  pénitence,  pourraient  être  rendus  à  la 
liberté*.  Ce  n'est  pas  tout.  Se  préoccupant  de  l'entretien 
des  prisonniers,  il  reconnut  que  les  biens  des  hérétiques 
condamnés  à  la  prison  pouvaient  y  être  affectés^.  Il  ordonna 
aux  inquisiteurs  d'exhorter  par  eux-mêmes  ou  par  d'autres 
les  hérétiques  k  reconnaître  et  avouer  enfin  leurs  erreurs^  ; 
car  le  retour  de  l'hérétique  à  l'unité  chrétienne  apportait  un 
double  bénéfice  :  pour  l'Eglise  une  conversion,  but  supérieur 
invariablement  poursuivi,  pour  l'hérétique,  la  liberté.  Il  con- 
sacra le  principe,  admis  dès  le  premier  jour,  que  les  noms  des 
témoins  resteraient  secrets.  Mais  il  voulut,  en  outre,  qu'ils 
fussent  communiqués  à  quelques  personnages^  c'est-à-dire 
—  car  cette  disposition  ne  peut  avoir  d'autre  sens  —  que 
les  témoignages  fussent  rigoureusement  examinés  et  pesés 
au  poids  du  sanctuaire.  Déplus,  l'inquisiteur  dut  s'adjoindre 
deux  personnes  ou  assesseurs  pour  l'examen  des  prévenus, 
et  ne  prononcer  la  sentence  que  conseil  pris  auprès' de 
l'évêque  et  de  jurisconsultes  prudents^  :  de  là  cette  formule, 
ou  une  autre  formule  équivalente,  qui  reviennent  invaria- 
blement dans  les  sentences  :  Communicato  multorwn 
praelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio^. 
Innocent  IV  régla  encore  quelques  autres  points  intéres- 

1.  Registres,  n°  3454;  Potthast,  12752.  —  Dans  les  Registres,  cette 
bulle  est  datée  du  3  décembre. 

2.  Bulle  du  19  janvier  1245  (Doat,  XXXI,  fol.  71-72.  Inédite). 

3.  Bulle   du    12   novembre   1247    (Potthast,   12744;  Registres, 
n°  3421). 

4.  Bulle  du  13  juillet  1254  (Layettes,  III,  n»  4112). 

5.  Bulle  du  11  juillet  1254  (Layettes,  III,  n»  4111.  Cf.  n°  4113). 

6.  Voy.  mon  mémoire  la  Formule  «  communicato  bonorum  viro- 
rum, consilio  »  des  sentences  inquisitoriales  (Paris,  Bouillon,  1898). 


INTRODUCTION.  xxj 

sants.  L'hérésie  avait  pris  une  telle  extension  que  dans  bien 
des  familles  l'un  des  deux  époux,  le  plus  souvent  le  mari, 
lui  appartenait  ;  il  n'y  vit  un  motif  de  séparation  que  dans 
deux  cas  :  si  la  partie  catholique  était  gravement  exposée  à 
offenser  Dieu,  ou  bien  si  la  séparation  devait  amener  l'héré- 
tique à  résipiscence*.  La  présence  de  l'hérésie  dans  la  famille 
avait  créé  une  autre  situation  non  moins  malheureuse,  sur- 
tout pour  la  femme.  On  sait  quelle  était  la  conséquence  de 
la  condamnation  pour  hérésie  :  la  prison  perpétuelle  entraî- 
nait la  confiscation  des  biens  ;  de  même,  et  à  plus  forte  rai- 
son, l'abandon  au  bras  séculier.  Il  était  arrivé  que  la  dot  de 
la  femme  avait  suivi  le  sort  des  biens  du  mari.  Innocent  IV 
voulut  d'abord  réparer,  pour  le  passé,  et  empêcher,  dans 
l'avenir,  une  telle  injustice;  par  sa  bulle  du  12  novembre 
1247,  adressée  aux  archevêques  de  Bordeaux,  Narbonne  et 
Arles,  aux  évêques  de  Toulouse,  Cahors,  le  Puy,  Mende, 
Albi  et  Rodez,  il  ordonna  de  rendre  aux  épouses  catholiques 
les  dots  confisquées  à  cause  ou  à  l'occasion  de  l'hérésie  de 
leurs  maris  et  de  ne  plus  permettre  qu'elles  fussent  saisies  à 
l'avenir^.  Sans  aucun  doute,  un  tel  acte  de  haute  sagesse 
honore  la  m-émoire  de  ce  pontife.  Enfin,  il  arrêta  à  nouveau 
que  l'inquisiteur  ou  les  inquisiteurs  du  comté  de  Toulouse 
ne  devraient  ni  ne  pourraient  en  aucun  cas  citer,  poursuivre 
ou  frapper  les  sujets  du  roi  d'Aragon  ^ 

1.  Bulle  du  12  mai  1246  en  réponse  à  une  consultation  de  l'ar- 
chevêque de  Narbonne  et  de  ses  suffragants  {Registres,  n°  1844). 

2.  Registres,  n»  3422;  Potthast,  12743. 

3.  Cette  mesure  s'explique  par  cette  considération  que  le  diocèse 
de  Narbonne  comprenait,  par  exemple,  le  château  et  la  vicomte 
de  Fenouillèdes  (comm.  de  Fenouillet,  Pyrénées-Orientales).  C'est 
du  moins  ce  que  prétendirent  les  héritiers  de  Pierre  de  Fenouillet 
dans  le  procès  qu'ils  intentèrent  à  l'Inquisition  devant  le  pape 
Boniface  VIII  en  revision  d'une  sentence  do  Pons  du  Pouget. 


xxij  INTRODUCTION. 

En  un  mot,  surveiller  l'hérésie,  mettre  à  l'abri  des  pour- 
suites ceux  qui  voulaient  faire  acte  d'orthodoxie,  contenir  le 
zèle  des  inquisiteurs  en  précisant  et  réglant  rigoureusement 
la  procédure,  et  par  là  même  préparer  la  pacification  du  Lan- 
guedoc, de  la  Garonne  jusqu'au  Rhône  :  telle  fut  la  politique 
d'Innocent  IV  ;  elle  explique  toute  sa  conduite  à  l'égard  de 
l'Inquisition. 

3.  Aleœandre  IV  (1254-1261). 

Je  m'arrêterai  moins  sur  le  pontificat  d'Alexandre  IV, 
qui,  bien  qu'il  ait  renouvelé  l'excommunication  contre  les 
Cathares,  Pathares,  Pauvres  de  Lyon  et  tous  autres  héré- 
tiques^  n'a  pas  exercé  sur  l'Inquisition  dans  le  Languedoc 
une  action  aussi  décisive  que  son  prédécesseur.  Il  semble 
qu'il  ait  voulu  le  reconnaître  tout  le  premier,  car  il  lui  est 
arrivé  plus  d'une  fois  de  renvoyer  les  inquisiteurs  aux  con- 
stitutions d'Innocent  IV  pour  les  questions  de  procédure^. 

«  In  primis  intendit  probare  idem  procurator  (Guillelmus  Da- 
vini)  quod  et  vicecomitatus  Fenoledesii  cum  suo  territorio,  juris- 
dictione  ot  districtu  et  pertinentes  ab  antiquissimis  temporibus 
et  per  ipsa  tempora,  et  etiam  quamdiu  dominus  P.  de  Feno- 
leto,  avus  dicti  domini  P.  de  Fenoleto,  inilitis,  tenuit  castrum, 
vicecoraitatum  et  alia  predicta,  et  diu  post  fuerunt  situata  in  regno 
et  infra  fines  regni  Aragonie  ac  in  districtu  et  de  districtu  Régis 
et  rogni  et  de  regno  Aragonie...  »  (Doat,  XXXII,  fol.  130  v"-131. 
Cf.  fol.  51  vo-52).  Voy.  plus  loin,  p.  32,  la  sentence  de  Pons  du 
Pouget. 

1.  Bulle  du  25  avril  1260  (Potthast,  17840.  Cf.  15425.  Doat, 
XXXI,  fol.  273-276). 

2.  Bulle  du  28  juillet  1255  (Potthast,  15958).  Cette  bulle  eut 
pour  destinataires  frère  Raynier  de  Plaisance  et  les  autres  inqui- 
siteurs de  Lombardie.  Mais  nul  doute  que  les  inquisiteurs  du 
Languedoc  en  aient  suivi  la  direction,  car  ils  en  firent  faire  une 
copie;  elle  s'est  retrouvée  dans  les  archives  de  l'Inquisition  de 
Garcassonne,  d'où  elle  est  passée  dans  Doat  (XXXI,  fol.  183  v"- 


INTRODUCTION.  xxiij 

Il  renouvela  et  confirma  pour  le  maître  général  et  le 
prieur  de  chaque  province  des  frères  Prêcheurs  le  pouvoir 
de  rapporter  la  commission  inquisitoriale  et  de  nommer  de 
nouveaux  inquisiteurs  pris  dans  l'ordre,  qui,  par  ce  seul 
fait,  recevaient  la  délégation  pontificale  et,  avec  elle,  le  pou- 
voir de  jugera  II  nomma  lui-même  le  prieur  des  frères  Prê- 
cheurs de  Paris  inquisiteur  dans  le  comté  de  Toulouse^,  non, 
je  pense,  que  celui-ci  se  soit  transporté  sur  les  bords  de  la 
Garonne  pour  entendre  des  aveux  et  prononcer  des  sen- 
tences, mais  parce  qu'il  pouvait  être  un  instrument  très 
utile,  puissant  même,  car  il  était  bien  placé  pour  mener  à 
bonne  fin  l'œuvre  générale  de  la  répression  de  l'hérésie. 
C'est  ainsi  qu'il  lui  envoya  les  pouvoirs  d'accorder,  par  lui- 
même  ou  par  ceux  qu'il  désignerait,  une  indulgence  de  trois 
ans  en  faveur  des  fidèles  poursuivant  les  hérétiques  et  leurs 
fauteurs^;  qu'il  lui  permit  de  déterminer  le  sens  des  statuts 
édictés  contre  les  hérétiques,  c'est-à-dire  d'en  donner  une 
interprétation  authentique  ou  faisant  autorité^.  Il  lui  confia 
le  soin  difficile  de  pourvoir  à  la  juste  correction  de  ceux  qui 
auraient  été  relevés  de  la  pénitence  imprudemment  ou  par 
des  gens  sans  mandata  II  le  prit  souvent  pour  intermédiaire, 

184).  Cette  observation  pourrait  s'appliquer  à  un  grand  nombre 
d'autres  bulles  d'Alexandre  IV  ou  de  chacun  des  papes  du 
xnie  siècle  qui  ont  contribué  à  fixer  la  marche  de  l'Inquisition, 
uniforme  à  peu  près  partout.  Voy.,  par  exemple,  Potthast,  15986, 
et  Doat,  XXI,  fol.  184  vo-185. 

1.  Bulle  du  13  mai  1256  (Doat,  XXXI,  fol.  193  vo.l94). 

2.  Cependant,  on  voit,  par  une  bulle  du  9  novembre  1256, 
qu'Alexandre  IV  lui  confia  l'affaire  de  l'Inquisition  dans  toute 
la  France,  les  comtés  de  Toulouse  et  de  Poitiers  exceptés;  en 
effet,  il  y  avait  déjà  des  inquisiteurs  dans  ces  deux  comtés  (Pot- 
thast, 16611;  Doat,  XXXI,  fol.  230-236). 

3.  Bulle  du  8  mars  1255  (Doat,  XXXI,  fol.  179-180). 

4.  Bulle  du  9  avril  1255  (Doat,  XXXI,  fol.  108  v-lSl). 

5.  Bulledul5avrd  1255  (E>otthast,  15805;  Doat,  XXXI,  fol.  182). 


xxiv  INTRODUCTION. 

si  je  puis  ainsi  parler,  c'est-à-dire  qu'il  adressa  ses  bulles  au 
prieur  des  frères  Prêcheurs  de  Paris  et  aux  autres  inquisi- 
teurs. Un  exemple  assez  remarquable  de  cette  façon  de  pro- 
céder est  la  bulle  du  12  juin  1257  contenant  la  délégation 
en  faveur  des  inquisiteurs  du  comté  de  Toulouse  pour  exer- 
cer l'Inquisition  en  Provence,  avec  la  mention  expresse 
que  l'évêque  d'Avignon,  bien  que  légat,  devra  se  garder  de 
les  troublera 

Alexandre  IV,  d'ailleurs,  s'inspirant  des  circonstances 
et  des  besoins,  ou  bien  confirme  des  dispositions  de  droit 
antérieures,  ou  bien  en  introduit  de  nouvelles.  Ainsi  il 
autorise  les  inquisiteurs  à  appeler  auprès  d'eux  des  hommes 
experts  {periti),  qu'ils  consulteront  sur  les  sentences  à  pro- 
noncera Comme  ses  deux  prédécesseurs,  il  impose  le  secret 
en  ce  qui  regarde  le  nom  des  témoins  accusateurs  :  ceux-ci 
ne  seront  communiqués  qu'à  quelques  personnes  sages ^  Mais 
il  veut  que  les  enfants  et  neveux  des  hérétiques  condamnés 
se  voient  exclure  de  toute  charge  et  dignité ^  ;  que  les  excom- 
muniés pour  hérésie  et  autres  soient  admis  à  témoigner 
contre  les  hérétiques^  ;  que  les  officiers  excommuniés  puissent 
procéder  contre  eux  quand  ils  en  seront  requis^.  Pourront 
être  condamnés  comme  hérétiques  ceux  qui  auront  refusé 
de  comparaître  pendant  l'année  qui  suivra  l'excommunica- 

La  même  bulle  porte  semblable  commission  pour  les  autres  inqui- 
siteurs des  comtés  de  Toulouse  et  de  Poitiers. 

1.  Layettes,  n»  4347;  Doat,  XXXI,  fol.  239-240. 

2.  Bulle  du  15  avril  1255  (Potthast,  15804;  Doat,  XXXI, 
fol.  183;  Registres,  n°  372,  par  M.  de  la  Roacièro.  Collection  de 
l'École  française  de  Rome,  1895).  Cette  disposition  fut  renouvelée 
par  une  autre  bulle  du  27  avril  1260  adressée  aux  inquisiteurs  de 
Franco  (Doat,  XXXI,  fol.  204). 

3.  Layettes,  lil,  n»  4221. 

4.  Bulle  du  9  avril  1255  (Doat,  XXXI,  fol.  180  vo-181). 

5.  Bulle  du  6  mai  1260  (Doat,  XXXI,  fol.  206). 

6.  Bulle  du  27  juin  1260  (Doat,  XXXI,  fol.  223-224.  Cf.  fol.  281). 


INTRODUCTION.  xxv 

tion^.  Il  ne  faudra  pas  refuser  les  sacrements  de  pénitence 
et  d'eucharistie  aux  hérétiques  qui  seront  livrés  au  bras 
séculier  2. 

Enfin  Alexandre  IV,  répondant  à  des  doutes  proposés  par 
les  inquisiteurs  de  Toulouse,  exposa  plusieurs  points  de  droit 
et  de  procédure  importants  ou  curieux  :  1"  Sera  considéré 
comme  relaps  celui-là  seul  sur  lequel  pèsera  un  grave  soupçon 
d'hérésie  avant  son  abjuration,  ou  qui  pourra  être  considéré 
comme  retombé  dans  une  erreur  précédemment  professée; 
2°  La  divination  et  le  sortilège  n'appartiennent  à  la  com- 
pétence de  l'inquisiteur  qu'autant  que  ces  délits  ont  une  rela- 
tion directe  avec  la  foi  ou  l'unité;  3"  Si  un  hérétique,  ayant 
engagé  ses  biens,  meurt  avant  d'avoir  accompli  sa  pénitence, 
les  héritiers  restent  ses  répondants  responsables  et  devront 
satisfaire;  4°  Il  en  va  tout  autrement  dans  le  cas  où  l'héré- 
tique meurt  dans  l'intervalle  du  temps  qui  sépare  l'aveu  de 
la  sentence,  la  pénitence  n'ayant  pas  été  infligée,  etc.,  etc.^. 

Cette  bulle,  c'est  justice,  doit  être  rangée  à  côté  des 
grandes  bulles  de  Grégoire  IX,  d'Innocent  IV  et  de 
quelques-uns  des  papes  qui  vont  suivre. 

\.  Bulle  (lu  4  mai  1260  (Doat,  XXXI,  fol.  279). 

2.  Bulle  du  30  avril  1260  (Potthast,  17845;  Doat,  XXXI, 
fol.  205).  Il  tempéra  des  pénitences  (Registres,  n°  773). 

3.  Bulle  du  9  décembre  1257  (Doat,  XXXI,  fol.  244-249).  — 
Alexandre  IV  accorda  aux  inquisiteurs  quelques  privilèges  facili- 
tant leur  tâche  :  la  faculté  de  prendre  comme  notaires  des  prêtres 
et  autres  clercs  (bulle  du  5  décembre  1257.  Doat,  XXXI,  fol.  198  v») 

—  notez  que  ce  privilège  fut  accordé  le  24  avril  1260  aux  inqui- 
siteurs des  pays  soumis  au  roi  de  France  (Doat,  XXXI,  fol.  271); 

—  l'exemption  à  l'égard  des  délégués  ou  sous-dôlégués  pontifi- 
caux, qui  ne  pouvaient  frapper  d'excommunication  les  inquisi- 
teurs, ni  quatre  de  leurs  notaires  (Potthast,  17097);  le  pouvoir 
pour  les -inquisiteurs  de  s'absoudre  mutuellement  des  excommu- 
nications et  irrégularités  encourues,  27  avril  1260  (Doat,  XXXI, 
fol.  277). 


XXVJ 


INTRODUCTION. 


4.  Urbain  IV  [1261-1264). 

Urbain  IV  a  peu  légiféré  sur  l'Inquisition,  soit  que  les 
circonstances  ne  l'aient  pas  amené  à  le  faire,  soit  qu'il  ait 
été  absorbé  par  les  intérêts  de  la  Terre  Sainte  et  l'inévitable 
croisade,  soit  que  l'Inquisition,  dans  le  Languedoc  comme 
ailleurs,  ait  régulièrement  suivi  son  cours.  Le  fait  est  qu'il 
adressa  plusieurs  lettres,  soit  aux  inquisiteurs  de  Lorabar- 
die,  qui  semblent  avoir  alors  éprouvé  des  embarras  locaux 
considérables*,  soit  aux  inquisiteurs  d'Aragon,  dont  il  élar- 
git les  privilèges  et  auxquels,  d'ailleurs,  il  envoya  la  réponse 
d'Alexandre  IV,  du  10  janvier  1260,  aux  inquisiteurs  de 
Toulouse^.  Je  n'ai  relevé  que  deux  lettres  qui  aient  eu  pour 
destinataires  les  inquisiteurs  du  Languedoc*^.  La  première  est 
du  28  mars  1263.  Urbain  IV  leur  enjoint  de  ne  pas  inquié- 
ter Guillaume  Vital,  de  Limoux,  Arnaud  Embrin  et  Ber- 
nard Arnaud,  frères,  à  cause  de  leur  frère  Bernard,  qui  a 
été  empêcbé  par  l'âge  d'accomplir  le  voyage  d'outre-mer^. 
La  seconde,  du  2  août  1264,  est  adressée  aux  inquisiteurs 
des  comtés  de  Toulouse  et  de  Poitiers,  de  France  et  des  pays 
hors  de  France,  Avignon  exceptée.  Le  pape  rappelle  les  prin- 
cipes de  la  procédure  :  ne  pas  poursuivre  sans  les  évêques, 
absoudre  les  prévenus  qui  avouent  et  acquiescent  à  une  péni- 
tence «  arbitraire  »,  s'adjoindre  deux  personnes  pour  entendre 
les  accusés,  ne  pas  révéler  aux  prévenus  les  noms  des  dépo- 

1.  Potthast,  18253,  18256,  18383,  1S418,  18422. 

2.  Potthast,  18387,  18389,  18395,  18396. 

3.  A  l'heure  où  j'écris  ces  lignes,  un  seul  fascicule  des  Registres 
d'Urbain  IV,  par  MM.  Dorez  et  Guiraud,  a  paru.  Il  comprend  la 
première  et  la  deuxième  année  de  ce  ponliûcat  (Paris,  Tliorin, 
in-8o  raisin,  1892.  Bibl.  des  Écoles  françaises  d'Athènes  et  de  Ronie). 

4.  Doat,  XXXI,  fol.  283  vo-284. 


INTRODUCTION.  xxvij 

sants,  mais  les  communiquer  à  des  personnes  prudentes, 
qu'il  faut  consulter  avant  de  rendre  la  sentence,  etc.^ 

5.  Les  papes  de  Clément  IV  à  Jean  XXII  (1265- 
1334). 

Déjà  le  pape  Urbain  IV,  nous  venons  de  le  voir,  ne  s'était 
occupé  qu'incidemment  de  l'Inquisition  languedocienne;  il 
ne  fut  pas  amené  par  les  circonstances  à  régler  un  point  ou 
un  autre  ayant  une  importance  notable  pour  le  fonctionne- 
ment du  tribunal  ou  à  décider  des  doutes  sur  la  procédure. 
La  même  observation  s'applique  en  partie  à  l'action  des 
pontifes  qui  lui  succédèrent  jusqu'à  Clément  V  et  à  Jean  XXII, 
terme  de  notre  étude. 

Clément  IV  (1265-1268)  a  laissé  de  nombreuses  preuves 
de  son  zèle  contre  l'hérésie,  en  Italie^  surtout  dans  la  Lom- 
bardie  et  la  marche  de  Gênes  ^,  la  marche  d'Ancône^  et  les 
Romagnes=.  Il  porta  encore  sa  sollicitude  en  Bourgogne  et 
en  Lorraine^  et  aussi  en  France  {regnum  Franciae), 
ayant  soin  ici  d'excepter  les  terres  du  comte  de  Poitiers  et 
de  Toulouse'  et  du  roi  de  Sicile^,  c'est-à-dire  tout  le  midi, 
Languedoc  et   Provence,    dont  les    conditions   politiques 

1.  Bulle  du  2  août  1264.  —  Boutaric  [Saint  Louis  et  Alfonse  de 
Poitiers,  p.  443,  note  7)  a  l'air  de  croire  que  cette  procédure  date 
d'Urbain  IV.  «  Il  détermine,  dit-il,  les  modes  de  procéder  de  l'In- 
quisition au  milieu  du  xiii'  siècle  »  (p.  443).  Je  n'ai  pas  besoin 
d'insister  pour  montrer  qu'elle  est  antérieure  à  Urbain  IV. 

2.  Potthast,  19423,  19428,  19433. 

3.  Doat,  XXXI,  fol.  296  v<'-304,  304-306;  Potthast,  19522, 
19896. 

4.  Potthast,  19905. 

5.  Potthast,  19348. 

6.  Doat,  XXXII,  fol.  15-16. 

7.  Doat,  XXXII,  fol.  32  v°-30  ;  Potthast,  19559. 

8.  Ibid. 


xxviij  INTRODUCTION. 

étaient  assez  particulières.  Là  cependant  il  agit  :  il  mande  au 
provincial  des  frères  Mineurs  de  Provence  d'instituer  des 
inquisiteurs  dans  les  diocèses  d'Orange,  d'Avignon  et  de 
Vaison  '  ;  il  écrit  aux  archevêques  et  aux  évêques  des  com- 
tés de  Toulouse  et  de  Poitiers  de  faire  observer  les  statuts 
édictés  contre  les  Juifs  et  les  judaïsants,  dont  il  veut  que 
les  inquisiteurs  jugent  désormais  les  causes^  :  disposition 
nouvelle  qui  lui  appartient.  Les  Juifs  qui  pullulent  dans 
l'Aragon,  sur  le  littoral  de  la  Méditerranée  et  dans  le  midi^ 
ne  seront  plus  admis  désormais  à  prendre  à  leur  service  des 
chrétiens  ;  ils  ne  pourront  point  bâtir  de  nouvelles  syna- 
gogues ;  le  vendredi  saint,  leurs  maisons  resteront  fermées, 
portes  et  fenêtres  closes;  ils  ne  paraîtront  en  public  ni 
les  jours  des  Lamentations,  ni  le  dimanche  de  la  Pas- 
sion ;  ils  porteront  des  marques  extérieures  de  leur  condition 
de  juifs^.  A  cette  date,  en  effet,  les  Juifs  furent  pour  la  société 
chrétienne  un  véritable  danger  :  n'avait-on  pas  vu  l'ère  ,des 
chrétiens  judaïsants  se  rouvrir?  Au  temps  de  Bernard  Gui 
elle  n'était  point  encore  fermée^. 

Clément  IV  cependant  resta  fidèle  aux  principes  de  modé- 
ration propres  au  saint-siège  ;  par  exemple,  il  mitigea  la 

1.  Potthast,  20169. 

2.  Potthast,  20095,  20082,  20081. 

3.  Saige,  les  Juifs  du  Languedoc  antérieurement  au  XIV^  siècle 
(Paris,  Picard,  1881,  in-8°).  —  Déjà,  cependant,  le  concile  de 
Béziers,  en  1246,  avait  promulgué  contre  les  Juifs  une  série  de 
prohibitions.  Mais  Innocent  IV  et  saint  Louis  s'étaient  montrés 
tolérants  pour  eux.  Toutefois,  il  faut  noter  la  lettre  d'Innocent  IV 
à  l'évoque  de  Maguelonne,  du  7  juillet  1248,  par  laquelle  il  lui 
manda  d'imposer  aux  Juifs  de  son  diocèse  un  costume  qui  les  fît 
reconnaître  (Potthast,  12976). 

4.  Doat,  XXXII,  fol.  4  v°-7. 

5.  Practica,  Quinta  pars,  V,  VII,  9,  10,  p.  288,  289,  299,  300, 
éd.  Douais. 


INTRODUCTION.  XXix 

peine  infligée,  dans  le  Venaissin,  à  Brémond  de  l'Ile  {de  In- 
sula)  qui,  condamné  à  la  prison  perpétuelle,  y  avait  assez 
souffert,  et  dont  les  biens  avaient  été  confisqués*.  Ce  fut  dans 
une  pensée  d'ordre  et  pour  maintenir  l'esprit  de  suite  au  sein 
du  tribunal  qu'il  introduisit  cette  disposition  de  droit,  confir- 
mée plus  tard,  à  savoir  que  les  pouvoirs  de  l'inquisiteur, 
juge  délégué,  n'expiraient  point  à  la  mort  du  pontife 
ayant  donné  la  délégation  :  ils  étaient  conférés  à  vie  ou  jus- 
qu'à révocation'.  Ainsi  le  juge  délégué  fut  autant  que  pos- 
sible rapproché  du  juge  ordinaire. 

Grégoire  X  (1271-1276)  ne  mérite  ici  qu'une  simple  men- 
tion, car  il  s'inspira  de  Clément  IV  quand  il  excita  le  zèle 
des  inquisiteurs  in  regno  Franciae  et  renouvela  les  prin- 
cipes de  la  poursuite  contre  les  Juifs  et  les  judaïsants^.  Cepen- 
dant il  convient  de  signaler  une  lettre  du  cardinal  de  Saint- 
Nicolas  in  Carcere,  Jean  Gaetano  Orsini,  plus  tard 
Nicolas  III  (1277-1281),  par  laquelle  les  inquisiteurs  furent 
autorisés  à  faire  transcrire  les  dépositions  pour  s'en  servir 
ultérieurement  selon  les  occurrences  ^  mesure  qui  certaine- 
ment eut  des  efîets. 

Nicolas  III  (1277-1280)  ne  m'a  rien  fourni  de  spécial 

1.  Bulle  du  2  novembre  1266  adressée  à  frère  Pierre  de  Euseto 
(Luseto?),  des  frères  Prêcheurs,  inquisiteur  dans  le  Venaissin 
(Doat,  XXXII,  fol.  30-31). 

2.  Potthast,  19379. 

3.  Potthast,  20720,  20724,  20798;  Doat,  XXXII,  fol.  91  vo-100. 
—  Il  convient  de  signaler  ici  les  constitutions  synodales  de  Ber- 
nard de  Gapendu,  évêque  de  Carcassonne,  de  l'année  1272,  dont 
le  eh.  XX,  De  Judaeis,  contient  des  dispositions  curieuses  :  marque 
extérieure  sur  les  vêtements,  défense  de  paraître  en  public  les 
jours  des  Lamentations  et  le  dimanche  de  la  Passion,  etc.  (Bouges, 
Hist.  ecclésiastique  et  civile  de  la  ville  et  diocèse  de  Carcassonne, 
Preuves,  p.  596,  597.  Paris,  1741,  petit  in-4°). 

4.  Doat,  XXXII,  fol.  101-102. 


XXX  INTRODUCTION. 

pour  le  Languedoc  ;  nous  n'avons  de  lui  que  de  rares  actes 
relatifs  à  l'Italie ^  ■-  ■    -  <:.    . 

Honorius  IV  (1285-1287),  qui  établit  l'Inquisition  en 
Sardaigne-,  s'occupa  quelque  peu  de  l'Inquisition  dans  le 
Languedoc.  Ses  actes,  sans  parler  de  la  bulle  par  laquelle  il 
donnait  au  prieur  des  frères  Prêcheurs  de  Paris  le  pouvoir 
de  créer  des  notaires  pour  l'Inquisition  à  Carcassonne',  pour 
être  rares,  sont  loin  d'être  dépourvus  d'intérêt.  D'abord,  à 
propos  d'un  haut  personnage  ecclésiastique  que  nous  retrou- 
verons plus  tard,  Sanche  dit  Morlane,  archidiacre  de  Car- 
cassonne,  hérétique,  soutien  des  hérétiques  et  qui  eût  voulu 
dérober  et  brûler  les  livres  de  l'Inquisition,  le  pape  écrivit 
à  l'inquisiteur  Jean  Galand  :  il  demanda  l'envoi  des  dépo- 
sitions faites  contre  Sanche  Morlane^.  Ensuite  il  s'opposa 
aux  adversaires  du  tribunal^,  à  l'origine  même  du  mou- 
vement qui ,  quinze  ans  plus  tard ,  amena  sur  la  scène 
l'agitateur  Bernard  Délicieux. 

Nicolas  IV  (1288-1292),  qui,  pendant  un  court  pontificat 
de  quatre  ans,  déploya  une  extrême  activité  contre  l'hérésie 
et  encouragea  si  fort  la  poursuite  inquisitoriale*',  qui  rappela 

1.  Potthast,  21455,  21575. 

2.  Registres  d' Honorius  IV,  publiés  par  M.  Maurice  Prou,  n»  163 
(Paris,  Thorin,  1888,  in-B»  raisin.  Coll.  de  l'École  de  Rome); 
Potthast,  22307. 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  139-140;  Potthast,  22548. 

4.  Bulle  du  13  décembre  1285  adressée  à  Jean  Galand,  inquisi- 
teur de  Garcassonne  (Doat,  XXXII,  fol.  136  v»-138). 

5.  Bulle  du  5  novembre  1285  adressée  à  Jean  Galand  et  Jean 
Vigouroux,  inquisiteurs,  leur  mandant  de  procéder  contre  ceux 
de  la  ville  et  du  diocèse  de  Garcassonne  qui  font  obstacle  à  l'In- 
quisition (Registres,  n»  173;  Potthast,  22322;  Doat,  XXXII, 
fol.  132-133). 

6.  Notamment  dans  le  Gomtat,  la  ville  d'Avignon  et  les  pro- 
vinces ecclésiastiques  d'Arles,  Aix  et  Embrun  {Registres  de  Nico- 


INTRODUCTION.  xxxj 

les  constitutions  de  Frédéric  II  et  condamna  l'ordre  des 
Apôtres*,  qui  fulmina  l'excommunication  contre  les  héré- 
tiques et  leurs  fauteurs  ^  et  édicta  à  nouveau  la  poursuite 
contre  les  chrétiens  judaïsants  et  les  Juifs  d'abord  convertis, 
mais  revenus  ensuite  à  la  circoncision  et  au  sabbat  3,  qui 
renouvela  les  constitutions  de  ses  prédécesseurs  Innocent  IV, 
Alexandre  IV  et  Clément  IV'*,  n'eut  que  rarement  à  inter- 
venir dans  les  affaires  du  Languedoc.  Je  signalais  tout  à 
l'heure  le  cas  de  cet  archidiacre  de  Carcassonne  qui,  au 
lieu  de  combattre  les  hérétiques,  les  soutenait.  Sa  famille 
avait  fourni  à  l'hérésie  une  autre  recrue  importante,  Éléazar 
de  Lagravede  Pejriac,  chevalier.  Condamné,  celui-ci  s'était 
évadé  de  prison,  et,  aux  termes  du  droit,  ses  fils  et  ses 
neveux  se  trouvaient  par  là  même  exclus  de  toute  charge. 
C'est  ainsi  que  le  pape  fut  prié  de  régulariser  la  situation  de 
deux  de  ses  neveux,  dont  le  premier,  Isarn  Morlane,  était 
archiprêtre  de  Carcassonne,  et  le  second,  Sanche  Morlane, 
curé  dans  le  diocèse^.  Il  leur  fut  accordé  de  pouvoir  être 
promus  à  tous  les  ordres,  charges  et  dignités^. 

las  IV,  par  M.  Langlois,  no^318,  319,  320,  321,  367,  426,  427,  428, 
429,  430,  431,  432,  433,  2028,  2029,  2124,  2125,  2293;  Potthast, 
22839,  22840,  22845,23170,  23185,  23201).  Cf.  ses  autres  actes  rela- 
tifs à  l'Inquisition  {Registres,  241,  322,  1362,  1363, 1364,  2095,  2356, 
2357,  2777,  2778,  2779,  2913,  2914,  3378,  5425,  5723,  5724,  6896, 
6924  ;  Doat,  XXXII,  fol.  153-154, 160  v°,  105-112;  Potthast,  22692, 
23053,  23188,  23751,  23940,  23941). 

1.  Registres,  n»  4253. 

2.  Registres,  n»  434  ;  Potthast,  22846. 

3.  Registres,  n°  322;  Doat,  XXXII,  fol.  153-154. 

4.  Registres,  n»'  1362,  1363,  1364;  Potthast,  23053.  —  Il  s'agit 
dans  ces  bulles  de  l'Inquisition  en  Lombardie  et  dans  la  Marche 
de  Gênes. 

5.  Rector  de  Podio  Therico. 

6.  Registres,  4035,  4036.  —  Isarn  Morlane,  en  faveur  duquel 
Nicolas  IV  écrivit  la  première  de  ces  deux  bulles,  n'est  autre,  je 


xxxij  INTRODUCTION. 

On  sait  généralement  que  les  hérétiques  du  Langue- 
doc, je  veux  dire  les  néo-dualistes  et  les  Cathares,  entre- 
tenaient avec  ceux  de  Lombardie  des  relations  journa- 
lières et  intimes.  Mais  ce  que  l'on  sait  moins,  c'est  que  la 
poursuite  inquisitoriale  produisit  un  mouvement  d'émigra- 
tion languedocienne  sur  les  rives  du  Pô  à  peu  près  continu. 
Plusieurs  témoins  signalèrent,  dans  leurs  dépositions  ou  dans 
leurs  aveux,  des  familles  entières  qu'ils  y  avaient  rencon- 
trées. Nicolas  IV,  ayant  appris  la  présence  dans  le  diocèse  de 
Vérone  de  nombreux  hérétiques  originaires  de  France,  entre 
autres  d'un  évêque  hérétique,  ordonna  à  l'inquisiteur  de  la 
marche  de  Trévise  d'avoir  à  les  livrer  au  messager  spécial 
qui  allait  être  envoyé  par  les  inquisiteurs  in  regno  Fran- 
ciae ;  ce  messager  les  ferait  conduire  à  leurs  fraisa  Or,  les 
inquisiteurs  de  Garcassonne  et  de  Toulouse  portaient  à  cette 
date  le  titre  de  inquisitores  in  regno  Franciae.  Les  héré- 
tiques qui  allaient  être  ramenés  étaient  vraisemblablement 
des  Languedociens  ;  et  ce  sont  les  inquisiteurs  de  Garcas- 
sonne et  de  Toulouse  qui  avaient  obtenu  du  pape  cet  ordre 
souverain  :  conjecture  confirmée  par  la  présence  dans  les 
archives  de  l'Inquisition  de  Garcassonne  de  l'original  de 
cette  bulle^.  Enfin,  je  me  reprocherais  de  ne  pas  signaler 
un  autre  acte  de  Nicolas  IV,  celui  par  lequel  il  prononça 
que  les  procès  pour  hérésie  conservaient  toute  leur  valeur 
juridique  à  la  mort  du  pape  ayant  délégué  l'inquisiteur  qui 

pense,  qu'Isarn,  archiprêtre  de  Garcassonne,  qui  fut,  au  mois 
d'août  1295,  envoyé  par  Boniface  VIII  auprès  d'Éric,  roi  de  Suède, 
pour  obtenir  que  l'archevêque  de  Sund  et  primat,  Jean  Grand, 
fût  rendu  à  la  liberté  [Registres  de  Boniface  VIII,  publiés  par 
M.  Ant.  Thomas,  n»  360;  Potthast,  24172). 

1.  Bulle  du  10  février  1289  (Doat,  XXXII,  fol.  155-156). 

2.  Voy.  l'avis  du  copiste  de  Doat,  qui  suit  le  texte  de  la  pièce 
(Doat,  XXXII,  fol.  156  v»). 


w  h 


INTRODUCTION.  xxxiij 

l'aurait  commencé;  l'affaire,  loin  d'être  suspendue,  pouvait 
suivre  son  cours.  Cette  disposition  était  virtuellement  com- 
prise dans  la  constitution  de  Clément  IV  conservant  à  l'in- 
quisiteur ses  pouvoirs  de  juge  à  la  mort  du  pape  l'ayant 
institué.  Nicolas  IV  y  revint  jusqu'à  trois  fois,  le  29  juin  et 
le  7  juillet  1290  et  le  12  juillet  1291  '.  Ainsi  l'inquisiteur  se 
trouva  rapproché  pour  la  seconde  fois  du  juge  ordinaire. 

Boniface  VIII  (1294-1303),  on  s'y  attend,  ne  faillit  pas 
en  présence  de  l'hérésie,  qui,  d'ailleurs,  prenait  un  visage 
nouveau-;  au  contraire 3.  Indépendamment,  en  efïet,  des 
actes  témoignant  d'une  action  locale  ou  particulière,  ce  pape 
exerça,  quant  à  la  poursuite,  une  action  générale  profonde 
dans  toute  la  chrétienté;  il  édita,  tout  le  monde  le  sait, 
le  Sextus  decretalium,  où,  au  livre  V,  titre  de  haereti- 
cis,  il  posa  des  règles  de  droit  appelées  à  être  aussitôt  ensei- 
gnées et  mises  partout  en  vigueur.  En  voici  les  dispositions 
principales  :  dans  le  cas  d'hérésie,  l'évêque  diocésain  peut, 
quoique  seul,  procéder  à  la  dégradation  d'un  clerc  cou- 
pable 4;  sont  excommuniés  ceux  qui  ensevelissent  les  héré- 
tiques et  leurs  fauteurs,  et  les  laïques  qui  disputent  publique- 
ment de  la  foi  ;  ni  les  hérétiques,  ni  leurs  fils,  ni  leurs  neveux 
jusqu'à  la  seconde  génération  ne  peuvent  être  promus  à  un 
bénéfice  ecclésiastique  ;  nulle  est  l'émancipation  faite  par 

1.  Registres,  2780,  2781,  5722;  Potthast,  23302;  Doat,  XXXII, 
fol.  158. 

2.  Avec  la  secte  des  spirituels,  si  répandue  dans  le  Languedoc 
et  sur  le  littoral  de  la  Méditerranée. 

3.  Voy.,  par  exemple,  Potthast,  24378  (condamnation  de  la  secte 
des  spirituels),  24510  (arrestation  des  bizoches  d'Italie),  25211 
(l'inquisition  à  Padoue  et  à  Vicence  doit  être  faite  avec  activité  et 
sans  faiblesse),  Doat,  XXXII,  fol.  272  ^-274  (main-forte  doit  être 
prêtée  aux  inquisiteurs),  etc.,  etc. 

4.  Gap.  I  (décrétale  de  Grégoire  IX). 

c 


xxxiv  INTRODUCTION. 

l'hérétique  1  ;  ni  les  fils  ni  les  héritiers  d'un  hérétique  ayant 
demandé  pendant  la  maladie  la  «  consolation  »  des  hérétiques 
ne  sont  admis  à  faire  valoir  qu'il  n'était  point  sain  d'esprit, 
si  avant  sa  maladie  il  était  suspect  2;  les  relaps  seront  livrés 
au  bras  séculier  malgré  leur  repentir  et  leur  retour  à  la 
foi  ^  ;  les  excommuniés  et  les  complices  d'un  crime  ne  sont 
plus  frappés  d'incapacité  pour  témoigner  contre  les  héré- 
tiques^ ;  les  évêques  ou  leurs  délégués  et  les  inquisiteurs 
peuvent  faire  exécuter  leurs  sentences  par  les  officiers  de  la 
puissance  séculière  ^  ;  l'excommunié  qui  se  refuse  pendant 
un  an  à  comparaître  pour  répondre  de  l'hérésie  se  met  dans 
le  cas  d'être  condamné  comme  hérétique^,  etc.,  etc. 

Il  y  a  là  vingt  chapitres  formés  avec  des  décrétales  des 
papes  Grégoire  IX,  Alexandre  IV,  Urbain  IV',  Clément  IV 
et  Boniface  VHP,  qui  témoignent  chez  leur  auteur  d'une 

i.  Gap.  II  (décrétale  de  Grégoire  IX). 

2.  Gap.  III  (item). 

3.  Gap.  IV  (item). 

4.  Gap.  V  (item). 

5.  Gap.  VI  (item). 

6.  Gap.  VII  (item). 

7.  Potthast,  19379. 

8.  Boniface  VIII,  cependant,  ne  se  montra  pas  sans  pitié. 
Son  pontificat  est  un  de  ceux  pendant  lesquels  furent  revisés 
le  plus  de  procès  pour  hérésie  (Registres  de  Boniface  VIII,  publiés 
par  MM.  Thomas,  Faucon  et  Digard,  n^s  37,  1673,  2158, 
2577;  Potthast,  24674,  25043;  Doat,  XXXIII,  fol.  19-21). 
La  bulle  fournie  par  Doat,  du  10  février  1301,  était  adressée  à 
l'évoque  d'Elne,  à  l'abbé  de  Fontfroide  et  au  prieur  do  N.-D.  de 
Gorncilla  (de  Gorniliano)  ^  invités  à  citer  l'inquisiteur  Pons  du 
Pouget  (de  Pogeto),  qui,  nonobstant  la  bulle  d'Innocent  IV  défen- 
dant aux  inquisiteurs  du  Languedoc  de  poursuivre  les  sujets  du  roi 
d'Aragon,  avait  connu  du  cas  de  Pierre  de  Fenouillet,  chevalier. 
La  sentence  de  Pons  du  Pouget,  inquisiteur,  du  5  septembre  1262, 
condamnant  la  mémoire  de  Pierre  de  Fenouillet  et  ordonnant 
l'exhumation  de  son  cadavre  pour  être  brûlé,  avait  fait  l'objet  d'un 


k  i 


INTRODUCTION.  XXXV 

haute  capacité  juridique,  et  qui  facilitaient  la  tâche  des 
inquisiteurs  du  Languedoc,  où  des  cas  douteux  se  produi- 
saient chaque  jour. 

appel,  qui  fut,  le  lendemain,  signifié  à  l'inquisiteur  dans  la  salle 
capitulaire  du  couvent  des  frères  Prêcheurs  de  Montpellier  (Doat, 
XXXIII,  fol.  124).  Boniface  VIII  conOa  l'affaire  au  cardinal  Jean 
Le  Moine.  Le  procès  en  nullité  de  la  sentence  de  Pons  du  Pouget  com- 
mença le  8  novembre  1300.  En  1300,  il  n'était  pas  encore  terminé. 
On  en  trouve  la  suite  dans  Doat,  XXXIII,  fol.  1-188.  J'ignore  si  le 
cardinal  a  jamais  rendu  sa  sentence.  Il  mourut  en  1312.  —  Voici, 
d'après  les  actes  du  procès,  la  sentence  prononçant  l'exhumation 
contre  Pierre  de  Fenouillet  :  «  In  nomine  Patris  et  Filii  et  Spiri- 
tus  Sancti.  Amen.  Quoniam  nos  fratcr  Pontius  de  Pojeto  de  ordine 
fratrum  Predicalorum,  inquisitor  heretice  pravitatis  in  terris  et 
dominio  ac  districtu  régis  Francie,  qui  sunt  in  provinciis  Narbo- 
nensi  et  Arelatensi  et  diocesibus  Albiensi,  Ruthenensi,  Gatur- 
censi  et  Petragoricensi,  exceptis  terris  nobilis  viri  A.,  comitis 
Tholosani,  autboritate  apostolica  deputatus,  per  inquisitionem 
invenimus,  et  per  testes  idonoos  in  judicio  nobis  constet  quod  Petrus 
de  Fenoleto,  dominus  quondam  de  Fenoleto,  Narbonensis  diocesis, 
jam  defunctus,  cum  viveret,  vidit  et  visitavit  hereticos  et  illos  plu- 
ries  et  in  multis  locis,  juxta  ritum  illorum  dampnabilem,  adoravit 
dicendo  Benedicite  ter  flexis  genibus  ante  ipsos  et  addendo  :  Domini, 
rogate  Deum  pro  isto  peccatore  ut  me  facial  bonum  christiamim  et 
perducat  ad  bonum  finem,  hereticis  sibi  respondentibus  more  suo, 
et  audivit  monitiones  eorum  et  sermones,  et  quod  iin»'"  bcretici 
bini  et  biui  venerunt  ad  hereticandum  eum  in  egritudine  qua 
decessit,  hec  et  alia  in  dicto  crimine  committendo,  per  que  cons- 
tat ipsum  Petrum  hereticorum  erroribus  dampnabiliter  credidisse, 
nec  quisquam  illum  deffenderit  super  his  coram  nobis,  licct  nos 
dies  plures  ad  hoc  canonice  duxerimus  assiguandos,  nec  ipsura 
Petrum  appareat  aliquatenus  ante  ipsius  obitum  de  predicto  cri- 
mine  emendatum,  et  hoc  crimen  tam  detestabile  et  énorme  prop- 
ter  sui  immauitatem  non  solum  in  vivos,  set  in  mortuos  per  jura 
promptissima  vendicetur  :  habitis  super  his  cum  pluribus  bonis 
viris  sapientibus  etdiscrctis  diligenti  consilio  et  tractatu,  habendo 
in  hoc  pre  oculis  solum  Deum,  sacrosanctis  Evangeliis  positis 
coram  nobis,  die  hac  et  pluribus  aliis  ad  ferendam  et  audiendam 
difûnitivam  sententiam  in  hoc  negotio  peremptorie  assignatis^ 
predictum  Petrum  de  Fenoleto  sententiando  diffinitive  pronuncia- 


xxxvj  INTRODUCTION. 

Dans  cette  province,  à  la  vérité,  Boniface  VIII  ne  fut 
appelé  à  interposer  son  autorité  qu'en  de  rares  circonstances. 
Par  exemple,  il  donna  commission  à  Bernard  de  Castanet, 
évêque  d'Albi,  d'instituer  inquisiteur  pour  Pamiers  et  Tou- 
louse l'un  des  cinq  frères  Prêcheurs  qu'il  lui  désigna*.  Il 
écrivit  à  l'inquisiteur  de  Carcassonne  pour  qu'il  se  rendît 
à  Béziers,  où  de  graves  désordres  venaient  de  se  produire 
à  l'occasion  de  la  taille  imposée  au  clergé,  et  en  poursuivît 
les  auteurs^.  Cet  acte  ne  tendait  à  rien  moins  qu'à  étendre 
la  compétence  des  inquisiteurs. 

Enfin,  il  obtint  de  Philippe  le  Bel  des  mandements  qui 
modifiaient  ses  ordres  antérieurs.  En  1295 et  1296,  le  roi,  sur 
des  rapports  qui  venaient  de  lui  arriver,  avait  ordonné  à  ses 
officiers  de  n'opérer  d'arrestation  que  dans  les  cas  et  les 

mus  crcdeatem  hereticorum  extitisse  et  per  hoc  illum  hereticum 
decessisse,  ossa  ejus  extumulanda,  et  a  cimiterio  fidelium,  si  dis- 
cerni  valeant,  separanda,  et  etiam  comburenda  nichilonjinus 
décernantes.  Lata  fuit  ista  sententia  dicto  modo  apud  Somedrium, 
in  ecclesia  Sancti  Hontii,  die  martis  ante  festivitatem  Nativitatis 
Béate  Marie  Virginis,  anno  Domini  Mo  CG»  LXn°,  in  presentia 
et  testimonio  Pétri  de  Lunello,  decani  Somedrii,  domini  Guillelmi 
de  Banneriis,  jurisperiti,  senescalli  Bellicadri,  Guillelmi  de  Moi^, 
castellani,  Pontii  Alamanni,  presbitcri,  magistri  Johannis  Provin- 
cialis,  Stephani  de  Colo,  notarii,  Jacobi  Albi,  notarii,  Johannis 
Bedocii,  Jacobi  de  Agangio,  Pontii  Grosserii,  Pontii  Rivelli,  nota- 
rii, et  plurium  aliorum  burgensium  de  Somedrio  ad  hoc  speciali- 
ter  Yocatorum,  et  Guillelmi  Caroli,  procuratoris  predicti,  et  mei 
Guillelmi Boteti, notarii  Inquisitionis, qui  sententiam istam  scripsi » 
(Doat,  XXXIII,  fol.  122  vo-124). 

1.  Registres,  n°  606. 

2.  Registres,  n»  2141;  Potthast,  24580.  Sa  bulle  est  du  12  oc- 
tobre 1297.  Le  7  octobre  précédent,  il  avait  écrit  à  l'archevêque 
de  Narbonne  pour  lui  donner  mandat  de  prononcer  l'interdit 
contre  la  ville  de  Béziers  et  l'excommunication  contre  les  consuls 
et  les  conseillers  de  la  ville,  qui,  à  l'occasion  de  tailles  imposées 
au  clergé,  s'étaient  portés  à  des  violences  contre  lui  {Registres, 
no  2140). 


INTRODUCTION.  xxxvij 

conditions  prévus  par  lui^  ;  en  1298,  voulant  se  conformer 
à  la  constitution  du  pape,  il  mit  d'une  manière  plus  abso- 
lue ses  officiers  à  la  disposition  des  inquisiteurs;  il  est 
assez  piquant  de  trouver  sous  le  même  vidimus  (6  février 
1299,  n.  st.)  du  juge  de  Carcassonne,  Raymond  Costa,  la 
constitution  du  pape  et  la  lettre  du  roi 2. 

Je  ne  retiendrai  des  regestes  de  Benoît  XI  (1303-1304) '^ 
que  trois  bulles.  La  première  est  du  2  mars  1304  :  elle  eut 
pour  destinataires  les  inquisiteurs  de  Lombardie;  mais  les 
inquisiteurs  du  Languedoc  la  prirent  certainement  pour  eux, 
puisqu'elle  s'est  retrouvée  dans  leurs  archives.  Elle  conte- 
nait, aussi  bien,  une  disposition  qui  portait  sur  le  cas  fré- 
quent de  poursuites  exercées  à  la  fois  par  l'évêque  diocésain 
et  l'inquisiteur  régional  ;  les  deux  juges  durent  se  communi- 
quer leur  procès  respectif^.  Par  la  seconde,  du  10  mars  1304, 
Benoît  XI  conférait  à  Guillaume  Sicard,  de  Carcassonne, 
ancien  inquisiteur,  un  canonicat  dans  l'église  d'Albi'';  et, 
parla  troisième,  du  15  avril  1304,  il  ordonnait  l'arrestation 
de  Bernard  Délicieux^,  le  fameux  frère  Mineur,  ardent 

1.  Doat,  XXXII,  fol.  267-271. 

2.  Ibirl.,  fol.  275  vo-279.  Cf.  fol.  280.  Parmi  les  actes  de  Boni- 
face  VIII  relatifs  à  l'Inquisition,  il  faut  distinguer  et  citer  sa  cons- 
titution du  13  juin  1299,  ordonnant  aux  inquisiteurs  de  rendre 
publics  les  noms  des  témoins  et  des  accusateurs  dans  les  procès 
des  Juifs  de  Rome  {Registres,  n°  3063). 

3.  Collection  de  l'École  française  de  Rome,  Registres  de  Benoît  XI, 
publiés  par  M.  Grandjean  (Paris,  Thorin,  1883-1885). 

4.  Registres,  n°  420;  Potthast,  25381  ;  Doat,  XXXIV,  fol.  11-12. 

5.  Registres,  n°  746. 

6.  Doat,  XXXIV,  fol.  14-15.  Commission  adressée  au  provin- 
cial des  frères  iMineurs  d'Aquitaine  (B.  Hauréau,  Bernard  Déli- 
cieux et  l'Inquisition  albigeoise,  p.  190,  in-12.  Paris,  Ilachette, 
1877).  Les  autres  actes  de  Benoît  XI  relatifs  à  l'Inquisition  pour 
d'autres  pays  que  le  Languedoc  répondent  aux  numéros  suivants 
des  Registres  :  169,  299,  508,  509,  659,  834  et  835. 


xxxviij  INTRODUCTION. 

ennemi  de  l'Inquisition,  et  qui  joua  un  rôle  si  considérable 
et  si  néfaste.  L'arrestation  cependant  n'eut  pas  lieu. 

aément  V  (1305-1314),  aussitôt  élevé  sur  le  siège  pon- 
tifical, fut  saisi  de  la  supplique  que  les  chapitres  de  Sainte- 
Cécile  et  de  Saint-Salvi  d'Albi,  avec  l'abbé  et  le  monastère 
de  Gaillac,  venaient  d'adresser  aux  cardinaux,  les  priant 
d'interposer  leur  autorité  dans  le  grave  conflit  survenu  entre 
tout  le  pays  et  les  inquisiteurs,  préparé  depuis  longtemps 
par  Bernard  Délicieux  et  arrivé  à  un  état  d'acuité  extrême i. 
Les  consuls  d'Albi  et  de  Cordes  se  plaignaient  notamment 
que  Bernard  de  Castanet,  évêque  d'Albi,  et  les  inquisiteurs 
eussent  poursuivi  et  condamné  des  innocents,  dont  la  foi  ne 
laissait  rien  à  désirer  et  qui  cependant  étaient  soumis  à  une 
détention  très  dure,  que  l'état  des  prisons  rendait  mortelle. 
Clément  V  donna  donc  aux  cardinaux  Taillefer  de  la  Cha- 
pelle, successivement  évêque  de  Carcassonne  (1291-1298), 
de  Toulouse  (1298-1305)  et  de  Palestrina  (1307-1312),  et 
Bérenger  Frédol,  ancien  évêque  de  Béziers  (1294-1305), 
ordre  de  pourvoir  à  l'état  des  prisons  et  aux  besoins  des 
prisonniers  en  attendant  de  faire  droit  à  l'instance  en  revi- 
sion du  procès  contesté  -.  Les  cardinaux  remplirent  exacte- 
ment leur  mandat  du  15  avril  au  17  mai  1306.  La  visite 
des  prisons  de  Carcassonne  et  d'Albi,  faite  par  eux  et  dont 
nous  avons  l'original,  fournit  les  renseignements  les  plus 
intéressants  et  que  l'on  peut  tenir  pour  absolument  sùrs^. 

1.  Doat,  XXXIV,  fol.  44.    ' 

2.  Bulle  du  13  mars  1306  donnée  dans  le  procès- verbal  de  la 
commission  remplie  par  les  cardinaux  (Arch.  comm.  d'Albi, 
GG  1).  Cette  bulle  ne  se  trouve  pas  dans  le  Regestum  papae  Cle- 
menlis  V,  publié  par  les  Bénédictins  du  Mont-Gassiu  (impr.  du 
Vatican.  In-fol.,  8  vol.  Le  dernier  volume  et  les  tables  n'ont  pas 
encore  paru). 

3.  Il  est  publié  ici,  p.  30  i. 


INTRODUCTION.  xxxix 

Le  cardinal  Taillefer  de  la  Chapelle  procéda  ensuite,  sans 
aucun  doute,  à  l'examen  de  la  cause;  nous  en  avons  la 
preuve  dans  le  Regestum  de  Clément  V,  où  nous  voyons 
d'abord  que  le  même  cardinal  Taillefer  de  la  Chapelle  fut 
chargé  d'informer  sur  les  crimes  imputés  à  l'évêque  d'Albi', 
accusation  intimement  liée  à  la  cause  des  hérétiques;  le  pape 
rendit  ensuite,  à  la  date  du  12  août  1308,  une  constitution 
déclarant  que,  par  la  commission  donnée  aux  deux  cardi- 
naux, il  n'avait  entendu  déroger  en  rien  aux  droits  ni  aux 
prérogatives  des  évêques,  admis  à  connaître  des  causes  des 
hérétiques  leurs  diocésains 2.  En  même  temps,  Clément  V 
se  préoccupa  de  trancher  le  différend  qui  avait  éclaté  entre 
le  vidame  d'Amiens  et  l'inquisiteur  Geoffroy  d'Abluses^, 
car  la  question  était  double  :  il  fallait  apaiser  l'opinion 
et  reviser  le  procès  des  prisonniers.  Bernard  de  Castanet 
fut  transféré  au  Puy^;  le  vidame  relevé  de  l'excommu- 
nication s.  Mais  nous  ne  voyons  pas  que  la  poursuite  contre 
les  hérétiques,  commencée  par  lui  en  1286,  ait  jamais  été 
reconnue  comme  entachée  d'irrégularités.  En  tout  cas,  à  la 
date  de  sa  translation  au  Puy,  on  n'avait  pas  statué  sur  le 

1.  Regestum,  n°»  1753,  2309. 

2.  Regestum,  n"  2923;  Doat,  XXXIV,  fol.  H2-H3. 

3.  Cette  commission  fut  encore  confiée  aux  cardinaux  Taillefer 
de  la  Chapelle  et  Bérenger  Frédol,  avec  le  cardinal  Etienne  de 
Suisy,  archidiacre  de  Bruges,  chancelier  de  France,  au  titre  de 
S.  Cyriaque.  Bulle  du  15  juillet  1308  [Regestum,  n»  3569). 

4.  Le  Regestum  de  Clément  V  contient  plusieurs  bulles  rela- 
tives à  l'affaire  de  Bernard  de  Castanet,  évêque  d'Albi  (n»»  1753, 
2267,  2268,  2309,  2887,  2893,  3370).  Il  fut  transféré  au  Puy  le 
30  juillet  1308,  quinze  jours  après  la  commission  donnée  en  vue 
d'en  Unir  avec  le  différend  de  Geoffroy  d'Abluses  et  du  vidame 
d'Amiens,  dont  la  main  se  trouve  dans  tous  les  embarras  de  l'In- 
quisition languedocienne  pendant  cette  période. 

5.  Voy.  la  sentence  rendue  par  les  cardinaux  susdits  (Doat, 
XXXIV,  fol.  114  v<»-122). 


xl      ^-  INTRODUCTION. 

fond  :  à  preuve,  la  bulle  de  Clément  V,  du  6  septembre 
1309,  annonçant  aux  inquisiteurs  de  Carcassonne  qu'il 
avait  donné  le  sauf-conduit  à  Aymeric  de  Castro,  procu- 
reur des  plaignants*.  L'affaire  n'était  pas  terminée  en  1310. 
Probablement  elle  était  restée  en  suspens  à  cause  du  grand 
âge  du  cardinal  Taillefer  de  la  Chapelle,  qui  mourut  en 
1312  âgé  de  120  ans.  En  1310,  elle  fut  remise  au  nouvel 
évêque  d'Albi,  Bernard  Desbordes  (1308-1311),  très  aimé 
du  pape  Clément  V^.  Mais  celui-ci  ne  voulut  ou  ne  put 
point  s'en  charger;  elle  était  trop  délicate.  Des  pouvoirs 
furent  donc  de  nouveau  donnés  à  son  successeur,  Géraud  de 
Farges'^.  Il  est  probable  que  les  choses  en  restèrent  là  :  car 
le  pape  qui  allait  succéder  à  Clément  V  devait  relever  Ber- 
nard de  Castanet  et  abaisser  Bernard  Délicieux.  Du  moins, 
dans  la  constitution  de  Clément  V  sur  l'Inquisition  édictée 
au  concile  de  Vienne,  on  croit  entendre  l'écho  des  agita- 
tions tumultueuses  du  Languedoc,  puisqu'il  décréta  qu'au- 
cune poursuite  ne  serait  faite  désormais  sans  le  double  con- 
cours de  l'évêque  diocésain  et  de  l'inquisiteur,  que  les  prisons 
seraient  administrées  par  l'évêque  et  l'inquisiteur  et  munies 
de  deux  geôliers  nommés  l'un  par  l'évêque,  l'autre  par 
l'inquisiteur,  chacun  avec  une  clef  différente,  enfin  que  nul 

1.  Douais,  les  Manuscrits  du  château  de  Merville,  p.  51,  note  1, 
où  se  trouve  le  texte  de  cette  bulle,  dont  le  liegestum,  n»  4754, 
n'a  donné  que  le  résumé. 

2.  Le  8  février  1310,  le  pape  lui  mande,  ainsi  qu'aux  inquisi- 
teurs, de  faire  conduire  à  Albi  les  prisonniers  détenus  à  Carcas- 
sonne depuis  huit  ans,  et  qu'il  nomme,  pour  que  leur  cas  soit 
examiné  juridiquement  (Regestiim,  n°  5238;  Doat,  XXXII, 
fol.  60-62).  Bulle  attribuée  faussement  à  Clément  IV  par  le 
copiste  de  Doat  et  par  Mabul  [Cartulaire,  V,  628),  qui  l'a  suivi. 
Publiée  par  M.  Hauréau  [Bernard  Délicieux  ef  l'Inquisition  albi- 
geoise, p.  194). 

3.  Bulle  de  Clément  V  du  19  avril  1313  (Regestum,  n»  9163). 


INTRODUCTION.  xlj 

ne  pourrait  recevoir  la  délégation  inquisitoriale  qu'il  n'eut 
quarante  ans  révolus'. 

Jean  XXII  (1316-1334),  aussitôt  pape,  créa  cardinal- 
évêque  de  Porto  Bernard  de  Castanet  (1316-1317),  qui,  s'il 
eut  l'honneur  d'être  de  la  première  promotion,  ne  jouit  pas 
longtemps  de  sa  dignité,  où  il  pouvait  voir  une  réparation, 
avec  la  justification  de  toute  sa  conduite.  Le  3  septembre 
1319  s'ouvrit  à  Castelnaudary  le  procès  de  Bernard  Déli- 
cieux, que  le  pape,  par  sa  bulle  du  16  juillet  précédent, 
avait  ordonné  et  confié  à  l'archevêque  de  Toulouse,  Jean 
Raymond  de  Comminges,  assisté  de  l'évêque  de  Pamiers, 
Jacques  Fournier  (1317-1326),  le  futur  Benoît  XII,  et  de 
l'évêque  de  Saint-Papoul,  Raymond  de  Mostuéjols  (1319- 
1329)-.  Ce  procès,  qui  se  termina  le  8  décembre  suivant 
par  une  sentence  de  condamnation  à  la  prison  perpétuelle 
rendue  sur  la  place  du  marché  du  Bourg  de  Carcassonne^,  ne 
peut  être  attribué  à  l'Inquisition  en  ce  sens  qu'il  ne  fut  pas 
conduit  par  les  titulaires  du  fameux  tribunal  ;  mais  les  actes 
qui  le  composent  appartiennent  à  son  histoire,  car  il  n'y  a  peut- 
être  pas  de  document  qui  puisse  mieux  servir  à  reconstituer 

1.  Clementinarum  lib.  V,  tit.  III,  de  haereticis,  cap.  I-II.  — 
On  peut  dire  que,  en  dehors  de  cette  constitution  générale, 
l'œuvre  de  Clément  V,  relativement  à  l'Inquisition,  se  résume  en 
ce  qu'il  a  fait  pour  le  Languedoc.  Il  ne  s'occupa  qu'en  passant  de 
l'Inquisition  à  Langres  (Regestum,  n°  5813),  à  Lyon  et  à  Besan- 
çon (ibid.,  n"5  8766,  8767).  Nous  ne  voyons  pas  qu'il  soit  inter- 
venu dans  aucune  des  autres  contrées  de  l'Europe. 

2.  L'archevêché  de  Toulouse  avait  été  créé  deux  ans  aupara- 
vant, en  1317,  l'évêché  de  Pamiers  en  1297  et  l'évêché  de  Saint- 
Papoul  en  même  temps  que  l'archevêché  de  Toulouse.  La  bulle 
de  Jean  XXII  se  trouve  dans  les  Actes  du  procès  de  Bernard 
Délicieux  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  4270,  fol.  4). 

3.  M.  Hauréau  {op.  cit.,  p.  198)  a  publié  cette  sentence  d'après 
le  ms.  lat.  4270  de  la  Bibl.  nat.  On  la  trouve  aussi  dans  Bouges, 
op.  cit.,  p.  610-620. 


/ 


xlij  INTRODUCTION. 

la  suite  des  longues  agitations  dont  Carcassonne,  Albi  et 
même  Toulouse  furent  le  théâtre,  pendant  près  de  dix  ans 
(1295-1304),  grâce  à  ce  franciscain  et  à  ses  complices. 
Nous  ne  les  avons  que  d'après  une  copie  du  xvii''  siècle ^ 
C'est  un  regret  pour  l'éditeur.  Ils  restent  curieux  et  im- 
portants pour  l'historien,  aux  yeux  duquel  ils  sont  une 
preuve  éclatante  de  la  réaction  que  la  mollesse  de  Clément  V 
ne  put  manquer  de  produire. 

Nous  trouvons  d'ailleurs  une  autre  preuve  de  cette  réac- 
tion dans  la  bulle  du  30  mars  1317^  par  laquelle  Jean  XXII 
révoqua  le  sauf-conduit  concédé  par  son  prédécesseur  à 
Aj^meric  de  Castro,  bourgeois  de  Carcassonne,  et  à  quelques 
autres,  qui  avaient  obtenu  également  la  protection  des  car- 
dinaux ;  il  engagea  par  là  même  les  inquisiteurs  de  Carcas- 
sonne à  entamer  des  poursuites  contre  eux^.  Les  consuls 
d'Albi,  en  leur  nom  et  au  nom  de  la  ville,  durent  exprimer 
publiquement  leur  regret  du  passé  et  donner  une  satisfac- 
tion à  l'Eglise^.  Tout  cela  était  très  significatif.  D'autant 
que  Jean  XXII,  en  combattant  tout  mouvement  qui  se  rat- 
tachait à  Bernard  Délicieux,  croyait  avec  raison  frapper  du 
même  coup  les  spirituels,  les  fraticelles,  les  bizoches  et 
autres  théoriciens  de  la  pauvreté  universelle;  car  Bernard 
Délicieux  n'avait  cessé  de  se  réclamer  de  son  frère  en  reli- 
gion, Pierre-Jean  d'Olive,  qu'il  avait  souvent  rencontré 
dans  les  couvents  du  midi,  à  Narbonne  notamment,  où  ses 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  4270.  Vol.  de  307  feuillets,  et  feuillets  A, 
B  préliminaires.  Papier,  '209™'"X321°"°.  Ancien  Baluze  280  et 
Ileg.  /i2G7''. 

2.  1318  (?).  111°  kls.  aprilis,  anno  secundo. 

3.  Doat,  XXXIV,  fol.  138-140. 

4.  Le  11  mars  1320  (n.  st.).  L'évêque  d'Albi  et  l'inquisiteur 
leur  en  octroyèrent  l'absolution  publique  dans  le  cimetière  de 
Sainte-Cécile  (Doat,  XXXIV,  fol.  170-180). 


INTRODUCTION.  xliij 

adeptes  et  admirateurs,  se  rendant  à  son  tombeau,  célé- 
braient déjà  sa  fête'.  Tout  le  monde  sait  combien  fut  vive  et 
opiniâtre  la  lutte  qui  s'engagea  entre  ces  nouveaux  héré- 
tiques et  Jean  XXII,  lequel  déplorait  leur  extrême  diffusion 
dans  le  midi,  où  ils  pullulaient^.  Nous  verrons,  quand  nous 
parlerons  des  actes  des  inquisiteurs,  que  les  spirituels  et 
les  fraticelles  leur  donnèrent  assez  de  besogne.  Ils  ne 
furent  pas  alors  les  seuls  à  les  occuper.  Le  néo-dualisme 
et  le  catharisme  avaient  baissé,  mais  pour  se  fondre  dans 
le  mysticisme  anti-social  de  Joachim  de  Flore  ou  s'effon- 
drer dans  de  honteuses  pratiques,  sortilèges,  sacrifices 
aux  démons,  simulation  des  sacrements.  Jean  XXII  voulut 
que  les  inquisiteurs  poursuivissent  sans  relâche  de  tels 
crimes  contre  la  religion,  qui,  en  effet,  se  rencontraient  fré- 
quemment dans  le  Languedoc^;  et  ainsi,  sans  étendre  leur 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  13-14-15.  —  On  lui  attribuait  des  miracles 
(Doat,  XXYII,  fol.  18).  Voy.  Douais,  Sculptures  Bitterroises  du 
XI  F«  siècle,  mémoire  communiqué  au  Congrès  des  Sociétés  savantes, 
le  13  avril  1898. 

2.  Jean  XXII,  par  sa  bulle  du  23  janvier  1317  (1318?),  con- 
damna les  spirituels,  dont  il  énuméra  les  nombreuses  erreurs 
(Doat,  XXXIV,  fol.  154  v°-167).  Par  une  autre  bulle  du  6  no- 
vembre de  la  même  année,  il  fit  poursuivre  les  meneurs,  religieux 
de  l'ordre  de  saint  François,  qui  n'en  avaient  que  le  nom,  et  qui 
se  trouvaient  alors  en  Provence  (Doat,  XXXIV,  fol.  143-146).  Le 
17  février  1331  (1332?),  il  fit  dénoncer  par  l'inquisiteur  et  l'évêque 
de  Carcassonne  comme  excommuniés  les  fraticelles,  si  répandus 
dans  les  diocèses  de  Carcassonne,  de  Toulouse,  de  Narbonne  (Doat, 
XXXIV,  fol.  147  vo-153). 

3.  Nous  avons  une  lettre  du  cardinal  Guillaume -Pierre  de 
Godin,  évêque  dr^  Sabine,  qui,  écrivant  à  l'inquisiteur  de  Tou- 
louse au  nom  de  Jean  XXII,  le  22  août  1320,  lui  ordonnait  de 
poursuivre  tous  les  devins,  adorateurs  des  démons  et  autres  fai- 
seurs de  sortilèges.  Le  4  novembre  1331  (?),  le  pape,  reproduisant 
cette  lettre,  réitéra  ses  ordres  à  rarchevêque  de  Toulouse  et  à 
l'inquisiteur  (Doat,  XXXIV,  fol.  181  vo-183). 


xliv  INTRODUCTION. 

compétence  —  car,  à  cette  date,  ils  en  connaissaient  déjà  — 
il  porta  leur  attention  et  leur  activité  sur  cette  autre  forme  de 
l'hérésie,  qui  tendait,  malgré  son  ridicule,  à  détruire, 
comme  l'autre,  l'unité  chrétienne. 

Quelques  autres  actes  du  pape  Jean  XXII  méritent  encore 
d'être  cités,  bien  qu'ils  n'aient  rapport  qu'à  des  cas  parti- 
culiers. Le  21  mars  1327,  il  mandait  à  l'inquisiteur  de  Pro- 
vence, Michel  Lemoine  {Michael  Monachi),  des  frères 
Mineurs,  de  remettre  entre  les  mains  de  Jean  du  Prat, 
inquisiteur  de  Carcassonne,  Pierre  Trencavel,  de  Lieuran- 
Cabrières,  qui  s'était  évadé  des  prisons  de  Carcassonne,  et 
Andrée,  sa  fille  ^  Le  même  jour,  il  donnait  ordre  à  Guillaume 
Astre,  aussi  inquisiteur  de  Provence  et  religieux  Mineur, 
d'envoyer  à  Jean  du  Prat,  qui  l'avait  demandée,  une  copie 
des  aveux  de  Bernard  Maurin,  prêtre  de  Narbonne,  aban- 
donné au  bras  séculier^.  Le  16  septembre  1330,  il  adressait 
une  bulle  à  l'inquisiteur  de  Carcassonne  pour  qu'il  rendît 
au  procureur  général  des  frères  Mineurs  l'habit  religieux  de 
Barthélémy  Brugère,  expulsé  de  l'ordre,  condamné  comme 
hérétique  et  actuellement  en  prison  3.  Il  était  naturel  que 
l'ordre  des  Mineurs  protégeât  son  habit,  c'est-à-dire  son 
honneur. 

'  On  ne  recueillera  pas,  à  ma  connaissance,  dans  le  bul- 
laire  des  successeurs  de  Jean  XXII,  des  actes  ou  des  faits 
notables  ayant  modifié  ou  même  accéléré  la  marche  de  l'In- 
quisition^. Au  contraire,  elle  va  décliner,  les  causes  faisant 


1.  Doat,  XXXV,  fol.  18-19. 

2.  Doat,  XXXV,  fol.  46-47.  Voy.  dans  ce  même  volume  de 
Doat,  fol.  21  et  suiv.,  les  actes  de  la  procédure  ouverte  contre  cet 
hérétique. 

3.  Doat,  XXXV,  fol.  87. 

4.  Voici  quelques-uns  de  leurs  actes  :  30  mars  1353.  Inno- 


INTRODUCTION.  xlv 

de  plus  en  plus  défaut.  Il  faut  donc  s'arrêter.  J'en  ai  assez 
(lit,  ce  me  semble,  pour  faire  sentir  l'intérêt  spécial  des 
décrétales.  L'impulsion  vient  du  saint-siège,  qui  arrête  les 
formes  du  droit  —  nomination  du  juge  et  sa  compétence,  pro- 
cédure et  pénalité,  — et  qui  seul  a  qualité  pour  recevoir  les 
appels  et  réformer  les  sentences.  Parmi  les  papes  qui  ont  le 
plus  fait  pour  l'Inquisition  languedocienne,  il  faut  compter 
Grégoire  IX,  Innocent  IV,  Alexandre  IV,  Clément  IV,  Clé- 
ment V  et  Jean  XXII.  Si  j'excepte  Jean  XXII,  leurs  Regesta 
sont  publiés  en  partie  ou  en  totalité.  Celles  de  leurs  bulles 
qui  sont  encore  inédites,  en  petit  nombre,  se  trouvent  dans 
Doat.  Je  n'ai  pas  manqué  de  les  signaler  à  l'attention  du 
lecteur. 

II.  Actes  des  évêqces. 

A  première  vue,  ce  titre  peut  sembler  surprenant,  car 
l'inquisiteur,  étant  un  juge  délégué  par  le  pape,  dont  il 
tenait  tous  ses  pouvoirs,  n'avait  rien  à  faire,  ce  semble, 
avec  l'évèque  diocésain,  qui  devait  tout  au  moins  l'ignorer, 
sinon  le  combattre.  C'est  une  impression  assez  commune  chez 
les  savants  et  parmi  le  vulgaire  que  l'évèque  et  l'inquisiteur 

cent  VI  mande  à  l'inquisiteur  de  Garcassonne,  Amedon  de  Langres, 
de  Lingonis,  de  faire  conduire  ad  Romanam  Curiam  Jean  de  Castil- 
\on  et  Fra.aQois  de  Arquata,  religieux  Mineurs,  coupables  de  crime 
d'hérésie  (Doat,  XXXV,  fol.  130-131).  — 19  octobre  1363.  Urbain  V 
donne  à  l'évèque  et  aux  inquisiteurs  de  Garcassonne  la  déléga- 
tion pour  entendre  et  poursuivre  plusieurs  prévenus,  dont  il  leur 
avait  déjà  confié  la  cause  (Doat,  XXXV,  fol.  132-133),  —  14  mai 
1370.  Grégoire  XI  ordonne  à  l'inquisiteur  de  Garcassonne  de 
libérer  de  la  prison  Bidon  de  Puyguilhem  (Dordogne),  qui  a 
exactement  accompli  sa  pénitence  (Doat,  XXXV,  fol.  134-135). 
—  20  avril  1276.  Grégoire  XI  ordonne  aux  inquisiteurs  de  procé- 
der contre  tous  ceux  qui  empêcheront  la  poursuite  contre  les 
hérétiques  (Doat,  XXXV,  fol.  163-164). 


xlvj  INTRODUCTION. 

ne  cessèrent  de  se  jalouser  et  de  lutter  l'un  contre  l'autre; 
quelques  conflits,  notamment  l'excommunication  de  l'arche- 
vêque de  Narbonne  par  l'inquisiteur,  justifient  pour  plusieurs 
cette  opinion. 

Que  des  divergences  sur  des  points  de  détail  se  soient 
produites,  c'est  assez  naturel,  et  je  n'y  contredirai  pas. 
Qu'on  ait,  à  un  moment,  poussé  les  évêques  à  prendre  en 
main  la  poursuite,  c'est  certaine  Mais  les  évêques  du  Lan- 
guedoc ne  montrèrent  pas  d'hostilité  à  l'égard  de  l'Inquisi- 
tion ;  au  contraire,  ils  lui  furent  sincèrement  favorables  :  ils 
exercèrent  même  sur  ses  destinées  une  influence  réelle,  que 
l'historien  doit  retenir.  Pour  l'apprécier,  en  mesurer  l'éten- 
due et  en  saisir  les  effets,  il  est  nécessaire  de  suivre  les 
évêques  dans  les  conciles  provinciaux  qui  se  sont  tenus  à 
l'occasion  de  la  poursuite  de  l'hérésie  et  aussi  de  relever 
les  actes  de  chacun  d'entre  eux  en  particulier.  Qu'a  fait 
l'épiscopat  languedocien?  Qu'a  fait  chaque  évêque  pris  à  part 
et  considéré  individuellement?  La  réponse  à  ces  deux  ques- 
tions donnera  la  clef  de  leur  conduite. 

1.  Action  collective  des  évêques. 

En  1229,  les  évêques  des  trois  provinces  de  Narbonne,  de 
Bordeaux  et  d'Auch  se  réunirent  à  Toulouse,  où  le  cardinal 
de  Saint-Ange  les  convoqua.  Je  l'ai  déjà  rappelé;  si  j'y 
reviens,  c'est  pour  faire  remarquer  simplement  qu'à  cette 
heure,  certainement  solennelle  pour  la  province,  les  évêques 
s'opposèrent  d'autant  moins  à  la  poursuite  de  l'hérésie  qu'il 
n'était  point  question  de  créer  un  juge  qui  fût  investi 
de  pouvoirs  extra-diocésains;  les  évêques  présents  furent 
invités  à  entendre  les  témoins  produits  par  l'évêque  de 

1.  ot  Temporc  quo  prelati  tenebant  inquisitionem,  »  lit-on  dans 
plusieurs  dépositions  (Doat,  XXVI,  fol.  297,  308,  340  v°). 


INTRODUCTION.  xlvij 

Toulouse,  Foulques,  et  à  recevoir  leurs  dépositions,  qui 
devaient  être  consignées  par  écrit*.  Les  statuts  proposés  par 
le  légat  et  qui  sont  tout  ce  concile'-'  furent  pleinement  approu- 
vés par  eux;  ils  trouvèrent  la  poursuite  opportune  ou  même 
nécessaire;  tout  le  monde,  d'ailleurs,  pensait  de  la  sorte. 
Guillaume  de  Puylaurens,  prêtre  à  la  vérité,  mais  aussi 
chapelain  du  comte  de  Toulouse,  et,  à  ce  titre,  favorable 
autant  aux  institutions  locales  qu'à  l'esprit  régnant  dans  le 
comté,  donne  bien  la  note  de  cette  entente,  qui  réunit  tous 
les  esprits  dans  l'unité  du  but  supérieur  à  atteindre. 

En  1235,  les  évêques  s'assemblèrent  à  Narbonne,  sous  la 
présidence  de  l'archevêque  de  la  ville,  Pierre  Amelius,  qui 
avait  déjà  montré  le  plus  grand  zèle.  Cette  fois,  les  évêques, 
laissés  à  leur  propre  impulsion,  légiférèrent  directement  et 
par  eux-mêmes  ;  ils  y  furent  provoqués  par  les  inquisiteurs 
eux-mêmes.  Dans  l'intervalle,  un  grand  fait  s'était  produit  : 
Grégoire  IX  avait  nommé  des  juges  délégués,  il  avait  confié 
au  prieur  provincial  des  frères  Prêcheurs  le  soin  de  les 
choisir,  et,  bien  que  je  regarde  comme  une  erreur  de  croire 

1.  Guillelmus  de  Podio  Laurentii,  Ghronicon,  cap.  XL. 

2.  Labbe,  Acta  conciL,  VU,  p.  176  et  suiv.  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  lO-iOS,  fol.  207,  copie  du  concile  de  Toulouse  ainsi  annoncée: 
Ex  bibliotheca  Ilpni  et  R^i  Philippi  Gar^i^  Filouardi  accepta  a  R^o 
Fran.  Pena,  nuper  Rotte  Romane  decano,  qui  in  aliquot  capita  con- 
cilii  Tolosani  prolixa  commentaria  cotiscripserat  ad  maleriam  et 
causam  Inquisitionis  pertinentia.  —  Le  concile  d'Arles  de  1234 
{ibid.,  235  et  suiv.)  toucha  au  cas  particulier  du  crime  d'hérésie 
reconnu  seulement  après  la  mort.  Il  décida  (can.  xi)  que  le  cadavre 
serait  exhumé  et  livré  au  juge  séculier,  si  eorum  corpora  vel 
ossa  ab  aliis  discerni  potuerint,  extumulentur  et  saeciilari  judicio 
relinquantur.  A  remarquer  cependant  que  l'exhumation  ne  fut 
pas  alors  imaginée,  pas  plus  qu'elle  n'a  été  introduite  à  l'occasion 
de  l'hérésie.  On  se  borna  à  appliquer  à  l'hérésie  une  vindicte 
déjà  admise  pour  les  crimes  de  droit  commun. 


xlviij  INTRODUCTION. 

que  jamais  l'Inquisition  ait  été  dominicaines  cependant  il 
faut  reconnaître  que,  par  le  fait  de  cette  commission,  le 
juge  délégué  fut  le  plus  souvent  pris  parmi  les  frères  Prê- 
cheurs. Or,  il  arriva  que  les  frères  Prêcheurs,  les  supé- 
rieurs de  la  province  ou  les  inquisiteurs  eux-mêmes,  se 
trouvant  en  présence  de  cas  nouveaux,  éprouvèrent  des 
difficultés  de  plusieurs  sortes  quant  à  la  pénalité,  au  pou- 
voir de  la  diminuer,  à  la  culpabilité  des  relaps,  etc.  Le 
concile,  répondant  aux  inquisiteurs  eux-mêmes,  dilec- 
tis  et  fidelibus  in  Christo  ftliis,  ordinis  Praedicato- 
rum  fratribus,  inquisitoribus  haereticorum,  diriraa  les 
doutes,  dubitationes  vestras,  prout  possumus,  ampu- 
tantes, et  fixa  des  règles  qui  sont  contenues  en  vingt-neuf 
canons  2,  et  dont  il  convient  de  faire  tout  au  moins  remar- 
quer la  convenance,  puisqu'elles  se  retrouvent  dans  la  légis- 
lation postérieure  des  papes. 

Il  ne  s'agissait  pas  de  poursuivre  un  fait  de  conscience 
pure,  mais  des  actes  tendant  à  troubler  l'ordre  chrétien. 
Quels  étaient  ces  actes  cependant  parmi  les  pratiques  néo- 
dualistes ou  vaudoises,  fort  variées  ou  sans  rapport  étroit 
avec  l'hérésie?  Il  y  fut  répondu  au  canon  xxix;  on  n'a  qu'à 
rapprocher  ce  canon  des  interrogatoires  ou  aveux  faits 
postérieurement,  et  qui  nous  sont  parvenus  en  très  grand 
nombre,  pour  voir  que  l'inquisiteur  s'en  inspira  toujours. 

Chaque  inquisiteur  avait  des  pouvoirs  égaux,  et  il  arriva 
que  la  poursuite  fut  exercée  dans  les  mêmes  lieux  par  plu- 
sieurs inquisiteurs,  les  uns  étant  pontificaux,  les  autres  dio- 

1.  On  trouve  parmi  les  inquisiteurs  délégués  par  le  pape  de  nom- 
breux frères  Mineurs.  De  plus,  il  y  eut  encore  les  inquisiteurs 
diocésains  ou  épiscopaux,  qui  souvent  se  joignirent  aux  premiers. 
Nous  en  rencontrerons  de  nombreux  exemples  dans  le  Languedoc. 

2.  Acta  conciL,  VII,  251  et  suiv. 


INTRODUCTION.  xlix 

césains.  Le  concile  voulut  qu'un  prévenu  n'eût  à  répondre 
qu'à  un  seul  juge  et  il  fit  un  devoir  à  l'inquisiteur  de  commu- 
niquer les  charges  pesant  sur  ce  prévenu  à  ceux  des  inqui- 
siteurs quibus  idem  culpaUlis  sit  astrictus  (can.  xxi). 
C'était  plus  sûr,  et  l'œuvre  de  salubrité  sociale  y  trouvait 
son  compte,  tutius  et  sahibyius  est,  ut  quisque  culpabi- 
lis  in  quibuscumque  locis  deliquerit,  uni  et  illi  tantwn 
inquisitori  permaneat  obligatus  (can.  xx)^. 

La  modération  cependant  était  fort  recommandée  :  la  con- 
damnation ne  devait  être  prononcée  qu'à  la  suite  d'un  aveu 
formel  ou  en  présence  de  preuves  claires  ou  catégoriques, 
lucidis  et  apertis  py^obationibus ,  car  il  est  de  beaucoup 
préférable  de  laisser  un  crime  impuni  que  de  frapper  un 
innocent  (can.  xxiii)  :  recommandation  qui  empruntait  une 
valeur  spéciale  au  canon  suivant,  aTix  termes  duquel  tout 
homme,  quelle  que  fût  sa  situation  juridique,  était  admis 
à  déposer  contre  l'hérétique.  Il  convenait  de  tout  peser 
rigoureusement  pour  éviter  toute  erreur  judiciaire  et  toute 
injustice,  mal  aussi  grand,  sinon  plus  grand  que  le  crime 
poursuivi. 

A  la  vérité,  il  n'entra  nullement  dans  la  pensée  du  con- 
cile de  Narbonne  de  formuler  des  règles  ayant  une  valeur 
absolue  et  décisive  ;  les  inquisiteurs  n'avaient-ils  pas  leurs 

1.  Il  semble  que  l'évèque  de  Pamiers,  Jacques  Fournier,  et  les 
abbés  réunis  à  Garcassonne  le  22  février  1325  (n.  st.),  pour  une 
consultation  inquisitoriale,  se  réglèrent,  pour  un  cas,  sur  ce  canon 
du  concile.  L'inquisiteur  Jean  du  Prat  demanda  s'il  ne  devait 
pas  surseoir  à  la  sentence  contre  Bérenger  Ilulart,  do  Narbonne, 
par  la  raison  que  celui-ci  avait  été  interrogé  par  les  vicaires  de 
l'archevêque  avant  de  l'être  par  lui.  L'évèque  et  les  abbés  répon- 
dirent qu'il  devait  surseoir;  et  le  cas  de  Bérenger  Hulart  ne 
fut  pas  traité  dans  la  consultation  qui  suivit  (Doat,  XX VIII, 
fol.  101  v°-102). 

d 


1  INTRODUCTION. 

lumières  propres  et  ne  fallait-il  pas  réserver  les  droits  sou- 
verains du  siège  apostolique?  Du  moins,  il  voulait  aider  les 
juges  délégués,  qui,  aussi  bien,  portaient  une  part,  non  la 
moins  délicate,  de  Vonus  épiscopal,  et,  sans  aucun  doute, 
ses  «  conseils  »  furent  écoutés ^  Les  inquisiteurs  et  les 
évêques  marchaient  vers  le  même  but  :  le  negotium  des 
premiers  était  le  negotium  des  seconds,  in  ipso  nostro 
negotio;  c'est  sur  ce  mot  que  finit  la  réponse  des  évêques 
de  Narbonne'. 

\.  Les  évêques  disaient  en  terminant  :  «  Haecvobis  scribimus, 
non  ut  vos  veUmus  nostris  obiigare  consiliis  vel  arctare,  cum 
non  deceat  concessam  vobis  discretam  arbitrii  libertatem,  alio- 
rum  consiliis,  formis  seu  regulis,  quam  Sedis  Apostolicae,  in 
ipsius  negotii  praejudicium  coarctari;  sed  vestram  devotionem 
cupimus  adjuvare,  sicut  et  nobis  et  ab  ipsa  Sede  Apostolica  est 
mandatum  :  ut  qui  nostra  portatis  onera,  consilium  a  nobis  et 
auxiiium  in  ipso  nostro  negotio  caritate  mutua  reportetis.  » 

2.  Dans  Doat,  XXXI  (fol  155  vo-168,  copie  d'après  un  registre 
en  parchemin  trouvé  aux  archives  do  l'Inquisition  de  la  cité  de 
Garcassonne),  la  réponse  aux  questions  posées  par  les  inquisiteurs 
est  envoyée  aux  noms  de  feu  Pierre  [Amelius],  archevêque  de  Nar- 
bonne,  de  G[larin],  évêque  de  Garcassonne,  B[ernard  Berge], 
évêque  d'Elne,  Jean  [de  Montlaur],  évêque  de  Maguelonne,  G[uil- 
laume  de  Gazouls],  évêque  de  Lodève,  P[ierre-Raymond  Faure], 
évêque  d'Agde,  Raymond  [d'AmauryJ,  évêque  de  Nîmes,  Durant, 
évêque  d'Albi,  P.,  évêque  élu  de  Béziers,  Pons,  abbé  de  Saint- 
Gilles,  G.,  abbé  de  Saint-Aphrodise  de  Béziers,  et  G.,  abbé  de 
Castres.  D'après  le  recueil  des  conciles,  cette  réponse  aurait  été 
expédiée  par  les  archevêques  de  Narbonne,  d'Arles  et  d'Aix.  Il 
faut  noter  ici  cette  variante,  qui  sans  doute  n'est  due  ni  au  hasard 
ni  à  une  erreur.  Pourquoi  n'admettrions-nous  pas  que  la  réponse 
des  évêques  de  Narbonne  fut  renouvelée  avec  le  concours  d'une  par- 
tie de  l'épiscopat  languedocien?  Il  se  trouve  que  quatre  des  évêques 
nommés  ci-dessus  ne  furent  évêques  que  plusieurs  années  après 
le  concile  de  Narbonne  et  à  peu  près  au  même  moment  :  Guil- 
laume de  Gazouls,  évêque  de  Lodève  en  1241,  Pierre-Raymond 
Faure,  évêque  d'Agde  en  1242,  Raymond  d'Amaury,  évêque  de 
Nimes  en  1242,  et  P.,  élu  de  Béziers  en  1242  ou  peut-être  en  1244. 


INTRODUCTION.  Ij 

En  1246,  au  mois  d'avril,  les  évêques  se  réunirent  en 
concile  à  Béziers  sous  la  présidence  de  l'archevêque  deNar- 
bonne,  Guillaume  de  la  Broue.  C'était  après  le  concile  géné- 
ral de  Lyon  et  à  la  suite  d'une  lettre  de  l'évêque  d'Albano 
écrite  au  nom  du  pape  Innocent  IV  à  l'archevêque,  pour  lui 
mander  de  renouveler  aux  inquisiteurs  la  règle  établie  déjà 
de  n'exercer  la  poursuite  qu'avec  le  concours  de  l'évêque 
diocésain.  A  cette  occasion,  les  évêques  rédigèrent  trente-sept 
articles  relatifs  à  la  procédure  :  Consilium  concilii  pro- 
vincialis  archiepiscopi  Narbonensis  et  suffraganeorutn 
suorum,  qualiter  sii  in  inquisitione procedendwyi  con- 
tra haereticos.  Temps  de  grâce  rendu  obligatoire,  confes- 
sions reçues  par  les  inquisiteurs,  transcrites,  mais  ne  devant 
pas  être  renouvelées,  si  ce  n'est  dans  le  cas  de  circons- 
tances nouvelles ,  citation  contre  les  prévenus ,  examen 
des  hérétiques  «  parfaits  ou  revêtus  »  avec  le  concours  de 
personnes  discrètes,  bonté  à  l'égard  de  ceux  qui  se  conver- 
tissaient, retard  dans  le  prononcé  de  la  sentence  pour  amener 
les  prévenus  à  se  convertir,  —  ce  qui  constituait  un  avan- 
tage pour  eux,  —  et  leur  en  donner  le  temps  :  converti 
nolentes,  ubi  commode  poteritis,  damnare  tardetis, 
ipso  s  fréquenter  tam  per  vos,  quam  per  alios  ad  con- 
versionem  monentes  (cap.  XVII),  situation  juridique  des 
héritiers  du  criminel  mort  avant  sa  réconciliation,  qui 
devaient  satisfaire,  ne  tantum  ac  taie  crimen  remaneat 
in  aliquibus  impunitum  (cap.  XIX),  cautions,  pèleri- 
nages, service  en  Terre  Sainte  :  tels  furent  les  princi- 
paux points  que  le  concile  traita.  Il  ne  s'arrêta  point  à 
la  question  des  dépenses,  frais  d'entretien  des  prisonniers  et 

La  liste  épiscopale  de  Béziers  est  fort  confuse  à  cette  date.  Il 
reste  acquis  cependant  qu'il  faut  placer  vers  1242  ou  1244  la 
réponse  renouvelée  par  les  évêques. 


lij  INTRODUCTION. 

émoluments  des  inquisiteurs  :  un  précédent  concile  de  Mont- 
pellier avait  réglé  ce  point.  Mais,  en  ce  qui  regarde  les  pri- 
sons, il  tint  à  se  conformer  aux  prescriptions  pontificales  qui 
avaient  imposé  le  régime  des  cellules  séparées  (cap.  XXIII); 
et,  la  prison  temporaire  étant  écartée,  il  admit  des  adoucis- 
sements à  la  prison  perpétuelle,  comme  l'élargissement  tem- 
poraire dans  l'intérêt  des  enfants  ou  des  parents,  ou  même 
la  remise  complète  de  la  peine  moyennant  une  satisfaction, 
par  exemple  le  service  en  Terre  Sainte.  Il  voulut  que  le 
mari  ou  la  femme,  selon  les  cas,  jouît  toujours  du  libre  accès 
de  la  cellule  (cap.  XXV)  ^ 

Le  concile  tenu  à  Albi,  en  1254,  par  les  soins  de  Zoën 
Tencarari,  évêque  d'Avignon,  légat  apostolique,  s'occupa 
assez  de  la  poursuite  et  de  ses  conditions  pour  qu'il  ait  droit 
à  être  signalé  ici^  Il  renouvela  les  principales  dispositions 
du  concile  de  Toulouse  de  1229;  il  ordonna  notamment  que, 
dans  chaque  paroisse,  un  prêtre  et  un  laïque  fussent  char- 
gés de  faire  une  recherche  exacte  des  hérétiques  et  obligés 
de  les  dénoncer  au  bayle  de  l'archevêque  ou  de  l'évêque  ; 
il  n'est  pas  question  des  inquisiteurs  (can.  i).  Toute  capture 
d'un  hérétique  valait  à  son  auteur  un  marc  d'argent,  ou  tout 

1.  Acta  conçu. ,  VU,  415-423;  Doat,  XXXI,  fol.  126-138,  Sus- 
cription  dans  Doat  :  a  G.,  Dei  gratia  Narbonensis  arcLiiepiscopus, 
dilcctis  in  Ghristo  inquisitoribas  contra  hereticos  in  provincia 
Narbonensi,  excepta  diocesi  Tholosana,  et  Albiensi,  Ruthenensi, 
Mimatensi  et  Aniciensi  diocesibus,  auctoritate  apostolica  consti- 
tutis,  fratribus  ordiais  Predicatorum...  »  Je  pense  que  la  restric- 
tion ici  faite  n'a  pour  objet  que  la  délimitation  de  la  province 
ecclésiastique  de  Narbonne;  l'évoque  de  Toulouse,  Raymond  du 
Falga,  fut,  en  effet,  un  des  signataires  du  concile.  —  Bibl.  nat., 
ms.  lat.  10405,  fol.  272,  copie  du  concile  de  Béziers  de  1246,  pro- 
venant sans  doute  de  la  même  source  que  la  copie  du  concile  de 
Toulouse.  Plus  haut,  p.  xlvij,  note  2. 

2.  Acta  conciL,  VII,  455-470. 


INTRODUCTION.  liij 

au  moins  vingt  sous  tournois  (can.  ii).  La  maison  dans 
laquelle  un  hérétique  était  trouvé  était  rasée  (can.  vi). 
Il  dut  être  fait  et  tenu  un  double  des  registres  de  l'Inquisi- 
tion mis  en  lieu  sûr  (can.  xxi).  Le  concours  ou  conseil  judi- 
ciaire de  l'avocat  ne  fut  point  admis,  disposition  déjà  prise 
par  le  concile  de  Valence  de  1248^  sous  prétexte  que 
la  présence  de  l'avocat  faisait  toujours  traîner  l'affaire 
en  longueur,  etc.  En  un  mot,  le  concile  provincial 
d'Albi  se  proposa  de  continuer  le  concile  de  Toulouse, 
auquel  il  se  rattacha  directement  ;  de  même,  l'on  peut  dire 
que  les  conciles  de  Narbonne  et  de  Béziers,  tout  en  préci- 
sant certaines  de  ces  décisions  ou  en  y  ajoutant,  s'inspi- 
rèrent de  son  esprit.  On  n'hésitera  pas  à  voir  dans  ces 
quatre  conciles,  tenus  dans  le  court  espace  de  vingt-six  ans 
(1229-1254),  le  grand  monument  de  la  législation  inquisi- 
toriale  de  l'épiscopat  languedocien . 

Là  ne  se  borna  pas  cependant  l'action  collective  des 
évêques.  Ils  avaient  accepté  le  principe  de  la  poursuite,  ils 
avaient  assis  la  procédure  :  ils  devaient  soutenir  les  juges. 
Le  14  juin  1245,  les  évêques  de  Carcassonne,  d'Elne,  de 
Toulouse,  d'Uzès,  de  Lodève,  de  Nîmes,  d'Agde  et  de 
Béziers,  avec  les  abbés  de  Saint- Aphrodise,  de  Saint-Jacques 
de  Béziers  et  de  Quarante,  adressèrent  de  Béziers  au  pape 
Innocent  IV,  alors  à  Lyon,  et  au  collège  des  cardinaux  une 
lettre  dont  l'importance  ne  saurait  échapper  à  personne^, 
bien   qu'elle  ne    touchât   qu'à    deux   points   :   l'établisse- 

1.  Acta  concil.,  VII,  426  (can.  xi).  Au  moyen  âge,  on  n'était 
pas  disposé  à  croire  qu'un  avocat,  dans  un  procès  de  doctrine,  pût 
s'empêcher  de  partager  la  foi  de  son  client.  De  plus,  l'Église  y 
voyait  un  danger  immédiat  pour  l'avocat. 

2.  Lettre  au  pape,  Doat,  XXXI,  fol.  113-121;  Hist.  génér.  de 
Languedoc,  VIII,  col.  1173-1175.  Lettre  aux  cardinaux,  ibid., 
Doat,  XXXI,  fol.  122-125;  MahuK  Cartnlaire,  V,  627. 


liv  INTRODUCTION. 

ment  de  l'Inquisition  dans  la  province  par  le  pape  Gré- 
goire IX,  qui  l'avait  confiée  aux  frères  Prêcheurs  ^  et  les 
inconvénients  graves  qui  avaient  été  la  conséquence  immé- 
diate de  la  cessation  de  la  poursuite;  ils  voulaient  n'y  voir 
qu'une  suspension,  d'autant  qu'à  leurs  yeux  les  frères 
Prêcheurs,  juges  délégués,  n'avaient  point  excédé;  au  con- 
traire, ils  avaient  plutôt  montré  trop  de  modération  :  hac- 
tenus  non  sine  multa  mansuetudine  et  utinam  non 
nimia,  servato  juris  ordine,  processerunt. 

Certes,  au  lendemain,  pour  ainsi  dire,  du  massacre  des 
inquisiteurs  à  Avignonet  (1242),  on  ne  pouvait  faiblir,  et 
les  frères  Prêcheurs,  auxquels  appartenait  la  principale 
victime,  Willem  Arnaud,  n'eussent  été  abandonnés  qu'au 
prix  des  plus  graves  intérêts.  De  fait,  nous  les  trouverons 
à  l'œuvre  en  cette  année  1245.  Mais  il  y  avait  alors  une 
tendance  à  multiplier  les  inquisiteurs  diocésains,  et  le 
registre  du  notaire  ou  greffier  de  l'Inquisition  de  Carcas- 
sonne  des  années  1250  et  suivantes  met  surtout  en  action 
l'évêque  de  la  ville  et  ses  juges  délégués-.  Il  est  vraisem- 
blable qu'Alfonse  de  Poitiers,  qui  venait  de  trouver  le  comté 
de  Toulouse  dans  l'héritage  de  sa  femme  par  la  mort  de 
Raymond  VII,  jugea  cette  tendance  fâcheuse;  il  semble 

1,  Je  mo  réserve  de  traiter  la  question  des  origines  de  l'Inquisi- 
tion dans  une  Histoire  de  V Inquisition.  M.  Tanon,  Histoire  des  tri- 
bunaux de  VInquisition  en  France,  p.  171  (Paris,  Larose  et  Forcel, 
ia-8o,  1893),  m'a  fait  dire  que  saint  Dominique  serait  le  fonda- 
teur de  l'Inquisition.  Je  n'ai  jamais  professé  une  semblable  opi- 
nion, qui  serait  une  énormité.  Je  n'ai  fait  que  résumer  dans  le 
passage  discuté  la  bullo  de  Sixte-Quint,  attribuant  la  charge  d'in- 
quisiteur à  saint  Dominique.  J'ai  ajouté,  en  employant  une  forme 
dubitative  :  «  Saint  Dominique  aurait  ainsi  reçu  une  délégation 
pontificale  pour  l'inquisition  après  l'année  1209.  »  Je  discuterai 
ce  point  spécial  dans  l'ouvrage  annoncé. 

2.  Voy.  plus  bas,  p.  115  et  suiv.,  le  texte  inédit  de  ce  registre. 


[NTRODUCTION.  Iv 

qu'il  ait  voulu  réagir  contre  elle.  En  juin  1252,  les  évêques 
de  Toulouse,  d'Agen,  d'Albi  et  de  Carpentras,  réunis  à  Riom 
auprès  d'Alfonse  de  Poitiers,  écrivirent  aux  frères  Prê- 
cheurs pour  les  confirmer  dans  le  pouvoir  de  juger  les  héré- 
tiques de  leurs  diocèses  ;  ils  déclarèrent  s'en  rapporter  au 
trésorier  de  Poitiers  ou  à  Gui  Fulcoy  pour  le  choix  qui  serait 
fait  d'eux,  car  ils  les  substituaient  à  leur  place  ;  ils  s'enga- 
geaient à  ne  point  faire  opposition  à  leurs  sentences  qui 
seraient  rendues  dans  les  formes  canoniques*. 

Si  nous  en  croyons  Gui  de  Sévérac,  il  fut  encore  décidé  à 
Riom  que  l'on  ne  prendrait  point  rançon  des  hérétiques, 
lesquels  ainsi  ne  pourraient  se  racheter  à  prix  d'argents 
Des  irrégularités  s'étaient  commises  :  cette  résolution  le  fait 
entendre  ;  cela  fut  dit,  l'année  suivante,  par  l'archevêque  de 
Narbonne,  les  évêques  de  Béziers,  de  Lodève  et  d'Agde  dans 
une  lettre  qu'ils  adressèrent  de  Béziers  au  comte  Alfonse,  le 
26  mai  1253.  Ils  lui  signalaient  un  abus  fréquent  dans  la 
région  toulousaine  notamment,  in  partibus  Tholosanis 
inter  alla,  où  les  biens  des  hérétiques  revenaient  à  leurs 
héritiers  qui  les  rachetaient,  au  préjudice  de  la  foi  et  con- 
trairement aux  statuts  du  pape  et  du  roi 3.  Nous  ne  savons 


1.  Hisi.  génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1313, 1314.  Cette  pièce  me 
parait  avoir  une  réelle  importance  à  cette  date.  Elle  se  trouve 
aussi  dans  Doat,  copie  d'un  registre  de  l'Inquisition  de  la  cité  de 
Garcassonne,  XXXI,  fol.  177-178. 

2.  Lettre  de  Gui  de  Sévérac  au  roi  :  «  ...  après,  sire,  je  vos  fas 
saver  que  cura  vos  à  Riom,  aveque  les  prelaz  et  les  baros  de  la 
comté  de  Tolose,  ordenasez  e  establites  que  des  hereges  l'en  ne 
preit  reemson,  mas  que  l'en  lor  feit  fere  la  peneence  qu'el  en 
devret,  selon  dreit...  »  {Hist.  génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1471). 
Boutaric  a  réédité  cette  pièce  d'après  l'original  qui  est  conservé 
au  Trésor  des  chartes,  J.  314,  n»  69  (Saint  Louis  et  Alfonse  de 
Poitiers,  p.  471-475). 

3.  Layettes,  n"  4054,  III,  182,  d'après  l'original  scellé  conservé 


Ivj  INTRODUCTION. 

pas  quelle  suite  fut  donnée  à  la  plainte  des  évêques  par  le 
comte.  Si  Gui  de  Sévérac  a  été  bien  informé,  la  résolution 
de  Riom,  sorte  de  réponse  anticipée,  l'obligea  à  réprimer 
l'abus.  Vraisemblablement  il  sévit;  mais,  dans  la  suite, 
cette  jurisprudence  ne  prévalut  point;  nous  verrons  la 
femme  et  le  fils  de  Guillaume  Garric  de  Carcassonne,  pro- 
fesseur de  droit,  acheter  son  hôtel  de  Carcassonne  après  la 
saisie  qui  suivit  sa  condamnation  en  1302  ^ 

Après  1252,  les  textes  qui  nous  sont  parvenus  ne  signalent 
aucun  autre  fait  d'intervention  collective  des  évêques  auprès 
du  pouvoir  séculier  ou  pontifical  à  l'occasion  de  l'Inquisi- 
tion. Du  moins,  ils  apparaissent  plus  tard  et  en  nombre  res- 
pectable dans  les  sentences.  Par  exemple,  le  18  décembre 
1300,  nous  trouvons  à  Carcassonne  Bérenger  Frédol,  évêque 
de  Béziers,  Gaucelm  de  la  Garde,  évêque  de  Maguelonne, 
Raymond  Coste,  évêque  d'Elne,  et  Bernard  Saisset,  évêque 
de  Pamiers;  ils  assistent  à  la  sentence  qui  livre  Arnaud 
Embrin  de  Limoux  au  bras  séculier  ^  Le  3  décembre  1318, 
à  Carcassonne  encore,  Déodat,  premier  évêque  de  Castres, 
Jacques  Fournier,  évêque  de  Pamiers  (plus  tard  Benoît  XII), 
Barthélémy,  premier  évêque  d'Alet,  siègent  au  tribunal  qui 
rend  la  sentence  d'exhumation  contre  Bernard -Arnaud 
Embrin  de  Limoux  3.  Le  11  décembre  précédent,  le  même 
évêque  d'Alet,  les  vicaires  de  l'archevêque  de  Narbonne, 
Bernard  de  Farges,  de  l'évêque  de  Béziers,  Guillaume  Fré- 

au  Trésor  des  chartes,  J.  306.  Toulouse,  III,  n°  87.  —  Hist.  génér. 
de  Languedoc,  VIII,  col.  1322-1324.  Boutaric  {Saint  Louis  et 
Alfonse  de  Poitiers,  p.  443,  note  6)  place  faussement  cette  pièce  au 
7  juin;  elle  est  bien  du  26  mai,  Vil.  kalendas  junii. 

1.  Voy.  mon  mémoire  Guillaume  Garric,  de  Carcassonne,  pro- 
fesseur de  droit,  et  le  tribunal  de  V Inquisition^  1285-1329  (Toulouse, 
Privât,  in-8o,  1898). 

2.  Doat,  XXXII,  fol.  113  y<'-124,  d'après  un  vidimus  de  1331. 

3.  Ibid. 


INTRODUCTION,  Ivij 

dol,  et  de  l'évêque  de  Castres,  Déodat,  avaient  ensemble 
avec  les  deux  inquisiteurs  Henri  Chamayou  et  P.  Brun  pro- 
noncé une  commutation  de  peine  en  faveur  de  divers  prison- 
niers appartenant  aux  diocèses  de  Narbonne,  Béziers, 
Carcassonne,  Castres,  Alet,  Nîmes  et  Lodève^. 

Ce  fait  d'évêques  qui,  par  eux-mêmes  ou  par  leurs  vicaires, 
ne  sont  plus  simplement  présents  aux  sentences,  mais  encore 
les  rendent  de  concert  avec  les  inquisiteurs,  n'est  pas  rare 
sous  le  pontificat  de  Jean  XXII  ;  le  tome  XXVII  de  la  col- 
lection Doat  en  fournit  assez  d'exemples  pour  que  nous  })uis- 
sions  conclure  à  leur  mutuel  et  universel  concours.  Nous  en 
avons  déjà  fait  connaître  la  raison  canonique"'. 

Les  inquisiteurs  Henri  Cliamayou  et  P.  Brun,  agissant 
tant  en  leur  propre  nom  qu'au  nom  de  l'évêque  d' Agde,  qui  n'a 
pu  se  rendre  à  Carcassonne,  Jean  Gastanier  {de  Castanhe- 
rio),  commissaire  de  l'évêque  de  Béziers,  imposent  des  péni- 
tences ^  De  même  imposent  des  pénitences  avec  ces  deux 
inquisiteurs  les  commissaires  des  évêques  de  Carcassonne, 
de  Maguelonne,  d'Albi,  de  Béziers,  de  Saint-Pons-de-Tho- 
mières^  L'évêque  de  Lodève,  Bernard  Gui,  délègue  Henri 
Chamayou  et  P.  Brun,  inquisiteurs,  à  l'effet  de  prononcer 
une  sentence  d'exhumation  contre  Manent  Rose,  femme  de 
B.  Sabatier,  de  Lodève,  morte  en  prison,  mais  impénitente^. 

1.  Doat,  XX VII,  fol.  3-7. 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  xl. 

3.  Doat,  XXVII,  fol.  89  vo-91. 

4.  Doat,  XXVII,  fol.  91  vo-94. 

5.  Doat,  XXVII,  fol.  97-98.  Voy.  la  déposition  ou  aveux  de 
Manent  Rose  dans  Doat,  XXVII,  fol.  79  vo-82.  —  L'ofGcial  de 
Castres,  au  nom  de  l'évêque  de  la  ville,  prononce,  avec  les  inqui- 
siteurs, une  condamnation  à  la  prison  perpétuelle  (Doat,  ibid., 
fol.  98  v°-99);  de  même,  les  vicaires  de  l'archevêque  de  Narbonne 
et  de  l'évêque  de  Carcassonne  (Doat,  ihid.,  fol.  99  v''-107,  124, 
126,  128).  Etc.,  etc. 


Iviij  INTRODUCTION. 

Cet  exemple  est  caractéristique,  car  il  montre  l'accord  des 
diverses  autorités  et  permet  de  saisir  sur  le  vif  la  jurispru- 
dence qui  prévaut.  Le  pape  désigne  l'inquisiteur,  mais 
l'évêque  est  lui  aussi  juge  ordinaire.  Il  ne  peut  y  avoir  d'op- 
position entre  ces  deux  autorités  :  l'inquisiteur  les  unit  en 
sa  personne  ;  il  agit  au  nom  du  pape,  d'accord  avec  l'évêque 
diocésain,  qui  rend  avec  lui  la  sentence.  C'est  plus  qu'un 
simple  concours.  Et  même  les  évêques  acceptent  le  principe 
d'une  consultation  large  avant  la  sentence  ;  ainsi,  l'évêque 
de  Pamiers,  Dominique  Grima  S  l'évêque  de  Béziers,  Guil- 
laume Frédol',  l'archevêque  de  Narbonne,  Bernard  de 
Farges^.  J'ai  traité  ailleurs  la  question  des  consultations 
inquisitoriales^.  Je  n'y  insiste  donc  pas,  d'autant  que  je 
viens  de  toucher  à  l'action  individuelle  des  évêques  lan- 
guedociens. S'ils  prononçaient  des  sentences,  s'ils  consul- 
taient les  docteurs  et  les  hommes  sages,  c'est  parce  que, 
parmi  les  prévenus  ou  les  condamnés,  se  trouvaient  de 
leurs  diocésains.  Il  faut  donc  maintenant  les  suivre  les 
uns  après  les  autres  et  les  voir  chacun  à  l'œuvre. 

2.  Action  individuelle  des  évêques. 

A  la  mort  du  pape  Jean  XXII,  la  région  que  j'étudie  ici 
plus  particulièrement  comptait  vingt-quatre  évêchés'^;  pen- 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  140-146. 

2.  Doat,  XXVII,  fol.  157-162. 

3.  Doat,  ibid. 

4.  Voy.  mon  mémoire  :  la  Formule  «  communicato  bonorum 
virorum  consilio  »  des  sentences  inquisitoriales  (Paris,  in-8°,  Bouil- 
lon, 1898). 

5.  C'étaient  Agde,  Agen,  Albi,  Alet,  Béziers,  Gahors,  Carcas- 
sonne,  Castres,  Lavaur,  Lodève,  Maguelonne,  Mirepoix,  Montau- 
ban,  Narbonne,  Nîmes,  Pamiers,  Perpignan  (Elne),  le  Puy,  Rodez, 
Saint- Papoul,  Saint-Pons,  Toulouse,  Uzès,  Vabres.  On  sait  que 
Boniface  VIII  avait  créé  l'évêché  de  Pamiers  et  Jean  XXII  les 


INTRODUCTION.  Hx 

dant  le  siècle  qui  va  de  l'année  1229  à  l'année  1334  (mort 
de  Jean  XXII),  cent  soixante-dix  titulaires  environ  se  suc- 
cédèrent sur  ces  différents  sièges.  Il  ne  s'agit  pas  ici  de  peser, 
à  la  balance  de  l'histoire,  la  part  d'influence  qui  revient  à 
chacun  d'eux  dans  la  marche,  le  fonctionnement  et  les  des- 
tinées de  l'Inquisition  languedocienne.  Userait  vraiment  trop 
difficile  de  fixer  les  poids  à  mettre  dans  chaque  plateau.  Les 
renseignements  manquent  souvent.  Nous  ne  savons  rien  des 
rapports  de  la  plupart  d'entre  eux  avec  l'Inquisition.  L'état 
actuel  des  documents  peut  seul  ici  tracer  la  marche.  Je  ne 
m'arrêterai  donc  à  tel  ou  tel  siège  qu'autant  qu'ils  me  le 
permettront. 

a.  Les  archevêques  de  Narbonne.  Narbonne  a  été  la 
seule  métropole  du  Languedoc  jusqu'en  1317,  année  de  la 
création  de  l'archevêché  de  Toulouse.  Il  est  donc  assez  natu- 
rel que  ses  titulaires  aient  joué  dans  la  poursuite  contre  les 
hérétiques  un  rôle  important  aux  moments  décisifs  et  dans 
les  affaires  ou  causes  plus  considérables'.  Cela  devait  être, 
puisque,  au  surplus,  ils  présidèrent  les  conciles  provinciaux 
dont  on  a  pu  apprécier  l'esprit'.  Au  début  de  la  poursuite 
inquisitoriale  et  dans  le  concile  de  1229,  il  semble  que  le 
premier  rôle  revienne  à  Foulques,  évêque  de  Toulouse;  il 
est,  du  moins,  de  tous  les  évêques,  celui  qui  montre  le  plus 

évêchés  d'Alet,  de  Castres,  de  Lavaur,  de  Moatauban,  de  Mire- 
poix,  de  Saint-Papoul,  de  Saint-Pons  et  de  Vabres. 

1.  J'ai  essayé  d'expliquer  ailleurs  (l'Alhigéisme  et  les  frères  Prê- 
cheurs à  Narbonne  au  XI 11^  siècle.  Paris,  Picard,  in-S»,  1894)  com- 
ment la  ville  de  Narbonne  fut  mise  particulièrement  à  l'abri  de 
l'hérésie.  Cependant  elle  devint,  à  la  fin  du  xiii«  siècle,  un  des 
principaux  champs  d'action  des  fraticelles  ou  spirituels;  et  alors 
elle  donna  asile  au  catharisme  languedocien,  qui  finit  par  se 
fondre  dans  le  mouvement  mystique  parti  de  Joachira  de  Flore 
et  développé  sous  l'intluGnce  de  Pierre-Jean  d'Olive. 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  xlvij  et  suiv. 


Ix  INTRODUCTION. 

d'activité.  Mais  Pierre  Amelius,  archevêque  de  Narbonne, 
inaugura  pour  son  diocèse  l'institution  qui  était  appelée  à 
occuper  une  place  de  premier  ordre  sur  la  scène  du  xnf  siècle. 
Juge  ordinaire,  il  avait  le  droit  de  nommer  un  juge  délégué 
dans  les  limites  de  sa  juridiction  épiscopale;  il  usa  de  ce 
droit;  il  confia  la  poursuite  à  frère  Ferrier,  dominicain  : 
c'est  du  moins  l'affirmation  qui  est  contenue  dans  la  déposi- 
tion ou  aveu  de  dame  Florensa,  femme  de  Pierre  For- 
ners^.  Rien  ne  permet  d'y  contredire.  Ainsi,  frère  Ferrier 
fut  institué  juge  délégué  par  l'archevêque  de  Narbonne 
avant  de  l'être  par  le  pape.  Il  n'est  que  juste  d'attacher  de 
l'importance  à  cette  initiative,  qui  était  un  exemple.  Elle 
ne  saurait,  d'ailleurs,  étonner  de  la  part  de  Pierre  Amelius, 
qui  déploya  toujours  le  plus  grand  zèle  contre  l'hérésie  ;  ses 
statuts  édictés  le  l**"  octobre  1234  le  prouvent  surabon- 
damment^. Il  les  rédigea  dans  l'esprit  du  concile  de  Tou- 

1.  «  Item,  dixit  quod,  dura  ipsa  testis  et  Rd»,  soror  sua,  starent 
apud  Narbonam,  venerunt  ad  doraum  ipsius  testis  et  sororis  sue 
quidam  qui  vocabatur  W.  Bertrand!  cum  aliis  iiii°'"  hominibus, 
et  comederunt  in  domo  ipsius  testis;  et  dicti  homines  erant  nun- 
cii  hereticorurn  et  duxerant  duos  hereticos  ad  domum  R^'  Johan- 
nis  de  Narbona;  set  ipsa  testis  neque  soror  sua  sciebant  lioc;  set 
postea  audierunt  dici,  quando  fuit  captus  dictus  Rdus  Johannis; 
et  tune  bailivus  domini  archiepiscopi  Narbonensis  cepit  ipsam 
testera,  et  Raimundam,  sororem  suam,  et  duxit  eas  ad  curiam 
domini  archiepiscopi;  et  tune  frater  Ferrarius,  qui  tune  erat 
inquisitor  auctoritate  domini  archiepiscopi,  reconciliavit  ipsam 
testera  et  Rdam^  sororera  ipsius  testis  »  (Bibl.  de  la  ville  de  Tou- 
louse, ras.  609,  fol.  5  v°).  Cette  déposition  fut  reçue  le  l^""  juillet 
1245  par  Bernard  de  Caux,  inquisiteur;  raais  le  fait  en  question 
doit  être  placé  à  l'année  1229  ou  l'année  1230,  puisque  le  témoin 
interrogé  sur  le  temps  répondit  :  «  Sont  xvi  anni  vel  circa  » 
(Ibid.).  C'est  vers  1230  qu'il  faut  placer  les  poursuites  exercées 
par  Ferrier  à  Limoux  et  à  Saissac  (ibid.,  fol.  18  vo-19).  Voy.  plus 
bas,  à  l'article  des  inquisiteurs. 

2.  Hist.  génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  981-983. 


INTRODUCTION.  Ixj 

louse,  dont  il  adopta  plusieurs  dispositions,  par  exemple 
l'article  qui  ordonnait  la  démolition  des  maisons  où  les 
hérétiques  seraient  capturés.  Cependant  c'est  à  son  officiai, 
non  à  frère  Ferrier,  qu'il  renvoya  les  hérétiques  et  autres 
prévenus  d'hérésie,  sans  doute  parce  que  déjà,  à  cette  date, 
Ferrier  avait  reçu  la  délégation  pontificale.  En  tout  cas,  ses 
officiers  de  justice  semblent,  à  cette  occasion,  avoir  redoublé 
de  vigilance.  Quant  à  lui,  il  n'hésita  pas  à  venir  déposer 
dans  le  procès  de  Bernard  Othon  de  Niort  (Aude),  de  sa  mère 
et  de  ses  frères,  devant  l'évêque  de  Toulouse,  le  prévôt  de 
Saint-Etienne  et  l'archidiacre  de  Garcassonne  délégués  en  la 
cause  par  le  pape.  Il  n'hésita  pas  davantage  à  dire  tout  ce 
qu'il  savait  d'eux,  et  sa  déposition  nous  le  montre  à  l'œuvre 
contre  l'hérésie,  avec  quelle  ardeur,  le  lecteur  va  en  juger. 

Hec  est  ixquisitio  facta  contra  B.  Othonem  et  fratres 

ejus  et  matrem. 

Dominus  Archiepiscopus  Narbonensis,  diocesanus  ipsorum, 
testis  juratus  et  interrogatus  an  suprascripti  nobiles  sint  here- 
ticorura  publici  defensores  et  an  sint  pubhce  de  heresi  infamati, 
et  an  a  catholicis  heretici  reputentur,  et  an  maxima  pars  terre, 
illorum  exemplo,  inflci  timeatur  heretica  pravitate,  dixit  quod 
hec  omnia  crédit  firmiter  et  etiam  scit. 

Interrogatus  quomodo  scit,  dixit  quod  sicut  diocesanus  débet 
scire,  et  addidit  cum  scriptura,  quam  sub  eodem  tradidil  jura- 
mento,  hoc  modo. 

Nos  P.,  Dei  gratia  Archiepiscopus  Narbonensis,  tesUficamur 
Dec  et  vobis,  domine  episcope  Tholosane,  et  vobis  preposito 
ejusdem  ecclesie,  et  vobis  archidiacono  Garcassone,  inquisito- 
ribus  dalis  a  domino  papa  contra  matrem  B.  Othonis  et  eun- 
dcm  B.  Othonem  et  fratres  suos  in  facto  hereUce  pravitatis. 

In  primis  dicimus,  sub  vigore  juramenli,  quod  ipsa  est  here- 
tica perfecta  etveslita;  set  modo  propter  metum  hujus  inquisi- 
tionis  data  est  sibi  licentia  quod  coraedal  carnes,  et  mentiatur 


Ixij  INTRODUCTION. 

et  faciat  quecumque  volueril,  ita  tamen  quod  circa  Mus  ipsius 
sta[re]t  hereticus  qui  consolaretur  eam,  si  necesse  esset. 

De  B.  Olhoiie  et  fratribus  suis,  dicimus  quod  credentes  sunt, 
faulores  et  receptatores  hereticorum.  Omnia  ista  conslanl  nobis 
per  veridicam  relationem  multorum  bonorum  virorum  et  reli- 
giosorum. 

Dicimus  eliam  quod  in  Castro  de  Aniorto  habitant  quinque 
heretici  publiée  et  aperte  in  officiis  suis,  sicut  nos  manifeste 
diximus  sepe  B.  Othoni  et  G.  de  Aniorto  ;  et  propter  hoc  non 
fuerunt  remoti. 

Dicimus  etiam  quod  in  Castro  de  Dorn[h]a  manet  Navarra  de 
Cerniano  (Cerviano?)  et  illa  domina  de  Garamanh,  et  cum  ipsis 
bene  circa  xxx  heretici;  ad  quod  sciendum  hoc  anno  misimus 
exploratores  nostros  et  ita  invenimus  pro  vero  esse;  et  ista 
omnia  B.  Othonis  et  G.  de  Aniorto  nunciavimus,  [adicientes] 
quod  eosdem  nobis  redderent-,  et  facere  contempserunt. 

Quid  autem  apud  Lauriacum  et  apud  Belsplas  de  nuntiis 
comitis  Tholosani  et  vestris,  domine  episcope,  factum  fuit  et 
ablatione  hereticorum  et  pluribus  aliis  circa  eorumdem  factum, 
vos  melius  nobis  nostis,  quando  B.  Otho  apud  Gastrum  de  Viri- 
difolio  fuit  aliqualiter  vulneratus  in  fronte  nec  habuit  requiem 
quousque  Lauracum  venit  et  habuit  ibi  congregatos  omnes  fra- 
tres  suos,  et  postmodum  quampiures  hereticos  ;  et  ex  relatione 
multorum  bonorum  nobis  constitit  quod  ibi  publiée  et  aperte 
cum  eo  raulli  heretici  fuerunt  visi;  quod  etiam  potestis  scire 
per  multos  in  Castro  de  Lauriaco;  senescallus  Garcassone, 
Andréas  Chaulets  nomine,  habuit  unum  de  illis  hereticis  in 
carcere  suo,  qui  manifeste  coram  multis  dicebat  quod  ipse  fue- 
rat  ibi  de  mandato  B.  Othonis,  et  quod  ipse  B.  Otho  et  mater  et 
oranes  fratres  ejus  de  secta  eorum  sunt,  sicut  ex  testimonio 
multorum  bonorum  virorum  poteritis  hoc  scire;  unde  ille  senes- 
callus, quia  circumducebat  illum  hereticum,  specialiter  fuit 
propter  hoc  proditionaliter  interfectus. 

Testificamur  etiam  quod  B.  Otho,  petens  a  nobis  consilium 
quomodo  posset  uxorem  quam  habet  de  Gabareto  dimittere, 
dixit  quod  uxorem  suam,  Novam  nomine,  faceret  nobis  capi  in 
caméra  sua  propria  cum  multis  hereticis,  si  propter  hoc  posset 
dimittere  eam.  Requisitus  quomodo  hoc  posset  fieri,  dixit  quod 


INTRODUCTION.  Ixiij 

«  facile,  quia  die  noctuque  el  omni  hora  in  caméra  mea  cum 
ipsa  habitant.  » 

Audivimus  etiam  dominum  Romanum  cardinalem  et  domi- 
num  Garcassone  [episcopum]  dicentes  quod  in  inquisitione  que 
facta  erat  Tholose  contra  herelicos  et  credentes,  multa  fuerant 
sufficienti  fine  probata  contra  B.  Othoncm,  que  in  ipsa  inquisi- 
tione poterunt  inveniri,  quam  vos,  domine  episcope.  habcre 
debetis.  Nos  etiam  in  eadem  multa  enormia  legiraus  deeo  fuisse 
probata. 

Preterea  audivimus  sepe  rixantem  dominum  Simonem,  comi- 
tem  Montisfortis,  bone  memorie,  cum  G.  de  Aniorto,  viro  pre- 
dicte  mulieris  et  pâtre  dictorum  maledictorum  de  Aniorto, 
impcrans  [corr.  :  improperantem)  ei  quod  fratrem,  vel  unum 
lilium,  vel  unam  filiam  ad  fidem  calholicam  non  confirmasset, 
qui  dicebat  se  non  posse  et  rogabat  eum  quod  non  vexaret  eum 
super  materia  ista,  asserens  quod  semper  erat  in  pace  extra 
domum  propriam. 

Testificamur  etiam  quod  nos  in  propria  persona  venimus 
apud  Rocafolium,  castrum  illorum  de  Aniorto;  et  ibi  inveni- 
mus  Esclarmundam,  matrem  B.  Othonis  et  fratrum  suorum, 
nunciantes  eidem  quod  ipsa  minus  bene  faciebat  in  fide  catho- 
lica,  quod  volebamus  audire  ab  ipsa  et  inquirere  utrum  nosset 
articulos  fidei,  quia  multum  super  hoc  fuerat  infamata;  que  res- 
pondit  nobis  quod  melius  credebat  in  fide  quam  nos  vel  omnes 
prelati  de  mundo;  et  nunquam  aliter  respondit  nobis;  et  sic 
supra  modum  dimisimus  eam  iratam^ 

Cette  déposition  écrite  paraîtra  curieuse.  Le  meurtre 
d'André  de  Chaulet  ou  Calvet,  qualifié  sénéchal  de  Carcas- 
sonne,  n'a  pas  sans  doute  échappé  à  l'historien  de  la  pro- 
vince^  Mais  nous  y  voyons,  en  termes  explicites,  que  les 

1.  Doat,  XXI,  fol.  34-35.  L'orthographe  de  la  pièce  déligurée 
par  le  copiste  a  été  ramenée  aux  formes  du  xm^  siècle. 

2.  D.  Vaissète,  Hist.  génér.  de  Languedoc,  VI,  p.  659,  d'après 
Guillaume  de  Puylaurens,  Chronicon,  cap.  XL  :  «  In  illis  autem 
(liebup  fuit  interfectus  Andréas  Galveti,  miles  strenuus  sencscal- 
lus  Régis  interceptus  ab  hostibus  in  bosco  qui  dicitur  Geniena- 


Ixiv  INTRODUCTION. 

Niort  avaient  trempé  dans  ce  crime,  et  par  là  nous  compre- 
nons l'importance  qu'on  attacha  à  leur  poursuite,  sans 
compter  qu'ils  avaient  toujours  appartenu  à  l'hérésie,  dont 
ils  partageaient  les  vues  ambitieuses  :  il  est  trop  clair  qu'en 
soupçonnant  et  écartant  la  foi  professée  par  le  sacerdoce, 
elle  voulait  se  substituer  à  l'Église.  Quant  à  B.  Othon,  il 
n'était  qu'à  moitié  convaincu.  Il  faisait  bon  marché  de  ses 
frères  en  hérésie,  qu'il  eût  livrés  gaiement  pour  se  défaire  de 
sa  femme  Nova.  Il  se  considérait  comme  leur  prisonnier; 
et  comme  Simon  de  Montfort  lui  reprochait  de  maintenir  en 
dehors  de  la  foi  catholique  son  frère,  son  fils  ou  même  sa 
fille,  il  lui  répondit  qu'il  ne  pouvait  faire  autrement. 

Cette  déposition  paraîtra  curieuse  encore  parce  que  Pierre 
Amelius  y  soulève  lui-même  un  peu  le  voile  qui,  malgré 
tout,  le  cache  aux  yeux  de  l'histoire.  En  relation  avec 
Simon  de  Montfort  avant  son  élévation  à  l'épiscopat,  il 
partagea  son  ardeur  contre  l'hérésie;  archevêque,  il  eût 
voulu  la  refouler  loin  du  Narbonnais.  C'est  avec  une  sorte 
de  curiosité  inquiète,  relevée  chez  lui  par  la  conscience  d'un 
grand  devoir,  qu'il  en  suivait  tous  les  mouvements  pour 
mieux  l'atteindre,  et  peut-être  est-ce  à  lui  qu'il  faut  faire 
remonter  l'arrestation  d'Alasac,  un  hérétique  de  marque, 
remuant  et  trop  écouté.  Archevêque  dès  1226,  c'est  cepen- 
dant après  le  concile  de  Toulouse  qu'il  mit  en  œuvre  ses 
immenses  ressources  de  zèle  ;  s'il  s'engagea  dans  des  que- 
relles pénibles  avec  le  Bourg  et  le  vicomte  de  Narbonne,  ce 
fut  pour  faire  triompher  la  liberté  de  l'Eglise;   en  soute- 


ria.  »  Ce  meurtre  arriva  en  1230.  D.  Vaissète  a  eu  tort,  on  le  voit 
par  la  déposition  de  l'archevêque,  de  faire  d'André  Calvet  un 
sénéchal  de  Toulouse.  Cf.  M.  Petit-Dutaillis,  Étude  sur  la  vie  et 
le  règne  de  Louis  VHI  (1187-1226),  p.  318,  note  7  (Paris,  Bouillon, 
in-8o,  1894). 


INTRODUCTION.  Ixv 

nant  la  fondation,  depuis  plusieurs  années  entravée,  du 
couvent  des  frères  Prêcheurs,  il  n'eut  d'autre  but  que  d'as- 
surer des  défenseurs  à  la  foi  et  d'organiser  des  troupes  contre 
un  ennemi  déjà  séculaire.  Il  n'est  dès  lors  nullement  sur- 
prenant qu'il  ait  regardé  toute  l'œuvre  de  son  épiscopat 
comme  ruinée  par  le  meurtre  des  inquisiteurs  à  Avignonet 
(1242);  bien  que  ce  lieu  se  trouvât  dans  le  diocèse  de  Tou- 
louse, il  n'hésita  pas  à  fulminer  l'excommunication  contre 
ceux  qui  avaient  tué  les  inquisiteurs  zn  Tolosa  et  diocesi 
Tolosana.  Bien  plus,  il  frappa  comme  fauteurs  d'hérésie  le 
comte  de  Toulouse  et  quelques-uns  des  plus  puissants 
barons  du  pays,  le  comte  de  Comminges,  le  comte  de  Rodez, 
Olivier  de  Termes,  Ayraeric  de  Clermont,  Pons  de  Ville- 
neuve, Pons  d'Olargues  et  quelques  autres.  Enfin,  il  excom- 
munia tout  habitant  du  Minervois,  du  Narbonnais,  du 
Razès  et  du  Termenés  qui  désormais  recevrait  des  héré- 
tiques (21  juillet  1242)*.  Cette  mesure,  grave  sans  aucun 
doute,  puisqu'elle  frappait  des  hommes  considérables  avec  x 
lesquels  il  fallait  compter  et  qu'elle  pouvait  atteindre  des 
contrées  entières,  nous  donne  la  note  de  cette  âme  ardente, 
qui,  à  cette  heure,  unissait  dans  la  même  pensée  les  intérêts 
«  de  l'Eglise  et  du  Roi,  »  puisqu'il  sévit  contre  tous  ceux 
qui  adhéraient  au  comte  de  Toulouse  «  in  prejudicium 
Ecclesie  et  Régis.  »  La  sentence  produisit  son  effet,  au 
moins  en  ce  qui  regarde  Raymond  VII,  qui  dut  mériter  de 
se  faire  relever  de  l'excommunication^  par  son  dévouement, 
apparent  du  moins,  au  pape  Innocent  IV ^.  En  un  mot, 

1.  Hist.  génér.  ds  Languedoc,  VIII,  col.  1000,  1091. 

2.  Ibid.,  col.  1145-1146.  Trésor  des  chartes,  J.  306,  original 
(14  mars  1244). 

3.  Voy.  l'ouvrage  de  M.  Elle  Berger,  Saint  Louis  et  Innocent  IV, 
p.  14  et  suiv,,  p.  68  et  suiv.,  p.  127,  p.  145  et  suiv.,  etc.  (Paris, 
in-S»,  Thorin,  1893). 

a 


Ixvj  INTRODUCTION. 

tous  les  documents  que  nous  avons  nous  montrent  l'arche- 
vêque Pierre  Amelius  absorbé  par  les  pressants  besoins  de 
la  situation  actuelle,  troublée  et  inquiétante,  à  laquelle  il 
s'efforça  de  parer  jusqu'à  sa  mort  (20  mai  1245). 

Son  successeur,  Guillaume  de  la  Broue  (1245-1257),  con- 
tinua cette  tradition,  qui  paraîtra  peut-être  s'inspirer  d'une 
rigueur  excessive.  Cela  serait  particulièrement  vrai  s'il 
nous  était  loisible  de  lui  attribuer  en  toute  certitude  la 
réponse  à  une  consultation'  des  inquisiteurs  que  le  copiste 
de  Doat  a  mise  à  tort  sous  le  nom  d'Arnaud,  archevêque  de 
Narbonne,  lequel  ne  pourrait  être  qu'Arnaud  Amauri,  pré- 
cédemment légat,  mort  en  1226,  avant  l'établissement  de 
l'Inquisition.  Je  serais  assez  porté  à  écarter,  mais  pour  une 
autre  raison,  Pierre  Amelius,  car  il  y  est  question  de  dépo- 
sitions faites  aux  inquisiteurs  précédents,  et  surtout  il  y  est 
remarqué  que  les  prévenus  se  plaisaient  à  dire  qu'ils 
n'avaient  pas  à  répondre  sur  des  faits  remontant  à  vingt 
ans,  sans  doute  parce  qu'à  leurs  yeux  l'Inquisition  ne 
devait  connaître  que  des  délits  commis  depuis  son  établisse- 
ment. Et  si  l'on  songe  que  les  évêques  la  faisaient  remonter 
non  au  concile  de  Toulouse,  mais  à  la  bulle  de  Grégoire  IX, 
conférant  au  provincial  des  frères  Prêcheurs  le  pouvoir  de 
donner  à  ses  religieux  la  délégation  inquisitoriale,  il  ne 
paraîtra  pas  trop  téméraire  de  placer  vers  l'année  1253  ou 
1254  la  réponse  à  la  consultation  des  inquisiteurs,  et,  dans 
ce  cas,  elle  sera  de  Guillaume  de  la  Broue. 

Voici  cette  pièce  inédite,  qui,  quel  qu'en  soit  l'auteur, 
présente  un  réel  intérêt  : 

Ârnaldus  [corr.  :  Guillelmus),  Dei  gralia  sancte  Narbonensis 
ecclesie  archiepiscopus,  InquisiLoribus  herelicc  pravilalis,  clc. 
GonsuUalioni  vesLre  super  fado  Alberti  de  Monlecogul  sic  duxi- 
mus  respondendum  quod,  si  constat  vobis  quod  post  heresim 


INTRODUCTION.  Ixvij 

abjuratam  in  eandcm  relapsus  fuerit,  credimus,  juxla  decreta- 
lem  Ad  aholendum\  etc.,  illos  quoque^,  ipsum,  sine  audientia, 
seculari  curie  relinquendum.  Si  vero  non  constet  quod  heresim 
abjuraverit  et  postmodum  rediens  in  eandem  vere  relapsus  dici 
possit,  ex  quo  in  heresi  deprehensus  est  et  tociens  de  heresi 
condempnatus,  nec  etiam,  ut  asseritis,  adhuc  plene  confiteatur, 
si  talia  per  testes  idoneos  ultra  suam  confessionem  invenianlur 
probata  contra  cum,  de  quibus  verisimile  sit  eum  maliciose 
tacere,  credimus  eum  hereticum  judicandum. 

Item,  si  plene  suam  heresim  confiteatur  et  promittat  se 
mandatis  ecclesie  in  omnibus  subjacere,  ex  quo  deprehensus 
est  in  heresi  credimus,  juxta  Decretalem  Excommunicamus^ , 
eum  in  perpetuum  carcerem  detrudendum ,  maxime  tempore 
{corr.  :  si  forte)  sua  subterfugia  et  scelera  [sint]  manifesta. 

Circa  illos  vero  qui  dicunt  se  alias  suas  hereses  veteres  con- 
fessos  fuisse  aliis  inquisitoribuS;  si  modo  confessiones  hujus- 
modi  haberj  non  possunt  per  ipsos  inquisitores,  vel  alias,  et 
dicte  persone  dicunt  se  non  recordari  de  commissis,  sic  credi- 
mus distinguendum,  quod,  si  predicte  persone  sunt  suspecte  et 
de  heresi  infamate,  juxta  qualitatem  personarum  per  durum  car- 
cerem et  vitam  artara  est  ab  eis  confessio  extorquenda  ;  et  si 
sic  extorqueri  non  potest,  ex  quo  confitentur  quod  olim  hereses 
suas  confessi  fuerint,  cum  presumatur  quod  per  maliciam  veri- 
tatem  occultent,  nec  appareat  quod  penitentiam  receperint, 
credimus  eos  ad  crucem  vel  carcerem  condempnandos,  sicut  dis- 
cretioni  vestre  et  quaUtati  negocii  videbitur  expedire. 

Illos  vero  qui  a  xx  annis  supra  vel  circiter  possunt  probabi- 
liter  de  heresi  convinci,  non  credimus  pretextu  temporis  posse 
cxcusari  quin  procedatur  contra  eos  ad  crucem  vel  ad  carcerem, 
prout  qualitas  seu  quantitas  delicti  hoc  requiret. 

Contra  illas  vero  personas  que  in  morte  fuerint  hereticate  vel 
ab  hereticis  consolate,  non  obstante  nobiUlate  vel  potentia  ali- 
qua,  rogamus  et  consulimus  quod  sine  acceptione  persone  viri- 

\.  Décrétai.  Gregor.  IX,  lib.  V,  tit.  VII,  De  haereticis,  G.  9. 

2.  Ibid.,  Corpus  juris  canonici,  Pars  secunda  (t.  II),  col.  781, 
éd.  de  Friedberg.  Leipzig,  1881. 

3.  Décrétai.  Gregor.  IX,  lib.  V,  tit.  VII,  De  haereticis,  C.  15. 


Ixviij  INTRODUCTION. 

liter,  quantum  secundum  Deum  et  justiciam  ac  formam  inqui- 
sitionis  poteritis,  procedatis. 

Item,  domini  qui  commissa  hereticorum  recipiunt  et  bailivi 
eorum,  ex  quo  emolumentum  magnorum  et  divitum  recipiunt 
compeili  possunt  et  debent,  ut  et  ipsorum  et  pauperum  onus 
portent. 

Datura  Narbone,  1111°  kls.  januarii<. 

Cette  réponse  à  une  consultation  d'inquisiteurs  qui  restent 
inconnus  provoque  deux  ou  trois  réflexions.  D'abord,  pour 
suivre  l'ordre  adopté  par  l'archevêque  de  Narbonne,  la  for- 
mule seculari  curiae  relinquendum  avec  la  conséquence 
pénale  que  l'on  sait  est  empruntée  à  la  Décrétale  Ad  abo- 
lendam,  qui,  je  le  rappelle  ici,  fut  édictée  par  Lucius  III 
au  concile  de  Vérone  en  1184  2,  Et  cependant  on  l'attribue 
généralement  à  l'Inquisition  qui,  dans  la  réalité,  s'est  bor- 
née à  en  faire  usage.  Elle  ne  l'a  pas  inventée. 

Ensuite,  la  Décrétale  Eœcommunicaynus ,  prononçant 
la  prison  perpétuelle,  a  pour  auteur  Grégoire  IX,  et  Ray- 
naldi  n'a  pas  hésité  à  la  placer  à  l'année  1229-^.  Personne 
ne  songera  donc  à  dire  que  la  prison  perpétuelle  ait  été  une 
peine  propre  à  l'Inquisition.  Elle  frappait  d'une  manière 
générale  l'hérétique.  Et  même  nous  avons  quelques  sen- 
tences d'inquisiteurs  condamnant  à  la  prison  temporaire, 
contrairement  à  cet  esprit. 

Enfin,  il  n'est  ici  parlé  que  de  la  prison  et  des  souffrances 

1.  Doat,  XXXI,  fol.  57-59. 

2.  Jaffé,  9635.  Frédéric  II  plus  tard  (1224)  prononça  contre 
l'hérétique  la  peine  du  feu  avec  cette  aggravation  qu'il  aurait  la 
langue  coupée.  (Huillard-BréhoUes,  Historia  diplomatica  Friderici 
secundi,  t.  II,  p.  421,  111-4°.  Paris,  Pion,  6  vol.,  1852-1861.) 

3.  Ad  an.  1228,  §  37;  Potthast,  9675,  cf.  8445.  Anathème 
renouvelé  en  1231.  Les  Registres  de  Grégoire  IX,  n°  539  (publiés 
par  M.  Auvray). 


INTRODUCTION.  Ixix 

de  la  détention  employées  comme  moyens  d'obtenir  l'aveu, 
et  de  ces  moyens  on  fait  encore  un  large  usage.  La  torture 
apparaît  dans  ce  document,  quin  procedatur  contra  eos 
ad  crucem.  Mais  j'aurai  l'occasion  de  revenir  sur  le  sujet 
de  la  torture,  et  je  passe  à  une  autre  consultation  et  à  la 
réponse  qui  la  suivit. 

Cette  consultation  eut  pour  auteurs  les  inquisiteurs  Ber- 
nard de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre,  dont  je  publie  ici 
les  sentences  connues.  Plusieurs  cas  actuels  les  troublaient  ; 
ils  ne  savaient  comment  les  résoudre  ni  quelle  issue  ils 
devaient  donner  à  tel  procès  engagé.  Cet  embarras  venait 
en  partie  de  ce  que  plusieurs  des  registres  du  tribunal, 
contenant  des  dépositions  antérieures,  avaient  été  dérobés 
et  livrés  au  feu,  par  exemple  à  Caune  et  à  Avignonet.  Les 
prévenus  avaient  trouvé  commode  et  facile  de  taire  la 
vérité.  On  n'avait  plus  la  preuve  que  tel  fût  mort  ou  non 
dans  l'hérésie,  et  on  ne  savait  pas  s'il  fallait  ou  non  pro- 
noncer l'exhumation.  Voici  la  réponse  de  Guillaume  de  la 
Broue,  du  l*""  octobre  1248  : 

G.,  Dei  gratia  sancte  Narbonensis  ecciesie  archiepiscopus, 
viris  religiosis  fratribus  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gautio  et 
Jobanni  de  Sancto  Petro,  inquisitoribus  heretice  pravilatis  in 
provincia  Narbonensi  auctoritateapostolicaconstitutis,  salutem 
in  Domino  Jiiesu  Christo.  —  De  Petro  Guillelmi,  de  Aniorto,  et 
uxore  ejus,  Arnaldo  Sabaterii  et  Rixenda,  uxore  ejus,  Guil- 
lelmo  Arnaldi  penchenerio  et  Guillelma,  uxore  ejus,  etc.,  quo- 
rum quidam  in  culpam  labis  herelice  abjuralam  relapsi,  qui- 
dam cum  prias  culpis  suis  exigentibus  dampnali  fuissent,  ad 
cor  postmodum  redeuntes  se  mandatis  Ecciesie  subjecerunt, 
quidam  cum  in  memorato  crimine  deliquissenl  in  tantum  quod 
credentes  eorum  possent  merito  judicari  citati  post  combustio- 
nem  Ubrorum  generaliter  nequaquam  infra  terminum  assigna- 
tum  curaverunl  venire,  quidam  veritatem  de  qua  vobis  vel  per 
lestes  vel  per  confessiones  proprias  ex  libris  combustis,  aut 


Ixx  INTRODUCTION. 

penitentiarum,  aut  aliis  actis  inquisitionis  constare  potest,  sup- 
pressisse  inventi  sunt ,  consuliraus,  si  corde  contrili  plenam 
veritatem  de  se  dicentes  et  alias  humiliter  ad  ecclesiasticam 
redire  unitatem  el  veslris  voluerint  obedire  mandatis,  eos  juxta 
mandatum  apostolicum  in  perpetao  carcere  detrudatis;  quod 
si  forte,  oblata  eis  légitime  defensionis  copia,  se  non  defende- 
rint,  aut  contumaciter  vestris  renuerint  obedire  mandatis,  eos- 
dem  hereticos  judicantes  secuiari  judicio  relinquatis.  Gonsuli- 
mus  eliam  ut  [corr.  quod)  quantumcumquc  culpabilem  in  diclo 
crimine  quemquam  inveneritis,  si  vobis  signis  conversionis 
ejus  et  penitentie  in  fine  habitis  canonice  constare  poterit,  ad 
ipsius  defuncti  condempnationem  nullatenus  procedatis,  set  ab 
eis  ad  quos  bona  devenerint  ejusdem,  acsi  ipse  vobis  confessus 
decessisset  penitenlia  non  injuncta  satisfactionera  congruam 
exigatis.  Canonice  autem  de  signis  constare  intelligimus,  si 
confessor  deposuerit  quod  ei  confessus  fuit  defunctus  se  in 
dicto  crimine  deliquisse,  vel  si,  confessoris  ejusdem  testatione 
incendio  librorum  vel  aliter  amissa,  ipso  confessore  mortuo, 
notarius  qui  eam  receperat  juraverit  ipsum  confessorem  in  for- 
mam  deposuisse  predictam.  Datum  Narbone,  kls.  octobris, 
anno  Domini  M»CG"XLVIIP'. 

On  remarquera  sans  doute  la  modération  ou  même  la 
douceur  de  la  partie  de  cette  consultation  relative  aux 
exhumations.  Pourrait-on  en  conclure  que  l'archevêque 
de  Narbonne,  qui  n'aurait  écarté  cette  peine  qu'à  la  con- 
dition de  se  mettre  en  opposition  avec  le  droit  en  vigueur 
dans  les  deux  juridictions  ecclésiastique  et  séculière,  les 
voulait  aussi  rares  que  possible  ?  Il  semble  ne  pas  avoir  été 
indifférent  aux  impressions  de  la  foule  et  à  l'effet  produit 
sur  l'opinion.  Et,  pour  ce  qui  le  regarde,  on  peut  dire  qu'il 
s'entoura  de  précautions  minutieuses,  autant  par  amour  de 
la  justice  que  par  besoin  de  paix. 

Nous  avons  de  lui  une  sentence  qu'il  prononça,  le25  jan- 

1.  Doat,  XXXI,  fol.  149-150. 


INTRODUCTION.  Ixxj 

vier  1251,  dans  son  église  cathédrale'  et  par  laqueUe  il 
condamna  à  la  prison  perpétuelle  deux  femmes  vaudoises  du 
Bourg  de  Narbonne.  Remarquez  qu'archevêque,  il  avait 
la  juridiction  ordinaire,  et  c'est  en  vertu  de  sa  qualité  de 
juge  ordinaire,  ex  jurisdictione  ordinaria,  qu'il  instrui- 
sit leur  cause.  Cependant  il  adopta  la  procédure  du  juge 
délégué,  en  un  point  qui  avait  dès  lors  à  ses  yeux  une 
sérieuse  importance.  Les  sentences  des  inquisiteurs  de  cette 
date  contiennent  cette  formule  :  communicato  multorum 
praelatorum  et  aliorum  virorum  consilio;  mais  elle  reste 
invariablement  aussi  simple  et  sommaire.  Dans  la  sentence 
rédigée  par  Guillaume  de  la  Broue,  elle  est  au  contraire 
analytique,  et  par  là  même  fort  instructive  :  Assidentibus 
nobis  venerabilibus  B.  abhcde  Sancti  Pauli  Narbone, 
P.  Narbonensi,  B.  Corbariensi,  magistro  Helya  lied- 
densi  archidiaconis ,  S.  Amelii  precentore  ecclesie 
Narbonensis,  S.  Johannini  sacrista,  Br.  de  Narbona 
succentore  Narbone,  et  B.  precentore  Sancti  Pauli 
Narbone.  Voilà  les  viri  que  l'archevêque  a  consultés,  et 
c'est  d'après  leur  avis  qu'il  rend  la  sentence  :  de  ipsorum 
et  aliorum  sapientum  et  bonorum  virorum  consilio. 
Les  inquisiteurs  ne  devaient  pas,  ne  pouvaient  pas  pronon- 
cer seuls;  ils  faisaient  appel  aux  lumières  diocésaines.  Au 
premier  abord,  on  serait  assez  porté  à  croire  que  cette  dis- 
position fut  adoptée  pour  ménager  l'autorité  du  juge  ordi- 
naire, qui  avait  droit  à  tout  respect  et  qu'on  ne  pouvait 
récuser.  Il  y  avait,  ce  semble,  une  autre  raison.  Si  la 
consultation  fut  admise  comme  une  règle  dans  les  tri- 
bunaux de  l'Inquisition,  c'est  sans  doute  à  cause  de  la 
nature  du  délit.  Il  importait  de  ne  pas  se  méprendre  sur 

1.  Hist.  génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1272,  1273. 


Ixxij  INTRODUCTION. 

chaque  cause,  sur  la  gravité  ou  même  l'existence  de  la  faute 
commise  contre  la  foi  et  l'unité  de  l'Église,  sur  la  peine  ou 
pénitence  qu'elle  comportait.  Il  est  intéressant  de  voir  que 
le  principe  de  la  consultation  fut  introduit  dans  les  tribu- 
naux épiscopaux  pour  de  semblables  cas,  mais  seulement 
après  l'établissement  de  l'Inquisition,  comme  si  la  nouvelle 
juridiction,  en  forçant  l'attention,  eût  obligé  à  plus  de  pru- 
dence. 

Les  inquisiteurs  adressèrent  encore  des  questions  à  un 
autre  archevêque  de  Narbonne,  Gui  Fulcoy  (1259),  le 
futur  Clément  IV  (1265-1268).  Il  ne  faut  pas  s'en  étonner, 
car  bien  des  points  restaient  incertains,  m.ême  après  les 
décrétales  des  papes,  et  ils  désiraient  ne  pas  s'écarter  de 
l'esprit  des  règles  posées.  L'archevêque  de  Narbonne  était 
appelé  par  sa  haute  situation  à  résoudre  les  doutes.  Il  n'est 
que  juste  d'ajouter  que  Gui  Fulcoy,  très  apprécié  par  saint 
Louis,  jouissait  comme  juriste  d'une  solide  réputation.  Sa. 
dignité  et  ses  mérites  personnels  le  désignaient  également. 

Nous  avons  de  lui  quinze  Quaestiones  que  Caréna  a  lon- 
guement commentées  au  xvif  siècle^  :  conflit  de  juridiction, 
temps  de  grâce'^  et  comparutions  spontanées,  entretien  des 
inquisiteurs  et  de  leurs  notaires,  délégation,  changement  de 
domicile,  absents,  hérétiques  morts  avant  la  pénitence, 
témoins,  etc.,  etc.,  tels  sont  les  principaux  points  abordés  ; 
ils  le  furent  avec  une  compétence  remarquable. 

Les  réponses  faites  par  Gui  Fulcoy  aux  questions  posées 

1.  Tractatus  de  offîcio  sanctissimae  inquisitionis ,  p.  469-504 
(Lyon,  in-40,  1649).  —  On  trouve  dans  le  Vat.  lat.  3978  et  dans 
Doat,  XXXVI,  fol.  204  et  suiv.,  une  copie  des  Quaestiones  de 
Gui  Fulcoy. 

2.  Le  temps  de  grâce  assurait  l'impunité  en  ce  qui  regarde  la 
mort,  la  prison  et  la  confiscation  des  biens  :  observatur  impunitas, 
mortis  videlicet,  carceris  et  confiscationis. 


INTRODUCTION.  Ixxiij 

par  les  inquisiteurs  n'avaient  pas  à  ses  yeux  la  valeur  d'une 
décision  d'autorité  ;  il  ne  voulut  pas  leur  donner  cette  impor- 
tance; c'est  le  docteur  privé  et  non  le  juge  qui  parle  : 
Sponte  judicio  meo  redeunt,  Consulerem  quod.  Credo 
de  jure  canonico  posse  pronunciari,  etc.  Mais  elles  se 
distinguent  par  la  netteté  des  solutions  et  la  force  des  rai- 
sonnements abondamment  documentés.  Tout  y  est  rigou- 
reusement précis.  Nul  doute  que  les  inquisiteurs  s'en  soient 
inspirés. 

Bernard  de  Farges  (1311-1341),  le  dernier  des  arche- 
vêques de  Narbonne  dont  j'aie  à  parler  ici,  nous  transporte 
au  temps  du  concile  de  Vienne  où  Clément  V  publia  la 
constitution  Midtorum  querela,  ordonnant  entre  autres 
choses  que  la  poursuite  inquisitoriale  se  ferait  désormais  tam 
per  dioecesanos  episcopos  quam  per  inquisitores  a  sede 
apostolica  deputatos^.  C'est  sans  doute  pour  se  conformer 
à  cette  règle  que  Bernard  de  Farges  nomma  successivement 
inquisiteurs  pour  la  ville  et  le  diocèse  Jean  de  Beaune  {de 
Belna),  des  frères  Prêcheurs,  Bertrand  d'Auriac  et  Hugues 
de  Badafolio,  officiai  de  Limoux,  puis  Germain  d'Alanh 
{de  Alanhano),  archiprètre  de  Narbonne  et  curé  de  Capes- 
tang  (Hérault),  qui,  comme  commissaire  diocésain,  approuva 
les  lettres  d'absolution  concédées  par  Jean  du  Prat,  inquisi- 
teur, à  Jean  d'Avignon,  cardeur  de  draps  de  Narbonne ^ 
prononça  des  exhumations^  et  autres  sentences "•  ou  même 


1.  Clementinarum  lib.  V,  tit.  III,  De  haereticis,  G.  1. 

2.  Les  lettres  sont  du  l*""  mars  1325  (n.  st.),  Garcassonne,  et 
l'approbation  du  12  mars  suivant,  Sigean  (Doat,  XXVIII, 
fol.  171-174). 

3.  Doat,  XXVII,  fol.  99  v°,  107,  132,  133. 

4.  Doat,  XXVII,  fol.  134-135  (11  décembre  1328),  fol.  109-112, 
128-130,  131-132,  245  vo-247. 


Ixxiv  INTRODUCTION. 

délégua  ses  pouvoirs  déjuge'.  D'autres  commissaires  furent 
encore  nommés  par  l'archevêque  avec  mission  d'assister  à 
divers  serrnones  où  le  sort  d'hérétiques  narbonnais  devait 
se  décider.  Quant  à  lui,  entouré  de  ses  officiers,  il  tint  un 
sermo  solennel  à  Narbonne,  dans  le  cimetière  Saint-Félix, 
le  11  décembre  1328,  et,  dans  cette  circonstance,  il  pro- 
nonça des  grâces,  excommunia,  comme  c'était  l'usage,  tous 
ceux  qui  pourraient  oser  faire  obstacle  à  l'Inquisition  et 
reçut  le  serment  du  vicomte  Aymeric  de  poursuivre  les 
hérétiques  2. 

b.  Les  évêques  de  Toulouse.  Les  sources  historiques, 
dans  leur  état  actuel,  ne  présentent  que  trois  évêques  de  Tou- 
louse dont  l'influence  se  soit  fait  sentir  dans  la  poursuite  de 
l'hérésie  :  ce  sont  Foulques,  Raymond  du  Falga  et  Bertrand 
de  l'Ile  ;  il  est  vrai  qu'avec  ce  dernier  nous  descendons  jus- 
qu'à l'année  1286. 

La  conduite  de  Foulques  (1205-1232),  le  célèbre  ami  de 
saint  Dominique,  revêt  deux  aspects  bien  marqués,  en  appa- 
rence assez  différents,  qui  cependant  se  fondent  dans  l'unité 
du  but,  je  veux  dire  la  destruction  de  l'hérésie  considérée 
comme  le  grand  mal  de  l'époque.  Les  pièces  les  plus 
anciennes  nous  le  montrent  en  rapport  avec  les  hérétiques, 
fort  nombreux  assurément  dans  son  diocèse.  Alors,  il  n'est 
préoccupé  que  d'une  chose,  non  les  poursuivre,  mais  les 
réconcilier  avec  l'Eglise,  et  cela  bien  avant  le  concile  de 
Toulouse.  De  tout  temps,  l'hérésie  avait  été  tenue  par  la 
société  chrétienne  comme  une  faute  publique,  qui  mettait  le 
coupable  en  guerre  contre  elle.  La  faute  appelait  une  péni- 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  137. 

2.  Doat,  XXVII,  fol.  124-127.  Cf.  mon  mémoire  :  la  Formule 
«  Communicato  bonorwn  virorum  consilio  »  des  senlences  inquisi- 
loriales. 


INTRODUCTION.  Ixxv 

tence,  moyennant  laquelle  la  réconciliation  était  accordée. 
Foulques  s'inspira  de  ces  règles  et  de  cet  esprit;  il  le  raviva 
même.  Les  documents  certainement  incomplets  ou  trop  rares 
qui  nous  sont  parvenus  fournissent  cependant,  en  assez  grand 
nombre,  des  exemples  de  réconciliation  canonique  faite  par 
Foulques.  Deux  de  ces  réconciliations  sont  datées  :  ce  sont 
la  pénitence  imposée  à  dame  Brunissen  en  1210^  et  la 
réconciliation  de  Bernard  de  Saint-Martin  en  1226'.  Les 
autres  appartiennent  aux  temps  précédant  le  concile  de 
Toulouse  ;  j'en  ai  relevé  jusqu'à  huit^  dans  les  seules  déposi- 
tions ou  aveux  reçus  en  1245  et  1246,  à  une  époque  où 
beaucoup  de  «  témoins  »  n'étaient  déjà  plus,  et  pour  le 
sud  du  diocèse  de  Toulouse  seulement.  Il  y  eut  beaucoup 
d'autres  réconciliations;  nous  en  connaissons  quelques-unes 
qui  furent  opérées  par  saint  Dominique''.  Que  d'autres  dont 
le  souvenir  s'est  perdu  ! 

1.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  118  v°. 

2.  Ibid.,  fol.  173. 

3.  Foulques  réconcilia  Raymond  Gleize  (de  Ecclesia)  de  Renne- 
ville  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  55  vo),  Etienne  Scolar 
(ibid.,  fol.  70),  Olivier  de  Guc,  chevalier,  qui  se  fit  hospitalier 
(ibid.,  fol.  97  v°),  Raymonde,  mère  de  B.  Borrel  de  Labécède 
(ibid.,  fol.  119),  Ermengars,  fille  de  Bernard  de  Saint-Félix 
(ibid.,  fol.  198  v»),  Raymond  Martin,  de  Damiac  (ibid.,  fol.  208), 
Bernard  Blanc,  de  Garabon  (Tarn)  (ibid.,  fol.  243),  Pons  Vital,  de 
Baziège  (ibid.,  fol.  59).  Il  faut  joindre  à  ces  exemples  ceux  de 
Bernarde  Targueira,  épouse  de  Pons  Gran  (Doat,  XXII,  fol.  2),  et 
de  Matfred  de  Paulhac,  qui  avait  été  quatorze  ans  hérétique 
«  revêtu  »  à  Verfeil  (Doat,  XXII,  fol.  58).  Foulques  aurait  voulu 
réconcilier  Nadal,  frère  de  Willem  Raymond  de  Vaudreuille, 
mais  cet  hérétique  s'enfuit  devant  lui  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609, 
fol.  232  v°).  Les  pénitences  imposées  par  Foulques  étaient  le  jeune 
le  plus  ordinairement. 

4.  Saint  Dominique  avait  réconcilié  dame  Segure  du  Mas- 
Saintes-Puelles  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  20  v°),  dame 
Ermengart,  du  même  lieu  (ibid.),  dame  Raymonde,  du  même  lieu 


Ixxvj  INTRODUCTION. 

Quels  résultats  au  point  de  vue  de  la  lutte  contre  rhérésie 
produisirent  ces  réconciliations?  Foulques  dut  les  juger 
insuffisants.  Ils  étaient,  en  tout  cas,  individuels;  ils  man- 
quaient de  ce  caractère  d'ensemble  et  de  cet  esprit  de  suite 
qui  accompagnent  toute  grande  influence.  Cela  explique  un 
peu  qu'il  ait  joué  un  rôle  prépondérant  au  concile  de  Tou- 
louse. Guillaume  de  Puylaurens  ne  signale  pas  d'autre 
évêque,  qui,  k  son  exemple,  ait  produit  des  témoins  ;  et  si 
l'examen  des  dépositions  revint  aux  évêques,  mises  par 
écrit,  elles  furent  confiées  à  sa  garde  ;  il  les  centralisa  toutes 
ut  sic  passent  multa  brevi  tempore  expedire^.  Nous 
pouvons  donc  assurer  qu'il  donna  la  main  aux  premières 
poursuites.  Il  se  montra  partisan  résolu  de  la  répression. 
C'est  peut-être  pour  ce  motif  que  le  légat  assembla  le  con- 
cile dans  sa  ville  épiscopale.  Il  trouva  en  lui  un  appui  éner- 
gique et  un  auxiliaire  convaincu. 

(ibid.,  fol.  22  v»),  P.  Baudriga  de  Lasbordes  (Aude)  (ibid., 
fol.  114  vo),  Saure,  femme  de  Willem  Bonet,  de  Villeneuve-la- 
Comtale  (Aude)  (ibid.,  fol.  143  r»),  Willelme  Martine,  veuve  de 
Willem  Lombard,  de  Fanjeaux  (Aude)  (ibid.,  fol.  160  r*»),  dame 
Covinens,  de  Fanjeaux  (ibid.,  fol.  161  r°),  Arnaude  de  Frémiac, 
veuve  d'Armand  de  Frémiac  (ibid.,  fol.  160  v»),  Pons  Autier,  de 
Villepinte  (Aude)  (ibid.,  fol.  179  v°),  Pons  Marcel,  de  Bram  (Aude) 
(ibid.,  fol.  189  r»),  Willem  Autier,  de  Villepinte,  qui  habita 
quelque  temps  Castelnaudary  (ibid.,  fol.  251  r^),  Marquèse,  veuve 
de  Bertrand  de  Brouille  (Doat,  XXIII,  fol.  96).  Nous  avons  les 
lettres  de  pénitence  que  saint  Dominique  accorda  à  Pons  Roger 
(Bibl.  de  Toulouse,  ms.  490,  fol.  394  r»;  publiées  par  Quétif  et 
Echard,  Scriptores  ord.  Praed.,  I,  p.  8,  par  Mamachi,  Monumenta, 
Instr.,  XVIII,  et  par  le  P.  Balme,  Cartulaire  ou  histoire  diploma- 
tique de  saint  Dominique,  p.  186).  Le  manuscrit  de  Gombefort 
(monastère  de  Brouille)  contient  la  copie  de  la  permission  accor- 
dée par  saint  Dominique  à  Guillaume  d'Auterive  (Haute-Garonne), 
d'avoir  et  de  garder  chez  lui  Guillaume  Hugotion,  auparavant 
hérétique  «  revêtu  ». 
1.  Ghronicon,  cap.  XL. 


INTRODUCTION.  Ixxvij 

Son  successeur,  Raymond  du  Falga  de  Miremont  (1232- 
1270),  précédemment  prieur  provincial  des  frères  Prêcheurs 
et  qui,  avec  Foulques,  avait,  après  ses  aveux,  infligé  la 
pénitence  canonique  à  Raymond-Martin  de  DamiacS  ne 
mollit  pas,  il  s'en  faut.  Cependant,  on  serait  peut-être 
injuste  à  son  égard,  si  on  le  jugeait  seulement  par  la  con- 
damnation qu'il  porta  contre  une  femme  hérétique  le  jour 
même  où  l'on  célébra  à  Toulouse  la  première  fête  de  saint 
Dominique  qui  suivit  sa  canonisation  2.  S'il  opéra  des  arres- 
tations^, s'il  retint  des  prévenus  dans  ses  prisons^  et  enten- 
dit des  aveux ^,  il  opéra  aussi  des  réconciliations^;  il  ne  se 
montra  pas  trop  rigoureux  dans  les  peines  qu'il  infligea; 
nous  le  voyons  imposer  des  croix  simplement  (croix  exté- 
rieures, posées  sur  le  vêtement)^,  même  à  des  hérétiques  qui, 
ayant  précédemment  reçu  la  pénitence,  eussent  pu  être 
traités  avec  moins  de  modération  ;  car,  qui  eût  empêché  de 
les  assimiler  à  des  relaps  ?  Je  cite  comme  exemple  Willem 

1.  «  Anno  Domini  M"  00°  XL"  V,  vu  idus  julii,  Raruundus  Mar- 
tini, de  Damiaco,  quondam  hospitalarius  hospitalis  de  Regina, 
quod  est  inter  Vaseiam  et  Avinionem,  testis  juratus,  dixit  quod 
quadam  die  cum  esset  in  dicto  hospitali  positus  et  institutus,  vene- 
runt  ad  Ipsum  duo  heretici  qui  rogaverunt  ipsum  quod  ostenderet 
eis  viam  versus  Montera  Esquivum  ;  quod  et  fecit,  licet  sciret 
ipsos  esse  hereticos  ;  et  sunt  xx  anni.  Et  de  hoc  fuit  sibi  injuncta 
penitentia  a  bone  memorie  Fulcone,  episcopo  Tliolosano  et  a  fra- 
tre  Ramundo  ordinis  Predicatorum,  priore  provinciali,  qui  nunc 
est  episcopusTholosanus.  »  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  208.) 
Cette  déposition  est  de  1245.  Mais  le  fait  délictueux  et  la  péni- 
tence remontaient  à  1220. 

2.  Guilhem  Pelhisso,  Chronicon,  p.  97,  98  (éd.  Douais). 

3.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  1  v»,  58  v».  Cf.  foi.  64  v«. 

4.  Ibid.,  fol.  59  v». 

5.  Ibid.,  fol.  70,  87. 

6.  Ibid.,  fol.  70. 

7.  Ibid.,  fol.  20,  20  v,  21,  22  v»,  183  v,  184. 


Ixxviij  INTRODUCTION. 

Gasc,  dame  Segure,  autrefois  réconciliés  par  saint  Domi- 
nique ^  J'ai  eu  déjà  l'occasion  de  mentionner  les  deux  com- 
missions pontificales  dont  il  fut  honoré  ;  la  première  avait 
pour  objet  la  revision  du  procès  des  Niort  et  la  seconde  la 
délivrance  de  prisonniers;  et  nous  l'avons  vu  se  joindre 
aux  évêques  du  haut  Languedoc  qui  demandèrent  au  pape 
Innocent  IV  que  la  liberté  la  plus  large  fut  laissée  aux  frères 
Prêcheurs  de  poursuivre  les  hérétiques.  Innocent  IV,  qui 
travailla  activement  à  pacifier  le  Midi,  le  proclama  le  pro- 
tecteur et  le  défenseur  de  l'Inquisition 2.  Cependant,  après 
l'année  1252,  où  il  assiste,  à  Montauban,  à  la  promulgation 
des  Statuts  contre  les  hérétiques  que  Gui  Fulcoy  et  Alfonse 
de  Poitiers  viennent  d'arrêter,  il  s'efface;  et  pendant  les 
dix-huit  ans  d'épiscopat  qui  lui  restent  encore,  il  semble  se 
réfugier  dans  l'inaction.  Probablement,  on  mit  des  entraves 
à  son  zèle  ;  et,  sans  aucun  doute,  la  triple  accusation  de 
fratricide,  de  simonie  et  d'infamie  portée  contre  lui  devant 
Urbain  IV ^  fut  loin  de  l'aider.  Il  eut  delà  peine  à  écarter 
tout  soupçon^;  cette  grave  affaire  absorba  les  dix  dernières 

1.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  20  vo,  22  v°. 

2.  GaU.  christ.,  XIII,  c.  27. 

3.  Gall.  christ.,  XIII,  c.  28,  29.  Cf.  Beg.  de  Clément  IV,  n»  757 
(publiés  par  M.  Jordan). 

4.  On  ne  peut  mettre  que  sur  le  compte  de  ses  préoccupations, 
certes  légitimes,  ses  consultations  auprès  d'un  devin  de  marque, 
Raymond  Dupuy,  de  Sorèze,  si  nous  devons  en  croire  ce  devin 
lui-même.  D'ailleurs,  il  parait  que  les  consultations  de  ce  genre 
n'étaient  paâ  une  chose  rare,  même  de  la  part  des  hauts  digni- 
taires de  l'Église.  On  va  en  juger  par  les  dépositions  elles-mêmes 
de  Raymond  Dupuy,  le  5  juin  et  le  4  septembre  1277. 

«  Anno  Domini  M"  GG°  LXXVII»,  die  sabbati  post  festum 
Sanctorum  Marcellini  et  Pétri,  Raymundus  de  Puteo,  de  Sorici- 
n[iJo,  constitutus  in  judicio,  testis  juratus,  etc.,  recognovit  quod 
ipso,  juravit  fratribus  Johanni  et  Roginaldo  de  Garnoto,  quondam 
inquisitoribus,  quod  ipse  deinceps    non   servaret   auguria   nec 


INTRODUCTION.  Ixxix 

années  de  sa  vie  et  le  détourna  de  la  poursuite  contre 
l'hérésie. 

daret  consilium  alicui  persone,  nec  officio  augurie  uteretur  ullo 
modo.  Interrogatus  si  postea  servavit  auguria,  dixit  quod  sic. 
Requisitus    quotiens,    dixit    quod    non   rccordatur.    Requisitus 
quibus  porsonis  inde  postea  consuluit,  dixit  quod  pluribus  clcri- 
cis,  et  religiosis  et  laicis.  Interrogatus  de  personis,   [dixit]  quod 
domino   Guillelmo    Arnaldo,    quondam    episcopo   Garcassonne, 
domino  P.  Raymundi,  quondam  abbati  de  Soricinfi]o,  domino 
Uzalgercio,  quondam  abbati  Electensi,  et  pluribus  aliis  tam  cle- 
ricis  et  religiosis  quara  laicis  de  quibus  modo  non  recordatur.  — 
Item,  requisitus  quotiens  consuluit  domino  episcopo,  dixit  quod 
semel  tantum.  Requisitus  super  quo  facto,  dixit  quod  super  qua- 
dam  infirmitate.    Requisitus  de  loco  ubi  fuit  locutus  cum  eo, 
dixit  quod  inter  Saxiacum  et  Soricin[i]um  in  loco  ubi  vocatur  al 
fau  de  Portel;  et  venerat  ibi  de  quodam  castro  suo  quod  vocatur 
Lupateria  ;  et  fuit  nuntius  ipsi  testi  ex  parte  episcopi  Petrus  de 
Podio  Siurano,  de  Saxiaco,  postea  defunctus.  De  tempore,  dixit 
quod  sunt  xn  anni  elapsi  vel  circa.  De  personis,  dixit  quod  plu- 
res  erant  cum  episcopo  qui  viderunt  ipsum  episcopum  loquen- 
tem  cum  ipso  teste  in  loco  predicto.  Set  crédit  ipse  testis  quod 
ignorabant  de  quo  loquebantur.  Item,  requisitus  quotiens  consuluit 
predicto  abbati  Soricini[i],  dixit  quod  quater  et  pluries.  Requi- 
situs super  quo,  dixit  quod  super  electione  que  facta  erat  in  abba- 
tem  Grassensem  de  ipso  ;  et  dixit  ei  quod  obtineret,  et  obtinuit. 
De  tempore,  dixit  quod  sunt  x  anni  vel  plures.  De  loco,  dixit 
quodapud  Soricin[i]um.  Requisitus  de  personis,  dixit  quod  nuUus 
alius  audivit.  Item,  requisitus  quotiens  consuluit  supradicto  abbati 
Electensi,  dixit  quod  bis  requisitus;  super  quo  negotio,  dixit 
quod  super  discordia  quam  habebat  cum  domino  Olivario  de  Ter- 
minis.  Dixit  etiara  quod  predicto  abbati  Electensi  consuluit  quod 
componeret  de  predicta  discordia.  Requisitus  de  loco,  dixit  quod 
apud  Brugairolas  in  Redesio.  Requisitus  de  tempore,  dixit  quod 
sunt  xn  anni  vel  circa.  Requisitus  de  personis,  dixit  quod  nuUus 
alius  audiebat.  —  Item,  interrogatus  si  habet  aliquem  librum  de 
auguriis,  dixit  quod  habet  unum  tantum  qui  incipit  :  Si  vols  saber 
que  es  cofres.  —  Item,  dixit  quod  predictus  liber  est  coopertus 
cooportura  de  vitulo  rubea  pilosa;  et  in  fine  libri  loquitur  de 
observatione  ventorum. 

«  Ilcc  deposuit  Tbolose,  corani  fratre  Pontio  de  Parnaco,  inqui- 


Ixxx  INTRODUCTION. 

Son  successeur,  Bertrand  de  l'Ile  (1270-1286),  esprit 
cultivé,  très  ferme  sur  les  droits  de  l'Église  et  la  liberté 
ecclésiastique,  consacra  son  épiscopat  à  la  construction  de 
Saint-Étienne,  son  église  cathédrale  ;  il  y  employa  sa  for- 
tune, et  c'est  à  lui  que  nous  devons  les  quatorze  belles  cha- 
pelles qui  se  développent  majestueusement  dans  les  collaté- 
raux nord  et  sud  du  chœur.  Les  documents  sont  à  peu  près 
muets  en  ce  qui  regarde  ses  rapports  avec  les  hérétiques. 
Un  seul  nous  en  entretient  un  peu,  c'est  la  déposition  d'Ar- 
naud Cimordan,  de  l'année  1276.  Il  s'était  échappé  des  pri- 
sons de  Toulouse,  parce  que  l'évêque  négligeait  trop  son 
entretien  ;  et  pourtant  l'évêque  ne  se  fit  pas  faute  de  s'entre- 
mettre en  sa  faveur  auprès  du  sénéchal  et  du  bayle.  Il  y 

sitore,  in  presentia  et  testimonio  fratris  Pétri  Raymundi  Baran- 
honis,  Jacobi  de  Saumeri[o],  custodis  mûri,  et  mei  Athonis  de 
Sancto  Victore,  publici  notarii,  qui  hec  scripsi. 

«  Anno  quo  supra,  ii  non.  septembris,  predictus  Raymundus 
de  Puteo,  de  Soricin[i]o,  testis  juratus  et  requisitus  ut  supra,  addi- 
dit  confessioni  sue  dicens  quod  ipse  testis  servavit  auguria  aliquo- 
tieas  pro  domino  Raymundo,  quondam  episcopo  Tholosano,  pro 
negotio  quod  habebat  ulterio  (sic)  in  Curia  Romana. 

«  Item,  servavit  auguria  pro  domino  Guidone  Fulcodii  quon- 
dam primo  super  facto  cardinalatus,  secundo  pro  negotio  papatus. 
Ipso  vero  dominus  Guido  nunquam  fuit  loqutûs  ipsi  testi  de 
prcdictis,  set  predictus  dominus  P.  Raymundi,  factus  postea 
abbas  Grassensis  loquebatur  ipsi  testi  de  premissis.  Interrogatus 
si  dominus  Raymundus,  episcopus  Tholosanus,  fuit  locutus  ipsi 
testi  de  observatione  auguriorum  super  negotio  suo  in  propria 
persona,  dixit  quod  sic,  apud  Tholosam  et  apud  Balmar  [  ] 

et  apud  Sanctum  Martinum  de  Landa;  set  nullus  alius  audiebat. 
Fuit  tamen  bis  vel  ter  internuntius  Petrus  Pictavini,  de  Soricinio. 
Hec  deposuit  Tholose,  coram  fratre  Pontio  de  Parnaco,  inquisitore, 
in  presentia  et  testimonio  fratris  Hugonis  Amelii,  prioris  fratrum 
Predicatorum  Tholose,  fratris  Ermengaudi  Lauterii,  Jacobi  de 
Saumeri[o]  custodis  mûri,  et  mei  Athonis  de  Sancto  Victore, 
publici  notarii,  qui  hec  scripsi.  »  (Doat,  XXV,  fol.  272-274.) 


INTRODUCTION.  Ixxxj 

apparaît  comme  un  mélange  d'indolence  et  de  bontés  II 

\.  Je  donne  ici  cette  déposition,  malgré  sa  longueur;  car  elle 
est  pleine  d'indications  utiles  pour  l'histoire. 

«  Anno  et  die  quibus  proximis,  Arnaldus  Cimordani,  de  Gas- 
conia,  fugitivus  de  muro  Tholose,  reversus,  assecuratus,  testis 
juratus  et  roquisitus,  etc.,  dixit  quod  ipse  testis  fuit  confessus 
omnia  que  sciebat  de  heresi  primo  fratri  B.  de  Gaucio,  quondam 
inquisitori,  a  quo  penitentiam  habuit  de  crucibus  et  peregrina- 
tionibus,  postmodum  fratri  Guillelmo  Bernardi  super  eo  quod 
dixit  ei  quod  post  predictam  penitentiam  receptam  a  fratre  B., 
associavit  Raymundum  Labegiam  hereticum,  quoniam  predicta 
associatio  fuerat  facta  per  ipsum  testem  ante  predictam  peniten- 
tiam injunctam  ipsi  testi  a  dicto  fratre  B.  et  eam  tacuit  fratri  B. 
propter  oblivionem. 

«  Interrogatus  si  scit  aliquid  amplius  de  heresi  quam  confessus 
est  predictis  inquisitoribus,  dixit  quod  non. 

«  Interrogatus  quare  fugit  de  muro,  dixit  quod  quia  non  habe- 
bat  ibi  necessaria;  non  enim  providebatur  sibi  de  bonis  régis, 
quia  incursus  ipsius  non  pervenerat  ad  Regem,  set  ad  episcopum  ; 
nec  providebatur  ei  de  bonis  opiscopi,  quia  non  habebat  nun- 
tium  quem  posset  ita  fréquenter  mittere  ad  aulam  episcopi  pro 
pane,  et,  quando  mittebatur  ipsi  testi  panis  de  domo  episcopi  ad 
murum,  mittebatur  durus  etnonpoterat  comedere.  Garebatetiam 
vestibus  et  aliis  necessariis. 

«  Interrogatus  si,  postquam  fugit  de  muro,  commisit  aliquid  in 
heresi,  vel  scivit  de  se  vel  de  aliis,  dixit  quod  non.  Dixit  tamen 
quod,  quando  ipse  testis  erat  in  muro,  audivit  Raymundum 
Ricardi,  de  honore  Vauri,  dicentem  quod  erant  duo  dii,  qui  pugna- 
verant  alter  contra  alterum  in  celo,  et  quod  sanguis  ascenderat  per 
murum  civitatis,  et  alia  \erba,  de  quibus  non  recolit. 

t  Hec  deposuit  Tholose,  coram  fratre  Pontio  de  Parnaco,  inqui- 
sitore.  Testes  frater  Bernardus  de  Villela  et  ego  Atho  de  Sancto 
Victore,  publicus  notarius,  qui  hec  scripsi. 

«  Postmodum  eadem  die  consulte  ad  presentiam  dicti  inquisi- 
toris,  exposuit  se  misericordie  et  voluntati  inquisitoris,  et  jura- 
vit  stare  mandatis  eorum  et  agere  penitentiam  quam  ei  duxerint 
injungendam  sub  pena  l  librarum  turon.,  pro  quibus  obligavil 
inquisitoribus  omnia  bona  sua  presentia  et  futura,  renuncians 
omni  defensioni  et  rationi  quam  posset  proponere  in  contrarium; 
et  fuit  absolutus  ab  excomraunicatione  quam  incurreral  propter 

f 


Ixxxij  INTRODUCTION. 

resta  sous  la  mitre  le  grand  seigneur  qu'il  était  ;  il  fut  un 
ami  des  arts  et  de  la  haute  culture  intellectuelle. 

il  '.■   >  Il 
inobedientiara  et  fugam  predictam.  Testes  frater  P.  R.  Baranbo- 
nis  ordinis  Predicatorum,  P.  de  Vaqueriis  et  ego  Atho  de  Sancto 
Victore,  publicus  notarius,  qui  hec  scripsi. 

«  Et  fuit  ei  assignata  ad  audiendum  maiidatum  inquisitoris 
dies  jovis  post  instans  festum  sancti  Albini.  Qua  die  non  compa- 
ruit,  quia  detentus  erat  in  carcere  apud  Viridefolium  ;  set  compa- 
ruit  coram  dicto  inquisitore  die  lune  sequenti  liberatus  a  carcere, 
ut  dicebat,  dominica  proxima  precedenti,  dicens  quod  senescallus 
et  baiulus  Viridisfolii  retinuerunt  cultellum  suum  et  obligaverunt 
eum  per  juramentum  ad  solvendum  ccx  sol.  turon.  infra  domini- 
cam  Ramispalmarum  ;  et  tenuerunt  eum  captum  per  viii  dies 
postquam  sciverunt  quod  ipse  fuerat  assecuratus  a  dicto  inquisi- 
tore, nec  permiserunt  eum  venire  ad  diem  jovis  predictam  sibi 
assignatam  ab  inquisitore  predicto  in  prejudicium  negotii  inqui- 
sitionis.  i  -i,i    ;  ■ 

«  Postmodum  dictus  inquisitor  interrogavit  dictum  Arnaldum 
per  juramentum  ab  ipso  prius  super  hoc  sumptum  quod  nomi- 
naret  personas  illas  que  receperunt  eum  scientes  ipsum  fugitivum 
de  muro  ;  qui  respondit  quod  non  recordabatur.  Et  fuit  injunc- 
tum  ei  quod  recogitaret  et  maue  rediens  responderet. 

«  Rediit  igitur  mane  sequenti,  et  respondit  dicens  quod,  eum 
fugisset  de  muro,  venit  in  Vasconiam,  ad  grangiam  de  Gimonte 
que  vocatur  Aqua  bêla  ;  et  invenit  ibi  fratrem  Petrum  de  Fra- 
dens  (sic),  qui  cognoscebat  ipsum  testem,  set  ignorabat  statum 
ipsius  testis,  sicut  crédit. 

«  Interrogatus  de  personis  quibus  revelavit  statum  suum  et  quod 
erat  fugitivusde  muro  inquisitor[ura],  respondit  quod  P.  Binhaco, 
prior[i]  de  Benito,  eum  quo  moratus  fuit  de  festo  Sancti  Pétri 
usque  ad  festum  Omnium  Sanctorum,  serviens  de  coUigendis  mes- 
sibus,  et  vindemiis  et  lignis  apportandis  eum  quodam  mulo  ;  et 
nichil  retribuit  ipsi  testi;  imo  ipse  testis  dédit  ei  ultra  dictum  ser- 
vitium  X  sol.  thol.;  et  hoc  totum  faciebat  ipse  testis,  quia  dictus 
prior  dederat  ei  spem  reconciliandi  eum  gratia  domini  cpiscopi  et 
inquisitoris,  vel  saltem  quod  faceret  posse  suum  ;  de  quo  nichil 
fecit,  quod  ipse  testis  sciât. 

«  Item,  dominus  Augerius,  dum  erat  abbas  Foliencii,  et  frater 
Sancius,  do  Palineriis,  frater  Vitalis  Haros,  et  frater  Raymundus 
Sancii,  do  l^liencio,  et  frater  Adam,  cellerarius,  tune  cognoverunt 


INTRODUCTION.  Ixxxiij 

3.  Les  évêques  de  Carcassonne.  Les  évêques  de  ce 
siège  ne  m'arrêteront  pas  longtemps;  car,  à  l'occasion  du 

eumetscivenint  fugam  suam  de  muro,  et  nichilominus  sustinue- 
runt  eum  in  servitio  domus  pcr  vu  annos  vel  circa.  Dixit  otiam 
quod  proraisit  et  obtulit  abbati  xv  sol.  morlanos,  si  tractaret 
reconciliationem  ipsius  testis  ;  ipse  noiuit  recipere;  set  finaliter 
respondit  ipsi  testi  quod  non  videbat  sibi  remedium  nisi  de 
redeundo  ad  murum.  Dixit  etiam  quod  dodit  ii  sol.  morlanos 
fratri  Raymundo  Sancii  ut  rogaret  abbatem  prcdictum  quod  recon- 
ciiiaret  ipsum  testera  inquisltori. 

«  Item,  fuit  apud  Bastidam  de  Guimonte  in  diversis  hospitiis, 
et  habebat  socium  Raymundum  de  Abbas,  deOmervilla,  fugitivuoi 
propler  quoddam  homicidium,  qui  se  faciebat  vocari  Raymundum 
Raversa;  et  sciebat  bene  fugam  ipsius  testis  et  causam  fuge. 

«  Item,  fuit  apud  Albinellum  per  duos  annos  vel  circa;  et  nul- 
lus  scivit  ibi  statum  suum. 

«  Item,  fuit  in  Astaraco  apud  Podium  Lobrinum  a  festo  Omnium 
Sanctorum  usque  ad  carniprivium  ;  et  ibi  duxit  uxorem  ;  et  nul- 
lus  scivit  ibi  factura  ipsius  testis. 

«  Item,  stetitincognitus  de  carniprivio  usque  ad  festum  Omnium 
Sanctorum  apud  Sanctum  Felicem  in  Astaraco,  et  ibi  Guillelmus 
de  Gastronovo  attemptavit  eum  capere,  set  evasi't. 

«  Item,  dixit  quod  fuit  apud  Banherias  in  Bigorra  et  in  grangia 
de  Bolbona,  que  vocatur  Inter  ambas  aquas,  et  apud  Sabonerias 
in  Savesio,  et  in  multis  aliis  locis,  set  incognitus  apud  omnes, 
cxceptis  Bernarda,  uxore  ipsius  testis,  modo  defuncta,  et  Petro, 
lilio  ipsius  testis. 

«  Item,  dixit  quod  procurante  Bernarda,  uxore  ipsius  testis, 
ipse  testis  venit  de  nocte  prope  Gasconiam  ad  ortale  quod  solebat 
esse  ipsius  testis;  et  ibi  fuit  locutus  eum  Arnaldo  Escolani,  tune 
capellano  do  Gasconia,  qui  recepit  ibi  v  sol.  thol.  al)  ipso  teste  ul 
reconciliaret  eum  inquisitoribus  ;  et  si  hoc  faceret,  debebat  habere 
amplius  x  sol.  et  ii  virgas  de  panno  lineo  pro  camisiis;  set  nichil 
fecit  inde. 

«  Hec  deposuit  Tholose  coram  fratre  Pontio  de  Parnaco,  inqui- 
sitore.  Testes  frater  P.  Raymundi  Baranbonis,  et  ego  Atho  de 
Sancto  Victore,  publicus  nolarius,  qui  hec  scripsi. 

«  Injunctum  est  ei  per  dictum  inquisitorem  sub  virlute  jura- 
menti  ab  eodem  Arnaldo  prestiti,  quod  statim  redeat  ad  murum 
unde  fugerat,  retenta  sibi  potestate  imponendi  sibi  majorera  peni- 


Ixxxiv  INTRODUCTION. 

Registre  du  greffier  du  tribunal  de  Carcassonne,  que  je 
publie  ici,  il  sera  longuement  question  de  deux  d'entre  eux, 
Guillaume  Arnaud  et  Guillaume  Radulphe.  Je  me  bornerai 
à  dire  du  premier  qu'il  m'apparaît  comme  un  des  plus 
ardents  partisans  de  l'inquisition  diocésaine,  c'est-à-dire 
faite  par  les  soins  de  l'évêque  lui-même  ou  de  ses  délégués. 
Nous  le  voyons  exerçant  les  fonctions  de  juge  ordinaire  à 
Carcassonne,  à  Villalier^  à  VillardonneP,  et  aussi  déjuge 
délégué  pontifical  à  Pomars,  où  il  interroge  Raymond  de 
Niort-'.  Le  Registre  de  son  notaire  contient  des  exemples 
d'adoucissements  de  peine  significatifs  et  nombreux;  il 
nous  montre  aussi  l'importance  et  les  bienfaits  de  la  cau- 
tion moyennant  laquelle  l'accusé  évitait  la  prison  préven- 
tive. Il  n'est  que  juste  de  signaler  tout  de  suite  ici  ce  Registre 
à  l'historien  futur  de  l'Inquisition  dans  le  Languedoc;  et  cet 
évêque  aura  droit  à  occuper  une  large  place  dans  son  œuvre. 
Nous  le  retrouverons  plus  loin. 

Franchissons  maintenant  plusieurs  lustres;  nous  rencon- 
trons à  la  date  du  4  mars  1328  (n.  st.)  une  pièce  intéres- 
sante. 

Un  conflit  de  juridiction  et  de  compétence  venait  d'éclater 
entre  l'évêque  de  Carcassonne  Pierre  Rodier  et  l'inquisiteur 
Jean  du  Prat,  à  l'occasion  de  Barthélémy  Albert,  notaire 

tentiam  propler  fugam  predictam.  Testes  qui  supra,  et  P.  Boneti, 
capellauus  de  Gasconia,  et  VitaUs  Faber  de  eodem  loco. 

«  Postmodum  redditus  est  dicto  Arnaldo  Gimordani  cuUelluset 
remissa  obUgatio  premissa  a  senescallo  et  baiulo  supradictis,  et 
aliud  positum  in  suflicientia,  scilicet  de  emenda,  quia  tenuorunt 
euni  in  prejudiciuiu  iiiquisitionis.  Et  hoc  factum  est  ob  reveren- 
liam  donnai  episcopi  Tliolosaui  et  instanliam  magistri  Bertrand! 
de  Ferreriis,  oflicialis  sui  »  (Doat,  XXV,  loi.  220-225). 

1.  D'après  le  Registre  lui-même. 

2.  Doat,  XXVI,  fol.  293. 

3.  Voy.  plus  bas,  p.  145. 


INTRODT'CTION.  Ixxxv 

de  l'Inquisition,  qui,  en  raison  de  ses  méfaits,  avait  été  mis 
en  état  d'arrestation  par  moi  Pierre  Rodier,  disait  l'évêque, 
par  moi  Jean  du  Prat,  alléguait  l'inquisiteur  ;  ce  dernier 
ajoutait,  au  surplus,  qu'il  lui  appartenait  déjuger  le  notaire 
de  son  tribunal.  Il  n'y  avait  pas  de  raison  pour  que  cette 
contestation  cessât;  et  cependant  le  malheureux  notaire 
attendait ,  en  prison ,  depuis  deux  ans  l'issue  du  procès 
pendant,  qui  ne  se  terminait  pas,  uniquement  parce  qu'on 
restait  indécis  sur  la  question  de  savoir  quel  en  devait  être 
le  juge.  Il  fallait  en  finir  et  ne  commettre  aucune  irrégula- 
rité juridique;  l'évêque  et  l'inquisiteur  déléguèrent  donc 
ensemble,  et  chacun  pour  sa  partie,  les  pouvoirs  de  juge  à 
Pierre  Brun,  inquisiteur  en  résidence  à  Toulouse. 

Nos  Pelrus,  permissione  divina  Garcassone  episcopus,  et  fra- 
ter  Johannes  de  PratoordinisPredicatorum,  inquisitor  lierelice 
pravitalis  in  regno  Prancie  auctoritale  apostolica  depuLatus, 
residens  Garcassone,  venerablli  et  discreto  viro  fralri  Polro 
Bruni  ordinis  Predicatorum,  inquisitori  heretice  pravitalis  in 
regno  Francie  auctorilate  apostolica  deputalo,  Tbolose  comu- 
niler  residenli,  salutem  in  Domino  sempiternam.  Gum  dudum 
Barlholomeus  Adalberli^  nolarius  inquisitionis  heretice  pravi- 
talis, pro  quibusdam  defeclibus  et  deliclis  in  officium  suum, 
uli  alicjuorum  delalio  assereba(,  commissis,  captus  fucril  et 
in  mûri  carcere  positus  et  delenlus,  nobis  episcopo,  ex  una 
parte,  asserenlibus  eundem  Bartholomeum  de  mandalo  nostro 
et  ad  requisilionem  nostram  fuisse  per  diclum  inquisilorem 
posilum  in  arreslo,  cognilionemqueet  punilionem  dicli  Barlho- 
lomei  adnoslrumjusordinarium  pertinere,  nosque  cum  eodem 
inquisltore  in  cognilione  habere  el  pugnilione  concurrere  et 
conjudicare  debere;  nobis  vero  inquisitore,  ex  parle  allera,  e 
contrario  asserenlibus  eundem  Bartbolomeum  de  speciah 
mandalo  nostro  speeialiler  esse  captum  el  ejus  correplionem 
ac  pu[g]nirionem  ipsius  delicli,  si  quod  per  eum  nolarium 
circa  noslrum  inquisitionis  officium  fuerit  perpelralum,  de  jure 
et  slilo,  cursu,  usu  et  privilegiis  nostro  officio  et  nobis  aposlo- 


Ixxxvj  INTRODUCTION. 

lica  auctoritatc  concessis  ad  nos  dumtaxat  et  in  solidum  perti- 
nere;  et  ob  hanc  discordiam  seu  controversiam  dictus  Bartho- 
lomeus  per  duos  annos  continuos  et  amplius  fuerit  in  eodem 
muro  detentus,  mulla  occasione  delentionis  gravamina  sui  cor- 
poris  et  alia  supportando,  propler  quod  sibi  compatimur,  et, 
quantum,  salvo  jure  cujuslibet  nostrum,  facere  poterimus,  de 
remedio  sibi  providere  volumus  opportuno;  potissime  quia  nos, 
inquisitor  prefaUis,  de  presenti  habemus  ad  Romanam  Curiam 
et  in  Franciam,  dante  Domino,  necessario  proficisci,  ne  discor- 
dia  seu  controversia  hujusmodi  et  nostri  inquisitoris  absentia 
eidem  Bartholomeo  longius  inférât  nocumentum,  protestato 
primitus  per  nos  ambos  episcopum  et  inquisitorem  simul  et 
equaliter  de  jure  nostro,  quod  propler  infrascripta  que  vobis 
committimus  in  aliquo  non  sit  lesum,  nec  uni  nostrum  nec 
alteri  valeat  derogare  aut  etiam  prejudicare,  prerogativam  vel 
possessionem  inducere,  nec  jus  uni  plus  quam  alteri  in  negotio 
infrascripto  inferre,  set  salvum  remaneat  utrique  et  illesum  ilii 
nostrum  dumtaxat  et  in  solidum  vel  ambobus  conjunctim  et  pro 
indiviso,  si  competat  et  eompetere  debeat,  de  jure  aut  alias  legi- 
timo  tilulo  sive  juslo;  sub  premissis  protestationibus  antedictis 
et  aliis  opportunis,  discretioni  vestre  et  legalitati,  de  qua  ambo 
insimul  et  quilibet  in  solidum,  plenam  in  Domino  fiduciam 
obtinemus,  communi  concordia  et  assensu  equaliter  simul  et 
semei  tenore  presenlium  committimus,  ut  pro  illo  nostrum 
dumtaxat  vel  ambobus  insimul  cui  vel  quibus  cognitio  et 
pu[g]nitio  hujusmodi  pertinere  poterat  etdebebat,  eundem  Bar- 
tholomeum  de  dicto  carcere,  si  vobis  visum  fuerit,  relaxare, 
sibique  pro  arresto  et  carcere,  prestita  prius  [de]  stando  juri 
et  mandatis  vestris  cautione  ydonea,  locum  alium  vel  ccrtum 
terminum  infra  certos  limites  assignare,  sibique  postmodum 
de  perilorum  consilio  absolutionis  beneficium  a  sententia  excom- 
municationis,  si  quam  pro  prediclis  delictisqueperipsum  com- 
missa  fuisse  dicunturincurr[er]it,  impendere,  penitentiam  quo- 
(|ue  salutarem  imponere,  et  alias  ad  decisionem,  dcclarationem 
et  finalem  determinationem  dicti  negotii  scntentiaiiter  procedere 
valeatis,  prout  vobis  de  ipsorum  consilio  perilorum  visum  fue- 
rit faciendum;  in  premissis  enim  et  ea  tangentibus,  premissis 
et  salvis  prediclis  protestationibus,  ambo  simul  vobis  equaliter 


INTRODUCTION.  Ixxxvij 

commitlimus  lenore  prescnlium  lotaliter  vices  nosLras.  In  quo- 
rum omnium  premissorum  teslimonium,  sigilla  nostra  duxi- 
mus  presentil3us  apponenda.  Datum  in  civitale  Garcassone, 
die  iiii^  mensis  marlii,  anno  ab  incarnatione  Domini  M°  GGO"> 

XXV[I]I°'. 

C'est  en  vertu  de  ces  pouvoirs,  Jean  du  Prat  étant  déjà 
nommé  évêque  d'Évreux  et  son  successeur  comme  inquisi- 
teur Henri  Chamayou  {de  Chamayo)  étant  déjà  arrivé, 
que  Pierre  Brun  rendit,  le  24  novembre  1328,  sa  sentence  ; 
il  délivrait  de  la  prison  le  notaire  coupable,  mais^er  duos 
annos  et  mnplius  in  dicto  muro  jam  detentum,  gravi 
infirmitate  et  diuturna  maceratum  ab  ipso  muro;  et, 
en  raison  de  ses  méfaits,  il  lui  imposait  le  jeûne,  l'aumône, 
des  pèlerinages.  Il  déclarait  s'en  être  préalablement  ouvert 
à  Henri  Chamayou,  de  l'avis  duquel  il  avait  ainsi  prononcé, 
ayant  égard,  en  même  temps,  au  conseil  des  boni  viri~. 
Dans  cette  sentence,  le  commissaire  diocésain  n'apparaît 
point;  sa  présence,  à  la  vérité,  avait  été  rendue  inutile  par 
la  délégation  de  l'éveque  de  Carcassonne. 

4.  Les  évêques  d'Albi.  On  rencontre  fréquemment  les 
évêquesd'Albi  dans  l'histoire  de  l'Inquisition  ;  c'est  qu'ils  ont 
vigoureusement  agi  dans  l'affaire  de  la  poursuite  des  héré- 
tiques ;  et  même,  à  la  fin  du  xm^  siècle,  ce  siège  porta,  un  mo- 
ment, le  poids  de  la  lutte  engagée  entre  l'hérésie  et  l'Eglise; 
cela  tient  en  grande  partie  aux  titulaires  qui  l'occupèrent  et 
aussi  à  l'état  prospère  de  l'hérésie,  dominant  tout  ce  diocèse 
depuis  de  trop  longues  années,  enfin  à  la  situation  féodale 

1.  Doat,  XXVII,  fo!.  112,  113.  —  Je  pense  que  M°  OCG^XXVI^^, 
donné  par  la  pièce,  est  une  faute  du  copiste;  sinon,  il  faudrait 
dire  que  la  sentence  destinée  à  délivrer  Barthélémy  Albert  de  ses 
souiTrances  n'aurait  été  rendue  qu'un  an  et  demi  après,  hypo- 
thèse peu  vraisemblable. 

2.  Doat,  XXVII,  fol.  112-118. 


Ixxxviij  INTRODUCTION. 

des  évêques,  qui,  seigneurs  de  la  ville,  avaient,  comme  tels, 
qualité  pour  percevoir  les  confiscations  pour  hérésie*. 

Durand  (1228-1254)  avait  vu  le  concile  de  Toulouse, 
ouvert  au  lendemain  de  son  intronisation.  On  reconnaît 
sa  main  dans  le  concile  d'Albi  de  1254,  qui  en  renouvela 
les  dispositions  principales.  C'est  déjà  significatif.  L'orga- 
nisation, en  octobre  1243,  d'une  association  ou  confrérie 
contre  les  hérétiques  et  les  Vaudois,  dont  Doat  nous  a  con- 
servé les  statuts^,  n'est  pas  moins  significative  ;  car  la  pre- 

1.  Recueil  des  ordonnances,  X^'I,  p.  9. 

2.  «  In  nomine  Patris,  et  Filii  et  Spiritus  Sancti.  Amen.  [Anno] 
ab  iucarnatione  Domini  Mo  GG°  XLIII",  mense  octobris.  Gono- 
guda  causa  sia  a  tots  homes  presens  et  endevenidors  que  nos 
Durans,  per  la  grâce  de  Dieu  avesque  d'Alby,  pessans  et  cossi- 
rans  los  endevenimens  de  las  causas,  et  la  malice  del  segle  que 
creiss  cascun  dia,  et  los  trebaills  que  nos  et  la  gleia  d'Alby  avem 
sufferts  sa  enreires  per  defaillida  de  cosseill  et  d'aiuda,  et  quar 
non  podiam  tener  drechura  aissi  coma  nos  degram,  ad  honor  de 
Diu  et  de  Ma  Dona  santa  Maria  et  de  Ma  Dona  santa  Gecilia  et  de 
santa  Fe,  ad  eissaussament  de  la  fe  de  Jésus  Ghrist  et  de  la  chres- 
tiantat  et  ad  abaissament  et  encaussament  d'eretguia  et  de  Vau- 
dezia  et  de  tota  mala  error,  et  a  deffendement  de  drechura,  et  que 
nos  poscam  meils  tener  drechura  al  rie  et  al  paupre  de  la  ciutat 
d'Alby  et  de  foras,  agut  cosseill  de  mots  savis  et  de  grands 
homes,  avem  establida  cofrairia  et  compainnia  ab  nostres  ciuta- 
das  en  aital  forma. 

«  Al  comraensament  nos  avem  establit  que  toig  li  cofraire  que 
en  aquesta  cofrairia  so  ni  seran  per  adenant,  prometo  amor  et 
fezentat  et  garda  et  valenssa  et  compainnia  et  aiutori  a  tôt  lor 
poder  liaumenteta  bona  fe  segon  Deu  et  segon  drechura  per  tots 
temps  l'us  à  l'autre,  et  toig  essems  contra  tots  homes  et  contra 
totas  femnas,  salva  nostra  seinnoria  et  de  nostres  successors  en 
totas  causas;  et  la  nuig  de  santa  Gecilia,  cadaus  dels  confraires 
aporte  o  fassa  aportar  sa  luminaria  aital  com  Deus  li  mettra  ei 
coratgue  a  la  gleia  de  Ma  Dona  santa  Gecilia  que  es  nostre  caps, 
et  que  toig  li  confraire  que  presens  seran  en  la  vila  sio  lo  dia  a  la 
messa,  se  per  autra  nécessitât  no  s'en  laissavo. 

«  Et  avem  mais  establit  que  se  negus  dels  confraires  casia  em 


INTRODUCTION.  Ixxsix 

mière  condition  à  remplir  pour  y  entrer  était  la  profession 
de  la  foi  catholique  et  l'engagement  de  n'avoir  aucune  par- 

paubretat  o  em  malautia  et  non  âges  del  seu  de  ques  pogues  for- 
nir,  que  toig  11  cofraire  li  valguesso  et  vida  et  mort. 

«  Etavem  maisestablit  que  negus  hom  que  sia  sospeigz  d'eret- 
guia  ni  de  vaudezia  no  sia  receubuts  en  aquesta  confrairia;  et 
se  alcus  qui  fos  receubuts  n'era  sospeigz,  desque  sera  causa  sau- 
buda,  de  mantenent  fos  fora  de  la  cofrairia;  et  quant  nos  ou  la  gleia 
de  Roma  requerram  los  cofraires,  eill  nos  seran  tenguig  d'aiudar  a 
tût  lor  poder  a  deneaussar  eretguia  et  vaudezia  et  a  far  justitia 
d'eretgues  et  de  vandes  desque  serian  jutgaig  per  la  gleia  et  de 
totz  lors  valedors  et  lors  deffendedors  els  enqueredors  que  seran 
establig  per  la  gleia  a  far  la  enquesitio  d'eretguia  et  de  vaudezia, 
ell  seran  tenguig  de  gardar  et  défendre  els  coma  lor  cor  meteiss. 

«  Et  avem  mais  establit  que  se  per  aventura  per  la  forsa  ou  per 
la  malicia  d'alcus  ou  en  qualque  maneira  nos  no  poguessem  tener 
drechura  ni  far  aver  son  dreig  al  paubre  '  coma  al  rie,  li  confraire 
nos  y  aiudario  a  lor  poder  al  semoniment  que  nos  ou  nostra  cortz 
lor  fariam  ;  et  se  alcus  dels  cofraires  avia  plaig  ou  contrast  en 
alcuna  maneira  ab  autre  que  no  fos  confraire  et  per  sa  forsa  ou 
per  son  orguill  no  volia  far  al  cofraire  a  conoguda  d'amicqs  ou 
drcig  en  cort,  tôt  li  autre  confraire  li  valguesso  ad  aver  son  dreg  et 
a  garar  de  forsa  ;  et  se  l'us  cofraire  fazia  forsa  a  l'autre  et  no  volia 
far  a  conoguda  d'amies  ou  dreig  en  cort,  negus  dels  cofraires  no 
il  fossa  tenguts  d'aiudar;  et  se  per  aventura  era  contrastz  entre 
deux  confraires  d'alcuna  causa  l'us  dels  no  volgues  penre  de  l'au- 
tra  conoguda  d'amies  ou  dreig  en  cort  far  a  l'autre,  toig  li  autre 
confraire  li  fosse  tenguig  d'aiudar  a  son  dreig  retener  contre 
aquell  que  no  volria  far  dreig  ou  acordier  desque  lo  cosseils  ni  la 
cofrairia  Ion  auria  amonestat.  Et  tôt  li  cofraire  que  so  ni  seran  en 
aquesta  cofrairia  per  adenant  an  promes  et  prometon  a  nos  que 
tôt  essems  et  cadaus  per  si  deffendran  et  aiudaran  a  deffendre  a 
bona  fe  nostras  drechuras  et  nostra  sennoria  contra  totz  homes 
enteirament  et  no  la  mermerau  ni  la  laissaran  mermar  a  lor 
poder.  Et  nos  avem  lor  promes  que  nos,  coma  bos  senner,  lor  ten- 
gam  drechura  et  los  deffendam  a  dreig  contra  tots  homes  et  lor  et 
lors  causas  a^  nostre  poder;  et  eill  an  promes  et  prometran  toig 
essems  et  cadaus  per  si  que  eill  ab  aiuda  de  nos  delfendran  et  gar- 

1.  Ms.  :  50/1  dreig  ailam  de  al  paiihre. 

2.  Ms.  :  el  nostre. 


XC  INTRODUCTION. 

ticipation  avecrhérésie.  Dans  cet  épiscopat,  d'ailleurs,  tout 
se  tient.  Que  l'évêque  réconcilie  Bernard  Jean,  d'Albi,  vers 

daran  las  franquesas  et  las  drechuras  de  la  ciutat  d'Albi  dedins  et 
deforas  segon  Deu  et  segon  dreig  a  lor  poder,  salva  nostra  sein- 
noria  et  totas  causas  ;  et  nos  avem  promes  ad  ells  que  nos  las  def- 
fendrem  et  las  lor  aiudarem  a  défendre  lialment  et  a  bona  fe 
contre  tots  homes  a  nostre  poder  coma  bos  seinner. 

«  Et  avem  stablit  que  negus  hom  que  d'aici  enant  auciza  home 
d'Albi  ni  degun  home  que  fos  d'aquesta  cofrairia,  negus  hom  nol 
pogues  guidar  ad  Albi;  et  se  negus  hom  raubaba  home  d'Albi 
d'aici  enant,  negus  hom  nol  pogues  guidar  a  la  ciutat  d'Alby,  se 
nos  non  o  faziam  tro  que  aia  emendat  la  raubaria. 

«  Et  avem  establit  que  qui  penra  heretgue  ni  vaudes,  el  redra  a 
nos  et  a  la  cofrairia,  nos  11  farem  pagar  per  nos  et  per  la  cofrairia 
un  march  d'argent,  et  toit  li  cofraire  d'aquesta  cofrairia  que  aras 
so  ni  per  adenant  seran  an  promes  et  prometran  a  nos  que  eill  no 
fasso  establiment  negu  ni  neguna  convenenssa  entrels  ni  ab  autres 
que  sia  contra  nos  ni  contra  nostra  seinnoria  ni  per  que  nostre 
drechura  se  posca  amermar;  et  se  aigus  los  avia  faigs,  o  fos  con- 
fraira  ou  autre,  al  somoniment  que  nos  lui  faram  no  los  Volia 
revocar,  toig  li  cofraire  ne  serian  tenguig  de  valer  et  d'aiudar  a 
revocar  aquels  establiments  et  aquelas  convenensas  contre  totz 
homes  a  lor  poder;  et  an  promes  mai  et  prometran  que  eli  no  fasso 
negun  autre  establiment  ni  neguna  autra  convenensa  entre  lor 
ni  ab  autras  senes  nostra  saubuda  et  senes  nostra  volontat.  Et  nos 
avem  promes  a  lor  que  nos  no  fassam  establiment  ni  conve- 
nenssa ab  negun  home  que  os  contra  lor  ni  contra  lors  establi- 
ments de  la  cofrairia  que  sobre  escriut  so. 

«  Et  avem  establit  que  cant  nos  o  nostra  cortz  auria  ops  dels 
cofrairas  per  alcune  fazenda  o  per  alcun  besoing,  que  eill  s'ajuste 
toig  aqueill  que  seran  preseng  la  on  lo  cosseills  de  la  cofrairia 
los  mandara,  et  lo  cosseills  es  tengutz  de  lor  mandar  al  somoni- 
ment de  nos  o  de  nostra  cort. 

«  Et  avem  mai  establit  que  negus  no  sia  receubutz  en  aquesta 
cofrairia  d'aquesta  hora  adenant  que  aia  na  leig  ad  alcus  dels 
cofrairas  entro  que  s'en  sia  ab  luy  pauzatz  per  si  o  per  jutgameut, 
et  tôt  li  cofraire  que  aras  so  ni  per  adenant  seran  eu  aquesta 
cofrairia  juraran  sober  santz  Evangelis  que  eill  lialment  a  bona 
fe  a  lor  poder  tôt  aisso  que  sobre  escriut  es  gardaran  et  tendran; 
et  en  Durans  do  Foissenx,  et  en  Peive  Laurens,  et  en  Bertrans 


INTRODUCTION.  xcj 

1236',  qu'il  assiste  comme  témoin,  en  1245,  à  l'interroga- 
toire de  plusieurs  femmes  hérétiques,  Arpais,  Fays,  Philip- 
pine, par  exemple^,  ou  qu'il  perçoive  les  confiscations^,  il 
obéit  à  la  même  idée  ;  et  cet  évêque,  très  méridional  de  ten- 
dances, puisque,  contrairement  aux  habitudes  des  chancel- 
leries épiscopales  qui  se  servaient  du  latin,  il  faisait  usage 
de  la  langue  romane,  combattait  avec  conviction  les  Vau- 
dois,  les  Cathares,  les  hérétiques  de  tout  nom,  dont  la  dis- 

de  Caramaas,  et  en  W.  Grezas,  et  en  Peire  Boueills,  et  en  Namat 
lo  Fabre,  en  Cogorla  mos  fraire,  et  en  Guiraud  Audebertz,  et  en 
Esteves  Goms,  et  en  Johans  de  Martels,  et  en  W.  Salvi,  et  en 
Domeugue  Barraus,  et  en  Ramon  de  Soeill,  et  en  Gui  de  Guc, 
nos  loig  essems  per  nos  et  per  lots  los  autras  cofraires  que  aras 
se  ni  per  adenant  seran  en  aquesta  cofrairia  ab  commandament 
del  seinner  avesque  soberdig,  avem  jurât  sober  Sanctos  Evangelis 
tocatz  corporalment  que  nos  toig  essems  et  cadaus  per  si  tengam 
et  gardera  a  bona  fe  scgon  Deu  et  segon  drechura  a  nostre  poder 
aquesta  amor  et  aquesta  compaignia  per  aras  et  per  tots  temps, 
et  totz  aquetz  establimentz  et  aquestas  promissios  que  sobre 
escriut  so;  et  toig  aquel  que  volran  esser  en  aquesta  cofrairia 
faran  aquest  meteiss  sagrament  quant  volran  esser  cofraire.  Et 
nos  Durans,  avesque  d'Alby  sobredig,  veseins  et  conoissens  cer- 
tanament  que  aisso  es  faig  ad  honor  de  Deu  et  de  Sancta  Gleia 
et  ad  eissaussament  de  la  fe  et  de  la  chrestientat  et  a  mantenement 
de  drechura,  iaudam  et  autorgam  et  cofermam  per  nos  et  per  nos- 
tres  successors  aquesta  compaignia  et  aquesta  cofrairia  aissi  co 
soberdig  es,  et  totz  los  establimentz  que  sobre  scriut  so;  et  nos 
reddem  caps  et  capdels  d'aquesta  cofrairia  et  ap  durabla  fermetat 
avem  sagellada  aquesta  présent  carta  de  nostre  sagel  »  (Doat, 
XXXI,  fol.  47-51). 

1.  Doat,  XXXIII,  fol.  273. 

2.  Doat,  XXII,  fol.  264,  296;  XXIV,  fol.  203. 

3.  30  avril  1248,  Albi  :  quittance  faite  à  W.  de  Foissenx  pour 
des  biens  d'hérésie  (Doat,  XXXI,  fol.  443-144).  —  30  juin  1248, 
Albi  :  autre  quittance  pour  des  biens  d'hérésie  délivrée  à  W.  Ro- 
ger fibid.,  fol.  146-147),  Ces  deux  quittances  sont  rédigées  en 
langue  romane. 


xcij  INTRODUCTION. 

parition  devait  fen  jour  aider  a  asseoir  la  puissance  royale 
autant  que  servir  à  la  pleine  liberté  de  l'Eglise.  Il  créa  ainsi 
une  tradition  qui  fut  suivie  par  Bernard  de  Combret,  son 
successeur  (1254-1271)  S  malgré  les  relations  pénibles  dé 
ce  dernier  avec  le  sénéchal  de  Carcassonne,  et,  partant, 
avec  le  roi^  Cette  tradition  fleurit  surtout  sous  l'épiscopat 
de  Bernard  de  Castanet  (1275-1308). 

J'ai  eu  déjà  l'occasion  de  parler  de  Bernard  de  Castanet, 
dont  les  rapports  si  tendus  avec  l'hérésie  finirent  par  amener 
la  commission  pontificale  de  1306  3;  mais  alors  je  n'ai  rien 
dit  de  son  action  comm.e  juge  ordinaire  ;  car  c'est  comme 
tel  que,  avec  l'inquisiteur,  il  procéda  aux  interrogatoires 
des  prévenus  dans  sa  maison  épiscopale  d'Albi.  Les  inter- 
rogatoires faits  par  lui  ou  en  sa  présence  s'élèvent  au  total 
de  cent  vingt-neuf,  sauf  erreur,  ce  qui  ne  veut  pas  dire 
qu'il  ait  reçu  les  aveux  de  cent  vingt-neuf  personnes,  la 
même  personne  revenant  plusieurs  fois  pour  compléter  l'ins- 
truction de  l'affaire''.  Cette  réserve  faite,  les  interrogatoires 

1.  Le  H  mars  4263  (n.  st.),  dans  le  cimetière  de  Lombers,  il 
assiste  à  la  sentence  d'exhumation  prononcée  contre  Guillelme, 
femme  de  Bernard  Garsiprès,  de  Limoux,  d'après  un  vidimus  de 
1331  (Doat,  XXXII,  fol.  113  v-l^i). 

2.  A  propos  d'une  chevauchée  faite  par  cet  évoque  malgré  la 
défense  du  sénéchal,  il  fut  ajourné  devant  la  cour  du  roi  saint 
Louis  (1259),  bien  que  l'archevêque  de  Bourges  prétendît  en  con- 
naître comme  métropolitain  {les  Olim,  t.  I,  p.  460,  vn).  C'est  peut- 
être  dans  un  esprit  de  représailles  qu'à  la  mort  de  l'évêque  le 
sénéchal  mit  la  main  sur  le  temporel  de  l'évéché  d'Albi,  ce  qui 
ne  s'était  jamais  fait  [Ibid.,  p.  881,  i). 

3.  Voy.  plus  haut,  p.  xxxvni. 

4.  En  réalité,  Bernard  de  Castanet  interrogea  quarante-sept 
personnes.  —  Bernard  de  Castanet,  originaire  de  Montpellier 
(«  Quia  Magalonensi  diocesi  et  villa  Montispessulani  traxit  origi- 
nem.  »  Charte  ancienne  rapportée  par  le  Gallia  christiana,  I,  20, 
21;  Bernard  Gui,  dans  Baluze,   Vitae  pap.  Aven.,  I,  719;  Flores 


INTRODUCTION.  xciij 

se  distribuent  de  la  manière  suivante  :  dix  sont  de  sep- 
tembre-octobre 1285  et  nous  sont  fournis  par  Doat*;  cin- 
quante-huit appartiennent  au  ms.  lat.  12856  de  la  P^iblio- 

chron.,  dans  Historiens  de  France,  XXI,  603  ;  Amalric  Auger, 
dans  Baluze,  Vitae  pap.  Aven.,  I,  728),  était  auditeur  du  Sacré 
Palais,  quand  il  fut  promu  à  l'évêché  d'Albi,  au  mois  de  mars 
1276.  Trois  traits  distinguent  son  long  dpiscopat  :  d'abord  la 
magnificence  des  constructions  ;  Bernard  de  Gastanet  bâtit,  en 
elfet,  la  maison  épiscopale,  véritable  palais,  véritable  forteresse 
aussi,  dominant  la  rivière  du  Tarn;  il  commença  Sainte-Cécile, 
que  l'on  peut  regarder  comme  le  chef-d'œuvre  de  l'architecture 
gothique  dans  le  Midi  ;  il  posa  la  première  pierre  de  l'église  des 
frères  Prêcheurs  d'Albi,  qui  ne  fut  pas  sans  gloire;  —  ensuite, 
une  fermeté  remarquable  pour  maintenir  l'église  d'Albi  dans  ses 
avantages  temporels  et  assurer  à  son  siège  une  place  éminente 
dans  l'édifice  féodal  ;  il  fit,  en  elfct,  reconnaître  par  le  roi  sa 
juridiction  sur  un  bon  nombre  de  lieux  et  exigea  de  la  ville 
l'hommage  dû;  —  enfin,  un  grand  zèle  pour  la  pureté  des  mœurs 
chrétiennes  et  l'intégrité  de  la  foi  ;  il  prononça,  en  effet,  des  sen- 
tences rigoureuses  contre  un  chanoine  et  un  laïque  coupables; 
usant  de  sa  prérogative  de  juge  ordinaire,  il  montra  au  sein  de 
l'Inquisition  une  grande  activité  contre  l'hérésie,  encore  assez 
répandue  dans  son  diocèse.  Cette  fermeté  et  ce  zèle  lui  valurent 
bien  des  tribulations  :  de  la  part  des  hérétiques,  une  émeute 
retentissante  qui  faillit  emporter  le  palais  épiscopal  et  mit 
l'évêque  à  deux  doigts  de  la  mort,  puis  des  plaintes  qui  furent 
suivies  d'une  enquête  ouverte  par  le  pape  Clément  V;  de  la  part 
de  Philippe  le  Bel,  la  demande  d'un  procès  canonique  qui  amena 
une  suspension  de  fonctions,  mais  dont  il  sortit  absous.  Il  fut 
transféré  à  l'évêché  du  Puy  en  1308.  Jean  XXII,  successeur  de 
Clément  V,  se  souvint  cependant  de  ses  épreuves;  en  1316,  il  le 
créa  cardinal-évêque  de  Porto;  mais  Bernard  de  Gastanet  mourut 
l'année  suivante,  le  14  août  1317  [Gallia  christiana,  I,  20-22;  Ber- 
nard Gui,  Flor.  chron.,  dans  Historiens  de  France,  XXI,  703  etsuiv.; 
Baluze,  Vitae  pap.  Aven.,  1, 134,  152, 165,  718,  719;  Gariel,  Séries 
praes.  J/aya/.,  446  ;  Compay ré,  Étude  historique  sur  l'Albigeois,  75, 
246-249;  Hist.  génér.  de  Languedoc,  IV,  660  et  suiv.;  V,  1347  et 
suiv.;  Regestum  Clementis  papae  V,  n°'  2267,  2268,  2893,  3369, 
3370,  3371,  3372,  3373). 

i.  XXVI,  fol.  245-254,  255,  258,  260,  261,  2G6,  269,  275. 


xciv  INTRODUCTION. 

thèque  nationale';  ils  vont  de  janvier  1286  à  septembre 
1287;  soixante-un,  des  années  1299  et  1300,  sont  contenus 
dans  deux  manuscrits  originaux,  le  ms.  de  Merville,  qui 
est  le  registre  même  dressé  pourl'évêque,  etlems.  lat.  11847 
de  la  Bibliothèque  nationale,  provenant  vraisemblablement 
du  notaire  de  l'Inquisition 2.  Ces  interrogatoires  ne  se  dis- 
tinguent pas  des  autres  interrogatoires  connus  ;  ils  sont 
faits  dans  la  même  forme;  s'ils  portent  plutôt  sur  les 
accointances  de  personnes  que  sur  les  doctrines,  ils  pré- 
sentent un  réel  intérêt  pour  l'histoire  de  l'albigéisme  en 
Albigeois. 

Ces  interrogatoires  furent-ils  suivis  chacun  d'une  condam- 
nation? Les  rôles  des  confiscations  pour  Albi  pendant  les  pre- 
mières années  du  xrv^  siècle  (1305-1313)  fournissent  des  noms 
de  condamnés.  J'y  relève^  Vital  Vinhalz,  d'Albi,  dont  le 
procès  s'ouvrit  devant  Bernard  de  Caslanet,  le  3  mars  1286 

1.  Titre  de  ce  ms.  :  Recueil  d'interrogatoires  d'hérétiques  albigeois 
faits  par  l'évêque  d'Albi,  extraits  par  Barthélémy  Planarutz,  archi- 
prêtre  de  Lauzertz,  le  26  octobre  151k,  des  archives  de  l'inquisition 
de  Toulouse  (1285-1303).  — C'est  un  vol.  in-foL,  papier,  142  feuil. 
Bibliothèques  Goislin  et  Saint-Germain,  396.  Copie  faite  en  1574. 
D'après  le  titre,  ce  recueil  descend  jusqu'en  1303.  C'est  qu'il  com- 
prend deux  parties.  La  première  embrasse  les  interrogatoires  de 
janvier  1286  à  septembre  1287,  du  fol.  1  au  fol.  62.  La  seconde 
(fol.  64-141)  fournit  d'autres  interrogatoires  de  1299  à  1303,  mais 
se  trouve  faire  double  emploi  avec  les  originaux  que  nous  possé- 
dons (voy.  la  note  qui  suit).  La  copie  de  la  première  partie  est 
assez  bonne  et  pourrait,  telle  qu'elle  est,  être  publiée. 

2.  In-fol.,  parchemin,  305  mill.  X  217  mill.  Début  du  xiv^  siècle. 
Bibliothèques  Goislin  et  Saint-Germain,  395.  Fac-similé  dans  le 
recueil  des  fac-similés  de  l'École  des  chartes,  n"  98.  J'ai  décrit  le 
registre  du  château  de  Merville  :  Manuscrits  du  château  de  Mer- 
ville,  p.  30  (Paris,  Picard,  in-S").  Ces  deux  mss.  contiennent  les 
nouvelles  dépositions  de  Guillaume  de  Salavert  et  de  Isarn  Coll, 
en  1319,  lesquelles  furent  reçues  par  Jean  de  Beauno,  inquisiteur. 

3.  Doat,  XXXm,  fol.  258  v°. 


INTRODUCTION.  XCV 

(n.  st.) S  et  Pons  Nicolas,  d'Albi^,  interrogé  par  l'évêque 
le  7  mars  suivant^,  puis,  dans  la  seconde  série  des  interro- 
gatoires (1299-1300),  Bérenger  Adémar^  Bérenger  BrosS 
Bérenger  Fumet^  Bertrand  de  Montégut',  Galhard  Fransa^ 
Guillaume  Fenassa  le  Boiteux ^  Guillaume  Goulfier*^ 
Jacques  Fumet",  Lambert  de  Fouissenx'S  Pierre  Rigaud*^, 
Pierre  Taillefer",  Raymond  Auger*^,  Raymond  Hugues**^  et 
Raymond  Garcias",  tous  bourgeois  d'Albi;  il  faut  y  joindre 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  12856,  fol.  37. 

2.  Doat,  XXXIII,  fol.  267  v°. 

3.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  12856,  fol.  61. 

4.  Doat,  XXXIII,  fol.  230  v»,  253,  264,  271  ;  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  33  v°;  ms.  de  Merville,  fol.  33  v». 

5.  Doat,  XXXIII,  fol.  229, 249  v»,  267  ;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  9;  ms.  de  Merville,  fol.  9. 

6.  Doat,  XXXIII,  fol.  223,  249;  Bibl.  nat.,  ms.   lat.  11847, 
fol.  24  V»  ;  ms.  de  Merville,  fol.  24  v". 

7.  Doat,  XXXIII,  fol.  227  v»,  254;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  21  ;  ms.  de  Merville,  fol.  21. 

8.  Doat,  XXXIII,  fol.  222,  250  v»,  266  v»,  271  ;  Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  22;  ms.  de  Merville,  fol.  22. 

9.  Doat,  XXXIII,  fol.  207,  232,  268;  Bibl.  nat.,ms.  lat.  11847, 
fol.  26;  ms.  de  Merville,  fol.  26. 

10.  Doat,  XXXIII,    fol.  224,   252,  266  v°;   Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  23;  ms.  de  Merville,  fol.  23. 

11.  Doat,  XXXIII,  fol.  219  v»,  247  v»,  265,  269  v»;  Bibl.  nat., 
ms.  lat.  11847,  fol.  20;  ms.  de  Merville,  fol.  20. 

12.  Doat,  XXXIII,  fol.  220  v°,  255;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  36  ;  ms.  de  Merville,  fol.  36. 

13.  Doat,  XXXIII,  fol.  226  v»,  267  v»  ;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  38  ;  ms.  de  Merville,  fol.  38. 

14.  Doat,  XXXIII,   fol.  230,  257,   269  v»;    Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  23  v»;  ms.  de  Merville,  fol.  23  v». 

15.  Doat,  XXXIII,  fol.  227,  270  v»;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  8;  ms.  de  Merville,  fol.  8. 

16.  Doat,  XXXIII,  fol.  255;  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  26  V; 
ms.  de  Merville,  fol.  26  v°. 

17.  Doat,   XXXIII,  fol.  259  v°  ;  Bibl.   nat.,   ms.   lat.   11847, 
fol.  32  v°;  ms.  de  Merville,  fol.  32  v». 


xcvj  INTRODUCTION. 

Jean  Baudier,  dont  les  biens  furent  saisis  en  janvier-février 
1300(n.  st.)'. 

Il  résulte  de  cette  constatation  qu'un  bon  nombre  des 
prévenus  de  1299  et  1300  furent  jugés  coupables  et  con- 
damnés à  la  prison  perpétuelle,  qui  entraînait  la  confisca- 
tion des  biens.  Par  qui  furent  prononcées  les  sentences?  Il 
est  inutile  de  le  rechercher,  puisqu'elles  ne  nous  sont  pas 
parvenues.  Probablement  l'évêque  n'y  resta  pas  étranger, 
car  il  fut  enveloppé  dans  l'opposition  si  résolue  faite  à  Nico- 
las d'Abbeville,  l'inquisiteur  que  nous  trouvons  à  côté  de 
lui  à  l'audience  et  qu'il  s'efforça  de  soutenir*  ;  ainsi  il  appli- 
qua, bien  avant  le  concile  de  Vienne,  le  principe  de  l'union 
des  deux  pouvoirs  du  juge  ordinaire  et  du  juge  délégué,  que 
Clément  V  devait  rendre  obligatoire. 

Je  n'ai  plus  à  signaler  maintenant  que  trois  pièces  des 
années  1300  et  1301,  qui  nous  montrent  Bernard  de  Cas- 
tanet  prenant  une  part  des  confiscations,  tandis  que  le  roi 
prenait  l'autre^;  situation  délicate  à  l'égard  d'un  roi  comme 
Philippe  le  Bel  et  qui  ne  porta  pas  bonheur  au  prélat.  Encore 
aujourd'hui  son  nom  évoque  de  bien  sombres  tableaux 
devant  l'imagination  de  plus  d'un  habitant  d'Albi  ;  il  est 
une  des  trop  nombreuses  victimes  de  la  légende.  Ses  enne- 
mis ne  lui  reprochèrent  pas  d'avoir  livré  des  hérétiques 
soit  d'Albi,  soit  de  Cordes  ou  de  Castres,  au  bras  séculier;  il 
employa  la  prison  comme  moyen  d'obtenir  les  aveux.  Un 
seul   hérétique  déclara   devant  un   autre  évêque  d'Albi, 

1.  Doal,  XXXII,  fol.  315  v%  Bibl.  nat.,  ras.  lat.  H847,  fol.  25; 
ms.  de  Merville,  fol.  25. 

2.  Le  26  avril  1299,  Bernard  de  Castanet,  à  Garcassonne,  est 
présent  aux  propositions  de  Nicolas  d'Abboville  de  relever  le 
Bourg  de  l'excommunication  et  se  porto  son  garant  (I)oat,  XXXII, 
fol.  283-288;  Maliul,  Carlulaire,  V,  651). 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  189-190,  193-197,  315  vO-323. 


INTRODUCTION.  xcvij 

Béraud  de  Farges,  le  5  mars  1319  (n.  st.),  avoir  autrefois 
fait  sa  confession  à  Bernard  de  Castanet  et  à  Guillaume  de 
Modères,  inquisiteur,  vi  tormentorum^  expression  légè- 
rement vague,  qui  ne  signifie  pas  nécessairement  la  torture, 
d'ailleurs  autorisée  k  cette  date-;  sans  compter  qu'Isarn 
CoU,  l'hérétique  en  question,  avait  intérêt,  pour  révoquer 
cette  confession,  h.  dire  qu'il  n'avait  pas  été  libre  en  la  fai- 
sant. Ne  se  trouvera-t-il  donc  personne  qui  entreprenne 
d'écrire  sur  Bernard  de  Castanet  une  monographie  approfon- 
die? Le  constructeur  de  Sainte-Cécile  et  de  la  superbe  mai- 
son épiscopale  n'aurait  pas  trop  h.  craindre  de  l'histoire  impar- 
tiale ;  par  la  hauteur  et  l'intégrité  du  caractère,  il  a  mérité 
tout  au  moins  son  respect.  Ce  que  c'est  que  de  nous  et  comme 
les  dispositions  des  hommes  sont  changeantes  !  En  1320,  les 
consuls  et  habitants  d'Albi,  assemblés  au  cimetière  de  Sainte- 
Cécile,  où  l'évêque  de  Castres  leur  prêcha,  acceptèrent  de 
révêque  de  la  ville  et  de  l'inquisiteur  Jean  de  Beaune,  non 
seulement  l'absolution  canonique  qu'ils  avaient  demandée 
avec  instance,  mais  encore  les  conditions  posées,  qui  con- 
tenaient virtuellement  le  désaveu  de  la  conduite  de  leurs 
prédécesseurs  :  réparation  des  torts  faits  à  Bernard  de  Cas- 
tanet et  aux  inquisiteurs,  et  pour  cela  et  en  preuve,  édifica- 
tion d'une  chapelle  dans  l'église  Sainte-Cécile  ou  au  cime- 
tière, construction  du  portail  de  l'église  des  frères  Prêcheurs, 
une  aumône  de  50  livres  tournois  pour  être  appliquée  à  la 
nouvelle  église  des  Carmes,  érection  de  deux  monuments 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  H847,  fol.  43.  —  Le  lendemain,  6  mars, 
l'évoque  d'Albi  et  Jean  de  Beauno,  inquisiteur,  entendirent  Guil- 
laume Salavert,  de  Cordes,  qui,  au  contraire,  conlirma  les  aveux 
faits  antérieurement  devant  Bernard  de  Castanet,  Nicolas  d'Ab- 
Leville  et  Bertrand  de  Clermont,  inquisiteurs  (Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  loi.  43;  Ms.  de  Mervillc,  fol.  30  v°). 

2.  Il  sera  plus  loin  parlé  de  la  torture. 

9 


xcviij  INTRODUCTION. 

funéraires,  l'un  sur  la  tombe  de  Geoffroy  d'Abluses  au  cou- 
vent des  frères  Prêcheurs  de  Lyon,  l'autre  sur  la  tombe  de 
Foulques  de  Saint-George  au  couvent  des  frères  Prêcheurs 
de  Carcassonne,  car  ces  deux  inquisiteurs  «  in  magna  pau- 
pertate  pro dictis  persecutionibus  decesserunt^  »  Plus  tard, 
le  l*"""  février  1349  (n.  st.),  les  consuls  de  Cordes  s'enga- 
gèrent à  leur  tour  à  construire  une  porte  décente  à  la  cha- 
pelle du  lieu  et  à  y  placer  trois  statues  représentant  l'évêque 
d'Albi  et  les  deux  inquisiteurs  2. 

1.  Doat,  XXXIV,  fol.  170-180.  —  Le  21  décembre  1320,  Jean 
de  Beaune,  inquisiteur,  accorda  aux  consuls  d'Albi  un  sursis  d'un 
an  pour  remplir  leurs  engagements  (Doat,  XXXIV,  fol.  185). 

2.  «  In  nomine  Domini.  Amen.  Per  presens  publicum  instru- 
mentum  cunctis  appareat  evidenter  quod,  anno  a  Nativitate  ejus- 
dem  M»  CGC"  XLYIIIo,  indictione  prima,  mensis  februarii  die 
prima,  pontificatus  sanctissimi  patris  domini  démentis  divina 
providentia  pape  sexti  anno  sexto,  cum  Azemarus  de  Salis  et 
Petrus  Raymuudi,  de  Tonaco,  domiceUi,  Benedictus  Molinerii  et 
Geraldus  Matfredi,  Guillelmus  de  Artallo  et  Raymundus  de 
Grabde,  consules  castri  de  Cordua,  diocesis  Albieasis,  necnon 
XII  consiliarii  secreti  secretariique  quos  dicti  consules  habere 
dicuntur,  ac  etiam  nominalim  Paulus  Molinerii  et  Petrus  Rot- 
berti,  consiliarii  dictorum  cousulum,  essent  litteraturie  citati  Tho- 
lose  coram  venerabili  et  religioso  viro  fratre  Petro  Sicardi,  ordinis 
Predicatorum,  vicario  et  locumtenenti  domini  inquisitoris  Tholo- 
sani  heretice  pravitatis  super  quibusdam  officium  inquisitionis 
tangentibus  responsuri,  venerunt  et  se  personaliter  presentave- 
runt  coram  domino  vicario  et  locumtenente  predicto  in  capitulo 
fratrum  Predicatorum  Tholose,  in  presentia  nostrorum  notario- 
rum  infrascriptorum,  videlicet  consules  superius  nominati,  necnon 
Johannos  de  Nayaco,  Johannes  Gapusii,  Paulus  Molinerii,  Petrus 
Rotberti  et  Bernardus  de  Artallo,  consiliarii  dictorum  consulum 
castri  de  Cordua,  pro  se  ipsis  et  nomine  totius  universitatis  et 
communitatis  et  singularium  personarum  de  universitette  et  com- 
munitate  castri  predicti  de  Cordua;  et  pluribus  tractatibus  habitis 
inter  ipsum  et  dictum  vicarium  et  locumtenentem,  ac  etiam  reli- 
giosos  viros  fratres  Raymundum  de  Duroforli,  priorem  provincia- 
lem   provincie  Tholosane,  Guillelmum  de  Bellofario,  priorem 


INTRODUCTION.  xcix 

5.  Les  évêques  de  Pamiers.  Je  ne  i)arlerai  ici  que  de 
deux  évêques  de  cette  ville,  Jacques  Four  nier  et  Dominique 
Grima  ;  leurs  prédécesseurs  ne  paraissent  pas  s'être  direc- 
tement occupés  de  la  poursuite  des  hérétiques  au  moins 

conventualem  Tholose,  Bertrandum  de  Sancto  Michaele,  in  sacra 
pagina  prolessorem,  ordinis  fratrum  Predicatorum,  et  venerabiles 
viros  dominos  Guillelmum  iMontanerii,  ordinis  Sancti  Johannis 
Jerosolimitani,  et  Guillelmum  Froterii,  ecclesie  Tholosane  cano- 
nicum,  decretorum  doctores,  consiliarios  dicti  domini  vicarii  et 
locumtenentis  domini  inquisitoris  Tholosani,  ad  hoc  specialiter 
vocatos,  prefati  consules  et  consiliarii  pro  se  ipsis  et  nominibus 
quibus  supra,  délibérations  provida  inter  eos  super  hoc  habita, 
promiserunt,  sub  ypotheca  et  obligatione  omnium  bonorum  con- 
sulatus  et  totius  universitatis  dicti  loci  de  Gordua,  dominis  epis- 
copo  Albiensi  et  inquisitoribus  Tholosano  et  Carcassone  absenti- 
bus,  et  nobis  notariis  infrascriptis  stipulantibus  pro  eisdem  ;  et 
amicabiliter  convenerunt  facere  construere  et  edificare  seu  fieri 
construi  et  edilicari  facere  cum  effectu  in  capella  quam  fecerunt 
claudi  in  dicto  loco  de  Gordua  de  mandate  superiorum  suorum 
sub  pénis  maximis  et  gravibus  eisdem  impositis,  ut  dixerunt, 
dominis  episcopo  Albiensi  et  inquisitoribus  predictis,  ad  quos 
hujusmodi  capelle  ordinatio  pertinet  minime  requisitis,  nec  ad 
premissa  \ocatis,  unum  portale  lapideum  decens  et  honorabile 
cum  tribus  ymaginibus  lapideis  novis  et  de  novo  faciendis,  una 
videlicet  in  forma  et  figura  reverendi  in  Ghristo  patris  domini 
episcopi  Albiensis,  et  duabus  una  a  dextera  parte  et  altéra  a 
sinistra  inquisitoris  Tholosani  et  Garcassone  in  forma  et  figura  et 
habita  ordinis  Predic[aJtorum;  que  quidem  ymagines  ibidem  in 
hostio  dicte  capelle  seu  supra  poriale  ejusdem  perpetuo  remaneant 
in  signum  et  memoriam  dominorum  episcopi  et  inquisitoris  pre- 
dictorum,  supradicte  universitatis  et  communitatis  sumptibus  et 
expensis. 

«  Fuit  etiam  actum  ibidem  et  concorditer  conventum  inter 
dominum  vicarium  et  locumtenentem  predictum  ac  prenomina- 
tos  consules  et  consiliarios,  nominibus  quibus  supra,  quod  fiât, 
construatur  et  edificetur  de  novo  scala  seu  scalare  de  lapidibus 
per  quam  seu  quod  habeatur  libère  ingressus  ad  dictam  capellam  ; 
et  quod  predicta  portale  et  scalare  fiant  et  edificentur  juxta  ordi- 
nationem,  voluntatem  et  arbitrium  dominorum  episcopi  et  inqui- 


C  INTRODUCTION. 

par  l'Inquisition.  Bernard  Saisset  (1297-1308)  eut  assez 
à  faire  pour  établir  le  siège  nouvellement  créé  et  se  dépê- 
trer de  la  lutte  ouverte  à  cette  occasion  entre  Boniface  VIII 
et  Philippe  le  Bel,  lutte  dont  il  devait  avec  raison  redouter 

sitorum  Tholosani  et  Carcassone  predictorum;  et  si  contingeret 
dictas  ymagines  seu  earum  aliquam  quocumque  casu  frangi, 
rumpi,  destrui,  aut  in  aliquo  ledi,  in  vituperium  aut  vilipen- 
dium  eoruradem,  quod  predicti  consules  et  consiliarii,  universitas 
et  communitas  loci  predicti  et  eorum  successores,  qui  pro  tem- 
pore  fuerint,  teneaalur  predictas  ymagines  fractas,  ruptas,  des- 
tructas  aut  iu  aliquo  lésas  reficere  de  novo,  seu  refici  facere  dicte 
universitatis  et  communitatis  sumptibus  et  expensis,  et  in  loco 
destinato,  scilicet  in  portali  dicte  capelle,  reponere  seu  reponi 
facere  honoritice  et  decenter  infra  très  menses  a  tempore  fractio- 
nis,  ruptionis,  destructionis  et  lesionis  earumdem  seu  alicujus  ex 
ipsis  computandos,  sub  pena  quineentarum  librarum  turonensium 
parvorum  danda  et  aplicanda  dominis  episcopo  Albiensi  et  inqui- 
sitoribus  predictis,  et  per  ipsos  distribuenda  in  persequendo  here- 
ticos,  credentes,  fautores  et  receptatores  eorum  et  inimicos  Eccle- 
sie  et  catholice  fidei,  et  ad  alla  onera  officii  inquisitionis  predicte 
supportanda  juxta  voluntatem  et  arbitrium  eorumdem  domino- 
rum  episcopi  et  inquisitorum  predictorum  ;  quam  penam  volue- 
runt  incurrere  si  in  predictis  aut  aliquo  premissorum  deficerent, 
eteandem  solvere  promiserunt  dominis  episcopo  et  inquisitoribus 
supradictis  et  nobis  notariis  infrascriptis,  stipulantibus  et  recipien- 
tibus  vice,  loco  et  nomine  eorumdem  et  aliorum  quorum  interest 
seu  interesse  potest  aut  poterit  quomodolibet  in  futurum,  sub  ypo- 
theca  et  obligatione  omnium  bonorum  dicti  eorum  consulatus  et 
universitatis  loci  predicti  de  Cordua. 

«  Promiserunt  etiam  domino  vicario  et  locumtenenti  predicto 
et  amicabiliter  convenerunt  cum  eodem  prefati  consules  et  consi- 
liarii nominibus  quibus  supra  dictam  capellam  decenter  et  suffi- 
cienter  dotare  pro  divino  officio  ibidem  honoriflce  celebrando  ad 
expensas  et  ?umptus  dicti  eorum  consulatus,  universitatis  et  com- 
munitatis castri  de  Cordua  supradicti  et  providere  ministro  sacer- 
doti  de  necessariis  et  condescentibus  stipendiis  victui  suo,  ut 
ibidem  missas  celebrando  possit  et  valcat  deservire,  taxandas  et 
taxandos  per  dictos  dominos  episcopum  et  inquisitores  prout 
super  hoc  duxerint  ordinandum  ad  eorum  arbitrium,  de  bono- 


INTRODUCTION.  çj 

les  conséquences.  J'ai  déjà  indiqué  pourquoi,  sous  Clé- 
ment V,  il  se  produisit  une  certaine  accalmie  dans  la  pour- 
suite des  hérétiques.  Quant  à  l'autre  évêque  de  Pamiers, 

rum  ac  prohorum  virorum  consilio,  et  prout  in  instrumente  seu 
instrumentis  super  hoc  alias  confecto  seu  confectis  latius  contine- 
tur;  eandemque  capellam  teneantur  ornare  de  vestimentiset  para- 
raentis  sacerdotalibus  et  altari  condecentibus,  et  de  calice  et  libro 
missali  et  aliis  ornamentis  et  pictuTis  congruis  seu  necessariis, 
prout  in  ordinationibus  seu  instrumentis  super  hoc  dudum  iactis 
et  habitis  plenius  etiam  et  latius  continetur. 

«  Que  ({uidem  omnia  et  singula  superius  declarataetexpressata 
prefati  consules  et  consiliarii,  nominibus  quibus  supra,  eorum 
spontanea  voluntate  et  dextris  manibus  versus  iiiio''  sancta  Dei 
Evangelia  elevatis,  que  dictus  dominas  vicarius  et  locumtonens 
in  manu  sua  dextra  tenebat  aperta,  juravcrunt  tenere,  servare  et 
complere  et  in  nulle  contrafacere  vel  venire,  per  se  vel  alium  seu 
alios,  aut  aliam  interpositam  personam,  aliquo  tempore  in  futu- 
rum,  sub  virtute  per  eos  prestiti  juramenti  et  sub  pena  predicta 
per  eos,  quibus  supra  nominibus,  promissa  et  per  nos  infrascriptos 
notarios  solempniter  stipulata,  quam  incurrere  voluerunt  totiens 
quotiens  deficerent  aut  contrafacerent  in  premissis  aut  aliquo 
premissorum.  Si  autem  contra  premissa  aut  aliquod  premissorum 
facerent  vel  venirent  publiée  vel  occulte,  tacite  vel  expresse, 
voluerunt  in  aliquo  non  audiri  et  omne  judicium  et  juris  auxi- 
lium  et  audientiam  super  hoc  sibi  claudi  et  denegari  super  pre- 
dictis,  tanquam  venientibus  contra  proprium  juramentum.  Et  si 
forte  consules  et  consiliarii  predicti  aut  aliquis  ex  ipsis  de  uni- 
versitate  vel  comraunitate  castri  predicti  de  Gordua  in  aliquo 
defecerunt  contra  officium  inquisitionis  Tholosane,  quod  non  cre- 
dunt,  ymo  penitus  diffidentur,  tanquam  fidèles  et  dicto  officio 
inquisitionis  et  ejus  preceptis  obedientes,  super  quibus  humiliter 
veniam  postularunt,  predictus  dominus  vicarius  et  locumtenens, 
attenta  eorum  devotione  et  affectione  ac  humiliatione,  volens 
misericorditer  agere  cum  eisdem,  omnem  olîensara  et  injuriam, 
si  quam  fecerunt  vel  commiserunt  contra  inquisitionem  Tholosa- 
nam  vel  ofQcium  ejusdem,  quathenus  ad  eum  spectat  et  potest  et 
débet,  de  jure,  vice  et  authoritate  predicti  domini  inquisitoris 
Tholosani,  misericorditer  et  gratiose  remisit.  De  quibus  omnibus 
tam  dictus  dominus  vicarius  et  locumtenens  cum  consilio  dicto- 
rum  prioris  et  magistri,  quam  etiam  consules  et  consiliarii  prefati 


Cij  INTRODUCTION. 

Pelfort  {Pilusfortis)  de  Rabastens,  il  ne  fit  que  passer  sur 
ce  siège  (1315-1317),  tandis  que  Jacques  Fournier  y  fut 
appelé  (1317-1326)  au  moment  où,  avec  le  pontificat  de 
Jean  XXII,  la  poursuite  rendue  nécessaire  par  le  mouve- 

et  superius  nominati  requisiverunt  sibi  retineri  et  fieri  unum  et 
plura,  publicum  seu  publica  instrumenta  ejusdem  continentie  et 
tenoris  inter  eos  distribuenda,  dictandum  seu  dictanda,  conficien- 
dum  seu  conficienda  per  nos  notarios  infra  scriptos  cum  consilio 
sapientum  veritatis  su[b]stantia  in  aliquo  non  mutata. 

«  Acta  fuerunt  hec  in  capitulo  fratrum  Predicatorum  Tholose, 
anno,  indictione,  die  et  mense,  pontificatu  et  anno  predictis, 
circa  horam  meridiei,  presentibus  venerabilibus  et  religiosis  viris 
fratribus  Guillelmo  de  Bellofario,  priore  dicti  conventus,  magis- 
tro  Bertrand©  de  Sancto  Michaele  predicto,  Johanne  Pasqueti 
ordinis  Predicatorum,  acetiam  venerabili  et  religioso  viro  domino 
Guillelmo  Froterii,  canonico  ecclesie  Tholose,  decretorum  doctore, 
et  domino  Petro  de  Vallesor,  presbitero,  bacallario  in  decretis, 
oriundo  de  diocesi  Tholosana,  et  magistro  Roberto  Fabri,  sacro- 
sancte  Romane  Ecclesie  authoritate  ac  etiam  inquisitionis  Tho- 
lose heretice  pravitatis  publico  notario  et  jurato.  Et  ego  Radulphus 
Valoti,  publicus  Tholose  et  officii  inquisitionis  predicte  notarius 
ac  juratus,  premissis  omnibus  et  singulis  una  cum  testibus  supra- 
scriptis  et  magistro  Rotberto,  notario  predicto,  presens  interfui,  et 
omnia  premissa  et  singula  una  cum  dicto  notario  recepi  et  stipu- 
latus  fui  cum  eodem,  inclito  principe  domino  Phihppo,  Franco- 
rum  rege,  régnante,  et  in  banc  publicam  formam  redegi,  manuque 
mea  propria  scripsi,  cum  interliniariis  dictionibus  teneantur,  alias 
fratribus,  bacallario  in  decretis,  requisitus  atque  in  testimonium 
omnium  premissorum  signum  meum  apposui  sequens. 

«  Et  ego  Rotbertus  Fabri,  clericus,  sacrosancte  Romane  Ecclesie 
authoritate  et  officii  inquisitionis  Tholose  heretice  pravitatis  publi- 
cus notarius  et  juratus,  premissis  omnibus  et  singulis  una  cum 
eisdem  testibus  et  magistro  Radulpho  Talati,  publico  Tholose  et 
officii  inquisitionis  predicte  notario  interfui,  et  prcdictam  stipula- 
tionem  cum  eodem  notario  recepi,  ac  presenti  publico  instru- 
mente per  eum  recepto  et  confecto  manu  propria  me  subscripsi 
et  signum  meum  solitum  apposui  in  eodem  in  fidem  et  testimo- 
nium premissorum,  sub  anno,  indictione,  die,  mense,  pontificatu 
et  loco  predictis,  vocatus,  rogatus  et  requisitus  »  (Doat,  XXXV, 
fol.  122  v°-'129). 


INTRODUCTION.  ciij 

ment  des  fraticelles  allait  recommencer  de  pius  belle.  Le 
fait  est  que  le  futur  Benoît  XII  déploya  une  activité  fort 
grande.  Du  mois  d'octobre  1318  au  mois  d'octobre  1325, 
il  instruisit  des  procès  pour  hérésie  et  entendit  des  con- 
fessions qui  remplissent  ensemble  un  énorme  registre  (Biblio- 
thèque du  Vatican,  fonds  du  Vatican,  ms.  4030)'.  Voici 
d'abord  les  procès  avec  les  noms  des  témoins  entendus  : 

Conlra  Jacobam  d'en  Garot  d'Ax  : 

Barlbolomeus  de  Ecclesia,  presbyter  de  Suriaco. 

1.  Reliure  de  bois  couvert  de  veau  vieux  avec  enluminures 
empreintes  ;  deux  anciens  fermoirs  ;  à  l'intérieur,  sur  le  plat  : 
B.  n.  14.  Parchemin,  375  mill.  X  260  mill.;  314  feuillets  à  deux 
colonnes,  sans  foliotation.  Cinq  feuillets  préliminaires  non  folio- 
tés, qui  contiennent  une  table  des  matières  et  trois  lettres  de 
Gilles  Aycelin,  archevêque  de  Narbonne  (1290-1311),  à  Bernard 
Saisset,  évoque  de  Pamiers,  et  aux  abbés,  prieurs,  etc.,  portant 
communication  de  trois  bulles  de  Clément  V  :  1°  sur  la  convoca- 
tion d'un  concile  général;  2°  contre  les  Templiers,  avec  les  articles 
de  l'enquête  à  faire  sur  eux  ;  3"*  contre  les  détenteurs  des  biens  des 
Templiers.  Fol.  1  (après  les  cinq  feuillets  préliminaires)  :  «  Con- 
fessio  Raymundi  de  Costa,  heretici  Valdensis  et  dyaconi  in  illa 
secta.  »  —  Explicit,  fol.  314  d  :  «  Eadem  originali  transcripsi  fide- 
liter  et  correxi.  »  Belle  écriture  du  temps;  état  parfait.  Les  cata- 
logues anciens  de  la  bibliothèque  des  papes,  à  Avignon,  signalent 
deux  manuscrits  contenant  des  processus  inquisitionis  instruits 
par  Jacques  Fournier  :  «  Item,  processus  domini  Benedicti  pape 
CONTRA  HEREïicos,  dum  erat  episcopus  Appamiarum,  coopertus 
corio  albo,  qui  incipit  in  secundo  folio  post  tabulam  errorum  : 
dictus,  et  finit  in  penultimo  folio  :  in  crimine.  »  —  «  Item,  pro- 
cessus CONTRA  HERETicos,  coopcrti  corio  viridi,  qui  incipiunt  in 
secundo  folio  :  suam,  et  finiunt  in  penultimo  folio  :  capellanos  s 
(R.  P.  Ehrle,  S.  J.,  Historia  biblioihecae  Romanorum  pontificum,  I, 
p.  338  (n"  661),  358  (n*'  925).  —  M.  Gh.  Molinier  a  donné  une  des- 
cription et  une  analyse  du  ms.  4030  :  Études  sur  quelques  manu- 
scrits des  bibliothèques  d'Italie  concernant  l'Inquisition  et  les  croyances 
hérétiques  du  XII^  au  XVIl^  siècle,  p.  89  et  suiv.,  181  et  suiv.  (Paris, 
Leroux,  1887,  in-H».  Extr.  âos  Archives  des  missions  scientifiques  et 
littéraires,  t.  XIII). 


Ci^  INTRODUCTION. 

Guinelmus  Causo,  monerius  de  Ax. 

Gualharda,  filia  Pétri  de  Canals,  de  Sauralo. 

Petrus  Rubei,  reclor  ecclesie  de  Merenchis. 
Contra  Arnaldum  de  Savinhaco,  de  Tharascone  : 

Bertrandus  Gorderii,  de  Appamiis. 

Petrus  de  Maishelaco,  de  Tarascone. 

Johannes  Yfortus,  de  Tarascone. 
Contra  Berexgaricm  Scola,  de  Fuxo  : 

Gentilis,  uxor  Pétri  Scoia. 

Faber  de  Montealto. 

Guiihelmus  Bauzeih,  procurator  rectoris  ecclesie  de 
Ventenaco. 

Gaufridus  de  Ventenaco. 
Contra  Gcillelmdm  Austatz,  de  Ornolaco  : 

Gualharda,  uxor  Bernardi  Ros,  de  Ornolaco. 

Alazaicis,  uxor  Pétri  de  Borda,  de  Ornolaco. 

Raymundus  Barravi,  clericus  de  Ornolaco. 

Julianus,  clericus  de  Ornolaco. 

Barchinona,  uxor  Bernardi  de  Borda,  de  Ornolaco. 

Petrus  de  Borda,  de  Ornolaco. 
Contra  Beatricem,  uxorem  Othonis  de  Ecclesia,  Qeo?(DAM  de 
Adalone  : 

Guillelmus  Rosselli,  de  Adalone. 

Guillelmus  de  Monte  alto,  rcctor  de  Adalone. 
Contra  GuFLLERMAM,  uxorem  Bernardi  Benêt  : 

Alazaicis,  uxor  Pétri  Munerii,  de  Ornolaco. 

Gentilis,  filia  Guillermi  Ros,  de  Ornolaco. 

Raymundus  Beneti,  de  Ornolaco. 
Contra  Raïmdîvdum  Valsiera,  de  Ax  : 

Johannes  Barra,  de  Ax. 

Petrus  de  Galhaco,  de  Tarascone. 
Contra  personas  nominatas  a  predicto  Valsiera,  contra  Smo- 
NEM  Barta  : 

Guillerma,  uxor  Pradas  Savinha,  de  Ax. 
Contra  Bernarddm  Franca,  de  Golerio,  de  Vie  de  Ses  : 

Guillelmus  Seguelati,  de  Golerio,  parrocliia  de  Sos. 

Guillelmus  Bertrandi,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 

Raymundus  Mediaviile,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 


INTRODUCTION.  CV 

Bcrnardus  Maria,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 

Arnaldus  Augerii,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 

Pclrus  Babas,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 

Arnaldus  Maurini,  de  Golerio,  parrochia  de  Sos. 
Gonlra  Raymundum  de  Area,  alias  Borde  de  Tinoaco  : 

Guillernius  de  Gornellano,  de  Lordalo. 

Raymundus  Seguini,  de  Tinhaco. 

Arnaldus  Laufre,  de  Tinhaco. 
Contra  x\r!valddm  Tëxtorem,  de  Sellis  : 

Guillelmus  Perdiguator,  de  Sellis. 

Johannes  de  Sellis. 

Arnaldus  Bertrandi,  de  Rupe  Ulmesii. 

Pelrus  Gilberti,  de  Sellis. 
Gontra  Adalaicam,  filiam  Aicredi  Boreti,  de  Caussone  : 

Guillelmus  d'en  Home  de  Lassur. 
Gontra  Raimdnddm  Sicredi,  de  Asco  : 

Bernardus  Gumberti,  de  Ax. 

Joan  Pétri  Amclii,  de  Ascone. 

Bernardus  Vincenlii. 

Asco  de  Podio,  de  Ascone. 

Bernardus  Poncii,  de  Ascone. 
Contra  Ar.xaldcm  Savinhani,  de  Capite  pontis  Tarasconis  : 

Vesianus  Textoris,  de  Capite  pontis  Tarasconis. 

Guillermus  Tibaldi,  de  Tarascone. 

Johannes  MonLanerii,  de  Tarascone. 
Gontra  Ameltum  de  Rivis,  vicarium  perpetuom  de  Unaco  : 

Nicholaus  de  Prato,  presbyter. 

Bartholomeus  Ugonis  de  Savarduno,  claverius  priora- 
tus  de  Unaco. 
Contra  Arnalddm  de  Vernhola,  de  Mercatali  : 

Johannes  Ferrerii,  de  Boregia. 

Guillermus  Ros,  de  Rivobuxa. 

Guillermus  Bernard!  Jot,  de  Gauderiis,  diocesis  Mira- 
piscensis. 

Guillermus  Bonrii,  de  Piano  Vilarii. 

Guillermus  Pecs,  de  Rivobuxa. 

Frater  Petrus  Recort,  ordinis  Carmelitarum. 
Omnes  sludentcs  Appamiis. 


cviij  INTRODUCTION. 

seur  de  Jacques  Fournier,  lesquelles,  — je  parle  de  celles 
de  1329,  —  rendirent  à  la  liberté  plusieurs  des  hérétiques 
que  Jacques  Fournier  avait  condamnés  au  «  mur.  » 

Je  viens  de  prononcer  le  nom  de  Limborch  :  tout  le  monde 
sait  que  nous  lui  devons  l'édition  du  Liber  sententiarum 
de  Bernard  Gui.  Or,  l'évêque  de  Pamiers  a  fait  avec  cet 
inquisiteur  plusieurs  actes  de  poursuite.  C'est  ainsi  que  le 
Liber  sententiarum  nous  le  montre  à  l'œuvre. 

1°.  Le  8  décembre  1319,  à  Carcassonne,  l'évêque  de  Pa- 
miers et  l'évêque  de  Saint-Papoul,  juges  dans  la  cause  en 
vertu  d'un  mandat  apostolique,  condamnent  Bernard  Déli- 
cieux à  la  prison  perpétuelle  et  lui  assignent  pour  cachot 
«  strictum  murum  qui  situs  est  inter  civitatem  Carcassonam 
et  flumen  Araris  ' .  » 

2°.  Le  2  août  1321,  à  Pamiers,  dans  le  cimetière  Saint- 
Jean  extra  muros,  Jacques,  évêque  de  Pamiers,  Bernard 
Gui  et  Jean  de  Beaune,  inquisiteurs,  prononcent  quatre 
sentences,  decrucibus,  immurationis,  contra  relapsum, 
contra  duos  valdenses  '-'. 

3".  Les  4  et  5  juillet  1322,  à  Pamiers,  dans  le  cimetière 
Saint-Jean  extra  ?nuros,  Jacques,  évêque  de  Pamiers,  avec 
l'évêque  de  Mirepoix,  Bernard  Gui  et  Jean  de  Beaune,  inqui- 
siteurs, et  l'official  de  Rieux,  tient  un  «  sermo  publicus,  » 
où  ils  prononcent  des  grâces  de  croix,  des  délivrances  de 
prison,  des  pénitences  et  des  condamnations  au  «  mur^.  » 

4°.  Le  19  juin  1323,  à  Pamiers,  Jacques,  évêque  de 
Pamiers,  Bernard  Gui  et  Jean  de  Beaune,  inquisiteurs,  font 
un  «  sermo  publicus^.  » 

5".  Les  4  et  5  juillet  1322,  à  Pamiers  probablement, 

1.  Limborch,  Liber  sententiarum,  p.  268-273. 

2.  Ibid.,  p.  286-289. 

3.  Limborch,  op.  cit.,  p.  291-298. 

4.  Ibid.,  p.  393.  Les  noms  des  intéressés  sont  seuls  donnés. 


INTRODUCTION.  cix 

Jacques,  évêque  de  Pamiers,  Bernard  Gui  et  Jean  de  Beaune, 
inquisiteurs,  rendent  une  sentence  d'exhumation  contre  deux 
hérétiques  morts  dans  l'impénitence^ 

Le  fonds  Doat  fournit  quelques  autres  indications  utiles 
pour  apprécier  l'activité  de  Jacques  Fournier  comme  juge. 
Le  tome  XXVII  donne  ce  simple  renseignement  qu'il  avait 
entendu  le  carme  Pierre  Record',  que  son  successeur  con- 
damna ;  mais,  dans  le  tome  XXYIII,  Jacques  Fournier 
reprend  ce  grand  zèle  qui  éclate  dans  lems.  4030  du  Vatican  : 

1".  Les  7,  8,  9  et  22  août  1324,  à  Pamiers,  in  caméra 
episcopali,  assisté  de  Jean  du  Prat,  inquisiteur,  il  entend 
une  dernière  fois  vingt-trois  témoins  ou  prévenus  dont  l'ins- 
truction touche  à  sa  fin  ;  ils  confirment  leurs  aveux  anté- 
rieurs^, contenus,  plusieurs  du  moins,  dans  le  ms.  du 
Vatican. 

2".  Les  9,  10  et  11  août  1324,  à  Pamiers,  in  caméra 
episcopali,  assisté  du  même  inquisiteur,  il  fait,  en  présence 
d'un  grand  nombre  de  conseillers,  une  consultation  inquisi- 
toriale,  qui  occupe  quatre  séances  et  qui  porte  sur  chacun 
des  divers  prévenus  dont  le  sort  va  se  décider^. 

3».  Le  12  août  1324,  à  Pamiers,  dans  le  cimetière  Saint- 
Jean  extra  muros,  l'évêque  de  Pamiers  tient  un  sermo 
publicus  dans  la  forme  ordinaire  de  ces  actes,  serment  des 
officiers  séculiers,  sentence  d'excommunication  contre  ceux 
qui  font  obstacle  à  l'Inquisition,  grâce  des  croix,  délivrance 
de  la  prison,  abjuration  des  condamnés  qui  reçoivent  un  allé- 
gement de  peine,  peine  des  croix,  condamnation  au«  mur^.  » 

1.  Ibid.,  p.  333.  Leur  procès  se  trouve  dans  le  ms.  4030  du 
Vatican. 

2.  Fol.  150  v°. 

3.  Fol.  39  V0.43. 

4.  Fol.  43-56. 

5.  Foi.  50-70. 


ex  INTRODUCTION. 

4°.  Le  13  août  1324,  à  Pamiers,  dans  l'église  du  Camp, 
révêquede  Pamiers  et  JeanduPrat,  inquisiteur,  condamnent 
plusieurs  faux  témoins  «  ad  standum  in  scala,  »  un  dimanche, 
devant  l'église  du  Mercadal  ou  du  Camp,  et,  un  jour  ,de 
marché,  sur  la  place,  et  à  la  prison,  qu'ils  feront  aux  AUe- 
mans^  Même  jour,  grâce  des  croix  est  faite  à  la  femme 
Gausie  ;  et  l'on  procède  à  la  dégradation  de  Guillaume  Tra- 
ver  (  Traverii)  -. 

Même  jour,  sentence  contre  Bernard  Clerc  [Clerici)  et 
Raymond  de  Garanone,  condamnés,  le  premier,  «  ad  stric- 
tum  mûri  Carcassone  inquisitionis  carcerem  in  vinculis  fer- 
reis  ac  in  pane  et  aqua,  »le  second,  «  ad  murum  largum  de 
Alamannis^.  » 

5°.  Les  22  et  23  février  1325  (n.  st.),  à  Carcassonne, 
l'évêque  de  Pamiers  est  présent  et  prend  part  à  la  consulta- 
tion inquisitoriale  provoquée  par  Jean  du  Prat,  inquisiteur^ 

6°.  Le  24  février  1325  (n.  st.),  à  Carcassonne,  Marché 
couvert,  l'évêque  de  Carcassonne,  l'évêque  de  Pamiers,  Jean 
du  Prat,  inquisiteur,  avec  les  commissaires  des  archevêques 
de  Narbonne  et  de  Toulouse,  des  évêques  de  Béziers,  de 
Mirepoix  et  de  Saint-Pons,  tiennent  un  sermo  generalis, 
oiî  sont  intéressés  plusieurs  hérétiques  du  diocèse  de 
Pamiers. 

Tel  est  l'exposé  très  sommaire  des  actes  de  Jacques  Four- 
nier,  poursuivant  l'hérésie  comme  juge,  entendant  les  dépo- 
sitions, condamnant,  graciant  ou  prenant  part  aux  sermo- 
nes  où  comme  tel  il  devait  paraître.  De  tous  les  évêques  du 
Languedoc,   il  est  bien   celui   qui,   sous  le  pontificat  de 

1.  Fol.  76^-86. 

2.  Fol.  86. 

3.  Fol.  86  vo-93.  ^ 

4.  Fol.  96-107. 


INTRODUCTION.  cxj 

Jean  XXII,  a  déployé  le  plus  de  zèle.  Le  rang  suprême 
auquel  il  est  parvenu  et  la  réputation  de  haute  vertu  qu'il 
a  laissée  ne  donnent-ils  pas  une  valeur  particulière  à  toute 
sa  conduite  dans  cette  affaire?  S'il  fut  un  des  hommes  les 
plus  saints  et  les  plus  honorables  de  son  époque,  n'est-on 
pas  amené  à  penser  que.  la  poursuite  juridique  des  héré- 
tiques répondait  à  quelque  besoin  réel,  à  quelque  idée  de 
justice  sociale? 

Son  successeur,  le  dominicain  Dominique  Grima  (1326- 
1347),  fut,  lui  aussi,  un  homme  de  valeur.  Théologien  et 
exégète,  il  sut  joindre  à  la  science  le  goût  le  plus  éclairé, 
puisqu'il  fit  construire  au  couvent  de  son  ordre,  à  Toulouse, 
la  chapelle  de  Saint-Antonin,  dont  les  lignes  sévères  et  élé- 
gantes furent  relevées  par  des  peintures  du  plus  grand  art*, 
que  nous  admirons  encore  même  dans  leur  état  de  dégrada- 
tion. Il  régla  ses  relations  avec  les  hérétiques  sur  l'exemple 
de  son  prédécesseur  et  sur  le  droit  public  de  l'époque,  dont 
il  n'eût  pu  s'écarter  sans  danger.  Cependant,  bien  que  son 
épiscopat  ait  duré  vingt  ans,  les  documents  d'inquisition 
qui  lui  appartiennent  ne  sont  rien  en  comparaison  des  actes 
se  référant  aux  neuf  années  du  pontificat  de  Jacques  Four- 
nier  :  celui-ci  aura  fait  le  principal.  Voici  à  quoi  se  réduisent, 
dans  le  fonds  Doat,  les  actes  de  Dominique  Grima  : 

1°.  Les  13  et  14  janvier  1329  (n.  st.),  à  Pamiers,  in  aula 
episcopali,  Dominique  Grima,  évêque  de  Pamiers,  Henri 
Chamayou  {de  Chamayo)  et  Pierre  Brun,  inquisiteurs, 
appellent  en  consultation  un  grand  nombre  d'hommes  qua- 

1.  "Voy.  mon  volume  :  Organisation  des  études  chez  les  frères  Pré' 
chcurs,  p.  103,  il7,  HO  (Paris,  Picard,  1884,  in-8°).  A  l'époque 
où  j'ai  publié  ce  volume,  je  n'avais  pas  vu  tous  les  manuscrits 
qui  nous  parlent  de  ce  personnage  et  je  l'avais,  avec  les  Bénédic- 
tins, appelé  Dominique  Grenier.  Voy.  mon  autre  volume  :  Les 
frères  Prêcheurs  en  Gascogne,  p.  401. 


cxij  INTRODUCTION. 

lifiés  de  la  région  auxquels  ils  proposent  des  cas  avec  les 
extraits  des  dépositions  respectives ^  On  me  permettra  de 
ne  pas  en  dire  plus  long,  car  je  me  propose  de  consacrer  un 
paragraphe  spécial  aux  consultations  inquisitoriales. 

2".  Le  17  janvier  1329  (n.  st.),  à  Pamiers,  in  aula  epis- 
copali,  Dominique  Grima  et  les  deux  mêmes  inquisiteurs 
rendent  leur  sentence  contre  le  carme  Pierre  Record,  con- 
vaincu de  sorcellerie  ;  ils  le  condamnent  à  la  dégradation  et 
à  la  prison  perpétuelle  dans  le  couvent  de  son  ordre  à  Tou- 
louse 2. 

3°.  Les  16,  18  et  22  janvier  1329  (n.  st.),  à  Pamiers, 
dans  l'église  du  Camp  et  la  maison  épiscopale,  l'évêque 
et  les  deux  inquisiteurs  font  un  sermo  generalis  ;  ils  pro- 
noncent la  grâce  des  croix  en  faveur  de  quarante-deux  héré- 
tiques ;  ils  délivrent  de  prison  quatorze  condamnés,  dont  ils 
reçoivent  l'abjuration  ;  ils  édictent  une  pénitence  simple 
{penitencia  arhitraria)  sine  crucibus  contre  quatre  héré- 
tiques, cwn  crucibus  contre  quatre  autres  ;  ils  condamnent 
à  la  prison  huit  hérétiques,  prononcent  l'exhumation  contre 
trois  défunts  qui  sont  morts  dans  l'hérésie,  l'échelle  contre 
cinq  faux  témoins,  la  dégradation  ecclésiastique  contre  le 
curé  des  Allemans^. 

En  réalité,  est-ce  à  ces  trois  actes  que  se  borna  tout 
l'épiscopat  de  Dominique  Grima  ?  Vraisemblablement  non. 
Il  n'est  pas  impossible  que  d'autres  documents  soient  décou- 
verts un  jour. 

Nous  avons  vu,  à  côté  de  lui,  les  inquisiteurs  Henri  Cha- 
mayou  et  Pierre  Brun.  Avec  Jacques  Fournier  avaient 
siégé  Bernard  Gui,  Jean  de  Beaune  et  Jean  du  Prat,  et,  en 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  140  v«-146. 

2.  Ibid.,  fol.  150  vo-156. 

3.  Ibid.,  XXVII,  fol.  146  ^-149. 


INTRODUCTION.  cxiij 

outre,  d'après  le  ms.  du  Vatican,  Galhard  de  Pomiès  {de 
Pomeriis),  lieutenant  de  Jean  de  Beaune,  et  Guillaume 
Costa,  son  lieutenant  également.  C'est  peut-être  le  moment 
d'insister  sur  un  fait  plusieurs  fois  énoncé  déjà,  je  veux  dire 
la  présence  au  même  tribunal  et  l'entente  juridique  néces- 
saire du  juge  ordinaire  et  du  juge  délégué.  Les  évêques 
dont  il  me  reste  à  parler  m'en  fourniront  encore  l'occasion. 

6.  Les  évêques  de  Béziey^s,  de  Lodève,  de  Maguelonne, 
d'Agde,  etc.  Quand  on  parcourt  les  actes  de  l'Inquisition 
dans  le  Languedoc  au  xiif  siècle,  on  ne  manque  pas  d'être 
surpris  de  la  petite  part  qui  y  est  faite  aux  évêques  des  dio- 
cèses situés  aux  extrémités  nord  et  est  de  la  province.  Les 
évêques  de  Cahors  y  apparaissent  rarement,  alors  cepen- 
dant qu'au  début  l'Inquisition  s'exerça  avec  une  certaine 
intensité  dans  tout  le  Quercy.  C'est  à  peine  si  les  documents 
mentionnent  quelques  réconciliations  canoniques,  auxquelles 
ne  peut-on  encore  fixer  de  date*.  Nous  apercevons,  un 
moment,  en  1253,  Vivien,  évêque  de  Rodez  (1247-1274), 
à  Najac  «  ubi  fecit  et  adhuc  facit  fieri  inquisitionem,  »  puis 
à  Rodez,  où  il  appelle  six  des  habitants  de  Najac,  à  Ville- 
neuve d'Aveyron,  à  Millau;  du  moins  un  habitant  de  cha- 
cune de  ces  deux  localités  est  condamné;  mais  les  choses 
n'y  sont  pas  menées  jusqu'à  la  fin  avec  la  vigueur  première, 
au  grand  mécontentement  du  sénéchal  du  Rouergue^  Et 
c'est  tout. 

A  l'autre  extrémité  de  la  province,  il  en  va  de  même  :  les 
renseignements  manquent.  Un  acte  de  1260  énonce  sans 

1.  Bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  203  ;  Doat,  XXIII, 
fol.  6  v°-7.  —  Un  évêque  de  Lectoure  avait  aussi  fait  des  réconci- 
liations (bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  231  v»). 

2.  Voy.  la  lettre  de  Jean  d'Arcis  (de  Arcisio]  à  Alfonse  de  Poi- 
tiers du  21  février  1253  (J.  de  Laborde,  Layelles  du  Trésor  des 
chartes,  III,  n»  4039^,  p.  581). 

h 


cxiv  INTRODUCTION. 

doute  ce  fait  que  le  chapitre  et  l'évêque  de  Béziers  avaient 
juré  que  les  biens  des  hérétiques  n'iraient  point  à  leurs 
héritiers ^  conformément  à  la  jurisprudence  du  moment,  qui 
cependant  ne  réussit  pas  à  s'établir.  Mais  plus  rien  dans  tout 
le  xiif  siècle.  Il  faut  descendre  au  26  avril  1299  pour  ren- 
contrer l'évêque  de  cette  ville.  C'est  alors,  en  premier  lieu, 
Bérenger  Frédol  (1294- 1305) ^  un  canoniste  de  grande 
réputation.  Il  apparaît  comme  une  sorte  de  conciliateur, 
puisqu'il  exhorte  les  habitants  du  Bourg  de  Carcassonne  à 
accéder  aux  conditions  que  l'inquisiteur  propose  avant  de 
les  relever  de  l'excommunication  3.  Le  20  novembre  1305, 
il  adresse  de  Lyon  à  l'archevêque  de  Narbonne,  en  faveur 
de  Raymond  Gayraud,  d'Arqués  (Aude),  la  lettre  suivante, 
contenant  l'exposé  d'une  situation  qui  n'était  pas  absolument 
unique  :• 

Venerabili  in  Ghristo  fratri  Dei  gratia  archiepiscopo  Nar- 
bone,  vel  ejus  officiali,  Berengarius,  miseratione  divina  Bilter- 
rensis  episcopus,  salutem  in  Domino  sempiternam.  —  Sua 
nobis  Rairaundus  Gayraudi,  de  Archis,  vestre  diocesis,  lator 
presentium,  humili  et  sponlanea  confessione  monstravit  quod 
ipsc  olim,  a  qalbusdam  quos  credebat  orthodoxe  fidei  zelatores 
scductus,  pluries  a  duobus  annis  citra  participavit  Andrée  Jacobo, 

1.  Hist.  génér.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1468,  1469.  —  Les  habi- 
tants de  Béziers  écrivent  au  roi  pour  se  plaindre  que  G.  d'Ai- 
guesvives,  qui  se  fait  appeler  G.  de  Lodèvc,  soit  entré  en  posses- 
sion des  biens  de  son  gendre,  hérétique. 

2.  Deux  autres  Frédol  occupèrent  le  siège  de  Béziers  au 
xiye  siècle  :  Bérenger  Frédol  le  jeune  (1309-1312)  et  Guillaume 
Frédol  (1314-1349).  Ils  appartenaient  à  une  famille  bitterroise  qui 
donna  d'autres  dignitaires  à  cette  église  :  Raymond  Frédol,  cha- 
noine en  1249,  André  Frédol,  archidiacre  (1323-1346),  Bernard 
Frédol,  chanoine  en  1339,  Pierre  Frédol,  etc.  (Bibl.  de  Béziers, 
Ms.  6,  fol.  Ixvj,  Ivij,  Ixxxiij  v°,  Ixxxv,  Ixxxvij  v.)  Ce  registre  du 
xv«  siècle  contient  divers  règlements  de  l'église  de  Béziers. 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  283-288;  Mahul,  Cartulaire,  V,  651. 


INTRODUCTION.  CXV 

de  Savarlesio,  ac  quihusdamaliis  hcreticis  loquendo,  bibeiido, 
comedendo  cum  eis;  et  eorum  prcdicationes  audivit,  ipsosque 
adoravil  et  associavit  muUolie[n]sgenibus  flexis,  BenediciteiQY 
dicendo,  ac  eis  peccuniam  et  aliquaalia  de  suo  proprio  pro  eorum 
necessitalibus  minisLravit.  Que  omnia  in  scriptura  coram  nobis 
confecta  plenius  conlinentur.  Unde  errorem  advertens  quem 
sub  specie  recti  iidem  predicaverant  sibi  seductores,  supplicavit 
humiliter  sibi  ab  excommunicationis  sententia,  quam  propterea 
noscitur  incurrisse,  absolutionis  beneficium  per  Sedem  Aposto- 
licam  misericorditer  impertiri  et  alias  anime  sue  saluti'  provi- 
der!. Nos  autcm,  ejusdem  Raimundi  confessione  audita,  pie 
malris  Ecclesie,  que  non  claudit  gremium  redeunti,  vesligiis 
inhérentes,  Ipsum  Raimundum  ab  excommunicationis  sententia, 
quam  ex  predictis  causis  sponte  confessatis  apud  nos  in  scriptis 
remanentibus  incurrit,  auctoritate  domini  pape,  cujus  peniten- 
tiarii^  curam  gerimus,  duximus  absolvendum  secundum  for- 
mam  Ecclesie  consuetam,  abjurata  per  eum  prorsus  omni 
heretica  pravitate;  sibique  penitcntiam  injunximus,  prout 
secundum  Deum  et  anime  sue  saluti  vidimus  expedire;  cir- 
cumspecLioni  vestre  auctoritate  committentes  prefata  quatenus, 
si  bona  dicti  Raimundi  sunt  per  inquisitores  Carcassone  vel 
quosvis  alios  ex  causis  arrestata  predictis,  ipsa  eidem  Rai- 
mundo  faclatis  restitui  indilate,  nisi  sit  aliud  canonicum  quod 
obsislat.  Datum  Lugduni,  xii°  kls.  decembris,  ponlificatus 
domini  démentis  pape  quinli  anno  primo  ^. 

Le  5  décembre  suivant,  Bérenger  Frédol  accordait  des 
lettres  d'absolution  à  Guillaume  Escannier,  d'Arqués,  qui 
obtenait  par  là  même  d'être  remis  en  possession  de  ses  biens  ^. 

1.  Ms.  :  salubriter. 

2.  Ms.  :  paenitentiarius . 

3.  Doat,  XXXIV,  fol.  87-88.  Ramenée  à  l'orthographe  du 
xm^  siècle. 

4.  Lettre  de  Bérenger  Frédol,  évéque  de  Béziers  et  pénitencier 
du  pape,  à  l'archevêque  de  Narboanc  (Molinier,  Éludes,  p.  479). 
—  Lettre  du  lieutenant  de  Pierre  Radulphe,  procureur  du  roi 
pour  les  confiscations,  du  24  décembre  1305  (ibid.,  p.  179,  180). 


cxvj  INTRODUCTION. 

Ces  lettres  n'infirment  en  rien  l'observation  déjà  faite  au 
sujet  de  l'action  combinée  des  évêques  et  des  inquisiteurs,  car 
l'évêque  agit  au  nom  du  pape.  Les  documents  d'inquisition 
sont  rares  ici.  Sans  doute,  on  peut  croire  sans  témérité 
que  ce  silence  provient  de  lacunes  trop  étendues  dans  la 
suite  des  documents.  Il  reste  vrai  cependant  que,  durant 
tout  le  XIII''  siècle,  l'effort  principal  de  la  poursuite  s'accuse 
surtout  à  Toulouse,  à  Carcassonne  et  à  Albi.  Sous  le  pontifi- 
cat de  Jean  XXII,  elle  s'étend  ;  il  est  aisé  de  la  suivre  dans 
le  bas  Languedoc.  J'en  ai  déjà,  à  plusieurs  reprises,  fait 
pressentir  la  raison ,  du  moins  la  principale  raison  histo- 
rique. Elle  remonte  au  mouvement  fraticelle,  qui  eut  son 
centre  à  Narbonne  et  troubla  tout  le  rivage  du  golfe  du 
Lion,  ou  même  la  chaîne  dés  Cévennes  méridionales.  Le 
fait,  d'ailleurs  connu,  n'a  jamais  cependant  été  appro- 
fondi; il  n'a  pas  été  de  la  part  des  historiens  l'objet  de 
recherches  spéciales.  Les  tomes  XXVII  et  XXVIII  du  fonds 
Doat  présenteraient  pour  ces  recherches  un  intérêt  sérieux  ' . 

1.  J'indique  ici  les  principales  confessions  reproduites  dans 
Doat  in  extenso  ou  par  extraits  : 

1320.  —  Confession  de  Mathieu,  curé  de  Belbèze  (Aude)  (Doat, 
XXVII,  fol.  85-87). 

1319-1322.  —  Confessions  ou  fautes  {culpae)  de  huit  béguins  de 
Clermont-l'IIérault  et  de  Lodève  proposées  au  conseil  réuni  en 
consultation  à  Lodève,  le  3  j  uillet  1323  (Doat,  XXVIII,  fol.  1 1  vo-27). 

Avant  1325.  —  Confessions  de  douze  béguins  de  Narbonne  ou 
du  Narbonnais  et  d'Olargues  (Hérault)  (ibid.,  fol.  116-136  v"»). 

1325.  —  Aveux  de  dame  Prons  Bonet,  de  Saint-Michel  de  La- 
cadière,  diocèse  de  Nimes.  Curieux  et  importants  (Doat,  XXVII, 
fol.  51-79). 

1325.  —  Aveux  de  Manent  Rose,  de  Lodève  (ibid.,  fol.  79  vo-82). 

Février  1325.  —  Aveux  de  Bernard  Fenassa  et  de  Pierre  Astruc, 
d'Albi  (ibid.,  fol.  32-35). 

Septembre  et  novembre  1325.  —  Aveux  de  Jean  Orlach,  de 
Montpellier  (ibid.,  fol.  24-26). 


INTRODUCTION.  cxvij 

On  y  trouve  des  dépositions  fort  circonstanciées  de  béguins, 
spirituels  et  fraticelles,  qui,  s'ajoutant  aux  pages  consa- 

Octobre  1325.  —  Aveux  do  Raymond  Jean,  sorti  de  l'ordre  des 
frères  Mineurs,  de  Montréal  (Aude)  (ibid.,  fol.  35-42). 

Octobre  1325.  —  Aveux  de  Biaise  Boyer,  de  Narbonne  (ibid., 
fol.  83  vo-85). 

Novembre  1325.  —  Aveux  d'Etienne  Gramat,  de  Villeneuve- 
les-Béziers  (ibid.,  fol.  9-10). 

Novembre  1325.  —  Aveux  d'Alissète,  habitant  Montpellier 
(ibid.,  fol.  30-32). 

Novembre  1325.  —  Aveux  d'Ermessinde  Gros,  femme  de  Jean 
Castanié,  de  Lodève,  alors  à  Gignac  (Hérault)  (ibid.,  fol.  14-lG). 

Novembre  1325.  —  Aveux  de  Sibile  Gazelle,  veuve  de  Guil- 
laume Gazelle,  de  Gignac  (ibid.,  fol.  16-18). 

Novembre  1325.  —  Aveux  de  Pierre  Massot,  de  Béziers  (ibid., 
fol.  12  vo-14). 

Décembre  1325.  —  Aveux  d'André  Bérenger,  de  Montagnac 
(ibid.,  fol.  11). 

Décembre  1325.  —  Aveux  d'Agnès,  femme  d'André  Bérenger, 
de  Montagnac  (ibid.,  fol.  11  v''-12). 

Août  1327.  —  Aveux  de  Guillelme  Maze,  de  Calvairac,  diocèse 
de  Castres  (ibid.,  fol.  82-83). 

Novembre  1327  et  octobre  1328.  —  Confessions  de  Raymond 
Cathala,  prêtre,  de  Roujan,  diocèse  de  Béziers  (ibid.,  fol.  42-45). 

1328.  —  Aveux  de  Guillaume  Molinier,  clerc,  de  Béziers  (ibid., 
fol.  48  vo-51). 

Octobre  1328.  —  Déposition  de  Durand  Bonnet,  de  Saint-Michel, 
diocèse  de  Nîmes  (ibid.,  fol.  26-30). 

1325  et  1329.  —  Confessions  de  Guillaume  Marcon,  de  Pézénas 
(ibid.,  fol.  210-212). 

Août  1327,  janvier  et  septembre  1329.  — Confessions  de  Barthé- 
lémy Pays,  d'Albi  (ibid.,  fol.  198-199). 

Janvier  et  février  1329.  —  Confessions  de  Raymond  Garrigues, 
d'Albi  (ibid.,  fol.  199  vo-200). 

Juin  1329.  —  Aveux  de  Raymond  Boyer,  de  Yillemagne  (ibid., 
fol.  200-201). 

Juillet  1329.  —  Aveux  de  Guillaume  Benoit,  de  Gazouls-l'Hé- 
rault  (ibid.,  fol.  212). 

Juillet  1329.  —  Confession  de  Jean  Mauran,  de  Pézénas  (ibid., 
fol.  212  ^-215). 


cxviij  INTRODUCTION. 

crées  par  Bernard  Gui  à  la  description  de  leurs  doctrines, 
permettraient  de  caractériser  l'état  d'âme  des  populations 

A  titre  d'exemple,  je  place  sous  les  yeux  du  lecteur  les  aveux  de 
Bernard  Pastou  {Pastoris),  de  Marseillan  (Hérault),  du  19  mai  1329. 

«  Bernardus  Pastoris,  de  Marcelhano,  mercator,  habitator  Pede- 
nacii  diocesis  Agathensis,  sicut  per  ipsius  confessionem  sub  anno 
Domini  M°  CGC°  XXIX»,  mense  mail,  xix^  die,  factam  et  proces- 
sum  inde  habitum  apparet,  veniens  spontanea  voluntate,  non 
vocatus  nec  citatus  per  episcopum  nec  inquisitorem,  set  per  ali- 
quos  alios  complices  suos  inductus  in  domo  episcopali  Bitterris, 
ubi  tune  nos  frater  Henricus  de  Chamayo,  ordinis  Predicatorum, 
inquisitor  Carcassone,  eramus,  quandam  papiri  cedulam  scrip- 
tam  nobis  presentari  et  tradi  per  aliquos  de  familiaribus  dicti 
domini  episcopi  procuravit  et  fecit,  cujus  ténor  sequitur  in  hec 
verba  : 

«  Significatur  religiose  majestati  domini  inquisitoris  heretice 
pravitatis  in  senescallia  Carcassone,  seu  ejus  locumtenenti,  quod, 
cum  eo  anno  Begguini  heretici  et  de  heresi  dampnati  fuissent 
combusti  juxta  castrum  de  Pedenacio  mandato  domini  nostri 
Régis  et  domini  inquisitoris,  mandato  Summi  Pontiticis  et  dornini 
episcopi  Agathensis,  hinc  est  quod  quidam  perverso  spiritu  imbu- 
tus,  adherens  heretice  pravitati,  animum  suura  ad  fidem  eorum 
perversis  operibus  ac  hereticis  et  dampnosis  suasionibus  immittens, 
eorum  perversa  opéra  sequendo,  quadam  die,  post  combustionem 
heroticorum,  et  specialiter  post  combustionem  cujusdam  vocati 
Fornayro,  et  ejus  sociorum,  Bernardus  Barleti,  notarius,  catholice 
fidei  spernens  doctrinam,  et  mandata  apostolica  et  domini  nostri 
Régis  et  dicta  domini  Agathensis  episcopi,  si  potuisset,  impu- 
gnando,  et,  quod  deterius  est,  sibi  adhérentes  habuisset  contra 
fidem  catbolicam  infringendo  {sic),  accessit  ad  locum  ubi  dictus 
Fornayro  et  alii  superius  uominati  sunt  combusti,  et  flexis  genibus, 
lanquam  adoraret  eorum  nequitiam,  accepit  de  ossibus  dictorum 
combustorum  hereticorum  et  de  lieresi  dampnatorum  et  pro  heresi 
juste  mandato  domini  nostri  Summi  Pontificis  ac  domini  nostri 
Régis  légitime  combustorum,  et  ipsa  ossa  in  pallio  sive  sindonc 
involvens  cum  multa  revercntia,  ac  si  essent  roliquie  sanctorum, 
accepit  et  secum  asportavit;  et,  cum  per  quosdam  supervenientes 
peteretur  a  dicto  Raymundo^  quid  faciebat  ibi,  ipse  Raymundus 

1.  Plus  haut  :  Bernardus. 


INTRODUCTION.  cxix 

méridionales  victimes  d'un  mysticisme  social  faux  et  subver- 
sif. Aussi  voyons- nous  les  évêques  ne  pas  connaître  de 

respondit  :  «  Ego  colligo  de  ossibus  istorum  combustorum  vere 
martirum,  quia  pro  certo  ipsi  erant  sanioris  fidei  quam  illi  qui 
eos  fecerunt  comburi,  et  de  hoc  habeo  fidem  meam;  et  ipsi  erant 
optimi  christiani,  et  cum  magno  prejudicio  et  contra  jus  sunt 
combusti  et  credo  martires  et  eorum  fidem  laudo  et  credo  quod 
sint  in  Paradiso.  »  Sic  tune  testes  infrascripti  ejus  vesaniam  et 
incredulitatem  ac  otiam  hereticam  pravitatem  increpantes,  dixe- 
runt  dicto  Raymundo  :  «  Ut  quid  talia  facitis  et  talia  dicitis  ac 
asseritis  in  rebellionem  catholice  fidei,  quia  certe  nos  credimus 
quod  quidquid  per  sanctam  Ecclesiam  fit  digne  et  juste  fiât,  quia, 
si  non  essent  reperti  lieretici  et  pro  heresi  dampnati,  jam  non 
devenissent  ad  talem  senlentiam.  »  —  Ad  que  respondens  dictus 
Raymundus  Barleti  dixit  hec  verba  vel  similia  :  Vos  janglayres 
près,  que  hieu  teni  per  bos  crestias  et  per  verays  martirs  ;  et  d'ayso 
non  poyria  miiclar  que  hieu  non  cresa  que  sian  estalz  bos  crestias. 
Et  nichil  aliud  posset  [sic]  sibi  dari  intelligi  contra  suam  opinio- 
nem  predictam.  Quare  supplicatur  vestre  magnifies  dignitati  ut 
ex  vestro  officio  super  premissis,  in  augmentum  et  conservatio- 
nem  ac  etiam  ad  evitandum  periculum  scliismatis  fidei  chris- 
tiane,  super  premissis  per  vos  adhibeatur  remediura  oportunum. 
Et  ad  informandum  vos  nomiuantur  testes  :  Imbertus  de  Ruppe- 
fixa,  domicellus,  Johannes  Maurandi. 

«  Qua  quidem  cedula  ut  premittitur  presentata  et  per  nos  recepta, 
dictum  Bernardum  ad  nostri  presentiam  fecimus  evocari.  Qui  in 
judicio  constitutus,  juratus  de  veritate  dicenda,  postmodum  roco- 
gnovit  se  fecisse  fieri  et  dictari  eandem  per  magistrum  Guillel- 
mum  Lombardi,  clericum  et  procuratorem,  Pedenacii  habitato- 
rem,  et  scribi  per  Petrum,  clericum  magistri  Arnaudi  Vasconis, 
notarii  dicti  loci,  ad  instantiam  et  instructionom  Guillelmi  Mas- 
conis,  do  Pedenacio,  apotecarii,  qui  ipsam  cedulam  seu  substan- 
tiam  facti  super  quo  formata  fuit,  consentientibus  aliquibus  aliis 
complicibus  inferius  nominandis,  primitus  scripsit  manu  propria 
in  vulgari,  et  postmodum  eam  sic  in  vulgari  scriptam  fecerunt 
formari  et  transcribi  in  forma  predicta.  Vocatis  autem  Johanne 
Morenni,  Guillelmo  Mascone,  Imberto  de  Ruppefixa,  Durando  de 
Podio,  Guillelmo  de  Casulis,  a  quibus  idem  Bernardus  primo 
asserebat  se  audivisse  narrare  factum  predictum  in  dicta  cedula 
expressum,  et  quod  a  principio,  ut  dixit,  credebat  fuisse  verum, 


cxx  INTRODUCTION. 

repos  qu'ils  n'aient  réprimé  de  tels  excès,  dans  lesquels 
donnaient  tant  le  clergé  séculier  que  le  clergé  régulier. 

et  coram  nobis  inquisitore  predicto  uno  post  alium  singulariter 
in  judicio  constitutis  ac  mpdio  juramento  interrogatis  si  sciebant 
factura,  prout  in  ipsa  cedula  continebatur,  fuisse  verum,  et  primo 
respondentibus  se  nichil  scire  de  ipso  facto  nisi  per  auditum  dici 
alienum,  excepte  dicto  Jobanne  Mauranni,  qui  asseruit  ipsum 
factura  fore  verum  et  deposuit  de  sciencia  et  de  visu  ;  tandem 
prefatis  Jobanne  Mauranni  et  Iraberto  de  Ruppefixa  in  dicti  Ber- 
nardi  presentia  affrontatis  et  in  judicio  constitutis  et  de  veritate 
dicenda  juratis,  negaverunt  unus  post  alium  se  dixisse  predicto 
Bernardo  factura  predictum  et  aliquid  scire  de  ipso  facto,  excepto 
dicto  Imberto,  qui  cura  dicto  Jobanne  Mauranni  finaliter  asse- 
ruit se  scire  et  vidisse  prout  in  culpa  sua  inferius  postea  recitanda 
plenius  est  expressum. 

«  Quibus  omnibus  preraissis  sic  actis,  babita  suspitione  per  nos 
inquisitorem  predictum  ex  verisimilibus  coujecturis  et  circums- 
tantiis  in  eisdem  tune  notatis,  de  consilio  discretorum  ibidem  pre- 
sentium,  eosdem  Bernardum,  Johannem,  Guillelmum  et  Imber- 
tum  in  carcere  fecimus  detineri.  Qui  omnes  sic  detenti  et  in 
carcere  reclusi  per  paucos  dies  apud  Bitterrim  fuerunt  auditi, 
interrogati  et  super  premissa  cedula  plenius  examinati;  tandem- 
que  post  multas  exhortationes,  interrogationes  et  requisitiones 
eis  factas,  falsitatem  et  machinationem  per  eos  factam  inimicabi- 
liter  et  dolose  contra  dictum  Raymundum  apperuerunt  unus  post 
alium  non  tamen  ex  toto  nec  clare,  donec  fuerunt  in  dicto  car- 
cere per  dies  multos  detenti  et  apud  Carcassonam  adducti.  Dictus 
tamen  Imbertus  fuit  primus  qui  predictam  falsitatem  et  macbi- 
nationem  apperuit  et  detexit,  non  tamen  ex  integro,  donec  omnes 
predicti  nno"",  scilicet  B.  Pastoris,  Jobannes  Maurini,  Imbertus 
et  Guillelmus  fuerunt  apud  Carcassonam  adducti  et  in  ipso  muro 
detenti.  Demum  vero  dictus  Bernardus,  post  multas  exborta- 
tiones,  inductiones  et  deductiones,  effusis  lacrimis,  modum  et 
sériera  totius  tractatus  et  macbinationis  predicte  falsitatis,  codule 
fabricationis  et  consontientes  in  eis  corde  gcmebundo  detexit,  ac 
confessus  fuit  quod,  licet  a  principio  dixisset  se  credere  contenta 
in  ipsa  cedula  fore  vera,  prout  ab  ipsis  Jobanne  Mauranni,  Guil- 
Iclmo  Mascon  et  Imberto  predictis  seaudivisseasser[eb]at,  bnali- 
ter  tamen  bene  perpendit  ex  dictis  predictorum  et  circumstantiis  in 
dicto  tractatu  habitis,  et  ita  firmiter  credidit  quod  predicta  omnia 


INTRODUCTION.  cxxj 

L'évêque  de  Magiielonne,  André  Frédol  (1318-1328),  pro- 

in  ipsa  cedula  contenta,  prout  contra  dictum  Raimundum  Bar- 
leti  proposita  orant,  non  esscnt  vera  set  falsa,  et  eidem  Raymundo 
Ba[rjleti  impusita  falso  et  niendaciter  per  malivolentiam  et  inimici- 
liam,  qiiam  ipse  et  alii  predicti  et  quidam  alii  de  Pedenatio  quos 
nominat  gerebant  et  habebant  contra  vel  apud  ipsum  Raymun- 
dum  Barleti,  ex  causis  quas  in  sua  confessionc  expressit;  et  hoc 
etiam  credebat  et  perpendebat  antequam  redderet  ceduiam  pre- 
dictam,  sicut  dixit;  quodque  in  itinere,  dum  ipse  qui  loquitur  et 
dictus  Johannes  Mauranni  ibant  apud  Bitterrim  ad  reddendum 
ceduiam  predictam,  dixit  ipse  loquens  dicto  Johanni  :  Li  cor  mi 
rahuse  formant  de  randre  aquesta  cedula;  et  dictus  Johannes 
Mauran  respondit  quod  bene  redderet  eam  nisi  esset  ibi  pro  teste 
scriptus.  Et  hoc  audito,  ipse  Bernardus  respondit  :  «  Melius  est 
quod  sitis  testes,  et  ego  ipsam  presentabo,  quia,  quanto  erunt 
plures  testes,  melius  probabitur  t'actum  predictura.  » 

«  Item,  quando  fuerunt  Bitterris,  ipse  B.  Pastoris  fecit  dictum 
Johannem  Mauran  recedere  et  reverti  Pedenatium,  ne,  si  videre- 
tur  per  dominum  inquisitorem,  esset  suspectus  quod  se  ingereret 
in  testem  non  vocatus  nec  citatus;  et  postea  fecit  enm  cum  aliis 
citari,  et  eisdem  citatis  minislravit  expensas  in  cena,  non  tamen  de 
pecunia  sua,  set  aliorum  consentientium  in  predictis. 

«  Item,  quandara  informationem  seu  inquestam  que  fiebat  in 
curia  regia  seu  vicarii  regii  Bitterris  contra  dictum  Raymun- 
dum  Barleti  super  quibusdam  casibus  officium  inquisitionis 
minime  tangentibus  tam  ad  expensas  proprias  quam  aliorum, 
pro  viribus  persequebatur  et  ducebat  in  odium  et  malum 
dicti  Raymundi  Barleti,  non  obstante  quod  crederet  contenta  in 
ipsa  cedula  non  esse  vera,  et  quod  etiam  dixisset  Johanni  Mau- 
ranni et  Guillelmo  Mascon  predictis  se  non  credere  ea  fore  vera 
nec  adhibere  ûdem  dictis  eorumdem,  et  quod  etiam  sibi  respon- 
dissent  :  Que  vous  a  que  far,  si  est  vray  ou  non,  soûl  que  on  vous  en 
porte  testimoni  ? 

«  Interrogatus  quare  ergo  reddebat  predictam  ceduiam  ex  quo 
sciebat  eam  contirere  falsitatem,  respondit  quod  propter  suum 
malum  et  son  dezastre,  ot  quod  volebat  quod  propter  illa  ipse 
Raymundus  Barleti  haberct  inde  malum  et  dampnum. 

«  Interrogatus  quare  malum  credebat  inde  eventurum  dicto  Ray- 
mundo Barleti,  si  ipsa  cedula  vel  contenta  in  ea  probarentur,  res- 
pondit se  nescire  modum  curie  domini  inquisitoris  ;  tamen  sciebat, 


cxxij  INTRODUCTION. 

cède  à  des  interrogatoires  et  fait  des  arrestations*;  les 
vicaires  généraux  de  Jacques  de  Concoz,  évêque  de  Lodève 
(1318-1322),  poursuivent  les  béguins,  qu'ils  mettent  en 
prison  2;  à  Béziers,  les  aveux  faits  «  in  curia  episcopi  »  se 
multiplient^;  à  Narbonne,  Germain  d'Alanh  [de  Alan- 
haîîo),  commissaire  délégué  de  l'archevêque,  se  porte  sur 
plusieurs  points  du  diocèse  ;  et  le  petit  diocèse  d'Agde  met 
en  mouvement  la  police  inquisitoriale.  Des  exécutions  de 
béguins  ont  lieu  à  PézenasS  à  Agde^  à  Béziers,  à  Capes- 
ut  dixit,  eadem  contenta  in  ipsa  cedula  fore  hereticalia,  et  quod 
dictus  Raymundus  propter  hoc  caperetur  et  in  carcere  poneretur 
et  detineretur,  et  postmodum  remitteretur  domino  episcopo  Bit- 
terrensi,  et  quod  ipse  episcopus  posset  de  ipso  Raymundo  facere 
a  sa  guiza,  sciens  tune,  ut  dixit,  quod  dictus  dominus  episcopus 
portabat  tune  eidem  Raymundo  Barleti  malam  voluntatem,  et 
quod  non  fecisset  sibi  nisi  malum  et  dampnum,  credens  tune,  ut 
dixit,  et  desiderans  quod  ipse  Raymundus  condempnaretur  ad 
perdendum  officium  suum,  scilicet  notariatus,  et  quod  perderet 
magnam  vel  majorem  partem  bonorum  suorum  ;  et  quod  hoc  sibi 
dixerant  aliqui  de  complicibus  predictis  et  aliis  hujus  facti  quod 
talia  erant  in  dicta  cedula,  que,  si  probarentur  et  causa  bene 
duceretur,  dictus  Raymundus  perderet  magnam  partem  bonorum 
suorum. 

«  Gommittens  premissa  a  xix»  die  maii  predicta  usque  ad  domi- 
nicam  subsequentem  que  fuit  xxî=»  dics  dicti  mensis,  et  quedam 
alia  que  in  circumstantiis  dicti  facti  sunt,  que  tractatum  peccu- 
nic  habende  pro  dicta  causa  ducenda  et  dihgentia  adhibenda  res- 
piciunt  et  tangunt,  que  longum  et  tediosum  esset  referre,  ac 
principio  veritatem  negavit  et  pluries  dejeravit,  asserens  nunc 
penitere  de  premissis  »  (Doat,  XXVII,  fol.  204-210). 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  16,  20.  —  André  Frédol,  précédemment 
chanoine  de  Maguelonne  et  évêque  d'Uzès,  était  de  la  même 
famille  que  les  Frédol  de  Béziers. 

2.  Doat,  XXVIII,  fol.  11  v°,  13,  15  v°,  21  v». 

3.  Doat,  XXVII,  fol.  12  v°,  13  v»,  14. 

4.  Ibid.,  fol.  204. 

5.  Doat,  XXVIII,  fol.  24  v». 


INTRODUCTION.  cxxiij 

tang,  à  Narboime,  à  Lodève,  à  Lunel'.  Chaque  exécution 
excite  la  ferveur  des  adeptes,  qui  recueillent  les  restes  des 
condamnés,  les  transportent  dans  leurs  maisons,  où  ils  les 
vénèrent  comme  des  reliques,  criant  à  la  persécution,  louant 
les  vertus  des  victimes,  répétant  qu'elles  appartenaient  à  la 
véritable  Église.  Cette  situation,  grave  sans  aucun  doute, 
explique  l'action  d'ensemble,  fondée  d'ailleurs  sur  une  règle 
de  la  procédure,  des  inquisiteurs  et  des  autorités  diocésaines, 
qui  déploient  une  extrême  activité.  Rien,  ce  me  semble,  n'en 
donnera  mieux  la  sensation  que  la  suite  chronologique  de 
leurs  actes  communs. 

U  novembre  i  3<8,  Garcassonne  (?).  —  Sentence  par  laquelle 
Barthélémy,  évêque  d'Alet,  Henri  Ghamayou,  inquisiteur  de 
Garcassonne,  Pierre  Brun,  inquisiteur  de  Toulouse,  Germain 
d'Alanh  {de  Alanhano),  vicaire  de  l'archevêque  de  Narbonne, 
Jean  Gaslanié  [de  Castanherid] ,  vicaire  de  l'évèque  de  Béziers, 
Bertrand  d'Auriac,  vicaire  de  l'évèque  de  Garcassonne,  et  Pierre 
Déodat,  vicaire  de  l'évèque  de  Gastres,  commuent  la  peine  en 
faveur  de  divers  détenus  appartenant  aux  diocèses  de  Nar- 
bonne, Béziers,  Garcassonne,  Alet,  Nîmes  et  Lodève^. 

-10  décembre  -1318,  Garcassonne.  —  Jean  de  Beaune,  inquisi- 
teur, écrit  à  révêque  de  Pamiers  pour  lui  annoncer  qu'il  délègue 
auprès  de  lui  comme  son  lieutenant  Galhard  de  Pomiès,  reli- 
gieux du  couvent  des  frères  Prêcheurs  de  la  ville^. 

4  322.  —  Raymond  d'Atho,  évêque  de  Mirepoix,  Bernard  Gui 
et  Jean  de  Beaune,  inquisiteurs,  condamnent  des  béguins  au 
ot  mur''.  » 

-12  septembre  -1322,  Toulouse.  —  «  Sermo  publicus  »  par 
Bernard  Gui,  inquisiteur,  assisté  des  commissaires  des  diocèses 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  9,  20,  21,  24,  30,  36;  XXVIH,  fol.  12, 
14,  14  vo,  15,  15  v»,  16,  17,  18,  19,  20,  24  v»,  26  v». 

2.  Doat,  XXVII,  fol.  3-7. 

3.  Lettre  pul)liée  par  M.  Molinier,  Études  sur  quelques  manus- 
crits des  bibiiotkéques  d'Italie,  p.  175  (Paris,  Leroux,  1887). 

4.  Limborch,  Liber  senlentiarum,  p.  330-333. 


cxxiv  INTRODUCTION. 

de  Montauban,  Albi,  Toulouse,  Rodez,  Auch,  Mirepoix,  Rieux 
et  Saint-Papoul^ 

2  juillet  ^1323,  Lodève.  —  Jean  de  Beaune,  inquisiteur,  et  les 
vicaires  généraux  de  Tévèque  de  Lodève,  Etienne  Villatou,  de 
Mende,  et  Bernard  de  Montégut,  font  une  consultation  inqui- 
sitoriale^. 

3  juillet  -1323,  Lodève,  in  cimiterio  vel  platea  ante  eccle- 
siam  Beati  Andrée.  —  Les  mêmes  font  un  «  sermo  publicus  »  : 
serment  des  officiers  et  barons,  abjuration  des  hérétiques  gra- 
ciés, imposition  de  croix,  condamnations  a  ad  murum,  »  dégra- 
dation sacerdotale  de  Bernard  Perrolas^. 

45  octobre  4323,  Narbonne.  —  L'archevêque  de  Narbonne 
donne  à  Germain  d'Alanh  [de  Alanhano)  ses  pouvoirs  pour 
procéder  contre  les  hérétiques  du  diocèse''. 

Vers  4328,  Carcassonne  (?).  —  Henri  Chamayou,  inquisiteur 
de  Carcassonne,  Pierre  Brun,  inquisiteur  de  Toulouse,  Hugues 
Auger,  officiai  de  Narbonne,  Durand  Catherini,  vicaire  de 
l'évêque  de  Maguelonne,  Hugues  de  Fontenilles,  officiai  d'Albi, 
Bertrand  d'Auriac,  vicaire  de  l'évêque  de  Carcassonne,  et  Jean 
Gastanié,  vicaire  de  l'évêque  de  Béziers,  reçoivent  ensemble  et 
chacun  pour  sa  partie  l'abjuration  d'hérétiques  des  diocèses  de 
Béziers,  Agde,  Maguelonne,  Albi  et  Carcassonne^. 

Vers  4328,  Carcassonne  (?).  —  Henri  Chamayou  et  Pierre 
Brun,  inquisiteurs,  Hugues  Auger,  officiai  de  Narbonne,  Durand 
Catherini,  vicaire  de  l'évêque  de  Maguelonne,  rendent  la  sen- 
tence par  laquelle  Na  Prons  Bonet  est  livrée  au  bras  séculier^. 

Vers  4328,  Carcassonne  (?).  —  Henri  Chamayou  et  P.  Brun, 
inquisiteurs,  Bertrand  d'Auriac,  vicaire  de  Tévêque  de  Carcas- 
sonne, Hugues  Auger,  vicaire  spécial  de  l'évoque  de  Saint-Pons, 
Durand  Catherini,  vicaire  de  l'évêque  de  Maguelonne,  Hugues  de 

\.  Limborch,  op.  cit.,  p.  334-372.  Cuipae  ou  dépositions  des 
condamnés,  p.  372-393. 

2.  Doat,  XXVIII,  foL  3-8. 

3.  Ibid.,  fol.  8-37. 

4.  Ibid.,  fol.  146  vo-147. 

5.  Doat,  XXVII,  fol.  87-89. 

6.  Ibid.,  fol.  95-90. 


INTRODUCTION.  cxxv 

Fonlenilles,  vicaire  de  révè(juc  d'Albi,  et  Jean  Gastanié,  vicaire 
de  l'évêque  de  Béziers,  fulminent  l'excommunication  contre 
divers  hérétiques  \ 

Vers  ^328,  Carcassonne.  —  Henri  Chamayou,  inquisiteur, 
en  son  nom  et  au  nom  de  Bernard  Gui,  évêque  de  Lodève, 
P.  Brun,  inquisiteur,  prononcent  une  sentence  d'exliumation 
contre  Manent  Rose,  morte  en  prison,  mais  hérétique'^. 

Vers  ^328.  —  Henri  Chamayou  et  P.  Brun,  inquisiteurs, 
Pierre  Déodat,  officiai  de  Castres,  député  par  l'évêque,  con- 
damnent Guillaume  Maze  à  la  prison  perpétuelle^. 

Vers  -1328,  Carcassonne  (?) .  —  Henri  Chamayou  et  P.  Brun, 
inquisiteurs,  Bertrand  d'Auriac  et  Germain  d'Alanh  [de  Alan- 
hatio),  vicaires  épiscopaux  de  Carcassonne  et  de  Narbonne,  pro- 
noncent des  sentences  d'exhumation  ^ 

20  février  1325  (n.  st.),  Mirepoix.  —  Raymond  d'Atho, 
évêque  de  Mirepoix,  écrit  à  Jean  du  Prat,  inquisiteur,  pour 
s'excuser  de  ne  pouvoir  assister  au  «  sermo  »  qui  se  tiendra  le 
dimanche  suivant  24  à  Carcassonne;  il  lui  annonce  qu'il  a 
nommé  son  commissaire,  qui  s'y  rendra  à  sa  place,  Bertrand 
de  Roumengous  [de  Romengosio]  ^. 

Même  jour,  Albi.  —  Béraud  de  Farges,  évêque  d'Albi,  écrit 
pour  le  même  objet;  il  a  désigné  pour  assister  au  «  sermo  » 
Hugues  de  Fontenilles,  son  officiai,  qui  procédera  avec  l'inqui- 
siteur contre  certains  habitants  de  la  ville  épiscopale  morts 
dans  l'hérésie®. 

'2\  février  •1325  (n.  st.),  Saint-Pons-de-Tliomières.  —  Ray- 
mond de  Roquecorne,  évêque  de  Saint-Pons,  écrit  à  Tinquisi- 
teur  pour  le  même  objet  :  il  a  nommé  son  commissaire,  qui 
assistera  au  «  sermo  »  à  sa  place,  Pierre  de  Saint-Hilaire,  curé 
de  Belbeze^ 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  91  v»-94. 

2.  Ibid.,  fol.  97-98. 

3.  Ibid.,  fol.  98  v<>-99. 

4.  Ibid.,  fol.  99  v»-107. 

5.  Doat,  XXVIII,  fol.  141  \o-142. 

6.  Ibid.,  fol.  144-146. 

7.  Ibid.,  fol.  143-144. 


cxxvj  V  INTRODUCTION. 

Même  jour,  Toulouse.  —  Les  vicaires  généraux  de  Tarche- 
vêque  de  Toulouse  nomment  commissaire  pour  assister  au 
«  sermo  »  du  dimanche  suivant,  à  Garcassonne,  Barthélémy 
d'Albi,  curé  de  Labèse^ 


22  février  ^3252,  Béziers.  —  L'évêque  de  Béziers,  écrivant 
à  l'inquisiteur  Jean  du  Prat,  s^excuse  de  même;  il  a  nommé 
ses  commissaires  pour  assister  à  sa  place  au  «  sermo  »  du 
dimanche  suivant,  Bernard  Chabot,  officiai,  et  Jean  Gastanié  [de 
Castanherio],  préchantre  de  Saint-Aphrodise^. 

22  et  23  février  ^  325  (n.  st.),  Garcassonne.  —  Pierre  Rodier, 
évêque  de  Garcassonne,  et  Jean  du  Prat,  inquisiteur,  font  une 
consultation  inquisitoriale,  en  vue  du  «  sermo  »  du  lendemain  ^ 

24  février  -1325  (n.  st.),  Garcassonne.  —  [L'évêque  de  Gar- 
cassonne, l'inquisiteur  Jean  du  Prat  et  les  commissaires  épisco- 
paux  font  le  «  sermo  »  annoncé.] 

-1"  mars  4325  (n.  st.),  Garcassonne,  couvent  des  frères  Prê- 
cheurs. —  Jean  du  Prat,  inquisiteur,  délivre  ses  lettres  d'abso- 
lution à  Jean  d'Avignon,  cardeur  de  draps,  de  Narbonne,  et  lui 
impose  des  pèlerinages.  Le  i  2  mars  suivant,  à  Sigean,  le  com- 
missaire épiscopal  approuve  l'absolution  et  les  pénitences^., 

Décembre  -1325.  —  Henri  Ghamayou  et  P.  Brun,  inquisi- 
teurs, en  leur  nom  et  au  nom  de  l'évêque  d'Agde,  Raymond 
Dupuy,  qui  s'est  excusé  par  lettre,  et  Jean  Gastanié  [de  Cas- 
tanherio),  commissaire  de  l'évêque  de  Béziers,  prononcent  des 
peines  (croix  et  pèlerinages)  contre  six  hérétiques''. 

'I'^'"  mars  -1327  (n.  st.),  Garcassonne,  Marché  couvert.  — 
«  Sermo  generalis  »  fait  par  les  évêques  de  Garcassonne  et 
d'Alet,  les  inquisiteurs  Jean  du  Prat  et  P.  Brun,  les  commis- 
saires épiscopaux  de  Narbonne,  Béziers,  Lodève,  Castres  et 
Albi^ 

1.  Doat,  XXVIII,  fol.  138  vo-140. 

2.  Chronologie  propre  de  l'évôquc  de  Béziers,  Guillaume  Frédol. 

3.  Doat,  XXVIII,  fol.  140  vo-14i. 

4.  Ibid.j  fol.  96-107. 

5.  Ibid.,  fol.  171-174. 

6.  Doat,  XXVII,  fol.  89  v°-9l. 

7.  Doat,  XXVIII,  fol.  178-186.  Suivent  les  dépositions  des  cou- 
pables, fol.  189  vo-252. 


INTRODUCTION.  Cxxvij 

<328.  —  Les  inquisiteurs  Henri  Giiamayou  et  Pierre  Brun, 
avec  les  officiaux  des  diocèses  de  Béziers,  de  Narbonne,  d'Albi, 
de  Castres  et  de  Garcassonne,  accordent  un  adoucissement  de 
peine  (des  pèlerinages  au  lieu  de  la  prison)  en  faveur  de  dix 
prisonniers  ' . 

^4  novembre  -1328,  Narbonne  (?).  —  Henri  Chamayou,' 
inquisiteur,  et  Germain  d'Alanb  [de  Alanhano),  archiprêlre 
de  Narbonne,  curé  de  Gapestang  et  inquisiteur  épiscopal  pour 
la  ville  et  le  diocèse,  font  remise  à  deux  condamnés  pour  hérésie, 
Biaise  Boyer  et  Matthieu,  des  peines  qu'ils  avaient  encourues^. 

\\  décembre  -1328,  Narbonne,  cimetière  Saint-Félix.  —  L'ar- 
chevêque de  Narbonne,  l'inquisiteur  apostolique  Henri  Cha- 
mayou et  rinquisiteur  diocésain  Germain  d'Alanh  tiennent  un 
a  sermo,  »  où,  entre  autres,  sont  condamnés  des  hérétiques  de 
Gapestang  et  de  Gessenon  (Hérault)  ^. 

\'2  décembre  <328,  Narbonne,  maison  archiépiscopale.  — 
Germain  d'Alanh  [de  Alanhano),  commissaire  diocésain,  donne 
ses  pouvoirs  à  l'inquisiteur  de  Garcassonne  [Henri  Ghamayou], 
pour  procéder  contre  Pierre  de  Arris,  chartreux'''. 

■19  et  20  mai  ^329,  Béziers,  in  caméra  episcopali.  —  Henri 
Chamayou  et  P.  Brun,  inquisiteurs,  André,  abbé  de  Saint- 
Aphrodise,  commissaire  épiscopal,  se  livrent  à  une  consulta- 
tion inquisitoriale  sur  divers  cas  qu'ils  exposent^. 

4  juin  -1329,  Béziers,  in  caméra  episcopi.  —  Autre  consul- 
tation inquisitoriale  tenue  par  l'évêque  et  l'inquisiteur*'. 

5  juin  4329,  Béziers,  m  aula  episcopali.  —  L'évêque  de 
Béziers  délègue  Henri  Ghamayou,  inquisiteur  apostolique,  dans 
la  cause  de  Pierre  Roger  ^. 

()  et  8  juin  ^329,  Béziers,  in  aula  episcopali.  —  L'évêque 
de  Béziers  et  Henri  Chamayou,  inquisiteur,  reçoivent  l'abjura- 
tion de  Jean  Roger,  prêtre,  d'Auriac  (Corrèze),  bénéficier  de 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  193  vo-196. 

2.  Ibid.,  fol.  109  v°-112. 

3.  Ibid.,  fol.  124-136. 

4.  Ibid.,  fol.  137. 

5.  Ibid.,  fol.  157-162. 

6.  Ibid.,  fol.  163-170. 

7.  Ibid.,  fol.  177-178. 


cxxviij  INTRODUCTION. 

Saiiit-Nazaire  de  Béziers.  L'inquisiteur  seul,  agissant  au  nom 
de  l'évêque,  lui  impose  des  pénitences  ^ 

[8  septembre  •1329],  Carcassonne,  Marché  couvert.  —  Les 
évêques,  les  inquisiteurs  et  les  commissaires  diocésains  reçoivent 
le  serment  du  sénéchal  et  d'autres  officiers;  ils  accordent  des 
grâces,  yraciae  de  crucibus^. 

-1329.  —  Les  inquisiteurs  et  les  commissaires  épiscopaux 
prononcent  des  peines  contre  huit  hérétiques  appartenant  aux 
diocèses  de  Maguelonne,  de  Carcassonne  et  d'Albi  ^. 

^329.  —  Henri  Ghamayou,  inquisiteur,  et  Bertrand  d'Au- 
riac,  commissaire  de  l'évêque  de  Carcassonne,  livrent  au  bras 
séculier  Adam  Baudit  de  Conques,  diocèse  de  Carcassonne'^. 

-1329,  —  Les  inquisiteurs  de  Carcassonne  et  de  Toulouse, 
Bernard  d'Auriac,  inquisiteur  diocésain  de  Carcassonne,  et 
Hugues  de  Fontenilles,  officiai  d'Albi,  livrent  au  bras  séculier 
Guillaume  Serre,  de  Carcassonne,  et  Isarn  Rainaud,  d'Albi^. 

4  329.  —  Les  inquisiteurs  Henri  Chamayou  et  P.  Brun  et 
Galhard  de  Saint-Michel,  officiai  d'Alet,  commissaire  épiscopal, 
livrent  Limoux  Nigri  au  bras  sécuUer^. 

4  329.  —  Les  inquisiteurs  et  les  commissaires  diocésains 
condamnent  «  ad  murum  »  des  hérétiques  des  diocèses  dWgde 
et  d'Albi  '. 

4329.  —  Les  inquisiteurs  Henri  Chamayou  et  P.  Brun,  avec 
les  commissaires  épiscopaux  de  Narbonne  et  d'Albi,  condamnent 
«  ad  murum  strictum  »  des  hérétiques  de  ces  diocèses". 

4  0  septembre  1329,  Carcassonne,  place  du  Marché.  —  Les 
inquisiteurs  et  les  commissaires  épiscopaux  d'Albi  ordonnent 
que  plusieurs  maisons  sises  à  Albi  et  une  métairie  près  de 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  171-177. 

2.  Ibid.,  fol.  188-190,  192. 

3.  Ibid.,  fol.  228-230. 

4.  Ibid.,  fol.  231-232. 

5.  Ibid.,  fol.  232  vo-234. 

6.  Ibid.,  fol.  234-235.  Il  avait  fait  se.s  aveux  en  avril  1326,  à 
Alet,  in  aula  episcopi  (ibid.,  fol.  216-225). 

7.  Ibid.,  fol.  241  v<»-245. 

8.  Ibid.,  fol.  245  ^-247. 


INTRODUCTION.  cxxix 

Réalmonl,  où  se  sont  accomplis  des  rites  hérétiques,  seront 
rasées  ^ . 

Cette  énumération  longue  et  partant  fastidieuse  ne  laisse 
pas  d'être  éloquente.  Dans  tout  le  Languedoc,  du  nord  au 
sud,  l'entente  entre  les  évêques  ou  leurs  délégués  et  les 
inquisiteurs  est  constante  '  et  de  droit ^.  On  dirait  qu'il  n'y 
a  plus  qu'un  seul  tribunal.  De  fait,  on  peut  conclure  à  une 
seule  justice,  la  justice  inquisitoriale. 

Nous  allons  voir  maintenant  les  inquisiteurs  à  l'œuvre. 


III.  Actes  di:s  inquisiteurs. 

1.  Les  inquisiteurs.  —  Il  me  paraît  utile  de  donner  tout 
d'abord  la  liste  chronologique  des  inquisiteurs.  La  voici 
telle  que  j'ai  pu  la  dresser  en  suivant  les  documents  un  par 
un.  Malgré  tous  mes  efforts,  elle  présente  probablement 
encore  des  lacunes.  Elle  est  cependant  la  plus  étendue  et  la 
moins  incomplète  de  toutes  celles  qui,  depuis  Percin,  ont  été 
publiées;  et  si,  pour  quelques-uns  de  ces  juges,  la  chronolo- 

1.  Doat,  XXVII,  fol.  248-249. 

2.  La  réquisition  faite,  le  l^r  juillet  1324,  par  Jean  du  Prat, 
inquisiteur,  à  Germain  d'Alanh,  d'avoir  à  livrer  Grégoire  Bellou, 
prêtre  et  moine  d'un  monastère  du  Puy,  arrêté  à  Montels,  canton 
de  Capestang  (Hérault),  ferait,  au  premier  abord,  croire  à  un  con- 
flit. Mais  il  suffit  d'une  explication  pour  que  l'inquisiteur  apos- 
tolique se  déclarât  satisfait  :  l'inquisiteur  diocésain  avait  déjà 
commencé  le  procès  de  cet  homme  qu'il  détenait  (Doat,  XXXV, 
fol.  1-10).  Pièce  curieuse,  qui  permet  de  saisir  sur  le  vif  les  rap- 
ports de  l'Inquisition  épiscopale  et  de  l'Inquisition  apostolique. 

3.  Par  exemple,  pour  que  Henri  Chamayou,  inquisiteur,  put, 
seul  et  sans  le  concours  de  l'ordinaire,  exercer  des  poursuites  à 
Montpellier,  il  dut  y  être  autorisé  par  un  rescrit  apostolique.  Voy. 
la  bulle  de  Jean  XXII  du  27  avril  1330  (Doat,  XXXV,  fol.  85-86). 

i 


cxxx  INTRODUCTION. 

gie  reste  quelque  peu  flottante,  je  crois  pouvoir  assurer  qu'il 
n'y  en  a  pas  un  seul  qui  soit  sensiblement  éloigné  de  sa  place 
historique.  De  l'année  1230  à  l'année  1349,  j'ai  pu  en  comp- 
ter soixante-quatorze,  en  comprenant  dans  ce  nombre  les 
lieutenants  des  inquisiteurs  et  les  inquisiteurs  épiscopaux. 

Ferrier,  frère  Prêcheur,  d'abord  inquisiteur  épiscopal 
pour  Narbonne,  puis  inquisiteur  pontifical,  1230-1247. 

Pons  de  Saint-Gilles,  frère  Prêcheur,  créé  inquisiteur 
par  l'archevêque  de  Vienne,  légat,  1233. 

Arnaud  Cathala,  frère  Prêcheur  du  couvent  de  Toulouse, 
créé  inquisiteur  pour  le  diocèse  d'Albi,  par  l'archevêque  de 
Vienne,  légat,  1233. 

Guilhem  Pelhisso,  frère  Prêcheur,  inquisiteur  avec  le 
précédent  à  Albi,  1235. 

Pierre  Gellani,  frère  Prêcheur,  créé  inquisiteur  pour  le 
Toulousain  et  le  Quercy  par  l'archevêque  de  Vienne,  légat, 
1233-1245. 

Willem  Arnaud,  frère  Prêcheur,  1233-1242. 

Etienne  de  Saint-Thibéry  (Hérault),  frère  Mineur,  1235- 
1242. 

Raymond  Scriptor,  archidiacre  de  Toulouse,  délégué  par 
Willem  Arnaud  et  Etienne,  12.. -1242. 

Mascaron,  prévôt  de  Toulouse,  12.. -1242. 

Willem  Raymond,  des  frères  Prêcheurs,  1235-1259. 

Le  frère  Jean  de  Navarre,  1236. 

Maître  Arnaud  de  Gampranha  1236. 

Guillaume,  grand  archidiacre  de  Carcassonne,  1237. . 

Pierre  d'Alais  {de  Alesto),  frère  Prêcheur,  1237. 

Pierre  Durant  ou  Durand,  frère  Prêcheur,  1243-1248. 

Pons  Garin,  frère  Prêcheur,  1243-1246. 

Bernard  de  Caux,  frère  Prêcheur,  1243-12... 

.Jean  de  Saint-Pierre,  frère  Prêclieur,  1243-1256. 


INTRODUCTION.  cxxxj 

Arnaud  Chancelier  (w?a^^■■s^erAr.  Cancellarius),  1245- 
1253. 

Maître  Bernard,  curé  de  Ladignac  (Haute- Vienne),  délé- 
gué par  Bernard  de  Caux,  1246. 

Amelius,    curé  de   Saint-Etienne   de  Toulouse,   1250- 
1256. 

Rainaud  de  Chartres,  frère  Prêcheur,  1250-1256-1263. 

Maître  Radulphe,  inquisiteur  épiscopal  de  Carcassonne, 
1251-1254. 

Maître  Raymond  David,  inquisiteur  épiscopal  de  Car- 
cassonne, 1251-1254. 

Guillaume  de  Montreveil  {de  Monter evelli),  frère  Prê- 
cheur, inquisiteur,  vers  1250(?)-1267. 

Guillaume  de  Puylaurens,  lieutenant  de  l'inquisiteur, 
vers  1250. 

Maîtres.,  1253. 

Raymond  Resplandi,  1253-1255. 

G.,  1254. 

Pierre  Aribert,  inquisiteur  épiscopal  de  Carcassonne, 
1254. 

Maître  Arnaud  de  Gouzens,  inquisiteur  épiscopal  de  Tou- 
louse, 1255. 

Arnaud  de  Brassac,  inquisiteur  épiscopal  de  Toulouse, 
1256. 

Bernard  de  Montaren  [de  Monte  areno),  chanoine  de 
Lodève,  inquisiteur  d'Albi,  1256-1258. 

B[ernard]  de  Roquessels  {de  Rocossels),  chanoine  de 
Lodève,  inquisiteur  d'Albi,  1258. 

Pierre  Auger,  frère  Mineur,  inquisiteur,  vers  1255. 

Baudouin  de  Montfort  {Baudouinus  de  Monte forti), 
1259. 

Maître  Arnaud  Pelhisso,  inquisiteur  avec  Amelius,  curé 
de  Saint-Etienne  de  Toulouse,  vers  1255. 


cxxxij  INTRODUCTION. 

Guillaume  Bernard,  de  Dax,  frère  Prêcheur,  inquisiteur, 
1258-1263-1267. 

Pons  du  Pouget  {de  Poieto),  frère  Prêcheur,  inquisiteur, 
1262  et  années  suivantes. 

Etienne  de  Gastine  {de  Vasti7io),  frère  Prêcheur,  inqui- 
siteur, 1264-1270-1276. 

Ranulphe  de  Plassac  {de  Placiaco),  frère  Prêcheur, 
inquisiteur,  1273-1275. 

Guillaume  de  Barda,  frère  Prêcheur,  lieutenant  de 
Ranulphe,  inquisiteur,  1273. 

Pons  de  Parnac(Lot),  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1274- 
1276-1277-1278-1279. 

Hugues  de  Boniols  {de  Boniolis),  frère  Prêcheur,  inqui- 
siteur, 1276-1277-1278-1279. 

Hugues  de  Bonetis,  le  même  que  le  précédent  sans  doute, 
1276. 

Hugues  Amelius,  frère  Prêcheur,  lieutenant  des  inquisi- 
teurs Pons  de  Parnac  et  Hugues  de  Boniols,  puis  inquisi- 
teur lui-même,  1277-1278-1279-1280. 

Pierre  Arsin,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1277-1278. 

B[ernard]  de  l'Ile,  lieutenant  de  l'inquisiteur,  1278. 

Jean  Galand,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1278-1284- 
1286-1293. 

Jean  Vigouroux,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1285-1286- 
1288-1289. 

Guillaume  de  Saint-Seine  {de  Sancto  Sequano),  frère 
Prêcheur,  inquisiteur,  1286-1288-1289-1290-1292. 

Foulques  de  Saint-George,  frère  Prêcheur,  d'abord  socius 
de  Guillaume  de  Saint-Seine,  inquisiteur,  puis  inquisiteur 
lui-même,  1290-1300. 

Arnaud  Jean,  inquisiteur,  1298. 

Bertrand  de  Glermont,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1292- 
1304. 


A 


INTRODUCTION.  cxxxiij 

Guillaume  de  Albariis,  frère  Prêcheur,  inquisiteur, 
1293. 

Nicolas  d'Abbeville,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1299. 

Geoffroy  d'Abluses,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1287  (?)- 
1303-1308-1309. 

Sicard  Faure,  frère  Prêcheur,  lieutenant  de  Geoffroy 
d'Abluses,  inquisiteur,  1303. 

Bernard  Gui,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1306-1323. 

Géraud  de  Blumac,  frère  Prêcheur,  lieutenant  de  l'inqui- 
siteur de  Carcassonne,  Geoffroy  d'Abluses,  1308. 

Jean  du  Faugoux  {de  Falgosio),  frère  Prêcheur,  lieute- 
nant de  l'inquisiteur  de  Carcassonne,  Geoffroy  d'Abluses, 
1308. 

Jean  de  Beaune  {de  Behia),  frère  Prêcheur,  inquisiteur, 
1318-1323. 

Galhard  de  Pomiès  {de  Pomeriis),  frère  Prêcheur,  lieu- 
tenant de  Jean  de  Beaune,  1318-1323. 

Guillaume  Costa,  lieutenant  de  Jean  de  Beaune,  inquisi- 
teur, 1323. 

Germain  d'Alanh  {de  Alanhano),  inquisiteur  épiscopal 
pour  le  diocèse  de  Narbonne,  1320-1329. 

Hugues  de  Badafolio ,  officiai  de  Limoux,  inquisiteur 
épiscopal  pour  le  diocèse  de  Narbonne,  1318. 

Jean  du  Prat,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1320  (?)-1328. 

Bernard  Brice,  frère  Prêcheur,  lieutenant  de  Jean  du 
Prat,  1325. 

Henri  Chamayou  {de  Chamayo),  frère  Prêcheur,  inqui- 
siteur, résidant  à  Carcassonne,  1318-1329. 

Pierre  Brun,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  résidant  à  Tou- 
louse, 1318-1329. 

H.  Nigri,  frère  Prêcheur,  inquisiteur,  1340. 

Aymon  de  Caumont,  frère  Prêcheur,  inquisiteur  de  Car- 
cassonne, 1346. 


cxxxvj  INTRODUCTION. 

rares,  par  exemple  Raymond  ScriptorS  Mascaron^,  Jean 
de  Navarra^  Arnaud  de  Campranha^  Guillaume,  grand 
archidiacre  de  CarcassonneS  Pierre  d'Alais,  Arnaud 
Challcelier^  Bernard,  curé  de  Ladinhac^  Guillaume  de 
Puylaurens*,  Arnaud  de  Gouzens-',  Bernard  de  Montaren*", 
Bernard  de  Roquessels",  Pierre  Auger^-,  Arnaud  Pelhisso'^ 

1.  Il  avait,  à  Auriac,  réconcilié  W.  Julien  (Bibl.  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  89). 

2.  Il  avait  réconcilié  Raymonrle,  mère  de  dame  Flors,  qui 
retomba  dans  l'hérésie  (ibid.,  fol.  22). 

3.  En  1236,  il  reçoit  les  aveux  de  Pons  Grimoard,  autrefois 
sénéchal  de  Cahors  pour  le  comte  de  Toulouse  (Doat,  XXII,  fol.  37). 

4.  Compagnon  de  Jean  de  Navarra  dans  cet  acte  (ibid.). 

5.  Le  13  février  1237,  avec  "Willem  Arnaud,  il  condamne 
B.  Othon  (Doat,  XXI,  fol.  163-164),  le  2  mars  suivant,  Guillaume 
Bernard,  Géraud  de  Niort  et  Esclarmonde  leur  mère  (ibid., 
fol.  166-167),  et  G.  de  Niort  (ibid.,  fol.  164-166.  Cf.  Hist.  gén.  de 
Languedoc,  VIII,  col.  1014-1015;  Mahul,  Cartulaire,  V,  p.  626). 
Même  jour,  lettre  de  Raymond  VII,  lui  ordonnant  de  saisir  les 
biens  des  condamnés  (Arch.  nat.,  JJ  19,  fol.  93). 

6.  En  novembre  1245,  il  met  sa  confession  sous  les  yeux  de 
R.  Gros,  d'Avignonet  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  136).  Il 
avait  condamné  Raymond  de  Guc  (ibid.,  fol.  253  v»). 

7.  Le  28  juillet  1246,  à  Toulouse,  il  reçoit  la  déposition  d'un 
habitant  de  Pexiora  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  173). 

8.  Vice-inquisiteur,  il  avait  reçu  les  aveux  de  B.  de  Montes- 
quieu (Doat,  XXV,  fol.  162).  C'est  probablement  l'auteur  de  la 
Chronique. 

9.  Les  7  et  14  novembre  1255.  Il  entend  la  déposition  de  dame 
Saurine  Rigaude  (arch.  de  la  Haute-Garonne,  H  Dominicains,  85). 

10.  En  1256,  il  reçoit  la  déposition  de  Guiraud  d'Auterive  ot  de 
Lombarde,  sa  femme  (Doat,  XXXII,  fol.  241-242).  Le  14  février 
1258  In.  st.),  avec  Bernard  de  Roquessels,  il  impose  des  pénitences 
comme  inquisiteur  d'Albi  (Doat,  XXXI,  fol.  256-257). 

11.  Voy.  la  note  précédente. 

12.  A  une  date  qui  n'est  pas  donnée,  il  avait  entendu  la  déposi- 
tion d'Isambard,  de  Saint-Antonin  (Tarn-et-Garonne),  et  lui  avait 
imposé  une  pénitence  (Doat,  XXV,  fol.  206  vo-208). 

13.  A  une  date  inconnue,  mais  après  1250,  il  avait,  avec  Ame- 


INTRODUCTION.  cxxxvij 

Guillaume  de  Bay^da  S  Bernard  de  l'Ile  2,  Guillaume 
de  Albariis^,  Sicard  Faure^  Galhard  de  Pomiès^ 
Guillaume  Costa «,  Hugues  de  Badafolio\  H.  Nigri», 
Etienne  de  l'Église  ^   Arnaud  Jean  *°,    Bernard  Brice  ", 

lius,  curé  de  Saint-Étienne  de  Toulouse,  entendu  Raymond 
Arquier,  auquel  ils  avaient  ensemble  imposé  une  pénitence 
(Doat,  XXV,  fol.  275-283). 

1.  Le  15  juin  1273,  il  reçoit  les  aveux  de  Pétronille  de  Castanet 
de  Verfeil,  diocèse  de  Rodez  (Doat,  XXV,  fol.  5-7). 

2.  Le  27  mars  1278  (n.  st.),  comme  lieutenant  de  l'inquisiteur, 
il  entend  la  suite  des  aveux  de  Jean  Clerc,  de  Sorèze,  alors  en 
prison  (Doat,  XXVI,  fol.  4  vo-5). 

3.  Avec  Bertrand  de  Clermont,  il  reçoit,  le  16  juillet  1293,  de 
Pierre  d'Aragon,  la  déclaration  comme  quoi  celui-ci  renonce  aux 
avantages  de  la  lettre  d'Adam,  inquisiteur  de  Rome  (Doat,  XXVI, 
fol.  150  v°-151).  Cette  lettre  se  trouve  dans  ce  même  volume, 
fol.  148  VO.150,  et  dans  Mahul,  Cartulaire,  V,  649. 

4.  Lieutenant  de  Geoffroy  d'Abluses ,  inquisiteur,  il  entend 
Guillaume  Salavert,  de  Corde,  qui  s'en  rapporte  à  sa  confession 
précédente  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  44). 

5.  Il  siège  souvent  avec  Jacques  Fournier,  évèque  de  Pamiers 
(Bibl.  du  Vatican,  ms.  4030).  Voy.  un  acte  de  lui  dans  Molinier, 
Études,  p.  177.  Prieur  du  couvent  de  Pamiers  en  1320  (Douais, 
Les  frères  Prêcheurs  de  Pamiers,  p.  52,  in-S»,  1889). 

6.  Délégué  par  l'inquisiteur,  il  siège  une  fois  ou  deux  avec 
l'évêque  de  Pamiers,  en  1323  (ibid.). 

7.  Il  prononce  l'exhumation  contre  Bernard  Arnaud  Embrin, 
le  3  décembre  1318,  avec  Jean  de  Beaune  et  Bertrand  d'Auriac 
(Doat,  XXXII,  fol.  113  vo-124). 

8.  Le  10  mai  1340,  il  cite  le  vicaire  de  Grenade,  diocèse  de 
Toulouse  (Bibl.  de  Toulouse,  ms.  388,  fol.  103  v"). 

9.  En  1357,  il  délègue  Etienne  Delher,  prieur  du  couvent  des 
frères  Prêcheurs  de  Montpellier,  pour  faire,  avec  le  vicaire  géné- 
ral du  diocèse  de  Maguelonnc,  une  consultation  inquisitoriale 
(Germain,  Une  comuUation  inquisitoriale  au  XIV^  siècle.  Montpel- 
lier, 1857,  in-40). 

10.  Le  2  mars  1298  (n.  st.),  il  concède  à  la  communauté  des  Juifs 
de  Pamiers  qu'ils  jouissent  de  la  liberté  aux  mêmes  conditions 
que  les  Juifs  de  la  province  de  Narbonne  (Hist.  gén.  de  Langue- 
doc, X,  347,  348). 

11.  Le  28  octobre  1325,  à  Carcassonne,  Bernard  Brice  entendit 


cxxxviij  INTRODUCTION. 

Aymon  de  Caumont',  Durand  SalvanhS  Pierre  Sicard^. 

Enfin  les  inquisiteurs  agissent  le  plus  souvent  deux  par 
deux;  du  moins  l'inquisiteur  est  escorté  d'un  «  compa- 
gnon. » 

2.  Ferrier,  Willem  Raymond,  Pons  Garin  et  Pierre 

Durand.  —  Nous  avons  de  Ferrier''  des  interrogatoires  et 
des  sentences  ;  il  a  reçu  des  confessions  ou  aveux  ;  il  a  infligé 
des  peines,  tantôt  seul,  tantôt  avec  Willem  Arnaud,  qui  fera 
l'objet  d'un  article  spécial,  Pierre  d'Alais,  déjà  signalé,  Pons 
Garin  et  Pierre  Durand.  Délégué  à  la  première  heure  par 
l'archevêque  de  Narbonne,  il  ne  tarda  pas  à  recevoir  les 
pouvoirs  apostoliques.  Et  alors  c'est  toujours  avec  la  qua- 
lité de  juge  délégué  pontifical  qu'il  se  présente.  Ici  se 
place  une  pièce  assez  curieuse,  du  23  octobre  1237.  Elle  est 
relative  à  l'Inquisition  à  Narbonne;  nous  y  voyons  que  les 

Jean  Manent  et  Jacques  Gormond,  religieux  du  couvent  des 
frères  Prêcheurs  de  Garcassoiine,  au  sujet  de  Pierre  Tourneraire, 
prêtre  de  Montpellier,  mort  le  8  octobre  précédent  dans  la  prison 
de  Garcassonne  (Doat,  XXXV,  fol.  11-17).  Plus  tard,  en  1357,  la 
mémoire  de  ce  prêtre,  qui  aurait  partagé  les  doctrines  de  Pierre- 
Jean  d'Olive,  fut  l'objet  d'une  consultation  juridique  (Germain, 
Une  consultation  inquisitoriale  au  XIV^  sièch.  Montpellier,  1857, 
in-4o.  Gf.  le  même,  Inventaire  inédit  concernant  les  archives  de 
l'Inquisition  de  Garcassonne,  p.  15.  Montpellier,  1856,  in-4o). 

1.  Le  16  avril  1346,  il  convoque  l'official  d'Albi  pour  un  «  sermo  » 
qui  se  tiendra  à  Garcassonne  le  dimanche  après  l'octave  de  Pâques 
(Doat,  XXXV,  fol.  120-121). 

2.  Il  apparaît  en  1371  dans  une  transaction  avec  les  consuls  de 
Garcassonne  au  sujet  de  l'exemption  des  tailles,  dont  les  officiers 
de  l'Inquisition  jouissaient  (Doat,  XXXV,  fol.  136-161). 

3.  En  1349,  il  reçoit  des  consuls  de  Gordes  l'engagement  qu'ils 
prennent  de  faire  construire  un  portail  pour  la  chapelle  du  lieu 
et  de  l'orner  des  statues  de  l'évêque  d'Albi  et  des  deux  inquisi- 
teurs (Doat,  XXXV,  fol.  122  vo-129).  Voy.  plus  haut,  p.  xcviij. 

4.  Voy.,  sur  Ferrier,  Doua.is ,  Acta  capitulorum  provincialium 
ord.  frat.  Praed.,  p.  46,  47,  58,66;  l'Albigéisme  et  les  frères  Prê- 
cheurs à  Narbonne,  p.  36  et  suiv. 


INTRODUCTION.  cxxxix 

consuls  du  Bourg,  qui  avaient  d'abord  fait  opposition  à  la 
poursuite,  la  désirèrent  ensuite;  l'inquisiteur,  à  la  demande 
de  l'archevêque  et  du  vicomte,  promet  l'impunité  à  ceux 
qui  viendront  avouer.  Cette  impunité  en  ce  qui  regarde  la 
peine  afflictive  (la  prison)  et  les  biens  (la  confiscation)  fut 
appelée  plus  tard,  nous  l'avons  vu,  le  temps  de  grâce. 

Letra  testimonial  de  fraire  Ferier,  enqueridor. 

Noverint  universi  et  singuli  présentes  litteras  inspecluri 
quod,  cum  ego  fraler  Ferrerius  de  ordine  Predicalorum,  dalus 
inquisilor  contra  hereticos  et  Valdenses  et  eorum  credentes, 
fautores,  defensores  et  receplatores  in  Narbonensi  et  Helcnensi 
diocesibus,  auctoritate  Summi  Pontificis,  olim  inquisitionem 
incepissem  in  burgo  Narbone;  nec  homines  dicti  Burgi  permi- 
sissent  eandem  inquisitionem  in  Burgo  fieri  memorato,  et  bac 
de  causa  me  transtulissem  pro  facienda  inquisitione  ad  partes 
diocesis  Ilelenensis,  consoles  civitatis  Narbone,  videlicet  Rai- 
mundus  Pétri,  et  Petrus  de  Gruce,  et  Guillelmus  Rubeus,  et  Rai- 
mundus  de  Porta  Regia  et  Petrus  de  Grassa.  michi  suum  nun- 
cium  destinarunt  supplicantes  et  bumiliter  requirentes  quod 
pro  inquisitione  facienda  accederem  ad  eandem  personaliter 
civitatem. 

Gum  vero  non  pro  inquisitione  facienda  prenominalam  vil- 
iam  Narbone  processu  temporis  adiissem,  prefati  consules  et 
quidam  alii  probi  homines  civitatis  Narbone,  pro  tota  universi- 
tate  ejusdem  civitatis  ad  meam  accedentes  presentiam,  michi 
dévote  et  bumiliter  supplicarunt  ut  inquisitionem  modis  omni- 
bus in  eadem  facerem  civitate,  exponentes  sine  conditione  qua- 
libct  se  et  totam  universitatem  civitatis  memoratc  Ecclesie  et 
mcis  mandatis  universis  et  singuiis  obedire  et  facere  quccum- 
que  eisdcm  preciperem  vel  injungerem  aliquatenus  facienda; 
idcoque  ego  jam  dictus  frater  Ferrerius,  videns  et  attendens 
devotionem  et  instanciam  non  tantummodo  consuium  predicto- 
rum,  sedetiara  fcre  tocius  universitatis  civitatis  sepedicte  volen- 
lium  a  se  repellere  hereticam  pravitatem  et  adlierere  ecclesias- 
tice   uniLati;    attendens    nichilominus    quod,    cum    eandem 


cxl  INTRODUCTION. 

inquisilionem  in  eadem  differem  facere  civilate,  consules  et 
quidam  alii  probi  homines  ejusdem  civitalis  a  me  non  tantum 
semel  et  secundo,  sed  etiam  tertio  atque  quarto  et  araplius  ut 
inquisitionem  ibi  facerem  cum  instancia  postularunt,  asseren- 
tes  se  de  me  querimoniam  coram  superiore  proposituros,  nisi 
eam  curarem  incipere  et  complere,  ad  inquisitionem  in  eadem 
civilate  Narbone  processi  studiosius  faciendam  et  eandem  prout 
potui  curavi  effectui  mancipare,  plurium  confessiones  et  depo- 
sitiones  tune  temporis  audiendo,  aliis  nichilominus  injunjendo 
quod  coram  me  deponerent  quandocumque  a  me  reciperent  in 
maudatis.  Et  ego  de  auctorilate  venerabilis  palris  P.,  Dei  gra- 
tia  Narbonensis  archiepiscopi,  et  nobilis  viri  A.,  vicecomitis 
Narbone,  inspecta  et  nichilominus  considerata  fîdelitale  et 
devotione  quam  universitas  predicte  civitatis  Narbone  semper 
et  ubique  erga  Deum  et  Ecclesiam  et  négocia  pacis  et  fidei 
potenter  et  viriliter  habuerunt,  omnibus  qui  plene  deponerent 
et  plenam  veritatem  coram  me  de  se  et  de  aliis  revelarent  pro- 
misi  impunitatem  tam  in  corporibus  quam  in  rébus,  et  eosdem 
tam  a  pena  corporali  quam  a  rerum  jactura  reddidi  in  perpe- 
tuum  liberos  et  immunes.  Actum  fuit  hoc  apud  Cannas,  x  ka^en- 
das  novembris,  anno  Domini  M°  GG°  XXX°  VIP.  In  cujus  rei 
testimonium,  ego  frater  jam  designatus  présentes  litteras  sigillo 
meo  muni  tas  duxi  eisdem  concedendas. 

(Original,  parchemin,  archives  municipales  de  Narbonne'.) 

Les  autres  actes  de  cet  inquisiteur  sont  contenus  dans  la 
collection  Doat,  dans  le  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Tou- 
louse et  dans  V Histoire  générale  de  Languedoc. 

1"  La  collection  Doat  : 

Tome  XXI,  fol.  313,  315. 

Tome  XXII,  fol.  35,  108,  140,  148  y\  154,  172,  199, 
201  v°,  211  v°,  214,  229,  233,  238,  243  vo,  247  v%  250, 
258  v%  288. 

\.  Dans  les  anciens  inventaires  des  archives  de  Narbonne,  cette 
lettre  est  cotée  sous  le  titre  :  Inquisition,  Caisson  2*,  Liasse  1". 
L'en-tète  est  la  cote  écrite  au  revers  de  la  pièce. 


INTRODUCTION.  cxlj 

Tome  XXIII,  fol.  1,  9,  50  v°,  57  v%  65,  70,  76,  79  v°, 
86,  88,  94,  100, 102,  106,  116,  119,  121,  125,  127,  141, 
144,  150,  152,  154,  157  v°,  162,  180  v",  186,  197,  201, 
226,  233  V»,  237  v%  239  v°,  243,  250  y»,  257,  260,  274, 
292,  304  v%  309  v^  312  v°,  336,  344  v». 

Tome  XXIV,  1,  7  v",  11  v°,  15,  19,  23,  38  v°,  83,  102, 
103,  108,  117,  123,  125  v%  135,  144, 155  v",  100,  182  v", 
193,  197,  204,  208,  210  v°,  224  v». 

Cette  série  de  pièces  fort  importante  commence  au  5  oc- 
tobre 1237  et  finit  au  3  mai  1245. 

Tantôt  Ferrier  est  seul^  ;  tantôt  il  apparaît  avec  d'autres 
inquisiteurs,  Pierre  d'Alais^  Pierre  Cellani^,  Willem  Ray- 
mond^  Pierre  Durand^,  Pons  Garin*',  lesquels  ne  se  montrent 
plus  après. 

2°  Le  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse. 

Ce  manuscrit  contient  les  dépositions  reçues  par  Bernard 
de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre.  Il  en  sera  plus  amplement 

1.  Doat,  XXI,  fol.  313;  XXII,  fol.  85,  154,  233,  288;  XXIII, 
fol.  1,  57  v,  70,  116  V»,  144,  150,  226,  233  v»,  238,  239  v»,  243, 
250  v»,  274,  344;  XXIV,  fol.  H  v°,  15,  19,  35,  123,  425  v»,  135, 
144,  155  vo,  160,  182  v,  193,  197,  204,  210  v°,  224  v». 

2.  Doat,  XXIV,  fol.  108. 

3.  Doat,  XXIII,  fol.  260  v».  Déposition  de  Raymond  Jean, 
d'Albi,  où  il  est  fait  mention  d'un  livre  des  hérétiques  appelé 
Textus. 

4.  Doat,  XXIV,  fol.  83  v°,  102.  En  1235,  Guillaume  ou  Willem 
Raymond  fut  créé  inquisiteur  pour  le  diocèse  d'Albi  (Doat,  XXI, 
fol."' 313). 

5.  Doat,  XXI,  fol.  315;  XXII,  fol.  108  v^  140,  148  \'°,  201  v», 
211  v,  21  i,  229,  243  v»,  247  v°,  258  v»;  XXIII,  fol.  65,  76,  79  v°, 
86,  lue,  127,  154,  157  v»,  180  v»,  186,  238,  247  v»,  250,  257,  312  v», 
336;  XXIV,  fol.  1,  7  v». 

6.  Doat,  XXII,  fol.  172  v»,  199  v»  ;  XXIII,  fol.  50  v°,  86  v°,  88, 
94,  100,  102  vo,  119,  121,  125,  141,  152,  162,  197,  201,  257,  292, 
304  vo,  309,  312  v%  336;  XXIV,  fol.  7  v°,  9,  23,  103,  117,  208. 


cxlij  INTRODUCTION. 

parlé  à  l'article  de  ces  deux  inquisiteurs.  Je  n'ai  à  mar- 
quer ici  que  l'utilité  qu'il  présente  pour  apprécier  la  car- 
rière de  Ferrier  inquisiteur. 

Et,  en  effet,  si  ces  dépositions  commencent  en  1245,  les 
«  témoins  »  ont  été  amenés  à  remonter  la  série  des  années, 
car  les  inquisiteurs  ne  manquaient  pas  d'interroger  sur  le 
temps;  ils  voulaient  connaître  le  moment  auquel  le  délit 
d'hérésie  avait  été  commis.  C'est  ainsi  qu'on  y  trouve  de  très 
nombreux  faits  de  cette  nature  :  bien  des  «  témoins  »  ont 
dit,  entre  autres  choses,  qu'ils  avaient  avoué  à  fr.  Ferrier, 
inquisiteur.  Renseignement  en  lui-même  fort  utile;  malheu- 
reusement, il  n'est  pas  toujours  aisé  de  préciser  le  moment 
avec  la  dernière  rigueur.  Nous  pouvons  toujours  assurer 
que  ces  faits  de  poursuite  ne  sont  pas  antérieurs  à  l'an- 
née 1230;  la  plupart  appartiennent  aux  années  1235  à 
1243'.  Ferrier  y  opère  à  Laurac,  Fanjeaux,  Alet,  Conques, 
Saissac  et  Limoux'-. 

3"  Enfin  Y  Histoire  générale  de  Languedoc. 

Ici  trois  pièces  seulement  : 

1243.  —  Ferrier  et  G.  Raymond,  inquisiteurs,  fulminent 


1.  Comme  la  date  de  la  plupart  d'entre  eux  reste,  malgré  tout, 
incertaine,  je  suis  ici  l'ordre  des  feuillets  du  ms.  609.  Ferrier  est 
mentionné  aux  feuillets  suivants  :  fol.  1,  1  v°,  2,  2  v»,  3,  5,  5  v», 
6,  G  v°,  7,  7  Y»,  8  v»,  9  v°,  10,  10  v<»,  li  v°,  12,  12  v»,  13,  13  v, 
14,  14  V»,  15,  16,  16  v°,  17,  17  v°,  18,  18  \°,  19,  19  v»,  20,  20  v°, 
21,  21  v°,  22,  22  v,  23,  24,  24  v»,  25,  25  v»,  26,  26  v»,  28, 
28  V»,  29,  29  v,  30  v%  31,  31  v»,  32,  32  v°,  33,  33  v»,  34  y»,  35, 
35  Y°,  36,  38,  38  y»,  39,  39  v%  40  v»,  41  v»,  42. 

2.  Dans  mon  opuscule  L'aWigéisme  et  les  frères  Prêcheurs  à 
Narbonne  au  XIll^  siècle,  p.  36-44,  j'ai  établi  un  classement  des 
faits  de  poursuite  appartenant  à  Ferrier  d'après  les  dates  déter- 
minées (quatre  années  seulement  sont  connues),  d'après  les  lieux 
et  années  indéterminés,  d'après  les  années  indéterminées  et  les 
lieux  déterminés. 


INTRODUCTION.  cxliij 

rexcoramunication  contre  le  comte  de  Toulouse  comme  fau- 
teur des  hérétiques  ^ . 

21  avril  1244.  —  Ferrier  et  Pierre  Durand,  inquisiteurs, 
entendent  la  confession  ou  les  aveux  de  Bérenger  de  Lave- 
lanet'-. 

21  février  1245  (n.  st.).  —  Ferrier,  inquisiteur,  reçoit 
la  déposition  ou  les  aveux  de  Pons  Garbonel  du  Faget'^ 

L'activité  de  Ferrier  comme  inquisiteur  cessa  vers  1247, 
époque  à  laquelle  il  était  prieur  de  Prouille.  Puis  il  devint 
prieur  des  couvents  de  Carcassonne  et  de  Béziers.  Il  serait 
mort  à  Perpignan,  «  ut  audivi  dici,  »  écrit  Bernard  Gui^ 
Au  XIV*  siècle,  son  nom  seul  inspirait  encore  de  la  frayeur 
aux  hérétiques  :  «  Nomen  ejus  qualiter  gladiosum  in  auri- 
bus  hereticalium  resonat  usque  hodie^  » 

Il  faut  ajouter,  en  ce  qui  regarde  plus  spécialement  Pierre 
Durand,  inquisiteur,  que  du  3  mars  1244  (n.  st.)  au  3  mars 
1245  (n.  st.),  il  reçut  les  dépositions  de  six  «  témoins".  » 
La  bulle  d'Innocent  IV  absolvant  Guillaume  Fort,  de 
Pamiers,  lui  fut  adressée  en  même  temps  qu'à  Guillaume 
Raymond;  ensemble,  ils  furent  chargés  de  l'exécuter'. 
Cependant,  l'acte  de  l'absolution  canonique  ainsi  accordée 
ne  nous  est  pas  parvenu.  Le  3  mars  1245  (n.  st.),  Pierre 
Durand  reçut  les  aveux  de  Gui  de  Castillon,  chevalier*. 

1.  VIII,  col.  1143-1144. 

2.  VIII,  col.  1149-1150.  DansDoat  aussi  (XXIV,  fol.  38  v»-68). 

3.  Vm,  col.  1147-1149.  Dans  Doat  aussi  (XXIV,  fol.  35-38). 

4.  Prior.  in  conv.  Carcassomnsi,  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  480, 
fol.  156.  Cf.  fol.  259.  —  Acta  capitulorum  provincialium  ord.  frai. 
Praed.,  p.  46  (éd.  Douais). 

5.  Bernard  Gui  (ibid.). 

6.  Doat,  XXII,  fol.  270;  XXIII,  fol.  209,  218,  224  v»;  XXIV, 
fol.  68,  158. 

7.  Doat,  XXXI,  fol.  103.  Bulle  du  24  juin  1245. 

8.  Doat,  XXIII,  fol.  220  yo-224. 


cxliv  INTRODUCTION. 

3.  Willem  Arnaud,  Etienne  de  Saint-Thibéry.  — 
Les  sources  de  la  poursuite  inquisitoriale  exercée  par  Wil- 
lem  Arnaud^  et  son  «  compagnon,  »  frère  Etienne  de  l'ordre 
des  Mineurs,  sont  à  peu  de  chose  près  les  mêmes  que  pour 
Ferrier  :  la  collection  Doat,  le  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de 
Toulouse,  V Histoire  générale  de  Languedoc,  les  archives 
de  la  Haute-Garonne.  La  Chronique  de  Guillem  Pelhisso- 
fournit  une  première  indication  qu'il  faut  noter  tout  de  suite  ; 
en  1233,  Willem  Arnaud  fut  nommé  inquisiteur  pour  le 
Toulousain  et  le  Quercy  par  l'archevêque  de  Vienne, 
légat;  c'est  en  1235  que  frère  Etienne  lui  fut  adjoint  comme 
«  compagnon.  »  Caractérisons  maintenant  chacune  de  ces 
sources. 

1°  Collection  Doat.  Trente-sept  pièces,  qui  se  distribuent  de 
la  manière  suivante  :  audition  de  témoins,  condamnations, 
excommunication,  lettres  de  pénitence,  mutations  de  pèleri- 
nages, réconciliations. 

Tome  XXI,  fol.  147  v%  149,  153,  155  v^  158,  163, 
164,  166,  167  r,  169,  170,  171,  172,  173,  175,  176, 
176  V",  177,  177  v°,  178,  178  v»,  179, 181, 182  vM83  v°. 

Tome  XXII,  fol.  76  v»,  78,  265. 

Tome  XXIII,  fol.  72,  114  v",  124, 143, 148, 155,  273  v^ 
311  v°. 

Le  plus  souvent,  Willem  Arnaud  opère  avec  Etienne;  il 
est  quelquefois  seul.  Les  sentences  prononcées  l'ont  été  à 
Carcassonne,  place  du  Marché;  à  Toulouse,  maison  épisco- 
pale,  devant  la  porte  de  l'église  de  Saint-Etienne,  au  cloître 
des  frères  Prêcheurs.  Parmi  les  pénitences  imposées,  il  faut 
signaler  le  jeûne  au  pain  et  à  l'eau  le  vendredi,  une  aumône 
en  nature  pour  cinquante  pauvres,  l'obligation  de  fournir 

1.  Acta  capitulorum,  p.  xc,  20,  23. 

2.  P.  89,  95,  108  (éd.  Douais). 


INTRODUCTION.  cxlv 

des  briques,  de  la  chaux  et  du  sable  pour  la  construction 
des  prisons  des  hérétiques  ^ . 

La  collection  Doat  présente  un  autre  intérêt,  qui  se  porte 
à  peu  près  tout  entier  sur  Willem  Arnaud.  De  nombreux 
«  témoins,  »  déposant  plus  tard  devant  d'autres  inquisi- 
tions, ont  dit  avoir  déjà  précédemment  avoué  à  Willem 
Arnaud  : 

Doat,  XXII,  fol.  5,  13  v%  38,  44,  47,  56,  73,  74, 
80,  85,  88;  XXIII,  fol.  105  v^  143,  179  v%  223,  335, 
337,  338,  339  v^  340;  XXIV,  fol.  6,  15,  34  v;  XXV, 
fol.  298;  XXVI,  fol.  60. 

Parmi  les  lieux  où  Willem  Arnaud  opéra,  je  relève  Cas- 
telsarrasin^,  Moissac^,  Toulouse^. 

Ce  genre  d'intérêt  est  commun  aux  pièces  de  la  collection 
Doat  et  au  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse. 

2"  Le  manuscrit  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse. 

Encore  cette  fois,  je  dois  renvoyer  à  un  autre  paragraphe 
ce  que  je  me  propose  de  dire  de  spécial  sur  cet  important 
manuscrit.  Je  me  borne  à  indiquer  les  feuillets  où  Willem 
Arnaud  apparaît  soit  seul,  soit  avec  son  «  compagnon,  » 
frère  Etienne,  ou  avec  ses  «  compagnons,  »  dont  le  nom 
n'est  jamais  donné,  mais  qui  devaient  être  Bernard  de 
Rupe  Forti,  Garcias  de  Aura  et  Raymond  de  Car- 
bonières  {de  Carboneriis),  enveloppés  avec  lui  dans  le 
massacre  d'Avignonet  :  fol.  2  v°,  19,  30  v",  31,  31  v°,  32, 
32  v%  33,  33  v°,  34,  34  v°,  35,  35  v°,  36,  38, 39  v°,  40  v% 
41  r,  43,  43  r,  44  v°,  46  v%  48  v%  49,  50,  50  v",  52, 
52  V",  53,  55  V",  56  v°,  57,  58  v°,  59,  60,  62,  64  v«,  65, 

1.  Doat,  XXI,  fol.  172,  173  v»,  177. 

2.  Doat,  XXII,  fol.  44,  47. 

3.  Ibid.,  fol.  47. 

4.  Ibid.,  fol.  88. 


cxlvj  INTRODUCTION. 

65  \%  66,  66  Y%  67  v",  68,  69, 70, 74  v°,  75,  87  (cf.  fol.  117, 
117  v°,  118),  87  v%  91,  93  (cf.  fol.  94),  93  v%  97  v°,  108  Y^ 
126.  Grâce  aux  indications  fournies  par  les  «  témoins,  »  on 
suit  Willem  Arnaud  à  Toulouse,  Laurac  (Aude),  Castel- 
naudary  (Aude),  Saint-Martin-de-Lalande  (Aude),  Renne- 
ville  (Haute-Garonne),  Villemur  (Haute-Garonne),  Lavaur 
(Tarn),  Auriac  (Haute-Garonne),  Gaja-la-Selve  (Aude), 
Montesquieu -Villefranche  (  Haute- Garonne  ) ,  Labécède 
(Aude),  Saint-Félix  (Haute-Garonne),  Fanjeaux  (Aude)  et 
Avignonet  (Haute-Garonne).  Il  y  est  fort  souvent  question 
du  massacre  d' Avignonet,  notamment  aux  fol.  6,  37,  66, 
85,  91,  130  v%  134,  136,  140.  Mais,  pour  étudier  ce  fait 
particulier,  il  faudra  consulter,  de  plus,  les  dépositions  de 
Jean  Vital  (Doat,  XXII,  fol.  10  v°-12),  d'Arnaud  Roger, 
chevalier,  de  Mirepoix  (Ariège)  (ibid.,  fol.  108  v",  140),  et 
de  Pierre  Vinol  (ibid.,  fol.  250-258).  L'impression  qui, 
pour  moi,  résulte  de  la  lecture  de  ces  différentes  pièces,  c'est 
qu'elles  pourraient  permettre  de  reconstituer  sûrement  les 
circonstances  du  complot  qui  se  termina  par  la  scène  de 
sauvagerie  où  succombèrent  les  inquisiteurs. 

'S''  Les  archives  de  la  Haute-Garonne. 

Ce  riche  dépôt  possède  (série  H,  Dominicains)  un  registre 
ayant  pour  titre  :  Acta  Romam  missa  pro  fratribus 
inquisitoribus.  C'est  l'ensemble  des  pièces  envoyées  par  les 
frères  Prêcheurs  pour  obtenir  du  saint-siège  la  reprise  du  cuite 
des  martyrs  d'Avignonet.  Trois  ont  trait  à  Willem  Arnaud, 
inquisiteur  :  le  10  novembre  1235,  il  fulmine  l'excommuni- 
cation contre  les  consuls  (plus  tard  capitouls)  de  Toulouse'; 
le  24  juillet  1237,  frère  Etienne  et  Willem  Arnaud,  inqui- 

\.  Cette  pièce  se  trouve  aussi  dans  Bouges,  Histoire  ecclésias- 
tique et  civile  de  la  ville  et  du  diocèse  de  Garcassonnc,  p.  552,  555 
(Paris,  1741,  petit  in-4°). 


INTRODUCTION.  cxlvij 

siteurs,  fulminent  l'excommunication  contre  le  viguier  et 
les  consuls  de  Toulouse;  le  l^mars  1238  (n.  st.),  Willem 
Arnaud  et  frère  Etienne,  inquisiteurs,  rendent  une  sentence 
de  condamnation  contre  plusieurs  hérétiques. 

4°  Enfin  V Histoire  générale  de  Languedoc. 

Ici,  six  pièces  à  signaler  :  le  29  mars  1236,  frère  Etienne 
et  Willem  Arnaud  imposent  une  aumône  et  des  pèlerinages 
à  Pons  Grimoard,  précédemment  sénéchal  de  Gahors  pour 
le  comte  de  Toulouse'  ;  le 2  mars  1237,  le  grand  archidiacre 
de  Carcassonne  et  Willem  Arnaud  écrivent  au  comte  de 
Toulouse  qu'il  ait  à  occuper  les  biens  de  B.  Othon,  de  Niort 
(Aude),  de  ses  frères  et  de  leur  mère,  condamnés  à  la  prison 
perpétuelle^  les  2  et  29  mars  1237,  procédures  des  inqui- 
siteurs^;  en  1238,  aveux  de  Jeand'Albi^  le  12  mars  1241, 
aveux  de  Roger  Bernard,  comte  de  Foix,  qui  bénéficie  du 
temps  de  gràce^  ;  le  2  juin  1240  et  le  12  mars  1241,  aveux 
du  comte  de  Foix,  son  absolution^. 

Tel  est  l'ensemble  des  documents  qui  nous  font  connaître 
les  principaux  travaux  de  Willem  Arnaud  et  de  ses  compa- 
gnons, tués  dans  la  nuit  du  28  au  29  mai  1242". 

4.  Pierre  Cellani.  —  Pierre  Cellani,  celui-là  même  qui 
avait  cédé  à  saint  Dominique  l'immeuble  appelé  plus  tard  et 
encore  aujourd'hui  la  maison  de  l'Inquisition  à  Toulouse, 

1.  VIII,  col.  1015-1016.  Aussi  dans  Doat,  XXII,  fol.  38  v°-40. 

2.  VIII,  col.  1014-1015.  Aussi  dans  Mahul,  Gariulaire,  V, 
p.  626;  encore  Arch.  nat.,  JJ  19,  fol.  93. 

3.  VIII,  col.  1014-1017  (trois  actes).  Arch.  nat.,  JJ  19, 
fol.  84  a. 

4.  Vm,  col.  1016-1017. 

5.  VIII,  col.  1034-1037.  Aussi  dans  Doat,  GLXX,  fol.  126. 

6.  VIII,  col.  1034-1037.  Aussi  dans  Doat,  GLXX,  fol.  112, 126. 

7.  a  In  nocte  Ascensionis  Doraini.  »  [Acta  capit.  provinc.  ord. 
frat.  Praed.,  p.  20,  note  7.)  La  fête  de  Pâques  tomba  le  20  avril 
en  1242,  et  l'Ascension  le  29  mai. 


cxlviij  INTRODUCTION. 

fut,  en  1233,  créé  inquisiteur  par  le  légat  pour  le  Toulou- 
sain et  le  Quercy  ^  Nous  le  rencontrons  à  Renneville  (Haute- 
Garonne)  ^  et  à  Gahors^,  où  il  reçoit  des  aveux.  Le  tome  XXI 
du  fonds  Doat  est  la  principale,  j'allais  dire  l'unique  source 
à  consulter  sur  cet  inquisiteur.  Les  fol.  185  et  suivants  jus- 
qu'à la  fin  du  volume  font  connaître  les  résultats  des  interro- 
gatoires relatifs  au  Quercy ,  région  sur  laquelle  nous  sommes 
imparfaitement  renseignés.  En  1241,  la  semaine  avant 
l'Ascension  (28  avril-4  mai),  et  pendant  l'Avent  (l'"-22  dé- 
cembre), en  1242  (n.  st.),  au  Carême  (9  mars-13  avril),  il 
imposa  des  pénitences  à  sept  cent  trente-deux  personnes 
coupables  de  fautes  commises  dans  l'hérésie,  qu'elles  avaient 
désavouée,  et  appartenant  aux  localités  suivantes  :  Gour- 
don,  Aumont,  Montcuq  (Lot),  Sauveterre,  Montauban, 
Moissac,  Montpezat-du-Quercy  (Tarn-et-Garonne)  et  Bel- 
caire  (Aude).  Ces  pénitences  sont  énumérées  simplement 
avec  les  noms  des  coupables.  Il  ne  faut  pas  chercher  ici  les 
sentences  elles-mêmes.  Ce  n'est  qu'un  état  ou  tableau  des 
peines  avec  le  nom  de  chaque  personne  frappée. 

5.  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre.  — 
Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint -Pierre  durent  être 
donnés  pour  successeurs  à  Willem  Arnaud,  puisqu'ils  appa- 
raissent sur  la  scène  dès  le  30  novembre  1243.  Leurs  tra- 
vaux comme  inquisiteurs  se  déroulent  dans  Doat,  dans  le 
ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse,  dans  un  fragment  de 

\.  Guillem  Pelhisso,  Chronique,  p.  89,  95,  109.  Son  nom  a  été 
fort  défiguré  par  le  copiste  de  Doat,  qui  l'appelle  Sillanus,  Silva- 
nus  ou  même  Seilla  (XXI,  fol.  185;  XXII,  fol.  38,  42;  XXIII, 
fol.  17;  XXVI,  fol.  63).  Voy.  sur  ce  religieux,  Fratres  qui  cum 
beato  Dominico  regulam  elegerunt,  par  Etienne  de  Salagnac  et  Ber- 
nard Gui,  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  490,  fol.  39  v». 

2.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  55  v°. 

3.  Doat,  XXm,  fol.  217. 


INTRODUCTION.  cxlix 

registre  d'Inquisition  appartenant  à  M.  Bonnet,  de  Béziers, 
et  dans  le  ms.  lat.  9992  de  la  Bibliothèque  nationale,  qui 
est  un  recueil  de  leurs  sentences.  Comme  ces  sentences  font 
partie  des  documents  publiés  dans  le  présent  ouvrage,  je 
me  réserve  de  présenter  ce  recueil  dans  la  seconde  partie 
de  l'Introduction.  Je  ne  veux  parler  ici  que  des  deux  autres 
sources  que  je  viens  de  signaler,  le  fonds  Doat  et  le  ms.  609 
de  la  ville  de  Toulouse. 

1"  Le  fonds  Doat.  Il  contient  soixante-trois  pièces,  qui  se 
répartissent  de  la  manière  suivante  :  dépositions,  aveux,  lec- 
tures faites  aux  témoins  de  leurs  confessions  antérieures. 

Elles  se  trouvent  : 

Tome  XXII,  fol.  1,  4,  13  v°,  26,  27,  30,  31  ^  32,  33  v°, 
40  v°,  43,  44  v%  46  v°,  52  v^  56  v°,  58,  62,  65,  69  v»,  71, 
72,  76,  76  v°,  78,  80  v°,  82  v°,  84,  85  v". 

Tome  XXIII,  fol.  85  v°,  93,  256  \%  309,  343. 

Tome  XXIV,  fol.  15,  19,  196,  240,  246  v°,  249,  250  v», 
2552,  255  v%  257,  260,  261  v°,  264,  266,  271,  272,  273  v°, 
276v°,  278v°,  281. 

Tome  XXXII,  fol.  113  v°. 

En  outre,  il  faut  signaler  la  bulle  adressée,  le  19  mars 
1248,  par  Innocent  IV  à  Bernard  de  Caux  et  à  Pierre 
Durand,  pour  leur  enjoindre  de  ne  pas  avoir  à  citer  les 
sujets  du  roi  d'Aragon^,  dont  les  terres  avoisinaient  Nar- 
bonne,  et  nous  avons  vu  plus  haut  quelle  importance  elle 
eut  dans  un  appel  célèbre,  auquel  elle  servit  de  base.  Rele- 
vons encore  neuf  dépositions  contre  Pierre  Garcias,  que  je 

1.  Confession  de  R.  de  Roâolos,  qni  se  trouve  aussi  dans  Vtlist. 
gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1147. 

2.  Déposition  de  R.  de  Montlaur,  frère  de  l'abbé  de  Pamiers. 

3.  Doat,  XXXI,  fol.  94. 


cl  INTRODUCTION. 

publie  ici*,  et  enfin,  une  sentence  rendue  à  Pamiers,  le 
21  avril  1247,  par  laquelle  les  deux  inquisiteurs  condam- 
nèrent à  la  prison  perpétuelle  Raymond  Guillaume,  de  Lar- 
nat(Ariège),  Raymond  et  Guillaume  d'en  Brenguier,  Pierre 
Faure,  Pierre  Arnaud,  Arnaud  de  Rabat,  de  Château-Ver- 
dun (Ariège),  et  Guillaume  Daras,  de  Rabat  (Ariège).  Cette 
sentence  complète  la  série  des  sentences  connues  de  Bernard 
de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre  ;  mais,  comme  elle  n'ap- 
partient pas  au  ms.  9992  de  la  Bibliothèque  nationale,  elle 
n'a  pu  prendre  place  dans  la  seconde  partie  de  cet  ouvrage  ; 
je  la  donne  donc  ici  : 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  cmcirixi.  Amen. 
Anne  Domini  M«  GG°  XL°  VIP,  xi°  kls.  maii.  Nos  fratres  ordi- 
nis  Predicatoi'um  B.  de  Caucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
inquisilores  heretice  pravitatls  in  civitale  et  diocesi  Tholosana 
authoritate  aposlolica  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confes- 
siones  in  judicio  factas  Raymundi  Guillelmi,  de  Larnato,  Ray- 
mundi  d'en  Brenguier,  Guillelmi  d'en  Brenguier,  Pétri  Fabri, 
P.  Arnaldi,  de  Narapa,  et  Arnaldi,  de  Ravato,  de  Castro  Ver- 
duno,  et  Guillelmi  Daras-,  de  Ravato,  Tholosane  diocesis  : 

Quod  prenominatus  R.  Guillelmi,  de  Larnato,  vidit  et  adora- 
vit  multotiens  hereticos,  et  audivit  predicationem  eorum,  duxit 
eos,  dédit  eis  de  suo  pluries,  cre[di]dit  hereticos  esse  bonos 
homines,  et,  postquam  fecit  confessionem  suam  coram  aliis 
inquisitoribus  et  abjuravit  heresim  et  juravit  persequi  hereticos, 
vidit,  duxit,  credidit  et  adoravit  hereticos,  et  audivit  predicatio- 
nem eorum,  et  dédit  eis  de  suo,  et  negavit  veritalem  coram 
nobis  contra  proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Raymundus  d'en  Brenguier  vidit  et 
adoravit  multotiens  hereticos,  et  audivit  predicationem  eorum, 
comedit  cum  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  pacem  ab  eis  rece- 

1.  P.  90. 

2.  Ms.  :  Dajas. 


INTRODUCTION.  clj 

pit,  appardlamcntls  herelicorum  inlerfuil,  credidit  herclicis  el 
coriim  erroribus,  et,  postqiiam  fecit  confessionem  suam  de 
heresi  coram  aliis  inquisiloribus  et  abjuravit  heresim  et  jiira- 
vit  pei'sequi  berelicos,  vidit  et  credidit  et  adoravit  hereticos,  et 
aiidivil  predicationem  eorum,  et  negavitveritatem  coram  nobis 
contra  proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Guillelmus  d'en  Brenguier  vidit  et  ado- 
ravit mullotiens  hereticos,  duxit  et  receptavit  eos  in  donium 
suam,  credidit  herelicis  et  eorum  erroribus,  et,  postquam  abjura- 
vit  heresim  coram  aliis  inquisitoribus  et  juravit  persequi  iiere- 
licos,  credidit  et  adoravit  hereticos,  et  negavit  veritateni  coram 
nobis  contra  proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Petrus  Fabri  vidit  et  adoravit  mullo- 
tiens hereticos,  et  audivit  predicationem  eorum,  recepit  eos  in 
domum  suam,  et  dédit  eis  de  suo,  credidit  hereticis  et  eorum 
erroribus,  et  negavit  verilatem  coram  nobis  contra  proprium 
juramentum-, 

Prenominatus  etiam  P.  Arnaldi  de  Narapa  vidit,  duxit  et 
receptavit  multotiens  hereticos,  dédit  et  recepit  ab  eis,  predica- 
tionem eorum  audivit  multotiens,  comedit  et  bibit  cum  eis; 
credidit  hereticos  esse  bonos  homines  et  reddidit  reverentiam 
multotiens  capite  inclinato;  et,  postquam  abjuravit  heresim 
coram  aliis  inquisitoribus  et  juravit  persequi  hereticos,  vidit, 
duxit,  receptavit,  credidit  hereticos  esse  bonos  homines  et  nega- 
vit veritatem  coram  nobis  contra  proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Arnaldus  de  Ravato  vidit  et  adoravit 
hereticos,  et  credidit  eos  esse  bonos  homines  et  negavit  verita- 
tem coram  nobis  contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  Willelmus  Daras  vidit  et  adoravit  mul- 
totiens hereticos  et  audivit  predicationem  eorum,  duxit  et  rece- 
pit hereticos,  comedit  cum  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis; 
apparellamento  hereticorum  interfuit,  pacem  alj  eisdem  rece- 
pit, credidit  hereticis  et  eorum  erroribus,  et  negavit  veritatem 
coram  nobis  contra  proprium  juramentum,  et,  postquam  hoc 
anno  coram  nobis  abjuravit  heresim,  vidit  et  duxit  hereticos; 

Ipsos  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unilatem  Ecclesie,  prout 
asserunt  redire  volentes,  in  primis  omni  heretica  pravitate 
abjurata,  absolvimus   secundum    formam    Ixclesie  a  vinculo 


Clij  INTRODUCTION. 

excommunicationis  qua  ratione  predicti  criminis  lenebantur 
astricti,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono 
redierint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint;  et,  quia  in 
Deum  et  Sanctara  Ecclesiam  predicti  s  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  légitime  citatos  coram  nobis  comparantes,  die  sibi 
ad  rccipiendam  penitentiam  super  crimine  heresis  peremptorie 
assignata,  et  aliis  rite  actis,  communicato  multorum  prelato- 
rum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad  peragendam 
condignam  penitentiam  in  perpetuum  carcerem  retrudi  volu- 
mus  et  precipimus  ibidem  perpetuo  commorari;  et  quod  istam 
penitentiam  compleant,  injungimus  eis  in  virtule  prestiti  jura- 
menli;  si  vero  predictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos 
excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum  apud  Appamias, 
in  ecclesia  de  Mercadali,  in  presentia  venerabilium  patrum 
Appamiensium  et  Fuxensium  abbatum*,  magistri  Arnaldi  de 
Campranha,  et  cellararii  Bolbone,  prioris  de  Scossa,  monachi, 
B.,  cellararii  Sancti  Anthonini,  Arnaldi  Gras,  capellani,  B., 
capellani  de  Ravato,  B.  de  Salvola  clerici,  P.  Ariberti,  B.  de 
Sanis,  publicorum  notariorum,  etplurium  aliorum  in  commun! 
sermone^. 

La  collection  Doat  fournit  enfin  la  mention  de  plusieurs 
confessions  reçues  par  Bernard  de  Caux  seuP  ou  avec  son 
«  compagnon  »  Jean  de  Saint-Pierre'*,  et  par  Jean  de  Saint- 
Pierre  seul^,  la  mention  encore  de  croix  et  de  pèlerinages 
imposés  à  Arnaud  Cimordan ,  de  Gascogne^.  Elle  nous 
apprend  un  fait  intéressant  :  Bernard  de  Caux  avait  fait 
interrpger  par  son  notaire  Guillaume  de  Clues,  à  Montpel- 
lier, «  ubi  captus  detinebatur''^.  »  Ce  qui  indique  que  les 


1.  Ms.  :  Albiensium. 

2.  Doat,  XXXI,  fol.  139v''-142. 

3.  Doat,  XXIIl,  fol.  217;  XXVI,  fol.  GO. 

4.  Doat,  XXV,  fol.  04. 

5.  Doat,  XXVI,  fol.  7  v. 

6.  Doat,  XXV,  fol.  220.  ' 

7.  Doat,  XXIII,  fol.  217. 


INTRODUCTION.  cliij 

inquisiteurs  avaient  tout  pouvoir  pour  donner  à  distance 
commission  à  l'effet  d'entendre  des  «  témoins.  » 

2"  Le  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse. 

Ce  manuscrit  (milieu  du  xiii«  siècle,  papier,  254  feuillets,. 
290  mill.  X  230  mill.)  '  nous  apporte  les  dépositions  de  cinq 
mille  six  cents  «  témoins  »  environ  appartenant  à  cent  six 
localités  de  la  Haute-Garonne,  de  l'Aude,  du  Tarn  et  de 
Tarn-et-Garonne2,  mais,  dans  leur  très  grande  majorité,  à 
l'ancien  Lauraguais.  Les  critiques  y  ont  vu  une  sorte  d'en- 
quête sur  l'état  religieux  du  pays;  elle  aurait  été  faite  par 
les  deux  inquisiteurs  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint- 
Pierre.  Je  l'ai  moi-même  écrit.  Actuellement,  y  ayant 
regardé  de  plus  près,  après  avoir  suivi  les  dates  des  déposi- 
tions, je  serai  moins  affirmatif.  Car  d'abord,  c'est  au  cloître 
de  Saint-Sernin  de  Toulouse  que  presque  toutes  les  déposi- 
tions ont  été  reçues  ;  d'ordinaire,  une  enquête  se  faisait  sur 
place.  Ensuite,  les  dépositions  qui  ont  commencé  le  15  avril 

1.  M.  Gh.  Molinier,  l'Inquisition  dans  le  midi  de  la  France, 
p.  163-195  (Toulouse,  1880,  in-8°),  a  décrit  et  analysé  le  manu- 
scrit, en  forçant  toutefois  beaucoup  le  nombre  des  personnes  enten- 
dues par  les  inquisiteurs.  M.  Aug.  Molinier,  Manuscrits  de  la 
bibliothèque  de  Toulouse,  p.  358  (Paris,  Impr.  nat.,  1883,  in-40),  l'a 
de  même  décrit.  Dumège,  dans  son  édition  de  VHistoire  rjcnérale 
de  Languedoc,  t.  VI,  Additions,  p.  5-9,  13-34,  a  donné  la  table 
trop  souvent  fautive  des  personnes  entendues,  nobles  ou  préten- 
dues telles.  —  Dusan,  Revue  archéologique  du  midi  de  la  France 
(Toulouse,  1867),  en  a  publié  les  onze  premiers  feuillets,  et  M.  le 
baron  Desazars  des  extraits,  Histoire  authentique  des  inquisiteurs 
tués  à  Avignonet  en  12^12  (Toulouse,  1869,  in-8°).  Je  l'ai  utilisé 
moi-même  dans  un  court  mémoire  ayant  pour  titre  :  Les  héré- 
tiques du  comté  de  Toulouse  dans  la  première  moitié  du  XIII''  siècle 
(Paris,  Picard,  1891,  in-8o). 

2.  La  liste  en  a  été  dressée  par  M.  Baudouin,  ancien  archiviste 
de  la  Haute-Garonne,  et  placée  en  tête  du  manuscrit. 


Cliv  INTRODUCTION. 

1245*  se  sont  multipliées,  dans  des  proportions  paraissant 
parfois  invraisemblables,  jusqu'au  17  juillet  suivant,  pour 
reprendre,  après  une  interruption  de  trois  mois  et  demi, 
le  30  octobre  suivant-,  et  alors  se  poursuivre  avec  la  même 
intensité  en  novembre,  décembre,  janvier  et  février.  N'est-ce 
pas  la  preuve  que  les  inquisiteurs  avaient  accordé  le  tempus 
graciae  d'avril  à  juillet  d'abord,  puis  de  la  fin  d'octobre 
jusqu'en  février?  Les  habitants,  voulant  en  profiter  pour 
s'assurer  l'impunité,  accouraient  en  masse  et  exigeaient  du 
notaire  de  l'Inquisition  que  leur  déposition  fut  inscrite  à 
l'effet  de  se  précautionner  contre  l'avenir  et  d'infirmer 
d'avance  des  accusations  toujours  possibles.  Ces  considéra- 
tions sont  corroborées  dans  une  certaine  mesure  par  ce  fait 
que  la  poursuite  contre  des  prévenus  présumés  coupables 
ne  commence  qu'en  mars  1246  (n.  st.)  :  la  formule  in  judi- 
cio  constitutus  est  étrangère  aux  dépositions  d'avril  k 
juillet  et  d'octobre  à  février.  Il  faut  ajouter  que,  dans  ces 
cas,  non  plus  seulement  un  inquisiteur,  mais  les  deux  inqui- 
siteurs conduisent  l'interrogatoire  ou  remettent  la  déposition 
sous  les  yeux  du  prévenu.  C'est  alors  la  preuve  d'une  action 
judiciaire.  Je  serais  donc  porté  à  voir  dans  le  ms.  609  de  la 
Bibliothèque  de  Toulouse  le  recueil  des  aveux  faits  sponta- 
nément pendant  le  temjms  gratiae  ;  ils  en  composent  la 
plus  grande  partie,  les  neuf  dixièmes.  Quelques-uns  de  ceux 
qui  étaient  venus  avouer  ayant  été  poursuivis  dans  la  suite, 
le  notaire  a  mis  ensemble  les  aveux  remontant  au  temps  de 
grâce  et  les  dépositions  intervenues  au  cours  de  la  poursuite, 
ce  recueil  ayant  été  formé  postérieurement  à  l'année  1258''. 

1.  Fol.  143. 

2.  Fol.  144. 

3.  Fol.  127  :  complément  des  aveux  de  Pons  Garrigue. 


INTRODUCTION.  clv 

Voici,  en  effet,  l'indication  de  quelques-uns  des  actes  qui 

ont  suivi  : 

27  juin  1250,  Toulouse.  Jean  de  Saint-Pierre  et  Rainaud 
de  Chartres,  inquisiteurs,  font  lire  à  Bertrand  de  Quiders 
ses  aveux  des  6  et  7  février  1246*. 

23  février  1256  (ii.  st.),  Toulouse.  Jean  de  Saint-Pierre 
et  Rainaud  de  Chartres,  inquisiteurs,  font  de  même  lire  à 
Bernard  de  Scaupon  ses  aveux,  qui  étaient  du  mois  de  mai 
12452. 

4  décembre  1256,  Toulouse.  Jean  de  Saint-Pierre  entend 
Pons  Aigra,  de  Montauriol  (Haute -Garonne),  qui,  en 
novembre  1245,  avait  déjà  avoué 3. 

Bernard  de  Caux  disparaît  après  1248,  tandis  que  Jean 
de  Saint-Pierre  continue  à  travailler  huit  ou  dix  ans  encore; 
mais  ce  n'est  plus  l'activité  d'autrefois,  ce  semble,  quoi 
qu'on  puisse  conclure  d'un  fragment  de  registre  de  l'année 
1256,  dont  la  description  suit. 

3°  Fragment  de  registre  d'inquisition  appartenant  à 
M.  Bonnet,  de  Béziers. 

M.  Louis  Bonnet,  de  Béziers,  pendant  son  séjour  à  Tou- 
louse comme  étudiant,  il  y  a  quelque  trente  ans,  eut  la  très 
heureuse  idée  de  recueillir,  sur  le  marché  volant  de  la  place 
du  Capitole,  deux  feuillets  de  parchemin  du  xiif  siècle, 
épave  d'un  registre  d'inquisition,  qui,  à  n'en  pas  douter, 
était  volumineux.  Ces  deux  feuillets  (342  mill.  x254  mill.) 
sont,  en  effet,  les  feuillets  cglxii  et  cclxxi  de  ce  registre, 
qui  se  continuait  après  le  feuillet  cclxxi;  sans  compter 
qu'ils  sont  écrits  page  pleine  sur  une  justification  de  170  mill. 

1.  Fol.  140  v». 

2.  Fol.  246  v. 

3.  Fol.  142. 


clvj  INTRODUCTION. 

Le  titre  courant  du  premier  porte  :  De  Monte  auriol;  celui 
du  second  :  DelsFortenenx.  De  Monte galhardo .  Plusieurs 
lieux  et  communes  répondent  aujourd'hui  au  nom  de  Mon- 
tauriol  :  Montauriol,  comm.  de  Gabre,  cant.  du  Mas-d'Azil 
(Ariège)  ;  Montauriol,  cant.  de  Céret  (Pyrénées-Orientales)  ; 
Montauriol,  cant.  de  Castillonnès  (Lot-et-Garonne)  ;  Mont- 
auriol, cant.  de  Pampelonne  (Tarn);  Montauriol,  cant.  de 
Salles-sur-L'Hers  (Aude)  ;  Montauriol,  comm.  de  Drémil- 
Lafage-et-Montauriol,  cant.  de  Lanta  (Haute-Garonne); 
Montauriol,  cliâteau,  comm.  de  Villemur  (Haute-Garonne). 
Nous  écartons  tout  de  suite  les  Montauriol  autres  que  ceux 
de  l'Aude  et  de  la  Haute-Garonne  comme  étant  trop  éloi- 
gnés; encore  faut-il  rejeter  le  Montauriol  de  la  commune  de 
Villemur,  qui  n'appartient  pas  au  Lauraguais;  car,  dans 
les  interrogatoires,  comme  nous  le  verrons  tout  à  l'heure, 
les  inquisiteurs  entendirent  des  habitants  du  Lauraguais. 
Enfin  notre  document  dit  :  de  Monte  auriol  Lauraguesii, 
de  Monte  auriol  de  Bello  podio  domini  episcopi  Tho- 
losani.  Et  par  là  se  trouve  écarté  Montauriol  (Aude).  Il 
s'agit  donc  ici  de  Montauriol  formant  aujourd'hui  une  seule 
commune  avec  Drémil-Lafage. 

Quant  à  Fourtanens,  qui  apparaît  dans  le  second  de  nos 
deux  feuillets,  c'était  un  consulat  situé  dans  le  voisinage 
de  Mourvilles-Basses  et  des  Varennes,  arrondissement  de 
Villefranche-de-Lauraguais  (Haute-Garonne).  Et  par  là 
même  se  trouve  déterminé  Montgaillard,  canton  de  Ville- 
franche-de-Lauraguais. D'ailleurs,  s'il  pouvait  y  avoir  une 
hésitation,  il  suffirait,  pour  la  dissiper,  de  rapprocher 
notre  interrogatoire  du  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Tou- 
louse, où  nous  voyons  que  les  inquisiteurs  entendirent  les 
habitants  de  Montgaillard  (Haute-Garonne).  Parmi  ceux-ci. 


INTRODUCTION.  clvij 

je  relève  le  nom  de  Bertrand  de  Roque  ville,  chevalier',  que 
nous  retrouvons  dans  un  des  interrogatoires  dont  je  m'oc- 
cupe en  ce  moment.  C'est  un  renseignement  dont  on  verra 
tout  à  l'heure  le  prix. 

Les  inquisiteurs  nommés  sont  Jean  de  Saint-Pierre  et 
Rainaud  de  Chartres.  Nous  connaissons  le  premier  ;  le 
second  écrivit,  le  31  janvier  1257,  à  Alfonse  de  Poitiers, 
une  lettre  qui  suffirait  à  rendre  sa  mémoire  chère  à  la  posté- 
rité. Il  dénonçait  à  Alfonse,  comte  de  Poitiers  et  de  Tou- 
louse, les  faits  suivants  :  Jean  de  Saint-Pierre  et  lui,  exer- 
çant l'inquisition  dans  le  diocèse  de  Toulouse,  avaient  trouvé 
que,  sous  leurs  prédécesseurs,  le  juge  séculier  s'emparait 
des  hérétiques  condamnés  simplement  à  la  prison  perpé- 
tuelle et  les  livrait  au  bûcher  ;  et  cependant  les  inquisiteurs 
ne  réclamaient  point.  Pour  eux,  après  avoir  pris  conseil, 
ils  protestent,  bien  que  l'on  dise  déjà  que  ne  pas  se  prêter 
aux  volontés  du  bras  séculier  c'est  favoriser  l'hérésie  et 
détruire  l'Inquisition;  ils  ont  envoyé  une  consultation  au 
pape;  et,  en  attendant  que  la  réponse  arrive,  ils  se  refu- 
seront à  livrer  les  hérétiques  retenus  dans  leurs  prisons'-. 

Rien  n'était  plus  juste  ni  plus  humain  ;  vraisemblable- 
ment, plusieurs  des  hérétiques  auxquels  Bernard  de  Caux 
et  Jean  de  Saint-Pierre  avaient  infligé  la  prison  échap- 
pèrent ainsi  au  bras  séculier.  Nous  avons  le  droit  de  penser 
que  Rainaud  de  Chartres,  que  cette  lettre  nous  montre  si 
ferme  et  si  exact  observateur  des  règles  et  de  la  loi,  ne  se 
départit  point  de  cet  esprit  de  justice.  II  dut  apporter  dans 
l'exercice  de  ses  fonctions  toute  la  modération  requise. 

Nos  deux  feuillets  contiennent  des  interrogatoires  d'habi- 
tants de  Montauriol,  Fourtanens  et  Montgaillard.  Ces  inter- 

1.  Ms.  609  de  la  ville  de  Toulouse,  fol.  43. 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VllI,  col.  1409,  1410. 


clviij  INTRODUCTION. 

rogatoires  ressenablent  par  l'ensemble  de  leur  teneur  à  ceux 
du  ms.  609  de  la  Bibliothèque  de  Toulouse.  Mais  il  me 
paraît  qu'il  faut  y  voir  des  pièces  appartenant  à  une  pour- 
suite proprement  dite.  Car,  d'abord,  les  douze  personnes 
entendues,  dont  cinq  étaient  de  Monta uriol,  deux  de  Four- 
tanens  et  cinq  de  Montgaillard,  avaient  été  précédemment 
compromises.   Rixendis  avait  même  déjà  fait  des  aveux 
devant  Ferrier,  à  Conques  (Aude)';  Esclarmonde,  de  Saint- 
Amadou  (Ariège),  avait  été  interrogée  par  les  inquisiteurs 
del'évêque  de  Toulouse,  au  Mas-Saintes-Puelles  (Aude)'; 
et  Bertrand  de  Roqueville  avait,  le  1"  juillet  1245,  fait  une 
première  déposition^.  S'il  fut  rappelé  par  Jean  de  Saint- 
Pierre  et  Rainaud  de  Chartres,  le  2  novembre  1256^  s'il 
subit  un  nouvel  interrogatoire,  auquel  il  ne  put  se  dérober, 
ce  fut  en  raison  d'une  poursuite  proprement  dite,  de  nou- 
velles charges  pesant  sur  lui  ;  et,  en  effet,  en  1256,  il  ne 
s'enferma  pas  dans  la  déposition  de  1245.  Enfin,  Bertrand 
de  Roqueville  reconnut  avoir  nié,  une  première  fois,  devant 
Bernard  de  Caux  et  son  compagnon,  une  seconde  fois, 
devant  Jean  de  Saint-Pierre  et  Rainaud  de  Chartres ^  On 
ne  comprendrait  pas  un  troisième  interrogatoire  en  dehors 
d'une  poursuite  judiciaire. 

Par  là  même,  nous  saisissons  le  rapport  qui  existe  entre 
les  interrogatoires  de  1256  et  les  actes  antérieurs  des  inqui- 
siteurs. 

1.  Moatauriol,  n°  2. 

2.  Montauriol,  n°  3. 

3.  Bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  43. 

4.  Le  ms.,  Montgaillard,  n"  3,  porte  :  F»  7ion.  novembris,  par 
erreur  sans  doute;  car,  pour  le  mois  de  novembre,  les  nones  ne 
comprenaient  que  quatre  jours,  du  2  au  5.  Il  faudrait  donc  lire  : 
II Ho  non.  novembris. 

5.  Montgaillard,  n°  3. 


INTRODUCTION.  clix 

Le  second  feuillet  fournit  la  date  du  2  novembre  1256. 
Or,  le  premier  feuillet,  qui  ne  contient  aucune  indication 
d'année,  donne  le  2  octobre  :  sexto  norias  octobres;  entre 
les  deux  il  y  a  une  lacune  de  neuf  feuillets  seulement,  lxii- 
Lxxi.  Nous  pouvons  admettre,  avec  vraisemblance,  qu'on 
n'y  est  point  passé  à  une  autre  année;  et  que  les  douze 
interrogatoires  fournis  par  les  deux  feuillets  sont  les  uns  et 
les  autres  de  l'année  1256.  Ils  se  placent  aux  jours  suivants  : 

1256  (?), ,  Montauriol. 

2  octobre,      Montauriol. 

7  octobre,      Montauriol. 

12  octobre,      Montauriol. 

24  octobre,      Montgailhard. 
1256,           2  novembre,  Montgailhard. 

25  novembre,  Montgailhard. 

,  Fourtanens. 

1^'' décembres  Fourtanens. 

Nous  n'aurions  pu  nommer  le  lieu  où  ces  dépositions  ont 
été  reçues  que  si  le  registre  nous  fût  parvenu  en  entier.  Les 
deux  feuillets  ne  nous  fournissent  à  ce  point  de  vue  que  des 
renseignements  très  incomplets.  C'est  à  Gaillac  (Tarn)  que 
Jean  de  Saint-Pierre  reçut  la  déposition  de  Bérenger  de 
Saint- Amadou,  et  celle  de  Pierre  Bermond,  de  Montauriol, 
datée  du  même  jour  ;  c'est  à  Toulouse  qu'il  interrogea  et 
entendit  Raymonde,  femme  de  Pierre  Fargues,  de  Fourta- 
nens. A  Gaillac  encore,  Jean  de  Saint-Pierre  et  Rainaud  de 
Chartres  interrogèrent  Arnaud  Capella,  de  Montgailhard, 
et,  vraisemblablement,  Bertrand  de  Rocqueville,  Galliard  de 
Rocqueville  et  Lidia,  femme  de  Bertrand  de  Roqueville. 

Les  notaires  s'appellent  Bérenger  Vernet  {de  Verneto), 

1.  In  crastinum  sancti  Aiidree. 


clx  INTRODUCTION. 

Bertrand   du  Solier   [de  Solerio)  et  P[ierre],   curé   de 
Dreuilhe. 

Au  bas  de  chaque  déposition,  ils  eurent  soin  de  ranger 
sur  plusieurs  colonnes  les  noms  de  ceux  qui  se  trouvaient 
compromis  dans  la  déposition.  Le  même  nom  revient  à  la 
suite  de  la  même  déposition,  par  la  raison  que,  prononcé 
plusieurs  fois  par  le  témoin,  il  pouvait  donner  lieu  à  plu- 
sieurs recherches.  C'est  à  titre  de  renseignement,  en  effet, 
que  les  noms  furent  de  la  sorte  mis  en  vedette.  Comme  per- 
sonnes notables,  je  n'ai  relevé  que  dame  Blanche,  femme  de 
Bernard  de  la  Tour,  Pons-Guillaume  de  la  Tour,  Pierre  de 
Resengas,  Pierre  de  Mazeroles.  Parmi  les  témoins,  il  n'y 
a  à  retenir  que  les  noms  de  P.  Blegier  {Blegerii),  domini- 
cain, mort  en  1269',  de  Gilles,  clerc  du  comte  de  Toulouse, 
et  de  Jean  de  Saint-Benoît,  dominicain. 

Un  dernier  renseignement  à  noter  :  Esclarmonde  de  Saint- 
Amadou  déclara  avoir  comparu  devant  les  inquisiteurs  de 
l'évêque  de  Toulouse  à  Belpech  :  fuit  coram  inquisitori- 
bus  domini  episoopi  Tliolosani  apud  Bellum  Podium. 
Ces  inquisiteurs  s'appelaient  Ar.  de  Gouzens  et  Ar.  de  Bras- 
sac^  C'est  deux  ans  auparavant,  en  1254,  qu'ils  avaient 
entendu  Esclarmonde.  A  cette  date,  l'évêque  de  Toulouse 
était  Raymond  du  Falga^  dominicain,  qui  n'avait  cessé 
jusque-là  de  déployer  un  grand  zèle  contre  l'hérésie*. 

6.  Radulphe  et  Raymond  David,  inquisiteurs  diocé- 
sains de  Carcassonne. 

Les  travaux  de  ces  deux  inquisiteurs  sont  exposés  tout  au 
long  et  uniquement  dans  le  Registre  du  greffier  de  l'Inquisi- 

1.  Acta  capit.  provinc.  ord.  frat.  Praed.,  p.  145  (éd.  Douais). 

2.  Moatauriol,  n°  3. 

3.  1232-1270. 

4.  Voy.  plus  haut,  p.  Ixxvij. 


INTRODUCTION.  clxj 

tion  de  Carcassonne.  Mais  comme  ce  Registre  fort  impor- 
tant se  trouve  publié  ici,  je  renvoie  à  la  description  et  à 
l'analyse  que  j'en  devrai  donner  plus  bas  ;  et  je  passe  aux 
inquisiteurs  qui  suivent  dans  l'ordre  chronologique. 

7.  Anielius,  curé  de  Saint-Etienne  de  Toulouse, 
Raymond  Resplandi,  maître  Ar.  de  Gouzens. 

Nous  avons  déjà  rencontré  Ar.  de  Gouzens,  délégué  dio- 
césain de  Toulouse.  Raymond  Resplandi  jouit  du  même  titre, 
tandis  qu'Amelius  se  présente  comme  le  lieutenant  des 
inquisiteurs  Jean  de  Saint-Pierre  et  Rainaud  de  Chartres  ; 
mais  il  opère  principalement  à  Toulouse.  Pour  les  suivre 
dans  leurs  travaux,  il  faut  consulter  d'abord  le  ms.  609  de 
la  Bibliothèque  de  Toulouse,  où  ils  entendent  des  confes- 
sions, remettent  leurs  dépositions  sous  les  yeux  des  préve- 
nus, ou  infligent  des  peines*  ;  puis  Doat,  qui,  à  la  vérité,  ne 
fournit  ici  qu'une  indication 2,  enfin  et  surtout  le  Registre 
qui  se  trouve  aux  archives  de  la  Haute-Garonne,  sous  la 
cote  H  Dominicains,  85. 

Les  archives  de  la  Haute-Garonne,  H  Dominicains,  85, 
gardent  dix  feuillets  de  parchemin  en  une  écriture  du  milieu 
du  xiif  siècle,  qui,  cousus,  forment  ensemble  un  cahier  et 
sont  numérotés  de  1  à  10.  On  lit  sur  le  premier  les  dates  de 
1674  et  1675;  sur  le  troisième,  N°  25;  sur  le  cinquième, 
N°  36;  sur  le  septième,  iV"  544;  sur  le  neuvième,  1674  et 
1675,  N"  197;  ici  et  là  se  lisent  des  noms  de  lieux  ou 
d'hommes  et  des  relevés  de  sommes  d'argent.  Ces  indica- 
tions diverses  méritent  d'être  retenues  :  elles  permettent  de 

1.  Pour  Amelius,  voy.  aux  fol.  31  v",  55  v°,  88  v»,  116,  253  v°; 
pour  Raymond  Resplandi,  voy.  aux  fol.  55  v»,  215,  232,  253  v», 
254  \°. 

2.  Tome  XXV,  fol.  275-283,  confession  ou  déposition  d'Arnaud 
Arquier,  qui  déclare  avoir  été  entendu  déjà  par  Arnaud  Pelhisso 
et  Amelius. 

k 


clxij  INTRODUCTION. 

déterminer  la  provenance  de  ces  feuillets,  qui,  en  effet, 
d'après  la  note  laissée  par  M.  Baudouin,  archiviste  de  la 
Haute-Garonne,  «  servaient  de  couverture  à  divers  registres 
du  contrôle  des  Exploits,  »  aux  dates  marquées.  Cette  des- 
tination doit  être  notée,  car  elle  explique  l'état  de  ces  dix 
feuillets  et  permet  de  déterminer  leur  provenance  primitive. 
Au  premier  abord,  parce  qu'ils  présentent  une  grande  simi- 
litude dans  l'écriture,  on  se  croirait  autorisé  à  penser  qu'ils 
appartenaient  au  même  registre.  En  réalité,  il  n'en  est  rien. 
Les  marges  ont  été  rognées;  il  reste  cependant  encore  un 
moyen  matériel  de  vérifier  ce  point  :  c'est  d'abord  la  jus- 
tification ou  longueur  des  lignes,  c'est  ensuite  le  nombre 
de  lignes  à  la  page.  Ce  critérium  paraîtra  suffisant  à  tous 
ceux  que  l'étude  des  manuscrits  a  mis  au  courant  des  prin- 
cipes suivis  par  les  scribes  du  moyen  âge  :  les  manuscrits 
et  registres  présentent  la  même  régularité  que  le  livre 
moderne  pour  la  justification  de  la  ligne  et  le  nombre  de 
lignes  à  la  page.  Voici  maintenant,  à  ce  double  point  de 
vue,  l'état  des  dix  feuillets  conservés  aux  archives  de  la 
Haute-Garonne  : 


Fol.  1,  justification  152  mill.,  48  lignes  à  la  page. 


Fol.  2, 
Fol.  3, 
Fol.  4, 
Fol.  5, 
Fol.  6, 
Fol.  7, 
Fol.  8, 
Fol.  9, 
Fol.  10, 


id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 
id. 


152 
152 
152 
148 
148 
141 
144 
165 
155 


mill.,  48 
mill.,  48 
mill.,  48 
mill.,  45 
mill.,  45 


id. 
id. 
id. 
id. 
id. 


et  144  mill.,  45 lignes  à  la  page, 
mill.,  45  lignes  à  la  page, 
mill.,  45  id. 

et  165  mill.,  45 lignes  à  la  page. 


D'après  la  règle  posée,  nous  aurions  donc  ici  des  frag- 


INTRODUCTION.  clxiij 

ments  de  quatre  registres  :  fol.  1-4,  un  premier  registre; 
fol.  5-6,  un  second  registre;  fol.  7,  un  troisième  registre; 
fol.  8,  un  quatrième  registre.  Cependant  il  faut  joindre  les 
fol.  7  et  8,  l'irrégularité  dans  la  justification  du  fol.  7  tenant 
à  un  simple  accident;  ce  qui  réduit  à  trois  le  nombre  des 
registres  démembrés;  quant  aux  feuillets  8  et  9,  ils  appar- 
tenaient au  même  registre,  puisqu'ils  forment  une  seule 
feuille  repliée,  comme  les  fol.  1  et  2,  les  fol.  3  et  4,  les  fol.  5 
et  6  et  les  fol.  7  et  8.  Mais  je  n'oserais  pas  affirmer  qu'il 
faille  les  séparer  des  registres  précédents,  ou  les  joindre  à 
l'un  ou  à  l'autre  de  ces  registres  ;  car  ils  ne  contiennent  que 
des  listes  de  noms  débordant  sur  les  marges.  Les  fol.  3  et  4 
n'ont  pas  été  écrits  de  la  même  main  que  les  fol.  1  et  2  ;  il  y 
a  même  des  différences  dans  les  caractères,  les  abréviations  *, 
et  l'encre  est  ici  plus  noire.  Je  serais  porté  à  les  rattacher  à 
un  registre  différent. 

En  résumé,  trois  registres  certains  ;  un  quatrième  et  un 
cinquième  probables. 

Cette  constatation  n'est  pas  dépourvue  d'intérêt,  puisque, 
au  temps  où  le  P.  Benoît  composa  Y  Histoire  des  Albigeois 
et  des  Vaudois  ou  Barbets,  qui  parut  en  1691,  on  conser- 
vait, dans  le  couvent  des  frères  Prêcheurs  de  Toulouse, 
«  douze  anciens  registres,  »  où  l'on  voyait  «  les  procédures 
que  les  inquisiteurs  firent  en  différentes  occasions  contre  les 
Albigeois  et  l'aveu  de  leur  doctrine  ^  »  Nos  feuillets  ayant 
servi  à  recouvrir  des  registres  du  contrôle  des  Exploits, 
datés  de  1675,  nous  pouvons  en  conclure  que  déjà,  à  cette 
date,  la  dilapidation  des  documents  d'Inquisition  avait  non 
seulement  commencé,  mais  fait  de  nombreux  ravages. 

\.  Par  exemple,  l'abréviatioa  de  m  indiquée  par  un  signe  ayant 
la  l'orme  d'un  2  et  non  par  le  trait  horizontal  :  Lûbarda^,  loi.  3. 
2.  T.  I"  D.  44. 


clxiv  INTRODUCTION. 

Quelques-uns  des  dix  feuillets  sauvés  ont  conservé  leur 
foliotation  primitive  :  lxxxix,  xg,  pour  les  fol.  1  et  2; 
Lxxvi,  pour  le  fol.  4  ;  cm,  pour  le  fol.  6  ;  cxcvi,  pour  le 
fol.  7;  GLiiii,  pour  le  fol.  9;  gxlv,  pour  le  fol.  10.  On  le 
voit,  les  fol.  1  et  2  sont  les  seuls  qui  se  suivent,  de  telle 
façon  que,  si  nous  avons  ici  des  fragments  de  trois,  et  peut- 
être  de  quatre  ou  même  de  cinq  manuscrits,  le  texte  s'en 
trouve  beaucoup  plus  coupé  encore.  Une  première  coupure 
comprend  les  fol.  1  et  2.  Huit  autres  coupures  sont  formées 
par  chacun  des  huit  feuillets  suivants.  Dix  folios  nous 
apportent  donc  neuf  fragments  de  textes  ;  un  seul  paraît  ne 
pas  être  tronqué,  c'est  la  Confessio  Guillermi  Furnerii, 
de  Tholosa,  conversi,  fol.  8. 

Je  viens  de  dire  Confessio  en  reproduisant  le  titre  du 
fol.  8.  Je  23ense,  en  effet,  que  la  teneur  des  autres  morceaux 
nous  autorise  à  les  regarder  comme  autant  de  confessions 
faites  et  obtenues  au  cours  de  la  poursuite  ;  car  souvent  le 
témoin  interrogé  revient,  les  jours  suivants,  pour  ajouter  à 
ses  aveux  et  les  compléter;  et  il  ne  revient  pas  spontané- 
ment :  car  cette  circonstance  eût  été  indiquée,  selon  l'usage  et 
la  pratique  ordinaire  des  inquisiteurs,  qui,  voyant  un  indice 
de  sincérité  dans  la  spontanéité  de  l'aveu,  en  faisaient 
prendre  bonne  note  par  le  notaire. 

Les  inquisiteurs  qui  reçoivent  les  confessions,  ou  du 
moins  qui  se  trouvent  nommés  dans  quelques-unes  d'entre 
elles,  sont  Raymond  Resplandi,  maître  Ar[naud]  de  Gou- 
zens,  Jean  de  Saint-Pierre  et  Rainaud  de  Chartres.  Ame- 
lius,  curé  de  Saint -Etienne  de  Toulouse,  remplace,  un 
moment,  Rainaud  de  Chartres;  il  entend  la  confession  de 
Guillaume  Fournier  ;  il  avait  donc  une  sous-délégation. 
Vraisemblablement,  Arnaud  de  Gouzens  agit  ici  comme 
inquisiteur  de  l'évêque  de  Toulouse;  nous  lui  avons  déjà 


INTRODUCTION.  clxv 

reconnu  ce  titre.  Raymond  Resplandi  aura  été  de  même 
juge  délégué  de  l'évêque.  Les  notaires  sont  Bomassip,  de 
Péyriac-Minervois  (Aude),  et  Philippe  Polier. 

Voici,  en  suivant  l'ordre  des  feuillets  dans  le  cahier  des 
archives  de  la  Haute-Garonne,  les  dates  dejours  ou  d'années 
qu'on  y  relève  : 


12.. 

15  novembre. 

27  novembre. 

8  décembre. 

1256 

1254 

8  juin. 

12.. 

25  juin. 

1256 

5  juillet. 

4  août. 

Lundi  avant  la  fête  de  saint  Laurent  (7  août) 

— 

Octave  de  la  fête  de  saint  Laurent  (17  août). 

20  novembre. 

Il  faut  signaler,  parmi  les  témoins,  Etienne  Clavel,  archi- 
prêtre  de  Laurac  (Aude),  et  P.  de  Gouzens,  diacre,  parent 
sans  doute  de  l'inquisiteur. 

Au  point  de  vue  géographique,  les  confessions  ou  déposi- 
tions se  distribuent  de  la  manière  suivante  : 

Le  Lauraguais  :  premier,  second,  troisième  et  sixième  (?) 
fragments. 

Lavaur  ou  la  région  de  Lavaur  :  quatrième  et  cinquième 
fragments. 

Toulouse  :  septième  fragment. 

L'Albigeois  et  le  Querci  :  huitième  et  neuvième  fragments, 
d'après  l'énumération  des  lieux  qui  y  sont  donnés  en  regard 
des  noms  des  personnes,  plus  ou  moins  accusées  dans  les 
dépositions. 


clxvj  INTRODUCTION. 

Comme  derniers  renseignements,  je  retiendrai  la  présence 
de  Ferrier  à  Limoux,  pour  y  exercer  l'Inquisition  et  les 
charges  nombreuses  que  plusieurs  dépositions  font  peser  sur 
les  Roqueville.  Enfin,  je  signale  la  confession  de  Guillaume 
Fournier,  comme  particulièrement  curieuse  et  intéressante 
pour  connaître  et  mesurer  les  agissements  de  l'hérésie  à 
Plaisance,  Pise,  Crémone  et  dans  la  Lombardie.  Il  est  vrai 
qu'elle  n'est  pas  inconnue  :  M.  Belhomme,  ancien  archiviste 
de  la  Haute-Garonne,  l'a  publiée ^  avec  un  autre  fragment 
important,  la  confession  de  Guillaume  Carrière.  Ces  frag- 
ments mériteraient  d'être  intégralement  édités  :  ils  four- 
nissent quelques  faits  nouveaux,  et  contiennent  deux  listes 
d'accusés,  dont  il  sera  peut-être  possible  un  jour  de  décrire 
les  destinées  grâce  à  des  documents  nouveaux. 

8.  Rainaud  de  Chartres  et  Guillaume  Bernard,  de 
Daœ.  —  Rainaud  de  Chartres,  déjà  si  avantageusement 
connus  eut  pour  compagnons,  d'abord  Jean  de  Saint-Pierre, 
nous  l'avons  vu,  puis  Guillaume  Bernard,  de  Dax.  Quelque 
célèbres  qu'aient  été  Rainaud  de  Chartres  et  Guillaume  Ber- 
nard, de  Dax,  il  ne  nous  est  presque  rien  parvenu  d'eux. 
C'est  que  la  période  de  temps  à  laquelle  ils  appartiennent 
est  celle  qui  répond  aux  dilapidations  postérieures  des 
archives  de  l'Inquisition,  comme  le  prouvent  les  fragments 
de  registres  conservés  aux  archives  de  la  Haute-Garonne, 
le  fragment  appartenant  à  M.  Louis  Bonnet,  de  Béziers,  et 
un  autre  fragment  resté  inconnu,  qui  est  conservé  à  la 
bibliothèque  de  Carcassonne  et  dont  je  parlerai  en  son  lieu. 

Dans  l'état  actuel  des  documents,  la  lettre  de  Guillaume 

1.  Documents  inédits  sur  t' hérésie  des  Albigeois,  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  archéologique  du  midi  de  la  France,  VI,  p.  101-146. 
Le  texte  n'y  est  malheureusement  pas  correctement  établi. 

2.  Plus  haut,  p.  clvij. 


INTRODUCTION.  clxvij 

Bernard  à  Alfonse  de  Poitiers  est,  à  n'en  pas  douter,  son 
meilleur  titre.  Après,  nous  ne  rencontrons  que  de  rares  indi- 
cations éparses  ici  ou  là.  Le  28  octobre  1258,  à  Toulouse, 
Guillaume  Bernard  entend  la  déposition  comjilémentaire  de 
Pons  Garrigue*;  le  10  juin  1263,  Rainaud  de  Chartres  et  Guil- 
laume Bernard,  de  Dax,  rendent,  avec  Philippe  de  Boissy, 
sénéchal  du  Rouergue,  et  maître  Eudes,  lieutenant  du  comte 
de  Poitiers,  une  sentence  arbitrale  réglant  la  perception  de 
la  taille  pour  la  construction  de  l'église  de  Najac^  encore 
faut-il  reconnaître  que  la  poursuite  inquisitoriale  n'est  pour 
rien  dans  cette  pièce ^.  Enfin,  à  des  dates  incertaines,  nous 
apprenons  que  Guillaume  Bernard  avait  entendu  les  aveux 
d'Arnaud  Cimordan,  de  Gascogne\  ceux  d'Erablard  Vassal 
à  Castres^  de  la  femme  Bona,  de  Prades,  près  de  Puylau- 
rens  (Tarn)^,  de  Pierre  Ferrol,  de  Trébons  (Haute-Garonne)'. 
Un  «  témoin,  »  Raymond  Hugues,  dit  avoir  comparu  déjà 
devant  Guillaume  Bernard  ^ 

9.  Pons  du  Pouget  {de  Poieto,  de  Pogeto).  —  L'ob- 
servation faite  au  sujet  de  Rainaud  de  Chartres  et  de  Guil- 
laume Bernard  s'applique  plus  directement  encore  à  Pons 
du  Pouget;  car  une  citation  lancée  par  lui  et  cinq  sentences 

1.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  127. 

2.  Pièce  publiée  d'après  l'original  dans  les  Travaux  pratiques 
d'une  conférence  de  palco(jraphie  à  l'Institut  catholique  de  Toulouse, 
p.  51-55  (Toulouse,  1892,  in-S"). 

3.  Pièces  étrangères  à  l'Inquisition,  do  même  que  celles  où 
Guillaume  Bernard  et  Guillaume  de  Montréveil  sont  mêlés  aux 
négociations  de  la  ville  de  Toulouse  avec  Alfonse  de  Poitiers  au 
sujet  du  fouage  {Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1562-1564). 

4.  Doat,  XXV,  toi.  220. 

5.  Doat,  XXV,  fol.  183  et  suiv.  La  pièce  dit  :  avec  son  «  com- 
pagnon, ï  Rainaud  de  Chartres  sans  doute. 

6.  Les  deux  inquisiteurs  opérant  ensemble  (Doat,  XXV,  fol.  87). 

7.  Les  deux  inquisiteurs  ensemble  (Doat,  XXVI,  fol.  64-66). 

8.  Doat,  XXV,  fol.  114. 


clxviij  INTRODUCTION. 

qu'il  prononça  —  les  seules  pièces  que  nous  ayons  conser- 
vées —  sont  la  preuve  d'une  poursuite  exercée  par  cet  inqui- 
siteur, mais  dont  le  dernier  acte  seul  nous  est  parvenu.  Tout 
le  reste  a  disparu  ;  il  est  vraisemblable,  en  outre,  pour  ne  pas 
dire  certain,  que,  pendant  les  trois  années  embrassées  par 
ces  sentences  (1262-1264),  Pons  du  Pouget  n'avait  pas 
limité  son  activité  à  cinq  ou  six  affaires. 

Voici  le  résumé  de  ces  pièces  : 

14  août  1262,  Carcassonne.  —  Pons  du  Pouget  écrit  à 
l'archiprêtre  de  Fenouillèdes  qu'il  ait  h  citer,  pour  compa- 
raître à  Soramières,  ultra  Montempessulaniiyn,  les  héri- 
tiers de  Hugues  de  Saissac  et  de  Pierre  de  Fenouillet,  son 
père,  le  lundi  avant  la  Nativité  de  la  Vierge  (Doat,  XXXIII, 
fol.  115VO-116). 

5  septembre  1262.  —  Pons  du  Pouget  condamne  la 
mémoire  de  Pierre  de  Fenouillet  comme  étant  mort  dans 
l'hérésie  (Doat,  XXXIII,  fol.  m  v°,  122  v''-124).  Cette 
sentence  donna  lieu  plus  tard,  nous  l'avons  vu',  à  un  procès 
en  appel  assez  célèbre. 

11  mars  1263  (n.  st.),  cimetière  de  Lombers  (Tarn).  — 
Pons  du  Pouget,  inquisiteur,  prononce  une  sentence  d'exhu- 
mation contre  Guillelme,  femme  de  Bernard  Carsiprès,  de 
Limoux  (Aude).  (D'après  un  vidimus  de  1331,  Doat,  XXXII, 
fol.  113  v°-124.) 

14  mai  1264.  —  Lettres  de  Pons  du  Pouget,  inquisiteur, 
relevant  Guillaume  du  Puy,  chevalier,  des  obligations  de 
son  père,  mort  dans  l'hérésie,  moyennant  les  aumônes  sui- 
vantes :  150  1.  t.  à  l'Inquisition,  251.  t.  à  Sainte-Cécile 
d'Albi,  15  1.  t.  à  Saint-Julien,  10  1. 1.  à  Saint-Salvi,  10  1.  t. 
au  couvent  des  frères  Prêcheurs  d'Albi  (arch.  de  la  Haute- 
Garonne,  H  Dominicains,  85;  Doat,  XXXI,  fol.  292^-295). 

1.  Plus  haut,  p.  xxj,  note  3,  p.  xxxiv,  note  8. 


INTRODUCTION.  clxix 

Date  inconnue.  —  Pons  du  Pouget  impose  des  croix  à 
Pierre  Laurac,  de  Montgaillard  (Haute-Garonne),  d'après 
la  déposition  de  celui-ci  (Doat,  XXVI,  fol.  70-72). 

10.  Etienne  de  Gastine  {de  Vastino,  de  Vlastino, 
Vastinensis).  —  Etienne  de  Gastine,  «  inquisitor  in  pro- 
vincia  Narbonensi*,  »  est  célèbre  par  ses  démêlés  avec 
Roger,  comte  de  Foix.  Le  8  décembre  1264,  il  lui  écrivit 
pour  se  plaindre  que  Pierre  André,  son  baile,  eût  refusé  de 
comparaître;  il  lui  enjoignait  de  l'arrêter 2.  Le  même  jour, 
le  comte  lui  répondait  qu'il  avait  ordonné  son  arrestation  ^ 
Et  cependant,  quatre  jours  après,  le  12,  le  comte  en  a])pe- 
lait  au  saint-siège  ;  il  formulait  ses  griefs  contre  l'inquisi- 
teur, qui  avait,  disait-il,  occupé  la  ville  de  Foix  et  opéré 
l'arrestation  de  Raymond  André,  indemne  cependant  de  tout 
soupçon  d'hérésie,  etc.^.  Quoi  qu'il  en  soit  de  la  justice  de 
l'appel,  nous  y  trouvons  la  preuve  du  zèle  d'Etienne  de 
Gastine.  Il  ressort  également  de  la  confession  d'Emblard 
Vassal ^  ainsi  que  d'une  remise  de  pèlerinages  faite  à  Ray- 
mond Sans,  de  Rabat  (Ariège)^,  et  enfin  d'un  fragment  de 
registre  dernièrement  reconnu  dans  la  bibliothèque  de  Car- 
cassonne''. 

Ce  sont  deux  feuillets  qui  se  suivent  et  qui  ne  portent 
aucune  trace  de  foliotation  ancienne;  ils  mesurent 373 mill. 

1.  Bulle  de  Clément  IV  du  31  juillet  1265  (Potthast,  19293). 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1452,  1453.  Aussi  dans 
Doat,  CLXXII,  fol.  105. 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1453. 

4.  Ibid.,  col.  1544-1547. 

5.  D'après  sa  propre  confession,  Etienne  de  Gastine  l'aurait  fait 
arrêter,  puis  relâché  moyennant  caution  (Doat,  XXV,  fol.  183- 
192,  sa  confession  entière). 

6.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1673.  Aussi  dans  Doat, 
GLXXIII,  fol.  95. 

7.  Il  m'a  été  signalé  par  M.  Doinel,  archiviste  de  l'Aude. 


clxx  INTRODUCTION. 

X  278  mill.  ;  l'écriture  est  de  la  seconde  moitié  du  xiii"  siècle, 
sur  une  justification  page  pleine  de  192  mill.  Arrachés  d'un 
registre  des  archives  de  l'Inquisition,  ils  ont  servi,  comme 
les  fragments  conservés  aux  archives  de  la  Haute-Garonne, 
à  recouvrir  un  livre  de  compte,  portant  pour  cote  :  Registre 
des  années  1701 ,  1702  et  1703.  Ils  s'ouvrent  sur  une  dépo- 
sition dont  le  commencement  manque  :  de  tewopore  quod 
supra.  Item,  diœit  quod...  Cette  déposition  se  termine, 
puis  elle  est  reprise  :  Item,  anno  quo  supra,  v  idus 
augusti,  predictus  Guillelmus  de  Bordaria  adjecit 
testimonio  suo  dicens...  Cette  addition  est  coupée  à  la  fin 
du  second  des  deux  feuillets.  Guillaume  de  la  Borderie  {de 
Bordaria)  fait  ses  aveux.  C'est  un  ministre  hérétique, 
puisqu'il  va  de  lieu  en  lieu  avec  un  compagnon,  Guillaume 
de  Muret  {de  Murello),  qui  ne  se  sépare  pas  de  lui  :  on 
entend  leur  «  prédication,  »  on  les  «  adore  »  ensemble;  ils 
bénissent  le  pain;   et  c'étaient  là  tout  autant  de  privi- 
lèges ou  d'attributions  des  ministres  dualistes.  Guillaume 
de  la  Borderie  en  savait  long;  il  avait  été  appelé  par 
les  hérétiques  en  une  multitude  d'endroits  que  les  inquisi- 
teurs, pour  mieux  s'y  retrouver  sans  doute,  ont  fait  noter  à 
la  marge  et  en  regard  du  passage  correspondant  de  la  dépo- 
sition  :    Sancta   Cruœ^,  mansus  de  Lacalni^,  rupis 
Sancti  Projecti'^  mansus  de  Podio  longo,  Paidha- 
cwn\  Mons  acutus^,  Rabastenx^,  Afflacum\  Romenœ^, 

1.  Sainte-Croix,  comm.  de  Castelnau-de-Lévis  (Tarn). 

2.  Lacalm,  près  de  Sainte-Croix. 

3.  Saint-Projet,  comm.  de  Paulin  (Tarn).  Riipis,  château  fort. 

4.  Paulhac,  cant.  de  Montastruc  (Haute-Garonne). 

5.  Montégut,  cant.  de  Ravel  (Haute-Garonne). 

6.  Rabastens  (Tarn). 

7.  Fiac,  arr.  de  Lavaur  (Tarn). 

8.  Roumens,  cant.  de  Revel  (Haute-Garonne). 


INTRODUCTION.  clxxj 

Tocille  jjyope  Baure^,  Agrifolium^,  Adalhertaria^, 
Villa franca'' .  Cependant,  ses  deux  dépositions  tronquées 
ne  fournissent  rien  de  spécial  sur  les  pratiques  des  héré- 
tiques. Elles  montrent  seulement  une  extrême  activité  de 
leur  part  dans  la  région  de  Lavaur  et  de  Rabastens  vers 
l'année  1268. 

Aucune  année  n'est  indiquée;  mais  nous  pouvons  détermi- 
ner approximativement  la  date  de  ce  fragment  par  la  men- 
tion, parmi  les  témoins  présents  à  l'interrogatoire,  de  Ray- 
mond Sicred,  prieur  du  couvent  des  frères  Prêcheurs  de 
Carcassonne  :  Testis  frater  Raimundus  Sicredi,  prior 
fratrum  Predicatorum  Carcassone.  Or,  Raymond 
Sicred  a  été  prieur  de  ce  couvent  de  1266  à  1270  ^  C'est 
donc  entre  1266  et  1270  qu'il  faut  placer  la  déposition  de 
Guillaume  de  la  Borderie. 

Le  nom  de  l'inquisiteur  qui  l'a  reçue  est  resté  en  blanc  : 
Hec  deposuit  Carcassone  coram  fratre...  inquisitore. 
A  cette  date,  Etienne  de  Gastine  était  inquisiteur  «  in  provin- 
cia  Narbonensi  ;  »  à  ce  titre,  il  devait  résider  à  Carcassonne. 
On  ne  peut  pas  assurer  absolument  qu'il  ait  entendu  Guil- 
laume de  la  Borderie,  mais  la  chose  est  infiniment  probable, 

1.  Vaure,  comm.  de  Revel  (Haute-Garonne). 

2.  Aigrefeuille,  cant.  de  Lanta  (Haute-Garonne). 

3.  L'Albertarié,  comm.  de  Graulhet  (Tarn). 

4.  Villefranche-d' Albigeois  (Tarn). 

5.  «  Septimus  prior  [in  conventu  Carcassonensi]  frater  Ray- 
mundus  Sicredi,  de  Burgo  Carcassonensi,  successit  i'ratri  Guillelmo 
Garini  ;  prefuit  annis  quatuor,  fuitque  absolutus  in  capitule  pro- 
vinciaii,  anno  Domini  M»  CCo  LXX».  »  (Bernard  Gui,  Priores  in 
conventu  Carcassonensi,  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  490,  fol.  156  v°.) 
Voy.  sur  ce  religieux,  Acta  capit.  provinc.  ord.  [rat.  Praed.,  p.  46, 
117,  148  (note),  151,  174  (note),  177,  195,  196,  225  (note),  228, 
233  (note). 


clxxij  INTRODUCTIO>\ 

d'autant  qu'il  donnait  encore  carrière  à  son  zèle  en  1276'. 

11.  Ranulphe  de  Plassac  et  Pons  de  Parnac.  —  La 
carrière  de  ces  deux  inquisiteurs,  qui  se  déroule  principale- 
ment entre  les  années  1273  et  1279,  est  relativement  docu- 
mentée. Mais  leurs  actes  nous  sont  fournis  uniquement 
par  le  fonds  Doat,  dont  ils  remplissent,  ou  à  peu  près,  le 
tome  XXV.  Voici,  dans  l'ordre  chronologique,  l'indication 
des  pièces  qui  y  sont  contenues  : 

21  mai  1273.  —  Déposition  de  Guillaume  de  Molières, 
prêtre,  fol.  2. 

2  juin,  25  juin,  3  juillet  1273.  —  Dépositions  de  Pétro- 
nille,  femme  de  Deide  Bras,  de  Villefranche-du-Rouergue, 
fol.  4. 

30  juin  1273.  —  Dépositions  de  divers  Bourguignons 
demeurant  en  Rouergue,  fol.  9  v". 

25  juin  et  l^""  juillet  1273.  —  Dépositions  de  Pétronille  de 
Castanet,  de  Verfeil,  diocèse  de  Rodez,  alors  en  prison,  fol.  6. 

9  juillet  1273.  —  Déposition  de  Willem  Fournier,  de 
Toulouse,  «  qui  manet  juxta  domum  Trinitatis,  »  fol.  15  v», 

30  août  1273.  —  Déposition  d'Alric,  fils  de  Raymond 
Saich,  de  Garaman  (Haute-Garonne),  fol.  17  v°. 

9  octobre  1273.  —  Déposition  de  Saint-Saturnin,  de 
Rouffiac  (Aveyron),  fol.  20  v°. 

31  octobre  et  3  novembre  1273.  —  Dépositions  de  Gau- 
bert  de  Aula  de  Benacio,  diocèse  de  Cahors,  fol.  24. 

11  novembre  1273.  —  Déposition  d'Etienne  Roger,  de 
Roumens  (Haute-Garonne),  fol.  27. 

1.  Le  6  mai  1276,  à  Carcassonne,  il  rendit  une  sentence  d'héré- 
sie contre  Hugues  de  Gondat,  Raymond  Delboc  et  Guillaume 
Didier,  d'Albi  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  Gv").  La  même 
année  probablement,  il  livra  au  bras  séculier  Raymond  Carbonel, 
de  Graulhet  (Doat,  XXXII,  fol.  242). 


INTRODUCTION.  clxxiij 

12  novembre  1273,  —  Déposition  de  Guilabert  de  Saint- 
Michel,  fol.  29. 

14  novembre  1273,  die  martis  post  festum  Beati 
Martini*.  —  Déposition  de  Barthélémy  Jourdain,  de 
B.abastens  (Tarn),  fol.  35. 

11  janvier  1274  (n.  st.).  —  Déposition  de  Bernard  de 
Riv ali,  j^risonmer,  fol.  11. 

15  janvier  1274  (n.  st.),  die  martis  ante  festum  Beati 
Pétri  ad  Cathedram^.  —  Déposition  de  Gardouch  {Gar- 
dubius),  chevalier,  fol.  64. 

22  janvier  1274  (n.  st.).  —  Déposition  de  Guillaume  de 
Rosergue,  fol.  36  v". 

7  février  1274  (n.  st.),  die  mercurii post  festum  Sancte 
Agathe.  —  Déposition  de  Guillelmine,  femme  de  Thomas 
de  Saint-Flour,  demeurant  h  Toulouse,  île  de  Tounis, 
fol.  37  y\ 

Même  jour.  —  Déposition  de  Fabrisse,  femme  de  Pierre 
Vital,  de  Limoux,  demeurant  à  Toulouse,  île  de  Tounis, 
fol.  43  v°. 

Peu  après  le  7  février  1274  (n.  st.).  —  Nouvelle  déposi- 
tion de  Fabrisse,  fol.  44  v''. 

11  février  1274  (n.  st.),  in  crastino  sancte  Scolastice. 
—  Déposition  d'Arnaude,  femme  de  Baymond  Darasa,  de 
Cordes  (Tarn),  alors  à  Saint- An tonin  (Tarn-et-Garonue), 
fol.  55  V". 

13  février  1274  (n.  st.).  —  Déposition  de  Raymond,  curé 
de  Cestayrols  (Tarn),  fol.  61  v». 

Même  jour.  —  Déposition  de  Baymond  Roca,  de  Cestay- 
rols (Tarn),  fol.  62. 

7  mars  1274  (n.  st.).  —  Déposition  de  Guillaume  Ber- 

\.  En  1273,  la  fête  de  Pâques  tomba  le  9  avril. 
2.  En  1274,  la  fête  de  Pâques  tomba  le  l«f  avril. 


clxxiv  INTRODUCTION. 

nard,  damoiseau,  fils  de  défunt  Raymond  Durfort,  chevalier, 
de  Fanjeaux  (Aude),  fol.  65. 

8  mars  1274  (n.  st.),  die  veneris  ante  festum  sancti 
Gregorii.  —  Déposition  d'Esclarmonde,  femme  de  Ray- 
mond de  Durfort,  fol.  QQ  v°. 

13  mars  1274  (n.  st.),  die  jovis  post  festum  sancti 
Gregorii.  —  Autre  déposition  de  Guillelmine,  femme  de 
Thomas  de  Saint-Flour,  fol.  41  v°. 

14  mars  1274  (n.  st.).  —  Autre  déposition  d'Arnaude, 
femme  de  Raymond  Darasa,  de  Cordes  (Tarn),  fol.  58. 

Avril  1274.  —  Dépositions  de  Philippine,  fille  de 
Fabrisse,  femme  de  Raymond  Maurel,  demeurant  à  Tou- 
louse, île  de  Tounis,  fol.  52. 

2  avril  1274.  —  Déposition  de  Bernard  Hugues,  frère  de 
Raymond  Hugues,  de  Roquevidal  (Tarn),  fol.  68,  90. 

2  avril  1274.  —  Déposition  de  Raymond  Hugues,  fils  de 
Guillaume  Hugues,  de  Roquevidal  (Tarn),  fol.  90. 

3  avril  1274.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  95. 

4  avril  1274.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  108. 
Même  jour.  —  Autre  déposition  de  Guillelmine,  précé- 
demment entendue,  fol.  43. 

7  avril  1274.  —  Autre  déposition  de  Raymond  Hugues, 
fol.  114. 

10  avril  1274.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  119. 

Même  jour.  —  Autre  déposition  de  Fabrisse,  de  Limoux, 
fol.  49. 

15  avril  1274.  —  Déposition  de  B.  Fournier,  de  Saint- 
Paul  de  Capdejous  (Tarn),  fol.  151  v°. 

16  avril  1274.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  153. 
Même  jour.  —  Autre  confession   de  Bernard   Hugues, 

fol.  78. 

Même  jour.  —  Déposition  de  Bona,  femme  de  Bernard 


INTRODUCTION.  clxxv 

Dupuy  de  Prades,  près  de  Puylaurens  (Tarn),  fol.  83. 
24  avril  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard  Fournier, 

fol.  155. 

27  avril  1274.  —  Confession  de  Raymond  de  Astanova, 
marchand,  de  Puylaurens  (Tarn),  fol.  156  v^ 

Même  jour.  —  Autre  confession  de  Bernard  Dupuy,  de 
Prades,  fol.  125  v°. 

28  avril  1274.  —  Autre  déposition  de  Bona,  femme  du 
précédent,  fol.  84  v". 

2  mai  1274.  —  Autre  déposition  de  Bona,  fol.  85. 

7  mai  1274.  —  Déposition  de  Bernard  de  Montesquieu, 
fol.  159  v°. 

8  mai  1274.  -—  Autre  déposition  de  Bernard  Hugues, 
fol.  80  v°. 

9  mai  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard  Dupuy,  de 
Prades,  fol.  128  v". 

10  mai  1274.  —  Autre  déposition  de  Bona,  femme  du 
précédent,  fol.  87  v". 

11  mai  1274.  —  Autre  déposition  de  la  même,  fol.  89. 

18  mai  1274.  —  Déposition  de  Pierre  Guillaume  de 
Roqueville,  fol.  131. 

19  mai  1274.  —  Déposition  de  dameBezersa,  fol.  164  v°. 
Même  jour.  —  Confession  de  Bernard  Molinier,  de  Trèbes 

(Aude),  demeurant  à  Lescout  (Tarn),  fol.  166  v°. 

21  mai  1274.  —  Déposition  de  Jean  de  Torena,  appelé 
aussi  Jean  d'en  Hug,  fol.  136. 

23  mai  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard  Molinier, 
fol.  170. 

Même  jour.  —  Autre  déposition  de  Jean  de  Torena, 

fol.  138. 

12  juin  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard  Molinier, 
fol.  170  v". 


clxxvj  INTRODUCTION. 

13  juin  1274.  —  Autre  déposition  de  Jean  de  Torena, 
fol.  139. 

Même  jour.  —  Autre  déposition  de  Raymond  de  Asta- 
nova,  fol.  158. 

21  juin  1274.  —  Autre  déposition  de  Pierre  Guillaume, 
de  Roqueville,  fol.  134. 

23  juin  1274.  —  Déposition  de  Raymond  Baussan,  de 
Lagarde  (Haute-Garonne),  fol.  140  v°. 

Même  jour.  —  Déposition  de  R.  Gombert,  de  la  Cas- 
sagne,  fol.  147  v°. 

29  juin  1274.  —  Déposition  de  Jourdain,  damoiseau, 
fils  de  Jourdain  de  Saissac,  chevalier,  fol.  149  v". 

15  juillet  1274.  —  B.  de  Montesquieu  entend,  à  Toulouse, 
la  lecture  de  sa  déposition  antérieure,  fol.  161  v". 

16  juillet  1274.  —  Déposition  d'Isarn  Bonhomme,  d'Aut- 
poul  (Tarn),  fol.  172. 

Même  jour.  —  Déposition  de  Rixendis  de  Miraval,  de 
Graulhet  (Tarn),  fol.  173. 

6  août  1274.  —  Autre  déposition  de  la  même,  fol.  176. 
Même  jour.  —  Déposition  de  Guillaume  Orset,  de  Lespi- 

nasse  (Haute-Garonne),  fol.  178. 

Même  jour.  —  Déposition  de  Guiraude,  femme  de  Durand 
deRoufiac,  fol.  181. 

7  août  1274.  —  Autre  déposition  de  Raymond  de  Asta- 

nova,  fol.  158  y°. 

10  août  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard  Fournier, 

fol.  154  r. 

25  septembre  1274,  quarto  die  martis  post  festum 
sancti  Mathei  apostoli  et  evangeliste.  —  Déposition 
d'Emblard  Vassal,  de  Ruppe  Art  fat,  fol.  183. 

Même  jour.  —  Déposition  d'Etienne  Vital,  de  Varagne 
(Tarn),  fol.  193  v°. 


INTRODUCTION.  clxxvij 

25  septembre  1274.  —  Déposition  de  Bernard-Raymond 
Baragnon,  marchand,  bourgeois  de  Toulouse,  fol.  196  v°. 

29  septembre  1274.  —  Autre  déposition  d'Emblard  Vas- 
sal, fol.  192  Y\ 

26  octobre  1274,  die  veneris  ante  festimi  apostolorum 
Simonis  et  Jude.  —  Autre  déposition  de  Rixendis  de  Mira- 
val,  fol.  177. 

6  novembre  1274.  —  Autre  déposition  de  Bernard-Ray- 
mond Baragnon,  fol.  200. 

21  mars  1275  (n.  st.).  —  Déposition  d'Aymeric  de  Cas- 
telnau,  d'Issel  (Haute-Garonne),  fol.  202. 

25  mai  1275.  —  Déposition  d'Adémar  Galofi,  fol.  203. 

30  mai  1275.  —  Déposition  d'Isambard  de  Saint-Anto- 
nin  (Tarn-et-Garonne),  fol.  206  v°. 

1®""  juin  1275,  sahbcdo  in  vigilia  Penthecostes.  — 
Déposition  de  Bernarde,  femme  de  Guillaume  Fontaine,  de 
Cantaleriis,  fol.  209. 

30  septembre  1275,  die  lune  in  crastinum  sancti 
Michaelis  septe?nbris.  —  Autre  confession  de  Bernarde, 
fol.  211. 

9  novembre  1275.  —  Déposition  de  Pierre  Raymond, 
flis  d'Isarn,  de  Saint-Paul-de-Cap-de-Jous  (Tarn),  fol.  213. 

20  novembre  1275,  die  mercurii  post  octavam  sancti 
Martini.  —  Autre  confession  de  Bernard-Raymond  Bara- 
gnon, fol.  201  v°. 

10  janvier  1276  (n.  st.),  die  sabbati  postEpiphaniam. 
—  Déposition  de  Pierre  Engrin,  de  Puydaniel  (Haute- 
Garonne),  fol.  217, 

11  janvier  1276  (n.  st.),  dominica  post  octavam  Epi- 
phanie. —  Déposition  de  Pierre  de  Sella,  de  Montferrat  en 
Lombardie,  fol.  218  v°. 

Même  jour.  —  Déposition  d'Arnaud  Cimordan. 

l 


clxxviij  INTRODUCTION. 

11  janvier  1276  (n.  st.).  —  Déposition  de  Guillaume 
Legran,  fol.  225  \'\ 

20  janvier  1276,  die  ynartis  post  octavam  Epiphanie. 

—  Déposition  de  Hugues,  archiprêtre  de  Gardouch  (Haute- 
Garonne),  fol.  214  v°. 

22  janvier  1276.  —  Déposition  de  Pierre  Perrin,  de  Puy- 
laurens  (Tarn),  fol.  216. 

20  avril  1276,  die  lune  ante  festum  sancti  Mûrchi. 

—  Confession  de  Rodrigue  Ferrand,  prêtre,  du  Portugal, 
fol.  227. 

11  mai  (?)  1276.  —  Déposition  de  Bernard  de  Lambres, 
fol.  243. 

21  mai  1276.  —  Déposition  de  Raymond  Bastier,  de 
Caraman  (Haute-Garonne),  fol.  229. 

21  mai(?)  1276.  —  Déposition  de  Raymonde  Ferrières,  de 
Julio,  fol.  241. 

11  octobre  1276.  —  Commission  donnée  au  prieur  du 
couvent  des  frères  Prêcheurs  de  Montauban  pour  entendre 
les  témoins  appelés  à  déposer  dans  le  procès  de  Bernard 
de  Soulac,  fol.  231 . 

13  octobre  1276.  —  Audition  des  susdits  témoins, 
fol.  234  v°. 

14  avril  1277.  —  Déposition  de  Bernard  Escolan,  de 
Saint-Paul-de-Cap-de-Jous,  fol.  244. 

24  avril  1277.  —  Déposition  de  Pierre  Peytevin  le  Vieux, 
deSorèze(Tarn),fol.  248  v°. 

10  mai  1277.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  251  v°. 

2  juin  1277.  —  Déposition  de  Bernard  Dupuy,  de 
Sorèze. 

9  juin  1277,  die  mercurii  ante  festum  sancti  Bar- 
nabe. —  Autre  confession  de  Pierre  Peytevin,  de  Sorèze, 
fol.  255  v°. 


INTRODUCTION.  clxxix 

4  septembre  1277.  —  Autre  déposition  de  IJernard 
Dupuy,  de  Sorèze. 

22  septembre  1277.  —  Déposition  de  Raymond  Arquier, 
allas  Baussan,  fol.  275. 

2  décembre  1277.  —  Déposition  de  Bernard  Barra,  de 
Sorèze,  fol.  292. 

10  janvier  1278  (n.  st.).  —  Déposition  de  Pierre  de  Ben- 
vila,  d'Avignonet  (Haute-Garonne),  fol.  298. 

13  janvier  1278  (n.  st.).  —  Autre  déposition  du  même, 
fol.  300  v^ 

Janvier  1278  (n.  st.).  —  Autre  déposition  du  même, 
fol.  310  v°. 

9  mars  1278  (n.  st.).  —  Autre  déposition  de  Raymond 
Arquier,  fol.  283. 

13  mars  1278  (n.  st.).  —  Autre  déposition  du  même, 
fol.  283. 

16  mai  1278.  —  Autre  déposition  de  Pierre  Peytevin,  de 
Sorèze,  fol.  259  v«. 

17  mai  1278.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  265  v°. 

18  mai  1278.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  266  v°. 
1"  juin  1278.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  268  v". 
27  septembre  1278.  —  Déposition  d'Ermengarde,  femme 

d'Isarn  Pages,  fol.  288  \\ 

15  novembre  1278.  —  Autre  déposition  de  Pierre  de 
Benvila,  fol.  318  v°. 

18  novembre  1278.  —  Déposition  de  Guillaume  d'en  Ath, 
fol.  290  v^ 

22  novembre  1278.  —  Autre  déposition  de  Pierre  de 
Benvila,  fol.  318  v". 

27  novembre  1278.  —  Autre  déposition  d'Ermengarde, 
fol.  290. 


Clxxx  INTRODUCTION. 

5  décembre  1278.  —  Autre  déposition  de  Pierre  de  Ben- 
vila,  fol.  324  v°. 

6  décembre  1278.  —  Autre  déposition  du  même,  fol.  328. 

9  décembre    1278.    —  Autre    déposition    du    même, 
fol.  322  v°. 

1279.  —  Autre  déposition  de  Pierre  Peytevin,  de  Sorèze, 
fol.  271. 

10  mars  1279  (n.  st.).  —  Autre  déposition  de  Pierre  de 
Benvila,  fol.  331. 

Ces  pièces,  comme  on  le  voit,  sont  presque  toutes  des 
confessions  ou  aveux.  Il  semble,  à  ne  s'en  rapporter 
qu'à  elles,  que  Ranulplie  de  Plassac  opéra  principale- 
ment du  côté  du  Rouergue.  Il  faut  signaler  spécialement  la 
présence  dans  cette  région  de  Bourguignons  émigrés  qui 
eurent  affaire  à  lui  ;  on  retrouve  bien  plus  tard  des  Bour- 
guignons dans  les  sentences  de  Bernard  Gui.  Cependant 
Ranulphe  de  Plassac  poursuit  à  Toulouse,  à  Caraman,  ou 
même  dans  le  diocèse  de  Cahors,  à  Rabastens,  à  Saint- 
Antonin,  etc.  Il  reprend  la  poursuite  de  Gardouch  de 
Mauremont,  entamée  par  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint- 
Pierre*.  Pons  de  Parnac  l'accompagne  le  plus  ordinaire- 
ment. Ils  entendent  ensemble  plusieurs  dépositions;  nous 
apprenons,  par  l'une  d'elles,  que  les  prisonniers  non  encore 
condamnés  étaient  détenus  à  la  Tour-Blanche  du  Château- 
Narbonnais,  à  Toulouse^.  Quand  Pons  de  Parnac  est  seul, 
c'est  dans  la  région  de  Puylaurens  que  nous  le  rencontrons, 
à  Sorèze  ou  à  Toulouse.  Empêché  de  se  rendre  à  Montau- 
ban,  il  donne  commission  au  prieur  des  frères  Prêcheurs  de 
cette  ville  pour  entendre  les  témoins  à  charge  contre  Bernard 

1.  Doat,  XXV,  fol.  64. 

2.  Doat,  XXV,  fol.  6G  v». 


INTRODUCTION.  clxxxj 

de  Soulac  :  disposition  assez  rare  pour  mériter  d'être  par- 
ticulièrement notée.  Enfin  il  opère  aussi  avec  Hugues  de 
Boniols  {de  Boniolis). 

12.  Hugues  de  Boniols,  Pierre  Arsin,  Hugues  Aine- 
lius.  —  Le  fonds  Doat  fournit  tout  ce  qui  nous  reste  des 
actes  de  chacun  de  ces  trois  inquisiteurs,  soit  qu'ils  informent 
chacun  seul  et  pour  sa  part,  soit  qu'ils  opèrent  deux  par 
deux,  ou  même  avec  quelqu'un  des  inquisiteurs  déjà  nommés. 

D'abord,  Hugues  de  Boniols  (1276-1279)  :  Doat,  XXXH, 
fol.  242  (ensemble  avec  Etienne  de  Gastine)  ;  XXV,  fol.  229, 
251  v°  (ensemble  avec  Hugues  de  Parnac),  fol.  255  v", 
259  (ensemble  avec  Pierre  Arsin);  XXXH,  fol.  113  v° 
(ensemble  avec  Jean  Galand,  que  je  vais  avoir  à  faire  con- 
naître); XXVI,  fol.  50. 

Ensuite  Pierre  Arsin  (1277-1278)  :  Doat,  XXV,  fol.  248  v" 
(ensemble  avec  Hugues  Amelius,  lieutenant  des  inquisiteurs 
comme  lui),  fol.  290,  292,  298;  XXVI,  fol.  3;  XXV, 
fol.  259,  283,  284  (ensemble  avec  Hugues  de  Boniols), 
fol.  266  v°,  268  v"  ;  XXVI,  fol.  8  v°;  XXV,  fol.  290.  Tout 
se  passe  à  Toulouse,  excepté  la  déposition  de  Pierre  Géraud, 
de  Montjoire  (Haute-Garonne),  qui  fut,  le  22  juin  1278, 
reçue  dans  la  maison  du  curé  de  ce  lieu. 

Enfin,  Hugues  Amelius,  prieur  des  frères  Prêcheurs  de 
Toulouse*,  lieutenant  de  l'inquisiteur  ou  inquisiteur  lui- 
même  (1277-1280)  :  Doat,  XXV,  fol.  248  v°  (ensemble 
avec  Pierre  Arsin),  fol.  275,  310  v"  (ensemble  avec  Pons 
de  Parnac)  ;  XXVI,  fol.  20,  32,  36  (ensemble  avec  Jean 
Galand)  ;  XXV,  fol.  271,  288  v%  318  v",  322  v«,  324  v", 
328,  331  (ensemble  avec  Jean  Galand)  ;  XXVI,  fol.  1,  2 

1.  Douais,  Les  frères  Prêcheurs  en  Gascogne,  p.  428. 


clxxxij  INTRODUCTION. 

(ensemble  avec  Jean  Galand),  fol.  42  v°,  48,  49,  54  v",  56, 
56  v%  58,  58  v°,  60,  62,  63,  64,  66,  68,  70,  73,  77  y». 
Acte  à  relever  :  en  mai  1279,  Hugues  Amelius  promet  la 
grâce  de  la  prison  à  tous  les  détenus  de  Toulouse  qui  feront 
de  plus  amples  aveux  (Doat,  XXVI,  fol.  49)  :  preuve,  entre 
mille  autres,  que  la  prison  était  le  grand  moyen  employé 
pour  obtenir  l'aveu.  Avec  Hugues  Amelius  tout  se  passe  à 
Toulouse  ;  plusieurs  des  prévenus  qu'il  entend  appartiennent 
au  Lauraguais.       : 

13.  Jean  Galand  (1278-1293).  —  Cet  inquisiteur  a 
fourni  une  carrière  particulièrement  longue  et  laborieuse. 
C'est  à  Carcassonne  et  à  Albi  qu'il  a  le  plus  ordinairement 
siégé.  Le  fonds  Doat  nous  le  montre  à  Carcassonne  princi- 
palement, le  ms.  latin  12856  de  la  Bibliothèque  nationale 
à  Albi. 

Doat,  XXVI,  fol.  36;  XXXH,  fol.  113  v°  (ensemble avec 
Hugues  de  Boniols)  ;  XXVI,  fol.  44;  XXXH,  fol.  125  (et 
aussi  dans  Mahul,  Cartulaire,  V,  630);  XXVI,  fol.  80, 
98,  191,  193  (et  aussi  dans  Mahul,  Cartulaire,  V,  637); 
XXVI,  fol.  140,  157,  160,  162  v",  177  (cf.  Mahul,  Cartu- 
laire, V,  635),  fol.  194  v°,  197,  203,  211  v°  (cf.  Mahul, 
Cartulaire,  V,  638),  228  y\  233  v%  236  v°,  242  v°, 
fol.  217  (Mahul,  Cartulaire,  V,  635),  fol.  100  (Mahul, 
Cartulaire,  V,  633),  fol.  254  (Mahul,  Cartulaire,  V, 
641),  fol.  255,  266,  269,  271  v»  (cf.  Mahul,  Cartulaire, 
V,  643),  fol.  276  v°  (cf.  Mahul,  Cartulaire,  V,  643), 
fol.  280  v°  (cf.  Mahul,  Cartulaire,  V,  643),  fol.  215  V 
(ensemble  avec  les  inquisiteurs  Guillaume  de  Saint-Seine 
et  Jean  Vigouroux),  fol.  220  v",  289  (Item),  fol.  155 
(Mahul,  Cartulaire,  V,  050). 

Le  13  septembre  1285,  Jean  Galand  est  à  Albi,  dans  la 


Lk: 


INTRODUCTION.  clxxxiij 

maison  épiscopale  neuve,  où  il  fait  prendre  connaissance  de 
sa  déposition  à  Bernard  Lagarrigue,  l'éYêque  d'Albi  étant 
présent  (Doat,  XXVI,  fol.  254,  266). 

Mais  c'est  le  ms.  latin  12856  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale qui  contient  les  indications  les  plus  amples  sur  la  part 
prise  par  Jean  Galand  à  la  poursuite  des  hérétiques  d'Albi, 
en  1286  et  1287,  de  concert  avec  l'évêque  de  la  ville.  Il 
faut  nous  y  arrêter  quelque  peu. 

Ce  ras.  (papier,  copie  du  xvii^ siècle,  303  mill.  X  210  mill. , 
142  feuillets,  reliure  parchemin)  provient  de  la  bibliothèque 
Coislin.  On  y  a  transcrit,  au  xvif  siècle,  les  interroga- 
toires de  Bernard  de  Castanet,  évêque  d'Albi,  en  1286  et 
1287,  en  1299  et  durant  les  années  suivantes.  Les  interro- 
gatoires de  1299  nous  sont  parvenus  d'après  deux  manus- 
crits originaux,  le  ms.  de  Merville  et  le  ms.  lat.  11847  de 
la  Bibl.  nat.  Il  en  sera  question  plus  loin.  Quant  aux  inter- 
rogatoires de  1286  et  1287,  ils  ne  nous  sont  connus  que 
par  le  ms.  lat.  12856,  où  ils  remplissent  les  feuillets  1  à  62. 
Le  commencement  manque  :  un  cahier  a  été  probablement 
arraché  entre  les  feuillets  4  et  5.  Les  interrogatoires  sont  pré- 
cédés de  la  liste  des  personnes  sur  lesquelles  les  «  témoins,  » 
au  nombre  de  onze,  ont  fait  peser  des  charges  (fol.  1-4). 
La  fin  de  cette  liste  déplacée  se  trouve  au  feuillet  142  et 
dernier  du  manuscrit. 

Ces  «  témoins  »  sont  déjà  des  accusés;  et  c'est  comme  pré- 
venus qu'ils  subissent  l'interrogatoire  pour  lequel  ils  ont  été 
cités  ou  amenés  de  la  prison  épiscopale.  Voici  leurs  noms  avec 
la  date  des  interrogatoires  successifs  subis  par  chacun  d'eux  : 

Ramundus  de  Baffinhaco. 

18  janvier  1286  (n.  st.). 
20  janvier  1286  (n.  st.). 


clxxxiv  INTRODUCTION. 

21  janvier  1286  (n.  st.). 

22  janvier  [1286]  (n.  st.). 
25  janvier  [1286]  (n.  st.). 

2  février  [1286]  (n.  st.). 

3  février  [1286]  (n.  st.). 

5  février  [1286]  (n.  st.). 

7  février  [1286]  (n.  st.). 

9  février  [1286]  (n.  st.). 

10  février  [1286]  (n.  st.). 

15  février  [1286]  (n.  st.). 
1«^  avril  1287. 

3  septembre  1287. 

Arnaudus  Agassa. 

l^-- février  1286  (n.  st.). 

2  février  1286  (n.  st.). 

3  février  1286  (n.  st.). 

16  mars  1286  (n.  st.). 

Ramundus  Brin  de  Albia. 

6  février  1286  (n.  st.). 

8  février  1286  (n.  st.). 

9  février  1286  (n.  st.). 
25  février  1286  (n.  st.). 
15  mars  1286  (n.  st.). 
l*"- janvier  1287  (n.  st.). 

Arnaldus  Canaix. 

11  février  1286  (n.  st.). 
12février  1286  (n.  st.). 
13  février  1286  (n.  st.). 
15  février  1286  (n.  st.). 
20  février  1286  (n.  st.). 


INTRODUCTION.  clxxxv 

le-- mars  1286  (n.  st.). 
19  mars  1286  (n.  st.). 

Ramundus  Vinhalz. 

13  février  1286(11.  st.). 

14  février  1286  (n.  st.). 
19  mars  1286  (n.  st.). 

Aymericus  Grosset. 

14  février  1286  (d.  st.). 

15  février  1286  (n.  st.). 

Vitalis  Vinhalz  de  Albia. 

3  mars  1286  (n.  st.). 
5  mars  1286  (n.  st.). 
7  mars  1286  (n.  st.). 
15  mars  1286  (n.  st.). 
19  mars  1286  (n.  st.). 
5  mai  1286. 
28  mars  1287. 
17  avril  1287. 
30  avril  1287. 

Raimiindus  Cogorla. 

15  mars  1286  (n.  st.). 

16  mars  1286  (n.  st.). 
23  mars  1286  (n.  st.). 
26  mars  1286. 

l^r  avril  1286. 
5  mai  1287. 

Ramundus  Fumeti  de  Albia. 
3  mars  1287  (n.  st.). 
5  mars  1287  (n.  st.). 


clxxxvj  INTRODUCTION. 

7  mars  1287  (n.  st.). 

8  mars  1287  (n.  st.).      • 

9  mars  1287  (n.  st.). 
11  mars  1287  (n.  st.). 
22  mars  1287  (n.  st.). 
21  avril  1237. 

19  septembre  1287. 

Poncius  Nycolai  de  Albia. 
3  mars  1286  (n.  st.). 
7  mai  1287. 

Rixendis  de  Belvezer. 

17  avril  1287.  ' 

Du  18  janvier  1286  au  17  avril  1287,  Bernard  de  Cas- 
tanet  entendit  les  dépositions  des  onze  prévenus  déjà  nom- 
més avec  les  inquisiteurs  dominicains  Jean  Galand,  Jean 
Vigouroux  et  Guillaume  de  Saint-Seine  {de  Sancto  Secano)  ; 
avec  eux,  se  trouvait  présent  à  l'interrogatoire  le  juge  ordi- 
naire d'Albigeois  qui  n'est  pas  nommé. 

Jean  Galand  est  qualifié  du  titre  de  «  Inquisitor  in  regno 
Francie  auctoritate  apostolica  deputatus.  »  Jean  Vigouroux 
était  un  des  religieux  les  plus  considérables  de  l'ordre  des 
frères  Prêcheurs,  puisque,  peu  de  temps  après  la  mort  de 
saint  Thomas  d'Aquin,  il  avait  reçu  du  chapitre  général 
mission  de  se  rendre  en  Angleterre  pour  y  faire  une  enquête 
sur  l'enseignement  antithomiste'.  Quant  à  Guillaume  de 
Saint-Seine,  il  se  trouvait  dans  le  pays  encore  en  1292, 
année  où  le  maître  général  de  l'ordre  l'honora  de  communi- 
cations pour  la  province^.  .. 

1.  Douais,  Essai  sur  l'organisation  des  études  dans  l'ordre  des 
frères  Prêcheurs.  —  Acta  capit.,  à  l'Index  les  nombreux  renvois. 

2.  Douais,  Acta  capit.,  370. 


INTRODUCTION.  clxxxvij 

Sont  présents  aussi  aux  interrogatoires  :  Jean  Moliuier, 
archiprètre  de  Castres,  Guillaume  de  Montclar  {de  Monte 
dard),  prieur  du  couvent  des  frères  Prêcheurs  d'Albi,  dont 
Bernard  Gui  a  écrit  une  notice  dans  son  histoire  de  ce  cou- 
vent*, Guillaume  de  Peyrelate,  lecteur  ou  professeur  dans 
ce  même  couvent,  religieux  d'une  carrière  honorable  et  d'un 
mérite  reconnue  D'autres  frères  Prêcheurs  figurent  parmi 
les  témoins,  par  exemple  Jean  du  Faugoux  {de  Falgesio), 
où  je  pense  qu'il  faut  voir  Jean  du  Faubet  [de  Falbetoy, 
sous-prieur  à  cette  date  du  couvent  d'Albi. 

Les  notaires  nommés  sont  Pierre  Radulphe,  qualifié  du 
titre  de  notaire  de  l'Inquisition  de  Toulouse,  Raymond  de 
Malveriis  [de  Molières),  notaire  de  l'Inquisition  de  Car- 
cassonne,  un  Guillaume  Terrein  (?)  et  Jean  de  Roucoules 
{de  Rocolis),  qui  retient  les  dépositions. 

L'évêque  s'entoure  donc  de  personnages  qui  donnent  de 
l'éclat  au  tribunal  et  en  imposent;  l'audience  est  solen- 
nelle. L'interrogatoire  de  Raymond  Fumet,  homme  de  lois, 
jiirisperitus,  fait  connaître  la  procédure  suivie,  et  peut 
être  présenté  comme  un  procès  type.  Jean  Carratier,  huis- 
sier, nuncius,  a  fait  la  citation  légale.  Raymond  Fumet 
comparaît  au  jour  fixé.  L'évêque  avait  proclamé  le  temps 
de  grâce  ;  mais  Raymond  Fumet  n'avait  pas  cru  devoir  en 
profiter,  d'abord  parce  qu'il  se  savait  convaincu  par  témoins, 
ensuite  parce  qu'il  s'était  proposé  d'aller  à  Rome  pour 
demander  la  pénitence.   Il  est  interrogé  dans  la  maison 

i.  Bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  490.  —  Bibl.  de  la  ville  de 
Bordeaux,  ms.  780.  Cf.  Acta  capit.,  175,  332  (note),  372  (note), 
383  (note),  389  (note),  395  (note). 

2.  Douais,  Acta  capit.,  103,  115,  162,  189,  192,  327,  332  (note). 

3.  Douais,  Acta  capit.,  296,  306,  325,  335,  353,  361,  384,  403, 
458,  479. 


clxxxviij  INTRODUCTION. 

êpiscopale,  comme,  d'ailleurs,  chacun  des  autres  accusés; 
puis  il  est  retenu  et  enfermé  dans  la  prison  de  l'évêque,  d'où 
il  est  ramené,  les  jours  suivants,  pour  être  de  nouveau  inter- 
rogé. Il  l'est  jusqu'à  six  fois,  puis  encore  une  fois  un  mois 
après;  cinq  mois  plus  tard,  ses  juges  lui  donnent  communi- 
cation de  ses  dépositions  antérieures,  et  il  doit  déclarer  s'il 
les  reconnaît  vraies  ou  non.  Il  attend  la  sentence  définitive, 
qui  jusqu'alors  n'a  été  que  préparée  et  qui  sera  prononcée  à 
une  date  ultérieure. 

Les  interrogatoires  pouvaient  être  répétés,  repris,  conti- 
nués à  la  discrétion  du  juge. 

Parmi  les  dépositions,  quelques-unes  ont  été  faites  in 
domo  episcopali  veteri,  d'autres  in  domo  episcopali 
nova;  mention  qui  nous  permet  de  penser  qu'en  1287  l'ins- 
tallation de  l'évêque  dans  le  palais  nouvellement  bâti  était 
définitive. 

Il  résulte  de  ces  interrogatoires  que  l'hérésie  avait  encore 
dans  l'Albigeois,  à  la  fin  du  xnf  siècle,  une  situation  assez 
forte.  Les  ministres  dualistes  habitent  en  secret  une  maison 
aux  portes  d'Albi  ;  c'est  là  qu'on  vient  les  chercher,  c'est  de 
là  qu'ils  rayonnent  dans  la  ville  et  la  région  ;  ils  se  rendent 
auprès  des  malades,  qu'ils  initient  par  l'imposition  des  mains 
ou  du  livre  des  Évangiles,  par  la  récitation  de  l'Evangile  de 
saint  Jean  ;  ils  se  multiplient.  Ce  ne  sont  pas  seulement  les  pay- 
sans, des  gens  de  métier  qui  les  appellent,  les  accompagnent 
ou  les  reçoivent.  Ils  ont  des  amis  parmi  les  notaires,  les  avo- 
cats, les  chevaliers,  au  sein  du  clergé  régulier  et  séculier,  qui 
sont  pour  eux  de  vrais  fidèles,  puisqu'ils  vont  jusqu'à  les 
«  adorer,  »  selon  le  rit  duahste*.  Les  récits  d'initiation  héré- 

1.  Ainsi  un  chanoine  d'Albi,  le  clergé  de  Saint-Salvi,  le  prieur 
de  Saint-Afric,  le  curé  de  Guitalenx,  etc. 


INTRODUCTION.  clxxxix 

tique  y  sont  fort  nombreux.  Les  hérétiques  cependant  redou- 
tent fort  le  clergé,  qu'ils  trouvent  trop  paissant;  ils  craignent 
surtout  les  frères  Prêcheurs.  Quelques-uns  découragés  esti- 
ment qu'il  n'y  a  plus  qu'une  chose  à  faire,  se  retirer  en  Lom- 
bardie  ;  d'autres  se  rendent  à  Lombers  (Tarn),  un  des  berceaux 
de  l'albigéisine,  comme  dans  un  abri  sur  contre  l'Inquisition 
et  les  inquisiteurs.  Ils  s'entourent  du  plus  grand  secret,  et, 
chose  curieuse,  c'est  devant  l'autel  de  Saint-Pierre,  dans 
l'église  Saint- Vincent  de  Castres,  que  Raymond  Duval  fait 
prendre  à  ses  complices  l'engagement  de  garder  le  silence  sur 
le  désir  qu'il  a  de  voir  les  hérétiques.  Ils  échangent  entre  eux 
des  signes  de  passe.  Bien  que  les  inquisiteurs  accordent  la 
grâce  promise,  qu'ils  se  montrent  faciles  à  relever  les  cou- 
pables de  l'excommunication,  on  sent  qu'il  règne  partout  un 
mécontentement  véritable;  une  sourde  colère  agite  les  esprits. 
La  preuve  en  est  dans  la  démarche  faite  par  les  consuls  de 
Carcassonne  auprès  de  ceux  de  Castres,  auxquels  ils  com- 
muniquent leur  appel  contre  l'Inquisition  devant  le  pape  et 
le  roi  ;  ils  leur  demandent  de  se  joindre  à  eux.  C'était  la 
première  annonce  du  soulèvement  qui,  avec  Bernard  Déli- 
cieux et  les  fraticelles  de  Narbonne,  allait  mettre,  douze 
ans  plus  tard,  l'unité  française  en  péril. 

Jean  Galand  fut  témoin  de  ce  grand  mouvement  régional 
à  son  origine.  Il  n'est  pas  impossible  que  son  ordonnance 
du  3  juillet  1282,  sur  la  garde  des  prisonniers,  qu'il  vou- 
lait rendre  moins  débonnaire,  ait  paru  rigoureuse.  En  tout 
cas,  il  faut  y  voir  un  des  actes  principaux,  peut-être  le 
plus  important  de  ce  juge.  En  voici  la  teneur  : 

Anno  Domini  M"  (X"  LXXXIl",  sexla  feria,  sabbato  {sic)  infra 
oclavas  Apostolorum  Pelri  et  Pauli,  fuit  injunclum  et  dislricLe 
mandalum  et  per  juramentum  Radulpho.  cuslodi  immuraLo- 
rum  et  Bernarde,  uxori  sue,  per  fratrem  Johannem  Galandi, 


CXC  INTRODUCTION. 

inquisitorem,  in  presentia  fratris  P.  Régis,  prioris,  fralris  Johan- 
nis  de  Falgosio  et  fratris  [Hugonis]  Archembaudi,  quod  de 
cetero  non  tenea[n]t  scriptorem  aliquem  in  muro  necequos,  née 
ab  aliquo  immuratorum  recipiant,  nec  donum  aliquod.  Item, 
nec  pecuniam  illorum  qui  in  muro  decedunt  retineant,  nec  ali- 
quid  aliud;  set  statim  inquisitoribus  denuncient  et  reportent. 

Item,  quod  nullum  incarceratorum  et  inclus[or]um  extrahat 
de  carcere. 

Item^  quod  immuratos  pro  aliqua  causa  extra  primam  por- 
tam  mûri  nuilo  modo  extrahat,  nec  domum  inlrent,  nec  cum  eo 
comedant. 

Item^  nec  servitores  qui  deputati  sunt  ad  serviendum  aiiis 
occupent  in  operibus  suis,  nec  eos  nec  alios  mitlant  ad  aliquem 
locum  sine  speciaii  licentia  inquisilorum. 

Item,  quod  dictus  Radulphus  non  ludat  cum  eis  ad  aliquem 
ludum,  nec  sustineat  quod  ipsi  inter  se  ludant. 

Et  si  in  aliquo  de  predictis  inveniantur  culpabiles,  ipso  facto 
incontinenti  de  custodia  mûri  perpetuo  sint  expulsi. 

AcLum  coram  predicto  inquisitore  in  testimonio  predictorum 
et  mei  Pontii  Prepositi,  notarii,  qui  hec  scripsi. 

(Doat,  XXXII,  fol.  125-126.) 

14.  Guillaume  de  Saint-Seine  {de  Sancto  Sequano, 
Seccano)  (1286-1292).  —  Plusieurs  fois  déjà  j'ai  nommé  cet 
inquisiteur.  Le  principal  de  son  œuvre  se  trouve  conservé 
dans  Doat,  XXVI,  fol.  215  v",  220  r,  292,  301  v°,  302  v«, 
303,  309  V",  311  V"  (Mahul,  Cartulaire,  V,  643),  fol.  190, 
314  v°  (Mahul,  CartiUaire,  V,  646),  fol.  102,  108,  112, 
114  v°,  221,  224,  287  (Mahul,  Cartulaire,  V,  647), 
fol.  140  (Mahul,  Cartulaire,  V,  648),  fol.  142  v^  146 
(cf.  Mahul,  Cartulaire,  V,  648);  XXXII,  fol.  241,  251 
(Mahul,  Cartulaire,  Y,  649). 

Presque  au  début  de  la  carrière  de  Guillaume  de  Saint- 
Seine  se  place  un  acte  du  16  avril  1286,  qui,  à  cette  date, 
indique  une  préoccupation  curieuse;  Guillaume  de  Saint- 


INTRODUCTION.  CXCJ 

Seine,  Jean  Galaudet  Jean  Vigouroux  ensemble  publient  les 
dépositions  de  Bernard  Agassa  d'Albin  Pourquoi?  Le  motif 
est  à  noter  :  c'est  pour  enlever  tout  soupçon  d'interpolation. 
Déjà  on  accusait  l'Inquisition  de  dénaturer  les  aveux  pour 
mieux  atteindre  les  prévenus.  L'Inquisition  se  précautionne. 

Autre  remarque  :  Guillaume  de  Saint-Seine  soumet  un 
prévenu,  Bernard  Benoît,  à  la  prison  pour  qu'il  avouée 
Voilà  encore  une  fois  le  grand  moyen  d'obtenir  l'aveu,  qui 
n'est  pas  la  torture. 

Troisième  remarque  :  le  25  juin  1292,  à  Carcassonne, 
Guillaume  de  Saint-Seine  fait  faire,  à  la  demande  du  procu- 
reur du  roi,  des  extraits  ou  copies  dans  les  archives  de  l'In- 
quisition. La  cour  de  Philippe  le  Bel  est  saisie  de  plusieurs 
plaintes.  Le  roi  veut  savoir  ce  qui  se  passe  de  ce  côté,  où  un 
vent  d'orage  semble  prêt  à  souffler. 

15.  Bertrand  de  Clermont  et  Nicolas  d'Ahbemlle 
(1293-1302).  —  La  première  partie  delà  carrière  de  ces  deux 
inquisiteurs  est  assez  faiblement  documentée.  Encore  faut-il 
ajouter  que  les  trop  rares  pièces  qui  lui  appartiennent  ont 
été  publiées  à  l'exception  de  deux  ;  elles  sont  connues.  J'ai 
eu,  au  surplus,  l'occasion  de  signaler  la  lettre  d'Adam,  des 
frères  Mineurs,  inquisiteur  de  la  province  romaine,  à  Ber- 
trand de  Clermont,  en  faveur  de  Pierre  d'Aragon  de  Car- 
cassonne^.  Les  aveux  de  Bernard  de  Palairac  et  de  Raymond 
Martin  de  Roquefère  faits  à  Bertrand  de  Clermont,  en  août 
1293,  avaient  attiré  l'attention  de  Mahul  ^  et  déjà  D.  Vaissète 
et  D.  Martène  avaient,  chacun  pour  son  compte,  publié  la  sen- 

1.  Doat,  XXVI,  fol.  215  vo-216. 

2.  Doat,  XXVI,  fol.  292. 

3.  Doat,  XXVI,  fol.  148  vo-150,  150  vo-151  (cf.  Mahul,  Gartu- 
laire,  V,  649). 

4.  Doat,  XXVI,  fol.  151-154;  Mahul,  Cartulaire,  V,  650. 


cxcij  INTRODUCTION. 

tence  par  laquelle,  à  Carcassonne,  le  8  octobre  1299,  Nico- 
las d'Abbeville  obligea  les  consuls  et  les  habitants  du  Bourg 
à  faire  bâtir  une  chapelle  en  l'honneur  de  saint  Louis  dans 
la  maison  des  frères  Prêcheurs  de  la  ville,  moyennant  quoi  il 
leur  accorda  l'absolution  de  l'excommunication  qu'ils  avaient 
encourue ^  Le  fonds  ne  contient  que  trois  ou  quatre  autres 
actes  de  Nicolas  d'Abbeville  qui  soient  peu  ou  point  connus. 
Ce  sont  la  sentence  du  18  décembre  1300,  par  laquelle,  avec 
Foulques  de  Saint-George,  il  livra  au  bras  séculier  Arnaud 
Embrin,  de  Limoux^  ;  la  lettre  par  laquelle,  le  30  août  1301, 
il  nomma  ses  procureurs  en  cour  de  Rome  pour  l'affaire  de 
Pierre  de  Fenouillet,  à  savoir  Pierre  d'Orvieto,  procureur 
général  des  frères  Prêcheurs,  Jacques  de  Casais,  camérier 
du  cardinal  Jean  de  Maine,  et  Hugues  de  Altaribus,  méde- 
cin et  chapelain  du  susdit  cardinal'^;  la  poursuite  d'un 
hérétique  fort  répandu,  Bernard  Benoît,  qui,  en  1289,  avait 
fait  des  aveux^  ;  enfin  deux  sentences  de  condamnation  ad 
perpetuum  carcerem  stricti  mûri,  prononcées  le  28  jan- 
vier et  le  7  mars  1300  (n.  st.),  à  Albi,  contre  vingt  et  un 
hérétiques-',  qu'ils  avaient  précédemment  entendus. 

Le  ms.  lat.  11847  de  la  Bibliothèque  nationale  nous 
informe,  en  effet,  assez  amplement  sur  les  poursuites  inten- 

1.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  t.  IV,  LXXVIII,  48  (éd.  princeps)  ; 
I).  Martène,  Amplùsima  collectio,  VI,  892;  Doat,  XXXII, 
fol.  299-307. 

2.  D'après  un  vicUmus  de  1331  (Doat,  XXXII,  fol.  113  v°-124). 

3.  Doat,  XXXIII,  fol.  15-18. 

4.  Doat,  XXVI,  fol.  312-313.  —  L'appel  fait  au  saint-siège  par 
les  frères  Mineurs  de  Carcassonne  contre  Nicolas  d'Abbeville,  qui 
voulait  exhumer  Gastcl  Faure,  enterré  dans  le  couvent,  comme 
étant  mort  dans  l'hérésie  (Doat,  XXXIV,  fol.  123-130),  appartient 
à  l'histoire  de  cet  inquisiteur. 

5.  Doat,  XXXV,  fol.  71-75. 


INTRODUCTION.  Cxciij 

tées  par  ces  deux  inquisiteurs  en  1299  et  1300.  J'en  ai  déjh 
dit  un  mot  en  parlant  de  Bernard  de  Castanet;  il  est  indis- 
pensable d'y  revenir. 

Du  mois  de  décembre  1299  au  mois  de  mars  1300,  Nico- 
las d'Abbeville  et  Bertrand  de  Clermont,  inquisiteurs,  enten- 
dirent, avec  Bernard  de  Castanet,  évêque  d'Albi,  les 
dépositions  de  trente-sept  hérétiques,  dont  quinze  furent 
plus  tard  condamnés.  Deux  notaires  reçurent  ces  déposi- 
tions, dont  la  minute  fut  ensuite  transcrite  au  moins  en 
deux  exemplaires  :  le  ms.  lat.  11847  de  la  Bibliothèque 
nationale  et  le  manuscrit  qui  aujourd'hui  se  trouve  au  châ- 
teau de  Merville. 

Deux  des  procès  engagés  en  1299  furent  repris,  vingt  ans 
plus  tard,  en  1319.  Voici,  d'ailleurs,  l'ordre  chronologique 
des  interrogatoires  avec  le  nom  des  prévenus  ou  accusés  : 

1299,  2  décembre,  Guillaume  de  Mauran. 

20  décembre, 

1300  (n.  st.),  18  janvier, 

1299,  4  décembre,  Raymond  Auger. 

17  décembre, 

1299,  4  décembre,  Bérenger  Brosa. 

20  décembre, 

1300  (n.  st.),  17  janvier, 

1299,  4  décembre,  Jean  Constant. 

19  décembre, 

1299,  4  décembre,  Guiraud  Delort. 

16  décembre, 

18  décembre, 

1299,  5  décembre,  Raymond  Constant. 

12  décembre, 

1300  (n.  st.),  17  janvier, 

m 


CXCiv  INTRODUCTION. 

1300  (n.  st.),  17  janvier,  Etienne  Mascot. 
1300  (n.  st.),  18  janvier,  Guillaume  de  Landas. 
1300  (n.  st.),  20  janvier,  Guiraud  Austor. 

1300  (n.  st.),  2  mars, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Raymond  Calvier. 

1300  (n.  st.),  25  janvier, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Jacques  Fumet. 

1300  (n.  st.),  5  février, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Bertrand  de  Montaigut. 

1300  (n.  st.),  30  mars, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Galhard  Fransa. 

1.300  (n.  st.),  2  mars, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Guillaume  Golfier. 

1300  (n.  st.),  2  mars, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Pierre  Talhafer. 

1300  (n.  st.),  25  janvier, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Bérenger  Fumet. 

1300  (n.  st.),  G  février, 

1300  (n.  st.),  20  janvier,  Jean  Beaudier. 

1300  (n.  st.),  5  février, 

1300  (n.  st.),  21  janvier,  Guillaume  Fenasse. 

1300  (n.  st.),  26  janvier, 

1300  (n.  st.),  21  janvier,  Raymond  Hugues. 

1300  (n.  st.),  2  mars, 

1300  (n.  st.),  23  février,  Durand  de  la  Sale. 
1300  (n.  st.),  23  février,  Isarn  Cardelhac. 
1300  (n.  st.),  l"""  mars,  Garnier. 
1300  (n,  st.),  1'^'"  mars,  Bérenger  Sabbatier. 
1300  (n.  st.),  2  mars,  Guillaume  Salavert. 

1303,  6  août, 

1319  (n.  st.),  5  mars, 

1300  (n.  st.),  2  mars,  Bernard  Audiguier. 


INTRODUCTION.  CXCV 

1300,  30  mars, 

1300  (n.  st.),  2  mars,  Raymond  Garsie. 
1300  (n.  st.),  5  mars,  Bonet  de  Carvas. 
1300  (n.  st.),  9  mars,  Bérenger  Adémar. 

1300,  30  mars, 

1300  (n.  st.),  9  mars,  Guillaume  Torayl. 

1300,  29  mars, 

1300  (n.  st.),  9  mars,  Lambert  de  Foyssens. 

1300,  29  mars, 

1300  (n.  st.),  9  mars,  Pierre  Adémar. 

1300,  30  mars, 

1300,  28  mars,  Pierre  Rigaud. 

1300,  29  mars,  Raymond  Pagut. 

1300,  29  mars,  Sicart  Delort. 

1300,  30  mars,  Sicard  de  Frayssenenx. 

1300  (n.  st.),  2  mars,  Guillaume  de  Mauran. 
1319  (n.  st.),  5  mars,  Isarn  Col. 

La  «  déposition  »  de  Pierre  Tailhefer,  d'Albi,  peut  être 
présentée  comme  le  type  de  ces  «  confessions  »  :  car  les  parti- 
cularités principales  de  la  plupart  des  autres  s'y  rencontrent. 
Le  témoin  nie  d'abord  toute  participation  à  l'hérésie  ;  puis  il 
se  ravise,  et,  quelques  jours  plus  tard,  il  vient  dire  ce  qu'il 
sait  des  hérétiques.  Il  les  a  vus  en  tel  endroit  et  en  tel 
autre;  il  les  a  «  adorés;  »  il  a  assisté  à  une  initiation,  et  il 
en  expose  en  détail  le  rite,  qui  se  fait  toujours  sur  un 
malade.  Le  plus  ancien  des  hérétiques  qui  entourent  le 
malade  tient  ses  mains  jointes  dans  les  siennes,  pendant  que 
les  hérétiques  prononcent  les  paroles  ;  puis  ils  font  devant 
lui  les  génuflexions  liturgiques.  Ce  rite  n'est  pas  absolument 
invariable.  Par  exemple,  maître  Pierre  de  Medenco,  pro- 
cureur du  roi  pour  la  sénéchaussée  de  Carcassonne  et  de 


cxcvj  INTRODUCTION. 

Bêziers,  malade  dans  sa  métairie  de  Clioart,  près  de  Rêal- 
mont  (Tarn),  fut  reçu  dans  la  secte  par  les  hérétiques,  dont 
un  se  tenait  à  la  tête  et  l'autre  aux  pieds,  pendant  que  les 
autres  prononçaient  les  paroles.  Le  plus  souvent  le  témoin 
ne  spécifie  pas  les  paroles  du  rite,  qu'il  déclare  ne  pas  avoir 
comprises.  Deux  ou  trois  fois,  c'est  l'Évangile  de  saint  Jean 
qui  est  lu,  le  livre  étant  ouvert  sur  la  tête  du  malade.  Deux 
fois  il  est  question  d'un  cordon  imposé  au  malade  comme 
symbole  de  la  secte.  On  n'y  trouve  rien  de  nouveau  sur  le 
rituel  de  1'  «  adoration,  »  qui  se  faisait  «  flexis  genibus,  ter 
dicendo  :  Benedicite,  »  l'ancien  répondant  :  «  Dominus 
vos  benedicat,  sive  Diaus  vos  benesiga.  » 

Je  signalerai  la  cérémonie  de  la  bénédiction  du  pain, 
que  les  hérétiques  mangeaient  debout,  et  les  mets  dont  leur 
repas  se  composait  ordinairement  :  des  poissons,  des 
légumes,  des  fruits;  les  viandes,  pour  les  chefs  du  moins, 
étaient  hors  d'usage,  sinon  interdites. 

Je  noterai  ensuite  l'opinion  favorable  que,  dans  un  certain 
milieu,  l'on  avait  des  hérétiques,  je  veux  dire  des  ministres 
dualistes,  qui  étaient  réputés  pratiquer  le  jeûne,  avoir  la 
vraie  foi,  suivre  la  règle  des  apôtres,  etc. 

Du  reste,  ils  ne  laissaient  à  personne  le  soin  de  recom- 
mander la  secte.  Ils  vantaient  beaucoup  et  élevaient  très 
liant  leur  genre  dévie,  qu'ils  rattachaient  à  saint  Jean-Bap- 
tiste. Ils  promettaient  l'insensibilité  dans  les  souffrances  et 
un  miracle  en  faveur  des  prisonniers,  pour  lesquels  les 
portes  des  prisons  devaient  s'ouvrir.  On  ne  peut  avoir  une 
confiance  plus  exaltée. 

Sicard  Delort,  de  Réalmont,  raconta  la  pénitence  qui  lui 
fut  infligée,  non  par  les  inquisiteurs,  mais  par  Arnaud,  frère 
Mineur  «  grossus  et  antiquus  »  du  couvent  de  Castres,  qui 
l'obligea  aux  pèlerinages  du  Puy,  de  Vienne,  de  Montma- 


INTRODUCTION.  cxcvij 

jour,  des  Saintes-Maries-de-la-Mer,  de  Saint-Gilles,  de 
Vauvert,  de  Notre-Dame-des-Tables  à  Montpellier  et  de 
Sérignan,  preuve  évidente  qu'au  xiii°  siècle  comme  aupara- 
vant bien  des  pénitences,  imposées  à  titre  de  pénitences 
publiques,  n'appartenaient  pas  en  propre  à  la  pénalité  inqui- 
sitoriale. 

Sicard  Delort  était  issu  de  la  bourgeoisie  d'une  petite 
ville.  Guillaume  de  Landas,  Bérenger  Brosa,  Guillaume 
Dufour,  de  Graulhet  (Tarn),  Raymond  Laval,  de  Lau- 
trec  (Tarn),  Gailhard  Sabbatier,  de  Lombers  (Tarn),  Gail- 
hard  Lavilate,  de  Lautrec,  Bernard  Rêveilhe,  de  Réalmont, 
Vital  Vinhal  et  la  plupart  des  autres  hérétiques  nommés 
dans  les  «  dépositions  »  appartenaient  de  même  à  la  bour- 
geoisie terrienne  et  commerçante  du  Castrais  et  de  l'Albi- 
geois. On  peut  dire  qu'entre  les  interrogatoires  de  1287  et 
ceux  de  1299,  dans  cet  intervalle  de  douze  ans,  la  situation 
de  l'hérésie  ne  s'était  pas  sensiblement  modifiée.  A  la  fin  du 
xiif  siècle,  la  grande  noblesse,  qui  l'avait  d'abord  sou- 
tenue, l'abandonnait.  En  revanche,  l'hérésie  continuait  à 
avoir  des  appuis,  des  partisans  et  même  des  apôtres  dans  la 
classe  intermédiaire  entre  la  noblesse  et  la  petite  bourgeoi- 
sie, les  notaires  et  les  légistes  par  exemple.  Le  prévôt 
de  Réalmont,  le  viguier  d'Albi,  le  juge  du  seigneur  évêque 
étaient  inféodés  à  l'albigéisme. 

Enfin,  je  signale  dans  la  «  déposition  »  d'Etienne  Mascot 
le  curieux  récit  du  voyage  qu'à  l'instigation  de  Bertrand 
de  Montégut,  revendeur  ou  marchand  albigeois,  il  fit  en 
Lombardio. 

Ces  «  dépositions  »  renferment  des  indications  sans  nombre 
et  de  haute  valeur  pour  l'histoire  religieuse  du  Languedoc  ; 
publiées,  elles  feraient  bonne  figure  parmi  les  textes  méri- 
dionaux. 


<*l 


cxcviij  INTRODUCTION. 

16.  Geoffroy  d'Abluses,  inquisiteur,  Gèraud  de 
Blumac  et  Jean  du  Faugoux,  lieutenants  de  l'inquisi- 
teur (1308-1309).  —  Bernard  Gui  fait  remarquer,  à  la  fin 
du  récit  qu'il  nous  a  donné  des  troubles  d'Albi,  que  l'oppo- 
sition faite  à  l'Inquisition  pendant  les  premières  années  du 
XIV''  siècle  amena  une  recrudescence  de  l'hérésie;  pour  lui, 
cela  résultait  des  dépositions  qui  suivirent.  Il  ne  pouvait, 
en  parlant  de  la  sorte,  vouloir  désigner  les  aveux  reçus  par 
Jacques  Fournier,  évêque  de  Pamiers,  de  1318  à  1325, 
puisque  la  première  rédaction  de  l'histoire  du  couvent  d'Albi 
est  de  1309  (ms.  490  de  la  bibl.  de  Toulouse)  et  la  seconde 
de  1316  (ms.  780  de  la  bibl.  de  Bordeaux).  C'est  donc  des 
dépositions  de  1308  à  1309  qu'il  voulait  parler,  d'autant 
plus  qu'il  n'y  fut  pas  complètement  étranger,  puisqu'en 
une  de  ces  dépositions  il  est  nommé  comme  présent,  et  que 
les  frères  Prêcheurs  qui  les  entendirent  purent  bien  lui  en 
donner  communication.  Comme  inquisiteur,  il  y  avait  droit. 
Ces  dépositions  sont  contenues  dans  le  ms.  lat.  4269  de 
la  Bibliothèque  nationale. 

Titre  mis  au  xvii^  siècle  sur  le  feuillet  de  garde  et  répété 

tant  au  haut  du  fol.  ii  qu'au  dos  du  volume  :  Acta  inquisi- 

tionis  Carcassonensis  contra  Albigenses  ann.  1308  et 

1309. 

Ms.  en  papier,  340"""  X  253""",  reliure  veau  plein  aux 

armes  de  France. 

«  Volume  de  QQ  feuillets.  Manquent  les  cotes  vii-ix,  xxv, 

XXVIII,  xLviiii,  LV,  Lxi;  les  feuillets  xx,  lxv  sont  mutilés; 

les  feuillets  xlix,  l,  lui  sont  blancs  »  (note  mise  sur  le 

feuillet  de  garde  par  les  soins  de  l'administration  de  la 

Bibliothèque  nationale,  le  18  juillet  1894). 

Ce  ms.   a  été   démembré.    Il   contenait  primitivement 

un  bien  plus  grand  nombre  de  dépositions  et  au  moins 


INTRODUCTION.  cxcix 

142  feuillets.  On  lit  sur  les  marges  les  renvois  suivants  : 

Fol.  V  :  Infra  CXXX. 

Item  CXXXII. 

Fol.XYiir:  Infra  CXXXI. 

Fol.  XXVII  v°  :  Infra  CXLII. 

Fol.  XXXI  v°  :  Inf^a  CXLI. 

Fol.  XXXV  v"  :  Infra  C XX XI II. 

Ces  renvois  sont  du  temps  même  du  ms.,  c'est-à-dire  des 
années  1308  et  1309. 

Ce  ms.,  en  effet,  est  un  original.  Cela  résulte  de  ce  double 
fait  que  divers  notaires  ont  transcrit  de  leur  propre  main  les 
dépositions  reçues  par  les  inquisiteurs,  et  que  Pierre  Galhac, 
notaire  de  Tarascon,  interrogé,  a  écrit  lui-même  sa  propre 
déposition  (fol.  liiii,  lvi  v")  :  «  Que  omnia  et  singula  supra- 
dicta  per  me  Petrura  de  Galliaco  predictum  confessata  et 
manu  mea  scripta  in  présent!  libro.  »  (Fol.  lxiv".) 

Les  hérétiques  interrogés  sont  au  nombre  de  dix-huit  ; 
ils  le  furent  aux  dates  suivantes  : 

I.  —  1308,  10  mai,  Geraldus  de  Rodesio  de  Taras- 
cone,  fol.  ii-v. 

25  juillet,  le  même,  fol.  v. 

II.  —  1308,  21  mai,  Philippus  de  Larnato,  fol.  vi 
(déposition  mutilée). 

III.  —  1308,  12  juin,  Raymundus  Auterii  de  Aœ, 

fol.  X-XJI. 

24  octobre,  le  même,  fol.  xii. 

IV.  — 1308, 13  juin,  Guillelmus  de  Rodesio,  de  Taras- 
cone,  fol.  xiii-xvi. 

20  juillet,  le  même,  fol.  xvi. 
22  octobre,  le  même,  fol.  xvi. 
24  octobre,  le  même,  fol.  xvii. 

V.  —  1308,  13  juin,  Arnaldus  Piqiierii,  de  Taras- 
chone,  fol.  xviii-xix. 


ce  INTRODUCTION. 

23  juillet,  le  même,  fol.  xix. 

26  juillet,  le  même,  fol.  xix. 

23  octobre,  le  même,  fol.  xix-xx  (mutilation). 

VI.  —  1308,  15  juin,  Guillelma  alias  vocata  Guilla- 
mona,  fol.  xxi-xxiii. 

1309  (n.  st.),  29  janvier,  la  même,  fol.  xxm-xxiv 
(mutilation). 

VIL  — 1308,  juin(?),  Raymundus  Valsieijra,  fol.  xxvi 
(mutilation) . 

1309  (n.  st.),  30  janvier,  le  même,  fol.  xxvi-xxvii. 

9  avril,  le  même,  fol.  xxvn. 

VIII.  —  1308,  26  juillet,  Bïanca,  uxor  Guillelmi  de 
Rodesio,  fol.  xxvm-xxxi.  ,   .■ 

1309,  19  avril,  la  même,  fol.  xxxi. 

IX.  —  1308,  2  août,  Alamanda,  uxor  condam  Ar- 
naldi  de  S  os,  fol.  xxxii-xxxiii. 

1309,  8  avril,  la  même,  fol.  xxxiii. 

X.  —  1308,  11  juillet,  Petrus  Tinhac,  de  Aœ, 
fol.  xxxmi-xxxv. 

XI.  —  1308, 12  août,  Raymundus  Issaura,  fol.  xxxv- 
XXXVII  (mutilation),  xxxix-xl. 

1309  (n.  st.),  21  mars,  le  même,  fol.  xl-xli. 

XII.  —  1308,  16  août,  Petrus  Issaura,  de  Lernato, 

fol.  XLII-XLIIII. 

1309,  4  avril,  le  même,  fol.  xliiii-xlv. 

XIII.  —  1308,  21  août,  Arnaldus  Issaura,  de  Ler- 
nato, fol.  XLVi-xLVii  (mutilation). 

XIV.  —  1308,  août  (?),  Atho  de  Castro,  fol.  li. 
1309,  6  août,  le  même,  fol.  li-lii. 

1319,  23  juin,  le  même,  fol.  lu. 

XV.  —  1308,  23  octobre,  Petrus  de  Galhaco,  fol.  uni 
(mutilation),  lvi. 

23  octobre,  le  même,  fol.  lvi-lvu. 


INTRODUCTION.  ccj 

24  octobre,  le  même,  fol.  lvii. 

1309,  18  avril,  le  même,  fol.  lvii-la^iii. 

18  avril,  le  même,  fol.  lviii. 

13  mai,  le  même,  fol.  lix. 

27  septembre,  le  même,  fol.  lix. 

XVI.  —  1309  (n.  st.),  26  janvier,  Jacobus  Garsendis, 
fol.  Lx-Lxi  (mutilation). 

XVII.  —  1308,  28  novembre,  Citatio  Pétri  de  Luze- 
nacho,  fol.  lxii. 

1309    (n.    st.),    19   janvier,    Comparutio   ejusdem, 

fol.  LXIII-LXIIII. 

XVIII.  —  1308  (?),  X,  fol.  Lxvi. 

Cet  état  des  hérétiques  interrogés  nous  montre  que  cha- 
cun d'eux  le  fut  au  moins  deux  fois.  D'abord  les  lieu- 
tenants de  l'inquisiteur  les  entendirent  ;  ce  fut  ensuite  l'in- 
quisiteur lui-même.  Lieutenants  de  l'inquisiteur  :  Geraldus 
de  Blumato  (N"'  i,  ii,  m,  iv,  v,  vi,  vu,  x,  xi,  xii,  xiv), 
Johannes  de  Felgosio  (N"'  i,  ii,  m,  iv,  v,  vi,  vu,  viii,  ix, 
X,  XI,  XII,  xm,  XIV,  xv).  Inquisiteurs  :  Gaufridus  de 
Ablusiis  (N"'  i,  m,  iv,  v,  vi,  vu,  viii,  ix,  xi,  xii,  xiv^,  xv, 
XVI,  xvii),  Bei-nardus  Guidonis  (N°  vu),  Johannes  de 
Belna(N"  xiv). 

Du  Gange  a  connu  ce  ms.,  dont  il  a  reproduit,  au  mot 
Cauna  =  fovea,  un  passage  du  fol.  xvi. 

Aux  marges  se  trouvent,  à  l'usage  des  inquisiteurs,  des 
notules  placées  en  regard  du  fait  visé  :  Adoratio,  asso- 
ciatio,  reverentia,  visio,  hereticatio,  contra  B"^  Tur- 
7iern,  etc. 

Ces  dépositions  furent  reçues  d'abord  dans  le  couvent  des 
frères  Prêcheurs  de  Paraiers,  puis  à  Carcassonne,  soit  dans 
le  couvent  des  frères  Prêcheurs,  soit  dans  l'appartement  {in 
caméra)  de  Jacques  de  Polomacho,  curé  de  Caunes,  gar- 


ccij  INTRODUCTION. 

dien  de  la  prison,  soit  même  dans  la  salle  appelée  audien- 
tia  de  la  maison  de  l'Inquisition. 

Les  principaux  notaires  sont  Guillaume  Raymond,  d'Alai- 
rac  (Aude)  {de  Alayracho),  chanoine  de  Saint- Aphrodise 
de  Béziers,  Jacques  Marques  et  Barthélémy  Adalbert. 

La  plupart  des  témoins  appartiennent  à  l'ordre  des  frères 
Prêcheurs.  Ce  fait  est  caractéristique.  Car  l'opposition 
menée  contre  eux  par  Bernard  Délicieux  ne  tendait  à  rien 
moins  qu'à  leur  enlever  l'Inquisition.  Philippe  le  Bel  s'y 
refusa,  et,  après  une  sorte  d'arrêt,  qui  avait  duré  sept  ou 
huit  ans,  ils  reprirent  la  poursuite  contre  l'hérésie.  Les 
sentences  de  Bernard  Gui  sont  la  preuve  qu'ils  la  condui- 
sirent vivement,  plus  encore  que  les  dépositions  du  ms. 
lat.  4269  de  la  Bibliothèque  nationale. 

Cependant  ce  n'est  pas  au  dépouillement  de  ce  manuscrit 
qu'il  faut  se  borner  si  l'on  veut  connaître  l'œuvre  de  Geof- 
froy d'Abluses.  Le  fonds  Doat  fournit  plusieurs  de  ses  actes 
comme  inquisiteur,  si  nous  remontons  en  arrière  de  quelques 
années.  Le  10  août  1303,  il  faisait  une  déclaration  d'après 
laquelle  les  consuls  et  les  habitants  du  Bourg  de  Carcas- 
sonne  n'avaient  été  ni  excommuniés  ni  absous,  bien  que 
plusieurs  d'entre  eux  fussent  coupables  d'avoir  fréquenté 
les  hérétiques  ;  ils  n'étaient  donc  obligés  à  aucune  peine  ni 
pénitence^  Le  10  février  1304  (n.  st.),  il  avait  appelé  Jean 
de  Roucoules,  curé  de  Notre-Dame  de  la  Platée,  à  Castres, 
pour  l'interroger  sur  l'arrestation  dont  celui-ci  avait  été  vic- 
time :  sur  les  ordres  de  l'inquisiteur,  il  avait  déclaré  excom- 
munié le  vidame  d'Amiens-.  Le  21  juillet  1304,  agissant  au 
nom  de  l'évêque  d'Albi,  il  conférait  la  cure  de  Saint-Pierre- 

1.  Doat,  XXXIV,  fol.  21-24.     , 

2.  Pièce  curieuse  où  Bernard  Gui  apparaît  comme  témoin  (Doat, 
XXXIV,  fol.  26-36). 


INTRODUCTION.  CCiij 

d'Avit  à  Jacques  Marques,  notaire  de  l'Inquisition*.  Le 
29  septembre  1305,  il  instituait  ses  lieutenants  Jean  du  Fau- 
goux  et  Géraud  de  Blumac,  et  excitait  leur  zèle,  les  agisse- 
ments de  l'hérésie  réclamant  ailleurs  tous  ses  soins-.  Et,  le 
19  novembre  suivant,  il  reconnaissait  pour  ses  propres  offi- 
ciers Geraud  de  Cortareyo  et  tous  autres  officiers  que  ses 
lieutenants  nommeraient'^  Le  30  mai  1306,  il  déclarait  résul- 
ter des  documents  contenus  dans  les  archives  de  l'Inquisition 
que  Bernard  Faure,  de  Pezens,  aïeul  de  Guillaume  de  Pezens, 
actuellement  viguierd'Albi,  avait,  le  6  septembre  1251,  fait 
à  l'évêque  de  Carcassonne  les  aveux  les  plus  formels  au  sujet 
de  sa  participation  à  l'hérésie  ;  plusieurs  membres  de  sa  famille 
avaient  de  même  pactisé  avec  elle^.  Cette  déclaration  dut 
produire  son  effet,  car  Guillaume  de  Pezens  ne  conserva  pas 
la  charge  qu'il  avait  à  Albi-'. 

17.  Bernard  Gui  (13061323).  —  Bernard  Gui,  que  nous 
retrouverons  plus  loin,  est  sans  contredit  le  plus  connu  des 
inquisiteurs  languedociens,  grâce  à  sa  carrière  littéraire,  qui 
a  été  des  plus  brillantes^.  Je  suis  parla  même  dispensé  de  le 

1.  Doat,  XXXIV,  fol.  38-40.  Saint-Pierre-d'Avit,  comm.  de 
Castres  (Tarn). 

2.  Doat,  XXXIV,  fol.  83-84. 

3.  Doat,  XXXIV,  fol.  85-86.  Sa  lettre  est  datée  de  Lyon.  — 
Doat,  XXXIV,  fol.  94-102,  renferme  quatre  dépositions  allant 
de  1301  à  1305,  mais  ne  donnant  le  nom  ni  des  «  témoins,  »  ni 
de  l'inquisiteur  ou  des  inquisiteurs.  Il  n'y  est  question  que  des 
doctrines  dualistes.  144,000  anges  seraient  descendus  en  terre 
avec  le  fils  de  Dieu  pour  en  ramener  les  âmes  fidèles  ;  les  âmes 
iraient  de  corps  en  corps  jusqu'à  la  pénitence  achevée;  l'âme  de 
saint  Paul  serait  passée  par  trente-deux  corps,  etc. 

4.  Doat,  XXXIV,  fol.  104-107. 

5.  Doat,  XXXIV,  fol.  109-111. 

6.  Voy.  la  notice  que  j'ai  placée  en  tête  de  mon  édition  de  la 
Practica  (Paris,  Picard,  1886.  In-4o). 


Cciv  INTRODUCTION. 

présenter  ici  au  lecteur.  Il  suffira  de  rappeler  les  travaux 
de  l'inquisiteur. 

Nous  avons  de  lui  trois  oeuvres  qui  intéressent  directe- 
ment l'histoire  de  l'Inquisition  :  les  sentences  qu'il  prononça 
comme  juge  délégué,  la  Practica  inquisitionis  heretice 
pravitatis,  ou  manuel  de  l'inquisiteur,  que  mieux  que  per- 
sonne il  était  à  même  de  composer,  et  un  récit  des  troubles 
qui  éclatèrent  à  Carcassonne  et  à  Albi  à  la  fin  du  xnf  siècle, 
à  l'occasion  de  la  poursuite  contre  les  hérétiques.  Pour  le 
moment,  il  n'est  question  que  des  sentences. 

Éditées  par  Limborch^  mais  d'après  une  copie  mau- 
vaise, elles  sont  contenues  encore  dans  le  ms.  lat.  11848  de 
la  Bibliothèque  nationale,  le  seul  que  nous  en  ayons,  copie 
défectueuse  d'ailleurs,  qui  a  été  exécutée,  au  xvif  siècle, 
pour  Baluze.  J'ai  eu  la  curiosité  de  collationner  ces  deux 
textes.  Les  variantes  sont  numériquement  assez  considé- 
rables. Au  fond,  cependant,  je  serais  fort  embarrassé'  si  je 
devais  me  prononcer  entre  eux  deux.  Ils  se  valent. 

Bernard  Gui  a  rempli  les  fonctions  d'inquisiteur  pendant 
dix-sept  ans.  Il  a  rendu  les  sentences  qui  nous  sont  parve- 
nues dans  dix-huit  «  sermones,  »  dont  le  premier  se  place  à 
la  date  du  3  mars  1308  (n.  st.)  et  le  dernier  à  la  date  du 
19  juin  1323.  En  1314,  il  ne  prononça  aucune  condamna- 
tion, en  1315  non  plus,  ni  en  1317,  1318,  1320.  Pendant 
cette  longue  carrière,  il  eut  affaire  à  neuf  cent  trente  cou- 
pables, dont  deux  faux  témoins,  quatre-vingt-neuf  morts  et 
quarante  fugitifs.  Il  livra  quarante-deux  hérétiques  au  bras 
séculier.  Pour  simplifier  cet  exposé,  je  mets  sous  les  yeux 
du  lecteur  le  tableau  de  ses  sentences. 

4.  A  la  suite  de  son  Historia  inquisitionis,  où  elles  remplissent 
394  pages  (Amsterdam,  cIo  b  c  xcii  (1692).  Gr.  in-8»). 


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CCVJ  INTRODUCTION. 

En  outre,  M.  Ch.  Molinier  a  publié  l'acte  par  lequel  Ber- 
nard Gui  et  Jean  de  Beaune  témoignèrent  à  Arnaud  Cicre, 
d'Ax,  leur  satisfaction  pour  la  manière  dont  il  était  parvenu 
à  leur  remettre  Guillaume  Belibasta,  hérétique  parfait  :  il 
l'avait  amené  de  Catalogne  dans  la  vicomte  de  Castelbon, 
où  il  l'avait  arrêtée 

18.  Jean  de  Beaune,  Jean  duPrat,  Henri  Chamayou 
et  Pierre  5rzm  (1318-1330).  Les  coiisultations  inqui- 
sitoriales.  —  Le  moment  serait  venu  de  décrire  l'œuvre 
connue  de  chacun  de  ces  quatre  inquisiteurs,  si  je  ne  l'avais 
fait  déjà,  ou  à  peu  près,  en  parlant  des  rapports  des  évêques 
du  Languedoc  avec  l'Inquisition,  sous  le  pontificat  de 
Jean  XXIP.  Ils  furent  alors  mêlés,  nous  l'avons  vu,  à  tous 
les  actes  du  tribunal  et  aussi  aux  diverses  consultations 
inquisitoriales  qui  se  produisirent;  ce  fait,  je  me  borne 
encore  à  l'énoncer  ici,  car  j'ai  essayé  d'exposer  le  méca- 
nisme de  ces  consultations  dans  un  mémoire  spécial 
ayant  pour  titre  :  La  formule  communicato  bonorum 
viRORUM  coNSiLio  des  sentences  inquisitoriales.  Je  me 
permets  d'y  renvoyer  le  lecteur  pour  ne  pas  allonger 
davantage  une  Introduction  qui  atteint  déjà  des  propor- 
tions considérables.  Je  me  contenterai  de  mentionner, 
d'abord,  les  actes  de  Jean  du  Prat,  du  5  avril  1732,  à 
Conques  (Aude),  où  il  invitait  les  parents  et  héritiers  de 
Comtesse,  femme  de  Robert  de  Sens,  à  venir  défendre  sa 
mémoire  entachée  d'hérésie 3;  puis  j'analyserai  une  pièce 


1.  Études,  p.  178.  Cette  pièce  est  du  14  janvier  1322  (n.  st.). 
Voy.  le  pacte  passé  avec  Arnaud  Cicre  pour  cet  objet  [Ibid.,  p.  177). 
Voy.  encore  l'extradition  do  Guillaume  Maurs,  de  Montaillou 
(Ariège),  réfugié  on  Catalogne  (1321)  [Ibid.,  p.  176). 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  cxxiij  et  suiv. 

3.  «  Dum  vitam  duceret  in  humanis,  multa  gravia  et  enormia 


INTRODUCTION.  ccvij 

que  j'ai  passée  sous  silence  dans  le  susdit  mémoire,  et  qui 
m'est  fournie  par  Doat,  XXXII,  fol.  164-240. 

Cette  pièce  se  place,  au  plus  tôt,  en  1330,  après  la  Saint- 
Martin  d'hiver,  car  il  y  est  dit  qu'Henri  Chamayou,  inqui- 
siteur, donna  aux  héritiers  des  hérétiques,  dont  la  mémoire 
était  poursuivie,  toute  facilité  pour  les  défendre  en  1330,  le 
lundi  après  l'Exaltation  de  la  sainte  Croix  (17  septembre) 
et  qu'on  acheva  d'entendre  les  défenses  dans  l'octave  de  la 
Saint-Martin  d'hiver  qui  suivit*.  Ces  hérétiques  apparte- 
naient aux  diocèses  de  Narbonne  et  de  Carcassonne;  ils 
étaient  au  nombre  de  dix-huit  ;  les  dépositions  remontaient 
à  quarante  et  quarante-six  ans,  à  1284  et  1290  2;  ce  qui 
permet  de  dater  cette  pièce  de  la  fin  de  l'année  1330  ou  des 
premiers  mois  de  l'année  1331.  Cette  pièce  débute  ainsi  : 
«  Ad  clariorem  intellectum  habendum  eorum  que  in  libro 
nobis  tradito  per  inquisitorem  Carcassone  de  mandato 
Sanctitatis  Yestre  continentur.  sunt  aliqua  premittenda.  » 
C'est  donc  le  pape  qui  avait  envoyé  le  liber  de  l'Inquisition 
de  Carcassonne  à  une  commission  spéciale,  et  ce  pape  était 
Jean  XXII. 


contra  fidem  catholicam  comiserit  in  heretica  pravitate,  de  qui- 
bus  non  apparet  emendata  penitens  aut  confessa  fuisse,  quin  ymo 
presumitur  et  virisimiliter  creditur  in  secta  hereticorum  damp- 
nabiliter,  pro  dolor!  velut  heretica  impenitens  decessisse  b  (Doat, 
XXXV,  fol.  62.  Pour  les  actes  de  Jean  du  Prat,  ibid.,  fol.  61-66). 

1.  «  Liberis  autem,  heredibus,  propinquisetpossessoribus  bono- 
rum  prcdictorum  defunctorum  fuerunt  date  deffensiones  per  fra- 
trem  Henricum  de  Ghamayo,  nunc  inquisitorem  Carcassone, 
anno  Domini  M»  CGG°  XXX»,  de  mense  septembris,  die  lune 
post  festum  Exaltationis  Sancte  Grucis,  et  fuerunt  finite  et  ter- 
minate  omnes,  ac  renunciatum  et  conclusum  in  causis  dictarum 
delTensionum  eodem  anno  de  mense  novembris  infra  octabas 
Beati  Martini  hiemalis  j  (Doat,  XXXII,  fol.  165  v°). 

2.  Les  délits  remontaient  à  47,  ou  môme  à  62  ans  en  arrière. 


ccviij  INTRODUCTION. 

Les  commissaires  ne  se  sont  pas  nommés.  Ils  adressèrent 
leur  rapport  au  pape  lui-même. 

Ce  rapport  n'est  autre  chose  qu'une  consultation  provo- 
quée par  l'inquisiteur  Henri  Chamayou,  dont  l'embarras 
est  évident.  L'éloignement  où  l'on  était  des  dépositions 
reçues  par  Jean  Galand,  Guillaume  de  Saint-Seine,  inqui- 
siteurs, et  Bernard  de  Castanet,  évêqued'Albi,  formait  une 
première  difficulté.  Geoffroy  d'Abluses,  en  1309,  Jean  de 
Beaune,  en  1320,  avaient  entendu  à  nouveau  certaines 
dépositions  qui  n'avaient  rien  ajouté  aux  dépositions 
antérieures.  L'inquisiteur  actuel  avait  lui-même,  en  1330, 
reçu  des  aveux,  qui  n'avaient  point  mis  l'accord  entre  ces 
divers  témoignages.  De  telles  divergences  ne  laissaient  pas 
de  l'inquiéter,  comme  de  raison.  Il  avait  donc  fait  faire  la 
copie  des  originaux,  intitulés  Liber  decimus  et  undecimus 
diocesis  Carcassone,  qui  avaient  autrefois  soulevé  tant 
de  murmures  et  qui  avaient  été  mis  sous  les  yeux  de  Clé- 
ment V.  Il  demandait  une  consultation  sur  la  valeur  de 
ces  dépositions.  On  ne  peut  nier  que  les  commissaires  les 
aient  soumises  à  un  examen  minutieux,  voire  même 
subtil;  ils  multiplièrent  les  advertenda;  ils  groupèrent 
les  témoignages  d'après  les  circonstances,  si  bien  que  la 
preuve  juridique  parut  insuffisante.  La  mémoire  des  dix- 
huit  accusés  y  gagna  d'en  sortir  indemne  ;  du  moins,  c'est 
vers  cette  conclusion  qu'incline  le  rapport.  Elle  n'y  est 
cependant  pas  formulée,  puisqu'une  décision  définitive  et 

1.  «  Qui  supradicti  libri  Decimus  et  Undecimus  Garcassone  sunt 
illi  Ubri,  prout  idem  inquisitor  asserit,  de  quibus  a  longo  tem- 
pore  est  murmuratum,  et  qui,  ut  dicitur  in  principio  instrumen- 
toruin  positorum  in  principio  libri  nobis  traditi,  fuerunt  ostensi 
felicis  recordationis  domino  G[lemcnti]  pape  quinti  et  per  eum 
signati  signo  Dominus  in  quolibet  l'oiio  »  (Doat,  XXXII, 
fol.  168  vû). 


INTRODUCTION.  ccix 

ferme  ne  pouvait  être  donnée  que  par  le  pape.  J'ignore  si 
Jean  XXII  se  prononça.  Du  moins  nous  avons  dans  cette 
pièce  une  nouvelle  preuve  de  la  réaction  qui  se  produisit  sous 
son  pontificat  contre  l'indulgence  excessive  de  Clément  V 
à  l'égard  des  hérétiques  de  Carcassonne.  Cette  réaction, 
remarquons-le,  ne  fut  point  aveugle;  elle  voulut  rester 
juste.  L'inquisiteur  Henri  Chamayou  s'inspira  des  conseils 
d'une  sage  modération,  et  les  commissaires  n'eurent  garde 
de  conclure  à  une  culpabilité  qui  ne  leur  parût  pas  établie  ^ 

1.  Le  début  du  rapport  expose  les  cas  et  donne  les  noms  des 
accusés  :  «  Primo  est  sciendum  quod  in  dicto  libro  continentur 
depositiones  testium  receptorum  in  officio  inquisitorum  Garcas- 
sone  contra  decem  et  octo  personas  defunctas  diocesum  Garcas- 
sone  et  Narbone,  que,  ut  dicitur,  dum  vivebant,  in  crimine  here- 
sis  commisserunt  et  non  confesse  in  judicio,  nec  pénitentes  quod 
appareat  de  his  que  commiserant  decesserunt.  Quarum  quatuor- 
decira  commiserunt,  ut  dicitur,  in  dicto  crimine,  quia  présentes 
fuerunt  in  hereticatione  aliquarum  personarum  et  ibidem  hereti- 
cos  adoraverunt;  très  vero  commiserunt,  ut  dicitur,  in  dicto  cri- 
mine, quia  in  iufîrmitate  de  qua  obierunt  hereticate  fuerunt  et 
in  sectam  hereticorum  recepte;  unus  vero  hereticatus  fuit,  ut 
dicitur,  in  infirmitate  de  qua  convaluit,  et  postmodum  fuisse 
dicitur  in  hereticationibus  aliorum  et  hereticos  adorasse. 

«  lUi  autem  qui  commiserunt,  ut  dicitur,  in  heresi  eo  quod 
interfueruut  hereticationi  et  ibidem  hereticos  adoraverunt,  sunt 
isti  : 

Arnalotus,  olim  serviens  de  Gabareto, 

Peronella,  uxor  Philippi  de  Montevilla,  de  Pisenchis, 

Bernardus  de  Lercio,  de  Ripperia  Gaboroti  (sic), 

Pctrus  Raynaudi,  de  Tribus  Bonis, 

Raymundus  Regalis,  olira  rector  ecclesie  de  Pradalis, 

Bernardus  Regina,  de  Furnis, 

Raimundus  Richardi,  olim  rector  ecclesie  de  Querio  Serverio. 
«  Omnes  isti  sunt  de  diocesi  Garcassonensi  : 

Stephanus  Gultellerii,  de  Gaunis,  quondam  rector  ecclesie  de 
Villa  Lambert, 

Guillerma,  mater  Isarni  de  Gaunis. 
t  Isti  duo  sunt  Narbonensis  diocesis  : 

n 


ccx  INTRODUCTION. 

IV.  Actes  de  la  puissaxce  se'cclière. 

En  droit  et  en  fait,  la  puissance  séculière  était  tenue  à 
l'écart  de  la  question  d'hérésie,  car  elle  n'avait  pas  qualité 
pour  connaître  de  la  doctrine.  Son  rôle  était  plus  modeste, 
tout  en  restant  considérable  encore.  D'abord  elle  était  dans 
l'obligation  de  ne  pas  s'opposer  à  la  répression  de  l'hérésie, 
et  même  elle  devait  obéir  à  la  puissance  ecclésiastique  pour 

Bernardus  Egidii,  de  Furnis, 
Bernarda  Savortesia,  de  Bastida  de  Preverencha, 
Arnaldus  Savortesii,  filius  dicte  Bernarde, 
Arnaldus  Regina,  de  Furnis. 
«  Isti  sunt  Garcassoiiensis  diocesis  : 

Petrus  Bernardi,  de  Laurano,  diocesis  Narbonensis. 
«  Très  vero  infrascripti  commississe  dicunturin  heresi,  qui  fue- 
runt  hereticati  in  infirmitate  de  qua  decesserunt  : 
Jacobus,  quondam  rector  de  Insulis, 
Raymundus  Gayraudi,  quondam  rector  ecclesie  de  Rippefera, 

in  Gabardesio  diocesis  Garcassonensis. 
Rogerius  de  Mansas,  de  Gauais,  diocesis  Narbonensis. 
«  Ille  qui  bereticatus  fuisse  dicitur  in  intirmitate  de  qua  con- 
valuit  et  postmodum  interfuisse  hereticationi  aliorum  et  bereti- 
cos  adorasse,  est  Pliilippotus  de  Montavilla,  qui  tamen  ponitur 
secundus  in  série  dicti  iibri  »  (Doat,  XXXII,  fol.  164-165  v"). 

Ge  même  volume  de  Doat  (fol.  289-298)  contient  une  autre 
consultation  non  datée.  Elle  est  relative  au  cas  de  Pierre  Aymeric, 
d'Albi,  dont  la  mémoire  était  l'objet  de  poursuites.  Les  déposi- 
tions remontaient  aux  années  1285  et  1287.  Mais  elles  ne  s'ac- 
cordaient point  quant  au  temps,  par  exemple,  du  délit  reproché. 
La  conclusion  fut  la  même  :  le  délit  ne  pouvait  être  tenu  pour 
prouvé.  Seulement  cette  consultation  émanait  de  deux  juriscon- 
sultes, Arnaud  Nouvel  (Novelli)  et  Astruc  Julien  (Austrugus 
Juliani).  Elle  dut  être  vraisemblablement  provoquée  parla  famille 
de  Pierre  Aymeric.  Elle  fut  rédigée  pour  venir  en  aide  aux  inqui- 
siteurs. A  remarquer  le  début  :  «  Gum  sacerdotes  judices  zelo  Dei 
et  Qdei  crimen  se  prosequi  profitentes  indiscrète  id  agunt,  sacri- 
legii  incurrunt  facinus...  » 


INTRODUCTION.  CCXJ 

quelques  actes  de  la  poursuite,  les  arrestations  à  opérer,  par 
exemple.  Si  elle  avait  du  zèle,  elle  demandait  l'établisse- 
ment du  tribunal  ;  elle  signalait  volontiers  les  délinquants 
au  juge  délégué.  En  tout  cas  et  en  principe,  elle  réprouvait 
l'hérésie;  elle  prenait  toutes  les  mesures  en  son  pouvoir  qui 
pouvaient  contribuer  directement  à  l'extirper  par  la  voie 
légale  du  sein  delà  société  chrétienne.  C'était  pour  elle  un 
devoir  étroit. 

Ensuite,  elle  avait  des  charges  :  elle  pourvoyait  à  l'entre- 
tien des  inquisiteurs  ;  elle  fournissait  les  maisons  d'arrêt, 
dont  l'administration  cependant  dépendait  de  l'Inquisition  ; 
et  enfin,  si  l'hérétique  lui  était  livré  comme  un  homme  dont 
on  ne  peut  plus  rien  tirer,  elle  lui  infligeait  la  peine  du  feu, 
qu'elle  avait  elle-même  édictée.  En  revanche,  elle  percevait 
les  biens  provenant  des  confiscations  pour  hérésie.  La 
poursuite  n'apportait  à  l'Eglise  qu'un  bénéfice  moral  ;  l'Etat 
y  trouvait,  selon  les  cas,  un  bénéfice  matériel.  C'est  donc  à 
lui  que  revenait  toute  la  dépense. 

Tels  sont  les  points  principaux  auxquels  touchent  les 
actes  de  la  puissance  séculière,  et,  quand  je  dis  la  puissance 
séculière,  j'entends  tout  seigneur  laïque  ou  ecclésiastique, 
roi,  comte  ou  baron  jouissant  du  haut  domaine  sur  une  terre, 
car  c'est  à  ce  seigneur  que  les  biens  confisqués  faisaient  retour. 

Dans  le  Languedoc,  la  puissance  séculière  est,  au  xiii°  siècle, 
et  indépendamment  des  seigneurs  terriens,  représentée  par 
le  roi  et  ensuite  par  les  comtes  de  Foix  et  par  les  comtes 
de  Toulouse.  Seulement  la  dynastie  des  Raymond  s'étei- 
gnit avec  Raymond  VII.  Alfonse  de  Poitiers,  qui,  par  sa 
femme  Jeanne,  hérita  du  comté,  étant  mort  sans  enfants, 
ce  comté  entra  par  voie  d'héritage  dans  le  domaine  royal. 
Nous  devons  donc  distinguer  ici  les  actes  des  comtes  et  les 
actes  des  rois. 


ccxij  INTRODUCTION. 

I.  Les  actes  des  comtes. 

1.  D'abord  Raymond  VII.  —  Le  malheureux  comte  Ray- 
mond VII  n'eut  qu'une  idée,  celle  de  refaire  la  fortune  de 
sa  famille.  Le  fait  est  qu'il  essaya  de  tous  les  moyens  pour 
y  réussir.  Mais  il  n'y  apporta  pas,  chose  singulière,  un  par- 
fait esprit  de  suite.  Croyant  peut-être  trop  avoir  besoin  de 
ses  vassaux,  favorables,  en  grande  partie,  au  mouvement 
dualiste,  il  oscilla  sans  cesse  entre  l'Eglise  et  les  influences 
hérétiques,  sinon  l'hérésie.  C'est  par  là  que  s'expHquent, 
d'une  part,  son  zèle  ardent  contre  elle,  et,  d'autre  part,  ses 
froideurs  à  l'égard  de  l'Inquisition  ou  même  ses  démêlés 
avec  elle.  Le  20  avril  1233,  il  introduit  l'Inquisition  dans 
ses  domaines^  et  édicté  des  statuts  contre  les  hérétiques^.  Et 
cependant  neuf  ans  après,  le  l*""  mai  1242,  presque  à  la 
veille  du  massacre  des  inquisiteurs  à  Avignonet,  il  en  est 
réduit  à  protester  de  son  inébranlable  résolution  de  vouloir 
chasser  les  hérétiques  de  ses  terres  ^   Il  faut  même  que 
l'évêque  d'Agen,  Arnold  de  Galard,  vienne  à  son  secours 
et   lui   prête  l'appui   d'une  déclaration    directe   dans   ce 
sens^  Dans  l'intervalle,  des  soupçons  de  mollesse  ou  même 
de  complicité  s'étaient  fait  jour,  et  la  conduite  d'Alfaro, 
son  bayle  à  Avignonet  (il  fut  l'âme  du  complot  qui  emporta 
les  inquisiteurs)  l'avait  en  quelque  sorte  compromis.  C'est 
alors  que,  pour  dissiper  tous  les  bruits  fâcheux,  il  en  vint  à 
adresser  aux  évêques  du  comté  une  sorte  de  sommation 
d'avoir  à  poursuivre  l'tiérésie,  à  exercer  l'Inquisition^.  Sa 

1.  Trésor  des  chartes,  J  306,  ii°  66. 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  963-969.  —  Ada  concil., 
loc.  cit.,  203  et  suiv. 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VUI,  col.  1088;  Doat,  XXXI,  fol.  40. 

4.  Doat,  XXXI,  fol.  40-42. 

5.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1121-1122;  Doat,  XXXI, 
fol.  44  vM5. 


INTRODUCTION.  CCïiij 

conduite  témoigne  d'une  certaine  incohérence.  Au  fond, 
cependant,  il  savait  trop  combien  son  père,  le  comte  Ray- 
mond VI,  avait  pâti  de  sa  faiblesse.  Les  hérétiques  l'avaient 
perdu.  Il  fut  contre  eux,  et  l'Inquisition,  qui  ne  rencontra 
en  lui  aucun  obstacle  sérieux,  put  se  continuer. 

2.  Alfonse  de  Poitiers.  —  Alfonse  de  Poitiers,  qui  trouva 
le  comté  de  Toulouse  dans  l'héritage  de  sa  femme,  se  mon- 
tra plus  ferme  que  Raymond  VII,  et  ses  actes  relatifs  à  la 
répression  de  l'hérésie  témoignent  d'un  parfait  esprit  de 
suite.  D'abord,  qu'il  ait  eu  un  zèle  ardent,  son  projet  de 
bulle  contre  les  hérétiques  destiné  k  être  présenté  à  Inno- 
cent IV  ^  le  prouve  surabondamment.  Ensuite,  il  n'hésite 
pas  à  passer  à  l'action.  Il  exhorte  les  évêques  de  Toulouse, 
de  Cahors,  d'Agen,  d' Albi  et  de  Rodez  à  appliquer  les  décrets 
du  dernier  concile  de  Béziers"^.  Dès  le  début  de  son  adminis- 
tration, il  apprend  avec  plaisir  que  l'évêque  de  Toulouse 
est  disposé  à  confier  l'Inquisition  aux  frères  Prêcheurs  par- 
tout où  son  propre  trésorier  et  Gui  Fulcoy  le  voudront^.  Il 
ordonne  à  ses  officiers  de  jurer  qu'ils  poursuivront  l'héré- 
sie^, de  protéger  les  inquisiteurs'',  et  aux  sénéchaux  de  cou- 
vrir leurs  dépenses^.  A  la  demande  de  Guillaume  de  Montre- 

1.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1333-1335;  J.  de  Laborde, 
Layettes  du  Trésor  des  chartes,  III,  p.  214.  Ce  projet  serait  de  mai 
ou  de  juin  1254. 

2.  Doat,  XXXI,  fol.  250.  Lettre  du  26  juin  1256. 

3.  Ch.-V.  Langlois,  Uîie  lettre  adressée  à  Alfonse  de  Poitiers  [lettre 
de  Thibaut  d'Étampes,  chapelain  du  comte,  datée  de  Toulouse, 
24  mars  1251]  [Dibl.  de  l'École  des  chartes,  XLVI,  1885,  p.  589-593). 

4.  Mars  1257  (n.  st.)  (Doat,  XXXI,  fol.  252).  Mars  1258  (n.  st.) 
{Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1412,  1413;  Doat,  LXXXVII, 
fol.  35). 

5.  Doat,  XXXI,  fol.  251  vo-252.  Mandement  de  1256  proba- 
blement. 

6.  Ibid.,  fol.  250  \°-251.  Mandement  du  27  juin  1256. 


ccxiv  INTRODUCTION. 

veil,  inquisiteur,  il  assigne  lui-même  six  deniers  tholsas  au 
notaire  de  l'Inquisition,  et  au  sergent  {servientï)  quatre 
deniers  par  jour^  Quant  à  la  peine  infligée  aux  hérétiques, 
pèlerinages  ou  prison,  elle  devra  être  subie  rigoureusement; 
il  écarte  toute  idée  de  rançon  ou  de  compensation  pécu- 
niaire^.  Il  fournit  aux  inquisiteurs  les  prisons  nécessaires. 
Deux  pièces  nous  édifient  pleinement  à  ce  sujet  :  la  première, 
du  13  janvier  1269,  est  une  réponse  à  Jacques  du  Bois,  son 
clerc,  aux  yeux  duquel,  à  Lavaur,  les  prisons  entraîne- 
raient moins  de  frais;  si  les  prisons  de  Toulouse  au  château 
Narbonnais  ne  suffisent  point,  il  mettra  donc  à  leur  dispo- 
sition le  castrum  de  Lavaur  3.  La  seconde  pièce,  du  même 
jour,  est  une  lettre  du  comte  aux  inquisiteurs  Pons  du  Pou- 
get  et  Etienne  de  Gastine,  approuvant  que  le  castrum  de 
Lavaur  soit  approprié  pour  l'incarcération  des  hérétiques ^ 
Ces  actes  d'Alfonse  de  Poitiers  sont  caractéristiques. 
Comment  eût-il  pu  se  montrer  plus  favorable  à  l'Inquisi- 

i.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1573-1574. 

2.  Cela  résulte  :  1°  de  la  lettre  du  sénéchal  de  Rodez  à  Alfonse 
de  Poitiers  du  21  février  1253  :  le  sénéchal  se  plaint  de  l'évêque, 
qui  dans  plusieurs  cas  s'est  contenté  d'une  compensation  en  argent 
(J.  de  Laborde,  Layettes  du  Trésor  des  chartes,  III,  n»  40392,  p.  581. 
Cf.  Boutaric,  Saint  Louis  et  Alfonse  de  Poitiers,  p.  454,  455,  note  1); 
2°  de  la  lettre  de  Gui  de  Sévérac  à  Alfonse  de  Poitiers,  se  plai- 
gnant de  l'évêque  de  Rodez,  qui  a  fait  lever  sur  les  hérétiques 
des  rançons  s'élevant  à  plus  de  50,000  sous,  contrairement  aux 
ordonnances  du  comte  et  des  évêques,  aux  termes  desquelles 
chaque  hérétique  doit  subir  sa  peine  (J.  de  Laborde,  Ibid.,  n«  4663, 
p.  570;  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1471).  Lettre  écrite 
vers  1260. 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1584-1585;  Aug.  Molinier, 
Correspondance  administrative  d'Alfonse  de  Poitiers,  t.  I,  p.  610 
(Collection  des  Documents  inédits). 

4.  Aug.  Molinier,  ibid.,  p.  611  ;  Roularic,  Saint  Louis  et  Alfonse 
de  Poitiers,  p.  456,  note  1. 


INTRODUCTION.  CCXV 

tion?  En  cela,  Alfonse  répondait,  à  n'en  pas  douter,  aux 
intentions  du  roi  saint  Louis,  son  frère. 

Il  y  a  cependant  un  point  du  gouvernement  d' Alfonse  de 
Poitiers  dont  je  n'ai  rien  dit  encore;  je  veux  parler  de  la 
saisie  des  biens  des  hérétiques  et  de  l'administration  finan- 
cière des  biens  confisqués,  qui  en  était  la  conséquence. 

Nous  le  voyons,  le  18  novembre  1254,  mander  au  viguier 
de  Toulouse,  Oudard  de  Pomponne,  de  saisir  les  biens 
meubles  et  immeubles  des  hérétiques  condamnés  comme  tels 
dans  toute  l'étendue  du  diocèse  de  Toulouse,  alors  très 
vaste  ^  Et,  à  partir  de  ce  moment,  nous  pouvons  décrire,  à 
l'aide  des  comptes  de  confiscations,  cette  branche  de  l'admi- 
nistration financière.  En  1255,  la  recette  «  de  heresibus  de 
Tholosano  »  s'éleva  à  541  liv.  9  s.  8  d.  t.  2.  Du  6  mai  1255 
au  2  février  1256,  les  recettes  furent  de  820  liv.  14  s.  6  d. 
et  les  dépenses  de  832  liv.  19  s.  3  d.^.  Les  comptes  du 
22  mai  1259  donnèrent  :  recettes,  244  liv.  11  s.  et  1  obole; 

i.  Arch.  nat.,  JJ  C,  fol.  2;  Doat,  XXXI,  fol.  238.  Cf.  Bouta- 
ric,  Saint  Louis  et  Alfonse  de  Poitiers,  p.  450,  note  1.  L'inventaire 
des  biens  saisis  devait  être  toujours  dressé.  Quelques  exemples 
prouvent  qu'on  n'y  manquait  pas.  Le  15  mai  1261,  l'inventaire 
des  biens  meubles  saisis  dans  la  maison  de  P.  Bernard,  de  i'Isle,  et 
d'autres  hérétiques  se  monta  à  la  valeur  de  1,413  liv.  tourn.  (Tré- 
sor des  chartes,  J  306,  n°  85).  Voy.  aussi  le  Supplément  du  Tré- 
sor des  chartes,  J  1040,  n"  22,  J  1041,  n"  7,  on  se  trouvent 
d'autres  inventaires. 

2.  «  De  heresibus  de  Tholosano  per  vicarium  do  toto  anno  : 
vc  xLi  1.,  IX  s.,  vni  d.  Tur.  »  (Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII, 
col.  1284). 

3.  Compte  dressé  par  Gilles  Clerc  (J.  de  Laborde,  Layettes  du 
Trésor  des  chartes,  III,  n"  4231,  p.  284).  En  juillet  1251,  Alfonse 
de  Poitiers  avait  fait  donation  d'un  fief  à  Gilles  Clerc,  «  inquisi- 
tori  de  heresi  in  partibus  Tholosanis  »  (Doat,  XXXI,  fol.  171).  — 
—  Pour  Tannée  1256-1257,  nous  n'avons  qu'une  simple  indica- 
tion (J.  de  Laborde,  III,  n°  4311,  p.  343). 


CCXVJ  INTRODUCTION. 

dépenses  se  décomposant  comme  il  suit  :  pour  la  capture  et 
le  hrùlement  d'hérétiques,  60  s.  10  d.;  pour  les  inquisiteurs, 
11  liv.  5  s.  6  d.;  pour  l'entretien  des  prisonniers,  17  liv. 
17  s.*.  Du  12  juin  1263  au  24  juin  1264,  les  comptes 
s'élevèrent  à  216  liv.  9  s.  8  d.  tholsas,  à  100  liv.  t.,  à 
1,700  setiers  de  grains  {omnium  bladorum),  à  23  muids 
devint 

La  gestion  de  tels  revenus  n'exigeait  pas,  ce  semble,  une 
grande  administration.  Cependant  il  y  avait  tout  un  person- 
nel ;  à  sa  tête  se  trouvait  le  surintendant  général  des  con- 
fiscations, duquel  dépendaient,  dans  l'espèce,  le  viguier  de 
Toulouse,  qui  les  percevait  à  Toulouse,  et  le  sénéchal,  qui 
les  percevait  dans  les  sénéchaussées  de  Carcassonne  et  de 
Beaucaire^.  Cette  administration  s'inspirait  des  principes, 
dont  nous  trouvons  l'exposé  dans  un  «  Mémoire  »  à  Jacques 
du  Bois,  surintendant  général^  :  les  sénéchaux  assistaient 
aux  ventes  ;  les  revenus  devaient  être  soigneusement  notés, 
et  le  tout  était  fait  en  deux  exemplaires,  l'un  pour  l'inten- 
dant général,  l'autre  pour  le  sénéchal.  Les  ventes  ou 
les  cessions  ne  devenaient  définitives  que  par  l'approbation 
du  comte  et  de  la  comtesse,  comme  héritière  de  son  père. 
Par  exemple,  en  juin  1268,  Alfonse  de  Poitiers  et  Jeanne, 
son  épouse,  approuvent  ensemble  la  vente  des  biens  de  Ray- 
mond Pellipier  et  de  Guillaume,  son  frère,  de  Cordes,  pro- 
venant des  confiscations  pour  hérésie  ^  En  janvier  1269, 

1.  J.  de  Laborde,  Layettes  du  Trésor  des  chartes,  III,  n»  4489, 
p.  463-464.  On  trouve  dans  cette  pièce  l'énumération  des  biens  à 
vendre  avec  les  noms  des  hérétiques. 

2.  Trésor  des  chartes,  J  192,  n"  19. 

3.  Voy.  Boutaric,  Saint  Louis  et  Alfonse  de  Poitiers,  p.  450-451. 

4.  Ce  mémoire  est  de  l'année  1263.  On  le  lit  dans  Boutaric, 
p.  450. 

5.  Doat,  XXXII,  fol.  46-47. 


INTRODUCTION.  CCXvij 

Alfonse  concède  à  titre  définitif  h  Gilles  Camelin,  son  clerc, 
les  biens  de  Raymond  de  Lavaur,  hérétique,  avec  l'appro- 
bation de  Jeanne,  son  épouse'.  Au  mois  d'avril  de  cette 
année,  il  accorde,  Jeanne  le  voulant  bien,  à  Ispa  de  Mou- 
rèze  (de  Morosio)  les  biens  de  Pierre-Arnaud  Alaman,  sis 
à  Lescure,  les  droits  du  seigneur  éminent  ou  du  haut  domaine 
restant  réservés 2,  etc. 

Plusieurs  des  documents  relatifs  aux  confiscations  n'ont 
trait  qu'à  des  aflfaires  particulières,  sans  parler  du  mande- 
ment d'Alfonse  aux  sénéchaux  et  aux  inquisiteurs  d'établir 
un  état  des  biens  perçus  ou  à  percevoir-^  ;  ce  sont,  par 
exemple,  la  commission  au  juge  de  Lavaur  et  de  Puylau- 
rens  de  faire  une  enquête  sur  les  confiscations  opérées  à 
Monestiès  et  àMontirat  (Tarn)  (mars  1257)^;  le  mandement 
à  Pierre  de  Landreville,  sénéchal  du  Rouergue,  de  restituer 
à  l'évêque  d'Albi  les  décimes  de  Penne-du-ïarn  échues  pro 
haeresi  et  de  reconnaître  à  l'évêque  d'Albi  son  droit  sur  les 
confiscations  à  Monestiès  et  à  Montirat^  (15  novembre  1258)  ; 
le  don  à  Guillaume  de  Chogesio  de  l'héritage  d'Amaury 
de  Mons  {de  Montibus)  confisqué  pour  hérésie^  (mai  12G1)  ; 

1.  Doat,  XXXII,  fol.  57-59. 

2.  Ibid.,  fol.  55-56.  —  Voy.  quelques  autres  exemples,  Doat, 
XXXU,  fol.  67-68,  72-73,  74-76,  77-79,  80-82,  83-84.  Cf.  XXXI, 
fol.  237  :  vente  de  biens  d'hérésie  à  Pons  Targen  de  Rabastens  ; 
XXXI,  fol.  254  :  confirmation  à  Sicard  Alaman  de  la  donation 
des  biens  d'Hélie  d'Aigrefeuille  {De  Egrifolio). 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1454.  Ce  mandement  se 
place  vers  1260. 

4.  J.  de  Laborde,  Latjettes  du  Trésor  des  chartes,  III,  n°  4332, 
p.  586. 

5.  J.  de  Laborde,  ibid.,  III,  n°  4452,  p.  438.  Boutaric  (Saint 
Louis  et  Alfonse  de  Poitiers,  p.  449)  semble  ne  pas  avoir  exactement 
compris  le  sens  de  cette  pièce. 

6.  Trésor  de?;  chartes,  reg.  C,  fol.  6  v». 


ccxviij  INTRODUCTION. 

le  transfert  à  Toulouse  de  Pierre  Bernard,  condamné  pour 
hérésie  dans  le  Venaissin,  «  pro  habendo  de  eodem  Petro  de 
singulis  bonis  suis  plenius  veritatera^  »  (1262)  ;  la  plainte 
du  vicomte  de  Lautrec  contre  Jacques  du  Bois,  accusé  de 
s'être,  au  désavantage  du  vicomte,  emparé  des  biens  d'un 
hérétique,  «  homme  »  de  ce  dernier  ^  (16  juillet  1267);  la 
plainte  de  Géraud  de  Puygermier  et  de  ses  frères  contre 
Gilles  Camelin,  qui  avait  saisi  les  biens  de  leur  père,  bien 
que  le  comte  Raymond  les  leur  eût  restitués  ^  (17  juin  1268), 

etc.,  etc.^. 

Signalons  ici  un  point  délicat.  Les  affaires  litigieuses 
étaient  renvoyées  au  sénéchal,  qui  devait  informer  et  décider, 
après  avoir  cependant  pris  conseil  des  inquisiteurs^. 
Cela  n'était  nullement  dans  leurs  attributions  déjuges  délé- 
gués. Nous  ne  savons  rien  du  rôle  alors  joué  par  eux.  Mais 
si  vraiment  le  sénéchal  sollicita  leur  avis,  ils  ne  durent  pas 

1.  Arch.  nat.,  J  307,  n»  55,  fol.  3  v». 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  i 605-1606.  Le  sénéchal  de 
Toulouse  et  d'Albigeois  dut  en  connaître  et  en  décider, 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1641. 

4.  Au  mois  de  décembre  1268,  Alfonse  assigne  les  vignes  de  Pierre 
Gardas,  condamné  pour  hérésie,  comme  fonds  du  revenu  annuel 
de  100  liv.  déjà  accordé  à  la  Trinité  de  Toulouse  (Doat,  XXXIÏ, 
fol.  51-52).  —  Même  date  :  Alfonse  cède  et  donne  à  Thomas  de 
Novilla  la  terre  de  Raymond  Calvet  de  Julo,  près  de  Lavaur,  et  la 
terre  de  Gontelans,  avec  un  moulin  sur  l'Agout,  ayant  appartenu 
à  la  femme  de  Pierre  Fredel;  terre  et  moulin  provenant  des  con- 
fiscations pour  hérésie  (Doat,  XXXII,  fol.  53-54).  —  Avril  1270  : 
Alfonse  donne  un  revenu  de  15  liv.  tourn.  à  prendre  sur  les  biens 
de  Pons  Vigoureux,  hérétique,  pour  la  chapellenie  de  Sainte- 
Livrade  d'Agen  (Doat,  XXXII,  fol.  64-66).  —Juin  1270  :  Alfonse 
confirme  en  faveur  des  fils  et  héritiers  de  Bertrand  de  Ruaix, 
hérétique  gracié  par  Innocent  IV,  la  possession  et  jouissance  de 
ses  biens  (Doat,  XXXII,  fol.  69-70). 

5.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1605-1606,  1677-1678, 
1682-1683. 


INTRODUCTION.  ccxix 

y  trouver  un  grand  bénéfice  moral.  Déjà,  en  1244,  le  cha- 
pitre provincial  des  frères  Prêcheurs  tenu  à  Cahors  avait 
pris  des  mesures  de  prudence  inspirées  par  la  crainte  des 
calomnies  :  il  avait  interdit  toute  aumône  faite  à  l'ordre 
avec  des  biens  provenant  de  confiscations'. 

3.  Les  comtes  de  Foix.  —  Les  comtes  de  Foix  avaient, 
on  le  sait,  établi  leur  domination  sur  les  deux  versants  des 
Pyrénées,  où  ils  possédaient,  au  nord,  le  comté  de  Foix, 
compris  dans  le  Languedoc,  au  sud,  la  seigneurie  de  Castel- 
bon,  qui  les  rattachait  à  la  juridiction  spirituelle  de  l'évêque 
d'Urgel.  Cette  double  situation  de  comtes  de  Foix  et  de  sei- 
gneurs de  Castelbon  les  mit  en  contact,  pour  la  répression  de 
l'hérésie,  h  la  fois  avec  les  juges  du  Languedoc  et  les  juges  de 
Catalogne,  d'autant  que  Roger-Bernard  II  accordait  assis- 
tance aux  hérétiques  dans  ses  terres  de  Catalogne  comme 
dans  celles  du  comté  de  Foix.  Les  débuts  de  leurs  rapports 
avec  l'Inquisition  se  signalent  par  un  conflit  entre  Roger- 
Bernard  II  et  l'évêque  d'Urgel,  Pons  de  Vilamur  (1230- 
1257).   L'évêque,   exposé  aux  injures   et  aux  insultes-, 

1.  «  Item,  quod  inquisitores  non  sustineant  quod  aliquid  detur 
fratribus  de  negocio,  quia  possemus  infaniari  »  [Ada  capitulorum 
provincialium  ord.  frat.  Praed.,  p.  27).  —  Voy.  Introduction, 
p.  Lxni,  et,  à  l'Index,  le  mot  inquisitio  pour  les  renvois.  Les  pres- 
criptions des  chapitres  provinciaux  en  ce  point  témoignent  toutes 
d'une  extrême  prudence  (éd.  Douais.  Toulouse,  Privât,  1895). 

2.  Il  le  fut  notamment  à  Eguils,  comme  il  le  dit  dans  un 
mémoire  à  Pierre  de  Albalat,  archevêque  de  Tarragone  :  «  Item, 
cum.  essemus  in  terra  eorum  aput  Eguils,  causa  visitationis, 
homines  illius  ville  insurregerunt  [sic]  contra  nos  cum  armis  et 
expugnaverunt  in  quadam  domo  nos  et  familiam  nostram,  volen- 
tes  interficere  nos  et  vulneraverunt  quemdam  filium  militis,  con- 
sanguineum  nostrum,  quam  injuriam  noUcmus  sustinuisse  pro 
mille  marchis  argent!  »  (Baudon  de  Mony,  Relations  politiques 
des  comtes  de  Foix  avec  la  Catalogne  jusqu'au  commencement  du 


CCXX  INTRODUCTION. 

demandait  à  rechercher  les  hérétiques  de  la  seigneurie  de 
Castelbon.  Le  comte  ne  se  prêta  pas  à  cette  poursuite. 
L  evêque  le  frappa  d'excommunication,  sans  pouvoir  s'as- 
surer cependant  que  cette  peine  produirait  l'effet  voulu  :  car 
le  comte  pouvait  infirmer  virtuellement  cette  sentence  en 
entretenant  de  bonnes  relations  avec  l'Inquisition  langue- 
docienne. L'évêque  apprit  bientôt  que,  malgré  sa  lettre  à 
l'évêque  de  Toulouse,  l'archevêque  de  Narbonne,  Pierre 
Amelius,  l'évêque  de  Carcassonne,  Clarin,  et  les  inquisi- 
teurs eux-mêmes,  Ferrier  et  Willem  Arnaud,  n'avaient  pas 
rompu  avec  l'excommunié;  il  s'en  plaignit  au  légat  du  pape 
à  Toulouse'.  Cependant  Roger  de  Foix,  fils  du  comte,  finit 
par  consentir  à  ouvrir  aux  inquisiteurs  la  vicomte  de  Cas- 
telbon :  ils  y  condamnèrent  quarante-cinq  hérétiques  et  y 
prononcèrent  dix-huit  exhumations.  Quant  à  Roger-Ber- 
nard, prétendant  qu'ayant  remis  la  vicomte  à  son  fils,  il  ne 
pouvait  se  considérer  comme  sujet  de  l'évêque  d'UrgeP,  il 
demanda  à  être  relevé  de  l'excommunication.  Une  trêve  fut 
conclue  vers  1238  3,  et  le  comte  se  tira  de  cette  affaire  épi- 
neuse. 

Cependant,  en  ce  qui  regarde  les  terres  de  Foix,  il  conti- 
nua, tout  en  louvoyant,  à  se  montrer  réfractaire  à  toute 
idée  de  répression;  il  se  plaisait  à  y  voir  l'annonce  de 
la  domination  du  nord;  il  entra  dans  la  ligue  de  Ray- 

XIV^  siècle,  t.  II,  Pièces  justificatives,  p.  109).  (Paris,   Picard, 
1896,  in-8°.) 

1.  Sa  lettre  au  légat  du  pape  du  29  décembre  (1238  probable- 
ment) a  été  publiée  d'après  les  archives  d'Urgel  par  Villanneva 
[Viage  lUerario  à  las  Iglesias  de  Espana,  t.  XI,  p.  229). 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1010-1014.  Textes  curieux. 

3.  Baudon  de  Mony,  op.  cit.,  t.  Il,  p.  111.  Voy.  (t.  I,  p.  167-171) 
l'exposé  de  ce  démêlé. 


INTRODUCTION.  CCXXJ 

mond  VII  contre  le  roi  de  France ^  Elle  échoua  assez  misé- 
rablement à  Carcassonne,  que  Trencavel  se  mêla  d'assiéger, 
en  attendant  que  le  traité  de  Corbeil  (il  mai  1258),  passé 
entre  le  roi  d'Aragon  et  saint  Louis,  consacrât  définitive- 
ment l'influence  française  sur  plusieurs  grands  fiefs  du  midi 
et,  entre  autres,  sur  le  comté  de  Foix.  A  cette  date,  aussi  bien, 
Roger-Bernard  II  était  mort  depuis  dix-sept  ans  (1241). 
Roger  IV,  son  fils,  qui  lui  succéda,  n'eut  rien  de  mieux  à 
faire  que  d'entrer  dans  le  mouvement  des  idées  religieuses 
et  conservatrices  que  l'Inquisition  avait  pour  but  de  faire 
triompher.  C'était  son  intérêt  évident.  Le  28  février  1261,  il 
rendit  une  ordonnance  interdisant  l'accès  des  charges  à  tout 
hérétique  condamné  ou  véhémentement  suspecta  II  songea, 
au  surplus,  à  laver  la  mémoire  de  son  père  ;  il  avait  besoin  de 
dissiper  des  soupçons  qui  inquiétaient  ses  meilleurs  amis,  de 
le  faire  regarder  comme  bon  catholique ^  Il  s'acquit  tout 
au  moins  la  bienveillance  de  l'Inquisition.  Par  exemple,  le 
5  juillet  1284,  il  obtint  de  Jacques  d'Aragon,  agissant  de 
l'avis  de  Pierre  de  Cadreyta,  inquisiteur  en  Catalogne,  la 
permission  de  remettre  au  fils  de  Bernard  d'Alion^,  Guil- 
laume de  Son,  la  terre  que  son  père,  jadis  condamné  pour 

i.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VI,  p.  729,  730,  735. 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1479;  Doat,  GLXXI, 
fol.  292;  Hist.  gén.  de  Languedoc,  X,  343. 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1479-1483.  Signalons 
(col.  1481-1482)  une  pièce  curieuse  :  le  16  novembre  1263,  à 
Boulbonne,  Raymond  Bernard  de  Flassaa,  bayle  de  Mazères,  à 
la  veille  de  se  remettre  au  pouvoir  de  Pons  [du  Pouget],  inquisi- 
teur, à  Carcassonne,  où  il  a  subi  horribile  tormentum  et  angus- 
tiam  carceris  et  famis  inediam  pendant  un  mois  et  deux  jours, 
déclare  que  Roger  Bernard,  comte  de  Foix,  était  mort  en  bon 
catholique. 

4.  Sur  la  famille  d'Alion,  voy.  l'ouvrage  de  M.  Baudon,  déjà 
cité,  t.  I  et  II. 


ccxxij  INTRODUCTION. 

hérésie,  avait  possédée  '  ;  eu  même  temps  Guillaume  de  Son 

1 .  Voici  cette  permission  donnée  par  le  roi  : 
«  Attendentes  preces  quas  vos  Rogerius,  Dei  gratia  cornes 
Fuxensis,  fecistis  nobis  pro  G.  de  Sono,  filio  Bernardi  de  Aiione 
quondam,  super  commendatione  terre  que  fuit  quondam  ipsius 
Bernardi  de  Aiione,  de  consilio  et  voluntate  fratris  Pétri  de  Gadi- 
reta,  inquisitoris  heretice  pravitatis  in  regno  et  dominio  nostro 
auctoritate  Seclis  Apostolice  deputati,  volumus  et  permittimus 
vobis  quod  possitis  commendare  sive  deponere  pênes  dictum 
G.  de  Sono  totam  terram  que  fuit  quondam  patris  sui  predicti, 
quam  vos  nunc  tenetis,  recepta  securitate  ab  ipso,  sub  hoc  pacto 
quod  statim  cum  nos  vel  inquisitores  qui  pro  tempore  fuerint 
voluerimus,  dictus  G.  de  Sono  terram  predictam  vobis,  sicut  modo 
eam  tenetis,  dimittere  et  desemparare  sine  conditione  aliqua  tenea- 
tur.  Datum  Ilerde,  m  non.  julii,  anno  Domini  M°  CG«  EXIIII»  » 
(Arch.  de  Barcelone,  Gorona  de  Aragon,  reg.  7,  Jacobi  I,  2-13, 
fol.  194). 

Permission  donnée  à  Guillaume  de  Son  de  recevoir  la  terre  de 
son  père  : 

«  Per  nos  et  nostros  indulgemus  et  concedimus  tibi  G.  de 

Sono,  filio  Bernardi  de  Aiione  quondam,  quod  tu,  nonobstante  labe 

criminis  heretice  pravitatis  in  quam  pater  tuus  predictus  incidit 

et  sententialiter  extitit  condempnatus,  nec  etiam  obstante  quod 

Esclarmunda,  mater  tua,  heretica  sit  perfecta,  de  nostre  plenitu- 

dine  potestatis  possis  capere  omnes  hereditates  et  successiones 

parentum,  sicut  restituantur,  et  proximorum  tuorum  ac  etiam 

extraneorum,  que  tibi  deferuntur  (?)  ex  nunc  ex  testamento  vel 

ab  intestate,  et  omnia  quoque  justo  titulo  a  quibuscumque  perso- 

nis  poteris  adipisci  ;  possis  etiam  admitti  ad  honores  et  militaria 

sacramenta;  possis  etiam  testari  et  contractus  alios  inire;  resti- 

tuentos  te  in  presenti  de  plenitudine  nostre  potestatis  ex  certa 

scientia  ad  omnia  supradicta  et  etiam  ad  famam  integram  et 

omnes  legitimos  actus,  non  obstante  lege  illa  sive  jure,  que  pro 

hujusmodi  crimine  filios  jubet  paterno  supplicio  perire,  in  hiis 

in  quibus  paterni,  hoc  est  hereditarii,  criminis  exempla  meren- 

tur,  nec  aliquo  alio  jure,  constitutionc  vel  consuetudine,  sen- 

tentia  qualibet,  scriptura  publica  vel  privata;  predictam  indul- 

gentiam  tibi  dicto  Guillelmo  facimus  ad  instantiam  ot  preces 

fratris  P.  de  Gadireta,  inquisitoris  heretice  pravitatis  in   toto 


INTRODUCTION.  ccxxiij 

était  rétabli  dans  tous  ses  droits.  Il  bénéficia  lui-même  de  la 
bienveillance,  intéressée  peut-être,  du  roi  d'Aragon  :  celui-ci 
lui  abandonna  ses  droits  sur  la  vicomte  de  Castelboii,  à 
raison  du  crime  d'hérésie  imputé  à  Arnaud  de  Gastelbon  et 
à  Ermessinde,  sa  fille,  ainsi  que  tous  les  droits  à  provenir 
d'une  condamnation  éventuelle.  Cet  abandon  de  droits,  en 
effet,  est  du  11  mai  12G9,  et,  le  2  novembre  suivant,  les 
inquisiteurs  Pierre  de  Gadreyta  et  Guillaume  de  Golonge 
{de  Colonico)  déclaraient  hérétique  Ermessinde  et  ordon- 
naient l'exhumation  de  ses  cendres,  après  citation  et  com- 
parution de  Roger-Bernard  de  Foix,  son  héritier*. 

En  somme,  les  comtes  de  Foix  surent  entretenir  avec 
l'Inquisition  languedocienne  de  bonnes  relations,  bien  que 
tout  le  comté  fut  ouvert  à  l'hérésie.  Ils  ne  furent  inquiétés 
que  par  l'Inquisition  aragonaise,  qu'ils  finirent  par  rendre 
inoffensive  à  leur  endroit,  grâce  à  l'intérêt  que  le  roi  d'Ara- 
gon avait  à  les  ménager. 

II.  Les  actes  des  rois. 

Avec  les  rois  nous  n'allons  guère  sortir  du  cadre  déjà 
tracé  par  les  actes  d'Alfonse  de  Poitiers.  Ils  ont,  et  à  plus 
forte  raison,  touché  aux  mêmes  points,  dirimaut  les  litiges 
de  détail  avec  une  autorité  plus  souveraine  encore.   Et 

regûo  et  domiaio  nostro  auctoritate  Sedis  Aposlolice  deputati, 
qui  de  hoc  ductus  misericordia  nos  rogavit.  In  cujus  rei  testuno- 
nium,  preseutcm  cartam  nostri  sigilli  pendentis  munimiao  l'cci- 
mus  roborari.  Dalum  Ilerde,  m  non.  juUi,  anno  Domini  M"  00° 
LXIIII«  »  (Ibid.,  fol.  194).  —  Voy.,  dans  l'ouvrage  de  M.  Baudon 
déjà  cité  (t.  II,  p.  114,  115),  les  lettres  de  Jacques  I«'',  roi  d'Ara- 
gon, remettant  Guillaume  de  Son  en  possession  des  châteaux  de 
Son  et  de  Gheragut,  confisqués  pour  hérésie. 

1.  Baudon  de  Mony,  op.  cit.,  t.  I,  p.  212-215;  t.  II,  p.  135,  140. 


ccxxiv  INTRODUCTION. 

d'ailleurs,  de  saint  Louis  à  Philippe  YI,  si  l'on  aperçoit 
dans  l'administration  une  anarchie  progressive,  les  prin- 
cipes ne  changent  point.  Une  unité  vraie  règne  dans  l'en- 
semble de  la  conduite  des  rois  à  l'égard  de  l'Inquisition  du 
Languedoc. 

1 .  Saint  Louis.  —  Le  statut  Cupientes,  édicté  en  1228  par 
le  gouvernement  du  jeune  roi,  a  servi  de  fondement  à  toute 
la  législation  postérieure.  Les  articles  II,  III  et  IV  sont  par- 
ticulièrement importants  ici;  car  ils  contiennent  toute  la 
poursuite  inquisitoriale  avant  l'institution  du  juge  délégué, 
je  veux  dire  qu'ils  font  entrer  en  scène  la  puissance  sécu- 
lière, qui,  pour  ce  qui  la  regarde,  prend  le  ton  de  l'au- 
torité souveraine  :   extirpation  de  l'hérésie  et  châtiment 
immédiat  des  hérétiques,   «  postquam  fuerint  de  haeresi 
per  episcopum  loci,  vel  per  aliam  ecclesiasticam  personam, 
quae  potestatem  habeat,  condemnati;  »  défense  de  rece- 
voir ou  favoriser  les  hérétiques,  sous  peine  d'être  exclu  des 
charges,  de  perdre  le  droit  de  tester  ou  d'hériter,  de  voir 
ses  biens  confisqués  ;  ordre  aux  barons  et  officiers  de  recher- 
cher les  hérétiques,  de  les  livrer  à  la  puissance  ecclésias- 
tique et  de  faire  «  quod  debebunt  »  dans  le  cas  de  con- 
damnation ^   Le  traité  de  paix  passé  le   12  avril  1229 
entre  saint  Louis  et  Raymond  VII  contenait  l'engagement 
formel,  de  la  part  du  comte,  d'obéir  aux  ordres  du  légat 
apostolique  en  tout  ce  qui  pourrait  intéresser  l'extirpation 
de  l'hérésie^.  Cependant,  dans  l'état  actuel  des  documents, 
la  main  de  saint  Louis  ne  se  montre  qu'assez  longtemps 
après  le  statut  Cupientes.  En  juillet  1246,  il  met  à  la 
disposition  des  inquisiteurs  ses  prisons  de  Garcassonne  et 

1.  Labbc,  Acta  conciL,  VII,  col.  171. 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  883,  884. 


INTRODUCTION.  ccxxv 

de  Béziers'.  Alfonse  de  Poitiers  avait  ordonné  au  séné- 
chal de  Carcassonne  de  contraindre,  par  la  confiscation 
des  biens  et  l'arrestation  des  personnes,  ceux  qui  étaient 
excommuniés  à  rentrer  dans  le  sein  de  l'Eglise  (8  avril 
1254).  Saint  Louis  adoucit  ces  dispositions  de  rigueur 
par  ses  instructions  aux  enquêteurs  (juillet  1259)2.  Il 
apporta  aussi  quelque  tempérament  au  statut  Cupientes, 
tout  en  maintenant  l'exclusion  des  charges  publiques  à 
l'égard  des  héritiers  des  condamnés  ad  murum'^.  Il  revint 
même  sur  ce  dernier  point.  Les  enquêteurs  envoyés  dans  le 
Languedoc  furent  invités  à  rendre  les  biens  confisqués  pour 
hérésie,  excepté  dans  trois  cas  :  1°  hérétique  dûment  con- 
damné; 2"  hérétique  en  fuite;  3°  hérétique  ayant  donné 
asile  k  des  hérétiques  condamnés.  Quant  à  la  femme,  en 
aucun  cas  elle  ne  pouvait  être  privée  de  ses  biens.  Exception 
était  faite  en  faveur  des  héritiers  de  l'hérétique  qui  embras- 
saient la  vie  religieuse  :  ses  biens  leur  revenaient  alors ^. 
Nous  avons  déjà  rencontré  la  disposition  relative  aux  biens 
de  la  femme.  Les  autres  mesures  font  soupçonner  certains 
abus  que  le  saint  roi  se  préoccupa  de  corriger,  tout  en 
maintenant  la  poursuite  et  la  vindicte  contre  les  hérétiques''; 
il  revint  même  sur  l'article  des  prisons  avec  une  précision 
qui  ressemble  à  une  sorte  de  disposition  nouvelle.  Le  14  oc- 

1.  Hisl.  gén.  de  Languedoc,  "VIII,  col.  1206;  Mahul,  Cartulaire, 
V,  627;  Doat,  GLIV,  fol.  236. 

2.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1326,  1440-1441. 

3.  llist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1440-1441  ;  Doat,  XXXI, 
fol.  263  ^-270. 

4.  Recueil  des  Ordonnances,  I,  p.  62;  Hist.  gén.  de  Languedoc, 
III,  Preuves,  col.  494  (éd.  princeps). 

5.  En  1255,  il  renouvela  ses  ordonnances  {Hist.  gén.  de  Langue- 
doc. VIII,  col.  1360). 

0 


CCXXVJ  INTRODUCTION. 

tobre  1258,  il  écrivit  au  sénéchal  de  Carcassonne  pour  lui 
ordonner  de  pourvoir  à  l'entretien  des  inquisiteurs  et  d'ache- 
ver les  prisons.  Et,  à  ce  propos,  il  posa  la  règle  suivante 
que  l'entretien  des  prisonniers  restait  à  la  charge  des  sei- 
gneurs bénéûciaut  des  confiscations  pour  hérésie  ^ 

Et,  en  effet,  Philippe  de  Montfort  les  percevait 2;  Pierre 
des  Voisins  les  perçut  «  in  ballivia  Carcassone  »  jusqu'en 
juin  1260  3;  l'évêque  d'Albi  eut  le  droit  de  s'emparer  des 
biens  des  hérétiques  de  son  diocèse  qui  ne  seraient  point 
vendus  dans  l'année  après  la  condamnation^  :  les  saisies 
faites  à  Monestiès  et  à  Montirat,  eu  particulier,  lui  furent 
adjugées  par  sentence  du  sénéchal  du  Rouergue  (2  juin 
1260)^.  Enfin,  pour  ne  pas  prolonger  cette  énumération,  le 
sire  de  Mirepoix,  jouissant  du  droit  «  comburendi  hereti- 
cos  terrae  suae,  »  était  par  là  même  en  droit  de  s'emparer  de 
leurs  biens  ^,  et  c'est  en  vertu  de  ce  droit  que  restitution 
fut  faite  à  Gui  de  Lévis,  maréchal  d'Albigeois  et  seigneur 
de  Mirepoix,  des  ossements  des  hérétiques  qui  furent 
brûlés  sur  la  grève  de  l'Aude,  à  Carcassonne,  en  1270'. 

1.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1435-1436;  Mahul,  Cartu- 
laire,  V,  627;  Doat,  XXXI,  fol.  260  vo-261.  L'article  relatif  aux 
prisons  ne  se  trouve  pas  dans  le  texte  de  Doat. 

2.  Doat,  XXXII,  fol.  258-260. 

3.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1466. 

4.  Doat,  XXXIV,  fol.  132. 

5.  J.  de  Laborde,  Layettes,  III,  n»  4608,  p.  523. 

6.  «  Item,  cum  dictus  marescallus,  dorainus  de  Mirapiscis,  pro- 
posuisset  se  fuisse  in  possessione  paciûca  comburendi  hereticos 
terre  sue,  condempnatos  ad  ignem  per  inquisitores  Garcassonen- 
ses,  et  habendi  eciam  earum  mobilia,  si  in  terra  Régis  exis- 
tant... »  (Beugnot,  les  Olim,  I,  p.  317.  Enquêtes  de  1269). 

7.  Archives  de  Lcran,  fonds  Lévis.  Deux  pièces  communiquées 
par  M.  Pasquier,  aujourd'hui  archiviste  de  la  Haute-Garonne,  et 
publiées  dans  VUist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1674-1676. 


.1 


INTRODUCTION.  ccxxvij 

Le  comte  de  Foix  afficha  plus  tard  les  mêmes  préteu- 
tions*. 

Que  le  gouvernement  de  saint  Louis  ait  eu  pour  les  biens 
confisqués  une  comptabilité  spéciale,  cela  va  sans  dire^.  De 
là  des  opérations  diverses  :  saisies,  ventes,  enquêtes,  dona- 
tions, restitutions  de  biens,  dont  on  trouvera  les  actes  dans 
VHistoire  générale  de  Languedoc^,  dans  les  Layettes 
du  Trésor  des  chartes*,  dans  le  Cartulaire  de  Carcas- 
sonne^  ou  même  aux  Archives  du  château  de  Léran^. 

2.  Philippe  le  Hardi.  —  Le  règne  de  Philippe  le  Hardi 
ne  fournit  point  d'acte  important.  Le  seul  qui  soit  un  peu 
considérable  se  place  au  début;  encore  faut-il  recon- 
naître que  Philippe  le  Hardi  reproduit  simplement  et  con- 
firme l'ordonnance  de  son  père  relative  aux  émoluments 
des  inquisiteurs,  à  l'aménagement  des  prisons,  qu'il  importe 
d'achever,  à  l'entretien  des  prisonniers".  Les  autres  pièces 
de  ce  règne  sont  des  lettres  de  sauvegarde  en  faveur  des 

1.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  X,  484-489,  659.  En  1313,  le  vicomte 
de  Lomagne,  Bertrand  de  Got,  obtint  concession  des  confiscations 
pour  hérésie  {Ibid.,  937). 

2.  Boutaric,  Saint  Louis  et  Alfonse  de  Poitiers,  p.  451. 

3.  VIII,  col.  974,  1308  (Doat,  CIII,  fol.  67),  1360  (Doat,  CLIV, 
fol.  59),  1361  (ibid.,  fol.  63  v»),  1421  (ibid.,  fol.  122). 

4.  T.  m,  n»  4097,  p.  208.  Cf.  n"  4282,  p.  314. 

5.  T.  V,  628. 

6.  Le  5  octobre  1268,  Guillaume  de  Cohardon,  sénéchal  de  Car- 
cassonne  et  de  Béziers,  vend  à  Aymeric  de  Boussagues,  à  Ray- 
mond de  Senegra  et  au  sacristain  de  Villemagne,  pour  le  prix  de 
30  liv.  tourn.,  40  sous  tourn.  de  rente  à  percevoir  sur  le  fief  de 
Glairac,  confisqué  sur  Bernard  de  Glairac  pour  crime  de  félonie  et 
hérésie.  (Pièce  communiquée  par  M.  Pasquier,  qui  connaît  à  mer- 
veille les  archives  de  Léran.) 

7.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  col.  1436;  Mahul,  Cartulaire, 
V,  629  ;  Doat,  XXXI,  fol.  261  vo-262. 


ccxxviij  INTRODUCTION. 

inquisiteurs  ou  de  recommandation  aux  archevêques  et 
évêques  pour  ceux  des  frères  Prêcheurs  que  le  prieur  du 
couvent  de  Paris  désignera  comme  juges  délégués,  et  envers 
lesquels  il  commande  l'obéissance^  C'est  bien  peu,  et  cepen- 
dant c'est  assez  pour  pouvoir  caractériser  l'action  du  règne  : 
Philippe  le  Hardi  a  continué  saint  Louis  son  père  ;  il  s'est 
montré  favorable  à  l'idée  que  l'Inquisition  fût  confiée  aux 
frères  Prêcheurs.  Il  n'en  fallait  pas  davantage  pour  ne  pas 
contrarier  le  bon  fonctionnement  de  l'institution. 

3.  Philippe  le  Bel.  —  Je  puis  en  dire  autant  de  Philippe 
le  Bel.  Il  suit  la  politique  de  son  aïeul  en  ce  qui  regarde 
la  poursuite  des  hérétiques.  Cependant  le  monde  a  marché, 
et  quelques  points  semblent  nouveaux.  Au  début,  Philippe 
le  Bel  montre  qu'il  entend  ne  pas  fléchir  :  il  prive  du 
notariat  Raymond  Vital,  d'Avignonet  (Haute -Garonne), 
parce  qu'il  est  le  petit-fils  de  Roger  Isarn,  qui  a  été  con- 
damné pour  hérésie  et  brûlé^.  La  poursuite  des  Juifs  date 
d'hier;  nous  avons  vu  les  papes  l'ordonner.  Philippe  le  Bel 
s'y  prête  ;  il  veut  que  le  sénéchal  de  Carcassonne  obéisse 
aux  inquisiteurs  dans  la  cause^.  Quand  éclate  le  conflit 
entre  Carcassonne,  Albi  et  l'Inquisition,  il  prend  une  attitude 
plutôt  digne  que  malveillante.  Jusqu'alors  les  rapports  des 
officiers  royaux  avec  les  inquisiteurs  avaient  été  réglés  par 
cette  formule  à  peu  près  invariable  :  ils  devaient  simplement 

\.  Doat,  XXXII,  fol.  85-86,  86-87,  87-88,  88-89. 

.2.  Lettres  du  2  août  1288,  transcrites  par  les  soins  de  Jean 
Vigoureux,  inquisiteur,  le  3  décembre  de  cette  année  (Doat, 
XXXII,  fol.  151). 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  254  vo-255.  Lettre  du  3  décembre  1293. 
Cf.  la  lettre  du  sénéchal  de  Carcassonne  au  vicomte  de  Narbonne 
(l*^""  février  1294,  u.  st.),  qu'il  ait  à  exécuter  les  lettres  de  Phi- 
lippe le  Bel  et  la  bulle  de  Grégoire  X  contre  les  Juifs  (Doat, 
XXXII,  fol.  254-257). 


INTRODUCTION.  ccxxix 

leur  obéir.  Maintenant  ces  rapports  se  modifient  légère- 
ment. Philippe  le  Bel  a  déterminé  les  cas  dans  lesquels 
ses  sujets  pourront  être  arrêtés  pour  hérésie;  il  faut  au 
moins  une  véhémente  présomption  ;  il  exige  qu'on  ne  s'écarte 
point  de  la  forme  qu'il  prescrit,  car  il  a  appris  qu'on  a  fait 
des  arrestations  arbitraires*.  C'était,  sous  des  apparences  de 
justice,  contrarier  la  poursuite,  ou  du  moins  la  gêner.  Le 
sénéchal  de  Carcassonne,  Henri,  seigneur  de  Elisia,  crut 
peut-être  trop  à  un  changement  dans  la  politique  royale, 
d'autant  qu'il  reçut  de  la  part  de  Philippe  le  Bel  l'assurance 
que  les  inquisiteurs  n'obtiendraient  de  lui  que  des  réponses 
conformes  aux  siennes  en  tout  ce  qui  regardait  les  arresta- 
tions^. Le  sénéchal  devenait,  pour  ainsi  dire,  le  maître. 
Les  inquisiteurs  firent  valoir  tout  ce  que  cette  situation 
contenait  d'arbitraire  et  de  méfiance.  Boniface  VIII  inter- 
vint. Il  faut  bien  avouer  que,  si  le  roi  eût  pu  à  son  gré, 
même  sous  le  facile  prétexte  des  droits  supérieurs  de  la  jus- 
tice, fixer  les  conditions  auxquelles  seules  une  arrestation 
dût  se  faire  à  l'occasion  d'un  délit  d'hérésie,  il  eût  par 
là  même  connu  indirectement  de  l'hérésie,  cause  qui 
n'appartenait  en  aucune  façon  à  la  juridiction  séculière. 
Philippe  le  Bel  le  comprit  :  le  5  septembre  1298,  il  manda  à 
ses  barons  et  officiers  d'obéir  à  l'évêque  et  à  l'inquisiteur 
pour  les  arrestations  à  opérer,  conformément  à  la  constitu- 
tion du  pape  Boniface^.  Le  sénéchal  n'était  donc  plus  le 
juge  des  arrestations  à  faire. 

1.  Doat,   XXXIÎ,  fol.  266-269;   Hist.  gén.  de   Languedoc,  X, 
col.  273-281. 

2.  Doat,  XXXII,  fol.  269  ;  Mahul,  Cartuîaire,  V,  650;  Cf.  Doat, 
XXXII,  fol.  269  v°-271;  Mahul,  Carlulaire,  650. 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  280-281.  Autre  lettre  du  15  septembre 
1298  clans  le  même  sens  (Doat,  XXXII,  fol.  278-279). 


CCXXX  INTRODUCTION. 

S'il  finit  par  modifier  son  attitude,  c'est  sans  doute  parce 
qu'il  comprit  que  les  difficultés  soulevées  contre  l'Inquisition 
donnaient  de  l'audace  aux  partis  ;  les  intérêts  de  sa  couronne 
ne  pouvaient  qu'en  souâ'rir.  En  1304,  il  se  préoccupa  de 
fortifier  l'Inquisition*;  en  1305  et  en  1306,  il  dépouilla  de 
leurs  charges  les  officiers  convaincus  d'hérésie;  il  défendit 
qu'on  fît  des  ligues  ou  qu'on  levât  des  tailles  pour  s'opposer 
à  l'Inquisition-.  Malgré  tous  les  agissements  de  Bernard 
Délicieux,  il  se  refusa  absolument  à  demander  que  les  frères 
Prêcheurs  en  fussent  désormais  écartés. 

L'administration  financière  des  biens  confisqués  sous 
Philippe  le  Bel  reste  ce  qu'elle  était  précédemment.  Cepen- 
dant on  peut  relever  quelques  faits  particuliers  assez 
curieux  :  par  exemple  des  saisies  et  des  ventes  faites,  à  part 
égale,  par  les  agents  du  roi  et  de  l'évêque  d'Albi,  Bernard 
de  Castanet'^;  car  l'évêque  était  déjà  en  possession  des  biens 
saisis  dans  son  diocèse,  et  le  roi  lui  confirma  cette  posses- 
sion, même  pour  les  cas  où  il  n'aurait  pas  fait  procéder  à  la 
vente  dans  l'année  suivant  la  condamnation^. 

Il  existe  des  rôles  de  confiscations  et  des  comptes  :  1°  de 
1302  à  1305«-;  2°  de  1305  à  1309^  3^  de  1309  à  1310'. 

1.  Hist.  gén.  de  Languedoc,  X,  428-431. 

2.  Doat,  XXXIV,  fol.  81-82,  109-111. 

3.  Doat,  XXXII,  fol.  300,  315,  315  v»;  XXXIIl,  fol.  193. 

4.  Doat,  XXXn,  fol.  132-133.  Lettre  du  17  août  1306.  Ce  point 
fut  maintenu,  sous  Louis  X,  hormis  le  cas  d'empêchement  légi- 
time à  procéder  à  la  vente.  Ordonnance  du  sénéchal  de  Garcas- 
sonne  du  20  août  1316  (Doat,  XXXIV,  fol.  135-136).  L'évêque 
d'Albi  fut  maintenu  dans  le  droit  sur  les  confiscations  opérées 
dans  .son  diocèse  par  Philippe  VI  (Doat,  XXXV,  fol.  70,  80,  83). 
Voy.,  pour  les  arrangements  survenus  avec  Alionor  de  Montfort, 
ibid.,  fol.  40,  100. 

5.  Doat,  XXXIIl,  fol.  207-231. 

6.  Ibid.,  fol.  232-260. 

7.  Ibid.,  fol.  261-272. 


INTRODUCTIOIV.  ccxxxj 

On  peut  par  eux  apprécier  la  fortune  de  chaque  condamné  : 
car  c'est  le  revenu  provenant  des  biens  de  chacun  qui  com- 
pose ces  comptes.  Pierre  Radulphe  {Radulphus)  les  dresse, 
comme  procureur  du  roi  pour  les  confiscations;  il  a  pour 
lieutenant  Guillaume  Bernard*. 

Le  nom  des  condamnés  ajoute  beaucoup  à  l'intérêt  de  ces 
comptes.  Un  certain  nombre  avaient  été  interrogés  par  Ber- 
nard de  Castanet;  par  exemple,  en  1285,  Pons  Nicolas, 
d'AlbiS  et  Vital  Vinhols,  d'Albi^;  en  1299,  Raymond 
Hugues^  Bérenger  Adémar^  Bérenger  Brossa^,  Bérenger 
Fumet ^  Bertrand  de  Montégut^  Galhard  Fransa^,  Guil- 
laume Fenassa  le  Boiteux*^  Guillaume  Goulfier",  Jacques 

1.  Pierre  Milhau  était  le  procureur  de  l'évêque  d'Albi  (quittance 
du  29  janvier  1301,  n.  st.;  Doat,  XXXIU,  fol.  189).  Philippe  le 
Bel  avait,  par  ses  lettres  du  17  novembre  1296,  constitué  Pierre 
de  Pradines,  curé  de  Saint-Étienne  de  Toulouse,  son  agent  pour 
les  biens  d'hérésie;  à  ce  titre,  celui-ci  procéda  à  la  vente  d'un  pré 
et  d'une  vigne  ayant  appartenu  à  Pierre  Rigaud,  condamné  (Doat, 
XXXIII,  fol.  193-197).  —  A  signaler  spécialement  parmi  ces 
pièces  la  vente  faite  par  Rainaud  de  Dugniaco  et  Pierre  Imbaud 
de  Plaigne  [de  Planhano)^  frères,  de  la  seigneurie  de  Pechluna 
(Aude),  confisquée  à  Pons  Magrefort,  Pons  Guillaume  et  Pierre 
Roger  de  la  Tour;  vente  approuvée  par  Eustache  de  Beaumar- 
chais, sénéchal,  le  4  février  1293,  n.  st.  (Doat,  XXXII, 
fol.  244  v''-250). 

2.  Doat,  XXXm,  fol.  267  v». 

3.  Ibid.,  fol.  258  v». 

4.  Ibid.,  fol.  255. 

5.  Ibid.,  fol.  230  v»,  258,  264,  271. 

6.  Ibid.,  fol.  229,  249  vo,  267. 

7.  Ibid.,  fol.  223,  249. 

8.  Ibid.,  fol.  227  v»,  254. 

9.  Ibid.,  fol.  222,  250  v«,  266  v°,  270. 

10.  Ibid.,  fol.  207,  232,  268. 

11.  Ibid.,  fol.  224,  252,  266  v°. 


CCXXXiv  INTRODUCTION. 

de  douze  ans,  selon  le  sexe  ;  ensuite  la  citation  individuelle 
contre  tel  ou  tel. 

3°  Mode  d'abjuration  avant  l'interrogatoire. 

4°  Formule  de  l'interrogatoire. 

5"  Formule  de  la  réconciliation  et  de  la  pénitence  pour 
ceux  qui  rentrent  dans  l'unité  ecclésiastique. 

6°  Lettre  de  pénitence. 

7**  Formule  de  sentence  pour  livrer  l'hérétique  au  bras 
séculier. 

8"  Formule  de  sentence  contre  ceux  qui  sont  morts  dans 
l'hérésie. 

Le  tout  se  termine  par  un  avertissement  sur  la  nature 
des  preuves  admises  et  sur  la  conduite  à  tenir  par  les  juges 
qui  entendent  ne  s'écarter  en  rien  de  la  ligne  tracée  par  les 
constitutions  apostoliques. 

Ce  traité,  fort  court  d'ailleurs,  peut  donc  être  regardé 
comme  un  formulaire  :  pour  chaque  cas,  le  juge  n'avait 
qu'à  introduire  un  nom  dans  la  pièce.  Il  a  été  composé  après 
1244,  date  de  la  lettre  de  Pons  de  Saint-Gilles,  et  avant 
1254,  date  de  la  mort  d'Innocent  IV;  cela  résulte  du  texte 
lui-même,  où  les  inquisiteurs  disent  :  «  Testium  non  publi- 
camus  nomina  propter  ordinationem  sedis  apostolice  sub 
domino  Gregorio  provide  factam  et  ab  Innocentio,  heatis- 
simo papa  nostro,  postmodum  innovatam.  »  lia  été  rédigé 
dans  le  Languedoc  par  Guillaume  Raymond  et  Pierre 
Durand,  inquisiteurs,  selon  toutes  les  probabilités,  ou  par 
Bernard  de  Gaux  et  Jean  de  Saint-Pierre. 

Il  est  permis  d'y  voir  une  réponse  à  une  consultation. 
Les  inquisiteurs  disent  :  facimus,  injungimus ,  dampna- 
mus,  etc.,  comme  s'ils  répondaient  à  des  questions  qui  leur 
auraient  été  posées. 

Il  est  plus  diflScile  de  nommer  l'auteur  ou  les  auteurs  de 


INTRODUCTION.  ,  ccxxxv 

ces  questions.  Ce  traité,  cependant,  se  trouve  à  Madrid, 
bibliothèque  de  l'Université,  ms.  45*.  On  n'en  connaît  que 
ce  manuscrit.  Il  semble  qu'il  aura  été  fait  pour  l'Espagne  et 
pour  les  inquisiteurs  de  ce  pays,  je  veux  dire  les  inquisiteurs 
d'Aragon.  L' Aragon  et  le  Languedoc,  en  effet,  échangeaient 
des  consultations.  Le  traité  rédigé  par  saint  Raymond  de 
Penafort,  sous  le  nom  de  l'archevêque  de  Tarragone,  en 
1242,  sur  la  résolution  de  certains  doutes,  en  est  la  preuve 
suffisante  :  il  appartenait  aux  archives  anciennes  de  l'In- 
quisition de  Garcassonne,  d'où  il  est  passé  dans  Doat 
(t.  XXXVIII).  Les  inquisiteurs  du  Languedoc,  désireux  de 
l'avoir,  l'avaient  donc  demandé  ;  ils  le  conservèrent  pour 
les  lumières  qu'ils  pouvaient  y  trouver.  Les  titres  des  cha- 
pitres suffiront  à  édifier  le  lecteur  :  Queritur  qui  dicantur 
heretici,  qui  suspccti,  et  sic  de  singulis.  —  Queritur 
de  hereticis  dogynatisantibus  et  relapsis  in  credentiam 
quid  sit  agendum.  —  Queritur  de  forma  ahjurationis . 
—  Queritur  de  forma  purgationis.  —  Qualiter  com- 
purgatores  jurare  debeant.  —  Qualiter  sacerdos  débet 
inquirere  in  confessionibus  de  facto  heresis'^. 

Trouvé  par  le  R.  P.  Balme,  des  frères  Prêcheurs,  le  for- 
mulaire languedocien  a  été  publié  dans  la  Nouvelle  Revue 
historique  de  droit  français  (t.  VII,  p.  669  et  suiv.);  et 
M.  Ad.  Tardif  l'a  présenté  dans  une  sorte  d'avertissement 
substantiel  sur  la  procédure  per  inquisitionem^ .  Je  ne 

\ .  C'est  le  numéro  du  manuscrit  qui  a  été  donné  par  le  P.  Balme. 
Mais  je  l'y  ai  fait  rechercher  sans  résultat. 

2.  A  Castres,  un  frère  Mineur  avait  imposé  des  pèlerinages  à 
la  suite  de  la  confession  auriculaire  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  41).  —  Je  prépare  l'édition  du  traité  de  saint  Raymond  de 
Penafort. 

3.  Le  texte  ne  me  paraît  pas  irréprochable.  Je  n'ai  pas  encore 


ccxxxvj  INTRODUCTION. 

m'arrêterai  plus  que  sur  le  dernier  mot  de  ce  Processus  : 
«  Si  bene  fieret  justitia  de  dampnatis  et  relapsis,  et  bona 
publicarentur  fideliter,  et  incarceratîs  provideretur  in 
necessariis  competenter,  in  fructu  inquisitionis  gloriosus 
Dominus  et  mirabilis  appareret.  »  L'Inquisition  produirait 
de  meilleurs  résultats,  si  l'on  pourvoyait  exactement  à 
l'entretien  des  prisonniers.  Que  peut  signifier  un  tel  lan- 
gage? L'auteur  exprime,  à  n'en  pas  douter,  un  regret.  Les 
prisons  ou  ne  sont  pas  encore  édifiées,  ou  ne  peuvent  rece- 
voir les  condamnés.  Les  condamnés  ou  les  prévenus  sont 
laissés  en  liberté  ou  confiés  à  la  garde  de  m.ains  étrangères*  : 
d'où  résulte  le  mépris  de  la  poursuite.  Peut-être  est-ce  là 
le  motif  ou  l'un  des  motifs  de  l'activité  que  nous  avons  vue, 
à  plusieurs  reprises ,  régner  autour  des  prisons  :  il  était 
urgent  de  les  construire  ou  de  les  rendre  habitables. 

2.  «  Practica  »  de  Bernard  Gui. 

Le  second  des  traités  dont  j'aie  à  parler  ici  est  la  Practica 
de  Bernard  Gui.  Dans  ses  grandes  lignes,  la  Practica  se  pré- 
sente comme  un  écrit  théorique,  puisqu'elle  donne  la  suite 
méthodique  des  actes  constituant  la  poursuite.  Mais  chacune 
des  pièces  qui  en  composent  les  trois  premières  parties  est 
sortie  du  greffe  même  de  l'Inquisition  :  elle  a  servi.  Il  faut, 
comme  pour  le  traité  précédent,  lui  reconnaître  un  caractère 

réussi  à  en  obtenir  une  collation  sérieuse.  Il  est  assez  important 
pour  mériter  les  iionneurs  d'une  réédition  le  jour  où  on  en  aura 
un  texte  bien  établi. 

1.  La  législation  inquisitoriale  ne  s'opposait  nullement  à  un  tel 
arrangement.  Par  exemple,  Pons  Garrigue  avait  reçu  à  Labécède 
(llaute-Garonno)  deux  iémmcs  hérétiques,  dont  la  garde  lui  fut 
confléc.  Mais  il  les  laissa  aller  (bibl.  de  la  ville  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  127). 


INTRODUCTION.  CCXXXvij 

historique;  ce  caractère  est  fortement  accusé.  Dès  lors,  nous 
pouvons  dire  :  voilà  comment  on  procédait  dans  le  Langue- 
doc au  commencement  du  xiv"  siècle.  Aux  yeux  de  l'histo- 
rien, c'est  un  document  d'un  grand  prix;  le  témoignage 
qu'il  apporte  lui  paraîtra  décisif.  Quant  à  la  cinquième  par- 
tie, elle  fait  admirablement  connaître  ceux  que  l'on  poursui- 
vait. Bernard  Gui  y  a  exposé  les  doctrines  hérétiques,  et, 
qu'on  le  remarque,  dans  leur  rapport  avec  la  poursuite.  Il 
ne  faut  pas  voir  en  lui,  à  proprement  parler,  un  hérésiologue, 
comme  le  fut  avant  lui  Benoît  d'Alignan,  l'auteur  du  Trac- 
tatus  contra  errores  caiholicae  fldei  obviantes^.  Son 
objet  est  d'ordre  tout  pratique.  Il  veut  fournir  à  l'inquisi- 
teur pour  lequel  il  écrit  des  précisions  doctrinales  qui  l'éclai- 
rent  dans  la  recherche  de  l'hérétique  et  servent  de  base  à  ses 
interrogatoires  futurs.  Il  donne,  si  je  puis  ainsi  parler,  le 
corps  du  délit,  et  il  décrit  l'hérésie  aux  formes  multiples, 
mais  en  tant  qu'elle  tombe  sous  le  coup  des  constitutions 
apostoliques.  C'est  ainsi  qu'on  explique  qu'il  consacre  un 
chapitre  aux  Pseudo-apôtres,  un  chapitre  aux  Béguins,  un 
chapitre  aux  Juifs,  deperfidia  Judaeorum,  un  chapitre  aux 
devins  et  ouvriers  de  sortilèges.  Le  lecteur  en  a,  sans  doute, 
plusieurs  fois  fait  la  remarque  :  dans  les  premiers  temps,  le 
juge  délégué  se  bornait  à  poursuivre  les  Manichéens  et  les 
Vaudois  ;  à  la  fin  du  xiif  siècle,  il  poursuivait  encore  ceux 
que  je  viens  de  nommer. 

En  un  mot,  et  pour  tout  dire  sommairement,  la  Practica 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  4224.  J'en  ai  donné  quelques  extraits 
dans  un  article  de  mélanges  intitulé  :  les  Hérétiques  du  midi 
au  Xlll'^  siècle  {Annales  du  Midi,  t.  III  (1891),  p.  367).  Parmi 
ces  extraits,  à  signaler  :  1°  Sub  qua  forma  juret  de  heresi  inqui- 
rendus;  2»  Super  quibus  fiant  interrogationes ;  3°  De  ydolatris  et 
ydolatriis. 


ccxxxviij  INTRODUCTION. 

de  Bernard  Gui  doit  être  mise  au  premier  rang  des  manuels 
à  l'usage  des  inquisiteurs,  soit  que  l'on  considère  le  fond 
des  choses,  soit  que  l'on  s'arrête  à  la  personne  de  l'auteur. 
Et,  comme  elle  est  l'expression  fidèle  de  la  procédure  inqui- 
sitoriale  dans  le  Languedoc  au  xiv*' siècle,  époque  à  laquelle 
celle-ci  a  atteint  son  apogée,  elle  constitue  un  des  documents 
principaux  dans  toute  la  série,  fort  étendue  malgré  les 
lacunes,  des  pièces,  registres  et  manuscrits  dont  j'ai  parlé*. 

3.  La  tortura. 

La  Practica  de  Bernard  Gui  est  muette  au  sujet  de  la 
torture.  Ce  silence  peut  d'abord  paraître  assez  naturel, 
puisque  le  juge  d'église  ne  pouvait  arracher  la  vérité  aux 
clercs  per  tormenta,  et  aux  laïques  nisi  per  quaestiona- 
riumvel  demandando  civilijudici.  Cependant,  il  ne  peut 
laisser  de  surprendre,  car  nous  n'avons  aucune  sentence 
remettant  un  reus  au  juge  civil  pour  lui  infliger  la  question  ; 
aucun  acte  ne  nous  est  parvenu  par  lequel,  directement  ou 
indirectement,  le  juge  délégué  aurait  édicté  la  torture  avec 
obligation  pour  le  juge  civil  de  l'appliquer.  Et,  cependant, 
Bernard  Gui  a  voulu  prévoir  chacun  des  cas  de  la  procédure 
et  y  répondre  par  avance.  Encore  une  fois,  il  ne  fait  aucune 
allusion  à  cette  voie  de  contrainte  :  car  il  s'agit,  on  le  com- 
prend, de  la  torture  employée  comme  moyen  d'obtenir 
l'aveu. 

Je  n'ai  pas  à  traiter  ici  la  question  des  origines  de  la  tor- 
ture. Les  auteurs  les  plus  autorisés  admettent  qu'elle  est 

1.  Je  l'ai  publiée  en  1886  (Paris,  Picard,  iii-4o).  J'en  prépare 
une  seconde  édition.  On  en  trouve  dans  Doat  (t.  XXIX  et  XXX) 
une  copie  qui  s'arrête  à  la  constitution  de  Clément  IV  :  Gum 
adversus  hereticam  pravitatem,  V'  partie,  p.  304  de  mon  édition. 


INTRODUCTION.  ccxxxix 

étrangère  au  droit  canonique*;  en  même  temps,  ils  affirment 
qu'il  en  fut  feit  usage,  au  xiii"  siècle,  dans  la  recherche  du 
crime  d'hérésie.  «  La  torture,  dit  M.  Esmein,  devint  un 
moyen  ordinaire  d'instruction.  Ce  fut  le  droit  romain  qui 
servit  ici  d'autorité.  Le  crime  d'hérésie  était  regardé  comme 
crimen  laesae  majestatis  divinae ,  et,  à  partir  du 
XIII''  siècle,  on  appliqua  dans  ces  sortes  de  procès  les  règles 
du  Digeste  et  du  Code  sur  la  mise  à  la  question  des  accusés 
et  des  témoins  dans  le  crimen  majestatis  ^.  »  Il  est  certain 
que  la  constitution  d'Innocent  IV,  Ad  eœtirpanda,  du 
15  mai  1252,  autorisa  l'emploi  de  la  torture  citra  membri 
diyninutionem  et  mortis  periculum^;  cette  constitution 
fut  renouvelée  et  confirmée  le  30  novembre  1259  par 
Alexandre  IV ^  et  le  3  novembre  1265  par  Clément  IV ^ 
Et  d'ailleurs,  comme,  dans  l'intervalle,  le  4  août  1262, 
Urbain  IV  donna  aux  inquisiteurs  et  à  leurs  socii  le  pou- 
voir de  se  relever  mutuellement  de  tous  les  cas  d'irrégularité 
qu'ils  pourraient  avoir  encourus ^  M.  Tanon  en  conclut  que 
le  seul  obstacle,  à  savoir  l'irrégularité  canonique,  pouvant 
s'opposer  à  ce  que  les  inquisiteurs  «  fissent  administrer 

1.  Par  exemple  Biener,  Geschichte  des  Inquisitions  Processes, 
p.  55,  87  ;  Paul  Fournier,  les  Officialités  au  moyen  âge,  p.  249,  280 
(Paris,  Pion,  1880,  in-8°);  Esmein,  Histoire  de  la  procédure  crimi- 
nelle en  France,  p.  19,  77  (Paris,  Larose  et  Forcel,  1882,  in-8°). 
M.  Tanon  [Histoire  des  tribunaux  de  l'Inquisition  en  France,  p.  362 
et  suiv.)  a  exprimé  une  opinion  opposée.  Mais  son  argumenta- 
tion ne  m'a  point  convaincu. 

2.  Op.  cit.,  p.  77,  78. 

3.  Potthast,  n°  14592.  —  M.  Esmein  l'attribue  par  erreur  à 
Alexandre  IV. 

4.  Ibid.,  n»  17714. 

5.  Ibid.,  n°  19433. 

6.  Ibid.,  n»  18390. 


CCXl  INTRODUCTION. 

eux-mêmes  la  question*,  »  était  levé;  et  M.  Esmein  déclare, 
comme  on  l'a  vu  tout  à  l'heure,  que  la  «  torture  devint  un 
moyen  ordinaire  d'instruction.  » 

Pour  le  Languedoc,  cette  affirmation  est  certainement 
outrée.  La  prison,  telle  était  la  voie  de  contrainte  ordinai- 
rement employée.  C'est  le  seul  moyen  d'obtenir  l'aveu  qui 
apparaisse  soit  dans  le  registre  du  greffier  de  l'Inquisition 
de  Garcassonne^  soit  dans  les  Sentences  de  Bernard  Gui^; 
c'est  le  seul  moyen  d'aveu  que  Bernard  Gui  énonce  dans  la 
Practica*.  Et  par  là  les  inquisiteurs  du  Languedoc  don- 
naient la  main  aux  inquisiteurs  d'outre-Rhin^. 

Cependant,  nos  documents  locaux  contiennent  quelques 
casde  torture.  D'abord,  un  peu  avant  1243,  Arnaud  Bordeler, 
de  Lauzerte  (Tarn-et-Garonne) ,  «  fuit  levatus  in  eculeum  ; 
set  nichil  dixit,  nec  potuit  ab  eo  extorqueri^.  »  Après  1243, 
R.  de  Na  Richa  «  fuit  tractus  Tholose  et  révéla  vit  eis'.  » 
Isarn  Coll  dit  avoir  avoué  «  vi  tormentorum,  »  à  Bernard 
de  Castanet,  en  1299^  Je  n'ai  relevé  que  ces  trois  cas^.  Encore 
faut-il  ajouter  que  les  deux  premiers  constituent  une  ano- 

1.  Op.  cit.,  p.  374. 

2.  Plus  bas,  p.  115  et  suiv. 

3.  Par  exemple,  p.  105,  114,  120,  145. 

4.  P.  107,  302. 

5.  «  Si  autem  recuset  hoc  facere  (scilicet  confiteri),  recludatur  in 
carcere  et  incuciatur  ei  timor,  quod  testes  contra  Ipsum  habean- 
tur,  et  si  per  testes  convictus  fuerit,  nuUa  fiât  ei  misericordia, 
quin  morti  tradetur;  et  sustentetur  tenui  victu,  quia  timor  talis 
humiliabit  eum,  et  non  permittatur  aliquis  accedere  complicium 
suorum,  ne  roboret  eum...  »  (David  d'Augsbourg,  Tractatus  de 
inquisitione  hereticorum,  p.  43.  Éd.  Preger,  Mayence,  1878). 

6.  Déposition  de  Guillaume  Faur  (Doat,  XXII,  fol.  7). 

7.  Bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  134. 

8.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  dernier  feuillet. 

9.  M.  Tanon,  qui  les  a  ignorés,  a  prétendu  en  relever  trois  autres 


INTRODUCTION.  CCxlj 

malie  :  la  torture  rendait  irrégulier  tout  juge  d'église  qui 
l'ordonnait';  car  la  torture,  prohibée  dans  les  tribunaux 
d'Eglise,  ne  fut  autorisée  pour  le  cas  d'hérésie  qu'en  1252 
et  à  la  condition  qu'elle  fût  appliquée  par  le  juge  séculier. 
Son  emploi  dix  ans  plus  tôt,  sans  être  considéré  comme 
impossible,  ne  laissera  pas  de  paraître  étrange-.  Ne  fau- 
drait-il pas  plutôt  l'attribuer  à  l'initiative  du  sénéchal?  En 
1274,  le  sénéchal  Eustache  de  Beaumarchais,  ayant  capturé 
Bernard  Hugues,  de  Roquevidal  (Tarn),  le  soumit  aussitôt  à 
la  question  lui-même  et  sans  s'en  entendre  avec  l'inquisiteur  ; 
il  voulait  que  Bernard  Hugues  révélât  en  quel  lieu  les  héré- 
tiques se  cachaient  3,  sans  doute  pour  exciter  le  zèle  du  juge  ou 

dans  la  correspondance  de  Philippe  le  Bel  (op.  cit.,  p.  375,  notes  1, 
2  et  3).  Dans  le  premier,  les  expressions  tormenta  de  novo  exquisita 
ne  peuvent  signifier  la  question  ou  torture,  qui  était  fort  ancienne. 
Dans  le  second,  le  roi  reproche  à  Foulques  de  Saint -George 
d'avoir  agi  contre  le  droit,  terminos  juris  excedens  et  canonicas 
sanctiones  super  hec  éditas  non  observans  [Hist.  gén.  de  Languedoc, 
VUI,  col.  379).  Mais  en  quoi  et  comment?  Dans  le  troisième,  il 
s'agit  des  prisonniers  déjà  condamnés,  et  non  des  prévenus  que 
l'on  veut  faire  parler. 

\.  a  His  aquibus  Doraini  sacramenta  tractanda  sunt,  judicium 
sanguinis  agitare  non  licet...  Quod  si  quisquam  horum  immemor 
praeceptorum  aut  in  ecclesiae  suae  famulis,  aut  in  quibuslibet 
porsonis  taie  aliquid  fecerit,  concessi  ordinis  privetur  honore 
et  loco...  »  (Décret.  Gratiani,  secunda  pars,  causa  XXIII, 
quaest.  VIII,  cap.  xxx). 

«  In  ipso  causae  initio  non  est  a  quaestionibus  inchoandum.  » 
Le  titre  du  chapitre  enlève  toute  équivoque  à  ce  texte  :  «  Tor- 
menta, judiciis  non  praecedentibus,  inferenda  non  sunt  »  (Décret. 
Gregor.  IX,  lib.  V,  lit.  xli,  cap.  vi). 

2.  On  dira  peut-ôtre  qu'en  1252  Innocent  IV  se  borna  à  sanc- 
tionner un  moyen  d'aveu  déjà  on  usage  et  à  en  donner  les  formes. 
Sa  constitution  n'autorise  point  cette  hypothèse.  Il  n'y  a  pas  la 
moindre  allusion  à  cet  usage. 

3.  «  Fuit  captus  et  questionatus   per  dominum   Eustachium, 

P 


Ccxlij  INTRODUCTION. 

le  prendre  en  défaut.  Raymond  Hugues,  frère  du  précédent, 
passa  de  même  par  les  affres  de  la  torture,  mais  parce  que 
le  sénéchal  l'y  appliquai  Encore  une  fois,  il  faudrait  plus 
que  s'étonner  de  l'emploi  de  la  torture  par  le  juge  désigné 
en  1243  et  en  1244.  En  tout  cas,  même  en  admettant  ces 
deux  exemples,  nous  sommes  en  droit  de  dire  que  l'usage  en 
fut  rare  dans  le  Languedoc. 

VI.  Les  récits. 

Le  midi  de  la  France  est  pauvre  en  chroniques  ;  le  Lan- 
guedocien loquace  n'a  cependant  jamais  aimé  à  écrire,  à 
faire  des  récits,  à  raconter.  Si  cette  observation  est  juste,  il 
faut  avouer  qu'elle  comporte,  dans  une  certaine  mesure,  une 
exception  pour  ce  qui  touche  la  poursuite  inquisitoriale.  Et 
dès  lors  on  serait  autorisé  à  voir  dans  ces  récits  une  preuve 
nouvelle  de  l'ébranlement  profond  qui,  un  moment,  déso- 
rienta l'âme  méridionale.  Seulement  c'est  dans  les  rangs  de 
l'Eglise  que  l'émotion  aurait  le  plus  gagné,  à  ne  considérer 
que  les  auteurs  de  ces  récits. 

1.  La  «  Chronique  »  de  Guillaume  de  Puylaurens . 
C'est  d'abord  Guillaume  de  Puylaurens,  chapelain  deRay- 

senescallum  Tholosanum,  quia  non  rcvelabat  ei  ubi  erant  here- 
tici  »  (Doat,  XXV,  fol.  78). 

t.  «  Fuit  captus  et  positus  ad  questionom  per  dominum  senes- 
calium  »  (Doat,  XXV,  fol.  113).  —  Faure  Raseire,  d'Auriac 
(Haute-Garonne),  dit,  dans  sa  déposition  du  ■l«''mars  124G,  qu'ar- 
rêté à  Toulouse  «  stetit  in  Castro  Narbonensi  captus  per  très 
septimanas  pro  heresi  ;  et  fuit  crucosignatus  in  fronte  cum  ferro 
calido  »  (bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  97  v").  Gela 
remontait  à  quatre  ans.  Je  n'ai  vu  nulle  part  ailleurs  que  les 
hérétiques  aient  été  raarqués  au  fer  rouge  au  front. 


INTRODUCTION.  CCxIiij 

raond  VII,  mort  en  1270,  mais  dont  la  curieuse  Chronique 
remonte  jusqu'aux  premiers  grands  événements  où  la  lutte 
entre  l'Eglise  et  l'hérésie  s'engagea  corps  à  corps.  Au  cha- 
pitre XL,  abordant  le  concile  tenu  à  Toulouse  en  1229  et 
dont  nous  avons  parlé,  il  dit  ce  qu'il  avait  appris  des  pre- 
mières poursuites  :  l'examen  des  témoins  confié  aux  évêques, 
qui  devaient  tout  renvoyer  à  Foulques,  de  Toulouse;  le  refus 
par  le  légat  de  communiquer  les  noms  des  témoins,  etc.  Si 
nous  en  savons  quelque  chose,  c'est  par  ce  chroniqueur  seul. 
Ce  chapitre  xl,  si  court  cependant,  a  une  valeur  très  grande. 

2.  La  «  Chronique  »  de  Guilhem  Pelhisso. 

Guilhem  Pelhisso  est  un  frère  Prêcheur  du  couvent  de 
Toulouse  et  vraisemblablement  toulousain  par  sa  famille  : 
car  son  nom  apparaît  plusieurs  fois  dans  les  documents  tou- 
lousains du  xiir  siècle.  Procureur  ou  économe  de  son  cou- 
vent, il  a  laissé  deux  écrits  :  dans  l'un,  il  donne  l'état  des 
achats  d'immeubles  pour  son  étabhssement  dans  le  quartier 
Saint-Sernin ,  et  Bernard  Gui  l'a  introduit  dans  la  notice 
qu'il  a  écrite  du  couvent  et  des  prieurs  de  Toulouse^;  l'autre 
est  le  récit  des  incidents  dramatiques  qui  se  produisirent  à 
Toulouse  à  la  suite  des  premières  poursuites  des  inquisiteurs 
contre  les  hérétiques,  qui  se  sentaient  soutenus  par  l'autorité 
municipale.  Les  frères  Prêcheurs  de  la  ville  furent  dispersés. 
Guilhem  Pelhisso,  témoin  et  victime,  raconta  ce  qu'il  avait 
vu,  en  marquant  le  rapport  existant  entre  l'intervention  des 
pouvoirs  locaux  et  les  premiers  procès  de  l'Inquisition. 

La  chronique  de  Guilhem  Pelhisso  est  contenue  dans  le 
ms.  1437  (229,  ancien  fonds)  de  la  bibliothèque  d'Avignon, 

1.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  490;  bibl.  de  Bordeaux,  ms.  780. 


ccxliv  INTRODUCTION. 

fol.  11-14,  OÙ  elle  se  trouve  placée  entre  les  deux  écrits  de 
Bernard  Gui  :  Priores  in  monasterio  Pruliani  et  Fun- 
dacio  conventus  Tholosani.  C'est  à  lui,  sans  aucun 
doute,  que  nous  en  devons  la  conservation.  Le  manuscrit 
est  des  premières  années  du  xrv^  siècle  ;  il  en  fournit  une 
copie  excellente. 

Cette  chroniqpie,  pittoresque,  vivante,  émue  même,  est  de 
tous  points  curieuse.  Sans  doute,  les  faits  relatifs  à  la  pour- 
suite des  hérétiques  ne  sont  racontés  que  tout  autant  que  les 
frères  Prêcheurs  s'y  trouvèrent  mêlés.  Du  moins,  par  cela 
même,  l'auteur  a  élargi  son  cadre  géographique.  Après  les 
incidents  de  Toulouse,  il  rapporte  ceux  d'Albi;  il  expose 
l'Inquisition  à  Moissac,  dans  le  diocèse  de  Cahors  ;  et  c'est 
par  lui  que  nous  savons  que  Pons  de  Saint-GiUes,  provin- 
cial de  son  ordre,  alla  à  Rome  avec  Raymond  de  Foix,  pour 
exposer  au  pape  Grégoire  IX  les  travaux  des  premiers  inqui- 
siteurs. La  Chronique  s'arrête  à  l'année  1235.  L'on  voit 
sans  peine  de  quel  prix  elle  est  ' . 

3.  Les  Albigeois  jettent  Vinquisiteur  dans  le  Tarn, 
par  un  anonyme  (1234). 

Je  signale  en  troisième  lieu  un  anonyme,  dont  le  récit  des 
événements  d'Albi  en  1234  a  pour  titre  (dans  Doat,  XXXI, 
fol.  29  v'')  :  Albienses  impediunt,  capiunt,  verherant  et 
trahunt  ad  Tarnum  inquisitorem.  L'auteur  appartient 
vraisemblablement  à  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  circon- 
stance qui  explique  comment  cette  narration  se  trouve  placée 
à  la  suite  de  la  Chronique  de  Guilhem  Pelhisso  dans  le 

1.  J'ai  publié  cette  chronique  en  1881.  Je  prépare  une  édition 
des  deux  chroniques  de  Guilhem  Pelhisso  avec  une  notice  bio- 
graphique. 


INTRODUCTION.  ccxlv 

manuscrit  d'Avignon.  C'est,  d'ailleurs,  un  morceau  extrême- 
ment vivant.  Tout  moyen  critique  de  contrôle  nous  fait 
défaut  ;  je  veux  dire  que  ce  récit  n'est  corroboré  par  aucun 
témoignage  direct.  Du  moins  on  y  remarque  un  ton  de  sin- 
cérité ;  et  Bernard  Gui,  en  le  reproduisant,  a  suffisamment 
marqué  combien  il  lui  inspirait  confiance*. 

4.  Troubles  de  Carcassonne  et  d'Alhi,  par  Bernard 
Gui. 

Enfin,  Bernard  Gui  a  lui-même  laissé  un  récit  des 
troubles  de  Carcassonne  (1295-1305)  et  d'Albi  (1300-1304). 
C'est  dans  la  notice  des  prieurs  du  couvent  de  chacune  de 
ces  deux  villes  qu'il  a  introduit  sa  narration,  mettant  à  la 
suite  de  la  notice  de  chaque  prieur  l'exposé  des  faits  arrivés 
sous  ce  prieur  :  Notandum  hic  posteris  incidenter . . . 
C'est  ainsi  que  le  récit  des  troubles  de  Carcassonne,  pour 
parler  du  premier,  se  compose  de  cinq  morceaux  :  le  pre- 
mier placé  sous  le  priera t  d'Odon  de  Caussens  et  se  rappor- 
tant à  l'année  1295  ;  le  second  appartenant  au  priorat  de 
Bernard  Gui  lui-même,  qui  y  parle  comme  témoin,  et  de 
l'année  1297  ;  le  troisième  compris  dans  le  priorat  de  Ber- 
trand de  Clermont  (Dordogne)  et  de  l'année  1303  ;  le  qua- 
trième, fort  court,  du  priorat  de  Pons  de  Torreilles,  de  Vil- 
lemartin  (Aude),  et  de  l'année  1304  ;  le  cinquième  du  priorat 
de  Géraud  de  Blomac  et  de  l'année  1305.  Les  troubles  racon- 
tés par  Bernard  Gui  eurent  leur  origine  immédiate  dans  les 
poursuites  exercées  contre  Guillaume  Garric  et  Guillaume 
Brunet,  de  Carcassonne,  professeurs  de  droit,  legum  pro- 

1.  Ce  morceau  se  trouve  à  la  suite  de  la  Chronique  de  Guilhem 
Pelhisso  dans  l'édition  que  j'en  ai  donnée.  Il  est  aussi  dans  Doat, 
XXXI,  loi.  29  vo-32,  d'après  un  manuscrit  autre  que  celui 
d'Avignon.  Copie  bonne. 


CCxIvj  INTRODUCTION. 

fessores,  qui  ouvrirent  la  lutte  contre  l'Inquisition  ;  une 
première  répression  ne  calma  pas  les  esprits.  Avec  Jean  de 
Piquigni,  vidame  d'Amiens,  Bernard  Délicieux,  qui  soufflait 
le  feu,  et  Hélie  Patrice  {Helya  Patricii),  qui  dominait 
Carcassonne,  la  situation  empira  beaucoup.  Bernard  Gui 
montre  très  bien  le  caractère  politique  de  l'opposition  faite 
à  l'Inquisition,  ou  plutôt  aux  frères  Prêcheurs,  juges  délé- 
gués; en  1304,  quarante  habitants  de  Limoux  furent  pendus 
à  Carcassonne  «  propter  proditionem  in  qua  consenserant 
contra  regem  Francie,  ut  terra  m  redderent  régi  alteri.  » 
Pour  le  même  motif,  Hélie  Patrice  et  quatorze  de  ses  com- 
plices subirent  le  dernier  supplice  à.  Carcassonne  l'année 
suivante  ^ 

Le  récit  des  troubles  d'Albi  ne  comprend  qu'un  morceau 
et  s'étend  à  quatre  années  (1300-1304),  Guillaume  de  Morères 
{de  Moreriis),  de  Toulouse,  étant  prieur  du  couvent  de 
cette  ville.  C'est  l'exposé,  sous  une  forme  dramatique,'  des 
faits  établissant  la  collusion  des  villes  d'Albi  et  de  Cordes 
avec  Carcassonne  contre  l'Inquisition.  A  Albi  notamment^ 
les  esprits  s'élevèrent  au  diapason  le  plus  inquiétant  :  les 
biens  de  l'évêque,  Bernard  de  Castanet,  furent  occupés;  et, 
comme  il  rentrait  dans  sa  bonne  ville,  la  foule  proféra  des 
menaces  de  mort  :  Ad  mortem!  Ad  mortem!  Moriatur 
proditorl  Moriatur  proditor!  Les  frères  Prêcheurs,  à 
leur  tour,  subirent  toute  sorte  de  sévices  2. 

1.  Priores  in  cofiventu  Carcassonensi,  bibl.  de  Bordeaux,  ms.  780, 
fol.  71,  72;  bibl.  de  Toulouse,  ms.  490,  fol.  157  v»,  158.  —  Histo- 
riens de  France,  XXI,  743,  744.  —  Douais,  CAlbigéisme  et  les  frères 
Prêcheurs  à  Narbonne  au  Xlll^  siècle,  132-135.  —  Ce  récit  a  été 
reproduit  par  Compayré,  Études  historiques  sur  l'Albigeois,  237- 
239,  d'après  un  extrait  déposé  aux  archives  du  Tarn  (Albi,  1841, 
in-4''). 

2.  Priores  in  conventu  Albiensi,  bibl.  de  Bordeaux,  ms.  780, 


INTRODUCTION.  ccxlvij 

Ces  divers  récits,  depuis  la  Chronique  de  Guillaume  de 
Puylaurens  jusqu'aux  notices  de  Bernard  Gui,  ont  un  rapport 
direct  avec  la  poursuite  exercée  contre  les  hérétiques  par  voie 
judiciaire.  Leur  intérêt,  il  me  le  semble,  est  des  plus  grands 
pour  l'historien  ;  car  ils  répandent  la  vie  à  travers  les  pièces 
officielles,  constitutions  apostoliques,  actes  des  évêques, 
interrogatoires  et  sentences  des  inquisiteurs,  mandements 
royaux,  opérations  fiscales  des  agents  des  confiscations  et 
manuels  de  procédure  inquisitoriale.  Sans  doute,  ils  peuvent 
être  considérés  comme  un  simple  appendice  dans  la  longue 
série  des  documents  d'inquisition,  dont  j'ai  essayé  d'esquis- 
ser le  tableau  ;  mais  c'est  un  appendice  qui  m'a  paru  néces- 
saire. 

fol.  97  vo,  98;  bibl.  de  Toulouse,  ms.  490,  fol.  217  v»,  219  v.  — 
Historiens  de  France,  XXI,  747-749.  —  Douais,  op.  cit.,  135-140. 


ccxlviij  INTRODUCTION. 


DEUXIEME  PARTIE. 

Liste  et  description  des  manuscrits  ou  des  pièces 
publiés  ici  pour  la  premiere  fois. 

Les  pièces  relatives  à  l'histoire  de  l'Inquisition  dans  le 
Languedoc  rempliraient  plusieurs  volumes  si  on  les  publiait 
intégralement.  Le  tableau,  bien  que  très  sommaire,  qui  vient 
d'en  être  présenté,  le  prouve  ;  et  peut-être  le  lecteur  leur 
attribue-t-il  indistinctement,  après  cet  exposé,  une  sérieuse 
valeur.  Cependant,  pour  répondre  au  projet  de  la  Société  de 
l'Histoire  de  France,  il  a  fallu  se  résigner  à  faire  un  choix. 
Un  choix  dans  une  série  de  documents  qui  se  tiennent  comme 
les  anneaux  d'une  chaîne  ne  laisse  pas  d'être  une  chose  déli- 
cate. J'espère  cependant  justifier  celui  auquel  on  s'est  arrêté, 
en  parlant  maintenant  de  chacun  de  ceux  qui  en  ont  fait 
l'objet. 

I.  Senteivces  de  Berxard  de  Caux  et  de  Jean  de  Saot-Pierbe 

(1244-1248). 

Les  deux  inquisiteurs  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint- 
Pierre,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  ne  sont  pas  des 
inconnus,  bien  que  nous  ignorions  leur  patrie*;  car,  indé- 

1.  Sans  doute,  au  xiii«  siècle,  le  second  nom  désigne  le  plus 
souvent  le  lieu  d'origine.  Mais  il  y  a  sept  ou  huit  villages  portant 
le  nom  de  Caux  dans  autant  do  départements,  Hérault,  Aude, 
Corrèze,  Lot,  Puy-de-Dôme,  Haute-Vienne,  Somme.  Quant  aux 
localités  du  nom  de  Saint-Pierre,  elles  foisonnent.  Peut-être  ces 
deux  frères  Prêcheurs  n'étaient-ils  pas  méridionaux,  car  leurs 
noms  ne  se  rencontrent  pas  dans  les  Acta  capitulorum  ordinis  fra- 
trum  Praedicatorum  de  la  première  province  de  Provence  (1239- 


1  t 


INTRODUCTION.  ccxlix 

pendamment  des  Sentences,  nous  avons  de  nombreux  actes 
témoignant  de  leur  activité  comme  inquisiteurs,  à  partir  de 
l'année  1244 ^  L'année  suivante,  ils  entendirent  les  dépo- 
sitions des  habitants  de  cent  quatre  localités  du  Lauragais, 
environ  quatre  mille  cinq  cents  personnes 2.  Les  circons- 
tances à  la  suite  desquelles  ils  furent  nommés  juges  délégués 
expliqueraient  au  besoin  tant  de  zèle,  puisque  ce  fut  au  len- 
demain du  massacre  des  inquisiteurs,  Willem  Arnaud  et  ses 
compagnons,  à  Avignonet  (Haute-Garonne),  événement  qui 
émotionna  diversement,  mais  très  profondément,  tout  le 
comté  de  Toulouse  3. 

Le  titre  de  leur  délégation  n'a  pas  été  retrouvé  ;  de  telle 
façon  que  nous  ne  pouvons  pas  dire  avec  la  dernière  préci- 
sion pour  quel  pays  ils  la  reçurent  et  à  quelles  limites  géo- 
graphiques elle  s'étendait.  Dans  les  sentences,  ils  prennent  le 
plus  ordinairement  le  titre  de  Inquisitores  hereticae  pra- 
vitatis  in  civitate  et  dioecesi  Tholosae  ;  mais  aussi  ils  ^'in- 
iiivLlenilnquisitores hereticae pravitatis in  Tholosana  et 
Caturcensi  civitate  et  dioecesi  [n"  12),  et  encore  Inquisi- 
tores hereticae  pravitatis  in  Agennensi  et  Caturcensi 
dioecesibus,  de  Villamuro  et  de  Villalonga  archidiaco- 
natibus  (n"  16).  Et  cependant  les  deux  archidiaconés  de 
Villemur  et  de  Villelongue  appartenaient  au  diocèse  de  Tou- 
louse. C'est  que  les  condamnations  prononcées  par  eux  frap- 
paient dans  chaque  cas  des  hérétiques  de  l'un  ou  de  l'autre 
des  trois  diocèses  de  Toulouse,  de  Gahors  ou  d'Agen.  Par  là 

1302),  que  j'ai  publiés  (Toulouse,  Privât,  1895).  De  plus,  plusieurs 
des  inquisiteurs  du  midi  étaient  venus  du  nord  de  la  France. 

1.  Voy.  plus  haut,  p.  cxlviii  et  suiv. 

2.  Ms.  609  de  la  bibl.  de  Toulouse. 

3.  C'est  dans  la  nuit  avant  l'Ascension  de  l'année  1242  que  ce 
massacre  fut  perpétré  avec  la  complicité  probable,  ou  tout  au 
moins  tacite,  de  Raymond  Vil,  comte  de  Toulouse. 


ccl  INTRODUCTION. 

même,  nous  ne  pouvons  pas  assurer  que  leurs  pouvoirs 
fussent  délimités  à  ces  diocèses. 

La  première  en  date  de  leurs  sentences  est  du  26  août 
1244  (n"  16).  C'est  faire  entendre  tout  de  suite  que  ces  sen- 
tences n'ont  pas  de  rapport  direct  avec  les  aveux  reçus  l'an- 
née suivante.  Mais  on  ne  peut  en  dire  autant  des  actes  des 
prédécesseurs  de  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre. 
Il  était  plus  que  naturel  qu'aussitôt  entrés  en  charge  ils 
prissent  connaissance  des  procès  engagés,  des  interrogatoires 
faits,  des  dépositions  entendues.  C'était  leur  devoir  déjuge; 
et,  sans  songer  à  présenter  les  faits  suivants  comme  la 
preuve  que  plus  d'une  fois  ils  achevèrent  un  procès  com- 
mencé, cependant  on  ne  peut  s'empêcher  d'appeler  l'atten- 
tion sur  une  coïncidence  assurément  remarquable.   Par 
exemple,  nous  avons  une  déposition  de  W.  Donadeu,  de 
Mazac',  qui  avait  servi  de  compagnon  aux  liérétiques  jus- 
qu'en Lombardie  ;  nous  avons  aussi  la  sentence  par  laquelle, 
relevé  de  l'excommunication,  il  fut  condamné  à  la  prison 
perpétuelle^.  Bernard  Alzen,  le  jeune,  subit  la  même  peine  ou 
pénitence;  il  avait  caché  la  vérité  aux  prédécesseurs  de 
Bernard  de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre  3;  sa  déposition 
nous  est  parvenue,  et  Bernard  de  Caux,  avant  de  procéder 
contre  lui,  la  remit  sous  ses  yeux''.  Isarn  Bonhomme,  d'Haut- 
poul,  chevaher,  interrogé,  avait  nié  autant  devant  Bernard 
de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre  que  devant  frère  Ferrier^; 
et  ce  mensonge  judiciaire,  deux  fois  répété,  s'ajoutant  à 
d'autres  délits,  lui  valut  une  condamnation^. 

1.  Doat,  XXIII,  fol.  209. 

2.  N°  12. 

3.  N»  13. 

4.  Doat,  XXIII,  fol.  304  vo-309. 

5.  Ibid.,  fol.  226-233. 

6.  No  29. 


INTRODUCTION.  cclj 

Frère  Ferrier  et  frère  Pierre  Durand,  inquisiteurs,  avaient 
entendu  Bertrand  d'Alamans,  une  première  fois,  le  18  dé- 
cembre 1243,  une  seconde  fois,  le  19  février  1245  (n.  st.)  '. 
Ainsi,  par  le  fait  de  son  propre  aveu,  et  aussi  parce  que 
divers  témoins  avaient  déposé  contre  lui,  il  était  juridique- 
ment suspect;  contumace,  il  fut  condamné  comme  hérétique 
et  excommunié  le  4  novembre  12472.  po^g  Botier  avait 
menti  en  celant  la  vérité  devant  les  uns  et  les  autres  inqui- 
siteurs. Interrogé  le  18  décembre  12433,  <Kinq  ans  après,  le 
23  mars  1248,  il  subit  sa  peine^.  Dans  l'intervalle,  sa  cause 
avait  été  reprise.  De  même,  des  dépositions  déjà  reçues  four- 
nirent à  Bernard  de  Caux  et  à  Jean  de  Saint-Pierre  la  base 
de  poursuites  nouvelles,  par  exemple  contre  Austorge^ 
Estolt  de  Roqueville,  chevalier  s,  Willem  de  Saint-Nazaire' 
et  les  Bressols,  qui  étaient  une  famille  d'hérétiques  ^  Nous 
les  trouvons  parmi  les  condamnés^. 

Ainsi,  le  rapport  général  des  sentences  de  Bernard  de 
Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre,  avec  les  poursuites  com- 
mencées par  leurs  prédécesseurs,  semble  bien  démontré  ;  ce 
qui,  d'ailleurs,  ne  les  empêcha  pas  d'informer  contre  de 
nouveaux  prévenus.  Par  exemple,  Pierre  Garcias,  contre 
lequel  plusieurs  témoins  déposèrent  en  août*''  et  en  décembre" 
1247,  fut  condamné  par  eux  comme  suspect  d'hérésie  le 

1.  Doat,  XXIII,  fol.  65-70. 

2.  N°  32. 

3.  Doat,  XXIII,  fol.  100-102. 

4.  N»  40. 

5.  Doat,  XXIII,  fol.  325  V. 

6.  Ibid.,  fol.  223. 

7.  Ibid.,  fol.  309  v. 

8.  Doat,  XXII,  fol.  10  v»,  38. 

9.  N°»  2,  7,  13,  16. 

10.  Doat,  XXII,  fol.  92-106. 

11.  Ibid.,  fol.  89-92. 


cclij  INTRODUCTION. 

16  février  1248^.  Qu'ils  eussent,  en  entrant  en  charge, 
écarté  les  poursuites  antérieures  et  déterminé  les  procès  à 
engager,  c'eût  été  évidemment  leur  droit;  ces  actes  ne  pou- 
vaient à  aucun  titre  les  obliger  strictement;  car  ils  n'étaient 
responsables  que  des  poursuites  qu'ils  conduisaient.  C'est  la 
raison  pour  laquelle  il  m'a  paru  bon  de  montrer  les  relations 
des  sentences  de  Bernard  de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre 
avec  les  dépositions  antérieures  à  leur  délégation  ;  car,  au 
lieu  de  ce  perpétuel  recommencement  avec  chaque  juge  nou- 
veau, qui  ressemble  quelque  peu  à  l'arbitraire,  ou  le  laisse 
craindre  et  même  soupçonner,  nous  constatons  l'esprit  de 
suite,  une  tradition  inquisitoriale,  qui,  au  contraire,  se  pré- 
sentent comme  une  garantie  d'impartialité  et  de  justice;  sans 
compter  que  parfois  il  se  passait  bien  du  temps  entre  le  début 
de  l'instruction  et  le  prononcé  de  la  sentence. 

Cinquante-deux  des  sentences  prononcées  par  Bernard  de 
Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre  nous  sont  parvenues.  Elles 
sont  contenues  dans  le  ms.  lat.  9992  de  la  Bibliothèque 
nationale.  Ce  manuscrit  (324'"™  X  222°»'")  compte  douze 
feuillets  de  parchemin  numérotés  de  2  à  13.  L'ancienne 
numérotation  en  chiffres  romains  de  CLI  à  CLXII  prouve 
que  nous  n'avons  ici  qu'un  fragment  d'un  registre  qui,  à 
en  juger  par  l'écriture,  avait  été  établi  vers  le  milieu  du 
XIII®  siècle,  vraisemblablement  sous  les  yeux  de  Bernard 
de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre,  et  par  les  soins  de 
P.  Aribert,  leur  notaire,  scripior  dictorum  inquisito- 
rum.  Le  fragment  a  été  sauvé  par  l'abbé  Magi,  membre  de 
l'Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles -lettres  de 
Toulouse,  qui  lui  consacra  un  travail  dans  le  tome  IV  des 
Mémoires  de  cette  Académie  sous  le  titre  :  Mémoire  his- 

1.N0  36. 


INTRODUCTION.  ccliij 

torique  sur  V Inquisition  de  Toulouse  au  sujet  de  quel- 
ques registres  originaux  de  ce  tribunal  du  XII F  siècle, 
au  tnoyen  desquels  on  établit  des  faits  inconnus  aux 
historiens^.  Les  marges  du  manuscrit  portent  des  annota- 
tions de  sa  propre  main,  entre  autres  celle  qui  se  trouve 
placée  à  la  marge  du  feuillet  CLI  (feuillet  2)  :  Caijer  que 
fai  retiré  de  chez  un  libraire  qui  s'en  servait  pour 
couvrir  des  alphabets,  d'après  lequel  j'ai  fait  un 
mémoire  imprimé  dans  le  4"  vol.  de  V Académie  des 
sciences  de  Toulouse. 

Le  registre  ne  contenait-il  que  les  sentences  de  Bernard 
de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre?  N'y  avait-on  pas  inséré 
des  sentences  antérieures  d'autres  inquisiteurs,  de  Ferrier 
par  exemple,  qui  déploya  une  activité  remarquable?  Il  est 
impossible  de  répondre  à  ces  questions.  Plus  tard,  on  y 
admit  les  lettres  d'inquisiteur  général  données  par  les  car- 
dinaux, en  1643,  au  frère  Jean-Dominique  Rey,  vicaire 
général  de  la  congrégation  réformée  de  Saint-Louis,  ordre 
des  frères  Prêcheurs^.  On  ne  peut  que  regretter  vivement  la 

1.  P.  14-43.  Toulouse,  1790,  ia-4°.  Ce  travail  fut  lu  en  séance 
ordinaire  de  l'Académie  le  24  avril  1788. 

2.  Voici  les  lettres  : 

«  Julius  tituli  sancte  Praxedis  Roma',  Alphonsus  tit.  S.  Bal- 
binae  de  la  Gueva^,  fr.  Antonius  tit.  S.  Mariae  Transtyberim 
Barberinus3,  Bernardinus  tit.  S.  Pétri  ad  vincula  Spada-*,  Joh. 
Baptista  tit.  S.  Eusebii  Pamphilius^,  Hieronymus  tit.  S.  Agaetis 
in  Agone  Varospius^,  fr.  Vicentius  tit.  S.  démentis  Maculanus'^, 

1.  Jules  Homa,  mort  ea  1652. 

2.  Alphonse  de  la  Ciieva,  inorl  en  1655. 

3.  Antoine  Barberini,  mort  en  1646. 

4.  Bernard  Spada,  mort  en  1661. 

5.  Jean-Baptiste  Pamphili,  plus  tard  Innocent  X. 

6.  Jérôme  Verospi,  mort  en  1652. 

7.  Vinceat  Maculano,  mort  en  1667. 


ccliv  INTRODUCTION. 

perte  des  parties  disparues  de  ce  registre  ;  on  n'a  plus  qu'un 
vague  espoir  de  les  retrouver  jamais,  car,  en  1781,  l'abbé 

presbiteri,  Franciscus  S.  Laurentii  in  Damaso  Barberinus*,  et 
Martius  S.  Angeli  in  foro  Piscino  Ginettus^  diaconi,  miseratione 
divina  S.  R.  E.  cardinales  in  universa  republica  christiana, 
adversus  hereticam  pravitatem  générales  inquisitores  a  sancta 
sede  apostolica  specialiter  deputati,  dilecto  nobis  in  Ghristo  fratri 
Jo.  Dominico  Reggio,  ordinis  Praedicalorum,  vicario  generali  con- 
gregationis  Sancti  Ludovici  ejusdem  Ordinis,  salutem  in  Domino 
sempiternam. 

«  Gum  nobis  potissimum  curae  sit  ut  fides  catholica  ubique  flo- 
reat  et  augeatur,  atque  omnis  haeretica  pravitas  e  cunctis  mentibus 
depellatur,  nostrae  diligentiae  studium  diligenter  adhibemus  ut 
qui  a  causa  Dominici  gregis  diabolica  fraude  seducantur,  ad  eam, 
aspirante  Deo,  reducantur,  vel,  si  eorum  damnato  proposito  obsti- 
nato  animo  pertinaciter  perseverare  intendant,  ita...  puniantur  ut 
eorum  pena  aliis  transeat  in  exemplum.  Idcirco  ut  haeretica  pra- 
vitas eo  eflicacius  propellatur,  quo  illius  inquisitores  majori  fue- 
rint  auctoritate  suffulti,  te  fratrem  Jo.  Dominicum  Reggium,  de 
cujus  doctrina,  pietate  et  prudentia  plane  confidimus,  auctoritate 
apostolica  nobis  in  hac  parte  commissa  tenore  presentium,  nosirum 
et  apostolice  sedis  in  negotio  inquisitiouis  bujusmodi  in  civitate, 
diocesi  ac  tota  dictione  Tolosana  ac  aliis  locis  solitis  et  consue- 
tis,  Inquisitorem  generalem  creamus,  instituimus  et  deputamus, 
concedentes  tibi  in  praemissis  facultatem  et  potestatem  et  auc- 
loritatem  contra  quoscumque  haereticos  et  a  fide  christiana 
apostatas,  aut  cujusvis  damnatae  heresis  sectatores,  sortilegia 
heresim  sapientia,  seu  de  heresi,  vel  de  apostasia  a  fide  suspec- 
tos,  diviuationes  et  incantationes,  aliaque  diabolica  maleficia,  et 
prestigia  contractantes,  aut  magicas  et  necromanticas  artes  exer- 
centes,  illorumque  credentes,  sequentes,  acceptatores,  fautores  et 
defensores,  vel  eis  opem,  consiiium,  auxilium,  favorem  directe  vel 
indirecte,  publiée  vel  occulte  praestantes,  vel  eorum  hbros  vel 
scripta  legentes  aut  retinentes,  cujuscumque  status,  etiam  regu- 
lari.s  conditionis,  dignitatis  et  praeminentiae  fuerint,  inquirendi 
et  procedendi  ac,  praecedentibus  legitimis  conditiis,  eos  comprc- 
hendendi  seu  capi,  et  comprohcndi,  atque  carceribus  mancipari 

1.  François  Barbcrini,  mort  en  1679. 

2.  Murlini  Ginelli,  mort  en  1071. 


INTRODUCTION.  Cclv 

Magi  sauva  ce  qui  en  restait  des  mains  d'un  libraire  de 
Toulouse  qui  en  recouvrait  des  alphabets.  Mais  que  sont 
devenus  ces  alphabets  ? 

et,  prout  juris  fuerit,  rigoroso  examiai  subjici  et  torqueri  faciendi, 
et  demum,  servatis  servandis,  etiam  per  sententiam  desuper  cano- 
nice  ferendam,  si  inaocentes  seu  non  culpabites  reperti  fuerint,  in 
toto  vel  ab  instantia  judicii  absolvendi  et  libcrandi;  si  vero  cul- 
pabiles  deprehendantur,  juxta  canonicas  sanctiones,  prout  qualitas 
exegerit  excessuum,  condomnaudi  ac  debitis  poenis  coercendi  et 
punieudi,  necnon  procuratorem  liscaiem  et  notarios  publicos, 
aliosque  in  his  necessarios  officiales,  etiam  clericos  saeculares  seu 
quoscumque  ordinura  regulares  deputandi,  ac  eis,  ut  onus  illis 
injunctum,  diligenter  exequantur  et  peragant  in  virtute  sanctae 
obedientiae  praecipiendi  et  injungendi  ac  luaudandi  et,  si  necesse 
fuerit,  aliquem  clericum  etiam  in  sacris  et  praesbiteratus  ordini- 
bus  constitutum  propter  praemissa  degradari,  ad  ejus  actualem 
degradationem  per  quemcumque  cathoiicum  antistitem,  gratiam 
et  communionem  sanctae  sedis  apostolicae  liabentem,  quem  ad  id 
duxeris  deputandum,  nisi  ordinarius  loci  ad  id  requisitus  deputa- 
tionem  hujusmodi  facere  maluerit,  procedendi  et  demum  sic  degra- 
datum  curie  seculari  relinquendi  ;  contradictores  autem  quoslibet 
et  rebelles  ac  tibi  in  praemissis  non  parentes  per  censuras  eccle- 
siasticas  et  poenas  ac  aliis  juris  remediis  opportunis  corapescendi 
atque  in  his  ac  praemissis  omnibus  et  singulis  auxilium  brachii 
secularis  invocandi  et  implorandi  et  ad  veritatis  lucem  redire 
volentes  (si  alias  relapsi  non  sint),  accepta  prius  ab  eis  heresum  et 
errorum  suorum  abjuratione,  publice  vel  privatim,  arbitrio  tuo 
juxta  heresum ,  factorum ,  locorum  et  personarum  qualitatem 
facienda,  prestito  per  eos  juramento  quod  talia  deinceps  non 
committent,  nec  talia  vel  eis  similia  committentibus  seu  illis 
adhaerentibus  opem ,  consilium ,  auxilium  et  favorem  per  se 
vel  alium  seu  alios  praestabunt,  aut  alias  in  forma  ecclesiae 
cousueta,  ab  eisdem  haeresibus  et  erroribus  ac  quibuscumque  sen- 
tentiis,  censuris,  ac  poenis  ecclesiasticis  ac  etiam  temporalibus 
in  quas  praemissorum  causa  et  occasione  qualibet  incurrerant, 
injuncta  inde  eis  pro  modo  culpae  publica  vel,  si  tibi  videbitur, 
privata  penitentia  salutari,  absolvendi  et  in  gremium  Sanctae  Ma- 
tris  Ecclesiae  adraittendi,  recipiendi  et  reconciliandi,  absolutionis 
receptionem  et  reconciliationem  hujusmodi  cum  solemnitatibus  a 
jure  requisitis  faciendi,  ipsosque  sic  absolûtes,  receptos  et  recon- 


cclvj  INTRODUCTION. 

Le  fragment  ne  laisse  pas  de  présenter  un  solide  intérêt  : 
il  fournit  les  renseignements  les  plus  variés;  quelques- 
uns  même  sont  importants  pour  l'histoire  de  la  justice  inqui- 
sitoriale. 

Voici  d'abord  la  date  des  sentences,  rangées  dans  notre 
édition  sous  cinquante-deux  numéros  d'ordre  : 

1244,    26  août,  16. 
1246,    18  mars,  1. 

26  mars,  2. 

11  avril,  4. 
6  mai,  3. 

17  mai,  5. 

25  mai,  6. 

28  mai,  7. 
3  juin,  8. 

10  juin,  9. 

24  juin,  10,  11. 

ciliatos  communioni  sacramentorum  ac  unitati  ûdelium  admit- 
tendi,  omniaque  et  singula  alla  quae  ad  hujusraodi  hoereses  et 
sortilegia,  maleficia,  divinationes  et  incantationes  ac  magicas  seu 
necromanticas  artes  exerçantes  reprimendum  et  radicitus  extir- 
pandum  juxta  juris  ordinem  necessaria  cognoveritis  et  opportuna 
et  quae  ad  officium  inquisitionis  hujusmodi  pertinent  faciendi, 
gerendi,  ordinandi,  exercendi  et  exequendi,  non  obstantibus  in 
contrarium  facientibus  quibuscumque  ;  in  quorum  omnium  et 
singulorum  praemissorum  ûdem  ac  testimonium  inter  litteras  gra- 
tis expeditas  per  infrascriptum  nostrum  et  dictae  sanctae  Inquisi- 
tionis notarium  factas  et  manibus  nostris  suscriptas  sigilli  ejusdem 
S.  Inquisitionis  quo  in  talibus  utimur,  jussimus  et  fecimus  apponi 
et  muniri.  Datum  Romae  in  Congregatione  Generali  S.  Inquisitio- 
nis, nonis  februarii,  Anno  a  Nativitate  Domini  nostri  Jhcsu  Ghristi 
raillesimo  sexcentesimo  quadragosimo  tertio,  pontifîcatus  sanctis- 
simi  Domini  A.  papae  anno  vigesimo.  » 

Au  dos  de  cette  pièce  est  écrit  :  «  Provision  du  Révérend  Père 
Rex  pour  l'Inquisition  de  Toulouse.  » 


INTRODUCTION.  cclvij 

1246,  8  juillet,  12. 
15  juillet,  13. 

27  juillet,  14,  15. 

1247,  11  août,  17. 
18  août,  19. 
22  août,  18. 
25  août,  20. 

1"^'' septembre,  21,  22. 
8  septembre,  23, 

15  septembre,  24. 

29  septembre,  25,  26. 
7  octobre,  27. 

13  octobre,  28. 

20  octobre,  29,  30. 

3  novembre,  31. 

4  novembre,  32. 
10  novembre,  33. 

1248,  24  janvier,  34. 

2  février,  35. 

16  février,  36,  37. 
15  mars,  38. 

22  mars,  39,  40. 
29  mars,  41,  42. 

5  avril,  43. 

24  mai,  44,  45,  46,  47. 

28  mai,  48. 
31  mai,  49. 

14  juin,  50,51,  52. 

On  voit  par  ce  tableau  que  les  sentences  se  suivaient  de 
près.  Les  inquisiteurs  employaient  à  les  préparer  de  longs 
mois,  ou  même  des  années,  et,  quand  ils  en  avaient  un  cer- 

9 


cclviij  INTRODUCTION. 

tain  nombre  de  prêtes,  ils  les  prononçaient  à  des  jours  rap- 
prochés; ils  en  rendaient  habituellement  une  seule  dans  le 
même  «  sermon,  »  quelquefois  deux,  rarement  trois  ou 
quatre.  Par  là,  ils  réussissaient  à  frapper  l'imagination, 
car  le  prononcé  de  la  sentence  revêtait  un  véritable  éclat 
extérieur.  Quarante-trois  de  nos  sentences  furent  rendues 
dans  le  cloître  de  la  grande  abbaye  toulousaine,  Saint-Ser- 
nin*;  deux  dans  l'église  Saint-Sernin 2;  trois  dans  la  mai- 
son abbatiale  de  Saint-Sernin^  ;  une  dans  la  maison  com- 
mune, in  domo  C07nmuni,  de  Toulouse^;  une  dans  l'église 
Saint-Etienne  ou  cathédrale  de  Cahors''  ;  une  à  Escalquens^, 
qui  se  trouve  aux  portes  de  Toulouse . 

Le  plus  souvent,  pour  ne  pas  dire  toujours,  le  peuple  et 
le  clergé  se  rendaient  en  foule  à  ces  assises  solennelles; 
les  procès-verbaux  signalent  leur  présence.  Rien  de  plus 
naturel  que  cette  curiosité,  où  se  mêlait  un  peu  d'inquié- 
tude et  de  passion.  Car  qui  se  fût  alors  désintéressé  de  la 
lutte  engagée  non  entre  l'Église  et  la  conscience,  mais 
entre  l'hérésie  et  l'unité  chrétienne,  qui  était  tout  le  pivot 
de  l'ordre  social?  Parmi  les  témoins  nommés,  on  remarque 
des  personnages  qualifiés  :  l'évêque  de  Toulouse",  l'évêque 
d'Agen^,  le  comte  de  Toulouse^,  déchu  sans  doute,  mais 
encore  puissant,  les  membres  du  chapitre  ou  maison  com- 

1.  No*  1,  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  M,  13,  i-i,  15,  17,  18,  19  (?), 
20,  21,  22,  23,  24,  25,  26, 29,  30,  31,  33,  38,  39,  40,  41,  42,  43, 44, 
45,  46,  47,  48,  49,  50,  51,  52. 

2.  No^  35  et  36. 

3.  N°=>  27,  28  et  37. 

4.  N"  12. 

5.  N°  16. 

6.  N°  32. 

7.  N°^  34,  2. 

8.  N°s  44,  46. 

9.  N"  34. 


INTRODUCTION.  cclix 

mune',  le  bayle  du  comte*  et  de  hauts  seigneurs  ecclésias- 
tiques,  le  prévôt  de  Saint-Etienne  de  Toulouse'\  qui  se 
trouve  à  la  tête  d'une  administration  considérable^  le  pré- 
vôt de  Sainte-Cécile  d'Albi^  l'abbé  de  Montauban^  le 
prieur  de  Saint- Sernin',  le  prieur  de  la  Daurade^  l'official 
de  Toulouse'^  l'archidiacre  de  Villelongue*'*,  l'abbé  d'Idrac", 
le  prieur  de  Lavaur*^  les  consuls  de  Gahors*^  etc.,  etc. 

Plus  d'un  parmi  les  témoins  portait  probablement  inté- 
rêt à  l'un  ou  l'autre  des  accusés.  Nulle  part  cependant 
nous  ne  trouvons  de  témoignage  direct  de  cette  sympa- 
thie. Les  amis  ou  même  les  parents  se  tenaient  à  l'écart, 
ou  du  moins  n'osaient  pas  manifester  leurs  sentiments. 
La  cause  était  mauvaise,  en  effet,  car  non  seulement  les 
inquisiteurs  avaient  fourni  aux  prévenus  les  moyens  de  se 
tirer  d'affaire  en  leur  remettant  la  carta  de  l'accusation  et  en 
les  invitant  à  se  défendre  *^  mais  encore  ils  n'avaient  prononcé 
la  sentence  définitive  qu'après  l'avoir  communiquée  aux  boni 

1.  N»M,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  12,  etc. 

2.  N°  1,  4. 

3.  No  32. 

4.  Voy.  le  Livre  du  "prévôt  que  j'ai  publié  pour  la  première  fois. 
(Paris,  Picard,  1897,  in-40.) 

5.  N°  6. 

6.  N"  5. 

7.  No^  1,  3,  4,  5. 

8.  Nos  1^  2. 

9.  N"  1. 

10.  N°  2. 

11.  N°  13. 

12.  N°  10. 

13.  No  16. 

14.  N°s  5,  36,  48.  —  Cependant,  les  sentences  nous  fournissent 
un  cas  de  condamnation  sur  le  témoignage  unique  des  témoins. 
Mais  les  inquisiteurs  ont  soin  de  dire  qu'il  «  conste  »  du  délit, 
no  46. 


cclx  INTRODUCTION. 

viri^  et  à  de  nombreux  pt^aelati-,  c'est-à-dire  que,  préala- 
blement, ils  avaient  pris  l'avis  des  jurisconsultes  et  des  supé- 
rieurs ecclésiastiques.  Et  si  la  sentence  n'avait  pas  besoin 
de  leur  approbation  pour  être  légalement  valable  et  sortir 
tout  son  effet,  elle  recevait  de  cette  consultation  une  grande 
valeur  morale.  Il  convient  d'ajouter  que  si  les  aveux  faits 
spontanément  pendant  le  temps  de  grâce,  tempus  gratiae, 
adoucissaient  la  rigueur  inquisitoriale^,  le  mensonge,  le 
refus  d'accomplir  une  pénitence  jurée  ou  même  écrite ^  le 
parjure  l'armaient  impitoyablement  contre  ces  relaps  volon- 
taires. La  simple  profession  de  l'hérésie  n'exposait  qu'à  une 
pénitence  assez  douce  comme  étaient  les  pèlerinages  mineurs  ; 
il  en  allait  tout  autrement,  si  l'on  retombait  dans  l'hérésie 
après  l'avoir  abjurée  avec  serment. 

Les  sentences  de  Bernard  de  Caux  et  de  Jean  de  Saint- 
Pierre  peuvent  être,  quant  à  la  pénalité,  distribuées  de  la 
manière  suivante  : 

1**  Condamnation  comme  hérétique,  ipsum  hereticum 
condempnamus  ^.  La  qualification  juridique  d'  «  héré- 
tique »  entraînait  l'excommunication.  Ici  cependant  cette 
conséquence  n'est  pas  énoncée. 

2°  Excommunication^. 

3°  Condamnation  comme  hérétique  avec  sa  double  consé- 
quence, confiscation  des  biens  et  excommunication'^,  ou  seu- 
lement la  confiscation  des  biens^. 

\.  Nos  1^  2,  3,  4,  etc. 

2.  No^  2,  3,  4,  etc. 

3.  Nos  7^  12^  13^  18,  20,  27. 

4.  No  47. 

5.  Nos  44^  47  et  50. 

6.  N"  37. 

7.  Nom,  14,  19,  23,  25,  30,  32,  35. 

8.  N"'  38,  39,  41. 


INÏIIODUCTION.  cclxj 

4°  Condamnation  comme  relaps;  peine,  la  prison  per- 
pétuelle*. 

S**  Sentence  de  réintégration  dans  l'unité  de  l'Église  (ad 
ecclesiasticam  unitatem),  avec  injonction  de  pénitence,  la 
prison  perpétuelle^. 

6"  Sentence  relevant  de  l'excommunication  et  prononçant 
la  réintégration  dans  l'unité  de  l'Eglise,  moyennant  une 
pénitence  qui  est  la  prison  perpétuelle  ^  ou  la  prison  «  quan- 
diu  videbitur  Ecclesie  expedire^  »  la  prison  pour  quinze 
ans^,  la  prison  pour  dix  ans^. 

T  Deux  sentences  méritent  d'être  spécialement  signalées 
à  cause  des  particularités  qu'elles  présentent.  La  veuve  de 
Bernard  de  la  Tour,  de  Toulouse,  religieuse  du  couvent  de 
Lespinasse  (Haute-Garonne),  retombée  dans  l'hérésie,  avait 
été  enfermée  dans  une  chambrette  séparée  «  in  aliqua  came- 
rula  separata,  »  de  telle  façon  qu'elle  ne  pût  voir  personne 
ni  rien  recevoir  du  couvent,  si  ce  n'est  par  une  communica- 
tion extérieure.  Les  inquisiteurs  firent  à  la  prieure  de  Les- 
pinasse «  mandement  »  d'y  pourvoir  :  «  Mandamus  priorisse 
de  Lespinassa  quod  sibi  juxta  predictum  modum  faciat  pro- 
videri^  »  —  Alaman  de  Roaix,  précédemment  condamné 
comme  hérétique  par  les  deux  inquisiteurs  Etienne  et  Wil- 
lem Arnaud,  est  depuis  six  ans  sous  le  coup  de  cette  con- 
damnation ;  injonction  lui  est  faite  de  commencer  le  jour 
même  sa  prison,  qui  sera  perpétuelle.  En  même  temps,  les 

1.  No  22. 

2.  No  49. 

3.  No^  2,  3,  4,  5,  6,  7,  8,  9,  10,  12,  13,  15,  16,  17,  18,  20,  21,  24, 
26,  27,  29,  30,  33,  40,  42,  43,  48. 

4.  N°  2. 

5.  No  2. 

6.  No  2. 

7.  Non. 


cclxij  INTRODUCTION. 

inquisiteurs  l'obligent  à  servir  à  Raymond  Scriptor  une 
pension  annuelle  de  cinquante  sous  toisas  pour  la  nourri- 
ture et  le  vêtement,  à  satisfaire  les  Hospitaliers  de  Saint- 
Jean  de  toute  rapine,  de  tous  dommages  et  injures*. 

Ainsi  les  inquisiteurs  venaient  de  juger  au  civil,  ce  qui 
laisse  entendre  qu'il  y  avait  eu  une  poursuite  en  dommages 
et  intérêts.  Des  sentences  de  ce  genre  se  présentent  rare- 
ment dans  l'histoire  de  l'Inquisition.  J'en  puis  dire  autant 
pour  celle  qui  frappa  la  religieuse  de  Lespinasse;  mais 
elle  me  cause  moins  de  surprise,  car  cette  religieuse,  bien 
qu'hérétique,  ne  cessait  d'appartenir  au  monastère,  dont 
elle  ne  pouvait  être  enlevée;  cette  situation  entraînait 
pour  la  prieure  l'obligation  de  pourvoir  à  l'entretien  de  la 
prisonnière. 

8"  Il  faut  noter  une  disposition  humaine,  qui  était  pour  le 
moment  un  adoucissement  apporté  à  la  pénitence  ou  à  la 
peine.  Raymond  Sabatier  fut,  avec  cinq  autres  hérétiques, 
relevé  de  l'excommunication,  le  6  mai  1246;  mais,  pour 
expier  ses  méfaits,  il  se  vit,  comme  les  cinq  autres,  con- 
damné à  la  prison  perpétuelle.  Seulement  son  père  était 
malade;  il  fut  autorisé  à  rester  auprès  de  lui  pour  lui  donner 
les  soins  nécessaires,  car  celui-ci  était  «  catholicus  et  pau- 
per  ;  »  il  dut  seulement  revêtir  la  manta  noire  avec  la  croix 
sur  tout  l'habit'-.  Simple  précaution,  ou  mieux  encore  signa- 
lement significatif  pour  chacun  ;  on  devait  l'éviter.  Cette  dis- 
position, qui  étonne,  fait  assez  entendre  que  la  prison  était 
})lutôt  un  moyen  d'isoler  le  mal  et  d'en  préserver  la  popula- 
tion saine.  D'ailleurs  le  manuscrit  de  Clermont  nous  offrira 
de  nombreux  exemples  d'adoucissements  de  peine,  desquels 

1.  No  34. 

2.  N»  3. 


INTRODUCTION.  cclxiij 

il  deviendra  possible  de  dégager  une  doctrine  juridique  et 
pénale. 

Il  est  probable  qu'à  la  date  où  nous  sommes  les  inquisi- 
teurs n'avaient  pas  de  prison  à  eux^  Les  prisons  com- 
munes, ecclésiastiques  ou  civiles,  étaient  mises  à  leur  dis- 
position. Les  sentences  de  Bernard  de  Caux  et  de  Jean  de 
Saint-Pierre  ne  fournissent  qu'une  seule  indication  à  cet 
égard,  c'est  quand  elles  nomment  la  prison  de  Saint-Etienne 
de  Toulouse,  intret  domum  carceris  apud  Sanctum 
Stephanum^. 

Les  hérétiques  condamnés  dans  les  sentences  du  manu- 
scrit 9992  s'élèvent  au  nombre  de  cent  quatre-vingt-dix, 
sauf  erreur;  ce  qui  revient  à  dire  que  nous  y  trouvons  cent 
quatre-vingt-dix  condamnations.  Elles  se  distribuent  de  la 
manière  suivante  : 

Sentence 


1 

2 

condamnations 

2 

33 

— 

3 

6 

— 

4 

18 

— 

5 

5 

— 

6 

2 

— 

7 

8 

— 

8 

5 

— 

9 

11 

— 

10 

4 

— 

11 

1 

__ 

1 .  Voy.  le  mandemeat  de  saint  Louis  au  sénéchal  de  Carcas- 
sonne  d'avoir  à  mettre  des  prisons  à  la  disposition  des  inquisiteurs 
[Hist.  gin.  de  Languedoc,  VIII,  1206).  Peut-être  cependant  cons- 
truisit-on des  prisons  pour  eux  à  Garcassonne  [Ibid.,  1409,  lilO). 
Plus  haut,  p.  ccxxiv,  ccxxv,  ccxxvij. 

2.  No  34. 


cclxiv 

INTRODUCTION 

Sentence 

12 

-,     .    .       4 

condamnations 

13 

6 

— 

— 

14 

3 

— 

15 

-     4 

— 

— 

16 

1 

— 

17 

2 

— 

— 

18 

8 

— 

— 

19 

4 

— 

— 

20 

9 

— 

— 

21 

3 

— 

— 

22 

1 

— 

^— 

23 

2 

— 

— 

24 

2 

— 

25 

2 

— 

— 

26 

2 

— 

— 

27 

1 

— 

— 

28 

1 

— 

— 

29 

— 

— 

30 

2 

— 

31 

1 

— 

— • 

32 

1 

— 

— 

33 

1 

— 

34 

1 

— 

— 

35 

1 

— 

— - 

36 

1 

— 

— 

37 

1 

— 

— 

38 

4 

— 

— 

39 

5 

— 

-^ 

40 

3 

— 

'    — 

41 

3 

— 

— 

42 

1 

— 

^^^^ 

43 

1 

— 

Sentence 


INTRODUCTION 

• 

44 

conda 

mnation 

45 

— 

46 

47 

— 

48 

49 

— 

50 

— 

51 

— 

52 

^^^ 

cclxv 


Je  ne  m'arrêterai  plus  maintenant  qu'à  quelques  indica- 
tions d'ailleurs  très  rapides. 

Parmi  les  condamnés  nous  relevons  les  grands  noms  des 
Alamans,  de  Roaix,  de  Roqueville,  de  Latour,  de  Beau- 
fort,  de  Unaud,  du  seigneur  de  Taravel,  de  Pons  de  Game- 
ville,  d'Auger  de  Verfeil,  chevalier,  de  plusieurs  femmes, 
magnifiquement  alliés  avec  les  Villeneuve,  les  Rosengue  ou 
Rosergue,  les  Mons,  etc. 

Nous  voyons  les  hérétiques  s'évader  de  prison*  ou  s'en- 
fuir de  Toulouse 2. 

Ils  rachètent  leurs  prisonniers^;  ils  obtiennent  que  tel  qui 
a  été  pris  soit  délivré,  moyennant  la  modique  somme  de  deux 
sous^.  Ils  font  des  levées  de,  deniers^;  ils  se  promettent 
mutuellement  de  ne  rien  révéler  aux  inquisiteurs^.  Ils  se 
font  accompagner  en  Lombardie',  qui  reste  le  centre  de  la 
vie  hérétique.  Ils  ont  et  distribuent  des  encennia^;  ils 

1.  N°  38. 

2.  N»  47. 

3.  N°  4. 

4.  No  35. 

5.  N°  4. 

6.  N°  7  par  exemple. 

7.  N°  12. 

8.  N»  8. 


cclxvj  INTRODUCTION. 

reçoivent  des  legs^  «  L'adoration  »  hérétique  se  fait  non 
seulement  flexis  genibus,  pratique  universelle,  mais  encore 
prostratis  in  terram  manibus^,  cérémonial  très  rare. 

Nous  rencontrons  les  inquisiteurs  à  Saint-Félix  de  Cara- 
raan  (Haute-Garonne) 3,  et  nous  retenons  la  îovmvXe  ad  uni- 
tatem  Ecclesie  redire,  qui  revient  si  souvent  :  elle  prouve, 
à  sa  manière,  l'unité  de  l'Eglise  étant  alors  la  loi  et  comme 
le  premier  article  du  pacte  social,  que  les  inquisiteurs  ne 
poursuivaient  pas  des  faits  de  simple  conscience. 

Des  cinquante-deux  sentences  de  Bernard  de  Gaux  et  de 
Jean  de  Saint-Pierre  une  a  été  publiée,  mais  assez  mal, 
par  Dumège^;  c'est  celle  qui  est  placée  sous  le  n°  48. 
Deux  autres  se  trouvent  dans  le  Mémoire  historique  sur 
l'Inquisition  de  Toulouse  de  l'abbé  Magi^  :  ce  sont  les 
j^os  j^|6  qi  4g7^  L'abbé  Magi  donna  encore  les  extraits  qui 
convenaient  à  son  travail,  mais  avec  plus  d'une  fausse  lec- 
ture, par  exemple  Cancio  pour  Caucio  [Bernardus  de 
Caucio).  M.  Ch.  Molinier  a  réédité  le  n°  11  ^  et  fait  de  même 
quelques  courtes  citations  dans  l'étude  du  ms.  qui  contient 
les  sentences^. 

•1.  No  48. 

2.  No  48. 

3.  No  48. 

4.  Dans  son  édition  de  V Histoire  générale  de  Languedoc,  t.  VI, 
Preuves  des  additions  et  des  notes,  p.  104.  Toulouse,  Paya,  1843, 
grand  10-8°. 

5.  T.  IV  des  Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  de  Toulouse. 

6.  Ibid.,  p.  21,  note  2. 

7.  Ibid.,  p.  32,  33,  34. 

8.  L'Inquisition  dans  le  midi  de  la  France,  p.  71,  note  2. 

9.  Ibid.,  p.  56  et  suiv. 


INTRODUCTION.  CClxvij 

II.  DÉPOSiTroNS  coxtrh;  Pierrk  Garcias,  dd  Bodrgdet-Nad, 

DE  Toulouse,  ^247. 

Pierre  Garcias,  du  Bourguet-Nau,  de  Toulouse,  dont  le 
frère  était  religieux  du  couvent  des  frères  Mineurs  de  la  ville, 
professait  publiquement  l'hérésie.  Fréquentant  beaucoup 
dans  ce  couvent,  il  ne  craignait  pas  d'y  soutenir  des  doc- 
trines fortement  dualistes.  Il  finit  par  être  poursuivi,  et  })lu- 
sieurs  frères  Mineurs  furent  appelés  à  témoigner  de  ce  qu'ils 
savaient  ou  avaient  entendu.  Ce  qu'ils  dirent  est  assez 
piquant  :  ils  mettent  sous  nos  yeux  l'état  du  néo-dualisme 
à  Toulouse  au  milieu  du  xiii"  siècle.  L'on  verra  combien 
on  s'y  passionnait.  Il  faut  ajouter  que,  si  les  frères  Mineurs 
se  montraient  plus  tolérants  que  les  frères  Prêcheurs,  ce 
fut  une  divergence  qui  devint  une  cause  d'animosité,  et,  plus 
tard,  de  rivalité  acharnée  entre  les  deux  ordres. 

Il  m'a  semblé  que  ces  dépositions  avaient  ici  leur  place. 
Nous  ne  les  avons,  à  la  vérité,  que  d'après  la  copie  de  Doat. 
Elle  n'est  pas  cependant  tellement  défectueuse  qu'on  ne  puisse 
s'y  fier.  On  s'est  contenté  de  ramener  le  texte  à  l'orthographe 
du  xiii'' siècle.  C'est  avec  la  plus  grande  discrétion  et  la  plus 
sévère  prudence  que  je  me  suis  décidé  à  admettre  ici  ce  texte 
de  la  fameuse  collection  languedocienne,  dont  tout  le  monde 
dit  du  mal  tout  en  l'utilisant.  J'espère  qu'on  ne  me  le  repro- 
chera pas, 

III.  Le  registre  du  notaire  ou  greffier  de  l'Inquisition 

DE  Carcassonne,  ^  249-1258. 

Ce  registre  d'une  extrême  importance  n'est  autre  aujour- 
d'hui que  le  manuscrit  160  de  la  bibliothèque  de  Clermont- 
Ferrand  (papier,  185mill.  Xl33  raill.,  reliure  moderne, 


cclxviij  INTRODUCTION.  ' 

écriture  très  cursive).  C'est  la  propre  minute  du  notaire  ou 
du  scribe,  prise  au  moment,  et  devant  servir  à  la  rédaction 
des  actes.  On  y  reconnaît  facilement  plusieurs  mains,  les 
blancs  laissés  pour  recevoir  les  adjonctions  postérieures 
ayant  été  garnis  à  différents  moments  ;  ou  même,  le  blanc 
ne  suffisant  pas,  le  complément  de  l'acte  ou  de  la  procédure 
a  été  rejeté  à  trois,  quatre  ou  cinq  folios  plus  bas,  où  il  se 
trouve. 

Ce  registre  comprend  deux  parties,  qui  se  distinguent  même 
à  première  vue;  car,  les  cahiers  ayant  été  renversés,  la 
première  est  dans  un  sens  différent  par  rapport  à  la  seconde. 
Il  convient  donc  de  les  présenter  chacune  séparément. 

Première  partie.  —  La  première  partie  du  manuscrit 
est  numérotée  de  1  à  44  ;  les  quarante  premiers  feuillets  seuls 
sont  écrits.  Ils  contiennent  deux  cent  soixante-dix-huit 
articles,  en  comptant  les  Ms  et  les  ter.  Chaque  article  porte 
sa  date  ;  ce  qui  nous  permet  d'en  établir  l'ordre  chronolo- 
gique de  la  manière  suivante  : 

1249,  20  avril,  n°  53  ter. 

1250,  n^SS. 
1250  (n.  st.),  17  mars,  n*^^  3,  4,  5. 

—  —      22  mars,  n"^  8,  9. 

—  —      24  mars,  n"'  6,  7. 
1250,  26mars,  n"MO,  li. 

—  16  avril,  n"  14. 

—  14  mai,  n»  24. 

—  7  juin,  n°  15. 

—  13juin,  n«16. 

—  17  juin,  no  23. 

—  20  juin,  n<«  12,  13. 

—  4  juillet,  n"  20. 


INTRODUCTION.  cclxix 

1250,  15  juillet,  n°  21. 

—  9  août,  n»  22. 

—  15  août,  n°  25. 
_  20  août,  n"  17. 

—  21  août,  n°  18. 

—  24  août,  n°  19. 

—  l*""  septembre,  n°  26. 

—  2  septembre,  n"  53  bis. 

—  8  septembre,  n"  27. 

—  11  septembre,  n''  28. 

—  13  septembre,  n°  29. 

—  l*""  octobre,  n"  53  quater. 

—  14  octobre,  n°  30. 

—  8  novembre,  n'^'  41,  41  Us. 

—  12  novembre,  u°  31 . 

—  15  novembre,  n°*  32,  33,  35. 

—  23  novembre,  n°  34. 

—  30  novembre,  n°  36. 

—  3  décembre,  n"^*  39,  40,  40  Us. 

—  5  décembre,  n«^  37,  38,  39. 

—  10  décembre,  n"  42. 
_  12  décembre,  n°  43. 
14  décembre,  n''  44. 

—  17  décembre,  n°«  40  ter,  41  ter. 
_  20  décembre,  n°«  45,  46,  47. 

—  21  décembre,  n°  48. 

_  24  décembre,  n°'  49,  50. 
1251  (n.  st.),  3  janvier,  n°51. 

_  —       17  février,  n"  54. 

—  —      28  février,  n°  55. 
—      7  mars,  n"  56. 

—      8  mars,  n""  57,  58. 


cclxx  INTRODUCTION. 

1250  (n.  st.),  9  mars,  n''  59,  60. 

1251,  30  mars,  n^  61. 

_  3  avril,  n°^  62,  63. 

—  9  mai,  n"  64.  '■       ■ 

—  12  mai,  n"  65. 

—  20  mai,  n°  66. 

—  15  juin,  11°  67. 

—  4  septembre,  n°  68. 

—  5  septembre,  n°  69. 

—  8  septembre,  n°^  70,  71,  72. 

—  9  septembre,  n°'  73,  74. 

—  11  septembre,  n°  75. 

—  16  septembre,  n"  76. 

—  2  octobre,  n"'  77,  78. 

_  5  octobre,  n"^  79,  80,  81. 

—  27  septembre,  n*''  82,  83. 

—  29  septembre,  n°  84. 

_  6  octobre,  n°^  85,  86,  88. 

_  9  octobre,  n'"  87,  89. 

—  14  octobre,  n°  90. 

—  20  octobre,  no  91. 

_  28  octobre,  n"^  92,  93. 

—  2  novembre,  n°  94. 

—  8  novembre,  n''  95. 

—  9  novembre,  n"^  96,  97,  98. 

—  17  novembre,  n"  99. 
20  novembre,  n"  100. 

—  23  novembre,  n"  101. 
26  novembre,  n"  103. 

—  29  novembre,  n"  104. 

—  3  décembre,  n"^  102,  105,  106. 

—  5  décembre,  u"  107. 


INTRODUCTION.  cclxxj 

1251,  14  décembre,  n°  108. 

—  15  décembre,  n°  109. 
1252  (n.  st.),  16  janvier,  n"  110. 

—  —       19  janvier,  n°  111. 

—  —      21  janvier,  n"  114. 

—  —      22  janvier,  n°  112. 
_  _      23  janvier,  n"  113. 

—  —       28  janvier,  n"  115. 

—  —       2  février,  n°  116. 

—  —      6  février,  n"  117. 

—  —      9  février,  n°^  118,  119. 

—  —       10  février,  n''^  120,  121. 

—  —      23  février,  n«^  122,  123. 

—  —      24  février,  n°'  123,  124. 

—  —       1"'"  mars,  n"*  125. 

—  —       9  mars,  n°  126. 

—  —       11  mars,  n*' 127. 

—  —       15  mars,  n"  128. 

1252,  28  mars,  n'^^  129,  130. 

—  14  avril,  n"  131. 

—  15  avril,  n"  132. 

—  17  avril,  n°  133. 

—  19  avril,  n°  134. 

—  22  avril,  n°^  135,  136. 

—  25  avril,  n"^  137, 138, 139, 140, 141, 142. 

—  27  avril,  n°  143. 

—  22  mai,  n°  144. 

—  14  juin,  n"  146. 

—  17  juin,  n«  147. 

—  18  août,  u°  148. 

—  25  août,  n'^  149. 

—  26  août,  nM50. 


cclxxij  INTRODUCTION. 

1252,  3  septembre,  n"'  150  Us,  151,  152. 

—  2  octobre,  n"  153. 

—  -         9  octobre,  n°  154. 

—  11  octobre,  n"^  155,  156,  157. 

—  30  octobre,  n°  161. 

—  6  novembre,  n°  158. 

—  9  novembre,  n°  159. 

—  11  novembre,  n°  160. 

—  23  décembre,  n"  162. 

1253  (n.  st.),  3  mars,  n"  163. 

—  —       7  mars,  n"  164. 

—  —      8  mars,  n°  165. 

—  —       13  mars,  n"  166. 
—       18  mars,  n°  167. 

—  —       19  mars,  n°  168. 

—  —       21  mars,  n°  169. 

1253,  29  mars,  n^^^  170,  171. 

—  l^""  avril,  n°  172. 

—  12  avril,  n°  173. 

—  16  avril,  n°  175. 

—  17  avril,  nM74. 

—  14  juin,  n°  169  Ms. 

—  5  août,  n°  176. 

—  17  août,  n"^  177,  178. 

—  2  septembre,  n"  179. 

—  30  septembre,  n"  180. 

—  12  octobre,  n"'  181  à  186. 

—  19  octobre,  n"'  187,  188. 

—  20  octobre,  nM89. 

—  5  novembre,  n''  190,  191,  192,  193. 

—  20  novembre,  n"'  194,  195. 

1254  (n.  st.),  15  janvier,  n"'  196,  197. 


INTRODUCTION.  cckxiij 

1254,  5  avril,  ii°  198. 

—  9  avril,  n"  199. 

—  2  mai,  n°  200. 

—  16  juin,  n'' 202. 

—  l^' juillet,  n»  201. 

—  29  octobre,  n"  204. 

—  1"'  novembre,  n*»  203. 

—  2  novembre,  n°  205. 

—  4  novembre,  n"^  206,  207. 

—  18  novembre,  n°  208. 

—  19  novembre,  n"  209. 

—  17  décembre,  n°'  201  bis,  210. 

1255  (n.  st.),  5  janvier,  n°211. 

—  —       7  janvier,  n°  212. 

—  —       19  janvier,  n*'  213. 

—  —       19  février,  n°  214. 

—  —       18  mars,  n°  215. 

—  —      20  mars,  n°  216. 

1255,  28  avril,  n«»  217,  218. 

—  27  mai,  n°  219. 

—  2  juin,  n"  220. 

—  13  août,  n°  221. 

—  21  août,  n°  222. 

—  17  octobre,  n°  223. 

—  20  novembre,  n°  224, 

1256  (n.  st.),  19  février,  n"  225. 

—  —      23  février,  n''  226. 

—  —       7  mars,  n"  226  bis. 

—  —       11  mars,  n"  227. 

—  —      24  mars,  n°  145. 

1256,  28  mars,  n"  228. 

—  6  avril,  n''  229. 


Cclxxiv  INTRODUCTION. 

1256,  10  avril,  n"  230.  ■ 

—  18  avril,  11°  231.      .      • 

—  19  avril,  n"  232. 

—  21  avril,  n*^  233.      , 

—  2  juin,  n'»  234. 

—  9  juin,  n°^  235,  236,  237,  238,  239. 

—  16  juin,  n»  241. 

—  23  juin,  n»  242. 

—  24  juin,  n°  243. 

—  27juin,  n°244.      - 

—  9  juillet,  n°  240. 

—  16  juiUet,  n°  245. 

—  15  novembre,  n"  246. 

1257,  9  septembre,  n°  247. 

—  19  [septembre  ?],  n"  248. 
1258  (n.  st.),  23  janvier,  n"^^  249,  250. 

—  —  24  janvier,  n»^  251  à  258. 

—  —  27  janvier,  n°  263. 

—  —  30  janvier,  n"  259. 

—  —  31  janvier,  n"^  260,  261. 

—  —  5  février,  n°  262. 

C'est  à  Carcassonne  que  la  plupart  de  ces  nombreux  actes 
ont  été  passés.  Le  lieu  n'est  pas  exprimé  cependant;  mais 
cela  résulte  de  Yxictum  :  Actum  fuit  hoc  in  presencia 
dojnini  episcopi  C arcassonensis ,  in  presencia  magistrH 
Pétri,  offîcialis  C arcassonensis ,  et  aussi  de  la  situation 
sociale  des  témoins,  chanoines  de  Carcassonne,  curé  de  Saint- 
Vincent  de  Carcassonne,  geôlier  de  la  prison  épiscopale, 
enfin  de  ce  fait  que,  dans  un  grand  nombre  d'actes,  on  four- 
nit une  caution  pécuniaire  pour  obtenir  la  sortie  de  la  pri- 
son de  Carcassonne  en  faveur  de  tel  ou  tel  prisonnier.  Les 


INTRODUCTION.  cclxxv 

actes  sont  rédigés  sur  place,  à  Garcassonne,  par  consé- 
quent, s'il  n'est  pas  fait  mention  d'un  autre  lieu.  D'ailleurs 
Garcassonne  apparaît  quelquefois  '  et  aucun  autre  lieu  n'est 
nommé  dans  VActum.  Les  notaires  sont  Boraassip  [Bonus 
mancipius)'  et  P.  Aribert  (P.  AriberHy.  A  coup  sûr, 
le  registre  que  nous  étudions  provient  directement  d'eux. 

La  prison  des  condamnés  était  la  prison  même  de  l'évêque  ; 
par  exemple  Pierre  Benoît,  Raymond  Roquefère,  G.  Pages 
et  P.  de  Tornadors,  de  la  Tourette^  se  portent  caution  pour 
Guillaume  Saleg,  delà  Tourette,  capto  in  carcere  domini 
episcopi^.  Deux  geôliers  sont  nommés  :  ce  sont  Brun  [Bru- 
nus),  custos  immuratorwn^,  et  Raymond,  carcerarius'' . 

Mais  ce  qui  donne  un  grand  intérêt  à  ce  registre,  c'est 
qu'il  nous  renseigne  sur  les  juges.  D'abord,  il  faut  faire 
remarquer  que  nous  ne  trouvons  parmi  eux  ni  les  frères 
Prêcheurs  ni  les  frères  Mineurs  ;  il  n'y  a  que  des  membres 
du  clergé  séculier.  La  chose  vaut  la  peine  d'être  notée. 
Ensuite  —  à  tout  seigneur  tout  honneur  —  le  premier  juge 
apparaissant  ici  est  l'évêque  de  Garcassonne®,  et  cela  explique 
que  l'action  en  justice  ne  s'étende  point  au  delà  des  limites 
mêmes  de  ce  diocèse  et  que  nous  trouvions  les  condamnés 
dans  la  prison  épiscopale. 

Entre  les  dates  extrêmes  du  registre,  1249-1258,  Gar- 
cassonne eut  deux  évêques,  Guillaume  Arnaud  (1248-1255) 
et  Guillaume  Radulphe(i?ac^w//M5)  (1255-1264).  D'après  le 

1.  N°MO,  150  bis,  203. 

2.  N°5  8,  9,  11,  etc. 

3.  Nos  26,  27,  28,  29,  30,  etc. 

4.  Aude. 

5.  N»  89. 

6.  Nos  27,  29. 

7.  No  48. 

8.  Nos  I  à  76  notamment. 


cclxxvj  INTRODUCTION. 

chanoine  de  Vie*,  le  premier  serait  mort  le  4  septembre  1255  : 
«  His  peractis  moritur  Guillelmus  Arnaldi,  episcopus  Gar- 
cassojiensis,  4  die  septembris  anno  Christi  1255,  prout  fidem 
facit  vêtus  Martyrologium  vel  Necrologiura  ecclesiae  Gar- 
cassonensis.  »  Date  fausse,  c'est  avant  le  11  avril  précé- 
dent qu'il  était  mort  2.  Il  resta  donc  étranger  aux  actes 
survenus  après  cette  date.  Quant  aux  actes  antérieurs,  il 
apparaît  seul  comme  juge  dans  les  soixante-seize  premiers 
et  dans  quelques-uns  seulement  des  suivants;  car,  à  partir 
du  2  octobre  1251,  les  inquisiteurs,  nous  verrons  lesquels, 
agissent  pour  leur  compte.  G'est  donc  du  mois  d'avril  1249 
au  mois  de  septembre  1251  que  Guillaume  Arnaud  a  montré 
le  plus  d'activité  dans  l'office  de  juge  ;  il  joue  alors  à  Gar- 
cassonne  le  premier  rôle.  Il  est  en  effet  juge  ordinaire;  c'est 
à  ce  titre  qu'il  poursuit  ;  ce  qui  le  prouve,  c'est  que  le  pape 
l'a  délégué  pour  l'affaire  de  Raymond  de  Niort,  qui  s'était 
rendu  à  Rome  ^. 

Si  nous  en  croyons  de  Vic'%  Guillaume  Radulphe  lui 
aurait  succédé  l'année  même  de  sa  mort.  Il  aurait  donc  été 
élu  tout  de  suite.  Après  le  21  août  1255,  il  y  a  interruption 
dans  les  actes,  qui  reprennent  le  17  octobre  suivant.  Il  est 
vraisemblable  qu'à  cette  seconde  date  Guillaume  Radulphe 
était  intronisé.  Mais  il  n'apparaît  dans  aucun  des  actes  sui- 
vants, qui  vont  du  17  octobre  1255  au  5  février  1258 

\.  Chronicon  historicum  episcoporum  ac  reriim  memorabilium 
ecclesiae  Carcassonis,  p.  105.  Précédemment,  cet  évêque  était 
archidiacre  mineur  du  chapitre  de  Garcassonne.  Voy.  Mahul, 
Cartulaire  et  archives  des  communes  de  l'arrondissement  de  Garcas- 
sonne, t.  Y,  417,  où  l'on  voit  réédité  le  sceau  de  cet  évoque.  Cet 
évoque  appartenait  à  la  famille  noble  de  la  Tour  (n»  230). 

2.  V.  la  seconde  partie,  u°  LI. 

3.  N°51. 

4.  Ibid.,  p.  105. 


INTRODUCTION.  Cclxxvij 

(n.  st.).  Les  inquisiteurs  seuls  y  sont  désignés,  dans  des  for- 
mules générales  d'ailleurs.  Il  est  donc  vraisemblable  que 
Guillaume  Radulphe  ne  continua  pas  la  tradition  de  son 
prédécesseur,  et  qu'il  se  borna  à  proroger  les  pouvoirs  des 
inquisiteurs  pour  les  affaires  engagées.  Il  apparaîtra  sans 
doute  une  fois  ou  deux  dans  la  seconde  partie  du  registre  ^  ; 
mais  ce  sera  exceptionnel.  Aussi  bien,  l'état  du  registre, 
où  des  feuillets  blancs  attendaient  la  suite,  montre  bien 
que  la  cour  épiscopale  laissa,  après  1258,  aux  inquisiteurs 
dominicains  tout  le  poids  de  la  poursuite,  dévolue  précé- 
demment aux  inquisiteurs  épiscopaux,  qui  agissaient  avec 
l'évêque^ 

Ces  inquisiteurs  épiscopaux  s'appelaient  Radulphe,  Ray- 
mond David  et  P.  Aribert^.  Ils  ne  nous  sont  d'ailleurs  con- 
nus que  par  leurs  fonctions  de  juges  délégués  épiscopaux, 
à  moins  qu'il  ne  faille  voir  dans  Radulphe  l'évêque  lui- 
même,  dans  Raymond  David  le  curé  de  Saint- Vincent  du 
même  nom^,  et  dans  P.  Aribert  le  notaire  lui-même^;  ces 
trois  identifications  sont  admissibles;  mais  on  ne  peut  rien 

1.  No  26. 

2.  L'évêque  Guillaume  Radulphe  est  celui  dont  on  voit  le 
magnifique  tombeau  dans  la  chapelle  adossée  au  flanc  sud  de 
Saint-Nazaire  de  la  Cité.  On  y  lit  l'inscription  suivante  : 

-|-  TITVLVS.  MONVMENTI.  TENERABILIS,  PATRIS.  GVILLELMI.  RADCLPHI. 
DEI.  GRATIi.  CARCASSO.XENSIS.   EPISCOPI.  QVI.   PRESETEM.  CAPELL 

AM.  CONSTRVXIT.  ET.  IX.  EA.  SACERDOTEM.  INSTITVIT.  SEOrP.  AVTEM. 
IN.   EPISCOPATV.    AJNNIS.  XI.  DIEBVS.   XXV.  ET.  DEFICIENS. 

OBIIT.  I.\.  SENECTVTE.  BONA,  ET.  MISERICORDIA.  VBERI.  AN\0.  DOMI 
NI.  MCCLXVI.  VI.  FERIA.  KAL.  OCTOB.  HOKA.  VESPLRTINA. 

3.  N°  77  et  suiv.,  n°  89  et  suiv. 

4.  N"  23.  M.  Gh.  Molinier  [l Inquisition  dans  le  midi  de  la  France, 
p.  279)  l'appelle  à  tort  Déodat.  Le  sigle  dd  =  David. 

5.  P.  Aribert  est  qualifié  Inqiiisitor  in  dyocesi  Carcassonensi . 


cclxxviij  INTRODUCTION. 

assurer.  Il  est  du  moins  certain  que  les  trois  inquisiteurs 
n'appartenaient  à  aucun  ordre  religieux;  autrement,  cha- 
cun eût  été  appelé  frater,  tandis  qu'ils  sont  qualifiés  chacun 
du  titre  de  magister  '  ;  ce  qui  fait  penser  avec  juste  raison 
qu'ils  étaient  gradués  en  théologie  ou  en  droit  canon  et 
qu'ils  appartenaient  au  clergé  séculier  du  diocèse  de  Car- 
cassonne.  Dans  nos  actes,  quand  ils  sont  nommés,  ils 
agissent  tantôt  deux  ensemble ^  tantôt  séparément-^.  Le 
protocole  :  promisit  obedire  mandatis  Inquisitorum, 
qui  revient  si  souvent,  désigne  un  engagement  à  l'égard  de 
chacun  d'eux,  conjointement  ou  séparément,  avec  cette 
restriction  qu'il  n'y  eut  pas  trois  inquisiteurs  épiscopaux 
exerçant  en  même  temps  l'office  déjuge;  la  délégation  était 
donnée  à  deux  juges.  Et,  en  effet,  P.  Arihert  apparaît  quand 
Radulphe  disparaît'^. 

Les  actes  qu'ils  ont  laissés  et  qui  sont  contenus  dans  le 
manuscrit  de  Clermont-Ferrand  ont  une  extrême  importance 
pour  l'étude  de  la  procédure  et  de  la  pénalité  inquisitoriale. 
Cependant  ce  n'est  pas  ici  le  lieu  d'en  exposer  les  règles, 
ce  qu'il  serait  aisé  de  faire  par  le  rapprochement  et  la  com- 
paraison du  registre  du  notaire  de  l'Inquisition  de  Careas- 
sonne  avec  les  traités  spéciaux  ou  généraux.  Il  suffira, 
au  surplus,  pour  faire  connaître  la  nature  de  ces  actes,  de 
les  présenter  dans  un  classement  méthodique;  du  même 
coup  on  en  verra  l'intérêt. 

La   plupart  sont  des  cautions  pécuniaires  données  et 

1.  N"'  150  bis,  163,  173,  216,  230,  etc. 

2.  N»^  111,  IbO  bis,  163,  173. 

3.  N"^  123,  124,  135,  148,  150,  153,  169,  216,  230. 

4.  Ces  inquisiteurs  ont  été  inconnus  de  Bouges,  Histoire  ecclé- 
siastique et  civile  de  la  ville  et  diocèse  de  Carcassonne,  p.  470-471. 
In-4°,  Paris,  1741. 


INTRODUCTION.  cclxxix 

garanties  par  des  tiers  en  faveur  d'un  accusé  ou  d'un  pri- 
sonnier; et  cela  dans  plusieurs  cas. 

L'accusé,  par  exemple,  s'engage  à  obéir  aux  mandements 
de  l'évêque  ou  des  inquisiteurs  :  il  se  rendra  au  jour,  ou 
aux  jours  qui  seront  fixés,  pour  entendre  la  sentence  ou 
recevoir  la  pénitence*;  moyennant  caution,  il  est  libre. 
Un  autre  promet  de  revenir  à  la  simple  monition  de 
l'évêque 2.  Un  autre  enfin  qui  est  sorti  de  prison  y  rentrera 
à  tel  moment  déterminé^,  la  caution  promise  lui  ayant  per- 
mis d'en  sortir. 

La  caution  est  donc  admise  en  principe  et  en  fait;  les 
juges  doivent,  en  effet,  s'assurer  que  la  justice  ne  perdra 
aucun  de  ses  droits  et  suivra  son  cours  régulier. 

Cela  obtenu,  ils  accordent  facilement  en  faveur  du  con- 
damné la  sortie  de  prison,  sortie  temporaire,  bien  entendu. 
Nous  voyons  dans  le  Registre  du  notaire  de  l'Inquisition 
de  Carcassonne  que  cette  sortie  fut  obtenue  moyennant 
caution  :  1"  pour  cause  de  maladie  ou  d'infirmité^,  à  l'efiet 

4.  Nos  1,  3^  4,  6,  8,  9,  10,  H,  12,  13,  15,  16,  17,  19,  21,  22,  23, 
24,  25,  26,  27,  28,  31,  32,  33,  35,  39,  40,  41  bis.  42,  43,  44,  45, 
46,  47,  48,  49,  50,  54,  55,  56,  57,  58,  59,  60,  65,  68,  70,  71,  72, 
73,  74,  75,  76,  77,  78,  79,  80,  82,  83,  84,  89,  91,  93,  94,  95,  96, 
97,  98,  99,  100,  101,  102,  103,  104,  105,  106,  108,  109,  110,  112, 
115,  116,  117,  118,  119,  120,  121,  122,  125,  127,  128,  132,  133, 
136,  137,  138,  139,  140,  141,  142,  144,  146,  151,  152,  154,  164, 
166,  167,  168,  170,  173,  175,  177,  180,  181,  182,  183,  184,  185, 
186,  187,  188,  190,  194,  195,  196,  197,  198,  199,  200,  201,  202, 
204,  205,  206,  207,  208,  209,  211,  212,  213,  214,  215,  217,  219, 

220,  221,  222,  223,  224,  226,  228,  229,  233,  234,  241,  242,  243, 
245,  246,  247,  248,  249,  250,  251,  252,  253,  254,  255,  256,  257, 
258,  259,261,  262,263. 

2.  Nos  11,  20. 

3.  Nos  14^  61,  62. 

4.  Nos  14^  22,  24,  25,  63,  92,  94,  166,  176,  177,  178,  179,  200, 

221,  246,  247. 


cclxxx  INTRODUCTION. 

de  se  faire  soigner  ;  2°  pour  faire  un  travail  d'un  caractère 
religieux;  —  par  exemple,  Ar.  Narbonne,  maçon,  reçut 
un  congé  de  deux  ans  pour  aller  se  mettre  à  la  disposition 
du  monastère  de  Rieunette*,  où  il  y  avait  des  construc- 
tions à  faire  ^  ;  —  3°  pour  accoucher  ^  ;  4°  à  la  simple 
demande  d'un  tiers  ^  Quelquefois  même  le  motif  n'est  pas 
exprimé  5.  On  se  montrait  donc  facile  pour  autoriser  cette 
sortie  ;  et  la  prorogation  de  temps  s'obtenait  sans  trop  de 
peine  ^. 

La  défense,  au  cours  de  toute  accusation,  est  de  droit. 
Mais  on  sait,  et  j'ai  déjà  fait  remarquer,  qu'à  ce  point  de  vue 
la  procédure  inquisitoriale  présentait  deux  exceptions  à  la 
règle  commune  :  l'avocat  n'était  pas  admis,  et  le  prévenu 
était  privé  de  toute  assistance  judiciaire;  les  noms  des 
témoins  à  charge,  restant  secrets,  n'étaient  point  commu- 
niqués à  l'accusé.  Il  ne  s'ensuit  pas  qu'il  y  eût  dans  cette 
double  disposition  un  double  déni  de  justice.  Car,  d'abord, 
l'invitation  à  se  défendre  était  adressée  à  l'accusé,  qui 
acceptait'  ou  refusait^.  On  invita  même,  par  exemple,  le  fils 
à  défendre  son  père  ou  sa  mère^,  le  frère  à  défendre  sa  sœur  ^° 

\.  Gomm.  de  Saint-Hilaire,  Aude. 

2.  N"  159. 

3.  No  208. 

4.  No  29. 

5.  No»  61,  62,  64,  67. 

6.  No  66.  Il  serait  inutile  de  faire  remarquer  que  la  caution 
était  exactement  payée  dans  les  cas  où  elle  devait  l'être,  si  ce 
n'était  pour  expliquer  par  là  les  articles  barrés  par  le  notaire. 
No-  1,  29,  64,  65,  66,  67,  123,  149,  165,  166,  171,  172,  181,  182, 
187,  189,  191,  192,  193,  198,  199,  200,  202,  213,  216,  221,  244. 

7.  No^  18,  30,  38,  41,  129,  135,  154,  210. 

8.  Nos  37^  90,  m,  123. 

9.  Nos  85,  86. 

10.  No  232. 


INTRODUCTION.  cclxxxj 

comme  ayant  cause,  car  la  condamuatioii  pouvait  entraî- 
ner la  confiscation  des  biens  '  ;  et  encore,  dans  ce  cas,  l'offre 
était  acceptée-  ou  refusée ^  Ensuite,  on  demandait  invaria- 
blement à  l'accusé  s'il  avait  des  ennemis '^  S'il  répondait 
que  oui,  il  devait  les  déclarer  et  faire  connaître  les  motifs 
de  l'inimitié  existant  entre  lui  et  celui  qu'il  nommait.  Le 
motif  de  cette  demande  de  déclaration  d'inimitié  saute  aux 
yeux.  Le  témoignage  de  l'ennemi  «  mortel  »  était  impitoya- 
blement écarté.  En  tout  cas,  l'accusé  recevait  la  carta 
accusationis,  et  jour  lui  était  assigné  «  ad  proponendum 
exceptiones  et  deffensiones  suas  légitimas -^  »  Il  se  trouva 
des  accusés  qui  jugèrent  fort  inutile  de  recevoir,  encore  moins 
de  prendre  les  accusations  écrites^. 

Le  Registre  du  greffier  de  Carcassonne  ne  nous  fournit 
rien  de  spécial  sur  l'interrogatoire,  bien  qu'il  contienne  plu- 
sieurs exemples  dignes  d'attention';  on  sait  que  le  texte  de 
la  confession  était  remis  sous  les  yeux  de  l'accusé,  qui  devait 
déclarer  s'il  la  reconnaissait  pour  vraie  ou  non^.  Il  ne  nous 
dit  non  plus  rien  d'absolument  particulier  en  ce  qui  regarde 
les  dépositions  des  témoins  ^  Mais  tout  ce  qui  est  relatif  à  la 
pénalité  mérite  d'être  noté  et  retenu. 

Les  peines  infligées,  penitentiae,  sont  : 

1°  La  prison  *"  ; 

1.  Nos  85,  86. 

2.  No'  87,  231,  232. 

3.  Nos  48,  30,  38,  41,  129,  135,  154,  210. 

4.  Quelquefois  la  preuve  était  faite,  n»*  37,  200,  210. 

5.  No  69. 

6.  No  m. 

7.  Noî»  155,  156,  157,  230. 

8.  Cf.  no  40  ft»5. 

9.  Nos  53^  53  f,ig^  53  ^^^^  53  ^^ater. 

10.  Nos  133,  146,  204,  etc. 


CClxxxij  INTRODUCTION. 

2°  La  visite  des  églises  du  bourg  de  Carcassonne,  nudis 
pedibus,  in  camisia  et  hracds^  ; 

3°  Les  croix  apparentes  sur  l'habit  '  ; 

4°  Des  pèlerinages  3;    ' 

5°  Le  service  en  Terre  Sainte,  passagium,  transitus 
ultramarinus^.  Les  sentences  étaient  prononcées  dans 
l'église  Saint-Michel  ou  l'église  Saint-Vincent  de  Carcas- 
sonne^. 

Ce  sont  là  toutes  les  peines  énumérées  dans  le  Registre  du 
notaire  de  l'Inquisition  de  Carcassonne  (première  partie). 
On  avouera  qu'elles  ne  sont  pas  tellement  épouvantables 
ou  odieuses.  Encore  faut- il  ajouter  qu'il  fournit  nombre 
d'exemples  de  grâce,  gracia  de  crucibus^,  gracia  de 
perégrinationibus"^ .  Si,  d'ailleurs,  le  condamné  était  empê- 
ché légitimement  de  faire  la  peine  ou  pénitence,  le  juge  se 
montrait  accommodant,  pourvu  que  satisfaction  fût  donnée, 
que  le  droit  de  la  justice  fût  reconnu.  Ainsi,  RaymondeBar- 
baisane  n'avait  point  accompli  les  pèlerinages,  la  mort  étant 
survenue  :  ses  héritiers  consentirent  ut  bona  ipsius  Bar- 
baisane  annotarentur  et  scriberentur^.  De  même,  pour 
le  service  en  Terre  Sainte,  les  exemples  de  recompensatio 


1.  No*  2,  163. 

2.  No«  81,  101,  143,  153,  163,  203,  etc. 

3.  N»^  160,  161,  162,  165,  168,  199,  225,  226,  229.  Le  pénitent 
devait  fournir  des  lettres  testimoniales  du  pèlerinage  accompli. 
Cf.  n»  36.  —  De  même  on  donnait  des  lettres  de  purgatione.  Voy. 
une  curieuse  affaire  à  ce  sujet,  n»  126. 

4.  N«^  81,  130,  147,  148,  149,  151,  164,  168,  169,  172,  173,  174, 
181,  182,  183,  184,  185,  186,  187,  188,  191,  192,  193. 

5.  N°5  40  ter,  41  ter,  81. 

6.  Nos  36,  88,  165,  216,  235,  236,  237. 

7.  Nos  240,  244. 

8.  No  225.  Cf.  no  199. 


INTRODUCTION.  cclxxxiij 

passagii  ne  sont  pas  rares^  La  gracia  et  la  recompen- 
satio  étaient  accordées  moyennant  une  amende  dont  le 
taux  était  fixé  chaque  fois. 

En  outre,  les  inquisiteurs  ne  se  refusaient  pas  à  commuer 
la  peine.  Par  exemple,  P.  Brice,  de  Montréal,  fit  demander 
par  l'archevêque  de  Narbonne  d'être  autorisé  à  passer  en 
Terre  Sainte  au  lieu  de  faire  la  prison,  et  il  l'obtint^.  Pour 
les  pèlerinages,  l'amende  pouvait  en  tenir  lieu^.  Ou  même 
par  ce  même  moyen  :  l'amende  considérée  comme  aumône,  il 
était  possible  d'écarter  une  peine  infamante  :  par  exemple, 
Jean  de  Montaigut  s'engagea  à  payer  la  somme  de  cin- 
quante livres  tournois,  «  ita  tamen  quod  penitentia  mûri  vel 
alla  penitentia  non  injungatur  patri  suo  pro  crimine  heretice 
pravitatis^  »  Enfin,  la  peine  ou  pénitence  était  parfois 
retardée  à  la  simple  demande  d'un  haut  personnage  sans 
caution  ni  amende.  Par  exemple,  c'est  à  la  prière  de  l'abbé 
de  Montoulieu  que  Raymonde,  femme  de  R.  Maurel,  avait  vu 
l'imposition  des  croix,  crucesignaiio,  différée,  et  par  recon- 
naissance elle  avait  fait  don  à  l'abbaye  de  pierres  taillées  ad 
opus  janue  faciende^.  Pierre  Pelha  de  Coufoulens  obtint 
la  faveur  de  se  dévêtir  des  croix,  quousque  redierit  de 
Francia  ubi  vult  ire  ^. 

Les  adoucissements  de  peine  étaient,  on  le  voit,  nom- 
breux, variés,  de  tous  les  jours,  pour  ainsi  dire.  C'est  à  se 
demander  si  l'évêque  de  Carcassonne  ou  les  inquisiteurs 
n'auraient  pas  fléchi,   se  seraient  maintenus  à  la  hau- 


\.  Nos  130,  148,  149,  169,  199. 

2.  N«  151. 

3.  No'  171,  216. 

4.  No  164. 

5.  N»  238. 

6.  No  36. 


cclxxxiv  INTRODUCTION, 

teur  de  leur  mission.  Le  Registre  nous  fournit,  du  moins, 
un  exemple  d'intégrité  assez  remarquable.  Bernard  de  la 
Tour,  chevalier,  raconta  que,  moyennant  cent  sous  melgo- 
riens  et  un  cens  annuel  de  six  deniers  propter  ho7nagium, 
il  s'était  engagé  envers  Raymond  Sabatier,  condamné  à 
porter  les  croix,  crucesignatus ,  à  intercéder  auprès  de 
l'évêque,  son  parent,  pour  en  obtenir  la  remise,  quod 
faceret  ipsum  dec7mcesignari.  Mais  l'évêque  resta  sourd, 
et  P.  Aribert  refusa  l'argent  que  Raymond  Sabatier  lui  fit 
offrir  pour  le  même  objet,  pro  négocia  antedicto^.  Cet 
exemple  permet  de  croire  à  l'honnêteté  des  juges  d'inquisi- 
tion, qui,  étant  du  pays,  se  voyaient  très  souvent  sollicités. 
Il  ne  semble  pas  qu'ils  se  soient  laissé  circonvenir. 

Deuxième  partie.  —  La  dénomination  de  deuxième  par- 
tie n'est  pas  arbitraire,  car  cette  partie  correspond  à  des 
dates  dont  quelques-unes  sont  postérieures  aux  dates  de  la 
première,  et  si  dans  la  première  nous  rencontrons,  à  la 
date  du  20  juin  1249,  une  caution  fournie  avec  enga- 
gement que  Guillaume  Curt  de  Rieux-en-Val  reste  à  la 
disposition  de  l'évêque 2,  dans  la  seconde,  à  la  date  du 
14  mars  1250  (n.  st.),  il  comparaît  après  citation  et  subit 
un  interrogatoire^. 

La  deuxième  partie  comprend  vingt-six  feuillets,  l'ancien 
feuillet  xiiii  manque  et  le  texte  en  cet  endroit  présente  une 
lacune^.  En  avant  se  trouve  un  tableau  dans  lequel  le  nom 
du  lieu  est  suivi  du  nom  des  personnes  poursuivies  ou  plutôt 


1.  N°  230.  L'abbé  de  Montoulieu  refusa  aussi  l'argent  offert  par 
P.  Barte  pour  qu'il  obtint  grâce  super  peregrinationibus,  n"  235. 

2.  N°  12. 

3.  Non.   , 

4.  Cf.  n»  24. 


INTUODUCTION.  cclxxxv 

interrogées,  car  cette  seconde  partie  se  compose  uniquement 
d'interrogatoires';  il  y  en  a  cinquante-un.  Les  voici  pré- 
sentés dans  leur  ordre  chronologique  : 

1249(?),  27  mars,  n"  26. 

1250  (n.  st.),  12  mars,  n°^  30,  31,  32. 

—  —       14  mars,  n"^  1,  2,  3,  10,  11,  12,  13,  14. 

—  —      15  mars,  n"^  4,  5,  6,  14  bis,  24. 

—  —      16  mars,  n°^  7,  8,  9,  15,  16,  17,  18,  19, 

20,21,22,27. 
_        _      17  mars,  n"'  23,  24  bis. 

1250,  9  avril,  n°^  33,  34,  35. 

—  11  novembre,  n°  36. 

1251  (n.  st.),  21  et  22  février,  n"  37. 

1251,  —  n»^38,  39. 

—  11  avril,  n"  40. 

1253,  6  mai,  n"  27  bis. 

—  7  mai,  n<>  27  ter. 

1254,  l®""  mai,  n"  6  bis. 

1255,  22  août,  n"  38  bis. 
1259,  7  avrQ,  n"  9  bis. 

—  1''''  septembre,  n"  9  ter. 

—  24  septembre,  n"  9  quater. 

—  20  octobre,  n"  9  quinquies. 

—  31  octobre,  n**  25  bis. 
1267,  6  octobre,  n"  37  bis. 
Date  non  exprimée,  n°'  25,  28. 

Les  prévenus  appartiennent  tous  au  diocèse  de  Carcas- 
sonne.  Les  interrogatoires  sont  faits  : 

1.  Titre  mis  au  dos  de  la  reliure  moderne  :  1 7} terrogatoir es  d'hé- 
rétiques albigeois,  1250-1251.  Ce  titre  ne  répond  qu'au  contenu  de 
cette  deuxième  partie;  mais  les  dates  extrêmes  sont  fautives. 


cclxxxvj  INTRODUCTION. 

1°  parTévêque  Guillaume  Arnaud  à  Carcassonne  même^ 
et  à  Villariès- ; 

2°  par  son  officiai,  à  Coufoulens^; 

3°  par  B.  Martin,  archiprêtre,  et  maître  Robert,  qui 
reçoivent  une  déposition  d'Alaïs  {Aladaidis)  de  Bax,  de 
mandato  domini  episcopi  *  ; 

4°  par  les  inquisiteurs  épiscopaux  Radulphe,  P.  Aribert 
et  R.  David  5; 

5°  par  frère  G.  (nom  indéterminé)^,  inquisiteur; 

6"  par  frère  Baudouin''  (le  même,  je  pense,  que  Baudouin 
de  Montfort^),  inquisiteur. 

L'abbé  de  Fontfroide  occupe  dans  un  interrogatoire^  le 
second  rang  après  l'évêque.  Probablement,  il  y  assista  sim- 
plement. 

Les  notaires  ou  scribes  sont  Radulphe,  clerc  ^^  Bomassip", 
Guir.  Hvè^d,^  {Trepaciy^ ei  Raynaudde  Castres *3.  Témoins 
de  marque,  B.  Martin,  archiprêtre *^  Robert,  médecin *% 
R.  David *6. 

Ces  interrogatoires  fournissent,  avec  le  nom  des  prévenus 

1.  Nos  1,  8,  9,  14,  22,  23,  25,  27,  36,  38. 

2.  N»  6  bis. 

3.  N°^23,  24  bis. 

4.  No  26. 

5.  No5  38  bis,  41. 

6.  N°  9  quinqiiies. 

7.  N»  9  ter. 
S.  N»  25  bis. 

9.  No  23. 

10.  N"  1. 

11.  Nos  6  bis,  25,  27,  etc. 

12.  No  9  quinquies. 

13.  No  25  bis. 

14.  Nos  9,  24. 

15.  No  9. 

16.  No  36. 


INTRODUCTION.  cclxxxvij 

et  les  charges  contenues  dans  leurs  aveux,  des  renseigne- 
ments utiles. 

A  Carcassonne,  les  inquisiteurs  autres  que  les  inquisi- 
teurs épiscopaux,  qui  citaient  les  prévenus  à  la  maison  épis- 
copale,  et  dès  lors  les  inquisiteurs  dominicains  Bernard  de 
Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre,  siégeaient  dans  la  maison  du 
maréchal,  in  domo  marescalli,  ubi  inquisitores  stabant 
et  inquirebant^. 

La  présence  de  Ferrier,  dominicain  et  inquisiteur,  est 
signalée  à  Cannes  (Aude)^  et  à  Limoux  (Aude),  où  il  reçoit 
une  abjuration^. 

Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre,  que  nous  con- 
naissons, imposent  une  pénitence,  étant  à  Caunes^,  et  nous 
rencontrons  plusieurs  fois  Jean  de  Saint-Pierre  à  Carcas- 
sonne^. 

Enfin,  ces  interrogatoires  font  mention  de  nombreux  cas 
d'abjuration  faite  en  présence  des  «  inquisiteurs^  »  ou  même 
entre  les  mains  du  curé  de  Saint-Michel  de  Carcassonne". 

Comme  fait  curieux,  et  qui  n'est  pas  dépourvu  d'intérêt, 
citons  le  nom  de  Pierre  Pollan,  qualifié  du  titre  d'  «  évêque 
des  hérétiques,  »  et  en  même  temps  l'existence  d'un  capital 
faisant  masse  recueilli  au  sein  de  l'hérésie  et  restant  la  pro- 
priété des  hérétiques.  Pierre  Pollan,  ayant  fui  clandestine- 
ment, avait  caché  ce  trésor,  qui  fut  retrouvé  dans  le  bois 
de  Mata  (Mota,  Lamothe?)  et  remis  entre  les  mains  de  Ber- 
nard de  Montoulieu  et  de  Bernard  Acier,  alors  à  Cazalre- 

1.  No  25  bis. 

2.  N»  10. 

3.  No  6.  Cf.  no  38  Ms. 

4.  No  10. 

5.  No5  12,  14,  24. 

6.  Nos  3^  4^  5^  i3^  17^  -21^  23,  28,  30,  31,  32,  37. 

7.  N»  7. 


cclxxxviij  INTRODUCTION. 

noux  (Aude)*.  On  rencontre  souvent  dans  les  documents 
mention  de  levées  faites  par  les  hérétiques,  tant  pour  soute- 
nir Trencavel  dans  sa  révolte  contre  saint  Louis  que  pour 
venir  en  aide  aux  hérétiques  réfugiés  à  Montségur  (Ariège) 
et  entretenir  le  culte,  le  service  et  les  ministres. 

De  ce  rapide  exposé  du  contenu  du  manuscrit  160  de  la 
bibliothèque  de  Clermont-Ferrand,  il  résulte  avec  évidence 
qu'il  l'emporte  en  intérêt  sur  tout  autre  pour  l'histoire  de 
l'Inquisition  à  Carcassonne. 

M.  Ch.  Molinier,  qui  l'a  étudié  longuement 2,  lui  a  fait  de 
nombreux  emprunts.  En  éditeur  consciencieux,  je  dois  faire 
le  relevé  de  ces  extraits.  La  chose  est  rendue  facile  par 
l'insertion  des  numéros  d'ordre,  qui  rendent  les  citations 
commodes. 

Emprunts  faits  à  la  première  partie  : 

N°  GCXXXVI,  en  partie,  page  300,  note. 

—  GCXLIII,  entier,  —  301,  note. 

—  GCXLIV,  entier,  —  302,  note. 

—  CGXLI,  entier,  —  303,  note. 

—  GGXLII,  entier,  —  304,  note. 

—  XCIX,  en  partie,  —  313,  note  3. 

—  GGVI,  entier,  —  321,  note  1. 

—  XXIX,  entier,  —  325,  note. 

—  XXXVII,  en  partie,  —  340,  note  1. 

—  GGVIII,  entier,  ~  342,  note  1. 

—  GXXIV,  entier,  ~  343,  note  1. 

—  XXVIII,  entier,  —  345,  note  1. 

—  GXXVI,  entier,  —  347,  notes  3,  4. 

—  GXI,  en  partie  (An),    —  348,  note  1. 

1.  N»  25  bis. 

2.  U Inquisition  dans  le  midi  de  la  France,  p.  261  et  suiv. 


N"  GXXXV, 

—  XVIII, 

—  CUV, 

—  CXI, 

—  CXII, 

—  GCXIII, 

—  XXX, 

—  XXXVII, 

—  CGLXX, 

—  CCXXXVII, 

—  GCXXXVIII, 

—  CLXX, 

—  CXLVIII, 

—  CCXXX, 

—  GCXXXII, 

—  GGXVIII, 

—  GGXXVII, 
-XI, 

—  XX, 

—  XVII, 

—  GLXVI, 

—  XL, 

—  GLXXIV, 

—  GLXXV, 

—  GXLIII, 

—  GCL, 
-CI, 

—  CXXX, 

—  CGXXXIII, 

—  GGXLVI, 

—  CCI, 

—  GLX, 


INTRODUCTION. 

en  partie  (/în),  page 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

entier,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

en  partie,  — 

en  partie,  — 

en  partie,  — 

entier,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

entier,  — 

en  partie,  — 

en  partie,  — 


cclxxxix 

348,  note  1. 

350,  note  2. 

351,  note  1. 

352,  note  1. 
352,  note  3. 
354,  note. 

356,  note  2. 

357,  note  1. 
362,  note  7. 
362,  note  3. 
364,  note  2. 
364,  note  1. 

364,  note  1. 

365,  notes  1,2. 

366,  note  1 . 

369,  note  5. 

370,  note  2. 
370,  note  2. 
370,  note  2. 
373,  note  2. 
373,  note  3. 
380,  notel. 
386,  note  2. 
386,  note  3. 
388,  note  2. 
391,  notel. 

391,  note  3. 

392,  note  6. 
394,  note  2. 

394,  note  3. 

395,  note  1. 

396,  notel. 

s 


ccxc 


N°  XXXVI, 

—  CLXI, 

—  CCXXXV, 

—  LXXXI, 

—  CXCXIII, 

—  CLXXIV, 

—  CLXXV, 

—  CLXXVI, 
-'  CXLVII. 

—  CLIV, 

—  XXXVI, 


INTRODUCTION. 

en  partie,      page  401,  note  2. 


entier, 
en  partie, 
entier, 
entier, 
en  partie, 
en  partie, 
en  partie, 
en  partie, 
entier, 
en  partie. 


—  LXXXVIII,    eu  partie. 


-II, 

—  CLXIV, 

—  GLI, 

—  XIV, 

—  XXII, 

—  LXI, 

—  LXII, 

—  LXIII, 

—  LXIV, 

—  XCXII, 

—  CCXI, 


entier, 

entier, 

en  partie, 

entier, 

entier, 

entier, 

entier, 

entier, 

entier, 

en  partie, 


—  403,  note  2. 

—  403,  note  4. 

—  404,  note  1. 

—  408,  notel. 

—  408,  note  2. 

—  408,  note  2. 

—  409,  note  2. 

—  409,  note  3. 

—  412,  note  3. 

—  415,  note  1. 

—  416,  note  1. 

—  416,  note  2. 

—  418,  note  1. 

—  431,  note  2. 

—  443,  notel. 

—  443,  note  2. 

—  444,  notel. 

—  444,  note  1 . 

—  444,  note  1. 

—  444,  note  3. 

—  445,  note  2. 

—  445,  note  3. 


entier,  — 

Emprunts  faits  à  la  seconde  partie  : 

N"  I,  en  partie,  page  328,  note  3. 

—  XLIII,  entier,  —    329,  note  2. 

—  XXIX,  en  partie,  —    336,  note  1. 

—  XXXIV,  en  partie,  —    387,  note  3. 

Mais  ces  emprunts,  qui,  par  leur  nombre,  représentent 
comme  une  demi-édition  de  la  première  partie,  n'ont  pas  été 
faits  d'une  manière  irréprochable,  il  s'en  faut.  C'est  une 
véritable  édition  que  je  voudrais  donner  ici. 


INTRODUCTION.  CCXCJ 

IV.  Commission  pontificale  (^306). 

Les  troubles  de  Carcassonne  et  d'Albi  et  le  procès  contré 
les  hérétiques  poursuivi  par  Bernard  de  Castanet,  Nicolas 
d'Abbeville  et  Bertrand  de  Clermont,  eurent  leur  épilogue, 
qui  dura  sept  ans,  et  probablement  tourna  à  la  confusion  des 
hérétiques.  A  peine  Clément  V  eut-il  été  élevé  au  souverain 
pontificat,  en  effet,  que  les  communautés  de  Carcassonne, 
d'Albi  et  de  Cordes  se  plaignirent  des  injustices,  des  vio- 
lences, des  rigueurs  excessives  de  Bernard  de  Castanet  et 
des  inquisiteurs  envers  les  hérétiques  emprisonnés.  Les  car- 
dinaux, le  siège  vacant,  avaient  été  déjà  informés.  Par  ses 
lettres  en  date  du  12  mars  1306,  Clément  V  chargea  les  car- 
dinaux Pierre  Taillefer  de  la  Chapelle,  du  titre  de  saint 
Vital,  auparavant  évêque  de  Toulouse,  et  Bérenger  Frédol, 
du  titre  des  saints  Nérée  et  Achillée,  évêque  de  Béziers, 
d'ouvrir  une  enquête  sur  les  faits  reprochés  à  l'évêque  d'Albi 
et  aux  inquisiteurs.  Mais  ils  ne  purent  s'en  acquitter  immé- 
diatement, à  cause  de  l'opposition  de  droit  faite  par  Ber- 
nard de  Castanet.  En  attendant,  ils  procédèrent  à  la  visite 
des  prisons  et  des  prisonniers  de  l'Inquisition  suivant  les 
termes  mêmes  de  leur  commission. 

Le  procès-verbal  de  cette  visite  faite  à  Albi  et  à  Carcas- 
sonne nous  est  conservé  aux  Archives  municipales  d'Albi. 
C'est  un  rouleau  de  parchemin  mesurant  255  millimètres  en 
largeur  et  7  mètres  75  en  longueur  et  classé  GG 1 . ,  celui-là 
même  qui  a  servi  an  copiste  de  Doat  (XXXIV,  fol.  45  v°-80)i. 

Voici  la  série  des  actes  et  des  pièces  contenus  dans  ce 
document,  qui  présente  un  intérêt  majeur  : 

\.  «  Extrait  et  collationné  des  copies  en  parchemin,  scellées, 
trouvées  aux  archives  de  l'hostel  de  ville  d'Alby,  »  dit-il  (fol.  80). 


ccxcij  INTRODUCTION. 

1304,  14  mars.  —  Procuration  donnée  par  les  syndics  et  les 
consuls  de  Carcassonne  à  Arnaud  Terrier,  Aymeric 
de  Castres  et  Bernard  Jean. 

1306,  24  janvier.  —  Procuration  donnée  par  les  consuls  et 
les  syndics  d'Albi  à  Philippe  Olric,  Bernard  Fenassa, 
Isar  Raynaud,  Bérenger  Molinier,  Jean  Vierne, 
Barthélémy  Maurel,  Philippe  Sobeiran  et  Guiraud 
Coll. 

1306,  26  janvier.  —  Procuration  donnée  par  Bernard  de 
Castanet,  évêque  d'Albi,  à  Guillaume  Revel. 

1306,  13  mars,  Charolles.  —  Bulle  de  Clément  V  aux  cardi- 
naux Pierre  Taillefer  de  la  Chapelle  et  Bérenger 
Frédol,  leur  donnant  commission  de  faire  une  enquête 
sur  le  fait  de  l'Inquisition. 

1306,  mars-avril.  —  Les  cardinaux,  étant  à  Carcassonne, 
visitent  les  prisons  et  les  prisonniers  de  l'Inquisition. 

1306,  27  avril.  —  Maître  Jacques,  principal  geôlier,'  est 
seul  maintenu  parmi  les  officiers  et  serviteurs  de  la 
prison.  Il  prête  serment. 

1306,  28  avril.  —  Le  cardinal  Bérenger  Frédol  s'excuse; 
il  ne  pourra  être  présent  à  Albi  pour  entendre  les 
intéressés  ou  plaignants. 

1306,  3  mai.  —  Lettre  du  même  à  l'abbé  de  Fontfroide 
pour  le  prier  de  désigner  un  moine  de  l'abbaye, 
lequel  sera  chargé  de  poursuivre  l'affaire  des  plai- 
gnants. 

1306,  premiers  jours  de  mai.  —  Barthélémy  d'Arlat,  clerc, 
geôlier  des  prisons  de  Toulouse,  prête  serment  de 
remplir  exactement  son  office  de  gardien. 

1306,  4  mai.  —  A  Albi,  le  cardinal  Taillefer  de  la  Chapelle 
entend  le  procureur  de  l'évêque  d'Albi  et  les  procu- 
reurs des  consuls  de  Carcassonne. 


INTRODUCTION.  ccxciij 

Le  même  jour.  —  Le  cardinal  visite  les  prisonniers. 

Le  même  jour.  —  Les  trois  geôliers  des  prisons  d'Albi 
prêtent  serment  qu'ils  rempliront  exactement  leur 
charge  de  gardiens. 

1306,  5  mai.  —  L'inquisiteur  Geoffroi  d'Abluses  nomme  ses 
procureurs  en  cour  de  Rome,  qui  sont  Pierre  d'Or- 
vieto,  procureur  général  de  l'ordre  des  frères  Prê- 
cheurs, Arnaud  du  Prat,  frère  Prêcheur,  et  Guil- 
laume Revel,  clerc,  curé  de  Cazevielle. 

1306,  7  mai.  —  L'abbé  de  Fontfroide  désigne  et  envoie 
deux  religieux,  qui  sont  Bérenger,  sous-prieur,  et 
Guillaume  Vilar. 

1306,  11  mai,  —  A  Montech,  les  consuls  de  Cordes  pré- 
sentent leur  plainte  par  écrit  et  demandent  que  l'af- 
faire ne  se  poursuive  qu'avec  le  concours  de  l'abbé 
de  Fontfroide. 

1306,  12  mai.  —  Les  consuls  de  Cordes  nomment  leurs 
procureurs,  qui  sont  Bérenger  Faucilhard,  Bernard 
Panât,  Bertrand  Salvi  et  Durand  Faure. 

1306,  17  mai.  —  Les  syndics  des  consuls  de  Cordes 
demandent  le  sauf-conduit  à  l'effet  d'obtenir  que 
suite  soit  donnée  à  leur  plainte. 

Là  s'arrête  notre  pièce.  Pour  le  moment,  l'affaire  resta  en 
suspens,  Bernard  de  Castanet  faisant  toujours  les  opposi- 
tions de  droit.  Clément  V  accorda  donc,  par  ses  lettres  du 
6  septembre  1309,  les  sauf-conduits  nécessaires  à  Aymeric  de 
Castro,  agent  des  hérétiques,  pour  poursuivre  l'affaire*.  Les 
choses  avancèrent  peu,  si  bien  qu'Isarn  Coll,  Pierre  Fransa, 
Jean  Delport,  Pierre  Rayssac,  Guillaume  Salevert,  Guil- 

1.  J'ai  publié  celle  lellre.  Les  Manuscrits  du  château  de  Merville, 
p.  51,  note. 


CCXciv  INTRODUCTION. 

laume  Laodas,  Isar  de  Cardelhac,  Jean  Pays,  Guillaume 
Borrelet  Bernard  Cases,  d'Albi,  toujours  prisonniers,  adres- 
sèrent une  nouvelle  réclamation  au  pape,  qui  s'empressa  de 
donner  des  pouvoirs  ad  hoc  au  successeur  de  Bernard  de 
Gastanet,  Bertrand  Desbordes  (1308-1311),  et  aux  inquisi- 
teurs ^  Celui-ci  ne  bougea  pas,  si  bien  que  le  pape,  par  une 
troisième  lettre  en  date  du  19  avril  1313,  dut  renouveler 
la  commission  pour  son  successeur.  Mais,  un  an  après, 
le  20  avril  1314,  Clément  V  descendait  dans  la  tombe.  Les 
réclamants  durent  se  résigner  à  leur  sort,  si  triste  fût-il, 
mais  légal  apparemment.  Tout  le  monde  sait,  aussi  bien, 
que  Jean  XXII,  successeur  de  Clément  V,  ordonna  le  pro- 
cès de  Bernard  Délicieux,  qui  fut  condamné  à  la  prison  per- 
pétuelle 2;  il  avait  déjà  donné  la  pourpre  à  Bernard  de  Cas- 
tanet. 

La  commission  pontificale  est  publiée  ici  d'après  l'original. 

1.  Begestum  Clementis  papae  V,  n"  9163. 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  xlj. 


INTRODUCTION.  CCXCV 


CONCLUSION  GENERALE. 

Le  lecteur  voit  maintenant  quel  est  l'objet  du  travail  que 
nous  lui  présentons.  Ce  n'est  pas  une  histoire  de  l'Inquisi- 
tion dans  le  Languedoc  que  nous  nous  sommes  proposé 
d'écrire,  bien  que  nous  ayons  plusieurs  fois  touché  aux 
grandes  lignes  de  cet  attachant  et  curieux  sujet.  Nous  n'avons 
pas  même  voulu  faire  un  exposé  didactique  de  la  procédure, 
dont  cependant  nous  avons  énoncé  plusieurs  points  fonda- 
mentaux. Tout  notre  but  a  été  de  faire  connaître  la  nature, 
l'importance,  la  valeur  des  matériaux  dont  l'historien  devra 
faire  une  étude  consciencieuse  pour  établir  exactement  les 
faits,  les  relier  entre  eux  et  les  présenter  en  une  synthèse 
qui  ne  pourra  être  sûre  et  lumineuse  que  si  elle  est  pré- 
parée par  une  minutieuse  analyse.  Il  a  nécessairement 
fallu  classer  ces  matériaux  ;  nous  avons  donc  essayé  de  le 
faire  d'après  un  double  principe  :  l'ordre  logique  et  l'ordre 
chronologique  combinés  ensemble.  Encore  avons-nous  cru 
bon  ou  même  nécessaire,  en  ce  qui  regarde  l'ordre  logique, 
de  le  déterminer  non  d'après  la  nature  des  matériaux,  à 
l'exception  des  manuels  et  des  récits,  mais  en  nous  attachant 
à  chacune  des  autorités  religieuses  et  sociales  que  Vinqui- 
sitio  haereticae  p7'avitatis  mettait  en  mouvement  :  le  pape 
et  ses  légats,  les  évèques  et  les  conciles,  le  juge  délégué,  le 
roi,  le  sénéchal  ou  le  procureur  des  confiscations  pour  hérésie. 
Puisque  les  deux  pouvoirs,  ecclésiastique  et  séculier,  ont 
regardé  comme  un  devoir  impérieux  de  faire  rentrer,  par  la 
voie  d'un  tribunal  d'exception,  dans  l'unité  chrétienne  tous 
les  dissidents,  quels  qu'ils  fussent,  ou  du  moins  de  réprimer 
tout  mouvement  séparatiste,  le  critique,  l'historien,  ou  même 


CCXCYJ  INTRODUCTION. 

un  simple  éditeur  de  textes  ne  pourraient,  sans  manquer  à 
leur  devoir,  se  limiter  aux  actes  de  l'une  ou  de  l'autre  de 
ces  autorités,  aux  actes  des  inquisiteurs,  par  exemple.  C'est 
toujours  se  tromper  de  quelque  manière  que  de  se  placer  à 
un  seul  point  de  vue  ;  on  ne  montre  qu'un  côté  des  faits,  alors 
que  le  tableau  d'ensemble  est  seul  objectivement  vrai. 

Pour  arriver  à  établir  le  fait  de  la  poursuite  contre  les 
hérétiques,  en  fixer  les  causes,  en  circonscrire  la  base  légis- 
lative, en  voir  les  tenants  et  aboutissants,  il  n'y  a  d'autre 
moyen  que  de  pénétrer  au  fond  de  chacune  des  pièces  qui  s'y 
rapportent,  afin  d'en  dégager,  pour  ainsi  dire,  la  substance 
historique.  Encore  faut-il  commencer  par  savoir  où  ces 
pièces  se  trouvent.  Tel  est  l'objet  de  la  première  partie  de 
l'Introduction,  où  j'ai  voulu  principalement,  sinon  unique- 
ment, décrire  les  sources  de  l'histoire  de  l'Inquisition  dans 
le  Languedoc  de  1229  à  1330.  J'ai  signalé  les  matériaux 
existants,  ou  aujourd'hui  connus,  sans  m'interdire  de  recher- 
cher la  connexion  qu'ils  ont  entre  eux,  ou  de  dire  pour  quelle 
raison  ils  offrent  un  intérêt  spécial. 

Mais  il  était  naturel  que,  publiant  quatre  manuscrits  ou 
séries  de  pièces  fort  capables  d'aider  l'historien,  je  m'y  arrê- 
tasse; tel  est  l'objet  de  la  seconde  partie  de  l'Introduction. 

On  trouvera  peut-être  que  les  sentences  de  Bernard  de 
Gaux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre  sont  un  document  mono- 
tone; mais  aucune  sentence  de  juges  n'échappe  à  ce  défaut. 
On  ne  saurait  raisonnablement  s'en  plaindre.  En  tout  cas, 
le  lecteur  leur  sera  indulgent  en  considération  du  registre  du 
greffier  de  l'Inquisition  de  Carcassonne  et  de  la  commission 
pontificale,  qui,  k  n'en  pas  douter,  compteront  toujours 
parmi  les  documents  principaux  de  l'histoire  de  l'Inquisition 
dans  le  Languedoc.  ■ 


TABLE   DE   L'INTRODUCTION 


Pages 

Division  du  sujet j 

PREMIÈRE  PARTIE. 

FAITS   ET   DOCUMENTS.   —   TABLEAU   D 'ENSEMBLE. 

I.  Actes  des  papes vi 

1.  Grégoire  IX.  —  Les  légats  Romain  de  Saint- 
Ange  et  Jean,  archevêque  de  Vienne  ....  \i 
2. /nnocen*  7F  (1243-1254) xiij 

3.  Alexandre  IV  (1254-1261) xxij 

4.  i/rfcam /F  (1261-1264) xxvj 

5.  Les  papes  de  Clément  1  Va  Jean  XXII  (1265-1334).  xxvij 

n.  Actes  des  évêques xlv 

I.  Action  collective  des  évêques xlvj 

II.  Action  individuelle  des  évêques Iviij 

1.  Les  archevêques  de  Narbonne lix 

2.  Les  évêques  de  Toulouse Ixxiv 

3.  Les  évêques  de  Garcassonne Ixxxiij 

4.  Les  évoques  d'Albi Ixxxvij 

5.  Les  évêques  de  Pamiers xcix 

6.  Les  évoques  de  Béziers,  Lodève,  Maguelonne, 

Agde,  etc cxiij 

III.  Actes  des  inquisiteurs cxxix 

1.  Liste  des  inquisiteurs cxxix 

2.  Février,  Pons  Garin,  Guillaume  Raymond,  Pierre 

Durand  (1229-1246) cxxxviij 

3.  Willem   Arnaud,    Etienne   de   Saint-Thibéry 
(1235-1242) cxiiv 

4.  Pierre  Cellani  (1233-1242) cxlvij 

5.  Bernard  de  Gaux  el  Jean  de  Saint-Pierre  (1244- 

1256)  .  ^ cxlviij 


CCXCviij  TABLE  DE  L'INTRODUCTION. 

Pages 

6.  Hadulplie  et  Raymond  David,  inquisiteurs  dio- 

césains de  Oarcassonne clx 

7.  Amélius,  curé  de  Saint-Étienne  de   Toulouse, 

Raymond  Resplandi,  maître  Ar.  de  Gouzens    .  clxj 

8.  Rainaud  de  Chartres  et  Guillaume  Rernard  de 

Dax clxvj 

9.  Pons  du  Pouget  (1263,  1264) clxvij 

10.  Élien?ie  de  Gastine  (1264-1276) clxix 

11.  Ranulpke  de  Plassac  et  Pons  de  Parnac  (1273- 

1279) clxxij 

12.  Hugues  de  Roniols,  Pierre  Arsin,  Hugues  Amé- 
lius      clxxxj 

13.  Jean  Galand  (1278-1293) clxxxij 

14.  Guillaume  de  Saint-Seine  (1286-1292)  .     .     . 

15.  Rertrand  de  Clermont  et  Nicolas  d'Abbeville  cxc 
(1293-1302) cxcj 

16.  Geoffroy  d'Abluses,  inquisiteur  ;  Géraud  de  Rlu- 
mac  et  Jean  du  Faugoux,  lieutenants  de  Vin- 
quisiteur  (1308-1309) cxcviij 

17.  Bernard  Gui  (1306-1323) cciij 

18.  Jean  de  Beaune,  Jean  du  Prat,  Henri  Gha- 

mayou  et  Pierre  Brun  (1318-1329]     ....  ccvj 

IV.  Actes  de  la  puissance  séculière ccx 

I.  Les  actes  des  comtes ccxij 

1.  Raymond  VU ccxij 

2.  Alfonse  de  Poitiers ccxiij 

3.  Les  comtes  de  Foix ccix 

IX.  Les  actes  des  rois ccxvij 

1 .  Saint  Louis ccxxiv 

2.  Pliilippe  le  Hardi ccxxvij 

3.  Piiilippe  le  Bel ccxxviij 

V.  Manuels  inquisitoriaux ccxxxiij 

\ .  Processus  inquisitionis  ({2ii-\2b'i)     ....  ccxxxiij 

2.  «  Practica  »  de  Bernard  Gui ccxxxvj 

3.  La  torture ccxxxviij 

YI.  Les  récits ccxiij 

1.  La  «  Chronique  »  de  Guillaume  de  Puylaurens.  ccxliij 

2.  La  «  Chronique  »  de  Guilhem  Pelhisso    .     .     .  ccxliij 


TABLE  DE  L'INTRODUCTION.  ccxcix 

Pages 

3.  Les  Albigeois  jettent  V inquisiteur  dans  le  Tarn, 

par  un  anonyme  (1234) ccxliv 

4.  Troubles  de  Carcassonne  etd'Albi,  par  Bernard 

Gui ccxlv 

DEUXIÈME  PARTIE. 

LISTE   ET   DESCRIPTION   DES   MANUSCRITS   OU   DES    PIÈCES    PUBLIÉS   ICI 
POUR    LA   PREMIÈRE   FOIS. 

I.  Sentences  de  Bernard  de  Vaux  et  de  Jean  de  Saint- 

Pierre  (1244-1248) ccxlviij 

II.  Dépositions  contre  Pierre  Gardas  du  Bourguet-Nau, 

de  Toulouse  (1247) cclxvij 

III.  Le  registre  du  notaire  ou  greffier  de  llnquisition 

de  Carcassonne  [Wi'è-ïlh'i) cclxvij 

Première  partie  :  obligations,  adoucissements 

de  peines cclxviij 

Deuxième  partie  :  interrogatoires cclxxxiv 

IV.  Commission  pontificale  (1306) ccxcj 


DOCUMENTS 


POUR  SERVIR  A 


L'HISTOIRE  DE  L'INQUISITION 

DANS  LE  LANGUEDOC. 


IMPRIMERIE  DAUPELEY-GOUVERNEUR 


A   NOGENT-LE-ROTROU. 


L  li 


DOCUMENTS 


POUR  SERVIR  A 


L'HISTOIRE  DE  L'INQUISITION 


DANS  LE  LANGUEDOC 


PUBLIES    POUR   LA    SOCIETE    DE   l'hISTOIIIE   DE    FiiANCE 


PAR 


M««   DOUAIS 

ÉVÊQUE      DE      BEAUVAIS. 


DEUXIEME    PARTIE    :    TEXTES. 


À  PARIS 

LIBRAIRIE    RENOUARD 

H.    LAURENS,    SUCCESSEUR 

LIBRAIRE     DE     LA     SOCIÉTÉ     DE     l'hISTOIRE     DE     FRANCE 

RUE   DE   TOURNON,    N"   6 


MDGCCC 


300 


EXTRAIT    DU   REGLEMENT. 

Art.  ^/|.  —  Le  Conseil  désigne  les  ouvrages  à  publier,  cl 
choisit  les  personnes  les  plus  capables  d'en  préparer  el  d'en 
suivre  la  publication. 

Il  nomme,  pour  chaque  ouvrage  à  publier,  un  Commissaire 
responsable,  chargé  d'en  surveiller  l'exécution. 

Le  nom  de  l'éditeur  sera  placé  en  tôLe  de  chaque  volume. 

Aucun  volume  ne  pourra  paraître  sous  le  nom  de  la  Société 
sans  l'autorisation  du  Conseil,  et  s'il  n'est  accompagné  d'une 
déclaration  du  Commissaire  responsable,  portant  que  le  travail 
lui  a  paru  mériter  d'être  publié. 


Le  Commismire  responsable  soussigné  déclare  que  la  deuxième 
partie  des  Documents  pour  servir  a  l'Histoire  de  L'l!VQUiS!TioiV 
DANS  LE  Languedoc,  préparée  par  M?""  C.  Douais,  évêque  de 
Beauvais,  lui  a  paru  digne  d'être  publiée  par  la  Société  de 
l'Histoire  de  France. 

Fait  à  Paris,  le  20  août  4900. 

Signé  :  Noël  VALOIS. 

Certifié  : 
Le  Secrétaire  de  la  Société  de  l'Histoire  de  I^'rance, 
A.    DE   BOISLISLE. 


DOCUMENTS 

POUR  SERVIR  A 

L'HISTOIRE    DE    L'INQUISITION 

DANS  LE  LANGUEDOC 

L 
SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE 

1244-1248 

BIBL.   NAT.,  MS.   LAT.   9992- 


I.  —  18  mars  1246  (n.  st.),  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin. 
—  Sentence  par  laquelle  Pierre  de  Roais  et  Pons  de  Game- 
ville,  bourgeois  de  Toulouse,  refusant  ensemble  de  se  sou- 
mettre à  la  pénitence  de  l'Eglise,  Pierre  de  Roais  étant  de 
plus  retombé  dans  l'hérésie,  sont  condamnés  comme  héré- 
tiques, et  leurs  biens  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi.  Amen. 
Anno  Domini  M°CC°XL°  quinto,  xv  kal.  aprilis.  Nos, 
fratres  ordinis  Prodicatorum  B.  de  Caucio  et  Johan- 
nes  de  Sancto  Petro^,  inquisilores  heretice  pravitatis 
in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 

1.  Pour  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre,  inquisi- 
teurs, voy.  Introduction,  deuxième  partie,  1.  Renvoi  fait  une 
fois  pour  toutes. 


4  SENTENCES  DE  BERN.UID  DE  CAUX 

fratres  ordinis  Predicaloriim  Ber.  de  Caucio  et  Johan- 
nes  de  Sancto  Pelro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in 
civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 
deputati. 

Quia  constat  nobis  per  confessiones  '  Austorge, 
uxoris  quondam  Pétri  de  Resengas^,  Raimundi  Gaus- 
berti  et  Arnaldi  Guerrer^,  de  ïholosa,  Augerii  de 
Viridi  Folio,  niilitis,  Bernardi  Donati,  Bernardi  de 
Sancto  Johanne  et  Raimundi  Galveti  de  Viridi  Folio, 
Jacobi  de  Odarcio^,  Bernardi  Daide  de  Sancto  Aniano, 
Arn.  Dorbert  de  Lantario,  in  judicio  factas,  ipsos 
hereticos  pluries  scienter  vidisse,  adorasse  et  eorum 
erroribus  credidisse  et,  post  abjuratam  heresim,  here- 
ticos vidisse  et  eos  adorasse,  nunc  vero  saniori  usos 
consilio  ad  unitatem  Ecclesie,  prout  asserunt,  redire 
volentes,  ipsos  in  primis  omni  heretica  pravitate  abju- 
rata  absolvimus,  secundum  formam  Ecclesie,  a  vin- 
culo  excommunicationis  quo  ratione  predicti  criminis 
tenebantur  astricti,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unita- 

1.  Ms.  :  confessionem. 

2.  La  famille  des  Resengas  [Rosengue,  Rosergue,  Roserge), 
d'où  on  a  lait  plus  tard  Rosergium,  Bernnrdus  de  Rosergio, 
par  exemple,  archevêque  de  Toulouse  (1454-1471),  était  une 
des  principales  familles  du  Lauraguais.  Bien  des  charges 
pesaient  sur  Austorge  et  son  mari,  qui  n'avaient  cessé  de 
montrer  le  plus  grand  attachement  pour  l'hérésie  [Confes- 
sions, bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  200  r°; 
Doat,  XXIII,  fol.  325.  Voy.  sa  confession,  Doat,  XXIV, 
fol.  1). 

3.  Voy.  la  sentence  XXXVIII. 

4.  Ce  Jacques  d'Odars,  appelé  aussi  Guilabert,  avait  élevé 
ses  fils,  P.  Grand  et  Ar.  Guilabert,  dans  l'hérésie  [Confessions, 
hihl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  G09,  fol.  203  v»,  204  r°.  Cf.  sen- 
tence IX). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  5 

tem  de  corde  bono  redierint  et  mandata  sibi  injuncta 
compleverint.  Et  quia  in  Deum  et  in  Sanctam  Eccle- 
siam  prediclis  modis  temere  deliquerunt,  ipsos  légi- 
time citatos,  die  sibi  ad  recipicndum  penitentiam  super 
crimine  heresis  peremptorie  assignata,  communica[to| 
multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 
perpetuum  carcerem  ipsos  retrudi  volumus  et  preci- 
pimus  ibidem  perpetuo  comorari  ;  et  quod  istam  peni- 
tentiam compleant  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere 
noluerint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  inno- 
damus. 

Gum  etiam  constet  nobis  per  confessiones  Austorge, 
uxoris  quondam  domini  Vaseia\  Raimunde  Barrave, 
et  Aiceline,  sorores  (sic),  Willelmi  Mercaderii,  de  Tho- 
losa,  ITugonis  de  Ganela  -  et  Raimundi  de  Ganela,  de 
Lantario,  in  judicio  factas,  ipsos  hereticos  pluries 
vidisse,  credidisse  et  adorasse,  et  post  abjuratam 
heresim  scienter  hereticos  vidisse  et  celasse; 

Gum  etiam  constet  nobis  per  confessiones  B.  Fabri, 
specier,  Pictavini  senioris,  Raimundi  de  Suelli,  de  Tho- 
losa,  Bernardi  de  Lantario,  Pétrone  Escudeira  et  Rai- 
mundi de  Vilanova,  de  Tholosa,  Raimundi  Sauri^,  Pon- 

1.  Ce  Vaseia  était  seigneur  de  Baziège,  «  Vazega,  dominas 
de  Vazega  ;  »  il  recevait  les  hérétiques  dans  sa  maison  de  Tou- 
louse, d'accord  avec  Austorge,  sa  femme  [ibid.,  fol.  58  r°),  et 
aussi  dans  sa  maison  de  Baziège  [ibid.,  fol.  60  r")  et  dans  sa  mai- 
son de  Gardouch  [ibid.,  fol.  43  v°). 

2.  Cet  Hugues  recevait  les  hérétiques  dans  sa  maison  de 
Lanta  [ibid.,  fol.  211  v"). 

3.  Le  20  décembre  précédent,  il  avait  complété  sa  confes- 
sion [ibid.,  fol.  234  r"). 


6  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

cii  de  Fa\  Poncii  Pastre,  Pétri  dels  Gabanils^,  Willelmi 
dels  Cabanils  et  Bernard!  Johannis,  de  Sancto  Juliano, 
Willelmi  Stephani,  de  Gaure^,  in  judicio  factas,  ipsos 
hereticos  pluries  vidisse  et  eos  adorasse  et  veritatem 
super  heresi  celasse  contra  proprium  juramentum, 
communicato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bono- 
rum  virorum  consilio,  ipsos  in  carcere  retrudi  volumus 
et  injnngimus,  quamdiu  Ecclesie  videbitur  expedire, 
ad  penitectiam  pro  dicto  crimine  peragendam. 

Cum  constet  nobis  per  confessionem  Titborxs,  uxo- 
ris  Poncii  de  Gamevila,  de  Tholosa,  in  judicio  factam, 
ipsam  hereticos  pluries  scienter  vidisse,  adorasse  et 
receptasse,  pavisse,  celasse,  conduci  fecisse,  et  post con- 
fessionem de  heresi  factam  et  heresim  abjuratamcoram 
inquisitoribus,  ipsam  hereticos  in  domo  sua  a  paucis 
annis  citra  scienter  vidisse,  ascultasse  et  eos  celasse, 
communicato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bono- 
rum  virorum  consilio,  injungimus  eidem  in  virtute 
prestiti  juramenti,  quod  intret  domum  carceris,  ibidem 
per  XV  annos  moratura,  ad  penitentiam  pro  crimine 
heresis  peragendam. 

Cum  constet  nobis  per  confessiones  Vitalis  de  Salas 
et  Fabrisse,  uxoris  Pétri  Marchesii,  de  Tholosa,  in  judi- 
cio factas,  ipsos  hereticos  pluries  vidisse,  adorasse  et 
credidisse  bonos  homines  ; 

Constet  etiam  nobis  per  confessionem  W.  Arcmandi, 
de  Tholosa,  in  judicio  factam,  ipsum  a  paucis  annis 
citra  hereticos  vidisse,  credidisse  et  celasse; 

i.  Ibid.,  fol.  2341'".  Cf.  Doat,  XXIV,  fol.  30  v». 

2.  Ihid.,  fol.  215  V",  219  v°.  Voy.  sa  confession,  Doat,  XXIV, 
fol.  24. 

3.  Voy.  sentence  XIX". 


I    I 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  7 

Gonslet  etiam  nobis  per  confessiones  Raimundi  de 
Podio^,  Beriiardi  Durandi,  Bernardi  de  Ecclesia^,  de 
Hodarcio,  iii  judicio  factas,  ipsos  hereticos  scienter 
pluries  vidisse,  adorasse,  credidisse  a  paucis  annis 
citra,  communicato  multorum  prelalorum  et  aliorum 
proborum  virorum  consilio,  injungimus  eisdemin  vir- 
tute  prestiti  juramenti  quod  intrent  donium  carce- 
ris,  ibidem  perxannos  moraturi,  ad  penitentiam  pro 
crimine  heresis  peragendam,  retenta  nobis  et  aliis 
inquisitoribus  potestate  augendi,  diminuendi,  mutandi 
et  aliani  penitentiam  injungendi,  cum  nobis  et  aliis 
inquisitoribus  videbitur  expedire.  Actum  apud  Tho- 
losam,  in  claustro  Saneti  Saturnini,  in  presentia  vene- 
rabilis  Patris  R.,  episcopi  Tholosani,  Guillelmi  Atho- 
nis,  archidiaconi  Ville  Longe,  Arnaldi,  prioris  Saneti 
Saturnini,  magistri  Arnaldi  Pelisso,  Vitalis  Aurioli, 
prioris  Saneti  Stephani,  Raimundi  Carrigerii,  sacriste 
Saneti  Stephani,  et  fratris  Johannis  de  Cambalhols, 
notarii  domini  episcopi  Tholosani,  magistri  Athonis 
Appamiarum,  Willelmi  Raimundi,  Pétri  de  Drudas, 
canonicorum,  Poncii  de  Avinione,  canonici,  Fortis, 
capellani  Saneti  Saturnini,  Raimundi,  capcllani  Béate 
Marie  Deaurate,  B.  de  Ladinhac  et  Nepotis  de  Davinia, 

1.  Dans  sa  confession  du  15  juillet  suivant,  Raymond  Dupuy 
fils  dit  que,  quatre  ans  auparavant,  il  avait  vu  les  hérétiques 
dans  la  maison  de  son  père  avec  son  frère  et  sa  mère  [Con- 
fessions, bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  204  v°). 

2.  Quatre  ans  auparavant,  Bernard  Gleize  étant  malade  dans 
la  maison  de  son  propre  frère  Arnaud,  à  Odars,  on  amena  le 
ministre  dualiste  Jean  «  Sabbater  »  et  ses  compagnons.  Mais 
Arnaud  ne  supporta  point  qu'il  fût  «  hérétisé  ».  Leur  mère  et 
plusieurs  membres  de  la  famille  pactisaient  avec  les  hérétiques 
[ibid.,  fol.  204  r»). 


8  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

B.  de  Gaurs,  P.  Frezapa,  P.  Ariberti,  scriptorum  dic- 
torum  iriquisitorum,  B.,  prions  de  Vauro,  et  Silvestri, 
capellani  de  Viridi  Folio. 

III.  —  6  mai  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Pons  Bladier,  Pierre  d'Albigeois,  Raymond 
Sabbatier,  Pons  Dominique,  Raymond  Maurin  et  Arnaude, 
sa  femme,  bourgeois  de  Toulouse,  sont  condamnés  à  la  pri- 
son perpétuelle.  Faculté  est  laissée  à  Raymond  Sabbatier  de 
rester  auprès  de  son  père,  malade,  pauvre  et  catholique, 
tant  qu'il  vivra,  à  la  condition  qu'il  porte  une  mante  noire 
avec  une  croix  sur  le  vêtement. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi.  Amen.  Anno 
Domini  M°  GC°  XL°  sexto,  ii  nonas  maii.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatoruni  Ber.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  Poncii  Bladerii, 
Pétri  de  Albigesio  et  Raimundi  Sabbaterii,  in  judicio 
factas,  ipsos  hereticos  pluries  scienter  vidisse,  pluries 
adorasse,  eorum  predicationem  audivisse,  et  eos  bonos 
horninescredidisse,  celasse  veritatem  contra  proprium 
juramentum  et  relapsos  [esse]^  in  heresim  abjuratam; 

Constat  etiam  nobis  quod  Poncius  Dominici^  vidit 

1.  Ms.  :  relapsus  in  heresim. 

2.  Esclarmonde,  sa  femme,  s'était  compromise  par  certaines 
fréquentations  suspectes  [Confessions,  ]iil)l.  de  la  ville  de  Tou- 
louse, ms.  009,  fol.  203  v°).  —  Pons  Dominique  avait  été  quelque 
temps  enfermé  au  Ghâteau-Narbonnais,  à  Toulouse  (a  Dixit 
etiam  quod  audivit  dici  a  Poncio  Dominici,  capto  in  Castro 
Narbonensi...  )>),  ou  peut-être  y  était-il  présentement  (confes- 
sion d'Esclarmonde,  femme  de  Pons  IJrel,  ibid.,  fol.  62  r".  Voy. 
sentence  IV).  Le  CluUeau-Narbonuais  dut  être  mis  à  la  disposi- 
tion des  inquisiteurs,  qui,  en  effet,  n'avaient  pas  de  prison  spé- 
ciale à  cette  date. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  9 

pluries  hercticos  in  pliiribus  locis,  credidit  esse  bonos 
homines,  audivit  prcdicationem  eorum,  adoravit  eos, 
pluries  receptavit  eos  in  domurn  suam,  dédit  eis  de 
suo,  interfuit  hereticationi,  comedit  cum  liereticis  et, 
postquam  fecit  confessionem  suam  aliis  inquisitoribus 
et  abjuravit  heresim,  recepit  hereticos  in  domum  suam 
a  paucis  annis  citra; 

Quia  vero  Raimundus  Maurini  et  Arnalda,  uxor 
ejus,  viderunt  scienter  pluries  plures  hereticos,  et 
in  pluribus  locis,  crediderunt  esse  bonos  homines, 
audierunt  prcdicationem  eorum,  et  adora verunt  eos, 
et  receperunt  eos  in  domum  suam,  et  comederunt 
cum  eis;  et  idem  Raimundus  duxit  eos,  et  accepit 
pacem  ab  hereticis  et  negavit  veritatem  contra  pro- 
prium  juramentum  ;  dicta  vero  Arnalda  interfuit  apa- 
rellamento  hereticorum,  receptavit  hereticam  que 
obiit  in  domo  sua,  interfuit  sépulture  ejus  : 

Ipsos  cives  Tholosanos,  nunc  usos  saniori  consilio 
ad  unitatem  Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  volentes, 
in  primis  omniheretica  pravitate  abjurata,  absolvimus, 
secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunica- 
tionis  quo  ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti, 
si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono 
redierint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et 
quia  in  Dcum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis 
temere  deliquerunt,  ipsos  coram  nobis  comparentes 
légitime  citatos  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam 
super  criminc  he»^esis  peremptorie  assignata,  commu- 
nicato  multorum  prelatorum  el  aliorum  bonorum  viro- 
runi  consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam 
in  perpotuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipi- 
mus  ibidem  perpetuo  comorari  ;  et  quod  istam  peni- 


10  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

tentiam  compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  nolue- 
rint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  innodamus. 
Damus  tamen  licenciam  Raimundo  Sabbaterii  quod 
maneat  cum  pâtre  suo,  qui  valitudinarius  est  et  catho- 
licus  et  pauper,  ut  dicitur,  quamdiu  vixerit  pater 
suus,  et  intérim  portet  mantam  nigram  et  crueem  in 
omni  veste  cum  duobus  bracîiiis  transversalibus,  et 
provideat  sicut  poterit  patri  suo.  Actum  Tholose,  in 
claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  W.  Bernardi, 
abbatis  d'Idrac,  Ar.  Aurioli,  prioris  Sancti  Satur- 
nini, Poncii  de  Albione,  Pétri  de  Drudas,  canonico- 
rum  Sancti  Saturnini,  Pétri,  prioris  de  Gaslus  Gatur- 
censis  diocesis,  W.,  capellani  de  Manso  Sanctarum 
Puellarum,  Ar.  de  Brassaco,  capellani  de  Besceta, 
R.  Berengarii,  et  Bernardi  d'Escalquenx,  capitulario- 
rum,  R.  P.  Ariberti,  P.  de  Montbiza  et  Bernardi  de 
Gau[r]s,  scriptor[um]  inquisitorum. 

IV.  —  13  mai  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence pai'  laquelle  Aldrige,  sœur  de  Pierre  Laurent,  Bernard 
Duprat,  Jeanne,  femme  de  W.  du  Solier,  et  Willelme  du 
Mas,  de  Toulouse,  Etienne  Garric,  de  Lavaur,  Esclarmonde, 
veuve  de  Pons  Bret,  de  Goudourvielle,  Arnaud  de  na  Bor- 
gesa,  de  Roqueserière,  Etienne  Faur,  Pierre  Faur,  Arnaud 
Faur,  Pierre  Foule,  Jourdain  Ugole,  Pons  Jourdain,  Arnaud 
André,  W.  de  Gouzens,  de  Saint-Martin-de-Lalande,  Willem 
Sermenha,  Pons  Piquel,  W.  Sérignan,  de  Fanjeaux,  sont 
condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jbesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M°  GG°  XL"  sexto,  i\f  idus  maii. 
Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Caucio  et 
Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravi- 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  Il 

tatis  in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apos- 
tolica  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in 
judicio  iactas  Aldrige,  sororis  Pétri  Laurencii,  Ber- 
nardi  de  Prato,  Johanne,  uxoris  W.  de  Solario,  Wil- 
lelme  de  Manso,  de  Tholosa,  Stephani  Garric  de 
Vauro,  Esclarmunde,  uxoris  quondam  Poncii  Bret,  de 
Godervilla,  Arnaldi  de  na  Borgesa  de  Roca  Sereira, 
Stephani  Fabri,  Pétri  Fabri,  Ar.  Fabri,  Pétri  Foie, 
Jordani  Ugole,  Poncii  Jordani,  Ar.  Andrée,  W.  de 
Gosenx,  de  Sancto  Martino  de  Landa,  Willelmi  Ser- 
menha,  Poncii  de  Piquel  et  W.  de  Sirignano,  de  Fano 
Jovis,  diocesis  Tholose, 

Quod  predicta  Aldriga,  uxor  quondam  Bernard!  R', 
cambiatoris,  vidit  pluries  hereticos,  adoravit  pluries, 
credidit  hereticos  esse  bonos  homines,  predicationem 
eorum  audivit,  comedit  de  pane  benedicto  ab  hereti- 
cis,  hereticationi  interfuit  et  celavit  veritatem  contra 
proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Bernardus  de  Prato  vidit  plu- 
ries hereticos,  adoravit  eos  pluries,  credidit  eorum 
erroribus,  dédit  et  servivit  hereticis,  recepit  eos  in 
domum  suam  et,  post  abjuratam  heresim,  vidit  nun- 
cium  cujusdam  heretice  et  eidem  nuces  émit  ; 

Predicta  etiam  Jotianna,  uxor  W.  de  Solario,  vidit 
pluries  hereticos,  adoravit  eos  pluries,  credidit  here- 
ticos esse  bonos  homines,  predicationem  eorum  audi- 
vit et  eis  servivit,  et,  post  abjuratam  h[erlesim  vidit 
et  adoravit  hereticos,  dédit  eis  de  suo,  predicationem 
eorum  audivit  et  comedit  cum  eis; 

Predicta  etiam  Willelma  de  Manso  vidit  pluries 
hereticos,  adoravit  eos  pluries,  credidit  esse  bonos 
homines,  absolvit  maritum  suum  hereticis  et,   post 


12  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

abjuratam   heresim,    vidit   hereticos  et  celavit  eos; 

Predictus  etiam  Stephanus  Garric  de  Vauro  vidit 
pluries  hereticos  et  eos  pluries  adoravit,  credidit 
hereticos  esse  bonos  homines,  mansit  cum  hereticis 
et  suebat  pelles  eorum,  voluit  dare  denarios  questori 
hereticorum  pro  heretico  capto  redimendo^,  et  celavit 
veritatem  contra  proprium  juramentum; 

Prenominata  etiam  Esclarmunda-,  uxor  quondam 
Poncii  Bret  de  Godervilla,  vidit  hereticos,  adoravit, 
credidit  eos  esse  bonos  homines  et  credidit  salvari  in 
fide  eorum,  et,  si  descederet,  nisi  in  manibus  hereti- 
corum, crederet  dampnari,  et  comedit  cum  heretica, 
et  negavit  veritatem  aliis  inquisitoribus,  et  postmo- 
dum^  coram  nobis  contra  proprium  juramentum; 

Predictus  Arnaldus  de  na  Borgesa  de  Boca  Sereira 
vidit  hereticos  pluries  et  in  pluribus  locis,  adoravit 
eos  pluries,  audivit  predicationem  eorum,  comedit 
cum  hereticis  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  interfuit 
hereticationibus,  credidit  salutem  esse  cum  hereticis 
et  erroribus  hereticorum  credidit,  et  veritatem  celavit 
bis  contra  proprium  juramentum  ; 

Predictus  etiam  Stephanus  Fabri^  vidit  pluries  here- 

1.  Ms.  :  redimento. 

2.  Voy.  ses  confessions  à  la  date  du  l*^'"  et  du  3  juillet  1245. 
Le  11  mars  1246,  elle  comparut  et  nia  tout.  Le  11  et  le  12  mai, 
veille  de  sa  condamnation,  ses  confessions  furent  remises  sous 
ses  yeux,  et  elle  les  reconnut  pour  vraies  [Confessions,  bibl. 
de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  G09,  fol.  62  r%  62  v"). 

3.  Ms.  :  postmotum. 

4.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  29  juin  1245  [ibid., 
fol.  31  r°).  —  Il  avait  été,  avec  d'autres,  délégué  auprès  de 
l'abbé  de  Saint-Papoul  pour  obtenir  la  délivrance  de  prison- 
niers (cf.  fol.  34  r"). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  13 

ticos  et  in  pluribus  locis,  adoravit  eos  pluries,  credi- 
dit  esse  boiios  homines,  audivit  predicationem  eorum, 
associavit  hereticos  et  credidit  herroribus  eorumdem 
et,  post  abjuratam  heresim,  vidit  hereticos,  adoravit 
et  credidit  ; 

Prediclus  etiam  Petrus  Fabri^  vidit  pluries  hereti- 
cos, credidit  et  adoravit  a  quinque  annis  citra  post 
heresim  ajjjuratam,  et  mentitus  est  ahis  inquisitoribus  ; 

Predictus  etiam  Ar.  Fabri-  vidit  hereticos  et  eos 
adoravit  a  vi  annis  citra  post  heresim  abjuratam; 

Predictus  etiam  Petrus  Folc^  vidit  pluries  hereticos 
a  paucis  annis  citra,  adoravit,  associavit,  credidit  here- 
ticis  et  eorum  erroribus  et  celavit  veritatem  aliis  inqui- 
sitoribus contra  proprium  juramentum,  et,  post  abju- 
ratam heresim,  vidit,  celavit,  credidit  et  adoravit 
hereticos  ; 

Predictus  etiam  Jordanus  Hugole^  vidit  pluries 
hereticos  a  paucis  annis  citra,  adoravit,  credidit, 
duxit  et  celavit  veritatem  aliis  inquisitoribus  contra 
proprium  juramentum,  et,  post  abjuratam  heresim, 
vidit  hereticos,  celavit,  credidit  et  adoravit; 

Predictus  etiam  Poncius  Jordani''  vidit  pluries  here- 
ticos  a   paucis  annis  citra,   credidit   et  adoravit  et 

1.  Pierre  Faur  recevait  les  ministres  hérétiques  dans  sa  mai- 
son de  Saint--Martin-de-LaIande  iibicl.,  fol.  31  r°.  Vov.  sa  con- 
fession, fol.  31  v°).  En  regard,  à  la  marge  du  ms.  :  In  niuro  est. 

2.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  29  juin  1245  («è/f/.,  fol.  31  v"). 

3.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  29  juin  1245  {ibicL, 
fol.  32  v").  A  la  marge  du  ms.  :  In  muro  est. 

4.  Voy.  sa  confession,  même  date  [ibid.,  fol.  33  r°).  A  la  marge 
du  ms.  :  In  muro  est. 

5.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  5  juillet  1245  {ibid., 
fol.  37  v°).  A  la  marge  du  ms.  :  In  muro  est. 


U  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

manulevavit  denarios  ab  hereticis  et  reddidit,  et  eorum 
predicationem  audivit,  et,  postquam  fecit  confessio- 
nem  suam  aliis  inquisitoribus  et  abjuravit  heresim, 
vidit  et  adoravit  hereticos  ; 

Predictus  etiam  Ar.  Andréas'  vidit  pluries  hereticos 
et  in  pluribus  locis  a  paucis  annis  citra,  adoravit  eos 
pluries,  duxit  eos  pluries,  predicationem  eorum  au- 
divit pluries,  et  negavit  veritatem  aliis  inquisitoribus 
contra  proprium  juramentum,  et  credidit  hereticis  et 
eorum  erroribus,  et,  post  abjuratam  heresim,  vidit 
et  adoravit  hereticos  ; 

Predictus  etiam  W.  de  Guzenx^  vidit  pluries  here- 
ticos, adoravit,  credidit  hereticis  et  eorum  erroribus, 
predicationem  eorum  audivit  a  paucis  annis  citra, 
stetit  per  quinquennium  cum  hereticis  et  post  abju- 
ratam heresim  vidit,  credidit  et  adoravit  hereticos; 

Predictus  etiam  W.  Sermenha'^  vidit  pluries  here- 
ticos a  paucis  annis  citra,  adoravit  pluries,  audivit 
predicationem  eorum,  credidit  hereticos  esse  bonos 
homines  ; 

1.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  5  juillet  1245  [ibid., 
fol.  38  v°).  A  la  marge  du  ms.  :  In  muro  est. 

2.  Dans  sa  confession  à  la  date  du  20  décembre  1245,  Ray- 
monde,  fille  de  Raymond  Jougla,  convertie,  énonça  plusieurs 
arliculalions  contre  W.  de  Gouzens,  qui  jouissait  d'une  fort 
mauvaise  réputation  [ibid.,  fol.  40  v").  Voy.  la  confession  d'Ai- 
mengarde,  femme  de  W.  de  Gouzens,  reçue  le  même  jour 
[ibid.,  fol.  41  r").  Voy.  surtout  sa  propre  confession  [ibid., 
fol.  30  b).  a  la  marge  du  ms.  :  In  muro  est. 

3.  W.  Sermenha  s'était  compromis  depuis  longtemps  [ibid., 
fol.  154  r%  155  v°,  158  v°,  161  r",  etc.).  Voy.  sa  confession,  qui 
lui  fut  lue  le  12  mai  1246,  et  qu'il  reconnut  pour  vraie  [ibid., 
fol.  161  r°). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  15 

Predictus  etiani  Ponciiis  de  PiqueH  vidit  plurics 
liereticos,  adoravit  eos  pluries  et  audivit  predicatio- 
nem  eoriim,  pacem  accepit  ab  eis,  receptavit,  credi- 
dit  hereticos  esse  bonos  hoinincs,  interfuit  apparella- 
mento  et  relapsus  est  in  heresim  abjuratani  ; 

Predictus  etiam  W.  de  Sirignano^  vidit  pluries 
hereticos,  adoravit  eos,  audivit  predicationem  eorum 
et  credidit  hereticos  esse  bonos  homines,  duxit  here- 
ticos, et  interfuit  hereticationi,  et  celavit  veritatem 
aUis  inquisitoribus  contra  propriuni  juramentum,  et 
relapsus  est  in  heresim  abjuratam  : 

Ipsos  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint  ;  et,  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  coram  nobis  comparentes  légitime  citatos 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  peremptorie  assignata,  communicato  multo- 
rum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ad  peragendam  condignam  penitentiam,  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
petuo  comorari  ;  et  qiiod  istam  penitentiam  compleant 

1.  Voy.  la  confession  de  Pons  de  Piquel,  qui,  déjà  aupara- 
vant, avait  comparu  devant  l'inquisiteur  Ferrier,  à  Limoux. 
Elle  lui  fut  lue  le  12  mai  1246  [ibid.,  fol.  166  r°). 

2.  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  167  r°).  Quelques  années 
auparavant,  il  avait  comparu  devant  ^yillem  Arnaud,  l'inijui- 
siteur  qui  fut  tué  à  Avignonet  en  1242. 


16  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

injuugimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero 
predictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos  excom- 
municationis  vinculo  innodamus.  Actum  Tholose,  in 
claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  R.,  prepositi 
Sancti  Stephani,  magistri  Ar.  Pelisso,  canonicorum 
Sancti  Stephani,  Ar.  Aurioli,  prioris  Sancti  Saturnini, 
P.  de  Drudas,  W.  Ramundi,  canonicorum  Sancti 
Saturnini,  Amelii,  capellani  Sancti  Stephani,  R.,  capel- 
lani  Deaurate,  F.,  capellani  Sancti  Saturnini,  R., 
capellani  Béate  Marie  Dealbate,  W.  Ade,  baiuli  domini 
comitis  Tholosani,  Poncii  Astre,  Ramundi  de  Sancto 
Ceserto,  R.  Rainerii,  W.  Hugonis  Pellicerii,  Boni  Man- 
cipi  Maurandi  et  Jordani  de  Villa  Nova,  capitulariorum 
Tholose,  et  multorum  aliorum. 

V.  —  17  mai  1246.  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Etienne  de  Roais,  Pierre  Esquivât,  dame 
Assaus,  femme  de  Raymond  de  Castelnau,  Raymonde,  femme 
d'Arnaud  Onde,  de  Toulouse,  et  Pierre  de  Creissac,  de  Mon- 
tastruc,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M°GG^XL°  sexto,  xvi  kal,  junii. 
Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  B,  de  Caucio  et  Johan- 
nes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis 
in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 
deputati.  Quia  constat  nobis,  per  confessiones  in  judi- 
cio  factas  Stephani  de  Roacxio,  Pétri  Esquivât,  domine 
Assaus,  uxoris  Ramundi  de  Castro  Novo,  et  Ramunde, 
uxoris  Arnaldi  Unda,  de  Tholosa,  et  Pétri  de  Creissac, 
de  Monte  Astrug, 

Quod  prenominatus  Stephanus  de  Roaxio^  vidit  et 

1.  Etienne  de  Roais  est  souvent  nommé  dans  les  confessions 
(ms.  609  de  la  hihl.  de  Toulouse). 


ET  DE  JEAN  DE   SAINT-PIERRE.  17 

adoravit  pluries  liercticos,  predicationem  eorum  aiidi- 
vit,  hereticationibus  interfuit,  quesivit  hereticos  et 
adduxit  ad  hereticationem  faciendam  et  veritatem 
celavit  contra  proprium  juramentum; 

Prenominatus  autem  Petrus  Esquivât  vidit  pluries 
hereticos,  associavit,  recepit  cartam  a  fratre  W.  Ar. 
et  socio  suo,  olim  inquisitoribus,  in  qua  continebatur 
quod  adoraverat  hereticos,  et,  cum  tenuisset  cartam 
per  quatuor  vel  quinque  dies,  recognovit  coram  dictis 
inquisitoribus  illa  que  continebantur  in  dicta  carta 
esse  vera  et  pro  illis  supposuit  se  voluntati  eorum  ad 
recipiendam  penitentiam  perpetui  carceris  vel  exilii, 
vel  aliam  quam  sibi  vellent  injungere  et  ad  hoc  jura- 
mento  pro  posse  obligavit,  et,  postquam  abjuravit 
heresim,  participavit  sepius  cum  hereticis  condemp- 
natis  comedendo,  bibendo  et  eos  associando  ; 

Predicta  etiam  domina  Assauts,  uxor  Ramundi  de 
Castro  Novo,  vidit  pluries  hereticos  et  in  pluribus  locis, 
et  pluries  adoravit  eos,  et  credidit  esse  bonos  homi- 
nes,  et  post  abjuratam  heresim  vidit  pluries  hereticos 
et  pluries  adoravit  eos  et  receptavit  in  domo  sua,  et 
audivit  predicationem  eorum  pluries  a  paucis  annis 
citra  ; 

Predicta  etiam  Ramunda,  uxor  Ar.  Unda,  vidit 
pluries  hereticos,  adoravit,  credidit  et  receptavit, 
hereticationi  interfuit,  predicationem  audivit,  dédit, 
recepit  depositum  ab  hereticis,  et  comedit  pluries 
cum  hereticis  et  de  pane  benedicto  ab  eis  et  inter- 
fuit aparellamentis  hereticorum  in  domo  propria; 

Predictus  etiam  P.  de  Greissac  de  Monte  Astrug 
vidit  pluries  hereticos  et  in  pluribus  locis,  adoravit 
eos  pluries,  celavit  veritatem  contra  proprium  jura- 

2 


18  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

mentum,  misit  hereticos  ad  quandam  personam 
hereticandam,  et  fecit  sacramenlum  de  non  revelanda 
heresi  ; 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio,  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis 
omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secun- 
dum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis 
quo  ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si 
tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redie- 
rint  et  manda[ta]  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia 
in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deliquerunt,  ipsos  coram  nobis  comparentes  légitime 
citatos  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  cri- 
mine  heresis  peremptorie  assignata,  communicato 
multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 
perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpetuo  comorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti  jura- 
menti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  noluerint, 
ipsos  excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum 
ïliolose,  in  claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  Aldo- 
fossi,  abbatis  iVIontis  Albani,  Ar.,  prioris  Sancti  Satur- 
nini, W.  Ramundi,  P.  de  Drudas,  Ar.  Begonis,  prioris 
de  Glisolis,  Simonis,  prioris  de  Blanhiaco,  canonico- 
rum  Sancti  Saturnini,  F.,  capellani  Sancti  Saturnini, 
Amelii,  canonici  Sancti  Stephani,  R.,  capellani  Béate 
Marie  Deaurate,  Ber.,  capellani  de  Ladinliaco,  Silves- 
tri,  capellani  de  Viridi  Folio,  Nepotis  de  Davinia,  cle- 
rici,  Ilugonis  de  Roaxio,  Gritî  de  Roaxio,  W.  Hugonis 
Pellicerii,  Ramundi  Berengarii,  Ramundi  Rainerii  et 
R.  de  Sancto  Sezerto,  capitulariorum  Tholose,  et  mul- 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIEKKE.  19 

torum  aliorum  de  clero  et  populo  Tliolosano  in  géné- 
ral! sermone. 

VI.  —  20  mai  1240,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Arnaud  Etienne,  seigneur  de  Tarabel,  et 
AYillelme  de  Viviers  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M''GG°XL°Vr,  xiii  kal.  junii.  Nos, 
t'ratres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Caucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio 
factas  Arnaldi  Stephani,  domini  de  Taravello*,  et  Wil- 
lelme  de  Vivariis,  diocesis  Tholosane, 

Quod  prenominatus  Arnaldus  Stephani,  dominus 
de  Taravello,  vidit  pluries  hereticos  et  in  pluribus 
locis,  adoravit  eos  pluries,  audivit  predicationem 
eorum,  pacem  accepit  ab  eis,  donavit  et  recepit  ab 
eis,  et  duxit  pluries  hereticos  et  tenuit  depositum 
eorum,  comedit  cum  hereticis  et  de  pane  benedicto 
ab  eis,  hereticationibus  interfuit,  credidit  hereticis  et 
eorum  erroribus,  et  relapsus  est  in  heresim  abjuratam  ; 

Constat  etiam  nobis  quod  Willelma  de  Vivariis  fuit 
heretica  induta  per  très  annos  et,  post  reconciliationem 
suam,  vidit  hereticos  et  adoravit  eos  pluries  in  domo 
sua; 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consiUo  ad  unitatem  Eccle- 

1.  Longue,  dame  de  Tarabel,  la  mère  peut-être  d'Arnaud 
Etienne,  s'était,  vers  1229,  montrée  favorable  aux  hérétiques, 
qu'elle  soutenait,  et  auxquels  elle  envoyait  des  provisions  (Con- 
fessions, bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  009,  fol.  203  r", 
205  r°).  Quant  à  Arnaud  Etienne,  il  est  plusieurs  fois  nommé 
dans  les  Confessions,  par  exemple  loi.  202  r". 


20  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predieti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitalem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  coram  nobis  comparentes  légitime  citatos 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  peremptorie  assignata,  communicato  multo- 
rum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ad  peragendam  condignam  penitentiam  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
pétue comorari  ;  etquod  istam  penitentiam  compleant, 
injuiigimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero 
predictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos  excom- 
municationis vinculo  innodamus.  Actum  [Tholose],  in 
claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  B.  de  Gombret, 
prepositi  Sancte  Gecilie  Albiensis,  Ar.,  prioris  Sancti 
Saturnini,  W.  Raimundi,  P.  de  Drudas,  canonicorum 
Sancti  Saturnini,  B.,  prioris  de  Vauro,  Silvestri,  capel- 
lani  de  Viridi  Folio,  F.,  capellani  Sancti  Saturnini, 
Amelii,  capellani  Sancti  Stephani,  B.,  capellani  de 
Ladinliaco,  W.  ïlugonis  Pellicerii,  R.  Rainerii,  capitu- 
lariorum  Tholose,  et  multorum  aliorum  de  clero  et 
populo  Ttiolosano  in  generali  sermone. 

vil.  —  28  mai  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Estolt  de  lloqueville,  Trois- Kraines,  de 
Montgiscard ,  Bernard  de  Roqueville,  des  Cassés,  Pons 
Saquit,  de  Lanta,  Pierre  Babau,  W.  Maurin,  P.  Bernard  et 
Bei^nard  Fournier,  des  Barelles,  sont  condamnés  à  la  prison 
perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  21 

Amen.  Anno  Domini  ]VrGC°XL°Vr,  v  kal.  junii.  Nos, 
fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Caucio  et  Johan- 
nes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis 
in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 
deputati.  Quia  constat  nobis  perconfessiones  in  judicio 
factas  Estolti  de  Rocovilla^  et  domini  Très  Eminas  de 
Monte  Guiscardo,  Bernardi  de  Rocoviila  de  Gassio, 
Poncii  Saquit  ^  de  Lantario,  Pétri  Babau,  W.  Mau- 
rini,  P.  Bernardi  et  Bernardi  Furnerii,  de  Berrelis  dio- 
cesis  Tholose, 

Quod  prenominatus  Estoltus  de  Rocoviila  vidit 
et  adoravit  pluries  hereticos,  dédit  eis,  recepit  ab 
eis  munera,  duxit  et  recepit  eos  in  domum  suam, 
herelicationibus  inlerfuit,  credidit  hereticis  et  eorum 
erroribus,  et  post  confessionem  factam  aliis  inqui- 
sitoribus  et  abjuratam  heresim  vidit  hereticos  et  locu- 
tus  est  cum  eis  et  non  cepit  eos  sicut  juraverat; 

Prenominatus  etiam  Très  Eminas'^  vidit  et  adoravit 

1.  Les  Roqueville,  famille  considérable,  se  déclarèrent  en 
général  pour  l'hérésie.  Estolt  ou  Estort  de  Roqueville  recevait 
ouvertement  les  ministres  hérétiques  dans  sa  propre  maison 
au  Mas-Saintes-Puelles,  à  Montgiscard  et  à  Toulouse.  Son  nom 
revient  très  souvent  dans  les  confessions  ou  dépositions  de 
l'époque  (bibl.  de  la  ville  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  16  v°,  17  r°, 
43  r°,  64  v°,  67  v°,  124  r°,  124  v°,  200  v°  ;  Doat,  XXIII,  fol.  223, 
XXIV,  fol.  99  v").  Les  inquisiteurs  reçurent  sa  confession  le 
20  juin  1245  (ms.  009,  fol.  64  v°).  Le  25  mai  1246,  ils  la 
remirent  sous  ses  yeux  [ibid.,  fol.  64  v°). 

2.  Ms.  :  Saqt.  Hus  bas  Saquit. 

3.  Pierre  Willem  de  Roqueville,  surnommé  Trois-Emines, 
Petrus  l'F'"'  de  Rocoviila,  miles,  qui  vocatur  Très  eminas,  frère 
du  précédent.  Il  s'était  battu  contre  les  armées  de  Simon  de 
Montfort.  ^  oy.  sa  confession,  avec  additions,  du  l'^'et  du  9  mars 
1246  [ibid.,  fol.  66  v°,  67  r°). 


22  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

hereticos  pluries,  credidit  esse  bonos  homines,  come- 
dit  cum  eis,  pacem  ab  eis  accepit,  hereticationi  inter- 
fuit, veritatem  negavit  coram  nobis  contra  proprium 
juramentum,  et  post  abjuratam  heresim  vidit  scienter 
hereticum  condempnatiim  et  comedit  cum  eo; 

Prenominatus  etiam  Bernardusde  Rocoviila^  vidit  et 
adoravit  pluries  hereticos,  duxitetassociaviteos,  dédit 
eis  et  recepit  ab  eis  munera,  comedit  cum  eis,  predi- 
cationem  eorum  audivit,  credidit  esse  bonos  homines, 
recepit  eos  in  domum  suam  et  negavit  tempore  gratie 
inquisitoribus  veritatem  ; 

Prenominatus  etiam  Poncius  Saquit^  vidit  et  adora- 
vit pluries  hereticos,  duxit  et  receptavit  eos  pluries, 
apparellamentis  et  hereticationibus  interfuit,  credidit 
hereticis  et  eorum  erroribus,  et  fuit  nutritus  cum  eis  ; 
et  postquam  abjura  vit  heresim  aliis  inquisitoribus,  vidit 
duas  hereticas  in  domo  sua,  celavit  eas  a  paucis  annis 
citra  et  non  cepit  eas,  sicut  tenebatur  proprio  jura- 
mento  ; 

Prenominatus  etiam  P.  Babau^  vidit  et  adoravit 
hereticos,  audivit  predicationem  eorum,  fecit  condic- 

1.  Bernard  de  Roqueville,  seigneur  des  Cassés,  avait,  pen- 
dant près  de  quarante  ans,  tout  fait  pour  se  compromettre. 
Voy.  sa  confession  du  25  mai  124G  [ibid.,  fol.  228  r°.  Cf.  sen- 
tence XIV). 

2.  Les  Saquit  ou  Saquet,  de  Lanta,  Arnaud,  G.  et  Pons,  frères, 
surtout,  en  grande  amitié  avec  les  Roqueville,  les  Resengues, 
les  Roais,  les  Unaud  et  Raymond  Adémard  de  Lanta,  soutiens 
avérés  de  l'hérésie,  lui  avaient  donné  tous  les  gages  possibles 
{ibid.,  fol.  200  v°,  201  r«,  202  r°,  202  v°,  210  v°). 

3.  Voy.  ses  diverses  confessions  [ibid.,  fol.  48  r°,  185  r°). 
Plusieurs  témoins  avaient  déposé  contre  lui  [ibid.,  fol.  48  v°, 
49  r«,  49  V»). 


ET  DE  JEAN  DE   SAINT-PIERRE.  23 

tum  de  non  revelando  heresim,  negavit  scienter  corarn 
nobis  veritatem  et  eandem  celavit  aliis  inquisitoribus 
contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  W.  Maurini'  vidit  et  adoravit 
herelicos,  negavit  veritatem  coram  nobis  et  eandem 
celavit  aliis  inquisitoribus  contra  proprium  jura- 
mentum ; 

Preiiominati  etiam  P.  Bernardi  et  B.  Furnerii^  vide- 
runt  et  adora verunt  hereticos,  fecerunt  condictum  de 
non  revelando  heresim,  negaverunt  scienter  coram 
nobis  veritatem  et  eanden  celaverunt  aliis  inquisito- 
ribus contra  proprium  juramentum  ; 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint 
et  mandata  sibi  injuncta  compleverint  ;  et  quia  in 
Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deliquerunt,  ipsos  coram  nobis  comparentes  légi- 
time citatos  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata,  com- 
municato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum 
virorum  consilio,  ad  peragendam  condignam  peni- 
tentiam in  perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et 

1.  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  184  v°). 

2.  P.  Bernard  et  B.  Fournier  s'étaient  entendus  pour  ne  rien 
révéler  {ibid.,  loi.  185  r°).  Voy.  les  confessions  de  P.  Bernard 
[ibid.,  fol.  48  r°,  185  v°),  et  de  B.  Fournier  [ibid.,  fol.  49  v% 
185  v°,  186  t").  Bien  des  témoins  avaient  déposé  contre  eux 
[ibid.,  fol.  48  r°-49  v°,  185  r°-186  r«). 


24  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

precipimus  ibidem  perpetuo  comorari  ;  et  quod 
istam  penitentiam  compleant,  injungimus  eis  in  vir- 
tute  prestiti  jurarnenti.  Si  vero  predictam  peniten- 
tiam facere  noluerint,  ipsos  excommunicationis  vin- 
culo  innodamus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti 
Saturnini,  in  presentia  A.,  prioris  Sancti  Saturnini, 
W.  R',  A.  Begonis,  Simonis,  prioris  de  Blanhaco,  P.  de 
Drudas,  canonicorum  Sancti  Saturnini,  F.,  capellani 
Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate,  W.,  capellani 
de  Coquinis,  B.,  capellani  de  Ladinhaco,  R.  Beren- 
gerii,  R.  Rainerii,  R.  de  Sancto  Cezerto,  capitulario- 
rum  Tholose,  et  multorum  aliorum  de  clero  et  populo 
Tholosano,  in  generali  sermone,  et  mei  P.  Ariberti, 
notarii,  qui  hec  scripsi. 

VIII.  —  3  juin  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Piei're  Brun,  du  Cabanial,  P.  Passamkr,  de 
Labécède ,  Pierre  Bofilh,  des  Cassés,  Pierre  Durand,  de 
Saussens,  et  Ar.  Doais,  de  Montjoire,  sont  condamnés  à  la 
prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  Domini  M°  GG°  XL°Vr,  iif  nonas  junii. 
Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Gaucio  et 
Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravi- 
tatis  in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apos- 
tolica  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones 
in  judicio  factas  Pétri  Bruni  de  Cabanili,  P.  Passa- 
mar  de  Besseta  et  Pétri  Bofilh  de  Gassio,  Pétri  Duranti 
de  Sancto  Paulo  de  Bretas  et  Ar.  Doaiss  de  Monte 
Jovis,  diocesis  Tholose, 

.    Quod  prcnominatus  P.  Bruni  de  Gabanili  vidit  et 
adoravit  pluries  hcrcticos  et  in  pluribus  locis,  credidit 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  25 

hereticos  esse  bonos  homines  et  celavit  veritatem  con- 
tra proprium  juramentum; 

Prenorninatus  etiam  P.  Passamar  de  Besceta  vidit 
et  adoravit  pluries  hereticos  et  in  pluribus  locis  pre- 
dicationem  eorum  audivit,  pluries  comedit  cum  here- 
ticis  et  de  pane  benedicto  ab  eis  pluries,  recepit 
encennia  ab  hereticis,  hereticationi  interfuit,  dilexit 
hereticos  et  credidit  eos  esse  bonos  homines,  et  nega- 
vit  veritatem  contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  P.  Bofilh  '  vidit  et  adoravit  plu- 
ries hereticos,  stetit  cum  hereticis,  audivit  predica- 
tionem  eorum,  pluries  comedit  cum  eis  et  de  pane 
benedicto  ab  eis,  credidit  hereticis  et  eorum  erro- 
ribus,  et  negavit  veritatem  contra  proprium  jura- 
mentum; 

Prenominatus  etiam  P.  Duranti  vidit  et  adoravit 
pluries  hereticos  et  in  pluribus  locis,  et  audivit  pre- 
dicationem  eorum,  credidit  hereticos  esse  bonos  homi- 
nes, fecit  condictum  de  non  revelando  heresim,  et 
relapsus  est  in  heresim  abjuratam; 

Prenominatus  etiam  Ar.  Doaiss  vidit  et  adoravit 
pluries  hereticos,  et  in  pluribus  locis  prcdicationem 
eorum  audivit,  receptavit  eos  in  domum  suam,  come- 
dit cum  hereticis  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  dédit 
eis  de  suo,  credidit  esse  bonos  homines,  negavit  veri- 
tatem contra  proprium  juramentum  : 

Jpsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 

1.  Pierre  Bofilh  [Bonus  Filius),  dont  le  frère  était  diacre 
hérétique  de  Saint-Félix.  Voy.  sa  confession,  le  21  novembre 
1245  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  225  v°.  Cf.  fol.  226  \\ 
228  r°,  223  v°). 


26  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redie- 
rint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia 
in  Deunfi  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis 
temere  deiiquerunt,  ipsos  coram  nobis  comparentes 
légitime  citatos  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata,*commu- 
nicato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum 
virorum  consilio,  ad  peragendam  condignam  peni- 
tentiam in  perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et 
precipimus  ibidem  perpetuo  comorari;  et  quod 
istam  penitentiam  compleant,  injungimus  eis  in  virtute 
prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam 
facere  noluerint,  ipsos  excommunicationis  vinculo 
innodamus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Satur- 
nini,  in  presentia  A.,  prioris  Sancti  Saturnini,  P.  de 
Drudas,  Ar.  Begonis,  Poncii,  camerarii,  canonicorum 
Sancti  Saturnini,  B.,  capellani  de  Ladinhaco,  F., 
capeliani  de  Rupe,  R.,  capellani  Dealbate,  F.,  capel- 
lani Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate,  B.,  prio- 
ris de  Vauro,  R.,  capellani  de  Fano  Jovis,  Bertrandi 
de  Villa  Nova,  W.  Hugonis,  R.  Rainerii,  capitulariorum 
Tholose,  et  multorum  aliorum  de  clero,  etc. 

IX,  —  10  juin  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Jeanne,  femme  d'Alaman  de  Roais,  W. 
d'Aurin  et  Riche,  sa  femme,  de  Toulouse,  Ségur,  femme 
d'Azémard'Albiac,  de  Saussens,  Algaia,  veuve  de  François  de 
Loubens,  Arnaud  du  Rival,  P.  Grand,  P.  Audibert,  Jacques 
Calvet,  d'Odars,  Ktienne  Faur  et  W.  Grimaud,  du  Falga, 
sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

ïn  nomine   Domini   nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  27 

Amen.  AmioDomiiii  M'CG^XL'Vr,  iiifidus  junii.  Nos, 
fratres  ordinis  Prcdicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  inquisitores  lieretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  conf'essiones  in  judicio  fac- 
tas  Johanne,  uxoris  Alamanni  de  Roaxio,  W.  de  Auri 
et  Riche,  uxoris  ejus,  de  Tholosa,  Secure,  uxoris  Aze- 
marii  de  Albiaco,  de  Sancto  Paulo  de  Bretas,  Algaie, 
uxoris  quondam  Francissi  de  Lobenx,  Ar.  de  Rivali, 
Pétri  Grandis,  P.  Audeberti,  Jacobi  Galveti,  de  Odar- 
cio,  Stephani  Fabri  etW.  Grimaudi,  de  Felgario,  dyo- 
cesis  Tholose, 

Quod  prenominata  Johanna,  uxor  Alamanni  de 
Roaxio^,  vidit  et  adoravit  pluries  hereticos,  predi- 
cationem  eorum  andivit,  pluries  paravit  comestio- 
nemhereticis,  comedit  cum  eisetde  pane  benedlcto  ab 
eis,  induxit  maritum  suum  ad  diligendum  hereticos 
et  dédit  ei  munera  ut  diligeret  et  receptaret  hereticos, 
pacem  accepit  ab  hereticabus,  apparelhamentis  here- 
ticorum  interfuit,  receptavit  eos  in  domum  suam,  cre- 
didit  esse  bonos  homines  et  victualia  misit  eis,  nega- 
vit  veritatem  contra  proprium  juramentum  et  post 
abjuratam  heresim  vidit  hereticos  condempnatos  ; 

Prenominati  etiam  W.  de  Auri  et  Rica,  uxor  ejus, 
post  confessionein  factam  aliis  inquisitoribus  et  abju- 
ratam heresim,  vidcrunt  et  adoraverunt  pluries  here- 
ticos et  predicationem  eorum  audierunt  et  credide- 
runt  hereticos  esse  bonos  homines; 

1.  I^e  fiiiiieux  Alamari  de  Roais,  qui  brava  toutes  les  condam- 
nations, est  dit,  à  la  date  de  cette  sentence,  avoir  pour  épouse 
Lombarde  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse,  ms.  009,  fol.  200  v°, 
203  r°,  213  v°).  Jeanne  serait-elle  la  femme  d'Alaman  de  Roais 
le  jeune? 


28  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Prenominata  etiam  Secura,  uxor  Azemarii  de  Albiaco, 
vidit  et  adora  vit  pluries  hereticos,  predicationem 
eorum  audivit,  pluries  comedit  cum  eis,  credidit  eos 
esse  bonos  homines,  recepit  hereticas  in  domum 
suam,  et,  postquam  fuit  cita  ta  pro  heresi  ab  aliis 
inquisitoribus,  vidit,  credidit,  adoravit  hereticos; 

Prenominata  etiann  Algaia,  uxor  quondam  Fran- 
cissi  de  Lobenx,  fuit  heretica  induta  per  plures 
annos  et  tenuit  sectam  hereticorum  quousque  fuit 
capta  ; 

Prenominati  etiam  Arn.  de  Rivali^  P.  Grandis^, 
P.  Audeberti  et  Jacobus  Galveti^,  de  Odarcio,  vide- 
runt  pluries  hereticos  et  in  pluribus  locis,  adoraverunt 
eos  pluries,  duxerunt  et  associaverunt  eos  et  credide- 
runt  hereticis  et  eorum  erroribus  a  paucis  annis  citra  ; 

Prenominati  etiam  Stephanus  Faure  et  W.  Gri- 
maudi,  de  Felgario,  viderunt  et  adoraverunt  pluries 
hereticos,  crediderunt  hereticis  et  eorum  erroribus  a 
paucis  annis  citra,  et  negaverunt  veritatem  aliis  inqui- 
sitoribus contra  proprium  juramenlum  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Ecclesie, 
prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni  hereti- 
ca pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum  formam 
Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo  ratione  pre- 
dicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  lamen  ad  ecclesias- 
licam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et  mandata 
sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum  et  Sanctam 

1.  Plusieurs  fois  nommé  dans  les  confessions  des  habitants 
d'Odars  et  présenté  comme  affilié  à  l'hérésie  (bibl.  de  Toulouse, 
ms.  G09,  fol.  203v"-20or"). 

2.  Voy.  sa  confession  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  G09,  fol.  203  v"). 

3.  Même  observation  que  pour  Arnaud  du  Rival,  note  1. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINÏ-PIERRE.  29 

Ecclesiam  predicLis  modis  temere  deliquerunt,  ipsos 
citatos  coram  nobis  comparentes  die  sibi  ad  recipien- 
dam  penitentiam  super  crimine  heresis  pcremptorie 
assignata,  communicato  multorum  prelatorum  et  alio- 
rum  bonorum  virorum  consilio,  ad  peragendam  con- 
dignam  penitentiam  in  perpetuuni  carcerem  retrudi 
volumus  [et  precipimus]  ibidem  perpetuo  comorari; 
et  quod  istam  penitentiam  compieant,  injungimus  eis 
in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  peni- 
tentiam facere  noluerint,  ipsos  vinculo  excommunica- 
tionis  innodamus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti 
Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris  Sancti  Saturnini, 
W.  R',  P.  de  Drudas,  canonicorum  Sancti  Saturnini, 
F.,  capellani  ejusdem  loci,  R.,  capellani  Deaurate,  B., 
capellani  de  Ladinliaco,  R.,  capellani  de  Fano  Jhovis, 
W.,  capellani  de  Sancto  Germerio,  Bertrandi  de  Villa 
Nova,  R.  Berengarii,  R.  Rainerii,  et  multorum  aliorum 
de  clero  et  populo  Tholosano  in  generali  sermone,  et 
mei  P.  Ariberti,  qui  hec  scripsi. 

X.  —  24  juin  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Ar.  d'en  Joan  le  Jeune,  Jacques  d'en 
Joan,  son  frère,  de  Toulouse,  et  Sebelia,  de  Saune,  sont  con- 
damnés à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M° GG° XL°VI°,  viif  kal.  julii.  Nos, 
fratres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in 
civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 
deputati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio 
factas  Ar.  d'en  Joan  junioris  et  Jacobi  d'en  Joan,  fratris 
ejus,  de  Tholosa,  Sebelie  de  Saona  diocesis  Tliolosane, 


30  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Quod  prenominatus  Ar.  d'en  Joan  vidit  et  adora- 
vit  hereticos,  dédit  eis  de  suo  et  comedit  cum  eis  a 
paucis  annis  citra; 

Prenominatus  etiam  Jacobus  d'en  Joan  vidit  et  ado- 
ravit  hereticos  pluries  et  in  pluribus  locis,  et  comedit 
cum  eis  a  paucis  annis  citra  ; 

Prenominata  etiam  Sibilia,  uxor  quondam  Ar.  W'  de 
Sauna,  postquam  abjuravit  heresim  et  juravit  perse- 
qui  hereticos,  vidit  et  adoravit  hereticos  et  comedit 
cum  eis  : 

Ipsos,  nunc  usos saniori  consilio ad  unitatem  Ecclesie, 
prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  heretica  pra- 
vitate  abjurata,  absolvimus,  secundum  formam  Eccle- 
sie, a  vinculo  [excommunicationis]  quo  tenebantur 
astricti  ratione  predicti  criminis,  si  tamen  ad  eccle- 
siasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et  man- 
data sibi  injuncta  compieverint  ;  et,  quia  in  Deum  et 
Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  citatos  coram  nobis  comparentes  die  sibi 
ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine  heresis 
peremptorie  assignata,  communicato  multorum  pre- 
latorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad 
peragendam  condignam  penitentiam  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
petuo  comorari  ;  et  quod  istam  compleant  peniten- 
tiam, injungimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si 
vero  predictam  penitentiam  tacere  noluerint,  ipsos 
excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actuni  in 
claustro  Sancti  Saturnini,  Tholose  ;  testes,  Ar.,  prior 
ejusdem  ioci,  Fortis,  capellanus  ejusdem  loci,  R. ,  capel- 
lanus  Béate  Marie  Deaurate,  Amclius,  capellanus  Sancti 
Stephani,  R.,  capellanus  Sancti  Juliani,  B.,  prior  de 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  31 

Vauro,  Nepos  de  Davinia  clericus,  P.  Ariberli  et  P.  Fre- 
zapa,  publici  notarii. 

XI.  —  24  juin  124G,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Sen- 
tence par  laquelle  Jeanne,  veuve  de  B.  de  Latour,  de  Tou- 
louse, religieuse  du  monastère  de  Lespinasse,  est  enfermée 
dans  une  chambre  séparée  ;  la  prieure  pourvoira  à  son 
entretien. 

Item,  anno  et  die  predictis.  Quia  Joanna,  uxor 
quondam  B.  de  Turre  de  Tholosa',  monialis  nunc  de 
Laspinassa-,  vidit  et  adora  vit  pliiries  hereticos  et  in 
pluribus  locis  predicationem  eorum  audivit,  pluries 
recepit  eos,  dédit  eis  de  suo,  credidit  esse  bonos 
homines,  dédit  elemosinas  Valdensibus  et  negavit  veri- 
tatem  contra  proprium  jurannentum,  includatur  infra 
scepta  nioiiasterii  de  Lespinassa  in  aliqua  canierula 
sepai^ata,  ne  alii  ad  ipsam  nec  ipsa  ad  alios  accédât; 
set  ibidem  exterius  sibi  necessaria  ministrentur;  et 
mandamus  priorisse  de  Lespinassa  quod  sibi  juxta  pre- 
dictum  modum  faciat  provideri.  Testes  predicti. 

XII.  —  8  juillet  1246,  Toulouse,  dans  la  maison  commune.  — 
Sentence  par  laquelle  Gaubert,  de  Puyiaurens,  chevalier, 
Ermessende,  femme  de  Bernard  Mir  Arezat,  de  Saint-Martin- 
de-Lalande,  B.-B.  Arquier,  de  Montauban,  et  W.  Donadieu, 
de  Mazerac,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri   Jhesu  Christi  crucifixi. 

1.  Un  B.  de  Latour  figure  comme  témoin  dans  plusieurs 
actes  (Teulet,  Layettes  du  Trésor  des  chartes,  II,  408,  460, 
548;  Hist.  gén.  de  Languedoc,  VIII,  502).  Un  Bernard  de  Latour 
était  consul  de  Toulouse  en  1204  [ibid.,  506)  et  en  1205  [ihid., 
516,  527). 

2.  Monastère  de  l'ordre  de  Fontevrault,  au  diocèse  de  Tou- 
louse. 


32  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Amen.  Anno  quo  supra,  viii  idus  julii.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Caucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  Tho- 
losana  et  Gaturcensi  civitate^  et  diocesi  auctoritate 
apostolica  deputati.  Qtiia  constat  nobis  per  confes- 
siones  in  judicio  factas  Gausberti  de  Podio  Lauren- 
cii,  militis,  et  Ermersendis,  uxoris  Bernardi  Mir 
Arezat,  de  Sancto  Martino  de  Lalanda,  diocesis  Tho- 
lose,  B.  R*  Arquerii  de  Monte  Aibano,  et  W.  Donadeu 
vel  Nebias  de  Mazerac,  diocesis  Gatnrcensis, 

Quod  prenominatus  W.  de  Podio  Laurencii  vidit  et 
adoravit  pluries  hereticos  et  eorum  predicationes 
audivit  pluries,  comedit  et  bibit  cum  eis  multociens, 
associavit  eos,  recepit  ab  eis  munera,  credidit  here- 
ticos  esse  bonos  homines  et  [non]  dixit  tempore  gratie 
coram  aliis  inquisitoribus  plenariam  veritatem  ; 

Prenominata  etiam  Ermersendis,  uxor  Bernardi  Mir 
Arrezad^,  militis,  vidit  et  adoravit  multociens  hereti- 
cos,  predicationes  eorum  audivit  multociens,  credidit 
hereticis  et  eorum  erroribus,  hereticacioni  interfuit 
et  negavit  coram  aliis  inquisitoribus  veritatem  contra 
proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  Bernardus  R'  Arquerii  de 
Monte  Aibano  vidit  et  adoravit  multociens  hereticos, 
et  eorum  predicationes  audivit  multociens,  recepit 
hereticos  in  domum  suam,  fecit  eis  cabanam  et  porta- 

1.  Ms.  :  cwitatum. 

2.  Appelé  aussi  en  Arreznt  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse, 
ms.  GOU,  31  v",  33  r°,  33  v",  34  r°).  Voy.  la  confession  d'Ermes- 
sende  [ibid.,  fol.  35  v°).  Elle  était  la  nièce  de  Roger  de  Latour, 
helvétique  qualifié  [ibid.,  fol.  140  v**).  Voy.  la  confession  de  Ber- 
nard Mir,  qui  l'ocatur  Avezads  [ibid.,  fol.  30  r"). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-IMERHE.  33 

vit  eis  pluries  ad  comedendum,  duxit  et  associavit 
hereticos,  et  post  abjuratam  heresim  vidit  hereticos,  et 
liberavit  eos,  et  credidit  herelicis  et  eorum  erroribus;. 

Prenominatus  etiam  W.  Donadeu  vel  Nebias  de 
Mazerac^  vidit  et  adoravit  multociens  hereticos,  cre- 
didit eos  esse  bonos  homines,  predicationes  eorum 
audivit,  comedit  cum  eis  multociens,  duxit  et  associa- 
vit hereticos  usque  in  Lumbardiam  : 

I[)Sos,  nunc  usos  saniori  consiho  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis 
omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secun- 
dum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis 
quo  tenebantur  astricti  ratione  predicti  criminis,  si 
tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redie- 
rint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in 
Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deliquerunt,  ipsos  citatos  coram  nobis  comparentes 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  assignata,  communicato  multorum  prelato- 
rum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad  pera- 
gendam  condignam  penitentiam  in  perpetuum  carce- 
rem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  perpetuo 
comorari;  et  quod  illam  penitentiam  compieant,  injun- 
gimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero  pre- 
dictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos  excom- 
municationis vinculo  innodamus.  Actum  Tholose,  in 
domo  communi ,  in  presentia  Ar.,  prioris  Sancti 
Saturnini,  F.,  capellani  ejusdem  loci,  Amelii,  capel- 
lani  Sancti  Stephani,  R.,  capellani  Deaurate,  Silvestri, 

1.  Voy.  sa  confession  à  la  date  du  3  mars  1245  ^Doat,  XXIII, 
fol.  209). 

3 


34  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

capellani  de  Viridi  Folio,  Ar.,  capellani  de  Podio  Laii- 
rencii,  A.,  capellani  dels  Gasers,  Nepotis,  clerici, 
R.  Rainerii  et  Stephani  Magistri,  capitulariorum,  et 
multorum  aliorum,  etc. 

XIII.  —  15  juillet  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Bernard  Alzeu,  W.  de  Saint-Nazaire, 
Ermengard,  femme  de  W.  de  Gouzens,  de  Saint-Martin-de- 
Lalande,  Raymond  Sicard,  de  Cambiac,  Raymond  Sauraa- 
tier,  de  Laurac,  et  Bernarde,  femme  de  Bomacip  Maurand, 
de  Toulouse,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  AnnoDominiquo  supra,  idibusjulii.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio 
factas  Bernardi  Alzeu,  filii  quondam  Ber.  Alzeu, 
W.  de  Sancto  Nazario,  Ermengardis,  uxoris  W.  de 
Gozenx,  de  Sancto  Martino  de  Lalanda,  R'  Gicardi 
vel  Vassaro  de  Gambiaco,  R'  Saumaterii  de  Lauraco, 
diocesis  Tholose,  et  Bernarde,  uxoris  Boni  Mancipii 
Maurandi,  de  Tliolosa, 

Quod  prenominatus  Bernardus  Alzeu'  vidit  et  ado- 
ravit  multociens  hereticos,  et  audivit  predicationem 
eorum,  comedit  cum  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis, 
duxit  et  receptavit  eos,  credidit  eos  esse  bonos  homi- 
nes,  negavit  veritatem  coram  aliis  inquisitoribus  et 
relapsus  est  in  heresim  abjuratam; 

1.  Plusieurs  témoins,  de  Saint-Martin-de-Lalande,  avaient 
fait  peser  des  charges  sur  lui  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  31  r°,  31  v%  32  r°,  33  r",  34  v%  39  v°). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  35 

Prenominatus  etiam  W.  de  Sancto  Nazario^  audivit 
et  adoravit  muUociens  hereticos  et  predicationem  eo- 
rum  audivit,  receptavit  eos  et  comedit  cum  eis,  credi- 
dit  eos  esse  bonos  homines,  negavit  veritatem  coram 
aliis  inquisitoribus  et  rela[)sus  est  in  heresim  abju- 
ratam  ; 

Prenominata  etiam  Ermengardis-,  uxor  W.  de 
Gozenx,  viditet  adoravit  multociens  hereticos  et  pre- 
dicationem eorum  audivit,  recepit  eos  in  domum 
suam,  comedit  cum  eis  et  dédit  eis  de  suo,  credidit 
hereticis  et  eorum  erroribus  et  relapsus  (sic)  est  in 
heresim  abjuratam; 

Prenominatus  etiam  R.  Gicardi  vel  Vasaro^  vidit  et 
adoravit  hereticos,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  et 
negavit  coram  nobis  et  aliis  inquisitoribus  veritatem 
contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  R"^  Saumater'^  vidit  et  ado- 
ravit multociens  hereticos,  comedit  cum  eis  pluries, 
servivit  et  ministravit  eis,  duxit  eos  et  credidit  eos 
esse  bonos  homines  et  relapsus  est  in  heresim  abju- 
ratam ; 

Prenominata  etiam  Bernarda,  uxor  Boni  Man- 
cipii  Maurandi,  vidit  et  adoravit  multociens  here- 
ticos, et  audivit  multociens  predicationem  eorum, 
comedit  cum  eis,  dédit  eis  de  suo,  receptavit  eos, 

1.  L'enquête  avait  révélé  bien  des  méfaits  à  sa  charge  [ibid., 
fol.  31  r",  31  V,  32  v°,  33  v°,  35  r°,  38  r«,  38  v"). 

2.  Elle  avait  été  accusée  dans  plusieurs  dépositions  [ibid. y 
fol.  40  v°,  41  r°).  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  41  r°). 

3.  Voy.  la  confession  de  Raymond  Sicard  [ibid.,  fol.  239 r°). 

4.  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  72  v°).  A  la  marge  du  ms.  : 
Relapsiis. 


36  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

credidit  hereticos  esse  bonos  homines,  et  non  dixit 
tempore  gratie  coram  aliis  inquisitoribus  plenariam 
veritatem  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  pri- 
mis  omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus, 
secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommuni- 
cationis  quo  ratione  predicti  criminis  tenebantur 
astrieti,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde 
bono  redierint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint. 
Et  quia  in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis 
temere  deliquerunt,  ipsos  citatos  coram  nobis  com- 
parentes  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super 
crimine  heresis  assignata,  communicato  multorum 
prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad 
peragendam  condignam  penitentiam  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
petuo  comorari;  et  quod  istam  penitentiam  compleant, 
injungimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero 
predictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos  excom- 
municationis  vinculo  innodamus.  Actum  Tholose,  in 
claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris 
ejusdem  loci,  Amelii,  capellani  Sancti  Stephani,  For- 
tis,  capellani  Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deal- 
bate,  Silvestri,  capellani  de  Viridi  Folio,  Nepotis  de 
Davin[i]a  clerici.  Boni  Mancipii  Maurandi^  Poncii 
Magistri,  Bertrandi  d'Esqualquenx,  capitulariorum 
Tholose,  et  multorum  aliorum  de  clero,  etc. 

1.  Le  même  sans  doute  que  le  Bomacip  Maurand,  qui  est  par- 
tie dans  un  acte  de  1243  (Teuiet,  Layettes,  II,  507). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  37 

XIV.  —  27  juillet  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin. 
—  Sentence  portant  condamnation  pour  hérésie  et  pronon- 
çant la  confiscation  des  biens  contre  Bernard  de  Roqueville, 
seigneur  des  Cassés,  W.  Marchant  et  Cortèse,  sa  sœur,  de 
Toulouse. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifix! . 
Amen.  Anno  Domini  ]VI°CG°XL°  sexto,  xi  kal.  augusti. 
Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Gaucio 
et  Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice 
pravitatis  in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate 
apostolica  deputati.  Gum  constet  nobis  per  confessio- 
nes  proprias  in  judicio  factas  Bernardi  de  Rocovilla^ 
militis,  domini  dels  Gassers,  Tholosane  diocesis,  W. 
Mercatoris  et  Gortesie,  sororis  ejus,  civium  Tliolose, 

Qiiod  prenominatus  Bernardus  de  Roco  villa  viderit 
et  adoraverit  pluries  hereticos,  duxerit  et  associaverit 
eos,  dederit  eis  et  receperit  ab  eis  munera,  comede- 
rit  cum  eis,  predicationem  eorum  audiverit,  credidit 
eos  esse  bonos  homines,  recepit  eos  in  domum  suam 
et  negavit  tempore  gratie  aliis  inquisitoribus  verita- 
tem  et  noluerit  facere  injunctam  sibi  a  nobis  peniten- 
tiam  pro  predictis; 

Et  quod  prenominatus  W.  Mercator  viderit  et  ado- 
raverit multociens  hereticos,  comederit  cum  eis  et 
eisdem  servierit,  duxerit  hereticos  ad  hereticandam 
quandam  personam,  et  hereticationi  interf'u[er]it  et 
relapsus  sit  in  hefrejsim  abjuratam; 

Et  quod  prenominata  Gortesia,  soror  W.  Mercatoris, 
viderit  et  adoraverit  multociens  hereticos,  receptaverit 
eos,  crediderit  eos  esse  bonos  homines,  dederit  eis  de 

1.  Voy.  plus  haut,  sentence  VIT. 


38  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

suo  et  relapsa  sit  in  he[re]sim  abjuratam  ;  et  propter  hoc 
ad  agendam  penitentiam  obiigati  juramento  prestito 
corporali  non  velint  ad  arbitrium  Ecclesie  facere  peni- 
tentiam pro  crimine  memorato,  die  sibi  ad  audiendam 
diffinitivam  sententiam  super  crimine  heresis  peremp- 
torie  assignata  et  aliis  rite  actis,  communicato  [mui- 
torum  prelatorum  et  aliorum]  bonorum  virorum  con- 
siiio,  ipsos  légitime  citatos,  set  per  contumaciam 
absentes,  per  diffinitivam  sententiam  tanquam  here- 
ticos  condempnamus  et  bona  ipsorum  decernimus 
occnpanda,  excommunicantes  eos  et  omnes  qui  dein- 
ceps  scienter  eis  dederint  consilium,  auxilium  vel 
favorem.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Saturnini, 
in  presentia  Ste.,  archipresbyteri  Lauriacensis,  W.  de 
Goncoutz,  capellani  Gaturci,  P.,  prioris  de  Narbone 
Predicatoribus ^  Ar.,  prioris  Sancti  Saturnini,  F., 
capellani  ejusdem  loci,  R',  capellani  Deaurate,  Amelii, 
capellani  Sancti  Stephani  et  multorum  aliorum  de 
clero,  etc. 

XV.  —  22  juillet  1246,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Pierre  Benoît,  Raymond  Alboara, 
Pierre-Raymond  de  Ravat,  de  Laurac,  et  Pons  Pages,  de 
Roumens,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  xi.  kal.  augusti.  Nos,  fratres 
ordines  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 

1.  «  Petrus  de  Caussa  Mira  A.relatensis  dictus  Fortis  Roboam 
et  predicator  bonus.  »  (Bernard  Gui,  Fundacio  et  priores  con- 
ventus  Narbonensis,  dans  mon  opuscule  :  C Albigéisme  et  les 
frères  Prêcheurs  à  Narbonnc  au  XII I'^  siècle,  114  p.  Paris, 
Picard,  1894,  in-S".) 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  39 

Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  dyocesi  Tholosaiia  auctoritate  apostolica  deputati. 
Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio  factas 
Pétri  Bencdicti,  R'  Alboarra,  Pétri  R'  de  Ravato,  de 
Lauraco,  et  Poncii  de  la  Paiesa  de  Romenx,  Tholo- 
sane  dyocesis, 

Quod  prenominatus  Petrus  Benedicti^  postquam 
abjuravit  heresim,  vidit  et  adoravit  muitociens  here- 
ticos  et  audivit  predicationem  eorum,  comedit  cum 
eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  dédit  eis  de  suo,  acce- 
pit  pacem  ab  eis,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  et 
negavit  coram  aliis  inquisitoribus  veritatem  contra 
proprium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  R"'  Alboara^,  fîlius  Pétri 
Alboarra,  vidit  et  adoravit  muitociens  hereticos, 
audivit  predicationem  eorum,  pacem  ab  eis  accepit, 
hereticationi  interfuit,  et  credidit  hereticos  esse  bonos 
homines  a  paucis  annis  citra; 

Prenominatus  etiam  P.  R'  de  Ravato^  vidit  muito- 
ciens hereticos,  adoravit  eos,  audivit  predicationem 
eorum  muitociens,  credidit  eos  esse  bonos  homines  et 
negavit  veritatem,  et  post  abjuratam  heresim  vidit  plu- 
ries  hereticos  et  in  pluribus  locis; 

Prenominatus  etiam  Poncius  de  la  Pagesa^,  post- 
quam abjuravit  heresim,  vidit  et  adoravit  hereticos, 
portavit  eis  panem  et  vinum,  credidit  hereticos  esse 
bonos  homines  et  negavit  coram  nobis  et  aliis  inqui- 

1.  Voy.  sa  confession  (bibl,  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  192  v°). 

2.  Voy.  sa  confession  [ibicL,  fol.  194  r°).  Voy.  aussi  la  confes- 
sion de  son  père  [ibld.,  fol.  75  r")  et  de  sa  tante  [ibid.]. 

3.  Les  Ravat  étaient  fort  compromis  [ibid.,  fol.  72  r"). 

4.  ^oy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  220  r"). 


40  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

sitoribus  veritatem  contra  proprium  juramentum  : 
Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  qiio 
ratione  predicti  criminis  tenebanlur  astricti,  si  vero 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  coram  nobis  comparentes  légitime  citatos 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  peremptorie  assignata,  communicato  multo- 
rum  prclatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ad  peragendam  penitentiam  condignam  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
petuo  comorari  ;  et  quod  istam  penitentiam  com- 
pleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenli.  Si 
vero  predictam  penitentiam  facere  noluerint,  ipsos 
excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum  Tho- 
lose,  in  claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  testium 
predictorum. 

XVI.  —  26  août  1244,  Cahors,  dans  l'église  Saint-Etienne.  — 
Sentence  par  laquelle  Aymeric  Bressols,  de  Castelsarrasin. 
est  condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M°  CC'XL^Ilir,  vii°  kal.  septem- 
bris.  Nos,  fratres  ordinis  Prcdicatorum  B.  de  Caucio 
et  Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pra- 
vitatis  in  Agennensi  et  Gaturcensi  dyoccsi,  de  Villa- 
muro  et  de  Villalonga  archidiaconatibus  dyecesis  Tho- 
losane  auctoritate  apostolica  deputati.    Quia  constat 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  41 

nobis  per  confessionem  Aimerici  de  Bressols  de  Cas- 
tro Sarracenico',  diocesis  Tholose,  in  judicio  fac- 
lam,  ipsum  hereticos  adorasse,  predicationem  eorum 
audivisse  et  eorum  erroribus  credidisse,  que  omnia 
juratus  et  requisitus  sepius  uegaverat  coram  iiobis,  et 
postmodum  metu  probationis  predicta  omnia  recogno- 
vitesse  vera,  coram  nobis  in  judicio  constitutus;  nunc 
vero  usum  saniori  consilio  ad  unitatem  Ecclesie,  prout 
asserit,  de  corde  [bono]  et  fîde  non  ficta  redire  volen- 
tem,  ipsum,  in  primis  omni  heretica  pravitate  abju- 
rata,  absolvimus,  secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo 
excommunicationis  quo  ratione  predicti  criminis  tene- 
batur  astrictus^,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem 
de  l^ono  corde  redierit  et  mandata  sibi  injuncta  ser- 
vaverit.  Et  quia  in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  pre- 
dictis  modis  temere  peccaverit,  ipsum  légitime  cita- 
tum  die  sibi  ad  audiendam  diffinitivam  sententiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata,  com- 
municato  bonorum  virorum  consilio,  ad  peragen- 
dam  condignam  penitentiam  in  perpetuum  carcerem 
retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem'^  perpetuo 
commorari  ;  et  quia  juravit  stare  mandatis  nostris 
super  premissis,  quod  istam  penitentiam  compleat 
injungimus  ei  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero 
ipsam  penitentiam  facere  noluerit,  ipsum  excommu- 
nicationis vinculo  innodamus  et  omnes  ipsum  reci- 
pientes  et  dantes  sibi  consilium,  auxilium  vel  favorem. 
Actum  Gaturci,  in  ecclesia  Sancli  Stephani,  presenti- 

1.  Voy.  Doat,  XXII,  fol.  10,  38,  où  se  trouvent  des  accusa- 
tions formulées  contre  lui. 

2.  Ms.  :  tenebantur  astricti. 

3.  Ms.  :  eundein. 


42  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

bus  G.  de  Gordo,  priore,  Fortanerio,  archidiacono  de 
Cornes,  Hectore,  sacrista,  R.  Arcambal,  Bencher  Joan, 
B.  Fabre,  B.  de  Lues,  consulibus',  W.  Austorg, 
baiulo,  W.  de  Sart,  Bertrando  de  Lart,  burgensibus 
Gaturci,  W.  de  Goncoutz,  R.,  priore  de  Gastro  Sarra- 
cenico,  Ber.  de  Ladinhac,  et  pluribus  aliis^. 

XVII.  —  11  août  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Pons  de  Latour  le  Jeune  et  Sicard  de 
Beaufort,  de  Laurac,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M°  GC^XL^VIf,  iif  idus  augusti. 
Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Gaucio  et 
Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravi- 
tatis  in  civitate  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apos- 
tolica  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in 
judicio  factas  Poncii  de  Turre  juvenis,  filii  quondam 
Rogerii  de  Turre,  et  Sicardi  de  Bello  Forti  vel  de 
Insula,  de  Lauraco,  Tholosane  diocesis, 

Quod  prenominatus  Poncius^  vidit  et  adoravit  mul- 
tociens  hereticos,  predicationem  eorum  audivit,  come- 
dit  cum  eis,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  et 
negavit  veritatem  coram  nobis  contra  proprium  jura- 
mentum  ; 

Prenominatus  etiam  Gicardus^  vidit  et  adoravit  mul- 

i.  Ms.  :  consiilimus. 

2.  Ms.  :  plurcs  alii. 

3.  Voy.  sa  confession,  le  12  juillet  1245  (bibl.  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  71  v°). 

4.  Seigneur  de  Montmaur.  Il  avait  caché  chez  lui  R.  Barte, 
son  parent,  qui,  ayant  été  arrêté  par  l'évêque  de  Lectoure, 
s'était  échappé  (/(Ç'iW.,  fol.  131  v'^j.  Voy.  contre  R.  Barte,  fol.  73r% 
75  r°.  Il  avait  pendu  deux  sergents  de  l'archiprêtre  du  Laura- 


ET  DE  JEAN  DE   SAIM-PIEIIRE.  43 

tocieiis  hereticos,  predicatioiiern  eoruin  audivit,  dédit 
eis  de  suo,  comedit  de  pane  ab  eis  benedicto,  recep- 
tavit  eos,  credidit  eos  esse  borios  homines  et  relapsus 
est  in  heresim  abjuratam  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurala,  absolvimus,  secundum 
i'orniam  Ecclesie,  a  vinculo  excoinmunicationis  quo 
ratione  predicti  crimiiiis  tenebantur  astrieti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  légitime  citatos  coram  nobis  comparentes 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  assignata  peremptorie,  et  aliis  rite  actis,  com- 
municato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum 
virorum  consilio,  ad  peragendam  condignam  peni- 
tentiam in  perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et 
precipimus  ibidem  perpetuo  commorari;  et  quod 
istam  penitentiam  compleant,  injungimus  eis  in  virtute 
prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam 
facere  noluerint,  ipsos  excommunicationis  vinculo 
innodamus.  Actum  apud  Tholosam,  in  claustro  Sancti 
Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris,  R.  de  Vernaus, 
P.  de  Drudas,  canonicorum,  W.,  capellani  de  Manso, 
magistri  P.,  archipresbyteri  de  Garamanno,  archi- 
presbyteri   de    Monte   Astrug\   R.,    capellani    Béate 

guais  parce  qu'ils  avaient  arrêté  sa  mère  avec  six  femmes 
hérétiques  [ibid.,  fol.  75  v°.  Cf.  fol.  76  r°).  Voy.  la  confession 
de  Sicard  de  Beaufort  [ibid.,  fol.  73  r*"). 

1.  Nom  de  l'archiprêtre  de  Montastruc  omis. 


44  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Marie  Deaurate,  F.,  capellani  Sancti  Saturnini,  P.  Ari- 
berti,  et  multorum  aliorum. 

XVÏII.  —  18  août  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Raymonde,  veuve  de  R.-Jean,  Marie, 
veuve  de  Hugues,  W.  Atho,  Bertrand  de  Latour,  Bérengère, 
veuve  d'Assalit  de  Monts,  Lombarde,  veuve  de  Raymond 
Aymeric  de  Causses,  de  Toulouse,  Pons  Barrau,  du  Mas- 
Saintes-Puelles,  et  Ermengarde,  femme  de  Pons  de  Latour, 
de  Laurac,  sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesii  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M^GC^XL"  septimo,  xv  kal.  sep- 
tembris.  Nos,  fratres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gau- 
cio  et  Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice 
pravitatis  in  civitate  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate 
apostolica  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confes- 
siones  in  judicio  factas  Raimunde,  uxoris  quondam 
R*  Johannis,  Marie,  uxoris  quondam  Hugonis,  W.  Atho- 
nis,  Bertrandi  de  Turre,  Berengarie,  uxoris  quondam 
Assalliti  de  Montibus,  Lombarde,  uxoris  quondam 
R'  Aimerici  de  Gossas,  de  Tholosa,  Poncii  Barravi,  de 
Manso  Sanctarum  Puellarum,  et  Ermengardis,  uxoris 
Poncii  de  Turre,  de  Lauraco,  Tholosane  diocesis, 

Quod  prenominata  Raimunda  vidit  pluries  hereticos 
et  adoravit  eos,  credidit  eos  esse  bonos  homines  et 
celavit  veritatem  aliis  inquisitoribus  contra  proprium 
juramentum; 

Prenominata  etiam  Berengaria  vidit  et  adoravit  plu- 
ries hereticos,  predicationem  eorum  audivit,  recepta- 
vit  eos,  hereticacioni  interfuit,  persolvit  legatum  cujus- 
dam  perfecte  hereticate  liereticis,  credidit  hereticos 
esse  bonos  homines  et  celavit  aliis  inquisitoribus  veri- 
tatem contra  proprium  juramentum  ; 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIEURE.  45 

Prenominata  etiam  Lombarda  de  Cossas  vidit  et  ado- 
ravit  hereticos,  hereticationi  cujusdam  persone  inter- 
fuit, et  non  venit  tempore  gratie  coram  aliis  inquisi- 
toribus; 

Prenominata  etiam  Maria  vidit  et  adoravit  multo- 
ciens  hereticos,  predicationem  eorum  audivit  mul- 
tociens,  receptavit  eos,  comedit  cum  eis,  dédit  eis 
de  suo,  accepit  pacem  ab  eis,  credidit  eos  esse 
bonos  homines,  aparellamentis  hereticorum  interfuit, 
fecit  questum  ad  emendum  pannum  cum  quo  sepeli- 
retur  quidam  hereticus  mortuus,  et  non  venit  tempore 
gratie  coram  aliis  inquisitoribus  ; 

Prenominatus  etiam  Bertrandus  de  Turre  vidit  et 
adoravit  multociens  hereticos,  audivit  predicationem 
eorum,  associavit  eos,  hereticationi  interfuit,  credidit 
hereticos  esse  bonos  homines,  celavit  aliis  inquisitori- 
bus veritatem  et  non  venit  tempore  gratie  coram  eis  ; 

Prenominatus  etiam  Poncius  Barra vi*  vidit  et  ado- 

1.  Les  habitants  du  Mas-Saintes-Puelles  qui  firent  leur  con- 
fession ou  déposition  devant  les  inquisiteurs  chargèrent  beau- 
coup cet  hérétique  de  marque  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  609, 
fol.  1  r°,  7  v",  8  r",  15  r°,  18  r°,  22  v°).  Voy.  sa  déposition, 
fol.  25  r°.  En  regard,  à  la  marge  du  ms.  :  «  Suspectus  est,  et 
ditior  quam  aliquis  de  Manso.  »  Par  ses  lettres  du  24  dé- 
cembre 1248  (anno  sexto),  Innocent  IV  le  fit  rendre  à  la 
liberté,  lui  et  quelques  autres,  par  son  pénitencier  :  «  Vene- 
rando  in  Christo  Patri  Dei  gratia  episcopo  Tholosano,  frater 
Algisius,  domini  Pape  penitentiarius  et  capellanus,  salutem 
in  Domino.  Noverltis  nos  Domini  Pape  récépissé  litteras 
in  hac  forma  :  Inxocentius  Episcopus,  servus  servorum  Dei, 
dilecto  filio  fratri  Algisio,  penitentiario  et  capellano  nostro, 
salutem  et  apostolicam  benedictionem.  Cum  sicut  quibus- 
dam  ecclesiarum  prelatis  et  aliis  fide  dignis  accepimus  inti- 
mantibus,  Pelrus  de  Sancto   Michaele   et  Michaela  filia  sua, 


46  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

ravit  hereticos,  credidit  hereticos  esse  bonos  homines, 
et  negavit  coram  nobis  et  aliis  inquisitoribus  verita- 
tem  contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominata  etiam  Ermengardis,  uxor  Poncii  de 

Bernardus  Hugonis  et  Vesiada,  uxor  sua,  Gaubertus  de  Podio 
Laurentio,  Pontius  Barravi  et  Arnaldus  de  Miglos  Tholosane 
diocesis,  sponte  confessi  hereticam  pravitatem,  ab  inquisîto- 
ribus  pravitatis  hujusmodi  in  illis  partibus  a  Sede  Apostolica 
deputatis  fuerint  immurati,  et  aliqui  eorum  jam  sexagenarii 
asperitatem  carceris  per  quator  annos  et  amplius,  quidam  non 
[corr.  :  vero)  per  annum  et  dimidium,  sustinuerint  patienter, 
nos,  eorumdem  prelatorum  et  aliorum  supplicationibus  incli- 
nât!, presentium  tibi  auctoritate  committimus  prefatos  P.  et 
alios  ab  hujusmodi  liberari  caixere  facias,  ac  eis  per  te  vel 
per  alios  injungas,   sicut  animarura   suarum  saluti  expedire 
videris,  penitentiam  salutarem,  ita  quod  penam  sustinere  car- 
ceris, vel  déferre  crucem  seu  ultra  mare  proficisci,  ex  hujus- 
modi penitentia  minime  teneantur,  inquisitione,  si  qua  contra 
ipsos  auctoritate  nostra  est  habita,  non  obstante.  Datum  Lug- 
duni,  IX  kls.  januarii  pontificatus  [nostri]  anno  sexto.  —  Atten- 
dentes  igitur  angustias  et  langores  que  patiuntur,    et  [quod] 
mundo  corde  diu  sub  immurationis  duritia  sustinendo  famam 
preteriti  temporis  quorumdam  obtractione  perditam  redeme- 
rint,  cum  super  fide  et  credulitate  recta  per  multos  fide  dignos 
laudabilibus  testimoniis   commendentur,    et    apud  nos  Terre 
Sancte  subveniri  fecerint  competenter,  prout  in  aliis  litteris, 
quas  vobis  per  eosdem  mittimus  videbitis  contineri,  ut  raan- 
datum  apostolicum  juxta  debitum  exequamur,  Paternitati  ves- 
tre  auctoritate  domini  Pape  qua  fungimur  in  hac  parte,  com- 
mittimus quatenus  predictos  viros  et  mulieres  a  carcere  ubi 
de  mandato  inquisitorum  ipsorum  inclusi  detinentur  facientes 
educi  et  eductos  proprie  liberlati  donari,  eis  injungatis  que 
ipsorum  saluti  et  fidei  firmitati  videbitis  expedire,  ita  tamen 
quod  pena  carceris,  delationc  crucis,  transfretandi  coactione, 
bonorum  publicatione  seu  alia  pena  notabili  contra  eos  nulla- 
tenus  procedatis,  inquisitione  vel  processu  aliquibus  nonobs- 
tantibus   apostolica  vel   etiam  ordinaria  habitis   contra   eos. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PÎERRE.  47 

Tiirre,  vidit  et  adoravit  multociens  hereticos,  audivit 
predicationem  eorum  et  credidit  hereticos  esse  bonos 
homines,  postquam  alii  inquisitores  venerunt  apud 
Lauracum  pro  inquisitione  contra  hereticos  facienda  : 
Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata ,  absolvimus ,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinciilo  excommunicatioiiis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantiir  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redie- 
rint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in 
Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deHquerunt,  ipsos  légitime  citatos  coram  nobis  com- 
parentes  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super 
crimine  heresis  peremptorie  assignata,  et  ahis  rite 
actis,  communicato  multorum  prelatorum  et  aiiorum 
bonorum  virorum  consiho,  ad  peragendam  condignam 
penitentiam  in  perpetuum  carcerem  retrudi  volumus 
et  precipimus  ibidem  perpetuo  commorari  ;  et  quod 
istam  penitentiam  compleant,  injungimus  eis  in  vir- 


Datuin  Lugduni,  v.  kls.  januarii  pontificatus  domini  Inno- 
centii  Pape  quarti  anno  sexto  »  (Doat,  XXXI,  fol.  152  v°).  — 
Pierre  de  Saint-Michel,  Micliaële,  Bernard  Hugues  et  Vesiade 
avaient  été  condamnés  à  la  prison  perpétuelle  par  les  inquisi- 
teurs Fenner  et  Durand,  Castres,  16  août  1244  (Doat,  XXI, 
fol.  315).  Plusieurs  témoins  avaient  fait  peser  des  charges  sur 
Gaubert  de  Puylaurens  (Doat,  XXIV,  fol.  128,  13G  v»,  147), 
dont  la  sœur  était  hérétique  (sa  confession,  ibid.,  fol.  135  v°). 
Pour  Armand  de  Miglos,  voy.  ses  confessions  du  24  mai  1244, 
du  15  décembre  1246  et  du  22  mars  1247  (n.  st.)  (Doat, 
XXIV,  fol.  193,  246  v°,  248  v°).  Sa  fille  Brunissende  avait  été 
poursuivie  (sa  confession  du  29  janvier  1248  (n.  st.),  ibid., 
fol.  264). 


48  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

tute  prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam 
facere  noluerint,  ipsos  excommunicationis  vinculo 
innodamus.  Actum  in  claustro  Sancti  Saturnini,  Tho- 
lose,  in  presentia  Ar.,  prioris  Sancti  Saturnini,  Ar., 
prioris  de  Savarduno,  S.,  archipresbyteri  de  Lauraco, 
F.,  capellani  Sancti  Saturnini,  R',  capellani  de  Fano 
Jovis,  P.  Ariberti  et  multorum  aliorum. 

XIX.  —  18  août  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  déclarant  hérétiques  Pierre  Benoît,  de  Laurac, 
P.  Babau,  des  Barelles,  W.  Etienne,  de  Gaure,  et  Pons 
Pages,  de  Roumens,  qui,  condamnés  à  la  prison  perpétuelle, 
refusent  de  faire  leur  peine,  et  prononçant  la  saisie  de  leurs 
biens. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  quo  supra,  xv  kal.  septembris. 
Nos,  f'ratres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Caucio  et 
Johannes  de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravi- 
tatis  in  civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apos- 
tolica  deputati.  Cum  Petrus  Benedicti*  de  Lauraco, 
P.  Babali  de  Berrellis-,  W.  Stephani  de  Gaure^  et 
Pondus  de  na  Pagesa  de  Romenx^,  Tholosane  diocesis, 
de  heresi  plurimum  diffamati,  per  confessiones  pro- 
prias in  judicio  factas  in  heresi  manifeste  deprehensi, 
et  propter  hoc  ad  agendam  penitentiam  obhgati  et  ad 
murum  perpetuum  condempnati  juramento  prestito 
corporaU,  non  vehnt  ad  arbitrium  Ecclesie  injunctam 
sibi  penitentiam  facere  pro  crimine  memorato,  die 
sibi  ad  audiendam  diffinitivam  sententiam  super  cri- 

1.  Sentence  XV. 

2.  Sentence  VII. 

3.  Sentence  II.  , 

4.  Sentence  XV. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIËIIKE.  49 

mine  lieresis  peremptorie  assignata  et  aliis  rite  actis, 
communicato  bonoruni  virorum  consilio,  ipsos  légi- 
time citatos  set  per  contiimaciam  absentes,  per  diffi- 
nitivam  sententiam  tanquam  hereticos  condempnamus 
et  bona  ipsorum  decerniinus  occupanda,  excommuni- 
cantes eos  et  omnes  qui  deinceps  scienter  eis  dederint 
consilium,  auxilium  vel  favorem.  Testes  propedicti  in 
alia  sententia. 

XX.  —  25  août  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  condamnant  W.  Bocadase,  Raymond  Belicens  le 
Vieux,  W.,  femme  de  Willem  do  Calhavel,  de  Fanjeaux, 
P.  d'Alaman,  P.  Albaric,  du  Mas-Saintes-Puelles,  P.  Donat, 
de  Verfeil,  Ar.  des  Plans,  R. -Pierre  des  Plans,  Pons  des 
Plans,  frères,  de  Toulouse,  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  vm  kal.  septembris.  Nos, 
fratrcs  ordinis  Predicatorum  B.  de  Caucio  et  Johannes 
deSanctoPetro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
late  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio 
factas  W.  Bocadase*,  R^  Belicen  senioris,  W%  uxoris 
Willelmi  de  Galliavello,  de  Fano  Jovis,  P.  d'Alamans, 
P.  Albaric,  de  Manso  Sanctarum  Puellarum,  Pétri 
Donati,  de  Viridi  Folio,  diocesis  Tholosane,  Ar.  de 
Planis,  R'  Pétri  de  Planis  et  Poncii  de  Planis,  fratrum, 
de  Tholosa, 

Quod  prenominatus  W.  Bocadase  vidit,  recepta- 
vit  et  adoravit  multociens  hereticos  et  audivit  pre- 

1.  Souvent  accusé  dans  les  confessions  (bibl.  de  Toulouse, 
I       ms.  609,  fol.  150  r",  150  v%  151  v",  152  r%  154  r»,  157  v»).  Sa 
maison  élail  le  rondez-vous  ordinaire  des  ministres  dualistes. 

4 


50  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

dicationem  eorum,  comedit  de  pane  benedicto  ab 
eis,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  hereticationi 
interfuit,  negavit  veritatem  aliis  inquisitoribus ,  et 
post  heresim  abjuratam  vidit  hereticos  et  non  cepit 
nec  revelavit  eos; 

Prenominatus  etiam  R"'  Belisen  senior'  vidit  et 
adoravit  multociens  hereticos,  receptavit  eos,  et  audi- 
vit  predicationem  eorum,  comedit  cum  eis,  pacem  ab 
eis  accepit,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  dédit  eis 
et  recepit  ab  eis,  et  post  abjuratam  heresim  vidit  here- 
ticos et  misit  eis  multociens  neccessaria; 

Prenominata  etiam  Willelma,  uxor  W.  de  Galha- 
velio^,  vidit  et  adoravit  multociens  hereticos,  recepit 
eos  in  domum  suam,  comedit  de  pane  benedicto  ab 
eis,  credidit  eos  esse  bonos  homines,  hereticationibus 
interfuit  et  relapsa  est  in  heresim  abjuratam; 

Prenominatus  etiam  P.  d'Alamans^  vidit  et  adoravit 
hereticos,  credidit  eos  esse  bonos  homines  et  negavit 
veritatem  coram  nobis  contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  P.  Albaric*  vidit  et  adoravit 
hereticos,  audivit  predicationem  eorum,  credidit  eos 

1.  Voy.  bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  151  r%  155  r''.  Con- 
fession de  Raymond  Belissens  le  Jeune,  fol.  153  r°. 

2.  Les  Calhavel  de  Fanjeaux  se  montraient  très  partisans  des 
hérétiques  [ibid.,  fol.  154  r",  155  r«,  155  v%  15G  r°,  162  r°, 
163  v%  166  r°). 

3.  On  trouve  aussi  la  forme  «  Alamans  »  [ibid.,  fol.  12  r°),  ou 
«  Alanian  »  (voy.  une  de  ses  confessions,  ibid.,  fol.  13  r").  Les 
Alamans  étaient  deux  frères,  Pierre  et  Pons,  également  compro- 
mis. C'est  Ar.  Jorda  qui  avait  arrêté  Pons.  A  la  marge  du  ras.  : 
«  Frater  Poncii  Alaman,  quem  tenere  fecit  Ar.  Jorda,  catho- 
licus.  » 

4.  Il  avait  comparu  précédemment  devant  Fr.  Ferrier,  à  Sais- 
sac,  Aude.  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  Gv"). 


ET  DE  JEAN   DE  SAINT-PIEURE.  51 

esse  bonos  homines  et  negavit  coram  nobis  verilatem 
contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  P.  Donati  vidit  et  adoravit  mul- 
tociens  liereticos,  rccepit  eos  in  domum  suam,  credi- 
dit  hercticis  et  eorum  erroribus,  et  relapsus  est  in 
heresim  abjuratam; 

Prenominatus  etiam  Ar.  de  Planis  vidit  et  recepit 
in  domo  in  qua  manebat  hereticos,  adoravit  eos  plu- 
ries,  et  audivit  predicationem  eorum,  comedit  cum 
eis  et  habuit  in  cura  sua  quendam  hereticum,  negavit 
coram  nobis  et  aliis  inquisitoribus  veritatem  contra  pro- 
prium juramentum  et  non  venit  tempore  gratie  coram 
aliis  inquisitoribus  pro  confessione  de  heresi  facienda; 

Prenominatus  etiam  R"*  Pétri  de  Planis^  vidit  in 
domo  in  qua  manebat  multociens  hereticos  jacentes  et 
comedentes,  et  audivit  predicationes  eorum,  associa- 
vit  eos  et  adoravit  eos  pluries,  credidit  hereticis  et 
eorum  erroribus,  scripsit  hereticis  pro  precio,  negavit 
veritatem  coram  nobis  contra  proprium  juramentum 
et  non  venit  tempore  gratie  coram  ahis  inquisitoribus 
pro  confessione  de  heresi  facienda; 

Prenominatus  etiam  Pohcius  de  Planis  vidit  multo- 
ciens hereticos,  adoravit  eos,  ut  crédit,  comedit^  cum 
eis,  associavit  eos  et  audivit  predicationem  eorum, 
credidit  liereticis  et  eorum  erroribus  et  negavit  veri- 
tatem coram  nobis  contra  proprium  juramentum  et 
non  venit  tempore  gratie  coram  aliis  inquisitoribus 
pro  confessione  de  heresi  facienda  : 

1.  Un  Raimundus  Petrus  de  Planis  rédige  une  ctiarte  en 
1243,  cartamistam  scripsit  (ïeulet,  Layettes,  II,  514).  Serait-ce 
le  même  ? 

2.  Ms.  :  comcdis. 


52  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Ecclesie, 
prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni  here- 
tica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum  for- 
mam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticani  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  légitime  citatos  coram  nobis  comparentes 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  peremptorie  assignata,  et  aliis  rite  actis,  com- 
municato  multorum  prelatorum  et  aliorum  virorum 
consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 
perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpetuo  comorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  nolue- 
rint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  innodamus. 
Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Saturnini,  in  pre- 
sentia  Ar.,  prioris  Sancti  Saturnini,  F.,  capellani 
ejusdem  loci,  Ar.,  prioris  de  Savarduno,  R.,  capel- 
lani Deaurate,  P.  de  Drudas,  canonici,  P.  Ariberti 
et  multorum  aliorum. 

XXI.  —  1^''  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  W.  Donat,  de  Toulouse,  et 
Raymonde,  sa  mère,  et  Gauzio,  de  Cumiers,  sont  condamnés 
à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jliesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  kal.  septembris.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sanclo  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 


ET  DE  JEAN  DE   SATNT-PIERRE.  53 

tate  el  dyocesi  Tholosana  auctoritatc  apostolica  dcpu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio 
factas  W.  Donati  de  Tholosa  et  Raimunde,  matris 
ejus,  et  Gauzionis  de  Gutmerio  Tholosane  diocesis, 

Quod  prenominatus  W.  Donati  vidit  et  adoravit 
multociens  hereticos,  credidit  eis  et  eorum  errori- 
bus,  negavit  veritatem  coram  nobis  et  relapsus  est 
in  heresim  abjuralam; 

Prenominata  etiam  Raimunda  vidit  et  recepit 
hereticos  in  domum  suam,  adoravit  eos  multociens, 
dédit  eis  ad  comedendum,  comedit  cum  eis  in  eadem 
mensa  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  credidit  hereticos 
esse  bonos  homines  et  negavit  veritatem  coram  nobis 
contra  proprium  juramentum; 

Prenominata  etiam  Gauzio^  vidit,  receptavit  et  ado- 
ravit multociens  hereticos  et  audivit  predicationem 
eorum,  dédit  eis  de  suo,  comedit  de  pane  ab  eis 
benedicto,  hereticationi  interfuit,  credidit  hereticis  et 
eorum  erroribus,  et,  postquamabjuravit  heresim  coram 
aliis  inquisitoribus,  vidit  et  celavit  hereticos  in  domo 
sua  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilioadunitatemEcclesie, 
prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni  here- 
tica  pravitateabjurata,  absolvimus,  secundum  formam 
Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo  ratione  pre- 
dicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen  ad  ecclesias- 
ticam  unitatem  de  corde  bono  redieriht  et  mandata 
sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum  et  Sanc- 
tam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  dehquerunt, 

1.  Voy.  sa  confession  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  142  v°). 
Elle  recevait  1rs  hérétiques  dans  sa  maison  du  Mas-Saintes- 
Puelles  (Doat,  XX1\  ,  fol.  120  v"). 


54  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

ipsos  légitime  citotos  coram  nobis  comparentes  die 
sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine  heresis 
peremptorie  assignata,  et  aliis  rite  actis,  communicato 
multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consiiio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 
perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpétue  comorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere 
noluerint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  innoda- 
mus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Saturnini,  in 
presentia  Ar.,  prioris,  F.,  capellani  Sancti  Satur- 
nini, R.,  capellani  Deaurate,  A.,  capellani  Sancti  Ste- 
phani,  et  multorum  aliorum  in  generali  sermone. 

XXII.  —  1"  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  injonction  est  faite  à  R.-i?ierre 
de  Saint-Jean-l'Herm  d'avoir  à  purger  sa  condamnation  à  la 
prison  perpétuelle. 

Anno  et  die  predictis.  Raimundo  Pétri  de  Sancto 
Johanne  de  Heremo,  quia  vidit  et  adoravit  hcreticos, 
credidit  eos  esse  bonos  homines,  fuit  condempnatus 
pro  heresi  et  relapsus  est  in  heresim  abjuratam,  injun- 
gimus quod  intret  domum  carceris,  ibidem  perpetuo 
moraturus  ad  penitentiam  peragendam.  Testes  prope- 
dicti. 

XXÏII.  —  8  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  W.  de  Saint-Nazaire,  de  Saint- 
Martin-de-Lalande,  et  R.  Saumater,  de  Laurac,  refusant  de 
faire  la  peine  de  la  prison  prononcée  contre  eux,  sont  décla- 
rés hérétiques  et  leurs  biens  confisqués. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  55 

Amen.  Anno  quo  supra,  vi°  idus  septembris.  Nos,  fra- 
tres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in 
civitate  et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica 
deputati.  Giini  W.  de  Sancto  Nazario  de  Sancto  Mar- 
tino  de  la  Landa  et  R"^  Saumaterii  de  Lauraco,  dyocesis 
Tholosane,  ad  nnurum  perpetuum  exigentibus  suis  cul- 
pis^  pro  heresi  condempnati,  et  diucius  expectati, 
non  velint  penitentiam  facere  sibi  datam,  ad  quam 
peragendam  se  obligaverunt  juramento  prestito  cor- 
porali,  communicato  multorum  prelatorum  et  aliorum 
bonorum  virorum  consilio,  ipsos  légitime  citatos,  set 
per  contumaciam  absentes,  per  diffinitivam  senten- 
tiam  tanquam  hereticos  condempnamus,  et  bona  ipso- 
rum  decernimus  occupanda,  excommunicantes  eos  et 
omnes  qui  deinceps  scienter  eis  dederint  consilium, 
auxilium  vel  favorem.  Actum  Tholose,  in  claustro 
Sancti  Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prions,  F.,  capcl- 
lani  Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate,  et  mul- 
torum aliorum  in  generali  sermone. 

XXIV.  —  15  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  W.  Guilaud,  de  Belcastel,  et 
Pierre  Baret,  de  Saint-Anatholi,  sont  condamnés  à  la  pri- 
son perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  xvii*^  kal.  octobris.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  incjuisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati. 

1.  V^oy.  sentence  XIII. 


56  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio  factas 
W.  de  Guitaud  de  Bello  Castro  et  Pétri  Baret^  de 
Sancto  Anatholio,  dyocesis  Tholosane, 

Quod  prenominatus  W.  vidit,  receptavit  et  adoravit 
multociens  hereticos,  et  audivit  predicationem  eorum, 
diixit  et  associavit  eos,  servivit  eis,  dédit  et  misit  eis 
de  suc,  apparellamentis  hereticorum  interfuit,  pacem 
ab  eis  accepit,  comedit  de  pane  ab  eis  benedicto  mul- 
tociens, credidit  hereticis  et  eorum  erroribus  et  relap- 
sus est  in  heresim  abjuratam; 

Prenominatus  etiam  Petrus  Baret  vidit  et  adoravit 
multociens  hereticos,  audivit  predicationem  eorum, 
dédit  eis  de  suo,  recepit  hereticos  condempnatos 
in  domum  suam,  credidit  hereticis  et  eorum  erro- 
ribus, negavit  coram  nobis  et  aliis  inquisitoribus 
veritalem  contra  proprium  juramentum,  et  relapsus 
est  in  heresim  abjuratam  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  voientes,  in  primis 
omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secun- 
dum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis, 
quo  ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti, 
si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono 
redierint  et  mandata  sibi  injuncta  compleverint. 
Et  quia  in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis 
modis  temere  deliquerunt ,  ipsos  légitime  citatos 
coram  nobis  comparentes  die  sibi  ad  recipiendam 
penitentiam  super  crimine  heresis  peremptorie  assi- 
gnata,  et  aliis  rite  actis,  communicato  multorum  pre- 
lalorum    et   aliorum   bonorum  virorum  consilio,  ad 

1.  Barot  (sentence  XXX). 


[■,  É 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  57 

peragendam  condignam  penitentiam  in  perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
pétue commorari  ;  et  quod  istam  penitentiam  com- 
pleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti. 
Si  vero  predictam  penitentiam  facere  noiuerint,  ipsos 
excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum  Tiio- 
lose,  in  claustro  Sancti  Saturnini,  in  presentia  Ar., 
prioris,  et  P.  de  Drudas,  canonicorum,  R.,  capellani 
Deaurate,  Pétri  Ariberti  et  multorum  aliorum. 

XXV.  —  29  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Scr- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  Isar  Mercadier,  de  Montca- 
brier,  et  W.  Sedasser,  de  Laurac,  sont  déclarés  hérétiques 
et  leurs  biens  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  m  kal.  octobris.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  diocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati. 
Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio  factas 
Isarni  Mercaderii  de  Monte  Caprerio  et  W.  Cedacerii 
de  Lauraco  Tholosane  diocesis, 

Quod  prenominatus  Isarnus  vidit  et  adoravit  mul- 
tociens  hereticos  et  audivit  predicationem  eorum, 
duxit  eos  et  portavit  eis  ad  comedendum  multo- 
ciens,  credidit  hereticis  et  eorum  erroribus; 

Prenominatus  etiam  W.  Cedacerii  ^  postquam  abju- 

1.  Bernard  Sedasser  et  chacun  de  ses  quatre  fils,  Géraud, 
Bernard,  Willem  et  Raymond,  appartenaient  à  l'hérésie  corps 
et  âme  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse,  ms.  600,  fol.  76  v°,  78  r°, 
79  v°).  Voy.  la  confession  de  llayniond  Sed3isser[ibid.,  fol.  77  v°. 
Cf.  fol.  191  v°).  Voy.  aussi  la  confession  de  Bernard  Sedasser  le 


58  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

ravit  heresim  coram  aliis  inquisitoribus,  vidit  et  ado- 
ravit  pluries  hereticos,  et  credidit  hereticis  et  eorum 
erroribus  ; 

Et  propter  hoc  ad  agendatn  penitentiam  obligati 
juramento  prestito  corporali  et  légitime  citati  ad  reci- 
piendam  penitentiam  super  premissis,  et  assignata  sibi 
die  non  comparuerint  coram  nobis,  ipsos  ad  audiendam 
diffinitivam  sententiam  pluries  peremptorie  citatos, 
set  per  contumaciam  absentes,  communicato  multo- 
rum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consi- 
lio,  per  diffinitivam  sententiam  tanquam  hereticos  con- 
dempnamus  et  bona  ipsorum  decernimus  occupandai, 
excommunicantes  eos  et  omnes  qui  scienter  eis  dein- 
ceps  dederint  consiHum,  auxiUum  vel  favorem.  Actum 
in  claustro  Sancti  Saturnini,  Tholose,  in  presentia 
A.,  prioris,  F.,  capellani  ejusdem  loci,  P.  de  Drudas, 
canonici,  R.,  capellani  Deaurate,  P.  Ariberti  et  mul- 
torum  aliorum. 

XXVI.  —  29  septembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  Ar.  Orre,  de  Hautpoul,  et  Béa- 
trix,  femme  de  Jourdain  de  Roquefort,  de  Montjoire,  sont 
condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  ordinis  Pre- 
dicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
inquisitores  heretice  pravitatis  etc.,   ut  supra.  Quia 

Vieux  [ibid.,  fol.  73  r"),  la  confession  de  Bernard  Sedasscr  le 
Jeune  [ibid.,  fol.  73  v°),  et  surtout  la  confession  de  W.  Sedasser, 
ici  condamné,  qui  avait  abjuré  l'hérésie  entre  les  mains  de  Wil- 
lem Arnaud  (i'ôiV/.,  fol.  73  v**). 
1.  Ms.  :  occupata. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  59 

constat  iiobis  per  conf'essiones  in  judicio  factas  Ar. 
Orre  de  Alto  pullo  et  domine  Beatricis,  uxoris  Jordani 
de  Rupe  Forti,  de  Monte  Jovis,  Tholosane  dyocesis, 

Quod  prenominatus  Ar.  Orre^  vidit  et  adoravit  mul- 
tociens hereticos,  et  audivit predicationem  eorum,  dédit 
et  portavit  eis  de  suo,  duxit  et  associavit  eos,  comedit 
cunn  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis,  recepit  eos  in 
domum  suam,  pacem  ab  eis  accepit,  hereticationi  et 
apparelhamentis  hereticorum  interfuit,  et  fuit  cre- 
dens  hereticorum-,  ita  quod,  si  moreretur  in  secta 
corum,  crederet  salvari,  et  negavit  veritatem  coram 
nobis  contra  proprium  juramentum  ; 

Prenominata  etiam  domina  Beatrix  vidit  et  adoravit 
hereticos  et  hereticas,  credidit  eos  esse  bonos  homines, 
et  negavit  veritatem  coram  nobis  contra  proprium 
juramentum  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  légitime  citatos  coram  nobis  comparentes 
die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
memorato  assignata,  et  ahis  rite  actis,  communicato 
multorum  preiatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 

1.  Voy.  sentence  XXX. 

2.  Ms.  :  hereticationis. 


60  SENTENCES  DE  RERNARD  DE  CAUX 

perpetuam  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpétue  commorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam  compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  veropredictam  penitentiam  facere  nolue- 
rint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  innodamus. 
Actum  in  dicto  loco.  Testes  predicti. 

XXVII.  —  29  septembre  1247,  Toulouse,  maison  de  l'abbé  de 
Saint-Sernin.  —  Sentence  par  laquelle  Algaia,  femme  de 
noble  Pons  de  Villeneuve-la-Comptal,  est  condamnée  à  la 
prison  perpétuelle. 

Anno  quo  supra,  nonis  octobris.  In  nomine 
[Domini]  nostri  Jhesu  Christi.  Amen.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  etc. 
Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio  fac- 
tas  domine  Algaie  ^  uxoris  nobilis  viri  Poncii  '  de 
Villanova  Comitali,  Tholosane  dyocesis,  quod  ipsa 
vidit  multociens  et  in  multis  locis  hereticos,  adora- 
vit  eos  multociens  et  audivit  predicationem  eorum, 
tenuit  et  receptavit  eos  multociens,  dédit  eis  ad 
comedendum  et  comedit  de  pane  ab  eis  benedicto, 
recepit  osculum  ab  hereticabus  multociens^,  credidit 

1.  Les  confessions  des  témoins  de  Villeneuve-la-Comptal,  dis- 
tribuées en  deux  sections  dans  le  ms.  609  de  la  bibl.  de  Tou- 
louse, fol.  143  r'*-144  r°,  183  v'>-184  v",  ne  fournissent  aucun 
renseignement  sur  Algaia.  Il  y  a  quelque  chose  dans  Doat, 
XXIV,  fol.  105  v°,  106  v°,  137  V. 

2.  Après  la  cérémonie  de  «  l'adoration,  »  les  hérétiques 
avaient  l'habitude  de  se  baiser,  les  hommes  entre  eux  et  les 
femmes  entre  elles  :  «  osculabantur  sese  ad  invicem  bis  in  ore 
ex  transverso  »  (Doat,  XXIV,  fol.  104  v°).  Recevoir  le  baiser 
était  faire  acte  d'hérésie. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIEKRE.  61 

hereticis  et  eorum  erroribus,  et  post  abjuratam  here- 
sim  recepit  in  domum  suam  quendam  hereticum 
condempnatuin  et  comedit  cum  eo,  et  non  venit  tem- 
pore  gratie  coram  aliis  inquisitoribus  pro  confessione 
de  heresi  facienda  :  ipsam,  nunc  usam  saniori  consilio, 
ad  unitatem  Ecclesie,  prout  asserit,  redire  volentem, 
in  primis  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus, 
secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunica- 
tionis  quo  ratione  predicti  criminis  tenebatur  astricla, 
si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono 
redierit  et  mandata  sibi  injuncta  compleverit.  Et  quia 
in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deliquit,  ipsam  légitime  citatam  coram  nobis  compa- 
rentem  die  ad  recipiendam  penitentiam  super  crimine 
heresis  peremptorie  assignata,  et  aliis  rite  actis,  com- 
municato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum 
virorum  consilio,  ad  peragendam  condignam  peniten- 
tiam in  perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  pre- 
cipimus  ibidem  perpetuo  commorari;  et  quod  istam 
penitentiam  compleat,  injungimus  ei  in  virtute  pres- 
titi  juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere 
noluerit,  ipsam  excommunicationis  vinculo  inno- 
damus.  Actum  Tholose,  in  domo  [abbatis]  Sancti 
Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris,  F.,  capellani  ejus- 
dem  loci,  Amelii,  capellani  Sancti  Stephani,  R.,  capel- 
lani Deaurate  et  1\  Ariberti  etc. 

XXVIII.  —  13  octobre  1247,  Toulouse,  maison  de  l'abbé  de 
Saint-Sernin.  —  Sentence  par  laquelle  Ar.  Cot,  de  Lanta, 
est  condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nominc  Domini   nostri  Jhesu   Christi  crucitixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  iii°  idus  octobris.  Nos,  l'ratres 


m  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

ordinis  Predicatorum  B.  de  Caucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  Quia  constat  nobis  per  confessionem  in  judicio 
factam  Ar.  GotodeLantario^  Tholosane  dyocesis,  quod 
ipse  vidit  et  adoravit  pluries  hereticos,  audivit  predi- 
cationem  eorum,  credidit  eos  esse  bonos  homines  et 
negavit  veritatem  coram  nobis  contra  proprium  jura- 
mentum;  ipsum  nunc  usum  saniori  consilio,  etc.,  ut 
supra  in  sententia  pr édicté  Algaie.  Actum  in  predicto 
loco.  Testes  predicti  et  muiti  alii  in  generali  sermone. 

XXIX.  —  20  octobre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin. 
—  Sentence  par  laquelle  Isar  Bonhomme,  de  Hautpoul, 
Pierre  Grimaud,  de  Montjoire,  Hugues  de  Montagnol,  de 
Sainl-Aignan,  Ar.  Ermengaud,  de  Lanta,  Julienne,  veuve 
de  Jean  Testor,  de  Toulouse,  sont  condamnés  à  la  prison 
perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  xiii  kal.  novembris.  Nos, 
fratres  ordinis  Predicatorum  Ber.  de  Caucio  et  Johan- 
nes de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis 
in  civitate  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  aposto- 
Hca  deputati.  Quia  constat  nobis  per  confëssiones  in 
judicio  factas  Isarni  Boni  hominis^  de  Alto  Pullo, 
Pétri  Grimaudi^  de  Monte  Jhovis,  Hugonis  de  Mon- 
tanhol  de  Sancto  Aniano,  Ar.  Ermengaudi  de  Lan- 
tario,  Tholosane  diocesis,  et  Juliane,  uxoris  quondam 
Johannis  Testons,  de  Tholosa, 

> 

1.  Voy.  sentence  XLVII. 

2.  Voy.  sa  confession  (Doat,  XXIIl,  fol.  226). 

3.  Voy.  sentence  XLl. 


ET  DE  JEAN  l)E  SAINT-PIEHUE.  63) 

Quod  prenominatus  Isarnus  Bonus  Homo  vidit  mul- 
tociens  et  in  multis  locis  hereticos,  audivit  predica- 
tionem  eorum  et  adoravit  eos,  comedit  cum  eis  in 
eadem  mensa,  dilexit  eos  et  credidiL  esse  bonos 
homines  et  negavit  coram  nobis  et  aliis  inquisitoribus 
veritatem  contra  propriuni  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  Petrus  Grimaudi  *  vidit  et 
adoravit  hereticos,  duxit  eos  et  audivit  predicationem 
eorum,  tenuit  et  recepit  per  viii'^  dies  hereticos  in 
domum  suam,  et  negavit  veritatem  coram  nobis  con- 
tra proprium  juramentum  ; 

Prenominatus  etiam  Hugo  de  Montanhol^  vidit  et 
adoravit  hereticos,  recepit  eos  in  domum  suam,  cre- 
didit  eis  et  eorum  erroribus  et  relapsus  est  in  heresim 
abjuratam  ; 

Prenominatus  etiam  Ar.  Ermengaudi  vidit  et  adora- 
vit multociens  hereticos,  predicationem  eorum  audivit, 
comedit  de  pane  ab  eis  benedicto,  multociens  appa- 
relhamento  eorum  interfuit,  credidit  eos  esse  bonos 
homines,  tenuit  xv  diebus  hereticos  in  domo  sua  et 
negavit  veritatem  coram  nobis  contra  proprium  jura- 
mentum ; 

Prenominata  etiam  Juhana  vidit  et  adoravit  multo- 
ciens hereticos,  recepit  eos  in  domum  suam,  credidit 
eos  esse  bonos  homines  et  negavit  veritatem  coram 
nobis  contra  proprium  juramentum  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilio  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserunt,  redire  volentes,  in  primis 
omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secun- 

1.  Voy.  sa  confession  (Doat,  XXIV,  fol.  15  w"). 

2.  Un  Pierre  de  Monlagnol  apparaît  comme  témoin  ou  partie 
dans  quelques  actes  du  temps  ^Teulet,  Layettes,  11,  437,  439). 


64  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

dum  formam   Ecclesie,   a  vinculo   excommunicatio- 
nis  quo  ratione  predicti  criminis  tenebantur  astricti, 
si  tamen  ad  ecclesiasticam  unilatem  de  corde  bono 
redierint    et    mandata    sibi    injuncta    compleverint. 
Et   quia   in   Deum   et   Sanctam    Ecclesiam    predictis 
modis    temere    deliquerunt,    ipsos    légitime    citatos 
coram  nobis   comparentes    die   sibi  ad  recipiendam 
penitentiam  super  crimine  heresis  peremptorie  assi- 
gnata,    et   aliis   rite   actis,    communicato    multorum 
prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad 
peragendam   condignam   penitentiam    in    perpetuum 
carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  per- 
pétue comorari  ;    et  quod   istam    penitentiam   com- 
pleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si 
vero  predictam  penitentiam  facere  noluerint,   ipsos 
excommunicationis  vinculo  innodamus,  Actum  Tho- 
lose,   in  claustro  Sancti  Saturnini,   in  presentia  F., 
capellani  ejusdem  loci,  R.,  capellani  Deaurate,  P.  Ari- 
berti,  notarii  publici,  et  multorum  aliorum  in  generali 
sermone. 

XXX.  —  20  octobre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin. 
—  Sentence  par  laquelle  Ar.  Orre,  de  Hautpoul,  et  Pierre 
Baret,  de  Saint-Anatholy,  refusant  de  faire  leur  peine,  sont 
déclarés  hérétiques  et  leurs  biens  saisis. 

Anno  et  die  predictis.  In  nomine  Domini  nostri 
Jhesu  Ghristi  crucifixi.  Amen.  Nos,  fratres  ordinis  Pre- 
dicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate  et  dyocesi 
Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati.  Gum  Ar. 
Horre  de  Alto  Pullo  et  Petrus  Barot\  de  Sancto  Ana- 

1.  Barct,  sentence  XXIV. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERIIE.  65 

tholio,  Tholosane  dyocesis,  per  confessiones  proprias 
in  heresi  deprehensi,  exigentibus  culpis  suis  ad  murum 
perpetuum  coiidempnati  pro  heresi  ',  et  diucius  expec- 
tati  non  velint  facere  penitentiam  sibi  datam,  ad  quam 
perageiidam  se  obligaverunt  juramento  prestiLo  cor- 
porali,  communicato  multorum  prelatorum  et  aliorum 
bonorum  virorum  consilio,  ipsos  légitime  citatos,  set 
per  contumaciam  absentes,  perdiffinitivam  sententiam 
tanquam  hereticos  condempnamus  et  bona  ipsorum 
deceriiimusoccupanda,  excommunicantes  eos  et  omnes 
qui  deinceps  scienter  eis  dederint  consilium,  auxilium 
vel  favorem.  Actum  in  dicto  loco.  Testes  propedicti  et 
multi  alii  in  dicto  sermone. 

XXXI.  —  3  novembre  i247,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin. 
—  Sentence  par  laquelle  Pons  Jean,  de  Bax,  est  condamné  à 
la  prison  perpétuelle. 

Anno  quo  supra,  m  nonas  novembris.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B .  de  Gaucio  et  Johannes  de  Sancto 
Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis,  etc.  Quia  constat 
nobis  per  confessionem  in  judicio  factam  Poncii  Johan- 
nis  de  Baucio,  Tholosane  dyocesis,  quod  ipse  vidit  et 
adora  vit  hereticos,  et  audivit  predicationem  eorum, 
pacem  ab  eis  accepit,  apparelhamento  eorum  interfuit, 
credidit  eos  esse  bonos  homines  et  negavit  coram  nobis 
et  aliis  inquisitoribus  veiitatem  contra  proprium  jura- 
mentum  :  ipsum,  nunc  usum  saniori  consilio  ad  uni- 
tatem  Ecclesie,  prout  asserit,  redire  volentem,  in  pri- 
mis  omni  heretica  pravitatc  abjurata,  absolvimus, 
secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunica- 

1.  Voy.  sentences  XXIV  et  XXVî. 


66  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

tionis  quo  ratione  predicti  criminis  tenebatur  astric- 
tus,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde 
bono  redierit  et  mandata  injuncta  sibi  compleverit. 
Et  quia  in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis 
temere  deliquit,  ipsum  légitime  citatum  coram  nobis 
comparentem  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata,  et  aliis 
rite  aclis,  communicato  multorum  prelatorum  et  alio- 
rum  bonorum  virorum  consilio,  ad  peragendam  con- 
dignam  penitentiam  in  perpetuum  carcerem  retrudi 
volumus  et  precipimus  ibidem  perpétue  comorari  ; 
et  quod  istam  penitentiam  compleat,  injungimus  ei  in 
virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  facere 
penitentiam  noluerit,  ipsum  excommunicationis  vinculo 
innodamus.  Actum  in  predieto  loco,  in  presentia  Ar., 
prioris  Sancti  Saturnini,  F.,  capellani  ejusdem  loci, 
R.,  capellani  Deaurate,  P.  Ariberti,  et  multorum 
aliorum. 

XXXII.  —  4  novembre  1247,  Escalquens.  —  Sentence  par 
laquelle  Bertrand  d'Alaman,  de  Saint-Germier,  contumax, 
est  déclaré  hérétique  et  ses  biens  sont  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  ii  nonas  novembris.  Nos,  fra- 
tres  predicti.  Quia  constat  nobis  per  confessionem  in 
judicio  factam  Bertrandi  de  Alamans,  de  Sancto  Ger- 
merio,  dyocesis  Tholosane^  quod  idem  Bertrandus  de 

1.  Les  Alaman  de  Saint- Germier,  Bernard  et  Raymond, 
appartenaient  à  l'hérésie  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  174  r°.  Voy.  la  confession  de  Bertrand  d'Alaman. 
Doal,  XXIil,  fol.  65).  Bertrand  d'Alaman  avait  fait  une  collecte 
à  (^ambiac  pour  le  rachat  de  Raymond  Fort,  diacre  hérétique, 


Eï   DE  JEAN  DE   SAINT-PIERRE.  67 

hercsi  plurimum  dilTamatus,  vidit  pluries  et  in  pluribus 
locis  hereticos,  etaudivit  prcdicationem  eorum,  adora- 
vit  eos,  liberavit  très  hereticos  captos,  duxit  eos  et  fuit 
credens  hereticorum  per  multos  annos,  ita  quod,  si 
moreretur  in  secta  eorum,  crederet  salvari,  et  pluries 
peremptorie  citatus  in  assignatis  sibi  diebus  non  com- 
paruerit  coram  nobis,  et  de  heresi  ejusdem  per  plures 
testes  nichilominus  nobis  constet,  die  sibi  ad  audien- 
dam  diffînitivam  sententiam  super  crimine  heresis 
peremptorie  assignata,  et  aliis  rite  actis,  communicato 
multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consilio,  prenominatum  Bertrandum  légitime  citatum, 
set  per  contumaciam  absentem,  per  diffmitivam  sen- 
tentiam tanquam  liereticum  condempnamus  et  bona 
ipsius  decernimus  occupanda,  excommunicantes  ipsum 
et  omnes  qui  deinceps  scienter  ei  dederint  consilium, 
auxilium  vel  favorem.  Actum  apud  Escalquenx,  in 
presentiaR.,  prepositiTholosani,  magistri  Ar.  Pelisso, 
canonici  Sancti  Stepliani  Tliolose,  Ar.  d'Albihno, 
officialis  Tholose,  Ar.  prioris,  F.,  capellani  Sancti 
Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate,  W.  de  Samata, 
capellani  d'Escalquenx ,  magistri  Benedicti,  Aldrici 
Garabordas,  P.  W.  de  Sancto  Romano ,  capitulariorum 
Tholose,  et  P.  Ariberti. 

XXXIII.  —  10  novembre  1247,  Toulouse,  cloître  de  Saint- 
Sernin.  —  Sentence  par  laquelle  Pons  Garrigue,  d'Issel,  est 
condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

Anno  quo  supra,  iiii°  idus  novembris.  In  nomine 

captif,  et  avait  toujours  montré  un  grand  zèle  pour  l'hérésie 
(ras.  009,  fol.  237  v^-240r°j. 


68  SENTENCES  DE  JJERNARD  DE  CAUX 

Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi.  Amen.  Nos,  fra- 
tres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
SanctoPetro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati. 
Quia  constat  nobis  per  confessionem  in  judicio  factam 
Poncii  Garriga^  de  Exilio,  Tholosane  dyocesis,  quod 
ipse  vidit  et  adoravit  multociens  hereticos,  et  audivit 
predicationem  eorum,  dédit  eis  et  recepit  ab  eis  mu- 
nera,  comedit  cum  eis,  recepit  eos  in  domum  suam, 
heriticationibus  interfuit,  credidit  hereticis  et  eorum 
erroribus,  celavit  aliis  inquisitoribus  veritatem  et 
relapsus  est  in  heresim  abjuratam  :  ipsum,  nunc  usum 
saniori  consilio  ad  unitatem  Ecclesie,  ut  asserit,  redire 
volentem,  in  primis  omni  heretica  pravitate  abjurata, 
absolvimus,  secundum  formam  Ecclesie,  a  vinculo 
excommunicationis  quo  ratione  predicti  criminis  tene- 
batur  astrictus,  si  tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem 
de  corde  bono  redierit  et  mandata  sibi  injuncta  com- 
pleverit.  Et  quia  in  Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  pre- 
dictis  modis  temere  deliquit,  ipsum  légitime  citatum 
coram  nobis  comparentem  die  sibi  ad  recipiendam 
penitentiam  super  crimine  heresis  peremptorie  assi- 
gnata,  et  aliis  riteactis,  communicato  multorum  prela- 
torum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio,  ad  pera- 
gendamcondignam  penitentiam  in  perpetuumcarcerem 
retrudi  volumus  et  precipimus  ibidem  perpetuo  com- 
morari;  et  quod  istam  penitentiam  compleat,  injun- 

1.  Voy.  ses  confessions,  fort  intéressantes  [Confessions,  bibl. 
de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  126  rO-127  v°).  Cf.  sentence  XLI.  Ce 
Pons  Garrigue,  soldat  de  Labécède,  s'était  employé  à  la  déli- 
vrance de  Willem  Vital,  diacre  hérétique,  prisonnier  à  Saint- 
Papoul. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  69 

gimus  ei  in  virtute  prestiti  juramenti.  Si  vero  prediclain 
penitcntiam  facere  noluerit,  ipsum  excommunicationis 
vinculo  innodamus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti 
Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris,  F.,  capellani 
Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate,  Ar.,  capel- 
lani Sancti  Stephani,  et  P.  Ariberti. 

XXXIV.  —  10  janvier  1248  (n.  st.),  Toulouse,  dans  la  maison 
commune.  —  Sentence  enjoignant  à  Alaman  de  Roais  d'en- 
trer dans  la  prison  de  Saint-Etienne,  l'obligeant  à  servir 
annuellement  50  sous  tholsas  pour  l'entretien  de  Pons,  com- 
pagnon de  Raymond  Scriptor,  et  à  satisfaire  les  Hospitaliers 
de  Saint-Jean  pour  ses  rapines  et  autres  dommages. 

Annoquo supra,  xiiif  kal.  februarii.  Alamannus^  de 
Roaxio,  qui  fuit  de  heresi  condempnatus^,  quia  vidit  et 

1.  Ms.  :  Alamanno. 

2.  De  tous  les  membres  de  la  famille  des  Roais  qui  se 
dévouèrent  à  l'hérésie,  Alaman  fut  peut-être  le  plus  actif,  sou- 
tenant les  condamnés,  Raymond  Roger,  par  exemple,  donnant 
de  son  argent  et  de  sa  peine  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse, 
ms.  609,  fol.  47  r«,  58  r°,  62  v°,  205  r%  205  v",  200  r°.  Cf.  Doat, 
XXIV,  fol.  88  v°,  03  v°,  97,  144  v°).  Il  ne  craignait  pas,  étant 
condamné,  de  compromettre  par  des  exigences  journalières 
ses  serviteurs  et  ses  vassaux.  Sa  sentence  de  condamnation  est 
du  26  mai  1237.  Je  la  donne  ici  : 

«  In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi.  Sit  cunctis  presenti- 
bus  et  fuluris  manifestum  quod  nos,  frater  Guillelmus  Arnaldi, 
de  ordine  [fratrum]  Predicalorura,  et  fraler  Stephanus,  de 
ordine  frati'um  Minorum,  judices  constituti  a  venerabili  pâtre 
Johanne,  Dei  gratia  Sancte  Viennensis  ecclesie  [archiepiscopo], 
Apostolice  Sedis  legato,  ad  faciendum  inquisilionem  contra 
hcrelicos,  fautores,  defTensores,  receptatores  hereticorum  in 
Tholosa  et  in  tota  diocesi  'J'holosana.  ('um  ex  officio  nobis 
injuncto  inquisitionem  faceremus  in  Tliolosa,  invenimus  Ala- 
mannum  de  Roaxio  manifeste  ac  publiée  de  heresi  dillamatum  ; 


70  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

adoravit  multociens  et  in  multis   locis  hereticos  et 
hereticas,  tenuit  et  receptavit  eos  multociens,  come- 

qui  etiam  fuit  per  venerabilem  palrem  Romanum,  Dei  gratia 
Portuensem  episcopum,  tune  in  partibus  istis  Apostolice  Sedis 
legatum,  crucesignatus,  et  prestito  sacramento  in  signum  peni- 
tentie  salutaris  debuit  transfretare,  in  transmarinis  partibus 
statuto  tenipore  njoraturus  ;  qui  etiam,  spreto  sacramento  pre- 
dicto,  predictam  sententiam  contempsit  adimplere  ;  propter 
quod  est  excommunicationis  vinculo  innodatus.  Cum  igitur  nos 
predicti  inquisitores  per  diligentem  inquisitionem  manifeste 
invenerimus  quod  dictus  Alamannus  de  Roaxio  multotiens  et 
in  multis  locis,  infra  Tholosam  et  extra,  ante  pacem  et  post 
paceni,  hereticos  in  domo  sua  receptaverit,  et  eis  multotiens 
ad  comedendum  donaverit  et  eorum  predicationem  multotiens 
audiverit,  et  eos  pluries  et  fréquenter  adoraverit,  et  ante  Natale 
Domini  et  in  Natali  et  citra  eos  diu  et  in  domo  sua  tenuerit, 
eisque  specialiter  latibulum  fecerit,  et  insuper  hereticationi 
faciende  ab  hereticis  consilium  et  auxilium  pi*estiterit,  et  litte- 
ras  hereticorum  pro  coUigendis  denariis  legatis  in  testaraenlis 
hereticis  portaverit,  et  nomine  eorum  denarios  receperit,  et 
fidem  hereticorum  approbaverit,  et  alia  mulla  que  ipsum  sus- 
pectum  de  heresi  reddebant  contra  ipsum  invenerint  [corr.  : 
invenerimus),  quibus  motus  animi  nostri  légitime  debuit  infor- 
mari;  habito  diligenti  consilio  et  tractatu,  omnibus  fideliter  et 
diligenler  inspectis  et  prudenter  intellectis,  dicto  Alamanno  de 
Roaxio  légitime  citato  et  nichil  rationabile  proponente,  assi- 
dentibus  nobis  venerabili  pâtre  Raimundo,  Dei  gratia  episcopo 
Tholosano,  et  domino  Raimundo,  abbate  Moissiacensi,  et  fratre 
Johanne,  ministro  fratrura  Alinonim  in  Vasconia,  et  fratre  Pon- 
cio,  priore  fratrum  f^redicalorum  in  Provincia,  dictum  Ala- 
mannum  de  Roaxio  absentem  et  nolentem  interesse,  per  diffi- 
nitivam  sententiam  esse  [corr.  :  tanquam)  hereticum  condemp- 
namus,  excommunicantes  omnem  hominem,  tam  virum  quara 
mulierem,  tanquam  fautorem  hereticorum  et  deffensorem,  qui 
ci  consilium  vel  auxilium  prestaret  occulte  vel  manifeste  aul 
juvamen.  Lala  fuit  hec  senleulia  in  clauslro  domus  fratrum 
Pi'cdicatorum,  in  presentia  et  teslimonio  predictorum  assesso- 
rum,  et  Martini,  archidiaconi  Gimonensis,  et  magistri  Arnaldi, 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  71 

dit  cum  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis  multociens, 
multis  apparelhamentis  et  hereticationibus  multarum 
personarum  inlerfuit,  duxit  et  associavit  eos  multo- 
ciens,  dédit  eis  et  recepit  ab  eis  munera  multociens, 
accepit  pacem  ab  eis  multociens,  et  audivit  hereticos 
predicantes  errores  de  visibilibus  quod  Deus  non 
fecit  ea,  quod  in  baptismo  et  matrimonio  non  [est] 
salus,  quod  mortuorum  corpora  non  résurgent,  et 
quod  sunt  duo  Dii,  unus  benignus  et  alius  nnalignus; 
et  ipse  credidit  predictis  erroribus,  sicut  heretici 
dicebant,  credidit  etiam  posse  salvari  per  ipsos,  et  sunt 
XXX  anni  quod  credidit  hereticos  esse  bonos  homiries, 
et  dimisit  illam  credentiann  ultimo  die  jovis  post  fes- 
tum  beati  Ylarii  proximo  preteritum  ;  recognovit  etiam 
quod  omnia  que  objecta  fuerunt  sibi  super  heretica 
pravitatc  a  bone  memorie  fratre  Stephano  de  ordine 
Minorum  et  fratre  Willelmo  Arnaldi  de  ordine  fratrum 
Predicatorum  quondam,  inquisitoribus  heretice  pravi- 

precentoris  ecclesie  Sancti  Stephani,  et  fratris  Raimundi,  prio- 
ns de  Pruliano  ordinis  fratrum  Predicatorum,  et  fratris  Rai- 
mundi de  Paileriis,  et  fratris  Arnldi  Aitii  ordinis  fratrum 
Minorum,  et  Vitalis,  prioris  ecclesie  Sancti  Stephani,  et... 
prions  ecclesie  Sancti  Saturnini,  et...  prioris  de  Coquinis,  et 
raagistri  Aicolay,  capellani  ecclesie  Béate  Marie  Deaurate,  et 
magistri  Raimundi,  capellani  ecclesie  Sancti  Stephani,  et  For- 
tis,  capellani  Sancli  Saturnini,  et  capellani  de  Tauro,  et  capellani 
Coquinarum,  et  quamplurim[or]um  aliorum,  tam  religiosorum 
virorum  quam  clericorum,  et  fratris  Raimundi  Carbonn[er]ii 
de  ordine  fratrum  Minorum,  publici  notarii,  qui,  mandato  pre- 
dictorum  judicum  inquisitorum ,  hoc  scripsit,  vu  kal.  junii, 
régnante  Lodoyco  Francorum  rege,  et  Raimundo  Tholosano 
comité,  et  dicto  domino  Raimundo  Tholosano  episcopo  exis- 
tente,  anno  ab  incarnatione  Domini  M"  CC°  XXXVII».  »  (Doat, 
XXI,  fol.  143-145.) 


72  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

tatis  ^  vera  erant,  exceptis  quibusdam  que  facta  fuerant 
contra  pacem,  et  ibi  erat  positum  quod  post  pacem 
facta  essent;  sustinuit  etiam  sententiam  condempna- 
tionis  de  heresi  per  x  annos  et  amplius  :  communicato 
bonorum  virorum  consilio,  injungimus  ei  in  virtute 
prestiti  juramenti,  quod  hodie  intret  domum  carceris 
apud  Sanctum  Stephanum,  ibidem  perpetuo  moraturus 
ad  peragendam  penitentiam  pro  predictis.  Injungimus 
etiam  eidem  quod  provideat  Poncio,  qui  stetit  quon- 
dam  cum  Raimundo  Scriptore^,  pro  victu  et  vestitu, 
quamdiu  ipse  Poncius  vixerit,  in  quinquaginta  solidis 
Tholosanisannuatim.  Item,  quodsatisfaeiatHospitalariis 
Sancti  Johannis  super  rapina  quam  ab  ipsis  habuit,  et 
aliis  omnibus  quibus  dampna  et  injurias  irrogavit. 
Actum  Tholose,  in  domo  communi,  in  presentia 
domini  episcopi  Tholosani,  domini  comitis  Tholose, 
prepositi  Sancti  Stephani,  W.  Isarni,  R.,  prioris  fra- 
trum  Predicatorum,  fratris  R.  de  Paonac,  Johannis  de 
Sancto  Gaudencio,  et  P.  Ariberti. 

XXXV.  —  2  février  1248  (n.  st.),  Toulouse,  église  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  Pons  Alanian,  do  Lescure,  et 
Raymond,  son  frère,  conturaax,  sont  déclarés  hérétiques  et 
leurs  biens  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  iiif  nonas  februarii.  Nos  fra- 

1.  Le  tome  XXT  du  fonds  Doat  contient  plusieurs  des  actes 
de  ces  deux  inquisiteurs,  entre  autres  des  sentences  de  con- 
damnation, fol.  147,  149,  153,  160,  163,  164  v%  166,  179,  181, 
182,  183,  etc.  Cf.  t.  XXII,  fol.  38  v".  L'inquisiteur  Willem 
Arnaud  est  celui  qui  fut  tué  à  Avignonet  en  1242. 

2.  Enveloppé  dans  le  massacre  des  inquisiteurs,  à  Avignonet. 


ET  DE  JEAN  DE   SAINT-PIERRE.  73 

très  predicti.  Quia  Poncius  Aldmanni  del  Escura\ 
ïlîolosane  dyocesis,  diffamatus  de  heresi  plurimum  et 
suspectus  vidit  hereticos,  et  rogatus  ab  eis  fecit  dari 
eis  ad  cornedendum  et  audivit  predicationem  eorum, 
et  non  dixit  veritatem  aliis  inquisitoribus,  mansit  cum 
hereticis  condempnatis  et  reccptavit  eos  pluries  in 
domum  suam,  et  dédit  eis  ad  cornedendum  et  come- 
dit  cum  eis;  quia  etiam  Raimundus,  frater  dicti  Pon- 
cii,  diffamatus  de  heresi  plurimum  et  suspectus,  vidit 
hereticos  et  cum  quodam  socio  suo  cepit  quandam  here- 
ticam  quam  pro  duobus  soHdis  et  dimidio  postmodum 
dimiserunt;  et  constat  nobis  per  plures  testes  preno- 
minatos  Poncium  et  Raimundum  hereticos  adorasse  et 
citati  non  comparuerint,  nec  se  deffenderint  coram 
nobis,  die  sibi  ad  audiendam  diffînitivam  sententiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata,  et  aliis 
riteactis,  communicato  prelatorumet  ahorumbonorum 
virorum  consilio,  ipsos  légitime  citatos,  set  per  con- 
tumaciam  absentes,  tanquam  hereticos  condempnamus 
et  bona  ipsorum  decernimus  occupanda,  excommuni- 
cantes ipsos  et  omties  qui  deinceps  eis  scienter  dederint 
consilium,  auxilium  vel  favorem.  Actum  Tholose,  in 
ecclesia  Sancti  Saturnini,  in  presentia  B.  W',  P.  Na- 
var.,  canonicorum  Sancti  Saturnini,  B.,  capellani  de 
Ladinhac,  Berengarii  de  Promilhac,  vicarii  Tholose 
pro  domino  comité,  R'  Majoris,  Johannis  de  Sancto 
Gaudencio,  P.  Ariberti  et  multorum  aliorum. 

1.  Voy.  ms.  609,  bibl.  de  Toulouse,  fol.  79  r°. 


74  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

XXXVI.  —  2  février  1248  (n.  st.),  Toulouse,  église  de  Saint- 
Sernin.  —  Sentence  d'excommunication  contre  Pierre  Gar- 
das, du  Bourguet-Nau,  bourgeois  de  Toulouse. 

Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  etc.  Quia  per 
illa  que  in  inquisicione  invenimus  per  multos  testes^ 
contra  P.  Garsiam  de  Burgeto  Novo,  civem  Tholosa- 
num^,  ipsum  habemus  suspectum  de  heresi,  et  licet 
ei  dederimus  in  scriptis  ea  que  in  inquisitione  inventa 
sunt  contra  eum,  oblata  sibi  copia  deffendendi,  non 
vult  se  deffendere  coi^am  nobis,  licet  ad  hoc  citatus 
fuerit  et  diutius  expectatus,  ipsum  tanquam  de  heresi 
suspectum  et  contumacem  excommunicationis  vin- 
culo  innodamus.  Actum  Tholose,  in  ecclesia  Sancti 
Saturnini.  Testes  predicti. 

XXXVII.  —  16  février  1248  (n.  st.),  Toulouse,  maison  de 
l'abbé  de  Saint- Sernin.  —  Sentence  d'excommunication 
contre  W.  Garnier,  médecin,  du  Mas-Saintes-Puelles. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  xuii  kal.  marcii.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
SanctoPetro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  in  dyocesi  Thoiosana  auctoi^itate  apostohca  deputati. 
Quia  constat  nobis  per  testes  sufïicientes  quod  W.  Gar- 
nerii,  medicus,  de  Manso  Sanctarum  Puellarum,  Tholo- 
sane  dyocesis^,  vidit  et  adoravit  hereticos,  et,  oblata 

1.  Los  dépositions  de  ces  témoins  seront  données  après  les 
sentences  do  Bernard  de  Caux  et  de  Jean  de  Saint-Pierre. 

2.  Cf.  Teulet,  Layettes,  II,  452. 

3.  Voy.  sa  (;onfession  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  600,  fol.  13  r**). 
Sa  maison  avait  pendant  longtemps  servi  aux  ministres  dua- 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  75 

sibi  copia  cleffendendi  ^  non  [vult]  se  delTendere^ 
corani  iiobis,  et,  assignata  sibi  die  peremptorie  ad 
audiendam  diffinitivam  sententiam,  non  comparuit 
coram  nobis,  ipsum  tanquam  diffamatum  de  heresi  et 
suspectum  et  contumacem,  excommunicationis  vin- 
culo  innodamus.  Actum  Tholose,  in  domo  abbatis 
Saneti  Saturnini,  presentibus  Ar.,  priore  Sancti  Satur- 
nini,  Galhardo,  priore  Mansi  Sanctarum  Puellarum, 
Johanne  Ricart,  nionacho  Sancti  Tiberii,  et  P.  Ari- 
berti  et  Johanne  de  Sancto  Gaudencio  scriptore. 

XXXVIIl.  —  15  mars  1248  (n.  st.),  Toulouse,  cloître  de  Saint- 
Sernin.  —  Sentence  par  laquelle  Bernard  de  Gourvielle,  de 
Lanta,  W.  de  Vilars,  de  Saint-Anatholy,  Durand  d'Aurin, 
de  Sainte -ApoUonie,  Raymond  de  Syolh  et  Ar.  Guerrer, 
de  Toulouse,  sont  déclarés  hérétiques  et  leurs  biens  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Annoquo  supra,  id[ib]usmarcii.  Nos fratres pre- 
dicti,  etc.  Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judi- 
cio  factas  Bernardi  de  Godervilla  de  Lantario,  baiuli 
quondam  W.  Bernardi  Unaudi^,  et  W.  de  Vilaris  de 
Sancto  Anatholio,  et  Durandi  Daury  deparrochia  Sancte 
Malonie,  Tholosane  diocesis, 

Quod  prenominatus  B.  de  Godervilla  vidit  hereticos 
et  adoravit  eos  multociens,  servivit  eos,  misit  eis  vic- 
tualia,  audivit  prcdicationem  eorum,  credidit  eorum 
erroribus  et  relapsus  est  in  heresim  abjuratam; 

listes  [ibid.,  fol.  4  v°).  Les  Garnier  pactisaient  ouvertement  avec 
eux  [ibid.,  fol.  5  V,  6  v",  7  r°,  7  v",  8  v",  etc.). 

1.  Ms.  :  dcjfcndendum. 

2.  Ms.  :  de/fcndcrct. 

3.  La  famille  Unaud  de  Lanta,  une  des  plus  considérables  du 
Lauraguais. 


76  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Prenominatus  etiam  W.  de  Vilars  vidit  in  pluribus 
locis  hereticos  et  adoravit  eos,  audivit  predicationem 
eorum  et  credidit  hereticos  esse  bonos  honiines  et 
habere  bonam  fidem  et  negavit  veritatem  contra  pro- 
prium  juramentum; 

Prenominatus  etiam  Durandus  Daury  stetit  cum  heriti- 
cis  per  unum  annum  et  adoravit  eos  multociens,  comedit 
cum  eis,  predicationem  eorum  audivit,  associavit  eos 
et  credidit  eos  esse  bonos  homines  et  habere  bonam 
fidem  et  quod  posset  salvari  per  ipsos;  et  ipsi  légi- 
time citati  ad  recipiendam  penitentiam  super  premis- 
sis,  in  assignata  sibi  die  non  comparuerint  coram 
nobis  ; 

Quia  etiam  Raimundus  de  Syolh  et  Ar.  Guerrerii^ 
de  Tholosa,  carceri  deputati  ad  penitentiam  pro 
heresi  peragendam,  neglecto  proprio  juramento,  sine 
Hcentia  Ecclesie  carcerem  exierunt,  in  suarum  perdi- 
tionem  animarum,  et  diutius  expectati  et  légitime 
citati  in  assignatis  sibi  diebus  non  comparuerint  coram 
nobis  : 

Prenominatis  omnibus  die  ad  audiendam  diffiniti- 
vam  sententiam  super  crimine  heresis  peremptorie 
assignata,  et  aliis  rite  actis,  communicato  multorum 
prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ipsos  légitime  citatos,  set  per  contumaciam  absentes, 
tanquam  hereticos  condempnamus,  et  bona  ipsorum 
decernimus  occupanda.  Actum  Tholose,  in  claustro 
Sancti  Saturnini,  in  presentia  abbatis  ejusdem  loci,  et 
prioris  ejusdem  loci,  S.,  archipresbyteri  de  Lauraco, 
Amelii,  capellani   Sancti  Stephani,   R.,   capeliani   de 

1.  Voy.  sentence  11. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERUE.  77 

Villa  Nova,  P.  Ariberti,  et  multorum  aliorum  in  gene- 
rali  sermone. 

XXXIX.  —  22  mars  1248  (n.  st.),  Toulouse,  cloître  de  Saint- 
Sernin.  —  Sentence  par  laquelle  R.  de  la  Tour,  Peyrone, 
mère  de  Raymond  Barot,  et  Bcrnarde,  sa  femme,  R.  Baret, 
de  Laponiarède,  R.  Athon,  Peyrone,  sa  femme,  Guillaume 
Jean,  Bernard  Crast,  Bernarde,  sa  femme,  Pons  et  Pierre 
Vinade,  Pierre  de  Solario ,  et  Raymonde,  sa  femme,  de 
Dreuille,  contumax,  sont  déclarés  hérétiques  et  leurs  biens 
saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra,  xi  kal.  aprilis.  Nos,  fratres 
ordinis  Predicatonim  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de 
Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate 
et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati. 
Quia  R.  de  Turre,  Petrona,  mater  R*  Barot  et  Ber- 
narda,  uxor  ejusdem  R'  Barot,  de  Pomareda,  R"' 
Othonis,  Petrona,  uxor  ejus,  Guillelmus  Johannis, 
Bernardus  Grasto,  Bernarda,  uxor  ejus,  Poncius  et 
Petrus  Vinada,  fratres,  Petrus  de  Solario  et  Rai- 
munda,  uxor  ejus,  de  Druiia,  Tholosane  dyocesis, 
diffamati  de  heresi  et  suspecti  viderunt  et  adorave- 
runt  hereticos  a  paucis  annis  citra,  sicut  per  testes 
sufficientes  nobis  constat,  et  citati  non  comparuerint 
nec  deffenderint  se  coram  nobis,  prenominatis  omni- 
bus die  sibi  ad  audiendam  diffinitivam  sententiam 
super  crimine  heresis  peremptorie  assignata  et  aliis 
rite  actis,  communicato  multorum  prelatorum  et  alio- 
rum bonorum  virorum  consilio,  ipsos  légitime  citatos, 
set  per  contumaciam  absentes,  per  diffinitivam  senten- 
tiam tanquam  hereticos  condempnamus,  et  bona  ipso- 


78  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

rum  decernimus  occupanda^.  Actum  Tholose,  in  claus- 
troSancti  Saturnini,  in  presentia  Ar.,  prioris  ejusdem 
loci,  A.,  capellani  Sancti  Stephani,  R.,  capellani  Deau- 
rate,  R.,  capellani  Dealbate,  P.  Ariberti,  et  multorum 
aliorum. 

XL.  —  22  mars  1248  (n.  st.),  Toulouse,  cloître  de  Saint-Ser- 
nin.  —  Sentence  par  laquelle  Pons  Boulier,  de  Vaure, 
W.  Guirnet,  de  Dreuille,  et  Bernard  Dupuy,  de  Fanjeaux, 
sont  condamnés  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Annoetdie  predictis.  Nos,  fratres  predicti  etc. 
Quia  constat  nobis  per  confessiones  in  judicio  factas 
Poncii  Boterii  de  Bauro,  W.  de  Graissenx  vel  Guimet 
de  Drula  et  Bernardi  de  Podio  de  Fano  Jovis,  Tholo- 
sane  dyocesis, 

Quod  prenominatus  Poncius  Boterii-  vidit  et  ado- 
ravit  multociens  hereticos  et  audivit  predicationem 
eorum,  comedit  cum  eis  et  de  pane  benedicto  ab  eis 
multociens,  duxit  et  associavit  eos,  dédit  eis  de  suo, 
credidit  liereticis  et  eorum  erroribus,  celavit  coram 
nobis  et  aliis  inquisitoribus  veritatem  et  relapsus  est 
in  heresim  abjuratam  ; 

Prenominatus  etiam  W.  de  Graisseux'^  vidit  et  ado- 
ravit  multociens  hereticos  et  audivit  predicationem 
eorum,  comedit  cum  eis  in  eadem  mensa,  et  de  pane 
ab  eis  benedicto,  receptavit  eos  in  domum  suam, 
dédit  eis  de  suo,  et  recepit  ab  eis  munera,  ivit  de 

1.  Ms.  :  occupata. 

2.  Voy.  sa  confession,  Doat,  XXIII,  fol.  100. 

3.  Voy.  Confessions,  bibl.  de  Toulouse,  ms.  009,  fol.  238  r°. 


ET  DE  JEAN  DE   SAINT-PIEURE.  79 

mandate  hereticorum  apud  Montem  Securum^,  credi- 
dit  hereticos  esse  bonos  homines  et  se  posse  salvari 
per  eos,  et  negavit  veritatcm  contra  proprium  jura- 
mentum; 

Prenominatus  etiam  Bernardus  de  Podio^  vidit  et 
adoravit  multociens  hereticos  et  audivit  predicationem 
eorum,  comedit  cum eis  et  de  pane  ab  eis  benedicto  mul- 
tociens, duxit  eos,  apparelhamento  eorum  interfuit  et 
pacem  accepit  ab  eis  multociens,  credidit  hereticis  et 
eorum  erroribus,  et  relapsus  est  bis  in  heresim  abju- 
ratam  : 

Ipsos,  nunc  usos  saniori  consilioad  unitatemEcclesie, 
ut  asserunt,  redire  volentes,  in  primis  omni  lieretica 
pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum  formam 
Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis,  quo  ratione 
predicti  criminis  tenebantur  astricti,  si  tamen  ad 
ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierint  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverint.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  delique- 
runt,  ipsos  coram  nobis  comparentes,  communicato 
multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum 
consilio,  ad  peragendam  condignam  penitentiam  in 
perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpetuo  comorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam compleant,  injungimus  eis  in  virtute  prestiti 
juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  nolue- 
rint,  ipsos  excommunicationis  vinculo  innodamus. 
Actum  in  dicto  loco.  Testes  propedicti. 


1.  Montségur,    Ariège,    le    dernier   refuge    des    hérétiques 
jigeois. 

2.  Cf.  ibid.,  fol.  150  r»,  150  v°,  160  v°,  163  r%  etc. 


albigeois 


80  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

XLI.  —  29  mars  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Arnaud  Botier,  de  Vaure,  Alazaïs, 
femme  de  Guiraud  Sartor,  de  Puylaurens,  P.  Grimaud,  de 
Montjoire,  et  Pons  Garrigue,  d'Issel,  conturaax,  sont  décla- 
rés hérétiques  et  leurs  biens  saisis. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  quo  supra ^,  iiii°  kal.  aprilis.  Nos,  fratres 
predicti  etc.  Quia  Ar.  Boterii  de  Bauro  vidit  et 
adoravit  hereticos,  et  Alazaicia,  uxor  Guiraudi  Sarto- 
ris,  de  Podio,  Laurencii,  Tholosane  dyocesis,  diffamata 
de  heresi  plurimum  et  suspecta,  vidit  et  adoravit  here- 
ticos a  paucis  annis  citra,  sicut  per  testes  sufficientes 
nobis  constat,  et  relapsa  sit  in  heresim  abjuratam  ;  et 
citati  non  comparuerint  nec  deffenderint  se  coram 
nobis;  quia  etiam  P.  Grimaudi  de  Monte  Jovis  et  Pon- 
cius  Garriga  de  Exilio  diocesis  Tholosane,  muro  per- 
petuo  deputati^  ad  penitentiam  pro  heresi  peragen- 
dam,  neglecto  proprio  juramento,  carcerem  exierunt 
in  suarum  periculurn  animarum,  et  diutius  expectati 
et  légitime  citati  non  redierint  :  prenominatis  omni- 
bus die  ad  audiendam  diffinitivam  sententiam  super 
crimine  heresis  peremptorie  assignata,  et  aliis  rite 
actis,  communicato  multorum  prelatorum  et  aliorum 
bonorum  virorum  consilio,  ipsos  légitime  citatos  set 
per  contumaciam  absentes  per  diffinitivam  sententiam 
hereticos  judicamus  et  bona  ipsorum  decernimus  occu- 
panda.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Saturnini, 

1.  Dans  le  midi,  l'année  commençait  le  25  mars;  il  faudrait 
donc  substituer  à  cette  formule  courante  l'année  :  Anno 
Domini  M"  CC  XLVIIP. 

2.  Voy.  sentences  XXIX  et  XXXIII. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  81 

in  presentia  Ar.,  prioris  ejusdem  loci,  Ber.  W. ,  sacriste 
ejusdem  loci,  R.,  capellani  Deaurate,  Ar.,  capellani  de 
Beceda,  W.  B',  capellani  de  Lager,  et  P.  Ariberti. 

XLII.  —  29  mars  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Esclarmonde  de  Sauzet,  de  Sainte- 
ApoUonie,  est  condamnée  à  la  prison  perpétuelle. 

Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  ordinis  Predica- 
torum  B.  de  Caucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate  et  dyocesi 
Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati.  Quia  Esclar- 
munda  de  Sauzet,  de  parrochia  Sancte  Malonie,  Tholo- 
sane  dyocesis,  vidit  et  adoravit  hereticos,  recepit  eos 
in  domum  suam,  coxit  eis  panem,  credidit  eos  esse 
bonos  homines,  non  dixit  aliis  inquisitoribus  verita- 
tem,  sicut  per  confessionem  ejus  factam  in  judicio  nobis 
constat;  ipsam  nunc  usam  saniori  consilio,  ad unitatem 
Ecclesie,  prout  asserit,  redire  volentem,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebatur  astricta,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierit  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverit.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  deli- 
quit,  ipsam  citatam  coram  nobis  comparentem  die  sibi 
ad  recipiendam  diffinitivam  sententiam  [assignata],  in 
perpetuum  carcerem  retrudi  volumus  et  precipimus 
ibidem  perpetuo  commorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam  compleat  injungimus  ei  in  virtute  prestiti  jura- 
menti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  noluerit, 
ipsam  excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum 
in  dicto  loco,  in  presentia  predictorum. 

6 


82  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

XLIII.  —  5  avril  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  W.  del  Eversen,  de  Montgiscard,  est 
condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifix! . 
Amen.  Annoquo  supra,  nonis  aprilis.  Nos,  fratrespre- 
dicti,  et  cetera.  Quia  W.  del  Eversen,  de  Monte  Giscardo 
Tholosane  dyocesis\  vidit  multociens  et  in  multis  locis 
hereticos,  adoravit  eos  multociens  et  audivit  predica- 
tionem  eorum,  receptavit  eos  et  accepit  pacem  ab  eis, 
comedit  de  pane  ab  eis  benedicto,  duxit  et  associavit 
eos,  munus  ab  eis  recepit,  credidit  hereticis  et  eorum 
erroribus  et  relapsus  est  in  heresim  abjuratam,  sicut 
per  confessionem  ejus  factam  in  judicio  nobis  cons- 
tat; ipsum  nunc  usum  saniori  consilio,  ad  unitatem 
Ecclesie,  prout  asserit,  redire  volentem,  in  primis 
omni  heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secun- 
dum  formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis 
quo  ratione  predicti  criminis  tenebatur  astrictus,  si 
tamen  ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redie- 
rit  et  mandata  sibi  injuncta  compleverit.  Et  quia  in 
Deum  et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere 
deliquit,  ipsum  légitime  citatum  coram  nobis  com- 
parentem  die  sibi  ad  recipiendam  penitentiam  super 
crimine  heresis  assignata,  et  aliis  rite  actis,  commu- 
nicato  multorum  prelatorum  et  aliorum  bonorum 
virorum  consilio,  ad  peragendam  condignam  peni- 

1.  Il  avait  précédemment  comparu  devant  Willem  Arnaud 
[Confessions^  bibl.  de  Toulouse,  ras.  609,  fol.  64  v").  En  regard, 
à  la  marge  du  ms.,  on  lit  :  «  Hic  fuit  convictus  apud  Vilamur, 
et  reddidit  se  ad  murum  coram  episcopo.  »  Cf.  ibid.,  fol.  65  r". 
Voy.  sa  confession,  fort  intéressante  (ibid.,  fol.  65  r"). 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  83 

tentiain  in  perpetuum  carcereni  retrudi  volumus  et 
|jrecipiinus  ibidem  perpetuo  comorari  ;  et  quod 
istam  penitentiam  compleat  injungimus  ei  in  virtute 
prestiti  juramenti.  Si  vero  predictam  penitentiam 
facere  noiuerit,  ipsum  excommunicationis  vinculo 
innodamus.  Actum  Tliolose,  in  ciaustro  Sancti  Satur- 
nini,  in  presentia  Ar.,  prioris  ejusdem  loci,  Ar., 
capellani  de  Beceda,  P.  Ariberti,  Johannis  de  Sancto 
Gaudencio,  et  multoriim  aliorum. 

XLIV.  —  24  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  B.  Bret,  de  Laporaarède,  est  déclaré 
hérétique. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  domini  M'CG^XL'' Vllf,  ix  kal.  junii.  Nos, 
fratres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  inquisitores  heretice  pravitatis  in  civi- 
tate  et  dyocesi  Tholosana  auctoritate  apostolica  depu- 
tati.  QuiaB.  Bret,  dePomareda,Tholosanedyocesis,  per 
confessionem  propriam  in  judicio  factam  in  heresi  légi- 
time deprehensus,  peremptorie  citatus  ad  recipiendam 
penitentiam  non  comparuit  coram  nobis;  citatus  etiam 
peremptorie  ut  veniret,  super  eodem  crimine  diffi- 
nitivam  sententiam  audiendus,  in  assignata  sibi  die 
non  comparuit  coram  nobis  ;  communicato  multorum 
prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ipsum  per  contumaciam  absentem  hereticum  con- 
dempnamus.  Actum  Tholose,  in  ciaustro  Sancti  Satur- 
nini,  in  presentia  venerabilis  patris  Guiilelmi,  Dei 
gratia  episcopi  Agennensis,  Ar.,  prioris  Sancti  Satur- 
nini,  magistri  Boneti,  canonici  Agennensis,  magistri 
W.  de  Puntis,  W.,   capellani  de  Manso  Sanctarum 


84  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

Puellarum,  B.  Martini,  Johannis  de  Sancto  Gaudencio, 
P.  Ariberti  et  multorum  aliorum. 

XLV.  —  24  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  R.  Leuder  et  Ar.  Leuder,  de  Saint- 
Paul-de-Capdejous,  sont  déclarés  hérétiques. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Nos,  fratres  predicti,  etc.  QuiaR.  Leuder,  de 
Sancto  Paulo  de  Gadajous,  Tholosane  dyocesis,  per 
confessionem  propriam  in  jure  factam,  etc.  Omnia  ut 
supra  in  predicta  sententia  B.  Bret. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  ordinis  Pre- 
dicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
inquisitores  heretice  pravitatis  in  civitate  et  dyocesi 
Tholosana  auctoritate  apostolica  deputati.  Quia  Ar. 
Leuder  de  Sancto  Paulo  de  Gadajous,  Tholosane  dyoce- 
sis, per  confessionem  propriam,  etc.  Omnia  ut  supra 
in  sententia  Bernardi  Bret. 

XLVI.  —  24  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  W.  de  Valiers,  de  Saint-Félix,  est 
déclaré  hérétique. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  predicti,  etc. 
Quia  W.  de  Valeriis  ^  de  Sancto  Felice,  Tholosane  dyo- 
cesis, vocatus  ut  compareret  coram  nobis  super  facto 

1.  «  Dictus  Willermus  de  Valeiras  est  dilfainatus  de  heresi 
quamplurimum  apud  Sanctum  Felicem  et  apud  Sanctum  Julia- 
num.  »  (Déposition  d'un  témoin.  Bibl.  de  Toulouse,  ms.  609, 
fol.  215  v°.   Cf.  Doat,  XXIV,  fol.  27  v«,  31.) 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  85 

fidei  responsurus,  post  juramentum  negavit  se  hereticos 
adorasse  et  per  testes  ydoneos  contra  ipsum  receptos 
légitime  iiobis  constat  quod  hereticos  adoravit,  die 
sibi  ad  audiendam  diffinitivam  sententiam  super  cri- 
mine  heresis  peremptorie  assignata,  communicato  mul- 
torum  prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  con- 
silio,  ipsum  presentem  per  diffinitivam  sententiam 
hereticum  condempnamus.  Actum  Tholose,  in  claustro 
Sancti  Saturnini,  in  presentia  venerabilis  patris  Guil- 
lelmi,  Dei  gratia  episcopi  Agennensis,  Ar.,  prioris 
Sancti  Saturnini,  magistri  Boneti,  canonici  Agennensis, 
magislri  W.  de  Puntis,  W.,  capellani  de  Manso  Sancta- 
rum  Puellarum,  Bernard!  Martini,  Johannis  de  Sancto 
Gaudencio,  P.  Ariberti  et  multorum  aliorum. 

XL VII.  —  24  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Ar.  Cet,  de  Lanta,  contumax,  est 
déclaré  hérétique. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres  ordinis  Pre- 
dicatorum  B.  de  Gaucio  et  Johannes  de  Sancto  Petro, 
etc.  Quia  Ar.  Goto,  de  Lantario,  Tholosane  dyocesis, 
muro  perpetuo  deputatus  ad  penitentiam  pro  heresi 
peragendam*,  neglecto  proprio  jurameiito  contumax 
et  inobediens  in  anime  sue  periculum,  sine  licencia 
Ecclesie  recessit  de  Tholosa,  nolens  facere  penitentiam 
memoratam  ad  quam  faciendam  se  obligaverat  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum,  etcitatus  légi- 
time et  dyucius  expectatus  non  redierit,  die  sibi  ad 
audiendam  difïinitivam  sententiam  super  criminehere- 

1.  Voy.  sentence  XXVIII. 


86  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

sis  peremptorie  assignata,  communicato  multorum 
prelatorum  et  aliorum  bonorum  virorum  consilio, 
ipsum  per  contumaciam  absentem  hereticum  con- 
dempnamus.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Satur- 
nini,  in  presentia  testium  qui  sunt  in  sententia  pre- 
dicti  B.  Bret. 

XLVITI.  —  28  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Etienne. 
—  Sentence  par  laquelle  W.  de  Valiers,  de  Saint-Félix,  est 
condamné  à  la  prison  perpétuelle. 

In  nomine  Donaini  nostri  Jhesu  Ghristi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M"  GC  XL"  Vllf,  v  kal.  junii.  Nos, 
fralres  ordinis  Predicatorum  B.  de  Caucio  et  Johannes 
de  Sancto  Petro,  etc.  Quia  W.  de  Valeiras,  de  Sancto 
Felice,  Tholosane  dyocesis,  de  heresi  condempnatus', 
vidit  multociens  et  in  multis  locis  hereticos,  visita- 
vit  eos,  receptavit  eos  multociens  in  domum  suam, 
dédit  eis  ad  comedendum  et  comedit  cum  eis  in 
eadem  mensa,  eos  associavit  multociens,  duxit  eos 
ad  hereticandum  quasdam  personas  et  hereticationi- 
bus  illarum  personarum  interfuit,  solvit  legata  here- 
ticis,  apparelhamentis  hereticorum  interfuit,  accepit 
pacem  ab  eis,  predicationem  eorum  audivil,  adoravit 
eos  tocies  flexis  genibus,  prostratis  in  terra  manibus, 
quod  de  numéro  non  potest  recordari,  credidit  here- 
ticis  et  eorum  erroribus,  et  crederet  salvari,  si  mo- 
reretur  in  secta  eorum,  et  postquam  abjuravit  heresim 
coram  aliis  inquisitoribus  apud  Sanctum  Felicem  et 
iterum  apud  Tholosam  in  judicio  constitutus,  vidit  et 
adoravit  multociens  hereticos  et  relapsus  est  in  here- 

1.  Voy.  sentence  XLVII. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  87 

sim  abjuratam  ;  postquam  etiam  recepit  acta  ab  inqui- 
sitoribus  et  obtulit  se  deffensioni,  vidit,  credidit, 
recepit  et  adoravit  hereticos  in  domum  suam  apud 
Valeiras  et  dédit  eis  ad  comedendum  et  predicta 
negavit  sepius  interrogatus  et  in  judicio  constitutus 
contra  conscienciam  et  proprium  juramentum,  sicut 
per  confessionem  ejus  factam  in  jure  nobis  constat  : 
ipsum  nunc  usum  saniori  consilio  ad  unitatem  Eccle- 
sie,  prout  asserit,  redire  volentem,  in  primis  omni 
heretica  pravitate  abjurata,  absolvimus,  secundum 
formam  Ecclesie,  a  vinculo  excommunicationis,  quo 
ratione  predicti  criminis  tenebatur  astrictus,  si  tamen 
ad  ecclesiasticam  unitatem  de  corde  bono  redierit,  et 
mandata  sibi  injuncta  compleverit.  Et  quia  in  Deum 
et  Sanctam  Ecclesiam  predictis  modis  temere  deliquit, 
ipsum  coram  nobis  comparentem  ad  recipiendam 
penitentiam  super  crimine  heresis,  communicato  mul- 
torum  prelatorum  et  aliorum  virorum  bonorum  con- 
silio, ad  peragendam  condignam  penitentiam  in  per- 
petuum  carcerem  retrudi  voiumus  et  precipimus 
ibidem  perpetuo  comorari;  et  quod  istam  peniten- 
tiam compleat  injungimus  ei  in  virtute  prestiti  jura- 
menti.  Si  vero  predictam  penitentiam  facere  noluerit, 
ipsum  excommunicationis  vinculo  innodamus.  Actum 
Tholose,  in  claustro  Sancti  Stephani,  in  presentia 
Ar.,  prioris  Sancti  Saturnini,  R.,  capellani  Deaurate, 
magistri  P.,  archipresbiteri  de  Garamanno,  Johannis 
de  Sancto  Gaudencio,  P.  Ariberti,  et  multorum 
aliorum. 


88  SENTENCES  DE  BERNARD  DE  CAUX 

XLIX.  —  31  mai  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  — 
Sentence  par  laquelle  Peyrone,  mère  de  R.  Baret,  de  Lapo- 
marède,  est  condamnée  à  la  prison  perpétuelle. 

Anno  quo  supra,  ii  kal.  junii.  Nos,  fratres  ordinis 
Predicatorum  B.  de  Caucio  et  Johannes  de  Sancto 
Petro,  inquisitores,  etc.  Quia  Petrona,  mater  R'  Barot,  de 
Pomareda,  Tholosane  dyocesis,  que  fuit  per  difFinitivam 
sententiam  de  heresi  condempnata,  postquam  abju- 
ravit  heresim  coram  aliis  inquisitoribus  et  juravit 
persequi  hereticos,  vidit  et  receptavit  et  adoravit 
hereticos,  cela  vit  eos,  hereticationi  cujusdam  persone 
interfuit,  et  credidit  hereticos  esse  bonos  homines  et 
habere  bonam  fîdem  a  parvo  tempore  citra,  sicut  per 
confessionem  ejus  factam  in  jure  nobis  constat  :  ipsam 
ad  ecclesiasticam  unitatem  redire  volentem  muro  per- 
petuo  deputamus  ad  condignam  penitentiam  pera- 
gendam.  Actum  Tholose,  in  claustro  Sancti  Saturnini, 
in  presentia  Ar.,  prioris  ejusdem  loci,  W.,  capellani 
de  Monte  Albano,  P.  Ariberti,  et  multorum  aliorum. 

L.  —  14  juin  1248,  Toulouse,  cloître  de  Saint-Sernin.  —  Trois 
sentences  déclarant  respectivement  hérétiques  Bertrand  Cri- 
veller,  de  Lapomarède ,  Ar.  de  Lasale,  de  Roumens,  et 
P.-W.  Testor  fils,  de  Montjoire. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  domini  IVf  GG°  XL"  Vllf ,  xviii  kal.  julii. 
Nos,  fratres  predicti,  etc.  Quia  Bertrandus  Grivelerii^, 
de  Pomareda,  Tholosane  dyocesis,  super  crimine  here- 

1.  On  trouve  dans  les  Confessions  un  VV.  Criveler  (bibl.  de 
Toulouse,  ras.  609,  fol.  70  v°)  ;  un  Petrus  Criveller  [ibid., 
fol.  229  r°);  mais  elles  ne  fournissent  rien  sur  Bertrand. 


ET  DE  JEAN  DE  SAINT-PIERRE.  89 

sis  a  nobis  pluries  cilatus  légitime,  se  per  contuma- 
ciam  absentavit,  receptis  et  diligenter  examinatis 
testibus  et  in  die  ad  hoc  assignata  atestationibus 
publicatis,  die  etiam  peremptorie  assignata  ad  diffini- 
tivam  sententiam  audiendam,  ipsum  perseverantcm 
in  sua  contumacia  secundum  ea  que  de  ipso  inveni- 
mus,  communicato  prudentium  virorum  consilio,  per 
diffinitivam  sententiam  hereticum  condempnamus. 
Actum  Tliolose,  in  ciaustro  Sancti  Saturnini,  in  pre- 
sentia  Ar.,  officialis  Tholose,  Ar.,  prioris  Sancti 
Saturnini,  Amelii,  capellani  Sancti  Stephani  Tholose, 
W.  Pétri,  capellani  Sancti  Germerii,  Ber.  de  Ganaves, 
subvicarii  Tholose,  et  P.  Ariberti. 

hi  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifîxi. 
Amen.  Anno  et  die  predictis.  Nos,  fratres,  etc.  Quia 
Ar.  de  Sala,  junior*,  de  Romenx,  Tholosane  diocesis, 
super  crimine  heresis  pluries  citatus  légitime,  et  cetera, 
omnia  ut  in  predicta  sentent ia  Bertrcuidi  Crivelerii. 

In  nomine  Domini,  etc.  Anno  et  die  predictis.  Nos 
fratres,  etc.  Quia  P.  W'  Textoris,  fîhus  P.  W.  Tex- 
toris,  de  Monte  Jovis,  Tholosane  dyocesis,  super  cri- 
mine  heresis,  pluries  citatus  légitime,  etc.,  omnia  ut 
in  predicta  sententia  Bertrandi  Crivellerii. 

1.  Il  avait  précédemment  comparu  devant  Willem  Arnaud, 
à  Saint-Félix.  Voy.  sa  confession  [ibid.,  fol.  219  r".  Cf.  Doat, 
XXIV,  fol.  31). 


IL 

DÉPOSITIONS  CONTRE  PIERRE  GARCIAS 

DU    BOURGUET-NAU    DE    TOULOUSE 
REÇUES  PAR  BERNARD  DE  CAUX  ET  JEAN  DE   SAINT-PIERRE 

22  AOUT-10  DÉCEMBRE  1247 ^. 


I.  —  22  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Guillaume 
Cogot,  Mineur.  —  Doctrines  dualistes  professées  par  Pierre 
Garcias. 

In  nomine  Domini  nostri  Jhesu  Christi  crucifixi. 
Amen.  Anno  Domini  M°  CG°  XL"  VIF,  xf  kls.  septem- 
bris,  frater  Guillelmus  Cogot  de  ordine  [fratrum] 
Minorum,  requisitus  super  heresi  meram  et  plenam 
dicere  veritatem,  testisjuratus,  dixit  quod  audivit  Pe- 
trum  Gama[m],  de  Burg[u]o  Novo  Tholose^  dicentem, 
cum  interrogaretur  a  fratre  Guillelmo  Garcia  de  ordine 
[fratrum]  Minorum  utrum  essent  duo  dii,  quod  cum 
eo  cum  quo  disputaverat  per  médium  annum  de  hoc 
non  potuit  habere  certitudinem  usque  modo  ;  et  tune 
dictus  P.  Garcias  et  frater  Guillelmus  memoratus 
erant  in  scola  fratrum  Minorum  Tliolose^;  et  ipse  tes- 

1.  Ces  dépositions  sont  reproduites  ici  d'après  Doat,  à  défaut 
des  originaux.  On  en  a  ramené  l'orthographe  à  celle  du 
xni"  siècle. 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  74,  n"  XXXVI. 

3.  La  fondation  du  couvent  des  frères  Mineurs  de  Toulouse 
est  placée  à  l'année  1222  par  Wadding  [Annales  Minorum,  II, 


DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS.  91 

tis  erat  superius  inter  tectum  et  ipsos  in  loco  de  que 
poterat  ipsos  audire  et  videre^  De  circumstantibus 
dixit  quod  secum  erant  frater  Deodatus  Ruthenensis 
et  frater  Arnaldus  de  Acio  de  ïholosa.  Requisitus  de 
tempore,  dixit  quod  hoc  anno  in  quadragesima. 

Item,  dixit  quod,  cum  frater  Guillelmus  Garcias 
loqueretur  de  illa  auctoritate-  Apostoli  :  «  Deus  qui 
sanctificat^  circumcisionem  »  [Rom.,  III,  30],  etc., 
audivit  ipse  testis  dictum  Petrum  Garciam  dicentem 
quod  lex  Moysi  non  erat  nisi  umbra  et  vanitas;  et  ille 
Deus  qui  dederat  illam  legem  erat  galiator  et  mali- 
gnus*.  Et  hoc  dixit  eodem  tempore  et  loco;  etsupra- 
dicti  fratres  erant  cum  eodem  teste. 

p.  52,  XXXIX,  éd.  Fonseca,  Rome,  1732).  Voy,  Catel,  Mémoires, 
217  (Toulouse,  1633,  in-fol.). 

1.  Schmidt  [Histoire  et  doctrine  de  la  secte  des  Cathares  ou 
Albigeois,  l,  p.  328.  Paris,  1849)  n'a  vu  qu'un  «  guet-apens  » 
dans  la  «  conférence  »  du  religieux  et  de  l'hérétique.  Le 
«  guet-apens  »  n'est  pas  démontré. 

2.  L'expression  auctoritas  désigne,  au  xni®  siècle,  un  passage 
de  l'Ecriture  ou  même  des  Saints  Pères,  mais  plus  rarement, 
clair,  décisif,  faisant  autorité.  Voy.  mon  étude  :  la  Somme  des 
autorités  à  l'usage  des  prédicateurs  méridionaux  au  XIIP  siècle, 
où  j'ai  publié  cinq  Sommes  (Paris,  Picard,  1896,  in-8°).  Au 
xiv^  siècle,  auctoritas  avait  le  même  sens  :  «  Per  auctoritates 
per  eum  supra  allegatas  et  expressas  »  (confession  de  Raymond 
de  Costa,  faite  devant  Jacques  Fournier,  évêque  de  Pamiers 
en  1319.  Bibl.  du  Vatican,  fonds  du  Vatican,  ms.  4030,  non 
folioté). 

3.  Justificat  dans  notre  Vulgate  et  plus  bas. 

4.  Les  néo-dualistes,  à  l'exemple  des  premiers  manichéens, 
écartaient  l'Ancien  Testament,  œuvre  du  dieu  mauvais.  Voy.  la 
Somme  des  autorités.  De  même,  pour  les  affirmations  dualistes 
qui  suivent,  cf.  Confessions,  bibl.  de  Toulouse,  ms.  609, 
fol.  40  r°,  43  v%  45  r°,  51  v°,  55  v»,  60  r°,  62  r",  63  v»,  66  r", 


92  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

Item,  cum  dictus  frater  Guillelmus  Garsias  loquere- 
tur  de  illa  auctoritate  :  «  Sine  ipso  factum  est  nichil  » 
[Joan.,  I,  3]  cum  Petro  Garcia  prenominato,  ipse 
dixit  quod  illud  nichil  supponebat  pro  rébus  visibili- 
bus,  que  sunt  nichil.  —  Dixit  etiam  idem  Petrus 
hominem  esse  peccatum  et  nichil.  De  tempore,  et  loco 
[et]  circumstantibus  dixit  idem  quod  supra. 

Item,  cum  requireretur  dictus  P.  Garcias  a  dicto 
fratre  Guillelmo  Garcia  si  ille  qui  fuerat  positus  in 
cruce  fecisset  hec  visibilia,  respondit  dictus  Petrus 
quod  non,  quia  ipse  erat  optimus,  et  nichil  istorum 
visibilium  est  bonum.  Ergo  nichil  horum  fecit.  De 
tempore,  et  loco  [et]  circumstantibus  dixit  idem  quod 
supra. 

Item,  cum  dictus  frater  Guillelmus  Garcia[s]  loquere- 
tur  cum  dicto  Petro  Garcia  de  illa  auctoritate  :  «  In 
ipso  condita  sunt  universa  que  in  celis  et  in  terra 
sunt,  visibilia  et  invisibilia  »  [Col.,  I,  16],  dixit  idem 
Petrus  quod  sic  debebat  exponi  :  visibilia  corde,  et 
invisibiha  oculis  carnalibus.  De  tempore,  et  loco  et 
circumstantibus  idem  dixit  quod  supra. 

Item,  cum  dictus  frater  Guillelmus  Garcia[s]  loquere- 
tur  cum  dicto  Petro  Garcia  de  illa  auctoritate  :  «  An- 
nunciantesvobis de hisvanis  converti  »  [Act.,\YV,  14], 
etc.,  dixit  idem  Petrus  quod  Bertrandus  de  Roaxio^ 
erat  in  mari,  hoc  est  in  carcere  ;  et  habebat  meliores 
oculos  interiores  quam  ipse  frater  Guillelmus  Garcias; 
et    multum    commendavit    ipsum    Bertrandum.    De 

69  r°,  72  r°,  134  r°,  etc.  Voy.  la  confession  de  Willem  Feranl 
(Doat,  XXII,  fol.  26);  celle  de  R.  Centolh  [ibid.,  fol.  32),  etc. 
1.  Voy.  sur  les  Roais,  plus  haut,  p.  2,  note  1;  p.  16,  note. 


DU  HOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  93 

tempère,  et  loco  et  circumstaritibus,  dixit  idem  quod 
supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem. 
quod  omnes  angeli  et  soli  qui  ceciderant  de  celo  sal- 
vabuntur.  De  tempore,  et  loco  et  circumstantibus, 
idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  P.  Garcia[m]  dicentem  quod 
Ghristus  et  Beata  Virgo  et  beatus  Johannes  Evange- 
lista  descenderant  de  celo  et  non  erant  de  ista  carne. 
De  tempore,  et  loco  et  circumstantibus,  idem  quod 
supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem 
quod  Johannes  Baptista  erat  unus  de  majoribus  dia- 
boîis  qui  unquam  fuissent.  De  tempore,  loco  et  cir- 
cumstantibus, idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem, 
cum  dictus  frater  Guillelmus  Garcias  requireret  ab  eo  si 
caro  resurgeret  ostendens  ei  manum  suam,  dixit  quod 
caro  non  resurgeret  nisi  sicut  postis,  percussiens  pos- 
tem  cum  manu.  De  tempore,  et  loco  et  circumstanti- 
bus dixit  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem 
quod  Dominus  Jhesus  neminem  extraxit  de  inferno.  De 
tempore,  et  loco  et  circumstantibus  dixit  idem  quod 
supra. 

Item,  audivit  Petrum  dicentem  quod  matrimonium 
erat  meretricium  et  quod  nemo  poterat  salvari  cum 
uxore  sua,  nec  ipse  cum  uxore  propria.  De  tempore, 
et  loco  et  circumstantibus  dixit  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem 
quod  illud  pomum  vetitum  primis  parentibus  fuit  nichil 
aliud  nisi  delectatio  carnalis  cohitus,  et  illud  pomum 


94  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

porrexit  Adam  mulieri.  De  tempore,  et  loco  et  cir- 
cumstantibus,  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem 
quod  nullo  modo  est  facienda  justicia  condempnando 
aliquem  ad  mortem^  De  tempore,  et  loco  et  circums- 
tantibus,  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem 
quod  si  officialis  judicaret  aliquem  hereticum  et  ille 
occideretur  tanquam  hereticus,  quod  officialis  erat 
homicida.  De  tempore  et  aliis,  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  Petrum  Garcia  [m]  dicentem 
quod  non  erat  missa  celebrata  in  Ecclesia  usque  ad  tem- 
pus  beati  Silvestri,  nec  Ecclesia  habuerat  possessiones 
usque  ad  illud  tempus  ;  et  quod  Ecclesia  detîciet  citra 
XX  annos-  ;  et  quod  missa  nostra  nichil  valet  ;  et  quod 
omnes  predicatores  Crucis-^  sunt  homicide;  et  quod 
crux  quam  illi  predicatores  dant  nichil  aliud  est  nisi 
parum  de  pellia  super  humerum  ;  idem  cordula  cum 
qua  liganturcapilli.  De  tempore,  et  loco  et  circumstan- 
tibus,  idem  quod  supra. 

Item,  cum  esset  dictus  [Petrus  Garcias]  sepe  adju- 
ratus  et  requisitus  a  dicto  fratre  Guillelmo  Garcia  si 
ita  crederet  sicut  dicebat  de  predictis,  respondit 
jurando  per  fidem  suam  quod  ita  credebat  ut  dixerat. 
De  tempore  et  ahis  circumstantibus,  idem  quod  supra. 

Item,  cum  requireretur  dictus  Petrus  a  dicto  Wil- 
lelmo  Garcia  utrum  mater  ipsius  P.  fuerat  heretica, 

1.  La  négation  de  la  légitimité  de  la  peine  de  mort  est  rare 
dans  les  dépositions. 

2.  Cette  foi  à  la  lin  prochaine  de  l'Eglise  se  rencontre  rare- 
ment dans  les  dépositions. 

3.  La  croisade. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOl'LOUSE.  95 

dixit  quod  non;  set  bene  esset  heretica,  nisi  ille  Nicho- 
laus,  ([uondam  capellanus  Béate  Marie  Deaurate  ' ,  impe- 
divisset.  Et  hoc  fuit  hoc  anno  a  Pascha  citra.  De  loco. 
et  circumstantihus,  idem  quod  supra.  —  Requisitus 
ipse  testis  quid  crédit  de  dicto  Petro  Garcia,  respon- 
dit  quod  propter  illa  que  audivit  crédit  ipsum  fuisse 
credentem  hereticorum.  Hec  deposuit  memoratus  fra- 
ter  Guilielmus  Gogot  apud  Tholosam  coram  fratribus 
B.  et  Johanne  inquisitoribus.  Testes  frater  Guiraudus, 
gardianus  fratrum  Minorum  Tholose,  et  frater  Ste- 
phanus  de  Lunello  ejusdem  ordinis,  et  Petrus  Ari- 
berti,  publicus  notarius,  qui  hec  scripsit. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  92-95. 

II.  —  22  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Déodat  de 
Rodez,  Mineur.  —  Doctrines  professées  par  Pierre  Garcias. 
—  Croisés  à  Auvilar.  —  Frédéric  II.  —  Saint  François.  — 
Récit  de  la  Passion  en  roman. 

Anno  et  die  predictis  [j\r  GG°  XL°  Vif,  xf  kls.  sep- 
tembris],  frater  Deodatus  Ruthenensis  de  ordine 
fratrum  Minorum,  requisitus  meram  et  plenam  super 
heresi  dicere  veritatem,  testis  juratus,  dixit  quod 
vidit  et  audivit  Petrum  Garcia[m]  de  Burgueto  Tholose 
loquentem  cum  fratre  Guillehno  Garcia  de  ordine  fra- 
trum Minorum  in  scoHs  eorumdem  fratrum  Tholose; 
et  cum  dictus  frater  Guilielmus  Garcias  requireret  a 
dicto  Petro  Garcia  si  ipse  crederet  in  sua  fîde  quod 
esset  unus  Deus  benignus  qui  creasset  omnia,  cum  hoc 
inveniretur  in  Scripturis,  respondit  ipse  Petrus  quod 
hoc  non  credebat  nec  crederet;  set  erat  unus  Deus 

1.  La  Daurade,  Toulouse. 


96  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

benignus  qui  creavit  incorruptibilia  et  permansura, 
et  alius  Deus  erat  malignus  qui  corruptibilia  et  tran- 
sitoria  [creavit].  Cum  etiam  dictus  frater  Guillelmus 
Garcias  loqueretur  cum  eodem  Petro  de  illa  auctori- 
tate  :  «  Deus  qui  justificavit  circumcisionem,  »  etc. 
[Rom.,  III,  30],  dixit  idem  Petrus  quod  lex  Moysi  non 
erat  nisi  umbra  et  vanitas  ;  et  ille  Deus  qui  dédit  illam 
erat  galiator.  Cum  etiam  dictus  frater  Guillelmus  Gar- 
cias loqueretur  cum  dicto  Petro  Garcia  de  illa  auctori- 
tate  :  «  Sine  ipso  factum  est  nichil  »  [Joan.,  I,  3],  dixit 
idem  Petrus  quod  omnia  visibilia  sunt  nichil  et  homo 
nichil  est  et  peccatum.  Dixit  etiam  idem  Petrus  quod 
ille  qui  fuit  positus  in  cruce  nichil  fecit  istorum  visi- 
bilium,  cum  ille  sit  optimus  et  ista  visibilia  non  sint 
[bona]. 

Item,  cum  dictus  Guillelmus  Garcias  loqueretur  cum 
dicto  Petro  de  illa  auctoritate  :  <r  In  ipso  condità  sunt 
universa,  etc.,  visibilia  et  invisibilia,  »  etc.  [Col.,  I, 
16],  idem  Petrus  exposuit  visibilia  et  invisibilia  de 
celestibus  que  sunt  visibilia  oculis  cordis,  invisibilia 
oculis  carnis.  Item,  idem  Petrus  dixit  quod  omnes  illi 
angeli  et  soli  qui  ceciderant  salvabuntur,  et  quod 
Ghristus  et  Beata  Virgo  et  beatus  Johannes  Evange- 
lista  descendcrunt  de  celo  et  non  fuerunt  de  ista  carne  ; 
et  quod  Jhesus  neminem  extraxit  de  inferno,  et  quod 
matrimonium  erat  purum  meretricium,  et  quod  nemo 
poterat  salvari  in  matrimonio  habendo  rem  cum 
uxore,  nec  ipse  cum  propria  uxore. 

Item,  de  porno  vetito  primis  parenlibus  dixit  idem 
per  omnia  ipse  testis  quod  predictus  frater  Guillelmus 
Cogot;  et  de  justicia  non  facienda  idem. 

Item,  audivit  ipse  testis  dictum  Petrum  dicentem 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  97 

tjuod  missa  non  fuerat  celebrata  us(|ue  ad  tempus 
Silvestri  et  Ecclesia  non  habuerat  possessioncs  usque 
ad  illud  tempus;  et  quod  Ecclesia  deficiet  citra  xx  an- 
nos.  De  predicatoribus  Grucis  et  cruce,  dixit  ipse  tes- 
tis  idem  quod  predictus  frater  Guillelmus  Cogot. 

Item,  cum  requiretur  et  adjuraretur  sepissime 
idem  Petrus  Garcias  a  fratre  Guillelmo  Garcia  si  ita 
crederet  de  predictis  ut  dicebat,  respondit  ju[reju]- 
rando  per  suam  fidem  quod  ita  credebat  ut  dixerat. 
De  inquirendo  utrum  essent  duo  dii  et  laborando  per 
médium  annum,  dixit  idem  testis  quod  predictus  fra- 
ter Guillelmus  Cogot.  Hec  omnia  audivit  ipse  testis 
hoc  anno  in  quadragesima  ;  et  erat  existens  super 
scolas  fraLrum  Minorum  Tholose  inter  tectum  et  pre- 
nominalos  fratrem  Guillelmum  Garciam  et  P.  Gar- 
cia [m]  qui  loquebantur  in  scola.  Et  erant  cum  ipso 
teste  fratres  ordinis  Minorum  Arnaldus  de  Acio  de  Tho- 
losa  et  Guillelmus  Cogot. 

Item,  alia  vice,  in  eodem  loco  ipse  testis  audivit 
dictum  Petrum  Garcia[m]  dicentem  quod  ille  qui  tene- 
bat  crucem  in  die  Parasceves  discooperiendo  eam  ulu- 
labat,  et  ubi  dicebat  :  Ecce  lignum  \crucis\,  deberet 
dicere  :  Ecce  lignum,  cum  nichil  esset  ibi  de  cruce. 

Item,  dixit  idem  Petrus  quod  omnes  illi  qui  ululabant 
in  ecclesia  cantando  voce  non  intelligibili  decipiebant 
populum  simplicem;  et  quod  ipse  habebat  Passionem 
in  domo  sua  in  romano'  sicut  fuerat  in  re.  —  Dixit 

1.  11  s'agit  sans  doute  dune  traduction  romane,  et  non  d'un 
mystère  de  la  Passion,  Les  confessions  reçues  par  Bernard  de 
(;aux  et  Jean  de  Saint-Pierre,  par  exemple,  mentionnent  un 
texte  des  Evangiles  et  des  Epîtres  que  les  hérétiques  faisaient 
baiser  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  175  v").  Ils  donnaient  la 

7 


98  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.  GARCIAS 

etiam  idem  Petrus  quod  illud  quod  Ecclesia  Romana 
conJLingebat,  virum  scilicet  et  muiierem,  ut  se  et  uxo- 

paix  avec  leur  livre  [ihid.,  fol.  185  v°,  230  v°,  242  v°; 
Doat,  XXII,  fol.  108  v°  et  suiv.,  238  v"  et  suiv.).  Ils  fai- 
saient lire  un  livre,  qu'ils  expliquaient  ensuite  :  «  Legebant  in 
quodam  libro  et  dicti  heretici  exponebant  illud  quod  ipsi 
dicebant  »  [ibid.,  fol.  232  v°).  Ils  se  transmettaient  ce  livre  : 
ainsi  Aymersens  de  Cambiac  eut,  pendant  un  certain  temps, 
la  garde  du  livre  du  diacre  des  hérétiques  de  Caraman  [ibid., 
fol.  237  v'^).  Puis  «  Bertrandus  Alamanni  habuit  supradictum 
librum  a  predictis  hominibus  (ceux  qui  viennent  d'être  nommés)  ; 
et  quesivit  illum  ex  parte  Austorge  de  Resengas,  et  ipsa  Aymer- 
sens reddidit  tune  dictum  libitum  dictis  hominibus;  et  ipsi 
tradiderunt  illum  dicto  Bertrando  »  [ibid.).  Dans  la  confes- 
sion d'Aymersens  du  22  décembre  1245,  nous  lisons  :  «  Item, 
dixit  quod  bene  sunt  m  anni  quod  Jordanus  Saicius  portavit 
quendam  librum  ad  domum  ipsius  testis,  et  dixit  Willermo 
Vicario,  viro  ipsius  testis,  quod  teneret  in  comenda  dictum 
librum,  et  dixit  ei  quod  dictus  liber  erat  domini  R.  Fortz, 
diachoni  hereticorum;  et  tune  ipsa  testis  dixit  ei  quod  nullo 
modo  sustineret  quod  liber  ille  remaneret  in  dicta  domo;  et 
dictus  Jordanus  tune  dixit  ipsi  testi  convicia  propter  hoc,  et 
commendavit  dictum  librum  P.  V^icario,  ipsa  teste  vidente. 
Dixit  etiam  quod  post  unum  mensem  postea  venit  quidam  nun- 
cius  Bertrandi  Alamanni  ad  domum  ipsius  testis,  et  dixit  ipsi 
testi  quod  ex  parte  Austorge  de  Resengas  petebat  unum 
librum  R.  Forlis,  diachoni  hereticorum,  a  Willermo  Vicario, 
marito  ipsius  testis;  et  tune  ipsa  testis  dixit  ei  quod  quereret 
P.  ^  icarium,  qui  daret  sibi  consilium  de  dicto  libro;  et  crédit 
quod  inde  recuperavit  dictum  librum  »  [ibid.,  fol.  239  v°). 
Vers  1209,  ral)l)é  de  Saint-Papoul  avait  engagé  aupx'ès  de 
Willem  Symon,  de  Castelnaudary,  une  bible  pour  la  somme  de 
100  sous  iholsas.  Willem  Symon  étant  passé  à  l'hérésie  et  demeu- 
rant alors  à  Laurac,  l'abbé  s'empressa  de  la  recouvrer  [ibid., 
fol.  252  v°)  ;  il  craignait  sans  doute  que  celui-ci  n'en  abusât. 
Fine,  épouse  d'Isarn  de  Tauriac,  dit  qu'elle  avait  amené  Hugues 
Poers,  «  litteratus,  ut  legeret  libros  hereticorum  et  audiret 
quid  dicerent  »  (Doat,  XXII,  fol.  05).  Les  ministres  hérétiques 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  99 

rem  suam  Avmam,  [est  meretriciuml  :  nullum  est 
matrimoniiim  nisi  inter  animam  et  Deum;  et  vocavit 
Ecclesiam  Romanam  meretrieem  dantem  venenum  et 
potestatem  veneno  [m]  omnes  credentes  in  ea.  Et  de 
quadam  ecclesia  sibi  ostensa  dixit  illam  non  esse  eccle- 
siam, setdomuin  in  qua  dicuntur  falsitales  et  tricharie. 

Dixit  etiam  idem  Petrus  quod  non  jacuerat  carnali- 
ter  cum  uxore  sua  duo  anni  erunt  in  Pentecoste  ;  et 
cum  diceret  Petro  frater  Guillelmus  Garcias  quod  hoc 
erat  quia  ejusdem  fidei  erat  cum  ipso,  dixit  quod 
non;  set  erat  bestia  sicut  ipse  frater  Guillelmus. 

Dixit  etiam  idem  Petrus  de  miraculis  quod  nullum 
miraculum  quod  possit  oculis  videri  aliquid  est,  et 
quod  beatus  Franciscus  vel  alius  nullum  fecit  miracu- 
lum; et  quod  Deus  non  voluit  justitiam  quod  aliquis 
judicaretur  ad  mortem,  vituperans  ex  hoc  quemdam 
fratrem  predicatorem  Grucis,  qui  cruce  signa verat 
apud  Altum  \ilare'  bene  septingentas  personas, 
dicens  quod  non  erat  bonum  cruce  signatos  ire  con- 
tra Fredericum-  nec  contra  Sarracenos,   vel  contra 

demandaient  avant  Tinitiation  au  récipiendaire  «  utrum  vellet 
se  rcddere  Deo  et  Evangelio  «  (voy.,  par  exemple,  la  confes- 
sion de  Gaillard  del  Congost,  Doat,  XXII,  fol.  154  et  suiv. 
Cf.  Doat,  XXIII,  fol.  4  v°,  fol.  57  v°).  M.  Clédat  a  publié  le  fac- 
similé  du  ms.  de  la  traduction  romane  qui  nous  est  parvenue  : 
te  Nouveau  Testament  traduit  au  XIIP  siècle  en  langue  proven- 
çale, suivi  d'un  rituel  catliare  (Paris,  Leroux,  1887,  in-8"). 

1.  Ce  fait  ne  nous  est  pas  autrement  connu. 

2,  Les  hérétiques  avaient  une  autre  raison  de  s'opposer  à  la 
croisade  contre  Frédéric  :  ils  espéraient  toujours  être  secourus 
par  lui.  ilayniond  VII  leur  en  avait,  semble-t-il,  donné  l'assu- 
rance (voy.  la  déposition  dlmbert  de  Sales,  Doat,  XXIV, 
fol.  168  v°). 


100  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

aliquod  castrum  simile  Montisecuro  quando  erat  con- 
tra Ecclesiam,  vel  contra  aliquem  locum  ubi  mors 
posset  fieri.  . 

Gomendavit  etiam  idem  Petrus  Garcias  Raimun- 
dum  Pétri  de  Planis  de  probitate  et  sagacitate  et  pru- 
dentia,  et  quod  erat  Homo  celatus  et  coopertus. 

Dixit  idem  Petrus  fratri  Guillelmo  Garcie  quod  non 
loqueretur  de  hujusmodi  dicto  Raimundo  Pétri  nisi 
per  modum  sabbatati. 

Item,  dampnavit  idem  Petrus  Garcias  omnem  ordi- 
nem  prêter  ordinem  fralrum  Minorum.  Dixit  tamen 
quod  ille  ordo  nichil  valebat,  quia  predicabat  Crucem. 

Dixit  etiam  idem  Petrus  quod  si  teneret  illum  Deum 
qui  de  mille  hominibus  ab  eo  factis  unum  salvaret  et 
omnes  alios  damnaret,  ipsum  dirumperet  et  dilacera- 
ret  unguibus  et  dentibus  tanquam  pertîdum  et  repu- 
tabat  ipsum  esse  faisum  et  perfidum,  et  spueret  in 
faciem  ejus,  addens  :  de  gutta  cadat  ipse'. 

Item,  dixit  idem  Petrus  quod  tantum  angeli  qui  ceci- 
derunt  salvabuntur,  set  non  omnes  ut  principales  et 
assessores,  set  simplices  tantum;  ita  quod  de  mille 
non  dampnabitur  unus. 

Item,  dixit  idem  P.  quod  purgatorium  non  erat,  et 
quod  eleemosine  l'acte  a  vivis  non  prosunt  mortuo,  et 
quod  nullus  salvatur  nisi  perfecte  fecerit  penitentiam 
ante  mortem,  et  quod  spiritus  qui  in  uno  corpore  non 
poterat  facere  penitentiam,  si  deberet  salvari,  transi- 
bat  in  aliud  corpus  ad  complendum  penitentiam 2. 

Dixit  etiam  idem  P.  quod  pater  et  mater  ejus,  et 

1.  Malédiction  :  Quil  meure  de  la  goutte. 

2.  La  métempsycose  conditionnelle  et  restreinte  à  ceux  qui 
seront  sauvés  se  présente  rarement  dans  les  dépositions. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  101 

Petrus  Cauzit*  et  pater  Guillelme  de  Montaigo  docue- 
runt  eum  talia. 

Hoc  omnia  que  sunt  in  illa  pagiria  audivit  ipse  tes- 
tis  hoc  anno,  in  vigilia  Pasche,  in  loco  superius  memo- 
rato  inter  tectum  et  scolas,  presentibus  fratribus 
Minoribus  Arnaldo  de  Acio  Tholosano,  Imberto  Ruthe- 
nensi  et  Petro  Raimundi  de  Tholosa,  et  fratre  Guiilelmo 
Garcia  inferius  in  scola  cum  dicto  Petro  Garcia  loquente. 

De  hereticatione  matris  ipsius  Pétri,  dixit  idem  ipse 
testis  quod  predictus  frater  Guillelmus  Gogot. 

Itetn,  dictus  Petrus  Garcias  commendavit  multum 
Bertrandum  de  Roaxio  et  vituperavit  fratrem  R.  Gros, 
et  quod  idem  Raimundus  dixerat  ipsi  Petro  et  Rai- 
mundo  Pétri  de  Planis,  quod  in  fraudem  fecerat  quod 
fecerat;  et  quod  si  prius  venissent  ad  ipsum,  per  très 
dies  non  remansisset  in  ordine.  Hoc  audivit  ipse  tes- 
tis hoc  anno  a  Pascha  citra  in  dicto  loco,  presentibus 
fratribus  Minoribus  Willelmo  Gogot  et  Arnaldo  de 
Acio  de  Tholosa. 

Requisitus  ipse  testis  quid  crédit  de  dicto  Petro 
Garcia,  respondit  quod  crédit  ipsum  fuisse  credentem 
hereticorum  propter  illa  que  audivit  ab  ipso.  Hec 
deposuit  apud  Tholosam,  coram  fratribus  B.  et 
Johanne  inquisitoribus.  Testes  propedicti. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  95  v»-100. 

III.  —  22  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Guillaume 
Garcias,  Mineur.  —  Doctrines  professées  par  Pierre  Gar- 
cias. Il  réprouve  la  croisade  et  recommande  Bernard  Laraote, 
un  des  principaux  ministres  de  l'hérésie. 

Anno  et  die  predictis  [M"  GG°  XL°  VIP,  xi°  kis.  sep- 

1.  Voy.  page  suivante,  note  1. 


102  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.  GARCIAS 

tembris],  frater  Guillelmus  Gardas  de  ordine  fratrum 
Minorum,  requisitus  meram  et  plenam  dicere  verita- 
tem  super  crimine  heresis,  testis  juratus,  dixit  quod, 
eum  ipse  loqueretur  in  scola  fratrum  Minorum  Tho- 
lose  cum  Petro  Garcia,  de  Burguo  Novo  Tholose,  vire 
Aymé  filie  B.  de  Gauzit',  quesivit  ipse  testis  a  dicto 
Petro  utrum  essent  duo  dii;  et  ipse  Petrus  respondit 
quod  sic,  unus  benignus  et  alius  malignus.  —  Dixit 
etiam  ipse  P.  quod  lex  Moysi  erat  umbra  et  vanitas; 
et  Deus  qui  illam  dederat  erat  galiator  et  malignus. 
Et  hoc  dixit  cum  ipse  testis  loqueretur  de  illa  aucto- 
ritate  «  Deus  qui  justificat  circumcisionem  »  [Rom.,  lll, 
30].  Gum  etiam  ipse  testis  loqueretur  cum  dicto  Petro 
de  illa  auctoritate  :  «  Sine  ipso  factum  est  nichil  » 
[Joan.,  I,  3],  dixit  idem  Petrus  visibilia  nichil  esse, 
et  hominem  esse  peccatum  et  nichil.  —  Dixit  etiam 
idem  Petrus  quod  ille  Deus  qui  fuit  positus  in  Cruce 
non  fecit  visibilia,  arguendo  quod  ille  est  optimus  et 
nichil  horum  visibilium  est  bonum;  ergo  nichil  horum 
fecit.  —  De  illa  auctoritate  :  «  In  ipso  condita  sunt 
universa,  etc.,  visibilia  et  invisibilia,  »  etc.  [Col.,  I, 
16],  dixit  idem  ipse  testis  quod  frater  Guillelmus 
Gogot. 

1.  Un  Raymond  Cauzit,  du  Mas-Saintes-Puelles,  fréquen- 
tait fort  les  hérétiques  [Confessions,  bibl.  de  Toulouse,  ms.  609, 
loi.  1  v°,  6  v°,  10  r°,  où  se  trouve  sa  confession).  Le  copiste  de 
Doat  peut  bien  avoir  lu  B  pour  R.  Dans  ce  cas,  11.  Cauzit  sex^ait 
le  beau-père  de  Pierre  Garcias;  ainsi  s'expliquerait  la  men- 
tion qui  est  faite  ici  de  lui.  Nous  aurions,  de  plus,  un  indice 
sérieux  sur  le  lieu  d'origine  des  Garcias,  que  nous  trouvons 
à  Laurac,  non  loin  du  Mas,  et  qui  appartenaient  à  l'hérésie 
(ibàl.,  fol.  72  r»,  72  v°,  76  v%  78  r%  78  v",  79  r",  118  r», 
121  v%  123  r",  146  r%  160  r«;  Doat,  XXII,  fol.  62). 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  103 

Item,  de  illa  auctoritate  :  «  Annunciantes  vobis  ab 
his  vanis  converti  »  [Act.,  XIV,  14],  et  de  comenda- 
tione  Bertrand!  de  Roaxio,  dixit  idem  ipse  testis  quod 
predictus  frater  Guillelmus  Cogot. 

Dixit  etiam  Petrus  Garcias  quod  angeli  et  soli 
qui  ceciderant  salvabuntur;  et  quod  omnes  qui  non 
erant  heretici  fecerat  diabolus  in  corpore  et  anima  ; 
et  quod  Christus  et  Beata  Virgo  et  beatus  Johannes 
Evangelista  descenderunt  de  celo,  et  non  erant  de 
ista  carne  ;  et  Christus  adduxerat  Bcatam  Virginem 
et  Johannem  Evangelistam  in  testimonium;  et  quod 
Johannes  Baptista  fuit  unus  de  majoribus  diaboHs  qui 
unquam  fuissent.  De  resurrectione  dixit  idem  quod 
frater  Guillelmus  Cogot. 

Item,  dixit  dictus  P.  quod  Dominus  Jhesus  nemi- 
nem  extraxit  de  inferno.  —  De  matrimonio,  et  pomo 
vetito,  et  justicia,  et  de  officiah  judicante  hereticos, 
dixit  idem  ipse  testis  quod  predictus  frater  Guillelmus 
Cogot. 

Item,  dixit  idem  P.  quod  consuluerat  Guillelmo  de 
Roaxio,  dum  esset  consul  \  quod  nuUo  modo  consen- 

1.  Des  divers  membres  de  la  famille  de  Roais  qui  furent 
consuls  de  Toulouse  (membres  du  chapitre  de  la  maison  com- 
mune, plus  tard  capitouls),  Pierre,  appelé  Gi'ivus,  l'avait  été 
on  1197,  xirnaud  en  1199,  Hugues  en  1201,  Pierre  en  1218, 
Bertrand  en  1222  [Hist.  gcn.  de  Languedoc,  VIII,  447,  456, 
466,  709,  757),  c'est-à-dire  à  un  moment  où  il  ne  pouvait  pas 
êti'e  question  de  la  peine  de  mort.  Grifus  de  Roais  exei^çait 
cette  charge  en  1235  ;  il  s'opposa  avec  les  autres  consuls  à 
l'exercice  de  l'inquisition  et  consentit  à  la  dispersion  des 
IVères  Prêcheurs  de  la  ville  [Chronicon  Guii/clmi Pclisso,  102). 
Quant  à  Guillaume,  il  m'est  inconnu.  Sa  présence  au  consulat 
doit  être  placée  entre  1236  et  1246,  si  toutefois  il  n'y  a  pas 


104  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.  GARCIAS 

tiret  in  judicando  in  mortem  alterius.  Addidit  etiani 
quod  bene  crediderat  sibi  idem  Guillelnius. 

Item,  de  missaet  possessionibus  Ecclesie,  et  deffeetu 
Ecclesie  et  predicatione  Crucis,  et  cruce,  dixit  idem 
quod  frater  Guillelmus  Gogot. 

Item,  ipse  testis  requisivit  dictum  Petrum  Garciam 
adjurarido  sepissime  si  ita  crederet  de  predictis  ut 
dicebat,  et  ipse  P.  jurejurando  per  fîdem  suam  res- 
pondit  quod  ita  credebat  ut  dixerat.  Hec  omnia  audi- 
vit  ipse  testis  dictum  Petrum  Garcia  [m]  dicentem  in 
scoiis  fratrum  Minorum  Tholose,  hoc  anno,  in  qua- 
dragesima. 

Requisitus  de  circumstantibus,  dixit  quod  nullus 
erat  in  scola  nisi  ipsi  duo,  set  supra  ipsos,  inter  tec- 
tum  et  ipsos,  erant  fratres  ordinis  Minorum  W.  Gogot, 
Arnaldus  de  Acio,  de  Tholosa,  et  Deodatus  Ruthenen- 
sis,  et  ipse  testis  sciebat  eos  esse  in  dicto  loco,  et 
vidit  eos  ibidem. 

Item,  alia  vice  in  scola,  audivit  ipse  testis  dictum 
Petrum  Garcia[m]  dicentem  de  illo  qui  tenet  crucem  in 
die  Parasceves  et  de  illis  qui  cantant  in  ecclesia  voce 
non  intelligibili,  et  de  Passione  in  romano,  et  de 
matrimonio  inter  virum  et  uxorem,  et  de  Ecclesia 
Romana  meretrice  et  ecclesia  sibi  ostensa,  et  quod 
non  jacuit  cum  uxore  sua  per  aliquod  tempus,  et  de 

ici  une  faute.  Les  copies  de  Doat  sont  assez  défectueuses;  Gri- 
fiis  ou  Grivus,  nom  peu  répandu,  aura  été  pris  pour  Guillel- 
tnus.  Dans  ce  cas,  il  s'agirait  ici  de  Grifus  de  Roais,  consul 
en  1235,  et  excommunié  avec  les  autres  consuls  et  le  viguier 
comme  fauteur  des  hérétiques  (Doat,  XXI,  fol.  147  \°,  160)  : 
ce  qui  aurait  aggravé  le  cas  de  Pierre  Garcias.  —  Les  consuls 
de  Toulouse  jouissaient  du  droit  régalien  de  haute  justice. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  105 

miraculis  [sancli]  Francisci  et  aliorum,  et  utrum  Deus 
vellet  justiciam,  et  de  cruce  signatis  apud  Altum  vilare, 
et  de  comendatione  Raimundi  Pétri  de  Planis,  de 
reprobatione  omnium  rcligionum,  et  de  illo  Deo  qui 
de  mille  hominibus  unum  salvaret,  etc.,  et  de  salva- 
tione  angelorum  qui  cecidcrunt  et  dampnatione  prin- 
cipalis  et  ascessorum,  et  de  purgatorio,  et  quod  nul- 
lus  potest  salvari  uisi  peiiitentiam  compleverit  ante 
mortem,  et  transita  spirituum  et  de  illis  qui  docuerant 
eum  talia,  dixit  idem  per  omnia  quod  predictus  frater 
Dcodatus  Ruthenensis,  excepto  quod  ubi  posuit  «  pater 
Guillelme,  »  ipse  testis  posuit  «  pater  Guillelmi.  »  De 
tempore,  quod  hoc  anno  in  quadragesima,  fratribus 
Minoribus  existentibus  supra  ipsum  testem  et  dictum 
P.  loquentes. 

Item,  audivit  ipse  testis  dictum  Petrum  Garcia[m] 
dicentem  quod  de  guta  caja^  qui  crédit  quod  ilii 
spiritus  qui  de  novo  creantur  sint  creati  a  Deo.  De 
tempore  et  loco  et  circumstantibus,  idem  quod  supra. 

Item,  audivit  dictum  P.  dicentem  ({uod  frater 
R.  Gros  obiit  in  fide  hereticorum,  et  quod  miserat 
Andrcam  Barbitonsorem  nuncium  ad  Raimundum 
Petrum  de  Planis,  et,  cum  ipse  non  posset  venire, 
idem  P.  venit  ad  ipsum  Raimundum. 

Item,  ipse  testis  audivit  multotiens  dictum  Petrum 
comendantem  fidem  hereticorum  et  vituperantem 
fidem  Ecclesie  Romane,  et  quod  noiebat  mori  nec 
vivere  nisi  in  fide  hereticorum. 

Item,  dixit  quod  dictus  P.  Garcia[s]  adduxit  ad  ipsum 

l|  1.  Caj'a  est  lé  mot  roman,  au  lieu  du  latin  cadat,  comme 

plus  haut,  p.  100,  et  plus  bas,  p.  107. 


106  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.  GARCIAS 

testem  Raimundum  Pétri  de  Planis,  qui  disputavit 
cum  ipso  teste  de  justicia  non  facienda  et  de  crea- 
tione  visibilium  quod  non  erat  a  Deo,  inducendo  illam 
auctoritatem  Evangelii  :  «  Non  potest  bona  arbor 
fructiis  inalos  facere,  »  etc.  [Matth.,  VII,  18]  ;  et  simi- 
litudinem  de  fonte,  dicens  quod  hoc  habuerat  de  Ber- 
nardo  de  Mota,  heretico^,  qui  multum  hoc  dicendo 
turbaverat  eum.  Hec  deposuit  apud  Tholosam  coram 
fratre  B.  et  Johanne  inquisitoribus.  Testes  predicti. 
Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  100-103. 

IV.  —  22  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Imbert, 

Mineur. 

Anno  et  die  predictis  [M°  GG°  XL°  Vif,  xi°  kls.  sep- 
tcmbris],  frater  Imbertus  de  ordine  fratrum  Mino- 
rum,  requisitus  meram  et  pienam  dicere  veritatem 
super  heresi,  testis  juratus,  dixit  quod  audivit  Petrum 
Garciam,  deBurg[u]onovo  Tholose,  generum  Bernardi 
Gausit%  loquentem  cum  fratre  Guillelmo  Garcia  de 
ordine  fratrum  Minorum  in  scoHs  eorumdem  fratrum 
Thoiose,  et  dicentem  de  illo  qui  discooperiebat  cru- 
cem  in  die  Parasceves  idem  quod  audivit  frater  Deo- 
datus  Ruthenensis,  excepto  quod  de  Passione  in 
romano  nichil  audivit. 

Dixit  etiam  tune  dictus  P.  Garcias  quod  matrimo- 
nium  nichil  valebat,  et  quod  non  habuerat  rem  cum 
uxore  sua  duo  anni  erant,  et  quod  stulta  erat,  sicut 

1.  Un  des  chefs  et  des  orateurs  des  néo-dualistes.  Il  prêcha 
souvent  à  Montségur,  rendez-vous  des  hérétiques  (Doat,  XXII, 
fol.  1  v°,  4,  9,  13,  etc.  Cf.  Confessions,  hibl.  de  Toulouse, 
ras.  609,  fol.  203  r°,  207  r°,  210  v°,  212  v%  213  v°,  244  r°). 

2.  Voy.  plus  haut,  p.  102,  note  1. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.         107 

ipse   frater   Guillelmus    Garcias;   de   miraculis   dixit 
idem  ipse  testis  quod  dictus  frater  Deodatus. 

Audivit  etiam  ipsum  Petrum  commendantem 
R.  P.  de  Planis  et  R.  Rogcr[ii]  de  heresi  condenina- 
tos,  quod  multuni  erant  sapientes  et  cooperti,  et  quod 
nullus  sciebat  factum  eoriim. 

Item,  audivit  ipsurn  Petrum  dicentem  quod  ipse 
negabat  illum  Deum  qui  creabat  mille  animas,  qua- 
rum  una  salvaretur  et  omnes  alie  condempnarentur  ; 
et,  si  teneret  ipsum,  dilaniaret  ipsum,  addens  quod  de 
gutta  cadat  ^ . 

Ipse  audivit  etiam  ipsum  Garciam  dicentem  quod 
mater  sua  et  Raimundus  de  Montoti^  docuerant  ipsum 
talia  et  quod  per  xxv  annos  fuerat  in  credulitate 
hereticorum. 

Requisitus  ipse  testis  quid  crédit  de  dicto  Petro, 
dixit  quod  crédit  ipsum  fuisse  credentem  heretico- 
rum propter  predicta.  —  De  loco  et  circumstantibus 
et  tempore,  dixit  idem  ipse  testis  quod  frater  Deoda- 
tus Ruthenensis  predictus.  Hec  deposuit  apud  Tholo- 
sam  coram  fratre  Jolianne  inquisitore.  Testes  frater 
Stephanus  de  Lunello  et  Petrus  Ariberti,  notarius 
publions,  qui  hec  scripsit. 

Copie,  Doal,  tome  XXII,  fol.  103-104. 

V.  —  26  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Pierre 
de  Sancto  Barcio,  Mineur. 

Anno  quo.  supra  [i\f  GG°  XL°  Vif] ,  vif  kls.  septem- 
bris,  frater  Petrus  Raimundi  de  Sancto  Barcio  de 
ordine  fratrum  Minorum,  requisitus  meram  et  ple- 

1.  Voy.  plus  haut,  p.  100,  note  1,  p,  105,  note  1, 

2.  Voy.  plus  loin,  VII. 


108  DÉPOSITIONS   CONTRE  P.   GARCIAS 

nam  dicere  veritatem   super  heresi,  testis  jiiratus, 

dixit  quod  vidit  in  scola  fratrum   Minorum  Tholose 

Petrum  Garcia[m],  de  Burgueto  Novo  Tholose,  loquen- 

tem  cum  fratre  Guillelmo  Garcia  de  ordine  fratrum 

Minorum;  et  ipse   testis  erat  inter  tectum  et  ipsos 

super  cjuodam  tabulatu,  de  quo  poterat  ipsos  videre  et 

audire.  Et  erant  cum  ipso  leste  frater  Deodatus  Ruthe- 

nensis,   frater  Arnaldus  de  Acio,  de  Tholosa,  frater 

Imbertus    de   ordine    Minorum;    et    audivit    dictum 

Petrum    Garcia  [m]    dicentem    :    «    Si    ego    tenerem 

illum  qui  creavit  multas  animas  et  de  illis  paucas  sal- 

vat,  dilaniarem  eum,  »  et  quod  angeli  qui  ceciderunt 

de  celo  salvabuntur,  set  non  omnes.  Et  hoc  fuit  hoc 

anno  in  vigiHa  Pasche.  Et  propter  illa  que  audivit  cre- 

didit  ipse  testis  dictum  P.  Garcia[m]  esse  credentem 

hereticorum.    Hec   deposuit  coram    fratre    Johanne, 

inquisitore,  apud  Tholosam.  Testes  frater  Stephanus 

de  Lunello  et  Petrus  Ariberti. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  104-105. 

VI.  —  26  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  R.  Ferrières, 
curé  de  la  Daurade.  —  Pierre  Garcias  ne  se  confesse  ni  ne 
communie. 

Anno  quo  supra  [M°  CG°  XL°  Vif] ,  Yii°  kis.  septem- 

bris,  R.  de  Ferreriis^  capellanus  Béate  Marie  Deau- 

1.  Fcrreriis,  dans  le  reg.  H  Dominicains,  85,  arch.  de  la 
Haule-Garonne  ;  Fcn'airas  dans  Doat.  Ce  curé  de  la  Daurade, 
peu  connu  d'ailleurs,  apparaît  comme  témoin  dans  plusieurs 
confessions  reçues  par  les  inquisiteurs,  par  exemple  dans  les 
confessions  de  Willem  Raymond  del  Castlar,  28  juin  1246 
(Doat,  XXII,  fol.  76  v"),  de  Bernard  Martin,  30  novembre  1247 
[ibid.,  fol.  82  v"),  de  Pierre  de  Saint-Michel,  chevalier,  27  août 
1243  (Doat,  XXIIl,  fol.  88),  de  Rainiond  Brezeg  des  Cassés, 
19  juillet  1246  (bibl.  de  Toulouse,  ms.  609,  fol.  226  r°),  de 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  i09 

rato,  rcquisilus  merani  et  plenam  dicere  veritatem 
super  heresi,  testis  juratus,  dixit  quod  habet  suspec- 
tum  de  heresi  Petrum  Garcia[m],  de  Burguo  Novo, 
quia  audivit  quod  est  diffamatus  de  heresi,  née  con- 
fessus  est,  nec  communicavit,  quod  ipse  testis  sciât, 
postquam  fuit  capellanus  dicte  ecclesie. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  105. 

VII.  —  20  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  Guillaume 
de  Montoti.  —  Pierre  Garcias  est  tenu  pour  suspect  ;  il  ne 
voit  plus  sa  femme,  son  père  était  hérétique  et  sa  mère  vau- 
doise. 

Anno  et  die  predictis  [M°  CG°  XL°  VIF,  vii°  kis.  sep- 
tembris],  Guillelmus  de  Montoti  requisitus  meram  et 
plenam  dicere  veritatem  super  heresi,  testis  juratus, 
dixit  quod  crédit  Petrum  Garcia[m],  de  Burguo  Novo, 
suspectum  de  heresi,  quia  est  diffamatus  et  quia  habuit 
penitentiam  pro  heresi,  ut  audivit  [dici],  et  quia  pater 
ejus  fuit  credens  hereticorum^  et  mater  fuit  credens 
Valdensium-  et  quia  habet  cum  suspectis  et  credenti- 

Willem  Rogas,  d'Arnaud  de  Juzes,  de  Pierre  Piatre,  de  Ber- 
nard Audran,  de  Guillaume  Fort,  de  Pierre  Toter,  de  Jean 
Toter,  3  juillet  1245  [ibid.,  fol.  230  r"),  de  Guillaume  Four- 
nier,  4  août  1256  (arch.  de  la  Haute-Garonne,  H  Domini~ 
cains,  85). 

1.  Les  hérétiques  sont  les  cathares,  et  tous  ceux  qui  s'y  rat- 
tachent directement,  comme  les  Albigeois. 

2.  Les  Vaudois,  repoussés  pour  leur  traduction  de  la  Bible  par 
Alexandre  III,  excommuniés  par  Lucius  III,  au  synode  de  Vérone, 
en  1184,  avaient  essayé  de  se  faire  reconnaître,  en  envoyant  une 
députation  à  Innocent  III,  en  1212.  Celui-ci  eût  voulu  régula- 
riser par  la  profession  des  vœux  monastiques  leur  amour  de 
la  pauvreté  ;  mais  ce  fut  en  vain.  Il  résulta  de  cette  action  du 
pape  que  leur  situation  ne  fut  nettement  définie  que  plus  lard. 
Pendant  assez  longtemps,  ils  furent  tolérés,  protégés  même 


110  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

bus  hereticorum  familiaritatem,  et  quia  duo  anni  sunt 
quod  non  tractavit  uxorem  suam  maritaliter,  ut  dici- 
tur.  Hec  deposuit  apud  Tholosam,  coram  fratribus 
B.  et  Johanne,  inquisitoribus.  Testes  R.,  capellanus 
Deaurate,  et  P.  Ariberti. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  105  v°. 

VllI.  —  26  août  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  Bernard 
Prima.  —  Pierre  Garcias  a  subi  déjà  une  peine;  il  est  sus- 
pect. 
Anno  et  die  predictis  [M°  GG°  XL°  VIF,  vii°  kls.  sep- 

par  l'Église.    Ils   profitèrent  de   cette   bienveillance  pour    se 
répandre  dans  le  comté  de  Toulouse,  où  ils  vivaient  d'aumônes 
recueillies  à  la  porte  des  maisons.  Ils  jouissaient  de  la  liberté 
la  plus  entière  et  montraient  le  plus  grand  zèle  pour  le  service 
religieux  et  contre  les  hérétiques.  Par  exemple,   Willem  de 
Saint-Michel,  de  Castelnaudary,  dit  dans  sa  confession  «  quod 
vidit  apud    Castrum    Novum   Valdenses  publice  raanentes   et 
Icgentes  et  can tantes  in  ecclesia,  et  quod  Willerma  de  Sancto 
Michaele,  quondam  mater  ipsius  testis,  recepit  eos  in  domum 
suam   et  dédit    eis    ad    coniedendum    »    (bibl.   de    Toulouse, 
ms.   609,    fol.   252   v").  Michel  Verger,   d'Avignonet,   Haute- 
Garonne,  dit  dans  sa  confession  :  «  Quod  Valdenses  perseque- 
bantur  dictos  hereticos,  et  multociens  fecit  helemosinam  dictis 
Valdensibus,  quando  querebant  hostiatim  amore  Dei,  et  quia 
Ecclesia  sustinebat  tune  dictos  Valdenses;  et  erant  cura  cleri- 
cis  in  ipsa  ecclesia  cantantes  et  legentes;  et  credebat  eos  esse 
bonos  homines;   et  sunt  xxv  anni  vel  xxx.   »   (bibl.  de  Tou- 
louse, ras.  609,  fol.  136  r").  Le  preraier  de  ces  faits  se  passait 
en  1205,  le  second  entre  1215  et  1220.  Il  est  vraisemblable  que 
celte  situation  se  maintint  raêrae  après  1229,  année  probable 
de  leur  définitive  condamnation  par  Grégoire  IX  (Potthast, 
9670).  Car  bien  des  confessions,  qui  ne  remontent  pas  aussi 
haut,  distinguent  les  deux  moments,  la  toléi'ance  et  la  con- 
damnation.  Les  Décrétales  de  Grégoire  IX,  appliquées  dans 
les  tribunaux  et  portant  leur  condamnation  (lib.  V,  tit.  VII, 
cap.  xv),  fixèrent  définitiveraent  l'opinion.  Dans  le  comté  de 
Toulouse,  elle  fut  lente  à  se  rendre. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  \\{ 

tembris],  Bcrnardiis  Prima  requisitus  meram  et  plc- 
nam  super  heresi  dicere  verilatem,  testis  juratus,  dixit 
quod  liabet  suspectuni  P.  Garcia[m],  de  Burg[u]o  novo, 
de  heresi,  quia  est  diffamatus,  et  quia  habuit  peni- 
tentiam  pro  heresi,  et  quia  habet  famiHaritatem  cum 
suspectis  et  diffamatis  de  heresi.  Hec  deposuit  coram 
dictis  inquisitoribus.  Testes  predicti. 

Copie,  Doat,  loaie  XXII,  fol.  10(). 

IX.  —  10  décembre  1247,  Toulouse.  —  Déposition  de  fr.  Ar- 
naud Daitz,  Mineur.  —  Doctrines  professées  par  Pierre 
Garcias. 

Anno  Domini  M°  GC°  XL°  VIP,  iiif  idus  deccmbris, 
frater  Arnaldus  Daitz  de  ordine  fratrum  Minorum, 
testis  jui^atus,  [dixit]  quod  vidit  Petrum  Garcia[m],  de 
Burgueto  Novo,  in  scola  fratrum  Minorum  cum  fratre 
Guillehno  Garcia  de  ordine  fratrum  Minorum  ;  et  tune 
dictus  Petrus  dixit,  ad  requisitionem  predicti  fratris 
Guillelmi,  quod  duo  dii  erant,  unus  bonus  qui  fecerat 
invisibilia,  et  alius  malus  qui  fecerat  visibilia. 

Item  y  dixit  dictus  Petrus  super  illa  auctoritate, 
«  quem  Çcorr.  :  quoniam)  quidem  unus  Deus  qui  jus- 
tifîcavit  circumcisionem  ex  fide  b  [Roin.,  III,  30],  etc., 
de  lege  Moysi  quod  non  erat  nisi  umbra  et  vanitas. 
—  Dixit  etiam  quod  ille  qui  dederat  illam  legem  erat 
gahator  et  malignus. 

Iteîïi,  dixit  super  illo  verbo  «  sine  ipso  factum  est 
nichil  »  [Joan.,  I,  3],  quod  omnia  visibilia  nichil  erant, 
et  quod  homo  erat  specialiter  peccatum  et  nichil. 

Item,  dictus  Petrus  requisitus  a  predicto  fratre 
Guillelmo  Garcia,  utrum  ille  Deus  qui  fuit  positus  iu 
cruce  hec  visibilia  fecisset,  respondit  arguendo  sicut 


112  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS 

volens  probare  quod  non,  sic  dicendo  :  «  Ille  erat 
optimus  et  nichil  horum  est  bonum.  Ergo  nichil  horum 
fecit.  » 

Item,  dixit  dictus  Petrus  super  illa  auctoritate  Pauli  : 
«  In  ipso  condita  siint  universa,  visibilia  et  invisibi- 
lia  »  [Colos.,  I,  16],  etc.,  quod  débet  intelligi  de 
celestibus  que  sunt  visibilia  corde  et  invisibilia  oculis 
carnalibus. 

Dixit  etiam  super  illa  auctoritate  :  «  Annunciantes 
vobis  ab  bis  vanis  converti  »  [Act.,  XIV,  14],  etc., 
Bertrandum  de  Roaxio  esse  in  mari  [vocans  mare 
carcerem]  ;  et  dixit  ipsum  habere  meliores  oculos 
interiores  quam  frater  Guillelmus  Garcias  qui  loque- 
batur;  et  multum  coUaudavit  dictum  Bertrandum;  et 
dixit  aliam  terram  esse  prêter  istam  ^ . 

Item,  dixit  idem  Petrus  de  angelis  quod  omnes  illi 
et  soli  qui  ceciderant  salvarentur. 

Item,  dixit  quod  Ghristus  et  beatus  Johannes  Evan- 
gelista  et  Beata  Virgo  descenderunt  de  celo  et  quod 
non  erant  de  ista  carne. 

Item,  dixit  quod  beatus  Johannes  Baptista  erat  unus 
de  majoribus  diabolis  qui  unquam  fuissent;  et  de  carne 
hominis,  quod  nunquam  resurgerct  plus  quam  postis, 
percussicns  postem  cum  manu. 

Dixit  etiam  quod  Dominus  Jhesus  neminem  extraxit 
de  inferno  ;  et  quod  matrimonium  erat  purum  mere- 
tricium  ;  et  nullus  poterat  salvari  habendo  rem  cum 
muliere,  nec  ipse  cum  uxore  propria;  et  quod  pomum 
vetitum  primis  parentibus  niciiil  aliud  fuit  nisi  delec- 

1.  Cet  article  ne  se  "trouve  point  dans  les  Sommes  des  auto- 
rités. Plus  haut,  p.  91,  note  2. 


DU  BOURGUET-NAU  DE  TOULOUSE.  113 

tatio  cohitus.  Addidit  quod  ipsum  pomum  porrexit 
Adam  mulieri;  et  quod  nuUo  modo  est  facienda  justi- 
cia  aliquem  condempnando  ad  mortem  ;  et  quod  offi- 
cialis  erat  homicida  in  judicando  aliquem  esse  hereti- 
cum,  si  postea  interficeretur;  et  quod  missa  nunquam 
celebrata  fuit  usqne  ad  tempus  Silvestri,  nec  Ecclesia 
habuerat  possessiones  usque  ad  illud  tempus,  et  quod 
deficeret  Ecclesia  citra  xx  annos  ;  et  quod  missa  nos- 
tra  et  sacrificium  nichil  valet;  et  quod  predicatores 
Crucis  sunt  omnes  homicide,  et  quod  crux  que  predi- 
catur  nichil  aliud  est  nisi  parum  de  pellia  super 
humerum. 

Et  sepissime  adjuratus  dictus  Petrus  a  predicto 
fratre  Guillelmo  Garcia  si  ita  crederet  ut  dicebat,  res- 
pondit  jurando  per  fidem  suam  quod  ita  credebat,  et 
quod  nullo  modo  aliter  crederet  quidquid  aliter  ore 
loqueretur. 

Et  hec  omnia  predicta  audivit  ipse  testis  hoc  anno 
in  quadragesima  predictum  Petrum  Garciam  diceniem 
in  scola  fratrum  [Minorum]  Tholose. 

Requisitus  de  circumstantibus,  dixit  quod  cum  ipso 
teste  erant  frater  Deodatus,  frater  Guillelmus  Gogot 
de  ordine  Minorum  super  quendam  parietem  super 
scolas;  de  quo  loco  ipse  testis  videbat  et  audiebat 
predictum  Petrum  Garcia[m]  loquentem  cum  fratre 
Guillelmo  Garcia  de  ordine  Minorum. 

Item,  vidit  et  audivit  ipse  testis  mcmoratum  Petrum 
Garciam  alia  vice  loquentem  cum  prenominato  fratre 
Guillelmo  Garcia  hoc  anno  in  vigilia  Pasche  de  illo  qui 
tenebat  crucem  in  die  Parasceves,  et  de  illo  qui  ulula- 
bat  cantando,  et  de  matrimonio  quod  Ecclesia  Romana 
conjungebat,  et  Ecclesia  Romana  meretrix  [erat],  et 

8 


114  DÉPOSITIONS  CONTRE  P.   GARCIAS. 

quod  non  jacuerat  cum  uxore  sua  ;  et  de  miraculis,  et 
de  illo  qui  predicabat  Grucem,  et  de  justicia  facienda, 
et  de  comendatione  Raimundi  Pétri  de  Planis,  et  quod 
dilaniaret  Deum,  et  de  angelis  qui  ceciderant,  et  quod 
pater  et  mater  docuerant  ipsum  P.,  et  alia,  idem  quod 
frater  Deodatus  Ruthe[ne]nsis,  excepto  quod  non  audi- 
vit  dictum  P.  nominantem  uxorem  suam  Aimam.  De 
loco,  dixit  idem  quod  supra. 

Requisitus  de  circumstantibus,  dixit  quod  frater 
Deodatus,  frater  Imbertus,  frater  Petrus  Raimundi, 
de  Tholosa,  de  ordine  Minorum. 

Audi  vit  etiam  dictum  P.  dicentem  quod  mater  ejus- 
dem  P.  fuisset  heretica,  nisi  esset  ille  rusticus  prodi- 
tor  magister  Nicholaus  ^ 

Item,  audivit  eum  P.  dicentem  quod,  quando  venie- 
bat  ad  confèssionem  coram  capellano  suo  magistro 
Nicholao ,  primo  dicebat  ei  :  «  Ego  sum  in  mala 
voluntate.  »  Et  capellanus  dicebat  ei  quod  deponeret 
illam;  et  ille  dicebat  quod  nullo  modo  deponeret,  et 
ita  licencial:)at  eum  capellanus,  et  illudebat  ita  dictus 
P.  capellano  suo;  et  non  confitebatur. 

liée  deposuit  apud  Tholosam,  coram  fratribus  B.  et 

Johanne,  inquisitoribus.  Testes  frater  B.  de  Murelio  de 

ordine  Minorum  et  Petrus  Aribcrti,  notarius  publicus, 

qui  hec  scripsit. 

Copie,  Doat,  tome  XXII,  fol.  89-92. 

1.  Nicolas,  curé  de  la  Daurade  de  Toulouse. 


III. 

REGISTRE    DU   NOTAIRE   OU   GREFFIER 

DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE 

1250-1267. 

BIIÎL.    ])E    GLERMONT-FERRAND,    MS.    160. 


PREMIERE  PARTIE. 

Obligations.  —  Adoucissements  de  peines. 

1250-1258. 


I.  —  25  novembre  1251,  Carcassonne.  — G.  s'engage  à  payer, 
avant  ISoël,  30  sous  inelgoriens  pour  son  père  Bernard,  des 
Martys  * . 

Anno  Domini  M"  GG°  Lf,  in  t'esto  béate  Gaterine. 
G.,  filius  Ber,  de  Martris  promisit  xxx  sol.  Melgo- 

1.  Je  crois  devoir  faire  remarquer  tout  de  suite,  et  une  fois 
pour  toutes,  que  les  pièces  qui  suivent  ne  représentent  que  la 
note  du  notaire  avant  l'ordonné.  On  n'y  trouve  donc  que  les 
parties  essentielles  :  date,  objet,  nom  de  l'hérétique,  noms  du 
juge  et  des  témoins.  C'est  ainsi  que  s'expliquent  l'absence  des 
protocoles  et  la  présence  de  nombreux  etc.  dans  beaucoup  de 
ces  minutes.  —  Pour  faciliter  l'intelligence  des  Acta  qui  suivent, 
je  place  sous  les  yeux  du  lecteur  le  tableau  rapide  de  la  pro- 
cédure. Si  des  charges  pèsent  sur  quelqu'un  à  la  suite  de 
témoignages  reçus  ou  par  le  fait  de  la  rumeur  publique,  ce 
quelqu'un  doit  se  mettre  à  la  disposition  du  juge  ;  il  le  fait  et 
reste    libre    moyennant    des    cautions    ou   fidejussores ,    qui 


116  REGISTRE  DU  GREFFIER 

renses''  usque  ad  Nathale  pro  pâtre  suo;  et  fidejussit 
pro  ipso,  et  constituit  se  debitorem  Ber.  Segui.  Testes 
Ber.  Digon  et  Ber.  Armen,  junior,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

II.  —  26  janvier  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ulysse  visitera 
en  pénitent  les  églises  du  bourg  de  Carcassonne  le  second 
dimanche  du  carême  prochain. 

Anno  Domini  M^GCLf,  vu  kal.  februarii.  Injunc- 
tum  fuit  Ulixi  in  penitentia  per  inquisitores  pro  perju- 
rio,  quia  non  resumpsit  cruces  sicut  juraverat,  quod 
dominica  post  instantem  dominicann  in  lxx^  veniat 
Garcassonam  visitaturus  omnes  ecclesias  Burgi  Gar- 
cassonensis^  nudis  pedibus  in  camisia  et  braccis,  cum 

répondent  de  lui  et  engagent  une  somme  d'argent.  Quand 
l'instruction  est  avancée,  il  est  cité  pour  recevoir  communi- 
cation des  témoignages,  dire  s'il  a  des  ennemis  (voy.  n°  XVIII, 
note),  s'il  veut  se  défendre;  alors  il  est  ajourné,  soit  pour 
faire  la  preuve  qu'il  a  des  ennemis,  soit  pour  se  défendi^e,  soit 
enfin  pour  entendre  le  prononcé  de  la  sentence.  Il  subit  une 
peine  ou  pénitence ,  pœnitentia ,  croix  à  vêtir,  pèlerinages 
mineurs  ou  majeurs  (voy.  n°  LXXXI,  note)  à  faire,  incarcéra- 
tion. Il  peut  obtenir  des  adoucissements,  grâce  des  croix, 
sortie  à  temps  de  prison,  et  aussi  des  mutations  de  peines; 
par  exemple,  au  lieu  de  la  prison,  il  prendra  passage  «  pour 
la  Terre-Sainte,  »  c'est-à-dire  ira  combattre  les  Sarrasins  pen- 
dant tant  d'années.  Si  la  peine  ne  peut  être  faite  pour  une  rai- 
son légitime,  une  aumône  est  imposée  à  la  place  au  condamné, 
ou  à  ses  héritiers,  s'il  est  mort. 

1.  Les  monnaies  en  cours  dans  le  comté  de  Toulouse  étaient 
les  monnaies  de  Toulouse,  de  Cahors,  de  Morlaas  et  de  Mel- 
gueil.  Voy.  plus  bas,  n«^  CLXXXVII,  CXCIII  et  CCXV. 

2.  Le  bourg  de  Carcassonne  ou  ville  basse,  fondée  par  saint 
Louis,  en  1247,  en  faveur  des  habitants  des  faubourgs  de  la 
place    ou   cité    dispersés.    La    nouvelle   ville    avait  au  moins 


I 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  H7 

virais  in  manu,  eundo  de  una  ecclesia  ad  aliam;  et 
idem  faciat  in  prima  dominica  mensium  singulorum 
quousque  transeat  ultra  mare.  Et  hoc  fuit  ei  injunctum 
in  virtute  prestiti  juramenti. 

III.  —  17  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Pierre  de  Cau- 
cers,  Vital,  de  Cavanac,  Guillaume  Aiguebeu,  de  Malviès, 
Raymond  Tocaire,  de  Cavanac,  se  rendent  caution  devant 
l'évêque  de  Carcassonne  pour  Sicre,  de  Cavanac,  sous 
peine  de  30  livres  melgoriennes  ^. 

Anno  Domini  M°CC°XLIX°,  xvi  kls.  aprilis.  Petrus 
de  Caucers,  Vitalis  de  Cavanaco,  qui  moratur  apud 
Carcassonam,  Guillelmus  Aigabeu  de  Malveriis,  et 
j^ndus  Xocaire  de  Cavanaco  fîdejusserunt  domino  epis- 
copo  Garcassonensi  pro  Sicredo  de  Cavanaco  sub  pena 
xxx^  librarum  Malgorensium,  ut  veniat  ad  diem  et  ad 
dies  secundum  mandalum  ipsius,  et  penitentiam  faciat 
quam  ei  duxerit  injungendani  ;  et  hoc  predicti  fidejus- 
sores  super  sancta  Dei  Euvangeha  juraverunt,  et  quih- 
bet  per  se  in  solidum  absque  parle  alterius  se  et 
omnia  bona  sua  obhgavit. 

IV.  —  17  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Sicre  et  Belason, 

sa  sœur,  de  Cavanac,  présentent  leurs  cautions. 

Anno  Domini  M°  CC°  XLIX°,  xvi  kls.  aprilis.  Idem 
juravit  Sicredus  et  Belason,  soror  ejus,  de  Cavanaco; 
et  dederunt  fidejussores  Guillelmum  Arnaudi,  Arnau- 

quatre  églises  en  1252  :  les  deux  églises  paroissiales  de 
Saint-Michel  et  de  Saint- Vincent,  l'église  dos  frères  Prêcheurs 
et  celle  des  frères  Mineurs  (Mahul,  Cartulaire,  VI,  1,  324, 
374,  447,  451). 

1.  Voy.  la  confession  de  Sicre,  deuxième  partie,  n"  XXX. 
Cf.  n«  XXXII. 


H8  REGISTRE  DU  GREFFIER 

dum  de  Porta,  Bernardum   Freserii  et  Guillelmum 
Bruneti  sub  eadem  pena. 

V.  —  17  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne,  —  Serment  de  Guil- 
laume Barte,  de  Villefloure,  s'engageant  à  obéir  à  l'évêque 
et  à  faire  la  pénitence  qu'il  lui  imposera. 

Anno  quo  supra  et  die.  Guillelmus  Barta,  de  Villa- 
flurano  juravit  stare  mandate  domini  episcopi  seu 
mandatis.  et  facere  penitentiam  quam  idem  dominas 
episcopus  eidem  duxerit  injungendam. 

VI.  —  24  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Guillaume  Ferrel 
et  Guiraud,  de  Palairac,  se  rendent  caution  devant  l'évêque 
de  Carcassonne  pour  Arnaud  Pierre  et  Arnaud  Garcias,  de 
Preixan,  sous  peine  de  50  livres  melgoriennes. 

Anno  quo  supra,  ix°  kls.  aprilis.  Guillelmus  Ferrelli 
et  Guiraudus,  de  Palairaco,  fidejusserunt  domino  epis- 
copo  Garcassonensi  pro  Arnaudo  Pétri  et  Arnaudo 
Garcia ,  de  Prichaino,  sub  pena  l  librarum  Malgorensium 
ut  veniant  ad  diem  et  ad  dies  secundum  mandatum 
ipsius  domini  episcopi,  et  penitentiam  faciant  quam 
eis  duxerit  injungendam  ;  et  hoc  predicti  fidejussores 
super  mf'^  Dei  Euvangelia  juraverunt  ;  et  quisque  per 
se  in  solidum  absque  parte  alterius  se  et  omnia  bona 
sua  obligavit.  Et  hoc  fuit  factum  in  presencia  domini 
episcopi  Garcassonensis  et  plurium  aliorum  et  Boni 
Mancipii,  notarii,  qui  hec  scripsit. 

VII.  —  24  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Pierre  Pages  et 
Raymond  Pages,  le  vieux,  Bernard  Pages*,  Guillaume  Sicre^, 
Raymond  de  Cuxac-Cabardès-',  Raymond  Pages,  le  jeune,  de 

1.  Voy.  deuxième  partie,  n°  XXIII. 

2.  Voy.  deuxième  partie,  n°  XXXI. 

3.  Voy.  deuxième  partie,  n°  XXIII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  H9 

Cornèze<,  s'engagent  par  serment  à  se  tenir  aux  ordres  de 
l'évoque  de  Carcassonne  et  s'obligent  in  solidum  à  100  liv. 
tholsas. 

Anno  quo  supra  et  die.  Petrus  Pagesii  et  R^dus 
Pagesii  senior,  Bernardus  Pagesii,  Guillelmus  Scicre, 
R°<*"*  de  Gutciaco  et  R"''"'  Pagesii  junior,  de  Gornazano, 
juraverunt  stare  mandatis  domini  episcopi  Garcas- 
sonensis,  et  adimplere  omnem  pcnitentiam  quam  eis 
injunget;  et  obligaverunt  se  in  solidum  in  c  libris 
TIiol.;  et  unus  tenetur  pro  alio  quod  predicta  serva- 
bunt.  Actum  fuit  hoc  in  presencia  domini  episcopi 
Garcassonensis  et  plurium  aliorum,  et  Boni  Mancipii, 
notarii,  qui  hec  scripsit. 

VIII.  —  22  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Guillaume  Fer- 
rel  se  rend  caution  pour  Aladaïs  Amiel  et  Rayraonde,  femme 
de  Bernard  Amiel,  de  Preixan. 

Anno  Domini  W  GG°  XLIX",  xi  kls.  aprilis.  Guillel- 
mus Ferrelli  fidejussit  domino  episcopo  G[arca]sso- 
nensi  pro  Âladaise  Amiela  et  R"''*,  nxore  Bernardi 
Amelii  de  Prexano,  sub  pena  xxv  librarum  Malgoren- 
sium,  ut  compareat  coram  eodem  domino  episcopo  die 
sabati  post  Pasquetam^.  Actum  fuit  hoc  in  presencia 
domini  episcopi  Garcassonensis  et  plurium  aliorum, 
et  Boni  Mancipii,  notarii,  qui  hec  scripsit. 

IX.  —  22  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Bernard  Pascal, 
de  Leuc,  se  rend  caution  pour  Vergelia,  femme  de  Raymond 
Gilles,  du  même  lieu. 

Anno  et  die  quo  supra.  Bernardus  Paschalis  de 
Leuco  fidejussit  domino  episcopo  Garcassonensi  pro 

1.  Voy.  deuxième  partie,  n°  XXVI. 

2.  Pasqueta  =  Quasimodo.  Le  samedi  après  Quasimodo 
tomba,  cette  année,  le  17  avril. 


120  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Vergelia,  uxore  R"**'  Egidii  ejusdem  loci,  sub  pena 
ce  sol.  Malgorensium,  ut  compareat  coram  eodem 
domino  episcopo,  die  sabbati  post  Pasquetam  ;  et  hoc 
juraverunt  super  nu  sancta  Dei  Euvangelia.  Actum  fuit 
hoc  in  presencia  domini  episcopi  Garcassonensi  et  plu- 
rium  ahorum,  et  Boni  Mancipii,  notarii,  qui  hec  scripsit. 

X.  —  26  mars  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Raymond 

Gastaire  et  Arnaud,  de  Lairière. 

Anno  quo  supra*,  vu  kls.  aprilis.  Gavaier  Porta- 
rius,  de  Garcassona,  R""^"'  Goiric,  de  Glaromonte,  Guil- 
lelmus  Bosca,  de  Vinea  veteri,  Arnaudus  Arquerii,  de 
Termino,  Petrus  Graudomic,  de  Laireira,  et  Guillelmus 
Levés,  vel  G.  Arnaudi  fidejusserunt  domino  episcopo 
Garcassonensi  pro  R"''°  Gastaire,  et  pro  Arnaudo  de 
Lareira,  sub  pena  l  librarum  Malg.,  quod  non  exeant 
civitatem  sine  licentia  nostra  ;  et  hoc  predicti  fidejus- 
sores  super  iiii°'"  sancta  Dei  EuvangeHa  juraverunt,  et 
quilibet  per  se  in  solidum  absque  parte  alterius  se  et 
omnia  bona  sua  obligavit.  Actum  fuit  hoc  in  presencia 
domini  episcopi  Garcassonensis,  magistri  Pétri,  offi- 
ciahs  Garcassonensis,  et  magistri  R"**'  David  et  Mota 
Gastellani  de  Monteregalii  (sic)  et  Boni  Mancipii, 
notarii,  qui  hec  scripsit. 

XI.  —  26  mars  1250,  Carcassonne.  —  Guillaume  Cabane, 
Bernard  Pascal  et  Pierre  Araiel,  de  Leuc,  s'engagent  à  rendre 
dans  huit  jours  Raymond  Gilles,  de  Leuc. 

Anno  quo  supra-  et  die.  Guillelmus  Gabana,  para- 

1.  L'année  commençant  dans  le  comté  de  Toulouse  le  25  mars, 
il  faudrait  ici  :  Anno  Domini  M^  CC°  L°.  Cette  remarque  est  con- 
firmée par  la  teneur  du  n°  XII  :  Anno  quo  supra. 

2.  Même  remarque  que  pour  le  numéro  précédent. 


t.    ; 


DE  L'INQUISITION  DE  CAIICASSONNE.  121 

tor,  et  Bernardus  Paschalis  et  Petrus  Amelii,  omnes 
de  Leuco,  quilibet  nostrum  in  solidum  te[rie|mur 
vobis  domino  G.,  Dei  gratia  Garcassoncnsi  episcopo, 
quod  reddemus  vobis  ad  monitioiiem  vestram  ad  diem 
et  ad  dies,  et  specialiter  ab  ista  die  sabbati  in  octo  dies, 
Raimundum  Egidii  de  Leuco,  vel,  si  ipsum  reddere 
non  possemus ,  reddemus  vobis  pignora  valentia 
L  libras  Malgorensium;  et  hoc  juramus  super  sacro- 
sancta  Dei  Euvangelia.  Testis  dominus  prior  Béate 
Marie,  Bertrandus  Blanchi,  canonicus,  et  Phihpot, 
janitor  domini  Régis,  et  magister  Ber.  de  Palma,  et 
Guiilelmus  Poncii. 

XII.  —  20  juin  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Guillaume 
Curt,  de  Rieux-en-Val-de-Daigne,  et  pour  Pierre  David,  du 
même  lieu. 

Anno  quo  supra,  xii  kls.  juhi.  Bernardus  Asalbert 
et  Poncius  Andrée,  de  Rivo  in  Vâlledanie,  obligaverunt 
se  et  sua,  prestito  juramento,  pro  Guillelmo  Curt, 
de  Rivo,  domino  episcopo  Garcassoncnsi,  ut  veniat 
ad  diem  et  ad  dies,  ad  mandatum  prefati  domini 
episcopi  Garcassonensis.  Item,  Guiilelmus  Gurt  obli- 
gat  se  pro  Petro  David,  de  Rivo,  eodem  modo  quod 
supra.  Actum  fuit  hoc  in  presencia  domini  episcopi 
Garcassonensis,  et  Boni  Mancipii,  notarii,  qui  hec 
scripsit. 

XIII.  —  20  juin  1250,  Carcassonne.  —  Caution  pour  Béren- 
gère,  fille  de  Bernarde  Maurin,  de  Rieux-cn-Val-de-Daigne. 

Anno  quo  supra  et  die.  Guiilelmus  de  Senher,  baju- 
lus  Termenezii',  fidejussit  domino  episcopo  Garcasso- 

1.  Le  Termenès,  pays  commandé  par  le  château  de  Termes, 


122  REGISTRE  DU  GREFFIER 

nensi  pro  Berengaria,  fîlia  Bernarde  Maurine  de  Rivo, 
sub  pena xxv  librarum  Malgorensium,  ut  veniat  ad  diem 
et  ad  dies,  secundum  mandatum  ipsius.  Actum  fuit 
hoc  in  presencia  ipsius  domini  episcopi  Garcassonen- 
sis,  magistri  P.  de  Baure,  R'"^'  Aban,  militis,  et  Boni 
Mancipii,  notarii,  qui  hec  scripsit. 

XÏV.  —  16  avril  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Bernard 
Raymond,  clerc  de  Conques,  autorisé  à  sortir  de  prison 
«  propter  infîrmitatem.  » 

Anno  Domini  ]\rGG°L°,  xvi  kis.  madii.  Augerius  de 
Gonchis,  Guillelmus  Roca,  Rogerius  Isarni,  Berinardus 
(sic)  Bardonerii,  R"*^"*  de  Solier,  Petrus  Sagarda  et 
Petrus  R°'''  Textoris,  fidejusserunt  domino  episcopo 
Garcassonensi  pro  Bernardo  R""",  clerico  de  Gonchis, 
sub  pena  l  Hbrarum  Malgorensium,  ut  veniat  ad  diem 
et  ad  dies  secundum  mandatum  ipsius  ;  qui  Bernardus 
l^ndi  gxivit  carcerem  propter  infîrmitatem  quam  habe- 
bat.  Actum  fuit  hoc  in  presencia  domini  episcopi  Gar- 
cassonensis,  et  plurium  aliorum,  et  Boni  Mancipii, 
notarii,  qui  hec  scripsit. 

XV.  —  7  juin  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Pierre 

Tardi,  le  jeune. 

'  Anno  Domini  M°  GG°  L°,  vu  idus  junii.  Poncius 
Margat,  Petrus  Rogerii  de  Rupe,  et  Bernardus  Tardi, 
omnes  de  Goffolento,  fidejusserunt  domino  episcopo 
Garcassonensi  pro  Petro  Tardi,  juvene,  sub  pena 
xxv  hbrarum  Malgorensium,  ut  impleat  penitentiam, 
quam  ei  est  injungendam  (sic).  Testes  magister  Bar- 

aujourd'hui  ruiné.  Voy.  Spruner -  Menke ,  Hist.  Handatlas, 
n"  52. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  123 

tholomeus  de  Podio  Nauterio,  f'r.  Guillelmus  templa- 
rius,  et  Boni  Mancipii,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XVI.  —  13  juin  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Pierre 

Azalbert,  de  Preixan. 

Anno  Domini  M"  CG°  L°,  idibus  junii.  R""^"^  Amelii, 
j^ndus  ^salbcrt,  et  Petrus  Mercerii,  omnes  de  Prixano, 
fidejusserunt  domino  episcopo  Garcassonensi  pro  Petro 
Adalberti  de  Prixano  sub  pena  L  librarum,  ut  pareat 
mandatis  domini  episcopi  Garcassonensis.  Actum  fuit 
hoc  in  presencia  domini  episcopi  Garcassonensis,  et 
plurium  aliorum,  et  Boni  Mancipii,  notarii,  qui  hec 
scripsit. 

XVII.  —  20  août  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Arnaud  Faure,  de  Saissac. 

Anno  Domini  M°GG°L°,  xiii  kal.  septembris.  Hugo 
Durfort,  Ber.  Ar.,  Berengarius  d'en  Obra,  de  Saxiaco, 
fidejusserunt  domino  episcopo  Garcassonensi  pro 
^pdo  Yabvo  de  Saxiaco  quilibet  in  solidum,  fide  ple- 
vita,  pro  quinquaginta  sol.  Melg.,  ita  quod,  nisi  idem 
Ar.  Fabri  quem  manulevaverurit  non  pareret  manda- 
tis omnibus  et  singulis  domini  episcopi,  et  non  veni- 
ret  ad  diem  vel  ad  dies  sibi  assignatas,  onrmes  predicti 
tenebuntur  solvere  dictam  peccuniam  cui  dominus 
episcopus  voluerit.  Testes  Bonus  Mancipius,  magister 
P.  de  Baure,  magister  R.  David,  et  P.  Ariberti,  publi- 
cus  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XVIIT.  —  21  août  1250,  Carcassonne.  —  Pierre  Hot,  de  Ville- 
tritouls,  déclare  vouloir  faire  entendre  sa  défense  et  avoir 
des  ennemis.  Jour  lui  est  assigné  pour  les  faire  connaître. 

Anno  quo  supra,  xii  kal.  septembris.  Gomparuit 


124  '  REGISTRE  DU  GREFFIER         " 

Petrus  Hot,  filius  R*^'  Hot,  de  Villa  Tritols,  coram 
domino  episcopo  Carcassone  ;  et  requisitus  si  velit  se 
defFendere  de  his  que  in  inquisitione  inventa  sunt 
contra  eum,  dixit  quod  sic.  Itetn,  requisitus  si  habet 
inimicos,  dixit  quod  sic^;  et  est  ei  assignata  instans 
feria  vi^  in  festo  beati  Antonini^  ad  nominandum  suos 
inimicos,  et  dicendum  causas  inimiciciarum  contra  illos 
qui  in  inquisitione  deposuerunt  contra  eum.  Testes 
P.  de  Baure,  magister  R.  David,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

1.  La  procédure  inquisitoriale  est  ici  et  dans  la  suite  adop- 
tée par  l'évêque  de  Carcassonne.  Elle  présentait  une  excep- 
tion par  rapport  à  la  procédure  ordinaire  :  les  noms  des 
témoins  qui  avaient  déposé  n'étaient  pas  livrés  au  prévenu. 
On  voit  pourquoi  :  les  témoins  eussent  refusé  de  parler  ou 
suscité  des  vengeances.  Ce  point  fut  établi  dès  le  premier  jour 
(G.  de  Podio  Laurentii,  Chronicon,  cap.  xl)  et  confirmé  par  le 
saint-siège.  Nous  lisons  dans  un  formulaire  de  l'époque,  en 
usage  dans  le  comté  de  Toulouse  :  «  NuUi  negamus  defensio- 
nes  légitimas,  neque  a  juris  ordine  deviamus,  nisi  quod  tes- 
tium  non  publicamus  nomina,  propter  ordinationera  Sedis 
Apostolice  sub  domino  Gregorio  provide  factam  et  ab  Inno- 
centio  beatissimo  papa  nostro  postraodum  innovatam  in  privi- 
legium  et  necessitatem  fidei  evidentem,  super  quo  habemus 
testimoniales  litteras  cardinalium  aliquorum  «  (Madrid,  bibl.  de 
L'Université,  ms.  53).  Le  concile  provincial  de  Béziers  de  1246 
avait  aussi  fixé  ce  point  (Labbe,  Act.  conc,  VII,  417-418).  Le 
juge  demandait  donc  au  prévenu  s'il  avait  des  ennemis  mortels, 
qui  se  trouvaient  exclus  du  procès  ;  il  lui  livrait,  par  écrit,  les 
charges  qui  pesaient  sur  lui  ;  il  l'invitait  à  se  défendre  par  lui- 
même.  Une  décrétale  d'Innocent  III,  édictée  avant  l'établisse- 
ment des  juges  délégués  ou  inquisitoriaux,  interdisait  formelle- 
ment aux  avocats  et  aux  notaires  d'assister  les  hérétiques,  de 
leur  prêter  leur  ministère,  sous  peine  d'infamie  (Potthast,  2532. 
—  Décret.  Gregorii  IX,  lib.  V,  tit.  VII,  De  hacredcis,  xi). 

2.  Saint  Antonin  de  Pamiers,  dont  la  fête  se   célébrait  le 
2  septembre,  cette  année  un  vendredi. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  125 

XIX.  —  24  août  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Arnaud 

Faure,  de  Montolieu'. 

Anno  quo  supra,  ix.  kls  septembris.  Poncius 
Cabos,  BernardusBerengarii,  et  Bernardus  Porcelli,  et 
Arnaudus  Gat,  de  Monte  Olivo  omnes,  fidejusserunt 
pro  Arnaudo  Fabro,  de  Monte  Olivo,  domino  episcopo 
Garcassone  sub  pena  L  librarum  Malg.,  ut  veniat  ad 
diem  et  ad  dies  secundum  mandatum  ipsius,  et  peniten- 
tiam  faciat  quam  ei  duxerit  injungendam;  et  hoc  pre- 
dicti  fîdejussores  super  sancta  Dei  Euvangelia  jurave- 
runt  ;  et  quilibet  per  se  in  solidum  absque  parte  alterius 
se  et  omnia  bona  sua  obligavit.  Testes  magister  Helias, 
archidiaconus  Reddesii,  et  dominus  abbas  Montis 
Olivi,  et  Bernatus,  capellanus  de  Saisunano,  et  Bonus 
Mancipus,  notarius,  qui  hec  seripsit. 

XX.  —  4  juillet  1250,  Carcassonne.  —  Guillaume  Major,  de 
Ventenac-Cabardès,  Raymond,  de  Camo,  et  Raymond  Fol- 
quier,  de  Pezens,  s'engagent  à  rendre  Pons  de  Pezens  vif 
ou  mort. 

Anno  quo  supra,  iiii°  nonas  julii,  Guillelmus  Major, 
de  Ventenaco,  et  R"'*"'  de  Gamo,  et  R°'*"*  Folquier, 
ambo  de  Pizinco,  fidejusserunt,  prestito  juramento, 
domino  episcopo  Garcassone,  et  omnia  sua  obli- 
gaverunt  quilibet  per  se  in  solidum  absque  parte 
alterius  pro  Bernardo  Poncii  de  Pezinco,  quod  debent 
reddere  predicti  fidejussores  ipsuni  Bernardum  Pon- 
cii vivum  vel  mortuum.  Testes  Petrus,  capellanus  de 
Drula,  et  Arnaudus  R"""  de  Pezinco,  et  Bonus  Manci- 
pus, notarius,  qui  hec  seripsit. 

1.  Voy.  plus  bas,  n""  CL  et  CLI. 


126  REGISTRE  DU  GREFFIER 

XXI.  —  15  juillet  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Pierre 

Requin,  de  Villetretouls, 

Anno  quo  supra,  idibus  julii.  Guillelmus  Pagesii,  et 
Petrus  Pagesii  de  Grassa  et  Valguerius  de  Villatritulis 
fidejusserunt,  prestito  iuramento,  domino  episcopo 
Carcassone,  quilibet  in  solidum,  absque  parte  alte- 
rius,  pro  Petro  Requino  de  Villatritulis,  sub  pena 
L  librarum  Malg.,  ut  compareat  ad  diem  et  ad  dies 
secundum  mandatum  domini  episcopi  Carcassone. 
Actum  fuit  hoc  in  presencia  domini  episcopi  Carcas- 
sone, et  plurium  aliorum,  et  Boni  Mancipii,  notarii, 
qui  hec  scripsit. 

XXII.  —  9  août  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Bernard 
Mourgue,  de  Villarzel-du-Razès,  malade,  auquel  l'évêque  de 
Carcassonne  permet  de  sortir  de  prison  pour  se  soigner. 
Huit  jours  après  sa  guérison,  il  devra  se  reconstituer  pri- 
sonnier, 

Anno  quo  supra,  v  idus  augusti.  Guillelmus  Radulfi, 
de  Vilarzello,  et  Guillelmus  de  Renterio,  senior,  de 
burgo  Carcassone,  fidejusserunt,  prestito  juramento, 
et  obligaverunt  se  et  sua  in  solidum,  quilibet  per  se 
absque  parte  alterius,  domino  episcopo  Carcassone 
sub  pena  L  librarum  Malg.,  pro  Bernardo  Morgue  de 
Vilarzello,  qui  est  infirmus  in  carcere'^,  cui  prefatus 

1.  L'archevêque  de  Narbonne,  les  évêques  de  Carcassonne, 
d'Elne,  de  Maguelonne,  de  Lodève,  d'Agde,  de  Nîmes,  d'Albi 
et  de  Béziers  (élu),  avec  les  abbés  de  Saint-Gilles,  de  Saint- 
Aphrodise  de  Béziers  et  de  Saint-Benoît  de  Castres,  répondant 
à  des  questions  des  inquisiteurs,  en  1244  probablement,  avaient 
posé  en  principe  qu'il  fallait  user  d'indulgence,  tout  en  réser- 
vant, dans  le  cas  de  non-nécessité,  l'autorité  du  saint-siège. 
«  A  carcere  vero  nec  vir  propter  uxorem  licet  juvenem,  nec 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  i27 

dominus  episcopus  dédit  licenciam  exeundi  donec  ab 
ipsa  infirmitate  esset  liberatus,  et  post  convalescen- 
ciam  infra  viii°  dies  in  statu  pristino  sine  nostra  licen- 
cia revertatur.  Testes  fr.  R"''""  Barra vi,  ordinis  fratrum 
Minorum,  et  fr.  R"''"'  de  Ganeto  ejusdem  ordinis,  et 
Bonus  Mancipus,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XXIII-  —  17  juin  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Bernard  Raseire,  de  Pezens. 

Anno  quo  supra,  xv  kls.  julii.  Guillelmus  Martini, 
Guillelmus  Bernard! ,  barbitonsor,  et  Guillelmus  Ar- 
men  de  Pezinco  fidejusseruntquilibet  perse  in  solidum 
absque  parte  alterius  domino  episcopo  Garcassone 
pro  Berriardo  Raseire  de  Pezinco  sub  pena  l  libra- 
rum  Malg.,  ut  impleat  penitentiam  quam  sibi  est 
injungendum  (sic).  Testes  magister  Raimundus  David, 

uxor  propter  virum,  nec  quisquam  propter  liberos  seu  parentes 
seu  aliter  necessarios,  aut  propter  debilitatem  vel  senium  vel 
aliam  liberam  causam  excusatur  absque  indulgentia  sedis  apos- 
tolice  speciali,  sic  tamen  ut  uxori  ad  virum  et  e  contrario  sit 
liber  accessus,  ne  cohabitatio  dcnegetur  eisdem  sive  ambo  incar- 
cerandi  fuerint  sive  alter;  et  si  forte  per  incarcerandi  absentiam 
evidens  mortis  periculum  immineret  liberis  vel  parentibus, 
obviare  curetis  periculo  provideri  talibus  faciendo,  si  potestis 
aliunde,  aut  carceris  penitentiam  prudenter  in  aliam  commu- 
tetis  ;  oportet  enim  in  tali  articulo  rigorera  mansuetudine  miti- 
gai'i  »  (Doat,  XXXI,  fol.  155-168).  Dans  le  cas  présent,  comme 
dans  beaucoup  de  cas  qui  suivent,  l'évoque  de  Carcassonne 
accorde  des  adoucissements  ou  des  faveurs  sans  attendre  ni 
faire  demander  la  permission  du  saint -siège.  L'évêque  de 
Rodez  Vivien  (1247-1274)  eut,  au  contraire,  recours  au  pape 
pour  obtenir  un  adoucissement  de  peine  dans  un  moment  de 
rapports  difficiles  avec  le  sénéchal  (voy.  la  lettre  du  sénéchal 
à  Alfonse  de  Poitiers,  J.  de  Laborde,  Layettes  du  Trésor  des 
chartes,  III,  n°  40392,  p.  581). 


kl 


128  REGISTRE  DU  GREFFIER 

capellanus  Sancti  Vincencii,  et  Petrus,  capellanus  de 
Drula. 

XXIV.  —  Veille  de  la  Pentecôte  (14  mai)%  1250,  Carcassonne. 
—  Cautions  pour  Arnaud  Brunel,  de  Couffoulens,  malade, 
auquel  l'évêque  de  Carcassonne  permet  de  sortir  de  prison. 
Dans  les  huit  jours  qui  suivront  sa  guéï'ison,  il  devra  se 
reconstituer  prisonnier^. 

Anno  quo  supra,  in  vigilia  Penthecostes.  Isarnus 
Guifre,  Guillelmus  Seguerii  et  Guillelmus  Gros,  omnes 
de  Goffolento,  fidejusserunt  et  omnia  bona  sua  obliga- 
verunt  quilibet  per  se  in  solidum  absque  parte  alte- 
rius,  prestito  juramento,  domino  episcopo  Garcas- 
sone,  sub  pena  l  librarum  Malg.,  pro  Arnaudo 
Brunelli  de  Goffolento,  qui  est  infirinus  in  corpore^, 
cui  prefatus  dominus  episcopus  dédit  licentiam  exeundi 
donec  ab  ipsa  infirmitate  esset  liberatus,  et  post  con- 
valescentiam  infra  vni°  dies  in  statu  pristino,  non 
expectante  (sic)  mandato  nostro,  in  carcere  revertatur. 
Actum  fuit  hoc  in  presentia  domini  episcopi  Garcas- 
sone,  et  plurium  aliorum,  et  Boni  Mancipii,  notarii,  qui 
hec  scripsit. 

XXV.  —  15  août  1250,  Carcassonne.  — Cautions  pour  Arnaud 
Miraud,  de  Caunes,  malade,  auquel  l'évêque  de  Carcassonne 
permet  de  sortir  de  prison.  Dans  les  huit  jours  qui  suivront 
sa  guérison,  il  devra  se  reconstituer  prisonnier. 

Anno  Domini  JVf  GG°  L°,  in  festo  Assumptionis  Béate 
Marie.  Bernardus  Oliba,  de  Lauracio,  Guillelmus  Gui- 
raudi  et  Petrus  Sicardi,  de  Lauracio,  tîdejusserunt, 

1.  En  1250,  Pâques  tomba  le  27  mars. 

2.  Voy.  deuxième  partie,  n°  XIX. 

3.  Voy.  n°  XXII,  note. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  i29 

prestito  juramento,  domino  episcopo  Garcassonensi, 
pro  Arnaudo  Miroaudi  de  Gaunis  sub  pena  c  libr.  Mal- 
gor.,  qui  est  infirmus  in  carcere\  cui  prefatus  dominus 
episcopus  dédit  licentiam  exeu[n]di  donec  ab  illa  infir- 
mitate  esset  liberatus;  et  post  convalescentiam  infra 
viifdies  in  statu  pristino,  non  expectante  (sic)  mandate 
nostro,  in  carcerem  revertatur.  Testes  Gervaisa,  baju- 
lus  Cabardesii'  pro  domino  rege  Francorum,  Guillel- 
mus  Stephani,  Poncius  Ferrolli,  et  Bonus  Mancipus, 
qui  hec  scripsit. 

XXVI.  —  l"""  septembi'e  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Pierre  Etienne,  de  Cornèze,  qui  comparaîtra  le  samedi  avant 
la  fête  de  saint  Michel  (24  septembre). 

Anno  quo  supra,  kal.  septembris.  P.  Stephani  de 
Cornazano,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  R.  de  Gorano, 
R.  Stephani,  frater  dicti  P. ,  Guillelmusde  Gornazano,  de 
Garcassona,  tîdejusserunt  domino  episcopo  Garcassone 
quod  idem  Petrus  Stephani  veniet  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas,  et  faciet  et  complebit  omnem  peniten- 
tiam  quam  pro  crimine  heresis  dominus  episcopus  sibi 
duxerit  injungendam  ;  et  parebit  mandatis  omnibus  et 
singuhs  ejusdein  domini  episcopi  ;  quod  nisi  faceret, 
omnes  prenominati  obligaverunt  se  et  sua  quihbet  in 
sohdum,  sub  pena  l  librarum  Malg.,  juramento 
prestito,  ab  eisdem  persolvendarum  ad  omnimodam 
voluntatem  domini  episcopi  memorati.  Testes  Ber. 
Martini,  canonicus,  P.  de  Baure,  Bonus  ÏVIancipius,  et 
P.  Ariberti,  notarius  pubHcus,  qui  hec  scripsit.  Et  est 

1.  Voy.  n°  XXIT,  note. 

2.  Le  Cabardès,  commandé  par  le  château  de  Cabaret,  coinra. 
de  Lastours,  cant.  de  iMas-Cabardès,  Aude. 

9 


^30  REGISTRE  DU  GREFFIER 

assignatum  ei  sabbatum  ante  festum  beati  Micahelis, 
ut  compareat  coram  domino  episcopo. 

XXVII.  —  7  septembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Pierre  Colom,  de  Rieux-en-Val,  qui  comparaîtra  le  samedi 
avant  la  fête  de  saint  Michel  (24  septembre). 

Anno  quo  supra,  vif  idus  septembris.  Petrus 
Colombi,  de  Rivo  in  Valle  Danie,  et  pro  eo  et  man- 
dato  ejus  Johannes  Fina,  de  Monte  Lauro,  Bernar- 
dus  de  Faia,  de  Rivo,  Guillelmus  Juliani,  de  Tauzerano, 
et  Gniraiidus  Andrée,  de  Serviano,  fidejusserunt  domino 
G.,  episcopo  Carcassone,  et  obligaverunt  se  et  sua  qui- 
libet  in  solidum,  prcstito  juramento,  sub  pena  L  li- 
brarum  Malg.  solvendarum  ad  voluntatem  domini 
episcopi,  nisi  idem  Petrus  Golumbi  veniret  ad  diem  et 
ad  dies  sibi  assignâtes  et  pareret  mandatis  omnibus 
et  singulis  domini  episcopi;  et  est  ei  assignatum  sab- 
batum ante  instans  festum  beati  Micahelis,  ut  compa- 
reat coram  domino  episcopo  memorato.  Testes  frater 
Guillelmus,  frater  Bonetus,  Brunus,  custos  immurato- 
rum,  Poncius,  bajulus  panis  et  vini  domini  episcopi. 
Bonus  Mancipius,  et  P.  Ariberti,  publicus  notarius, 
qui  bec  scripsit.  Et  hanc  obligationem  recepit  de  man- 
dat© domini  episcopi  sepefati. 

XXVIII.  —  11  septembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions 
pour  Pierre  Hot,  de  Villetritouls,  auquel  la  veille  de  la  fête 
de  saint  Mathieu  (20  septembre)  est  fixée  pour  qu'il  présente 
sa  défense. 

Anno  quo  supra,  m  idus  septembris.  Petrus  Hot, 
filius  quondam  R"**'  Hot,  de  Villa  Tritulis,  et  pro  eo  et 
mandato  ejus  Guillelmus  Ar.de  Tauzerano,  R''"'Requini, 


io 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  131 

et  Bernardus  Hot\  frater  dicti  Pétri,  fidejusserunt 
domino  G.,  episcopo  Carcassone,  et  obli|^averiint  se  et 
sua  quilibet  in  solidum,  juramento  prestito,  sub  pena 
L  librariim,  quod  idem  Petrus  Hot  veniet  ad  diem 
et  ad  dies  sibi  assignatas  et  parebit  mandatis  omni- 
bus et  singulis  domini  episcopi  et  faciet  et  complebit 
omnem  penitentiam,  quam  cidem  predictus  doininus 
episcopus  duxerit  injungendam,  et  ducet  causam 
suam  coram  eodem  domino  episcopo  ;  quod  nisi  face- 
ret,  omnes  prenominati  solvent  dictam  pecuniam  ad 
voluntatem  domini  episcopi  memorati,  ita  quod  nul- 
lus  eorum  possit  pro  parte  excusari.  Et  est  ei  assig- 
nata  dies  vigilia  instantis  festi  boati  Mathei  ad  pro- 
ponendum  omnes  exceptiones  et  deffensiones  suas 
légitimas,  si  quas  habet,  coram  eodem  domino  epis- 
copo, contra  illa  que  in  inquisitione  inventa  sunt  contra 
eum.  Testes  P.  de  Baure,  capellanus,  magister  P., 
officialis,  R.  P.,  Bonus  Mancipius,  et  P.  Ariberti, 
notarius  publicus,  qui  hec  scripsit. 


XXIX.  —  13  sepleiubre  1250,  Carcassonne.  —  A  la  demande 
de  Guillaume,  abbé  de  Saint-Hilaire,  l'évêque  de  Carcas- 
sonne permet  à  Alazaïs  Sicre,  de  Cavanac,  de  sortir  de  pri- 
son jusqu'à  la  fête  de  la  Toussaint. 

Anno  quo  supra,  ydibus  septembris.  Ad    instan- 


1.  Un  Bernard  Olh  [Bernardus  Ot/ionis),  seigneur  de  Niort 
[dominas  de  Aniorto),  avait  fait  sa  confession  ou  aveu  devant 
fr.  Ferrier  et  fr.  Willem  Raymond,  inquisiteurs,  à  Limoux  et 
à  Albi,  en  1242,  1245  et  1246  (Doat,  XXIV,  fol.  83,  98,  102). 
Probablement,  il  n'avait  de  commun  avec  celui-ci  que  le  nom  ; 
car  les  Ilot  de  notre  pièce  ne  paraissent  pas  avoir  appartenu  à 
une  famille  de  chevaliers  ou  de  seigneurs  (voy.  n°  LUI). 


132  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ciamG.,  abbatis  Sancti  Yiarii\  dominus  G.,  episcopus 
Garcassone,  dédit  licenciam  Alazaicie  Sicrede  de  Gava- 
nacho,  Garcassonensis  dyocesis^,  exeundi  carcerem, 
ubi  erat  immurata  pro  crimine  heretice  pravitatis  ;  et 
quod  possit  esse  extra  carcerem  ubicumque  voluerit 
usque  ad  instans  festum  Omnium  Sanctorum,  ita  quod 
in  illa  die,  non  expectato  mandato  ipsius  domini  epis- 
copi,  ad  eumdem  carcerem  revertatur,  ibidem  mora- 
tura  perpetuo  ad  penitentiam  pro  dicto  crimine  pera- 
gendam.  Et  hoc  se  factura  et  completura  juravit  supra 
sancta  Dei  Evangelia  predicta  Alazaicia  in  presencia 
predicti  abbatis,  et...  monachi  ejus,  magistri  P.,  offi- 
cialis,  Bruni,  custodis  carceris,  et  multorum  aliorum, 
et  P.  Ariberti,  publici  notarii,  qui  hec  scripsit. 

XXX.  —  14  octobre  1250,  Villalier.  —  Pierre  de  Garda,  de 
Conques,  à  l'audience,  déclare  vouloir  se  défendre  ;  il  désire 
avoir  par  écrit  ses  accusations.  Il  nomme  plusieurs  de  ses 
ennemis.  Le  vendredi  suivant  (21  octobre)  lui  est  assigné 
pour  qu'il  comparaisse  devant  l'évêque. 

Anno  Domini  jVrGG°L°,  ii  idus  octobris.  Petrus  de 
Garda,  de  Gonchis,  comparuit  apud  Viilarium  coram 
domino  G.,  episcopo  Garcassone  ;  et,  requisitus  si  velit 
se  defïendere  de  his  que  in  inquisitione  inventa  sunt 
contra  eum,  dixit  quod  sic.  Item^  requisitus  si  vult 
ea  in  scriptis  recipere,  dixit  (juod  sic.  Item,  requisitus 
si  habet  inimicos,  dixit  quod  sic  ;  et  tradidit  eos  in 
scriptis^;  et  plures  inimicos  non  vult  nominare,  immo 

1.  Guillaume  Pierre,  abbé  de  Saint-Hilaire,  1237-12G3  [Gal- 
lia  christ.,  \\,  c.  1012). 

2.  A  la  marge  :  Ista  débet  procurare  intérim  captum  habere. 

3.  Voy.  plus  haut,  n"  XVII,  note. 


:   I 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  133 

renuntiat,  ut  dicit,  nominationi  inimicoriim.  Testes 
dominus  Guir[audiis],  P.  de  Baure,  magister  R.  David, 
et  P.  Ariberti,  notarius  publicus,  qui  hec  scripsit. 

Item,  eadem  die  fuerunt  sibi  tradita  dicta  testium 
in  scriptis,  qui  contra  ipsum  deposuerunt  in  inquisi- 
tione.  Et  est  ei  assignata  instans  feria  vi''  ut  compa- 
reat  coranm  domino  episcopo  ubicumque  sit  in  dyocesi 
Carcassonensi,  ad  proponendum,  et  exipiendum  et 
dicendum  quod  volucrit  ad  deffensionem  suam.  Testes 
magister  R.  David,  P.  de  Baure,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius publicus,  qui  hec  scripsit. 

XXXT.  —  12  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Bernard  Jourdain,  de  Canecaude. 

Anne  quo  supra,  ii  idus  novembris.  Bernardus  Jor- 
dani,  de  Ganacalida,  et  pro  eo  et  mandato  ejus,  Petrus 
Daide  et  Arnaldus  Daide  et  R"""^  Fabri,  de  Ganacalida, 
obligaverunt  se  et  sua  quilibet  in  solidum  sub  pena 
L  librarum  magistro  P.,  officiali  Garcassone,  recipienti 
nomine  domini  episcopi,  quod  predictus  Ber.  Jordani 
veniet  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas  et  parebit 
mandatis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi  ;  et 
faciet  et  complebit  omnem  penitentiam  quam  sibi  pro 
crimine  heresis  duxerit  injungendam  ;  quod  nisi  face- 
ret,  prenominati  solverent  dictam  pecuniam  ad  volun- 
tatem  domini  episcopi  per  prestitum  juramcntum. 
Testes  G.  Poncii,  R.  Escuderii,  clerici,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

XXXII.  —  15  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Pierre  Bonafos,  de  Canecaude. 

Anno    quo    supra,    xvii    kal.    decembris.    Petrus 


134  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Bonafos,  de  Canacalida,  et  pro  eo  et  mandate  ejus 
Guillelmus  Ponairer,  Ar.  Romevi,  Ar.  Bonafos,  de 
Canacalida,  obligaverunt  se  et  sua  quilibet  in  soli- 
dum  per  juramentum  et  publicum  instrumentum  sub 
pena  l  librarum  Petro  Ariberti  recipienti  nomine 
domini  episcopi,  quod  dictus  Petrus  Bonafos  faciet  et 
complebit  onnnem  penitentiam  quam  sibi  pro  crimine 
heresis  dominus  episcopus  duxerit  injiingendam,  et 
parebit  mandatis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi  ; 
quod  nisi  fàce[re]t,  omnes  prenominati  solverent  dic- 
tam  pecuniam  ad  voluntatem  domini  episcopi  memo- 
rati.  Testes  Guillelmus  Pétri  de  Gonchis,  capellanus  de 
Fliurano,  et  Armannus,  clericus  ejus,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  bec  scripsit. 

XXXIII.  —  15  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Pierre  Aimeric,  de  Canecaude. 

Anno  et  die  predictis^  Petrus  Aimerici,  et  pro  eo 
et  mandate  ejus  Guillelmus  Poncii  Sigui,  Guillelmus 
Micahelis  et  R''"'  Gaufre,  de  Ganacalida,  obligaverunt  se 
et  sua  quilibet  in  solidum  sub  pena  L  librarum,  modo 
et  forma  propedicta.  Testes  R.  Fabri,  de  Villamostauso, 
R.  Faber,  de  Ganacalida,  et  muiti  alii,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

XXXIV.  —  23  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Guillaume  Miton,  domicilié  à  Saint-Martin. 

Item,  anno  quo  supra,  ix  kls.  decembris.  Gompa- 
l'uit  Guillelmus  Mitonis,  quondam  de  Alsona,  nunc  stans 
apud  Sanctum  Martinum  Garcassonensis  diocesis;  et 

1.  De  Ca[na]calida,  à  la  marge..        • 


DE   L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  135 

juravit  stare  niandatis  domini  episcopi  ;  et  pro  ipso 
Pe.  Comte  et  Guillelmus  Textor,  ambo  de  Alsona;  et 
ad  hec  obligaverunt  se  et  sua  unusquisque  in  solidum 
usque  ad  c  libras  Melgorensium. 

XXXV.  —  15  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Ber.  Textor,  de  Taurise  ^ . 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  decembris.  G.  Textor, 
R.  Rog  et  Rogerius  Rernardi,  de  Tauzirano,  se  et  sua 
quilibet  in  solidum  iuramento  prestito  obligaverunt. 
sub  pena  l  librarum  pro  Rer.  Textoris,  de  Taurizano, 
quod  idem  Ber.  Textoris  faciet  et  complebit,  et  cetera, 
ut  supra.  Testes  sunt  R.  Faber,  de  Villamoustausso, 
R.  Escuder,  clericus,  G.  R.  de  Alzona,  et  P.  Ariberti, 
notarius  publicus,  qui  hec  scripsit. 

XXXVI.  —  30  novembre  1250,  Carcassonne.  —  Permission 
est  donnée  à  Pierre  Pelha,  de  Couffouiens,  de  dépouiller  les 
croix  jusqu'à  son  retour  de  France. 

Anno  Domini  M°  CG"  L",  ii  kal.  decembris.  Data 
est  licentia  Petro  Pelha,  de  Gofolento,  deponendi  cru- 
ces  sibi  pro  heresi  impositas',  quousque  redierit 
de  Francia  ubi  vult  ire;  et  post  reditum  suum,  infra 
Vlif  dies  débet  se  presentare  domino  episcopo  Gar- 
cassone,  et  ad  omnimodam  voluntatem  suam  débet 
illas  cruces  vel  alias  resumere  sine  omni  nova  causa; 
et  de  pcregrinationibus  suis  quas  perfecerit  débet 
eidem  ostendere   litteras   testimoniales.   Et  predicta 

1.  Voy.  Deuxième  partie,  n°  XLV. 

2.  Ces  croix  d'étoffe  recouvraient  les  vêtements  sur  la  poi- 
trine et  les  épaules  (concile  de  Béziers  de  1246,  cap.  xxvi. 
Labbe,  Acta  concil.,  VII,  c.  420). 


136  REGISTRE  DU  GREFFIER 

servare  et  se  complere  juravit  supra  Saricta  Dei  Evan- 
gelia  ;  et  coneessit  fieri  publicum  instrumentum  ;  in 
aliis  vero  que  sibi  injuncta  sunt  nichil  est  immutatum. 
Testes  sunt  dominus  Guir[audus],  capellanus  de  Aqua 
viva,  P.  de  Vicinis,  R.  Pétri,  G.  Poncii,  et  multi  alii, 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XXXVII.  —  5  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Arnaud  Pages, 
de  Moussoulens ,  à  l'audience,  déclai'e  ne  vouloir  ni  se 
défendre  ni  recevoir  par  écrit  aucune  accusation.  Il  nomme 
ses  ennemis. 

Anno  quo  supra,  nonis  decembris.  Arnaudus  Page- 
sii,  deMossolenx,  comparuit  apud  Garcassonam  coram 
domino  episcopo  Garcassone  ;  et  requisitus  si  vult  se 
deffendere  de  hiis  que  in  inquisicione  inventa  sunt 
contra  eum,  respondit  quod  nuUus  pro  vero  potest 
aliquid  dicere  de  ipso.  Requisitus  si  velit  ea  in  sçrip- 
tis  recipere,  dixit  quod  non;  et  aliter  non  vult  se  def- 
fendere. Item,  requisitus  si  habet  inimicos,  dixit  quod 
sic,  Ber.  Gausbert  et  Martinum  Montanerii^  ;  set  nul- 
lam  legitimam  causam  inimicitiarum  assignavit;  et 
alios  inimicos  noluit  nominare. 

XXXVIII.  —  5  décembre  1250,  Carcassonne.  —  R.  Vital,  de 
Moussoulens,  à  l'audience,  déclare  qu'il  veut  se  défendre  ;  il 
nomme  ses  ennemis  et  recevra  par  écrit  les  dépositions  des 
témoins. 

Item,  cadem  die,  comparuit  R.  Vitalis  de  Mosso- 
lenx;  et  requisitus  si  volebat  se  deffendere  de  hiis  que 
in  inquisitione  contra  ipsum  erant  inventa,  dixit  quod 
sic.  Item,  requisitus  si  habebat  inimicos,  dixit  quod 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  XVIIÏ,  note. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  137 

sic,  Bertrandum  Malet,  fratrem  A.  Malet,  et  Vitalem, 
sororium  ejus,  et  omnes  homines  de  Gaunis  pro  duello  ^ 
fîlii  sui  Vitalis;  alios  autem  inimicos  nesciebat  nomi- 
nare,  vel  nesciebat  se  habere,  ut  dicebat.  Item,  requi- 
situs  si  vult  scripta  recipere  depositionum  testium, 
dixit  quod  sic. 

XXXIX.  —  5  décembre  1250,  Carcassonne.  —  G.-Ber.  Faure, 
de  Saint-Marlin,  s'oblige  à  obéir  aux  ordres  de  l'évêque  et 
présente  sa  caution. 

Anno  et  die  predictis.  G.  Ber.  Faber,  de  Sancto 
Martino,  et  Ar.  de  Na  Sicart,  de  Sancto  Martino,  pro 
60  et  mandato  ejus  obligaverunt  se  et  sua  sub  pena 
L  librarum  quilibet  in  solidum,  quod  dictus  G.  Ber. 
veniet  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas  ;  et  parebit 
mandatis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi. 

XL.  —  3  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Ber.  Caune  se  porte 

caution  pour  le  même. 

hem,  anno  quo  supra,  m  nonas  decembris.  Ber. 
Gauna  obligavit  se  simili  modo  pro  G.  Ber.  Fabri. 

XLI.  —  3  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
R.  Vital  et  Arnaud  Pages  le  jeune,  de  Moussoulens.  Même 
jour,  les  dépositions  des  témoins  leur  sont  données,  avec 
assignation  pour  le  samedi  avant  la  fête  de  saint  Thomas, 
apôtre  (17  décembre). 

Anno  quo  supra,  m  nonas  decembris.  Guillelmus 
Amdieu,  Bernardus  Chatbert,  Guiraudus  Ath,  filius 
quondam  Bernardi  Ath,  Poncius  Guillelmi,  Arnau- 
dus  Barravi,  G.  Barravi,  R.  Bonet,  P.  Vaquerii, 
Bertrandus  Cabos,  Guillelmus  Moliiierii  obligaverunt 

1.  Guerre,  lutte,  conflit. 


138  REGISTRE  DU  GREFFIER 

se  et  sua,  sub  pena  c  librarum,  magistro  P.,  officiali, 
recipienti  vice  domini  episcopi,  pro  R"^"  Vitalis  et  pro 
^pdo  pagesii,  juvene,  de  Mossolenx,  quilibet  in  solidum, 
per  juramentum  et  publicum  instrumentum,  quod 
prenominati  R.  Vitalis  et  Arnaudus  Pagesii  venient  ad 
diem  et  ad  dies  sibi  assignatas;  et  parebunt  mandatis 
omnibus  et  singulis  domini  episcopi  Carcassone;  quod 
nisi  facerent,  prenominati  solvent  dictam  pecuniam 
ad  omnimodam  voluntatem  domini  episcopi  ;  et  super 
hoc  renunciaverunt  omni  juri  scripto  et  non  scripto, 
quo  mediante  se  possent  juvare  vel  tueri,  et  speciali- 
ter  curie  domini  Régis;  et  subposuerunt  se  omnino 
voluntati  domini  episcopi  memorati.  Testes  Jordanus 
Pagani,  Guillelmus  Gaissias,  vascho,  Philipot,  janitor, 
et  P.  Ariberti,  notarius  publicus,  qui  hec  scripsit. 

Item,  eadem  die,  predicti  R.  Vitalis  et  Ar.  Pagesii 
comparuerunt  Carcassone  coram  prefato  domino  offi- 
ciali; et  f'uerunt  eis  dicta  testium  qui  in  inquisitione 
deposuerunt  contra  eos  tradita  in  scriptis  ;  et  fuit  eis 
dies  assignata  dies  sabbati  ante  instans  festum  beati 
Thome,  apostoli,  ad  audiendum  sententiam  vel  man- 
datum  domini  episcopi  super  illis  que  de  heresi 
inventa  sunt  contra  eos  et  eisdem  tradita  in  scriptis. 

XLII.  —  17  décerabre  1250,  Carcassonne.  —  R,  Vital,  à  l'au- 
,  dience,  ne  présente  ni  exception  ni  défense.  Le  prononcé  de 
la  sentence  est  renvoyé  au  lendemain,  dans  l'église  Saint- 
Vincent. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  januarii.  Gomparuit 
R.  Vitalis  coram  domino  episcopo,  et  nullam  Jegiti- 
mam  exceptionem  proposuit,  nec  dixit  aliquid  ad 
deffensionem  suam  legitimam  ;  et  fuit  dies  hodierna 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  139 

eidem  contiiiuala  ad  audiendam  sententiam  memora- 
tam  ad  diem  crastinam  in  ecclesia  Sancti  Vincencii. 

XLIII.  —  8  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Alazaïs,  femme 
de  P.  Barrau,  de  Moussoulens,  déclare  vouloir  se  défendre, 
nomme  ses  ennemis  et  reçoit  par  écrit  les  dépositions  des 
témoins.  Jour  lui  est  assigné  pour  le  vendredi  après  la  Sainte- 
Luce  (16  décembre).  Elle  s'oblige  à  se  tenir  à  la  disposition 
de  l'évêque. 

16  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Jour  lui  est  assigné  pour 
le  lendemain  dans  l'église  Saint-Vincent  pour  la  sentence 
définitive. 

Anno  quo  supra,  vi  idus  decembris.  Alazais, 
iixor  P.  Barravi,  de  Mossolenx,  comparuit  apud  Gar- 
cassonam  coram  domino  episcopo;  et  requisita  si 
vult  se  deffendere  de  hiis  que  in  inquisitione  inventa 
sunt  contra  eam  et  vult  ea  in  scriptis  recipere, 
dixit  quod  sic;  et  requisita  si  habet  inimicos,  dixit 
quod  sic,  Vitalem,  sororium  Ar.  Malet,  et  Audiardis 
Pagesa;  set  nullam  legitimam  causam  inimiciciarum 
assignavit  ;  et  fuerunt  sibi  tradite  in  scriptis  deposi- 
tiones  testium  qui  in  inquisitione  deposuerunt  contra 
eam  ;  et  fuit  sibi  assignata  dies  feria  vi"*  post  instans 
festum  béate  Lucie  ad  proponendum  omnes  excep- 
tiones  et  deffensiones  suas  légitimas,  si  quas  habet. 
Actuin  fuit  hoc  Garcassone,  in  presentia  G.,  archi- 
diaconi,  R.,  sacriste  Sancti  Nasarii,  magistriR.  David, 
magistri  P.,  officiaHs,  domini  Guir[audi],  capellani  de 
Aqua  Viva,  magistri  R.  de  Monte  Olivo,  et  multorum 
aliorum,  et  P.  Ariberti,  notarii,  qui  hec  scripsit. 

Anno  et  die  predictis.  Predicta  Alazais  Barrava 
obligavit  se  et  sua  per  juramentum  proprium  et  publi- 


140  REGISTRE  DU  GREFFIER 

cum  instriimentum,  quod  ipsa  veniet  ad  diem  et  ad 
dies  sibi  assignatas  et  parebit  mandatis  omnibus  et 
singulis  domini  episcopi  Carcassone;  et  quod  ita  com- 
pleat  obligavit  se  et  sua  pro  ea  Guillelmus  Barrau  sub 
pena  l  librarum  in  solidum;  et  renuntiavit  omni 
juri  scripto  et  non  scripto  et  specialiter  curie  domini 
Régis.  Testes  Johannes  Dauas^  Brunus,  vascho, 
G.  Garsias,  vascho,  P.  de  Baure,  capellanus,  et  P.  Ari- 
berti,  notarius  qui  hec  scripsit. 

Anno  quo  supra,  xvi[i]  kal.  januarii,  predicta 
Alazais  comparuit  Garcassonam  coram  domino  epis- 
copo  ;  et  requisita  si  vult  addicere  vel  proponere  ad 
defensionem  suam,  dixit  quod  Martinus  Montanerii 
est  inimicus  suus  pro  bono  quod  fecerat  ei,  et  quia 
defraudabat  eam  de  quadam  laborantia^;  nichil  aliud 
vult  dicere;  set  petit  quod  assignetur  sibi  dies  ad 
nominandum  inimicos;  et  fuit  ei  assignata  dies  cras- 
tina  ad  audiendum  diffinitivam  sententiam  super  cri- 
mine  heresis  in  ecclesia  Sancti  Vincencii. 

XLIV.  —  10  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Ermengarde  Roger,  d'Arquettes.  Elle  est  assignée  au  len- 
demain de  la  Circoncision  (2  janvier)  pour  recevoir  par 
écrit  les  dépositions  des  témoins. 

Anno  quo  supra,  iiif  ydus  decembris.  Ermejar- 
dis(?)  Rogeria,  de  Archis,  et  pro  ea  et  mandato  ejus 
P.  Stepliani,  deFavers,  P.  Vitalis,  de  Rivo,  etR.  Fabre, 
filius  dicte  Ermejardis  (?),  obligaverunt  se  et  sua, 
(juilibet   in   solidum,    domino    episcopo   Carcassone, 

1.  Davas? 

2.  Terre  cultivée  (Du  Cange,  au  mot  :  Lahor). 


DE  L'INQUISITION   DE  CARCASSONNE.  \M 

sub  pena  l  librariim,  quod  ipsa  Ermejardis  (?)  venict 
ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas,  et  parebit  man- 
datis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi;  et  faciet 
et  complebit  penitentiam  quam  eidem  injunget  pro 
crimine  heresis;  quod  nisi  faceret,  prenominati  sol- 
vent  dictam  pecuniam  ad  voluntatem  omnimodain 
ejusdem  domini  episcopi;  et  super  hoc  abrenuncia- 
verunt  omni  juri  quo  medianle  se  possent  juvare  vel 
tueri.  Testes  magister  R.  David,  dominus  Guir[audus], 
capellanus  de  Aqua  Viva,  et  muiti  alii,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  cjui  bec  scripsit.  Et  est  sibi  assignata  dies 
crastinum  instantis  festi  Gircumcisionis  Domini  ad 
recipiendum  in  scriptis  dicta  testium  que  in  inquisi- 
tione  inventa  sunt  contra  eam. 

XLV.  —  12  décembre  1250,  Carcassonnc.  —  Cautions  pour 
Ar.  Guillaume,  de  Moussoulens. 

Anno  quo  supra,  ii  idus  decembris.  Ar.  G.,  de 
Mossolenx,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  P.  Ath,  et  Pon- 
cius  de  Mossolenx,  et  Petrus  Oth  obligaverunt  se  et 
sua,  quilibet  in  solidum,  sub  pena  L  librarum,  quod 
dictus  Ar.  W.  parebit  mandatis  omnibus  et  singulis 
domini  episcopi  ;  quod  nisi  faceret,  prenominati  sol- 
vent  pecuniam  predictam  ad  voluntatem  omnimodam 
domini  episcopi  Garcassone;  et  super  hoc  renunciave- 
runt  omni  juri  scripto  et  non  scripto,  et  specialiter 
curie  domini  Régis  ;  et  sic  servare  et  complere  pro- 
miscrunt  per  juramentum  proprium  et  publicum  ins- 
trumentum.  Testes  P.  de  Baure,  capellanus,  Jo.  Dauas, 
G.  Stephani,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  bec  scripsit. 


142  REGISTRE  DU  GREFFIER 

XLVI.  —  14  décembre  1250,  Carcassonne.  —  G.  Bérenger, 
Ber.  Belon  et  Pierre  Belon,  d'Arzens,  s'obligent  à  rester  à 
la  disposition  de  Tévêque.  Ils  sont  assignés  au  lendemain  de 
l'Epiphanie  (7  janvier)^. 

Anno  quo  supra,  xix  kal.  januarii.  G.  Berengarii, 
Ber.  Belloni,  et  Petrus  Belloni,  de  Arzirico,  obligaverunt 
se  et  sua  domino  episcopo  Carcassone  par  juramentum 
et  publicum  instrumentum  quod  ipsi  parebunt  man- 
datis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi,  et  venient 
ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas;  et  pro  eis  fidejussit 
dominus  G.  Pétri  sub  pena  l  librarum  pro  quolibet. 
Testes  Jo.  Dauas,  Brunus,  et  G.  Gassias,  vasco.  Assig- 
nata  est  eis  dies  crastinum  Epiphanie  instantis. 

XLVII.  —  20  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Vital  Amdieu. 

Anno  Domini  M"  GG°  L°,  xii[  kal.  januarii.  Vitalis 
Amdeu,  fîlius  R^'  Vitalis,  et  pro  eo  et  mandato  ejus 
P.  R.  Ath,  G.  Barra,  R.  Massau,  Vitalis  Stephani, 
Johannes  de  Villalonga  et  Ber.  Tliolsa  obligaverunt 
se  et  sua,  quilibet  in  solidum,  domino  episcopo  Gar- 
cassone,  sub  pena  L  librarum  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum,  quod  idem  Vitalis  Amdieu 
veniet  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas  et  parebit 
mandatis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi,  et 
t'aciet  et  complebit  omnem  j)enitentiam  quam  sibi 
dominus  episcopus  pro  crimine  heresis  duxerit  injun- 
gendam;  quod  nisi  faceret,  omnes  prenominati  sol- 
vent  pecuniam  ad  omnimodam  voluntatem   domini 

1.  Voy.  plus  bas,  n^^  CLXXIV,  CLXXVI  et  CXCV. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  \\3 

episcopi  ;  et  super  hoc  renunciaverunt  omni  jiiri 
scripto  et  non  scripto  et  specialiter  curie  Régis.  Tes- 
tes frater  G.  R.,  G.  Stephaiii,  Jo.  de  Rapassat,  Johan- 
nes  Dauas,  et  P.  Ariberti,  notarius  publicus,  qui  hec 
scripsit. 

XLVIII.  —  20  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Arnaud  Cartel. 

Anno  et  die  predictis.  Ar*^"'  Gartella  et  pro  eo  et 
mandato  ejus  obligaverunt  se  modo  et  forma  pro- 
pedicta  domino  episcopo  P.  Vaquer,  G.  Barrau, 
R.  Massa,  Ber.  Tolsani,  quod  idem  Ar.  faciet  sicut 
dictum  est  de  Vitali  Amdieu.  Testes  Johannes  de 
Rapassat,  G.  Gassias,  vascho,  et  P.  Ariberti,  notarius, 
qui  hec  scripsit. 

XLIX.  —  20  décembre  1250,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Ar.  Rames,  G.  Rames  et  P.  Rames,  frères. 

Anno  et  die  quo  supra.  Ar.  Rames,  et  G.  Rames 
et  P.  Rames,  fratres,  et  pro  eis  et  mandato  eorum 
obh'gaverunt  se  et  sua  modo  et  forma  superius  expressa 
P.  R.  Ath,  G.  Barrau,  R.  Massa,  Vitalis  Stephani, 
Johannes  de  Villalonga,  Ber.  Toisa,  et  P.  Vaquer,  pro 
quohbet  ipsorum,  sub  pena  l  librarum  juxta  predic- 
tum  modum.  Testes  propedicti,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius, qui  hec  scripsit. 

L.   —  21   décembre    1250,    Carcassonne.   —   Cautions    pour 
Pierre  Astre  et  Arnaud  Martin. 

Anno  quo  supra,  xii  kal.  januarii.  Petrus  Astre  et 
Arnaudus  Martini  obhgaverunt  se  et  sua  per  juramen- 
tum  et  pubh'cum  instrumentum  quod  ipsi  venient  ad 


144  REGISTRE  DU  GREFFIER 

diom  et  ad  dies  sibi  assignatas  ;  et  parebunt  mandatis 
omnibus  et  singulis  domitii  episcopi  ;  et  facient  et 
complebunt  penitentiam  quam  eis  dominus  episcopus 
pro  crimine  heresis  duxerit  injungendam  ;  et  quod 
ita  servent  et  compleant  fidejusserunt  pro  eis  Bar- 
tholomeus  Martini,  P.  Rogerii,  juvenis,  G.  Amelii, 
R.  Auriol  et  R.  Massa,  sub  pena  G  librarum  persol- 
vendarum  ad  omnimodam  volunlatem  domini  epis- 
copi ;  et  super  hoc  renuntiaverunt  omni  juri  scripto 
et  non  scripto,  et  specialiter  curie  domini  Régis  et 
omni  alii  juri  quo  se  possent  juvare  et  tueri.  Testes 
Rainaudus,  clericus  de  Mossolenx,  Jo.  Dauas,  G.  Gas- 
sias,  et  Rainaudus,  carcerarius,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius  publicus,  qui  hec  scripsit.    . 

LI.  —  24  décembre   1250,    Carcassonne,  —  Cautions   pour 
Bernard  Pons,  de  Pezens. 

Anno  quo  supra,  ix  kal.  januarii.  R.  Folquerii, 
R.  de  Gamo,  G.  Ber.,  G.  Manescot  obligaverunt  se  et 
sua  per  juramentum  et  publicum  instrumentum,  qui- 
iibet  in  solidum,  sub  pena  l  librarum,  pro  Bernardo 
Poncii  de  Pesinco,  videlicet  quod  idem  Ber.  parebit 
mandalis  omnibus  et  singulis  domini  episcopi  et  veniet 
ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas;  quod  nisi  faceret, 
prenominati  solvent  illam  pecuniam  ad  omnimodam 
voluntatem  domini  episcopi;  et  renunciaverunt,  etc., 
ut  supra.  Testes  magister  P.  de  Baure,  G.  Gassias,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

1^11.  —  24  décembre   1250,   Carcassonne.   —  Cautions  pour 
Ar.  Garcias  et  Ar.  Pierre,  de  Preixan. 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  Garcias  et  Ar.  Pétri,  de 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  145 

Preissano,  et  pro  eis  et  mandato  eorum  obligaverunt 
se  et  sua  quilibet  in  solidum,  per  juramentum  et  publi- 
cum  instrumentum,  R.  Preissani,  de  «Preissano,  et 
Manescot  de  Gaux,  Ber.  Roqua,  de  Alairaco,  sub  pena 
L  librarum  pro  quolibet,  quod  prenominati  Ar.  et 
Ar.  parebunt  mandalis  omnibus  et  singulis  domini 
episcopi  ;  et  super  hoc  renunciaverunt,  etc.,  ut  supra. 
Testes  G.  Gassias,  G.  de  Na  Fina,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

LUI.  —   Procks  contre  Raymond  dk  Niort. 

1.  —  3  janvier  1251  (n.  st.),  Pomas.  —  Interrogatoire  de  Ray- 
mond de  Niort,  chevalier,  par  l'évêque  de  Carcassonne, 
inquisiteur  délégué  à  la  cause. 

Anno  Domini  M°GG°L°,  m  nonas  januarii.  R**"'  de 
Aniorto^  miles,  requisitus  de  veritate  dicenda  tam 
de  se  quam  de  aliis,  vivis  et  mortuis,  super  crimine 
heresis  et  Valdesie,  testis  juratus,  dixit  quod  nun- 
quam  vidit,  adoravit  hereticos,  nec  flexit  genua  sua 

1.  Déjà  quelques  années  auparavant,  un  procès  pour  hérésie 
avait  été  fait  à  l'un  des  membres  de  cette  famille  considérable, 
Bernard  Aton  (Doat,  XXI,  fol.  34-50),  qui  fut  condamné  comme 
hérétique  le  13  février  1237  (n.  st.)  (voy.  la  sentence  dans  Doat, 
XXI,  fol.  163).  Le  2  mars  suivant,  Guillaume,  son  frère,  fut 
condairiné  à  la  prison  perpétuelle  [ibid.,  fol.  164);  et  le  même 
jour,  sentence  contre  Guillaume-Bernard  do  Niort,  Géraud  de 
Niort  et  Esclarmonde,  leur  mère,  condamnés  par  contumace 
[ibid.,  fol.  166).  Un  Raymond  de  Niort  figure  dans  plusieurs 
actes  du  temps  [Hist.  gcn.  de  Languedoc,  VIU,  1U62,  1065, 
1135,  1141,  1193,  1194,  1263).  L'excommunication  d'un  Ray- 
mond de  Niort  par  l'évêque  de  Carcassonne  fut  reprochée  à  ce 
prélat  parle  sénéchal  [ibid.,  1421).  Probablement,  c'est  celui-là 
même  dont  le  procès  se  déroule  ici.  Cf.  n"  XVIII. 

lu 


146  REGISTRE  DU  GREFFIER 

coram  eis;  nec  dixit  eis  :  Benedicite;  nec  fecit  eis 
aliquam  reverenciam  capiteinclinato.  Iteuiy  dixit  quod, 
postquam  fuit  ad  curiam  domini  Pape,  non  vidit  here- 
ticos,  nec  dédit  eis  aliquid,  nec  misit,  nec  predicatio- 
nem  eorum  audivit,  nec  recepit,  nec  recipi  t'ecit,  nec 
vidit  nuncium  eorum  nec  literam,  nec  misit  hereticis 
literam  nec  nuncium  suum  ;  nec  participationem  nec 
familiaritatem  habuit  cum  eis,  nec  cum  condempnato 
aliquo  pro  heresi.  Requisitus  de  tempore  quo  fuit  ad 
curiam,  dicit  quod  vif  idus  septembris,  anno  Domini 
M°  CG°XLIX";  utrum  vero  ante  id  tempus  receperit 
hereticos  in  terra  sua  vel  in  domo  sua,  vel  dederit 
eis  aliquid,  noluit  respondere,  nisi  de  adoratione  et 
de  [his]  que  superius  continentur,  licet  esset  pluries 
requisitus.  Dicebat  enim  idem  R"^"*  quod  non  teneba- 
tur  respondere  alicui  de  tempore  transacto,  scilicet 
antequam  iret  ad  curiam  domini  Pape,  quia  de  omni- 
bus iliis  dicit  se  fore  absolutum  per  dominum  Papam. 
Hec  deposuit  apud  Pomars,  diocesis  Garcassonensis, 
coram  venerabili  pâtre  G.,  Dei  gratia  Carcassonensi 
episcopo,  inquisitore  super  hoc  auctoritate  apostolica 
deputato.  Testes  dominus  Guiraudus,  capellanus  de 
Aqua  Viva,  magister  R.  David,  capellanus  de  Tauri- 
zano,  magister  Rotbertus,  clericus  domini  episcopi, 
et  Pe.,  capellanus  domini  episcopi,  notarius  publicus, 
qui  hec  scripsit. 

Iteiiiy  dixit  quod  fuit  confessus  fratri  Ferrario,  ordi- 
nis  Predicatorum,  tune  inquisitore;  et  hostendit  quan- 
dam  literam  qua  dicebat  se  absolutum  fuisse  per 
dominum  Papam.  Testes  propcdicti. 


DE  L'TNQUFSITION  DE  CARCASSONNE.  i^û 

2.  —  1251,  Carcassonne.  —  Assignation  à  la  femme  de  Ray- 
mond de  Niort,  pour  le  jeudi  après  les  Cendres  (2  mars). 

Dics  est  assignata  uxori  R'^'  de  Aniorto  die  jovis 
post  Gineres,  qua  veniat  Carcassonam. 

o.  —  1249-1250.  Dépositions  des  témoins. 

Testes  circa  R'"*""'  de  Aniorto  ^ . 

a.  —  1250.  —  Méfaits  commis  par  Raymond  de  Niort  à  Tour- 

reilles  et  remontant  à  vingt-cinq  ans. 

Anno  Domini  M°GG"L°.  ...  testis  juratus,  dixit  se 
vidisseapud  Turrclhas  in  Reddesio,  in  domo  Marcialis, 
quod  R°''"^  de  Aniorto  adoravit  hereticos  Rernardum 
Poncii  et  Arnaldum  Poncii  hereticos,  ipso  teste  et 
Guillelma,  uxore  Marcialis,  presentibus  et  videntihus; 
et  adjecit  se  vidisse  quod  idem  Ar.  Poncii  hereticus 
fuit  baiulus  dicti  R"'*'  de  Aniorto  in  ledda  quani  con- 
suevit  recipere  apud  Quilanum  ;  et  morabatur  tune  in 
domo  Johannis  de  Vite.  De  tempore,  xxv  anni  vel 
circiter. 

b.  —  2  septembre  [1250].  —  Méfaits  commis  par  Raymond  de 
Niort  à  Tourreilles  et  remontant  à  vingt-cinq  ans  et  au  delà. 

Anno  quo  supra,  iiii°  nonas  septembris.  ...  testis 
jurata,  dixit  quod  vidit  apud  Turrelhas,  in  domo  sui 
ipsius  testis,  Rernardum  Poncii  et  Ar.  Poncii  hereticos; 
et  vidit  ibi  similiter  cum  dictis  hereticis  R""*"""  de 
Aniorto  et  Guillehnum  de  Fontaynas  ;  et  ibi  idem 
j^ndus  jg  Aniorto,  ipsa  teste  vidente,  adoravit  dictos 

1.  On  ne  manquera  pas  de  remarquer  que  les  noms  des 
témoins  dont  les  dépositions  suivent  ne  sont  pas  donnés.  La 
raison  en  a  été  déjà  fournie.  Plus  haut,  n"  XVIII,  note. 


148  REGISTRE  DU  GREFFIER 

hereticos  dicendo  :  Benedicite,  ter  flexis  genibus  ante 
ipsos  ;  et  heretici  respondebant  in  quolibet  Benedicite, 
Deus  vos  benedicat;  et  prefati  heretici  recipiebant  et 
colligabant  leddam  in  molendino  pro  R'"^°  de  Aniorto, 
secundum  quod  ipsi  narrabant  et  dicebant  ipsi  testi. 
De  [tempore],  xxv  anni  et  ultra. 

c.  —  1"  mai  1249,  —  Autres  méfaits  du  même  remontant  à 
quinze  ans  et  accomplis  dans  son  propre  château  [rupes). 

Anno  Domini  M°GG°XLIX,  kls.  madii...  testis  jurata, 
dixit  quod  dum  ipsa  testis  staret  apud  rupem  R'"*'  de 
Aniorto  cum  Blanca  de  Paracols,  avia  R"'*'  de  Aniorto, 
heretica,  et  cum  fîlia  ejus,  similiter  heretica,  vidit  ipsa 
testis  pluries  dictum  R"'*""  de  Aniorto  qui  tenebat  ibi 
dictas  hereticas  visitantem  dictam  Blancam  de  Para- 
cols,  aviam  suam,  hereticam;  et  ibi,  ipsa  teste  vidente, 
adoravit  dictam  hereticam  dicendo  ter  :  Benedicite, 
flexis  genibus  ante  ipsam.  De  tempore,  xv  anni  vel 
circiter. 

d.  —  l*""  octobre  1250.  —  Autres  méfaits  du  même  remon- 
tant à  vingt  ans,  accomplis  par  le  même  dans  son  château 
[rupes]  et  à  Lésignan. 

Anno  Domini  IvrCG^L",  kls.  octobris...  testis  jura- 
tus,  dixit  quod  vidit  apud  rupem  R""'  de  Aniorto 
in  saltu,  quam  tenebat  R"^"^  de  Aniorto,  R""^"""  Agu- 
Icrium  et  alios  multos  hereticos  stantes  ibidem  et 
tenentes  publiée  domicilia  sua  ;  et  ibi  idem  R"**"^  de 
Aniorto,  ipso  teste  vidente  et  audiente,  intrabat  in 
domum  dictorum  hereticorum,  et  visitabat  eos,  et 
salutabat  eos,  et  loquebatur  familiariter  cum  eis.  De 
tempore,  circiter  xx  annos.  Item,  dixit  quod,  cum 
j^ndu8  ^Q  Aniorto  predictus  infirmaretur  graviter  qua- 


DE  L'INQUISITION   DE   CARCASSONNE.  149 

dam  vice  apud  Lcsignanum,  diocesis  Narbonensis,  in 
domo  ecclesie  dicLi  castri,  ipse  testis  et  Guillelmus  de 
Foiitaynas  accedentes  ad  castrum  de  Asilhano  assump- 
serunt  inde  duos  hereticos,  et  adduxerunt  eos  apud 
Lesi<;nanum,  et  introduxerunt  eos  in  domum  prefatam 
ante  predictum  R'"'™  de  Aniorto  ;  et  tune  idem  R""*"' 
de  Aniorto,  ipso  teste  vidente,  de  lecto  surgit. 

LIV.  —  17  février  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Pons  Guil- 
laume, de  Preixan,  s'oblige  à  se  mettre  à  la  disposition  de 
l'évêque  et  fournit  sa  caution. 

Anno  Domini  xM°  GG°  L°,  xiii  kal.  marcii.  Pon- 
dus Guillelmi,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  Bernar- 
dus  Gili,  de  Preissano,  (juilibet  obligaverunt  se  in 
solidum  sub  pena  l  librarum,  prestito  prius  jura- 
mento,  quod  idem  Poncius  faciet  et  complebit  omnem 
penitentiam  que  sibi  pro  crimine  heresis  injungetur, 
et  parebit  mandatis  omnibus  et  singulis  domini  epis- 
copi.  Testes  P.  de  Baure,  Ar.  Pétri,  de  Preissano,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LV.  —  27  février  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Pierre  Vassal, 
de  Salsigne,  s'oblige  à  se  mettre  à  la  disposition  de  l'évêque 
et  fournit  ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  ii  kal.  marcii.  P.  Vassal,  de  Sal- 
sinhano,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  obligaverunt  se  et 
sua  Ber.  Miquel  vel  Sabbater,  P.  Ermengaudi  et  Gal- 
hardus,  frater  dicti  P.  Vassalli  de  Salsinhano,  quilibet 
in  solidum,  sub  pena  L  librarum,  prestito  juramento, 
quod  idem  P.  Vassalli  parebit  mandatis  omnibus  et 
singulis  domini  episcopi,  et  ad  diem  seu  dies  sibi 
assignatas  comparebit,  facietque  omnem  penitentiam 
quam  sibi  dominus  episcopus  injunget  pro  crimine 


150  REGISTRE  DU  GREFFIER 

heretice  pravitatis.  Testes  Johannes  Furnerius  et  Pon- 
dus, cellararius  domini  episcopi,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

LVI.  —  7  mars  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
G.  Garcias,  du  Bourg  de  Carcassonne  (ville  basse). 

Anno  quo  supra,  nonis  marcii.  Amelius  de  Rabas- 
tenx,  Ber.  Roia,  Ber.  Esforsat  et  Ber.  Morret,  de 
Gonchis,  et  P.  Garcias,  de  Bordis,  obligaverunt  modo 
et  forma  predicta  se  et  sua  per  juramentum  et  publi- 
cum  instrumentum,  sub  pena  l  librarum,  pro  G.  Gar- 
cias de  Burgo;  et  idem  G.  eadem  servare  juravit. 
Testes  Jo.  Furnerius,  Ghalhau,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

LVIl.  —  8  mars  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Ar.  Mir,  d'Arzens. 

Anno  quo  supra,  viii°  idus  marcii.  Ber.  Mir  et 
R.  Laurencii  obligaverunt  se  simili  modo  pro  Ar.  Mir 
de  Arzinco,  et  idem  Ar.  eadem  se  servare  juravit. 
Testes  frater  G.  Porta,  Amelius  de  Arzinco,  Chalau, 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LVIH.  —  <S  mars  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Ber.  Bel,  d'Arzens. 

Anno  et  die  predictis.  P.  de  Rozeriis,  P.  Faure, 
R.  llzalgerii  obligaverunt  se  simili  modo  pro  Ber. 
Bello  de  Arzinco  ;  et  idem  Ber.  eadem  se  servare  et 
complere  juravit.  Testes  predicti. 

LIX.  —  9  mars  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

Ber.  Franc,  d'Arzens. 

Anno  quo  supra,  \u°  idus  marcii.  P.  Amelii,  Ar.  de 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  151 

Barsa,  et  R""*"'  de  Mazet  obligaverunt  se  et  sua,  et  modo 
et  forma  superius  expressa,  pro  Ber.  Franc  de  Arzinco  ; 
et  idem  Ber.  eadem  se  servare  et  compîere  juravit. 
Testes  Jo.  de  Grasanis,  capellanus,  Jo.,  capellanus  de 
Arzinco,  et  P.  Ariherti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LX.  —  9  mars  1251  (n.  st.),  Carcassonne.  — Ai-naud  Jourdain 
cautionne  pour  Ber.  Jourdain,  d'Arzens. 

Anno  et  die  predictis.  Arnaldus  Jordani  obligavit 
se  simili  modo  pro  Ber.  Jordani  de  Arzinco,  fratre 
suo  ;  et  idem  Ber.  eadem  se  servare  et  compîere  jura- 
vit. Testes  magister  R.  David,  G.  Poncii,  et  P.  Ari- 
berti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXI.  —  30  mars  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  R.  de. 
Gordo,  d'Alzonne,  prisonnier,  autorisé  à  sortir  de  prison 
jusqu'à  l'octave  de  Pâques  (23  avril). 

Anno  Domini,  M"  GG°  Lf,  iif  kal.  aprilis.  G.  de 
Gordo,  G.  Marini,  G.  Morrificat  de  Alzona  fidejusse- 
runt  pro  R.  de  Gordo  de  Alzona  immurato,  cui  data 
est  licencia  exeundi  murum  et  esse  extra  usque  in 
octabis  Pasche  ;  et  tune  débet  redire  in  eumdem 
murum  sine  omni  nova  causa,  non  expectato  mandato 
nostro  ;  et  quod  ita  compleat,  omnes  predicti  obliga- 
verunt se,  sub  pena  l  librarum,  quisque  in  solidum, 
per  juramentum  et  publicum  instrumentum.  Testes 
Ber.  de  Dozinco,  P.  de  Baure,  Ber.  Digon,  et  P.  Ari- 
berti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXII.  —  2  avril  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour  Guil- 
laume-Raymond Moncade  autorisé  à  sortir  de  prison  pour 
un  temps  indéfini. 

Anno  quo  supra,  un  nonas   aprilis.  R.  Isarni  vel 


152  REGISTRE  DU  GREFFIER 

de  Alzona,  P.  Rogerii,  R.  Boneti,  Ar.  Jordani,  de  Mos- 
solinco,  obligaverunt  se  et  sua,  quiiibet  in  solidum,  sub 
pena  L  librarum,  pro  Guillelmo  Ramundi  Moncade 
immurato,  oui  data  est  licencia  exeundi  murum,  ita 
quod  reddeat  ad  eumdem  murum  quando  sibi  injun- 
getur  vel  mandabitur  per  doniinem  episcopum  vel 
per  alium,  de  mandate  ejusdem  vel  vice  ipsius;  et 
complebit  et  faciet  idem  G.  R.  omnia  et  mandata  et 
singula  prefati  domini  episcopi.  Testes  P.  de  Baure, 
Ber.  Digon,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXIII.  —  2  avril  1251,  Carcassonne.  —  Raymond  Martin, 
d'Alzonne,  malade,  est  autorisé  à  sortir  de  prison  jusqu'à 
l'octave  de  Pâques  (23  avril). 

Anno  et  die  predictis.  Data  est  licencia  R**°  Martini, 
de  Alzona,  immurato  exeundi  murum  usque  adoctabas 
instantis  festi  Pasclie  propter  egritudinem  ;  et  tune, 
non  expectato  aliquo  mandate,  débet  redire  ad  eum- 
dem murum  ad  peragendum  penitentiam  pro  crimine 
heretice  pravitatis.  Testes  predicti. 

LXIV.  —  9  mai  1251,  Carcassonne.  —  Guillaume  Sabbatier, 
de  Capendu,  est  autorisé  à.  sortir  de  prison  jusqu'à  l'octave 
de  la  Pentecôte  (11  juin). 

Anno  Domini  M°  GG°  Lf,  vu  idus  maii.  Data  est 
licencia  Guillelmo  Sabbaterii,  deCanesuspenso,  exeundi 
murum  et  esse  extra  ubicumque  voluerit  usque  ad 
octabas  instantis  festi  Penthecostes ;  et  tune,  non 
expectato  mandato  domini  episcopi,  redire  débet 
in  eundem  murum  ad  penitentiam  pro  heresi  pera- 
gendam,  nisi  remaneret  de  ejusdem  licentia  speciali  ; 
et  hoc  se  com[)lere  et  servare  juravit  sub  pena  l  li- 
brarum, obligans  se  et  sua  per  publicum  instrumen- 


La. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  i53 

tum  ;  et  débet  adducere  siifïicientes  fidejussores  die 
dorninica  ad  fidejubendum  pro  se  sub  eadem  pena 
super  premissis.  Testes  magister  P.,  officialis,  P.  de 
Baure,  Ber.  Digon,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hoc 
scripsit. 

LXV.  —  12  mai  1251,  Carcassonne.  —  Guillaume  Sabbatier 

donne  ses  cautions. 

Anno  cjuo  supra,  iiii°  idus  maii.  Gomparuit  apud 
Garcassonam  Guillelnius  Sabbaterii  predictus,  et  dédit 
fidejussores  pro  se  Pon.  de  Mora  et  Bernard um  de 
Mairat  de  Gaiiesuspenso,  qui  obligaverunt  se  pei'  jura- 
mentum  et  publicum  instrumentum  sub  forma  pre- 
dicta.  Testes  P.  de  Baure,  Berengarius  Leonis,  Ber. 
Digon  et  P.  Ariberti. 

LXVI.  —  20  mai  1251,  Carcassonne.  —  Prorogation  de  liberté 
jusqu'au  samedi  suivant  (27  mai)  pour  Raymond  Valguier, 
de  Villar-en-Val. 

Anno  quo  supra,  xiii°  kal.  junii.  Gomparuit  R*^"'  Val- 
guerii  de  Vilario  Valle  Danie  coram  domino  episcopo 
Garcassone,  cui  diem  assignavit  ad  diem  sabbati 
proximo  venlurum  ad  redeundum  in  murum  unde  exi- 
verat  de  licencia  ejusdem  domini  episcopi  ;  et  hec 
prorogatio  est  sibi  facta  ad  preces...  monachi  de  Vil- 
lalonga. 

LXVII.  —  15  juin  1251,  Carcassonne.  —  Pagane,  femme  de 
Pons  Arnaud,  de  Preixan,  est  autorisée  à  sortir  de  prison 
jusqu'à  l'Assomption  (15  août).  Caution,  Pierre  G.,  du  Bourg. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  julii.  Data  est  licencia 
Pagane,  uxori  quondam  Poncii  Arnaidi,  de  Preissano, 


154  REGISTRE  DU  GREFFIER 

exeundi  miirum',  et  quod  esset  extra  usque  ad  ins- 
tans  festum  Assumptionis  Béate  Marie;  et  tune,  non 
expectato  aliquo  mandate,  débet  redire  in  eumdem 
murum  per  juramentum  prestitum  ;  et  fidejussit  pro 
ea  Petrus  G.,  de  Burgo  Garcassonensi,  sub  pena l libra- 
rum,  obiigans  se  et  sua  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum.  Testes  magister  G.,  rector  ecelesie  de 
Villanova,  Jo.  Fornerius,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui 
hec  scripsit. 

LXVIII.  —  4  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Bernard  Michel  ou  Sabbatier  et  Vassal,  de  Salsigne;  qui 
s'obligent  en  outre  pour  Vassal,  «  quod  ipse  ducet  causam 
suam.  » 

Anno  Domini  M°  CG°  LF,  ii  nonas  septembris. 
R.  Amelii,  Ar.  Gausinh,  P.  Ermengaudi,  G.  Boerii, 
P.  Sabbater,  P.  Manher,  Bartholomeus  Leret  et 
R.  Abbatis  de  Salsinhano  obligaverunt  se  et  sua  per 
juramentum  prestitum  et  publicum  instrumentum 
quiiibet  in  solidum,  domino  episcopo  Garcassonensi, 
sub  pena  centum  librarum ,  pro  Ber.  Michaelis 
vel  Sabbaterii  et  Vassallo  de  Salsinhano,  quod  ipsi 
parebunt  mandatis  omnibus  et  singulis  domini  epis- 
copi  et  complebunt  et  facient  penitentiam  quam  idem 
dominus  episcopus  pro  crimine  heresis  eis  duxerit 
injungendam;  quod  nisi  facerent,  prenominati  solve- 
rentillam  pecuniam  ad  omnimodam  voluntatem  domini 
episcopi  memorati;  et  obligaverunt  se  insuper  pro 
dicto  Vassallo,  quod  ipse  ducet  causam  suam,  et  non 
absentabit  se  nec  fugiet,  et  veniet  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas,  et  faciet  et  complebit  mandatum  sibi 

1.  Voy.  noXXII,  note. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  155 

injunctum  a  domino  cpiscopo  vel  ab  alio,  loco  scii  vice 
ipsius  (iomini  episcopi  ;  alioquin  prenominati  quilibet 
in  solidum  solvent  l  libras  pacifiée  et  quiète  ad 
voluntatem  domini  episcopi.  Testes  nmagister  R.  Da- 
vid, B.  G.,  capellanus  de  Sauzenx,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit.  Hoc  etiam  se  servare,  facere 
et  complere  juraverunt  supradicti  Ber.  Micahelis  et 
Vassallus  ;  et  obligavemnt  se  et  sua  in  presencia  tes- 
tium  predictorum  et  plurium  aliorum. 

LXIX.  —  5  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Vassal,  de  Sal- 
signe,  à  l'audience  reçoit  communication  des  charges  pesant 
sur  lui  et  assignation  pour  la  veille  de  la  Saint-Mathieu 
(20  septembre)  pour  présenter  sa  défense. 

Item,  anno  quo  supra,  nonis  septembris.  Comparuit 
Vassallus,  de  Salsinhario  ;  et  fuerunt  sibi  tradita  acta 
inventa  in  inquisitione  contra  ipsum;  et  fuit  sibi  assig- 
nata  dies  vigilia  inslantis  festi  beati  Mathei  apostoli, 
ad  proponendum  exceptiones  et  deffensiones  suas 
légitimas,  si  quas  habet.  Testes  frater  G.  Porta,  fra- 
ter  Boneti,  G.  Faure,  Ber.  Digon,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius, qui  hec  scripsit,  et  multi  alii. 

LXX.  —  8  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Ar.  Narbonne,  de  Villemoustoussou. 

Anno  quo  supra,  vi  idus  septembris.  Ar.  Nar- 
bona,  de  Yillamostautione  et  pro  eo  et  mandato 
ejus  obligaverunt  se  et  sua,  sub  pena  L  librarum, 
R.  Veziani,  privignub  dicti  Ar.,  R.  de  Turribus,  R.  Au- 
terii,  P.  Ar.  et  Pon.  Furnerii,  de  Villamostautione, 
tiuilibet  in  solidum,  juramento  interposito,  (juod  ipse 
Arnaldus  Narbona  parebit  mandatis  omnibus  et  sin- 
gulis  domini  episcopi,  et  faciet  et  complebit  peniten- 


156  REGISTRE  DV  GREFFIER 

tiam  quam  sibi  idem  dictus  episcopus  duxerit  injun- 
gendam;  quod  nisi  faceret,  prenominati  solvent  illam 
pecuniam  ad  omnimodam  voluntatem  domini  epis- 
copi.  Testes  raagister  Ber.  de  Alairaco,  clericus, 
G.  Cucumeris,  Ber.  Digon,  Johannes  Furnerius,  et 
P.  Ariberli,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXI.  —  8  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Ar.  de  Rezes,  de  Villemoustoussou. 

Anno  [et  die]  quo  supra.  Ar.  de  Bezes,  et  pro  eo 
et  mandate  ejus  Ber.  Escuder  et  Ber.  Fabre,  de  Villa- 
mostautione,  obligaverunt  se  modo  et  forma  predicta 
pro  eodem  Ar*^°  de  Rezes,  de  Villamostautione.  Testes 
magister  Robertus,  et  Ber.  Digon,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius, qui  hec  scripsit. 

LXXII.  —  8  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Guillaume 
de  Rezes  s'engage  pour  Ar.  de  Rezes,  son  père. 

Item,  eadem  die  obligavit  se  Guillelmus  de  Rezes 
eodem  modo  pro  Ar.  de  Rezes,  pâtre  suo. 

LXXIII.  —  9  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
G.  Raseire,  de  Pezens. 

Anno  quo  supra,  v"  idus  septembris.  G.  Razeire,  de 
Pezinco,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  R.  Vitalis,  P.  R. 
Vitalis,  et  Nicohiaus  de  Pezinco  obligaverunt  se  et 
sua,  quilibet  in  solidum,  per  prestitum  juramentum, 
sub  pena  l  librarum,  quod  ipse  G.  parebit  mandatis 
omnibus  et  siiigulis  domini  episcopi  Carcassone;  alio- 
(|uin  prenominati  solvent  illam  pecuniam  ad  omnimo- 
dam voluntatem  ojusdem  domini  episcopi.  Testes 
frater  G.  Porta,  Jo.  Furnerius,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius, qui  hec  scripsit. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  157 

LXXÏV.  —  9  septembre  1251,  Carcassonne.  —  G.  Espagne, 
de  Villemoustoussou,  s'oblige  à  la  pénitence  et  présente  ses 
cautions. 

Anno  et  die  predictis.  G.  de  Yspania,  de  Villamos- 
tautione,  et  pro  eo  et  mandato  ejus  R.  Sicre,  de  Gon- 
chis,  Bernardus  Menestral,  de  Villarier,  obligaverunt 
se  et  sua  quilibet  in  solidum,  prestito  juramento,  sub 
pena  l  librarum,  quod  idem  G.  faciet  et  complebit 
penitentiam  quam  dominus  episcopus  sibi  duxerit 
injungendam  ;  et  parebit  mandatis  omnibus  et  singulis 
ejusdem  domini  episcopi  ;  quod  nisi  faceret,  preno- 
minati  solvent  illam  pecuniam  ad  omnimodam  volun- 
tatem  domini  episcopi.  Testes  magister  P.  de  Villa- 
mostautione,  magister  Robertus,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  bec  scripsit. 

LXXV,  —  11  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Guillelme 
Vital  s'engage  par  serment  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  four- 
nit ses  cautions. 

Anno  quo  supra',  m  idus  septembris.  Guillelma 
Vitalia  juravit  stare  et  obedire  mandatis  omnibus 
inquisitorum  per  prestitum  juramentum  ;  et  fidejus- 
serunt  pro  eo,  sub  pena  L  librarum,  R.  Gerdani 
et  Pon.  de  Rivo,  de  Pezinco,  obligantes  se  et  sua  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum.  Testes  magis- 
ter P.  de  Saisis,  archidiaconus  Fenolleti,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXVI.  —  IG  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Guillelme  Gasneire,  de  Villemoustoussou. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  octobris.  G.  [de]  Gauda- 

1.  Au  haut  du  fol.,  en  marge  :  De  Pezinco. 


158  .  REGISTRE  DU  GREFFIER 

bronda  et  Alazais,  uxor  P.  Barroti  de  Burgo,  obligave- 
runt  se  pro  Guillelma  Gasneira,  de  Villamostautione, 
simili  modo.  Testes  R.  Garbonelli,  et  R.  Pétri,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXVII.  —  2  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Ber.  de  Bram, 

domicilié  à  Conques,  détenu  pour  hérésie,  s'oblige  à  obéir 
aux  inquisiteurs  et  à  la  pénitence.  Cautions. 

Anno  quo  supra,  vi  nonas  octobris.  Ber.  de  Bram, 
de  Gonchis,  qui  detinebatur  pro  heresi  Garcassone, 
juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum 
et  facere  omnem  penitentiam  et  complere  quam  sibi 
pro  dicto  crimine  duxerint  injungendam  ;  et  quod  ita 
observet  fîdejusserunt  pro  ipso  R.  Bernardonus,  R.  de 
Baucio,  Pon.  Bertratidi,  et  Martinus  de  Bram  de  Gon- 
chis, sub  pena  l  librarum,  quisque  in  solidum  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum.  Testes  Ber. 
Digon,  Johannes  Furnerius,  Rogerius  Saumateriiis,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXVIII.  —  2  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Ber.  «s^e  Curdbus 
de  Rupefera  s'engage  comme  le  précédent. 

Eadem  die.  Ber.  de  Gurtibus  de  Rupefera  juravit 
idem  ;  et  fidejusserunt  pro  ipso  secundum  modum  et 
formam  predictam  P.  OHba,  de  Rupefera,  et  Ber. 
Fabri,  de  Priveirenga.  Testes  Ber.  Digon,  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXIX.  —  5  octobre  1251,  Carcassonne.  —  P.  At,  de  Mous- 
soulens,  s'engage  comme  le  précédent. 

Item,  anno  quo  supra,  iii°  nonas  octobris.  Idem 
juravit  P.  Ath.  de  Mossoienx  ;  et  fidejusserunt  pro 
ipso  secundum  modum  et  formam  predictam  Bertran- 
dus  Malpuel,  G.  de  Gastello,  P.  R.  de  Ventaio,  mili- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  159 

tes.  Testes  Ber.  Digon,  Tardi,  Berengarius  Leonis,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXX.  —  Même  joui\  —  Viguier,  de  Montolieu,  et  Bertrand 
Malpuel  s'engagent  à  payer  150  sous,  somme  que  P.  At 
avait  reçue  des  hérétiques. 

Eadem  die.  Vicarius  de  Monte  Olivo  et  Bertrandus 
Malpuel  obligaverunt  se  et  sua  inquisitoribus  in  cen- 
tum  L  solidis  persolvendis  in  tribus  vicibus,  videli- 
cet  L  sol.  die  jovis  proxima,  et  alios  L  ad  aliam  diem 
jovis  sequentem ,  et  alios  L  ad  aliam  diem  jovis 
secjuentem,  pro  Petro  At,  de  Mossolinco,  qui  rece- 
pit  dictos  denarios  ab  hereticis;  et  sic  servare  et 
complere  juraverunt  et  concesserunt  fieri  publicum 
instrumentum.  Testes  Sancius  Morlana,  P.  R.,  de  Ven- 
taio,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

LXXXI.  —  Même  jour,  dans  l'église  Saint -Michel  de  la 
ville  basse  de  Carcassonne.  —  Injonction  à  ceux  de  Preixan, 
Coufoulens,  Cavanac,  Cornèze,  Leuc  et  Villefloure  qui  ont 
reçu  grâce  des  croix  d'avoir  à  faire  les  pèlerinages  mineurs 
dans  huit  jours,  les  pèlerinages  majeurs  dans  quinze  jours, 
et  à  passer  ultra  mare  avec  le  premier  passage. 

Eodem  die.  Injunctum  fuit  ab  inquisi[toribus]  in 
ecclesia  Sancti  Micahelis  Burgi  Carcassonensis  homini- 
bus  de  Preissano,  de  Gofolento,  de  Cavanaco,  de  Corna- 
zano,  de  Lieuco,  et  de  Villa  Fleurano  quibus  fuerunt 
imposite  cruces  pro  heresi  et  quibus  facta  est  gratia 
de  crucibus,  quod  incipiant  lacère  peregrinationes 
minores  sibi  injunctas  pro  dicto  crimine  usque  ad 
VIII  dies,  et  majores^  usque  ad  xv  dies;  et  in  primo 
passagio  transeant  ultra  mare  qui  ad  hoc  sunt  obligati. 

1.  D'après  les  condamnations  contenues  dans  le  tome  XXI 


160  REGISTRE  DU  GREFFIER 

LXXXII.  —  27  septembre  1251,  Carcassonne.  —  Ar.  Moret 
et  Rixendis,  sa  mère,  s'obligent  à  la  pénitence.  Cautions. 

Anno  quo  supra,  v  kal.  octobris.  Ar.  Moreti 
et  Rixendis,  mater  ejus,  juraverunt  stare  man- 
datis  omnibus  et  singulis  inquisitorum  et  facere 
et  complere  omnem  penitentiam  quam  sibi  pro  cri- 
mine  heresis  duxerint  injungendam,  et  quod  ita  com- 
pieant  et  observent  fidejusserunt  pro  ipsis,  quilibet  in 
solidum,  sub  pena  centum  librarum,  R.  Guiraudi, 
G.  de  Fornes,  G.  Capellani,  G.  Bordas,  G.  de  Vilario, 
R.  de  Siriers,  filius  dicte  Rixendis;  et  obligaverunt  se 
et  sua  per  juramentum  et  publicum  instrumentum. 
Testes  Ber.  Digon,  et  Johannes  Furnerii,  et  P.  Ari- 
berti,  notarius,  qui  bec  scripsit. 

de  Doat  et  antérieures  au  registre  du  greffier  de  Carcassonne, 
les  pèlerinages  mineurs  étaient  le  Puy,  Saint-Gilles,  Rocama- 
dour,  Soulac,  Saint-Antoine  de  Vienne,  Saint-Denis,  Verde- 
lais,  Saint-Sauveur  de  Asturia,  Saint-Pierre  de  Générés,  Saint- 
Martial  de  Limoges,  Saint-Léonard;  et  les  pèlerinages  majeurs, 
Saint-Jacques  de  Compostelle,  Rome,  Saint-Thomas  de  Can- 
torbéry.  —  Plus  tard,  au  temps  de  Bernard  Gui,  inquisiteur 
(1306-1323),  les  pèlerinages  mineurs  fuirent  Rocamadour,  le 
Puy,  Vauvert,  jNotre-Dame-des-ïables  à  Montpellier,  Sérignan 
(Hérault),  Saint -Guilhem- du -Désert,  Montmajour,  Sainte- 
Marthe  de  Tarascon,  Sainl-Maximin,  Saint-Antoine  de  Vienne, 
Saint -Martial  et  Saint -Léonard  du  Limousin,  Saint -Denis, 
le  tombeau  de  saint  Louis  à  Saint-Denis,  Chartres,  Notre- 
Dame  de  Paris,  Boulogne-sur-Mer,  Pontoise,  Saint-Séverin 
de  Bordeaux,  Soulac,  Conques  (Aveyron),  Saint-Paul  de  Nar- 
bonne.  Saint- Vincent  de  Castres  et  Saint-Dominique  de  Bologne  ; 
et  les  pèlerinages  majeurs,  Rome,  Saint-Jacques  de  Compos- 
telle, Saint-Thomas  de  Cantorbéry  et  les  Trois-Rois  de  Cologne. 
{Practica,  p.  37,  39,  97.  Éd.  Douais.  Paris,  1886.  Doat,  XXVII, 
fol.  5;  Histoire  générale  de  Languedoc,  VIII,  c.  985.) 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  KJl 

LXXXIII.  —  27  septembre  1251,  Carcassonne.  — 
Item,  Ber.  Pastre. 

Anno  et  die  predictis.  Ber.  Pastre  jura  vit,  etc.,  ut 
supra,  et  fidejusserunt  pro  ipso  sub  pena  l  librarum 
G.  de  Serra,  et  Ar.  Garric;  et  obligaverunt  se,  et 
cetera,  ut  supra.  Testes  predicti. 

LXXXIV.  —  29  septembre  1251,  Carcassonne.  —  P.  Bel  et 
Ber.  Bel,  frères,  de  Rupefera,  s'obligent  à  obéir  aux  inquisi- 
teurs et  donnent  leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  iii°  kal.  octobris.  P.  Bellus  et  Ber. 
Bellus,  fratres,  de  Rupefera,  juraverunt  stare  mandatis 
inquisitorum,  et  cetera,  ut  supra;  et  fidejusserunt  pro 
ipsis  sub  pena  centum  librarum  Ar.  Vitalis,  Pon.  Vita- 
lis,  Ber.  Vitalis  fratres,  P.  Aimerici  de  Insulis,  Ber. 
de  Sacumba,  Ber.  Faber,  de  Rupefera  ;  et  obligaverunt 
se  et  sua,  quisque  in  solidum,  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum.  Testes  Ber.  Digon,  et  P.  Ari- 
berti,  notarius,  qui  bec  scripsit. 

LXXXV.  —  6  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Guillaume  Ray- 
mond, de  Ventenac-Cabardès,  demande  jour  pour  délibérer 
s'il  défendra  Bernard  son  père  et  est  assigné  au  lundi  sui- 
vant (9  octobre)  ^ . 

Anno  quo  supra,  if  nonas  octobris.  Guillelmus  R"' 
de  Ventenaco  comparuit  citatus  apud  Carcassonam 
coram  inquisitore  ;  et  requisitus  si  volebat  deffendere 
Ber.  de  Ventenaco,  patrem  suum  quondam,  de  heresi, 
cujus  per  instrumentum  ostendebat  se  esse  heredem, 
dixit  quod  volebat  diem  ad  deliberandum  ;  et  fuit  sibi 
dies  lune  assignata. 

1.  Voy.  n"  LXXXVII. 

H 


162  REGISTRE  DU  GREFFIER 

LXXXVI.  —  6  octobre  1251,  Garcassonne.  —  P.  Borcel, 
d'Alzonne,  à  l'audience,  déclare  vouloir  défendre  Peyrone, 
sa  mère,  dont  il  est  l'héritier;  il  est  ajourné  du  dimanche 
suivant  en  huit  jours  (15  octobre)  pour  entendre  la  sentence 
contre  Peyrone. 

Anno  et  die  predictis.  P.  Borceli,  de  Alzona,  compa- 
ruit  Carcassonam  coram  inquisitore  citatus  ;  et  requi- 
situs  si  volebat  deffendere  de  heresi  Petronam,  matrem 
suam  quondam,  cujus  dicebat  se  esse  heredem,  dixit 
quod  volebat  ipsam  deffendere  ;  et  fuit  ei  assignata 
dies  de  die  dominica  in  octo  diebus  ad  audiendum 
diffinitivam  sententiam  super  hiis  que  in  inquisitione 
inveniuntur  contra  dictam  Petronam. 

LXXXVII.  —  9  octobre  1251,  Garcassonne.  —  Guillaume 
Raymond,  de  Ventenac-Gabardès ,  renonce  à  défendre  son 
père. 

Anno  quo  supra,  vu  idus  oetobris.  Comparuit  dic- 
tas G.  R'"'  de  Ventenaco  ;  et  requisitus  si  volebat  def- 
fendere Ber.  de  Ventenaco,  patrem  suum,  super  hiis 
que  de  heresi  in  inquisitione  inventa  sunt  contra  eum, 
dixit  quod  non. 

LXXXVIII.  —  6  octobre  1251,  Garcassonne.  —  Grâce  des 
croix  est  faite  par  l'évêque  à  Ulysse,  de  Gabaret,  jusqu'à 
Noël. 

Anno  quo  supra,  ii  nonas  oetobris.  Facta  est  gratia 
per  dominum  episcopum  Ulixi  de  Cabareto  de  cruci- 
bus  sibi  pro  heresi  impositis  usque  ad  instans  festum 
Nativitatis  Domini  ;  et  tune,  non  expectato  mandato 
ejusdem  vel  alicujus  alterius,  débet  illas  cruces  resu- 
mere  ;  et  sic  juravit  et  concessit  tîeri  publicum  instru- 
mentum.  Testes  Po.  Benedicti,  Rogerius,  canonici  Car- 
cassone,  et  P.  Ariberti,  qui  hec  scripsit. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  163 

LXXXIX.  —  9  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Guillaume  Saleg,  de  la  ïourette,  détenu  à  la  prison  épisco- 
pale  :  il  obéira  aux  inquisiteurs. 

Anno  quo  supra,  vii  idus  octobris.  P.  Benedicti, 
Ramundus  Roquafera,  G.  Pagesii  et  P.  de  Tornadors, 
de  Turreta,  obligaveruntse  et  sua,  quisque  in  solidum, 
sub  pena  l  librarum,  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum,  pro  Guillelino  Saleg,  de  Turreta,  capto 
in  carcere  domini  episcopi,  quod  ipse  pareat  manda- 
tis  omnibus  et  singulis  inquisitorum.  Testes  Johannes 
Furnerii,  Poncius  de  Gomba,  senior,  de  Roquafera,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XC.  —  14  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Bernard  Ferrand  et 
Arnaud,  son  fils,  de  la  Tourette,  sont  assignés  pour  entendre 
la  sentence  au  samedi  après  la  Saint-Luc  (21  octobre). 

Anno  quo  supra,  ii  idus  octobris.  Gomparucrunt 
BernardusFerrandi  et  Ar.,  filiusejus,  de  Turreta,  coram 
inquisitore  Garcassonensi  ;  et  requisiti  si  volebant  se 
defïendere  de  hiis  que  in  inquisitione  inveniebantur 
contra  eos  et  si  ea  volebant  in  scriptis  recipere,  dixe- 
runt  quod  non.  Item,  requisiti  si  habebant  inimicos, 
dixerunt  se  nescire.  Et  est  eis  dies  assignata  peremp- 
torie  sabbatum  post  instans  festum  beati  Luche, 
evangeliste,  ad  audiendunn  diffinitivam  sententiam 
super  hiis  que  de  heresi  in  inquisitione  inventa  sunt 
♦  contra  eos. 

XCI.  —  20  octobre  1251,  Carcassonne.  —  G.  Vilaudran,  de 
Rupefera,  s'engage  par  serment  à  obéir  à  l'évéque  et  aux 
inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra ,  xiii  kal .  novembris .  G .  Vilaudran ,  de 


164  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Rupefera,  juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis 
domini  episcopi  et  inquisitorum,  et  facere  et  complere 
omnem  penitentiam  quam  sibi  pro  crimine  heresis 
duxerint  injungendam  ;  et  fidejusserunt  pro  ipso,  sub 
pena  L  librarum,  Ber.  Combes,  Adam  de  Rupefera, 
R.  Maiofa,  Ar.  de  Cazilhac,  de  Insulis,  quisque  in  soli- 
dum  ;  et  per  juramentum  obligaverunt  se  et  sua,  et 
concesserunt  fieri  publicum  instrumentum.  Testes  Jo. 
Furnerius,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XCII.  —  28  octobre  1251,  Carcassonne.  —  Permission  est 
donnée  à  Virgilie,  de  Couffoulens,  malade,  de  sortir  de  pri- 
son et  de  rester  hors  jusqu'à  sa  guérison.  Cautions  asser- 
mentées. 

Anno  Domini  M^GCLf,  v  kal.  novembris.  Data 
est  licentia  Vergilie  de  Gofolento  exeundi  murum 
ubi  erat  intrusa  pro  crimine  heresis,  quousque  con- 
valuerit  et  sit  liberata  a  sua  egritudine'  ;  et  ex  tune, 
non  expectato  alicujus  mandato,  débet  redire  in  eum- 
dem  murum  ad  penitentiam  sibi  injunctam  pro  dicto 
crimine  peragendam  ;  et  quod  ita  observet  fidejusse- 
runt pro  ipsa,  sub  pena  L  librarum,  quisque  in  soli- 
dum,  per  juramentum  et  publicum  instrumentum  se 
et  sua  obligantes,  G.  R.  Flessada,  P.  Ber.  Garreria,  de 
Burgo^,  G.  Ros  et  Ber.  Ros,  fratres,  filii  dicte  Virgilie. 
Testes  Ber.  Gausberti,  Ermengaudus  de  Monte  Glaro 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  XXII,  note. 

2.  Bourg  de  Carcassonne,  par  opposition  à  la  Cité  ou  nou- 
velle ville. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  165 

XCIII.  —  28  octobre  1251,  Carcassonne.  —  P.  Sanha  et  Guil- 
lelrae,  sa  belle-mère,  femme  de  Jean  Bonnel,  de  Cuxac- 
Cabardès,  s'obligent  à  obéir  à  l'évêque  et  aux  inquisiteurs. 
—  Leurs  cautions  assermentées. 

Anno  quo  supra  et  die.  P.  Sanha  et  Guillelma, 
socrus  ejus,  uxor  Johannis  Bonelli,  de  Gutsiaco,  jura- 
verunt  stare  mandatis  omnibus  et  singulis  domini  epis- 
copi  et  inquisitorum,  et  facere  et  complere  penitentiam 
quam  sibi  pro  heresi  duxerint  injungendanm  ;  et  quod 
ita  observent  obligaverunt  se  et  sua,  quisque  in  soli- 
dum,  per  juramentum  et  publicum  instrumentum,  sub 
pena  centum  librarum,  Ber.  Glerici,  G.  Guiraudus, 
P.  Mata,  Jocobus  de  Gutsiaco,  Ar.  Lebrel  et  P.  Gatala, 
de  Gutsiaco,  P.  Vitalis  et  P.  Ghatmar,  de  Vilardonello, 
et  Guillelmus  Glericus,  de  Villanova.  Testes  capellanus 
de  Gutsiaco,  Johannes  Furnerius,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

XCIV.  —  2  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Permission  est 
donnée  à  Guillaume  Pages,  de  Rupefera,  gravement  malade 
dans  la  prison  de  la  Cité,  de  prendre  demeure  dans  le  Bourg, 
d'où  il  ne  doit  point  s'éloigner.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  lUi  nonas  novembris.  Gum  Guil- 
lelmus Pages,  de  Rupefera,  dctineretur  captus  in  Givi- 
tate  et  graviter  infirmaretur,  est  data  sibi  licencia 
morandi  in  Burgo  in  aliqua  domo,  quousque  convalue- 
rit;  et  inde  non  débet  recedere  sine  licencia  inquisito- 
rum ;  et  mandatis  omnibus  et  singulis  eorumdem  parère 
débet  sine  fraude  ;  et  quod  ita  observe!  fidejusserunt 
pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  Vitalis  Pagesii,  frater 
ejus,  Guiraudus  Aprilis,  et  Poncius  Durandi,  de  Rupe- 
fera, et  Ar.  Gauzinh,  de  Insulis,  obligantes  se  et  sua. 


166  REGISTRE  DU  GREFFIER 

quisque  in  solidum,  per  juramentum  et  publicum  ins- 
trumentum.  Testes  Ber.  Gausberti^  Jo.  Furnerius,  Ber. 
Digon,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XCV.  —  8  novembre  1251,  Carcassonne.  —  P.  Roussel,  de 
la  Bastide-Rougepeyre,  s'oblige  à  obéir  à  l'évêque  et  aux 
inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M°GC°Lr,  vi°  idus  novembris.  P.  Ros- 

selli,  de  Bastida  Rogerii  Pétri,  juravit  stare  mandatis 

omnibus  et  singulis  domini  episcopi  et  inquisitorum 

et  facere  et  complere  omnem  penitentiam  quam  sibi 

pro  crimine  heresis  duxerint  injungendam  ;  et  quod 

ita  observet  tidejusserunt  pro  ipso  Ar.   Gaumar  et 

G.  Gaumar,  fratres,  et  P.  Gauterii  de  dicta  Bastida, 

per  juramentum  et  publicum  instrumentum,  quilibet 

in  solidum,  sub  pena  l  librarum,  se  et  sua  obligan- 

tes.  Testes  G.  Stephani,  Amelius  de  Arzinco,  et  Ame- 

lius  Garcias,  de  Pezinco,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui 

hec  scripsit. 

XCVI.  —  9  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Jean  Bonel,  de 
Cuxac-Cabardès,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  v  idus  novembris.  Johannes 
Bonelli,  de  Cutsiaco,  juravit  idem  pro  se  quod  dictus 
P.  Rosselli;  et  fidejusserunt  pro  ipso,  sub  pena  L  li- 
brarum, quisque  in  solidum,  per  juramentum  et  publi- 
cum instrumentum,  obligantes  se  et  sua,  R''"^  Bellus- 
homo,  Vitalis  Rogerius,  Johannes  Vicarius,  Ber.  Maury, 
P.  Ghatmar,  Ar.  Barta  et  Bernardus  Clerici.  Testes 
frater  G.  Porta,  Ber.  Gedor,  Gauterius  Morlana\  clerici 
domini  episcopi  et  scriptores,  Ber.  Digon,  et  Johannes 
Furnerius  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

1.  Voy.  plus  bas,  n°  CCXLV. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  167 

XCVII.  —  9  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Pierre  Daide, 
de  Canocaude,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anne  et  die  predictis.  Petrus  Daide,  de  Ganacalida, 
juravit  idem  ;  et  tîdejusserunt  pro  ipso  juxta  predic- 
tum  inodum  Ber.  Jordani,  G.  Micahelis,  de  Ganaca- 
lida, et  P.  Fabre,  de  Vilardonello.  Testes  Ber.  Digon, 
Johannes  Furnerius,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec 
scripsit. 

XCVIII.  —  9  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Ber.  Gamozenc, 
de  la  Tourelle,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ber.  Gamozenc,  de  Turreta, 
juravit  idem  ;  et  fidejusserunt  pro  ipso  juxta  predic- 
tum  modum  G.  Darros  et  P.  Lanet,  de  Miravalle,  modo 
predicto.  Testes  predicti. 

XCIX.  —  17  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Aimeric  Faure, 
d'Alzonne,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  à  comparaître, 
après  citation,  au  simple  appel  de  ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xv  kal.  decembris.  Aimericus 
Faber,  de  Alzona,  juravit  stare  mandatis  omnibus  et 
singulis  inquisitorum  et  facere  [et]  complere  omnem 
penitentiam  quam  sibi  pro  crimine  heresis  duxerint 
injungendam  ;  et  quandocumque  citetur  in  ecclesia  de 
Alzona,  licet  citatio  non  perveniat  ad  ipsum,  débet 
comparere  coram  eisdem  inquisitoribus  ad  vocatio- 
nem  seu  mandatum  fidejussorum  suorum  infrascripto- 
rum  ;  et  quod  ita  compleat  et  observet  fidejusserunt 
pro  ipso,  sub  pena  centum  librarum,  Po.  Isarni, 
P.  Bos,  Bogerius  Segui,  Ber.  Segui  et  P.  Donuzelli,  de 
Alzona,  quisque  in  solidum,  se  et  sua  per  juramentum 
proprium  obligantes.  Testes  P.,  capellanus  de  Blu- 


168  REGISTRE  DU  GREFFIER 

maco,  G.  Capitisville ,  clericus  ejus,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

C.  —  20  novembre   1251,   Carcassonne.  —  P.   Bellaire,  des 
Ilhes,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xii°  kal.  decembris.  P.  Bellaire  de 
Insulis  juravit  starc  mandatis  omnibus  et  singulis 
inquisitorum  et  facere  et  complere  oninem  peniten- 
tiam  quam  sibi  pro  crimine  heresis  duxerint  injungen- 
dam  ;  et  quod  ita  compleat  et  observet  fîdejusserunt 
pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  Ar.  Gauzinh,  Vitalis 
Besseda  et  Ar.  Turc  de  Insulis,  quisque  in  solidum, 
se  et  sua  per  juramentum  proprium  obligantes.  Testes 
frater  G.  Porta,  Ber.  Digon  et  P.  Ariberti,  notarius, 
qui  hec  scripsit. 

CI.  —  23  novembre  1251,  Carcassonne.  —  G.  Panaire'r,  de 
Canecaude,  déjà  condamné  à  vêtir  les  croix,  s'oblige  à  obéir 
à  l'évêque  et  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions'. 

Anno  quo  supra,  ix  kal.  decembris.  G.  Panairerii, 
de  Ganacalida,  pro  heresi  crucesignatus  obligavit  se  et 
sua,  et  juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis 
domini  episcopi  et  inquisitorum,  et  facere  et  complere 
omnem  penitentiam  quam  sibi  pro  heresi  duxerint 
injungendam  ;  et  quod  ita  observet  et  compleat  fîde- 
jusserunt pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  P.  W.  Fur- 
nerii,  Ar.  Hugo,  pelliparius  de  Burgo,  quisque  in  soli- 
dum, se  et  sua  per  juramentum  obligantes.  Testes 
P.  de  Baure,  Johannes  l^urnerius  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius, qui  hec  scripsit. 

1.  Voy.  plus  bas,  n"  CVII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  169 

Cil.  —  3  décembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 

le  précédent. 

Item,  anno  quo  supra,  iif  nonas  decembris.  P.  Bo- 
naf'os,  Ar.  Bonafos,  G.  Po.  Sigui,  R.  Bonet  de  Vilar- 
donel,  Jo.  Sabater,  Jo.  Neil,  R.  Gaufre,  de  Ganacalida, 
obligaverunt  se  et  sua  sub  dicta  pena  modo  et  forma 
predicta,  pro  dicto  G.  Panairerii.  Testes  Jo.  Furnerii, 
P.  Sicard  de  Vilal[ier],  P.  Ariberti. 

cm.  —  26  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Ar.  Romeu 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  yi  kal.  decembris.  Ar.  Romevi 
juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisito- 
rum,  et  facere  et  complere  omnem  penitentiam,  quam 
sibi  pro  crimine  heresis  duxerint  injungendam  ;  et 
quod  ita  observet  fidejusserunt  pro  ipso,  sub  pena 
L  librarum,  quisque  [in]  solidum  se  et  sua  obli- 
gantes  per  juramentum  et  publicum  instrumentum, 
P.  Romevi,  frater  dicti  Ar.,  P.  Bonafos,  Ar.  Bonafos, 
G.  Po.  Sigui,  de  Ganacalida.  Testes  Jo.  Furnerius, 
Berengarius  Leonis,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec 
scripsit. 

CIV.  —  29  novembre  1251,  Carcassonne.  —  Guillaume 
Vilaudran  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  uf  kal.  decembris.  Guillelmus 
Vilaudran  juravit  stare,  et  cetera,  ut  supra;  et  quod 
ita  observet  fidejusserunt  pro  ipso  Poncius  de  Gumba, 
de  Rupefera,  senior,  Ar.  de  Delhols,  deManso,  G.  Gle- 
rici,  de  Pi'ivcirenga,  sub  pena  LX  librarum,  quisque 
in  solidum  se  et  sua  obligantes  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum.  Testes  magister  P.,  officialis, 


170  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Guiraudus,  capellanus  de  Aqua  Viva,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

CV.  —  3  décembre  1251,  Carcassonne.  —  R.  Faure,  de 
Canecaude,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  iii°  nonas  deceinbris.  R.  Faber,  de 
Ganacalida,  juravit  et  obligavit,  et  cetera;  et  fidejusse- 
runt  pro  i[)so,  sub  pena  l  librarum,  P.  Bonafos, 
V  G.  Po.  Segui,  Ar.  Bonafos,  et  Ar.  Daide,  de  Ganaca- 
lida, quisque  in  solidum  se  et  sua  obligantes  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum.  Testes  Johan-* 
nés  Furnerius,  P.  Sicardi,  de  Vilalier,  et  P.  G.,  de 
Burgo,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CVI.  —  3  décembre  1251,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Véziade,  femme  de  Ber.  Daide,  de  Canecaude. 

Anno  [et  die]  quo  supra.  P.  Sicardi  de  Vilalier, 
Poncius  Bernard!,  de  Ripparia,  et  G.  de  Vilario,  de 
Salsinhano,  obligaverunt  se  et  sua  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum,  pro  Veziada,  uxore  Ber. 
Daide,  de  Ganacalida,  quod  ipsa  parebit  mandatis 
omnibus  et  singulis  inquisitorum,  et  faciet  et  comple- 
bit  penitentiam  quam  ei  pro  crimine  heresis  duxerint 
injungendam  ;  quod  nisi  faceret,  prenominati  solvent 
L  libras  melgorensium  ad  voluntatem  inquisitorum. 

CVII,  —  5  décembre   1251,   Carcassonne.  —  Cautions  pour 
G.  Panairer,  de  Canecaude  ^ 

Anno  Domini  ]\P  GG°  Lf,  nonis  decembris.  Micahel 
P.  Aimerici,  Ar.  Daide,  de  Ganacalida,  et  Po.  Gavauda, 
de  Gonchis,  obligaverunt  se  et  sua,  quisque  in  solidum, 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  CI. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  171 

sub  pena  l  librarum,  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum,  pro  G.  Panairer,  de  Ganacalida,  qiiod 
ipse  pareat  mandatis  omnibus  et  singulis  domini  epis- 
copi  et  inquisitorum,  et  faciet  et  complebit  penitentiam 
quam  sibi  pro  criinine  lieresis  duxerint  injungendam; 
et  de  hac  fidejussione  absolvimus  Ar.  Hug,  et  P.  G. 
Forner,  de  Burgo,  qui  alias  fidejusserunt  pro  ipso. 
Testes  Ber.  Goder  et  G.  Amelii,  et  P.  Ariberti,  nota- 
rius,  qui  hec  scripsit. 

CVIII.  —  14  décembre  1251,  Carcassonne.  —  Audiardis  Pages, 
de  Moussoulens,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  supra,  xix  kal.  januarii.  Audiardis  Page- 
sia,  de  Mossolenco,  juravit  et  obligavit  se  et  sua,  et 
cetera,  ut  supra;  et  fidejusserunt  pro  ipsa  G.  Barrau, 
P.  Vaquer,  Bertrandus  Gabos,  G.  Marti,  Guiilelmus 
Boerii,  sub  pena  centum  librarum,  quisque  in  soli- 
dum,  per  juramentum  et  publicum  instrumentum  se 
et  sua  obligantes.  Testes  Ber.  Digon,  Jo.  Furnerius, 
G.  Trepati,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CIX.  —  15  décembre  1251,  Carcassonne.  —  R.  Ratmir,  de 
Cuxac-Cabardès,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  supra,  xviif  kal.  januarii.  R.  Ratmir,  de 
Cutsiaco,  juravit  et  cetera  ;  et  sunt  pro  ipso  fidejusso- 
res,  quisque  in  solidum,  sub  eadem  pena,  per  jura- 
mentum et  publicum  instrumentum,  G.  Radulphi,  Ber. 
Jo.,  Jacobus  Maury,  Martinus  Rogerii,  Ber.  Mauri, 
Ar.  Barta,  de  Cutsiaco,  se  et  sua  obligantes.  Testes  G., 
archidiaconus  Carcassone,  G.  Gucunerii  et  P.  Ariberti 
predictus. 


172  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ex.  —  17  décembre  1251,  Carcassonne.  —  Rixendis,  de 
Bram,  et  Sicarde,  sa  sœur,  de  Conques,  s'obligent  à  obéir 
aux  inquisiteurs.  —  Leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  februarii.  Rixendis  de 
Bram  et  Sicarda,  soror  ejus,  de  Gonchis,  juraverunt 
stare,  et  cetera;  et  tidejusserunt  pro  ipsis,  sub 
pena  centum  librarum,  R.  de  Baucio,  de  Villalerio, 
Martinus  de  Brom,  et  R.  Bernad,  de  Gonchis,  se  et 
sua  obligantes,  quisque  in  solidum,  per  juramentum 
et  publicum  instrumentum,  modo  et  forma  predicta. 
Testes  Hugo,  capellanus  de  Villalerio,  Jo.,  capellanus 
de  Gonchis. 

CXI.  —  19  janvier  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  P.  Morret, 
à  l'audience,  devant  les  inquisiteurs,  déclare  ne  vouloir  se 
défendre;  mais  il  nomme  ses  ennemis.  Il  est  assigné  au 
dimanche  suivant  (20  janvier),  dans  l'église  Saint- Vincent, 
pour  entendre  la  sentence. 

Anno  quo  supra,  xiiif  kal.  februarii.  P.  Morret 
comparuit  coram  magistris  Radulpho  et  R"""  David 
inquisitoribus,  apud  Garcassonam  ;  et  requisitus  si 
volebat  se  deffendere  de  hiis  que  in  inquisitione 
inventa  sunt  contra  eum,  et  si  volebat  ea  in  scriptis 
recipere,  dixit  quod  non.  Item^  requisitus,  dixit  quod 
habebat  inimicos,  videlicet  Ber.  de  Brom  et  sorores 
ejus,  pro  eo  quod  habuit  causam  cuni  eis  super  qua- 
dam  aissada^;  tamen  postmodum  pacitîcatum  fuit  inter 
eos.  Item,  Ber.  Seguini  est  inimicus  suus,  quia  inter- 
fecit  aliquos  de  consanguiiiitate  uxoris  sue.  Item,  Sau- 
rina  est  inimica  sua,  quia  ipsa  dicebat  quod  habuerat 

1.  Hache. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  173 

rem  cum  lilia  sua.  Et  requisitiis  si  aliud  volebat  dicere 
vel  proponere  ad  deffensionem  suam,  dixit  se  nichil 
aliud  scire  ;  et  fuerunt  sibi  publicata  dicta  testium  in 
inquisitione  contra  ipsum  inventa,  in  presencia  domini 
episcopi  et  dictorum  inquisitorum,  magistri  P.,  offi- 
cialis,  P.,  capellani  de  Rupefera,  J.,  capellani  de 
Insulis,  et  P.  Ariberti,  et  multorum  aliorum.  Et  facta 
publicatione,  iterum  fuit  requisitus  semel,  secundo  et 
tertio,  si  volebat  aliquid  aliud  dicere  ad  deffensionem 
suam  vel  aliquas  légitimas  exceptiones  proponere, 
dixit  quod  non,  nisi  sicut  dixit.  Et  fuit  sibi  assignata 
dies  super  hiis  que  inventa  sunt  contra  eum  in  inqui- 
sitione et  sibi  publicatis  in  presencia  predictorum,  bac 
instanti  die  dominica,  ad  audiendum  difïinitivam  sen- 
tentiam  in  ecclesia  Sancti  Vincencii  in  Burgo. 

CXII.  —  22  janvier  1252  (n.  st.),  Carcassonne,  —  P.  Morret 
et  Ber.  ^lorret,  de  Conques,  s'obligent  à  obéir  à  l'évêque  et 
aux  inquisiteurs.  —  Leurs  cautions^. 

Anno  Domini  M°GG°LI°,  xi°  kal.  februarii.  P.  Mor- 
ret et  Ber.  Morret,  de  Conchis,  obligaverunt  se  et 
sua  per  juramentum  et  publicum  instrumentum  quod 
ipsi  parebunt  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisi- 
torum et  domini  episcopi ,  et  facient  et  comple- 
bunt  omnem  pcnitentiam  quam  sibi  pro  crimine 
heresis  duxerint  injungendam  ;  et  fidejusserunt  pro 
ipsis,  sub  pena  centum  librarum,  B.  R*^',  sabaterius, 
de  Burgo,  G.  Garcias,  P.  Engarabou,  et  Poncius  Enga- 
rabou,  de  Burgo,  se  et  sua,  quisque  in  solidum,  obli- 
gantes  per  juramentum  et  publicum  instrumentum. 

1.  Voy.  le  n°  suivant. 


174  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Testes  P.  de  Brugairolis,  capellanus,  magister  Gar- 
cias,  Jo.  Furnerius  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec 
scripsit. 

CXIII.  —  23  janvier  1252  (n.  st.),  Cai^cassonne.  —  Cautions 

pour  les  précédents. 

Anno  quo  supra,  x  kal.  februarii.  Ber.  Molinerii, 
R.  de  Arzinco,  Amelius  de  Rabastenx,  P.  Roia,  de 
Conchis,  obligaverunt  se  pro  dictis  fratribus,  modo  et 
forma  superius  expressa.  Testes  Johannes  Fornerii,  et 
P.  Ariberti,  notarius,  in  presencia  inquisitorum. 

CXIV.  —  21  janvier  1252  (n.  st.),  Garcassonne.  —  P.  At,  de 
Moussoulens,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions^. 

Anno  quo  supra,  xii  kal.  februarii.  P.  At.,  de  Mos- 
solenco  juravit  stare  mandatis  inquisitorum,  et  facere 
et  complere  omnem  penitentiam  quam  sibi  pro  cri- 
mine  heresis  duxerint  injungendam;  et  propter  hoc 
obligavit  se  et  sua  sub  pena  centum  librarum  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum  ;  et  fidejusse- 
runt  pro  ipso  sub  eadem  pena  Bertrandus  Malpuelli, 
miles,  Guillelmus  Amelii,  P.  Vaquerii,  de  Mossolinco, 
Po.  de  Mossolinco,  de  Monte  Regali,  quisque  se  et  sua 
in  solidum  obligantes  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum.  Testes  magister  P.,  officialis,  R.  Senher, 
de  Arzinco,... %  capellanus  Sancti  Vincencii,  et  P.  Ari- 
berti, notarius,  qui  hec  scripsit. 

1.  Voy.  plus  haut  les  n"'  XLV,  LXXIX. 

2.  Le  nom  du  curé  de  Saint-Vincent  manque  dans  le  ms. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  i75 

CXV.  —  28  janvier  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ermengaud 
de  Villatraver,  de  Montréal,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisi- 
teurs. —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M'CG^Lf,  v°  kal.  februarii.  Ermen- 
gaudus  de  Villatraverio,  de  Monte  Regali,  juravit  stare 
et  parère  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum 
et  facere  et  complere  omnem  penitentiam  quam  sibi 
pro  crimine  heresis  duxerint  injungendam  ;  et  super 
hoc  obligaverunt  se  et  sua  per  juramentum  et  publi- 
cum  instrumentum,  et  fidejusserunt  pro  ipso,  sub  pena 
L  librarum,  R.  Senher,  de  Arzinco,  et  Guillelmus  de 
Mirapisce,  de  Monte  Regali,  quisque  in  solidum  se  et 
sua  obligantes  per  juramentum  et  publicum  instru- 
mentum. Testes  Sicardus  de  Vilatraver,  Johannes 
Fornerius  et  P.  Ariberti,  qui  hec  scripsit. 

CXVI.  —  2  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Amelius 
Garcia,  de  Pezens,  s'oblige  comme  le  précédent.  Il  est  cité 
pour  le  lundi  après  Letare  (11  mars). 

Anno  quo  supra,  iiii°  nonas  februarii.  Amelius  Gar- 
cia, de  Pezinco,  juravit,  et  cetera;  et  obligavit  se  et 
sua  ad  parendum  mandatis  omnibus  et  singulis  inqui- 
sitorum ;  et  fidejusserunt  pro  ipso ,  sub  pena  ccn- 
tum  librarum,  quisque  in  solidum,  Ber.  de  Puteo,  de 
Fontiano,  et  R.  de  Ulmo,  de  Fontiano,  se  et  sua  per 
juramentum  proprium  et  publicum  instrumentum 
obligantes.  Actum  in  presencia  domini  episcopi  et 
inquisitorum,  Bei-.  de  Solerio  et  P.  Ariberti,  notarii. 
Et  est  dicto  Amelio  assignata  dies  feria  il"  post  Letare 
Jherusalem  ad  comparendum  coram  inquisitoribus 
apud  Garcassonam,  et  confitendum  super  hiis  que  de 
heresi  inveniuntur  contra  ipsum. 


176  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CXVII.  —  6  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Arnaud  et 
Raymond,  d'Aragon,  s'obligent  à  obéir  à  l'évéque  et  aux 
inquisiteurs.  —  Leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  vin°  idus  februarii.  Arnaudus  et 
l^ndus  pgiat  fratres,  de  Aragone,  obligaverunt  se  et  sua 
per  juramentum  et  publicum  instrumentum  quod  ipsi 
parebunt  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum 
et  domini  episcopi  ;  et  facient  et  complebunt  peniten- 
tiam  quam  ipsi  pro  crimine  [heresis]  eis  duxerint  injun- 
gendam;  et  fidejusserunt  pro  ipsis  sub  pena  centum 
librarum  Martror  de  Aragone,  G.  Escaf're,  magister  Ar. 
R.,  Ber.  Reissavi,  Ar.  Maur,  G.  Boneti,  de  Aragone,  et 
P.  Régis,  de  Gaudabronda,  quilibet  in  solidum  se  et 
sua  obligant.es  per  juramentum  et  publicum  instru- 
mentum. Testes  Johannes  Furnerius  et  multi  alii  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  bec  scripsit. 

CXVIII.   —  9  février   1252  (n.   st.),   Carcassonne.   —   Pons 
Gironde,  de  Saissac,  s'oblige  comme  les  précédents. 

Anno  Domini  M°  CG°  V  1°,  v  idus  februarii.  Pon- 
cius  Gironda,  de  Saxiaco,  juravit  etc.;  et  fidejusserunt 
pro  ipso  sub  pena  l  librarum  Ber.  Fabre  de  Graza- 
nis,  de  Burgo,  G.  Bonafîlha,  et  Ar.  de  Gaucer,  de 
Saxiaco,  se  et  sua  etc.  obligantes.  Testes  [Jo.]  Mos- 
sairo,  Ber.  Gausberti,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui 
bec  scripsit. 

CXIX.  —  9  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  G.  Martin, 
de  Moussoulens,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis^.  G.  Martini,  de  Mossolinco, 

1.  A  la  marge  :  De  Mossolinco. 


DE  L'INQUISITION   DE   CARCASSONNE.  177 

juravit,  etc.;  et  fidejusserunt  pro  ipso  sub  pena  l  li- 
brarum  Ber.  Faure,  Berengarius  Bota,  Ber.  Martini, 
Johannes  Martini,  de  Mossolinco,  modo  et  forma  pre- 
dicta.  Testes  Ber.  Gausberti,  Johannes  Furnerius  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXX.  —  10  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  P.  Vesola 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra',  iiii°  idus  februarii.  P.  Vezola 
juravit  stare,  etc.;  et  pro  eo  fidejussit  Johannes  Mos- 
sairo,  Ber.  Fabri  de  Grazanis,  de  Burgo,  G.  BonatiHa, 
de  Saxiaco,  sub  pena  L  librarum  modo  et  forma  pre- 
dicta.  Testes  Ar.  de  Gaucer,  R.  Durandi,  et  Johannes 
Furnerius. 

CXXI.  —  10  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  R.  de  Cancer 
s'oblige  comme  le  précédent. 

\tem^  anno  et  die  predictis.  R.  de  Gaucer  juravit 
etc.;  fidejussit  pro  ipso,  sub  eadem  pena  et  forma, 
Johannes  Mossairo,  P.  Vezola,  Ber.  Fabri  de  Grazanis, 
G.  Bonafilia,  et  Arde  Gaucer,  et  Johannes  Furnerius, 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXXII.  —  23  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Gencer, 
veuve  de  Ber.  Folquier,  de  Pezens,  s'oblige  comme  le  pré- 
cédent. 

Anno  quo  supra  ^,  vif  kal.  marcii.  Gencer,  uxor 
quondam  Ber.  Foiquerii,  de  Pezinco,  juravit  et  obhgavit 
se,  etc.;  et  fidejusserunt  pro  ipsa  sub  pena  L  hbrarum 
quisque  in  soUdum,  se  et  sua  obhgantes  per  juramen- 
tum  et  pubUcum  instrumentum  Johannes  Basser,  Ar. 

1.  A  la  marge  :  De  Saxiaco. 

2.  A  la  marge  :  De  Pezinco. 

12 


178  '  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Gairais,  Stephanus  Barrot,  de  Burgo,  et  R.  Folquerii, 
filius  dicte  Gencer.  Testes  Johannes  Fornerius  et 
P.  Ariberti. 

CXXIII.  —  24  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ber. 
Tarassan,  mercier  du  Bourg,  à  l'audience,  déclare  ne  vou- 
loir pas  se  défendre;  mais  il  nomme  ses  ennemis.  Il  est 
assigné  pour  le  mardi  suivant  (26  février). 

Anno  Domini  M°GC°LI°,  vi°  kal.  marcii.  Ber.  Taras- 
sana,  mercerius,  de  Burgo,  comparuit  coram  magis- 
tro  R.  David,  inquisitore;  et  requisitus  si  vult  se 
deffendere  de  hiis  que  in  inquisitione  inventa  sunt 
contra  euni  et  vult  ea  in  scripturis  recipere,  dixit 
quod  non.  Item,  requisitus  si  habet  inimicos,  dixit 
quod  sic  :  Dulciam,  uxorem  Poncii  Gairet,  et  ipsum 
Poncium;  alios  inimicos  non  dicit  se  habere.  Et  fuit 
sibi  dies  martis  proxima  assignata  ad  proponendum 
et  properandum  (sic)  causas  iiiimicitiarum  predicta- 
rum,  et  ad  dicendum  quicquid  dicere  voluerit  ad  def- 
fensionem  suam. 

CXXIV.  —  24  février  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Etienne 
Gairaud,  de  Villegly,  non  cité,  corrige  son  ancienne  confes- 
sion. 

Anno  quo  supra \  \f  kal.  marcii.  Stephanus  Gai- 
raudi,  de  Villaiglino,  rediit  per  se  non  citatus  nec 
vocatus  coram  magistro  R.  David,  inquisitore;  et  dixit 
quod  quondam  confessus  fuerat  seu  dixerat  in  confes- 
sione  sua  que  non  erant  vera,  videlicet  quod  G.  Dozil 
numquam  vidit  cum  hereticis,  nec  adorantem,  nec 
eorum  predicationes  audientem,  licet  in  confessione 
sua  ipse  testis  hoc  dixerat  ad  suggestionem  Guillelmi 


1.  En  regard,  à  la  marge  :  De  Vilaiglino. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  179 

Rogerii,  qui  dixit  sibi  in  hune  modum  :  «  Dicatis  quia 
ego  dixi.  »  Et  predicta  revoeat  ipse  testis  propter  hoe 
quia,  eum  idem  testis  rediisset  de  confessione  sua  apud 
Viliaiglinum,  dictus  G.  Dozil  quesivit  ab  ipso  teste 
quid  dixerat;  cui  ipse  testis  respondit  quod  posuerat 
ipsum  in  scripto;  et  tune  G.  predictus  dixit  :  «  Quis 
seductor  potuit  me  ponere?  »  Et  ipse  testis  respondit 
quod  hoc  fecerat  de  consilio  G.  Rogerii.  Ilec  deposuit 
apud  Carcassonam,  coram  magistro  R.  David,  inqui- 
sitore.  Testes  Johannes  Furnerius,  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXXV.  —  !«■•  mars  1252  (n.  st.),  Garcassonne.  —  P.  Gras, 
d'Aragon,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cau- 
tions. 

Anno  quo  supra,  kaleadis  marcii.  P.  Grassi  de  Ara- 
gone  juravit,  etc.;  et  fidejusserunt  pro  ipso  P.  Rogerii, 
de  Vallegosa,  R.  Daide,  Rer.  Rogerii,  G.  Bonet,  sub 
pena  l  hbrarum,  se  et  sua  obhgantes  per  juramentum 
et  publicum  instrumentum  juxta  predictum  modum. 
Testes  Jo.  Furnerius  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec 
scripsit. 

CXXVl.  —  9  mars  1252  (n.  st.),  Garcassonne.  —  P.  de  Ber- 
riaco  refuse  de  répondre  sur  l'authenticité  de  la  lettre 
d'après  laquelle  Guillaume  Nègre  aurait  purgé  sa  sentence  ; 
retenu  dans  la  prison  épiscopale,  il  la  dit  fausse.  Il  est  assi- 
gné au  lundi  après  la  Passion  (18  mars). 

Anno  Domini  M°  GC°  LP,  vif  idus  marcii.  P.  de  Ber- 
riaco  comparuit  coram  inquisitoribus  ;  et  requisitus  si 
crédit  litteram  confectam  super  purgatione  Guillehni 
Nigri  esse  veram,  noluit  respondere  pluries  requisi- 
tus; et  est  sibi  injunctum,  in  virtute  prestiti  juramenti, 
quod  non  exeat  domum  episcopalem  quousquc  res- 


180  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ponderit;  et  post.  aliquod  intervallum  respondit  et 
dixit  se  non  credere  dictam  litteram  esse  veram;  cré- 
dit tamen  duo  sigilla  appensa  esse  vera,  et  scriptorem 
qui  eam  scripsit  esse  verum  et  legalenn  ;  et  fuit  sibi 
dies  assignata  die  lune  post  dominicann  de  Passione 
ad  probandas  causas  falsitatis  predicte  littere. 

CXXVII.  —  11  mars  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Vital 
Amdeu  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions  ^ 

Anno  quo  supra,  v  idus  marcii.  Vitalis  Amdeu, 
tilius  quondamR.  Vitalis,  de  Mossolinco,  juravit  stare 
mandatis  inquisitorum  et  venire  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas  ;  et  tidejusserunt  pro  ipso  Ar.  Vitalis, 
Bertrandus  Gabos  et  Guilielmus  Barravi,  de  Mossolinco, 
sub  pena  l  librarum  se  et  sua  per  juramentum  obli- 
gantes  juxta  formam  predictam. 

CXXVIII.  —  15  mars  1252  (n.  st.),  Carcassonne.  — Lonibarde 
et  Raymond  Roger,  de  Preixan,  s'obligent  à  obéir  aux  inqui- 
siteurs. —  Leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  idibus  marcii.  Lombarda  et  R''"^ 
Rogerii  de  Preissano  juraverunt^  etc.;  et  fîdejusserunt 
pro  ipsis  sub  pena  et  forma  predicta  P.  W.  Corralis,  de 
Burgo,  Ja.  Suola,  de  Aladerno.  Testes  W.  F.,  capella- 
nus  de  Floirano,  et  P.  Ariberti,  coram  inquisitoribus. 

CXXIX.  —  29  mars  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  de  Solerio,  à 
l'audience,  demande  jour  pour  se  défendre  ou  avouer.  Il  est 
assigué  au  lundi  après  l'octave  de  Pâques  (8  avril). 

Anno  quo  supra  ^,  v  kal.  aprilis.  Ar.  de  Solerio 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  XLVII. 

2.  Ms.  :  juravit. 

3.  L'année  commençant  le  25  mars,  il  faudrait  :  Anno 
M°  ce  LIP. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  181 

comparuit  coram  inquisitoribus;  et  requisitus  si  vult  se 
deffendere  de  liiis  que  in  inquisitione  inventa  sunt 
contra  eum,  et  si  vult  ea  in  scriptis  recipere,  petiit 
diem  ad  deliberandum  ;  et  est  sibi  assignata  dies  feria 
11^  post  octabas  Pasche,  vel  ad  defïendendum  vel  ad 
confilendum. 

CXXX.  —  29  mars  1252,  Carcassonne.  —  Ber.  Buade  et 
P.  Buade  frères,  de  Salsigne,  s'obligent  à  payer  10  livres 
pour  leur  père  mort,  auquel  il  avait  été  ordonné  de  faire  le 
voyage  de  Terre  Sainte. 

Anno  et  die  predictis.  Ber.  Buada  et  P.  Buada,  de 
Salsinhano,  prose  et  fratre  suo,  juraverunt  se  solutu- 
ros  X  iibras  pro  pâtre  suo  defuncto,  oui  erat  injunctus 
transitus  transmarinus,  in  recompensationem  iliius 
transitus;  et  hoc  debent  facere  usque  ad  Ascentioneni 
Domini;  et  fidejussit  pro  ipsis  bona  fide  Pon.  Ghatmar, 
de  Rusticanis,  Persolverunt  totum. 

CXXXI.  —  14  avril  1252,  Carcassonne.  —  R.  Sabatier,  du 
Bourg,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  ArCG°Lir,  xviif  kal.  maii.  R.  Saba- 
terii,  de  Burgo  Garcassone,  jura  vit  slare  mandatis  inqui- 
sitorum,  et  facere  et  complere  penitentiam  quain  sibi 
inquisitoires  pro  crimine  heresis  duxerint  injungen- 
dam  ;  et  tidejusserunt  pro  ipso,  sub  pena  centum 
librarum  quisque  in  soiidum  per  juramentum  et  publi- 
cum  instrumentum,  Poncius  Faber,  tîlius  dicti  R**', 
G.  Ar.,  petrarius,  Ar.  de  Baba,  G.  de  Masseiia,  P.  Ber., 
P.  Bonus  Homo.  Testis  G.  Ar.,  scriptor,  G.  Martini, 
scriptor,  Johannes  Furnerius,  Galba  vus  et  P.  Ariberti, 
notarius,  qui  liée  scripsit. 


182  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CXXXII.  —  15  avril  1252,  Carcassonne.  —  Blanche,  femme 
de  Bar.  d'Alairac,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Aiino  quo  supra,  xvii  kal.  maii.  Blanqua,  uxor  Ber. 
de  Alairaco,  de  Aragone,  comparuit  coram  inquisito- 
ribus  et  juravit  se  parituram  omnibus  mandalis  et 
singulis  inquisitorum  et  facere  et  complere  penitentiam 
quam  sibi  proheresi  injungetur  ;  fîdejusseruntpro  ipsa, 
sub  pena  l  librarum,  per  juramentum  et  publicuni 
instrumentum,  Ber.  de  Alairaco  predictus  et  Ber.  Ton- 
deire,  de  Aragone.  Testes  R.  Helias  et  P.  Cat,  de  Monte 
Olivo,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXXXIII.  —  17  avril  1252,  Carcassonne.  —  Etienne  Gayraud, 
de  Villegly,  détenu,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  — 
Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xvkal.  maii.  Stephanus  Gairaudi, 
de  Villaiglino,  detentus  pro  heresi,  juravit  facere  et 
complere  penitentiam  quam  sibi  pro  heresi  injungetur 
et  parère  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum. 
Fidejussores  G.  Gairaudi,  Jordanus  de  Sancto  Mameto, 
R.  Quinta,  de  Villaiglino,  G.  Pagesii,  de  Vilari  Longo, 
se  et  sua,  quisque  in  solidum,  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum  obligantes,  sub  pena  L  libra- 
rum. Testes  Jo.  Furnerius  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui 
hec  scripsit. 

CXXXIV.  —  19  avril  1252,  Carcassonne.  —  G.  Arnaud, 
notaire  du  Bourg,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  supra,  xiii  kal.  maii.  G.  Ar.,  scriptor 
Burgi  seu  notarius,  juravit  parère  mandatis  omnibus 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  183 

et  singulis  inquisitorum  et  domini  episcopi  sub  pena 
centum  librarum;  et  sub  pena  illa  fidejusserunt  pro 
ipso  quisque  iii  solidum  per  juramentum  et  publicum 
instrumentiim,  P.  Ilug-,  de  Tribus  Bonis,  P.  Ar.,  R.  de 
Gaiano,  Johannes  Pelliterii  et  P.  Martini. 

CXXXV.  —  22  avril  1252,  Carcassonne.  —  P.  Bernard,  de 
Montégut,  à  l'audience,  déclare  vouloir  se  défendre  ^. 

26  avril.  —  Il  nomme  ses  ennemis. 

29  avril.  —  Il  reçoit  les  accusations  par  écrit,  et  est  assi- 
gné au  dimanche  suivant  (5  mai). 

4  novembre.  —  Il  déclare  s'en  tenir  à  ce  qui  a  été  dit.  Il 
est  assigné  au  dimanche  suivant  (10  novembre),  dans  l'église 
Saint-Michel,  pour  recevoir  sa  pénitence. 

Anno  Domini  M°CC°LII°,  x  kal.  maii.  P.  Bernardi 
de  Monte  Acuto  comparuit  coram  inquisitoribus  ;  et 
requisitus  si  vult  se  delTendere  de  hiis  que  in  inquisi- 
tione  inventa  sunt  contra  eum  et  si  vult  ea  in  scriptis 
recipere,  dixit  quod  sic. 

Iteuiy  requisitus  si  habet  inimicos,  dixit  se  nescire, 
set  recordabitur,  ut  dicit.  Et  est  ei  assignata  dies 
veneris  ad  nominandum  inimicos  et  dicendum  causas 
inimiciciarum  et  ad  recipiendum  dicta  testium,  qui  in 
inquisitione  deposuerunt  contra  eum. 

Item,  dicta  die  comparuit  P.  Ber.,  et  nominavit  pro 
inimicosuoRogeriumBonumMancipium,  deBurgo,  pro 
eo  quod  quadam  vice  habuit  verba  litigiosa  secum  pro 
lateribus^;  et  nullum  alium  iniraicum  voluit  iiominare. 

Item,  requisitus,  dixit  quod  non  poterat  probare 
dictas  inimicicias. 

1.  Voy.  le  numéro  suivant. 

2.  Caractères  magiques  probablement.  Voir  le  mot  Lateres 
dans  Du  Gange. 


184  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Item,  requisitus  si  volebat  acta  recipere,  dixit  quod 
volebat  de  hoc  deliberare.  Dixit  etiam  quod  duo  anni 
et  dimidius  sunt  vel  m  anni,  quod  ipse  habuit  dicta 
verba  cum  dicto  Rogerio.  Et  est  sibi  dies  lune  assig- 
nata  ad  deliberandum  utrum  velit  acta  recipere  et  ad 
dicendum  que  dicere  voluerit  ad  deffensionem  suam. 

Qua  die  comparuit,  et  dixit  quod  volebat  se  def- 
fendere  et  recipere  acta  ;  et  est  sibi  dies  assignata 
usque  ad  diem  dominicam  quod  possit  dicere  quicquid 
voluerit  ad  deffensionem  suam  qualibet  die  ;  et  infra 
illani  diem  non  proposuit  ad  defensionem  suam.  Et 
postniodum  plures  assignationes  sibi  facte  fuerunt  ad 
proponendum  quicquid  vellet  ad  defensionem  sui. 
Demum,  feria  un'  post  festum  Omnium  Sanctorum, 
predictus  P.  Ber.  comparuit  coram  magistro  R.  David, 
inquisitore;  et  requisitus  si  aliquid  volebat  proponere 
ad  defensionem  sui  contra  testes  receptos  in  inquisi- 
tione  contra  ipsum,  dixit  quod  non,  nisi  ea  que  supe- 
rius  proposuerat.  Et  est  sibi  assignata  dies  doniinica 
proxima  ad  recipiendum  penitentium  super  crimine 
heresis  in  ecclesia  Sancti  Michaelis.  Et  ista  assignatio 
fuit  sibi  facta  sub  pena  G  librarum  et  prestiti  jura- 
menti. 

CXXXVI.  —  22  avril  1252,  Carcassonne.  —  P.  Bernard,  de 
Montégut,  s'oblige  à  obéir  à  l'évêque  et  aux  inquisiteurs.  — 
Ses  cautions'. 

Annoetdie  predictis.  P.  Ber.,  de  Monte  Acuto,jura- 
vit  stare  et  parère  mandatis  omnibus  etsingulis  domini 
episcopi  et  inquisitorum,  et  facere  et  complere  peni- 
tentiam  quam  ipsi  pro  heresi  sibi  duxerint  injungen- 

1.  Voy.  le  numéro  précédent. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  185 

dam  ;  et  constituerunt  pro  ipso  se  fidejussores  per 
juranientum  et  publicum  iiistrumentum,  sub  peua  cen- 
tum  librarum,  G.  Ar.,  notarius,  et  Johannes  de  Monte 
Acuto,  quisque  in  solidum.  Testes  G.  Stephani  et 
P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXXXVII.  —  25  avril  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  Olier  s'oblige 
à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  vu  kal.  maii.  Ar.  Olerii  juravit 
parère  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum. 
Fidejussores  pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  per  jura- 
mentum  et  publicum  instrumentum,  quisque  in  soli- 
dum, P.  Pautus,  R.  Garini,  W.  Martini  et  W.  Gairaudi. 
Testes  Jo.  Furnerius  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec 
scripsit. 

CXXXVIII.  —  25    avril   1252,    Carcassonne.   —  Ber.    Pelât 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ber.  Pelât  juravit,  etc.;  et 
pro  eo,  sub  eadem  pena,  modo  et  forma  predictis 
fidejusserunt  R.  Bertrit,  Poncius  de  Baure,  Ar.  Robini. 
Testes  predicti. 

CXXXIX.  —  25  avril  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  Benoît,  de 
Villardonnel,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  Benedicti,  de  Vilardonollo, 
juravit,  etc.;  et  pro  eo  fîdejussit,  sub  eadem  pena  et 
forma,  W.  Ameîii,  P.  Faber,  Ber.  Aosten,  et  Ber. 
Moscallo.  Testes  predicti. 

CXL.  —  25  avril  1252,  Carcassonne.  —  P.  Barrot,  de  Ville- 
moustoussou,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  Domini  M°GG°Lir,  vu  kal.  maii.  P.  Barroti, 


186  REGISTRE  DU  GREFFIER 

de  Villamostautione,  juravit,  etc.,  ut  supra.  Fidejus- 
sores  pro  ipso  sub  pena  l  librarum,  quisque  in  soli- 
dum,  per  juramentum  et  publicum  instrumentum, 
W.  Barrot,  Ber.  Alegre,  W.  de  Rezes,  se  et  sua  obli- 
gantes.  Testes  Ber.  Digon  et  P.  Ariberti,  notarius, 
qui  hec  scripsil. 

CXLI.  —  25  avril  1252,  Carcassonne.  —  Roger  Gayraud,  de 
Pradelles-en-Val,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Rogerius  Gairaudi,  de  Pradel- 
lis,  juravit,  etc.;  et  fidejusserunt  pro  ipso,  sub  pena 
L  librarum  modo  et  forma  predicta,  Ar.  Gairaudi,  R. 
de  Podio,  Micahelis  Regafre,  Ar.  Sirven,  Ar.  Aolric, 
P.  Gondalbert.  Testes  R.,  capellanus  de  Pradelis,  Ber. 
Digon,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXLII.  —  25  avril  1252,  Carcassonne.  —  Ber.  Airover  s'oblige 

comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ber.  Airoverii  juravit,  etc.; 
et  obligavit;  et  pro  ipso  tîdejussores  modo  et  forma 
predicta  fidejusserunt  Ber.  Arroverii  et  omnes  prope 
dicti.  Testes  predicti. 

CXLIII.  —  27  avril  1252,  Carcassonne.  —  Imposition  de 

croix  à  Fornière. 

Anno  quo  supra,  v  kal.  maii.  Injunctum  est  Forne- 
rie  quod  portet  cruces  débite  quantitatis,  secundum 
quod  ei  injunctum  est  ;  alioquin  a  die  lune  in  antea 
abstineat  ab  ingressu  ecclesie. 

CXLTV.  —  22  mai  1252,  Carcassonne.  —  Barbairan,  de  la 
Bastide-Esparbeirenque,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs. 
—  Ses  cautions'. 

Anno  Domini  M°CG°Lir,  xi°  kal.  junii.  Barbairanus 
1.  Voy.  le  numéro  suivant. 


DE  L'INQUISITION  DE  CAUCASSONNE.  187 

de  Preveirenga  juravit  stare  maiidatis  inquisiLoruni  el 
venire  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assigiiatas,  et  parère 
mandatis  omnibus  et  singulis  eorumdem  inquisitorum. 
Fidejussores  pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  per  jura- 
mentum  et  publicum  instrumentum,  Ar.  Faber  vel 
Gapdefer,  P.  Faber,  Bernada  Fabressa,  fratres  dicti 
Barbairani,  et  P.  Gotellerii,  de  Preveirenga.  Testes.)©. 
Fornerius,  Ber.  Digon,  P.  de  Brugairolis,  capeilanus, 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  bec  scripsit. 

CXLV,  —  24  mars  1255,  Carcassonne.  —  Barbairan  s'oblige 
à  accomplir  toute  pénitence  qui  lui  sera  imposée.  —  Ses 
cautions  ^ 

Anno  Domini  M°  CC  LV",  in  vigilia  Annunciacionis 
Dominice.  Barbairanus  juravit,  etc.,  ut  supra,  et  conti- 
plere  omnem  penitentiam  sibi  vice  alia  injungendam. 
Fidejussores  pro  ipso  [per]  juramentum,  P.  Faber, 
nepos  dicti  Barbairani,  et  Pon.  Molinerii,  de  Prevei- 
rencis,  sub  pena  predicta. 

CXLVI.  —  14  juin  1252,  Carcassonne.  —  P.  Guibert,  de  la 
Bastide-Esparbeirenque,  détenu,  s'engage  à  accomplir  toute 
pénitence  qui  lui  sera  infligée.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M°GG  Lll°,  xviif  kal.  julii.  P.  Guit- 
berti,  de  Preveirenga,  captus  et  detentus,  juravit  stare 
mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum  et  facere 
et  complere  omnem  penitentiam  quam  sibi  pro  lieresi 
duxerint  injungendam.  Fidejussores  pro  ipso,  sub 
pena  L  librarum,  Adalbertus,  Pon.  Agrefol,  P.  Johannis, 
Ber.  Gandela,  se  et  sua  quisque  in  solidum  obiigantes. 
Testes  P.,  capeilanus  domini  episcopi,   Hugo,  sub- 

1.  Voy.  le  numéro  précédent. 


188  REGISTRE  DU  GREFFIER 

capellanus  de  Rupefera,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui 
hec  scripsit. 

CXLVII.  —  17  juin  1252,  Carcassonne.  —  G.  Roger,  de  Ville- 
gly,  s'oblige  à  prendre  passage  pour  deux  ans.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  supra,  xvkal.  julii.  G.  Rogerii,  de  Villai- 
glino,  juravit  se  transfretaturum  in  proximo  passagio 
ad  duos  annos,  sub  pena  centum  iibrarum  ;  et  fidejùs- 
serunt  pro  ipso  sub  eadem  pena,  per  juramentum  et 
publicum  instrumentum,  G.  de  Turibus  et  R.,  filius 
ejus,  et  Ber.  Aosten  de  Podio  Nauterio,  quisque  in 
solidum  se  et  sua  obligantes.  Testes  Ber.  Digon,  P.  R. 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CXLVIIl.  —  18  août  1252,  Carcassonne.  —  Pons  Vital,  de 
Conques,  payera  le  samedi  suivant  (24  août)  20  livres  toui'nois 
pour  son  oncle,  Jean  Vital,  obligé  au  passage  pour  cinq  ans. 

Anno  quo  snpra,  xv  kal.  septembris.  Pontius  Vitalis, 
deConchis,  comparuit  coram  magistro  R.  David,  inqui- 
sitore,  et  recognovit  se  esse  heredem  una  cum  P.  Vi- 
tali,  fratre  suo  nunc  defuncto,  Johannis  Vitalis,  avun- 
culi  sui ,  cui  injunctum  fuerat  ad  quinquennium 
passagium  transmarinum  ;  et  mandatum  fuit  ei  quod 
in  sequenti  die  sabbati  satisfaciat  pro  ipso  pro  recom- 
pensatione  ejusdeni  passagii  in  xx  libris  turonensium. 

CXLIX.  —  25"  août  1252,  Carcassonne.  —  Arnaud  Aosten, 
de  Villardonnel,  s'engage  à  payer  avant  la  Saint-Michel 
(29  sept.)  10  livres  tournois  «  pro  passagio  transmarino.  » 

Anno  Domini  M"  CG°  LII°,  vm°  kal.  septembris. 
Arnaudus  Aosten,  de  Vilardonelio,  juravit  solvere  pro 
se  usque  ad  instans  festum  Sancti  Micalielis  pro  pas- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  189 

sagio  transmari  no  x  libras  turonensium  vel  melgo- 
rensium.  Fidejussit  pro  ipso  [per]  juramentum  Ber. 
Aosten,  frater  ejus. 

CL.  —  26  août  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  Faure,  de  Saissac, 
ajoute  à  sa  confession  précédente  et  déclare  vouloir  se 
défendre.  Il  est  ajourné  au  lendemain ^ 

Anno  quo  supra,  \if  kal.  septembris.  Ar.  Faber, 
quondam  de  Monte  Olivo,  nunc  de  Saxiaco,  comparuit 
coram  niagistro  R.  David,  inquisitore  ;  et  requisitus  si 
volebat  aliquid  addere  confessioni  sue,  dixit  quod  sic, 
videlicet  quod  apud  Montem  Olivum,  in  domo  Ber. 
Gairveufe,  vidit  P.  Fabrum  et  socium  suum  hereticos, 
presentibus  dicto  Ber.  et  Johanna,  uxore  ejus.  Inter- 
rogatus  dixit  se  non  recordari  si  ibi  adoraverunt  dic- 
tes hereticos  et  si  vidit  alios  adorantes.  De  tempore 
non  recolit. 

Item,  apud  Montem  Olivum,  in  domo  Ar.  de  Rivello, 
vidit  propedictos  hereticos,  quos  ipse  testis  et  dictus 
Ber.  Gairveufa  adduxerunt  ibi,  presentibus  dicto  Ar. 
et  Willeima,  uxore  ejus,  et  Willelma,  uxore  dicti  Ar. 
hiterrogatus  dixit  se  non  recordari  si  vidit  se  et  ahos 
ibi  adorantes.  De  tempore  quod  supra. 

Item,  interrogatus  si  unquam  aHbi  vidit  hereticos, 
dixit  quod  sic,  in  domo  Pétri  Beg,  propedictis  hereti- 
cis  presentibus,  P.  Beg  et  Ermessenda,  uxore  ejus.  Et 
vidit  ibi  Ar.  Bacia  qui  adduxit  cum  ipso  teste  dictos 
hereticos,  quos  Matheus  Johannis  tradiderat  eidem 
testi  apud  portam  dels  Quatre. 

Interrogatus  si  adoravit  dictos  hereticos  et  vidit 
ahos  adorantes,  dixit  se  non  recordari.  Et  post  duos 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  XIX. 


190  REGISTRE  DU  GREFFIER 

dies  ipse  testis  et  dictus  Ar.  eduxerunt  inde  illos  here- 
ticos  et  tradiderunt  eos  Rainerio^  qui  recessit  cum 
eis.  De  tempore  quod  supra. 

Interrogatus  dixit  quod  alibi  non  vidit  hereticos, 
nec  scit  aliud  de  se  vel  de  aliis,  nisi  sicut  dictum  est. 

Interrogatus  dixit  quod  numquam  vidit  aliquam 
personam  hereticam,  nec  interfuit  hereticationi  Guil- 
lelme  Silve,  sororis  sue,  uxoris  quondam  Willelmi 
Molinerii;  nec  aliquo  tempore  vidit  hereticos  in  donio 
ejusdem  Willelmi. 

Requisitus  si  vult  se  deffendere  de  hiis  que  in  inqui- 
sitione  inventa  sunt  contra  eum,  dixit  quod  sic.  Inter- 
rogatus si  vult  ea  in  scriptis  recipere,  dixit  quod  non. 
Et  est  dies  crastina  sibi  assignata  ad  plura  dicenda. 

CLl.  —  3  septembre  1252,  Carcassonne.  —  Arnaud  Faure,  de 
Saissac,  ajoute  à  sa  confession^. 

Item,  anno  quo  supra,  iii°  nonas  septembris.  Dictus 
Ar.  testis  juratus  addidit  confessioni  sue  dicens  quod 
ipse  testis  et  G.  Molinerii,  sororius  suus,  adduxerunt 
quadam  vice  ad  domum  ejusdem  G.,  apud  Montera 
Olivum,  P.  Fabri  et  socium  suum  G.  Carcasses,  here- 
ticos, ad  hereticandum  Willelmam  Silvam,  sororem 
suam,  uxorem  dicti  G.;  et  ibi  dicti  heretici  heretica- 
verunt  secundum  ritum  suum  eandem  G^""  in  egritu- 
dine  qua  decessit,  presentibus  dicto  Guillelmo  et  ipso 
teste,  qui  faci[eb]at  custodiam  ad  hostium  domus  ne 
aliquis  posset  ibi  supervenire.  De  tempore,  circiter 
xiiii  annos. 

1.  Entre  les  lignes  :  M.,  qui  signifie  mortuus. 

2.  \  oy.  le  numéro  précédent  cl  le  n°  CLIII. 


I 
bk 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  191 

Item,  apud  Montem  Olivum  Matheus  Johannis^  venit 
ad  ipsum  testem,  quod  accederet  apud  Palumberias 
ad  dictum  fratrem  suum  et  Terrenum  de  Silva  here- 
ticos;  quod  ipse  testis  fecit;  et  invenit  dictos  hereticos 
et  adduxit  cos  inde  in  doinum  Pétri  de  Fontercio^  et 
Guillelme  Isarne^,  que  recepit  eos  ad  preces  ipsius 
testis;  et  vidit  ibi  cum  eis  dictum  P.  et  Isarnam,  uxo- 
rem  ejus,  et  dictam  Guillelmam  et  Guillelmam  Diur- 
nam,  ancillam  domus  ;  et  ibi  ipse  testis  adoravit  dictos 
hereticos  et  vidit  alios  adorantes  et  bibit  cum  eis.  Et 
post  duos  dies  ipse  testis  et  Willelmus  Terreni  eduxe- 
runt  eos  inde  et  associaverunt  eos  usque  ad  vineas  de 
Gabrairissa ^  ;  et  ibi,  in  recessu,  ambo  adoraverunt 
eos;  et  ipse  testis  accepit  pacem  ab  eis.  De  tempore 
quod  supra. 

Item,  de  mandato  Ber.  Guilaberti,  de  Saxiaco,  ipse 
testis  venit  apud  Saxiacum  ad  dictum  hereticum, 
qui  tradidit  sibi  quoddam  rest^  de  tructis;  et  ambo 
iverunt  ad  domum  Ar'*'  Poncii  ejusdem  castri,  ubi 
invenerunt  P.  Fabri  et  socium  suum  hereticos,  et 
dederunt  eis  dictas  tructas,  presentibus  dicto  Ar.  et 
Guillelma,  uxore  ejus;  set  ipse  testis  non  adoravit  nec 
vidit  adorari  ;  et  de  nocte  ipse  testis  et  dictus  Ber. 
eduxerunt  inde  dictos  hereticos  et  duxerunt  eos  ad 
domum  ejusdem  Ber.;  et  eadem  nocte,  ipso  teste  ibi 
rémanente,  dictus  Ber.  recessit  cum  illis  hereticis  et 
duxit  eos  alicubi  in  villa.  De  tempore  quod  supra. 

1.  Entre  les  lignes  :  M.,  qui  signifie  mortuus. 

2.  Fonters-du-Razès,  Aude. 

3.  Entre  les  lignes  :  M.,  qui  signifie  nwrtiin. 

4.  Saint-Laurenl-de-la-Cabrerisse  (Aude). 

5.  Botte,  dans  Raynouard. 


192  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Item,  apud  Montem  Olivum,  in  domo  Mathei  Johan- 
nis,  vidit  propedictos  hereticos,  presentibus  dicto 
Matheo*  et  R'^^  Porcella,  uxore  ejus;  set  ipse  testis  non 
adoravit,  nec  vidit  adorari;  tamen  bibit  cum  eis.  Et 
fuit  eodem  tempore. 

Item,  apud  Montem  Olivum,  in  domo  Marie  Boilona, 
vidit  propedictos  hereticos,  présente  dicta  Maria  "^  et 
R'*''  de  Gaux  et  Rainerio^  Set  non  adoravit,  nec  vidit 
adorari.  De  tempore  quod  supra.  Dixit  etiam  quod 
P.  Lombardi  vidit  dictos  hereticos  in  domo  ipsius  tes- 
tis, et  adoravit  eos,  et  misit  per  ipsum  testem  i  cucur- 
bitam  vini  et  i  punheriam  pisorum.  De  tempore  quod 
supra.  Dixit  etiam  quod  ipse  testis  et  Ber.  Gourveufa 
adora vcrunt,  in  domo  ejusdem  Ber.,  dictos  hereticos. 
De  tempore  quod  supra.  Adjecit  etiam  se  comedisse 
in  domo  sua  cum  dictis  hereticis  in  eadem  mensa, 
dicendo  :  Benedicite  in  principio  cibi  et  potus  et  in 
quohbet  génère  cibi  noviter  sumpti,  hereticis  respon- 
dentibus  :  Deus  vos  benedicat. 

Item,  audivit  monicionem  et  predicationem  dicto- 
rum  hereticorum,  et  crédit  ipsos  esse  bonos  homines 
et  veraces  et  amicos  Dei  et  habere  bonam  fidem,  et 
si  decederet  in  secta  eorum  crederet  salvari.  Et  fuit 
per  quinquennium  in  illa  credencia.  Et  recognovit 
quod  maie  fecit,  quia  ohm,  apud  Montem  Ohvum, 
coram  aliis  inquisitoribus,  et  alia  vice  coram  domino 
episcopo  Garcassone,  et  postmodum  coram  magistris 
Radulpho  et  R.  David  inquisitoribus,  multotiens  in 
judicio  requisitus,  negavit  veritatem  contra  proprium 

1.  Entre  les  lignes  :  M.,  qui  signifie  mortuus. 

2.  Item. 

3.  Item. 


\«i 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  193 

juramentum  et  scienter  dejeravit.  Requisitus  quare 
negavit,  dixit  quod  propter  verecundiam  et  timorem, 
et  quia  conduxerat  cum  Guillelmo  Molinerio  se  non 
revelaturum  ea  que  sciebat  de  ipso  et  de  uxore  ejus 
Willclma. 

Itetn,  dixit  quod  ante  vidit  dictos  hereticos  in  domo 
Ar.  de  Rivelio  et  in  domo  P.  Beg,  sicut  dictum  est; 
adoravit  eos  ut  supra.  Hec  deposuit  apud  Carcassonam 
coram  magistris  Radulpho  et  R.  David  inquisitoribus, 
et  P.  Ariberti,  notario,  qui  hec  scripsit. 

CLII.  —  3  septembre  1252,  Carcassonne.  —  P.  Brice,  de 
Montréal,  pour  lequel  la  peine  de  la  prison  a  été  commuée, 
obtient  de  prendre  passage  en  mars. 

Brice,  son  frère,  s'engage  de  même  à  prendre  passage  ' . 

Anno  et  die  predictis.  P.  Briccii,  de  Monte  Regali, 
cui  facta  fuit  gratia  de  muro  pro  recompensatione 
passagii  transmarini ,  juravit  se  transfretaturum  in 
primo  passagio  marcii.  Et  ista  prorogatio  facta  est 
sibi  ad  preces  domini  archiepiscopi^.  Alioquin  ex  tune 
débet  redire  ad  murum. 

Item,  juravit  Briccius,  frater  dicti  P.,  quod  in  primo 
passagio  simiiiter  transfretabit.  Alioquin  redibit  ad 
murum. 

CLIÎI.  —  3  septembre  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  Faure,  de 
Saissac,  s'oblige  à  faire  la  pénitence  qui  lui  sera  imposée. 
Cautions.  Il  est  assigné  du  vendredi  suivant  en  trois 
semaines  (27  septembre). 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  Faber,  de  Saxiaco,  juravit 

1.  Voy.  plus  bas,  n°  CLXXXIII. 

2.  L'archevêque  de  ISarbonne,  Guillaume  de  la  Broue  (1245- 
1257). 

13 


If4  REGISTRE  DU  GREFFIER 

stare  et  parère  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisi- 
torum,  et  facere  et  complere  penitentiam,  que  sibi 
injungetur  super  crimine  heretice  pravitatis,  sub  pena 
L  librarum  melgorensium  ;  et  sunt  fidejussores  jurati 
pro  ipso,  sub  eadem  pena,  Ber.  Ar.,  Berengarius  de 
Opéra  et  P.  Borrelli,  de  Saxiaco,  quisque  in  solidum, 
obligantes  se  et  sua  per  juramentum  et  publicum  ins- 
trumentuiïi.  Testes  Poncius  de  Saxiaco,  Ber.  Digon, 
et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit.  Assignata 
est  sibi  dies  de  die  veneris  proxima  in  très  septi- 
manas. 

CLIV.  —  2  octobre  1252,  Carcassonne.  —  Raymonde  Main- 
fere,  de  Sauzens,  explique  comment  elle  ne  porte  pas  les 
croix  auxquelles  elle  est  condamnée. 

Anno  quo  supra, vi°nonas  octobris.  R'^^Manifaceria,  de 
Sauzinco,  uxor  quondam  R*^'  Gopieri,  crucesignata  pro 
crimine  heretice  pravitatis,  comparuit  coram  magistro 
R.  David  inquisitore  sine  crucibus;  et  requisita  quare 
non  portabat  cruces  sicut  tenebatur  proprio  juramento, 
dixit  quod  in  tunica  non  portabat  quia  non  habebat 
unde  emeret,  cum  priores  essent  rupte.  Dixit  etiam 
quod  in  capa  sua  portabat  cruces;  set  Ava,  uxor  Lau- 
rentii  Chatmar,  domina  sua,  cum  qua  moratur  pro 
nutrice,  inhibuit  ei  quod  non  portaret  dictam  capam 
cum  crucibus,  et  tradidit  sibi  quamdam  aliam  capam 
portandam  sine  crucibus. 

CLV.  —  9  octobre  1252,  Carcassonne.  —  P.  Gili  et  Guillaume 
Gili,  de  Fournes,  à  l'audience  déclarent  vouloir  se  défendre. 
Ils  feront  connaître  leurs  ennemis.  Ils  donnent  leurs  cautions 
qu'ils  obéiront  à  l'évêque  et  aux  inquisiteurs. 

Anno  Domini  M°  GG°  LIP,  vu  idus  octobris.  P.  Gili 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  195 

et  Guillelmus  Gili,  de  Fornas,  comparuerunt  apud  Car- 
cassonain  coram  inquisitore,  et  juraverunl  se  stare  man- 
datis  domini  cpiscopi  et  inquisitorum,  et  venire  ad 
diem  et  dies  sibi  assignatas  vel  assignandas  et  ducere 
causam  suam  légitime  coram  ipsis  super  hiis  que  obi- 
ciuntur  eis  de  crimine  liereseos,  de  quibus  dicunt  et 
asseruiit  penitus  se  inmunes,  licet  contrarium  ab 
inquisitoribus  contra  eos  obponatur.  Et  requisiti  si 
volebant  se  defïendere  super  hiis  que  in  inquisitione 
inventa  sunt  contra  eos  et  si  volunt  es  in  scriptis  reci- 
pere,  dixerunt  quod  sic. 

Item,  requisiti  si  habent  inimicos,  dixerunt  quod 
sic,  et  illos  nominabunt  ad  diem  sibi  assignatam  ;  et 
quod  predicta  compleant  dédit  fidejussores  juratos 
Petrus  Gili,  sub  pena  l  librarum,  Roquam  de  Querio 
Serverio,  Ar.  Rcgina,  de  Fornas,  P.  Bessart,  de  Salella, 
et  Ar.  Boerii,  de  Fornas,  pro  se  ipso  ;  et  Guillelmus 
Gili  dédit  pro  se  fidejussores  juratos,  sub  pena  L  libra- 
rum, Ber.  Pétri  de  Riparia,  G.  Sabater,  de  Tnsulis. 
Testes  Ber.  de  Dozinco,  Adalbertus  Clericus  et  R.  Gal- 
veti,  de  Arzinco,  et  plures  alii. 

CL VI.  —  11  octobre  1252,  Carcassonne.  —  Confession  de 
G.  Vilanère,  de  Salsigne,  qui  en  appelle  au  témoignage  de 
Pierre  Buade  et  de  R.  Amiel. 

Anno  quo  supra,  v  idus  octobris.  G.  Vilaneria,  de 
Salsinhano,  testis  juratus  dixit  quod  numquam  vidit 
hereticos  apud  Salsinhanum  nec  alibi  ;  nec  umquam 
credidit,  nec  adoravit,  nec  dédit,  nec  misit,  nec  duxit, 
nec  receptavit,  nec  eorum  predicationcm  audivit. 
Interrogatus  dixit  quod  tempore  illo  quo  Pelrus  Pol- 
lanus  et  socius  ejus  heretici  erant  apud  Salsinhanum, 


196  REGISTRE  UU  GREFFIER 

in  domo  matris  ipsius  testis,  videlicet  tempore  guerre 
Vicecomitis^,  ipse  non  erat  ibi,  nec  fuit  ibi  quamdiu 
iili  heretici  fuerunt  ibi  ;  et  hoc  probabit,  ut  dicit,  per 
Petrum  Buada,  de  Vilaneria,  et  R.  Amelii,  de  Salsin- 
hano.  Interrogatus  ubi  erat  illo  tempore,  dixit  quod 
erat  in  quadam  excubia^  contra  Gabaretum. 

CLVII.  —  Même  jour.  —  R.  xYmiel,  de  Salsigne,  donne  son 

témoignage. 

Anno  et  die  predictis.  R.  Amelii,  de  Salsinhano, 
testis  juratus  dixit  quod  Guillelmus  Vilaneria,  de  Sal- 
sinhano, fuit  bene  per  très  septimanas  cum  ipso  teste 
et  multis  ahis  in  excubia  contra  Gabaretum,  tempore 
guerre  Vicecomitis  ;  et  tune  comedebantur  ficus  et 
racemi.  Interrogatus  si  scit  quod  dictus  G.  esset  in 
dicta  exculjia  quando  P.  Pollanus  et  socius  heretici 
erant  apud  Salsinhanum  in  domo  Bernarde  Vilanerie, 
matris  dicte  Guiilehne,  dixit  se  nescire. 

CL VIII.  —  Même  jour.  —  Pierre  Buade  de  même. 

Anno  et  die  predictis.  Petrus  Buada,  de  Vilaneria, 
testis  juratus  dixit  idem  quod  proximus. 

CLIX.  —  6  novembre  1252,  Carcassonne.  —  Ber.  Brice,  de 
Montréal,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  Il  est  assigné  au 
quatrième  jour  après  la  Saint-Martin  (15  novembre). 

Anno  quo  supra,  viii  idus  novembris.  Ber.  Bricci, 
de  Monte  Regah,  juravit  se  pariturum  omnibus  manda- 

1.  Probablement  la  levée  de  boucliers  de  Trencavel,  qui  mit 
le  siège  devant  Carcassonne  en  1240,  et  non  la  croisade  de 
1209.  [Hist.  génér.  de  Languedoc,  tome  VI,  718  et  suiv.;  VIII, 
c.  1042  et  suiv.  Éd.  Privât.) 

2.  Garde,  e.rcubiare,  faire  la  garde. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  107 

tis  et  singulis  inquisitorum  et  venire  ad  diem  vel  dies 
sibi  assignâtes  vel  assignandas  ;  et  est  sibi  assignata 
dies  feria  iiii^'  post  festum  beati  Martini. 

CLX.  —  9  novembre  1252,  Carcassonne.  —  Ar.  Narbonne, 
détenu,  sort  de  prison  pour  aller  travailler,  comme  maçon, 
au  couvent  de  Rieunette.  —  Ses  cautions. 

Anno  qiio  supra,  v  idus  novembris.  R.  Aulerii. 
R.  Amelii,  de  Villamostautione,  juraverunt  etobligavc- 
runt  se  et  sua  pro  Ar.  Narbona,  qui  cras  débet  educi 
de  muro,  sub  pena  xx  librarum,  quod  idem  Arnaldus 
serviet  monialibus  Rivi  Nitidi  bene  et  fideliter  per  duos 
annos  in  operibus  earum  de  officio  seu  ministerio  suo, 
scilicet  massioiiatus,  nisi  haberet  legitinnum  impedi- 
mentuni;  alioquin  ponerent  aliquem  loco  ipsius,  (jui 
sciret  et  posset  complere  pro  ipso  tempus  illud.  Testes 
capellanus  de  Verzela  et  nepos  ejus  et  P.  Ariberti. 

Hoc  idem  juravit  Ar.  Narbona. 

CLXI.  —  11  novembre  1252,  Carcassonne.  —  Vilarzel,  des 
Ilhes,  jure  de  commencer  ses  pèlerinages  dans  huit  jours. 

Anno  quo  supra,  m  idus  novembris.  Vitarzellus  de 
Insulis  juravit  se  incepturum  peregrinationes  '  sibi 
injunctas  infra  viii"  dies  et  perfecturum  pro  viribus. 
Fidejussor  R.  Chatmar,  cicricus  de  Conchis. 

CLXÏl.  —  30  octobre  1252,  Carcassonne.  —  Auger,  fils  de  Ar. 
Auger,  de  Montolieu,  s'engage  par  serment  à  faire  ses  pèle- 
rinages au  mois  de  mars. 

Anno  quo  supra,  m  kal.  novembris.  Augerius,  filius 
quondam  Ar.  Augerii,  de  Monte  Olivo,  juravit  se  fac- 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  LXXXI,  note. 


198  REGISTRE  DU  GREFFIER 

turum    peregrinationes    sibi    injunctas    pro    crimine 
heretice  pravitatis  mense  marcii  proximo  venienti. 

CLXIII.  —  23  décembre  1252,  Carcassonne.  —  G.  Belon,  d'Ar- 
zens,  s'engage  par  serment  à  faire  ses  pèlerinages  au  com- 
mencement de  mars.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  x°  kal.  januarii.  G.  Belonis,  de 
Arzinco,  juravit  sub  pena  xx  librariim  turonensium 
quod  in  principio  mensis  marcii  incohebit  peregrina- 
tiones sibi  injunctas.  Proeo  sunt  tîdejussores  P.  Faber, 
de  Arzinco,  et  R.  de  Monte  Olivo,  de  Burgo,  qui  jura- 
verunt.  Testes  Ber.  Digon  et  Galavus. 

CLXIV.  —  3  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne,  —  Gallard  Vassal, 
de  Salsigne,  relaps,  est  condamné  à  porter  deux  croix  «  in 
capucio  »  et  à  visiter  en  pénitent,  chaque  dimanche  du 
carême  qui  vient,  les  églises  du  Bourg. 

Anno  quo  supra,  v"  nonas  marcii.  Gallardus  Vassal- 
lus,  de  Salsinhano,  qui  est  relapsus  in  heresim  hereti- 
cos  adorando  a  festo  beati  Micahelis  citra  post  injunc- 
tam  sibi  alias  penitentiam  pro  hiis  que  comiserat 
nequiter  in  eodem  crimine,  et  qui  propria  temeritate 
cruces  sibi  impositas  dimisit,  juravit  stare  mandatis 
omnibus  et  singulis  inquisitorum,  et  facere  et  com- 
plere  quicquid  sibi  pro  dicto  crimine  injungetur.  Et 
super  hoc  fidejusserunt  pro  ipso  quisque  in  solidum, 
sub  pena  xxvlibrarum,  se  et  sua  obligantes,  P.  Gavae- 
rii,  de  Furnis,  R.  Abbatis,  G.  de  Vilario,  G.  Bordas,  de 
Salsinhano.  Et  fuit  injunctum,  in  virtute  prestiti  jura- 
menti,  dicto  Gallardo,  quod  continuo  résumât  cruces, 
quas  propria  temeritate  dimisit  ;  et  preterea  portet 
perpetuo  pro  relapsu,  quia  recenter  peccavit  in  heresi, 
duas  cruces  in  capucio,  qualibet  unius  palmi  ;  et  non 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  199 

sit  sine  capucio  induto  et  crucibus  ibidem  impositis 
intra  domum  vcl  exlra  ;  et  per  omnes  dies  dominicos 
istius  quadragesime  visitet  omnes  ecclesias  Burgi^  in 
camisia  et  braccis  cum  virgis  in  manu,  nudis  pedibus, 
et  cum  capucio  induto  antedicto.  Hec  injunctio  fuit 
fada  dicto  Gailardo  per  magistros  Radulphum  et  Pi. 
David  inquisitores ,  qui  instrumentum  antedictum 
receperunt  et  obligationem.  Testes  Ber.  Digon,  P.  R., 
et  muiti  alii,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  liée  scripsit. 

CLXV.  —  7  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Jean,  de  Mon- 
tégut,  s'engage  à  payer  50  livres  tournois  pour  obtenir  que 
son  père  Pierre  Bernard  ne  soit  point  condamné  à  une  peine 
infamante. 

Anno  quo  supra,  nonis  marcii.  Johannes,  de  Monte 
Acuto,  filius  Pétri  Bernardi,  de  Monte  Acuto,  juravit  et 
obligavit  se  et  sua  pro  eodem  pâtre  suo  in  quintjua- 
ginta  libris  turonensium  et  constituit  se  debitorem  et 
persolutorem,  ad  voluntatem  et  mandatum  domini 
epicopi  et  inquisitorum,  quocienscumque  et  quando- 
cumque  fuerit  ab  eisdem  requisitus,  ita  tamen  quod 
penitentia  mûri  vel  alia  penitentia  confusibilis  vel 
publica  non  injungatur  eidem  patri  suo  pro  crimine 
heretice  pravilatis.  Si  autem  moreretur  idem  P.  ante- 
quam  esset  sibi  penitentia  injuncta,  vel  antequam  fie- 
ret  requisitio  denariorum  predictorum,  nichilominus 
dictus  Johannes  pecuniam  predictam  solvere  teneatur. 
Alioquin  si  Petrus  Bernardi  antedictus  muro  traderetur 
vel  penitentia  confusa  sibi  injungeretur,  idem  Johan- 
nes a  solutione  dicte  pecunie  penitus  sit  inmunis  et 
minime  teneatur.  Fidejussores  constituerunt  se  G.  Ar., 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  II,  note  2. 


200  REGISTRE  DU  GREFFIER 

notarius,  et  Bonetus  Constantini,  de  Narbona,  obli- 
gantes  se  et  sua  per  juramentum  et  publicum  instru- 
mentum,  quod  dictus  Johannes  predicta  compleat  et 
attendat.  Testes  magister  P.,  officialis,  Pon.  Benedicti, 
archipresbiter,  G.  Stephani,  R.  P.,  P.  Debraud  et 
P.  Ariberti,  notarii,  qui  hec  scripsit  de  mandato 
domini  episcopi. 

CLXVI.  —  8  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne.  —  P.  R.  At,  de 
Moussoulens,  délivré  de  prison,  s'oblige  à  faire  ses  pèleri- 
nages dans  les  deux  années  qui  suivront  la  fête  de  Pâques. 

Anno  quo  supra,  viii  idus  mardi.  P.  R.  At,  de 
Mossolinco,  cui  facienda  est  gratia  die  crastina  de  cru- 
cibus,  juravit  se  complere  et  perficere  peregrinationes 
suas  sicut  sibi  injunctum  est  a  Pascha  proximo  ve- 
nienti^  usque  ad  duos  annos;  et  dédit  fidejussores 
pro  se  R.  Hot,  de  Mossolinco,  G.  Peraceta,  de  Podio 
Nauterio,  sub  pena  xx  librarum;  et  juraverunt  et  se  et 
sua  quilibet  obligarunt. 

CLXVII.  —  13  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Bernard 
Borrel,  malade,  est  autorisé  à  sortir  de  prison,  oîi  ses  cau- 
tions le  feront  rentrer  à  la  réquisition  des  inquisiteurs  ou 
quinze  jours  après  sa  guérison. 

Anno  quo  supra,  in  crastinum  beati  Gregorii.  Bernar- 
dus  Borrelli,  juvenis,  P.  Pages,  G.  Sicredi,  P.  R.  Gocel- 
tis,  deBurgo,  Ber.  Arcambaudi,  deCaunis,  obligaverunt 
se  et  sua  et  juraverunt  sub  pena  l  librarum  quod  ipsi 
facient  reddere  ad  murum  Bernardum  Borrelli  immu- 
ratum,  cui  datur  licentia  exeundi  propter  infîrmita- 
tem,  quando  fuerint  requisiti  vel  post  xv  dies  quando 

1.  Cette  année  (1253),  Pâques  tomba  le  20  avril. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  201 

erit  de  egritudine  liberatiis;  et  Bernardus  Borrelli 
juvenis  débet  alios  predictos  super  hoc  redderc  in- 
dempnes,  qui  amore  ipsius  et  mandato  se  obligave- 
runt  dicto  modo. 

CLXVIII.  —  18  mars  1253  (n.  st.)  —  Vital  Pages  s'oblige  à 
obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions  le  rendront  vif  ou 
mort. 

Anno  quo  supra,  xv  kal.  aprilis.  Ar.  Gauzim,  de 
Sulis^  P.  Manhes,  de  Salsirihano,  Guillelmus  Belug,  de 
Reeafera,  et  R.  Johannis,  de  Recaferra,  obligaverunt  se 
et  sua,  sub  pena  l  librarum,  quod  Vitalis  Pajesii  pareret 
mandatis  iiiquisitorum,  vel  redderent  ipsum  vivum 
vel  mortuum  ;  et  quod  veniat  ad  diem  et  ad  dies  ;  et 
hoc  promisit  unusquisque  predictorum  in  solidum 
juramento  prestito  corporaliter  ;  et  ipse  Vitalis  pro- 
misit idem.  Testes  P.  R.  et  Pe.,  capellanus  domini 
episcopi,  notarius  publicus,  qui  hec  scripsit. 

CLXIX.  —  19  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Bernard 
Armen,  le  vieux,  d'Alzonne,  s'oblige  à  prendre  passage. 
Ses  cautions  se  portent  aussi  garants  pour  sa  femme  qu'elle 
accomplira  ses  pèlerinages. 

Anno  quo  supra,  xiiii  kal.  aprilis.  Bernardus  Ar- 
men, senior,  de  AIzona,  juravit  stare  mandatis  inqui- 
sitoruni  super  excommunicatione  qua  erat  astrictus 
quia  non  compleverat  penitentiam  passagii  trans- 
marini;  et  illam  faciet,  complebit,  ut  dicit,  quando- 
cumque  sibi  mandabitur  prout  sibi  pro  crimine  here- 
sis  est  injunctum;  fidejussores  pro  ipso,  sub  pena 
L  librarum,  jurati  quisque  in  solidum,  P.  Ber.,  Po.  Se- 

1.  De  Insulis(?). 


202  REGISTRE  DU  GREFFIER 

guini,  R.  de  Rivo,  R.  Armen  et  P.  Pollicerii,  de  Alzona. 
Item,  predicti  fidejussores  obligaverunt  se  similiter 
pro  uxore  dieti  Bernard!  eodem  modo,  quod  pere- 
grinationes^  sibi  injunctas  similiter  adimplebit.  Et  hoc 
Ipsum  juravit  Alazais,  uxor  dieti  Bernardi  Armen. 

CLXX,  —  20  mars  1253  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Les  héritiers 
de  Jean  Vital,  défunt,  condamné  au  passage  pour  cinq  ans, 
donnent  l'estimation  de  son  avoir,  20  livres.  Ils  sont  assignés  à 
huit  jours  pour  la  fixation  de  ce  qu'ils  devront  donner  «  pro 
recompensatione  passagii.  » 

Anno  quo  supra,  xiii^  kal.  aprilis,  Poncius  Vitalis 
et  R'^%  uxor  quondam  Pétri  Vitalis,  de  Gonchis,  com- 
paruerunt  coram  magistro  R.  David  inquisitore,  et 
recognoverunt  se  esse  heredes  Johannis  Vitalis  defuncti, 
oui  injunctum  fuerat  ad  v  annos  passagium  transma- 
rinum.  Verumtamen  dicta  R***  non  est  hères  nisi 
nomine  viri  sui  predicti.  Et  est  eis  assignata  dies  in 
octabis  beati  Benedicti,  ad  respondendum  quantum 
tenent  de  hereditate  dieti  defuncti  et  quod  potest 
valere.  Qua  die  comparuerunt  et  dixerunt  quod  here- 
ditas  predicta  valet  xx  libras.  Et  fuit  eis  injunctum 
quod  infra  viii  dies  adducant  bonos  fidejussores  ad 
solvendam  extimationem  que  fiet  super  recompensa- 
tione passagii  dieti  Johannis  Vitalis. 

CLXXI.  —  14  juin  1253,  Carcassonne.  —  Les  susdits  reçoivent 
injonction  d'avoir  à  satisfaire  au  sujet  de  ladite  estimation. 

Anno  quo  supra,  xviii  kal.  julii.  Comparuerunt  pre- 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  LXXXI,  note, 

2.  Ms.  :  XII,  date  fautive,  puisque  l'octave  de  saint  Benoît 
tombe  le  20  mars,  XIII  kal.  aprilis. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  203 

nominati  Poncius  et  R''%  et  fuit  eis  injunctum  quod 
infra  festum  sancti  Johannis  veniant  coram  nobis  satis- 
facturi  super  dicta  estimatione;  alioquin  dimittant 
totam  illam  hereditatem. 

CLXXIl.  —  29  mars  1253,  Carcassonne.  —  Guillaume  Ber- 
nard Fanjaus  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Sa  cau- 
tion. 

Anno  Domini  M°  GG°  Lllf,  iiii  kal.  aprilis,  Guil- 
Iclmus  Bernardi  Faniaus  juravit  coram  inquisitoribus 
se  pariturum  omnibus  mandatis  et  singulis  inqui- 
sitorum,  et  se  facturum  et  completurum  penitentiam 
que  sibi  injungetur.  Fidejussor  pro  ipso  juratus,  sub 
pena  l  librarum,  Ber.  R.  Faniaus,  frater  ejus. 

CLXXIll.  —  29  mars  1253,  Carcassonne.  —  G.,  de  Vieille- 
Vigne,  s'engage  à  payer  12  livres  tournois  pour  sa  péni- 
tence avant  la  Pentecôte  (8  juin). 

Anno  et  die  predictis.  G.  de  Vinea  Veteri  juravit 
se  soluturum  xii  libras  turonensium  pro  penitentia  sua 
usque  Penthecosten.  Fidejussores  pro  ipso  bona  fide 
Ber.  de  Solerio  et  P.  Ar.  de  Tribus  Bonis,  notarius. 

CLXXIV.  —  1"  avril  1253,  Carcassonne.  —  G.  Bérenger, 
d'Arzens,  s'oblige  à  prendre  passage  au  mois  d'août  pro- 
chain. —  Ses  cautions^. 

Anno  Domini  M°GG°L°II1,  kal.  aprilis.  G.  Beren- 
!     garii,    de    Arzinco,   juravit    se   pariturum    mandatis 

omnibus  et  singulis  inquisitorum  ;  et  fuit  absolutus  ab 
1    excommunicalione  qua  erat  astrictus  propter  contu- 

niaciam;  juravit  etiam  et  promisit  se  transfretaturum 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  XLVI,  plus  bas,  n"  CXCV. 


204  REGISTRE  DU  GREFFIER 

in  primo  passagio  augusti,  sub  pena  x  librarum;  fide- 
jussores  pro  ipso,  sub  eadem  pena,  Aribertus  de 
Arzinco,  Matha,  castellarius  de  Monte  Regali,  fîde 
prestita,  etR.  Berengarii,  qui  juravit;  et  pena  soluta, 
nichilominus  compellatur  ad  transfretandum. 

CLXXV.  —  12  avril  1253,  Carcassonne.  —  Rey,  d'Alzonne, 
s'oblige  à  prendre  passage  au  mois  d'août  prochain^.  — 
Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  ii  idus  aprilis.  Rex,  de  Alzona, 
juravit  se  transfretaturum  in  primo  passagio  augusti  ; 
et  fuit  absolutus  ab  excommunicatione.  Fidejussor  pro 
ipso  juratus,  sub  pena  l  librarum,  Ber.  Gazanha,  de 
Rivo  ;  et  ipse  Rex  obiigavit  eidem  propter  hoc  omnia 
bona  sua,  presentibus  magistris  Radulpho  et  R.  David, 
inquisitoribus,  et  P.  Ariberti,  notario,  qui  hec  scripsit. 

CLXXVI.  —  17  avril  1253,  Carcassonne.  —  Ber.  Belon  et 
Pierre  Belon,  d'Arzens,  frères,  s'obligent  à  prendre  passage 
d'ici  à  la  Saint-Michel  (29  septembre).  —  Leurs  cautions^. 

i\.nno  quo  supra  ^,  xv  kal.  maii.  Ber.  Bello  et  Petrus 
Bello^,  fratres,  de  Arzinco,  juraverunt  et  obligaverunt 
se  et  sua,  sub  pena  xxx  librarum  turonensium,  se 
transfretaturos  hinc  usque  ad  festum  beati  Micahelis, 
nisi  remanerent  de  mandato  ecclesie  speciali.  Fide- 
jussores  jurati  quisque  in  solidum  sub  eadem  pena 
P.  de  Rozers,  R.  Ferriolis  et  R.  Bello,  de  Arzinco.  Et 
soluta  pena,  nichilominus  teneantur  transt'retare  dicti 
fratres. 

1.  Voy.  plus  bas,  n°  CLXXXV. 

2.  Voy.  plus  bas,  n°  CXCV. 

3.  A  la  marge  :  Anno  Domini  M°  CC°  LP  IIP. 

4.  Voy.  plus  haut,  n°  LVlIi. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  205 

CLXXVII.  —  17  mai  1253,  Carcassonne.  —  Ç.  Ber.,  maréchal, 
de  Saint-Martin,  s'oblige  à  obéir  à  i'évêque  et  aux  inquisi- 
teurs. —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M°GG°LIIF,  xvi  kal.  junii.  G.  Ber., 
faber,  de  Sancto  Martino,  jura  vit  se  facere  et  com- 
plere,  ad  voluntatem  domini  episcopi  et  inquisito- 
rum,  penitentiam  sibi  injunctam  pro  heresi;  et  parebit 
mandatis  omnibus  et  singulis  eorumdem.  Fidejusso- 
res  pro  ipso  jurati,  sub  pena  l  librarum  quisque  in 
solidum  G.  Daide,  Ber.  Gaunas,  P.  Faber,  G.  Garcias, 
de  Sancto  Martino.  Testes  Ber.  Digon,  G.  Ber.  de 
Argenteria,  et  P.  Ariberti,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

CLXXVIII.  —  5  août  1253,  Carcassonne.  —  P.  Bonafos,  de 
Canecaude,  est  autorisé  à  rester  hors  de  prison  jusqu'à  sa 
guérison. 

Item,  anno  quo  supra,  nonis  augusti.  Data  fuit 
licencia  P.  Bonafos,  de  Ganacauda,  esse  extra  murum 
quousque  convaluerit;  juravit  se  redditurum  post  con- 
valescentiam. 

CLXXIX.  —  17  août  1253,  Carcassonne.  —  Raine,  femme  de 
P.  Albert,  de  Couffoulens,  est  autorisée  à  rester  hors  de  pri- 
son jusqu'à  sa  guérison. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  septembris.  Data  est 
licentia  Raine,  uxori  P.  Adalberti  de  Gofolento,  exeundi 
murum  quousque  'convaluerit  de  egritudine  sua;  et 
tune  sine  omni  monitione  débet  redire  vel  intérim,  si 
mandareturei.  Fidejussores  proipsa,  sub  pena  l  libra- 
rum, P.  Adalberti,  Ar.  Guifre,  Ar.  Willelmi,  R.  Ber., 
de  Gofolento. 


208  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CLXXXVI.  —  Même  jour.  —  Ber.  Armen  le  Vieux,  d'Alzonne, 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  «  super  penitentia  de  pas- 
sagio  transraarino.  » 

Item,  anno  et  die  predictis.  Ber.  Armen,  senior,  de 
Alzona,  juravit  et  obligavit  se  et  sua  ad  parendum 
mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum  super 
penitentia  sibi  injuncta  de  passagio  transmarino.  Fide- 
jussores  jurati  pro  ipso,  sub  pena  l  libraruni,  R. 
Armen,  filius  ejus,  et  P.  Pecellus,  de  Alzona.  Et 
injunctum  fuit  dicto  [Ber.  Armen]  in  virtute  prestiti 
juramenti. 

CLXXXVII.  —  Même  jour.  —  Ber.,   des  Martys,   s'oblige 
comme  le  précédent'. 

Item,  anno  et  die  predictis.  Ber.  de  Martris  juratus 
obligavit  se  etc.  pro  passagio  complendo  ad  volunta- 
tem  inquisitorum.  Fidejussores  jurati  pro  ipso  G.  Rai- 
naudi,  G.  Aostenh,  G.  de  Martris. 

CLXXXVIII.  —  Même  jour.  —  P.  Dalbars  s'oblige  comme  le 

précédent^. 

Item,  anno  et  die  predictis.  P.  Dalbars  juravit  et 
obligavit  se  etc.,  pro  passagio  complendo  ad  volunta- 
tem  inquisitorum.  Fidejussores  pro  ipso  jurati  P.  Blan- 
quer,  P.  Pecol,  Johannes  Dalbars,  filius  dicti  Pétri. 

CLXXXIX.  —  19  octobre  125.3,  Carcassonne.  —  G.  Barbier 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions  2. 

Anno  quo  supra,  xiiii  kal.  novembris.  G.  Barberii 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  I,  et  plus  bas,  n"'  CXCIII  et  CCI. 

2.  Voy.  plus  bas,  n°  CXCIII. 

3.  Voy.  plus  haut,  n"  CLXXXIV. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  209 

juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisito- 
rum  super  passagio  sibi  injuncto  perficiendo,  obligando 
se  et  sua.  Fidejussores  pro  ipso  quisque  in  solidum, 
sub  pena  l  librarum,  G.  Faber  et  R.  Maisine  ,  de 
Monte  Regali,  jurati. 

CXC.  —  19  octobre  1253,  Carcassonne.  —  Brice,  de  Montréal, 
s'oblige  pour  lui  et  son  frère  à  obéir  aux  inquisiteurs  «  super 
passagio  transmarino^  » 

Anno  et  die  predictis.  Briccius,  de  Monte  Regali, 
juravit  pro  se  et  P.  Briccio,  t'ratre  suo,  quod  parebunt 
mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum  super  pas- 
sagio transmarino  sibi  injuncto  perficiendo,  obligando 
se  et  sua.  Fidejussor  pro  ipsis  juratus,  sub  pena 
L  librarum,  G.  Vergerii.  Et  débet  dare  alios  fidejusso- 
res die  jovis.  Qua  die  adduxit  G.  de  Mairevila,  qui 
juratus  obligavit  se  pro  ipsis  sub  eadem  pena. 

CXCI.  —  20  octobre  1253,  Carcassonne.  —  P.  Martin,  du 
Bourg,  s'engage  à  donner  «  pro  penitentia  »  8  livres  melgo- 
riennes . 

Anno  quo  supra,  xiii  kal.  novembris.  P.  Martini 
frenerii  {sic),  de  Burgo,  juravit  se  daturum  pro  peni- 
tentia sua  VIII  libras  melgorensium,  quarum  medie- 
tatem  persolvet  infra  mensem,  et  aliam  medietatem 
persolvet  ad  voluntatem  inquisitorum. 

CXCII.  —  5  novembre  1253,  Carcassonne.  —  P.,  de  Sabar- 
thès,  se  porte  caution  que  son  frère  Roger,  de  la  Baslide- 
Esparbeirenque,  obéira  aux  inquisiteurs. 

Anno  quo  supra,  nonis  novembris.  P.,  deSavartesio, 

1.  Voy.  plus  haut,  n"^  CLII  et  CLXXXIII,  et  plus  bas, 
ïi"'  CXCIV  et  CCI. 

14 


210  REGISTRE  DU  GREFFIER 

obligavit  se  et  sua,  sub  pena  x  librarum,  pro  Rogerio, 
fratresuo,  de  Savartesio,  per  juramentum  et  publiciim 
instrumentum,  quod  idem  Rogerius,  de  Preveirenga, 
parebit  mandatis  omnibus  et  siiigulis  inquisitorum;  et 
recipiet  et  complebit  penitentiain  que  sibi  ab  inquisi- 
toribus  pro  crimine  heresis  injungetur.  Quod  idem 
Rogerius  juravit  se  fideliter  completurum. 

CXCIII.  —  5  novembre  1253,  Carcassonne.  —  Injonction  est 
faite  à  Ber.,  des  Martys,  Ber.  Armen,  le  vieux,  et  P.  Dal- 
bars,  d'Alzonne,  qu'ils  aient  à  prendre  passage  en  mars  à 
Marseille  ou  à  Aigues-Mortes. 

Anno  et  die  predictis.  Injunctum  fuit,  sub  pena 
L  librarum,  et  in  virtute  prestiti  juramenti,  Ber.  de 
Martris,  Ber.  Armen,  seniori,  et  P.  Dalbars,  de  AIzona, 
quod  in  isto  passagio  marcii  transfretent  ;  et  sint 
parati  vel  apud  Aquas  Mortuas,  vel  apud  Massiliam 
pro  isto  passagio  incipiendo  et  perficiendo. 

CXCIV.  —  Même  jour.  —  Même  injonction  à  Brice  et  à  Pierre 

Brice,  de  Montréal. 

Anno  et  die  predictis.  Briccio  et  Petro  Briccio,  de 
Monte  Regali,  fuit  idem  injunctum,  in  virtute  prestiti 
juramenti  et  sub  pena  predicta. 

CXCV.  —  Même  jour.  —  Même  injonction  à  G.  Bérenger, 
Ber.  Bellon  et  à  son  fi'ère  * . 

Anno  et  die  predictis.  Idem  fuit  injunctum  G.  Be- 
rengario  et  Ber.  Bclloni  et  fratri  ejus  de  Arzinco. 

1.  Voy.  plus  haut,  n"^  CLXXIV  et  CLXXVI. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  21! 

CXCVI.  —  20  novembre  1253,  Carcassonne.  —  P.  Chabert,  de 
Rupefera,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M°  GG°  Lllf,  xii  kal.  decembris.  P. 
Chatberti,  de  Rupefera,  obligavit  se  et  sua  per  jura- 
mentum  et  publicum  instrumentum  ad  parendum 
mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum,  et  ad  reci- 
piendum  et  faciendum  penitentiam  ad  voluntatem  et 
mandatum  inquisitorum.  Fidejussores  jurati  pro  ipso, 
quisque  in  solidum,  sub  eadem  pena,  Johannes  Chat- 
bert,  Johannes  Pastre,  de  Rupefera. 

CXCVIl.  —  Même  jour.  —  Roger  Candel,  de  Rupefera, 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Rogerius  Candela,  de  Rupe- 
fera, juravit  facere  et  complere  voluntatem  inquisito- 
rum et  recipere  penitentiam  sibi  injungendam  et 
complere  pro  cri  mi  ne  heretice  pravitatis,  et  parère 
mandalis  omnibus  et  singulis  eorumdem.  Fidejusso- 
res jurati,  quisque  in  solidum,  sub  pena  l  librarum, 
P.  Ghatbert,  [Raijnaudus  Mager,  de  Rupefera,  Poncius 
Candela. 

CXCVITI.  —  15  janvier  1254  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Albert, 
de  la  Bastide-Esparbeirenque,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  xviii  kal.  februarii.  Adalbcrtus,  de 
Preveirenca\  juravit  stare  et  parère  mandatis  omni- 
bus et  singulis  inquisitorum,  et  facere  et  complere 
penitentiam,  quam  sibi  inquisitores  pro  crimine  here- 
sis  duxerint  injungendam.  Fidejussoresjurati  pro  ipso, 

1.  Au-dessus,  entre  les  lignes  :  de  Savartesio. 


210  REGISTRE  DU  GREFFIER 

obligavit  se  et  sua,  sub  pena  x  libramm,  pro  Rogerio, 
fratresuo,  de  Savartesio,  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum,  quod  idem  Rogerius,  de  Preveirenga, 
parebit  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum  ;  et 
recipiet  et  complebit  penitentiam  que  sibi  ab  inquisi- 
toribus  pro  crimine  heresis  injungetur.  Quod  idem 
Rogerius  jura  vit  se  fideliter  completurum. 

ex  cm.  —  5  novembre  1253,  Carcassonne.  —  Injonction  est 
faite  à  Ber.,  des  Martys,  Ber.  Armen,  le  vieux,  et  P.  Dal- 
bars,  d'Alzonne,  qu'ils  aient  à  prendre  passage  en  mars  à 
Marseille  ou  à  Aigues-Mortes. 

Anno  et  die  predictis.  Injunctum  fuit,  sub  pena 
L  librarum,  et  in  virtute  prestiti  juramenti,  Ber.  de 
Martris,  Ber.  Armen,  seniori,  et  P.  Dalbars,  de  Aizona, 
quod  in  isto  passagio  marcii  transfretent  ;  et  sint 
parati  vel  apud  Aquas  Mortuas,  vel  apud  Massiliam 
pro  isto  passagio  incipiendo  et  perficiendo. 

CXCIV.  —  Même  jour.  —  Même  injonction  à  Brice  et  à  Pierre 

Brice,  de  Montréal. 

Anno  et  die  predictis.  Briccio  et  Petro  Briccio,  de 
Monte  Regali,  fuit  idem  injunctum,  in  virtute  prestiti 
juramenti  et  sub  pena  predicta. 

CXCV.  —  Même  jour.  —  Même  injonction  à  G.  Bérenger, 
Ber.  Bellon  et  à  son  frère  ' . 

Anno  et  die  predictis.  Idem  fuit  injunctum  G.  Be- 
rcngario  et  Ber.  Belloni  et  fratri  ejus  de  Arzinco. 

1.  Voy.  plus  haut,  n°^  CLXXIV  et  CLXXVI. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  211 

CXCVl.  —  20  novembre  1253,  Carcassonne.  —  P.  Chabert,  de 
Rupefera,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M°  GG°  Lllf,  xii  kal.  decembris.  P. 
Ghatberti,  de  Rupefera,  obligavit  se  et  sua  per  jura- 
mentum  et  publicum  instrumenluni  ad  parendum 
mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum,  et  ad  reci- 
piendum  et  faciendum  penitentiam  ad  voluntatem  et 
mandatuni  inquisitorum.  Fidejussores  jurati  pro  ipso, 
quisque  in  solidum,  sub  eadem  pena,  Johannes  Chat- 
bert,  Johannes  Pastre,  de  Rupefera. 

CXCVII.  —  Même  jour.  —  Roger  Candel,  de  Rupefera, 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Rogerius  Candela,  de  Rupe- 
fera, juravit  facere  et  complere  voluntatem  inquisito- 
rum et  recipere  penitentiam  sibi  injungendam  et 
complere  pro  crimine  heretice  pravitatis,  et  parère 
mandatis  omnibus  et  singulis  eorumdem.  Fidejusso- 
res jurati,  quisque  in  solidum,  sub  pena  l  librarum, 
P.  Ghatbert,  [Rai]naudus  Mager,  de  Rupefera,  Poncius 
Gandela. 

CXCVIII.  —  15  janvier  1254  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Albert, 
de  la  Bastide-Esparbeirenque,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  xviii  kal.  februarii.  Adalbertus,  de 
Preveirenca\  juravit  stare  et  parère  mandatis  omni- 
bus et  singulis  inquisitorum,  et  facere  et  complere 
penitentiam,  quam  sibi  inquisilores  pro  crimine  here- 
sis  duxerint  injungendam.  Fidejussores  jurati  pro  ipso, 

1.  Au-dessus,  entre  les  lignes  :  de  Savartesio. 


212  REGISTRE  DU  GREFFIER 

quisque  in  solidum,  sub  pena  l  librarum,  Bonus  Homo, 
de  Manso,  et  G.  Moto,  de  Manso  Gabardesio,  jurati. 

CXCIX.  —  Même  jour.  —  Adam  de  Arverio,  du  même  lieu, 

s'oblige  de  même. 

Anno  [et  die]  quo  supra.  Adam  de  Arverio,  de  Pre- 
veirenca,  juravit  idem  pro  se.  Fidejussor,  sub  eadem 
pena,  juratus  P.  Martini,  qui  dicitur  Gotellerius,  soro- 
rius  suus. 

ce.  —  5  avril  1254,  Carcassonne.  —  Ber.  Guilabert,  du  Bourg, 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  donne  ses  cautions. 

Anno  Domini  M*' GG°LIIIP,  nonis  aprilis.  Ber.  Gui- 
laberti,  de  Burgo  Garcassone,  obligavit  se  et  sua  ad 
parendum  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum, 
et  ad  recipiendum  et  pertîciendum  penitentiam  sibi 
injungendam  pro  crimine  heretice  pravitatis.  Fidejus- 
sores  jurati  pro  ipso,  sub  pena  xx  librarum,  Amelius 
Boerii,  P.  Amelii,  basterius,  de  Burgo  Carcassonne, 
quisque  in  solidum. 

CCI.  —  9  avril  1254,  Carcassonne.  —  Bernard,  des  Mar- 
tys  ',  demeurant  à  Alzonne,  s'engage  à  payer  10  livres  «  pro 
recompensalione  passagii  »  et  pour  les  pèlerinages  de  sa 
femme  Maraude,  qui  est  infirme. 

Anno  Domini  M°  GG°LIIir,  v  idus  aprilis.  Bernardus 
de  Martris,  de  Alzona,  obligavit  se  et  sua,  per  juramen- 
tum  et  publicum  instrumentum,  se  soluturum  x  libras 
melg.  vel  turon.,  quarum  medietatem  perso! vet  in 
instanti  festo  bcati  Johannis,  et  aliam  medietatem  in 

1.  Peut-être  le  même  que  celui  des  n""  I,  CLXXXVIÏ  et 
CXCIII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  213 

festo  Omnium  Sanctorum,  pro  recompensatione  pas- 
sagii  transmari  ni  sibi  injuncti  et  peregrinationibus 
Maraude,  uxoris  sue,  infirme.  Fidejussores  pro  ipso 
fide  plevila,  subeadempena,  quisque  in  solidum,  Rex, 
de  Aizona,  P.  Danuselli,  juvenis,  Ber.  Segui,  Bertran- 
dus  Jordani,  Bartholomeus  de  Andusia,  et  P.  Ariberti, 
qui  hanc  obligationem  recepit. 

CCIT.  —  2  mai  1254,  Carcassonne.  —  Arnaud  Faure,  de  Sais- 
sac,  malade,  est  autorisé  à  rester  hors  de  prison  jusqu'à  sa 
guérison.  Il  donne  ses  «  fidejussores.  » 

Anno  Domini  M°  CG°  LIIIP,  vi  nonas  maii.  Data  est 
licencia  ArnaudoFabri,  deSaxiaco,  exeundimurum  et 
essendi  extra  quousque  convaluerit  de  egritudine  sua, 
ita  tamen  quod  post  convalescentiam  suam  ibi  rever- 
tatur,  non  expectalo  etiam  mandato  inquisitorum,  per 
prestitum  juramentum.  Fidejussores  super  hoc  pro 
ipso  quisque  in  solidum,  sub  pena  l  librarum,  Ber. 
Andorra,  de  Burgo,  Petrus  de  Alairaco,  de  Podio  Nau- 
terio,  et  Ar.  Clary,  junior,  de  Podio  Nauterio,  fide 
plivita  se  et  sua  obligantes.  Testes  Ber.  Gedor,  Ber. 
Digon,  Robertus  Scriptor  et  P.  Ariberti. 

CCIII.  —  1"  juillet  1254,  Carcassonne. — Limoux,  de  Saissac, 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Annoquo  supra,  kalendis  julii.  Limosus,  de  Saxiaco, 
juravit  et  obligavit  se  et  sua  ad  parendum  mandatis 
inquisitorum  omnibus  et  singulis,  et  venire  ad  diem 
et  ad  dies  assignatas  sibi  et  facere  et  complere  peni- 
tentiam  sibi  injungendam  pro  crimine  heretice  pravi- 
tatis.  Fidejussor  pro  ipso  JohannesMolsaire,  qui  débet 
ejus  bona  confiscare,  si  aliter  se  liaberet. 


214  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCIV.  —  17  décembre  1254,  Carcassonne.  —  Limoux,  qui,  cité, 
n'avait  point  comparu,  s'excuse  sur  une  maladie  et  fournit 
à  nouveau  ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  januarii.  Dictus  Limosus 
comparuit  coram  inquisitoribus  ;  et  quia  citatus  non 
comparuerat  ad  diem  sabbati  proximo  transactam  ad 
recipiendum  penitentiam  sicut  juravit  superius,  fuerunt 
requisiti  iterum  fidejussores  ab  eo  propter  contuma- 
ciam.  Ipse  vero  excusavit  se  propter  infîrmitatem. 
Tamen  inquisitores  non  crediderunt  ei  super  hoc,  et 
ideo  tidejussit  pro  ipso,  sub  pena  c  solidorum,  jura- 
tus,  modo  et  forma  predicta  Petrus  Benedicti,  filius 
Pétri  Benedicti,  de  Saxiacho.  Testes  Isarnus  de 
Pezenx,  P.  David,  R.  Buada. 

CCV.  —  17  juin  1254,  Carcassonne.  —  Déposition  des  témoins 
produits  par  Bernard  Pons  pour  prouver  l'inimitié  de  sa 
femme  pour  lui. 

Testes  quos  produxit  Bernardus  Poncii  ad  proban- 
dum  inimicicias  inter  se  et  uxorem  suam. 

Anno  Domini  IvrCCLIIir,  xv  kal.  julii.  Guillelmus 
Namdata,  subcapellanus  de  Saxiacho,  testis  juratus 
dixit  se  audivisse  dici,  et  fama  est  apud  Saxiacum  et 
apud  Podium  Laurentii,  quod  Arnauda,  uxor  Bernardi 
Poncii,  fuit  capta  apud  Podium  Laurentii  per  eunidem 
virum  suum  cum  R^°  Gueirejat,  qui  habebat  rem 
secum,  et  non  dimittit  pro  ipso  quin  adhuc  habeat  rem 
cum  pluribus;  et  etiam  quidam  tenet  eam  de  Monte 
Olivo  pro  meretrice,  sicut  dicilur,  et  fama  est  apud 
Saxiacum.  Nuliam  aHam  causam  rcquisitus  inimicicia- 
rum  scivit  vel  potuit  assignare  inter  eos,  nisi  sicut 
dictum  est. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  215 

P.  de  Opère,  [testis]  juratus,  dixit  se  audivisse  dici  a 
Bernardo  Poncii  quod  quidam  de  Podio  Laurencii 
recesserat  cum  Ar'^'',  uxore  sua,  et  quod  ip...  a  fuerat 
eum  et  propter  hoc  verberavit  eam,  sicut  ab  aliis 
audivit  dici.  Dixit  etiam  se  audivisse  dici  quod  dicta 
Ar**^  est  meretrix  et  non  dimittit  pro  eodem  viro  suo 
quin  rem  habeat  cum  pluribus,  et  quod  quidam  juve- 
nis  de  Monte  Olivo  adiiuc  tenet  eam  et  cum  ea  adul- 
teratur.  Interrogatus  nuUam  aliam  causam  assignavit 
inimiciciarum  nisi  sicut  dictum  est. 

R.  Benedicti,  testis  juratus,  dixit  se  audivisse  dici  ab 
Ar'^%  uxore  Bernardi  Poncii,  quod  ipsa  veliet  quoddic- 
tus  vir  suus  esset  mortuus,  ut  posset  habere  in  virum 
Pugoler  de  Monte  Olivo,  et  quod  etiam  leprosam  (sic) 
veliet  effici,  dummodo  habere  posset  ipsum  Pugoler  in 
virum.  De  tempore,  hoc  anno.  De  loco,  apud  Saxia- 
cum  in  domo  Bernardi  Poncii.  De  circumstaiitibus, 
dixit  quod  quidam  puer  scolaris  dicti  Bernardi  Poncii. 
De  diffamatione  ipsius,  dixit  idem  quod  alii  predicti 
per  auditum.  Interrogatus  dixit  se  nichil  aliud  scire. 

CCVI.  —  19  octobre  1254,  Carcassonne.  —  Sentence  condam- 
nant Guillaume  Bérenger,  d'Arzens,  à  50  livres  et  à  reprendre 
les  croix. 

Cum  Guillelmus  Berengarii,  de  Arzincho,  cui  facta 
fuit  olim  gratia  de  crucibus  sibi  pro  heresi  impositis, 
capere  seu  detinere  noluerit  Jiuper  apud  Limosum  in 
foro  R'*"'°  Monic,  de  Arzincho,  quem  sciebat  pro  heresi 
fugitivum;  nec  etiam  ad  hoc  faciendum  prestitit  ali- 
quod  consilium  vel  juvamen,  sicut  per  confessionem 
ejus  magistro  R[adulpho]  et  P[etro] ,  inquisitoribus, 
plene  constat,  licet  super  hoc  monitus  fuerit  per  ma- 


216  REGISTRE  DU  GREFFIER 

gistrum  Bartholomeum  de  Arzincho  in  presentia  plu- 
rimorum,  illa  hora  qua  hoc  faciliter  poterat  adimplere  ; 
nos  predicti  inquisitores,  veritate  diligenter  super  hoc 
inquisita  et  dehberato  consiho  pleniori,  predicto  G. 
citato  apud  Garcassonam,  prius  tamen  tam  ab  eo  quam 
a  Guillelmo  Berengario,  filio  ejus,  et  Ariberto  de  Arzin- 
cho, fidejussoribus  pro  eo,  juramento  recepto,  subpena 
quinquaginta  Ubrarum  etbonorumsuorum,  propterhoc 
obHgationem  injuncxinnus  tanquam  ingrato  et  indigno 
gratie  èibi  facte,  quod  résumât  continuo  dictas  cruces 
cum  brachiis  transversalibus  in  omni  veste  prêter 
quam  in  camisia  perpetuo  deportaturas.  Actum  fuit 
hoc  Garcassone,  xiiii  kal.  novembris,  anno  Domini 
M"  GG°  Lllir. 

CCVII.  —  29  octobre  1254,  Carcassonne.  —  Ber.  Amiel,  du 
Puy,  détenu,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses,  cau- 
tions. 

Anno  quo  supra,  iiii  kal.  novembris.  Ber.  Amehi, 
de  Podio,  qui  erat  captus,  juravit  se  stare  mandatis 
inquisitorum,  etc.,  et  recipere  et  complere  peniten- 
tiam,  etc.,  sub  obligatione  omnium  bonorum  suorum. 
Fidejussores  pro  ipso  fîde  plivita  Ber.  Massabou,  et 
R.  Gavaerii,  de  Podio,  sub  pena  l  librarum,  se  et  sua 
obligando. 

CCVIIl.  —  2  novembre  1254,  Carcassonne.  —  Ar.  Baud,  de 
Montréal,  suspect,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  supra,  iiif  nonas  novembris.  Ar.  Baud, 
de  Monte  Regali,  suspectus  de  heresi  pro  eo  quod  ma- 
ter sua  fuit  hcreticata  a  parvo  tempore  citra,  unde,  quia 
ipse  visitabat  eam  fréquenter,  et  aliquando  ei  in  neces- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  217 

sariis  providebat,  videtur  in  ipsius  rnaliciam  conccns- 
sisse;  propter  quod  juravit  stare  mandatis  omnibus 
et  singulis  inquisiloruni  et  obligavit  omnia  bona  sua. 
Fidejussores  jurali  pro  ipso,  sub  pena  l  librarum,  P. 
Amelii,  de  Pontilio,  Engelbertus  Benedieti,  Johannes 
Goirici,  Bartholomeus  Goirici,  P.  de  Casai  Ranols, 
et  R'^*,  uxordieti  Ar.  Baud. 

CCIX.  —  4  novembre  1254,  Carcassonne.  —  P.  Amiel,  d'Ar- 
zens,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  présente  ses  cau- 
tions. 

Anno  quo  supra,  ii  nonas  novennbris.  P.  Amelii,  de 
Arzincho,  obligavit  se  et  sua  per  juramentum  et  publi- 
cum  instrumentum  inquisitoribus  super  mandatis 
omnibus  et  singulis  eoruni  faciendis,  et  penitentia 
facienda  et  recipienda  super  hiis  que  de  heresi  [in 
inquisitione  inventa  sunt]  juxta  voluntatem  ipsorum. 
Fidejussores  jurati  pro  ipso,  sub  pena  L  librarum, 
Ber.  Bos,  de  Monte  Regali,  et  R.  de  Vallibus,  de 
Gramasia.  Testis  Jo.  Melsaire. 

CCX.  —  4  novembre  1254,  Carcassonne.  —  P.  Raymond  de 
Castillon,  d'Arzens,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Item,  anno  et  die  predictis.  P.  Ramundi  de  Casti- 
lione,  de  Arzincho,  obligavit  se  et  sua  per  juramentum 
et  publicum  instrumentum  inquisitoribus  se  recipere 
et  complere  penitentiam  quam  sibi  pro  heresi  duxe- 
rint  injungendam,  et  parère  mandatis  omnibus  et  sin- 
gulis eorumdem.  Fidejussores  jurati  pro  ipso,  sub 
pena  L  librarum,  Ber.  Bos,  de  Monte  Regali  et  R.  de 
Vallibus,  de  Gramasia. 


218  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCXl.  —  18  novembre  1254,  Carcassonne.  —  Permission  est 
donnée  à  Rixende  de  sortir  de  prison  pour  faire  ses  couches. 
—  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xiiif  kal.  decembris.  G.  Megerii, 
Petrus  Yalguerii,  P.  Pastoris  obligaverunt  se  et  sua 
per  juramentum  et  publicum  instrumentum,  sub  pena 
L  librarum,  pro  Rixenda,  uxore  Guillelmi  Hualguerii, 
pro  heresi  immurata,  cui  data  est  licencia  exeundi 
murum  et  esse  extra  quousque  perper[er]it,  ita  quod 
transacto  mense  post  partum,  ipsa,  non  expectato  man- 
dato,  sine  omni  contradictione  et  dilatione,  ad  carcerem 
revertetur.  Et  preterea  parebit  mandatis  omnibus  et 
singulis  inquisitoruin.  Testes  Guillelnius  et  Astruc 
Gaulassa.  , 

CCXII.  —  19  novembre  1254,  Carcassonne.  —  Cautions  pour 
Rayraonde,  fille  de  Payane  Baude,  de  Montréal. 

Anno  Domini  M°CG°LIIir,  xili  kal.  decembris.  Pro 
Raymunda,  filia  quondam  Pagane  Baude,  de  Monte  Re- 
gali,  obligaverunt  se  et  sua,  sub  pena  L  librarum,  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum,  Ar.  Baud, 
Johannes  Goirici,  Bartholomeus  Goirici,  frater  ejus, 
Bernardus  Catalani,  quod  ipsa  Raymunda  non  auffu- 
giat,  set  pareat  mandatis  omnibus  et  singulis  inqui- 
sitorum  super  hiis  que  comisit  in  crimine  heretice  pra- 
vitatis,  et  penitentiam  sibi  injungendam  recipiet  et 
complebit.  Testes  P.  de  Casais  Ranols,  Ber.  Goirici, 
senior,  G.  Boerii  et  Guiilelminus. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  219 

CCXIII.  —  17  décembre  1254,  Carcassonne.  —  Isarn,  de  Pe- 
zens,  à  l'audience,  demande  jour  pour  nommer  ses  ennemis; 
il  est  assigné  au  samedi  suivant  (19  décembre),  puis  au  len- 
demain de  l'Epiphanie  ;  à  défaut  de  cautions,  il  présente  des 
témoins  pour  prouver  les  inimitiés  dont  il  est  l'objet. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  januarii.  Isarnus,  de  Pe- 
zinco,  comparuit  coram  inquisitoribus;  et  requisitus  si 
volebat  se  deffendere  de  hiis  que  inveniebantui^  in 
inquisitione  super  facto  heresis  contra  ipsum,  dixit 
quod  non  aliter  nisi  quod  tradet  nomina  inimicorum 
suorum  et  causas  inimiciciarum  exprimet. 

Item,  requisitus  si  vu!t  recipere  in  scriptis  ea  que 
inveniuntur  contra  ipsum,  dixit  quod  non;  set  petit 
diem  sibi  assignari  ad  nomimandum  inimicos  et  dicen- 
dum  causas  inimiciciarum.  Et  ad  hoc  fuit  dies  sabbati 
proxima  ex  parte  inquisitorum  assignata.  Qua  die 
comparuit  dictus  Isarnus  et  nominavit  pro  inimicis 
Rogerium  Isarni,  de  Castro  de  Conchis,  fratrem  quon- 
dam  Pétri  Isarni,  Petrum  Régis  et  R.  Régis,  fratres  de 
Conchis,  et  amicos  eorum,  quia  tempore  quo  idem 
Isarnus  de  Pesinco  morabatur  cum  R'''  de  Savarduno 
simul  cum  Faure  de  Riraco,  idem  Faure  fuit  captus 
ab  inimicis  Ecclesie  qui  morabantur  apud  Gabaretum  et 
ibi  fuit  adductus.  Tandem  ipse  Isarnus  ivit  ad  dictum 
castrum  de  Cabareto,  et  ibi  locutus  fuit,  de  mandato 
dicti  R.  de  Savarduno,  [de]  redemptione^  dicti  Faure; 
et  eduxit  eum  inde;  et  fuit  sibi  dictum  quod  Petrus 
Isarni  predictus,  armiger  tune  R*^'  de  Savarduno  pre- 
dicti,  vendiderat  eum  et  procuraverat  captionem.  Et 
hoc  audito,  dictus  R"*"'  de  Savarduno  fccil  vocari  et 

1.  Ms.  :  redemptionem. 


220  REGISTRE  DU  GREFFIER 

vocavit  dictum  P.  Isarni  super  hoc  de  prodicione  ;  et 
fuit  factum  duellum;  et  in  illo  duello  mortuus  fuit 
P.  Isarni  sepedictus.  Unde,  cum  Isarnus  de  Pesinco 
esset  tune  pro  parte  predicti  R.  de  Savarduno  contra 
P.  Isarni,  crédit  quod  Rogerius  Isarni,  P.  Régis,  et 
R''"^  Régis,  et  alii  amici  dicti  P.  Isarni  sunt  inimici  sui 
capitales. 

Item,  R.  Pagesii,  de  Cabareto,  Rog.  Gonterii,  Pon- 
cius  de  Flassano  et  R.  Durandi  et  Ulixes  sunt  inimici 
dicti  Isarni,  quia  ipse  Isarnus,  ut  dicit,  procuravit  eis 
multa  mala  tempore  guerre,  quo  morabatur  cum 
R*^"  de  Savarduno. 

Item,  requisitus  pluries  si  volebat  scripta  contra  se 
inventa  in  inquisitione  recipere  et  cum  eis  deliberare, 
dixit  quod  non. 

Item,  requisitus  si  volebat  plures  inimicos  nomi- 
nare,  dixit  quod  sic;  et  super  hoc  petit  diem  sibi  assi- 
gnari  ;  et  fuit  eidem  assignata  dies  ad  hoc  in  crastino 
Apparitionis  Domini,  et  ad  probandum  et  dicendum 
causas  inimiciciarum  dictorum  inimicorum,  et  dicen- 
dum et  proponendum  quicquid  dicere  vel  proponere 
voluerit  légitime  ad  deffensionem  suam  ;  et  tune  débet 
dare  fidejussores  quod  non  auffugiet,  set  veniet  ad 
diem  et  ad  dies  sibi  assignatas  et  causam  suam  ducet 
coram  inquisitoribus  et  parebit  mandatis  omnibus  et 
singulis  eorumdem.  Quadie  comparuit  diclus  Isarnus; 
et  requisitus,  dixit  quod  non  poterat  habere  fidejus- 
sores, nec  scivit  nec  voluit  plures  inimicos  nominare. 
Verumtamen  ad  probandum  iuimicicias  predictas  et 
causas  earumdem,  produxit  hos  testes,  scilicet  G.  Pi- 
cairola,  R.  Picairoia,  fratrem  ejus,  crucesignatum  pro 
heresi,   et  R.  Textoris,  de  Gonchis,  qui  in  prescntia 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNË.  221 

eorumdem  juraverunt  dicere  veritatem.  Et  idem  Isar- 
nus  juravit  se  defïendere  legittime  et  causam  suam 
ducere  coram  inquisitoribus  sine  fraude. 

CCXIV.  —  26  décembre  1254,  Carcassonne.  —  Dépositions 
des  premiers  témoins  produits  par  Isarn,  de  Pezens,  qui 
demande  jour  pour  en  produire  de  nouveaux.  Il  est  ajourné 
au  jeudi  suivant  (31  décembre). 

G.  Picairola  juratus  dixit  quod  Rogerius  Isarni, 
frater  quondam  Pétri  Isarni,  P.  Régis  et  R.  Régis, 
consangiiinei  ejusdem  Pétri,  sunt  inimici  Isarni,  de 
Pezinco,  militis,  pro  eo  quia  ipsi  credunt  quod  dietus 
Isarnus  procuravit  necem  predicti  Pétri  Isarni.  Requi- 
situs  quomodo  soit  quod  ipse  procuràverit,  respondit 
se  nescire  nec  etiam  crédit.  Tamen  bene  audivit  dici. 
Aliam  causam  inimiciciarum  nescit,  ut  dicit,  intereos. 
Vidit  tamen  quod  Petrus  Régis  et  R.  Régis  salutave- 
runt  postmodum  multotiens  eumdem  Isarnum  ;  et 
locuti  fuerunt  [cum  eo  fajmiliariter  multociens.  Set 
dietus  Regerius  non  locutus  fuit  ei  postea . 

R.  Picairola,  testis  juratus,  dixit  idem. 

R.  Textor,  testis  juratus,  dixit  idem.  Dixit  tamen 
amplius  se  credere  quod  dietus  Isarnus  procuravit 
dictam  necem;  et  quod  istud  audivit  dici  a  mullis. 

Postmodum,  eadem  die,  dietus  Isarnus  peciit  aliam 
diem  ad  producenduin  super  premissis  plures  testes; 
que  luit  sibi  concessa,  scilicet  die  jovis  proxima  pro 
secunda  produxione.  Qua  die  comparuit  et  produxit 
hos  testes,  videlicet  P.  Ar.  et  P.  Grazit^ 


1.    Dans    la   marge   :   Quere   infra    in   n°   fol.;    aujourd'hui 
fol.  35  V. 


222  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCXV.  —  14  janvier  1255  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Dépositions 
des  nouveaux  témoins  produits  par  Isarn,  d'Arzens,  qui  est 
ajourné  au  lendemain  de  la  Saint-Vincent  (23  janvier). 

Anno  DominiM^GG"  LlIIf,  xixkal.  februarii.  P.  Ar., 
filius  quondam  Pétri  Ar.,  testis  juratus,  dixit  idem 
quod  G.  Picairola,  excepto  quod  non  vidit  P.  Régis 
et  R.  Régis  inter  se  coUoquentes. 

Anno  et  die  predictis,  P.  Grazit,  de  Gonchis,  testis 
juratus,  dixit  idem  quod  proximus. 

Quibus  testibus  receptis,  fuit  assignata  alia  dies 
dicto  Isarno,  scilicet  in  crastinum  festivitatis  beati 
Vincencii  pro  tercia  productione.  Requisitus  si  volebat 
aliud  dicere  ad  deffencionem  suam,  dixit  quod  non. 

CCXVI.  —  5  janvier  1255  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ber.  Pierre, 
d'Arzens,  s'oblige  à  la  pénitence  «  pro  hiis  que  celaverat  in 
crimine  hereseos.  »  —  Sa  caution. 

Anno  Domini  i\r  GG"  Lllir,  nonis  januarii.  Ber. 
Pétri,  de  Arzinco,  jura  vit  stare  mandatis  omnibus  et 
singulis  inquisitorum  et  venire  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas  et  facere  et  complere  penitentiam  quam 
sibi  inquisitoires  pro  hiis  que  celaverat  in  crimine 
hereseos  sibi  duxerint  injungendam,  obhgando  super 
hoc  se  et  sua.  Fidejussor  juratus  pro  ipso  Guir.  Rai- 
naud,  frater  ejus,  sub  pena  c  solidorum,  se  et  sua  cum 
juramento  propter  hoc  obligando.  Testes  Gallavus 
Ribaudus,  Guillelminus  Glericus  et  quidam  ahi. 

CGXVII.  —  7  janvier  1255  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Guillaume 
Clerc,  de  la  Bastide-Esparbeirenque,  s'oblige  à  obéir  aux 
inquisiteurs.  —  Ses  cautions'. 

Anno   quo    supra,    vu    idus  januarii.    Guillelmus 
1.  Voy.  plus  bas,  n"  CCLll. 


DE  L'INQUISITION  DE   CARCASSONNE.  223 

Clerici,  de  Preveirenca,  juravit  facere  et  complere  peni- 
tentiam  sibi  pro  heresi  injungendam  et  parère  man- 
datis  omnibus  et  singulis  inquisitorum,  se  et  sua  per 
juramentum  propter  hoc  obligando.  Fidejussor  pro 
ipso  juratus  sub  pena  xx  librarum,  Petrus...,  frater 
ejus,  obligans  se  et  sua.  Testes  coram  inquisitoribus, 
Guillelminus  Glericus,  Guillelmus  Picairola,  Isarnus  de 
Pezenx  miles. 

CCXVIII.  —  19  janvier  1255  (n.  st.),   Carcassonne.  —  Roger 
Seguin,  d'Alzonne,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  xiiii"  kal.  februarii.  Rogerius  Se- 
guini  de  Alzona  juravit  se  stare  mandatis  omnibus  et 
singulis  inquisitorum  et  recipere  et  complere  peniten- 
tiam  quam  sibi  pro  hiis  que  comisit  in  crimine  heresis 
inquisitores  duxerint  injungendam,  et  venire  ad  diem 
et  ad  dies  coram  ipsis  super  eodem  facto  assignatas. 
Fidejussores  pro  ipso  Poncius  Seguini,  frater  ejusdem 
Rogerii,  Bertrandus  Jordani,  Ber.  Armen,  senior,  Ber. 
de  Martris,  sub  pena  l  librarum;  et  super  hoc  obli- 
gaverunt  omnia  bona  sua,  vel  stabunt  Carcassone  in 
hostagiis,  ad  voluntatem  inquisitorum,  donec  satisfe- 
cerit  dictus  Rogerius  inquisitoribus  antedictis. 

CCXIX. — 19  février  1255  (n.st.),  Carcassonne.  —  Esclarmonde, 
femme  de  Raymond  Amiel,  de  Preixan,  s'oblige  à  obéir  aux 
inquisiteurs  et  à  se  soumettre  à  la  pénitence.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  M'CG^LIlIf,  xi  kal.  marcii.  Esclar- 
munda,  uxor  R*^'  Amelii,  de  Prixano,  juravit  stare  man- 
datis omnibus  et  singulis  inquisitorum  et  venire  ad 
diem  et  ad  dies  assignatas,  et  facere,  recipere  et 
complere  penitentiam  sibi  pro  crimine  heresis  ab 
inquisitoribus   injungendam.   Fidejussores   pro   ipsa, 


224  REGISTRE  DU  GREFFIER 

sub  pena  x  librarum,  Beatrix,  uxor  quondam  R*^'  Ra- 
mundi,  de  Alairaco,  mater  dicte  Esclarmunde,  et  Ber. 
R.,  sororius  ejusdem  Esclarmunde,  de  Alairaco.  Testis 
P.  Othonis. 

CCXX.  — 18  mars  1255  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Reine,  veuve 
de  P.  Albert,  de  CoufFoulens,  s'oblige  comme  la  précédente. 

Anno  quo  supra,  xv  kal.  aprilis.  Raina,  uxor  quon- 
dam P.  Adalberti,  de  Gofolento,  obligavit  se  jura- 
mento  prestito  et  sua  de  parendo  mandatis  omnibus 
et  singuiis  inquisitorum  et  venire  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas  et  facere,  recipere  et  complere  quic- 
quid  pro  crimine  heresis  inquisitoires  sibi  duxerint 
injungendum.  Fidejussores  pro  ipsa,  sub  pena  x  libra- 
rum, Ar.  Guillelmi  Sarte  et  Ar.  Guifre,  tîlius  Egidii 
Guifredi  de  Gofolento,  obligando  super  hoc  se  et  sua. 
Testes  Ebrardus,  capellanus  de  Sauzinco,  et  Ar.  et 
Bartholomeus  Fabri  et  Guillelminus  Glericus. 

CCXXI.  —  20  mars  1255  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Pons  Olmier, 
en  reconnaissance  de  la  grâce  des  croix,  s'oblige  spontané- 
ment à  donner  en  aumône,  à  la  prieure  de  Rieunette, 
150  sous. 

Anno  Domini  W  GG°LIIII°,  xiii  kal.  aprilis.  Poncius 
Olmerii,  de  Limoso,  obligavit  se  et  sua  in  centum 
L  solidos,  magistro  P.  Aribcrti  inquisitori  in  dyocesi 
Garcassone,  quod  ipse  persolvet  dictam  pecuniam, 
amore  Dei  et  béate  gloriose  Virginis  Marie,  priorisse 
monasterii  Rivinitidi,  quandocumque  ab  eadem  prio- 
rissa  vel  dicto  magistro  V.  fuerit  requisitus,  ad  opus 
cujusdam  hospicii  t'aciendum  in  monasterio  antedicto. 
Et  sic  jura  vit  complere  et  perficere,  sine  omni  con- 
tradictione,  ad  voluntatem  dicti  magistri  P.  et  prio- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  225 

risse  antedicte.  Et  propter  hujusmodi  helemosinam 
quaiii  ex  devolioue  voluit  sponte  facere,  dominus 
archiepiscopus  Narbone  comisit  vices  suas  domino 
cpiscopo  Carcassone  super  gratia  sibi  facienda  de 
peregrinationibus,  visitationibus,  quas,  ex  injuncta  sibi 
penitentia  pro  heresi,  facere  tenebatur.  Fidejussor 
juratus  pro  ipso  dominus  Sicardus  de  Pomariis, 
capellanus.  Testes  dominus  Vasco  canonicus,  P.  Im- 
baud  (sic),  sacerdos,  R.  Artaudi. 

CCXXII.  —  28  avril  1255,  Carcassonne.  —  R.  Morlane,  d'Ar- 
zens,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  à  recevoir  la  péni- 
tence. —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  >r  CC  LV°,  iiii  kal.  maii.  R.  Morlana», 
vel  Textor,  de  Gaunis,  qui  fuit  de  Sancto  Martino  de 
Landa,  de  Arzinco,  obligavit  se  et  sua  per  juramentum 
et  publicum  instrumentum,  quod  parebit  mandatis 
omnibus  et  singulis  inquisitorum  et  veni[e]t  ad  diem 
et  ad  dies  sibi  assignatas,  et  recipiet  penitentiam  ad 
voluntatem  eorumdem  ;  et  quod  sic  compleat  fidejus- 
serunt  jurati  pro  ipso  quisque  in  solidum,  sub  pena 
XXX  libr.,  Ber.  Bellonis,  G.  Bello  et  Garcassona,  fra- 
tres,  de  Arzinco.  Testes  G.  Glerici,  Ber.  Durandi,  P.  de 
Casalranols,  Bartholomeus  Goiric,  et  P.  Ariberti,  qui 
hec  scripsit. 

CGXXIII.  —  Même  jour.  —  Arnaude,  femme  de  Jean  Goiric, 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ar*^^,  uxor  Johannis  Goirici, 
juravit  et  obligavit  se  et  sua  sicut  R'"'"'  Morlana  ante- 
dictus.  Fidejussores  jurati  pro  ipso,  ut  supra,  dictus 
Johannes  Goiric,  Bartholomeus  Goiric,  fratres,  P.  de 

1.  Voy.  plus  bas,  n°  CCXLV. 

15 


226  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Casalranols  et  R.  Baud.  Testes  Ber.  Bello  et  G.  Bello, 
fratres,  et  plures  alii. 

CCXXIV.  —  27  mai  1255,  Carcassonne.  —  Jean  de  Villèle,  de 
la  Bastide -Esparbairenque,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisi- 
teurs et  à  faire  la  pénitence.  —  Ses  cautions  '. 

Anno  Domini  M°CG°LV°,  vi  kal.  junii.  Johannes  de 
Vilella,  de  Preveirenca,  juravit  stare  mandatis  omnibus 
et  singulis  inquisitorum,  et  venire  ad  diem  et  ad  dies 
sibi  assignatas,  et  recipere,  facere  et  complere  peni- 
tentiam  sibi  pro  crimine  heresis  injungendam  ;  et 
propter  hoc  obligavit  se  et  sua.  Fidejusserunt  jurati 
pro  ipso  sub  pena  l  librarum,  quisque  in  solidum,  per 
juramentum  et  publicum  instrumentum  obligantes  se 
et  sua,  Ar.  Vitalis  de  Insulis,  Ber.  Faber,  R.  de  Vilella, 
et  Ber.  de  Vilella,  fratres  dieti  Johannis,  et  P.  Gotran 
de  Gastanhs  ;  et  est  assignata  dies  dicto  Johanni  usque 
ad  XV  dies  ad  confitendum  negata. 

CCXXV.  —  2  juin  1255,  Carcassonne.  —  Raymond  Molière, 
de  la  Tourette,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  [i]v  nonas  junii.  R""^"^  Moleira,  de 
Turreta,  juravit  stare  mandatis,  etc.,  ut  supra.  Fide- 
jussores  pro  ipso  jurati,  quisque  in  solidum,  se  et  sua 
obligantes,  Ber.  Faber,  de  Turreta,  et  Martinus  Gairic, 
de  Turreta,  sub  pena  x  librarum.  Testes  Ber.,  capel- 
lanus  de  Valleta,  Jo.,  capellanus  de  Insulis. 

CCXXVI.  —  13  août  1255,  Carcassonne.  —  Esclarmonde, 
veuve  de  Ber.  Sabatier,  de  Canecaude,  malade,  est  autorisée 
à  rester  hors  de  prison  jusqu'à  sa  guérison.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  idibus  augusti.  Jo.  Sabater,  de  Gana- 
1.  Voy.  plus  bas,  n°  CCXXVII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  227 

cauda,  et  P.  Pages,  de  Caudabrenda,  obligaverunt  se 
et  sua  per  juramentum  proprium  et  publicum  instru- 
mentum,  pro  Esclarmunda,  uxore  quondam  Ber. 
Sabaterii,  de  Canacauda,  pro  heresi  immurata,  cui 
data  est  licentia  exire  murum  ex  parte  inquisitorum 
propter  intirmitatem  et  esse  extra  quousque  convalue- 
rit;  et  tune,  non  expectato  mandato,  débet  redire  ad 
murum;  quod  nisi  faceret,  predicti  sub  pena  G  soli- 
dorum  fecerunt  obligationem  modo  dictam. 

CCXXVIl.  —  21  août  1255,  Carcassonne.  —  Jean  de  Villèle 
s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs^. 

Anno  qiio  supra,  xu  kal.  septembris.  Johannes  de 
Vilella  juravit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis 
inquisitorum,  et  propter  hoc  obligavit  omnia  bona 
sua.  Fidejussor  juratus  pro  ipso,  sub  pena  xx  libra- 
rum,  Bernardus  Vezola,  de  Gutsiaco.  Testes  G.  Faber, 
Guillelminus. 

CCXXVIII.  —  17  octobre  1255,  Carcassonne.  —  P.  Faure, 
qui,  ajourné,  ne  s'est  pas  présenté  pour  recevoir  la  péni- 
tence, s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  novembris.  P.  Faber, 
filius  Pétri  Fabri,  de  Prixano,  obligavit  se  et  sua  inqui- 
sitoribus,  pro  eo  quod  non  venit  ad  recipiendum  peni- 
tentiam  die  sibi  assignata,  dicens  et  asserens  quod  de 
cetero  parebit  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisi- 
torum. Fidejussores  jurati  pro  ipso  R.  Laboratoris,  de 
Burgo,  quondam  de  Prixano,  sub  pena  xx  librarum. 
Testes  R.  Escuderii,  P.  R.  Egidii,  de  Prixano,  et 
R.  Artaut. 

1.  Voy.  plus  haut,  n^'  CCXXIV. 


228  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCXXIX.  —  20  novembre  1255,  Carcassonne.  —  Bernard 
Candel,  de  Ruscas,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  et  à  faire 
la  pénitence.  —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  j\rGG°LV°,  xii  kal.  decembris.  Ber- 
nardus  Candela,  de  Ruscas,  filius  Bernarde  Candela  de 
parochia  de  Rupefera,  obligavit  se  et  sua  per  jura- 
inentum  et  publicum  instrumentum  inquisitoribus  ad 
parendum  mandatis  omnibus  et  singulis  eorumdem, 
et  ad  veniendum  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas, 
et  penitentiam  sibi  pro  crimine  heresis  injungendam 
facere  et  complere.  Fidejussores  jurati  pro  ipso  quis- 
que  in  solidum  Petrus  Clerici  et  Bernardus  Clerici,  con- 
sanguineus  ejus,  sub  pena  xx  librarum.  Testes  Gari- 
nus  et  Guillelminus. 

CGXXX.  —  19  féwier  1256  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Bernard 
Algay,  Ar.  Guillaume,  Pons  Cerda  et  Guillaume  de  Murcel- 
lenx  déclarent  vouloir  «  satisfaire  »  au  sujet  des  pèlerinages 
de  défunte  Raymonde  Barbairane,  et  font  connaître  ce  qu'ils 
ont  reçu  d'elle  ' . 

Anno  Domini  M^GG^LV,  xi  kal.  marcii.  Bernardus 
Algay,  Ar.  Guillelmi,  Poncius  Gerdani  et  Guillelmus 
de  Marcellenx  citati  comparuerunt  ;  qui  requisiti  super 
bonis  R*^^  Barbairane  defuncte,  quondam  pro  heresi 
crucesignate ,  quod  satisfacerent  pro  ipsa  super  eo 
quod  non  perfecerat  peregrinationes  sibi  injunctas  pro 
eodem  crimine  tempore  quo  vivebat,  responderunt 
quod  volebant  ut  bona  ipsius  Barbairane  annotarentur 
et  scriberentur  ;  et  fuit  factum  in  hune  modum. 

Ar.  Guillelmi  juratus  dixit  se  habere  i  culcitram  de 
pluma,  I  auriculare  et  i  pulvinar  de  bonis  predictis. 

i.  Voy.  plus  bas,  n"  CCXXXII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  229 

Alia  vero  bona  ipsius  habent  Bernardus  Algai  et  Pon- 
cius  Cerdani. 

Ber.  Algay  juratus  dixit  se  habere  de  bonis  predic- 
tis  larcham,  i  capam  vairiam  cum  pellibus  agnorum, 
I  vanoani  blancam,  et  tîlatum,  ii  linteos,  i  saccum, 

I  saumatam  vini,  m  sestarios  arraonis,  caligas  ipsius 
defuncte,  un  solidos  melgorenses  et  i  savenam. 

Poncius  Cerdani  juratus  dixit  se  habere  de  bonis 
predictis  vu  bestias  cum   lana ,  ii  capras ,  ii  edos, 

II  agnos. 

CCXXXI.  —  24  février  1256  (n.  st.),  Carcassonne.  —  P.  Bar- 
bier s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Sa  caution. 

Anno  quo  supra,  \i  kal.  marcii.  P.  Barberii  juravit 
stare  rnandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum,  et 
recipere  et  complere  penitentiam  sibi  injungendam 
pro  crimine  heretice  pravitatis  et  venire  ad  diem  et 
ad  dies  sibi  assignatas.  Fidejussor  pro  ipso  juratus 
R.  Barberii,  avunculus  ejus,  sub  pena  x  librarum. 
Testes  Ber.  Fornerii,  Jo.  Gassaire. 

CCXXXII.  —  7  mars  1256  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Algay,  de 
Rennes-Ies-Bains,  Ber.  de  Cavanac  et  Amblard  Celler  s'obli- 
gent à  donner  40  sous  avant  Pâques  (16  avril)  pour  les  pèle- 
rinages de  défunte  Barbairane^. 

Anno  quo  supra,  nonis  marcii.  Algay,  de  Radolinco, 
et  pro  eo  et  mandato  ejus  Ber.  de  Gavanacho,  sartor, 
et  Amblardus  Celler  promiserunt  se  daturos  fide  pli- 
vita  XL  solidos  usque  ad  Pascha  inquisitionis  negotio  de 
bonis  Barbairane  defuncte,  pro  eo  quod  non  perf'ece- 
rat  peregrinationes  sibi  injunctas  pro  heresi  tempore 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  CCXXX. 


230  REGISTRE  DU  GREFFIER 

quo  vivebat.  Verumtamen  ofïicialis  Carcassone  débet 
habere  xx  solidos  de  predicta  summa,  quia,  ut  dicit, 
Barbairana  predicta  erat  sibi  debitis  obligata;  et  Algay 
antedictus  débet  servare  indempnes  super  hoc  fidejus- 
sores  suos  antedictos  ;  et  hoc  persoluto,  bona  predicta 
sint  ex  parte  inquisitionis  absoluta. 

CCXXXIII.  —  11  mar-s  1256,  Carcassonne.  — Bonet,  de  Mont- 
bel,  donne  100  sous  raelgoriens  aux  frères  Prêcheurs  de 
Carcassonne. 

Anno  quo  supra,  v  idus  marcii.  Bonetus  de  Monte- 
bello  promisit  gratis  se  daturum  usque  ad  Pascha 
centum  solidos  melgorenses  amore  Dei  fratribus  Pre- 
dicatoribus  Carcassone  pro  adducenda  quadam  ara 
que  est  apud  Alzonam.  Et  hoc  juraverunt  pro  ipso 
fide  plivita  Rusticanus  de  Burgo,  sartor,  et  Ber.  de 
Villaneria,  de  Salsinhano. 

CCXXXIV.  —  28  mars  1256,  Carcassonne.  —  Raymond  Araiel, 
de  Preixan,  s'oblige  à  la  pénitence  ;  il  obéira  aux  inquisi- 
teurs. —  Ses  cautions. 

Anno  Domini  ]VPGG"LVP,  v  kal.  aprihs.  R""^"' Ame- 
lii  de  Prixano  subposuit  se  omnimode  voluntati 
inquisitorum  ad  recipiendum  et  ad  t'aciendum  peni- 
tentiam  quam  sibi  duxerint  propter  heresim  injun- 
gendam;  et  venire  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assigna- 
tas  promisit  et  stare  mandatis  omnibus  et  singulis 
eorumdem  ;  quod  supra  sancta  Dei  evangeh'a  juravit. 
Fidejussores  jurati  pro  ipso,  quisque  in  solidum,  sub 
pena  l  librarum,  R.  Laboratoris,  de  Burgo,  Pon. 
Berrelli,  G.  Bonus  llominis  (sic)  et  G.  Boerii,  de 
Prixano.  Testes  G.  Faber,  Guillalminus,  et  Ribaud  et 
R.  Artaudi. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  231 

CCXXXV.  —  6  avril  1256,  Carcassonne.  —  Bernarde,  femme 
de  Nicolas,  s'oblige  par  serment  à  faire  ses  pèlerinages  d'ici 
à  la  Saint-Michel  (29  septembre). 

Anno  quo  supra,  feria  v  ante  Ramispaimarum. 
Bcrnarda,  uxor  Nicholay,  juravit  se  facere  percgrina- 
tiones  sibi  injunctas  pro  heresi,  usque  ad  instans  fes- 
tum  beati  Micahelis.  Fidejussores  pro  ipsa,  sub  pena 
L  solidorum,  R.  Olmerii,  Miietus  Johannis,  de  Pesinco, 
se  et  sua  obligantes  quisque  pro  toto. 

CCXXXVI.  —  10  avril  1256,  Carcassonne.  —  Confession  de 
Bernard  de  Latour,  chevalier.  Il  s'était  employé  auprès  de 
l'évoque,  son  parent,  à  faire  relever  des  croix  Raymond 
Sabatier. 

Anno  Domini  M°CG°LVr,  iiii  idus  aprilis.  Bernar- 
dus  de  ïurrc,  miles,  testis  juratus  et  requisitus,  dixit 
se  nichil  aliud  scire  super  facto  heresis  nisi  quod  con- 
fessus  est  coram  inquisitoribus  Carcassone. 

Item,  requisitus  dixit  quod,  cum  Ramundus  Sabate- 
rii  esset  cruce  signatus  pro  heresi,  locutus  fuit  cum 
ipso  teste  cum  magna  instancia,  quia  sciebat  ipsum 
esse  de  parentela  domini  episcopi,  quod  tantum  inter- 
cederet  apud  eumdem  episcopum,  quod  idem  R.  amit- 
teret  dictas  cruces  ;  et  promisit  sibi  propterhocc  solidos 
melgorenses  et  amplius  vi  denarios  annui  census  prop- 
ter  homagium  in  perpetuum.  Que  omnia  idem  testis 
acceptavit,  et  fecit  pactum  cum  eodem  R.,  quod  face- 
ret  ipsum  de  cruce  signari  per  dominum  episcopum 
antedictum.  Et  super  hoc  multum  laboravit  apud 
dominum  episcopum  et  inquisitores  quod  posset  tioc 
impetrare;  et  fecit  quod  potuit,  set  non  potuit  opti- 
nere,  licet  reccpisset  idem  testis  propter  iioc  xxxiii  so- 


232  REGISTRE  DU  GREFFIER 

lidos  a  R*^"  antedicto  ;  de  quibus  idem  testis  fecit  com- 
posicionem  postea  cum  eodem  R.  quod  restitueret  sibi 
XX  solidos,  quia  non  potuit  impetrare  ;  et  mandavit 
precentori,  sorori  (sic)  suo,  quod  traderet  ei  i  modium 
ordei  ;  tamen  non  tradidit  ei  precentor  nisi  viil  sesta- 
rios  ordei  et  eminam  ordei,  sicut  intellexit. 

Item,  dixit  quod  R.  Sabaterii  predictus  tradidit 
sibi  V  solidos  ut  afferret  eos  magistro  P.  Ariberti  pro 
negocio  ante  dicto.  Set  noiuit  idem  magister  recipere. 
Interrogatus  si  restituit  illos  quinque  solidos  predicto 
R.,  dixit  se  non  recordari.  Dixit  etiam  quod  sacrista 
Saneti  Nazarii  et  archidiaconus  et  precentor  ejusdem 
loci  rogaverunt  multum  dominum  episcopum  et  inqui- 
sitores  super  dicta  gratia  crucum  optinenda  ex  parte 
ipsius  testis.  De  tempore  ii  anni  vel  circa. 

Item,  dictus  Ber.  de  Turre,  miles,  subposuit  se 
onmino  voluntati  venerabilis  patris  G.,  permissione 
divina  Garcassone  episcopi,  et  inquisitorum,  ad  facien- 
dum  seu  observandum  quicquid  sibi  duxerint  iiijun- 
gendum,  si  in  aliquo  commisit  de  predictis;  et  prop- 
ter  hoc  se  et  sua  obligavit  per  juramentum  et  publicum 
instrumentum.  Hec  deposuit  coram  dictis  inquisito- 
ribus  magistro  Radulpho  et  P.  Ariberti,  inquisitori- 
bus.  Testes  P.  Vasconis  et  G.,  capellanus  de  Querio 
Serverio. 

CCXXXVII.  —  18  avril  125G,  Carcassonne,  —  G.  de  Vente- 
nac,  d'Alzonne,  et  G.  d'Espagne  déclarent  ne  pas  vouloir 
défendre,  le  premier  Bernard  de  Venlenac  son  père,  le 
second  daiue  Vige,  de  V'illeniousloussou,  sa  mère.  Cependant 
G.  d'Espagne  dit  que  sa  mère  avait  communié  avant  de 
mourir. 

Anno  Domini  M°CG°LV1°,  xiiii°  kal.  maii.  G.  de  Ven- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  233 

lenaco,  de  Alzona,  hères  patris  sui  Bernardi  de  Vente- 
naco,  et  G.  de  Yspania,  hères  de  na  Viga,  de  Vil- 
lamostausso,  comparuerunt  coram  inquisitoribus;  et 
requisiti  si  volebant  prenominatos  Bernardum  et  Vigam 
defunctos  dcfendere  de  hiis  que  in  inquisitione  super 
facto  heresis  inveniuntur  contra  eos,  dixerunt  quod 
non.  Tamen  G.  de  Yspania  dixit  quod  mater  sua  com- 
municavit  in  morte  et  capellanus  audivit  ipsam  in 
confessione.  Tamen  nescit  si  fuit  sibi  confessa  super 
crimine  memorato.  De  hiis  que  fecit  in  vita  non  vult 
eam  dcfendere. 

CCXXXVIII.  —  19  avril  1256,  Carcassonne.  —  Pierre  Amiel, 
d'Arzens,  renonce  à  défendre  Riche  Ferréol,  sa  sœur,  dont 
il  a  hérité,  et  son  mari. 

Item,  Petrus  AmeUi  de  Arzinco  comparuit  xiii  kal. 
maii  coram  inquisitoribus  ;  et  requisitus  si  volebat 
Richam  Ferriolam,  sororem  suam,  cujus  est  hères, 
et  Pontium  Ferreoh,  virum  ejus,  defendere  super  hiis 
que  in  inquisitione  inventa  sunt  de  heresi  contra  eos, 
dixit  quod  non,  quia  non  posset. 

CCXXXIX.  —  21  avril  1256,  Carcassonne.  —  Adalaïs  Panère 
et  Raymonde  Faurès,  sa  sœur,  s'obligent  à  obéir  aux  inqui- 
siteurs. —  Leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  xi  kal.  maii.  Adalais  Paneria,  uxor 
Pétri  Panerii,  et  R'*''  Fauressa,  soror  ejus,  juravit  (sic) 
stare  mandatis  inquisitorum  et  venire  ad  diem  et  ad 
dies  sibi  assignandas,  et  recipere  et  facere  penitentiam 
sibi  pro  crimine  heresis  injungendam  ;  et  super  hoc 
obligaverunt  se  et  sua  fidejussores  jurati  pro  ipsis, 
sub  pena  xx  hbrarum,  quisque  in  soiidum,  G.  Faber 
et  P.  Panerii,  de  Arzinco. 


234  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCXL.  —  2  juin  1256,  Carcassonne.  —  Guiraud,  fils  de  Ar. 
Escarbat,  des  Ilhes,  s'oblige  comme  les  précédentes, 

Anno  quo  supra,  iiii  nonas  junii.  Guiraudus,  fîlius 
Ar.  Escarbat,  de  Insulis,  juravit  eodem  modo  ut  dicta 
Adalais.  Fidejussores  jurati  pro  ipso  sub  pena  xx  li- 
brarum,  Ar.  Escarbat  predictus,  Ar.  Durandi,  quis- 
que  in  solidum,  se  et  sua  obligaiites  per  juramentum 
et  publicum  instrumentum.  Testes  R.  Gonter,  G.  Ar. 
Bornhi,  Guillalminus. 

CCXLI.  —  9  juin  1256,  Carcassonne.  —  Confession  de  P.  Barte. 

Anno  quo  supra,  v  ydus  junii.  P.  Barta  juratus  dixit 
quod  ipse  presentavit  xx  solidos  domino  abbati  Montis 
Olivi,  quia  rogavit  inquisitores  de  gracia  eidem  super 
peregrinationibus  facienda  ;  set  noluit  recipere  ;  et 
tune,  irrequisito  abbate  et  ipso  inscio,  dédit  illos 
XX  solidos  Guillelmo  Jordani,  nepoti  suo,  Interrogatus 
dixit  quod  numquam  fecit  pactum  cum  domino  abbate 
vel  cum  alio  de  pecunia  danda  pro  dicta  gracia  impe- 
tranda.  Tamen  quia  audiebat  fréquenter  eumdem  abba- 
tem  conquerentem  et  dicentem  publiée  quod  ipse 
laborabat  et  rogabat  pro  omnibus  et  nichil  sibi  ser- 
viebant,  idem  testis  voluit  sibi  facere  servicium  ante- 
dictum. 

CCXLII.  —  Même  jour.  —  Ber.  Saissac,  gracié  des  croix,  dit 
avoir,  à  sa  demande,  donné  pour  cela  20  sous  à  R.  d'Alzan, 
moine  de  Montolieu. 

Anno  et  die  prediclis.  Ber.  Saxiaci  juratus  dixit  quod, 
cum  dominus  episcopus  fecisset  sibi  gratiam  de  cru- 
cibus  in  quadam  dominica  Ramispalmarum,  ad  instan- 
ciam  domini  abbatis  Montis  Olivi,  R.  de  Alzano  mona- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  235 

chus  petiit  ab  ipso  teste  propter  hoc  xx  soHdos,  quos 
ei  tradidit  continuo  idem  testis. 

CCXLIII.  —  Môme  jour.  —  Ar.  Cat  a  donné  à  Guillaume  Ar. 
Bornhi  20  sous  pour  avoir  été  gracié  des  croix  ^. 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  Cat  juratus  dixit  quod 
ipse  testis  dédit  Guillelmo  Ar.  Bornhi  xx  soHdos  et 
quosdam  sotulares,  quia  sibi  gratiam  apud  inquisito- 
res  de  crucibus  impetravit. 

CCXLIV.  —  Même  jour.  —  R.  Maurel  dit  que  sa  femme, 
ayant  obtenu  un  sursis  pour  l'imposition  des  croix,  a  acheté 
des  pierres  taillées  pour  la  porte  de  Montolieu. 

Anno  et  die  predictis.  R.  MaurelU  juratus  dixit 
nichil.  Dixit  tamen  quod,  quia  ad  instanciam  domini 
abbatis  ditTerebatur  crucesignatio  R'^'^,  uxoris  sue,  ipsa 
émit  lapides  scissos  x  solidorum  ad  opus  janue  faciende  ; 
et  dédit  Guillelmo  Jordani,  nepoti  domini  abbatis. 

CCXLV.  —  Même  jour.  —  Guillelme  Bonet  a  donné  quatre  oies 
à  Bérengère,  qui  avait  promis  de  lui  obtenir  la  grâce  des 
croix. 

Anno  et  die  predictis.  Guillelma  Boneta  jurata  dixit 
quod  dédit  m  anceres  Berengarie,  uxori  P.  G.  Mor- 
lana^,  quia  promiserat  ei  quod  faceret  sibi  cruces 
auferri  a  domino  episcopo. 

1.  Voy.  Deuxième  partie,  n°  LI. 

2.  Ce  nom  rappelle  des  défections  scandaleuses  qui  allaient 
se  produire  avant  la  fin  du  siècle.  Guillaume-Arnaud  Morlane, 
chanoine  de  Saint-Nazaire  de  Carcassonne,  prieur  du  Mas- 
Cabardès,  malade  au  Mas-Cabardès,  se  fit  «  hérétiser  «  peu 
avant  de  devenir  évêque  (Doat,  XXVT,  fol.  153v°-fol.  154).  En 
1283,  Sanche  Morlane,  grand  archidiacre,  et  Arnaud  Morlane, 
son  frère,  furent  l'âme  du  complot  formé  pour  dérober  les  re- 
gistres des  inquisiteurs  de  Carcassonne  (Doat,  XXVI,  fol.  211  v"- 


236  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCXLVI.  —  9  juillet  1256,  Carcassonne.  —  Ar.  de  Solerio  de 
Gornelo,  qui  a  donné  pour  le  reliquaire  de  saint  Antonin  de 
Pamiers,  est  gracié  des  pèlerinages. 

Anijo  quo  supra,  vu  idus  julii.  Facta  fuil  gratia  de 
peregrinationibus  omnibus  Ar.  de  Solerio  de  Gorneto 
sibi  iiijunclis  pro  crimine  heretice  pravitatis,  quia 
dédit  VI  libras  melgorensium  ainore  Dei  operi  capse 
beati  martiris  Antonini  Appamiensis. 

CCXLVII.  —  16  juin  1256,  Carcassonne.  —  Rixendis,  sœur  de 
Jean  Sabaticr,  de  Canecaude,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisi- 
teurs pour  la  pénitence. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  julii.  Rixendis,  soror 
Johannis  Sabatcrii,  de  Canacalida,  obligavit  se  et  sua 
per  juramentum  et  publicum  instrumentum  ad  paren- 
dum  mandatis  inquisitorum,  ad  veniendum  ad  diem 
et  ad  dies  sibi  assignatas  vel  assignandas  ad  recipien- 
dum  et  Caciendum  penitentiam  quam  sibi  inquisitores 
duxerint  injungendanni.  Fidejussores  pro  ipsa,  sub  pena 
XV  libraruni,  G.  Faber  de  Vilardonello  et  G.  Panairer. 
Et  penam  similiter  solverent  si  faceret  se  hereticam. 

CCXLVIII.  —  23  juin  1256,  Carcassonne.  —  Adalaïs  Barrau 
s'oblige  comme  la  précédente. 

Anno  quo  supra,  ix  kal.  julii.  Adalais  Barrava  jura- 
fol.  215,  264,  267  v%  269).  Arnaud  Morlane,  curé  de  Penauticr, 
assista  à  l'initiation  dualiste  de  Castel  Faur  de  Carcassonne 
[ihid.,  fol.  258).  Il  ne  jouissait  pas  d'une  bonne  réputation 
[ibid.,  fol.  287,  288,  289).  FI  fut  «  hérétisé  »  en  présence  de 
Bernard  et  Raymond  Morlane,  ses  neveux,  et  de  son  frère 
l'archidiacre  [ibid.,  fol.  289  et  290;  Doat,  XXVllI,  fol.  129- 
fol.  132,  fol.  147  v°-149).  L'exhumation  fut  plus  tard,  le 
23  février  1325  (n.  st.),  prononcée  contre  lui  (Doat,  XXVIII, 
fol.  100,  fol.  167). 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  237 

vit  stare  mandatis  omnibus  et  singulis  inquisitorum 
et  alia  facere  que  propedicla  Rixendis,  obligans  super 
hoc  se  et  sua.  Fidejussor  pro  ipsa  juratus,  sub  pena 
X  librarum,  R.  Chefol. 

CCXLIX.  —  24  juin  1256,  Carcassonne.  —  Carcassonne,  d'Ar- 
zens,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs  pour  la  pénitence.  — 
Ses  cautions. 

Anno  quo  supra,  viir  kal.  julii.  Garcassonna,  de 
Arzinco,  obligavit  se  et  sua  ad  parendum  mandatis 
inquisitorum  pcr  juramentum  et  publicum  instrumen- 
tum  et  ad  faciendum  et  ad  recipiendum  penitentiam, 
quam  iidem  inquisitoires  sibi  duxerint  injungendam. 
Fidejussores  jurati  pro  ipsa,  sub  pena  xxx  librarum, 
quisque  in  solidum,  P.  G.  etR.  Bello,  fratres,  et  Bcr. 
Arrufat,  tîlius  dicte  Garcassone. 

CCL.  —  27  juin  1256,  Carcassonne.  —  G.  Roque,  vieux,  don- 
nera 50  sous  au  lieu  et  place  de  ses  pèlerinages. 

Anno  quo  supra,  v  kal.  julii.  G.  Roqua  juravit  se 
daturum  l  solides  pro  peregrinationibus  suis,  quas 
non  potest  facere  propter  senectutem. 

CCLT.  —  16  juillet  1256,  Carcassonne.  —  P.  Bertric  et  Jeanne, 
sa  femme,  s'obligent  à  obéir  aux  inquisiteurs  pour  la  péni- 
tence. —  Leurs  cautions. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  augusti.  P.  Bertric  et 
Johanna,  uxor  ejus,  obligaverunt  se  et  sua  per  juramen- 
tum et  publicum  instrumentum  inquisitoribus  ad 
parendum  mandatis  eorum  universis  et  singulis  ad 
veniendum  ad  diem  et  ad  dies  et  recipiendum  et 
faciendum  penitentiam  sibi  pro  crimine  heresis  injun- 
gendam.  Fidejussores  pro  ipsis  quisque  in  solidum 


238  ;  REGISTRE  DU  GREFFIER 

jurati  Ar.  Durandi  et  P.  Buada,  de  Salsinhano,  Ber. 
Aosten,  Pon.  Pelât,  P.  Faber,  P.  Ghatmar,  P.  Batarel 
et  G.  Maurel,  de  Vilardonello,  sub  pena  xxx  libra- 
rum  se  et  sua  obligantes. 

CCLII.  —  15  novembre  1256,  Carcassonne,  —  Guillaume  Clerc, 
malade,  est  autorisé  à  rester  hors  de  prison  jusqu'à  sa  gué- 
rison.  —  Ses  cautions^. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  decembris.  Bernarda 
Glerica,  dePreveirenca,  et  Rogerius,  fîlius  ejus,  obliga- 
verunt  se  et  sua  per  juramentum  et  publicum  instru- 
mentum,  sub  pena  quingentorum  solidorum,  quod 
Guillelmum  Glerici,  fiiium  ejusdem  Bernarde,  oui  data 
est  licencia  exeundi  murum  propter  egritudinem, 
facient  redire  ad  murum  post  convalescenciam. 

CCLIII.  —  9  septembre  1257,  Carcassonne.  —  Ber.  Guilabert, 
malade,  est  autorisé  à  rester  hors  de  prison  jusqu'à  sa  gué- 
rison. 

Anno  Domini  M^GG^LVIP,  in  crastinum  Nativitatis 
Béate  Marie.  Fuit  data  licencia  Ber.  Guilaberti  immu- 
rato  exeundi  murum  propter  egritudinem  ;  et  rever- 
tetur  ibi  post  convalescenciam.  Et  hoc  juravit  Guillel- 
mus  Guilaberti,  de  Monte  Olivo,  fîlius  ejus,  et  obliga- 
vit  se  et  sua  sub  pena  c  solidorum. 

CCLIV.  —  19  septembre  1257,  Carcassonne.  —  Raymond 
Nègre,  de  Salsigne,  s'oblige  à  obéir  aux  inquisiteurs.  —  Ses 
cautions. 

Anno  quo  [supra],  xm  kal.  [octobris?].  R""*"^  Niger, 
de  Salsinhano,  juravit  parère  omnibus  mandatis  et  sin- 

1.  Voy.  plus  haut,  n°  CCXVII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  239 

gulis  hiquisiLorum  et  venire  ad  diem  et  ad  dies  sibi 
assignatas.  Fidejussores  pro  ipso  jurati  G.  Peleti,  de 
Burgo,  W.  Aimerici,  A.  Durandi,  G.  Bordas  et  G.  de 
Fornas,  ita  quod  in  universo  tenentur  pro  XL  libris 
melgorensium  quilibet  pro  parte  sua;  et  obligave- 
runt  omnia  bona  sua. 

CCLV.  —  23  janvier  1258  (n.  st.),  Carcassonne.  —  G.  de  Area 
s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra^  x  kal.  februarii.  G.  de  Area  jura- 
vit  stare,  etc.  Fidejussores  pro  ipso,  sub  pena  xx  libra- 
rum,  Silvester  Britonis  et  Ber.  Gausinh,  quilibet  in 
solidum  ;  et  juraverunt  et  obligaverunt,  etc.  Testes 
magister  Ber.  de  Porciano  et  R.  Artaudi. 

CCLVI.  —  Même  jour.  —  Grazide,  femme  de  Pierre  Vaquier, 
de  Moussoulens,  s'oblige  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Grazida,  uxor  Pétri  Vaquerii 
de  Mossolinco,  juravit,  etc.  Fidejussor  pro  ipsa  Guil- 
lelmus  Vaquerii,  sororius  suus,  sub  pena  corporis  et 
rerum  suarum,  de  parendo  mandatis  inquisitorum. 

CCLVII.  —  24  janvier  1258  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ar.  Ver- 
nière,  de  la  Tourette,  s'engage  comme  le  précédent. 

Anno  Domini  W  CG<'  LVir,  ix  kal.  februarii.  Ar. 
Verneira,  de  Turrcta,  juravit  stare  mandatis  inquisito- 
rum, etc.  Fidejussores  pro  ipso  G.  Miravaliis  et 
P.  Dental,  sub  pena  c  solidorum;  et  obligaverunt  se 
et  sua  propter  hoc  et  juraverunt. 

1.  C'est-à-dire  anno  M»  CC  LVIP.  Voy.  plus  bas,  n°  CCLVII. 


240  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCLVIII.  —  Même  jour.  —  G.  Gamezenc,  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  G.  Gamezenc  juravit  stare,  etc. 
Fidejussores  pro  ipso  P.  Vaschonis  et  R.  Escorro,  sub 
pena  centum  solidorum.  Et  hoc  juraverunt  et  obli- 
gaverunt  se,  etc. 

CCLIX.  —  Même  jour.  —  Ar.  de  Tornade,  de  la  Tourelle, 
comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  de  Tornade,  de  Turreta, 
juravit  stare  mandatis,  etc.  Fidejussores  pro  ipso  Ber. 
de  Gavanaco,  de  Miravalle,  et  Vitalis  Costa,  sub  pena 
c  solidorum;  et  obligaverunt  se,  etc. 

CCLX.  —  Même  jour.  —  Ar.  Gauzinh,  comme  le  précédent, 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  Gauzinh  juravit  stare 
mandatis  inquisitorum  omnibus  et  singuhs,  et  facere 
penitentiam  quam  sibi  duxerint  pro  crimine  heresis 
injungendam.  Fidejussores  pro  ipso,  sub  pena  l  hbra- 
rum,  Ber.  Gausinh,  R.  Abbas,  Stephanus  Boerii  et 
P.  Rosselli  de  Bastida  ;  et  propter  hoc  obhgaverunt  se 
et  sua. 

CGLXI.  —  Même  jour.  —  P.  Batarel  et  G.  Garin,  de  Villar- 
donnel,  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  P.  Batarelli  et  G.  Garini,  de 
Vilardonello,  juraverunt  stare  mandatis  inquisitorum. 
Fidejussores  pro  ipsis  R.  Guiraudi,  P.  Ghatmar  de 
Vilardonello  et  Ar.  Maur  de  Aragone,  sub  pena  xx  li- 
brarum;  et  obligaverunt  se  et  sua  et  juraverunt,  etc. 

CCLXII.  —  Même  jour.  —  P.  de  Alassac,  converti,  comme  le 

précédent. 

Anno  et  die  predictis.  P.  de  Alassac,  conversus  de 


DE  L'INQUISITION  DK  CARCASSONNE.  241 

heresi,  juravit  stare,  etc.  Fidejussores  pro  ipso 
W  Batarelli,  G.  Garini  et  R.  Gauterii,  de  Vilardonello, 
sub  pena  reniai  et  corporum  ;  et  obli^averunt  se  et 
sua  per  juramentum  proprium  et  publicum  instru- 
mentum. 

CCLXIII.  —  Même  jour.  —  Mascarel,  comme  le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Mascarellus  juravit,  etc.  Fide- 
jussores pro  ipso  R.  Acbert  et  G.  Razeire,  et  Rog. 
Pétri,  de  Insulis,  sub  pena  c  solidorum;  et  obligave- 
runt  se  et  sua,  etc.,  et  juraverunt. 

CCLXIV.  —  Même  jour.  —  Ar.  de  Casillac,  des  Illies,  comme 

le  précédent. 

Anno  et  die  predictis.  Ar.  de  Casillac,  de  Insulis, 
juravit  stare  mandalis  inquisitorum,  etc.  Fidejusse- 
runt  pro  ipso  Ber.  de  Gasillaco,  de  Cabrespina,  frater 
ejus,  et  Jordana,  uxor  I^.  Sabaterii,  de  Miravalle,  soror 
ejus,  sub  pena  rerum  et  corporum, 

CCLXV.  —  30  janvier  1258  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Guillelme 
Julge,  des  Ilhes,  et  Rixendis,  de  Roquefère,  s'engagent  de 
même. 

Anno  quo  supra,  m  kal.  februarii.  Guillelma  Jutga, 
de  Insulis,  et  Rixendis  [de]  Roquafera,  sorores,  jura- 
verunt stare,  etc.  Fidejussor  pro  ipsis  R.  Judex,  de 
Preveirenca,  obligans  omnia  bona  sua. 

CCLXVI.  —  31  janvier  1258  (n.  st.),  Carcassonne.  —  G.  de 
Villar-en-Val,  de  Salsigne,  comme  les  précédents. 

Anno  quo  supra,  ii  kal.  februarii.  G.  de  Vilario,  de 
Salsinliano,  juravit  stare  mandatis  inquisitorum. 

IG 


242  REGISTRE  DU  GREFFIER 

CCLXVII.  —  Même  jour.  —  P.  Siguier,  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra  et  die.  P.  Siguerii  juravit  stare 
mandatis  inquisitorum.  Fidejussores  pro  predictis 
G.  de  Vilario  et  P.  Siguerii,  R.  Fornerii,  Ber.  Baus, 
G.  Bordas,  Bartholomeus  Richer,  P.  R.,  Tozet  de 
Salsinhano,  sub  pena  rerum  et  personarum  ;  et  obli- 
gaverunt  se  et  sua  per  juramentum,  etc. 

CCLXVIII.  —  5  février  1258  (n.  st.),   Carcassonne.  —  Pons 
Candel,  de  Ruschas,  comme  le  précédent. 

Anno  quo  supra,  nonis  februarii.  Pontius  Gandela, 
de  Ruschas,  juravit  stare,  etc.  Fidejussor  pro  ipso 
juratus,  sub  pena  x  librarum,  P.  Johannes,  de  Rupe- 
fera  ;  et  obligavit  se  et  sua,  etc. 

I 

CCLXIX.  —  27  janvier  1258  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Ber.  de 
Saint-Sébastien,  de  Cuxac-Cabardès,  s'oblige  à  obéir  aux 
inquisiteurs,  et  donne  ses  cautions  jurées. 

Anno  quo  supra,  vi  kal.  februarii.  Ber.  de  Sancto 
Sebastiano,  de  Gutsiaco,  juravit  stare  mandatis  inqui- 
sitorum et  venire  ad  diem  et  ad  dies  sibi  assignatas  vel 
assignandas  et  facere  quicquid  ei  preceperint  inquisi- 
tores  antedicti.  Fidejussores  jurati  pro  ipso,  quisque 
in  solidum,  sub  pena  l  librarum,  P.  Guiraudi,  frater 
dicti  Ber.,  Guillelmus  Guiraudi,  Ber.  Senia,  Ar.  Mar- 
tini, P.  de  Mata  ;  et  obligaverunt  se  et  sua.  Testes 
capellanus  de  Gu[t]siaco  et  Girardus,  filius  domine 
Nove(?). 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  243 

CCLXX.  —  ()  mai  i252,  Carcassonne.  —  Tîer.  Etienne  Calala, 
à  l'audience,  assure  qu'Arnaud  Raymond,  son  frère,  dont 
il  est  l'héritier,  a  confessé  l'hérésie  à  son  curé.  Il  est  ajourné 
à  huitaine  pour  en  faire  la  preuve  et  dire  s'il  veut  le 
défendre  ^ 

Anno  Domini  M°  GG°  Llf.  Ber.  Stephani  Gatalani 
comparait  ii  nonas  ma[iij  [co]ram  magistro  R.  David, 
inquisitore;  et  requisitus  si  erat  hères  Arnaudi  Ray- 
mundi,  fratris  sui,  dixit  qiiod  sic;  et  post  mortem 
ipsius  recepit  de  bonis  suis  tamquain  hères.  Et  requi- 
situs si  fuit  confessus  super  facto  heresis,  dixit  quod 
sic  capellano,  ut  audivit  ab  eo.  Et  est  sibi  assigna- 
tum  spatium  viii°  dierum  ad  probandum  confessio- 
nem  dicti  Arnaudi  et  ad  deliberandum  utrum  velit 
deffendere  eumdem  fratrem  suum  super  heresi. 

1.  La  pièce  se  trouve  placée  à  la  seconde  partie,  fol.  22  r°. 
Elle  a  été  mise  ici  comme  se  rattachant  par  son  objet  à  la  pre- 
mière partie. 


DEUXIEME  PARTIE. 

Interrogatoires  ^ . 
1250-1267. 


ï.  —  14  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Confession 
de  Guillaume  Cabane,  de  Leuc,  cité. 

G.  Cabana,  de  Lioco. 

Anno  Domini  M°CG°XL°IX",  if  ydus  marcii.  Guil- 
lelmus  Gabana,  de  Lioco,  testis  juratus  super  1111°'^  Dei 
Evangelia  quod  super  facto  heresis  vel  Valdesie-  tam 
de  se  quam  de  omnibus  aliis,  vivis  et  mortuis,  puram, 

1.  Ici  se  trouve  dans  le  ms.  un  tableau  par  noms  de  lieux 
des  personnes  interrogées.  Les  notaires  de  l'Inquisition  avaient 
assez  l'habitude  de  dresser  de  semblables  tableaux,  qui  per- 
mettaient aux  inquisiteurs  de  l'etrouver  tout  de  suite  un  ren- 
seignement utile  au  milieu  des  confessions  ou  dépositions 
souvent  compactes  des  témoins  ou  prévenus.  Ces  tableaux 
présentaient,  ou  bien  les  noms  de  ceux  qui  se  trouvaient  com- 
promis par  la  confession  —  c'est  le  cas  du  fragment  de  registre 
conservé  par  M.  Louis  Bonnet,  de  Béziers,  —  ou  bien  les  noms 
de  ceux  qui  avaient  déposé,  rangés  par  noms  de  lieux  —  c'est 
le  cas  des  fragments  de  registres  conservés  aux  archives  de  la 
Haute-Garonne  (Il  Dominicains,  85)  et  du  registre  du  notaire 
de  l'Inquisition  de  Carcassonne  ici  publié.  Ces  tableaux  se 
trouvaient  placés  ou  à  la  suite  des  confessions,  ou  à  la  fin  du 
registre,  ou  en  avant.  Dans  le  ms.  de  Clermont-Ferrand,  il  est 
en  avant. 

2.  Los  interrogatoires  distinguent  toujours  l'hérésie  et  la 
i'audoiserie. 


REGISTRE  DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.         245 

meram  ac  plenam  diceret  veritatem,  dixit  quod  in 
domo  Raymundi  Egidii'  apiid  Liocum  primo  vidit 
Bernardum  Egidii  hereticum,  fratrem  dicti  R.  Egi- 
dii.  Et  dictus  R.  Egidii  venit  ad  dictum  testem  et 
adduxit  eum  ad  domum  suam  ubi  erat  dictus  Bernar- 
dus-  frater  suiis,  hereticus;  et  dixit  ipsi  testi  idem 
hereticus  si  volebat  intrare  ordinem  hereticorum  ;  et 
idem  testis  respondit  ei  quod  pocius  vellet  quod  ipse 
et  cives  alii  essent  suspensi.  De  tempore,  dixit  quod 
tempore  comitis  Montis  Fortis,  quando  erat  in  re- 
cessu\  Et  dum  idem  testis  exiret  de  domo,  obviavit 
Raymundo  Amelii,  ejusdemcastri,  qui  ibatad  eumdem 
hereticum;  et  vidit  ipsum  intrantem  in  domo  ubi  erat 
hereticus  antedictus;  et  vidit  similiter  Esclarmundam, 
uxorem  quondam  GuillehTii  de  Lioco^,  intrantem  do- 
mum antedictam.  De  tempore,  idem  quod  supra. 
Item,  eodem  tempore  vidit  duos  Valdenses  commo- 
rantes  in  domo  Guilielmi  Martini,  de  Lioco.  Iteniy  vidit 
in  capella  dicti  castri  quod  heretici,  quorum  nomina 
ignorât,  predicabant  in  eadem.  Et  erant  ibi  Bernardus 
Rogerii^,  dicti  castri,  Petrus  Adalberti^,  Arnaldus 
Guillehui,  de  Lioco ^.  De  tempore,  idem  ut  supra. 
Requisitus  si  abjuravit  heresim  et  Valdesiam  apud 
Gaunas,    dixit   quod    sic;   et  omnia   supradicta    fuit 

1.  Voy.  plus  bas,  n°^  II,  III,  V,  VI,  VII. 

2.  Voy.  n"'  V,  VI. 

3.  Allusion  probable  à  la  campagne  de  Simon  de  Montfort 
sur  les  bords  du  Rhône,  en  1217,  avant  le  siège  de  Toulouse, 
où  il  fut  tué  d'un  coup  de  pierre  (1218). 

4.  Voy.  n«  VII. 

5.  Voy.  plus  bas,  n°^  VI,  VIT. 

6.  Voy.  plus  bas,  n°  XX. 

7.  Voy.  plus  bas,  n»  XXXV. 


246  REGISTRE  DU  GREFFIER 

[confessus]   coram   inquisitoribus  heretice   pravitatis 
nec  postea  fuit  relaxus  (sic). 

Hec  omnia  fuit  confessus  Guillelmus  Gabana  ante- 
dictus  coram  domino  episcopo,  anno  et  die  quo 
supra,  magistro  Berengario  de  Palma  présente  et  me 
Radulfo,  clerico,  qui  hoc  scripsi  de  mandato  domini 
episcopi. 

II.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Guillaume  de  Liqueraco, 

de  Leuc,  non  cité. 

G.  DE  Liqueraco,  de  Lioco. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Guillelmus  de 
Liqueraco,  de  Lioco,  non  citatus,  testis  juratus,  super 
iiif  ""  sancta  Dei  Evangelia  quod  super  facto  heresis  et 
Valdesie,  tam  de  se  quam  de  aliis,  vivis  et  mortuis, 
puram,  meram  ac  plenam  diceret  veritatem,  dixit 
quod  R.  Egidii,  de  LiocoS  venit  ad  domum  dicti  tes- 
tis, et  dixit  ei  quod  iret  a[d]  domum  suam  secum;  et 
ivit.  Et  quando  fuerunt  ibi,  dictus  testis  invenit  ibi 
duos  hereticos  quorum  nomina,  ut  ipse  dicit,  ignorât; 
et  vidit  ibi  cum  eis  in  quodam  paillerio^  Alazaidim, 
uxorem  Jacobi  Boerii,  de  Lioco,  et  Virgiliam  ^,  uxorem 
R.  Egidii,  et  ipsummet  R.  Egidii,  et  duos  fîlios  par- 
vulinos  dicti  R.  Egidii,  quorum  unus  vocatur  Bernar- 
dus,  et  Guillelma.  Et  quam  cito  vidit  eos,  tam  cito 
récessif  ;  et  non  locutus  fuit  cum  eisdem  ;  et  postea 
non  vidit  eos.  De  tempore,  dixit  a  iiif  annis  citra  et 

1.  Voy,  n"^  I,  m,  V,  VI,  VIL 

2.  Grenier  à  paille,  ou  peut-être  cour  où  il  y  a  des  pailles, 
pailler.    - 

3.  Voy.  n«  V. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  247 

dimidio.  Requisitus  utrum  abjuravit  Iieresim  et  Val- 
desiam,  respondit  qiiod  sic,  apud  Caunas,  coram  fra- 
tribus  inquisitoribus;  et  postea  post  abjuracionem 
factam  vidit  et  audivit  predicta.  Et  interrogatus  super 
aliis,  dixit  se  nichil  aliud  scire. 

III.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Guillaume  Boyer, 
de  Leuc,  non  cité. 

G.  Boyer,  de  Lioco. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Guillelmus  Boyer, 
de  Lioco,  non  citatus,  testis  juratus  super  iiif  sancta 
Dei  Evangelia,  quod  super  facto  heresis  et  Valdesie, 
tam  de  se  quam  de  aliis  omnibus,  vivis  et  mortuis, 
diceret  veritatem,  dixit  quod  Raymundus  Egidii*  venit 
ad  ipsum  testem,  et  dixit  ei  quod  iret  ad  domum 
suam,  quia  duo  homines  erant  ibi  qui  erant  parentes 
uxoris  et  volebant  loqui  cum  eo;  et  dictus  testis  ivit 
ad  domum  predicti  R.  Egidii  et  intravit  domum  ante- 
dictam  et  invenit  ibi  duos  hereticos,  quorum  nomina 
ignorât,  ut  ipse  dicit.  Tamen  dixit  sibi  dictus  R.  Egidii 
quod  unus  illorum  vocabatur  Arnaldus  de  Ganeto-, 
qui  fuit  de  Pomariis;  et  saiutaverunt  ipsum,  et  dixe- 
runt  eidem  testi  quod  faceret  eis  bonum^,  quoniam 
uxor  dicti  testis  erat  consanguinea  dictorum  heretico- 
rum,  ut  ipsi  dicebant  ;  et  dictus  testis  respondit  quod 
non  daret  eis  aliquid.  Interrogatus  quis  erat  cum  eis, 
dixit  quod  uxor  R.  Egidii  tantum.  De  tempore  requi- 
situs, dixit  quod  a  1111°'"  annis  citra.  Item,  interrogatus 

1.  Voy.  n°»  I,  II,  V,  VI,  VII. 

2.  Voy.  n""  XXIII,  XLVI. 

3.  Ms.  :  banum. 


248  REGISTRE  DU  GREFFIER 

si  abjuravit  heresim  et  Valdesiam,  respondit  quod  sic, 
apud  Caunas,  coram  fratribus  inquisitoribus  ;  et  post 
illam  abjuracionem  vidit  omnia  supradicta.  Et  inter- 
rogatus  super  aliis,  dixit  se  nichil  scire. 

IV.  —  15  mars  1250  (n.  st.).  —  Confession  de  Jordane  Morel, 

de  Leuc,  non  citée. 

JORDANA   MORELLA,    DE   LiOCO. 

Anno  quo  supra,  yd[ib]us  marcii.  Jordana  Morella  de 
Lioco,  non  citata,  testis  jurata  quod  super  facto  here- 
sis  vel  Valdesie,  tam  de  se  quam  de  omnibus  aliis, 
vivis  ac  mortuis,  plenam,  puram  ac  meram  diceret 
veritatem,  dixit  quod  a  xxx'^  annis  citra,  postquam 
rex  Francie  fuit  apud  Avinionem^,  non  vidit  hereticos 
vel  Valdenses;  et  super  hoc  quod  ante  viderat  fuit 
confessa  fratribus  inquisitoribus  apud  Caunas  et  peni- 
tentiam  recepit  ab  ipsis  ;  et  abjuravit  heresim  coram 
ipsis. 

V.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Lombarde,  femme 
de  Guillaume  Albert,  de  Leue,  non  citée. 

Lombard  A,  de  Lioco. 

Anno  quo  supra,  yd[ib]us  marcii.  Lombarda,  uxor 
Guillelmi  Adalberti,  de  Lioco,  non  citata,  testis  jurata 
super  iiii"'"  sancta  Dei  Evangeha  quod  super  facto 
heresis  et  Valdesie,  tam  de  se  quam  de  omnit)us  aliis, 
vivis  et  mortuis,  puram,  meram  ac  plenam  diceret 
veritatem,  dixit  quod  liaymundus   Egidii-  venit  ad 

1.  11  s'agit  ici  de  la  campagne  de  Louis  VIII  sur  les  bords  du 
Riiône. 

2.  Voy.  n«'  1,  H,  III,  VI,  VII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  249 

domum  suam  et  duxit  ipsam  ad  domum  ipsius  R. 
Egidii,  ubi  erat  Bernardus  Egidii\  frater  dicti  R., 
hereticLis,  et  quidam  alius  hereticus  cujus  nomcn 
ignorât  ;  et  dictus  Bernardus  reprehendit  dictani  tes- 
tem,  quia  ad  ipsum  sine  aliquo  nuncio  non  venerat. 
Interrogata  si  audivit  predicacionem  ipsorum,  vel  eos 
adoravit,  vel  aliud  bonum  eis  fecerit,  vel  ab  ipsis  ali- 
quid  receperit,  respondit  quod  non.  De  tempore  recjui- 
sita,  dixit  quod  xvii  anni  possunt  esse.  De  circumstan- 
tibus,  dixit  quod  ipsa  testis,  et  R.  Egidii,  et  Virgilia^, 
uxor  dicti  R.  Egidii,  etGuillelraus  Reg,  quimortuusest. 
Super  aliis  diligencius  requisita,  dixit  se  nichil  aliud 
scire.  Interrogata  si  abjuravit  heresim  et  Valdesiam, 
dixit  quod  sic,  apud  Caunas,  coram  fratribus  inquisi- 
toribus  ;  et  super  premissis,  dictis  inquisitoribus  cela- 
vit  veritatem.  Dixit  tamen  quod  capellano  suo  fuit 
confessa. 

VI.  —  Même  jour.  —  Confession  d'Alazaïs,  femme  d'Arnaud 
Raymond,  de  Leuc,  non  citée. 

Alazaydis,  uxor  Arnaldi  Raymundi,  de  Lioco. 

Anno  quo  supra,  yd[ib]us  marcii.  Alazaydis,  uxor  Ar- 
naldi Raymundi,  de  Lioco,  non  citata,  testis  jurata  super 
im°'  sancta  Dei  Evangelia  quod  super  facto  heresis  vel 
Valdcsie,  tam  de  se  quam  de  omnibus  aliis,  vivis  ac 
mortuis,  puram,  plenam  ac  meram  diceret  veritatem, 
dixit  quod,  quadam  vice,  cum  domina  Esclarmunda,  de 
Lioco,  ivit  ad  domum  R.  Egidii,  de  Lioco  ;  et  intrave- 
runt  domum  illam  et  invenerunt  duos  hereticos,  quo- 

1.  Voy.  n»"  I,  VI. 

2.  Voy.  n°  II. 


250  REGISTRE  DU  GREFFIER 

rum  unus  vocabatur  Bernardus  Egidii  ;  nomen  alterius 
ignorât.  Interrogata  si  audivit  predicationem  eorum, 
vel  credidit  secte  eorum,  dixit  quod  non;  set  statim 
recessit  cum  domina  sua  antedicta.  Et  cum  dicta  testis 
exiret,  vidit  intrantem  Bernardum  Rogerii^  ;  nesciebat 
tamen  qua  de  causa  intravit.  Interrogata  de  circum- 
stantibus,  respondit  quod  ipsa  testis,  et  domina  sua 
Esclarmunda,  R.  Egidii  etVirgilia%  uxor  sua;  super 
aliis  circumstantibus  diligenter  interrogata,  dixit  se 
nichil  aliud  scire  ;  nec  postea  vidit  hereticos  vel  Val- 
denses.  Item,  interrogata  si  abjura  vit  heresim  vel 
Vadesiam,  dixit  quod  sic,  apud  Limosum,  coram  fratre 
Ferrario^;  et  confessa  fuit  eidem  super  premissis,  et 
recepit  penitentiam  ab  ipso.  Item,  requisita  de  tem- 
pore  quando  vidit  predicta,  dixit  xvi  anni  et  amplius 
possunt  esse. 

VII.  —  1'^''  mai  1254,  Villariès.  —  Alazaïs  continue 
sa  confession. 

AnnoDomini  M^GCLIIir,  kalendis  madii.  Dicta  Ala- 
daisisreddiitet  adjecit  citatainfra  scripta,  dicens  quod 
quando  vidit  predictos  hereticos  in  domo  R.  Egidii^ 
predicti,  erant  cum  predictis  hereticis  Esclarmunda, 

1.  Voy.  n"'  I,  VII.  —  Entre  les  lignes  :  M,  qui  signifie  mor- 
tuus. 

2.  Voy.  n°«  I,  V. 

3.  Voy.  n»^  XV,  XLIX.  —  Voy.,  sur  l'activité  de  frère  Fer- 
rier,  inquisiteur,  à  Limoux,  dans  le  Narbonnais  et  le  Carcas- 
ses, mon  opuscule,  VAlbigéisme  et  les  frères  Prêcheurs  à 
Narbonne  au  XJIP  siècle,  notamment  p.  41  (in-8°,  J*aris, 
Picard,  1894)  et  V Introduction,  première  partie,  111,  Actes  des 
inquisiteurs. 

4.  Voy.  n°«  I,  II,  III,  V,  VI. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  251 

uxor  quondam  Guillelmi  de  Leuco,  Ar.  de  Podio*, 
et  Bernardus  Roj^erii-,  et  Raymundus  Geli,  et  Ver- 
gelia^,  uxor  ejus;  et  ibi  ipsa  testis  et  omnes  alii  pre- 
dicti  adoraverunt  dictos  liereticos  ter  flexis  genibus 
ante  ipsos,  et  in  qualibet  genuflectione  dicebat  quili- 
bet  per  se  :  Benedieite;  et  heretici  respondebant  in 
qualibet  benedictione  :  Deus  vos  benedicat;  et  adde- 
bant  post  ultimum  Benedieite  :  Domini,  rogate  Deum 
pro  ista  peecatore,  qiiod  faeiat  me  bonam  ehristianam 
et  ducat  me  ad  bonwn  fmem^;  et  heretici  respondebant  : 
Beus  sit  rogatus  quod  faeiat  vos  bonam  ehristianam  et 
perducat  vos  ad  boniim  finem^.  Et  hoc  facto,  ipsa  tes- 
tis et  Esclarmunda  predicta  exiverunt  inde  ;  et  here- 
tici rennanserunt  in  domo  predicta.  De  tempore,  circa 
XV  annos.  Hcc  deposuit  coram  domino  episcopo  Gar- 
cassone  apud  Villalerium.  Testes  Guillelmus  Poncii  et 
Bonus  Mancipus,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

VIII.  —  16  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Confession 
de  Guillaume  de  Cornèze,  cité. 

Guillelmus  de  Gornizano  Carcassonensis. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Guillelmus  de 
Gornizano  de  Carcassona,  citatus,  testis  juratus  super 

1.  Voy.  plus  haut,  n"  I. 

2.  Voy.  n"^  I,  VI. 

3.  Voy.  n°  XXXIII. 

4.  Voy.  n°  XXXIÎI. 

5.  C'était  le  rite  ordinaire  de  Vadoradon  hérétique.  Les  con- 
fessions contenues  dans  le  ms.  609  de  la  Bibl.  de  Toulouse  en 
présentent  de  très  nombreux  exemples.  11  ne  faut  pas  confondre 
Vadoratio  avec  V/icreticntio  ou  initiation,  dont  on  trouve  de 
nombreux  exemples  dans  les  tomes  XXII  et  XXIII  de  Doat. 


252  REGISTRE  DU  GREFFIER 

1111°'  sancta  Dei  Evangelia  <iuod  super  facto  heresis  et 
Valdesie,  tam  de  se  quam  de  omnibus  aliis,  vivis  ac 
mortuis,  puram,  plenam  ac  meram  diceret  veritatem, 
dixit  quod  postquam  rex  Fraiicie  fuit  dominus  istius 
terre^  non  vidit  liereticos  vel  Valdenses.  Interrogatus 
si  abjuraverat  heresim  et  Valdesiam,  dixit  quod  sic,  in 
manu  capellani  Sancti  Michaelis-,  qui  nunc  est.  Super 
premissis,  tam  de  se  quam  de  aliis,  dixit  se  nichil  scire. 

IX.  —  Même  jour.  —  Confession  d'Arnaud  Pages,  de  Cornèze, 

cité. 

Arnaldus  Pagesii,  de  Gornizano. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Arnaldus  Pagesii, 
de  Gornizano,  citatus,  testis  juratus  super  iiif  sancta 
Dei  Evangelia,  ut  supra  de  aliis.  Respondit  super  pre- 
missis se  penitus  nichil  scire.  Hec  deposuit  coram 
domino  episcopo,  testibus  domino  G.  de  Aqua  Viva  et 
G.  Folquini. 

X.  —  Même  jour.  —  Confession  de  dame  Fais,  de  Cornèze. 

Na  Fais,  de  Gornezano. 

Ista  est  intrusa. 

Anno  et  die  quo  supra.  Na  Fais,  de  Gornezano^, 

citata,  testis  jurata,  dixit  quod,  cum  quadam  die  iret 

apud  Gofolentum  cum  Petro  de  Gornezano'*,   idem 

Petrus  cepit  requirere  ab  ea  si  numquam  vidisset  ali- 

1.  Par  le  traité  de  Meaux  de  1229. 

2.  Saint- Michel -du- Bourg  de  Carcassonne,  aujourd'hui 
l'église  cathédrale. 

3.  Voy.  n»»  XI,  XII,  XIII,  XIV. 

4.  Voy.  n««  XII,  XXIII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  253 

quos  de  his  quos  vocabant  bonos  homines*,  et  dicta 
testis  respondit  quod  non  ;  et  tune  diclus  P.  tantuin 
rastigavit  ei  quod  duxit  eam  ad  domum  Pétri  Adal- 
berti,  de  Gofolento-,  ad  videndum  duos  hereticos  quo- 
rum nomina  ignorât.  Requisita  si  adoravit  eos,  dixit 
quod  sic,  ter  tlexis  genibus,  dicendo  :  Benedicite. 
secundum  morem  eorum^  Interrogata  si  dédit  eis 
aliquid,  dixit  quod  sic,  unam  camisiam.  De  astantibus, 
dixit  quod  dictus  P.  de  Cornezano  et  P.  Adalberti 
erant  présentes,  et  quod  P.  de  Cornezano  adoravit  eos 
cum  dicta  teste.  De  tempore,  dixit  quod  in  maio  erit 
annus  et  dimidius.  Et  hoc  fecit  post  abjuratam  here- 
sim  apud  Gaunas^.  Interrogata  per  singula,  tam  de  se 
quam  de  aliis  super  his  que  ad  Ibrmain  inquisitionis 
pertinent,  dixit  se  nichil  amplius  nescire.  Hec  depo- 
suit  dicta  testis  in  presencia  domini  episcopi  Garcas- 
sone.  Testes  sunt  B.  Martini,  archipresbiter  minor 
Garcassone,  et  magister  Robertus,  medicus. 

Item,  eadem  testis  addidit  conf'essioni  sue  eadem 
die,  videhcet  quod  supradictus  Petrus  de  Gornezano 
quadam  vice  adduxit  supradictos  liereticos  ad  domuni 
ipsius  testis,  et  hospitati  fuerunt  ibi,  et  comederunt 
et  biberunt  de  bonis  ipsius  testis;  et  ipsa  testis  in 
adventu  et  in  recessu  adoravit  eosdem.  hiterrogata 
quis  visitavit  eos  ibi,  dixit  quod  Raymunda\  uxor 

1.  C'est-à-dire  les  hérétiques.  Voy.  plus  bas,  n°  XIX. 

2.  Voy.  n'*  XXX. 

3.  Voy.  n°  VII. 

4.  Entre  les  années  1235  et  1248,  les  inquisiteurs  parurent 
souvent  à  Caunes.  Mais  leurs  Acta  ne  nous  sont  pas  parvenus, 
volés  qu'ils  furent  par  les  hérétiques. 

5.  Voy.  n"'  XII,  XXIV. 


-254  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Ber.  Pagesii,  visitavit  eosdem  et  adoravit  et  dédit  eis 
unam  anguillam  ;  et  ipsa  testis  dédit  eis  unam  eminam 
frumenti.  Dixit  etiam  quod  dicti  heretici  predicave- 
runt  eidem  testi  quod  diligeret  et  adoraret  bonos 
homines;  et  quesierunt  ab  ea  quare  non  induxisset 
maritum  suum  defunctum  ad  hoc  ut  haberet  hereticos 
in  morte  sua ,  et  ipsa  testis  respondit  quod  non  cre- 
debat  quod  ipse  nuraquam  habuisset  fidem  suam  in 
eis.  Adjecit  etiam  quod  fuit  credens  hereticorum  circa 
duos  annos,  quod  ante  negaverat.  Adjecit  etiam  quod 
alter  eorum  vocabatur  Arnaîdus  Gili  ^  et  alter  Gatala- 
nus,  quorum  nomina  superius  se  dixerat  ignorare. 
Interrogata  de  tempore  quo  supradicti  heretici  jacue- 
runt  in  domo  dicte  testis,  dixit  quod  in  madio  erit 
annus.  Dixit  etiam  quod  Anatabis  Gita  misit  eis  unam 
eminam  frumenti  per  Raymundum  Fornerii,  de  Gor- 
nezano,  quem  sciebat  esse  familiarem  ipsorum.  Hec 
deposuit  coram  domino  episcopo  Garcassone  apud 
Garcassonam.  Testes  magister  P.,  officialis,  et  magister 
Robertus,  et  Ber.  de  Farico. 

XI.  —  7  avril  1259.  —  Dame  Fais,  détenue,  déclare  n'avoir 

rien  à  ajouter. 

Anno  Domini  M°GG°LVIin,  vu  idus  aprilis.  Dicta 
Pays-  carceri  adducta  requisita  ut  supra,  testis  jurata, 
dixit  nichil  ahud  scirc  nisi  illa  que  confessa  fuit. 

XII.  —  l*^""  septembre  1259.  —  Dame  Fais,  revenant,  continue 

sa  confession. 

Anno  quo  supra,  kaiendis  septembris.  Dicta  Fays^ 

1.  Voy.  no  XXXI. 

2.  Voyez  le  numéro  précédent  et  les  n°*  XII,  XIII  et  XIV. 

3.  Voy.  les  n°^  X,  XI,  XIII  et  XIV. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  255 

rediens,  dixit  quod,  cum  Raimunda,  uxor  Poncii  de 
Gornazano  de  Limoso,  infirmaretur  apud  Limosum  in 
domo  Poncii  de  Gornazano,  mariti  sui,  illa  (jua  deces^ 
sit  egritudine,  vidit  ipsa  lestis  in  domo  predicta  rétro 
quoddam  postatum  Bernardum  Acier  hereticum*,  et 
erant  ibi  simul  cum  dicto  heretico  Raimunda',  uxor 
Bernardi  Pagesii,  de  Gornazano^,  mater  dicte  intîrme. 
Et  non  adoravit  eum  nec  vidit  adorari,  set  ipsa  testis 
salutavitei.  Interrogata  si  dicta  infirma  fuit  consolala, 
dixit  se  non  vidisse.  De  tempore,  a  duobus  annis  citra. 
Itetn,  dixit  quod  cum  ipsa  testis  congregasset  alic(uam 
summam  pecunie  ad  dandum  hereticis,  sicut  jamdu- 
dum  Petrus  Gornasani*  ad  hoc  induxerat  ipsam  tes- 
tem,  supponens  ipsa  testis  quod  heretici  erant  in 
domo  Arnaudi  Barbionis^,  captata  hora  qua  uxor 
Arnaudi  Barbionis  erat  absens  a  domo,  ipsa  testis, 
inventa  clave  dicte  domus,  aperuit  domum  et  vidit  ibi 
prefatos  hereticos,  quibus  dédit  cannam  et  dimidiam  de 
lecuro  (sic)  et  ultra  circiter  xx  solidos  melgoriensium. 
Et  hoc  facto,  ipsa  testis  abiit  viam  suam.  Et  non  ado- 
ravit eos,  set  salutavit.  De  tempore,  quod  supra.  Item, 
dixit  quod  ipsa  testis  dédit  Bernarde,  uxori  quondam 
Guillehui  Pagesii,  unam  eminam  de  frumento  ad 
opus  hereticorum.  De  tempore,  circiter  duos  annos. 
Et  recognovit  quod  omnia  predicta  comisit  postquam 
abjuravit  heresim,  et  habuit  penitentiam  de  hiis  que 
comiserat;  unde  fatetur  se  in  abjuratam  heresim  reci- 

1.  Voy.  n°^  XIV,  XX,  XXX,  XXXII,  XLVII. 

2.  Voy.  n°«  X,  XXIV. 

3.  Voy.  n°  XXIV. 

4.  Voy.  n»«  X,  XXIII. 

5.  Vov.  n°  XXXII. 


256  REGISTRE  DU  GREFFIER 

disse.  Predictos  hereticos  credidit  esse  bonos  homi- 
nes,  amicos  Dei  et  veraces,  bonamque  fidem  habere, 
seque  et  alios  salvari  posse  in  secta  eorum.  Hec 
déposait  coram  fratre  Baud[oino],  inquisitore.  Testes 
fratres  P.  Blegerii  et  Félix  ordinis  Predicatorum,  et 
Guir.  Trepaci,  notarius,  qui  hec  scripsit. 

XIII.  —  24  septembre  1259.  —  La  même,  en  prison  depuis 

longtemps,  ajoute  à  sa  confession. 

Item,   anno  quo  supra,   viii  kal.   octobris.   Dicta 
detenta  diu  in  carcere  adjecit  testimonio  suo  dicens... 

(Deest.) 

XIV.  —  20  octobre  1259.  —  La  même  ajoute  à  sa  confession. 

Item,  anno  quo  supra,  xiii  kal.  novembris.  Dicta 
Fays  rediens  adjecit  testimonio  suo  dicens,  quod  cum 
venisset  Gavanacum  in  domum  Adalaicis  Sicrede*, 
prefata  Adalaicia  ostendit  ipsi  testi  in  quadam  domum- 
cula  Bernarduni  Acier-  et  socium  suum  hereticos;  et 
ibi  ipsa  testis  sola  adoravit  dictos  hereticos,  dicendo  : 
Bejiedicite,  flexis  genibus  ante  ipsos.  Et  hoc  facto, 
ipsa  testis  abiit  viam  suam.  De  tempore,  circiter  duos 
annos,  scilicet  postquam  abjuravit  heresim  et  fuit 
educta  a  muro;  unde  fatetur  in  abjuratam  se  heresim 
recidisse.  Item,  dixit  se  intrasse  per  clanagueriam  et 
vidisse  in  domo  Guillemi  Johannis  de  Gornasano  Ber- 
narduni Acier  et  socium  suum  hereticos,  quibus  ipsa 
testis  dédit  unam  poneriam  pisorum.  De  tempore, 
circa  annum  et  dimidium.  Et  in  actu  isto  fatetur  se  in 

1.  Voy.  n»  XXXII. 

2.  Voy.  n«^  XII,  XX,  XXX,  XXXII,  XLVII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  257 

abjiiratam  heresim  recidisse.  Hec  deposiiit  coram  fra- 
tre  G.,  inquisitore.  Testes  fratres  J,  de  Gapitestagni, 
subprior  fratrum  Predicatorum  Narbone,  et  P.  Ble- 
gerii,  ordinis  Predicatorum^,  et  Guir.  Trepaci,  nota- 
riiis,  qui  hec  scripsit. 

XV.  —  14  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Confession 
d'Arsendis,  de  Montlaur,  citée. 

Arsendis,  de  Monte  Lauro. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Arsendis,  uxor 
quondam  Bernardi  Fabri,  de  Monte  Lauro,  citata,  tcs- 
tis  jurata  super  iiii°''  sancta  Dei  Evangeiia  quod  super 
facto  heresis  et  Valdesie,  tam  de  se  quam  de  omnibus 
aliis,  puram,  plenam  et  meram  diceret  veritatem, 
dixit  quod  a  xx^'  annis  citra  nichil  de  facto  heresis  vel 
Valdesie  sciebat;  et  de  hiis  que  vidit  vel  audivit  ultra 
xx''  annos,  fuit  confessa  coram  fratre  Ferrario^  apud 
Gaunas,  et  postea  fratri  Bernardo  et  fratri  Johanni^, 
et  penitentiam  recepit  ab  ipsis  ;  et  abjuravit  heresim 
coram  predictis  fratribus  apud  Gaunas,  nec  postea 
nichil  vidit. 

XVI.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Guillaume  Curt, 
de  Rieux-en-Val,  cité. 

G.     GURT,     DE    RiVO. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Guillelmus  Gurt, 

1.  Mort  au  couvent  des  frères  Prêcheurs  de  Castres  en  12G9. 
(Douais,  Acta  Capitulorum  provincialium  ord.  fratrum  Prsedi- 
catorum,  145.  In-8°,  Toulouse,  Privât,  1894.) 

2.  Voy.  n°  VI  et  note. 

3.  Rernard  de  Caux  et  Jean  de  vSaiut-Pierre. 

17 


258  REGISTRE  DU  GREFFIER 

de  Rivo,  citatus,  testis  juratus  super  iiif  sancta  Dei 
Evangelia  quod  super  facto  heresis  et  Valdesie,  tam 
de  se  quam  de  aliis,  vivis  ac  mortuis,  puram  ac  ple- 
nam  et  meram  diceret  veritatem,  super  premissis 
dixit  se  nichil  scire  diligenter  pluries  requisitus. 

XVII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Jean  Aubry, 
de  \  illetritouls,  cité. 

JOHANNES  AlBERICI,  DE  ViLLATRISTOLX. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Johannes  Alberici, 
de  Villatristolx  Vallis  Aquitanie,  ferens  cruces  de  filero, 
citalus,  testis  juratus  super  iiii°'  sancta  Dei  Evangelia 
quod  super  facto  heresis  vel  Valdesie,  tam  de  se  quam 
de  omnibus  aliis,  vivis  ac  mortuis,  puram,  meram  ac 
plenam  diceret  veritatem,  dixit  quod,  postquam  fuit 
confessus  fratri  Johanni  ^  apud  Garcassonam,  non  vidit 
hereticos  vel  Valdenses,  nec  aliquid  scit  de  facto  ipso- 
rum  ;  et  de  hoc  quod  viderat ,  a  predicto  fratre 
Johanne  penitentiam  recepit,  prout  in  suis  litteris^ 
continetur,  quas  ostendit. 

XVIII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Guillelme  Bonnefille, 

de  Taurize,  citée. 

GUILLELMA  BONFILLA,  DE  TAURIZANO. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  Guillelnia  Bonfilla, 
de  Taurizano,  citata,  testis  jurata  super  mi°'  sancta 

1.  Jean  de  Saint-Pierre. 

2.  C'étaient  les  lettres  ou  sauf-conduits  que  les  inquisiteui's 
délivraient  à  ceux  qui  étaient  obligés  à  la  pénitence,  pèleri- 
nages ou  visites  des  églises.  On  en  trouve  de  nombreux 
exemples  dans  Doat,  t.  XXI,  fol.  1C9  et  suiv. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  259 

Dei  Evangelia,  ut  supra  de  aliis  continetur,  super  pre- 
missisdiligeiiter  pluries  requisita  dixitsenichil  [scire]. 
Dixit  etiam  se  abjurasse  heresim  et  Valdesiam  apud 
Gaunas,  coram  in(|uisitoribus  heretice  pravilatis^ 

XIX.  —  Même  jour.  —  Confession  de  R.  Villandriz, 
de  Cavanac,  non  cilé. 

R.  Villandriz,  de  Cavanacho. 

Anno  quo  supra,  ii  ydus  marcii.  R*^"*  de  Villandric, 
de  Cavanacho-,  non  citatus,  testis  juratus  super  im"'^ 
sancta  Dei  Evangelia  quod  super  facto  heresis  et  Val- 
desie,  tam  de  se  quam  de  omnibus  aliis,  vivis  ac 
mortuis,  plenam,  puram  ac  meram,  diceret  veritatem, 
dixit  quod,  cum  ipse  esset  quadam  nocte  in  platea 
apud  Gavanachum,  Guillelmus  de  Villandriz,  de  Gava- 
nacho,  venit  ad  dictum  testem;  et  dixit  ei  quod  duo 
homines  erant  in  domo  sua  et  volebant  loqui  cum 
dicto  teste;  et  cum  dictus  testis  ivisset  ad  domum 
predicti  Guillelmi,  dictus  Guillelmus  dimisit  ipsum  ibi 
et  ivit  et  adduxit  secum  duos  hereticos.  Et  cum 
intrassent  domum,  invenerunt  dictum  testem  ibi  et 
salutaverunt  ipsum  proprio  nomine  nominando  ipsum 
testem  ;  et  dixerunt  dicto  testi  quod  ipse  non  cognos- 
ceret  eos  nisi  ipsi  manifestarent  se  ei;  et  dixerunt 
quod  erant  boni  homines  qui  vocantur  heretici  et  qui 
persecuntur  ab  Ecclesia  non  pro  malo  quod  faciant. 
Et  audivit  ibi  monitiones  quas  predicti  heretici  facie- 
bant,  et  placebant  sibi.  Interrogatus  si  adoravit  eos, 
respondil  quod  non.  Item,  interrogatus  de  aslanlibus, 

1.  Probablement  Bernard  de  Caux  et  Jean  de  Saint-Pierre. 

2.  Voy.  le  numéro  suivant  et  le  n"  \XX. 


260  REGISTRE  DU  GREFFIER 

dixit  quod  ipse  testis,  et  Guillelmus  predictus;  qui 
Guillelmus  monebat  dictum  testem  quod  crederet  dic- 
tis  hereticorum,  quia  boni  homines  erant.  Interroga- 
tus  de  nominibus  eorum,  dixit  se  nescire.  Interroga- 
tus  quo  iverunt  vel  quid  postea  fecerunt,  dixit  se 
nichil  scire,  nisi  quod  dimisit  eos  ibi.  De  tempore, 
dixit  quod  très  anni  possunt  esse.  Postea  circa  duos 
menses,  Sycredus  de  Cavanacho^  venit  ad  ipsum  tes- 
tem et  duxit  ipsum  ad  domum  suam;  et  dum  ipse 
testis  sederet  cum  familia  predicti  Sycredi,  venit  dic- 
tus  Sycredus  cum  duobus  liereticis  qui  erant  in  domo 
sua,  et  qui  salutaverunt  ipsum  testem;  et  ipsi  sede- 
runt  juxta  dictum  testem,  et  predicabant  ei  et  aliis 
qui  erant  ibi.  Et  dicti  heretici  interrogaverunt  dictum 
testem ,  si  scivisset  eos  ibi ,  si  venisset  ;  dixit  quod 
non.  Interrogatus  si  placebat  ei  predicacio  eorum, 
dixit  quod  non  ;  tamen  bene  audiebat  eos.  Item,  inter- 
rogatus si  adoraviteos,  dixit  quod  non,  nec  comedit, 
nec  bibit  cum  eis;  de  nominibus  ipsorum  non  recor- 
datur.  Interrogatus  de  astantibus,  dixit  quod  Sycre- 
dus, Alazaydis,  mater  dicti  Sycredi,  et  soror  dicti 
Sycredi  nomine  Belesen'^  et  Guillelmus  de  PrixeneP. 
Item,  interrogatus  si  dédit  eis  altquid  vel  fecit  aliquid 
bonum,  ad  utrumque  respondit  quod  non.  Postea  con- 
sequenter  circa  médium  annum,  cum  veniret  ad 
domum  dicti  Sycredi,  invenit  in  eadem  domo  duos 
hereticos  de  quorum  nominibus  non  recordatur,  et 
audivit  predicacionem  predictorum  hereticorum,  que 
predicacio  placuit  ipsi;  et  credidit  ipsos  esse  bonos 

1.  Voy.  n°«  XX,  XXX. 

2.  Voy.  le  numéro  suivant. 

3.  Voy.  n«*  XX,  XXX,  XXXI,  XXXIl. 


DE  L'INQTIISITIOX  DE  CARCASSONNE.  261 

homines  et  credebat  in  secta  eorum  se  posse  salvari. 
De  circumstantibus,  dixit  quod  predictus  Sycredus  et 
Alazaydis,  mater  sua',  et  soror  sua  nomineBellesen,  et 
Guillelmus  [de]  Prixenel,  et  ArnaldusBrunel,  de  Gonfo- 
lento^;  et  omnes  isti  audiverunt  predicacionem  eorum; 
qua  predicacione  audita,  dictus  testis  et  Ar.  Brunel, 
et  Sycredus  et  Guillelmus  Prixenel  eadem  nocte  asso- 
ciaverunt  eos  extra  villam  de  Cavanacho  per  aliquan- 
tulum  spacium.  Et  post  dictus  Arnaldus  Brunel,  de 
Confolento,  ivit  cum  eis  apud  Gonfolentum.  Interroga- 
tus  si  recepit  aliquid  ab  eis,  respondit  quod  nichil 
dédit  eis  vel  aliquid  non  recepit  ab  eis.  Item,  dixit 
quod  in  vindemiis  hoc  anno  preteritis  fuit  annus  quod 
ipse  testis  et  Sycredus  supradictus  et  Guillelmus  de 
Prixenel  iverunt  apud  Gonfolentum  et  intraverunt 
domum  Johannis  de  Cornudelx^,  et  invenerunt  ibi 
duos  hereticos  ;  et  dicti  heretici  predicaverunt  et  mo- 
nuerunt  dictum  testem,  et  Sycredum  et  Guillelmum 
de  Prixenel;  et  ibi  diligenter  audiverunt  sermoncm 
predictorum  hereticorum.  Et  audito  sermone,  dicti 
heretici  dederunt  predicto  testi  et  Sycredo  et  Guil- 
lelmo  de  Prixenel  ad  manducandum  panem  et  vinum  ; 
et  dixerunt  dicti  heretici  quod  Dominus  remuneraret 
illos  qui  bonum  faciebant  ipsi  testi  et  Sycredo  et 
Guillelmo  predictis  et  credentibus  eorumdem.  Post 
prandium  vero  supradictum,  predictus  testis  et  alii 
duo  socii  sui,  junctis  manibus,  inclinaverunt  se  dictis 
hereticis,  dicendo  :  Benedicite,  hereticis  respondenti- 

1.  Voy.  n°'  XIX,  XXX. 

2.  Voy.  Première  partie,  n°  XXIV,  et  le  n°  XXX  de  celle-ci. 

3.  Voy.  n°  XXXI. 


262  REGISTRE  DU  GREFFIER 

bus  :  Parcite  nobisK  Et  dixerunt  quod  Dominus  face- 
ret  dictum  testem  bonum  christianum  et  aiios  socios 
suos  predictos  ;  et  statim  ab  ipsis  hereticis  recesserunt 
et  nichil  dederunt  eis,  nec  ipsi  ab  illis  hereticis  ali- 
quid  receperunt,  excepto  prandio  supradicto.  Requi- 
situs  de  circumstantibus,  dixit  quod  ipsi  très  supra- 
dicti,  et  Johannes  de  Gornudelx  et  heretici  supradicti; 
de  nominibus  ipsorum  hereticorum  non  recordatur; 
nec  postea  vidit  eos,  nec  scit  quo  iverunt.  Item,  inter- 
rogatus  si  umquam  abjura  vit  heresim,  respondit  quod 
sic,  apud  Caunas,  coram  fratribus  Predicatoribus  et 
inquisitoribus  heretice  vel  Valdesie  pravitatis  ;  et  pos- 
tea vidit  et  fecit  omnia  supradicta. 

XX.  —  15  mars  1250  (n.  st.).  —  Guillaume  Villandriz 
ajoute  à  sa  confession. 

Yd[ib]us  marcii.  Idem  R*^"'  Villandriz-  addidit  quod  in 
vindemiis  preteritis  fuit  annus  quod  Sycredus  supra- 
dictus  venit  ad  dictum  testem  et  dixit  ei  quod  iret 
secum  adquemdam  collum  inter  Confolentum  et  Cava- 
nacum,  ubi  vocatur  Mallolium  Picace;  et  cum  fuissent 
ibi,  expectaverunt  ibi  duos  hereticos  qui  debebant 
venire  ad  ipsos,  sicut  Sycredus  predictus  dixerat  ipsi 
testi,  et  dicti  heretici  venerunt  ad  dictum  locuni  de 
nocte;  et  Petrus  Adalberti^  et  Guillelmus  Tholosa,  de 
Gonfolento,  venerunt  cum  ipsis,  et  salutaverunt  dictum 
testem  et  Sycredum  predictum  ;  et  postea  Petrus  Adal- 

1.  La  formule  Parcite    nobis    se  rencontre    rarement.  Elle 
réapparaît  au  numéro  qui  suit. 

2.  Voy.  le  numéro  précédent  et  le  n°  XXX. 

3.  Voy.  plus  haut,  n"  I. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  263 

berti  et  Guillelmus  Tholosa  dimiserunt  ibi  dictos  here- 
ticos  et  recesserunt  ;  et  postea  dictus  testis  et  Sycre- 
dus^  venerunt  cum  dictis  hereticis;  et  dum  ibi  ibant,  . 
per  viam  predicabanteis;  et  mulliim  placebat  eis  dic- 
torum  hereticorum  predicacio;  et  interea  predicando 
per  viam  intraverunt  domum  dicti  Sycredi  apud  Cava- 
nachum;  et  cum  intrassent  domum,  dictus  testis  et 
Sycredus  llexis  genibus  et  junctis  manibus  adorave- 
runt  eos  ibi,  dicendo  :  Benedicite,  et  hoc  fecerunt 
ter;  et  ipsi  respondebant  :  Parcite  nohis-;  et  dicebant 
eis  quod  Deus  faceret  eos  bonos  christianos  et  teneret 
eos  in  sua  virtute.  Et  dictus  testis  postea  recessit.  De 
circumstantibus,  dixit  quod  Alazaydis,  mater  dicti 
Sycredi,  et  Rica,  pediseca  dicti  Sycredi,  et  Petrus  Ar", 
dicti  Sycredi  frater,  et  soror  ipsius  Sycredi  Bellesen 
nomiue^  ;  et  omiies  isti  adora verunt  dictos  hereticos, 
quando  idem  testis  eos  adoravit  ;  et  dixerunt  idem  ut 
supra;  et  fuerunt  ibi  per  duos  dies.  Requisitus  quis 
providebat  eis  in  victu  vel  aliis  necessariis,  dixit  se 
nescire.  De  nominibus  requisitus,  dixit  se  nescire;  nec 
postea  vidit  eos.  Item,  dixit  quod  in  introitu  messium 
presentis  anni  erit  annus  quod  Guillelmus  de  Prixe- 
nel*  et  Sycredus  adduxerunt  m  hereticos  apud  Gava- 
nachum  ad  domum  dicti  Sycredi;  et  ipse  Sycredus 
venit  ad  dictum  testem  et  dixit  sibi  quod  faceret  sibi 
fieri  unam  camisiam,  quam  ipse  testis  habebat  facien- 
dam;  dictus  testis  sciebat  bene  quod  heretici  aptarent 
dictam  camisiam.  Et  cum  dicta  camisia  fuisset  facta, 

1.  Voy.  no^  XIX,  XXX. 

2.  Voy.  le  numéro  précédent. 

3.  Voy.  le  numéro  précédent. 

4.  Voy.  n°'  XIX,  XXX,  XXXI,  XXXII. 


264  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ivit  dictus  testis  ad  domum  dicti  Sycredi  et  invenit  ibi 
illos  très  hereticos  et  salutavit  eos  et  adoravit  eos 
secundum  morem  ipsorum,  ut  supradictum  est,  et 
omnes  illi  qui  erant  présentes,  scilicet  omnes  supra- 
dicti  de  hospicio,  et  Guillelmus  de  Prixenel  qui  erat 
ibi.  Interrogatus  si  dédit  eis  aliquid,  dixit  quod  vole- 
bat  eis  dare  precium  camisie  faciende  ;  et  Sycredus 
dixit  ei  quod  nichil  daret.  Et  fuerunt  ibi  per  duos  dies. 
Et  postea  dictus  testis  et  Sycredus  et  Guillelmus  de 
Prixenel  quadam  nocte  abstraxerunt  eos  de  dicto 
Castro  et  associaverunt  eos  usque  ad  corn^  de  Glausa. 
Item,  si  sciebat  quo  ibant,  dixit  se  nescire;  et  dictus 
testis  dimisit  eos  ibi  cum  Sycredo  et  Guillelmo  de 
Prixenel  ;  et  reversus  fuit  ad  dictum  castrum.  Inter- 
rogatus de  nominibus  ipsorum,  dixit  quod  unus  voca- 
batur  Bernardus  Acier,  de  Gonfolento  '  ;  de  nominibus 
aliorum  duorum  non  recordatur.  Item,  dixit  quod 
annus  potest  esse  et  amplius  quod  quadam  nocte, 
dictus  testis  et  Sycredus  et  Guillelmus  de  Prixenel 
abstraxerunt  duos  hereticos  de  domo  dicti  Sycredi  et 
associaverunt  usque  ad  mollendinum  de  Saillenfore; 
et  adoraverunt  eos  ibi  secundum  morem  eorum  ut 
supra  ;  quo  iverunt  penitus  ignorât.  Item,  dixit  postea 
quod  in  festo  Omnium  Sanctorum  fuit  annus  quod 
dictus  testis  cum  Sycredo  sepe  dicto  iverunt  ad  quem- 
dam  locum  qui  vocatur  ad  Olivers  Gaufridi  inter 
Gavanachum  et  Gonfolentum  ;  et  ibi  spectaverunt 
1111°'"  hereticos;  et  venerunt  cum  eis  duo  homines  quos 
non  cognovit  dictus   testis.    Interrogatus   si   sciebat 


1.  Coin,  angle. 

2.  Voy.  n°*  XII,  XIV,  XXX,  XXXII,  XLVII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  265 

undo  dicti  heretici  vénérant,  dixit  quod  de  Cornizano, 
ut  crédit;  et  dictus  testis  cum  Sycredo  adduxerunt 
eadem  nocte  duos  de  illis  hereticis  apud  Cavanacum 
ad  domum  dicti  Sycredi  ;  et  alii  duo  iverunt  apud  Val- 
icm  Danie,  set  nescitad  quem  locum  specialiter  irent; 
et  tune  dictus  testis  dimisit  illos  duos  hereticos  in 
domo  predicta.  Itejn,  de  circumstantibus,  dixit  quod 
familia  dicti  Sycredi  predicta.  De  nominibus  prcdicto- 
rum  hereticorum  non  recolit.  Nec  adoravit  ibi  hereti- 
cos antedictos  illa  vice.  Item,  dixit  quod  modo  potest 
esse  annus  quod  dictus  testis  et  Guillelmus  Prixenel 
vidit  (sic)  VI  hereticos  ad  ecclesiam  de  Casalx,  et 
associaverunt  eos  usque  ad  passum  Sancti  Martini 
versus  Villam  Florens  ;  et  idem  testis  dimisit  eos  ibi, 
et  Guillelmus  Prixenel  associavit  eos  usque  ad  Vallem 
Aquitanie,  in  quodam  nemore  ubi  dimisit  eos,  sicut 
postea  dixit  dicto  testi.  Interrogatus  unde  illi  dicti  sex 
heretici  vénérant  illa  nocte  et  qui  erant  illi  qui  eos 
associaverant,  dixit  se  nescire.  De  nominibus  ipsorum 
non  recordatur,  nisi  quod  unus  illorum  vocabatur 
Bernardus  Acier,  de  Confolento.  hiterrogatus  si  ado- 
ravit eos  tune,  dixit  quod  non.  Tamen  diligenter 
audivit  eorum  predicacionem  dum  irent  per  viam. 
De  aliis  circumstantibus  diligenter  requisitus,  dixit  se 
nichil  aliud  scire.  Item,  dixit  quod  citatus  apud  Car- 
cassonam  a  fratre  Johanne^  inquisitore,  cum  aliis  de 
Gavanaco  hoc  anno  in  messibus  erit  annus,  eidem  de 
premissis  celavit  veritatem  ;  tamen  quod  non  juravit, 
quia  ipse  erat  in  Burgo  quando  alii  juraverunt.  Item, 
dicit  se  vidisse  duas   hereticas  apud  Vilantritols  in 

1.  Jean  de  Saint-Pierre. 


266  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Valle  Danie,  in  domo  Piquerii,  quas  ostendit  fiiia 
Piquerii  eidem  testi,  et  Sicrede,  et  Guillelmi  de  Pris- 
sanel.  De  tempore,  ii  anni  et  dimidius;  et  non  adora- 
vit  eos. 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo.  Testes  ma- 
gisterG.  Folqui[ni],  dominas  Bertrandus  Blanx  (?)  et 
magister  Robertus  de  Farico. 

XXI.  —  16  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Confession 
négative  de  G.  Sicre,  de  Cornèze,  cité. 

G.  Sicre,  de  Cornizano. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Guillelmus  Sycre, 
de  Cornizano*,  citatus,  testis  juratus  super  im'"^  sancta 
Dei  Evangelia,  ut  supra  de  aliis.  Super  premissis  de 
se  et  aliis,  dixit  se  penitus  nichil  scire. 

XXII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Pierre  Etienne, 

de  Cornèze. 

Petrus  Stephani,  de  Cornizano. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Petrus  Stephani, 
de  Cornizano,  citatus,  testis  juratus  super  iiii°'  sancta 
Dei  Evangelia,  ut  supra  de  aliis.  Super  premissis  dili- 
genter  pluries  requisitus,  dixit  se  penitus  nichil  scire. 

XXIII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Raymond  de  Cuxac- 
Cabardès,  demeurant  à  Cornèze. 

R.,  DE  CUTCIIACO. 

Iste  est  cruce  signatus. 
Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  R.  de  Cuchaco, 

1.  Vov.  n°  XXXII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  267 

de  Cornizano',  testis  juratus  super  iiif  sancta  Dei 
Evangelia,  etc.,  lU  supra  de  aliis,  dixit  quod  Bernar- 
dus  de  Lagracce^,  de  Gonfolento,  dixit  eidem  testi  quod 
duo  heretici  erant  in  cabana  Pétri  de  Cornizano-^  et 
quod  iret  secum  ad  illos  et  ducerent  ipsos  extra  ter- 
minum  de  Gornizano  ;  quod  fecit  dictus  testis.  Et  duxe- 
runt  illos  hereticos  usque  ad  recum^  de  Glausis;  et 
idem  testis  et  socius  suus  predictus  ibi  dimiserunt  eos. 
De  circumstantibus,  dixit  quod  socius  suus  predictus 
tantum.  De  tempore,  dixit  quod  inter  Natliale  Domini 
et  carniprivium  fuerunt  m  anni.  Interrogatus  si  abju- 
ravit  heresim,  respondit  quod  sic,  apud  Gaunas,  coram 
fratribus  inquisitoribus  ;  et  postea  fecit  quod  supra- 
dictumest.  Interrogatus  super  omnibus  aliis  que  per- 
tinent ad  formam  inquisicionis,  dixit  se  nichil  aliud 
scire. 

Post  confessionem  suam  adjecit  quod  P.  Gornesani, 
sororius  suus,  fecit  eum  venire  ad  domum  suam  et 
ibi  ostendit  ei  duos  hereticos,  scilicet  Ar.  de  Ganeto^ 
et  Ferier^  ;  et  adoravit  eos  ter  secundum  morem  here- 
ticorum.  Interrogatus  si  credebat  ipsos  esse  bonos 
homines,  dixit  quod  non.  Interrogatus  de  tempore, 
dixit  quod  in  festo  Nativi[tjalis  fuerunt  m  anni. 

1.  Voy.  Première  partie,  n°  VII. 

2.  Entre  les  lignes,  d'une  auti'e  main  :  Vel  Adalbert,  vel 
filius  Poncii  Adabert. 

3.  Voy.  n°^  X,  XII. 

4.  Ruisseau. 

5.  Voy.  no«  III  et  XL VI. 

6.  Voy.  n"'  XXX,  XXXI. 


268  REGISTRE  DU  GREFFIER 

XXIV.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Bernard  Pages, 
de  Cornèze,  cité. 

B.  Pagesii,  de  Cornez ano. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Bernardus  Page- 
sii ^  de  Cornezano,  citatus,  testis  juraUis  super  iiii°'' 
sancta  Dei  Evangelia,  ut  supra  de  aliis.  Super  premis- 
sis  pluries  requisitus,  dixit  se  nichil  scire.  Rediit  vero 
et  adjecit  quod  Raymunda^,  uxor  sua,  misit  hereticis 
unam  eminam  raonis'^  per  Raymundum  Fornerii  ;  quod 
non  placuit  ei,  ut  dixit.  De  tempore,  dixit  quod  a 
messibus  circa. 

Hec  deposuit  coram  domino  [episcopo].  Testes 
domini  Geraldus,  R.  David  et  Guillelmus  Fulquini, 
qui  hoc  legit. 

XXV.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Guillaume  Arnaud, 

de  Cornèze,  cité. 

Guillelmus  Arnaldi,  de  Electo. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Guillelmus  Ar- 
naldi, de  Cornizano  vel  Electo,  serviens  capellani  de 
Cornezano,  citatus,  testis  juratus  super  1111°'^  sancta  Dei 
Evangelia,  etc.,  ut  supra  de  aliis.  Super  premissis  dili- 
genter  pluries  requisitus,  dixit  se  penitus  nichil  scire. 

XXVI.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Raymond  Pages, 

de  Cornèze,  cité. 

R.  Pagesii,  de  Cornizano. 
Anno   quo   supra,   xvii   kal.    aprilis.    Raymundus 

1.  Voy.  Première  partie,  n"  VIT,  et  plus  haut,  n°  XII. 

2.  Voy.  no«  X,  XII. 

3.  Mixture,  d'où  blé  de  regon. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  269 

Pa^csii',  filius  P.  Pagesii,  de  Gornizano,  citatus,  tes- 
tis  juratus  super  iiii°'"  sancta  Dei  Evangelia,  etc.,  ut 
supra  de  aliis.  Super  premissis  diligenter  pluries 
requisitus,  dixit  se  penitus  nichil  scire. 

XXVII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Garsen  Pélegrine, 

de  Rustiques. 

Garsen  Pelegrina,  de  Rusticano. 

Anno  quo  supra,  xvii  kal.  aprilis.  Garsendis  Pele- 
grina, de  Rusticano,  testis  jurata  quod  de  se  et  aliis, 
vivis  et  mortuis,  super  crimine  heresis  et  Valdesie 
plenam  et  puram  diceret  veritatem,  dixit  se  penitus 
nichil  scire  super  crimine  heresis  et  Valdesie.  Dixit 
tamen  quod  Ghristiano  de  Milano-  querenti  in  nomine 
Domini  et  sancti  Pétri  multociens  dederat  helemosi- 
nam.  Audierat  tamen  ipsumcommendantem  Valdenses 
et  dicentem  quod  ipse  hospitabatur  eos  et  sustentabat 
de  pannis  quos  querebat.  Et  hoc  fuit  post  abjuratam 
heresim  apud  Gaunas. 

XXVIII.  —  Même  jour.  —  Confession  de  Rixendis, 
de  Villefloure,  non  citée. 

RiGSENDIS,  DE  VlLLAFLURAlNA. 

Anno  et  die  quo  supra.  Ricsendis,  de  Villafluraina, 
testis  jurata  et  non  citata,  dixit  quod  cum  Ber. 
Ulguier  de  Vilario,  maritus  suus  condam,  positus  in 
infirmitate,  cum  esset  jam  prope  mortem  venerunt 
circa  crepusculum  duo  homines  cum  baculis  ;  et  dum 
jpsa  procuraret  de  cena  ipsius  mariti,  intraverunt  ubi 

1.  Voy.  Première  partie,  n**  VII. 

2.  Un  Vaudois  probablement. 


270  REGISTRE  DU  GREFFIER 

jacebat  et  locuti  fuerant  cum  eo,  ipsa  leste  absente, 
et  postea  recesserunt;  et  ipsa  accessit  ad  eum,  et  cum 
instancia  peciit  qui  erant  illi  ;  et  tandem  ipse  respon- 
dit  ei  quod  erant  lieretici  et  bene  caveret  sibi  ne 
diceret  alicui  de  villa.  De  astantibus,  dixit  quod  ipse 
solus  erat.  De  tempore,  dixit  quod  in  vindemiis  erunt 
très  anni. 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo  Garcassone. 
Testes  magister  Robertus,  Bonus  Macip  et  Bertrandus 
de  Farico^. 

XXIX.  —  17  mars  1250  (n.  st.),  Couffoulens.  —  Confession 
de  Saisia,  de  Cavanac,  non  citée. 

Saisia,  de  Cavanaco. 

Ista  est  crucesignata. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  aprilis.  Saisia  de  Gavanàco 
non  citata  juravit  super  iiii°'  sancta  Dei  Evangelia 
coram  magistro  P.,  officiali,  apud  Gonfolentum;  et 
tune  interrogata  per  sacramentum  ut  de  facto  here- 
sis  et  Valdesie  tam  de  se  quam  de  aliis  diceret  id  quod 
sciret,  celavit  penitus  veritatem.  i^ostmodum  vero  cum 
ducta  fuisset  apud  Garcassonam  et  ibi  aliquanto  tem- 
pore dententa,  dixit  per  sacramentum  quod  quadam 
die,  dum  a  casa  veniret  ad  domum  sororis  sue  Ala- 
zaydis  Sycrese,  vidit  ibi  duos  hereticos,  de  quorum 
nominibus  non  recordatur,  et  inclinavit  se  coram  eis 
ponendo  manus  in  terram  ter  dicendo  :  BenecUcite;  et 
dicti  heretici  respondebaiit   :  Dominiis  emendet  vos 

1.  Avant  la  déposition  de  Rixendis  :  Quere  secundam  con- 
fessionem  istius  in  secundo  libro,  XLIII  fol. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  271 

adversus  7iosK  Interrogata  de  tempore,  dixit  quod 
duo  anni  possunt  esse.  Item,  interrogata  de  astantibus, 
dixit  quod  predicta  soror  sua  tantum.  Interrogata  si 
umquam  audivit  predicacionem  eorum  vel  aliorum, 
dixit  quod  non.  Interrogata  si  dédit  eis  aliquid  vel 
recepit  ab  ipsis,  dixit  quod  non.  Interrogata  si  soror 
sua,  scilicet  Aiadaisis  Scicreza,  tune  adoravit  eosdem, 
dixit  quod  sic.  Interrogata  si  credebat  eos  esse  bonos 
homines  et  credebat  se  posse  salvari  in  secta  et  mani- 
bus  eorumdem,  dixit  quod  non.  De  aliis  breviter  dixit 
se  nichil  scire  diligenter  requisita.  Interrogata  si  abju- 
raverit  heresim,  dixit  quod  sic,  coram  fratribus  inqui- 
sitoribus  apud  Gaunas. 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo  Carcassone  et 
domino  abbate  Fontis  Frigidi^,  et  fratre  Petro  d'Orto- 
lanas,  monacho  ejusdem  monasterii,  et  Ber.  Martini, 
archipresbitero  Carcassone. 

Interrogata  dixit  quod  ipsa  testis  abjuravit  here- 
sim apud  Garcassonam,  coram  fratre  Johanne  ^, 
inquisitore,  et  scienter  celavit  ei  omnia  predicta,  et 
scienter  dejeravit^ 

XXX.  —  15  el  17  mars  1250  (n.  st.),  Couffoulens.  — 
Déposition  de  Sycre,  de  Cavanac. 

SiCREDUS,  DE  GâVANACO. 

Iste  est  intrusus. 
Anno  quo  supra,  id[ib]us  marcii.  Sicredus  de  Gava- 

1.  Formule  qui  ne  se  retrouve  pas  ailleurs. 

2.  Arnaud,  1243-1262. 

3.  Jean  de  Saint-Pierre. 

4.  Avant  les  dépositions  de  Saisia  :  Quere  primam  confessio- 
nem  ejus  in  VP  libro,  XP  folio. 


272  REGISTRE  DU  GREFFIER 

naco  juratus  dixit  se  super  crimine  heresis  penitus 
nichil  scire^ 

Sygredus,  de  Cavanago. 

Iste  est  intrusus. 

Anno  quo  supra,  xvi  kal.  aprilis.  Sicredus^  de 
Cavanacho  '  juravit  coram  magistro  P.,  oificiali,  apud 
Confolentum  et  tune  celavit  veritatem.  Postmodum 
vero  apud  Carcassonam  detentus,  dixit  per  sacrameii- 
tum  quod  ix  anni  sunt  elapsi  quod  vidit  in  domo  sua 
duos  hereticos,  scilicet  Arnardum  de  Fonterz  ;  de  alio 
non  recordatur  ;  quosBernardus  Acier,  deConfolento^, 
adduxerat  in  domum  predictam  ;  et  tune  nichil  aliud 
ibi  fecit.  Item,  alia  vice  in  eadem  domo  vidit  eosdem 
hereticos  et  tune  comedit  cum  eis.  Interrogatus  si 
tune  adoravit  eosdem,  dixit  quod  non  et  tune  simiU- 
ter  nichil  ahud  fecit.  Item,  dixit  quod  aha  vice  vidit 
duos  hereticos,  quorum  unus  vocabatur  Baiis  nomine, 
quos  Arnaldus  Gibehn,  de  Gonfolento,  adduxit  ad 
puteum  de  Cavanaco  ;  et  ibi  idem  testis  et  avunculus 
suus  Petrus  Sicredi  receperunt  eos  et  duxerunt  ad 
domum  Raymunde,  socrus  dicti  Pétri  Sycredi,  que 
infirmabatur  ;  et  tune  heretici  locuti  fuerunt  cum 
eadem.  Interrogatus  quid  fecerunt  vel  dixerunt  tune, 
dixit  se  non  audivisse.  Interrogatus  de  astantibus,  [dixit] 
quod  Alazaydis,  mater  ipsius  testis^,  et  Raymunda, 

1.  Entre    les    lignes   :    Quere    aliam   ej'iis   confessionem ,  in 
IIP  Ubro,  XII  fol. 

2.  Entre  les  lignes  :  combustus. 

3.  Voy.  Première  partie,  n^^Il,  IV,  et  ici  lesn»'  XIX  et  XX. 

4.  Voy.  n»"*  XII,  XIV,  XX,  XXXII,  XLVII. 

5.  Voy.  n°'  XIX,  XX. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  273 

uxor  dicti  P.  Sicredi.  Iiiterrogatus  de  temporc,  dixit 
quod  VII  anni  possunt  esse.  Dixit  etiam  quod  circa 
mediam  noctem  ipse  testis  solus  duxit  eos  hereticos 
usque  ad  collum  de  Confblento  et  ibi  dimisit  eos. 
Interrogatus  si  in  recessu  adoravit  eos,  dixit  quod 
non.  Interrogatus  si  aliquid  dédit  eis  vel  recepit,  dixit 
quod  non.  Item,  dixit  quod  alia  vice  Arnaldus  Brunel, 
de  Gonfolento^  adduxit  ad  ipsum  testem  aiios  duos 
hereticos  ad  vineam  de  Picace,  videlicet  Ar™  Egidii^ 
et  Ferrarium^;  et  ipse  testis  duxit  illos  hereticos  ad 
domum  suam  ;  et  steterunt  ibi  per  duos  dies  vel  très. 
Interrogatus  si  tune  comedit  cum  eis,  dixit  quod  non. 
Ite7n,  interrogatus  si  dédit  eis  ahquid,  dixit  quod  non. 
Interrogatus  si  recepit  ab  eis  aliquid,  dixit  quod  unus 
illorum  dédit  sibi  vi  denarios,  alius  très  vel  IIIl°^  Inter- 
rogatus si  tune  adoravit  eosdem,  dixit  quod  non"^.  In- 
terrogatus si  audivit  predicacionem  eorum,  dixit  quod 
sic.  Interrogatus  si  placebat  ei  predicatio  eorum,  dixit 
quod  sic.  Interrogatus  si  aliqui  de  villa  de  Gavanaco 
vel  aliunde  veniebant  ad  predicacionem  eorumdem, 
dixit  quod  non  vidit,  nisi  R"'  de  Villandriz,  de  Gava- 
naco, quem  ipse  testis  introduxerat  ad  eosdem.  Inter- 
rogatus si  dictus  R.  de  Villandriz ^^  adoravit^  dictos 

1.  Voy.  n°XIX. 

2.  Voy.  n"  XXXVII. 

3.  Voy.  n<"  XXIII,  XXXI. 

4.  En  marge  :  Postea  adjecit  et  correxit  dictum  suuin,  et  in 
adventu  licreticorum  et  recessu  adoravit  eos,  dicendo  fle.ris  geni- 
bus  ter  :  Benedicite;  et  heretici  respondebant  :  Deus  benedicat 
\os.  Et  R.  de  Villandriz  et  G.  de  Prizanel  fecerunt  sirniliter. 

5.  Voy.  les  n°»  XIX  et  XX. 

6.  Renvoi  à  la  note  4. 

18 


274  REGISTRE  DU  GREFFIER 

hereticos  vel  dédit  eis  aliquid  vel  recepit,  dixit  quod 
non,  nisi  quod  audivit  monitiones  et  predicacionem 
eorum.  Item,  dixit  quod  Guillelmum  de  Prixenel^ 
consanguineum  suum,  adduxit  ad  hereticos  antedictos. 
Interrogatus  si  dictus  Guillelmus  adoravit  ^  ipsos  here- 
ticos, vel  dédit  vel  recepit  ahquid  ab  eis,  dixit  quod 
ipse  viderit  nisi  quia  audivit  predicacionem  eorum. 
Dixit  etiam  quod  hereticos  antedictos  reduxit  ad  locum 
ubi  eos  acceperat  cum  R.  de  Villandriz,  et  tradidit 
Arnaldo  Brunelli  antedicto.  Interrogatus  si  in  recessu 
dédit  eis  aliquid  vel  adoravit^  eos,  dixit  quod  non. 
Interrogatus  si  dixerunt  ei  aliquid,  dixit  quod  rogave- 
runt  eum  testem,  ut  si  forte  mitterent  ad  eum  nun- 
cium,  quod  veniret  ad  eos;  et  ipse  promisit  quod  liben- 
ter  faceret.  Interrogatus  de  teinpore,  dixit  quod 
iiif  anni  possunt  esse.  Item,  alia  vice  Petrus  Adalberti, 
de  Gonfolento^,  adduxit  ad  ipsum  testem  duos  hereti- 
cos, quorum  unus  vocabatur  Guillelmus  Vincencii  ;  de 
alio  non  recordatur,  et  idem  testis  adduxit  eos  ad 
domum  suam  ;  et  ibi  steterunt  per  duos  vel  très  dies. 
Interrogatus  si  tune  adoravit  eosdem,  dixit  quod  non. 
Item,  si  audivit  predicacionem. 


1.  Voy.  n««  XIX,  XX,  XXXI,  XXXII. 

2.  Renvoi  à  la  note  4  de  la  page  précédente. 

3.  Renvoi  à  la  note  4  de  la  page  précédente. 

4.  Voy.  n"  X. 

5.  La  fin  de  cette  déposition  manque,  le  fol.  xnii  (ancien), 
qui  la  contenait,  ayant  disparu. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  275 

XXXI. —  [17  mars  1250  (n.  st.).]  —  Confession  de  Guillaume 

Sicre,  de  Cavanac. 

[GUILLELMUS  SiCREDI.] 

Item,  dixit  quod  quadam  nocte  duxit  ipse  teslis  ad 
Cortz  Ar.  [Geli]~  et  Ferrarium  hereticos;  et  cum  fuis- 
sent in  quadam  area,  Vergelia  exivit  ad  ipsum  testem  ; 
et  ipse  testis  et  Vergilia,  uxor  Ferrier,  intromiserunt 
dictos  hereticos  apud  Cortz  ;  et  cum  essent  ad  hostium 
dicte  Vergelie,  ipse  testis  recessit  ab  eis,  et  predicta 
Vergelia  cum  predictis  hereticis  intravit  domum  suam. 
Inlerrogatus,  dixit  quod  ipse  testis  non  adoravit  dic- 
tos hereticos  nec  dicta  Vergelia,  ipso  teste  vidente. 
Et  hoc  facto,  ipse  testis  recessit  ab  eis.  De  tempore, 
circa  dimidium  annum. 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo  Garcassone. 
Testes  Bertrandus  de  Farico,  et  G.  Poncii  et  Bonus 
Mancipus. 

Item,  dixit  ipse  testis  quod  quadam  nocte  abstraxe- 
runt  ipse  testis  et  Guillelmus  de  Prichanel  ^  duos  here- 
ticos quorum  nomina  ignorât,  a  domo  ipsius  testis; 
et  duxerunt  eos  usque  ad  fontem  de  Villafluras  juxta 
Villafluras;  etinvenerunt  ibi  Raymundum  Julianisenio- 
rem  et  alium  hominem  cujus  nomen  ignorât  ;  et  ibi 
ipse  teslis  et  alii  predicti  adoraverunt  dictos  hereticos, 
sicut  dictum  est.  Quo  facto,  ipse  testis  et  Guillelmus  de 

1.  Pour  la  môme  raison  que  ci-dessus,  le  commencement  de 
cette  déposition  manque.  Voy.,  pour  Guillaume  Sicre,  Pre- 
mière partie,  n°  VII. 

2.  Voy.  n°  X. 

3.  Voy.  n»^  XIX,  XX,  XXX,  XXXII. 


276  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Prichanel  recesserunt  a  predictis  hereticis  ;  et  heretici 
remanserunt  cum  aliis  predictis.  De  tempore,  circa 
II  annos  et  dimidium.  Adjecit  etiam  quod  ipse  testis 
et  Guillelmiis  de  Prichanel  in  exitu  domus  ipsius  testis 
adoraverunt  dictos  hereticos,  sicut  dictum  est. 

Hec  déposait  apud  Garcassonam,  coram  domino  epis- 
copo  Carcassone.  Testes  magister  Guillelmus  Folquini, 
etGuillelmusPonciietBonus  Mancipus,  qui  hec  scripsit. 

Item^  dixit  quod  Johannes  de  Gornudels  et  Bernar- 
dus  de  Na  Genta,  de  Cofïolento,  adduxerunt  quadam 
nocte  als  OHviers  dels  GuifFrezes  Ferrarium*  et  Ar. 
Geh  hereticos  ;  et  erant  ibi  ipse  et  Guillehiius  de  Pri- 
chanel, de  Cavanaco  ;  et  ibi  ipse  testis  et  omnes  alii  pre- 
dicti  adoraverunt  dictos  hereticos,  sicut  dictum  est. 
Et  hoc  facto,  ipse  testis  et  Guillelmus  de  Prichanel 
tenuerunt  viam  suam  cum  dictis  hereticis  et  duxe- 
runt  eos  apud  Gavanacum  et  intromiserunt  ebs  in 
domum  ipsius  testis  ;  et  Guillelmus  de  Prichanel  reces- 
sit  ab  eis.  Et  steterunt  ibi  predicti  heretici  per  duos 
dies  et  comederunt  ibi  de  bonis  ipsius  testis  et  matris 
ipsius  testis.  Et  erant  ibi  ipse  testis  et  Aladaicis  Sci- 
cresa,  mater  ipsius  ;  et  ibi  ipse  testis  adoravit  eos.  Et 
cum  stetissent  ibi  per  duos  dies,  ipse  testis  abstraxit 
predictos  hereticos  inde  et  duxit  eos  usque  ad  Golleni 
de  Goiïblento;  et  ibi  dimisit  eos,  et  reversus  fuit  apud 
Gavanacum.  Adjecit  etiam  quod  Johannes  de  Gornu- 
dels^ et  Bernardus  de  Na  Genta  predicli  recesserunt  a 
predictis  hereticis  de  predicto  loco.  De  tempore,  circa 
m  annos. 


1.  Voy.  n°^  XXIII,  XXX. 

2.  Voy.  n°  XIX. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  277 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo.  Testis  Bonus 
Mancipus,  qui  hec  scripsit. 

XXXII.  —  31  octobre  1259,  Carcassonne.  —  Guillaume  Sicre, 
arrêté,  continue  sa  confession. 

Guillelmus  Sicredi,  filius  Adalaicie  Sicrede',  de 
Gavanaco,  diocesis  Garcassonensis,  adductus  captus, 
anno  Domini  M°GG°LVIIir,  ii  kal.  novembris,  adjecit 
testimonio  suo,  dicens  quod  Amblardus  de  Villa  Longa 
missus  a  Bernardo  Acerii,  ut  dicebat,  veniens  Gava- 
nacum,  duxit  inde  ipsum  testem  apud  Bellum  Vi- 
dere  in  domum  Guillelme  de  Gramasia  ad  videndum 
hereticos  ;  et  ibi  ipse  testis  vidit  eundem  Bernardum 
Acerii^  et  socium  suum  hereticos,  presentibus  eodem 
Amblardo  et  Guillehna  de  Gramasia,  sponsa  sive  uxore 
ejus;  et  ibi  ipse  testis  solus  adoravit  dictos  hereticos; 
set  non  vidit  ahos  adorantes.  Et  tune  prefati  heretici 
quesiverunt  ab  ipso  teste  de  statu  terre  sue  et  creden- 
cium  hereticorum  ;  et  in  crastinum  ipse  testis,  adoratis 
hereticis,  et  acceptis  ab  eis  ex  dono  quinque  solidis 
melgoriensium,  rediit  in  sua,  dimissis  hereticis  in  do- 
mo  predicta.  De  tempore,  circiter  v  annos.  Item^  dixit 
quod  ad  dictum  dicti  Amblardi  ipse  testis  ivit  ad  cas- 
trum  de  Rivo  in  Valle  Danie  in  domum  Duranti  Egi- 
dii",  et  vidit  ibi  P.  Fatis  hereticum,  presentibus  dicto 
Duranto  Egidii...,  uxore  ejus,  et...  fîHa  ipsius  Duranti 
etatis  VIII  annorum  ;  et  ibi  ipse  testis  in  adventu  et  re- 
cessu  adoravit  dictos  hereticos  ;  et  prefati  heretici  ro- 
gaverunt  ipsum  testem  quod  receptaret  eos;  etrecessit 

1.  Voy.  n°  XIV. 

2.  Voy.  n«^  XII,  XIV,  XX,  XXX,  XLVII. 

3.  Voy.  n"  XL VI. 


278  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ab  eis.  Et  post  lapsumaliquorum  dierum,  prefati  here- 
tici  venerunt  in  domutn  ipsius  testis  apud  Gavanacum, 
et  fuerunt  ibi  per  duos  vel  très  dies,  presentibus  ipso 
teste  et  Adalaicia,  matre  ipsius  testis,  qui  dederunteis 
ad  comedendum.  Et  adoraverunt  eosdem  hereticos 
quolibet  die  mane  et  vespere,  ut  supra.  Et  post  lapsum 
dictorum  dierum,  ipse  testis  duxit  prefatos  hereticos 
apud  Gornazanum  in  domum  Arnaudi  Barbionis^  qui 
receptavit  prefatos  hereticos,  présente  Adalaicia,  uxore 
ejus  ;  et  ibi  ipse  testis  et  alii  duo,  ipso  teste  vidente, 
adoraverunt  dictos  hereticos,  ut  supra.  Et  hoc  facto, 
ipse  testis,  diniissis  ibi  hereticis,  rediit  in  propria.  Et 
hoc  fuit  circa  tempus  predictum.  Item,  dixit  quod,  ad 
dictum  Arnaudi  Barbionis,  de  Cornazano,  ipse  testis 
exiens  obviam  prefatis  hereticis  assumpsit  eos  et  ad- 
duxit  eos  in  domum  sui  ipsius  testis,  ubi  fuerunt  per 
diem  et  noctem,  presentibus  ipso  teste  et  Adalaicia, 
matre  ipsius  testis,  qui  receptaverunt  eos  et  dederunt 
eis  ad  comedendum  ;  et  adoraverunt  eos  ipse  testis  et 
mater  ipsius  testis  in  adventu  et  recessu  eorum.  Et  post 
lapsum  dicti  diei,  prefati  heretici  recedentes  inde 
abierunt  viam  suam  versus  Vallem  Danie.  De  tem- 
pore,  circa  un  annos  et  dimidium. 

Adjecit  etiam  quod  post  lapsum  viii  dierum,  prefati 
heretici,  sicut  condixerant  cum  ipso  teste,  redierunt 
ad  domum  ipsius  testis  apud  Gavanacum,  et  fuerunt 
ibi  per  duos  dies,  presentibus  ipso  teste  et  matre 
ipsius  testis.  Qui  receptaverunt  eos  et  dederunt  eis  ad 
comedendum  et  adoraverunt  eos  utroque  die  bis  mane 
et  vespere.  Et  vidit  seu  visitavit  ibi  prefatos  hereti- 

1.  Voy.  n«  XII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  270 

cos  Guillelmiis  de  Preixanello^  set  non  vidit  eunn  ado- 
rantem.  Et  post  lapsum  dictorum  dierum,  ipse  testis 
solus  assuniens  prefatos  hereticos  associavit  eos  usque 
ad  locum  vocatuni  CoUein  de  Gavanaco,  ubi  ipse  tes- 
tis, adoratis  hereticis,  recessit  ab  eis.  De  tempore, 
quod  supra. 

Item,  dixit  quod,  ad  dictum  Arnaudi  Barbionis,  ipse 
testis  venit  juxta  aquam  de  Lieuco,  ubi  invenit  prefa- 
tum  Bernardum  Acerii  et  socium  suum  hereticos,  quos 
adorans  ibi  duxit  eos  inde  apud  Gervianum  Vallis 
Danie,  in  domum  Arsendis,  que  receptavit  eos;  et  in 
mane  ipse  testis,  sumpto  prandio  in  cellario  domus 
ubi  erant  heretici  et  dicta  Arsendis  cum  eis,  adoratis 
hereticis  ab  ipso  et  dimissis  ibi  hereticis,  ipse  testis 
rediit  in  sua.  De  tempore,  circiter  m  annos.  Itein,  dixit 
quod,  ad  dictum  dicti  Arnaudi  Barbionis,  ipse  testis 
veniens  ad  aquam  de  Lieuco,  invenit  ibi  prefatos  here- 
ticos, quos  adorans  duxit  apud  Gomelbas  in  domum 
Pétri  de  Gomelbis  cum  uxore  dicti  Pétri  de  Gomelbis  ; 
dimissis  hereticis  in  quodam  paleirio^,  rediit  in  pro- 
pria ;  et  hoc  fuit  circa  tempus  predictum. 

Adjecit  etiam  quod  post  lapsum  xv  dierum,  sicut 
condixerat,  cum  hereticis  veniens  ad  passum  de  Vil- 
landriz,  invenit  ibi  prefatos  hereticos  ;  et,  adoratis  eis, 
duxit  eos  usque  ad  callam^  de  Gavanaco,  ubi  recessit 
ab  eis  et  adoravit  eos  ut  supra.  Item,  dixit  quod,  ad 
dictum  Guillelmi  de  Paulmiano  de  Vesola,  ipse  testis 
venit  extra  Gavanacum  ad  quoddam  mallolium  ipsius 
testis,  ubi  invenit  Bernardum  de  Monte  Olivo  et  Ber- 

1.  Voy.  n»"  XIX,  XX,  XXX,  XXXI. 

2.  Voy.  n°  II,  note. 

3.  Sentier,  chemin. 


280  REGISTRE  DU  GREFFIER 

nardum  Acier  hereticos,  quos  adoravit  et  duxit  in 
domum  sui  ipsius  testis,  ubi  fuerunt  per  diem  et  noc- 
tem,  presentibus  ipso  teste  et  dicta  matre  ipsius  tes- 
tis; qui  receptaverunt  prefatos  hereticos  et  dederunt 
eis  ad  comedendum  et  adora verunt  eos;  et  post  lap- 
sum  dicte  diei,  ipse  testis  eduxit  inde  prefatos  here- 
ticos et  associavit  eos  usque  ad  passum  de  Vilandriz, 
ubi  adorans  eos  recessit  ab  eis.  De  tempore,  circa  unum 
annum.  Item,  dixit  quod  Guillelmus  de  Vesola,  veniens 
apud  Cavanacum,  duxit  ipsum  testem  apud  Vesolam  et 
inde  ad  nemus  de  Mata  ad  videndum  hereticos  ;  et  inde 
ipse  testis,  ad  dictum  juvenis  predicti,  ascendit  in 
montem  supra  dictum  nemus,  ubi  invenit  Bernardum 
de  Monte  Ohvo,  hereticum,  et  cum  eo  Vitalem  de 
Paulmiano  de  Vesola.  Qui  narraverunt  ipsi  testi  quod 
PetrusPoliani,  episcopus  hereticorum,  clam  recesserat 
ab  eis  et  absconderat  totam  pecuniam  et  totum  the- 
saurum.  Quo  audito,  ipse  testis  remansit  ibidem  cum 
eis  per  très  dies  ;  et  querentes  per  nemus  reppererunt 
prima  die  unam  botillam  subtus  terram,  ubi  erant 
numéro  XII  vel  xiii  librorum  sterlinge,  et  secunda  die, 
aliam  botillam,  in  qua  erant  xiiii  librorum  sterlinge, 
et  tertia  die,  tertiam  botillam  in  qua  erant  xvili  libre 
millarensium;  quibus  acaptis,  venerunt  insimul  usque 
ad  Cornasanum,  ubi  remansit  Bernardus  de  Monte 
Olivo  hereticus  simul  cum  Arnaud [o]  Barbionis,  qui 
veniens  exiverat  ad  eumdem  hereticum  ;  et  ipse  testis 
et  Vitalis  de  Paulmiano  cum  pecunia  venerunt  Cavana- 
cum in  domum  ipsius  testis  ;  et  post  unum  vel  duos 
dies,  ambo,  ipse  testis  et  dictus  Vitalis,  venerunt 
cum  pecunia  apud  Casais,  ubi  invenerunt  Bernardum 
de  Monte  Olivo  et  Bernardum  Acier  et  alium  hereti- 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  281 

cum  ;  et  adoraverunt  eos  ambo  ;  et  hoc  facto  et  retlita 
eis  pecunia,  ipse  testis  solus  recessit  ab  hereticis  et  a 
Vitale  dePau[l]miano,  qui  remansit  cumeis.  De  tempore, 
circa  unum  annum.  Item,  dixit  quod  post  lapsum  xvdie- 
rum,  ipse  testis,  sicut  condixerat  cum  hereticis  et  cum 
Vitale,  cum  duobus  libris  quos  heretici  dimiserant  in 
domo  ipsius  testis,  venit  apud  Gervianum  in  domum 
Arsendis;  et  inde  Petrus,  fîlius  ipsius  Arsendis,  duxit 
ipsum  testem  apud  Rivum  in  domum  cujusdam  mulie- 
ris,  que  stat  juxta  portam  ville  versus  circium^  cujus 
nomen  ipse  testis  ignorât;  ubi  ipse  testis  et  dictusP. 
comederunt  ;  et  sero  prefata  mulier  direxit  ipsum  tes- 
tem in  quodam  vico  castri,  dicens  quod  in  extrema  do- 
mo illius  vici  inveniret  quod  ipse  testis  querebat.  Quo 
audito,  ipse  testis  sequens  illum  vicum  aperuit  por- 
tam domus  extrême,  ubi  invenit  Bernardum  de  Monte 
Olivo,  Bernardum  Acier,  et  Petrum  de  Camia  et  duos 
hereticos,  quos  primo  ipse  testis  viderat  simul  cum 
Petro,  filio  Arsendis,  in  quadam  vinea  juxta  Rivum  et 
locutus  fuerat  cum  eis  de  facto  Vitalis  de  Paulmiano, 
qui  non  venerat,  sicut  promiserat  hereticis  ;  et  tune  in 
domo  predicta  ipse  testis  adoravit  dictos  hereticos  et 
dixit  eis  quod  Vitalis  de  Paulmiano,  quem  ipse  testis 
de  mandato  hereticorum  iverat  visum  apud  Vesolam, 
non  potuit  venire,  quia  impedimentum  habuerat  idem 
Vitalis  in  genu  et  mandabat  eis  quod  cogitarent  de 
se  ipsis,  quia  idem  Vitalis  nichil  poterat  facere  eis;  et 
post  aliquanlam  moram,  heretici  dederunt  ipsi  testi 
XX  solidos  melgoriensium  pro  labore  quem  subierat  et 
fccerat  pro  eis.  Quibus  acceptis,  ipse  testis  rediens 

1.  Le  cers,  c'est-à-dire  le  sud. 


282  REGISTRE  DU  GREFFIER 

in  domum  dicte  mulieris  jacuit  et  pernoctavit  ibi; 
et  promisit  hereticis  in  recessu  ab  eis  quod  si  presen- 
tiret  aliqua  que  possent  eis  interesse,  nunciaret  eis. 

Adjecit  etiam  quod  in  vinea  ubi  ipse  testis  vidit  pre- 
fatos  hereticos,  ut  predictum  est,  adoravit  eos  et  red- 
didit  eis  dictos  duos  libros.  Interrogatus  si  Petrus, 
tîlius  Arsendis,  adoravit  dictos  hereticos,  dixit  quod 
non,  neque  vidit  eos  simul  cum  ipso  teste.  Item,  de 
tempore,  quod  supra.  Item,  dixit  quod  ad  dictum  Ada- 
laicie,  uxoris  Arnaudi  Barbionis,  quam  ipse  testis  inve- 
nit  in  Burgo  Garcassone,  ipse  testis  ivit  ad  domum 
ipsius  Arnaudi  Barbionis  apud  Gornasanum,  ubi  vidit 
et  visitavit  Bernardum  de  Monte  Olivo,  Bernardum 
Acier,  Petrum  de  Gamia  et  alium  hereticum,  présente 
Adalaicia,  uxore  ipsius  Arnaudi  Barbionis;  et  ibi  ipse 
testis  adoravit  dictos  hereticos.  Et  hoc  facto,  ipse  tes- 
tis, de  mandate  hereticorum,  ivit  Vesolam  ad  Vitàlem 
de  Pauhniano,  cui  ipse  testis  dixit,  ex  parte  heretico- 
rum, quod,  si  pecuniam  quam  simul  cum  Vitale  et  que- 
dam  aUa  absconderant,  quam  heretici  invenire  non 
poterant,  idem  Vitahs  sciret,  certificaret  eos  ;  et  idem 
VitaHs  respondit  ipsi  testi  quod  postea  non  fuerat  in 
loco  ubi  pecunia  fuerat  absconsa,  nec  sciebat  ahquid 
de  illa  pecunia.  Quo  audito,  ipse  testis  renunciavit 
hoc  et  dixit  hereticis  apud  Gornasanum  in  domo 
Arnaudi  Barbionis,  présente  dicta  Adalaicia,  uxore 
Arnaudi  Barbionis  ;  et  postmodum  adoratis  hereticis 
et  dimissis  ibidem,  recessit  ab  eis.  De  tempore,  hoc 
anno  circa  festum  Nativitatis  Domini. 

Item,  dixit  quod  ad  dictum  Arnaudi  Barbionis 
venientis  apud  Montem  Olivum,  ipse  testis  venit  Gor- 
nasanum, ubi  invenit  Bernardum  Acier  et  Petrum  de 


DE  L'INQUISITION  DK  CARCASSONNE.  283 

Gamia  hereticos  in  (juadam  domunciila,  quam  osten- 
dit  ipsi  testi  Adalaicia,  uxor  Arnaudi  Barbionis  ;  et  ibi 
ipse  testis  adoravit  ipsos  hereticos;  et  hoc  facto,  pre-. 
fati  heretici  rogavenint  ipsum  testern  quod  recederet 
cum  cis  et  iret  in  Lombardiam  ^  Quibus  ipse  testis  res- 
pondit  et  dixit  se  non  iturum,  quia  non  habebat  dena- 
rios  paratos  ;  et  sic  recessit  ab  eis.  De  tempore,  hoc 
anno  circa  mediam  quadragesimam.  Predictos  hereti- 
cos credidit  esse  bonos  homines,  aniicos  Dei  et  vera- 
ces,  bonamque  fidem  habere,  seque  et  alios  salvari 
posse  in  secta  eorumdem  ;  et  hic  fuit  in  ista  credencia 
quousque  ultimo  recessit  ab  eis.  Et  recognovit  quod 
omnia  superius  adjecta  a  principio  adjectionis  fecit  et 
commisit  postquam  fuit  eductus  de  muro  ubi  intrusus 
fuit  pro  hiis  que  primo  commiserat  in  heresi,  et  etiam 
post  factam  sibi  gratiam  de  crucibus  in  eductione 
mûri  ;  unde  confitetur  se  scienter  in  abjuratam  here- 
sim  recidisse.  Item,  dixit  quod  Dies  et  Johanna  here- 
tice  fuerunt  in  domo  ipsius  testis  et  matris  sue  per 
annum  et  ultra  continue  comedentes  et  bibentes  de 
proprio  ipsarum  hereticarum.  Verumtamen  tam  ipse 
testis  quam  mater  ejus  emondebant  bladum  eis  ali- 
quando,  et  ahquando  emebant  ab  aliis.  Et  ambo,  ipse 
testis  et  mater  ipsius  testis,  multociens  adoraverunt 
dictos  hereticos  ;  et  vidit  et  visitavit  ibi  dictos  hereti- 
cos; Guillelmus  de  Preixanello  pluries  et  multociens 
adoravit  eosdem  hereticos,  ipso  teste  vidente. 

Adjecit  etiam  quod  post  lapsum  dicti  criminis,  ipse 
testis  et  Guillelmus  de  Preixanello  simul  cum  Petro  Pa- 


1.  Tout  bon  hérétique  faisait  le  voyage  de  Lombardie,  qui 
était  comme  une  autre  terre  sainte. 


284  REGISTRE  DU  GREFFIER 

raire  et  alii  heretici  eduxerunt  inde  prefatos  hereticos 
et  associaverunt  et  eduxerunt  eos  usque  ad  podium 
vocatum  Garga  Sobregii  ;  et  ibi  ipse  testis  et  dictus 
Guillelmus  de  Preixanello,  ipso  teste  \idente,  ado- 
ratis  hereticis,  recesserunt  ab  eis.  De  tempore,  cir- 
citer  XI  annos.  Et  hoc  non  dixit,  quia  non  recorda- 
batur  quando  primo  fuit  confessus.  Item,  dixit  quod, 
postquam  Bernardus  Acier  hereticus  fuit  adductus 
captus  Garcassonam  et  fuit  conversus,  ipse  testis,  au- 
dita  conversione  ejus,  venit  Garcassonam  in  domum 
Marescalli,  ubi  inquisitores  stabant  et  inquirebant  ;  et 
ibi  ipse  testis  invenit  Vitalem  de  Paulmiano  detentum 
captum,  quem  ipse  testis  consuluit  de  facto  Bernardi 
Acier.  Qui  dixit  ipsi  testi  quod  dictus  Bernardus 
Acier  confitebatur  et  locutus  fuerat  de  ipso  Vitale; 
et  fuerat  propter  hoc  captus,  et  presumebat  quod,  si 
nondum  locutus  fuerat  de  ipso  teste,  quod  adhuc  loque- 
retur  et  revelaret  ipsum  testem  et  factum  ejus  ;  et  con- 
sulebat  ipso  testi  quod  aufugeret  et  recederet  a  terra. 
Quo  audito,  ipse  testis  et  Guillelmus  de  Preixanello  et 
Adalaicia,  mater  ipsius  testis,  recedentes  a  Castro  de 
Gavanaco,  venerunt  apud  Malverium  in  domum  Ada- 
laicie,  sororis  ipsius  testis,  uxoris  Guillelmi  Aigabeu, 
ubi  dimissa  matre  ipsius  testis,  ipse  testis  et  Guillelmus 
de  Preixanello  iverunt  apud  Rupem  Amaters  visitaturi 
ecclesiam  et  oratorium  Béate  Marie  Virginis  ;  et  rece- 
dentes inde,  redierunt  ad  Forciam  '  Raimundi  Fer- 
randi  intcr  Montem  Regalem  et  Fanum  Jovis  ;  et  inve- 
nerunt  ibi  Adalaiciam ,  matrem  ipsius  testis  ;  et 
postmodum  Adalaicia,  soror  ipsius  testis,  et  Guillel- 

1.  La  Force,  dans  l'Aude. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  285 

mus  Aigabeu,  vir  ejus,  de  Malveriis,  venientes  in 
donium  Bernardi  Deodati,  sororii  Guillelmi  Aigaheu, 
ubi  ipsc  testis  et  Guillelmus  de  Preixanello  crant,  dixc- 
runt  et  nunciavcriint  eis  quod  Bernardus  Acier  con- 
versus  tolum  factum  ipsius  testis  et  alterius  revela- 
verat,  dicentcs  eis  quod  aufugerent.  Quo  audito,  ipse 
testis  et  Guillelmus  de  Preixanello,  dimissa  ibi  matre 
ipsius  testis,  simul  cum  sorore  et  sororio  ipsius  testis 
aufugerunt  et  recesserunt  a  terra. 

Hec  deposuit  Garcassone,  coram  fratre  Baudouino 
de  Monte  Forti,  inquisitore.  Testes  fratres  P.  Blatgerii 
et  Félix  et  Guillelmus  Escobillo,  conversus  de  ordine 
Predicatorum,  et  Bainaldus  de  Gastris,  notarius,  qui 
subscripsit. 

Et  juravit,  et  abjuravit  et  fuit  reconciliatus. 

XXXIII.  —  17  mars  1250  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Confession 
d'Alasaïs  de  Bax,  de  Verzeille. 

Alasais  de  Bax,  de  Verzalano. 

Crucesignata  est. 
Anno  Domini  M°GG°XLVIlir,  [x]vi  kal.  aprilis.  Ala- 
daidis  de  Bax,  de  Verzelano,  testis  jurata,  dixit  quod 
quedam  consanguinea  sua,  Ermesendis  nomine,  de- 
functa,  mandavit  predicte  testi  ut  veniret  ad  eam  apud 
Leucum  ;  et  dicta  testis  obviavit  ei  in  porta  de  Leuco; 
et  tune  dicta  Hermesendis  adduxit  dictam  testem  ad 
doinum  R.  Guilis'  de  Leuco,  et  ibi  oslendit  ei  duos 
hereticos,  quorum  nomina  ignorât;  et  dicta  testis  ado- 
ravit  eos  flexis  genibus,  dicens  :  Benedicite,  sicut  moris 

1.  Voy.  n°  VII  et  plus  bas  :  Gilis. 


286  REGISTRE  DU  GREFFIER 

est  hereticorum^;  et  aller  eorum  quesivit  a  dicta  teste 
si  reciperet  eos  in  domo  sua  ad  minus  una  nocte;  et 
ipsa  respondit  quod  non  auderet  pro  filiis  suis.  Item, 
interrogata  si  comedit  vel  bibit  cum  eis,  si  audivit 
predicationem  eorum,  si  dédit  eis  aliquid,  si  postea 
vidit  eos  vel  alios  hereticos,  respondit  ad  singula  quod 
non.  De  astantibus,  dixit  quod  dictus  R.  Gilis  et  uxor 
ejus  Virgilia^  erant  présentes.  De  tempore,  dixit  quod 
sunt  iiii  anni  et  dimidius.  Item,  interrogata  si  fuit  cre- 
dens  hereticorum,  respondit  quod  sic  in  illo  instanti 
quo  adoravit  eos.  Set  statim  rediit  ad  cor  et  penituit 
eam  intus.  Item,  interrogata  si  confessa  fuit  de  pre- 
dictis,   dixit   quod  sic   fratribus  inquisitoribus  apud 
Caunas,  et  ibidem  abjuravit  heresim.  Item,  interro- 
gata si  post  abjurationem  comisit  in  crimine  heresis, 
respondit  quod  non. 

Hec  deposuit  coram  domino  B.  Martini,  archipres- 
bitero  minori,  et  magistro  Roberto,  de  mandato  domini 
episcopi.  Aliam  audientiam  non  habuit,  quia  quasi 
innocens  reputatur. 

XXXIV.  —  16  mars  1250  (n.  st.).  —  Confession  de  B.  Car- 
casses, de  Villefloure,  non  cité. 

B.  Gargases,  de  Vilaflorano. 

Iste  est  intrusus. 
Anno  quo  supra,  xvil  kal.  aprilis.  B.  Garcases,  de 
Vilaflorano^,  non  citatus,  testisjuratus,  dixit  quod  ipse 
duxit  quamdam  in  uxorem  que  vocabatur  Fabrisa^; 

1.  Voy.  n°  VII. 

2.  Voy.  n«  VII. 

3.  Voy.  n«'  XXXV  et  XXXVI. 

4.  Voy.  n«  XXXVI.  :  ' 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  287 

et  ipsa  fuerat  domisella  R.  de  Casais  \  militis,  qui 
diligebat  hereticos  et  docuerat  dicta[m]  Fabrisam  in 
secta  hereticorum;  et  ipsa  postmodum  seduxit  dictum 
testem,  rogans  ut  diligeret  hereticos.  Dictus  vero  tes- 
tis  moiiitioni  predicte  resistebat.  Postea  dicta  Fabrisa, 
dicto  teste  abscente,  adduxit  in  domum  suam  quem- 
dam  hereticum  qui  vocabatur  G.  de  Casais.  Qui  tes- 
tis,  cum  venisset,  iratus  super  hoc  verberavit  dictann 
Fabrissam  pro  eo  quod  recepisset  dictum  hereticum 
in  domo.  Dictus  tamen  hereticus  moratus  fuit  ibi  pos- 
tea per  ebdomadam  unam,  ipso  teste  présente  et  sus- 
tinente,  et  per  quindenam  continue  ipso  absente,  qui 
ibi  eum  dimiserat  in  resessu  suo.  Interrogatus  si  dédit 
heretico  ad  comedendum,  respondit  quod  dictus  R.  de 
Casais,  frater  dicti  heretici,  providebat[e]idem  heretico 
in  necessariis.  Item,  interrogatus  si  aliqui  de  Vilaflo- 
rano  visitabant  dictum  hereticum  vel  dabant  ei  aliquid, 
respondit  quod  non,  ipso  présente  vel  quod  ipse  sci- 
ret.  Interrogatus  de  dicto  heretico,  quo  ivit,  respondit 
quod  in  Lombardiam.  De  tempore,  dixit  xx  anni  pos- 
sunt  esse.  Interrogatus  si  postea  vidit  hereticos  vel 
Valdenses  in  domo  sua  vel  alibi,  respondit  quod  vidit 
in  domo  sua  Rixendam  de  Amelio  hereticajm]  ;  et  uxor 
sua  Fabrisa  faciebat  ei  quidquid  boni  poterat  ;  et  stetit 
dicta  heretica  cum  dicto  teste  et  uxore  sua  Fabrisa  in 
domo  perannum.  Postea  dicta  heretica  recessita  domo 
dicti  testis  et  mansit  in  domo  neptis  sue  dicte  here- 
tisce,  que  vocabatur  Barmonda,  quousque  fuit  capta 
et  combusta  cum  quibusdam  aliis  hereticis  apud  Gar- 
cassonam.  De  tempore,  dixit  quod  tempore  Andrée 

1.  Voy.  n"  XXXV. 


?88  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Gahuleti,  senescalli^.  Interrogatus  de  G.  de  Casais, 
quas  vias  tenuit,  dixit  quod  intravit  Lombardiam. 
Postea  vero  vidi[t]  duos  hereticos  in  domo  R.  Juliani 
de  Vilaflurano,  quorum  nomina  nesciebat  ;  qui  dictus 
testis  cum  dicto  R.  Juliano  duxit  dictos  hereticos 
usque  Garcasobrega  in  terminio  de  Leuco  ;  qui  here- 
tici  venerunt  versus  Gofolentum  ;  set  tamen  nescit 
quam  domum  intraverunt.  De  tempore,  dixit  quod 
annus  et  dimidius.  Postea  uxor  dieti  testis  incepit 
infirmari  gravi  infirmitate  et  peciit  sibi  adduci  here- 
ticos qui  salvarent  eam,  quia  modis  omnibus  volebat 
mori  in  manibus  eorum  et  facto  testamento  et  recepta 
Eucaristia^.  Postea  dictus  testis  addidit  quod  quidam 
hereticus  tradidit  uxori  sue  Fabrice  v  solidos  quos  de- 
bebat  dare  P.  Anargila,  qui  erat  hereticus  de  Vilatritol  ; 
et  dicta  uxor  dixit  marito  suo  quod  deportaret  dictos 
denarios  dicto  heretico;  quod  facere  noluit;  et  tune 
dicta  uxor  tradidit  dictos  denarios  R.  Garcassesio,  filio 
suo,  ut  deportaret  eos  dicto  lieretico  apud  Vilamtri- 
tol  ;  et  dictus  fîHus  tradidit  eos  dicto  heretico.  Requi- 
situs  de  tempore,  dixit  quod  bene  sunt  vu  anni. 

XXXV.  —  6  mai  1252.  —  Bernard  Carcasses,  de  Villefloure, 
continue  sa  confession. 

Anno  Domini  M°  GG°  L°  secundo,   ii   nonas   maii. 
Bernardus  Garcassesii^,  de  Viliafloirano,  testis  juratus, 

1.  Appelé  André  Chaulcas  par  Mahul.  Il  aurait  été  tué  vers 
1227.  [Cartulaire,  t.  VI,  première  partie,  p.  279.) 

2.  Fait  rarement  mentionné  et  curieux  mélange  des  deux 
cultes. 

3.  Voy.  n°^  XXXIV  et  XXXVI. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  289 

addidil  coiifessioni  sue,  dicens  qiiod  apud  Villafloira- 
num  in  domo  Pi**'  de  Casais^  vidit  Benedictum  de 
Terminio,  G.  de  Piiteo,  P.  Torron,  Stephanum  de 
Gazilhac,  R.  Aolric,  fratrem  quondam  capellani  de 
Moule  Laiiro,  predecessoris  istius,  et  alios  plures  here- 
ticos  multocieus;  et  vidit  ibi  cum  eis  Ber.  Willelmi 
et  Ar.  Willelmi  de  Leuco^,  fratres,  [Guillelmum]  Val- 
lato^,  Aimericum  de  Solerio  et  multos  alios  de  quibus 
non  recolit.  Set  ipse  testis  nou  adoravit  nec  vidit  ado- 
rari  ;  et  tuuc  Raymuudus  Aolric  predictus  decessit,  et 
fuit  sepultus  in  aperio^,  sicut  R.  de  Gazilhac^,  bajulus 
Raymundi  de  Gasals,  et  Guillamus'^^  nuncius  ejusdem 
Raymuudi,  retulerunt  ipsi  testi  et  hostenderuut  sibi 
locum;  et  sunt  circiter  xxx  anni.  Item,  Guillelmus 
Vallato"  tenuit  in  quadam  domo  sua  per  noctem  et 
diem  Alazaiciam  d'en  Arneil  hereticam  defunctam, 
quam  heretici  ibidem  intromiserant  de  uocte  ;  et  dic- 
tus  G.  sepelivit  eam  in  reco  de  Rippis,  sicut  idem 
G.  retulit  ipsi  testi;  etR.  Vallato  hostendit  sibi  locum; 
et  hoc  debeut  scire  Guillelma,  uxor  dicti  Guillelmi 
Vallato,  et  Alazaicia,  et  Fabrissa,  filie  ejus.  Item,  W. 
de  Vallato  fuit  hereticatus  in  obitu,  et  mater  ejusdem 
similiter,  sicut  R.  de  Gasillac  predictus  retulit  ipsi 
testi. 


1.  Voy.  n°  XXXIV. 

2.  Voy.  plus  haut,  n°  I. 

3.  Enti^e  les  lignes  :  M,  signifiant  mortuus. 

4.  Pour  opertorio  sans  doute,  tumulus,  tumba.  Du  Gange. 

5.  Entre  les  lignes  :  M,  signifiant  mortuus. 
G.  Item. 

1 .  Item. 


19 


290  REGISTRE  DU  GREFFIER 

XXXVI.  —  7  mai  1253.  —  Bernard  Carcasses,  de  Villefloure, 
continue  sa  confession. 

Anno  Domini  M°CG°L°  Ilf,  nonis  maii.  Dictus  Ber- 
nardus  Carcasses^  citatus  reddiit  et  adjecit  quod  ipse 
testis  quadam  die  ivit  apud  Goffolentum  de  niandato 
Fabrisse-,  quondam  uxoris  sue,  pro  querendis  hereti- 
cis  ad  opus  dicte  Fabrisse,  que  infîrmabatur  illa  infir- 
mitate  qua  obiit;  et  intravit  domum  Bernard!  Ros, 
senioris,  et  invenit  ibi  Vergeliam,  uxorem  Bernard! 
Ros  predicti  ;  et  ibi  ipse  testis  locutus  fuit  cum  ea  de 
hereticis;  et  tune  predicta  Vergelia  dixit  eidem  testi 
si  volebat  eos  videre,  et  ipse  testis  respondit  quod 
non  ;  et  tune  condixerunt  inter  se  quod  in  sero  se- 
quenti  ipse  testis  esset  ad  ecclesiam  de  Gazais  et  illuc 
inveniret  hereticos;  et  ipse  testis  ivit  ad  predictum  lo- 
cum,  et  invenit  ibi  duos  hereticos  quorum  nomina  igno- 
rât, etduxiteos  apud  Villafluranum,  et  intromisit  eos  in 
domum  ipsius  testis  ante  Fabrissam,  uxorem  quon- 
dam ipsius  testis,  que  infîrmabatur;  et  cum  essent 
ante  dictam  infirmam,  ipse  testis  exivit  inde  et  dimi- 
sit  dictos  hereticos  cum  predicta  infirma  ;  et  ipse  tes- 
tis clausit  hostium  cum  clave  et  custodit  januam  ne 
ahquis  superveniret.  Et  ibi  predicti  heretici  heretica- 
verunt  dictam  intîrmam,  uxorem  ipsius  testis,  et  lega- 
vit  predictis  hereticis  vestes  suas,  quas  predicti  here- 
tici habuerunt  antequam  recédèrent  a  domo  ;  et 
jacuerunt  ibi  predicti  heretici  per  unam  noctem;  et 
in  mane  ipse  testis  abstraxit  dictos  hereticos  a  domo 

1.  Voy.  nO"  XXXIV  et  XXXV. 

2.  Voy.  n»  XXXIV. 


DE  L'INQUISITION  DE  CAUCASSONNE.  291 

ipsius  tcstis,  et  duxit  et  intromisit  eos  in  domum  Ar- 
naud! Scicre,  fabri  de  Villailurano;  et  erant  ibi  quando 
ipse  testis  et  heretici  predicti  intraverunt,  Rayiniinda, 
uxor  Arnaudi  Scicre,  et  Ermengardis ,  uxor  G.  Ar. 
quondam.  Interrogatus  dixit  quod  ipse  testis  nec  pre- 
dicte  mulieres  non  adoraverunt  dictos  hereticos  ipso 
teste  vidente  ;  et  steterunt  ibi  predicti  heretici  per  diem 
et  noctem  ;  et  cum  stetissent  ibi  per  dictum  tempus  pre- 
dicti heretici,  ipse  testis  extraxit  eos  inde  et  duxit  eos 
usque  in  locum  qui  dicitur  Gargasobrega  prope  Leu- 
cum;  et  ibi  ipse  testis  adoravit  dictos  hereticos  ter 
flexis  genibus  ante  ipsos  ;  et  in  qualibet  genuflectione 
dicebat  ipse  testis  :  Bcnedicite;  et  heretici  responde- 
bant  in  qualibet  benedictione  :  Deus  vos  benedicat;  et 
addebat  post  ultimum  Benedicite  :  Donmii,  rogate  Deum 
pro  isto  peccatore,  quod  faciat  me  honum  christianiim 
et  perducat  me  ad  honum  fmeinK  Et  hoc  facto,  ipse 
testis  recessit  ab  eis  et  reversus  fuit  versus  Villaflura- 
num  ;  et  heretici  tenuerunt  viam  suam.  De  tempore, 
in  festo  sancti  Johannis  Baptiste  proxime  veniente  erunt 
m  anni.  Item,  dixit  se  vidisse  apud  Villafluranum  in 
domo  Raymundi  '  de  Gasals,  Raymundum  Oalric  et  so- 
cium  ejus  hereticos  per  très  vices;  et  erant  ibi  ipse 
testis  et  Raymundus'^  de  Gasals  et  Arnaudus'^  Fer- 
roll,  et  Raymundus''  de  Gasolac;  et  ibi  ipse  testis  et 
omnes  alii   predicti  qualibet  vice  et  Fabrissa,  uxor 

1.  Voy.  n°  VII. 

2.  Entre  les  lignes  :  M,  signifiant  mortuus. 

3.  Item. 

4.  Item.  \ 

5.  Item. 


292  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ipsius  testis,  et  Flandina^  soror  Raymundi  de  Casais, 
et  Sicredus^  de  Casais,  de  Carcassona,  adoraverunt 
dictos  hereticos,  sicut  dictum  est.  De  tempore, 
XL  anni.  Interrogatus ,  dixit  quod  ipse  testis  abju- 
ravit  heresim  apud  Caunas  coram  inquisitoribus, 
et  scienter  celavit  eis  veritatem  et  scienter  dejeravit  ; 
et  postea  recidavit  et  scienter  dejeravit.  Interrogatus, 
dixit  quod  ipse  testis  abjuravit  heresini  apud  Carcas- 
sonam  coram  fratre  Johanne,  inquisitore^  ;  et  scien- 
ter celavit  ei  omnia  predicta  et  scienter  dejeravit. 

Hec  deposuit  apud  Carcassonam  coram  domino 
episcopo  Carcassone.  Testes  magister  P.,  capellanus 
de  Drula,  et  Bonus  Mancipus,  notarius. 

XXXVII.  —  [16  mars  1250.]  —  Confession  de  Pons  Albert, 

de  Couffoulens. 

Po.  Adalberti,  de  Cofolento. 

Iste  est  crucesignatus . 
Po.  Adalberti,  de  Coffolento,  gratis  veniens  non  cita- 
tus,  testis  juratus  tam  de  se  quam  de  aliis,  vivis  ac 
defunctis,  super  facto  Valdesie  et  pravitatis  heretisce 
dicere  veritatem,  requisitus  dixit  quod  quadam  vice 
Ar.  Pela,  de  Coffolento,  major  adduxit  ad  domum  ipsius 
testis  duos  hereticos,  videlicet  Ar.  Egidii^  et  R.  Va- 
lent; et  ibi  tenuit  eos  per  unum  diem.  Nocte  sequenti 
idem  testis  reduxit  eos  ad  domum  dicti  Ar.  Pela  ;  quo 
iverunt    postea    nescit.    Interrogatus  [si    adoravit], 

1.  Entre  les  lignes  :  M,  signifiant  mortiia. 

2.  Entre  les  lignes  :  M,  signifiant  mortuus. 

3.  Jean  de  Saint-Pierre. 

4.  Voy.  n°  XXX. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  293 

dixit  quod  [sic]  ter  flexis  genibus  discendo  :  Benedis- 
cite;  et  lieretici  respondebant  :  Deus  vos  benedicat^. 
Interrogatus  si  comedit  cum  eis,  vel  dédit  eis  aliquid, 
vel  recepit  ab  eis,  vel  comedit  de  pane  ab  hereticis 
benedicto  vel  audivit  predicationem  ab  ipsis,  vel 
accepit  pascem,  vel  monuit  aliquem  ad  credendum 
vel  benefaciendum  hereticis,  dixit  quod  non.  Interro- 
gatus si  credebat  hereticos  bonos  esse  homines  et  bo- 
nam  sectam  tenere,  dixit  quod  sic  ;  et  si  tune  more- 
retur,  credebat  se  posse  salvare  (sic)  in  erroribus 
eorumdem.  Interrogatus  de  tempore,  dixit  quod  circa 
duos  annos  et  dimidium  potest  esse.  Dixit  etiam  quod 
alia  vice  vidit  duos  hereticos  in  domo  B.  Ruffi,  de  Gof- 
folento.  Tamen  non  fuit  locutus  cum  eis,  nec  misit, 
nec  dédit  eis  aliquid.  Interrogatus  de  tempore,  dixit 
quod  III  anni  possunt  esse.  Interrogatus  si  abjuravit 
heresim,  dixit  quod  sic,  secundum  communem  for- 
mam,  fratribus  inquisitoribus  apud  Gaunas. 

XXXVIII.  —  [16  mars  1250.]  —  Confession  de  G.  Bonfils, 

de  Taurize. 

[G.  Bonus  Filius,  de  Taurizâno.] 

G.  Bonus  Filius,  de  Taurizâno,  testis  juratus  super 
facto  Valdesie  et  heretice  pravitatis,  dixit  se  penitus 
nichil  scire. 

XXXIX.  —  12  mars  1250  (n.  st.).  —  Confession  de  Pierre 

Bonfils,  de  Taurize. 

[Petrus  Bonus  Filius,  de  Taurizâno.] 
Anno  quo  supra,   iili  idus  marcii.  Petrus  JBonus 

1.  Voy.  n«  VII. 


294  REGISTRE  DU  GREFFIER 

Filius,  de  Taurizano  Vallis  Aquitanie,  citatus,  de  veri- 
tate  dicenda  requisitus  de  se  et  aliis,  etc.,  testis  jura- 
tus,  dixit  se  nichil  scire  penitus  super  crimine  here- 
sis  et  Valdesie.  Interrogatus  diligenter  super  articulis 
universis  et  singulis  qui  debent  inquiri,  dixit  se  nichil 
scire.  Dixit  etiam  quod  abjuravit  heresim  et  Valdesiam 
coram  inquisitoribus  apud  Caunas  ;  et  quod  ante  née 
post  scivit  aliquid  de  heresi  vel  Valdesia. 

XL.  —  12  mars  1250  (n.  st.).  —  Confession  de  Guillaume 
Arnaud,  de  Taurize,  cité. 

[GUILLELMUS  ArNALDI,  DE  TAURIZANO.] 

Anno  et  die  quo  supra.  Guillelmus  Arnaldi,  de  Tau- 
rizano, citatus,  requisitus,  etc.,  testis  juratus,  dixit  se 
super  crimine  heresis  et  Valdesie  nichil  scire.  Interro- 
gatus super  articulis  universis  et  singulis  qui  ad  cri- 
mina  pertinent  antedicta,  dixit  se  penitus  nichil  scire. 
Dixit  etiam  quod  abjuravit  heresim  coram  inquisito- 
ribus apud  Caunas,  et  quod  ante  nec  post  scivit  ali- 
quid de  heresi  nec  Valdesia. 

XLÏ.  —  12  mars  1250  (n.  st.).  —  Confession  de  Raymond 
Durand,  de  Taurize,  cité. 

[Raymundus  Durandi,  de  Taurizano.] 

Anno  et  die  quo  supra.  Raymundus  Durandi,  de  Tau- 
rizano, citatus,  requisitus,  etc.,  testis  juratus,  dixit  se 
super  crimine  heresis  et  Valdesie  penitus  nichil  scire. 
Interrogatus  super  articuhs  universis  et  singulis  qui  ad 
crimina  pertinent  antedicta,  dixit  se  penitus  nichil 
scire.   Dixit   etiam    quod    abjuravit    heresim    coram 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  295 

inquisitoribus  apud  Caunas,  et  quod  ante  riec  post 
scivit  aliquid  de  heresi  nec  de  Valdesia. 

XLII.  —  8  avril  1250.  —  Confession  de  Raymonde,  femme  de 
Ber.  Brunel  Poteluc,  de  Couffoulens. 

[Raymunda,  uxor  Ber.  Brunelli  Poteluc, 
de  goffolento.] 

Item,  anno  Domini  ]VrGG°L°,  vi  idus  aprilis.  Ray- 
munda, uxor  Ber.  Brunelli  Poteluc,  de  GofFolento,  tes- 
tis  jurata,  dixit  quod  nunquam  vidit  hereticos  nec  Val- 
denses,  nec  credidit,  nec  adoravit,  nec  dédit  eis  ali- 
quid, nec  misit,  nec  predicacionem  eorum  audivit, 
nec  participacionem  nec  familiaritatem  habuit  cum  eis. 

XLIII.  —  8  avril  1250.  —  Confession  de  Julienne,  femme  de 
Pierre  de  Gaja-Ia-Selve,  de  Preixan. 

[JULIANA,  UXOR  PeTRI  DE  GaIANO.] 

Item,  anno  et  die  quo  supra.  Juliana,  uxor  Pétri  de 
Gaiano,  de  Prexiano  diocesis  Garcassonensis,  requi- 
sita  ut  supra,  testis  jurata,  dixit  quod  nunquam  vidit 
hereticos  nec  Valdenses,  nec  credidit,  nec  adoravit, 
nec  dédit  eis  aliquid  nec  misit,  nec  predicacionem 
eorum  audivit. 

XLIV.  —  8  avril  1250.  —  Confession  de  Riche,   femme  de 
Pierre  Pages,  du  Bourg  de  Carcassonne. 

[Rica,  uxor  P.  Pagesii.] 

Item,  anno  et  die  quo  supra.  Rica,  uxor  P.  Pagesii, 
de  Burgo  Garcassone,  requisita  ut  supra,  testis  jurata, 
dixit  quod  nunquam  vidit  hereticos  nec  Valdenses, 


296  REGISTRE  DU  GREFFIER 

nec  credidit,  nec  dédit  eis  aliquid,  nec  misit,  nec  pre- 
dicacionem  eorum  audivit. 


XLV.  —  11  novembre  1250.  —  Confession  de  Bernard  Textor 

le  vieux,  de  Taurize. 

[Bernardus  Textor,  senior,  de  Tauzerano.] 

Anno  Domini  iVrCCL",  iif  idus  novembris.  Ber- 
nardus Textor,  senior,  de  Tauzerano ^  testis  juratus, 
dixit  quod  nunquam  vidit  hereticos ,  nec  adoravit, 
nec  dédit,  nec  misit,  nec  duxit,  nec  recepit,  nec 
eorum  predicationem  audivit,  nec  familiaritatem,  nec 
participationem  habuit  cum  hereticis  nisisicut  dictum 
est  ;  de  Valdensibus,  dixit  se  nichil  scire. 

Hec  deposuit  coram  domino  episcopo  Garcassone. 
Testes  magister  P.,  officialis,  magister  R''"'  David,  et 
P.  Ariberti  et  plures  alii. 

XLVl.  —  21  février  1251  (n.  st.).  —  Confession  de  R.  Vital, 

de  Rieux-en-Val, 

[R.  VlTALIS,   DE  RiVO  IN  VALLE  EQUITANIE.] 

Anno  Domini  ]\rGG°L°,  ix  kal.  marcii.  R.  Vitaiisvel 
Sutor,  de  Rivo  in  Valle  Equitanie,  requisitus  ut  supra, 
testis  juratus,  dixit  quod  vidit  Ber.  Gausberti^,  nunc 
conversum  de  heresi,  Ar.  de  Ganeto^  et  Petrum  Gau- 
na,  hereticos,  in  domo  Guillelmi  Fina  apud  Rivum; 
et  vidit  ibi  cum  dictis  hereticis  Guilleimum  Fina, 
dominum  domus,   Brunam,  uxorem  dicti  Guillelmi 


1.  Voy.  Première  partie,  n°  XXXV. 

2.  Voy.  n°»  XL VIII,  XLIX,  L. 

3.  Voy.  n"'  III  et  XXIII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  297 

Fina,  Arnaudam,  uxorem  Durandi  Egidii^  Set  non 
adoravit  ncc  vidit  adorari  quod  recolit.  De  tempore, 
VI  anni  vel  circa.  Item,  in  crastinum  adjecit  quod  ado- 
ravit ibi  dictos  hereticos,  flexis  genibus;  set  non  reco- 
lit si  vidit  alios  adorantes  vel  dicentes  :  Benedicite^ . 
Alibi  non  vidit  hereticos  nec  unquam  credidit  esse 
bonos  homines  licet  adoraverit  eos,  sicut  dictum  est  ; 
nec  familiaritatem,  nec  participacionem  habuit  cum 
hereticis,  nisi  sicut  dictum  est;  et  recognovit  quod 
nnale  fecit,  quia,  postquam  abjuravit  heresim  apud 
Gaunas  coram  aliis  inquisitoribus,  vidit  et  adoravit 
hereticos  sicut  dictum  est. 

XLVII.  —  6  octobre  1267.  —  Raymond  Vital  renouvelle  sa 

confession. 

Item,  anno  Domini  M°  GG°  LX°  septimo,  pridie  nonas 
octobris.  Dictus  Raymundus  Vitalis,  veniens  Garcasso- 
nam,  citatus  et  requisitus  ut  supra,  testis  juratus,  dixit 
quod,  postquam  confessus  fuit  de  heresi,  non  vidit  here- 
ticos, nec  dédit,  nec  misit  eis  aliquid,  nec  ab  ipsis  ha- 
buit aliquid  nec  recepit.  Dicit  tamen  quod,  cum  ipse 
testis  esset  bajulus  de  Rivo  Vallis  Danie,  Amcelinus 
de  Mainevilla,  frater  Odoardi,  superior  baiulus,  et  qui 
hicursus^  propter  heresim  tune  temporis  recipiebat 
pro  domino  rege,  dixit  ipsi  testi  quod  ire[l]  apud 
Grassam  in  domum  cujusdam  tinctoris,  a  quo  reci- 
peret  quasdam  caligas  Bernardi  Acerii^,  heretici,  que 

1.  Cf.  n°  XXXII. 

2.  Voy.  n°  VII. 

3.  Les  biens  confisqués  sur  les  hérétiques.  Ce  bayle  n'est  pas 
autrement  connu. 

4.  Voy.  n°«  XII,  XIV,  XX,  XXX,  XXXII. 


298  REGISTRE  DU  GREFFIER 

ibi  portate  fuerant  ad  tingendum,  satisfacto  tinctori 
primitus  pro  tinctura;  quas  caligas  dictus  Amcelinus 
dabat  ipsi  testi.  Et  postmodum  ipse  testis  ivit  apud 
Grassam  et  recuperavit  dictas  caligas  ab  illo  tinctore 
nomine  Bernardo  Johannis;  et  dédit  ei  pro  tinctura 
VI  denarios  ;  et  eas  porta  vit  ipse  testis  donec  fuerunt 
usate.  Nec  aliquis  vel  aliqua  repetiit  nomine  hereti- 
corum  nec  etiam  alterius  illas  caligas  ab  ipso  teste.  De 
tempore,  vu  anni  sunt  et  amplius,  sicut  crédit. 

XL VIII.  —  1251.  —  Confession  d'Alemande  Cat,  veuve  de 
Pons  Bernard,  d'Arzens. 

[Alamanda  Gâta.] 
Hec  fuerunt  dicta  temfore  gratie. 

Anno  Domini  ]\rGC°Lr.  Alamanda  Gata\  uxor  con- 
dam  Pontii  Bernardi  de  Ar[z]inco,  testis  jurata,  adje- 
cit  confessioni  sue  dicens  quod  vidit  ViUanerium  et 
socium  ejus  hereticos  in  domo  Guillelmi  Garric^  de 
Arzinco,  apud  Arzincum,  et  vidit  ibi  cum  eis  Bernar- 
dum  Moncanerium  et  Guillelmum  Garric.  Interroga- 
tus  si  adoravit  ibi  dictos  hereticos,  vel  vidit  alios  ado- 
rantes, dixit  quod  non  recordatur.  Item,  dixit  quod 
vidit  Ber.  Gausberti^,  nunc  conversum  de  heresi, 
apud  Arzincum  in  domo  ipsius  testis  ;  et  vidit  ibi  cum 
dictis  hereticis  Raymudum  Gat^,  fîlium  ipsius  testis, 
qui  infîrmabatur  de  quadam  infirmitate  de  qua  con- 
valuit,  etNavarram^,  uxorem  dicti  Raymundi  Gat,  et 

i.  Voy.  n°  L. 

2.  Voy.  n°  L. 

3.  Voy.  n»"  XLVI,  XLIX,  L. 

4.  Voy.  n°  L. 

5.  Voy.  n°^  XLIX,  L. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  299 

Guillelmum  Garnie,  qui  ad  precos  dicti  infirmi  adduxit 
ibi  dictos  hcrcticos.  Interrogata,  dixit  quod  ipsa  testis 
non  adoravit  ibi  dictos  hereticos,  ncc  alii,  ipsa  teste 
vidente.  Item,  interrogata  dixit  quod  dictus  infirmus 
non  fuit  tune  heretieatus,  ipsa  teste  vidente  nec 
sciente.  De  tempore,  viii  anni  fuerunt  hoc  anno  inter 
Natale  Domini  et  carniprivium. 

Hec  deposuit  Garcassonne  coram  domino  episcopo. 
Testes  P.  Ariberti,  clericus,  et  magister  Robertus,  fisi- 
cus,  et  Petrus,  capellanus  domini  Carcassonensis  epis- 
copi,  qui  hec  scripsit. 

XLIX.  —  22  août  1255.  —  Confession  d'Alemande  Cat,  suite. 

Anno  Domini  M°GG°LV°,  xi°  kal.  septembris.  Dicta 
Alamanda  testis  jurata,  citata  comparuit  et  adjecit 
confessioni  sue  dicens  quod  apud  Arzincum,  in  domo 
Raymundi  Ariberti,  militis,  vidit  Petrum  Pollani  et 
Bernardum  Gausberti^,  socium  ejus,  hereticos,  pre- 
sentibus  Navarra^,  uxore  Raymundi  Gat  quondam, 
Guirauda,  uxore  Guillelmi  Gat,  et  ipsa  teste,  que 
omnes  intraverunt  in  soculum  domus  per  quamdam 
trapam  ad  hereticos  antedictos;  et  erat  ibi  Alamanda, 
uxor  Ravmundi  Ariberti  antedicti:  et  ibi  omnes  et 
ipsa  testis  adoraverunt  dictos  hereticos,  ut  supra.  De 
tempore,  xii  vel  xiiii  anni,  vel  circa.  Requisita  quare 
celavit  predicta  in  aliis  confessionibus,  respondit  quod 
credebat  dixisse  in  confessione  fratris  Ferrarii^. 

1.  Voy.  n°«  XLVI,  XLVIII,  L. 

2.  Voy.  n""  XLVIII,  L. 

3.  Voy.  n""  XV  et  VI,  note. 


300  REGISTRE  DU  GREFFIER  t 

Hec  déposait  apud  Carcassonam,  coram  magistro 
Radulpho  et  P.  Ariberti,  inquisitore^. 


L.  —  22  août  1255.  —  Confession  de  Navarre,  femme  de  Ray- 
mond Cat,  d'Arzens. 

-    [Navarra,  uxor  R*^'  Cat.] 

Hec  fuerunt  dicta  tempore  gratie. 

Anno  et  die  quo  supra.  Navarra,  uxor  condam 
Raymundi  Gat^,  militis,  de  Arzinco  Carcassonensis 
diocesis,  testis  jurata,  dixit  quod  vidit  Ber.  Gaus- 
berti^  nunc  conversum  de  heresi,  apud  Arzincum  in 
domo  ipsius  testis;  et  vidit  ibi  cum  dictis  hereticis 
Raymundum  Gat^,  maritum  ipsius  testis,  qui  infîr- 
mabatur  intîrmitate  de  qua  convaluit,  Alamandam 
Gata^;  set  non  adoravit  nec  vidit  adorari.  Interro- 
gata  dixit  quod  dictus  infîrmus  non  fuit  hereticatus 
ipsa  teste  sciente  vel  vidente.  Adjecit  etiam  quod 
Guillelmus  Garric*^  adduxit  ibi  dictos  hereticos  usque 
ad  hostium  domus  ad  preces  dicti  infîrmi.  De  tem- 
pore, VIII  anni  fuerunt  inter  Natale  Domini  et  carni- 
privium. 

Hec  deposuit  loco  et  die  predictis.  Testes  predicti. 

1.  L'avis  placé  avant  l'article  précédent  :  Hec  fuerunt  dicta 
tempore  gratie,  ne  s'applique  pas  au  n°  XLIX. 

2.  Voy.  n"»  XL VIII,  XLIX. 

3.  Voy.  no«  XLVI,  XLVIII,  XLIX. 

4.  Voy.  n°  XLVIII. 

5.  Voy.  n»  XLVIII. 

6.  Voy.  n°  XLVIII. 


DE  L'INQUISITION  DE  CARCASSONNE.  301 

LI.  —  11  avril  1255.  —  Confession  de  Guillaume-Arnaud  Bornhi. 

[G.  Ar.  Bornhi.] 

Anno  quo  supra,  m  idus  aprilis.  G.  Ar.  Bornhi, 
scriptor^  testis  juratus,  dixit  se  nichil  scire  super 
facto  heresis.  Dixit  tamen  requisitus  quod,  quia  impe- 
travit  et  optinuit  cum  domino  episcopo  bone  memo- 
rie  nunc  defuncto^  et  inquisitoribus,  quod  Ar.  Gai,  de 
Monte  Oiivo,  amitteret  cruces,  seu  fieret  sibi  gracia  de 
eisdem,  habuit  idem  testis  xx  solidos  ab  eodem  Ar.; 
dequibusBernardusDeodati,  de  Monte  Olivo,  persolvit 
sibi  partem.  Et  propter  hoc  idem  testis  obligavit  se 
et  sua  ad  parendum  mandatis  omnibus  et  singuh's 
domini  episcopi  et  inquisitorum,  et  ad  observandum 
et  tenendum  quicquid  propter  hoc  sibi  duxerint  injun- 
gendum.  Testis  magister  R.  Gras. 

{Ici  se  trouve  dans  le  7ns.  le  n°  CCLXX  de  la  pre- 
mière partie,  plus  haut,  p.  243.) 

1.  Voy.  Première  partie,  n°  CCXLIII, 

2.  Guillaume-Arnaud,  évêque  de  Carcassonne  en  1248,  qui 
apparaît  dans  les  actes  précédents  et  dans  ceux  de  la  Première 
partie. 


'V"!      '••"       1      '. 


IV. 

COMMISSIO>'   PONTIFICALE 

EXÉCUTÉE  VAS.  LES  CARDEyAUX 

TAILLEFER  DE  LA  CHAPELLE  ET  BERENGER  FRÉDOL. 


I. 

PLAINTE    ADRESSÉE    AUX    CARDINAUX  ' . 
DOAT,    T.   XXXIV,    FOL.   44. 

Supplique  des  chapitres  de  Sainte-Cécile  et  de  Saint-Salvi 
d'Albi,  de  l'abbé  et  du  monastère  de  Gaillac,  au  collège 
des  cardinaux,  le  priant  d'interposer  son  autorité  dans  le 
conflit  survenu  entre  tout  le  pays  et  les  inquisiteurs. 

Illustrissime  dominationis  patribus  venerabilissimis 
dominis  cardinalibus  sacrosancte  Romane  Ecciesie 
sacroque  celui  eorumdem,  capitulum  et  canonici 
ecciesie  Albiensis,  et  capitulum  et  canonici  ecciesie 
Sancti  Salvii  de  Albia,  abbasque  et  monachi  monaste- 
rii  de  Galliaco  Albiensis  diocesis,  et  alii  religiosi  quo- 
rum sigilla  inferiussunt  appensa,  suarum  sublimitatum 
imperiis  subjectionem  debitam  et  devotam.  Juste  patri 

1.  Cette  pièce  ne  porte  point  de  date.  Mais  elle  doit  être 
placée  entre  la  mort  de  Benoît  XI  (7  juillet  1304)  et  l'élection 
de  Clément  V  ^6  mai  1305  .  puisqu'elle  fut  adressée  au  collège 
des  cardinaux. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  303 

suplicatur  a  liliis,  dum  cernunt  tliictus  tumescere  cl, 
undis  insiliantibus,  ventis  et  flatibus  ex  adverse,  nau- 
fragium  imminere  formidatur,  preserlim  dum  neces- 
sariarum  exigcnte  qualitate  causarum  saius  non  pateat, 
aul  auxilium  aliunde  verum.  Nostra  patria  quantis  sit 
exposita  precipiciis  et  ruinis  propterquestiones  et  dis- 
censiones  quibus   ad   invicem  se  collidunt  patria  et 
inquisitores  heretice  pravitatis,   novit  Ille  qui  nichil 
ignorât;  et  adeo  excrevit  turbatio,  ut  idem  populus  ad 
iracundiam  concitatus  non  videtur  nichiP  aliud  hane- 
lare,  nisi  ut  discriminibus  se  committens  deducat  in  ore 
gladii,  nedum  quos  sibi  putat  adversarios,  set  et  alios, 
ac  ad  talia  se  convertat,  que  non  poterunt  aliquatenus 
reparari.  Vestre   igitur  Paternitatis   pedibus   provo- 
luti,  humiliter  suplicamus  ut  circa  premissa  sic  saluti- 
fere  et  celeriter  succurratis,  quod,  preclusa  via  peri- 
culis  et  ruinis,  patria  restituatur  paci  débite  et  quieti. 
Constat-  enim  nobis^  quod  dictus  populus  et  patria  est 
catholica  et  fidelis,   quantum  nos  humana  fragilitas 
nosse  sinit,  et  populus  civitatis  Albie  et  patrie  fidem 
catholicam  corde  credensque  ore  profitetur  eandem, 
ut  sic  perveniat  ad  salutem,  et  bonis  operibus  astruit 
et  confirmât,  pugnantquein  istis  parti  bus  pro  patria*... 
Paternitatem  vestram  conservet  Altissimus  Ecclesie 
sancte  sue  per  tempora  longiora, 

(Seize  sceaux  de  cire  verte,  lacs  de  ruban  de  fil,  et  un  de 
cire  rouge  ^.) 

1.  Ms.  :  et. 

2.  Ms.  :  constet. 

3.  Ms.  :  vobis. 

4.  Ms.  :  propriam. 

5.  Note  du  copiste  de  Doat. 


304  COMMISSION  PONTIFICALE. 


II. 
COMMISSION    PONTIFICALE. 

15   AVRIL-17  MAI  1306. 

ORIGINAL.    ARCHIVES    COMMUNALES    d'aLBI,    GG^. 
COPIE,    DOAT,    XXXIV,    FOL.   45  V°-FOL.    80. 

I.  —  15  avril  1306,  Carcassonne.  —  Bernard  Blanc  et  François 
Aymeric,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  les  syndics,  pro- 
cureurs et  consuls  de  Carcassonne  et  d'Albi,  requièrent  les 
cardinaux  qu'ils  procèdent  à  l'enquête  ordonnée  par  les 
lettres  apostoliques. 

-j-  In  Nomine  Domini.  Amen.  Anno  ejusdem  millé- 
sime trecentesimo  sexto,  pontificatus  domini  démen- 
tis pape  quinti  anno  primo,  indictione  cjuarta,  mense 
aprilis,  die  xv,  constituti  apud  Garcassonam  coram 
venerabilibus  patribus  Dei  gratia  dominis  P.  tituli 
Sancti  Vitalis^  et  Berengario  tituli  Sanctorum  Nerei  et 
Achillei^  presbiteris  cardinalibus,  executoribus,  judi- 
cibus  seu  commissariis  ad  infrascripta  a  prefato 
domino  Summo  Pontifice  deputatis,  fratres  Bernardus 

1.  Pierre  Taillefer  de  la  Chapelle,  promu  cardinal-prêtre  le 
14  décembre  1305  par  Clément  V,  qui  avait  été  élu  le  5  juin 
précédent,  auparavant  évêque  de  Carcassonne  (1291-1298), 
puis  de  Toulouse  (1298-1303),  plus  lard  évêque  de  Palestrina 
(1307-1312),  mort  à  Avignon  en  1312. 

2.  Bérenger  Frédol,  promu  cardinal-prêtre  le  14  décembre 
1305  par  Clément  V,  évêque  de  Béziers  (1294-1305),  évêque  de 
Frascati  en  1309,  mort  à  Avignon  en  1323.  Fort  renommé 
comme  canoniste. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  305 

Blanchi^  et  Franciscus  Aynierici^  ordinis  Predicato- 
rum,  et  Arnaldus  Terrerii  et  Aymericus  de  Castro, 
sindici  seu  actores,  et  B.  Satiirnini  et  magister  Guir. 
Manent,  consules  universitatis  hominum  Burgi  Carcas- 
sone,  ut  dicebant,  ac  Philippus  Oalrici,  sindicus,  et 
magistri  Arnaldus  Gallinerii,  P.  Pros  et  Arnaldus  Gar- 
sie^,  consules  seu  consiliarii  ac  prosecutores  pro  uni- 
versitate  et  hominibus  de  Albia  infrascripti  negotii, 
ut  dicebant,  exhibuerunt  et  presentarunt  tam  suo 
({uam  dictarum  universitatuin  noinine  prefatis  domi- 
nis  cardinalibus,  presentibus  ibidem  fratre  Gautrido 
de  Ablusiis,  inquisitore  in  partibus  Carcassonnensibus 
heretice  pravitatis'^,  et  magistro  G.  Revelli,  procura- 
tore  domini  episcopi  Albiensis,  prout  in  quadam 
patente  littera  quam  exhibuit,  cujus  ténor  continetur 

1.  Etudiant  de  philosophie  [naturalia]  au  couvent  de  Nar- 
bonne  en  1289;  étudiant  de  théologie  au  couvent  de  Carcas- 
sonne  en  1290,  au  couvent  de  Toulouse  en  1293  ;  sous-lecteur 
au  couvent  de  Béziers  en  1296  ;  lecteur  au  couvent  de  Nîmes  en 
1299,  au  couvent  de  Rieux  en  1301  ;  étudiant  à  l'Université  de 
Paris  en  1302  (Douais,  Acta  capiiuloruni  provincialiuin  ord.  f'r. 
Praed.,  p.  326,  334,  375,  404,  436,  458,  479). 

2.  Ce  frère  Prêcheur  est  peu  connu.  La  seule  mention  qui 
soit  faite  de  lui  est  dans  les  Acta  capitulorum,  p.  459,  oîi  il  est 
nommé  comme  lecteur  de  la  Bible  au  couvent  de  Toulouse 
en  1301. 

3.  P.  Pros  et  Arnaud  Garsias  avaient  été  très  mêlés  aux 
troubles  des  années  précédentes.  Voy.  le  récit  de  Bernard  Gui 
dans  C.  Douais,  L' Albigéisme  et  les  frères  Prêcheurs  à  Nar- 
bonne,  p.  136  et  suiv. 

4.  L'inquisiteur  Geoffroy  d'Abluses  nous  est  surtout  connu 
par  les  confessions  ou  dépositions  contenues  dans  le  ms. 
lat.  4269  de  la  Bibl.  nat.,  reçues,  en  1308  et  1309,  par  lui  et 
ses  lieutenants  Géraud  de  Blumac  et  Jean  du  Faugoux. 

20 


306  COMMISSION  PONTIFICALE. 

inferius,  plene  patet,  quasdam  litteras  apostolicas  vera 
bulla  plumbea  bullatas,  tenorem  qui  infra  sequitur 
continentes;  requirentes  instanter  ipsos  dominos  car- 
dinales ac  humiliter  supplicantes  eisdem  ut  eis,  juxta 
mandatum  apostolicum,  securitatem  prestent  et  alias 
mandatum  apostolicum  celeriter  exequantur  juxta  tra- 
ditam  eis  formam.  Exhibuerunt  insuper  prefati  sindici 
quedam  instrumenta  procurationum,  quarum  tenores 
inferius  continentur  seu  transumpta.  Ténor  autem  dic- 
tarum  litterarum  apostolicarum  talis  est  : 

TI.  —  13  mars  1306,  Charolles.  —  Lettres  de  Clément  V  aux 
cardinaux  Taillefer  de  la  Chapelle  et  Bérenger  Frédol  leur 
donnant  mission  d'accorder  des  lettres  de  sauvegarde  à 
Bernard  Blanc  et  à  François  Ayraeric,  de  l'ordre  des  frères 
Prêcheurs,  ainsi  qu'aux  personnes  de  Carcassonne,  d'Albi 
et  de  Cordes  chargées  de  poursuivre  l'affaire  pendante,  et, 
en  attendant,  de  visiter  les  prisons,  toute  poursuite  contre 
les  hérétiques  étant  suspendue  et  ne  pouvant  être  faite 
qu'avec  le  concours  de  l'évêque  diocésain;  l'abbé  de  Font- 
froide  est  substitué  à  l'évêque  d'Albi,  intéressé  dans  la 
cause. 

Clemens  episcopus,  servus  servorum  Dei,  dilectis 
filiis  P.  tituli  Sancti  Vitalis  et  Berengario  tituli  sancto- 
rum  Nerei  et  Achillei  presbyteris  cardinalibus,  salutem 
etapostolicam  benedictionem.  Lacrimosa  [querimoniaj 
quorumdam  hominum  de  partibus  Carcassonensibus 
et  Albiensibus  et  Gordue  nostrum  multotiens  propul- 
savit  auditum,  quod  multi  liomines  illarum  par- 
tium  per  venerabilem  fratrem  nostrum  B.^,  episcopum 

1.  Bernard  de  Castanet,  évoque  d'Albi  depuis  1276.  Nous 
avons  ses  interrogatoires  comme  juge  en  1286  et  1287  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  12856),  en  1299  et  1300  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 


COMMISSION  PONTIFICALE.  307 

Albienscm,  et  dilectos  filios  inquisitorem  seu  inquisi- 
tores,  qui  sunt  aut  fuerunt  pro  tempore  in  partibus 
illis  heretice  pravitatis,  perpétue  muro  adjudicati  fue- 
runt et  privati  omnibus  bonis  suis  contra  Deum  et  jus- 
titiam  et  inique*,  cum  illi  homines  catholici  essent  et 
veri  ac  boni  ciiristiani  communiter  usque  tune  in  illis 
partibus  haberentur,  prout  dicti  proponentes  se  ofl'e- 
runt  probaturos,  et  de  iniquis  processibus  episcopi  ac 
inquisitorum  multorum  qui  in  partibus  illis  fuerunt, 
se  sufficienter  docturos.  Vcrum,  quia,  pendentc  hujus- 
modi  queslione,  dubilant,  ut  asserunt,  de  personis 
prosequentium  dictum  negolium,  quod  graventur  ab 
inquisitoribus  supradictis,  quodque  nulli  ad  ferendum 
testimonium  contra  inquisitores  ipsos  audeant  conpa- 
rere,  qui  si  conparuerint,  quod  inquisitores  seviant 
contra  eos,  et  quod  contra  illos  de  quorum  agitur 
condempnatione  injusta,  qui  in  dictorum  episcopi  et 
inquisitorum  mûris  seu  carceribus-  detinentur  et  adeo 
gravantur  et  hactenus  sunt  gravati  carceris  angustia, 
lectorum  inedia  et  victualium  penuria  et  sevicia  tor- 
mentorum  quod  reddere  spiritum  sunt  coacti,  adhuc 
amplius  agraventur,  nos  providere  illis  de  oportuno 
remedio  curaremus...  Licet  autem  causam  seu  ques- 
tionem  de  dictorum  episcopi  et  inquisitorum  processi- 
bus in  nostra  curia  coram  venerabilibus  fratribus  nos- 

et  ras.  du  château  de  Merville;  Douais,  les  Manuscrits  du  châ- 
teau de  Merville,  p.  30  et  suiv.). 

1.  Semblables  plaintes  avaient  été,  à  l'instigation  de  Bernard 
Délicieux,  adressées  à  Philippe  le  Bel.  Voy.  le  récit  de  Ber- 
nard Gui  dans  C.  Douais,  L'Albigéisme  et  les  frères  Prêcheurs 
à  Narbonne,  p.  136  et  suiv. 

2.  Les  prisons  d'Albi,  de  Toulouse  et  de  Carcassonne. 


308  COMMISSION  PONTIFICALE. 

tris  Ecclesie  Romane  cardinalibus  deputatis  ad  hoc 
tam  a  nobis  quam  a  felicis  recordacionis  Benedicto 
papa  XI  predecessope  nostro,  agitari  velimus,  quia 
tamen  de  premissis  articulis  incidentibus  vos,  qui  de 
personis  et  negociis  illarum  partium  pre  ceteris  car- 
dinalibus notitiam  obtinetis  et  per  partes  illas  transire 
habetis,  ex  aliquibus  justis  causis  facilius  poteritis  pro- 
videre,  circumspectioni  vestre  committimus  et  man- 
damus  quatinus  fratribus  Bernardo  Blanchi  et  Fran- 
cisco Aymerici  de  ordine  Predicatorum ,  necnon  et 
aliis  tribus  vel  quatuor  de  quolibet  predictorum  loco- 
rum,  Garcassonnensi  scilicet  et  Albiensi  et  Cordue,  qui 
dictum  negotium  prosequantur,  auctoritate  nostra  secu- 
ritatem^  prestetis  negotio  supradicto  pendente,  quod- 
que  intérim  predictis  incarceratis  et  immuratis,  si  eos 
videritis  indigere,  taliter  providere  velitis  quod  con- 
tra justiciam  non  graventur.  Et  quia  publiée  utile  est 
scire  veritatem  an  inquisitores  bene  processerint,  ut 
optamus,  an  perperam  egerint  et  inique,  quod  absit, 
ut  quilibet  testes  venire  possint  ad  testimonium  perhi- 
bendum,  volumus  et  mandamus  quod,  dictorum  pro- 
cessuum  inquisitione  pendente,  vel  saltem  donec  Sedes 
Apostolica  aliter  duxerit  ordinandum,  inquisitores 
heretice  pravitatis  in  illis  partibus,  aut  episcopus 
Albiensis  predictus  aliquem  pro  heresis  facto  captum 
vel  capiendum  duro  carceri  sive  arto  non  tradant,  nec 
tormentis  exponant,  nec  ad  inquisitionem  procédant 
nisi  cum  diocesano  episcopo  vel  alio  bono  viro  depu- 
tato  ab  eo;  loco  vero  dicti  episcopi  Albiensis,  quoniam 
de  ipsius  processu  agitur,  quantum  ad  hec  dilectum 

1.  Sauvegarde. 


COMMISSION   PONTIFICALE.  309 

filium  abbalem  Fontisfrigidi  Gisterciensis  ordinis^, 
Narbonensis  diocesis,  vei  alium  bonum  virum  de  que 
vobis  expedire  videatur,  per  vos  volumus  subrogari, 
stilo  inquisitionis  in  ceteris  salvo  et  libero  perma- 
nente, presertim  quod  quicumque  de  heresi  suspecti 
habeantur  per  inquisitores  predictos  capi  possint. 
Sane  cum  de  cancellatione,  aut  suspensione,  mutatio- 
neque  aliquorum  librorum  inquisitionis  factis  apud 
Carcassonam  ^  aliquando  fuit  propositum  coram  nobis, 
vobis  mandamus  quatenus  super  premissis  vos  irifor- 
metis,  informationem  ipsam,  cum  ad  nos  redieritis, 
relaturi,  ne  inquisitorem  ipsorum  ad  presentiam  nos- 
tram  déferre  oporteat  dictos  libros.  Porro  in  premis- 
sis omnibus  et  in  aliis,  si  qua  circa  premissa  occur- 
rerint  incidenter,  auctoritate  nostra,  non  obstantibus 
quibuscumque  privilegiis  que  contra  premissa  nulli 
volumus  suffragari,  appellatione  postposita,  solum 
Deum  habentes  pre  oculis  procedatis,  facientes  quod 
decreveritis  seu  ordinaveritis  in  premissis  per  censu- 
ram  ecclesiasticam  firmiter  observari,  procuratoribus 
seu  procuratori  dicti  episcopi  Albiensis  ac  inquisitori- 
bus  sepe  dictis,  necnon  et  dictis  fratribus  B.  et  Fran- 
cisco, et  aliis  impugnatoribus  processuum  predicto- 

1.  L'abbaye  de  Fontfroide  avait  compté  parmi  ses  religieux 
Pierre  de  Castelnau,  dont  l'assassinat  avait  déterminé  la  croi- 
sade contre  les  Albigeois  ;  elle  avait  alors  Jacques  Fournier, 
qui  devint  évéque  de  Pamiers  en  1317  et  plus  tard  pape  sous 
le  nom  de  Benoît  Xtl,  à  la  mort  de  Jean  XXIT. 

2.  Clément  V  avait  traversé  Carcassonne  en  se  rendant  de 
Bordeaux  à  Lyon;  après  son  élection,  le  2  octobre  1305,  il  se 
trouvait  à  Prouille  et  le  10  à  Lésignan  [Regesta  démentis 
papac  V,  n°^  5,  164,  éd.  des  Bénédictins,  in-fol.,  Rome,  1885 
et  années  suiv.). 


310  COMMISSION  PONTIFICALE. 

rum  certum  terrninum  peremptorie  prefigentes,  que 
Burdegalis  conpareant  coram  nobis  vel  coram  cardi- 
nalibus  antedictis,  quibus  dictum  negotium  est  com- 
missum,  in  ipso  prout  justum  fuerit  processuri.  Datum 
Carriole,  m  idus  martii,  pontificatus  iiostri  anno 
primo*. 

III.  —  15  avril  1306,  Carcassonne.  —  Les  cardinaux,  procé- 
dant à  l'exécution  des  lettres  apostoliques,  accordent  la  sau- 
vegarde et  leur  protection  à  Bernard  Blanc  et  à  François 
Ayraeric,  de  l'ordre  des  frères  Prêcheurs,  et  aux  représen- 
tants, au  nombre  de  quatre  pour  chacune  des  villes,  de  Carcas- 
sonne, d'Albi  et  de  Cordes,  et  déclarent  que  la  poursuite  ne 
se  fera,  en  attendant,  qu'avec  l'évêque  diocésain,  l'abbé  de 
Fontfroide,  et  à  son  défaut  l'abbé  de  Saint-Papoul,  qui  est  sub- 
stitué à  l'évêque  d'Albi.  —  Ils  proposent  aux  fondés  de  pou- 
voirs de  Carcassonne,  Albi  et  Cordes  de  présenter  leur  plainte 
devant  les  commissaires  délégués,  à  Bordeaux,  le  lendemain 
de  la  Saint-Jean-Baptiste. 

Quibus  quidem  litteris  apostolicis  per  dictos  domi- 
nos cardinales  reverenter  receptis  ac  coram  eis,  in 
presentia  venerabilis  patris  domini  P.,  Carcassonensis 
episcopi^,  et  nonnullorum  canonicorum  et  clericorum 
ecclesie  Carcassonensis,  ac  nobilium  virorum  domino- 
rum  Johannis  de  Enneyo,  senescalli  Carcassonensis^, 

1.  Cette  lettre  de  Clément  V  a  été  publiée,  assez  mal,  par 
Compayré,  Etudes  hist.  sur  V Albigeois,  p.  241,  ainsi  que  le 
début  de  la  commission  pontificale  et  quelques  autres  morceaux 
[Ibid.]. 

2.  Pierre  de  Rochefort  (1300-1321).  Voy.  de  Vie,  Chronicon 
historicum  ecclesiae  Carcassonensis,  p.  116-121,  gr.  in-8°,  Car- 
cassonne, 1667. 

3.  Jean  d'Aunay,  sénéchal  de  Carcassonne  et  de  Béziers 
[Hist.  gén.  de  Languedoc,  X,  seconde  partie,  p.  465,  478,  485, 
éd.  Privât).  Dans  ces  pièces,  il  est  appelé  «  Johannesde  Alneto.  » 


l4l 


COMMISSION  PONTIFICALE.  311 

Lambcrti  de  Tureyo,  clomini  de  Saxiaco^,  Guillelmi 
de  Tureyo,  doniini  de  Saxiaco,  Guillelmi  de  Tureyo, 
domini  de  Bisano^,  et  quamplurium  aliorum  nobilium 
et  innobilium,  iectis,  iidem  domini  cardinales,  volentes 
mandatum  apostolicum  predictum  exequi,  ut  tenen- 
tur,  deliberatione  inter  se  prehabita  diligenti,  prefatis 
t'ratribus  Bernardo  et  Francisco,  ac  quatuor  de  Gar- 
cassonna  et  quatuor  de  Albia  superius  nominatis,  qui 
se  dixerunt  hujusmodi  negotium  velle  prosequi,  ac 
aliis  quatuor  de  Gordua,  si  quos  illi  de  Gordua  pro 
prosequtione  hujusmodi  negotii  duxerint  nominandos, 
securitatem  auctoritate  apostolica  prestiterunt  negotio 
supradicto  pendente,  recipientes  eos  sub  protectione 
Sedis  Apostolice  atque  sua  ;  et  quia  publiée  utile  est 
scire  veritatem  an  inquisitores  bene  ac  juste  [processe- 
rint],  an  perperam  [egerint]  et  inique,  quod  absit,  ut 
quilibet  tute  venire  possint  ad  testimonium  perhiben- 
dum,  voluerunt  et  manda verunt,  ac  ordinaverunt  prefati 
domini  cardinales  quod  dictorum  processuum  inquisi- 
tione  pendente,  vel  saltem  donec  Sedes  Apostolica  aliter 
duxerit  ordinandum,  inquisitores  heretice  pravitatis  in 
istis  partibus,  aut  domiiius  episcopus  Albiensis  pre- 
dictus^  aliquem  pro  heresis  facto  captum  vel  capien- 
dum  duro  carceri  sive  arto  non  tradant,  nec  tormen- 
tis  exponant,  nec  ad  inquisitionem  procédant,  nisicum 
diocesano  episcopo  vel  alio  bono  viro  deputato  ab  eo, 
quod  quidem  ad  ceptas  causas  et  incipiendas,  que 

1.  Lambert  de  Thury,  seigneur  de  Saissac  [Hist.  gén.  de  Lan- 
guedoc, X,  seconde  partie,  p.  125,  128,  131,  152,  284,  364, 
465),  lieutenant  du  sénéchal  en  1299  [ihid.,  p.  279). 

2.  Guillaume  de  Tliun ,  seiyueur  de  Bise  [ibid.,  p.  152,  278). 

3.  Bernard  de  Castanet. 


312  COMMISSION  PONTIFICALE. 

ûoridum  sunt  per  definiticam  sententiam  terminate 
voluerunt  et  ordinaverunt  referri,  communicandis 
mutuo  sine  difficultate  qualibet  inter  episcopum  et 
inquisitores  utriusque  processibus  quotienscumque 
alter  ab  altère  duxerit  requirendum.  Loco  vero  dicti 
episcopi  Albiensis,  quia  de  ipsius  processu  agitur, 
quantum  ad  hec  religiosum  virum  abbatem  Fontisfri- 
gidi  Gisterciensis  ordinis,  Narbonensis  diocesis,  subro- 
garunt;  et  quoliens  ipsum  abesse,  aut  alias  légitime 
inpediri  contigerit,  super  que  litteris  ejus  sigillo  sigil- 
latis  credi  voluerunt,  abbatem  Saiicti  Papuli  supradic- 
tum  habere  poterit,  aut  alium  virum  idoneum  loco 
sui  ponendi  aut  substituendi  eodem  inpedimento 
durante,  auctoritate  apostolica  concesserunt  eidem 
abbati  Fontisfrigidi  potestatem,  stilo  inquisitionis  in 
ceteris  salvo  et  libero  permanente,  prout  in  dictis  lit- 
teris apostolicis  continetur.  Verum  quia  bine  inde  fuit 
propositum,  tam  ex  parte  inquisitorum  quam  illorum 
conquerentium,  quod  conspirationes,  conjurationes, 
comminationes,  terrores  et  metus  illati  fuerant  a 
quibusdam  hominibus  villarum  Garcassone  et  Albie 
contra  inquisitorem  et  etiam  contra  fratres;  et  e  con- 
verso  dicebant  homines  villarum  predictarum  per 
inquisitorem  et  ministres  inquisitionis  et  quosdam  fra- 
tres contra  homines  earumdem  villarum  conquerentes 
aut  volentes  conqueri  ;  illi  per  inquisitorem  et  ministres 
ejusdem  et  quosdam  fratres,  ne  quam  querimoniam 
centra  processus  inquisitionis  in  posterum  audeant 
déferre,  illi  contra  fratres  metu  et  terrore  inducant 
alios  ad  deferendum  querimoniam  qui  non  proposue- 
rant  conqueri  nec  habebant  materiam  cenquerendi  : 
prelati  demini  cardinales  monucrunt  tam  in(juisiterem 


COMMISSION  PONTIFICALE.  313 

quam  volentes  conqueri  supradictos,  eisciue  inliibue- 
runt  et  prcceperunt  clistricte,  sub  excommunicationis 
pena,  quam  eos  ex  tune  si  contra  facerent  incurrere 
voluerunt,  ne  talia  vel  siniilia  in  posterum  audeant 
attemptare,  utrosque  a  pénis  et  juramentis  quibus- 
cumque  vi  aut  metu  qui  posset  cadere  in  constanlem 
aut  alias  in  inpedimentum  offîcii  incjuisitionis  aut  juris- 
dictionis  Sedis  Apostoiice  cujusve,  juste  defensionisaut 
prosecutionis  juris  sui,  illicitis  conventionibus  interpo- 
sitis,  absolventes,  ut,  non  obstantibus  premissis  colli- 
gationibus  et  conventionibus,  unicuique  libère  liceat 
inquisitori  videlicet  suam  defensionem  exequi  et  incu- 
satis  per  viam  juris  se  defendere,  salvis  in  aliis  privi- 
legiis  specialibus  officio  inquisitionis  concessis. 

Quibus  quidem  peractis,  sepe  dicti  domini  cardinales 
auctoritate  predicta  assignaverunt  dictis  procuratori- 
bus  et  quibuscumque  aliis  volentibus  querelis  insistere 
supradictis,  ut  per  quatuor  procuratores  de  Carcas- 
sona,  per  alios  quatuor  de  Albia,  et  per  alios  quatuor 
de  Cordua,  si  voluerint,  conpareant  Burdegalis  in  cras- 
tinum  Nativitatis  festi  beati  Joannis  Baptiste  proximo 
futuri  coram  commissariis  predicti  domini  pape, 
proposituri  que  juste  fuerint  proponenda  et  proces- 
suri  super  eis  et  prefatis  inquisitori  et  procuratori 
episcopi  Albiensis,  ad  respondendum  eisdem  super 
propositis  et  proponendis ,  et  defensuri  processus 
inquisitionis,  prout  fuerit  rationis. 

IV.  —  14  mars  1304  (n.  st.),  Carcassonne.  —  Procuration  don- 
née par  les  syndics  et  les  consuls  de  Carcassonne  à  Arnaud 
Terrer  et  Aymeric  de  Castro,  à  l'effet  d'obtenir  justice  pour 
les  emmurés. 

Ténor  autem  dicti  transcripti  sive  transumpti  ins- 


314  COMMISSION  PONTIFICALE. 

trumenti  procurationis  seu  sindicalus  dictorum  Arnaldi 
Terrerii  et  Aymerici  de  Castro,  burgentium  Garcas- 
sone,  talis  est  : 

Anno  Dominice  incarnationis  millesimo  CGC"  ter- 
tio, videlicet  ii  idus  martii.  Noverint  universi  hoc 
presens  publicum  instrumentum  inspecturi,  quod 
nos  Elyas  Patrisii,  Raymundus  Andrée,  Raymundus 
de  Podio,  Guillelmus  Laurentii,  Guillelmus  de  Monte 
Olivo,  Raymundus  Releti,  Guillelmus  de  Sancto  Mar- 
tino,  Bartholomeus  Gabereti  et  Petrus  Basser,  consules 
universitatis  hominum  ville  Garcassone,  pro  nobis,  et 
Raymundo  SociueriiacRaymundo  Bena,  conconsulibus 
nostris,  et  etiam  nomine  consulatus  et  universitatis 
dicte  ville  et  singularum  personarum  eorumdem, 
habito  tractatu,  diligenti  consilio  et  deliberatione  cum 
consiliariis  nostris  juratis  infrascriptis  et  pluribus  aliis 
de  dicta  universitate  et  de  consensu  etiam  eorumdem, 
videlicet  G.  Pétri  Gosone,  Bertrandi  Vitalis,  Bernardi 
Marsilie,  Pétri  Guiilelmi  de  Gornassanis,  Pétri  Beleti, 
Bernardi  Pastoris,  Raymundi  Proprus,  Johannis  Andrée, 
Bernardi  Johannis  Servononi,  Pétri  Gatalani,  Guiilelmi 
de  Podio,  Bernardi  Ancelli,  Pétri  Raymundi  Basser, 
Guiilelmi  Poma,  Guiilelmi  Soquerii,  Pontii  de  Monte 
Olivo,  apothecarii,  et  Pontii  Recordii,  eligimus,  facimus, 
creamus  et  etiam  ordinamus  veros,  certos,  spéciales 
et  générales  procuratores,  sindicos  et  actores  nostros 
et  dicte  universitatis,  videlicet  Arnaldum  Terrerii,  con- 
consulem  nostrum,  presentem  et  consentientem  ac 
nobiscum  alios  infrascriplos  constituentem,  videlicet 
Aymericum  de  Gastro,  burgensem,  et  magistrum  Ber- 
nardum  Johannis,  jurisperitum,  de  Garcassona,  exhi- 
bitores  hujusmodi  publici  instrunienti,  omnes  aut  duos 


COMMISSION  PONTIFICALE.  315 

eorum  in  solidum  generaliter  in  omnibus  et  singulis 
causis,  controversiis  seu  qiiestionihus  motis  et  moven- 
dis  a  nobis  et  dicta  universitate  et  singulis  de  eadem 
contra  personas  quaslibet  et  a  quibuscumque  personis 
vice  versa  contra  nos  seu  dictam  universitatem  et  sin- 
gulos  de  eadem  coram  sanctissimo  Summo  Pontitîce 
et  ejus  venerabili  curia,  seu  ejus  commissariis,  et 
coram  quibuscumque  aliis  judicibus,  seu  auditoribus, 
dantes  et  concedentes,  nominibus  quibus  supra,  dictis 
procuratoribus,  sindicis  et  actoribus  nostris  et  dicte 
universitatis,  omnibus  aut  duobus  eorum  in  solidum, 
plenam  et  liberam  potestatem  et  spéciale  mandatum 
agendi  et  defendendi  de  calumpnia  et  de  veritate 
dicenda,  sacramentum  in  animas  nostras  et  dicte  uni- 
versitatis et  singulorum  de  eadem  prestandi,  et 
subeundi  alterius  cujuscumque  generis  juramentum 
et  supplicandi,  contradicendi,  impetrandi  et  obtinendi 
a  dicto  sanctissimo  Summo  Pontifice  et  ejus  venera- 
bili curia  privilégia  seu  litteras  jus  commune  vel  gra- 
tiam  continentes,  et  judicem  vel  judices,  seu  etiam 
auditores,  et,  si  aliqua  contra  nos  vel  dictam  univer- 
sitatem aut  singulos  proponerentur,  obiciendi  et  con- 
tradicendi et  omnia  gênera  probationum  producendi, 
judicem  vel  auditorem,  seu  judices  vel  auditores  recu- 
sandi,  expensas  petendi  et  recipiendi  easdem,  judi- 
cium  navandi,  sententiam,  vel  sententias  audiendi, 
appellandi  quoque,  si  necesse  fuerit,  et  appellationem 
seu  appellationes  prosequendi,  et  demum  omnia  alia 
universa  et  singula  faciendi,  dicendi,  ordinandi  et  pro- 
curandi  que  veri  et  legitimi  procuratores,  sindici  et 
actores  facere  possunt  et  debent,  et  que  nos  nomine 
nostro  vel  dicte  universitatis,  vel  ipsa  universitas  et 


316  COMMISSION  PONTIFICALE. 

singuli  de  ipsa  facere  possemus  et  deberemus,  si  pré- 
sentes personaliter  adessemus  in  premissis,  et  que  in 
premissis  et  circa  premissa  necessaria  vel  oportuna 
videbuntur  ;  promittentes  tibi,  Raymundo  Arnaldi  Ter- 
rerii,  notario  infrascripto,  tamquam  persone  publiée, 
nomine  omnium  quorum  interest  vel  interesse  potest, 
seu  poterit  in  futurum  solle[m]pniter  stipulanti,  nos 
ratum,  gratum  et  firmum  perpetuo  habituros  quicquid 
per  dictos  procuratores,  sindicos  et  actores  nostros  et 
dicte  universitatis,  aut  duos  ipsorum,  actum,  dictum, 
defensum,  gestum,  supplicatum,  impetratum,  procu- 
ratum,  vel  alias  ordinatum  fuerit  in  premissis,  ac  si 
nobiscum  personaliter  et  per  dictam  universitatem  et 
singulos  de  ipsa  actum  foret,  et  judicatum  solvi,  si 
necesse  fuerit,  cum  suis  clausulis  universis,  sub  ypo- 
theca  et  obligatione  omnium  bonorum  dicti  consula- 
tus  et  universitatis  predicte,  et  sub  omni  renunciatione 
pariter  et  cautela,  dictos  procuratores,  sindicos  et 
actores  nostros  et  dicte  universitatis  ab  omni  onere 
satisdandi  relevando;  nosque,  nominibusquibus  supra, 
fîdejussores  constituentes  pro  eisdem  vel  duobus 
eorumdem  obligatione  consimili  repetita.  Verum,  si 
per  mortem  vel  aliam  evidentem  inrecusabilem  cau- 
sam  per  ipsos  omnes  très  vel  duos  ex  ipsis  non  pos- 
sent  predicta  fîeri  vel  expediri,  per  illum  superve- 
nientem,  vel  alias  non  impeditum  possint  in  solidum 
fleri  ac  expediri,  sicut  per  dictos  très  vel  duos  ex 
ipsis  posset,  prout  supra  continetur.  Protestamur 
autem  et  dicimus  quod  per  presentem  constitutionem 
dictorum  procura torum,  sindicorum  et  actorum  nos- 
trorum  et  dicte  universitatis,  non  intendimus  revocare 
alios  procuratores,  sindicos  et  actores  nostros  et  dicte 


ji 


COMMISSION  PONTIFICALE.  317 

universitatis  per  nos  etalios  conconsules  nostroscons- 
titutos;  immo  eos  et  eorum  quemlibet  ratificamus, 
approbamus  et  etiam  confirniamus  cum  hoc  presenti 
publico  instrumento.  Que  omnia  predicta  nos,  consi- 
liarii  predicti,  confitemur  de  nostro  consensu  fore 
facta,  et  etiam  dictam  constitutionem  procuratorum, 
sindicorum  et  actorum  predictorum  fore  utilem  et 
necessariam  universitati  predicte  et  singulis  de  eadem. 
Acta  fuerunt  hec  Carcassone  in  presentia  et  testimo- 
nio  Arnaldi  Barravi,  Pétri  Furrini,  Guillelmi  Barra vi, 
Arnaldi  Golumbi  de  Villarzello  prope  Villarium  Lon- 
gum,  et  magistri  Raymundi  Arnaldi  Terrerii,  notarii 
publici  Carcassone,  domini  régis  Francie,  qui  hiis 
interfuit  et  requisitus  hanc  cartam  et  stipulationem 
predictam  recepit,  vice  cujus  et  mandato  ego,  Johan- 
nes  Rogerii  de  Garcassona,  ejusdem  domini  régis  nota- 
rius,  eamdem  scripsi.  Ego  idem,  Raymundus  Arnaldi 
Terrerii,  notarius  publions  antedictus,  subscribo  atque 
signo,  domino  Philippo  rege  Francorum  régnante.  Ad 
majorem  omnium  premissorum  firmitatem  habendam, 
nos  consules  predicti  sigillum  dicti  consulatus  huic 
presenti  publico  instrumento  inpendenti  duximus 
apponendum. 

V.  —  24  janvier  1306  (n.  st.),  Albi.  —  Procuration  donnée 
par  les  consuls  et  les  syndics  d'Albi  à  Philippe  Olric,  Ber- 
nard Fenassa,  Ysar  Raynaud,  Bérenger  Molinier,  Jean 
Vierne,  Barthélémy  Maurel,  Philippe  Sobeiran  et  Guiraud 
CoU,  à  l'etfet  d'obtenir  justice  pour  les  emmurés. 

Ténor  vero  sindicatus  seu  procuratorii  civium  supra 
nominatorum  de  Albia,  talis  est  : 

Noverint  universi  hoc  instrumentum  publicum  ins- 
pecturi,  quod  nos  Petrus  de  Baro,  Arnaldus  Gallinerii, 


318  COMMISSION  PONTIFICALE. 

Johannes  Pairolerii,  Johannes  TaJhaferri,  Guilhehnus 
Amati,  Johannes  Guidonis,  Michael  Talhaferri,  Guilhel- 
mus  Olerii,  Guillelmus  Pic,  Bernardus  Isarnici,  consules 
civitatis  Albie,  pro  nobis  et  aliis  consulibus  et  univer- 
sitate  ejusdem  civitatis,  de  consilio  et  assensu  magistri 
Gregorii  Malerii,  jurisperiti.  Pétri  Stephani,  Johannis 
Vierna,  Isarni  Saladini,  consiliariorum  nostrorum  et 
dicte  civitatis  ad  hoc  presentium,  presentibusque  et 
volentibus  Bernardo  Rigaudi,  Guillelmo  Brose,  Ray- 
mundo  Talhaferri,   Bernardo  Amati,   Raymundo  de 
des,  Johanne  de  Valle,  Raymundo  de  Rodes,  Ayssola 
Donadei,  Guillelmo  de  Landas,  Petro  Serras,  Johanne 
Martini,  Laurentio  Espenca,  Raymundo  Judicis,  Ber- 
nardo Comitis,  Guillelmo  Malaville,  Petro  Ravas,  Ber- 
nardo Moynes,   Olrrico  Fabri,    Ermengaudo  Ravas, 
Guillelmo    Gausberti,    Stephani    Barravi,    Bernardo 
Astruc,  Isarno  Gauterii,  Petro  Rata,  Petro  Golferii, 
Jacobo  Auriac,  Guillelmo  Laurs,  Petro  BoneUi,  Guil- 
lelmo Folquerii,  Guillelmo  de  Valle,   Petro  Aimera, 
Isarno  Salva,  Duranto  Glerici,  Johanne  Borsa,  Petro 
Cassanhas,  Petro  Pacinerii,  Duranto  Ayraldi,  Amato  de 
Podio,  Johanne  Escoda,  Raymundo  de  Gaurs,  Guillelmo 
Arnaldi,  Guillelmo  de  Orto,  Petro  Maurini,  Johanne  Gi- 
nestos,  Petro  Guidonis  Sabbaterio,  civibus  dicte  civita- 
tis, nos  omnes  prenominati  consules,  simul  facimus, 
constituimus  et  creamus  certos  et  indubitatos  procura- 
tores,  sindicos,  iconomos  et  actores  nostros  et  univer- 
sitatis  dicte  civitatis  quemlibet  eorum  in  solidum,  ita 
quod  non  sit  melior  conditio  occupantis,  quotiens  nos 
abesse  contigerit,  Philippum  Olrrici  domicellum,  Ber- 
nardum   Fanasse,    Isarnum    Rainaudi,    Berengarium 
Molinerii,  Johanncm  Vierna,  Barlholomoum  Maurelli, 


COMMISSION  PONTIFICALE.  319 

Philippum  Sobeirani  et  Guiraudum  Golli,  prefate  civi- 
tatis,  ad  negotia  et  ad  lites  et  ad  defeiidendum  liber- 
tatem  ejusdem  civitatis,  et  in  omnibus  causis  et  sin- 
giilis  motis  vel  movendis  per  quascumque  personas 
contra  nos  vel  contra  universitatem,  vel  per  nos  vel 
per  dictam  univ^ersitatem  contra  quascumque  perso- 
nas, cujuscumque  status,  dignitatis,  sexus  vel  condi- 
tionis  existant,  coram  curiis  seu  judicibus  quibuscum- 
que,  quocumque  nomine  censeantur,  in  judicio  et 
extra;  dantes  et  concedentes  dictis  procuratoribus 
nostris,  sindicis,  iconomis,  actoribus  et  dicte  civita- 
tis, et  eorum  cuilibet  in  solidum  plenam  et  liberam 
potestatem,  spéciale  et  générale  mandatum  agendi, 
defendendi,  excipiendi,  replicandi,  conveniendi,  re- 
conveniendi,  judicem  seu  judices  recusandi,  libellum 
seu  libellos  petendi  vel  oiï'erendi,  litem  contestandi, 
judicis  officium  implorandi,  litteras  seu  judices  impe- 
trandi,  de  calumpnia  seu  de  veritate  dicenda  in  ani- 
mas nostras  jurandi,  et  subeundi  cujuslibet  alterius 
generis  juramentum,  expensas  petendi,  jurandi,  reci- 
piendi,  appellandi  semel  et  pluries  et,  quandocumque 
eis  vel  eorum  alteri  videbitur  expedire,  interlocuto- 
rias  seu  deffinitivas  sententias  audiendi  et  demum 
universa  et  singula  faciendi,  exceptis,  salvis  et  reten- 
tis nobis  transactione  et  conpositione,  quas  per  eos 
vel  aliquem  eorum  posse  fieri  nolumus  sine  nobis,  que 
nos  faceremus  vel  facere  possemus,  si  présentes  per- 
sonaliter  adessemus,  et  que  veri  et  legitimi  seu  veri 
procuratores,  sindici,  iconomi  seu  actores  facere  pos- 
sunt  et  debent,  ratum  et  gratum  perpetuo  habituri 
pro  nobis  et  dicta  civitate  et  universitate  ejusdem 
(juicquid  per  dictos  procuratores   nostros,   sindicos, 


320  COMMISSION  PONTIFICALE. 

iconomos  seu  actores  vel  alterum  eorumdem  super 
premissis  vel  altère  premissorum  actum,  defensum, 
procuratum  fuerit,  vel  aliter  modo  quolibet  ordina- 
tum;  relevantes  dictos  procuratores  nostros,  icono- 
mos, sindicos,  seu  actores  ab  omni  onere  satisdandi 
et  specialiter  ab  illa  satisdatione  judicatum  solvi  cum 
suis  clausulis;  promittimus  tibi,  Guillelmo  Gorgaldi, 
publico  dicte  civitatis  Albie  notario,  stipulanti  et  reci- 
pienti  pro  parte  seu  partibus  adversis  et  omnibus 
quorum  iiitererit  vel  interesse  poterit  sub  ypotheca  et 
obligatione  bonorum  dicte  civitatis  judicatum  solvi 
cum  suis  clausulis  universis,  nos  tibi,  nomine  quo 
supra,  stipulanti  et  recipienti  fîdejussorum  nomine 
obligantes  ac  etiam  principali  sub  omni  renuntiatione 
et  cautela;  et  per  hoc  procuratorium  seu  sindicatum 
non  intendimus  alios  procuratores,  seu  sindicos,  ico- 
nomos et  actores  nostros  vel  dicte  universitatis  in 
aliquo  revocare.  Actum  Albie,  nono  kal.  februarii, 
anno  Domini  millesimo  GGG°V,  in  presentia  et  testi- 
monio  magistri  Pétri  Guidonis,  magistri  Guillelmi 
Olrrici,  Duranti  de  Salis,  Duranti  Teulerii  de  Albia,  et 
mei,  Guillelmi  Gorgaldi,  publici  notarii  Albiensis,  qui 
dictam  stipulationem  recepi  et  hiis  omnibus  una  cum 
dictis  testibus  interfui,  et  a  dictis  consulibus  requisi- 
tus  de  predictis  hoc  instrumentum  recepi,  scripsi  et 
in  publicam  formam  redegi,  signo  meoque  signavi. 
Régnante  illustrissime  domino  Philippo  rego  Francorum 
et  domino  Bernardo  episcopo  Albiensi.  Et  nos  Guil- 
lelmus  de  Pezenchis,  serviens  armorum  domini  nostri 
Francorum  régis,  ejusque  vicarius  Albie  et  Albigesii, 
custos  magni  sigilli  autentici  curie  Albie  et  vicarie  pre- 
dicteejusdem  domini  régis,  ad  rcquisitionem  consulum 


COMMISSION  PONTIFICALE.  321 

prefate  civitalis,  ad  lidem  habendam  quod  dictus  Guil- 
lelinus  Gorgaldi  est  publicus  ejusdem  civitatis  nota- 
rius,  et  ad  majoretn  tirmilatem  omnium  premissorum, 
huic  publico  instrumeiito  manu  dicLi  notarii  confecto 
auctoritatem  nostram  et  dicte  curie  interponimus 
pariter  et  decretum  et  dictum  sigillum  apponi  feci- 
mus  inpendenti. 

VI.  —  26  janvier  1306  (n.  st.),  Romans,  —  Procuration  donnée 
par  Bernard  de  Castanet,  évêque  d'Albi,  à  Guillaume  Revel 
«  ad  agendum  et  defendendum  super  negotio  inquisitionis.  » 

Ténor  procuratorii  dicti  domini  Albiensis  episcopi 
talis  est  : 

Universis  présentes  litteras  inspecturis  B.,  mise- 
ratione  divina  Albiensis  episcopus,  salutem  in  Domino. 
Universitati  vestre  volumus  esse  notum  quod  nos, 
propter  infirmitatem  et  debilitatem  nostri  corpo- 
ris  nequeuntes  ad  presens  intéresse  pluribus  quibus 
vellemus  adesse,  si  accomodum  esset  nobis,  facimus, 
constituimus  et  ordinamus  procuratorem  nostrum  pro- 
vidum  virum  magistrum  Guilleimum  Revelli  exhibi- 
torem  presentium,  ad  agendum  et  defendendum  super 
negotio  inquisitionis  pravilatis  heretice  et  illud  con- 
tingentibus,  coram  quibuscumque  judicibus  seu  audi- 
toribus  conpelentibus  datis  vel  dandis,  aut  etiam 
deputandis,  super  hiis  que  tam  a  nobis  quam  a  reli- 
giosis  viris  pravitatis  ejusdem  inquisitoribus  in  regno 
Francie  auctoritate  apostolica  deputatis  simul  cogno- 
vimus  et  processimus  ac  sententias  protulimus  contra 
quascumque  personas  dicta  labe  respersas,  et  ad  pro- 
cessus ipsos  et  sententias  declarandos  fidèles  et  legiti- 

21 


322  COMMISSION  PONTIFICALE. 

mes  per  acta  publica,  et  alia  omnia  et  singula  per 
que  de  ipsorum  veritate  et  firmitate  possit  et  debeat 
fieri  plena  fîdes,  ratum  et  gratum  perpétue  habituri 
quicquid  per  dictum  procuratorem  nostrum  agendo 
vel  defendendo  in  predictis  et,  sicut  predicitur,  fuerit 
procuratum.  In  cujus  rei  testimonium  présentes  fieri 
jussimus  et  nostri  sigiili  munimine  roborari.  Actum 
Romanis,  in  diocesi  Vianensi,  anno  Dominice  nativita- 
tis  millesimo  CGC"  VP,  vu  kal.  mensis  februarii. 

VII.  —  Vers  le  20  avril  1306,  Carcassonne.  —  Les  cardinaux 
visitent  les  prisons,  où  ils  trouvent  quarante  emmurés  ;  ils 
ordonnent  que  ceux-ci  seront  transportés  dans  les  cachots 
supérieurs,  que  les  gardiens  seront  renouvelés,  que  toutes 
les  provisions  envoyées  aux  prisonniers  leur  seront  inté- 
gralement remises,  que  l'évêque  de  Carcassonne  pourra  leur 
accorder  la  promenade  «  per  carrerias  mûri  largi,  »  que 
chaque  cachot  aura  deux  clefs,  une  pour  chaque  gardien. 

Post  aliquos  vero  dies,  dicti  domini  cardinales  ad 
murum  Garcassone  personaliter  descenderunt  et  cap- 
tives de  illis  partibus  nominatis  ibidem  incluses, 
XL  numéro,  scilicet  Lambertum  de  Fuxentio^  Bertran- 
dum  de  Mente  Acute-,  Johannem  Bauderii  3,  Berenga- 

1.  Nous  avons  sa  confession  devant  Bernard  de  Castanet  et 
les  deux  inquisiteurs  Nicolas  d'Abbeville  et  Bertrand  de  Cler- 
raont,  faite  le  9  mars  1300  (n.  st.)  et  le  29  mars  1300  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  36  r°,  et  ms.  de  Merville). 

2.  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  20  jan- 
vier 1300  (n.  st.)  et  le  30  mars  1300  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  21  r°,  et  ms.  de  Merville). 

3.  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  20  jan- 
vier 1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  25  i'°,  et  ms.  de 
Merville]. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  323 

rium  Fumeti*,  Raymundum  Augerii^,  magistrum 
Raymiuidum  Gonslantii\  Guiraudum  Austortonis'*, 
magistrum  Raymundum  Galverie'%  Guiraudum  de 
Orto*^,  magistrum  Johannem  Gonstantii',  Petrum 
Ademarii*^,     Berengarium    Ademarii^,     Guillelmum 

1.  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  20  janvier 
et  le  6  février  1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  24  v°, 
et  ms.  de  Merville). 

2.  «  Magister  R"^  Augerii,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confes- 
sion faite,  devant  les  mômes,  le  4  et  le  17  décembre  1299 
(Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  8  A,  et  ms.  de  Merville). 

3.  «  Raimundus  Constancii,  notarius  curie  ofQcialis  domini 
episcopi  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes, 
le  5,  le  12  décembre  1299  et  le  17  janvier  1300,  n.  st.  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  12  r",  et  ms.  de  Merville). 

4.  «  Guiraudus  Austor,  civis  Albiensis.  »  Sa  confession 
faite,  devant  les  mêmes,  le  20  février  et  le  2  mars  1300,  n.  st. 
(Bibl.  nat-,  ms.  lat.  11847,  fol.  18  r",  et  ms.  de  Merville). 

5.  «  Raimundus  Calverie,  notarius  curie  Albiensis  domini 
régis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  20  et  le 
25  janvier  1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  19  r% 
et  ms.  de  Merville). 

6.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  4,  le  16  et  le  18  décembre  1299  (Bibl.  nat.,  ms.  lat. 
11847,  fol.  11  r°,  et  ms.  de  Merville). 

7.  «  Magister  Johannes  Constancii  jurisperitus  de  villa 
Albie.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  4  et  le 
19  décembre  1299  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  10  r°,  et 
ms.  de  Merville). 

8.  «  Civis  Albiensis,  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  9  mars  1300  (n.  st.)  et  le  30  mars  1300  (Bibl.  nat., 
ms.  lat.  11847,  fol.  37  r°,  et  ms.  de  Merville). 

9.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  9  mars  1300  (n.  st.)  et  le  30  mars  1.300  (Bibl.  nat., 
ms.  lat.  11847,  fol.  33  v°,  et  ms.  de  Merville). 


324  COMMISSION  PONTIFICALE. 

ToraldiS  Stephanum  Mascot^,  Guillelmum  Golferii^, 
Guillelmum  Fenasse  *,  Jacobum  Fumeti^,  Petrum 
Talhaferri^,  Petrum  Rigaudi^,  Raymundum  Gartie^, 
Raymundum  Vinhalis^,  Guillelmum  de  Landis^*^,  Ray- 

1.  «  Giiillelmus  Torayl,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession 
faite,  devant  les  mêmes,  le  9  mars  1300  (n.  st.)  et  le  29  mars 
1300  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  35  r",  et  ms.  de  Merville). 

2.  «  Stephanus  Mascoti,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confes- 
sion faite,  devant  les  mêmes,  le  17  janvier  1300,  n.  st.  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  13  r°,  et  ms.  de  Merville). 

3.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  20  janvier  et  le  2  mars  1300,  n.  st.  (Bibl,  nat.,  ms.  lat. 
11847,  fol.  23  r°,  et  ms.  de  Merville). 

4.  «  Guillelmus  Fenassa  claudus,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa 
confession  faite,  devant  les  mêmes,  le  21  et  le  26  janvier  1300, 
n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  26  r°,  et  ms.  de  Merville). 

5.  a  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  20  janvier  et  le  5  février  1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  20  r%  et  ms.  de  Merville). 

6.  «  Petrus  ïalhafer,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession 
faite,  devant  les  mêmes,  le  20  et  le  25  janvier  1300,  n.  st. 
(Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  23  r%  et  ms.  de  Merville). 

7.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession,  du  28  mars  1300 
(Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  38  r°,  et  ms.  de  Merville). 

8.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  2  mars  1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847, 
fol.  32  r°,  et  ms.  de  Merville). 

9.  «  Ramundus  Vinhalz,  filius  Vitalis  Vinhalz  naturalis,  ut 
dicilur,  de  Albia.  »  Voy.  sa  confession  faite,  en  présence  de 
l'évêque  d'Albi  et  de  l'inquisiteur,  le  13,  le  14  février  et  le 
19  mars  1286,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  12856,  fol.  29). 

10.  «  Guillelmus  de  Landas,  civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  con- 
fession faite,  devant  l'évêque  d'Albi  et  les  inquisiteurs  Nicolas 
d'Abbeville  et  Bertrand  de  Clermont,  le  18  janvier  1300,  n.  st. 
(Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  14  v°,  et  ms.  de  Merville). 


COMMISSION  PONTIFICALE.  325 

mundum  Paguti',  Raymundum  Cogorla-,  Raymun- 
dum  Hugonis^,  Rixendis  de  Belveser  de  Albia  \ 
Berengarium  Sabbaterii  \  magistrum  Garnerium  de 
Talapio*^etGuillelmum  de  Mauriano,  de  Regali  Monte  ^, 
Albiensis  diocesis.  Item,  magistrum  Guillelmum  Gar- 
rici^,  Raymundum  Magistri,  Guillelmum  Serra,  Petrum 
Rogerii,  Raymundum  de  Casilhaco,  Guillelmum  Vita- 

1.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  les 
mêmes,  le  29  mars  1300  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  39  B, 
et  ms.  de  Merville). 

2.  «  Frater  11"^  dictus  Cogorla.  »  Voy.  ses  confessions  faites, 
en  présence  de  l'évêque  d'Albi  et  de  l'inquisiteur,  le  15,  le  16,  le 
23  et  le  26  mars  1286,  le  1"  avril  1286  et  le  5  mai  1287  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  12856,  fol.  49). 

3.  «  Civis  Albiensis.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant 
l'évêque  d'Albi  et  les  inquisiteurs  Nicolas  d'Abbeville  et  Ber- 
trand de  Clermont,  le  21  janvier  et  le  2  mars  1300,  n.  st.  (Bibl. 
nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  26  v°,  et  ms.  de  Merville). 

4.  «  Rixendis  de  Belvezer,  uxor  quondam  Guillermi  Huguo- 
nis,  mercatoris  de  Albia.  »  Voy.  sa  confession  faite,  en  pré- 
sence de  l'évêque  d'Albi  et  de  l'inquisiteur  Jean  Galand,  le 
17  avril  1287  (Bibl.  nat.,  ms.  lat.  12856,  fol.  62). 

5.  «  Berengarius  Sabaterii  de  Regali  Monte.  »  Voy.  sa  confes- 
sion faite,  en  présence  de  l'évêque  d'Albi  et  de  l'inquisiteur 
Nicolas  d'Abbeville,  le  1"  mars  1300,  n.  st.  (Bibl.  nat.,  ms. 
lat.  11847,  fol.  29  v°,  et  ms.  de  Merville). 

6.  «  Magister  Garnerius  de  Talapio,  jurisperitus,  de  Regali 
Monte.  »  Voy.  sa  confession  faite,  devant  l'évêque  d'Albi  et 
l'inquisiteur  Nicolas  d'Abbeville,  le  21  février  1300,  n.  st. 
(Bibl.  nat.,  ms.  lat.  11847,  fol.  29  r",  et  ms.  de  Merville). 

7.  «  Guillelmus  de  Mauriano,  liabitalor  Regalis  Montis.  » 
Voy.  ses  confessions  faites,  devant  l'évêque  d'Albi  et  l'in- 
quisiteur Nicolas  d'Abbeville,  le  2,  le  20  décembre  1299  et  le 
17janvier  1.302  (Bibl.  nal.,  ms.  lat.  11847,  fol.  1  r%  fol.  42  v°). 

8.  Douais,  Guillaume  Garric,  professeur  de  droit,  de  Car- 
cassonne,  cl  le  tribunal  de  t Inquisition,  1285-1329  (ln-8",  Tou- 
louse, Privât,  1898). 


326  COMMISSION  PONTIFICALE. 

lis,  Raymundum  Vesola,  Guillelmum  Talarici,  Marau- 
dam,    Marchesiam  et    Gualhardam,    mulieres,   ante 
conspectum  suum  adduci  fecerunt;  quibus  similiter 
inspectis,  quia  nonnullos  infirmos  et  senio  confractos 
viderunt  lacrimose  et  quasi  una  voce  conquerentes  de 
malitia  quorumdam  qui  eis  lectos  et  victualia  adminis- 
trant et  claudunt  et  aperiunt  eis  carceres  et  eos  extra- 
hunt  et  reducunt,  ad  tollendum  omnem  suspicionem, 
ordinaverunt  prefatos  amoveri   ministres    et    novos 
substitui,  et  custodi  principali  mûri  pro  inquisitore 
posito  addere  alium  custodem  principalem  mûri,  qui 
intérim  auctoritate  apostolica  sit  ibidem  pro  episcopo 
Garcassonensi,   commissa  potestate  a  dictis  dominis 
cardinalibus  eidem  episcopo  Garcassonensi  mutandi 
auctoritate  apostolica  custodem  pro  eo  positum  vel 
substituendi  alium,  prout  ei  videbitur  expedire.  Ordi- 
naverunt   quoque   predicti    domini   cardinales   quod 
unusquisque  custodum   habeat  suo  periculo  clavem 
uniuscujusque  conclavis,  ut  sic  in  unoquoque  conclavi 
sint  due  claves,   et  unusquisque  custos  ministre  suo 
claves  carcerum  et  ministerium  in  ministrando  fide- 
liter  incarceratis  super  capud  suum  committat  ;  cui 
custodi  et  ministro  ejusdem  episcopus  Garcassonensis 
ministrabit   expensas;  et   quod    dicti   custodes   tam 
inquisitorum  quam  episcopi  jurent  super  sancta  Dei 
1111°''  Evangelia,  quod  in  custodia  dictorum  inclusorum 
diligentiam  quam   poterunt  fideliter   adhibebunt;  et 
quod  unus  sine  alio  alicui  incarcerato  nihil  secretum 
loquetur  quin  aller  valeat  audire  ;  et  quod  provisio- 
nem  quam  hujusmodi  carcerati  recipiunt  a  rege^  et 

1.  L'entretien  des  prisonniers  pour  hérésie  avait  été  tou- 


I 


COMMISSION  PONTIFICALE.  327 

illud  quod  ab  amicis  et  parentibus  vel  aliis  personis 
olFeretur  eisdem,  eis  fideliter  et  absque  diminutione 
aliqua  ministrabunt;  quibusdam  insuper  infirmis  et 
senio  confractis  et  alias  debilibus  preceperunt  mutari 
ex  causisjustis  et  rationalibus  conclavia^  dicti  domini 
cardinales  et  de  inferioribus  ad  altiora  ascendant-, 
cum  dicta  conclavia  superiora  fuerint  reparata;  que 
quidem  reparari  preceperunt,  quamcitius  comodo  fieri 
poterit,  per  dictum  dominum  episcopum  Garcasso- 
nensem  ibidem  presentem  ;  aut,  si  dictis  episcopo  et 
inquisitori  visum  fuerit  expedire,  intra  per  carrerias 
mûri  largi  deambulandi  et  standi  percipiant  liberta- 
tem.  Hos  autem  qui  tempore  adventus  dictorum  do- 
minorum  cardinalium  murorum  relaxationis  ab  inclu- 
sione  conclavium  strictorum  et  deanbulandi  intra  per 
carrerias  mûri  largi  obtinuerant  libertatem,  voluerunt 
dicti  domini  cardinales,  negotio  pendente  predicto, 
aut  donec  de  ipso  dominus  Papa  aliter  duxerit  ordi- 
nandum,  in  eadem  relaxatione  et  libertate  manere. 

VIII.  —  27  avril  1306,  Carcassonne  et  Montolieu.  —  Les  car- 
dinaux révoquent  les  gardiens  et  les  employés  de  la  prison, 
à  l'exception  de  Jacques,  gardien  principal,  auquel,  sur  la 
présentation  de  l'évêque  de  Carcassonne,  ils  adjoignent 
Bernard  Trencavel,  clerc;  les  nouveaux  gardiens  prêtent 
serment. 

Post  hoc,  anno  quo  supra,  v  kal.  maii,  comparue- 
runt  prefati  inquisitores  et  procuratores  domini  epis- 

jours  en  principe  à  la  charge  du  roi,  qui  opérait,  à  son  profit, 
les  confiscations  de  biens. 

1.  Conclave,  locus  inclusus  vel  munitus,  interior  cella  (Du 
Cange).  Cachot. 

2.  A  la  cité  de  Carcassonne,  on  voit  encore  la  tour  dite  de 


328  COMMISSION  PONTIFICALE. 

copi  Albiensis,  ex  una  parte,  in  presentia  prefati 
domini  Pétri,  Garcassonensis  episcopi,  dominorum 
Guillelmi  de  Ruppe  Fixa,  archidiaconi  Lunatensis^  in 
ecclesia  Biterrensi,  Pontii  de  Banholis,  archipresbiteri 
Carcassone,  ac  Pétri  Recaudi,  canonici  Gaturcensis,  et 
plurium  aliorum  ad  hoc  vocatorum  specialiter  et 
rogatorum-,  et  Aymericus  Gastelli,  sindicus,  et  magis- 
ter  Guiraudus  Manent,  consul  Burgi  Garcassone,  in 
monasterio  Montis  Olivi  coram  dominis  cardinalibus 
antedictis.  Qui  quidem  domini  cardinales  predictam 
ordinationem  iterum  publicarunt,  et  custodes  et  mi- 
nistres dicti  mûri  Garcassonensis,  excepte  magistro 
Jacobo,  principali  custode,  verbaliter  ammoverunt. 
Quibus  peractis,  ad  presentationem  domini  episcopi 
Garcassonensis,  addiderunt  dicto  magistro  Jacobo 
pro  principali  custodia  mûri  predicti  magistrum  Ber- 
nardum  Trencavel,  de  Avinione,  Appamiensis  diocesis 
clericum,  ibidem  présentera,  testimonio  ejusdem  do- 
mini episcopi  idoneum  et  fîdelem;  qui  magistri  Jaco- 
bus  et  Bernardus,  custodes  prefati,  juraverunt  supra 
sancta  Dei  quatuor  Evangelia  ab  eis  corporaliter  manu 
tacta,  quod  in  custodia  dictorum  inclusorum  et  inclu- 
dendorum  diligentiam  quam  poterunt  fideliter  adhi- 
bebunt,  et  quod  unus  sine  alio  alicui  incarcerato  nichil 
secretum  loquetur  quin  aller  possit  audire,  et  quod 
provisionem  quam  hujusmodi  carcerati  recipiunt  a 
rege,  et  illud  quod  ab  amicis  et  parentibus  vel  aliis 

rinquisilion,  à  deux  étages,  ayant  servi  de  prison.  Vraisembla- 
blement, il  s'agit  ici  d'une  autre  prison,  qui  se  trouvait,  en 
effet,  entre  la  place  et  l'Aude  (Douais,  op.  cit.). 

1.  Lunas  (Hérault). 

2.  Omission  rétablie  à  la  fin  de  l'acte. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  329 

personis  oflferetur  eisdem,  eis  fideliter  et  absque  dimi- 
nutione  aliqua  ministrabunt,  et  quod  ordinationem 
supra  hujusmodi  custodia  per  ipsos  dominos  cardina- 
les factam  inviolahilitcr  observabunt.  Et  ut  predicta 
superius  in  toto  processu  ordinata  tîrmius  observen- 
tur,  dicti  domini  cardinales  in  omnes  qui  scienter 
contradictores  aut  rebelles  predicte  eorum  ordinationi 
et  provision!  extiterint,  non  episcopos  vel  archi- 
episcopos,  quibus  in  bac  parte  voluerunt  deferri,  in 
quos  interdicti  ab  ingressu  ecclesie,  suspensionis, 
si  diu  perstiterint,  in  scriptis  excommunicationis 
sententias  protulerunt.  Hec  facta  fuerunt  tam  Garcas- 
sone  quam  apud  Montera  Olivi,  anno  et  die  quibus 
supra. 

Quibus  actis,  assignarunt  dictis  inquisitori  et  pro- 
curatori  domini  episcopi  Albiensis  et  prenominatis 
sindicis  Carcassonensibus  diem  martis  immédiate 
sequentem^  ad  comparendum  coram  eis  vel  eorum 
altero  in  Albia. 


IX.  —  3  mai  1306,  Albi.  —  Les  parties  se  présentent  devant 
le  cardinal  Taillefer  de  la  Chapelle,  le  cardinal  Bérenger 
Frédol  s'étant  excusé  par  ses  lettres  datées  de  Saint-Papoul 
le  28  avril  précédent  et  a3ant  transmis  à  son  collègue  ses 
pouvoirs  de  commissaire.  Les  parties  sont  renvoyées  au  len- 
demain. 

Qua  die  comparentibus  predictis  inquisitore  et  pro- 
curatore  episcopi    Albiensis,    et    Aymerico   Gastelli, 

1.  Pâques  tomba,  en  1306,  le  3  avril;  par  conséquent,  le 
27  avril,  date  de  l'acte  précédent,  fut  un  mercredi,  et  le 
mardi  suivant  le  3  mai.  Cf.  le  n°  X  (p.  331)  :  «  die  mercurii, 
nii  maii.  » 


330  COMMISSION  PONTIFICALE. 

sindico  universitatis  Garcassonensis,  necnon  et  sindi- 
cis  et  consulibus  Albie  coram  révérende  pâtre  domino 
P.,  Dei  gratia  tituli  Sancti  Vitalis  presbitero  cardinali, 
predicto  reverendo  pâtre  domino  Berengario,  Dei 
gratia  tituli  Sanctorum  Nerei  et  Achillei  presbitero 
cardinali,  se  légitime  excusante,  et  nichilominus  vices 
suas  quoad  agenda  Albie  die  assignata  et  continuatis 
sequentibus  eidem  domino  P.,  collège  suo,  per  suas 
patentes  litteras,  quarum  ténor  continetur  inferius 
committente,  idem  dominus  P.  cardinalis  continuavit 
predictis  partibus  usque  in  crastinum  mane.  Ténor 
autem  litterarum  dicte  commissionis  talis  est  : 

Reverendo  in  Ghristo  patri  domino  P.  Dei  gratia  tituli 
Sancti  Vitalis  presbitero  cardinali,  Berengarius,  mise- 
ratione  divina  tituli  Sanctorum  Nerei  et  Achillei  presbi- 
ter  cardinalis,  salutem  eternam  in  Ghristo.  Gum  vos  et 
nos  auctoritate  apostolica  nobis  in  hac  parte  commissa 
diem  martis  proximum  assignaverimus  procuralori 
venerabilis  patris  episcopi  Albiensis  et  inquisitori 
heretice  pravitatis  in  partibus  Albigesii  et  Garcassone, 
et  sindicis  Garcassonensibus  tune  coram  nobis  perso- 
naliter  constitutis,  ut  dicta  die,  apud  Albiam,  coram 
nobis  vel  nostrum  altero  comparèrent,  nosque  ipsa  die 
infirmitate  nostri  corporis  impediti,  nequeamuscomode 
interesse,  paternitati  vestre  super  agendis  et  perfi- 
ciendis  ibidem  dicta  die  et  continuatis  sequentibus 
committimus  vices  nostras.  Datum  apud  Sanctum 
Papulum,  Appamiensis  diocesis,  iiii  kal.  maii,  anno 
Domini  millesimo  GGG"  VI,  pontificatus  domini  Gle- 
mentis  pape  V"  anno  primo. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  331 

X.  —  4  mai  1306,  Albi,  dans  la  chapelle  épiscopale.  —  Lec- 
ture du  procès  est  faite  aux  parties. 

Même  jour.  —  Le  cardinal  visite  les  prisons.  Il  ordonne, 
l'affaire  pendante,  que  les  prisonniers  seront  délivrés  des 
fers,  que  les  cachots  seront  ajoui'és,  qu'on  construira  trois 
ou  quatre  cellules  «  in  solario,  »  que  chaque  cachot  aura 
deux  clefs.  Aux  deux  gardiens  Pons  ïestor  et  Bertrand  Aus- 
tor,  il  adjoint  un  troisième  gardien,  Isar  de  Sales,  moine  de 
Candeil,  jusqu'à  ce  que  l'abbé  de  Fontfroide  ait  désigné 
pour  cela  un  moine  de  son  abbaye,  —  Les  gardiens  pi^êtent 
serment. 

Qua  die,  s[c]ilicet  die  mercurii,  iiii  mail,  compa- 
ruerunt  prefati  inquisitor  et  procurator  e})iscopi 
Albiensis,  et  sindici  et  consules  supradicti  coram 
dicto  domino  P.,  cardinali,  in  capella  episcopi  Albien- 
sis. Qui  quidem  dominas  cardinalis,  presentibus  vene- 
rabili  pâtre  in  Domino  P.,  Dei  gratia  Garcassonensi 
episcopo,  dominis  R°  de  Pollan.,  archidiacono  Feno- 
leti  in  ecclesia  Narbonensi,  P.  de  Rosone,  preposito, 
et  Belmundo  de  Calomonte,  archidiacono  Albiensi,  ac 
pluribus  aliis  tam  clericis  quam  laicis,  legi  fecit  totum 
processum  supradictum  ex  integro,  ut  posset  esse 
omnibus  manifestus.  Postmodum,  eadem  die,  dictus 
dominus  cardinalis  visitavit  incarceratos  infra  muros 
domini  episcopi  Albiensis;  quibus  visis  et  auditis,  ali- 
quos  ex  eis  invenit  compeditos,  et  omnes  in  carceri- 
bus  strictis  et  obscurissimis  detentos  vel  inclusos. 
Yoluit  et  ordinavit  idem  dominus  cardinalis  quod 
nullus  dictorum  inclusorum,  negotio  predicto  pen- 
dente  vel  donec  Sedes  Apostolica  aliter  duxerit  ordi- 
nandum,  in  ferris  seu  compedibus  detineatur,  set  quod 
aliter  de  eis  bona  et  secura  custodia  habcatur.  Ordi- 


332  COMMISSION  PONTIFICALE. 

navit  insuper  quod  dicti  carceres  obscuri  clarificen- 
tur,  et  quod  nichilominus  très  vel  quatuor  alie  ca- 
mere  seu  carceres  in  solario  vel  subtus  meliores  et 
leviores  quam  sint  carceres  in  quibus  nunc  dicti 
inclusi  detinentur,  fiant  ad  longius  infra  mensem,  in 
quibus  possint  mutari  illi  de  quibus  inquisitori  et 
abbati  Fontisfrigidi  vel  substituto  ab  eo  videbitur 
expedire,  presertim  cum  dicti  inclusi  nondum  con- 
dempnati  existant,  et  v  annis  vel  pluribus  fuerint  in 
hujusmodi  carceribus  detenti,  ut  dicti  incarcerati 
dixerunt;  et  quod  in  quolibet  conclavi  sint  due  claves 
tenende  per  custodes,  prout  supra  in  conclavibus 
mûri  Garcassonensis  est  ordinatum.  Et  ut  predicta 
sine  suspicione  procédant,  addidit  Pontio  Testons  et 
Bertrando  Austort,  custodibus  mûri  predicti,  de  qui- 
bus predicti  detenti  non  conquerebantur,  immo  se 
plurimum  commendabant,  fratrem  Isarnum  de  Salis, 
monachum  monasterii  de  Gandelio,  Gisterciensis  ordi- 
nis,  Albiensis  diocesis,  testimonio  prioris  claustralis 
ac  conventus  ejusdem  monasterii  idoneum  et  fidelem, 
donec  alius  per  abbatem  monasterii  Fontisfrigidi,  vel 
per  ipsum  dominum  cardinalem  et  dominum  Beren- 
garium,  ejus  collegam,  ad  hujusmodi  custodiam  fuerit 
deputatus.  Qui  quidem  très  custodes  prefati  jurave- 
runt  super  sancta  Dei  1111°'  Evangelia  ab  eis  corpora- 
liter  manu  tactata  (sic)  quod  in  custodia  dictorum 
inclusorum  et  includendorum  diligentiam  quam  pote- 
runt  fideliter  adhibebunt,  et  quod  aliquis  de  antiquis 
sine  dicto  fratre  vel  illo  (jui  loco  ejus  ad  hujusmodi 
custodiam  deputabitur,  aut  ipse  frater  vel  alius  depu- 
tandus  pro  eo  sine  altero  de  dictis  antiquis  custodibus 
alicui  incarcerato  nichil  secretum  loquetur  quin  aller 


COMMISSION  PONTIFICALE.  333 

possit  audire,  et  quod  provisioncm  quam  hujusmodi 
incarcerati  recipiunt  a  rege  vel  episcopo  Albiensi,  et 
illud  quod  ab  amicis,  vel  parentihus,  vel  aliis  perso- 
nis  offerretur  eisdem,  eis  fideliter  et  absque  diminu- 
tione  aliqua  ministrabunt,  et  quod  ordinationem  super 
hujusmodi  custodia  factam  per  ipsos  dominos  cardi- 
nales iiiviolabiliter  observabunt.  Que  quidem  omnia 
suprascripta  prefatus  dominus  cardinalis  precepit 
fieri  et  servari  in  omnes  qui  scienter  predicte  ordi- 
nation! contradictores  extiterint  aut  rebelles,  non 
opiscopos  vel  archiepiscopos,  quibus  in  bac  parte 
deferri  voluit,  in  quos  interdicti  ab  ingressu  ecclesie 
et  suspensionis,  si  diu  perstiterint,  in  scriptis  excom- 
municationis  sententias  proferendo. 

XI.  —  11  mai  1306,  Montech.  —  B.  Durant,  au  nom  des  habi- 
tants de  la  ville  de  Cordes,  proteste  qu'ils  sont  et  veulent 
rester  vrais  catholiques;  qu'ils  ne  s'inspirent  que  de  l'amour 
de  la  vérité  et  de  la  justice.  Il  demande  que  Guillaume  Cava- 
lier, de  Cordes,  détenu  dans  les  prisons  de  Toulouse,  n'y 
soit  plus  maltraité  ;  que  le  sauf-conduit  soit  accordé  à  toute 
personne  voulant  venir  témoigner;  que,  l'affaire  pendante, 
toute  poursuite  ne  puisse  se  faire  qu'avec  l'abbé  de  Font- 
froide;  que  revision  soit  faite  des  confessions  qui  ont  été 
extorquées,  etc.  L'inquisiteur  et  le  procureur  de  l'évêque 
font  les  réserves  de  droit. 

Postque,  anno  et  pontifîcatu  quibus  supradictis, 
XI  mensis  maii,  comparuit  in  Castro  de  Montogio, 
diocesis  Tholosane,  B.  Duranti,  dicens  se  consulera 
ville  Gordue,  corum  dictis  dominis  cardinalibus,  pré- 
sente magistro  G.  Revelli,  procuratore  domini  epis- 
copi  Albiensis  et  inquisitore  heretice  pravitatis,  et 
redidit  nomine  dicte  ville  quamdam  cedulam  tenorem 
qui  sequitur  continentem  : 


334  COMMISSION  PONTIFICALE. 

In  presentia  venerabilium  virorum  domini  Ray- 
mundi  Athonis,  abbatis  monasterii  Sancti  Saturnini 
Tholosani,  Arnaudi  de  Vilario,  canoiiici  et  opera- 
rii  Gaturcensis,  Guillelmi  de  Rupefixa,  archidiaconi 
Lunatensis  in  ecclesia  Bitterensi,  et  domini  Rai- 
mundi  de  Gastronovo,  militis,  ac  plurium  aliorum, 
coram  vobis  reverendis  patribus  dominis  P.,  tituli 
Sancti  Vitalis,  et  Berengario,  tituli  sanctorum  Nerei 
et  Achillei  presbiteris  cardinalibus,  commissariis  et 
auditoribus  in  hac  parte  a  Summo  Pontifice  depu- 
tatis,  protestantur  ante  omnia  homines  de  Gordua, 
diocesis  Albiensis,  quod  ipsi  tanquam  veri  catholici 
et  sacrosancte  Romane  Ecclesie  filii  et  in  omnibus 
obsequentes  et  obedientiam  promptis  ac  devotis  ani- 
mis  exhibentes,  parati  sunt  omnem  hereticam  pravi- 
tatem  vitare,  et  eam  totis  viribus  detestantur  ;  nec 
intendunt  alicui  naufraganti  in  fide  aut  in  via  catho- 
lica  devianti  prestare  consilium,  patrocinium,  auxi- 
lium  vel  favorem.  Item,  quod  in  presenti  negotio 
verbo  vel  facto  partem  aliquam  facere  non  intendunt, 
nec  aliquem  vel  aliquos  déferre  criminaliter  seu  civi- 
liter  accusare.  Item,  quod  in  injuriam  seu  diffama- 
tionem  alicujus  vel  aliquorum  hec  proponere  seu 
dicere  non  intendunt,  set  solum  ad  honorera  Dei 
omnipotentis,  ad  illuminationem  presentis  negotii  et 
exaltationem  fidei  christiane  et  apertionem  veritatis, 
ac  informationem  et  instructionem  vestri  dominorum 
cardinalium  predictorum,  ac  domini  nostri  Summi 
Pontificis  seu  commissariorum  suorum  ;  quibus  pro- 
testationibus  premissis,  supplicant  et  requirunt  dicti 
consules  de  Gordua  vobis  reverendis  dominis  cardi- 
nalibus supradictis,  quod  vos,  ex  vigore  dicte  commis- 


COMMISSION  PONTIFICALE.  335 

sionis,  tribus  vel  quatuor  hominibus  de  Cordua  qui 
negotium  hujusmodi  prosequuntur  et  prosequentur 
securitatem  prestetis,  auctoritate  dicti  domini  Summi 
Pontificis,  dicto  pendentenegotio,  juxta  traditam  vobis 
formam,  et  litteras  vestras  eisdem  super  hoc  conce- 
datis.  Item,  suplicant  et  requirunt  quod  Guillelmo 
Gavalerii,  de  Cordua,  qui  Tholose  in  carceribus  gravi- 
bus  et  durissimis  inquisitionis  heretice  pravitatis  deti- 
netur  mancipatus,  velitis  taliter  providere,  juxta  tra- 
ditam super  hoc  vobis  formam,  quod  carceris 
angustia,  vel  lecti  inedia  seu  victuahum  penuria  aut 
tormentorum  sevitia  contra  justitiam  non  gravetur. 
Item,  supplicant  et  requirunt  adeo  ut  quihbet  tute 
venire  possit  ad  testimonium  perhibendum,  quod 
inhibeatis  ex  vigore  dicte  commissionis  inquisitori 
heretice  pravitatis  in  senescallia  Tholosana  et  Al  bien  si, 
ne,  pendente  hujusmodi  negotio,  vel  saltem  donec 
Sedes  Apostolica  aUud  duxerit  ordinandum,  aliquem 
pro  heresis  facto  captum  vel  capiendum  tradant  duro 
carceri  sive  arto,  nec  tormentis  ahquatenus  exponant, 
nec  ad  inquirendum  procédant  nisi  cum  abbate  Fon- 
tisfrigidi,  Cisterciensis  ordinis,  vel  alio  bono  viro  ad 
hoc  per  vos  specialiter  deputando.  Item,  cum  proces- 
sus et  libri  dictorum  inquisitorum  eisdem  merito  sint 
suspecti,  tum  ratione  mutationis,  arditionis  seu  can- 
cellationis  scripturarum  dictorum  librorum,  tum 
etiam  ratione  confessionum  a  captis  per  dictos  inqui- 
sitores  minus  cancnice  et  per  vim  tormentorum  extor- 
tarum,  et  alio  modo  quam  res  se  habeat  ut  dicitur 
conscriptarum,  et  de  hiis  sit  vox  et  fama  publica  in 
Albigesio  et  locis  circumvicinis,  supplicant  et  requi- 
runt dicti  consules  quod  super  premissis  vos  velitis 


336  COMMISSION  PONTIFICALE. 

informare  juxta  traditam  vobis  fbrmam.  Preterea  ciim 
dicatur  publiée  quod  nonulli  testes  cum  quibus  super 
mutatione,  arditione  et  cancellatione  ac  iniquitate  dic- 
tarum  scripturarum  et  processuum  vos  potestis  cla- 
rius  informare,  prestiterunt  ad  preceptum  dictorum 
inquisitorum  aliqua  prejudicialia  juramenta,  videlicet 
de  non  revelando  ea  que  sciunt  super  premissis,  sub 
pena  ignis  et   relapsi,  ob  que  quidem  juramenta  si 
observarentur,  posset  veritas  occultari,  supplicant  et 
requirunt  dicti  consules  quod  testes  cum  quibus  super 
premissis  vos  volueritis  informare  a  vinculo  talium 
juramentorum  et  aliarum  obligationum,  si  in  aliquo 
sint  astricti,  auctoritate  dicte  commissionis,   quoad 
ferendum  dictum  testimonium  absolvatis,  ut  tute  et 
plene  possint  in  presenti  negotio  ferre  testimonium 
veritatis  et  litteras  vestras  singulis  quos  indigere  vide- 
ritis,  si  placet,  concedatis,  dicto  procuratore  episcopi 
Albiensis  et  inquisitoris  petente  copiam  ejusdem  ;  pro- 
testato  per  eum  quod  dictum  consulem  non  admittit 
nec  consentit  protestationibus  contentis  in  dicta  ce- 
dula,   nisi  quatenus    de  juris   necessitate  teneretur, 
immo   quantum   contra   partem   suam    faciunt    con- 
tradicit. 


XII.  —  5  mai  1306,  Toulouse.  —  L'inquisiteur  Geoffroi 
d'Abluses  nomme  ses  procureurs  en  cour  de  Rome,  qui 
sont  Pierre  d'Orvieto,  procureur  général  de  l'ordre  des 
frères  Prêcheurs,  Arnaud  du  Prat,  frère  Prêcheur,  et  Guil- 
laume Revel,  curé  de  Cazevieille,  au  diocèse  de  Maguelone. 

Et  ad  faciendam  fidem  de  procuratione  dicti  inqui- 
sitoris produxit  quoddam  publicum  instrumentum, 
cujus  ténor  talis  est  : 


COMMISSION  PONTIFICALE.  337 

In  nomine  Domini.  Amen.  Anno  incarnationis  ejus- 
dem  millésime  CGC  sexlo,    idus  maii,   pontificatus 
sanctissimi  palris  et  domini  démentis  pape  V  anno 
primo.  In  presentia  mei  Pétri  Boerii  notarii  et  testium 
subscriptorum,  religiosus  vir  frater  Gaufridus  de  Ablu- 
siis,  fratrum  ordinis  Predicatorum,  inquisitor  heretice 
pravitatis  in  regno  Francie  a  Sede  Apostolica  députa- 
tus,  fecit  et  constituit  procuratores  suos  religiosos  vi- 
ros  fratrem  P.  de  Urbe  Veteri,  procuratorem  fratrum 
ordinis  Predicatorum  in  Guria  Romana,  fratrem  Arnal- 
dum  de  Prato^  ejusdem  ordinis,  coinquisitorem  suum 
heretice  pravitatis  in  dicto  regno  a  Sede  Apostolica 
deputatum,  ac  discretuni  virum  magistrum   Guillel- 
mum  Revelli,  rectorem  ecclesie  Gaseveteris,  Magalo- 
nensis  diocesis,  et  quemlibet  eorum  in  solidum,  ita 
quod  non  sit  melior  conditio  occupantis  seu  occupan- 
tum  in  omnibus  et  singulis  causis  motis  et  movendis 
tam  pro  ipso  quam  contra  ipsum,  contra  quascumque 
personas,   coram   quibuscumque  judicibus  eccîesias- 
iicis  seu  secularibus,  dans  eisdem  procuratoribus  suis 
et  cuilibet  eorum  in  solidum  plenam  potestatem  et 
spéciale  mandatum  agendi,  defendendi,  faciendi  quod- 
libet  juramentum  a  jure  concessum  tam  super  prin- 
cipali    quam    super    omnibus    accessoriis,    petendi 
et   recipiendi   expensas,  si   sibi  vel    dictis   procura- 
toribus  suis   aut   eorum   aliquo    adjudicate    fuerint, 
ponendi,  positionibus  respondendi,  juramentum  defe- 
rendi,  delatum  suscipiendi,  appellandi,  appellationem 

1.  Mort  le  16  septembre  suivant.  (Douais,  Les  frères  Prê- 
cheurs en  Gascogne,  p.  365.  Paris,  1885,  in-8°.) 

22 


338  COMMISSION  PONTIFICALE. 

prosequendi  tam  coram  domino  Summo  Pontifice 
quam  coram  aliis  judicibus  quibuscumque,  conve- 
niendi ,  reconveniendi  ipsos  et  eorum  quemlibet  in 
solidum,  constituens  procuratorem  tam  ad  negotia 
quam  ad  causas,  dans  eisdem  et  eorum  cuilibet  in 
solidum  potestatem  substituendi  alium  seu  alios  pro- 
curatores  loco  sui,  quotienscumque  et  quandocumque 
sibi  viderit  expedire,  et  omnia  alia  faciendi  que  dic- 
tus  inquisitor  faceret  aut  facere  posset,  si  presens 
esset  in  premissis;  promisit  etiam  se  ratum  et  gra- 
tum  habere  quicquid  dicti  procuratores,  aut  eorum 
alter,  vel  substitutus  vel  substituti  ab  ipsis  vel  eo- 
rum aliquo  in  omnibus  causis  suis  egerint,  seu  duxe- 
rint  faciendum.  Actum  fuit  hoc  Tholose,  in  domo 
Inquisitionis',  presentibus  religiosis  viris  fratribus 
ordinis  Predicatorum  Bonomasipio  Duranti,  subpriore, 
Ramundo  de  Albeda,  conventus  Tholose,  Alberto  Cata- 
lani,  socio  dicti  inquisitoris,  magistro  Jacobo  Mar- 
quesii,  notario  inquisitionis  ac  rectore  ecclesie  Beati 
Pétri  Aiutz,  Albiensis  diocesis,  ad  hec  testibus  vocatis 
et  rogatis.  Et  ego  P.  Boerii  de  Garcassona,  publicus 
imperiali  auctoritate  notarius  ac  inquisitionis  heretice 
pravitatis  notarius,  predictis  omnibus  interfui  et  ea 
recepi  et  scripsi,  anno,  die,  loco  et  presentibus  su- 
pradictis,  et  in  hanc  publicam  formam  redegi,  soli- 
loque meo  signo  signavi,  a  dicto  inquisitore  requi- 
situs  et  rogatus.  Et  ego  frater  Gaufridus  de  Ablusiis, 
inquisitor  predictus,  in  testimonium  premissorum,  et 
quod  dictus  P.   Boerii  sit  et  est  publicus  imperiali 

1.  Aujourd'hui  couvent  des  Dames-Réparatrices. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  339 

auctoritate  ac  inquisitionis  heretice  pravitatis  nota- 
rius,  sigillum  nostrum  duxi  presentibusapponendum, 
anno,  die  et  loco  predictis. 

XIII.  —  11  mai  1306,  Montech.  —  Les  cardinaux  accordent 
la  sauvegarde  à  quatre  des  habitants  de  Cordes,  et  font 
droit  à  leur  demande  que  la  poursuite,  la  cause  pendante, 
ne  se  fasse  qu'avec  l'abbé  de  Fontfroide;  ils  les  ajournent 
au  lendemain  de  la  Saint-Jean-Baptiste,  à  Bordeaux,  et 
renouvellent  leur  ordonnance  d'Albi. 

Postque  dicti  domini  cardinales  dixerunt  se  pres- 
titisse  auctoritate  apostolica  securitatem  quatuor  ho- 
minibus  de  Cordua,  si  quos  illi  de  Cordua  pro  pro- 
secutione  hujusmodi  negotii  duxerint  nominandos, 
pendente  negotio  supradicto,  prout  supra  in  processu 
plenius  continetur,  et  in  presenti  nichilominus  presti- 
terunt;  super  aliis  etiam  processerunt  et  procèdent,  ut 
dixerunt,  juxta  traditann  eis  formant.  Voluerunt  quo- 
que  et  ordinaverunt  dicti  domini  cardinales  quod,  dic- 
torum  processuum  inquisitione  pendente,  vel  saltem 
donec  Sedes  Apostolica  aliter  duxerit  ordinandum, 
inquisitor  heretice  pravitatis  in  partibus  Tholosanis, 
aut  episcopus  Albiensis  predictus,  aliquem  pro 
heresis  facto  captum  vel  capiendum  de  Albiensi  et 
Carcassonensi  diocesibus  duro  carceri  sive  arto  non 
tradant,  nec  tormentis  exponant,  nec  ad  inquisi- 
tionem  procédant  nisi  cum  predicto  abbate  Fontis- 
frigidi,  vel  alio  deputando  ab  eo,  qui  abbas  est 
loco  domini  episcopi  Albiensis  subrogatus.  Deinde 
dicti  domini  cardinales  auctoritate  predicta  assigna- 
verunt  dicto  consuli,  et  per  eum  hominibus  de  Cor- 
dua, ut,  si  querelis  volunt  insistere  supradictis,  per 


340  COMMISSION  PONTIFICALE. 

iiif"  de  Cordua,  si  voluerint,  compareant  Burdegalis 
in  crastina  Nativitatis  festi  beati  Johannis  Baptiste 
proxime  futuri,  coram  commissariis  predicti  domini 
Pape,  proposituri  que  juste  fuerint  proponenda  et 
processuri  super  eis,  et  prefato  procuratori  ad  res- 
pondendum  eisdem  super  propositis  et  proponendis, 
et  defensuri  processus  inquisilionis  prout  fuerit 
rationis. 

Quibus  sic  peractis,  lectus  fuit  coram  dictis  domi- 
nis  cardinalibus  processus  habitus  in  Albia  per  pre- 
fatum  dominum  P.,  cardinalem.  Quem  quidem  pro- 
cessum  et  omnia  per  dictum  dominum  P.,  cardinalem, 
facta  et  ordinata,  supradictus  dominus  Berengarius, 
cardinaiis,  approbavit  et  ratificavit  expresse  ;  et  nichi- 
lominus  ibidem  ambo  dicti  cardinales,  presentibus 
dicto  procuratore  episcopi  Albiensis  et  inquisitoris, 
et  magistro  Arnaldo  Gallinerii,  consule  civitatis 
Albiensis,  de  novo  ordinaverunt  et  processerunt  prout 
in  dicta  ordinatione  facta  Albie  continetur. 

XIV.  —  Même  jour.  —  P.  Bérenger,  sous-prieur  de  Font- 
froide,  porteur  des  lettres  du  prieur  et  du  couvent,  est  ins- 
titué gardien  des  prisons  d'Albi  à  la  place  d'Ysar,  et  Bar- 
thélémy de  Arlato  gardien  des  prisons  de  Toulouse. 

Et  ibidem  frater  P.  Berengarii,  subprior  et  mona- 
chus  monasterii  Fontisfrigidi,  presentavit,  ex  parte 
prioris  et  conventus  ejusdem  monasterii,  quasdam 
patentes  litteras  continentie  infrascripte.  Quibus  lec- 
tis  coram  ipsis  dominis  cardinalibus,  iidem  domini 
cardinales  fecerunt  jurare  dictum  fratrem  P.  Beren- 
garii  juxta   formam  juramenti   prestiti   per   dictum 


COMMISSION  PONTIFICALE.  344 

fratrem  Isarnum,  qui  pro  dicta  custodia  dictorum 
inclusorum  nuper  ad  tempus  fuerat  deputatus.  Ordi- 
nantes  iidem  domini  cardinales  quod  propter  hones- 
latem  religionis  retineat  secum  in  socium  fratrem 
Guillelmum  Vilarii  in  dictis  litteris  nominatum  ;  qui 
quidem  monachi  ibidem  stare  debeant  ad  expensas 
episcopi  Albiensis.  Consequenter  premissi  dicti  car- 
dinales feceruntjurare  Barthelemeum  de  Arlato,  cleri- 
cum ,  pro  custodia  mûri  Tholosani  pro  inquisitore 
deputatum,  quod  in  custodia  inclusorum  ibidem  de 
diocesi  Albiensi  et  includendorum  de  eadem  diocesi 
Albiensi  et  Garcassonensi  diligentiam  quam  poterit 
adhibebit,  et  provisionem  quam  hujusmodi  carcerati 
recipiunt  a  rege  vel  ab  alio  quocumque,  et  illud  quod 
ab  amicis  vel  parentibus  seu  aliis  personis  offeretur 
eisdem ,  eis  fideliter  et  absque  diminutione  aliqua 
ministrabit;  et  quod  ordinationem  super  hujusmodi 
custodia  factam  per  ipsos  dominos  cardinales  inviola- 
biliter  observabit;  et  quod,  postquam  per  dictum 
abbatem  Fontisfrigidi  alius  custos,  si  sibi  expediens 
videbitur,  additus  fuerit,  nichil  secretum  alicui  incar- 
cerato  loquetur  quin  alter  additus  possit  audire. 
Dederunt  dicti  domini  cardinales  potestatem  domino 
abbati  Fontisfrigidi,  quod,  si  sibi  expediens  videbitur, 
possit  alium  custodem  addere  pro  custodia  incluso- 
rum et  includendorum  de  diocesibus  Albiensi  et  Gar- 
cassonensi in  mûris  Tholosanis  ;  et  quod  hujusmodi 
custos  recipiat  expensas  pro  custodia  Garcassonensi 
ab  episcopo  Garcassonensi,  et  Albiensi  ab  episcopo 
Albiensi. 


342  COMMISSION  PONTIFICALE. 

XV.  —  7  mai  1306,  Fontfroide.  —  Lettre  du  prieur  et  du 
couvent  de  Fontfroide  envoyant  P.  Bérenger,  sous-prieur, 
avec  Guillaume  Vilar,  pour  «  socius,  »  en  réponse  à  la  lettre 
des  deux  cardinaux  du  3  mai  précédent,  incluse. 

Ténor  dictarum  litterarum  prioris  et  conventus 
monachorum  Fontisfrigidi  talis  est  : 

Reverendissimo  patri  et  in  Ghristo,  si  placet,  karis- 
simo  ac  suo  domino  speciali,  domino  P.  digno  Dei  pro- 
videntia  tituli  Sancti  Vitalis  presbitero  cardinali,  f rater 
R.,  humilis  ejus  prior,  et  ejus  devotus  conventus  mo- 
nachi  Fontisfrigidi,  Gisterciensis  ordinis,  se  ipsos  cum 
omni  humili  subjectione  reverentie  ac  honoris  ad 
venerabile  manuum  osculum  beatarum.  Noscat  vestra 
sacra  Paternitas,  nobis  quamplurimum  reverenda,  nos 
quasdam  vestras  patentes  litteras  in  die  Sancti  Johannis 
ante  Portam  Latinam  récépissé  humilitate  et  reverentia 
qua  convenit,  quarum  ténor  de  verbo  ad  verbum 
subsequitur  in  hune  modum  : 

P.,  miseratione  divina  tituli  Sancti  Vitalis  presbiter 
cardinalis,  venerabili  et  religioso  viro  abbati  monasterii 
Fontisfrigidi,  Gisterciensis  ordinis,  Narbonensis  dioce- 
sis,  seu,  ipso  absente,  priori  et  conventui  ejusdem  mo- 
nasterii, aut  in  eodem  monasterio  locum  ejus  tenenti, 
salutem  et  sinceram  in  Domino  caritatem.  Reverendus 
pater  dominus  Berengarius,  Dei  gratia  tituli  sanctorum 
Nerei  et  Achillei  presbiter  cardinalis,  et  nos,  auctoritate 
et  speciali  mandato  sanctissimi  patris  et  domini  nostri 
Summi  Pontificis,  vos,  abbatem,  loco  venerabilis  patris 
cpiscopi  Albiensis  in  officio  inquisiLionis  heretice  pra- 
vilatis  ex  causa  et  ad  tempus  duximus  subrogandum. 
Verum,  quia  quoad  custodiam  aliquorum  carcerato- 


COMMISSION  PONTIFICALE.  343 

rum  in  mûris  seu  carceribus  Albie  et  incarcerando- 
rum  predicto  tempore  aliqua  ordinavimus  et  adhuc 
intendimus  ordinare,  auctoritate  apostolica  discretioni 
vestre  in  virtute  obedientie  districte  precipimus  et 
mandamus  quatinus,  quibuslibet  occasione  et  diffi- 
cultate  sublatis,  unum  de  monachis  vestris  fidelibus 
ad  dictum  dominum  cardinalem  et  nos,  visis  presen- 
tibus,  transmittatis,  oui  dictam  custodiann  tenendam 
et  regendam  per  eum  ad  expensas  Albiensis  episcopi, 
juxta  ordinationem  a  dicto  domino  cardinali  et  nobis 
faciendam  super  hoc,  secure  committere  valeamus  ; 
ita  quod  die  dominica  proxime  futura  aut  sequenti 
die  lune  ad  tardius  cum  vestris  litteris  presentium 
tenorem  continentibus  conpareat  coram  nobis  vel 
altero  nostrum  Tholose,  vel  ubi  fueriinus  in  diocesi 
Tholosana  vel  extra.  Et  in  signum  presentis  mandati 
recepti  restituatis  présentes  litteras  portitori  sigillo 
vestro  sigillatas.  Datum  Albie,  die  martis,  in  festo 
Sancte  Grucis,  anno  Domini  millesimo  CGC"  sexto, 
pontificatus  domini  Glementis  pape  V  anno  primo. 

Quibus  siquidem  litteris  receptis  ac  etiam  perlectis, 
habito  super  contentis  in  dictis  vestris  litteris  diligenti 
consilio  et  tractatu,  licet  pater  et  dominus  noster  ab- 
bas,  cujus  consilio  in  tanto  negotio  indigemus,  sit  et 
fuerit  a  dicto  nostro  monasterio  multo  tempore  absens, 
nos  tamen  tanquam  fîlii  obedientie  preceptis  vestris, 
ut  tenemur,  volentes  humiliter  obedire,  religiosum 
virum  maturum,  providum  et  honestum  fratrem  P.  Be- 
rengarii,  monachum  et  supriorem  nostrum,  ad  vos  et 
ad  pedes  vestre  solite  démentie  duximus  deslinan- 
dum,  ad  faciendam  et  complendam  vestram  et  reverendi 
patris  domini  Berengarii,  Dei  gratia  tituli  Sanctorum 


344  COMMISSION  PONTIFICALE. 

Nerei  et  Achillei  presbiteri  cardinalis,  super  conlentis 
in  dictis  vestris  litleris  in  omnibus  et  per  omnia  bene- 
placitam  voluntatem.  Ceterum,  quia  scriptum  est  : 
a  Non  est  bonum  esse  hominem  solum  »  [Gen.,  II, 
18],  nec  deceat  religiosum  maxime  in  locis  insignibus 
et  populosis  solum  et  absque  socio  habitare,  predicto 
subpriori  nostro  fratrem  Guillelmum  Vilarii,  mona- 
chum  nostrum,  sufficientem  et  idoneum,  duximus  in 
socium  adjungendum.  Dominus  Jhesus  Christus  vos 
conservet  sanum  et  incolumem  cum  prosperitate  et 
gaudio  Ecclesie  sancte  sue,  precipientem  nobis  juxta 
vestram  benepiacitam  voluntatem,  Datum  in  Fonte- 
frigido,  in  crastinum  Sancti  Johannis  ante  Portam  Lati- 
nam,  anno  Domini  millesimo  CGG°  sexto.  In  cujus 
testimonium  sigillum  (juo  nos  prior  predictus  utimur 
presentibus  duximus  apponendum. 

XVI.  —  17  mai  1306,  Marmande.  —  Bérenger  Faucilhard, 
syndic  et  procureur  des  consuls  et  habitants  de  Cordes, 
requiert  pour  lui  et  ses  trois  co-procureurs  les  lettres  de 
sauvegarde  que  les  cardinaux  lui  accordent. 

Gonsequenter,  anno  et  pontificatu  quibus  supra, 
XVII  die  dicti  mensis  maii,  presentibus  dominis  Guil- 
ielmo  de  Rupe  Fixa,  archidiacono  Lunatensi  in  eccle- 
sia  Biterrensi,  Petro  Beraudi,  canonico  Gaturcensi,  ac 
magistro  Gueno  Guillotti,  rectore  ecclesie  de  Podio- 
therico,  Garcassonensis  diocesis,  et  pluribus  aliis  testi- 
bus,  et  prefato  magistro  Guillelmo  Bevelli,  procuratorc 
domini  episcopi  Albiensis  et  inquisitorum  predicto- 
rum,  magister  Berengarius  Faucilhardi,  sindicus  et 
procurator  consulum  et  castri  de  Gordua,  Albiensis 
diocesis,  constitutus  coram  reverendis  patribus  domi- 


COMMISSION  PONTIFICALE.  345 

nis  cardinalibus  supradicfis  in  villa  de  Marmanda, 
Agennetisis  diocesis,  repetitis  protestationibus  factis 
superius  pcr  Bernardum  Duranti,  qui  se  dicebat  con- 
sulem  de  Gordua,  in  quibus  persistere  voluit  et  a  qui- 
bus  recedere  non  intendit,  exhibuit  quoddam  instru- 
mentum  procurationis  sigillo  dictorum  consulum 
sigillatum,  ut  prima  facie  apparebat,  cujus  ténor 
inferius  continetur,  requirens  nomine  quo  supra 
dictos  dominos  cardinales,  cum  instantia  supplicando 
eisdem,  ut  sibi  et  tribus  comprocuratoribus  suis,  vide- 
licet  Bernardo  Panati,  Bertrando  Salvi  et  Duranto 
Fabri,  in  dicto  instrumento  procurationis  nominatis, 
qui  negotium  in  suprascriptis  litteris  apostolicis  con- 
tentum  nomine  procuratorio  dictorum  consulum  et 
universitatis  de  Gordua  volunt  prosequi,  prout  dixit, 
securitatem  prestent  juxta  traditam  a  Sede  Aposto- 
lica  eis  formam,  dicto  magistro  Guillelmo  Revelli 
nominibus  quibus  supra  protestante  ut  supra.  Et  dicti 
domini  cardinales,  volentes  mandatum  apostolicum 
exequi,  predictis  magistro  Berengario  et  ejus  com- 
procuratoribus securitatem  auctoritate  apostolica 
prestiterunt,  negotio  supradicto  pendente,  si  et 
quamdiu  negotium  prosequi  voluerit  scpedictum, 
recipientes  eos  sub  protectione  Sedis  Apostolice  adque 
(sic)  sua. 

XVII.  —  12  mai  1306,  Cordes.  —  Les  consuls  de  Cordes 
nomment  leurs  procureurs,  qui  sont  Bércnger  Faucilhard, 
Bei'nard  Panât,  Bertrand  Salvi  el  Durand  Faure,  à  l'effet 
d'obtenir  la  revision  du  procès  des  condamnés  pour  hérésie. 

Ténor  vero  dicti  instrumenti  procurationis  seu  sin- 
dicatus  talis  est  : 


346  COMMISSION  PONTIFICALE. 

Noverint  universi  quod,  in  presentia  mei  notarii  et 
testium  subscriptorum  constituti,  Bernardus  Duranti, 
Raymundus  de  Resenteriis,  Duranlus  Fabri  et  Ray- 
mundus  Bodosquerii,  consules  castri  de  Gordua, 
diocesis  Albiensis,  pro  se  ac  universitate  ejusdem 
castri  et  nomine  sui  consulatus,  fecerunt,  ordinave- 
runt  et  constituerunt  certes  ac  indubitatos  générales 
ac  spéciales  procuratores  sucs,  sindicos,  iconomos 
seu  actores,  videlicet  magistrum  Berengarium  Fau- 
cilhardi,  Bernardum  Panati  et  Bertrandum  Salvi;  nec- 
non  et  predicti  Bernardus  Duranti,  Raymundus  de 
Resenteriis  et  Raymundus  Bodosquerii,  nomine  quo 
supra,  constituerunt  procuratorem  seu  sindicum  pre- 
fatum  Durantum  Fabri,  consocium  suum,  hujus  pre- 
sentis  publici  instrumenti  exhibitorem  seu  exhibitores, 
et  quemlibet  eorum  in  solidum,  ita  quod  non  sit 
melior  conditio  occupantis  in  omnibus  et  singulis 
causis  seu  litibus  motis  et  movendis  per  ipsos  consu- 
les nomine  sui  consulatus  ac  universitatis  predicte 
contra  quascumque  personas  aut  contra  ipsos  consu- 
les vel  dictam  universitatem,  aut  singulos  de  dicta 
universitate  per  quascumque  personas  coram  quibus- 
cumque  judicibus  ordinariis,  extraordinariis,  delega- 
tis  vel  subdelegatis,  ecclesiasticis  vel  civilibus,  cujus- 
cumque  conditionis,  gradus  seu  dignitatis  existant; 
dantes  et  concedentes  predicti  consules  nomine  quo 
supra  predictis  procuratoribus  suis,  sindicis,  iconomis 
seu  actoribus  et  cuilibet  eorum  in  solidum  plenam  et 
liberam  potestatem  et  spéciale  mandatum  agendi, 
defendcndi,  excipiendi,  replicandi,  triplicandi,  libel- 
lum  seu  libellos  petendi,  recipiendi,  offerendi  et  tra- 
dendi,  litem  seu  lites  contestandi  et  de  calumpnia  ac 


COMMISSION  PONTIFICALE.  347 

de  veritate  dicenda  in  animas  suas  jurandi  et  subeundi 
cujuslibet  alterius  generis  juramentum,  ponendi,  posi- 
tionibus  respondendi,  testes  et  instrumenta  et  ceteras 
probationes  producendi,  judicem  seu  judices  impe- 
trandi  et  recusandi,  expensas  petendi  et  recipiendi, 
sententiam  seu  sententias  interlocutorias  et  diffinitivas 
audiendi,  et,  si  necesse  fuerit,  ab  ea  vel  ab  eis  appel- 
landi,  appellationem  seu  appeilationes  prosequendi, 
et  deinde  generaliter  et  specialiter  omnia  alla  universa 
et  singula  faciendi  que  vcri  et  legitimi  procuratores, 
sindici,  iconomi  seu  actores,  facere  possunt  et  de- 
bent,  seu  que  verus  et  legitimus  procurator,  sindi- 
cus,  iconomus  sive  actor  facere  potest  et  débet,  et 
que  ipsi  constituentes,  nomine  que  supra,  facere  pos- 
sent  et  deberent,  si  personaliter  présentes  adessent; 
promittentes  dicti  constituentes,  nomine  quo  supra, 
per  firmam  et  sollempnem  stipulationem  et  sub  obli- 
gatione  bonorum  dicti  consulatus  et  dicte  universita- 
tis,  michi,  Bernardo  Rubei,  notario  infra  scripto,  ut 
publiée  persone  sollempniter  stipulanti  et  recipienti 
pro  omnibus  illis  quorum  interest,  intererit,  vel  inte- 
resse poterit,  se  ratum  et  firmum  perpetuo  habituros 
quicquid  per  dictos  procuratores  suos,  sindicos,  ico- 
nomos  seu  actores,  vel  eorum  alterum,  super  pre- 
missis  vel  aliquo  premissorum  actum,  gestum,  peti- 
tum,  defensum  fuerit,  vel  etiam  procuratum,  acsi 
per  eosdem  constituentes  personaliter  foret  actum,  et 
judicatum  solvi  cum  suis  clausulis  universis;  et  pro 
predictis  procuratoribus  suis,  sindicis,  iconomis,  seu 
actoribus  et  eorum  quolibet  prefati  constituentes 
nomine  quo  supra  fidejussores  se  constituerunt  pênes 
me   notarium   supradictum   ut    supra   solle[m]pniter 


348  COMMISSION  PONTIFICALE. 

stipulantes  sub  obligatione  bonorum  dicti  consulatus 
et  universitatis  predicte;  volentes  dictes  procuratores 
sucs,  sindicos,  iconomos  seu  actores  et  eorum  cjucm- 
libet  relevare  ab  omni  onere  satisdandi.  Acta  fiierunt 
hec  apud  Gorduam  Albigesii,  un  idus  madii,  anno 
Domini  miliesimo  CCG°  sexto,  régnante  Philippo  Franco- 
rum  rege,  in  presentia  et  testimonio  Raymundi  Rocca, 
Stephani  Fabri,  Imberti  de  Gapella,  domicelli,  et  mei 
Bernardi  Rubei,  publici  notarii  Cordue,  qui,  ad  ins- 
tantiani  et  requisitionem  dictorum  constituentium, 
hoc  scripsi  et  signo  meo  signavi.  Et  nos  consules  pre- 
dicti  ad  majorem  roboris  firmitatem,  et  in  fidem  et 
testimonium  premissorum,  et  quod  dictus  Bernardus 
Rubei  est  publicus  notarius  dicti  castri  de  Gordua, 
huic  presenti  publico  instrumento  sigillum  dicti  nostri 
consulatus  duximus  apponendum. 

Supra  scripta  omnia  coram  prefatis  dominis  cardi- 
nalibus  acta,  acta  fuerunt  anno,  indictione,  pontifi- 
catu,  mensibus,  diebus  et  locis  predictis,  ac  presen- 
tibus  testibus  nominatis. 

Et  ego  Nicolaus  Gaytanus,  publicus  imperiali  auc- 
toritate  notarius,  una  cuni  discrète  viro  domino  Petro 
Andrée,  notarié  publico  infrascripto,  qui  et  ego  in 
premissis  omnibus  de  mandate  dictorum  dominorum 
cardinalium  simul  notarii  sumus,  predictis  omnibus 
coram  dictis  dominis  cardinalibus  actatis  (sic)  interfui, 
et  ea  omnia  in  istis  decem  cartarum  petiis  simul  sutis, 
signisque  prefati  domini  Pétri  et  meo  in  juncturis 
earum  signatis,  propria  manu  scripsi  rogatus  et  in 
hanc  publicam  tbrmam  redegi  et  proprio  signo 
signavi. 


COMMISSION  PONTIFICALE.  349 

Quod  autem  superius  in  quarta  décima  linea  prime 
petie  obmisi,  videlicet  :  «  Seu  transumpta,  »  et  quod  in 
septima  linea  quinte  petie,  scilicet  :  «  In  presentia  pre- 
fati  domini  Pétri  Garcassonensis  episcopi,  dominorum 
Guillelmi  de  Ruppe  Fixa,  archidiaconi  Lunatensis  in 
ecclesia  Biterrensi,  Pontii  de  Banholis,  archipresbiteri 
Garcassonensis,  ac  Pétri  Recaudi,  canonici  Gaturcensis, 
et  plurium  aliorum  ad  hoc  vocatorum  specialiter  et 
rogatorum,  »  hic  supplevi  et  propria  manu  scripsi. 

Et  ego  prefatus  Petrus  Andrée,  clericus  Biterrensis 
diocesis,  publicus  auctoritate  apostolica  notarius,  huic 
instrumento  pubh'co  subscribo,  signumque  meum 
consuetum  appono. 

Ad  majorem  autem  premissorum  omnium  roboris 
firmitatem,  prefati  domini  cardinales  huic  instrumento 
publico  sigilla  sua  mandaverunt  appendi. 

(Sceau  du  cardinal  Bérenger  Frédol.  Attaches  pendantes  du 
sceau  du  cardinal  Pierre  Taillefer  de  la  Chapelle.) 


I 


TABLE  ALPHABÉTIQUE 


Nota.  Les  chiffres  accompagnés  d'un  astérisque  renvoient  à  l'Introduction. 


A.,  curé  des  Cassés,  Hante-Ga- 
ronne, 34. 

A.,  curé  de  Saint-Étienne  de 
Toulouse,  54,  78. 

A.,  prieur  de  Saint-Sernin  de 
Toulouse,  24,  26,  58. 

Aban  (Raymond),  chevalier, 
122. 

Abbas  (R.),  198,  240. 

Abbeville  (Nicolas  d'),  inquisi- 
teur, 97*,  note  1,  291%  322, 
note  1  ;  —  ses  actes,  191*- 
197*;  —  opposition  qui  lui 
est  faite,  96*. 

Abjurations,  18*,  124*,  210*, 
234*,  287*,  337*  ;  —  à  Carcas- 
sonne,  252,  271,  292;  —  à 
Cannes,  Aude,  245,  247-249, 
253,  267,  269,  271,  286,  292- 
295  ;  —  à  Limoux,  Aude,  250. 

Abluses  (Geoffroy  d'),  inquisi- 
teur in  partibus  Carcassonen- 
sibus,  39*,  137*,  noie  4,  201* 
208*,    305    et   note   4,    337 
338;    —    ses    actes,    198 
203*;  —  nomme  ses  procu 
reurs  à  laCour  Romaine,  337 
—  son  conflit  avec  le  vidame 
d'Amiens,  39*;  —   les  con 
suis  d'Albi  érigent  un  monu 


ment  sur  sa  tombe  à  Lyon, 
97*,  98*. 

Absolutions  de  l'excommunica- 
tion, 76*,  126*,  151*,  152*,  4, 
9,  15,  18,  20,  23,  26,  28,  30, 
33,  36,40,  41,  43,  47,  52,  53, 
56,59,  61,  64,65,  68,  79,  81, 
82,  87. 

Acbert(R.),  241. 

Accusateurs;  leurs  noms  ne  sont 
pas  livrés,  7*. 

Accusation  (la  caria  d'),  remise 
au  prévenu,  259*,  281*,  17. 

Acio  (Arnaud  de),  de  Toulouse, 
frère  Mineur,  91,  97, 101, 104, 
108. 

Adalaïs,  278,  284. 

—  femme  d'Arnaud  Barbion, 
282,  283. 

—  tille  d'Aicred  Boret,  de  Caus- 
sou,  Ariège,  105*. 

—  fille  de  Willem  Gafueira,  206. 
Adalbert  (Raymond),  123. 
Adalone  (curé  de).  Voy.  Dalou. 
Adam,  cellerier  de  Feuillants, 

81*,  note  1. 
Adam,   inquisiteur  de   Rome, 
137*,  note  3. 

—  (Guillaume),  bayle  pour  le 
comte  de  Toulouse,  3,  16. 

Adémar  (Bérenger),  95*,  195*, 
231*,  323. 

—  (Pierre),  195*,  323. 


352 


TABLE  ALPHABÉTIQUE; 


Adoration  hérétique,  266*,  191, 
251  et  note  5,  253,  256,  261- 
263,  270,  271,  278,  280,  282, 
285,  286,  291,  293,  297. 

Affiacum.  Voy.  Fiac. 

Aganglum.  Voy.  Ganges. 

Agassa  (Arnaud),  184*. 

—  (Bernard),  d'Aibi,  191. 
Agde  (l'évêque  d'),  Hérault,  1*, 

note  2,  53*,  55*,  57*,  122*, 
126*,  126,  note  1. 
Agen  (l'évoque  d'),  Lot-et-Ga- 
ronne,   H*,  16*,   17',  19*  et 
note  4,  55*,  212*,  85. 

—  (l'inquisiteur  d'),  249*. 
Agnès,  femme  d'André  Béren- 

ger,  de  Montagnac,  Hérault, 

116*,  note  1. 
Agrefol  (Pons),  187. 
Agrifolium.  Voy.  Aigrefeuille. 
Agulier  (Raymond),  hérétique, 

148. 
Aiceline,  condamnée  à  la  prison, 

5. 
Aigabeu  (Guillaume),  284. 
Aigrefeuille,    Haute  -  Garonne, 

171*. 
Aiguesbelles  (grange  d'),  comm. 

de  Gimont,  Gers,  81*,  note  1. 
Aigues-Mortes,  Gard,  210. 
Aigues-Vivcs,  Aude,  136,  139, 

141,  146,  170. 
Aiguës- Vives  (G.  d'),  252. 
Aimera  (Pierre),  318. 
Aimeric  (Michel-P.),  170. 

—  (W.),  239. 
Airover  (Ber.),  186. 

Ailii  (Arnaud),  69,  note  1. 
Aix  (province  ecclésiastique  d'), 

30*,  note  6. 
Aladernum.  Voy.  Ladern. 
Alairac  (Beatrix  d'),  224. 

—  (Ber.  d'),  156,  182. 

—  (Ber.  R.  d'),  224. 

—  (Ber.  Roque  d'),  145. 

—  (Pierre  d'),  213. 

Alais  (Pierre   d'),  inquisiteur, 

136*,  138*,  141*. 
Alaman    (Bertrand),  251*;  66, 

97,  note  1. 

—  (P.  d'),  49. 


Alaman  (Pierre-Arnaud),  217*. 

—  (Pons),  34*,  note  8. 

—  (Sicard),  217*,  note  2. 
Alamande,  femme  d'Arnaud  de 

Sos,  Ariège,  200*. 

—  femme  de  Raymond  Aribert, 
299. 

Alamans  (les),  de  Saint-Ger- 
mier,  Haute-Garonne,  héré- 
tiques, 66,  note  1. 

Alanh  (Germain  d'),  archiprêtre 
de  Narbonne,  commissaire 
épiscopal,  73*,  122*,  123*, 
124*,  129*,  note  2  ;  —  curé  de 
Capestang,  Hérault,  73*. 

Alasac,  hérétique,  64*. 

Alassac  (P.  d'),  240,  241. 

Alazaïs,  femme  de  Guillaume 
Vallat,  289. 

—  femme  de  Guiraud  Sartor,  80. 

—  femme  de  Bernard  Armen, 
202. 

—  femme  de  P.  Barrau,  139. 

—  femme  de  Pierre  Barrot  de 
la  Ville  Basse  (Garcassonne), 
158. 

—  femme  d'Arnaud  Raymond, 
de  Leuc,  Aude,  249,  250,  251. 

—  femme  de  Jacques  Boyer,  de 
Leuc,  Aude,  246. 

—  femme  de  Pierre  Borda,  104*. 

—  mère  de  Sicred,de  Cavanac, 
Aude,  260,  261,  263,  272. 

—  témoin  contre  Guillaume, 
hérétique,  104*. 

—  d'en  Arneil,  hérétique,  289. 
Albalat  (Pierre  d'),  archevêque 

de  Tarragone,  219*,  note  2. 

.4/ôan/ (Guillaume),  inquisiteur, 
134%  note  1. 

Albano  (l'évêque  d'),  51*. 

Albaric  (P.),  49. 

Albariis  (Guillaume  de),  inqui- 
siteur, 137*,  et  note  3. 

Albecla  (Raymond  de),  frère  Prê- 
cheur, témoin,  338. 

Albéric,  frère  Prêcheur,  inquisi- 
teur en  Lombardie,  8*. 

—  (Jean),  de  Villetritouls, 
Aude,  258. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


353 


Albert,  garant  pour  P.  Guibert, 
de  Labastide-Esparbeirenque, 
Aude,  187. 

—  (Barthélémy),  notaire  de 
l'inquisition,  84*,  85*,  202*. 

—  (Guillaume),  de  Leuc,  Aude, 
248. 

Alborlarié  (1'),  comm.  de  Graul- 
het,  Tarn,  171*. 

Albi,  Tarn,  320 ,  343  ;  —  concile, 
52;  —  conseil,  317,  318;  — 
évoque,  1*,  note  2,  11*,  16*, 
19*,  21*,  55*,  57*,  87*,  98*, 
124%  188*,  217*,  226*,  227% 
230*  et  note  4,  232*  et  suiv., 
126,note  1,306,  307,  327-329, 
331,  333,  341,  343;  —  frati- 
celles,  116*,  note  1  ;  —  inquisi- 
teurs, 37*,  136*,  note  10, 141*, 
note4,  244*,  245*,  131,  note  1, 
302,  305,  306,  307,  312,  313, 
321,  339;  —  officiai,  124*, 
138*,  note  1;  —  prévôt,  20; 
—  prisons,  331,  340;  —  syn- 
dics et  consuls,  38*,  42*  et 
note  4,  97*,  98*,  note  1,  305, 
311-313,317,330;  — troubles, 
245*,  246*;  —  viguier,  197*. 

—  (Barthélémy  d'),  curé  de  La- 
bège,  Haute-Garonne,  126*. 

—  (Jacques),  notaire,  34*, 
note  8. 

—  (Jean  d'),  147*. 

—  (Jean-Bernard  d'),  90*. 

—  (Raymond-Brin  d'),  184*. 

—  (Raymond-Jean  d'),  141*, 
note  3. 

Albiac  (Adémar,  d'),  Haute- 
Garonne,  27. 

Albigeois  (1'),  11*,  165*,  188*, 
189*. 

All)igeois  (Pierre  d'),  8. 

Albinellum,  83*,  note. 

Alblnho  (Ar.  de),  officiai  de 
Toulouse,  67. 

Albione  (Pons  de),  chanoine,  10. 

Alboara  (Raymond),  39. 

Aldrige,  11. 

Alcgre  (Ber.),  186. 

Alot  (Aude),  142*;  —  évêque, 
1*,  note  2.  Voy.  Barthélémy. 

Alexandre  ni,  pape,  109,  note2. 


Alexandre  IV,   pape,  22*-25*, 

31*,  239*. 
Alfaro,  212*. 

Allbnse,  abbédeMontauban,  18. 
Alfonse  de  Poitiers,  comte  de 

Toulouse,  54*,  .^5*,  78*,  157*, 

213*-219*,  225*. 
Algaia,  femme  de  Pons  de  Ville- 

neuvo-la-Comptal,  Aude,  GO. 

—  veuve  de  François  de  Lou- 
bens,  27. 

Algay  (Bernard),  228,  229. 

Algisius  (fr.),  pénitencier  d'In- 
nocent IV,  16*,  45,  note  1. 

Alignan-du-Vent  (Benoît,  d'), 
Hérault,  237*. 

Alion  (Bernard  d'),  221*,  222*. 

Alissète  de  Montpellier,  frati- 
celle,  M6*,  note  1. 

AUemans  (les),  Ariège,  110*, 
112*. 

Alnelo  (Jean  de).  Voy.  Aunay. 

AUaribus  (Hugues  de),  192*. 

AltopuUo  (Ar.-Orre  de).  Voy. 
Hautpoul. 

Al-iau  (R.  d'),  moine  de  Mon- 
toulieu,  234. 

Alzeu  (Bernard),  34. 

Alzonne,  Aude,  167,  230. 

—  (Aymeric-Faure  d'),  167. 

—  (Bernard -Armen  d').  Voy. 
Armen  (Bernard). 

—  (Bernard  de  Martres  d'),  212. 

—  G.  Morriftcat  d'),  151. 

—  (G.-R.  d'),  135. 

—  (G.  de  Ventenac  d'),  233. 

—  (Guillaume  Mitou  d'),  134. 

—  (Guillaume  Textor  d'),  135. 

—  (P.-Ber.  d'),  201,  202. 

—  (P.  Borcel  d'),  162. 

—  (P.  Comte  d'),  135. 

—  (P.  Dalbars  d'),  210. 

—  (P.  PoUicier  d'),  202. 

—  (P.  Pecel  d'),  208. 

—  (Pons  Isar  d'),  167. 

—  (R.  de  Gordo  d'),  151. 

—  (R.  Armen  d'),  208. 

—  (Raymond-Martin  d'),  152. 

—  (Rey  d'),  20^1,  207. 

—  (Roger  Séguin  d'),  223. 
Amat  (Bernard),  318. 

—  (Guillaume),  318. 

23 


354 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Amauri  (Arnaud),  archevêque 

de  Narbonne,  66*. 
Amdieu  (Guillaume),  137. 

—  (Vital),  142. 

—  (Vital),  de  Moussoulens, 
Aude,  180. 

Amelio  (Rixende  de),  287. 

Arnélius,  chanoine  de  Saint- 
Etienne  de  Toulouse,  18  ;  — 
curé  de  Saint-Étienne,  16, 
20,  30,  33,  36,  38,  61,76,89; 
—  inquisiteur,  136*,  note  13, 
161*  et  suiv.,  164*. 

—  (G. -Guillaume),  144, 171, 174. 

—  (Hugues),  inquisiteur,  181*, 
182*. 

—  (Hugues),  prieur  des  frères 
Prêcheurs  de  Toulouse,  78*, 
note  4. 

—  (Jean-Pierre),  105*. 

—  (P.),  150,  212. 

—  (Pierre),  121. 

—  (Pierre),  archevêque  de  Nar- 
bonne, 47*,  60*-66*,  140*,  220*. 

—  (R.),  154,  196. 

—  (Raymond),  123,  223. 

—  (  S.  ) ,  préchantre  de  Nar- 
bonne, 71. 

—  (W.),  185. 
Amende  (l'),  283*. 
Amiel  (Aladais),  119. 
Amiens  (le  vidame  d').  Somme, 

39*,  134*,  note  1,  202*,  246*. 
Anargila  (P.),  hérétique,  288. 
Ancel   (Bernard),  membre  du 

conseil  consulaire  de  Garcas- 

sonne,  314. 
Ancône  (Marche  d'),  27*. 
Andorre  (Ber.),  de  la  Ville  Basse 

(Garcassonne),  213. 
André,  abbé   de  Saint-Aphro- 

dise  de  Béziers,  127*. 

—  (Arnaud),  10. 

—  (Guiraud),  130. 

—  (Jean),  membre  du  conseil 
consulaire  de  Garcassonne. 
314. 

—  (Pierre),  bayle  du  comte  de 
Foix,  169*  et  note  5. 

—  (Pierre),  notaire,  348,  349. 

—  (Raymond),  consul  de  Gar- 
cassonne, 314. 


Andrée,  fille  de  Pierre  Trenca- 

vel,  44*. 
Angles  (le  curé  des),  Gard,  1*, 

note  2. 
A7iiorto    (Castrum    de).    Voy. 

Niort. 
Annibal,  sénateur  de  Rome,  8*. 
Antonin  (S.),  de  Pamiers,  236. 
Aolric  (Ar.),  186. 

—  (R.),  289. 

Aosten  (Ber.),  185, 188, 189,  238. 

—  (G.),  208. 

Apôtres  (l'ordre  des),  31*. 
Appamiae.  Voy.  Pamiers. 
Appel,  34*,  note  8. 
Ar.    (G.),    notaire,    181,    182, 
185,  199-200. 

—  (G.),  tailleur  de  pierres,  181. 

—  (P.),  155. 

—  (P.),  221,  222. 

—  (maître  R.),  176. 

Arago  (Ar.  d'),  prieur  de  la 
Daurade,  Toulouse,  2. 

Aragon  (inquisiteur  d'),  26*, 
107*. 

—  (royaume  d'),  14*  et  note  4, 
21*. 

Aragon  (Ar.-Maur.  d'),  240. 

—  (Arnaud  et  Raymond  Pelât 
d'),  176. 

—  (Ber.  Tondeire  d'),  182. 

—  (Blanche  d'),  182. 

—  (G.  Bonet  d'),  176. 

—  (Jacques  d'),  221*,  222*, 
note  1. 

—  (P.  Gras  d'),  179. 

—  (Pierre  d'),  137*  et  note  3, 
232,  note  8. 

—  (Toussaint  d'),  176. 
Arcambal  (R.),  consul  de  Ca- 

hors,  42. 
Archembaud  (fr.  Hugues),  190*. 
Archives  de  l'inquisition,  235, 

note  2. 
Arcis   (Jean  d'),    sénéchal  du 

Rouergue,  113*,  note  2. 
Area  (G.  de),  239. 

—  (Guillaume  de),  106*. 

—  (Raymond  de),  105*. 
Arezat  (Bernard  Mir),  32. 
Argent  des  hérétiques   caché, 

280. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Argenteria  (G.-Ber.  de),  205. 

Aribcrt,  inquisiteur  épiscopal  de 
Carcassoane,  277*,  224,  232, 
300.  ' 

—   (P.),    notaire,    152*,   253*, 
275*;   8,   24,  29,  31,  44,  48 
52,57,  58,61,64,  66,  67,  69, 
72,  73,   75,  77,  78,  81,  83- 
85,  87-89,  95,  107,  108,  HO, 
114,  116,  123,  124,  129-136 
138-141,    143-146,    149-168 
170,  171,   173-177,   179-182, 
185-188,  193,  194,  197,  199 
200,  204,  205,  224,  225,  232 
296,  299. 

—  (R.  P.),  10. 

—  (Raymond I,  299. 

Arlat  (Barthélémy  d'),  gardien 
de  la  prison  de  Toulouse,  341. 

Arles,  Bouches-du-Rhône;  — 
archevêque,  17*,  note  1,  21*; 
—  concile,  47*,  note  2;  — 
poursuites  dans  la  province, 
30*,  note  6. 

Arman,  134, 

Armand  (W.),  de  Toulouse,  6. 

Armen  (Bernard),  d'Alzonne, 
l'Ancien,  201,  208,  210,  223. 

—  (Bernard),  le  Jeune,  116. 

—  (Guillaume),  127. 

—  (R.),  202. 

Arnaud,  curé  de  Labécède- 
Lauragais,  Aude,  81,  83. 

—  curé  de  Puylaurens,  Tarn, 
34.  j  ,  , 

—  curé  de  Saint-Étienne  de 
Toulouse,  69. 

—  frère  Mineur  du  couvent  de 
Castres,  196*,  197*. 

—  préchantre  de  Saint-Étienne 
de  Toulouse,  69,  note  1. 

—  prieur  de  Saverdun,  Ariège, 
48,  52.  ""  ' 

—  (Bernard),  26*. 

—  (Géraud),  capitoul  de  Tou- 
louse, 3. 

—  (Guillaume),  bourgeois  d'Al- 
bi,  318. 

—  (Guillaume),  évèque  de  Gar- 
cassonne,  84*,  275*,  276*. 

—  (Guillaume),  117,  120. 


355 

Arnaud  (Guillaume),  condamné 
69*.  ' 

—  (Pierre),  150*-152*,  263. 

—  (Raymond),  243. 

—  (Willem),  inquisiteur,  12* 
et  notes  2,  3, 54*,  136*,  note  5, 
138*  154*-157*,  15,  note  2,' 
1',  57,  note  1,  69,  note  1, 
82,  note  1,  89,  note  1. 

Arnaude,  femme  de  Bernard 
Pons,  214,  215. 

—  femme  de  Durand  Gilles, 
297. 

—  femme  de  Jean  Goiric,  225. 

—  femme  de  Raymond  Darasa 
de  Cordes,  Tarn,  173*,  174*. 

—  femme  de  Raymond  Mau- 
rin,  9. 

Arneil  (Alazaïs  d'en),  289. 

Arpais,  91*. 

Arquata    (François    de),    frère 

Mineur,  44*,  note  4. 
Arques  (Raymond  Gayraud,  d'I, 

Aude,  114*,  115*. 

—  (Guillaume  Escannier  d'), 
H5  et  note  4. 

Arquettes  (Ermengarde-Roger 

d'),  Aude,  140. 
Arquier  (Arnaud),  161*,  note  2. 

—  (B.-Raymond),  de  Montau- 
lian,  32. 

—  (Raymond),  136*,  note  13, 
179*. 

Arris  (Pierre  de),  chartreux, 
127*.  ' 

Arrufat  (Ber.),  237. 

Arsin  (  Pierre  ) ,  inquisiteur, 
181*. 

—  (Pierre),  prieur  des  frères 
Prêcheurs  de  Carcassonne, 
134*,  note  1. 

Arsinde,  279,  281. 

—  de  Montlaur,  257. 

—  femme  de  Jean  Fenassa,  16*. 
Artallo  (Bernard  de),   membre 

du     conseil     consulaire     de 
Cordes,  Tarn,  98*,  note  2. 

—  (Guillaume  de),  consul  de 
Cordes,  98*,  note  2. 

Artaud  (R.),  225,227,230,239. 
Arzens,  Aude,  151,  300. 

—  (Amélius  d'),  150,  166, 


356 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Arzens  (Ar.-Mir  d'),  150. 

—  jAribert  d'),  204,  216. 

—  (Arnaud-Jourdain  d'),  151. 

—  (Barthélémy  d'),  215,  216. 

—  (Ber.-Bellon  d'),   142,  204, 
210   225. 

— iBer.-VelIus  d'),  150. 

—  (Ber.-Franc.  d'),  151. 

—  (Ber. -Jourdain  d'),  151. 

—  (Ber.-Pierre  d'),  222. 

—  (Garcassonne  d'),  225,  237. 

—  (G.  d'),  207. 

—  (G.-Bellon  d'),  198,  225. 

—  (G.-Bérenger  d'),   142,  203, 
210,  215,  216. 

—  (Guillaume-Garric  d'),  298. 

—  (Navarre  d'),  300. 

—  (P.-Faure  d'),  198. 

—  (P.-Panier  d'),  233. 

—  (P.- Raymond  de  Gastillon 
d'),  217. 

—  (Pierre-Bellon  d'),  142,  204. 

—  (Pons-Bernard  d'),  298. 

—  (R.-Amélius  d'),  217,  233. 

—  (Raymond  d'),  174. 

—  (Raymond  Galvet  d'),  195. 

—  (Raymond  Monic  d') ,  215, 
216. 

—  (Raymond  Morlane  d'),  225. 

—  (Raymond  Senlier  d'),  174, 
175.  " 

Asco  (Marguerite-Amélius  de), 

106*. 
Assalit  (Arnaud),  procureur  du 

roi    pour    les    confiscations, 

232*. 
Assaus  (dame),  16. 
Astanova  {Raymond  de),  de  Puy- 

laurcns,  Tarn,  175*,  176*. 
Astarac  (comté  d'),  76*,  notel. 

—  (Saint-Félix,  dans  le  comté 
d'),  81*,  note  1. 

Astre  (Guillaume),  inquisiteur 
de  Provence,  44*. 

—  (Pierre),  143. 

—  (Pons),capitoul  de  Toulouse, 
16. 

Astruc    (  Bernard  ) ,    bourgeois 
d'Albi,  318. 

—  (Pierre),    d'Albi,    fraticelle, 
116*,  note  1. 

Ath  (Bernard),  137. 


Ath  (Guillaume  d'en),  179*. 

—  (Guiraud),  137. 

—  (P.),  de  Moussoulens,  Aude, 
158,  174. 

—  (P.-R.),  142,  143. 

—  (P.-R.),  de  Moussoulens,  200. 
Atho  (Guillaume),   archidiacre 

de  Villelongue,  7. 

—  (Raymond),  abbé  de  Saint- 
Sernin  de  Toulouse,  334. 

—  (Raymond  d'),  évêque  de  Mi- 
repoix,  Ariège,  125*. 

—  (W.),  44. 

Auch  (l'archevêque  d'),  Gers, 
7*,  19*,  46*,  124*. 

Aude,  fleuve,  108*. 

Audebert  (P.),  27. 

Audebertz  (Guiraud),  88*,  no- 
te 2. 

Audience  (salle  appelée  I')  dans 
la  maison  de  l'inquisition  de 
Garcassonne,  202*. 

Audiguier  (Bernard),  194*. 

Audran  (Bernard),  108,  note  1. 

Auger,  abbé  de  Feuillants, 
81*,  note  1. 

—  vicaire  de  l'évêque  de  Saint- 
Pons,  124*,  125*. 

—  (Arnaud),  105*. 

—  (Hugues),  officiai  de  Nar- 
bonne,  124*. 

—  (Pierre),  inquisiteur,  136*  et 
note  12. 

—  (Raymond),  95*,  193*,  232*, 
323  et  note  2. 

Augures  (livre  des),  78,  note  4. 

Aumône  tenant  lieu  du  service 
en  Terre-Sainte,  212-213  ;  — 
des  pèlerinages,  213, 229, 237  ; 
—  d'une  peine,  168*;  —  im- 
posée comme  pénitence,  19*, 
203. 

Aumont,  Lot,  148*. 

Aunay  (Jean  d'),  sénéchal  de 
Garcassonne  et  de  Béziers, 
310  et  note  3. 

Aura  (Garcias  de),  145*. 

Auri  (W.  de),  27. 

Auriac  (Bertrand  d'),  commis- 
saire diocésain  de  Narbonne, 
73*;  —  vicaire  de  l'évêque  de 
Garcassonne,  123*,  124*,  125* 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


357 


et  suiv.;  —  inquisiteur,  137, 
note  7. 
Auriac  (Faure-Raseire  d'),  242*, 
note  1. 

—  (Jacques),  318. 

—  (Willom-Arnaud),  inquisi- 
teur à),  141*. 

Auriol  (Arnaud),  prieur  de 
Saint-Sernin  de  Toulouse,  2, 
7,  10,  16,  18,  20,  29,  30,  33, 
36,  38,  43,  52,  54,  55,  57,  60, 
61,  67,  69,  75,  78,  81,  83,  85, 
87,  88. 

—  (R.),  144. 

—  (Vital),  prieur  de  Saint- 
Étienne  de  Toulouse,  7. 

Austatz  (Guillaume),  104*. 

Austor  (Guiraud),  194*. 

Austorg  (W.),  bayle  de  Cahors, 
42. 

Austorge,  femme  du  seigneur 
de  Baziège,  Haute-Garonne, 
4,  5  et  note  1. 

Austort  (Bertrand),  gardien  de 
la  prison  d'Albi,  332. 

Austorton  (Guiraud),  323  et 
note  4. 

Auterive  (Guillaume,  d'),  Haute- 
Garonne,  75*,  note  4. 

—  (Guiraud  d'),  136*,  note  10. 
Autier  (R.),  155,  197. 
Auvillar,  Lot-et-Garonne,   99, 

105. 
Auxerre  (l'évèque  d'),  Yonne, 

9*. 
Ave,  194. 

Aveu  (!'),  49*,  67*,  68*,  260*. 
Avignon,  Vaucluse,  1*,  note  2, 

24*,  28*,  30*,  note  6,  248. 

—  (Jean  d'),  73*,  126*. 
Avignonet,  Haute-Garonne,  54*. 

65*,  69*,  146*,  72,  note  2. 

—  (Pierre  de  Deuvila  d'),  179*, 
180*. 

—  (R.  Gros  d'),  136*,  note  6. 
Avinion,  Ariège,  328. 

—  (Pons  d'),  chanoine,  7. 
Avocat  (1')  éloigné  de  la  défense, 

53*,  280*. 
Avril  (Guiraud),  165. 
Ax  (Guillelme  d'),  Ariège,  104*. 


Ax  (Jacquette  d'en  Garot  d'), 
103*.  " 

—  (Jean-Barre  d'),  104*. 

—  (Raymond-Autier  d'),  199*. 
Aycelin  (Gilles),  archevêque  de 

Narbonno,  106*,  note  1. 
Ayma,  femme  de  Pierre  Gar- 
das, 99. 

—  fille  de  B.  de  Cauzit,  102. 
Aymeric  IV,  vicomte  de  Nar- 

bonne,  140*. 
Aymeric  VI,  vicomte  de  Nar- 

bonne,  74*. 
Aymeric    (François),    syndic, 

305   308  -      '  '      j         î 

—  (Pierre),  d'Albi,  209*,  note  1. 
Aymon  de  Caumont,   inquisi- 
teur, 138*  et  note  1. 

Ayraud  (Durand),  318. 
Azille,  Aude,  149. 


B 


B.,  abbé  de  Saint-Paul  de  Nar- 
bonne.  Voy.  Narbonne. 

B.,  archidiacre  de  Corbière. 
Voy.  Corbière. 

B.,  préchantre  de  Saint-Paul 
de  Narbonne.  Voy.  Nar- 
bonne. 

B.,  prieur  de  Lavaur.  Voy.  La- 
vaur. 

B.  (W.),  curé  de  Saint-Pierre- 
de-Lages,  Haute-Garonne,  81. 

Baba  (Ar.  de),  181. 

Babas  (Pierre),  105*. 

Babau  (Pierre),  21. 

Bacia  (Ar.|,  189. 

Dadafolio  (Hugues  de),  officiai 
de  Limoux,  73*;  —  inquisi- 
teur, 137*  et  note  7. 

Dadeto  (Arnaud  de),  inquisi- 
teur, 1*,  note  2. 

Baffinac  (Raymond  de),  183*, 
184*. 

Bagnères-de-Bigorre,  Hautes- 
Pyrénées,  81*,  note  1. 

Balma,  cant.  de  Toulouse,  Hau- 
te-Garonne, 78*,  note  4. 

Balmarium.  Voy.  Balma. 

Balme  (R.  P.),  frère  Prêcheur, 
235*. 


358 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Banherie  in  Bigorra.  Voy.  Ba- 
gnères-de-Bigorre. 

Banliolis  (Pons  de),  archiprêtre 
de  Carcassonne,  328. 

Banncriis  (Guillaume  de),  séné- 
chal de  Beaucaire,  34*,  note  8. 

Baragnon  (Bernard-Raymond), 
de  Toulouse,  177*. 

—  (  Pierre  -  Raymond  ),  frère 
Prêcheur,  78*,  note  4,  81*, 
note  4. 

Barbairan,  187. 

Barhairane    (Raymonde),   228, 

229. 
Barbier  (G.),  207,  209. 

—  (P.),  229. 

—  (R.),  229. 

Barberini  (Antoine),  cardinal, 
253*,  note  2. 

—  (François),  cardinal,  253*, 
note  2." 

Barbion    (Arnaud),   255,    278, 

279,  282,  283. 
Barcelonne,  104*. 
Barda  (Guillaume  de),  137*,  et 

note  1. 
Bardonier  (Bernard),  122. 
Baret,  Barot  (Pierre),  56,  64. 
Baris,  hérétique,  272. 
Barlet  (Bernard),  116*,  note  1. 
Barmonde,  287. 
Baro  (Pierre  de),  consul  d'Albi, 

317. 
Barot  (Pierre).  Voy.  Baret. 

—  (Raymond),  77,  88. 
Barra  (6.),  142. 

Barrau  (Arnaud),  137,  317. 
' —  (Etienne),  inquisiteur,  134*, 
note  1. 

—  (Etienne),  318. 

—  (Guillaume),  137,  140,  143, 
171,  180,  317. 

—  (P.),  139. 

—  (Pons),  44,  note  1. 

—  (Ravmond),  frère  Mineur, 
104*,' 127. 

Barraus    (en   Domengue),  88*, 

note  2. 
Barrave  (Adalaïs,  Alazaïs),  139, 

140,  236,  237. 

—  (Rayrnonde),  5. 
Barrot  (Etienne),  178. 


Barrot  (W.),  186. 
Barsa  (Ar.  de),  150-151. 
Barte  (Ar.),  166,  171. 

—  (P.),  234. 

—  (R.),  hérétique,  42,  note  4. 

—  (Simon),  104*. 
Barthélémy,  évêque  d'Alet,  Au- 
de, 56*,  57*,  123*. 

Basser  (Jean),  177. 

—  (Pierre),  consul  de  Carcas- 
sonne, 314. 

—  (Pierre-Raymond),  314. 
Bastide-de-Sérou  (Pierre,  de  la), 

Ariège,  106*. 
Bastide-Esparbeirenque  (Adam 
de  Arverio,  de  la),  212. 

—  (Albert,  delà),  211. 

—  (Barbairan,  de  la),  186-187. 

—  (Ber.-Faure,  de  la),  158. 

—  (G.-Glerc,  de  la),  169,  222- 
223. 

—  (Jean  de  Villèle,  de  la),  226. 

—  (P.  Gotellier,  de  la),  187. 

—  (P.  Guitbert,  de  la),  187. 

—  (Pons  Molinier,  de  la),  187. 

—  (R.  Juge,  de  la),  241. 
Bastide-Rougepeyre  (Ar.  et  G. 

Gaumar,  de  la),  Aude,  166. 

—  (P.  Gautier,  de  la),  166. 

—  (P.  Roussel,  de  la),  166,  240. 
Baud  (Ar.),  218. 

—  (R.),  226. 
Baude  (Payaue),  218. 
Baudier  (Jean),  96*,  194*,  322 

et  note  3. 
Baudit  (Adam),  128*. 
Baura,    Baure,     Bauro.    Voy. 

Vaure. 
Baus  (Ber.),  242. 
Baux  (Bernard  de),  inquisiteur, 

134*,  note  1. 

—  (Pons-Jean  de),  65. 

—  (R.  de),  158. 

—  (R.  de),  de  Villalier,  Aude, 
142. 

Bauzftlh  (Guillaume),  104*. 

Bayle  :  de  l'archevêque  de  Nar- 
bonne,  60*,  note  1  ;  —  du 
comte  de  Toulouse,  134*,  16, 
note  1  ;  —  de  Gahors,  42  ;  — 
de  Mazères,  Ariège,  221*, 
note  3;  —  de  Mas-Gabardès, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


359 


Aude,  129;  —  de  Raymond 
de  Cazalrenoux,  chevalier, 
289;  —  du  Termenés,  121. 

Bazas  (révêque  de),  Gironde, 
16*. 

Baziège,  Haute-Garonne  (sei- 
gneur de),  5,  note  1. 

—  (Pons- Vital  de),  75*,  note  3. 
Béatrix,  femme  de  Jean  de  Ru- 

peforti,  5'.). 

—  femme  d'Othon  de  Ecdesia, 
104*,  224. 

Beaufort   (  Sicard   de),    ou    de 

rilo,  42. 
Beaumarchais  (Eustache    de), 

sénéchal,  231*,  note  1,  241*. 
Beaune  (Jean  de),  inquisiteur, 

73*,94*,  note2,  97*et  note  1, 

98*,  note  1,  108*,  109*,  123*, 

124*,  137*,  note  7,  201*,  206*- 

209*. 
Bec  (Raymond),  106*. 
Becanis  (Vidal  de),  inquisiteur, 

1*,  note  2. 
Beceda.  Voy.  Labécède-Laura- 

gais. 
Bédeilhac,  Ariège  (Adémar  de), 

106*. 

—  (Arnaud  de),  lOG*. 

—  (Bernard-Joan  de),  106*. 
Bédos  (Jean),  34*,  note  8. 
Beg  (Pierre),  189,  193. 
Bégon  (Ar.),  chanoine  de  Saint- 

Sernin  de  Toulouse,  prieur 
de  Grisolles,  Tarn-et-Garon- 
ne,  2,  18,  24,  26. 

Béguins  (les),  238*  ;  —  leurs 
confessions,  116*,  note  1, 
117*,  118*;  —  poursuivis, 
122*  ;  —  brûlés  à  Pezénas, 
Hérault,  116*,  note  1  ;  —  leurs 
cendres  recueillies  comme  des 
reliques,  116*,  note  1,  123*. 

Belbcze  (curé  de),  Haute-Ga- 
ronne, 116*,  note  1,  125*. 

Belcaire,  Aude,  148*. 

Belcastel  (W.  de  Guitaud  de), 
56. 

Belesen,  260,  261,  263. 

Belet  (Pierre),  314. 

—  (Raymond),  consul  de  Gar- 
cassonne,  314. 


Belhomme  (Raymond),  166. 
Belibasta  (Guillaume),  206*. 
Belicen(Raymond)  l'Ancien, 49. 
Bellion  (Arnaud),  16*. 
Bello  (Ber.),  203,  225,  226. 

—  (G.),  225,  226. 

—  (P.-G.),  237. 

—  (Pierre),  203. 

—  (R.),  204,  237. 

Dello  Castro.  Voy.  Belcastel. 

Dellofario  (Guillaume  de),  prieur 
du  couvent  des  frères  Prê- 
cheurs de  Toulouse,  98*, 
note  2. 

Bello forti.  Voy.  Beaufort. 

Bellon  (Grégoire),  prêtre,  129*, 
note  2. 

Bellxim  Videre.  Voy.  Belvèze. 

Belveser  (Rixendis  de),  d'Albi, 
186*,  325  et  note  4. 

Belvèze,  Aude,  277. 

Bénac  (Gaubert  de  Aula,  de), 
Ariège,  172*. 

Bène  (Raymond),  consul  de 
Garcassonne,  314. 

Benêt  (Raymond),  104*. 

Benilo  (prieur  de),  81*,  note  1. 

Benoit  XI,  pape,  37*,  302, 
note  1,  308. 

Benoit,  capitoul  de  Toulouse, 
67. 

—  (Ar.),  185. 

—  (Bernard),  192*. 

—  (Engelbert),  217. 

—  (P.),  163. 

—  (Pierre),  39. 

—  (Pons),  archiprêtre  de  Gar- 
cassonne, 162,  200. 

-(R.),  215. 

Benoît  (le  P.),  163*. 

Ber.,  curé  de  La  Valette,  Aude, 
226. 

Ber.  (G.),  144. 

Béraud  (Pierre),  chanoine  de 
Gahors,  344. 

Bérenger,  cardinal,  304  et  no- 
te 2,  306,  330,  333,  3i0,  342. 

—  (B.),  capitoul  de  Toulouse, 
10. 

—  (G.),  210. 

—  (Guillaume),  216. 


360 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Bérenger  (P.)  de  Fontfroide, 
gardien  de  la  prison  d'Albi, 
340,  343. 

—  (R.),  204. 

—  (Raymond),  capitoul  de  Tou- 
louse, 3,  18,  24,  29. 

Bérengère,  121-122. 

—  femme  d'Assalit  de  Mons, 
44. 

—  femme  de  P. -G.  Morlane, 
235. 

Berens   (Guillaume   de),  232*, 

note  S. 
Bernard,    curé,    de    Ladinhac, 

Cantal,  18,  20,  24,26,29,  73; 

—  inquisiteur,  136*  et  note  7. 

—  de  Limoux,  Aude,  26*. 

—  fils  de  R. -Gilles,  246. 

—  (Fr.),  311. 

—  (Guillaume),  lieutenant  du 
procureur  du  roi  pour  les 
confiscations,  231*. 

—  (Guillaume),  127. 

—  (Guillaume),  de  Dax,  inqui- 
siteur, 166*-167. 

—  (Pierre),  de  Alavat  de  Ga- 
nac,  106*. 

—  (Pierre),  218*. 

—  (Pierre),  21. 

—  (Raymond)  deFlassan,  bayle 
de  Mazères,  221*,  note  3. 

—  (W.),  abbé  d'Idrac,  10. 
Bernarde,  231. 

—  femme  d'Arnaud  Cimordan, 
81*,  note  1. 

Bernard  Crasto, 


—  femme  de 
77. 

—  femme   de 
rand,  34. 

—  femme  de 
laine,  177*. 

—  femme    de 


Bomassip  Mau- 
Guillaume  Fon- 
gardien 


Raou! 
des  prisonniers,  189*. 

—  femme  de  Raymond  Barot, 
77. 

Bernardon  (R.),  158. 

Bernât,  curé  de  Salsigne,  Aude, 

125. 
Berrel  iPon.),  230. 
Berrelis  (Bernard  Fournier  de), 

21. 

—  (P.  Babau  de),  48. 


Berriac  (P.  de),  Aude,  179. 
Bertrand  (Arnaud),  105*. 

—  (Guillaume),  104*. 

—  (Pons),  158. 

—  (W.),  hérétique,  à  Narbon- 
ne,  60*,  note  1. 

Bertric  (P.),  237. 

Bertrit  (R.),  185. 

Besplas,  comm.  de  Yillasava- 
ry,  Aude,  62*. 

Besseda  (Vital).  Voy.  Labécède. 

Bezersa  (dame),  175*. 

Béziers,  Hérault,  36*  et  note  2, 
116,  note  1;  — béguins,  122*; 
concile,  28*,  note  3,  51*,  52*, 
124,  note  1  ;  —  évèques,  55*, 
57*,  110*,  114*,  151*,  123*, 
124*,  126,  note  1.  Voy.  Fredol 
(Bérenger  et  Guillaume);  — 
fraticelles,  116*,  note  1. 

Bignac  (P.  de),  81*,  note  1. 

Birac  (Faure  de),  219. 

Bize  (seigneur  de),  Aude,  311. 

Bizoches  d'Italie,  arrêtés,  33*, 
note  3. 

Bladier  (Raymond),  8. 

Blagnac,  Haute-Garonne  (prieur 
de),  18,  24. 

Blanc  (Bernard),  305  et  note  1, 
308. 

—  (Bertrand),  chanoine,  121. 

—  (Lotherius),  trésorier  du  roi, 
232*. 

Blanche,  femme  de  Bernard 
d'Alairac,  182. 

—  femme  de  Bernard  de  la 
Tour,  160*. 

—  femme  de  Guillaume  de  Ro- 
dez, 200*. 

Blanquer  (P.),  208. 

Blanx  (Bertrand),  266. 

Blatger,  Bleger  (fr.  P.),  frère 
Prêcheur, 160*,  256,  257, 285. 

Blomac,  Aude  (curé  de),  167- 
108. 

Blumac  ( Géraud  de),  lieute- 
nant de  l'inquisiteur,  198*- 
203*,  201*,  203*.  245*,  305, 
note  4. 

Bocadase  (W.),  49. 

Bodosquier  (Raymond),  consul 
de  Cordes,  Tarn,  346. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


361 


Boilon  (Marie),  192. 

Bois  (Jacques  du),  clerc  du 
comte  de  Toulouse,  21'j*, 
216%  218*. 

Boissy  (Philippe  de),  sénéchal 
do  Rouergue,  1G7*. 

Bologne  (Saint-Dominique  de), 
159,  note  1. 

Bomassip,  notaire  de  l'inquisi- 
tion, 165%  275*,  118,  119, 
120,  121,  122,  123,  125,  126, 
127,  128,  129,  251,  276,  277, 
292;  témoin,  129,  130,  131, 
270,  275. 

Bona,  femme  de  Bernard  Du- 
puv  de  Prades,  174*-175*. 

Bonafilha  (G.),  176. 

Bonaibs  (Ar.),  1G9,  170. 

—  (Ar.),  de  Ganecaude,  Aude, 
133. 

-(P.),  170. 

—  (P.),  de  Ganecaude,  205. 

—  (Pierre),  133-134. 

Bonet,  chanoine  d'Agen,  83, 85. 

—  (fr.),  130,  155. 

—  (G.),  179. 

—  (Guillelme),  235. 

—  (P.),  curé,  81*,  note  1. 

—  (Prons),  116*,  note  1,  124. 

—  |R.!,  137,  152. 

—  (Willem),  75*,  note  4. 
Bonhomme  (G.),  230. 

—  (Isarn),  d'Hautpoul,  Tarn, 
176*,  250*,  62. 

-(P.),  181. 

Boni  Viri  (les)  au  tribunal  de 
l'inquisiteur,  98*,  note  2, 
152*;  2,  5-7,  9,  15,  18,  20, 
23,  26,  29,  30,  33,  36,  38,  40, 
41,  43,47,  49,  52,  54,  56,  58, 
59,  61,  64-68,  72,  73,  76,  77, 
79,80,  82,  83,  85-87,  89,  216. 

Bonilace  VIII,  pape,  33*-37*  ; 
21*,  note  3;  229;  31,  note  6. 

Boniols  (Hugues  de),  inquisi- 
teur, 181*,  182*. 

Bonnel  (Jean),  165. 

—  (Pierre),  318. 

Bonnet  (M.  Louis),  de  Béziers, 
155*-160*,  244,  note  1. 

Borcel  (P.),  d'AIzonne,  Aude, 
162. 


Borda  (Pierre  de),  104*. 
Bordas  (G.),  160,  239,  242. 
Bordeaux,  Gironde,  339,  340; 

—  archevêque,  7*,  17*,  note  1, 

21*,   46*;  —  Sainl-Séverin, 

159,  note  1. 
Bordeler  (Arnaud),  de  Lauzer- 

te,  Tarn-et-Garonne,  240*. 
Bordoric    (Guillaume     de    la), 

170*. 
Bordes  (P.  Garcias  des),  150. 
Boregia  (Jean  Ferrier  de),  105*. 
Bornhi  (G.-Ar.),  234,235,  301. 
Borrel  (Bernard),  le  Jeune,  200. 

—  (Guillaume),  294*. 
Borsa  (Jean),  318. 
Bos  (P.),  167. 

Bota  (Bérengor),  177. 

Botet  (Guillaume),   notaire  de 

l'inquisition,  34*,  note  8. 
Botier  (Ar.),  de  Vaure,  80. 

—  (Pons),  251*,  78. 
Boucills  (en  Peire),  88*,  note2. 
Bouges,    sa   liste  des   inquisi- 
teurs, 134*,  note  1. 

Boulay  (Jacques  de),  notaire 
du  roi,  232*,  note  8. 

Boulbonne,  ancienne  abbaye, 
comm.  de  Mazères,  Ariège, 
81*,  note  1,  152*. 

Boulogne-su r-Mer,  Pas-de-Ca- 
lais, 159,  note  1. 

Bourgogne  (l'hérésie  poursui- 
vie en),  27*. 

Bourguet-Nau,  dans  Toulouse 
(Garcias  du),  74. 

—  (Pierre  Garcias  du),  90  et 
suiv. 

Bourguignons  émigrés  en 
Rouergue,  180  ;  —  leurs  dépo- 
sitions, 172*. 

Bournin  (Jean  de),  archevêque 
de  Vienne,  légat,  11*. 

Boussagues  (Avmeric  de),  Hé- 
rault, 227*,  note  6. 

Boyer  (Amélius),  212. 

—  (Etienne),  240. 

—  I  G. -Guillaume),  154,  171, 
230;  218. 

—  (Jacques),  246. 

—  (Pierre),  notaire,  337,  338. 


362 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Boyer   (Raymond),    de  Ville- 

magne,  116*,  note  1. 
Bram,  Aude,  206. 

—  (Ber.  de),  172. 

—  (Ber.  de),  de  Conques,  Aude, 
158. 

—  (Martin  de),  172. 

—  (Martin  de),  de  Conques, 
158. 

—  (Pons-Marcel  de),  75,  note  4. 

—  (Rixendis  de),  172. 

Bras  séculier  (condamnés  livrés 
au),  44%  note  1,  128*,  172*. 

Brassac  (Ar.  de),  inquisiteur 
épiscopal  de  Toulouse,  160*. 

—  curé  de  Labécède-Lauragais, 
Aude,  10. 

Brenguier    (Guillaume    d'en), 

150*-152*. 
Bret  (Pons),  11. 
Brice    (Bernard),   inquisiteur, 

137*  et  note  11. 
Briton  (Silvestre),  239. 
Bros,    Brosa,   Brossa,    Brose 

(Bérenger),  95*,  193*,  231*. 

—  (Guillaume),  318. 

Broue  (Guillaume  de  la),  ar- 
chevêque de  Narbonne,  51*, 
62*,  66*,  69*-72*,  193,  note  2. 

Brugairolles,  Aude,  78*,  note  4. 

—  (P.  de),  curé,  174,  187. 
Brugère    (  Barthélémy  ) ,    frère 

Mineur,  44*. 
Brun,  142. 

—  gardien  des  prisonniers,  130, 
132. 

—  le  Gascon,  140. 

—  (Pierre),  inquisiteur,  57*, 
85*,  87*,  lir,  112*,  123*- 
128*,  206*-209*. 

Brune,    femme   de    Guillaume 

Fina,  296-297. 
Brunel  (Arnaud),  128. 

—  (Ber.  Poteluc),  295. 
Brunet  (Guillaume),  245*,  118. 
Brunissen,  75*. 
Brunissende,  fille  d'Arnaud  de 

Miglos,  Ariège,  45,  note  1. 
Buadc  (P.),  238. 

—  (Pierre),  196. 

—  (H.),  214. 


G 


Cabane  (Guillaume),  120. 

—  (Guillaume),  de  Leuc,  Aude, 
244,  246. 

Cabanial  (Pierre  Brun  du), 
Haute-Garonne,  24. 

—  (Pierre  du),  6. 

—  (Willem  du),  6. 
Cabardès  (bayle  de  Mas-),  Au- 
de, 129. 

Cabaret,  comm.  de  Lastours, 
Aude,  62*;  196,  219. 

—  (R.  Pages  de),  220. 

—  (Ulysse  de),  162. 

Caberet  (Raymond),  consul  de 
Carcassonne,  314. 

Cabos  (Bertrand),  137, 171,  181. 

Cabrairissa.  Voy.  Saint-Lau- 
rent-de-la-Cabrerisse. 

Cabrespine  (Ber.  de  Casillac  de), 
Aude,  241. 

Cachots,  32G,  327,  332.  Voy. 
Prison. 

Cadreyta  (Pierre  de),  inquisi- 
teur en  Catalogne,  221*,  222*, 
note  1,  223. 

Cahors  (Lot),  41  ;  —  bayle  et 
consuls,  42;  —  curé,  38;  — 
évoques,  11*,  16*,  21*,  113*; 

—  inquisiteurs,   148*,  249*; 

—  inquisition,  249  ;  —  séné- 
chal pour  le  comte  de  Tou- 
louse, 136,  note  3. 

Caillau,  181,  198. 
Caillavel    (  P-G.    de),    206    et 
note  1. 

—  (Willem  de),  49. 
Calmout  (Belmond  de),  archi- 
diacre d'Albi,  331. 

Calvairac  (fraticelle  de),  116*, 
note  1. 

Calvet  (Jacques),  27. 

Galvier  (Raymond),  194*. 

Galvière  (maître  Raymond),  323 
et  note  5. 

Cambalhols  (frère  Jean  de),  no- 
taire de  l'évêque  de  Toulou- 
se, 7. 

Cambiac,  Haute-Garonne,  66, 
note  1. 

—  (Aymersens  de),  97,  note  1. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


363 


Gambiac  (R.  Gicard  de),  34. 

Gambon  (Bernard  Blanc  de), 
75,  note  3. 

Gamelin  (Gilles),  217*,  2i8. 

Camia  (Pierre  de),  281,  282. 

Camo  (Raymond  de),  125,  144. 

Gamp  (église  de  N.-D.  du),  à 
Ramiers,  MO*,  112*,  152*. 

Gampranba  (Arnaud  de),  inqui- 
siteur, 136*,  152*. 

Ganaix  (Arnaud),  184*,  185*. 

Ganaves  (Ber.  de),  sous-viguier 
de  Toulouse,  89. 

Gandeil  (l'abbé  de),  comm.  de 
Labessière-GandeiljTarn,  IG*. 

Candela  (Ber.),  187. 

—  (Pons),  211. 
Ganecaude,    comm.    de  Vilar- 

donnel,  Aude  (Arnaud    Bo- 
nafos  de),  134,  169,  170. 

—  (Arnaud  Daide  de),  133,  170. 

—  (Arnaud  Romevi  de),  134. 

—  (Bernard  Jourdain  de),  133, 
137. 

—  (Esclarmonde  de),  227. 

—  (Guillaume-Michel  de),  134, 
167. 

—  (Guillaume  Ponairer  de), 
134,  168;  —  ses  garants,  169, 
170-171. 

—  (Guillaume-Pons  Sigui  de), 
134,  169,  170. 

—  (Jean-Noeil  de),  169. 

—  (Jean  Sabatier  de),  169,  226, 
227,  237. 

—  (Pierre  Aymeric  de),  134. 

—  (Pierre  Bonafos  de),  134, 169, 
170,  205. 

—  (Pierre  Dayde  de),  133,  167. 

—  (R.  Bonet  de  Villardonel  de), 
169. 

—  (R.  Faure  de),  133, 134, 170. 

—  (Ravmond  Gaufre  de),  134, 
169. 

—  (Rixendis  de),  236. 

—  (Véziade  do),  170. 
Ganalle  (Hugues  de  la),  5. 

—  (Raymond  de  la),  5. 
Canot  (Arnaud  de),  Aude,  247, 

267,  296. 


Ganet  (Raymond  de),  frère  iMi- 

neur,  127. 
Gantorbéry  (Saint-Thomas  de), 

169,  note  1. 
Gapdeville  (G.),  curé   de  Blo- 

raac,  Aude,  168. 
Gapendu  (Bernard  de),  Aude, 

évèque  de  Garcassonne,  29*, 

note  3. 

—  (Bernard  de  Mairot  de),  153. 

—  (Guillaume   Sabbatier   do), 
152,  153. 

—  (Pons  de  Mora  de),  153. 
Gappstang,  Hérault,  73*,  122*- 

123*,  127*. 

—  (J.  de),  sous-prieur  des  frères 
Prêcheurs  de  Narbonne,  257. 

Gapus  (Jean),  98*,  note  2. 
Garabordas    (Aldric),   capitoul 

de  Toulouse,  67. 
Garaman,  Haute-Garonne,  43, 

97,  note  1. 

—  (Alric  de),  172*. 

—  (Bertrand  de),  88*,  note  2. 

—  (dame  do),  62*. 

—  (Raymond  Bastier  de),  177*. 
178*. 

Garbonel  (R.),  158. 

—  (Raymond),  172*. 
Garbonier    (  Raymond  ) ,    frère 

Mineur,  notaire,  69,  note  1. 
Garbonières    (Raymond     de), 

145*. 
Garcasobrega.    "Voy.    Cargaso- 

brega. 
Garcassés  (B.),   de  Villefloure, 

Aude,  286,  288,  290. 

—  (G.),  190. 

—  (R.),  288. 
Garcassonne,  Audo,  7*,  note  2, 

108*,  110*;  117,  317,  329. 

—  (archidiacre  de),  61*,  136*  et 
note  5,  139,  171,235,  note  2. 

—  (archiprêtre  de),  31*,  200, 
253,271,  286,  328. 

—  (Bourg  ou  Ville  Basse  de), 
41*;  116,  126,  154,  159,  164, 
165,  168,  170,  171,  173,  176- 
178,  180-183,  198,  200,  207, 
209,  212,  213,  227,  230,  239, 
265,282,295;  — églises,  116, 
note  2,  128,  139,  140,   159, 


364 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


173,  184,  252;  —  frères  Prê- 
cheurs, 230  ;  —  maison  du 
Maréchal,  284. 
Carcassonne  (chanoines  de),  1 62. 

—  (consuls  de),  138*,  note  2, 
189*,  192*,  202*:  304,  305, 
311-314,  328. 

—  (évêque  de),  14*,  15*,  43*, 
noie  2,  53*,  57*  et  note  5,  63*, 
83*-87*,  275*,  126,  note  1,326, 
327,  34 1  ;  —  dépositions ,  246, 
250,  251,  253,  254;  —  com- 
mutation de  peines,  123*.  Cf. 
1*,  note  2,  117-131,  133,  135- 

146,  149,  152-157,  162,  164, 
165,  173,  175,  192,  200,  225, 
235,  246,  251,  252-254,  310; 
—  chapelain  de  l'évêque,  187, 
201.  —  Voy.  Arnaud  (Guil- 
laume), Radulphe. 

—  (inquisiteur  de),  1*,  note  2, 
30*,  note  5,  36*,  43*,  note  2, 
44*  et  note  4,  56*-58*,  98*, 
108*,  123*-126*,  128*,  189*, 
245*,  246*,  163,  306,  307,  312, 
327,  note  2. 

—  (inquisition  à)  :  abjuration, 
292  ;  —  citations,  216,  265  ;  — 
comparutions,  136,  139,  140, 

147,  153,  161-163,  172,  175, 
179,  195,  219,  276,  297;  — 
confessions,  231,  270,  271, 
292;  —  dépositions,  201*; 
285,  300;  —  détention,  116*, 
note  1;  158,  163,  322;  —  hé- 
rétiques brûlés,  287. 

—  (officiai  de),  120,  131-133, 
138,  139,  153,  169,  173,  174, 
200,  230,  254,  270,  272,  296. 

—  (sénéchal  de),  7*,  37*,  62, 
63  et  note  2,  287,  288,  310. 

—  (Ber.  Guilabert  de),  212. 

—  (Ber.  Tarasson  de),  178. 

—  (Castel  Faur  de),  192*;  235, 
note  2. 

—  (P.  Barrot  de),  158. 

—  (P.  Garcias  de),  150. 

—  (P.  Martin  do),  209. 

—  (P.  Mary  de),  207. 

—  (P.  H.  Gocels),  200. 

—  (Pierre-G.  de),  154. 


Carcassonne  (R.  Laboureur  de), 
227,  230. 

—  (Roger  Bomacip  de),  183. 

—  (Rustiques  de),  230. 
Cardelhac  (Isar  de),  194*,  294*. 
Cardinau.^  (collège  des),  302. 

—  commissaires,  311-313,  322, 
326-328,  339,  340,  342. 

Cargasobrega,    près    de    Leuc, 

Aude,  284,  288,  291. 
Carmes  (les)  d'Albi,  97*. 
Carol  (Guillaume),  34*,  note  8. 
Carpentras  (l'évêque  de),  "Vau- 

cluse,  55*. 
Carratier  (Jean),  huissier,  187*. 
Carrière  (Guillaume),  166*. 

—  (P.  Ber.),  164. 

—  (Raymond),  7. 
Cartel  (Arnaud),  143. 
Carvas  (Bonet  de),  195*. 
Casalac  (Raymond  de),  291. 
Casais  (Jacques  de),  192*. 
Cases  (IBernard),  294*. 
Casillac  (Ber.  de),  241. 
Cassagne  (R.   Gombert  de  la), 

176*. 
Cassaire  (Jean),  229. 
Cassanhas  (Pierre),  318. 
Cassés  (les),  Aude,  22,  34,  37. 

—  (Pierre  Bofilh  des),  24. 

—  (Raymond  Brezeg  des),  108, 
note  1. 

Gastanet  (Bernard  de),  évêque 
d'Albi,  36*,  96*,  208*,  240*, 
246*,  291*,  293*;  306,  note  1, 
321,  322,  note  1  ;  —  sa  notice, 
92*,  note  4  ;  —  son  action 
contre  l'hérésie,  92*-98*,  183*, 
231*,  232*;  —  plaintes  et  in- 
formation contre  lui,  38*,  39*; 
306,  307;  —  se  retire  à  Ro- 
mans, 322;  —  transféré  au 
Puy,  39*;  —  créé  cardinal,  41*. 

Castanié  (  Jean  ) ,  vicaire  de 
l'évêque  de  Béziers,  57*.  123*- 
126*. 

Castans,Aude(P.-Gontrand  de), 
226. 

Castel  (Aymeric),  svndic  de 
Carcassonne,  328,  329-330. 

Castelbon  (Arnaud  de),  223*. 

—  (seigneurie  de),  219*,  220*. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


365 


Gastelnaudary,  Aude,  41*,  146*, 
97,  note  1. 

—  (G-uillaumo  de),  81*,  note  1, 
158. 

—  (Raymond  de),  chevalier, 
334. 

— r  (Raymond  de),  16. 
Castelsarrasin  ,     ïarn-et-Ga- 
ronne,  145*,  42. 

—  (Aymeric  de  Bressols  de),  41. 
Castillon   (Gui    de),  chevalier, 

143*. 

—  (Jean  de),  frère  Mineur,  44*, 
note  4. 

Gastlar  (Willem-Raymond  del), 
108,  note  1. 

Castres,  Tarn,  45,  note  1  ;  — 
archiprêtre,  187*;  —  évêque, 
47*,  123*,  125*.  Voy.  Déodat; 
—  inquisition,  1*,  note  2,  57*, 
note  5,  167*,  189*;  —  Saint- 
Vincent,  159,  note  1. 

—  (Raynaud  de),  285. 
Castro  (Atho  de),  200. 

—  (Aymeric  de),  40*,  42*,  293*, 
305,  313. 

Gat  (Alamande),  298,  299. 

—  (Arnaud),  235. 

—  (Arnaud)  de  Montolieu,  Aude, 
125. 

—  (P.)  de  Montolieu,  182. 

—  (Raymond),  chevalier,  298, 
300. 

Gatalan,  hérétique,  254. 

—  (Albert),  338. 

—  (Bernard),. 2 18. 

—  (Bernard-Etienne),  243. 

—  (Pierre),  314. 
Gatalogne,  11*,  122*,  221,233*. 
Gathala  (Arnaud),  inquisiteur, 

135*. 

—  (Raymond),  prêtre,  de  Rou- 
jan,  Hérault,  116,  note  1. 

Gathares,  22. 

Catherini  (Durand),  124  et  suiv. 
Gaucer   (Ar.    de),   de   Saissac, 
Aude,  176,  177. 

—  (Pierre  de),  117. 

—  (R.  de),  177. 
Gaudabronde  (G.  de),  157-158. 

—  (P.-Pagés  de),  227. 

—  (P.-Rey  de),  176. 


Gauna  (Ber.),  137,  205. 

—  (Pierre),  hérétique,  296. 
Gaune,  Aude,  10*,  note  4,  69*, 

140*;  137,  248,  253,  note  3, 
257  ;  —  abjurations,  245,  248, 
249,  253,  257,  259,  262,  269, 
271,  286,  292-294,  297. 

—  (.\rnaud-Miroand  de),  ses  ga- 
rants, 128-129. 

—  (Ber.-Archambaud  de),  ga- 
rant, 200. 

—  (R.-Morlane  de),  225. 
Gaurs  (Raymond  de),  318. 
Gauso  (Guillaume),  104*. 
Gaussemire  (Pierre  de),  prieur 

des  frères  Prêcheurs  de  Nar- 

bonne,  38,  note  1. 
Gaussens  (Fr.-Odon  de),  frère 

Prêcheur,  245*. 
Gaussou  (Adalaïs  de),  Ariège, 

105. 

—  (Aycred-Boret  de),  106*. 

—  (Bernard  de),  106*. 
Gaution    (la),   18*,   51*,    169*, 

note  5;  —  son  importance, 
278*,  279*;  —  caution  in  soli- 
diim,  117,  118,  119,  120,  121, 
123,  125,  126,  etc.;  —  parta- 
gée, 239;  —  pour  un  tiers, 
117,  118,  120,  122,  123,  128, 
129,  etc.;  —  pour  son  frère, 
116;  —  pour  sa  femme,  119- 
120;  —  pour  soi-même,  119, 
142;  —  caution  par  serment  et 
acte  public,  138,  141,  143, 
150,  151  ;  —  par  acte  pu- 
blic, 152-153;  —  par  serment, 
117,  118,  120,  121,  123,  125, 
126,  128,  129,  132,  136,  149, 
213, 229  ;  —  avec  renoncement 
à  tout  droit,  140,  141,  144; 
—  avec  obligation  des  biens, 
117,  118,  120,  125,  126,  128, 
129,  130,  131,  133,  134,  217, 
227,  241;  —  avec  obligation 
de  soi,  126,  120-131,  133, 
134,143,151,153,209;  — sous 
peine  des  biens  et  de  la  per- 
sonne, 239,  241,  242;  —  sous 
une  peine  pécuniaire,  81*, 
note  1,   116,  121,  123,  128, 


366 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


etc.;  de  cinquante  sous,  123; 
de  cent  sous,  214,  240;  de 
cent  cinquante  sous,  159,  224  ; 
de  deux  cents  sous,  120;  de 
cinq  cents  sous,  238  ;  de  dix 
livres,   204,    210,    224,    226, 

229,  242;  de  quinze  livres, 
236  ;  de  vingt  livres,  197,  198, 
200,   212,    223,    227,    228, 

230,  233-235,  240  ;  de  vingt- 
cinq  livres,  119,  122,  198;  de 
trente  livres,  117,  204,  225, 
237,  238  ;  de  quarante  livres, 
239;  de  cinquante  livres,  118, 
120,   122,   125-130,    133-135, 

137,  etc.;  de  soixante  livres, 
,  169;  de  cent  livres,  119,  129, 

138,  154,  161,  165,  167,  171, 
172,  etc. 

Gaux  (Bernard  de),  inquisiteur, 
14*,  note  4,  249*;  —  ses  actes 
comme  inquisiteur,  148*-1 60*; 

—  sentences  qu'il  rend  avec 
Jean  de  Saint-Pierre,  des- 
cription et  analyse  du  ms. 
qui   les  contient,  248*-266*; 

—  texte  de  ces  sentences,  1  et 
suiv.,  257;  —  confession  d'Ar- 
naud Cimordan,  loi*,  note  1  ; 

—  reçoit  les  dépositions  contre 
Pierre  Garcias,  90   et  suiv.; 

—  consulte  Guillaume  de  la 
Broue,  archevêque  de  Nar- 
bonne;  rôponse  de  celui-ci, 
69.  —  Voy.  14*,  note  4,  60*, 
note  1,  141*,  150*,180*,  234*; 

'  1,  4,  8,  10,  16,  19,21,24,27, 
29,  32,  34,  37,  38,  40,  42,44, 
48,  49,  52,  55,  57,  58,  60,  62, 
64,  65,  68,  74,  77,  81,  83,  84- 
86,  88,  95,  101,106,110,114. 

Caux-et-Sauzens  (Manescot  de), 
Aude,  145. 

—  (Raymond  de),  192. 
Gauzit  (B.  de),  102. 

—  (Pierre),  101. 

—  (Raymond),  du  Mas-Saintes- 
Puelles,  Aude,  102,  note  1. 

Gavaier,    portier,    de    Garcas- 

ponne,  120. 
Gavanac,  Aude,  159,  256,  259, 


265,  270,  276,  277,  278,  279, 
280. 
Gavanac  (Alazaïs-Sicred  de),  in- 
carcérée, 132. 

—  (Belason  de),  117. 

—  (Ber.  de),  229. 

—  (Ber.  de),  de  Mireval,  240. 

—  (Raymond-Tocaire  de),  ga- 
rant, 117. 

—  (Raymond  de  Villandric  de), 
sa  confession,  259,  273. 

—  (Saisie  de),  sa  confession, 
270. 

—  (Sicred  de),  ses  garants,  117; 
—  les  hérétiques  dans  sa  mai- 
son, 260,  262,  263  ;— ses  con- 
fessions, 271,  272. 

—  (Vital  de),  117. 

Caylus,  Tarn-et-Garonne,  10. 
Gazalrenoux,   Aude,  265,  280, 
290.      • 

—  (G.  de),  287. 

—  (P.  de),  217,  218,  225. 

—  (Raymond  de),  chevalier, 
287,  289,  291,  292. 

—  (Sicred  de),  292. 

Gazelle   (Sibille),    de   Gignac, 

Hérault,      fraticelle,      116*, 

note  1. 
Gazevieille,  cant.  des  Matelles, 

Hérault  (curé  de),  337. 
Gazillac,  cant.  de  Garcassonne, 

Aude. 

—  (Ar.  de)  de  l'Ile,  164,  241. 

—  (Ber.  de),  de  Gabrespine, 
Aude,  garant,  241. 

—  (Etienne  de),  289. 

—  (R.  de),  bayle  de  Raymond 
de  Gazalrenoux ,  chevalier, 
289. 

—  (Raymond  de),  325. 
Gazouls- l'Hérault    (Guillaume 

de),  116,  note  1. 
Gellani    (Pierre),    inquisiteur, 

141*;  ses  actes,  147*,  148*. 
Geller  (Amblard),  229. 
Cenlenaria,  bois,  63*,  note  2. 
Gerda  (Pons),  228,  229. 

—  (R.),  157. 
Gessenon,  Hérault,  127*. 
Gestayrols  (curé  de),  Tarn,  173*. 
Ghabot  (Bernard),  126*. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


367 


Ghalhau,  150. 

Cliamayou  (Henri),  inquisiteur 
de  Garcassonne,  87*,  116*, 
note  1  ;  —  ses  actes,  124*- 
128*,  206*-209*  ;  —  commuta- 
tions de  peines,  57*,  123*;  — 
pénitences,  57*;  —  sentence 
d'exhumation,  57*;  —  consul- 
tations inquisitoriales  et  sen- 
tences, 111,11 2  ;  —  poursuites 
à  Montpellier  sans  le  concours 
de  l'évêque,  129,  note  3. 

Chapelain  (G.),  160. 

Chapelle  (Imbert  de  la),  damoi- 
seau, 348. 

Chancelier  (Arnaud),  136*  et 
note  6. 

Charles  IV  le  Bel,  roi  de  France, 
232*,  note  8. 

Gharols  (?),  Drôme,  310. 

Chartres,  Eure-et-Loir,  pèleri- 
nage mineur,  159,  note  1. 

—  (Raynaud  de),  inquisiteur, 
78*,  note  4,  155*,  158*,  164*; 
—  sa  lettre  à  Alfonse  de  Poi- 
tiers, 157*;  —  ses  actes,  166*- 
167*. 

Chatbert  (Bernard),  137. 

—  (Jean),  211. 

Château -Narbonnais,  à  Tou- 
louse, prison,  180*,  242*,  no- 
te 1;  8,  note  2. 

Chatmar  (Laurent),  194. 

—  (P.),  165,  166,  238. 

—  (P.),  de  Villardonnel,  Aude, 
240. 

—  (Pons),  de  Rustiques,  Aude, 
181. 

—  (R.),  de  Conques,  Aude,  197. 
Ghaulets  (André),  sénéchal  de 

Garcassonne,  62*,  63*  et  no- 
te 2,  287,  288. 

Ghefol  (R.),  237. 

Chemise  {camisia),  263. 

Chogesio  (Guillaume  de),  217*. 

Chrétien  de  Milan,  269. 

Gicard  (R.),  dit  aussi  Vassaro, 
34. 

Gicre  (Arnaud),  d'Ax,  206*. 

Cimordan  (Arnaud),  de  Gas- 
cogne, 81*,  note  1, 152*,  167*, 
177*. 


Cimorre  (Bertrand  de),  7*,  no- 
te 2. 

Citation,  51*,  216;  —  lettres  de 
citation,  233. 

Clairac  (Bernard  de),  227*, 
note  6. 

Clarin,  évoque  de  Garcassonne, 

220*. 
Clausa  (Corn  de),  264. 
Clausis  (ruisseau  de),  267. 
Clavel  (Etienne),  archiprêtre  de 

Laurac,  Aude,  165. 
Clément  IV,  pape,  27*-29*,  31*, 

33*,  239*. 
Clément  V,  pape,  38*-41*;  304, 

306,  309  note  2,  310,  note  1. 

Voy.  291*,  293*,  294*,  302, 

note  1. 
Clerc  (Bernard),  110*;  165,  166, 

228.  ■ 

—  (Durand),  bourgeois  d'Albi, 
318 

—  (G.-Guillaume),  169,  225. 

—  (Guillaume),  165,  222,  224; 
témoin,  195,  223. 

—  (Guillaume),  de  la  Bastide- 
Esparbeirenque,  Aude,  222, 
223. 

—  (Pierre),  228. 

Clercs  (dégradation  des),  33*. 
Glermont  (Aymeric  de),  65*. 

—  (Bertrand  de),  inquisiteur, 
191* -197.  Cf.  97*,  note  1, 
137*,  note  3,  245*,  291*;  322, 
note  1. 

—  (Rayraond-Goiric  de),  120. 
Clermont-l'Hérault  (béguins  de), 

116*,  note  1. 
des  (Raymond  de),  bourgeois 

d'Albi,  318. 
Clues  (Guillaume  de),  notaire  de 

Montpellier,  152. 
Gogorla  (en),  88*,  note  2. 

—  (Raymond),  185*;  325  et 
note  2. 

Gogot  (Guillaume),  frère  Mi- 
neur, 90  et  suiv.,96,  97,  101, 
102,  103,  104,  113. 

Cohardon  (Guillaume  de),  séné- 
chal de  Garcassonne,  227*, 
note  6. 


368 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Colo  (Etienne  de),  notaire,  34*, 
note  8. 

Cologne  (les  Trois-Rois  de),  pè- 
lerinage majeur,  159,  note  1. 

Colomb  (Pierre),  130. 

Colonge  (Guillaume  de),  inqui- 
siteur en  Catalogne,  223*. 

Goll  (Guiraud),  procureur  d'Al- 
bi,  319. 

—  (Isarn),  hérétique,  97*, 
195*,  240.  Voy.  94%  note  2, 
293*. 

Collemezzo  (Pierre  de),  évêque 

d'Albano,  17*. 
Combailh    (Jean),    régent   des 

écoles  de  Montréal,  Aude,  1*, 

note  2. 
Combes  (Ber.),  164. 
Corabret  (Bernard  de),  évêque 

d'Albi,  92*,  note  2;  20. 
Comellis  (Pierre  f/e),^27y. 

—  (hérétiques  à),  279. 
Comminges  (le  comte  de),  65*. 

—  (l'évêque  de  Saint-Bertrand 
de),  Haute-Garonne,  16*. 

—  (Raymond  de),  archevêque 
de  Toulouse,  41*. 

Commissaires  épiscopaux,  57*, 

110*. 

Comparution,  72*,  178, 179, 181, 

183,  188,  189,  194,  195,  202, 

214,  219,  232-233. 
Compayré,  310,  note  1. 
Compostelle  (Saint-Jacques  de), 

pèlerinage  majeur,  159,  note  1. 
Coms  (en  Estevès),  88*,  note  2. 
Comtat  -  Venaissin    (  poursuite 

dans  le),  29*,  note     1,  30*, 

note  6. 
Comte    (  Bernard  ) ,    bourgeois 

d'Albi,  318. 
Comtesse,  femme  de  Robert  de 

Sons,  206*. 
Conciles  d'Albi,  57*. 

—  de  Béziers,  56*,  124,  note  1. 

—  de  Montpellier,  57*. 

—  de  Narbonne,  47*. 

—  de  Toulouse,  46*. 

—  de  Valence,  58*. 

—  deVienne(1311).Voy.Vienne 

(concile  de). 


Concours  du  juge  ordinaire  et 

du  juge  délégué,  113*. 
Concoutz  (W.  de),  curé  de  Ca- 

hors,  38,  42. 
Concoz  (Jacques  de),  évêque  de 

Lodève,  122*. 
Condamnations  prononcées  k 
la  suite  d'aveux  ou  en  pré- 
sence de  preuves  indéniables, 
49*;  —  prononcées  d'après  la 
preuve  unique  fournie  par  les 
témoins,  259*,  note  14  ;  — 
dans  les  sentences  de  Jean  de 
Saint-Pierre,  263*,  264*  ;  — 
principaux  personnages  qui 
en  sont  frappés,  265*. 
Condat  (Hugues  de) ,  1 72*,  note  1 . 

Confession  ou  aveu,  2,  4-8,  11, 
16,  19,  21,  24,  27,  29,  32, 
34,  39,41,  42,  44,  48,  49,53, 
56,  59,  60,  62,  65,  66,  68,  75, 
78,  81-83.  Voy.  189,  190, 
195,  226,  231,  234,  235,  268- 
273,  275,  285,  286,  288,  290, 
292-298,  300,  301,  322-325, 
notes. 

Confiscations  :  perçues  par  l'évê- 
que d'Albi,  22*  et  note  3;  — 
perçues  par  la  puissance  sé- 
culière, 211*;  —  dans  les 
affaires  litigieuses,  ie  séné- 
chal devait  prendre  l'avis  de 
l'inquisiteur,  218*;  —  rôles 
des  confiscations,  94*  ;  —  leur 
comptabilité,  227*  ;  —  admi- 
nistration financière,  230*, 
231*,  232*.  Voy.  226*,  260*, 
213,  297;  81*,  note  1. 

Conflit  du  pays  avec  les  inqui- 
siteurs, 303. 

Confrérie  contre  les  hérétiques 
créée  à  Albi  en  1243,  88*, 
note  2. 

Confrontation  des  témoins,  120*, 
note. 

Congost(Gulharddel),97,notel. 

Conques,  Aude,  158*,  206*,  172. 

—  (Adam  Baudit  de),  28*. 

—  (Auger  de),  122. 

—  (Bcr.  de  Bram  de),  158. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


369 


Conques  (Ber.  Morret  de),  150, 
172,  173. 

—  (Guillaume-Pierre  de),  134. 

—  (Martin  de  Bram  de),  158. 

—  (P.  Grazit  de),  222. 

—  (P.  Morel  de),  172,  173. 

—  (P.  Roia  de),  174. 

—  (Pierre  de  la  Garde  de),  132. 

—  (Pierre  Isarn  de),  219. 

—  (Pons  Gavauda  de),  170. 

—  (Pons  Vital  de),  188,  202. 

—  (R.  Bernard  de),  172. 

—  (R.  Chatmar  de),  clerc,  197. 

—  R.  Sicre  de),  157. 

—  (R.  Textoris  de),  220. 

—  (Raymonde  de),  202. 

—  (Roger-Isarn  de),  219. 

—  (Sicarde  de),  ses  garants,  172. 
Conques,  Aveyron,   pèlerinage 

mineur,  159,  note  1. 
Constant    (Jean),  193*,  323,  et 
note  7. 

—  (Raymond),    193*,    323,    et 
note  3. 

Consuls,  forme  de  leur  serment, 

1*,  note  2. 
Consultation  inquisitoriale,  57*, 

58*,    71*,    107*,    109*,    137*, 

note  9,  206*  et  suiv. 
Copier  (Raymond),  194. 
Gorbières,    cant.    de  Chalabre, 

Aude  (B.,  archidiacre  de),  9*, 

note  G,  71*. 
Cordes,  Tarn,  38*,  98*,  notes  2 

et  3,  137*,  note  4,  138*,  216*, 

306,  307,  311,  313,  333-335, 

339,  340,  345,  346,  348. 
Corneilla  (prieur  de  Notre-Dame 

de),  34*,  note  8. 
Corneillan  (Guillaume  de),  105*. 
Cornes  (archidiacre  de),  42. 
Gornèze,  comm.  de  Coufïoulens, 

cant.  de  Garcassonne,  Aude, 

159,  268,  278,  282. 

—  (Arnaud  Pages  de),  252. 

—  (Bernard  Pages  de),  268. 

—  (Fais  de),  252-257. 

—  (Guillaume  de),  251,  252. 

—  (Guillaume-Arnaud  de),  268. 

—  (Guillaume  Carcassonne  de), 
251,  252. 


Gornèze  (Guillaume-Jean  de), 
256. 

—  (Guillaume-Sycre  de),  266. 

—  (Pierre),  255,  267. 

—  (Pierre  de),  252,  253,  267. 

—  (Pierre-Etienne  de),  129,  266. 

—  (Pierre-Guillaume  de),  con- 
seiller des  consuls  de  Carcas- 
sonne, 314. 

—  (Pons  de),  de  Limoux,  255. 

—  (Raymond  de  Cuxac-Gabar- 
dès  de),  266,  267. 

—  (Raymond  Pages  de),  268, 
269. 

Cornudelx  (Jean  de),  261,  262, 

276. 
Corral  (P.-W.),  180. 
Corrège  (Joseph),  inquisiteur  de 

Carcassonne,  1*,  note  2. 
Corlareyo  (Géraud   de),  ofticier 

de  l'inquisition,  203*. 
Cortesia,  sœur  de  W.  Marchand, 

37. 
Cortz  (hérétiques  à),  275. 
Coson  (G. -Pierre),  conseiller  des 

consuls  do  Carcassonne,  314. 
Cassas  (Raymond-Aimeric  de), 

44. 
Costa   (Guillaume),   lieutenant 

inquisiteur,    113*,    137*,    et 

note  6. 

—  (Raymond),  sénéchal,  37*. 

—  Raymond  de),  106*,  107*. 

—  (Vital),  240. 

Goste  (  Raymond), évêque  d'Elne, 
56*. 

CoulToulens,  cant.  de  Carcas- 
sonne, Aude,  159,  253,  261, 
270,  272,  273,  276,  290. 

Couffoulens  (Acier-Bernard  de), 
255,  256,  264,  265,  272,  277, 
279,  280,  281,  282,  284,  285, 
297. 

—  (Ar.  Guifre  de),  205,  224. 

—  (Ar. -Guillaume  Sarte  de), 
224. 

—  (Ar.-Pela  de),  292. 

—  (Arn. -Willem  de),  205. 

—  ( Arnaud-Brunel  de),  128, 
261,  273. 

—  (Arnaud  de  naGenta  de), 276. 

—  (Arnaud  GibeUn  de),  292. 

24 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


370 

Gouffoulens  (B.  Leroux  de),  293. 
_  (Bernard   de   Lagrasse    de), 

267. 
—"(Bernard  Tarde  de),  122. 

—  (Guillaume  Gros  de),  128. 

—  (Guillaume  Séguior  de),  128. 

—  (Guillaume    Toulouse    de), 
262,  263. 

—  (Isarn  Guifre  de),  128. 

—  Pierre  Pelha  de),  135. 

—  (Pierre  Roger  de  la  Roque 

de)    1^2. 
_  (Pons-Adalbertde),205,224, 

245,  253,  262,  263,  274,  292. 

—  (Pons  Margat  de),  122. 

—  (R.-Ber.  de),  205. 

—  (Raina  de),  224. 

—  (Raymonde  de),  295. 

—  (Vergilia  de),  164. 
Crasto  (Bernard),  77. 
Crémone  (l'hérésie  a),  16b  . 
Criminel  (héritiers  du),  51*. 
Crivelier  (Bertrand),  88. 
Croix  :  su  r  les  vêtements  en  signe 

d'hérésie,  159,  194;  —  sur 
tout  le  vêtement,  10,  216  ;  — 
de  fil,  258  ;  —  permission  de 
la  poser,  135;  —  imposée  de 
nouveau,  198;  —  grâce  des 
croix,  67%  108%  109%  10% 
112%  128%  262%  283%  159, 
200,  215,  234,  235,  283,  301. 

_  (prendre  la),  ou  servir  en 
terre  sainte,  peine  rempla- 
çant la  prison,  45,  note  1, 

.  159,181,  188,  193,  202,207, 
208,209,210. 

Cuc  (Gui  de),  membre  de  la 
confrérie  contre  les  héréti- 
ques créée  à  Albi  en  1243, 
88*,  note  2. 

—  (Olivier  de),  chevalier,  75  , 

note  3.  . 

—  (Raymond  de),  136*,  note  6. 

Cucumeris  (G.),  156,  171. 
Cueva  (Alphonse  de  la),  cardi- 
nal, 253%  note  2. 
Cumiés  (Gauzion  de),  53. 
Cupientes  (le  statut),  6*,  7%  224*, 

225*. 
Curé  d'Aigues-Vives,  cant.  de 


Peyriac-Minervois,  Aude, 136, 
139,  141,  146,  170. 
Curé  d'Arzens,  cant.  de  Mont- 
réal, Aude,  151. 

—  de  Blomac,  cant.  de  Pey- 
riac-Minervois, Aude,  168. 

—  de  Cahors,  Lot,  38,  42. 

—  de  Capserviés,  comm.  de  Ro- 
quefère,  Aude,  232. 

—  des  Cassés,  Haute-Garonne, 

34.  ,     . 

—  de  Conques-sur-Orbiel,  Au- 
de, 172. 

—  de  la  Dalbade,  Toulouse,  16, 

26,  36. 

—  de  la  Daurade,  Toulouse,  Z, 
3,  7,  16,  18,  24,  26,  29,  30, 
33,  38,  44,  52,  54,  55,  57,  58, 
61,64,  66,  67,  69,  note  1,  78, 
81,  87,  108.  ^       ^ 

—  de  Dreuilhe,  cant.  de  Castel- 
naudary,  Aude,  292. 

—  d'Escalquens,  cant.  de  Mont- 
giscard,  Haute-Garonne,  67. 

—  de  Fanjeaux,  Aude,  26, 29, 48. 

—  de  Gasconia,  81*,  note  1. 

—  des  nhes,  cant.  du  Mas-Ca- 
bardés,  Aude,  173,  226. 

—  de  Labécède,  Aude,  10. 

—  de  Ladinhac,  Cantal  (?),  18, 
20,24,26,73. 

—  du  Mas-Saintes-Puelies,cant. 
de  Castelnaudary,  Aude,  10, 

^^-  ,      T 

—  de  Montlaur,  cant.  de  La- 
grasse, 289. 

—  de  Pradelles-en-Val,  cant.  de 
Lagrasse,  Aude,  186. 

—  de  Puylaurens,  Tarn,  34. 

—  de  Roquefère,  cant.  du^Mas- 
Cabardès,  Aude,  26, 187-188. 

—  de  Saint-Étienne  deToulouse, 
16,  20,  30,  33,  36,  38,  54,  61, 
69,  note  1,  76. 

—  de  Saint-Germier,  cant.  de 
Villefranche  -de  -  Lauragais, 
Haute-Garonne,  29,  89. 

_  de  Saint-Julia-de-Grascapou, 
cant.  de  Revel,  Haute-Ga- 
ronne, 30. 

—  de  Saint-Michel  de  Carcas- 

sonne,  252. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


371 


Curé  de  Saint  -  Pierre- des-Gui- 
sines  de  Toulouse,  24,  69, 
note  1. 

—  de  Saint-Pierre-de-Lages, 
Haute-Garonne,  81. 

—  de  Saint-Sernin  de  Toulouse, 
3,  16,  18,  20,  24,  26,  30,  33, 
36,  38,  44,  48,  52,  54,  55   58 
61,  64,  66,  67,  69,  note  1. 

—  de  Saint- Vincent  de  Garcas- 
sonne,  128. 

—  de  Sauzens,  cant.  d'Alzonne, 
Aude,  155,  224. 

—  du  Taur  de  Toulouse,  69, 
note  1. 

—  de  Taurize,  cant.  de  La- 
grasse,  Aude,  146. 

—  de  Valleta,  226. 

—  de  Verfeil,  Haute-Garonne, 
18,  20,  34_,  36. 

—  de  Verzeille,  cant.  de  Saint- 
Hilaire,  Aude,  197. 

—  de  Villalier,  cant.  de  Gon- 
ques,  Aude,  172. 

—  de  Villeneuve,  cant.  de  Mont- 
réal, Aude,  76,  77. 

Curiae  swculari  relinquendum  (la 
formule),  66*,  67*,  68*,  70*. 

Guxac-Gabardès,  cant.  de  Sais- 
sac,  Aude,  165. 

—  (Ar.  Barte  de),  171. 

—  (Ar.  Lebrel  de),  165. 

—  Ber.-Glerc  de),  165. 

—  (Ber.-Jean  deL  171. 

—  (Ber.  Mauri  de),  171. 

—  (Ber.  de  Saint-Sébastien  de), 
242.  " 

—  (Bernard  Vezola  de),  227. 

—  (G.-Guiraud  de),  165. 

—  (G.-Radulphe  de),  171. 

—  (Guillelme  de),  165. 

—  (Jacques  de),  165. 

—  (Jacques  Maury  de),  171. 

—  (Jean  Bonel  de),  165. 

—  (Martin-Roger  de),  171. 

—  (P.  Gatala  de),  165. 

—  (P.  Mata  de),  165. 

—  (P.  Sanhe  de),  165. 

—  (R.  de),  de  Cornèze,  266,  267. 

—  (R.  Ratmir  de),  171. 


D 


Daide  (Arnaud),  133,  170. 

—  (Bernard),  de  Ganecaude,  170. 

—  (Bernard),  de  Saint- Agne,  4. 

—  (G.),  205.  ^     ' 

—  (Pierre),  133. 

—  (Pierre),  de  Ganecaude,  167. 

—  (R.),  179. 

Daitz  (Arnaud),  frère  Mineur, 
111.  ' 

Dalbade.  Voy.  Guré  de  la  Dal- 

bade. 
Dalbars  (Jean),  208. 

—  (P.),  208,  210. 

Dalou  (curé  de),  Ariège,  104*. 

Damiac  (Raymond-Martin  de), 
75*,  note  3.  Gf.  77*,  et  note  1. 

Darros  (G.),  167. 

Dauas  (Jean),  140,  141,  142, 
143,  144.  ' 

Daurade.  Voy.  Guré  de  la  Dau- 
rade. 

Daury  (Durand),  75. 

David  (P.),  214. 

—  (R.),120,123,  124,  133,  139, 
141,  151,  155,  268,  296;  - 
curé  de  Saint-Vincent  de 
Garcassonne,  127  ;  —  curé  de 
Taurize,  146  ;  —  inquisiteur, 
160*,  277*,  172, 178, 179, 184 
188,  189,  192-194,  199,  202 
204,  214,  232,  243. 

Davin  (Guillaume),  21*,  note  3. 

—  (Jean),  106*. 

Davinia  (Nébout  de),  témoin,  7, 
18,  31,  36.  '    ' 

Debraud  (P.),  notaire,  200. 

Défense  laissée  à  l'bérétique, 
259*,  280*,  281*,  74,  75,  131- 
133,  136,  138-140,  155,  161- 
163,  172,  173,  178,  181,  183, 
184,  190,  195,  220-222,  243. 

Dégradation  prononcée  contre 
des  clercs  hérétiques,  8*,  9*, 
et  note  8,  110*,  112*,  124*. 

Delboc  (Raymond),  172*,  note  1. 

Délégation,  72*. 

Delher  (Etienne),  prieur  des 
frères  Prêcheurs  de  Montpel- 
lier, 137*,  note  9. 

Delhols  (Ar.  de),  169. 


372 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Délicieux  (Bernard),  30%  189*. 
202%  230%  246%  294%  307, 
note  1  ;  —  attise  le  conflit 
entre  le  pays  et  l'inquisition, 
38*;  —  Benoît  XI  ordonne 
son  arrestation,  37*;  —  il  est 
poursuivi  sous  Jean  XXII, 
41*,  —  et  condamné  à  la  pri- 
son perpétuelle,  108*;  —  les 
actes  de  son  procès,  41*,  42*. 

Delort  (Guiraud),  193*. 

—  (Sicart),  114*,  196*,  197*. 
Delport  (Jean),  293*. 
Dental  (P.),  239. 

Déodat,  évêque  de  Castres,  56*, 
57*. 

—  (Bernard),  285. 

—  (fr.),  de  Rodez,  des   frères. 
Mineurs,  91,95,104, 105, 107, 
113,  114. 

—  (Pierre),  vicaire  de  l'évêque 
de  Castres,  123*,  125*  et  suiv. 

Dépositions,  51*,172*-180*,199*, 
200*,  201*;  —  leur  transcrip- 
tion, 29*  ;  —  déposition  écrite 
de  la  propre  main  de  celui 
qui  l'a  faite,  199*. 

Desbordes  (Bernard),  évêque 
d'AIbi,  40*,  et  note  2. 

Devin  consulté  par  les  plus 
hauts  personnages  ecclésias- 
tiques, 78*,  note  4. 

Didier  (Guillaume),  172*. 

Dies,  hérétique,  283. 

Digon(Ber.),  116, 151,152,  153, 

■  155,  156,  158,  161,  166,  168, 
171,  186-188,  194,  198,  199, 
205,  213. 

Diurne  (Guillelme),  191. 

Divination ,  cause  inquisito- 
riale,  25*. 

Dominique  (Pons),  8,  note  2. 

Dominique  (S.),  ami  de  Foul- 
ques, évêque  de  Toulouse, 
74*,  75*,  et  note  4  ;  —  il  n'est 
point  le  fondateur  de  l'inqui- 
sition, 54*,  note  1. 

Donadieu  (Ayssola),  bourgeois 
d'AIbi,  318. 

Donat  (Bernard),  4. 

Donuzel  (P.),  167. 

Dorbert  (Arn.),  4. 


Dot  de  la  femme  d'abord  confis- 
quée dans  le  cas  d'hérésie  du 
mari,  mise  hors  de  saisie,  21*. 

Dourgoe  (château  de),  Tarn,  72*. 

Douzens  (Ber.  de),  151,  195. 

Dozil  (G.),  injustement  accusé, 
178,  179. 

Dreuille,  cant.  de  Castelnau- 
darv,  Aude,  77, 125, 128,  292. 

—  (Gùimet  de),  78. 

Drudas  (P.  de),  chanoine  de 
Saint-Sernin,  2,  7, 10, 16, 18, 
20,  24,  26,  29,  43,  52,  57,  58. 

Dualistes  (doctrines),  203*,  no- 
te 3,  90  et  suiv. 

Duel,  220. 

Dufour  (le  P.),  inquisiteur,  1*, 
note  2. 

Vugniaco  (Rainaud  de),  231*, 
note  1. 

Dulcin,  femme  de  Pons  Gairet, 
178. 

Dumas  (Antoine),  marchand 
d'AIbi,  1*,  note  2. 

Dumège,  266*. 

Dupuy  (Bernard).  V.  Fanjeaux. 

—  (Raymond),  évêque  d'Agde, 
126*. 

—  (Raymond),  de  Sorèze,  de- 
vin, 78*,  note  4. 

Durand,  évêque  d'AIbi,  88*-92*. 

—  inquisiteur,  45,  note  1. 

—  (Ar.),  234,  238,  239. 

—  (B.),  consul  de  Cordes,  333. 

—  (Ber.),  225,  345,  346. 

—  (Bernard),  7. 

—  (Bomassip),  sous-prieur  des 
frères  Prêcheurs  de  Toulouse, 
338. 

—  (Pierre),  institué  inquisiteur, 
14*,  note  4,  233*,  251*;  —  ses 
actes,  138*  et  suiv. 

—  (Pons),  165. 

—  (R.),  177,  220. 

—  (Salvanh),  inquisiteur,  138*, 
et  note  2. 

Durban  (Ato),  chanoine  de 
Saint-Sernin,  2. 

Durlbrt  (Raymond  de),  provin- 
cial des  frères  Prêcheurs,  98*, 
note  2. 

—  (Raymond  de),  de  "Villasa- 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


373 


vary,  Aude,   inquisiteur  dé- 
signé par  Bernard  Gui,  134*, 
note  1. 
Duval  (Raymond),  189*. 

E 

Ecclesia  (Barthélémy  rfe),  prêtre, 

103*. 
Échelle  (supplice  de  1'),  112*. 

École  (salle  d'),  des  frères  Mi- 
neurs de  Toulouse,  101,  102, 
104,  106,  108,  113. 

Église  (Etienne  de  1'),  inquisi- 
teur, 137*,  et  note  9. 

Éguils,  vicomte  de  Gastelbon, 
219*,  note  2. 

Élargissement  temporaire,  52*. 
Voy.  Prison. 

Elne  (l'évêque  d'),  Pyrénées- 
Orientales,  34*,  note  8,  53*, 
126.  Voy.  Coste  (Raymond). 

Émancipation  faite  par  un  hé- 
rétique, 33*,  34*. 

Embrin  (Arnaud),  26*. 

Embrun  (archevêque  d),  1  , 
note  2. 

—  (province  d'),  30*,  note  6. 

Empire  (subside  de  1'),  lo%  ^o- 

te2.  ,  .  _..^ 

Encennia  des  hérétiques,  2bo  . 

Engarabou  (P.),  173. 

Ennemi  mortel  (1')  nomme  par 
le  prévenu, 124, 132, 136, 137, 
139,  140,  163,  172,  178,  183, 
195,  219  ;  —  écarté  du  procès, 
28* 

Enneyo  (Jean  de).  Voy.  Aunay. 

Épîtres  (texte  des)  chez  les  hé- 
rétiques, 97,  note  1. 

Éric,  roi  de  Suède,  31*,  note  b. 

Ermengarde,  femme  de  G.  Ar- 
naud, 291.  ,      ^^^^ 

—  femme  d'Isarn  Pages,  179  . 

—  femme deW.de Gouzens,  34. 
Ermencars,  fille  de  Bernard  de 

Saint-Félix,  75*. 
Ermengaud  (Ar.),  62. 
_  (P.),  149,  154. 
Ermessinde,  285. 

—  femme  de  Bernard-Mir.  Are- 


Ermessindc,  femme  de  P.  Beg, 
189. 

—  fille  d'Arnaud  de  Gastelbon, 

223*. 
Escafre  (G.),  176. 
Escalquens,  cant.  de  Montgis- 

card,  Haute-Garonne,  67. 

—  (Bernard  d'),  capitoul  de  Tou- 
louse, 10. 

—  (Bertrand    d'),  capitoul   de 
Toulouse,  36. 

Escarbat  (Ar.),  234. 
Esclarmonde,  fréquente  les  hé- 
rétiques, 245,  249,  250. 

—  femme  de  Pons  Bret,  11. 

—  femme  de  R.  Amelius,  223. 

—  femme  de  Raymond  de  Dur- 
fort,  174*. 

—  mère  de  B.  Othon,  63*. 
Escobillo  (Guillaume),  285. 
Escoda  (Jean),  bourgeois  d'Albi, 

34  S 
Escoïan  (Arnaud),  81*,  note  1. 
Escuder  (Ber.),  156. 

—  (Peyrone),  5. 

—  (R.),  133,  135,  227. 
Escorro  (R.),  240. 
Esforsat  (Ber.),  150. 
Espagne  (G.  d'),  157,  233.        . 
Espenca   (Laurent),  bourgeois 

d'Albi,  318. 
Esquivât  (Pierre),  16. 
Étampes  (Thibaut  d'),  chapelain 

d'Alfonse  de  Poitiers,  213*, 

note  3. 
Etienne,  archiprétre  de  Laurac, 

Aude,  38. 

—  (Guillaume),  129,  141,  143, 
166,  185,  200. 

(Pierre),  conseiller  des  con- 
suls d'Albi,  318. 

—  (Pierre),  de  Cornèze,  266. 

—  (R.),  129. 

—  (Vital),  142,  143. 
Eucharistie,  demandée  par  une 

femme  hérétique,  288. 
Eudes  (maître),   lieutenant  du 

comte  de  Poitiers,  167*. 
Eugène  IV,  pape,  l*,  note  2. 
Évangiles  (texte  des)  chez   les 

hérétiques,  97,  note  1. 


374 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Évasion  de  prison,  44*.  Voy. 
Prison. 

Évêchés  du  Languedoc  à  la 
mort  de  Jean  XXII,  58*, 
note  5. 

Évêques  :  agissent  de  concert 
avec  les  inquisiteurs,  45*,  46*, 
50*,  157-168,  311,  312;  — 
écrivent  à  Innocent  IV  et  aux 
cardinaux,  53*,  54*;  —  se 
l'ont  représenter  au  prononcé 
des  sentences,  56*- 58*;  — 
signalent  certains  abus  à  Al- 
fonse  de  Poitiers,  46*,  et 
note  1  ;  —  soutiennent  les 
inquisiteurs,  53*,  54*;  — 
leurs  sentences  doivent  être 
exécutées  par  la  puissance 
séculière,  34*. 

Exception  légale,  131, 138,  139, 
155,  173. 

Excommunication  (menace  d') 
152*,  2,  4,  5,  10,  16,  18,  24 
26,29,  30,36,40,41,43,52 
54,55,57,58,  60,64,66,79 
81  ;  —  fulminée,  38,  49,  73 
—  portée,  65,  69,  note  1,201 
203,  204.  Voy.  260*;  —  contre 
ceux  qui  donnent  la  sépulture 
aux  hérétiques,  33*. 

Exhumations,  34*,  note  8,  47*, 
note  2,  56*,  57*,  70*,  73*,  92*, 
note  1,112*,  125, 137*,  note  7, 
168*,  192*,  note  4,  210*,  220*, 

223*. 
Exil,  peine,  17. 
Extradition,  206*,  et  note  1. 


F.,  curé  de  Roquefèrc,  Aude, 
26. 

Fa  (Pons  de),  5-6. 

Fabre  (B.),  consul  de  Cahors, 
42. 

—  (R.),  140. 

Fagot  (Pons-Carbonel  du),  143*. 

Fajac-en-Val  (Bernard  de),  130. 

Falga,  cant.  de  Revei,  Haute- 
Garonne  (hérétiques  de),  27. 

Falga  (Raymond  du)  de  Mire- 


mont,  évêque   de  Toulouse, 

52*,  77*,  79*,  160*. 
Fanasse   (Bernard),   procureur 

d'Albi,  318. 
Faniaus  (Ber.-R.),  203. 

—  (Guillaume-Bernard),  203. 
Fanjeaux,  Aude,  142*,  146*,  26, 

29,  48,  49. 

—  (Bernard  Dupuy,  de),  78. 

—  (dames  Corineus  et  Wil- 
lelme-Martine  de),  75*,  note  4. 

—  (Gui  Etienne-Bernard  de), 
damoiseau,  173*,  174*. 

—  (Pons  de  Piquel  de),  H. 

—  (W.  de  Sérignan,  de),  49. 
Farges    (Béraud    de),    évêque 

d'Albi,  40*,  97*,  125*. 

—  (Bernard  de),  archevêque  de 
Narbonne,  73*,  74*.  Voy.  56*, 
58*. 

Farie  (Bertrand  de),  254,  270, 
275. 

—"(Robert  de),  266. 

Fatis  (P.),  277. 

Faubet  (Jean  du),  frère  Prê- 
cheur, 187*. 

Faucilhard  (maître  Bérenger), 
procureur  des  consuls  de 
Cordes,  344,  345,  346. 

Faugoux  (Jean  du),  lieutenant 
de  l'inquisiteur,  190*-203*. 
Voy.  305,  note  4. 

Faur  (Castel),  de  Garcassonne, 
192*,  235,  note  2. 

Faure  (Ar.),  il. 

—  (Ar.),  224. 

—  (Ar.),  surnommé  Gap-de-Fer, 
187. 

—  (B.),  5. 

—  (Barthélémy),  224. 

—  (Ber.),  156,  158,  226. 

—  (Ber.),  177. 

—  (Bernard),  257. 

—  (Durant),  consul  de  Cordes, 
345   346. 

—  (Etienne),  11,  27. 

—  Etienne),  348. 

-(G.),  155,  209,  333;  227,  230. 

—  (Olric),  ])Ourgeois  d'Albi,  318. 

—  (P.),  189,  190,  191. 

—  (P.),  150,  185,  187,205,238. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


375 


Faure  (Pierre),  150*-152*,  H. 

—  (Pons),  181. 

—  (Raymond),  433. 

—  (Robert),notaire,  98*,  note2. 

—  (Sicard),  inquisiteur,  137*, 
et  nutfi  4. 

—  (Vital),  81*,  note  1. 
Fauresse,  femme  de  A.  Carcas- 
ses, de  Villefloure,  286,  287. 

—  femme  de  Bernard  Carcasses, 
290,  291. 

—  femme  de  Guillaume  Val- 
lato,  289. 

—  femme  de  Pierre  Marqués,  6. 

—  femme  de  Pierre  Vital  de  Li- 
moux,  173*,  174*. 

—  (Bernarde),  187. 

—  (Raymonde),  233. 
Faviés  (P.-Étienne  de),  140. 
Fays  (femme),  91*. 

Félix,  frère  Prêcheur,  256,  285. 
Fenassa  (Bernard),  d'Albi,  frati- 
celle,  116*,  note  1. 

—  (Guillaume),  95*,  194*,  231*. 

—  (Jean). 

Fenouillédes  (l'archiprêtre  de), 
168*. 

—  (château  et  vicomte  de), 
compris  dans  le  diocèse  de 
Narbonne,  21*,  note  3. 

Fenouillet ,  cant.  d'Alaigne, 
Aude,  157,  331. 

—  (Pierre  de),  21*,  note  3,  34*, 
^  note  8,  168*.  Voy.  192*. 

Fer   rouge  (hérétique   marqué 

du),  242*,  note  1. 
Ferier,    hérétique,    267,    273, 

275,  276. 
Ferrand  (Rodrigue),  prêtre  du 

Portugal,  178*. 
Ferrel  (Guillaume),  119. 
Ferréol  (Pierre),  233. 

—  (R.),  204. 

—  (Riche),  233. 

Ferrier,  inquisiteur,  13*,  16*, 
60*,  61*,  138*-143*,  158*, 
166*,  250*,  251-,  253*,  15, 
note  1,  45,  note  1,  50,  note  4, 
131,  note  1,  146,  299. 

Ferrières  (Bertrand  de),  olïicial 
de  Toulouse,  81*,  note  1. 

—  (Raymond  de),  curé  de  la 


Daurade  de  Toulouse,  3  et 
suiv.,  108. 
FerroU  (Arnaud),  291. 

—  (Pons),  129. 

Feuillants,  comm.  de  La  Bas- 
tide, Haute- Garonne,  81*, 
note  1. 

—  (fr.  Raymond  Sanche  de), 
81*,  note  1. 

Fiac,  Tarn,  170*. 
Fina  (Guillaume),  296. 

—  (Jean),  130. 

Fine,  épouse  d'Isarn  de  Tau- 
riac,  97,  note  1. 

—  (G.  de),  145. 

Flandine,   sœur   de   Raj'mond 

de  Casais,  291-292. 
Flassac,   comm.    de    Limoux, 

Aude  (Pons  de),  220. 
Flessade  (G.-R.),  164. 
Florensa,  femme  de  Pierre  For- 

ners,  60*,  note  1. 
Floure,    cant.     de     Gapendu, 

Aude  (curé  de),  180. 

—  (W.-F.  de),  134. 
Foissenx  (W.  de),  91*,  note  3. 
Foix,  Ariège  (l'abbé  de  Saint- 

Volusien  de),  142*. 

—  (comtes  de),  16*,  219*-223*, 
227*.  Voy.  232*,  note  8. 

—  (Bérenger  de  Scala  de),  104*. 

—  (Lambert  de),  322,  et  note  1. 

—  (Raymond  de),  244*. 
Foie  (Pierre),  11. 
Folquier  (Ber.),  177,  178. 

—  (Guillaume),  bourgeois  d'Al- 
bi, 318. 

—  (R.),  125,  144. 

Folquin  (maître  G.),  252,  266, 
268,  276. 

Fontaynas  (Guillaume  de),  147, 
149. 

Fontenilles  (Hugues  de),  offi- 
ciai d'Albi,  124*;  —  vicaire 
de  l'évêque  d'Albi,  125*. 

Fonters-du-Razés,  Aude  (Ar- 
naud de),  272. 

—  (Pierre  de),  191. 

Fontfroide,  abbaye  près  de  Nar- 
bonne, Aude  (abbé  de),  34*, 
note  8,  271,  309,  et  note  1, 
312,  382,  335,  339,  342,  343. 


376 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Fontiés-d'Aude,  cant.  de  Ga- 
pendu,  Aude  (Ber.  Dupuy 
de),  175. 

—  (R.  Deloume  de),  175. 
Force  (la),  cant.  de  Fanjeaux, 

Aude,  284. 
Fornayro,  béguin,  116*,  note  1. 
Forner  (Ber.),  229. 

—  (Jean),  154. 
_  (P.-G.),  171. 

—  (R.),  242. 

—  (Raymond),  254,  268. 
Forners  (Pierre),  60*. 
Fornière  (i'emmej,  186. 

Fort,  Fortz,  curé  de  Saint-Ser- 
nin  de  Toulouse,  3  et  suiv. 

—  (Guillaume),  108,  note  1. 

_  (Guillaume),  de  Pamiers, 
16*,  143*. 

—  (R.),  66,  note  1,  97,  note  1. 
Fortanier,  archidiacre  de  Cor- 
nes, 42. 

Fouissenx  (Lambert  de),  95*, 
195*,  232*. 

Foulques,  évêque  de  Toulouse, 
47*,  59*,  60*,  74*-76*,  75*, 
note  4,  76*.  ^oy.  243*. 

Fournes  (Ar.  Boyer  de),  195. 

—  (Ar.  Regina  de),  195. 

—  (G.  de),  160,  239. 

—  (Guillaume  de),  195. 

—  (P.  Gavaer  de),  198. 

—  (P.  Gili  de),  195. 
Fournier  (Bernard),  21. 

—  (Guillaume),  164*,  166*. 

—  (Jacques),  1*,  note  2. 

—  (Jacques),  évêque  de  Pa- 
miers, 41*,  49*,  note  1,  56*, 
91,  137*,  note  5;  ses  actes, 
99*,  102*-lir;  —  confessions 
entendues  par  lui,  103*-107*; 
—  sentences  rendues  par  lui 
avec  le  concours  de  l'inquisi- 
teur, 108*-110*. 

—  (Jean),  150,  156,  158,  160, 
163,  171.  174-177,  179,  181, 
182,  185,  187. 

—  (P.  W.),  168. 

—  (Pons),  155. 
Fourtanens,  156*  et  suiv. 

—  (Raymond  de),  159*. 
Fradens  (Pierre  de),  81*,  note  1. 


Franc  (Bernard),  104*. 

François  (fr.),  311. 

Fransa  (Galhard),  95*,  194*, 
''31*. 

—~( Pierre),  293*. 

Fraticelles  (les)  dans  le  Langue- 
doc, 43*,  et  note  2,  116*,  et 
note  1,  117*,  118*. 

Frayssenenx  (Sicard  de),  195*. 

Frédéric  II,  empereur,  30*,  31*, 
68*,  note  2,  99,  et  note  2. 

Frédol  (les),  André,  Bérenger, 
Bernard,  Guillaume  etPierre, 
originaires  de  Béziers,  114*, 
note  2. 

—  (André),  évêque  de  Mague- 
lonne,  121*,  122*,  et  note  1. 

—  (Bérenger),  évêque  de  Bé- 
ziers, 38*,  56*,  114*,  115,  304 
et  suiv. 

—  (Guillaume),  évêque  de  Bé- 
ziers, 56*,  57*,  58*. 

Frémiac  (Armand  de),  75*, 
note  4. 

—  (Arnaude  de),  75*,  note  4. 
Fresier  (Bernard),  118. 
Frezapa,   notaire   des  inquisi- 
teurs, 8,  31. 

Frotier   (Guillaume),  chanoine 

de  Toulouse,  98*,  note  2. 
Fulcov    (Gui),    archevêque   de 

Narbonne,    55*,    72*,    78*, 

et  note  4. 
Fumet  (Bérenger),    95*,    194*, 

231*,  232*;  323,  note  1. 

—  (Jacques),  95*,  114*,  231*, 
232*,  324,  note  5. 

—  (Raymond),  185*,  186*,  187*. 
Furrin"^ (Pierre),  317. 


G.,  abbé  de  Saint-Hilaire-de- 

l'Aude,  131-132. 
G.,  archidiacre  de  Garcassonne, 

139,  171. 
G.,  curé  de  Capserviés,  232. 
G.,  curé  de  Villeneuve,  cant. 

de  Montréal,  Aude,  154. 
G.,  inquisiteur,  257. 
G.  (B.),  curé  de  Sauzens,  155. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


377 


Gaillac,  Tarn,  159*;  —  abbé, 

38%  302. 
Gairas  (Ar.),  177-178. 
Gairaud  (Âr.),  186. 

—  (G.),  182. 

—  (W.),  185. 
Gairet  (Pons),  178. 
Gairveufc  (Ber.),  189. 
Gaja-la-Selve  (Willem  Arnaud 

à),  141*. 
Gaja-Villedieu,   cant.    de    Li- 
moux,  Aude  (Pierre  de),  295. 

—  (R.  de),  183. 

Galand  (Jean),  inquisiteur,  ses 

actes,    182*-190*.  Voy.    30*, 

et  note  5,  181*,   182*,   191*, 

208*. 
Galard   (  Arnold    de  ) ,   évêque 

d'Agen,  212*. 
Galliac  (Bertrand  de),  bayle  du 

comte    de    Toulouse,    134*, 

note  1. 
Galhardus,   frère  de  P.  Vassal 

de  Saisigne,  149. 

—  prieur  du  Mas  -  Saintes- 
Puelles,  75. 

Galhac  (Pierre),  notaire  de  Ta- 
rascon,  199*,  200. 

Gallinier  (maître  Arnaud),  con- 
sul d'Albi,  305,  317,  340. 

Galofi  (Adémar),  177*. 

Gameville  (Pons  de),  2,  6. 

Gamezenc  (G.),  240. 

Ganges  (Jacques  de) ,  34*,  note  8. 

Ganac,  cant.  de  Foix,  Ariège, 
106*. 

Garanou  (Raymond  de),  110*. 

Garant  (le)  :  renonce  à  la  justice 
royale,  138;  —  appelle  celui 
pour  lequel  il  a  répondu,  167  ; 

—  s'oblige  à  être  otage,  223  ; 

—  engage  ses  biens,  116  et 
suiv.;  —  relevé  de  ses  obliga- 
tions, 171  ;  —  au  gré  des  in- 
quisiteurs, 207. 

Garcia  (Guillaume),  frère  Mi- 
neur, 90-97, 100, 102, 106-108, 
111,  113. 

Garcias  (maître),  174. 

—  (Arnaud),  consul  d'Albi,  305, 
et  note  3. 

-(G.),  173. 


Garcias  (P.),  150. 

—  (P.),  des  Bordes,  150. 

—  (Pierre),  du  Bourguet-Nau, 
de  Toulouse,  149*,  150,  218*, 
note  4,  251*,  267*,  90  et  suiv. 

—  (Raymond),  95*,  195*,  232*; 
324,  note  8. 

Garde  (Gaucelra  de  la),  évêque 

de  Maguelonne,  56*. 
Gardiens  des  prisonniers,  40*, 

326,  341. 
Gardouch,  Haute-Garonne  (l'ar- 

chiprêtre  de),  178*. 

—  chevalier,  173*. 
Garin,  228. 
-(G.),  241. 

—  (Pons),  inquisiteur,  ses  actes, 
138*  et  suiv. 

—  (R.),  185. 
Garnier,  194*. 

—  (W.),  médecin,  74. 
Garric  (Ar.),  161. 

—  (Etienne)  de  Lavaur,  11. 

—  (Guillaume),  300;  —  incar- 
céré, 325,  note  8. 

—  (Guillaume)  d'Arzens,  298. 

—  (Guillaume),  de  Carcassonne, 
56*,  233*,  et  note  1 .  Voy.  245*. 

Garrigue  (Pons),  236*,  note  1, 
68,  80. 

—  (Raymond),  d'Albi,  frati- 
celle,  116*,  note  1. 

Garsendis  (Jacques),  201*. 
Garsias  (G.|,   le  gascon.   Voy. 

Gassias. 
Gascogne  (province  de),  11*. 
Gasconia  (curé  de),  81*,  note  1. 
Gassias  (Gaissias,  Garsias),  le 

gascon,  138,  140,  142-145. 
Gastaire  (Raymond),  120. 
Gastine  (Etienne  de),  inquisi- 
teur,  ses    actes,    169*-172*, 

181*,  214*. 
Gaudiés    (Guillaume  -  Bernard 

Jot  de),  105*. 
Gaufre  (Raymond),  134,  169. 
Gaulassa  (Astruc),  218. 
Gaumar  (Ar.  et  G.),  de  la  Bas- 

tide-Rougepeyrc,  166. 
Gauré  (Willem-Etienne  de),  6, 

48. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


378 

Gaurs  (Bernard  de),  notaire  des 

inquisiteurs,  7,  10. 
Gausbert  (Ber.),  136,  164,  166, 

176,  177,  296,  298,  299,  300. 

—  (Guillaume),  bourgeois  d'Al- 
bi,  318. 

—  (Raymond),  4. 
Gausia,  106*. 
Gausie,  110. 

Gausinh   (Ar.),  154,   165,  168, 

201,  240. 
_  (Ber.),  239,  240.         . 
Gautier  (Isarn),  bourgeois  d  Al- 

bi,  318. 

—  (P.),  de  la  Bastide-Rouge- 
peyre,  166. 

Gavauda  (Pons),  170. 

Gaytan  (Nicolas),  348. 

Gedor  (Ber.),  clerc  de  l'évêque 

de  Carcassonne,  166,  213. 
Geli  (Ar.),  275,  276. 

—  (Raymond),  251. 

Gencer,  femme  de  Ber.  Folquier 
de  Pezens,  177. 

Générés  (Saint-Pierre  de),  pè- 
lerinage mineur,  159,  note  1. 

Gênes  (Marclie  de),  27%  31% 
note  4. 

Genla  (Bernard  de  na),  276. 

Gentilis,  femme  de  Pierre  Sco- 
la,  104*;  fille  de  Guillaume 
Ros,  104*. 

Géraud,  268. 

—  (Pierre),  181*. 
.  —  (Simon),  106*. 

Gervaisa,  bayle  du  Gabardès, 
129. 

Gignac,  Hérault,  116*,  note  1. 

Gilbert  (Pierre),  105. 

Gili  (Arnaud),  254. 

Gilles,  clerc  du  comte  de  Tou- 
louse, 140*. 

—  (Arnaud),  273,  292. 

—  (Bernard),  245,  249,  250. 

—  (Durand),  277,  297. 

—  (Raymond),  121,  245-249. 
Gimont,  Gers,  81*,  note  1,  69, 

note  1. 
Gincstos  (Jean),  bourgeois  d'AI- 
bi,  318. 


Ginetti  (Martini) ,  cardinal ,  253*, 
note  2. 

Girard,  242. 

Gita  (Anatabis),  254. 

Gleise  (Bernard),  7. 

Goder  (Ber.),  171. 

Godin  (le  cardinal  Guillaume- 
Pierre  de),  43*,  note  3. 

Goiric  (Barthélémy),  216,  218, 
225. 

—  (Ber.)  le  Vieux,  218, 

—  (Jean),  216,  225. 

Golfier  (Guillaume),  95*,  194*, 
231*,  324,  et  note  4. 

—  (Pierre),  bourgeois  d'Albi, 
318. 

Gondalbert  (P.),  186. 
Gonter  (R.),  220,  234. 
Goran  (R.  de),  129. 
Gordo  (G.  de),  42,  151. 

—  (R.  de),  d'Alzonne,  151. 
Gorgaud    (Guillaume),    notaire 

d'Albi,  320,  321. 

Gormond  (Jacques),  137*,  no- 
te 11. 

Got  (Bertrand  de),  vicomte  de 
Lomagne,  227*,  note  1.      ' 

Gotran  (P.),  226. 

Gourdon,  Lot,  148*. 

Gourveufa  (Ber.),  192. 

Gourvieille  (Bernard  de),  75. 

—  (Esclarmonde  de),  11. 
Gouzens   (maître  Arnaud   de), 

inquisiteur  de  l'évêque  de 
Toulouse.  Ses  actes,  136*,  et 
note  9,  160*,  161*  et  suiv. ; 
—  officiai  de  Toulouse,  2. 

—  (P.  de),  diacre,  165*. 

—  (W.  de),  11,  34. 

Grabde  (Raymond  de),  consul 

de  Cordes,  Tarn,  98*,  note  2. 
Grâce  (temps  de),  18*,  51*,  72*, 

et  note  2, 139*, 154*, 260*,  282*, 

283*,  32,  36,  37,  45,  51,  61, 

298,  300,  note  1. 
Graisseux  (W.  de),  autrement 

dit  Guimet  de  Dreuille,  78. 
Gramat   (Etienne),    de   Ville- 

neuve-les-Béziers,  fraticelle, 

116*,  note  1. 
Gramazie  (Guillelme  de),  277. 
--  (R.  de),  217. 


TABLE  ALl'HAJiÉTIQUE. 


379 


Gran  (Pons),  75*,  note  3. 
Grand  (Jean),  archevêque  de 

Sund,  Norvège,  31*,  note  6. 
Grand  (Pierre),  (ils  de  Jacques 

d'Odars,  4,  note  4,  27. 
Gras  (Arnaud),  152*. 

—  (maître  R.),  301. 
Graulhet,  Tarn   (Rixendis    de 

Miraval  de),  176*. 
Grazide,  femme  de  Pierre  Va- 

quier  de  Moussoulens,  239. 
Grazit  (P.),  221,  222. 
Grégoire  IX,  pape,  3*,  6*-13*, 

47*,  54*,  66*,  68*,  109,  note  2, 

124,  note  1. 
Grégoire  X,  pape,  29*. 
Grégoire  XI,  pape,  44*,  note  4. 
Grenade,  Haute-Garonne,  137*, 

note  8. 
Grozas  (W.),  88*,  note  2. 
Grèzes  (Ber.-Fabre  de),  176, 177. 

—  (Jean  de),  151. 

Grima  (Dominique),  évêque  de 
Pamiers,  58*,  107*,  108*,  111*, 
112*. 

Grimaud  (Pierre),  62,  80. 

—  (W.),  27. 

Grimoard  (Pons),  sénéclial  de 
Gahors  pour  le  comte  de  Tou- 
louse, 136*,  note  3,  147*. 

Grisolles,  Tarn-et-Garonne,  18. 

Gros  (Ermessinde),  de  Lodève, 
fraticelle,  116*,  note  1. 

—  (Guillaume),  128. 

—  (fr.  R.),  101,  105. 
Grcsser  (Pons),  34*,  note  8. 
Grosset  (Aymeric),  185*. 
Gualharde,  326. 

—  femme  de  Bernard  Ros,  104*. 
Gueirejat  (Raymond),  214. 
Guerrer  (Arnaud),  4. 

Gui  de  Séverac,  214*,  note  2. 

Gui  (Bernard),  112*,  118*,  180*, 
198*,201*,202*,etnote2,232*, 
243*,  244*,  305,  note  3,  307, 
note  1  ;  —  ses  actes  comme 
inquisiteur,  203*-206*;  —  ta- 
bleau des  sentences  rendues 
par  lui,  205*;  —  tient  un 
sermo  puhlicu.s  à  Toulouse, 
123*;  —  son  Uber  senlentia- 
rum,  108*;  —  il  rend  des  sen- 


tences avec  l'évèque  de  Ra- 
miers, 108*;  —  évêque  de 
Lodève,  il  délègue  les  incjui- 
siteurs  pour  une  sentence 
d'exhumation  à  rendre,  57*; 
—  il  rend  une  sentence  d'ex- 
humation, 125*;  —  son  opi- 
nion sur  le  premier  titre  que 
les  frères  Prêcheurs  avaient 
à  exercer  rin(|uisition  à  Tou- 
louse, Albi,  Garcassonne  et 
Agen,  10*;  —  sa  Practica, 
236*-238*;  —  son  récit  des 
troubles  de  Garcassonne  et 
d'Albi,  245*,  246*;  —  les  in- 
quisiteurs dont  il  donne  le 
nom,  134*,  note  1. 

—  (Jean),  consul  d'Albi,  318. 

—  (maître),  320. 

—  (Pierre),   bourgeois   d'Albi, 
318. 

Guifre,  fils  de  Gilles  Guifred 
de  Goufoulens,  224. 

—  (Ar.),  205. 

—  (Isarn),  128. 
Guiffrezes  (Olivier  dels),  276. 
Guilabert,  ou  Jacques  d'Odars, 

Haute-Garonne,  4,  note  3. 

—  (Adami,  207. 

—  (Ar.),  fils  de  Jacques  d'Odars, 
4,  note  4. 

—  (Ber.),  238. 

—  (Guillaume),  de  Montolicu, 
son  fils,  238. 

Guillaume,  évêque  d'Agen,  83, 
85. 

—  grand  archidiacre  de  Garcas- 
sonne, 136*,  et  note  5. 

—  messager  de  Raymond  de 
Casais,  289. 

—  témoin,  218. 

—  templier,  123,  130. 

—  (Ar.),  228,  229,  245. 

—  (Arnaud),  évêque  de  Garcas- 
sonne, 121,  130,131,  132,146, 
232,  301,  note  2  ;  —  refuse  la 
grâce  des  croix  à  Raymond 
babatier,  150  ;  —  reçoit  ses 
aveux,  246,  251-254,  266,  268, 
270,  271,  275-277,  292,  296, 
299;  —  consulte  les  devins, 


380 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


78*,    note   4.    Voy.    Arnaud 
(Guillaume). 
Guillaume    (Pierre)    l'Ancien, 
d'Unac,  106*. 

—  (Pons),  137. 

Guillelme  alias  Guillamone,  sa 
déposition,  200*. 

—  belle -fille  de  P.  Sahne, 
165. 

—  femme  de  Bernard  Benêt, 
104*. 

—  femme  de  Bernard  Carsi- 
près,  de  Limoux,  92*,  note  1, 
168*. 

—  femme  de  Guillaume  Ar- 
naud, 69*. 

—  femme  de  Guillaume  Vallato, 
289. 

—  femme  de  Martial  de  Tor- 
reilles,  147. 

—  fille  de  Raymond  Gilles,  246. 
Guillermin,  218,  227,  228,  230, 

234. 
Guillermine,  femme  de  Thomas 

de  Saint-Flour,  173*,  174*. 
Guillot  (Cuenus),  curé  de  Podio- 

tlierico,  344. 
Guiraud,  133. 

—  curé  d'Aigues-Vives,  cant. 
de  Peyriac-Minervois,  Aude, 
136,  139,  141,  146,  170. 

—  gardien  des  frères  Mineurs 
de  Toulouse,  95. 

—  (G.),  128,  165,  242. 

—  (P.),  242. 

.  —  (R.),  160,  240. 
Guiraude,  femme  de  Durand  de 
Rouffiac  d'Aude,  176*. 

—  femme  de  Guillem  Gat,  299. 
Guitaud  (W.  de),  56. 
Gurabert  (Bernard),  105*. 
Guyenne  (duché  de),  1*,  note  2. 


H 


Hares  (fr.  Vital),  81*,  note  1. 
Hautpoul  (Ar.  Orre  de),  59,  64. 
—  (Isar  Bonhomme  de),  250*,  62. 
Hector,  sacristain  de  Cahors,  42. 
Helic  (maître),  archidiacre  du 
Razès,  71*,  125. 


Hélie,  prieur  de  Saint-Pierre- 

des-Cuisines,  Toulouse,  2. 

—  (R.),  182. 

Henri  III,  roi  de  France,  1*, 
note  2. 

Hérésie  :  distincte  de  la  vaudoi- 
série,  244  et  suiv.;  —  sa  doc- 
trine, 71,  90,  91,  92  et  suiv.; 

—  père  élevant  ses  enfants 
dans  l'hérésie,  4,  note  4  ;  — 
abjuration  de  l'hérésie  par  les 
habitants  d'un  lieu,  18*;  — 
par  les  condamnés  à  la  pri- 
son, 4,  5  et  suiv.;  —  entraî- 
nant la  séparation  du  mari  et 
de  la  femme  dans  deux  cas, 
21*;  —  l'hérésie  dans  l'Albi- 
geois et  le  Castrais,  166*;  — 
en  Italie,  166*;  —  en  Lom- 
bardie,  189*;  —  à  Lombers 
(Tarn),  189*  ;  —  poursuivie  en 
Lombardie,  27*  ;  —  dans  la 
Marche  d'Ancône,  27*;  — 
dans  la  Marche  de  Gênes,  27*  ; 

—  dans  les  Romagnes,  27*; 

—  en  Bourgogne,  27*;  — en 
France,  27*;  —  en  Lorraine, 

97* 

—  (délits  d')  :  adorer  les  héré- 
tiques, 151*,  4-9, 11, 19,  22,24, 
27,28,30-33, 86,  etc., 251, 253, 
256,  261,  etc.;  —  assister  à 
Vappa7'ellamentwn,lbl*^9^22; 

—  associer  les  hérétiques,  13, 
28,  32,  33  ;  —  boire  et  man- 
ger avec  eux,  150*,  151*,  9, 
11,  22,  25,  27-30,32  et  suiv., 
53,  63,  73;  —  leur  préparer 
et  donner  à  manger,  27,  33, 
39,  73,  81  ;  —  leur  envoyer 
des  victuailles,  27,  75  ;  — 
construire  pour  eux  une  ca- 
hute, 32  ;  —  ne  pas  les  arrê- 
ter, 21,  22,  215,  etc.;  —  sortir 
de  prison  sans  permis,  76,  80  ; 

—  cacher  les  hérétiques,  151*, 
5,6,9,22,69,  notel,  etc.;  — 
ne  pas  comparaître  après  cita- 
tion, 83  ;  —  croire  à  leur  doc- 
trine sous  l'une  ou  l'autre 
de   ses    formes,     151*,   4-9, 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


381 


H  \^  21  '^^  25  ^^  31  3'> 
33  et  suiv.;  —  donner  pour 
leur  rachat,  12;  —  leur  don- 
ner du  sien,  150%  lôT,  9,  11, 
19,  21,  25,  30,  31  ;  —  main- 
levée sur  leur  argent  et  le  leur 
rendre,  14;  —  recevoir  leur 
argent,  69,  note  1  ;  —  garder 
un  dépôt  confié  par  eux,  19; 

—  recevoir  les  hérétiques,  9, 
11,  19,  21,  22,  28,  63,  etc.;  — 
les  aimer  et  porter  les  autres 
à  les  aimer,  25,  27,  63,  etc.; 

—  les  faire  s'esquiver  moyen- 
nant argent,  73  ;  —  les  con- 
duire ou  les  faire  conduire, 
150%  151*,  6,  21,  28,  33  et 
suiv.;  —  faire  l'aumône  aux 
Vaudois,  31  ;  —  recevoir  les 
présents  des  hérétiques,  151*, 
19,  21, 22, 25, 32,— ou  leur  en 
faire,  254  ;  —  fléchir  le  ge- 
nou devant  eux,  145;  — 
avoir  à  sa  charge  un  héré- 
tique, 51  ;  —  être  présent  à 
l'initiation  hérétique,  11,  21, 
22,  25,  32  ;  —  entrer  dans  la 
demeure  des  hérétiques,  148; 

—  délivrer  un  legs  fait  par 
eux,  44, 86  ;  —  leur  procurer  la 
liberté,  33,  67  ;  —  porter  leurs 
lettres  pour  recueillir  des  legs, 
69,  note  1  ;  —  s'entretenir 
avec  eux,  21, 148,  etc.;  —  de- 
meurer avec  eux,  12,  14,  73, 
76;  —  pour  une  femme,  leur 
abandonner  son  mari,  11  ;  — 
mentir  à  l'inquisiteur,  13  ;  — 
envoyer  les  hérétiques  pour 
l'initiation,  18;  —  se  rendre 
à  Montségur,  Ariège,  par  leur 
ordre,  78,  79  ;  —  faire  dos  pré- 
sents à  quelqu'un  pour  les 
recevoir,  27  ;  —  acheter  à  leur 
envoyé,  11  ;  —  recevoir  d'eux 
le  baiser  ou  la  paix,  150*, 
151*,  9,  15,  19,  22,  27,  60, 
note  2;  —  pénitence  cano- 
nique non  accomplie,  37,  85  ; 

—  prédication  des  hérétiques 
suivie,  150*,  151*,  8,  9,  il, 
19,22,25,27,28,31,32,610.; 


—  quête  faite  pour  eux,  45; 

—  incliner  la  tête  par  respect 
devant  eux,  151*;  —  les  sa- 
luer, 148  ;  —  leur  écrire,  51  ; 

—  assister  à  leur  sépulture, 
9_;  —  les  servir,  11,  12,  35, 
37  ;  —  rester  sous  le  coup 
d'une  condamnation,  72;  — 
ne  pas  venir  pendant  le  temps 
de  grâce,  45,  51,  etc.;  —  ca- 
cher la  vérité,  150*,  6,  8,  9, 
11,  22,23,  25,  27,  32,  36;  — 
s'engager  môme,  par  serment, 
à  cacher  la  vérité,  18,  23, 
25,  etc.;  —  voir  les  hérétiques 
ou  leur  envoyé,  150*,  151*,  1, 
9,  11,  19,  21,  22,  24,25,  27, 
28,  30-32,67,  70;  —  les  visi- 
ter, 148,  216;  —  vivre  avec 
eux,  22  ;  —  retomber  dans 
l'hérésie,  2,  8,  25,  75. 

Hérésie  (initiation  dans  r),251, 
note  5. 

Hérétique  (1')  :  recherché  dans 
chaque  paroisse  par  un  clerc 
et  un  laïque,  52*;  —  sa  cap- 
ture récompensée,  52*;  — 
maison  dans  laquelle  il  est 
trouvé  rasée,  53*,  61*;  — 
privé  de  l'avocat,  53*;  — 
l'excommunié  est  admis  à  té- 
moigner ou  à  procéder  contre 
lui,  24*;  —  l'inquisiteur  doit 
l'exhorter  à  reconnaître  ses 
erreurs,  20*  ;  —  remis  en  li- 
berté, 16*;  —  condamné 
comme  l'excommunié  se  re- 
fusant à  comparaître,  24*,  25*, 
34*;  —  définitivement  con- 
damné, 49. 

—  livré  au  bras  séculier,  124*; 

—  brûle  à  Carcassonne,  226*  ; 

—  les  sacrements  lui  sont  ac- 
cordés, 25*. 

—  émancipation  qu'il  a  faite 
nulle,  33*,  34*;  —  ses  fils  et 
ses  neveux  exclus  des  charges 
et  des  bénéfices,  24*,  33*;  — 
obligations  de  ses  héritiers 
tenus  de  satisfaire  pour  lui, 
25*,  26*,  51*,  202,203;  —  ne 
peut  racheter  ses  biens  con- 


382 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


fisqués,  55*;  —  saisie  de  ses 
biens  ordonnée  par  Ray- 
mond VII,  10*. 
Hérétique  notoire,  19*  ;  —  mani- 
feste, 14*;  —  excommunica- 
tion renouvelée  par  Nicolas 
IV,  31*. 

—  adoration,  270-271  ;  —  mo- 
nition,  192  ;  —  prédication, 
192,  273,  etc.;  —  pratiques  et 
moyens,  265*,  266*;  —  rite, 
nourriture,  etc.,  198*. 

—  revêtu,  51*,  75*,  note  4,  19, 
28  ;  —  ordre,  245  ;  —  évêque, 
32*. 

Hérétiques  (biens  des)  :  confis- 
qué.s,  232*,  note  8,  2,  38,  49, 
55,  58,  65,  67,  73,  76-78,  80, 
228,  229  ;  —  administration 
de  ces  biens,  115*-119*;  — 
ils  ne  peuvent  être  rachetés 
par  les  héritiers,  114*;  —  ce- 
pendant, ils  le  sont  un  mo- 
ment, 55*,  56*;  —  biens  à 
rendre,  115*;  — excepté  dans 
trois  cas,  225*;  —  la  femme 
de  l'hérétique  condamné  ne 
peut  être  privée  de  ses  biens, 
225*;  —  quittances,  91*,  no- 
te 3  ;  —  biens  confisqués  don- 
nés à  divers,  218*. 

Honorius  IV,  pape,  30*. 

Hospitalier  de  Saint-Jean,  72. 

Hot  (Bernard),  131. 

Hug  (Ar.),  171. 

Hugoi  (Pierre  d'en),  106*. 

Hugotion  (Guillaume),  75*,  no- 
te 4. 

Hugues,  archiprêtre  de  Gar- 
douch,  Haute-Garonne,  178*. 

—  curé  de  Villalier,  Aude,  172. 

—  pro-curé  de  Roquefère,  Aude, 
187,  188. 

—  (Ar.),  168. 

—  (Barthélémy),  do  Saverdun, 
105*,  106*. 

—  (Bernard),  45,  note  1. 

—  (Raymond),  95*,  167*,  194*, 
231*,  325,  et  note  3. 

—  (W.),  capitoul  de  Toulouse, 
26. 


Idrac-Respaillés,  Gers  (abbé  d'), 

10. 
Ile  (Bernard  de  1'),  lieutenant 

de  l'inquisiteur,  137*,  et  note 

^  » 

—  (Bertrand  de  1'),  évêque  de 
Toulouse,  80*-82*. 

—  (Brémond  de  1'),  28*,  29*. 
Ilhes  (les),  Aude  (curé  des),  173, 

226. 

—  (Ar.  de  Cazilhac  des),  164, 
241. 

—  (Ar.  Gauzinh  des),  165, 168, 
201. 

—  (Ar.  Turc  des),  168. 

—  (Ar.  Vital  des),  226. 

—  (G.  Raseire  des),  241. 

—  (G.  Sabater  des),  195. 

—  (Guillelme  Jutge  des),  241. 
— •  (Guiraud  des),  234. 

—  (P.  Acbert  des),  241. 

—  (P.  Aymeric  des),  161. 

—  (P.  Bellaire  des),  168. 

—  (Roger- Pierre  des),  241. 

—  (Vilarzel  des),  197. 

—  (Vital  Labécède  des),  168'. 
Imbaud  (P.),  225. 
Imbertde  Rodez,  frère  Mineur, 

101,  106,  108,  114. 

Incapacité  (F)  de  témoigner  le- 
vée dans  le  cas  d'hérésie,  34*. 

Incours.  Voy.  Confiscations. 

India,  femme  de  Bertrand  de 
Roqueville,  159*. 

Inimitié  mortelle  prouvée  juri- 
diquement, 214, 215, 219,  220, 
221,  222.  Voy.  Ennemi,  Té- 
moins. 

Innocent  (!')  présumé,  286. 

Innocent  III,  pape,  109,  note  2. 

Innocent  IV,  pape,  13*-22*,  31*, 
65*,  143*,  149*,  213*,  218*, 
note  4,  239*,  45,  note  1.  Voy. 
124,  note  1. 

Innocent  VI,  pape,  44*,  note  4. 

Inquisiteurs,  1*,  4*,  14*,  16*, 
48*,  49*;  —  juges  délégués 
par  le  pape,  29*,  150*,  1,4,  8, 
il,  16,  19,21,  24,  27,  29,  32, 
34,  37,  39,  40,  42,  44,  49,  53, 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


383 


55,  57,  62,  64,  68,  74,  77,  81, 
83  ;  —  choisis  dans  l'ordre 
des  frères  Prêcheurs,  8*,  12*, 
44*,  15*,  47*,  48*;  —  dans 
celui  des  frères  Mineurs,  48*, 
note  1  ;  —  agissant  d'accord 
avec  les  évoques,  19*,  37*, 
45*,  46*,  51*,  123*-128*,  126, 
note  1,  171,  173,  183,  199, 
205,  311,  312;  —  en  conllit 
avec  un  évêque,  84*,  85*;  — 
épiscopaux,  48*,  note  1  ;  54* 


275*,  277* 


leur 


40*, 


41*;  —  leurs  assesseurs,  20* 
98*,  note  2;  —  leurs  pouvoirs 
égaux,  48*  ;  —  leur  entretien, 
72*,  211*;  —  leurs  émolu- 
ments, 51*,  52*;  —  exécution 
de  leurs  sentences,  34*;  — 
extradition  par  eux  obtenue, 
32*;  —  leur  intégrité,  283*, 
284*,  note  1  ;  —  plainte  contre 
eux,  38*,  306,  307;  —  leurs 
procès  suspects,  335  ;  —  main- 
forte,  33*,  note  3;  —  leur  no- 
mination, 13*,  14*,  28*;  — 
leurs  poursuites  contre  la  sor- 
cellerie, 43*,  et  note  3;  —  leurs 
privilèges,  25*,  note  3  ;  — 
leurs  serviteurs,  15*;  —  leur 
révocation,  14*;  —  ils  jugent 
au  civil,  262*. 

Inquisition  (!')  :  commencée  à 
Toulouse  en  1229,  ô*,  7*,  8*; 
établie  par  Grégoire  IX,  pape, 
54*,  66*;  —  ses  registres  vo- 
lés et  brûlés,  15*,  30*,  69*, 
70*;  dilapidés  au  xyw  siècle, 
163*;  —  registre  du  greffier  de 
Carcassonne,  267*  et  suiv.; 
—  son  notaire  et  ses  officiers, 
30*,  34*,  note  8, 138*,  note  2, 
214*. 

Interrogatoires,  187*,  188*,  193* 
et  suiv.,  234*,  285*,  286*, 
287*,  244  et  suiv. 

Isarn,  gardien  de  la  prison  d'Al- 
bi,  340,  341. 

—  (Guillelme),  191. 

—  (P.),  220. 

—  Pierre),  221. 

—  (Pons),  167. 


Isarn  (R.),  d'Alzonne,  151.152. 

—  (Roger),  122. 

—  (Roger  ,  de  Conques,  Aude, 
219. 

—  (Roger),  221. 

—  (W.),  72. 

Isarnic  (Bernard),  consul  d'AI- 
bi,  318. 

Issaura  (Arnaud,  Pierre  et  Ray- 
mond), de  Larnat,  Ariège, 
200*. 

Issel  (Aymeric  de  Gastelnau  d'), 
187*. 

—  (Pons-Garrigue  d'),  68,  80. 
Itahe  (l'hérésie  en),  27*. 


Jacques,   gardien    des    prisons 

de  Carcassonne,  328. 
Jean  XXII,  pape,  ses  actes,  41*- 

44*.  Voy.  3*,  207*,  294*. 
Jean,    archevêque   de    Vienne, 

Isère,  légat,  69,  note  1. 

—  curé  d'Arzens,  Aude,  151. 

—  curé  deConques-sur-Orbiel, 
Aude,  172. 

—  curé  des  Ilhes,  Aude,  173, 
226. 

—  de  Maine,  cardinal,  192*. 

—  de  Piquigni ,  vidame  d'A- 
miens, 246*. 

—  évêque  de  Beauvais,  dispose 
des  biens  confisqués,  232, 
note  8. 

—  provincial  des  frères  Mineurs 
de  Gascogne,  69,  note  1. 

—  (Arnaud),  inquisiteur,  137*, 
et  note  10. 

—  (Bernard)  d'Albi,  réconcilié 
par  Durand,  évêque,  90*. 

—  (Bernard),  procureur  de  Car- 
cassonne, 314. 

—  (Guillaume),  77. 

—  (Matthieu),  189,  191,  192. 

—  (Milet),  231. 
-(P.),  187. 

—  (Pons),  65. 

—  (Raymond),  44. 

—  (Raymond),  hérétique,  60*, 
note  1. 


384 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Jean  (Raymond),  d'Albi,  141*, 

note  3. 
Jeanne,  femme   d'Alaman   de 

Roais,  27. 

—  femme  de  Bernard  Gairveufe, 
189. 

—  femme  de  P.  Bertric,  237. 

—  femme  de  W.  deSolario,  11. 

—  hérétique,  283. 

—  religieuse     de     Lespinasse, 
Haute-Garonne,  31. 

Joachim  de  Flore,  59,  note  1. 
Joan  (Ar.  d'en),  29. 

—  (Bencher),  consul  de  Cahors, 
42. 

—  (Jacques  d'en),  29. 
Johannin  (S.),  71*. 
Jorda  (Ar.),  50,  note  3. 
Jourdain,  de  Saissac,  chevalier, 

sa  déposition,  176*. 

—  (Arnaud),  151. 

—  (Ber.),  167. 

—  (Bertrand),  223. 

—  (Guillaume),  234,  235. 

—  (Pons),  11. 

Jourdane,  de  Miraval-Gabardès, 

Aude,  241. 
Juge    (  Raymond  ) ,    bourgeois 

d'Albi,  318. 
Juifs,  27^ 


note  2,  28*,  29*,  et 


note  3,  31*,  137*,   note    10, 
228*,  et  note  4,  237*. 
Julien,  104*, 

—  (Astruc),  jurisconsulte,  219*, 
note  1. 

—  (Guillaume),  130. 

—  (Raymond),  275. 

—  (W.),  136,  note  1. 
Julienne,  62. 

Julio  (Raymonde  Ferrières  de), 

sa  déposition,  178*. 
Juzes,  Haute-Garonne  (Arnaud 

de),  108,  note  1. 


Labarde  (  Guillaume   de  ) ,  1*, 

note  2. 
Labécède  (Vital),  168. 
Labécède  -  Lauraguai.s ,    Aude, 

236*,  note  1,  68,  note  1. 
—  (B.  Borrel  de),  200. 


Labécède-Lauraguais  (P.  Pas- 
samar  de),  24.  Voy.  146*,  10, 
81,  83. 

Labège,  Haute-Garonne  (curé 
de),  126*. 

—  (Raymond),  hérétique,  81*, 
note  1. 

Lacalm,  comm.  de  Castelnau- 

de-Lévis,  Tarn,  170*. 
Lacombe,  Aude  (Pons  de),  169. 
Lacroix  (Pierre  de),  consul  de 

Narbonne,  139*. 
Ladern,  Aude  (Jacques  Suola 

de),  180. 
Ladinhac,  Cantal  (?)  (curé  de), 

136*,  20,  24,  26,  29,  73. 

—  (Ber.  de),  7,  42. 
Lagarde,  Haute-Garonne  (Ray- 
mond Baussan  de),  176*. 

Lagarrigue  (Bernard),  183*. 
Lager.    Voy.    Saint-Pierre-de- 

iLages. 
Lagrasse,  Aude  (abbé  de),  9*, 

note  6,  78*,  note  4. 

—  (Bernard  de),  267. 

—  (Bernard-Jean  de),  298. 

—  (Guillaume  Pages  de),  126. 

—  (Pierre  de),  consul  de  Nar- 
bonne, 139*. 

—  (Pierre  Pages  de),  126.  Voy. 
10*,  note  4. 

Lagrave,  Tarn  (Éléazar  de),  de 
Peyriac,  chevalier,  hérétique, 
31*. 

Lairière,  Aude  (Arnaud  de), 
120. 

—  (Pierre  Grandomic  de),  120. 
Lalaine  (Pierre  de),  inquisiteur, 

1*,  note  2. 

Lambert,  134*,  note  1. 

Lambres  (Bernard  rfe),  178*. 

Landas  (Guillaume  de),  bour- 
geois d'Albi,  318. 

tandis  (Guillaume  de),  194*, 
293*,  294*,  324,  et  note  10. 

Landreville  (Pierre  de),  séné- 
chal du  Rouergue,  217*. 

Lauet  (P.),  167. 

Langres  (Amedon  de),  inquisi- 
teur, 44*,  note  4. 

Lanta ,  Haute  -  Garonne ,  22, 
note  2. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Lanta  (Ar.  Goto  de),  62,  85. 

—  (Ar.  Dorbert  de),  4. 

—  (Ar.  Ermengaud  de),  62. 

—  (Bernard  de),  5. 

—  (Bernard  de  Goderville  de), 
75. 

—  (Pons  Saquit  de),  21. 
Lapalme,  Aude  (Bérenger  de), 

246. 

—  (Ber.  de),  121. 

Larnat,  Ariège  (Arnaud  Issau- 
ra  de),  200*. 

—  (Philippe  de),  189*. 

—  (Raymond -Guillaume  de). 
150*-152*. 

Larroques-d'Olmes,  .Ariège (.Ar- 
naud-Bertrand de),  105*. 

Lart  (Bertrand  de),  bourgeois 
de  Gahors,  42. 

Lasbordes,  Aude  (P.  Baudri'ga 
de),  réconcilié  par  saint  Do- 
minique, 75',  note  4. 

Lassur,  Ariège  (Guillaume  d'en 
Home  de),  105*. 

Latour  (Bernard  de),  consul  de 
Toulouse,  31,  note  1. 

—  (Roger  de),  32,  note  2. 
Laufre  (Arnaud),  105*. 
Laurac,  Aude,  62*,  142*.  146*, 

165*,  38,  39,  42,  44,  76,  97. 

—  (Bernard  Olive  de),  128,  129. 

—  (Guillaume- Guiraud  de), 
128-129. 

—  (Pierre-Benoit  de),  48. 

—  (Pierre-Sicard  de),  128. 

—  (R.  Saumatier  de),  34,  55. 

—  (W.  Cedacès  de),  57. 
Lauraguais,  165*,  42,  note  4. 
Laurens  (Peire),  88*,  note  2. 
Laurent  (Guillaume),  consul  de 

Garcassonne,  314. 

—  (Pierre),  11. 

—  (R.),  150. 

Laurs  iGuillaume),  318. 
Lautier  (Ermengaud),  78,  note4. 
Lautrcc,  Tarn  (le  vicomte  de), 

218*.  '' 

Lauzerte ,    Tara  -  et  -  Garonne 

(Arnaud  Bordeler  de),  240. 
Lavaur,  Tarn,  146*,  165*,  171*, 

20,  26,  30. 


385 

^^9?^'  ^^.V  P"''"'  '^^^'  ^'  20, 
~o,  ou,  0 1 . 

—  (Etienne  Garric  de),  U. 

—  (Raymond  de),  217*. 
Lebrel  (Ar.),  165. 

Lectoure,  Gers  (l'évêque  de), 
16*,  113*,  note  1,  42,  note  4. 

Legran  (Guillaume),  178*. 

Le  Moine  (le  cardinal),  34*, 
note  8. 

Lemoine  (Michel),  44*. 

Lena  (G.  de  Na),  134,  note  1. 

Léon  (Bérenger),  153,  159,  169. 

Lcret  (Barthélémy),  154. 

Leroy  (Pierre),  134,  note  1. 

Lescure,  Tarn,  217*. 

—  (Pons-Alaman  de),  73. 
Lésignan,    Aude,    149,    309, 

note  2. 
Lespinasse  ,     Hau  te  -  Garonne, 
261*,  31.  ' 

—  (Guillaume  Orset  de),  176*. 
Letha  (Pierre  de),  134*,  note  1. 
Leuc,  Aude,  159,  245,  285. 

—  (Alazais  de),  249,  250,  251. 

—  (Ar.  de),  289. 

—  (Ber.-Willem  de),  289. 

—  (Bernard -Pascal   de),    119. 
120-121. 

--  (Esclarmonde  de),  249. 

—  (Guillaume  de),  245,  251. 

—  (Guillaume-Boyer  de),  247. 

—  (Guillaume-Gabane  de),  120, 
244-246. 

—  (Guillaume  de  Liguerac  de), 
246,  247.  " 

—  (Guillaume-Martin  de),  245. 

—  (Jacques-Boyer  de),  246. 

—  (Jourdane  Morel  de),  248. 

—  (Lombarde  de),  248,  249. 

—  (Pierre-Améhusde),  120-121. 
245. 

—  (R.-Gilles  de),  246. 

—  (R.  Guilis  de),  285,  286. 
Leuder  (R.),  84. 

Levés  (Guillaume),  120. 

Lévis  (Gui  de),  226*,  et  note  6. 

Lherm,  Haute-Garonne  (Ber- 
nard Maestre  du),  106*. 

Lieuran  -  Gabrières ,  Hérault 
(Pierre  Trencavel  de),  44*. 

Limborch,  107',  108*. 

25 


386 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Limoges  (Saint-Martial  de),  pè- 
lerinage mineur,  159,  note  1. 

Limoux,  Aude,  60%  142%  166% 
246*,  131,  note  1,  215,  250. 

—  (Arnaud-Embrin  de),  192*. 

—  (Bernard  -  Arnaud  -  Embrin 
de),  56*,  137*,  note  7. 

—  (Bernard  Carsiprès  de),  92*, 
note  1,  168*. 

—  (Pons  Olmière  de),  224. 
Liqueraco   (Guillaume    de),   de 

Leuc,  Aude,  246-247. 
Livre  des  augures,  78*,  note  4. 

—  des  hérétiques,  281,  282. 
Lodève,  Hérault,  116*,  note  1, 

123",   124*;   —  évêque,   53*, 

55*,   126,  note  1.   Voy.  Gui 

(Bernard). 
Lomagne    (vicomte   de),    227*, 

note  1. 
Lombard  (Guillaume),  de  Pézé- 

nas,  Hérault,  116,  note  1. 
/p_)    192. 

—  (Wi'llem),  65,  note  4. 
Lombarde,  femme  de  Guiraud 

d'Auterive,    Haute-Garonne, 
136*,  note  10. 

—  femme  de  feu  Raymond  Ay- 
meric,  44. 

Lombardie,  283,  287,  288;  - 
premier  inquisiteur  en  Lom- 
bardie, 8*;  —  inquisiteurs  de 
Lombardie,  22*,  37*;  —  l'In- 
quisition en  Lombardie,  31*; 
—  relations  des  hérétiques 
du  Languedoc  avec  ceux  de 
Lombardie,  32*,  250*,  30. 
Lombers,  Tarn  (cimetière  de), 

168*. 
Lordat,  Ariège  (Guillaume  de 

Corneillan  de),  105*. 
Lorraine  (la),  27*. 
Loubens,  Haute-Garonne  (Fran- 
çois de),  27. 
Louis  Vm,  roi  de  France,  248, 

note. 
Louis  (S.),  roi  de  France;  ses 
actes  ot  ses  rapports  avec 
l'hérésie  et  l'inquisition,  224*- 
227*;  —  son  tombeau  à  Saint- 
Denis  ,    pèlerinage    mineur. 


159,  note  1;  —  sa  chapelle  à 

Carcassonne,  192*. 
Louis  X,  roi  de  France,  230*, 

note  4. 
Lucius   ni,   pape,    68*,    109, 

note  2. 
Lues  (B.  de),  consul  de  Cahors, 

42. 
Lunas,  Hérault  (archidiacre  de), 

328,  334,  344. 
Lunel,  Hérault,  223*. 

—  (Etienne  de),  frère  Mmeur, 
95,  105,  108. 

—  (Pierre  de),  34*,  note  8. 
Lupateria  (château),  78*,  note  4. 
Luzenac,    Ariège    i  Guillaume- 
Bernard  de),  106* 

—  (Pierre  de),  201*. 

Lyon,  Rhône,  45,  note  1, 115*. 

.      M 

Maculano   (Vincent),   cardinal, 
953*    note  2. 

Magi  (àbbe),  253*,  255*,  266*. 

Magrefort  (Pons),  231*,  note  1. 

Maguelonne,  comm.  de  VUle- 
ueuve-lès-Maguelonne  (l'évê- 
que  de),  28*,  note  3,  121*, 
122*  et  note  1,  126,  note  1; 
—  son  commissaire  ou  vi- 
caire, 57*,  124*,  127*,  note  9. 
Voy.  Frédol  (André),  Garde 
(Gaucelm  de  la). 

Maiofa  (R.l,  164. 

Mairat  (Bernard  de),  153. 

Maitre  (Etienne),  capitoul  de 
Toulouse,  34. 

—  (Pons),  capitoul  de  Toulou- 
se, 36. 

—  (Raymond),  325. 
Majoris  (Raymond),  73. 
Malet  (Ar.),  137,  139. 

—  (Bertrand),  137. 
Maliet  (Grégoire),  318. 
Malpuel  (Bertrand),  chevalier, 

158    159   174. 
Malvies,  Aude  (Guillaume  Ai- 
gabeu  de),  117,  284,  285. 

—  (Raymond  de),  notaire,  187*. 
Manent    (Guiraud)_,    consul   de 

Carcassonne,  305,  328. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


387 


Manent  (Jean),  137*,  note  H. 

—  (Rose),  de  Lodève,  57*. 

Manescot  (G.),  144. 

Manher  (P.),  154. 

Mante  noire,  262*,  10. 

Manuels  inquisitoriaux,  233*  et 
suiv. 

Manuscrits  cités  ou  analysés  : 
ms.  Iat.4269,Bibl.  nat.,  198*- 
202*   (notice);    —   ms.    lat. 
4270,  Bibl.  nat.,  41*,  notes  2 
et  3,  42*,  note  1  ;  —  ms.  lat. 
9992,  Bibl.  nat.,  149*,  150*, 
248*  et  suiv.  (notice  et  ana- 
lyse);  édité,    1    et  suiv.;  — 
ms.  lat.  11847,  Bibl.  nat,  94* 
et  note  2,  95*,  note  4  à  17 
97*,    note   1,    137*,    note   4 
172*,  note  1,  183*,  192*-197* 
(notice),    235*,    note  2,  306 
note  1,  322,  notes  1-3,  323 
notes,  324,  notes,  325,  notes 
—  ms.  lat.  12856,  Bibl.  nat. 
93*,  94*  et  note  1,  95*,  notes 
1,  3,  182*,  183*-189*  (notice) 
306,  note  1,  324,  note  9,  325 
notes   2,   4;  —  Doat  XXI 
9*,  note  6,  12*,  notes  2  et  3 
13*,  note  3,  22*,  note  2,  61' 
(extrait),  136*,  note  5,  140* 
141*,  notes  1,  4  et  5,  144* 
145*,  note  1,  148*,  note  1,  45 
note  1,  69,  note  2,  72,  note  1 
103,  note  1,  145,  note  1,  159 
note  1,  258,  note  2;  —  Doat 
XXII,  75*, note 3,  91*,  note  2 
13(5*,  notes  3  et  10, 140*,  141* 
notes  5  et  6, 143*,  note  6, 144* 
145*  et  note  2,  147*,  note  1 
148,  note  1,149*, 240*,  notée 
251*,  notes  8  et  10,  41,  note  1 
72,  note  1,  90 et  s.  (dépositions 
contre   Pierre   Garcias) ,  97 
note  1,  102,  note  1,  106,  note 
1, 108,  note  1,  251,  note  5  ;  — 
Doat  XXIII ,  75*,  note  4,  91* 
note  1,  113*,  note  1,  141*  et 
notes3,5,6, 143*,  144*,  145* 
148,  note  1, 149, 152*,  notes  3 
et  7,  250*,  notes  1,4,5,  251* 
notes  1,  3,  5;  4,  note  2,  21 
note  1,  33,  note  1,  62,  note  2 


66,  note  1,  78,  note  2,  97, 
note  1,  108,  note  1,  251,  no- 
te 5;  —  Doat  XXIV,  91*, 
note  2,  141*  et  notes  2,  4,  5, 
6,  143*,  notes  2,  3,  6,  145% 
149*,  45,  note  1,  53,  note  1, 
60,  notes  1  et  2,  63,  note  1, 
69,  note  2,  84,  note  1,  89, 
note  1 ,  99,  note  2, 1 31 ,  note  1  ; 

—  Doat  XXV,  78*,  note  4 
(extrait),  81*,  note  1  (extrait), 
136*,  notes  8,  12,  13,  137*, 
notes  1,  6,  145*,  152,  notes  4 
et  6,  161*  et  note  2,  167*, 
notes  4,  5,  6  et  8,  169*,  no- 
te 5,  172*-181*  (énuméralion 
des  pièces),  181*,  241*,  note  3, 
242,  note  1;  4,  note  2,  6,  no- 
tes 1  et  2,  21,  note  1;  — 
Doat  XXVI,  46*,  note  1, 
84*,  note  2,  93  et  note  1,137*, 
notes  2,  3,  145*,  148*,  notel, 
150*,  152*,  notes  3  et  5,  167*, 
note  7, 169*,  181*,  182*,  190*, 
191*,  notes  1,  2,  3,  4,  235, 
note  2  ;  —  Doat  XXVII,  43*, 
note  1,  57*,  notes  1,3,  4  et  5, 
58*,  notes  1,  2,  73*,  notes  3 
et  4,  74*,  notes  1  et  2,  85* 
(extrait),  87*,  note  2,  107*, 
note  3,  109*,  112*,  notes  1,  2 
et  3,  116*  et  notes,  122*, 
notes  1,  3  et  4,  123*,  notes  1 
et  2,  124*,  notes  5  et  6,  125*, 
notes  1,  2,  3  et  4,  126*,  note  6, 
127*,  notes  1  à  7,  128*,  notes 
1  à 8,  129,  note  1,  159,  notel; 

—  Doat  XXVIII,  49*,  note  1, 
73*,  note  2,  107*  et  note  2, 
109*,  116*  et  notes,  122*, 
note  2  et  5,  124*,  notes  2,  3 
et  4, 125*,  notes  5,  6  et  7, 126*, 
notes  1,  3,  4,  5  et  7,  235, 
note  2  ;  —  Doat  XXIX,  238*, 
note  1  ;  —  Doat  XXX,  238*, 
note  1  ;  —  Doat  XXXI,  1*, 
note  2,  9*,  note  6, 10*,  note  2, 
11*,  note  4,  13*,  notes  3  et  4, 
14*,  notes  1,  2  et  4,  15*, 
note  2,  16*,  notes  3,  6  et  7, 
17*,  note  1,  19*,  notes  1,  4 
et  5,  20*,  note  2,  22*,  note  2, 


388 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


23,  note  1,  24*,  note  1,  25*, 
noie  1,  26*,  note  4,  27*,  no- 
te 3,  50*,  note  2,  51*,  note  1, 
53*,  note  2,  55*,  note  1,  66* 
(extrait),  69*  (extrait),  88*, 
note  2  (extrait),  91*,  note  3, 
136*,  note  10,  143*,  note  7, 
149*,  note  3,  150*  (extrait), 
158*,  212*,notes3,  4,  5,  213*, 
notes  2,  4,  5,  215*,  notes  1 
et  3,  217*,  note  2,  225*,  no- 
te 3,  226*,  note  1,244*,  245*, 
note  1,  45,  note  1;  —  Doat 
XXXII,  21*,  note  3,  27*, 
notes  6  et  7,  28*,  note  4,  29*, 
notes  1,  3  et  4,  30*,  notes  3, 

4,  5  et  6,  31*,  note  3,  32*, 
note  1,  33*,  note  3, 37*,  note  1, 
40*,  note  2,  56*,  note  2,  92*, 
note  1,  96*,  notes  1,  2  et  3, 
114*,  note  3,  136*,  note  10, 
137*,  note  7, 149*,  168*,  172*, 
note  1,  181*,  182*,  189*  (ex- 
trait), 190*,  192*,  notes  1,  2, 
207*  et  note  1  (extrait),  208*, 
note  1  (extrait),  209*,  note  1 
(extrait),  216*,  note  5,  217*, 
notes  1,2,  218*,  note  4,  226*, 
note  2,  228*,  notes  1,  2  et  3, 
229*,  notes  1,  2  et  3,  230*, 
notes  3,  4,  231*,  note  2;  — 
Doat  XXXIII,  34*,  note  8, 
94*,  note  4,  95*,  notes  2,  4  à 
17,  168*,  192*,  note  2,  230*, 
notes  3,  5,  231*,  notes  1  à  11, 
232,  notes  1  à  6;  —  Doat 
XXXIV,  37*,  notes  4  et  6, 
38*,  note  1,  39*,  notes  2  et 

5,  42*,  notes  3  et  4,  43*, 
notes  2  et  3,  98*,  note  1,  114* 
(extrait),  115*,  note  4,  192*, 
note  4,  202  et  note  1,  2,  203*, 
notes  1,  2,  3  et  4,  226*,  no- 
te 4,  230*,  notes  2,  4,  232* 
et  note  8,  302,  303  (extrait); 
—  Doat  XXXV,  1*,  note  2, 
44*,  notes  1,  2  et  3,  98*,  note 
2  (extrait),  129*,  notes  2,  3, 
137*,  note  11,  138*,  notes  1, 
3,  192*,  note  5,  206*,  note  3 
(extrait),  230*,  note  4;  — 
Doat  XXXVI,  72*,  note  1; 


—  Doat  LXXXVII,  213*, 
note4;  — Doat  cm,  227*,  note 
3  ;  —  Doat  GLIV,  225*,  note  1 , 
227*,  note  3  ;  —  Doat  CLXX, 
147*,  notes  5  et  6  ;  —  Doat 
GLXXI,  221*,  note  2;  — 
Doat  GLXXII,  169*,  note  2; 

—  Doat  GLXXIII,  169*, 
note  6;  —  ms.  GG'  Albi, 
291*  et  suiv.  (notice  et  ana- 
lyse),   publié    304    et    suiv.; 

—  ms.  1437  d'Avignon,  243*; 

—  ms.  6  de  Béziers,  114*, 
note  2;  —  ms.  Bonnet,  à 
Béziers,  148*,  149*,  155*-160* 
(notice),  166*,  244,  note  1  ;  — 
ms.  780,  de  Bordeaux,  187*, 
note  1,  198*,  232*,  note  7, 
243*,  note  1,  246*,  notes  1  et 
2;  — ms.  160  de  Glermont-Fer- 
rand,  160*-16l*,  267*  et  suiv. 
(notice  et  analyse);  public, 
115  et  suiv.;  cité  ou  rappelé, 
244,  note  1  ;  —  ms.  53  de 
Madrid,  bibl.  de  l'Université, 
233*-236*  (analyse),  124,  no- 
te 1  ;  —  ms.  de  Merville, 
Haute -Garonne,  94*,  95*, 
note  1,  97*,  notes,  183*,  306, 
note  1,  322,  note  1,  323, 
notes,  324,  notes,  325,  notes; 

—  ms.  388  de  Toulouse,  137*, 
note  8;  —  ms.  490  de  Tou- 
louse, 98*,  134*,  note  1  (ex- 
trait), 143*,note4, 148*,171*, 
note  5  (extrait) ,   187*,   note 

1,  243*,  note  1 ,  246,  notes 
1  et  2;  —  ms.  609  de  Tou- 
louse, 60*,  note  1  (extrait), 
75*,  notes  1,  2,  3  et  4,  77% 
note  1  (extrait),  notes  3,  4,  5, 
6,  7,  78*,  note  i,  113,  note  1, 
134,  note  1,  136,  notes  1,  2, 
6,  7,  142*  et  note  1,  145*, 
148*  et  note  2,  153*-1 55*  (no- 
tice), 157*,  note  1,  158*,  161* 
et  note  1,  167,  note  1,  236*, 
note  1,  242*,  note  1,  249*, 
note  2,  2,  note  1,  3,  note  2, 
4,  notes  2  et  4,   5,  notes  1, 

2,  3,  6,  notes  1  et  2,  7,  notes 
1  et  2,  8,  note  2,  12,  notes  2 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


389 


et  4,  13,  notes,  14,  notes,  14, 
notes,  15,  notes,  16,  note  1, 
19,  note  1,  21,  notes  1  et  3, 
22,  notes  1,  2  et  3,  23,  no- 
te? 1  et  2,  25,  note  1,  27, 
note  1,  28,  notes  1  et  2,  32, 
note  2,  34,  note  1,  35,  notes, 
39,  notes,  42,  notes  3  et  4, 
45,  note  1,  49,  note  1,  50, 
notes,  53,  note  1,  57,  note  1, 
60,  note  1,  66,  note  1,  68, 
note  1,  69,  note  2,  74,  note  3, 
78,  note  3,  79,  note  2,  82, 
note  1,  84,  note  1,  88,  note  1, 
89,  note  1,  91,  note  4,  97, 
note  1,  102,  note  1,  106,  no- 
te 1,  109,  note  2,206,  notel; 

—  Vat.  lat.  3978,  72*,  notel; 

—  Vat.  lat.  4030,  103*  et 
note  1  (extrait),  108*,  109*, 
113*,  137*,  note  5,  6,  91, 
note  2;  —  Archives  de  la 
Haute  -  Garonne ,  Domini- 
cains, 85,  r,  note  2,  136*, 
note  9,  146*,  161*-166  (noti- 
ce), 108,  note  1,  244,  note  1  ; 

—  fragment  de  registre  d'in- 
quisition, bibl.  de  Garcas- 
sonne,  169*-172*  (notice). 

Marauda  (dame),  213,  326. 
Marcellonx  (Guillaume  de),  228. 
Marchand  (W.),  37. 
Marcon  (Guillaume),  de  Pézé- 

nas,  fraticelle,  lié*,  note  1. 
Margat  (Pons),  122. 
Marie  (Bernard),  105*. 
Marin  (G.),  151. 
Marmande,  Jjot  -  et  -  Garonne, 

345. 
Marqués    (Jacques),    notaire, 

202*-203*. 

—  (Jacques),  338. 

—  (Pierre),  6. 
Marquèse  (dame),  326. 

—  veuve  de  Bertrand  de  Prouil- 
le,  réconciliée  par  saint  Do- 
minique, 75*,  note  4. 

Marseillan,  Hérault,  116*,  no- 
te 1. 

Marseille,  Bouches-du-Rhône, 
210. 

Marseille  (Bernard),  314. 


en  Johans  de),  88*, 


Marseillette,  Aude  (G.  de),  181. 
Marti  (G.),  171. 
Martial,  147. 

Martin,  archidiacre  de  Gimont, 
Gers,  69,  note  1. 

—  (Ar.),  143. 

—  (Ar.),242. 

—  (Barthélémy),  144. 

—  (Ber.  ),  archiprêtre  mineur 
de  Carcassonne,  129, 253,  271, 
286. 

—  (Ber.),  177. 

—  (Bernard),  108,  note  1. 

—  (Bernard),  84,  S5. 

—  (G.),  notaire,  181. 

—  (Guillaume),  127. 

—  (Jean),  bourgeois d'Albi,  318. 

—  (Jean),  177. 

—  (P.),  183. 

—  (P.),  dit  Cotellier,  212. 

—  (W.),  185 
Martels 

note  2 

Martres,  Aude  (Ber.  des),  208, 
210,  212. 

—  (Ber.  des),  223. 

—  (G.  des),  208. 

—  (G.,  fils  de  Ber.  des),  115. 
Mas-Cabardès,  Aude  (G.  Moto 

de),  212,  235,  note  2. 
Mascarel,  241. 
Mascaron,  inquisiteur,  136*  et 

note  2. 
Mascon     (Guillaume),     116*, 

note  1. 
Mascot  (Etienne),  194*,  324  et 

note  2. 
Massa  (R.),  143,  144. 
Massabou  (Ber.),  216. 
Mas-Saintes-Puelles  (le),  Aude, 

158*,  43,  45,  note  1,  49,  75, 

83-85. 

—  (Ar.  de  Delhols  du),  169. 

—  (Bonhomme  du),  212. 

—  (Ermengard,  Raymonde  et 
Sigure  du),  75*,  note  4. 

—  (Pons  Barrau  du),  44. 

—  (Raymond  Cauzit  du),  102, 
note  1. 

—  (Willelme  du),  11. 
Massau  (R.),  142. 


390 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


Massot    (Pierre),    de    Béziers, 

116*,  note  1. 
Mata  (P.),  165. 
Matfred    (Géraud),    consul    de 

Cordes,  98*,  note  2. 
Maihe  (P.  de),  242. 

—  (bois  de),  280. 
Mattliieu,  127*. 

—  curé  de  Belbéze,  Aude,  fra- 
ticelle,  116*,  note  1. 

Mauléon  (Pierre  de),  inquisi- 
teur, 134,  note  1. 

iMaur  (Ar.),  176,  240. 

Maurand  (Bomassip),  capitoul 
de  Toulouse,  16,  34,  36. 

—  (Guillaume),  193*,  194*. 

—  (Jean),  de  Pézénas,  frati- 
celle,  116*,  note  1. 

Maurel  (Barthélémy),  318. 

—  (G.),  238. 

—  (R.),  235. 

Mauri  (Ber.),  166,  171. 

—  (Jacques),  171. 

Maurian  (Guillaume  de),  325  et 

note  7. 
Maurin  (Arnaud),  105*. 

—  (Pierre),  bourgeois  d'Albi, 
318. 

—  (Raymond),  9. 

—  (W.),  21. 

Mauville  (Guillaume),  bourgeois 

d'Albi,  318. 
Mayence  (l'archevêque  de),  8*, 

9*. 
Mays  (Pierre  de),  inquisiteur, 

134*,  note  1. 
Mazac  (W.  Donadeu  de),  250*. 
Maze  (Guillaume),  125*. 

—  (Guillelme),  de  Calvairac, 
fraticellc,  116*,  note  1. 

Mazerac,  comm.  de  Puylaro- 
que,  Tarn-et-Garonne  (W, 
Donadeu,  alias  Nebios,  de), 
32. 

Mazeroles,  cant.  d'Alaigne, 
Aude  (Pierre  de),  160*. 

Mazct,  comm.  de  Lacourtète, 
cant.  d'Alaigne,  Aude  (Ray- 
mond du),  151. 

Mcdenco  (Pierre  rfe),  procureur 
du  roi,  195*,  196. 

Meger  (R.),  218. 


Méjeville  (Raymond),  104*. 
Melhan  (Dominique),  1*,  note  2. 
Melsaire  (Jean),  217. 
Mende,   Lozère   (l'évêque   de), 

16*,  21*. 
Mercadal,  Pamiers  (église  duK 

Voy.  Camp  (église  de  N.-D. 

du). 
Mercadier  (Isarn),  57. 

—  (Willem),  5. 
Mercier  (Pierre),  123. 
Merens,    cant.    d'Ax,    Ariège 

(curé  de),  104*. 
Merville,    cant.    de    Grenade, 

Haute-Garonne  (Raymond  de 

Abbas  de),  81*,  note  1. 
Meyreville,  cant.  de  Belpech, 

Aude  (Amcelin  de),  297. 

—  (G.  de),  209. 
Michel  (Guillaume),  134. 
Michelle,  femme  hérétique,  45, 

note  1. 
Migbs,  cant.   de  Tarascon-sur- 

Ariège,  Ariège  (Arnaud  de), 

hérétique,  45,  note  1. 
Milan  (Chrétien  de),  269. 
Milhau  (Pierre),  231*,  note  1. 
Millau  (Aveyron),    1*,   note  ^, 

113*. 
Minervois   (les   habitants   du), 

65*. 
Mineurs  (frères),  37*,  note  6, 

192*,  note  4. 
Miquel,  alias  Sabbater  (Ber.), 

149. 
Mir  (Ber.),  150. 
Miraval  (G.),  239. 
Miraval  -  Cabardès ,    cant.    du 

Mas-Cabardès,  Aude  (Ber.  de 

Cavanac  de),  240. 

—  (P.  Lanet  de),  167. 

—  (P.  Sabatier  de),  241. 

—  (Rixendis  de),  176*,  177*. 
Mirepoix,  Ariège  (l'évêque  de), 

108*  ;  —   ses   commissaires, 
110*,  124*. 

—  (le  sire  de),  226*. 

—  (Guillaume  de),  175. 
Miroand  (Arnaud),  129. 
Moissac,  Tarn-et-Garonne,  145*, 

148*,  244*. 
Moleira  (Raymond),  226. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


391 


Molières,  Aude  (Guillaume  de), 

172*. 
Molinier   (Benoît),   consul    de 

Cordes,  98*,  note  2. 

—  (Ber.),  174. 

—  (Bérenger),  procureur  d'Al- 
bi,  318. 

—  (Gh.),  266*,  288*. 

—  (G.),  190,  193. 

—  (Guillaume),  137. 

—  (Guillaume),  de  Béziers,  Hé- 
rault, 116,  noie  1. 

—  (Jean) ,  archiprêtre  de  Cas- 
tres, 187*. 

—  (Paul),  98*,  note  2. 

—  (Willem),  190. 
Molsaire  (Jean),  213. 
Moncade      (  Guillaume  -  Ray- 
mond), 152. 

Moncanier  (Bernard),  298. 

Monestiès,  Tarn,  217*. 

Mons,  Haute-Garonne  (Amau- 
ryde),  217*. 

Montagnac,  Hérault  (André  Bé- 
renger de),  fraticelle,  116*, 
note  1. 

Montaigo  (Guillelme  de),  101. 

Montaigut  (Bertrand  de),  194*. 

Montaiïlou,  Ariège  (Guillaume 
Maurs  de),  206*,  note  1. 

—  (Pierre-Maurin  de),  106*. 
Montanbol  (Hugues  de),  62. 
Montanier    (  Guillaume  ),    98*, 

note  2. 

—  (Jean),  105*. 

—  (Martin),  136,  140. 
Montaren  (Bernard  de),  inqui- 
siteur, 136*  et  note  10. 

Montastruc ,  Haute  -  Garonne 
(archiprêtre  de),  43. 

—  (Pierre  de  Creissac  de),  16. 
Montauban,   Tarn-et-Garonne, 

78*,  123*,  124*,  148*;  —  ab- 
bé, 18;  —  curé,  88;  — prieur 
des  frères  Prêcheurs,  177*. 

—  (B.  Raymond  Arquier  de), 
32. 

Montauriol,  Haute  -  Garonne 
(Pierre-Bermond  de),  159*. 

—  (Pons  Aigra  de),  155*.  Voy. 
156*  et  suiv. 

Montaut,   cant.    de   Saverdun, 


Ariège  (Faure  et  Guillaume 

de),  104*. 
Montbel,    cant.    de    Mirepoix, 

Ariège  (Binet  de),  230. 
Montbiza  (P.  de),  notaire,  10. 
Montcabrier,  cant.  de  Lavaur, 

Tarn   (Isarn   Mercadier   de), 

57. 
Montclar,    cant.    de   Montréal, 

Aude  (Ermongaud  de),  164. 
Montclar  (Guillaume  de),  prieur 

des  frères  Prêcheurs  d'Albi, 

187*. 
Montcuq,  Lot,  148*. 
Montecogul  (Albert  de),  66*. 
Montégut,  cant.  de  Revel,  Hau- 
te-Garonne, 170*. 

—  (Bernard  de),  124*. 

—  (Bertrand  de),  95*,  231*,  822 
et  note  2. 

—  (Jean  de),  185,  199. 

—  (Pierre-Bernard  de),  183, 
184,  199. 

Montels,  cant.  de  Capestang, 
Hérault,  129*,  note  2. 

Montesquieu- Villefranche, Hau- 
te-Garonne, 146*. 

—  (Bernard  de),  135*,  note  8, 
175*. 

Montferrat  (Pierre  de  Sella  de), 

177*. 
Montfort   (  Alionor   de),   230*, 

note  4. 

—  (Baudouin  de),  inquisiteur, 
131*,  256,  285. 

—  (Philippe  de),  19*,  226*. 

—  (Simon  de).  Voy.  Simon  de 
Montfort. 

Montgailhard,  cant.  de  Ville- 
franche-de-Lauragais,  Hau- 
te-Garonne, 156*  et  suiv. 

—  (Arnaud  Capella  de),  159*. 

—  (Pierre  Laurac  de),  169*. 
Montgiscard,    Haute  -  Garonne 

(Trois  Emines  de),  21. 

—  (W.  del  Eversen  de),  82. 
Monljoire,    cant.    de    Fronton, 

Haute-Garonne    (Ar.     Doais 
de)   24. 

—  (Beatrix  de),  59. 

—  (Pierre  Grimaud  de),  62,  80. 

—  (W.  Textor  de),  89. 


392 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Montlaur,  cant.  de  Lagrasse, 
Aude  (Arsendis  de),  257. 

—  (Jean  Fina  de),  130. 

—  (R.  de),  149%  note.  Voy.  289. 
Montolieu,     cant.     d'Alzonne, 

Aude,    125,    159,    189,    214, 
215,  220,  234,  235,  328,  329. 

—  (Ar.  Gat  de),  301. 

—  (Ar.  Faure  de),  125,  189, 
190. 

—  (Auger  de),  197. 

—  (Bernard  de),  206. 

—  (Bernard  de),  279,  280,  281, 
282. 

—  (Bernard  Bérenger  de),  125. 

—  (Bernard  Déodat  de),  301. 

—  (Bernard  Porcel  de),  125. 

—  Guillaume  de),  314. 

—  (P.  Gat  de),  182. 

—  (Pons  de),  314. 

—  (Pons  Gabos  de),  125. 

—  (Pugoler  de),  215. 

—  (maître  R.  de),  139. 

—  (R.  de),  197. 

—  (R.  du  Bourg  de),  198.  Mont- 
réal, Aude,  1*,  note  2. 

—  (Ar.  Baud  de),  216. 

—  (Ber.  Bos  de),  217. 

—  (Ber.  Brice  de),  196, 207,  209, 
210. 

—  (Ermengaud  de  Villatraver 
de),  174,  175. 

—  (Guillaume  de  Mirepoix  de), 
175. 

—  (Mota,  châtelain  de),  120, 
204. 

—  (P.  Brice  de),  283%  193,  210. 

—  (P.-G.  de  Galavel  de),  206. 

—  (P.  de  Moussoulens  de),  174. 

—  (R.  Maisine  de),  209. 

—  (Raymond  de),  218. 

—  (Raymond-Jean  do),  frère 
Mineur,  fraticelle,  112*,  no- 
te 1. 

Mons  (Assalit  de),  44. 

Montirat,  Tarn,  217*. 

Montmajour,  comm.  d'Arles- 
sur  -  lihône.  Bouches  -  du- 
Rhône,  159,  note  1. 

Montmaur,  Aude  (seigneur  de), 
hérétique,  42,  note  7. 

Montech,  Haute-Garonne,  333. 


Montoti  (Guillaume  de),  109. 

—  (Raymond  de),  107. 
Montpellier,  Hérault,  H*,  159, 

note  1;  —  concile,   52*;  — 
frères  Prêcheurs,  34*,  note  8. 

—  (Alissète  de),  fraticelle,  116*, 
note  1. 

—  (Jean  Orlach  de),  116*,  no- 
te 1. 

Montpezat-  du  -  Quercy,  Tarn- 
et-Garonne,  148*. 

Montréveil,  comm.  de  Castres- 
sur  -  l'Agout,  Tarn,  167*, 
note  3. 

Monts  (Pierre  de),  inquisiteur, 
134*,  note  1. 

Montségur,  cant.  de  Lavélanet, 
Ariège,  79,  100. 

Mora  (Guillaume  de),  34*,  no- 
te 8. 

—  (Pons  de),  153. 

Moren  (Jean),  116*,  note  1. 
Morères  (fr.  Guillaume  de),  246*. 
Moret  (Ar.),  160. 
Morières  (Guillaume),  inquisi- 
teur, 97*,  134*,  note  1. 
Morlane  (Arnaud),  235,  note  %. 

—  (Bernard),  235,  note  2. 

—  (Gautier),  166. 

—  (Guillaume  -  Arnaud) ,  235, 
note  2. 

—  (Isarn),  archiprêtre  de  Car- 
cassonne,  31*  et  note  6. 

—  (P.-G.),  235. 

—  (R.),  alias  Textor,  de  Can- 
nes, 225. 

—  (Raymond),  235,  note  2. 

—  (Sanche),  31*,  159,  235, 
note  2. 

Morret  (P.),  172. 
Moscallo  (Ber.),  185. 
Mossairo  (Jean),  176,  177. 
Moussoulens,  Aude(Alazaïsde), 
139. 

—  (Amdieu  Vital  de),  180. 

—  (Ar.  G.  de),  141. 

—  (Ar.  Jourdain  de),  152. 

—  (Ar.  Siguier  de),  206. 

—  (Ar.  Vital  de),  180. 

—  (Arnaud  Pages  de),  136,  138. 

—  (Audiard  Pagèse  de),  171. 

—  (Ber.  Faure  de),  177. 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


393 


Moussoulens  (Ber.  Martin  de), 
177. 

—  (Bérenger  Bota  de),  177. 

—  (Bertrand  Cabo.s  de),  180. 

—  (G.  Martin  de),  176-177. 

—  (Guillaume  Burraude),  180. 

—  (Jean  Martin  de),  177. 

—  (P.  Ath  de),  158,  159,  174. 

—  (P.  R.  At.  de),  200. 

—  (P.  Vaquier  de),  174. 

—  (Pierre  Vaquier  de),  239. 

—  (Pons  de),  174. 

—  (R.  Ilot  de),  200. 

—  (R.  Séguier  de),  206. 

—  (R.  Vital  de),  136,  138. 

—  (Rainaud  de),  144. 

Mota  (Bernard  de),  hérétique, 
106  et  note  1. 

Moulins  (Jean  des),  inquisiteur, 
134*,  note  1. 

Mourèze  (Ispa  de),  217*. 

Moustuéjouls,  Aveyron  (Ray- 
mond de),  évêque  de  Saint- 
Papou  1,  41*. 

Moynes  (Bernard),  bourgeois 
d'Albi,  318. 

Muret,  Haute-Garonne  (B.  de), 
114. 

—  (Guillaume  de),  170*. 


N 


Nadal,  frère  de  Willem-Ray- 
mond de  Vaudreuille,  75*, 
note  3. 

Najac,  Aveyron  (Jean  de),  98*, 
note  2,  113*. 

Namat  lo  Fabre  (en),  88*,  note 2. 

Namdata  (Guillaume),  214. 

Narbonne  (Ar.),  197. 

—  (Arnaud),  de  Viileraostaus- 
sou,  Aude,  155. 

Narbonne,  Aude,  64*,  38. 

—  larchevèque  de),  i*,  note  2, 
7*,  9*,  note  6,  14*,  note  4, 
16*,  17*,  note  1,  21*,  42*,  43, 
46*,  47*-.50*,  55*,  57*,  note  5, 
59*,  60*,  notel,  64*,  65*,  71*, 
74*,  110*,  116*,  122*,  123*, 
124*,  127*,  139*,  228*,  note  3, 
126,  159,  note  1,  193,  225, 
257. 


Narbonne  (B.  de),  71*. 

—  (Bérenger  Hulart  do),  49*, 
note  1. 

—  (Bernard  Maurin  de),  44*. 

—  (Blaii^e  Boyer  de),  fraticelle, 
116,  note  1,  127. 

—  (Bonet  Constantin  de),  200. 

—  (Pierre  Lagrasse,  consul  de), 
139*. 

—  (Raoul  de),  10*  et  note  4. 
Voy.  Amélius  (Pierre),  Ay- 
celin  (Pierre),  Farges  (Ber- 
nard de),  Fulcoy  (Gui). 

Navarra,  chanoine  de  Saint- 
Sernin  de  Toulouse,  73. 

—  femme  de  Raymond  Cat, 
298,  299,  300. 

—  (Jean  de),  inquisiteur,  136* 
et  note  3. 

Neil  (Jean),  169. 
Nepos,  clerc,  34. 

—  de  Davinia,  36. 
Nicolas  m,  pape,  29*,  30*. 
Nicolas   IV     pape,    ses   actes, 

30*-33*. 
Nicolas,  231. 

—  curé  de  la  Daurade,  à  Tou- 
louse, 69,  note  1,  114. 

—  (Pons),  d'Albi,  95*,  186*, 
231*. 

Nigri  (Guillaume),  179, 

—  (H.),  inquisiteur,  137*  et 
note  8. 

—  (Limoux),  128*. 

—  (Raymond),  de  Saisigne,  Au- 
de, 238-239. 

Nîmes,  Gard  (évêque  de),  126, 
note  1. 

Niort,  Aude,  9*,  61*,  63*,  64*, 
84*,  136*,  note  5,  147*,  145, 
note  3;  —  château,  62*. 

—  (G.  de),  62*,  63*. 

—  (Pierre-Guillaume  de),  69*. 

—  (Raymond  de),  145-149. 
Notaires  de  l'inquisition,   30*, 

8,  10  et  suiv.,  244,  note  1  ;  — 

leur  entretien,  72*. 
Notre-Dame  de  la  Trivalle  de 

Carcassonne  (prieur  de),  121. 
Nouvel  (Arnaud),  jurisconsulte, 

209*,  note  1. 


394 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Nova  (dame),  242. 
—  femme  de  B.  Othon,  62*,  64*. 
Novilla  (Thomas  de),  218*,  no- 
te 4. 


0 


Obra  (Berenger  d'en)  de  Sais- 
sac,  123,  194. 

—  (P.  d'en),  215. 

Odart,  cant.  de  Montgiscard, 
Haute  -  Garonne  (  Bernard 
Gleize  d'),  7. 

—  (Jacques  d'),  4. 

—  (Jacques  Calvet  d'),  27. 

—  (P.  Audebert  d'),  27. 

—  (Pierre  Grand  d'),  27. 
Olargues, Hérault,  116*,  notai. 

—  (Pons  d'),  65*. 
Oliba  (Bernard),  128. 
Olier  (Ar.),  185. 

—  (Guillaume),  consul  d'Albi, 
318. 

Olive  (Pierre- Jean  d'),  42*,  43*, 

59*,  note  5. 
Olmier  (R.),  231. 
Olric  (Guillaume),  320. 

—  (Philippe),  procureur  d'Al- 
bi, 305,  318. 

—  (Raymond),  hérétique,  291. 
Orange,  Vaucluse  (diocèse  d'), 

28*. 
Orlach  (Jean),  de  Montpellier, 

116*,  note  1. 
.Orlonac,  Ariège  (  Alazaïs,  femme 

de  Pierre  de  Borda  d'),  104*. 

—  (Alazaïs,  femme  de  Pierre 
Munier  d'),  104*. 

—  (Barcelonne,  femme  de  Ber- 
nard de  Borda  d'),  104*. 

—  (Gentilis,  fille  de  Guillaume 
Ros  d'),  104*. 

—  (Gualharde,  femme  de  Ber- 
nard Ros  d'),  104. 

—  (Guillaume  Austatz  d'),  104*. 

—  (Julien  Clerc  d'),  104*. 

—  (Pierre  de  Borda  d'),  104*. 

—  (Raymond  Barrau,  clerc, 
d'),  104*. 

—  (Raymond  Benêt  d'),  104*. 
Orre  (Ar.),  50. 


Orsini  (Jean-Gaetano) ,  cardi- 
nal, 29*. 

Ort  (Guillaume  de  1'),  bourgeois 
d'Albi,  318. 

—  (Guiraud  de  1'),  323  et  note  6. 
Ortolan  (Pierre  d'),  271. 
Orvieto  (P.  d'),  337. 

—  (Pierre  d'),  procureur  géné- 
ral des  frères  Prêcheurs,  142*. 

Oth  (  Bernard  ),  seigneur  de 
Niort,  Aude,  131,  note  1. 

—  (Pierre),  141. 
Othon  (B.),  9*,  note  6. 
-(P.),  224. 

—  (Raymond),  77. 


P.,  archidiacre  de   Narbonne, 

71*. 
P.,   archiprêtre    de    Caraman, 

Haute-Garonne,  43,  87. 
P.,  curé  de  Blomac,  Aude,  167- 

168. 
P.,  curé  de  Roquefère,  Aude, 

173. 
Pacinier    (  Pierre  ) ,    bourgeois 

d'Albi,  318. 
Padoue,  33*,  note  3. 
Pages  (Bernard),  119. 

—  (G.),  163. 

—  (Gérauld),  1*,  note  2. 

—  (Guillaume),  de  Roquefère, 
165. 

—  (P.),  268,  295. 

—  (P.),  200. 

—  (Pierre),  119,  126. 

—  (R.),  de  Cabaret,  220. 

—  (Raymond),  119. 

—  (\'ital),  165,  201. 
Pagèse  (Audiardis),  139. 
Pagut(Raymond),325,etnoto  1. 
Paillés  (Raymond  de),  69,  note!. 
Pairolier  (Jean),  consul  d'Albi, 

318. 
Paix  des  hérétiques,  191. 
Palairac,  Aude  (Bernard   de), 

191*. 

—  (Guillaume  Ferrel  de),  118. 

—  (Guiraud  de),  118. 
Palineriis  (frère  Sanche  de),  81*, 

note  1. 


TABLE  ALPIIAHETIQUE. 


395 


Palumberia,  191. 

Pamiers,  Ariège,  36%  107%  1 08% 
112%  137*,  note  4, 152*,  201*; 
—  évêqups,  41*,  99*- 113*. 
Voy.  Fournier  (Jacques),  Gri- 
ma (Dominique),  Saisset  (Ber- 
nard). 

—  (Athon  (le),  7. 

—  (Bertrand  Gordier  de),  104*, 
105*. 

Pamphili  (Jean-Baptiste),  car- 
dinal, 253*,  note  2. 
Panairer  (G.),  168, 170-171,  236. 
Panât  (Bernard),  345,  346. 
Panier  (Adalais),  233. 

—  (Pierre),  233. 

—  d'Arzens,  233. 
Paonac  (frère  R.  de),  72. 
Paraire  (Pierre),  284. 
Parcite  nobis  (formule),  262,  et 

note  1. 

Parent  (Raymond),  106*. 

Paris  (Notre-Dame  de),  pèleri- 
nage mineur,  159,  note  1. 

Parnac  (Hugues  de),  inquisi- 
teur, 181*. 

—  (Pons  de),  inquisiteur,  78*, 
note  4,  81*,  note  1  ;  —  ses 
actes,  172*-18r. 

Paschal  (Bernard),  121. 

Pasquet  (Jean),  frère  Prêcheur, 
98*,  note  2. 

Passage  ou  service  en  Terre 
Sainte,  19*,  51*,  52*,  282*, 
283*,  69,  note  1,  159,  181, 
193,  201,  203,  207-210,  212- 
213. 

Passamar  (P.),  24. 

Passion  (dimanche  de  la),  28*, 
29*,  note  3. 

—  (traduction  romane  de  la), 
97  et  note  1,  104. 

Pastou  (Bernard),  314. 

—  (Bernard),  de  Marseillan,  Hé- 
rault, fraticellc,  96*,  note  1. 

-(P.),  218. 
Pastre  (Ber.),  161. 

—  (Jean),  211. 

—  (Pons),  6. 

Pathares  excommuniés  par 
Alexandre  lY,  22*. 


Patrice  (Élie),  consul  de  Gar- 

cassonne,  246*,  314. 
Paulhac,  Haute-Garonne  (Mat- 

fred  de),  75*,  note  3.  Cf.  170*. 
Paulmiano  (Guillaume  de),  279. 

—  (Vital  de),  280,  281,  282,  284. 
Paut  (P.),  185. 

Pauvres  de  Lyon  excommuniés 
par  Alexandre  IV,  22*.  ' 

Payan  (Jourdan),  138. 

Payane,  femme  de  Pons-Ar- 
naud de  Preixan,  153. 

Pays  (Barthélémy),  d'Albi,  fra- 
ticellc, 116*,  note  1. 

—  (Jean),  294*. 
Pech-Luna,  Aude   (seigneurie 

de),  confisquée,  231*,  note  1. 

Pecol  (P.),  208. 

Pecs  (Guillaume),  105*. 

Peine  ou  pénitence,  18*,  48*, 
49*,  108*,  116*,  197*,  260*- 
262*,  281*,  282*,  2,  5,  9,  15, 
18,20,  23,26,  29,  30,  33,  36, 
40,43,  47,  52,  54,  56-61,  64, 
66,  68,  79,  81,  82,  85,  etc. 

_  corporelle,  239,  241. 

—  infamante,  199. 

—  (différentes  espèces  de)  : 
prison.  Voy.  ce  mot;  —  ré- 
clusion étroite,  au  pain  et 
à  l'eau,  110*;  —  réclusion 
large,  110*;  —  prison  per- 
pétuelle, 52*,  68*,  2  et  suiv.; 
—  prison  temporaire,  10*, 
68*,  214*,  3  et  suiv.  ;  —  con- 
fiscation des  biens,  1*,  14*, 
note  3,  etc.;  —  croix  sur  les 
vêtements,  14*,  81*,  note  1, 
126*,  152*,  116, 159, 186, 198, 
234,  235;  —  excommunica- 
tion. Voy.  ce  mot;  —  exhu- 
mation. Voy.  ce  mot  ;  —  mai- 
son rasée,  128*;  —  aumône 
ou  amende  pécuniaire  en  ar- 
gent ou  en  nature,  19*,  et 
note  5,  87*,  144*,  145*,  147*, 
209  ;  —  entrée  de  l'église  in- 
terdite, 186;  —  jeune,  87*, 
144*;  —  service  en  Terre 
Sainte,  51*,  159,  181,  188, 
201,  203,  204,  207,  208,  209, 


396 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


210,  212-213  ;  —  pèlerinages, 
14*,  note  3,  51%  81*,  note  1, 
86*,  126*,  147*,  152*,  214*, 
159,  197,  198,  200,  202,  etc.; 

—  visite  des  églises,  1 16,  225  ; 

—  lettre  de  pénitence,  234*; 

—  éclielle  pour  le  faux  té- 
moin, 110*;  —  peine  du  feu, 
68*,  note  2,  211*  ;  —  abandon 
au  bras  séculier,  205*  ;  — 
commutation  de  la  peine,  16*, 
19*;  —  adoucissement,  16*, 
28*,  29*,  52*,  57*,  109*,  127*, 
168*,  262*,  283*,  284*,  45, 
note  1  ;  —  prorogation,  193. 

Pelât  (Ber.),  185,  238. 

Pèlerinages,  51*,  197,  198,  200, 
202,  etc.;  —  de  Terre  Sainte 
interdits,  19*,  note  4;  —  im- 
posés à  la  suite  d'une  confes- 
sion auriculaire,  235*  ;  —  ma- 
jeurs, 18*,   159,  et   note   1  ; 

—  mineurs,  196*,  159,  et 
note  1  ;  —  remplacés  par  des 
œuvres  pies,  aumônes,  etc., 
229,  236,  237;  —  négliges  et 
entraînant  la  confiscation  des 
biens,  228,  229. 

—  (grâce  des),  169*,  234,  236. 

—  (lettres  testimoniales  de),  135. 
Peleti  (G.),  239. 

Pelha  (Pierre),  135. 

Pelhisso  ,  (Ar.),    chanoine    de 

Saint-Étienne   de  Toulouse, 

7,  16,  67. 

—  (Guilhem),  inquisiteur,  135*; 

—  sa  Chronique,  243*-244*. 
Pellicier  (W. -Hugues),  capitoul 

de  Toulouse,  16,  18,  20. 

Pellipier  (Guillaume  et  Ray- 
mond), de  Cordes,  216*. 

Pellitier  (Jean),  183. 

Pennautier,  Aude,  235,  note  2. 

—  (Ar.  Glary  de),  213. 

—  (Barthélémy  de),  122-123. 

—  (Ber.  Aosten  de),  188. 

—  (G.  Peraceta  de),  200. 

—  (Pierre  d'Alairac  de),  213. 
Percin,  129*,  13i*,  note  1. 
Perdiguator  (Guillaume),  104*. 
Periti  (les)  au  tribunal  des  in- 
quisiteurs, 24*.  Voy.  Boniviri. 


Perrotas  (Bernard),  124*. 
Petra  (Galard  de),  inquisiteur, 

1*,  note  2. 
Pétronille,    femme    de    Deide 

Bras,  172*. 
Peyrone,  femme  de  Raymond 

Othon,  77. 

—  mère  de  P.  Borcel  d'Alzonne, 
162. 

—  mère  de  Raymond  Barot,  77, 
88. 

Pexiora,  Aude  (précepteur  de 
l'hôpital  de),  9*,  note  6. 

—  (Pierre  de),  78*,  note  4. 
Peytevin  le  Vieux,  5. 

—  (Pierre),  de  Sorèze,  Tarn, 
177*,  179*,  180*. 

Pezens,  Aude  (Amélius-Garcias 
de),  166,  175. 

—  (Arnaud-Raymond  de),  125. 

—  (Bernard-Faure  de),  203*. 

—  (Bernard-Pons  de),  125,  144. 

—  (G.  Razeire  de),  156. 

—  (Gencer  de),  177. 

—  (Guillaume  de),  320. 

—  (  Guillaume -Armen,  Guil- 
laume-Bernard et  Guillaume- 
Martin  de),  127. 

—  (Isarn  de),  chevalier,  214, 
219,  223. 

—  (Milet-Jean  de),  231. 

—  (Nicolas  de),  156. 

—  (P.-R. -Vital  de),  156. 

—  (Pons  de  Rieu-en-Val  de), 
157. 

—  (R.  Cerda  de),  157. 

—  (R. -Vital  de),  156. 

—  (Raymond  de  Camo  et  Ray- 
mond Folquier  de),  125. 

Pézénas,  Hérault,  116*,  note  1, 

122*. 
Philipot,  geôlier,  121,  138. 
Philippe   in   le  Hardi,  roi  do 

France,  227*,  228*. 
Philippe    IV    le    Bel,    roi    de 

France,  36*,  37*,  91*,  228*- 

233*. 
Philippe  VI,  roi  de  France,  3*, 

230*,  note  4,  232*,  note  8. 
Philippine,  91*. 

—  femme  de  Raymond  Maurel 
de  Toulouse,  174*. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


397 


Piatre  (Pierre),  108,  note  1. 
Pic  (Guillaume),  consul  d'Albi, 

318. 
Picace,   territoire  de    Coullbu- 

lens,  Aude,  2G2,  273. 
Picairola  (Guillaume),  220,  223. 

—  (R.),  220,  221. 

Pie  II,  pape,  1*,  note  2. 
Pierre   II,    roi   d'Aragon,  7*, 

note  2. 
Pierre,  chapelain  de    l'évèque 

de  Garcassonne,  187, 201,  299. 

—  clerc  d'Arnaud  Le  Gascon, 
notaire,  11  G*,  note  1. 

—  curé  de  Dreuille,  Haute-Ga- 
ronne, 160*,  125,  128,  292. 

—  Qls  d'Arsens,  281,  282. 

—  frère  de  Guillaume  Clerc, 
223. 

—  officiai  de  Carcassonne,  120, 
131,  132,  138,  139,  153,  169, 
173,  174,  200,  254,270,  272. 

—  prieur  de  Gavlus,  Lot,  10. 

—  (G.),  142. 

—  (Pierre),  106*. 

—  (R.),  136,  158. 

—  (Raymond),  consul  de  Nar- 
bonne,  139*. 

—  ("W.),  curé  de  Saint-Germier, 
Haute-Garonne,  89. 

Piquel  (Pons),  11. 
Piquer,  266. 

—  (Arnaud),  de  Tarascon-sur- 
Ariège,  Ariège,  199*. 

Pise  (Italie),  166*. 

Plaigne,  Aude  (Pierre-Imbaud 

de),  231*,  note  1. 
Plaisance,  166*. 
Plans  (Arnaud  des),  49. 

—  (Pons  des),  49. 

—  (Ravmond-Pierre  des),  49, 
101,  '105,  106,  107,  114. 

Plassac  (Ranulfc  de),  inquisi- 
teur, 172*-181*. 

Plavilla,  Aude  (Guillaume  Bon- 
rius  de),  105*. 

Podio  Longo  (mansus  de],  170*. 

Podio  Therico  (curé  de),  diocèse 
de  Carcassonne,  344. 

Podium  Cargasobregii,  près  de 
Leuc,  Aude,  284,  288,291. 

Poers  (Hugues),  97,  note  1. 


Polier  (Philippe),  165*. 
Pollau    (Pierre),   évêque  héré- 
tique, 195,  196,  280,  299. 

—  (R.  do),  archidiacre  de  Fe- 
nouillet,  331. 

Polomacho   (Jacques   de),  201*, 

202*. 
Poma  (Guillaume),  314. 
Pomarède  (hérétiques  à  la),  77. 

—  (P.  Bret  de  la),  83. 

—  (Pcyrone  de  la),  88. 
Pomas,  Aude,  84*,  146. 

—  (Arnaud  de  Canet,  de),  247. 

—  (Sicard  de),  225. 

Pomiés  (Galhard  de),  inquisi- 
teur, 137*,  et  note  5  ;  —  lieu- 
tenant de  Jean  de  Beaune, 
inquisiteur,  113*,  123*. 

Pons,  bayle  do  l'évoque  de  Car- 
cassonne, 130. 

—  camérierde  Saint-Sernin  de 
Toulouse,  26. 

—  cellérier  de  l'évèque  de  Car- 
cassonne, 150. 

—  socius  de  Raymond  Scrip- 
tor,  72. 

—  (Arnaud),  191. 

—  (Arnaud),  147. 

—  (Bernard),  147. 

—  (Bernard),  105*. 

—  (Bernard),  214,  215. 

—  (G.),  121,  133,  136,151,251, 
275,  276. 

—  (Guillaume  Sigui),  134. 

—  (W.),  16*. 

Pontil  (P.-Amélius  du),  217. 

Pontoise,  Seine-et-Oise,  pèle- 
rinage mineur,  159,  note  1. 

Porcel  (Raymonde),  192. 

Pouget  (Pons  du),  inquisiteur, 
21*,  note  3,  34*,  note  8,167*- 
169*,  214*,  32. 

Pourçain  (maître  Ber.  de),  239. 

Porta  Régla  (Raimond  rfe),  con- 
sul de  Narbonne,  139*. 

Porte  (Arnaud  de),  117-118. 

—  (fr.  G.),  150,  155,  156,  166, 
168. 

Portel  {al  [au  de),  à  Sorèze, 
Tarn,  78*,  note  4. 

Pouy-Loubrin,  Gers,  81*,  no- 
te 1. 


398 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Prade!les-en-Val,  Aude  (Roger- 

Gayraud  de),  186. 
Prades,  Tarn  (dame  Bona  de), 

167*. 
Pradines  (Pierre  de),  agent  du 

roi,  '231*,  note  1. 
Prat  (Arnaud  du),  337. 

—  (Bernard  du),  11. 

—  (Jean  du),  inquisiteur,  44*, 
49*,  note  1,  73*,  84*,  85*, 
87*,  109*,  110*,  129*,  note  2, 
206*-209*. 

—  (Nicolas  du),  105*. 
Prêcheurs  (frères),  10*,  11*,  12*, 

13*,  14*,  15*,  note  2, 18*,  23*, 
30*,  47*,  53*,  54*,  55*,  97*, 
98*,  219*,  228*. 
Preixan,  Aude,  159. 

—  (Ar.-Garcias  de),  118,  144- 
145,  149. 

—  (Ar. -Pierre  de),  149. 

—  (Bernard-Amélius  de),  119. 

—  (Bernard-Gili  de),  149. 

—  (Esclarmonde  de),  223. 

—  (G.  Bonhomme  de),  230. 

—  (G.  Boyer  de),  230. 

—  (Julienne  de),  295. 

—  (Lombarde  de),  180. 

—  (P.  Faure  de),  227. 

—  (P.-R.  Gilles  de),  227. 

—  (Pierre-Albert  de),  123. 

—  (Pierre  Mercier  de),  123. 

—  (Pons- Arnaud  de),  153. 

—  (Pons  Berrel  de),  230. 

—  (Pons-Guillaume  de),  149. 

—  (R.  Laboureur  de),  230. 

—  (R.  Preixan  de),  145. 

—  (Raymond- Albert  de),  123. 

—  ( Raymond- Amélius  de),  123, 
230. 

—  (Raymond-Roger  de),  180. 
Prima  (Bernard),  110. 
Prison,  128*,  139*,  236*,  261*, 

275*,  2  et  suiv.,  199;  — 
arbitraire,  7;  —  pour  dix 
ans,  7;  —  pour  quinze  ans, 
6;  —  perpétuelle,  18*,  57*, 
note  5,  67*,  78*,  152*,  261*, 
5,9,15,18,23,26,29,30,  33, 
36,40,  41,  43,  47,  48,  52,  54, 
55,  57,  61,  64,  65,  66,  72,  79, 
80, 83, 85  ;  —  réclusion  étroite, 


110*,  192*;  —  réclusion  large, 
327;  —  prison  commuée  en 
la  croisade,  19*;  —  libération 
de  la  prison,  108*,  109*;  — 
sortie  temporaire  de  prison, 
dans  quels  cas,  279*,  280*  ;  — 
évasion,  31*;  —  la  prison 
employée  comme  un  moyen 
d'obtenir  l'aveu,  68*,  69*, 
116*,  note  1,  191*,  240*,  et 
note  5  ;  —  régime  des  pri- 
sons d'après  le  concile  de 
Vienne,  40*;  —  leur  aména- 
gement, 227*;  —  cellules  sé- 
parées, 52*;  —  garde  des  pri- 
sons, ordonnance,  189*;  — 
accès  de  la  prison  pour  les 
époux,  52*  ;  —  prison  aux 
Allemands,  Ariège,  110*;  — 
prisons  de  Carcassonne  et  de 
Béziers,  38*,  108*,  224*,  225*, 
232*,  163,  307,  326,  327;  — 
d'Albi,  38*,  307,  331,  332;  — 
de  Toulouse,  Saint-Étienne  et 
Château -Narbonnais,  225*, 
263*,  8,  note  2,  72,  307,  341  ; 
—  de  Verfeil,  Haute -Ga- 
ronne, 81*,  note  1  ;  —  visite 
des  prisons  par  les  cardinaux 
commissaires,  291*-294*;  — 
hérétiques  évadés,  81*,  note  1 , 
76,  80  ;  —  gardien  des  pri- 
sons, 78*,  note  4. 

Prisonniers,  17*,  et  note  1,  19*, 
20*,  40*,  note  2,  51*,  226*, 
227*,  236*,  et  note  1,  12,  no- 
te 4,  326,  et  note  1,333,341. 

Prixenel  (Guillaume  de),  260, 
261,  264,  273,  note  4,  274- 
276,  279,  283-285. 

Procédure  inquisitoriale,7*,  17*- 
19*,  22*,  24*-26*,  27*,  note  1, 
32*,  33*,  34*,  note  8,  48*,  49*, 
51*,  278*,  280*,  115,  note  1, 
124,  note  1. 

Processus  inquisitionis,  manuel, 
233*-236*. 

Promilbac  (Bérenger  de),  vi- 
guier  de  Toulouse,  73. 

Proprus  (Raymond),  314. 

Pros  (P.),  consul  d'Albi,  305, 
et  note  3. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


399 


Prouille,  comm.  de  Fanjeaux, 

Aude  (monastère  de),  9*,  no- 
te 6,  75%  note  4,  309. 
Provence  (inquisiteur  de),  44*. 

—  (province  dominicaine  de), 
•    69,  note  1. 

Provincial  (maître  Jean),  34*, 

note  8. 
Pseudo-apôtres  (les),  237*. 
Puntis  (maître  W.  rfe),  83,  85. 
Puissance  séculière,  2i0*-223*. 
Puy  (Amat  du),  bourgeois  d'Al- 

bi,  318. 

—  (Arnaud  du),  251. 

—  (Asc  du),  105'. 

—  (B.  du),  175. 

—  (Ber.  Amélius  du),  216. 

—  (Bernard  du),  de  Fanjeaux, 
78. 

—  (Durand  du),  116*,  note  1. 

—  (G.  du),  289. 

—  (Guillaume  du),  314. 

—  (Guillaume  du),  168*. 

—  (R.  dul,  186. 

—  (R.  Cavaer  du),  216. 

—  (Raymond  du),  7. 

—  (  Raymond  du  ) ,  consul  de 
Carcassonne,  314. 

Puy  (le),  Haute-Loire,  évèque, 
16*,  21*;  —  pèlerinage  mi- 
neur, 159,  note  1. 

Puydaniel,  Haute -Garonne 
(Pierre-Engrin  de),  177*. 

Puygermier  (Géraud  de),  218*. 

Puyguilhem,  Dordogne  (Bidon 
de),  44*,  note  4. 

Puvlaurens,  Tarn,  34,  80,  214, 
215. 

—  (Gaubert  de),  chevalier,  32, 
45,  note  1. 

—  (Guillaume  de),  inquisiteur, 
le  même  probablement  que 
l'auteur  de  la  Chronique,  47*, 
76*,  136*  et  note  8,  242*,  243*. 

—  (Pierre  Perrin  de),  178*. 


Q 


Quarante,  Hérault  (l'abbé  de), 

53*. 
Quatre  (porte  de/i),  à  Montolieu, 

Aude,  189. 


Quercy  (le),  113*,  165*,   144*, 

148*. 
Quiders  (Bertrand  de),  155*. 
Quilian,  Aude,  147. 
Quinibals   (Bernard   de),   capi- 

toul  de  Toulouse,  3. 
Quint  (R.),  182. 


R 


R.,  curé  de  la  Dalbade,  Tou- 
louse, 16,  26,  36,  78. 

R.,  curé  de  Fanjeaux,  Aude,  26, 
29,  48. 

R.,  curé  de  Pradelles-en-Val, 
Aude,  186. 

R.,  curé  de  Saint-Étienne,  Tou- 
louse, 69,  note  1. 

R.,  curé  de  Saint-Julia  de  Gras- 
capou,  Haute-Garonne,  30. 

R.,  curé  de  Villeneuve,  76-77. 

R.,  prévôt  de  Saint-Étienne, 
Toulouse,  16,  67. 

R.,  prieur  de  Gastelsarrasin, 
Tarn-et-Garonne,  42. 

R.,  prieur  de  Fontfroide,  342. 

R.,  prieur  dos  frères  Prêcheurs 
de  Toulouse,  72. 

R.,  sacristain  de  Saint-Nazaire 
de  la  Cité,  Carcassonne,  139. 

R.  (fr.  G.),  143. 

Rabastens,  Tarn,  171*. 

—  (Amélius  de),  150,  174. 

—  (  Barthélémy- Jourdain  de), 
173*. 

—  (Pons-Targende),217*,note2. 
Rabat,  Ariège,  152*. 

—  (Arnaud  de),  150*-152*. 

—  (Guillaume-Daras  de),  150*- 
152*. 

—  (Pierre-Raymond  de),  39. 

—  (Raymond-Sans  de),  159*. 
Radullé,  clerc,  notaire,  246. 

—  gardien  des  prisons,  189*. 

—  inquisiteur,  160*,  277*,  172, 
192,  193,  199,  204,  214,  232, 
300. 

-(G.),  171. 

—  (Guillaume),  évêque  de  Car- 
cassonne, 84*,  276*,  277*. 

—  (Guillaume),  de  Villarzel, 
126. 


400 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Radulphe  (Pierre),  notaire  de 
l'inquisition,  187*. 

—  (Pierre),  procureur  du  roi, 
115*,  note  4,  230*,  231*. 

Rainaud,  clerc,  de  Moussoulens, 
144. 

—  geôlier,  144. 

—  (Bertrand!,  moine  de  la  Dau- 
rade, Toulouse,  3. 

—  (G.),  208. 

—  (Guiraud),  222. 

—  (Isarn),  procureur  d'Albi,  318. 

—  (Isarn),  d'Albi,  128*. 
Rainier,  190,  192. 

—  (Raymond),  capitoul  de  Tou- 
louse, 16,  18,  20,  24,  26,  29, 
34. 

Rames  (Ar.,  G.  et  P.),  frères, 

143. 
Ranquet  (le  P.),  1*,  note  2. 
Rapassat  (Jean  de),  143. 
Raseire  (Bernard),  de  Pezens, 

Aude,  127. 

—  (Faure),  d'Auriac,  Aude, 
242*,  note  1. 

—  (G.),  241. 

—  (G.),  de  Pezens,  156. 
Rata  (Pierre),  318. 
Ratmir  (R.),  de  Guxac,  171. 
Ravas  (Ermengaud  et  Pierre), 

bourgeois  d'Albi,  318. 

Raversa  (Raymond),  pseudo- 
nyme d'Abbas  de  Merville, 
81*,  note  1. 

Raymond  (S.),  de  Penafort,  14*, 
235*,  et  note  2. 

Raymond  VII,  comte  de  Tou- 
louse, 7*,  10*  et  note  6,  II*, 
136*,  note  5,  212*,  213*. 

Raymond,  abbé  de  Moissac, 
Tarn-et-Garonne,  69,  note  1. 

—  curé  de  Ceslayrols,  Tarn, 
173*. 

—  curé  de  la  Daurade,  Tou- 
louse, 7,  16,  18,  24,  26,  29, 
30,  33,  38,  43-44,  52,  54,  55, 
57,  58,  61,  64,  66,  67,  69,78, 
81,  87,  110. 

—  frère  de  Pons  Alaman,  73. 

—  prieur  de  Pouille,  69,  note  1. 

—  (B.),  de  Garcassonne,  173. 


Raymond  (Bernard),  clerc,  de 
Conques,  122. 

—  (Bernard),  échangeur,  11. 

—  (Guillaume),  inquisiteur,  13*, 
16*   233*. 

—  (Guillaume),  161,  162. 

—  (Guillaume),  d'Alairac,  Au- 
de, notaire,  103*. 

—  (P.),  abbé  de  Sorèze,  Tarn, 
78*,  note  4. 

—  (P.),  d'Arzens,  217. 

—  (Pierre),  frère  Mineur,  101, 
114. 

—  (Pierre),  de  Saint-Paul-de- 
Gap-de-Jous,  Tarn,  177*. 

-(R.),  224. 

—  (Willem),  chanoine  de  Saint- 
Sernin,  7,  16,  18,  20,  24,  29. 

Raymonde,  235. 

—  belle-ûUe  de  P.  Siçred,  272. 

—  femme  d'Arnaud  Baud,  216. 

—  femme  d'Arnaud  Scicre,  291. 

—  femme  d'Arnaud  Unda,  16. 

—  femme  de  Bernard-Amélius 
de  Preixan,  119. 

—  femme  de  Bernard  Pages,  de 
Gornèze,  Aude,  253-254,  255, 
268. 

—  femme  de  Pierre  Fargues, 
159*. 

—  femme  de  Pierre  de  Solario, 
77. 

—  femme  de  Pierre  Vital,  202. 

—  femme  de  Pons  de  Gornèze, 
Aude,  255. 

—  femme  de  Raymond  Jean, 
44. 

—  femme  de  W.*  Donat  de 
Toulouse,  53. 

—  fille  de  Payane  Baude,  218. 

—  mère  de  B.  Borrel  de  Labé- 
cède-Lauragais,  Aude,  75*, 
note  3. 

—  mère  de  dame  Flors,  136*, 
note  2. 

Raynier  (fr.),  de  Plaisance,  in- 
quisiteur, 22*. 

Rayssac  (Pierre),  293*. 

Razès  (le),  Aude,  65*;  —  archi- 
diacre du,  9*,  note  6,  71*,  125. 

Réalmont,  Tarn,  128*,  129*;  — 
prévôt  de,  197*. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


401 


Recaud  (Pierre),  chanoine  de 
Cahors,  Lot,  328. 

Récits  (les^  relatifs  à  l'inquisi- 
tion, 242*-247*. 

Recompensatio  (la),  181, 188, 193, 
202,  203,  212,  213,  229,  236, 
237. 

Réconciliation  canonique,  74*, 
7.^*,  et  notes  3,  4,  113*,  et 
note  1,  136*,  notes  1,2,234*. 

Recort  (Pierre),  carme,  105*, 
109*,  112*. 

—  (Pons),  314. 

—  (Vital),  106*. 

Reg  (Guillaume),  249. 
Regafre  (Michel),  186. 
Regina  (hôpital  de),  72*,  note  1. 
Regina    (Ar.),    de   Fournes  (?), 

Aude,  195. 
Régis    (P.),   inquisiteur,  190*, 

234*,  note  1. 

—  (P.  et  R.),  221. 

Reims  (Pierre  de),  évêque  d'A- 

gen,  17*. 
Reine  de  Gouffoulens,  224. 

—  femme  de  P.  Albert  de  Gouf- 
foulens, 205. 

Reissa  (Ber.),  176. 

Relaps   (l'hérétique),   25*,  34*, 

260*,  261*. 
Rennes-les-Bains,   Aude,  228, 

229. 
Renneville  ,     Haute  -  Garonne 

(Ravmond-Gleize  de),  75*, 

note!  3.  Voy.  146*,  148*. 
Renterio  (Guillaume  de),  126. 
Requin  (Raymond),  130. 
Resengas,    Rosergue    (famille 

de),  4,  note  1. 

—  (Austorge  de),  97,  note  1. 

—  (Pierre  de),  160*,  4. 
Resenteriis  (Raymond  de),  con- 
sul de  Cordes,  Tarn,  346. 

Resplandi  (Raymond),  inquisi- 
teur, 161*  et  suiv. 

Revel  (maître  Guillaume),  305, 
321,  333,  337,  344,  345. 

Rey  (fr.  Jean-Dominique),  in- 
quisiteur, r,  note  2,  253*, 
note  2. 

Rezes  (Ar.  de),  156. 

—  (Guillaume  de),  156,  186. 


Ribaud, 230. 

—  (Gallavus),  222. 

Rica,  femme  de  P.  Pages,  295. 

—  suivante  de  Sicred,  263. 

—  femme  de  W.  de  Auri,  27. 

—  (R.  de  na),  240*. 

Ricard  (Jean),  moine  de  Saint- 
Thibéry,  Hérault,  75. 

—  (Raymond),  81*,  note  1. 
Richard  (Jean),  précepteur  de 

l'hôpital  du  Saint-Esprit  de 

Millau,  Aveyron,  1*,  note  2. 
Richer  (Barthélémy),  242. 
Rieunette,  comm.  de  Molières, 

Aude  (monastère de),  194,224. 
Rieux,   Haute-Garonne,  108*, 

124'. 
Rieux-en-Val,  Aude,  277,  281, 

296. 

—  (Ber.  Gazanhe  de),  204. 

—  (Bernarde  Maurin  de),  122. 

—  (Bernard-Albert  de),  121. 

—  (Guillaume  Gurt  de),  121, 
257,  258. 

—  (P.-Vital  de),  140. 

—  (Pierre-Golomb  de),  130. 

—  (Pierre- David  de),  121. 

—  (Pons  de),  157. 

—  (Pons-André  de),  121. 

—  (R.  de),  202. 

—  (R.-Vital  de),  296. 
Rigaud    (Bernard),    bourgeois 

d'Albi,  318. 

—  (Pierre),  95*,  195*,  231*, 
note  1,  233*,  324  et  note  7. 

—  (dame  Saurine),  136*  et  no- 
te 9. 

Riom,  Puy-de-Dôme,  55*. 
Riparia  (Ber. -Pierre  de),  195. 

—  (Pons-Bernard  de),  170. 
Rippis  (ruisseau  de),  289. 
Rival  (Ar.  du),  27. 

Rivali  (Bernard  de),  prisonnier, 
173*. 

Rivel  (Pons),  notaire,  34*,  no- 
te 8. 

Rivel,  Aude  (Ar.  de),  189,  193. 

Rives  (Amélius  des),  105*. 

Rivobuxa  (Guillaume  Pecs  de), 
105*. 

—  (Guillaume  Ros),  105*. 

26 


402 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Rixendis,  Rixenda,  158*. 

—  femme  d'Arnaud  Sabbatier, 
69*. 

—  femme  de  Guillaume  Alguier, 
218. 

—  mère  d'Arnaud  Moret,  160. 

—  de  Miraval,  177*,  186*. 
Roais  (famille  des),  2,  note  1. 

—  (Alaman  de),  261*,  2,  note  1, 
27  et  note  1,  69  et  note  1. 

—  (Bertrand  de),  218*,  note  4, 
92,  101,  112. 

—  (Etienne  de),  16. 

—  Grifus  de),  18. 

—  (Guillaume  de),  103,  note  1. 

—  (Hugues  de),  18. 

—  (Pierre  de),  2. 

Robert  (maître),  156,  157,  253, 

254,  270,  286,  299. 
Robert,   clerc   de   l'évêque   de 

Garcassonne,  146. 

—  (Pierre),  98*,  note  2. 
Robin  (Ar.),  185. 
Roca  (Guillaume),  122. 

—  (Raymond),  de  Gestayrols, 
Tarn,  172*. 

—  (Raymond),  348. 
Rocamadour,  Lot,  159,  note  1, 

284. 
Rochefort  (Pierre   de),  évêque 

de  Garcassonne,  310  et  note  2, 

327-328,  331. 
Rodes,  comm.  de  Labastide-de- 

Sérou,  Ariège  (Géraud  de),  de 

Tarascon,  199*. 

—  (Guillaume  de),  199*. 

—  (Guillaume  de),  106*. 

—  (Raymond  de),  bourgeois 
d'Albi,  318. 

Rodez,  Aveyron  :  comte,  65*;  — 
évèque,  11*,  16*,  21*,  124*, 
214*,  note  2;  —  frères  Mi- 
neurs, 1*,  note  2;  —  inquisi- 
tion, 113*. 

Rodier  (Pierre),  évêque  de  Gar- 
cassonne, 84*,  85*,  126*. 

Roclolos  (R.  de),  149*,  note  1. 

Rogas  (Willem),  108,  note  1. 

Roger,  comte  de  Foix,  169*. 

Roger  IV,  comte  de  Foix,  221*, 
222*. 


Roger-Bernard,  comte  de  Foix, 

147*. 
Roger -Bernard   II,   comte   de 

Foix,  219*,  220*. 
Roger,  chanoine,  162. 

—  (Arnaud),  chevalier,  146*. 

—  B.),  179. 

—  (Bernard),  245,  251. 

—  (Guillaume),  178,  179. 

—  (Jean),  de  Garcassonne,  no- 
taire, 317. 

—  (Martin),  171. 

—  (P.),  152,  179. 

—  (P.),  le  jeune,  144. 

—  (Pierre),  325. 

—  (Pierre),  prêtre,  127*. 

—  (Pons),  75*,  note  4. 

—  (R.),  107. 

—  (Raymond),  hérétique,  69, 
note  1. 

—  (Vital),  166. 

—  (VV.),  91*,  note  2. 
Roia  (Ber.),  150. 

—  (P.|,  de  Conques,  174. 
Roma    (Jules),  cardinal,  253*, 

note  2. 

Romain,  cardinal,  6*,  63*,  69, 
note  1. 

Romans,  Drôme,  322. 

Rome,  Italie  :  inquisiteur,  137*, 
note  3  ;  —  Saint-Pierre,  pèle- 
rinage majeur,  159,  note  1; 
—  sénateur,  8*. 

Romevi  (Ar.),  169. 

—  (Ar.),  de  Canecaude,  134. 

—  (P.),  169. 

Roqua  (Ar.)  d'Alairac,  Aude, 
145. 

—  (G.),  237. 

Roquecorne  (Raymond  de),  évê- 
que de  Saint-Pons,  125*. 
Roquefère  (Ramond),  163. 
Roquefère,  Aude,  273. 

—  (Adam  de),  164. 

—  (Ber.  et  P.  Bellus,  frères, 
de),  161. 

—  (Ber.  des  Cours  de),  158. 

—  (Ber.  Faure  de),  161. 

— ■  (Bernarde  Caudela  de),  227. 

—  (G.  Vilaudran  de),  163. 

—  (Guillaume  Belug  de),  201. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


/.03 


Roquefère  (Guillaume  Pagèsde), 
arrêté,  165. 

—  (Jean  Chatbert  de),  2 il. 

—  (Jean  Fastre  de),  211. 

—  (P.  Chatbert  de),  211. 

—  (P.-Jean  de),  242. 

—  (P.  Oliba  de),  158. 

—  (Pons  de  Coniba  de),  169. 

—  (Pons  Durand  de),  165. 

—  (Raymond  Mager  de),  211. 

—  (Raymond  Martin  de),  191*. 

—  (R.-Jean  de),  201. 

—  (Rixendis  de),  241. 

—  (Roger  Candcla  de),  211. 

Roqucfeuil,  Aude,  63*. 

Roquefixe  (Guillaume  de),  ar- 
chidiacre de  Lunas,  Hérault, 
328,  334,  344. 

—  (Imbert  de),  116*,  note  1. 
Roqueserière,    Haute-Garonne 

(Arnaud  de  na  Borgesa  de), 
11. 

Roquessels,  cant.  de  Roujan, 
Hérault  (Bernard  de),  inqui- 
siteur, 136*  et  note  10. 

Roquevidal  (Bernard -Hugues 
de),  Tarn,  174*,  175*,  241*  et 
note  3. 

—  (Raymond  de),  242*  et  note  1. 
Roqueville,  comm.  de  Montgis- 

card,  Haute-Garonne  (famille 
de),  21,  notes  1,  3,  22,  no- 
te 1,  166*. 

—  (Bernard  de),  chevalier,  37. 

—  (Bernard  des  Cassés  de),  21. 

—  (Bertrand  de),  159*. 

—  (Estolt  de),  21. 

—  (Galhard  de),  159*. 

—  (Pierre-Guillaume  de),  175*, 
176*. 

Ros  (Bernard  et  G.),  frères,  164, 

290. 
Rose  (Manent),   116*,   note   1, 

125*. 
Rosergue  (Guillaume  de),  173*. 
Rosone  (P.  de),   prévôt  d'AIbi, 

331. 
Rossinhol  (Jean),  frère  Mineur, 

1*,  note  2. 
Rotier  (Esprit),  1*,  note  2. 

—  (Pons),  78. 


Roucoules,  curé  de  Notre-Da- 
mc-de-la-Platée  de  Castres, 
202*. 

—  (Jean  de),  notaire,  187*. 
Rouergue  (inquisition  dans  le), 

113*. 

—  (sénéchal  du),  113*  et  note  2. 
Rouffiac,   Aveyron    (Saint-Sa- 
turnin de),  172*. 

Roufliac-d'Aude,  Aude  (Durand 

de),  176*. 
Rouge  (Bernard    le),  notaire, 

347,  348. 

—  (Guillaume),  consul  de  Nar- 
bonne,  139*. 

—  (Pierre  le),  curé  de  Merens, 
Ariège,  104*. 

Roujan,  Hérault,  116*,  note  1. 
Roumengous,  Ariège  (Bertrand 

de),  125*. 
Roumens,  Haute-Garonne,  170*. 

—  (Ar.  de  Sala  de),  89. 

—  (Étienne-Roger  de),  172*. 

—  (Pons  de  la  Pajesa  de),  39, 48. 
Roussel  (Guillaume),  dekc/aione, 

104*. 

—  (P.),  de  Labastide-Rouge- 
peyre,  Aude,  166,  240. 

Rozers  (P.  de),  150,  204. 

Rupe    (Pierre-Roger    de),    122. 

Voy.  26. 
Rupe  Forti  (Bernard  de),  145*. 

—  (Jourdain  de),  59. 

Ruscas  (Bernard  et  Pons  Can- 

dela  de),  228,  242. 
Rustiques,  Aude  (Garsende-Pé- 

lerine  de),  269. 

—  (Pons  Chatmar  de),  181. 


S 


S,,  archiprêtre  de  Laurac,  Aude, 

48,  76. 
Sabater  (Jean),  169. 

—  (Jean),  ministre  dualiste,  7, 
note  2. 

—  (P.),  154. 
Sabatier  (Arnaud),  69*. 

—  (B.),  de  Lodève,  57*. 

—  (Bèrenger),  194%  325  et  no- 
te 5. 


404 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Sabatier  (Guillaume),  de  Gapen- 
du,  Aude,  152,  153. 

—  (P.),  241. 

—  (R.),  181. 

—  (Raymond),  231,  232. 

—  (Raymond),  8,  10. 

—  (Raymond),  262*. 
Sabarthès,  coram.  de  Verniolie, 

Ariège  (Jacques-André  de), 
114%  115*. 

—  (P.  de),  209-210. 

—  (Roger  de),  210. 
Sacratis  (Bernard),  1*,  note  2. 
Sacrements    (simulation    des), 

43*. 
Sacrifice  aux  démons,  43*. 
Sacumha  (Ber.  de),  161. 
Sagarda  (Pierre),  122. 
Sagnes  (B.  de),  notaire,  152*. 
Saicius  (Jourdan),  97,  note  1. 
Saillenfore  (moulin  de),  264. 
Saint -Agnan    (Bernard    Daide 

de),  4. 

—  (Hugues  de  Montagnol  de),  62. 
Saint-Amadou,  Ariège  (Béren- 

ger  de),  159*. 

—  (Esclarmonde  de),  158*. 
Saint-Anatholy,  Haute-Garonne 

(Pierre  Barret  de),  56,  64-65. 

—  (W.  de  Vilaris  de),  75. 
Saint-Antoine  de  Vienne,  Isère, 

pèlerinage  mineur,  159,  no- 
te 1. 

Saint-Antonin  de  Pamiers  (ab- 
baye de),  152*. 

Saint-Antonin  (chapelle),  à  Tou- 
louse, 111*. 

Sainl-Antonin,  Tarn-et-Ga- 
ronne  (Isambard  de),  136*  et 
note  12,  177*. 

Saint- Aphrodise  de  Béziers, 
Hérault  (l'abbé  de),  53*,  127*, 
202*,  126,  note  1. 

Saint-Benoit  de  Castres,  Tarn 
(l'abbé  de),  126,  note  1. 

Saint-Benoît  (Jean  de),  frère 
Prêcheur,  160*. 

Saint-Cézert  (Raymond  de),  ca- 
pitoul,  3,  16,  18,  24. 

Saint- Denis,  Seine,  pèlerinage 
mineur,  159,  note  1. 

Saint-Esprit    (hôpital    du),   de 


Millau,  Aveyron,  1*,  note  2. 
Saint-Étienne  de  Gahors  (église 

de),  41. 
Saint-Étienne  de  Toulouse,  61*, 

136*,  note  13,  7,  16,  20,  30, 

33,36,  38,  54.  61,  69  et  note  1, 

76,  78,  89. 
Saint-Félix  (Bernard  de),  75*, 

note  3. 

—  (W.  de  Valiers  de),  84,  86. 

Saint-Félix  de  Caraman,  Haute- 
Garonne,  146*,  266*,  25,  no- 
te 1. 

Saint- Flour,  Cantal    (Thomas 

de),  174*. 
Saint-Gaudens,  Haute-Garonne 

(Jean  de),  72,  73,  75,  83-85, 

87. 
Saint-George    (Foulques    de), 

inquisiteur,  98*,  192*,   240*, 

note  9. 
Saint-Germier,  Haute-Garonne, 

curé,  29,  89. 

—  (Bertrand  des  Alamans  de), 
66. 

Saint-Gilles,  Gard,  pèlerinage 
mineur,  159,  note  1  ;  — abbé, 
126,  note  1. 

Saint-Gilles  (Pons  de),  provin- 
cial des  frères  Prêcheurs,  135*, 
233*,  244*,  69,  note  1. 

Saint-Guilhem-le-Désert,  Hé- 
rault, pèlerinage  mineur,  159, 
note  1. 

Saint-Hilaire,  Aude  (abbé  de), 
132. 

Saint-Hilaire  (Pierre  de),  curé 
de  Belbèze,  Haute-Garonne, 
125*. 

Saint-Jacques  de  Béziers,  Hé- 
rault (abbé  de),  53*. 

Saint-Jean  (cimetière),  à  Pa- 
miers, 108*. 

Saint-Jean  (Bernard  de),  4. 

Saint-Jean-l'Herm,  Haute-Ga- 
ronne (Raymond-Pierre  de), 
54. 

Saint-Jean-de-Paracol,  Aude 
(Blanche  de),  148. 

Saint-Julia-de-(jrascapou,  Hau- 
te-Garonne, curé,  30. 

—  (Bernard-Jean  de),  6. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


405 


Saint-Laurorit-de-la-Cabrerisse, 
Aude,  lui. 

Saint-Léonaril,  Haute-Vienne, 
pèlerinage  mineur,  159,  no- 
te 1. 

Saint-Mamet  (Jourdain  de),  182. 

Saint-Marlin-de-Lalande,Aude, 
78*,  note  /i,  I4G*,  32,  34,  134, 
265. 

—  (Ar.  de  na  Sicart  de),  137. 

—  (Bernard  de),  75*. 

—  (Cr.-Ber.  de),  205. 

—  (G.-Ber.  Faurc  de),  137. 

—  (G.-Garcias  de),  205. 

—  (Guillaume  de),  314. 

—  (R.  Morlane  de),  225. 

—  (W.  de  Gousens  de),  H. 

—  (W.  de  Saint-Nazaire  de),  55. 
Saiut-Maximin,  Var,  pèlerinage 

mineur,  15!J,  note  1. 
Saint -Michel    (Bertrand    de), 
frère  Prêcheur,  98*,  note  2. 

—  (Durand  Bonnet  de),  116*, 
note  1. 

—  (Galhard  de),  officiai  d'Alet, 
128*. 

—  (Guilabert  de),  173*. 

—  (Pierre  de),  108,  note  1. 

—  (Pierre  de),  hérétique,  45, 
note  1. 

Saint- Michel    de    Carcassonne 

(curé  de),  252. 
Saint  -  Michel-  de  -  Lacadière, 

Gard  (na  Pons  Bonet  de),  fra- 

ticelle,  116*,  note  1. 
Saint-Nazaire  (W.  de),  34,  35. 
Saint-Nazaire  de  Carcassonne 

(sacristain  de),  139. 
Saint-Papoul,  Aude,  12,  note  4, 

68,  note  1,  330;  —  abbé,  97, 

note  1,  312;  —  évêque,  41*, 

108*,  124*. 
Saint-Paul  (W.  de),  3. 
Saint-Paul  de  liretas  (Azémar 

d'Albiac  de),  27. 

—  (Pierre  Durant  de),  24. 
Saint- Paul  de  Narbonne.  Voy. 

Narbonne. 
Saint  -  Paul  -  de  -  Cap-  de- Jous, 
Tarn  (Bernard    Escolan   de), 
178*. 


Saint-Paul-de-Cap-de-Jous  (B. 
Fournierde),  174*,  175*,  176*. 

—  (Pierre-Raymond  de),  177*. 

—  (R.  Leuder  de),  84. 

Saint-Pierre  (Jean  de),  inquisi- 
teur, 148*-160*,  8,  10,"  16,  19, 
21,24,27,  29,  32,  34,  37,38, 
40,  42,  44,  48,  49,  52,  55,  57, 
58,  60,  61,  64,  65,  68,  74,  77, 
81,  83,  86,  88.  Voy.  78*, 
note  4,  141*,  164*,  180*,  234*, 
1  et  suiv.,  265,  271,  292;  — 
ses  sentences,  248*-276*;  — 
texte  de  ses  sentences,  150*, 
1  et  suiv.;  —  dépositions 
contre  Pierre  Garcias,  90  et 
suiv.;  —  consultation  à  Guil- 
laume de  la  Broue,  69*;  — 
lettres  de  pénitence,  258. 

Saint -Pierre  Aiutz ,  diocèse 
d'Albi  (curé  de),  338. 

Saint- Pierre-de-Lages,  Haute- 
Garonne,  81. 

Saint-Pierre-des-Cuisines,  Tou- 
louse, 2,  24,  69,  note  1. 

Saint-Pons,  Hérault  (l'évoque 
de),l*,  note2,  57*,  110*.  Voy. 
10*,  note  4. 

Saint-Pons  (église  de),  à  Som- 
mières,  Gard,  34*,  note  8. 

Saint- Projet,  comm.  de  Paulin, 
Tarn,  170*. 

Saint-Rome  (P.-W.  de),  capi- 
toul  de  Toulouse,  67. 

Saint-Salvi  d'Albi  (ciiapitrede), 
sa  lettre  aux  cardinaux,  38*, 
302. 

Saint-Sauveur  de  Asturia,  pèle- 
rinage mineur,  159,  note  1. 

Saint-Sébastien  (Ber.  de),  de 
Cuxac-Cabardès,  Aude,  242. 

Saint-Seine  (Guillaume  de),  in- 
quisiteur, 182*,  186*,  190*, 
191*,  208*. 

Saint-Sernin  de  Toulouse  (abbé 
de),  334. 

—  (camérier  de),  26. 

—  (chanoine  de),  10,  18. 

—  (cloître  de),  2,  7,  10,  16,  18, 
20,  24,  26,  29,  30,  36,  38,  43, 
48,  52,  54,  55,  57,  58,  64,  69, 


406 


TABLE  .ALPHABÉTIQUE. 


76,  78,  80,  83,  85,  86,  87,  88, 
89. 
Saint-Sernin  de  Toulouse  (curé 
de),  3,  7,  16,  18,  20,  26,  29, 
30,  33,  36,  38,  44,  48,  52, 
54,  55,  58,  64,  66,  67,  69  et 
note  1. 

—  (église  de),  73,  74. 

—  maison  abbatiale  de),  61,  75. 

—  (prieur  de),  7, 10,  16,  18,  20, 
24,26,  30,  33,  36,  38,  43,  48, 
52,  54,  55,  57,  58,  66,  67,  69 
et  note  1,  75,  78,  81,  83,  85, 
87,  88. 

—  (sacristain  de),  81. 
Saint-Thibéry,    Hérault,    10*, 

note  4,  75. 

—  (Etienne  de),  inquisiteur, 
144*-147*.  Voy.  12*  et  note  2, 
69,  note  1,  71. 

Saint-Victor  (Athon  de),  no- 
taire, 78*,  note  4,81*,  note  1. 

Sainte -ApoUonie,  comm.  de 
Lanta,  Haute-Garonne,  75,81 . 

Sainte-Cécile  d'Albi  (prévôt  de), 
38*,  97*,  20. 

Sainte-Croix,  comm.  de  Castel- 
nau-de-Lévis,  Tarn,  170*. 

Sainte-Livrade  d'Agen  (chapel- 
lenie  de),  218*,  note  4. 

Saissac  (Ber.),  234. 

Saissac,  Aude,  78*,  note  4,  50, 
note  4,  215. 

—  (Ar.  de  Caucer  de),  176. 
■  —  (Ar.-Bcr.  de),  123. 

—  (Ar.  Faure  de),  123,  189, 
193-194,  213. 

—  (Ber.  de),  123. 

—  (Ber.  Guilabert  de),  191. 

—  (Bérenger  d'en  Ohra  de),  123. 

—  (G.  BonefiUe  de),  177. 

—  (Hugues  Durfort  de),  123. 

—  (Limoux  de),  213,  214. 

—  (P.  Borrel  de),  194. 

—  (Pierre-Benoît  de),  214. 

—  (Pous  de),  194. 

—  (Pons  Gironde  de),  176.  Voy. 
60*,  note  1,  142*,  168*,  214, 
311. 

Saisset  (Bernard),  évêque  de 
Pamiers,  101*,  103*,  note  1, 
106*. 


Sala  (Ar.  de)  le  jeune,  89. 

Saladin  (Isarn),  318. 

Salas  (Vital  rfe),  6. 

Salavert  (Guillaume),  de  Cordes, 

94*,  note  2,  97*,  137*,  note  4, 

194*   293*. 
Sale  (Durand  de  la),  194*. 
Sales  (Imbert  de),  99. 
Salis    (Azémar   rfe),  consul  de 

Cordes,  98*,  note  2. 

—  (Durant  de),  320. 

—  (Isarn  de),  sous-gardien  des 
prisons,  332. 

Sallèles-Cabardès,  Aude  (P.  Bes- 

sart  de),  195. 
Salsigne,  Aude  (Ar.  Durand  de), 

238. 

—  (Ber.  Buada  de),  181. 

—  (Ber. -Michel  de),  154. 

—  (Ber.  de  Villeneuve  de),  230. 

—  (G.  Bordas  de),  198. 

—  (G.  Vilaneria  de),  196. 

—  G.  de  Vilar  de),  170,  241. 

—  Gallard  Vassal  de),  198. 

—  (P.  Buada  de),  181,  238. 

—  (P.  Manhes  de),  201. 

—  (P.  Vassal  de),  149. 

—  (R.  Abbatis  de),  154. 

—  (R.  Amélius  de),  196. 

—  (Tozet  de),  242. 

—  (Vassal  de),  154,  155.  Voy. 
125,  196. 

Saisis    (P.    rfe),  archidiacre   de 

Fenouillet,  157. 
Salva  (Isarn),  bourgeois  d'Albi, 

318. 
Salvanh  (Durand),  inquisiteur. 

Voy.  Durand  (Salvanh). 
Salvi  (Bertrand),  345,  346. 

—  (en  VV.),  88*,  note  2. 
Salvola  (B.  de),  152*. 
Samata  (W.  de),  67. 
Sanche,  dit  Morlane,  archidiacre 

de  Carcassonne,  30*. 

Sanche  (fr.  Raymond),  de  Feuil- 
lants, 81*,  note  1. 

Sancta  Malonia.  Voy.  Sainte- 
Apollonie. 

Sancto-Barcio  (Ir.  Pierre-Ray- 
mond de),  frère  Mineur,  107. 

Sanha  (P.),  165. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


407 


Saona  (Sibyle  f7c),  29. 

Saquit  de  Lanta,  Haute -Ga- 
ronne, 22,  note  2. 

Sardaigne,  30*. 

Sart  (\V.  de),  bourgeois  de  Ca- 
hors,  42. 

Sarte  (Ar.-Guillaume),  224. 

Sartor  (Guiraud),  80. 

Saturnin  (R.),  consul  de  Garcas- 
sonne,  305. 

Saumatier  (R.),  de  Laurac, 
Aude,  34,  55. 

—  (Roger),  158. 

Saumerio  (Jacques  de),  78*,  no- 
te 4. 
Sauna  (Ar. -Willem  de),  30. 
Saur  (Raymond),  2,  note  1,  3, 

note  2, 
Saurat,  Ariège  (Gualharde  de), 

104*. 
Sauri  (Raymond),  5. 
Saurine,  172-173. 
Sauvegarde   (lettres   de),  227*, 

228*,  293*,  308,  3U,  339,  345. 
Sauveterre ,    Tarn-et-Garonne, 

148*. 
Sauzens,  Aude  (Raymonde  Ma~ 

nifaceria  de),  194.  Voy.  155, 

224. 
Sauzet,  Lot  (Esclarmonde  de), 

81. 
Saverdun,  Ariège  (R.  de),  219. 

Voy.  48,  52. 
Savès  (Le)  [Savoncrie  in  Save- 

tio),  81*,  note  1. 
Savignac,  Ariège  (Arnaud  de), 

104*,  105*. 
Scaupon  (Bernard  de),  155*. 
Scola  (Bérenger),  de  Foix,  Ariè- 
ge, 104*. 
Scolar  (Etienne),  75*,  note  3. 
Scossa  (prieur  de),  152. 
Scriptor    (Raymond),    136*    et 

note  1,  262*,  72. 

—  (Robert),  213. 

Sedasser  (Bernard),  57,  note  1. 
Seguelat  (Guillaume),  104*. 
Segui  (Ber.),  116,  167. 

—  (G.),  207. 

—  (G.-Pons),  169,  170. 

—  (Roger),  167. 


Seguier  (Guillaume),  128. 

—  (P.),  242. 
Séguin  (Ber.),  172. 

—  (Pons),  201-202. 

—  (Pons),  frère  de  Roger  Sé- 
guin, 223. 

—  (Raymond),  105*. 

—  (Roger),  d'Alzonne,  223. 
Ségure,  femme  d'Azémar  d'Al- 

biac,  IlautP-Garonne,  27. 

Seil,  Haute-Garonne  (Arnaud 
Textor  de),  105. 

Sella  (Pieri-e  de),  de  Montferrat, 
187*. 

Sénéchal  de  Beaucaire,  34*,  no- 
te 8. 

Senegra  (Raymond  de),  227*, 
note  6. 

Senher  (Guillaume),  bayle  du 
Termenés,  121. 

—  (R.),  d'Arzens,  Aude,  174. 
Senia  (Ber.),  242. 

Sens,  Yonne  (l'archevêque  de), 
8*,  9*. 

Sentences  :  contre  ceux  qui  sont 
morts  dans  l'hérésie,  234*  ;  — 
de  Bernard  de  Gaux  et  de 
Jean  de  Saint-Pierre,  248*- 
266*;  —  définitives,  2  et  suiv.; 
—  exécutées  par  la  puissance 
séculière,  34*  ;  —  retardées, 
51*. 

Séparation  du  mari  et  de  la 
femme  en  cas  d'hérésie,  21*. 

Sérignan,  Hérault,  pèlerinage 
mineur,  159,  note  1. 

—  (W.  de),  11. 
Serraenha  (Willem),  11. 
Serment  corporel,  2,  38,  48,  55, 

58,  65. 
Sermo  generalis,  74*,  107*-110*, 

112*,  123*,  138*,  note  1,258*, 

19,  20,  24,  29,  54,  55,  62,  64, 

77. 
Serra  (G.  de).  161. 
Serre  (Guillaume),  128*,  325. 

—  (Pierre),  bourgeois  d'Aibi, 
318. 

Serviès-en-Val,  Aude,  279,  281. 

—  (Guiraud-André  de),  130. 

—  (Navarre  de),  62*. 
Servonon  (Bernard),  314. 


408 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


Sévérac  (Gui  de),  55*,  et  note  2. 
Sicard  (Guillaume), inquisiteur, 
37*. 

—  (P.*),  169,  170. 

—  (Pierre),  inquisiteur,  98% 
note  2,  138*  et  note  3. 

—  (Pierre),  128. 
Sicre  (Guillaume),  119. 

—  (Guillaume),  de  Cornèze,  266. 
Sicred  (G.),  200. 

—  (Guillaume),  275. 

—  (Guillaume),  deCavanac,  277. 

—  (Pierre),  272. 

—  (Raymond),  105*. 

—  (Raymond),  prieur  des  frères 
Prêcheurs  de  Carcassonne, 
171*  et  note  5. 

Sicrède  (Adalaïs),  256,  270,  271, 
277. 

Silva  (Guillelme),  190. 

Silva  (Terren  de),  191. 

Silvestre,  curé  de  Verfeil,  Haute- 
Garonne,  8,  18,  20,  33,  36. 

Simon  de  Monttort,  63*,  245. 

Simon,  prieur  de  Blagnac,  Hau- 
te-Garonne, 18,  24. 

—  (Willem),  de  Gastelnaudary, 
97,  note  1. 

Siriers  (R.  de),  160. 

Sirven  (Ar.),  186. 

Sobeiran  (Philippe),  procureur 

d'Albi,  319. 
Soeill  (en  Ramon  de),  88*,  note  2. 
Solario  (Pierre  de),  11. 

—  (W.  de),  11. 

Solier  (Ar.  du),  180-181. 

—  (Ar.  du),  de  Gournet,  236. 

—  (Aymeric  du),  289. 

—  (Ber.  du),  175. 

—  (Ber.  du),  203. 

—  (Bertrand  du),  notaire,  160*. 

—  (Raymond  du),  122. 
Sommières,  Gard,  34*,  note  8, 

168*. 
Son  (Guillaume  de),  221*,  222* 

et  note  1. 
Soquier  (Guillaume),  314. 

—  (Raymond),  consul,  314. 
Sorèze,  Tarn,  abbé,  78*,  note  4. 

—  (Bernard  Barra  de),  179*. 

—  (Bernard  Dupuy  de),  178*, 
179*. 


Sorèze  (Jean  Clerc  de),  137*, 
note  2. 

—  (Pierre  Peytevin  de),  178*- 
180*. 

Sortilège,  cause  inquisitoriale, 
25*,  43*. 

Solanus,  légat,  17*. 

Soulac-sur-Mer,  Gironde,  pèle- 
rinage mineur,  159,  note  1. 

—  (Bernard  de),  177*. 

Spada  (Bernard),  cardinal,  253*, 

note  2. 
Spirituels    (secte    des),    33*   et 

note  3,  116*,  117*,  118*. 
Statuts  contre  l'hérésie  de  Pierre 

Amélius,  archevêque  de  Nar- 

bonne,  60*. 
Suède  (roi  de),  31*,  note  6. 
Suelh  (Raymond  de),  5. 
Suisv  (le  cardinal  Etienne  de), 

39*. 
Sund  (archevêque  de).  Suède, 

31*,  note  6. 
Suola    (Jacques),   de    Ladern, 

Aude,  180. 
Synagogues  (défense  de  les  bâ- 
tir), 28*. 
Syolh  (Raymond  de),  76. 


Taille  (désordres  à  Béziers  à 
l'occasion  de  la),  36*. 

Taillefer  (Jean  et  Michel),  con- 
suls d'Albi,  318. 

—  (Pierre),  95*,  194*,  195*,  196*, 
232*. 

—  (  Raymond),  bourgeois  d'Albi, 
318. 

Taillefer  de  la  Chapelle  (cardi- 
nal), 38*,  39*,  304  et  suiv. 

Talapio  (maître  Garnier de),  325, 
et  note  6. 

Talaric  (Guillaume),  326. 

Talat  (Radulphe),  notaire,  98, 
note  2. 

Tarabel  (Arnaud-Etienne,  sei- 
gneur de) ,  Haute-Garonne, 
19. 

—  (Longue,  dame  de),  19,  no- 
te 1 . 

Tarascon,    Bouches-du-Rhône 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


409 


(Sainte-Martho  do), pèlerinage 
mineur,  159,  note  1. 
Tarascon-sur- Arièye,    Ariège 
(Bernard),  122. 

—  (Pierre  de  Galliac  de),  104*. 

—  (Pierre  de  Mishelaco  de),  105*. 
Tardi,  159. 

—  (Pierre)  le  jeune,  122. 
Targueira  (Bernarde),  75,  note  3. 
Tarragone,   Espagne  (archevê- 
que de),  8*,  9*,  219*,  note  2. 

Taur,  Toulouse  (curé  du),  69, 

note  1. 
Taurize,  Aude,  146. 

—  (Ber.  Textor  de),  135. 

—  (G.  Bonfils  de),  293. 

—  (G.  Textor  de),  135. 

—  (Guillelme  Bonnefille  de), 
258,  259. 

—  (Guillaume  Arnaud  de),  294. 

—  (Pierre  Bonfils  de),  293-294. 

—  (R.  Roy  de),  135. 

—  (Raymond  Durand  de),  294. 

—  (Roger  Bernard  de),  135. 
Tauzeran  (Bernard  Textor  de), 

296. 

—  (Guillaume  Ar.  de),  130. 

—  (Guillaume  Julien  de),  130. 
Taxio  (Bertrand  de),  chevalier, 

106*. 

Témoins  :  produits  pour  prou- 
ver les  inimitiés,  220;  — 
leurs  dépositions  livrées  par 
écrit,  18*,  132,  133,  136,  138, 
139,  141,  163;  —  publiées, 
173;  —  leurs  noms  tenus  se- 
crets, 18*,  24*,  72*,  180*;  — 
communiqués  à  des  juriscon- 
sultes, 20*;  —  faux  témoins, 
110*,  112*. 

Tencarari  (Zoën),  légat,  16*, 
17*   52*. 

Termenés'(le),  65*,  121. 

Termes,  Aude  (Arnaud  Ar- 
quier  de),  120. 

—  (Benoit  de),  289. 

—  (Olivier  de),  65*,  88*,  note  4. 
Terrein    (Guillaume),    notaire, 

—  (Willem),  191. 

Terrier  (Arnaud),  syndic  de  Car- 
cassonne,  305,  313. 


Terrier  (Raymond-Arnaud),  no- 
taire, 316,  317. 
Teuler  (Durant),  d'Albi,  320. 
Textor  lArnaud),  105*. 

—  (P.-\V.),  89. 

—  (Pierre-Raymond),  122. 

—  (Pons),  gardien  de  la  prison 
d'Albi,  332. 

—  (R.),  de  Gonques,  220. 
-(R.),  221. 

—  (Vésian),  105*. 

Textus,  livre  hérétique,  141*, 
note  3. 

Tibaud  (Guillaume),  105*. 

Tilio  (Raymond  de),  inquisi- 
teur, 1*",  note  2. 

Tinhac  (Pierre),  d'Ax,  200*. 

—  (borde  de),  105*. 
Titborxs,   femme  de    Pons   de 

Gameville,  6. 
Tholsa  (Ber.),  142,  143. 
Thury  (Guillaume  de),  seigneur 

de  Bise,  311,  note  2. 

—  (Lambert  de),  seigneur  de 
Saissac,  311,  note  1. 

Tonnac,  Tarn  (Pierre- Raymond 
de),  consul  de  Cordes,  98*, 
note  2. 

Torayl  (Guillaume),  195*,  323- 
324  et  note  1. 

Tore7ia  (Jean  de),  175*,  176*. 

Tornade  (Ar.  de),  de  la  Tour- 
rette,  Aude,  240. 

Tornadors  (P.  de),  163. 

Torreilles  (l'r.  Pons  de),  de  Vil- 
leraartin,  245*. 

Torron  (P.),  289. 

Torture  (la),  67*,  69*,  238*-242*; 
—  au  torisée.  239*  ;  —  son  em- 
ploi rare,  240*,  241*. 

Toter  (Jean  et  Pierre),  108, 
note  1. 

Toulouse,  Haute-Garonne,  78*, 
note  4,  98*,  note  2,  etc.,  2,  7, 
10,  16,  18,  20,  24,  26,  29,  30, 
33.  36,  38,  43,  48,  52,  54,  55, 
57,  58,  61,  64,  69,  73-76,  78, 
80,  83,  85-89,  95,  104,  106- 
108,  etc.;  —  bayle,  16;  —  ca- 
pitouls,  ir,  12*,  note  3,  146*, 
147*,  3,  10,  16,18,20,24,26, 
29,  34,  36,  37;  —  cinq  cents 


410 


TABLE  ALPHABÉTIQUE. 


nouveaux  chrétiens,  1*,  n.  1  ; 

—  concile  de  1229, 7%  11*,  46% 
47%52*,60*,  61*,  76*;  — dio- 
cèse, 11,  19,  21,  24,  27,  29, 
32,  34,  37,  40,  41,  45,  note  1, 
48,49,  53,  55,  57,  59,  60,  62, 
65,  66,  68,  73-75,  78,  80,  81, 
84-86,  88,  89;  —  évêque  ou 
archevêque,  11*,  21*,  41*,  43*, 
note  3,  53*,  55*,  61*,  74*-82*, 
110*,  124*,  7,  45,  note  1,  69, 
note  1,  72.  Voy.  Falga  (Ray- 
mond du),  Foulques,  Ile  (Ber- 
trand de  1')  ;  —  frères  Mineurs, 
90  et  suiv.;  —  frères  Prê- 
cheurs, 98*,  note  1,69,  note  1; 

—  greffier  de  l'inquisition,  1*, 
note  2,  338;  —  hérétiques, 
4-6,  9,  11,  16,  27,  29,  37,  44, 
49,  53  ;  —  inquisiteur,  1*, 
note  2,  19*,  note  4,  36*,  123*, 
144*,  146*,  148*,  249*;— lieu- 
tenant de  l'inquisiteur,  1*, 
note  2  ;  —  officiai,  2,  67;  — 
prévôt  de  Saint-Étienne,  72  ; 

—  prison,  341.  Voy.  Prison; 

—  sénéchal,  136*,  note  3  ;  — 
Serynopublicus,  123*;  —  sous- 
viguicr,  89  ;  —  viguier,  216*, 
73. 

Toulouse  (comte  de),  17*,  65*,  3, 
72,  73. 

—  (Ar.  Guerrier  de),  76. 

—  (Guillaume    de    Goufoulens 
de),  262,  263. 

—  (W.  Donat  de),  53. 

—  (Willem  Fournier  de),  172*. 
Tour  (B.  de  la),  de  Toulouse,  31. 

—  (Bernard  de  la),  chevalier, 
231,232. 

—  (Bertrand  de  la),  44. 

—  (Pierre-Roger  de  la),  160*, 
231*,  note  1. 

—  (Pons  de  la),  le  jeune,  42. 

—  (Pons-Guillaume  de  la),  160*, 
231*,  note  1. 

—  (R.  de  la),  77. 

—  (Roger  de  la),  42. 

—  (veuve   de   Bernard  de  la), 
religieuse,  261*. 

Tour  Blanche,  château  Narbon- 
nais,  180*. 


Toureilles,  cant.  de  Limoux, 
Aude,  147. 

Tourette  (la),  Aude  (Ar.  de  Tor- 
nade de),  240. 

—  (Ar.  Vernière  de),  239. 

—  (Ar.  etBer.Ferrand  de),  163. 

—  (Ber.  Faure  de),  226. 

—  (Ber.  Gamozenc  de),  167. 

—  (G.  Pages  de),  163. 

—  Guillaume  Saleg  de),  163. 

—  (Martin  Gairic  de),  226. 

—  (P.  Benoît  de),  163. 

—  (Raymond  Molières  de),  226. 

—  (P.  de  Tornadors  de),  163. 

—  (  Ravmond  Roquefére  de), 
163.  " 

Tournemire  (  Pierre  ) ,  prêtre, 
137*,  note  11. 

Tramesaygues,  Ariège,  81*,  no- 
te 1. 

Traver  (Guillaume),  110*. 

Trèbes,  Aude  (Bernard  Molinier 
de),  175*. 

—  (P. -Arnaud  de),  notaire,  203. 

—  (P.  Hugde),  183. 
Trébons    (Pierre    Ferrol    de), 

Haute-Garonne,  167*. 
Trencavel,  196,  note  l. 

—  (Bernard),  328. 

—  (Pierre),  de  Lieuran-Cabriè- 
res,  Hérault,  44*. 

Trepat  (G.),  171. 

—  (Guiraud),  256,  257. 
Trévise,  Italie,  32*. 
Turelure  (Pierre),  inquisiteur, 

1*,  note  2. 
Turcyo  (Guillaume  de),  seigneur 
de  Bize,  Aude,  311. 

—  (Guillaume  de),  seigneur  de 
Saissac,  Aude,  311. 

—  (Lambert  de),  seigneur  de 
Saissac,  Aude,  311. 

Turibus  (G.  de),  188. 

—  (R.  de),  155. 


U 


Ubert   (fr.),   inquisiteur,   232*, 

note  8. 
Ugole  (Jourdain),  11. 
Ulguier   (Ber.),    de   Villar-en- 

Val,  Aude,  269-270. 


TAULE  ALPHABETIQUE. 


Hl 


Ulixos,  220. 
Ulixis,  116. 

Ulmeto  (Bernard  Mineur  de), 
106*. 

—  (Guillaume-Bernard  de), 106*. 
Unac,  Ariè^f^,  curé,  105*. 

—  (Pierre-Guillaume  d'),  106*. 
Unaud  (W. -Bernard),  75. 
Unda  (Arnaud),  16. 

Unité  ecclésiastique,  152*,  4,  9, 
15,  18,  19,  23,  25,  28,  30,  33, 
36,  40,  41,  43,  47,  52,  53,  56, 
59,61,  63,  65,  68,  79,  81,  82, 
87,  88;  —  la  formule  ad  uni- 
tatem  Ecclesiae  redire,  166*. 

Urbain  IV,  pape,  29*,  78*. 

Urbain  V,  pape,  44*,  note  4. 

Urgel,  Espagne  (i'évêque  d'), 
219*   220*. 

Uzalger,  abbé  d'Alet,  78*,  no- 
te 4 . 

—  (R.),  150. 

Uzès  (évéque  d'),  53*. 

—  (vicomte  Jean  d'),  1*,  note  2. 


Vaison,  Vaucluse  (diocèse  de), 

28*. 
Val-dc-Daigne,  Aude,  265,  266, 

278. 
Valiers  (W.  de),  de  Saint-Félix, 

Haute-Garonne,  84,  86. 
Valence,  Drome  (concile  de), 53*. 
Valent  (R.),  292. 
Vallato  (Guillaume  de),  289. 

—  (W.-G.  de),  289. 

Valle  (Guillaume  et  Jean  de), 

bourgeois  d'Albi,  318. 
Valleglosa  (P.  Roger  de),  179. 
Vallesor  (Pierre  de),  98*,  note  2. 
Valleta  (curé  de),  226. 
Vallibus  (R.  de),  de  Gramazie, 

Aude,  217. 
Vallis  Aquitaniae,  258,  265,  294. 
Valot  (Radulphe),  notaire,  98*, 

note  2. 
Valsieyra    (  Raymond  ) ,    104*, 

200*. 
Vaquer  (P.),  137,  143,  171,  174. 

—  (Pierre), de  xMoussoulens, 239. 
Vaquiers  (P.  de),  81*,  note  1. 


Varagne(Etienne- Vital  de), 176". 
Vasco,  chanoine,  225. 
Vascon  (Arnaud),  notaire,  116*, 
note  1. 

—  (Guillaume),  116*,  note  1. 

—  (P.),  232,  240. 
Vaseia,  seigneur,  5. 

Vassal  lEmblard),  167*,  169*, 
176*,  177*. 

Vaudois,  107*,  31, 109  et  note  2, 
245,  269. 

Vaure,  comm.  de  Rcvel,  Haute- 
Garonne,  171*. 

—  (Botier  Ar.  de),  80. 

—  (P.  de),  curé,  122-124,  129, 
131,  133,  140,  141,  144,  149, 
151-153,  168. 

—  (Pons  de),  185. 

—  (Rotier  Pons  de),  78. 
Vauvert,  Gard,  pèlerinage  mi- 
neur, 159,  note  1. 

Ventajou,  comm.  de  Félines, 
Hérault  (P.-R.  de),  158,  159. 

Ventenac-Cabardès,  Aude  (Ber- 
nard de),  161,  233. 

—  (G.  de),  d'Alzonue,  233. 

—  (Gaui'rid  de),  104*. 

—  (Guillaume -Raymond  de), 
161. 

—  (Guillaume  de),  l'aîné,  125. 
Verdelais,  Gironde,  pèlerinage 

mineur,  159,  note  1. 

Verdun  (Charles  de),  frère  Mi- 
neur, 1*,  note  2. 

Verfeil,  Haute-Garonne,  62*, 
81*,  note  1,  8,  18,  20,  34,  36. 

—  (Auger  de),  chevalier,  4. 

—  (Pétronille  de),  137*,  note  1, 
172*. 

—  (Pierre  Donat  de),  49. 

—  (Raymond  Calvet  de),  4. 
Verqelia,  Virgilin,  251. 

—  femme  de  Bernard  Ros  de 
Couffoulens,  290. 

—  femme  de  Raymond  Giles  de 
Leuc,  120,  246,  249,  250,  286. 

—  femme  de  Ferrier,  275. 
Verger  iG.),  209. 

—  (W.),  207. 

Vernaus  (R.  de),  chanoine  de 

Saint-Sernin,  43. 
Veruet  (Bérenger),  notaire,  159*. 


412 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


VernioUe,  Ariège  (Arnaud  de), 

105*. 
Vérone  (congrès  de),  68*. 

—  (diocèse  de),  32. 

Verospi  (Jérôme),  cardinal, 253*, 

note  2. 
Verzeilie,  Aude  (curé  de),  197. 
Verzelano  (Aladaïs  de  Bax  rfe), 

285. 
Vesiade,    femme   de    Bernard 

Hugues,  45,  note  1. 
Vesola,  281,  282. 

—  (Guillaume  de],  280. 

—  (Guillaume  ttePauimmno  de), 
279. 

—  (Vital  de  Paulmiano  de),  280. 
Vezat  (W.),  134*,  note. 
Vezian  (R.),  155. 

Vezida,  femme  de  Ber.  Daide 

de  Ganecaudo,  170. 
Vezola  (Bernard),  de  Guxac,  227. 
-(P.),  177. 

—  (Raymond),  326. 
Vicdessos,    Ariège    (Bernard- 
Franc  et  auti'es  de),  104*. 

—  [Golerium  de),  104*. 
Vicence,  33*,  note  3. 
Vienne,  Isère  (archevêque  de), 

lé^at   11*. 

—  (concile  de),  40*,  73*. 
Vierna  (Jean),  318. 
Vignevieille,  Aude  (G.  de),  203. 

—  (Guillaume  Bosca  de),  120. 
Vigouroux  (Jean),  inquisiteur, 

■  30*,  note  5,  182*,  186*,  191*, 
228*,  note  2. 

—  (Pons),  hérétique,  218*,  n.  4. 
Viguier  (Jean),  166. 

—  (Willem),  97,  note  1. 
Vilamur  (Pons  de),  évoque  d'Ur- 

oel,  219*,  220*. 
ViW (Guillaume),  341,  344. 

—  (W.  de),  75. 

Vilario  (Arnaud  de),  334. 
Villalier,   Aude  (Bernard  Me- 
nestral  de),  157. 

—  (P.  Sicard  de).  169, 170.  Voy. 
84*,  172,  251. 

Villandric  (Guillaume  de),  259, 
260. 

—  (Raymond  de  Cavanac  de), 
259,  262,  273,  note  4. 


Villandric  (le  pas  de),  279,  280. 
Villaneria    (Ber.    de),    de    Sal- 
signe,  230. 

—  (Bernarde  de),  196. 

—  (Guillaume  de),  de  Salsigne, 
196. 

—  (Pierre  de),  196. 

—  (Pierre  Buade  de),  196. 
Villanier,  hérétique,  298. 
Villardonnel ,    Aude     (Arnaud 

Aosten  de),  188. 

—  (Arnaud  Benoît  de),  185. 

—  (Arnaud  Bonafos  de),  169. 

—  (Ber.  Aosteu  de),  238. 

—  (G.  Faure  de),  236. 

—  (G.  Garin  de),  240,  241. 

—  (G.  Maurel  de),  238. 

—  (G.-Pons  Sigui  de),  169. 

—  (P.  de),  240. 

—  (P.  Batarelde),238,240,241. 

—  (P.  Bonafos  de),  169. 

—  (P.  Chatmar  de),  165,  238, 
240. 

—  (P.  Faure  de),  164,  238. 

—  (P. -Vital  de),  165. 

—  (Pons  Pelât  de),  238. 

—  (R.  Bonet  de),  169. 

—  (R.  Gautier  de),  241. 
Villar-en-Val,  Aude  (Ber.  Ul- 

guier  de),  269-270. 

—  (G.  de),  160,  170,  198,  242. 

—  (G.  de),  de  Salsigne,  241. 

—  (Raymond  Valguier  de),  153. 
Villarlbag,  Aude  (G.  Pages  de), 

182. 
Villarzel-du-Razès,  Aude  (Ar- 
naud-Colomb de),  317. 

—  (Bernard  Morgue  de),  126, 
127. 

—  (Guillaume  Radulfede),  126. 
Villatou  (litienne),  124*. 
Villatraver  (Ermengaud  de),  de 

Montréal,  174,  175. 

—  (Sicard  de),  175. 
Villaudran  (Guillaume),  de  Ro- 

quefère,  163,  164,  169. 
Villegly,  Aude  (Etienne  Gay- 
raud  de),  178,  182. 

—  (G.  Roger  de),  188. 

—  (R.  Quinta  de),  182. 
Villelloure,  Aude,  159, 265, 275, 

289-291. 


TABLE  ALPHABETIQUE. 


413 


Villefloure  (Arnaud  Scicre  de), 

291. 

—  (B.  Carcasses  de),  286,  288. 

—  (Guillaume  Barte  de),  118. 
_  (R.  Julien  de),  288. 

—  (Ricscndis  de),  269. 
Villetranche-d'Albigeois,  Tarn, 

171*. 
Villefranche  -  du  -  Rouergue, 

Aveyron,  172. 
Villèle  (Bernard  de),  81*,  note  1 . 

—  (Ber.  et  R.  de),  frères,  226. 

—  (Jean  de),  226,  227. 
Villelongue,  7,  40,  153. 

—  (Amblard  de),  277. 

—  (Jean  de),  142,  143. 
Villemagne,    Hérault  (?),    116*, 

note  1. 
Yillemoustaussou ,   Aude   (Ar. 
Narbonne  de),  155. 

—  (Ar.  de  Rezes  de),  156. 

—  (Ber.  Escuder  de),  156. 

—  (Ber.  Fabre  de),  156. 

—  (G.  d'Espagne  de),  157. 

—  (Guillelme  Gasneira  de),  158. 

—  (maître  P.  de),  157. 

—  (P.  de),  185-186. 

—  iP.  Ar.  de),  155. 

—  (P.  Faucet  de),  206. 

—  (Pons  Fournier  de),  155. 

—  (R.  Amélius  de),  197. 

—  (R.  Autier  de),  155. 

—  (R.  Faure  de),  134,  135. 

—  (R.  de  Turribus  de),  155. 

—  (R.  Vesian  de),  155. 

—  (Viga  de),  233. 

—  (Villelme  Gafueira  de),  206. 
Villemur-sur-le-Tarn,    Haute- 
Garonne,  146*,  40,  82,  note  1. 

Villeneuve  (Bertrand  de),  capi- 
toul  de  Toulouse,  26,  29. 

—  (Jourdain   de),  capitoul   de 
Toulouse,  16. 

—  (Raymond  de),  5. 

—  (Pons  de),  65*. 
Villeneuve,  Aude,  77,  154. 

—  (Bernard  de),  206. 

—  (Guillaume   Clerc  de),   165. 
Voy.  77,  154. 

Villeneuve- d' Aveyron,  Avey- 
ron, 113*. 
Villcneuve-les-Béziers,  Hérault 


(Etienne   Gramat   de),    116*, 
note  1. 
Villeneuve- la- Comtale,  Aude 
(Pons  de),  60. 

—  (Saure  de),  75*,  note  4. 
Villepinte,  Aude  (Pons  et  Wil- 
lem .\utier  de),  75*,  note  4. 

Villesèque-Lande,  Aude  (Ber- 
nard de  Montolieu  de),  206. 

Villetritouls,  Aude  (Jean-Albé- 
ric  de),  258. 

—  (P.  Anargila  de),  288. 

—  (Pierre  Hot  de),  124,  130. 

—  (Pierre  Requin  de),  126. 

—  (Ravmond  Ilot  de),  124, 130. 

—  (Valguier  de),  126.  Voy.  265. 
Vinade  (Pierre  et  Pons),  77. 
Vincent  (Bernard),  105*. 

—  (Guillaume),  274. 

Vinhol  (Raymond),  185*,  324, 
note  9. 

—  (Vital),  d'Albi,  94*,  185*,231*. 
Vinol  (Pierre),  146*. 

Vital,  139. 

—  beau-frère  de  Bertrand  Malet, 
137. 

—  prieur  de  Saint-Etienne,  Tou- 
louse, 69,  note  1. 

—  (Ar.),  180.     ■ 

—  (Ar.),  des  Ilhes,  Aude,  226. 

—  (Ar.  Bertrand  et  Pons),  frè- 

TGS     161 . 

—  (Bertrand),  314. 

_  (Guillaume),  325,  326. 

—  (Guillaume), de  Limoux, 26*. 

—  (Guillelme),  157. 

—  (Jean),  146*,  188,  202. 

—  (P.),  165,  188. 

—  (P.),  de  Rieux-en-Val,  Aude, 
140. 

—  (P.-R.),  156. 

—  (Pons),  de  Conques,  188, 202. 

—  (R.),  156. 

—  (Raymond),  142. 

—  (  Raymond  ) ,  d'Avignonet, 
228*. 

—  (Raymond),  de  Moussoulens, 
136,  138,  180. 

—  (Ravmond),  de  Ricux- en- 
Val,  296,  297. 


414 


ADDENDA  ET  CORRIGENDA. 


Vital  (Willem),  diacre  héréti- 
que, 68,  note  1. 

Vite  (Jean  de),  147. 

Viviers  (Willelme  de),  19. 

Vivien,  évêque  de  Rodez, 
H3*. 

Voisins  (P.  de),  136. 

—  (Pierre  des),  226*. 

W 

W.,  curé  du  Mas-Saintes-Puel- 
les,  Aude,  10,  83,  85. 

W.,  curé  de  Montauban,  88. 

W.,  curé  de  Saint -Germier, 
Haute-Garonne,  29. 

W.,  curé  de  Saint-Pierre-des- 
Guisines,  Toulouse,  24. 


Willelme,  femme   de  Willem 

Galhavel,  49. 
W^iUem  (Ar.),  205. 

—  (Ar.  et  Ber.),  de  Leuc,  289. 

—  (B.),  chanoine  de  Saint-Ser- 


nm,  73,  81. 


-  (Raymond),  inquisiteur,  141' 
et  note  4,  131,  note  1. 


Xon  (Arnaud  de),  chevalier,  16*. 


Yalguier  (Pierre),  218. 
Ycher  (Bernard),  1*,  note  2. 
Yfort  (Jean),  de  Tarascon-sur- 
Ariège,  Ariège,  104*. 


ADDENDA  ET  CORRIGENDA. 


Page  XLi,  ligne  13,  Moustuéjouls  au  lieu  de  Mostuéjols. 

—  Lvn,  1.  15,  Gastanié  au  lieu  de  Castanier. 

—  Lix,  1.  13,  1.  au  lieu  de  a. 

—  Lxxiv,  1.  11,  2.  au  lieu  de  h. 

—  Lxxxii,  1.  3,  Baranhohis  au  lieu  de  Baranbonis. 

—  —      1.  29,  P.  de  Binhaco  au  lieu  de  P.  Binhaco. 

—  xci,  1.  28,  ab  au  lieu  de  ap. 

—  xciv,  1.  33,  Guillaume  Salavert  au  lieu  de  Guillaume  de 

Salavert. 

—  ex,  après  le  n°  6  et  avant  :  Tel  est  l'exposé...,  ajouter  : 

Jacques  Fournier,  évêque  de  Pamiers,  rendit  en  outre 
des  sentences.  Son  Liber  sententiarum  est  mentionné  à 
l'occasion  de  la  sentence  rendue  dans  l'affaire  Baruc. 
Voy.  M.  l'abbé  Vidal,  l'Émeute  des  Pastoureaux,  en  1320, 
p.  58. 


ADDENDA  ET  CORRIGENDA.  415 

Page  cxxxm,  après  Pierre  Brun,  etc.,  ligne  30,  ajouter  à  la  liste 
des  inquisiteurs  : 

Raymond  de  Junaco,  lieutenant  do  l'inquisiteur  de 
Toulouse,  d'après  la  Confessio  Barruc,  olim  judei.  Voy. 
M.  l'abbé  Vidal,  ibid.,  p.  40. 

—  Gxxxvn,  1.  19,  Cordes  au  lieu  de  Corde. 

—  cxLui,  1.  27,  490  au  lieu  de  480. 

—  cLvi,  dernière  ligne,  Montgailhard  au  lieu  de  Montgaillard. 

—  CLVii,  l.  30,  Montgailhard  au  lieu  de  Montgaillard. 

—  GLviii,  1.  6.,  29  et  33,  Montgailhard  au  lieu  de  Montgaillard. 

—  cLxix,  1.  2,  Montgailhard  au  lieu  de  Montgaillard. 

—  cxciv,  1.  15,  Taillefer  au  lieu  de  Talhafer. 

—  CGVi,  1.  23,  1327  au  lieu  de  1732. 

—  GGxcni,  1.  29,  Salavert  au  lieu  de  Salevert. 

—  69,  1.  5,  A.  au  lieu  de  Ar, 

—  80,  1.  10,  Podio  Laurencii  au  lieu  de  Podio,  Laurencii. 

—  108,  note,  1.  8,  Raymond  au  lieu  de  Raimond. 

—  118,  1.  7,  Villafluranojuravit  au  i?cu  de  Villafluranojuravit. 

—  12G,  1.  5,  juramento  au  lieu  de  iuramento. 

—  132,  note  3,  n»  XVIII  au  lieu  de  n»  XVII. 

—  135,  1.  8,  Taurizano  au  lieu  de  Tauzirano. 

—  152,  1.  6,  dominum  au  lieu  de  dominera. 

—  177,  1.  19,  Ar.  de  Caucer  au  lieu  de  Arde  Caucer. 

—  23 i,  dernière  ligne,  Alzaro  au  lieu  de  Alzano. 

—  2G2,  1.  14,  R.  au  lieu  de  Guillaume. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pages 

I.  Sentences  de  Bernard  de  Gaux  et  de  Jean  de  Saint- 
Pierre  (1244-1248)     i 

II.  Dépositions  contre  Pierre  Garcias  du  Bourgiiet-Nau  de 
Toulouse  reçues  par  Bernard  de  Gaux  et  Jean  de 
Saint-Pierre  (22  aoùt-10  décembre  1247) 90 

III.  Registre  du  notaire  ou  greffier  de  l'inquisition  de  Gar- 

cassonne  (1250-1267). 

Première  partie  :  Obligations.  Adoucissements  de 
peines  (1255-1258) 115' 

Deuxième  partie  :  Interrogatoires  (1250-1267)    .     .    244 

IV.  Gommission  pontificale  exécutée  par  les  cardinaux  Tail- 

lefer  de  la  Ghapelle  et  Bérenger  Frédol. 

I.  Plainte  adressée  aux  cardinaux 302 

II.  Gommission  pontificale  (15  aYril-17  mai  1306)  .  304 

Table  alphabétique 351 

Addenda  et  corrigenda 414 


Nogenl-le-lloliou,  iinpriinerie  Daupeley-Gouverneur. 


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'APR  2  .^  1975 


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